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Les forces russes auraient utilisé une nouvelle munition de 1500 kg en Ukraine

par Laurent Lagneau · 6 mars 2023

Comme l’a en encore souligné le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA] lors d’une récente audition parlementaire, le missile aérobalistique hypersonique russe Kinjal, porté par le MiG-31K, n’a pas démontré son efficacité opérationnelle en Ukraine, alors qu’un tel engin a été utilisé pour la première fois environ trois semaines après le début de la guerre.

Or, pour le CEMA, l’intérêt d’une arme hypersonique comme le Kinjal [décrite comme « invicible » par Vladimir Poutine, le chef du Kremlin, en mars 2018] réside dans sa capacité de pénétration des systèmes de défense, et donc par la menace qu’il fait peser sur les « centres de pouvoir et de décision » de l’adversaire. Or, le Kinjal n’a pas été utilisé à cette fin par les forces russes. « Ce n’est pas ce que l’on a vu pour l’instant, mais c’est une menace en développement », a résumé le général Burkhard.

Cela étant, d’autres armes ont été plus efficaces, comme le missile de croisière mer-sol Kalibr. Et peut-être que la bombe guidée KAB-1500B-E [ou UPAB-1500B] risque de poser des problèmes aux Ukrainiens. Dévoilée en 2019 par la Société des missiles tactiques [KTRV ou JSC Tactical Missiles Corporation], cette munition n’avait été pas encore été utilisée par les forces aérospatiales russes [VKS], alors que celles-ci ont tiré des missiles de conception ancienne [quand ils n’avaient pas été officiellement retirés du services, comme le Tochka-U] ou destinés à un autre usage [comme les missiles de défense aérienne S-300].

Quoi qu’il en soit, et selon des informations du site spécialisé ukrainien Defense Express, une première utilisation par les VKS d’une bombe UPAB-1500B aurait été documentée dans la région de Tchernihiv [nord de Kiev], il y a « quelques semaines ».

D’une masse de 1500 kg [dont 1000 kg de charge militaire], l’UPAB-1500B est une bombe « planante » conçue pour détruire les cibles militaires hautement protégées. Ayant un système de guidage par satellite [la constellation « Glonass », en l’occurrence], elle doit être larguée par un avion porteur – Su-34 Fullback ou Su-24 Fencer – à une altitude d’environ 45’000 pieds, à 40/50 km de distance de l’objectif. Sa trajectoire peut être modifiée quelques instants avant d’atteindre sa cible.

D’après Defense Express, l’utilisation de cette bombe UPAB-1500B dans la région de Tchernihiv serait un « cas isolé ». Mais ce n’est pas ce que disent les Russes, qui affirment que plusieurs exemplaires ont récemment été largués sur des positions fortifiées tenues par les forces armées ukrainiennes dans le secteur d’Avdiivka [oblast de Donetsk, Donbass].

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Airbus Helicopters s’allie avec Boeing pour remplacer les hélicoptères Puma des forces britanniques

par Laurent Lagneau · 6 mars 2023

En mai 2022, le ministère britannique de la Défense [MoD] a lancé un appel d’offres afin d’acquérir 44 nouveaux hélicoptères multi-rôles de transport destinés à remplacer les Puma HC2 et trois Bell Griffin HAR2 [ou Bell 412] de la Royal Air Force ainsi que cinq Bell 212 et six Dauphin II de l’Army Air Corps.

Quelques semaines plus tard, et après un premier examen des offres reçues, le MoD a indiqué avoir retenu quatre candidats potentiels, à savoir Airbus Helicopters [H175M], Boeing [MH-139 Grey Wolf], Leonardo [AW149] et Sikorsky [S-70M Black Hawk]. Seulement, l’un d’eux va se retirer de la compétition.

En effet, et contre toute attente [quand l’on sait la rivalité qui les oppose… sur le marché de l’aviation civile], Airbus Helicopters et Boeing se sont mis d’accord pour faire cause commune pour cet appel d’offres britannique.

« Boeing [Defence UK] est la dernière entreprise de défense et d’aérospatiale à rejoindre le groupe de travail H175M pour répondre aux exigences du Royaume-Uni en matière de nouveaux hélicoptères moyens », a en effet annoncé Airbus, la maison-mère d’Airbus Helicopters, ce 6 mars.

Selon le communiqué, Boeing Denfece UK aura à assurer la formation du personnel naviguant ainsi que celle des techniciens. Sous réserve, évidemment, d’un choix en faveur du H175M par le MoD.

« Boeing Defence UK est respecté à juste titre dans ce pays pour son soutien de longue date aux flottes britanniques Chinook et Apache », a fait valoir Lenny Brown, le directeur général d’Airbus Helicopters UK.

« Nous sommes ravis de collaborer avec Airbus. […] Notre équipe locale soutient les forces armées britanniques depuis des décennies, avec des centaines d’emplois dans le pays dans les domaines de la formation. En tant que membre du groupe de travail H175M, nous sommes impatients de tirer parti de notre expertise actuelle pour assurer la disponibilité et la préparation des futures flottes d’hélicoptères du Royaume-Uni », a commenté Steve Burnell, directeur général de Boeing Defence UK.

Si l’offre d’Airbus Helicopters est retenue par le MoD, alors les 44 H175M seront assemblées à Brouhgton [Pays-de-Galles]. outre Boeing Defence UK, le groupe de travail réuni par l’industriel compte Martin Baker, Spirit Aerosystems, Babcock [pour le soutien] et Pratt & Whitney Canada [pour les turbines PT6C-67E].

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Otan : L’armée de Terre envoie des blindés « Griffon » en Estonie

par Laurent Lagneau · 8 mars 2023

Actuellement, le sous-groupement tactique interarmes [S/GTIA] déployé en Estonie au sein du bataillon multinational dirigé par la Royaume-Uni dans le cadre de l’Otan [eFP BG Estonia] est armé par des unités du 13e Bataillon de Chasseurs Alpins [BCA], appuyées par des éléments du 2e Régiment Étranger du Génie [REG] et du 93e Régiment d’Artillerie de Montagne [RAM].

Ce détachement issu de la 27e Brigade d’Infanterie de Montagne [BIM] est équipé de 14 Véhicules de haute mobilité VHM], de 12 Véhicules de l’avant blindé [VAB], de 5 Véhicules blindés légers [VBL], de 4 Petits véhicules protégés [PVP] et de deux Engins du génie rapide de protection [EGRAP].

Cela étant, son mandat – le quinzième pour la mission « Lynx » – arrive à son terme. Et ce sera la 6e Brigade légère blindée [BLB] qui prendre le relai de la 27e BIM. Cette relève donnera lieu à une nouveauté : le premier déploiement « européen » du Véhicule blindé multi-rôles [VBMR] Griffon, mis en oeuvre par les légionnaires de la Demi-brigade de la Légion étrangère.

En effet, plusieurs Griffon ont été placés sur des trains depuis La Rochelle et La Valbonne pour être acheminée au camp de Tapa [Estonie]. Le nombre de véhicules concernés n’a pas été précisé par l’armée de Terre… Mais celle-ci a parlé d’une « quarantaine de véhicules tactiques », parmis lesquels on compte des chars légers AMX-10RC.

Ce qui suggère qu’un peloton de l’arme-blindée cavalerie sera déployé au côté de la 13e DBLE. Sur, ce point, et dans son avis budgétaire sur les crédits de l’armée de Terre, publié en octobre dernier, le député François Cormier-Bouligeon avait évoqué l’hypothèse d’un déploiement d’un peloton de chars Leclerc afin de répondre à la « demande estonienne de renforcement du nombre d’équipements mobilisés ». Visiblement, il faudra donc se contenter de quelques AMX-10RC.

À noter que, Politique d’emploi et de gestion des parcs [PEGP] oblige, tous les Griffon ne viennent pas de la 13e DBLE, qui a pourtant commencé à en mettre en oeuvre il y a maintenant près de deux ans. À La Rochelle, certains portaient en effet la marque du 126e Régiment d’Infanterie de Brive [un « bison » au niveau du capot]. En outre, tous les blindés envoyés en Estonie seront, a priori, équipé de leur tourelleau téléopéré.

« Ce mouvement logistique a été coordonné par le Poste de commandement du Contingent national Terre – Europe continentale [PC NCC – EC National Contingent Command] basé à Lille. Il est responsable de la Coordination du mouvement logistique assurant ainsi une autonomie de projection de bout en bout en Europe », a par ailleurs expliqué l’armée de Terre, pour qui l’envoi de Griffon à Tapa « démontre la solidarité stratégique de la France auprès de ses partenaires de l’Otan ».

Ce déploiement opérationnel ne sera pas le premier pour le Griffon étant que ce blindé a connu son baptème du feu au Sahel, dans le cadre de l’opération Barkhane. Associé au Système d’information du combat – Scorpion [SIC-S], il avait donné pleinement satisfaction aux marsouins du 3e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa]. Les manoeuvres avaient notamment été « plus fluides », avec une compréhension de la situation améliorée et une meilleure coordination entre les unités, les ordres étant transmis plus rapidement.

Après avoir démontré ses capacités au Sahel, le véhicule blindé multi-rôles #Griffon est déployé en Estonie pour renforcer le dispositif Lynx. L’@armeedeterre mobilise ses équipements les plus modernes pour marquer la solidarité stratégique avec ses alliés Européens. #Scorpion pic.twitter.com/9XVNmYKq3Z

— Chef d'état-major de l'armée de Terre (@CEMAT_FR) March 7, 2023

Cela étant, il aurait été intéressant de déployer en Estonie le Griffon et… le Jaguar, le successeur de l’AMX-10RC, qui entre progressivement en dotation au sein du 1e Régiment Étranger de Cavalerie [REC]. C’est d’ailleurs ce qu’avait souligné M. Cormier-Bouligeon dans son avis budgétaire.

« Dans l’objectif de renforcer notre niveau d’interopérabilité avec nos alliés dans un cadre multilatéral, il pourrait être intéressant de réfléchir à l’opportunité de déployer un équipement ‘tout Scorpion’ d’ici la fin 2023 [comprenant au-delà des Griffons, des matériels Jaguars et le système SICS] afin de faire de l’Estonie un ‘laboratoire opérationnel' », avait en effet estimé le parlementaire.

Photo : armée de Terre

Valeurs Actuelles

[Vidéo VA+] Contre la réforme des retraites, faut-il bloquer la France ?

Après les appels des syndicats à bloquer le pays et même à « mettre la France à genoux » à partir du 7 mars, les Français, majoritairement opposés à la réforme des retraites, soutiennent aussi (à 59% selon un dernier sondage) le mouvement de blocage reconductible qui s’annonce musclé. Ce soutien durera-t-il malgré les difficultés qui s’annoncent ? VA + est allé prendre la température à la Gare Montparnasse.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

France24 - Monde

Hommage à Gisèle Halimi : Macron annonce un projet de loi pour inscrire l'IVG dans la Constitution

Publié le : 08/03/2023 - 16:52Modifié le : 08/03/2023 - 18:14

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À l'occasion d'un hommage rendu à l'avocate et militante féministe Gisèle Halimi, Emmanuel Macron a annoncé mercredi la présentation d'un projet de loi "dans les prochains mois" pour inscrire l'interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution.

Emmanuel Macron a annoncé, mercredi 8 mars, la présentation d'un projet de loi "dans les prochains mois" pour inscrire l'interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution. Le chef de l'État rendait hommage au Palais de justice de Paris à l'avocate et féministe Gisèle Halimi, combattante acharnée du droit à l'IVG en France, lors de la Journée internationale des droits des femmes .

"Les avancées issues des débats parlementaires, à l'initiative de l'Assemblée nationale puis éclairées par le Sénat, permettront, je le souhaite, d'inscrire dans notre texte fondamental cette liberté dans le cadre du projet de loi portant révision de notre Constitution qui sera préparé dans les prochains mois", a déclaré le président de la République.

Les deux chambres du Parlement se sont récemment prononcées pour l'inscription de l'IVG dans la Constitution, en des termes différents.

>> À lire sur France24.com : l’inscription du droit à l'IVG dans la Constitution française, un parcours semé d’embûches

Le Sénat prévoit d'ajouter un alinéa à l'article 34 : "La loi détermine les conditions dans lesquelles s'exerce la liberté de la femme de mettre fin à sa grossesse."

Le texte précédemment voté par les députés allait plus loin, en mentionnant le "droit" à l'IVG via l'introduction d'un article stipulant que "la loi garantit l'effectivité et l'égal accès au droit à l'interruption volontaire de grossesse."

Des associations féministes saluent une "victoire"

La Fondation des Femmes salue une "victoire pour les associations féministes qui demandaient la constitutionnalisation de l'IVG depuis des années", dans un communiqué.

Elle y voit "un signal fort pour toutes les femmes dans le monde", qui "montre que nous soutenons le combat des militantes partout dans le monde".

Le Planning familial a salué dans un tweet "une victoire des associations féministes en France". "Les féministes du monde entier regardent la France", affirme le mouvement pro-IVG.

Alyssa Ahrabare, porte-parole d'Osez le Féminisme, salue dans un tweet une "victoire féministe qui consacre un droit humain capital pour les #femmes" et qui "est le fruit de mobilisations féministes collectives depuis des mois, des années, des générations !"

💪 @EmmanuelMacron annonce un projet de loi pour la constitutionnalisation du droit à l’#IVG est lancé! Cette victoire féministe qui consacre un droit human capital pour les #femmes est le fruit de mobilisations féministes collectives depuis des mois, des années, des générations!

March 8, 2023

La Fédération nationale des Centres d'Information sur les Droits des Femmes et des Familles (FNDICFF) se réjouit, également dans un tweet, d'"une réelle avancée pour les droits des femmes".

À l'inverse, l'association anti-IVG Alliance Vita a "dénoncé l'instrumentalisation grossière et indécente de la douloureuse question de l'avortement", dans un communiqué. 

"Inscrire le droit à l'avortement dans la constitution serait la dernière étape vers la banalisation d'un acte qui met plusieurs vies en jeu" et empêcherait "la mise en place d'une véritable prévention de l'avortement", affirme-t-elle.

Avec Reuters et AFP

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L'Assemblée vote en faveur de l'inscription du droit à l'avortement dans la Constitution

Droit à l'avortement

L’inscription du droit à l'IVG dans la Constitution française, un parcours semé d’embûches

DEMAIN A LA UNE

Constitutionnalisation de l'IVG en France : une bataille loin d'être gagnée ?

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Taïwan va moderniser ses chars M60A3 TTS « Patton »

par Laurent Lagneau · 8 mars 2023

En Ukraine, les armements les plus récents côtoient plus anciens… Cela vaut notamment pour les chars… Ainsi, côté russe, les T-72 et T-80 [de conception soviétique] ont été plus sollicités que les T-90M, qui sont pourtant parmi les derniers à avoir été mis en service. Et plutôt que les récents T-14 Armata, Moscou a préféré destocker ses T-64 et autres T-62…

Même chose pour les forces ukrainiennes, qui n’ont pu compter, du moins dans un premier temps, que sur des T-72 fournis par des pays membres de l’Otan qui en possédaient encore, ainsi que sur des M55S slovènes, dérivés du T-55. Et si elles doivent bientôt recevoir 67 chars Leopard 2 plus récents, elles devront surtout composer avec des Leopard 1, produits dans les années 1960.

Aussi, quand il s’agit de donner la priorité à la masse, l’âge du char importe peu. Du moins, c’est ce que l’on serait tenté de penser. En tout cas, à Taïwan, on fait le même type de calcul… Alors que Taipei a commandé 108 M1A2T Abrams auprès des États-Unis, il n’est pour autant pas question pour ses forces terrestres de se séparer de leurs 460 exemplaires du M60A3 TTS « Patton », un char qui fut le fer de lance de l’US Army dans les années 1960.

En effet, en novembre 2021, il fut rapporté que ces M60A3 TTS Patton allaient être modernisés… Et qu’il pourrait en être fait autant avec les 450 CM-11 « Brave Tiger » qui, assemblés entre 1988 et 1994, associent une tourelle de M-48 à un châssis de M-60, le tout avec le système de contrôle de tir du M1A1 Abrams.

Deux ans plus tard, cette modernisation des M60A3 TTS Patton a été confirmée par Taipei. Mais celle-ci portera sur le groupe motopropulseur de ces chars. En effet, Renk America s’est vu attribuer un contrat de 236 millions de dollars pour les doter d’une motorisation plus puissante, celle-ci devant passer de 750 à 1000 chevaux. Ce travail devra être terminé en 2028.

Il n’est pas clair si le ministère taïwanais de la Défense poussera ce chantier plus loin. L’an passé, selon Janes, un contrat avait été attribué au National Chung-Shan Institute of Science and Technology [NCSIST] pour mettre à niveau le système de contrôle de tir des M60A3 TTS. Et il était aussi question de remplacer leur canon de 105 mm par un calibre de 120 mm, d’installer un système de chargement automatique ainsi qu’un nouvel ordinateur balistique. Or, pour le moment, ces améliorations n’ont pas été évoquées de nouveau.

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Le prochain arrêt technique du porte-avions Charles de Gaulle va durer environ huit mois

par Laurent Lagneau · 6 mars 2023

Quand elle a commencé, le 15 novembre 2022, la mission Antarès devait avoir un profil « imprévisible », le parcours du groupe aéronaval [GAN] formé autour du porte-avions Charles de Gaulle, n’ayant pas été préalablement communiqué, contrairement aux déploiements précédents.

Cela étant, cette mission, qui vient de se terminer dans une relative discrétion, n’aura pas recelé d’énormes surprises, si ce n’est la projection inédite de trois Rafale Marine à Singapour, alors que le GAN naviguait dans le nord de l’océan Indien. Lors de cette mission, appelée « Rastaban », les chasseurs-bombardiers du groupe aérien embarqué ont parcouru 4000 km [avec le soutien d’un avion-ravitailleur A330 MRTT de l’armée de l’Air & de l’Espace] pour participer à des exercices avec la force aérienne singapourienne.

Au total, durant Antarès, le GAN a parcouru 28’000 nautiques et assuré plus de 2000 catapultages d’aéronefs, ce qui lui a permis, souligne la Marine nationale, d’affirmer « partout l’attachement de la France au respect du droit international et à la liberté de navigation en mer », de compléter « l’appréciation autonome de situation des armées dans l’ensemble des zones traversées » et de réaliser de « nombreuses coopérations opérationnelles avec les forces armées de 23 nations ».

La mission Antarès s’est donc terminée après 110 jours de mer… et une participation du GAN à l’exercice interarmées Orion. Dans les semaines à venir, le porte-avions Charles de Gaulle devrait de nouveau être sollicité pour une campagne de qualification à l’appontage de jeunes pilotes. Puis il sera ensuite immobilisé pour un arrêt technique qui s’annonce long… puisqu’il doit durer jusqu’en décembre prochain.

En effet, outre les travaux de routine et le contrôle des chaufferies nucléaires, cet arrêt technique se concentrera sur la coque du navire ainsi que sur ses lignes d’arbres. C’est en effet ce qu’a confié son commandant en second au quotidien Var Matin.

Ces travaux sur les lignes d’arbres seront d’autant plus importants que le porte-avions britanniques HMS Prince of Wales est immobilisé depuis maintenant plusieurs mois en raison justement d’une avarie à ce niveau [une rupture d’un accouplement SKF, ndlr]. Or, par le passé, le Charles de Gaulle a connu une mésaventure du même ordre. En 2009, il était en effet apparu que deux pièces d’accouplement reliant deux des quatre turbines à leurs lignes d’arbres s’étaient révélées anormalement usées.

Par ailleurs, toujours d’après la même source, l’hôpital du porte-avions va être rénové de « A à Z », de même que de nombreux locaux de vie. Enfin, le navire recevra de nouvelles capacités, avec l’installation d’une station navale Syracuse 4 qui, plus puissante et mieux sécurisée, permettra de profiter du débit offert par les satellites de la constellation Syracuse 4 [de l’ordre de 3 à 4 Gb/s, en bande X et en bande Ka, ndlr].

Cette immobilisation du Charles de Gaulle, qui s’annonce longue, malgré le contexte sécuritaire actuel, plaide pour un format à deux porte-avions. Rapporteur pour avis sur les crédits de la Marine nationale, le député Yannick Chenevard l’avait souligné dans son dernier rapport, alors que les études sur le PA NG [porte-avions de nouvelle génération] sont en cours.

« Disposer d’un seul porte-avions signifie, en pratique, ne pouvoir l’utiliser qu’entre 65 et 70 % du temps compte tenu de ses opérations régulières de maintenance [arrêt technique majeur de deux ans, arrêts intermédiaires de six mois…]. […] Un seul porte-avions n’est pas suffisant et notre pays, comme l’Italie ou le Royaume-Uni, se doit de retrouver la capacité qui était la sienne jusqu’au début des années 2000, c’est-à-dire deux porte-avions », fit valoir M. Chenevard.

Et d’ajouter : « La décision de se doter d’un deuxième porte-avions, […] n’est pas urgente, les études du PA-NG commençant à peine. Toutefois, elle ne doit pas non plus être repoussée au-delà de 2027 pour des raisons financières et industrielles. Plus la commande du deuxième PA-NG sera proche de celle du premier, plus il sera possible de faire des économies d’échelle et, par conséquent, de réduire son prix mais également le coût du MCO [maintien en condition opérationnelle] »

Photo : Marine nationale

France24 - Monde

"Reconstruire une vie digne et pérenne" : sortir de la prostitution grâce à l’emploi

Publié le : 08/03/2023 - 13:04

À l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, France 24 met en lumière l’initiative de l’association Solenciel. Fondée à Grenoble, elle aide des femmes à s’extraire des réseaux de prostitution en leur offrant un emploi pérenne et les accompagne vers de nouveaux projets. 

"C'était une mauvaise expérience, un cauchemar même. Je ne le souhaite à personne", résume Sarah*, 25 ans, qui s'exprime en anglais. Cette jeune Nigériane, qui a immigré en Italie en août 2016, a vécu l'enfer de la prostitution durant quatre ans. Depuis, l'association Solenciel l'a aidée à récupérer le contrôle de sa vie et de son corps.

#JourneeDesDroitsDesFemmes - L'association @solenciel aide des #femmes à s’extraire des réseaux de #prostitution en leur offrant un emploi. "C’était un cauchemar" : Sarah, bénéficiaire de l’association, a vécu l’enfer de la prostitution. Elle témoigne ⤵️@a_abdelbost #IWD2023 pic.twitter.com/GLLoDZkiyd

March 8, 2023

"Notre projet, c'est de pouvoir aider un maximum de personnes à quitter la prostitution et reconstruire une vie digne et pérenne", déclare Pauline Loriot, ancienne directrice et coach au sein de la structure. Fondée à Grenoble en 2017, l'association Solenciel propose un emploi d'agent d'entretien à ses bénéficiaires. Une quarantaine de personnes sont aujourd'hui employées à Grenoble.

Une formation d'au moins une semaine est proposée sur place aux arrivantes, même si elles ne maitrisent pas encore le français. Elles sont ensuite embauchées en CDI par Solenciel, en tant qu'agent d'entretien, et travaillent notamment dans des hôtels grenoblois. 

 

Réseaux de prostitution nigérians

Comme Sarah, la plupart des salariées sont originaires du Nigeria. "Les réseaux nigérians sont vraiment les plus gros réseaux de prostitution aujourd'hui en Europe", précise Pauline Loriot. En France, 72 % des victimes de la traite des êtres humains pour une exploitation sexuelle sont originaires de ce pays, selon les données publiées par le gouvernement en 2022.

L'idée à l'origine de Solenciel est d'ailleurs née après qu'un groupe de femmes nigérianes a demandé aux bénévoles d'une association iséroise effectuant des maraudes, Magdalena38, de les aider à trouver un travail pour pouvoir s'extraire des réseaux de prostitution. C'est souvent le même schéma qui se reproduit : "Quand ces femmes arrivent en Europe, elles arrivent dans des camps pour migrants. Puis, notamment en Italie, un réseau mafieux les en extrait et les remet aux réseaux de prostitution nigérians", explique l'ancienne directrice.

Ces migrantes sont alors placées entre les mains de femmes proxénètes qu'on appelle les "Madames". "Ce sont souvent d'anciennes prostituées qui, pour ne plus avoir à se prostituer, vont prostituer d'autres femmes", ajoute Pauline Loriot. Une somme de plusieurs dizaines de milliers d'euros est alors demandée à ces jeunes femmes pour rembourser la dette de leur migration à leur passeur.

Une dette qui n'en finit pas

En réalité, cette dette n'en finit jamais : "Quand j'ai eu fini de payer ma dette à ma 'Madame', je suis allée la voir pour le lui dire. Et elle m'a dit que c'était faux, parce que je devais encore rembourser le logement, la nourriture et l'argent qu'elle disait utiliser pour m'obtenir des papiers. Rien que des mensonges. Elle disait aussi qu'elle envoyait de l'argent à ma famille, mais je savais que c'était faux".

Ce soir-là, Sarah, qui se trouve toujours en Italie, a une violente dispute avec sa "Madame", mais sa décision est prise. Quelques heures auparavant, elle vivait une expérience traumatisante. "Quatre hommes m'ont payée et quand je suis partie avec eux, ils m'ont emmenée loin derrière un buisson. Ils m'ont humiliée, ils ont couché avec moi puis ils m'ont tabassée, ils ont pris mon argent. Ils m'ont violée et ont pointé un pistolet sur ma tête. Après cela, j'ai décidé de ne jamais retourner à la rue."

"Montrer qu'elles n'ont plus peur"

Avec le soutien d'un ami, Sarah s'enfuit et se rend à Grenoble, en France. La jeune femme connaissait l'existence de Solenciel grâce à une amie et savait qu'elle serait en sécurité auprès de l'association. Toutefois, certaines bénéficiaires peuvent encore subir des pressions de la part des réseaux de prostitution, qui leur demandent encore de rembourser la dette de leur passage en Europe.

"Souvent, avec le temps, les réseaux cessent de leur mettre la pression et de leur demander cet argent, notamment parce qu'ils nous assimilent à l'État, à la police. Les personnes que l'on accompagne vont aussi faire des dépôts de plainte circonstanciés et vont ainsi montrer qu'elles n'ont plus peur, qu'elles sont accompagnées et soutenues", fait remarquer Pauline Loriot, qui assure rester toutefois vigilante.

"Rêver plus grand"

Solenciel offre un travail à ces jeunes femmes, mais les aide aussi à s'intégrer dans la société. Par exemple en leur apprenant à se déplacer à vélo dans la métropole iséroise, ou en proposant des sorties en montagne. Des cours de français sont également dispensés au sein de la structure, la grande majorité des bénéficiaires étant anglophone.

L'équipe compte également une chargée d'insertion professionnelle, qui les encourage à "rêver plus grand". "On a des personnes qui sont parties en CAP Petite Enfance ou en CAP Cuisine. On a aussi des femmes qui partent avec le projet de construire une famille donc c'est assez diversifié", détaille Pauline Loriot.

Avec l'aide fournie pour les démarches administratives, un tiers des salariées a pu se lancer sur de nouveaux projets depuis 2017. "Le but, c'est qu'elles puissent obtenir l'asile en France en tant que victimes de trafic d'être humain", souligne Pauline Loriot. C'est chose faite pour Sarah, qui se sent désormais en sécurité et fière de son travail d'agent d'entretien. Forte de son succès, l'association a ouvert des antennes à Lyon, à Toulouse et d'autres vont bientôt voir le jour.

*Le prénom a été modifié.

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Droits des femmes : la journée du 8 mars, un coup de projecteur sur la lutte pour l'égalité

C'EST EN FRANCE

Retraites des femmes : une vie d'inégalités

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Quels progrès pour les droits des femmes en France ?

France24 - World

French museum of feminist struggles aims to shed light on neglected histories

Issued on: 08/03/2023 - 18:23

Benjamin DODMAN Follow

In a first for France, the University of Angers has announced plans for a museum of feminist struggles, drawing on its ample archival resources and expertise to give the history of women’s fight for emancipation and equal rights a permanent home.

France is home to several thousand museums, ranging from the world’s most visited – the Louvre in Paris – to more obscure venues dedicated to themes as diverse as absinthe, vampires and cork screws.

Look for a women’s history museum, however, and you will find none.

In its index of museums dedicated to women, an A to Z of more than 150 virtual and physical venues from Albania to Zambia, the International Association of Women’s Museums counts just one French entry: Muséa, an online exhibition platform launched in 2004 by a group of historians at the University of Angers in western France.

Almost two decades later, their dream of a full-scale, physical museum is starting to take shape, soon to be housed in the university’s library and archival centre, which has established itself as a leading French hub for research on feminist movements.

“France had fallen behind other countries in not having a women’s history museum, whereas our history is full of things to talk about!” said Christine Bard, a historian at the University of Angers and one of the project’s key instigators.

Bard recently curated an exhibition at the Carnavalet museum of Paris history chronicling two centuries of women’s battles for emancipation, from their overlooked role in the country’s revolutionary upheavals to the mass mobilisations for the right to vote, divorce or have abortions. She says the exhibition’s runaway success is evidence of growing public interest in the topic.

“We’re carried by a very favourable context, with a new wave of feminism spurred on by the #MeToo movement,” Bard explained. A museum documenting women’s struggles for emancipation will have “a clear social utility”, she added, at a time when feminist conquests are ushering in profound societal changes and still need consolidating.

‘Museum of women’s conquests’

The #MeToo wave has helped “generate huge interest in discovering the women whose ground-breaking contributions to science, politics and the arts have been largely forgotten by history”, said Magalie Lafourcade, a magistrate and human rights expert who has teamed up with Bard and others to work on the future museum.

She highlighted the glaring discrepancy between younger generations’ growing awareness of gender-based inequalities and the lack of attention afforded to such topics both in schools and museums.

 

In May last year, as feminists around the world reacted in shock at the US Supreme Court’s decision to strike down abortion rights, Lafourcade penned an op-ed in French daily Le Monde calling for the establishment of a “museum of women’s conquests”, envisioned both as an educational facility and a sanctuary for women’s rights. Such a place would help “legitimise women’s place in all fields of the arts and knowledge”, she wrote.

Lafourcade’s plea landed at the right time for the University of Angers, which had just secured a €10 million budget to renovate its library. The combination of abundant archival resources and a refurbished venue made it a natural candidate to house the first museum dedicated to the history of women’s emancipation in France.

The contours of the future Musée des féminismes were unveiled at a conference in Angers on Wednesday, March 8, timed to coincide with International Women’s Day. The plan is to get the first exhibitions up and running as early as next year, ahead of a full opening to the public in 2027.

Focus on fine arts

The forthcoming museum has revived a dormant project for Bard, coming two decades after officials in Paris asked her to work on plans for a women’s history museum in the French capital, only to abandon the project altogether.

Historian Nicole Pellegrin, who worked with Bard on the Muséa online platform, points to a mix of cultural and political reasons for the lack of women’s museums in France.

“French museums have long privileged the fine arts, often disconnected from the civilisations that gave birth to them,” she said. “On top of that, you have the anti-feminist tradition of a masculine political establishment that claimed women were sufficiently represented without the need for them to wield any power.”

>> ‘Françaises, Français’: Could the French language be less sexist?

Unlike in the United States, where women’s museums are often sponsored by advocacy groups, such private initiatives are unusual in France, said Bard. She noted that elsewhere in the world, “state-backed women’s museums sometimes tend to instrumentalise their struggles to fit a heroic, nation-building narrative”.

Sheltered in an academic environment, the planned Musée des feminismes is opting for a third way, she added, “free from political pressure and firmly anchored in rigorous, scientific research”.

Cultural outreach

For the university of Angers, the forthcoming museum is not just a welcome spotlight. It is also a chance to fulfil an obligation often neglected by French museums, said Nathalie Clot, who heads the university’s library and archives.

“France’s state universities have three missions: to teach, carry out academic research and foster ‘cultural dissemination’ among the broader public,” she explained. “The latter mission has only recently been rediscovered. Our audience should not only be academia.”

While Clot is accustomed to welcoming researchers in Angers, she is also stunned by the number of demands from members of the public who wish to visit the university’s archives on feminist movements. She pointed to the Glasgow Women’s Library, the UK’s only accredited women’s history museum, as a model to emulate, praising its rich collections and array of public events.

“Here in Angers we are lucky to have a wealth of documentary and archival material, as well as students and expert staff, and a building to house the lot,” Clot added. “Now we need the money to turn it into a museum.”

Spearheading the hunt for sponsors, Lafourcade says she has encountered “enthusiastic responses” at the ministerial and parliamentary levels. She is now waiting for them to translate into concrete funds.

Meanwhile, the museum’s instigators are celebrating the success of their first crowdfunding campaign, which will enable them to purchase a painting by Léon Fauret depicting the French feminist and suffragist Maria Vérone as she campaigns for the “rights of man” to be renamed as “human rights”.

Féminismes, plural

While the Musée des féminismes is hoping to acquire more artworks by and about women over the coming years, its instigators stress it will not be an art institute. They noted recent progress in giving female artists greater visibility in French museums, though adding that a lot more needs to be done.

Far from exonerating other museums from addressing gender-based discriminations, the museum in Angers hopes to complement such efforts, acting as a catalyst and a source of expertise.

“We’re seeing more and more exhibitions focused on women, but what is still lacking is a focus on women’s struggles for rights and exposure,” said Pellegrin. “We need a museum that shows women not just as victims, but as fighters.”

Highlighting the struggles of LGBT groups as well as racial, religious and other minorities will be equally important, said Lafourcade, stressing the need for an interdisciplinary approach to battles for rights and emancipation. She pointed to the Mémorial de la Shoah in Paris, France’s main Holocaust museum, whose focus on other genocides has bolstered its reputation as a hub for research and education.

The desire to be inclusive, and to tread carefully at a time of growing divisions between feminist movements, is reflected in the museum’s use of the plural form féminismes.

“Feminist movements have very different histories, focuses and sensibilities, and some have enjoyed very little exposure,” said Bard. “Our job is to respect, display and contextualise this diversity.”

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Women's rights

French lawmakers approve bill enshrining abortion rights in the constitution

Making history again, Josephine Baker enters Panthéon of French heroes

French town feminises name for 2023 to highlight gender inequality

France24 - World

Will UK, EU deepen ties after Northern Ireland breakthrough?

Issued on: 08/03/2023 - 13:11

Tom WHEELDON

After years of vexed negotiations, few predicted a new Brexit deal on Northern Ireland. But not only did the February 27 agreement offer a genuine resolution of the thorny border problem – it also marked a big change in the ambience surrounding UK-EU relations. Some analysts say the war in Ukraine is a major factor in Brussels softening its stance, given the UK’s importance to European security, but they underscore that Britain will still be unable to enjoy the full benefits of EU membership outside the club.

Amid the smiles and fanfare at the Windsor Guildhall as the Northern Irish border deal was unveiled, EU Commission President Ursula Von der Leyen referred to PM Rishi Sunak as “dear Rishi”. Selling the deal in Northern Ireland, Sunak indicated a change in thinking from a glowing endorsement of a hard Brexit, instead hailing the British province’s place in the European single market as an “unbelievably special position”.

Sunak’s language mirrors a shift in British public attitudes towards Brexit over the past year and a half, with support for UK membership in the EU climbing to around 57 percent, according to a What UK Thinks polling aggregate.

The British economy is in a poor state post-Brexit. Both the IMF and OECD expect it to contract in 2023, as the G7’s worst-performing economy. Brexit is far from the only cause of this economic weakness; the UK has suffered from poor productivity growth since the 2008 financial crash for a complex array of reasons. Nevertheless, economists say Brexit is undermining the UK’s economic growth, with the Treasury’s non-partisan forecaster, the Office for Budgetary Responsibility, expecting Brexit to leave the economy four percent smaller than it would have been if the UK had stayed in the EU.

>> Sunak’s ‘seismic’ deal resolves N. Ireland border problem – but DUP support remains elusive

There is a feeling “among a small but substantial minority of those who voted ‘Leave’ that it’s messed up the economy”, noted Tim Bale, a professor of politics at Queen Mary, University of London.

As far as the political class goes, “even a fair number of Brexit-supporting Tories would like to see things put on a more amicable and hopefully more profitable footing”, Bale added. “Continued hostility, now we’ve left, benefits very few politicians, outside of the Brexit ultras on the Conservative backbenches.”

‘More pragmatism, less ideology’

Brussels bore this context in mind when reaching out ahead of signing the Windsor Framework, sensing this was the right moment to improve relations with the UK.

“It’s the EU that moved the most; they’ve accepted the UK’s concerns about trade flows between Great Britain and Northern Ireland, and they did so for political reasons, at a time when you can see the under-performance of the British economy is only going to get worse,” explained Jacob Kirkegaard, a senior fellow at the German Marshall Fund’s Brussels office.

“They gave Sunak a pretty good deal, and they didn’t have to do that. They could have played hardball.”

The changing of the guard at Downing Street made a colossal difference to what was possible – with the EU regarding Sunak very differently from the way it viewed a blustering Boris Johnson. Combined with the shift in British public opinion, the return of emollient, technocratic diplomacy in London laid the groundwork for deeper UK-EU ties.

The Windsor Framework “may open a new chapter in EU-UK relations, based more on pragmatism and less on Brexit ideology”, said Nicoletta Pirozzi, head of the European Union programme at the Italian Institute of International Affairs in Rome.

Ukraine ‘shifted the EU’s trajectory’

Even before Sunak’s Northern Ireland deal, the Conservative government showed a little more movement than pundits expected. Sunak’s predecessor Liz Truss had a similarly belligerent diplomatic style to Johnson’s – refusing to say whether France was friend or foe, for example. Yet Truss signed up to French President Emmanuel Macron’s grand idea of a European Political Community, bringing together EU members and non-members alike to discuss Europe’s common priorities.

When Truss surprised observers by attending the European Political Community’s inaugural meeting in October, Europe’s united stance behind Ukraine was at the top of the agenda. Indeed, the Russo-Ukrainian War has made Britain a relevant geopolitical actor again after the turmoil of Brexit. Europe’s biggest defence spender and a global leader in intelligence, the UK is the second-largest weapons donor to Ukraine behind the US. London has developed a special relationship with Kyiv – as demonstrated by the talks on Ukraine manufacturing its own arms thanks to a licensing deal with British companies.

Defence and security issues are much more salient than they were during the first stage of Brexit wrangling from 2016-2019. Back then, it was common to hear pro-Brexit pundits in the UK talking up the chances of Eastern European countries like Poland helping Britain get a special trade deal, seeing as the UK was the main proponent of their accession to the EU and has long shared their hawkish stance towards Russia. But this was wishful thinking, as the EU 27 maintained a united front behind the European Commission’s chief negotiator Michel Barnier, who was keen to make sure that Britain did not enjoy the benefits that come with being part of the club after summarily rejecting membership.

Yet now the war in Ukraine is likely to soften Brussels’ stance towards the UK even further – and Eastern European countries will cheer this process on, Kirkegaard predicted. “The EU is certain to accept Ukraine as a member state within the next 10 years – and that means the EU will almost certainly have a difficult border with a nuclear-armed adversary in the shape of Russia. The UK is a major military power, a nuclear power – and that really matters,” he said.

“Before the war, it didn’t matter very much, to be frank, but the war has really shifted the trajectory of the EU,” Kirkegaard continued. “Military and security issues are a much bigger deal – making the UK a lot more important to the bloc – and nowhere will this be felt more keenly than Poland, the Baltic states and Finland.

“I’m not so sure that even the French hard line on Brexit would have been sustained if the war had broken out in 2017 or 2018,” Kirkegaard added.

‘Full benefits for full members’

If both sides proceed with building closer economic relations, the most likely options are either the Norway model or the Switzerland model.

The Norwegian approach is membership in the single market without EU membership, which involves a lot of rule-taking without any real say in rule-making. This would be anathema to the anti-EU hardliners on the Tory backbenches, who heaped opprobrium on fellow Conservative MP Tobias Ellwood when he endorsed re-joining the single market last year, even if they are largely acquiescent about Sunak’s Northern Ireland deal. The Labour Party also rules out the Norway option.

By contrast, the Swiss option could give Britain the single market access its services-reliant economy needs without it having to adopt every single EU rule. Switzerland negotiates regulatory alignment with the single market on a sector-by-sector basis through an array of bilateral deals, many of which require renegotiation as the EU changes its rules.

Downing Street denied The Sunday Times’s report in November that it is looking at the Swiss model, amid backlash from the backbenches. Labour leader Keir Starmer said the same month he is not considering the Swiss option.

Enjoying a whopping poll lead, Labour are the overwhelming favourites to win the next general elections, due before the end of 2024 – although historically polls at this stage in the electoral cycle have tended to exaggerate Labour’s chances of taking power.

Starmer’s party wants to keep Brexit off the agenda and focus on the UK’s cost-of-living crisis and flagging public services, since Leave-voting Labour supporters switched to the Tories en masse to give Johnson his landslide in 2019. Hence Labour’s oft-repeated, opaque mantra about “making Brexit work”.

“Labour’s policy is basically to find ways of reducing trade friction without getting too close to the single market,” said John Curtice, a professor of politics at the University of Strathclyde. This position has fuelled speculation that Labour wants to “cherry-pick” EU rules to follow for market access à la Switzerland, Curtice observed.

But regardless of who wins the 2024 elections, there will be limits to the EU’s new conciliatory approach. Despite its importance as a defence and security heavyweight while war rages in Europe, the EU will not accept the UK trying to undercut the single market, noted Juha Jokela, director of the European Union research programme at the Finnish Institute of International Affairs in Helsinki.

The prospects for a better economic deal depend on how much the UK diverges from the EU regulation, Jokela said. If the UK seeks a “competitive advantage by lowering standards in areas such as workers’ rights and environmental protection”, for instance, the two sides’ relations could worsen again.

There will be a “limit” to the EU’s ties with Britain as long as it remains outside the bloc, Jokela concluded. “Even if the UK is a former member state, the EU is likely to continue to highlight that the full benefits of European integration belong to full members of the Union; while they enjoy all the rights of membership, they also have to fulfil the obligations of membership.”

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} BREXIT BREAKTHROUGH

Sunak’s ‘seismic’ deal resolves N. Ireland border problem – but DUP support remains elusive

Explainer

What is in the new post-Brexit trade deal on Northern Ireland?

ARMS RACE

Will a deal with the UK allow Kyiv to make Western weapons in Ukraine?

New York Times - World

Russia-Ukraine War

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Ukraine Needs Shells, and Arms Makers Want Money. Enter the E.U.

Ukraine is firing artillery shells faster than manufacturers can make them. Brussels is working on a plan to increase production by guaranteeing big advance purchases.

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By Steven Erlanger

BRUSSELS — So desperate is Ukraine for ammunition, it is firing considerably fewer artillery shells than it otherwise would, its defense minister says.

But it is still going through shells faster than the West can produce or supply them, and making more shells is expensive. If arms manufacturers are to increase production and build new factories, they want large orders with guaranteed money — and those factories can take two to three years or more to come online.

Hoping to address these problems, the European Union’s defense ministers will gather on Wednesday in Stockholm to consider proposals to use the E.U. budget to order and purchase up to one million shells for Ukraine at an estimated cost of four billion euros.

It is an approach the European Commission president, Ursula von der Leyen, likens to the one used by Europe to secure vaccines early in the Covid-19 pandemic — pooling resources to offer more money up front to encourage manufacturers “to invest in new production lines now” for the “standardized products that Ukraine needs desperately.”

With that in mind, Prime Minister Kaja Kallas of Estonia, with support from Ms. van der Leyen and the E.U. foreign-policy chief, Josep Borrell Fontelles, made her ambitious proposal to buy up to one million shells for Ukraine.

Short of that, Mr. Borrell has proposed spending €1 billion in the next few months to help reimburse countries that donate artillery ammunition to Ukraine, while pushing member states to place fresh joint orders to replenish and expand their stocks, which are running precariously low.

Jens Stoltenberg, the NATO secretary general, has told its member nations not to worry too much about reducing their own stocks for now, despite formal NATO requirements, since they could refill them later. But he warned last month that “the waiting time for large-caliber ammunition has increased from 12 to 28 months.”

Initially, Ukraine’s challenge was to find enough Soviet-era ammunition to satisfy the outmoded arsenal it had. But European countries have recently been sending modern Western guns to Ukraine. Those require a shell of a different size, 155 millimeters.

Arguing that their efforts to hold back current Russian attacks in the Donbas are being hampered by lack of ammunition, Ukraine’s defense minister, Oleksii Reznikov, told E.U. counterparts in a recent letter obtained by The Financial Times that, at a minimum, Kyiv needed 250,000 artillery shells a month. He also said that his forces were firing only about 120,000 a month, a fifth of the rounds they would ordinarily use.

The State of the War

But a senior European official, who spoke on the condition of anonymity because of the sensitivity of the topic, said that the 12 companies in 10 E.U. countries that make such artillery shells can currently produce only 650,000 a year — and that includes other types of ammunition that are in short supply, including 120-millimeter rounds needed for German Leopard 2 tanks and 105-millimeter rounds needed for the older Leopard 1 tanks.

The United States has already sent Ukraine about one million 155-millimeter artillery shells from its stocks and is backfilling them in part with purchases from South Korea, which refuses to sell directly to Ukraine.

But the United States, too, does not make many 155-millimeter shells and is trying to increase its own production. It is ramping up from about 14,400 rounds a month to 20,000 a month this spring, with plans to be making 90,000 rounds a month by 2025.

What we consider before using anonymous sources. Do the sources know the information? What’s their motivation for telling us? Have they proved reliable in the past? Can we corroborate the information? Even with these questions satisfied, The Times uses anonymous sources as a last resort. The reporter and at least one editor know the identity of the source.

All those numbers pale compared with Ukraine’s needs, let alone the number of shells Russia is firing at Ukraine, estimated at 10,000 a day, though sometimes twice that, Mr. Borrell said.

Russia, too, is facing ammunition shortages, and its munitions factories are working at speed. But it has also reduced the number of shells it is firing. Last summer in the Donbas, the Russians were firing 40,000 to 50,000 artillery rounds per day, while the Ukrainians were firing 6,000 to 7,000 a day.

Ukraine also needs ammunition for its existing fleet of Soviet-era T-72 tanks, which Western companies do not manufacture.

François Heisbourg, a French defense analyst, praised the idea of joint purchasing but warned that even if the money comes through, Ukraine or its Western suppliers might not have the ammunition they need soon enough.

“It’s not coming fast enough, but it’s coming,” Mr. Heisbourg said. “It isn’t a question of resources or money. The €1 billion is not the problem, it’s to get those factories up and running, and that takes time.”

But there are also concerns that E.U. bureaucracy, no matter the shared sense of urgency, could slow things down, said Christian Mölling, who runs the Center for Security and Defense at the German Council on Foreign Relations.

It would be far better and faster, he said, to give Ukrainians the money and tell them to order the ammunition they need directly, rather than go through Brussels. “The E.U. should do what it does best, give money, and not get involved in the bureaucracy of procuring the ammunition,” he said.

By now, the Ukrainians know what they need and what works best from which gun, Mr. Mölling said. Ammunition is not the only issue, given the need for spare parts, maintenance and trained personnel, the same requirements that will follow the provision of complicated Western tanks to Ukraine. “It needs to be an infinite stream,” he said.

The European Union and member states could also help, he suggested, by getting rid of complicating political restrictions like export licenses for arms shipments to Ukraine, which are intended to prevent weapons from falling into the wrong hands, and climate and other regulations on ammunition production. It could push bankers to invest in arms plants, which some banks boycott under pressure from stockholders, some of whom do not want to profit from weapons.

And NATO could ease certification regulations on the use of certain shells for certain guns. For example, he said, it is against German law to fire uncertified shells from German howitzers. These regulations are designed for safety, but they can also benefit manufacturers that produce shells to sell for guns they also make, similar to printer cartridges for particular printers.

Camille Grand, a former NATO assistant secretary general for defense investment, said that NATO estimated that 80 percent of 155-millimeter shells could be fired from any Western gun, despite restrictive certifications.

Ramping up production by 50 percent would be easy, he said, with more worker shifts, even if there are sometimes supply problems for key ingredients. But to increase production by 300 percent would require huge investments for new plants.

Delivering ammunition, especially 155-millimeter shells, “is the most urgent issue,” Mr. Borrell told E.U. foreign ministers late last month. “If we fail on that, the result of the war is in danger.”

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France24 - World

France asks Lebanon to question two suspects in 1983 bombing that targeted French troops

Issued on: 08/03/2023 - 17:36

NEWS WIRES

French authorities have asked Lebanese prosecutors to detain two people suspected of involvement in a 1983 bombing in Beirut that killed dozens of French troops, Lebanese judicial officials said Wednesday.

It is highly unlikely that Lebanese authorities will detain the suspects nearly 40 years after the attacks. Neither has ever been taken into custody.

The request identified the two suspects as Yousef al-Khalil and Sanaa al-Khalil and called on Lebanon’s prosecutor’s office to detain and question them, then inform French authorities of the outcome. It was not immediately clear if the two are related.

On Oct. 23, 1983, suicide car bombers simultaneously blew up a U.S. Marine base and French paratroopers headquarters in Beirut, killing 241 American servicemembers and 58 French troops.

The American and French troops were deployed in Lebanon a year earlier as part of a multinational force following Israel’s 1982 invasion of Lebanon.

A pro-Iranian Shiite group, Islamic Jihad, claimed responsibility for the 1983 attacks, which marked the beginning of the end of Western attempts to stop Lebanon’s 1975-90 civil war. Several months later, the peacekeeping force of U.S., French, British and Italian troops left Lebanon.

Islamic Jihad was believed to be linked to Hezbollah, although Hezbollah officials have denied that.

The judicial officials, who spoke on condition of anonymity in line with regulations, did not say whether the two are members of the Iran-backed Hezbollah. The request did not say whether the two are still alive, the officials said without giving further details.

In 1997, Lebanese authorities ordered two men investigated for possible links to the suicide bombings of U.S. and French military bases in the first legal action in the case. The two men that police were ordered to investigate at the time were Hassan Ezzedine and Ali Atwi, believed to have been senior security officials of the powerful Iran-backed Hezbollah in the 1980s. The men were never detained.

(AP)

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} LEBANON JUSTICE

Families of Beirut blast victims slam infighting over investigation

Beirut explosion justice postponed as renewed inquiry is rejected

Beirut explosion investigator charges former PM, top prosecutor

Opex 360

Un groupe « pro-Ukraine » pourrait être l’auteur du sabotage des gazoducs NordStream 1 et NordStream 2

par Laurent Lagneau · 8 mars 2023

Depuis qu’il est avéré que les gazoducs NordStream 1 et NordStream 2, chargé d’acheminer du gaz naturel russe en Europe occidentale via la Baltique, ont été sabotés, les enquêtes menées par les pays concernés – à savoir le Danemark, la Suède et l’Allemagne – n’ont pas permis, pour le moment, de mettre un nom sur le [ou les] coupable[s].

Et si des soupçons pèsent sur la Russie – alors qu’il n’était pas forcément dans l’intérêt de cette dernière de neutraliser les deux gazoducs – aucune preuve n’est venue les étayer. En outre, pour Moscou, ce sabotage ne pourrait avoir été commis que par un pays de l’Otan, notamment le Royaume-Uni et/ou les États-Unis.

En février, le journaliste américain Seymour Hersch est allé dans le sens des autorités russes en affirmant – sans en apporter la moindre preuve – que NordStream 1 et NordStream 2 avaient été sabotés par l’US Navy, avec le concours des forces norvégiennes.

Cela étant, quelques faits sont troublants… Comme la présence d’un avion de patrouille maritime américain P-8A Poseidon sur les lieux quelques temps avant les explosions ayant affecté les deux gazoducs. Signalée par l’agence Reuters, celle-ci a ensuite été confirmée par l’US Navy, qui n’avait manifestement pas d’intérêt à la cacher.

L’appareil en question effectuait un « vol de reconnaissance de routine dans la région, sans rapport avec les fuites des gazoducs Nord Stream », a assuré un porte-parole de la marine américaine. Quant à savoir si des renseignements susceptibles d’être utiles à l’enquête avaient pu être collectés par le P-8A Poseidon, celui-ci a botté en touche. « Nous n’avons pas d’informations supplémentaires à fournir pour le moment », a-t-il dit à Reuters.

Un autre élément a été mis en lumière par l’entreprise américaine SpaceKnow, spécialisée dans l’analyse des données satellitaires. Son Pdg, Jerry Javornicky, a en effet confié au magazine Wired que 25 navires naviguaient dans le secteur au moment des faits… et que deux d’entre-eux, mesurant environ 95 et 130 mètres de long, avaient éteint leur système d’idenfication automatique [AIS], obligatoire pour tout bateau civil, a fortiori dans un endroit aussi fréquenté que la mer Baltique.

« Ils avaient leurs balises éteintes, ce qui signifie qu’il n’y avait aucune information sur leur présence et qu’ils essayaient de dissimuler leurs informations de localisation », a expliqué M. Javornicky, avant de préciser que ces informations avaient été transmises à l’Otan.

Un autre navire était-il présent sur les lieux du sabotage ou bien fait-il partie des deux signalés par SpaceKnow? Toujours est-il que plusieurs médias allemands, dont l’hebdomadaire Die Zeit et les chaînes publiques SWR et ARD, ont affirmé que les enquêteurs avaient identifié un yacht qui aurait probablement été utilisé pour saboter les deux gazoducs. Ce bateau – qui n’a pas été nommé – a été loué par une société établie en Pologne et « appartenant apparemment à deux Ukrainiens ».

Selon l’enquête, six personnes [cinq hommes et une femme, dont des plongeurs] ont pris place à nord. Leur nationalité n’a pas formellement été établie, d’autant plus que des faux passeports ont été utilisés pour louer le yacht. Celui-ci a appareillé de Rostock [Allemagne] le 6 septembre. Puis il a été localisé près de l’île danoise de Christiansø [son AIS était-il allumé à ce moment là?]. En tout cas, le bateau a été ensuite restitué « non nettoyé »… ce qui a permis de trouver des traces d’explosifs dans l’une de ses cabines, écrit Die Zeit.

« Même si des pistes mènent à l’Ukraine, les enquêteurs ne sont pas encore parvenus à déterminer qui a mandaté » l’opération, conclu l’hebdomadaire allemand. Le hasard faisant bien les choses, le même jour, le New York Times a fait état de « nouveaux renseignements » examinés par les autorités américaines…

Et celles-ci suggèrent qu’un groupe « pro-ukrainien », composé « d’opposants à Vladimir Poutine », pourrait être derrière le sabotage des deux gazoducs. Seulement, et sans préciser l’origine de leurs informations, elles ont admis ignorer « beaucoup de choses sur les auteurs du sabotage et leur affiliation » et n’avoir « aucune preuve » sur une implication directe de Kiev.

Si le sabotage des deux gazoducs a été une opération relativement « simple » [NordStream 1 et NordStream 2 reposent à 80/100 mètres de profondeur], il n’en reste pas moins qu’une action de ce genre ne s’improvise pas et qu’elle exige des moyens. Qui les a fourni?

En tout cas, le gouvernement ukrainien a démenti toute participation à ce sabotage. « Bien que j’aime collecter d’amusantes théories du complot sur le gouvernement ukrainien, je dois dire que l’Ukraine n’a rien à voir avec l’accident de la mer Baltique et n’a aucune information sur des groupes de sabotage pro-ukrainiens », a réagi Mykhaïlo Podoliak, un conseiller du président Volodymyr Zelensky, via Twitter.

« Cela ne vient pas de notre action », a assuré Oleksiï Reznikov, le ministre ukrainien de la Défense, en marge d’une réunion avec ss homologues de l’Union européenne à Stockholm… où le Premier ministre suédois, Ulf Kristersson, n’a pas souhaité faire le moindre commentaire sur cette affaire. « Je conseille de ne pas tirer de conclusions hâtives », a, de son côté, affirmé Boris Pistorius, le ministre allemand de la Défense.

France24 - World

Motie leads West Indies fightback against South Africa in 2nd Test

Issued on: 08/03/2023 - 19:00Modified: 08/03/2023 - 18:58

Johannesburg (AFP) – Aiden Markram helped South Africa race to a strong start before the West Indies fought back on the first day of the second Test in Johannesburg on Wednesday.

Left-arm spinner Gudakesh Motie picked up three wickets as South Africa closed on 311 for seven, having slipped from their formidable teatime position of 247 for two.

Aiden Markram (96) and Tony de Zorzi (85) were mainly responsible for South Africa's healthy position before the hosts struggled after the second interval.

"It's not just the four runs (for the century)," Markram said. "On that pitch I should have been looking at a really big score, 160 or 170."

Markram, who made 115 in South Africa's 87-run win in the first Test in Centurion, was in imperious form, hitting 17 fours off 139 balls.

He described his dismissal, trying to play an uncharacteristic scoop shot against Motie, as "a brain fade".

Markram and De Zorzi, playing in his second Test, put on 116 off 164 balls.

De Zorzi was later bowled by Motie during a South African post-tea collapse in which five wickets fell for 62 runs.

"He's got a good head on his shoulders," Markram said of his inexperienced teammate. "You need guys at number three who can apply themselves."

The left-handed De Zorzi, 25, said he had tried to play as normally as possible rather than thinking about the leap from first-class to Test cricket.

"You have to do what got you here," he said.

Windies battle back

Jason Holder bowled a tight spell after tea and claimed the wicket of South African captain Temba Bavuma, who played no shot and was leg before wicket for 28 to a ball which cut back sharply.

De Zorzi batted fluently to be on 75 off 124 deliveries at tea but could add only another 10 runs off 31 balls before he was bowled by Motie.

He was drawn forward and beaten by a flighted delivery which spun back and hit the top of his off stump.

Motie finished the day with three for 75.

Ryan Rickelton was caught behind for 22 off Alzarri Joseph and Kyle Mayers claimed two wickets with the second new ball late in the day, bowling Wiaan Mulder and having Simon Harmer caught behind.

"The pitch quickened up later in the day and we created more chances," said Mayers.

"It's an open game. The late strikes brought us back into the game."

Motie earlier had Dean Elgar caught at short fine leg for 42 off a ball which was outside the left-hander's leg stump before removing Markram.

The ball looped off his bat and Jermaine Blackwood ran around from slip to leg slip to hold the catch.

Elgar and Markram put on 76 for the first wicket after Bavuma won the toss and chose to bat on an unusually docile Wanderers pitch.

At a venue with a tradition for pace and bounce, a dry surface gave some assistance to the spin bowlers on the first day, seemingly justifying South Africa's decision to choose two spinners.

© 2023 AFP

France24 - World

No, these videos do not prove the Ukrainian army is using chemical weapons

Issued on: 07/03/2023 - 23:25Modified: 07/03/2023 - 23:26

Emerald MAXWELL

Videos purporting to show the Ukrainian army making or using chemical weapons keep surfacing on pro-Russian accounts. We debunk two of them in this edition of Truth or Fake.

Click here for a deeper dive into the subject looking at more videos (in French) by FRANCE 24's Observers. 

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} WAR IN UKRAINE

🔴 Live: Bakhmut may fall 'in coming days', NATO's Stoltenberg warns

WAR IN UKRAINE

Ukraine, Russia exchange scores of POWs as UN chief heads to Kyiv

AS IT HAPPENED

🔴 Top military officials vow to defend Bakhmut, Zelensky says

France24 - World

Macron's pension reform: "There is a problem with work in France"

Issued on: 08/03/2023 - 18:40Modified: 08/03/2023 - 18:51

Bruno Palier, Author and Professor at Sciences Po, spoke to FRANCE 24’s François Picard about President Macron’s unpopular pension reform bill and the political strategy behind it, unpacking nuances like productivity, burnout and the “intensification of work” in France.

France24 - World

Syrian civil war status quo 'unacceptable', UN envoy says

Issued on: 08/03/2023 - 19:00

NEWS WIRES

The United Nations special envoy for Syria on Wednesday called on the warring sides there and the international community to revive efforts to find a political solution to a conflict that has devastated the country over more than a decade.

Successive rounds of U.N. backed talks over years have failed to make headway on finding a political solution to the 12-year civil war that has split Syria along frozen frontlines.

Speaking to reporters in Geneva, Geir Otto Pedersen called for adoption of what he called a step-for-step approach that would allow all sides to present what they are prepared to concede to reach a possible settlement.

"There needs to be a genuine Syrian-led and owned political process facilitated by the United Nations," he said. "There needs to be a coordinated international effort in support of this...

"Status quo cannot be acceptable. We need to move forward."

The devastation caused by conflict, which has killed hundreds of thousands of people, displaced millions and drawn in regional and world powers, has been compounded by large-scale destruction caused by earthquakes that hit northwestern Syria in February.

Pedersen stressed that the warring sides and international players should approach peace efforts in the same way as they made concessions in response to the earthquakes.

"A month ago there was no prospect of the opening of more border crossings, nor moves to ease sanctions in a concrete way," he said, referring to measures adopted in response to the earthquakes.

"They need the same logic that was applied on the humanitarian front to now be applied on the political level," Pedersen said.

With backing from Russia and Iran, the government of Syrian President Bashar al-Assad has recovered most Syrian territory. Turkish-backed opposition fighters still control a pocket in the northwest, and Kurdish fighters backed by the United States also control territory near the Turkish border.

(Reuters)

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Syrian state media says Israeli strike damaged Aleppo airport

'It feels like yesterday': Survivors live in fear a month after Turkey quake

WHO chief visits rebel-held northwest Syria for first time since earthquake

L'Humanité

À Bonneuil-sur-Marne, 80 noms de femmes pour reprendre place dans l'espace public

Entretien

À l’occasion du 8 mars, un conseil municipal extraordinaire se tient à Bonneuil-sur-Marne, afin de rendre leur place aux femmes, explique le maire, Denis Öztorun. Entretien.

Nada Abou El Amaim

La ville de Bonneuil-sur-Marne (Val-de-Marne), qui ne comptait que 15 espaces publics portant des noms de femmes, adoptera, ce mercredi, lors d’un conseil municipal extraordinaire, une liste de 80 noms de grandes figures de l’Histoire, militantes et actrices du progrès humain. Une première étape d’une vaste campagne d’éducation populaire afin de sensibiliser les habitants aux droits et à la place des femmes dans la société.

Ce 8 mars, vous convoquez un conseil municipal extraordinaire dont l’objectif est de visibiliser les femmes dans les espaces publics. Pourquoi une telle initiative ?

Notre engagement fait partie d’un des trois chantiers que j’ai lancés lors de mon élection, à savoir le mouvement climat, le travail sur le multimodal et la défense des valeurs républicaines. Défendre les droits des femmes, c’est défendre la République. Et cette bataille pour l’égalité des genres passe par la présence des femmes dans l’espace public. Donner des noms de rues, c’est un symbole important.

Nous voulons rendre ce combat plus concret, à travers des inaugurations et des campagnes de sensibilisation quartier par quartier, rue par rue. C’est un objectif d’éducation populaire : depuis près d’un an, nous travaillons intensément au plus près de la population pour alerter sur les questions du droit à l’égalité salariale, de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, de l’IVG, ou encore des maladies sexuellement transmissibles…

Bonneuil-sur-Marne dépassera symboliquement la parité et comptera plus de noms de femmes que d’hommes dans ses espaces publics. Qui sont ces femmes auxquelles vous rendez hommage ?

C’est très divers, beaucoup d’entre elles ont réalisé des choses merveilleuses, même plus que les hommes, mais ont été écartées de toute visibilité. Pour la sélection des noms, nous avons associé les Bonneuillois, et leur investissement a été au-delà de nos espérances, ils en ont proposé près de 200.

Parmi les 80 retenus, nous avons à la fois des femmes de lettres, des politiques, des artistes, des scientifiques, des sportives… D’ailleurs, je connaissais des grands noms liés à la politique ou la musique, mais j’ai découvert le parcours de beaucoup d’autres, comme de Miriam Makeba ou encore d’Assia Djebar. J’ai l’honnêteté de dire que mon apprentissage est permanent en termes d’attitude, de savoir être, d’action, et c’est justement ce type d’opération qui permet à chacun de grandir avec les autres.

Quels autres engagements pour votre combat féministe ?

Nous menons un combat sur plusieurs fronts, en collaboration avec le travail associatif, notamment sur la protection et l’accompagnement des femmes victimes de violences, sur la place des jeunes filles dans la pratique sportive avec la mise en place de sections féminines dans les clubs, sur l’autonomie des femmes par l’apprentissage du vélo aux mères et grands-mères, ou encore sur l’accompagnement des familles monoparentales, dont 85 % sont des femmes. Nous avons entamé un gros travail pour qu’elles puissent réussir à travailler tout en élevant leurs enfants seules, en facilitant l’admission dans les crèches, par exemple. 

Égalité hommes femmesbonneuil sur marnedenis oztorun
New York Times - World

India Is Arming Villagers in One of Earth’s Most Militarized Places

The government is reviving local militias in the Jammu part of the restive Kashmir region, laying bare the limits of its military approach there.

Local militia members conducting a night patrol in the village of Muradpur, Jammu and Kashmir, this month.Credit...Atul Loke for The New York Times

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By Showkat Nanda

Photographs by Atul Loke

Showkat Nanda and Atul Loke traveled to Dhangri village, in Jammu and Kashmir, for this story.

As night fell in the tiny Himalayan village of Dhangri, a dozen armed men emerged from their homes one after another, their rifles slung over their shoulders, as if they were bound for war. With stealthy movements, they scanned the moonlit surroundings for signs of danger, their figures silhouetted against the horizon.

During the day, the men are drivers, shopkeepers and farmers. At night, they are members of a once-dormant local militia that the Indian government is reviving in the Jammu and Kashmir region in response to deadly militant attacks targeting Hindu families.

“We can’t sit back and watch our people being killed,” said Vijay Kumar, a member of the volunteer group who works as an electrician.

That the Indian government has felt compelled to arm thousands of civilians in one of the world’s most militarized places shows the limits of Prime Minister Narendra Modi’s more muscular approach to controlling the long-restive region.

For decades, a separatist militancy has haunted Jammu and Kashmir, as the Himalayan region disputed by India and Pakistan is called. Thousands of people, both Kashmiri civilians and Indian security forces, have died in the violence.

In 2019, Mr. Modi’s Hindu nationalist government suddenly revoked the semiautonomous status of the Muslim-majority region, bringing the valley under the direct control of New Delhi, which moved in more troops, cracked down on dissent and put even local leaders loyal to India under house arrest.

Mr. Modi’s lieutenants say the changes have streamlined governance and cut the corruption that fed the cycle of militancy. They point to the large number of tourists flooding into the area as a sign that normalcy has returned.

But nearly four years later, democracy remains suspended in the region. Repeated attacks on civilians have raised questions about the government’s military approach to what analysts say is fundamentally a political problem in Kashmir, and cast doubt on its claims that the region is enjoying peace and prosperity.

More on India

The region’s Hindus, many of whom fled the valley during an earlier outbreak of violence in the 1990s, again feel under threat, even on the Jammu side in the south, which had escaped the worst of the carnage decades ago. Large numbers have left the valley or gathered for protests imploring the government to move them to safer places.

Many in Jammu have been enlisted to provide their own protection, albeit with limited training and a government-issued firearm similar to those used a century ago by the British.

“It seems strange that in the world’s most militarized zone, you need to arm civilians to secure the citizens, which presumably is the army’s job,” said Siddiq Wahid, a political historian and academic. “It is a contradiction in many ways.”

The government first resorted to creating local militias in Jammu in the 1990s, at the militancy’s peak. Nearly 4,000 such groups, called village defense committees, had tens of thousands of volunteers.

Eventually, the tensions eased as the government countered the militants with a mix of force and dialogue and nurtured Kashmiri political leaders who saw the region as an integral part of India. The militias, which were accused of abuses against other civilians, were largely phased out after the situation in Kashmir improved.

In the village of Dhangri, the impetus to arm civilians once again was a series of bloody attacks against Hindus last month, which followed other deadly militant assaults in the wider district over the past several months.

Saroj Bala, 58, was washing dishes early in the evening when she heard the sound of gunfire, followed by the screams of her elder son, Deepak Sharma. She and her younger son, Prince Sharma, rushed outside and saw two masked gunmen, one of them in army fatigues.

The militants shot Prince at close range — he would later die in a hospital — and then continued to fire into Deepak’s lifeless body.

Less than two minutes later, the attackers targeted another house, where they locked 32-year-old Neeta Devi and her children in their kitchen before fatally shooting her husband, Shishu Pal, and father-in-law, Pritam Lal.

By the time the villagers made sense of what was happening, the gunmen had also killed Satish Kumar, a retired army officer, as he tried to secure his front gate.

The following morning, as mourners gathered at Ms. Bala’s home, a bomb went off just outside the house, killing two children, 4-year-old Vihaan and 14-year-old Smikhsha, who were cousins of the deceased brothers.

Ms. Bala, her family’s only survivor, said that she had been struggling to sleep since the attack.

“When I lie down, their faces come in front of my eyes,” she said.

Indian officials blamed the killings on the Pakistan-based Lashkar-e-Taiba, one of several banned militant outfits active in the region.

Now, in just the Rajouri district, which includes Dhangri, about 5,200 volunteers are being rearmed, according to local security officials.

“The district’s vast terrain presents challenges for complete control. Most of the army’s presence is concentrated along the 75-mile Line of Control in the district,” said Mohammad Aslam, a top police official in Rajouri, referring to the boundary that divides the Indian side of Kashmir from the side controlled by Pakistan.

Local political parties in Kashmir have long been wary of the idea of handing military weapons to civilians. According to police records, there have been 221 documented cases of abuses like murder, rape and extortion since the militias’ formation in the mid-1990s.

Security officials said that they were taking measures to keep any abuses in check. The militias fall under the command of the district’s police leadership, and each group is led by a retired army officer. Villagers, who are paid about $50 a month for the job, are being armed only after stringent background checks, officials say.

A second concern has been that selective arming of villagers in areas with mixed Hindu and Muslim populations could fuel communal tensions.

Local Muslim leaders said that only Hindu groups had been armed. Security officials justified that decision by saying that the recent attacks had targeted only Hindus.

“There were less than 3 percent Muslims in earlier village defense committees,” said Mohammad Farooq, a Muslim resident of Rajouri. “Now it’s zero percent.”

Weeks after the January killings in Dhangri, residents say that they are frustrated that the militants remain at large. Still fearful, the armed civilians continue their patrols.

As the men made their way down a forest slope one recent night, marching in a single line, they acknowledged that they were underequipped and insufficiently trained for the threat. But they said they had no choice.

“Even if we don’t have advanced weapons,” said Amaranth, one of the volunteers, who works as a farmer and raises cattle during the day, “we will do our best to defend our community.”

Mujib Mashal contributed reporting from New Delhi.

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L'Humanité

Tel-Aviv sans pitié

Billet

Christophe Deroubaix

L’aéroport international d’Alep est hors service. Les avions qui y atterrissaient afin de livrer l’aide humanitaire à destination des victimes du tremblement de terre ayant dévasté le 6 février plusieurs régions de la Syrie et de la Turquie sont désormais déroutés vers les aéroports de Damas et Lattaquié, plus éloignés de l’épicentre du drame. À quoi doit-on cette brutale perturbation dans la chaîne de la solidarité ? À un raid aérien qui, mené dans la nuit de lundi à mardi, a endommagé le tarmac au point de le rendre inutilisable. Damas accuse Tel-Aviv qui ne dément pas, confirmant implicitement sa culpabilité. D’Alep à Jenine (6 morts mardi), il ne se passe pas un jour sans que les « ultras » qui dominent le gouvernement Netanyahou ne développent la stratégie du pire.

israël
L'Humanité

Crises : pourquoi la critique de Marx fait-elle son retour ? (5/5)

Le débat

« Marx avait-il raison ? » s’interroge le grand hebdomadaire allemand Der Spiegel en ce début d’année, mettant à la une l’image, modernisée, du critique du capital et du fondateur du communisme moderne.

Pierre Chaillan

Pierre Cours-Salies Sociologue, professeur à l’université Paris-VIII

Face au capitalisme destructeur, il faut tirer les enseignements du XX e « siècle soviétique » et de la catastrophe stalinienne en repartant de Marx.

Sa description est encore plus vraie : le système-monde du capitalisme détruit les êtres humains et la nature. Il « se présente comme une immense accumulation de marchandises ». Cela embrouille : valeur d’échange et valeurs d’usage en constants changements, dus à la baisse tendancielle du taux de profit et à la mise en coupe réglée d’une partie colonisée du monde ; la recherche du profit et le fétichisme de la marchandise. Cela cadre le travail salarié ou dépendant, qui permet à chacun·e de trouver sa place dans le système et aussi dans la compétition de tou·te·s contre tou·te·s. Mais où sont les « fossoyeurs produits par le système », auxquels Marx s’adressait ?

Au XXe siècle, rien ne s’est-il donc passé ? La Révolution de 1917 a eu lieu. Les bolcheviks ont été au pouvoir à la fin de la guerre civile, avec des tentatives de changer méthodes et objectifs de travail, féminisme, liberté artistique… Est-il possible de dire « le communisme n’a jamais existé » ou « le siècle soviétique », selon l’expression de Moshé Lewin ?

« Le besoin reste, pour une révolution démocratique, d’une organisation fédérant les forces qui peuvent changer les rapports sociaux et faire disparaître le capitalisme. »

Après le thermidor russe (1924 à 1928), les objectifs d’une révolution démocratique ont été supplantés par une bureaucratie et un dictateur adulé par des « partis communistes ». À l’inverse de tout espoir évolutionniste, le régime de l’ex-URSS, et sans doute aussi de la Chine actuelle, ont plus à voir avec des formes de « despotisme asiatique » tel que défini par Georg Lukacs. Des « héritiers » ont gardé les oripeaux de la révolution pour asseoir leur système de pouvoir. Les suites méritent de la lucidité. Sur les erreurs et sur leurs effets mortifères. Cette catastrophe même est une preuve de la clairvoyance de Marx et Engels. De la période de la Commune à leur mort, ils insistent sur le but : dépasser la démocratie formelle. Et avertissent du risque d’un État qui gérerait l’économie. Lukacs a bien résumé, en 1968 : « Toute la cochonnerie nationaliste avait pénétré dans le socialisme. » Le besoin reste, pour une révolution démocratique, d’une organisation fédérant les forces qui peuvent changer les rapports sociaux et faire disparaître le capitalisme, faire exister le pouvoir collectif de l’ « autogestion généralisée » selon Henri Lefebvre.

La critique écologiste était forte, en 1965, dans le programme du « printemps de Prague » : «  Seule une politique judicieuse, appliquée avec esprit de suite, de protection de la nature, (…) pourra enrayer efficacement le processus de dévastation de la nature. » Même choix en France avec Naville, Gorz et d’autres.

Une crise des rapports de domination, aux États-Unis, en Europe de l’Ouest et à l’Est, avait réveillé les espoirs. Mais Lefebvre l’a résumé, « les deux piliers de l’ordre bourgeois » ont pesé. Le PCF refusa alors, les troupes du pacte de Varsovie réprimèrent. Reprenons les leçons essentielles de Marx. Le capitalisme détruit les êtres humains et la nature. L’urgence écologique, aujourd’hui… Le stalinisme, cette catastrophe, est une preuve de la lucidité de Marx et Engels. Et la guerre impérialiste russe, trahisons et héritage.

Denis Durand Économiste, rédacteur en chef d’Économie & Politique

Devant le risque fasciste et face aux contradictions du capitalisme, l’ambition communiste se réclamant de Marx et du marxisme vivant s’affirme en toute lucidité.

« T od dem Mar­xismus ! » (« Mort au marxisme ! »), c’est par une alerte contre ce slogan nazi qu’Henri Lefebvre et Norbert Guterman ouvraient, en 1934, leur présentation des Morceaux choisis qui, pour beaucoup de lecteurs français, ont longtemps été un premier contact avec l’œuvre de Marx. Les fascistes ne se trompaient pas de cible. Comme l’a noté Zeev Sternhell, c’est une certaine culture marxiste, toute superficielle et lacunaire qu’elle pouvait être, qui a préservé le mouvement ouvrier français de succomber à leur influence au début du XXe siècle.

Le retour de la menace fasciste qui se fait (hélas !) à nouveau pressante, en France comme ailleurs, ne doit-il pas être rapproché des cinquante ans de mise à l’index du marxisme qui ont accompagné le déferlement des politiques néolibérales ? L’impasse à laquelle ces politiques aboutissent, et qui n’échappe plus à personne depuis 2008, met-elle à l’ordre du jour un salutaire « retour de Marx » ? On peut le penser.

Pourtant, l’auteur du Capital n’avait pas disparu du paysage intellectuel. La richesse de son œuvre se prête à une grande variété d’exégèses, qui n’ont jamais cessé de jouir d’une certaine reconnaissance académique dès lors qu’elles laissaient de côté les deux occupations auxquelles Marx a consacré toute sa vie : l’animation des luttes politiques concrètes, au sein de la Ire puis de la IIe Internationale, et l’étude précise des contradictions de l’économie capitaliste, fondée sur une assimilation critique de toutes les données et de toute la littérature économique disponibles en son temps.

« Aller au-delà du travail de Marx pour comprendre les réalités de la civilisation capitaliste et libérale contemporaine dans la perspective de son dépassement vers une nouvelle civilisation. »

Ce qui a pu être occulté depuis une trentaine d’années, c’est précisément ce type de marxisme vivant que Marx lui-même a pratiqué. Malgré tous les dogmatismes et tous les conservatismes, le Parti communiste français (PCF) avait été un de ses foyers, reconnu comme tel dans le monde entier, avec des travaux comme ceux de Paul Boccara et de son école, attachés à aller au-delà du travail de Marx pour comprendre les réalités de la civilisation capitaliste et libérale contemporaine dans la perspective de son dépassement vers une nouvelle civilisation.

Ce foyer a menacé de s’éteindre lorsque le PCF s’est affaibli et qu’a prévalu, jusqu’en son sein, l’opinion que la chute de l’Union soviétique disqualifiait définitivement toute tentative organisée de dépasser le capitalisme pour construire une société communiste.

Il a fallu toute la lucidité révolutionnaire des militants communistes – et aussi la persévérance du travail théorique et politique poursuivi contre tous les renoncements et malgré les efforts déployés pour le refouler – pour que s’affirme de nouveau, au 38e congrès du PCF, et avec éclat dans la préparation du 39e congrès, une ambition communiste se réclamant de Marx et du marxisme. On est tenté, 170 ans après le philosophe et économiste allemand, de citer comme lui Hamlet : « Bien creusé, vieille taupe ! »

À lire

  • Les Retraites : un bras de fer avec le capital, de Frédéric Boccara, Catherine Mills et Denis Durand, éditions Delga, 2020.
  • À la prochaine... De Mai 68 aux gilets jaunes, de Pierre Cours-Salies, éditions Syllepse, 2019.
Karl MarxMarxisme
L'Humanité

8 mars reconductible

Éditorial

Maud Vergnol

La grève, plutôt deux fois qu’une ! Ce 8 mars intervient au lendemain d’une journée historique qui ouvre ce matin, avec la reconduction des actions dans de nombreux secteurs, une nouvelle phase de la mobilisation sociale contre la réforme des retraites. En ce jour symbolique, les femmes sont appelées à cesser le travail, salarié et domestique. Si elles s’arrêtent, le monde s’arrête. De quoi rappeler que nos vies dépendent des premières de corvée, pas des premiers de cordée. Alors, oui, la France sera à l’arrêt encore aujourd’hui.

On ne pouvait imaginer plus belle jonction avec le mouvement social en cours, où elles ont fait leur grand retour dans les cortèges, démontrant combien les enjeux féministes sont désormais intégrés, visibles, et mobilisateurs. On le doit notamment aux Rosies, rédactrices en chef d’un jour de cette édition. Nous, on veut vivre, pas juste survivre : leur tube chorégraphié est devenu un rendez-vous incontournable des manifestations. Il condense en quelques couplets tous les enjeux de cette prétendue « réforme » : discriminante envers les femmes, inefficace et injuste pour l’ensemble des travailleurs, alors que l’égalité salariale permettrait de résoudre le déficit invoqué par le gouvernement.

Il a encore résonné hier dans les rues du pays, où l’appel de l’intersyndicale à mettre « la France à l’arrêt » a trouvé de l’écho dans plus de 265 rassemblements. Preuve de la fébrilité d’un gouvernement à court d’arguments, son porte-parole s’égosille à promettre l’apocalypse en cas de « blocage du pays ». Nicolas Sarkozy, conseillé avisé de l’actuel locataire de l’Élysée, s’était félicité en 2008 : « Désormais, quand il y a une grève, personne ne s’en aperçoit. » Ce n’est pourtant pas le cas, si l’on en croit la horde de chiens de garde qui aboient au refrain des « grévistes preneurs d’otages ». Les Français, eux, ne s’y trompent pas, soutenant majoritairement – à 65 % selon notre sondage Ifop publié lundi – la reconduction de la grève.

Le mouvement social a le vent dans le dos. Uni, combatif, joyeux, déterminé, il peut faire reculer le pouvoir. Si Emmanuel Macron décide de passer outre la volonté du peuple, il devra en assumer les conséquences. Et sera le seul responsable du « blocage » du pays.

Journée du 8 marsgrèvesRéforme des retraitesdroits des femmes
France24 - World

Tens of thousands protest in Greece over country's deadliest train disaster

Issued on: 08/03/2023 - 15:15

NEWS WIRES

Tens of thousands of people marched in Greece on Wednesday to protest over the country's deadliest train disaster on record, as workers staged a nationwide, day-long walkout.

The crash on Feb. 28 killed 57 people and has stirred public outrage over the crumbling state of the rail network. Striking workers say years of neglect, underinvestment and understaffing - a legacy of Greece's decade-long debt crisis - are to blame.

More than 40,000 people, among them transport workers, students and teachers, marched in central Athens chanting "Murderers!" and "We are all in the same carriage".

A group of protesters clashed with police, who fired tear gas at the crowd.

Thousands also took to the streets in Greece's second-biggest city of Thessaloniki, where a group of protesters hurled stones at a government building. The protests coincided with a 24-hour strike called by workers of different sectors, which disrupted travel across the country.

Many of the around 350 people aboard an intercity passenger train that collided head-on with a freight train while travelling on the same track were university students heading north to Thessaloniki from Athens.

The disaster has sparked protests across Greece over the past week.

"Message me when you get there," a placard in Athens read, echoing what has become one of the protest slogans.

"You feel angry because the government did nothing for all of those kids. The public transport is a mess," said 19-year-old Nikomathi Vathi.

"We're going to be here until things change," said another student, Vaggelis Somarakis. "We are the youth of this country

and we're not going to stop."

The conservative government, was initially planning to call elections in the coming weeks, promised on Wednesday to fix the ailing railway system.

Transport Minister George Gerapetritis told a news conference he understood the anger the accident had caused.

"No train will set off again, if we have not secured safety at the maximum possible level," he said, apologising for Greece's deadliest rail crash on record.

'No time for silence'

Rail workers have staged rolling, 24-hour strikes since Thursday, bringing the network to a halt. On Wednesday, the government also suspended the service while it reviews safety.

The workers say their demands for improvement in safety protocols have gone unheard for years and have promised to "impose safety" to ensure that a crash will not be repeated.

"We have an obligation towards our fellow humans and our colleagues who were lost in the tragic accident," the main railway workers' union said.

Greece's largest public sector union ADEDY participated in the 24-hour strike. City transport workers walked off the job in solidarity, disrupting metro, tram and bus services in the capital. Ships also remained docked at ports as seamen participated in the labour action.

"It's not the time to fall silent," a teachers' union said in a statement.

The government, whose term expires in July, has blamed the crash mainly on human error and deficiencies it says have not been fixed over the past decades.

Prime Minister Kyriakos Mitsotakis has handed the portfolio to Gerapetritis, one of his closest allies. Gerapetritis said rail passenger services may resume by the end of March if safety is secured.

He said funds would be invested in upgrading infrastructure and hiring staff, and also promised to shed light to the causes of the crash.

Gerapetritis was due to meet transport experts from the European Commission, which has said it will offer technical support, later on Wednesday.

Greece sold its state-owned railway operator, now called Hellenic Train, to Italy's state-owned Ferrovie dello Stato Italiane in 2017 during its debt crisis. The sale was a term in the country's bailout agreements with the European Union and the Washington-based International Monetary Fund.

(Reuters)

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Greece faces fresh strikes, nationwide protests over deadly train crash

Greece to seek extra EU rail funding after train crash

Greek stationmaster charged over deadly rail crash as PM seeks forgiveness

L'Humanité

À Paris-Gare-de-Lyon, les cheminots savourent la mobilisation du 7 mars et votent la grève reconductible

ReportageRéforme des retraites

Franck Cartelet

Réunis dans un hangar SNCF de la gare de Lyon, l'intersyndicale du Sud-Est Parisien a dressé le bilan de la manifestation historique du 7 mars avant de voter la reconduction de la grève, en assemblée générale.

Il est onze heures lorsque les cheminots et agents SNCF affluent dans ce vieil hangar de la gare de Lyon. Les responsables syndicaux saisissent le micro, sans vraiment dissimuler leur sourire. 

« Hier, quelque soient les chiffres retenus, des organisations syndicales ou de la police, on a connu la plus grosse manifestation de l'histoire du mouvement ouvrier de ces quarante dernières années, tout simplement.», martèle Fabien Villedieu, porte-parole Sud-rail. « Sur les six manifestations, quatre ont dépassé le million de personnes, on est dans un rendez-vous, typiquement, avec l'histoire» insiste le représentant syndical.

3,5 millions de manifestants

La police a décompté 1,28 million de manifestants et la CGT 3,5 millions, contre respectivement 1,27 million et 2,5 millions le 31 janvier. L'intersyndicale avance "plus de 3 millions" de manifestants.

« Dans les aéroports, les ports et docks, les raffineries, les plateformes méthanières donc oui, la grève reconductible est ancrée » insiste Béranger Cernon, porte-parole CGT. « On sait que pour certains salariés, c'est très difficile mais toute forme de grève est bonne à prendre à partir du moment ou chacun joue le jeu», explique le cheminot.

grèves reconductibles

Tandis que des grèves reconductibles touchent de nombreux secteurs clés de l'économie, l'intersyndicale souligne que "le silence du président de la République constitue un grave problème démocratique qui conduit immanquablement à une situation qui pourrait devenir explosive".

L'exécutif compte sur l'adoption de la réforme par le Sénat d'ici dimanche et envisage "un vote le 16 mars" dans les deux chambres.

Ecartant le risque d'un essoufflement, l'intersyndicale, qui présente toujours un front uni, appelle à deux nouvelles journées d'actions contre le projet de réforme des retraites : samedi 11 mars, puis le jour où Sénat et Assemblée tenteront de se mettre d'accord en commission mixte paritaire (CMP) sur le texte. Très vraisemblablement le 15 ou le 16. 

Réforme des retraites
L'Humanité

Mobilisation du 7 mars : pourquoi ils soutiennent la grève reconductible

ReportageRéforme des retraites

Franck Cartelet

Les syndicats ont salué ce mardi 7 mars une "mobilisation historique" alors que dans le cortège parisien, de nombreux manifestants appellent à élargir la grève reconductible.

Pour cette sixième journée d'action contre la réforme des retraites, les syndicats avaient annoncé vouloir mettre la France "à l'arrêt".

Au départ de la manifestation parisienne, le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a salué une "mobilisation historique au regard des 40 ou 50 dernières années" avec environ "20%" de manifestants en plus que lors de la journée du 31 janvier.

Le gouvernement "ne peut pas rester sourd" à cette mobilisation contre le report de l'âge légal de départ de 62 à 64 ans, a insisté le leader de la CFDT, tandis que le leader de la CGT, Philippe Martinez, mettait en garde l'exécutif contre "un passage en force (qui) ne ferait que mettre le feu aux poudres".

Ce soir, la CGT a chiffré à 3,5 millions le nombre de manifestants à Paris, soit davantage que lors des précédentes journées d'action.

Grève reconductible

La SNCF prévoit une offre de transport légèrement améliorée pour mercredi, avec un tiers des trains en circulation pour les TGV et TER, contre un cinquième mardi. Jeudi, le trafic sera à nouveau "perturbé", selon l'entreprise, dont tous les syndicats ont lancé une grève reconductible.

« Cette journée du 7 mars est primordiale pour la reconduction de la grève et tout cela va dépendre maintenant des assemblées générales qu'on va tenir partout et le plus largement possible afin d'aller à la victoire», nous explique Ollivier Champetier, secrétaire général de l'UD CGT de l'Essonne. « La grève reconductible, ce n'est pas forcément 8 heures d'arrêt de travail tous les jours, les modalités sont à déterminer en fonction des secteurs d'activité», précise le syndicaliste.

« Les agents de la RATP sont plutôt favorable à durcir le mouvement car ils ont bien compris que les journées "saute moutons" sont importantes mais il faudra passer par la grève reconductible pour mettre en échec le gouvernement.», insiste Thibault Dasquet, agent de maintenance sur le RER A.

Cette sixième journée depuis le début du mouvement de contestation marque le lancement ou la poursuite de grèves reconductibles dans plusieurs secteurs, des transports aux raffineries en passant par l'énergie, le commerce ou les déchets

Chez EDF, le taux de grévistes s'élevait à 41,5% de l'effectif global, contre 44,5% le 19 janvier et 40,3% le 31 janvier.

journée d'action samedi 11 mars

Une nouvelle réunion de l'intersyndicale est prévue dans la soirée pour décider des suites du mouvement. Une nouvelle journée d'action samedi 11 mars est d'ores et déjà évoquée.

De nombreux barrages routiers ont été mis en place dans la matinée, de Perpignan à Miramas (Bouches-du-Rhône) en passant par Poitiers ou Rennes, où des manifestants ont bloqué un important axe routier.

Sondage après sondage, les Français restent très majoritairement opposés à la mesure emblématique de la réforme, le report de l'âge légal de départ.

Dans l'éducation, des blocages ont eu lieu dans des universités et lycées et le Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire, a recensé 60% des enseignants de collèges et lycées grévistes.

Le secrétaire général de la CGT Energie, Sébastien Ménesplier, a prévu une "semaine noire" dans le secteur, avec des baisses de production principalement dans le nucléaire.

Des coupures d'électricité "sauvages" ont touché jusqu'à 4.000 habitants ont eu lieu dans la matinée à Boulogne-sur-Mer et ses environs, selon Enedis. Plus de 2.000 foyers ont également été privés d'électricité à Annonay (Ardèche), le fief du ministre du Travail Olivier Dussopt, selon la même source.

Les expéditions de carburants étaient bloquées mardi matin à la sortie de "toutes les raffineries" de France (TotalEnergies, Esso-ExxonMobil et Petroineos), selon le syndicat CGT-Chimie.

Et dans le gaz, trois des quatre terminaux méthaniers que compte la France ont été mis à l'arrêt pour "sept jours" lundi par les syndicats.

Les éboueurs étaient également appelés à la grève reconductible par la CGT. Et trois usines d'incinération à proximité de la capitale (Ivry, Saint-Ouen et Issy) étaient bloquées.

Fait peu courant, la circulation fluviale sur le Rhin était à l'arrêt en raison des blocages de plusieurs écluses.

mobilisations

La semaine sera émaillée d'autres mobilisations, en parallèle des débats au Sénat où le gouvernement compte sur l'adoption de la réforme d'ici dimanche. Il envisage "un vote le 16 mars" dans les deux chambres.

"La loi est extrêmement importante, mais la démocratie réelle aussi", a prévenu Laurent Berger, mettant en garde contre un passage en force à coup de 49.3 qui serait "une forme de blocage inacceptable".

Et pour Philippe Martinez, un texte "qui est voté par des parlementaires mais qui a une telle désapprobation dans l'opinion publique" n'est pas "valable".

Face "à la situation de blocage", Emmanuel Macron doit "trouver une sortie par le haut", "ou bien une dissolution" de l'Assemblée nationale, "ou bien un référendum", a plaidé Jean-Luc Mélenchon (LFI) à Marseille.

« C’est une révolte de la France du travail qui est en cours : le gouvernement réalise t’il seulement ce qui est en train de se passer ?», a tweeté Fabien Roussel alors qu'il manifestait à Besançon.

Avec Afp

Réforme des retraites
L'Humanité

Biodiversité et agriculture : le voyage des solutions de Roch et Boniface

Reportage

Nicolas Bertrand

Au salon de l’agriculture, nous avons rencontré Roch et Boniface, deux étudiants en agronomie qui ont parcouru la France avec comme fil d’Ariane, la biodiversité. Leur « biodiversitour » a finalement été publié par le magazine La Terre. Ils nous racontent cette aventure et ce qu'elle leur a enseigné.

Roch De Gabrielli et Boniface Parlos, tous deux étudiants en agronomie ont entrepris ce voyage en 17 étapes à travers la France durant le mois de juillet 2022.L’objectif ? Rencontrer les acteurs du monde de l’agriculture et de l’environnement, maraîchers, éleveurs, agriculteurs, naturalistes, conservateurs, forestiers, aquaculteurs, paysagistes, océanographes qui cherchent à travailler tout en préservant les milieux naturels et présenter leurs solutions pour faire face à la crise climatique.À la lecture passionnante de leur récit, la rédaction de La Terre s’est décidée à promouvoir leur travail et publier l’intégralité de leur carnet de voyage sous la forme d’un Hors-Série.

Vous pouvez le commander ici :

https://boutique.humanite.fr/common/product-article/5984

Leur carnet de voyage est enrichi des textes de :Yann Arthus Bertrand, photographe et réalisateur, Aurélie Trouvé, députée, ingénieure agronome, maîtresse de conférences en économie, Thierry Marx, Chef cuisinier, Jean Viard, sociologue, Philippe Mauguin, président directeur général de l’Institut National de la Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement (INRAE), Fabien Gay, sénateur, président du groupe l’Humanité, Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue de Protection des Oiseaux, Hervé Bramy, président du Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis 2004 – 2008. Auteur de « La biodiversité à l’heure de la Covid », Dominique Planchenault de l’Académie d’Agriculture de France, etc.Ce hors-série comprend également une enquête exclusive d’Oxfam France sur la situation des agricultrices en France.

Salon de l'agriculture
L'Humanité

Direct 7 mars. 3,5 millions de Français dans les rues. Nouvelle journée d'action samedi 11 mars

L'essentiel

  • La mobilisation contre la réforme des retraites se poursuite le 8 mars.

Suivez la journée du 8 mars dans notre direct.

  • Face à un gouvernement qui reste inflexible, les organisations syndicales souhaitaient franchir un cap avec cette nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Pari réussi : 700 000 personnes ont défilé à Paris selon la CGT, soit plus que les précédentes journées. Les cortèges étaient aussi très nourris en régions et de nombeuses actions de blocage ou d'occupation ont été menées.

Voir notre carte des manifestations et actions dans toute la France.

Manifestations, occupations, grèves : avec nos reporters dans toute la France, et durant toute la journée, suivez ci-dessous cette mobilisation sociale historique.

L'Humanité

Marche féministe de nuit : les Rosies sur le devant de la scène

Reportage

Solène CahonAlexia Avril

Alors que le soleil disparaissait, les Rosies ont dansé et chanté à l’occasion de la marche féministe de nuit organisée à Paris le 6 mars par l’AG féministe Paris-Banlieue. 

Collectif féministe créé en 2019, pour dénoncer "l’impact genré du projet de réforme des retraites de Macron” ; les Rosies sont de retour pour lutter contre un deuxième projet de réforme qu’elle considèrent  “tout aussi injuste et injustifié”.

Pour l’occasion elles se sont données rendez-vous dans le 11ème arrondissement de Paris. Au programme : création de pancartes et répétition des chorégraphies, avant de se rendre à la marche de nuit où elles ont performé sur le parvis de l’Opéra Garnier. 

Habituellement organisée le 7 mars, veille de la journée internationale des droits des femmes, la manifestation résérvée aux femmes et aux personnes LGBTQIA+ a été décalée au 6 mars, pour laisser place au mouvement de grève contre la réforme des retraites. Après les multiples prises de paroles et flashmobs, le cortège a pris la route direction l’Hôtel de ville, avec à sa suite plus d’un millier de manifestants selon l’AFP.

journée internationale des droits des femmes
L'Humanité

7 mars. La France à l’arrêt, acte I

Actu

Nouveau pic historique dans l’histoire des mouvements sociaux, ce 7 mars a rassemblé 3,5 millions de manifestants et grévistes. Cette sixième journée de mobilisation se poursuit avec les grèves féministes du 8 mars et les débrayages décidés en assemblée générale dans les secteurs stratégiques.

Stéphane Guérard

Bien sûr, les superlatifs ont été convoqués par tous les leaders syndicaux pour exprimer l’ampleur de cette sixième journée de mobilisation pour obtenir le retrait du projet de réforme des retraites porté par le gouvernement. « Massif », « historique », « record »

De même, des statistiques à sept chiffres ont été données pour tenter de dénombrer la vague sociale qui a déferlé au gré des plus de trois cents manifestations, grèves, réunions publiques, prises de contrôle de l’espace public et même danses revendicatives.

3,5 millions de mobilisés, 20% de manifestants en plus que le 31 janvier

Plus de trois millions de mobilisés, selon la CGT. « 20 % de manifestants en plus que lors de la journée du 31 janvier », souligne la CFDT. Mais ce qui rend le mieux compte de l’ampleur de ce 7 mars tient en ces constellations de points revendicatifs qui se sont allumés sur la carte de France tout au long de la journée nationale interprofessionnelle à l’appel des huit syndicats et organisations de jeunesse.

Carte 7 mars : visualisez l’ampleur des manifestations et des occupations dans votre région

Ce 7 mars fut un grand voyage au cœur des 36 500 communes réfractaires. Petites, moyennes comme grandes. Belle-Île a vu 270 personnes manifester contre le recul de l’âge de départ de 62 ans à 64 ans. Ils et elles étaient 800 à Crest (Drôme) comme à Longwy (Meurthe-et-Moselle) ; 2 000 à Colmar (Haut-Rhin) ; 3 500 à Bagnols-sur-Cèze (Gard) ; 4 600 à Moulins (Allier) ; 5 000 à Tulles (Corrèze) ; 7 000 à Guéret (Creuse) ; 10 000 à Dieppe (Seine-Maritime) ; 15 000 à Pau (Pyrénées-Atlantiques), au moins le double à Clermont-Ferrand…

Ce grand tour a aussi fait étape aux Châtelets, à Trégueux (Côtes-d’Armor), d’où ne sont pas partis les camions des éboueurs en grève de l’agglomération de Saint-Brieuc. La zone d’activité de Coudray-Montceaux (Essonne) a connu des rassemblements sur ses ronds-points, ralentissant le flux de camions dans cette place forte de la logistique. Même sort pour la plateforme de Saint-Martin-de-Crau et de Vitrolles (Bouches-du-Rhône). Quant à Saint-Avold (Moselle), les automobilistes ont profité d’une opération péage gratuit.

Un agent sur 4 des services publics a débrayé, les boulangers et patissiers aussi

Dans cette France des beffrois et clochers en lutte, les opposants à la réforme, toujours plus majoritaires, se sont rencontrés, soutenus et ont additionné leurs voix pour tenter de faire sauter les bouchons d’oreille portés par la minorité présidentielle, renforcés de quelques supplétifs de droite.

L’État a bien dû admettre qu’un agent sur quatre de ses services avait débrayé. Ils n’étaient que 5 % le 16 février. Un agent sur dix de la fonction publique territoriale et hospitalière a fait de même, malgré les petits salaires et le pouvoir d’achat pour les premiers, les réquisitions de personnel, pour les seconds.

Le secteur privé a embrayé. Qu’ils soient rodés à la lutte sociale, comme chez Arkema, géant de la chimie où trois sites ont été mis complètement à l’arrêt. Ou nouveaux venus : tels les salariés de la boulangerie et de la pâtisserie, appelés par leur fédération CGT à faire la grève du pain pour faire reconnaître leurs conditions de travail pénibles. Et puisqu’il n’y a pas d’âge pour manifester, les organisations de jeunesse évoquent un grossissement de leurs cortèges et des établissements bloqués (400 lycées mobilisés selon la Fidl).

« Il faut peut-être ouvrir les volets de l’Élysée » 

Noyée dans cette mobilisation générale, le Sénat, lieu des débats sur le projet de réforme, fait étriqué, presque anachronique, avec son CDI senior adopté la veille et ses premières discussions sur le cœur du projet : l’article 7 et ses deux années supplémentaires à trimer pour atteindre une pension même pas revalorisée.

Dès avant l’annonce par l’intersyndicale des nouvelles formes de mobilisations, les leaders des confédérations avaient conscience que la tempête sociale devrait souffler encore plus fort sur les lieux de pouvoir pour briser leur confinement démocratique.

« J’espère que les sénateurs ne font pas la sieste et entendront le peuple dans la rue, même s’ils ne sont pas élus par le peuple », sourit Philippe Martinez (CGT), se demandant : « Il faut peut-être ouvrir les volets de l’Élysée. » 

Routiers, énergéticiens, agents des transports ou raffineurs : ces salariés des secteurs dits stratégiques sont prêts à maintenir le rapport de force ces prochains jours, en parallèle des grèves féministes du 8 mars. À la RATP, l’offre de RER et métros sera toujours réduite ce mercredi. À la SNCF, un tiers des trains circuleront pour les TGV et TER. « La réforme ne passera pas », affirme la CGT énergie qui a pesé sur 20 000 mégawatts d’électricité ce mardi.

Revivez la journée du 7 mars 

Mobilisations retraitesRéforme des retraitesManifestation du 7 mars
L'Humanité

Carte. Le 7 mars et après : visualisez l’ampleur des manifestations et des occupations dans votre région

Actu

  • 3,5 millions de manifestants dans tout le pays : les syndicats ont réussi leur pari de déclencher un « tsunami social ». 
  • Dans la plupart des villes, les cortèges étaient encore plus nombreux que le 31 janvier, plus forte journée de mobilisation jusqu'alors contre la réforme des retraites Macron-Borne.
  • Manifestations, occupations, blocages, grèves : avec nos reporters sur le terrains, visualisez grâce à la carte ci-dessous, dans votre région, cette journée de mobilisation sociale historique.

Nous recensons tout au long de la journée les chiffres de participation dans près de 100 villes et vous proposons des les comparer, quand les chiffres sont disponibles, à ceux de la plus importante journée d'action nationale jusque-là, celle du 31 janvier. Retrouvez aussi le récit des actions dans votre département grâce à nos journalistes sur le terrain.

Mode d'emploi

  • Les chiffres sont ceux fournis par l'intersyndicale dans la plupart des cas. Faute de chiffres pour certaines villes, nous avons indiqué les chiffres de la préfecture.
  • Utilisez la touche Ctrl et la molette de votre souris pour zoomer sur ordinateur fixe. Le zomme s'effectue à deux doigts sur mobile.
  • Cliquez sur un département pour voir les actions menées dans la journée et accédez à nos reportages au cœur des manifestations.
  • Utilisez le menu déroulant en haut à gauche de la carte pour comparer la taille des manifestations entre le 31 janvier et le 7 mars.

Revivez la journée du 7 !

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Réforme des retraitesMobilisations retraites
New York Times - World

Daily Briefing: War in UkraineU.S. Intelligence Chief Says Russia Lacks the Forces to Make Major Gains

Kyiv March 8, 8:04 p.m.

Moscow March 8, 9:04 p.m.

Washington March 8, 1:04 p.m.

Here’s what we know:

Avril D. Haines, the director of national intelligence, told a Senate committee on Wednesday that, after battlefield setbacks, Moscow could shift to a hold-and-defend strategy, prolonging the war. Here is what we’re covering:

Lacking the firepower for territorial gains, Russia may shift to defense, the U.S. intelligence chief says.

Germany treads a careful line over reports that a pro-Ukrainian group sabotaged the Nord Stream pipeline.

A wide range of pro-Ukrainian groups operate in the shadows of the war.

The Wagner mercenary group claims to control part of Bakhmut.

Protesters in Georgia hold more demonstrations over a ‘Kremlin-inspired’ law.

Georgian protests deepen many Russians’ siege mentality.

E.U. defense ministers discuss Ukraine’s need for more artillery shells, seeing ‘critical’ weeks ahead.

Lacking the firepower for territorial gains, Russia may shift to defense, the U.S. intelligence chief says.

Russia lacks the ammunition and troops to make major territorial gains in Ukraine this year and could shift to a hold-and-defend strategy, dragging out the war, the top American intelligence official said Wednesday.

The official, Avril D. Haines, the director of national intelligence, said during an appearance on Wednesday before the Senate Intelligence Committee that after setbacks on the battlefield President Vladimir V. Putin of Russia now understands the problems his military faces and could adjust his strategy in the short term.

“Even as the Russian offensive continues, they are experiencing high casualty rates,” Ms. Haines said. “Putin is likely better understanding the limits of what his military is capable of achieving and appears to be focused on more limited military objectives for now.”

Russia may see prolonging the war, even if it means long pauses in an offensive push, as its best chance of achieving its strategic goals, Ms. Haines said. She appeared before the Senate committee as intelligence officials released their annual threat assessment report.

Russia, she said, is making “incremental progress” in Bakhmut, the city in eastern Ukraine that has experienced the most intense fighting in recent weeks. But Ms. Haines said the city was not a “particularly strategic objective.”

In addition to troop losses, Russia faces critical morale challenges and ammunition shortages, she said. Russia will need to identify ammunition supplies from other countries and increase the size of its military if it wants to push forward in Ukraine.

“If Russia does not initiate a mandatory mobilization and identify substantial third party ammunition supplies, it will be increasingly challenging for them to sustain the current level of offensive operations in the coming months,” she said. “And consequently, they may fully shift to holding and defending territories they occupy. In short we do not foresee the Russian military recovering enough this year to make major territorial gains.”

The threat assessment report notes that Moscow wants to avoid direct conflict with the U.S., but setbacks in Ukraine could prompt Moscow to escalate the war.

“There is real potential for Russia’s military failures in the war to hurt Russian President Vladimir Putin’s domestic standing and thereby trigger additional escalatory actions by Russia in an effort to win back public support,” the report said.

Julian E. Barnes

Germany treads a careful line over reports that a pro-Ukrainian group sabotaged the Nord Stream pipeline.

German officials were treading a careful line on Wednesday in response to reports that a pro-Ukrainian group could be behind last year’s attack on the Nord Stream natural gas pipeline that links Russia and Germany, saying that they were waiting for the results of further investigations.

The New York Times reported that U.S. intelligence believes the attack, in September of last year, was carried out by pro-Ukrainian perpetrators, and similar reports followed in the German news media. U.S. officials told The Times that they had no evidence that the attack was done at the direction of the Ukrainian government, and Kyiv has denied any responsibility.

Boris Pistorius, Germany’s defense minister, said on Wednesday, without elaborating, that the attack could also have been a “false-flag action” to make it appear that it had been carried out by pro-Ukrainian groups.

“The likelihood of either is equally high,” he told a German public broadcaster, saying that he would wait on further developments before commenting on what he called “hypothetical research.”

Germany has delivered more weapons than any other European Union country to Ukraine, and although many Germans back the government’s support, there are fears that sending weapons into a war zone will lengthen the conflict and risk setting off a wider war. Any hint that Ukraine’s government was behind the pipeline attack could make it harder for Chancellor Olaf Scholz to continue delivering heavy weapons and providing training for Ukrainian soldiers.

Suspicion over the attack — which affected three of the four pipelines that make up Nord Stream 1 and 2 — immediately fell on Moscow, but speculation about who was to blame has included Kyiv, London and Washington.

The attack compounded fears in Germany of a gas shortage during the winter. Fifty-five percent of all gas used in Germany before the war had come from Russia, and although in the months after the invasion Germany had weaned itself off much of the natural gas it was receiving directly from Russia, the explosions made it clear that there was no going back.

Ukraine has rejected the reports linking a pro-Ukrainian group to the pipeline attack. Mykhailo Podolyak, an adviser to President Volodymyr Zelensky, posted on Twitter: “Although I enjoy collecting amusing conspiracy theories about Ukrainian government, I have to say: Ukraine has nothing to do with the Baltic Sea mishap and has no information about ‘pro-Ukrainian sabotage groups.’”

Russia welcomed the reports that Moscow was not involved, though officials continued to point a finger at Western countries. Andrey Ledenev, an official with the Russian Embassy in Washington, suggested that the report was an attempt to “shift the blame from the statesmen who ordered and coordinated the attacks in the Baltic Sea to some abstract individuals,” according to the Russian news agency Tass.

Christopher F. Schuetze

The State of the War

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A wide range of pro-Ukrainian groups operate in the shadows of the war.

KYIV, Ukraine — New intelligence reviewed by U.S. officials has moved a step closer to solving the mystery of who blew up the Nord Stream natural gas pipelines last year. But the intelligence, which suggests that the perpetrators were members of a pro-Ukrainian group, is extremely vague.

The U.S. officials underscored that there was much they did not know about those responsible for the blasts and their affiliations. A number of groups claiming to support Ukraine have sought involvement in the war, although their activities and claims cannot always be independently verified. The intelligence suggests that the saboteurs were opponents of President Vladimir V. Putin of Russia but had no known government affiliations, a description that only slightly narrows the range of suspects.

A wide range of pro-Ukrainian groups operate in a murky world with unclear ties to the intelligence or security agencies of Ukraine or other nations. They include groups fighting in southeastern Ukraine or carrying out sabotage operations in Russia and its ally Belarus. Here is a look at the activities of some of them, although there is no evidence that any were involved in the pipeline attack.

Russian Volunteer Corps

A Russian partisan group with ties to the Ukrainian military, this group claimed on March 2 to have conducted a cross-border raid from Ukraine into Russia’s Bryansk region to take control of a small village for several hours, before backtracking into Ukraine. The group’s leader is a Russian nationalist in exile who opposes Mr. Putin’s rule and has said he wants to inspire armed resistance inside Russia. It is unclear whether the group, which does not appear to have any significant support inside Russia, operates with the assent of the Ukrainian authorities.

Bypol

Bypol, an organization of Belarusian activists opposed to the government of the pro-Russian president, Aleksandr Lukashenko, claimed in February to have flown a drone rigged with explosives into Belarus, damaging a sophisticated Russian airborne early warning aircraft parked on the runway of an air base. Satellite images of the plane suggested damage to the plane’s radar antenna after the strike. Bypol later released aerial videos that it claimed corroborated its role in the attack. Mr. Lukashenko blames Ukraine’s intelligence services; Kyiv has denied involvement.

Bratstvo

This Ukrainian political party, whose name means Brotherhood, has members fighting in eastern Ukraine, including in special operations. The party has described itself as a “revolutionary Christian community.” The leader, Dmytro Korchynsky, has called the group a “philosophical circle” in addition to a battalion of soldiers. In the war, soldiers in this and other paramilitary groups operate under the command of the Ukrainian military. Four members of Bratsvo were killed during a raid inside Russian territory late last year.

Honor

This group that began as a youth movement is led by Serhii Filimonov, a former member of the Azov organization, a paramilitary group that has fought in the war in eastern Ukraine and was later incorporated into the Ukrainian national guard. Honor has remained apart from the formal military command but, like Bratsvo, has members fighting in the war in southeastern Ukraine.

Tradition and Order

This group and an affiliated organization, Revenge, were best known for violent political actions inside Ukraine before some of its members joined the fight against Russia’s invasion last year. In 2015, members of the group were arrested in connection with arson attacks on stores belonging to the confectionary business of former President Petro O. Poroshenko. Some of its members also stormed Ukraine’s Parliament building after the country’s 2014 revolution and set fire to the office of a now-banned communist party. Members are also now fighting in the war.

Andrew E. Kramer

The Wagner mercenary group claims to control part of Bakhmut.

The founder of the Russian private military company Wagner claimed on Wednesday that his forces had taken the eastern part of Bakhmut, and said that seizing the rest of the city would allow the Russian Army to accelerate its offensive in eastern Ukraine.

Wagner’s chief, Yevgeny V. Prigozhin, argued that if Russia’s forces were to take the entire city, where they have been challenged by urban street-by-street fighting, they would have more favorable, open terrain to advance.

“The world has not yet met a well-prepared Russian Army, their units possessing all of the possible modern equipment that have not yet joined the battle,” Mr. Prigozhin said Wednesday in a video message, speaking next to what a New York Times analysis identified as a World War II memorial in eastern Bakhmut. Explosions thundered in the distance.

Ukrainian officials did not immediately comment on Mr. Prigozhin’s claim.

Russian forces, who have poured equipment and fighters into the area, have been attacking Bakhmut from three directions in a persistent attempt to encircle Ukrainian troops and cut off their supply routes. Moscow, which has faced a series of setbacks on the battlefield, sees taking the city as a key step in its effort to capture the entire eastern Donbas region.

Many Western military analysts have questioned Russia’s ability to significantly accelerate its offensive if the city is captured, saying its forces have been exhausted by the heavy losses suffered in the early stages of the war.

Ukrainian forces have vowed to continue defending Bakhmut and succeeded in keeping open at least one supply route. In recent days, however, they have destroyed some crossings over the river dividing Bakhmut, leading some analysts to suggest that Ukraine has made a controlled retreat to the western section of the city.

President Volodymyr Zelensky of Ukraine on Tuesday framed his decision to keep fighting in Bakhmut in similar terms to Mr. Prigozhin, saying the loss of the city could open Russia’s route toward key cities such as Sloviansk and Kramatorsk, to the west.

“We understand that after Bakhmut, they could go further,” he told CNN in an interview.

In his video address, Mr. Prigozhin called on Mr. Zelensky to continue sending Ukraine’s “battle-ready units” to defend Bakhmut, repeating his frequent claim that Wagner’s staggering losses in the city are degrading Kyiv’s offensive ability elsewhere.

Ukrainian commanders have justified their costly defense of the city in similar terms, with the head of the country’s eastern group of forces saying on Tuesday that Bakhmut would turn Wagner into a spent force.

Mr. Prigozhin did not deny that possibility.

“Many things don’t last forever,” he said in the video, recorded in response to a query from The New York Times. “The same could happen to P.M.C. Wagner,” he said, using an abbreviation for the private military company.

Marc Santora and Christiaan Triebert contributed reporting.

Anatoly Kurmanaev

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Protesters in Georgia hold more demonstrations over a ‘Kremlin-inspired’ law.

TBILISI, Georgia — Thousands of demonstrators marched toward Georgia’s Parliament on Wednesday, protesting a draft law on “foreign agents” that critics say highlights the country’s democratic backsliding and pushes it closer to Moscow.

Waving Georgian and European flags, protesters chanted, “No to the Russian law!” as they walked down the main avenue in the country’s capital, Tbilisi, toward Parliament. The fresh demonstrations came one day after riot police officers used tear gas, water cannons and arrests to disperse a large-scale rally there.

Georgia, a mountainous country of 3.6 million people, is strategically positioned in the middle of the Caucasus, a region that for centuries has been the arena for a geopolitical tug of war between Russia, Turkey, Western states and Iran. The war in Ukraine has exacerbated the already polarized internal politics in Georgia, where the vocally pro-Western opposition has accused the governing party of siding with Russia.

Charles Michel, the president of the European Council, the group of E.U. heads of government, said on Wednesday that he was “strongly concerned about developments” in Georgia.

Opposition lawmakers and members of nongovernmental organizations vowed to return to the center of the city in bigger numbers later Wednesday to protest the draft law. The opposition also called on supporters to protest in other cities across the country.

Georgia’s interior ministry on Tuesday accused protesters of using violence against the police. The ministry said in a statement that its officers had detained 66 protesters overnight and charged them with hooliganism and disobedience.

Although Georgia’s government enjoys a comfortable majority in Parliament, the country’s nongovernmental organization sector and many major news media outlets side with the opposition. The draft law on “foreign influence” is widely seen by them as an attempt to replicate similar Russian legislation to exert pressure on the country’s vibrant civil society.

The legislation would require nongovernmental groups and media outlets that receive more than 20 percent of their funding from a “foreign power” to register as “agents of foreign influence.” Violations would incur hefty fines.

The bill — backed by the governing Georgian Dream party and the country’s prime minister — made it through a first reading on Tuesday and is expected to also be approved in second and third readings. Salome Zourabichvili, the country’s president, said she would veto it, but her role has limited power and the governing party has enough votes to override.

Irakli Kobakhidze, the chairman of the governing Georgian Dream party, said on Wednesday that the opposition had used “unprecedented violence” against law enforcement. He said the draft bill had been sent for consideration to the Venice Commission, a consultative body of the Council of Europe.

The commission is set to give its conclusions in a few months, he said, although members of the governing party said they would support the law regardless of what European bodies decided.

Georgia’s vocal pro-Western opposition sees the law as following the model of Russian legislation passed in 2012, which the Kremlin used to stigmatize civil society. Some 400 nongovernmental organizations and media groups signed a petition declaring that “Russian law is not the will of Georgia.”

The bill has been met with almost universal condemnation from Western governments and civil society organizations. In a statement, the U.S. Embassy in Tbilisi called the draft law “Kremlin-inspired” and said it would “damage Georgia’s relations with its strategic partners.”

Georgia fought a painful five-day war with Russia in 2008, during which the Kremlin took military control of a fifth of the country’s territory. Members of Georgia’s opposition argue that the government in Tbilisi could do more to support Ukraine’s efforts to repel Russia’s invasion, but Georgia has refrained from imposing sanctions on Moscow.

On Tuesday, shortly after lawmakers said they would advance the foreign agent law, thousands of protesters came to the Parliament building. Some tried to block lawmakers from leaving the building. Riot police officers in helmets and holding shields dispensed tear gas against the crowd, and a water cannon was used to push the protesters away from the building.

Ivan Nechepurenko

Georgian protests deepen many Russians’ siege mentality.

The war in Ukraine has colored the Russian reaction to protests in neighboring Georgia, where thousands took to the streets for a second day on Wednesday to oppose the progress of a divisive draft law.

Protesters say the proposed law on “foreign influence” damages the country’s democracy and highlights ties between the governments of Georgia and Russia, which has enacted similar rules requiring civil society groups receiving financing from abroad to register as foreign agents. The Kremlin has used the law to stigmatize civil society groups, and pro-Democracy groups within Georgia and abroad have objected to Georgia’s version.

Russian officials on Wednesday carefully avoided directly criticizing the Georgian protesters, who have summarized their grievances in the chant “No to the Russian law!” Instead, they have accused American and European Union officials who have criticized the Georgian bill of hypocrisy, pointing out that the United States also requires individuals and organizations engaged in lobbying or advocacy to register funding from foreign governments.

“The desire of Georgian lawmakers to pass this law is quite understandable,” Konstantin Kosachev, the head of the Foreign Relations Committee at Russia’s upper house of Parliament, wrote on the Telegram messaging app on Wednesday. What is less understandable, he said, “is the foreign meddling in a strictly internal legislative process, which is focused on curtailing precisely such meddling.”

Russia’s influential pro-war social media channels went further, claiming that Georgian protesters were seeking to replicate the example of Ukraine, where in 2014 pro-E.U. demonstrators toppled a president allied with Russia. The change of government in Kyiv prompted Russia to occupy Crimea and parts of the Donbas region, setting in motion a chain of events that led to the full-scale invasion of Ukraine last year.

The presence of E.U. and Ukrainian flags at the Georgia protests has only deepened the siege mentality among Russia’s nationalists, who believe the West is using the war in Ukraine to isolate and destroy Russia.

“Flags of E.U. and Ukraine — the template of 2014,” read one post on Wednesday on Two Majors, a prominent Russian military blogging channel on Telegram.

Anatoly Kurmanaev

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Here is the background of the protests in Georgia.

Riot police officers in Georgia violently broke up a rally in the capital, Tbilisi, on Tuesday as thousands of demonstrators protested legislation against “foreign agents” that they said represented the latest anti-democratic, pro-Russia move in the country.

The events in the former Soviet republic have also attracted attention because of Georgia’s history, as the first country that President Vladimir V. Putin of Russia invaded, in 2008. Despite losing a chunk of its territory to Moscow in that conflict, Georgia’s government has increasingly tilted toward Russia and away from the West.

Here is some background on Georgia and the demonstrations.

The protests focus on a proposed law surrounding ‘foreign agents.’

Lawmakers this week gave initial support to a draft law that would require any organization that receives more than 20 percent of its funding from overseas to register as a foreign agent or risk a hefty fine. The protesters say they fear it would harm the country’s chances of joining the European Union.

The protesters note that a similar law in Russia has been used to stifle freedom of expression by cracking down on rights groups and other independent organizations.

More broadly, the demonstrations are an expression of concern that Georgia is moving down an authoritarian path and reneging on commitments to foster closer ties with Europe. On Wednesday, as hundreds of protesters blocked the main avenue of the capital, Tbilisi, some chanted: “No to the Russian law.”

Deteriorating ties with Europe run counter to Georgians’ support for E.U. membership.

Many Georgians view joining the European Union as vital to boost trade, entrench good governance and lock in democratic structures that would offer a bulwark against the influence of Russia, its northern neighbor. More than three-quarters of Georgians support a “pro-Western” foreign policy, according to a poll conducted last summer.

Georgia applied for E.U. membership in March last year, one week after Russia launched its full-scale invasion of Ukraine. But last June, the bloc declined to grant Georgia candidate status, while approving the candidacies of Ukraine and Moldova. One analysis said the decision was a sign of Georgia’s “notable democratic backsliding.”

President Salome Zourabichvili, who has said she would veto the law on foreign agents, occupies a largely ceremonial role. Executive power lies with the prime minister, Irakli Garibashvili, whose Georgian Dream party has appeared increasingly hostile toward civil society, Europe and the United States.

The party was founded by a billionaire former prime minister, Bidzina Ivanishvili, who made his fortune in Russia and is widely believed to retain the support of the Kremlin. Its leaders have accused U.S. and European officials of interfering in Georgia’s judiciary and lashed out at Western diplomats who have called for political reforms.

There are parallels between Georgia’s and Ukraine’s experiences with Russia.

Georgia, a country of around 3.7 million people in the South Caucasus, gained independence in 1991.

In 2008, using a similar pretext as the one Moscow used to invade Ukraine, the Kremlin sent Russian forces into Georgia to support two secessionist territories, South Ossetia and Abkhazia, which Moscow subsequently recognized as independent states. Russian troops still protect the two regions, giving Moscow de facto control over around 20 percent of Georgia’s territory.

“Russia’s wars in Georgia and Ukraine seem part of a single imperial project,” according to the European Council on Foreign Relations. Many Georgians also draw parallels, and argue that had the United States and other nations responded more forcefully in 2008, it might have deterred the Kremlin from invading Ukraine in 2014 and 2022.

Georgia’s relations with Ukraine have also been strained.

Georgia initially condemned the Russian invasion last year and sent humanitarian aid to Ukraine, in a sign of the traditional solidarity between two ex-Soviet republics. But it has declined to join in Western sanctions against Russia. After the government barred a chartered plane from landing in Georgia to transport volunteer fighters to Ukraine, President Volodymyr Zelensky of Ukraine railed against Georgia’s “immoral position.”

Last month, Mr. Zelensky accused the Georgian government of trying to kill its imprisoned former president, Mikheil Saakashvili, who is now a Ukrainian citizen. Mr. Saakashvili, who led Georgia during the 2008 Russian invasion, had sought to move the country out of Moscow’s orbit and closer to the West, pushing for NATO and E.U. membership, and infuriating Mr. Putin.

Matthew Mpoke Bigg and Shashank Bengali

E.U. defense ministers discuss Ukraine’s need for more artillery shells, seeing ‘critical’ weeks ahead.

BRUSSELS — European Union defense ministers discussed the urgent need to get Ukraine more artillery ammunition at an informal meeting on Wednesday in Stockholm, but decisions on how to do that will only come later this month.

The ministers agreed on the need to ramp up supply and production of Western-standard artillery shells to Ukraine, Josep Borrell Fontelles, the E.U. foreign policy chief, said at a news conference afterward. After discussions with Ukraine’s defense minister, Oleksii Reznikov, Mr. Borrell said, “The next weeks will be critical.”

Jens Stoltenberg, NATO’s secretary general, said before the meeting that Russia was throwing more troops into the battle for Bakhmut. Despite Russia’s “big losses,” he said, “we cannot rule out that Bakhmut may eventually fall in the coming days.” But he said that the loss of Bakhmut, however important symbolically, would not be decisive for the war in Ukraine, reflecting the general assessment of Western analysts, including U.S. Defense Secretary Lloyd J. Austin III.

Western officials estimate that up to 30,000 Russian soldiers have been killed or wounded in the fight for Bakhmut alone; Ukrainian casualties are also believed to be high, but Western officials refuse to discuss them.

The ministers debated a plan from Mr. Borrell and the European Commission to reimburse member states at a high rate for immediately sending more artillery ammunition to Ukraine from their existing stocks, using one billion euros from the European Peace Facility, an intergovernmental fund that has already dispersed €3.6 billion, with another €2 billion budgeted for this year.

In addition, Mr. Borrell said, the E.U.’s member states should jointly order and purchase large amounts of ammunition through the European Defense Agency, which promotes cooperation on defense, both to replenish their own stocks and send more to Ukraine, for which another billion euros would be provided by the Peace Facility. Common procurement, he said, would reduce both unit prices and delivery times.

And, in the medium-term, member states must ramp up production at existing ammunition factories while investing for increased production in the future.

“It’s not going to be short,” Mr. Borrell said. “But the sooner we start the better.”

The European Union has already reimbursed member states €450 million for ammunition alone for Ukraine, he said, but the pace must be stepped up, given the brutal nature of the current fighting, which involves massive artillery bombardments and trench warfare. “For Ukraine to win the peace, it needs to win the war,” he said.

Steven Erlanger

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An E.U. court annuls the sanctions on Prigozhin’s mother.

BRUSSELS — A European Union court on Wednesday annulled the sanctions that the bloc imposed last year against the mother of Yevgeny V. Prigozhin over her son’s status as founder of the Wagner mercenary group and close ally of President Vladimir V. Putin of Russia.

The court found that the sanctions imposed on Mr. Prigozhin’s mother, Violetta Prigozhina, citing their close ties and her role in his businesses, were not adequately justified.

Although Mr. Prigozhin “is responsible for actions that have undermined the territorial integrity, sovereignty and independence of Ukraine,” the court said in its ruling, “Ms. Prigozhina’s link with her son, which was established at the time of the adoption of the restrictive measures, is based only on their relationship and is therefore not sufficient to justify her inclusion in the restrictive measures.”

The Wagner mercenary group has been heavily involved in Russia’s monthslong fight to capture the eastern Ukrainian city of Bakhmut. Its efforts, which have largely relied on throwing waves of former inmates toward Ukrainian positions, have helped Russia wear Ukraine’s forces down in that battle.

The European Union’s moves to include family members in the expansive sanctions the bloc has adopted since Russia invaded Ukraine a year ago have been a means of applying pressure to oligarchs and Russian officials who have been key to the war. But the penalties are also a fairly standard legal measure to stop those people from diverting wealth outside Russia through their relatives.

Successfully challenging sanctions at the General Court of the European Union, as the chambers is known, is not unusual. Dozens of listed Russians and their family members have similarly sued the bloc in an effort to have their sanctions overturned.

Matina Stevis-Gridneff

The U.N. chief meets with Zelensky to discuss extending the grain deal.

The United Nations secretary general, António Guterres, met with President Volodymyr Zelensky of Ukraine in Kyiv on Wednesday to help bolster support for extending a grain deal that has been credited with alleviating a global food shortage and price increases before it expires this month.

The agreement between Russia and Ukraine allows the shipment of Ukrainian grain through the Black Sea and will end on March 18 if it is not renewed. It was last extended in November after Russia agreed to extend the initiative — along with Ukraine, Turkey and the United Nations — three days before it was set to expire.

At a news conference with Mr. Zelensky, Mr. Guterres underlined the “critical importance” of extending the grain deal.

“I can assure you that we will continue to seek solutions and a just peace for the people of Ukraine and the world,” he said.

The deal has been one of the few areas of cooperation between Russia and Ukraine during the yearlong war. It was brokered with the help of the United Nations and Turkey in July, ending a monthslong Russian blockade of critical ports that created a backlog of millions of tons of grain in Ukrainian silos and contributed to a global food crisis.

Under the deal, Ukrainian marine pilots guide ships through Ukrainian minefields around the ports of Odesa and two others in the Black Sea. The ships are given safe passage by the Russian Navy to Turkey, where teams representing all of the parties inspect them before they travel to delivery ports. Returning ships are also inspected for arms.

Turkey and the United Nations are in favor of extending the deal. Turkey’s foreign minister, Mevlut Cavusoglu, said on Sunday that his country was “working hard for the smooth implementation and further extension” of the deal. And David Beasley, the head of the U.N. World Food Program, said on Sunday that “lives are at stake” if the agreement is not renewed.

Whether Moscow will cooperate remains uncertain. Sergey V. Lavrov, the Russian foreign minister, met with Mr. Cavusoglu of Turkey last week and indicated that Russia was not satisfied with the current pact and might withdraw its support.

Mr. Lavrov said that the agreement “could continue only with due consideration of the interests of Russian agricultural and fertilizer producers, notably, their free access to world markets,” according to a statement from the Russian Foreign Ministry.

Although the grain deal’s primary goal was to end Russia’s blockade of Ukrainian exports, it also allowed for more shipments of Russian grain and fertilizer. As part of the deal, the United States and the European Union gave assurances that banks and companies involved in trading Russian grain and fertilizer would be exempt from sanctions.

Mr. Lavrov threatened to block the deal’s extension last time, citing a failure by the United States and Europe to remove sanctions on Russian grain and fertilizer, according to Reuters. Dmytro Kuleba, Ukraine’s foreign minister, called the stance “blackmail.”

Carly Olson

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South Korea says it let Poland send weapons to Ukraine that used some of its components.

SEOUL​ — South Korea said on Wednesday that it had given Poland approval to send howitzers that used South Korean components to Ukraine to help Kyiv’s fight against Russia, but insisted that the delivery did not violate its policy on providing weapons to countries in conflict.

Poland sent 18 ​of its ​Krab howitzers to Ukraine after the Russian invasion a year ago and plans to send more.​ On Wednesday, ​South Korea’s Defense Ministry confirmed that some of those howitzers included South Korean components. The Krab howitzer​s use the chassis of the K9 self-propelled howitzer made by the South Korean arms maker Hanwha.

But the South Korean Defense Ministry insisted that ​the shipment did not violate its export control rules, which stipulate that its ​weapons or weapons parts sold to a foreign country should not be resold or transferred to a third country without its approval. ​South Korea gave such approval to Poland, it said.

​ “​The Krab is a Polish howitzer made in Poland with the assistance of countries like South Korea, Britain and Germany,” the ministry said in a statement. “The portion we have provided was just part of the howitzer, and we don’t consider this the transfer of a South Korean weapons system to Ukraine.”

“Our government’s position remains unchanged: We don’t directly provide lethal weapons to Ukraine,” it added.

The statement came after a news report that South Korea had approved export licenses last year for Poland to ship Krab howitzers to Ukraine. Wednesday’s acknowledgment was the first time South Korea had confirmed that some of its weapons components were sent to Ukraine through a third nation and with its approval. It had previously declined to comment on the shipment of Krab howitzers to Ukraine.

​Although it has denounced the Russian invasion of Ukraine, South Korea has been extremely cautious not to be seen as providing lethal assistance to Kyiv. South Korea is reluctant to openly antagonize Moscow, from which it hopes for cooperation in imposing new sanctions against an increasingly belligerent North Korea. Countries throughout Latin America, Israel and others have also declined to send weapons directly to Ukraine.

President Vladimir V. Putin of Russia last year warned South Korea against sending weapons to Ukraine and said that such a move would ruin relations between the two countries. President Yoon Suk Yeol of South Korea has denied supplying lethal weapons to Ukraine but has said that doing so was “a matter of our sovereignty.”

Choe Sang-Hun

L'Humanité

Manifestations et grèves du 7 mars : les syndicats prévoient un « tsunami social » 

Actu

Entre 250 et 300 manifestations partout dans le pays. L’énergie, les transports, le commerce, le batiment, mais aussi les raffineries et la chimie en grève reconductible. Les syndicats qui font toujours front commun contre la réforme des retraites attendent ce mardi 7 mars des mobilisations encore plus massives que lors des précédentes journées nationales.

Stéphane Guérard

Les compteurs devraient s’affoler. Qu’ils soient tenus par les préfectures, les syndicats ou des consultants, les statistiques des mobilisations de ce mardi 7 mars devraient battre les records affichés par les cinq précédentes journées, tant les manifestations, grèves et actions d’autres genres prévues sur l’ensemble du territoire sont conséquentes.

Entre 260 et 300 points de rendez-vous ont été totalisés selon les organisations syndicales unies pour le retrait du projet de réforme des retraites porté par le gouvernement.

« Les gens sont de plus en plus nombreux à croire possible un recul du gouvernement »

A la veille de cet événement social d’ampleur, les leaders syndicaux ont relancé l’appel à faire capoter le texte de loi actuellement en discussion au Sénat, qui prévoit deux années de travail en plus pour atteindre le nouvel âge légal de départ prévu à 64 ans, ainsi que l’accélération de l’augmentations des annuités à totaliser pour accéder à un pension à taux plein.

Réforme des retraites. Le Sénat invente le « contrat dernière embauche » pour les plus de 60 ans

Dans la veine de Solidaires, prédisant un « tsunami social », Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, a appelé ce lundi matin, sur France Inter, « les salariés de ce pays, les citoyens, les retraités à venir manifester massivement ». Dimanche 5 mars, son homologue de la CGT, Philippe Martinez, avait pressenti un changement de nature du mouvement social: « Début janvier, les gens se mobilisaient de façon résignée. Mais aujourd’hui, vu l’ampleur du mouvement, ils sont de plus en plus nombreux à croire possible un recul du gouvernement », a-t-il analysé dans le JDD.

Les mobilisations ont débuté dès ce 6 mars

Les mobilisations ont en fait débuté ce 6 mars. Dans le sillage de la CGT mines-énergies, qui revendiquait dès dimanche  « un total de 5571 Mégawatts retirés du réseau électriques et/ou aux mains des grévistes », et multiplie depuis les assemblées générales sur les sites d’EDF, Engie, RTE, Enedis ou GrdF, leurs collègues de la pétrochimie des Bouches-du-Rhône ont prévenu que  « plus aucune sortie de carburant »ne serait réalisé à partir de lundi soir, des raffineries et sites pétroliers de TotalEnergies, ExxonMobil et Petroineos.

Sébastien Menesplier : « On va passer un cap dans la mobilisation »

En Loire-Atlantique, l’intersyndicale de la raffinerie de Donges fera de même. « A partir de mardi matin, 5 heures, plus aucune goutte de carburant ne sortira de la raffinerie, ni n’entrera. Ni par pipe, ni par wagon, ni par camion », a détaillé Fabien Privé Saint-Lanne, délégué syndical CGT.

En Loire-Atlantique, on s’attend à une journée « historique »

« Je pense qu’il est temps aujourd’hui de durcir le mouvement pour faire reculer le gouvernement sur son projet de réforme qui est, on le rappelle, injuste, brutal et inégal, donc allons-y! », a abondé son collègue de la CFDT Adrien Vaugrenard, envisageant un  « point d’étape vendredi à 13 heures 30 ».

Certains routiers ont de même devancé l’appel du 7 mars en débutant des blocages de plateformes logistiques, de zones industrielles et des opérations-escargots autour des grandes métropoles. Des barrages filtrants ont ainsi provoqué ce lundi matin des ralentissements et bouchons près de Lille ou Rouen.

80% des TGV et TER sont annulés côté SNCF

Dans les transports de voyageurs, la pression va franchir un cran. Non seulement, ce mardi, 80% des TGV et TER sont annulés côté SNCF tandis que la RATP n’ouvrira la plupart de ses lignes de métro qu’aux heures de pointe et ne fera rouler qu’un train sur deux ou trois sur les lignes A et B du RER selon les heures. Mais les deux entreprises publiques envisagent une deuxième journée de grève très suivi mercredi avec un trafic très perturbé

Les dockers et portuaires, les travailleurs du bâtiment, mais aussi ceux du verre et de la céramique, du commerce, ainsi que lmes éboueurs, ont été appelés à un mouvement reconductible par leurs fédérations CGT. Tous avec en tête le fait que 65% des Français jugent légitime les grèves pour obtenir le retrait du projet gouvernemental sur les retraites.

Réforme des retraitesMobilisations retraites
L'Humanité

« Plus aucune sortie de carburant » : la pétrochimie de l’étang de Berre entre en grève reconductible

Reportage

Dans les Bouches-du-Rhône, les travailleurs des raffineries et sites pétroliers de TotalEnergies, ExxonMobil et Petroineos ont annoncé « la coupure des vannes » dès ce lundi soir, à l’appel de la CGT. Reportage.

Marc Bussonne

Châteauneuf-les-Martigues (Bouches-du-Rhône), correspondance.

« On sent bien que nous sommes dans un moment important, qui va déterminer la suite des événements : l’économie sera mise à l’arrêt dès le 7 et à partir du 7. » Ouvrant la conférence de presse consacrée ce 6 mars au matin aux ultimes préparatifs de la grève reconductible qui démarre dans la foulée, le secrétaire départemental de la CGT des Bouches-du-Rhône, département où la mobilisation s’annonce plus importante que celle du 31 janvier, a mis les choses au clair. « Si le patronat et le gouvernement s’entêtent, nos différents modes de grève que l’on enclenche vont conduire au retrait de la réforme. Car nous irons jusqu’au bout, prévient Olivier Mateu . Notre engagement est de ne lever les actions que quand le gouvernement annoncera le retrait. Nous nous préparons, les uns les autres, à un combat de haut niveau. Chacun doit prendre sa part avec les moyens dont il dispose. Dans ce pays on ne travaillera pas jusqu’à 64 ans. »

« Nous allons nous retrouver dans la même situation que l’automne dernier »

Dans le département, les travailleurs du pétrole, qui annoncent la « coupure des vannes » dès lundi, se placent à nouveau en première ligne du mouvement social, avec leur grève reconductible. « Dès 4 heures mardi, nous fermerons les vannes, plus aucun produit ne sortira », annonce ainsi Fabien Cros, élu CGT Total de La Mède. « Nous demandons aux salariés d’entamer une grève reconductible avec des journées impactantes. Si on se fie à ce que l’on fait d’habitude, avec la tension actuelle sur l’approvisionnement, il ne faut pas grand-chose : la machine peut se gripper très vite et la pénurie peut être une conséquence de la grève. »

La grève de la pétrochimie est celle de tous les salariés

Tous les représentants syndicaux insistent sur le fait que   « le blocage de l’économie sera la conséquence de la grève » « Nous partons ce soir à 21 heures en grève reconductible. Nos actions vont très rapidement causer de très grosses difficultés d’approvisionnement, indique ainsi Lionel Arbiol, délégué CGT ExxonMobil de Fos-sur-Mer. Nous allons rapidement nous retrouver dans la même situation que l’automne dernier. Il n’y aura plus aucune sortie de carburant par wagon, pipe ou camion. » Sébastien Varagnol, délégué CGT Petroineos, abonde :  « Nous commençons la grève reconductible ce mardi à 5 heures. La production ne sera pas suffisante pour subvenir aux besoins du pays. »

Des permanences de députés et des radars automatiques en mode sobriété énergétique

 «  On considère que la démarche de multiplier les journées d’action n’est pas suffisante. C’est pourquoi nous nous engageons dans une démarche complémentaire  », résume Emmanuel Lépine, secrétaire général de la Fédération nationale des industries chimiques CGT, qui s’est coordonnée avec sept autres secteurs professionnels pour nourrir les débrayages. 

Parmi eux, la CGT de l’énergie a déjà démarré ses actions la semaine dernière.  « Les baisses de production ont commencé dès vendredi, 7 000 mégawatts ont été retirés du réseau ce week-end. Certaines permanences de députés et des radars automatiques sont passés en mode sobriété énergétique », résume Sébastien Koch, secrétaire général CGT EDF de la centrale de Martigues-Ponteau, qui prévient :  « Je peux vous annoncer une semaine noire dans l’énergie. » 

raffineriesbouches-du-rhôneCGTolivier mateu
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🔴 Live: Bakhmut may fall 'in coming days', NATO's Stoltenberg warns

Issued on: 08/03/2023 - 08:13Modified: 08/03/2023 - 11:39

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NATO Secretary General Jens Stoltenberg warned Wednesday that the devastated eastern Ukrainian city of Bakhmut may fall into Russian hands in the coming days after months of intense fighting. Follow our live blog for all the latest developments on the war in Ukraine. All times are Paris time (GMT+1).   

5:38pm: Russia won't make major gains in Ukraine in 2023, US intelligence chief says

Russia's military is likely unable to sustain its current level of fighting in Ukraine and probably won't capture significantly more territory this year, US Director of National Intelligence Avril Haines said Wednesday.

After major setbacks and large battlefield losses, "We do not foresee the Russian military recovering enough this year to make major territorial gains," Haines told a Senate hearing.

Nevertheless, Russian President Vladimir Putin "most likely calculates that time works in his favor," Haines said.

Putin likely believes that prolonging the war, with intermittent pauses in fighting, "may be his best remaining pathway to eventually securing Russian strategic interests in Ukraine, even if it takes years," she said.

4:32pm: UK opens military base in northern Norway amid Ukraine war

The UK on Wednesday announced the opening of a military base in the far north of Norway to strengthen NATO's capabilities in the Arctic amid concerns following Russia's invasion of Ukraine.

The newly established Norwegian site, called Camp Viking, will serve as a hub for Royal Marines Commandos, said Britain's Royal Navy.

It described the troops as "the tip of the Arctic spear" and "the unit the UK turns to when it needs troops able to fight in cold weather extremes.

"A new Arctic operations base will support Britain's commandos for the next 10 years as the UK underscores its commitment to security in the High North," the statement added.

4:17pm: China will continue co-operation with Russia, US intelligence agencies say

China will maintain its cooperation with Russia as part of its attempt to challenge US hegemony, despite international concerns about the invasion of Ukraine, US intelligence agencies said on Wednesday.

"Despite global backlash over Russia’s invasion of Ukraine, China will maintain its diplomatic, defense, economic, and technology cooperation with Russia to continue trying to challenge the United States, even as it will limit public support," they said in a report tied to the Senate Intelligence Committee's annual hearing on worldwide threats to US security.

The report largely focused on threats from China and Russia, assessing that China will continue using its military and other assets to intimate rivals in the South China Sea and that it will build on actions from 2022, which could include more Taiwan Strait crossings or missile overflights of Taiwan.

The report said Russia probably does not seek conflict with the United States and NATO, but the war in Ukraine carries "great risk" of that happening, and that there is "real potential" for Russia's military failures in Ukraine to hurt Russian President Vladimir Putin's domestic standing, raising the potential for escalation.

2:55pm: Wagner Group chief claims more gains in Bakhmut

The owner of Russia's Wagner Group military contractor claimed Wednesday that his troops have extended their gains in the Ukrainian stronghold of Bakhmut, but it remained unclear how long the grinding fight that has exacted heavy losses might continue.

The battle for the city the Ukrainians have dubbed “fortress Bakhmut” has become emblematic of the way each side has tried to wear down the other. Russian forces must go through Bakhmut in order to push deeper into the areas in Donetsk province they don't yet control, but Western officials say that capturing the city won't change the course of the war.

Bakhmut has been the focus of much of the fighting in recent months, as each side hopes it can inflict severe damage on other there – while buying time to prepare offensives elsewhere. It's not clear which country has paid a higher price in the battle that has lasted six months and reduced the city with a prewar population of more than 70,000 to a smoldering wasteland.

2:45pm: Ukraine's first lady Olena Zelenska visits UAE

Ukraine's first lady on Wednesday offered spirited support to her nation's people while visiting the United Arab Emirates, a country that still remains open to Russia despite Western sanctions.

Olena Zelenska described her role and that of other first ladies and gentlemen in the world as a real power while speaking before a packed ballroom on International Women's Day. She also applauded the work of the average Ukrainian amid the ongoing war.

“We are a force and we can continue to change the world,” Zelenska said at the Forbes 30/50 Summit via a translator.

2:35pm: Ukraine, UN's Guterres call for Black Sea grain deal extension

Ukraine's president and UN Secretary-General Antonio Guterres called on Wednesday for the extension of a deal with Moscow that has allowed Kyiv to export grain via Black Sea ports during Russia's invasion.

President Volodymyr Zelensky said after talks with Guterres in Kyiv that the Black Sea Grain Initiative was necessary for the world. Guterres underlined the importance of the deal to global food security and food prices.

The 120-day deal, initially brokered by the UN and Turkey in July and extended in November, will be renewed on March 18 if no party objects. Russia has signalled that obstacles to its own agricultural exports need to be removed before it lets the deal continue.

2:01pm: Russia's demands not yet met for renewal of grain deal, says Turkish source

Russia's demands for the extension of a deal that allows the export of Ukrainian grain through the Black Sea have not yet been met, a Turkish diplomatic source said on Wednesday, adding that Ankara is "working very hard" to ensure the deal continues.

The Black Sea Grain Initiative brokered by the United Nations and Turkey last July allowed grain to be exported from three Ukrainian ports. It was extended in November and until March 18 and will expire unless another extension is agreed.

Russia signalled that obstacles to its own agricultural exports needed to be removed before it let the Ukraine's Black Sea deal continue.

"Turkey is working very hard for the extension of the Black Sea grain deal, negotiations are still going on," a Turkish diplomatic source said.

"Russia's concerns, or the rather the difficulties that it is facing, have not been overcome yet. But Turkey is doing its part for an agreement between all parties," the source added.

1:16pm: Bakhmut may fall 'in coming days', says NATO chief

NATO Secretary General Jens Stoltenberg warned Wednesday that the devastated eastern Ukrainian city of Bakhmut may fall into Russian hands in the coming days following months of intense fighting.

 "What we see is that Russia is throwing more troops, more forces and what Russia lacks in quality they try to make up in quantity," Stoltenberg told reporters in Stockholm on the sidelines of a meeting of EU defence ministers.

"They have suffered big losses, but at the same time, we cannot rule out that Bakhmut may eventually fall in the coming days."

The head of the Western military alliance, which backs Ukraine, insisted: "It is also important to highlight that this does not necessarily reflect any turning point of the war."

12:45pm: EU court halts sanctions against Wagner chief's mother

A European court on Wednesday cancelled EU sanctions imposed on Violetta Prigozhina, the mother of Russian paramilitary leader Yevgeny Prigozhin, ruling that Brussels had not proved she was linked to her son's actions in Ukraine.

In a statement, the EU General Court said even if Prigozhin was responsible for illegal acts in Ukraine, the evidence presented against his mother when the sanctions were applied last year was insufficient.

12:07pm:  Ukraine urges EU ministers to back joint ammunition buying plan

Ukrainian Defence Minister Oleksii Reznikov urged his European Union counterparts on Wednesday to support a plan to buy 1 million artillery shells to help Kyiv fight Russia's invasion and replenish their own stocks.

Speaking to reporters just before meeting the ministers in Stockholm, Reznikov said Ukraine urgently needed the shells to defend against Russian forces and launch a counter-offensive. 

He said he supported a proposal by Estonia for EU countries to group together to buy 1 million 155-millimetre shells for Ukraine this year at a cost of 4 billion euros ($4.22 billion). He said Ukraine wanted 90,000 to 100,000 artillery rounds per month.

"We need to move forward as soon as possible," Reznikov said, standing alongside Estonian Defence Minister Hanno Pevkur.

A massive joint munitions-buying effort would be a landmark step for the EU as defence procurement has largely been in the hands of the bloc's individual member governments. While there appears to be broad support among the EU's governments and institutions for a joint procurement project, they have yet to agree on how big it should be, how it should work, how much it should cost or how to pay for it.

11:58am: German prosecutors searched ship over Nord Stream blast suspicions

German investigators probing the Nord Stream gas pipeline blasts searched a ship suspected of having transported explosives used in the incident, federal prosecutors said Wednesday.

The searches took place from January 18 to 20 over the "suspicion that the ship in question could have been used to transport explosive devices that exploded on 26 September 2022 at the Nord Stream 1 and Nord Stream 2 gas pipelines in the Baltic Sea", they said.

Investigators are still trying to determine the identity of the perpetrators and their motive, they added.

10:08am: UN believes video of Ukrainian soldier's killing 'may be authentic'

The UN Human Rights Office said Wednesday it believes that a viral video showing what it called the apparent execution of a captured soldier after saying "Glory to Ukraine" may be authentic.

"We are aware of this video posted on social media that shows a Ukrainian soldier hors de combat apparently being executed by Russian armed forces. Based on a preliminary examination, we believe that the video may be authentic," a spokeswoman told AFP.

"Since Russia's armed attack on Ukraine over a year ago, the UN Human Rights Office has documented numerous violations of international humanitarian law against prisoners of war, including cases of summary execution of both Russian and Ukrainian POWs," she said.

"Impartial and effective investigations must be carried out into all these allegations and those responsible held to account."

9:44am: Nord Stream sabotage 'not our activity', says Ukraine defence minister

The Ukrainian government was not involved in the sabotage last year of the Nord Stream gas pipelines in the Baltic Sea, the country's defence minister said Wednesday.

"This is not our activity," Defence Minister Oleksiy Reznikov told reporters in Stockholm ahead of a meeting with EU defence ministers, in response to a report in The New York Times on Tuesday that US officials had seen new intelligence indicating a "pro-Ukrainian group" was responsible for the sabotage.

9:27am: EU needs to prioritise existing funds for buying Ukraine shells, Borrell says

Existing European funds will need to be prioritised for procuring ammunition for Ukraine before any decision on fresh funds can be expected, the European Union's top diplomat Josep Borrell said on Wednesday.

"The first thing to do is to use what we have. If member states are ready to provide more, I will be happy. But today let's be realistic and pragmatic, and discuss about the things that can be adopted today," Borrell said before a meeting with EU defence ministers in Stockholm.

9:22am: Zelensky's statement that fall of Bakhmut gives Russia 'open road' into rest of Ukraine 'very strange' 

FRANCE 24's Ukraine corresponent Gulliver Cragg says that Zelensky’s words about the fall of Bakhmut giving Russia an "open road" into the rest of Ukraine are “very strange”, given the terrain and the "very strong defences" the Ukrainians have put in place outside the city.

"The Ukrainians have dug trenches that are almost like rivers, I’ve seen it for myself in recent days driving around the area,” said Cragg, who is currently positioned about 25km outside Bakhmut. 

“The Russians are proudly claiming control of the eastern side of the Bakhmutka river – that was a statement from Yevgheny Prigozhin, the head of the Wagner mercenary group. (…) If you look at the map, you realise that the eastern side of the Bakhmutka river is very much the smaller part of the city centre of Bakhmut. So we can take that to mean that the Ukrainians are still in control of the larger part of the city centre, and that also chimes with what soldiers were telling me," Cragg added.  

"The Russian forces don’t really seem to have made any significant advances since last Thursday, actually,” said Cragg.

 

 

8:15am: Seoul approved Poland's export of howitzers with S. Korean parts to Ukraine, official says

South Korea's government approved export licenses for Poland last year to provide Ukraine with Krab howitzers, which are built with South Korean components, a defence acquisition official in Seoul told Reuters on Wednesday.

The comments are the first confirmation that South Korea officially acquiesced to at least indirectly providing weapons components to Ukraine for its war against Russia.

Seoul officials have previously declined to comment on the Krabs, fuelling speculation over whether South Korea had formally agreed or was simply looking the other way.

The Defense Acquisition Program Administration's (DAPA) technology control bureau reviewed and approved the transfer of the howitzer's South Korean-made chassis, said Kim Hyoung-cheol, director of the Europe-Asia division of the International Cooperation Bureau.

He later stressed that the government's stance is to not transfer weapons systems to Ukraine.

6:57am: EU defence chiefs to discuss arming Ukraine as Bakhmut fighting rages

EU defence ministers were preparing to meet Wednesday to discuss a plan to rush one billion euros of ammunition to Ukraine as pressure mounts on Kyiv's allies to boost supplies to its war effort.

Ukraine's critical shortage of ammunition will top the agenda at the meeting in Stockholm, where European leaders will try to replenish the thousands of 155-millimetre howitzer shells Kyiv's forces are firing each day in its fight against a grinding Russian offensive.

7:48am: Berlin warns against hasty accusations following Nord Stream reports

German Defence Minister Boris Pistorius warned against premature accusations on Wednesday after a media report said intelligence reviewed by US officials indicated that a pro-Ukrainian group was behind last year's attacks on the Nord Stream pipelines.

"It may just as well have been a false flag operation staged to blame Ukraine, an option brought up in the media reports as well," Pistorius told public broadcaster Deutschlandfunk in an interview.

"The likelihood for one or the other is equally high," he added. Pistorius was speaking in Stockholm where EU defence ministers are meeting.

6:19am: Prigozhin says Wagner controls all of eastern part of Bakhmut

The Wagner group of mercenaries has taken full control of the eastern part of Bakhmut, Wagner founder Yevgeny Prigozhin said on Wednesday.

"Units of the private military company Wagner have taken control of the eastern part of Bakhmut," Prigozhin said in a voice recording on the Telegram messaging platform of his press service.

"Everything east of the Bakhmutka River is completely under the control of Wagner."

FRANCE 24 was not able to independently verify the report.

Prigozhin has issued premature success claims before.

5:35am: Kremlin says reports on Nord Stream attack "coordinated" effort to divert attention

Media reports on the Nord Stream pipelines attacks are a coordinated effort to divert attention and the Kremlin is perplexed how US officials can assume anything about the attacks without investigation, the Kremlin said on Wednesday.

"Obviously, the authors of the attack want to divert attention. Obviously, this is a coordinated stuffing in the media," Kremlin spokesman Dmitry Peskov told the state RIA news agency. "How can American officials assume anything without an investigation?"

Peskov also said that Nord Stream shareholder countries should insist on an urgent, transparent investigation.

 

"We are still not allowed in the investigation. Only a few days ago we received notes about this from the Danes and Swedes," Peskov said. "This is not just strange. It smells like a monstrous crime."

4:33am: US intelligence sees 'pro-Ukraine group' behind Nord Stream sabotage, says media report

US officials have seen new intelligence that indicates a "pro-Ukrainian group" was responsible for the sabotage last year of the Nord Stream gas pipelines, the New York Times reported Tuesday, claims dismissed by a senior Ukrainian official.

In a cautious report that did not identify the source of the intelligence or the group involved, the Times said the US officials had no evidence implicating Ukrainian President Volodymyr Zelensky in the pipeline bombing.

But the attack benefitted Ukraine by severely damaging Russia's ability to reap millions by selling natural gas to Western Europe.

At the same time, it added to the pressure of high energy prices on key Ukrainian allies, particularly Germany.

"Ukraine has nothing to do with the Baltic Sea mishap and has no information about 'pro-Ukraine sabotage groups'," presidential adviser Mykhailo Podolyak tweeted on Tuesday.

Although I enjoy collecting amusing conspiracy theories about 🇺🇦 government, I have to say: 🇺🇦 has nothing to do with the Baltic Sea mishap and has no information about "pro-🇺🇦 sabotage groups". What happened to the Nord Stream pipelines? "They sank," as they say in RF itself...

March 7, 2023

US officials had no indication of who exactly took part or who organised and paid for the operation, which would have required skilled divers and explosives experts.

4:26am: Russia vows to capture Bakhmut, push further into Ukraine

The battle for Bakhmut has been the longest and bloodiest in Russia's more than year-long invasion that has devastated swathes of Ukraine and displaced millions. 

Russia has appeared intent to capture it at all costs. 

"Capturing (Bakhmut) will allow for further offensive operations deep into the defence lines of the Armed Forces of Ukraine," Russian Defence Minister Sergei Shoigu told military officials during a televised meeting on Tuesday.

4:20am: Swiss president opposes arms exports to Ukraine, citing neutrality

Switzerland remains opposed to exporting arms to war-torn Ukraine, the famously neutral country's President Alain Berset said Tuesday on the sidelines of meetings at the United Nations.

Switzerland bars re-export of Swiss weaponry to nations at war, but the issue of the country's long tradition of neutrality has been under debate since Russia's full-scale invasion of Ukraine just over a year ago.

Read more: War in Ukraine tests long-standing neutrality of some European nations

"The discussion about the export of arms, weapons ... while we have (our) legal framework in Switzerland, it is not possible to do it," Berset, who currently holds the country's rotating one-year presidency, told reporters on the margins of UN meetings on women's rights. "For the government and for the Federal Council, we have to, and we want to, maintain this legal framework and to work in this legal framework."

His comments came after Berlin requested in late February that German arms manufacturer Rheinmetall be permitted to acquire old Swiss Leopard tanks, guaranteeing they will not be transferred to Ukraine.

While the wealthy Alpine country, which is not a member of the European Union, has followed the bloc's lead on sanctions targeting Moscow, it has so far shown less flexibility on its military neutrality.

4:05am: Russia would get 'open road' into Ukraine if Bakhmut falls, says Zelensky

Ukrainian President Volodymyr Zelensky said the Russian army would have an "open road" into eastern Ukraine if it captures the besieged city of Bakhmut, US media reported Tuesday.

"We understand that after Bakhmut they could go further. They could go to Kramatorsk, they could go to Sloviansk, it would be open road for the Russians after Bakhmut to other towns in Ukraine, in the Donetsk direction," he told CNN's Wolf Blitzer in an interview due to broadcast in the United States on Wednesday.

The Russian army has vowed to capture Ukraine's eastern town of Bakhmut, a symbolic prize in months of fierce combat, as a precursor for offensives deeper into Ukraine.

1:25am: Macron and Biden spoke about the situation in Ukraine, says the Élysée Palace

French President Emmanuel Macron discussed the situation in Ukraine and how to restore peace in Europe with his US counterpart President Joe Biden, the Élysée Palace announced on Wednesday.

Macron and Biden also spoke about the situation in the Asia-Pacific region and in Iran, according to the Élysée.

 

© France Médias Monde graphic studio

(FRANCE 24 with AFP, AP & Reuters)

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} WAR IN UKRAINE

Ukraine, Russia exchange scores of POWs as UN chief heads to Kyiv

AS IT HAPPENED

Ukrainian forces cling to Bakhmut under severe Russian pressure

The World This Week

Battle for Bakhmut: Russia closing off last access routes to city

L'Humanité

8 Mars. Ces intellectuelles incontournables : Lucie Castets

Actu

Elles sont anthropologue, fonctionnaire d’État, astronome et astrophysicienne, philosophe, elles sont à la pointe dans leur domaine de compétences, et pourtant elles sont souvent à l’écart de la lumière, comme beaucoup trop d’autres femmes. À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, l’« Humanité magazine » vous fait découvrir cinq intellectuelles de renom. Un choix difficile tant elles sont nombreuses à exceller dans leur champ. Lucie Castets milite au sein d’un collectif pour redonner du sens aux services de l’État. Un engagement qu’elle consacre aux urgences sociale et climatique.

Latifa Madani

Elle a fait le buzz dans l’émission « C ce soir », sur France 5, le 29 novembre 2022, laissant pantois Stanislas Guerini au sujet du recours aux cabinets de conseil. « On a perdu 180 000 fonctionnaires d’État entre 2006 et 2018, dans le même temps, le recours aux cabinets de conseil explosait alors qu’ils coûtent trop cher et souvent ne servent à rien », a-t-elle asséné face au ministre de la Fonction publique, médusé. Lucie Castets, fonctionnaire de l’État, en poste à la Ville de Paris pour les questions budgétaires et financières, a l’amour du service public chevillé au corps. Elle cofonde, en avril 2021, avec une bande de copains, le collectif Nos services publics, dont elle est l’un des trois porte-parole. « Il manquait une entité qui prenne la parole de l’intérieur pour mettre en lumière les dysfonctionnements et faire des propositions. »

Le « point de rupture »

En moins de deux ans, l’association, née d’un cercle de réflexion, a suscité l’adhésion de près de mille agents publics. « Un grand besoin s’exprime parce que le service public va très mal. Il ne s’agit plus d’une lente dégradation, on arrive à un point de rupture. On ne peut pas traiter le service public comme on traite une entreprise », lance Lucie Castets. Le collectif réalise des enquêtes, intervient dans les médias, publie des rapports dont celui sur l’externalisation qui a fait beaucoup de bruit. Actuellement, il met le paquet sur la réforme des retraites, qui « répond à une logique plus financière que de progrès social et qui aura un impact négatif de grande ampleur sur les services publics si les hypothèses retenues se réalisent ».

Comment expliquer son si fort attachement au service public alors même qu’elle n’a pas baigné dans un milieu de fonctionnaires, ses parents étant psychanalystes. La réponse vient tout naturellement : depuis l’enfance, elle a toujours désiré servir le public. Diplômée de Sciences-Po et de la London School of Economics, elle a décroché son premier poste à la direction générale du Trésor, où elle a côtoyé « des gens très attachés au service public ». Il va de soi, assure l’ancienne élève de l’ENA, qu’il y a « continuité entre s’engager au service de l’État et fonder un collectif pour redonner du sens au service public et le hisser à la hauteur de l’urgence écologique et sociale ».

Née à Caen, Lucie Castets y a vécu jusqu’à ses 18 ans. Au cours de ses études supérieures, elle a effectué plusieurs séjours à l’étranger. Consultante à la Banque mondiale, elle a enquêté sur des dossiers de blanchiment, un domaine qu’elle considère comme « un fil rouge dans sa carrière » car « il y a d’énormes enjeux de justice et d’égalité dans la lutte contre la criminalité financière ». Son intérêt pour le sujet ne faiblira pas puisqu’elle rejoindra la cellule de renseignement financier Tracfin, ce qui ne fera que conforter ses convictions. Lucie Castets nourrit l’espoir que la crise actuelle fasse l’effet d’un électrochoc pour sauver le service public, restaurer la confiance des agents et celle des citoyens. « Quand une part croissante de Français accepte de voir ses impôts augmenter pour améliorer les services publics, c’est bon signe », ajoute-t-elle, espérant, par ailleurs, que « la contrainte écologique nous force à changer de paradigme car nous aurons massivement besoin de l’État pour lutter contre le réchauffement climatique ». Soucieuse de l’environnement et sportive – elle joue au foot –, Lucie Castets est aussi une féministe convaincue. « Si on poussait encore plus loin la privatisation de la santé, les femmes seraient les grandes perdantes », affirme celle qui sait combien le service public est un outil essentiel pour l’égalité et l’émancipation. 

Journée du 8 marsservices publicsjournée internationale des droits des femmes
L'Humanité

Retraites. Chez Enedis, la réforme ne passe pas

Reportage

Les gaziers et les électriciens de la métropole lilloise se rassembleront le mardi 7 mars au matin à Tourcoing (Nord). Mais une mobilisation, ça se prépare. Reportage à l’unité Enedis de Villeneuve-d’Ascq.

Ludovic Finez

Villeneuve-d’Ascq (Nord), correspondance.

« La production est déjà dans la danse. Aujourd’hui, c’est à notre tour. » Après les actions enclenchées dès vendredi 3 mars dans les centrales électriques, Mouadh Aboudi, secrétaire général de la CGT énergie de Lille Métropole, motive les troupes à l’antenne Enedis de Villeneuve-d’Ascq, où travaillent environ 150 agents, dont une cinquantaine pour les interventions de terrain. La journée a commencé avant 7 heures, avec la distribution d’un tract au portail d’entrée, proclamant : « À partir du 7 mars, réchauffons le climat… social ». « Aujourd’hui, on cotise à 13 % (pour la retraite) et notre pension est de 75 % du salaire des six derniers mois », nous confie Mouadh Aboudi. « Mais nos primes annexes – comme les astreintes ou les heures complémentaires – ne comptent pas », précise Serge Deligny, retraité depuis 2016, venu épauler ses camarades actifs. Aujourd’hui, des critères de pénibilité – astreintes, travail de nuit… – permettent à certains de partir à 57 ans au lieu de 62. « Mais pour atteindre un taux plein, certains continuent plus longtemps », insiste Serge Deligny.

« On va monter crescendo et, même si la loi est votée en fin de semaine au Sénat, on s’en fout, on continue ! » Mouadh Aboudi, secrétaire général de la CGT énergie de Lille Métropole

L’enfumage de la « clause du grand-père »

Une fois la pile de tracts distribuée, une assemblée générale est organisée, avant la prise de poste. Une cinquantaine d’agents y participe, alors même qu’un service entier est ce lundi 6 mars en télétravail. « On n’a jamais rien arraché au patronat sans lutte, lance Thierry Lacherez, délégué syndical CGT Enedis. Des partis politiques, ainsi que l’ensemble des organisations syndicales s’opposent (au projet sur les retraites – NDLR). Ne restez pas passifs.  » « On est tous d’accord sur le constat et sur les actions », intervient Christian Bielawski, délégué CFE. Mouadh Aboudi démonte ensuite le discours autour de la « clause du grand-père », qui voudrait que les régimes spéciaux soient supprimés pour les nouveaux embauchés mais maintenus pour les autres (qui devront quand même travailler deux années de plus du fait du recul de l’âge légal de départ). Pour lui, l’abandon du système finirait par s’appliquer à tous. « On va monter crescendo et, même si la loi est votée en fin de semaine au Sénat, on s’en fout, on continue ! » martèle-t-il.

Sébastien Menesplier : « On va passer un cap dans la mobilisation »

Les bras se lèvent pour acter un rassemblement de tous les gaziers et électriciens de la métropole lilloise le lendemain matin, à Tourcoing. « On peut aussi participer aux actions interprofessionnelles, souligne un retraité . Lundi matin, par exemple, le CRT (Centre régional de transports) de Lesquin était bloqué. » D’autres possibilités de « glisser des grains de sable » sont évoquées, comme l’envoi à la première ministre des cartes grises des véhicules Enedis, afin de les immobiliser.

Chez Enedis, Geoffrey Joineau, d’astreinte pour notre énergie

« Impossible de travailler comme ça jusqu’à 64 ans »

À la fin de l’AG, David (1) s’accorde une pause « vapotage ». Après une période d’apprentissage, il a rejoint Enedis il y a deux ans. Il lui arrive d’assurer des interventions en astreinte, de 14 heures d’affilée. La dernière fois, c’était il y a deux semaines, pour réparer une grosse panne dans un immeuble lillois. « Même à 21 ans, c’est dur physiquement, alors impossible de faire ça jusqu’à 64 ans », confie-t-il. Comme depuis le 19 janvier pour les retraites et, avant cela, contre le plan Hercule, il sera à nouveau dans les rues de Lille ce mardi après-midi. « On est bien soudés », se félicite-t-il, avant de rejoindre son équipe.

Réforme des retraitesMobilisations retraitesEnedisvilleneuve-d'ascq
L'Humanité

Inoubliable

Éditorial

Stéphane Sahuc

Ce qui se passe actuellement en France va au-delà d’un simple mouvement social contre une réforme. Lorsque des syndicats dans leurs diversités appellent à mettre la France à l’arrêt, lorsqu’ils s’engagent à faire du 7 mars une journée inoubliable, lorsque la perspective d’une grève reconductible est légitimée par 65 % des Français, comme le montre notre sondage publié le 6 mars, alors c’est qu’il s’agit, bien sûr, de faire reculer le gouvernement sur son projet, mais aussi de refuser le modèle de société qu’il veut nous imposer.

Faire la sourde oreille quand un pays se mobilise n’a jamais désamorcé le mécontentement. Le passage en force peut, certes, permettre d’imposer une réforme mais il ne change pas le climat social.

En refusant la réforme des retraites, le pays prouve qu’il n’est pas dupe. Ni les mensonges éhontés sur la nécessité absolue de faire cette réforme pour sauver le système par répartition ; ni les menaces ridicules sur le chaos qu’entraînerait une mise à l’arrêt de la France n’ont réussi à endiguer le mouvement de rejet de la réforme.

Pourtant, rien ne nous aura été épargné… Jusqu’aux appels du pied à Marine Le Pen pour obtenir la bienveillance d’une extrême droite, supposée avoir l’oreille de la France des ronds-points en échange d’un brevet en respectabilité démocratique.

À longueur de journée, le pouvoir serine les mêmes bobards sur les dangers que ferait peser une grève reconductible. Elle « alourdirait une facture déjà salée » ; « Elle nous précipiterait dans une crise que l’on peut encore éviter ». Et voilà que l’on apprend que l’armateur français CMA CGM a réalisé 24,9 milliards de dollars de bénéfice net en 2022. En 2021, le magot était déjà de 17,9 milliards de dollars. Des montants colossaux sur lequel CMA CGM ne paie pas d’impôts, ou quasiment pas puisqu’il bénéficie d’une niche fiscale qui lui permet de se soustraire à l’impôt sur les sociétés (27,5 %). Même François Lenglet, l’économiste officiel de TF1, est obligé de le reconnaître : les gagnants de la société macroniste sont « les grandes entreprises ». « Non seulement elles ont repassé aux consommateurs l’intégralité de la hausse des matières premières et de l’énergie, mais elles ont accru leur profit », expliquait-il au 20 heures du 5 mars, ajoutant : « C’est Robin des bois à l’envers. »

Ce 7 mars, loin d’être le premier jour de l’Apocalypse selon Olivier Véran, pourrait bien devenir le commencement de ce « Mars rouge » que Bruno Le Maire redoute tant.

Réforme des retraitesMobilisations retraitesManifestation du 7 mars
L'Humanité

La niche fiscale de la CMA CGM qui alimente ses superprofits

Actu

Avec près de 23 milliards d’euros de bénéfices en 2022, l’armateur français dépasse d’une poignée de milliards TotalEnergies. Ce record, c’est aussi près de 5 milliards d’euros que l’État ne va pas toucher, à cause de la niche fiscale sur le fret maritime.

Pierric Marissal

Après 17,9 milliards de dollars en 2021, l’armateur français CMA CGM annonce un nouveau record de bénéfices à 24,9 milliards de dollars (23 milliards d’euros) pour 2022. Le chiffre d’affaires du numéro 3 mondial du secteur a bondi de 33 % sur un an, à 74,5 milliards de dollars, grâce à pas moins de 21,7 millions de conteneurs transportés. Avec ceux de Vivendi, en 2021, année de la vente d’Universal Music par le groupe de médias, les bénéfices du transporteur maritime sont les plus importants jamais déclarés par une multinationale en France.

les bénéfices du transporteur maritime sont les plus importants jamais déclarés par une multinationale en France.

Le magot ne dort pas dans les caisses de l’armateur, propriété de la famille Saadé. Il a servi l’an dernier à devenir le premier actionnaire privé d’Air France-KLM, en achetant 9 % de la compagnie, mais aussi à conforter sa place dans la logistique en rachetant des sociétés de transport routier et des terminaux portuaires, notamment aux États-Unis. L’armateur ne serait pas non plus contre l’acquisition des activités logistiques de Bolloré.

Le groupe a aussi jeté son dévolu sur les médias, avec une montée au capital de M6 (9 %) et la prise de contrôle de la Provence et Corse-Matin, au nez et à la barbe de Xavier Niel. « Ces résultats font du groupe dont le siège est à Marseille, un champion mondial », assure ainsi la Provence.

Image vertueuse

Tout un pan de la communication du groupe tient dans sa tentative de désamorcer une éventuelle polémique sur la taxation de ses superprofits, 2021 et 2022 ayant vu le prix du conteneur flamber sous le double effet de la reprise économique mondiale et des embouteillages de navires dans les grands ports mondiaux, accroissant le phénomène de rareté du conteneur.

Superprofits : pourquoi la taxe s'impose

Rodolphe Saadé, le PDG héritier du groupe, assure que le fret maritime fait face à « une forte décélération de l’activité depuis le dernier trimestre » et qu’il s’attend à une année 2023 moins faste. Il laisse entendre qu’une taxe mettrait en péril tous les investissements nécessaires à la transition énergétique du secteur, mettant en avant ses nouveaux porte-conteneurs géants, propulsés au gaz naturel liquéfié, sans préciser d’ailleurs que l’essentiel du GNL vient de l’exploitation du gaz de schiste américain, depuis que le groupe ne peut plus se fournir en Russie…

Aux Échos, il joue la carte de la vertu, assurant ne pas craindre de débat sur les surprofits : « Ce qui distingue CMA CGM de ses concurrents est que nous réinvestissons 90 % de nos résultats dans l’outil industriel du groupe. Mes concurrents reversent plus à leurs actionnaires qu’à leurs entreprises. »

Chantage à l’emploi

Le PDG se révèle moins disert sur la niche fiscale dont bénéficie son groupe. CMA CGM ne paie en effet pas d’impôt sur les bénéfices pour toute son activité de fret maritime (97 % de son chiffre d’affaires environ), mais une petite taxe forfaitaire : le droit de tonnage, reposant sur la capacité de transport et non sur les résultats, instaurée dans l’Union européenne en 2003.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

L’entreprise n’est ainsi imposée qu’à hauteur de 2 % environ sur ses bénéfices. Si le groupe était taxé comme une entreprise normale, Bercy aurait récupéré 4,3 milliards en 2021, davantage encore pour l’exercice 2022. Qu’on lui parle, comme en juillet 2022 lors de son audition au Sénat, de supprimer cette niche fiscale ou de lui faire payer une contribution exceptionnelle et Rodolphe Saadé invoque la féroce concurrence asiatique et laisse planer une menace sur l’emploi en France.

En 2009, le groupe avait pu être renfloué grâce à l’intervention de l’État.

Rappelons que CMA CGM avait frôlé la faillite en 2009. Le groupe, qui affichait alors une dette de 5,6 milliards de dollars et perdait encore 500 millions au premier semestre, du fait du ralentissement du fret mondial dû à la crise financière de 2008, avait pu être renfloué grâce à l’intervention de l’État. Bercy avait alors manœuvré avec la soixantaine de banques financeurs du groupe et fait intervenir le fonds stratégique d’investissement pour remettre à flot le troisième transporteur maritime mondial.

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L'Humanité

Sébastien Menesplier : « On va passer un cap dans la mobilisation »

Entretien

La CGT mines-énergie a entamé vendredi une « semaine noire », en coordination avec d’autres secteurs, pour obtenir le retrait de la réforme. Un objectif atteignable, selon Sébastien Menesplier. Entretien.

Clotilde Mathieu

La fédération mines-énergie­ CGT a lancé dès vendredi­ la grève reconductible, au moment où le Sénat ­commençait la discussion sur les régimes spéciaux. Dimanche 5 mars, plus de 5 800 MW étaient « retirés au réseau ». Un « début » avant une « semaine noire ».

Comment réagissez-vous à la décision du Sénat d’entériner la fin des régimes spéciaux pour les nouveaux embauchés, samedi ?

C’est lamentable et démagogique. L’exécutif et les 233 sénateurs qui ont voté cet article tentent de faire croire à la population que nos métiers ont changé, que les jeunes entrant dans les industries énergétiques et gazières n’auront pas les mêmes pénibilités.­

Régimes spéciaux : haro sur les premiers de corvée

Ce sont les mensonges de ceux qui ne connaissent rien au monde du travail, et rien à nos métiers. Sauf qu’ils oublient que la filière nucléaire, avec la construction de six EPR, va avoir besoin d’embaucher au minimum 4 000 agents par an pendant cinq ans. Or, cet article met à mal l’attractivité de nos métiers et en péril la relance du nucléaire.

La production électrique a baissé d’un équivalent à cinq réacteurs nucléaires. Comment va se passer la « semaine noire » ?

Cette semaine a commencé vendredi 3 mars par la baisse de production d’électricité dans le nucléaire, et aussi dans le thermique. Des usines ont été mises à l’arrêt dans l’hydraulique. Cela s’est poursuivi tout le week-end et va se poursuivre ce lundi.

Le 7 mars sera l’occasion de franchir un nouveau cap. Sa réussite est déjà acquise. Les grèves vont être extrêmement massives, avec pléthore d’actions. Des blocages et des occupations de sites stratégiques sont prévus. Il y aura des baisses de production d’électricité, et de gaz avec le non-déversement­ des terminaux méthaniers. Nous aurons aussi des camions et des véhicules immobilisés, ainsi que des coupures ciblées. On ne manque pas d’imagination…

L’après-7 mars est déjà en construction avec plusieurs fédérations CGT de secteurs dits « stratégiques ». L’objectif proclamé est de mettre « à genoux l’économie française » sans attendre l’intersyndicale confédérale. Pourquoi ?

Nous avons essayé de nous coordonner pour donner une impulsion nouvelle dans les territoires, avec les autres professions : cheminots, ports et docks, chimie, services publics… Là aussi, notre volonté­ est de passer un cap.

Nous avons senti cette nécessité d’avoir une CGT qui part ensemble et qui s’arrête ensemble, pour gagner, plutôt qu’une CGT dispersée, avec des dates un peu différentes, comme nous l’avons connu en 2018 ou 2019. Cette union était attendue par nos militants car, en agissant ainsi, nous sommes plus forts dans l’action.

Depuis, d’autres professions nous ont rejoints : la fédération de la construction et celle du commerce. C’est aussi un moyen de cadencer la grève reconductible, en complément des initiatives prises par l’intersyndicale nationale. Nous nous inscrivons aussi dans l’appel du secrétaire général de la CGT qui, à plusieurs reprises dans les médias, a appelé à des grèves ­reconductibles dans les entreprises.

Fabrice Coudour, le porte-parole de votre fédération, a déclaré être « capable de tout » pour « aller encore plus loin », qu’entendez-vous par là ?

Le vote qui a eu lieu sur l’article 1 ne laisse guère d’illusion pour l’article 7. Jusqu’ici, nous nous sommes mobilisés de la plus belle des manières, en respectant nos outils de travail, en aidant ceux qui sont touchés par la précarité énergétique.

Si le gouvernement reste arc-bouté,­ nos agents iront plus loin dans les actions. Ce nouveau cap va mettre l’économie en difficulté. Avec des problèmes d’approvisionnement dans les stations-service, et dans les magasins sur des produits de première nécessité. Le gouvernement ne pourra pas nous ignorer et ne pas entendre ce qui se passe.

Le blocage de l’économie est plébiscité par les Français. Cela n’a pas toujours été le cas. Est-ce un point d’appui ?

Nous allons entrer dans une nouvelle ère, avec l’appui des citoyens. La population est aujourd’hui à nos côtés, aux côtés de celles et ceux en grève. Elle a ouvert les yeux.

Retraites. 65% des Français pour la grève reconductible dès ce 7 mars

Ce soutien indéniable, on espère qu’il dure et même s’intensifie. Il est extrêmement encourageant pour les nombreux grévistes qui perdent de l’argent depuis janvier. Cela va permettre d’amplifier la mobilisation.

Pour le moment, le gouvernement reste aveugle. Cette attitude est d’autant plus grave qu’elle fait le jeu de l’extrême droite, en incitant les Français à bouder les urnes. Nous savons que les jours qui viennent vont être déterminants. Tous les signaux sont au vert. Le retrait du projet de réforme des retraites est atteignable.

Réforme des retraitesMobilisations retraitessébastien menesplierManifestation du 7 mars
L'Humanité

Retraites. 65% des Français pour la grève reconductible dès ce 7 mars

Actu

L’intersyndicale unie contre le projet de réforme du gouvernement n’a pas seulement gagné la bataille de l’opinion. Ses revendications et modes d’action sont majoritairement approuvés par les Français, selon une étude d’opinion Ifop pour l’Humanité.

Stéphane Guérard

On savait le projet de réforme des retraites impopulaire dès avant sa présentation par Élisabeth Borne le 10 janvier. L’étude d’opinion que nous dévoilons aujourd’hui marque un cran de plus dans le rejet citoyen de cette double régression voulue par l’exécutif : recul de 62 ans à 64 ans de l’âge légal de départ et accélération de l’augmentation des années à cotiser pour percevoir une pension à taux plein.

Car, dans le sondage Ifop pour ­ l’Humanité, il ne s’agit plus de l’expression de l’opposition au dessein ­d’Emmanuel Macron et de son gouvernement, mais de l’adhésion à la démarche portée par l’intersyndicale unie et des organisations de jeunesse, en vue d’obtenir le retrait du texte de loi en discussion au Sénat, quitte à « mettre la France à l’arrêt ».

Non seulement 65 % des Français adhèrent à la ­revendication du retrait de la réforme. Mais aussi et surtout 65 % jugent légitime un mouvement reconductible à partir de mardi 7 mars.

Une situation qui rappelle 2006 et la mobilisation contre le CPE

« Le rejet de la réforme atteint deux tiers des Français. Chez les personnes actives, c’est même trois quarts d’entre elles, décrypte Frédéric Dabi, directeur général du département opinion de l’Ifop. Notons qu’il ne s’agit même plus d’une question de pour ou contre la réforme, mais d’adhésion à la démarche des syndicats. Deux tiers des personnes interrogées sont favorables à leur demande de retrait du projet de loi. Et, à l’inverse, si l’on regarde le cœur des gens favorables à la réforme, ils ne sont que 16 % à juger “pas du tout justifié” ce retrait. «

Et Frédéric Dabi d'ajouter : « C’est un chiffre notable, car il n’a rien à voir avec ce que l’on avait pu constater lors de la réforme des retraites de 2010. À cette époque, 45 % des Français trouvaient que passer d’un âge légal de 60 à 62 ans représentait un effort raisonnable dans un contexte de finances dégradées. Cette fois, la situation rappelle plus la mobilisation de 2006, avec une forte adhésion en faveur du retrait du contrat première embauche. » Jacques Chirac avait alors reculé face à la pression de la rue en n’appliquant pas la loi pourtant votée.

36 % des électeurs macronistes pour la grève

Selon l’étude d’opinion, cette demande de retrait du texte est largement partagée, que l’on soit ouvrier (84 %) ou artisan (60 %) ; diplômé du supérieur (63 %) ou d’un niveau CEP, BEPC (61 %) ; que l’on soit parisien (62 %) ou habitant d’une commune rurale (77 %) ; pauvre (76 %) ou de classe moyenne supérieure (52 %).

Même les catégories jusque-là favorables à la réforme ne sont plus trop sûres d’elles : les 65 ans et plus, non touchés par le projet gouvernemental, se disent défavorables au retrait, mais de peu (53 %) et voient parmi eux les retraités basculer pour le retrait (52 %).

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Les plus aisés (plus de 2 500 euros par mois) sont très hésitants (51 % pas favorables, 49 % favorables). Encore plus surprenant : 30 % des proches de la majorité présidentielle et même 38 % de ceux de la droite se déclarent en faveur de la demande des syndicats. Côté « Les Républicains », ils sont même 20 % à trouver légitime la grève reconductible à partir du 7 mars, comme 36 % des électeurs macronistes !

« La légitimité accordée à une grève reconductible est une autre façon de mesurer le rejet de la réforme. Là encore, 65 % des Français trouvent ces actions justifiées. Nous ne sommes peut-être pas loin du scénario du plan Juppé de 1995, quand les Français soutenaient les mouvements reconductibles par procuration », envisage Frédéric Dabi, de l’Ifop. Comme en 2006, le gouvernement avait retiré son projet.

Les retraites, cette grande conquête de la vie sur le capital

Un front syndical serein

Pour Catherine Perret (CGT), cette étude d’opinion confirme que « la majorité des citoyens est convaincue qu’il faut faire grève plusieurs jours s’il le faut, pour obtenir le retrait de la réforme. Le patronat soutenant cette réforme de droite, il faut arrêter la production économique et toucher aux richesses créées pour que le gouvernement recule. C’est ce que nous allons faire cette semaine ».

Pour tenter d’inverser la pression populaire, les ministres comme les sénateurs LR se sont succédé ce week-end, essayant de décrédibiliser des grèves qui vont bloquer ceux « qui triment », dixit Gabriel Attal, à propos desquelles le sénateur de droite Bruno Retailleau juge « absolument inacceptable de vouloir mettre la France à genoux ».

Voir notre chronique vidéo 7 mars contre la réforme des retraites : la com' de Macron en sueur

Le front syndical demeure serein, rétorque Dominique Corona (Unsa) : « Nous sommes stratèges en intersyndicale. Eux ne le sont pas en matière gouvernementale. Nous sommes calmes. Eux moins au vu de leurs outrances des derniers jours. Nous sommes responsables, car nous faisons des propositions pour conforter le système des retraites. Eux avancent des mesures qu’ils ont du mal à étayer. La dynamique est clairement de notre côté. »

À consulter : l'intégralité du sondage IFOP pour l'Humanité

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Mobilisations retraitesRéforme des retraitessondage ifopSondage de l'humanité
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En Loire-Atlantique, on s’attend à une journée « historique »

Reportage

La mobilisation du 7 mars s’annonce « énorme » dans le département de l’Ouest. La réussite du mouvement social tient au rejet massif du projet gouvernemental, mais aussi à l’unité syndicale en béton armé.

Clotilde Mathieu

Nantes (Loire-Atlantique), envoyée spéciale.

«Monter en pression », « construire un rapport de forces nouveau, amplifié », « déstabiliser le pays sous diverses formes »… Les expressions utilisées sont différentes. Mais le mot d’ordre demeure le même parmi les représentants CGT, CFDT, FO, FSU, Unsa, CFE-CGC, CFTC et Solidaires de la Loire-Atlantique, réunis le jeudi 2 mars dans les locaux de la FSU, à Nantes, pour faire le point sur la journée de mobilisation du 7. L’émulation est palpable, l’unité syndicale « sans flottement » et l’événement national s’annonce « puissant », « énorme », « déterminant », « historique ».

Retraites. Après trois années de sinistrose, un grand bol d’air frais

Dans les entreprises, « ça s’organise », se félicite Pascal Priou (Unsa). « Les discussions ont lieu partout, pas seulement dans les secteurs dits stratégiques », confirme Fabrice David. Si une liste exhaustive des initiatives est impossible à dresser, car « nous-mêmes sommes dépassés », avoue le secrétaire général de la CGT 44, le pari d’une « France à l’arrêt » semble en passe d’être réussi.

« Ce n’est pas tous les jours qu’on développe de nouveaux lieux de manifestation »

À Ancenis, citée du nord du département où le nombre de manifestants des précédentes journées frôle le nombre d’habitants, l’intersyndicale a déjà élargi­ la grève au 8 mars. «  De bon augure », glisse Michel Le Roc’h (FO). Dans le vignoble nantais, Clisson aura son rassemblement le 7 mars. « Ce n’est pas tous les jours qu’on développe de nouveaux lieux de manifestation », sourit le porte-parole de la CGT.

7 mars et après : le plan de la CGT pour « mettre la France à l’arrêt »

Ce retour à la lutte, à la rue résulte de « notre capacité à travailler ensemble et d’avoir réussi, malgré nos différences, à trouver un équilibre », analyse le responsable de la CFDT, Éric Malo. « Il nous a fallu cultiver tout cela pour maintenir le front commun, avec parfois des discussions animées », relève son homologue de l’Unsa, Pascal Priou.

« Et ce front commun dure », se félicite Bernard Valin (FSU). « Nous avons été méthodiques, en construisant un calendrier qui a permis cette gradation du rapport de forces », analyse Fabrice David. Ainsi, assure Michel Le Roc’h, « les salariés perçoivent notre sérieux, ils nous font confiance pour trouver le chemin ».

Tous les syndicats connaissent une vague d’adhésions

Tous les syndicats connaissent une vague d’adhésions. « Nous recevons chaque jour des demandes par Internet », confie le cégétiste. Entre les prix qui s’affolent et les profits qui s’accumulent dans les grands groupes, le contexte social dynamise les mobilisations sur les salaires. « Et la réforme des retraites donne aussi l’occasion de parler du travail, de son utilité, de ses conditions. Nous avons une écoute particulière sur ces sujets », souligne Céline Pella, de la FSU.

La suite se décidera « entreprise par ­entreprise, administration par administration ». Mais les récents propos du porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, selon lequel faire grève consis­terait à « prendre le risque d’une catastrophe écologique, agricole, sanitaire », offrent du carburant aux mobilisations. « Quand on est rendu à ce type de déclaration, c’est qu’on n’a plus d’argument », résume Fabrice David.

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Précarité des mères isolées

Chronique

Violaine de Filippis Abate

La Journée internationale des droits des femmes est aussi l’occasion de rappeler la précarité économique qui touche particulièrement les mères isolées, y compris en France : 700 000 familles monoparentales vivent en dessous du seuil de pauvreté. Cette situation est notamment sous-tendue par les discriminations que nous vivons sur le plan de l’embauche et de l’évolution de carrière, toute notre vie. Même en couple, ce sont les femmes qui assument encore la plus grande partie de la charge mentale des tâches domestiques et familiales, au détriment de leur vie professionnelle. L’Insee estime à 28,5 % l’écart de salaires entre femmes et hommes ; ce qui a d’ailleurs des conséquences évidentes sur le montant des retraites.

Égalité des sexes : le triste bilan de Macron

Au moment d’une séparation, la pauvreté économique des femmes est mise en exergue de manière évidente comme la partie émergée de l’iceberg, en ce qu’elle n’est plus masquée par les revenus du conjoint. Les mères célibataires, malgré leur courage, subissent de plein fouet les inégalités économiques structurelles. Elles sont encore plus discriminées dans l’accès aux postes bien rémunérés ou de manière générale, dans tout recrutement. Les employeurs les jugent peu fiables du fait des contraintes liées à la gestion des enfants.

Dans environ 1 cas sur 3, l’ex-conjoint ne paie pas la pension alimentaire. Depuis le 1 er janvier 2023, la caisse d’allocations familiales doit collecter systématiquement la pension auprès du parent qui la doit, puis la reverser à l’autre. La seule condition est de posséder un acte juridique constatant le montant de la pension alimentaire fixé entre les parents de l’enfant (comme une décision de justice ou un accord amiable homologué par le juge). Ce service avait été initialement créé en 2017 uniquement pour les cas de divorce avec violences conjugales, il faut donc saluer son élargissement, mais rappeler qu’un délai de mise en place de deux mois est observé à compter de la demande. Or, lorsqu’on vit en dessous du seuil de pauvreté, cette attente est beaucoup trop longue.

Réforme des pensions alimentaires : vers la fin des impayés ?

Par ailleurs, la loi prévoit que le parent qui verse la pension alimentaire puisse en déduire le montant de ses impôts. Cela ne répond à aucune logique puisqu’il s’agit d’une dépense pour l’éducation et l’entretien des enfants, qu’il aurait exposée même s’il n’avait pas été séparé. Il faut donc imposer ces sommes entre ses mains, et permettre à la personne qui touche la pension (quasiment systématiquement la mère) de ne pas payer d’impôts sur ce montant. Enfin, rappelons qu’en cas d’impayés de la pension, le montant indemnitaire versé au titre de l’allocation de soutien familial est de seulement 184 euros par enfant. Il est temps de ne plus invisibiliser les mères célibataires, et d’affecter un vrai budget étatique pour lutter contre la précarité qu’elles subissent.

La chronique féministe de Violaine de Filippis AbateJournée du 8 marsPrécarité
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Le droit de pouvoir manger

Chronique

Patrick Le Hyaric

Après nous avoir annoncé un « mars rouge » et un « tsunami d’inflation », voici que les dirigeants des grands groupes de la distribution communiquent tous azimuts pour expliquer qu’ils vont bloquer les prix de certains produits de première nécessité et des denrées alimentaires de base.

Pourquoi, ce qui la semaine dernière était impossible le devient soudain ? C’est sans doute, qu’avec la complicité du gouvernement, il a été décidé de ne pas soulever le capot des marges de ces mastodontes de l’industrie agroalimentaire et de la grande distribution.

De ne pas trop fouiller non plus du côté de la provenance de ces produits alimentaires alors que se creusent nos déficits en fruits et légumes, ovins, bovins, volailles.

Nos concitoyens n’ont pas besoin de plan de communication. C’est un véritable « état d’urgence anti-inflation » qui doit être décrété alors que chaque famille va dépenser au moins 100 € de plus pour manger. Que le pouvoir prenne acte des affirmations des distributeurs et décide de bloquer les prix de première nécessité et des prix alimentaires. Il peut pour cela mettre en œuvre une loi sur le « coefficient multiplicateur », c’est-à-dire la mise en place d’un taux obligatoire maximum entre le prix de vente et le prix d’achat à la ferme. Voilà un outil anti-spéculation.

Pour une période d’au moins six mois, le gouvernement devrait décider d’une allocation exceptionnelle pour les foyers modestes ou d’un chèque alimentaire mensuel comme l’a proposé la convention citoyenne. Sur six mois, des allocations allant de 50 € à 100 € par famille selon ses revenus, coûteraient environ quatre milliards d’euros facilement mobilisables en mettant à contribution les grands groupes d’amont et d’aval de la production agricole. À ceci il conviendrait d’ajouter une aide plus conséquente -bien au-delà des 60 millions prévus- en faveur des associations de solidarité et de distribution alimentaire.

Le déploiement de la guerre poutinienne contre le peuple Ukrainien est utilisé pour camoufler cette insupportable spéculation sur les matières premières agricoles et sur les produits nécessaires à l’agriculture. Les variations spéculatives, à la hausse ou à la baisse, aboutissent toujours à des prix plus élevés pour le consommateur.

Ainsi le prix des céréales baisse tendanciellement depuis le mois de décembre sans conséquence sur le prix de la baguette de pain. Le prix du gaz a diminué sans effet sur les prix à la consommation. Il devient nécessaire que l’observatoire de la formation des prix et des marges dispose des moyens d’enquêter afin de mettre en lumière la véritable répartition des marges et des profits au fil de la chaîne alimentaire du champ à l’assiette.

De même, il est difficile de comprendre pourquoi la France se situe en queue de peloton européen dans le ratio comparant le prix moyen au revenu moyen des citoyens. Les parlementaires devraient se saisir de ces enjeux aux lourdes répercussions sur le coût d’un repas, en créant des commissions d’enquêtes parlementaires visant la construction d’un droit pour toutes et tous à l’alimentation et à la nourriture.

Le gouvernement ne peut laisser les centrales d’achat et les grandes industries de la transformation jouer librement à ces parties de ping-pong sur les prix au détriment des consommateurs, alors que les évolutions des salaires et des retraites demeurent en deçà de la hausse des prix. Celle-ci va agir comme un tsunami sur le budget des familles populaires. Sont annoncées en effet des augmentations de prix de 41 % pour les produits animaliers, de 20 % pour les conserves de fruits, de 17 % pour les conserves de légumes, de 15 % pour les huiles et assaisonnements, de 13 % pour la volaille et de 10 % pour le café. Les combats pour l’augmentation des rémunérations du travail et du niveau des pensions de retraite et des prestations sociales doivent donc être à nouveau portés avec force.

Aussi, une partie des aides publiques aux entreprises de la transformation et de la distribution agroalimentaire devraient être conditionnées à une baisse des prix des denrées alimentaires. Une baisse de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) doit être conditionnée à un effet réel sur le prix à la consommation afin qu’elle ne soit pas accaparée par le vendeur.

Ajoutons que la précarité alimentaire et la réduction des achats alimentaires résultent de l’augmentation d’autres coûts pour les familles populaires notamment les loyers ou les prix de l’énergie. Ces derniers sont aussi le résultat d’un marché spéculatif européen auquel il faut mettre fin en sortant la France du marché unique européen de l’électricité.

Dans une telle situation, le gouvernement feint la neutralité pour mieux servir les intérêts des grands groupes insérant l’agriculture et l’alimentation dans le marché capitaliste mondialisé. Des milliers d’industriels, notamment les petites et moyennes entreprises, se retrouvent face à une poignée de centrales d’achat dans une situation d’oligopsone. Et, ces mêmes groupes de la grande distribution profitent de leur situation d’oligopole face aux 67 millions de consommateurs.

La pression organisée sur les salaires et les retraites, contraignant le pouvoir d’achat populaire, conduit ces grands groupes de la distribution à s’approvisionner n’importe où dans le monde, à vil prix et vil qualité, tout en réduisant l’emploi et les salaires dans les métiers de la vente, en entraînant la liquidation de l’agriculture familiale Française et en générant des problèmes de santé nouveaux chez nos concitoyens.

Un pouvoir soucieux de l’intérêt général et non des profits ne laisserait pas faire cela. Il pourrait par exemple inciter à la consommation d’une alimentation produite au plus proche des consommateurs. Il peut aussi rendre obligatoire et permanent un double affichage : le prix d’achat à l’agriculteur aux côtés de celui que paye le consommateur.

L’inflation affecte aussi les petits et moyens paysans dont les coûts de production ont considérablement augmenté.

Elle révèle un problème de haute importance : l’intégration de nos systèmes agricoles et alimentaires dans le complexe industriel et énergétique mondial entraînant leur dépendance à une multitude d’intrants comme les engrais, les semences, des substances chimiques, les carburants jusqu’à l’alimentation en protéines importées du Brésil pour nos élevages au détriment de notre souveraineté alimentaire.

Plus cette dépendance est importante, plus les coûts de production augmentent, plus l’empreinte écologique et sanitaire est importante et moins bien est rémunéré le travail paysan. L’heure est venue de repenser une nouvelle agriculture « plus autonome et plus économe ». C’est l’une des voies pour protéger tout à la fois le paysan-travailleur et le consommateur, leur santé et leur environnement. Le droit à une nourriture de qualité devient un enjeu pour chacune et chacun. Il est temps de reprendre le contrôle de nos assiettes en étendant la démocratie aux conditions de production et de distribution d’une alimentation accessible et de qualité.

alimentationSalaires et pouvoir d'achatInflation
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Journée internationale du droit des femmes : les luttes à soutenir

Chronique

Charlotte Recoquillon

En fait, cette journée est insupportable. Le 8 mars, journée internationalement dédiée aux droits des femmes, est une mascarade. Quel que soit le message mis en avant ce jour-là, il ne fait que souligner, en négatif, que le reste de l’année les femmes continuent d’être violentées, tuées, exploitées. Mais, l’heure est à la lutte, et c’est évidemment opportun, compte tenu du fonctionnement des agendas médiatiques et politiques, de saisir l’occasion de cette journée. Voici donc une petite sélection d’initiatives et de femmes à soutenir, jusqu’au 8 mars 2024.

Le collectif NousToutes poursuit le décompte macabre de femmes tuées parce qu’elles sont des femmes – 24 depuis le début de l’année. Parce que c’est loin d’être un hasard si les femmes sont perdantes dans le projet de réforme des retraites, le collectif appelle à une grève féministe le 8 mars. Le même jour, l’association Désinfox-Migrations propose de mettre en lumière la question des femmes et des migrations lors d’une table ronde en ligne (9 heures-10 heures). Chercheuses et journalistes rendront compte de la réalité de ces femmes, indispensables à l’économie, au monde du travail, aux luttes sociales, et pourtant souvent réduites à des politiques familiales.

Nous devons la défense et la conquête de droits pour les femmes aux féministes. Ni plus ni moins. C’est grâce à la mobilisation et aux recherches des féministes que nous pouvons penser aujourd’hui la condition féminine et le patriarcat, et comprendre les ramifications de notre oppression.

Comment faire reculer les violences faites aux femmes ?

Parmi les outils qu’elles mettent à notre disposition, il y a les livres. Certains feront date. Comme celui d’Hanane Karimi, je l’espère. Dans Les femmes musulmanes ne sont-elles pas des femmes ?, la sociologue montre comment les femmes musulmanes sont désignées comme ennemi intérieur par la doctrine de la « nouvelle laïcité », et souffrent – au nom de leur émancipation – d’exclusions multiples de la vie publique. Au-delà d’une réflexion sur l’islamophobie et l’héritage colonial, Hanane Karimi partage son désenchantement du féminisme dit « universel », qui, rongé de biais racistes, n’a pas inclus les femmes musulmanes dans son combat.

Enfin, « Femmes à abattre » est le titre donné au nouveau projet du collectif de journalistes Youpress. À travers la constitution d’une base de données, d’entretiens, de reportages… cette enquête collaborative documente les féminicides politiques commis dans le monde entier et permet de comprendre les menaces spécifiques auxquelles les militantes font face, ces mécanismes de silenciation dont elles sont victimes pour les punir de leur engagement. Vous pouvez vous abonner à leur newsletter « Femmes à abattre » pour soutenir et suivre cette initiative importante pour la protection et la sécurité des femmes et des féministes.

Journée du 8 marsdroits des femmesla chronique de charlotte recoquillon
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De fausses bonnes idées

Chronique

Christophe Prudhomme

Face à la dégradation de notre système de santé, les soi-disant bonnes idées fleurissent. Il y a notamment celle qui veut s’attaquer à l’intérim des médecins à l’hôpital. Les différents ministres de la Santé se sont émus du niveau des dépenses et ont qualifié ces médecins de mercenaires, selon la technique de la désignation de boucs émissaires. En bonne élève de la majorité, la députée Stéphanie Rist a déposé un projet de loi pour mettre fin à ce qui est présenté comme un scandale. La vraie question est de connaître les causes de cette situation. Les intérimaires sont très souvent des médecins qui ont démissionné de l’hôpital public, pour pouvoir mieux maîtriser leur temps de travail et échapper à un système où les conditions d’exercice se dégradent d’année en année, sans espoir d’amélioration.

Déserts médicaux et fracture sanitaire: comment en finir?

Aujourd’hui, plus de 25 % des postes de médecins titulaires dans les hôpitaux publics ne sont pas pourvus, et ce chiffre monte à près de 50 % pour les radiologues et les psychiatres. Bien sûr, nous manquons globalement de médecins, mais le principal problème est aujourd’hui leur inégale répartition, dans les territoires et entre secteur public et secteur privé. La responsabilité de cette situation incombe pleinement au gouvernement, qui refuse toute régulation de l’installation des médecins et favorise l’activité privée, avec un mode de rémunération qui permet à un radiologue ou à un anesthésiste de gagner 2 à 3 fois plus dans le privé que dans le public – avec une charge de travail moindre, car ce sont les médecins du public qui assurent la majorité des gardes de nuit et de week-end. Plus grave est l’intention cachée et perverse, qui est d’accélérer la fermeture des hôpitaux de proximité utilisant le plus l’intérim. D’ailleurs, si ces établissements ont perdu de leur attractivité, c’est justement du fait que leur avenir étant menacé, les médecins hésitent à s’y installer. Il faut enfin dénoncer le discours de Ponce-Pilate des différents ministres et députés de la majorité qui, en tant que fervents partisans du marché, savent qu’une de ses règles est que ce qui est rare est cher. Ce qu’ont bien compris les médecins intérimaires, qui sont rares et donc chers !

Journal de bord des sages-femmes

L’application éventuelle de ce projet de loi inquiète de nombreux élus locaux. Ils ont bien compris que le gouvernement va pouvoir ainsi fermer très rapidement de très nombreux hôpitaux de proximité, en commençant ici par la maternité, là par la chirurgie, ou encore par les urgences. L’exemple le plus emblématique est la mobilisation actuelle contre la fermeture de la maternité d’Autun (Saône-et-Loire). La population, avec ses élus, exige que l’État joue son rôle et assure l’égalité de traitement des citoyens, quel que soit leur lieu de résidence sur le territoire. Cela implique une régulation et une affectation des médecins là où sont les besoins, et non un regroupement des activités sur des hôpitaux éloignés qui, de fait, se retrouveront surchargés et incapables d’assurer un service de qualité en toute sécurité.

Le billet du Dr Christophe Prudhommehôpitalintérimaires
France24 - World

Germany’s Scholz announced tectonic policy shifts, but a year on, not much has budged

Issued on: 03/03/2023 - 23:06

Tom WHEELDON

German Chancellor Olaf Scholz visited Washington for talks with US President Joe Biden on Friday, with Ukraine the sole item on the agenda. This comes just over a year after Scholz’s momentous “Zeitenwende” speech in reaction to the Russian invasion, in which he vowed radical changes to Germany’s defence and security policies. But analysts say Germany is failing to meet the expectations Scholz set. 

Three days after Russia invaded Ukraine on February 24, 2022, a German word burst into the English language to capture this tectonic shift in world policy and history: Scholz declared that Europe’s biggest conflict since World War II marked a “Zeitenwende” (“a turning point in history”), drawing a curtain on the post-Cold War era.

Scholz signalled a pivot in Germany’s foreign and security policy, pledging to not just meet but to surpass the NATO 2 percent defence spending target, while creating a special €100 billion fund to revamp the German military after decades of under-investment.

Scholz’s speech was a seismic moment given that he started out in politics in the 1980s as a student activist railing against the “aggressive-imperialist NATO”, before his long ascent through the ranks of the Social Democratic Party (SPD), an institution with historically close ties to Moscow.

“It was undoubtedly a huge moment for German politics – perhaps especially for the SPD and its voters. Nearly half a century of a hopeful Russia policy out the window and the shocking realisation that NATO – and Germany by extension – might find itself in danger of attack,” noted Rachel Tausendfreund, a senior fellow at the German Marshall Fund’s Berlin office.

‘Strategic decay’

There is no doubt that Germany unequivocally supports Ukraine; it is the fourth-biggest military donor after the US, Britain and Poland. But critics say the Zeitenwende has not gone far enough. 

“This war is a really profound turning point in our history [and] what the government is doing doesn’t do that justice,” Friedrich Merz, leader of conservative opposition party the Christian Democrats, declared earlier this week.

Contrary to Scholz’s vow to spend “more” than 2 percent, German defence spending will be 1.4 percent of GDP this year, according to the most generous projection by defence publication Janes. That would mark an addition of less than 0.4 percent of GDP since 2015, when the German military was so under-funded it used broomsticks in place of guns during a NATO training exercise.

Indeed, two recent stories attest that the Bundeswehr is still in a bad state: It emerged in December that not a single one of Germany’s flagship Puma tanks was operational after a training exercise, shortly after German media reported that the Bundeswehr only had enough ammunition for two days of intense combat.

“They’ve capped spending at 1.4 percent for this coalition [set to last until 2025], so they’re not going to meet that 2 percent target any time soon,” noted Dan Hamilton, a former US deputy assistant secretary of state, now a senior fellow at Johns Hopkins University’s School of Advanced International Studies and a non-resident senior fellow at The Brookings Institution.

As for the €100 billion special fund, Germany’s new Defence Minister Boris Pistorius has acknowledged that more money is needed to get the Bundeswehr up to scratch. “Almost everyone says €300 billion is needed if they’re going to be serious about getting the military back in order,” Hamilton said.

“You’ve got two things working together to undermine the Zeitenwende,” added Richard Whitman, a professor of politics and international relations at the University of Kent. “One is that Scholz’s style of politics is very cautious. The other is a very embedded culture of strategic decay, in which the defence establishment seems incapable of getting to grips with the challenges posed by Russia’s war against Ukraine.

“This idea of the Zeitenwende looked like an amazing signal but it has ended up being an albatross around the neck of Germany’s leadership, because everybody can see that Germany has not delivered,” Whitman continued.   

‘Hand-wringing’ over tanks

For months, battle tanks were the symbol of Germany’s inertia. Keen to develop offensive capacity, Ukraine repeatedly demanded German Leopard tanks, which are notably well-suited to break through fixed frontline defences.

Scholz’s government refused, prompting one of the fiercest acts of public diplomacy within the Western alliance since the Russian invasion, when Ukrainian Foreign Minister Dmytro Kuleba tweeted last September: “What is Berlin afraid of that Kyiv is not?”

Germany finally announced it would send Leopard tanks to Ukraine on January 25. But this came ten days after the UK became the first Western country to agree to donate tanks, announcing it would send Challengers. Scholz’s decision was also conditional on the US sending Abrams tanks – even though Washington was long reluctant to send Abrams because they require especially complex maintenance; not an easy feat for a busy Ukrainian military, hitherto used to Soviet-era tanks.

Scholz’s insistence on the Abrams precondition underscored Berlin’s caution and enduring fear of Russian retaliation without the US security umbrella.

“Germany’s partners need to understand that the Zeitenwende was never about Germany suddenly becoming a geopolitical security policy leader in Europe,” said Tausendfreund. “It was about an important shift in Germany’s security understanding – the realisation that Germany should also be able to defend its freedoms. But the Zeitenwende was not a promise of German leadership or vision.”

Nevertheless, the delay between the UK Challenger announcement and the German Leopard announcement suggests Germany is struggling to follow through with the paradigm shift Scholz implied in his famous speech. “It was quite clear what was expected, but Germany went through a prolonged period of hand-wringing and public diplomacy,” said Whitman.

‘Remarkable’ gas shift

By contrast, there was little hand-wringing when it came to gas. Reliance on inexpensive Russian supplies through the Nord Stream 1 pipeline was a pillar of German political economy, so much so that ex-chancellor Gerhard Schroeder sat on the board of Russian gas giant Gazprom.

Russian gas made up 55 percent of German gas imports in 2021 – and that fell to 26 percent by June 2022, before Russia cut off the pipeline supply in September.

Berlin acted rapidly to secure new supplies, splashing the cash on the world gas market and ordering the creation of Germany’s first liquefied natural gas terminal at Wilhelmshaven on the North Sea coast. “Energy security for the winter is guaranteed,” Scholz declared in November, the same month construction finished on the terminal in record time.

Concerns remain about the economic fallout of Germany’s energy transition. Yet in the short term at least, Scholz limited the damage by unveiling a €200 billion aid programme to help business and consumers deal with soaring bills. German central bank (Bundesbank) projections suggest the German economy has gone through a slighter contraction than feared this winter and will start to bounce back in the second half of 2023.  

“The gas shift has been remarkable; it’s been a Herculean national effort,” Hamilton noted.

Germany’s importance for US ‘overtaken’ 

But Hamilton suggested that Germany’s full-throated response to its domestic energy crisis foregrounds its reluctance to put the same level of effort into defence and security: “The subsidies for its own economy have been many times greater than its assistance for Ukraine,” he said.

The upshot of all this is that Scholz is visiting Washington to discuss Ukraine as the leader of a country with diminished standing as a US ally compared to its European peers, according to Whitman. 

“Germany’s importance has been overtaken by that of Poland, for example, which is far more important for the war in Ukraine – while the UK has [restored its standing] after Brexit thanks to its response to the war; and Ukraine itself is of course going to be key. Germany has been a longstanding US partner since the Cold War and it’s a geopolitical fact of life – but that’s not to say it’s the most significant or useful partner for US interests in Europe.”

© France Médias Monde graphic studio

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Biden, Scholz meet, pledge support for Ukraine for ‘as long as it takes’

Weapons for Ukraine tops agenda at Munich Security Conference

AS IT HAPPENED

Ukraine's Zelensky wants long-range missiles, jets from West

L'Humanité

Vocabulaire piégeux

Chronique

Sylvestre Huet

Parler de sciences à des non-professionnels de la science – donc presque tout le monde – tourne souvent à la catastrophe. Question de vocabulaire. Celui de tout le monde se révèle fréquemment inapte à désigner précisément les objets et théories scientifiques. C’est pourquoi le vocabulaire en usage dans les laboratoires est truffé de mots que l’on n’entend pas ailleurs. Les utiliser pour s’adresser aux non-spécialistes expose à la réaction « c’est du chinois pour moi ». Mais, au moins, l’incompréhension est manifeste.

C’est pire lorsque le mot du scientifique copie celui du vocabulaire courant mais avec un sens différent. Récemment, une géographe a ainsi mis dans un tweet le mot « falsifier ». Pour vous et votre voisin, falsifier un document le rend faux alors qu’il était vrai. Si ce n’est pas pour échapper à la Gestapo, c’est mal !

Dans les laboratoires, cette traduction paresseuse et fausse de « to falsify » s’utilise pour désigner la mise en échec d’une théorie par l’expérience ou l’observation. Or, nous dit l’épistémologue Karl Popper, en bon français, elle est dite réfutée (1). Un mot non ambigu dans le vocabulaire courant et donc préférable à l’anglicisme des scientifiques.

Le « chat » d’Erwin Schrödinger censé être à la fois « mort et vivant » offre l’exemple parfait de la métaphore ratée. Elle visait à expliquer la superposition des états quantiques des particules des physiciens. Mais n’explique rien du tout. Car un chat n’est pas un électron, il ne peut être vivant et mort simultanément, dit la biologie.

Vincent Cespedes, philosophe : « Ce que ChatGPT nous rappelle brutalement, c’est que l’éducation a un avenir »

Le pire au carré survient avec la volonté de duper. L’intelligence artificielle censée être celle de ChatGPT l’illustre à merveille. Car ChatGPT n’a que l’apparence de l’intelligence. Au point de faire des erreurs de calcul de niveau école primaire. Une voiture met deux heures pour Paris-Chartres, combien de temps vont mettre deux voitures ? Quatre, répond l’imbécile… et ChatGPT. Mais cette apparence peut aussi sembler si convaincante qu’elle trouble quiconque ne sait pas vraiment comment fonctionne ce logiciel, c’est-à-dire presque tout le monde.

Fake news, effets sur l'emploi, géopolitique : faut-il avoir peur de ChatGPT ?

Il n’y a pas de solution simple à cette difficulté à diffuser résultats et méthodes scientifiques. Le travail du langage pour dénicher les meilleurs mots et les explications les moins éloignées de la science possibles doit être associé à une bonne foi nécessaire, une volonté de culture rarement là lorsque le commerce s’impose.

Conjectures et réfutationsSciencesChatGPTla chronique scientifique de sylvestre huet
L'Humanité

Palestine. « Les colons et les soldats sont arrivés et ont commencé à tirer »

Reportage

Le 26 février, des centaines d’israéliens ont déferlé sur les villages autour de Naplouse, protégés par l’armée israélienne, brûlant voitures et habitations. Un Palestinien a été tué. Reportage.

Pierre Barbancey

Huwara (Cisjordanie occupée), envoyé spécial.

Ziad Dameedy n’en revient toujours pas, encore sous le coup de l’émotion. Dimanche 26 février au soir, ce Palestinien de 48 ans et sa famille ont failli périr brûlés vifs, lorsque leur maison a été encerclée par une centaine de colons israéliens, épaulés par l’armée. « Ils ont d’abord tenté de pénétrer chez nous puis ont brisé les fenêtres, raconte-t-il à l’Humanité. Je ne voyais pas ce qui se passait à l’extérieur, mais un voisin m’a appelé en me disant que les colons avaient enflammé des pneus contre la porte. Soudain, les rideaux se sont enflammés. Mais nous ne pouvions pas sortir. »

« C’est la quatrième fois que les colons nous attaquent depuis octobre » Ziad Dameedy, Habitant de Huwara

À l’intérieur, Ziad, sa femme et trois de leurs quatre enfants suffoquent du fait de la fumée. Ils pensent leur dernière heure arrivée. « On avait tous très peur. Les enfants tremblaient et pleuraient. » Il tente alors d’éteindre l’incendie avec les bassines d’eau et les extincteurs qu’ils possèdent, car « c’est la quatrième fois qu’ils nous attaquent depuis octobre », précise-­ t-il.

Finalement ils arrivent à se réfugier sur une des terrasses, à l’air libre. Ils seront évacués quelques heures plus tard par des ambulances une fois les colons partis. Ce lundi matin, la façade était noircie. Des pneus en partie consumés se trouvaient encore contre les murs.

La petite ville agricole a tout d'un champ de bataille

Une nuit terrible pour les 7 000 habitants de Huwara, une localité située au sud de Naplouse (où, le 22 février, une opération israélienne a fait onze morts) assiégée par des centaines de colons après que deux d’entre eux ont été tués par un combattant palestinien. La petite ville agricole a tout d’un champ de bataille. Des dizaines de carcasses de voitures incendiées semblent un cimetière. Selon la municipalité, 300 véhicules ont ainsi été détruits, 28 maisons partiellement démolies et six totalement.

Les colons étaient d’une violence terrible. On a l’habitude de leurs attaques, mais on n’a jamais vécu ça » Awwad Nijem, habitant de Huwara

« Les colons étaient d’une violence terrible. On a l’habitude de leurs attaques, mais on n’a jamais vécu ça, raconte Awwad Nijem, de Huwara. Ils essayaient de rentrer dans les maisons. L’armée s’est déployée et nous interdisait de sortir. Il y avait des snipers qui s’étaient positionnés tout autour. Ils ont empêché les secours d’arriver, un pompier a été tabassé par les colons et les ambulanciers n’arrivaient pas à passer alors que de nombreux habitants étaient blessés. »

 Mon frère a été touché à l’abdomen. Comme l’armée bloquait l’accès au village voisin de Beita, nous avons dû faire un long détour avant de trouver une ambulance. Les secouristes ont essayé de le réanimer, mais il est mort en chemin. » Wasel Al Aqtash, habitant de ZATARA

Huwara n’a pas été la seule ville dévastée. Le village de Zatara, où vivent moins de 200 personnes, a été particulièrement visé. Sameh Al Aqtash a été tué par balles. « Les colons et les soldats sont arrivés et ont commencé à tirer, dénonce Wasel Al Aqtash. Mon frère a été touché à l’abdomen. Comme l’armée bloquait l’accès au village voisin de Beita, nous avons dû faire un long détour avant de trouver une ambulance. Les secouristes ont essayé de le réanimer, mais il est mort en chemin. » Sameh, un forgeron de 37 ans, « qui aimait aider les gens », venait juste de revenir de Turquie où il était parti pour secourir la ­population après le tremblement de terre. Il avait trois enfants dont un bébé.

Des « milices terroristes »

« Les colons ont encore plus de pouvoir qu’avant, explique Ziv Stehl, qui dirige l’organisation israélienne Yesh Din (Volontaires pour les droits humains), active aussi bien en Israël qu’en Cisjordanie. Leur violence s’exerce tous les jours contre les Palestiniens, ce n’est pas nouveau. C’est leur manière de contrôler les terres. Mais depuis la mise en place du nouveau gouvernement, ils se sentent pousser des ailes. »

Cisjordanie. Yehuda Shaul : « L’occupation est la principale cause de violence »

Pour B’Tselem, autre organisation israélienne de défense des droits humains, « le régime suprémaciste juif a perpétré un pogrom dans les villages autour de Naplouse. Ce n’est pas une “perte de contrôle”. C’est exactement à cela que ressemble le contrôle israélien. Les colons mènent l’attaque, l’armée la sécurise, les politiciens la soutiennent. C’est une synergie ». Pour le député communiste Ofer Cassif (Hadash), l’organisation des colons est désormais assimilable à celle de « milices terroristes » chargées par le « régime d’occupation » de perpétrer des « crimes de guerre ».

Proche-Orient. L’occupation israélienne, moteur de la violence sans fin

Dans ce contexte, la réunion conviant, dimanche, en Jordanie, les responsables de la sécurité et des renseignements israéliens et palestiniens sous l’égide des États-Unis apparaît pour ce qu’elle est : un leurre. Alors que le commu­niqué final faisait état d’un accord pour l’arrêt temporaire de quatre mois de la construction de nouvelles colonies, Benyamin Netanyahou a immédiatement tweeté qu’« il n’y a pas et il n’y aura pas de gel » de la colonisation.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Ce 27 février, à Huwara, Awwad Nijem nous disait regretter « la faible réaction de l’Europe et de la France. Ils s’en foutent de nous. Pourtant, ils doivent faire pression sur Israël. Ils en ont les moyens. Notre problème ce ne sont pas les juifs, mais l’occupation qui détruit nos villes et nos vies chaque jour un peu plus. »

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Une feuille de route pour l’annexion de la Cisjordanie

Actu

Le ministre d’extrême droite Bezalel Smotrich a été investi des affaires civiles de ce territoire occupé. Une nouvelle étape dans l’accaparement des terres palestiniennes.

Pierre Barbancey

Naplouse (Cisjordanie occupée), envoyé spécial.

La grande ville de Naplouse, au centre de la Cisjordanie, panse ses plaies. Mercredi 22 février, en plein milieu de la journée, un raid de l’armée israélienne a fait onze morts – dont un adolescent de 16 ans et un homme de 72 ans – et plus de cent blessés, dont un journaliste de Palestine TV, Mohammed Al Khatib.

Alors que les rues étaient pleines de monde, les véhicules israéliens ont encerclé un pâté de maisons et commencé à assiéger une habitation dans laquelle se trouvaient deux résistants palestiniens. Les soldats n’ont pas hésité à tirer des roquettes et à utiliser des drones. Un déploiement de forces qui vise officiellement à éradiquer toute forme de résistance.

Le ministre israélien de la Défense, toute honte bue, a salué le « courage » des forces israéliennes à Naplouse. Ces opérations se multiplient, du nord au sud de la Cisjordanie. Le 26 janvier, neuf personnes étaient tuées dans le camp de réfugiés de Jénine (au nord). Le 23 février, un jeune Palestinien de 22 ans mourait après avoir reçu une balle en pleine tête dans le camp d’Al Arroub, près d’Hébron. Depuis le début de l’année, 62 Palestiniens ont ainsi été abattus.

Proche-Orient. L’occupation israélienne, moteur de la violence sans fin

Mais, en réalité, les deux piliers fascistes de la coalition de Benyamin Netanyahou, ses ministres Itamar Ben Gvir, en charge de la sécurité nationale, et Bezalel Smotrich, aux finances, cherchent, tout en les assassinant, à provoquer les Palestiniens, les désignant comme « terroristes ».

Ben Gvir a ainsi intensifié les démolitions de maisons et les expulsions à Jérusalem, ce qui pourrait enflammer la ville en même temps que la Cisjordanie occupée. C’est le deuxième volet de la stratégie du gouvernement israélien. En s’affranchissant de tout contrôle juridique, il met en place de nouvelles structures visant à rendre concrète l’annexion des territoires palestiniens sans avoir à rendre de comptes.

Les Palestiniens sans recours

Si, jusqu’à présent, les territoires palestiniens se trouvaient sous la tutelle du ministre israélien de la Défense, les changements opérés ne laissent plus aucun doute. Les pouvoirs de Smotrich s’étendent désormais aux affaires civiles en Cisjordanie, car il devient « ministre au sein du ministère de la Défense ».

Il a maintenant autorité sur la planification et la construction des colonies (qu’il entend étendre rapidement), gère le statut de ce qu’on appelle les avant-postes illégaux (c’est-à-dire des colonies érigées sans accord gouvernemental puis légalisées par la suite) et règle les questions d’attribution des terres.

Ce dernier point est essentiel. En cas de dépossession de leurs terres, les Palestiniens saisissaient, jusque-là, la Cour suprême pour faire respecter leurs droits. Ils avaient parfois gain de cause. Si cette Cour suprême perd ses prérogatives, ils n’auront plus aucun recours. Le fait que le ministre des Finances possède également les compétences de l’administration des territoires palestiniens occupés signe l’annexion de facto. Le Conseil de Yesha, représentant les colonies, ne s’y est pas trompé, y voyant « une nouvelle importante pour le mouvement d’implantation ».

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Cisjordanie. Yehuda Shaul : « L’occupation est la principale cause de violence »

Entretien

Alors que la flambée de violences se poursuit en Cisjordanie, où les autorités israéliennes laissent les colons mener des expéditions punitives, Yehuda Shaul, le fondateur de Breaking the Silence, nous explique les objectifs du gouvernement de Netanyahou. Il déplore par ailleurs le lourd silence de la communauté internationale, qui lui laisse carte blanche. Entretien.

Pierre Barbancey

Yehuda Shaul a fondé Breaking the Silence, qui rassemble des vétérans de l’armée israélienne engagés contre l’occupation de la Palestine. Il en a été le codirecteur jusqu’en 2019.

Depuis, il a créé Ofek, le Centre israélien pour les affaires publiques, un groupe de réflexion qui se consacre à la promotion d’une résolution pacifique du conflit israélo-palestinien. Il était récemment à Paris, à l’invitation de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine.

Qu’est-ce qui a changé depuis que Netanyahou est revenu au pouvoir ?

Ce gouvernement a annoncé de façon très claire qu’il poursuivrait l’annexion des territoires palestiniens. Maintenant, il n’y a plus aucun doute sur ses intentions. La recherche de l’annexion est claire. À partir de là, la seule question qui vaille est : comment la communauté internationale va-t-elle réagir ? Mais c’est le silence, il n’y a aucune réaction.

Pourtant, de nos jours, la question de l’annexion est un problème très actuel en Europe. Nous voyons ce qui se passe entre l’Ukraine et la Russie. Je ne dis pas qu’il s’agit de la même chose. Mais ce qui est commun, ce sont les questions de respect des principes internationaux ou le refus de la prise de territoires par la force et donc de l’annexion. Malheureusement, la communauté internationale ne réagit pas de la même façon lorsqu’il s’agit de l’annexion par Israël.

De nombreux éléments au sein de ce gouvernement veulent une escalade. Ils pensent que cela amènera de nouvelles violences. Parce que c’est une bonne couverture pour mettre en œuvre une politique encore plus extrémiste à l’encontre des Palestiniens. On voit comment le ministre d’extrême droite de la Sécurité nationale, Ben Gvir, pousse pour accélérer les démolitions de maisons palestiniennes à Jérusalem-Est. Ce qui provoque plus de violence sur le terrain.

Une feuille de route pour l’annexion de la Cisjordanie

Il y a néanmoins des réactions internationales. Comment les considérez-vous ?

Je crois qu’il y a un problème sur la façon dont on en parle. Qu’il y ait une déclaration européenne contre la violence, c’est très bien. Mais, en fait, ce n’est pas sérieux. Cela fait partie du problème.

Si on veut vraiment la fin de la violence, il faut s’occuper des causes. Et les causes principales sont l’occupation et l’annexion. La violence ne vient pas de nulle part. Si vous faites comme si la violence palestinienne n’avait pas de raisons, vous n’aidez pas à résoudre le problème. C’est à cela qu’il faut s’attaquer si l’on veut arriver à une situation apaisée.

Qu’est-ce qui réunit tous ces partis autour de Netanyahou ?

Les trois piliers de la coalition de Netanyahou ont des intérêts totalement alignés. Les raisons de ce mariage reposent sur la destruction complète du système judiciaire israélien et de son indépendance.

Netanyahou est susceptible d’aller en prison pour des accusations de corruption, le Parti sioniste religieux veut en finir avec la Cour suprême parce qu’il souhaite aller vers l’annexion, et les ultraorthodoxes veulent être sûrs que la Cour suprême ne va pas statuer sur le fait que leur exemption du service militaire est inconstitutionnelle. C’est pour cela qu’ils feront tout ce qui est possible pour faire progresser ces politiques.

Israël. Les ressorts de la percée de l’extrême droite

Jusque-là, si un parti n’était pas autorisé à se présenter aux élections, il faisait appel devant la Cour suprême. C’est ce qui est arrivé au parti arabe Balad, exclu par le Parlement, mais qui a finalement pu se présenter grâce à la Cour suprême. Mais, demain, si les prérogatives constitutionnelles de la Cour suprême disparaissent, ce ne sera plus possible.

Et d’autres partis pourraient suivre comme Hadash (communiste) ou Raam (islamiste). Que feront-ils ? Ils boycotteront. Mais cela signifiera qu’il y aura des élections sans partis représentant les Palestiniens d’Israël. De même, plus rien ne s’opposerait à la saisie des terres palestiniennes par les colons. Beaucoup ne réalisent pas à quel point c’est dramatique.

Israël est un pays sans Constitution. Ce qui est en train de se passer pourrait-il changer la nature du régime ?

C’est non seulement un pays sans Constitution, mais également un pays où vous avez des gouvernements de coalition. Ce qui signifie que l’exécutif, le gouvernement, détient la majorité au sein du législatif puisque la coalition détient 61 sièges sur les 120 de la Knesset.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Aujourd’hui, le judiciaire est le seul capable de faire la balance vis-à-vis de l’exécutif. Si le judiciaire disparaît, il n’y a plus de contrepoids. Bien sûr, cela changerait la nature du régime. La fuite, survenue après la visite de Netanyahou à Paris, des propos du président Macron par lesquels il avertit que, si cette révolution réussissait, Israël s’éloignerait de la communauté des démocraties le montre. Il est important que la communauté internationale appelle les choses par leur nom.

Il reste que cette coalition est issue du vote des Israéliens. Qu’est-ce que cela dit de la société israélienne ?

Il faut se souvenir que Bezalel Smotrich, ministre des Finances, et Itamar Ben Gvir, de la Sécurité nationale, regroupés au sein du Sionisme religieux, ont gagné 14 sièges. Le transfert de la population palestinienne fait partie de leur plateforme. Par ailleurs, 20 % des militaires ont voté pour eux. C’est un sacré changement de tendance dans la société juive israélienne.

Lire aussi notre débat Comment stopper la colonisation israélienne ?

On assiste à de grandes manifestations contre ces projets, mais la question palestinienne semble oubliée…

C’est triste mais, lorsqu’il s’agit de la politique d’Israël contre les Palestiniens, il y a presque un consensus parmi les politiciens juifs. Il y a quelques jours, le Parlement a voté pour que soit retirée la citoyenneté aux Palestiniens d’Israël convaincus de terrorisme. Pas pour les juifs. Les membres du Parti travailliste ont voté pour.

S’agissant des Palestiniens, le précédent gouvernement n’est pas allé aussi loin que ce que veut faire Netanyahou. Mais l’expansion des colonies s’est poursuivie, six ONG palestiniennes de la société civile ont été déclarées terroristes. Il serait pourtant dangereux de dire qu’il n’y a pas de différence. Ce gouvernement est pire.

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Proche-Orient.  ​​​​​​​Avec ces Israéliens opposés à la tentation autocratique

Premier plan

Des centaines de milliers de manifestants sont descendus dans la rue pour la huitième semaine consécutive. Ils dénoncent le projet de réforme qui affaiblirait considérablement la justice au profit de la coalition de droite et d’extrême droite au pouvoir. Reportage

Pierre Barbancey

Tel-Aviv (Israël), envoyé spécial.

Yariv, la petite cinquantaine, n’est pas un révolutionnaire. Il serait même plutôt un monsieur Tout-le-Monde, lui qui dit travailler à Tel-Aviv « dans l’investissement », sans plus de précision. Un membre de la majorité silencieuse, en quelque sorte.

La dernière fois qu’il a manifesté, c’était il y a… douze ans. Il s’agissait alors de protester contre la perte de son pouvoir d’achat. Depuis, plus rien. Jusqu’à ce qu’il apprenne que les trois principaux partis de la coalition au pouvoir – le Likoud de Netanyahou, Sionisme religieux de Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir, ainsi que le Shass, la formation ultraorthodoxe d’Aryé Dery – entendaient réformer le système judiciaire.

Pour Yariv, cela s’apparenterait à la disparition de ce qui, selon lui, constitue Israël : les valeurs humaines et l’importance des lois. « Dans une certaine mesure, l’élection a été volée parce que ces partis ont caché ce qu’ils voulaient faire, dénonce-t-il. Ils ont gagné les élections, mais qu’ils ne changent pas les règles du jeu. »

Israël. Netanyahou à pas cadencés vers les pleins pouvoirs

Voilà pourquoi, dès la première manifestation organisée contre les projets gouvernementaux, il est sorti de chez lui « pour la démocratie ». Et c’est ainsi que nous l’avons trouvé samedi soir, au centre de Tel-Aviv, au milieu de plus de 100 000 personnes, un drapeau israélien à la main. Il n’en revient pas lui-même : huitième manifestation en quelques mois, et toujours autant de monde, principalement des citoyens comme lui, habituellement discrets. Le type qu’on croise et qu’on ne regarde pas, dirait Gainsbourg.

Yariv est à l’image de l’émotion qu’ont suscitée, en Israël, les annonces de Benyamin Netanyahou. « Si on ne se bat pas maintenant, ça peut partir dans une mauvaise direction », prophétise-t-il. À l’instar des autres manifestants, il se dit prêt à aller jusqu’au bout malgré l’adoption, mardi 21 février, en première lecture, de deux dispositions phares de la réforme. La première modifie le processus de nomination des juges et la deuxième entend empêcher la Cour suprême d’invalider toute nouvelle loi fondamentale votée par le Parlement. L’introduction d’une clause « dérogatoire » permettant au Parlement d’annuler à la majorité simple certaines décisions de la Cour suprême constitue une autre disposition contestée du projet.

« Cette loi nous amène vers la dictature »

Manifestant dans une ambiance joyeuse, des familles entières sont là. Les portraits à l’effigie de « Bibi Escobar » ou de « Bibius Caesar » (jouant sur le surnom de Netanyahou, « Bibi »), pour dénoncer la mainmise du premier ministre sur le pouvoir, émergent de la foule en même temps que les caricatures de ses deux ministres d’extrême droite, Itamar Ben Gvir (Sécurité nationale) et Bezalel Smotrich (Finances). « Diktator », peut-on même lire sur un panneau brandi par un homme portant un masque de diable.

Si la défense de la démocratie semble fédérer tous les manifestants, l’expression se fait aussi par corps de métier. Les professions de santé portent des brancards sur lesquels sont allongés justement la « démocratie » ou encore les « droits de l’homme et la dignité ». Ce qui provoque chez le professeur Moshe Hadani, neurochirurgien, en blouse blanche, un sourire creusant un peu plus ses rides : « Cette loi veut détruire le système judiciaire et nous amène vers la dictature. » C’est aussi l’occasion pour lui de dénoncer « le système de santé qui est corrompu et n’est pas efficace. Nous allons poursuivre la mobilisation et nous mettre en grève ».

Les Israéliens dans la rue contre l’extrême droite

Ce n’est pas la moindre des surprises de ce rassemblement : les salariés du Mossad (le service du renseignement extérieur israélien) ont demandé à pouvoir manifester. Des soldats en civil sont également présents, repérables à l’écusson qu’ils arborent et aux fanions déployés de leurs unités. Il y a une semaine, d’ailleurs, près de 2 000 officiers à la retraite ont organisé une marche près de la ville de Neve Shalom, entre Tel-Aviv et Jérusalem.

Il est aussi étonnant de voir qu’à partir de la revendication première concernant les questions judiciaires, différents groupes viennent ajouter ou partager leurs propres revendications. C’est le cas du mouvement LGBTQI+, qui subit l’homophobie de l’extrême droite et dont les représentants, non sans humour, sont venus défiler déguisés avec un panneau : « Nous pouvons être des rois ou des reines mais nous ne voulons pas de monarchie ». Si l’on ne voit que quelques drapeaux palestiniens, en revanche ils sont nombreux à porter un autocollant sur lequel est écrit : « La démocratie et l’occupation ne peuvent pas coexister ». Des jeunes, dont beaucoup de communistes, tiennent un stand improvisé après avoir tendu un drap indiquant qu’ici se trouve le « bloc antioccupation ».

Une mobilisation qui transcende les clivages

Deux Israël qui, souvent, s’ignorent ou s’affrontent, se retrouvent là, ensemble. C’est le cas de ces deux sœurs, Merav et Or Haklais, la trentaine, l’une blonde, l’autre brune. La première, historienne, insiste sur le fait que cette manifestation n’est « ni de droite ni de gauche, c’est une question de démocratie ». Quand on lui fait remarquer que le gouvernement est tout de même de droite, elle acquiesce, mais dénonce le fait que « avant les élections, ils n’ont pas vraiment dit ce qu’ils voulaient faire, ils ont juste promis plus de démocratie ».

En regardant Or, qui porte l’autocollant antioccupation, Merav insiste bien : « Ce rassemblement ne concerne pas les territoires occupés. » Ce qui n’est pas l’avis de sa sœur, architecte. « Nous sommes à un moment critique pour l’indépendance de la Cour suprême, assure-t-elle. Pour moi, cela a à voir avec l’occupation. Tout ce qui se fait là, c’est surtout pour l’annexion des territoires palestiniens ».

 Tout ce qui se fait là, c’est surtout pour l’annexion des territoires palestiniens. » Or Haklais, architecte

Tout le monde sent bien qu’Israël se trouve à la croisée des chemins, comme si son « âme » était en train de disparaître. Ce qui expliquerait aussi la force des manifestations et une mobilisation qui transcende les clivages, à Tel-Aviv, à Haïfa, à Jérusalem et ailleurs dans le pays. « Les gens de droite et religieux comme moi refusent d’être esclaves du lavage de cerveau », a indiqué l’ex-chef de la police Roni Alsheich, en s’adressant à la foule. L’ancien premier ministre Ehoud Barak est venu « pour défendre la déclaration d’indépendance contre une tentative de transformer Israël en dictature ».

La veille, il avait même prôné « la désobéissance civile si ces lois dictatoriales se concrétisaient ». Longtemps chef du Mossad, Danny Yatom a lui aussi évoqué l’idée, pour les soldats du renseignement, de ne pas obéir « à un ordre illégitime ». Elyakim Rubinstein, ancien juge de la Cour suprême, a prévenu que la Cour ne serait plus en mesure de protéger les soldats israéliens des tribunaux internationaux. Éditorialiste au journal Haaretz, Zvi Bar’el a même écrit à l’attention de Netanyahou : « Ouvrez un dialogue. Il est temps. Sinon, l’entreprise sioniste tombera dans l’abîme. »

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Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

La communauté du high-tech, particulièrement importante en Israël, l’autoproclamée « start-up nation », est aussi très mobilisée, pour des raisons plus mercantiles. Des sociétés approvisionnent ainsi les manifestations en drapeaux israéliens et financent les dépenses d’organisation. La réforme judiciaire « peut nuire à l’activité économique et en particulier aux investissements privés », a mis en garde Shira Greenberg, l’économiste en chef du ministère des Finances. Selon un rapport publié, jeudi 23 février, par la société israélienne de données et de crédit BDI, une grande entreprise sur cinq basées en Israël envisage de transférer de l’argent hors du pays ou l’a déjà fait. Le shekel, la monnaie nationale, est en chute libre.

Comment stopper la colonisation israélienne ? (1/2)

Peu importe pour Netanyahou, semble-t-il. Les manifestants essayent de « créer l’anarchie » et de forcer à l’organisation de nouvelles élections, selon lui. Son ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, veut que la police fasse preuve de « tolérance zéro ».

Par ailleurs, il a annoncé ce mois-ci le lancement d’une campagne à Jérusalem-Est dont l’appellation est sans ambiguïté : « Ramener l’ordre ». Il entend cibler les maisons construites sans permis – presque impossibles à obtenir pour les Palestiniens – alors que les colons, qui sont maintenant 200 000 dans la partie orientale de la ville, sont autorisés à bâtir librement. Pourquoi des juges viendraient-ils lui gâcher son plaisir en rétablissant – parfois – les Palestiniens dans leurs droits ?

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Proche-Orient. L’occupation israélienne, moteur de la violence sans fin

Actu

Après le massacre de Palestiniens à Jénine par l’armée, le 26 janvier, des colons israéliens ont été tués le lendemain. Si des condamnations se sont exprimées, rares sont ceux qui accusent la politique de Tel Aviv. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken arrive sur place, mais renvoie déjà dos à dos occupants et occupés.

Pierre Barbancey

Comment mettre un terme à l’occupation israélienne des territoires palestiniens, Cisjordanie et Jérusalem-Est, débutée il y a plus de cinquante-cinq ans et en finir avec le blocus inhumain de la bande de Gaza, qui dure depuis bientôt seize ans ? Au lendemain des dramatiques événements qui se sont déroulés ces derniers jours au Proche-Orient, il semble urgent de répondre à cette question. Car c’est bien cette occupation qui porte en elle cette violence.

Contre la colonisation, l’Initiative Citoyenne Européenne #StopColonies ! 

Tous les ingrédients d’un engrenage terrible réunis

Jeudi, des raids de l’armée israélienne ont fait neuf morts palestiniens à Jénine et un à Ramallah. Vendredi, sept colons juifs trouvaient la mort dans une colonie de Jérusalem-Est, Neve Yaakov, alors que deux autres étaient blessés dans le quartier de Silwan, également à Jérusalem-Est, là où l’occupant israélien a édicté de nombreux ordres d’expulsion pour y installer des colons. Dimanche, un autre Palestinien était abattu près de la colonie de Kdumim. Alors, quand le député israélien Mike Levy, du parti de l’ex-premier ministre Yaïr Lapid, explique doctement à l’AFP : « Nous devons réfléchir à la façon dont nous pouvons agir pour mettre un terme à la situation», on ne peut qu’être circonspect.

Cisjordanie. Nouveau massacre de l’armée israélienne à Jénine

Les ingrédients d’un engrenage terrible sont réunis. Certains parlent d’une possible nouvelle Intifada. La génération de Palestiniens nés en 2000 cherche en effet son chemin vers la liberté après l’échec des accords d’Oslo. De nouveaux groupes armés voient le jour, en dehors de toute organisation existante, subissant la double répression israélienne et palestinienne (dans le cadre d’accords de coopération sécuritaire que le président Mahmoud Abbas a annoncé suspendre, jeudi soir), recevant le soutien toujours plus important de la population palestinienne.

Si le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, se dit «  profondément inquiet de l’escalade de la violence », il y a plutôt du désarroi devant l’impuissance des Nations unies, incapables de faire respecter leurs propres résolutions et encore moins le droit international. Car la situation parle d’elle-même. Israël est un pays qui en occupe un autre et, à ce titre, devrait être condamné. D’autant que, comme tout occupant, il se donne pour tâche de tuer dans l’œuf toute velléité de résistance, pourtant un droit pour tous les peuples y compris, s’il le faut, par les armes. Les chiffres sont là : en 2022, plus de 220 Palestiniens ont été tués et au moins 32 depuis le début de l’année, soit en moyenne plus d’un par jour.

L’obtention de permis de port d’armes facilitée

À l’époque, le gouvernement n’était pas d’extrême droite. Aujourd’hui, le pire est à craindre. D’ailleurs, les premières mesures prises par l’équipe dirigée par Netanyahou sont dictées par une volonté de renforcer l’occupation et la colonisation, voire d’en finir avec les Palestiniens. À l’issue d’une réunion, le cabinet de sécurité israélien a annoncé la révocation des droits à la Sécurité sociale des « familles de terroristes qui soutiennent le terrorisme ». Un projet de loi visant à révoquer « les cartes d’identité israéliennes » de cette même catégorie de familles devrait également être discuté ce lundi en Conseil des ministres. Le cabinet a également décidé de faciliter l’obtention de permis de port d’armes. « Quand les civils ont des armes, ils peuvent se défendre », a déclaré le ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, figure de l’extrême droite qui multiplie les provocations, notamment en se rendant sur l’esplanade des Mosquées.

Jérusalem. Provocation fasciste du ministre israélien Itamar Ben Gvir

C’est dans ce contexte qu’arrive Antony Blinken, le secrétaire d’État américain. Il doit se rendre, lundi et mardi, à Jérusalem et Ramallah. Visiblement, il n’y a pas grand-chose à attendre si ce n’est un nouveau gain politique et diplomatique pour le gouvernement israélien. L’entourage de Blinken a fait savoir que ce dernier allait enjoindre à Benyamin Netanyahou et Mahmoud Abbas de « prendre urgemment des mesures en vue d’une désescalade ».

En 2023, déjà un Palestinien tué par jour ...

C’est donc bien que l’occupation israélienne n’est pas considérée comme la source de toutes les tensions. Washington a d’autant moins besoin des Palestiniens que les gouvernements arabes ont déjà cédé en normalisant leurs relations avec Israël, un pays qui reste essentiel dans le dispositif régional des États-Unis et notamment l’endiguement de l’Iran. D’ailleurs, cette visite intervient après celle du conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan, qui avait assuré le premier ministre israélien du soutien de son pays.

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L'Humanité

En 2023, déjà un Palestinien tué par jour ...

Actu

Dix personnes sont mortes suite à une opération militaire israélienne à Jénine. L’Autorité palestinienne dénonce un « massacre » et suspend sa coopération sécuritaire avec Tel Aviv. Les chancelleries occidentales réagissent du bout des lèvres.

Gaël De Santis

Pour le gouvernement israélien, la vie des civils palestiniens ne compte pas. Benjamin Netanyahou, le premier ministre a dit son « appréciation pour la bravoure et le dynamisme des soldats ». Ces soldats venaient d’attaquer le camp de réfugié de Jénine, en Cisjordanie. Bilan : neuf morts. Parmi les victimes, une femme de 61 ans, morte chez elle. Cette intervention a entraîné, dans les heures qui ont suivi des manifestations à Naplouse, Ramallah et Al-Ram, où un Palestinien de 22 ans a été tué.

Des gaz lacrymogènes dans un service pédiatrique

Les autorités israéliennes justifient leur massacre sous le vocable d’ « opération de contre-terrorisme », selon les mots employés par le ministre de la Défense Yoav Gallant, membre du Likoud. Les forces répressives devaient éliminer les frères Mohammad et Nureddin Ghneim, ainsi qu’un troisième membre du Jihad islamique, organisation accusée de fomenter un attentat en Israël. Ces derniers ont résisté et l’armée a fait tirer sur le bâtiment dans lequel ils se trouvaient, en plein camp de réfugié, à la roquette antichar.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Dans l’opération, des gaz lacrymogènes, une arme interdite par la Convention de Genève sur la guerre, ont été employés, atteignant le service pédiatrique d’un hôpital voisin. Les enfants ont dû être évacués. « Personne n’a tiré du gaz lacrymogène volontairement dans un hôpital (…) mais l’opération se déroulait non loin de l’hôpital et il est possible que du gaz lacrymogène soit entré par une fenêtre ouverte », a justifié à l’AFP un porte-parole militaire israélien. 

La ministre de la Santé Mai al Kaileh a dénoncé le fait que les ambulances du Croissant rouge n’aient pu accéder aux lieux des heurts.

30 morts en 26 jours

Ce massacre intervient alors que le gouvernement d’extrême droite et de droite israélien est entré en fonction le 29 décembre dernier. Alors que l’on dénombre 200 Palestiniens tués - la plupart des civils – sur l’année 2022, on compte déjà 30 morts depuis le 1er janvier. Soit plus d’un par jour.

La situation promet d’être tendue. Itamar Ben-Gvir, dirigeant d’extrême droite qui a mis le feu aux poudres en décembre en visitant l’Esplanade des Mosquées, a récemment demandé que les règles d’emploi des armes à feu par les policiers et militaires soient assouplies.

Les Israéliens dans la rue contre l’extrême droite

Gaza bombardée

Si Benjamin Netanyahou a prétendu ne pas vouloir d’escalade de violences, il a enjoint son armée à se préparer à tous les scenarii. Dès la nuit de jeudi à vendredi, il a fait bombarder la bande de Gaza où le Hamas, parti islamiste qui contrôle le territoire avait promis, par la voix de Saleh al-Arouri, que « l’occupation paiera le prix pour le massacre de Jénine ». Le gouvernement a dit que ces deux séries de frappes répondaient à des tirs de projectiles en provenance de la bande de Gaza.

Des faits traduits devant la Cour pénale internationale

Du côté de l’Autorité palestinienne (AP), la réponse a été forte. Suite à ce qu’elle qualifie de « massacre », une plainte sera déposée devant l’ONU, et les événements de ce jeudi 26 janvier seront versés au dossier, déjà lourd, déposé par Ramallah devant la Cour pénale internationale (CPI). « À la lumière des agression répétées contre notre peuple et des violations d’accord signés, notamment sécuritaires, nous considérons que la coordination sécuritaire avec le gouvernement d’occupation israélien cesse d’exister à partir de maintenant », a indiqué le président de l’AP Mahmoud Abbas par communiqué. Une mesure de rétorsion rare : une telle coopération avait été suspendue de mai à novembre 2020, suite à l’annexion de territoires occupés par Israël.

Les réactions internationales se sont montrées très faibles. Ainsi, la France a, par communiqué de son Ministère des Affaires étrangères, exprimé « sa vive préoccupation face au risque d’escalade » et souligné, alors que 30 personnes palestiniennes ont perdu la vie depuis le début de l’année, « son attachement au respect du droit international humanitaire et à l’impératif de protection des civils ». Elle souligne le besoin de travailler à une solution à deux États.

Les Émirats arabes unis réclament une réunion du Conseil de sécurité

Washington, principal allié d’Israël, a déploré la décision de Mahmoud Abbas de suspendre la coopération sécuritaire. Anthony Blinken, secrétaire d’État des États-Unis, sera lundi et mardi en Israël et Cisjordanie. Il s’est limité à dire « la nécessité urgente de prendre des mesures de désescalade ». Les Émirats arabes unis, qui entretiennent des relations diplomatiques avec Israël depuis trois ans ont « condamné l’assaut des forces israéliennes » et demandé une réunion « urgente du Conseil de sécurité ». 

À l’heure où nous écrivions ces lignes, celui-ci n’était pas convoqué. L’une des condamnations les plus dures est venue de la rapportrice des Nations unies pour la Palestine, Francesca Albanese. 

Salah Hamouri. Francesca Albanese dénonce « un abus sadique » d'Israël

 

« Je suis extrêmement alarmée par les informations d’un renouveau de la violence létale à Jénine. Alors que les faits et circonstances doivent être établis, je rappelle l’obligation de la puissance occupante de s’assurer que les personnes civiles soient protégées de toute formes de violence à tout moment », a-t-elle réagi sur Twitter, ajoutant « également que la punition collective d’une population civile est absolument prohibée, constitue un crime de guerre, tout comme le fait de tuer délibérément. » 

Jénine. Dans les décombres du camp de réfugiés palestiniens, une horreur inimaginable.

 

Jénine, camp de réfugiés palestinien fondé en 1953, résume les affres de la colonisation. Y vivent 23 000 personnes. C’est là qu’en mars 2022, Shireen Abu Akleh, journaliste d’Al-Jazeera avait été tuée, au moment où elle couvrait un raid israélien. C’est encore là, qu’en 2002, Israël avait commis un massacre, faisant plus de 52 morts. 

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Les Israéliens dans la rue contre l’extrême droite

Actu

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté, samedi, contre la réforme de la justice promue par Benyamin Netanyahou.

Gaël De Santis

La place Habima de Tel-Aviv était noire de monde, ce samedi. Plus de 50 000 personnes s’y sont rassemblées quand d’autres manifestations, plus modestes, se sont également tenues à Haïfa et à Jérusalem. En Israël, c’est la mobilisation la plus importante depuis le 29 décembre 2022, date de la prestation de serment du gouvernement qui allie le Likoud à des formations ultraorthodoxes juives ou d’extrême droite. Jamais l’État né en 1948 n’avait connu un gouvernement aussi à droite. On y trouve ainsi le ministre de la Sécurité nationale, Ben Gvir, condamné pour appui à une organisation terroriste en 2007, et qui a mis le feu aux poudres en se rendant, début janvier, sur l’esplanade des Mosquées.

Netanyahou joue la carte du racisme et de la fureur colonialiste

Une association anticorruption est à l’origine de l’appel à manifester. Il faut dire que le premier ministre Benyamin Netanyahou a maille à partir avec la justice dans trois affaires. L’ONG n’était pas seule dans la rue. Les organisations de gauche, notamment le Hadash (qui compte notamment le Parti communiste israélien) et le Parti travailliste, mais aussi du centre, ont participé au rassemblement de Tel-Aviv.

« Un impact fatal sur la démocratie »

Tous rejettent la réforme de la justice voulue par le pouvoir. Jeudi, la présidente de la Cour suprême, Esther Hayut, avait prévenu que l’évolution programmée « mettra fin à l’indépendance du pouvoir judiciaire et aura un impact fatal sur la démocratie israélienne ». Benyamin Netanyahou semble marcher dans les pas des dirigeants d’extrême droite polonais et hongrois, eux aussi auteurs de réformes qui mettent en pièces l’indépendance de la justice. « La démocratie n’est pas seulement la règle de la majorité. Sans un système de freins et de contrepoids, les droits des civils et des minorités ne seront pas protégés », avait ajouté la magistrate. La réforme prévoit notamment, comme en Pologne, une nouvelle procédure de nomination des juges et, pour le Parlement, la possibilité de revenir sur les décisions de la Haute Cour. Le ministre de la Justice, Yariv Levin, voit dans les propos d’Esther Hayut l’expression de «la position du camp politique de la gauche».

Jérusalem. Provocation fasciste du ministre israélien Itamar Ben Gvir

Les participants aux rassemblements sont inquiets pour la santé de la «démocratie» israélienne. « Il n’y a pas de démocratie avec l’occupation », « le temps est venu de faire tomber le dictateur », ou encore « Bibi ne veut pas de démocratie, nous n’avons pas besoin de fascistes à la Knesset », a pu lire l’AFP sur les pancartes des manifestants. Une inquiétude compréhensible. Un député de la majorité, Zvika Fogel, a demandé mardi 10 janvier rien moins que l’arrestation de quatre leaders de l’opposition, dont deux ex-premiers ministres, au motif qu’ils avaient parlé de climat de « guerre civile ».

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Jérusalem. Provocation fasciste du ministre israélien Itamar Ben Gvir

Actu

Le dirigeant d’extrême droite, membre du gouvernement de Benyamin Netanyahou, s’est rendu sur l’esplanade des Mosquées, ce mardi. Un geste qui rappelle celui d’Ariel Sharon en 2000, prélude à la seconde Intifada.

Pierre Barbancey

Adam Issam Chaker Ayyad n’avait que 15 ans. Mardi, alors que le jour venait de se lever et que le camp de Dheisheh près de Bethléem, où il vivait, s’éveillait à peine, un escadron de l’armée israélienne a fait irruption. L’adolescent a reçu une balle dans la poitrine. Il est décédé quelques instants plus tard. Lundi, deux autres Palestiniens ont été tués. L’année 2023 n’a que trois jours et les forces d’occupation ont déjà abattu trois Palestiniens.

Efraim Davidi : « L’extrême droite a publié des listes maccarthystes »

Mardi matin, au même moment, à Jérusalem, Itamar Ben Gvir, figure de l’extrême droite israélienne et nouveau ministre de la Sécurité nationale, s’est rendu sur l’esplanade des Mosquées, protégé par la police et des hommes en civil alors qu’un drone survolait les lieux. Une image qui n’est pas sans rappeler celle d’Ariel Sharon, le 28 septembre 2000. Celui qui allait redevenir premier ministre quelques mois plus tard, mais alors simple député, avait décidé d’une démonstration de force contre les Palestiniens, déclenchant ainsi ce qu’on allait appeler l’Intifada al-Aqsa, du nom de la mosquée qui s’y trouve, près du dôme du Rocher à la coupole dorée.

Un site est un lieu de tensions régulières

L’esplanade des Mosquées est située dans la partie orientale, palestinienne, de Jérusalem, occupée depuis 1967 et annexée. Ce lieu saint musulman est placé sous l’administration du Waqf (organisme chargé de la gestion des biens religieux), relevant de la Jordanie, mais son accès est contrôlé par Israël. En vertu d’un statu quo historique et voulu par Moshe Dayan, les non-musulmans peuvent s’y rendre à des heures précises mais ne peuvent pas y prier. Troisième lieu saint de l’Islam, il est aussi le site le plus sacré du judaïsme sous le nom de « mont du Temple ». Or, ces dernières années, un nombre croissant de juifs, souvent nationalistes, y prient subrepticement après y être montés en simples visiteurs.

Des maroquins pour l’extrême droite israélienne

Le site est un lieu de tensions régulières. En 1996, une décision israélienne d’ouvrir une nouvelle entrée à l’ouest de l’esplanade a provoqué des heurts qui ont fait plus de 80 morts en trois jours. En juillet 2017, deux Palestiniens sont tués dans des affrontements avec la police israélienne. En août 2019, la police isaélienne charge les fidèles sur l’esplanade des Mosquées, faisant des dizaines de blessés palestiniens lors d’importantes commémorations juive et mulsulmane. En 2021, lors du ramadan, des manifestations nocturnes à Jérusalem et des affrontements jusque sur l’esplanade se sont mués en onze jours de guerre entre le mouvement islamiste palestinien Hamas et Israël. Et au printemps 2022, la présence sur l’esplanade des Mosquées, pendant le ramadan, de nombreux juifs et le déploiement sur place de forces policières se sont soldés par des centaines de blessés palestiniens sur et autour de l’esplanade. Ce qui a été largement perçu par les Palestiniens et plusieurs pays de la région comme une « provocation ».

Israël. Le gouvernement Bennett joue la provocation

Immunité totale promise aux soldats

Itamar Ben Gvir, qui y est allé à plusieurs reprises alors qu’il était député, avait annoncé son intention de s’y rendre en tant que ministre. C’est son premier geste depuis son entrée au gouvernement. Cela ne doit évidemment rien au hasard. Il s’agit pour lui de montrer ses muscles et de mettre en garde les Palestiniens. « Qu’ils comprennent que les temps ont changé », comme il l’affirme. Ben Gvir souhaite que les forces israéliennes puissent être plus répressives face aux « terroristes ». Pour cela, le gouvernement israélien envisage d’accorder une immunité totale aux soldats, notamment pour des faits pouvant être considérés comme des crimes de guerre. Ce qui revient à rejeter les décisions du tribunal de Nuremberg contre les nazis, en particulier le principe fondamental selon lequel « suivre les ordres » n’est pas une défense contre les crimes de guerre. Ben Gvir défend aussi l’annexion par Israël de la Cisjordanie, où vivent environ 2,9 millions de Palestiniens et 475 000 Israéliens dans des colonies jugées illégales par le droit international. Il prône également le transfert d’une partie de la population arabe d’Israël vers les pays voisins.

À peine le nouveau gouvernement investi, l’extrême droite israélienne passe donc à l’offensive pour atteindre ses objectifs. Ben Gvir sait que deux soldats sur dix partagent ses vues, « pensent qu’ils appartiennent à une nation supérieure et que les Palestiniens n’ont aucun droit ici », comme l’écrit le journaliste de Haaretz Gideon Levy. Pour le reste du monde, l’équation est simple. Soit Israël continue sa politique en violation du droit international et des résolutions de l’ONU sans aucune conséquence, soit il est enfin sanctionné politiquement et économiquement. Vendredi, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté une résolution demandant à la Cour internationale de justice de se pencher sur la question de l’occupation israélienne de territoires palestiniens. Au lieu de voter pour, la France s’est abstenue. De quoi réjouir Ben Gvir.

DES VOIX POUR LA PAIX Des personnalités s’élèvent contre la colonisation et affirment leur solidarité avec le peuple palestinien. L’Humanité les accueille dans ses colonnes :

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L'Humanité

Efraim Davidi : « L’extrême droite a publié des listes maccarthystes »

Entretien

Professeur d’histoire à l’université de Tel-Aviv, Efraim Davidi dénonce l’attitude d’un exécutif israélien toujours plus discriminant. Alors qu’une part de la population tente de riposter, la question du boycott s’impose, selon lui, plus que jamais. Entretien

Pierre Barbancey

Le nouveau ministre d’extrême droite s’est rendu, ce mardi, sur l’esplanade des Mosquées. Quelle est votre interprétation de ce geste ?

C’est une provocation de Ben Gvir, mais la responsabilité revient à Netanyahou. Il a parlé avec Ben Gvir la veille, lui a interdit de se rendre sur l’esplanade des Mosquées. Mais Ben Gvir fait ce qu’il veut. Ce qui veut dire aussi qu’il y a en Israël aujourd’hui deux premiers ministres. L’un qui a été élu à ce poste, Netanyahou. Et un deuxième en la personne de Ben Gvir, qui décide de ce qu’il veut mettre en œuvre.

Des maroquins pour l’extrême droite israélienne

Jusqu’à présent, la politique israélienne vis-à-vis des Palestiniens se caractérisait par l’occupation et la colonisation. Qu’est-ce qui peut changer en réalité dans ce domaine ?

L’annexion pure et simple des territoires palestiniens occupés. C’est ce qui lie tous ces partis d’extrême droite et religieux. Vendredi, alors que l’Assemblée générale de l’ONU étudiait la résolution visant à demander à la Cour internationale de justice de se pencher sur l’occupation et la colonisation, Netanyahou lui-même a demandé : « Mais qu’est-ce qu’on nous reproche ? » C’est-à-dire qu’il considère que ces territoires appartiennent aux juifs. Lui-même cautionne l’annexion. Il ne s’y oppose pas. D’un côté, il a peur pour son avenir judiciaire ; de l’autre, il laisse faire l’extrême droite et les partis orthodoxes.

Jérusalem. Provocation fasciste du ministre israélien Itamar Ben Gvir

Comment jugez- vous l’attitude de la communauté internationale ?

C’est bien qu’il y ait des protestations mais ça ne change strictement rien. Ce ne sont que des paroles. Nous avons dénoncé l’attitude de Ben Gvir, un ministre terroriste qui cherche à provoquer sinon une guerre, en tout cas une étincelle pour faire exploser la situation. Il cherche la bagarre en ayant des postes à responsabilités. Il n’est pas simplement ministre de la Police. Il a aussi la main sur les gardes-frontières, qui est une police spéciale dans les territoires occupés.

Israël. Les ressorts de la percée de l’extrême droite

Quelle est la riposte des Israéliens, effrayés de ce qui se passe ?

D’abord, il y a la protestation. Le premier jour du gouvernement, 3 000 personnes ont manifesté devant la Knesset (le Parlement israélien – NDLR). Le soir même, les associations LGBTQ + ont bloqué l’autoroute qui relie Tel-Aviv à Jérusalem. La discrimination atteint les Arabes, les gens de gauche… Un parti, Noam, membre de la coalition d’extrême droite, a déjà publié des listes maccarthystes à propos des homosexuels, des lesbiennes, des gens de gauche dans la fonction publique, la presse, la télévision… Ils disent qu’ils sont prêts à les mettre en dehors. Même la bourgeoisie a peur. Pas du fascisme et de l’occupation, mais du boycott des produits israéliens, en particulier de ceux de haute technologie. Une fraction de ces patrons de la high-tech ont publié une lettre très dure vis-à-vis du gouvernement en lui disant de ne pas dépasser les limites au nom de la démocratie, des droits humains mais en réalité ils ont peur de payer le prix politique, économique et commercial d’un boycott, devenu plus justifié que jamais. C’est le prochain pas.

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Des maroquins pour l’extrême droite israélienne

Actu

Benyamin Netanyahou se dit prêt à former un gouvernement. Les sionistes religieux vont contrôler les territoires palestiniens qu’ils veulent annexer.

Pierre Barbancey

«Je l’ai. » Dans un tweet, mercredi soir, Benyamin Netanyahou a ainsi annoncé qu’il était en état de former un gouvernement. Si, au lendemain du scrutin législatif du 1er novembre, il avait déjà mis en lumière l’existence d’une majorité de 64 députés sur 120, prêts à s’allier à lui, il fallait néanmoins passer le barrage des négociations internes, avec le 11 décembre comme date butoir. Le président israélien, Isaac Herzog, lui avait octroyé dix jours supplémentaires. Cette coalition gouvernementale est soutenue par les partis juifs ultraorthodoxes (Shas et Judaïsme unifié de la Torah) et un bloc d’extrême droite appelé Sionisme religieux, incluant trois formations : Bezalel Smotrich, Force juive, d’Itamar Ben-Gvir, et Noam, d’Avi Maoz. Pour être juive, cette extrême droite n’en est pas moins fasciste.

« En Israël, nous avons une jeunesse très raciste et nationaliste » : entretien avec l'historien Shlomo Sand

En entrant au gouvernement, Bezalel Smotrich et Itamar Ben-Gvir poursuivent plusieurs buts. Ils trouvent dans cette configuration avant tout l’opportunité d’une réhabilitation du kahanisme. Cette idéologie extrémiste juive issue du sionisme religieux avait été développée par le rabbin Meir Kahane (assassiné en 1990, à New York), fondateur de la Ligue de défense juive (LDJ), organisation interdite depuis 1994 en Israël et aux États-Unis mais pas en France, où elle se déchaîne régulièrement.

Pourquoi est-il si difficile de critiquer la politique d’Israël ?

Les deux compères d’extrême droite ne cachent pas non plus leurs intentions et se partagent le travail. Ainsi, ils veulent tous deux étendre les colonies illégales en Cisjordanie occupée et l’annexion de terres palestiniennes. Or, il est fort probable que Smotrich devienne ministre en charge de la construction de colonies en Cisjordanie occupée par l’intermédiaire de l’autorité la plus influente – le ministère de la Défense –, qui comprend l’armée israélienne. Un ministère qui n’existait pas jusque-là, et qui lui donnerait le pouvoir d’empêcher la construction palestinienne dans la « zone C » – les 60 % de la Cisjordanie sous le contrôle direct de l’armée israélienne – tout en y développant la construction illégale de colonies israéliennes.

Israël. Comment Carrefour participe à la colonisation

D’ailleurs, le même Smotrich a publiquement appelé à l’annexion de la Cisjordanie occupée, tandis que Ben-Gvir se dit opposé à un État palestinien. Ce dernier s’apprête, lui aussi, à investir le gouvernement. Il devrait assumer le rôle clé de ministre de la Sécurité intérieure aux pouvoirs étendus, comme devrait le décider la Knesset, qui supervisera non seulement les opérations de police, mais aussi la police des frontières. Celle-ci est gardienne de l’occupation à Jérusalem-Est et supervise les postes de contrôle militaires en Cisjordanie. Ce qui tombe bien. Il n’y a pas si longtemps, Ben-Gvir a mené des raids de colons dans l’enceinte de la mosquée Al-Aksa et dans le quartier de Sheikh Jarrah à Jérusalem-Est occupée, où il a même sorti un revolver.

La crainte d'une remise en cause du statu quo de l'esplanade des Mosquées

Régionalement, l’installation d’un gouvernement israélien dont des membres refusent officiellement la création d’un État palestinien est perçue avec crainte. D’autant qu’un pays comme la Jordanie (signataire, comme l’Égypte, d’un accord de paix avec Israël) est aujourd’hui déstabilisée par des mouvements sociaux dus à la hausse du carburant dans un contexte de montée du chômage et de l’inflation. Une agitation sociale qu’utilisent les groupes islamistes. Amman craint par ailleurs qu’Israël ne remette en cause le statu quo sur l’esplanade des Mosquées relevant de la Jordanie. Et les autres capitales arabes signataires des accords d’Abraham (la normalisation des relations diplomatiques d’Israël avec les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc) vont avoir du mal à affronter leurs propres opinions publiques.

En Israël même, certains s’inquiètent de la dérive attendue de ce nouveau gouvernement. La procureure générale d’Israël, Gali Baharav-Miara, a mis en garde, le 15 décembre, contre une « politisation des forces de l’ordre » qui risquerait de mener « à une sévère violation des principes fondamentaux de l’État de droit ». Mais, comme le fait remarquer le député communiste Ayman Odeh, « le monde ne nous respectera pas si nous restons assis et nous plaignons du gouvernement Netanyahou-Ben-Gvir. (…) Je pense qu’il est pathétique de se plaindre auprès du monde sans agir nous-mêmes ». Contre toute attente, il espère que le nouveau gouvernement éveillera un nouvel esprit d’opposition et que « nous pourrions voir un demi-million de citoyens arabes et juifs se tenir ensemble pour protester sur la place Rabin à Tel-Aviv ».

israëlIsraël-PalestineBenjamin NetanyahouExtrême droite
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Un accord très chiche sur le partage de la valeur

Actu

Rémunérations Les organisations patronales et syndicales (sauf la CGT) annoncent signer un accord national interprofessionnel pour augmenter le pouvoir d’achat.

Stéphane Guérard

Le nouvel accord sur le partage de la valeur créée en entreprise répond-il à des raisons que la raison aurait dû ignorer en temps normal ? Mis en chantier depuis plus d’un an et signé ces derniers jours par les trois organisations patronales et quatre confédérations syndicales sur cinq (la CGT a annoncé ne pas le signer, mardi), cet accord national interprofessionnel (ANI) se fait fort d’ouvrir de nouvelles pistes pour flécher une part plus conséquente des bénéfices en faveur des salariés. Une bonne intention, alors que les conflits sur les rémunérations demeurent très nombreux en cette période d’ouverture des négociations annuelles. Mais les termes de cet accord ne suscitent pas la joie parmi les « partenaires sociaux » signataires.

En ces temps de forte inflation (+ 6,2 % sur un an), tirée par l’envolée des prix dans l’alimentaire (+ 14,5 % sur un an), tout coup de pouce en faveur des travailleurs est bon à prendre. « FO, consciente que toute mesure en faveur du pouvoir d’achat constitue un plus pour les salariés, a fait le choix de signer cet ANI, considérant qu’il comporte quelques avancées, notamment au bénéfice des salariés des petites et moyennes entreprises », note ainsi la confédération dirigée par Frédéric Souillot. Même paraphe du bout du stylo de la part de la CFTC, « même si (l’accord) n’est pas aussi ambitieux que la situation du pays ne l’exige ».

Des mécanismes exonérés de cotisations

Le problème, pour la CGT non signataire, réside dans le fait que « le patronat (a) persisté à refuser de discuter des augmentations de salaires, notamment des minima de branches. (…) Conséquence : l’accord se limite à un rappel des dispositions légales en vigueur tant pour les négociations salariales annuelles que pour d’autres sujets majeurs comme les classifications ou l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes ».

Le cœur de l’ANI a donc trait à tout ce qui est périphérique au salaire. Soit la participation, l’inté­ressement, la prime pouvoir d’achat… Principale nouveauté : l’accès des entreprises de 11 à 49 salariés à ces dispositifs à partir du 1er janvier 2025. Mais à condition que la société génère au moins 1 % de bénéfice sur trois années. Le reste prévoit tout un tas d’incitations pour étendre la participation, accroître l’actionnariat salarié et même développer l’épargne salariale ou retraite, avec la possibilité d’y verser des primes Macron. Soit autant de mécanismes exonérés de cotisations qui fragiliseront un peu plus le financement de la Sécurité sociale et de son régime général des retraites.

À défaut de large contentement, cet accord suscite un double soulagement. D’une part, il devrait permettre d’échapper au « dividende salarié » que préparait le gouvernement, sorte d’usine à gaz inventée par la communication élyséenne, paraissant conditionner le versement de dividendes aux actionnaires à un mécanisme non identifié censé distribuer du pouvoir d’achat aux salariés. L’autre soulagement a trait au paritarisme nié depuis cinq ans par le pouvoir macronien. « Cet accord normatif démontre l’utilité du dialogue social et l’efficacité du paritarisme », souligne, par exemple, la CFDT.

Salaires et pouvoir d'achatparticipationprime d'intéressementépargne salariale
L'Humanité

Salaires : quand Danone jette des miettes au personnel

Actu

Agroalimentaire. Un groupe de salariés s’est rendu au siège de la multinationale pour protester contre des hausses de salaires dérisoires et un projet de restructuration inquiétant.

Cécile Rousseau

Le numéro 17 du chic boulevard Haussmann à Paris s’est paré de rouge. Hier, une dizaine d’employés de Danone et élus de la CGT, venus du Massif central ou encore de Normandie, ont manifesté devant le siège de la multinationale. Alors qu’un conseil d’administration se tenait l’après-midi, les administrateurs salariés devaient présenter les signatures d’une pétition dénonçant des augmentations de salaires faméliques et un nouveau plan de restructuration.

Des mesures d’austérité

Si les 4,9 % de hausse générale pour 2023 passent mal, c’est qu’avant même la publication des résultats du groupe en 2022 ce mercredi, tout le monde sait déjà qu’ils seront supérieurs aux attentes. Mais, lors de son entrevue avec la direction, hier, Denis Denfert, coordonnateur du groupe pour la CGT, s’est vu rétorquer que « tout le monde devait faire des efforts. On leur a dit qu’on attendait une réponse plus convaincante dans les prochains jours… Nous exigeons 5 % d’augmentation supplémentaire pour rattraper le retard de ces dernières années. Nous sommes un des rares groupes purement agroalimentaires à avoir une rentabilité comprise entre 12 et 15 % ».

Alors que l’envolée des prix des denrées alimentaires fait gonfler les profits de la société, les revenus des salariés, eux, restent scotchés au plancher. Comme le rappelle Maryse Treton, secrétaire de la Fédération nationale agroalimentaire et forestière de la CGT, « les rémunérations du secteur sont de 20 % inférieures à celles des autres industries, Danone ne déroge pas à la règle ».

À la tête du groupe depuis 2021, Antoine de Saint-Affrique avait, lui, bénéficié d’entrée de jeu d’un salaire de 40 % supérieur à celui de son prédécesseur (1,4 million) avant de placer comme objectif numéro 1 l’accélération de la croissance organique. Des mesures d’austérité ont vite été mises sur la table avec le plan « Local First » permettant de réaliser 700 millions d’euros d’économie.

Une mise en sous-traitance des usines Danone

Dans la même lignée, c’est le projet NEO prévu pour 2025 qui inquiète aujourd’hui les syndicats. Une nouvelle entité, baptisée provisoirement NewCo, serait sur les rails pour regrouper les activités commerciales, financières et de recherche et développement des différentes filiales. L’activité logistique et la production resteraient, elles, sur les sites.

Pour la CGT, il s’agirait d’une mise en sous-traitance des usines Danone, qui, une fois siphonnées, pourraient être, à terme, menacées. « Notre site de production de yaourts basé dans le Calvados fait partie de Danone Produits Frais dont 1 000 salariés devraient basculer dans cette nouvelle société. Dans ces conditions, on craint, comme d’autres, que notre usine soit vendue car elle ne serait plus assez rentable », dénonce Samuel Delauney, élu CGT au CSE central de Danone Produits Frais, ajoutant que, « même si on n’était pas d’accord avec les anciens dirigeants Emmanuel Faber et Franck Riboud, ils avaient gardé une philosophie assez sociale du groupe ».

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

La direction a ainsi simulé les résultats d’exploitation qui seraient générés par les différentes filiales après la mise en place de NEO : ils sont partout en baisse. Chez Blédina, ce résultat passerait de 55 millions en 2021 à 16 millions ensuite. Pour la Société anonyme des eaux minérales d’Évian (Saeme), il chuterait de 33 à 22 millions. Présenté dans les instances représentatives du personnel, ce projet a pour l’instant été rejeté en bloc par la CGT et la CFE-CGC, qui ont refusé de signer un accord de méthode.

Les employés, tels les Auvergnats des Eaux de Volvic, refusent aussi de voir leurs droits réduits à peau de chagrin : « Le plan NEO prévoit de nous laisser nos acquis, primes d’ancienneté, d’intéressement et de participation, trois ans après son entrée en application, mais ensuite ? On redoute que tout disparaisse », s’alarme Didier Château, secrétaire adjoint CGT du CSE chez Volvic, qui s’est levé à 5 heures du matin pour venir manifester devant le siège.

Avec cette pression du chiffre, les conditions de travail se sont dégradées. Confiturier chargé de mettre les fruits dans les yaourts chez Danone Pays de Bray (Seine-Maritime) et élu CGT, Amaury Meunier déplore que « les emplois diminuent depuis des années avec la mécanisation. J’ai vu des collègues péter les plombs sur les lignes de production. L’atmosphère transpire le mépris de la part de la direction ». La logique de productivité semble déboucher dans une impasse : « De plus en plus de salariés finissent leur carrière en invalidité. Mais le groupe devrait se méfier : entre tout ça et la réforme des retraites, la Cocotte-Minute est en train de bouillir », assène Denis Denfert.

DanoneSalaires et pouvoir d'achat
L'Humanité

Grèves pour les salaires, du jamais-vu en Allemagne

Actu

Étranglés par l’inflation et la modération salariale, les fonctionnaires comme leurs collègues postiers, sous-payés au sein du géant privé Deutsche Post DHL, débrayent pour des hausses de rémunérations de 10,5 % et 15 %.

Bruno Odent

Des millions de paquets et de lettres non distribués qui s’accumulent depuis plusieurs semaines, des infrastructures de services publics paralysées, jusqu’à la fermeture totale de certains aéroports comme celui de la capitale, Berlin, le 25 janvier, les grèves dites d’avertissement s’intensifient à la Poste et se multiplient dans tout le secteur public en Allemagne. Au cœur de ces conflits, des revendications pour des hausses de salaires très conséquentes – 15 % pour les postiers et 10,5 % pour l’ensemble des personnels de la fonction publique.

Partout, un mécontentement intense se répand, nourri par un niveau d’inflation parmi les plus élevés d’Europe, proche des 10 %. Au point que le président de l’Alliance des fonctionnaires (Beamten Bund, DBB), Ulrich Silberbach, évoque un durcissement jamais vu dans ce type de conflit, compte tenu que les autorités des communes, des Länder et de la fédération jugent « irrecevables » les revendications des salariés dans les négociations tarifaires entamées fin janvier. Si on en reste là, a précisé Silberbach, « les tramways, les jardins d’enfants ou encore le ramassage des ordures ­ménagères : bientôt plus rien ne fonctionnera ».

Des conditions précaires, souvent de nuit et tributaires de contrats à temps partiel

Venant des fonctionnaires du DBB, la déclaration a suscité beaucoup d’émoi. Car, outre-Rhin, les fonctionnaires ne représentent que la partie généralement la plus qualifiée des personnels des services publics. Ils peuvent se syndiquer et formuler des revendications, mais le droit de grève leur est interdit. Et le DBB, qui revendique également 10,5 % de hausses de salaires, fait part de toute sa solidarité avec les employés du secteur regroupés au sein du grand syndicat des services, VerDi. Chez les postiers, dont le mouvement pour 15 % d’augmentation a démarré avant celui de la fonction publique, les grèves d’avertissement ne cessent de s’étendre. Depuis la privatisation complète de la Poste, achevée au début des années 2000 par le gouvernement Schröder/ Fischer (SPD/Verts), salaires et conditions de travail n’ont cessé de se dégrader au sein de l’ex-entreprise publique devenue un géant privé, Deutsche Post DHL Group. Selon une étude de l’Office des statistiques fédérales sur l’évolution des rémunérations, les postiers sont les plus mal lotis de la République fédérale. Près d’un tiers d’entre eux évolue dans des conditions précaires, souvent de nuit et tributaires de contrats à temps partiel. Les ponctions enregistrées à cause de l’inflation en 2022 et 2023 y sont encore plus douloureuses à la Poste.

Un consensus bien-pensant de médias et d’économistes autour du gouvernement

La direction du groupe, qui refuse de discuter la revendication de 15 % en la disqualifiant comme « infinançable », s’appuie sur une sorte de consensus bien-pensant autour du gouvernement, de certains médias et d’économistes qui fustigent un « effet de second tour », comme quoi de trop fortes hausses de salaires aggraveraient encore l’inflation. Ce qui n’a fait qu’exaspérer la colère des postiers. « Une provocation », s’indigne la secrétaire de leur syndicat, Andrea Kocsis. Elle relève que les profits du groupe ont augmenté en 2022 de plus de 2 milliards d’euros. La prochaine réunion syndicat-patronat programmée les 8 et 9 février s’annonce explosive. En cas d’échec, les dirigeants syndicaux envisagent d’appeler à un mouvement de grève national.

AllemagnegrèvesSalaires et pouvoir d'achatSalaires rémunérations
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Jeu vidéo. Chez Ubisoft, les salariés en grève pour la première fois

Actu

Numérique Jamais depuis 1986, les salariés d'Ubisoft n'avaient fait grève. Pour la première fois, chez le géant du jeu vidéo français, une intersyndicale appelle à se mobiliser, le 27 janvier, pour exprimer le ras-le-bol général ressenti par les salariés français, alors que la direction vient de demander de nouveaux efforts à l’ensemble des effectifs.

Pierric Marissal

La magie n’opère plus chez Ubisoft. Le patron patriarche, Yves Guillemot, a écrit à ses salariés début janvier, expliquant pourquoi il devait revoir à la baisse ses objectifs financiers. « Aujourd’hui, plus que jamais, j’ai besoin que vous vous mobilisiez encore plus pour que nous puissions renouer avec le succès », leur a-t-il enjoint, insistant : « La balle est dans votre camp. » Plutôt que de souder les troupes, cette requête patronale a poussé les salariés à la grève, à l’appel des deux syndicats présents dans l’entreprise, Solidaires Informatique et le STJV (Syndicat des travailleurs du jeu vidéo).

« Ce vendredi, c’est en fait la première grève chez Ubisoft. On appelle à un rassemblement, notre but premier est de créer un collectif », explique Marc Rutschlé, de Solidaires Informatique. Son collègue du studio parisien, représentant du STJV, Pierre-Étienne Marx, renchérit : « Lors des distributions de tracts, les retours sont vraiment bons, les discussions sont plus ouvertes, les syndicats ne font plus peur et la grève n’est plus taboue. D’autant que, avec la réforme des retraites, les travailleurs du jeu vidéo se sentent aussi rattrapés par l’actualité sociale. » Plus de 200 travailleurs du secteur ont défilé sous les couleurs du jeune syndicat, lors de la première journée nationale de mobilisations, le 19 janvier.

Face à la fronde, le PDG d’Ubisoft a tenté la carte du « vous m’avez mal compris », avant de ressortir son argumentaire économique. La direction avait en effet projeté de meilleures ventes pour les derniers opus de Mario + les Lapins crétins et de Just Dance. « Nous prenons la décision difficile de mettre un terme au développement de trois projets non encore annoncés, en plus des quatre déjà annulés en juillet », a expliqué aux salariés Yves Guillemot, annonçant une « réduction des coûts de plus de 200 millions d’euros au cours des deux prochaines années, en nous appuyant principalement sur des ajustements organisationnels ciblés, ainsi que sur l’attrition naturelle ».

Des développeurs ont atteint 400 heures supplémentaires en un an

Le terme, synonyme d’usure, n’a pas plu aux salariés épuisés. « Dans l’esprit de la direction, c’est positif, elle dit par là qu’elle ne prévoit pas de licenciements de masse, alors que presque chaque jour, dans la tech, un plan social est annoncé, traduit Pierre-Étienne Marx. En un sens, elle nous dit : réjouissez-vous, on va juste pousser les gens dehors. » Les syndicats vont en tout cas être attentifs à ce que des équipes ne soient pas, d’une manière ou d’une autre, poussées à la démission. Car, vu la moyenne d’âge dans les studios de jeu vidéo, la baisse des effectifs promise ne se fera pas avec des départs à la retraite non remplacés… Les représentants du personnel sont aussi inquiets de cet effort supplémentaire demandé aux salariés, car l’épuisement professionnel guette et plusieurs souffrent de tendinite aiguë au poignet. Chez Ubisoft Paris, certains développeurs ont atteint 400 heures supplémentaires en un an, soit l’équivalent de deux mois et demi de travail ! « La direction ne force pas, mais insiste beaucoup et quand il y a un tiers des salariés en contrats précaires, ça marche souvent », pointe Marc Rutschlé.

La dernière fois qu’Yves Guillemot avait appelé ses salariés à se dresser ainsi à ses côtés, c’était lorsque Vincent Bolloré avait failli racheter le groupe, en 2017. La fibre entreprise familiale, de passionnés, avait fonctionné à pleins tubes : le patron était accueilli comme une star dans les studios, les salariés se prenaient en photo avec lui… Aujourd’hui, ce même appel à l’union les mène à la grève. « On ne s’est jamais remis des scandales de harcèlement sexuel en 2020, d’autant plus que la direction n’a jamais reconnu la moindre part de responsabilité, résume Marc Rutschlé. Cela a profondément abîmé la confiance. » Puis la direction s’est entêtée à vouloir vendre des NFT (accessoires numériques que les joueurs peuvent acquérir) dans ses jeux, contre l’avis des équipes, avant de faire marche arrière face à la bronca de ses joueurs. « Ce qui ne passe vraiment pas, c’est qu’on nous dise : la balle est dans votre camp, alors qu’on subit les mauvais choix d’une direction qui ne nous consulte pas ! » s’emporte Pierre-Étienne Marx.

Harcèlement sexuel. Du très lourd chez Ubisoft

À cette coupe déjà pleine, il faut ajouter le problème des salaires. À échelle française, Ubisoft ne paie pas mal ses salariés, mais la concurrence est très faible. Face aux autres géants de l’industrie, la comparaison fait mal. « Près d’un tiers des développeurs qui avaient un peu d’expérience sont partis des studios d’Ubisoft Montréal et ont trouvé de meilleurs salaires et un environnement de travail plus sain chez la concurrence, explique Marc Rutschlé. Certains collègues français partent aussi chez de gros studios européens qui acceptent le télétravail à temps plein. » Ne faire aucun effort sur les salaires, voilà peut-être la stratégie d’ « attrition » de la direction. 

jeu vidéoÉconomie numériqueubisoftSalaires et pouvoir d'achat
L'Humanité

Grand écart salarial chez Schneider Electric

Actu

GRÈVE Les employés du géant des équipements électriques et automatismes industriels sont mobilisés un peu partout en France à l’appel de l’intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CFTC et FO. Ils exigent une juste répartition des richesses.

Cécile Rousseau

Branle-bas de combat. Mardi, une partie des 15 000 salariés français de Schneider Electric (ils sont 10 000 dans la maison mère et 5 000 dans les filiales) sont en grève un peu partout en France à l’appel de l’intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CFTC et FO pour une durée minimum de trois jours. La plupart des sites sont bloqués pour exiger des augmentations de rémunérations « décentes ». C’est le cas à Guichainville (Eure), à côté d’Évreux. Sur la plateforme logistique, plus aucun camion transportant des interrupteurs ou des transformateurs ne sort ni ne rentre depuis 4 heures du matin.

Présent aux aurores, le coordinateur adjoint FO du groupe et des filiales, Michel Chiret, est satisfait : « On s’est bien installé, on a mis le barnum à l’entrée et allumé le barbecue. Certains sont déjà prêts à y passer la nuit. 120 personnes sur les 300 de l’entreprise sont en grève à l’heure où je vous parle. D’autres s’y mettront demain. Compte tenu des niveaux de salaire, c’est bien qu’il y ait un roulement pour limiter les pertes financières. » Presque surpris par l’ampleur de la mobilisation, il énumère avec plaisir tous les entrepôts et usines, de la Normandie en passant par l’est de la France, la région dijonnaise, lyonnaise, montpelliéraine ou encore angoumoisine qui ont également cessé leur activité.

Il faut dire que les propositions faméliques de 3,7 % d’augmentation de la part de la direction (2 % de hausse générale et des mesures individuelles équivalentes à environ 1,6 % de la masse salariale) lors des négociations annuelles obligatoires (NAO) ont mis le feu aux poudres. Impossible de joindre les deux bouts avec une inflation de plus de 5 %, et des salaires oscillant autour de 1 700 euros, primes de panier et d’équipes incluses. Les mesures de la direction ont « braqué toutes les organisations syndicales », constate Emmanuel Da Cruz, coordinateur national FO pour le groupe.

Le grand écart des rémunérations entre les ouvriers et les différents niveaux d’encadrement a achevé de faire monter la colère. « On nous propose des miettes et on devrait attendre trois ans pour avoir des hausses individuelles au bon vouloir des chefs, alors que les cadres sont bien rémunérés et touchent des bonus en fonction de leurs objectifs qui représentent trois à quatre mois de salaire. Ces primes ont même flambé de 35 % l’année passée. On a un énorme problème de répartition des richesses », précise Michel Chiret.

3,2 milliards d’euros de bénéfices pour 2021

Selon FO, la rémunération du PDG, Jean-Pascal Tricoire, a également bondi de 30 %. Les syndicats n’ont donc pas hésité à exiger 6 % d’augmentation globale, avec un talon de 100 euros pour ceux gagnant le moins, qui devient dégressif en fonction du salaire. « On a un peu changé notre manière de revendiquer, c’est plus concret pour les salariés. On leur parle d’argent et pas de pourcentages », précise Michel Chiret. D’autant que Schneider Electric a enregistré des résultats record pour 2021, porté par la reprise post-Covid et par l’expansion des marchés de l’électrification et de l’efficacité énergétique. Son bénéfice net annuel s’est élevé à 3,2 milliards d’euros, en hausse de 51 % par rapport à 2020 et de 33 % par rapport à 2019.

La dernière période a aussi été faste pour la société du CAC 40. « Quand on décode les annonces de notre PDG, on voit qu’on va faire la même année que l’année dernière, une année extraordinaire pour le groupe », assène Emmanuel Da Cruz. Alors qu’une ultime réunion de négociation salariale était prévue, mardi, au siège francilien de la multinationale, la mobilisation est maintenue jusqu’à la journée d’actions contre la réforme des retraites de jeudi. « Cela devrait encore amplifier le mouvement, analyse Michel Chiret. Je fais partie des carrières longues. Avec la réforme, je devrais travailler 44 ans au lieu de 42 comme avant. Dans les faits, je les ai déjà. Mais je pense à ceux qui devront faire ces deux ans de plus, ça me semble inconcevable vu comment on se fait exploiter. » Le groupe semble, lui, plus que jamais en bonne santé. Les dirigeants de Schneider Electric ont été conviés avec d’autres patrons du CAC 40 à l’Élysée avant le Forum économique mondial de Davos pour évoquer la défense des intérêts français face à la crise.

Côté syndical, si aucune réponse positive n’est apportée aux revendications, il est déjà prévu de rendre une petite visite aux 1 000 cadres et commerciaux de la société qui se retrouveront sur la riviera normande, à Deauville (Calvados), les 24 et 25 janvier, pour leur grande réunion annuelle en présence du PDG.

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L'Humanité

Chez Decathlon, les salariés réclament leur part du gâteau

Actu

Pour la CFDT de l’enseigne, les dividendes pleuvent mais les augmentations de salaires ne suivent pas. Le syndicat appelle l’ensemble des magasins Décathlon à débrayer ce samedi, premier week-end des soldes.

Cyprien Boganda

«A fond la forme!» Decathlon n’a jamais aussi bien mérité son slogan, du moins en ce qui concerne sa bonne santé financière, qui ne se dément pas depuis le début de la pandémie. En 2021 (derniers résultats connus), l’enseigne a engrangé 913 millions d’euros de bénéfices, pour le plus grand bonheur de ses actionnaires. Ces derniers auraient perçu un peu plus de 400 millions d’euros de dividendes pour l’année 2022. Néanmoins, la CFDT estime que ces bons résultats ne profitent pas à tout le monde: ce samedi, premier week-end des soldes d’hiver, les salariés des quelques 300 magasins du groupe sont appelés à débrayer pour réclamer des augmentations de salaires.

«Lors des dernières NAO (négociations annuelles obligatoires), nous avons demandé une répercussion de la hausse du SMIC pour l’ensemble des salariés, plus 3% de hausse, précise Sébastien Chauvin, délégué syndical central CFDT. La direction a dit» non «, pour nous proposer une augmentation correspondant en fait à la hausse du smic, c’est-à-dire 28 euros brut par mois…Et le tout sans clause de revoyure, ce qui signifie que si l’inflation augmente, il y aura une perte de pouvoir d’achat.» Le syndicat réclame une politique d’augmentation salariale correspondant «aux résultats stratosphériques» de l’enseigne, qui appartient notamment à la famille Mulliez.

DécathlongrèvesSalaires et pouvoir d'achatInflation
L'Humanité

Les conducteurs de bus de Tice débrayent pour leurs salaires

Reportage

Transports Depuis le 3 janvier, une partie des salariés de la société d’économie mixte se relaient jour et nuit sur le piquet de grève installé en face du dépôt de bus de l’entreprise, dont le réseau est en voie de privatisation.

Eva Leray

Bondoufle (Essonne), envoyée spéciale.

«Ce n’est pas un plaisir d’être ici, mais on n’a pas le choix. » Comme une vingtaine de ses collègues, Moussire Sissoko brave le froid et la pluie de ce mois de janvier pour tenir le piquet de grève monté en face de la société de transport Tice, qui les emploie. Ils sont conducteurs de bus, contrôleurs, médiateurs ou pompistes et ont suivi l’appel à la grève lancé par les syndicats (SUD solidaires, FO, CGT, Usapie et CFE-CGC) pour revendiquer une augmentation de leurs salaires. Ce mouvement social pour les rémunérations signe un malaise des salariés bien plus large, concernant leur avenir. Transports intercommunaux Centre Essonne (Tice) est une société d’économie mixte détenue majoritairement par l’agglomération Grand Paris Sud, opérant sur 19 lignes de bus et couvrant une vingtaine de communes du département. Mais ce réseau fait l’objet d’un appel d’offres en vue de sa privatisation. Coactionnaires minoritaires de Tice, Transdev et Keolis sont sur les rangs. « On va être rachetés », souffle à l’abri de la pluie Errol Ashby, conducteur de bus chez Tice depuis onze ans et délégué syndical à Usapie. « Ce n’est pas un rachat », conteste le directeur général de la société contacté par l’Humanité. « Il s’agit d’une réponse à un appel d’offres lancé entre nos deux partenaires, Transdev et Keolis. » Selon Mohamed Khoutoul, les salariés de Tice seront transférés au 1er janvier 2024 dans la nouvelle entité créée qui leur assurera une « sécurité d’emploi et de rémunération ».

Cette éventualité inquiète les salariés. « Quand ce sera fait, le nouveau propriétaire pourra négocier tous les accords, pointe Errol Ashby. La seule chose qu’il ne pourra pas toucher, ce sont les salaires. Donc, c’est pour ça qu’on se bat aujourd’hui. » Depuis le début du mouvement, mardi 3 janvier, les représentants des salariés, dont Moussire Sissoko, délégué syndical SUD solidaires, et la direction ne trouvent pas d’accord. Lors de la dernière discussion, qui a eu lieu vendredi 6 janvier, les syndicats réclamaient 8,75 % d’augmentation ; l’entreprise, elle, proposait seulement 3,75 %. « C’est un manque de respect ! » s’énerve une salariée en poste depuis 2015. D’autant plus que les syndicats estiment avoir fait des efforts sur les négociations.

« Ce qu’on réclame, ce n’est pas une augmentation, mais un ajustement des salaires sur l’inflation »

Au début du conflit, la revendication était d’augmenter les salaires de 12 %. « Un montant justifié », selon Zakaria Berri, travailleur et secrétaire du comité social d’entreprise (CSE), mais « déraisonnable » pour le directeur de la société. « Ce qu’on réclame, ce n’est pas une augmentation, mais un ajustement des salaires sur l’inflation », renchérit Bella, qui travaille chez Tice depuis 2015. « Depuis trois ans, nous n’avons pas touché la prime d’intéressement », souligne Zakaria Berri, élu du personnel SUD solidaires.

La direction de Tice contre-argumente. Pour la prime d’intéressement, complément de revenu annexe au salaire et calculé en fonction des résultats générés par l’entreprise, « la société est en déficit depuis trois ans » et ne l’a donc pas versée aux employés, répond le directeur général, Mohamed Khoutoul. Qui assure plus globalement que « le pouvoir d’achat de nos salariés est l’un des plus élevés de notre branche en Île-de-France ». Il ajoute que les salaires des employés de Tice sont 20 à 25 % plus élevés que dans les autres entreprises du secteur du transport terrestre urbain de voyageurs. « On a proposé une hausse des salaires de 3 %, accompagnée d’une prime de partage de la valeur d’un montant de 1 000 euros qui s’adresse à 90 % des salariés. Ça correspond à une augmentation de leur pouvoir d’achat de 7,73 %. »

« Si c’était vraiment le cas, on aurait tous signé. Moi, je dis oui tout de suite à une augmentation de 7 % ! » réagit Zakaria Berri. « Pour le moment, ce ne sont que des paroles, nous n’avons encore rien signé avec la direction », pointe à ses côtés Moussire Sissoko, qui reste confiant face à la semaine décisive qui arrive. Une réunion entre les syndicats et la direction devrait avoir lieu d’ici à la fin de semaine ou en début de semaine prochaine, nous assure la société Tice. En attendant, les travailleurs déplorent une rupture du dialogue social depuis l’arrivée de Mohamed Khoutoul. Information que le principal concerné dément au téléphone. Certains salariés présents sur le piquet de grève dénoncent un climat de « tension et de pression » au sein de l’entreprise. « On veut que le directeur s’en aille, il ne discute avec personne », souffle une travailleuse. Comme un murmure, chacun y va de sa remarque. Sur le piquet de grève, si cette sourde exigence n’apparaît pas parmi les revendications axées sur les rémunérations, elle est cependant bien inscrite sur une pancarte et visible par tous : « Khoutoul démission ».

Transports publicsouverture à la concurrenceSalaires et pouvoir d'achat
L'Humanité

Sylvain Crépon : « Le discours du RN évolue en fonction de ses cibles électorales »

Entretien

Sylvain Crépon, sociologue, détaille une stratégie d’abord ouvertement ultralibérale, puis visant à convaincre à la fois les classes populaires et les autres catégories sociales.

Antoine Portoles

Depuis la création du Front national en 1972, comment le discours social du parti a-t-il évolué?

Des années 1970 jusqu’au milieu des années 1990, le Front national (FN) défend un ultra­libéralisme économique, avec Thatcher et Reagan pour modèles, dans les années 1980. Pour Jean-Marie Le Pen, l’État doit s’en tenir à ses fonctions régaliennes et ne pas intervenir dans l’économie. Mais une autre phase s’ouvre dans les années 1990, alors que l’électorat du FN est de plus en plus populaire.

RN. L’institutionnalisation de l’extrême droite est-elle en marche ?

Le Pen se rend compte que, pour garder cet électorat, il faut intégrer des idées à la fois sociales et nationalistes. Ce discours social a toujours évolué en fonction de ses cibles. Déjà, le parti essaie de contenter autant les milieux patronaux que populaires, en gardant le nationalisme comme pierre angulaire.

Enfin, avec l’arrivée à la tête du FN de Marine Le Pen, implantée électoralement dans le Nord-Pas-de-Calais, un territoire désindustrialisé, le parti adopte une certaine forme d’anticapitalisme nationaliste qui critique la mondialisation, l’Europe fédérale. En parallèle, le Rassemblement national (RN) s’efforce de se donner une légitimité gestionnaire, pour ne pas s’aliéner le patronat et les professions libérales.

Ce numéro d’équilibriste tient-il uniquement de la stratégie électorale?

Au RN, il faut toujours distinguer le discours du programme, car les intentions ne se traduisent pas par des mesures concrètes, mais par un grand flou sur les questions économiques et sociales.

Une position qui rappelle la stratégie initiale de François Duprat, numéro 2 du FN jusqu’à sa mort en 1978 : obliger la droite de gouvernement à se positionner sur ses thématiques d’immigration et de sécurité – selon le concept de l’original à la copie –, et concurrencer le PCF dans sa capacité à mobiliser les classes populaires.

Ces deux axes continuent de constituer la stratégie du RN aujourd’hui. Celui-ci va donc tenir un discours social, mais sans aller trop loin, pour ne pas créer de mécontentement. C’est ainsi que Marine Le Pen a réussi à conquérir une partie du petit patronat, qui a le sentiment qu’on en fait que pour les grands groupes, que pour la nouvelle économie mondialisée. La thématique du souverainisme, même identitaire, peut parler à cet électorat.

Pourtant le RN est régulièrement présenté comme le premier parti des classes populaires, est-ce le cas?

On oublie souvent que, dans les catégories ­populaires, une part ­significative des ouvriers a toujours voté à droite. Ce n’est donc pas tant un transfert des voix de la gauche au RN qui s’est opéré, mais bien de la droite au RN.

Jean-Yves Camus : « Ces surenchères ne profitent qu’à l’extrême droite »

Les ouvriers ou précaires de gauche se sont davantage abstenus. Par ­ailleurs, ces électeurs du Rassemblement national ne sont pas forcément les plus précaires mais ceux qui sont juste au-dessus. Ils ont juste la tête hors de l’eau, mais n’arrivent pas pour autant à respirer. C’est aussi la défiance politique qui a motivé le vote RN.

Marine Le Pen est parvenue à afficher une proximité avec ces classes populaires, simplement sur la forme. Il leur suffit donc d’avoir des discours forts comme l’opposition à la retraite à 65 ans, même si ce n’est assorti d’aucune mesure concrète, pour légitimer cet ancrage politique auprès de ces catégories.

Extrême droiteRassemblement nationalSalaires et pouvoir d'achatRéforme des retraites
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Retraites. L’escroquerie sociale du Rassemblement national

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Avant d’aborder la réforme des retraites, sur laquelle ils tenteront de se présenter comme des opposants au libéralisme, les députés RN porteront, ce jeudi, une proposition de loi pour « augmenter les salaires », basée sur les exonérations de cotisations. Tour d’horizon des tromperies sociales du parti de Marine Le Pen. 

Florent LE DU

Le masque social de Marine Le Pen reste bien accroché. Après avoir axé ses dernières campagnes sur le pouvoir d’achat, la cheffe de file des députés RN cherche à surfer sur sa prétendue

Nouvelle étape, jeudi, à l’occasion de sa niche parlementaire. Le groupe d’extrême droite a choisi de mettre d’abord en discussion sa proposition phare de la présidentielle en la matière: la hausse des salaires. Ou plutôt, son illusion.

Baisser les cotisations patronales et réduire encore la protection sociale

Le RN propose en réalité d’inciter les entreprises à augmenter de 10 % les paies allant jusqu’à trois fois le Smic en les exonérant des cotisations patronales sur cette majoration.

Une vieille recette libérale qui « représente bien la vision qu’a le RN du monde du travail: protéger le capital, les entreprises, et faire peser ces fausses augmentations, pourtant nécessaires, sur la protection sociale », dénonce Pierre Dharréville. Le député communiste y voit un « numéro d’illusionniste pour faire croire qu’ils défendent les travailleurs ».

Ce que soutient le RN Jean-Philippe Tanguy, évoquant une revalorisation du « salaire réel » (sous-entendu le salaire net) qui serait bénéfique pour l’État car elle permettrait « une hausse des consommations ».

SS, collabos, miliciens, gros colons... bienvenue au FN !

Une arnaque dans l’arnaque, sémantique cette fois. « C’est une démagogie qui consiste à faire croire que le salaire n’est que celui versé directement aux salariés, en occultant le salaire indirect (la différence entre le net et le brut – NDLR), qui correspond aux cotisations, donc à l’espace collectif », explique l’économiste Jean-Marie Harribey, ancien président d’Attac.

« Cette proposition, c’est privilégier la consommation marchande à la consommation publique, miser sur le productivisme. » Donc, en définitive, affaiblir la « protection des travailleurs français » chère à Marine Le Pen.

L’esbroufe de l’augmentation des prix du tabac

Le projet du RN constitue un manque à gagner pour la Sécurité sociale, les retraites ou encore les allocations familiales. Il serait compensé par l’augmentation du prix du tabac. Une mesure qui fiscaliserait encore un peu plus le financement de la protection sociale.

En outre, elle serait certes efficace en matière de santé publique, mais pèserait principalement sur les plus modestes.

50 ans du Front national. Quels liens entre le FN d'hier et le RN d'aujourd'hui ? Réponse de l’historien Nicolas Lebourg

En 2019, 30 % du tiers des revenus les plus bas et 43 % des privés d’emploi seraient fumeurs, selon l’Observatoire des inégalités, contre 18,2 % du tiers des revenus les plus élevés. « Par ailleurs, ce n’est pas tenable, la hausse serait plus que spectaculaire pour qu’il y ait une véritable compensation », estime Jean-Marie Harribay.

« Avec Marine Le Pen, les pauvres restent pauvres et les riches restent riches. »  Fabrice Flipo, professeur de philosophie politique

Une incohérence qui représente bien le projet faussement social du parti de Marine Le Pen. Avant le second tour de la présidentielle, la candidate revendiquait « l’importance à accorder aux plus vulnérables ».

Pour Fabrice Flipo, professeur de philosophie sociale et politique, qui a disséqué le programme du RN, l’esbroufe est totale: « Le “social”, en clair les mesures qui viendraient améliorer la condition des populations les plus démunies, est peu présent dans le programme de Marine Le Pen. Les salaires n’augmentent pas, la redistribution est inexistante », explique-t-il.

Par ailleurs, ses propositions pour améliorer le pouvoir d’achat (baisse de la TVA, fin de la redevance audiovisuelle) provoqueraient des « conséquences dangereuses », selon Fabrice Flipo, qui conclut: « Avec Marine Le Pen, les pauvres restent pauvres et les riches restent riches. »

Sur les retraites, la démagogie plutôt que la cohérence

Cela se confirme depuis juin: ses troupes ont systématiquement voté contre l’augmentation du Smic, l’indexation des salaires sur l’inflation, le blocage des prix, la revalorisation des petites retraites…

Des retraites dont les caisses seraient affaiblies par les exonérations de cotisations patronales que le RN propose. « Si vous êtes favorables à la retraite à 65 ans, dites-le directement », a ainsi ironisé l’insoumis Hadrien Clouet en commission.

La vitrine du RN vend pourtant l’inverse. « C’est une folie de faire cette réforme », a même jugé sur France Inter le président du RN Jordan Bardella, quand le député Julien Odoul parle de « réforme antisociale ».

Pourtant, en bons libéraux, les frontistes ont abandonné, il y a un an, le totem de la retraite à 60 ans.

Cherchant davantage à gagner des électeurs qu’à être cohérent, le parti d’extrême droite propose désormais un âge de départ progressif: 60 ans pour ceux ayant commencé à travailler entre 17 et 20 ans, et jusqu’à 67 ans pour ceux qui ont débuté leur carrière à 25 ans ou plus, pour une retraite à taux plein.

Retraites. La gauche avance unie pour mettre Macron en échec

« Marine Le Pen a changé de pied plusieurs fois en fonction des électorats à conquérir », confirme le politologue Jean-Yves Camus, spécialiste de l’extrême droite. « Cette fois, contrairement à 2019 quand elle était assez discrète, elle a affiné son projet et espère représenter une opposition importante et crédible à Emmanuel Macron. »

Une escroquerie de plus qui pourrait fonctionner, selon plusieurs observateurs. « Dans la mesure où le RN est arrivé à se positionner sur le pouvoir d’achat, les petites retraites, c’est plutôt bien pour lui d’aller sur le thème d’un pouvoir déconnecté qui méprise les Français, estime Bruno Cautrès, politologue au Cevipof. Un débat centré sur les questions d’injustice, avec en toile de fond des artisans, des boulangers qui ferment boutique, est un contexte qui lui est favorable. »

Un parti profondément anti-social

Néanmoins, l’extrême droite n’a ni la crédibilité, ni les propositions alternatives, ni la culture sociale pour se présenter comme un réel opposant à la Macronie.

Son opposition historique aux mouvements sociaux et aux syndicats pourrait la sortir du débat public, surtout si l’affrontement entre forces de gauche et droite libérale s’intensifie. « La culture antisyndicale reste assez forte au RN, qui ne peut donc pas avoir un rôle central dans le mouvement et devra trouver un autre moyen d’exprimer son rejet de la réforme », résume Bruno Cautrès.

En débat : la retraite à 60 ans est-elle possible ?

La lutte contre les retraites pourrait faire office de révélateur, alors que 74 % des sympathisants RN sont favorables à un mouvement sur les retraites, selon un sondage Ifop pour Politis. « Localement, des élus pourraient se montrer, mais seraient-ils acceptés, visibles dans les cortèges? C’est loin d’être gagné, abonde Jean-Yves Camus. Si la mobilisation est massive, si les syndicats sont à la pointe du mouvement, le RN sera naturellement hors-jeu. »

Et le masque social pourrait commencer à tomber.

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Les salaires en rade des chercheurs du Cirad

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L’établissement public de coopération avec les pays du Sud pour l’alimentation est secoué par la mobilisation de scientifiques et techniciens qui estiment avoir perdu 20 % de leur pouvoir d’achat en vingt ans.

Stéphane Guérard

Le carambolage des images a fait désordre. Alors que les représentants des États posaient à la COP15 sur la biodiversité, la semaine dernière, pour immortaliser le premier accord international ambitionnant un « pacte de paix avec la nature », des salariés de l’organisme français justement chargé de mettre en pratique cet accord manifestaient sur le marché de Noël de Montpellier.

Enquête : Même la BCE n’échappe pas à la lutte salariale

Une semaine après s’être mobilisés devant le siège parisien du Cirad, ces chercheurs, techniciens ou agents de maîtrise, dont le gros des bataillons est installé dans l’Hérault, y distribuaient leur lettre au père Noël, listant leurs revendications salariales.

1700 chercheurs au service du développement durable

Avant-garde du service public de la coopération, les 1 700 « Ciradiens » ont pour mission officielle de « contribuer à un monde plus durable et à la réalisation des objectifs de développement durable (de l’ONU) grâce à des systèmes agricoles et alimentaires qui nourrissent sainement les populations, qui rémunèrent décemment les productrices et les producteurs résilients face aux changements globaux dont climatiques, tout en préservant la biodiversité et les ressources naturelles ».

À la Sécurité sociale, un coup de chaud pour dégeler les salaires

Cette noble tâche s’accomplit à partir du centre de recherche de Montpellier (1 000 salariés), mais aussi sur le terrain dans une centaine de pays d’Amérique latine, Asie du Sud-Est et Afrique (180 expatriés), ainsi que dans les outre-mer (350 permanents), où quarante disciplines scientifiques se déploient. « On agit contre le réchauffement climatique, pour la biodiversité, pour que les petits producteurs puissent trouver le moyen de vivre de leurs productions et nourrir leurs concitoyens sans altérer la planète », énumère Pierre Defaut, élu CFDT au CSE de cet établissement public industriel et commercial (Epic). « Tout cela se fait avec un engagement des salariés qui vont sur place, y compris dans des endroits où ça chauffe. On nous dit qu’on est merveilleux, que l’on réalise un travail extraordinaire. Mais, dans les faits, le Cirad a de plus en plus de mal à attirer de nouveaux chercheurs. »

Salaires, conditions de travail : l'envers du système Leclerc

Les maux de l’établissement de recherche se résument en un mot : paupérisation. Les cinq organisations de salariés réunies pour la première fois en intersyndicale ont fait les comptes. « Un·e jeune cadre scientifique recruté·e à la sortie de sa thèse d’université (bac + 8) touche environ 1 900 euros net mensuels. Un·e technicien·ne recruté·e sans expérience (bac + 2) : 1 397 euros net mensuels. Un quart des rémunérations conventionnelles sont en dessous du Smic dans la grille » salariale maison.

Démissionner ou cumuler deux emplois

Résultat : les recrutements ne sont pas toujours pourvus – « c’est devenu mission impossible à Paris », à cause du niveau de vie, note l’intersyndicale – et le nombre de démissions aurait été multiplié par 5 entre 2016 et 2021, certains personnels étant contraints de se mettre à mi-temps pour cumuler un deuxième emploi plus rémunérateur à côté. « Depuis vingt ans, on a pris l’habitude de voir les subventions de nos autorités de tutelle (ministères de la Recherche et de l’Enseignement supérieur et Affaires étrangères – NDLR) se resserrer, avec à la clé un gel du point d’indice, raconte Nathalie Cialdella, élue CGT au CSE. Les financements par projet se sont eux développés (40 % du budget du Cirad) et ont accru la charge de travail. Depuis vingt ans, on a perdu plus de 20 % de pouvoir d’achat. Avec l’inflation, c’est devenu intenable. On demande donc 380 euros net de rattrapage immédiat. Ça représenterait 8 millions sur un budget de 220 millions d’euros. Ce n’est pas grand-chose par rapport aux 7 milliards d’euros que verse l’État en crédit d’impôt recherche au privé. »

Grève pour les salaires chez RTE : des salariés traités comme des terroristes

La manifestation des salariés en grève le 12 décembre dernier, devant le siège parisien du Cirad où se tenait le conseil d’administration de l’établissement, semble avoir fait bouger les choses. Une rallonge budgétaire de 5,7 millions d’euros, dont 3 millions non pérennes, permettrait une augmentation collective moyenne de 3,7 %, rétroactive au 1er janvier 2022. « Nous sommes très concernés par le sujet d’attractivité. Nos tutelles s’en préoccupent aussi car nous ne sommes pas les seuls établissements dans ce cas, nous explique Anthony Farisano, directeur général délégué aux ressources et aux dispositifs. On voudrait acter une augmentation sans doute du même ordre sur les années à venir. On veut des gens au bon niveau de salaire car nous sommes aussi dans une phase de recrutement, avec une trentaine de créations nettes d’emploi. »

En attendant que les promesses se précisent, les salariés du Cirad promettent de nouveaux coups d’éclat.

InflationSalaires et pouvoir d'achatrechercheCirad
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Ce que l’épidémie de sida a fait aux artistes

Nos recommandations culturelles

Art contemporain. Inspirée par la critique d’art et militante féministe Élisabeth Lebovici, « Exposé.es » donne une vision sensible du sida, entre intimité et solidarité collective. Expression chorale de 35 artistes, cette exposition nous fait ressentir plus que jamais la fragilité du vivant.

Lise Guéhenneux

C’est à partir d’un ouvrage d’Élisabeth Lebovici, Ce que le sida m’a fait. Art et activisme à la fin du XX e siècle (2017), que se tisse le parcours de l’exposition. Afin de rendre tangible le mouvement entre l’art, la théorie et la vie qui a prévalu à la naissance des nouvelles façons d’envisager le monde rassemblées ici, elle a préféré les situer au moment où ces questions sont impulsées par les actions dans l’espace public.

Présentée au Palais de Tokyo et au Centre national de la danse, où sont notamment montrées les performances de l’artiste Jimmy Robert, « Exposé.es » travaille à partir des outils de luttes réactivés par les injustices face à l’épidémie du sida à une période où, après Mai 68 et la répression des mouvements de gauche qui s’est ensuivie, tout semblait rentrer dans l’ordre néolibéral. En tant que féministe, Élisabeth Lebovici met à l’honneur les multiples inventions et performances qui ont été inspirées par les mouvements de libération des femmes des années 1970.

Expression chorale de 35 artistes, le chemin dans les différents espaces est très touffu, d’autant que les œuvres se cristallisent bien souvent à partir de propos collectifs. Ainsi Yann Beauvais sature l’espace de son installation vidéo d’un palimpseste d’écritures transmises par les voix de victimes.

Juin 1981, le début d'une longue guerre contre le sida

Différents chapitres, différentes temporalités sont distinguées ici, de l’accompagnement vers une mort cachée, devenue un véritable tabou dans nos sociétés hygiénistes, les prises de conscience du système immunitaire, séquence avant l’arrivée des trithérapies en 1996, puis celui du cheminement vers la vie.

Appel à l’émancipation

Cette traversée complexe donne lieu à des objets hétérogènes telles des cartes corporelles créées par des femmes sud-africaines et conçues pour se retrouver en tant que sujet à part entière ou bien, pour ne citer que celle-ci, l’action de l’artiste Zoe Leonard remplaçant dans une salle de musée des portraits d’hommes par les photos d’un sexe féminin.

La lutte contre un système qui engendre « l’exposition » de tout un chacun à des virus fédère toutes ces œuvres en un propos commun. Derrière toutes ces pratiques souffle un appel à l’émancipation. Tous ces acteurs s’érigent contre une quelconque assignation à une norme, à une sorte d’eugénisme dicté par la concurrence généralisée entre individus étiquetés de surcroît selon leur classe sociale.

Il ne s’agit pas ici prendre seulement du recul sur toutes les questions soulevées par la lutte contre le sida, mais de donner l’espace nécessaire à des œuvres afin de rendre présentes leur actualité et les vibrations sensibles qu’elles dégagent. Ainsi, le travail de l’artiste Philippe Thomas rappelle la justesse de son propos alors qu’en créant une fiction, l’agence Les ready-made appartiennent à tout le monde, il fait disparaître la notion d’auteur démiurge tout en pointant la globalisation marchande.

Michel Journiac et Nan Goldin

De nombreuses œuvres vidéo, également, comme le pléthorique Journal Annales de l’artiste militant Lionel Soukaz dont un montage, extrait des 2 000 heures de rushes déposés à la BNF et réalisé avec Stéphane Gérard, capte tous les moments du quotidien d’un militant, ses interrogations, sa liberté de parole incroyable et surtout son humour qui dynamite tout. D’autres images en mouvement, soit en grand format, projetées dans l’obscurité d’une salle de cinéma, telle  Before and After (réalisé pour l’occasion, 2023), celle de Gregg Bordowitz, troisième opus d’un projet au long cours, Fast Trip. Long Drop, composé de formes hybrides, de documentaires parodiques renversant les genres télévisuels, par exemple ; soit des formes brèves sur l’écran de moniteurs incrustés dans les cimaises, tel  Snow Job : The media Hysteria of AIDS (1986), qui reprend toute la paranoïa malsaine drainée par les mass media.

Des hommages comme celui de Jesse Darling à Félix Gonzalez-Torres, un artiste phare des années 1990. Une salle dédiée aux amitiés, où l’on rencontre la pratique corporelle de Michel Journiac autour de la notion de « transmutation », les photos de Nan Goldin, qui aujourd’hui se bat contre les opioïdes. Si les œuvres ne suffisaient pas à lier la question du sida à l’actualité des pandémies, un excellent texte de Mylène Ferrand paru dans la publication qui accompagne cette manifestation fait le point sur les origines coloniales du sida et la façon dont l’économie extractive empiète sur les zoonoses, tout en affaiblissant les peuples autochtones surexploités, et cela dès le début du XX e siècle.

Cette vision sensible du sida que l’art démultiplie, entre intimité et solidarité collective, nous fait ressentir la fragilité du vivant qui constitue nos écosystèmes au moment où le Covid a encore une fois mis au jour les incuries d’un système capitaliste insoutenable.

Expositionssidaarts plastiquespalais de Tokyo
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L’incendie du Reichstag, les prémices de la terreur nazie

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Le documentaire de Mickaël Gamrasni, nourri d’archives exceptionnelles, éclaire la façon dont les nazis ont assassiné la démocratie.

Laurent Etre

Quatre-vingt-dix ans après les faits, les historiens débattent encore du degré d’implication des nazis dans l’incendie qui ravagea le Parlement allemand, le soir du 27 février 1933. Ont-ils orchestré la tragédie, ou l’ont-ils seulement exploité afin d’asseoir leur conquête du pouvoir ? Le jeune ressortissant néerlandais Marinus van der Lubbe, arrêté sur les lieux, a-t-il agi seul, comme il l’a lui-même prétendu ? Ou bien était-il manipulé ?

Un procès sous influence nazie

Construit, entre autres, sur les enregistrements sonores d’un procès-spectacle de trois mois, ce documentaire captivant rappelle comment la piste du « loup solitaire » s’est vite effritée, de même que la thèse d’un « complot communiste », avancée par les nazis. Bien que les audiences, au tribunal de Leipzig, aient été largement influencées par Hitler et ses sbires, elles ont fini par leur échapper, au moins en partie. Ce qui n’a cependant rien changé à la répression féroce menée contre les communistes allemands, qui sont, avec les juifs, une cible obsessionnelle et prioritaire du nazisme dès ses débuts. Au lendemain de l’incendie, 45 000 militants et 81 députés de ce qui était la première force d’opposition sont arrêtés par les « chemises brunes » et les policiers. Les rafles s’enchaîneront à un rythme effréné. Un jeune Allemand, cité en commentaire, a ces mots éloquents : « La nation entière fut menottée. (…) La notion de violation du domicile était rayée du vocabulaire. »

1933, l’Allemagne bascule dans la terreur

Un film pour reconvoquer la mémoire

Au-delà de l’évocation de l’incendie criminel et de ses suites, le film relate toutes les étapes de la terrible ascension électorale du parti nazi. Avant de conquérir les bancs du Reichstag, le NSDAP a cherché à s’implanter dans les rues des quartiers ouvriers d’une République de Weimar en décomposition, rongée par le chômage de masse. « Le triomphe des nazis (aux élections législatives de mars 1933 – NDLR) doit surtout à l’anéantissement de l’opposition hors des urnes », souligne le narrateur, après avoir rappelé les occupations des sièges de syndicats et de journaux lors de la campagne.

Quand Hitler se « vendit » aux Allemands

L’autre grand intérêt de ce documentaire est de reconvoquer la mémoire de quelques figures majeures de l’antifascisme allemand, comme Viktor Klemperer, analyste et pourfendeur de la « novlangue » du III e Reich, ou encore le député et cadre du Komintern Willi Münzenberg, reconnu comme un brillant expert en propagande politique, bien au-delà des rangs communistes.

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Les damnés de l’or noir

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Télévision France 5 diffuse ce soir un nouveau numéro de Vert de rage. De l’Irak à la Normandie, Martin Boudot a enquêté sur la pollution de l’air près des torchères et ses conséquences sur la santé et l’environnement.

Emile Leauthier

Imaginez un horizon de flammes et de fumées noires. L’impossibilité de sortir sans respirer un air cancérigène. Tel est le quotidien des villageois irakiens vivant à proximité des champs pétroliers. L’or noir représente 90 % des richesses du pays. Une richesse qui a un prix : la santé des civils. Près du site d’Halfaya, les habitants sèchent leur linge à la chaleur des torchères. Les écoliers jouent et apprennent dans la combustion permanente des polluants pétroliers. Tous ou presque sont touchés par des pathologies respiratoires. L’hôpital de la région a vu se multiplier le nombre d’enfants atteints de cancers. Si le lien entre la pollution pétrochimique et les maladies s’avère depuis longtemps documenté par nombre d’études internationales, aucune étude similaire n’a jusque-là été réalisée en Irak. Afin d’y remédier, Martin Boudot s’est attelé au prélèvement de nombreux échantillons d’urine sur un large panel d’enfants, pour un résultat des plus glaçants. Parmi tous les polluants liés à la combustion (HAP), les échantillons analysés révèlent que les enfants irakiens sont exposés au naphtalène, soupçonné d’être cancérigène, à des taux jamais enregistrés dans toute la littérature scientifique. Un cataclysme sanitaire arrivé en zone pétrolifère, qui touche aussi l’Hexagone.

À Gonfreville-l’Orcher, petite commune proche du Havre, la plus grande raffinerie française tourne à plein régime. Douze millions de tonnes de pétrole brut y sont traitées chaque année. Les habitants s’interrogent sur la pollution générée par ce site et s’inquiètent de ses conséquences. Les parents constatent une amplification des difficultés respiratoires chez leurs enfants. Le centre hospitalier du Havre enregistre une surincidence du nombre de cancers. Tout comme en Irak, dans la perspective de documenter l’impact de l’industrie de l’or noir sur la santé des riverains et l’environnement, le journaliste Mardin Boudot a entrepris des prélèvements de terre et d’urine chez les enfants, ainsi que des analyses de la qualité de l’air. Aux abords de la raffinerie et d’une école de la ville, les taux de benzène dans l’air s’avèrent ponctuellement 7 à 10 fois supérieurs aux valeurs limites moyennes. Les sols se révèlent pollués aux HAP à des quantités 112 fois supérieures au niveau naturel. On retrouve dans l’urine des enfants deux fois plus de naphtalène que dans celle des petits Américains. Un scandale environnemental et sanitaire mis en lumière par cette enquête aussi brillante qu’édifiante.

Émile Leauthier

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Les marionnettes gardent le pouvoir

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FESTIVAL Du 11 au 25 mars, la 23e édition de Marto propose dix-neuf spectacles dans huit villes des Hauts-de-Seine et une nuit entière au Théâtre Jean-Arp de Clamart.

Gérald Rossi

La 23e édition du Festival Marto (Marionnettes et théâtre d’objets) frappe ses trois coups le 11 mars, dans huit localités des Hauts-de-Seine. Christian Lalos, directeur du Théâtre de Châtillon-Clamart, qui désormais regroupe les salles de ces deux villes, défend « l’identité forte et historique de ce rendez-vous annuel qui, dès son origine, a affiché une programmation incontestablement destinée aux adultes, même si cette quinzaine s’ouvre désormais aux jeunes avec quelques spectacles dits tout public, mais sans renier son ADN ».

Voilà plus de vingt ans que trois théâtres ont initié ce rendez-vous, construit sans direction unique mais avec les animateurs de chaque structure. « Chacun met sur la table des positions qu’il a envie de défendre et dont la programmation n’a pas été possible dans la saison. Nous essayons ainsi d’être représentatifs de la création la plus contemporaine possible », poursuit Christian Lalos. Chaque partenaire milite pour ses points forts. Exemple, l’Azimut, pôle national du cirque en Île-de-France, développe « le croisement des arts circassiens et des formes marionnettiques », alors que Sceaux, « qui rejoint cette année l’aventure, soutient la dimension internationale ». Le Théâtre de Châtillon-Clamart et la Scène nationale de Malakoff sont aujourd’hui des moteurs de ce festival, qui cultive son originalité.

Ainsi, samedi 25 mars, à 19 h 30, débutera la 13e édition de la Nuit de la marionnette, histoire de terminer cette édition en beauté jusqu’au petit déjeuner, servi le lendemain, sur le coup de 6 h 30. Cette nuit assez unique en son genre va proposer trois grandes formes et des pièces plus courtes, programmées dans plusieurs espaces du Théâtre Jean-Arp (Clamart), mais aussi dans les salles du conservatoire municipal, le seul à posséder en France, avec Amiens, une classe de marionnettes. « Impossible, au cours de cette nuit, de voir la quinzaine de spectacles proposés, mais chaque spectateur s’inscrit dans un parcours de découverte d’une dizaine, et c’est déjà beaucoup », ajoute avec malice Christian Lalos.

La diversité sera donc à l’affiche, avec par exemple la proposition d’Élise Vignon qui, autour des  Vagues, de Virginia Woolf, imagine des marionnettes de glace à taille humaine. Avec Il n’y a rien dans ma vie qui montre que je suis moche intérieurement, de la Belge Agnès Limbos (spectacle déjà présenté au Mouffetard, centre national de la marionnette à Paris), place à la colère. Une femme est morte. La voilà allongée sur le plateau, face contre terre. Elle porte un manteau de fourrure et n’a qu’une chaussure. Les premières secondes du nouveau spectacle de la compagnie Gare centrale sont déroutantes. Tout comme son titre, long à n’en plus finir.

un meurtre déroutant, une ronde sensuelle et d’étranges bestioles

L’artiste bruxelloise incarne cette victime. Car la femme morte a été assassinée. Puis elle se relève et marche. Une jambe plus courte que l’autre. Chaussure à talon oblige. Elle est désorientée. Installée à une table, on pourrait être dans une cuisine, elle monologue, parfois dialogue avec un magnéto­phone, puis meurt à nouveau, encore assassinée. La farce est surréaliste, souvent très drôle même, toujours poétique et sensible. Agnès Limbos fait son miel du fait divers, et la grande faucheuse rôde. Avec la complicité de Pierre Sartenaer, c’est en fait à une dénonciation, presque sans parole, de toutes les violences faites aux femmes que se livre la comédienne. En prime, quelques petits tours de magie, et l’apparition de six ou sept jeunes filles, silencieuses, angéliques, qui s’amusent à lancer des fleurs ou des chaussures sur un mur, où elles restent accrochées. En dépit des apparences, toutes les pièces de ce puzzle ont un sens. Le loufoque dissimulant seulement l’insupportable dans la vraie vie.

Beaucoup plus queer et rock, l’univers de Johanny Bert devrait être un autre des moments forts, avec la (Nouvelle) Ronde, inspirée de la pièce d’Arthur Schnitzler publiée en 1903. À l’époque, une partie du discours sensuel était suggérée ; ici, il s’agit de « poursuivre un récit théâtral de nos identités sexuelles et amoureuses actuelles », dit Johanny Bert. Signalons encore, au hasard de cette foisonnante diversité, Céleste, de Geneviève de Kermabon, qui recrée avec d’étranges bestioles tout l’univers d’un cirque fantasmé.

Théâtremarionnettesfestivalhauts-de-seine
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Penser et agir. Réflexions pour une révolution sociale du travail

Nos recommandations culturelles

Alain Garnier

La revue « Cause commune » crée l’événement en proposant un dossier conséquent sur le travail. Après un entretien avec Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, suivent des contributions portant sur les définitions marxistes du travail par Taylan Coskun, Jean-Michel Galano et Franck Fischbach. Michel Dreyfus, Gilles Candar et Jean-Numa Ducange s’interrogent, quant à eux, sur l’histoire sociale et politique du travail. Les mutations contemporaines du travail sont l’objet des articles d’Alain Obadia, Barbara Gomes et Bernard Thibault. La question centrale du chômage est analysée par Marc Leleux, dans un entretien avec Benoît Collombat, par l’extrait d’un ouvrage de Valère Staraselski, et par un article de Catherine Mills. Pierre Dharréville, Evelyne Ternant, Nasser Mansouri-Guilani et Rachel Silvera questionnent un enjeu central : « Travailler moins, travailler mieux ». La position du PCF à l’égard du travail est présentée par Aymeric Seassau. En outre, Aglawen Vega et Christophe Janvier sont interrogés sur leur quotidien chez Renault et dans les hôpitaux. Sans oublier les rendez-vous habituels comme les critiques de livres ou encore un grand entretien à ne pas rater avec Philippe Rio, le président de la Coopérative des élus !

Essais
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On ne paie pas, on ne paie pas ! Hier comme aujourd’hui, l’appel à la révolte

Nos recommandations culturelles

Théâtre On ne paie pas, on ne paie pas !, la pièce culte de Dario Fo et Franca Rame, ne perd rien de sa puissance subversive. On en découvre la version de Bernard Levy au Théâtre de la Tempête.

Marina Da Silva

Quelle joie de revoir On ne paie pas, on ne paie pas !, la comédie jubilatoire que Dario Fo écrivit avec sa compagne Franca Rame en 1973 et réactualisa en 2007, la retitrant Sous-payés ! On ne paie pas ! Bernard Levy la met en scène au Théâtre de la Tempête dans la traduction et l’adaptation de Toni Cecchinato et Nicole Colchat (l’Arche éditeur), avec six formidables comédiens qui s’en partagent tous les rôles. Nous voici donc dans l’Italie des « années de plomb », marquée par des conflits sociaux, des luttes légales et illégales qui embrasent le pays. Depuis des mois, Antonia (Anne-Élodie Sorlin) et Margherita (Flore Babled) ne peuvent plus payer le loyer, le gaz et l’électricité. Leurs époux, Giovanni (Eddie Chignara) et Luigi (Grégoire Lagrange), vont perdre leur travail, leur usine étant délocalisée à l’Est. Dans le quartier, tous les habitants sont logés à la même enseigne et une manifestation de femmes contre la hausse des prix va conduire à des « auto-réductions » dans le supermarché voisin. Puis à l’intervention de la police pour ratisser les logements. Antonia a participé à la récupération, fauchant sans le savoir du pâté pour chien, des têtes de lapin congelées et du millet pour canari qui fourniront du carburant à la dérision de cette farce sociale drôle-amère… Elle convainc Margherita de participer à la dissimulation du butin, lui glissant pâtes, sucre et riz sous le manteau, et fait croire à une grossesse avec risque d’accouchement prématuré, autant pour échapper à la police qu’à la colère de Giovanni, qui prône le respect de la loi et la tuerait s’il apprenait ses méfaits. Luigi, lui, milite pour l’action directe et apporte à Giovanni la contradiction dialectique à leurs échanges sur l’action révolutionnaire. Les policiers sont à la fois aux ordres d’un État prédateur et en même temps conscients de leur propre exploitation.

Tout ce petit monde est joué et surjoué par des acteurs virtuoses auxquels la scénographie de Damien Caille-Perret offre un véritable terrain d’expérimentation. La réalité politique et économique de ces années est au cœur du théâtre de Dario Fo et Franca Rame et n’a rien perdu de sa résonance. Leur propre engagement leur valut nombre de poursuites et procès avec l’État, la police, la télévision, le Vatican… Dario Fo fut interdit d’entrer aux États-Unis en 1980. Artiste et militant, il se sert de la scène comme d’une tribune et donne la parole à ceux que l’on n’entend jamais. Il interroge ce qui conduit les mouvements sociaux à basculer dans la radicalité. Nourri et inspiré par le théâtre populaire de la commedia dell’arte, le cinéma italien ou les films de Chaplin, il fait passer la parole par le corps des protagonistes, ne reculant devant aucun excès, renvoyant le réel à son grotesque. C’est toute la subtilité d’ On ne paie pas ! On ne paie pas !, qui n’est pas qu’une comédie mais un véritable appel à la transgression de l’ordre social.

Jusqu’au 18 mars, Théâtre de la Tempête, la Cartoucherie, Paris (12 e), rens. : 01 43 28 36 36. Puis au Havre les 21 et 22 mars, à Versailles les 30 et 31 mars, à Sénart du 4 au 6 avril.

Dario FoThéâtre
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Chanson. Au cœur de la création avec Clara Luciani

Nos recommandations culturelles

Yann Mougeot

On peut regretter le manque d’aspérités dans ce portrait de Clara Luciani. Il faut aussi garder à l’esprit que ce genre de documentaire, dans la lignée de l’excellent « Ne montre jamais ça à personne » sur Orelsan, est avant tout un objet de promotion. Cela étant dit, « Clara Luciani. Ça commence comme ça » est plutôt un bon film. Déjà parce que la chanteuse éclabousse tout ce qu’elle touche de son talent. Alors, on apprécie l’aperçu qui nous est donné des coulisses de la création de son second album, « Cœur ». Puis l’interprète de « la Grenade » prône des valeurs féministes et solidaires. Alors pourquoi pas ?

Musiquedocumentairestreamingprime
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Affaire glacée. Le flic et la tueuse enquêtent

Nos recommandations culturelles

Dans les Alpes, le capitaine de police Thomas Delhaye (Frédéric Diefenthal) est chargé d’enquêter sur des meurtres présentant des similarités avec une ancienne affaire : il y a sept ans, Juliette Hémon et Hugo Czarlewski ont volé puis tué des hommes riches. Thomas décide de collaborer avec Juliette (Murielle Huet des Aunay) pour découvrir si le meurtrier est son ancien amant ou bien un imitateur. Juliette accepte, mais a-t-elle d’autres motivations que celle d’aider la police ? Une relation étrange se noue entre les deux protagonistes qui se sentent pris au piège, Thomas de la maladie dont il souffre et Juliette de la prison. 

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Sous les ors du Sénat, les amitiés marocaines de Christian Cambon

Enquête

À la tête du groupe d’amitié France-Maroc, le sénateur « Les Républicains » du Val-de-Marne s’aligne systématiquement sur les positions de Rabat. Quitte à dénoncer une résolution européenne contre les violations de la liberté de la presse. Enquête.

Rosa Moussaoui

Le 13 février, le groupe interparlementaire d’amitié France-Maroc, présidé par le ­sénateur « Les Républicains » du Val-de-Marne Christian Cambon, adressait à la presse un bien étrange communiqué. Ce groupe y affirme avoir « pris connaissance avec étonnement du vote par le Parlement européen d’une ­résolution condamnant la détérioration de la liberté de la presse au Maroc » et « s’inquiète de l’impact sur la relation franco-marocaine » pouvant ­résulter de l’initiative prise par les eurodéputés en plein Marocgate, ce scandale de corruption qui impliquerait à Bruxelles les services de renseignements de la monarchie marocaine.

Marocgate. À Bruxelles, les amis français du roi du Maroc

« Alors que le président de la République, le gouvernement et notre ambassadeur de France au Maroc s’efforcent de donner un nouvel élan à la relation franco-marocaine, certains eurodéputés français pourtant proches de la majorité présidentielle préfèrent joindre leurs voix aux ­adversaires habituels du Maroc, s’indignent les auteurs de ce communiqué. Prompts à donner des leçons, ils semblent apprécier la situation des droits de l’homme et de la presse au Maghreb avec beaucoup de parti pris, loin des réalités. »

Est-ce qu’il y a un député européen qui peut citer un pays où la liberté de la presse est réellement respectée ? En France, les journalistes sont soumis à toutes les pressions possibles et imaginaires. En Tunisie et en Algérie n’en parlons pas »  Christian Cambon 

Le groupe d’amitié France-Maroc du Sénat, promettent enfin ses membres, « continuera à œuvrer pour le renforcement des relations avec le Maroc qui, dans tous les domaines, reste notre plus fidèle partenaire et allié (…) dans cette région du monde ». Quelques jours plus tard, dans un entretien accordé à Maroc Hebdo, Christian Cambon s’en remettait aux propos de l’ambassadeur de France à Rabat – « La résolution du Parlement européen n’engage aucunement la France », avait assené Christophe Lecourtier dans une interview montée à la une de l’hebdo­madaire marocain francophone Tel Quel.

Surtout, le sénateur reprochait vivement aux eurodéputés du groupe Renew, auxquels appartiennent les élus français affiliés à Renaissance, d’avoir voté cette résolution, les accusant de « mêler le président de la République française à cette histoire ».

« Est-ce qu’il y a un député européen qui peut citer un pays où la liberté de la presse est réellement respectée ? En France, les journalistes sont soumis à toutes les pressions possibles et imaginaires. En Tunisie et en Algérie n’en parlons pas », argumentait Christian Cambon dans cet entretien, en soupçonnant les eurodéputés ayant voté cette résolution de faire « une fixation sur le Maroc ».

Comme une atmosphère de Mamounia à Paris

Des parlementaires français s’élevant contre une prise de position européenne sur les violations des droits humains et de la liberté de la presse dans un pays tiers (la première, s’agissant du Maroc, depuis plus de vingt ans) : la démarche est pour le moins singulière. Elle est peu surprenante, si l’on connaît les liens étroits que le royaume chérifien entretient avec le sénateur Cambon, par ailleurs président de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées, et premier vice-­président de la délégation parlementaire au renseignement.

En témoigne une scène qui se jouait sous les ors du Sénat, le 12 novembre 2019. Tout sourires, Christian Cambon, dans son costume d’indéboulonnable président du groupe d’amitié France-Maroc, remettait ce jour-là la médaille d’or du Sénat à Rachid Agouray, le chef cuisinier de la Mamounia, célèbre palace de Marrakech où, longtemps, la monarchie marocaine a réservé à ses hôtes de marque un accueil fastueux.

Tout un aréopage d’officiels, marocains et français, était convié pour cette cérémonie ; pour l’occasion, un grand portrait du roi Mohammed VI avait été disposé sur un chevalet voisinant le pupitre. L’allocution de Christian Cambon, tissée de considérations laudatrices sur la cuisine marocaine et les relations économiques et diplomatiques entre Paris et Rabat, donnait le coup d’envoi d’une « semaine de la gastronomie marocaine » au Palais du Luxembourg. Comme une atmosphère de Mamounia à Paris : folklore, bombance, déjeuners avec des ministres marocains, cérémonies du thé, décorations artisanales.

Quelques mois plus tôt, une autre remise de médaille avait soulevé l’indignation. Le même Christian Cambon avait décoré le Marocain Mahmoud Archane, un tortionnaire des années de plomb devenu sénateur au Maroc.

Dans une lettre ouverte au président du Sénat, Gérard Larcher, d’anciens prisonniers politiques marocains, appuyés par des associations de défense des droits humains et par le PCF, s’élevaient contre cette remise de la médaille d’or du Sénat « à l’un des grands chefs tortionnaires du régime marocain qui a sévi, en tant que commissaire de police, durant presque trois décennies sous le règne de Hassan II ». Trois décennies de chasse aux opposants, de tortures, de bagnes dans le désert, de disparitions forcées.

Un ancien tortionnaire honoré

Réponse de Christian Cambon, interrogé, à l’époque, par nos confrères du Parisien : « Mais c’est une médaille commémorative qui coûte 23 euros et non une médaille d’or ou une décoration ! (…) Je l’ai remise (…) à ce dénommé monsieur Archane qui est sénateur du Maroc depuis plus de quinze ans. »

Rien dans le passé de cet élu marocain ne semblait devoir ébranler le sénateur français : « De quel droit on se permet de juger ? Si monsieur Archane a des problèmes avec l’histoire de son pays, que ce soit son pays qui les règle. Dans le cadre du groupe d’amitié France-Maroc dont il est vice-président, il fait un travail extraordinaire. » Conclusion : « Le Maroc a connu des heures sombres, comme la France. Ce qui m’intéresse aujourd’hui est plutôt d’aider ce pays à progresser sur la voie de la démocratie et du respect des libertés. » En honorant un ancien tortionnaire, donc.

Quand éclate le scandale d'espionnage Pegasus, sur le site Le360, la voix du Palais, Christian Cambon n'hésite pas à manifester la « solidarité » sans faille du groupe d’amitié France-Maroc, alors que le royaume fait, assure-t-il, « l’objet manifestement de campagnes de presse et de dénigrement »

Le régime marocain sait pouvoir compter sur Christian Cambon en toutes circonstances. À l’été 2021, alors qu’éclate le scandale d’espionnage Pegasus, du nom de ce logiciel espion israélien utilisé comme une cyberarme contre des défenseurs des droits humains, des journalistes, des responsables politiques, Christian Cambon affirme à la chaîne Public Sénat : « Si ces faits sont avérés, ils sont d’une extrême gravité. »

Maroc. Omar Radi, une vie brisée par Pegasus et le Palais

Dans ses propos rapportés, le même jour, par le site Le360, voix du Palais, il tient un tout autre langage. Il n’hésite pas, alors, à manifester la « solidarité » sans faille du groupe d’amitié France-Maroc, alors que le royaume fait, assure-t-il, « l’objet manifestement de campagnes de presse et de dénigrement », relevant selon lui de « montages », de manœuvres « agitées par une main qui, comme d’habitude et depuis longtemps, rassemble les adversaires du Maroc » pour « ternir l’image du Maroc », car « la réussite du royaume crée des jalousies ». « Par chance, le Maroc a des amis », conclut-il.

Comme « ami » et par ses fonctions, Christian Cambon effectue de fréquentes visites au Maroc. Il ne refuse jamais une escale à Dakhla, à Laayoune, dans les territoires occupés du Sahara occidental, qu’il appelle, au diapason de la propagande de Rabat, « provinces du Sud ».

« Les provocations et les gesticulations du Polisario (le mouvement de libération revendiquant l’indépendance du Sahara occidental – NDLR) ne changeront rien au statut des provinces du Sud marocain, affirmait-il en 2018 dans la presse marocaine. Il faut persévérer dans les plans de développement structurants au Sahara. »

« Notre allié le plus sûr au Maghreb »

Dans les débats de la commission des Affaires étrangères du Sénat, nous confie un parlementaire de gauche, Christian Cambon s’aligne au cordeau sur l’Élysée et le Quai d’Orsay, prend soin de ne jamais discuter les positions diplomatiques de Paris dans ce dossier. Au Maroc, en revanche, il se fait fervent défenseur du « plan d’autonomie » que le Palais oppose au référendum d’auto­détermination prévu par les résolutions onusiennes dans l’ex-colonie espagnole occupée par Rabat depuis 1975.

Au printemps 2022, quelques jours avant le premier tour de l’élection présidentielle en France, il espérait ainsi, dans la presse marocaine, trouver dans le futur président « un ami du Maroc », artisan d’une relation « sans nuage » entre les deux pays, alignée sur « ce magnifique plan d’autonomie que Sa Majesté a proposé ».

Cinq ans auparavant, Christian Cambon participait en coulisses au torpillage, dans la 9e circonscription des Français de l’étranger, de la candidature de la sénatrice (Modem) Leïla Aïchi, d’abord investie par le camp macroniste, avant d’être écartée sous la pression de Rabat, en campagne pour l’ex-socialiste passé à En marche, M’jid El Guerrab. Leïla Aïchi, qui s’était finalement maintenue sans étiquette, avait eu l’outrecuidance de regretter « l’alignement systématique de la France sur la politique marocaine au Sahara occidental, et ce malgré les graves violations des droits de l’homme constatées par les ONG ».

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Dans un SMS adressé à Jean-Paul Delevoye, alors président de la commission d’investiture d’En marche (devenu Renaissance), le président du groupe d’amitié France-Maroc rapportait « les nombreux remous » suscités par la candidature de Leïla Aïchi. « Tout le monde au Maroc connaît son engagement pour la cause du Polisario et ceci provoque bien évidemment de multiples protestations dont je me dois de te faire l’écho, écrivait-il. Nous avons mis de longs mois pour retisser des liens avec notre allié le plus sûr au Maghreb, il serait dommage pour le président Macron de compromettre cette relation essentielle. »

De scandales en scandales, alors que c’est la politique d’influence et d’ingérence du pouvoir marocain qui suscite désormais, pour le moins, des remous, « l’ami » Christian Cambon ne sait plus où donner de la tête. Quand les enquêteurs belges ont mis au jour, au Parlement européen, un réseau de corruption impliquant le Qatar et le Maroc, il se disait, en ne citant que Doha, « surpris » par « l’ampleur » et la « réalité » de ce scandale portant atteinte « à l’ensemble des institutions parlementaires ». « J’ai vu dans la hiérarchie des cadeaux que ça commençait par beaucoup d’argent, plaisantait-il. Moi, j’ai reçu une boîte de dattes. Je ne dois pas être très important dans le dispositif. » Contacté par l’Humanité, Christian Cambon n’a donné suite à aucune de nos sollicitations.

MarocgateMarocsénatmohammed VI
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Sahara occidental. Un camouflet pour le roi du Maroc

Actu

L’Union africaine a rejeté la « Déclaration de Tanger » proposée par le Maroc pour geler l’adhésion du Sahara occidental au sein de l’organisation.

Jérôme Skalski

Le Maroc avait tenté de faire amender le rapport annuel du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine avec la « déclaration de Tanger », proposée pour geler l’adhésion du Sahara occidental à l’institution. Avis de non-recevoir, lors de la 36e session ordinaire de l’organisation.

L’expulsion de la délégation israélienne

Pour la délégation sahraouie, cette déclaration « n’est en réalité qu’un événement de propagande et de politique que le royaume du Maroc utilise au service de ses agendas visant à légitimer son occupation de parties du territoire de la République sahraouie ». Selon l’Agence de presse sahraouie, la demande marocaine a été renvoyée aux instances de l’Union africaine pour réexamen. Un camouflet pour le régime du roi Mohammed VI.

Le Maroc au cœur des soupçons d’ingérence étrangère à BFMTV

Le sommet de l’Union africaine, qui s’est tenu à Addis-Abeba, a également été marqué par l’expulsion de la délégation israélienne de la salle de réunion et le refus d’accorder à l’État d’Israël, « soutien à la souveraineté du Maroc sur le Sahara », un statut d’observateur au sein de l’organisation.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Union africainesahara occidentalMarocfront polisario
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Le Maroc au cœur des soupçons d’ingérence étrangère à BFMTV

Enquête

[Mise à jour le 23 février]

BFM-TV a licencié son journaliste Rachid M’Barki, selon un courriel interne envoyé jeudi 23 février, à l’issue de l’audit lancé en raison de soupçons quant à une ingérence dans son travail. La chaîne a aussi porté plainte contre X. Lors d’une réunion avec des journalistes vendredi 3 février, Marc-Olivier Fogiel, directeur général de la chaîne, était longuement revenu sur les raisons de la mise à l’écart de Rachid M’Barki. Le présentateur est soupçonné par la chaîne d’avoir perçu des « rémunérations en liquide » pour diffuser des contenus échappant aux circuits de validation. Nos explications.

Rosa Moussaoui

Dans un élogieux portrait que brossait de lui, en 2018, Le Courrier de l’Atlas, Rachid M’Barki était présenté comme l’incarnation « d’un journalisme consciencieux et honnête », revendiquant la volonté « d’assumer une responsabilité, celle de la fiabilité ». Il « met un point d’honneur à livrer une information sérieuse, mesurée et fiable. Rigueur, vérification des sources (…) sont le lot quotidien de ce passionné d’actualité », assurait ce mensuel édité à Paris, appartenant à l’homme d’affaires et premier ministre marocain Aziz Akhannouch.

Figure emblématique de BFMTV, Rachid M’Barki, présentateur du Journal de la nuit, n’était plus apparu à l’antenne de l’antenne depuis la mi-janvier. Jeudi matin, le site Politico révélait la raison de cette disparition : une « enquête interne » le vise « pour comprendre l’origine de contenus » diffusés par la chaîne d’information en continu dans des circonstances troubles, avec des images et des propos soustraits aux « circuits de validation habituels ».

« Ingérence étrangère »

Parmi les contenus incriminés, sur lesquels plane le soupçon d’une « ingérence étrangère », un bref publireportage diffusé en juin 2022 est aussitôt remonté à la surface. Sur fond d’images promotionnelles, il rapportait la tenue, à Dakhla, au Sahara occidental occupé, d’un forum économique rassemblant des investisseurs espagnols.

Le journal espagnol El Confidential faisait surtout état, au même moment, de l’échec de cette initiative boudée par tous les patrons de grandes entreprises espagnoles invités, tandis qu’une obscure femme d’affaires, seule participante espagnole, était élevée par les organisateurs au rang de « cheffe de délégation ».

Le présentateur concluait son propos sur le « réchauffement des relations diplomatiques » entre l’Espagne et le Maroc, facilité, affirmait-il, par la « reconnaissance espagnole du Sahara marocain ». « Sahara marocain » : l’expression est au cœur de la propagande de Rabat pour imposer le fait accompli de la colonisation, au mépris du droit international, des résolutions de l’ONU qui reconnaissent le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Son usage équivaudrait, dans le contexte du conflit israélo-palestinien, à celui de Judée-Samarie, le nom dont les colons baptisent les territoires occupés de Cisjordanie.

Reportage dans les camps de réfugiés : sous le calme apparent de la jeunesse sahraouie…

Par ailleurs, Madrid, n’a pas à proprement parler reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental : les autorités espagnoles, sous la pression du chantage aux flux migratoires exercé par le Maroc, tiennent désormais le plan d’autonomie défendu par Rabat pour une base « sérieuse, réaliste et crédible » de résolution de ce conflit.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

D’ailleurs aucun pays ne reconnaît la souveraineté de Rabat sur l’ex-colonie espagnole dont le Maroc s’est emparé en 1975. Il y a bien eu le marchandage de Donald Trump, qui a obtenu du Maroc une normalisation de ses relations diplomatiques avec Israël en contrepartie d’une reconnaissance par la Maison Blanche de la souveraineté de Rabat sur le Sahara occidental. Mais l’administration Biden a pris ses distances avec ce « deal » sans valeur juridique : elle s’en remet au « processus politique » sous l’égide des Nations unies pour la résolution de ce conflit, et refuse pour l’heure d’honorer la promesse de l’administration Trump d’ouvrir un consulat à Dakhla.

« Porosité de la chaîne aux publireportages et intérêts croisés »

Le 3 février, lors d’une réunion avec des journalistes de la rédaction, le directeur général de BFMTV, Marc-Olivier Fogiel, a expliqué que la direction de la chaîne avait été informée voilà un mois de la diffusion, sur cette tranche d’information, de contenus téléguidés depuis l’extérieur.

Cette alerte a donné lieu à un méticuleux revisionnage. « Nous avons été massivement trompés, ça fait du mal à la chaîne », a-t-il affirmé. « Nous avons été trompés, ça ne peut pas nous retomber dessus », insistait à ses côtés Céline Pigalle, directrice de la rédaction. Posture contestée en interne par certains salariés, qui pointent « la porosité de la chaîne aux publireportages et les intérêts croisés avec des entreprises qui sont aussi des annonceurs publicitaires. »

Interrogé par Politico, M’Barki avait reconnu avoir « utilisé des infos qui [lui] venaient d’informateurs » et qui n’ont « pas forcément suivi le cursus habituel de la rédaction » mais qui étaient selon lui « toutes réelles et vérifiées ». « Je n’écarte rien, peut-être que je me suis fait avoir, je n’avais pas l’impression que c’était le cas ou que je participais à une opération de je ne sais quoi sinon je ne l’aurais pas fait », s’était-il défendu.

Un autre média concerné ?

La direction de la chaîne affirmait vendredi « ne rien comprendre aux arguments éditoriaux » avancés par le journaliste pour s’expliquer. Elle confirmait par ailleurs la provenance extérieure de certaines images diffusées dans cette tranche, et faisait part de ses soupçons sur « des rémunérations en liquide » que le journaliste aurait perçues.

Seul mis en cause et sanctionné, ce dernier est aujourd’hui dispensé d’antenne, mais perçoit toujours son salaire. Marc-Olivier Fogiel a fait part de son intention de rencontrer l’ambassadeur du Maroc en France. Quant à la chaîne, elle devrait porter plainte contre X.

« Si les faits rapportés sont exacts, ils sont graves et condamnables », a réagi la Société des journalistes de BFMTV, en espérant « que l’enquête permettra de savoir comment de tels agissements ont pu se produire ». Elle insiste enfin sur le caractère « exceptionnel » de cette affaire, « qui ne remet pas en cause le travail du reste de la rédaction, laquelle remplit au quotidien sa mission d’information de manière intègre et sincère ».

Un CSE extraordinaire devait se pencher, ce lundi 6 février, sur cette affaire, qui, si l’on en croit les informations livrées vendredi par Marc-Olivier Fogiel à ses journalistes, pourrait éclabousser un autre média, de presse écrite cette fois.

Le pouvoir marocain et l’élite politico-médiatique française

Cela n’aurait rien de surprenant : le pouvoir marocain cultive depuis bien longtemps, pour s’assurer des complaisances au cœur de l’élite politico-médiatique française, de solides et tentaculaires réseaux. Patrons de presse, dirigeants d’écoles de journalisme, éditorialistes sont pris dans les rets d’intérêts enchevêtrés qui font d’eux les relais de la propagande d’une dictature ayant au silence tous les journalistes marocains indépendants.

Marocgate. À Bruxelles, les amis français du roi du Maroc

Dans son livre Maroc, les enquêtes interdites (Nouveau monde, 2021), Omar Brouksy, ancien correspondant de l’AFP à Rabat, explore ces liaisons dangereuses entre élites françaises et pouvoir marocain et remonte le fil de recrutements destinés à « protéger » l’image de la monarchie et à s’assurer la fidélité de porte-parole toujours prêts à défendre les parti-pris politiques et diplomatiques de Sa Majesté.

Il y explique longuement, entre autres, les termes du marché qui a conduit Vincent Hervouët, alors chef du service étranger de LCI, à diffuser « en exclusivité » des images de terroristes d’Al Qaïda au Maghreb islamique, avec un commentaire expliquant que « des liens seraient avérés entre une cinquantaine de membres du Polisario et Aqmi ».

La fable de la collusion entre djihadistes et indépendantistes sahraouis était ainsi lancée. À la manœuvre : des intermédiaires de presse de la Direction générale des études et de la documentation (DGED), le service de contre-espionnage marocain - au cœur du scandale de corruption qui ébranle aujourd’hui le Parlement européen.

Enquête. Marocgate : des eurodéputés sous influence du royaume chérifien

Omar Brouksy rappelle encore, dans cet ouvrage, les milliers de câbles diplomatiques et documents confidentiels piratés et diffusés en 2015 sous le pseudonyme de Chris Coleman. Ces Marocleaks, écrit-il, ont révélé « que des journalistes français collaborent régulièrement avec Ahmed Charaï, un patron de presse marocain connu pour sa grande proximité avec la DGED, en écrivant des articles favorables à la thèse du "Sahara marocain" . »

Une « chasse aux sorcières », selon le royaume chérifien

Au Maroc, la presse de diffamation liée au pouvoir, toujours prête à traîner dans la boue les journalistes refusant de s’aligner sur le Palais, s’indigne de l’enquête en cours à BFMTV. Le site Le360, très lié à Mohamed Majidi, le secrétaire particulier du roi, voit ainsi dans la mise à l’écart de Rachid M’Barki le signe d’une « chasse aux sorcières ».

Ce site avait diffusé voilà trois ans une interview vidéo du journaliste, à l’occasion des célébrations du vingtième anniversaire de l’accession de Mohamed VI au trône. Il résumait ainsi sa profession de foi : « Sérieux, crédibilité, neutralité ». Sans se départir d’un engagement : « J’essaie d’agir, à ma manière, à mon petit niveau, pour faire briller le Maroc. »

MarocMarocgatebfmtvmarc-olivier fogiel
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Avec le festival L’Boulevard, la contre-culture marocaine a pignon sur rue

Histoire de la semaine

En vingt ans, cet événement casablancais est devenu une institution musicale grâce à l’engagement sans faille des bénévoles. Dans un pays où le pouvoir royal promeut la création à sa guise, l’événement constitue une bouffée d’air pour la jeunesse.

Clément Garcia

L’histoire du Boulevard débute lorsque le règne d’Hassan II touche à sa fin. Des pans de la société comptent sur la bouffée d’air promise par le futur monarque, Mohammed VI, intronisé en 1999. Ils sont quelques-uns à s’engouffrer dans la brèche pour fonder, à Casablanca, l’association d’éducation artistique et culturelle L’Boulevard. Issu de la Fédération des œuvres laïques, le projet est d’abord conçu comme un tremplin. Avec pour idée d’offrir une visibilité aux musiques actuelles et aux sous-genres du rock: hard, metal et fusion. Sans oublier le hip-hop qui, au fil des ans, a vu croître sa légitimité populaire. L’association est devenue, grâce à son festival annuel, un repaire de la contre-culture marocaine.

À chaque édition, les fondateurs et toujours directeurs de l’association, Hicham Bahou et Mohamed Merhari, tiennent à offrir à leur public une programmation en or. Une volonté décuplée à l’occasion du 20e anniversaire du festival, en 2022, où des stars locales du hip-hop ont été conviées: Dollypran, Mobydick et le rappeur ElGrandeToto, un phénomène natif de Casablanca qui s’est érigé à la première place des plateformes de streaming dans l’ensemble du monde arabe, de l’Irak à l’Atlantique. Des idoles de la jeunesse marocaine qui jouent chez eux, gratuitement de surcroît. Immanquable.

Maroc. « Roi des pauvres », avec 5,2 milliards de fortune

Pionniers et historiques du festival connus pour avoir posé des paroles subversives sur des rythmes rock, reggae et gnaoua au début des années 2000, les musiciens d’Hoba Hoba Spirit ont répondu présent. Le groupe de metal marocain Betweenatna et Vader, des stars polonaises du death metal, sont également de la partie. Un mélange des genres qui fait toute la singularité du Boulevard mais qui, en cette date anniversaire, s’est avéré périlleux. Des fans de rap déboulent par milliers pour assister aux concerts des vedettes dans l’enceinte du Racing universitaire de Casablanca, enclos censé protéger les publics, et de graves incidents sont rapportés: tabassages, attouchements, voire viols. Avant que les rumeurs les plus graves soient infirmées, le festival a failli fermer ses portes.

L’HISTOIRE DU BOULEVARD A TOUJOURS ÉTÉ FAITE AU COUP PAR COUP. ON A TOUJOURS CRAINT QUE CE NE SOIT LA FIN. » MOHAMED MERHARI, COFONDATEUR DU FESTIVAL

Tenir une telle manifestation au Maroc nécessite d’affronter quelques contradictions et réclame un engagement sans faille. C’est que les organisateurs s’inscrivent dans une longue histoire qu’il a fallu écrire contre vents et marées, face à la réaction et dans une monarchie qui souffle le chaud et le froid, alternant, au gré des opportunités, ouverture et fermeture. Quand on lui demande si le festival est menacé par ces incidents, la réponse d’Hicham Bahou fuse: «Mais le Boulevard a toujours été menacé dans son existence!» Mohamed Merhari abonde: «L’histoire du Boulevard a toujours été faite au coup par coup. On a toujours craint que ce ne soit la fin. Il y avait énormément de paramètres qu’on ne maîtrisait pas. Mais à chaque fois, les publics suivent et s’élargissent. Tu ne peux pas lâcher ça.»

Des  métalleux en prison

Une date reste dans toutes les têtes, comme un traumatisme: en mars 2003, quatorze musiciens sont incarcérés pour satanisme. L’affaire fait grand bruit et mobilise ONG et partis de gauche qui sortent d’une longue nuit répressive. Meriem fait partie des inculpés. «On s’est dit: “la prison, c’est fait. Qu’est-ce qui peut nous arriver d’autre?”» Présente aux premières heures du festival, elle devient bénévole de l’association et anime aujourd’hui ses relations de presse avec une ardeur toute militante. «L’Boulevard, c’est devenu une histoire familiale, une aventure humaine par le prisme de la musique contestataire. Dans ce genre de pays, on ne peut pas faire autre chose que de la politique», expose-t-elle sans fard. «Face au côté arbitraire qui existe dans la société, ici, c’est un espace de liberté. Moi, je venais avec mes piercings, sans me soucier du regard des autres. Mais la place qu’on a acquise n’est pas garantie.» Une crainte manifestement partagée.

Les directeurs Hicham Bahou (à gauche) et Mohamed Merhari regrettent le manque de petites structures culturelles. © Chadi Ilias

Deux mois après ce procès retentissant, les attentats de Casablanca ébranlent la société marocaine. Trente-trois personnes sont tuées dans des attaques menées par des terroristes liés à al-Qaida. La donne change et le palais rompt, pour un temps, avec les islamistes. «Le mot d’ordre, c’était: de la musique, pas des bombes!» se souvient Amine Hamma, lui aussi inculpé en mars 2003. Les années qui suivent restent dans les mémoires comme celles de la Nayda, une effervescence éphémère qui a permis aux nouvelles scènes, et avec elles au Boulevard, de gagner en légitimité, contraignant la monarchie à composer avec cette jeunesse dont le nouveau roi cherche à s’attirer les faveurs. «On peut raconter l’histoire du Boulevard à travers celle du Maroc», assure Meriem, qui décrit un pays «sur le fil du rasoir, avec un système policier rodé».

L’Boulevard, c’est devenu une histoire familiale, une aventure humaine par le prisme de la musique contestataire. Dans ce genre de pays, on ne peut pas faire autre chose que de la politique. MERIEM, EMPRISONNÉE EN 2003 POUR SATANISME

Elle a fait la rencontre d’Amine avant leur arrestation commune. Les cheveux longs, veste en cuir couverte de badges et témoignant de l’affabilité légendaire des amateurs de metal, Amine est devenu un pilier du festival, une conscience pour les adeptes de cette scène marocaine qui n’a cessé de croître. Il ne décolère pas face à l’instrumentalisation des incidents qui ont émaillé leur 20e anniversaire:«Les anti-Boulevard se déchaînent. Il y a une campagne de presse contre le festival. Personne ne parle de ce qu’on y réalise!» tempête-t-il. L’ombre des islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD) plane. À la tête de la mairie de Casablanca jusqu’en 2021, ils sont réputés savoir manier les réseaux sociaux. Et des questions se posent sur la présence policière, très discrète en ce jour d’ouverture, massive les suivants.

Subventions et répression

Cette expérience iconoclaste ne compte pas que des amis au Maroc, loin s’en faut. Mais comment la faire vivre sans le feu vert du palais? Une autre contradiction qu’assument solidairement les historiques de l’association. «Oui, on a reçu deux chèques du roi. Je sais que, chez vous, des gens disent que c’est inacceptable. Mais comment faire un festival de musique alternative sans ça?» avance Amine Hamma. «En 2008, on a été soutenus politiquement», endosse Mohamed Merhari. «La structure menaçait de s’effondrer, les sponsors se barraient et on était surendettés. Le roi a mis 200 000 euros de sa poche.» Une poche que l’on sait sans fond et alimentée par des prébendes, mais qui permet à la monarchie de s’attirer quelques bonnes grâces ou de neutraliser les oppositions. «À partir de là, les entreprises nous ont vus autrement», assure Mohamed Merhari. Un coup de pouce qui correspond également à un changement générationnel. «Aujourd’hui, il y a beaucoup de jeunes dans les autorités, pas comme il y a vingt ans, où tu parlais à un mec qui ne comprennait rien, partait au bout de cinq minutes pour aller faire sa prière.»

Si les mœurs ont changé, le pouvoir a considérablement intensifié la répression ces dernières années, qui ont vu journalistes et militants des droits humains emprisonnés ou poussés à l’exil. Une évolution qui, pour Réda Allali, le leader d’Hoba Hoba Spirit, n’a pas touché les cultures alternatives: «Le Maroc est une société tribale. Le danger, c’était l’excommunication. Aujourd’hui, c’est impossible. L’acceptation de ce que c’est qu’être marocain en 2022 n’a rien à voir avec celle de 2002.» Cet amateur de bons mots, qui se définit comme un «patriote musical», est devenu une figure intellectuelle qui disserte à l’envi sur l’histoire de son pays. «Hoba, c’est la joie de faire de la musique, et le Boulevard a donné un tampon à ça», salue-t-il. «En fait, les non-conformes, on était beaucoup.» Pour lui, c’est clair: «On parle de combats d’il y a vingt ans qui ont été gagnés.»

Pas si évident pour Meriem, qui «sent ici un truc de lutte des classes. Les riches sont insupportables, avec une morgue incroyable, des castes institutionalisées». Un système peu enclin à soutenir les structures culturelles. Le royaume préfère miser sur de gros festivals internationaux coûteux, pour redorer son blason en mobilisant le gratin musical. Ils ont pullulé ces deniers temps, avec des prix prohibitifs scindant les publics selon leur porte-monnaie. «Tant que la culture sera utilisée comme arme par les hautes sphères du pouvoir, ça n’ira pas», affirme la jeune femme, qui ne sent «aucune volonté politique que la culture touche tous les Marocains».

C’est pourtant la mission première de l’association, qui s’est dotée d’un centre de musiques actuelles, le Boultek, au cœur de la capitale, et développe des actions d’éducation populaire dans les quartiers. «Les festivals, c’est bien, mais il manque le faisceau de petits lieux», soulève Hicham Bahou, soucieux de développer un écosystème culturel qui fait cruellement défaut: «On est le dernier recours pour les jeunes qui veulent jouer. On éduque d’abord et c’est du temps. Mais le Maroc n’échappe pas au basculement mondial vers la privatisation, regrette-t-il. Or le seul garant, c’est le service public, l’école publique. Le marché ne peut pas tout.»

Une programmation cloisonnée

Cette éthique est-elle partagée par la scène rap plébiscitée par la jeunesse et à laquelle le Boulevard a toujours consacré une place de choix? «Les rappeurs sont moins contestataires. Avec ce rap trap (forme contemporaine de rap, au rythme plus lent et très produit – NDLR), ils portent une nonchalance. Il y a une absence de politique, un nihilisme qui représente la génération actuelle», note Meriem. Hélène, une Stéphanoise embarquée dans l’aventure, tempère: «Il y a quand même une vraie esthétique et c’est aussi une génération fatiguée par la politique.» Les violences du concert anniversaire apparaissent toutefois révélatrices. «Il ne faut pas oublier que la société est d’une grande violence, économique et sociale.

TANT QUE LA CULTURE SERA UTILISÉE COMME ARME PAR LES HAUTES SPHÈRES DU POUVOIR, ÇA N’IRA PAS. » MERIEM, EMPRISONNÉE EN 2003 POUR SATANISME

La jeunesse désenchantée vit dans un quotidien sinistre. Moi, j’ai plus peur d’un mec désenchanté que d’un mec énervé», déplore Réda Allali. C’est après le printemps arabe qu’une nouvelle génération de rappeurs maghrébins a émergé, faisant monter le niveau des productions et engrangeant beaucoup d’argent sans contrarier les vues politiques du régime. «Aujourd’hui, ils vont plus vite que les institutions», note Amine, qui reconnaît au rap une grande victoire, celle «d’avoir imposé l’arabe populaire». Face au succès rencontré par les rappeurs, le festival se voit contraint de cloisonner la programmation, de peur que les publics ne se toisent, voire ne s’affrontent. «Les fans de metal viennent de tout le Maroc pour participer, se soutenir, se retrouver ici» rappelle Mohamed Merhari, qui tient à cette segmentation.

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Pour lui, ça ne fait aucun doute: «Les rappeurs avec les métalleux, ça se taperait.» L’inquiétude que le rap ne prenne définitivement le dessus est palpable, au risque d’assécher la diversité musicale. Réda Allali n’est pas optimiste: «Ce sont les rappeurs qui vont gagner, les capitalistes… Nous, la musique alternative, on est des romantiques, on ne peut pas gagner.» À moins que l’association ne continue à déployer des trésors d’imagination pour concilier les publics et les genres. Comme le résume Mohamed Merhari, «l’enjeu, c’est l’endurance».

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L'Humanité

Fatiha et Driss Radi, au nom du fils

Un jour avec

Les parents d’Omar Radi, condamné à six ans de prison, plaident inlassablement la cause de ce journaliste marocain injustement incacéré. Au Parlement européen, dans la tourmente du Marocgate, une résolution condamnant les violations de la liberté de la presse par le royaume a été adoptée, jeudi, à une large majorité.

Rosa Moussaoui

Dans l’épreuve, ils n’ont jamais flanché. À ce stade, ils sont même certains d’avoir, d’une certaine façon, « gagné la bataille ». Fatiha et Driss Radi étaient à Paris, dans les frimas du mois de décembre, pour recevoir le prix décerné par Reporters sans frontières, pour son indépendance, à leur fils, le journaliste marocain Omar Radi, 36 ans, incarcéré en 2020, condamné à six ans de prison ferme. En présence du Russe Dmitri Mouratov, rédacteur en chef de  Novaïa Gazeta et prix Nobel de la paix 2021, l’ONG distinguait aussi l’Iranienne Narges Mohammadi et les Ukrainiens Mstyslav Chernov et Yevhen Maloletka pour avoir « contribué de manière notable à la défense ou à la promotion de la liberté de la presse dans le monde ».

mis à l’épreuve d’un cruel isolement

Cible de harcèlement policier et judiciaire depuis 2019, piraté par les services de sécurité de l’État marocain avec le logiciel espion israélien Pegasus, avant d’être lui-même poursuivi pour « espionnage », finalement incarcéré sous une accusation infamante de viol montée de toutes pièces (voir l’enquête coréalisée par l’Humanité et Mediapart, le 21 septembre 2020), Omar Radi représentait l’une des dernières voix critiques au Maroc. La monarchie a employé les grands moyens pour le réduire au silence.

Prenant la parole lors de la cérémonie de remise des prix de RSF, Fatiha Radi, aussi frêle qu’opiniâtre, a choisi de citer une lettre de prison de Martin Luther King : « La liberté n’est jamais donnée volontairement par l’oppresseur, elle doit être exigée par les opprimés, vous devez l’exiger, car elle ne sera pas donnée gratuitement. » Omar, assure-t-elle, « va bien ». Depuis son transfert à la prison de Tiflet 2, à 150 kilomètres de Casablanca, ses conditions de détention se sont un peu améliorées, en dépit de la réputation de sévérité de cette maison d’arrêt. Ses carnets de notes, ses lettres ont été confisqués, mais il peut recevoir deux visites par mois, et téléphoner à ses proches trois fois par semaine. Atteint de la maladie de Crohn, il reçoit son traitement mais reste à la merci d’un régime alimentaire inadapté. Il aimerait reprendre des études, mais ce projet se heurte à d’insurmontables entraves : les universités acceptant son inscription en sont finalement dissuadées les unes après les autres. Il refuse par principe la promenade quotidienne dans la cour à peine plus grande que sa cellule – « une vraie geôle en plein air ».

Un codétenu qui l’a côtoyé dans la prison de Tiflet 2 a récemment raconté que les prisonniers avaient reçu de l’administration pénitentiaire, avant l’arrivée du journaliste, la consigne de lui rendre la vie impossible. L’un d’entre eux, docile, lui a d’abord fait subir des violences. Mais devant la douceur désarmante de ce jeune homme plongé dans ses livres, certains de ses compagnons d’infortune ont finalement renoncé à tout acte de malveillance. Cet esprit libre peine, souvent, à trouver le sommeil derrière les barreaux ; son moral s’use à l’épreuve d’un long et cruel isolement.

guets-apens et violences policières

Chez Driss Radi, certains traits esquissent une ressemblance frappante avec Omar. Cet homme à la parole sûre, au débit pressé, partage avec son fils les mêmes idéaux de justice sociale. « Je suis de gauche, lui est plus radical, libertaire », sourit-il, en évoquant son travail sur la spoliation des terres collectives et les mouvements de contestation sociale que le journaliste a contribué à mettre en lumière : la guerre de l’eau des villageois autour de la mine d’argent d’Imider, le soulèvement de Sidi Ifni, le hirak du Rif. Fatiha Radi se remémore toutes les intimidations, les guets-apens, les violences policières. « Il était pisté depuis très longtemps. Alors qu’il enquêtait sur le trafic de sable à Larache, des individus l’ont menacé de viol, en lui promettant de le tuer et de l’enterrer dans les dunes. Ils se sont finalement contentés de lui extorquer de l’argent pour le laisser repartir », se souvient-elle. « Avant même sa première arrestation pour un tweet critiquant les lourdes peines de prison infligées aux révoltés du Rif, il a été attaqué dans une ruelle de notre quartier alors qu’il rentrait en voiture. Une pluie de briques a fait voler les vitres en éclats. Il a échappé de peu à une blessure à la tête. La plainte qu’il a déposée ensuite n’a jamais été enregistrée, on n’en retrouve plus la trace », rapporte encore Driss Radi.

Salir, calomnier, bâillonner...

Ces deux enseignants décrivent, à propos du Maroc d’aujourd’hui, une atmosphère lourde, un climat social éruptif. « Il faut une solution, sinon ça va exploser, résume Driss Radi. Un pays ne peut pas être dirigé indéfiniment par la police politique. » Dans le royaume, la justice, ravalée au rang d’instrument de répression, n’est plus seulement instrumentalisée contre les opposants. Au moindre pas de côté, elle peut broyer dans ses engrenages jusqu’aux serviteurs les plus zélés. À la fin du mois de novembre, c’est Mohammed Ziane, bâtonnier de Rabat et ministre des Droits de l’homme entre 1995 et 1996, qui a été jeté en prison au terme d’un procès expéditif. Trois ans de prison ferme pour « injure contre un corps constitué », « diffamation », « adultère » ou encore « harcèlement sexuel ». Quelque temps auparavant, cet avocat de 80 ans avait été traîné dans la boue par la presse de diffamation, avec la diffusion d’images privées vraisemblablement truquées.

Salir, calomnier, bâillonner… la mécanique est implacable. « Notre fils n’a pas bénéficié d’un procès équitable, soupire Fatiha Radi. Nous demandons simplement que ses droits soient respectés. » Et que se retire enfin l’ombre de l’arbitraire.

MarocMarocgateOmar Radi
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Ignacio Cembrero

Homme du jour

Rosa Moussaoui

C’est une belle plume du journalisme espagnol, un esprit libre et, en Europe, l’un des meilleurs spécialistes du Maghreb, du Maroc en particulier. Notre confrère Ignacio Cembrero, ancien rédacteur en chef d’ El País, aujourd’hui à la tête de la rédaction d’ El Confidencial, est traîné en justice pour la quatrième fois par Rabat. Un État étranger ne pouvant invoquer la diffamation contre un journaliste, les avocats du royaume chérifien ont exhumé, cette fois, une survivance médiévale du droit espagnol, héritée des Partidas, un corpus législatif élaboré au XIIIe siècle en Castille sous le règne d’Alphonse X le Sage : « l’action de vantardise », dont l’objectif est de contraindre au silence une personne revendiquant un droit auquel elle ne peut prétendre.

Ignacio Cembrero, donc, se serait « vanté » d’avoir été piraté par le logiciel espion israélien Pegasus, selon la monarchie marocaine, qui espère par cette procédure judiciaire s’exonérer de tout soupçon sur l’usage présumé de ce programme par ses services – ce qu’elle n’a pu jusqu’à présent obtenir de la justice française. En fait, le gouvernement marocain ne nie pas en soi le piratage, mais il exige du journaliste qu’il prouve que ses services sont bien à l’origine de l’infection de son téléphone et, s’il ne peut le faire, qu’il se rétracte « en faisant amende honorable et en reconnaissant son erreur ». Les précédentes procédures-bâillons contre Ignacio Cembrero ont toutes été classées sans suite. Cette fois, pour défendre sa cause, Rabat a enrôlé un ténor du barreau : Ernesto Diaz-Bastien, connu pour avoir défendu l’ancien dictateur chilien Augusto Pinochet lorsqu’il a été arrêté à Londres sur ordre du juge Garzon.

pegasusMarocEspagneliberté de la presse
L'Humanité

Enquête. Marocgate : des eurodéputés sous influence du royaume chérifien

Révélation

Des accords de pêche entre l’UE et le régime de Mohammed VI au refus de faire figurer la Sahraouie Sultana Khaya parmi les finalistes du prix Sakharov, le gouvernement du pays nord-africain fait l’objet d’une grande indulgence des eurodéputés. 

Gaël De Santis

À 2 019 kilomètres de Rabat, il est un bar qui intéresse particulièrement les autorités marocaines. Dans l’enceinte du Parlement européen, situé près de l’hémicycle, il s’agit de la buvette des députés à Strasbourg. À proximité, nous signalent de nombreux interlocuteurs qui travaillent dans les institutions européennes, on croise souvent les émissaires du royaume chérifien.

À plusieurs reprises, ils ont influencé les votes par leur lobbying. Lobbying, mot qui vient de l’anglais lobby, une « pièce qui offre un espace vers lequel mènent plusieurs pièces ou couloirs ».

Le Qatargate, l’enquête de la justice belge qui a mis au jour les réseaux de corruption présumée du Qatar dans l’institution européenne, a montré que ce pays ne serait pas le seul concerné. Les réseaux en question serviraient également les intérêts du Maroc, point de départ des investigations des enquêteurs.

Ce pays est cité dans le mandat d’arrêt de celui qui apparaît au centre de l’opération d’influence, Pier Antonio Panzeri, consulté par nos confrères de Politico. L’ancien eurodéputé italien a siégé à la tête du comité parlementaire UE-Maroc avant 2019. Contacté, son avocat a indiqué ne vouloir faire « aucun commentaire dans cette affaire ». Avant toute décision de justice, les personnes citées dans l’enquête sont présumées innocentes.

« Qatargate » : les socialistes européens dans la tourmente

Une idylle de longue date

Entre les trois grands groupes du Parlement européen et le pouvoir marocain, il existe une idylle de longue date. Rabat semble intouchable. Alors que le Parlement européen vote, à chaque session, d’utiles résolutions pour les militants concernés s’inquiétant de la situation des droits humains ou d’arrestations arbitraires dans divers pays, « jamais, en vingt ans, une telle résolution n’a été votée concernant le Maroc », confie à l’Humanité une fonctionnaire du Parlement.

Même après l’affaire du Marocgate, une grande partie des députés rechignent à mettre en cause Rabat. Ainsi, vendredi 15 décembre, deux députés communistes espagnols du groupe La Gauche (ex-groupe de la GUE, la Gauche unitaire européenne), Manu Pineda et Sira Rego, déposent un amendement à la résolution qui condamne les agissements du Qatar.

Il suggère que le Parlement se dise « vivement préoccupé par les allégations selon lesquelles le Maroc aurait également tenté d’influencer des députés (…) au moyen d’actes de corruption », et « demande l’application de mesures conformes à celles appliquées aux représentants d’intérêts qatariens pendant la durée des enquêtes ».

Sahara occidental. Madrid bascule dans le camp du Maroc

En d’autres termes, l’amendement demande, le temps des investigations, d’empêcher les lobbyistes au profit du Maroc d’avoir accès au Parlement. En plénière, « la majorité du Parti populaire européen » (la droite), « la majorité de Renew » (le centre libéral) et « la majorité des socialistes » ont voté contre, souligne Miguel Urban, député espagnol du groupe La Gauche.

« On n’a pas trouvé de majorité pour inclure le Maroc dans les problèmes d’ingérence », déplore sa collègue écologiste belge, Saskia Bricmont. À noter toutefois que, lors de ce vote, les socialistes français ont voté avec les députés de La Gauche contre leurs collègues de groupe. Les élus refusant cet amendement ont fait valoir qu’on ne pouvait, pour l’heure, mettre en cause le Maroc. Pourtant, l’origine de l’enquête belge portait sur les réseaux d’influence du Maroc.

Comment l’ONG Fight Impunity amuse la galerie depuis 2019

Cette question de l’influence des lobbyistes marocains au Parlement européen n’est pas nouvelle. Déjà, le 27 novembre 2018, le président du groupe Verts Philippe Lamberts adresse une lettre au président du Parlement d’alors, Antonio Tajani, aujourd’hui ministre berlusconien des Affaires étrangères en Italie.

Il s’interroge sur le fait que trois parlementaires libéraux, la Française Patricia Lalonde (UDI), la Roumaine Ramona Manescu (qui fut pendant quatre mois ministre des Affaires étrangères en 2019) et la Belge Frédérique Ries (qui fut quelque mois secrétaire d’État aux Affaires européennes en 2004) figuraient au bureau de la Fondation EuroMedA, une association de droit belge en lien avec le gouvernement marocain.

Cet engagement n’a pas été mentionné « dans leur déclaration d’intérêts », relève dans sa missive Philippe Lamberts. Pourtant, signale le député belge, Patricia Lalonde a participé à des réunions du comité du commerce international et de celui des affaires étrangères.

De plus, la fondation EuroMedA, créée par l’eurodéputé socialiste français de 2009 à 2019 Gilles Pargneaux, ne figurait pas dans le registre des lobbies. « Nous n’avons jamais eu de réponse à ce courrier, et nos inquiétudes restent d’actualité puisque certains (ex-)député·e·s en question siègent toujours au CA », nous a informés par courriel le bureau de Philippe Lamberts.

Contactées, les personnes dont il est question dans le courrier ne nous ont pas répondu. Le secrétariat d’ Antonio Tajani nous a indiqué que « la participation de parlementaires à des associations politiques et des ONG ne peut a priori donner matière à vérifications de la part de la présidence du Parlement ».

On n’a pas trouvé de majorité pour inclure le Maroc dans les problèmes d’ingérence. SASKIA BRICMONT, DÉPUTÉE ÉCOLOGISTE

Les réseaux d’influence marocains au Parlement demeurent flous. EuroMedA n’est pas la seule structure à ne pas être inscrite au registre des groupes d’intérêts. L’ONG Fight Impunity, présidée par le principal mis en cause du Qatargate, Pier Antonio Panzeri, n’y est pas davantage inscrite.

Cette influence met sous protection le Maroc. En avril 2021, Brahim Ghali, dirigeant du Front Polisario, l’organisation indépendantiste qui conteste l’occupation du Sahara occidental par Rabat, va se faire soigner en Espagne. On enregistre, à partir du 17 mai, une hausse vertigineuse du nombre de migrants qui traversent la frontière depuis le territoire du Maroc, vers l’enclave espagnole de Ceuta.

Parmi eux, des enfants auxquels il a été dit qu’ils étaient en sortie scolaire et assisteraient à un match de football avec des célébrités… En réaction, le Parlement prépare une résolution dans laquelle se trouvent ces éléments pour condamner les agissements du Maroc et soutenir Madrid.

Pedro Sanchez mis en minorité sur la question sahraouie

Au mépris du droit international

Le vote des amendements sur ce sujet s’avère intéressant. Ainsi, l’élu Podemos Miguel Urban en dépose un dénonçant le fait que les Européens « ont historiquement ignoré les violations des droits de l’homme commises par le régime marocain » et condamnant la répression.

Seules 65 personnes, essentiellement les élus du groupe La Gauche et les socialistes français, votent en faveur de l’amendement. 523 députés votent contre. « Notre groupe politique a présenté une proposition de déclaration qui ouvrait la focale sur les droits humains, les prisonniers politiques, etc. Elle parlait de la liberté de la presse, des détenus… Tout cela a été repoussé par les principaux groupes, les socialistes, les libéraux et la droite », déplore Miguel Urban.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

La très grande majorité du Parlement voulait que le texte se limite à la condamnation de l’instrumentalisation de l’immigration. « Certains coordinateurs ne voulaient pas d’une résolution à charge contre le royaume du Maroc », souligne Nora Mebarek, députée socialiste française. Sollicités sur cet épisode et les autres contenus dans cet article par l’Humanité, les présidents des groupes socialiste, libéral (Renew) et de droite (Parti populaire européen) n’ont pas répondu.

L’extrême droite, elle, s’illustre par un appui aux positions du Maroc. Le Français Thierry Mariani (RN) et l’Autrichien Harald Vilimsky (FPÖ) déposent un amendement, rejeté par le Parlement, contre « les actions opaques du Front Polisario au cours des derniers mois, notamment l’entrée illégale de Brahim Ghali, son chef, dans l’espace Schengen », et qui avance, au mépris du droit international et des résolutions de l’ONU, que « 43 pays soutiennent la position du Maroc » concernant la résolution du conflit au Sahara occidental.

Une mansuétude incompréhensible

Un mois plus tard, une autre affaire éclabousse le Makhzen. Le pouvoir marocain est mis en cause par Amnesty et 17 journaux dans l’affaire du logiciel Pegasus : ses services auraient utilisé le software développé par l’entreprise israélienne NSO pour espionner des dirigeants européens.

« Des allégations mensongères et infondées », dénonce alors Rabat. En mars 2022, la plainte en diffamation contre ces médias et d’autres, dont l’Humanité, avait été jugée irrecevable par le tribunal de Paris. Rabat n’est pas le seul éclaboussé par ce scandale.

En dehors de l’UE, Israël et le Rwanda sont concernés. Parmi les Vingt-Sept, la Hongrie, la Pologne et la Grèce se sont portés acquéreurs de Pegasus. « Mon groupe (les Verts – NDLR) et les libéraux ont demandé une commission d’enquête », raconte Saskia Bricmont, députée écologiste belge membre de celle-ci.« On a dû négocier ferme pour que le mandat couvre les pays tiers, les ingérences » de pays hors de l’UE, souligne-t-elle.

Pour l’heure, si une mission parlementaire s’est bien rendue en Israël, « nos auditions ne portent pas sur des ingérences étrangères de type Rwanda ou Maroc ». Il s’est avéré jusqu’à présent impossible de trouver une majorité au sein de la commission pour mettre le sujet sur la table, insiste l’élue.

Une mansuétude incompréhensible, d’autant plus que le rapport préliminaire de la commission d’enquête stipule qu’ « il est largement admis que les autorités marocaines ont ciblé le premier ministre (espagnol – NDLR) Pedro Sanchez, la ministre de la Défense Margarita Robles et le ministre de l’Intérieur Fernando Grande-Marlaska, à l’instar du président français et des ministres du gouvernement français », et que Romano Prodi, ex-président de la Commission européenne, a lui aussi été mis sur écoute. Tout se passe comme si rien ne devait heurter le Maroc. Une situation qui tranche avec les prises de position du Parlement contre la Chine et la Russie.

Sahara occidental. Sultana Khaya, le souffle de liberté du peuple sahraoui

Il est un autre épisode où, en commission parlementaire, le Maroc n’a pu être mis en cause. En 2021, avec le groupe La Gauche, « nous avions proposé que le prix Sakharov soit attribué à Sultana Khaya », militante sahraouie assignée à résidence, se souvient Miguel Urban.

La femme avait été agressée et violée par des sbires du régime, sa mère de 84 ans passée à tabac. Si elle était retenue parmi les trois finalistes du prix des droits de l’homme remis par le Parlement européen, « elle aurait reçu une invitation formelle au Parlement, il y aurait pu y avoir une conférence de presse, avance le député . Cela aurait été un scandale aux répercussions internationales ».

Ce qui est en jeu, c’est l’interconnexion entre le monde des affaires et celui de la politique. GEORGIOS KATROUGALOS, ANCIEN MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES GREC

La Gauche n’avait pas le nombre d’élus nécessaires en commission des droits de l’homme pour la qualifier parmi le trio de finalistes, parmi lesquels devait être choisi le lauréat du prix. Avec 16 voix, elle était à égalité avec la proposition, présentée par l’extrême droite, de la putschiste Jeanine Añez qui avait renversé le président socialiste bolivien Evo Morales. « Avec les voix des libéraux qui avaient dit nous soutenir, des Verts et des socialistes, nous devions gagner », relate Miguel Urban. Après interruption de séance, l’essentiel des élus socialistes se rallient à la proposition de l’extrême droite…

Sahara occidental. La justice retoque le Maroc et l’UE

L’Union européenne partage des intérêts en matière migratoire et commerciale avec le Maroc. Et les grands groupes du Parlement y sont attentifs. Le 12 décembre 2019, l’Assemblée vote par 415 voix pour et 189 contre un accord de pêche.

Dans les négociations, le Maroc a fait valoir qu’il souhaitait que soient inclus les territoires du Sahara occidental. Revendication acceptée par la partie européenne. Le groupe La Gauche demande à l’époque que l’accord soit soumis à un contrôle de légalité avant le vote, puisque la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) avait, en février 2018, stipulé qu’un précédent accord de pêche ne pouvait s’appliquer aux territoires sahraouis, qu’aucun pays au monde ne considère comme marocains.

« Les socialistes, les libéraux et la droite ont voté contre », se souvient Miguel Urban. Ces groupes prétextèrent d’une « consultation des populations », alors même que le représentant de celles-ci, le Front Polisario, n’y avait pas participé.

« Est-ce que ce fut un vote conscient, libre pour préserver les intérêts géostratégiques de l’Union avec un partenaire commercial ou avec un partenaire pour le contrôle des frontières, ou bien un vote négocié sous influence étrangère ? » interroge Miguel Urban. « On ne peut pas savoir », estime l’eurodéputé espagnol. « Lors des travaux, les autorités marocaines étaient bien présentes. Cela met une forme de pression à laquelle on peut refuser de céder. Un élu doit pouvoir ne pas céder », prévient Saskia Bricmont.

L’entêtement à inclure les territoires du Sahara occidental dans le cadre de l’accord a conduit à une nouvelle décision de justice en septembre 2021 : pas plus que le précédent accord, celui voté en décembre 2019 ne peut s’appliquer aux territoires sahraouis, a tranché la CJUE.

Union européenne. À Melilla, la frontière vire au bain de sang

Le Maroc semble être l’un des pays les plus en pointe pour faire valoir ses intérêts auprès de l’UE. « Du côté du Maroc, ce groupe d’amis est très articulé, soulignait, après le dévoilement de l’affaire, l’ancien envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara occidental, Francesco Bastagli, au media Democracy Now ! Ils n’orientent pas seulement l’argent ou les ressources, ils facilitent aussi l’identification des parlementaires qui pourraient être corrompus en fonction de leurs responsabilités au sein du Parlement. (…) Ils créent des occasions où les parlementaires peuvent être approchés lors d’événements ou de missions en visite. »

Pour l’ancien ministre des Affaires étrangères grec, député avant 2014, Georgios Katrougalos, la question posée par les enquêtes en cours est plus large : « Ces pratiques de lobbying, d’influence de l’argent en politique étaient connues, mais je pensais les sommes en jeu beaucoup plus modestes », confie l’ancien élu de Syriza. « Il y a des propositions pour un comité d’éthique plus efficace. Mais le problème est beaucoup plus grave : ce qui est en jeu, c’est l’interconnexion entre le monde des affaires et celui de la politique. Et c’est très difficile à contrôler car c’est l’essence même du capitalisme », ajoute-t-il. Les institutions européennes sont ainsi perméables à toutes sortes d’influences.

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Comment l’ONG Fight Impunity amuse la galerie depuis 2019

Révélation

Jamais inscrite au registre de transparence, la petite association fondée par l’ex-eurodéputé Pier Antonio Panzeri, a pu compter sur un soutien providentiel au Parlement, mais aussi à la Commission. D’après les enquêteurs belges, elle aurait servi de paravent pour les pratiques de corruption à grande échelle pour le compte du Qatar et du Maroc.

Thomas Lemahieu

Quand une des cinq employés de Fight Impunity l’a appelé pour lui envoyer son exemplaire du rapport 2020 sur les « droits globaux », Anthony Bellanger en est resté pantois.

Quelques mois plus tôt, le secrétaire général de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) avait donné son accord pour rédiger une tribune pour le compte de cette petite association, assez méconnue à l’époque et soupçonnée par la justice belge, depuis un spectaculaire coup de filet début décembre, d’avoir servi de paravent à des activités de corruption à grande échelle pour le compte du Qatar et du Maroc.

Derrière l’ONG, une organisation  « présumée criminelle »

Ayant réclamé un délai, Anthony Bellanger n’avait pas pu rendre sa copie, le rapport de plus de 400 pages était paru, avec sa signature sous un texte, parmi une vingtaine d’autres.

« Ils étaient pressés, m’ont-ils dit, ils ont pioché çà et là pour composer un truc, raconte Anthony Bellanger. Bon, il n’y avait rien de scandaleux dans ce qu’ils me faisaient dire, mais c’est quand même plus que douteux comme procédé. »

Réalisé chaque année depuis 2002, sous la direction d’une autre association, Società Informazione, liée au mouvement syndical italien, et publié par un petit éditeur milanais, le rapport en question - nommé Le Milieu, en référence à l’histoire de la pègre - ne sert, en réalité, qu’à faire connaître le logo de Fight Impunity : sur la couverture, l’organisation apparaît comme « promotrice » de l’ouvrage, alors qu’à l’évidence, c’est bien elle le produit à vendre…

Dans le vaste scandale qui, entre valises de billets et magots cachés - pour un montant recensé jusqu’ici de 1,5 million d’euros -, agite le Parlement européen désormais, l’épisode est, sans aucun doute, anecdotique.

Il permet néanmoins de lever un coin du voile sur la manière dont l’organisation, décrite comme « présumée criminelle » dans les chefs d’inculpation utilisés par la justice belge, a pu tisser sa toile au cœur des institutions européennes.

Une ONG jamais inscrite au registre de la transparence

Dirigeant syndical de la CGIL à Milan, puis eurodéputé dans le groupe socialiste pendant 15 ans - il a été tour à tour président de la délégation pour les relations avec les pays du Maghreb et de la sous-commission Droits de l’homme -, Pier Antonio Panzeri a créé l’association contre l’impunité et pour la justice transitionnelle - le nom statutaire de Fight Impunity -, en 2019.

Sans même être inscrite au registre de transparence à Bruxelles, elle a obtenu, comme l’a révélé le quotidien belge Le Soir, en un temps record des financements publics de la Commission et du Parlement pour un projet pilote visant à la création d’un « Observatoire européen pour la lutte contre l’impunité ».

Corruption. Le Qatar a le bras long au Parlement européen

Dans le détail, l’activité officielle de Fight Impunity relève pourtant plus des mondanités que de la lutte réelle contre l’impunité, comme en témoigne le récit interne de son premier événement, dans une petite salle de réunion du Parlement européen, en décembre 2019, autour de Hatice Cengiz, la fiancée du Jamal Khashoggi, le journaliste saoudien assassiné par les services secrets de la pétromonarchie dans son ambassade d’Istanbul.

L’association se vante de compter sur la présence de Federica Mogherini « pour sa première apparition publique après la fin de son mandat comme haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères » - elle intégrera ensuite le comité « honoraire » de Fight Impunity.

En parallèle, l’association met en avant l’europarlementaire socialiste belge Maria Arena, présidente de la sous-commission Droits de l’homme qui, en trois ans, n’a manqué quasiment aucune de ses initiatives.

« Qatargate » : les socialistes européens dans la tourmente

Fight Impunity salue aussi la présence de trois autres députés européens du même bord qui sont tous au cœur de l’affaire actuelle : la vice-présidente grecque du parlement Eva Kaili dont le père a été arrêté dans la capitale belge avec 750 000 euros dans ses bagages - en fin de semaine dernière, la justice belge a décidé de la maintenir en détention provisoire pour un mois de plus - ; l’italien Andrea Cozzolino dont l’assistant parlementaire, Francesco Giorgi, par ailleurs compagnon de Kaili et ex-collaborateur de Panzeri, est passé partiellement aux aveux devant les enquêteurs belges ; et le belge Marc Tarabella qui récuse les mises en cause faites par ses amis selon lesquelles il serait l’un des bénéficiaires de ses fonds secrets…

Une ONG bien introduite dans les hautes sphères européennes

Organisé, cette fois, en décembre dernier, quelques jours avant les interpellations des principaux protagonistes du scandale, un autre rendez-vous éclaire sur l’enracinement de ce réseau au sein de l’institution : programmée sur deux jours à Paris, à l’Unesco, puis à la Maison Jean-Monnet, une dépendance du Parlement européen à Bazoches-sur-Guyonne, au fin fond des Yvelines, une « conférence sur la liberté des médias et la lutte contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes » devait, elle aussi, servir à dorer le blason de Fight Impunity.

Sans en faire la publicité dans son propre agenda de rencontres, le Service de recherche du Parlement européen (EPRS) les coorganise selon les courriers d’invitations que l’Humanité a pu consulter.

Ce qui revient, dans les faits, à financer tous les voyages des participants. « Je ne suis restée que le premier jour, parce qu’en une heure et demie, tout avait été plié, nous rapporte une invitée qui n’avait jamais mis les pieds jusque là dans de tels événements. Cela n’a servi strictement à rien, c’était merdique de bout en bout et, au mieux, c’est pour amuser la galerie… »

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Du pur affichage pour masquer le véritable business en coulisses ? La question se pose quand on voit, par exemple, le rapprochement avec Luca Visentini qui a participé à de nombreuses initiatives aux côtés de Panzeri, jusqu’à cosigner en 2022 la préface du rapport sur les « droits globaux » avec lui, déjà mentionné… et qui, à peine passé du poste de secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES) à la tête de la Confédération syndicale internationale (CSI), vient d’admettre benoîtement avoir reçu 50 000 euros pour les besoins, selon lui, de sa campagne électorale interne.

Mêmes interrogations avec l’homme politique de droite grec et ex-commissaire européen à la Migration, Dimitris Avramopoulos, qui a dû admettre avoir touché 60 000 euros en tant que membre du comité honoraire de Fight Impunity.

« J’examine la possibilité de déposer plainte contre ces escrocs pour abus de confiance. » Bernard Cazeneuve

Également présent dans ce même cénacle, l’ex-Premier ministre français Bernard Cazeneuve, sollicité par l’Humanité, s’offusque, non sans admettre en creux une certaine légèreté : « Je ne connaissais aucun des protagonistes de cette ONG et je ne me souviens d’ailleurs pas d’avoir un jour rencontré l’un d’eux, nous explique-t-il. Lorsqu’il y a quelques années, ils m’ont présenté leurs initiatives par téléphone, dont les objectifs relevaient notamment de la défense des droits humains, en m’indiquant qu’elle bénéficiait du soutien bienveillant des institutions de l’Union européenne et du parrainage de personnalités comme le prix Nobel de la paix que je connaissais (le gynécologue Denis Mukwege, grande figure de la lutte contre les violences sexuelles en République démocratique du Congo, NDLR), j’ai accepté que mon nom figure parmi le board honoraire qui n’avait aucune fonction exécutive. Je n’ai participé à aucune réunion ni événement organisé par cette ONG. Je n’ai perçu aucune rémunération de cette ONG et n’ai accompli pour son compte aucune mission. » Dans la foulée, Bernard Cazeneuve ajoute : « J’examine la possibilité de déposer plainte contre ces escrocs pour abus de confiance. »

Influence. Ces accès privilégiés des Gafam au pouvoir français

Sollicité par l’Humanité sur le fonctionnement de Fight Impunity et les relations avec les membres du board honoraire de l’association, Me Laurent Kennes, avocat de Pier Antonio Panzeri en Belgique, décline pour le compte de son client qui, comme les autres protagonistes du scandale, demeure présumé innocent : «Aucun commentaire dans cette affaire. C’est impossible dans le contexte actue de détention de mon client.»

Au 41, rue Ducale, au coeur de cette «bulle bruxelloise», la plaque de Fight Impunity a déjà été retirée de la façade. Mais pas celles de la dizaine d’associations et groupuscules fédérées autour de No Peace without Justice (Pas de Paix sans Justice), une ONG liée au parti radical italien, dont Niccolo Figa-Talamanca, le secrétaire actuel, est, lui aussi, en détention provisoire dans le cadre de l’enquête en Belgique.

C’est d’ailleurs un autre pilier de ce groupe, Gianfranco Dell’Alba, un ancien eurodéputé radical proche d’Emma Bonino, qui a prêté son nom pour figurer sur les statuts parmi les quatre fondateurs de Fight Impunity… Comme le relève un bon connaisseur des institutions européennes, «cette affaire, avec ces valises d’espèces, a un furieux air d’amateurisme, mais ça ne fait sans doute que commencer.»

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Mondial. Le Maroc termine au pied du podium

Actu

Les Lions de l’Atlas se sont inclinés face à la Croatie (2-1), ce samedi à Doha, dans le match pour la 3e place. Diminués par leurs nombreux blessés et la fatigue accumulée, les joueurs de Walid Regragui n’ont pas été en mesure de réaliser un nouvel exploit.

Nicolas Guillermin

Première équipe africaine à atteindre les demi-finales d’une Coupe du monde, le Maroc n’est pas parvenu à devenir la première sélection du continent à finir sur le podium. Les Lions de l’Atlas ont tout tenté face à la Croatie, mais ils se sont finalement inclinés 2-1, ce samedi 17 décembre à Doha, dans le match pour la troisième place du Mondial 2022 au Qatar. Les Croates, finalistes en 2018, prennent place, cette fois, sur la troisième marche, en attendant la finale entre l’Argentine et la France, dimanche (TF1, 16 heures).

La mine triste, mais moins que lors de la défaite en demi-finale face aux Bleus, les Marocains terminent sur une deuxième défaite consécutive alors qu’ils avaient la meilleure défense du tournoi. Un revers qui ne doit pas occulter le magnifique parcours accompli avec des victoires sur la Belgique (3e du Mondial 2018), l’Espagne (championne du monde 2010) ou le Portugal (champion d’Europe 2016) dont ils peuvent être fiers. « C’est une défaite amère mais elle est méritée, je crois, a expliqué Walid Regragui, sélectionneur du Maroc, au micro de BeIN Sport. On a vu une équipe qui n’a pas lâché. On va se rappeler de beaucoup de matchs, on va revenir plus fort. On a uni notre pays pendant un mois, tout le monde était heureux. »

Rythme enlevé en début de rencontre

Devant un public largement acquis aux Marocains, les deux équipes, qui s’étaient déjà affrontées dans le tournoi en phase de poules pour un triste 0-0, ont produit cette fois un spectacle bien plus attractif malgré les blessés. Comme prévu, côté Lions de l’Atlas, les deux défenseurs centraux Romain Saïss et Nayef Aguerd, cruciaux dans le parcours historique de leur sélection, étaient absents, remplacés par Jawad El Yamiq et Achraf Dari, le joueur du Stade Brestois. Sur le côté gauche, l’équipe de Walid Regragui a dû également composer sans un des cadres de son équipe, le latéral du Bayern Noussair Mazraoui tandis que le milieu de terrain Azzedine Ounahi, figurait également sur le banc. Côté croate, la défense a aussi connu quelques changements, le plus notable étant la titularisation de Josip Sutalo, préféré au vétéran Dejan Lovren, avec l’une des grandes révélations du tournoi Josko Gvardiol. Une charnière sans doute amenée à devenir la future défense centrale des Rouges et Blancs.

C’est sur un rythme enlevé que la rencontre débute et, dès la 7 e minute, Gvardiol ouvre le score de la tête sur une superbe combinaison (1-0). A peine la remise en jeu effectué, Dari lui répond en égalisant également de la tête suite à une hésitation du gardien croate, Livakovic (1-1, 9 e). Malgré leur bonne volonté, les Marocains, fragilisés par leurs absences en défense et les nombreux efforts réalisés depuis le début du Mondial, cherchent systématiquement à repartir proprement de derrière, mais de nombreuses pertes de balle les mettent régulièrement en danger. Et c’est sur un nouveau ballon perdu, dans leurs trente derniers mètres, que les Marocains concèdent un second but par Orsic, d’une très belle frappe enroulée (2-1, 42 e).

Les Marocains se créent quelques occasions

Au retour des vestiaires, les Lions de l’Atlas tentent de revenir au score mais s’exposent à des contre-attaques et les Croates dominent globalement la rencontre. Dans les dernières minutes, les Marocains se créent quelques occasions, mais la fraîcheur et la lucidité leur manquent pour faire la différence. Les sorties sur blessure du Croate Kramaric (61 e) et des Marocains Dari (64 e) et El-Yamiq (67 e) montrent alors qu’il est temps que le tournoi se termine pour les deux équipes.

Paradoxalement, le plus dur reste, peut-être, à réaliser pour les Lions de l’Atlas. A savoir, confirmer leur belle Coupe du monde lors des prochaines échéances. Pour la Croatie, tout un pays reste suspendu à la décision de son maître à jouer, Modric. A trente-sept ans, en dépit d’une activité toujours impressionnante sur le terrain, le ballon d’Or 2018 n’a toujours pas dévoilé ses intentions. Si l’Euro 2024, dans dix-huit mois, semble proche, il paraît très improbable de le revoir disputer un jour un autre Mondial.

FootballMondial 2022 au Qatarcoupe du monde de footballMaroc
L'Humanité

L’extrême droite échoue à gâcher la fête

Actu

Le camp xénophobe avait agité des « craintes de débordements » des supporters marocains. Mais la soirée a été belle. Des militants de l’ultradroite ont même été arrêtés.

Nada Abou El Amaim

Joie et effervescence. Dans un bar du 12e arrondissement de Paris, ils sont près de 200 à se réunir, ce mercredi 14 décembre, pour regarder le match entre la France et le Maroc. Coup d’envoi. La tension monte d’un cran. Les yeux sont rivés sur les écrans installés exclusivement pour le Mondial. Cigarette à la main, pinte sur la table, debout ou assis, les supporters s’agitent… Au coup de sifflet final, les cœurs bleus explosent de joie. « Je suis content parce qu’on a réussi à déjouer la malédiction des tenants du titre qui se font sortir pendant les poules », affirme un supporter français. Au milieu des célébrations, un air de déception se dessine sur le visage des supporters marocains. « Ce n’est pas grave, on est quand même fiers de nous », dit l’un d’entre eux avant d’applaudir, fair-play, l’équipe adverse. « Maintenant, on espère que la France gagnera la finale », ajoutent ses voisins, qui s’en vont en chantant vers les Champs-Élysées.

Sur la célèbre avenue parisienne, mis à part quelques tensions aux alentours de minuit, aucun incident majeur n’a eu lieu. Entre les drapeaux accrochés aux vitres des voitures, les danses et les chants, les pétards, les coups de Klaxon et une foule en liesse, la fête était partagée et fraternelle. Dans le reste du pays, les rassemblements se sont déroulés dans une ambiance bon enfant, mis à part à Montpellier, dans l’Hérault, où un adolescent de 14 ans est mort, fauché par un chauffard.

L’extrême droite, depuis l’annonce de l’affiche France-Maroc, promettait affrontements et violences de la part des supporters marocains, jusqu’à les décrire comme des « agents d’un État étranger en France ». Au contraire, ce sont plutôt des militants de l’ultradroite qui ont fini au poste. Quarante identitaires ont été interpellés pour « groupement en vue de commettre des violences » et port d’armes prohibées, dans le 17e arrondissement parisien, alors qu’ils tentaient de rejoindre l’Arc de triomphe pour en « découdre », selon la police. « Bleu blanc rouge, la France aux Français », ont-ils notamment scandé. «  Je ne comprends pas, les supporters n’ont fait qu’exprimer leur joie après leurs victoires. Nous aussi, quand on gagne, on fait la fête, il n’y a pas de différence. Je pense que ce genre de commentaires n’auraient jamais été tenus à propos d’une autre équipe », s’indigne Laura, supportrice française.

Des membres de groupuscules d’extrême droite sont aussi descendus dans les rues à Montpellier, Lyon ou encore Nice… Encagoulés et drapeaux français à la main, ils ont tenté de mener des « ratonnades » sur les supporters marocains. « Comme Daech, ils souhaitent une guerre civile », résume Raphaël Arnault, porte-­parole de la Jeune Garde antifasciste.

La gauche n’a pas manqué de pointer du doigt la violence de l’extrême droite. « Dites, Éric Zemmour et Jordan Bardella qui, depuis trois jours, ont annoncé que ça allait dégénérer pour France-Maroc… Vous ne nous aviez pas dit que vous parliez de vos alliés identitaires de l’ultradroite qui préparaient des ratonnades à l’ancienne… » a notamment réagi Marine Tondelier, secrétaire nationale d’EELV, sur Twitter. L’extrême droite jubilait à l’idée de voir la soirée déraper et s’est rendue responsable des violences. C’est ce qui s’appelle un but contre son camp.

FootballExtrême droiteMaroc
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Des achats pour ces pachas de chats

Actu

Avoir un matou à la maison apporte certes un peu de beauté et de douceur dans le quotidien. Mais c’est aussi une source de contraintes, voire de nuisances. Petite sélection féline pour se simplifier la vie.

André Goulven

Bien avant d’envahir Internet avec un nombre incalculable de vidéos adorables, les chats ont su se tailler la part du lion dans nos foyers. Et malgré tout l’amour que l’on porte à ces félins, ils peuvent s’avérer pénibles. Quel propriétaire de chat n’a pas miaulé de rage en constatant que son matou avait fait ses griffes sur le canapé ? Que faire quand on veut partir en week-end sans l’affamer ? Comment taquiner son instinct de prédateur sans se faire lacérer la peau ? Cette semaine « l’Humanité magazine » propose trois accessoires pratiques aux amoureux des minets, pour que ces derniers profitent de leurs neufs vies sans pourrir la nôtre.

À volonté

Simple et efficace, ce distributeur de croquettes allège un peu la tâche des propriétaires de chats, souvent rappelés par des miaulements à leur condition de serviteurs dès que la gamelle est vide. Capable de contenir jusqu’à 3 litres de nourriture, ce distributeur s’avère aussi pratique pour laisser son animal de compagnie l’esprit tranquille lors des week-ends loin de la maison.

www.ferplast.com

Perché

Peu volumineux, stable et solide, cet arbre à chat doté d’une corbeille en jacinthe d’eau ne jurera pas avec la décoration de votre salon. Son poteau recouvert de corde de sisal offrira de quoi s’user les griffes à votre félin pendant ses séances de pole dance.

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Chanvre récréatif

Avant même d’être des virtuoses de la sieste, les chats sont des chasseurs et des joueurs invétérés. Pour leur rappeler toute leur félinité et leur donner de quoi s’amuser, rien de mieux que cet oiseau confectionné en chanvre 100 % biologique.

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Que vaut le jeûne intermittent pour maigrir ?

Actu

Nombre de sites Internet n’hésitent pas à en faire des kilos pour vanter le jeûne intermittent à qui désire perdre du poids. Cette technique de diète en apparence alléchante – car moins restrictive – peine cependant à démontrer scientifiquement son efficacité.

Noé Blouin

Dans la perspective des beaux jours, nombreux sont ceux qui souhaitent perdre les kilos superflus accumulés durant l’hiver. En quête d’une méthode miracle pour retrouver un équilibre physique et alimentaire, des personnes se penchent sur le jeûne intermittent, qui consiste à absorber de la nourriture durant une durée déterminée. La démarche est aujourd’hui mise en avant par de nombreux influenceurs et pseudo-nutritionnistes non professionnels sur les réseaux sociaux, mais qu’en est-il vraiment ?

Risques sur le métabolisme

La première chose à savoir, c’est qu’il existe plusieurs types de jeûne intermittent. Parmi les plus pratiqués, on relève notamment le « 16/8 », consistant à ne s’alimenter normalement que pendant huit heures par jour, et le « 5/2 », où l’on mange normalement durant cinq jours puis on enchaîne avec deux jours où l’on restreint ses apports avec un maximum de 600 calories autorisées. « Dans toutes les études menées sérieusement et dont les résultats méritent du crédit, le seul mode sur lequel on peut observer un peu de bénéfices sur la perte de poids et les paramètres cardio-vasculaires est le jeûne intermittent à l’échelle d’une journée, comme le 16/8, mais cela reste très limité », nuance Johana Le Lorrec, diététicienne nutritionniste diplômée d’État à Rennes. Ce constat rejoint celui de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, qui peine à voir un intérêt significatif à ce type d’alimentation, notamment au vu du manque de documentation scientifique de qualité sur le sujet.

« Ce que l’on constate, en revanche, pendant nos consultations, et qui a été récemment appuyé par une étude canadienne, c’est que, lorsque cette pratique concerne des jeunes, on trouve une forte prévalence des troubles de conduite alimentaire. Le fait de se restreindre et de lutter contre son rythme naturel a tendance à créer des moments de compulsion, pendant lesquels vont être consommées beaucoup plus de calories », poursuit Johana Le Lorrec. Pour elle, ce type de méthode restrictive, à l’instar du régime, peut fonctionner à court terme pour perdre du poids, mais elle a aussi des conséquences sur le métabolisme. Parmi les arguments vérifiés et souvent mis en avant par les adeptes du jeûne intermittent, on trouve le fait que le corps en pénurie d’énergie va puiser dans ses réserves. Mais pour prévenir d’un prochain manque, il va aussi s’adapter et tenter de stocker davantage de nutriments dès lors que l’occasion se présente. Cette stratégie de perte de poids semble donc contre-productive.

Pour tenter de retrouver son poids d’équilibre, la meilleure solution se trouve peut-être du côté des programmes préétablis. La diététicienne préconise de s’appuyer sur l’aide d’un professionnel certifié, qui saura proposer un accompagnement comprenant un maximum de facteurs individuels. « La façon dont on va pouvoir le faire, c’est en faisant évoluer les habitudes au long cours, rappelle Johana Le Lorrec. Ainsi, on peut avoir un effet durable sur le poids. »

Bien-être
L'Humanité

Absence de larmes : ne restez pas à sec

Actu

Mis à rude épreuve, nos yeux subissent des perturbations qui peuvent provoquer des sécheresses oculaires. Ce déficit de larmes produit des lésions sur la cornée, qui devient alors vulnérable aux infections.

Hannah Tordjman

Pollution, air climatisé, usage prolongé des écrans… notre mode de vie met notre confort visuel à rude épreuve, jusqu’à provoquer parfois des épisodes de sécheresse oculaire à l’origine de troubles de la vision. Ce dessèchement survient en cas d’insuffisance des larmes ou d’une mauvaise qualité de leur production. En temps normal, les glandes lacrymales sécrètent des larmes qui sont réparties sur toute la surface de l’œil dès lors que nous clignons des paupières. Elles permettent d’hydrater et de protéger la cornée contre les éléments externes comme les poussières, par exemple. Cette lubrification protège de nombre d’infections. Mais, parfois, la machine s’enraie et l’humidification ne se fait plus correctement, au point d’engendrer des picotements, voire des démangeaisons.

Un tiers des adultes sont touchés par la sécheresse oculaire, selon l’assurance-maladie. Si le temps passé sur écran ou dans un environnement intérieur ou extérieur agressif provoque cette perte d’humidification, il existe d’autres raisons, au premier rang desquelles l’âge. Plus on vieillit et moins on produit de larmes en raison de l’atrophie des glandes lacrymales. Par ailleurs, les bouleversements hormonaux liés à la ménopause chez la femme ou à l’andropause chez l’homme ont également des incidences. La sécheresse oculaire peut aussi résulter de la prise de certains médicaments : antidépresseurs, antalgiques, somnifères, antidiarrhéiques, antihistaminiques, traitements hormonaux, entre autres. Il existe également des causes liées au port régulier et prolongé de lentilles de contact ou encore à la suite des chirurgies au laser pour traiter une myopie. À noter : les effets secondaires du tabac et du cannabis peuvent aussi assécher les yeux.

Sensation de vision troublée et démangeaisons

La sensation de vision troublée se traduit par un besoin accru de cligner des paupières, par des démangeaisons, par la sensation de gêne face au vent ou à la fumée de cigarette. On assiste parfois à des problèmes de collement de paupières au petit matin ou encore à des larmoiements intempestifs. Autre cas de figure : l’impression de brûlure ou de picotement comme si une particule s’était incrustée dans l’œil. Toutefois, la sensation d’avoir les yeux secs n’implique pas toujours une sécheresse oculaire. Il se peut même que, malgré des sensations désagréables, la sécrétion de larmes soit normale. C’est vrai lorsqu’on passe beaucoup de temps devant des écrans ou dans un lieu enfumé.

Pour remédier à cette sécheresse, rien de très compliqué. Les larmes artificielles vendues en pharmacie soulagent dans la majorité des cas. Attention à les choisir en dose unique pour éviter tout risque d’infection oculaire. On peut les utiliser plusieurs fois par jour en cas d’inconfort et elles viennent généralement à bout du problème de manière assez rapide. En revanche, si la sécheresse persiste ou s’aggrave, seul un ophtalmologiste pourra mesurer la qualité de votre production de larmes et vous conseiller le traitement idoine.

Santé
L'Humanité

Une culture numérique commune contre la pression du digital 

Actu

Pour éviter aux salariés d’être trop sollicités par les notifications intempestives, et de terminer épuisés en fin de journée, il est indispensable d’organiser ses outils numériques. Un processus qui doit se faire à l’échelle collective !

Mélanie Mermoz

Entre votre ordinateur et votre smartphone, vous ne savez plus où donner de la tête. En plus de vos mails, vous recevez des messages sur différents groupes Whatsapp, complétez des documents partagés sur Slack. « C’est particulièrement compliqué dans les entreprises qui n’ont pas investi dans une digital workplace », souligne Arnaud Rayrole, directeur général de Lecko.fr. Un espace numérique de travail permet, en effet, de rassembler les outils nécessaires au travail partagé des salariés (ou prestataires). Suivant l’ergonomie de ces espaces, les notifications peuvent être plus ou moins visibles, il est aussi possible de choisir quelles notifications apparaissent et ainsi de prioriser celles qui sont importantes.

Si les outils numériques ont pour but de faciliter le travail, leur surabondance peut, au contraire, provoquer d’importants désagréments. Il est en effet difficile de ne pas aller voir immédiatement quelle est cette nouvelle information qui vient de tomber ! Le problème est alors qu’il faut ensuite retrouver le fil de la tâche abandonnée. « Le numérique est basé sur une idéologie de la fragilité humaine. Les notifications permettent d’éviter de louper quelque chose, mais elles empêchent de se concentrer. Peu à peu cette petite canne numérique prend le pas », alerte Marie-Anne Cloarec, formatrice en culture numérique d’entreprise. Censée protéger, elle a, en fait, un lourd impact sur la santé. « Cette mutiplication des outils conduit à un émiettement des tâches et à un épuisement cognitif. Le comble est qu’à la fin la personne a le sentiment d’avoir mal fait son travail. Cela peut provoquer des troubles du sommeil, de l’irritabilité », dénonce Gérald Demortière, médecin du travail.

« Faire un grand ménage »

Pour prévenir ces phénomènes, il faut déjà éviter de multiplier les outils. Pour Marie-Anne Cloarec, c’est d’abord au niveau de l’entreprise qu’une réflexion doit être menée et celle-ci doit s’effectuer en associant les équipes. Pas question de tout décider d’en haut, à l’échelle d’une entreprise ou même d’un service ! « Cela nécessite une vraie analyse du travail pour déterminer quel est l’outil le plus efficace. Il faut faire un grand ménage ! En quelques années, les outils numériques se sont multipliés très rapidement, il faut déterminer lesquels sont les plus importants », explique-t-elle. Une fois ceux-ci déterminés, c’est le moment de passer au nettoyage. « Dans une entreprise que j’ai accompagnée, la décision a été prise de supprimer Skype (un logiciel d’appel notamment en visio) quand ils ont décidé d’installer Teams, la plateforme collaborative de Microsoft », raconte-t-elle. « Si tout le monde n’a pas le même outil, cela génère de l’exclusion », avertit la formatrice. Une fois les outils choisis et hiérarchisés, il faut aussi mettre en place une culture numérique commune, particulièrement à l’échelle d’une équipe. « Il faut que soit clairement décidé où sont mis les documents importants, dans quel dossier partagé il faut aller les chercher, sinon on double le travail ! »

numérique
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Des plantes sauvages comestibles dans le jardin

Actu

Très répandues et faciles à reconnaître, plusieurs plantes sauvages, que l’on croise aussi au jardin, sont non seulement mangeables mais excellentes.

Marcel Guedj

De nombreuses plantes sauvages sont consommables – feuilles, fleurs et même racines parfois –, et très appréciées des gourmets ! Il y a plusieurs manières de les déguster en soupes ou salades, cuites ou crues. C’est le cas de l’ortie, du pissenlit, du plantain, de la pâquerette, de la primevère, du trèfle, de la violette, etc., parmi les plus communes, qui visitent spontanément nos jardins à l’approche du printemps. Certaines sont bien connues, d’autres moins, mais des guides et même des applications sur smartphone permettent de les identifier sans erreur. Alors, ne ratez pas l’occasion de découvrir la soupe aux orties, la salade de plantain, celle de pissenlit…

Une assiette de friche

Une question se pose cependant : peut-on consommer ces plantes sauvages cueillies au milieu de la pelouse ou au bord de l’allée ? Oui, si le jardin n’est pas situé dans une zone urbaine où il faut craindre la pollution atmosphérique et celle du sol. Oui encore, si le sol ne reçoit ni engrais ni pesticides, si la terre est entretenue par des méthodes naturelles respectueuses des micro-organismes qui nous rendent tant de services. Parmi ces méthodes, rappelons : ameublissement, apport de compost, paillage organique (feuilles mortes, cosses de sarrasin, paillettes de lin ou de chanvre…), épandage de bois raméal fragmenté (BRF) ; toutes améliorent la fertilité du sol par des apports naturels d’azote et en encourageant l’action des acariens, cloportes, vers de terre…, dont les déjections forment un engrais qui reconstitue l’humus.

Pour ces diverses raisons, les meilleurs endroits de cueillette sont les friches. Dans ce cas, il suffit de cueillir les plantes que vous voulez savourer avec un bon couteau, de les laver soigneusement, de les cuisiner. À l’opposé, et pour des raisons faciles à comprendre, on s’interdira la cueillette dans les parcs ou en bordure de chemins, de routes ou de champs cultivés pour éviter les zones polluées.

Conserver un carré d’orties

 

L’ortie (très riche en vitamine C) est une plante vivace envahissante, qui plus est urticante, dont les rhizomes ont tendance à s’étendre rapidement pour coloniser les terres voisines. Plutôt que de la détruire, encadrez sa croissance en limitant son espace, par exemple, avec de vieilles tuiles. Vous aurez ainsi votre « carré d’orties » prêt à servir pour la cuisine.

Les bons gestes pour les récolter

  1. Enfiler des gants en caoutchouc pour cueillir l’ortie et se prémunir des piqûres.
  2. Procéder à la cueillette plutôt le matin, le jour même de son utilisation.
  3. Conserver uniquement les feuilles et les laver (toujours avec des gants de préférence) dans une eau légèrement vinaigrée. Rincer et égoutter avant utilisation.
Jardinage
L'Humanité

La montbéliarde, une délicate saucisse au Doubs fumet

Actu

Ancrée dans son terroir, fruit d’un savoir-faire ancestral, la spécialité franc-comtoise fête cette année les dix ans de son indication géographique protégée (IGP), et le succès ne se dément pas.

Lea Desportes

En dix ans, son poids et ses mensurations n’ont pas changé : entre 150 et 200 g pour 15 cm de long et 25 à 40 mm de diamètre. Légèrement courbée, elle va souvent par paire. Et si la saucisse de Montbéliard a obtenu voilà une décennie une indication géographique protégée (IGP), son existence est bien plus ancienne. En témoignent les nombreux fumoirs à viande mis au jour sur le site d’Epomanduodurum, cité gallo-romaine sur l’actuelle commune de Mandeure, à quelques kilomètres de la sous-préfecture du Doubs. Les textes attestent que la saucisse prend son essor au XIVe siècle. Elle se différencie déjà par son mélange, du maigre et du gras de porc assaisonnés avec beaucoup d’ail et de cumin, et un long séchage dans les tuyés, de vastes pièces caractéristiques des fermes du haut Doubs qui servaient autant à fumer la viande qu’à chauffer leurs habitants. L’arrivée du chauffage central dans les années 1970 met fin à leur fonctionnement.

« Le Tuyé du Papy Gaby »

À Gilley, tout près de Morteau – d’où vient la seule autre saucisse française à bénéficier d’une IGP –, il est encore possible d’admirer une de ces hautes cheminées pyramidales en activité. Construit en 1973 par le boucher Émile Marguet, « le Tuyé du Papy Gaby » fabrique et vend sur place des spécialités charcutières régionales, dont 6 tonnes de montbéliards tous les ans. Une petite tranche des 5 800 tonnes produites en 2022. Si un groupe s’est taillé la part du lion, l’ensemble des 22 fabricants peut se réjouir d’une consommation en hausse, qui a atteint 32,2 millions de saucisses en 2022. Un succès pourvoyeur d’emplois, 18 rien que pour le tuyé cinquantenaire.

Fumage traditionnel au bois et à la sciure de résineux

Contrairement à l’appellation d’origine protégée qui nécessite que toutes les étapes de fabrication soient réalisées dans une même zone géographique, une seule est suffisante pour l’IGP. La préparation de « la mêlée », la viande hachée et relevée par des épices ou des aromates, doit avoir lieu en Franche-Comté, tout comme le fumage traditionnel au bois et à la sciure de résineux provenant des forêts qui recouvrent près de la moitié des terres comtoises.

Une teneur en gras inférieure à 30 %

L’opération, qui dure entre 12 et 48 heures, donne aux saucisses leur couleur légèrement ambrée, entre le brun et le doré, et leur saveur caractéristique. Leur teneur en gras doit être inférieure à 30 % et la lecture des étiquettes se révèle instructive en la matière, les versions artisanales étant largement en dessous. Si le cahier des charges autorise l’utilisation de viandes de l’Union européenne, la filière a fait le choix du mieux-disant : les trois quarts des 163 élevages auprès desquels elle s’approvisionne se trouvent en Franche-Comté et dans les régions limitrophes. Ils donnent aux cochons la confiture locale, le lactosérum (petit-lait) produit par la montbéliarde, vache reine des AOP fromagères, à l’origine notamment du comté ou du mont-d’or. Conclusion ? Des porcs qui font une bonne chair… à saucisse.

Saucisse de Montbéliard grillée à la mousseline de fenouil

Préparation : 10 minCuisson : 15 minDifficulté : facileIngrédients pour 4 personnes 4 saucisses de Montbéliard, 400 g de fenouil, 80 g de beurre, 10 cl de crème crue, Gros sel, poivre du moulin.

Traditionnellement pochée et accompagnée de pommes de terre ou de lentilles, la saucisse de Montbéliard se décline aussi grillée, en brochette, cuite au four ou en papillotes, pour varier les plaisirs. Cette recette équilibrée et très simple d’exécution ne nécessite de suivre qu’une seule règle : ne jamais piquer la saucisse de Montbéliard avant cuisson, pour conserver tout son parfum.

  1. Préparation de la mousselineLaver les fenouils, retirer les cœurs et les tiges.Tailler en fines lamelles, les mettre dans une casserole, recouvrir d’eau froide, ajouter le gros sel.Porter à ébullition puis laisser cuire à gros bouillons.Égoutter les fenouils, les passer au mixeur. Ajouter le beurre et la crème, le sel et poivre puis bien mélanger. 
  2. Dans une poêle chaude, faire cuire les saucisses sans matière grasse, les colorer de tous les côtés. 
  3. Dans chaque assiette, lisser de mousseline et déposer la saucisse grillée.

Pour accompagner la montbéliarde

 

 Rouge. On reste dans le Grand-Est mais direction l’Alsace. Installées à Wettolsheim, aux portes de Colmar, les sœurs Amélie et Cécile Buecher représentent la septième génération du domaine familial qu’elles ont rebaptisé en 2009 Vignoble des 2 lunes, clin d’œil à leur démarche biodynamique. La touche de fumé qui complète l’explosion de fruits rouges frais de leur pinot noir créera un pont aromatique bienvenu avec la note caractéristique de la saucisse de Montbéliard. Peu tannique et acidulée, la cuvée contrebalancera agréablement le gras du plat.

Vignoble des 2 lunes 2018, Lune noire pinot noir, AOP Alsace, 22 euros

 

 Blanc. Fin et vertical, ce grand chardonnay de terroir exprime son sous-sol calcaire, sans pour autant manquer de matière. Comme toute la gamme, qui s’attelle à toutes les spécialités jurassiennes, il est élaboré par Pauline et Géraud Fromont, deux œnologues franc-comtois. Installés dans le Sud-Revermont depuis 2006, ils ont fait le choix de l’agriculture biologique, certifiée en 2013, et d’interventions minimales en vinification. Aussi éclatante qu’enveloppante, cette cuvée saura, dans l’assiette, tenir tête à la saucisse enrobée de mousseline.

Chardonnay Les Normins 2020, Domaine des Marnes blanches, AOP côtes-du-jura, 26,80 eurosBon et sain
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Gilbert Achcar : « Pékin aurait pu avoir une position plus équilibrée »

Entretien

GUERRE EN UKRAINE Le spécialiste des relations internationales Gilbert Achcar déplore que le plan chinois reste en deçà des exigences pour un retour à la stabilité dans un contexte de « nouvelle guerre froide ». Il souligne aussi la responsabilité des États-Unis dans cette polarisation des blocs antagonistes.

Youness Machichi

Dans son plan, la Chine réaffirme sa défense de la souveraineté et l’intégrité de tous les pays tout en appelant de ses vœux un retour à la paix. Mais, vendredi 24 février, aux côtés d’une trentaine de pays du Sud global, elle s’est abstenue lors du vote de la résolution de l’ONU exigeant de la Russie le retrait immédiat du territoire ukrainien.

Alors que sa diplomatie affiche un scrupuleux respect du droit international, pourquoi la Chine refuse-t-elle de demander le retrait des troupes russes ?

Je crois que les motivations de la Chine sont assez transparentes. Elle a un rapport de coopération stratégique avec la Russie, qu’on pourrait même appeler, dans une certaine mesure, un rapport d’alliance, même s’il ne s’agit pas d’une alliance formalisée sur le plan militaire, comme l’est l’Otan. Pékin ne veut donc pas perturber ce rapport avec Moscou par une prise de position clairement opposée. Et en ce sens, cela s’inscrit dans la nouvelle guerre froide qui s’est mise en place depuis le tournant du siècle.

Cela dit, je crois qu’il est regrettable que la Chine ne voie pas plus loin, d’autant plus que la Russie va sortir considérablement affaiblie de cette aventure meurtrière qu’est l’invasion de l’Ukraine. La Chine aurait pu, je crois, gagner beaucoup plus d’espace et de respect dans l’opinion publique mondiale en adoptant une position plus équilibrée et principielle, avec d’une part la critique des États-Unis et de l’Otan, d’autre part, une critique claire de la Russie. Elle aurait dû souligner l’inadmissibilité de l’acquisition de territoires par la force, qui est aussi un principe clé du droit international et de la charte des Nations unies. La Chine aurait pu prendre les devants à l’ONU pour une résolution équilibrée de la façon que je viens d’expliquer, au lieu de se cantonner dans une attitude abstentionniste qui n’est pas digne d’une grande puissance. Malheureusement, les dirigeants chinois se limitent au cadre étroit de la nouvelle guerre froide.

Quels leviers politiques et économiques la puissance chinoise est-elle susceptible d’actionner pour l’exécution concrète et réaliste de son plan de paix ?

Pékin a aujourd’hui, plus que jamais, une énorme influence sur Moscou. L’enlisement militaire de la Russie l’a considérablement affaiblie et augmenté sa dépendance économique et politique, donc stratégique, vis-à-vis de la Chine. En plus, cela dessine à terme une dépendance militaire aux rapports inversés. Depuis la fin de la guerre froide et la mise en place de la coopération entre la Russie post-soviétique et la Chine, cette dernière est devenue un importateur majeur d’armement russe, en concurrence avec l’Inde pour la première place parmi les clients de Moscou. Aujourd’hui, sur le plan technologique, la Chine est en train de se hisser au premier rang. On parle déjà d’une possibilité de livraisons d’armes chinoises à la Russie, ce qui constituerait une grave erreur à mon sens. Cela dit, la Chine avait au départ réagi de manière plus prometteuse. Son ambassadeur aux États-Unis avait publié, au début de la guerre, une tribune dans la grande presse américaine proclamant une position qui était plus équilibrée que celle qui est actuellement la sienne. Mais les États-Unis n’ont pas saisi cette main tendue. Au lieu d’essayer de faire leur possible pour pousser la Chine à tout au moins rester neutre ou à intervenir dans la médiation entre l’Ukraine et la Russie, les États-Unis ont tout fait en sens contraire. Ils ont tout fait pour ostraciser la Chine avec une politique de provocation et de soupçon. La position chinoise actuelle est donc aussi le résultat de cette attitude des États-Unis. Je regrette néanmoins que Pékin ne réagisse pas de manière plus subtile et plus intelligente dans le jeu politique mondial.

Une réunion du G20 s’est tenue le 2 mars à New Delhi. Certains observateurs ont suggéré que le gouvernement indien a mis en place une sorte de « multi-alignement ». Tantôt il s’affiche du côté des Occidentaux, tantôt du côté de la Russie. L’Inde dispose-t-elle de la puissance nécessaire pour jouer un rôle d’influence vers la paix dans ce conflit ?

L’Inde est certainement un très grand pays, mais elle reste une puissance économique et militaire de deuxième rang à l’échelle mondiale, alors que la Chine s’est déjà hissée au premier rang. Le gouvernement de Narendra Modi a une politique foncièrement opportuniste à l’égard du conflit Russie-Otan. Il essaye de tirer avantage de la situation de guerre et joue sur les deux registres en même temps. Dans tout cela rentre également en ligne de compte l’hostilité que l’Inde porte à la Chine. Les rapports hostiles entre les deux pays font que l’Inde a aussi le souci de maintenir ses rapports avec la Russie pour que celle-ci ne se range pas du côté de la Chine dans son conflit avec l’Inde. C’est donc une situation compliquée. Sur le fond des choses, j’ai trouvé particulièrement ridicule le prétendu « sommet de la démocratie » que le président américain Joe Biden avait réuni l’an dernier et auquel il avait invité le premier ministre indien. Narendra Modi est ce qu’on peut appeler un néofasciste. Son parti est un parti d’extrême droite, un parti islamophobe, qui mène une politique de plus en plus autoritaire et oppressive en Inde. Il y a certainement une grande affinité entre Narendra Modi et Vladimir Poutine en tant que type de régime politique.

Guerre en UkraineChine
L'Humanité

Les destins croisés de Maksym et Nina sur les bords de la mer Noire

Reportage

Ukraine En l’espace d’un an, la troisième ville du pays est passée de cité touristique à centre d’accueil pour des milliers de déplacés internes qui rapportent, chacun, les récits glaçants de la vie qu’ils ont fuie.

Emmanuelle Chaze

Odessa (Ukraine), correspondance particulière.

Au bord de la mer Noire, dans la ville autrefois hautement touristique d’Odessa, n’étaient les obstacles antichars (ou « hérissons tchèques ») disséminés sur les trottoirs du centre-ville et les coupures de courant inopinées, la vie semble presque normale. Mais rien n’est comme avant : au bout de la rue Katherinskaya, la statue de Catherine II de Russie a été déboulonnée en décembre 2022, symbole du rejet de la population de toute référence à la culture russe dans la ville. Personne ne peut s’approcher de l’escalier du Potemkine, les 192 marches monumentales qui marquent l’accès au port de la ville, qui, depuis le film de 1925 (le Cuirassé Potemkine), sont devenues le symbole le plus connu d’Odessa.

Il est également interdit de marcher sur les plages, minées, et de photographier la côte, tout partage sur les réseaux sociaux étant susceptible de livrer, même involontairement, des informations à l’ennemi. Ce voisin devenu agresseur, il y a neuf ans, s’est encore rapproché : la ligne de front de Mykolayiv est située à seulement une centaine de kilomètres d’Odessa et, même à cette distance, il n’est pas rare d’entendre les tirs d’artillerie. Des alertes aériennes annoncent presque quotidiennement la menace d’une frappe de missile ou de drone.

les déplacés sont pris en charge par les ong et les œuvres charitables ou religieuses

La ville est aussi devenue un lieu d’accueil pour toute une population meurtrie : Odessa accueille près de 60 000 déplacés internes depuis février 2022. Certains déplacés sont pris en charge par des particuliers, d’autres par des ONG et autres œuvres charitables ou religieuses. Maksym Lapiuk travaille depuis plusieurs mois avec l’International Rescue Committee (IRC), une ONG qui a déjà porté assistance à un demi-million de personnes à travers l’Ukraine depuis le début de l’invasion. Lui-même originaire de Kherson, il a fui en avril 2022, avec sa femme et son enfant. Il n’entrevoit pas de retour possible pour le moment, mais est heureux de participer à l’effort humanitaire de l’association dans la région. « L’IRC a rapidement compris l’importance d’être présent dans les régions les plus vulnérables, comme Mykolayiv et Kherson. Plusieurs fois par mois, nous envoyons un groupe d’humanitaires dans le seul district de la région de Kherson qui n’est pas atteignable par les frappes russes, pour y amener des couvertures, des radiateurs ou de la nourriture.».

Pour ceux qui ont réussi à évacuer, plusieurs foyers d'accueil ont ouvert à Odessa. Dans l'un d'eux, mis en place par la fondations Road Home avec le soutien de la fondation Ursula Zindel-Hilti, neuf mères accompagnées de leurs enfants ont trouvé refuge. Grâce à une garderie pour les plus jeunes et une salle informatique où les enfants peuvent continuer leur scolarité à distance, ces femmes peuvent tenter de se reconstruire.

Pour ceux qui ont réussi à évacuer, plusieurs foyers d'accueil ont ouvert à Odessa. Dans l'un d'eux, mis en place par la fondations Road Home avec le soutien de la fondation Ursula Zindel-Hilti, neuf mères accompagnées de leurs enfants ont trouvé refuge. Grâce à une garderie pour les plus jeunes et une salle informatique où les enfants peuvent continuer leur scolarité à distance, ces femmes peuvent tenter de se reconstruire. Certaines ont fui, en plus de la guerre, un mari violent, d’autres ont divorcé, d’autres encore ont perdu leur conjoint. Toutes ont de la famille restée derrière la ligne d’occupation. Les récits qu’elles font de ce qui s’y passe sont glaçants. Nina, une jeune femme d’une trentaine d’années, a fui la région de Kherson avec ses deux enfants, un garçon et une fille, en août 2022. Elle est submergée par l’émotion : « Ma mère et ma sœur n’ont pas voulu partir. Il y a trois mois, je n’arrivais plus à les joindre au téléphone. Puis j’ai appris que le pire s’était produit : ma sœur avait été violée et torturée, avant d’être assassinée par des soldats russes. Pendant des jours, nous ne savions pas où elle était. C’est une morgue de la région qui a téléphoné pour que ma mère vienne identifier son corps, en nous suppliant de ne pas révéler qu’ils avaient appelé. On l’a reconnue à ses bracelets, ses mains. Son visage était tellement abîmé qu’il en était méconnaissable. » Pendant des semaines, la famille de Nina ne peut récupérer le corps de sa sœur. Dans la région occupée, l’identité de celui qui l’a tuée est connue, mais il ne semble pas avoir été inquiété. Nina a peu d’espoir qu’une enquête sera menée, et s’inquiète pour sa mère, restée seule : « Des pro-Russes lui ont intimé l’ordre de quitter le village, mais elle refuse de s’éloigner de la tombe de ma sœur. Les soldats russes terrorisent tous les habitants. »

Après la mort de sa sœur, et sachant sa propre mère en danger permanent, Nina peine à se reconstruire, mais elle est soulagée de voir ses enfants en sûreté à Odessa. À l’échelle du pays, comme elle, près de 6 millions d’Ukrainiens ont fui leur maison et trouvé refuge loin de la ligne de front. De son côté, l’IRC estime que plus de 17 millions d’Ukrainiens ont besoin d’assistance humanitaire. 

Guerre en Ukraineodessa
L'Humanité

À Rostov-sur-le-Don, la guerre à quelques kilomètres

Reportage

Russie La ville de l’écrivain Soljenitsyne vit au rythme du conflit dans le Donbass depuis neuf ans. L’année écoulée l’a laissée sous le choc d’une guerre sans retour et à sa porte.

Vadim Kamenka

Rostov-sur-le-Don (Russie), envoyé spécial.

Sur les grandes artères de la ville, d’imposants camions et convois militaires circulent régulièrement. Comme depuis un an, les sigles « Z » ou « V » ornent ces véhicules qui rappellent la proximité du conflit à moins de 200 kilomètres. Véritable base arrière, Rostov-sur-le-Don s’affirme comme un centre militaire important pour le district fédéral du sud de la Russie, qui englobe plusieurs régions : Volgograd, Krasnodar, Astrakan, Sébastopol ou… la Crimée. Cette porte du Caucase apparaît en première ligne depuis 2014. Il y a neuf ans, elle avait accueilli les premiers réfugiés. « La guerre est une vieille voisine… Si on avait su, à l’époque, qu’une décennie plus tard le conflit aurait atteint de telles proportions, au risque de devenir mondial... ça m’attriste. En plus, personne ne sait quand il s’arrêtera. Si au moins l’année 2023 pouvait être meilleure que 2022 », soupire l’écrivain Sergueï Tioutiounnik.

des millions de réfugiés du donbass passent par rostov

Sur les berges du Don, les navires de croisière attendent la période estivale. Une fois restaurés et le dégel terminé, ils vont remonter vers Saint-Pétersbourg et Moscou. Dans la ville, les mêmes messages de soutien s’affichent, comme dans le reste de la Russie. « Nous n’avons rien de commun avec la capitale ou Saint-Pétersbourg. Depuis 2014, on a des amis, de la famille qui sont plongés dans l’horreur. Et le 24 février a été malgré tout un choc. Je n’ai pas bougé de chez moi durant trois jours. Je ne faisais que regarder les informations », explique le communiste Sergey Lakisov.

Dans les rues, des perce-neige sont apparus. Ces plantes apparaissent immédiatement après la fonte des neiges et annoncent le printemps. « C’est la deuxième fois que nous assistons à son arrivée. Je ne pensais pas devoir fuir aussi longtemps. Mais il nous est impossible de rentrer, vu les bombardements ukrainiens qui se poursuivent », explique Sveta, qui est arrivée quelques jours avant l’invasion russe. Depuis février 2022, des millions de réfugiés du Donbass sont passés par ici avant de partir vers d’autres régions. « Des dizaines de milliers sont restés dans la région, estime Sergey Lakisov. Une partie de ma famille est ukrainienne et les mêmes liens existent chez la plupart des habitants ici. On n’a jamais fait de différence entre les deux nationalités. Il s’agit d’une véritable guerre civile et le pouvoir russe est responsable de cette situation. Nous, on fait au mieux, on apporte de l’aide aux camarades de Lougansk : vêtements, matériels, protections, médicaments… »

Ce soutien au Donbass se traduit aussi par une autre forme de solidarité. Plus de 2 500 sauveteurs de la région et 500 unités d’équipement sont prêts à venir en aide aux citoyens de Donetsk à tout moment, affirme la direction principale du ministère des Situations d’urgence de la région de Rostov. « Ils travaillent en état d’alerte maximale », assurent les autorités. Face à l’ampleur de cette guerre et au survol des drones ukrainiens, une liste des abris municipaux pouvant être utilisés en cas d’urgence est apparue sur le site Internet de l’administration de la ville. Deux types ont été recensés : les sous-sols des maisons et les passages souterrains. Au total, la municipalité promet 1,8 million de caves dénombrées qui pourraient cacher 2,76 millions d’habitants.

Aux abords de la cathédrale de la Nativité, l’imposant marché central à l’architecture typiquement soviétique apparaît bien rempli. « On profite du beau temps et des nouveaux arrivages de légumes et de poisson. C’est moins cher que dans les supermarchés », sourit Igor. Rostov-sur-le-Don reste l’un des ports les plus importants en Russie car il permet de relier le Don à la mer d’Azov, ainsi qu’à la mer Noire, avec un système de canaux. Pour le pacifiste Oleg Bodrov, membre du conseil du Bureau international de la paix, le constat est sans détour : « Malheureusement, la militarisation est la principale tendance de la société russe contemporaine. Cela signifie que la guerre s’est installée pour longtemps ! Et cela ne dépend pas de la durée de la guerre en Ukraine. » Alors que Bakhmout pourrait tomber aux mains de la Russie, au prix de milliers de morts, la diplomatie doit reprendre. 

RussieGuerre en UkraineRostov sur le Don
L'Humanité

Russie. À Volgograd, le patriotisme l’emporte sur le pacifisme

Reportage

L’ancienne Stalingrad a vu sa notoriété et le prix payé dans la grande guerre patriotique récupérés par Vladimir Poutine pour expliquer son invasion militaire, il y a un an. Les habitants y adhèrent sans être dupes.

Vadim Kamenka

Volgograd (Russie), envoyé spécial.

Le dégel a débuté dans la ville de la Volga. Quelques traces de neige demeurent le long des berges du fleuve. Avec des températures positives qui atteignent les 10 °C, le million d’habitants de Volgograd déplore des rues saturées d’eau et de boue. Sur le kourgane Mamaïev, la statue de la Mère Patrie haute de 85 mètres continue de protéger la ville. Elle rappelle surtout le lourd tribut payé par les habitants et les soldats au cours de la bataille de Stalingrad, la plus sanglante de l’histoire militaire. Au total, plus d’un million de personnes ont trouvé la mort en l’espace de six mois (23 août 1942-2 février 1943). À l’occasion du 80e anniversaire de la victoire, le 2 février, le président russe a maintenu son discours contre les autorités ukrainiennes pour légitimer l’invasion de l’Ukraine comme une opération de « dénazi­fication », un an plus tôt. « Nous voyons que l’idéologie du nazisme, dans sa forme moderne, crée à nouveau des menaces directes pour la sécurité de notre pays », a déclaré Vladimir Poutine, et de commenter : « C’est incroyable mais c’est un fait, des chars allemands nous menacent à nouveau. »

Forcément, ce narratif officiel résonne chez un certain nombre des habitants. « Plus de 40 000 personnes sont mortes en l’espace de quelques heures sous les bombardements allemands. Elles ont littéralement brûlé. Forcément, cela nous marque, à l’image de notre ville qui a été complètement détruite. Ils ne se rendent pas compte du signal que les Occidentaux nous envoient ? » interroge Volodia, la cinquantaine, qui travaille dans une banque.

À côté de la maison Pavlov et devant le musée-panorama de la bataille de Stalingrad, trois bustes – de Joseph Staline, Gueorgui Joukov et Alexandre Vassilievski – ont été installés et inaugurés, en février, par Vladimir Poutine. À quelques mètres de là se trouve le Mémorial des victimes de la ­répression politique…Un mélange historique particulier. « Nous ne voulons pas retourner à l’époque de l’Union soviétique. On connaît les drames. Il s’agit de mettre en avant les défenseurs de la nation », estime une habitante qui profite des températures printanières pour se promener.

L’histoire est au cœur de cette guerre. Pour de nombreux historiens russes, l’Ukraine en a modifié l’enseignement lors de l’arrivée au pouvoir de Viktor Iouchtchenko, en 2004. « L’Holodomor (la famine qui a sévi en Ukraine et dans d’autres régions soviétiques en 1933 – NDLR) est devenu leur principal sujet de recherche. Tout devait amener à la culpabilité de l’État russe et d’un génocide », juge le professeur d’histoire, qui se rend dans les « nouveaux territoires » pour échanger sur cette thématique et l’enseignement dispensé jusqu’alors. Une analyse partagée par Arkadiy Korolev, professeur d’archéologie à l’Académie nationale des sciences sociales de Samara, qui dénonce « la transformation de criminels de guerre ukrainiens, ­reconnus comme tels par le Memorial de la Shoah, en héros nationaux. Une partie de ma famille les a combattus. Je ne peux accepter une telle réécriture ».

« Pourquoi interdire la culture de l’autre ? »

La Russie ne fait plus partie désormais du processus de Bologne, un espace européen commun de l’enseignement supérieur qu’elle avait rejoint en 2003. Cela permet-il d’envahir un pays ou de bombarder des innocents ? « Il s’agit d’une opération spéciale, pas d’une guerre. Nous évitons les civils », se défend un militaire en route pour Rostov, puis le Donbass. Pour Svetlana, qui a repris son métier d’infirmière à Volgograd, aucun doute, c’est bien « une guerre totalement absurde qui se déroule là-bas ». Encore marquée, elle raconte avoir eu la plus grande peur de sa vie « car (s)on fils, ingénieur dans l’armée, aurait pu être mobilisé. Une de (s)es tantes habitait dans la ­région de Lougansk. Elle a tenu depuis 2014. Mais l’année écoulée a eu raison de sa détermination. Elle n’a plus de contact avec son fils, parti vivre à Kiev puis en Allemagne. Pourquoi rompre des liens aussi forts ou interdire la culture de l’autre ? »

Dans la rue Gagarine, sur le toit du planétarium trône la sculpture Mir (« paix »), la dernière œuvre de l’artiste Vera Moukhina. « C’est un beau symbole », juge Evgueni Chamanaev, député communiste de la ville, qui déplore « un trop grand alignement de (son) parti sur les positions de Vladimir Poutine, lequel récupère les symboles soviétiques qui l’intéressent. Il n’a rien d’un communiste. En attendant, notre parti s’isole au niveau international » des autres partis communistes. Les habitants de Volgograd attendent les beaux jours et surtout la fin des combats.

UkraineGuerre en UkraineZaporijjiaVolodymyr Zelensky
L'Humanité

Russie. À Samara, plongée dans la solidarité et l’effort de guerre

Reportage

La ville du prix Nobel de la paix Dmitri Mouratov vit au rythme du conflit. L’aide pour le Donbass, et pour les nombreux soldats qui y combattent, ne cesse de s’amplifier. Reportage.

Vadim Kamenka

Samara, Moscou (Russie), envoyé spécial.

À quelques mètres de la gare centrale de Samara, l’immense centre commercial Goudok est devenu le point de ralliement pour Anastasia Andreïtchenko et son association Goumanitarniï dvij (Mouvement humanitaire).

Ce matin, de nombreuses familles sont venues donner des denrées alimentaires (pâtes, céréales, conserves), des vêtements chauds, du linge, des pansements et des médicaments. « Nous planifions à l’avance la logistique, où et vers qui nous allons. Nous élaborons la liste des choses nécessaires avec les habitants et les hôpitaux de Donetsk. Sur place, nous sommes accueillis, accompagnés et aidés par les forces militaires », explique-t-elle.

Dans le centre commercial, une boutique s’est transformée en box de stockage et accueille l’ensemble du chargement. À l’intérieur, une vingtaine de palettes chargées de cartons et d’autres objets remplissent la majeure partie du local. « On a séparé ce qui allait aux habitants, aux soldats et à l’hôpital de Makeïevka (périphérie de Donetsk – NDLR) . On a de tout : de l’huile, des ragoûts, des habits tricotés, du sel, du sucre, du thé, du café, des sucreries pour les enfants, des lingettes, du papier toilette. On a même des poêles pour se réchauffer et faire à manger que nous ont construits des ingénieurs », détaille Anastasia Andreïtchenko, entre deux appels téléphoniques.

Le temps complique l’arrivée sur place du poids lourd chargé du transport du fret. Chaque trajet est planifié dans les moindres minutes : trois jours de route dans les deux sens, un jour de déchargement. En fonction des possibilités, ils font le voyage une à deux fois par mois, car « il faut trouver un conducteur motivé et une remorque, ce qui n’est pas facile. Mais, vu l’état des habitants qui sont sans eau, sans nourriture, parfois blessés, on ne peut que poursuivre nos missions et espérer que la paix vienne rapidement », déplore-t-elle.

Alors que l’heure du chargement se profile, les gens leur souhaitent « bon courage pour la route » et les « remercient ». À 36 ans, Anastasia Andreïtchenko, qui travaille comme administratrice dans une société de gestion de service, a lancé dès 2014 cette collecte de fonds pour venir en aide aux familles déjà plongées dans la guerre.

« Le premier rassemblement a été une véritable aventure. En l’espace de quinze jours, on a réussi à collecter une remorque de 20 tonnes. Et j’ai commencé à accompagner les convois en 2015 quand l’un de nos chauffeurs a disparu avec tout le chargement », raconte-t-elle. Malgré les tirs d’obus, elle prend la route en cette fin février avec son mari, Alexey, et un autre bénévole. Ils rejoindront la remorque qui part la veille, à Donetsk.

Près de 100 000 morts depuis le 24 février 2022

Dans le centre de Samara, sur la place Kouïbychev, où s’impose l’immense opéra de la ville, des enfants profitent d’un toboggan enneigé pour faire de la luge. Juste à côté, la Maison des officiers, à l’architecture soviétique, organise dans une de ses nombreuses salles une collecte de fonds pour les soldats. Une écharpe trône au-dessus des centaines de paquets : « On n’oublie pas les nôtres. »

De jeunes militaires et des bénévoles trient et accueillent la foule. « Si je dois y aller, j’irai », affirme l’un d’eux, qui n’a pas été mobilisé après l’appel lancé le 21 septembre par le président russe. « Je viens ici apporter mon aide. Mon mari se trouve actuellement dans le Donbass, dans la région de Donetsk. J’attends chaque jour de ses nouvelles », glisse Nadia.

La mort d’une centaine de militaires, le 1er janvier, à Makeïevka, a marqué le 1,1 million d’habitants. Au total, certaines sources évoquent près de 100 000 morts de part et d’autre depuis le 24 février 2022.

« Des sorties nécessaires pour oublier les moments difficiles »

Au confluent de la Volga et la rivière Samara se trouve le centre historique, considérablement rénové à l’occasion de la Coupe du monde de football de 2018. Les boutiques, restaurants et magasins fonctionnent normalement. L’industrie, chimique, aérospatiale et automobile, a été marginalement impactée par les sanctions. « Les fermetures de magasins comme Decathlon ont un impact, même limité, sur les emplois. Pour l’instant, cela a été bien anticipé. Pour Togliatti, c’est plus difficile. Mais cela date d’une forme de désindustrialisation, que le partenariat avec Renault et l’usine automobile AvtoVAZ a mise en évidence », analyse l’universitaire Grigori Tsidenkov.

Le long des quais de nombreux résidents font du ski ou de la marche nordique sur une Volga totalement gelée. « Ces sorties en famille sont nécessaires pour oublier les moments difficiles. Avec la fin de la Maslenitsa (équivalent du mardi gras), cela permet d’éliminer toutes les crêpes mangées et se préparer au carême », s’amuse Slavia qui aura le droit de déguster une Jigouliovskoïé. Il s’agit de la célèbre bière russe, fabriquée à Samara depuis le XIXe siècle, qui dispose d’une brasserie et d’un bar attenant.

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RussieGuerre en Ukraine
L'Humanité

La vie après l'occupation à Hostomel, ville-héros d’Ukraine

Reportage

Dans la région de Kiev, les villes occupées plusieurs semaines par l’agresseur russe restent marquées par les violences commises en mars 2022. Alors que la reconstruction a déjà commencé, ceux qui n’ont pas réussi à partir vivent avec de douloureux souvenirs. Reportage.

Emmanuelle Chaze

Hostomel (Ukraine), correspondance particulière.

Il est des noms qui resteront gravés dans les esprits bien après la fin de la guerre. Comme Oradour-sur-Glane, Srebrenica ou encore la Ghouta orientale, et tant d’autres lieux de massacres qui ont ému, outré et choqué, Boutcha entrait dans la mémoire collective en avril 2022, alors que le monde découvrait avec horreur la rue Jablonska jonchée de cadavres, les voitures de civils carbonisées et la destruction de plus de 3000 maisons de cette ville de banlieue autrefois paisible. Les villes toutes proches d’Hostomel, d’Irpin et de Borodyanka ont subi le même sort.

Pour ceux qui restent, même si l’heure est à la reconstruction, rien n’est oublié des heures terribles des trente-cinq jours de l’occupation russe du début de la guerre dans la région de Kiev. Si beaucoup d’habitants ne souhaitent plus évoquer cette période, et ne veulent plus que leur ville soit associée à tant d’atrocités, d’autres en revanche ne veulent pas que leur expérience tombe dans l’oubli, et se racontent.

Des familles captives

C’est le cas de Vira Zelenska et de Viktoriia Nazarova, deux mères de famille d’Hostomel qui ont survécu à l’occupation et à la captivité avec une centaine d’autres civils, dont 30 enfants, enfermés dans le gymnase souterrain de l’école municipale. Celle-ci avait été utilisée comme base par une soixantaine de soldats russes qui faisaient régner la terreur sur Hostomel.

En face de l’école, jusqu’à la fin de l’occupation un jardin a servi de fosse commune pour les cadavres de civils. Dont le corps du maire de la ville, Youri Prylykpo, assassiné le 7 mars 2022, alors qu’il distribuait de la nourriture et des médicaments à la population.

Au plus fort des bombardements, le souterrain servait d’abri aux habitants. C’est ainsi que Vira et Viktoriia, avec leurs enfants et leurs maris, se sont retrouvées captives. Viktoriia habite tout près, et Vira est l’une des cuisinières de l’école.

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Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Elle raconte : « Systématiquement, (les soldats russes) ont saccagé l’école, brisé les portes, abîmé le matériel. En ce qui nous concerne, les hommes ont été déshabillés, les soldats cherchaient s’ils avaient des tatouages ukrainiens. Ils ont été humiliés. On a été autorisés à préparer la nourriture sous la menace d’une arme automatique, les enfants étaient aussi poussés à droite, à gauche avec des armes. On était même braqués lorsqu’on allait aux toilettes ! »

Viktoriia précise : « La façon dont nous étions traitées dépendait des rotations de soldats. Tous n’étaient pas aussi violents, mais nous avions toujours peur. Le pire a été un régiment de Bouriates. Ils voulaient toujours des femmes, de l’alcool, des cigarettes. Heureusement pour nous, leur chef s’est interposé pour empêcher les viols. » Vira Zelenska a même été inquiétée lorsque les soldats se sont aperçu qu’elle portait le même nom de famille que le président Volodymyr Zelensky.

Pendant plusieurs semaines, des familles survivent dans des conditions difficiles : il fait – 19 °C dehors, et le gymnase affiche un taux d’humidité élevé. Les murs suintent. Les toilettes ne fonctionnent plus, tout le monde est malade, des cas de dysenterie apparaissent. Viktoriia se souvient : « Notre maire, Youri Prylypko, nous a apporté beaucoup de choses, deux fois, de la nourriture et de l’eau. Et un jour, ils (les soldats) l’ont emmené alors qu’il venait nous distribuer des vivres, et ils l’ont abattu. »

Les enfants ont repris les cours

Au même moment, l’occupant russe saccage des maisons, se sert des matelas et couvertures des civils pour tenter de camoufler ses chars. Mais, fin mars, c’est la débandade : aussi vite qu’ils sont apparus, les soldats russes se retirent d’Hostomel, comme l’explique Vira : « En quinze minutes, ils étaient partis, sans même compter leurs hommes. Ils en avaient même oublié, qui étaient partis voler de l’alcool au supermarché et qui ont été bien surpris de ne trouver aucun de leurs camarades en revenant ici ! » Lors de la libération, Vira et Viktoriia découvrent l’étendue de la violence qui a eu lieu à Hostomel, à Irpin et Boutcha.

Depuis la libération d’Hostomel, le 2 avril 2022, l’école a été réparée. Les enfants de Vira et de Viktoriia ont repris les cours. Mais à chaque alerte aérienne, au moment de se réfugier au sous-sol, ils ont peur de retourner dans ce gymnase où ils ont vécu des heures si sombres.

Après la libération, Hostomel a obtenu, comme Kharkiv, Kherson ou Marioupol, le titre de ville-héros d’Ukraine, pour la résistance affichée par ses habitants à l’occupant. À ce jour, plus de 71 500 crimes de guerre ont été recensés par le procureur général d’Ukraine.

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Guerre en UkraineUkraine
L'Humanité

En Ukraine, Olexandr Kamyshin, le soldat du rail

Reportage

Depuis le début de la guerre, la compagnie de chemins de fer Ukrzaliznytsia fournit un effort gigantesque pour évacuer les millions de personnes fuyant combats et bombardements. À Kiev, un homme est aux commandes : Olexandr Kamyshin.

Emmanuelle Chaze

Kiev (Ukraine), correspondance.

Olexandr Kamyshin est marathonien. Avec la guerre, il est aussi devenu un visage familier pour des milliers d’Ukrainiens, admiré pour l’effort gigantesque et de longue haleine qu’il fournit en tant que patron d’Ukrzaliznytsia, la compagnie des chemins de fer ukrainienne.

Depuis février 2022, c’est une course contre la montre qu’il mène, au quotidien, en supervisant les opérations d’évacuations de millions de personnes et l’accueil de milliers d’entre elles dans les gares du pays, en plein milieu des bombardements qui s’abattent sur le pays depuis l’invasion russe.

Guerre en Ukraine. Les six dates qui ont marqué 365 jours de conflit

La tâche est immense et difficile, mais rien ne semble impossible lorsqu’il s’agit de défendre son pays. Revenant sur le début de l’agression, Kamyshin explique : « Nous sommes toujours prêts à tout, mais en février dernier nos plans n’étaient pas adaptés à l’ampleur de ce qui s’est passé : les chars, les bombardements, tout cela à l’échelle de la Seconde Guerre mondiale et même davantage. Rien ne pouvait nous y préparer, mais notre force a été de le comprendre dès les premières minutes et de nous adapter tout aussi rapidement. »

Cette deuxième armée du pays qui a évacué 4 millions de personnes, dont 1 million d’enfants

Effectivement, en l’espace de quelques minutes, le 24 février, alors que la vie de 44 millions d’Ukrainiens a basculé, beaucoup de destins se jouent dans la gare centrale de Kiev, elle aussi visée par des bombardements, mais point de ralliement pour des milliers de personnes cherchant à fuir.

Olexandr Kamyshin le sait : « Tant de vies dépendent de chacune des décisions que j’ai eu à prendre à ce moment-là, c’est dévastateur. Mais nous sommes comme des soldats, certains disent même que nous sommes la deuxième armée du pays, et dans ce sens nous avons réussi à mener à bien toutes les tâches qui nous incombaient. »

Ces soldats du rail, ce sont les 231 000 employés d’Ukrzaliznytsia, le plus gros employeur du pays, dont l’immense majorité a refusé l’évacuation pour faciliter celle de 4 millions de personnes, dont 1 million d’enfants, et de 120 000 animaux domestiques. Kamyshin revient sur ces vastes opérations : « Dès le départ, nous avons décidé de ne plus contrôler les billets, de laisser monter un maximum de personnes et de ralentir les trains sur les voies afin de pouvoir anticiper les actes de sabotage. »

Continuer d’assurer la circulation de ces trains coûte que coûte a permis de sauver des milliers de vies, comme dans les zones à l’époque encerclées puis occupées par l’agresseur russe : « Nous avons continué les évacuations à Irpin, Boutcha et Borodyanka jusqu’au dernier moment, lorsque les Russes ont détruit les rails. Nous prenions toutes les précautions nécessaires, en envoyant d’abord une locomotive, pour s’assurer que la voie était praticable, puis le train. Même chose pour Marioupol, jusqu’au dernier moment nous avons évacué, jusqu’à ce que les voies soient détruites. »

Des « centres d’invincibilité » où les Ukrainiens peuvent se réchauffer, recharger leurs appareils, accéder au Wi-Fi et boire un thé chaud

En novembre dernier, quelques jours après la libération de Kherson, Ukrzaliznytsia a mis en place le premier train reliant la capitale à la ville exsangue, après neuf mois d’occupation. En décembre, pour la Saint-Nicolas, un train spécialement affrété a permis à l’Unicef d’envoyer 33 000 cartables de fournitures scolaires et de jouets aux enfants vivant près de la ligne de front.

Un train médicalisé a également été mis en place en partenariat avec Médecins sans frontières, « une initiative qui a commencé comme un partenariat, s’est développée en amitié, et maintenant nous sommes frères », précise Kamyshin. Ce train a déjà effectué près de 100 voyages près de la ligne de front et permis l’évacuation de milliers de civils blessés et incapables de se déplacer seuls.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

L’effort d’Ukrzaliznytsia ne se limite pas aux voyages : aujourd’hui encore, chaque gare est aussi un lieu de ralliement et d’accueil. À travers le pays, 92 d’entre elles sont devenues des « centres d’invincibilité » où, chaque jour, entre 5 000 et 10 000 personnes viennent se réchauffer, recharger leurs appareils électroniques, accéder au Wi-Fi et boire un thé chaud.

Les dommages sur les infrastructures ferroviaires sont immenses, des milliers de kilomètres de rails ont été endommagés par les bombardements, mais Kamyshin pense à l’après : à Kiev, c’est lui qui a pris l’initiative de repenser et de moderniser le système équivalent aux RER, et même en temps de guerre il se targue de la ponctualité incroyable des trains, un taux de 98 % au départ, 96 % à l’arrivée. Après un an de guerre, il reste déterminé : « Pour durer, il faut savoir doser son effort, son énergie, et nous tous l’avons compris, nous tiendrons aussi longtemps que nécessaire.»  

«  Guerre en Ukraine. Un an de trop ». Tous nos reportages, entretiens et décryptages

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L'Humanité

À Moscou, l’ordinaire à l’heure de la guerre

Reportage

Dans la capitale russe, un an après le déclenchement d’un conflit qui endeuille ses habitants, la normalité semble l’emporter malgré l’impact des sanctions occidentales. Reportage.

Vadim Kamenka

Moscou (Russie), envoyé spécial.

Sur les trottoirs de la capitale russe, le bal des livreurs est constant. Sur leur vélo électrique, on distingue à peine leur visage, emmitouflé. Malgré la neige, ils enchaînent les courses, profitant des passages souterrains pour se réchauffer un peu. « Ça fait du bien. Vu nos salaires, il faut faire un maximum de courses », note Sacha (1). 

Pour le site spécialisé dans l’évaluation des métiers et leur niveau de salaire par villes, Gorod Rabot, en 2023 la rémunération d’un coursier atteignait les 73 628 roubles (920 euros) par mois, à Moscou. Le salaire moyen dans la capitale était estimé autour de 90 000 roubles (1 120 euros). D’où le choix pour des vélos électriques qui, en plus d’échapper à toute réglementation, leur permet d’économiser de l’énergie, de livrer les commandes plus rapidement et en plus grande quantité. Selon l’agence de statistique Mosstat, le salaire peut ainsi varier de 60 000 à 100 000 roubles (de 750 à 1 250 euros).

Pendant Maslenitsa (ou semaine des crêpes), on revient à une normalité qui a été fortement ébranlée cette année. On se retrouve en famille ou entre amis  » Grigori, la trentaine.

Les magasins et restaurants moscovites célèbrent, en cette fin février, la Maslenitsa (ou semaine des crêpes). Cette fête païenne, qui marque le passage de l’hiver au printemps, est l’une des plus populaires de Russie. Cette tradition, qui s’achevait le 26 février, équivalent du mardi gras, se perpétue. « Cela permet de revenir à une normalité qui a été fortement ébranlée cette année. On se retrouve en famille ou entre amis autour de crêpes, notamment », raconte Grigori, la trentaine.

La capitale demeure relativement épargnée par les sanctions qui ont été décrétées depuis le 23 février 2022, deux jours après la reconnaissance par Moscou des républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk, et durcies au fur et à mesure.

Guerre en Ukraine. Les six dates qui ont marqué 365 jours de conflit

Ce 24 février, les 27 ont imposé un 10e paquet de mesures imposant de nouvelles restrictions des exportations de l’Union européenne vers la Russie pour 11 milliards d’euros, et le gel des avoirs de trois banques russes et de nombreuses entités, dont des entreprises iraniennes.

La liste comprend 120 noms, qui seront rendus public par le Journal officiel de l’UE. « Sur le long terme, elles auront forcément un impact. Si elles touchent déjà plusieurs secteurs, dans l’immédiat l’économie russe ne s’en sort pas trop mal. La récession reste relativement modeste, 2,2 % en 2022 par rapport à 2021 », constate un diplomate français. Le Fonds monétaire international (FMI) mise sur une croissance nulle pour 2023 et une hausse de 2,3 % en 2024.

Les rayons restent pleins d’articles pourtant frappés d’embargo

Dans les supermarchés, les rayons sont bien fournis. « Vous voyez. On nous avait prédit que nos magasins seraient sans rien, que nous allions revenir à l’époque des années 1990 et des dures crises. Même au Tsoum, il y a encore des boutiques de luxe, avec des produits européens, qui fonctionnent », s’emporte Nadia, la cinquantaine, qui travaille dans le secteur culturel.

Le long du théâtre Bolchoï, entre les rues Neglinnaya et Petrovskaya, dans le grand magasin moscovite, les rayons restent pleins d’articles pourtant frappés d’embargo (Gucci, Dior, Chanel, Vuitton, Hugo Boss, Prada, etc.). Les enseignes ont le droit de les proposer si leur valeur n’excède pas 300 euros. Mais des ventes et importations parallèles d’articles de luxe existent avec des réseaux passant par la Turquie, l’Arménie, les pays du Golfe ou encore la Serbie.

Moscou renvoie une image de normalité. Dans son discours annuel devant l’Assemblée fédérale, le président russe, Vladimir Poutine, a clairement défendu cette idée.

Moscou renvoie une image de normalité. Dans son discours annuel devant l’Assemblée fédérale, le président russe, Vladimir Poutine, a clairement défendu cette idée. Les élections auront lieu aux périodes prévues. Les aides sociales, plus importantes en 2022 (hausse des pensions et des allocations), vont se poursuivre en 2023 avec la hausse du salaire minimum.

Le dirigeant a promis des travaux d’infrastructures, de logements, et de maintenir une agriculture forte. Cela tiendra-t-il sur la durée ? « Ces aides sociales ont un impact sur les couches moyennes, précaires. Même si on est loin du socialisme ou du communisme – on reste un état capitaliste –, les fermetures de plusieurs entreprises ont nécessité un plus grand effort social. L’inflation aussi pèse sur un certain nombre de Russes. La hausse du salaire minimum paraît aller dans ce sens », constate, pour sa part, un député russe.

Les Russes, entre fatalisme et soutien à Poutine

La durée de cette guerre et son issue pèseront de façon déterminante sur le degré d’adhésion des citoyens russes. Aujourd’hui, elle fait partie de leur quotidien, en toile de fond pour certains ou extrêmement proche pour les dizaines de milliers de familles endeuillées.

Pour l’instant, à Moscou, les élites politiques, économiques et universitaires ne semblent pas diverger du Kremlin et des autorités. Faute de possibilité de protester, les habitants s’habituent à un ordinaire trouble, où la paix s’éloigne.

moscouRussieGuerre en UkraineUkraine
L'Humanité

Guerre en Ukraine. Nouvelle donne avec le plan de paix chinois

Actu

Mal accueilli par le monde atlantiste, le texte présenté par Pékin à la communauté internationale suscite ailleurs beaucoup d’espoirs.

Bruno Odent

Alors que, de Moscou à Washington en passant par Bruxelles et les capitales européennes, les termes de paix, cessez-le-feu et négociations semblent avoir disparu du vocabulaire diplomatique, la République populaire de Chine a bluffé la communauté internationale en lui présentant un plan en 12 points pour sortir de la guerre. L’initiative a été accueillie favorablement aux Nations unies, où le secrétaire général, Antonio Guterres, s’inquiétait de la montée en puissance d’un risque majeur pour toute l’humanité, à la veille de la journée anniversaire du déclenchement de l’invasion de l’Ukraine par Vladimir Poutine. Stéphane Dujarric, porte-parole de Guterres à l’ONU, se réjouit de « l’importance de la contribution chinoise », pointant en particulier « l’appel à éviter l’utilisation des armes nucléaires ».

Ukraine. L'ONU exige le retrait des forces russes, Pékin dévoile son plan

L’Otan et Washington minimisent la portée de l’initiative

Sans surprise, à Washington et du côté de l’Otan, on s’est employé aussitôt à minimiser la portée d’une initiative qui ne serait « pas crédible » étant donné les bonnes relations existant entre Pékin et Moscou. Le secrétaire d’État, Antony Blinken, a cru même disposer d’informations lui donnant le sentiment que la Chine s’apprêtait à livrer des armes à la Russie. « Faux, absolument faux », ont démenti aussitôt les autorités chinoises. Occupé à justifier la montée en puissance des livraisons d’armes lourdes de l’Union européenne (UE) à l’Ukraine, après le feu vert obtenu de Berlin sur les chars Leopard 2, le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borell, a voulu discréditer l’initiative chinoise d’une remarque se voulant définitive, affirmant qu’il n’y voyait « rien qui puisse bénéficier à qui que ce soit d’autre que la Russie ».

Guerre en Ukraine. La Chine peut-elle jouer la négociatrice ?

Le plan chinois contre l’utilisation du nucléaire

Parmi nombre de pays dits du « Sud global », l’initiative de Pékin est accueillie bien plus favorablement. Ces pays souffrent autant des conséquences de la guerre – avec l’explosion des prix des hydrocarbures et des céréales – qu’ils sont étranglés par les prérogatives du dollar en lien avec la hausse brutale des taux d’intérêt de la Réserve fédérale états-unienne. Le Brésil est de ceux-là. Le président Lula se défie des logiques atlantistes et avance une démarche proche de celle de Pékin quand il réclame qu’un groupe de pays « non impliqués dans le conflit assume la responsabilité de rétablir la paix ».

Diplomatie. Le groupe de paix de Lula se heurte aux intérêts de Washington

Le texte chinois, dont nous publions l’intégralité sur notre site Internet, réaffirme les grands principes de l’ONU sur la souveraineté de chacun des membres de la communauté internationale, «  grands ou petits, forts ou faibles, riches ou pauvres ». Il exhorte la Russie et l’Ukraine à « se conformer strictement au droit humanitaire international, à éviter d’attaquer des civils ou des bâtiments civils ». Il dénonce tout recours aux armes nucléaires, désavouant explicitement la démarche de Vladimir Poutine quand il décrète la suspension de la participation de son pays à l’accord Start 2 de limitation des arsenaux, signé avec les États-Unis en 2010. Et le plan chinois de mettre les points sur les i en fustigeant « l’usage ou la menace de l’usage des armes nucléaires ».

C’est de Kiev qu’est venue la preuve sans doute la plus manifeste du sérieux avec lequel a été reçue l’initiative de paix de Pékin sur l’ensemble de la planète. « J’ai l’intention de rencontrer Xi Jinping », a réagi Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, ajoutant que ce serait « important pour la sécurité mondiale ».

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L'Humanité

Ukraine. Le plan de paix avancé par Pékin en 12 points

L’Humanité publie l’intégralité du plan de paix présenté par la République populaire de Chine. Un document diplomatique qui peut constituer un tournant dans l’évolution du conflit.

Bruno Odent

1. Respecter la souveraineté de tous les pays

Le droit international universellement reconnu, y compris les buts et principes de la charte des Nations unies, doit être strictement observé. La souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de tous les pays doivent être effectivement défendues. Tous les pays, grands ou petits, forts ou faibles, riches ou pauvres, sont des membres égaux de la communauté internationale. Toutes les parties doivent conjointement faire respecter les normes fondamentales régissant les relations internationales et défendre l’équité et la justice internationales. L’application égale et uniforme du droit international doit être encouragée, tandis que les doubles standards doivent être rejetés.

Guerre en Ukraine. Nouvelle donne avec le plan de paix chinois

2. Abandonner la mentalité de la guerre froide

La sécurité d’un pays ne doit pas être recherchée au détriment des autres. La sécurité d’une région ne doit pas être obtenue par le renforcement ou l’expansion de blocs militaires. Les intérêts et les préoccupations légitimes de tous les pays en matière de sécurité doivent être pris au sérieux et traités correctement. Il n’existe pas de solution simple à une question complexe. Toutes les parties devraient, en suivant la vision d’une sécurité commune, globale, coopérative et durable et en gardant à l’esprit la paix et la stabilité à long terme du monde, contribuer à forger une architecture de sécurité européenne équilibrée, efficace et durable. Toutes les parties devraient s’opposer à la recherche de leur propre sécurité au détriment de celle des autres, empêcher la confrontation entre blocs et œuvrer ensemble pour la paix et la stabilité sur le continent eurasien.

Guerre en Ukraine. La Chine peut-elle jouer la négociatrice ?

3. Cesser les hostilités

Les conflits et la guerre ne profitent à personne. Toutes les parties doivent rester rationnelles et faire preuve de retenue, éviter d’attiser les flammes et d’aggraver les tensions, et empêcher la crise de se détériorer davantage, voire d’échapper à tout contrôle. Toutes les parties doivent aider la Russie et l’Ukraine à travailler dans la même direction et à reprendre le dialogue direct le plus rapidement possible, afin de désamorcer progressivement la situation et de parvenir finalement à un cessez-le-feu global.

4. Reprendre les pourparlers de paix

Le dialogue et la négociation sont la seule solution viable à la crise ukrainienne. Tous les efforts en faveur d’un règlement pacifique de la crise doivent être encouragés et soutenus. La communauté internationale doit rester attachée à la bonne approche consistant à promouvoir les pourparlers de paix, aider les parties au conflit à ouvrir la porte à un règlement politique dès que possible, et créer les conditions et les plateformes nécessaires à la reprise des négociations. La Chine continuera à jouer un rôle constructif à cet égard.

Bertrand Badie, politiste : « On ne peut pas penser une paix sur la base d’une victoire militaire »

5. Résoudre la crise humanitaire

Toutes les mesures susceptibles d’atténuer la crise humanitaire doivent être encouragées et soutenues. Les opérations humanitaires doivent respecter les principes de neutralité et d’impartialité, et les questions humanitaires ne doivent pas être politisées. La sécurité des civils doit être protégée efficacement et des couloirs humanitaires doivent être mis en place pour l’évacuation des civils des zones de conflit. Des efforts sont nécessaires pour accroître l’aide humanitaire dans les zones concernées, améliorer les conditions humanitaires et assurer un accès humanitaire rapide, sûr et sans entrave, afin d’éviter une crise humanitaire à plus grande échelle. Il convient d’aider les Nations unies à jouer un rôle de coordination dans l’acheminement de l’aide humanitaire vers les zones de conflit.

6. Protection des civils et des prisonniers de guerre

Les parties au conflit doivent se conformer strictement au droit humanitaire international, éviter d’attaquer les civils ou les installations civiles, protéger les femmes, les enfants et les autres victimes du conflit, et respecter les droits fondamentaux des prisonniers de guerre. La Chine soutient l’échange de prisonniers de guerre entre la Russie et l’Ukraine et appelle toutes les parties à créer des conditions plus favorables à cette fin.

7. Assurer la sécurité des centrales nucléaires

La Chine s’oppose aux attaques armées contre les centrales nucléaires ou d’autres installations nucléaires pacifiques et appelle toutes les parties à respecter le droit international, notamment la convention sur la sûreté nucléaire (CSN), et à éviter résolument les accidents nucléaires d’origine humaine. La Chine soutient l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), qui joue un rôle constructif dans la promotion de la sûreté et de la sécurité des installations nucléaires pacifiques.

8. Réduire les risques stratégiques

Les armes nucléaires ne doivent pas être utilisées et les guerres nucléaires ne doivent pas être menées. L’usage ou la menace de l’usage des armes nucléaires doit être combattu. La prolifération nucléaire doit être empêchée et la crise nucléaire évitée. La Chine s’oppose à la recherche, au développement et à l’utilisation d’armes chimiques et biologiques par tout pays, quelles que soient les circonstances.

9. Faciliter les exportations de céréales

Toutes les parties doivent mettre en œuvre l’initiative sur les céréales de la mer Noire, signée par la Russie, la Turquie, l’Ukraine et les Nations unies, de manière complète et efficace, de façon équilibrée, et aider les Nations unies à jouer un rôle important à cet égard. L’initiative de coopération sur la sécurité alimentaire mondiale proposée par la Chine offre une solution réalisable à la crise alimentaire mondiale.

10. Mettre fin aux sanctions unilatérales

Les sanctions unilatérales et la pression maximale ne peuvent pas résoudre la question ; elles ne font que créer de nouveaux problèmes. La Chine s’oppose aux sanctions unilatérales non autorisées par le Conseil de sécurité des Nations unies. Les pays concernés devraient cesser d’abuser des sanctions unilatérales et de la « juridiction du bras long » contre d’autres pays, afin de faire leur part dans la désescalade de la crise ukrainienne et de créer les conditions pour que les pays en développement puissent développer leurs économies et améliorer la vie de leurs populations.

11. Maintenir la stabilité des chaînes industrielles et d’approvisionnement

Toutes les parties devraient sérieusement maintenir le système économique mondial existant et s’opposer à l’utilisation de l’économie mondiale comme un outil ou une arme à des fins politiques. Des efforts conjoints sont nécessaires pour atténuer les retombées de la crise et empêcher qu’elle ne perturbe la coopération internationale dans les domaines de l’énergie, de la finance, du commerce alimentaire et des transports et qu’elle ne compromette la reprise économique mondiale.

12. Promouvoir la reconstruction post-conflit

La communauté internationale doit prendre des mesures pour soutenir la reconstruction post-conflit dans les zones de conflit. La Chine est prête à fournir une assistance et à jouer un rôle constructif dans cette entreprise.

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Printemps 1943, la jeunesse prend le maquis et attise la Résistance

Il était une fois

Pour échapper au Service du travail obligatoire institué par le régime de Vichy, des légions de réfractaires investissent des zones difficiles d’accès. Un mouvement inattendu qui va prendre de court les instances résistantes et impulser au printemps 1943 un tournant décisif dans la lutte contre l’occupant.Par Fabrice Grenard, historien, spécialiste de la Résistance et de l’histoire des maquis, directeur historique de la Fondation de la Résistance

L’année 1943 est cruciale pour la Résistance. Le débarquement allié en Afrique du Nord en novembre 1942 laisse désormais entrevoir la possibilité d’une libération prochaine et augmente la légitimité de la Résistance alors que la majorité des Français a définitivement rompu avec Vichy. La création du Conseil national de la Résistance (CNR), qui tient sa première réunion le 27 mai 1943 à Paris sous la présidence de Jean Moulin, permet d’unifier les organisations résistantes et de les placer sous la seule autorité du général de Gaulle.

Le CNR : l’originalité d’une démocratisation

Un phénomène qui se développe au départ de façon spontanée

Mais, surtout, 1943 marque la naissance des premiers maquis. Ce phénomène, qui se développe au départ de façon spontanée, va contribuer à changer considérablement la Résistance, qui étend désormais ses actions au monde rural et se dote des troupes qui lui faisaient défaut jusque-là.

Une certaine approche de l’histoire de la Résistance, fondée sur une vision a posteriori, a parfois pu donner le sentiment que l’évolution vers des groupes armés dans les forêts et les montagnes s’inscrivait dans un processus logique. En réalité, la création des premiers maquis n’entrait pas dans les plans des instances clandestines. Le traumatisme de la défaite de 1940 et le choix de l’armistice expliquent que la France n’ait pas vu se développer immédiatement des actions de guérilla menées par des francs-tireurs comme dans d’autres pays d’Europe (Yougoslavie, Grèce). S’ils prônent la lutte armée contre l’occupant depuis l’été 1941 alors que l’attaque de l’URSS par le Reich a mis fin au pacte germano-soviétique, le Parti communiste et sa branche armée des Francs-tireurs et partisans (FTP) souhaitent initialement limiter leurs actions aux villes, considérées comme plus stratégiques pour une insurrection. Les mouvements non communistes (Combat, Franc-Tireur, Libération) disposent de formations paramilitaires qui sont unifiées en novembre 1942 au sein de l’Armée secrète (AS). Mais celle-ci ne doit pas entrer en action avant le débarquement.

Les réquisitions pour le travail en Allemagne changent la donne

Alors que le sort de la guerre s’inverse, Berlin décide de prélever dans les territoires occupés la main-d’œuvre destinée à remplacer les Allemands mobilisés. En France, le chef du gouvernement, Pierre Laval, annonce en juin 1942 la politique dite de la « relève » qui consiste à obtenir la libération d’un prisonnier de guerre contre le départ volontaire de trois ouvriers. Mais les engagements restent trop peu nombreux et Vichy décide de recourir à la contrainte. La loi du 4 septembre 1942 permet de réquisitionner pour le travail en Allemagne sur critères professionnels. Pour y échapper, des petits groupes d’ouvriers des vallées industrielles de la zone sud décident de gagner à la toute fin de 1942 et au début de 1943 les massifs les plus proches afin de se cacher dans des fermes isolées, des chalets d’alpages, des bergeries abandonnées.

Septembre 1942. Le STO, quand Vichy offrait des travailleurs au Reich

Les tout premiers camps apparaissent dans ce contexte. En décembre 1942, une soixantaine d’ouvriers originaires de Grenoble s’installent à la ferme d’Ambel, qui deviendra le camp n°1 du maquis du Vercors. En Haute-Savoie, des chalets situés sur les massifs dominant la vallée de l’Arve servent de refuges aux travailleurs des usines de décolletage. Dans le Bugey, des ouvriers se rassemblent autour du mont de l’Avocat, notamment à Montgriffon. Les Cévennes voient arriver les ouvriers des petits centres industriels de la partie méridionale du Massif central (Alès). Le plateau de Millevaches (Corrèze) constitue un repli pour les travailleurs de Brive, Limoges, Tulle.

Il y a cinquante ans, l'assaut final contre le maquis du Vercors

Métamorphoser les réfractaires en combattants

Alors que les exigences allemandes ne cessent de s’accentuer au début de 1943, Vichy adopte un nouveau dispositif de réquisition avec la loi du 16 février 1943, qui institue le Service du travail obligatoire (STO). Tous les jeunes Français nés en 1920, 1921 et 1922 déclarés aptes doivent partir travailler en Allemagne pour deux ans. Le phénomène des « réfractaires » ne cesse alors de prendre de l’ampleur et entraîne un processus d’essaimage de camps à partir des premiers regroupements opérés depuis la fin 1942 dans les Alpes, le Jura ou le Massif central. Le mouvement ne concerne plus uniquement les zones montagneuses et s’étend aux territoires forestiers du Sud-Ouest (Dordogne, Corrèze, Haute-Vienne) et du Centre (Creuse, Indre, Cher). À l’exception des Vosges et du Morvan, les maquis ne se développent pas en 1943 en zone nord : plus urbaine, moins montagneuse, celle-ci leur est moins propice et la présence militaire allemande y est beaucoup plus dense.

Cette première génération de camps n’a dans un premier temps qu’une fonction de refuge pour les réfractaires au STO. L’équipement et les armes manquent. Les clandestins portent leurs vêtements civils et n’ont que les quelques affaires qu’ils ont pu emporter. Les chefs de la Résistance ont été mis devant le fait accompli : « Nous avons été pris de court », reconnaît le fondateur de Combat, Henri Frenay, en avril 1943.

La question du sort de ces camps provoque au printemps 1943 une crise au sein des instances dirigeantes de la Résistance. Certains sont favorables à la mise en place d’un encadrement destiné à transformer les réfractaires en combattants. C’est le cas notamment de Frenay mais aussi des communistes, qui cherchent à affilier les premiers camps à l’organisation des FTP dans les « campagnes rouges » où le parti est bien implanté. D’autres au contraire considèrent que les jeunes réfractaires n’ont pas assez d’expérience militaire et que les moyens sont insuffisants pour les former. Cette position est notamment défendue par Jean Moulin en mars 1943, alors que les mouvements sollicitent une aide accrue de Londres pour encadrer les camps.

Henri Frenay « L’inventeur » de la Résistance

Transformer les « camps refuges » en maquis combattants

L’afflux croissant de réfractaires dans les camps montre cependant que le phénomène est irréversible. Ceux qui étaient d’abord réticents finissent par se rallier à l’idée que leur encadrement est indispensable. Laisser les réfractaires livrés à eux-mêmes présente le risque de provoquer des dérives et des actions indisciplinées. Pour les résistants non communistes, il faut aussi éviter de laisser le champ libre aux FTP, qui s’efforcent de rallier les groupes de réfractaires.

Après plusieurs mois de tensions, un consensus finit par s’imposer. La France libre accepte à partir d’avril d’augmenter les budgets alloués aux mouvements en faveur des maquis. Les Mouvements unis de résistance (MUR) mettent en place les institutions nécessaires pour transformer les « camps refuges » en maquis combattants. Une école de cadres est confiée à Robert Soulage, un ancien officier qui a quitté l’armée en avril 1942. Un Service national maquis (SNM) est institué fin avril 1943 sous la direction de l’avocat Michel Brault. Le SNM développe des échelons régionaux et départementaux, avec la nomination de responsables chargés de recenser les maquis, de distribuer les fonds, d’établir un contact régulier avec les chefs de camp. Le SNM édicte aussi des instructions strictes qui jouent un rôle crucial pour définir le statut du « maquisard » : interdiction de quitter les camps sous peine d’être considéré comme déserteur et exécuté, obéissance aux chefs et à la discipline militaire. Les opérations de ravitaillement doivent être encadrées et menées de préférence contre des institutions de Vichy ou des collaborateurs notoires pour ne pas trop peser sur les populations locales.

À l’automne 1943, les maquisards sont entre 30 000 et 40 000. Ils ne représentent cependant que 15 % à 20 % des réfractaires au STO. Beaucoup de ceux-ci préfèrent trouver une « couverture » avec un emploi sous une fausse identité dans une exploitation agricole. D’autres continuent à se cacher dans des camps, mais ne sont pas forcément prêts à la discipline militaire et aux risques encourus. Des « camps refuges » n’ayant aucune fonction militaire existent jusqu’à la Libération.

Des difficultés, liées au manque d’armes et de finances

L’univers des camps est totalement masculin, du fait des représentations de l’époque selon lesquelles les femmes ne combattent pas. Mais des jeunes résistantes vont jouer un rôle important dans la survie des maquis par de courts séjours pour apporter des messages, du ravitaillement, prodiguer des soins.

Pour les maquis, qui se trouvent désormais intégrés aux structures mises en place par les MUR ou les FTP, les choses ont considérablement changé en quelques mois. Le 1er septembre 1943, les responsables régionaux du SNM tiennent leur première réunion à Lyon. S’ils soulignent la persistance de nombreuses difficultés, liées notamment au manque d’armes et de finances, tous témoignent des avancées réalisées depuis le printemps 1943. Dans son rapport, Brault souligne que « tous les chefs signalent une amélioration énorme de la discipline et de l’encadrement ». Ces efforts ont permis d’intégrer les maquis à la Résistance alors que les premiers camps s’étaient constitués en dehors d’elle.

Défilés de maquisards à l'occasion du 11 novembre 1943

Là où ils sont le mieux organisés, les maquis constituent dès l’automne 1943 une forme de contre-­pouvoir dans les territoires où ils se développent, comme le montre l’affichage sur les places de villages de Corrèze et de Haute-Vienne d’arrêtés signés du « préfet du maquis » qui réglementent différents aspects de la vie quotidienne (les prix et le ravitaillement).

Les principales opérations qu’ils lancent à cette date s’inscrivent surtout dans une logique de survie. Dans la plupart des zones de maquis, l’été et l’automne 1943 marquent une recrudescence de coups de main contre les entrepôts du ravitaillement général ou les chantiers de jeunesse de Vichy pour s’emparer de stocks de nourriture et d’équipements indispensables. Les maquis se défendent aussi contre les premières opérations menées au cours de l’été et de l’automne 1943 par les forces de Vichy, notamment les gardes mobiles de réserve et la Milice. Ils sont encore épargnés par les attaques allemandes, qui n’interviendront qu’à partir de l’hiver 1944 (« opération Korporal » contre le maquis de l’Ain et « opération Hoch-Savoyen » contre le maquis des Glières en février et en mars 1944).

Pour la première fois, à l’occasion du 11 novembre 1943, les maquisards défilent à visage découvert dans de nombreux bourgs et villages pour montrer aux populations locales qu’ils appartiennent à des unités militaires disciplinées et ne sont pas les simples « bandits » dénoncés par la propagande vichyste. Le plus important et le plus retentissant de ces défilés se déroule à Oyonnax, dans l’Ain, où 1 500 maquisards marchent en rang derrière leur chef Romans-Petit et se rendent au monument aux morts pour y déposer une gerbe sur laquelle figurent ces mots : « Les vainqueurs de demain à ceux de 14-18 ». Ces défilés du 11 novembre 1943 en armes et en uniforme montrent à eux seuls tout le terrain parcouru en moins d’un an, depuis l’apparition des tout premiers camps de réfractaires qui n’étaient ni encadrés ni équipés.

En savoir plus

  • Ils ont pris le maquis, de Fabrice Grenard, éd. Tallandier, 2022, 192 pages, 26 euros.Qui sont les maquisards ? Quelles sont leurs motivations ? Comment ont-ils été formés ? Comment ont-ils combattu l’occupant ? Comment ont-ils (sur)vécu ensemble, dans des conditions précaires et clandestines, et qui les a aidés ? Dans ce livre richement illustré (de nombreux documents sont inédits), l’auteur éclaire de manière aussi précise que passionnante leur histoire, sous tous ses aspects.
  • Une légende du maquis. Georges Guingouin, du mythe à l’histoire, de F. Grenard, éd. Tallandier, coll. «Texto », 2020.
  • Les Maquisards. Combattre dans la France occupée, de F. Grenard, éd. Vendémiaire, 2019.
  • « Georges Guingouin. Il était le “préfet du maquis” », de F. Grenard, dans l'Humanité Dimanche n°483 du 22 octobre 2015.
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L'Humanité

Cross de « l’Humanité », elle court, elle court, la fraternité

Il était une fois

Donner du souffle à l’unité des travailleurs, affranchir le sport des normes bourgeoises pour le rendre accessible à tous, faire pièce aux compétitions sponsorisées par la presse des « ennemis de classe », c’est l’ambition du cross international de « l’Humanité » lancé le 26 février 1933 avec la FSGT. Elle va se déployer sur 31 éditions jusqu’en 1968. Boycottée un temps par les instances officielles, l’épreuve populaire deviendra pourtant un rendez-vous incontournable de l’athlétisme français.Par Michaël Attali, historien du sport, professeur des universités à l’université Rennes II, directeur du laboratoire de recherche VIPS2

Dès les années 1920, le journal « l’Humanité » – organe officiel du Parti communiste depuis le congrès de Tours – considère le sport pratiqué dans le cadre du système capitaliste comme un symbole de la bourgeoisie, qu’il faut combattre comme tel. Néanmoins, ses journalistes ne peuvent pas être perçus contre le sport lui-même alors que celui-ci attire de plus en plus le public : il s’agit donc de s’en saisir et de le mettre au service des idéaux défendus. Fidèle à la ligne politique qui fait de la Fédération sportive du travail (FST) puis de la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT) des organisations de masse du Parti communiste, le journal va promouvoir une alternative qui symbolise l’unité de la classe ouvrière. Tout en relatant la plupart des épreuves internationales et nationales sur un ton critique, « l’Humanité » va créer un événement qui tout à la fois illustre la pertinence de ses analyses et propose une alternative ambitieuse. Populaire et accessible, le cross – course à pied en terrain varié, hors route, pouvant comporter des obstacles – s’impose comme l’activité idéale pour incarner un autre modèle sportif. Et c’est naturellement dans les colonnes du journal que vont être explicités le sens et l’importance de l’épreuve, au fil de ses 31 éditions. Celles-ci vont se dérouler, en février ou en mars, dans la banlieue rouge parisienne.

« Une épreuve prolétarienne de masse »

Si le Tour de France est l’exemple le plus connu d’une épreuve sportive créée par un journal, en 1903, il y en a beaucoup d’autres. Inauguré le 26 février 1933, le cross de « l’Humanité » reprend donc une formule qui attire les foules, tout en se positionnant face à la concurrence. Les principes fondateurs sont posés pour la première édition : « Le but poursuivi par notre journal (…) est avant tout de réaliser une épreuve prolétarienne de masse et de lutter ainsi contre l’influence pernicieuse de la grande presse officielle qui rayonne encore sur de nombreux travailleurs grâce à l’attrait sportif. (1) »

Moyen de mobilisation collective, le sport doit avoir des répercussions sociales. Ainsi, les grèves de l’hiver 1936 offrent au journal – dont le tirage dépasse alors les 200 000 exemplaires – une occasion de souligner la cohérence entre les luttes prolétariennes et l’unité populaire incarnée par l’épreuve, avec « la présence des délégués des traminots de Lille, Roubaix, Tourcoing en grève (…) et la démonstration de solidarité (…) de la part du prolétariat parisien. Joignant aux acclamations en l’honneur du vrai sport, brimé par le grand capital, leur salut à ceux qui luttent pour leur pain (2) ».

Une foule admirative des sportifs

Le nombre de spectateurs est régulièrement mentionné (par exemple, 25 000 en 1951) pour souligner la force d’attraction de l’épreuve, qui tend à être assimilée à une manifestation de travailleurs. Admirative des sportifs, la foule l’est aussi des conditions de la course, telles celles d’un dur labeur : acclamant « longuement les vainqueurs, elle n’oubliait nullement les jeunes gars anonymes aux jambes tachées de boue noire, ceux dont le long peloton (…) s’étirait avec pour toile de fond l’horizon gris, maisons irrégulières, cheminée d’usines de ce coin de banlieue. »

Si les années 1930 sont le théâtre de luttes ouvrières pour la conquête de nouveaux droits, l’immédiate après-guerre poursuit dans cette veine en liant les nécessités du moment à l’épreuve sportive. La rapidité avec laquelle est relancé le cross, en février 1945, montre l’intérêt qu’il revêt pour l’organe officiel du PCF en train de devenir « le premier parti de France » : « Refaire la France, tendre ses muscles, donner santé et force à ses citoyens ? C’est pour une grande part la tâche du sport. À cette tâche noble, “l’Humanité” entend coopérer de tout son pouvoir. Vive son 8e cross ! (3) »

Un rendez-vous de l’athlétisme français

Pendant les quinze jours qui le précèdent, le cross est systématiquement présent à la une du journal. Ailleurs dans les pages, les appels à s’inscrire et le comptage quotidien des participants visent à capter l’intérêt des lecteurs, tout comme le traitement de l’épreuve en « feuilleton ». Ainsi, deux mois avant le cross, celui-ci fait l’objet de nombreux articles, notamment sur les têtes d’affiche. La participation de Raphaël Pujazon (champion de France de cross entre 1944 et 1949 et champion d’Europe du 3 000 mètres steeple en 1946), du Tchécoslovaque Emil Zatopek (champion olympique du 5 000 et du 10 000 mètres au JO de 1952) ou du Soviétique Volodymyr Kuts (champion olympique du 5 000 mètres et du 10 000 mètres en 1956) souligne l’importance de l’épreuve, qui est devenue un rendez-vous de l’athlétisme français.

Athlétisme. Emil Zatopek, l’homme aux pointes d’or

Une importance que révèlent aussi les controverses, telles les interdictions, réitérées à partir de 1946, faites aux athlètes licenciés à la Fédération française d’athlétisme (FFA) de participer au cross, relayées à partir de 1947 par la Fédération internationale. Dénoncées comme une décision politique servant les intérêts capitalistes, elles permettent de mettre en avant l’ostracisme idéologique à l’égard des militants communistes et en filigrane l’oppression faite aux travailleurs en ce début de guerre froide (répression des grèves dans l’industrie, éviction des ministres communistes, etc.). Avec le cas exemplaire de Pujazon, vainqueur du cross de « l’Humanité » en 1945 et 1946, puis interdit de participation, les journalistes stigmatisent la dépendance des fédérations aux enjeux politiques et remettent en cause tout le système d’organisation sportive. Et les victoires de Zatopek en 1954 et 1955 ou celles de Kuts en 1956 et 1957 sont célébrées comme autant de succès contre l’oppresseur capitaliste.

« Le sport est un moyen et non un but »

La participation connaît son apogée au milieu des années 1950 (1 500 en 1933, près de 9 000 en 1955, signe d’un engagement conséquent), avant de s’éroder dans les années 1960 (5 000 en 1968). Mais c’est d’abord le sens de cette épreuve qui la caractérise : « Le sport est un moyen et non un but. Un moyen de se tenir toujours alerte, toujours souple, de s’aguerrir aux luttes futures pour notre libération de l’exploitation capitaliste. Acteurs ou spectateurs ? Acteurs évidemment dans la grande bataille ouvrière. (Ce 4 février 1934), jeunes et vieux, champions et corporatifs, montreront qu’ils sont toujours d’attaque pour l’amélioration de leur forme physique et leur libération future. (4) »

Véritable socle idéologique, cette vision va façonner le cross de « l’Humanité » au fil du temps. Si la plupart des manifestations sportives mettent en avant l’excellence des participants, celle-ci insiste tout autant sur la diversité des concurrents dont la majorité n’est pas spécialiste. Une grande place est donnée aux clubs, associations, villes ou régions ayant rassemblé le plus de participants. Dès l’après-guerre, des centres d’entraînement sont créés à leur intention (il y en a 53 en 1955). À partir du début des années 1950, une rubrique quotidienne « On prépare le cross de “l’Humanité” » présente un club et incite à une participation massive, en indiquant par exemple les lieux d’entraînement.

Instiller une culture sportive dans la classe ouvrière

L’année 1956 marque une étape importante avec la mise en place d’épreuves de qualification. La province entre dans le dispositif afin d’augmenter à la fois la visibilité de l’épreuve et sa légitimité populaire. La presse régionale communiste est mobilisée ; « la Marseillaise » ou « l’Écho du Centre » créent un cross. Le cross de « l’Humanité » est aussi démultiplié avec la création d’épreuves sur des sites industriels, tel le cross de la Snecma en 1957.

La mobilisation change d’échelle. Prodiguant des conseils aux néophytes pour qu’ils se présentent au cross de « l’Humanité » dans les meilleures conditions physiques et morales, la série d’articles de Maurice Baquet (5) témoigne, à partir de cette période, de l’accent mis sur la dimension éducative de l’épreuve. Il s’agit d’instiller une culture sportive dans la classe ouvrière, incitée à veiller aussi bien à son alimentation qu’à la régularité de l’exercice, en amont comme en aval du cross.

La base de départ pour de futurs champions

La masse de pratiquants et plus généralement les dispositifs mis en place autour de l’épreuve visent aussi à créer les conditions pour générer une élite sportive face au modèle sportif français abondamment critiqué. « C’est le mérite du cross de “l’Humanité” que d’aider ces jeunes à faire connaissance avec leurs possibilités. (…) Si l’on veut des champions, la grande épreuve populaire est la base de départ. Et ensuite, et c’est l’essentiel, il s’agit de lutter pour que le champion en herbe soit placé dans les conditions sans lesquelles il végétera (6) ».

La mise en scène de l’épreuve traduit cette imbrication entre l’engagement populaire et la formation d’une élite. Les catégories de classement en sont un indice. En 1949, elles se stabilisent afin de distinguer les publics et de permettre à chacun d’être reconnu et valorisé. Si les critères d’âge et de sexe sont communs avec les manifestations sportives classiques, la mise en place de quatre groupes (eux-mêmes subdivisés en sous-groupes) est révélatrice de l’identité du cross de « l’Humanité ». Le groupe sportif réunit les pratiquants d’activités diverses (basket-ball, cyclisme, boxe, tennis de table, etc.) : l’enjeu est de décloisonner et, toujours, de considérer le sport davantage comme un moyen que comme un but. Le groupe corporatif, qui vise à mobiliser les plus éloignés de la pratique et à faire exister sur la scène sportive une figure populaire généralement en retrait, est décomposé en secteurs professionnels (alimentation/hôtellerie, bâtiment/bois, industries chimiques, intellectuels, livre, etc.). Les sportifs « travaillistes » constituent le troisième groupe, réunissant les licenciés des clubs adhérant à la FSGT. Le dernier groupe est celui des « As », l’élite sportive. L’isoler permet aux autres d’avoir une visibilité et d’attribuer à toute victoire une valeur équitable. Dans « l’Humanité », les photographies comme les comptes rendus mettent en avant celles et ceux qui restent la plupart du temps invisibles sur les stades ou dans les gymnases.

Une véritable allégorie de l’unité prolétarienne

Le cross trouve ici tout son intérêt : légitimité sportive, ambition populaire, équité certes, mais aussi exemplarité du modèle sportif des pays de l’Est, valeur ajoutée du sport et mobilisation collective sont les ferments de la doctrine qui fonde le cross de « l’Humanité ». Véritable allégorie de l’unité prolétarienne dont le journal communiste se veut le représentant, ce cross en réunit toutes les composantes.

Le 22 février 1969, « l’Humanité » annonce la disparition de l’épreuve pour des raisons financières. De 1933 à 1968, le cross de « l’Humanité », inséré dans un vaste projet idéologique et politique, s’est inscrit à la fois dans une stratégie de mobilisation et dans le déploiement d’un modèle alternatif de pratique. Tout en reposant sur certains codes classiques (compétition, classement, excellence), il a constitué une innovation qui a contribué à imposer l’idée qu’un autre sport était possible, comme facteur de transformation sociale, et qui a permis aux catégories populaires d’investir, en le rendant accessible et attrayant, un domaine dont elles étaient encore éloignées.

Pour en savoir plus

  • Héritage social d’un événement sportif. Enjeux contemporains et analyses scientifiques, sous la direction de M. Attali, Presses universitaires de Rennes, 2021.
  • Le Sport dans la presse communiste, sous la direction de M. Attali et É. Combeau-Mari, Presses universitaires de Rennes, 2014.
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Février 1973. Retour à Wounded Knee, une révolution indienne

Il était une fois

Le 27 février 1973, des militants de l’American Indian Movement (AIM) armés investissent le hameau de Wounded Knee, dans le Dakota du Sud. S’ensuit une confrontation de soixante-dix jours avec le gouvernement qui remet sur le devant de la scène la cause des peuples natifs d’Amérique. Comme un écho à l’histoire sanglante des États-Unis.Par Thomas Grillot, chargé de recherche au CNRS, spécialiste de l’histoire contemporaine des Amérindiens

Thomas Grillot

C’est une révolte indienne ? On ne le sait pas. Que veulent-ils ? On ne le sait pas non plus. Le savent-ils eux-mêmes ? Le 27 février 1973, un groupe de militants de l’American Indian Movement (AIM) et des habitants de la réserve de Pine Ridge, dans le Dakota du Sud, décident d’investir militairement l’endroit où ils viennent de tenir une réunion publique.

Des habitants sont retenus – on parle d’otages –, une église est occupée et mise à sac et, avec elle, le musée indien local. L’occupation fait les gros titres dans tous les États-Unis : « Des Indiens armés se sont emparés de Wounded Knee ». Nixon, sur qui plane depuis juin 1972 le spectre du Watergate, n’avait pas besoin de ça.

Les inspirateurs principaux de l’AIM sont les Black Panthers

Les militants qui prennent la direction des opérations, membres de l’AIM, viennent des villes. Les membres de ce groupe fondé à Minneapolis en 1968 par des Ojibwés sont des habitués des coups d’éclat.

L’année précédente, derrière leurs leaders Clyde Bellecourt, Dennis Banks et Russell Means, un Lakota oglala de Pine Ridge, ils ont organisé une marche sur Washington pour protester contre le non-respect des traités que les nations indiennes ont signés avec l’État américain depuis la naissance de ce dernier. Ils ont occupé un bateau, une montagne, un tribunal, un poste de garde-côte, et même l’immeuble du Bureau des affaires indiennes (BIA), l’administration qui gère les réserves et qui tarde à se défaire de sa mentalité coloniale.

Les militants de l’AIM ont des inspirations multiples. En 1969, une coalition de groupes amérindiens avait, la première, occupé l’îlot d’Alcatraz, célèbre prison d’Al Capone, et l’avait revendiqué, non sans humour, comme terre indienne non cédée. Mais les inspirateurs principaux de l’AIM sont les Black Panthers. Le mouvement doit au groupe afro-américain ses principes et ses méthodes, et jusqu’au poing fermé qui emblasonne son drapeau.

Tandis que le FBI cerne la zone avec des véhicules blindés, la bataille médiatique s’engage.© Mike Zerby/Minneapolis Star Tribune/TNS/Alamy 

Comme leurs frères en radicalisme, les « AIM » patrouillent dans les villes pour surveiller la police et empêcher les arrestations abusives et les passages à tabac des Amérindiens qui y habitent, souvent dans des quartiers ghettos.

Comme les Panthers, ils utilisent les médias pour produire des images iconiques attestant de la naissance d’une nouvelle génération radicale dans un paysage d’organisations panindiennes habituées à la négociation et au compromis.

Avec l’ambition de faire naître une nouvelle société indienne, ils s’organisent pour éduquer les nouvelles générations en fondant des écoles qui les protégeront du racisme blanc et où sera enseignée la véritable histoire des autochtones du continent.

Wounded Knee, un symbole qui rappelle le massacre des Lakotas en 1890

Pourquoi les dirigeants de l’AIM ont-ils décidé d’occuper Wounded Knee, ce hameau perdu dans une réserve perdue ? À l’origine, il s’agissait seulement de se mettre hors de portée des autorités. Mais le lieu est aussi un symbole puissant, célèbre dans toute l’Amérique.

C’est là qu’a été perpétré le massacre de plusieurs centaines de Lakotas le 29 décembre 1890. Depuis des décennies, les survivants et leurs descendants s’efforcent d’obtenir reconnaissance et réparation. C’est là, disent les manuels scolaires, qu’ont fini du même coup la liberté indienne et la conquête de l’Ouest.

Il était une fois Chaque semaine, une autre histoire...

C’est aussi un lieu de honte nationale – le symbole du péché originel que constitue, pour beaucoup d’Américains, la création d’une nation au prix de l’écrasement de beaucoup d’autres. Sous la plume du poète John Neihardt, parlant au nom de l’homme-médecine Black Elk, à Wounded Knee est mort « le rêve d’une nation », celle des Lakotas, aussi connus sous le nom de Sioux.

Le potentiel médiatique de l’endroit est donc immense, et, d’emblée, journaux, radios, télévisions sont des participants essentiels de l’occupation. Tous attendent de voir « comment ça va tourner ». Très vite, les reporters font part publiquement de leurs doutes : ne sont-ils pas manipulés, ne créent-ils pas eux-mêmes, à coups de photos spectaculaires et de gros titres, l’illusion de l’événement ? Tout cela n’est-il pas au fond qu’une sordide lutte de pouvoir, d’intérêt local, entre un élu et celui qui convoite sa place ?

Car c’est bien là l’objectif de la réunion par laquelle tout commence : discuter des moyens de déboulonner le président de la réserve de Pine Ridge et le remplacer par un dirigeant issu de l’AIM. Depuis que les habitants des réserves se sont vu accorder le droit d’élire leurs dirigeants en 1934, les élections sont souvent des moments de polarisation intense, souvent racialisée, où sont censés s’opposer « sang-pur » proches de la « tradition » et « sang-mêlé » acculturés.

Une offensive contre Dick Wilson, président de la réserve de Pine Ridge

C’est particulièrement vrai à Pine Ridge, où la personnalité du président élu en 1972 n’arrange rien. « Dick » Wilson est un homme autoritaire et disposé à la violence avec sa milice, les Gardiens de la nation oglala (Goons). Et il se montre passif face à la violence bien réelle que subissent les habitants de la réserve dès qu’ils en sortent. Raymond Yellow Thunder est tué en février 1972, puis Wesley Bad Heart Bull le 27 janvier 1973. L’AIM se mobilise et manifeste devant le tribunal où est jugé l’assassin blanc de ce dernier.

Dans le même mouvement, les militants offrent leur soutien à un petit groupe d’élus locaux qui lance contre Wilson une procédure de destitution. Celle-ci échoue quatre jours avant la fameuse réunion de Wounded Knee, organisée pour lancer une nouvelle offensive contre le président élu.

1971. Scandale du Cointelpro : la face noire du FBI au grand jour

Dans cette montée aux extrêmes, la police locale et l’État fédéral jouent un rôle essentiel. Le soir même de l’annonce de l’occupation, les agents du BIA installent des barrages routiers. Le FBI, qui surveille l’AIM depuis 1968 dans le cadre de son programme secret Cointelpro, contrôle toutes les allées et venues autour du village. Dès le 28 février, fusils d’assaut M16 et véhicules de transport blindés font leur apparition.

Bientôt, avions et hélicoptères sont de la partie. Du côté des « Indiens », on creuse des tranchées, on fait des patrouilles, on se terre dans des bunkers, on tire des coups de semonce. Des deux côtés d’un no man’s land, on tente de s’évaluer mutuellement. L’occupation se transforme en siège, la manifestation en bataille. Les États-Unis sont toujours au Vietnam. L’AK-47 visible dans bien des clichés de l’occupation en a été ramené par un ancien combattant. Le Vietnam, disent les assiégés, s’est déplacé dans le Dakota du Sud.

Des militants amérindiens accourent de tous les États-Unis

Rien n’a été planifié, tout est improvisé. Les tentatives de négociation échouent les unes après les autres. Dans leur camp retranché, les « Indiens » mettent en place un rationnement et des expéditions nocturnes d’approvisionnement en nourriture et en munitions.

Des tipis sont dressés. Les hommes deviennent des « guerriers », se peignent le visage comme pour aller au combat, vont se purifier dans des loges à sudation. Ils sont photographiés à cheval, le fusil à la main, ornés de plumes si possible. Ils assurent être prêts à mourir. Si « le gouvernement » attaque, ils résisteront et il y aura un deuxième massacre à Wounded Knee.

Le 5 avril, Kent Frizzell, envoyé de l'État sur place, fume le calumet de la paix avec les membres de l’AIM. Pourtant, les tensions persistent et deux morts suivront. © Sipa

Lorsque le 10 mars, les barrages sont levés, certains quittent le village assiégé – mais bien plus y entrent. Des dizaines de militants amérindiens accourent de tous les États-Unis. Ils viennent prendre part à la lutte et se former en préparation d’autres combats, dans d’autres réserves.

Les assiégés envisagent alors d’envoyer une délégation à Washington afin de modifier la constitution du gouvernement tribal de Pine Ridge et de réaffirmer la validité des traités signés par les Lakotas. À l’appui de la souveraineté de la nation oglala, ils mettent en avant la sacralité de leur lutte et poussent sur le devant de la scène des hommes-médecines respectés comme Frank Fools Crow, Pete Catches, Leonard Crow Dog et Wallace Black Elk. Il s’agit, disent-ils, d’accomplir une révolution qui serait aussi un retour à la tradition.

Une autre bataille se prépare déjà : celle des tribunaux

Celui qui, plus que les autres, bénéficie de la couverture médiatique croissante est Russell Means. Cet Oglala dira plus tard qu’il a choisi, en rejoignant l’AIM, de devenir « un Indien à plein temps ». Avec ses cheveux longs tressés, ses jeans de cow-boy et son sens du « show », il est le client parfait des reporters, leur indique le meilleur spot pour une bonne photo, fait rejouer une scène qui leur a échappé.

Par l’image et les déclarations à la presse, une autre bataille se prépare déjà : celle des tribunaux. Pour contrer les accusations de cambriolage, vol, attaque contre des forces de police, sédition, les assiégés montent une équipe d’avocats, le Wounded Knee Legal Defense/Offense Committee.

Fin mars, les barrages sont de retour. Les échanges quotidiens de coups de feu finissent par faire des victimes : le 17 avril, Frank Clearwater est atteint d’une balle et meurt le 25. Le 27, c’est le tour de « Buddy » Lamont, un ancien combattant du Vietnam. Le lendemain, les négociations reprennent en présence de représentants de la Maison-Blanche.

Le 8 mai, le « New York Times » déclare la fin de la « seconde bataille de Wounded Knee » et dresse un premier bilan : « soixante-dix jours, deux morts, beaucoup de blessures, d’innombrables réunions, des chicanes bureaucratiques, à la dernière minute une bataille » et « plus de cent militants qui déposent les armes ».

Ce qu’on va bientôt appeler « Wounded Knee II » n’a-t-il été qu’une mascarade ? Le spectacle indien qui se clôt alors a été d’une puissance indéniable. Il a concrétisé un thème auquel bien des commentateurs ne reconnaissaient jusqu’alors qu’une valeur métaphorique : le retour du guerrier indien.

La bataille opposant État fédéral et groupes amérindiens se jouait jusqu’alors exclusivement dans les tribunaux – et elle y retournera bientôt, quand il s’agira de juger Means, Banks et les autres militants incriminés pour leur participation. Mais pendant quelques semaines, en cette année 1973 où se prépare déjà le bicentenaire des États-Unis, le passé a paru ressurgir, littéralement, de nulle part : une dizaine de bâtiments dans une vallée lointaine dont le nom évoquait, sombrement, le massacre et la culpabilité.

En 1974, Russell Means se présente aux élections tribales contre Wilson

D’ailleurs, la lutte continue : en 1974, Means se présente aux élections tribales contre Wilson. Il est battu. L’affrontement est très violent, et à Pine Ridge plusieurs membres de l’AIM sont assassinés. Means et ses camarades organisent un Conseil international des traités indiens (IITC), portent leur cause à l’ONU, organisent de nouvelles occupations dans les Black Hills (1) et se déchirent bientôt sur la question du soutien à apporter aux sandinistes du Nicaragua.

Quarante ans plus tard pourtant, quand près d’une autre réserve lakota, à Standing Rock, s’organise une autre occupation (2), c’est encore le souvenir de Wounded Knee qui inspire bien des participants. Anciens de « 1973 », descendants ou simples porteurs d’une mémoire entrée dans la geste indienne, tous portent la conviction qu’à Wounded Knee, rien ne s’est fini.

(1)  L’AIM monte ainsi le camp de Yellow Thunder pour protester contre la décision de la Cour suprême de 1980 qui, moyennant compensation financière, entérine la prise illégale des Black Hills par l’État fédéral en 1877.(2) Au printemps 2016, un camp de tipis est mis en place au nord de la réserve de Standing Rock pour protester contre le passage de l’oléoduc Dakota Access. Il accueille plusieurs milliers de militants, avant d’être brutalement démantelé par la nouvelle administration Trump en février 2017.

Thomas Grillot a notamment publié :- Après la Grande Guerre. Comment les Amérindiens des États-Unis sont devenus patriotes (1917-1947), éditions de l’Ehess, 2014.- « 1919, la loi accorde aux vétérans amérindiens les pleins droits civiques. Américains ? Non, patriotes amérindiens! », dans l’Humanité Dimanche n° 658 du 9 mai 2019.

Il était une fois... une autre histoire !

Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Et le long et féroce « mai » 68 japonais ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60 ans, on visitait Orly le dimanche comme on allait à une attraction touristique ?

Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine vous raconte l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.

Tous les articles sont écrits par un spécialiste du sujet, souvent un historien, offrant ainsi des sujets où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique.

A retrouver dans cette page ou, pour profiter pleinement de la riche iconographie qui les accompagne, dans le magazine papier ou en version numérique.

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Le Livre de Poche : 70 ans et toujours à la page

Il était une fois

Le 6 février 1953, « le Livre de Poche » fait une entrée fracassante dans les librairies françaises. Cette collection de dimension réduite, à prix modique et à très fort tirage, est le fruit d’un siècle de tâtonnements. Fraîchement accueilli dans certains milieux, le livre au format « pocket » deviendra pourtant vite un outil au service de la démocratisation de la littérature.Par Jean-Yves-Mollier, professeur émérite d’histoire contemporaine à l’université Paris Saclay/Versailles Saint-Quentin

Jean-Yves Mollier

On pourrait faire remonter son origine aux premières satires du poète Martial vendues sous le manteau au Ier siècle de notre ère, ou aux petits livrets bleus des imprimeurs troyens du XVIe siècle. Pourtant, cette chronologie est trompeuse car elle occulte la caractéristique majeure de ce type de livre, son surgissement au XXe siècle, à l’heure de la culture et de la consommation de masse. Si l’on admet que le « Poche » suppose des tirages initiaux à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires destinés au grand public, il est l’enfant des industries culturelles qui dominent l’espace éditorial après 1930.

Sa préhistoire inclut les dime novels (romans à 2 sous)  américains (des fictions imprimées en petit format à 5 ou 10 centimes) comme la « Collection Michel Lévy » à 1 franc (plus de 5 euros actuels) mise en vente à Paris en 1855. Les 20 000 exemplaires de « Madame Bovary » commercialisés en 1857-1858 sous ce format portatif anticipent les grands tirages de la « Collection des auteurs célèbres », de Flammarion, des années 1880, et ceux du « Livre populaire », de Fayard, apparu en 1905 (des livres à 65 centimes, à la couverture criarde). La collection du livre de poche, conçue par Jules Tallandier quelques mois avant le début de la Grande Guerre et lancée en 1915, aurait dû être le point culminant de ce mouvement, mais, limité à 128 pages afin de réduire le prix de vente à 30 ou 40 centimes, ce « Poche » avant la lettre s’interdisait la publication de romans plus épais.

Faute d’avoir pris racine dans le pays qui en avait approché le modèle au plus près avec la « Bibliothèque Charpentier » de 1838 (des romans ou des essais imprimés au format In-18° compact et vendus 3,50 francs) et la « Collection Michel Lévy » à 1 franc de 1855, c’est en Angleterre, en 1935, qu’est née la collection « Penguin », destinée à populariser les grands classiques de la littérature. Sa couverture ornée d’un manchot va inspirer la plupart des concepteurs du livre de poche. Pierre Trémois choisira pour son livre de poche de 1945 un kangourou femelle avec un livre dépassant de sa poche ventrale, ce que l’Italien Giangiacomo Feltrinelli imitera en 1949, année où le célèbre « Marabout » belge pointera son bec, sans oublier l’albatros allemand des éditions du même nom (1932) qui a inspiré le petit manchot britannique.

De ce bestiaire international, on retiendra ce fait majeur : entre 1930 et 1955, la plupart des pays développés ont mis au point des formules proches, associant petit format, grand tirage, prix d’appel attractif et volonté d’atteindre tous les publics. En ce sens, le livre de poche est bien l’enfant de la culture de masse, ce qui explique qu’il ait fait couler beaucoup d’encre, séparant en deux camps irréconciliables ses partisans et ses détracteurs.

Pour comprendre l’étonnante « querelle du livre de poche », qui éclata au milieu des années 1960, il faut lire la diatribe du philosophe Hubert Damisch dénonçant « la manipulation qui du livre fait un produit et du lecteur un consommateur » (« Mercure de France », novembre 1964). De même faut-il garder à l’esprit la dénonciation, aux États-Unis, de la « culture à deux balles » (« culture at two bits »). Manifestement, une partie des intellectuels refusent alors la mise à la portée du grand public des œuvres qui n’ont pas été conçues pour lui. À la différence d’Hubert Damisch, cependant, Louis Aragon et « les Lettres françaises » avaient mené une vaste enquête auprès de leurs lecteurs avant de donner leur avis. Le résultat de ce sondage d’opinion s’étalait à la une du numéro du 29 octobre 1964 et sonnait comme la reconnaissance d’un phénomène qui bouleversait le rapport à la culture. « Révolution en librairie » titraient « les Lettres françaises », accordant ainsi toute son importance à un séisme qui heurtait les uns et enthousiasmait les autres. Quelques mois plus tard, Jean-Paul Sartre et « les Temps modernes » consacreront deux numéros de la revue à la révolution du « Poche » et donneront, eux aussi, la parole aux deux camps.

Que s’était-il donc passé pendant ces dix premières années pour que les esprits s’échauffent à ce point ? Si la collection « Penguin » s’était contentée, au départ, de donner à lire, à un prix abordable (6 pence, soit 5 à 6 euros actuels), des classiques de la littérature, le « Livre de Poche » français avait entamé sa conquête du public en proposant, le 6 février 1953, des romans modernes et non plus des « classiques ». « Kœnigsmark », de Pierre Benoit, « les Clés du royaume » de A. J. Cronin et « Vol de nuit », de Saint-Exupéry, avaient inauguré la série, bientôt suivis par d’autres auteurs contemporains parmi lesquels Albert Camus (« l’Étranger »), Jean-Paul Sartre (« les Mains sales »), André Gide (« la Symphonie pastorale ») et Roger Vercel (« Capitaine Conan »). Les deux premiers volumes avaient été tirés à 55 000 exemplaires, le troisième à 70 000, et les rééditions suivirent à un rythme rapproché. On retient généralement l’indication des tirages comme la preuve qu’il s’agissait bien d’une révolution et on y ajoute le prix bas de ces volumes, 150 francs, l’équivalent de 3 à 4 euros d’aujourd’hui.

Pourtant, une nouvelle fois, la réalité est trompeuse. En effet, Henri Filipacchi, le père du « Livre de Poche » de 1953, conçu par la LGF (la Librairie générale française), une filiale du groupe Hachette, avait repris à son compte un projet né en 1939, lorsque la maison d’édition Calmann-Lévy, associée aux Messageries Hachette et, déjà, à la LGF, avait mis sur le marché la « Collection Pourpre ». Avec 3 millions de volumes vendus entre 1939 et 1942, le résultat était à la hauteur des espérances, même si la guerre et la pénurie de papier freinèrent sa percée auprès des lecteurs.

« Aziyadé » de Pierre Loti, « la Bataille » de Claude Farrère, « la Dame aux camélias » de Dumas fils, « la Rôtisserie de la reine Pédauque » d’Anatole France, « Chéri » de Colette, « les Oberlé » de René Bazin, les premiers titres de la « Collection Pourpre » avaient été tirés en moyenne à 66 000 exemplaires. Ces volumes étaient dotés d’une reliure souple, un cartonnage agréable au toucher et à l’œil, et même ornés d’une jaquette en couleurs et de deux dessins. Une clause du contrat liant les éditions Calmann-Lévy à la LGF prévoyait, parallèlement à cette version cartonnée vendue 10 francs (2,5 euros), la mise en vente d’une série de volumes brochés proposés à 5 francs, mais le succès foudroyant de la série la plus chère (un million de volumes vendus en un an) conduisit ses concepteurs à suspendre la fabrication de l’autre version. Or, en 1952, l’ancien secrétaire général des Messageries Hachette, muté à la LGF pour faire oublier ses relations ambiguës avec les autorités allemandes pendant la guerre, décide de maintenir la « Collection Pourpre » en partenariat avec les éditions Calmann-Lévy mais de lui opposer une série de petits livres brochés, vendus deux fois moins cher.

Finalement mis en vente au début du mois de février 1953, le « Livre de Poche » allait sonner le glas de la « Collection Pourpre », disparue cinq ans plus tard. Le bonheur des uns faisant le malheur des autres, Henri Filipacchi passera, aux yeux de la postérité, pour l’inventeur d’une formule qu’il avait trouvée toute prête dans les cartons de la LGF. Mais il est vrai qu’en associant la totalité des éditeurs français, et non un partenaire unique, au destin du « Livre de Poche », il allait mettre les catalogues des éditions Gallimard, Grasset, Stock, Albin Michel et consorts au service de ce formidable instrument de démocratisation de la lecture.

Les débuts ne furent pas aussi rapides qu’on aurait tendance à le penser (2 millions de volumes vendus en 1953), mais, avec 55 millions de volumes sortis des presses entre 1953 et 1961, puis 18 millions en 1962 et 23 millions en 1963, soit près de 100 millions de « Livres de Poche » commercialisés à cette date, le succès était au rendez-vous. Dès 1958, la collection « J’ai lu » (Flammarion) tentait de ravir au « Poche » des parts de ce marché juteux (déjà 7 % des ventes de livres), bientôt suivie en 1962 par « Presses Pocket » (Presses de la Cité) et « 10/18 » (Julliard).

C’est l’apparition de la collection « Folio », lancée en 1972 par Gallimard, qui a enlevé sa distribution aux Messageries Hachette, l’année précédente, qui marque une rupture. La richesse du catalogue des éditions Gallimard est telle qu’elle permet aux poulains de la rue Sébastien-Bottin (Gaston-Gallimard aujourd’hui) d’occuper une place à part dans ce marché à la croissance exponentielle.

Avec 25 % du nombre d’exemplaires produits en 2022, soit plus de 118 millions de volumes, et près de 15 % du chiffre d’affaires de l’édition, le « Poche » a démontré son caractère irremplaçable et sa capacité à attirer à la lecture des millions de Français séduits par son faible coût et le caractère populaire de sa présentation.

Les détracteurs du livre de poche ont dû rendre les armes et admettre que le lecteur n’est pas un enfant qu’il faudrait prendre par la main pour lui apprendre à goûter, ensuite, le plaisir des livres les plus difficiles. L’école joue ce rôle depuis Jules Ferry et le succès des médiathèques modernes construites dans les années 1970-2000 un peu partout en France a contribué à diffuser en profondeur le plaisir de lire. En 1964, au moment précis où André Malraux défendait l’installation de ses maisons de la culture dans les villes moyennes (Bourges, Le Havre) et prônait le contact direct du public avec les œuvres d’art, une partie des intellectuels s’effrayaient de cette descente de la culture dans les masses.

En 2023, plus personne ne dénie au livre de poche son pouvoir d’attraction, et les jeunes, les étudiants, n’achètent pas d’autres livres, si ce n’est des BD et des mangas, deux autres enfants de la culture de masse. Les albums, tels ceux du Père Castor, et une partie de la bande dessinée se sont adaptés au format du « Poche » et celui-ci est souvent présent dans les films et les séries télévisées, ultime preuve de son adéquation avec les attentes du public à l’échelle de la planète.

EN SAVOIR PLUS

« Du “poche” aux collections de poche. Histoire et mutations d’un genre », sous la direction de J.-Y. Mollier et L. Trunel, Céfal, 2010.

« Les Éditions Calmann-Lévy de la Belle Époque à la Seconde Guerre mondiale. Un demi-siècle au service de la littérature », de J.-Y. Mollier, Calmann-Lévy, 2023.

« Les Trois Révolutions du livre de poche. Une aventure européenne », d’I. Olivero, Sorbonne Université Presses, 2022.

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Arthur Ashe. Champion, et pionnier de l’histoire presque malgré lui

Il était une fois

Premier joueur noir titré en Grand Chelem, en 1968, le tennisman mort le 6 février 1993 est devenu l’icône de nombre de sportifs. Pourtant le gamin du Sud ségrégationniste a longtemps entretenu une distance avec le mouvement des droits civiques, avant de monter au filet des inégalités raciales.Par Patrick Clastres, historien du sport, professeur à l’université de Lausanne

Né le 10 juillet 1943 à Richmond (Virginie) et décédé à New York le 6 février 1993, Arthur Ashe est le premier joueur de tennis afro-américain à avoir été sélectionné dans l’équipe américaine de Coupe Davis et le premier Noir à avoir remporté un tournoi du Grand Chelem, en 1968. Depuis, il n’y a eu que Yannick Noah à Roland-Garros en 1983.

Coincé entre la vieille garde australienne des Laver, Rosewall et Newcombe et la génération montante des Connors, Vilas et Borg, il occupe le 3e rang mondial en 1968, 1970 et 1972. Connu pour son jeu plat et coupé, son élégance, son calme et son fair-play, Ashe remporte 27 titres chez les amateurs entre 1959 et 1968, puis 47 titres chez les professionnels, dont trois tournois du Grand Chelem (Forest-Hills 1968, Sydney 1970 et Wimbledon, 1975). Sa célébrité est telle que, à son décès, la ville de Richmond lui offre une statue, l’US Postal imprime un timbre à son effigie, Flushing Meadows donne son nom au court central, et Bill Clinton lui décerne la médaille présidentielle de la Liberté.

Trop fluet pour le football américain

Arthur Ashe est né dans une des rares familles noires de la classe moyenne de Richmond, capitale de la Virginie, dans un Sud encore ségrégationniste. Ayant perdu sa mère à l’âge de 6 ans, il est éduqué par son père dans l’idée d’être exemplaire et de s’élever au sein de la société. Officier de la police municipale, Arthur Ashe Senior est en charge de la surveillance et de l’animation des 21 aires de jeux et de sport réservées aux Afro-Américains. Jugé trop fluet pour pratiquer le football américain, Arthur est initié au tennis en 1950, à l’âge de 7 ans, sur les courts du parc Brookfield.

Trois ans plus tard, il est recommandé au médecin Robert W. Johnson, connu pour avoir entraîné la fameuse championne de tennis Althea Gibson, première femme noire à avoir remporté un titre du Grand Chelem en 1956, à Roland-Garros. Figure influente de l’American Tennis Association, la fédération noire de tennis, le Dr Johnson finance un camp d’entraînement dans le but de démontrer que les enfants et adolescents afro-américains peuvent adopter des manières civiles et courtoises sur les courts comme dans la vie. Dans les tournois scolaires interraciaux où les juniors s’arbitrent eux-mêmes, il conseille d’ailleurs à ses protégés de jouer même les balles qui sortent de 5 cm au cas où les juges de ligne blancs seraient tentés de tricher par racisme.

Arthur finit par quitter Richmond en 1960 pour Saint-Louis (Missouri), où la ségrégation scolaire entre adolescents noirs et blancs vient de prendre fin. Mesurant ses progrès physiques, son nouveau coach Richard Hudlin l’encourage alors à changer de style de jeu et à pratiquer plus systématiquement le service-volée. Il devient champion scolaire des États-Unis en 1961 et franchit trois années de suite le premier tour des Internationaux des États-Unis.

Fort de ses premiers succès chez les juniors, il obtient, en 1963, une bourse de tennis de l’université de Californie (Ucla). Pour couvrir l’intégralité de ses frais de scolarité, il intègre le corps des officiers de réserve, ce qui l’obligera, en août 1966, à s’engager dans l’armée comme lieutenant pour une durée de trente mois. Cet engagement lui impose certaines contraintes comme, par exemple, de ne pas faire de déclarations publiques.

Son arrivée à Los Angeles lui permet une ascension fulgurante car il peut régulièrement s’entraîner avec son idole Pancho Gonzales, le meilleur joueur professionnel des années 1950 et du début des années 1960. Il devient, en 1963, le premier joueur noir à être sélectionné dans l’équipe américaine de Coupe Davis, et, en 1965, le 3e joueur amateur du pays. En 1966 et 1967, il perd à deux reprises en finale du championnat d’Australie contre Roy Emerson.

A l'université de Californie, Arthur Ashe passe pour un « oncle Tom »

Sur le campus de l’Ucla, ils sont nombreux ceux qui lui reprochent de ne pas utiliser sa récente notoriété pour défendre la jeunesse noire. Il passe alors pour un « oncle Tom », c’est-à-dire un traître soumis à l’ordre blanc, en ne voulant pas mélanger sport et militantisme.

Par exemple, lors du tournoi de Wimbledon en 1964, il dénonce le refus du Soviétique Metreveli et du Hongrois Gulyás de rencontrer des joueurs sud-africains en déclarant que c’était là « une stratégie de la part des Russes » et que « des revendications politiques n’ont pas à être introduites dans le sport ».

Le fait que le mouvement pour les droits civiques soit à son apogée dans les universités, dans le sport, et dans les médias américains a joué pour beaucoup dans la conversion militante d’Arthur Ashe qui reste toutefois ambivalente. Lors du prêche qu’il donne en mars 1968 à l’église du Rédempteur à Washington, il promet certes de contribuer à la lutte pour les droits civiques, mais il reprend aussi le discours des racistes blancs sur la responsabilité des Noirs quant à leur situation misérable : « Il y a tant de choses que nous pourrions faire, déclare-t-il, et que nous ne faisons pas à cause de notre paresse. » En avril, il soutient tout de même le boycott des jeux Olympiques de Mexico lancé par les athlètes africains mécontents de la décision du CIO de ne pas exclure l’Afrique du Sud.

Martin Luther King lui écrit personnellement

Le révérend Luther King lui écrit alors personnellement : « Votre éminence dans le monde des sports vous donne une autorité et une responsabilité toutes particulières. Il est réconfortant de voir que vous en faites profiter notre mouvement. » Il en prend de la graine au mois de juillet suivant à Wimbledon comme le prouve cette déclaration aux médias : « Ce sont mes grands succès sportifs qui me permettront d’obtenir une plus grande audience dans le combat pour l’amélioration du sort de mes frères de couleur. »

Juste après sa victoire à l’US Open, le 9 septembre 1968, la première pour un athlète noir, il déclare à la presse n’être « ni un conservateur ni un modéré pour tout ce qui concerne les problèmes raciaux ». Et s’il réprouve la violence, il la juge bien utile « pour aider les gens à se réveiller ». Autre première pour un athlète noir, il est l’invité spécial de l’émission politique de CBS, « Face the Nation » : il s’y montre plus modéré et retrouve sa démonstration habituelle sur le devoir d’assimilation.

La révolte des « Black Athletes » Tommie Smith et John Carlos sur le podium des Jeux de Mexico, en octobre 1968 (1), puis le refus des tennismen des pays de l’Est, au printemps 1969, de rencontrer en Coupe Davis leurs adversaires sud-africains ont eu un effet libérateur sur Ashe. Il va dès lors se lancer dans une croisade personnelle contre l’apartheid en se donnant pour objectif de remporter l’Open d’Afrique du Sud.

Il va multiplier les actions et coups d’éclat contre l'apartheid

Comme le gouvernement sud-africain lui a interdit d’entrer sur son territoire pour participer au tournoi de Johannesburg, à la fin de l’année 1969, il va multiplier les actions et coups d’éclat médiatiques. Il obtient de la Fédération internationale de tennis qu’elle exclut, en 1970, l’Afrique du Sud de la Coupe Davis. Cette même année, il est entendu par la sous-commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants des États-Unis en charge de la question de l’apartheid. En 1971, il réalise une tournée de propagande pour le tennis en Afrique subsaharienne au cours de laquelle, d’ailleurs, il découvre un jeune talent dénommé Yannick Noah.

Pretoria finit par céder et il obtient son visa pour l’Afrique du Sud en janvier 1973. Symboliquement, il choisit de commencer sa visite par le ghetto de Soweto, là même où la police massacrera des collégiens révoltés le 16 juin 1976. Puis, il se rend à l’université de Stellenbosch d’où il sort vainqueur d’une joute rhétorique avec le professeur d’anthropologie Christopf Hanekom, un redoutable défenseur du suprémacisme blanc. Mais sa défaite en finale contre Jimmy Connors lui laisse un goût amer, d’autant plus que certains militants locaux du Black Power l’ont accusé de jouer le jeu du gouvernement blanc en acceptant que les spectateurs soient séparés dans les tribunes selon des critères raciaux.

Un dernier défi : remporter Wimbledon

En 1975, alors qu’il est sur le déclin, il se lance un dernier défi : remporter Wimbledon. Cette année-là, il remporte le circuit professionnel World Championship Tennis (WCT) et dispute 14 finales, dont neuf victorieuses, pour 29 tournois joués. Sa finale victorieuse contre Jimmy Connors en quatre sets (6-1, 6-1, 5-7, 6-4) est restée dans les annales. Sa stratégie du nœud coulant, faite de précision et de lenteur, anesthésie la fougue de son adversaire qu’il avait traité auparavant de « mauvais patriote ». Alors que « Jimbo » a préféré toucher des primes en tournois plutôt que représenter son pays en Coupe Davis, Ashe prend un malin plaisir à revêtir un survêtement siglé USA.

Surtout, après la balle de match, il brandit son poing haut dans le ciel tout en baissant la tête. Pour les militants du Black Power, il ne fait guère de doute qu’il renouvelle, sept ans plus tard, le geste de Tommie Smith et John Carlos, à Mexico. Devant la presse, Arthur Ashe explique qu’il voulait plutôt rendre hommage à son entourage. C’était aussi un geste en direction de Connors qui l’accablait d’injures racistes à chaque changement de côté.

Ses deux opérations du cœur l’obligent, en 1980, à quitter les courts et il devient le porte-parole de l’Association américaine du cœur. Dix ans plus tard, il lance sa fondation contre le sida après avoir révélé qu’il était devenu séropositif lors d’une transfusion sanguine.

« Je suis un Noir, mais je suis par essence un capitaliste. Un étrange mélange. »

Jusqu’à la fin de sa vie, Arthur Ashe reste persuadé de la capacité de la démocratie et du capitalisme américains à résoudre les discriminations raciales. Dans son autobiographie « Portrait in Motion » (1975), il déclare : « Je suis un Noir, un Américain noir, mais je suis par essence un capitaliste. C’est assurément un étrange mélange. » Et dans son ultime autobiographie, « Days of Grace » (1994 ; voir « En savoir plus ») : « La plupart des problèmes auxquels ont à faire face les Afro-Américains pourraient être résolus s’ils travaillaient davantage plutôt qu’à dénoncer le racisme du passé et du temps présent. »

S’il ne nie pas la part de l’esclavage et du racisme dans la sujétion des Afro-Américains au sein de la société américaine – contrairement aux actuels néoconservateurs noirs –, il considère comme son premier devoir de réussir par lui-même et de se donner en modèle. Inversement, tout en croyant à l’assimilation par la réussite sportive, il encourage les parents noirs à inscrire leurs enfants dans les bibliothèques.

Pour comprendre ses hésitations et ses ambivalences, il faut replacer le militantisme d’Arthur Ashe dans la longue histoire du conservatisme noir et de l’exceptionnalisme américain. Forgée par les Blancs bien avant la guerre civile, adoptée par certains affranchis noirs dans le nord du pays, et diffusée vers le Sud après 1865, cette croyance postule que les individus, et non la société, sont responsables de leur bonheur ou de leur malheur. Elle repose sur des idéaux libéraux et religieux : liberté, égalité des chances, confiance en soi, rationalité du marché, piété, respectabilité, humilité. Il aura fallu le contexte militant des années 1960 pour transformer le conservateur noir Arthur Ashe en militant des droits civiques et anti-apartheid.

EN SAVOIR PLUS

« Days of Grace. A Memoir », d’Arthur Ashe et Arnold Rampersad, Ballatine Books, 1994.

« Arthur Ashe : Tennis and Justice in the Civil Rights Era », d’Eric Allen Hall, Johns Hopkins University Press, 2014.

TennisségrégationnismeÉtats-Unis
L'Humanité

1953, l’affaire des blouses blanches. Faux complot mais vraie purge

Il était une fois

Le 13 janvier 1953, la «Pravda» annonce l’arrestation d’un groupe de «médecins terroristes», juifs pour la plupart, accusés de conspirer afin d’abréger la vie de dignitaires du régime. L’affaire du «complot des blouses blanches» éclate en pleine guerre froide, sur fond de luttes intestines et de campagne antisémite pour traquer «l’ennemi intérieur» à la solde des États-Unis. L’annonce probable d’une nouvelle grande purge au sommet.

Bernard Frederick

Le 5 mars 1946, l’ex-premier ministre britannique Winston Churchill, à Fulton (Missouri, États-Unis), lance une phrase qui va rester célèbre : «De Stettin sur la Baltique à Trieste sur l’Adriatique, un rideau de fer s’est abattu à travers le continent !» En fait de rideau, c’est sur un théâtre sanglant qu’il se lève. Celui de la «guerre froide». Et on peut constater, aujourd’hui, que ce rideau-là n’est jamais retombé.

L’affrontement entre l’Occident, cornaqué par les États-Unis, et le «bloc de l’Est», sous tutelle soviétique, conduit à l’émergence d’une maladie, l’espionnite, qui va faire des ravages à l’Est comme à l’Ouest. Elle a la particularité de servir à la fois les intérêts géopolitiques des uns et des autres, et leur politique intérieure.

Le maccarthysme, aux États-Unis, se voit renforcé par le procès d’Ethel et Julius Rosenberg, en mars-avril 1951, accusés d’espionnage au profit de l’Union soviétique. Ils seront exécutés le 19 juin 1953. À la même époque, en URSS, s’ouvre une «affaire» retentissante, celle de médecins renommés, juifs pour la plupart, accusés de connivence avec les Américains, les Britanniques et Israël.

Un groupe terroriste de médecins

L’«affaire des médecins», comme on l’appelle en URSS, ou le «complot des blouses blanches», métaphore employée en France, s’échafaude depuis assez longtemps quand elle éclate au grand jour, le 13 janvier 1953, à travers une longue dépêche de l’agence d’information soviétique Tass, reprise par toute la presse soviétique, notamment la «Pravda». «Il y a quelque temps, y lit-on, les organes de la sécurité de l’État ont découvert un groupe terroriste de médecins dont le but était d’abréger la vie des travailleurs actifs en Union soviétique au moyen de traitements de sabotage. Parmi les membres de ce groupe terroriste figuraient le professeur Vovsi M.S., médecin généraliste ; professeur Vinogradov V. N., médecin généraliste ; le professeur Kogan M. B., médecin généraliste ; le professeur Kogan B. B., médecin généraliste ; le professeur Egorov P. I., médecin généraliste ; le professeur Feldman A. I., otho-rhino-laryngologiste ; le professeur Etinger Ya. G., médecin généraliste ; le professeur Grinshtein A. M., neuropathologiste ; Maiorov G. I., médecin généraliste.

Les malfaiteurs ont avoué qu’ils ont mal diagnostiqué la maladie de A. Jdanov (membre du Politburo du Parti communiste), cachant son infarctus du myocarde (…), et ainsi tué le camarade. L’enquête a établi que les criminels avaient également abrégé la vie du camarade A. S. Chtcherbakov. Des médecins criminels ont essayé (…) de neutraliser le maréchal Vasilevskiy A. M., le maréchal Govorov L. A., le maréchal Konev I. S., le général Chtemenko S. M., l’amiral Levchenko G. I. et d’autres, mais l’arrestation a déjoué leurs plans crapuleux (…). La plupart des membres du groupe terroriste (Vovsi M. S., Kogan B. B., Feldman A. I., Grinshtein A. M., Etinger Ya. G. et autres) étaient associés à l’organisation nationaliste bourgeoise juive internationale Joint, créée par les services de renseignements américains. D’autres membres du groupe terroriste (V. N. Vinogradov, M. B. Kogan, P. I. Egorov) se sont révélés des agents du renseignement britannique de longue date. L’enquête sera bientôt terminée.»

Un diagnostic erroné

L’insistance à mettre en avant des patronymes juifs rappelle que, depuis 1948, une campagne lancée par Staline contre les «cosmopolites sans racines» avait déjà conduit à l’assassinat, maquillé en accident de la route, le 13 janvier 1948, de Salomon Mikhoëls, principal acteur et directeur du Théâtre juif d’État de Moscou (Gosset), président du comité antifasciste juif fondé en 1942, avec le soutien de Staline lui-même ; à la dissolution de ce même comité en juillet 1948 ; à l’arrestation d’à peu près tous ses membres et à leur exécution en août 1952…

Mais l’«affaire des médecins» a son propre contexte. Le 29 août 1948, le chef de la direction principale de la sécurité du ministère de la Sécurité d’État (MGB), le lieutenant-général N. S. Vlasik, reçoit une lettre d’une employée de la salle d’électrocardiographie de l’hôpital du Kremlin, Lydia Timachouk. Celle-ci raconte que, le 28 août, elle a fait passer un électrocardiogramme à Andreï Jdanov. Selon les données de l’examen, elle a diagnostiqué un infarctus du myocarde, dont elle a immédiatement informé le professeur Egorov et le médecin traitant, le docteur Mayorov. Ceux-ci, d’après Timachouk, ont déclaré qu’il s’agissait d’un diagnostic erroné et que Jdanov n’avait qu’un «trouble fonctionnel». Le 30 août, la lettre de Timachouk se retrouve quand même sur le bureau du ministre de la Sécurité d’État, Viktor Abakoumov, et le même jour chez Staline, qui inscrit en marge : «Aux archives». Le 31 août 1948, Jdanov meurt.

Lutte interne au sein de la direction du PCUS

Depuis la fin des années 1940, une lutte au sein de la direction du parti oppose deux groupes. L’un est dirigé par Malenkov et Beria, l’autre par Jdanov et ses collègues de Leningrad, dont il a été le «patron». La mort de Jdanov est pleinement exploitée par ses adversaires, qui lancent alors ce qu’on appellera l’«affaire de Leningrad». Du 30 septembre 1950 à août 1952, cette série de procès coûte la vie à des dizaines de cadres du PC, dont Alexeï Kouznetsov, premier secrétaire du comité central du Parti communiste soviétique, et Nikolaï Voznessenski, économiste réputé, président du Gosplan.

Revenons aux dénonciations de médecins. Grand poète yiddish, Itzik Fefer, qui avait remplacé Mikhoëls à la tête du comité antifasciste juif et devait être exécuté avec ses camarades à l’été 1952, était aussi un collaborateur de la police secrète. Interrogé en 1950, il dénonce un médecin, le docteur Yakov Etinger, qui aurait provoqué la mort de Chtcherbakov, ancien directeur du bureau d’information soviétique (Sovinformburo), créé en juillet 1941 et à la tête du directoire politique principal de l’Armée rouge. Etinger est interrogé par Mikhaïl Rioumine, aux méthodes expéditives. Son supérieur, Abakoumov, estime en décembre 1950 qu’il n’y a rien dans le dossier et, en janvier 1951, il ordonne «d’arrêter de travailler avec Etinger». Ce dernier, épuisé, meurt le 2 mars 1951.

Rioumine, furieux, envoie une lettre à Staline le 2 juillet 1951 : «En novembre 1950, écrit-il, j’ai été chargé de mener une enquête sur le cas du docteur en sciences médicales arrêté, le professeur Y. Etinger. Au cours des interrogatoires, Etinger a admis qu’il était un nationaliste juif convaincu, à la suite de quoi il nourrissait de la haine pour le PCUS (b) et le gouvernement soviétique (et que), profitant du fait qu’en 1945 il avait été chargé de traiter le camarade Chtcherbakov, il a tout fait pour raccourcir la vie de ce dernier. Pendant “l’interrogatoire” (du) camarade Etinger, Abakoumov lui a laissé entendre à plusieurs reprises qu’il devrait retirer son témoignage sur le meurtre crapuleux du camarade Chtcherbakov. Puis (…) le camarade Abakoumov m’a interdit d’interroger Etinger dans le but de révéler ses activités pratiques et ses projets de terreur, arguant qu’il – Etinger – nous perdra dans la nature.»

« Sans moi, le pays périra »

Début juillet 1951, Abakoumov est exclu du parti et suspendu de ses fonctions ; le 12 juillet, il se retrouve en prison. Le 19 octobre 1951, Rioumine est nommé vice-ministre de la Sécurité d’État. Presque tous les juifs qui travaillaient dans l’appareil du MGB sont radiés, certains arrêtés. Parmi eux, un certain Schwartzman, colonel en chef adjoint de l’unité d’enquête du MGB. En septembre 1952, après des passages à tabac, il fait un témoignage «important» contre les dirigeants du parti, Kaganovitch, Khrouchtchev, Merkulov, Koboulov (proche collaborateur de Beria), Mamoulov (sous-ministre du l’Intérieur) et d’autres personnalités dont Abakoumov.

L’affaire des médecins s’en trouve relancée. La lettre de Lydia Timachouk, qu’on avait oubliée, refait opportunément surface et celle-ci est décorée pour avoir dénoncé des «terroristes». Sauf que pas un seul des médecins qu’elle met en cause n’est juif.

En fait, plusieurs des dirigeants au plus haut niveau l’ont bien senti, l’«affaire des médecins» pourrait cacher autre chose : une nouvelle grande purge à l’instar de celle de 1937-1938. Qu’ils appartiennent à un clan ou à un autre, tous se sentent menacés, Beria et Malenkov les premiers. Tous l’ont compris quand, le 1er décembre 1952, lors d’une réunion du Présidium, Staline tance ses compagnons d’armes, qui dorment, le complot sous leur nez : «Vous êtes aveugles, chatons, que se passera-t-il sans moi, le pays périra, car vous ne pouvez pas reconnaître les ennemis !»

«À la différence de l’affaire du comité antifasciste juif ou de celle de Leningrad, qui se déroulèrent dans le plus grand secret, note l’historien Laurent Rucker, celle des blouses blanches fit l’objet d’une campagne de mobilisation des “masses”, par voie de presse et sur les lieux de travail, qui rappelle par bien des aspects les campagnes des années 1936-1938, au moment des procès de Moscou. Cette campagne à l’intérieur de l’URSS fut doublée d’une seconde, orchestrée par les partis communistes à travers le monde. Ce qui laisse à penser qu’un grand procès – sur le modèle de ceux des années 1930 en URSS ou de ceux des démocraties populaires dans l’après-guerre – était en préparation.» (1)

Comme au temps des tsars, on accusait les juifs de tuer des enfants chrétiens

Dans l’immédiat, les conséquences de l’affaire sont désastreuses. Tous les médecins sont suspects aux yeux de la population qui déserte les polycliniques comme les pharmacies. Le vieil antisémitisme refait surface comme en témoigne la traductrice Lila Lounguin a : «En lisant cela (l’article de la “Pravda” du 13 janvier), je me dis : cette fois-ci, on va tous y passer (…) Nous étions rejetés de la vie qui avait été jusqu’ici la nôtre. Les voisins ne nous parlaient plus, les malades refusaient de se faire soigner dans les polycliniques par les quelques médecins juifs qui n’avaient pas encore été licenciés. De nouveau, comme au temps des tsars, on accusait les juifs de tuer des enfants chrétiens pour confectionner avec leur sang le pain azyme. À Moscou et à Leningrad couraient (le bruit que) des pogromes se préparaient, tous les juifs allaient être envoyés en Sibérie, pour les sauver – aurait dit Staline – du courroux légitime du peuple russe (…).» (2)

Le 5 mars 1953, Staline meurt. L’affaire s’effondre. Lavrenti Beria avait eu dès le début une attitude négative envers cette aventure, l’«affaire des médecins» était d’ailleurs dirigée contre lui. Le 4 avril 1953, un message du ministère de l’Intérieur est publié dans les journaux, tous les médecins sont blanchis et le communiqué dénonce «l’ancien ministère de la Sécurité d’État de l’URSS» et déclare que les aveux ont été obtenus par «des méthodes illégales». Les malheureux médecins sont libérés. Rioumine est exécuté le 22 juillet 1954, Abakounov fusillé le 18 décembre 1954, Beria avait été éliminé en décembre 1953.

URSS
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Le 22 janvier 1973. Roe v. Wade, une victoire pour le droit à l'IVG

Il était une fois

Cette année-là, la Cour suprême des États-Unis considère que le droit d’avorter est constitutionnel. Bien qu’assorti de certaines limites, l’arrêt historique «Roe v. Wade» marque un tournant dans la longue lutte des femmes pour disposer de leur corps. Retour sur cette conquête remise en cause depuis juin 2022 par cette Cour.

Michel Muller

Le 22 janvier 1973, la Cour suprême des États-Unis rend public son arrêt 410 US 113 - Jane Roe versus Henry Wade (le procureur de Dallas, Texas), un jugement qui marque l’histoire de la longue et toujours contestée lutte des femmes pour le respect de leurs droits fondamentaux d’êtres humains: le droit à l’interruption volontaire de la grossesse (IVG).

C’est la première fois que cette instance suprême, la plus haute juridiction du pays, se prononce sur une question concernant directement le corps des femmes. En fondement de sa décision, elle affirme que selon elle il n’y a pas de «droit absolu» à mettre fin à une grossesse et qu’en même temps il ne s’agit pas non plus de mettre en cause le droit d’une femme à sa vie privée tel que fixé par le 14e amendement de la Constitution. Il fallait donc placer ce droit à l’IVG au regard « de l’intérêt impérieux de l’État », fixer des limitations aux «droits fondamentaux», telle l’obligation, aussi impérieuse, de protéger la santé des femmes enceintes et la «possibilité de la vie humaine».

Mary Ziegler : « L’objectif est d’interdire tous les avortements, dans tous les États-Unis »

La possibilité du recours par l’État à ce pouvoir se situe, selon la Cour, à la fin du troisième mois de grossesse. À partir de ce moment-là, « l’État (…) peut, si tel est son choix, réglementer la procédure d’avortement de manière qu’elle se déroule en concordance avec la santé maternelle». Quant au dernier trimestre de grossesse, celui, selon la Cour, de la viabilité du fœtus – la capacité «significative de vie hors de l’utérus de la mère » –, l’État, « en privilégiant son intérêt pour la potentialité de la vie humaine, peut, s’il en fait le choix, réguler, et même proscrire, l’avortement, excepté en cas de nécessité (…) de préservation de la santé de la mère ».

Jane Roe est le pseudonyme de Norma McCorvey. Issue d’un milieu populaire, elle est déjà mère de deux enfants qu’elle a confiés à l’adoption. © Bettmann Archive / Getty

Il a fallu plus d’un an pour aboutir au texte définitif de l’arrêt. Le recours Roe contre Wade est déposé une première fois en mars 1970 auprès d’un tribunal de district du Texas au nom d’une plaignante désignée sous le nom «Jane Roe» et de toutes «les femmes dans la même situation». « Jane Roe » est le pseudonyme de Norma McCorvey, une jeune femme de 22 ans vivant dans le comté de Dallas enceinte pour la troisième fois. Elle avait fait adopter ses deux enfants, habitait avec une compagne et vivait de «petits boulots». Elle ne recherchait pas la célébrité ni ne militait pour le droit des femmes. Sa seule demande était de pouvoir avorter. Un juriste spécialiste des adoptions l’adresse alors à deux jeunes avocates, Sarah Weddington et Linda Coffee, militantes féministes quant à elles, qui cherchaient une cause à défendre jusqu’au bout, celle d’une femme n’ayant pas les moyens de se rendre dans un autre État afin d’avorter légalement pour des raisons personnelles.

États-Unis. La Cour suprême déclare la guerre aux femmes

Une plainte pour atteinte aux droits constitutionnels est donc déposée en mars 1970 contre Henry Wade, le procureur de Dallas. Le tribunal reconnaît – alors que Norma McCorvey vient d’accoucher de son troisième enfant, qu’elle confie à l’adoption – que la loi texane viole le droit de « Jane Roe » à la vie privée, en vertu des 9e et 14e amendements de la Constitution, mais la cour refuse de délivrer une injonction dans ce sens. Les défenseures décident de poursuivre la procédure judiciaire et font appel auprès de la Cour suprême, qui examine l’affaire Roe versus Wade le 13 décembre 1971. L’arrêt est publié le 22 janvier 1973, après la prise de fonction du président Richard Nixon pour son deuxième mandat.

Norma McCorvey, dont on a rapidement découvert qu’elle était Jane Roe, est la cible de harcèlement et de violences perpétrés par des milices «pro-life», antiavortement. Engagée finalement dans le mouvement pour le droit à l’IVG, elle travaille dans des cliniques d’avortement. Mais en 1995, retournement: elle tombe sous la coupe de la puissante organisation « pro-vie » Operation Rescue (« opération sauvetage », sous-entendu des «enfants à naître») et déclare à la télévision que «l’avortement est un péché». En 2017, elle reconnaîtra avoir été payée pour ce faire par des activistes anti-IVG.

Le jugement de la Cour suprême comprend un long argumentaire, avec notamment un historique détaillé des pratiques d’IVG à travers les siècles dans le monde anglo-saxon, démontrant le caractère particulièrement relatif selon les époques et les lieux des conditions sociétales, légales ou légitimes de ce droit, féminin par définition même. Il marque également l’importance des pratiques et croyances religieuses chrétiennes, étonnamment fluctuantes, présidant à la tolérance ou à la condamnation de l’IVG. Ce faisant, l’arrêt signifie que l’IVG est interdite par principe « sauf au cas où… » des dérogations sont tolérées. Dans le même mouvement, la criminalisation de l’avortement prétend s’appuyer sur des «connaissances» médicales relatives, comme la « viabilité » d’un fœtus ou l’« apparition de la vie » – sous-entendu, celle d’un être humain à part entière –, que certains situent dès la fécondation… Mais alors, peut-on se demander, les hommes ne seraient-ils pas, en l’occurrence, aussi redevables devant la loi que les femmes quant aux restrictions du droit, ou non, de disposer de leur corps?

On en retire un sentiment inconfortable quant au statut des femmes dans une société dont, historiquement, les codes sont fixés et imposés par des hommes. La question fondamentale que posent aux États-Unis toutes ces fluctuantes législations, réglementations et décisions judiciaires – parfois simultanément contradictoires selon le «bon droit» des différents États de l’Union – n’est pas la fixation des éventuelles exceptions où le droit à l’avortement n’est pas illégal, mais la reconnaissance du droit fondamental des femmes à la propriété intégrale de leur corps.

États-Unis. Roe v. Wade, le droit à l’avortement attaqué

Aux États-Unis, le statut de la personne, de son corps, est marqué historiquement par l’esclavage. Les femmes esclaves sont doublement la propriété de leur maître blanc: non seulement, comme les hommes, elles servent de bêtes de somme, mais aussi de reproductrices pour l’accroissement du cheptel humain et, accessoirement, de jouets sexuels. C’est donc tout à fait «naturellement» qu’il est fait systématiquement référence, quand il est question des droits fondamentaux des femmes états-uniennes, au 14e amendement de la Constitution datant du 9 juillet 1868. Son article 1er proclame: «Toute personne née ou naturalisée aux États-Unis, et soumise à leur juridiction, est citoyenne des États-Unis et de l’État dans lequel elle réside. Aucun État ne fera ou n’appliquera de lois qui restreindraient les privilèges ou les immunités des citoyens des États-Unis ; ne privera une personne de sa vie, de sa liberté ou de ses biens sans procédure légale régulière ; ni ne refusera à quiconque relevant de sa juridiction l’égale protection des lois.» Il s’agissait, par ce texte, de conférer aux Afro-Américain.e.s, libéré.es de l’esclavage par le 13e amendement (18 décembre 1865), l’égalité devant la loi avec les Blancs, ainsi que, pour les hommes, le droit de vote, étendu aux femmes par le 19e amendement du 18 août 1920.

En vertu de ce même 14e amendement, le 22 novembre 1971, la Cour suprême proclame – enfin, peut-on dire – que les femmes possèdent les mêmes droits que les hommes: l’arrêt « Reed v. Reed » déclare l’illégalité d’une loi de l’État de l’Idaho privilégiant les hommes dans la gestion des biens d’un enfant du couple divorcé. Les effets de cette décision sont étendus en 2015 au mariage de deux personnes d’un même sexe, un droit confirmé par le Congrès, le 8 décembre 2022, sur proposition du président Joe Biden.

Le 24 juin 2022, la Cour suprême, dominée par des juges nommés par le président Donald Trump, revient sur ces conquêtes essentielles pour une démocratie qui se respecte. À la suite d’un recours du secrétaire à la Santé du Mississippi contre une association de santé féminine, elle renie l’arrêt Roe v. Wade et proclame que le droit à l’IVG n’est ni inscrit en tant que tel dans la Constitution, ni couvert par le 14e amendement puisque l’IVG ne serait pas exclusivement un fait de choix privé. Hypocritement, dans une obsession aveugle et fondamentaliste, les juges laissent leurs affidés, les élus suprémacistes, faire le «travail» dans les États fédérés dans un déchaînement « légal » de sadisme envers les femmes. Ainsi, après la Louisiane et l’Indiana, le Texas oblige les femmes qui ont avorté à organiser des funérailles pour les tissus fœtaux. Plus généralement, dans les États anti-IVG, les médecins doivent obliger les patientes à écouter les battements de cœur du fœtus, à contempler l’échographie de leur ventre ou encore évoquent de prétendus risques, dont le cancer.

Mais aussi, la résistance s’organise avec la constitution de réseaux de femmes, d’hommes, de personnels de santé pour aider des femmes à rejoindre un État « sûr » pour avorter. Le terme d’«Underground Railroad» (la route clandestine), le réseau multiforme de fuite au XIXe siècle des esclaves du sud du pays vers le Nord antiesclavagiste, est aujourd’hui réutilisé pour qualifier ces « routes IVG ». Un mouvement qui s’appuie sur le fait que plus de 70 % des États-Unien.ne.s estiment que l’IVG est une affaire à décider librement dans l’intimité de la personne.

L’inconstitutionnalité de ce droit à l’IVG aggrave lourdement les risques sanitaires pour les femmes. L’absence de protection sociale de la maternité est déjà largement responsable d’une mortalité maternelle importante, soit 23,8 décès pour 100 000 en 2020, le taux le plus élevé depuis 1968 et qui frappe en premier lieu les Africaines-Américaines (55,3 pour 100 000) (1).

En 2022, à Washington, Pro et anti-avortivement s'affrontent jusque devant les portes de la plus haute juridiction du pays, pour qui le droit n'est pas couvert par le 14e amendement de la Constitution. Le combat pour la liberté des femmes à pouvoir disposer de leur corps continue aux États-Unis et ailleurs. © Olivier Douliery / AFP

Avant la mise en application de l’arrêt Roe v. Wade, on estimait à un million le nombre annuel d’IVG, dont seulement 10 % étaient «légales». Un tiers des femmes ayant avorté étaient victimes de complications. Le mois précédant l’invalidation de cet arrêt, 2 596 avortements avaient été réalisés au Texas. Un mois plus tard, seulement 68 IVG y ont été recensées, soit une chute de 97 %. Plus de la moitié des États fédérés ont proclamé ou sont en train de mettre en place des interdits, souvent dès le «premier battement de cœur», sans dérogation, ni après un viol ni du fait de la malformation ou de la non-viabilité du fœtus.

Cependant, le combat des femmes états-uniennes pour disposer librement de leur corps, majoritairement soutenu par l’opinion publique, a aussi remporté des victoires. Citons notamment la Californie, le Vermont, le Michigan, le Kentucky, pourtant à majorité conservatrice, et aussi le Kansas, où les électeurs ou les élus viennent de refuser la prohibition. Ces victoires récentes confortent dans leurs choix les États connus comme «pro-choice» (pro-liberté de choix), comme ceux de New York, du New Jersey ou encore le Vermont, où l’IVG est licite depuis le début du XXe siècle. Un combat permanent des femmes, et des hommes, qui doit être aussi de toute vigilance contre les tentatives de régression.

Le droit à l’avortement ailleurs dans le mondeSalvador Brésil France Mexique Chili Argentine Pologne Corée du Sud

Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Et le long et féroce « mai » 68 japonais ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60 ans, on visitait Orly le dimanche comme on allait à une attraction touristique ?

Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité Magazine vous raconte l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.

Tous les articles sont écrits par un·e spécialiste du sujet, souvent un·e historien·ne, offrant ainsi des sujets où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique.

À retrouver ici ou, pour profiter pleinement de la riche iconographie qui les accompagne, dans le magazine papier ou en version numérique.

Il était une foisRoe V. WadeIVGÉtats-Unis
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En colère contre le capitalisme !

Chronique

Philippe Rio

« Il existe bel et bien une guerre des classes et c’est ma classe, la classe des riches qui fait la guerre et la gagne. » Warren Buffett, milliardaire américain et auteur de cette citation choc, a désormais trouvé un adversaire prêt à relever le gant de la lutte des classes, aux États-Unis ! Dans son nouvel ouvrage, Il est normal d’être en colère contre le capitalisme !, Bernie Sanders, candidat à deux reprises aux primaires démocrates à l’élection présidentielle américaine, dénonce un capitalisme tellement injuste qu’il en devient immoral, et une classe dominante qui n’a jamais été aussi puissante à l’échelle de la vie du vétéran de 81 ans. Les ravages du capitalisme aux États-Unis, ce sont 500 000 sans-abri, 25 millions de personnes sans couverture maladie malgré l’Obamacare, des PDG de grandes entreprises qui gagne 400 fois le salaire moyen de leurs employés et 1 % de la population du pays qui détient 34 % du patrimoine national.

« Après des batailles parlementaires perdues, Bernie Sanders en appelle à une révolution politique basée sur l’union sacrée des travailleurs. »

Dans son livre, la figure tutélaire de la gauche américaine dresse les 8 commandements de la lutte de classes dans son pays : « 1. Le système économique capitaliste est le problème », « 2. Exigez plus ! Exigez le monde ! », « 3. Le problème des inégalités est systémique », « 4. La couverture maladie pour tous est une exigence centrale », « 5. Vous êtes du côté des travailleurs ou vous êtes du côté de leurs patrons », « 6. Les nouvelles technologies ne régleront pas le problème de la propriété », « 7. Une société démocratique exige un égal accès à l’éducation » et « 8. Il n’y a pas de terrain d’entente dans les combats à venir ». Après des batailles parlementaires perdues comme la mise en place d’une assurance maladie universelle, le doublement du salaire minimum et la fin d’une fiscalité où le taux d’imposition effectif des milliardaires est inférieur à celui de la classe ouvrière, Sanders en appelle à une révolution politique basée sur l’union sacrée des travailleurs.

États-Unis. Bernie Sanders appelle les démocrates à une « correction majeure de trajectoire »

En éveillant les consciences, le vieux sage tente de remettre la lutte des classes au centre du jeu politique américain, à gauche. Au pays de Donald Trump et du capitalisme triomphant, il y défend une logique marxiste des droits économiques au-dessus de tout, comme le droit de se loger ou d’avoir un salaire décent. Pendant ce temps-là, de l’autre côté de l’Atlantique, au pays de la Sécurité sociale et de son créateur, le ministre communiste Ambroise Croizat, la droite sénatoriale introduit l’idée de la capitalisation du régime de retraite. La lutte des classes serait-elle un chemin d’avenir pour la gauche des deux côtes de l’Atlantique ? 

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8 mars : la Nupes propose une loi pour revaloriser les « premières de corvée » 

Actu

Une proposition de loi cosignée par les quatre groupes parlementaires de gauche prône une meilleure prise en compte de la pénibilité des métiers dits « féminisés », comme caissière ou aide-soignante, ainsi qu’une revalorisation de leurs compétences.

Cyprien Caddeo

C’est à un « angle mort de la législation » auquel l’inter-groupe des députés Nupes entend mettre fin, en cette date symbolique du 8 mars, journée internationales des droits des femmes. Les députés insoumis, communistes, socialistes et écologistes ont présenté à la presse, ce mercredi, une proposition de loi visant à revaloriser les métiers à dominante féminine.

73% des agent·es d’entretien, 76% des caissier·es sont des femmes.

Le texte de loi rappelle qu’un cinquième de l’emploi des femmes en France se concentre sur une poignée de métiers : femmes de ménage (dont le nom annonce déjà la couleur genrée), enseignantes et aides-soignantes. Ainsi, « 87% des infirmier.es, 91% des aides-soignant·es, 97% des aides à domicile et des aides ménagères, 73% des agent·es d’entretien, 76% des caissier·es sont des femmes », écrivent les signataires du texte, citant la Dares.

Autant de secteurs souvent dévalorisés en termes de salaire et sous-évalués en termes de pénibilité du travail - les deux ayant par ailleurs des conséquences dramatiques au moment du calcul de la retraite.

Les charges lourdes, pas qu’un apanage masculin

« Le port d’une charge lourde est associé aux métiers masculins, et peu perçu comme un risque du métier d’aide-soignante ou de caissière », explique la députée insoumise Sarah Legrain, qui souligne aussi l’absence de prise en compte de la pénibilité mentale : « il faut intégrer l’exposition psychologique à des situations compliquées, quand vous êtes dans les métiers du lien ».

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La proposition de loi prévoit donc d’élargir les critères de pénibilité en réintégrant ceux supprimés en 2017 par Emmanuel Macron, et en y ajoutant « les contraintes émotionnelles fortes » rencontrées dans les domaines de l’assistance sociale, du médico-social, du handicap, etc. 

S’inspirer de la législation québécoise

« Pendant la pandémie, on a beaucoup entendu les macronistes parler de ces métiers essentiels, en nous disant qu’on allait voir ce qu’on allait voir. Et finalement on n’a rien vu », tacle le communiste Pierre Darrhéville.

En matière de salaire, la proposition de loi de la Nupes prévoit aussi l’ouverture au moins une fois tous les quatre ans de négociations dans les branches et les entreprises afin de revaloriser les emplois occupés majoritairement par des femmes.

S’inspirant de la législation québécoise, elle propose une méthode « d’équivalence des différents emplois », tenant compte du diplôme, de l’expérience et de la pénibilité. Les employeurs qui n’appliqueraient pas les revalorisations requises sous deux ans récolteraient une amende.

« C’est une partie de la solution pour les retraites : il nous faut accélérer pour atteindre l’égalité salariale, qui rapporterait 12 milliards dans les caisses », rappelle au passage la députée socialiste Marie-Noëlle Battistel. « C’est fascinant à quel point lors de ce débat sur les retraites, nous n’avons pas parlé de travail, abonde l’écologiste Sandrine Rousseau. Comme si les inégalités se jouaient tout à coup entre 60 et 64 ans… La retraite n’est que le cumul des inégalités rencontrées tout au long de la carrière. Les femmes réussissent mieux leurs études, et sont discriminées dès le premier emploi. » ​​​​​​​

« Si c’est la grande cause du quinquennat, Elisabeth Borne devrait mettre cette proposition à l’ordre du jour à l’Assemblée », a conclut Sarah Legrain à l’adresse de la première ministre. Sans quoi la proposition devra attendre une niche parlementaire d’un des quatre groupes de la Nupes. 

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Nupesdroits des femmesRéforme des retraites
L'Humanité

« C’est un truc de grand, t’occupes » : les jeunes sommés de ne pas s’intéresser aux retraites

Actu

Alors que des dizaines de lycées et universités sont bloqués dans le pays et que les organisations de jeunesse mèneront les cortèges du 9 mars, les soutiens de la réforme des retraites multiplient les propos méprisants. 

Cyprien Caddeo

Se soucier à 16 ou 20 ans d’à quelle sauce on sera mangé à 64, est-ce une aberration ? C’est ce que soutiennent les laudateurs de la réforme des retraites, qui se désespèrent de voir la jeunesse rejoindre la mobilisation. Le 9 mars, ce sont d’ailleurs les organisations de jeunes qui mèneront les cortèges. 

Outre les attaques de comptes macronistes sur les réseaux sociaux face aux « bloqueurs » ( « branleur », « commence par trouver un taf », « jeunesse endoctrinée », « c’est un truc de grand, t’occupes », liste non exhaustive), cette rhétorique est alimentée par certains éditorialistes (de plus de 50 ans).

Dans le Figaro, Nicolas Bouzou voit dans le refus des jeunes de travailler deux ans de plus alors qu’ils n’ont même pas commencé leur premier job « un signe de déclin ». Même dans Libération, Jean Quatremer estime qu’à cet âge, il vaudrait mieux « penser à réussir sa vie »« Tout est bon pour les enrôler contre une réforme, qui, en réalité, ne les concerne pas », écrit Sophie Coignard dans le Point, fustigeant la gauche qui tenterait de les manipuler.

Les moteurs du dénigrement

Jeunesse malléable, jeunesse déjà fainéante, tels sont les moteurs de ce dénigrement. Les mêmes s’indigneront sans doute dans d’autres éditos de ces jeunes qui se désintéressent de la politique, passent leur temps sur leur smartphone et ne pensent qu’à nourrir leurs réseaux et leur surmoi. Et ignoreront l’anxiété - climatique, économique, sociale - qui parcourt la jeunesse. 

Ceux qui regrettent que les jeunes se sentent concernés par la réforme oublient de dire que la catégorie qui y est la moins opposée sont les gens déjà en retraite. Ceux qui, pour le coup, ne seront vraiment pas concernés par les changements paramétriques des pensions. Et craignent un effondrement du financement de leurs droits actuels sans la réforme. Un socle électoral essentiel pour les macronistes, premiers chez les plus de 60 ans.

Le souvenir des jonctions de mai 68 entre le monde ouvrier et étudiant

La majorité présidentielle ne se soucie donc pas des jeunes, qui ne sont pas sa cible électorale, tant qu’ils ne viennent pas perturber ses plans. La mobilisation des organisations de jeunesse aux côtés des syndicats ravive les souvenirs des jonctions de mai 68 entre le monde ouvrier et le monde étudiant.

Alors, au lieu de répondre sur le fond aux revendications, il faut là encore dénigrer toute action. L’organisation de jeunesse du pouvoir, les Jeunes avec Macron, s’en charge par la voix de son président, Ambroise Méjean : « Les blocages dans les universités sont toujours le fait d’une minorité qui en fait un rite annuel. Ce sont d’ailleurs les mêmes qui dénoncent le manque de moyens pour les étudiants et dégradent les locaux tous les ans. » 

À Matignon, des « rencontres de la jeunesse »

Au même moment, Elisabeth Borne se félicite d’avoir organisé des « rencontres de la jeunesse » à Matignon sur l’avenir professionnel, le 3 mars : « à leur âge, tout doit être possible ! » Même la retraite à 60 ans ? Discuter de la réforme n’était pas au programme.

« Les jeunes, il faut surtout leur dire attention, si on ne fait rien c’est vous qui allez rembourser les dettes contractées pour payer les retraites », déclare quant à lui le député Renaissance Mohamed Laqhila, sur les ondes de France Bleu Provence, pour tenter de calmer l’opposition.

« Le jeune » est sommé de ne pas s’inquiéter pour ses conditions de travail dans 40 ans mais en revanche de bien penser à la dette publique sur les cinq prochaines décennies. Gare à ce que la jeunesse qui se sent concernée ne finisse pas consternée.

Réforme des retraitesMobilisations retraitesMacronieJeunesse
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Coup de force au Sénat sur les retraites : « La marque d’un pouvoir et d’une droite sénatoriale fébriles »

Entretien

Le vice-président communiste du Sénat, Pierre Laurent, dénonce le recours à l’article 38 du règlement du Sénat dégainé lors de l’examen du report de l’âge de départ à la retraite. Une atteinte à la démocratie qui s’est poursuivie avec la déclaration d’irrecevabilité des sous-amendements de gauche suite à la réécriture de l’article 7 par la droite. 

Julia Hamlaoui

Lors de l’examen de l’article 7 du projet de réforme des retraites, l’article 38 du règlement du Sénat a été déclenché. Pour quelles raisons l’avez-vous dénoncé ?

Au terme d’une journée de mobilisation exceptionnelle, le déclenchement de cet article 38 est un affront de plus à la démocratie parlementaire. Au moment où nous étions dans l’Hémicycle pour faire entendre la voix de ceux qui avaient manifesté toute la journée contre les 64 ans, donc contre l’article 7 sur lequel nous engagions la discussion, la droite a déclenché l’utilisation d’un article du règlement qui vise en fait à supprimer une grande partie des possibilités d’intervention des sénateurs qui portaient l’opposition à la réforme. Ils ont voulu à travers nous réduire au silence l’écho dans l’Hémicycle de la parole de millions de manifestants. C’est la marque d’un pouvoir et d’une droite sénatoriale fébriles face à la mobilisation, qui cherchent à faire passer la réforme à toute force, au mépris de toute démocratie. 

Vos amendements ont également été déclarés irrecevables. Un coup de force supplémentaire ?

La majorité du Sénat et son président ne se sont, en effet, pas contentés de déclencher l’article 38 du règlement pour réduire nos possibilités d’intervention dans l’Hémicycle. Ils ont, à travers un scénario bien ficelé et préparé à l’avance, provoqué une réunion de la commission des Affaires sociales. En 10 minutes, elle a prétendu réécrire l’intégralité de l’article 7 : un artifice juridique pour faire tomber tous les amendements qui avaient été déposés sur cet article. Mais cela n’a pas suffi, car nous avions envisagé cette hypothèse. Pour faire face à ce coup de force contre le droit constitutionnel d’amendement des parlementaires, nous avons donc redéposé nos amendements en sous-amendements. Et là, la commission a provoqué une nouvelle réunion. Et alors que des centaines de nouveaux amendements étaient déposés, la commission, à travers une interprétation que nous jugeons totalement abusive du règlement, en a déclaré la quasi intégralité irrecevables. Donc des amendements qui avaient été précédemment déclarés recevables sont devenus en quelques minutes irrecevables. En outre, le temps de réunion de la commission des Affaires sociales rendait totalement impossible leur examen par la commission. Elle a donc pris cette décision sans les avoir examinés. C’est parfaitement scandaleux et cela ne s’est - de l’avis de tous ceux qui connaissent l’histoire de du Sénat -  jamais passé de cette manière. Au final, la droite et la majorité sénatoriale, qui avaient dénoncé l’utilisation du 49.3 par le gouvernement dans le débat budgétaire à l’automne dernier, ont cette fois-ci prêté la main à une opération de coup de force qui conduit à effacer le rôle du Parlement. Devant nos protestations véhémentes, le président Gérard Larcher a dû, à 3 heures du matin, lever la séance. Elle va reprendre cet après-midi, mais seulement sur les 75 amendements qui restent sur l’article 7, qui sont pour une grande part ceux que la droite avait elle-même déposés.

Dans quel état d’esprit votre groupe aborde-t-il la reprise des travaux cet après-midi ?

Nous allons continuer à l’entrée de cette séance à dénoncer ce qui s’est passé cette nuit. Nous ne savons pas encore si l’article 38 va être ou non dégainé à nouveau pour l’examen des 1000 amendements qu’il reste sur l’ensemble des 13 articles qui, après l’article 7, n’auront pas encore été examinés. Mais la conférence des présidents, réunie mercredi midi, a annoncé qu'elle déclencherait toute les mesures d'encadrement nécessaires pour aller au vote du texte. Nous restons dans l’état d’esprit de continuer la bataille parlementaire jusque dimanche minuit – le délai imposé par l’article 47-1. Les trois groupes de gauche ont réaffirmé leur détermination à aller au bout de la défense de tous leurs amendements. 

Réforme des retraitessénatsénateurs communistespierre laurent
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L’opposition turque unie contre Erdogan

Nadjib Touaibia

ANKARA L’opposition turque fait bloc face à Erdogan pour la présidentielle du 14 mai. Le leader du Parti républicain du peuple (CHP, formation créée par Atatürk, fondateur de la République), Kemal Kiliçdaroglu, prendra la tête d’une coalition de six mouvements, de la gauche à la droite nationaliste. Une alliance inédite qui a vu le jour au forceps après de rudes négociations, sous pression notamment de Meral Aksener, la présidente du Bon Parti, formation nationaliste. Celle-ci ne voyait pas d’un bon œil la désignation de Kiliçdaroglu, préférant les candidatures des maires CHP d’Istanbul et d’Ankara. Pour Erdogan, au pouvoir depuis vingt ans, cet accord constitue l’autre réplique du séisme meurtrier de février, quand ses adversaires pointent incompétence et corruption au sommet. N. T.

Turquieélections turquie
L'Humanité

Pékin dénonce les pressions américaines

Bruno Odent

Chine Pour la première fois, le renforcement des pressions militaires et économiques de Washington contre la Chine est dénoncé explicitement par Pékin. « Des pays occidentaux, menés par les États-Unis, ont mis en œuvre une politique d’endiguement, d’encerclement et de répression contre la Chine, ce qui a entraîné des défis sans précédent pour le développement de notre pays », a souligné au soir du lundi 6 mars le président chinois, Xi Jinping, haussant le ton à l’égard des États-Unis. Un ton aussi inhabituel qu’inédit. Le ministre chinois des Affaires étrangères, Qin Gang, a déploré, lui, que Washington éloigne les relations sino-états-uniennes « des responsabilités communes et de l’amitié entre les peuples » en vertu d’une « espèce de néo­maccarthysme hystérique ». B. O.

ChineÉtats-Unis
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Des millions de jeunes femmes « dénutries et oubliées »

Actu

Inégalités Le fonds des Nations unies pour l’enfance a publié, lundi, un rapport révélant l’ampleur de la crise nutritionnelle qui touche un milliard de femmes et d’adolescentes dans le monde. Depuis 2020, la malnutrition aiguë des femmes enceintes ou allaitantes a bondi de 25 %.

Marion d'Allard

La date n’a pas été choisie au hasard. À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, l’Unicef publie un rapport inédit et alarmant sur la crise nutritionnelle majeure dont sont victimes les femmes et les adolescentes à travers le monde. Un phénomène aux conséquences dramatiques pour elles et pour les enfants qu’elles portent ou qu’elles nourrissent. Une crise largement aggravée par la guerre en Ukraine, le réchauffement climatique et l’instabilité politique qui gangrènent certaines régions. Depuis 2020, relève ainsi l’organisme onusien, « le nombre d’adolescentes et de femmes enceintes et allaitantes souffrant de malnutrition aiguë a bondi de 5,5 millions à 6,9 millions – soit une augmentation de 25 % – dans les 12 pays les plus durement touchés par la crise alimentaire et nutritionnelle mondiale » (Afghanistan, Burkina Faso, Éthiopie, Kenya, Mali, Niger, Nigeria, Somalie, Soudan, Soudan du Sud, Tchad et Yémen).

51 millions d’enfants en retard de croissance

Fruit d’un travail minutieux compulsant les données de 190 pays et territoires, le rapport établit que « plus d’un milliard d’adolescentes et de femmes souffrent de dénutrition (se traduisant notamment par une insuffisance pondérale et une petite taille), de carences en micronutriments essentiels et d’anémie ». À l’échelle mondiale, « 51 millions d’enfants de moins de 2 ans présentent un retard de croissance », détaille le rapport dont les auteurs estiment en outre que « dans près de la moitié des cas, celui-ci survient durant la grossesse et les six premiers mois de la vie, lorsque la nutrition d’un enfant dépend entièrement de sa mère ». Plus de 70 % d’entre eux vivent en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne.

La pandémie de Covid, conjuguée à la crise alimentaire mondiale, à la multiplication des conflits locaux et au dérèglement climatique, a dramatiquement creusé les inégalités de genre « en matière de sécurité alimentaire », relève encore le rapport, qui précise que ces inégalités « ont plus que doublé » en quelques années seulement, passant de 49 millions de personnes touchées, en 2019, à 126 millions, en 2021.

« Il n’y a plus de temps à perdre »

Derrière les chiffres, les conséquences concrètes sont extrêmement inquiétantes, insiste l’Unicef, qui rappelle que « la dénutrition, les carences en micronutriments et l’anémie réduisent les capacités d’apprentissage, les revenus et les perspectives d’avenir des adolescentes et des femmes, en affaiblissant leurs défenses immunitaires face aux infections et en augmentant le risque de complications graves durant la grossesse et l’accouchement ». Mais pas seulement. « Une mauvaise nutrition maternelle est susceptible d’entraîner des conséquences à long terme, voire mortelles, sur les nourrissons et les jeunes enfants, (…) augmente le risque de mortinatalité, de mortalité néonatale et d’accouchement prématuré, et nuisent au développement fœtal, générant ainsi des effets durables sur la nutrition, la croissance et l’apprentissage des enfants, ainsi que sur leur future capacité à subvenir à leurs besoins. »

Alors qu’aucun des objectifs projetés à 2030 en matière de sécurité alimentaire n’est en passe d’être atteint, « il n’y a plus de temps à perdre », insiste Catherine Russell. Et la directrice générale de l’Unicef d’exhorter à l’action : « Il nous reste à mobiliser la volonté politique et les ressources nécessaires pour agir. »

PauvretéMalnutritionFemmes dans le mondeJournée du 8 mars
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Kirsten Neuschäfer en route vers l’exploit

Actu

Voile En tête de la Golden Globe Race, la navigatrice sud-africaine pourrait devenir la première femme à remporter une telle course.

Nicolas Guillermin

Dans un silence médiatique inversement proportionnel à l’immense exploit qu’elle est en train de réaliser, Kirsten Neuschäfer poursuit sa longue route. Unique femme parmi seize skippeurs à avoir pris le départ de la Golden Globe Race, le 4 septembre, des Sables-d’Olonne, la Sud-Africaine occupait la tête, mardi 7 mars, du tour du monde à l’ancienne en solitaire sans escale, ni assistance. À la latitude de l’Uruguay, après plus de six mois de navigation (184 jours) dans cette épreuve au sextant et à la boussole, sans GPS ni électronique à bord, la navigatrice pourrait entrer dans l’histoire, en cas de retour victorieux, en devenant la première femme à remporter une course autour du monde en solitaire.

Le 15 février, Kirsten Neuschäfer (40 ans) est déjà entrée dans les livres d’histoire en devenant la première femme à doubler le cap Horn en tête, lors d’une circumnavigation en compétition. Avec environ 300 milles d’avance (555 km) sur l’Indien Abhilash Tomy, positionné plus dans son sud et à l’ouest, Kirsten Neuschäfer mène devant les trois derniers bateaux encore en course, depuis l’abandon de l’Anglais Simon Curwen, le 31 janvier.

Si les deux skippeurs ont laissé derrière eux les quarantièmes rugissants, profitant de conditions plus chaudes et de vents plus légers, le chemin de croix est loin d’être terminé. En début de semaine dernière, alors qu’elle avait une avance de 400 milles sur Abhilash, la Sud-Africaine a subi un front de nord avec des vents de 35 nœuds et des rafales de 50 nœuds, l’obligeant à se mettre à la cape, afin de protéger l’intégrité de son bateau, pour la première fois depuis le début de la course.

En huitième position dans sa descente de l’Atlantique à l’automne, la skippeuse, qui a accompagné ces dernières années plusieurs expéditions de la BBC dans la péninsule antarctique et en Patagonie, n’a cessé de reprendre du terrain sur ses concurrents. Mais c’est dans l’océan Indien, grâce à de belles trajectoires, que la navigatrice double plusieurs concurrents et, au gré des abandons, prend la deuxième place.

Elle a aussi sauvé Tapio Lehtinen

Au-delà de son sens marin, celle qui, à l’âge de 18 ans, a fait le tour du monde à vélo pendant quatre ans, a aussi fait preuve de beaucoup de sang-froid en sauvant Tapio Lehtinen, le 19 novembre 2022, au large de l’Afrique du Sud. Cinquième de la Golden Globe Race, il y a quatre ans, le Finlandais voit cette fois son bateau couler en quelques minutes. Le skippeur a tout le juste le temps de déclencher sa balise de détresse, d’enfiler sa combinaison de survie et de monter à bord de son radeau. Contactée par la direction de course sur son téléphone satellite de sécurité, Kirsten Neuschäfer se déroute, barre toute la nuit et le sauve le lendemain, malgré une houle de 2,5 mètres. Après un bon verre de rhum, elle parvient quelques heures plus tard, au gré de manœuvres périlleuses, à débarquer le naufragé sur un vraquier qui fait cap vers Rizhao en Chine. «   J’ai fait le plein d’adrénaline. C’est quelque chose de spécial de manœuvrer si près d’un gros navire de commerce. Mais tout va bien, explique-t-elle à la direction de course. (…) Pas besoin de félicitations pour ce sauvetage. Tout le monde aurait fait de même pour un autre marin.   »

Quelques semaines plus tard, dans l’océan Pacifique, elle plonge plusieurs fois pour nettoyer la coque de son bateau, un Cape George 36, une coquille de noix de 10,97 m, conçu avant 1988 comme le veut le règlement. Le lendemain, elle réalise la meilleure distance sur 24 heures avec 185,6 milles (344 km) parcourus, puis sur la semaine (1 129,5 milles, 2 090 km). Sans pilote automatique à bord, la navigation avec le régulateur d’allure nécessite une vigilance accrue et l’impossibilité de se reposer pleinement. « Je dors par tranches d’une heure pour vérifier que le cap est toujours bon et que le vent n’a pas tourné, nous expliquait-elle en septembre. On sent le mouvement du bateau qui change de direction, ça me réveille » Avant de quitter Les Sables-d’Olonne, elle nous confiait son objectif de victoire : «   J’aimerais gagner, mais surtout, faire de mon mieux.   » Elle ne croyait pas si bien dire. 

tour du monde à la voileKirsten NeuschäferJournée du 8 marsjournée internationale des droits des femmes
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Face à la réforme, les sportives et les sportifs entrent en piste

Actu

Elles et ils ont porté haut les couleurs de la France, rapporté des titres, des médailles, gravi le perron de l’Élysée ou les marches de leur mairie. Malgré leur parcours au plus haut niveau, la réforme des retraites ne leur rendra toujours pas justice, si elle est appliquée. Les athlètes disent stop !

Éric Serres

Ils ont gagné des titres nationaux, européens, mondiaux ou olympiques dans toutes les disciplines que compte le sport. Et pourtant, ils ne sont pas tous égaux lorsqu’il s’agit de remplir les cases afin d’obtenir le droit à une pension complète. En plein débat sur la réforme des retraites, le Collectif des championnes et champions français, composé de dix membres – notamment Cathy Fleury, Marie-Claire Restoux, Philippe Candeloro ou encore Patrice Martin –, s’est invité dans la discussion afin de dénoncer un droit à la retraite inégal pour les sportifs de haut niveau. À cet effet, il a lancé une pétition le 27 février qui a déjà récolté plus de 2 000 signatures.

Carrières courtes et hachées, voilà en effet le lot de la plupart d’entre eux. Or, ceux-ci ne bénéficient pas tous des mêmes droits selon leurs années d’activité. Si, à partir de 2012, certains ont pu bénéficier de trimestres de retraite gratuits – 16 trimestres au maximum, permettant de valider les années incomplètes –, d’autres, ayant achevé leur carrière avant cette date, se sont vu refuser la rétroactivité. « La décision prise cette année-là était une avancée. Mais nous pensions tous que l’étape suivante serait d’appliquer cela à tout le monde », explique dans les colonnes du Parisien Pascal Éouzan, cofondateur du collectif et quatre fois champion du monde de tumbling. Un peu circonspect, il ajoute : « Nous avons reçu les amendements en janvier. Les sportifs inscrits sur les listes de haut niveau après 2012 peuvent maintenant obtenir 32 trimestres gratuits. Mais pour nous, c’est toujours zéro ! »

Des carrières courtes et pas toujours bien rémunérées

Pas de généralisation, donc, de ce droit à l’ensemble des athlètes. Et pourtant, quelle que soit l’époque, ceux qui ont fait la une des journaux ont, eux aussi, sacrifié une grande partie de leur jeunesse et de leurs études pour atteindre les sommets. Leur carrière était courte – elle l’est toujours – et pas toujours bien rémunérée – c’est encore le cas. Le diagnostic est donc simple à comprendre : ils n’ont pas cotisé suffisamment. Car une fois leur vie sportive achevée, ils n’ont pas tous retrouvé un travail sur la seule présentation de leurs médailles ou de leurs titres. De fait, l’heure venue, ils ne pourront pas bénéficier d’une retraite à taux plein.

L’actuelle réforme ne va rien arranger. « Loin de s’intéresser à leur sort, le projet défendu par le gouver­nement d’Élisabeth Borne ne prévoit aucune amélioration ni aucune création d’un régime spécifique », peut-on lire sur le site de la Fondation Jean-Jaurès. Pis, selon les auteurs, l’éco­nomiste du sport Pierre Rondeau et Richard Bouigue, codirecteur de l’Observatoire du sport : « Il risquerait d’altérer encore plus leur situation. En reculant l’âge légal de départ de deux ans, même pour les carrières longues de celles et ceux qui auraient commencé à travailler avant 20 ans – ce qui est le cas de nombreux sportifs –, on prend le risque de les maintenir plus longtemps dans une condition d’incertitude économique et sociale avant qu’ils puissent bénéficier d’une pension de retraite qui, issue d’une carrière hachée, sera donc décotée. »

L'Humanité

Le relais mixte tricolore au top

Nicolas Guillermin

Biathlon Privés d’Émilien Jacquelin, qui a mis un terme à sa saison, et de Quentin Fillon Maillet, positif au Covid, l’équipe de France a remporté, dimanche 5 mars, le relais mixte (4x6 km) de Nove Mesto (République tchèque) en Coupe du monde de biathlon. Un mois après le bronze aux Mondiaux d’Oberhof (Allemagne), mais avec une composition totalement différente, Lou Jean- monnot, Caroline Colombo, Éric Perrot et Fabien Claude ont devancé la Suède et la Norvège. Sur un pas de tir balayé par un vent irrégulier, les Français se sont montrés les plus forts avec seulement sept pioches au total, contre 18 pour la Suède et 16 pour la Norvège. C’est la deuxième victoire française en relais mixte de l’hiver après Pokljuka (Slovénie) début janvier.  N. G.

Biathlonéquipe de Francecoupe du monde
L'Humanité

JO 2024. Pourquoi le CIO veut-il reintégrer les athlètes russes et biélorusses sous bannière neutre ?

Entretien

La proposition du CIO de réintégrer les athlètes russes et biélorusses sous bannière neutre pour les JO 2024 divise au niveau international. Directeur de recherche à l’Iris, Lukas Aubin décrypte la situation et les enjeux. Entretien.

Nicolas Guillermin

En janvier, le CIO (Comité international olympique) évoquait la possibilité d’une participation des athlètes russes et biélorusses sous drapeau neutre aux JO de Paris 2024. Une proposition loin de faire l’unanimité qui a déclenché une lutte d’influence entre la Russie et l’Ukraine. Auteur de la Sportokratura sous Vladimir Poutine. Une géopolitique du sport russe (éditions Bréal) en 2021 et spécialiste de la géopolitique de la Russie et du sport, Lukas Aubin livre son analyse de la situation.

Pourquoi le CIO, qui avait appelé les fédérations internationales à écarter les athlètes russes et biélorusses des compétitions, émet-il l’idée de leur retour sous bannière neutre ?

La raison principale, selon moi, c’est qu’en demandant l’exclusion des athlètes russes et biélorusses du sport mondial, le CIO joue contre nature. Sa nature originelle, qui date de sa création en 1894, c’est de séparer le sport, l’olympisme, de la politique, et en l’occurrence le CIO se dit toujours neutre et apolitique.

Mais en prenant position dès le 25 février, au lendemain de l’invasion russe, le CIO a déclaré qu’il était contre la politique militaire de Vladimir Poutine en Ukraine et a utilisé le sport pour faire pression sur le régime russe en espérant qu’avec les autres sanctions, cela fasse boule de neige.

Un an plus tard, ça n’a pas fonctionné et le CIO n’est plus neutre. Il cherche donc à le redevenir avec la participation des athlètes russes et biélorusses sous bannière neutre aux JO 2024. Néanmoins, et c’est tout le problème, le sport est par essence politique.

Le concept de bannière neutre, qui n’empêche pas l’instrumentalisation politique au niveau national, est-il vraiment efficace ?

Si les athlètes russes participaient aux JO 2024, ce serait une demi-victoire pour Vladimir Poutine car la Russie serait légèrement normalisée, une sorte de premier pas vers la réintégration de son pays dans le concert des nations via le sport. On reviendrait au statut d’avant l’invasion sauf que ce statut avait été décidé suite au dopage des athlètes russes…

Ce serait positif aussi pour lui à l’échelle nationale car il utiliserait ce vecteur pour glorifier le patriotisme russe à travers la victoire sportive tout en critiquant la bannière neutre, qui serait une forme de russophobie inhérente à l’Occident.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

Depuis 2014, ces biais-là ont été utilisés assez régulièrement par Poutine, pour qui le sport est moins un instrument de soft power que de sharp power servant à désinformer, renforcer son régime, construire un narratif alternatif en jouant sur le syndrome de la Russie forteresse assiégée par l’Occident…

L’idée du CIO de faire revenir la Russie sous bannière neutre divise beaucoup au niveau international…

Les pays les plus proches géographiquement de la Russie voient de plus près cette guerre et connaissent bien les usages politico-sportifs de Vladimir Poutine. Ils constatent que les athlètes ukrainiens ne s’entraînent pas normalement, que beaucoup meurent au front… Ils percevraient la participation des athlètes russes, qui, eux, ne partent pas au front et restent en vie, comme une injustice.

Retrouvez chaque lundi La chronique sportive de Mejdaline Mhiri

En ce qui concerne les États-Unis ou le Canada, leur décision n’est pas figée et cela ne m’étonnerait pas qu’ils critiquent une éventuelle réintégration mais ils n’iraient pas jusqu’au boycott car, pour les Américains, le sport est un instrument de rayonnement bien trop important pour s’en défaire. Enfin, il y a des États comme la France qui ne prennent pas position et s’accordent le temps de la réflexion.

Avez-vous une idée de comment ça pourrait se terminer ?

C’est le CIO qui prendra la décision finale quoi qu’il arrive. Il est le seul propriétaire des Jeux d’hiver et d’été. Mais le CIO n’a pas interdit aux fédérations internationales de permettre aux Russes et Biélorusses de concourir, il a recommandé à ces fédérations de ne pas les faire concourir. Il ne dit pas non plus à ces fédérations qui organisent les qualifications pour les JO d’interdire aux athlètes russes d’y participer. Le CIO gagne du temps car la guerre peut évoluer très vite.

Si la Russie lance de grandes offensives, l’exclusion sera plus facile à prononcer. De même, si la Russie revenait aux frontières d’avant le 24 février 2022, la réintégration sous bannière neutre serait également plus simple à décider.

Dans le même temps, l’Ukraine s’est bien positionnée avec la République tchèque, les pays Baltes pour demander que les athlètes russes ne soient pas réintégrés. Le CIO va devoir composer et trouver une troisième voie entre les pour et les contre.

L’hypothèse a été émise de faire signer aux athlètes russes une charte dans laquelle ils reconnaissent être contre l’invasion. Mais, c’est difficile à mettre en place car la loi russe punit de prison les citoyens qui s’opposent à « l’opération spéciale »…

Comment qualifieriez-vous le lobbying ukrainien ?

Il est très tactique. Les réseaux sociaux politico-sportifs ukrainiens jouent sur l’émotion, comme Volodymyr Zelensky le fait de manière générale, en mettant en avant les athlètes ukrainiens morts au combat, les infrastructures sportives détruites tout en demandant que la Russie reste exclue du sport mondial.

Que ce soit Zelensky, qui a dit au CIO que s’il réintégrait la Russie ce serait « un signe de violence et d’impunité », ou le maire de Kiev, Vitali Klitschko, beaucoup de personnalités politiques ukrainiennes de premier plan prennent position de façon très marquée sur la question de l’exclusion en menaçant de boycotter les JO 2024.

L’usage politique et géopolitique du sport en Ukraine est plus pragmatique que l’usage diplomatique russe, qui utilise le sport comme un moyen de faire exister son narratif parallèle qui n’est pas conforme à la réalité.

Croyez-vous au boycott agité par l’Ukraine mais aussi les pays Baltes ou la Pologne ?

C’est compliqué car, même si la menace du boycott apparaît sérieuse, on imagine mal l’Ukraine ne pas aller aux Jeux, ce serait passer à côté d’un événement regardé par 5 milliards de téléspectateurs, un moyen de faire valoir ses intérêts, etc. L’Ukraine n’aurait-elle pas beaucoup à perdre à ne pas y aller ?

Dans les prochains mois, on va assister à un bras de fer pour gagner la bataille des opinions. Ça sera à celui qui craquera le premier. Pour le moment, l’Ukraine dispose d’un bloc de soutien globalement homogène tandis que la Russie réunit ses alliés (comités olympiques nationaux asiatiques et africains).

Peut-être que la menace de l’Ukraine et de ses alliés est réelle, mais j’ai du mal, pour le moment, à imaginer qu’ils aillent au bout. En revanche, le CIO, face à ces paroles, va devoir user de trésors diplomatiques pour convaincre toutes les parties de participer aux Jeux… 

RussieBiélorussiejeux olympiques Paris 2024CIO
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Direct 8 mars. Tensions au Sénat, le point sur les grèves reconductibles

L'essentiel

Revivez la journée du 7 !

 

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Réforme des retraites: Les syndicats mettent la pression sur Emmanuel Macron

Actu

Après avoir réuni p3,5 millions de manifestants ce mardi, les confédérations demandent à être reçus par Emmanuel Macron, tout en maintenant la pression sur le parlement, alors que des secteurs ont lancé la reconduction de la grève.

Naïm Sakhi

Ni l’usure des opposants à la réforme des retraites, qui aurait pu survenir après un mois et demi de lutte, ni la pause liée aux vacances scolaires, n’ont eu raison du mouvement social. Ce mardi 7 mars, 3,5 millions de personnes ont participé à plus de trois cents cortèges à travers la France pour obtenir le retrait du projet gouvernemental. « Contrairement à ce que peut dire le gouvernement, c’est un succès: nous étions aujourd’hui plus nombreux que le 31 janvier, le précédent record », souligne Dominique Corona (UNSA). L’intersyndicale avait appelé les salariés à « mettre la France à l’arrêt », ce mardi. Au-delà des secteurs comme l’énergie et les transports, l’appel a été suivi des faits, selon centrale. « Dans la métallurgie, par exemple, nous observons plus de grévistes, y compris chez les sous-traitants où les salariés sont les plus isolés, mesure Catherine Perret, secrétaire confédérale CGT. Mettre la France à l’arrêt passe par la grève, en touchant à la production économique. » Dans l’immédiat, lors d’une conférence de presse au siège de FO, les centrales ont appelé à une septième journée de mobilisation interprofessionnelle ce samedi 11 mars, en exigeant, une nouvelle fois, le retrait de la réforme « dès maintenant ».

Mais les huit organisations de travailleurs entendent continuer à jouer sur différents tableaux, alors que le Sénat débutait l’examen de l’article 7, concernant le report de l’âge de départ légal de départ de 62 à 64 ans. « Mettre sous pression ceux qui votent la loi est important. Débattre de l’article 7 après avoir vu un 3,5 millions de personnes dans le cortège est de nature à installer le doute dans les têtes des parlementaires », insiste Catherine Perret. C’est pour accroitre la pression sur eux que l’intersyndicale appelle aussi à la grève, le jour de la Commission mixte paritaire entre députés et sénateurs, qui récupèrera le projet de loi en milieu de semaine prochaine.

D’ici là, le calendrier social demeure sous le signe de la convergence des luttes. Féministes, le 8 mars, avec des cortèges prévus dans l’ensemble des départements. Celles qui concernent la jeunesse, le lendemain, à l’appel de ses organisations syndicales et politiques, après avoir réussi à bloquer 300 lycées ce mardi, selon La Voix lycéenne. Écologiques, enfin, alors que des marches pour le climat se tiendront vendredi. « L’inaction climatique du gouvernement mérite aussi une manifestation, s’amuse la secrétaire confédéral CGT.

Dans son communiqué, l’intersyndicale fustige   »le silence«  d’Emmanuel Macron, qui  »ne peut plus durer«  . Selon Dominique Corona (UNSA),   »le président de la République doit prendre ses responsabilités, la seule issue est le retrait«  . Pour Benoît Teste,    »les français en ont assez des réponses floues et dilatoires du gouvernement«  . Le secrétaire général de la FSU   »veut savoir pourquoi l’exécutif refuse nos solutions de financement, notamment la hausse des cotisations sociales.«   En ce sens, un courrier des organisations syndicales, à destination du chef de l’État, est en cours de rédaction.   »Nous allons lui écrire nos propositions pour l’aider à retirer sa réforme avant que le pays soit à feu et à sang, tance Catherine Perret . Dans ce conflit, nous sommes les responsables.« 

Dans l’immédiat, des secteurs comme les transports, l’agroalimentaire, la propreté et les déchets ou encore l’énergie sont passés en reconduction de la grève.   »Les Assemblées générales des salariés doivent décider de ce mode d’action, pour qu’elles restent massives et soient des réussites«   , assure la cégétiste. Rejoignant ainsi Marylise Léon (CFDT) :   »Les reconductions concernent les salariés sur le terrain, avec la lucidité nécessaire pour l’emporter.«   Mais Catherine Perret prévient :   »L’usage d’un 49.3 (pour faire adopter le prjet de réforme, ndlr) serait de nature à ne plus contrôler la colère sociale, car nous ne sommes pas des magiciens.« 

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L'Humanité

Contre l’injustice, les femmes montent au front

Actu

Les organisations féministes, qui appellent à la grève ce mercredi 8 mars, dénoncent le caractère inique de la réforme, qui risque d’aggraver les inégalités de genre, en dépit des rustines proposées par l’exécutif.

Cyprien Boganda

C’est un hasard du calendrier que les organisations féministes comptent bien exploiter : cette année, la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes tombe en pleine bataille des retraites. « Comme en 2020, ce 8 mars est traversé par un mouvement social historique contre la réforme des retraites et c’est l’occasion d’appeler les femmes à investir massivement les rues pour obtenir son retrait. Car la réforme va les pénaliser plus sévèrement   », martèle Youlie Yamamoto, porte-parole d’Attac et cofondatrice des Rosies (lire par ailleurs).

Bien sûr, les mots d’ordre de cette journée de grève féministe débordent largement du seul cadre des retraites, puisque les organisations veulent la placer sous le double signe de la solidarité (avec « nos sœurs du monde entier, notamment iraniennes, afghanes et kurdes qui payent parfois de leur vie leur résistance à l’oppression », écrivent-elles) et de la dénonciation des violences faites aux femmes, qu’elles soient économiques ou sexuelles.

Des figures d’Iraniennes en résistance

60 % des économies immédiates générées par le report de l’âge légal reposeraient sur les femmes

Néanmoins, le mouvement social en cours donne un relief particulier à cette journée d’action. Il faut dire que le projet de réforme macroniste cristallise bon nombre d’injustices de genre, en dépit des dénégations de l’exécutif, qui prétendait, il y a encore quelques semaines, défendre un texte favorable aux femmes… Difficile à avaler, à la lumière de l’étude d’impact publiée en même temps que le projet de loi : les graphiques montrent très clairement que les femmes devront davantage allonger leur durée de carrière que les hommes. Par exemple, les salariées nées en 1980 seront contraintes de travailler huit mois supplémentaires, contre « seulement » quatre pour leurs collègues masculins.

Réforme des retraites : Ils légifèrent, elles s’usent au travail

L’une des raisons est que « le choc individuellement le plus important en termes de décalage » sera maximal « pour les personnes qui liquident leur pension à 62 ans pile », souligne l’économiste Michaël Zemmour. Or, c’est le cas de 35 % des femmes (contre 25 % des hommes), qui s’arrêtent à cet âge grâce aux majorations de durée d’assurance pour enfant. En effet, les femmes bénéficient d’au moins quatre trimestres supplémentaires à chaque fois qu’elles ont un enfant, ce qui leur permet d’atteindre plus vite le taux plein.

Globalement, estime l’économiste, 60 % des économies immédiates générées par le report de l’âge légal reposeraient sur les femmes. Ce qui revient à dire que ce sont bien elles qui « paieront » le plus lourd tribut, au sens propre comme au figuré.

Un dispositif « carrières longues » qui concernerait moins de 1 % des femmes partant à la retraite tous les ans !

Face à la bronca suscitée, les promoteurs de la retraite à 64 ans ont dû rétropédaler en catastrophe. Ces dernières semaines ont vu s’organiser une sorte de concours Lépine des contreparties, où chacun rivalise d’imagination pour gommer le caractère le plus inégalitaire de la réforme.

Le gouvernement a ouvert le bal, avec la possibilité offerte aux femmes bénéficiant du dispositif « carrières longues » (personnes ayant commencé à travailler très tôt) d’engranger des trimestres supplémentaires au titre du congé parental, pour partir plus tôt à la retraite. Problème : cette avancée ne concernerait que 3 000 femmes chaque année, soit moins de 1 % des femmes partant à la retraite tous les ans !

De son côté, la droite sénatoriale a dégainé un amendement accordant aux mères de famille une surcote de 5 % à partir de 63 ans, à condition qu’elles aient une carrière complète. Cet amendement pose deux problèmes, quant à sa portée réelle, d’une part ; quant aux arrière-pensées idéologiques qui l’accompagnent, d’autre part. « Il s’agit d’une petite amélioration strictement financière par rapport à la première version de la réforme, mais, malgré tout, d’une dégradation par rapport à la situation actuelle, résume Mathilde Guergoat-Larivière, professeure d’économie à l’université de Lille. En effet, les femmes qui, aujourd’hui, décident de continuer à travailler jusqu’à 64 ans bénéficient d’une surcote de 10 % (5 % par année supplémentaire au-delà de l’âge légal – NDLR). L’amendement ne leur offre donc qu’une surcote diminuée de moitié… » Une avancée sociale en trompe-l’œil, donc.

L’autre problème concerne l’arrière-plan idéologique de l’amendement, dévoilé dans des termes très crus par le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau lui-même : soit on veut « valoriser les femmes qui ont mis au monde des enfants, et contribué à consolider le régime par répartition, soit on veut plus d’entrées d’immigration, assène-t-il.  Nous, on veut plus d’enfants ».

Chez LR, un natalisme teinté de xénophobie

Autrement dit, LR veut bien alléger le fardeau que fait peser la réforme sur les femmes, mais à condition que ces dernières repeuplent le pays à la place des immigrés. Ce natalisme teinté de xénophobie, exposé sur la chaîne d’information Cnews (ça ne s’invente pas), vise clairement à flatter la frange la plus réactionnaire de l’électorat de droite.

Ces propos ressemblent d’ailleurs furieusement à ceux de Laure Lavalette, députée Rassemblement national (RN) : « Encourager la démographie, c’est un levier fondamental. N’en déplaise à nos collègues d’en face (la gauche), qui veulent combler le déficit d’enfants avec l’immigration. »

« En réalité, l’amendement LR permet de démasquer les fondamentaux de la droite et de l’extrême droite, juge l’économiste Rachel Silvera. Dans leur vision du monde, les femmes sont considérées uniquement comme des ventres. Lorsque l’on met l’accent sur les droits familiaux, sans parler de la question des droits au travail des femmes, voilà ce qui se passe. »

C’est bien le cœur du problème. Comme le dit Mathilde Guergoat-Larivière, la retraite constitue un « miroir grossissant des inégalités ». Si les femmes à la retraite perçoivent en moyenne des pensions inférieures de 24 % à celles des hommes, c’est le fruit de discriminations accumulées tout au long de leur vie par les travailleuses (en matière de salaire, de temps partiel subi, d’interruption de carrière, etc.). Et là-dessus, la réforme de l’exécutif reste muette.

Le RN et sa vision instrumentaliste du ventre des femmes

En présentant la politique nataliste comme une solution pour sauver le système de retraite, le RN exprime sa haine des immigré·e·s et sa haine des femmes. D’une pierre, trois infâmes coups. D’abord, il veut se placer comme un opposant à la réforme des retraites, alors que le parti n’a pas d’arguments de fond. Et pour cause, fondé sur un libéralisme d’une brutalité crasse, le RN est traditionnellement favorable aux réformes qui font payer la population au profit de la capitalisation, de la finance et des plus riches. Ensuite, il profite de l’attention de la population pour la réforme des retraites pour diffuser sa vision politique raciste. Enfin, il s’en prend aux femmes. Derrière cette vision utilitariste de la procréation, c’est surtout une vision instrumentaliste du corps des femmes : femme-objet, qui fait le lit de la culture du viol, des violences sexistes et sexuelles, des entraves ou remises en cause du droit à l’IVG ; femme-sanctuaire, mère nourricière, qui entretient une vision de la société empêchant les femmes de disposer librement de leur corps. Pour le RN, ce corps ne leur appartient pas. Il doit être au service de la nation. Comme pour Rosie la riveteuse, qui représente ces femmes bouche-trous qui ont été renvoyées derrière les fourneaux sitôt la guerre terminée. Après l’effort de guerre, l’effort des pensions. Le ventre des femmes serait la solution pour sauver le système de retraite ! Inefficace, raciste et misogyne, le RN ne recule jamais devant la démagogie et le populisme pour diffuser sa peste brune. « Lâchez nos utérus !  »

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L'Humanité

Le documentaire réinvente le cinéma

Entretien

Festival Jusqu’au 21 mars, Best of doc, dont l’Humanité est partenaire, ressort en salle dix des meilleurs opus de 2022. Entretien avec Éléonore Weber, marraine de cette quatrième édition.

Michaël Mélinard

Best of doc propose jusqu’au 21 mars de voir ou revoir dix des meilleurs films documentaires sortis en salles en 2022. Dans la sélection se côtoient des propositions formelles et des récits d’une grande diversité. Film d’animation, travail sur archives, portrait au long cours, œuvre à la lisière de la fiction, journal intime… témoignent de la richesse de ce cinéma du réel, célébré dans les grands festivals mais trop souvent marginalisé en salle. Éléonore Weber, marraine de cette quatrième édition, se joue aussi des étiquettes. Elle a écrit et mis en scène des pièces de théâtre, réalisé deux courts métrages de fiction, Temps mort et les Hommes sans gravité, et deux documentaires, Night Replay et Il n’y aura plus de nuit, une plongée sidérante dans l’œil du viseur d’hélicoptères de l’armée. Dans ce documentaire, elle interroge le regard du spectateur sur la violence désincarnée de cette guerre à distance.

Pourquoi avez-vous accepté de parrainer Best of doc ?

Le principe est de proposer à l’un ou l’une des cinéastes ayant eu un film sélectionné l’année précédente d’être l’ambassadeur ou l’ambassadrice de l’édition suivante. Et j’étais très heureuse que mon film Il n’y aura plus de nuit fasse partie l’an passé de ce beau projet de ressortir des films documentaires en salle. La sélection est exigeante et correspond à ce que j’aime au cinéma.

Qu’aimez-vous dans le cinéma documentaire ?

C’est un lieu d’invention et de liberté formelle très grandes. Dans la série de films choisis, pas un ne ressemble formellement à l’autre. Certains vont être à la lisière de la fiction comme Qui à part nous, de Jonas Trueba. D’autres sont du côté de l’essai filmique ou du poème visuel comme Toute une nuit sans savoir, le film indien de Payal Kapadia, qui est très fort et loin du cinéma direct. D’autres travaillent à partir d’archives comme Babi Yar. Contexte, de Sergei Loznitsa. La diversité des partis pris montre à quel point ce cinéma peut être inventif lorsqu’il s’agit de faire surgir le réel. La position des cinéastes est parfaitement assumée, je pense notamment à Soy Libre, à la façon dont Laure Portier met en scène la relation à son frère. Si la nécessité d’un point de vue singulier paraît évidente pour les gens qui connaissent le cinéma documentaire, je ne crois pas qu’elle le soit aux yeux de tous. À cet égard, cette sélection est très stimulante. Un spectateur sortant de l’une ou l’autre des séances va davantage parler du regard du cinéaste et de la manière dont il s’y est pris que du sujet abordé. Et cela me paraît précieux.

Comment expliquez-vous la mise en lumière du documentaire, régulièrement récompensé dans les grands festivals avec l’Ours d’or de Nicolas Philibert, à Berlin, pour Sur l’Adamant, et le Lion d’or couronnant, à Venise, Toute la beauté et le sang versé, de Laura Poitras ?

À partir du moment où on mêle divers types de films, il n’y a aucune raison que le documentaire ne puisse pas avoir un prix. Berlin est, par ailleurs, un peu particulier, l’un des seuls grands festivals à mettre régulièrement en compétition des documentaires aux côtés des fictions. Ce n’est pas le cas à Cannes, par exemple.

En revanche, en salle, le documentaire a plus de mal à trouver son public…

Le documentaire est sous-exposé en salle. En 2021, un documentaire sort en moyenne dans 31 salles, soit 6 fois moins d’établissements que les autres types de films qui sortent en moyenne dans 178 salles. L’écart est très important. Or, si les gens n’ont pas l’habitude de voir des documentaires régulièrement programmés dans leurs salles, ils y vont moins volontiers lorsqu’il y en a un. L’idée que le documentaire est du cinéma n’est pas complètement acquise chez les spectateurs. Quand on débat en salle, il arrive souvent que des gens emploient le terme de reportage concernant des films qui, formellement, n’ont rien d’un reportage. Il y a encore un travail de transmission à faire. Le documentaire est historiquement un lieu d’invention du cinéma et il demeure, aujourd’hui, un espace privilégié de prise de risque. Beaucoup de cinéastes font des œuvres presque inclassables entre documentaire, fiction et essai filmique. C’est un lieu d’avenir et d’avant-garde. À la SRF (Société des réalisateurs de films), dont je suis aussi coprésidente cette année, nous proposons l’introduction d’un nombre minimal de séances consacrées au documentaire dans les critères de classement art et essai des cinémas. La ministre a, quant à elle, évoqué la possibilité d’un bonus, mais cette proposition reste pour le moment assez vague. Cela pourrait signifier que les cinémas programmant beaucoup de documentaires auraient un bonus financier en plus des aides reçues au titre de leur classement art et essai. Ce dispositif existe déjà pour le court métrage et il n’a pas eu les effets escomptés. Les cinémas qui passaient déjà du court ont continué à le faire, mais cela n’a pas tellement incité ceux qui n’avaient pas de politique de programmation de court métrage à en avoir une. Pour le documentaire, je pense qu’il faudrait aller plus loin qu’un simple bonus. Une politique censée valoriser la diversité du cinéma doit se traduire dans la programmation de chacun des cinémas classés art et essai et pas seulement dans celle de ceux qui font un effort supplémentaire. Ou alors ce bonus devrait être suffisamment consistant pour devenir incitatif. Certains cinémas ne passent quasiment jamais de documentaire. C’est la vocation régulatrice du CNC, essentielle à sa mission.

Quelle place le documentaire occupe-t-il dans votre démarche créative ?

J’ai réalisé deux longs métrages documentaires, Night Replay pour la Lucarne sur Arte, et Il n’y aura plus de nuit. Je ne les ai pas faits en pensant que j’allais désormais être documentariste. Je n’ai pas un rapport cloisonné à ces questions, la fiction m’intéresse aussi. Au théâtre, je mêlais déjà des matériaux documentaires à des récits plus fictionnels. Je crois qu’on doit permettre aux artistes de creuser un sillon en explorant librement différents langages.

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Huit femmes en colère

Nos recommandations culturelles

Cinéma Dans  Women Talking, Sarah Polley met en scène la parole des victimes de violences sexuelles dans une communauté religieuse.

Sophie Joubert

L’histoire pourrait se passer n’importe où, à n’importe quelle époque. Une seule scène, le passage d’une voiture surmontée d’un haut-parleur annonçant le recensement de 2010 aux États-Unis, permet de situer dans l’espace et dans le temps l’action de Women Talking. Quatrième long ­métrage de l’actrice et réalisatrice Sarah Polley (Take this Waltz, les Histoires qu’on raconte), Women Talking est une adaptation ­fidèle du roman homonyme de la Canadienne Miriam Toews, paru en France en 2019 sous le titre Ce qu’elles disent (Buchet-Chastel).

Elles sont huit, mères, filles ou grands-mères, maintenues dans un état d’ignorance et de dépendance par des pères, des frères ou des maris qui leur ont fait croire que la Bible l’exigeait. Pendant quatre ans, elles ont été droguées et violées par les hommes de leur propre communauté couverts par les instances religieuses qui présentaient ces crimes comme l’œuvre du Diable. Finalement ­dénoncés, les coupables ont été emprisonnés en ville.

dans le huis clos du grenier à foin

Alors que tous les hommes sont partis les libérer en payant leur caution, les femmes ont deux jours pour décider de leur avenir : pardonner, rester et se battre, partir. Chacune de ces options est matérialisée par un ­dessin, puisqu’elles ne savent ni lire ni écrire. Réunies dans un grenier à foin, Ona, Salome, Agata et les autres, sous le regard de leurs filles, vont parler, débattre, se ­disputer parfois violemment. Scribe impassible et amoureux silencieux d’Ona, August l’ins­tituteur, paria parce que ses parents ont jadis quitté la communauté, consigne les actes du procès-verbal.

Porté par la voix off d’Ona s’adressant à son enfant à naître, issu d’un viol, le film alterne les prises de parole dans le huis clos du ­grenier à foin et les remémorations des ­violences, les hommes restant toujours hors champ. Des images où le sang rouge contraste avec la photo­graphie bleutée et picturale des champs ou de l’intérieur des maisons entre chien et loup. Produit par Frances McDormand, qui joue le rôle d’une vieille femme balafrée qui refuse de participer aux débats, et servi par une distribution exceptionnelle (Claire Foy, Rooney Mara, Jessie Buckley), Women Talking est nommé aux Oscars dans la catégorie meilleur film et meilleur scénario adapté. Une œuvre âpre sur la révolution en marche et l’émergence d’une parole libre au sein d’une assemblée non mixte qui résonne évidemment avec le contexte post-MeToo. S. J.

cinémaViolences sexuellesoscars
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Affreux, sales et gentils Coréens contre méchant alien

Nos recommandations culturelles

Réédition Restauration en version numérique 4K de l’extravagante tragi-comédie de Bong Joon-ho, The Host, qui mixe de manière irrésistible drame, humour et horreur. Une formule imparable.

Vincent OstriaThe Host

Bong Joon-ho – et probablement tout un courant du cinéma coréen avec lui – a trouvé une nouvelle formule imparable : allier humour et action avec une crudité inédite. Ça lui a tellement bien réussi qu’il est devenu quasiment le leader du cinéma de genre dans son pays avec Parasite. Si son estomaquant The Host (2006) avait pu échapper à certains, sa reprise en version restaurée 4K est l’occasion parfaite pour réparer cette lacune. Grosso modo le contexte social est quasiment le même que celui de Parasite : au départ il y a une famille modeste et un peu dérisoire qui peine à joindre les deux bouts. Ici elle tient une gargote à Séoul au bord du fleuve Han – lieu essentiel du film. Le personnage principal, Gang-du, est un trentenaire ­attardé (incarné par Song Kang-ho, ­acteur fétiche du cinéaste) qui a une fille et tient l’établissement avec son père.

Pollution et impérialisme yankee

Contexte satirique réminiscent de certaines comédies à l’italienne de la grande époque auquel Bong Joon-ho ajoute un élément fantastique percutant : l’irruption d’un monstre mutant qui va faire souffler un vent de folie sur le récit. C’est l’effet Alien appliqué à la comédie. Contre toute attente, la greffe prend particulièrement bien parce que le cinéaste n’opte jamais pour la demi-mesure. Autant les personnages sont un peu neuneus, autant le monstre est monstrueux, impitoyable. Un type d’effet bœuf qui sera réédité avec succès par un autre Coréen, Yeon Sang-ho, dans Dernier Train pour Busan, transposition géniale du film de zombies dans un cadre ferroviaire.

Outre le sens du choc, l’alternance constante de farce et d’horreur, The Host manie avec brio une poignée de thèmes concomitants qui résonnent encore plus pertinemment ­aujourd’hui qu’en 2006. Pollution, contamination et impérialisme yankee sont inextricablement mêlés dans cette histoire démarrant par une mutation causée par l’armée américaine en Corée. Le déversement sauvage de produits toxiques (formol et autres) dans le fleuve Han provoque la naissance d’une créature sanguinaire, un peu comme lorsque les radiations nucléaires avaient fait surgir Godzilla dans le cinéma nippon. Même principe, même coupable : les États-Unis. Au-delà de la pique géopolitique, la contemporanéité du film réside dans son propos écologique ; la pollution provoque mutation, destruction, et par extension pandémie – la peur du virus est ici omniprésente, même si la piste n’est pas approfondie.

Bref, une foule de thèmes qui font mouche dans un film où les effets spéciaux – assez réussis dans le genre – sont renforcés par la surprise et la sidération que produit Bong Joon-ho en faisant surgir brutalement le fantastique dans un cadre naturaliste, très hédoniste. Des héros tout petits vont s’affronter héroïquement à un Léviathan apocalyptique ; tels des David coréens un peu ridicules qui livrent une bataille sans merci à un Goliath sournois, effrayant et inhumain. Moins qu’ Alien, certes, mais plus concret et nuancé malgré sa laideur caoutchouteuse. Une fois encore le renouveau du cinéma d’action est venu d’Asie. 

cinémaBong Joon-hoCinema coréenCinéma fantastique
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Michelle Perrot : « L’histoire des femmes renouvelle le regard sur l’histoire »

La rencontre

En s’intéressant aux ouvriers, aux marges, aux femmes, l’historienne Michelle Perrot a renouvelé sa discipline, l’a enrichie de nouvelles approches et de nouvelles sources. Cette pionnière revient sur son parcours et sa vision des luttes actuelles.

Kareen Janselme

C’est l’histoire d’une femme à laquelle l’histoire doit beaucoup. Michelle Perrot défricha, la première, dans un cours mémorable organisé après 1968, à l’université de Jussieu, l’histoire des ouvriers, des marges, et bien sûr des femmes : « Les femmes ont-elles une histoire ? » À 94 ans, cette précurseuse revient sur son parcours et les combats contemporains dans « le Temps des féminismes » (Grasset), une analyse recueillie par son ancien élève Eduardo Castillo.

Vous n’êtes pas issue du monde ouvrier. Pourtant, c’est ce champ d’étude que vous choisissez dès le départ. Pourquoi ?

Je venais d’un christianisme qui avait mis les pauvres au centre de sa réflexion et qui parlait aussi du monde ouvrier. Dans les années de mon enfance, pendant la guerre – car il ne vous échappera pas que je suis née en 1928 –, est paru un livre de l’abbé Godin qui s’appelait « la France, pays de mission ? » La mission, c’était le monde ouvrier, qui ne connaissait pas Dieu, donc qui était forcément malheureux…

Les prêtres ouvriers figuraient pour moi ce qu’il fallait faire. J’en avais même parlé à un aumônier, qui m’avait expliqué que ça n’existait pas pour les femmes. Je suis devenue, ce qu’on appelait à l’époque, une chrétienne progressiste.

Je suis allée ensuite à la Sorbonne, une période formidable de ma vie. Il y avait un grand professeur, Ernest Labrousse, qui a introduit en France l’histoire économique et sociale. En 1946, il y avait beaucoup d’étudiants et les questions sociales étaient fondamentales autour de la reconstruction de la France, de l’industrialisation, de la classe ouvrière, du Parti communiste. Les amphis étaient pleins. Labrousse faisait un cours sur le mouvement ouvrier et les idées socialistes en France, Saint-Simon, Fourier, Cabet. C’était tout à fait enthousiasmant.

J'ai proposé à Ernest Labrousse de faire quelque chose sur le féminisme. Il a ri gentiment. Un peu désarmé, il m’a dit que ce serait plus intéressant si j’acceptais de travailler sur les grèves sous la monarchie de Juillet, car il n’existait pas grand-chose.»

Quand est venu le moment de faire le diplôme, qui correspond au master maintenant, je suis allée voir Labrousse. Simone de Beauvoir venait de publier « le Deuxième Sexe », en 1949. Je lui ai proposé de faire quelque chose sur le féminisme. Il a ri gentiment. Un peu désarmé, il m’a dit que ce serait plus intéressant si j’acceptais de travailler sur les grèves sous la monarchie de Juillet, car il n’existait pas grand-chose.

Ça me correspondait très bien. J’ai ensuite passé l’agrégation, puis j’ai enseigné au lycée de jeunes filles de Caen. Je me suis mariée. Je n’ai passé ma thèse qu’en 1971. Mais j’étais aussi assistante à la Sorbonne et, avec Jean Maitron, nous avons lancé ce qui est toujours la première revue d’histoire sociale « le Mouvement social ».

Histoire. Explorez un continent de luttes et d’espoir

Dans votre carrière, vous avez étudié les marges : les prisonniers, les enfants des rues, les Apaches de Paris. Est-ce que votre recherche sur les femmes s’inscrivait dans cette volonté de faire parler celles qui n’existaient pas ?

Sans doute, mais ce qui a été déterminant, c’est le mouvement de libération des femmes. 1968, j’y étais très engagée. J’étais assistante à la Sorbonne, on se réunissait dans les amphis, j’allais dans les manifs. On parlait alors très peu des femmes.

Aux États-Unis, il y avait le Women’s Lib. En France, le Mouvement de libération des femmes s’est organisé. À ce moment-là, se créaient les universités nouvelles comme Vincennes et Jussieu. Avec d’autres de mes collègues, je me suis engagée à Jussieu, qui est devenu un centre du féminisme. C’était extrêmement vivant, très libre. Nous avons créé un groupe d’études féministes, en 1975, avec mon amie Françoise Basch. Et avec deux plus jeunes collègues, nous avons décidé de lancer le premier cours sur les femmes en 1973. Il s’intitulait : « Les femmes ont-elles une histoire ? »

Avec deux plus jeunes collègues, nous avons décidé de lancer le premier cours sur les femmes en 1973. Il s’intitulait : « Les femmes ont-elles une histoire ? »

La première année de ce cours, nous ne savions absolument pas comment faire. Nous avons commencé par demander à nos collègues sociologues : Andrée Michel a été la première à ouvrir le cours. Au deuxième semestre, nous avons sollicité nos collègues historiens, Jacques Le Goff, Emmanuel Le Roy Ladurie, Pierre Vidal-Naquet… Ils ne s’étaient pas tellement posé la question mais ils ont joué le jeu.

Au bout d’une année, nous nous sommes dit que nous allions prendre les choses en main. La démographie historique était en plein essor à ce moment-là. Mais on pouvait très bien avoir des données sur le mariage, les naissances et les enfants, l’espacement entre les naissances… sans se poser la question des femmes. Nous nous la sommes posée en reprenant les données des démographes historiens. Par exemple : à quel âge les femmes se mariaient ? On trouvait des réponses et on a pu commencer à approcher la condition des femmes.

En créant ce cours à partir de rien, vous avez aussi cherché d’autres sources historiques…

Les sources pour les femmes sont forcément dissymétriques. Pourquoi ? À partir de l’époque grecque, les historiens ont commencé à faire de l’histoire publique : les guerres, les règnes, le pouvoir. Et les hommes au centre de tout ça. Le privé n’intéresse pas l’histoire grecque, ni les historiens.

Même au XIXe siècle, quand l’histoire commence à s’organiser comme une discipline académique, « scientifique », c’est toujours la même chose.

La vie privée n’existe pas, ce n’est pas un sujet d’histoire. On n’enregistre pas grand-chose non plus. Il y a donc un déficit de sources et un déficit de regard. À partir du moment où vous posez la question, vous allez trouver beaucoup plus de choses. C’est comme pour la démographie.

Traiter de la vie privée, c’est regarder les familles, donc les hommes, les femmes, les enfants. »

Dans les années 1970-1980, l’histoire elle-même se renouvelle. L’histoire des femmes contribue d’ailleurs à renouveler le regard sur l’histoire. Georges Duby lance avec Philippe Ariès une « Histoire de la vie privée ». J’en ai d’ailleurs dirigé le volume sur le XIXe siècle.

Traiter de la vie privée, c’est regarder les familles, donc les hommes, les femmes, les enfants. Dès qu’on cherche autrement, on trouve d’autres sources, et surtout on fait entrer dans l’histoire des sources privées, des correspondances par exemple, auxquelles les gens ne s’intéressaient pas jusque-là. Notamment en ce qui concerne les femmes, les journaux intimes, les autobiographies. Les questions que l’on pose, le regard sur le temps changent la manière d’écrire l’histoire.

Quand vous êtes-vous sentie féministe ?

Je me suis sentie féministe en pointillé. J’ai rencontré des hommes qui m’ont soutenue : mon père, Labrousse. Ma mère me poussait aussi. Personnellement, je n’ai pas souffert, mais je me rendais compte d’une quantité de petites choses. L’agrégation féminine d’histoire que j’ai passée au lycée Victor-Duruy, sans public. Les hommes la passaient à la Sorbonne, face à un jury présidé par le grand historien Fernand Braudel, avec un public nombreux.

Simone de Beauvoir ouvrait la voie. Non seulement, elle passait des concours, mais, en plus, elle voulait écrire et elle publie un livre sur les femmes. Ça a été pour moi très important. »

Là, je me suis dit, il y a les torchons et les serviettes. Et puis, parallèlement, en 1949, Simone de Beauvoir publie « le Deuxième Sexe ». C’était une jeune femme émancipée, qui avait passé l’agrégation de philosophie. Moi, je n’avais pas encore passé mon agrégation d’histoire. Elle ouvrait la voie. Non seulement, elle passait des concours, mais, en plus, elle voulait écrire et elle publie un livre sur les femmes. Ça a été pour moi très important. « On ne naît pas femme, on le devient » : le devenir femme. Tout ça me rendait féministe. Mais ce sont véritablement les années 1970 et le Mouvement de libération des femmes qui m’ont fait adhérer au féminisme.

Pensez-vous que les mouvements sociaux et le mouvement féministe se rejoignent aujourd’hui ?

Je pense qu’en effet, il y a à la fois plus de femmes et plus d’intérêt pour les femmes. Les mouvements sociaux de gauche, les partis, les syndicats regardent davantage du côté des femmes. Mais il ne faut pas oublier comment Nicole Notat, secrétaire générale de la CFDT, s’est fait injurier pendant les grèves de 1995. Ce n’était pas facile d’être une femme syndicaliste encore dans ces années-là. Il y avait une espèce de virilité des syndicats.

On pourrait remonter plus loin. Avant 1914, le mouvement ouvrier est proudhonien. Proudhon est profondément misogyne, comme l’exprime sa fameuse formule : « La femme ne peut être que ménagère ou courtisane. » Tous les ouvriers, naturellement, ne pensaient pas comme ça, mais il y avait l’idée très forte qu’un ouvrier a besoin d’une bonne ménagère, donc, la femme travaillera peut-être, mais par des travaux d’appoint, garder des enfants, faire une lessive…

Avant 1914, le mouvement ouvrier est proudhonien. Proudhon est profondément misogyne, comme l’exprime sa fameuse formule : « La femme ne peut être que ménagère ou courtisane. »

Tout de même, la gauche socialiste et communiste a été plus ouverte aux droits des femmes que la droite. Incontestablement. En 1936, Léon Blum est profondément convaincu qu’il faut que les femmes votent. Mais dans sa coalition socialistes-communistes-radicaux, les trois n’en font pas leur priorité. Il nomme tout de même trois femmes secrétaires d’État : Joliot-Curie communiste, Lacore socialiste, Brunschvicg radicale. 

Alors, c’est vrai, ce qui se passe depuis quelque temps est tout à fait différent. On voit la question des femmes s’affirmer davantage, tant dans les organisations qu’à la base. Mais il n’est pas étonnant que nous nous heurtions parfois encore à cette domination masculine, parce que c’est une structure de la société.

Ce n’est pas un épiphénomène. C’est là d’ailleurs où le féminisme et le marxisme d’Engels sont en divergence. Parce que Engels, dans son célèbre livre « l’Origine de la famille, de la propriété privée et de l’État », adhère à l’anthropologie de son temps, qui dit qu’à l’origine il y avait le matriarcat. Engels le pense, adhère à ça, et dit que ce qui a causé « la grande défaite du sexe féminin », c’est le capitalisme.

Donc, il faut faire la révolution sociale, et la révolution sexuelle viendra après. C’est là où il y a une différence profonde, au fond, entre le féminisme et le marxisme de l’époque. Le féminisme dit qu’il n’y a pas uniquement du social, il y a justement ce que nous appellerions aujourd’hui les questions du genre.

L’anthropologue Françoise Héritier parlait de l’IVG comme d’une « révolution copernicienne ». Pensez-vous que #MeToo en est aussi une ?

Je pense que la vraie révolution copernicienne est quand même l’IVG. « Un enfant si je veux, quand je veux, comme je veux » : ça change tout. Passer de l’enfant subi à l’enfant choisi, c’est une révolution pour les femmes, mais pour les enfants aussi. C’est très, très important, ça change la sexualité, ça change les rôles dans le couple.

Je verrai #MeToo comme un prolongement de cela, dans le même axe, car le corps est toujours au centre. C’est un peu comme si la frontière de l’intimité était étendue. Les femmes de #MeToo disent : mon corps est à moi, bas les pattes, bas votre regard.

Un retour en arrière est toujours possible. Il faut se méfier. »

Elles refusent tout ce qui a fait que le corps des femmes a été souvent approprié. #MeToo est un événement considérable, dont la diffusion est liée aussi aux moyens de communication. Les femmes ont su s’en emparer. Je verrais ça dans une continuité. 

Mais un retour en arrière est toujours possible. Il faut se méfier. Je ne pense pas qu’une Marine Le Pen reviendrait sur le droit à l’avortement. L’opinion française réagirait. Mais, dans beaucoup de pays, comme aux États-Unis, les républicains, les évangélistes reviennent sur les droits des femmes. En Italie aussi. Dans le monde actuellement, malheureusement, il y a une évolution à droite, et à l’extrême droite, qui risque de remettre en cause tout ce que les femmes ont conquis pour l’égalité.

michelle perrotdroit des femmesFéminisme
L'Humanité

Les brocantes de l’histoire

Chronique

Nicolas Offenstadt

On se représente souvent l’historien au travail en bibliothèque, lisant des sources anciennes, ou dans les archives, avec des cartons et des séries bien identifiées que l’on « dépouille », selon le jargon, avec régularité. C’est assurément une part importante du métier. Mais aujourd’hui les historiens aiment aussi tenter des exercices plus périlleux, faire jouer leurs émotions et le hasard dans la construction de « leurs sources », de leur matière première. Ainsi, les historiens chineurs, amateurs de brocantes – dont je suis –, écrivent l’histoire avec des documents trouvés au hasard de leurs déambulations. Certains en recherchent d’un type particulier, d’autres se fixent un cadre méthodologique pour leur quête parmi les vide-greniers. D’autres encore se laissent happer par les découvertes. Le dossier d’un banquier du XIXe siècle acheté dans un marché de livres anciens à Paris, des photographies familiales glanées dans une brocante de Tel-Aviv, une correspondance amoureuse pendant la guerre d’Algérie trouvée dans une autre à Paris ont servi de matériaux à des chercheur·es.

On voit bien que le « protocole » de travail n’est plus exactement le même qu’assis sur sa chaise en attendant l’arrivée du carton ou du document d’archive. Il y a la déambulation et l’attente de la découverte, l’excitation à parcourir le dossier de bric et de broc sur l’étal. Et parfois l’incertitude : je prends, je ne prends pas, je négocie le prix ? Cet été à Naumbourg, une ville de Saxe-Anhalt connue pour sa cathédrale et sa statuaire médiévale exceptionnelle, je m’attarde à la brocante autour de petits objets quand je suis attiré par un dossier au vert passé, rempli de documents depuis l’entre-deux-guerres jusqu’aux années 1960 : ceux d’Hermann F. (né en 1905), membre du Parti communiste (SED) à Gera (en Thuringe) du temps de la RDA. J’hésite et, comme j’achète d’autres objets, le vendeur me le met dans le lot pour quelques euros de plus. Je me réjouis. Ce qui est fascinant dans un tel dossier de quelques centimètres d’épaisseur, c’est la cohabitation de papiers de nature et d’époque très variées : des carnets de comptes des années 1930, des lettres, des papiers politiques, des notes et factures diverses, des actes administratifs, des plans de construction… On aimerait répondre à tout : pourquoi ceux-là, pourquoi seulement ceux-là, qui a classé, sélectionné ? Quelles vies ont vécu les documents avant de se retrouver tous ensemble ici, comme des convives de hasard ?

Comme tous les candidats puis membres du Parti communiste, Hermann F. a rédigé son autobiographie. Son dossier en contient plusieurs versions. Je découvre toute une histoire militante allemande laissée ici à l’abandon des brocantes. Fils de tisserand – dans un centre de l’industrie textile – devenu maçon, le jeune Hermann s’engage dans les Jeunesses socialistes puis adhère au SPD et milite dans les syndicats. Inquiété par les Nazis, il passe entre les gouttes, mais sert dans la Wehrmacht. Fait prisonnier, il appartient au comité antifasciste de son camp, à Sébastopol, et travaille en tant que maçon en Crimée, avant de connaître une ascension sociale en RDA comme beaucoup de fils d’ouvriers. Il finit ingénieur et membre du conseil de district. Dans les formations du Parti, on apprend qu’il n’est pas bien doué en philosophie…

Il serait bien sûr possible de prolonger les recherches et de donner un cadre plus large à ce dossier, à la vie d’Hermann F., avec les archives du Parti de Gera, avec celles de la sécurité d’État et bien d’autres pistes. L’historien reviendrait alors à des chemins mieux assurés. Je le ferai peut-être. Allez, je viens d’écrire aux archives de Gera.

Nicolas Offenstadt
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1933, l’Allemagne bascule dans la terreur

Actu

Nazisme Le 27 février, l’incendie du Reichstag, bâtiment où siège le Parlement, marque un tournant. Le pouvoir hitlérien, qui vient de s’installer, attribue cet acte aux communistes afin de lancer une terrible répression et d’ouvrir la voie à la dictature.

Jean-Numa Ducange

Le 30 janvier 1933, Adolf Hitler accède à la chancellerie, à Berlin. Il est appelé par le président de la République élu en 1925 et réélu en 1932, le maréchal Hindenburg. En quelques mois, les nazis (« les nationaux-socialistes ») vont éliminer leurs oppositions politiques, de diverse nature. Ils prennent un soin particulier à lutter contre les sociaux-démocrates (SPD) et surtout à éliminer les communistes (KPD), qui étaient alors encore fortement implantés dans la société allemande.

Les communistes, accusés de fomenter un coup d’État

Le 27 février, l’incendie du Reichstag (le Parlement allemand) marque un tournant. Immédiatement, les autorités attribuent l’incendie aux communistes, accusés de fomenter un coup d’État. Un jeune militant, sympathisant « communiste » (pas au sein du Parti communiste, mais d’une mouvance dissidente) d’origine néerlandaise, Marinus Van der Lubbe, est arrêté. Il sera jugé et exécuté en janvier 1934.

1933 : Hitler prend le pouvoir

Bien qu’il n’ait aucun lien direct avec le KPD, les nazis persistent et signe : d’après eux, ce sont bien les communistes qui ont incendié le Parlement. Pourtant, les autorités doivent essuyer certains revers. En accusant à tort le communiste bulgare Georgi Dimitrov d’être mêlé à l’incendie, ils déclenchent une immense campagne internationale de solidarité avec ce dernier, qui est finalement relaxé. Le 5 mars 1933, à l’occasion de législatives organisées dans un climat de pression et de terreur, les nazis ne parviennent à regrouper « que » 44 % des voix. Le SPD réunit encore 18 % des électeurs et les communistes 12 % ; des scores encore très élevés au regard du contexte.

Des arrestations ciblées, visant les dirigeants du SPD et du KPD

Comment expliquer alors la consolidation du pouvoir hitlérien dans le pays où existaient de puissants partis socialiste et communiste ? Les autorités ne pouvaient évidemment pas éliminer les millions d’électeurs qui accordaient encore leur confiance au SPD ou au KPD. Aussi les nazis procédèrent-ils à des arrestations ciblées, visant les dirigeants de ces organisations à tous les niveaux. En quelques mois, ce sont des dizaines de milliers de cadres qui sont pourchassés ou mis hors d’état de nuire. Ainsi, juste après la première nuit de l’incendie du Reichstag, 4 000 permanents du KPD sont arrêtés, même si le parti n’est pas encore formellement interdit. Puis le démantèlement quasi total des appareils en quelques semaines provoque un effondrement des capacités de mobilisation des organisations d’opposition.

Effrondrement des puissantes forteresses ouvrières

Si l’on ajoute à cela la stratégie suicidaire de la direction du KPD, renvoyant presque systématiquement dos à dos sociaux-démocrates et nazis, et les louvoiements de la social-démocratie (qui a appelé, certes la mort dans l’âme, à voter Hindenburg pour empêcher Hitler de gagner), on comprend mieux comment, en quelques mois, ce qui apparaissait comme de puissantes forteresses ouvrières s’écroule comme un château de cartes. Rien ne peut arrêter ensuite la marche à la dictature : après quelques mouvements contraires, les mois qui suivent voient se multiplier les mesures d’interdiction, mettant hors la loi de facto toute activité sociale-démocrate ou communiste.

Pour Hitler, il fallait mettre fin à « novembre 1918 »

L’incendie du Reichstag a beaucoup marqué les consciences. Il est le symbole de la destruction du parlementarisme allemand, déjà fragilisé depuis plusieurs années. Mais, au-delà de l’événement lui-même, la destruction du mouvement ouvrier menée par les autorités nazies au lendemain de l’événement montre quel était le premier grand projet hitlérien : se débarrasser d’organisations politiques qui auraient pu, théoriquement, si elles avaient été unies, entraver l’arrivée au pouvoir du Führer, ou tout du moins limiter le chemin qui le mène aux pleins pouvoirs.

Hitler n’avait de cesse de le répéter depuis son célèbre Mein Kampf (1925) : il fallait mettre fin à « novembre 1918 ». Il renvoyait ainsi bien sûr à la défaite militaire et à l’humiliation nationale. Mais aussi à l’accession de la social-démocratie au pouvoir et à la multiplication d’expériences politiques issues des conseils ouvriers (les « soviets », Räte en allemand), qui visaient à refondre l’Allemagne sur de nouvelles bases. Or ces aspirations démocratiques et révolutionnaires, qui furent des réalités tangibles pendant plusieurs années, horripilaient les nazis.

Anéantir les organisations se réclamant du socialisme

Une fois à la chancellerie, Hitler se donne donc les moyens d’éliminer toute résurgence possible de contestations susceptibles de provoquer un nouveau « novembre 1918 ». L’incendie du Reichstag fut pour lui le prétexte idéal pour accélérer son projet d’anéantissement des organisations ouvrières se réclamant du socialisme. Conscients des rapports de forces, les nazis voulaient rendre impossible l’émergence d’un puissant mouvement susceptible de remettre en question l’ordre politique et social sur de tout autres bases que les leurs.

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En urbex dans les mines de Mansfeld-Eisleben

Chronique

Nicolas Offenstadt

La région de Mansfeld-Eisleben, dans le Land de Saxe-Anhalt, est connue pour être un berceau de la Réforme, car Luther y est né et y a grandi. Il meurt à Eisleben en 1546. Ce fut aussi la région de l’exploitation du schiste cuivreux. Le père du réformateur fut mineur puis maître fondeur en son temps. Toutes les villes et villages vécurent ici au rythme des mines et de l’industrie, le paysage est encore parsemé de terrils. Ce fut une terre révolutionnaire, où le Parti communiste allemand était bien implanté, et où Max Hoelz, le « Robin des bois rouge », mena l’insurrection en 1921. À l’époque de la RDA, la production du minerai – le cuivre sert notamment pour les pièces électriques – ne cesse d’augmenter jusqu’au début des années 1960. Puis progressivement les filons s’épuisent, les puits ferment.

Les mines, fonderies et autres activités sont rassemblées au sein d’un grand combinat qui comprend encore quelque 25 000 travailleurs dans les années 1970. Il a son siège sur la place centrale d’Eisleben, devant la statue de Luther. Le combinat comprenait aussi des usines de traitement du minerai, dont celle nommée August-Bebel – père fondateur de la social-démocratie – à Helbra, qui produisit, à partir des scories, différents types de pavés et de revêtements largement utilisés dans toute l’Allemagne.

Aujourd’hui la région, sinistrée dans les années d’unification, est parcourue de friches, même si bien des bâtiments des mines ont été détruits ou réhabilités pour de nouvelles activités, plus ou moins pérennes. Mais le puits « Hanns-Seidel » à Helbra, du nom d’un communiste assassiné par les nazis, paraît bien vide et silencieux malgré le projet de transformer les lieux en parc de panneaux solaires. Il a cessé l’extraction en 1958 et fut coulé en 1971-1972, avant d’être utilisé pour d’autres tâches.

J’hésite à l’arpenter car des panneaux l’interdisent clairement et puis des baraquements montrent une activité très contemporaine autour des restes du terril. En urbex, il faut aussi savoir vaincre ses hésitations. La visite fut très riche, notamment car il restait, intacte, une « salle des pendus », celle où les mineurs suspendaient leurs vêtements de ville avant de revêtir leur tenue de travail. Un lieu de mémoire caché.

urbexAllemagne
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8 mars. Ces intellectuelles incontournables : Vinciane Despret

Actu

Elles sont anthropologue, fonctionnaire d’État, astronome et astrophysicienne, philosophe, elles sont à la pointe dans leur domaine de compétences, et pourtant elles sont souvent à l’écart de la lumière, comme beaucoup trop d’autres femmes. À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, l’« Humanité magazine » vous fait découvrir cinq intellectuelles de renom. Un choix difficile tant elles sont nombreuses à exceller dans leur champ. Partant du travail des éthologues et proposant une observation renouvelée des animaux, la philosophe belge redéfinit notre rapport au monde et nous invite à passer de l’exploitation à la collaboration.

Camille Bauer

Vinciane Despret est une référence. Proche de Bruno Latour et d’Isabelle Stengers, la philosophe belge a révolutionné le regard sur le vivant en rompant avec la vision d’une nature étrangère à l’Homme et faite pour être dominée. « La différence ontologique prétendument naturelle est d’abord une décision politique, décision particulièrement ininterrogeable puisque la façon dont les êtres sont hiérarchisés est toujours présentée comme ayant un fondement biologique ou relevant d’une détermination naturelle », expliquait-elle en 2002 dans les « Cahiers de psychologie clinique ». À travers ses ouvrages, la chercheuse a au contraire dessiné les contours d’un monde fait d’une multitude d’interactions, de coopérations et de transformations réciproques. Un monde dans lequel, loin d’être passifs, les non-humains sont des sujets qui jouent leur propre partition.

C’est d’abord avec ses travaux sur les animaux que Vinciane Despret a imprimé sa vision. Un sujet de recherche auquel elle est arrivée par hasard. « Je me suis laissé vraiment embarquer à la fois contre l’ennui et par ce qui me passionnait », résumait-elle il y a peu sur France Inter. C’est en démarrant des études de psychologie, pour compléter un diplôme de philosophie aux débouchés professionnels incertains, que la jeune étudiante découvre la spécialité qui va changer l’orientation de sa vie : l’éthologie ou l’étude du comportement des animaux.

La danse, le rire, l’écriture

D’un séjour fondateur dans le désert du Néguev auprès de l’ornithologue israélien Amotz Zahavi, elle tire son premier ouvrage, « la Danse du cratérope écaillé. Naissance d’une théorie éthologique (1996) ». Au cœur de sa démarche figure cette question, qu’on trouve dans un petit texte autobiographique de 2004 : « Comment, au départ d’observations, les scientifiques arrivent-ils à construire une théorie ? Comment rendre compte des multiples influences qui participent à son élaboration : l’influence politique, la question du genre de l’observateur, la qualité des dispositifs, les conditions de terrain et l’animal lui-même, comme acteur de cette création de savoir ? »

En passant par le travail de ces nouveaux éthologues, Vinciane Despret décrit les stratégies relationnelles des animaux, leur communication, et même leurs formes de production artistique. On apprend ainsi que le rat rit ou que les moutons « ont une stratégie relationnelle sophistiquée » qui leur permet, via des signes de reconnaissance, de ménager des stratégies de conciliation même en cas de conflit. Elle montre aussi comment les animaux « écrivent ». « D’une certaine manière, une trace est une marque qui code une signification. Et c’est la définition de l’écriture, une marque ou une trace qui code une signification. Et une fois qu’on a dit ça, on se demande : “Mais, quelles sont les traces que les animaux laissent et qui ont une signification pour ceux de leur groupe, ceux de leur espèce, ceux d’une autre espèce, voire pour le chasseur lui-même ?” » explique-t-elle sur France Inter pour résumer son ouvrage « Et si les animaux écrivaient. »

Un regard féminin qui repense la discipline

Conteuse hors pair, dont les interventions se caractérisent par leur ton enjoué, leur humour et leur langue accessible, la philosophe s’attache à raconter par le menu détail des histoires d’animaux vus comme des individus avec leur « biographie » propre. En s’appuyant avec une grande liberté sur les apports de multiples disciplines scientifiques, même du roman et de la science-fiction (« Autobiographie d’un poulpe et autres récits d’anticipation »), elle déconstruit un regard qui a toujours insisté sur la compétition, les luttes pour le pouvoir et les hiérarchies. Elle montre ainsi, dans « Habiter en oiseau », que les bagarres entre oiseaux ne sont pas des luttes pour les territoires et les femelles. Ces altercations font en fait partie des stratégies relationnelles d’animaux « profondément sociaux, qui aiment avoir des voisins ». Elle souligne que ce changement d’approche, qui met l’accent sur le lien social, tient beaucoup à l’arrivée dans la discipline des femmes, comme ça a été le cas dans la primatologie.

La vision du monde développée par Vinciane Despret entre en écho avec les impératifs de changement liés à l’urgence climatique. C’est un appel à rompre avec une vision fondée sur la domination et l’exploitation. Comme elle le résumait en pleine pandémie dans un entretien au « Monde » : « Il est crucial d’apprendre de nouvelles manières plus attentives de nous rapporter aux autres êtres (virus, bactéries, animaux non humains, végétaux), de cultiver d’autres façons de penser ces rapports de composition et d’arrangements – et, si l’on doit se déclarer en guerre, l’ennemi n’est en fait pas le virus, mais bien d’abord l’économie capitaliste. Car nous ne pouvons déclarer la guerre au vivant. »  

Recherche scientifiqueJournée du 8 marsjournée internationale des droits des femmes
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L’ONU passe enfin un cap dans la protection de la haute mer

Actu

Les Nations-unies ont adopté le premier texte réglementaire concernant les zones maritimes internationales, le 4 mars. L’aboutissement de plus de quinze ans de négociations qui ont pour objectif de protéger la biodiversité marine. Mais l’accord doit encore passer l’étape de la ratification pour pouvoir entrer en vigueur.

Marion d'Allard

Il aura fallu près de deux décennies de tractations. Le 4 mars, en fin de soirée, au siège new-yorkais de l’ONU, les États membres ont enfin accouché d’un traité international protégeant la haute mer. Zone maritime immense, couvrant 65 % des océans et près de 45 % de la surface totale du globe, la haute mer commence là où s’achèvent les zones économiques exclusives nationales (ZEE), au large des côtes, au-delà des 200 milles nautiques (370 kilomètres).

Un encadrement réglementaire des activités humaines potentiellement désastreuses

Jusqu’alors, aucune législation spécifique ne concernait la haute mer. Ce traité est donc le premier texte officiel censé engager la communauté internationale sur la voie de la préservation de la biodiversité marine, au moyen, entre autres, d’un encadrement réglementaire des activités humaines potentiellement désastreuses pour ces écosystèmes particulièrement fragiles.

À l’ONU, deux semaines pour protéger la haute mer

« Le navire a atteint le rivage », s’est félicitée Rena Lee, la présidente de la conférence onusienne, samedi, déclarant qu’ « il n’y aura(it) pas de réouverture (de négociations) ni de discussions sur le fond ». Le texte adopté est en somme définitif. Ce qui ne signifie pas pour autant qu’il est immédiatement applicable. Loin de là.

L’accord va devoir d’abord être traduit dans les six langues officielles de l’ONU (l’anglais, l’arabe, le chinois, l’espagnol, le français et le russe) avant d’être ratifié par chacun des États membres. Une procédure qui peut prendre des années, sans compter les « réserves » déjà émises sur sa mise en application par la Russie et par la Turquie.

Concrètement, ce texte – BBNJ (Biodiversity Beyond National Jurisdiction) dans le jargon de la diplomatie internationale – doit permettre de créer des zones marines protégées dans ces eaux internationales, indispensables « pour renforcer la résilience face aux effets du changement climatique », a expliqué Liz Karan, de l’ONG The Pew Charitable Trust.

Claire Nouvian : « Ce qui se passe sous l’eau est un drame absolu »

Atteindre l’objectif de 30 % de protection des terres et des mers d’ici à 2030

Une étape cruciale si l’on veut atteindre l’objectif de 30 % de protection des terres et des mers d’ici à 2030, entériné en décembre 2022 lors de la COP15 Biodiversité, toujours sous l’égide de l’ONU. Mais pas seulement.

Cet accord doit également instaurer l’obligation de réaliser des études d’impact environnemental préalables à toute activité économique envisagée en haute mer.

Il prévoit, enfin, un partage équitable des bénéfices issus des ressources génétiques marines, c’est-à-dire de l’ensemble des organismes vivants (végétal, animal et microbien) qui se trouvent dans ces zones internationales et qui regorgent de propriétés intéressant au premier chef le secteur de la recherche médicale, les industries pharmaceutique et cosmétique.

Expédition. Tara part à la découverte du tissu le plus fondamental de l’océan, son microbiome

Ce dernier point a largement crispé les discussions ces dernières années, les pays en développement n’ayant pas les moyens financiers d’organiser les coûteuses recherches en mer, mais refusant obstinément d’être exclus de l’accès à ces ressources – qui par définition n’appartiennent à personne – et du partage anticipé de leurs bénéfices.

Un premier succès, même si d’autres combats sont encore à mener

Pour l’heure, seules les grandes lignes de l’accord sont connues, le texte définitif n’ayant pas encore été rendu public, mais, du côté des ONG, c’est le soulagement d’avoir enfin débouché sur un accord international et contraignant qui domine.

« En tant que militant, voir l’aboutissement d’un combat si long est rare et précieux », a réagi François Chartier, chargé de campagne océans chez Greenpeace France, même si, souligne-t-il, « le combat ne s’arrête pas pour autant ».

Et pour cause, poursuit-il, « trop de place est encore laissée à des activités aussi destructrices que l’exploitation minière en haute mer, dont les impacts dépasseraient largement les limites des zones minières ». Sur ce dossier, seul Paris s’est pour l’instant positionné en faveur d’un moratoire.

BiodiversitéocéansONUécosystème
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La relance du nucléaire démarre mal

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TRANSPARENCE La loi d’accélération de l’atome débattue à l’Assemblée avec son amendement remodelant la sûreté pourrait mettre à mal la confiance nouvelle des Français dans cette source d’énergie.

Clotilde Mathieu

Accélérer le tempo, mais à quel prix ? Un an après l’annonce d’une relance du nucléaire, portée notamment par la construction de six EPR 2, Emmanuel Macron hâte le pas sur l’atome civil en prenant le risque de rompre la confiance retrouvée de l’opinion dans cette source d’énergie. En novembre 2022, une étude Elabe relevait que 65 % des Français la voyaient comme une source « d’avenir ». En janvier, une étude d’Odoxa-Backbone Consulting- le Figaro enfonçait le clou, avec 60 % des sondés ayant une image positive de l’atome (contre 34 % il y a trois ans).

La précipitation de l’exécutif a donné lieu à un grand carambolage. D’une part, la tenue d’un conseil de politique nucléaire, le 3 février, s’est entrechoquée avec le débat citoyen sur le sujet sous l’égide de la Commission nationale du débat public. Et avant même que le Parlement commence à débattre de la future loi de programmation sur l’énergie et le climat devant tisser, cet été, le canevas du futur mix énergétique pour les années à venir, le projet de loi sur l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires a vu débouler un amendement ajouté à la hussarde, juste avant son passage à l’Assemblée nationale le lundi 13 mars, visant à réorganiser rien de moins que la sûreté nucléaire. La relance du nucléaire multiplie donc les courts-circuits.

Une réponse  « inappropriée »

Ce mardi 28 février devant l’Assemblée, les personnels énergéticiens et leurs syndicats étaient nombreux à manifester contre les dangers de cet « article additionnel » visant à « renforcer l’indépendance et les moyens de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) en y intégrant les compétences de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) ». Un véritable big bang consistant à rompre avec un modèle à la française résultant d’une patiente construction de plus de quarante ans. Pour tenir compte de la catastrophe de Tchernobyl, l’IRSN a en effet été créé en 2002 afin de séparer expertises et prises de décisions politiques. À l’institut les expertises et la recherche. À l’ASN le contrôle et la décision. En revenant sur cette dualité, le gouvernement espère obtenir « une plus grande fluidité de procédures de sûreté ».

Dans un rapport de 2014, la Cour des comptes avait bien alerté sur la « dispersion des ressources budgétaires, les actions de communication non concertées, l’absence d’orientations communes dans le domaine de la recherche qui réduisent les marges de progression de la sûreté nucléaire et de la radioprotection ». Mais ce constat n’était accompagné d’aucune recommandation allant dans le sens du projet gouvernemental. Au contraire. L’hypothèse d’une « fusion des deux organismes constituerait une réponse inappropriée », notait le rapport, notamment en raison des « multiples difficultés juridiques, sociales, budgétaires et matérielles qu’elle soulèverait », avec des « gains (…) dans des proportions limitées ». Et de souligner les « conséquences à long terme qu’entraînerait la concentration de la quasi-totalité des moyens publics de sûreté nucléaire sous la responsabilité d’une autorité indépendante dont les décisions sont souveraines ».

« Cet ajout de dernière minute n’a fait l’objet d’aucune étude d’impact, ni de discussions préalables avec la représentation nationale ni les organisations syndicales », déplore le député communiste, Sébastien Jumel. Lors d’une audition de la commission de l’Assemblée sur la sûreté nucléaire, mi-février, les représentants de l’IRSN et de l’ASN étaient incapables de définir précisément le projet. Or, le texte de loi en préparation, charge leurs deux dirigeants d’un rapport « sur la mise en œuvre de la réforme » d’ici à juin 2023, avant un décret qui fixerait les modalités d’application au plus tard le 24 juillet prochain.

« Inconfort »  au sein de la majorité

Mercredi 1er mars, l’office parlementaire des choix scientifiques et technologiques, qui regroupent les députés et sénateurs experts en sciences, a émis plusieurs réserves au projet gouvernemental. Sans s’y opposer, il a regretté l’absence « d’un diagnostic préalable complet, rigoureux et rapidement rendu public », craignant un « meccano administratif » ​​​​​​​ou, « au pire », que cette dissolution ne soit qu’un « moyen de ne pas faire obstacle aux objectifs fixés à la filière pour le renouveau du programme électronucléaire national ».

Si bien que l’opposition à cet article de dernière minute rassemble les oppositions. Celles de l’ensemble de la Nupes, mais aussi de certains députés Renaissance, à l’image de Barbara Pompili, ex-ministre de la Transition écologique de 2020 à 2021, assurant ressentir un « inconfort » au sein de la majorité sur le sujet. Même incompréhension côté syndicats. « Autant nous étions pour toutes ces mesures d’accélération, autant le démantèlement programmé de l’IRSN est un contresens à cette ambition politique », affirme Jérôme Lambert, de la CGT mines-énergie.

D’autant que ce texte très technique, censé, d’après les calculs d’EDF, faire gagner entre un an et demi et deux ans sur les délais de construction d’un réacteur, achoppe sur une autre « incompréhension », dixit Marie-Noëlle Battistel . En commission des affaires économiques, la députée socialiste a regretté l’absence de débat sur l’objectif du mix énergétique qui sera l’objet de la future loi de programmation énergie-climat attendue cet été. Car, avant même ce texte-cadre, le Sénat a enrichi le projet de loi portant sur l’accélération des procédures liées au nucléaire en supprimant l’objectif de réduction de la part de l’atome à 50 % du mix électrique. En 2015, la France avait en effet décidé de la fermeture de 14 de ses 58 réacteurs, alors que l’électricité produite provient à près de 70 % du parc nucléaire. Ce projet de loi est désormais « non plus technique mais politique et préempte le débat démocratique », regrette la députée EELV Julie Laernoes, rejointe par son collègue FI Fabien Lainé, y voyant là un véritable choix de société.

« L’exécutif s’y prend à l’envers », résume Sébastien Jumel, bien que favorable à l’amendement LR sur la part du nucléaire dans une approche « pragmatique ». Le député communiste pointe par ailleurs les « autres impasses. Pas une fois ne sont cités les mots souveraineté, maîtrise publique. De même que rien n’est écrit sur l’organisation de la sous-traitance et de son encadrement nécessaire, tout comme celui des investissements directs à l’étranger ».

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Les Rosies, ambianceuses engagées

Un jour avec

Le 7 mars, journée de manifestations contre la réforme des retraites et veille de la Journée pour les droits des femmes, Valentine, Youlie et Margot ont endossé, par-dessus leur bleu de travail, le costume de rédactrices en chef de l’Humanité.

Eugénie Barbezat

Malgré une courte nuit, et une journée qui s’annonçait chargée, elles sont arrivées de bon matin au siège de l’Humanité, vêtues de leurs tenues d’apparat : bleu de travail et foulard à pois rouges dans les cheveux. Les gants de vaisselle, eux, sont restés dans leurs poches le temps de cette matinée passée à la rédaction.

Ravies de découvrir de l’intérieur ce journal qui compte parmi leurs « premiers fans », les trois fondatrices des Rosies, Valentine Gélin, Youlie Yamamoto et Margot Bernard, ont endossé le rôle de rédactrices en chef d’un jour avec autant d’aisance qu’elles exécutent leurs chorégraphies.

Stars des manifestations

Il faut dire qu’entre les Rosies et les réformes des retraites, c’est un combat de longue date. « En 2019, on a formé le groupe juste après avoir entendu Édouard Philippe, alors premier ministre, déclarer qu’avec la retraite par points (le projet de l’époque – NDLR), “les femmes seront les grandes gagnantes”. On a voulu dénoncer ce mensonge par une action spectaculaire », raconte Youlie, 38 ans, contrôleuse des finances publiques et porte-parole d’Attac France.

Un groupe de militantes féministes de cette association de promotion de la justice sociale et environnementale décide alors d’aller manifester en portant un costume rappelant celui de Rosie la riveteuse, symbole de la place prise par les femmes dans l’industrie américaine durant la Seconde Guerre mondiale.

Elles s’investissent dans des chorégraphies sur des chansons aux paroles savamment détournées. « On avait envie de rendre les manifestations joyeuses et d’attirer l’œil afin de pouvoir engager la conversation et déployer nos arguments », explique Margot, 62 ans, animatrice dans une école primaire, membre du groupe action d’Attac et couturière des Rosies – c’est elle qui a réalisé leurs costumes ainsi que celui de la marionnette géante qui les accompagne dans les cortèges.

Le premier « tube » des Rosies, à cause de Macron, dont Valentine, 29 ans, ingénieure du son, a réalisé le clip, explose les compteurs sur les réseaux sociaux dès sa mise en ligne et fait d’elles les stars des manifestations, adoubées par les syndicats et photographiées dans tous les journaux. « Nous avons réussi à crever le plafond de verre médiatique », note Youlie. À tel point que leur initiative a essaimé : désormais, des Rosies dansent dans presque tous les cortèges de l’Hexagone.

Dans toutes les rubriques

Les femmes iraniennes, les premières de corvée, la politique nataliste présentée comme une solution pour sauver le système des retraites… Valentine, Youlie et Margot sont intervenues dans toutes les rubriques du quotidien. « J’étais un peu impressionnée mais heureuse d’être sollicitée pour parler d’engagement féministe, indissociable des actuelles luttes sociales », avoue Valentine, qui partage, dans la rubrique culture du journal, son indignation de voir si peu de femmes dans les métiers du cinéma qu’elle connaît bien. « Lors de la conférence de rédaction, autour de la grande table, c’était plutôt paritaire, contrairement à certaines réunions syndicales », remarque d’ailleurs Youlie avec malice.

Leurs textes rédigés, les Rosies effectuent une visite des différents services du journal et prennent connaissance des étapes de sa fabrication. Devant le bureau des correcteurs, des éclats de rire fusent. Entre autres perles de journalistes, « Le miracle aux alouettes » remporte la palme des expressions malheureuses affichées sur la porte.

Une nouvelle chorégraphie

Comme toujours avec les Rosies, l’ambiance est donc joyeuse. « On a envie de partager notre bonne humeur et notre énergie avec les manifestants », aiment-elles à répéter. Et il va leur en falloir en quantité illimitée dans la période ! La veille au soir, lors de la marche de nuit féministe, organisée par l’association Paris-Banlieue, et ouverte aux femmes, notamment migrantes, non valides, aux personnes transgenres, aux hommes gays et aux travailleurs du sexe, les Rosies ont fait une flash mob, place de l’Opéra.

Tandis que se remplit le grand tableau de liège du « marbre » où sont accrochées les pages de l’édition du lendemain au fil de leur réalisation, les Rosies ont déjà filé à la manifestation parisienne contre les retraites. Elles doivent y inaugurer une nouvelle chorégraphie et comptent bien ne pas s’en tenir là. Leur mot d’ordre : « Aujourd’hui, on bloque tout, demain des meufs partout. »

En vidéo Dans les coulisses d'une matinée à l'Humanité avec les Rosies

le rédacteur en chef d'un jourLes Rosies
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L’ONU trouve enfin un accord pour protéger la haute mer

Lina Sankari

Les Nations unies, qui peinent tant à dépasser les divisions de leur Assemblée générale, se targuent d’avoir trouvé un accord inédit, samedi 4 mars, sur la protection de la haute mer après quinze années de discussion. Le texte est destiné à contrer les menaces pesant sur les écosystèmes. « Le navire a atteint le rivage », s’est félicitée la présidente de la conférence, Rena Lee, applaudi par des délégués à New York. L’accord, qui doit encore être adopté après un passage par la traduction dans les six langues officielles et par les services juridiques, envoie un « signe », selon Laura Meller, de Greenpeace. Si elle représente 60 % des océans et près de la moitié de la surface de la planète, la haute mer n’était jusqu’alors couverte par aucune juridiction, commençant là où s’arrêtent les zones économiques exclusives des États. La régulation permet désormais de protéger des espaces jusqu’alors ouverts à tous pour la navigation, le survol, la pose de câbles sous-marins, la pêche ou encore la recherche.

Mers et océansNations UniesEnvironnement
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Inégalités économiques : témoignages de cette autre violence faite aux femmes

Actu

Par la transmission du patrimoine, l’attribution des allocations sociales, la conjugalisation de l’impôt, l’inégalité financière se perpétue et se creuse, même en 2022. Pour en témoigner, voici plusieurs récits de vie qui illustrent ces inégalités économiques systématiques, aux conséquences parfois dramatiques.

Kareen Janselme

Quelques retards de loyers, la cantine des enfants qu’on ne paie plus, les frais d’hôpitaux qui attendront… et la spirale de l’endettement commence. Au Crédit municipal de Paris (CMP), le public demandant des prêts sur gages est constitué à 80 % de femmes. En dernier recours, c’est là que l’on dépose ses objets précieux, ses bijoux de famille, en attendant de les reprendre quand on aura quelques liquidités. Ou pas.

« Depuis quinze ans, le Crédit municipal de Paris a aussi créé un service d’accompagnement budgétaire, labellisé par l’État Point Conseil Budget depuis 2016, dans le cadre du plan pauvreté », précise Nadia Chekkouri, du CMP.

Quatre mille personnes sont aujourd’hui accompagnées par ce dispositif, en majorité des femmes. « Elles sont en situation de vulnérabilité après un accident de vie, reprend la directrice adjointe du service d’accompagnement budgétaire. Elles ne connaissent pas toujours leurs droits, n’ont pas la visibilité nécessaire sur les aides auxquelles elles pourraient prétendre, ni sur les solutions à mettre en place. Car, culturellement, en France, on ne parle pas d’argent. »

Un salaire toujours inférieur de 22% et une pension de droit direct de 40%

Le tabou est particulièrement ancré chez les femmes et à propos des femmes. En 2022, elles constituent la moitié de la population qui travaille (48,9 % en 2021, selon l'Insee)… mais elles perçoivent toujours un salaire inférieur de 22 % à celui des hommes, et une pension de droit direct de - 40 %. Depuis 1965, date à laquelle les femmes ont enfin pu ouvrir un compte bancaire à leur propre nom, le cadre normatif pour l’égalité s’est grandement étoffé.

Mais, comme le concluent les chercheuses Céline Bessière et Sibylle Gollac dans le Genre du capital : « Ce que montre notre travail, c’est combien la norme égalitaire, devenue mythe de l’égalité “déjà là”, produit de l’inégalité économique en pratique. » Pour résumer, il existe bien des lois, mais la culture sexiste a imprégné la société à tous les niveaux au sein du foyer, chez les professionnels du droit – qu’ils interviennent dans des litiges salariaux comme patrimoniaux –, voire chez les femmes elles-mêmes qui ne s’estiment pas légitimes à parler d’argent.

Inégalités de patrimoine : pour les femmes, la nécessité de parler cash

La mort précoce du compagnon, une séparation, un handicap, un accident de travail, des violences dans le couple, la volonté d’indépendance ne pèsent pas le même poids financier selon les genres.

Pour en témoigner, voici plusieurs récits de vie qui illustrent ces inégalités économiques systématiques, aux conséquences parfois dramatiques. Ces parcours sont bien réels mais l’anonymat a été préservé, pour pouvoir évoquer des situations qu’on cache le plus souvent.

Sophia : une solidarité des dettes par défaut

Sophia a 42 ans. Elle a dû solliciter le prêt sur gage du Crédit municipal de Paris après une séparation. Avec son ex-compagnon, ils avaient décidé d’acheter leur logement principal. Monsieur était par ailleurs grevé de dettes. Sous son emprise, tous deux ont contracté huit crédits à la consommation.

L’assistante maternelle se retrouve seule face à des échéances à payer, solidaire des dettes de l’appartement, auxquelles s’ajoutent les crédits. Madame a tenu à « tout assumer (elle)-même », même si la situation post-Covid lui a fait perdre une bonne partie de ses revenus.

« Parce que les femmes ont accès au marché du travail et sont censées faire carrière, constatent les sociologues Céline Bessière et Sibylle Gollac, elles apparaissent moins légitimes à demander des compensations financières au moment des séparations. Pourtant, avant comme après les ruptures, elles continuent à prendre en charge l’essentiel des tâches domestiques, notamment parentales, au détriment de leur carrière et au bénéfice de celle de leur ex-conjoint. »

Comme Sophia, de nombreuses femmes ont aussi du mal à accepter de se faire aider et n’ont pas été formées à tenir un budget, à prioriser leurs dépenses, à renégocier des traites. Ni à évaluer les charges domestiques qu’elles ont effectuées gratuitement.

RSA ou pension alimentaire, Isabelle doit choisir

Isabelle, 57 ans, a divorcé après avoir subi des violences conjugales. Son mari, cadre supérieur, gagnait très bien sa vie. Investissant pendant le mariage, il a constitué un gros patrimoine, qui l’a rendu imposable à l’ISF. Lors du divorce, Isabelle a négocié pied à pied les modalités de garde, craignant pour ses deux enfants. Elle a aussi tenu à obtenir une pension alimentaire décente.

Face à un époux assuré financièrement, accompagné par de bons et chers avocats, elle n’a pas pensé à se battre aussi âprement pour répartir équitablement le patrimoine acquis pendant le mariage. Quand elle payait les courses, lui investissait et maîtrisait l’étendue de leurs ressources.

Les violences subies ont eu des conséquences sur la santé d’Isabelle. Son activité professionnelle en a pâti. Son autoentreprise a périclité. Elle a pu un temps percevoir le RSA, mais l’octroi de la pension alimentaire lui a fait perdre ce droit. Une déclaration de surendettement et un accompagnement sont en cours.

Violences conjugales : le calvaire des femmes âgées

Les mères isolées bénéficiaires du RSA sont particulièrement fragiles, accédant rarement à un mode de garde en raison du coût et des horaires parfois incompatibles avec un emploi. « Des aides à la garde d’enfant sont possibles via le dispositif RSA, mais conditionnées à une reprise d’emploi-formation, souligne Anna Matteoli, directrice du Centre d’information sur les droits des femmes et des familles du Bas-Rhin (CIDFF67). Or les démarches emploi nécessitent aussi de la disponibilité et des moyens. Une ingénieure informatique a tout récemment été obligée de différer l’achat d’un ordinateur indispensable à sa recherche d’emploi et au maintien de ses compétences via les formations en ligne. Elle a préféré profiter de la période des soldes pour acheter des habits à ses enfants. Sa recherche d’emploi s’en trouve donc freinée et retardée, malgré sa volonté de se former et trouver un emploi rapidement. »

Emprise et dépendance administrative pour Lila

Lila s’est fait régulariser pour motif familial, après avoir fait appel à une avocate. Dès l’obtention de son titre de séjour, elle a obtenu un travail dans le nettoyage, puis une formation professionnelle en alternance. Mais le compagnon de Lila la harcèle psychologiquement. Inquiète, elle souhaiterait s’en séparer. Or, son titre de séjour n’est valable que quelques mois et son compagnon menace régulièrement de « la renvoyer au pays » si elle le quitte. Sa dépendance administrative l’expose à l’emprise de son compagnon, voire à sa violence.

L’Observatoire économique des femmes, soutenu par la Fondation des femmes, a révélé comment cette dépendance économique pouvait s’étendre au sein des couples à travers l’attribution de prestations sociales et de minima sociaux individuels. Ceux-ci sont versés en fonction des revenus de l’ensemble du foyer. « Si vous avez de très faibles revenus mais que votre conjoint gagne bien sa vie, l’État part du principe que la solidarité conjugale s’applique : vous pouvez ne pas être aidé.e car votre partenaire peut vous prendre en charge. Cela crée une dynamique de dépendance femmes-hommes, étant donné que les femmes sont celles qui gagnent le moins dans les trois quarts des couples », relate la dernière note de l’Observatoire.

L'Humatinale

Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.

La conjugalisation de l’impôt et un taux unique personnalisé proposé par défaut favorisent encore le plus haut revenu du couple, majoritairement gagné par un homme. Une injustice contre laquelle la députée (Renaissance) Marie-Pierre Rixain veut déposer, ce 8 mars, une proposition de loi pour faire du taux individualisé de l’impôt la règle par défaut. Mais, à quand des aides et prestations sociales qui ne prendraient pas en compte les revenus de l’ensemble du foyer ? Et pourquoi faut-il avoir été mariée pour percevoir une pension de réversion, contrairement à d’autres pays européens ? En vingt ans, les inégalités de patrimoine entre hommes et femmes ont quasi doublé. Pour promouvoir une indépendance économique réelle, la société doit prendre en compte son évolution, afin de lutter contre la dépossession des femmes.

À l'école, si les premiers de corvée s'arrête, tout s'arrête

 Je suis animatrice lecture dans une école primaire. Dans le cadre du périscolaire, dans mon école, il y a surtout des femmes : sept animatrices sur neuf, six femmes agents d’entretien et de restauration scolaire sur six… Plus de la moitié d’entre elles touchent un salaire inférieur à 1 000 euros. Avec un emploi du temps à trou, malgré l’amplitude des journées. Elles n’auront pas le droit à une retraite à taux plein. C’est pourtant grâce à elles que les familles peuvent déposer leurs enfants à l’école. Ces premières de corvée… si elles s’arrêtent, l’école ferme ! L’une d’entre elles touchait la prime à l’emploi (300 euros). Elle a voulu honnêtement signaler son concubinage. On lui a retiré la prime. Elle se retrouve en dépendance financière vis-à-vis de son compagnon. L’implication des hommes dans la famille progresse trop lentement. C’est encore, la plupart du temps, les femmes qui ont la charge mentale du foyer. L’égalité professionnelle entre femmes et hommes est le seul moyen pour accéder à l’indépendance économique. Cela passe par l’égalité des salaires (si les salaires permettent de vivre décemment) et l’égalité des congés maternité. Lorsqu’un homme pourra décaler ou s’absenter d’une réunion de travail pour cause d’enfant malade, nous aurons avancé.

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Égalité hommes femmeségalité salarialepensionsJournée du 8 mars
L'Humanité

La défiance des consommateurs s’accroît envers les labels bio

Actu

Un baromètre présenté ce jeudi 2 mars au Salon de l’agriculture par Obsoco pour l’Agence Bio montre que les acheteurs des produits bio se méfient progressivement des labels du secteur.

Samuel Eyene

Le désamour des consommateurs pour le bio se poursuit. «  La baisse de la consommation de produits biologiques s’inscrit notamment dans un contexte de diminution de l’intérêt des Français sur les labels bio  », amorce ce jeudi 2 mars Agnès Crozet, directrice associée de l’Obsoco.

Cette société d’études chargée de comprendre les mutations de la société et de la consommation a dévoilé sa vingtième édition du baromètre de perception et de consommation des produits biologiques en partenariat avec l’Agence BIO. Ce travail réalisé du 21 novembre au 1er décembre 2022, ne livre que peu de nouvelles rassurantes au secteur.

Alimentation. La filière bio frappée de plein fouet par l'inflation

Selon l’Agence, «  bien que les consommateurs aient une confiance encore élevée pour les labels publics (65% pour le label AB) ou privés, la grande majorité d’entre eux connaît tout de même une baisse d’intérêt en comparaison avec 2021 ». Cette défiance s’explique notamment par un manque de connaissances de ce qu’est le bio. Ils ne sont que 48 % à estimer que les informations au sujet des origines de ces produits sont suffisantes, d’après le baromètre. Et 57% d’entre eux ont des doutes sur la réalité du bio des produits estampillés comme tel.

Des labels trop satisfaits d’eux-mêmes 

« Je pense que c’est le résultat des deux phénomènes conjugués. Depuis plusieurs années les consommateurs ont une côte de confiance envers les produits bios favorable. Néanmoins elle s’est érodée rapidement car les labels se sont satisfaits de la situation sans anticiper les risques à venir, avance Philippe Camburet, président de la Fédération Nationale d’Agriculture Biologique (FNAB). Ils se sont également satisfait des politiques publiques qui n’ont pas octroyés de moyen suffisant pour entretenir un lien avec les consommateurs ».

Et l’autre phénomène ? Pour le président de la FNAB, « la recherche d’une identité écologique de la part d’acteurs de l’agro-alimentaire » joue en leur défaveur. « Les clients se retrouvent en rayon face à des produits prétendument bons pour l’environnement et un peu moins chers d’un côté, et de l’autre côté des produits bios qui n’ont d’autre identité que le label alimentaire ».

Pour 71% des Français, le bio est trop cher... mais rémunère correctement les paysans

Mais les changements d’habitudes de consommation des produits biologiques ne se résument pas qu’à une question de confiance. D’après le baromètre, 71 % des Français n’en consomment plus car ils les trouvent « trop chers ». Une augmentation de 1% comparé aux chiffres de 2021 (70 %). Laure Verdeau, directrice de l’Agence BIO, s’est d’ailleurs dit plutôt « surprise » par cette faible évolution. « Même si la raison du prix reste le premier frein à l’achat, elle n’a pas beaucoup augmenté malgré la période d’inflation », précise-t-elle.

Pour autant, tout n’est pas négatif. Un lien de confiance reste notamment établi entre les Français et l’agriculture biologique.  « Près de deux tiers d’entre eux (60%) pensent que le bio permet une juste rémunération des producteurs », note l’étude.   Un bon point alors que producteurs et distributeurs se rejettent la faute d’une inflation des prix de l’alimentaire de plus de 14% sur un an.

Salon de l'agricultureagriculture bio
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Thai hunger strike activists calling for justice reforms fight for life in hospital

Issued on: 08/03/2023 - 07:59

Joanna YORK

After 44 days of hunger strikes, two Thai activists in their early twenties were rushed to a hospital near Bangkok over the weekend amid fears they may not survive the night. The pair are calling for the release of political prisoners and urgent reforms of the Thai justice system, which has some of the world’s strictest lèse majesté laws forbidding criticism of the monarchy.

Days later, Tantawan “Tawan” Tuatulanon and Orawan “Bam” Phuphong remain alive. “I talked to them: they are a little bit better. Still very tired,” said their lawyer, Kunthika Nutcharut, on Tuesday. 

The pair are continuing their hunger strike from hospital, and their demands are unchanged: justice system reform; the abolition of strict laws that make it illegal for people in Thailand to criticise the monarchy and government; and the release of three activists (who go by the names Kathatorn, Thiranai and Chaiporn) refused bail while awaiting trial for taking part in anti-government protests. 

They face stiff opposition. Thailand has a recent history of pro-democracy protests that gain traction before being put down. Prime Minister Gen Prayut Chan-ocha has served in his role since seizing power in a military coup in 2014, after which he expanded the use of lèse majesté laws, and successfully thwarted anti-government protests in 2020. 

The ruling Pheu Thai party, together with its previous incarnations, has won every Thai election since 2001. 

“People have said the activists are doing this knowing that they might not even win, but it’s a way to show the public the ugliness of the courts, the monarchy and all the key institutions,” says Pavin Chachavalpongpun, associate professor of politics and international relations at Kyoto University, and political exile from Thailand. 

Hunger strikes 

Tawan, 21, and Bam, 23, currently face charges for conducting a poll at Siam Paragon shopping mall on February 8, 2022 that asked whether the royal motorcades were an inconvenience to Bangkok residents.  

While awaiting trial Tawan, a university student, and Bam, a supermarket worker, were released on bail in March 2022, on the condition that they ceased participation in protests and activities that insult the royal family.  

On January 16, their bail was revoked at their request, to call attention to the practice of pretrial detention for political activists in Thailand. On January 18, the pair began their hunger strike while housed in Bangkok’s Central Women’s Correctional Institution. 

Within days their condition had deteriorated. “They did dry fasting on the first three days,” Kunthika says, meaning the women refused food and water. “It was so extreme that their bodies became sick to the point that doctors are not usually faced with cases like theirs.”  

Pro-democracy activists on hunger strike Tawan and Bam continued their protest for political prisoners’ right to bail in front of the Supreme Court today.#Thailand #ตะวันแบม #ม112 #ยกเลิก112 #ปล่อยเพื่อนเรา pic.twitter.com/VgKVdaiE9v

February 24, 2023

The pair were eventually transferred to Thammasat University Hospital near Bangkok, where they received small amounts of water and vitamins on doctors’ orders. On Friday, the 44th day of the strike, they discharged themselves to join dozens of protesters supporting their cause outside Thailand’s Supreme Court. 

A special tent had been set up outside the court to house the women, but by evening doctors feared they were at risk of kidney failure and may not survive the night without medical intervention. Tawan was so weak that she became unresponsive, Kunthika says. “She's already doing her second hunger strike since last year, and her body has not fully recovered since then.”  

The lawyer says the pair agreed to return to hospital on the basis that while they remain alive, other activists may see charges against them dropped. 

Of the 16 people detained without bail pending trial since anti-government protests in 2020, only three now remain in jail. Many activists were granted bail in February, during the hunger strike. “And some people argue that [their protest] is why the court was willing to set free a number of people charged under these laws,” says Pavin. 

Kunthika says in the same period, dozens of political prisoners have had their obligation to wear electronic tagging devices removed. Some have also had restrictions lifted limiting the hours during which they can leave the house.  

Criticising the monarchy 

Breaking lèse majesté laws, which forbids defamatory, insulting or threatening comments about senior members of the royal family, comes with a penalty of a minimum of three and a maximum of 15 years in prison under article 112 of Thailand’s Criminal Code.  

Although the law officially forbids criticism of senior members of the royal family, activist groups say it is widely misinterpreted by authorities to cover negative comment on any aspect of the monarchy whatsoever. Sedition laws also prohibit criticism of the government. 

Since anti-government protests flared in Thailand in 2020, more than 200 people have been charged with lèse majesté crimes. The law has been used by all political factions to silence opposition, activist groups say. 

Lifting charges for Tawan and Bam’s fellow activists means the Thai court is at risk of undermining its own authority. On one hand, the number of lèse majesté cases in Thailand has “increased significantly” in the past year, Human Rights Watch reports. On the other, if activism can force through legal reversals it shows, “the king could also force the courts to do something. It raises very, very important questions about Thai jurisprudence”, Kunthika says. 

In parliament, two opposition parties, Pheu Thai and Move Forward, have called for two of Tawan and Bam’s three demands to be met – the release of political prisoners and judicial reform. Only Move Forward has broached the third demand, calling for reform – but not removal – of the lèse majesté law. 

As Tawan and Bam’s health has deteriorated, human rights groups have urgently called for the government to engage with the activists, to no avail. “To date, the Thai government has shown little political will to address the situation of the activists on hunger strike,” says Chanatip Tatiyakaroonwong, researcher for Amnesty International's regional office in Thailand. “In general, they are not giving due weight to the voices of young people involved in protests.” 

Last month the prime minister, through his office’s spokesman, said he hopes the two activists are safe but urged parents to “monitor their children’s behavior and build the correct understandings to ensure that [the children] do not believe and fall victim to political manipulation”.  

‘Imploring and pleading’ 

Anti-government protesters in Thailand are typically young, often children, who rely heavily on social media to spread their message. Tawan and Bam’s case has received more mainstream media coverage within Thailand than expected, their lawyer says, with major newspapers and television channels all reporting on their hunger strike.  

Throughout the protests the pair have tried to strike a non-confrontational tone. Their legal team has said that rather than trying to “force and coerce” authorities the activists are “imploring and pleading … with their own suffering”. 

The sight of two young adults willing to edge so close to death for the release of their fellow activists and the integrity of their country’s institutions is rare. “This is the first time [in Thailand] that people are doing a hunger strike for other people,” Kunthika says. 

There is also international support. Thousands have signed an open letter from Amnesty International appealing to the prime minister to withdraw charges against activists like Tawan and Bam, and to release others. 

“It is still not enough to push the Thai government to take the appropriate actions,” says Chanatip. “It is clear that more support is needed both domestically and internationally to ensure that Thailand stops its crackdown on freedom of expression and peaceful assembly, which prompted the hunger strike.” 

The timing of their hunger strike brings also complexities on the ground. General elections are scheduled for May, bringing hope for some that opposition parties will succeed at the ballot box.  

Until then, there is low appetite for anti-government protest – which the hunger strike may have otherwise inspired. “Even among the pro-democracy groups it seems like election is something that they think will be the light at the end of the tunnel,” Pavin says. “[They think] maybe we can hold for the next few months because the election will come. Then if the result doesn’t fulfil us, we can think about protest.” 

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Debunking a Ukrainian MP's strange visit to Thailand

Focus

The rise of weed tourism: Is Thailand turning into the 'Amsterdam of Asia'?

Focus

Thailand's tigers: Is tourism sabotaging conservation efforts?

France24 - World

Al Qaeda leader in North Africa grants exclusive interview to FRANCE 24

Issued on: 06/03/2023 - 17:00

FRANCE 24 Follow Wassim NASR Nadia MASSIH Follow

Algerian Islamist Abu Obeida Youssef al-Aanabi, the current leader of al Qaeda in the Islamic Maghreb (AQIM), granted an exclusive interview to FRANCE 24 in which he officially confirmed his group is holding French journalist Olivier Dubois, who was kidnapped in Mali in 2021, and discussed the role of jihadism in the Sahel. 

As FRANCE 24's terrorism expert Wassim Nasr explains, it took a year from requesting the interview to securing the responses, with the militant leader imposing "many conditions" including the submission of all 17 questions in advance. 

Nasr said he requested a "stamped" audio file from the militant group so he could be certain it was al-Aanabi who was speaking. 

When asked whether AQIM was planning attacks in France, al-Aanabi said his group's dispute with France was limited to  local issues in the Sahel and wider Africa. He went on to criticise Western leaders for failing to acknowledge that AQIM's interests were exclusive to Africa. 

The AQIM leader's admission was the first official confirmation from his group that it is holding Dubois, but he denied AQIM had lured Dubois into being abducted. Dubois was kidnapped in April 2021 as he was trying to interview a local al Qaeda commander. Al-Aanabi said his group is open to negotiations and that it is up to French authorities to make the first move towards opening talks. 

He said AQIM considers it a victory that French troops withdrew from both Mali in August last year and Burkina Faso in February 2023, calling it a vindication of 20 years of jihad in the region. But Nasr points out that the French withdrawal was due to friction with the Malian junta as well as the arrival of Russian mercenaries. Al-Aanabi said the increasing presence of the Wagner Group was no better, calling them yet another colonial force. 

Al-Aanabi touted the success of AQIM's recruitment strategy in the Sahel, describing the region as the "epicentre" of jihad today, according to Nasr. Moreover, he said, there are no limits to the group's possibilities for expansion. Al-Aanabi went on to say that AQIM is essentially at war in the Sahel with the Islamic State group, whom he views as "deviants".  

Al-Aanabi has been on the US watchlist of "international terrorists" since September 2015.

Click on the video player above to watch the full interview. Click here to watch FRANCE 24's previous exclusive with Abu Obeida Youssef Al-Aanabi from May 2019. 

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} MAGHREB

Exclusive: FRANCE 24 questions AQIM jihadist leader

France 'committed' to securing Olivier Dubois release 500 days after Mali abduction

L'Humanité

8 mars. 6000 expertes pour faire bouger la société

Actu

Créé en 2015, expertes.fr offre aux professionnels des médias un répertoire de plus de 6 000 femmes, spécialistes dans leur domaine. Pour Anna Mélin, au-delà du simple outil pour les journalistes, le site est aussi un formidable relais des évolutions de la société.

Nadège Dubessay

Quel était le constat, à la création du site des Expertes ?

Il était double. Il y avait une faible représentation des femmes dans les médias. Et nous souhaitions également répondre à l’argument des journalistes qui était de dire : nous n’invitons pas de femmes parce qu’il n’existe pas d’expertes. Lassées de ces faux arguments, dans un premier temps, Marie-Françoise Colombani et Chekeba Hachemi ont créé, en 2012, le premier « Guide des expertes » en version papier. Après trois éditions, il est devenu, en 2015, expertes.fr et propose des profils de femmes pouvant intervenir sur toutes les thématiques.

Où en êtes-vous aujourd’hui ?

Le site a bien vécu et beaucoup évolué. Il y a aujourd’hui 6 275 inscrites et 10 000 journalistes accrédités. Les femmes expertes s’inscrivent sur le site avec leur biographie, leur domaine d’expertise, leurs références, les passages médias. Tout le monde peut avoir accès au site, mais, pour obtenir les coordonnées personnelles des expertes, les journalistes doivent s’enregistrer.

Qui sont les Expertes ?

Elles œuvrent dans tous les domaines et sont répertoriées en quatre catégories : les chercheuses, les professionnelles dans leur domaine, des expertes de la société civile, responsables d’associations ou d’organisations et, récemment, nous avons créé les expertes journalistes.

Comment le site compte-t-il évoluer ?

Il est en perpétuelle évolution dans la mesure où les expertes peuvent mettre à jour leur fiche en temps réel, ce qui permet de faire un site très dynamique puisqu’il y a environ 200 fiches mises à jour chaque mois. Nous avons un très bon bilan 2022 avec 400 000 visites, soit une augmentation de 40 % par rapport à l’année précédente. On sent qu’il y a vraiment un besoin et une connaissance de ce site en augmentation. Expertes.fr est devenu une sorte de maison commune de toutes les spécialistes y compris dans le monde. Nous avons créé plusieurs plateformes, thématiques ou nationales, comme Expertes Sénégal en partenariat avec une association locale et l’ambassade de France. Ce qui permet aux journalistes du Sénégal d’avoir accès directement aux expertes de leur pays, mais aussi aux journalistes français. Nous avons également Expertes francophones qui rassemblent et Expertes Genre, un site bilingue spécialiste du genre dans tous les domaines.

Peut-on mesurer l’impact des Expertes dans les médias ?

On ne peut pas attribuer la place des femmes dans les médias uniquement aux Expertes, mais le site représente un outil qui se fait le relais des évolutions de la société. Aujourd’hui, les rédactions ont conscience qu’elles doivent faire un effort sur la place des femmes sur leurs plateaux, dans leurs colonnes. Nous leur proposons un carnet d’adresses énorme sur tous les sujets. En 2020, la part des femmes dans les médias était de 40 %. On approche de l’égalité, mais, dans le temps de parole, elles sont encore très en dessous, à 35 %. Il y a encore un effort à faire, nous l’avons constaté, notamment pendant le Covid. Les femmes étaient invitées, mais elles témoignaient du quotidien : l’école, les enfants, tandis que les médecins étaient des hommes. Le qualitatif reste à faire. C’est ce à quoi nous répondons, avec des profils extrêmement qualifiés.

Journée du 8 marsdroits des femmesjournée internationale des droits des femmes
L'Humanité

8 mars. Ces intellectuelles incontournables : Évelyne Heyer

Actu

Elles sont anthropologue, fonctionnaire d’État, astronome et astrophysicienne, philosophe, elles sont à la pointe dans leur domaine de compétences, et pourtant elles sont souvent à l’écart de la lumière, comme beaucoup trop d’autres femmes. À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, l’« Humanité magazine » vous fait découvrir cinq intellectuelles de renom. Un choix difficile tant elles sont nombreuses à exceller dans leur champ. Connue pour ses talents de vulgarisatrice et pour son combat contre le racisme, l’anthropologue explore notre patrimoine génétique en remontant jusqu’aux origines de l’humanité.

Anna Musso

Ses travaux de recherche livrent un nouvel éclairage sur l’aventure humaine… Rien que ça ! À 58 ans, Évelyne Heyer est devenue la référence française en matière d’anthropologie génétique, la science qui étudie l’histoire et l’évolution du peuplement humain dans son milieu à partir des données génétiques des populations.

Pour comprendre comment les comportements socioculturels et leur transmission influent sur l’évolution génétique de notre espèce, elle conjugue la théorie à la pratique, analysant sur le terrain les peuples de l’Asie centrale et de l’Afrique centrale. Son laboratoire, elle l’a créé en 2003 au musée de l’Homme à Paris, où elle dirige une unité de recherche en éco-anthropologie.

Vulgarisatrice de talent

Professeure au Muséum national d’histoire naturelle, commissaire scientifique du musée de l’Homme, elle est aussi connue pour ses talents de vulgarisatrice, que l’on apprécie dans ses chroniques à la radio ou dans ses ouvrages, parmi lesquels « l’Odyssée des gènes » (éd. Flammarion) ouvrage traduit en une dizaine de langues.

L’anthropologue, engagée dans la lutte contre le racisme, y montre la capacité d’adaptation des humains et retrace nos migrations depuis la nuit des temps. Parce que, oui, nous avons tous des ancêtres migrants. Dans son dernier livre « la Vie secrète des gènes » (éd. Flammarion), elle dévoile les mystères de notre patrimoine génétique en remontant jusqu’à nos origines.

Née en 1964 à Lons-le-Saunier, dans le Jura, Évelyne Heyer grandit dans une famille nombreuse et se passionne pour les maths, « même enfant, j’aimais jouer avec les nombres », se souvient-elle. Après avoir obtenu un diplôme d’ingénieur agronome en 1987, elle s’intéresse à la théorie de l’évolution « qui permet d’expliquer vraiment la diversité du monde ».

Chevalier et professeure

Elle commence alors une thèse, car « ce que l’on avait appris de la théorie de l’évolution ne suffisait pas : il fallait toujours rajouter des éléments liés à la culture, explique-t-elle. C’est pour cela qu’(elle) a basculé vers l’anthropologie génétique, qui mêle à la fois l’étude biologique des gènes et l’étude du passé et du présent de l’humain ».

Quatre ans plus tard, la jeune femme soutient sa thèse à Lyon puis son habilitation à diriger des recherches à Paris. D’abord nommée professeure à l’université du Québec à Chicoutimi, elle revient en France en 1996 et intègre le CNRS.

Professeure au Muséum national d’histoire naturelle depuis 2005, elle est nommée chevalier de l’ordre national du Mérite en 2010. S’imposer dans un milieu masculin s’est fait assez « naturellement », nous confie-t-elle, en suivant le modèle d’émancipation « admirable » de sa mère, pharmacienne, qui, fait rare à l’époque, avait déjà accompli un cursus scientifique.

SciencesJournée du 8 marsjournée internationale des droits des femmes
L'Humanité

8 mars. Ces intellectuelles incontournables : Nastassja Martin

Actu

Elles sont anthropologue, fonctionnaire d’État, astronome et astrophysicienne, philosophe, elles sont à la pointe dans leur domaine de compétences, et pourtant elles sont souvent à l’écart de la lumière, comme beaucoup trop d’autres femmes. À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, l’« Humanité magazine » vous fait découvrir cinq intellectuelles de renom. Un choix difficile tant elles sont nombreuses à exceller dans leur champ. De sa rencontre avec les populations du Grand Nord, l’anthropologue a tiré une nouvelle vision du rapport à notre milieu et une leçon pour les temps présents.

Jérôme Skalski

Spécialiste des populations arctiques, l’anthropologue Nastassja Martin s’est, par son travail, placée dans les pas des plus grands d’entre eux, sur la piste de Paul-Émile Victor ou de Jean Malaurie, le fondateur de la collection « Terre humaine ». « J’ai beaucoup travaillé sur la question de l’animisme, qui consiste en cette idée, partagée par de nombreux collectifs indigènes dans le Grand Nord et ailleurs, que nous partageons avec les autres membres du vivant ce qu’on pourrait appeler un fond commun animé », explique la diplômée de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), en novembre 2019, au micro de France Culture.

Née en 1986 à Grenoble, elle se rend à 23 ans auprès des Gwich’in, un peuple vivant dans le bassin du fleuve Yukon et de la rivière Peel, dans l’est de l’Alaska, et consacre à leur étude neuf années de sa vie. Son essai « les Âmes sauvages. Un peuple d’Alaska face à l’Occident » (la Découverte, 2016) rend public son travail de thèse placé sous la direction de Philippe Descola. C’est aussi le témoignage d’un engagement et d’un combat.

Expérience intellectuelle et corporelle

Dans « Croire aux fauves » (Verticales, 2019), livre couronné en 2020 par les prix Joseph Kessel, François Sommer, Mac Orlan et du Livre du réel, elle évoque sa rencontre avec un ours qui, en août 2015, alors qu’elle se trouve dans les montagnes du Kamtchatka pour réaliser une étude sur les Évènes, devient pour elle une expérience qui bouleverse son rapport au monde. Grièvement blessée par l’animal, elle connaîtra plusieurs mois d’hospitalisation en Russie puis à Paris, mais aussi une « métamorphose du regard qu’on porte sur les choses », souligne-t-elle.

« Je me sers de ma rencontre avec l’ours pour montrer comment la cosmologie animiste sur laquelle je travaille s’est transformée d’objet de recherche en une expérience qui a non seulement traversé mon intellect mais aussi mon corps. Ainsi, je questionne la position de l’anthropologue par rapport à son objet », explique-t-elle.

Avec « À l’est des rêves. Réponses even à la crise systémique » (la Découverte, 2022), Nastassja Martin nous invite à envisager différemment nos réponses à la crise environnementale que nous connaissons à l’aune des leçons des femmes et des hommes d’un peuple du Grand Nord, les Évènes, qui se sont réapproprié « non seulement leur autonomie économique, mais aussi leur manière de se relier au monde », et qui « ouvrent les possibilités de dialoguer avec des non-humains » en « un geste cosmologique mais aussi politique »

France24 - World

Tunisia's anti-migrant discourse: 'A way to distract from the country’s problems'

Issued on: 05/03/2023 - 15:58

Barbara GABEL FRANCE 24 Follow

Hundreds of protesters rallied in Tunis on Sunday, demanding the release of more than 20 opposition figures who were arrested in recent weeks. The demonstration came a day after more than 3,000 joined a rally organised by the UGTT trade union against what Amnesty International has called a "politically motivated witch hunt". Protesters also condemned the violent attacks sub-Saharan nationals have faced in recent days, following an anti-immigration speech made by President Saïed on February 21.

Thousands marched through Tunis on March 4 chanting “freedom, freedom, down with the police state” and “stop impoverishment”. Protesters were called on by the country’s main trade union, the UGTT, who have demanded President Saïed open a “dialogue”.

The demonstration took place after well-known dissidents suffered weeks of arrests in the first major crackdown on opposition figures since Saïed’s July 2021 power grab. Protesters also condemned the violent attacks sub-Saharan nationals have faced in recent days, following an anti-immigration speech made by Saïed on February 21.

FRANCE 24 spoke to Vincent Geisser, research fellow at the French National Centre for Scientific Research (CNRS) and Maghreb specialist, to gain insight into the situation.

FRANCE 24: What impact could these protests against President Kaïs Saïed have?

Vincent Geisser: The aim of these protests is to show that, in the context of repression, the streets belong to the Tunisian people. It’s also a way to maintain a peaceful balance of power with the president, and stop him from controlling public spaces. Activists are currently finding themselves under surveillance. They don’t want to relive the trauma of Ben Ali’s dictatorship (president of Tunisia from 1987 to 2011), when protests were banned. They want to believe there’s something to be gained from demonstrating, besides repression and arrests.

By calling on President Saïed to open a “dialogue”, the UGTT union, who wants to represent the whole of Tunisian society and not only its workforce, believes in a pacifist solution, whereas the president tends to respond with repression. Unfortunately, the mass arrests of prominent dissidents, journalists and NGOs will keep happening. And I’m not sure the protests will convince ordinary citizens to join in the fight. Fear is returning to Tunisia.

>> Sub-Saharan migrants in Tunisia living in 'climate of fear' after surge in racist attacks

We mustn’t overlook the portion of Tunisian society who thinks the president is right, especially regarding his stance on immigrants. Part of the population has been complicit in reporting illegal immigrants [to authorities], hence the arrests and attacks many sub-Saharans have suffered recently.

How do you explain the arrival of the great replacement theory in Tunisian politics?

Since the coup that took place on July 25, 2021, President Saïed has used conspiratorial rhetoric and obsessed over foreign interference, as well as Tunisians with links to foreigners. He also finds himself in a situation where his European interlocutors are putting pressure on Tunisia to curb illegal immigration.  

Saïed is both sustaining and instigating anti-Black and anti-African racist sentiments that have existed for many years. Within the Tunisian political system, MPs who attack their colleagues in parliament is an illustration of how racist hate speech has been unleashed, for example. Racist hate speech has become commonplace since the 2011 revolution.

>> The Arab Spring, 10 years on: In Tunisia, 'the powerful are still stealing from us'

When Ben Ali was president, racism and xenophobia existed, but political discourse was restricted. The only difference today, and this is unprecedented, is that the head of state made openly racist remarks based on the great replacement theory in a public speech.

Saïed has linked his discourse on security to strong connotations of identity. He insists on defending “Tunisianness”, a sort of Tunisian purity that he says is threatened by an African plot on immigration. He believes the “real” Tunisian exists. And this discourse doesn’t only apply to sub-Saharan Africans, he doesn’t think homosexual people are “real” Tunisians either.

What are the main issues behind this political streak?

It’s a way to distract people from the socio-economic problems Tunisia is facing. People need scapegoats. Former MPs are being blamed for ruining the country, the powerful UGTT union is being criticised and media outlets who counter Saïed’s stance are accused of having foreign ties.

The president has also used racist and xenophobic theories to absolve himself of responsibility for the crisis he’s ultimately responsible for, leaving his prime minister and ministers no room for manoeuvre.

But it’s important to note that this isn’t just a political stunt, a slip up or a temporary discourse. Tunisian diplomacy hasn’t done anything to calm the situation. Even during the Ben Ali era, there were attempts to make up for it.

This is a major part of President Saïed’s political agenda. While he doesn’t provide political, social or economic overviews, he does explain on a daily basis that problems come from abroad. It’s a fundamental element of his policy. He is convinced that Tunisia is the victim of a global plot.

This isn’t grandstanding or a desire to divert, but a political practice that is well established in presidential logic. But by doing all of this, Saïed is losing more and more credibility. He is contributing to Tunisia’s isolation and a breakdown of dialogue between Arab countries and Europe, the US and Africa.

This article has been translated from the original in French

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Black Tunisian women speak out amid wave of anti-migrant actions

Sub-Saharan migrants in Tunisia living in 'climate of fear' after surge in racist attacks

‘Down with the police state,’ chant thousands of protesters in Tunisia

France24 - World

Sub-Saharan migrants in Tunisia living in 'climate of fear' after surge in racist attacks

Issued on: 04/03/2023 - 16:55Modified: 04/03/2023 - 16:57

Jean-Luc MOUNIER

Hundreds of sub-Saharan migrants fled Tunisia on repatriation flights Saturday after a surge in racist attacks in the North African country following a controversial speech from President President Kais Saied. As tensions reach boiling point, FRANCE 24 talked to Patrick*, a Congolese student who decided to stay despite fearing for his safety.

“Right now, we are afraid to go out for a walk like we used to,” says Patrick*, a Congolese 29-year-old who arrived in Tunisia six months ago to study international business. In the past few weeks, attitudes in Tunisia have hardened towards people like him from sub-Saharan Africa. 

Sub-Saharan migrants living in the North African country have long faced racial stigma, but in the wake of comments from Tunisian President Kais Saied on February 21 tensions have reached boiling point. In a hardline speech targeting illegal immigration the president called for “urgent measures” against “hordes of illegal immigrants” coming from sub-Saharan Africa who he blamed for bringing “violence, crimes and unacceptable deeds” to Tunisia. 

Echoing the great replacement theory popular among some right-wing groups in Europe and the US, he said illegal immigration was the result of a “criminal plan … to change the demographic composition of Tunisia". 

“The undeclared goal of the successive waves of illegal immigration is to consider Tunisia a purely African country that has no affiliation to the Arab and Islamic nations," he added. 

Saied’s speech was condemned by the African Union, NGOs and the African Commission on Human and Peoples' Rights. The latter criticised his remarks as “xenophobic, offensive and humiliating for the community of sub-Saharan migrants”.  

But, since the speech, attacks on people from sub-Saharan Africa living in Tunisia have multiplied. “I entered Tunisia legally, with my passport, to come and study,” Patrick says. “But because some people enter Tunisia illegally, people make sweeping statements that all Black people have come to take over their country.” 

According to official figures cited by the Tunisian rights group FTDES, there are around 21,000 sub-Saharan migrants in Tunisia, a country of about 12 million inhabitants. 

Partick has stopped leaving the house to avoid being targeted. “We are afraid. For the last two weeks I’ve been staying inside. I haven’t been attacked, but I’ve got friends who have been. Since the Tunisian president made his speech, there are Tunisians who are attacking Black people,” he says. 

He lives with another student who has also avoided leaving the house. The pair “make an effort” to go outside sometimes and buy food. “We stay close to home to buy bread and juice. [We only go] into small shops. That’s it.” 

‘Arbitrary attacks’ 

“There is a climate of fear. Things are very tense right now,” says Saadia Mosbah, president of M’nemty, an association working to fight against racial discrimination in Tunisia. 

In the Tunisian city of Sfax four sub-Saharan Africans were attacked with knives during the night of February 25. On the same night in the capital Tunis, four Ivorian students were attacked as they left their halls of residence, RFI reported

“People from sub-Saharan Africa are victim to arbitrary attacks,” Mosbah says, “They are being stigmatised due to the colour of their skin and, consequently, even some black Tunisians are being attacked, as happened to one of the victims in Sfax.”   

Aside from the president’s speech, Mosbah says the Tunisian Nationalist Party (le parti nationaliste tunisien), founded in 2018, has been stoking anti-migrant tensions for months through its speeches and door-to-door campaigns. 

“Militias [from the party] are patrolling the streets in Greater Tunis, Sfax and Médenine ordering landlords to turn sub-Saharan Africans out into the street. They are threatening shopkeepers with closure, legal action, fines and even prison unless they stop selling sub-Saharan Africans milk, rice and semolina,” Mosbah and psychiatrist and writer Fatma Bouvet de la Maisonneuve wrote in an open letter published on March 3 in French daily Le Monde.  

Black African migrants have been “thrown out of housing without their belongings", says Mosbah. “There are places where houses have even been burned down and pillaged. The people we are now seeing waiting in front of their embassies don’t have a penny to their name ­– their money has been stolen.” 

‘We are afraid’ 

In an increasingly dangerous environment, sub-Saharan Africans in Tunisia have been flocking to their embassies in recent days, asking for emergency repatriation. Many are unregistered migrants and have lost their work and their accommodation overnight. 

The Ivory Coast embassy in Tunis flew home 50 nationals on March 1 – including entire families with children and babies – who had spent days camping outside the official building on mattresses and under tarps.  

On the same day around 50 Guinean migrants landed in Conakry after having fled Tunisia on the first repatriation flight after Saied’s speech. Events in Tunisia were “a senseless outpouring of hate", one told AFP after their plane had landed. 

>> Hundreds of West African migrants flee Tunisia after President Saied’s controversial crackdown

The growing numbers of sub-Saharan Africans fleeing the country is a source of anxiety for Patrick. “We are afraid. Our sub-Saharan brothers are returning home and now, those of us who are still here, are scared that reprisals are going to fall on us if we stay.” The business student believes the international community should step in to “give a sense of security to sub-Saharans who have stayed in Tunisia”. 

But he does not want to leave, for the moment. “I came here with an objective: to study. I paid for my plane ticket to come here and I paid my school fees. I could return to my country for my safety, but I would be losing out.” 

Even so, he says: “I feel in danger. We are trying to stay optimistic. We hope that things will get better. But we are still afraid.” 

* name has been changed  

This article has been translated from the original in French. 

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Hundreds of West African migrants flee Tunisia after President Saied’s controversial crackdown

EYE ON AFRICA

Guinea, Ivory Coast repatriate citizens from Tunisia

On the ground

Tunisians take to the streets following President Saied's anti-migrant remarks

France24 - World

Faced with summer restrictions, this is how France uses its water

Issued on: 06/03/2023 - 12:08Modified: 06/03/2023 - 12:14

Cyrielle CABOT

France extracts approximately 31 billion cubic metres of fresh water from its natural sources each year. Faced with an ongoing winter drought that could lead to water restrictions this summer, FRANCE 24 looks at the different ways the country consumes water. 

France experienced a historic drought in the summer of 2022, followed by an equally dry winter. Alarm bells are still ringing this year as the country braces itself for yet another arid summer. On Wednesday March 1, 2023, four French departments were already subject to restrictions: Ain, Isère, Bouches-du-Rhône and the Pyrénées-Orientales. Inhabitants of these areas are forbidden to water their lawns, fill their swimming pools, and farmers are prohibited from irrigating their crops.  

"And the number [of departments facing restrictions] will inevitably grow,” warned Ecological Transition Minister Christophe Béchu on Monday evening, as he called on authorities of France’s seven major river basins to issue restriction orders “as of now” to anticipate a summer drought.  

Whether in agriculture, industry or domestic use, “sobriety” and “saving water” are the current watchwords being used by the French government. FRANCE 24 decided to take stock of how water is used and consumed across the country.  

>> France’s unprecedented drought shows climate change is ‘spiralling out of control’ 

Around 31 billion cubic metres of fresh water extracted yearly 

Every year, France extracts around 31 billion cubic metres of fresh water from its rivers and groundwater sources, according to the Ministry of Ecological Transition. Next to the 208 billion cubic metres of water available on average, this may not seem like much. But in order to maintain a balanced ecosystem, it’s essential for most water to stay in nature.  

Add to this the fact that the renewal of water supplies can vary greatly from one year to the next, depending on the amount of rainfall. In 2019 for example, it was estimated that only 142 billion m3 of water were available, far from the average 208 billion. And that’s exactly what’s worrying scientists and meteorologists for the summer of 2023. According to French national meteorological service Météo-France, 15 of the past 18 months have seen rainfall deficits. 

Another issue is that most water extraction takes place in the summer, when groundwater and river levels are already at their lowest. The French Ministry of Ecology estimates that 60% of all water consumption takes place between June and August.  

So where does all this fresh water go? While some of it is used domestically, flowing through our taps and showerheads, the rest is used for economic purposes, primarily to cool (mostly nuclear) power plants.   

 

It’s important to note that water used to cool power plants and supply water wheels comes from surface water like rivers or reservoirs, while water used for drinking, agriculture or industry comes from both surface water and groundwater.   

Agriculture, main consumer of water 

It's also important to consider that water extracted for consumption is water that will not be returned to its natural source after being used. Water sent to nuclear power plants, however, is used in an open circuit and therefore returned to nature after it is used. As for agriculture, water used for livestock is never sent back.  

Between 2008 and 2019, the average amount of water extracted for consumption reached 5.3 billion cubic metres per year in France. And this time, agriculture took the lead as the main consumer of water, far ahead of power plant cooling, industry and drinking water. 

 

"In agriculture, water is mostly used to irrigate crops,” explains Sami Bouarfa, a researcher at the French National Research Institute for Agriculture, Food and the Environment (INRAE) and deputy director of the AQUA department. “Even if the share of crops that need irrigation represent only 6% of all cultivated land.”  

>> Will France’s record-breaking summer of 2022 boost efforts to fight climate change? 

And the type of water use varies greatly from department to department. According to the 2021 environmental report by the Ministry of Ecology, the Adour-Garonne basin in southwest France is where most extractions for agriculture take place. The Rhône-Méditerranée basin, on the other hand, uses water in power plants and is the most water-hungry area. As for the Seine-Normandy and Picardy basins, water extracted is mainly used to produce drinking water.   

A French person consumes 149 litres of drinking water daily 

In 2020, 5.5 billion cubic metres of water were pumped from natural sources and transformed into drinking water. But by the end of the year, only 3.7 billion had been consumed, according to the latest report from France’s Observatory of Public Water and Sanitation Services (SISPEA). The discrepancy is entirely due to leakages that occur in the pipes carrying our drinking water from source to tap. SISPEA estimates that 20% of all drinking water in France, or one in every five litres, is lost to leakages.  

 

Asides what is wasted, a French person will consume 149 litres of drinking water per day on average, close to the European average of 200 litres, but far behind the daily consumption of a person from the US, who consumes 600 litres on average. In countries with insufficient water resources, daily consumption can drop to less than 20 litres per person.  

According to the Water Information Centre, around 93% of water used in French households is dedicated to hygiene – showering, flushing the toilet or using the washing machine. The remaining 7% goes on food. Car washing uses an average of 200 litres of water, showering about 50 litres and washing clothes around 60 litres.  

 

 

In addition to domestic use, there is also the collective use of drinking water in schools and hospitals.  

This article was translated from the original in French. 

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} CLIMATE CRISIS

France’s unprecedented drought shows climate change is ‘spiralling out of control’

France goes 31 days without rainfall, unprecedented in winter

FRANCE IN FOCUS

France hit by drought: Farmers bear the brunt

L'Humanité

Préhistoire. Homo sapiens tirait déjà à l’arc il y a 54 000 ans !

Actu

Une équipe franco-américaine d’anthropologues a fait de nouvelles découvertes dans la grotte Mandrin (Drôme). Celles-ci montrent que les premiers Homo sapiens d’Europe maîtrisaient l’archerie beaucoup plus tôt qu’on ne le pensait.

Anna Musso

Les découvertes s’enchaînent dans la grotte Mandrin, perchée sur les hauteurs de Malataverne (Drôme). Une équipe franco-américaine d’anthropologues y avait déjà identifié que les premiers Homo sapiens étaient arrivés en Europe occidentale il y a 54 000 ans.

Comme ils l’expliquent dans une récente étude publiée dans Science Advances, les chercheurs ont également trouvé dans ce niveau archéologique appelé « Néronien » quelque 1 500 petites pointes en silex utilisées pour des arcs ou des propulseurs mécaniques.

Une technique exceptionnelle

Ces premiers hommes modernes maîtrisaient donc l’archerie, repoussant l’âge de cette technique en Europe de plus de 40 000 ans. En effet, jusqu’ici, les plus anciens arcs et flèches européens connus étaient vieux de 11 000 à 12 000 ans. C’est d’autant plus exceptionnel que l’archerie emploie des matériaux difficilement préservés dans les sites paléolithiques, comme le bois, les fibres, les tendons ou le cuir.

Homo sapiens et Néandertal auraient cohabité dans la Drome

Les fractures observées sur ces pointes légères, caractéristiques d’un impact très violent, prouvent qu’elles étaient emmanchées dans le bois de la flèche et étaient propulsées à l’aide d’un arc. Ainsi la flèche pouvait transpercer la peau des animaux et même traverser l’animal de part en part. Toutefois les chercheurs ne savent pas dire si ces flèches ont pu servir lors de combats ou si elles étaient réservées à la chasse.

La science et la conscience, avec l’Humanité

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SciencesPréhistoireArchéologie
France24 - World

Israeli forces kill six Palestinians in raid on West Bank refugee camp

Issued on: 07/03/2023 - 23:59

NEWS WIRES

Israeli forces raided a refugee camp in the West Bank city of Jenin on Tuesday, killing at least six Palestinian gunmen, including a Hamas gunman suspected of fatally shooting two brothers from a Jewish settlement near the village of Huwara.

Witnesses said fighting broke out after residents of the camp saw Israeli soldiers getting out of a furniture truck near a house on a hill overlooking the centre of the sprawling camp and fighters immediately opened fire.

In the ensuing gun battle, Israeli forces surrounded a house where the suspected gunman had barricaded himself with other fighters, and used shoulder-fired missiles against the building, a statement from the military said.

The Palestinian health ministry said six Palestinians were killed and at least 16 wounded. One member of the Israeli police force was wounded and three lightly hurt.

The military identified one of the gunmen as Abdel-Fattah Kharusha, a member of the Islamist group Hamas, who it said shot two Israelis while they sat in their car at a checkpoint near the Palestinian village of Huwara in the occupied West Bank on Feb. 26. It said his two sons had been arrested in a raid at the same time on the city of Nablus, another centre of militant activity.

According to statements by Hamas and Islamic Jihad, all those killed were gunmen from the militant groups Hamas, Islamic Jihad and Fatah.

"We call upon the fighters of our people everywhere to escalate armed resistance against the occupation and to fight them everywhere on the land of our occupied home," Hamas' armed wing said in a statement.

Hamas, which runs the blockaded Gaza Strip but which also has fighters in the West Bank, said Kharusha was a member and that he carried out the Huwara double killing, the latest in a series of deadly attacks on Israelis by Palestinians this year.

Jenin, one of the major centres of militant activity in the West Bank where armed fighters parade openly, has been raided repeatedly by Israeli forces during months of violence that has caused increasing fears of a repeat of the Intifadas or uprisings of the 1980s and early 2000s.

"The risk - not just to Palestine and to Israel but to the region - of the situation escalating out of hand is significant," Saudi Arabia's foreign minister, Prince Faisal bin Farhan Al Saud, told reporters in London.

The shooting of the two Israeli brothers triggered a revenge attack by Jewish settlers who killed a Palestinian man and torched dozens of houses and cars in a rampage described as a  "pogrom" by a senior Israeli commander.

The rampage triggered worldwide outrage and condemnation, which was increased when ultra-nationalist Finance Minister Bezalel Smotrich, who has responsibility for aspects of the West Bank administration, said Huwara should be "erased". Smotrich later offered a partial retraction.

U.S. Secretary of State Antony Blinken overnight reiterated calls for both sides to de-escalate tensions, and the violence is also expected to be raised by Defense Secretary Lloyd Austin this week when he visits Israel.

However, there has been no sign of any let up in the violence, ahead of the start of the Muslim holy month of Ramadan and the Jewish Passover festival.

More Huwara violence 

A spokesman for Palestinian Authority President Mahmoud Abbas condemned Tuesday's raid which came after a major reinforcement of Israeli forces in the West Bank following the violence in Huwara, which sits near a major road junction where settlers and Palestinians have frequently clashed.

Despite a crackdown by Israeli police, tensions have continued at Huwara and overnight Israeli settlers attacked Palestinians in the village.

Israeli army and border police forces dispersed what the military described as "a number of violent rioters" in Huwara. Videos shared on social media showed black-clad youths attacking a Palestinian car before its driver manages to pull away.

"My wife was sitting in the back and she hugged our daughter to cover her," said Omar Khalifa, who had just finished shopping at a supermarket and was in the car with his family. "We could have lost her. There was real danger to our lives."

Other footage appeared to show Israeli soldiers dancing together with Jewish settlers in the town on what was the Jewish festival of Purim. "Huwara has been conquered, gentlemen!" a voice is heard saying in Hebrew.

The military did not address a question about the footage of soldiers dancing with settlers when it responded to a request for information on the incident. Nor did it immediately respond to a Reuters query on whether there had been any arrests.

Since the beginning of the year, Israeli forces have killed more than 70 Palestinians, including militant fighters and civilians, while in the same period, Palestinians have killed 13 Israelis and one Ukrainian woman in a series of apparently uncoordinated attacks.

(REUTERS)

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Israeli forces kill teen in West Bank

'They burned everything': Israeli settlers torch Palestinian homes, cars after West Bank attack

Jordan hosts Israeli-Palestinian talks aimed at averting escalation in violence

L'Humanité

8 mars. Olga Suarez : « Ces pionnières de l’astronomie méritent d’être (re)connues »

Entretien

À l’Observatoire de la Côte d’Azur, à Nice, l’exposition « les Pionnières de l’astronomie » met en valeur les travaux de femmes dont les noms ont été souvent oubliés au profit des hommes. Olga Suarez, docteure en astrophysique et responsable du service d’éducation et médiation scientifique de l’institut, nous raconte ces histoires pas comme les autres et fait le point sur la place actuelle des chercheuses.

Anna Musso

Comment est née l’idée de cette exposition ? Y avait-il urgence à réhabiliter ces femmes dans l’histoire ?

L’idée naît d’un constat : lorsque l’on parle de l’histoire de l’astronomie et des personnages les plus remarquables, les femmes sont absentes. Dans ma carrière scientifique, je n’avais entendu parler que de deux femmes : Annie Jump Cannon et Henrietta Leavitt. En me penchant sur le sujet, j’ai découvert des vies fascinantes de femmes pleines de force et d’enthousiasme pour la science, qui se sont battues pour en faire leur métier. Ces femmes exemplaires devaient être connues du plus grand nombre ! Mettre en valeur ces pionnières, c’est aussi donner des modèles à la société et notamment aux jeunes filles tentées de s’engager dans des études de sciences dites « dures ».

« J’ai découvert des vies fascinantes de femmes pleines de force et d’enthousiasme pour la science, qui se sont battues pour en faire leur métier. »

À quels obstacles ces femmes ont-elles été confrontées ?

La plupart n’ont pas eu accès à l’éducation que les hommes avaient à leur époque, en particulier celles nées avant le XX e siècle. Malgré tout, elles ont réussi à s’éduquer et à aller bien au-delà des connaissances de leur temps, très souvent grâce à un homme de leur entourage – père, époux, frère, voisin… – puisque c’étaient eux qui avaient accès au savoir. Leur succès – parce que si l’on se souvient d’elles, c’est grâce à leur réussite – résulte souvent d’un travail en binôme avec un homme qui les a reconnues comme des personnes intelligentes et douées.

Quelles femmes dont le nom a été oublié malgré leurs travaux vous ont particulièrement intéressée ?

J’aime beaucoup, par exemple, la vie d’Émilie du Châtelet, qui vécut pleinement le siècle des Lumières en France. Elle fait des expériences scientifiques dans son château durant la journée, et participe à la vie de la cour pendant les soirées. Elle est reconnue pour avoir traduit les Principia Mathematica de Newton. C’est la seule traduction directe du latin au français avec explication du texte qui existe encore aujourd’hui. Émilie du Châtelet avait entretenu une longue relation amoureuse avec Voltaire. Quand elle décède à l’âge de 43 ans, Voltaire, plein de chagrin, écrit ces mots au roi de Prusse : « J’ai perdu un ami de vingt-cinq années, un grand homme qui n’avait de défaut que d’être femme. » Cette phrase me semble la clé pour comprendre la position des femmes dans la société de l’époque et souligne l’exploit scientifique d’Émilie.

« Les femmes sont poussées, même sans s’en rendre compte, vers des métiers “relationnels”, tournés vers les autres et non pas vers des métiers scientifiques. »

J’aime aussi beaucoup l’histoire de Williamina Fleming, femme de ménage d’Edward Pickering, directeur de l’Observatoire de Harvard vers la fin du XIX e siècle. À l’époque où les plaques photographiques commencent à être utilisées en astronomie, l’observatoire s’est retrouvé avec une quantité énorme de données que les assistants astronomes n’avaient jamais traitées. Pickering se serait énervé auprès d’eux et leur aurait dit que, face à leur incompétence, il ferait mieux d’embaucher sa femme de ménage… et il le fait ! Williamina avait les compétences nécessaires puisqu’elle avait été institutrice en mathématiques en Écosse avant de partir aux États-Unis et être abandonnée, enceinte, par son mari. Pour subsister, elle cherche du travail comme femme de ménage, tombe au meilleur endroit et finit responsable de toutes les femmes qu’Edward Pickering embauchera par la suite !

Quelle place pour les femmes dans la recherche scientifique ? L’expérience de trois chercheuses reconnues

Aujourd’hui, malgré des progrès, la place des femmes en sciences continue d’être inférieure à celle des hommes. À l’Observatoire de la Côte d’Azur, par exemple, seuls 20 % des scientifiques sont des femmes. Comment l’analysez-vous ?

C’est une question que l’on se pose souvent pour essayer de trouver des solutions. Ce n’est pas uniquement le cas de l’Observatoire de la Côte d’Azur : en France, entre 2000 et 2020, le nombre de femmes chercheuses en astronomie est resté stable à 22 %. Le parcours pour devenir chercheur est très long (BAC + 8 et plusieurs années de contrats à l’étranger avant d’avoir un poste permanent). Cela décourage plus les femmes que les hommes. Les études universitaires continuent à être très différenciées par genre. Et il me semble que c’est là où il faut agir, pour que les filles qui voudraient s’engager dans des études scientifiques ne soient pas découragées par leur entourage ou par l’image des femmes dans notre société. Elles sont poussées, même sans s’en rendre compte, vers des métiers « relationnels », tournés vers les autres et non pas vers des métiers scientifiques. Reste qu’il faut faire des acrobaties pour concilier travail et vie de famille, mais ceci est valable aussi pour les hommes scientifiques soucieux de leur famille.

SciencesÉgalité hommes femmesjournée internationale des droits des femmesAstronomie
France24 - World

‘We can defeat Macron’: Why women’s anger is fuelling French pension protests

Issued on: 07/03/2023 - 21:52

Benjamin DODMAN Follow

Huge crowds marched across France on Tuesday in a sixth round of protests against President Emmanuel Macron’s plan to raise the retirement age, signalling continued opposition to a controversial reform that polls say up two three-quarters of French women reject.

In the French capital, where organisers say well over half a million people turned out (police put the number at fewer than 100,000), unionists and left-wing parties traded their traditional eastern rallying points for the wealthy 6th arrondissement (district) of central Paris, gathering along the fashionable boulevards of the left bank.

Outside the famed Lutetia palace hotel, puzzled tourists and shoppers worked their way through a sea of union and other flags. A few steps away, dozens of women danced to the tune of Gloria Gaynor’s “I will survive”, each of them dressed as the feminist champion Rosie the Riveter in her iconic blue overalls.

Among them was Camille, a 54-year-old publisher who said she turned out to protest in solidarity with the low-income workers – many of them women – who “stand to lose most” from the pension overhaul. She slammed a reform “hashed out in a hurried and brutal manner, without consultations and despite overwhelming opposition”.

“Women are structurally underpaid and their pensions are lower as a result. And yet they have some of the most exhausting jobs, working absurd hours on top of caring for the young and the elderly,” she said, pointing to the fact that women's pensions are on average 40 percent lower than men's.

She added: “The fact that they’re being asked to work longer now only adds insult to injury.“

The reform’s Achilles’ heel

Macron has staked his reformist credentials on passage of his flagship pension overhaul, which polls say around two thirds of the French now oppose – including a staggering 74 percent of women, according to a recent survey by the Elabe institute.

The government argues that raising the retirement age from 62 to 64 and stiffening the requirements for a full pension are required to balance the pension system amid shifting demographics. But unions say the proposed measures are unfair and would disproportionately affect low-skilled workers who start their careers early, as well as women.

>> ‘I can’t take any more’: Working-class French lament Macron’s push to raise retirement age

Opponents of the reform have succeeded in framing the pension debate in much larger terms, focusing on the questions of how wealth is distributed under Macron, and whether the poorest and most vulnerable will carry the burden of his proposals.

Talk of the text’s gender imbalance has gained particular traction, not least since one of Macron’s own ministers admitted in January that it would “leave women a little penalised” – in one of several PR blunders that have marred the government’s attempts to promote its increasingly unpopular plan.

“Macron and his government have lied by claiming that women would be better off thanks to this reform,” said Camille at the Paris rally. “This injustice towards women is the reform’s Achilles’ heel: a united front of French women can defeat it.”

 

The sense that the government had misled women was shared by many protesters, fuelling their resentment of the proposal, which is currently being hurried through parliament.

“The government claimed the reform would foster ‘justice’ and ‘equality’, but it soon turned out to be a publicity stunt,” said Sandrine Tellier, 47, a representative of the energy and mining branch of the Force Ouvrière trade union. “In reality, it merely aggravates existing inequalities.”

Justice at stake

France’s enduring gender pay gap is reflected in a discrepancy between the average pensions paid out to men and women. That discrepancy is exacerbated by rules penalising those who worked part time or whose careers are interrupted by childcare.

They include 64-year-old Florentine Delangue, whose record of unpaid apprenticeships and career interruptions mean she is yet to qualify for a full pension, despite getting her first job at a hair salon aged 16.

“I started working two years before my husband, but I will have to keep going after he’s retired,” she said. “That’s why I’m angry.”

Jacqueline, a 57-year-old lab worker at a Paris hospital, said she couldn't bear the prospect of having to work an extra two years before qualifying for a full pension. She claimed she had never taken part in a protest before.

“I worked part-time to raise my daughter, but I had no choice. It’s not like I went part-time to go to the beach or something,” she said. “This is too much. I'm too tired and there's too much injustice.”

>> ‘Not just about pensions’: French protesters see threat to social justice in Macron’s reform

The notion of pénibilité (arduousness) was a recurrent theme at the rally, where protesters lamented the government’s refusal to acknowledge the hardship endured by low-income workers who perform physically-draining tasks. Macron has in the past said he was “not a fan” of the word pénibilité, “because it suggests that work is a pain”.

Such a stance reflects politicians’ “insensitivity” and “ignorance of the realities of life”, said veteran theatre director Ariane Mnouchkine, adding that “parliamentarians should try working as hotel cleaners to see what back-breaking work really feels like”.

Mnouchkine’s troupe from the Theatre du Soleil carried a huge statue of Lady Justice, blindfolded and holding a balance and sword. The 84-year-old director said the very principle of justice was at stake in France’s pension battle.

“The government is sentencing those who live the toughest lives to tougher retirement, whereas they deserve a more comfortable one,” she explained. “The only consolation is that everyone seems to have realised just how unfair this is.”

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} As it happened

French strikes against pension reform to continue as unions intensify fight

MACRON VS THE UNIONS

Will strikes force Macron to back down over French pension reforms?

Raising French retirement age to 64 is 'non-negotiable', says PM Borne as strikes loom

L'Humanité

Julie Bertuccelli brosse un portrait féministe de Jane Campion

Nos recommandations culturelles

Télévision À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, Arte met à l’honneur le travail de la réalisatrice néo-zélandaise notamment avec ce documentaire.

Margot Bonnéry

L’image est surprenante et symbolique : lors du 50e anniversaire du Festival de Cannes, en 1997, Jane Campion était la seule lauréate au sein d’un groupe d’hommes. Les femmes réalisatrices sont-elles à ce point quantité négligeable dans le monde du cinéma ? Face à cette sélection machiste, la réalisatrice néo-zélandaise n’a pas tardé à s’exprimer, malgré le regard gêné des autres primés. « Je pense que c’est très représentatif de la situation actuelle. La féminité me semble être une dimension très forte, centrale, de l’humanité. Le discours des médias et notre vision du monde sont dictés par des hommes qui ignorent tout de la pensée féminine. »

Avec la Leçon de piano, elle devient la première femme à remporter la palme d’or

Entre films provocateurs, romantiques, thrillers et séries, qui est cette réalisatrice au style qui dérange ? À l’image des personnages de ses films, Jane Campion se dévoile et apparaît plus vibrante que jamais dans le chaleureux documentaire de sa consœur, Julie Bertuccelli, où s’entrecoupent extraits de films, interviews et photographies de tournage. « À travers ce portrait, je souhaite aussi parler de notre métier de réalisatrice, approcher au plus près toutes les facettes et faire partager nos difficultés, nos peurs, mais aussi notre enthousiasme et notre épanouissement », a expliqué Julie Bertuccelli à Arte. Au final, c’est un véritable portrait féministe qui se dégage du documentaire.

Car, si les femmes peinent à se faire connaître par leur talent, Jane Campion a fait de cette visibilité un combat. Elle a inventé des personnages féminins borderline, en quête d’émancipation : « J’aime les filles bizarres, les fortes têtes », confie-t-elle. En 1989, c’est avec Sweetie qu’elle débarque avec fracas sur la Croisette. La réalisatrice se démarque avec des actrices en rôle principal, Sally Bongers en directrice de la photographie, mais aussi des cadreuses, des femmes perchistes, etc. Jane Campion s’impose et démontre ainsi que les femmes peuvent réaliser les mêmes métiers que les hommes. Mais Sweetie a particulièrement déplu au public cannois : si des personnes en sont revenues enchantées, une vingtaine a quitté la projection et des huées ont suivi. « Je trouvais amusant d’être provocante dans mes films, (…) je voulais chahuter. Mais, au bout d’un moment, ce n’était plus amusant. » Mais alors, comment assumer ses opinions et sa philosophie d’une autre manière ? Progressivement, la réalisatrice développe ses personnages au travers de jeux de matières, de mouvements, de colorimétrie, de détails : Jane Campion fouille l’âme humaine et insuffle une vibration à ses personnages. Elle les rend vivants.

C’est avec la Leçon de piano, en 1993, qu’elle devient la première femme à remporter la palme d’or. Et elle est longtemps restée la seule réalisatrice à décrocher cette récompense, puisque Julia Ducournau n’a été couronnée, pour son Titane, qu’en 2021. En 2022, seule Valeria Bruni-Tedeschi a été nommée pour le meilleur film avec  les Amandiers. En cette Journée internationale des droits des femmes, ce documentaire permet de rappeler que leur place se joue aussi dans la culture.

Jane CampionArtedocumentaireJournée du 8 mars
France24 - World

Thousands protest in Tbilisi against controversial Georgian 'foreign agents' law

Issued on: 08/03/2023 - 04:10Modified: 08/03/2023 - 04:34

NEWS WIRES Vedika BAHL Follow

Police in the ex-Soviet state of Georgia used tear gas and stun grenades early on Wednesday to break up a protest outside Parliament against a draft law on "foreign agents".

Reuters eyewitnesses in the capital Tbilisi saw police with riot shields making arrests along Rustaveli Avenue, the main thoroughfare running through the centre of the city.

Hours earlier police had clashed with demonstrators, some of whom threw petrol bombs and stones. The crowd then gathered outside parliament, where some people pulled aside light metal barriers designed to keep the public away from the building.

In a statement, the interior ministry said there were injured on both sides after what it called an extremely violent protest, and said police would react to violations of the law.

The protests erupted after legislators gave their initial backing to the law, which critics say represents an authoritarian shift and could hurt the country's bid to join the European Union.

Speaking in Berlin earlier on Tuesday, Georgian Prime Minister Giorgi Garibashvili reaffirmed his support for the law, saying the proposed provisions on foreign agents met "European and global standards".

But European Union foreign policy chief Josep Borrell said the draft law was a "very bad development" for the country and could seriously affect its ties with the EU.

Thousands of people, some waving EU and Ukrainian flags, stood outside Parliament and listened as speakers denounced the law, which would require any organisations receiving more than 20% of their funding from overseas to register as "foreign agents", or face substantial fines.

Critics say it is reminiscent of a 2012 law in Russia that has since been used to crack down on dissent.

Georgian President Salome Zourabichvili, who has said she will veto the law it if crosses her desk, said she was on the side of the protesters.

"You represent a free Georgia, a Georgia which sees its future in the West, and won't let anyone to take this future away," she said in an address recorded in the United States, where she is on an official visit.

Late on Tuesday night protesters angrily remonstrated with police armed with riot shields who then used tear gas and watercannon. At least three petrol bombs, as well as stones, were thrown at police.

Some shouted: "No to the Russian law", and "You are Russian" at politicians inside the legislature.

Russia is viewed as an enemy by many Georgians, after Moscow backed separatists in the breakaway Georgian regions of Abkhazia and South Ossetia in the 1990s.

State Department spokesman Ned Price said the United States was deeply concerned and troubled about a law that "would strike at some of the very rights that are central to the aspirations of the people of Georgia".

(REUTERS)

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Georgia's breakaway region of South Ossetia ditches referendum on joining Russia

Georgia's separatist South Ossetia region to hold referendum on joining Russia

Analysis

Moldova, then Georgia, now Ukraine: How Russia built ‘bridgeheads into post-Soviet space’

L'Humanité

Sous les sifflements, la rage

Nos recommandations culturelles

Télévision France 2 diffuse ce soir le premier épisode des « Siffleurs », une minisérie consacrée au fléau du harcèlement de rue. Mais pas seulement.

Emile Leauthier

De prime abord, les Siffleurs semblent être de la race de ces thrillers qui inondent nos écrans de leur tiédeur : Lila Rivière, étudiante en droit, excédée par le harcèlement de rue qu’elle subit, décide de riposter en se prenant en photo avec chacun de ses harceleurs avant de les poster sur les réseaux. Une nuit, après avoir passé la soirée avec ses amies, la jeune femme se volatilise. Sa robe marbrée de traînées de sang est extraite d’une poubelle. Dès lors, une course contre la montre débute pour essayer de la retrouver. Derrière cette intrigue au goût de déjà-vu se cache une minisérie riche d’une foison de sujets traités.

dialogue entre les générations

Pêle-mêle, la série aborde le harcèlement de rue, le cyberharcèlement, l’homophobie. Elle souligne aussi le rôle de la police dans le traitement des plaintes et l’accueil, parfois ­abject, réservé aux victimes. Elle pose également la question du nécessaire dialogue entre les générations. Comment peut-il avoir lieu afin de faire avancer la lutte contre les violences sexistes et sexuelles ? L’enquête à proprement parler s’avère plaisante à suivre et le rythme, haletant, ne laisse pas l’ennui s’installer. Certains personnages sont attachants et bien écrits. Si les Siffleurs pâtissent des sempiternels défauts des productions télévisuelles (quelques ressorts scénaristiques prévisibles, des performances pas toujours au top…), la réalisatrice et scénariste Nathalie Marchak n’en signe pas moins une jolie réussite.

france 2Journée du 8 marsharcèlementCyberharcèlement
France24 - World

Greece faces fresh strikes, nationwide protests over deadly train crash

Issued on: 08/03/2023 - 05:17

NEWS WIRES

Greece faces a fresh round of mass strikes and nationwide protests on Wednesday as anger mounts over the country's worst rail tragedy that killed 57 people last week.

Fourteen people remain in hospital after a freight train crashed head-on with a passenger train, carrying mostly students, near the central city of Larissa on February 28.

A station master, who admitted forgetting to reroute one of the trains, has been arrested and charged with negligent homicide and transport disruption. He faces life in jail if convicted.

But public anger remains widespread in Greece over decades of government mismanagement of the rail network and a failure to pursue safety reforms.

On Wednesday, Greek civil servants are to stage a fresh 24-hour walkout alongside doctors, schoolteachers, bus drivers and ferry crew.

Railways will remain paralysed for an eighth straight day, as train workers extend strike action they launched in the aftermath of the accident.

Last week protests triggered by the crash saw riot police clash repeatedly with demonstrators, including in Athens. The public order ministry has said talks are being held with protest organisers to avert new violence.

Prime Minister Kyriakos Mitsotakis, who had been expected to call national elections for April 9, has been widely criticised for laying too much blame on the station master.

Greece's transport minister resigned on March 1 and Mitsotakis has apologised to victims' families, pledged to get to the bottom of what happened and embarked on a flurry of public appearances in an apparent bid to soothe anger.

'Hollow' apology

He visited the crash site and gave a televised address, blaming "human error" for the accident while calling for a special committee of experts to investigate.

But critics have been merciless. Writing in liberal daily Kathimerini, columnist Pantelis Boukalas said the prime minister's apology was "belated" and that some may suspect it was "guided by PR gurus".

Left-wing daily Avgi said the premier's "hollow" apology had "turned into tear gas against families at a peaceful protest demanding justice and truth".

The prime minister and other politicians suspended election campaigning in the wake of the tragedy. There is now speculation that the polls could be delayed until May.

Mitsotakis has vowed to seek EU assistance to "finally" modernise the train network and called on the Supreme Court to investigate the tragedy as fast as possible.

"We all know the country's railways are deeply problematic," Mitsotakis said.

There is little sign, however, that public anger is easing. Last weekend, football fans around the country hurled insults at the prime minister during matches.

Political life will resume Thursday after a period of national mourning, but the premier seems in no rush to confront the issue of the looming polls.

Asked Monday when Mitsotakis will set an election date, government spokesman Yiannis Economou replied: "At this stage, this issue is not on the prime minister's mind at all."

(AFP)

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Greece to seek extra EU rail funding after train crash

Greek stationmaster charged over deadly rail crash as PM seeks forgiveness

Greek PM apologises, angry protests erupt over deadly train disaster

L'Humanité

En Chine, l’ascenseur social en panne

Victoria Fernandez

Télévision À l’heure où la croissance économique de la Chine ne cesse d’accélérer, les inégalités du pays s’amplifient. Ce documentaire qui remonte l’échelle sociale met en lumière ce phénomène. Alors que l’élite chinoise adopte le mode de vie des Occidentaux les plus riches, en bas de l’échelle, les ouvriers se contentent de survivre et d’espérer une vie meilleure. Ainsi est né le fameux « rêve chinois » d’ascension. Un rêve qui se transforme vite en cauchemar au sein d’entreprises gérées de manière totalitaire. Le travail y est aliénant, avilissant et mal payé. Ou comment, en prenant les employés pour des robots, bafouer bon nombre de droits humains au profit des élites, de la productivité et de l’innovation. V. F.

ChineDroit du travailDroits humainsproductivité
France24 - World

UK draft law amounts to 'an asylum ban', UN says

Issued on: 07/03/2023 - 22:01

NEWS WIRES

A British draft law unveiled Tuesday aimed at stopping migrants entering illegally on small boats will amount to an asylum ban, the UN warned, calling for "more humane" solutions instead.

The United Nations refugee agency said it was "profoundly concerned" by plans that would give the British interior minister a new legal duty to deport all migrants entering illegally, such as those crossing the Channel from France in inflatable boats.

"The legislation, if passed, would amount to an asylum ban – extinguishing the right to seek refugee protection in the United Kingdom for those who arrive irregularly, no matter how genuine and compelling their claim may be, and with no consideration of their individual circumstances," UNHCR said in a statement.

The bill would deny protection to asylum-seekers who needed safety and would "even deny them the opportunity to put forward their case. This would be a clear breach of the Refugee Convention".

"Most people fleeing war and persecution are simply unable to access the required passports and visas. There are no safe and 'legal' routes available to them," UNHCR said.

"Denying them access to asylum on this basis undermines the very purpose for which the Refugee Convention was established."

UNHCR said that based on the British interior ministry's most recent data, the vast majority of those arriving in Britain in small boats over the Channel would be accepted as refugees if their claims were assessed.

"Branding refugees as undeserving based on mode of arrival distorts these fundamental facts," it said.

UNHCR said it had presented London with solid, actionable proposals for fast, fair and efficient case processing and would work with Britain to expand safe, regular pathways for refugees to reach the UK, but said these were limited and "can never substitute for access to asylum".

The Geneva-based agency urged the British government and all parliamentarians "to reconsider the bill and instead pursue more humane and practical policy solutions".

(AFP)

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UK plan to deport asylum-seekers to Rwanda is legal, court rules

UK says 200 asylum-seeking children missing from temporary accommodation

Britain prepares to present new bill to curb migrant boat arrivals

L'Humanité

Le « panier anti-inflation » ne réduira pas la pauvreté 

Actu

C’est le nouveau « poisson d’avril » du gouvernement. Les enseignes de la grande distribution vont sélectionner quelques dizaines de produits alimentaires et autres qui seront vendus pendant trois mois à des prix les plus bas possibles pour attirer plus de clients dans les magasins. Dans l’alimentation cette initiative se traduira surtout par plus d’importation de produits de bas de gamme en provenance de pays à bas salaires et fables coûts de production.

Gérard Le Puill

  Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances évoquait le sujet dès le mois de janvier. Le gouvernement allait favoriser la mise en place d’un « panier anti-inflation » d’une cinquantaine de produits, dont beaucoup seraient alimentaires afin de permettre aux ménages les plus pauvres de ne pas sombrer dans la misère. Au lendemain de la clôture du Salon international de l’Agriculture à Paris, on apprenait que ce panier sera mis en place pour seulement un trimestre, de la mi-mars à la mi-juin par presque toutes les enseignes de la grande distribution. Un logo permettra de repérer les produits concernés dans les linéaires des grandes surfaces et ces produits ne seront pas forcément les mêmes d’une enseigne à l’autre. L’Enseigne Carrefour annonce un panier « essentiel et nutrition » avec 200 produits à prix bloqués et dont beaucoup se vendront autour de 2€ € l’unité en moyenne. Intermarché annonce un panier comprenant « 500 produits anti-inflation » et Système U a présenté sa liste de 150 vendus à prix coûtant. Pour acheter malin en allant chercher les prix les plus bas sur toute une gamme de produits, il faudra peut-être aller d’une enseigne à l’autre au moment de faire ses courses. Voilà qui ne réduira pas la circulation automobile et les émissions de CO2 induites.

Une initiative qui fera croître les importations 

 Le « panier anti-inflation » ne sera pas réservé aux plus pauvres mais accessible à tous les clients de la grande distribution. On sait aussi que les produits les moins chers sont souvent ceux vendus sous « Marque de distributeur » que l’on désigne sous le sigle MDD. Sauf qu’ils ne sont pas fabriqués par les distributeurs, mais par des entreprises agroalimentaires qui doivent souvent faire cette concession aux enseignes pour faire référencer les produits de leur propre marque dans les rayons. Mais comme les prix des produits alimentaires vendus en MDD doivent être plus bas que ceux des marques nationales, les ingrédients qui les composent sont souvent des produits importés. La viande de volaille peut venir du Brésil ou d’Ukraine, celle des vaches laitières de réforme de Pologne, d’Irlande ou des Pays Bas, les légumes d’Espagne et du Maroc au détriment de la production nationale.Ce « panier anti-inflation » ne doit durer que trois mois. Le gouvernement veut-il nous faire croire que l’extinction de la pauvreté interviendra dès la mi-juin, juste avant les premiers grands départs en vacance pour les ménages qui en auront les moyens ? En attendant d’en savoir plus sur ce sujet, mieux vaut avoir quelques chiffres en tête. La France comptait en 2022 quelques 3.049.800 chômeurs inscrits à Pôle emploi en catégorie A, sans la moindre activité salariée. En ajoutant les chômeurs des catégories B et C ayant une petite activité on atteignait le chiffre de 5.113.400 personnes inscrites à Pôle emploi. Toujours en 2022, il y avait en France 2,5 millions d’auto-entrepreneurs. Le chiffre est en hausse de 272.000 par rapport à 2021 et trois fois plus élevé qu’en 2015. La France compte aussi plus de 4 millions de salariés à temps partiel dont beaucoup sont à temps partiel subi, sur décision de l’employeur. Comme la pension nette des retraités est de 1.400€ en moyenne nationale, beaucoup d’hommes et surtout de femmes perçoivent des pensions inférieures à cette somme.

Une pauvreté induite par les délocalisations de productions 

  Sans une forte revalorisation des salaires et des pensions de retraite, beaucoup trop de ménages auront du mal à s’acheter à manger dans un pays comme la France dont le potentiel de production agricole reste pourtant élevé. Mais pour le conserver, il faut aussi rémunérer à sa juste valeur le travail des paysans qui subissent de fortes hausses des coûts de production via les prix des carburants, des engrais, du gaz et de l’électricité du fait de la spéculation qui s’est amplifiée depuis le début de la guerre en Ukraine.Les chiffres publiés plus haut sur la situation de l’emploi montrent que la montée de la pauvreté est constante en France depuis de longues années. Cette montée résulte avant tout des politiques de délocalisation de productions industrielles dans les pays à bas coûts de main d’œuvre dès les deux dernières décennies du XXème siècle et qui se sont poursuivies durant les deux premières décennies de ce XXIème siècle. Du coup, la place de la production industrielle dans le Produit Intérieur Brut (PIB) de la France est passée de 22% à 11% en une vingtaine d’années seulement. De même, les accords de libre-échange signés en 2016 entre le Commission européenne et le Canada, puis en 2019 entre la Commission les pays du Mercosur  avec des volumes d’importations de produits agricoles dispensés de droits de douanes font reculer la production agricole en Europe. Il en sera de même avec les deux accords conclus entre la Commission et la Nouvelle- Zélande en juin 2022 et enfin entre cette même Commission er le Chili en décembre 2022.Il est arrivé que le président Macron fasse état de son opposition à l’accord de libre-échange entre l’Europe et les pays du Mercosur. Mais la France n’a jamais dit clairement qu’elle rejetait cet accord, lequel n’a toujours pas été adopté par la Sénat. Elle garde enfin le silence sur ceux signés en 2022 entre la Commission et les deux autres pays que sont la Nouvelle-Zélande et le Chili. Il faut avoir tous ces éléments en tête avant de croire au poisson d’avril que sera le « panier anti-inflation » annoncé pour premier jour de ce même mois.

alimentationPanier anti-inflationInflationgrande distribution
France24 - World

French strikes against pension reform to continue as unions intensify fight

Issued on: 07/03/2023 - 10:30Modified: 07/03/2023 - 14:13

FRANCE 24 Follow

France was partly brought to a standstill on Tuesday as millions of protesters took to the streets in one of the biggest strike actions yet. Rejecting the government’s proposed pension reform bill, which includes raising the legal retirement age from 62 to 64, workers across all sectors turned out in force to show their disapproval in nationwide demonstrations. Follow our blog to see how the day's events unfolded. All times are Paris time (GMT+1).

9:12pm: France to carry on strikes 

Strikes against the government's pension reform bill are to continue until the latter is withdrawn, trade unions said.

The CGT union said workers had voted to prolong strikes at all TotalEnergies sites.

7:58pm: 3.5 million workers on strike across France, trade unions say

Tuesday saw up to 3.5 millon protesters in the streets across the nation according to the CGT trade union.

Meanwhile figures provided by the government show 1.2 millon.

Looking to pile pressure on lawmakers, France's more hardline unions said there would be rolling strikes which could go on for days, at least in some sectors.

The CGT union said workers had voted to prolong strikes at all TotalEnergies sites.

Trains will continue to be disrupted on Wednesday, as will the Paris metro system, though to a slightly lesser degree than on Tuesday, the SNCF and RATP transportation companies running them said.

Union leaders said will meet in the evening to decide on further steps.

The CFDT, now France's biggest trade union and generall reform-minded, has not committed to the rolling strikes and has said there could be other forms of protest.

6:55pm: Around '700,000 protesters' in Paris demonstrations 

There were around 700,000 protesters in Paris demonstrations today, according to the CGT trade union. The Paris police put the number of demonstrators at 81,000.  

Reporting from Paris's Place d'Italie, the final destination of protesters, FRANCE 24’s Liza Kaminov said the mood is changing. 

Watch the report in the video below:

 

6:28pm: French refining sites are 'blocked'

France's eight refining sites are 'all blocked', reports FRANCE 24's Science Editor Shirli Sitbon. 

Despite continuous production, protesters have shut the gates to refining sites and "will not let the fuel leave", she said.

Meanwhile three out of France's four liquefied natural gas terminals are blocked while output from the country's nuclear plants has also been cut.

Warning of potential shortages if the strikes were to continue, Sitbon nevertheless said the impact may "not be as drastic" as it was during former strikes as more people are working from home.

Watch the report in the video below:

5:25pm: 'The mood is one of defiance and one of hope', says FRANCE 24’s Liza Kaminov

Reporting from the streets of Paris where a national strike is currently taking place, FRANCE 24’s Liza Kaminov noted a general atmosphere of hope and determination.

People from all sectors and generations have turned out for the protests as Kaminov pointed to a mix of "elderly, youth, family", as well as "people coming from the education sector, from the pharmaceutical sector, from the metal industry and also from the aeronautics sector".

Kaminov also interviewed a PHD student in social sciences, who highlighted the impact of the pension reform bill on the younger generation and on women.

Watch the report in the video below:

3:22pm: High turnout for Paris strike

FRANCE 24’s Liza Kaminov is reporting from the streets of Paris, where protesters have gathered to express their disapproval of the government’s pension reform plan.

"The turnout is high, and is perhaps even higher than the January 31st protest," Kaminov said. "Police are saying that in Paris alone there are about 60,000 to 90,000 protestors, but as we're walking with the crowd this number seems to be increasing."

Despite the various challenges of continuous striking, protesters are determined to "bring the economy to its knees and to bring the country to a halt”, she said.

Watch the report in the video below:

 

 

 

1:58pm: Inequality for women key part of pension reform debate

French women, whose pensions are already 40 percent lower than those of men, have been said to be the biggest losers under the new pension reform. This is because women are more likely to take time out of their careers to care of their children and other family members and therefore earn their right to full retirement later.

In the clip below, FRANCE 24’s show France in Focus takes a look at the inequality of French pensions:

 

12:48pm: Teachers on strike

Unions have estimated that 60 percent of the country’s teachers walked out of their jobs Tuesday, while the education ministry has put that number at around 30 percent.

12:23pm: Paris standstill ‘a little bit nerve-wracking’, tourist says

FRANCE 24’s reporter Clovis Casali is reporting from the Saint-Lazare train station in central Paris, where tourists and commuters alike are experiencing major disruptions to their travel plans this Tuesday.

One tourist he spoke to, described the disruptions as “a little bit nerve-wracking”. He also spoke to a French woman who said she had not experienced any delays in her early morning commute, but added that the strikes “need to continue”.

Watch the interviews in the clip below:

 

 

 

11:23am: Protest marches from Nice to Reims

Protest marches have already gotten under way in several  cities, from Nice, in the south, to Reims, in the northeast.

 

A #Nice06, le cortège vient de s’élancer depuis la promenade des Anglais. Les organisations syndicales espèrent une mobilisation en hausse par rapport à celle du 16 février (entre 2.000 et 15.000 manifestants) #greve7mars #retraites #ReformeDesRetraites pic.twitter.com/lMLXwO3xAJ

March 7, 2023

10:46am: Rubbish bin collectors in Paris on strike since Monday

Bin collectors in Paris began their strike action already on Monday and the streets of the French capital have already started to pile up with hundreds of tons of rubbish.

 

10:38am: Why the French take their retirement so seriously

Speaking to FRANCE 24, François Geerolf, an economist at Sciences Po in Paris, explains why the French take their retirement so seriously, noting that the country’s famed 35-hour work week is far from a reality for many of the country’s white-collar workers.

Watch his full explanation in the video below:

 

🇫🇷 "The French take their vacation very seriously and work very seriously as well, and they take retirement seriously." @FrancoisGeerolf, Economist at @sciencespo explains the #French work ethic, on the #F24Debate ⤵️ pic.twitter.com/0XdKnu6i71

March 6, 2023

 

10:19am: Rolling strikes

Ahead of the March 7 strikes, major confederations of French trade unions – including the CFDT and CGT – announced they would stage ‘’grèves reconductibles’, or rolling strikes, meaning workers will vote at the end of each strike day on whether to continue industrial action. This means the strikes have no end date, and could go on for days, or even weeks.

9:32am: Major train and flight disruptions

Trains to Germany and Spain are expected to come to a halt Tuesday, and those to and from Britain will be reduced by a third, according to the SNCF rail authority.

In France, only one in five regional and high-speed trains are expected to run, while RATP, the public transport operator for the Ile-de-France region around Paris, has said metro lines and suburban trains will also be heavily disrupted, with some metro lines running only at peak hours.

Around a fifth of flights have been canceled at Paris’ Charles de Gaulle Airport and about a third of flights at Orly Airport.

9:05am: Roads, fuel deliveries blocked

Already in the early hours of Tuesday morning, the protests were already being felt in France, with reports of protesters blocking several roads.

According to the public road information service a national road in the city of Rennes had been blocked by around 100 protesters since 1am.

In a a tweet, the hardline CGTunion said: “On the roads of Rennes, at the port of Gennevilliers, on the roundabouts of Rouen, in the power stations: the vigil of the March 7 strike has already begun.”

Sur les routes de #Rennes, au port de #Gennevilliers, sur les ronds-points de #Rouen, dans les centrales : la veillée de la #grevedu7mars a déjà commencée.Demain, construisons la #GreveGenerale pic.twitter.com/UXb7CI888Q

March 7, 2023

Fuel deliveries from refineries across France also came to a standstill. “The strike has begun everywhere... with deliveries blocked from all the refineries this morning,” said Eric Sellini, branch coordinator for CGT, which had launched a similar blockade last autumn that eventually saw petrol stations running out of fuel.

9:00am: More than a million expected to hit the streets

Between 1.1 and 1.4 million people are expected to hit the streets Tuesday in more than 260 locations nationwide, according to a police source cited by AFP.

The upper limit of that range would mean stronger opposition than during the five previous days of rallies that have taken place since mid-January.

On January 31, on the biggest day of demonstrations so far, 1.27 million people demonstrated.

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Demonstrators set to paralyse France in massive pension reform protests

Pension reform

France braces for strikes that could bring the country ‘to a standstill’ for days on end

France's pension battle

‘Live to work or work to live?’: Why France's youth are fighting Macron’s pension reform

L'Humanité

8 mars. Ces intellectuelles incontournables : Fatoumata Kébé

Actu

Elles sont anthropologue, fonctionnaire d’État, astronome et astrophysicienne, philosophe, elles sont à la pointe dans leur domaine de compétences, et pourtant elles sont souvent à l’écart de la lumière, comme beaucoup trop d’autres femmes. À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, l’« Humanité magazine » vous fait découvrir cinq intellectuelles de renom. Un choix difficile tant elles sont nombreuses à exceller dans leur champ. Préserver le ciel, protéger notre planète et transmettre sa passion aux jeunes des quartiers. Telle est la mission que s’est assignée l’astronome et astrophysicienne Fatoumata Kébé, fille de Seine-Saint-Denis et figure majeure dans la galaxie des spécialistes de l’espace.

Latifa Madani

Sa brillante thèse sur les débris spatiaux, soutenue en 2016, la propulse dans le monde de l’excellence. En 2018, elle était désignée par le magazine « Vanity Fair » parmi les 50 personnalités françaises les plus influentes.

En novembre 2022, elle accompagnait Emmanuel Macron en visite officielle aux États-Unis aux côtés des astronautes Thomas Pesquet et Sophie Adenot. Cette notoriété et les nombreuses distinctions qu’elle a reçues, alors qu’elle n’a que 37 ans, ne lui montent pas à la tête.

Fatoumata Kébé, enfant prodige du 93, est la fille d’un père cariste et d’une mère femme de ménage originaires du Mali. Née à Montreuil en 1985, elle a grandi à Noisy-le-Sec. Elle n’a pas 8 ans lorsqu’elle découvre les constellations dans des encyclopédies et qu’elle décide de faire de l’étude de l’Univers sa vocation.

Si elle est excellente élève, férue de sciences et de maths, certains de ses professeurs n’y croient pas. « Je voulais faire une prépa scientifique, mais mon professeur de mathématiques pensait que c’était impossible pour une élève du 93, il ne croyait pas en moi et m’a fait un super mauvais dossier. Par dépit, je me suis inscrite à l’université », confiait-elle en 2014 à France Info. Opiniâtre, Fatoumata ne lâche pas.

Une « écolo de l’espace »

Elle travaille à McDo ou à Disneyland pour financer ses études. Elle enchaîne une licence en ingénierie et un master en mécanique des fluides à la Sorbonne, à Paris. En intégrant une formation à la Nasa, elle découvre son premier ciel étoilé dans le parc de Yosemite en Californie. Elle a 23 ans quand elle s’envole pour Tokyo, où elle étudie l’ingénierie spatiale et se familiarise avec les nanosatellites.

Un an plus tard, elle revient préparer son doctorat en astronomie, couronné par une thèse qui fera d’elle une « écolo de l’espace ». Son souci du partage la conduit à créer, en 2014, l’association Éphémérides, pour parler astronomie aux élèves de Seine-Saint-Denis et susciter des vocations. « En banlieue, on n’a pas forcément les mêmes opportunités », explique-t-elle alors au magazine « Jeune Afrique ».

Je suis allée au salon du Bourget douze ans après ma dernière venue en tant que lycéenne, et j’ai eu la désagréable surprise de rencontrer à l’entrée une femme qui distribuait des pin’s de pilote aux garçons et d’hôtesse de l’air aux filles. C’est navrant » Fatoumata Kébé

Ateliers de découverte, visites à la Villette ou à l’Observatoire, rencontre avec un ancien directeur de la Nasa dans les ateliers d’assemblage d’Ariane 6 aux Mureaux (Yvelines), elle ne ménage pas son temps. « L’idée n’est pas d’en faire des astronomes, mais d’élargir leur horizon. De les autoriser à rêver », précise-t-elle, regrettant « le pessimisme d’une jeunesse qui n’ose pas rêver jusqu’aux étoiles ».

Elle sait que, dans les quartiers populaires, il faut surmonter moult obstacles et préjugés, en particulier quand on est une femme. D’où son implication au sein des associations Femmes & Sciences et Women in Aerospace. « Je suis allée au salon du Bourget douze ans après ma dernière venue en tant que lycéenne, et j’ai eu la désagréable surprise de rencontrer à l’entrée une femme qui distribuait des pin’s de pilote aux garçons et d’hôtesse de l’air aux filles. C’est navrant », confiait-elle, en 2020, au magazine « Elle ».

Fatoumata Kébé, membre du comité des jeunes chercheur.se.s de la Royal Astronomical Society, copréside le comité des astronomes en début de carrière de l’Union astronomique internationale. Si son rêve est de devenir astronaute, elle est autant préoccupée par les sols.

Elle a créé au Mali, dans la région de Kayes, d’où est originaire sa famille, Connected Eco, une start-up pour l’irrigation visant à protéger l’environnement de l’agriculture intensive et à atteindre l’autosuffisance alimentaire. La « veilleuse du ciel » ne cache pas ses inquiétudes au sujet de la conquête de l’espace. L’utilisation du terme « coloniser » est dangereuse, affirmait-elle au magazine « Elle » : « Quand on regarde ce qui s’est passé sur Terre, comment peut-on utiliser ce terme pour une autre planète ? » Si le mouvement anticolonial de l’espace existait, Fatoumata Kébé en serait une pionnière.

Journée du 8 marsastrophysiquejournée internationale des droits des femmes
France24 - World

The land of equality? Where France stands on women's rights

Issued on: 03/03/2023 - 15:06

Aline BOTTIN Annette Young Follow Fadile BHAYAT Follow

As we once again mark International Women's Day, we're focusing on the French government's stance on equality. The country has still yet to have its first female president; the gender pay gap stubbornly hovering at around 16 percent while neighbouring Spain is leading the way on dealing with domestic violence and consent. Annette Young asks Isabelle Lonvis-Rome, the French Minister for Gender Equality, Diversity and Equal Opportunities why France lags behind on so many fronts.

FRANCE IN FOCUS

Women and retirement in France: A lifetime of inequality

#The 51%

Pension reform in France: Does Emmanuel Macron's proposal penalise women?

Gender equality

Education in the spotlight as watchdog warns of sexist ‘backlash’ sweeping France

France24 - World

Ex-Wagner mercenary Andrey Medvedev: 'I apologise to the Ukrainian people'

Issued on: 08/03/2023 - 16:04Modified: 08/03/2023 - 16:06

Marc Perelman Follow

FRANCE 24 spoke to Andrey Medvedev, a deserter of Russia's Wagner Group, almost two months after he fled to Norway. The 26-year-old Russian ex-mercenary entered the country illegally on January 13 in a bid to seek asylum there. Speaking from Oslo, Medvedev explained that he "witnessed many things" while fighting with the Wagner Group in Ukraine. However, he said he was unable to talk in detail about them and was keeping this information for Norwegian investigators. Medvedev also apologised to the Ukrainian people.

Medvedev, who fought for the paramilitary Wagner Group in Ukraine between July and November 2022, fled to Norway after deserting. He told FRANCE 24 he did so because of the "methods" and "orders" of Wagner's commanding officers. According to the former mercenary, the men were sent into battle as "cannon fodder".

He said he took the risk of fleeing despite knowing that Wagner deserters suffered "very, very severe consequences", such as the execution of one of them with a sledgehammer, a horrific scene filmed and made public by Wagner. 

The former mercenary said he "witnessed many things" in Ukraine, but admitted he could not talk in more detail about them. He denied that Wagner's regular fighters have committed atrocities against civilians, but said that the group's commanding officers have things to be ashamed of. He refused to give any further details about these crimes, saying that he reserved this information for Norwegian investigators.

Wagner chief Prigozhin is 'mad' and 'his own men will kill him'

Asked about Wagner chief Yevgeny Prigozhin, Medvedev said he saw him in a training centre, where he was encouraging his men by saying that the eastern Ukrainian city of Bakhmut had already been almost conquered. The former mercenary explained that he himself expressed his disagreement and was subsequently locked up in a container for several days. Medvedev called Prigozhin "mad", saying the Wagner chief "thinks that he can do anything he wants". "Once this whole display, spectacle is over, I think that his own men will kill him," he predicted.

He added, however, that Prigozhin continues to obey Russian President Vladimir Putin, otherwise he would no longer be there. But Medvedev said he was "surprised" at Prigozhin's recent public appearances, which included denouncing Wagner's lack of logistical support and ammunition.

The former mercenary apologised to the Ukrainian people "for being part of this". Yet he insisted on the fact that one should not confuse the people of Russia, who are victims of pro-war "propaganda", with the Russian leaders, who decided this war.

The deserter is hoping to obtain asylum in Norway. He said that if he is sent back to Russia, he will at least have "told the truth" and is "prepared to pay the price for that".

Ukraine, one year on © Studio graphique France Médias Monde

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} The France 24 Interview

Ukraine’s prosecutor: 'We’ve collected evidence that Wagner has committed war crimes'

MERCENARY WAR

Wagner Group’s bloody year in Ukraine: From murder squad to cannon fodder

EU imposes additional sanctions on Wagner Group for 'rights abuses' in Africa

France24 - World

Afghan refugee girls continue their education in Pakistan

Issued on: 08/03/2023 - 14:35

Since the Taliban retook power in Afghanistan in August 2021, thousands of Afghan families have found refuge in neighbouring Pakistan. Many Afghans decided to flee their country in order for their daughters to have an education, the Taliban having imposed a ban on secondary and higher education for girls. Pakistan does not offer real prospects of integration or employment to refugees. Yet many Afghan families have nevertheless settled in the country, as our correspondents report.

#The 51%

Afghan women banned from university: The women resisting the Taliban's decision

ON THE GROUND

‘I don’t want to be illiterate’: Afghan girls defy Taliban school ban

Focus

Afghanistan: Taliban keep girls' high schools shut, including in Herat

France24 - World

Film show: Director Sarah Polley on her movie 'Women Talking'

Issued on: 08/03/2023 - 17:25

Marion CHAVAL Magali FAURE Eve JACKSON Follow

To mark International Women's Day, we bring you the story of an isolated religious community battered by sexual abuse. "Women Talking" stars Rooney Mara, Claire Foy, Jessie Buckley and Frances McDormand, among others. Canadian writer-director Sarah Polley's adaptation of Miriam Toews's 2018 novel is based on a real-life mass rape case in a Mennonite community in Bolivia. Over four years, men drugged wives, daughters and mothers and raped them – blaming ghosts, demons and hysteria. The director sat down with FRANCE 24's Eve Jackson to tell her more about making the film. We also hear from the lead actresses.

France24 - World

Israel judicial reforms: Ex-Mossad chief Yatom warns of 'dictatorship'

Issued on: 08/03/2023 - 13:12

Marc Perelman Follow

In an interview with FRANCE 24 from Tel Aviv, former Mossad chief Danny Yatom expressed deep concern at the prospect of Israel becoming a "dictatorship". For weeks, Israel has been rocked by a wave of protests against a bill that would curtail the independence of the country's highest court. Yatom claimed the bill was an attempt by Prime Minister Benjamin Netanyahu to "run away from the trial he is facing" on charges of bribery, fraud and breach of trust. Yatom also criticised Netanyahu's coalition partners for backing the legislation.

At least 70 Palestinians have been killed by Israeli forces and 13 Israelis have died in attacks since the start of 2023. Asked if a third Intifada is under way, former Mossad chief Yatom said: "I don't think that anyone can answer precisely," but insisted Israel will continue to fight terrorism "without any limitation" and make sure its "people will be safe wherever they go, including the West Bank".

However, the Israeli government "should speak about what it intends to do in order to make the lives of the Palestinians easier", he added.

Yatom also regretted the events that took place in Huwara on February 26. In this West Bank town, Israeli settlers set homes and cars on fire, resulting in one Palestinian being shot dead and many injured. The rampage came in response to the murder of two Israeli brothers by a Palestinian.

"The government cannot allow the Israelis to take the law into their own hands (...) Such an event should not happen again because it encourages the extremists of both sides," he concluded.

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Israeli police use stun grenades, water cannon in crackdown on protests against judicial reform

'They burned everything': Israeli settlers torch Palestinian homes, cars after West Bank attack

Mass protests in Israel as controversial judicial overhauls advanced

France24 - World

SOS diaspora: How Lebanese abroad help their country survive crisis

Issued on: 03/03/2023 - 13:34Modified: 03/03/2023 - 13:45

As their country sinks deeper into a financial crisis, more Lebanese people depend on money sent by relatives living abroad to survive. Remittances sent by the Lebanese diaspora, one of the largest in the world, partly explain why Lebanon has not yet descended into social chaos or full-scale revolt, despite the country suffering from what the World Bank calls one of the worst financial crises since the mid-19th century. FRANCE 24's Chloé Domat and Sophie Guignon report.

Built up over more than a century, the Lebanese diaspora is made up of approximately 14 million people over all five continents, compared to only 4 million within Lebanon. These expatriates have always sent money back to their families to make ends meet. Since the crisis, these remittances have become the only source of income for many Lebanese households.

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} MIDDLE EAST MATTERS

Rising poverty and hunger in Lebanon: The fight against malnutrition for low-income families

MIDDLE EAST MATTERS

Fleeing Lebanon to escape poverty: At least 100 die in migrant shipwreck

MIDDLE EAST MATTERS

Citizens rob banks for own savings: Lebanon's economic crisis leads to desperate measures

France24 - World

Ukraine, Russia exchange scores of POWs as UN chief heads to Kyiv

Issued on: 07/03/2023 - 12:15

FRANCE 24 Follow

UN Secretary General Antonio Guterres was on his way to Kyiv to meet with President Volodymyr Zelensky on Tuesday as Russia and Ukraine exchanged prisoners of war. Zelensky said earlier in the day that the Ukrainian military would be sending reinforcements to the besieged city of Bakhmut, belying earlier reports that Ukrainian forces might be preparing a retreat. Read our live blog to see how all the day's events unfolded. All times are Paris time (GMT+1).   

This live page is no longer being updated. For more of our coverage of the war in Ukraine, click here.

1:25am: Macron and Biden spoke about the situation in Ukraine, says the Elysée Palace

French President Emmanuel Macron discussed the situation in Ukraine and how to restore peace in Europe with his US counterpart President Joe Biden, the Elysée Palace announced on Wednesday.

Macron and Biden also spoke about the situation in the Asia-Pacific region and in Iran, according to the Elysée.

9:07pm: Canada to continue training Ukraine combat engineers, Trudeau says

Canada is extending its mission to train Ukrainian combat engineers to October and deploying medical trainers too, Prime Minister Justin Trudeau said Tuesday.

He made the announcement during a joint news conference with visiting European Union Commission President Ursula von der Leyen.

Speaking at a military base in Kingston, Ontario, Trudeau also pledged $3 million CAD for de-mining efforts in Ukraine and vowed with the EU to deliver generators to Ukraine, which has suffered repeated attacks on its power grid since the Russian invasion began a year ago.

The mission to train combat engineers had been due to conclude in the near future.

7:12pm: Russia says NYT Nord Stream report justifies call for investigation

Russia's deputy UN envoy said on Tuesday that a New York Times report on who could be responsible for the attacks on the Nord Stream gas pipelines last year "only proves that our initiative on launching an international investigation under the auspices of the UN Secretary-General is very timely".

Russia plans to call a vote in the UN Security Council by the end of March on its draft resolution asking Secretary-General Antonio Guterres to establish such an inquiry, Deputy Russian UN Ambassador Dmitry Polyanskiy told Reuters.

7:08pm: Ukraine denies involvement in Nord Stream pipelines attack

A senior aide to Ukrainian President Volodymyr Zelensky said on Tuesday that Kyiv was "absolutely not involved" in last year's attacks on the Nord Stream pipelines and has no information about what happened.

Mykhailo Podolyak made the comments in a statement to Reuters following the release of a New York Times report citing US officials suggesting a pro-Ukrainian group was responsible.

6:33pm: Ukraine seeks to secure Black Sea shipping lanes for Africa grain deliveries  

Ukraine on Tuesday appealed for international efforts to keep open Black Sea shipping lanes used to carry millions of tonnes of grain to African nations.

A Ukrainian envoy told the Least Developed Countries summit in Doha that 2.7 million tonnes of grain have been shipped since November.

The Kyiv government at that time launched its Grain from Ukraine programme, mainly for poorer African states.

Ukraine plans to send at least 60 more vessels "to the most affected by hunger and drought countries across Africa and Asia" added Maksym Subkh, Ukraine's special envoy to the Middle East and Africa.

The world's poorest nations have faced the "heaviest burden" from Russia's invasion of Ukraine in February last year, Subkh said.

Both countries are among the world's top grain exporters.

6:19PM: Pro-Ukrainian group sabotaged Nord Stream pipelines, US intel suggests: NYT

New intelligence reviewed by US officials suggests that a pro-Ukrainian group of likely Ukrainian or Russian nationals carried out the attack on the Nord Stream pipelines last year, but the intelligence reached no firm conclusions, the New York Times reported on Tuesday.

There was no evidence that Ukrainian President Volodymyr Zelensky or his top lieutenants were involved, or that the perpetrators were acting at the direction of any Ukrainian government officials, the newspaper reported, citing US officials.

The United States and NATO have called the September 2022 attacks on the pipelines that spewed gas into the Baltic Sea "an act of sabotage," while Moscow has blamed the West. Neither side has provided evidence.

5:30pm: Ukraine says they have identified POW shot dead in grisly video

Ukraine's military on Tuesday tentatively identified as one of its missing soldiers a man who appeared to be shot dead by Russian-speakers in a short video that circulated widely on Ukrainian social media and caused an uproar.

The country's chief prosecutor announced a criminal investigation into the killing, and human rights chief Dmytro Lubinets argued that it was a violation of the Geneva Conventions.

Senior Ukrainian officials alleged, without providing further evidence, that the man was an unarmed prisoner of war killed by Russian soldiers.

The 30th Mechanized Brigade on its Facebook page named the man as Tymofii Shadura. The identification is based on preliminary information and is not final, it said.

3:30pm: Ukraine war will haunt 'generations to come', UN rights chief says

The shocking magnitude of destruction inflicted by Russia’s war in Ukraine will harm the rights of generations to come, UN rights chief Volker Turk said Tuesday.

“The war in Ukraine has led to civilian casualties and destruction of a shocking magnitude,” Turk said in his main speech to the UN Human Rights Council session in Geneva.

“The rights of Ukrainians will be harmed for generations to come, and the war’s impact on fuel and food prices, as well as geopolitical tensions, are impacting negatively on people in every region of the world."

Turk also said the war was a “betrayal” of the promises made when the foundations of universal human rights were laid down in the aftermath of World War II.

He also accused Russian state media of bombarding people with constant pro-war messages, thereby inciting hatred.

3:24pm: Russia and Ukraine exchange soldiers in prisoner swap

Russia and Ukraine said on Tuesday they had exchanged scores of prisoners of war (POWs), the latest swap in more than a year of fighting.

Russia’s defence ministry said 90 Russian prisoners of war had returned from Ukraine in the latest exchange. Kyiv said 130 Ukrainian service personnel had been released from Russian custody.

Andriy Yermak, head of the Ukrainian presidential staff, said 87 of the Ukrainians had taken part in the defence of the southeastern city of Mariupol before its capture by Russia.

1:48pm: Guterres to meet Zelensky for talks on grain shipments, 'pertinent' issues

UN Secretary General Antonio Guterres is traveling to Ukraine on Tuesday to meet with President Volodymyr Zelensky, his third trip since Russia's invasion, his spokesman said.

"The secretary-general has just arrived in Poland on his way to Ukraine," spokesman Stephane Dujarric said in a statement, adding that discussions will include extending a deal with Moscow that allows the export of Ukrainian grain via the Black Sea as well as "other pertinent issues". 

The 120-day deal, initially brokered in July by the United Nations and Turkey and extended in November, will be renewed on March 18 if no party objects.

Russia has signalled that obstacles to its own agricultural exports need to be removed before it agrees to let the Black Sea grain deal continue. To help convince Russia to allow Ukraine to resume Black Sea grain exports back in July, a three-year deal was also struck in which the United Nations agreed to help facilitate Russian food and fertiliser exports.

Ukraine and Russia are both major global suppliers of grains and fertilisers.

12:52pm: Poland says it will send 10 more Leopard 2 tanks to Ukraine this week

Poland will send 10 additional Leopard 2 tanks to Ukraine this week, the Polish defence minister said on Tuesday.

"Four [tanks] are already in Ukraine, another 10 will go to Ukraine this week," Mariusz Blaszczak told a news conference.

Poland has promised to send 14 Leopard 2 tanks to Ukraine in total.

11:15am: Ukraine plans reinforcement of defences in Bakhmut 

Ukrainian troops will keep defending the eastern city of Bakhmut and reinforcements are on their way, President Volodymyr Zelensky said in an overnight address, apparently in a bid to outlast Moscow’s assault on the city.

Ukrainian forces had been digging trenches further west and in recent days had seemed to be preparing a withdrawal to preserve their forces and fight elsewhere. 

But Zelensky’s remarks suggest Kyiv has elected to stay and fight on, apparently convinced that Russia’s losses were far greater than those of the Ukrainian troops defending the city.    

Ukraine's military command on Tuesday reported a record 1,600 Russians killed over the previous 24 hours. Those figures, which could not be independently confirmed, might be behind Ukraine's renewed push for the city. While the siege of Bakhmut had previously been led by Wagner units formed mainly of released convicts, Ukrainian sources believe Russia is now committing higher value troops to the fight, giving Ukraine more reason to fight on. 

The battle for Bakhmut has also exposed a rift between the Russian military and Wagner mercenaries, whose boss Yevgeny Prigozhin has in recent days accused Russia of withholding ammunition from his men.

Russian Defence Minister Sergei Shoigu said Tuesday that the capture of Bakhmut was key to launching a further offensive in the wider Donetsk region. “This city is an important defensive hub for Ukrainian troops in Donbas. Capturing it will allow for further offensive operations deep into the defence lines of the Armed Forces of Ukraine,” Shoigu said during a televised meeting of military officials.

6:00am: Ukraine investigates alleged Russian shooting of prisoner of war

Ukraine has launched a criminal investigation into what prosecutors said was Russia's "brutal and brazen shooting of an unarmed person" depicted in a video seen on social media, the country's top prosecutor said on Monday.

The 12-second video, which rapidly amassed shares on Twitter, shows an apparently unarmed man in a uniform with a Ukrainian flag insignia on his arm standing and smoking a cigarette in a wooded area.

The man says "Slava Ukraini!" – or, "Glory to Ukraine" – before multiple shots are heard. The man slumps to the ground as bullets appear to hit his body. A voice is heard saying, "Die, Bitch" in Russian.   

Ukraine's military on Tuesday said it had identified the man in the video. "According to preliminary data, the deceased is a serviceman of the 30th separate mechanised brigade – Tymofiy Mykolayovych Shadura," the military said on Telegram adding that Shadura had been missing since February 3 amid fighting near Bakhmut.

"The final confirmation of his identity can be established after the body is returned," it added. Kyiv said the killed soldier's remains were located in territory currently controlled by Russian forces.

4:15am: China says an 'invisible hand' is prolonging the conflict in Ukraine

The Ukraine crisis seems to be driven by an invisible hand pushing for the protraction and escalation of the conflict, China's Foreign Minister Qin Gang said on Tuesday, while calling for dialogue to begin as soon as possible.

An "invisible hand" is "using the Ukraine crisis to serve certain geopolitical agendas", Qin said on the sidelines of an annual parliamentary meeting in Beijing. 

Qin also said Beijing has not provided weapons to either side of the Ukraine conflict, amid loud warnings from US officials of unspecified "consequences" for China if it should send lethal aid to Russia.

In later remarks on Qin's comments, Kremlin spokesman Dmitry Peskov said the US was to blame for the conflict, saying Washington "does not want this war to end". 

"Here we can probably disagree with our Chinese comrades. This is, of course, a joke. You know what the joke is: this is not an invisible hand, this is the hand of the United States of America, this is the hand of Washington," Peskov told reporters.

2:00am: Ukraine has retrieved 307 children from occupied territories

Ukraine has retrieved 307 children from Russia-occupied territories, the country's human rights ombudsman said on Monday, including an 8-year-old boy who was recently reunited with his grandmother. 

"At the end of February, the office of the Commissioner for Human Rights received a request to help bring back a child who was in the territory temporarily occupied by Russia," Dmytro Lubinets, the ombudsman, said on the Telegram messaging platform.

Ukraine's authorities estimate that more than 16,000 children have been deported to Russia since the start of the war. Russia denies the accusations, insisting it has been evacuating people voluntarily from Ukraine.

 

© France Médias Monde graphic studio

(FRANCE 24 with AFP, AP & Reuters)

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} The World This Week

Battle for Bakhmut: Russia closing off last access routes to city

AS IT HAPPENED

Ukrainian forces cling to Bakhmut under severe Russian pressure

AS IT HAPPENED

🔴 Top military officials vow to defend Bakhmut, Zelensky says

France24 - World

Iran makes first arrests over schoolgirl poisonings

Issued on: 07/03/2023 - 16:57

NEWS WIRES

Iran announced Tuesday it had made the first arrests in a spate of mystery poisonings of schoolgirls that has affected more than 5,000 pupils since late November.

Supreme leader Ayatollah Ali Khamenei had called Monday for the perpetrators of the "unforgivable crime" to be tracked down "without mercy" as public anger mounts.

"Based on the intelligence and research measures of the intelligence agencies, a number of people have been arrested in five provinces and the relevant agencies are conducting a full investigation," deputy interior minister Majid Mirahmadi told state television.

He did not identify those detained or elaborate on any possible motive.

Scores of Iranian schools have been hit by poisonings since late November, with pupils suffering symptoms ranging from shortness of breath to nausea and vertigo after reporting "unpleasant" odours on school premises. Some have been treated in hospital.

"Twenty-five (out of 31) provinces and approximately 230 schools have been affected, and more than 5,000 schoolgirls and boys poisoned," Mohammad-Hassan Asafari, a member of the parliamentary fact-finding committee, told the ISNA news agency on Monday.

"Various tests are being carried out to identify the type and cause of the poisonings. So far, no specific information has been obtained regarding the type of poison used."

The mystery poisonings have triggered a wave of anger and demands for action from the authorities.

They have also sparked international concern and Western calls for an independent investigation, particularly as the first cases were reported soon after the start of nationwide protests over the death of Iranian Kurd Mahsa Amini, 22, following her arrest for allegedly breaching Iran's strict dress code for women.

'Enemy's conspiracy'

President Ebrahim Raisi tasked the interior and intelligence ministries last week with providing continuous updates on the poisoning cases, dubbing them "the enemy's conspiracy to create fear and despair" among the people.

"In less than five percent of the students transferred to hospital, irritant materials were found which led to their ill-health," the interior ministry said in its latest update Monday.

"Fortunately, so far, no toxic or dangerous substances have been found in any of the students transferred to medical centres."

Deputy health minister Saeed Karimi said symptoms included "respiratory irritation, stomach ache, weakness and lethargy".

"These inhaled irritants may not necessarily be a gas but may be in the form of a powder or paste or even a liquid, which when poured over a heater or vaporised by heat can cause complications," he added.

The latest case -- reported by the ISNA news agency -- involved 40 pupils, all of them female, in the restive southeastern city of Zahedan on Tuesday.

The White House called Monday for a "credible independent investigation" into the poisonings.

The first cases were reported in Iran's Shiite clerical capital of Qom in late November, a month after the Amini protests that later spread to universities and schools.

On Tuesday, Tehran prosecutor Ali Salehi warned "those who spread lies and rumours" about the poisonings that "they will be dealt with decisively and legally," the judiciary's Mizan Online website reported.

"In the past week, court cases and charges have been filed against the managers of the Hammihan, Rouydad 24 and Shargh media, as well as several individuals," Salehi added.

(AFP)

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Iran's supreme leader says suspected poisonings in girls’ schools 'unforgivable crime'

Women of Iran's Evin prison, locked up amid protests, remain defiant

#The 51%

How a women's-led counter-revolution is reshaping Iran

France24 - World

Two US citizens found dead, two alive after kidnapping in Mexico

Issued on: 07/03/2023 - 17:15

NEWS WIRES

Two of the four US citizens kidnapped after crossing the border into crime-plagued northeastern Mexico have been found dead, Mexican authorities said Tuesday.

The attorney general's office confirmed that of the four abductees "two of them are dead, one person is injured and the other is alive," Tamaulipas state governor Americo Villarreal told a news conference by telephone.

The US citizens crossed into Matamoros, in Tamaulipas state, on Friday in a white minivan with North Carolina license plates, the US Federal Bureau of Investigation (FBI) said in an earlier statement.

It offered a $50,000 reward for help leading to the return of the unidentified victims and the arrest of the perpetrators.

"Shortly after crossing into Mexico, unidentified gunmen fired upon the passengers in the (minivan). All four Americans were placed in a vehicle and taken from the scene by armed men," the FBI said.

Mexican President Andres Manuel Lopez Obrador said on Monday that the victims were believed to have entered the country to buy medicines and got caught up in a confrontation between criminal groups.

"We're very sorry that this is happening in our country," Lopez Obrador told reporters after the confirmation of the deaths.

"We send our condolences to the families of the victims, to friends, to the people of the United States, to the US government," he added.

A Mexican national was killed in the incident.

Matamoros, located across the US border from Brownsville, Texas, has been beset by violence linked to drug trafficking and other organized crime.

The White House on Monday described the abductions as "unacceptable" and said President Joe Biden's administration was coordinating with Mexican authorities.

"Our thoughts are with the families of these individuals," spokeswoman Karine Jean-Pierre said.

Mexico is plagued by cartel-related bloodshed that has seen more than 340,000 people murdered since the government deployed the military in the war on drugs in 2006.

The US State Department advises against travel to Tamaulipas due to crime and kidnapping.

"Organized crime activity –including gun battles, murder, armed robbery, carjacking, kidnapping, forced disappearances, extortion, and sexual assault – is common along the northern border and in Ciudad Victoria," the state capital, according to a US travel advisory.

"Criminal groups target public and private passenger buses, as well as private automobiles traveling through Tamaulipas, often taking passengers and demanding ransom payments," it warned.

Despite the risks, Matamoros, located on the banks of the Rio Grande river separating the two countries, is a major stopping point for migrants heading for the United States.

(AFP)

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Two International Red Cross workers kidnapped in Mali

Mexico says 29 killed in operation to arrest son of drug kingpin "El Chapo"

US and Mexico discuss migration, illegal drug trade, economic ties at summit

France24 - World

UEFA to refund Liverpool fans who attended chaotic Paris Champions League final

Issued on: 07/03/2023 - 15:14

NEWS WIRES

UEFA will refund Liverpool fans who bought tickets for last season's Champions League final, an event which led to crushes outside the Stade de France and innocent supporters being doused with pepper spray and tear gas.

The governing body of European soccer said Tuesday that a scheme has been set up to reimburse all 19,618 tickets purchased by Liverpool fans for the match against Real Madrid last May. The Spanish club won 1-0.

An independent review published last month found UEFA mostly responsible for the security failures which “almost led to disaster.”

“It is remarkable that no one lost their life,” the investigation panel wrote in a 220-page document.

Refunds will also be paid out to Real Madrid supporters and neutral fans who meet certain criteria set out by UEFA.

“We have taken into account a huge number of views expressed both publicly and privately and we believe we have devised a scheme that is comprehensive and fair,” UEFA general secretary Theodore Theodoridis said. "We recognize the negative experiences of those supporters on the day and with this scheme we will refund fans who had bought tickets and who were the most affected by the difficulties in accessing the stadium.”

Tens of thousands of fans were held in increasingly crushed queues for hours before the game on May 28 at the 75,000-capacity Stade de France, which is a key venue for the 2024 Paris Olympics.

Many fans were fired on with tear gas by police before the game, which was delayed by nearly 40 minutes.

UEFA statements during the chaos and after the game wrongly blamed Liverpool fans for arriving at the stadium late and using fake tickets to try to gain entry.

After Madrid’s victory, dozens of fans were robbed leaving the stadium by local residents.

An apoloGy to Liverpool supporters for “the experiences of many of them” and the unjust blaming was made last month by Theodoridis.

Fan group Football Supporters Europe praised to the decision to hand out refunds.

“UEFA’s announcement of the ticket refunds is both unprecedented and hugely welcome, and builds concretely on the apology they extended to Liverpool fans earlier," FSE board member Kevin Miles said. “Every football fan who has traveled to support a team abroad will know that, while it may have been Liverpool fans who suffered last year, these events or something similar could have happened to any of us."

(AP)

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Real Madrid crush Liverpool 5-2 in Champions League rout at Anfield

UEFA rejects French claim that fake tickets led to Champions League chaos

CCTV footage from Champions League final fiasco inexplicably 'deleted'

France24 - World

Bird flu found in foxes near Paris, says animal health organisation

Issued on: 07/03/2023 - 16:12

NEWS WIRES

France reported an outbreak of highly pathogenic bird flu among red foxes northeast of Paris, the Word Organisation for Animal Health (WOAH) said on Tuesday, as a spread of the virus to mammals is raising concern globally. 

After three foxes were found dead in a nature reserve near where gulls had died, one of the foxes was collected and tested, it said in a report, citing French authorities.

The strain detected was H5N1, like the one that has been spreading around the world in the past year, killing more than 200 million birds.

The World Health Organization last month described the bird flu situation as "worrying" due to the recent rise in cases in birds and mammals and that it was reviewing its global risk assessment in light of recent developments including cases of human transmission in Cambodia.

Avian influenza, commonly called bird flu, has been spreading around the world in the past year, killing more than 200 million birds, sending egg prices rocketing and raising concern among governments about human transmission.

The virus infected a cat in France in late December. It has also been detected in minks in Spain, foxes and otters in Britain, sea lions in Peru and grizzly bears in the United States.

(Reuters)

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Tens of millions of birds culled, but avian influenza continues to spread

epidemic

Largest global bird flu outbreak ‘in history’ shows no sign of slowing

Europe plagued by 'most devastating' bird flu outbreak ever, EU says

France24 - World

Ukraine: Odesa, bent but not broken a year after the Russian invasion

Issued on: 23/02/2023 - 15:43

A year ago, inhabitants of Odesa were preparing for the arrival of Russian ships on the city’s coast. Although Moscow didn’t end up seizing the city, it has succeeded in heavily reducing the port’s activities, which are regarded as the seaside resort’s ‘economic lungs’ on the Black Sea.The tourists are no longer coming, and the daily lives of inhabitants that stayed on now beat to the rhythm of air-raid sirens and power cuts.A report from southern Ukraine’s port city.

New York Times - World

Russia-Ukraine War

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Ukraine Claims Bakhmut Battle Is Wagner’s ‘Last Stand’

Ukrainians say Russia’s Wagner mercenary group is running low on fighters recruited from prisons, used in attacks on Bakhmut, where Ukraine has also endured heavy losses.

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By Andrew E. Kramer and Anatoly Kurmanaev

KYIV, Ukraine — Russia’s Wagner mercenary group has been forced to use more of its professional recruits in Bakhmut to replace its depleted supply of enlisted prisoners, who are perishing by the thousands in the longest battle of the war, a Ukrainian official said on Tuesday.

The claim suggested that Ukraine sees an opportunity, despite the heavy casualties it has suffered in the eastern city, to exhaust Wagner’s nearly suicidal prisoner assaults, which Ukraine’s commanders regard as one of Russia’s most effective tactics.

“This is their last stand,” Col. Serhiy Cherevaty, a spokesman for Ukraine’s eastern group of forces, told Radio Liberty in an interview, referring to Wagner’s forces in Bakhmut, where Russia and Ukraine’s vicious, monthslong struggle has left thousands of soldiers dead and the city in rubble.

Ukrainian officials have claimed that nearly 30,000 of Wagner’s 50,000 troops have deserted or been killed or wounded, many around Bakhmut. That number could not be independently verified, and Ukraine has not disclosed its own losses in the region. Russia’s defense minister, Sergei Shoigu, claimed on Tuesday that Ukraine had lost more than 11,000 troops in February.

As the fight for Bakhmut appears to be entering a decisive phase, both sides are trying to justify their staggering losses in a minor city of limited strategic value by presenting them as benefiting their cause. Each makes essentially the same claim: that the fighting there is worth the horrific cost because it is wearing down the enemy.

Wagner’s founder, Yegveny V. Prigozhin, has repeatedly said that his group’s triple-digit daily casualty rates are sucking experienced Ukrainian units into what he calls the “Bakhmut meat-grinder,” upsetting their offensive plans elsewhere.

President Volodymyr Zelensky said on Monday that rather than withdraw from the city, as had been rumored, Ukraine would send reinforcements into Bakhmut, where Ukrainian commanders say the fighting has tied down enormous Russian forces.

The true strategic legacy of the battle will most likely be ultimately written by its victors.

Wagner’s mercenaries have significantly helped Russia edge toward encircling Bakhmut, largely by throwing waves of former inmates toward Ukrainian positions, wearing Kyiv’s forces down at heavy cost. “Almost all of them have been killed” in Bakhmut, Colonel Cherevaty said of the prisoner units.

Some analysts say that if Ukraine can eliminate Russia’s prisoner soldiers in Bakhmut, they will not have to face their attack waves elsewhere. The number of “Russian convict recruits suitable for combat is not limitless,” the Institute for the Study of War, a research group in Washington, said in a communiqué this week. The group echoed Ukraine’s assessment that Wagner units were shifting toward higher-quality special forces because of the high losses suffered by prison recruits.

The State of the War

On Monday, Mr. Prigozhin himself appeared to sound an alarm, calling for urgent reinforcements and ammunition to withstand a potential Ukrainian counteroffensive he said could not only relieve Bakhmut’s besieged defenders, but even cut off the Wagner attackers. “Otherwise, we’re all in” trouble, he said, using an expletive in an audio message published on social media.

Mr. Prigozhin has suggested that his growing public feud with Russia’s Defense Ministry last month has cost him access to Russian prisons, where since July he was able to enlist tens of thousands of inmates with a promise of high salaries, social rehabilitation and freedom — if they survive their deployments. He had called the loss of prison recruitment an attempt to “bleed out” Wagner of its “offensive potential.”

U.S. intelligence officials in December estimated that Wagner comprised about 10,000 professional soldiers, recruited mostly from veterans of Russia's security forces, and 40,000 former inmates. Wagner defectors and Russian prison rights activists say inmates are thrown into battle after just two weeks of training, and are used mostly to charge Ukrainian positions in small, unprotected groups, in order to expose the location of enemy fire and dig foxholes for subsequent assault waves.

Wagner’s leaders treat the prison units as expendable, with most of its members killed days or even hours after arriving at the front, according to Wagner defectors, Russian prison rights activists and Ukrainian officials and military commanders.

However, one inmate recruit who this month returned home after serving his six-month contract with Wagner, including around Bakhmut, has described his survival chances as a coin toss, suggesting that different Wagner commanders use varying assault tactics. The soldier said that of about 170 inmates who enlisted from his penal colony in Russia’s Ivanov region last fall, about 80 have returned home without major injuries.

The soldier, who is not identified because of the threat of retribution, told his friends that he plans to return to the front for a new stint with Wagner, reflecting the relatively high salaries paid by the mercenary group and the limited work prospects for former prisoners.

Although Wagner lost its ability to recruit in prisons, units composed of inmates will almost certainly continue to appear in the war. Mr. Prigozhin and Russian human rights activists have said the Russian military, itself, has recently started recruiting inmates.

The Russian prison service still had more than 400,000 inmates at the start of the year, according to its website, suggesting a large remaining pool of potential recruits.

As for Wagner, Mr. Prigozhin has attempted to substitute the loss of prison access by redoubling efforts to attract professional fighters. Wagner recruitment appeals in recent weeks have appeared on billboards, social media and even on prime-time state television shows.

In addition, social media accounts affiliated with Wagner have intensified propaganda portraying the mercenary force as the preferred destination for Russian patriots.

In one video posted on social media channels last week, eight heavily armed men claiming to come from a demobilized Russian Army unit appeal to Mr. Prigozhin to accept them into his ranks. The video could not be independently verified, but hours later Mr. Prigozhin published an audio message accepting them.

“When people want to fight and not sit around firing ranges or bases, it’s necessary to do it,” he said.

Mr. Prigozhin and his allies claim that Wagner’s main task in Bakhmut is not territorial gain, but the depletion of experienced Ukrainian units that could have been fighting in other sections of the 600-mile front line.

“The Ukrainian forces send all their combat-ready units to Bakhmut,” Mr. Prigozhin said in late January.

As an example, some pro-war Russian military bloggers — an influential group that closely tracks the war — said the intensification of the Bakhmut battle had coincided with the end of Ukrainian advances in the Kreminna area farther north, where the Kremlin’s forces appear to have regained the initiative in recent weeks. Some Western analysts have made the same point, saying that the fighting in Bakhmut is starting to sap Ukrainian strength before an expected counteroffensive.

That campaign will likely focus on the southern region of Zaporizhzhia, where Ukraine is building up forces, Col. Roman Kostenko, a member of Ukraine’s Parliament who is serving in the country’s military, told Ukrainian television on Monday.

Ukraine may try to approach the Russian-held port of Melitopol and drive a wedge between Russian forces in the Crimean Peninsula and those in eastern Ukraine, military analysts and Ukrainian officials say. “The Zaporizhzhia direction is as dangerous as the eastern one,” Colonel Kostenko said, referring to parallel Russian efforts to control the area.

In another region of southern Ukraine, the Ukrainian authorities urged residents on Tuesday to evacuate because of shelling by Russian forces, in a tacit acknowledgment that efforts to restore normal life to the area have been thwarted. Ukraine recaptured the city of Kherson last fall, but Russian troops remained on the eastern bank of the Dnipro River, in position to batter civilians and Ukrainian troops with artillery.

Heavy casualties in Bakhmut could hamper Ukraine’s ability to mount a counteroffensive there or elsewhere, raising problems similar to those facing Russian commanders, analysts said.

The tenacious defense of Bakhmut has expended Russian manpower and ammunition, Michael Kofman, a Washington-based expert on the Russian military at the Center for Naval Analyses, wrote on Twitter on Sunday after visiting the Bakhmut area.

“Strategies can reach points of diminishing returns,” he wrote. “This fight doesn’t play to Ukraine’s advantages as a force.”

Andrew E. Kramer reported from Kyiv, Ukraine, and Anatoly Kurmanaev from Berlin. Reporting was contributed by Ivan Nechepurenko from Tbilisi, Georgia; Ekaterina Bodyagina from Berlin; and Alina Lobzina and Matthew Mpoke Bigg from London.

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France24 - World

Healing ‘invisible wounds’: Mental health care, a priority in Ukraine

Issued on: 21/02/2023 - 17:47Modified: 22/02/2023 - 16:29

After nine years of armed conflict in the Donbas region, the Ukrainian population now faces the Russian invasion that began nearly a year ago. The war has inflicted heavy trauma and psychological problems, not just among soldiers but civilians as well. Several health facilities have been set up to help. FRANCE 24 reports from Kyiv.

France24 - World

Macron says will put right to abortion in French constitution in ‘coming months’

Issued on: 08/03/2023 - 18:55

NEWS WIRES

French President Emmanuel Macron said Wednesday his government would put forward a draft law enshrining abortion rights in the French constitution within months.

In a speech paying tribute to the late Gisele Halimi, a feminist activist and pioneer for reproductive rights, Macron said an amendment to the constitution would be submitted to parliament.

"This will enshrine the freedom of women to choose abortion, and be a solemn guarantee that nothing can ever limit or abolish this right because it will have become irreversible," he said.

"The rights of women are always a fragile conquest," Macron said.

France's National Assembly had in November 2022 already voted in favour of the constitutional change, but without deciding on a timeline.

The move has been accelerated after the US Supreme Court overturned abortion rights in June, sparking pressure from campaigners for France to do the reverse in a symbol of its commitment to women's rights.

Macron was speaking at a national tribute for Halimi, who died in 2020 aged 93 after a long career as a lawyer, activist and politician.

In a landmark case in 1972, she won the acquittal of a minor who was on trial for abortion after becoming pregnant through rape.

But Macron's choice to focus on Halimi on International Women's Day sparked some resistance, even from within her family.

Her son Serge Halimi, a journalist, stayed away from the ceremony, saying it came "at a time when the country is rising up against an extremely unfair pensions reform".

Several Women's Day demonstrations across the country included protests against the retirement reform that some critics say gives women a worse deal than men.

Abortions were de-criminalised in France in 1975.

Successive laws have aimed at making abortions safe, anonymous and free of charge.

But pro-choice associations say women wanting to abort still often face prejudice and hostility.

(AFP)

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} FRENCH CONNECTIONS

Should abortion rights be enshrined in the French constitution?

The Debate

France's answer on abortion: Should constitution include a woman's right to choose?

Women's rights

French lawmakers approve bill enshrining abortion rights in the constitution

France24 - World

War in Ukraine: no place for Russian language and heritage in Odesa

Issued on: 22/02/2023 - 10:22Modified: 22/02/2023 - 10:55

The Russian invasion that began a year ago has left an indelible mark on Ukrainian society.  The Russian language is slowly losing ground to Ukrainian, a fact often used by President Vladimir Putin to justify the invasion. Ukraine’s culture including literature, music and art are particularly affected by the growing phenomenon of de-Russification. FRANCE 24 reports from Odesa, a coastal city in southern Ukraine, where Russian language and culture are deeply rooted. 

France24 - World

France, UK working on new deal to combat illegal migration ahead of summit

Issued on: 08/03/2023 - 17:23

NEWS WIRES

France and Britain are working on a new deal to thwart migrants crossing the Channel, which could be agreed at a summit between leaders Emmanuel Macron and Rishi Sunak later this week, a French official said Wednesday.

Macron is set to welcome British Prime Minister Sunak to Paris on Friday for the first summit between the neighbours in five years.

Preventing migrants from crossing the Channel from France to Britain is set to be a leading topic of talks, with Sunak having made stopping migrant boat crossings one of his domestic priorities.

"We are in the process of finalising the terms of a strengthening of our operational cooperation," an aide to Macron told reporters on Wednesday on condition of anonymity.

The deal would focus on "increasing the resources deployed to manage this common border, with multi-year financing in order to improve the planning of human resources, equipment and infrastructure," the aide said.

>> Will UK, EU deepen ties after Northern Ireland breakthrough?

Britain agreed to pay France another 72.2 million euros ($74.5 million) under a deal last November that aimed to deploy an additional 350 people to detect and prevent migrant boat crossings.

Around 800 people including regular police, border control forces and customs officers are deployed daily in anti-migrant operations in northern France, according to recent figures from French authorities.  

The British government outlined a new draft immigration law on Tuesday that aims to deter migrants boarding dinghies to cross the Channel, one of the world's busiest shipping channels.

The law, which would prevent people who arrived in the UK illegally from making an asylum claim, provoked an outcry from rights groups.

"At this stage we do not see any major impact on the French coast assuming that the law enters into force," the French official said after underlining that legal appeals were likely.

Rights groups and the United Nations have said that the legislation would mean Britain breaking its commitments under European and UN conventions on asylum.

The meeting of Macron and Sunak in Paris is expected to reset relations between western Europe's biggest military and diplomatic powers after years of tensions.

The departure of abrasive British prime minister Boris Johnson as well as the war in Ukraine are seen by analysts as bringing the estranged allies back together.

"We are coming out of a period when we have not had a summit in five years," a second French presidential aide said.

"We're renewing things at the moment, putting things back in order, and preparing for the future."

Joint announcements on the training of Ukrainian forces, as well as fresh cooperation on future weapons development and nuclear energy are also expected after the working lunch and talks between the leaders.

(AFP)

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} BREXIT THAW

Will UK, EU deepen ties after Northern Ireland breakthrough?

Britain prepares to present new bill to curb migrant boat arrivals

Charles III will travel to France, Germany on first state visits as king

New York Times - World

France’s Pension Plan Strikes

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Fight Over Retirement in France Is a Question of Identity

Resistance to the government’s plan to push back the retirement age is not just about working longer. It springs from a deep sense of what defines France as a nation.

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By Catherine Porter

Catherine Porter, based in Paris, went to Granville, France, on the west coast of Normandy, to speak with retirees for this article.

Monday is line dancing; Tuesday scrapbooking with friends; Wednesday caring for her two grandchildren.

Martine Mirville’s itinerary is an advertisement for retirement in France.

After decades of working, much of it as a secretary, she packed up her desk for the last time, bought an apartment in this seaside town in Normandy where her daughter lives, and started the coveted next stage of her life.

“I wake up every morning and say how lucky am I to be here,” said Ms. Mirville, 67, during a break from her Thursday morning gym class. Then, she used a favored French expression that has been echoing across the country in protests this year: “This is the time to enjoy life.”

Since President Emmanuel Macron’s government introduced plans to push the retirement age back from 62 to 64, France has been convulsed by regular strikes and protests that have drawn millions into the streets, not only in the capital, but in towns and villages across the country.

On Tuesday, workers walked out of schools, refineries, power plants, airports and transportation systems in the biggest mobilization yet, trying to all but turn out the lights in the country in protest.

The government’s plan has struck a deep and sensitive nerve in a society that cherishes retirement and reveres a generous balance between work and leisure perhaps more than any other Western industrial country.

France’s attachment to retirement is complex, touching on its history, identity and pride in social and labor rights that have been hard won. They will not be easily forfeited, no matter how many times the government argues that changing the pension system is imperative to save it, given the demographic realities confronting the country.

When it was introduced by the National Resistance Council after World War II, the retirement system — along with national health care — was part of a series of celebrated social measures intended to help bind the fractured country together.

It was designed so active workers pay the pensions of their elder generation, creating interdependence, “so we don’t necessarily want to fight one another,” explained Bruno Chrétien, president of the Institute for Social Protection. “It built a kind of social peace.” 

The problem today is that the baby boomers have retired and are living much longer than when the system was devised, while the system’s motor — the younger work force that pays for their pensions — is not keeping up.

Mr. Macron and his government say that the pension system is in “an increasingly precarious state” and that his proposed change is “indispensable” to put it on firmer financial footing.

The French, polls show, are overwhelmingly opposed to retiring later.

“We are capable of being as productive as Americans. But don’t forget, life is not just about working,” said Hervé Bossetti, 58, a money manager at his fifth protest snaking through Paris last month, dressed in a striped prisoner’s uniform, carrying a ball and chain, and wearing a sign that said, “Prisoner of work.”

He added, “In France, we believe that there is a time for work and then a time for personal development.”

In Granville, a town perched on a cliff overlooking the English Channel in the north of France that was proclaimed the best place to retire by Le Figaro in 2022, the allure of retirement is on full display.

Restaurants, cafes, museums and theaters are full of seniors — who make up 45 percent of the town’s population. The Inter-Age University offers dozens of courses, from Russian to contemporary history. The town supports more than 100 clubs and charitable organizations.

“It’s the first time in my life I’ve been onstage,” said Catherine Iacovelli-Hamon, 62, who moved to town about three years ago, after selling the tobacco and newspaper shop in Caen that had soaked up six days a week of her life for 20 years. Her pension covers about three-quarters of her last salary — enough to travel, and go to restaurants and the theater. “All the things we could not do, finally, we are doing them.”

After World War II, only one-third of people lived to see retirement. Those who did, got access to just 20 percent of their former salary for a handful of years before dying.

Since then, France’s pension payments and life expectancy have both ballooned. Today, the average French pensioner is richer than the general population, accessing roughly 75 percent of their previous earnings with fewer expenses.

In France, 4.4 percent of retirees live below the poverty line — one of the lowest rates in the 38-nation Organization for Economic Cooperation and Development.

The average French person now spends more than a quarter of their life — from 22 years for men, to 26 for women — in retirement, and much of that in good shape, which French statisticians measure as “life expectancy without disability.” Those who made it to 65 in 2021 could expect another 11 to 12 good years, on average, according to French government statistics.

No longer a short reprieve before death, retirement is now seen as “the afternoon of life, a time that is blessed,” said Serge Guérin, a professor of sociology specializing in old age at Iseec Business College in Paris.

“It’s a time of liberty, to finally enjoy your grandchildren, your interests, your desire to travel, to volunteer and be elected in your community.”

It is also seen as compensation for working life.

“There is this vision in France,” Mr. Guérin added, “that working time is time waiting to be able to enjoy life.”

Many retirees in Granville were hard at work in a metal hangar, putting the finishing touches on their handmade floats for the town’s annual carnival. Jean-Pierre Doron was painting a chest to be filled with confetti. Now 70, Mr. Doron began work at 18 as a metal worker, and later became a warehouse stocker at France Télécom — the former national telephone company that became synonymous with horrific work culture in France, after dozens of employees committed suicide and managers were sent to jail for “institutional moral harassment.”

“People shouldn’t wait for retirement to have liberty,” said Mr. Doron. “The young need to fight for working conditions that are respectable to them.”

The French labor code outlines specific hazardous conditions, offering workers exposed to things like extreme temperatures or night shifts points that can go toward early retirement. However, only 15 percent of French workers were entitled to points under this system, according to a recent Ministry of Labor report.

That hardly captures the overbearing sense of pressure French workers, filling protests, describe using the same term — “pénibilité,” which roughly translates to “hardship.” Researchers say the culture of the French workplace remains largely hierarchical and increasingly stressful.

“People say, ‘My work weighs on me. I don’t necessarily have health problems, but I find it difficult to withstand.’ They talk about pressure, always working at a fast speed, never being allowed the time to finish a job in peace. But there aren’t any points for that,” said Annie Jolivet, an economist and researcher at the Center for Employment and Labor Studies.

Ironically, around three quarters of French workers have consistently expressed satisfaction with their work repeatedly in surveys over the past twenty years. They have also said, repeatedly, they’d like to retire as early as possible.

“It’s a place of contradictions,” said Bertrand Martinot, a workplace economist and fellow at the right-leaning Montaigne Institute, whose recent report showed a large majority of the French were satisfied at work, but most found their work hard, and almost half said they thought the current retirement age of 62 was already too late. “This shows there is an essential schism in France, but the story is more complicated than just ‘work is a horror.’”

One explanation Mr. Martinot offers is distrust of government. Another is that by changing the age of retirement, the state is breaking an unspoken promise to workers.

“It’s a kind of contract that’s been signed with the state,” he said. “People will accept intense work, and a low salary, if they have a long retirement, with a good quality of life.”

Mr. Chrétien, the director of the Institute for Social Protection, offers another theory: That the French social protection system built after World War II came at a time when France’s international status as a superpower was eclipsed by the United States.

The social protection scheme, he said, “became an element of national pride.”

“We are not as powerful, but still, we have something others don’t — the best social protection system in the world that is extremely generous and extremely costly.”

The pension system is the biggest part of that social protection system.

“In some way," Mr. Chrétien said, “the French are experiencing the postponement of retirement as a very questioning of their identity.”

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France24 - World

French protesters keep up fight against pension plan in new day of strikes

Issued on: 08/03/2023 - 11:39

FRANCE 24 Follow

French train and metro drivers, refinery workers, garbage collectors and others were holding further strikes on Wednesday against President Emmanuel Macron’s plan to raise the retirement age to 64, in efforts to keep up pressure on the government amid the ongoing parliamentary debate.

France saw new protest actions focused on women – and the retirement reform’s impact on working mothers – to coincide with International Women’s Day. Feminist activists see the pension reform as unfair to women, especially because they say it would further deepen gender inequalities faced during their career. 

Overall, around 1.28 million people took to the streets of France in this sixth day of strike action.

The continuing strikes and protest actions come after more than a million demonstrators marched in cities and towns across France on Tuesday, in what unions see as the biggest show of force against the planned changes since the beginning of the movement in January.

Unions demand the withdrawal of the reform. The bill is under debate in the Senate this week.

On Wednesday morning, train traffic and the Paris metro remained severely disrupted. 

The SNCF rail authority said only one high-speed train in three was expected to circulate across the country. Trains to Spain have come to a halt and some cancellations affect those to and from Britain and Belgium.

A fifth of flights have been canceled at Paris’ Charles de Gaulle Airport and about a third at Orly Airport.

Oil shipments in the country were halted for a second consecutive day amid strikes at the refineries of TotalEnergies and Esso ExxonMobil, according to the CGT union.

Paris garbage collectors also decided to continue the strike on Wednesday. 

Blockaded River Rhine

A blockade at a Rhine lock close to Strasbourg was cleared by police and an evacuation of the blockades at the Marckolsheim lock, south of Strasbourg, was underway, CGT representative Fabrice Coudour said.

"Traffic is still interrupted," an official at EDF's Gerstheim Rhine lock close to Marckolsheim told Reuters, saying he did not know when it would resume.

Rhine shipping beyond France is being affected, a spokesperson for Germany’s Waterways and Shipping Administration said, including traffic to German ports on the river such as Breisach or Weil am Rhein near the French border, as well as Basel in Switzerland. All traffic to Switzerland via the Rhine route is interrupted, the spokesperson said.

"The whole international Rhine navigation is practically interrupted on this section due to these strikes," they said.

The Upper Rhine flows through parts of France, Germany and Switzerland. Some stretches of the river have alternative transport routes via road and rail.

Traffic volumes on the Upper Rhine are dwarfed by Lower Rhine traffic to and from the Ruhr region in North Rhine-Westphalia, Germany's industrial heartland, which lies hundreds of miles to the north and depends on the river for connections to Dutch sea ports.

In addition, workers on strike were blocking access to ports in the western cities of Rouen and Le Havre. 

Calls for Saturday strikes

Macron has vowed to go ahead with the bill, which he presents as key to his pro-businesses economic policies. 

The reform would raise the minimum pension age from 62 to 64 and require 43 years of work to earn a full pension, amid other measures. The government argues the system is expected to dive into deficit within a decade as France’s population ages and life expectancy lengthens.

Left-wing lawmakers say companies and the wealthy should pitch in more to finance the pension system.

Unions have called for a new day of nationwide demonstrations on Saturday. 

On Thursday, youth organisations representing students who haven’t even entered the workforce yet are seeking to mobilise young people to take to the streets to share concerns about retirement rights. 

While the measure has a good chance of winning eventual Senate approval, unions hope that strikes and protests force the government to make concessions as the bill continues its way through the complex legislative process.

(FRANCE 24 with AP and Reuters)

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Business Daily

Will pension strikes lead to fuel shortages in France?

ON THE GROUND

‘We can defeat Macron’: Why women’s anger is fuelling French pension protests

As it happened

French strikes against pension reform to continue as unions intensify fight

New York Times - World

France’s Pension Plan Strikes

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Record Protests in France as Anger Over Macron’s Pension Plan Persists

Travel, schools and services were disrupted by nationwide strikes and protests for a sixth time as the battle over the retirement age intensified.

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By Catherine Porter and Aurelien Breeden

PARIS — Idle trains, closed ports, empty schools, canceled flights, uncollected trash, shuttered refineries.

That was life in France on Tuesday as labor unions attempted to bring the country “to a standstill” and flooded streets in towns and cities around the country with more than a million marchers, protesting President Emmanuel Macron’s plans to raise the legal age of retirement to 64 from 62.

After two months of an uneasy confrontation and five previous demonstrations that have unfurled across the country, neither side has shown any sign of backing down.

Many wonder if Tuesday will be the beginning of a reinvigorated movement that could force the government’s hand, or instead become a final yell of frustration — lingering in the air before fading, as Mr. Macron pushes through his change.

“Will either group manage to convince public opinion or not?” asked Chloé Morin, a political scientist and former adviser to two prime ministers. Between the government, the unions and protesters, she added, “you have 67 million French people who are watching this match.”

Unions and authorities provided wildly different estimates of the number of marchers on Tuesday — a record 1.28 million, according to the Interior Ministry, versus a record 3.5 million for the unions, a gap large even for France, where discrepancies between their estimates are common.

Analysts say that Mr. Macron, facing the biggest social confrontation since his re-election last year, has backed himself into a corner by putting so much political stock into a change that few want or see as urgent. Failing to push the bill through could turn him into a lame-duck president just a year into his second five-year term.

Mr. Macron has stayed conspicuously out of the fray, saying little about the pension overhaul and leaving his government to defend it.

“The president’s silence is a serious democratic problem that inevitably leads to a situation that could become explosive,” Patricia Drevon, of the Force Ouvrière labor union, said on Tuesday evening, reading from a joint statement that called for people to come out to two new protests — the first on Saturday — “even more massively to say no to this unfair and brutal reform.”

On Tuesday, normally busy Parisian streets felt desolate, as the throngs of shoppers and tourists were unable to get across the city and office workers were stuck at home or out marching.

Only one in five trains were running on many national railway lines and some flights out of Paris’ main airports, Charles de Gaulle and Orly, were canceled.

Strikers walked out of refineries and stopped fuel and gas deliveries; in Paris, trash went uncollected in several neighborhoods and protesters blocked incinerators.

Classrooms were also closed around the country, after roughly one-third of primary and secondary school teachers went on strike.

Crowds of teachers, transit workers and students swept around Paris’ Left Bank on Tuesday afternoon, chanting: “Macron, Scram,” and “Things will get serious.” In Paris and cities like Nantes or Rennes, a minority of violent protesters clashed sporadically with the police.

“We are very determined to fight as long as we can,” said Roger Malot, 55, a bus driver holding out a money box in the hopes of amassing a “solidarity fund” for him and his colleagues during a possible “unlimited strike.” He added: “It is the only power we have, so we’ll keep pressing where it hurts until they withdraw their reform plan.”

But despite experiencing rare unity and managing to rally over one million people in the street, the unions have little to show for their actions. Some now want continuous strikes — especially in key sectors like transportation, where some have already announced longer walkouts — which would ratchet up pressure on Mr. Macron but could turn public opinion against them.

“There is no room for negotiation anymore,” said Vincent Martigny, a professor of political science at the University of Nice. “That’s part of the problem: One of the two will lose.”

Changing France’s complex retirement system, among one of the most generous in Europe, is considered particularly difficult. Michel Rocard, a former Socialist prime minister, famously said that it was “enough to topple several governments.”

Mr. Macron’s government says the retirement age needs to be pushed up to prevent long-term deficits caused by longer life expectancies and a rise in the number of pensioners. In France, today’s workers pay the pensions of current retirees.

Mr. Macron made raising the retirement age a cornerstone of his re-election campaign, and considers his win a public endorsement of the plan. But opponents argue that many voted for him not in support of his platform, but to block his far-right opponent, Marine Le Pen.

Mr. Macron vowed to take that into account — part of a broad promise to govern with more collaboration and fewer dictates from above.

Union leaders accuse Mr. Macron of forgetting that promise and of ignoring public opinion, which remains resolutely opposed to the change, according to opinion polls.

The government has made small concessions, like extending exemptions for those who started work at a young age. But those were mostly offered as carrots to garner conservative Republican Party support.

With unions, the government has taken a harder line.

“When you call for bringing the French economy to its knees, you are calling for companies, factories and workers to be brought to their knees, and I don’t think most French people want that,” Gabriel Attal, France’s budget minister, told lawmakers on Tuesday.

While France’s retirement system could face long-term deficits, it is in no immediate threat of bankruptcy, and unions and left-wing opponents accuse Mr. Macron of rejecting other ways of increasing funding, including taxes on the wealthy.

Last month, the pension bill was debated in France’s lower and more powerful house of Parliament. It is now being examined by the Senate, the upper house.

Mr. Macron hopes to get it passed later this month. No one expects him to abandon the first big change of his new term. “If he backs down now, that would be saying he gives up on governing for the next four years,” said Ms. Morin. “Today, his aim is for the long term, to be known in history as the president that reformed pensions and potentially reestablished an equilibrium in the system.”

But if Mr. Macron doesn’t bend, he risks cementing his image as “Jupiter,” who hurls down orders from above and takes counsel from few, analysts say.

“In one way or another,” Mr. Martigny said, “I think it’s going to be quite hard for Macron to rebound.”

The presidential election revealed widespread disengagement with politics. Turnout in the first round of voting was the lowest on record. If Mr. Macron’s government pushes through the pension overhaul despite its unpopularity, some analysts warn that disillusionment could deepen, pushing voters to the extremes for the next elections — although a long way off.

“Being the ones who opened the door of power to Marine Le Pen, that’s a real concern for them,” Ms. Morin said.

Stakes are high for labor unions, too, as they consider their next steps. Their historical record is mixed: the government scrapped an increase to the retirement age in 1995 after prolonged strikes, but massive demonstrations in 2010 did not prevent another one, from 60 to 62.

Dominique Andolfatto, a political science professor at the University of Bourgogne who studies unions, said they had played their cards well so far, unlike the government, which bungled its presentation of a minimum monthly pension increase that will benefit fewer workers than initially promised.

But the mass demonstrations have also been predictable, Mr. Andolfatto said, arguing that only a new element — volatile student protests, or an uncontrollable Yellow Vest type movement — might change the government’s calculus.

“If the movement remains in the unions’ hands, I’m not sure they will go very far,” Mr. Andolfatto said, adding that it was unclear whether they had enough in their coffers to sustain prolonged strikes during a time of high inflation.

“With the increase in food and energy prices,” he said, “it is not so easy to convince people to go on strike for a long time.”

Tom Nouvian contributed reporting.

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New York Times - World

A Trip to Mexico Ends in a Kidnapping and the Deaths of 2 Americans

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Four friends crossed the border on Friday, but within hours, they were abducted by gunmen and two of them were killed before the others were rescued Tuesday.

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By Natalie KitroeffMaria Abi-HabibJack Nicas and Jacey Fortin

MEXICO CITY — Zalayna Grant last spoke to her brother on Thursday, when he told her he was driving to Mexico with a group of friends — one of them was planning to get a tummy tuck there.

Her brother, 28-year-old Zindell Brown, was laughing, Ms. Grant said, and she could hear his three friends in the car, having a good time.

“They weren’t nervous,” Ms. Grant, 34, said in an interview.

But by Tuesday, the Mexican authorities confirmed that her brother was dead, one of the two Americans in the group who were killed after gunmen attacked their car hours after they had crossed into the dangerous border town of Matamoros, in Tamaulipas state last week.

The two others in the group survived — one suffered a gunshot wound in his leg. They were found along with the bodies of the dead in a house outside the city, where they were being held, the authorities said.

The Americans were the latest victims of relentless violence in Mexico that the government has been unable to contain despite promises from the country’s president that his security strategy is working.

It comes at a critical moment for the security relationship between Mexico and the United States, as Republican members of Congress have proposed a bill that would allow the U.S. military to combat organized crime south of the border and as several states push to label drug cartels terrorist groups.

“It feeds a narrative that Mexico is a lawless place, that Mexico has no capabilities of its own to deal with this and that the U.S. needs to do something,” said Alejandro Hope, a security analyst in Mexico City. “The Biden administration may come under increasing pressure to do something.”

Ms. Grant said that along with her brother, Mr. Brown, the three other kidnapping victims were Latavia Washington McGee, Shaeed Woodard and Eric James Williams.

The Mexican authorities said Ms. McGee and Mr. Williams had survived, and were transferred to U.S. officials on Tuesday.

Investigators are considering many possible explanations for the attack, but have focused on the theory “that there was a confusion, that it wasn’t a targeted attack,” Irving Barrios, the state prosecutor in Tamaulipas, said at a news conference on Tuesday.

“That’s the line that we have right now as the most viable,” Mr. Barrios said.

Two Mexican officials familiar with the investigation who were not authorized to speak publicly said that among the various motives being considered by law enforcement is the possibility that the Americans were mistaken for smugglers of Haitian migrants.

Illegal migrant crossings at the U.S. southern border have soared in recent months, spurring tension among criminal groups that control human trafficking through northern Mexico, experts said.

Karine Jean-Pierre, the White House press secretary, said on Tuesday that the Biden administration was in touch with the families of those kidnapped. “We will continue to work closely with the Mexican government to make sure justice is done in this case,” she said.

She said the administration has worked to disrupt cartels through sanctions imposed on criminal groups. “Our immediate concerns are for the safe return of our citizens,” she added.

Ms. Jean-Pierre said the State Department travel advisory for the area where the Americans were kidnapped remains at Level 4, meaning “do not travel due to crime or kidnapping.”

“We urge Americans to read these alerts before traveling,” Ms. Jean-Pierre said.

She declined to answer question about whether Mr. Biden would consider using military action against the cartel.

The four Americans drove into the border town of Matamoros, Mexico, from Brownsville, Texas, in a white minivan on Friday when gunmen began firing on their vehicle, the F.B.I. said. The gunmen then put the Americans in another vehicle and drove them away.

During the initial confrontation between the victims and the kidnappers, “an innocent Mexican citizen” was killed, according to Ken Salazar, the U.S. ambassador to Mexico.

Américo Villarreal, the Tamaulipas governor, said the authorities found “medical laboratory tests” in the Americans’ car that seemed to indicate “that one of the Americans had come to undergo cosmetic surgery.”

On Sunday, Ms. Grant saw a video circulating on social media of four people being pulled onto a pickup truck. She recognized Ms. McGee’s blond braids, she said, as well as her brother, who she said was wearing tan pants and a black shirt. “I thought, that’s my brother right there,” she said.

One of the other kidnapped Americans, Mr. Woodard, had recently worked at an insulation company and then cleaning rooms at an oceanside hotel in Myrtle Beach, S.C., according to former colleagues. “He was always willing to work and always very friendly,” said Regina Downs, a manager at the Monterey Bay Suites.

Michael Graham, 45, said he was friends with three of the four abducted Americans, and that they were known around Lake City, a town of 6,000 in central South Carolina, as a foursome, so he was not surprised they had gone to Mexico together.

“They went everywhere together,” Mr. Graham said. “You saw one, you saw all four.” At least some of them had recently moved to Myrtle Beach, he said.

While Americans sometimes get entangled in violence in northern Mexico, a shared border nearly 2,000 miles long with large swaths dominated by drug cartels and criminal organizations, it is unusual for U.S. nationals to be kidnapped in Mexico.

The widely shared video that appears to be of the kidnapping showed three men dragging people on the ground and then lifting and dropping them in the bed of a white pickup truck. At least one of the men wore an armored vest, and they were dragging the people in clear view of nearby traffic.

The U.S.-Mexico border is one of the busiest in the world, with young Mexicans crossing north to shop or attend private high schools, and American nationals going south to buy cheap medication or undergo medical procedures that are unaffordable at home, from dentist appointments to cosmetic surgery.

When Americans become victims of violence in Mexico, it is often because they are at the wrong place at the wrong time, traversing a frontier rife with criminal activity. The criminal groups that operate throughout the country often avoid targeting American nationals, fearful of the blowback it will cause with U.S. law enforcement.

In 2021, more than 200 Americans died in Mexico, State Department figures show, but most of those deaths were either accidents, suicides or drug-related. Only 75 were ruled homicides.

Mexicans must contend with the reality of unyielding violence every single day. More than 30,000 people are murdered every year in Mexico, according to government figures, and the vast majority of crimes go unsolved.

There have been some recent cases of particularly brutal violence against Americans in Mexico. The body of a U.S. public defender who had 40 skull fractures was found at a beach resort in northern Mexico in January.

That same month, Mexican authorities found four bodies, including that of an American architect who had been missing, near a bullet-riddled van in central Mexico. In October, a 25-year-old American woman was killed near the resort town of Cabo San Lucas.

And just a few days before the four Americans were kidnapped, an American citizen was killed by the Mexican military in the same state, Tamaulipas, as he was driving back from a nightclub with his friends on Feb. 26.

Elda Cantú, Oscar Lopez and Zolan Kanno-Youngs contributed reporting. Kitty Bennett contributed research.

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France24 - World

Clashes erupt in DR Congo between M23 rebels and army despite ceasefire

Issued on: 07/03/2023 - 18:03

NEWS WIRES

M23 rebels clashed with soldiers on two fronts in eastern DR Congo on Tuesday, officials said, despite a regional ceasefire deal due to take effect the same day. 

After several days of relative calm, fighting erupted on Monday in the flashpoint province of North Kivu, leaving several civilians dead and injured, hospital sources and aid workers said.

The fighting continued on Tuesday, with the rebels seizing new villages, despite a ceasefire brokered by Angola last week that was due to start at noon.

The M23 rebels have captured swathes of territory in eastern Democratic Republic of Congo since re-emerging from dormancy in late 2021, claiming the government had ignored a pledge to integrate them into the army. 

The Tutsi-led group is hemming in the lakeside trade hub of Goma, taking territory to the north of the city and advancing in the west as well.  

A security source, who declined to be named, said that Karuba, about 30 kilometres (18 miles) west of Goma, "has just fallen into rebel hands".

"We attacked them in the night but this morning they launched a counter-attack, and, at the moment, the fighting is continuing," the source added.

Witnesses said fighting continued to the north too, where rebels remained on the offensive.

The renewed fighting coincided with an urgent appeal by UN chief Antonio Guterres on Monday for the M23 rebels to honour the ceasefire and move towards fully withdrawing from the conflict-ridden country.

'Huge damage'                    

Despite the clashes, the M23 rebels in a statement on Tuesday announced what they called "an effective ceasefire" at midday "to open the way for direct dialogue with the Kinshasa government".

Both sides accuse the other of triggering the fresh round of clashes. 

M23 spokesman Willy Ngoma told AFP on Tuesday that the group was defending itself after the army attacked all its positions simultaneously.

Lieutenant-Colonel Guillaume Ndjike, the army's spokesman in North Kivu, said late Monday the M23 "and their sponsors from the Rwanda Defence Force" had attacked a recently deployed Burundian contingent of an East African regional military force.

He said the rebel attack also targeted a camp for displaced people and the area of Mubambiro, 20 km west of Goma, causing "huge damage".

The DRC accuses Rwanda of backing the rebels, who have displaced over half a million people in their long campaign.

Independent UN experts, the United States, as well as several other western states, agree with the assessment, although Rwanda strongly denies it.         

Bombing    

The fighting in Karuba since Monday has killed six and left at least 10 injured, Folo Ombeni, deputy head of a local civil society group, said.

Another civil society representative, Leopold Muisha from the Kamuronza district on the western outskirts of Goma, said rebels had shelled civilians.

"Seven bombs were fired on Monday in the late afternoon, killing two civilians, including a 12-year-old child, and injuring six others," he said in a statement.

The International Committee of the Red Cross (ICRC) also reported one dead and seven injured in the bombardment.

On March 3, the Angolan presidency – which is mediating the conflict – announced a ceasefire for eastern DRC due to take effect at noon on Tuesday (1000 GMT).

During a visit to DR Congo last week, French President Emmanuel Macron met DRC President Felix Tshisekedi and his Angolan and Rwandan counterparts Joao Lourenco and Paul Kagame, saying all sides would support a ceasefire starting Tuesday.

The seven-nation East African Community (EAC) has created a military force to stabilise eastern Congo, with the first troops arriving in Goma in November. 

The announcement followed several other failed regional peace initiatives. 

(AFP)

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In DR Congo, Macron pledges aid, warns of sanctions if peace efforts are derailed

EYE ON AFRICA

Rwanda-backed rebels stirring ethnic divisions in DR Congo, HRW says

France's Macron on four-nation tour of Africa aimed at resetting relations

New York Times - World

Ex-Minister’s Texts Lift the Veil on U.K. Covid Policy. It Isn’t Pretty.

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political memo

A trove of more than 100,000 WhatsApp messages exchanged between Matt Hancock, then the British health secretary, and other government figures revealed the scramble to coordinate the virus response.

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By Mark Landler

Reporting from London

Britain’s top civil servant warned in October 2020 that Prime Minister Boris Johnson was a “nationally distrusted” figure who should not announce new social-distancing rules in the depths of the coronavirus pandemic.

The health secretary at the time, Matt Hancock, disparaged an eminent medical researcher who had publicly criticized Britain’s handling of Covid as a “complete loudmouth.” Mr. Hancock also mocked “Eat Out to Help Out,” a program to lure people back to restaurants sponsored by Rishi Sunak, referring to it as “eat out to help the virus get about.”

Those and many other unfiltered remarks are in more than 100,000 WhatsApp messages exchanged among Mr. Hancock, other ministers and aides as they tried to control the coronavirus outbreak in 2020 and 2021. They were handed to The Daily Telegraph, a British newspaper, by Isabel Oakeshott, a journalist who obtained them while helping Mr. Hancock write a book, “Pandemic Diaries,” about those desperate days.

The Telegraph’s daily drip of disclosures in recent days has riveted Britain’s political classes, set off a nasty public row between Mr. Hancock and Ms. Oakeshott, and provided another telling reminder of how politicians can be tripped up by text messages that seem ephemeral in the moment but are forever preserved in cyberspace.

What is less clear is whether the leaks will advance the public’s understanding of how Britain handled the pandemic. Ms. Oakeshott said that there was an overwhelming public interest to release the messages. But critics, including Mr. Hancock, have argued that The Telegraph is publishing them selectively to propagate a narrative that the government overreacted in imposing lockdowns.

“What I found shocking was the callous nature of the messages — the banter, the humor, and how casual they were about making decisions that affected people and their lives,” said Prof. Devi Sridhar, head of the global public health program at the University of Edinburgh.

Politics in Britain

The WhatsApp dump, she said, offered a revealing glimpse of government officials, under intense pressure, as they scrambled to formulate health policies amid rapidly changing, often conflicting information.

Still, for all the juicy nuggets, the disclosures have yet to produce any genuine surprises about the broader policy, she said.

“All this has done is make people retreat to their fixed positions,” said Professor Sridhar, who wrote her own book about the pandemic, “Preventable.” “What a shame, because they’ve stirred up a lot of anger and trauma. Because of the salacious nature of it, this has become very gossipy.”

Parliament had already begun an inquiry into the handling of the pandemic, which could shed light on these issues in a more deliberative manner. Mr. Hancock said that he had turned over the texts and other material to the committee, adding in a statement, “There is absolutely no public interest case for this huge breach.”

Fraser Nelson, a columnist for The Telegraph, disagreed, arguing that the texts show how politicians, operating with “complete power and no transparency,” can become blasé about huge decisions. “Pretty much every democracy in the world was locked down,” he said, “but only in Britain have we pulled back the curtain.”

To be sure, the flaws in the British pandemic response are well established: Mr. Johnson waited longer than other European countries to impose a lockdown, then kept the restrictions in place for months, prompting fierce internal debate among his ministers. Lack of testing was a huge early problem, most likely worsening the death toll among older people living in nursing homes. There were persistent tensions between scientists advising the government and ministers setting the policies.

What the messages do is flesh out the rivalries and alliances between ministers who were balancing public heath concerns with personal ambition. For Mr. Hancock and Mr. Johnson, the pandemic became a career-altering ordeal.

Mr. Johnson was forced out of office largely for violating his own social-distancing rules by attending Downing Street parties held during lockdowns. Mr. Hancock resigned after a tabloid paper published photos of him in a steamy embrace with one of his senior aides, also a violation of social-distancing guidelines. He later appeared on a reality TV show, “I’m a Celebrity … Get Me Out of Here!” and has said that he will not run for re-election as a member of Parliament.

Mr. Hancock’s messages show an on-the-make politician who once hoped that the pandemic could vault his career to the next level. When a London paper published a plan to cut the approval time for a vaccine, he texted an aide, “I CALLED FOR THIS TWO MONTHS AGO. This is a Hancock triumph!”

Yet at other times, Mr. Hancock seemed a determined policymaker, battling ministers who he believed were prioritizing the economy over public health. When Alok Sharma, who served as business secretary, proposed loosening the test-and-trace requirements for diners at restaurants, Mr. Hancock texted the cabinet secretary, Simon Case, to say that he could not understand “why Alok is against controlling the virus. Strange approach.”

“Pure Conservative ideology,” Mr. Case replied in a comment that drew fire from critics who said that it was improperly partisan for a civil servant. Mr. Case, who was appointed by Mr. Johnson, is also in hot water for arguing that trusted local officials, not the prime minister — whom he deemed untrustworthy — should roll out new guidelines.

In his statement, Mr. Hancock expressed chagrin about the embarrassment the leaks were causing his former colleagues. He said that he worked with Ms. Oakeshott for more than a year on the book, which was published last December and which drew heavily from the WhatsApp messages, as well as from other sources.

He claimed that she had broken a confidentiality agreement in publishing the texts and had distorted them by not providing context. “Releasing them in this way gives a partial, biased account to suit an anti-lockdown agenda,” he said.

Ms. Oakeshott, a former political editor of The Sunday Times, did not deny breaching a legal agreement. But she said that she had been willing to take that risk and denied that The Telegraph, which has editorialized against lockdowns, was publishing them selectively. Editors, she said, had assigned eight people to comb through 2.3 million words of texts, four times the length of Tolstoy’s “War and Peace.”

“The paper has been extraordinarily careful not to cherry-pick bits of conversation,” she noted. “The team has been meticulous about the process.”

In the staticky world of London journalism, Ms. Oakeshott has long been a lightning rod. In 2019, she published confidential diplomatic cables in which Kim Darroch, a former British ambassador to Washington, told colleagues that President Donald J. Trump “radiates insecurity” and presided over a dysfunctional White House. Mr. Trump called him a “very stupid guy,” and Mr. Darroch was forced to resign.

The latest furor led Cathy Newman, an interviewer from a British station, Times Radio, to ask Ms. Oakeshott, “How can any source trust you again?” (Ms. Oakeshott abruptly ended the interview.) But others, like Julia Hartley-Brewer, a conservative columnist, have defended her. “Why are commentators so intent on killing the messenger, instead of focusing on the substance of the message?” Ms. Hartley-Brewer wrote in The Telegraph.

Even critics like Professor Sridhar said that the messages yielded useful, if irksome, details. The government, for example, once hand-delivered a Covid test to the home of Jacob Rees-Mogg, then leader of the House of Commons, so that one of his children could be tested, at a time when there was an acute nationwide shortage of tests.

Amid the pervasive sense of dread in the texts, there were also moments of gallows humor. Mr. Hancock once asked Michael Gove, a fellow minister, to explain the goals of a coming government meeting on the pandemic.

“Letting people express concerns in a therapeutic environment before you and I decide the policy,” Mr. Gove wrote.

“You are glorious,” Mr. Hancock replied.

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New York Times - World

Corporate Lawyer’s Unlikely Mission: Defend and ‘Humanize’ a Hated Terrorist

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The Saturday Profile

Stanislas Eskenazi volunteered with Brussels’ legal aid service, typically helping petty criminals. But now he is representing Belgium’s most-wanted man.

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By Monika Pronczuk

BRUSSELS — The two men sitting in the Brussels courtroom have much in common.

They are almost the same age. They are both sons of immigrants, who grew up in rough neighborhoods of Brussels. As youths, they hung out in teahouses, smoking and watching images of the U.S. invasions of Iraq and Afghanistan, and the large-scale deaths of civilians there, as well as the notorious abuses at Abu Ghraib prison.

But for all their similarities, their roles in the courtroom could hardly be more different.

Mohamed Abrini is sitting inside a glass cubicle, accused of organizing deadly terrorist attacks that shook Europe to its core. Stanislas Eskenazi is his silver-tongued lawyer, who has devoted the last six years of his life to defending his client during highly publicized trials, first in Paris, and now this one in Brussels.

“This is going to sound crazy,” said Mr. Eskenazi, 40, in an interview at his Brussels office. “But he could have been a friend.”

The assaults in Paris in November 2015 and in Brussels in March 2016 were the deadliest operations ever carried out by the Islamic State on European soil. The coordinated shootings and bombings killed 162 people and injured several hundred.

Responsibility for both attacks, whose targets included a concert hall, a soccer stadium, a rush-hour Metro stop and the Brussels airport, was claimed by an Islamic State cell that was linked to the Brussels neighborhood of Molenbeek, where both Mr. Eskenazi and Mr. Abrini spent a big part of their lives.

While their lives’ paths had circled around each other, they did not actually cross until a half-dozen years ago. Mr. Eskenazi, a successful corporate lawyer, was volunteering with the city’s legal service. When he got a call on April 8, 2016, he thought it would be a request to defend yet another petty offender caught shoplifting.

Instead, it was the police calling about Mr. Abrini.

Known as “Belgium’s most wanted man,” he had been on the run for two weeks. Before he was identified, he had been called the “man in the hat,” seen in surveillance video accompanying two suicide bombers who detonated their explosives at Brussels Airport on March 22.

The lawyer went to the police station and spent all night speaking with Mr. Abrini, who asked Mr. Eskenazi to represent him.

“I told him: ‘You need a heavyweight for this job,’” the lawyer recalled. “But he said: ‘I want you.’”

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They are shaping the world around them. These are their stories.

For Mr. Eskenazi, who is of Turkish-Jewish origins and is married to a Muslim Moroccan woman, the attacks hit close to home. When the two homemade bombs packed with nails exploded in the Brussels airport, he was supposed to be checking in with his family for a flight to New York. The trip was canceled only because his son’s appendix burst. His sister, a doctor, spent the whole night tending to victims in a Brussels hospital.

But the lawyer knew straight away he would represent Mr. Abrini, saying the more loathed an accused person is, the more interesting the case is.

As a young man, Mr. Eskenazi was “more than a rebel,” said a longtime friend and legal colleague, Jonathan De Taye. “He finds beauty in what everyone else despises.”

At the trial in Brussels, his client has no real chance at winning his freedom because Mr. Abrini has already been convicted in a French court and sentenced to life in prison over his participation in the Paris attacks.

So his mission at this trial, Mr. Eskenazi said, is to try to “humanize” his client.

“I want people to understand that the trajectory of Mohamed Abrini was not that different from other Brussels residents,” he said. “Sometimes one can get caught up in a torment.”

The trial began at the end of November after a long delay, in part over a dispute about the glass boxes designed to hold the defendants. Originally, each defendant was to be held in a small, constricted individual cube. Mr. Eskenazi, along with other defense lawyers, argued that these deprived their clients of dignity, and succeeded at having them replaced with one large glass cubicle, open at the top.

“I want them to be judged as human beings, and not as beasts,” Mr. Eskenazi said.

The 2016 attacks tore the fabric of Belgium’s multicultural society, exposing deep rifts that had been growing for years between a largely secular majority and the descendants of migrant workers, mainly Moroccan Muslims, who came to the country in the 1960s.

After the attacks, a far-right anti-Muslim party, Vlaams Belang, saw a surge in support.

Many in Belgium, including surviving victims and the relatives of those who died, have been hoping the trial will provide more insight about the motivations of the attackers — many of whom, like Mr. Abrini, grew up in Brussels. But they are likely to be frustrated.

To protest what the lawyers described as inhumane treatment by the police, including daily strip searches, Mr. Abrini and others said they would refuse to speak during the proceedings.

Mr. Eskenazi himself said he has no good answers. After six years of conversations with Mr. Abrini — “I have never spent that much time with anyone else, including my wife,” Mr. Eskenazi said — the lawyer said he still struggles with what drove Mr. Abrini and the six other attackers who called the predominantly Muslim, working-class neighborhood of Molenbeek home.

Partly, Mr. Eskenazi blames what he describes as the hyper-individualistic capitalist system, which he said destroyed the importance of communities. But he also accuses the Belgian state of abandoning people like Mr. Abrini, who were struggling with issues of identity and belonging.

“We forgot that people want to be a part of a society,” he said. “And the Islamic State gave its members the sense of brotherhood. For people that feel lost, that is invaluable.”

With his sometimes blunt manner, a passion for boxing and multiple tattoos peeking out from underneath his rolled up sleeves, Mr. Eskenazi stands out in the universe of corporate law. He is known for brushing off convention, once showing up to close a 22-million-euro deal in jeans, sneakers and a sport jacket.

His path to the law was not straightforward. Born to journalist parents, he dropped out of high school, then later left Belgium for Morocco, where he ran an I.T. company. After returning to Belgium, he worked as a waiter and a security guard.

The prolonged periods of financial hardship he experienced, he said, left him with a sense of sympathy — and duty — toward those on the margins.

“I know what it is like to struggle with an empty fridge,” he said. “I am not saying it is good to steal, but it is easier to be shocked by it if your fridge is always full.”

Ultimately, it was a custody battle with a former partner over his eldest daughter, 5 at the time and now 20, that spurred him to finish high school and retrain as a lawyer.

“At that moment I realized the power of the legal system over our lives,” Mr. Eskenazi said. He decided the best way to resist it was to master the system himself.

The approach Mr. Eskenazi has taken with Mr. Abrini’s defense has drawn criticism.

Philippe Vansteenkiste, head of V-Europe, an association representing terrorist victims, said it seemed as if the defense team was “trying to divert the theme of the trial, from terrorism to the incapacity of the state.”

“We don’t have to be naïve,” Mr. Vansteenkiste said. “We all want a good society that respects human rights. But some of these people were already convicted as terrorists.”

For Mr. Eskenazi, representing a terrorist never created a moral dilemma. He was defending the rights of the man, he said, not the acts he committed.

But the 10-month-long Paris trial, which finished this summer with 20 convictions, took a heavy toll on him, both financially and psychologically. Mr. Eskenazi has his own law firm, and his lucrative corporate work was essentially on hold during that time.

Asked whether he would take the case again if he had the choice, he said no.

“I am exhausted, physically and mentally,” he said. “I spent months listening to the most awful stories. When a mother came and talked about her daughter who was killed in the concert hall, I could only think of my children,” added Mr. Eskenazi, who has four children.

“And then you turn around, and your responsibility is to defend the perpetrators,” he said. “It doesn’t leave you unchanged.”

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New York Times - World

The Story of Multicultural Canada, Told in Humble Strip Mall Eateries

Toronto Dispatch

Some of Toronto’s best dining options are mom-and-pop shops little known beyond their immigrant patrons, offering dishes that recall tastes from home or fuse new flavors together.

Curry laksa at One2Snacks, a Malaysian takeout restaurant in the Dynasty Centre, a strip mall in Toronto.Credit...Tara Walton for The New York Times

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By Norimitsu Onishi

SCARBOROUGH, Ontario — At a tiny strip mall where the painted parking lines had faded completely some time ago, the chef at the New Kalyani restaurant effortlessly prepared one of the most exquisite treats in the Toronto area.

Pouring fermented batter into a small wok, he gripped the pan with both hands and swirled it four times in the air before laying it on a portable gas-burner.

Made to order, the resulting hopper, a classic Sri Lankan dish, appeared — a thin, lacy, bowl-shaped pancake that rose from a pillowy bottom to its delicately crispy edges.

“Most people don’t know he makes hoppers to order,” said Suresh Doss, a food writer, on a recent visit to the New Kalyani, which has no tables or chairs. “When they’re left to sit, they deflate, they crumble. The difference is night and day. I’ve brought so many chefs from Toronto here, and they would eat it and go, ‘This is the best thing I’ve eaten this year,’ because this is so different from what you would have in the city.”

Toronto became the first Canadian city with its own Michelin guide last year, and has 13 restaurants decorated with Michelin stars, mostly in fashionable neighborhoods like Yorkville.

But an alternative dining guide published by Mr. Doss casts a far wider net, finding and celebrating establishments in the city’s periphery — in the blocks surrounding the last subway stops, across the so-called inner suburbs like Scarborough or in the outer stretches of what is known as the Greater Toronto Area.

Most of the restaurants on Mr. Doss’s list are mom-and-pops and walk-ins. Many lack seating, and are squeezed in aging, low-slung strip malls, next to coin laundromats or nail salons. They are often little known by diners beyond their immigrant patrons, offering dishes that — mixing memory and desire — spring from recipes that were popular in their owners’ home countries decades ago.

A former tech worker turned culinary blogger, Mr. Doss, 45, reports on food for The Toronto Star and the CBC, the public broadcaster. His guide steers the hungry from places like the Jus Convenience Jerk Shop with “insanely good” oxtail to Lion City and its “celebration of Singaporean hawker fare.” Then there’s Monasaba, a Yemeni place with the “best mandi” (a blend of meat, rice and spices) in the region, and Mamajoun, an Armenian eatery with a menu based on “grandparents’ recipes.”

“Food trapped in time is what I call it,” Mr. Doss said recently, as he drove to some of his favorites in the guide. “Food is constantly evolving. But when you have food tied to immigration, it becomes much more than just food. It becomes nostalgia. It has to be trapped because changing it wouldn’t make sense.”

Still, there is evolution. When children of first-generation immigrant restaurateurs decide to stay in the same business, they invariably tweak their parents’ recipes.

For example, he said, as second or third-generation Sri Lankan immigrants have left Scarborough for suburbs farther east, the flavors change.

“Some of the most exciting Sri Lankan food right now is in Ajax,” Mr. Doss said, referring to a town some 45 minutes without traffic from the constellation of Michelin-starred establishments in Toronto’s core.

The guide is also a road map to the ever changing immigrant culture in Canada’s largest city. With a perspective that combines food critic, local historian and sociologist, Mr. Doss keeps track of demographic shifts in communities as well as the story inside his favorite eateries.

Some places do not stick to traditional food scripts from a single country but instead blend together flavors from afar, reflecting how each wave of immigrants in Canada has been joined by another.

To Mr. Doss, Teta’s Kitchen, an Indonesian and Lebanese restaurant in a mall near the city’s northernmost subway stop, tells the story of Canada’s easygoing multiculturalism. One of the menu’s highlights is “Pandan Kebab,” fusing the Southeast Asian herb (“the star of the show”) with the Middle Eastern mainstay.

An underappreciated but essential player in the flourishing Toronto food scene is the humble, but vanishing, strip mall, a center of immigrant culture and the only place where many first-generation restaurateurs can afford to start out.

“Strip malls were a safe haven, a third space when I was growing up in Scarborough,” Mr. Doss said, describing their disappearance as a “loss of culture.”

“Because I’m an immigrant kid,” he added, “I know what we’re losing.”

Born in Sri Lanka, Mr. Doss and his family settled in Scarborough when he was 12. Much of his adolescence was spent at strip malls playing pool with friends, and trying out the seemingly endless cuisines on offer.

Today, Mr. Doss dines out 16 times a week, crisscrossing the Toronto area, scouring for leads to hidden gems.

“It is a pretty exciting time to eat in the city,” he said. “You just need to get in the car.”

When he finds something new, Mr. Doss asks for the owners’ permission to introduce their restaurant, worried they’d be unable to handle an influx of new customers. Many refuse. It took him seven years to persuade the family behind the New Kalyani.

Kumar Karalapillai opened the restaurant with his wife and mother eight years ago. He had not felt the need for publicity because most of his regular customers are of Sri Lankan origin.

“We have just a few white people, some Indians and two, three Filipinos,” said Mr. Karalapillai, who serves hard-to-find dishes like curry with hard-boiled eggs and fried beef liver in addition to those ethereal hoppers.

Mr. Karalapillai, 40, said his dishes were based on his mother’s recipes, which the family had never considered altering.

“Eight years the same,” he said.

The future of the New Kalyani worries Mr. Doss. The restaurant is near a major intersection in Scarborough, where other strip malls are being torn down and replaced with high-end condominiums in this city with an acute shortage of affordable housing.

“This place over here, that’s being demolished,” Mr. Doss said, driving past what he described as one of the oldest strip malls in Scarborough. “So many Sri Lankan takeout places were lost because of that.”

At another mall not far away, where his favorite Malaysian restaurant, One2Snacks, is tucked in between a tax accountant and a computer repair shop, Mr. Doss orders smoky-flavored char kway teow stir-fry noodles and curry laksa noodles.

Bryan Choy, 36, runs the restaurant with his parents, Tracy and Chon Choy. The family arrived in Canada 35 years ago. While employed at another job, his father spent a decade fine-tuning recipes at home before opening the restaurant 13 years ago, with the goal of recreating the dishes from his youth in Kuala Lumpur.

“My father’s taste buds are so exact that when he eats something, he remembers it even if it was back in the day,” Mr. Choy said. “So all of his dishes, basically, are from 30-odd years ago and have that type of flavor profile.”

Like many other restaurateurs offering food trapped in time, Mr. Choy was uncertain what would happen to the restaurant after his parents retire. His younger brother works in finance, and he said he did not feel up to running the place by himself.

“If I hire a different chef, the flavor will change because it’s hard to mimic some of the things that my parents do,” he said. “Even for me, it’s hard to replicate some of the things they do.”

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New York Times - World

Earthquake in Turkey and Syria

Turkey Dispatch

‘A Strange Dream’: A Cruise Ship Is a Floating Shelter for Displaced Turks

More than 1,000 Turkish residents displaced by the recent earthquakes are staying on a luxury boat in the Mediterranean Sea.

People who lost their homes in an earthquake in Turkey watched news reports about the disaster onboard the Gemini, a cruise ship in the port of Iskenederun.Credit...

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By Cora Engelbrecht and Nimet Kirac

Photographs by Sergey Ponomarev

Cora Engelbrecht, Nimet Kirac and Sergey Ponomarev traveled to the southern port city of Iskenderun, in the Turkish quake zone, to report this article.

The dinner theater is now a day care center, where children rifle through boxes of donated toys. The beauty salon has turned into a one-man barbershop.

On a recent afternoon, young boys raced across the wide decks that run the length of the Gemini, a cruise ship floating off the coast of southern Turkey. Families drank tea and peered at an amphitheater of mountains encompassing the lives they had lost beneath the rubble of two earthquakes that decimated a wide section of Turkey and western Syria.

“We’re in a strange dream — it is haunting,” said Basak Atay, a 30-year-old nurse. She has spent the past several days living with her family on the 538-foot luxury ship, which has become a shelter for some of the estimated 1.7 million Turks displaced by the quakes and their aftershocks.

“I would never have guessed that I would be on a cruise to nowhere at a moment like this,” said Ms. Atay, who lost family and friends in the quakes.

The ship, which used to ferry vacationers from Turkey to the Greek islands, is housing more than 1,000 survivors in the port of Iskenderun, in the hard-hit province of Hatay. At least 650,000 residents have fled the region since the first quake on Feb. 6, according to the province’s mayor. The residents of the Gemini are a fortunate fraction of those who remain.

The government in Turkey, which was saddled with a housing crisis before the earthquake, has resorted to a patchwork of impromptu fixes to help the displaced.

The Gemini is one of at least five floating solutions that dot the coastline of Hatay, providing aid to thousands of people. A military ship at a nearby port has been converted into a hospital, where doctors have performed dozens of surgeries, including a baby delivery, since the first temblor. Local ferries offer housing and transport families across the Mediterranean Sea to northern cities like Istanbul and Mersin, where the population has increased by almost 21 percent over the past three weeks.

In December, Turkey’s Ministry of Energy leased the Gemini, with its 400 cabins, to temporarily house its staff off the coast of Filiyos, in the Black Sea. When the earthquake struck, the ship was sent to Iskenderun’s port so that it could be repurposed for survivors. Local officials handled requests to board it, allocating cabins to people who were disabled, elderly or pregnant or who had young children.

Deadly Quake in Turkey and Syria

A 7.8-magnitude earthquake on Feb. 6, with its epicenter in Gaziantep, Turkey, has become one of the deadliest natural disasters of the century.

Like many passengers, Ms. Atay said it was her first time on a luxury liner.

“We talk about how happy people probably made fun memories on this ship,” Ms. Atay said, adding that she could imagine people dancing on the deck below, where strings of lights swayed above a wooden floor. “But we are broken.”

Before landing on the Gemini, she said, her family of eight had sprinted through an obstacle course of temporary shelters — a car, a tent, a hotel — while she continued to work as a nurse in the emergency ward of a private hospital about 20 minutes from the port.

“I feel I have been walking on my tiptoes,” she said, recalling her relief when she arrived on the boat and had her first night of uninterrupted sleep, one day after a magnitude-6.6 earthquake struck near Iskenderun, causing more buildings to collapse.

On Deck 6, Ayse Acikgoz, 72, sat on a white leather bench, knitting warm clothing for her 15 grandchildren, who she said were still living in tents. One floor above, in the Eclipse lounge, a dozen people watched news of the quake zone on television. At the front of the ship, a group of men thumbed prayer beads as they surrounded a match of backgammon.

At lunchtime diners in the Aegean Restaurant scooped lentils, lamb liver and rice into plastic dishes at the buffet line. Children ogled an array of desserts, including orange slices and syrupy balls of fried dough.

“The food is warm, and the options change every day,” said Ayse Simsek, 33, who said she and her two daughters had survived in her car for nine days on cups of soup provided by relief groups before they boarded the Gemini.

Gul Seker, 34, was preparing to give birth while living in an encampment of shipping containers in Iskenderun when a neighbor called and urged her to apply for a spot on the ship. Within hours, she was on the Gemini with her husband and son. Days later, she went into labor.

“I thought I was going to die,” said Ms. Seker, who has hypertension. “I called my husband to say goodbye,” she said, recounting the story in her seventh-floor cabin overlooking an expanse of blue. A ship receptionist arranged to move her to a hospital on the military ship nearby, she said. She ended up giving birth in a public hospital in Iskenderun.

“We call her our miracle,” Ms. Seker said, reaching into a stroller to arrange the lace on her daughter’s bonnet. Baby bottles and diapers were stacked on a shelf with clothes and stuffed animals — gifts from the passengers and crew.

The baby is named after the cruise company, Miray, which is spelled in soft blue lettering on the walls of the Gemini.

On Deck 8, a local barber, Yunus Kutuku, 34, presides over what was once a beauty salon. The second quake destroyed the barbershop where he had worked for 20 years in Iskenderun, but on the ship, he has given dozens of cuts to survivors free of charge.

“I’ve become a local celebrity here,” he said as he maneuvered expertly around an enthusiastic boy wearing a bright green Batman shirt. “It keeps me busy. As long as I have scissors, I can go on.”

He has cut the hair of at least five passengers who were regulars at his shop before the quake. “It relaxes them,” he said. “It gives them the semblance of things going back to normal,” he added, before shouting “next” to the long line of boys waiting for their turn.

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France24 - World

Is the environment a priority for EU cohesion policy?

Issued on: 06/03/2023 - 17:29

EU cohesion policy puts a lot of emphasis on economic development, but it also makes sure that environmental criteria are at the forefront of new economic projects. So how does it work? We tell you more in this edition of Fact or Fake. 

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.cls-2{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} FACT OR FAKE

Does Italy benefit the most from EU cohesion?

Truth or Fake

No, this video doesn't show thousands of Syrian migrants trying to cross into the EU

FACT OR FAKE

Unpacking claims that European countries are not meeting their defence spending commitments

France24 - World

Japanese Cooperation Ready to Ignite Africa’s Recovery

Presented by

Issued on: 29/06/2022 - 19:54

JICA

The fading of the Covid-19 emergency heralds a new dawn for free trade and economic integration in Africa. The key to success, says the Japan International Cooperation Agency (JICA), is that Africans chart their own path forward in partnership with the international community.

"Regional integration is key to the continent’s future resilience”, said Toshiyuki Nakamura, Senior Vice-President of JICA during a high-level symposium in Johannesburg on 21 June. Panellists from JICA, the African Union Development Agency (AUDA-NEPAD), the United Nations Development Programme (UNDP) and the African Development Bank (AfDB) debated how to reignite economic integration on the continent following the pandemic, which disrupted the developmental ambitions of African nations.

The event formed part of the lead-up to the 8th Tokyo International Conference on African Development (TICAD8) on 27 and 28 August. Established in 1993, TICAD is Japan’s flagship initiative to support Africa’s growth. Held in partnership with the African Union Commission, the United Nations, the UNDP and the World Bank, this open forum brings together African countries, international organizations, private companies and civil society for Africa’s development.

Japanese-led cooperation, outlined by JICA at the symposium, aspires to accelerate Africa’s recovery with infrastructure development and policy reforms to achieve the goals defined in Agenda 2063 of the African Union. In his keynote speech, H. E. Norio Maruyama, Ambassador of Japan to South Africa, emphasized the two pillars of Japanese investment in Africa: “Ownership and partnership.”

For Nakamura, the shift from aid to ownership and partnership has allowed the continent to become attractive for the markets, inviting private and public capital.

Africa - Budding Heavyweight of Free Trade

The symposium looked ahead to the implementation of the landmark African Continental Free Trade Area (AfCFTA), which entered into force in May 2019 and is expected to reshape international trade. The agreement covers nearly all African Union (AU) countries, connects 1.3 billion people, and has the potential to lift 30 million people out of extreme poverty, according to the World Bank.

“In the post-crisis world, Africa must have its place at the table”, said George Kararach, Lead Economist at the AfDB. Ayodele Odusola, Resident Representative of UNDP South Africa and Director of the UNDP’s Finance Sector Hub for Africa, concurred, saying it was time for Africa to rethink trade. “African countries do not consume what they produce, and they do not produce when it comes in. We need to really think this one around."

The AfCFTA will be the world’s largest free trade area in terms of number of countries. Its realization will include multi-million infrastructure projects and multilateral agreements.

Its success will depend on the resilience of institutions and policies, said Odusola. Nakamura echoed this point, noting that the road ahead would need to include “enhancing productivity and improving the business environment to invite investments.” The panel also emphasized the fundamental importance of investing in quality infrastructure, an area of active JICA support across the continent, under the flagship Program for Infrastructure Development in Africa (PIDA), and to strengthen start-ups and small businesses.

Streamlining Customs Procedures - A Key to African Prosperity

Central to facilitating trade are One Stop Border Posts (OSBPs), which reduce the time and cost of moving people and goods across borders by placing customs procedures under one roof. Nearly 120 such posts are in operation across Africa, with 14 receiving support from JICA.

At the symposium on June 21, AUDA-NEPAD launched the Third Edition of the OSBP Sourcebook. This operational guide for OSBPs jointly produced by JICA and AUDA-NEPAD has become an invaluable resource for the promotion of free trade in Africa.

Third Edition of the OSBP Sourcebook © JICA

“The third edition comes at a significant time for us”, said Dr. Towela Nyirenda Jere, Head of Economic Integration, AUDA-NEPAD, in announcing the Third Edition. “We have yet to take full advantage of the economies of scale that greater market integration can provide. Against this backdrop, OSBPs are central to enhancing interconnectivity and to deepening regional market integration.”

TICAD8 - An Integrated Approach to Resolving Africa’s Challenges

During TICAD8 in August, public and private stakeholders will address the unprecedented recession of Africa’s economy as a result of Covid-19 and global financial instability. A developing continent, Africa is particularly vulnerable to financial fluctuations in foreign markets, geopolitical and health crises.

TICAD has stressed the importance of African ownership in the development process since its inception and promoted concerted efforts to meet the objectives of Agenda 2063, the African Union’s blueprint “to achieve inclusive and sustainable socio-economic development”.

“When talking about economic integration we must also consider health, education, social networks and other factors. We need an integrated approach. This is the basic concept of TICAD”, explained Nakamura.

Through the years, JICA has contributed to the economy, society, peace and stability of the continent. Its offices in 31 African countries strive to diversify industries, create jobs and promote innovation and investments. Among its flagship achievements is the Corridor Development initiative, which has contributed to robust and inclusive economic growth in targeted regions in North, West and Southeast Africa by effectively combining infrastructural, institutional, industrial and social development under a long-term plan.

Across these activities, JICA’s approach has always centered on empowering African people to take charge of their own future. TICAD8 will provide possibilities not only to strengthen the international community’s partnership with Africa, but also Africa’s role and influence in the world.

“TICAD has really given us an opportunity”, said Odusola. “It is one of the few win-win partnerships on the continent.”

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Learn more about JICA’s projects and operations at www.jica.go.jp/TICAD/en/index.html

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France24 - World

Madhya Pradesh: the Heart of beautiful India

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Issued on: 31/01/2023 - 15:00

The green paths

From 20 to 22 September 2022, the IFTM trade show in Paris, connected thousands of tourism professionals across the world. Sheo Shekhar Shukla, director of Madhya Pradesh’s tourism board, talked about the significance of sustainable tourism

Madhya Pradesh is often referred to as the Heart of India. Located right in the middle of the country, the Indian region shows everything India has to offer through its abundant diversity. The IFTM trade show, which took place in Paris at the end of September, presented the perfect opportunity for travel enthusiasts to discover the region.

Sheo Shekhar Shukla, Managing Director of Madhya Pradesh’s tourism board, sat down to explain his approach to sustainable tourism.

“Post-covid the whole world has known a shift in their approach when it comes to tourism. And all those discerning travelers want to have different kinds of experiences: something offbeat, something new, something which has not been explored before.”

Through its UNESCO World Heritage Sites, Shukla wants to showcase the deep history Madhya Pradesh has to offer.

“UNESCO is very actively supporting us and three of our sites are already World Heritage Sites. Sanchi is a very famous buddhist spiritual destination, Bhimbetka is a place where prehistoric rock shelters are still preserved, and Khajuraho is home to thousand year old temples with magnificent architecture.”

All in all, Shukla believes that there’s only one way forward for the industry: “Travelers must take sustainable tourism as a paradigm in order to take tourism to the next level.”

In partnership with Madhya Pradesh’s tourism board.

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Exploring Malaysia’s natural and cultural diversity

New York Times - World

The Woman Shaking Up Italian Politics (No, Not the New Prime Minister)

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Daughter of Italian and Jewish American parents, Elly Schlein wants to remake the center-left opposition to Giorgia Meloni, if only her party can survive it.

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By Jason Horowitz

ROME — Growing up in Switzerland, Elly Schlein felt a little lost.

“I was the black sheep. Because my brother and sister seemed to be more sure of what they would do,” the politician recalled. She watched Italian neorealist cinema and American comedies, played Philip Glass on the piano, pet her dwarf bunny named after Freddie Mercury, listened to the Cranberries and ultimately got involved in her school’s politics. “It took a lot more time for me to find my way,” she said.

Last weekend, Ms. Schlein, 37, found her way into the center of the debate about the future of the European left when she stunned the liberal establishment and reordered Italy’s political landscape by winning a primary election to become the first woman to lead the country’s center-left Democratic Party. She is promising, she said in her new office headquarters on Wednesday, to “change deeply” a party in the midst of an identity crisis.

It is hard to embody change in Italy more than Ms. Schlein.

A woman in a relationship with a woman, she is the daughter of a Jewish American father; granddaughter of an Italian antifascist partisan; proud native of Lugano, Switzerland; former volunteer for Barack Obama; collaborator on an award-winning documentary about Albanian refugees; fan of “Naked Gun” movies; shredder of Green Day chords on her electric guitar; and fervent progressive eager to make common international cause with “A.O.C.,” Representative Alexandria Ocasio-Cortez, Democrat of New York.

With her election, Ms. Schlein has catapulted Italy, which long seemed a Country for Old Men, into markedly different territory. A female opposition leader now is pitted against the first female prime minister, the right-wing nationalist Giorgia Meloni.

“It’s a different scenario now,” said Ms. Schlein, who had the professorial air of her professor parents as she leafed through newspapers. “And an interesting one, because I’ve always said that we don’t need just a female leadership. We need a feminist leadership.”

The two women could hardly be more different. Ms. Meloni, who called Ms. Schlein to congratulate her, was raised by a single mother in a working-class neighborhood of Rome, was a youth activist in post-Fascist parties and came to prominence on an anti-migrant, Italy-first platform. Her battle cry: “I’m Giorgia, I’m a woman, I’m a mother, I’m a Christian!”

Explore The Times’s Saturday Profiles

They are shaping the world around them. These are their stories.

Ms. Schlein — who has Italian, Swiss and American passports — said she didn’t understand how being “a woman, a mother and a Christian helps Italians to pay their bills.” She added: “I am a woman. I love another woman. I am not a mother, but I am not less of a woman for this.”

She argued that Ms. Meloni represented an ideology that viewed women merely for their reproductive and child-rearing roles. Ms. Meloni has “never described herself as an antifascist,” Ms. Schlein said, arguing that she instead threw red meat to her base with “inhuman” and “illegal” policies making it harder to save migrants at sea.

Such liberal red meat is likely to sate the base of progressives and young voters that Ms. Schlein brought into the Democratic Party fold in last Sunday’s primary. But it did little for the left in the election Ms. Meloni won easily in September. Ms. Schlein’s party now has about half the support of Ms. Meloni’s.

Moderate critics within Ms. Schlein’s own deeply divided party fear that she will fold its big tent by forfeiting the political center, driving the party to the far left, gutting it of its reputation for sober competence, and blending it with — or feeding it to — the reinvigorated, populist Five Star Movement.

But Ms. Schlein is not convinced that denizens of an Italian middle even exist. “Where are they today?” she asked in her perfect English, noting that “when somebody had tried to represent them with new political options, it never went really well.” Instead, she saw the way forward as making “clear who we want to represent” — struggling Italians.

She said she would spread “environmentalist and feminist” solutions to endemic Italian problems such as female unemployment and inequality in “clearly a patriarchal country.” She would make amends for “the mistakes made in the past,” especially during the leadership of former Prime Minister Matteo Renzi, which led her to quit the Democratic Party nearly a decade ago.

She would reintroduce labor protections, tax the rich, reconnect with trade unions, invest in a greener economy and push for gay and immigrant rights. This week, she visited the site of a deadly shipwreck of migrants in Calabria and effectively interrogated Ms. Meloni’s interior minister for appearing to blame the victims.

“Rights, civil rights and social rights, for us are strictly interconnected,” she said in the interview, adding, “The left lost in the moment it became shy on these issues.”

One major change on her agenda is to put her party in a position to win elections by making alliances with partners who agreed on critical progressive issues, such as the support of a universal income.

“Five Star, of course,” she said. “They have a lot of support.”

But Giuseppe Conte, the leader of Five Star, which has demonstrated a strong illiberal streak over recent years, was the prime minister who signed off on the crackdown of migrant rescue ships at sea. He has emerged as Italy’s main opponent to Ms. Meloni’s vow to keep sending weapons to Ukraine.

Five Star’s position on Ukraine, Ms. Schlein said, “I don’t agree on.” She described her party as wholly supportive of Ukraine against the “criminal invasion” by Russia and noted it had voted to send arms over the next year, because “it’s necessary now.”

Supporters of Ukraine, however, worry about Ms. Schlein’s ongoing commitment because of her talk of being a “pacifist” and what some consider her naïve argument that Europe somehow needed to convince China to force Russia to end the war.

But she said she feels a personal connection to Ukraine. Her grandfather was from Ukraine, she said, and after he emigrated to the United States, eventually settling in Elizabeth, N.J., his family back home was almost certainly wiped out in the Holocaust. Her Italian grandfather, who eventually became a Socialist lawmaker, refused to wear the “black shirts of the Fascists” during his graduation and “was an antifascist lawyer” who, she said, would “defend Jews in trials.”

That family history has made her keenly sensitive to “what nationalism has brought to the European continent,” she said, adding, with a reference to the Russian president, “This war is a nationalist war from Putin.”

Ms. Schlein was herself not raised Jewish, though she called herself “particularly proud” of her Jewish ancestry. In a friendly interview during the campaign, she told an Italian website that her last name and pronounced nose, what she considers her defining physical feature, attracted odious anti-Semitic attacks. But, she noted, the nose was not Jewish, but “typically Etruscan.”

Asked about that comment, Ms. Schlein’s verbosity stalled. “I wouldn’t go back to that,” she said. “No, thanks.” When pressed on what an Etruscan nose looked like, she threw her hands up and acknowledged, “They don’t even exist!”

The point, she said, was that she learned that being a “woman,” and “an L.G.B.T.Q.I.+ person” and “very proudly the daughter of a Jewish father” made her a prime target “from the extreme right or also from my extreme left sometimes.” Ms. Schlein declined in the interview to discuss her family or her partner in further detail.

Ms. Schlein said addressing such injustices drew her into politics. A star pupil in her Lugano high school, she said, she wanted to take her talents to Italy, “because I’ve always felt that this country, the country of my mother, has strong potential that only needs to be freed.”

She went to art school in Bologna. Then she dropped film for law and went from campus politics to the real thing — making powerful friends, gaining fluency in social media and doing stints in the European and Italian Parliaments along the way. When she quit the Democratic Party to protest the loss of its liberal way, she supported a movement to “occupy” the party.

Now she occupies the leadership headquarters near the Spanish Steps, and after a short walk toward Ms. Meloni’s palace, Ms. Schlein, the progressive no one saw coming, entertained taking that place over, too.

“Well,” she said. “We’ll see.”

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New York Times - World

El aumento del flujo de migrantes genera tensión política en Canadá

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Un aumento de los cruces ilegales desde Estados Unidos ha hecho que algunos políticos pidan el cierre de una carretera rural en la frontera canadiense.

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Por Norimitsu Onishi

Norimitsu Onishi reporteó desde Saint-Bernard-de-Lacolle, Quebec, y Cornwall, Ontario.

La casa de Hélène Gravel está ubicada en Roxham Road, cerca del paso fronterizo ilegal más famoso de Canadá que suele ser utilizado por los migrantes que salen de Estados Unidos para buscar asilo en el norte. Gravel ha observado, con gran frustración, cómo el crudo invierno no ha logrado contener la afluencia histórica de migrantes y cómo la ciudad de Nueva York incluso ha empezado a comprarles boletos de autobús a los que se dirigen hacia la localidad donde ella vive.

“No hay ninguna voluntad política para arreglar esto”, dijo Gravel, de 77 años, en la entrada de su casa, a tiro de piedra de la frontera.

“Canadá es blanda”, comentó y agregó que los solicitantes de asilo deberían ser procesados en los pasos fronterizos oficiales. “Además, a Estados Unidos no le importa porque esto no es nada comparado con lo que ocurre en su frontera sur”.

Aunque la cantidad de migrantes en la frontera sur de Estados Unidos es mucho mayor, también está aumentando el flujo de las personas que entran a Canadá.

El año pasado, casi 40.000 migrantes ingresaron al país de manera no autorizada —más del doble que en 2019— y el número de los que llegan mensualmente se ha disparado a últimas fechas, incluidas casi 5000 personas en enero.

Frente a la escasez de mano de obra, Canadá está abriendo mucho más sus puertas a los migrantes legales y hace poco se comprometió a aumentar de manera significativa la cantidad de estos y aceptar para el año 2025 a 1,5 millones.

Sin embargo, un extraordinario movimiento de migrantes por todo el mundo que comenzó durante la pandemia y fue impulsado por la miseria económica y la creciente inseguridad en muchos países, ha puesto a Canadá en una situación inusual.

Gracias a la protección que le brinda su geografía, a sus estrictas políticas de inmigración que favorecen a las personas con educación y calificadas y a su frontera única con Estados Unidos, ahora Canadá se ve obligada a enfrentar un problema que ha atormentado a otras prósperas naciones occidentales durante mucho tiempo: los cruces ilegales masivos a través de fronteras terrestres.

Usando un lenguaje antiinmigrante que rara vez se escucha en Canadá, los políticos de la oposición le están exigiendo al gobierno que despliegue a la policía para cerrar el paso fronterizo de Roxham Road y señalaron que Quebec, la provincia que absorbe a muchos de los migrantes que entran de manera ilegal, “no es un paquete” de vacaciones con “todo incluido”.

El aumento de solicitantes de asilo de todo el mundo —quienes entran a Canadá de forma ilegal a través de Estados Unidos— también está complicando la visita a Canadá del presidente Joe Biden que está planeada para marzo, pues tanto él como el primer ministro Justin Trudeau se enfrentan a una creciente presión nacional para enfrentar la inmigración no autorizada en sus fronteras.

François Legault, primer ministro de Quebec, y los políticos de oposición están presionando a Trudeau no solo para que cierre Roxham Road, sino también porque quieren que renegocie un tratado de 2004 con Estados Unidos que, según ellos, ha fomentado los cruces ilegales. Se espera que el tribunal más alto de Canadá falle sobre la constitucionalidad del tratado este verano.

En Roxham Road, agentes de la Real Policía Montada de Canadá les advierten a los migrantes que serán arrestados y acusados de entrar de manera no autorizada a Canadá.

Sin embargo, una vez que les levantan cargos, son liberados rápidamente.

Lo más común es que después de unos meses puedan empezar a trabajar y recibir atención médica y otras prestaciones sociales en Canadá mientras se tramitan sus solicitudes. Muchos migrantes son recibidos en hoteles pagados por el gobierno durante largos periodos y los niños son inscritos en escuelas públicas.

Trudeau, quien en el pasado ha hablado con orgullo sobre la acogida de los refugiados, hace poco endureció su postura al declarar explícitamente que el gobierno federal está trabajando en la renegociación del tratado y planteará el asunto cuando se reúna con Biden. Su cambio de tono sucede mientras el gobierno de Biden anuncia renovadas medidas severas contra los migrantes que crucen de forma ilegal a Estados Unidos.

Según los expertos, al gobierno de Biden no le interesa cambiar el tratado, lo cual podría provocar que haya más solicitantes de asilo en Estados Unidos. El embajador de Estados Unidos en Canadá, David L. Cohen, expresó su escepticismo sobre la renegociación del acuerdo en una entrevista con la emisora pública canadiense, Canadian Broadcasting Corp.

Debido al aumento de las quejas que señalan que Quebec estaba cargando injustamente con el costo de cuidar a los solicitantes de asilo, el gobierno federal ha trasladado a miles de migrantes a comunidades de la provincia vecina de Ontario, donde los funcionarios locales también están protestando porque afirman estar desbordados.

“La realidad de la migración mundial en el siglo XXI nos está alcanzando”, dijo Karine Côté-Boucher, socióloga y experta en fronteras de la Universidad de Montreal. “La migración irregular es nueva para nosotros y está teniendo un impacto en todos”.

Una mañana reciente, en las frías horas que anteceden al amanecer, más de 70 personas con equipaje caminaban con dificultad por un sendero estrecho cubierto de nieve para entrar a Canadá por el cruce de Roxham Road, en Saint-Bernard-de-Lacolle, un pueblo situado a unos 65 kilómetros al sur de Montreal (Quebec).

Entre ellos estaba una joven pareja venezolana que llevaba a un niño en un cochecito, una familia angoleña y jóvenes turcos. Un venezolano de 55 años dijo que se había dirigido a Roxham Road tras enterarse por internet de esa alternativa. Lo mismo le sucedió a una joven zimbabuense con una maleta a rayas, que dijo que era la primera vez en su vida que veía la nieve.

Joy Awulabah, de 43 años, y su hija de 9 cruzaron a Canadá por Roxham Road el pasado mes de octubre y viven en un hotel de Cornwall, una pequeña ciudad de Ontario donde ahora se refugian cientos de solicitantes de asilo.

Awulabah, quien es nigeriana, dijo que sus problemas se derivan de los malos tratos que sufrió con la familia de su marido. Cayó en una grave depresión, intentó suicidarse y luego decidió que tenía que abandonar su país.

“Empecé a buscar en Google porque oía que la gente hablaba de Canadá”, dijo Awulabah mientras esperaba un autobús urbano. “Y vi que Canadá es un gran país y que tienen buenas iglesias nigerianas”.

Awulabah, quien ya tenía visado para Estados Unidos, pidió dinero prestado a unos amigos para volar al aeropuerto Kennedy de Nueva York. Allí, un taxista de Mali, otro país de África Occidental, la llevó a ella y a su hija a la terminal de autobuses Port Authority en Manhattan, donde usaron el poco dinero que tenían para comprar boletos de autobús a Plattsburgh, en el norte de Nueva York, justo al sur de la frontera canadiense.

Siete horas más tarde, en Plattsburgh, otro migrante de Camerún, país vecino de Nigeria, le dio 40 dólares a Awulabah para ayudarla a pagar el último trayecto en taxi hasta la frontera. Tres días después de aterrizar en Nueva York, Awulabah y su hija entraron a Canadá por Roxham Road.

“Estaba asustada. Pensé que, después de cruzar la frontera, tendría que encontrar el camino a la ciudad y ver qué podía hacer para ayudarme a mí misma y a mi hija”, dijo. Sin embargo, Awulabah dice que los funcionarios gubernamentales le ofrecieron ayuda.

“Me atendieron”, explica. “Después nos dijeron: ‘No te preocupes, come algo’. Nos dieron bebidas y aperitivos. Yo les dije: ‘Dios, ¿hablas en serio?’”. Ahora su hija va a la escuela y Awulabah quiere mudarse a un apartamento en cuanto obtenga un permiso de trabajo, mientras tramita su solicitud de asilo.

Conforme a un tratado entre Canadá y Estados Unidos llamado el Acuerdo de Tercer País Seguro, los solicitantes de asilo que provienen de un tercer país deben presentar sus solicitudes en Estados Unidos si llegan ahí primero o en Canadá si ese es su primer punto de desembarco. Por lo tanto, a los solicitantes de asilo que intentan entrar en Canadá desde Estados Unidos por los pasos fronterizos oficiales se les niega la entrada y se les regresa a Estados Unidos.

Sin embargo, el mismo acuerdo también contiene una laguna que les permite a los solicitantes de asilo cruzar de forma ilegal a Canadá, por Roxham Road o cualquier otro paso fronterizo no oficial, y solicitar asilo en Canadá, aunque primero hayan estado en Estados Unidos.

Al 37 por ciento de las 81.418 personas que cruzaron ilegalmente a Canadá desde febrero de 2017, les aprobaron sus solicitudes. A poco más del 34 por ciento les rechazaron sus solicitudes, las abandonaron o las retiraron. Las solicitudes del 28 por ciento siguen pendientes.

El tratado se basa en la premisa de que tanto Estados Unidos como Canadá procesan las solicitudes para brindar refugio según la legislación internacional de los refugiados.

No obstante, desde hace tiempo los defensores de los refugiados sostienen que los derechos de los solicitantes de asilo no cuentan con una protección adecuada en Estados Unidos, donde corren el riesgo de ser detenidos o deportados a los países de los que huyeron.

La Corte Suprema de Canadá en Ottawa, Ontario, coincidió con los defensores y en 2020 dictaminó que el tratado violaba la Constitución canadiense. Sin embargo, esa sentencia fue anulada tras una apelación y ahora se espera que la Corte Suprema de Canadá emita una sentencia final este verano.

Según los defensores de los migrantes, Estados Unidos es cada vez más inseguro para los migrantes que solicitan asilo, pues el gobierno de Biden facilita que los deporten rápido. Incluso las autoridades de ciudades liberales como Nueva York han empezado a enviarlos en autobús a otros lugares.

“El hecho de que Biden tome medidas más duras refuerza el argumento de que Estados Unidos no es un país seguro para los solicitantes de asilo y que no cumple sus obligaciones jurídicas internacionales en materia de derechos humanos y acogida de solicitantes de asilo”, declaró France-Isabelle Langlois, directora general de Amnistía Internacional para la Canadá francófona.

Sobre la atención prestada al tratado, Langlois afirmó: “Estamos perdiendo de vista el hecho de que se trata de seres humanos que huyen de situaciones muy, muy difíciles”. Y añadió: “No son malas personas, ni siquiera aquellas cuyas solicitudes son finalmente rechazadas. No podemos olvidar que, básicamente, estas personas buscan mejorar su suerte, como haríamos todos”.

Mientras la Corte Suprema sopesa el destino del tratado, los migrantes siguen pasando por el paso de Roxham Road, lo cual ha intensificado las exigencias de su cierre.

No obstante, según los expertos, es probable que cerrarlo obligue a los migrantes a intentar cruzar a través de puntos más peligrosos a lo largo de los casi 8800 kilómetros de frontera con Estados Unidos.

“No está muy claro cómo se podría impedir que crucen decenas de miles de solicitantes de asilo que creen tener derecho a hacerlo”, comentó Laura Macdonald, politóloga de la Universidad de Carleton.

Nasuna Stuart-Ulin colaboró en este reportaje desde Saint-Bernard-de-Lacolle, Quebec.

Norimitsu Onishi es corresponsal en el extranjero de la sección Internacional, cubre Canadá desde el buró en Montreal. Antes fue corresponsal en el buró de París y fue jefe de las corresponsalías del Times en Johannesburgo, Yakarta, Tokio y Abidján, Costa de Marfil.

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France24 - Monde

Conflit en Syrie : l'émissaire de l'ONU appelle Damas et les rebelles à faire des "compromis"

Publié le : 08/03/2023 - 18:59

FRANCE 24 Suivre

L'émissaire de l'ONU pour la Syrie a demandé aux acteurs du conflit, qui déchire le pays depuis 2011, de faire des "compromis" en s'inspirant des mesures humanitaires mises en place après les séismes ayant ravagé plusieurs régions du pays et de la Turquie voisine.  

L'émissaire de l'ONU pour la Syrie a appelé, mercredi 8 mars, les acteurs clefs du conflit à observer sur le plan politique la même logique de "compromis" adoptée après les séismes.

"Si tous, et je dis bien tous, peuvent envisager un compromis par rapport à leurs positions antérieures, tout le monde sera gagnant", a déclaré Geir Pedersen, en conférence de presse à Genève. 

"Au lendemain des tremblements de terre, nous avons vu des mesures humanitaires prises par toutes les parties qui ont dépassé les positions antérieures, même si ce n'est que temporairement", a dit le diplomate norvégien.

Le 6 février, la catastrophe a fait dans les deux pays, la Syrie et la Turquie, plus de 50 000 morts.

Depuis, les États-Unis et l'Union européenne ont allégé les sanctions imposées à la Syrie, tandis que Damas a accepté d'autoriser l'ONU à ouvrir deux autres passages frontaliers pour aider à acheminer plus d'aide, alors qu'il n'y en avait qu'un seul avant les séismes.

Il y a un mois encore, a souligné Geir Pedersen, "il n'était pas envisageable d'ouvrir de nouveaux points de passage frontaliers ni d'assouplir les sanctions", et pourtant "il y a eu des avancées sur ces deux points". 

"Nous avons besoin que la même logique qui a été appliquée sur le front humanitaire soit maintenant appliquée au niveau politique", a-t-il souligné.

Une impasse aggravée par le conflit en Ukraine

Plusieurs cycles de pourparlers parrainés par l'ONU se sont déroulés depuis le début du conflit syrien en 2011, mais les parties ne sont parvenues à aucune avancée majeure.

La guerre en Ukraine a accentué l'impasse des discussions qui étaient en cours depuis plusieurs années à Genève pour mettre sur pied une nouvelle constitution syrienne. La Russie, proche alliée du président syrien Bachar al-Assad, ne veut plus venir à Genève pour négocier, Moscou estimant que la Suisse n'est plus neutre depuis qu'elle a imposé des sanctions contre des responsables russes à la suite de l'invasion de Ukraine

"Tant que les Russes ne voudront pas venir à Genève, le gouvernement syrien ne voudra pas venir à Genève. J'ai eu des mois de discussions à ce sujet avec les Russes et le gouvernement (syrien)", a indiqué Geir Pedersen, qui espère malgré tout des progrès.

"Soyons francs : la guerre en Ukraine et son impact ne nous aident pas à faciliter la recherche d'une solution. Mais comme je l'ai dit, le statu quo n'est pas acceptable. Nous devons aller de l'avant", a-t-il ajouté. Mais "il faut que toutes les parties soient prêtes à faire des compromis".

Avec AFP

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Séisme en Turquie et en Syrie : le bilan humain et économique de la catastrophe, un mois après

Séismes en Syrie : le directeur général de l'OMS en visite dans les zones rebelles

Visite historique du chef de la diplomatie égyptienne en Syrie et en Turquie lundi

New York Times - World

‘They’re Hunting Me.’ Life as a Ukrainian Mayor on the Front Line

The Saturday Profile

Being the leader of Kherson may feel more like a curse than an honor. But one woman isn’t giving up, even though the Russians are sitting just across the river and shelling her city nearly every hour.

Smoke and dust wafting in the air seconds after a Russian shell landed near the vehicle that Halyna Luhova, the mayor of Kherson, was traveling in, in Kherson, in February. Credit...

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By Jeffrey Gettleman

Photographs by Ivor Prickett

Jeffrey Gettleman has been covering the war in Ukraine since it began. He has recently been focused on Kherson, a once-beautiful riverside city now in serious peril.

Listen to This Article

KHERSON, Ukraine — The little green van sped down the road, the Russian forces just across the river. Inside, Halyna Luhova, the mayor of Kherson, cradled a helmet in her lap and gazed out the bulletproof window.

When the first shell ripped open, directly in the path of the van, maybe 200 yards ahead, her driver locked his elbows and tightened his grip on the wheel and drove straight through the cloud of fresh black smoke.

“Oh my god,” Ms. Luhova said, as we raced with her through the city. “They’re hunting me.”

The second shell landed even closer.

She’s been almost killed six times. She sleeps on a cot in a hallway. She makes $375 a month, and her city in southern Ukraine has become one of the war’s most pummeled places, fired on by Russian artillery nearly every hour.

But Ms. Luhova, the only female mayor of a major city in Ukraine, remains determined to project a sense of normality even though Kherson is anything but normal. She holds regular meetings — in underground bunkers. She excoriates department heads — for taking too long to set up bomb shelters. She circulates in neighborhoods and chit-chats with residents — whose lives have been torn apart by explosions.

She chalks up any complaints about corruption or mismanagement — and there are plenty — to rumor-mongering by Russian-backed collaborators who are paid to frustrate her administration.

Kherson, a port city on the Dnipro River, was captured by Russian forces in March; liberated by Ukrainian forces in November; and now, three months later, lies nearly deserted. Packs of out-of-school children roam the empty boulevards lined with leafless trees and centuries-old buildings cracked in half.

Ms. Luhova sees her job defined by basic verbs: bury, clean, fix and feed. Of the 10 percent or so of Kherson’s original population of 330,000 who remain, many are too old, too poor, too stubborn or too strung out to flee.

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They are shaping the world around them. These are their stories.

She recently became so overwhelmed with their needs — for food, water, generators, internet access, buses, pensions, medicine, firewood — that she said she dropped to 40 minutes of sleep a night and became so exhausted, she had to be put on intravenous drugs. She feels better, she said, though not exactly calm.

“We need those bomb shelters, now,” she snapped at a meeting in early February, when it was several degrees below freezing outside.

In front of her, in an underground office, sat the heads of the city’s main departments, many in winter jackets and hats. The office had no heat.

She was pushing to acquire dozens of free-standing concrete bomb shelters. When an administrator responded that the contracting process needed to be followed or they could be accused of corruption, she exploded.

“You are doing nothing, and I’m getting really pissed off at your stupidity,” Ms. Luhova said.

“I feel like I don’t have enough air when I’m standing next to you! You will answer in your own blood, your own blood!”

The administrator rolled his eyes and went outside to smoke a cigarette.

In a political culture dominated by macho guys — the mayor of the capital of Kyiv, for instance, is a towering former heavyweight boxing champion — Ms. Luhova, 46, in her gray suede boots and black puffy jacket with the fake fur collar, cuts a different figure. Raised by a single mom during the Soviet Union’s last gasps, she laughed thinking about the hardships back then.

“All those terrible lines for beet root — imagine, beet root!” she said.

By the time she was 21, Ukraine was newly independent and she was teaching English at a neighborhood school, married and a mother. She climbed the ranks to school director, which she used as a springboard to be elected to Kherson’s city council eight years ago. Before the Russian invasion last February, she was the council’s secretary, considered the No. 2 official.

Russian forces burned down her house in March, and she left the city shortly after. The Russians tried to make Kherson part of Russia, forcing children to learn Russian in schools and people to use Russian rubles in the markets. In June, they kidnapped her boss, Kherson’s prior mayor, and he hasn’t been seen since. Ms. Luhova took his place and became the head of Kherson’s military administration.

When she returned in November, she found a city ecstatic that the Russians had been driven out but in terrible shape. The Russians had looted everything from water treatment equipment and centuries old fine art to Kherson’s fleet of fire trucks and buses. But the Russians didn’t go far.

Ukraine didn’t have the momentum or spare troops to pursue them across the river. So now the Russians sit on the opposite bank across from Kherson and fire at will.

No city in Ukraine, outside the Donbas region in the east where the Russians are advancing, is getting shelled as badly as Kherson. In the past two and half months, Ukrainian officials said, it has been hit more than 1,800 times.

The shells come with no warning. There are no air raid sirens. These are projectiles fired from tanks, artillery guns, mortars and rocket launchers that blow up a few seconds later — the Russians are that close, 700 meters in some places. Residents have almost no time to take cover.

The other afternoon, a rocket attack killed two men walking down a sidewalk. There was no military installation nearby.

“Russia’s precise rationale for expending its strained ammunition stocks here is unclear,” said a recent British Defense Intelligence update on Kherson.

Since mid-November, Ukrainian officials say the Russians have wounded hundreds of residents and killed more than 75.

“It’s just revenge,” Ms. Luhova said. “There’s an old saying: “If I can’t have it, nobody can,’’’ she said, trying to explain why the Russians would shell the city after retreating. “It’s that stupid but it’s true.”

Kherson may be a war-torn city on the front line of Europe’s deadliest conflict in generations, and Ms. Luhova may represent Ukraine’s never-give-up spirit that keeps a Russian flag from flying over this country.

But as in any other city, residents love complaining about their mayor.

“I’ve called more than a hundred times to have my electricity fixed and nobody comes,” said Olena Yermolenko, a retiree who helped run a cell of citizen spies during the Russian occupation. She also repeated accusations on social media that the mayor was stealing humanitarian aid, which Ms. Luhova strongly denied.

Oleksandr Slobozhan, the executive director of the Association of Ukrainian Cities, said that from everything he knew, the accusations were a smear campaign by pro-Russian agents.

Despite the challenges, Ms. Luhova is determined to keep the city running, in the most basic ways. She recently traveled to Kyiv to ask Mr. Slobozhan for 20 buses.

“We are paralyzed,” she said. “Our trolleys don’t work and we can’t fix them because when our workers go up to repair the lines, the snipers are killing them.”

She left with a promise of 20 buses.

“I like the way she works,” Mr. Slobozhan later said. “She goes forward no matter what.”

Ms. Luhova is planning to attend a donor’s conference in Poland later this month; she has been out of the country only a few times in her life. Where she really wants to go is Bali.

“I heard you go there and you come back looking younger,” she joked.

Her husband is a taxi driver in another city, and her two adult sons live far away so she is on her own in Kherson. Most days, she can be found moving around in her little green van.

When we rode along with her, and the shell exploded on the road, her driver turned around as fast as he could.

But the Russians were tracking her. From across the river, they fired a second round. It slammed into a house along the road, and the blast wave shook the van. The van kept going but the munition felt lethally intimate.

That evening, at a house where she stays with friends, on a small pullout bed in a hallway off the kitchen, Ms. Luhova shrugged off the close call.

Over a spread of deliciously crunchy homemade pickles and little squares of Brie, she held a glass of cognac between her fingers and made a toast to victory.

“If I could disappear into the air and end this war, I would,” she said. “I’d easily sacrifice myself for ending this hell.”

Oleksandra Mykolyshyn contributed reporting.

Audio produced by Adrienne Hurst.

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France24 - World

Exploring Malaysia’s natural and cultural diversity

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Issued on: 13/10/2022 - 11:09Modified: 13/10/2022 - 11:33

The green paths

The IFTM trade show took place from 20 to 22 September 2022, in Paris, and gathered thousands of travel professionals from all over the world. In an interview, Libra Hanif, director of Tourism Malaysia discussed the importance of sustainable tourism in our fast-changing world

Also known as the Land of the Beautiful Islands, Malaysia’s landscape and cultural diversity is almost unmatched on the planet. Those qualities were all put on display at the Malaysian stand during the IFTM trade show.

Libra Hanif, director of Tourism Malaysia, explained the appeal of the country as well as the importance of promoting sustainable tourism today: “Sustainable travel is a major trend now, with the changes that are happening post-covid. People want to get close to nature, to get close to people. So Malaysia being a multicultural and diverse [country] with a lot of natural environments, we felt that it’s a good thing for us to promote Malaysia.”

Malaysia has also gained fame in recent years, through its numerous UNESCO World Heritage Sites, which include Kinabalu Park and the Archaeological Heritage of the Lenggong Valley.

Green mobility has also become an integral part of tourism in Malaysia, with an increasing number of people using bikes to discover the country: “If you are a little more adventurous, we have the mountain back trails where you can cut across gazetted trails to see the natural attractions and the wildlife that we have in Malaysia,'' says Hanif. “If you are not that adventurous, you’ll be looking for relaxing cycling. We also have countryside spots, where you can see all the scenery in a relaxing session.”

With more than 25,000 visitors at this IFTM trade show this year, Malaysia’s tourism board got to showcase the best the country and its people have to offer.

In partnership with Malaysia Tourism Promotion Board. For more information about Malaysia, click here.

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Madhya Pradesh: the Heart of beautiful India

New York Times - World

El espionaje del ejército mexicano genera temores de un ‘Estado militar’

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Es la primera vez que surge documentación que comprueba que el ejército mexicano espió ciudadanos que intentaban dar a conocer algunas de sus acciones.

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Por Natalie Kitroeff y Ronen Bergman

CIUDAD DE MÉXICO — Las Fuerzas Armadas de México espiaron a un defensor de derechos humanos y a periodistas que investigaban denuncias de que soldados habían acribillado a personas inocentes, según consta en documentos, lo que brinda pruebas claras del uso ilegal de herramientas de vigilancia contra civiles por parte del ejército.

Durante años, el gobierno ha estado implicado en escándalos por el uso de spyware o un programa espía sofisticado en contra de una amplia gama de personas que se enfrentan a los líderes de México. Pero los expertos en vigilancia indican que esta es la primera vez que surgen pruebas documentales que comprueban de manera definitiva que el ejército mexicano espió a ciudadanos que intentaban dar a conocer sus fechorías.

Documentos y entrevistas muestran cómo el espionaje que mancilló al gobierno anterior ha continuado en el sexenio del presidente Andrés Manuel López Obrador, quien prometió que su gestión no llevaría a cabo este tipo de vigilancia, que calificó de “ilegal” e “inmoral”.

Las fuerzas armadas de México, indican los juristas, no cuentan con autorización para espiar a civiles, pero el ejército, que en el mandato de López Obrador se ha vuelto aún más poderoso, desde hace mucho tiempo ha hecho uso de tecnología de espionaje.

En un informe de la Secretaría de la Defensa Nacional de 2020, descubierto el año pasado en un extenso hackeo a las fuerzas armadas mexicanas y revisado por The New York Times, oficiales militares describieron detalles de conversaciones privadas entre un defensor de derechos humanos y tres periodistas que discutían denuncias de que apenas semanas antes unos soldados habían ejecutado a tres civiles desarmados en una confrontación con un cártel.

El informe aseguraba que el defensor, Raymundo Ramos, intentaba “desprestigiar a las fuerzas armadas” al discutir con reporteros denuncias de ejecuciones extrajuidiciales por parte del ejército.

Recomendaba que el ejército recopilara información de sus conversaciones privadas pero que no la incluyera en las carpetas oficiales del caso, tal vez en un intento de mantener en secreto sus actividades de espionaje.

Exámenes forenses muestran que el celular de Ramos había sido infectado en varias ocasiones por Pegasus —un programa espía extremadamente potente— alrededor del momento en que el ejército produjo el informe sobre sus conversaciones, según un análisis de Citizen Lab, un instituto de investigación en la Universidad de Toronto.

A pesar de las afirmaciones del presidente, la Secretaría de la Defensa de México estaba utilizando activamente Pegasus en 2020, cuando el teléfono de Ramos fue hackeado, según tres personas con conocimiento de las licencias de exportación requeridas para vender esta ciberarma fuera de Israel, país donde se fabrica.

Pegasus es capaz de extraer grandes cantidades de información de un dispositivo digital sin ninguna alerta previa: textos, llamadas telefónicas, contactos, imágenes, incluso su ubicación.

“Estás hablando de un ejército de personas con acceso a vigilancia, a tu información personal, a tus movimientos, a tus amistades, a todo”, dijo Ramos en una entrevista. “Ellos saben en todo momento en dónde estoy”.

López Obrador, quien asumió la presidencia en 2018, prometió que nunca espiaría a sus opositores.

Las nuevas pruebas de espionaje militar sugieren que López Obrador, como comandante jefe de las fuerzas armadas, o bien tenía conocimiento de la vigilancia y la toleró, dijeron los expertos, o que sus propios subordinados lo desobedecieron.

“Los dos escenarios son terribles, pero por la evidencia que tenemos, todo apunta a que el ejército espía por iniciativa propia y para sus propios intereses”, dijo Catalina Pérez Correa, experta en asuntos del ejército en el Centro de Investigación y Docencia Económica de México.

“Tomando en cuenta el enorme poder económico que tienen y todas las funciones estatales que controlan”, comentó Pérez Correa, “podría decirse que en México existen las bases para un Estado militar”.

Con López Obrador, el ejército ha tomado más responsabilidades de vigilancia policial, así como control de los puertos del país, las aduanas, la construcción de parte de una línea ferroviaria de más de 1400 kilómetros e incluso la distribución de medicamentos. La cantidad de efectivos desplegados en todo el país está en su punto más elevado de la historia reciente.

La Secretaría de la Defensa Nacional no respondió a los pedidos de hacer comentarios, pero ha indicado que su recolección de información está enfocada en el combate al crimen organizado y ha reconocido el uso de Pegasus solo entre 2011 y 2013.

El fabricante israelí de Pegasus, NSO Group, comentó que no podía confirmar quiénes son sus clientes debido a acuerdos de confidencialidad.

“La empresa no opera la tecnología ni sabe a quién investigan sus clientes”, indicó NSO Group en un comunicado por escrito y añadió que la empresa “investiga cualquier denuncia creíble de mal uso de su tecnología”.

En 2021, el gobierno de Joe Biden incluyó a NSO Group en una lista negra, aludiendo al uso del software de espionaje de la empresa por parte de gobiernos contra activistas y periodistas.

En octubre, los medios de comunicación mexicanos informaron que el ejército había comprado el programa espía durante el gobierno actual. En ese momento, López Obrador declaró que el ejército estaba realizando “labores de inteligencia, no de espionaje”.

Lo que desencadenó el espionaje hacia Ramos fue una persecución en la violenta ciudad de Nuevo Laredo, en la frontera con EE. UU., una noche de julio de 2020. Los soldados que perseguían a varias camionetas al final mataron a una decena de pasajeros que los militares indicaron habían sido parte de un grupo delictivo local.

En los días y semanas que siguieron, dijo Ramos, él habló con los padres de tres de las víctimas, que le dijeron que sus hijos habían muerto a pesar de ser inocentes. Iban dentro de las camionetas, dijeron los padres, pero habían estado secuestrados por el cártel.

Ramos empezó a difundir las denuncias y poco después un periódico local publicó imágenes de cámaras corporales de la confrontación que resultaban comprometedoras. En el video se veía a los efectivos rociando con balas una de las camionetas a pesar de que nadie les disparaba a ellos, y luego ordenando la ejecución de un sobreviviente del ataque.

“¡Está vivo!”, grita en el video un oficial. “¡Mátalo!”, responde otro, con una obscenidad.

Fue entonces que el teléfono de Ramos fue atacado por Pegasus. El malware o programa malicioso infectó su teléfono en cinco ocasiones en los días anteriores y posteriores al envío por correo electrónico del reporte del ejército, según Citizen Lab.

Ramos le dijo al Times que todos los intercambios interceptados eran de mensajes de texto y una llamada realizada en Telegram, una aplicación encriptada. El informe de inteligencia del ejército decía que Ramos tenía “vínculos” con un cártel mexicano y se beneficiaría económicamente de desacreditar a las fuerzas armadas.

Según la ley mexicana, el ejército no parece tener autorización de interceptar mensajes privados, indicaron juristas. Pero incluso si tuviera esa facultad, requeriría de la autorización de un juez federal para hacerlo, algo que el ejército ha indicado en revelaciones públicas obligatorias que no ha hecho ni una sola vez en años recientes.

En una investigación penal que derivó del caso de Ramos, el poder judicial federal confirmó que no habían existido peticiones de interceptar sus comunicaciones, según tres personas con conocimiento del caso que no estaban autorizadas a hablar de manera pública.

Se trata de uno de los avances más significativos en materia de investigación del empleo de un programa espía, indicaron los investigadores digitales.

“Nunca he visto nada así”, dijo John Scott-Railton, investigador sénior en Citizen Lab. “Por primera vez nos muestra cómo los operadores tomaron la vida digital privada de este hombre, la echaron en la mesa y luego intentaron elegir las partes que fueran más dañinas para él”.

El informe del ejército se dio a conocer el martes en tres medios de comunicación mexicanos que colaboran con grupos de derechos digitales locales.

El documento, enviado por correo electrónico el 2 de septiembre de 2020, deja entrever que las personas más poderosas en el ejército estaban involucradas en el espionaje.

Parece estar creado por el segundo oficial de más alto rango en el ejército y al parecer está dirigido a su superior, el secretario de la Defensa, Luis Cresencio Sandoval.

Ese mismo día, Sandoval tenía una reunión con oficiales de alto rango así como con el director de la agencia militar a cargo de investigar las muertes, según muestra una copia de su calendario obtenida de los archivos hackeados.

“El ejército no estaba usando Pegasus para combatir la delincuencia”, dijo Luis Fernando García, director de R3D, un grupo de derechos digitales de México que ayudó a descubrir el reporte. “El ejército estaba espiando civiles para protegerse”.

El informe indica que el espionaje se llevó a cabo por una rama sigilosa de las fuerzas armadas, el Centro Militar de Inteligencia.

El propósito de la agencia, según dijo el ejército en 2021, es generar “productos de inteligencia” a partir “de la información obtenida en medios cerrados”.

Uno de los principales riesgos que enfrenta el centro, según otro documento, es “que se evidencien ante la opinión pública las actividades que se realizan en este centro”.

Natalie Kitroeff reportó desde Ciudad de México y Ronen Bergman desde Tel Aviv.

Natalie Kitroeff es la jefa de la corresponsalía del Times para México, Centroamérica y el Caribe. @Nataliekitro

Ronen Bergman es reportero del staff de The New York Times Magazine y vive en Tel Aviv. Su libro más reciente es Rise and Kill First: The Secret History of Israel’s Targeted Assassinations, publicado por Random House.

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France24 - Monde

Violences faites aux femmes : ces invisibles qui échappent à la mort mais restent blessées à vie

Publié le : 08/03/2023 - 11:06

Bahar MAKOOI Suivre

En France, de nombreuses femmes restent lourdement blessées ou handicapées à vie après avoir subi des violences conjugales. Faute de données sur ces victimes, ce que déplorent de nombreuses associations, elles sont devenues invisibles. Une ex-infirmière raconte la prise en charge de ces victimes.

L'an dernier en France, tous les trois jours, une femme est morte sous les coups de son conjoint ou ex-partenaire, soit 102 au total, d'après les chiffres du collectif Féminicides par compagnons ou ex. Si le décompte des féminicides a gagné en précision depuis quelques années, celui des femmes restées gravement blessées après avoir reçu des coups dans le cadre conjugal reste lacunaire. Ni l'Observatoire des violences faites aux femmes, ni les associations de défense des droits des femmes n'ont de données chiffrées. Et pourtant le phénomène existe bel et bien. 

"Il y a Lola, tabassée il y a 10 ans par son conjoint, hémiplégique, le regard vide, figé, vouée à passer sa vie entre alitement et 'fauteuil confort'", raconte Caroline Couppey. Cette infirmière et illustratrice a travaillé entre 2014 et 2021 dans un service de neurochirurgie en Île-de-France. "En sept années, je peux dire qu'au moins une dizaine de cas de violences conjugales ont donné lieu à des handicaps graves avec de profonds trauma crâniens. Rien que pour un service comme le mien qui comptait 35 lits. Je trouve cela énorme".  

Lorsque les femmes arrivaient en neurochirurgie à la suite de violences conjugales, le personnel soignant était informé "soit par la famille, soit par les pompiers", se rappelle Caroline Couppey. "On prenait soin d'elles pendant des mois voire des années, c'était très dur". 

"Emprisonnée dans ce corps" 

De ces années, l'ex-infirmière a tiré une série de dessins, couchés sur le papier pour exorciser et redonner une visibilité à ces femmes abîmées : Sophia, Lola, Emilie, Pascale, Monique, Louise. "Aucune de ces histoires n'est tirée de mon imagination, j'ai mis bout à bout chaque témoignage de mes collègues et des patientes que j'ai suivies moi-même", dit-elle.  

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"L'une de celles qui m'a le plus marquée est Louise", se remémore Caroline Couppey. "Cette femme avait tellement de lésions cérébrales qu'elle ne pouvait plus parler. Elle était immobile et crispée, comme un fœtus. Autrefois, Louise aimait danser, elle faisait du ballet. On savait qu'une procédure était en cours contre son mari. Sa famille était révoltée de le savoir, lui, encore libre, et elle, emprisonnée dans ce corps".

Certaines de ces patientes sont décédées, comme Emilie, morte d'une méningite bactérienne liée aux multiples chirurgies pratiquées. "C'est dramatique, car c'est à cause des violences que ces femmes meurent. Mais la raison du décès invoqué est 'complications'".   

Dans ses dessins, Caroline Couppey rend aussi hommage à Monique, presque entièrement paralysée. Cette septuagénaire s'est retrouvée dans cet état après avoir chuté dans les escaliers. "Elle avait été victime de violences conjugales mais n'avait jamais porté plainte, nous a confié un jour sa fille, qui lui rendait régulièrement visite". Dans le service, les infirmières sont mal à l'aise. Monique, qui n'arrive plus à parler de façon claire, pleure tout le temps. Son mari lui rend visite tous les jours. "C'était sans doute lui l'agresseur, mais c'est aussi lui qui s'occupait d'elle. C'était terrible à gérer au niveau des visites".  

Handicapée et dépendante de son conjoint 

Une situation problématique explique Claire Desaint, vice-présidente de l'association d'aide aux femmes handicapées Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir. "Une fois handicapée, la femme sera d'autant plus dépendante de son conjoint. Et des études récentes montrent que lorsque des femmes ont un handicap, cela aggrave encore le risque de subir des violences". 

Cette association, qui dispose d'une ligne d'écoute plusieurs jours par semaine, reçoit aussi des appels de femmes handicapées à la suite de coups portés par le conjoint. "Il y a des femmes qui deviennent sourdes après des coups au visage parce que ça heurte le tympan, ou aveugles si elles tombent sur le nerf optique ou reçoivent un coup dans l'œil", énumère Claire Desaint. 

"Au bout du fil, on nous raconte des choses de plus en plus dures : les chutes dans les escaliers, les coups dans le ventre pour des femmes enceintes." La vice-présidente de l'association se souvient d'une rencontre récente avec une femme "frappée au visage avec un fer à repasser". 

Lancer une grande enquête nationale 

"Il faut lancer une enquête nationale sur le sujet", préconise Claire Desaint, "sans compter l'impact psycho-traumatique pas pris en charge de façon adaptée. Or, cela peut entraîner des handicaps psychologiques, parfois des addictions, avec la même importance que pour des personnes victimes d'attentat". 

D'autres associations de défense des droits des femmes sont du même avis. "C'est frustrant et inquiétant. Plusieurs études sur les violences faites aux femmes parlent dans leurs limites de l'absence de données sur les tentatives de féminicides", relève Fabienne El-Khoury, du collectif Osez le féminisme.  

Plusieurs freins empêchent de mesurer l'étendue de ces violences. En France, huit femmes victimes de violence sur dix ne portent pas plainte, d'après l'Observatoire national des violences faites aux femmes. "Les victimes sévèrement handicapées seront encore moins à même de le faire si elles dépendent de leur conjoint", estime la militante.  

"Nous devons nous pencher du côté de l'hôpital pour faire un recensement des victimes, notamment les urgences, où la situation de femmes battues peut-être découverte lors d'un passage dans ce service", suggère Fabienne El-Khoury. "J'espère qu'un jour ce sera possible, sachant que les services hospitaliers, on le sait, sont débordés".  

Pour Pauline Baron, de Nous toutes, l'absence de statistiques est encore trop fréquent dans le domaine des violences faites aux femmes. "C'est aussi une façon de maintenir dans le flou", estime la militante, "pour éviter de rendre compte de l'ampleur de ces violences et ne pas avoir à débloquer des fonds pour intervenir". 

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} 8 MARS

Violences sexistes : la plateforme "Save You" s'empare du cauchemar des Françaises expatriées

Cinéma français : les César sacrent "La Nuit du 12", un film sur un féminicide

Reportage

Guerre en Ukraine : des psychologues face à des vies brisées par des crimes sexuels

France24 - Monde

France : EDF sous pression en raison d'une fissure dans une centrale nucléaire

Publié le : 08/03/2023 - 18:18Modifié le : 08/03/2023 - 18:31

- Une fissure plus grande que prévu, une stratégie à revoir et de nouvelles incertitudes pour la production nucléaire française en 2023: de nouveaux défis se dressent pour EDF après la découverte d'une corrosion "importante" dans un circuit de secours d'un réacteur à Penly (Seine-Maritime).

France24 - Monde

Bénin : la danse et le chant pour sensibiliser les femmes sur leurs droits

Publié le : 08/03/2023 - 18:16Modifié le : 08/03/2023 - 18:32

Emmanuelle SODJI

Le 8 mars célèbre la journée internationale des Femmes à travers le monde, l’occasion de nombreuses manifestations pour clamer les droits des femmes. Au Bénin, on retrouve un autre style de mobilisation à travers la danse et le chant. Reportage.

France24 - Monde

Crise de la betterave: le sucrier Tereos va fermer deux usines en France

Publié le : 08/03/2023 - 18:36Modifié le : 08/03/2023 - 18:34

Paris (AFP) – Nouveau coup dur dans le monde du sucre: le géant Tereos a annoncé mercredi la fermeture d'une sucrerie et d'une distillerie, qui pourrait conduire à la suppression de 149 postes, dans le cadre d'un projet de "réorganisation de son activité industrielle en France".

Le 8 février dernier, les betteraviers défilaient avec 500 tracteurs à Paris pour protester contre l'interdiction totale des néonicotinoïdes, insecticides nocifs pour les abeilles utilisés par dérogation en France pour protéger les semences de betteraves contre le virus de la jaunisse. Ils s'inquiétaient des répercussions de cette décision "dans toute la filière".

Un mois plus tard, et malgré une forte hausse du prix du sucre, de l'alcool et de l'éthanol qui a fait bondir ses ventes au dernier trimestre 2022 (+34%), Tereos, deuxième producteur mondial de sucre à base de betterave (Béghin Say), justifie sa décision de fermer deux sites par "une réduction durable" de la production de ces racines en 2023-24.

Face à ces difficultés et "aux enjeux de décarbonation et de modernisation de ses infrastructures", le groupe a donc décidé d'arrêter l'activité sucrière du site d'Escaudoeuvres dans le Nord (123 postes) et de sa distillerie de Morains dans la Marne (26 postes), a-t-il précisé dans un communiqué.

Tereos, qui a traversé ces dernières années une grave crise de gouvernance, avait prévenu fin février qu'il s'attendait à une augmentation de sa dette nette du fait de la hausse des prix des matières premières et de l'énergie.

La direction de Tereos France, qui a annoncé ce projet de fermeture mercredi aux représentants des personnels concernés, dit vouloir privilégier un reclassement des salariés en proposant "différents postes au sein des autres sites" du groupe dans la région.

La sucrerie d'Escaudoeuvres - l'une des neuf de Tereos - va fermer ses portes du fait d'une "baisse de volumes de betteraves engagés, qui s'explique majoritairement par des raisons agronomiques (rotation culturale, sécheresse, jaunisse)".

Trente postes seront maintenus au centre logistique du site, qui compte notamment des silos de stockage.

"Filière en danger"

Le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand (LR), et des élus locaux ont immédiatement réclamé dans un courrier l'organisation d'une réunion sous l'autorité du préfet "afin d'évoquer les vraies motivations de la fermeture de ce site".

"Il se produit exactement ce que l'on craignait: les surfaces (de culture de la betterave) ont diminué d'environ 7% en France et c'est maintenant toute la filière qui est en danger, des producteurs jusqu'aux sucreries", a réagi auprès de l'AFP Franck Sander, président de la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB).

Après leur mobilisation dans la rue et pour les inciter à planter, le gouvernement leur avait promis une indemnisation totale de leurs pertes en cas d'épisode de jaunisse en 2023.

"Le prix de la betterave n'a jamais été aussi élevé. C'était l'année ou jamais pour planter. Le principal facteur expliquant la baisse des surfaces est l'interdiction des néonicotinoïdes, parce qu'on n'a toujours pas de solution alternative pour protéger nos cultures", a martelé M. Sander.

La baisse des surfaces emblavées est supérieure à 10% dans le secteur d'Escaudoeuvres, selon Tereos. Les betteraves récoltées près de cette usine seront désormais transformées "sur les sites voisins", précise le groupe.

La distillerie de Morains est la seule - sur les six de Tereos - qui n'est pas intégrée à un site industriel. Sa fermeture est liée à une diminution des volumes traités et à sa "sous-utilisation" depuis plusieurs années.

Par ailleurs, Tereos a annoncé chercher un acquéreur pour son amidonnerie de pommes de terre sur son site de Haussimont (Marne), qui emploie 65 personnes.

La production de pommes de terre féculières (dont l'amidon est utilisé dans l'industrie, la chimie ou la pharmacie) a chuté de 28% en 2022 du fait de la sécheresse. Les surfaces en 2023 sont en recul de 12% sur un an, selon l'Union nationale des producteurs de pommes de terre (UNPT).

"Cela menace directement les dernières usines de transformation présentes sur notre territoire", celle de Tereos à Haussimont et celle du groupe Roquette à Vecquemont (Somme), avait alerté l'UNPT en janvier.

© 2023 AFP

France24 - World

Sub-Saharan migrants flee Tunisia following wave of racist attacks

Issued on: 07/03/2023 - 11:35

Ethan HAJJI Jack COLMER GALE Ange NOMENYO

Sub-Saharan migrants living in Tunisia have been the target of a surge in racist attacks, following a February 21 speech by President Kais Said denouncing what he called "hordes of illegal immigrants". Since then, many migrants have been urgently trying to return to their countries of origin. The Ivory Coast in particular has organised a repatriation of its citizens, who have had to pack up their lives and leave with just a few days' notice. Our correspondents in Tunis and Abidjan followed some of them from their hasty departure to their arrival in a country that many had left long ago.

World Bank halts future Tunisia engagement after president's anti-migrant remarks

INTERVIEW

Tunisia's anti-migrant discourse: 'A way to distract from the country’s problems'

Sub-Saharan migrants in Tunisia living in 'climate of fear' after surge in racist attacks

France24 - Monde

Guerre en Ukraine : Zelensky demande à l'armée de "trouver les forces" pour défendre Bakhmout

Publié le : 06/03/2023 - 08:25Modifié le : 06/03/2023 - 22:00

FRANCE 24 Suivre

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé lundi avoir demandé à l'armée ukrainienne de "trouver les forces" pour défendre Bakhmout, mettant fin aux spéculations sur un éventuel retrait de cette ville. Voici le fil du 6 mars.

C'est la fin de ce direct, merci à toutes et à tous de l'avoir suivi. L'actualité continue sur France 24. Retrouvez plus d’informations sur l'Ukraine en cliquant ici

  • 21 h 49 : Zelensky a demandé à l'armée de "trouver les forces" pour défendre Bakhmout

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé lundi avoir demandé à ses commandants militaires de "trouver les forces" pour défendre Bakhmout, épicentre des combats dans l'est du pays, autour de laquelle les troupes russes ont resserré leur étau.

"J'ai dit à l'état-major de trouver les forces appropriées pour aider les gars à Bakhmout", a-t-il déclaré dans une vidéo, affirmant "qu'aucune partie de l'Ukraine ne peut être abandonnée" aux Russes.

  • 19 h 10 : malgré le risque d'un encerclement, l'Ukraine évoque un "consensus" au sein de l'armée pour "continuer à défendre" Bakhmout

Il existe un "consensus" au sein de l'armée ukrainienne pour "continuer à défendre" Bakhmout, épicentre des combats dans l'est, malgré le risque d'un encerclement par les troupes russes, a déclaré lundi à l'AFP un conseiller de la présidence ukrainienne.

"Il y a un consensus parmi les militaires sur la nécessité de continuer à défendre la ville et à épuiser les forces ennemies, tout en construisant de nouvelles lignes de défense en parallèle au cas où la situation changerait", a indiqué Mykhaïlo Podoliak, réfutant tout retrait ukrainien de Bakhmout.

  • 18 h 30 : Kiev réclame une enquête après une vidéo montrant l'exécution présumée d'un prisonnier de guerre

Le chef de la diplomatie ukrainienne a réclamé lundi une enquête de la Cour pénale internationale (CPI) après la diffusion d'une vidéo montrant, selon lui, un prisonnier de guerre ukrainien exécuté par des soldats russes.

"Horrible vidéo d'un prisonnier de guerre ukrainien désarmé exécuté par les forces russes pour avoir simplement dit 'Gloire à l'Ukraine'. Une autre preuve que cette guerre est génocidaire", a commenté Dmytro Kouleba sur Twitter.

"Il est impératif que (le procureur de la CPI) Karim Khan lance une enquête immédiate sur ce crime de guerre odieux", a-t-il ajouté : "Les auteurs de ces actes doivent être traduits en justice".

  • 15 h 11 : la Russie affirme avoir déjoué un assassinat piloté par l'Ukraine

Les services de sécurité russes (FSB) ont affirmé lundi avoir déjoué une tentative d'assassinat visant un célèbre oligarque, Konstantin Malofeïev, et préparée selon eux par un groupe nationaliste piloté par les services secrets ukrainiens.

"Le Service fédéral russe de sécurité a déjoué un attentat organisé par les services spéciaux ukrainiens contre Konstantin Malofeïev, président du conseil d'administration du groupe Tsargrad", a déclaré le FSB dans un communiqué.

 

  • 13 h 56 : Kiev dit avoir rempli les conditions pour l'ouverture de négociations d'adhésion à l'UE

Le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal a annoncé lundi la nomination d'un nouveau directeur à la tête du bureau national anti-corruption (NABU), affirmant que Kiev avait ainsi mis en œuvre les sept réformes réclamées par l'Union européenne en vue de négociations d'adhésion.

 "L'Ukraine a maintenant rempli les sept recommandations de l'UE (...) Cela démontre notre détermination à passer au début des négociations d'adhésion dès cette année", a-t-il déclaré dans un communiqué.

Bruxelles a accordé à Kiev le statut de candidat officiel à l'Union européenne en juin 2022, quatre mois après que le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

  • 13 h 44 : l'Ukraine indique que son armée compte "renforcer" ses positions à Bakhmout

L'armée ukrainienne compte "renforcer" ses positions à Bakhmout, épicentre de combats avec les troupes russes dans l'est du pays, a indiqué la présidence ukrainienne sur fond de spéculations sur un éventuel retrait des forces de Kiev de cette ville.

Les commandants en chef de forces armées ukrainiennes "se sont prononcés en faveur de la poursuite de l'opération défensive et d'un renforcement de nos positions à Bakhmout" lors d'une réunion lundi avec le chef de l'État Volodymyr Zelensky, a indiqué la présidence dans un communiqué.

La Russie cherche depuis l'été 2022 à conquérir Bakhmout, une ville de l'est de l'Ukraine qui comptait environ 70 000 habitants avant l'invasion russe lancée il y a un an. Les forces de Moscou et de Kiev y ont subi de lourdes pertes.

Les forces russes ont progressé ces derniers jours autour de la ville, qu'elles menacent d'encercler mais que les Ukrainiens continuent de défendre avec acharnement.

Dimanche, l'Institut pour l'étude de la guerre (ISW), un groupe d'experts américains, a estimé que les forces ukrainiennes étaient "vraisemblablement en train d'effectuer une retraite tactique d'ampleur limitée" à Bakhmout.

Alors que certains analystes s'interrogent sur l'intérêt pour les Ukrainiens de s'accrocher à cette ville aujourd'hui dévastée, l'ISW a estimé que la défense de Bakhmout restait "stratégiquement sensée", car elle "continue d'épuiser les effectifs et les équipements russes".

  • 10 h 34 : treize drones russes ont été abattus dans la nuit de dimanche à lundi, selon l'armée de l'air ukrainienne

L'armée de l'air ukrainienne a déclaré avoir abattu 13 drones explosifs lancés depuis le sud de la Russie pendant la nuit de dimanche à lundi, après que les sirènes de raid aérien ont retenti pendant des heures à Kiev.

L'armée de l'air a déclaré sur Telegram que les forces russes avaient lancé 15 drones Shahed de fabrication iranienne depuis la région de Briansk, au nord-est de Kiev, dont 13 ont été abattus par les forces ukrainiennes. 

Depuis octobre, la Russie a lancé des attaques de missiles et de drones contre les infrastructures critiques de l'Ukraine, incitant Kiev à renforcer ses systèmes de défense aérienne avec l'aide de l'Occident.

>> À lire aussi :  Ukraine : que reste-t-il de la guerre des geeks ?

À Kiev, les signaux de raid aérien ont retenti pendant plusieurs heures tôt lundi et les autorités ont déclaré que les défenses aériennes avaient été déclenchées par une "cible aérienne".

Le chef de l'administration militaire de la ville, Sergiy Popko, a déclaré que des drones s'étaient dirigés vers Kiev mais que les forces de défense aérienne ukrainiennes les avaient abattus et qu'ils n'avaient pas fait de blessés ni touché d'infrastructures.

  • 10 h 01 : la Norvège a encaissé des revenus pétro-gaziers record en 2022

L'État norvégien a encaissé des revenus pétro-gaziers record l'an dernier, du fait notamment de la guerre en Ukraine qui a contribué à propulser le prix du gaz à des sommets historiques en Europe.

D'après des estimations de l'Institut norvégien de statistique (SSB), l'État a engrangé 131 milliards d'euros (1 457 milliards de couronnes) de revenus liés aux hydrocarbures, "de loin le chiffre le plus élevé jamais enregistré". À titre de comparaison, c'est près de trois fois plus qu'en 2021 (498 milliards de couronnes).

Du fait d'une nette réduction des livraisons russes et d'une augmentation de ses propres exportations, la Norvège est devenue en 2022 le plus gros fournisseur de gaz naturel de l'Europe, tirant au passage parti de l'envolée des cours qui ont atteint un record durant l'été. Ces recettes exceptionnelles ont parfois valu au pays scandinave d'être taxé de "profiteur de guerre", une étiquette qu'Oslo rejette.

Après 1 milliard d'euros l'an dernier, le gouvernement norvégien a décidé d'accorder 75 milliards de couronnes (6,8 milliards d'euros) d'aide civile et militaire à l'Ukraine sur les cinq années à venir (2023-2027) – soit 15 milliards de couronnes par an.

L'État norvégien engrange des revenus pétro-gaziers via les taxes imposées aux compagnies pétrolières, ses participations directes dans les gisements pétroliers et gaziers et dans les infrastructures (pipelines, etc.) et les dividendes versés par le géant de l'énergie Equinor, dont il détient 67 %.

  • 7 h 08 : le ministre russe de la Défense s'est rendu à Marioupol

Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, s'est rendu à Marioupol, en Ukraine, pour inspecter les travaux de reconstruction dans le Donbass. Cette annonce intervient alors que l'armée russe a déjà fait état samedi d'une inspection menée par le même ministre dans un "poste de commandement" sur le front dans l'est de l'Ukraine.

"Dans le cadre d'un déplacement dans la zone de l'opération militaire spéciale", le ministre russe de la Défense a mené des inspections sur les sites d'infrastructures déjà reconstruits ainsi que sur de nouveaux chantiers à Marioupol, selon le communiqué de l'armée russe qui ne précise pas la date de cette visite.

>> Journal de Marioupol : la guerre en Ukraine vue par un enfant de 8 ans

À Marioupol, le ministre a notamment visité un centre médical, celui de secours et un nouveau quartier résidentiel comprenant douze immeubles, poursuit le communiqué, en ajoutant qu'il s'est également vu présenter un rapport sur la construction des écoles dans cette ville portuaire, qui avait subi un siège de plusieurs mois avant de tomber en mai dernier.

Un rapport sur la construction d'un important aqueduc censé relier la République populaire de Donetsk, dans l'est ukrainien, à la région russe de Rostov a également été présenté à Sergueï Choïgou, selon la même source.

  • 5 h 49 : la défense aérienne russe a abattu trois missiles dans la région de Belgorod, selon son gouverneur

Au moins une personne a été blessée dans la région de Belgorod, dans le sud de la Russie, après que les forces russes ont abattu trois missiles, a déclaré le gouverneur de cette région frontalière de l'Ukraine.

La chute de débris a également fait tomber des lignes électriques près de la ville de Novy Oskol, mais l'ampleur des dégâts n'était pas immédiatement connue, a déclaré le gouverneur, Viatcheslav Gladkov, sur l'application de messagerie Telegram.

"On sait qu'il y a un blessé, un homme blessé à la main par des éclats d'obus", a-t-il déclaré. Il n'a pas dit qui, selon lui, avait tiré les missiles, mais il a accusé les forces ukrainiennes d'attaques similaires par le passé.

Belgorod, qui jouxte la région ukrainienne de Kharkiv, a été la cible de tirs répétés depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022.

  • 2 h 16 : le chef du groupe Wagner met en garde contre l'effondrement de la ligne de front s'il doit se retirer de Bakhmout

Le patron du groupe Wagner a déclaré que ses troupes, qui resserrent actuellement leur emprise sur la ville ukrainienne de Bakhmout, étaient privées de munitions et que le front s'effondrerait si elles étaient forcées de se retirer.

"Si Wagner se retire de Bakhmout maintenant, tout le front s'effondrera", a déclaré Evguéni Prigojine dans une vidéo publiée ce week-end. "La situation ne sera pas douce pour toutes les formations militaires protégeant les intérêts russes".

Reuters n'a pas pu vérifier de manière indépendante quand et où la vidéo a été enregistrée. La vidéo n'a pas été publiée sur la chaîne habituelle du service de presse d'Evguéni Prigojine.

>> À lire aussi : à Bakhmout, l'étau se resserre autour des troupes ukrainiennes

Vendredi, le chef de Wagner avait déclaré que ses unités avaient "pratiquement encerclé Bakhmout". Mais dimanche, il s'est plaint que la plupart des munitions promises à ses forces par Moscou en février n'avaient pas encore été expédiées.

Le chef des mercenaires critique régulièrement les chefs de la défense et les généraux de haut rang de la Russie. Le mois dernier, il a accusé le ministre de la défense Sergueï Choïgu et d'autres personnes de "trahison" pour avoir refusé de fournir des munitions à sa milice.

Avec AFP et Reuters

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Le fil du 3 mars

En Ukraine, les Russes pilonnent les dernières routes d'accès à Bakhmout

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"D'escadrons de la mort" à "chair à canon", l'année sanglante des mercenaires du groupe Wagner

France24 - Monde

Ligue des champions : le PSG vise l’exploit face au Bayern Munich avec Mbappé en fer de lance

Publié le : 08/03/2023 - 14:24

Jean-Luc MOUNIER Suivre

Le PSG joue sa saison européenne, mercredi, à l’Allianz Arena en huitième de finale retour de Ligue des champions face au Bayern Munich. Les Parisiens espèrent l’exploit après une défaite au match aller par la plus petite des marges (0-1). Ils vont aussi pouvoir compter sur le retour en forme de leur attaquant vedette Kylian Mbappé.

Suivez la rencontre avec notre direct commenté à partir de 21 h (heure de Paris)

Si le PSG ne doit retenir qu’un chiffre avant d’affronter le Bayern Munich, mercredi 8 mars, en huitième de finale retour de la Ligue des champions, c’est 6 % – comme la chance qu’ont les Parisiens de se qualifier après avoir perdu au match aller (0-1). Avant cette rencontre décisive pour le club de la capitale, seules 5 des 89 équipes qui se sont inclinées dans la compétition européenne sont parvenues à inverser la tendance.

Cette statistique a le mérite d’être claire : le PSG n’a pas d’autre choix que de réaliser un exploit en Bavière, sous peine de vivre de nouveau une fin de saison loin des lumières étoilées et de l’objectif fixé par les Qataris qui ont acquis le club parisien en 2011 : soulever la Coupe aux grandes oreilles.

Mais pour espérer cette issue, les Parisiens vont devoir mettre d’autres ingrédients qu’au match aller. Leur entraîneur n’a pas dit autre chose, mardi, lors de la conférence de presse d’avant-match : “Il faudra jouer beaucoup plus que ce que nous avons fait à l'aller (...). Il faudra avoir un comportement beaucoup plus agressif, jouer un match plus complet”, a expliqué Christophe Galtier.

Le PSG a joué avec un bloc bas organisé en 4-4-2 durant la première période au Parc des Princes, ce qui a laissé peu de place à des projections vers la cage adverse. “Ce schéma n’a pas véritablement favorisé l’expression offensive des Parisiens, qui n’auront pas déclenché une frappe dans le jeu et n’auront négocié que trois ballons dans la surface adverse”, décryptait L’Equipe au lendemain du match aller, le 15 février.

Kylian Mbappé, déterminé et en forme, peut changer la donne

Mais les Parisiens ont aussi montré un tout autre visage offensif après l’entrée de Kylian Mbappé à l’heure de jeu lors du match aller. L’attaquant français, de retour de blessure, n’était pas à 100 % mais a quand même créé le danger dans la défense du Bayern. Il a même cru inscrire le but de l’égalisation (82e) sur un service de Nuno Mendes, avant que le latéral gauche ne soit finalement signalé hors-jeu.

Kylian Mbappé peut incarner à lui seul les 6 % de chances qu’a le PSG de se qualifier. Après le 0-1 du match aller, il n’était pas pour autant défaitiste : “Il y a une possibilité encore. On va aller (à Munich) avec beaucoup d'énergie et de détermination. (...). Si on égalise, si on joue notre football offensif, si on marque, après il faut jouer avec ce qu'on a dans le pantalon.”

Outre son état d’esprit déterminé, Kylian Mbappé est revenu en forme au cours des trois dernières semaines : il a inscrit cinq buts lors des trois derniers matches de Ligue 1 qu’il a disputés, en contribuant largement à la nette victoire des Parisiens à Marseille (0-3) .

Son retour en forme va être déterminant à l’Allianz Arena. Pour son entraîneur Christophe Galtier, "la présence de Kylian nous permet d'avoir plus de profondeur et de percussion, mais il faudra être plus haut sur le terrain et surtout récupérer le ballon plus haut dans le camp adverse.”

Le Bayern Munich se méfie de l’attaquant français et va probablement le surveiller comme le lait sur le feu. "Le joueur le plus spectaculaire actuellement, c'est très clairement Kylian Mbappé, son explosivité combinée aux bons choix dans la surface de réparation", a estimé l'attaquant du Bayern Thomas Müller, avant de prévenir : "On ne va pas le regarder, on va le gêner dans son travail (mercredi soir)."

Le PSG privé de Neymar pour la fin de saison

Les Parisiens, comme chaque année à la sortie de l’hiver, jouent leur saison sur un match de Ligue des champions – pour laquelle ils nourrissent de grandes ambitions. Exceptées la finale perdue face au Bayern Munich en 2019-2020 (0-1) et une élimination en demi-finale face à Manchester City en 2020-2021, le PSG peine ces dernières années à dépasser le stade des huitièmes de finale.

Le club de la capitale a échoué à ce niveau de la compétition cinq fois lors des sept dernières années, et une sixième élimination mercredi soir ne serait pas du plus bel effet pour la fin de saison.

En cas de nouvel échec, le PSG doit s'attendre à une avalanche de critiques : elles pourraient entre autres concerner le manque d’expérience européenne de Christophe Galtier, le recrutement perçu comme décevant du conseiller football Luis Campos depuis son arrivée au club ou encore la blessure de Neymar, encore une fois forfait dans le "money time".

L’absence du Brésilien pourrait d’ailleurs être à double tranchant face au Bayern, comme l’a déclaré Christophe Galtier : “C'est un joueur décisif. Neymar c'est 17 buts et 11 passes décisives cette saison. Il est gravement blessé, il a toujours été très pro depuis que je suis au club, il a eu une période post-Coupe du monde très difficile. Alors est-ce que l'équipe est plus équilibrée (à deux devant plutôt qu'à trois avec Mbappé et Messi, NDLR), oui, de par les profils de nos milieux de terrain. Est-ce que c'est mieux comme ça ? Non, avoir ‘Ney’ est un plus."

En l'absence de Neymar, le 3-5-2 de Galtier a atteint un certain équilibre. Ils ne sont plus que deux à peu ou pas défendre, Messi et Mbappé, et le triangle du milieu, avec Vitinha et Marco Verratti à sa base, quadrille bien le terrain. C'est plutôt en défense que le bât blesse, et Christophe Galtier redoute des errements pouvant "redonner beaucoup trop d'espoirs" au Bayern. "On n'aura pas le droit évidemment d'avoir ce comportement mercredi soir", assène-t-il.

Avec AFP

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Neymar bientôt opéré de la cheville, sa saison avec le PSG compromise

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Football européen : le record de Mbappé, la chute du Barça et le renouveau de l'AC Milan

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Ligue des champions : le Bayern Munich punit un PSG poussif

France24 - Monde

Transports, raffineries, manifestations… les grèves continuent contre la réforme des retraites

Publié le : 08/03/2023 - 14:23Modifié le : 08/03/2023 - 17:39

FRANCE 24 Suivre

Après une journée de mobilisation historique en France contre la réforme des retraites, la grève continue, mercredi 8 mars, dans plusieurs secteurs. Les transports, expéditions des raffineries, production d'électricité et les activités de plusieurs ports restent perturbés.

Les opposants à la réforme des retraites poursuivent leurs actions, mercredi 8 mars : un appel à la grève reconductible a été lancé dans plusieurs secteurs comme les raffineries, l'énergie et les transports.

Mardi, la sixième journée de mobilisation à l'appel de l'intersyndicale a réuni 1,28 million de personnes à travers le pays selon le ministère de l'Intérieur. La CGT évoque pour sa part une "mobilisation historique", avec 3,5 millions de manifestants.

La contestation du projet de réforme des retraites devrait aussi s'agréger aux manifestations prévues ce mercredi à l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, ces dernières étant considérées comme les plus affectées par la réforme, selon les détracteurs du texte.

  • TGV, RER, métros et avions affectés

Après une journée "noire" dans les transports mardi, les usagers affrontaient encore de fortes perturbations ce mercredi alors qu'une grève reconductible a été lancée à la SNCF et à la RATP. Seul un TGV sur trois circule en moyenne et un train Intercités sur cinq tandis qu'à Paris, le trafic est très perturbé pour les métros et les RER. La circulation des bus est par contre quasi-normale.

La RATP prévoit pour jeudi une amélioration du trafic dans les transports parisiens, mais le trafic sera encore perturbé dans le métro, très perturbé sur la ligne du RER B. Mais il sera quasi normal sur le RER A et normal sur les réseaux bus et tramway.

La SNCF annonce également un trafic encore "fortement perturbé" jeudi avec un TGV Inoui et un Ouigo sur trois ainsi que deux TER sur cinq en moyenne, selon les régions.

Le trafic aérien était aussi incertain mercredi en raison d'un préavis de grève relayé par plusieurs syndicats de contrôleurs.

Le ministre délégué chargé des Transports, Clément Beaune, a estimé mercredi sur LCI que la situation allait s'améliorer "beaucoup plus nettement" jeudi et vendredi.

"Il y aura des perturbations importantes dans les grands transports publics, SNCF notamment, RATP en Île-de-France, jusqu’à la fin de semaine, jusqu’à vendredi au moins (...) Il y aura néanmoins des améliorations réelles, perceptibles par les usagers, par les Français, dès demain sur le réseau SNCF et plus sur le réseau RATP", a-t-il dit.

  • Secteur de l'énergie touché

La grève se poursuit également dans les raffineries, notamment chez TotalEnergies : des expéditions ont été de nouveau interrompues et certains dépôts, bloqués. L'accès à la raffinerie de TotalEnergies à Gonfreville l'Orcher et au port du Havre (Seine-Maritime) étaient bloqués par des syndicalistes avec des feux de pneus et des objets déposés sur la chaussée, a constaté sur place un photographe de Reuters.

Les quatre terminaux méthaniers français, ainsi que tous les sites de stockage de gaz, restaient aussi bloqués, a indiqué Fabrice Coudour, représentant de la FNME-CGT.

Il a ajouté que la navigation sur le Rhin sur toute la partie française était à l'arrêt en raison de piquets de grève sur les écluses de Marckolsheim et de Strasbourg (Bas-Rhin) qui se sont renforcés à la suite d'une tentative d'évacuation par les gendarmes.

Dans le même temps, la production d'électricité était de nouveau réduite mercredi en raison d'un mouvement de grève des agents d'EDF. La baisse de production atteignait 10,6 gigawatts (GW) selon des données de l'électricien – l'équivalent de 17,5% de la production totale.

  • Perturbations portuaires

Les ports du Havre, de Rouen et de Marseille-Fos sont bloqués mercredi par une opération "ports morts", a-t-on appris de sources syndicales.

"Environ 300 dockers, portuaires et territoriaux, organisent le blocage de la zone portuaire via 11 points de blocage qui seront tenus jusqu’à 15 h 00. Nous laissons passer les véhicules légers, mais pas les camions", a déclaré à l'AFP Yann Mallet, secrétaire général de la CGT dockers de Rouen.

S'étirant sur 15 km, le port de Rouen emploie aujourd'hui plus de 18 000 personnes, des docks aux usines de transformation aux alentours. Il est le premier port céréalier d'Europe.

Gérald Le Corre, de l'union départementale CGT, a précisé que les blocages seraient maintenus "jusqu’à 15 h 00. Une grande partie de la zone portuaire est paralysée."

Le port du Havre, premier de France pour les conteneurs, est bloqué depuis 6 h 00, selon un tract diffusé sur le site de la CGT portuaire. Les zones industrielles des deux villes normandes étaient également bloquées très tôt mercredi, a précisé le syndicat.

  • Marches féministes contre la réforme

Les syndicats FSU, CGT et Solidaires, ainsi que 45 organisations féministes ont appelé à la "grève féministe" pour exiger "l'égalité au travail et dans la vie". "Cette année, on voit bien qu'il y a une dynamique hors du commun", a commenté Murielle Guilbert, codéléguée générale de Solidaires.

Des manifestations ont été organisées dans environ 150 villes en France – à Bordeaux, Lyon, Marseille, Nantes mais aussi dans des villes plus modestes comme Arras, Blois ou Carcassonne. Un nombre nettement plus élevé que celui de l'an dernier, selon le comité d'organisation.

Les antennes et les sites internet de FRANCE 24 sont également perturbés en raison du mouvement de grève nationale contre la réforme des retraites.

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} MOUVEMENT SOCIAL

Forte mobilisation contre la réforme des retraites, l'intersyndicale veut voir Macron en "urgence"

Reportage

Réforme des retraites : à Paris, des manifestants décidés à "mettre la France à l'arrêt"

COUACS EN SÉRIE

Réforme des retraites : une communication gouvernementale souvent épinglée

France24 - Monde

🔴 En direct : Bakhmout pourrait tomber "dans les prochains jours", selon l'Otan

Publié le : 08/03/2023 - 09:35Modifié le : 08/03/2023 - 18:27

FRANCE 24 Suivre

Le groupe paramilitaire Wagner a revendiqué mercredi la prise de la partie orientale de Bakhmout, épicentre de combats sanglants depuis des mois. La ville pourrait tomber "dans les prochains jours", confirme l'Otan. La chute de cette ville-forteresse du Donbass laisserait "la voie libre" à l'armée russe pour avancer dans l'Est, assure Volodymyr Zelensky, qui rencontre le chef de l'ONU à Kiev. Suivez en direct les derniers développements de la guerre en Ukraine.

  • 18 h 28 : peu probable que la Russie réalise des "gains territoriaux majeurs" en Ukraine en 2023, selon Washington

L'armée russe ne réalisera probablement pas de "gains territoriaux majeurs" en Ukraine cette année, a dit la directrice du renseignement américain Avril Haines devant une commission sénatoriale.

Les Russes se voient infliger "de hauts niveaux de pertes" et le président Vladimir "Poutine comprend probablement mieux les limites de ce que son armée est capable de réaliser", a-t-elle déclaré, ajoutant qu'il semblait se focaliser "sur des objectifs militaires plus modestes pour l'instant".

"Nous ne prévoyons pas que l'armée russe se rétablisse suffisamment cette année pour réaliser des gains territoriaux majeurs, mais Poutine calcule très probablement que le temps joue en sa faveur", a-t-elle ajouté devant la commission du Renseignement du Sénat lors d'une audition sur les "menaces mondiales".

Selon elle, le président russe pense probablement que prolonger la guerre, avec des pauses dans les combats, "pourrait être la meilleure option qui lui reste pour protéger au bout du compte les intérêts stratégiques russes en Ukraine, même si cela prend des années".

  • 18 h 21 : l'UE peaufine son plan de livraison d'obus à l'Ukraine

Sur fond d'appel à bâtir une "économie de guerre", les ministres de la Défense de l'Union européenne ont négocié un plan de livraisons à l'Ukraine d'obus et de munitions qui pourrait être porté à deux milliards d'euros.

L'armée ukrainienne, qui en tire des milliers chaque jour pour repousser l'envahisseur russe, ne cesse notamment d'alerter sur son manque criant d'obus de 155mm pour ses canons.

"Notre priorité numéro un ce sont des systèmes de défense aérienne, ainsi que des munitions, des munitions, et encore des munitions", a de nouveau insisté le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov.

Réunis à Stockholm avec le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, ses homologues européens ont peaufiné un plan en trois volets, dont une donation d'un milliard d'euros d'obus à l'Ukraine, qui devrait être adopté le 20 mars.

L'objectif est d'accélérer la cadence, alors que l'armée ukrainienne est menacée d'encerclement sur le point chaud de Bakhmout, dans l'est du pays.

Fondé sur des gros achats communs pour rassurer les industriels sur la pérennité des commandes, le projet vise à la fois à répondre aux besoins immédiats de Kiev et à doper les capacités de l'industrie de défense européenne à plus long terme.

  • 16 h 27 : une adolescente russe interdite de contact avec son père accusé d'avoir "discrédité" l'armée

En Russie, une adolescente a été placée dans un centre pour mineurs après que son père a été condamné pour avoir "discrédité" l'armée russe en Ukraine, a rapporté l'ONG de défense des droits humains OVD-Info. Elle a été interdite de tout contact avec l'extérieur.

"Maria Moskaleva (...) qui s'est retrouvée dans un centre pour mineurs après que son père Alexeï Moskalev a été assigné à résidence, n'a pas le droit de téléphoner à son père", a indiqué l'organisation après avoir échangé avec l'avocat de la famille.

L'histoire remonte à avril 2022, quand cette collégienne de 13 ans de la région de Toula, au sud de Moscou, réalise en cours d'arts plastiques un dessin contre l'intervention militaire en Ukraine. Elle avait écrit dessus "Non à la guerre" et "Gloire à l'Ukraine", explique le média indépendant russe Meduza.io (basé à Riga).

Des enquêteurs interrogent alors une première fois la fille et son père, Alexeï Moskalev, relate OVD-Info.

Le même mois, Alexeï Moskalev est condamné par un tribunal local à une amende de 32 000 roubles (400 euros au taux actuel) pour avoir rédigé des commentaires sur les réseaux sociaux critiquant l'offensive russe.

Près d'un an plus tard, le 1er mars, la police est revenue au domicile de l'adolescente et de son père, accusé cette fois-ci d'avoir "discrédité l'armée" pour de nouvelles publications en ligne, explique le média Meduza. 

C'est à cette occasion que Alexeï Moskalev a été assigné à résidence par les autorités et sa fille emmenée dans un centre pour mineurs à Iefremov, selon l'agence de presse russe Ria Novosti.

 Une pétition en ligne lancée en soutien au père et à sa fille avait recueilli 65 000 signatures mercredi. 

  • 15 h 52 : procès à Zurich autour des actifs douteux d'un proche de Vladimir Poutine

Quatre employés de la banque Gazprombank Suisse, dont son directeur général, comparaissentdevant la justice suisse pour avoir accepté de gérer des actifs douteux du violoncelliste russe Sergueï Roldouguine, un proche de Vladimir Poutine. 

Les quatre prévenus sont accusés de ne pas avoir pris les précautions nécessaires pour s'assurer que le violoncelliste et chef d'orchestre russe était l'ayant-droit légitime des sommes confiées à la banque entre 2014 et 2016, malgré les "doutes objectifs" que les millions de francs suisses transitant sur son compte auraient dû susciter.  

 Au regard de la loi suisse, le musicien, qui est aussi le parrain d'une des filles du président russe, aurait également dû faire l'objet de vérifications plus strictes en tant que personne dite politiquement exposée. 

Depuis l'annonce de ce procès, la presse suisse s'interroge quant à savoir si le violoncelliste n'a pas agi avec ces comptes comme un "homme de paille" au profit du président russe et de son entourage.

  • 15 h 24 : le chef de l'ONU juge "capital" de prolonger l'accord céréalier

Le secrétaire général de l'ONU a jugé "capital" de prolonger l'accord sur les exportations de céréales ukrainiennes conclu avec la Russie, un texte vital pour l'approvisionnement alimentaire mondial qui expire le 18 mars.

"Je tiens à souligner l'importance capitale de la prolongation (de l'accord céréalier) le 18 mars et de la création des conditions permettant d'utiliser au mieux les infrastructures d'exportation", a déclaré Antonio Guterres lors d'une visite à Kiev.

Selon Antonio Guterres, l'accord a permis l'exportation de 23 millions de tonnes de céréales ukrainiennes, qui étaient jusque-là bloquées dans les ports du fait de l'invasion russe.

"Il a contribué à faire baisser le coût mondial des denrées alimentaires et a apporté une aide cruciale aux populations qui paient également un lourd tribut à cette guerre, en particulier dans les pays en développement", a souligné le chef de l'ONU.

  • 14 h 40 :  le chef de l'ONU dénonce à Kiev une vidéo d'exécution "choquante"

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a dénoncé à Kiev les images "choquantes" d'une vidéo virale dans laquelle un soldat ukrainien, prisonnier, semble avoir été exécuté par balles après avoir clamé "gloire à l'Ukraine".

"Les récentes images choquantes d'un soldat ukrainien apparemment sommairement tué sont un autre rappel tragique que les lois de la guerre doivent être strictement respectées", a déclaré Antonio Guterres aux côtés du président ukrainien Volodymyr Zelensky. 

  • 12 h 52 : Bakhmout pourrait tomber "dans les prochains jours", prévient l'Otan

La ville de Bakhmout, au cœur des combats depuis des mois et menacée d'encerclement par l'armée russe et le groupe paramilitaire Wagner, pourrait tomber "dans les prochains jours", a mis en garde le secrétaire général de l'Otan.

"Nous ne pouvons pas exclure que Bakhmout tombe finalement dans les prochains jours", a déclaré le patron de l'alliance militaire, Jens Stoltenberg, en marge d'une réunion des ministres européens de la Défense à Stockholm.

  • 11 h 39 : Volodymyr Zelensky salue le rôle des femmes dans la lutte de son pays contre l'invasion russe

"Je pense qu'il est important de dire merci aujourd'hui. De remercier toutes les femmes qui travaillent, enseignent, étudient, sauvent, soignent et combattent pour l'Ukraine", a dit Volodymyr Zelensky à l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, dans une vidéo mise en ligne par le présidence.

Il a aussi appelé à se "souvenir, à penser et à remercier toutes les femmes qui ont sacrifié leur vie pour notre pays".

  • 11 h 12 : Continental  annonce un "retrait contrôlé" de la Russie

L'équipementier automobile Continental a annoncé un "retrait contrôlé" de la Russie avec la vente de ses activités dans le pays. Le président du directoire Nikolai Setzer a déclaré lors d'une conférence de presse portant sur les résultats annuels que l'entreprise était en train de vendre ses activités en Russie.

"La guerre [en Ukraine] est la raison de notre retrait contrôlé de Russie. Cela signifie la vente de nos activités, y compris de notre usine de Kalouga. Nous sommes à un stade avancé du processus de vente", a-t-il déclaré.

Continental avait suspendu la production dans son usine de Kalouga en Russie après le début de l'invasion. Le groupe a temporairement repris ses activités au printemps afin de protéger les travailleurs locaux, sans donner plus de détails.

  • 9 h 05 :  le groupe Wagner revendique la prise de la partie orientale de Bakhmout

Le groupe paramilitaire russe Wagner a revendiqué la prise de la partie orientale de la ville de Bakhmout, épicentre de combats sanglants depuis des mois. "Les unités Wagner ont pris toute la partie orientale de Bakhmout, tout ce qui est à l'est de la rivière Bakhmoutka" traversant la cité, a affirmé le patron du groupe Evguéni Prigojine.

Dans son dernier compte-rendu, publié mardi, l'Institut pour l'Étude de la Guerre (ISW), un groupe d'experts américain, a estimé que les troupes du Kremlin avaient "vraisemblablement" capturé cette zone, après un "retrait contrôlé" des forces ukrainiennes.

Dans un entretien à la télévision américaine CNN diffusé ce mercredi Volodymyr Zelensky a pour sa part assuré que ses troupes étaient résolues à tenir la ville : "J'ai eu une réunion avec le chef d'état-major hier et les commandants militaires en chef (...) et ils ont tous dit que nous devions rester forts à Bakhmout".

 

  • 5 h 25 : un plan de livraisons de munitions à l'Ukraine à l'étude

Les ministres de la Défense de l'Union européenne se réunissent pour préparer un plan de livraisons de munitions à l'Ukraine, avec un premier volet d'urgence s'élevant à un milliard d'euros. L'objectif revendiqué est d'adopter ce plan le 20 mars lors d'une réunion des chefs de la diplomatie européenne.

L'armée ukrainienne fait face à un manque criant d'obus de 155 mm pour ses canons, ont mis en garde ces dernières semaines ses soutiens occidentaux.

  • 4 h 54 : Zelensky rappelle la position stratégique de Bakhmout

Le président ukrainien prévient qu'en cas de prise de Bakhmout, l'armée russe aurait "la voie libre" pour s'emparer de villes dans l'est de l'Ukraine.

"Nous comprenons qu'après Bakhmout, ils pourraient aller plus loin. Ils pourraient aller à Kramatorsk, ils pourraient aller à Sloviansk, la voie serait libre pour les Russes (...) vers d'autres villes d'Ukraine", a-t-il déclaré dans une entretien à CNN diffusée ce mercredi.

Le président ukrainien a déclaré à la chaîne américaine que ses forces armées étaient résolues à rester à Bakhmout. "J'ai eu une réunion avec le chef d'état-major hier et les commandants militaires en chef (...) et ils ont tous dit que nous devions rester forts à Bakhmout", a-t-il précisé dans cet entretien exclusif.

  • 4 h 23 : le chef de l'ONU va rencontrer Zelensky aujourd'hui

Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres est en Ukraine pour rencontrer le président Volodymyr Zelensky. Ils évoqueront le renouvellement d'un accord international de l'été dernier sur les exportations de céréales ukrainiennes, a indiqué Stéphane Dujarric, porte-parole de l'organisation.

  • 3 h 01 : l'UE n'acceptera jamais que la Russie menace sa sécurité, dit Ursula von der Leyen

"Nous n'accepterons jamais qu'une puissance militaire aux rêves d'empire fasse passer ses tanks au-delà d'une frontière internationale", a lancé la présidente de la Commission européenne lors d'un discours devant le Parlement du Canada, à Ottawa. Le bloc des 27 "n'acceptera jamais cette menace envers la sécurité européenne et envers les fondations même de notre communauté internationale".

Elle a réclamé "un soutien militaire et économique inébranlable" pour l'Ukraine, tout en exhortant à ce que la Russie "paie pour son crime d'agression", après avoir proposé en novembre d'établir un tribunal spécial.

Avec AFP et Reuters

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Le fil du 3 mars

En Ukraine, les Russes pilonnent les dernières routes d'accès à Bakhmout

LE FIL DU 6 MARS

Guerre en Ukraine : Zelensky demande à l'armée de "trouver les forces" pour défendre Bakhmout

Le fil du 5 mars

La bataille pour le Donbass est "douloureuse et difficile" selon Zelensky

France24 - World

'The oceans play a massive role' in the planet's climate control, 'biodiversity & oxygen production'

Issued on: 08/03/2023 - 04:55Modified: 08/03/2023 - 05:00

For the first time, United Nations members have agreed on a unified treaty to protect biodiversity in the high seas - representing a turning point for vast stretches of the planet where conservation has previously been hampered by a confusing patchwork of laws. An updated framework to protect marine life in the regions outside national boundary waters, known as the high seas, had been in discussions for more than 20 years, but previous efforts to reach an agreement had repeatedly stalled. Ocean ecosystems create half the oxygen humans breathe and limit global warming by absorbing much of the carbon dioxide emitted by human activities. But only about one percent of the high seas are currently protected. For more on this historic accord, FRANCE 24 is joined by Gianni Valenti, President and Founder of Gaia First.

France24 - Monde

Violences sexistes : la plateforme "Save You" s'empare du cauchemar des Françaises expatriées

Publié le : 08/03/2023 - 07:03

Sophian AUBIN

À l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, France 24 s'est intéressée à une plateforme dédiée aux violences que subissent les femmes françaises établies hors de l'Hexagone. Laissant la victime seule aux mains de son agresseur, l’expatriation est un facteur aggravant la détresse. Lancée en octobre, "Save You" a permis à plus d’une centaine de personnes de briser le silence. Elles racontent une vie brisée par la violence.

"Je ne t’ai pas assez frappée la dernière fois. J’ai l’impression que tu en redemandes", hurle un homme massif. Le colosse turc finit par claquer la porte. Nour (son nom a été modifié) est gagnée par l’angoisse. Cette semaine-là, à Mersin, dans le sud de la Turquie où elle vit séquestrée depuis plus d’un an, la terre a tremblé par deux fois. Quelques jours plus tard, c’est la vie de Nour qui vacille. "Il faut absolument m’extraire du domicile ce soir, il est armé, je sens que je vais mourir à son retour", murmure-t-elle par téléphone à Caroline.

Présidente de l’association Cœurs de guerrières, Caroline est aussi la coordinatrice de la plateforme Save You. Une voix apaisante, que Nour a pu contacter via un numéro de téléphone, et que les Françaises expatriées victimes de violences peuvent composer gratuitement, où qu’elles se trouvent dans le monde,  24h/24, 7 jours/7. À l’autre bout du fil, des personnes s’efforcent de dénouer les situations les plus complexes, ou même "d’éviter le pire", comme ce soir-là, avec Nour.

Première du genre, lancée en octobre 2022, Save You est une initiative de la Sorority Foundation, une association française, mère de l'application "The Sorority", à laquelle se connectent des femmes de tous les pays de la planète. Dédiée aux Françaises expatriées et leurs enfants, la plateforme Save You se met à l’écoute de femmes (de quelques hommes aussi) victimes de violences variées. En tête de liste, les violences psychologiques (43% des cas), suivies des violences physiques (19%). 

Prises au piège

Ces deux poisons avaient conjointement contaminé la vie d’Alice (son nom a été modifié), le jour où, en pleurs, elle appelle Caroline. Il y a un peu plus plus d'un an, Alice prenait la décision de quitter la France pour Manchester, avec son compagnon, lui anglais. En septembre dernier, ils mettaient au monde une petite fille. Mais aujourd'hui, l’homme qu'elle aimait lui interdit d’aimer leur propre fille : dès les premiers mois qui suivent sa naissance, le Britannique commence à arracher le nourrisson des bras de sa mère. Les coups de pied assénés par le Britannique se mêlent aux menaces et aux insultes : "Laisse la petite ici et retourne en France, on n'a plus besoin de toi. Espèce de sorcière, va", confie Alice à France 24 par téléphone.

Sans emploi, handicapée par une langue qu’elle parle mal, esseulée dans un microcosme appartenant à Monsieur, économiquement et juridiquement ultra-dépendante, et séparée de siens par des milliers de kilomètres : voilà les leviers du piège dans lequel Alice est paralysée.

Ce piège correspond point pour point à celui qui retenait Nour captive. Et à celui des 124 personnes suivies par Save You, abonde Caroline. Certaines des femmes avec qui elle est en contact sont séquestrées depuis quinze ans. Leur situation se trouve aggravée dans les cas où l’expatriation s’est faite contre l’assentiment et en rupture avec la famille, poursuit la militante : la transformation violente d'un homme pour lequel elles ont tout quitté plonge alors les victimes dans une infinie solitude émotionnelle. 

Elément déclencheur 

Cette "explosion" de brutalité, rien n’aurait pu la laisser présager chez son ex-compagnon, assure Alice. Jusque dans les dernières semaines de la grossesse, le père de son enfant avait fait preuve d’un irréprochable soutien. Comment la violence a-t-elle pu le gagner, au point qu’intervienne la police britannique ? "Je ne comprends toujours pas", soupire la quadragénaire. 

Fréquentes, soudaines, ces brutales "métamorphoses" ont souvent l’accouchement pour déclencheur, explique Caroline. Comme si, aux yeux du père, la mère lui devenait acquise selon la logique suivante  : "de toute façon, tu ne pourras plus jamais partir puisqu’il y a l’enfant. Et si tu pars, je vais le garder". C’est en somme ce que martelait son homme à Alice, insistant sur le fait qu'elle n'avait aucun droit en Angleterre. Ces paroles trouvent dans la réalité un écho amer. Car, si en dépit de son combat, Alice n'obtient pas de passeport français pour son bébé, elle ne pourra  jamais légalement quitter le Royaume-Uni avec son enfant. 

Celui qu'élevait Nour au cours de sa longue séquestration en Turquie est issu d’un mariage antérieur. Secourue par des gendarmes turcs alertés par Save You, la jeune femme a échappé in extremis à son ancien compagnon, parvenant depuis Mersin à l’aéroport d’Adana. Elle y passera de nouvelles heures d’angoisse : le chaos semé par le séisme avait eu raison de tout vol vers Paris. Sans argent, au terme de multiples escales, Nour a finalement atterri à l'aéroport de Roissy. Là où elle avait naguère embarqué pour un weekend, que le sort a mué en dix-huit mois mois de captivité. Épuisée, considérablement amaigrie, sans ressources, Nour a tout perdu. "Il m’a ôté toute confiance en moi". La jeune femme explose en sanglots.

Sur plus d’un million d’expatriées, combien vivent actuellement cet enfer, sans même pouvoir espérer s’en réveiller ? Cet angle mort des violences sexistes échappent aux radars de toute statistique officielle. Débordée par le flot d’appels au secours, Caroline est gagnée par l’indignation. Selon elle, les autorités françaises devraient elles aussi s'emparer de ce fléau à bras le corps. 

La contrainte des lois locales

Le Quai d'Orsay s'est doté d'une cellule dédiée, mais elle pâtit d’un cruel manque de personnel, regrette Amélia Lakrafi, députée des français de l’étranger (10e circonscription). "Pour répondre efficacement à un problème, il faudrait déjà en avoir une pleine conscience", analyse cette franco-marocaine". Or, "en métropole, l’imaginaire collectif perçoit les Français de l’étranger comme des nantis, jouissant d’excellentes situations, qui seraient très heureux". Par delà ce fantasme exotique, un autre écueil : la difficile exportation des politiques publiques françaises sous d’autres latitudes. "Nos représentations nationales ne font pas ce qu’elles veulent. Et nous demeurons tous extrêmement contraint par les lois locales", poursuit la députée (LREM).

Amélia Lakrafi, qui alertait depuis des années les décideurs publics face à cet angle mort des violences sexistes, fut conquise par la plateforme dès ses balbutiements. Save You est "vraiment l’outil qu’on attendait", se félicite-t-elle. D’autant que les porteurs de projets associatifs comme ceux de The Sorority Fondation disposent selon elle d’une liberté plus grande que celle de l’administration, alourdie par les procédures qui lui sont propres. "Pour autant, Save You ne montera en puissance qu’en travaillant de concert avec le réseau institutionnel français à l’étranger, le Quai d’Orsay, et le ministère de l’Intérieur", nuance la députée. 

Les prémisses de cette symbiose semblent avoir déjà pris forme. "Le Quai d’Orsay nous permet souvent d’avancer plus vite, heureusement qu’ils sont avec nous", se réjouit Priscillia Routier-Trillard, fondatrice de The Sorority Foundation. En quelques mois, les sites tels que celui du Ministère des Affaires Étrangères ont affiché un lien vers la plateforme. Une décision salutaire pour des femmes telles que Nour ou Alice, qui n’auraient pas pris connaissance de Save You sans ces relais officiels.

Savoir que l’on est pas seul.e

Alice n’a certes pas encore abattu le mur d’obstacles juridiques qui la sépare d’une vie paisible. Mais l’efficacité de ses interlocutrices l’aide à croire en des lendemains meilleurs. Des barrières qui lui semblaient insurmontables tombent. Alice a ainsi pu s'installer dans un nouveau domicile, dans un lieu qu'elle ne peut divulguer, craignant de voir son ex-compagnon resurgir pour lui enlever sa fille. 

Dès son lancement, avocats, médecins, travailleurs sociaux et autres professionnels-clés ont proposé leurs services à Save You dans divers pays du monde, lui offrant-là une des clés de son succès : un réseau grandissant, auquel la plateforme connecte toujours plus de femmes. "Parfois, nous servons simplement de lien vers une solution locale que la victime cherchait désespérément depuis des mois, sans succès", explique la coordinatrice de la plateforme.

Mais en lui prêtant une oreille attentive, Caroline a offert à Alice un cadeau de nature immatérielle : "Elle m’a écoutée. Depuis le trou noir où j’étais, c’est comme si j’apercevais une sortie", confie Alice.

Comme Alice et Nour et comme des centaines de milliers de Françaises chaque année, Priscillia Routier-Trillard et Caroline ont elles aussi jadis subi les coups d’un homme. Longtemps, elles se sont murées dans cette paradoxale culpabilité. Dans ce silence. 

Aujourd’hui, "ce qui me porte, c’est de devenir cette main que j’aurais aimé qu’on me tende", confie Caroline. Nous "sommes des êtres sociaux", poursuit Priscillia. "Savoir que l'on n'est pas seul.e : rien au monde n’est plus puissant".

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} JOURNÉE INTERNATIONALE

Violences contre les femmes : l'appli française "The Sorority" fait ses débuts au Maroc

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Droits des femmes : la journée du 8 mars, un coup de projecteur sur la lutte pour l'égalité

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Quels progrès pour les droits des femmes en France ?

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Réforme des retraites : les sénateurs votent un article pour accélérer le débat sur l’article 7

Publié le : 08/03/2023 - 04:24Modifié le : 08/03/2023 - 04:32

FRANCE 24 Suivre

Dominé par la droite, le Sénat a décidé dans la nuit de mardi à mercredi d'utiliser l'article 38 de son règlement interne pour accélérer la discussion sur l'article 7, pivot de la réforme des retraites. Cette procédure a entraîné une levée de boucliers de la gauche qui a quitté l'hémicycle..

La guerre parlementaire se poursuit. La majorité sénatoriale de droite a donné un gros coup d'accélérateur, dans la nuit de mardi 7 à mercredi 8 mars, à l'examen de l'article pivot de la réforme des retraites reculant l'âge de départ à 64 ans.

Elle a, dans un premier temps, utilisé un article du règlement interne pour couper court au débat, avant d'adopter un amendement de "réécriture" de cet article 7 qui a fait passer à la trappe la majorité des amendements portés par la gauche.

La "clôture des débats", prévue par l'article 38 du règlement, a été proposée par le président du groupe Les Républicains Bruno Retailleau sur une première série d'amendements visant à la suppression de l'article 7. Elle a été votée à main levée.

Un recours fustigé par la gauche

C'est la première fois que l'article 38 du règlement du Sénat est utilisé depuis sa révision en 2015. Il peut s'appliquer aux prises de parole sur article, aux explications de vote sur amendement ou sur un article, ou encore aux explications de vote sur l'ensemble d'un texte.

"Ce recours à cette procédure est un acte de faiblesse de la part de la droite sénatoriale", a réagi la présidente du groupe CRCE à majorité communiste Éliane Assassi, dénonçant "un coup de force", "une attaque contre la démocratie et les droits du Parlement".

>> À lire : Retraites : la réforme est-elle "indispensable", comme l'affirme le gouvernement ?

"Honte à vous", "C'est un scandale", a renchéri le chef de file des sénateurs socialistes Patrick Kanner.

"Un jour historique de mobilisation, sur l'article 7, le plus important, vous décidez de bâillonner le Parlement, de censurer le Sénat", a encore accusé le président du groupe écologiste Guillaume Gontard.

"Ça fait 5 jours et 5 nuits que nous avons affaire à une obstruction", a plaidé pour sa part Bruno Retailleau, pour qui "l'obstruction est au Parlement ce qu'est la désertion à un soldat".

"Nous avons eu sur cet article en l'état 124 interventions, je considère que les exigences de clarté et de sincérité ont été respectées", a déclaré le président du Sénat Gérard Larcher (LR).

Les débats sur l'article 7 reprendront mercredi après-midi

Le Sénat a dans la foulée rejeté les quelque 70 amendements déposés par la gauche demandant la suppression de l'article 7.

Après trois suspensions de séance, le Sénat a ensuite voté à 3 h 30 du matin, en l'absence des trois groupes de gauche qui avaient quitté l'hémicyle, un amendement de "réécriture" de cet article proposé par le rapporteur LR René-Paul Savary, qui n'en modifie pas le fond. Mais son adoption a fait "tomber" plus de 1 100 amendements.

La gauche a bien tenté de contre-attaquer en présentant une épaisse liasse de sous-amendements, qui ont été déclarés "irrecevables".

"Il nous restera un débat riche sur cet article 7", a assuré Paul Savary, 75 amendements restant à examiner. Les débats sur l'article 7 reprendront mercredi après-midi.

La majorité sénatoriale a pour objectif d'aller jusqu'au bout du texte et au vote final d'ici la date butoir de dimanche minuit.

Avec AFP

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} COUACS EN SÉRIE

Réforme des retraites : une communication gouvernementale souvent épinglée

La réforme des retraites entame une semaine décisive au Sénat et face à la rue

Retraites : le Sénat vote l'extinction de plusieurs régimes spéciaux

France24 - Monde

Soupçon d'ingérence politique au Canada : Justin Trudeau face aux espions chinois

Publié le : 07/03/2023 - 18:20

Sébastian SEIBT Suivre

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a annoncé, lundi, une série de mesures pour enquêter sur les accusations d’influence chinoise durant les élections fédérales de 2019 et 2021. Ces derniers mois, les révélations se sont multipliées suggérant que le Canada serait devenu l’un des terrains de jeu favoris des espions chinois.

Un rapporteur spécial indépendant et deux comités parlementaires vont partir à la chasse aux agents d'influence chinois au Canada. Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a détaillé, lundi 6 mars, un “vaste plan” pour faire toute la lumière sur les allégations concernant des opérations chinoises visant à influencer les élections fédérales de 2019 et 2021.

"Toute attaque ou tentative d'attaque contre notre démocratie est inacceptable", a déclaré Justin Trudeau qui subit depuis plusieurs semaines une intense pression politique de l'opposition conservatrice pour réagir fortement aux révélations de plusieurs médias.

“Malaise des services canadiens du renseignement”

Les nouvelles annonces “constituent un moment politique important pour Justin Trudeau, car jusqu'à présent, son gouvernement pouvait donner l'impression de minimiser la portée des révélations”, estime Steve Hewitt, historien et spécialiste du Canada à l'université de Birmingham. 

Depuis novembre 2022, les révélations qui s'accumulent donnent pourtant l'impression que le Canada est devenu l'un des terrains de jeux favoris pour les agents d'influence politique chinois, et commençaient à se rapprocher dangereusement de l'entourage direct du Premier ministre. La fondation Pierre-Eliott Trudeau - en mémoire à l'ancien Premier ministre et père de Justin Trudeau - a ainsi dû retourner, début mars, une donation de 200 000 dollars canadien (137 000 euros) que les services canadiens de renseignement soupçonnaient d'être liée à un riche homme d'affaires chinois agissant sur ordre de Pékin.

“Il y a en ce moment une multiplication de fuites dans les médias de documents "top secret" qui suggère un malaise au sein de la communauté du renseignement. Une partie d'entre elle semble ne pas être en accord avec la manière dont le gouvernement gère les informations sur la possible ingérence politique chinoise”, poursuit Steve Hewitt, qui a travaillé sur les questions de renseignement et de sécurité intérieure au Canada.

Tout a commencé en novembre 2022 par les révélations du Global Television Network - deuxième plus important réseau de télévision au Canada après CTV - sur les soupçons du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) concernant les élections fédérales de 2019

Les espions canadiens soupçonnaient le consulat chinois à Toronto d'avoir été au cœur d'un réseau de financement de 11 candidats au Parlement canadien qui porteraient haut les intérêts de Pékin. Sans les citer, le SCRS soulignait qu'il s'agissait aussi bien de membres du parti libéral de Justin Trudeau que de la principale force d'opposition, le parti conservateur.

Les 1001 techniques pour favoriser les candidats pro-chinois

“Le parti communiste chinois a utilisé tous les éléments à sa disposition pour mener des opérations qui sont autant de menaces directes à notre sécurité nationale et notre souveraineté”, a affirmé le Service canadien du renseignement en réponse aux révélations du Global Television Network. 

Les espions chinois sont, notamment, soupçonnés d'avoir versé plus de 130 000 euros directement à des candidats jugés plus “sino-compatibles” et à des agents sur le terrain chargés d'aider à organiser les campagnes électorales de ces candidats.

Un ressortissant canadien d'origine chinoise serait même devenu candidat après un intense lobbying pro-chinois au plus haut niveau de l'État, a affirmé le SCRS. Han Dong, élu député au Parlement fédéral en 2019, serait devenu candidat du parti libéral après que des agents de Pékin ont dénigré jusque dans l'entourage de Justin Trudeau l'autre prétendant du parti au pouvoir, Gen Tan. “Le consulat chinois n'était pas satisfait des prises de position de Gen Tan”, a affirmé un responsable de SCRS à la télévision canadienne sous couvert d'anonymat.

Les révélations sont ensuite devenues beaucoup plus embarrassantes pour le parti libéral de Justin Trudeau. En février 2023, le Globe and Mail, deuxième plus important quotidien anglophone du pays, affirmait que la Chine avait tout fait pour favoriser une courte victoire du parti libéral au détriment des conservateurs aux élections fédérales de 2021, d'après les conclusions d'une nouvelle enquête des services canadiens de renseignements.

La Chine a été accusée d'avoir mis en place des campagnes de désinformation en chinois sur les services de messageries tels que WeChat afin de convaincre la diaspora chinoise au Canada que les conservateurs voulaient établir des fichiers sur les citoyens canadiens d'origine chinoise ou étaient tout simplement racistes. 

Une campagne ciblée qui peut avoir une incidence électorale certaines car près de 5 % de la population canadienne est d'origine chinoise

Les consulats chinois ont aussi été accusés d'avoir recruté des étudiants d'origine chinoise pour aider bénévolement les candidats libéraux à mener campagne.  Résultat : “Dans plusieurs circonscriptions où une forte propension d'électeurs ont des origines chinoises, les conservateurs ont essuyé de lourdes défaites”, souligne le National Post, un quotidien canadien conservateur. Mais le journal souligne que ce n'est pas suffisant pour conclure à l'efficacité des tactiques chinoises puisque le parti conservateur a effectivement une rhétorique plus anti-chinoise que les libéraux. Ces candidats auraient peut être perdu de toute façon.

Objectif : Rendre le Canada difficile à gouverner ?

Reste que les efforts consentis par Pékin, d'après le SCRS, pour aider le parti libéral à rester en poste peuvent surprendre. Depuis 2018, époque à laquelle Justin Trudeau était déjà Premier ministre, les relations sino-canadiennes n'ont fait que se détériorer. Il y a eu l'arrestation par Ottawa de Meng Wanzhou, numéro 2 de Huawei, la dénonciation publique du traitement par Pékin de la minorité musulmane ouïghoure et des sanctions économiques contre plusieurs ressortissants chinois liés à cette politique. En retour, le régime communiste a plus d'une fois critiqué ouvertement Ottawa et a imposé, en 2021, des sanctions contre plusieurs ressortissants canadiens.

Mais si les conservateurs l'avaient emporté, Pékin aurait pu craindre une politique encore plus agressive à son égard. Et, surtout, “l'objectif de cette campagne d'influence semble avoir été de s'assurer que les libéraux n'obtiennent qu'une courte majorité. Ce qui signifie que le pays risque d'être difficile à gouverner, de quoi arranger les affaires chinoises”, note Steve Hewitt.

Pékin a farouchement nié toute interférence dans le jeu démocratique canadien. Mais pour l'opposition, ces soupçons sur la préférence chinoise pour Justin Trudeau sont du pain béni politique. C'est pourquoi le parti conservateur exige depuis plusieurs semaines l'ouverture d'une enquête publique.

C'est également pourquoi Justin Trudeau s'est montré réticent jusqu'à présent. “Politiquement, il sait qu'une enquête publique maintiendra le projecteur médiatique sur cette affaire pendant des mois si ce n'est plus, ce qui ne peut que favoriser les conservateurs”, note Steve Hewitt.

Les annonces de lundi ne contiennent, d'ailleurs, aucune conclusion émanant d'une enquête publique. Le rapporteur spécial et les deux commissions parlementaires saisies fonctionnent en huis clos.

Pour les observateurs, l'enjeu de cette affaire devrait dépasser les calculs politiciens. L'activisme des espions chinois au Canada est important pour toute la région nord-américaine. “Avoir accès au Canada vous rapproche des États-Unis”, rappelle Steve Hewitt. À cet égard, les espions chinois n'ont rien inventé, et ils font comme les agents secrets de l'URSS durant la Guerre froide, conclut l'historien : “à l'époque, les Soviétiques cherchaient à acquérir des passeports canadiens pour entrer plus facilement sur le sol des États-Unis”.

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} ÉLECTRONIQUE

Huawei, le géant chinois au cœur du conflit entre Pékin et Washington

CANADA

Le Canada entraîné malgré lui dans le conflit commercial sino-américain

Au Canada, des enquêtes ouvertes sur les ingérences chinoises dans des élections

France24 - Monde

Cisjordanie occupée : six Palestiniens, dont un recherché, tués dans un raid israélien

Publié le : 08/03/2023 - 00:01

FRANCE 24 Suivre

Six Palestiniens ont été tués et 26 blessés dans un raid militaire israélien mardi dans le camp de réfugiés de Jénine. Parmi eux se trouvait l'auteur d'une attaque récente ayant coûté la vie à deux Israéliens, Abdel Fatah Husseïn Khrouchah. Le conflit israélo-palestinien connaît une recrudescence depuis le début de l'année. 

Nouvel épisode d'une vague de violences en Cisjordanie occupée. Six Palestiniens ont été tués mardi 7 mars lors d'un nouveau raid militaire israélien dans le camp de réfugiés de Jénine, a annoncé le ministère de la Santé palestinien.

Outre Khrouchah, 49 ans, cinq hommes âgés de 22 à 29 ans ont été tués. Et 26 autres personnes ont été blessées, dont trois grièvement. Les forces israéliennes ont fait part de deux blessés légers dans leurs rangs.

À l'issue de l'opération ayant mobilisé des blindés, des drones, ainsi qu'au moins un bulldozer et un hélicoptère d'attaque, un journaliste de l'AFP a pu filmer à l'intérieur du bâtiment où s'était retranché Abdel Fatah Husseïn Khrouchah, membre du mouvement islamiste palestinien Hamas.

Selon les éléments concordants communiqués par les forces israéliennes et les témoignages recueillis sur place, les soldats ont encerclé le bâtiment et de violents affrontements les ont opposés à des hommes armés à l'intérieur, mais aussi à des combattants palestiniens dans les rues de cette zone urbaine du nord de la Cisjordanie.

Des témoins ont parlé de tirs de roquettes sur le bâtiment. L'armée a confirmé que "des lance-missiles portatifs" avaient été utilisés contre l'immeuble d'habitation. À l'intérieur, des impacts de balles au plafond et des pans de murs écroulés témoignent de la violence des combats.

Un compte Telegram lié aux Brigades de Jénine a indiqué que des combattants de ce groupe armé local avaient mené "de violents combats" contre les forces israéliennes dans le camp de réfugiés de Jénine.

Netanyahu félicite les soldats

Selon les autorités israéliennes, Khrouchah était l'auteur de l'attaque ayant coûté la vie le 26 février à deux frères habitant une colonie juive du nord de la Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a félicité les soldats d'avoir "agi avec une précision chirurgicale dans le repaire des assassins" et "éliminé [un] terroriste abominable". "Quiconque nous fait du mal en paiera le prix", a-t-il ajouté.

"Les crimes et les massacres perpétrés par les Israéliens n'intimideront pas notre peuple palestinien mais le renforcera dans sa détermination à combattre l'occupation israélienne", a réagi le Hamas.

Le Jihad islamique a publié un communiqué au ton similaire, tout comme le mouvement du président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, le Fatah, dont le texte laisse entendre que des membres des forces de sécurité palestinienne ont pris part aux combats contre l'armée israélienne.

Nabil Abou Roudeina, porte-parole de la présidence palestinienne, a dénoncé comme un acte de "guerre totale" l'emploi de roquettes contre des habitations en pleine ville et accusé le gouvernement israélien d'être "responsable [d'une] escalade dangereuse qui menace d'embraser la situation et de détruire tous les efforts destinés à ramener la stabilité".

Par ailleurs, dans le camp de réfugiés d'Askar, à Naplouse, autre ville du nord de la Cisjordanie théâtre de raids militaires israéliens à répétition depuis bientôt un an, les soldats ont arrêté trois fils de Khrouchah, selon des sources palestiniennes.

Le Shin Bet, la sécurité intérieure israélienne, indique pour sa part que deux fils de Khrouchah ont été arrêtés et qu'ils sont soupçonnés d'avoir aidé leur père à planifier son attaque.

La France "extrêmement préoccupée"

Depuis le début de l'année, le conflit israélo-palestinien a coûté la vie à 71 Palestiniens (dont des combattants et des civils, parmi lesquels des mineurs) et 13 Israéliens (dont des mineurs et des forces de sécurité) et une Ukrainienne, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de sources officielles israéliennes et palestiniennes.

À l'issue d'une rare rencontre à Aqaba (en Jordanie), des responsables israéliens et palestiniens s'étaient engagés le 26 février à oeuvrer en vue d'une "désescalade". Mais alors même que se tenait cette rencontre avait lieu l'attaque meurtrière imputée par Israël à Khrouchah, et la nuit suivante, des colons juifs attaquaient en représailles la ville palestinienne de Huwara, incendiant plusieurs bâtiments.

À Amman, les Affaires étrangères jordaniennes ont condamné, mardi, "les incursions israéliennes ininterrompues dans les villes palestiniennes occupées" et mis en garde contre le risque d'une "détérioration supplémentaire de la situation".

La France est également "extrêmement préoccupée" par la vague de violences en Israël et dans les territoires palestiniens, a assuré Catherine Colonna, la ministre française des Affaires étrangères lors d'une audition mardi soir devant l'Assemblée nationale. "La violence engendre la violence et nous avons appelé les uns et les autres à d'autres comportements."

Avec AFP

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Violents affrontements à Gaza après un raid israélien meurtrier en Cisjordanie

Cisjordanie : nouvelles violences à Huwara après une attaque menée par des colons israéliens

Cisjordanie : deux Israéliens tués dans une attaque, heurts près de Naplouse

France24 - Monde

Réforme des retraites : à Paris, des manifestants décidés à "mettre la France à l'arrêt"

Publié le : 07/03/2023 - 18:52Modifié le : 07/03/2023 - 19:08

Grégoire SAUVAGE Suivre

De notre envoyé spécial dans le cortège parisien – Des dizaines, voire des centaines de milliers de personnes ont une nouvelle fois manifesté mardi à Paris à l'appel des syndicats contre la réforme des retraites. Face à un gouvernement qu'il considère comme "sourd" aux revendications de la rue, ils sont nombreux à soutenir les grèves reconductibles mais aussi le blocage du pays. 

Des manifestants prêts à "durcir" le mouvement. Ils étaient entre 81 000 (selon la police) et 700 000 (selon la CGT) à battre le pavé parisien, mardi 7 mars, pour demander au gouvernement d'abandonner son projet de réforme des retraites quitte à "bloquer le pays".

Sonos hurlantes, banderoles et camions bariolés, l'impressionnant cortège s'est ébranlé un peu après 14 h sur le boulevard Raspail. "Augmentez les salaires, pas l'âge de départ à la retraites", "Plus de retraités joviaux, moins d'évadés fiscaux" pouvait-on lire sur les pancartes, sans oublier le traditionnel "Tu nous mets 64, on te mai 68".

Parmi les manifestants, beaucoup espèrent "un tournant" en cette sixième journée d'action, censée faire monter d'un cran la pression sur le gouvernement notamment avec l'arme des grèves reconductibles. Des mouvements qui pourraient toucher de nombreux secteurs dans les prochaines jours en particulier l'énergie ou les transports.

"On est prêts à durcir le mouvement comme en 1995 et à se mettre en grève en illimitée. Il faut mettre l'économie à genoux. Pour obtenir un résultat, il faut un rapport de force", assure Yazid, en chasuble rouge de la CGT construction. Il est vent debout contre une réforme qui selon lui ne prend pas en compte la pénibilité de son travail : "la chaleur", "les espaces confinés", "les charges lourdes"...

 

Même son de cloche chez son collègue Hadj. "On parle de mettre à genoux l'économie. Cela nous fait mal au cœur. Mais si on ne lutte pas aujourd'hui, demain ils vont nous retirer d'autres choses", s'inquiète ce colosse qui s'emporte contre "les mensonges" du gouvernement, en particulier la revalorisation "minimale" à 1200 euros par mois "pour tous les retraités". En réalité, cette mesure ne concernera que 10 000 à 20 000 bénéficiaires par an, a récemment reconnu le ministre du Travail, Olivier Dussopt. 

>> À lire sur France 24.com : Réforme des retraites, une communication gouvernementale souvent épinglée

"Bloquer, c'est la seule solution"

Au-delà des adhérents de la CGT, fidèles à la ligne dure prônée par la direction de la centrale de Montreuil, d'autres manifestants disent vouloir "mettre la France à l'arrêt"  face à un gouvernement qui fait la sourde oreille.

"Pour moi, il faut tout bloquer, c'est la seule solution", lance Vanessa, une infirmière de 47 ans qui porte pour l'occasion une blouse blanche sur laquelle est dessinée un cercueil. "On est crevés et c'est de pire en pire. Je travaille depuis l'âge de 16 ans, j'ai trois enfants et maintenant des parents qui vieillissent. Je me dis qu'on a aussi le droit ne pas se lever et d'aller bosser à plus de 60 ans", s'indigne la soignante, qui assure ne pas être syndiquée.

"Manifester plusieurs fois, visiblement cela n'apporte rien donc je pense qu'il faut bloquer car le gouvernement n'écoute pas", estime Christelle, de la CFDT, qui cite en exemple le cas des blocages des raffineries et des dépôts pétroliers survenus à l'automne 2022.

Officiellement, la direction du syndicat réformiste n'appelle pas au "blocage du pays", tout en se disant favorable à un durcissement du mouvement. La CFDT craint notamment de perdre le soutien de l'opinion publique en cas de pénuries de carburant ou de difficultés à répétition pour les usagers des transports ou dans l'éducation nationale.

Tenir dans la durée

"Pour nous il ne faut pas bloquer mais à un moment cela sera peut-être nécessaire", glisse Thierry 60 ans, salarié dans l'administration et adhérent de la CFDT. Maintenant, c'est parti pour durer et il faut que le gouvernement puisse nous écouter, mais plus ça va va aller, moins le mouvement va être populaire".

"L'intersyndicale donne des orientations, définit une stratégie mais au final, ce sont les salariés qui décident ensemble de la mise en œuvre d'une stratégie adaptée à la situation de leur emploi, de leur entreprise et de leurs revendications", assure Vincent Gautheron, secrétaire régional de l'Union Syndicale CGT-RATP en Île-de-France, selon qui "aucune fissure" n'apparaît dans le front syndical depuis le début du mouvement.

>> À lire sur France 24.com : Réforme des retraites, "il arrive parfois que la rue gouverne"

Reste à savoir si le mouvement de grèves reconductibles qui touche la SNCF, la RATP ou encore les raffineries et les terminaux méthaniers sera en mesure de durer dans le temps.

Pour faire face, chaque organisation syndicale a constitué des "caisses de grève" pour permettre aux salariés de tenir dans la durée mais les grévistes interrogés assurent que cette aide est loin de compenser les pertes de salaires.

"Le blocage du pays peut être une solution mais avec l'inflation et les difficultés économiques, cela ne pourra pas se faire", estime Philippe, 74 ans, un retraité venu défendre "la retraite des autres par solidarité". "Je crois que malheureusement, les gens ne vont pas pouvoir faire durer cette grève dans le temps".

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} La chronique de l’éco

La mobilisation contre la réforme des retraites peut-elle mettre la France "à genoux" ?

Mobilisation contre la réforme des retraites : le point sur les secteurs en grève

Retraites : l'intersyndicale appelle à une mobilisation "inoubliable" le 7 mars

France24 - Monde

Le chef d'Aqmi Abou Obeida Youssef al-Annabi répond à 17 questions de France 24

Publié le : 06/03/2023 - 15:11Modifié le : 06/03/2023 - 15:58

Wassim NASR Wassim NASR

Après un an d'intenses tractations, Wassim Nasr, le spécialiste des mouvements jihadistes à France 24, est parvenu en exclusivité à envoyer ses questions à l'émir d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Abou Obeida Youssef al-Annabi. Départ de Barkhane, menace terroriste sur la France, stratégie d'expansion vers le Golfe de Guinée... notre chroniqueur décrypte et met en contexte les réponses du chef de l'organisation terroriste.

C'est une intervention rarissime. L'émir d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Abou Obeida Youssef al-Annabi, a accepté de répondre aux questions de Wassim Nasr, le spécialiste des mouvements jihadistes à France 24, après près d'un an de tractations.

Vétéran du jihad, l'Algérien est l'un des fondateurs de l’ancêtre d'Aqmi, le GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat). Haut cadre de l'organisation et personnalité médiatique, il a succédé en 2020 à Abdelmalek Droukdel, son chef historique, tué par l'armée française au nord du Mali lors d'une opération héliportée.

Au cours de cet échange exclusif, le chef terroriste s'est plus particulièrement attardé sur son pays natal, considéré comme une cible par Aqmi. "Il est ici dans le déni de la situation très grave d'Aqmi en Algérie, qui est sous pression", analyse Wassim Nasr, qui rappelle que de nombreux cadres de l'organisation ont été tués ou arrêtés par les autorités. "Ce qui explique aussi le choix de descendre plus au Sud, vers le Mali".

Concernant les menaces qui pourraient peser sur le territoire français, Abou Obeida Youssef al-Annabi a assuré que les objectifs d'Aqmi et du Jnim étaient "locaux" mais s'est montré plus évasif sur les attaques qui viseraient des expatriés français.

Selon le chef d'Aqmi, le départ de l'opération Barkhane est "une victoire" pour son organisation. "Cependant, on sait que ce départ est surtout lié à l'arrivée des mercenaires de Wagner et aux tensions avec les autorités maliennes", décrypte Wassim Nasr. "Pour lui, la France et la Russie sont dans le même sac et le combat contre les forces qu'il qualifie de 'coloniales' sera le même".

Confirmation de la détention d'Olivier Dubois

Le chef d'Aqmi a également confirmé officiellement détenir le journaliste Olivier Dubois, enlevé dans le nord du Mali en avril 2021. "C'est la première confirmation officielle de la tête d'Aqmi", note Wassim Nasr. L'émir assure toutefois "ne pas avoir cherché à piéger le journaliste" qui voulait interviewer un cadre du Jnim (Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans). Selon lui, la porte est ouverte à des négociations et désormais "la balle est dans le camp des autorités françaises".  

Abou Obeida Youssef al-Annabi a également vanté sa stratégie de recrutement au Sahel et revendiqué des gains territoriaux vers le Sud et le Golfe de Guinée. "Selon lui, il n'y a pas de limites à l'expansion. La stratégie consiste à s'insérer dans les conflits locaux et gagner les cœurs et les esprits", détaille Wassim Nasr, qui rappelle le contexte de rivalité sanglante avec l'Organisation État islamique.

 

Interrogé sur le massacre de Solhan au Burkina Faso en 2021, dans lequel est impliqué une unité d'Al-Qaïda et au cours duquel 160 personnes au moins ont perdu la vie, le chef terroriste a démenti toute implication de ses hommes dans la tuerie. 

À propos d'éventuelles négociations avec des États africains, "des canaux restent ouverts". "On sait que ces canaux existent avec la Mauritanie, le Niger, pendant un moment aussi avec le Burkina Faso", explique Wassim Nasr. "Chaque canal est différent selon le pays concerné. [Abou Obeida Youssef al-Annabi] explique qu'Aqmi adapte sa politique de négociation ou d'implantation aux conditions historiques de chaque pays".

Enfin, l'émir a préféré botter en touche lorsque la question de son rôle au sein du Comité "Hattin" des dirigeants d'Al-Qaïda a été abordée. "Sans nier l'existence d'un tel organe de direction, [Abou Obeida Youssef al-Annabi]  a simplement répondu qu'il n'était qu'un soldat de l'islam", détaille Wassim Nasr. "Il n'a pas du tout répondu sur les arcanes de la construction d'Al-Qaïda" même s'il a reconnu dans une autre réponse une architecture "très décentralisée". "Les chefs locaux ont une grande liberté tant qu'ils suivent la grande stratégie tracée par le groupe", conclut le journaliste.

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La France annonce avoir tué Yahia Djouadi, haut cadre d’Al-Qaïda au Mali

AQMI désigne son nouveau chef pour remplacer Abdelmalek Droukdel

On va plus loin

Sahel: l'après-Barkhane

France24 - Monde

En Géorgie, des milliers de personnes manifestent contre une loi sur les "agents de l'étranger"

Publié le : 08/03/2023 - 01:29Modifié le : 08/03/2023 - 01:39

FRANCE 24 Suivre Marc PAUPE

Un rassemblement en grande partie pacifique de milliers de personnes a dénoncé, mardi, le projet de loi sur les "agents de l'étranger" à Tbilissi, la capitale géorgienne. Le texte, adopté en première lecture par les députés géorgiens, met en danger les aspirations européennes du pays. 

Près de 10 000 personnes ont manifesté, mardi 7 mars, à Tbilissi, en Géorgie, contre un projet de loi sur les "agents de l'étranger", dénoncé par les détracteurs du pouvoir comme un outil d'intimidation envers les médias et les ONG.

Au cours de ce rassemblement en grande partie pacifique, au moins un manifestant a lancé un cocktail Molotov sur un cordon de policiers anti-émeutes, selon des images de la télévision indépendante Pireli TV. La police géorgienne a interpellé au moins 66 personnes. Dans un communiqué, cité par l'agence de presse russe Interfax, le ministère géorgien de l'Intérieur a ajouté que "près de 50 policiers" avaient été blessés lors de ces protestations,

La police a fait usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau contre les manifestants qui s'étaient rassemblés à l'extérieur du Parlement, après que les députés ont adopté le projet de loi en première lecture.

Cette loi prévoit que les organisations qui reçoivent plus de 20 % de leur financement de l'étranger devraient s'enregistrer en tant qu'"agents de l'étranger", sous peine d'amendes.

Ce texte rappelle une loi similaire adoptée en Russie en 2012 et que le Kremlin utilise pour réprimer les médias et les organisations d'opposition ou les simples voix critiques, considérés comme des "agents étrangers". Selon la législation russe récemment modifiée, toute personne "sous influence étrangère" ou recevant un soutien de l'étranger - pas seulement de l'argent étranger - peut être déclarée "agent étranger".

>> À lire sur France 24.com : Comment Moscou utilise le statut d’"agents étrangers" pour harceler les opposants

Veto de la présidente géorgienne

La présidente géorgienne, Salomé Zourabichvili, s'est exprimée à la télévision depuis New York pour se dire "aux côtés" des manifestants. "Vous représentez aujourd'hui la Géorgie libre qui voit son avenir dans l'Europe et qui ne laissera personne lui voler cet avenir", a-t-elle ajouté en demandant que la loi soit "abrogée" et promettant d'y apposer son veto.

Sur France 24 elle a déclaré cette loi inconstitutionnelle et appelé à protéger le processus d'intégration à l'Union Européenne.

Ce veto pourra toutefois être surmonté par le parti au pouvoir du Rêve géorgien qui contrôle plus de la moitié des sièges au Parlement.

"Personne n'a le droit de vous priver de votre avenir", a aussi déclaré la présidente.

L'ambassade américaine en Géorgie a dénoncé la loi, estimant qu'il s'agissait d'un "jour sombre pour la démocratie géorgienne".

"L'adoption par le Parlement de ces lois inspirées par le Kremlin est incompatible avec le désir manifeste du peuple géorgien de s'intégrer à l'Europe et de se développer démocratiquement", a-t-elle indiqué dans un message sur Facebook. "La poursuite de ces lois nuira aux relations de la Géorgie avec ses partenaires stratégiques", a aussi averti l'ambassade, bien que les États-Unis disposent eux-aussi d'une loi sur les "agents de l'étranger".

Des ambitions européennes compromises

La Géorgie, petite ex-république soviétique du Caucase, ambitionne de rejoindre l'Union européenne (UE). Elle a déposé sa candidature avec l'Ukraine et la Moldavie quelques jours après l'invasion russe en territoire ukrainien le 24 février 2022. En juin, l'UE avait demandé que la Géorgie procède à plusieurs réformes avant d'obtenir un statut de candidat.

Plusieurs mesures du gouvernement ont récemment jeté une ombre sur ces aspirations et soulevé des doutes sur ses liens avec le Kremlin. Le Premier ministre géorgien Irakli Garibashvili a affirmé que sa politique à l'égard de Moscou était "équilibrée" et visait à assurer "la paix et la stabilité".

Ces dernières années, les autorités géorgiennes ont dû faire face à des critiques internationales croissantes sur un recul présumé de la démocratie qui a porté atteinte aux liens de Tbilissi avec Bruxelles.

Le principal parti d'opposition en Géorgie a appelé à manifester à nouveau mercredi à Tbilissi. "A partir de 15 heures, les Géorgiens vont se réunir sur l'avenue Roustavéli (à Tbilissi, ndlr) et cela va continuer tous les jours (...) jusqu'à la victoire", a indiqué Nika Melia, figure du Mouvement national uni (MNU), une formation d'opposition créée par l'ex-président emprisonné Mikheïl Saakachvili.

 

Avec AFP

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Ukraine : la Commission européenne donne un avis positif sur une candidature à l'UE

Géorgie : l'ex-président Mikheil Saakachvili cesse sa grève de la faim en prison

REPORTAGE

Trente ans après la chute de l'URSS, la Géorgie toujours sous influence russe

France24 - Monde

Quels progrès pour les droits des femmes en France ?

Publié le : 03/03/2023 - 18:39

Laure MANENT Aline BOTTIN Fadile BHAYAT Suivre

Avec le mois de mars revient la Journée internationale des droits des femmes, signe que ce jour dédié à la moitié de l’humanité reste encore, au XXIᵉ siècle, nécessaire. Sur ce point, la France n’est pas meilleure que bien des pays, autant en ce qui concerne les violences faites aux femmes que les droits sociaux. À quelques jours du 8 mars, Isabelle Lonvis-Rome, la ministre déléguée en charge de l'Égalité femmes-hommes, est l’invitée d’"ActuElles". 

En France, tous les trois jours, une femme est tuée par son compagnon ou ex-conjoint. Chaque année, près de 35 000 sont victimes de viol. Côté emploi et revenus, il y a encore beaucoup à faire : les femmes gagnent encore en moyenne 16 % de moins que les hommes, accomplissent l'immense majorité du travail invisible et gratuit au sein du foyer. Quant à la réforme des retraites présentée par le gouvernement, elle les défavorise encore un peu plus…

>> À lire aussi : Violences faites aux femmes, des collectifs fustigent le "féminisme washing" du gouvernement

Ces problèmes sont mieux relayés dans les médias et ne peuvent plus être ignorés par l’exécutif ou les parlementaires, mais, malgré deux quinquennats où Emmanuel Macron a fait des violences faites aux femmes sa "grande cause", il reste beaucoup à faire. Ancienne magistrate, ex-juge de cour d’assise qui a eu à juger viols et féminicides, la ministre Isabelle Lonvis-Rome en est bien consciente. Elle évoque avec Laure Manent la question de la possible constitutionnalisation de l’avortement en France, la nécessité d’éduquer mieux et par tous les biais possibles les jeunes générations, ainsi que les nouvelles mesures du gouvernement pour protéger les femmes et leurs droits.

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} C'EST EN FRANCE

Retraites des femmes : une vie d'inégalités

RÉTRO 2022

Entre avancées et reculs, une année 2022 de lutte pour les droits des femmes

ActuElles

Retraites en France : des efforts pour tous... et surtout pour toutes

France24 - Monde

"Toi non plus tu n'as rien vu" : le tabou du déni de grossesse à l'écran

Publié le : 08/03/2023 - 16:41

Renaud LEFORT Clémence DELFAURE Natacha VESNITCH Oihana ALMANDOZ

Dans ce nouveau numéro 100% cinéma de À l'Affiche, Natacha Vesnitch et Thomas Baurez reçoivent l'actrice Maud Wyler qui joue dans "Toi non plus tu n'as rien vu" le rôle d'une mère accusée de tentative d'homicide sur son nouveau-né après avoir fait un déni de grossesse. Ce film de la réalisatrice Béatrice Pollet, inspiré d'un fait divers, tente de lever le voile sur ce phénomène tabou. 

Au programme également en ce 8 mars, Journée internationale des droits des femmes  :

"Women Talking" de Sarah Polley. Un huis clos entre femmes opprimées et violées dans une communauté religieuse des États-Unis. 

Et enfin "Mon crime" de François Ozon, une satire "post-MeToo" dans la France des années 30. 

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France24 - Monde

Agriculture, centrales nucléaires… Comment l'eau est consommée en France

Publié le : 06/03/2023 - 11:59

Cyrielle CABOT

En France, environ 31 milliards de m3 d'eau douce sont prélevés chaque année dans la nature. Alors que la sécheresse hivernale en cours fait craindre un nouvel été marqué par des restrictions, se pose la question de la répartition des usages.

Après un été 2022 marqué par une sécheresse historique et un hiver tout aussi sec, tous les signaux sont au rouge pour que la France connaisse un nouvel été marqué par le manque d'eau. Mercredi 1er mars, quatre départements sont déjà soumis à des restrictions - l'Ain, l'Isère, les Bouches-du-Rhône et les Pyrénées-Orientales. Dans ces territoires, les habitants n'ont déjà plus le droit d'arroser leur pelouse, de remplir leur piscine mais aussi, pour les agriculteurs, d'irriguer leurs cultures. 

"Et ce chiffre va inévitablement grimper", alertait lundi soir le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, en appelant les préfets des principaux bassins français à prendre des arrêtés de restriction "dès maintenant" pour anticiper la saison estivale. 

Agriculture, industries, usages domestiques… À l'heure où le mot d'ordre est à "la sobriété" et aux économies d'eau, France 24 fait le point sur les principaux usages de l'eau dans l'Hexagone.

>> À lire aussi : Eaux usées, de mer, pluie… à la recherche de nouvelles sources contre la sécheresse

Environ 31 milliards de m3 d'eau prélevés chaque année

La France prélève environ 31 milliards de mètres cubes d'eau douce chaque année dans ses cours d'eau et dans ses nappes phréatiques, selon les chiffres communiqués par le ministère de la Transition écologique. Cela peut paraître peu, par rapport aux 208 milliards de m3 d'eau disponibles en moyenne, mais il est primordial que la majorité de l'eau reste dans la nature pour préserver l'équilibre des écosystèmes.

Sans compter que le renouvellement des stocks peut varier fortement d'une année sur l'autre en fonction de la quantité de pluie tombée. Par exemple, en 2019, on estime que seulement 142 milliards de m3 d'eau étaient disponibles, loin donc de ces 208 milliards de moyenne. C'est d'ailleurs cela qui inquiète les scientifiques et météorologues pour l'été 2023 : selon Météo-France, sur les 18 derniers mois, 15 ont été déficitaires en pluie.

Autre problème : la majorité des prélèvements d'eau ont lieu en été, lorsque le niveau des nappes et des rivières est déjà au plus bas. Au total, le Ministère de la Transition écologique estime que 60 % de la consommation de l'eau a lieu entre juin et août. 

Alors où va toute cette eau douce ? Si une partie est utilisée à des fins domestiques, coulant dans nos robinets, l'autre sert à des fins économiques, et, en premier lieu, au refroidissement des centrales électriques, majoritairement des centrales nucléaires.

À noter, l'eau prélevée pour le refroidissement de ces centrales, ainsi que pour l'alimentation des canaux, provient des eaux de surface, c'est-à-dire, les fleuves, rivières ou réservoirs. Pour l'eau potable, l'agriculture et l'industrie, les prélèvements sont réalisés dans ces eaux de surface, mais aussi dans les nappes phréatiques.

L'agriculture, première consommatrice d'eau

Les volumes d'eau prélevés doivent par ailleurs être distingués de ceux consommés, c'est-à-dire qui ne retournent pas dans des milieux aquatiques après utilisation. L'eau envoyée dans les centrales nucléaires, par exemple, est utilisée en circuit ouvert et est renvoyée dans la nature après son utilisation. À l'inverse, en agriculture, l'eau utilisée pour le bétail, par exemple, ne sera jamais restituée. 

En moyenne, entre 2008 et 2019, ce volume d'eau consommé atteint 5,3 milliards de m3 chaque année dans l'Hexagone. Et cette fois-ci, c'est donc l'agriculture qui apparaît comme la première consommatrice d'eau, loin devant le refroidissement des centrales, l'industrie et l'eau potable. 

"Et le premier usage de l'eau dans le domaine agricole, c'est l'irrigation des cultures", expliquait récemment Sami Bouarfa, chercheur à l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae) et directeur adjoint du département AQUA. "Même si la part de l'agriculture irriguée ne concerne qu'environ 6 % des surfaces cultivées totales." 

>> À lire aussi : Face à la sécheresse, le monde agricole réfléchit à une meilleure gestion de "l'or bleu"

Et les usages varient fortement en fonction des départements. D'après le bilan environnemental 2021 du ministère de la Transition écologique, le bassin Adour-Garonne, dans le sud-ouest de la France, concentre ainsi la majeure partie des prélèvements d'eau liés à l'agriculture. Le bassin Rhône-Méditerranée, lui, utilise l'eau dans les centrales électriques et représente le territoire le plus gourmand en "or bleu". Enfin, en Seine-Normandie et en Picardie, l'eau pompée sert surtout à la production d'eau potable.

Un Français consomme chaque jour 149 litres d'eau potable

Et quid de l'eau que nous utilisons pour notre usage domestique ? En 2020, 5,5 milliards de m3 d'eau ont été pompés dans la nature pour être transformés en eau potable. Mais à la fin de l'année, seulement 3,7 milliards avaient été consommés, note le dernier rapport de l'observatoire des services publics d'eau et d'assainissement (SISPEA). En cause, pendant tout ce cheminement jusqu'à nos robinets : les fuites. L'eau passe par des tuyaux et une partie d'entre elle s'échappe via des fuites. Au total, l'organisme estime que 20 % de l'eau potable est ainsi perdue dans ces défauts dans les réseaux de canalisations, soit un litre sur cinq. 

Au-delà de cette quantité perdue, chaque Français consomme en moyenne 149  litres d'eau potable par jour, un chiffre proche de la moyenne européenne - 200 litres - mais bien loin derrière la consommation quotidienne d'un américain, qui atteint 600 litres. Dans des pays en forts stress hydrique, notamment en Afrique, ce nombre peut descendre à moins de 20 litres par jour et par personne.

Selon le Centre d'information sur l'eau, environ 93 % de l'eau utilisée dans les foyers français est dédiée à l'hygiène – douche, chasse d'eau ou machine à laver – et 7 % à l'alimentation. Parmi les principales sources de dépenses : le lavage des voitures, qui utilise en moyenne 200 litres d'eau, mais aussi la douche qui en consomme environ 50 litres et la machine à laver avec 60 litres.

À cet usage domestique doit par ailleurs s'ajouter l'utilisation collective de l'eau potable dans les écoles, les hôpitaux, par exemple.

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Dérèglement climatique

Face à la sécheresse, le monde agricole réfléchit à une meilleure gestion de "l'or bleu"

Un mois sans réelles pluies : la France égale le record de 2020

Entretien

Sécheresse : réutiliser les eaux usées, une technique "d'avenir" à appliquer "au cas par cas"

France24 - Monde

Réforme des retraites : quelle sortie de crise ?

Publié le : 08/03/2023 - 15:38

Après une sixième journée de mobilisation très suivie, le bras de fer se durcit entre des syndicats très organisés et très unis et un gouvernement qui ne cille pas. Dans la dernière ligne droite de l'adoption de la réforme des retraites au Parlement, la détermination semble intacte des deux côtés. Roselyne Febvre en parle avec Pierre Jacquemain de Politis et David Revault-d'Allonnes du JDD. 

France24 - Monde

Le Liban n’a jamais autant eu besoin de sa diaspora

Publié le : 01/03/2023 - 16:23

Sophie GUIGNON

Dans un pays qui s’enfonce dans la crise, les Libanais sont de plus en plus nombreux à dépendre de l’argent envoyé par leurs proches depuis l'étranger pour survivre. Les fonds envoyés par la diaspora libanaise, l’une des plus importantes au monde, expliquent en partie pourquoi le Liban n’a pas encore sombré dans le chaos ou la révolte sociale, alors que le pays souffre d’une des pires crises financières du monde moderne, selon la Banque Mondiale. Un reportage de Chloé Domat et Sophie Guignon.

Bâtie sur plus d’un siècle, la diaspora libanaise compte environ 14 millions de Libanais qui vivent sur les cinq continents, contre quatre millions à l’intérieur des frontières du Liban. Ces expatriés ont toujours envoyé de l’argent à leurs familles pour boucler les fins de mois, mais depuis la crise, ces transferts sont les seules sources de revenus pour de nombreux foyers.

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} EXPRESS ORIENT

Manger à sa faim, un luxe au Liban : la malnutrition en conséquence de la crise économique

Crise sanitaire

Trente ans après la dernière épidémie, le retour du choléra inquiète au Liban

EXPRESS ORIENT

Crise politique et financière au Liban : des milliers d'habitants poussés à l'exil

France24 - Monde

En Ukraine, des hommes aussi victimes de crimes sexuels

Publié le : 24/02/2023 - 14:53

Mélina HUET Luke SHRAGO Adel GASTEL

Dès février 2022, après l'attaque russe de l'Ukraine, le bureau du procureur général ukrainien a lancé une section spéciale consacrée aux "crimes de violence sexuelle liés à un conflit". Lorsque l'on pense aux crimes sexuels, on a souvent en tête des exactions commises contre les femmes. Mais des hommes, soldats comme civils, en sont également victimes. Nos reporters Mélina Huet et Luke Shrago, aidés d'Olga Ivashchenko, Daryna Viter et Adel Gastel, ont suivi le travail des procureurs qui enquêtent et recueillent leurs témoignages en vue d'un éventuel procès international.

Attention. Certains témoignages peuvent heurter la sensibilité des spectateurs.

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} L’invité du jour

Véronique Nahoum-Grappe : "L'impunité dans une dictature repose notamment sur la cruauté"

JOURNÉE DES DROITS DES FEMMES

Guerre en Ukraine : la résistance au féminin

CRIMES DE GUERRE

Ukraine : l'ONU réclame des enquêtes sur les accusations de viols commis par des soldats russes

France24 - Monde

Forte mobilisation contre la réforme des retraites, l'intersyndicale veut voir Macron en "urgence"

Publié le : 07/03/2023 - 09:52Modifié le : 07/03/2023 - 19:59

Cyrielle CABOT Alexandra RENARD Kalidou SY

La sixième journée de manifestation contre la réforme des retraites a été marquée en France par une nette reprise de la mobilisation en province mais aussi dans la capitale, avec des chiffres proches, voire supérieurs à ceux du 31 janvier dans de nombreuses villes, selon les syndicats mais aussi les autorités. Revivez cette sixième journée de mobilisation.

Les Français étaient de nouveau dans la rue, mardi 7 mars, pour protester contre la réforme des retraites. Selon la CGT, 3,5 millions de personnes ont manifesté partout en France, et 1,28 million, selon un comptage réalisé par le ministère de l'Intérieur. Cette participation est légèrement supérieure à celle du 31 janvier, plus haut de la mobilisation contre cette réforme avec 1,27 million de manifestants, selon la même source. À Paris, ils étaient 81 000 à battre le pavé, selon la préfecture de police , 700 000 selon la CGT.

>> À lire sur France 24 : À Paris, des manifestants décidés à "mettre la France à l'arrêt"

Cette sixième journée de mobilisation est censée marquer le début d'une "nouvelle phase" avec le lancement ou la poursuite de grèves reconductibles dans plusieurs secteurs, des transports aux raffineries en passant par l'énergie, le commerce ou les déchets.

L'intersyndicale a demandé à être "reçue en urgence" par Emmanuel Macron "pour qu'il retire sa réforme" des retraites. "Le silence du président de la République constitue un grave problème démocratique", a dénoncé dans un communiqué l'intersyndicale, qui appelle à la mobilisation le 11 mars et le jour de la semaine prochaine où sénateurs et députés se réuniront pour tenter de trouver un accord sur la réforme des retraites, probablement autour du 15 mars.

 "La porte de l'exécutif est toujours restée ouverte. C'est ce qu'a notamment rappelé le président de la République dans ses expressions récentes sur la réforme des retraites" lors de ses visites au marché de Rungis ou au Salon de l'agriculture, a affirmé l'entourage d'Emmanuel Macron sans donner de réponse à cette demande.

Revivez sur notre live la 6e journée de mobilisation contre la réforme des retraites : 

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Revue de presse

Grèves en France : "Entre le gouvernement et les syndicats, il y aura forcément un perdant"

COUACS EN SÉRIE

Réforme des retraites : une communication gouvernementale souvent épinglée

La réforme des retraites entame une semaine décisive au Sénat et face à la rue

France24 - Monde

Les réfugiées afghanes retournent à l'école au Pakistan

Publié le : 08/03/2023 - 13:23

Sonia GHEZALI

Des milliers de familles afghanes ont fui leur pays depuis que les Taliban ont pris le pouvoir en août 2021. De nombreuses familles ont fait le choix de l’exil pour simplement pouvoir offrir une éducation à leurs filles, privées d’enseignement secondaire et supérieur par les Taliban. Loin d’être un lieu d’asile idéal, le Pakistan n’offrant pas de réelles perspectives d’emploi et d’intégration aux réfugiés afghans, c’est pourtant au pays des Purs que de nombreuses familles afghanes se sont installés.

France24 - Monde

Kiev nie toute implication dans les attaques contre Nord Stream

Publié le : 07/03/2023 - 11:54Modifié le : 07/03/2023 - 22:34

FRANCE 24 Suivre

Un "groupe pro-ukrainien" serait à l'origine du sabotage l'année dernière des gazoducs Nord Stream 1 et 2 en mer Baltique, rapporte le New York Times, alors que Kiev nie toute implication. De son côté, la Pologne a annoncé que dix autres chars Leopard 2 seront envoyés en Ukraine cette semaine. Voici le fil du 7 mars.

C'est la fin de ce direct, merci à toutes et à tous de l'avoir suivi. L'actualité continue sur France 24. Retrouvez plus d’informations sur l'Ukraine en cliquant ici

  • 3 h 01 : l'UE n'acceptera jamais que la Russie menace sa sécurité, dit Ursula von der Leyen

"Nous n'accepterons jamais qu'une puissance militaire aux rêves d'empire fasse passer ses tanks au-delà d'une frontière internationale", a lancé la présidente de la Commission européenne lors d'un discours devant le Parlement du Canada, à Ottawa. Le bloc des 27 "n'acceptera jamais cette menace envers la sécurité européenne et envers les fondations même de notre communauté internationale".

Elle a réclamé "un soutien militaire et économique inébranlable" pour l'Ukraine, tout en exhortant à ce que la Russie "paie pour son crime d'agression", après avoir proposé en novembre d'établir un tribunal spécial.

 

  • 1 h 59 : le président suisse s'oppose aux exportations d'armes vers l'Ukraine

La Suisse entend préserver sa neutralité prévue par sa Constitution et reste donc pour l'instant opposée au transfert d'armements vers ce pays en guerre, a affirmé mardi le président de la Confédération Alain Berset, en visite à l'ONU.

"Le débat sur les exportations d'armes, tant que nous avons un cadre juridique en Suisse, ce n'est pas possible de le faire (...). Pour le gouvernement et le Conseil fédéral nous devons et nous voulons maintenir ce cadre juridique et travailler dans ce cadre", a-t-il déclaré. "Le Parlement (suisse) a de nombreuses possibilités pour changer les lois. Si le Parlement s'accordait pour modifier le cadre juridique (de la neutralité militaire) nous travaillerions dans ce nouveau contexte."

 

  • 0 h 23 : les femmes premières victimes des guerres, selon l'ONU

Malgré une résolution de l'ONU en 2000 censée protéger les femmes des conflits armés, elles restent les premières victimes des guerres et sous-représentées dans les négociations diplomatiques, ont dénoncé mardi des responsables officielles devant le Conseil de sécurité.

La directrice de l'ONU Femmes, Sima Bahous, a cité la guerre en Ukraine où les "femmes et leurs enfants représentent 90 % des près de huit millions d'Ukrainiens contraints de partir dans d'autres pays".

 

  • 23 h 18 : Biden et Macron se sont entretenus sur l'Ukraine

Le président américain Joe Biden s'est entretenu par téléphone avec son homologue français Emmanuel Macron, avec lequel il a discuté de l'invasion russe de l'Ukraine, a fait savoir la Maison Blanche.

"Les deux présidents ont réitéré leur détermination à apporter à l’Ukraine le soutien militaire nécessaire, aussi longtemps qu’il le faudra, pour faire échouer l'agression russe", a précisé la présidence française dans un communiqué. Emmanuel Macron et Joe Biden ont également abordé les perspectives pour un retour de la paix en Europe et discuté des garanties de sécurité qui pourraient être apportées à l'Ukraine dans ce cadre.

 

  • 22 h 30 : à Kiev, des centaines de personnes pour pleurer des combattants volontaires tués en Russie

Plusieurs centaines de personnes ont assisté mardi à Kiev aux funérailles de combattants volontaires tués durant une mission de "sabotage" en Russie, alors que plusieurs attaques le long des frontières russes ont été recensées ces derniers mois.

Les personnes en deuil, dont beaucoup portaient des tenues kaki et avaient le visage couvert, ont assisté au monastère Saint-Michel, dans le centre de Kiev, aux funérailles des quatre hommes tués en décembre dans la région de Briansk, frontalière de l'Ukraine dans l'ouest de la Russie.

Le FSB, les services de sécurité russes, avait annoncé avoir tué ces hommes, affirmant qu'ils étaient armés de fusils et d'explosifs. Les médias russes ont précisé que leurs corps avaient été rendus ce mois-ci.

 

  • 21 h 10 : Kiev nie toute implication dans les attaques contre Nord Stream

Kiev a démenti toute implication dans le sabotage l'an dernier des gazoducs Nord Stream 1 et 2 en mer Baltique que le New York Times impute à un "groupe pro-ukrainien", sur la base d'informations obtenues par le renseignement américain.

"Bien que j'aime collecter d'amusantes théories du complot sur le gouvernement ukrainien, je dois dire que l'Ukraine n'a rien à voir avec l'accident de la mer Baltique et n'a aucune information sur des 'groupes de sabotage pro-ukrainiens'", a tweeté Mykhailo Podolyak, le conseiller du président Volodymyr Zelensky.

 

  • 20 h 13 : Kiev appelle à garder ouvertes les voies maritimes pour livrer des céréales en Afrique

L'Ukraine a réclamé mardi des efforts internationaux pour maintenir ouvertes les voies maritimes de la mer Noire utilisées pour le transport de millions de tonnes de céréales vers les pays africains.

Un émissaire ukrainien a déclaré au sommet des Pays les moins avancés (PMA) à Doha que 2,7 millions de tonnes de céréales avaient été expédiées depuis novembre, quand Kiev avait lancé son programme "Grain from Ukraine", principalement pour les pays africains les plus pauvres.

L'Ukraine prévoit d'envoyer au moins 60 autres navires "aux pays les plus touchés par la famine et la sécheresse en Afrique et en Asie", a ajouté Maksym Subkh, émissaire spécial de l'Ukraine pour le Moyen-Orient et l'Afrique.

 

  • 20 h 08 : un "groupe pro-ukrainien" derrière le sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et 2, selon le renseignement américain

Un "groupe pro-ukrainien" serait à l'origine du sabotage l'année dernière des gazoducs Nord Stream 1 et 2 en mer Baltique, rapporte mardi le New York Times sur la base d'informations consultées par le renseignement américain.

Le journal ne détaille pas ce que seraient ces informations auxquelles le renseignement américain a eu accès, ni l'identité de ce "groupe pro-ukrainien". Selon des responsables américains, il n'y a aucune indication cependant que le président ukrainien Volodymyr Zelensky ait été impliqué dans ce sabotage.

Les informations collectées par le renseignement américain suggèrent que les auteurs derrière le sabotage étaient des "adversaires du président russe Vladimir Poutine", probablement des ressortissants ukrainiens ou russes, selon le New York Times.

 

  • 20 h 04 : le Canada prolonge sa mission de formation d'ingénieurs ukrainiens

Le Canada va prolonger jusqu'en octobre sa mission de formation d'ingénieurs ukrainiens et fournir une formation à la médecine de combat, a annoncé mardi le Premier ministre Justin Trudeau.

"Aujourd'hui, j'annonce que nous allons prolonger notre formation d'ingénieurs dans le cadre de l'Opération Unifier au moins jusqu'à l'automne et que nous allons déployer des formateurs médicaux afin d'aider les forces ukrainiennes dans la médecine de combat", a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse conjointe avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, en visite dans le pays.

Il a aussi noté que le Canada s'était engagé à fournir 3 millions de dollars pour aider au déminage en Ukraine, ainsi que des générateurs en coopération avec l'Union européenne.

 

  • 19 h 35 : Stoltenberg évoque des "progrès" avec la Turquie au sujet de l'adhésion de la Suède à l'Otan

Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a salué mardi la reprise des négociations avec la Turquie sur l'adhésion de la Suède et de la Finlande, évoquant des "progrès" dans ce dossier jusque là bloqué par Ankara.

Finaliser l'entrée des deux pays nordiques est "une top priorité, et nous faisons des progrès", a affirmé le patron de l'Otan, en visite en Suède jusqu'à mercredi, lors d'une conférence de presse avec le Premier ministre suédois Ulf Kristersson.

La Suède, qui concentre les objections turques, "a tenu ses engagements" pris en juin dernier à Madrid vis-à-vis d'Ankara et "le temps est venu de finaliser le processus de ratification", a-t-il de nouveau insisté.

 

  • 18 h 02 : plus de 20 arrestations après le sabotage présumé d'un avion militaire russe en Biélorussie

Plus de 20 personnes ont été arrêtées en Biélorussie en lien avec le sabotage présumé d'un avion militaire russe le mois dernier sur un aérodrome près de Minsk, a annoncé mardi le dirigeant de ce pays allié de Moscou, Alexandre Loukachenko.

Le principal suspect, présenté comme un Russo-ukrainien travaillant pour les services spéciaux de Kiev, et "plus de 20 de ses complices qui étaient sur le territoire biélorusse" ont été arrêtés à ce jour, a déclaré Alexandre Loukachenko, cité par l'agence de presse étatique Belta.

 

  • 16 h 29 : selon l'ONU, la guerre russe contre l'Ukraine va se ressentir sur "des générations"

L'ampleur des destructions infligées par la Russie à l'Ukraine va se ressentir dans les droits des générations à venir, a déclaré mardi le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Volker Türk.

"La guerre en Ukraine a mené à des victimes civiles et des destructions d'une ampleur choquante", a-t-il dit lors de son discours à la session du Conseil des droits de l'homme à Genève.

"Les droits des Ukrainiens vont être atteints pour des générations à venir, et l'impact de la guerre sur les prix des combustibles et de la nourriture, tout comme les tensions géopolitiques, pénalisent la population de toutes les régions du monde", a-t-il dit.

  • 13 h 52 : la Pologne va livrer 10 chars Leopard 2 à l'Ukraine cette semaine 

Dix autres chars Leopard 2 seront envoyés par la Pologne en Ukraine cette semaine, a déclaré le ministre polonais de la Défense.

"Quatre (chars) sont déjà en Ukraine, dix autres iront à l'Ukraine cette semaine", a déclaré Mariusz Blaszczak lors d'une conférence de presse. La Pologne avait promis d'envoyer 14 chars Leopard 2 au total.

  • 13 h 40 : le chef de l'ONU Guterres en route pour Kiev pour rencontrer Zelensky

Le chef de l'ONU, Antonio Guterres, se rend mardi et mercredi à Kiev pour rencontrer le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Il s'agit de son troisième voyage en Ukraine depuis le début de l'invasion par la Russie, a annoncé son porte-parole.

Le secrétaire général des Nations unies est arrivé en Pologne mardi, d'où il poursuivra sa route vers Kiev, avant de s'entretenir mercredi avec le chef de l'État ukrainien afin, notamment, d'évoquer la poursuite de l'accord sur les exportations de céréales ukrainiennes, a indiqué dans un communiqué son porte-parole Stéphane Dujarric.

  • 12 h 09 : plus de 20 arrestations après le sabotage présumé d'un avion militaire russe en Biélorussie

Plus de 20 personnes ont été arrêtées en Biélorussie en lien avec le sabotage présumé d'un avion militaire russe le mois dernier sur un aérodrome près de Minsk, a annoncé le dirigeant de ce pays allié de Moscou, Alexandre Loukachenko.

Le principal suspect, présenté comme un Russo-ukrainien travaillant pour les services spéciaux de Kiev, et "plus de 20 de ses complices qui étaient sur le territoire biélorusse" ont été arrêtés à ce jour, a déclaré Alexandre Loukachenko, cité par l'agence de presse étatique biélorusse Belta.

  • 12 h 05 : la justice ukrainienne confisque les avoirs de Jevago dans Ferrexpo

Un tribunal ukrainien a confisqué les avoirs détenus par le milliardaire ukrainien Konstantin Jevago dans la société minière Ferrexpo, a indiqué le Fonds de garantie des dépôts de l'Ukraine, qui cherche à récupérer des dommages et intérêts après la faillite de la banque Finance and Credit.

Le milliardaire âgé de 49 ans est soupçonné par la justice de son pays d’avoir détourné 113 millions de dollars (environ 106 millions d’euros) de la banque Finance and Credit qu’il dirigeait jusqu’à sa faillite en 2015. Konstantin Jevago a nié tout acte répréhensible.

  • 11 h 56 : l'Ukraine affirme avoir identifié son soldat fusillé dans une vidéo virale d'exécution

L'armée ukrainienne a affirmé avoir identifié son soldat qui, prisonnier, semble avoir été tué par des rafales de balles après avoir déclaré "gloire à l'Ukraine" dans une vidéo d'exécution devenue virale.

"Selon les données préliminaires, le défunt est le militaire de la 30e brigade mécanisée Tymofiï Mykolaïovytch Chadoura", qui a participé aux combats près de Bakhmout (est) et était considéré comme porté disparu depuis le 3 février, a indiqué l'armée de terre ukrainienne sur Telegram.

  • 11 h 44 : un étudiant condamné à huit ans et demi de prison pour "fausses informations" sur l'armée

Un tribunal de Moscou a condamné un étudiant russe à huit ans et demi de prison pour avoir publié sur Telegram des informations sur l'armée russe jugées "fausses", nouvel exemple de la répression des voix critiques du conflit en Ukraine.

Étudiant à la faculté de mathématique et d'informatique à l'université Lomonossov de Moscou (MGU), Dmitri Ivanov, 23 ans, a été reconnu coupable d'avoir diffusé "de fausses informations sur l'armée russe pour des motifs de haine politique", a indiqué l'agence officielle Tass en citant l'instance judiciaire.

Cette infraction, introduite après le début de l'offensive russe en Ukraine en février 2022, a déjà été utilisée à plusieurs reprises pour condamner à de lourdes peines de prison des personnes ayant critiqué publiquement le conflit.

  • 11 h 11 : la prise de Bakhmout est nécessaire pour la suite de l'offensive russe, selon Moscou

La prise de la ville de Bakhmout, épicentre de combats acharnés dans l'est de l'Ukraine depuis des mois, est nécessaire pour la suite de l'offensive russe, a affirmé le ministre russe de la Défense. 

"Cette ville est un nœud important (des lignes) de défense des soldats ukrainiens dans le Donbass. Sa prise sous contrôle permettra de mener de nouvelles opérations offensives en profondeur contre la défense des forces armées d'Ukraine", a déclaré Sergueï Choïgou, lors d'une réunion de cadres de son ministère, diffusée à la télévision.

La veille, le président Zelensky a demandé à ses commandants militaires de "trouver les forces" pour défendre #Bakhmout.

Depuis l'été, la ville est au cœur d'une offensive russe qui a largement ravagé la ville, sans pour autant permettre jusqu'ici son occupation. Ces dernières semaines, les Russes ont enregistré de légères avancées et semblent désormais contrôler les accès à la ville au nord, au sud et à l'est, créant la menace d'un encerclement. 

Le président #Zelensky 🇺🇦 a affirmé lundi avoir demandé à ses commandants militaires de "trouver les forces" pour défendre #Bakhmout, épicentre des combats dans l'est de l'#Ukraine pic.twitter.com/Bcc06GZyVs

March 7, 2023
  • 11 h 04 : le Conseil de l'Europe s'alarme d'une "guerre" contre le journalisme en marge du conflit ukrainien

Le Conseil de l'Europe a dénoncé la "guerre" menée contre le journalisme "dans certaines parties de l'Europe", notamment depuis le lancement de l'invasion russe de l'Ukraine où "au moins douze journalistes et professionnels des médias" ont été tués depuis le début de la guerre.

Cette "guerre d'agression" lancée par la Russie contre son voisin "s'est déroulée dans un contexte de détérioration continue de la liberté de la presse en Europe, marquée par une augmentation importante du nombre de journalistes en détention", indique la Plateforme pour la sécurité des journalistes dans son rapport intitulé "La guerre en Europe et le combat pour le droit d'informer".

En Ukraine, "au moins 12 professionnels des médias" ont trouvé la mort en 2022 alors qu'ils couvraient le conflit et "21 autres ont été blessés", poursuivent les auteurs du dernier rapport de cette plateforme établie en 2015 par le Conseil de l'Europe en coopération avec une quinzaine d'organisations internationales (Fédération internationale de journalistes, Reporters sans frontières...) afin de renforcer la protection des journalistes.

  • 9 h 23 : Il pourrait manquer au CICR un quart de son budget prévu pour 2023, s'alarme son directeur

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) craint qu'il ne lui manque jusqu'à un quart de son budget en 2023 et risque de devoir faire des coupes dans certaines opérations, a affirmé son directeur général Robert Mardini à des médias suisses.

Faute de dons suffisants, il pourrait manquer 500 à 700 millions de francs suisses (environ autant d'euros) au budget de 2,79 milliards du CICR prévu cette année, a expliqué  Robert Mardini au quotidien le Temps. "Si cela se confirme, nous n'aurons plus les moyens d'aider les populations dans les lieux les plus difficiles d'accès, où notre présence est la plus importante", a-t-il souligné.

"Il y a évidemment moins de donations pour l'aide humanitaire de manière générale. Cette tendance s'accentue maintenant avec le conflit entre la Russie et l'Ukraine", a-t-il expliqué à la radio publique RTS, ajoutant que "les communautés affectées par ces crises se retrouvent oubliées par la communauté internationale qui n'est pas au rendez-vous des enjeux".

  • 04 h 05 : Pékin prévient les USA d'un risque de conflit sans changement de posture

Le ministre chinois des Affaires étrangères, Qin Gang, a critiqué la politique récente des États-Unis à l'égard de la Chine, prévenant d'un risque de "conflit et confrontation" si Washington ne modifie pas la trajectoire dans laquelle il est engagé.

Au cours d'une conférence de presse, le chef de la diplomatie chinoise a par ailleurs déclaré qu'une "main invisible" utilisait la crise en Ukraine pour "servir un certain agenda géopolitique".

"Le conflit, les sanctions et les pressions ne résoudront pas le problème (...)", a dit Qin Gang, appelant au dialogue.

"Le processus de négociations de paix doit débuter dès que possible, et les préoccupations sécuritaires légitimes de toutes les parties doivent être respectées", a-t-il poursuivi.

  • 0 h 49 : Zelensky a demandé à l'armée de "trouver les forces" pour défendre Bakhmout

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a affirmé lundi avoir demandé à ses commandants militaires de "trouver les forces" pour défendre Bakhmout, autour de laquelle les troupes russes ont resserré leur étau.

"J'ai dit à l'état-major de trouver les forces appropriées pour aider les gars à Bakhmout", a-t-il déclaré dans une vidéo, affirmant "qu'aucune partie de l'Ukraine ne peut être abandonnée" aux Russes.

Avec AFP et Reuters

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Le fil du 3 mars

En Ukraine, les Russes pilonnent les dernières routes d'accès à Bakhmout

LE FIL DU 6 MARS

Guerre en Ukraine : Zelensky demande à l'armée de "trouver les forces" pour défendre Bakhmout

Le fil du 5 mars

La bataille pour le Donbass est "douloureuse et difficile" selon Zelensky

New York Times - World

Las ‘monjas del kung-fu’ de Nepal rompen convenciones

Durante mucho tiempo, las funciones religiosas de las mujeres en el budismo del Himalaya han estado restringidas. Un grupo desafía las normas y costumbres establecidas con artes marciales y activismo medioambiental.

Nuns practicing Kung Fu in Nepal.Credit...

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Por Sameer Yasir

Photographs and Video by Saumya Khandelwal

Para este artículo, Sameer Yasir pasó dos días en un convento de monjas en Nagarjun, Nepal, a las afueras de Katmandú.

NAGARJUN, Nepal— Cuando los primeros rayos de sol atravesaban las nubes que cubrían los picos nevados del Himalaya, Jigme Rabsal Lhamo, una monja budista, desenvainó una espada de su espalda y la enfiló hacia su oponente, tirándola al suelo.

“¡Ojos en el objetivo! ¡Concéntrate!”, le gritó Lhamo a la monja derribada, mientras la miraba directamente a los ojos frente a un templo encalado en el convento Druk Amitabha, en una colina con vista a Katmandú, la capital de Nepal.

Lhamo y las demás integrantes de su orden religiosa son conocidas como “las monjas del kung-fu” y forman parte de una secta budista de 800 años de antigüedad llamada drukpa, que es la palabra tibetana para “dragón”. Por toda la región del Himalaya y en el resto del mundo, sus seguidoras mezclan actualmente la meditación con las artes marciales.

Todos los días, las monjas cambian sus túnicas carmesí oscuro por un uniforme marrón oscuro para practicar kung-fu, las artes marciales de origen chino. Forma parte de su misión espiritual de lograr la equidad de género y una buena condición física; sus creencias budistas también las exhortan a que lleven una vida respetuosa con el medioambiente.

Las mañanas dentro del convento están repletas de los sonidos secos de los pasos pesados y el ruido metálico de las espadas presentes en los entrenamientos de las monjas bajo la tutela de Lhamo. En medio de los sutiles roces de sus uniformes holgados, las monjas dan volteretas y se lanzan golpes y patadas entre ellas.

“El kung-fu nos ayuda a romper las barreras de género y a desarrollar confianza interior”, afirmó Lhamo, de 34 años, quien llegó al convento hace más de 10 años procedente de Ladakh, en el norte de la India. “También nos ayuda a cuidar de los demás durante las crisis”.

Desde que los académicos del budismo tienen memoria, las mujeres en el Himalaya que buscan practicar la religión junto a los monjes varones como iguales espirituales han sido estigmatizadas, tanto por los líderes religiosos como por las costumbres sociales más amplias.

Las mujeres, que tienen prohibido participar en los intensos debates filosóficos fomentados entre los monjes, estaban confinadas a tareas como la cocina y la limpieza dentro de los templos y monasterios. Se les negaba realizar actividades que implicaran esfuerzo físico, dirigir oraciones o incluso cantar.

En las últimas décadas, esas restricciones se han convertido en el centro de una intensa batalla librada por miles de monjas en muchas sectas del budismo en el Himalaya.

Las monjas del kung-fu lideran la ofensiva por el cambio. Su linaje Drukpa comenzó un movimiento reformista hace 30 años bajo el liderazgo de Jigme Pema Wangchen, también conocido como el duodécimo gyalwang drukpa. El líder ha estado dispuesto a perturbar siglos de tradición y quiere que las monjas lleven el mensaje religioso de la secta fuera de los muros del monasterio.

“Estamos cambiando las reglas del juego”, afirmó Konchok Lhamo, una monja del kung-fu de 29 años. “No es suficiente meditar sobre un cojín dentro de un monasterio”.

Hoy, las monjas drukpa no solo practican kung-fu, sino que también lideran oraciones y caminan durante meses en peregrinaciones para recoger desechos plásticos y concientizar a la gente sobre el cambio climático.

Cada año, desde hace 20, a excepción de una pausa causada por la pandemia, las monjas han recorrido en bicicleta unos 2000 kilómetros desde Katmandú hasta Ladakh, en lo alto del Himalaya, para promover el transporte ecológico.

En el camino, se detienen para educar a las personas en las zonas rurales de Nepal y la India sobre la equidad de género y la importancia de las niñas.

Las monjas de este grupo religioso conocieron las artes marciales en 2008 gracias a un grupo de seguidores de Vietnam, quienes habían ido al convento para aprender las escrituras y a tocar los instrumentos utilizados durante las oraciones.

Desde entonces, cerca de 800 monjas han recibido entrenamiento básico en artes marciales y unas 90 han pasado por intensas lecciones para convertirse en entrenadoras.

El duodécimo gyalwang drukpa también ha estado capacitando a las monjas para que se conviertan en maestras de los cantos, una posición que solía ser exclusiva de los hombres. También les ha proporcionado el nivel más alto de enseñanza, llamado mahamudra, que en sánscrito significa “gran símbolo”, y que consiste en un sistema avanzado de meditación.

Las monjas se han vuelto muy conocidas tanto en Nepal, de mayoría hindú con cerca del 9 por ciento de budistas, como más allá de las fronteras del país.

Sin embargo, los cambios en el grupo religioso no se han producido sin una intensa reacción negativa. Los budistas conservadores han amenazado con quemar los templos drukpa.

Durante sus viajes por las escarpadas laderas desde el convento hasta el mercado local, las monjas han sido atacadas verbalmente por monjes de otras sectas. Pero eso, aseguran, no las disuade. Cuando viajan, con sus cabezas rapadas, en sus camionetas de caja abierta, pueden verse como soldados listas para ser desplegadas en el frente de batalla, capaces de enfrentar cualquier prejuicio.

El enorme campus de la secta alberga a 350 monjas, quienes viven con patos, pavos, cisnes, cabras, 20 perros, un caballo y una vaca, todos rescatados de los cuchillos de los carniceros o de la calle. Las mujeres trabajan como pintoras, artistas, fontaneras, jardineras, electricistas y albañiles y también administran una biblioteca y una clínica médica para la población laica.

“Cuando la gente viene al monasterio y nos ve trabajando, comienzan a entender que ser monja no es ser ‘inútil’”, afirmó Zekit Lhamo, de 28 años, refiriéndose a un insulto que a veces reciben las monjas. “No solo cuidamos nuestra religión, sino también a la sociedad”.

Su trabajo ha inspirado a otras mujeres en la capital de Nepal.

“Cuando las veo, me dan ganas de convertirme en monja”, afirmó Ajali Shahi, estudiante de posgrado en la Universidad de Tribhuvan en Katmandú. “Se ven tan geniales, que te dan ganas de dejar todo atrás”.

Todos los días, el convento recibe al menos una docena de consultas sobre cómo unirse a la orden desde lugares tan lejanos como México, Irlanda, Alemania y Estados Unidos.

“Pero no todas pueden hacer esto”, afirmó Jigme Yangchen Ghamo, una de las monjas. “Parece atractivo desde fuera, pero por dentro es una vida dura”.

“Nuestras vidas”, añadió, “están sujetas a tantas normas que hasta tener un bolsillo en la túnica conlleva restricciones”.

Un día reciente, las monjas se despertaron a las 3 a. m. y se pusieron a meditar en sus dormitorios. Antes de que amaneciera, caminaron hacia el templo principal, donde una monja maestra de cantos, Tsondus Chuskit, dirigía las oraciones. Sentadas con las piernas cruzadas en bancos, las monjas revisaban el texto de la oración en sus iPads, adquiridos para minimizar la utilización de papel.

Luego, al unísono, comenzaron a entonar cánticos, y el templo, de colores brillantes, se llenó del sonido de tambores, cuernos y campanas.

Tras las oraciones, las monjas se reunieron fuera.

Jigmet Namdak Dolker tenía unos 12 años cuando vio a un grupo de monjas Drukpa pasar por delante de la casa de su tío en Ladakh, India. Como era una niña adoptada, salió corriendo y empezó a caminar con ellas.

Quería ser monja y le rogó a su tío que la dejara entrar en el convento Drukpa, pero él se negó.

Un día, cuatro años después, salió de casa y se unió a miles de personas que celebraban el cumpleaños de Jigme Pema Wangchen, el jefe de la secta. Finalmente, se dirigió al convento y nunca regresó.

¿Y cómo se siente después de siete años, seis de los cuales los ha pasado practicando Kung Fu?

“Orgullosa. Libre de hacer lo que quiera”, dice, “y tan fuerte por dentro que puedo hacer cualquier cosa”.

Bhadra Sharma colaboró con la reportería.

Sameer Yasir es reportero de The New York Times. Se unió al Times en 2020 y está radicado en Nueva Delhi. @sameeryasir

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France24 - Monde

Traversées de la Manche : malgré les critiques, Londres durcit sa loi contre l'immigration illégale

Publié le : 07/03/2023 - 21:50

FRANCE 24 Suivre Julia GUGGENHEIM Sérine BEY

Le gouvernement britannique a présenté mardi un projet de loi critiqué par les organisations de défense des droits humains. Censé lutter contre l'immigration illégale, il prévoit d'interdire à ceux qui arrivent par la Manche de demander l'asile au Royaume-Uni. Pour le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, ce projet de loi équivaut à "une interdiction d'asile".

Le gouvernement britannique a présenté, mardi 7 mars, un projet de loi contre l'immigration illégale qui prévoit d'empêcher les migrants arrivant par la Manche de demander l'asile au Royaume-Uni et de les expulser "en quelques semaines". Un texte aux limites du droit international, de l'aveu même de Londres.

"Si vous arrivez de manière irrégulière, vous ne pouvez pas demander l'asile. Vous ne pouvez pas bénéficier de nos protections contre l'esclavage moderne. Vous ne pouvez pas faire de demandes fallacieuses liées aux droits humains et vous ne pouvez pas rester" au Royaume-Uni, a déclaré lors d'une conférence de presse le Premier ministre britannique Rishi Sunak.

"C'est dur mais c'est nécessaire. Et c'est juste", a-t-il affirmé, soulignant que le nombre des migrants traversant la Manche avait "plus que quadruplé ces deux dernières années", malgré les tentatives des gouvernements conservateurs successifs pour enrayer ces traversées.

Avec plus de 45 000 arrivées par la Manche l'année dernière (surtout des Albanais et Afghans, mais aussi des Iraniens, Irakiens et Syriens) et déjà plus de 3 000 cette année, le système d'asile au Royaume-Uni est "dépassé", selon Londres.

"Nous placerons en détention les personnes qui viennent ici illégalement, puis nous les renverrons en quelques semaines", soit dans leur pays soit dans un pays jugé sûr comme le Rwanda, a précisé Rishi Sunak, ajoutant que le gouvernement allait construire de nouveaux centres de détention. Il a précisé que la loi, une fois adoptée, s'appliquerait de manière rétroactive au 7 mars.

🚨 The law proposed by @SuellaBraverman in Parl 2day to ban people claiming asylum in the UK is illegal, unworkable & utterly inhumane. The UK is playing fast & loose with its int'l commitments, ramming through flawed legislation that targets some of the most vulnerable @HRW pic.twitter.com/McOyOXXbwp

March 7, 2023

"Interdire aux gens de demander l'asile est illégal, inapplicable et complètement inhumain", a réagi sur Twitter la directrice de Human Rights Watch pour le Royaume-Uni, Yasmine Ahmed.

Il s'agit "d'un nouveau coup bas choquant du gouvernement" a affirmé dans un communiqué Amnesty International, accusant le gouvernement d'utiliser les migrants comme des "boucs émissaires" en pleine crise du coût de la vie et à quelques mois d'élections locales.

Expulsions vers le Rwanda

Pour le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, le projet de loi équivaut à "une interdiction d'asile".

"La loi, si elle est adoptée, reviendra à mettre fin au droit d'asile - privant ceux qui arrivent illégalement au Royaume-Uni du droit de chercher la protection accordée à un réfugié, quelles que soient l'authenticité et l'urgence de leur demande", a déclaré le Haut-Commissariat aux réfugiés (UNHCR) dans un communiqué.

En première page du projet de loi présenté au Parlement, le gouvernement admet ne pas être en mesure d'assurer que le projet de loi "est compatible avec la Convention" européenne des droits de l'homme. "Mais le gouvernement souhaite néanmoins que la Chambre procède à l'examen du projet de loi".

Le Royaume-Uni a voté une loi l'an dernier pour expulser au Rwanda des demandeurs d'asile - quelle que soit leur origine - mais le projet, bloqué par la justice européenne, reste au point mort.

Avec ses mesures très restrictives, le gouvernement conservateur veut décourager les traversées et briser le modèle économique des passeurs.

Les associations d'aide aux réfugiés rétorquent que les durcissements successifs déjà opérés n'ont eu aucun effet, que les migrants ne seront découragés que si les autorités proposent des moyens légaux de venir demander l'asile au Royaume-Uni, ce qui actuellement n'est quasiment pas le cas.

Discussions en France

La présentation du projet de loi intervient alors que Rishi Sunak est attendu vendredi à Paris pour rencontrer le président français Emmanuel Macron, quelques mois après que les deux pays ont signé un accord de coopération prévoyant notamment une aide financière des Britanniques pour surveiller les plages et l'envoi d'observateurs britanniques côté français.

Le sujet a été au cœur de régulières crispations avec la France, accusée de ne pas en faire assez, mais l'heure est à la détente.

"Je suis très reconnaissant de la coopération des équipes françaises sur le terrain. Elles travaillent en étroite collaboration avec nos équipes et, grâce à leur travail, elles contribuent à intercepter environ la moitié des tentatives de passage. Ce chiffre varie, en ce moment, il est en augmentation, ce qui est une excellente nouvelle", a affirmé mardi Rishi Sunak.

La gestion des demandes d'asile par le gouvernement britannique est source de crispations et d'incompréhension chez de nombreux Britanniques.

Mi-février, une manifestation de militants d'extrême droite devant un hôtel de demandeurs d'asile près de Liverpool (nord-ouest de l'Angleterre) a dégénéré en violents heurts avec la police.

Avec AFP

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Le gouvernement britannique durcit un peu plus le ton face à l'immigration illégale

Au Royaume-Uni, expulser des délinquants étrangers sera désormais plus facile

Royaume-Uni : la justice juge légal le projet d'expulser des demandeurs d'asile au Rwanda

France24 - Monde

Sierra Leone : à Freetown, des bidonvilles construits sur l’océan

Publié le : 01/03/2023 - 16:23Modifié le : 01/03/2023 - 16:36

Laura MOUSSET Suivre

Cockle Bay, Susan's Bay… Ces bidonvilles de Freetown, en Sierra Léone, ont été construits sur l’océan Atlantique. Chaque année, les habitants grignotent un peu plus de terrain sur l’eau en utilisant une technique de remblayage appelée "banking". Elle consiste à empiler des pneus, des détritus, des sacs de terre et de la boue pour créer des berges sur lesquelles sont construites des maisons. Bien qu’illégale, cette solution permet aux plus pauvres d’échapper à la surpopulation de la capitale, à moindre coût.

France24 - Monde

Présidentielle au Nigeria : les espoirs de changement après l’élection

Publié le : 28/02/2023 - 13:05Modifié le : 28/02/2023 - 14:32

Après le scrutin présidentiel du 25 février, au cours duquel les craintes d'une violence généralisée ne se sont pas concrétisées, de nombreux Nigérians espèrent que celui qui sera déclaré vainqueur aidera à résoudre certains des problèmes de longue date comme la corruption, l'insécurité et une économie vacillante.

France24 - Monde

Chaos au Stade de France : l'UEFA va rembourser tous les supporters de Liverpool

Publié le : 07/03/2023 - 15:04

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L'UEFA a annoncé lundi son intention de rembourser tous les billets des supporters de Liverpool pour la dernière finale de la Ligue des champions, dont le coup d'envoi avait dû être retardé après des scènes de chaos à Saint-Denis. Mi-février, une enquête indépendante avait conclu à la "responsabilité première" de l'instance européenne dans ces graves incidents.

L'UEFA va rembourser tous les billets des supporters de Liverpool pour la dernière finale de la Ligue des champions à Saint-Denis, émaillée de nombreux incidents dont les fans des "Reds" ont d'abord été tenus pour responsables avant d'être entièrement dédouanés.

Durement critiquée mi-février par un rapport d'enquête indépendant, l'organisation européenne a annoncé mardi qu'elle allait reverser au club de Liverpool la totalité de son allocation, soit 19 618 billets, et qu'elle le chargerait d'organiser ensuite les remboursements.

Les supporters du Real Madrid, vainqueur de la finale du 28 mai 2022 (1-0), et d'autres spectateurs concernés par le chaos au Stade de France pourront eux aussi solliciter un dédommagement, mais au cas par cas, ajoute l'UEFA dans son communiqué.

"Nous reconnaissons les expériences négatives vécues par ces supporters" le 28 mai 2022, "et grâce à ce programme nous allons rembourser ceux qui avaient acheté des billets et qui ont été les plus touchés par les difficultés d'accès au stade", a déclaré Theodore Theodoridis, le secrétaire général de l'UEFA.

Fans doublement accusés

Alors que le sujet a fortement mobilisé les organisations de supporters, "nous avons pris en compte un grand nombre de points de vue exprimés publiquement et en privé et nous pensons avoir conçu un système complet et équitable", a plaidé le dirigeant.

Attente interminable, supporters et familles aspergés de gaz lacrymogènes ou victimes de vols... Le dispositif de maintien de l'ordre lors de cette finale, dont le coup d'envoi avait dû être retardé de 37 minutes, avait donné lieu à des scènes de chaos à Saint-Denis, provoquant une vive polémique en France et en Angleterre.

L'enquête indépendante mandatée par l'UEFA a conclu à la "responsabilité première" de l'instance sportive dans ces graves incidents, critiquant par ailleurs l'usage par la police française de gaz lacrymogènes et de sprays au poivre.

>> Soirée chaotique au Stade de France : un raté qui interroge à deux ans des JO de Paris-2024

Surtout, ce rapport dédouane entièrement les fans des "Reds", accusés dans un premier temps par l'UEFA d'être arrivés en retard au stade, puis, en particulier par le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin, d'avoir massivement présenté des billets falsifiés.

Les experts avaient conclu qu'il n'y avait "aucune preuve d'un nombre anormalement grand de supporters sans billets ou avec des billets pas valables". Ils avaient fustigé les chiffres des autorités, "faussement gonflés et exagérés", et suggéré que cette exagération avait pu avoir pour objet de "détourner la responsabilité des échecs opérationnels".     

"Cela n'excuse pas l'UEFA"

Ils s'étaient par ailleurs dits "éberlués" que les autorités françaises aient assimilé les supporteurs de Liverpool à des hooligans, "une idée fausse inexplicable", et qu'elles aient mis en place le dispositif de maintien de l'ordre en fonction de cette image.

"Des supporteurs ont été gazés, volés, attaqués, des gens ont eu peur pour leur vie. Ce qui aurait dû être le point d'orgue de la saison pour ceux venus d'Angleterre et d'Espagne s'est avéré être un maelström de chaos", avait rappelé mi-février Spirit of Shankly, l'un des principaux groupes de fans des "Reds".

Dans un sobre communiqué, Liverpool précise qu'il s'agit "d'une politique de remboursement de l'UEFA" et renvoie toute question vers l'organisation européenne, tandis que Spirit of Shankly et l'Association des supporters handicapés de Liverpool estiment que l'instance a "fait un peu de chemin vers la reconnaissance de sa part du fiasco".

"Mais cela n'excuse pas l'UEFA, ne les exempte pas de critiques ou ne diminue pas la nécessité de mettre en œuvre toutes les recommandations de l'autorité indépendante", poursuivent les deux organisations.

Avec AFP

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Chaos au Stade de France : au Sénat, l'UEFA conteste les chiffres de Gérald Darmanin

Chaos au Stade de France : un rapport gouvernemental pointe une série de "défaillances"

Chaos au Stade de France : le préfet Didier Lallement reconnaît un "échec"

France24 - Monde

Mexique : deux des quatre Américains enlevés dans le nord-est du pays retrouvés morts

Publié le : 07/03/2023 - 17:01Modifié le : 07/03/2023 - 18:32

FRANCE 24 Suivre

Le gouverneur de l'État de Tamaulipas a annoncé mardi que deux des quatre Américains enlevés le 3 mars à Matamoros, ville du nord-est du Mexique à la frontière avec les États-Unis, ont été retrouvés morts. "L'un est blessé et l'autre est vivant", a-t-il précisé au sujet des deux autres victimes du kidnapping.

Deux des quatre Américains enlevés par des hommes armés vendredi à Matamoros, ville du nord-est du Mexique à la frontière avec les États-Unis, ont été retrouvés morts a annoncé, mardi 7 mars, le gouverneur de l'État de Tamaulipas, Americo Villarreal. Leurs corps devraient être rapatriés "dans les prochaines heures", une fois conclus les rapports d'autopsie, a-t-il ajouté.  

"Sur les quatre (Américains), deux sont morts, un est blessé et l'autre est vivant", a indiqué le gouverneur par téléphone lors de la conférence de presse matinale du président mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador. Selon lui, les victimes se seraient rendues au Mexique pour acheter des médicaments.

Ils ont été remis aux autorités américaines à l'un des ponts frontaliers entre Matamoros et la ville voisine de Brownsville. Un convoi d'une vingtaine de véhicules, dont des ambulances, a été vu se rendant du bureau du procureur à la frontière entre les deux pays.

Les quatre Américains avaient traversé la ville de Matamoros, dans l'État de Tamaulipas, au volant d'un mini van blanc immatriculé en Caroline du Nord avant d'être visés par des tirs puis enlevés par des hommes armés.

Le FBI avait offert une récompense de 50 000 dollars pour toute aide contribuant à leur libération et à l'arrestation des suspects.

Cet enlèvement est la conséquence d'un "malentendu et non d'une agression délibérée" de la part des ravisseurs, a déclaré Irving Barrios, procureur de l'État de Tamaulipas, dans le nord-est du Mexique, lors d'une conférence de presse.

Bien que d'autres hypothèses sur les causes de l'enlèvement ne soient pas exclues, la piste du malentendu est considérée comme "la plus solide" et "certainement la plus juste".

Un enlèvement dû à un "malentendu"

Les autorités américaines vont "travailler étroitement avec le gouvernement mexicain pour s'assurer que justice soit faite", a dit John Kirby, porte-parole de la Maison Blanche pour les questions de sécurité nationale, en transmettant ses "plus sincères condoléances" aux proches des deux personnes tuées. Les attaques contre des citoyens américains sont "inacceptables".

L'ambassadeur des États-Unis au Mexique, Ken Salazar, a rappelé dans un communiqué que ces enlèvements "sont un rappel tragique" de la nécessité que les deux pays "renforcent leur lutte contre les organisations criminelles" à la frontière.

La ville de Matomoros est en proie à des violences liées au trafic de drogue et au crime organisé. Les routes de la région sont considérées comme les plus dangereuses du Mexique en raison des risques d'enlèvement et d'extorsion par des groupes criminels.

Le département d'État américain déconseille ainsi les voyages dans la région. "Les groupes criminels ciblent les autobus publics et privés, ainsi que les voitures privées qui traversent le Tamaulipas, prenant souvent des passagers en otages et exigeant des rançons", selon un avis aux voyageurs.

Le porte-parole du département d'État américain, Ned Price, a rappelé lundi aux citoyens américains que l'avis pour le Tamaulipas restait en vigueur.

Avec AFP

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États-Unis : un ex-ministre mexicain jugé coupable de trafic international de cocaïne

Le président du Mexique va étudier la demande de retour de l'ex-narcotrafiquant "El Chapo"

Mexique : l'un des narcotrafiquants les plus recherchés par les États-Unis arrêté

France24 - Monde

Réforme des retraites : une communication gouvernementale souvent épinglée

Publié le : 07/03/2023 - 06:42

Romain BRUNET Suivre

Dangers d’une "France à l’arrêt", femmes pénalisées par la réforme, pension minimum à 1 200 euros : la communication du gouvernement a souvent été mise en défaut depuis la présentation le 10 janvier de sa réforme des retraites.

Tenir bon, menacer des conséquences du mouvement social et diviser les Français. C'est la stratégie que semble avoir adoptée dans sa communication le gouvernement français en cette semaine cruciale pour la réforme des retraites.

Alors que l'intersyndicale appelle à mettre "la France à l'arrêt", mardi 7 mars, pour signifier une nouvelle fois l'opposition des Français à une réforme qui doit faire reculer de 62 ans à 64 ans l'âge légal de départ à la retraite, la communication de l'exécutif ne cesse d'être mise en difficulté et d'évoluer. Sur les manifestations, sur les conséquences de la réforme pour les femmes ou sur la retraite minimum à 1 200 euros, petit tour d'horizon des affirmations fluctuantes de la Première ministre Élisabeth Borne et de son gouvernement.

  • Du "profond respect pour les Français qui se mobilisent" à la mise en garde

Si un "appel à la responsabilité" a été lancé dès le 12 janvier par la Première ministre Élisabeth Borne pour "ne pas pénaliser les Français" lors de la première journée de mobilisation, le 19 janvier, contre la réforme des retraites, les manifestations sont dans un premier temps saluées par le gouvernement pour leur bon déroulement. "Je salue l'engagement des forces de l'ordre, comme des organisations syndicales, qui ont permis aux manifestations de se dérouler dans de bonnes conditions. Permettre que les opinions s'expriment est essentiel pour la démocratie", écrit ainsi Élisabeth Borne sur Twitter après la première manifestation.

Je salue l’engagement des forces de l’ordre, comme des organisations syndicales, qui ont permis aux manifestations de se dérouler dans de bonnes conditions. Permettre que les opinions s’expriment est essentiel pour la démocratie. Continuons à débattre et à convaincre.

January 19, 2023

Et au soir de la deuxième journée de mobilisation, le 31 janvier, le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal, fait part sur le plateau de TF1 de son "profond respect pour les Français qui se mobilisent".

Cinq semaines plus tard, le ton a changé. Alors que l'intersyndicale espère réunir mardi 7 mars le plus grand nombre de manifestants dans la rue depuis le début du mouvement et mettre "la France à l'arrêt", le gouvernement tente de retourner l'opinion contre les grévistes.

>> À lire : Retraites : la réforme est-elle "indispensable", comme l'affirme le gouvernement ?

"Quand j'entends des responsables expliquer qu'ils veulent bloquer la France, en réalité, c'est les Français qu'ils vont bloquer. Quand j'entends certains qui disent qu'ils veulent mettre l'économie à genoux, c'est les travailleurs qu'ils vont mettre à genoux. Et surtout, c'est toujours ceux qui sont le plus en difficulté. Ceux qui trinquent en général, c'est ceux qui triment, c'est-à-dire les Français qui doivent se lever le matin, prendre leur métro, leur RER, leur voiture pour aller travailler", fustige le même Gabriel Attal, samedi 4 mars, au Salon de l'agriculture.

Grève du 7 mars: "En réalité c'est les Français qu'ils vont bloquer" affirme Gabriel Attal pic.twitter.com/UgiecvVyNJ

March 4, 2023

Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, va de son côté jusqu'à mettre en garde contre de graves conséquences, notamment écologiques, en cas de grèves importantes le 7 mars. "Mettre la France à l'arrêt, ce serait laisser filer une crise qu'on peut encore éviter. L'absence de pluie depuis près de trente jours maintenant en France fait peser un risque extrêmement fort sur l'état de nos réserves en eau cet été. Mettre le pays à l'arrêt, c'est prendre le risque d'une catastrophe écologique, agricole, sanitaire, voire humaine dans quelques mois", affirme-t-il le 1er mars à l'issue du conseil des ministres.

"Mettre le pays à l'arrêt, c'est prendre le risque d'une catastrophe écologique, agricole, sanitaire voir humaine dans quelques mois"Olivier Véran alerte sur l'état des réserves d'eau lié à l'absence de plu pic.twitter.com/6M3d5N5m1J

March 1, 2023

Une affirmation rapidement raillée par l'opposition et les syndicats. "La sécheresse, c'est la faute des syndicats ? La crise sanitaire, idem ? Et pourquoi pas la défaite en Coupe du monde ? Vos tentatives pour décrédibiliser une mobilisation sans précédent contre les 64 ans sont grossières", a réagi le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger sur Twitter. "En attendant l'invasion des sauterelles, la pluie de grenouilles à rajouter dans cette liste effarante des conséquences prévisibles du 7 mars", a aussi renchéri son homologue de la CFE-CGC François Hommeril.

>> À lire aussi : Sécheresse en France : avec des nappes au plus bas, "les pluies à venir seront insuffisantes"

  • D'une réforme de "justice sociale" à une réforme qui pénalise les femmes

Au-delà du point de vue gouvernemental sur les journées de mobilisation contre la réforme des retraites, le discours de l'exécutif a également évolué sur la présentation même de la réforme. Celle-ci était présentée le 10 janvier comme une réforme devant préserver l'équilibre du système, mais la Première ministre insistait alors surtout sur les notions de "justice sociale" et de "progrès social".

>> À lire : Réforme des retraites : qui sont les gagnants et les perdants ?

Mais les opposants et les médias soulignent rapidement que les femmes devraient être les grandes perdantes de la réforme. "Les femmes sont un peu pénalisées par ce report de l'âge, on n'en disconvient absolument pas. Elles sont un peu plus impactées", admet d'ailleurs le ministre des Relations avec le Parlement, Franck Riester, le 23 janvier, sur LCP.

« Évidemment si vous reportez l’âge légal les femmes sont un peu pénalisées »Franck Riester, ministre chargé des Relations avec le Parlement pic.twitter.com/gBm9vGq7iM

January 24, 2023

Malgré les déclarations de son ministre, Élisabeth Borne ne change pas de ligne et tente de convaincre que les femmes y gagneront, expliquant, le 2 février sur France 2, qu'elles partiront en moyenne plus tôt à la retraite que les hommes après la réforme, alors qu'elles partent actuellement plus tardivement. La Première ministre peine toutefois à convaincre, et pour cause, ce n'est pas grâce à la réforme que cette tendance va s'inverser. Le rapport du Conseil d'orientation des retraites (COR) de 2019 prévoyait déjà que "pour les générations nées à partir de la fin des années 1970, les femmes partiraient à la retraite en moyenne un peu avant les hommes".

Beaucoup de femmes s’inquiètent de l’impact de la réforme sur leur retraite.Jusqu’à présent elles partaient plus tard que les hommes. Après la réforme, elles partiront plus tôt. Elles seront aussi les premières bénéficiaires de la hausse de la pension minimale : pic.twitter.com/t5WxGN93KC

February 2, 2023

Lors de cette même émission, Élisabeth Borne admet toutefois que la réforme va pénaliser les Français dans leur ensemble : "Demander aux Français de travailler progressivement plus longtemps, c'est un effort et je mesure ce que ça représente pour beaucoup de Français", admet-elle, tout en soutenant que "si on ne fait pas cette réforme, c'est notre système par répartition qui ne tiendra pas".

Réformer notre système de retraite, c'est demander un effort collectif.Je comprends que cela suscite des inquiétudes mais je sais aussi que les Français sont attachés à notre système par répartition, à la solidarité entre générations.Si nous ne faisons rien, il ne tiendra pas. pic.twitter.com/SyHxO6G2rw

February 2, 2023
  • D'une pension minimum de 1 200 euros garantie à seulement 2,5 % des futurs retraités concernés

Mais le plus gros couac de communication – le plus gros mensonge, accusent les oppositions – concerne la pension minimum à 1 200 euros. Alors que le texte de la réforme précise bien que seules les personnes ayant eu une carrière complète au niveau du SMIC verront leur pension atteindre 85 % du SMIC, soit environ 1 200 euros, de nombreux ministres et députés laissent entendre dans leurs interventions médiatiques que la réforme crée une pension plancher pour tous. "Deux millions de retraités actuels qui ont une retraite inférieure à 1 200 euros verront leur retraite majorée à 1 200 euros bruts par mois", affirme même le porte-parole du gouvernement Olivier Véran, le 11 janvier, sur FranceInfo. "Nous avons voulu garantir une retraite minimale à 1 200 euros pour ceux qui ont les niveaux de retraite les plus faibles", assure quant à lui le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, le 2 février, sur LCI.

La fabuleuse histoire de la retraite minimale à 1200 euros pic.twitter.com/iG8d7dpB11

February 8, 2023

Mais plusieurs articles de presse et, surtout, l'intervention de l'économiste Michaël Zemmour sur France Inter, le 7 février, démontrent qu'il n'en est rien et le gouvernement se retrouve dans l'embarras. Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a alors bien du mal à chiffrer le nombre de bénéficiaires de la pension à 1 200 euros. "Grâce à cette réforme, parmi les retraités actuels, 1,8 million vont bénéficier d'une revalorisation de leur pension", explique-t-il le 13 février à l'Assemblée nationale. Et "nous savons que sur les 800 000 nouveaux retraités chaque année, 200 000 bénéficieront d'une pension plus importante du fait de cette mesure", soit une revalorisation pour un "quart des nouveaux retraités", assure-t-il, sans toutefois répondre à la question du nombre de personnes qui toucheront effectivement 1 200 euros.

Puis, deux jours plus tard, le ministre donne un chiffre sur France Inter : "Quand on me dit combien grâce à cette réforme vont passer le cap des 85 % du SMIC ? On a une prévision, elle m'est arrivée hier soir : 40 000 personnes de plus chaque année", indique Olivier Dussopt.

.@olivierdussopt : "1,8 million de retraités actuels vont voir leur pension augmenter [...] 40.000 personnes de plus chaque année passeront le cap des 85 % du Smic [parmi les nouveaux retraités]" #le7930inter pic.twitter.com/HxfXcSmtge

February 15, 2023

Ce chiffre est contesté dès le lendemain par le député socialiste Jérôme Guedj, qui interpelle le ministre du Travail au Palais Bourbon. Ce dernier refuse de lui répondre, mais dans un courrier daté du 23 février et rendu public le 28 février, Olivier Dussopt revoit ses estimations à la baisse, indiquant que seuls 10 000 à 20 000 nouveaux retraités chaque année verront leur pension revalorisée à 1 200 euros, soit moins de 2,5 % des futurs retraités.

Autant de couacs de communication qui alimentent déjà les rumeurs de remaniement ministériel après la réforme des retraites.

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La réforme des retraites entame une semaine décisive au Sénat et face à la rue

MÉTRO BOULOT CAVEAU

Le rapport au travail au cœur des cortèges contre la réforme des retraites

ANALYSE

Retraites : Les Républicains, nouvelle aile gauche de la macronie ?

France24 - Monde

Mobilisation contre la réforme des retraites : le point sur les secteurs en grève

Publié le : 07/03/2023 - 06:36

FRANCE 24 Suivre Marc PAUPE

Les syndicats ont affiché, mardi, leur détermination à mettre la France "à l'arrêt". Des grèves sont en cours dans le secteur des transports, de la propreté, de l'énergie ou encore de l'éducation. France 24 fait le point sur les principales actions en cours.

Plus aucun carburant ne sort des raffineries, 80 % des trains sont annulés, les poubelles ne sont pas ramassées... Voici le point sur les perturbations mardi 7 mars, à 12 h, avant d'éventuelles reconductions de la grève contre la réforme des retraites dans les prochains jours.

  • Transports

À la SNCF, où la grève a commencé dès lundi à 19 h 00, 80 % des TGV Inoui et Ouigo sont annulés, ainsi que presque tous les Intercités, avec des liaisons internationales dégradées voire interrompues entre la France et l'Allemagne, la France et l'Espagne notamment.

En Île-de-France, sur le réseau SNCF, un train sur trois circulait sur les RER A et B et sur les lignes ferroviaires H, K, U, un train sur cinq sur les RER C et D ainsi que sur les lignes J, L, N, R, et un sur dix sur le RER E et la ligne P.

À Paris, sur le réseau RATP, le trafic était normal sur les seules lignes 1 et 14 (automatisées). Deux métros sur trois circulaient sur la ligne 4. 

Les lignes 6 et 12 sont fortement perturbées. Les autres lignes ne sont, elles, ouvertes qu'aux heures de pointe (06 h 30-09 h 30 et 16 h 30-19 h 30) et sur certains tronçons.

À Lille, la plupart des bus ne circulaient pas. À Marseille, les deux lignes de métro et une ligne de tram sur trois étaient fermées, avec 85 % des bus affectés par la grève. À Nice, aucun tram ne circulera.

La SNCF et la RATP en Île-de-France ont déjà annoncé que le trafic serait encore très perturbé mercredi, tous les syndicats ayant appelé à des grèves reconductibles.

Dans les aéroports, la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) constatait mardi matin des retards moyens au départ de 10 minutes environ.

La DGAC a demandé aux compagnies de réduire leurs programmes de vols mardi et mercredi, de 20 % à Paris-Charles-de-Gaulle et de 30 % à Paris-Orly, Beauvais, Bordeaux, Lille, Lyon, Nantes, Marseille, Montpellier, Nice et Toulouse.

Air France prévoit d'assurer près de huit vols sur dix, dont la totalité de ses vols long-courriers, sans exclure "des retards et des annulations de dernière minute". Transavia a annulé 30 % de ses vols, soit 48 sur la journée. 

Des manifestants ont également commencé à bloquer dans la nuit de lundi à mardi d'importants axes routiers à Rennes (Ille-et-Vilaine) et Miramas (Bouches-du-Rhône).

  • Fonction publique 

Plus de 60 % des enseignants du premier degré devraient être grévistes mardi, selon le Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire. Pas de prévisions pour les collèges-lycées, les enseignants n'étant pas tenus de se déclarer grévistes avec 48 heures d'avance.

Des blocages sporadiques par des lycéens sont également attendus. Idem dans les facultés.

À Tourcoing (Nord), une dizaine de policiers hors service ont également barré les voies d'accès à l'hôtel de police, à l'appel du syndicat Unité SGP police-FO, a constaté un journaliste de l'AFP.

  • Énergie et industrie

Les expéditions de carburants étaient bloquées mardi matin à la sortie de "toutes les raffineries" de France (TotalEnergies, Esso-ExxonMobil et Petroineos), a affirmé le syndicat CGT-Chimie. Il y a sept raffineries dans l'Hexagone.

Si ces blocages se poursuivaient, ils pourraient mener à l'arrêt des raffineries qui n'auraient plus de place pour stocker le carburant produit sur place, et à des pénuries dans les stations-service comme en octobre dernier, même si les professionnels du pétrole estimaient mardi ce scénario encore peu probable.

Dans l'industrie, l'entrée du site ArcelorMittal de Florange était bloquée et la production interrompue, selon la direction.

Des barrages ont aussi été érigés dans plusieurs zones industrielles et portuaires, à Lesquin, près de Lille, à Boulogne-sur-Mer, à Valenciennes ou à Amiens, bloquant les camions ou les laissant passer au compte-gouttes. 

Dans le gaz, trois des quatre terminaux méthaniers que compte la France ont été mis à l'arrêt pour "sept jours" lundi par les syndicats, les sites français de stockage de gaz devant être affectés aussi mardi.

EDF, où le mouvement avait démarré vendredi après-midi à l'appel de la CGT, a annoncé pour mardi une perte de puissance disponible de 5 600 megawatts sur les barrages, "liée au mouvement social en cours".

De très nombreuses centrales nucléaires et thermiques connaissaient également des baisses de production, sans occasionner de coupures à ce stade, a précisé mardi matin la CGT-Energie, qui promet "une semaine noire".

  • Déchets

À Paris, les trois incinérateurs de déchets étaient inopérants mardi. 

La collecte des ordures était bloquée dans les dix arrondissements sous régie municipale et "plusieurs milliers de tonnes d'ordures ménagères" n'ont pas été collectées, ont indiqué deux syndicalistes de la CGT du secteur mardi matin.  

Avec AFP

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La réforme des retraites entame une semaine décisive au Sénat et face à la rue

Retraites : les régimes spéciaux débattus au Sénat, grève reconductible dans la filière énergie

Réforme des retraites : le texte approuvé en commission au Sénat, plusieurs amendements retenus

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La British Army pourrait donner 14 chars Challenger 2 de plus à l’armée ukrainienne [MàJ]

par Laurent Lagneau · 6 mars 2023

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Jusqu’en janvier, l’Ukraine n’avait reçu que des chars de conception soviétique [T-72 et M55, dérivé du T-55], cédés par quelques pays de l’Otan qui en disposaient encore dans leur inventaire. Puis, l’annonce du président français, Emmanuel Macron, de livrer des AMX-10RC à l’armée ukrainienne fit bouger les lignes puisque, dans la foulée, Londres fit part de son intention de céder 14 chars Challenger 2 à Kiev.

Évidemment, cette ponction allait se traduire par une perte capacitaire pour la British Army, même si celle-ci ne devait conserver que 148 chars pour les porter au standard « Challenger 3 » sur les 225 qu’elle possédait jusqu’alors.

« L’armée ukrainienne a besoin de plus d’armes et d’équipements si elle veut maintenir son élan [contre les forces russes]. L’Ukraine a besoin de nos chars et de nos canons maintenant. Je sais qu’elle en fera bon usage. Et il ne peut y avoir de meilleure cause. Mais il est aussi vital de restaurer notre capacité de combat » et l’aide fournie à Kiev « offre également l’opportunité d’accélérer sa modernisation et sa transformation », avait commenté le général Patrick Sanders, le chef d’état-major de la British Army.

Cela étant, cette aide militaire a fait l’objet de débats, outre-Manche, sur les conséquences qu’elle pouvait avoir sur les capacités de la British Army, certains parlementaires ayant avancé qu’elle priverait celle-ci de 25 à 30% de ses « actifs opérationnels ». Si une ponction de 14 Challenger2 devait representer un tiers des chars opérationnels, alors cela voulait dire que seulement 42 exemplaires étaient alors considérés en état de marche… Soit moins de 20% de l’inventaire.

Cependant, l’état-major de la défense britannique, le général Robert McGowan, a réfuté ces chiffres, lors d’une audition parlementaire, le 23 février dernier. Mais il s’est gardé d’apporter des précisions, notamment au sujet de la disponibilité des Challenger 2. En tout cas, la British Army a été en mesure d’engager 30 chars dans l’exercice de l’Otan « Winter Camp », en Estonie, au cours de cet hiver.

Quoi qu’il en soit, il est possible que 14 autres Challenger 2 soient prochainement livrés à l’armée ukrainienne. C’est en effet ce qu’a affirmé Vadym Prystayk, l’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire d’Ukraine en Grande-Bretagne, dans un entretien donné à Radio Liberty.

« En ce qui concerne les chars [Challenger 2], on nous en avait promis 14. Mais à la suite de la visite du président Zelensky [à Londres], il a été convenu que ce nombre serait doublé », a en effet déclaré le diplomate ukrainien.

Si le gouvernement britannique n’a pas fait d’annonce à ce sujet [pour le moment, du moins], il n’a pas non plus infirmé les propos de M. Prystayk.

A priori, et selon les déductions de Forbes, les Challengers 2 seront affectés aux compagnies de chars relevant des 25e et 80e brigades d’assaut aérien de l’armée ukrainienne, celles-ci étant actuellement dotés de T-80BV de conception russe.

MàJ : Le ministère britannique de la Défense [MoD] a démenti toute intention de livrer à Kiev des Challenger 2 supplémentaires. Du moins pour le moment… Car il s’est dit ouvert à une telle éventualité… Mais que cela dépendrait de l’actualisation de la revue stratégique de sécurité et de défense de 2021.

Photo : British Army

La British Army pourrait donner 14 chars Challenger 2 de plus à l’armée ukrainienne [MàJ]

par Laurent Lagneau · 6 mars 2023

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Jusqu’en janvier, l’Ukraine n’avait reçu que des chars de conception soviétique [T-72 et M55, dérivé du T-55], cédés par quelques pays de l’Otan qui en disposaient encore dans leur inventaire. Puis, l’annonce du président français, Emmanuel Macron, de livrer des AMX-10RC à l’armée ukrainienne fit bouger les lignes puisque, dans la foulée, Londres fit part de son intention de céder 14 chars Challenger 2 à Kiev.

Évidemment, cette ponction allait se traduire par une perte capacitaire pour la British Army, même si celle-ci ne devait conserver que 148 chars pour les porter au standard « Challenger 3 » sur les 225 qu’elle possédait jusqu’alors.

« L’armée ukrainienne a besoin de plus d’armes et d’équipements si elle veut maintenir son élan [contre les forces russes]. L’Ukraine a besoin de nos chars et de nos canons maintenant. Je sais qu’elle en fera bon usage. Et il ne peut y avoir de meilleure cause. Mais il est aussi vital de restaurer notre capacité de combat » et l’aide fournie à Kiev « offre également l’opportunité d’accélérer sa modernisation et sa transformation », avait commenté le général Patrick Sanders, le chef d’état-major de la British Army.

Cela étant, cette aide militaire a fait l’objet de débats, outre-Manche, sur les conséquences qu’elle pouvait avoir sur les capacités de la British Army, certains parlementaires ayant avancé qu’elle priverait celle-ci de 25 à 30% de ses « actifs opérationnels ». Si une ponction de 14 Challenger2 devait representer un tiers des chars opérationnels, alors cela voulait dire que seulement 42 exemplaires étaient alors considérés en état de marche… Soit moins de 20% de l’inventaire.

Cependant, l’état-major de la défense britannique, le général Robert McGowan, a réfuté ces chiffres, lors d’une audition parlementaire, le 23 février dernier. Mais il s’est gardé d’apporter des précisions, notamment au sujet de la disponibilité des Challenger 2. En tout cas, la British Army a été en mesure d’engager 30 chars dans l’exercice de l’Otan « Winter Camp », en Estonie, au cours de cet hiver.

Quoi qu’il en soit, il est possible que 14 autres Challenger 2 soient prochainement livrés à l’armée ukrainienne. C’est en effet ce qu’a affirmé Vadym Prystayk, l’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire d’Ukraine en Grande-Bretagne, dans un entretien donné à Radio Liberty.

« En ce qui concerne les chars [Challenger 2], on nous en avait promis 14. Mais à la suite de la visite du président Zelensky [à Londres], il a été convenu que ce nombre serait doublé », a en effet déclaré le diplomate ukrainien.

Si le gouvernement britannique n’a pas fait d’annonce à ce sujet [pour le moment, du moins], il n’a pas non plus infirmé les propos de M. Prystayk.

A priori, et selon les déductions de Forbes, les Challengers 2 seront affectés aux compagnies de chars relevant des 25e et 80e brigades d’assaut aérien de l’armée ukrainienne, celles-ci étant actuellement dotés de T-80BV de conception russe.

MàJ : Le ministère britannique de la Défense [MoD] a démenti toute intention de livrer à Kiev des Challenger 2 supplémentaires. Du moins pour le moment… Car il s’est dit ouvert à une telle éventualité… Mais que cela dépendrait de l’actualisation de la revue stratégique de sécurité et de défense de 2021.

Photo : British Army

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Jusqu’en janvier, l’Ukraine n’avait reçu que des chars de conception soviétique [T-72 et M55, dérivé du T-55], cédés par quelques pays de l’Otan qui en disposaient encore dans leur inventaire. Puis, l’annonce du président français, Emmanuel Macron, de livrer des AMX-10RC à l’armée ukrainienne fit bouger les lignes puisque, dans la foulée, Londres fit part de son intention de céder 14 chars Challenger 2 à Kiev.

Évidemment, cette ponction allait se traduire par une perte capacitaire pour la British Army, même si celle-ci ne devait conserver que 148 chars pour les porter au standard « Challenger 3 » sur les 225 qu’elle possédait jusqu’alors.

« L’armée ukrainienne a besoin de plus d’armes et d’équipements si elle veut maintenir son élan [contre les forces russes]. L’Ukraine a besoin de nos chars et de nos canons maintenant. Je sais qu’elle en fera bon usage. Et il ne peut y avoir de meilleure cause. Mais il est aussi vital de restaurer notre capacité de combat » et l’aide fournie à Kiev « offre également l’opportunité d’accélérer sa modernisation et sa transformation », avait commenté le général Patrick Sanders, le chef d’état-major de la British Army.

Cela étant, cette aide militaire a fait l’objet de débats, outre-Manche, sur les conséquences qu’elle pouvait avoir sur les capacités de la British Army, certains parlementaires ayant avancé qu’elle priverait celle-ci de 25 à 30% de ses « actifs opérationnels ». Si une ponction de 14 Challenger2 devait representer un tiers des chars opérationnels, alors cela voulait dire que seulement 42 exemplaires étaient alors considérés en état de marche… Soit moins de 20% de l’inventaire.

Cependant, l’état-major de la défense britannique, le général Robert McGowan, a réfuté ces chiffres, lors d’une audition parlementaire, le 23 février dernier. Mais il s’est gardé d’apporter des précisions, notamment au sujet de la disponibilité des Challenger 2. En tout cas, la British Army a été en mesure d’engager 30 chars dans l’exercice de l’Otan « Winter Camp », en Estonie, au cours de cet hiver.

Quoi qu’il en soit, il est possible que 14 autres Challenger 2 soient prochainement livrés à l’armée ukrainienne. C’est en effet ce qu’a affirmé Vadym Prystayk, l’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire d’Ukraine en Grande-Bretagne, dans un entretien donné à Radio Liberty.

« En ce qui concerne les chars [Challenger 2], on nous en avait promis 14. Mais à la suite de la visite du président Zelensky [à Londres], il a été convenu que ce nombre serait doublé », a en effet déclaré le diplomate ukrainien.

Si le gouvernement britannique n’a pas fait d’annonce à ce sujet [pour le moment, du moins], il n’a pas non plus infirmé les propos de M. Prystayk.

A priori, et selon les déductions de Forbes, les Challengers 2 seront affectés aux compagnies de chars relevant des 25e et 80e brigades d’assaut aérien de l’armée ukrainienne, celles-ci étant actuellement dotés de T-80BV de conception russe.

MàJ : Le ministère britannique de la Défense [MoD] a démenti toute intention de livrer à Kiev des Challenger 2 supplémentaires. Du moins pour le moment… Car il s’est dit ouvert à une telle éventualité… Mais que cela dépendrait de l’actualisation de la revue stratégique de sécurité et de défense de 2021.

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Jusqu’en janvier, l’Ukraine n’avait reçu que des chars de conception soviétique [T-72 et M55, dérivé du T-55], cédés par quelques pays de l’Otan qui en disposaient encore dans leur inventaire. Puis, l’annonce du président français, Emmanuel Macron, de livrer des AMX-10RC à l’armée ukrainienne fit bouger les lignes puisque, dans la foulée, Londres fit part de son intention de céder 14 chars Challenger 2 à Kiev.

Évidemment, cette ponction allait se traduire par une perte capacitaire pour la British Army, même si celle-ci ne devait conserver que 148 chars pour les porter au standard « Challenger 3 » sur les 225 qu’elle possédait jusqu’alors.

« L’armée ukrainienne a besoin de plus d’armes et d’équipements si elle veut maintenir son élan [contre les forces russes]. L’Ukraine a besoin de nos chars et de nos canons maintenant. Je sais qu’elle en fera bon usage. Et il ne peut y avoir de meilleure cause. Mais il est aussi vital de restaurer notre capacité de combat » et l’aide fournie à Kiev « offre également l’opportunité d’accélérer sa modernisation et sa transformation », avait commenté le général Patrick Sanders, le chef d’état-major de la British Army.

Cela étant, cette aide militaire a fait l’objet de débats, outre-Manche, sur les conséquences qu’elle pouvait avoir sur les capacités de la British Army, certains parlementaires ayant avancé qu’elle priverait celle-ci de 25 à 30% de ses « actifs opérationnels ». Si une ponction de 14 Challenger2 devait representer un tiers des chars opérationnels, alors cela voulait dire que seulement 42 exemplaires étaient alors considérés en état de marche… Soit moins de 20% de l’inventaire.

Cependant, l’état-major de la défense britannique, le général Robert McGowan, a réfuté ces chiffres, lors d’une audition parlementaire, le 23 février dernier. Mais il s’est gardé d’apporter des précisions, notamment au sujet de la disponibilité des Challenger 2. En tout cas, la British Army a été en mesure d’engager 30 chars dans l’exercice de l’Otan « Winter Camp », en Estonie, au cours de cet hiver.

Quoi qu’il en soit, il est possible que 14 autres Challenger 2 soient prochainement livrés à l’armée ukrainienne. C’est en effet ce qu’a affirmé Vadym Prystayk, l’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire d’Ukraine en Grande-Bretagne, dans un entretien donné à Radio Liberty.

« En ce qui concerne les chars [Challenger 2], on nous en avait promis 14. Mais à la suite de la visite du président Zelensky [à Londres], il a été convenu que ce nombre serait doublé », a en effet déclaré le diplomate ukrainien.

Si le gouvernement britannique n’a pas fait d’annonce à ce sujet [pour le moment, du moins], il n’a pas non plus infirmé les propos de M. Prystayk.

A priori, et selon les déductions de Forbes, les Challengers 2 seront affectés aux compagnies de chars relevant des 25e et 80e brigades d’assaut aérien de l’armée ukrainienne, celles-ci étant actuellement dotés de T-80BV de conception russe.

MàJ : Le ministère britannique de la Défense [MoD] a démenti toute intention de livrer à Kiev des Challenger 2 supplémentaires. Du moins pour le moment… Car il s’est dit ouvert à une telle éventualité… Mais que cela dépendrait de l’actualisation de la revue stratégique de sécurité et de défense de 2021.

Photo : British Army

France24 - Monde

Choqué par "le pogrom" à Huwara, un Israélien recueille 460 000 euros pour les Palestiniens

Publié le : 07/03/2023 - 07:06

Grégoire SAUVAGE Suivre

Une semaine après l'expédition punitive menée par des colons israéliens dans la localité d'Huwara, en Cisjordanie, un activiste israélien qui se définit comme "religieux" et "sioniste" a lancé un appel aux dons pour indemniser les victimes. S’il a recueilli près d'un demi-million d'euros, son initiative qui lui a valu un torrent de haine sur les réseaux sociaux.

Une somme de 460 000 euros récoltés auprès de 11 500 donateurs. Tel est le montant récolté, lundi 6 mars, par Yair Fink, un activiste israélien proche du parti travailliste, en faveur des familles palestiniennes de Huwara. C'est dans cette localité située dans le nord de la Cisjordanie, que des colons ont mené dimanche 26 février une véritable chasse à l'homme contre des Palestiniens.

Des dizaines de maisons, de commerces et des véhicules avaient été incendiés, des civils agressés au hasard et un Palestinien tué par balles. Ces colons entendaient alors venger la mort de deux jeunes Israéliens assassinés quelques heures plus tôt.

Si l'extrême droite a refusé de condamner ces violences, de nombreux Israéliens se sont dits scandalisés par cette nuit de chaos. Yair Fink, surnommé "Yaya", un juif religieux également officier de réserve dans l'armée israélienne, a alors décidé de lancer une cagnotte en ligne pour aider les victimes de ce qu'il qualifie lui-même de "pogrom".

"Je suis mobilisé contre le terrorisme palestinien. Mais je crois en tant que juif – juif religieux et sioniste – que nous devons aussi lutter contre l'extrémisme et le racisme à l'intérieur d'Israël", a-t-il confié à France Inter.

Le fondateur du mouvement pro-démocratie "Notre Israël" rencontre un succès fulgurant. En moins de 24 heures, plus de 8 000 personnes ont donné environ 1 192 440 shekels, soit plus de 306 000 euros, rapporte le média I24 news.

Une initiative qui divise Israël

Interrogé sur la manière dont il compte transférer les fonds aux familles de Huwara, Yair Fink explique avoir noué des contact avec des responsables locaux pour identifier les victimes palestiniennes. Selon lui, une enquête sera menée sur les bénéficiaires pour éviter que des Palestiniens avec des casiers judiciaires puissent toucher cet argent.

Si cette initiative a reçu le soutien de nombreux Israéliens, elle lui a aussi valu des flots d'injures, de menaces et de haine en ligne. "J'ai reçu des centaines de malédictions. Les gens m'ont écrit : 'Tu es un nazi' ou encore 'Tu es un traître et un oppresseur d'Israël'... Je n'ai pas fait tout cela pour avoir des 'likes' mais parce que je sentais que c'était une initiative juive et sioniste de le faire", explique-t-il à la presse israélienne.

La démarche de Yair Fink intervient dans un contexte de recrudescence de la violence en Cisjordanie, occupée par Israël depuis la guerre des Six Jours de 1967. Le ministre israélien des Finances a notamment appelé la semaine dernière à "l'anéantissement" de Huwara, avant de se rétracter.

"Je pense que Huwara devrait être anéantie", a déclaré Bezalel Smotrich. "Je pense que c'est ce que devrait faire l'État d'Israël". Il s'est rétracté ensuite, précisant sur Twitter qu'il "ne voulait pas anéantir Huwara, mais seulement agir de manière ciblée contre les terroristes".   

Yair Fink, lui, s'insurge contre ces discours haineux portés par des figures publiques et des membres de la coalition d'extrême droite dirigée par Benjamin Netanyahu. "Ces personnes n'appartiennent pas à une petite frange scandaleuse, ils font partie des dirigeants d'Israël", assure "Yaya" Fink auprès du Times of Israël. "C'est pour cela qu'en face de ces forces, nous avons besoin d'un mouvement civil qui répande la lumière et combatte ces gens".

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Cisjordanie : nouvelles violences à Huwara après une attaque menée par des colons israéliens

Cisjordanie : deux Israéliens tués dans une attaque, heurts près de Naplouse

En Israël, répression violente d'une manifestation d'opposants à la réforme judicaire

France24 - Monde

Non, une "scène d’enterrement" de l’Ukraine n’a pas été jouée dans un restaurant de Courchevel

Publié le : 07/03/2023 - 18:54Modifié le : 07/03/2023 - 18:59

Sur Twitter et Telegram, plusieurs personnes se sont indignées d’une capture d’écran qui montrerait la célébration de fausses funérailles de l’Ukraine dans un restaurant de la station de ski de Courchevel, en France. La scène n’a en réalité rien à voir avec le conflit entre la Russie et l’Ukraine, même si le restaurant, contacté par la rédaction des Observateurs, reconnaît une “maladresse”. 

La vérification en bref

  • Une capture d'écran publiée sur Twitter montrerait des personnes habillées aux couleurs de la Russie et de la France célébrer "l'enterrement" de l'Ukraine à Courchevel, en France.

  • Sur la vidéo dont est issue cette capture d'écran, qu'on retrouve grâce à différentes recherches par mot clé et par image inversée, on peut voir que ce qui est présenté comme un cercueil aux couleurs de l'Ukraine s'apparente plutôt à une sorte de luge ou de bobsleigh.
  • Contacté par la rédaction des Observateurs, le restaurant Bagatelle, qui reconnaît une "maladresse", explique qu'il s'agit d'une scène festive en référence au film "Rasta Rockett".

Les détails de la vérification

Sur la capture d'écran, on peut voir deux hommes en combinaison aux couleurs de la Russie et de la France porter à bout de bras ce qui est décrit comme une réplique de "cercueil" par plusieurs internautes. L'avant de l'objet, bleu cerclé de jaune rappelle les couleurs du drapeau ukrainien. Une troisième personne, installée sur le "cercueil" brandit une bouteille de champagne.

Version archivée du tweet. © Les Observateurs

La scène se déroulerait dans le restaurant Bagatelle à Courchevel, célèbre station de ski huppée des Alpes françaises, selon un tweet accusateur du vice-président de l'union des Ukrainiens de France, qui s'indigne et demande des explications au maire de la ville, dans un tweet vu près de 80 000 fois. 

Mais le visionnage de l'intégralité de la vidéo dont est issue cette capture d'écran donne plus de détails sur le contexte de la scène. On peut la retrouver aisément sur différents réseaux sociaux en recherchant simplement "Courchevel" en français et ukrainien (par exemple sur Twitter, ou encore TikTok).

Sur la vidéo, on peut tout d'abord identifier plus clairement qu'il s'agit bien du restaurant Bagatelle à Courchevel. On peut lire le nom sur la façade, qui correspond avec des photos, ici, de la page Instagram de l'établissement. 

La vidéo permet également de voir le "cercueil" sur différents angles. On voit notamment que deux patinettes sont fixées sous l'objet et qu'il est ouvert à l'arrière. Il n'a par ailleurs pas vraiment la forme hexagonale allongée d'un cercueil, et ressemble plutôt à une sorte de luge ou un bobsleigh.

Des personnes avec des combinaisons moulantes aux couleurs du Royaume-Uni et de la Jamaïque apparaissent également.

Les premières occurrences de la vidéo remontent au 1er mars 2023, sur des chaînes Telegram ukrainiennes. On les retrouve en faisant des recherches à partir des noms des comptes qui figurent parfois sur la vidéo ou via une recherche par image inversée à partir de la miniature de la vidéo (voir ici comment procéder).

La voici par exemple sur une chaîne Telegram ukrainienne où elle a été visionnée près de 85 000 fois. Si la publication suscite des réactions indignées, la légende indique simplement, en ukrainien, "Courchevel aujourd'hui". 

Idem sur une des premières occurrences de la vidéo retrouvée par nos confrères de TF1 sur une chaîne Telegram d'un média ukrainien, qui souligne que "la signification de cette performance n'est pas très claire".

La vidéo a également été publiée par des chaînes Telegram russophones, comme ici.

Une "parade festive" façon Rasta Rocket 

La rédaction des Observateurs a contacté le restaurant Bagatelle Courchevel pour avoir plus de détails sur le contexte de cette célébration, ainsi que sur les raisons de l'apparente présence de drapeaux français, russe ou ukrainien. L'équipe en charge de la communication du restaurant explique que la vidéo montre simplement un service festif, dans l'esprit du restaurant :

Les personnes que l'on voit dans la vidéo sont en fait des serveurs, et ils sont en train de faire ce qu'on appelle une parade, une mise en scène festive pour simplement apporter les bouteilles de champagne à la table du client.

Sur la vidéo, ce n'est pas un cercueil, mais un bobsleigh [ou luge sportive : NDLR],  une référence au film "Rasta Rockett". Effectivement, l'avant du bobsleigh apparait bleu et jaune sur la vidéo- ce qui peut rappeler les couleurs de l'Ukraine, mais à l'origine, cela représentait les couleurs du drapeau de la Jamaïque, le vert s'est simplement usé, car nous utilisons souvent ce bobsleigh.

Le film Rasta Rockett (1993) relate l'épopée de l'équipe de Jamaïque de bobsleigh aux Jeux Olympiques d'hiver de 1988. Les drapeaux sur les combinaisons des serveurs sont en outre similaires à ceux portés par les héros du film. 

Le restaurant reconnait cependant une certaine maladresse.

Nous avons des costumes pour toutes les nationalités, ce jour-là il y en a effet des serveurs aux couleurs de la Russie. Mais étant donné le contexte actuel, le restaurant reconnaît sa maladresse pour leur tenue, qui a pu entraîner la mauvaise interprétation de la capture d'écran.

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France24 - Monde

Tunisie : des migrants subsahariens partent dans l'urgence face au déferlement de haine

Publié le : 07/03/2023 - 11:12

Ange NOMENYO Lilia BLAISE Hamdi TLILI Ethan HAJJI

Les migrants d'origine subsaharienne sont la cible d'un déferlement d'attaques en Tunisie après les propos du président Kaïs Saïed contre les "hordes de migrants clandestins". De nombreux migrants cherchent à retourner dans leurs pays d'origine. La Côte d'Ivoire a ainsi rapatrié des citoyens qui ont dû tout quitter en urgence. Nos correspondants à Tunis et Abidjan en ont suivi certains, de leur départ précipité à leur arrivée dans un pays qu'ils avaient parfois quitté depuis de longues années.

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Opex 360

Le Rafale F5 sera un « avion très différent », selon le chef d’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace

par Laurent Lagneau · 5 mars 2023

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Étant donné le retard pris dans le programme SCAF [Système de combat aérien du futur] et les aléas qu’il est susceptible de connaître d’ici sa mise en service [à l’horizon 2040, si l’on est très optimiste], la France devra developper un nouveau standard du Rafale afin de garantir la continuité de la composante aéroportée de sa dissuasion nucléaire, laquelle reposera sur le missile à superstatoréacteur hypersonique ASN4G au cours de la prochaine décennie.

L’ASN4G sera « intégré sur le NGF [avion de combat de nouvelle génération du SCAF, nldr] dix à quinze ans après sa mise en service opérationnel sous le standard F5 du Rafale, ce qui nous oblige à faire preuve pour cet appareil d’une certaine exigence en matière d’ambition, pour que sa capacité de pénétration reste crédible, au moins jusqu’en 2060 », a ainsi récemment expliqué Emmanuel Chiva, le Délégué général pour l’armement [DGA].

En effet, l’horizon 2035, et comme l’avait expliqué le général Laurent Rataud, sous-chef d’état-major plans-programmes [SCPP] de l’état-major de l’Armée de l’Air & de l’Espace, cité dans un rapport parlementaire publié en 2021, le Rafale « devra alors faire face à des systèmes de défense sol-air des plus performants […] et évoluer dans des environnements extrêmement brouillés, ce qui supposera de le doter de moyens de guerre électronique et de guerre de navigation, ainsi qu’éventuellement de moyens de suppressions des défenses aériennes adverses performants ».

À court terme, l’AAE et l’Aéronautique navale disposeront de Rafale F4, ce standard constituant la « première génération de connectivité ». Et le Rafale F5 incarnera la seconde.

« Concernant l’évolution des standards du Rafale, […] elle permet de développer la connectivité, c’est-à-dire l’échange de données entre les appareils – chasseurs, mais aussi avions d’accompagnement. Le standard F4 constituera la première génération de connectivité et le F5 donnera naissance à la deuxième génération, qui assurera une connectivité plus sécurisée », a en effet expliqué le général Stéphane Mille, le chef d’état-major de l’AAE, lors d’une récente audition parlementaire dédiée à la dissuasion nucléaire.

Or, cela supposera d’apporter des modifications importantes au Rafale. « Quand le standard F5 sortira, l’avion sera très différent », a confié le CEMAAE. « Le radar, les contre-mesures électroniques et le calculateur nécessaire à la connectivité auront été modifiés. Or les capacités de calcul permettant de traiter des centaines de milliers d’informations nécessitent un câblage que le Rafale tel que nous le connaissons aujourd’hui n’est pas capable de supporter », a-t-il ajouté.

Aussi, a-t-il continué, « plusieurs standards coexisteront donc, et cela ne sera pas gênant » car « la complémentarité des moyens fait notre force, chaque appareil ayant ses avantages ».

Par ailleurs, l’ASN4G devrait être beaucoup plus imposant que l’actuel ASMP-A [Air-Sol Moyenne Portée / Amélioré] mis en oeuvre par les Rafale B des Forces aériennes stratégiques [FAS] et les Rafale M de la Force aéronavale nucléaire [FANu]. C’est « un gros missile », a en effet souligné le général Mille. Reste à voir les conséquences que cela aura sur le standard F5 du Rafale… lequel sera, avait expliqué le général Frédéric Parisot, le n°2 de l’AAE, « doté d’un nombre impressionnant de capacités, dont certaines que nous n’imaginons pas encore ».

Le Rafale F5 sera un « avion très différent », selon le chef d’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace

par Laurent Lagneau · 5 mars 2023

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Étant donné le retard pris dans le programme SCAF [Système de combat aérien du futur] et les aléas qu’il est susceptible de connaître d’ici sa mise en service [à l’horizon 2040, si l’on est très optimiste], la France devra developper un nouveau standard du Rafale afin de garantir la continuité de la composante aéroportée de sa dissuasion nucléaire, laquelle reposera sur le missile à superstatoréacteur hypersonique ASN4G au cours de la prochaine décennie.

L’ASN4G sera « intégré sur le NGF [avion de combat de nouvelle génération du SCAF, nldr] dix à quinze ans après sa mise en service opérationnel sous le standard F5 du Rafale, ce qui nous oblige à faire preuve pour cet appareil d’une certaine exigence en matière d’ambition, pour que sa capacité de pénétration reste crédible, au moins jusqu’en 2060 », a ainsi récemment expliqué Emmanuel Chiva, le Délégué général pour l’armement [DGA].

En effet, l’horizon 2035, et comme l’avait expliqué le général Laurent Rataud, sous-chef d’état-major plans-programmes [SCPP] de l’état-major de l’Armée de l’Air & de l’Espace, cité dans un rapport parlementaire publié en 2021, le Rafale « devra alors faire face à des systèmes de défense sol-air des plus performants […] et évoluer dans des environnements extrêmement brouillés, ce qui supposera de le doter de moyens de guerre électronique et de guerre de navigation, ainsi qu’éventuellement de moyens de suppressions des défenses aériennes adverses performants ».

À court terme, l’AAE et l’Aéronautique navale disposeront de Rafale F4, ce standard constituant la « première génération de connectivité ». Et le Rafale F5 incarnera la seconde.

« Concernant l’évolution des standards du Rafale, […] elle permet de développer la connectivité, c’est-à-dire l’échange de données entre les appareils – chasseurs, mais aussi avions d’accompagnement. Le standard F4 constituera la première génération de connectivité et le F5 donnera naissance à la deuxième génération, qui assurera une connectivité plus sécurisée », a en effet expliqué le général Stéphane Mille, le chef d’état-major de l’AAE, lors d’une récente audition parlementaire dédiée à la dissuasion nucléaire.

Or, cela supposera d’apporter des modifications importantes au Rafale. « Quand le standard F5 sortira, l’avion sera très différent », a confié le CEMAAE. « Le radar, les contre-mesures électroniques et le calculateur nécessaire à la connectivité auront été modifiés. Or les capacités de calcul permettant de traiter des centaines de milliers d’informations nécessitent un câblage que le Rafale tel que nous le connaissons aujourd’hui n’est pas capable de supporter », a-t-il ajouté.

Aussi, a-t-il continué, « plusieurs standards coexisteront donc, et cela ne sera pas gênant » car « la complémentarité des moyens fait notre force, chaque appareil ayant ses avantages ».

Par ailleurs, l’ASN4G devrait être beaucoup plus imposant que l’actuel ASMP-A [Air-Sol Moyenne Portée / Amélioré] mis en oeuvre par les Rafale B des Forces aériennes stratégiques [FAS] et les Rafale M de la Force aéronavale nucléaire [FANu]. C’est « un gros missile », a en effet souligné le général Mille. Reste à voir les conséquences que cela aura sur le standard F5 du Rafale… lequel sera, avait expliqué le général Frédéric Parisot, le n°2 de l’AAE, « doté d’un nombre impressionnant de capacités, dont certaines que nous n’imaginons pas encore ».

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Étant donné le retard pris dans le programme SCAF [Système de combat aérien du futur] et les aléas qu’il est susceptible de connaître d’ici sa mise en service [à l’horizon 2040, si l’on est très optimiste], la France devra developper un nouveau standard du Rafale afin de garantir la continuité de la composante aéroportée de sa dissuasion nucléaire, laquelle reposera sur le missile à superstatoréacteur hypersonique ASN4G au cours de la prochaine décennie.

L’ASN4G sera « intégré sur le NGF [avion de combat de nouvelle génération du SCAF, nldr] dix à quinze ans après sa mise en service opérationnel sous le standard F5 du Rafale, ce qui nous oblige à faire preuve pour cet appareil d’une certaine exigence en matière d’ambition, pour que sa capacité de pénétration reste crédible, au moins jusqu’en 2060 », a ainsi récemment expliqué Emmanuel Chiva, le Délégué général pour l’armement [DGA].

En effet, l’horizon 2035, et comme l’avait expliqué le général Laurent Rataud, sous-chef d’état-major plans-programmes [SCPP] de l’état-major de l’Armée de l’Air & de l’Espace, cité dans un rapport parlementaire publié en 2021, le Rafale « devra alors faire face à des systèmes de défense sol-air des plus performants […] et évoluer dans des environnements extrêmement brouillés, ce qui supposera de le doter de moyens de guerre électronique et de guerre de navigation, ainsi qu’éventuellement de moyens de suppressions des défenses aériennes adverses performants ».

À court terme, l’AAE et l’Aéronautique navale disposeront de Rafale F4, ce standard constituant la « première génération de connectivité ». Et le Rafale F5 incarnera la seconde.

« Concernant l’évolution des standards du Rafale, […] elle permet de développer la connectivité, c’est-à-dire l’échange de données entre les appareils – chasseurs, mais aussi avions d’accompagnement. Le standard F4 constituera la première génération de connectivité et le F5 donnera naissance à la deuxième génération, qui assurera une connectivité plus sécurisée », a en effet expliqué le général Stéphane Mille, le chef d’état-major de l’AAE, lors d’une récente audition parlementaire dédiée à la dissuasion nucléaire.

Or, cela supposera d’apporter des modifications importantes au Rafale. « Quand le standard F5 sortira, l’avion sera très différent », a confié le CEMAAE. « Le radar, les contre-mesures électroniques et le calculateur nécessaire à la connectivité auront été modifiés. Or les capacités de calcul permettant de traiter des centaines de milliers d’informations nécessitent un câblage que le Rafale tel que nous le connaissons aujourd’hui n’est pas capable de supporter », a-t-il ajouté.

Aussi, a-t-il continué, « plusieurs standards coexisteront donc, et cela ne sera pas gênant » car « la complémentarité des moyens fait notre force, chaque appareil ayant ses avantages ».

Par ailleurs, l’ASN4G devrait être beaucoup plus imposant que l’actuel ASMP-A [Air-Sol Moyenne Portée / Amélioré] mis en oeuvre par les Rafale B des Forces aériennes stratégiques [FAS] et les Rafale M de la Force aéronavale nucléaire [FANu]. C’est « un gros missile », a en effet souligné le général Mille. Reste à voir les conséquences que cela aura sur le standard F5 du Rafale… lequel sera, avait expliqué le général Frédéric Parisot, le n°2 de l’AAE, « doté d’un nombre impressionnant de capacités, dont certaines que nous n’imaginons pas encore ».

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Étant donné le retard pris dans le programme SCAF [Système de combat aérien du futur] et les aléas qu’il est susceptible de connaître d’ici sa mise en service [à l’horizon 2040, si l’on est très optimiste], la France devra developper un nouveau standard du Rafale afin de garantir la continuité de la composante aéroportée de sa dissuasion nucléaire, laquelle reposera sur le missile à superstatoréacteur hypersonique ASN4G au cours de la prochaine décennie.

L’ASN4G sera « intégré sur le NGF [avion de combat de nouvelle génération du SCAF, nldr] dix à quinze ans après sa mise en service opérationnel sous le standard F5 du Rafale, ce qui nous oblige à faire preuve pour cet appareil d’une certaine exigence en matière d’ambition, pour que sa capacité de pénétration reste crédible, au moins jusqu’en 2060 », a ainsi récemment expliqué Emmanuel Chiva, le Délégué général pour l’armement [DGA].

En effet, l’horizon 2035, et comme l’avait expliqué le général Laurent Rataud, sous-chef d’état-major plans-programmes [SCPP] de l’état-major de l’Armée de l’Air & de l’Espace, cité dans un rapport parlementaire publié en 2021, le Rafale « devra alors faire face à des systèmes de défense sol-air des plus performants […] et évoluer dans des environnements extrêmement brouillés, ce qui supposera de le doter de moyens de guerre électronique et de guerre de navigation, ainsi qu’éventuellement de moyens de suppressions des défenses aériennes adverses performants ».

À court terme, l’AAE et l’Aéronautique navale disposeront de Rafale F4, ce standard constituant la « première génération de connectivité ». Et le Rafale F5 incarnera la seconde.

« Concernant l’évolution des standards du Rafale, […] elle permet de développer la connectivité, c’est-à-dire l’échange de données entre les appareils – chasseurs, mais aussi avions d’accompagnement. Le standard F4 constituera la première génération de connectivité et le F5 donnera naissance à la deuxième génération, qui assurera une connectivité plus sécurisée », a en effet expliqué le général Stéphane Mille, le chef d’état-major de l’AAE, lors d’une récente audition parlementaire dédiée à la dissuasion nucléaire.

Or, cela supposera d’apporter des modifications importantes au Rafale. « Quand le standard F5 sortira, l’avion sera très différent », a confié le CEMAAE. « Le radar, les contre-mesures électroniques et le calculateur nécessaire à la connectivité auront été modifiés. Or les capacités de calcul permettant de traiter des centaines de milliers d’informations nécessitent un câblage que le Rafale tel que nous le connaissons aujourd’hui n’est pas capable de supporter », a-t-il ajouté.

Aussi, a-t-il continué, « plusieurs standards coexisteront donc, et cela ne sera pas gênant » car « la complémentarité des moyens fait notre force, chaque appareil ayant ses avantages ».

Par ailleurs, l’ASN4G devrait être beaucoup plus imposant que l’actuel ASMP-A [Air-Sol Moyenne Portée / Amélioré] mis en oeuvre par les Rafale B des Forces aériennes stratégiques [FAS] et les Rafale M de la Force aéronavale nucléaire [FANu]. C’est « un gros missile », a en effet souligné le général Mille. Reste à voir les conséquences que cela aura sur le standard F5 du Rafale… lequel sera, avait expliqué le général Frédéric Parisot, le n°2 de l’AAE, « doté d’un nombre impressionnant de capacités, dont certaines que nous n’imaginons pas encore ».

France24 - Monde

Centrafrique : la "guerre de la bière" ou la prédation économique du groupe Wagner

Publié le : 08/03/2023 - 17:59

Cyril PAYEN

Dans la nuit du 5 au 6 mars, l’entrepôt d’une brasserie française situé en banlieue de Bangui, la capitale centrafricaine, était ravagé par les flammes. Cet incendie est le dernier exemple en date d’une guerre économique que mènerait le groupe Wagner en Centrafrique. France 24 a pu se procurer les vidéosurveillances de la société Mocaf-Castel.

Un grave incendie a ravagé, dans la nuit du 5 au 6 mars 2023, l’entrepôt de la brasserie Mocaf-Castel, géant français de la production d’alcool en République centrafricaine. Un incendie criminel aussitôt dénoncé par Serge Ghislain Djorie, porte-parole du gouvernement, assurant qu’une "enquête serait ouverte pour en connaître l'origine." Cet entrepôt est situé dans la localité de Bimbo, au sud de Bangui.

Le groupe Wagner derrière l'incendie ?

Sitôt dit, sitôt fait : une opération conjointe militaire et police a conduit à l’arrestation, dans les heures qui ont suivi l’incendie, de sept suspects dans un motel des environs de l’entrepôt. La photo de ces hommes d’allure frêle encerclés par des militaires a été diffusée par le gouvernement centrafricain. Cependant, les images de vidéo surveillance de l’entrepôt obtenues par France 24  offrent une version divergente, sous différents angles et à plusieurs moments, peu avant 1 h  du matin, sur la nature de l’incendie et des assaillants. On y voit très clairement deux groupes de deux incendiaires, grands, athlétiques et en tenue paramilitaire et attitude maîtrisée, pistolet mitrailleur en bandoulière, en train de jeter des cocktails Molotov par-dessus la barrière de l’entrepôt. Si leur visage est caché, il est difficile de ne pas faire le lien avec les mercenaires du groupe Wagner, dans un contexte d’extrême tension à Bangui, sur fond de campagnes anti-françaises dont la dernière cible est le groupe Castel.

Deux paramilitaires, pistolet mitrailleur en bandoulière, lancent les premiers cocktails molotov par-dessus la grille de l'entrepôt :

 

Deux paramilitaires quittent la zone en courant :

 

Un gardien de l'entrepôt arrive et constate les dégâts :

 

 

La "guerre de la bière"

Selon une enquête de Jeune Afrique, le groupe Wagner a déclenché une "guerre de la bière" pour supplanter le groupe français en Centrafrique au profit de sa propre marque, "Africa Ti l’Or", des bouteilles en plastique d’un litre produites dans leur brasserie du Quatrième arrondissement à Bangui. Vitali Perfilev, le représentant de Wagner à Bangui, a mis en branle sa cellule de propagande pour discréditer la firme française. "À chaque achat de Castel, tu finances la guerre et tu te tues", "Castel = terrorisme." Des tracts sans équivoque sont apparus dans les rues de la capitale, rapidement repris sur les réseaux sociaux... Cela révèle la stratégie de conquête et de prédation économique de Wagner en République centrafricaine qui entend dominer dans tous les domaines : alcool, mines, bois, diamants, bétail... L’incendie de l’entrepôt Mocaf-Castel est le dernier épisode de la logique financière d’Evguéni Prigojine.

C’est d’ailleurs le sentiment d’être progressivement pris en otage de cette montée en puissance russe qui aurait poussé le président Faustin-Archange Touadéra, chef de l’État laboratoire de l’influence de Moscou en Afrique francophone, à engager des discussions avec l’administration américaine fin février. C’est pour la même raison que le président Touadéra a demandé à rencontrer Emmanuel Macron, le 2 mars à Libreville, en marge du One Forest Summit afin de "retisser des liens de confiance", selon un diplomate centrafricain. Un entretien de "pure formalité", selon une source diplomatique, dans le contexte du retrait des derniers soldats français à Bangui et des campagnes répétées contre Paris. 

Trois jours plus tard, le même Faustin-Archange Touadéra dénonçait à la tribune du sommet des "Pays les moins avancés" (PMA) à Doha le fait que "la Centrafrique était soumise, depuis son indépendance, à un pillage systématique facilité par l’instabilité politique entretenue par certains pays occidentaux ou leurs compagnies, qui financent des groupes armés terroristes dont les principaux leaders sont des mercenaires étrangers..."

Le groupe Castel a acquis en 1993 la Mocaf, présente en Centrafrique depuis 1953. Cette filiale est l'un des plus gros producteurs et employeurs du pays. La firme, qui emploie trois cents personnes, est la première ressource en taxes du pays. En 2022, une enquête a été ouverte à Paris pour complicité de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre après un rapport accusant le géant français d’avoir soutenu financièrement des rebelles en Centrafrique. 

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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L’UE annonce de nouvelles sanctions contre le groupe russe Wagner en Afrique

Moscou convoque l'ambassadeur français après une attaque contre un Russe en Centrafrique

Centrafrique : les derniers militaires français présents sur place ont quitté le pays

France24 - Monde

Crise énergétique en Afrique du Sud : à Johannesburg, des SDF font la circulation

Publié le : 08/03/2023 - 15:40

Laura MOUSSET Suivre

Johannesburg, comme l’ensemble de l’Afrique du Sud, est frappée par des coupures de courant à répétition depuis plusieurs mois. Conséquence : sur la route, les feux de signalisation sont très souvent défaillants ou éteints. Dans la capitale, de jeunes hommes en gilet jaune s'invitent quotidiennement au milieu des plus gros carrefours, agitant les bras pour diriger la circulation. La plupart sont SDF et sans-emploi.

France24 - Monde

Iran : premières arrestations dans l'affaire des écolières intoxiquées

Publié le : 07/03/2023 - 16:44

FRANCE 24 Suivre

Le ministère iranien de l'Intérieur a annoncé mardi de premières arrestations dans le cadre de l'affaire sur la série d'intoxications qui a affecté des centaines d'écolières depuis trois mois. "Plusieurs personnes ont été arrêtées dans cinq provinces et les services continuent leur enquête", a précisé le vice-ministre de l'Intérieur, Majid Mirahmadi.

Téhéran a annoncé, mardi 7 mars, de premières arrestations dans l'enquête sur la série d'intoxications qui a affecté des milliers d'écolières et provoqué une forte émotion dans le pays. Ces arrestations interviennent alors que des parents d'élèves se sont mobilisés pour appeler les autorités à agir, plus de trois mois après les premiers cas d'empoisonnement.

Le vice-ministre de l'Intérieur, Majid Mirahmadi, est apparu mardi à la télévision d'État pour annoncer que "plusieurs personnes" avaient "été arrêtées dans cinq provinces" sur "la base des enquêtes menées par les services de renseignement". Il n'a pas donné de détails sur leur identité, les circonstances de leur arrestation et leur présumée implication.

Mais plus tard, son ministère a indiqué dans un communiqué que les services de sécurité et de renseignement avaient identifié et arrêté "un certain nombre de personnes" soupçonnées de préparer des substances dangereuses dans les provinces du Khozestan, de l'Azerbaïdjan occidental, de Fars, de Kermanshah (ouest), du Khorasan (est) et d'Alborz (nord).

Le communiqué indique également que trois d'entre elles avaient des antécédents criminels "dont une implication dans les récentes émeutes", terme utilisé par les autorités pour décrire les manifestations déclenchées après la mort de Mahsa Amini, une jeune Kurde décédée après avoir été arrêtée.

Toujours selon le ministère, l'une d'elles "introduisait des substances irritantes à l'école par l'intermédiaire de son enfant" et envoyait aux "médias hostiles" des images des écolières après les empoisonnements pour "créer la peur parmi les gens et entraîner la fermeture des écoles".

La veille, le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, était intervenu pour réclamer des "peines sévères" contre les personnes qui seraient reconnues coupables de ces actes, qu'il a qualifiés de "crimes impardonnables".

Elles "doivent être condamnées à des peines sévères" et "il n'y aura pas d'amnistie" pour elles, a averti la plus haute autorité de l'Iran, qui évoquait cette affaire pour la première fois.

Au total, "plus de 5 000 élèves ont été affectées" dans "quelque 230 établissements scolaires" situés dans 25 des 31 provinces du pays depuis la fin novembre, a indiqué mardi Mohammad-Hassan Asafari, un membre de la commission d'enquête parlementaire chargée de faire la lumière sur les causes de cette vague d'empoisonnements.

"Complot"

À chaque fois, le phénomène s'est répété : des élèves d'écoles de filles respirent des odeurs "désagréables" ou "inconnues" puis présentent des symptômes comme la nausée, l'essoufflement et le vertige.

"Une très mauvaise odeur s'est répandue tout d'un coup, je me suis sentie mal et suis tombée sur le sol", a ainsi raconté une écolière.

Certaines de ces élèves sont brièvement hospitalisées mais aucune n'a jusqu'à présent été gravement affectée. "Aucune substance dangereuse n'a été décelée chez ceux qui ont été examinés dans les centres médicaux", selon le ministère de l'Intérieur.

>> "Je retire ma fille de l'école" : la colère gronde en Iran face aux empoisonnements

Mohammad-Hassan Asafari a précisé que les "tests menés pour identifier" ces substances n'avaient pas permis de les déterminer avec certitude.

Dimanche, le vice-ministre de l'Intérieur Majid Mirahmadi avait accusé les "auteurs de l'empoisonnement des filles" de vouloir "fermer les écoles", mais aussi de "faire porter le blâme sur le système" afin de "raviver la flamme éteinte des émeutes".

Il faisait ainsi allusion au mouvement de contestation déclenché en Iran par la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une jeune femme détenue par la police des mœurs qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire strict imposant notamment aux femmes le port du voile.

Pour sa part, le président Ebrahim Raïssi a appelé les services de l'État à "faire échouer le complot de l'ennemi" qui "veut semer la peur, l'insécurité et le désespoir".

Cette affaire provoque aussi un certain trouble hors des frontières de l'Iran.

Les États-Unis ont appelé lundi à "une enquête crédible et indépendante". "Si ces empoisonnements sont liés à la participation à des manifestations, alors cela relève tout à fait du mandat de la mission indépendante d'établissement des faits des Nations unies", créée en novembre pour enquêter sur les violations des droits humains en Iran, a dit la porte-parole de la Maison Blanche Karine Jean-Pierre.

La semaine dernière, le Haut-Commissariat aux droits de l'Homme des Nations unies a également demandé "une enquête transparente" et des conclusions publiques.

"Les informations au sujet d'écolières empoisonnées en Iran sont choquantes", a en outre jugé vendredi la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock.

Avec AFP

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Nouveaux empoisonnements de jeunes écolières en Iran, un "crime impardonnable" pour Khamenei

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France24 - Monde

RD Congo : le cessez-le-feu n'est pas respecté dans l'Est du pays

Publié le : 07/03/2023 - 22:27

Meriem AMELLAL Célia CARACENA Suivre

Malgré la pression internationale et l'annonce d'un cessez-le-feu, prévu mardi 7 mars à midi, entre l'armée et la rébellion du M23, les combats se poursuivent dans l'est de la République démocratique du Congo, selon des sources locales. Après quelques jours de calme relatif, les combats avaient repris lundi sur les fronts nord et sud autour des zones contrôlées par les rebelles, dans la province du Nord-Kivu. Patrick Muyaya, ministre de la Communication de RD Congo, est l'invité de France 24.

Également au sommaire de cette édition :

En RD Congo, la population a de plus en plus de mal a faire face à la flambé des prix des denrées alimentaires. Si officiellement le pain et d’autres produits n’ont pas augmenté, sur le terrain la réalité est bien différente. Reportage à Brazzaville de Rosie Pioth.

Le cyclone tropical Freddy a tué huit personnes en revenant balayer Madagascar, où il avait déjà avait fait sept morts fin février, ont indiqué, lundi 6 mars, les autorités, conséquence d'une trajectoire de "boucle" très rare selon les météorologistes. Il faut remonter à l'année 1998 pour trouver un phénomène similaire système, observé à l'époque avec une tempête tropicale. Le cyclone doit se renforcer en se dirigeant vers le Mozambique, qu'il doit atteindre vendredi.

Cheffe d'édition : Célia Caracena

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RD Congo : les combats continuent dans l'Est malgré l'annonce d'un cessez-le-feu

LE JOURNAL DE L’AFRIQUE

RD Congo : des troupes burundaises de la force régionale arrivent à Goma

MÉTÉO EXTRÊME

Cyclone Freddy : anatomie d’un phénomène météo extraordinaire

Opex 360

L’armée de l’Air et de l’Espace a reçu son premier Rafale au standard F4.1

par Laurent Lagneau · 5 mars 2023

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En janvier 2019, le ministère des Armées notifia à Dassault Aviation un contrat de développement et d’intégration du standard F4 du Rafale, d’une valeur de 2 milliards d’euros. Cette nouvelle version devait reposer sur quatre piliers : la connectivité, l’engagement, la diponibilité ainsi que la détection et la lutte contre les menaces, avait-il été expliqué à l’époque.

« Ce standard F4 est un saut technologique, un saut industriel, un saut stratégique. Il constituera une première étape pour le combat collaboratif connecté multiplateformes et donc vers le système de combat aérien du futur [SCAF] », avait résumé Florence Parly, alors ministre des Armées.

Quatre ans plus tard, le premier Rafale porté au standard F4.1 – un Rafale B – a été livré à l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], plus précisément au Centre d’expertise aérienne militaire, installé sur la base aérienne [BA] 118 de Mont-de-Marsan. Il reviendra ainsi à l’Escadron de chasse et d’expérimentation 1/30 Côte d’Argent de prononcer la première capacité opérationnelle [PCO] puis la mise en service opérationnelle de cette nouvelle version, attendue en octobre prochain.

Ce premier Rafale F4.1 « fait partie des F3R que l’on a envoyé au Centre d’essais en vol de la Direction générale de l’armement, à Istres, pour leur transformation logicielle », a expliqué le lieutenant-colonel Guillaume, le commandant en second de l’ECE 1/30 Côte d’Argent, sur le site de l’AAE. « D’autres avions tous neufs sortiront directement des chaînes de production Dassault, et viendront compléter le parc de chasseurs envoyés progressivement à Istres pour leur passage du standard F3R au F4.1 », a-t-il précisé.

Un second Rafale F4.1 sera livré très prochainement au CEAM, ce qui permettra d’enchaîner les vols en vue de « l’adoption » de ce nouveau standard. « L’objectif est de prononcer cette dernière afin que les aéronefs puissent être utilisés par les pilotes de la 30ème Escadre de chasse, dans le délai le plus court possible », a soutenu le lieutenant-colonel Guillaume.

Pour rappel, les apports du standard F4 du Rafale sont nombreux. Doté d’une passerelle multiniveaux [E-SNA pour Extension du Système de Navigation et d’Armement] de nouvelle génération, de la radio CONTACT et d’une solution de transmission par satellites [SATCOM] via Syracuse IV, il permettra d’utiliser le viseur de casque SCORPION.

En outre, son Système de Protection et d’Évitement des Conduites de Tir du RAfale [SPECTRA] sera amélioré, de même que son radar à antenne active AESA] RBE-2, lequel disposera de nouvelles fonctionnalités, comme le mode GMTI [Ground Moving Target Indicator] pour la détection et la poursuite de cibles au sol. Enfin, il pourra emporter l’Armement Air-Sol Modulaire [AASM] adapté à un corps de bombe de 1000 kg [AASM 1000].

L’armée de l’Air et de l’Espace a reçu son premier Rafale au standard F4.1

par Laurent Lagneau · 5 mars 2023

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

En janvier 2019, le ministère des Armées notifia à Dassault Aviation un contrat de développement et d’intégration du standard F4 du Rafale, d’une valeur de 2 milliards d’euros. Cette nouvelle version devait reposer sur quatre piliers : la connectivité, l’engagement, la diponibilité ainsi que la détection et la lutte contre les menaces, avait-il été expliqué à l’époque.

« Ce standard F4 est un saut technologique, un saut industriel, un saut stratégique. Il constituera une première étape pour le combat collaboratif connecté multiplateformes et donc vers le système de combat aérien du futur [SCAF] », avait résumé Florence Parly, alors ministre des Armées.

Quatre ans plus tard, le premier Rafale porté au standard F4.1 – un Rafale B – a été livré à l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], plus précisément au Centre d’expertise aérienne militaire, installé sur la base aérienne [BA] 118 de Mont-de-Marsan. Il reviendra ainsi à l’Escadron de chasse et d’expérimentation 1/30 Côte d’Argent de prononcer la première capacité opérationnelle [PCO] puis la mise en service opérationnelle de cette nouvelle version, attendue en octobre prochain.

Ce premier Rafale F4.1 « fait partie des F3R que l’on a envoyé au Centre d’essais en vol de la Direction générale de l’armement, à Istres, pour leur transformation logicielle », a expliqué le lieutenant-colonel Guillaume, le commandant en second de l’ECE 1/30 Côte d’Argent, sur le site de l’AAE. « D’autres avions tous neufs sortiront directement des chaînes de production Dassault, et viendront compléter le parc de chasseurs envoyés progressivement à Istres pour leur passage du standard F3R au F4.1 », a-t-il précisé.

Un second Rafale F4.1 sera livré très prochainement au CEAM, ce qui permettra d’enchaîner les vols en vue de « l’adoption » de ce nouveau standard. « L’objectif est de prononcer cette dernière afin que les aéronefs puissent être utilisés par les pilotes de la 30ème Escadre de chasse, dans le délai le plus court possible », a soutenu le lieutenant-colonel Guillaume.

Pour rappel, les apports du standard F4 du Rafale sont nombreux. Doté d’une passerelle multiniveaux [E-SNA pour Extension du Système de Navigation et d’Armement] de nouvelle génération, de la radio CONTACT et d’une solution de transmission par satellites [SATCOM] via Syracuse IV, il permettra d’utiliser le viseur de casque SCORPION.

En outre, son Système de Protection et d’Évitement des Conduites de Tir du RAfale [SPECTRA] sera amélioré, de même que son radar à antenne active AESA] RBE-2, lequel disposera de nouvelles fonctionnalités, comme le mode GMTI [Ground Moving Target Indicator] pour la détection et la poursuite de cibles au sol. Enfin, il pourra emporter l’Armement Air-Sol Modulaire [AASM] adapté à un corps de bombe de 1000 kg [AASM 1000].

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En janvier 2019, le ministère des Armées notifia à Dassault Aviation un contrat de développement et d’intégration du standard F4 du Rafale, d’une valeur de 2 milliards d’euros. Cette nouvelle version devait reposer sur quatre piliers : la connectivité, l’engagement, la diponibilité ainsi que la détection et la lutte contre les menaces, avait-il été expliqué à l’époque.

« Ce standard F4 est un saut technologique, un saut industriel, un saut stratégique. Il constituera une première étape pour le combat collaboratif connecté multiplateformes et donc vers le système de combat aérien du futur [SCAF] », avait résumé Florence Parly, alors ministre des Armées.

Quatre ans plus tard, le premier Rafale porté au standard F4.1 – un Rafale B – a été livré à l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], plus précisément au Centre d’expertise aérienne militaire, installé sur la base aérienne [BA] 118 de Mont-de-Marsan. Il reviendra ainsi à l’Escadron de chasse et d’expérimentation 1/30 Côte d’Argent de prononcer la première capacité opérationnelle [PCO] puis la mise en service opérationnelle de cette nouvelle version, attendue en octobre prochain.

Ce premier Rafale F4.1 « fait partie des F3R que l’on a envoyé au Centre d’essais en vol de la Direction générale de l’armement, à Istres, pour leur transformation logicielle », a expliqué le lieutenant-colonel Guillaume, le commandant en second de l’ECE 1/30 Côte d’Argent, sur le site de l’AAE. « D’autres avions tous neufs sortiront directement des chaînes de production Dassault, et viendront compléter le parc de chasseurs envoyés progressivement à Istres pour leur passage du standard F3R au F4.1 », a-t-il précisé.

Un second Rafale F4.1 sera livré très prochainement au CEAM, ce qui permettra d’enchaîner les vols en vue de « l’adoption » de ce nouveau standard. « L’objectif est de prononcer cette dernière afin que les aéronefs puissent être utilisés par les pilotes de la 30ème Escadre de chasse, dans le délai le plus court possible », a soutenu le lieutenant-colonel Guillaume.

Pour rappel, les apports du standard F4 du Rafale sont nombreux. Doté d’une passerelle multiniveaux [E-SNA pour Extension du Système de Navigation et d’Armement] de nouvelle génération, de la radio CONTACT et d’une solution de transmission par satellites [SATCOM] via Syracuse IV, il permettra d’utiliser le viseur de casque SCORPION.

En outre, son Système de Protection et d’Évitement des Conduites de Tir du RAfale [SPECTRA] sera amélioré, de même que son radar à antenne active AESA] RBE-2, lequel disposera de nouvelles fonctionnalités, comme le mode GMTI [Ground Moving Target Indicator] pour la détection et la poursuite de cibles au sol. Enfin, il pourra emporter l’Armement Air-Sol Modulaire [AASM] adapté à un corps de bombe de 1000 kg [AASM 1000].

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En janvier 2019, le ministère des Armées notifia à Dassault Aviation un contrat de développement et d’intégration du standard F4 du Rafale, d’une valeur de 2 milliards d’euros. Cette nouvelle version devait reposer sur quatre piliers : la connectivité, l’engagement, la diponibilité ainsi que la détection et la lutte contre les menaces, avait-il été expliqué à l’époque.

« Ce standard F4 est un saut technologique, un saut industriel, un saut stratégique. Il constituera une première étape pour le combat collaboratif connecté multiplateformes et donc vers le système de combat aérien du futur [SCAF] », avait résumé Florence Parly, alors ministre des Armées.

Quatre ans plus tard, le premier Rafale porté au standard F4.1 – un Rafale B – a été livré à l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], plus précisément au Centre d’expertise aérienne militaire, installé sur la base aérienne [BA] 118 de Mont-de-Marsan. Il reviendra ainsi à l’Escadron de chasse et d’expérimentation 1/30 Côte d’Argent de prononcer la première capacité opérationnelle [PCO] puis la mise en service opérationnelle de cette nouvelle version, attendue en octobre prochain.

Ce premier Rafale F4.1 « fait partie des F3R que l’on a envoyé au Centre d’essais en vol de la Direction générale de l’armement, à Istres, pour leur transformation logicielle », a expliqué le lieutenant-colonel Guillaume, le commandant en second de l’ECE 1/30 Côte d’Argent, sur le site de l’AAE. « D’autres avions tous neufs sortiront directement des chaînes de production Dassault, et viendront compléter le parc de chasseurs envoyés progressivement à Istres pour leur passage du standard F3R au F4.1 », a-t-il précisé.

Un second Rafale F4.1 sera livré très prochainement au CEAM, ce qui permettra d’enchaîner les vols en vue de « l’adoption » de ce nouveau standard. « L’objectif est de prononcer cette dernière afin que les aéronefs puissent être utilisés par les pilotes de la 30ème Escadre de chasse, dans le délai le plus court possible », a soutenu le lieutenant-colonel Guillaume.

Pour rappel, les apports du standard F4 du Rafale sont nombreux. Doté d’une passerelle multiniveaux [E-SNA pour Extension du Système de Navigation et d’Armement] de nouvelle génération, de la radio CONTACT et d’une solution de transmission par satellites [SATCOM] via Syracuse IV, il permettra d’utiliser le viseur de casque SCORPION.

En outre, son Système de Protection et d’Évitement des Conduites de Tir du RAfale [SPECTRA] sera amélioré, de même que son radar à antenne active AESA] RBE-2, lequel disposera de nouvelles fonctionnalités, comme le mode GMTI [Ground Moving Target Indicator] pour la détection et la poursuite de cibles au sol. Enfin, il pourra emporter l’Armement Air-Sol Modulaire [AASM] adapté à un corps de bombe de 1000 kg [AASM 1000].

France24 - Monde

Un "citoyen modèle" islandais licencié de Twitter, le faux pas de trop pour Elon Musk ?

Publié le : 08/03/2023 - 17:49

Sébastian SEIBT Suivre

Le patron de Twitter Elon Musk a dû présenter ses excuses, mardi, à un employé de Twitter qu’il venait de licencier et humilier publiquement. Il ne pouvait pas choisir pire cible que Haraldur Thorleifsson, un entrepreneur islandais adulé dans son pays et suractif, malgré une maladie dégénérative incurable. 

"Elon Musk mérite peut-être déjà le titre de pire être humain de l’année". Cette affirmation a été prononcée mardi 7 mars par Ethan Zuckerman, un célèbre activiste d’Internet américain, consterné. L’ancien directeur du Media Civic Center du Massachusetts Institute for Technology (MIT) réagissait à l’incroyable échange public entre le controversé patron de Tesla, Twitter et SpaceX, et l’un de ses (ex-)employés. Cet Islandais handicapé ne savait plus s’il travaillait encore ou non pour Twitter.

Dans l’ouragan de licenciements, remaniements, coups d’éclat médiatiques déclenchés par Elon Musk depuis son rachat de Twitter – en octobre 2022, pour 44 milliards de dollars –, le sort et le traitement réservé à Haraldur Thorleifsson occupent une place à part. À tel point qu’Elon Musk s’est même fendu, mardi 7 mars, d’un tweet public d’excuses. Un aveu d’erreur rarissime pour ce multimilliardaire qui ne s’était pas donné cette peine même après avoir traité de pédophile, sans raison apparente, l’un des sauveteurs ayant secouru une équipe de jeunes footballeurs bloqués dans les eaux d’une grotte en Thaïlande, en 2018.

Elon Musk, DRH brutal

Dans le cas de Haraldur Thorleifsson, Elon Musk a tweeté qu’il "s’excus(ait) et avai(t) mal compris sa situation". Le roi des licenciements chez Twitter a même proposé de le réinstaller à son poste.

Tout a commencé par un cri de détresse lancé le 6 mars par Haraldur Thorleifsson sur Twitter. Il ne pouvait plus se connecter à son poste de travail à distance depuis neuf jours et avait contacté les ressources humaines pour comprendre s'il n'avait pas été licencié sans en avoir été informé. Reflet du chaos managérial régnant au sein du réseau social, son interlocuteur n’avait aucune idée de son statut à l'intérieur de la structure.

"Peut-être que si un nombre suffisant retweete mon message, vous [Elon Musk] pourrez me répondre directement ici", avait écrit Haraldur Thorleifsson. Et tel le génie qui apparaît après avoir suffisamment frotté la lampe, le patron de Twitter a alors répondu.

Dear @elonmusk 👋9 days ago the access to my work computer was cut, along with about 200 other Twitter employees.However your head of HR is not able to confirm if I am an employee or not. You've not answered my emails.Maybe if enough people retweet you'll answer me here?

March 6, 2023

Après un bref entretien préalable au licenciement très public, Elon Musk lui a alors confirmé qu’il faisait bien partie des salariés remerciés. Mais en des termes très peu diplomatiques. Non seulement Elon Musk a signifié à son interlocuteur qu’il ne comprenait pas très bien l'utilité de son poste, mais il a ensuite insinué que Haraldur Thorleifsson se cachait derrière son handicap pour en faire le moins possible. "C’est ce qu’il y a de pire", concluait brutalement Elon Musk dans un tweet qu’il a depuis effacé. 

Personnalité de l'année en Islande

"C’est une nouvelle illustration d’un mouvement vers un nouveau style de management – auquel adhère Elon Musk – qui séduit de plus en plus de dirigeants désireux d’être plus authentiques, présents sur les réseaux sociaux et qui ne veulent plus se cacher derrière une communication institutionnelle très aseptisée", résume Hamza Mudassir, cofondateur du cabinet britannique de conseils pour start-up Platypodes.eu et professeur de stratégie entrepreneurial à l'université de Cambridge.

Mais dans le cas du patron de Twitter, ce désir d’authenticité se heurte à la brutalité du personnage et à sa manie de tweeter sans réfléchir. "Il est à l’avant-garde de ce mouvement, et sa personnalité fait qu’il flirte souvent avec l’inacceptable", estime Hamza Mudassir. Et surtout, Elon Musk s’expose à de sérieux retours de flamme.

Car Haraldur Thorleifsson était la mauvaise personne à humilier sur Twitter. Cet Islandais de 45 ans est l’un des entrepreneurs les plus riches et les plus appréciés de son pays. En 2022, il a même été élu personnalité de l’année par les quatre principaux médias islandais. 

Il a bâti sa fortune en créant une entreprise de design et de marketing, Ueno, qu’il a revendue à Twitter en 2021 pour une somme gardée secrète. Le gratin des sociétés tech – Airbnb, Google, Apple, PayPal, Facebook – faisait partie des clients de cette agence qui se vantait de créer des "expériences utilisateurs uniques".

Lors de son rachat par Twitter et son embauche comme responsable de design pour le réseau social, Haraldur Thorleifsson a négocié pour que son bonus lui soit versé sous forme de salaire, afin qu’il puisse être taxé plus fortement en Islande et ainsi…. "contribuer à garantir le système de sécurité sociale nationale, explique-t-il sur son site. Un geste qui lui avait déjà valu une reconnaissance nationale.

Me and @PresidentISL not being awkward together. pic.twitter.com/X2kgn9Wsl9

January 13, 2022

Mais il ne s’est pas arrêté là. Il a construit avec sa femme un restaurant-cinéma qui doit ouvrir ses portes cette année, mais aussi une résidence pour artistes censée accueillir ses premiers occupants en 2025. En parallèle, Haraldur Thorleifsson a financé la construction de 150 rampes d’accès pour fauteuils roulants à Reykjavik afin de rendre la capitale islandaise plus accessible aux handicapés.

Atteint de dystrophie musculaire

Une cause qui le touche personnellement puisque l'homme est condamné à se déplacer en fauteuil roulant depuis plus de 20 ans – il est atteint de dystrophie musculaire, une maladie dégénérative incurable qui le prive progressivement de l’usage de ses muscles. 

"Il est clair qu’Elon Musk n’avait pas fait le strict minimum de recherches sur le CV de la personne qu’il a décidé d’attaquer publiquement sur Twitter", observe Hamza Mudassir.

Jusqu’à présent, la brutalité des mesures mises en place par Elon Musk pour transformer Twitter lui avait valu de vives critiques, mais sans provoquer davantage. D’autant qu’il les avait présentées comme le seul moyen de remettre le réseau social à flot. Aux grands maux, les grands moyens, en somme. 

À aussi sur France 24 : Twitter : "Jouer à l’abruti, Elon Musk, ça lui a toujours beaucoup servi"

Mais sa manière de traiter Haraldur Thorleifsson pourrait marquer un tournant. "L’un des atouts les plus précieux pour un employeur dans les secteurs intellectuels et créatifs est sa capacité à attirer les talents. Et on peut se demander si cet épisode ne va pas affecter l’attractivité de Twitter si n’importe qui, même une personne avec un CV comme Haraldur Thorleifsson, peut être ainsi humilié publiquement", suppose Hamza Mudassir. 

Pour ce spécialiste du management entrepreneurial, "on savait qu’Elon Musk était génial pour bâtir des entreprises à succès à partir d’une simple idée. Mais jusqu’à présent, on ne l’avait encore jamais vu à l’œuvre pour transformer une société déjà bien établie". Sauver Twitter est une tout autre histoire, et les faux-pas et décisions controversées prises par Elon Musk dans cette nouvelle aventure "montrent peut-être ses limites en tant qu’entrepreneur".

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Elon Musk déclaré non coupable de fraude pour ses tweets ayant fait fluctuer l'action Tesla

Interview

Twitter : "Jouer à l’abruti, Elon Musk, ça lui a toujours beaucoup servi"

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Rheinmetall veut produire en Ukraine jusqu’à 400 chars KF-51 « Panther » par an… avant la fin de la guerre

par Laurent Lagneau · 4 mars 2023

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En février, et alors que le chancelier allemand, Olaf Scholz, venait d’autoriser le transfert de chars Leopard 2 et Leopard 1 en Ukraine après des semaines d’atermoiements, Armin Papperger, le président du directoire de Rheinmetall affirma que l’armée ukrainienne était intéressée par le « nouveau » char KF-51 « Panther », dévoilé lors de la dernière édition du salon EuroSatory, ainsi que par le véhicule de combat d’infanterie [VCI] KF-41 « Lynx ».

S’agissant plus précisément du KF-51 « Panther », qui, par la force des choses, est encore loin d’être pleinement opérationnel, M. Papperger avait dit être en mesure d’en livrer à Kiev dans les « quinze à dix-huit mois ». Et d’ajouter que Rheinmetall pourrait le produire en Ukraine… mais seulement après la fin de la guerre et sous réserve d’obtenir l’autorisation du gouvernement allemand.

Si certains y ont vu un « coup » tenté par M. Papperger pour viser indirectement Krauss-Maffei Wegmann [à un moment où il se dit que la Bundeswehr pourrait commander des Leopard 2A7+ supplémentaire], cette offre semble être des plus sérieuses… puisque, moins d’un mois plus tard, le Pdg de Rheinmetall est revenu à la charge, en proposant même d’accélérer ce dossier.

D’abord, s’exprimant dans les pages du Rheinische Post, M. Papperger a estimé que l’armée ukrainienne a besoin de « 600 à 800 » chars pour l’emporter face à son adversaire russe. Or, a-t-il ajouté, « même si l’Allemagne renonçait à ses 300 Leopard 2, ce serait encore insuffisant ». Même en comptant les 250 chars dont dispose Rheinmetall.

« Nous travaillons à plein régime. Nous avons déjà rendu opérationnels plus de 40 véhicules de combat d’infanterie Marder, et d’ici la fin de l’année, il y en aura environ 100. Environ 30 chars sont prêts, sur 50 Leopard 2A4. Sur environ 100 anciens Leopard 1, nous pouvons en rendre 88 à nouveau utilisables », a rappelé Armin Papperger.

Mais pour donner à l’armée ukranienne les moyens de l’emporter, celui-ci a donc défendu l’idée d’installer une usine en Ukraine, avec une capacité de production de 400 KF-51 « Panther » par an. Ce qui, selon lui, nécessiterait un investissement de 200 millions d’euros. « Les pourparlers avec le gouvernement ukrainien sont prometteurs », a-t-il assuré. Une décision pourrait être prise « dans les deux prochains mois », a-t-il dit.

Quant à la protection de cette usine contre les raids russes, M. Papperger a estimé que ce n’était pas un problème, celle-ci pouvant être assurée « sans problème par des systèmes de défense aérienne ».

« Les Alliés occidentaux envoient suffisamment d’armes pour que l’Ukraine puisse se défendre, mais les Ukrainiens n’ont pas assez d’équipements aujourd’hui pour reprendre complètement leur territoire », a par ailleurs insisté le Pdg de Rheinmetall.

Pour rappel, le KF-51 est encore à l’état de prototype. Reposant sur une châssis modifié de Leopard 2A4 et affichant une masse d’une cinquantaine de tonnes, il est doté d’un canon de 130 mm L/51 [de quoi encore compliquer davantage la logistique ukrainienne…], d’un chargeur totalement automatisé, d’une architecture numérisée ou encore du capteur optique panoramique SEOSS. Il peut être associé à des munitions rôdeuses [de type HERO 120] et aux robots terrestres de la gamme MISSION MASTER, commercialisée par le groupe allemand.

Vu comme étant une tentative de « torpiller » le programme franco-allemand de Système principal de combat terrestre [MGCS, char du futur], le KF-51 a été très sévèrement critiqué par Ralf Ketzel, le Pdg de Krauss-Maffei Wegmann [et administrateur de Nexter]. C’est « essentiellement un concept de char conventionnel construit autour d’un canon de 130 mm, avec une coque de Leopard 2. Il n’a rien de nouveau. […] C’est davantage un projet PowerPoint 3D », avait-il déclaré au quotidien Münchner Merkur, en décembre.

Rheinmetall veut produire en Ukraine jusqu’à 400 chars KF-51 « Panther » par an… avant la fin de la guerre

par Laurent Lagneau · 4 mars 2023

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En février, et alors que le chancelier allemand, Olaf Scholz, venait d’autoriser le transfert de chars Leopard 2 et Leopard 1 en Ukraine après des semaines d’atermoiements, Armin Papperger, le président du directoire de Rheinmetall affirma que l’armée ukrainienne était intéressée par le « nouveau » char KF-51 « Panther », dévoilé lors de la dernière édition du salon EuroSatory, ainsi que par le véhicule de combat d’infanterie [VCI] KF-41 « Lynx ».

S’agissant plus précisément du KF-51 « Panther », qui, par la force des choses, est encore loin d’être pleinement opérationnel, M. Papperger avait dit être en mesure d’en livrer à Kiev dans les « quinze à dix-huit mois ». Et d’ajouter que Rheinmetall pourrait le produire en Ukraine… mais seulement après la fin de la guerre et sous réserve d’obtenir l’autorisation du gouvernement allemand.

Si certains y ont vu un « coup » tenté par M. Papperger pour viser indirectement Krauss-Maffei Wegmann [à un moment où il se dit que la Bundeswehr pourrait commander des Leopard 2A7+ supplémentaire], cette offre semble être des plus sérieuses… puisque, moins d’un mois plus tard, le Pdg de Rheinmetall est revenu à la charge, en proposant même d’accélérer ce dossier.

D’abord, s’exprimant dans les pages du Rheinische Post, M. Papperger a estimé que l’armée ukrainienne a besoin de « 600 à 800 » chars pour l’emporter face à son adversaire russe. Or, a-t-il ajouté, « même si l’Allemagne renonçait à ses 300 Leopard 2, ce serait encore insuffisant ». Même en comptant les 250 chars dont dispose Rheinmetall.

« Nous travaillons à plein régime. Nous avons déjà rendu opérationnels plus de 40 véhicules de combat d’infanterie Marder, et d’ici la fin de l’année, il y en aura environ 100. Environ 30 chars sont prêts, sur 50 Leopard 2A4. Sur environ 100 anciens Leopard 1, nous pouvons en rendre 88 à nouveau utilisables », a rappelé Armin Papperger.

Mais pour donner à l’armée ukranienne les moyens de l’emporter, celui-ci a donc défendu l’idée d’installer une usine en Ukraine, avec une capacité de production de 400 KF-51 « Panther » par an. Ce qui, selon lui, nécessiterait un investissement de 200 millions d’euros. « Les pourparlers avec le gouvernement ukrainien sont prometteurs », a-t-il assuré. Une décision pourrait être prise « dans les deux prochains mois », a-t-il dit.

Quant à la protection de cette usine contre les raids russes, M. Papperger a estimé que ce n’était pas un problème, celle-ci pouvant être assurée « sans problème par des systèmes de défense aérienne ».

« Les Alliés occidentaux envoient suffisamment d’armes pour que l’Ukraine puisse se défendre, mais les Ukrainiens n’ont pas assez d’équipements aujourd’hui pour reprendre complètement leur territoire », a par ailleurs insisté le Pdg de Rheinmetall.

Pour rappel, le KF-51 est encore à l’état de prototype. Reposant sur une châssis modifié de Leopard 2A4 et affichant une masse d’une cinquantaine de tonnes, il est doté d’un canon de 130 mm L/51 [de quoi encore compliquer davantage la logistique ukrainienne…], d’un chargeur totalement automatisé, d’une architecture numérisée ou encore du capteur optique panoramique SEOSS. Il peut être associé à des munitions rôdeuses [de type HERO 120] et aux robots terrestres de la gamme MISSION MASTER, commercialisée par le groupe allemand.

Vu comme étant une tentative de « torpiller » le programme franco-allemand de Système principal de combat terrestre [MGCS, char du futur], le KF-51 a été très sévèrement critiqué par Ralf Ketzel, le Pdg de Krauss-Maffei Wegmann [et administrateur de Nexter]. C’est « essentiellement un concept de char conventionnel construit autour d’un canon de 130 mm, avec une coque de Leopard 2. Il n’a rien de nouveau. […] C’est davantage un projet PowerPoint 3D », avait-il déclaré au quotidien Münchner Merkur, en décembre.

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En février, et alors que le chancelier allemand, Olaf Scholz, venait d’autoriser le transfert de chars Leopard 2 et Leopard 1 en Ukraine après des semaines d’atermoiements, Armin Papperger, le président du directoire de Rheinmetall affirma que l’armée ukrainienne était intéressée par le « nouveau » char KF-51 « Panther », dévoilé lors de la dernière édition du salon EuroSatory, ainsi que par le véhicule de combat d’infanterie [VCI] KF-41 « Lynx ».

S’agissant plus précisément du KF-51 « Panther », qui, par la force des choses, est encore loin d’être pleinement opérationnel, M. Papperger avait dit être en mesure d’en livrer à Kiev dans les « quinze à dix-huit mois ». Et d’ajouter que Rheinmetall pourrait le produire en Ukraine… mais seulement après la fin de la guerre et sous réserve d’obtenir l’autorisation du gouvernement allemand.

Si certains y ont vu un « coup » tenté par M. Papperger pour viser indirectement Krauss-Maffei Wegmann [à un moment où il se dit que la Bundeswehr pourrait commander des Leopard 2A7+ supplémentaire], cette offre semble être des plus sérieuses… puisque, moins d’un mois plus tard, le Pdg de Rheinmetall est revenu à la charge, en proposant même d’accélérer ce dossier.

D’abord, s’exprimant dans les pages du Rheinische Post, M. Papperger a estimé que l’armée ukrainienne a besoin de « 600 à 800 » chars pour l’emporter face à son adversaire russe. Or, a-t-il ajouté, « même si l’Allemagne renonçait à ses 300 Leopard 2, ce serait encore insuffisant ». Même en comptant les 250 chars dont dispose Rheinmetall.

« Nous travaillons à plein régime. Nous avons déjà rendu opérationnels plus de 40 véhicules de combat d’infanterie Marder, et d’ici la fin de l’année, il y en aura environ 100. Environ 30 chars sont prêts, sur 50 Leopard 2A4. Sur environ 100 anciens Leopard 1, nous pouvons en rendre 88 à nouveau utilisables », a rappelé Armin Papperger.

Mais pour donner à l’armée ukranienne les moyens de l’emporter, celui-ci a donc défendu l’idée d’installer une usine en Ukraine, avec une capacité de production de 400 KF-51 « Panther » par an. Ce qui, selon lui, nécessiterait un investissement de 200 millions d’euros. « Les pourparlers avec le gouvernement ukrainien sont prometteurs », a-t-il assuré. Une décision pourrait être prise « dans les deux prochains mois », a-t-il dit.

Quant à la protection de cette usine contre les raids russes, M. Papperger a estimé que ce n’était pas un problème, celle-ci pouvant être assurée « sans problème par des systèmes de défense aérienne ».

« Les Alliés occidentaux envoient suffisamment d’armes pour que l’Ukraine puisse se défendre, mais les Ukrainiens n’ont pas assez d’équipements aujourd’hui pour reprendre complètement leur territoire », a par ailleurs insisté le Pdg de Rheinmetall.

Pour rappel, le KF-51 est encore à l’état de prototype. Reposant sur une châssis modifié de Leopard 2A4 et affichant une masse d’une cinquantaine de tonnes, il est doté d’un canon de 130 mm L/51 [de quoi encore compliquer davantage la logistique ukrainienne…], d’un chargeur totalement automatisé, d’une architecture numérisée ou encore du capteur optique panoramique SEOSS. Il peut être associé à des munitions rôdeuses [de type HERO 120] et aux robots terrestres de la gamme MISSION MASTER, commercialisée par le groupe allemand.

Vu comme étant une tentative de « torpiller » le programme franco-allemand de Système principal de combat terrestre [MGCS, char du futur], le KF-51 a été très sévèrement critiqué par Ralf Ketzel, le Pdg de Krauss-Maffei Wegmann [et administrateur de Nexter]. C’est « essentiellement un concept de char conventionnel construit autour d’un canon de 130 mm, avec une coque de Leopard 2. Il n’a rien de nouveau. […] C’est davantage un projet PowerPoint 3D », avait-il déclaré au quotidien Münchner Merkur, en décembre.

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En février, et alors que le chancelier allemand, Olaf Scholz, venait d’autoriser le transfert de chars Leopard 2 et Leopard 1 en Ukraine après des semaines d’atermoiements, Armin Papperger, le président du directoire de Rheinmetall affirma que l’armée ukrainienne était intéressée par le « nouveau » char KF-51 « Panther », dévoilé lors de la dernière édition du salon EuroSatory, ainsi que par le véhicule de combat d’infanterie [VCI] KF-41 « Lynx ».

S’agissant plus précisément du KF-51 « Panther », qui, par la force des choses, est encore loin d’être pleinement opérationnel, M. Papperger avait dit être en mesure d’en livrer à Kiev dans les « quinze à dix-huit mois ». Et d’ajouter que Rheinmetall pourrait le produire en Ukraine… mais seulement après la fin de la guerre et sous réserve d’obtenir l’autorisation du gouvernement allemand.

Si certains y ont vu un « coup » tenté par M. Papperger pour viser indirectement Krauss-Maffei Wegmann [à un moment où il se dit que la Bundeswehr pourrait commander des Leopard 2A7+ supplémentaire], cette offre semble être des plus sérieuses… puisque, moins d’un mois plus tard, le Pdg de Rheinmetall est revenu à la charge, en proposant même d’accélérer ce dossier.

D’abord, s’exprimant dans les pages du Rheinische Post, M. Papperger a estimé que l’armée ukrainienne a besoin de « 600 à 800 » chars pour l’emporter face à son adversaire russe. Or, a-t-il ajouté, « même si l’Allemagne renonçait à ses 300 Leopard 2, ce serait encore insuffisant ». Même en comptant les 250 chars dont dispose Rheinmetall.

les pages du Rheinische Post

« Nous travaillons à plein régime. Nous avons déjà rendu opérationnels plus de 40 véhicules de combat d’infanterie Marder, et d’ici la fin de l’année, il y en aura environ 100. Environ 30 chars sont prêts, sur 50 Leopard 2A4. Sur environ 100 anciens Leopard 1, nous pouvons en rendre 88 à nouveau utilisables », a rappelé Armin Papperger.

Mais pour donner à l’armée ukranienne les moyens de l’emporter, celui-ci a donc défendu l’idée d’installer une usine en Ukraine, avec une capacité de production de 400 KF-51 « Panther » par an. Ce qui, selon lui, nécessiterait un investissement de 200 millions d’euros. « Les pourparlers avec le gouvernement ukrainien sont prometteurs », a-t-il assuré. Une décision pourrait être prise « dans les deux prochains mois », a-t-il dit.

Quant à la protection de cette usine contre les raids russes, M. Papperger a estimé que ce n’était pas un problème, celle-ci pouvant être assurée « sans problème par des systèmes de défense aérienne ».

« Les Alliés occidentaux envoient suffisamment d’armes pour que l’Ukraine puisse se défendre, mais les Ukrainiens n’ont pas assez d’équipements aujourd’hui pour reprendre complètement leur territoire », a par ailleurs insisté le Pdg de Rheinmetall.

Pour rappel, le KF-51 est encore à l’état de prototype. Reposant sur une châssis modifié de Leopard 2A4 et affichant une masse d’une cinquantaine de tonnes, il est doté d’un canon de 130 mm L/51 [de quoi encore compliquer davantage la logistique ukrainienne…], d’un chargeur totalement automatisé, d’une architecture numérisée ou encore du capteur optique panoramique SEOSS. Il peut être associé à des munitions rôdeuses [de type HERO 120] et aux robots terrestres de la gamme MISSION MASTER, commercialisée par le groupe allemand.

Vu comme étant une tentative de « torpiller » le programme franco-allemand de Système principal de combat terrestre [MGCS, char du futur], le KF-51 a été très sévèrement critiqué par Ralf Ketzel, le Pdg de Krauss-Maffei Wegmann [et administrateur de Nexter]. C’est « essentiellement un concept de char conventionnel construit autour d’un canon de 130 mm, avec une coque de Leopard 2. Il n’a rien de nouveau. […] C’est davantage un projet PowerPoint 3D », avait-il déclaré au quotidien Münchner Merkur, en décembre.

France24 - Monde

"Je retire ma fille de l'école" : la colère gronde en Iran face aux empoisonnements

Publié le : 06/03/2023 - 19:23Modifié le : 06/03/2023 - 19:26

Bahar MAKOOI Suivre

En Iran, plusieurs établissements scolaires de jeunes filles ont été ciblés ce week-end et lundi par des intoxications au gaz. Des parents d’élèves ont manifesté, à Téhéran notamment. La colère se répand pour demander des comptes aux autorités et certains envisagent de ne plus envoyer leurs enfants à l'école.

"Je retire ma fille de l'école jusqu'à nouvel ordre". Pour ce père de famille à Téhéran, les nouveaux cas d'empoisonnement d'écolières iraniennes ce week-end, ont été ceux de trop. Sur les réseaux sociaux, il dit ne plus faire confiance au personnel scolaire. "L'enseignante de ma fille continue de faire cours, comme si de rien n'était, alors que 90 % des élèves de sa classe ne viennent plus à l'école".

À Chiraz, dans le sud-ouest du pays, la même colère a saisi Shirine*, 42 ans. Elle a appris dimanche 5 mars que des écolières de sa ville, pour la première fois, avaient été intoxiquées par ce mystérieux gaz. Paniquée, elle est allée chercher son fils en urgence à l'école primaire, où elle ne le considère plus en sécurité.

Les intoxications en chaîne d'écolières et d'étudiantes iraniennes ont débuté il y a plus de trois mois. Mais depuis le 28 février, ces empoisonnements ont atteint des proportions spectaculaires sur l'ensemble du territoire, avec des milliers d'élèves affectés par le mystérieux gaz qui se répand dans les cours d'école, d'après des décomptes citoyens. Au total, plusieurs centaines de cas ont été signalés dans plus de 52 établissements depuis la fin novembre, selon le décompte officiel des autorités.

Jusqu'ici, seuls des établissements de filles ont été ciblés. D'abord cette odeur suspecte de "poisson pourri", suivie de nausées, de maux de tête, de difficulté à respirer et de chutes de tension… les symptômes sont à chaque fois les mêmes. Ils ont été de nouveau ressentis lundi 6 mars par des élèves à Babol, Marand, Semnan, mais aussi Neyshabour et dans d'autres villes iraniennes du nord du pays, d'après la BBC. Les écolières n'ont pas été épargnées samedi et dimanche avec une vingtaine de vidéos - non vérifiées - alertant sur des établissements intoxiqués. D'après des médias officiels iraniens, ces empoisonnements sont confirmés à Abhar (ouest), Ahvaz (sud-ouest), Zanjan (ouest), Mashhad (nord-est), Chiraz (sud) et d'Ispahan (centre).

Les autorités accusées de laisser faire

Alors que les premiers cas avaient été signalés dès novembre, les autorités iraniennes n'ont promis d'enquêter sur le sujet que la semaine dernière. Un retard que nombre de parents ne comprennent pas.

"Pourquoi faites-vous cela à nos enfants ?", hurle une mère de famille exaspérée, dans une vidéo largement relayée sur les réseaux sociaux, tandis qu'une ambulance est arrêtée devant l'école Ketabchi de Kashan (centre) visée par une attaque au gaz le 5 mars. Dans plusieurs villes, des parents d'élèves se sont mobilisés, reprochant aux autorités leur inaction. "À vous, ceux qui restent assis ! Le prochain empoisonné sera des vôtres !", ont-ils ainsi scandé, réunis devant un bâtiment du ministère de l'Éducation à Téhéran le 4 mars.

 

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"Comment se fait-il que les auteurs de ces empoisonnements agissent en toute impunité depuis le mois de novembre ? En Iran, chaque école comprend des Herassat (service de sécurité intégré). Et depuis que les jeunes filles se sont dévoilées, dans certains établissements, des caméras de sécurité ont été installées", rappelle la spécialiste de l'Iran Azadeh Kian, professeure de sociologie politique à l'Université de Paris-Cité.

Pour la chercheuse, "le timing de cette vague d'intoxications interroge", puisqu'elle intervient juste après la série de manifestations et d'actes de désobéissance civile dans les écoles de jeunes Iraniennes, en protestation à la mort de Mahsa Amini, sous les coups de la police des mœurs.

Selon Azadeh Kian, l'État iranien aurait les moyens d'arrêter les groupes extrémistes qui agissent ainsi. "Ils ont carte blanche, tout comme la police des mœurs avait carte blanche pour violenter les femmes", estime-t-elle, faisant référence à la mort de Mahsa Amini.

Des parents empêchés de récupérer leurs enfants

Le guide suprême, resté mutique sur le sujet jusqu'à présent, s'est finalement exprimé lundi 6 mars. Il a qualifié l'empoisonnement des écolières iraniennes de crime "impardonnable", promettant une punition sévère pour "les auteurs de ce crime". Pourtant, aucun coupable n'a été désigné et aucune précision n'a été donnée sur l'origine des empoisonnements, ni sur les substances utilisées.

Face au manque d'informations, nombre de parents d'élèves, inquiets, accourent vers le portail de l'établissement scolaire de leur enfant, apprenant que l'école ou le lycée a été pris pour cible. Mais ils trouvent porte close. Sur une vidéo du 5 mars, on aperçoit un père de famille désespéré, tenter d'enjamber la grille pour récupérer sa fille, enfermée dans l'école.

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Dans la ville de Hamedan, un directeur d'école a voulu garder les élèves à l'intérieur par la force, alors que des parents s'étaient rassemblés devant l'entrée. Il a dit aux élèves : "Retournez en cours, fermez les portes et les fenêtres ; l'odeur vient des radiateurs", rapporte 1500 Tasvir, un média en ligne qui recense les violations des droits humains.

Des téléphones confisqués, un journaliste arrêté

Sur son fil Twitter, le groupe rapporte que des personnes se sont vues confisquer leur téléphone portable après avoir tenté de filmer l'évacuation des élèves d'une école de Chiraz. "La police était là, disant à quiconque arrivait de partir immédiatement, ils ne laissaient personne s'approcher / prendre une vidéo", détaille le tweet.

D'autres éléments viennent accabler les autorités iraniennes. Tout du moins leur gestion des évènements. Sur un lit d'hôpital, reliée à un masque à oxygène, une élève témoigne le visage flouté : "Nous avons prévenu la professeure, nous lui avons dit qu'il y avait une odeur étrange. Elle a répondu : 'c'est le radiateur'".

Une autre très jeune écolière, cette fois à Mashhad, raconte dans une vidéo s'être évanouie après avoir inhalé le gaz. "Le directeur de l'école a dit que la mauvaise odeur était due à un problème d'égouts dans le quartier", raconte-t-elle, ajoutant que les élèves ont été empêchés de sortir dans la cour par mesure de sécurité. Mais ils ont commencé à se sentir mal dans la classe. "Mes amis m'ont extraite de force, et m'ont mouillé le visage dans la cour, car je me sentais mal. C'est là que je me suis évanouie".

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"Après avoir nié l'existence de ces empoisonnements, les autorités tentent maintenant de limiter les informations qui permettraient de saisir l'ampleur du phénomène", affirme Azadeh Kian. Ainsi, le journaliste qui avait suivi pour le site Qomnews l'affaire des empoisonnements dans la ville sainte de Qom dès la première intoxication fin novembre en a payé les frais. Ali Pourtabatabaei a été arrêté par les autorités lundi, a révélé le quotidien réformateur Shargh.

* Le prénom a été changé

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Un rapport parlementaire prône des mesures pour anticiper l’échec éventuel des programmes d’armement européens

par Laurent Lagneau · 4 mars 2023

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En matière d’armement, les coopérations lancées par la France et l’Allemagne depuis 2017 ne connaissent pas les mêmes fortunes… Le Maritime Airborne Warfare System [MAWS] a pris un sérieux coup dans l’aile avec la décision allemande de se procurer des avions de patrouille maritime P-8A Poseidon américains… tandis que le standard Mk3 de l’hélicoptère de combat Tigre ne concernera que la France et l’Espagne [si jamais il doit aller jusqu’au bout…].

Et si le Système de combat aérien du futur [SCAF] a connu une évolution favorable, avec le lancement de la phase 1B après des mois de désaccords entre les industriels impliqués, le Système de principal de combat terrestre [MGCS] n’est toujours pas sorti de l’ornière, les allemands Rheinmetall et Krauss-Maffei Wegman [associé au français Nexter au sein de KNDS] étant à couteux tirés. Évidemment, et au-delà des considérations politiques [en particulier pour ce qui concerne l’Allemagne], ces tensions, alimentées par les questions de propriété intellectuelle et de partage industriel, ne font que faire prendre que du retard à ces programmes d’armement…

En novembre, alors que le lancement de la phase 1B du SCAF n’était toujours pas acquise, le rôle de maître d’oeuvre de Dassault Aviation étant contestée par Airbus au sujet de l’avion de combat de nouvelle génération [NGF], le sénateur Dominique de Legge avait profité du débat sur la Loi de finances 2023 pour déposer un amendement afin de financer, à hauteur de 10 millions d’euros, une étude de faisabilité d’un « plan B national » afin « d’anticiper une éventuelle impasse des négocations », mais sans pour autant remettre en cause le « plan A » dans l’immédiat. En clair, l’idée du parlementaire était de faire en sorte de ne pas se retrouver le bec dans l’eau…  »

« Chaque jour de retard supplémentaire dans les négociations est un jour perdu pour la préparation des armées françaises à la guerre aérienne du futur », avait plaidé M. de Legge.

L’initiative de ce dernier a sans doute été vue d’un bon oeil… par l’État-major des Armées [EMA]. C’est, du moins, ce que suggère le rapport sur le bilan de la Loi de Programmation Militaire [LPM] 2019-2025 établi par les députés Laurent Jacobelli [RN] et Yannick Chenevard [Renaissance] et dont le contenu vient d’être rendu public [après avoir été longuement évoqué en commission, à la mi-février, nldr].

Ayant des sensibilités politiques opposées [notamment pour ce qui a trait aux affaires européennes], les deux rapporteurs sont cependant tombés d’accord « pour mettre en exergue qu’une coopération réussie doit nécessairement reposer sur une répartition industrielle fondée sur le principe du meilleur athlète ».

Aussi, ont-il écrit dans leur rapport, « au regard des retards pris par certains programmes européens, il semblerait utile d’introduire dans la prochaine Loi de programmation militaire des jalons décisionnels pour faire le point sur les avancées du programme et pour décider si ces coopérations doivent être poursuivies ou non, ainsi que l’a suggéré le général Vincent Pons de l’État-major des Armées ».

Que l’on appelle cela « Plan B » ou « Jalon décisionnel », l’idée est la même : il s’agit d’éviter aux forces françaises de tomber dans une impasse… voire d’arrêter les frais d’une coopération qui n’irait pas dans le bon sens.

« Cela semble d’autant nécessaire que les besoins opérationnels sous-jacents à ces coopérations sont majeurs pour nos armées : il faudra en tout état de cause un successeur au char Leclerc et au Rafale, que cela se fasse dans un cadre européen ou national », ont insisté MM. Chenevard et Jacobelli.

« Le char du futur et l’avion de combat du futur rencontrent de graves difficultés, je propose de mettre en place des jalons décisionnels permettant de régulièrement faire le point sur les programmes européens et de décider si oui ou non il faut les poursuivre. La coopération européenne ne doit pas se faire au détriment de nos armées et de notre souveraineté », a, de son côté, résumé le député du RN.

Par ailleurs, les deux députés se sont fait aussi l’écho des « inquiétudes » des représentants de la Base industrielle et technologie de défense française [BITD] au sujet du contrôle des exportations des équipements produits dans le cadre d’une coopération européenne, l’Allemagne ayant sur ce point, – du moins officiellement – une politique très restrictive.

« Il est essentiel que la France maintienne un contrôle souverain sur le cadre juridique de ses exportations d’armement, y compris pour des équipements développés dans le cadre de coopérations européennes », ont en effet estimé les rapporteurs.

Ceux-ci ont aussi plaidé pour que les mécanismes européens de financement soient « centrés sur les seuls besoins capacitaires des armées européennes et non sur une logique de politique concurrentielle », comme cela a « certainement » été le cas par la mise à l’écard de MBDA par la Commission européenne pour le projet d’intercepteur endo-atmosphérique de missiles hypersonique [EU HYDEF], lequel a été confié à l’espagnol SENER Aeroespacial, dont l’expérience en la matière reste encore à démontrer.

« Enfin, le mécanisme d’acquisition conjointe EDIRPA [instrument visant à renforcer l’industrie européenne de la défense via des acquisitions conjointes, ndlr] doit être au service de l’acquisition de capacités de l’Union européenne et non de pays tiers, comme semble le réclamer, à tort, certains pays », ont conclu les deux députés.

Un rapport parlementaire prône des mesures pour anticiper l’échec éventuel des programmes d’armement européens

par Laurent Lagneau · 4 mars 2023

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

En matière d’armement, les coopérations lancées par la France et l’Allemagne depuis 2017 ne connaissent pas les mêmes fortunes… Le Maritime Airborne Warfare System [MAWS] a pris un sérieux coup dans l’aile avec la décision allemande de se procurer des avions de patrouille maritime P-8A Poseidon américains… tandis que le standard Mk3 de l’hélicoptère de combat Tigre ne concernera que la France et l’Espagne [si jamais il doit aller jusqu’au bout…].

Et si le Système de combat aérien du futur [SCAF] a connu une évolution favorable, avec le lancement de la phase 1B après des mois de désaccords entre les industriels impliqués, le Système de principal de combat terrestre [MGCS] n’est toujours pas sorti de l’ornière, les allemands Rheinmetall et Krauss-Maffei Wegman [associé au français Nexter au sein de KNDS] étant à couteux tirés. Évidemment, et au-delà des considérations politiques [en particulier pour ce qui concerne l’Allemagne], ces tensions, alimentées par les questions de propriété intellectuelle et de partage industriel, ne font que faire prendre que du retard à ces programmes d’armement…

En novembre, alors que le lancement de la phase 1B du SCAF n’était toujours pas acquise, le rôle de maître d’oeuvre de Dassault Aviation étant contestée par Airbus au sujet de l’avion de combat de nouvelle génération [NGF], le sénateur Dominique de Legge avait profité du débat sur la Loi de finances 2023 pour déposer un amendement afin de financer, à hauteur de 10 millions d’euros, une étude de faisabilité d’un « plan B national » afin « d’anticiper une éventuelle impasse des négocations », mais sans pour autant remettre en cause le « plan A » dans l’immédiat. En clair, l’idée du parlementaire était de faire en sorte de ne pas se retrouver le bec dans l’eau…  »

« Chaque jour de retard supplémentaire dans les négociations est un jour perdu pour la préparation des armées françaises à la guerre aérienne du futur », avait plaidé M. de Legge.

L’initiative de ce dernier a sans doute été vue d’un bon oeil… par l’État-major des Armées [EMA]. C’est, du moins, ce que suggère le rapport sur le bilan de la Loi de Programmation Militaire [LPM] 2019-2025 établi par les députés Laurent Jacobelli [RN] et Yannick Chenevard [Renaissance] et dont le contenu vient d’être rendu public [après avoir été longuement évoqué en commission, à la mi-février, nldr].

Ayant des sensibilités politiques opposées [notamment pour ce qui a trait aux affaires européennes], les deux rapporteurs sont cependant tombés d’accord « pour mettre en exergue qu’une coopération réussie doit nécessairement reposer sur une répartition industrielle fondée sur le principe du meilleur athlète ».

Aussi, ont-il écrit dans leur rapport, « au regard des retards pris par certains programmes européens, il semblerait utile d’introduire dans la prochaine Loi de programmation militaire des jalons décisionnels pour faire le point sur les avancées du programme et pour décider si ces coopérations doivent être poursuivies ou non, ainsi que l’a suggéré le général Vincent Pons de l’État-major des Armées ».

Que l’on appelle cela « Plan B » ou « Jalon décisionnel », l’idée est la même : il s’agit d’éviter aux forces françaises de tomber dans une impasse… voire d’arrêter les frais d’une coopération qui n’irait pas dans le bon sens.

« Cela semble d’autant nécessaire que les besoins opérationnels sous-jacents à ces coopérations sont majeurs pour nos armées : il faudra en tout état de cause un successeur au char Leclerc et au Rafale, que cela se fasse dans un cadre européen ou national », ont insisté MM. Chenevard et Jacobelli.

« Le char du futur et l’avion de combat du futur rencontrent de graves difficultés, je propose de mettre en place des jalons décisionnels permettant de régulièrement faire le point sur les programmes européens et de décider si oui ou non il faut les poursuivre. La coopération européenne ne doit pas se faire au détriment de nos armées et de notre souveraineté », a, de son côté, résumé le député du RN.

Par ailleurs, les deux députés se sont fait aussi l’écho des « inquiétudes » des représentants de la Base industrielle et technologie de défense française [BITD] au sujet du contrôle des exportations des équipements produits dans le cadre d’une coopération européenne, l’Allemagne ayant sur ce point, – du moins officiellement – une politique très restrictive.

« Il est essentiel que la France maintienne un contrôle souverain sur le cadre juridique de ses exportations d’armement, y compris pour des équipements développés dans le cadre de coopérations européennes », ont en effet estimé les rapporteurs.

Ceux-ci ont aussi plaidé pour que les mécanismes européens de financement soient « centrés sur les seuls besoins capacitaires des armées européennes et non sur une logique de politique concurrentielle », comme cela a « certainement » été le cas par la mise à l’écard de MBDA par la Commission européenne pour le projet d’intercepteur endo-atmosphérique de missiles hypersonique [EU HYDEF], lequel a été confié à l’espagnol SENER Aeroespacial, dont l’expérience en la matière reste encore à démontrer.

« Enfin, le mécanisme d’acquisition conjointe EDIRPA [instrument visant à renforcer l’industrie européenne de la défense via des acquisitions conjointes, ndlr] doit être au service de l’acquisition de capacités de l’Union européenne et non de pays tiers, comme semble le réclamer, à tort, certains pays », ont conclu les deux députés.

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En matière d’armement, les coopérations lancées par la France et l’Allemagne depuis 2017 ne connaissent pas les mêmes fortunes… Le Maritime Airborne Warfare System [MAWS] a pris un sérieux coup dans l’aile avec la décision allemande de se procurer des avions de patrouille maritime P-8A Poseidon américains… tandis que le standard Mk3 de l’hélicoptère de combat Tigre ne concernera que la France et l’Espagne [si jamais il doit aller jusqu’au bout…].

Et si le Système de combat aérien du futur [SCAF] a connu une évolution favorable, avec le lancement de la phase 1B après des mois de désaccords entre les industriels impliqués, le Système de principal de combat terrestre [MGCS] n’est toujours pas sorti de l’ornière, les allemands Rheinmetall et Krauss-Maffei Wegman [associé au français Nexter au sein de KNDS] étant à couteux tirés. Évidemment, et au-delà des considérations politiques [en particulier pour ce qui concerne l’Allemagne], ces tensions, alimentées par les questions de propriété intellectuelle et de partage industriel, ne font que faire prendre que du retard à ces programmes d’armement…

En novembre, alors que le lancement de la phase 1B du SCAF n’était toujours pas acquise, le rôle de maître d’oeuvre de Dassault Aviation étant contestée par Airbus au sujet de l’avion de combat de nouvelle génération [NGF], le sénateur Dominique de Legge avait profité du débat sur la Loi de finances 2023 pour déposer un amendement afin de financer, à hauteur de 10 millions d’euros, une étude de faisabilité d’un « plan B national » afin « d’anticiper une éventuelle impasse des négocations », mais sans pour autant remettre en cause le « plan A » dans l’immédiat. En clair, l’idée du parlementaire était de faire en sorte de ne pas se retrouver le bec dans l’eau…  »

« Chaque jour de retard supplémentaire dans les négociations est un jour perdu pour la préparation des armées françaises à la guerre aérienne du futur », avait plaidé M. de Legge.

L’initiative de ce dernier a sans doute été vue d’un bon oeil… par l’État-major des Armées [EMA]. C’est, du moins, ce que suggère le rapport sur le bilan de la Loi de Programmation Militaire [LPM] 2019-2025 établi par les députés Laurent Jacobelli [RN] et Yannick Chenevard [Renaissance] et dont le contenu vient d’être rendu public [après avoir été longuement évoqué en commission, à la mi-février, nldr].

Ayant des sensibilités politiques opposées [notamment pour ce qui a trait aux affaires européennes], les deux rapporteurs sont cependant tombés d’accord « pour mettre en exergue qu’une coopération réussie doit nécessairement reposer sur une répartition industrielle fondée sur le principe du meilleur athlète ».

Aussi, ont-il écrit dans leur rapport, « au regard des retards pris par certains programmes européens, il semblerait utile d’introduire dans la prochaine Loi de programmation militaire des jalons décisionnels pour faire le point sur les avancées du programme et pour décider si ces coopérations doivent être poursuivies ou non, ainsi que l’a suggéré le général Vincent Pons de l’État-major des Armées ».

Que l’on appelle cela « Plan B » ou « Jalon décisionnel », l’idée est la même : il s’agit d’éviter aux forces françaises de tomber dans une impasse… voire d’arrêter les frais d’une coopération qui n’irait pas dans le bon sens.

« Cela semble d’autant nécessaire que les besoins opérationnels sous-jacents à ces coopérations sont majeurs pour nos armées : il faudra en tout état de cause un successeur au char Leclerc et au Rafale, que cela se fasse dans un cadre européen ou national », ont insisté MM. Chenevard et Jacobelli.

« Le char du futur et l’avion de combat du futur rencontrent de graves difficultés, je propose de mettre en place des jalons décisionnels permettant de régulièrement faire le point sur les programmes européens et de décider si oui ou non il faut les poursuivre. La coopération européenne ne doit pas se faire au détriment de nos armées et de notre souveraineté », a, de son côté, résumé le député du RN.

Par ailleurs, les deux députés se sont fait aussi l’écho des « inquiétudes » des représentants de la Base industrielle et technologie de défense française [BITD] au sujet du contrôle des exportations des équipements produits dans le cadre d’une coopération européenne, l’Allemagne ayant sur ce point, – du moins officiellement – une politique très restrictive.

« Il est essentiel que la France maintienne un contrôle souverain sur le cadre juridique de ses exportations d’armement, y compris pour des équipements développés dans le cadre de coopérations européennes », ont en effet estimé les rapporteurs.

Ceux-ci ont aussi plaidé pour que les mécanismes européens de financement soient « centrés sur les seuls besoins capacitaires des armées européennes et non sur une logique de politique concurrentielle », comme cela a « certainement » été le cas par la mise à l’écard de MBDA par la Commission européenne pour le projet d’intercepteur endo-atmosphérique de missiles hypersonique [EU HYDEF], lequel a été confié à l’espagnol SENER Aeroespacial, dont l’expérience en la matière reste encore à démontrer.

« Enfin, le mécanisme d’acquisition conjointe EDIRPA [instrument visant à renforcer l’industrie européenne de la défense via des acquisitions conjointes, ndlr] doit être au service de l’acquisition de capacités de l’Union européenne et non de pays tiers, comme semble le réclamer, à tort, certains pays », ont conclu les deux députés.

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En matière d’armement, les coopérations lancées par la France et l’Allemagne depuis 2017 ne connaissent pas les mêmes fortunes… Le Maritime Airborne Warfare System [MAWS] a pris un sérieux coup dans l’aile avec la décision allemande de se procurer des avions de patrouille maritime P-8A Poseidon américains… tandis que le standard Mk3 de l’hélicoptère de combat Tigre ne concernera que la France et l’Espagne [si jamais il doit aller jusqu’au bout…].

Et si le Système de combat aérien du futur [SCAF] a connu une évolution favorable, avec le lancement de la phase 1B après des mois de désaccords entre les industriels impliqués, le Système de principal de combat terrestre [MGCS] n’est toujours pas sorti de l’ornière, les allemands Rheinmetall et Krauss-Maffei Wegman [associé au français Nexter au sein de KNDS] étant à couteux tirés. Évidemment, et au-delà des considérations politiques [en particulier pour ce qui concerne l’Allemagne], ces tensions, alimentées par les questions de propriété intellectuelle et de partage industriel, ne font que faire prendre que du retard à ces programmes d’armement…

En novembre, alors que le lancement de la phase 1B du SCAF n’était toujours pas acquise, le rôle de maître d’oeuvre de Dassault Aviation étant contestée par Airbus au sujet de l’avion de combat de nouvelle génération [NGF], le sénateur Dominique de Legge avait profité du débat sur la Loi de finances 2023 pour déposer un amendement afin de financer, à hauteur de 10 millions d’euros, une étude de faisabilité d’un « plan B national » afin « d’anticiper une éventuelle impasse des négocations », mais sans pour autant remettre en cause le « plan A » dans l’immédiat. En clair, l’idée du parlementaire était de faire en sorte de ne pas se retrouver le bec dans l’eau…  »

« Chaque jour de retard supplémentaire dans les négociations est un jour perdu pour la préparation des armées françaises à la guerre aérienne du futur », avait plaidé M. de Legge.

L’initiative de ce dernier a sans doute été vue d’un bon oeil… par l’État-major des Armées [EMA]. C’est, du moins, ce que suggère le rapport sur le bilan de la Loi de Programmation Militaire [LPM] 2019-2025 établi par les députés Laurent Jacobelli [RN] et Yannick Chenevard [Renaissance] et dont le contenu vient d’être rendu public [après avoir été longuement évoqué en commission, à la mi-février, nldr].

Ayant des sensibilités politiques opposées [notamment pour ce qui a trait aux affaires européennes], les deux rapporteurs sont cependant tombés d’accord « pour mettre en exergue qu’une coopération réussie doit nécessairement reposer sur une répartition industrielle fondée sur le principe du meilleur athlète ».

Aussi, ont-il écrit dans leur rapport, « au regard des retards pris par certains programmes européens, il semblerait utile d’introduire dans la prochaine Loi de programmation militaire des jalons décisionnels pour faire le point sur les avancées du programme et pour décider si ces coopérations doivent être poursuivies ou non, ainsi que l’a suggéré le général Vincent Pons de l’État-major des Armées ».

Que l’on appelle cela « Plan B » ou « Jalon décisionnel », l’idée est la même : il s’agit d’éviter aux forces françaises de tomber dans une impasse… voire d’arrêter les frais d’une coopération qui n’irait pas dans le bon sens.

« Cela semble d’autant nécessaire que les besoins opérationnels sous-jacents à ces coopérations sont majeurs pour nos armées : il faudra en tout état de cause un successeur au char Leclerc et au Rafale, que cela se fasse dans un cadre européen ou national », ont insisté MM. Chenevard et Jacobelli.

« Le char du futur et l’avion de combat du futur rencontrent de graves difficultés, je propose de mettre en place des jalons décisionnels permettant de régulièrement faire le point sur les programmes européens et de décider si oui ou non il faut les poursuivre. La coopération européenne ne doit pas se faire au détriment de nos armées et de notre souveraineté », a, de son côté, résumé le député du RN.

Par ailleurs, les deux députés se sont fait aussi l’écho des « inquiétudes » des représentants de la Base industrielle et technologie de défense française [BITD] au sujet du contrôle des exportations des équipements produits dans le cadre d’une coopération européenne, l’Allemagne ayant sur ce point, – du moins officiellement – une politique très restrictive.

« Il est essentiel que la France maintienne un contrôle souverain sur le cadre juridique de ses exportations d’armement, y compris pour des équipements développés dans le cadre de coopérations européennes », ont en effet estimé les rapporteurs.

Ceux-ci ont aussi plaidé pour que les mécanismes européens de financement soient « centrés sur les seuls besoins capacitaires des armées européennes et non sur une logique de politique concurrentielle », comme cela a « certainement » été le cas par la mise à l’écard de MBDA par la Commission européenne pour le projet d’intercepteur endo-atmosphérique de missiles hypersonique [EU HYDEF], lequel a été confié à l’espagnol SENER Aeroespacial, dont l’expérience en la matière reste encore à démontrer.

« Enfin, le mécanisme d’acquisition conjointe EDIRPA [instrument visant à renforcer l’industrie européenne de la défense via des acquisitions conjointes, ndlr] doit être au service de l’acquisition de capacités de l’Union européenne et non de pays tiers, comme semble le réclamer, à tort, certains pays », ont conclu les deux députés.

France24 - Monde

L'extraordinaire épopée du réseau TikTok, adoré par Metallica et  interdit à la Maison Blanche

Publié le : 03/03/2023 - 19:50

Guillaume GRALLET Suivre

TikTok : accusé, levez-vous ! Après la Commission Européenne, c'est au tour de la Maison Blanche et du gouvernement canadien de recommander à leurs représentants la désinstallation de l'application de partage de vidéos. Si TikTok, qui compte plus d'un milliard d'utilisateurs, promet de ne pas agir sur les ordres de Pékin, la méfiance grandit.

Après la Commission Européenne, la Maison Blanche et Canberra prennent leur distance avec le réseau social chinois TikTok. L'application, utilisée aussi bien par Metallica que Will Smith et Madonna, poserait de sérieuses questions de cybersécurité, si ce n'est de manipulation des esprits. Si l'affaire prend un tour diplomatique, TikTok se défend de son côté de toute ingérence.

>> À voir aussi : Soupçons d'espionnage, la pression monte autour de TikTok

Quelle que soit l'issue réservée à ce cyber-bras-de-fer, il sera de plus en plus difficile de se passer de la technologie chinoise. Une étude publiée par l'Australian Strategic Policy Institue, un think tank australien, explique que la Chine a une "avance stupéfiante" dans 37 des 44 technologies critiques et émergentes. Certes, les États-Unis gardent une avancée dans le calcul haute performance et le lancement de satellites, mais Pékin creuse l'écart dans la 5G, la biologie synthétique et les batteries électriques.

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Les États-Unis envisagent une interdiction totale de l'application TikTok

Aux États-Unis, les employés des agences fédérales priés de bannir TikTok de leurs appareils

La Commission européenne bannit TikTok des appareils professionnels de ses employés

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La Marine nationale va aider les pays du golfe de Guinée à lutter contre la pêche illégale

par Laurent Lagneau · 4 mars 2023

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L’une des plus anciennes opérations militaires françaises en Afrique n’est pas terrestre… mais navale. En effet, depuis 1990, dans le cadre de l’opération Corymbe, la France déploie régulièrement un ou deux navires dans le golfe de Guinée afin de contribuer à la sécurisation de cette zone, en lien avec la plupart des marines des dix-neuf pays riverains.

« La France s’appuie sur les liens qu’elle a su tisser et entretenir depuis plus de 30 ans avec les partenaires de la région, notamment grâce aux différents mandats de l’opération Corymbe, ainsi que sur son expertise et son modèle national en matière d’Action de l’État en mer [AEM]. Elle accompagne ainsi la montée en puissance des marines riveraines et, dans le même temps, partage ses savoir-faire afin de permettre aux États riverains d’assurer eux-mêmes la sécurisation de leurs espaces maritimes », explique en effet le ministère des Armées.

En 2013, et notamment afin de faire face à une piraterie maritime alors en plein essor, les pays riverains ont adopté une stratégie régionale commune de sécurité maritime qui, appelée « architecture de Yaoundé », vise à renforcer la coopération entre leurs forces navales respectives. Et, depuis, l’une des tâches « prioritaires » de l’opération Corymbe est justement de soutenir cette architecture de sécurité maritime.

Traversé par de nombreux flux maritimes, le golfe de Guinée ne manque pas d’enjeux sécuritaires… Mais c’est surtout de piraterie maritime qu’il a été question au cours de ces dernières années, dans la mesure où ce phénomème a eu tendance à prendre de plus en plus d’ampleur, selon les rapports régulièrement établis par le Bureau maritime international [BMI] et, plus récemment, par le Centre d’analyse et d’évaluation de la situation de sûreté maritime mondiale [MICA Center] de la Marine nationale, installé à Brest.

Face à cette situation, les armateurs mirent la pression sur les États européens en appelant à une « coalition » contre la piraterie. Le plus important d’entre eux étant le danois Maersk, le Danemark y répondit favorablement, en mai 2021. « Si nous voulons vraiment maîtriser la sécurité dans le golfe de Guinée, une présence militaire internationale est nécessaire. Du côté danois, nous essayons de faire en sorte que davantage de pays prennent leurs responsabilités », avait ainsi expliqué Copenhague.

Cela étant, le phénomène de la piraterie maritime a masqué d’autres enjeux sécuritaires sans doute encore plus importants [et qui en étaient probablement la cause…], comme la pêche illégale, notamment pratiquée à grande échelle par la Chine.

Quoi qu’il en soit, et d’une façon assez étonnante, les actes de piraterie et de brigandage maritimes ont chuté significativement, passée de 115 incidents en 2020 à seulement 16 entre entre javier et juin 2022. Si les actions de sécurisation maritime ont sans doute eu un rôle dans cette évolution, elles n’expliquent pas tout, comme l’ont relevé les sénateurs Bernard Fournier et François Bonneau, dans un rapport sur le golfe de Guinée qu’ils viennent de remettre.

Ainsi, selon les spécialistes de la région, le « facteur déterminant » de cette diminution sensible des actes de piraterie serait « plutôt à rechercher à l’intérieur du Nigeria », les « les troubles politiques et sociaux majeurs dans le delta du Niger [ayant] sans doute joué un rôle essentiel dans le développement de la piraterie dans les années 2010 », a expliqué M. Fournier, lors de l’examen du rapport en commission. « Inversement, l’approche des élections présidentielles au Nigeria a probablement un lien avec la diminution des attaques, tout comme, à l’inverse, l’augmentation massive du pillage des oléoducs à terre, 80% de la production étant volée! », a-t-il ajouté.

S’ils ne préconisent pas de baisser la garde en matière de lutte contre la piraterie, les deux rapporteurs estiment en revanche que davantage d’efforts sont à faire pour contre « deux autres menaces peut-être encore plus grave », dont la pêche illégale et les trafics illicites, en particulier de drogues, à destination de l’Europe.

S’agissant de la pêche illégale, elle est le fait de « bateaux souvent chinois ou russes, qui prélèvent des quantités dépassant les capacités de reconstitution des stocks ». Et cela alors que plus de sept millions de personnes dans la région vivent des ressources de la mer, qui plus est à un moment où « le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest et dans le golfe de Guinée a doublé en deux ans ».

Selon le MICA Center, la pêche illégale, non déclarée et non réglementée [INN], qui s’accompagne par ailleurs de « multiples trafics », en particulier de pétrole, « demeure le facteur prédominant d’instabilité économique dans le golfe de Guinée car elle maintient une forte pression sur les stocks halieutiques au détriment des populations locales. Le développement des usines de farine et d’huile de poisson accentue encore le phénomène » dans la mesure où celle-ci « ne cible plus les espèces lucratives démersales mais au contraire les petits pélagiques migrateurs […] qui représentent pourtant la pêche privilégiée des pêcheurs artisanaux et les espèces les plus consommées par les populations ouest africaines ».

Cette question a d’ailleurs été au menu d’une réunion organisée cette semaine à Brest, dans le cadre de l’architecture de Yaoundé. Ainsi, les représentants de la Marine nationale et des forces navales des pays riverains sont convenues de faire désormais porter les efforts sur la lutte contre la pêche illégale et le trafic de drogues.

« Depuis un certain temps, l’accent a été mis sur la piraterie. Il est temps que nous concentrions notre action sur la lutte contre la pêche illégale », a en effet déclaré le contre-amiral nigérian Istifanus Albara, le directeur du centre régional de sécurité maritime de l’Afrique de l’Ouest. « S’attaquer à la pêche illégale est une de nos principales priorités actuellement à cause des bénéfices que cela peut avoir pour nos économies et pour la sécurité alimentaire », a-t-il insisté.

Ce qu’a confirmé l’amiral Olivier Lebas, le commandant de la zone maritime Atlantique, dont relève l’opération Corymbe. « On ne va pas se focaliser sur la lutte contre la piraterie qui est très à la mode chez nous », a-t-il dit. « Notre coopération s’attache à traiter de manière égale toutes les difficultés de la sécurité maritime dans la zone, vu du prisme africain et non pas européen seulement », a-t-il précisé, citant la lutte contre la pêche illégale, les trafics et les pollutions.

Selon l’amiral Lebas, « entre 40 et 50% des captures de pêches seraient faites illégalement » dans le golfe de Guinée, ce qui représente un à deux milliards de dollars de « ressources perdues » chaque année. « Les pêcheurs locaux ont de plus en plus de mal à vivre de leur pêche. Ils prennent de plus en plus de risques, sont obligés d’aller plus loin car la ressource se tarit, avec des bateaux pas forcément adaptés », ce qui provoque ds « morts en mer », a-t-il expliqué.

Photo : Opération Corymbe – Marine nationale

La Marine nationale va aider les pays du golfe de Guinée à lutter contre la pêche illégale

par Laurent Lagneau · 4 mars 2023

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L’une des plus anciennes opérations militaires françaises en Afrique n’est pas terrestre… mais navale. En effet, depuis 1990, dans le cadre de l’opération Corymbe, la France déploie régulièrement un ou deux navires dans le golfe de Guinée afin de contribuer à la sécurisation de cette zone, en lien avec la plupart des marines des dix-neuf pays riverains.

« La France s’appuie sur les liens qu’elle a su tisser et entretenir depuis plus de 30 ans avec les partenaires de la région, notamment grâce aux différents mandats de l’opération Corymbe, ainsi que sur son expertise et son modèle national en matière d’Action de l’État en mer [AEM]. Elle accompagne ainsi la montée en puissance des marines riveraines et, dans le même temps, partage ses savoir-faire afin de permettre aux États riverains d’assurer eux-mêmes la sécurisation de leurs espaces maritimes », explique en effet le ministère des Armées.

En 2013, et notamment afin de faire face à une piraterie maritime alors en plein essor, les pays riverains ont adopté une stratégie régionale commune de sécurité maritime qui, appelée « architecture de Yaoundé », vise à renforcer la coopération entre leurs forces navales respectives. Et, depuis, l’une des tâches « prioritaires » de l’opération Corymbe est justement de soutenir cette architecture de sécurité maritime.

Traversé par de nombreux flux maritimes, le golfe de Guinée ne manque pas d’enjeux sécuritaires… Mais c’est surtout de piraterie maritime qu’il a été question au cours de ces dernières années, dans la mesure où ce phénomème a eu tendance à prendre de plus en plus d’ampleur, selon les rapports régulièrement établis par le Bureau maritime international [BMI] et, plus récemment, par le Centre d’analyse et d’évaluation de la situation de sûreté maritime mondiale [MICA Center] de la Marine nationale, installé à Brest.

Face à cette situation, les armateurs mirent la pression sur les États européens en appelant à une « coalition » contre la piraterie. Le plus important d’entre eux étant le danois Maersk, le Danemark y répondit favorablement, en mai 2021. « Si nous voulons vraiment maîtriser la sécurité dans le golfe de Guinée, une présence militaire internationale est nécessaire. Du côté danois, nous essayons de faire en sorte que davantage de pays prennent leurs responsabilités », avait ainsi expliqué Copenhague.

Cela étant, le phénomène de la piraterie maritime a masqué d’autres enjeux sécuritaires sans doute encore plus importants [et qui en étaient probablement la cause…], comme la pêche illégale, notamment pratiquée à grande échelle par la Chine.

Quoi qu’il en soit, et d’une façon assez étonnante, les actes de piraterie et de brigandage maritimes ont chuté significativement, passée de 115 incidents en 2020 à seulement 16 entre entre javier et juin 2022. Si les actions de sécurisation maritime ont sans doute eu un rôle dans cette évolution, elles n’expliquent pas tout, comme l’ont relevé les sénateurs Bernard Fournier et François Bonneau, dans un rapport sur le golfe de Guinée qu’ils viennent de remettre.

Ainsi, selon les spécialistes de la région, le « facteur déterminant » de cette diminution sensible des actes de piraterie serait « plutôt à rechercher à l’intérieur du Nigeria », les « les troubles politiques et sociaux majeurs dans le delta du Niger [ayant] sans doute joué un rôle essentiel dans le développement de la piraterie dans les années 2010 », a expliqué M. Fournier, lors de l’examen du rapport en commission. « Inversement, l’approche des élections présidentielles au Nigeria a probablement un lien avec la diminution des attaques, tout comme, à l’inverse, l’augmentation massive du pillage des oléoducs à terre, 80% de la production étant volée! », a-t-il ajouté.

S’ils ne préconisent pas de baisser la garde en matière de lutte contre la piraterie, les deux rapporteurs estiment en revanche que davantage d’efforts sont à faire pour contre « deux autres menaces peut-être encore plus grave », dont la pêche illégale et les trafics illicites, en particulier de drogues, à destination de l’Europe.

S’agissant de la pêche illégale, elle est le fait de « bateaux souvent chinois ou russes, qui prélèvent des quantités dépassant les capacités de reconstitution des stocks ». Et cela alors que plus de sept millions de personnes dans la région vivent des ressources de la mer, qui plus est à un moment où « le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest et dans le golfe de Guinée a doublé en deux ans ».

Selon le MICA Center, la pêche illégale, non déclarée et non réglementée [INN], qui s’accompagne par ailleurs de « multiples trafics », en particulier de pétrole, « demeure le facteur prédominant d’instabilité économique dans le golfe de Guinée car elle maintient une forte pression sur les stocks halieutiques au détriment des populations locales. Le développement des usines de farine et d’huile de poisson accentue encore le phénomène » dans la mesure où celle-ci « ne cible plus les espèces lucratives démersales mais au contraire les petits pélagiques migrateurs […] qui représentent pourtant la pêche privilégiée des pêcheurs artisanaux et les espèces les plus consommées par les populations ouest africaines ».

Cette question a d’ailleurs été au menu d’une réunion organisée cette semaine à Brest, dans le cadre de l’architecture de Yaoundé. Ainsi, les représentants de la Marine nationale et des forces navales des pays riverains sont convenues de faire désormais porter les efforts sur la lutte contre la pêche illégale et le trafic de drogues.

« Depuis un certain temps, l’accent a été mis sur la piraterie. Il est temps que nous concentrions notre action sur la lutte contre la pêche illégale », a en effet déclaré le contre-amiral nigérian Istifanus Albara, le directeur du centre régional de sécurité maritime de l’Afrique de l’Ouest. « S’attaquer à la pêche illégale est une de nos principales priorités actuellement à cause des bénéfices que cela peut avoir pour nos économies et pour la sécurité alimentaire », a-t-il insisté.

Ce qu’a confirmé l’amiral Olivier Lebas, le commandant de la zone maritime Atlantique, dont relève l’opération Corymbe. « On ne va pas se focaliser sur la lutte contre la piraterie qui est très à la mode chez nous », a-t-il dit. « Notre coopération s’attache à traiter de manière égale toutes les difficultés de la sécurité maritime dans la zone, vu du prisme africain et non pas européen seulement », a-t-il précisé, citant la lutte contre la pêche illégale, les trafics et les pollutions.

Selon l’amiral Lebas, « entre 40 et 50% des captures de pêches seraient faites illégalement » dans le golfe de Guinée, ce qui représente un à deux milliards de dollars de « ressources perdues » chaque année. « Les pêcheurs locaux ont de plus en plus de mal à vivre de leur pêche. Ils prennent de plus en plus de risques, sont obligés d’aller plus loin car la ressource se tarit, avec des bateaux pas forcément adaptés », ce qui provoque ds « morts en mer », a-t-il expliqué.

Photo : Opération Corymbe – Marine nationale

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L’une des plus anciennes opérations militaires françaises en Afrique n’est pas terrestre… mais navale. En effet, depuis 1990, dans le cadre de l’opération Corymbe, la France déploie régulièrement un ou deux navires dans le golfe de Guinée afin de contribuer à la sécurisation de cette zone, en lien avec la plupart des marines des dix-neuf pays riverains.

« La France s’appuie sur les liens qu’elle a su tisser et entretenir depuis plus de 30 ans avec les partenaires de la région, notamment grâce aux différents mandats de l’opération Corymbe, ainsi que sur son expertise et son modèle national en matière d’Action de l’État en mer [AEM]. Elle accompagne ainsi la montée en puissance des marines riveraines et, dans le même temps, partage ses savoir-faire afin de permettre aux États riverains d’assurer eux-mêmes la sécurisation de leurs espaces maritimes », explique en effet le ministère des Armées.

En 2013, et notamment afin de faire face à une piraterie maritime alors en plein essor, les pays riverains ont adopté une stratégie régionale commune de sécurité maritime qui, appelée « architecture de Yaoundé », vise à renforcer la coopération entre leurs forces navales respectives. Et, depuis, l’une des tâches « prioritaires » de l’opération Corymbe est justement de soutenir cette architecture de sécurité maritime.

Traversé par de nombreux flux maritimes, le golfe de Guinée ne manque pas d’enjeux sécuritaires… Mais c’est surtout de piraterie maritime qu’il a été question au cours de ces dernières années, dans la mesure où ce phénomème a eu tendance à prendre de plus en plus d’ampleur, selon les rapports régulièrement établis par le Bureau maritime international [BMI] et, plus récemment, par le Centre d’analyse et d’évaluation de la situation de sûreté maritime mondiale [MICA Center] de la Marine nationale, installé à Brest.

Face à cette situation, les armateurs mirent la pression sur les États européens en appelant à une « coalition » contre la piraterie. Le plus important d’entre eux étant le danois Maersk, le Danemark y répondit favorablement, en mai 2021. « Si nous voulons vraiment maîtriser la sécurité dans le golfe de Guinée, une présence militaire internationale est nécessaire. Du côté danois, nous essayons de faire en sorte que davantage de pays prennent leurs responsabilités », avait ainsi expliqué Copenhague.

Cela étant, le phénomène de la piraterie maritime a masqué d’autres enjeux sécuritaires sans doute encore plus importants [et qui en étaient probablement la cause…], comme la pêche illégale, notamment pratiquée à grande échelle par la Chine.

Quoi qu’il en soit, et d’une façon assez étonnante, les actes de piraterie et de brigandage maritimes ont chuté significativement, passée de 115 incidents en 2020 à seulement 16 entre entre javier et juin 2022. Si les actions de sécurisation maritime ont sans doute eu un rôle dans cette évolution, elles n’expliquent pas tout, comme l’ont relevé les sénateurs Bernard Fournier et François Bonneau, dans un rapport sur le golfe de Guinée qu’ils viennent de remettre.

Ainsi, selon les spécialistes de la région, le « facteur déterminant » de cette diminution sensible des actes de piraterie serait « plutôt à rechercher à l’intérieur du Nigeria », les « les troubles politiques et sociaux majeurs dans le delta du Niger [ayant] sans doute joué un rôle essentiel dans le développement de la piraterie dans les années 2010 », a expliqué M. Fournier, lors de l’examen du rapport en commission. « Inversement, l’approche des élections présidentielles au Nigeria a probablement un lien avec la diminution des attaques, tout comme, à l’inverse, l’augmentation massive du pillage des oléoducs à terre, 80% de la production étant volée! », a-t-il ajouté.

S’ils ne préconisent pas de baisser la garde en matière de lutte contre la piraterie, les deux rapporteurs estiment en revanche que davantage d’efforts sont à faire pour contre « deux autres menaces peut-être encore plus grave », dont la pêche illégale et les trafics illicites, en particulier de drogues, à destination de l’Europe.

S’agissant de la pêche illégale, elle est le fait de « bateaux souvent chinois ou russes, qui prélèvent des quantités dépassant les capacités de reconstitution des stocks ». Et cela alors que plus de sept millions de personnes dans la région vivent des ressources de la mer, qui plus est à un moment où « le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest et dans le golfe de Guinée a doublé en deux ans ».

Selon le MICA Center, la pêche illégale, non déclarée et non réglementée [INN], qui s’accompagne par ailleurs de « multiples trafics », en particulier de pétrole, « demeure le facteur prédominant d’instabilité économique dans le golfe de Guinée car elle maintient une forte pression sur les stocks halieutiques au détriment des populations locales. Le développement des usines de farine et d’huile de poisson accentue encore le phénomène » dans la mesure où celle-ci « ne cible plus les espèces lucratives démersales mais au contraire les petits pélagiques migrateurs […] qui représentent pourtant la pêche privilégiée des pêcheurs artisanaux et les espèces les plus consommées par les populations ouest africaines ».

Cette question a d’ailleurs été au menu d’une réunion organisée cette semaine à Brest, dans le cadre de l’architecture de Yaoundé. Ainsi, les représentants de la Marine nationale et des forces navales des pays riverains sont convenues de faire désormais porter les efforts sur la lutte contre la pêche illégale et le trafic de drogues.

« Depuis un certain temps, l’accent a été mis sur la piraterie. Il est temps que nous concentrions notre action sur la lutte contre la pêche illégale », a en effet déclaré le contre-amiral nigérian Istifanus Albara, le directeur du centre régional de sécurité maritime de l’Afrique de l’Ouest. « S’attaquer à la pêche illégale est une de nos principales priorités actuellement à cause des bénéfices que cela peut avoir pour nos économies et pour la sécurité alimentaire », a-t-il insisté.

Ce qu’a confirmé l’amiral Olivier Lebas, le commandant de la zone maritime Atlantique, dont relève l’opération Corymbe. « On ne va pas se focaliser sur la lutte contre la piraterie qui est très à la mode chez nous », a-t-il dit. « Notre coopération s’attache à traiter de manière égale toutes les difficultés de la sécurité maritime dans la zone, vu du prisme africain et non pas européen seulement », a-t-il précisé, citant la lutte contre la pêche illégale, les trafics et les pollutions.

Selon l’amiral Lebas, « entre 40 et 50% des captures de pêches seraient faites illégalement » dans le golfe de Guinée, ce qui représente un à deux milliards de dollars de « ressources perdues » chaque année. « Les pêcheurs locaux ont de plus en plus de mal à vivre de leur pêche. Ils prennent de plus en plus de risques, sont obligés d’aller plus loin car la ressource se tarit, avec des bateaux pas forcément adaptés », ce qui provoque ds « morts en mer », a-t-il expliqué.

Photo : Opération Corymbe – Marine nationale

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L’une des plus anciennes opérations militaires françaises en Afrique n’est pas terrestre… mais navale. En effet, depuis 1990, dans le cadre de l’opération Corymbe, la France déploie régulièrement un ou deux navires dans le golfe de Guinée afin de contribuer à la sécurisation de cette zone, en lien avec la plupart des marines des dix-neuf pays riverains.

« La France s’appuie sur les liens qu’elle a su tisser et entretenir depuis plus de 30 ans avec les partenaires de la région, notamment grâce aux différents mandats de l’opération Corymbe, ainsi que sur son expertise et son modèle national en matière d’Action de l’État en mer [AEM]. Elle accompagne ainsi la montée en puissance des marines riveraines et, dans le même temps, partage ses savoir-faire afin de permettre aux États riverains d’assurer eux-mêmes la sécurisation de leurs espaces maritimes », explique en effet le ministère des Armées.

En 2013, et notamment afin de faire face à une piraterie maritime alors en plein essor, les pays riverains ont adopté une stratégie régionale commune de sécurité maritime qui, appelée « architecture de Yaoundé », vise à renforcer la coopération entre leurs forces navales respectives. Et, depuis, l’une des tâches « prioritaires » de l’opération Corymbe est justement de soutenir cette architecture de sécurité maritime.

Traversé par de nombreux flux maritimes, le golfe de Guinée ne manque pas d’enjeux sécuritaires… Mais c’est surtout de piraterie maritime qu’il a été question au cours de ces dernières années, dans la mesure où ce phénomème a eu tendance à prendre de plus en plus d’ampleur, selon les rapports régulièrement établis par le Bureau maritime international [BMI] et, plus récemment, par le Centre d’analyse et d’évaluation de la situation de sûreté maritime mondiale [MICA Center] de la Marine nationale, installé à Brest.

Face à cette situation, les armateurs mirent la pression sur les États européens en appelant à une « coalition » contre la piraterie. Le plus important d’entre eux étant le danois Maersk, le Danemark y répondit favorablement, en mai 2021. « Si nous voulons vraiment maîtriser la sécurité dans le golfe de Guinée, une présence militaire internationale est nécessaire. Du côté danois, nous essayons de faire en sorte que davantage de pays prennent leurs responsabilités », avait ainsi expliqué Copenhague.

Cela étant, le phénomène de la piraterie maritime a masqué d’autres enjeux sécuritaires sans doute encore plus importants [et qui en étaient probablement la cause…], comme la pêche illégale, notamment pratiquée à grande échelle par la Chine.

Quoi qu’il en soit, et d’une façon assez étonnante, les actes de piraterie et de brigandage maritimes ont chuté significativement, passée de 115 incidents en 2020 à seulement 16 entre entre javier et juin 2022. Si les actions de sécurisation maritime ont sans doute eu un rôle dans cette évolution, elles n’expliquent pas tout, comme l’ont relevé les sénateurs Bernard Fournier et François Bonneau, dans un rapport sur le golfe de Guinée qu’ils viennent de remettre.

Ainsi, selon les spécialistes de la région, le « facteur déterminant » de cette diminution sensible des actes de piraterie serait « plutôt à rechercher à l’intérieur du Nigeria », les « les troubles politiques et sociaux majeurs dans le delta du Niger [ayant] sans doute joué un rôle essentiel dans le développement de la piraterie dans les années 2010 », a expliqué M. Fournier, lors de l’examen du rapport en commission. « Inversement, l’approche des élections présidentielles au Nigeria a probablement un lien avec la diminution des attaques, tout comme, à l’inverse, l’augmentation massive du pillage des oléoducs à terre, 80% de la production étant volée! », a-t-il ajouté.

S’ils ne préconisent pas de baisser la garde en matière de lutte contre la piraterie, les deux rapporteurs estiment en revanche que davantage d’efforts sont à faire pour contre « deux autres menaces peut-être encore plus grave », dont la pêche illégale et les trafics illicites, en particulier de drogues, à destination de l’Europe.

S’agissant de la pêche illégale, elle est le fait de « bateaux souvent chinois ou russes, qui prélèvent des quantités dépassant les capacités de reconstitution des stocks ». Et cela alors que plus de sept millions de personnes dans la région vivent des ressources de la mer, qui plus est à un moment où « le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest et dans le golfe de Guinée a doublé en deux ans ».

Selon le MICA Center, la pêche illégale, non déclarée et non réglementée [INN], qui s’accompagne par ailleurs de « multiples trafics », en particulier de pétrole, « demeure le facteur prédominant d’instabilité économique dans le golfe de Guinée car elle maintient une forte pression sur les stocks halieutiques au détriment des populations locales. Le développement des usines de farine et d’huile de poisson accentue encore le phénomène » dans la mesure où celle-ci « ne cible plus les espèces lucratives démersales mais au contraire les petits pélagiques migrateurs […] qui représentent pourtant la pêche privilégiée des pêcheurs artisanaux et les espèces les plus consommées par les populations ouest africaines ».

Cette question a d’ailleurs été au menu d’une réunion organisée cette semaine à Brest, dans le cadre de l’architecture de Yaoundé. Ainsi, les représentants de la Marine nationale et des forces navales des pays riverains sont convenues de faire désormais porter les efforts sur la lutte contre la pêche illégale et le trafic de drogues.

« Depuis un certain temps, l’accent a été mis sur la piraterie. Il est temps que nous concentrions notre action sur la lutte contre la pêche illégale », a en effet déclaré le contre-amiral nigérian Istifanus Albara, le directeur du centre régional de sécurité maritime de l’Afrique de l’Ouest. « S’attaquer à la pêche illégale est une de nos principales priorités actuellement à cause des bénéfices que cela peut avoir pour nos économies et pour la sécurité alimentaire », a-t-il insisté.

Ce qu’a confirmé l’amiral Olivier Lebas, le commandant de la zone maritime Atlantique, dont relève l’opération Corymbe. « On ne va pas se focaliser sur la lutte contre la piraterie qui est très à la mode chez nous », a-t-il dit. « Notre coopération s’attache à traiter de manière égale toutes les difficultés de la sécurité maritime dans la zone, vu du prisme africain et non pas européen seulement », a-t-il précisé, citant la lutte contre la pêche illégale, les trafics et les pollutions.

Selon l’amiral Lebas, « entre 40 et 50% des captures de pêches seraient faites illégalement » dans le golfe de Guinée, ce qui représente un à deux milliards de dollars de « ressources perdues » chaque année. « Les pêcheurs locaux ont de plus en plus de mal à vivre de leur pêche. Ils prennent de plus en plus de risques, sont obligés d’aller plus loin car la ressource se tarit, avec des bateaux pas forcément adaptés », ce qui provoque ds « morts en mer », a-t-il expliqué.

Photo : Opération Corymbe – Marine nationale

France24 - Monde

Aux États-Unis, les employés des agences fédérales priés de bannir TikTok de leurs appareils

Publié le : 28/02/2023 - 05:01

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Quelques jours après une décision similaire de la Commission européenne, la Maison Blanche a fixé lundi un délai de 30 jours aux agences fédérales américaines pour s'assurer que l'application TikTok, propriété d'une entreprise chinoise, ne figure sur aucun appareil utilisé par leurs employés.

Les agences fédérales américaines devront s'assurer que leurs appareils ne sont plus dotés de l'application de vidéos TikTok sous 30 jours, a ordonné lundi 27 février le Bureau de la gestion et du budget à la Maison Blanche (OMB).

Détenue par l'entreprise chinoise ByteDance, TikTok a été prise pour cible par les législateurs américains, qui considèrent l'application comme une menace à la sécurité nationale et avaient interdit son usage sur les appareils des fonctionnaires dans une loi votée fin décembre. L'ordre de l'OMB est pris en application de cette loi, ratifiée début janvier par le président Joe Biden.

Dans un mémorandum, la directrice de ce bureau, Shalanda Young, a demandé aux agences gouvernementales de "supprimer et d'interdire les installations" de l'application sur les appareils leur appartenant ou gérés par elles, et d'"interdire le trafic Internet" depuis ces appareils vers l'application.

"Censure"

L'interdiction ne s'applique pas aux entités américaines ne dépendant pas du gouvernement fédéral, ni aux millions de particuliers qui utilisent TikTok. Mais l'Union américaine pour les libertés civiles (ACLU) a déploré la nouvelle loi, estimant qu'elle revenait à "interdire effectivement TikTok".

"Le Congrès ne doit pas censurer des plateformes entières et priver les Américains de leur droit constitutionnel à la liberté de parole et d'expression", a déclaré dans un communiqué Jenna Leventoff, conseillère politique principale de l'ACLU. "Nous avons le droit d'utiliser TikTok et d'autres plateformes pour échanger nos pensées, nos idées et nos opinions avec des personnes du pays et du monde entier", a-t-elle ajouté.

L'UE et le Canada aussi

L'ultrapopulaire plateforme de vidéos courtes et virales est de plus en plus scrutée par les Occidentaux, qui craignent que Pékin puisse ainsi accéder aux données d'utilisateurs du monde entier. Cette interdiction au sein du gouvernement fédéral américain survient quelques jours après une décision similaire de la Commission européenne, qui a interdit TikTok à son personnel pour "protéger" l'institution.

Le gouvernement du Canada a lui aussi annoncé lundi qu'il allait bannir TikTok des appareils mobiles qu'il fournit à son personnel à compter de mardi, évoquant un "niveau de risque inacceptable" pour la vie privée et la sécurité. TikTok fait déjà partie des applications chinoises interdites en Inde depuis 2020.

Avec plus d'un milliard d'utilisateurs actifs dans le monde, TikTok pointe à la sixième place des plateformes sociales les plus utilisées, selon le dernier rapport de We Are Social sur l'évolution du numérique, publié en janvier. TikTok avait reconnu en novembre que certains employés en Chine pouvaient accéder aux données d'utilisateurs européens, et avait admis en décembre que des employés avaient utilisé ces données pour traquer des journalistes. Mais le groupe nie tout contrôle ou accès du gouvernement chinois à ses données.

Avec AFP

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La Commission européenne bannit TikTok des appareils professionnels de ses employés

Les Observateurs

Des influenceuses ouïghoures au service de Pékin

TECH 24

TikTok : derrière le succès mondial, la délicate question des données

France24 - Monde

Équipe de France : sur la sellette, Corinne Diacre dénonce une "campagne de dénigrement"

Publié le : 08/03/2023 - 18:10

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À 24 heures du comité exécutif de la FFF qui pourrait sceller son destin à la tête des Bleues, la sélectionneuse Corinne Diacre est sortie du silence. Quatre joueuses de l'équipe dont Wendie Renard, Kadidiatou Diani et Marie-Antoinette Katoto ont annoncé leur mise en retrait de l'équipe de France, en contestant notamment ses méthodes de management. 

Une tentative désespérée de sauver son poste avant le couperet ? Lâchée par plusieurs joueuses et proche de l'éviction, Corinne Diacre est sortie du silence mercredi 8 mars. La sélectionneuse refuse de laisser la main, à la veille d'une réunion décisive sur son avenir à la Fédération française de football et à quatre mois et demi du Mondial de football

Le comité exécutif de la FFF se réunit jeudi à 9 h 30, avec à l'ordre du jour la situation de l'équipe de France féminine, plongée dans une crise historique depuis la mise en retrait de Wendie Renard, Kadidiatou Diani et Marie-Antoinette Katoto, les trois joueuses emblématiques de l'effectif. 

Principale cible de cette fronde, Diacre vit peut-être ses derniers jours à la tête des Bleues, tant la pression est forte autour des méthodes et du management mis en place depuis son arrivée en 2017.

>> À lire aussi : Tempête au sein des Bleues : une crise qui ne date pas d'hier

"Je suis pleinement déterminée à mener ma mission à bien"

Mais la sélectionneuse de 48 ans, restée silencieuse depuis les annonces de ses joueuses, ne compte pas quitter ses fonctions et l'a fait savoir mercredi, dans un communiqué transmis à l'AFP par son avocat, Christophe Ayela.

"Au regard du déchaînement médiatique honteux de ces derniers jours, je souhaite néanmoins réaffirmer publiquement (...) que je suis pleinement déterminée à mener ma mission à bien et, surtout, à faire honneur à la France lors de la prochaine Coupe du monde" cet été en Australie (20 juillet – 20 août), affirme la patronne des Bleues. 

🗣️ Corinne Diacre sort du silence à la veille du Comex de la FFF où son avenir sera discuté.« Je suis pleinement déterminée à mener ma mission à bien. Et surtout, à faire honneur à la France lors de la prochaine Coupe du monde. » pic.twitter.com/AojFjzLi2J

March 8, 2023

 

Sous contrat jusqu'à l'été 2024, l'ancienne entraîneuse de Clermont, en Ligue 2, dénonce "une opération de déstabilisation" et "une campagne de dénigrement qui stupéfie par sa violence et sa malhonnêteté". "Mes détracteurs n'hésitent pas – sans s'embarrasser de la vérité – à s'attaquer à mon intégrité personnelle et professionnelle", explique-t-elle dans le communiqué.

Le message est clair pour la FFF et son président par intérim Philippe Diallo : l'ancienne défenseure ne démissionnera pas.

Jeudi matin, la fédération fait donc face à sa première décision majeure depuis la démission, annoncée mardi dernier, de l'ex-président Noël Le Graët. Le "Comex", où Diacre n'est pas conviée, entendra d'abord les recommandations d'une commission spéciale constituée depuis huit jours pour "dresser un constat de la situation actuelle". Quatre membres du "gouvernement" de la FFF la composent – Jean-Michel Aulas, Laura Georges, Aline Riera et Marc Keller. Ils ont mené ces derniers jours des auditions, sollicitant notamment plusieurs joueuses de la sélection.

"On va prendre nos responsabilités"

Auditionnée mardi pendant près de deux heures selon son avocat, Diacre a-t-elle convaincu ses interlocuteurs ? Ces derniers jours, toutes les sources fédérales interrogées allaient dans le sens d'une éviction.

Cette hypothèse paraissait d'ailleurs renforcée par les propos de Jean-Michel Aulas, président de l'OL et proche de Wendie Renard, qui ne cachait plus son souhait de voir Diacre partir.

"À partir du moment où les gens s'expriment de manière pondérée, avec des arguments, il faut les écouter. On va prendre nos responsabilités", avait avancé le dirigeant après le dernier Comex.

Mais Diacre a affirmé mercredi dans son communiqué qu'Aulas lui avait "assuré qu'il était prêt à revenir sur ses propos publics en considérant désormais la situation avec objectivité et impartialité".

La situation semble en tout cas insoluble : une mise à l'écart pourrait donner l'impression que les joueuses ont le pouvoir, tandis qu'un maintien en poste obligerait la France à disputer une Coupe du monde sans ses trois principaux atouts.

Par ailleurs, les statuts de la FFF ne précisent pas qui du comité exécutif ou du président dispose du pouvoir de nommer ou révoquer les sélectionneurs des équipes de France. Noël Le Gräet, lui, ne s'en était pas embarrassé : il avait géré seul la prolongation de Diacre jusqu'aux JO-2024, l'été dernier. 

L'hypothèse d'un licenciement de Diacre ouvrirait la quête d'un successeur à la tête des Bleues. Plusieurs profils se distinguent : les noms de Gérard Prêcheur (PSG), Sonia Bompastor (Lyon), Sandrine Soubeyrand (Paris FC), Eric Blahic (ex-adjoint de Diacre) ou encore Hervé Renard, l'actuel sélectionneur de l'Arabie saoudite, ont été évoqués en interne ou par la presse ces derniers jours.

Avec AFP

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Fronde des Bleues : le sort de la sélectionneuse Corinne Diacre tranché "sous quinze jours"

DECRYPTAGE

Tempête au sein des Bleues : une crise qui ne date pas d'hier

Équipe de France : la capitaine Wendie Renard et deux stars claquent la porte avant le Mondial

France24 - Monde

Ligue des champions : suivez en direct le 8e de finale retour entre le Bayern Munich et le PSG

Publié le : 08/03/2023 - 14:51Modifié le : 08/03/2023 - 14:55

Romain HOUEIX Suivre

Défait à domicile au match aller (0-1), le PSG est contraint à l'exploit en Allemagne chez le Bayern Munich. Le huitième de finale retour est à suivre en direct sur France24.com à partir de 21 h (heure de Paris).

Battu à l'aller au Parc des Princes (0-1), le PSG de Kylian Mbappé et Lionel Messi joue sa saison mercredi 8 mars soir en huitième de finale retour de Ligue des champions, sur le terrain du Bayern Munich. Les deux prétendants au Ballon d'Or devront trouver la faille dans la carapace allemande. 

Suivez la rencontre avec notre direct commenté à partir de 21 h (heure de Paris).

Si le liveblog ne s'affiche pas, actualisez

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Ligue des champions : le PSG vise l’exploit face au Bayern Munich avec Mbappé en fer de lance

Chaos au Stade de France : l'UEFA va rembourser tous les supporters de Liverpool

8E DE FINALE

Ligue des champions : Lukaku offre la victoire sur le fil à l'Inter Milan contre Porto

France24 - Monde

Fact or fake : la politique de cohésion ne se soucie-t-elle pas de l'environnement ?

Publié le : 06/03/2023 - 16:20Modifié le : 06/03/2023 - 16:22

Les fonds de cohésion, qui participent à l'aménagement des territoires, prennent-ils en considérations les questions environnementales lors de l'élaboration de nouvelles constructions ? Sophie Samaille s'est posée la question pour "L'Europe dans tous ses États". 

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Contre-Faits

Fact or fake : la politique de cohésion n'a rien fait face au Covid-19

Contre-Faits

La politique de cohésion, un tiers du budget de l'Union européenne

ICI L'EUROPE

Cop 23 - UE : que reste-il de l'ambition affichée il y a deux ans?

France24 - Monde

Madhya Pradesh : le cœur de la belle Inde

Proposé par

Publié le : 31/01/2023 - 16:04Modifié le : 31/01/2023 - 16:09

The green paths

Du 20 au 22 septembre 2022, le salon IFTM à Paris, a mis en relation des milliers de professionnels du tourisme à travers le monde. Lors de cet évènement, Sheo Shekhar Shukla, directeur de l'office du tourisme du Madhya Pradesh, a parlé de l'importance du tourisme durable.

Madhya Pradesh est souvent surnommé le cœur de l'Inde. Située en plein milieu du pays, cette région est une synthèse de tout ce que l'Inde a à offrir grâce à son abondante diversité. Le salon IFTM Top Resa, qui s'est déroulé à Paris à la fin du mois de septembre, était l'occasion idéale pour les amateurs de voyages de découvrir la région.

Sheo Shekhar Shukla, directeur général de l'office du tourisme du Madhya Pradesh, a expliqué son approche du tourisme durable lors du salon.

"Après la crise, le monde entier a connu un changement d'approche en matière de tourisme. Et tous ces voyageurs avisés veulent vivre des expériences différentes : quelque chose de décalé, de nouveau, qui n'a pas été exploré auparavant".

Avec trois sites classés au patrimoine mondial de l'UNESCO, la région du Madhya Pradesh tient à préserver sa grande richesse historique : "L'UNESCO nous soutient très activement et trois de nos sites sont déjà classés au patrimoine mondial”, explique Sheo Shekhar Shukla.

“Sanchi est une destination spirituelle bouddhiste très célèbre, Bhimbetka est un lieu où des abris sous roche préhistorique sont encore préservés, et Khajuraho abrite des temples millénaires à l'architecture magnifique".

En somme, Shukla estime qu'il n'y a qu'une seule voie à suivre pour le secteur : "Les voyageurs doivent considérer le tourisme durable comme un paradigme afin de faire passer le tourisme au niveau supérieur".

En partenariat avec l'Office de tourisme du Madhya Pradesh.

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Opex 360

Le premier vol du planeur hypersonique français V-MAX est (enfin) pour bientôt, promet M. Chiva

par Laurent Lagneau · 3 mars 2023

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En janvier 2019, à l’occasion de ses voeux pour la nouvelle année, Florence Parly, alors ministre des Armées, avait créé la surprise avec l’annoncé d’un programme consistant à mettre au point le démonstrateur d’un planeur hypersonique, appelé V-MAX [Véhicule Manoeuvrant Expérimental].

« Beaucoup de nations s’en dotent, nous disposons de toutes les compétences pour le réaliser : nous ne pouvons plus attendre », fit-elle alors valoir, dans une allusion à la Russie, à la Chine et aux États-Unis. Et il s’agissait d’aller vite puisqu’elle avait dit attendre un premier vol d’ici la fin 2021. D’autant plus que, avait-elle insisté, ce V-MAX allait permettre « saut technologique pour bon nombre de nombre de nos capacités ».

Quelques jours plus tard, la Direction générale de l’armement fit savoir qu’elle avait notifié le projet V-MAX à ArianeGroup, qui devait alors s’appuyer sur les recherches de l’ONERA « pour réaliser un prototype de planeur hypersonique à l’horizon de 2021 ».

Cela étant, la DGA ne partait pas d’une feuille blanche étant donné qu’un projet de même nature avait été mené dans les années 1960 par son « ancêtre », savoir la Délégation ministérielle pour l’armement. Appelé VERAS [Véhicule expérimental de recherches aérothermodynamiques et structurales] et confié à Nord-Aviation, il avait mobilisé notamment Carbonne Lorraine, Pechiney, l’Institut national de sciences appliquées [INSA], l’Université de Poitiers ou encore le Centre d’essai aérospatial de Toulouse [CEAT].

Présenté au Salon de l’aéronautique du Bourget en 1969, le VERAS fut finalement annulé deux ans plus tard… alors qu’il devait effectuer son premier vol à bord d’une fusée Diamant A lancée depuis le Centre d’essais des Landes. Si la contrainte budgétaire a motivé en partie cette décision, celle aurait surtout été prise par le manque de matériaux nécessaires à sa construction [un alliage de niobium, contenant des additions de titane, vanadium et zirconium, ndlr].

Quoi qu’il en soit, en mai 2021, Mme Parly confirmé que le premier vol du V-MAX aurait « lieu dans les prochains mois ». Puis rien n’est venu. Et rien ne s’est passé non plus en 2022. Aussi pouvait-on s’interroger sur la suite donnée à ce projet…

Lors d’une audition dédiée à la dissuasion nucléaire, à l’Assemblée nationale, le Délégué général pour l’armement [DGA], Emmanuel Chiva, a dit quelques mots au sujet du V-MAX.

« Nous nous intéressons à l’évolution des menaces et avons lancé des programmes pour explorer de potentielles évolutions de nos propres systèmes. Ainsi, les démonstrations de briques technologiques pour planeurs hypersoniques – Véhicules Manœuvrant eXpérimentaux [VMaX] – seront bientôt entreprises. Il a fallu, pour ce faire, construire une base de lancement de fusées-sondes dans notre centre d’essais de Biscarosse », a en effet affirmé le DGA.

Par ailleurs, celui-ci a également évoqué l’ASN4G, le futur missile nucléaire « hypervéloce » qui remplacera l’ASMP-A Rénové [air-sol moyenne portée amélioré] de la composante aéroportée de la dissuasion.

« En ce qui concerne l’ASN4G, la phase actuelle de préparation et de dérisquage doit permettre une mise en service opérationnel, sous Rafale au standard F5, dans le courant de la décennie 2030-2040 », a rappelé M. Chiva.

« Le missile a été conçu en natif, pour qu’il puisse disposer d’une capacité d’évolution des performances au fil de sa vie opérationnelle, notamment pour tirer parti des capacités d’emport accrues du NGF [avion de combat de nouvelle génération], dans le cadre du système de combat aérien du futur [SCAF] », a-t-il continué. Et de préciser : « Ce missile à superstatoréacteur est hypersonique, seule voie technologique permettant un niveau d’ambition suffisant compte tenu de la densification des menaces et de l’évolution de la situation géostratégique ».

En outre, cet ASN4G ne pourra être emporté par le NGF que « dix à quinze ans après sa mise en service opérationnel sous le standard F5 du Rafale », ce qui « nous oblige à faire preuve pour cet appareil d’une certaine exigence en matière d’ambition, pour que sa capacité de pénétration reste crédible, au moins jusqu’en 2060 », a conclu M. Chiva.

Le premier vol du planeur hypersonique français V-MAX est (enfin) pour bientôt, promet M. Chiva

par Laurent Lagneau · 3 mars 2023

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En janvier 2019, à l’occasion de ses voeux pour la nouvelle année, Florence Parly, alors ministre des Armées, avait créé la surprise avec l’annoncé d’un programme consistant à mettre au point le démonstrateur d’un planeur hypersonique, appelé V-MAX [Véhicule Manoeuvrant Expérimental].

« Beaucoup de nations s’en dotent, nous disposons de toutes les compétences pour le réaliser : nous ne pouvons plus attendre », fit-elle alors valoir, dans une allusion à la Russie, à la Chine et aux États-Unis. Et il s’agissait d’aller vite puisqu’elle avait dit attendre un premier vol d’ici la fin 2021. D’autant plus que, avait-elle insisté, ce V-MAX allait permettre « saut technologique pour bon nombre de nombre de nos capacités ».

Quelques jours plus tard, la Direction générale de l’armement fit savoir qu’elle avait notifié le projet V-MAX à ArianeGroup, qui devait alors s’appuyer sur les recherches de l’ONERA « pour réaliser un prototype de planeur hypersonique à l’horizon de 2021 ».

Cela étant, la DGA ne partait pas d’une feuille blanche étant donné qu’un projet de même nature avait été mené dans les années 1960 par son « ancêtre », savoir la Délégation ministérielle pour l’armement. Appelé VERAS [Véhicule expérimental de recherches aérothermodynamiques et structurales] et confié à Nord-Aviation, il avait mobilisé notamment Carbonne Lorraine, Pechiney, l’Institut national de sciences appliquées [INSA], l’Université de Poitiers ou encore le Centre d’essai aérospatial de Toulouse [CEAT].

Présenté au Salon de l’aéronautique du Bourget en 1969, le VERAS fut finalement annulé deux ans plus tard… alors qu’il devait effectuer son premier vol à bord d’une fusée Diamant A lancée depuis le Centre d’essais des Landes. Si la contrainte budgétaire a motivé en partie cette décision, celle aurait surtout été prise par le manque de matériaux nécessaires à sa construction [un alliage de niobium, contenant des additions de titane, vanadium et zirconium, ndlr].

Quoi qu’il en soit, en mai 2021, Mme Parly confirmé que le premier vol du V-MAX aurait « lieu dans les prochains mois ». Puis rien n’est venu. Et rien ne s’est passé non plus en 2022. Aussi pouvait-on s’interroger sur la suite donnée à ce projet…

Lors d’une audition dédiée à la dissuasion nucléaire, à l’Assemblée nationale, le Délégué général pour l’armement [DGA], Emmanuel Chiva, a dit quelques mots au sujet du V-MAX.

« Nous nous intéressons à l’évolution des menaces et avons lancé des programmes pour explorer de potentielles évolutions de nos propres systèmes. Ainsi, les démonstrations de briques technologiques pour planeurs hypersoniques – Véhicules Manœuvrant eXpérimentaux [VMaX] – seront bientôt entreprises. Il a fallu, pour ce faire, construire une base de lancement de fusées-sondes dans notre centre d’essais de Biscarosse », a en effet affirmé le DGA.

Par ailleurs, celui-ci a également évoqué l’ASN4G, le futur missile nucléaire « hypervéloce » qui remplacera l’ASMP-A Rénové [air-sol moyenne portée amélioré] de la composante aéroportée de la dissuasion.

« En ce qui concerne l’ASN4G, la phase actuelle de préparation et de dérisquage doit permettre une mise en service opérationnel, sous Rafale au standard F5, dans le courant de la décennie 2030-2040 », a rappelé M. Chiva.

« Le missile a été conçu en natif, pour qu’il puisse disposer d’une capacité d’évolution des performances au fil de sa vie opérationnelle, notamment pour tirer parti des capacités d’emport accrues du NGF [avion de combat de nouvelle génération], dans le cadre du système de combat aérien du futur [SCAF] », a-t-il continué. Et de préciser : « Ce missile à superstatoréacteur est hypersonique, seule voie technologique permettant un niveau d’ambition suffisant compte tenu de la densification des menaces et de l’évolution de la situation géostratégique ».

En outre, cet ASN4G ne pourra être emporté par le NGF que « dix à quinze ans après sa mise en service opérationnel sous le standard F5 du Rafale », ce qui « nous oblige à faire preuve pour cet appareil d’une certaine exigence en matière d’ambition, pour que sa capacité de pénétration reste crédible, au moins jusqu’en 2060 », a conclu M. Chiva.

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En janvier 2019, à l’occasion de ses voeux pour la nouvelle année, Florence Parly, alors ministre des Armées, avait créé la surprise avec l’annoncé d’un programme consistant à mettre au point le démonstrateur d’un planeur hypersonique, appelé V-MAX [Véhicule Manoeuvrant Expérimental].

« Beaucoup de nations s’en dotent, nous disposons de toutes les compétences pour le réaliser : nous ne pouvons plus attendre », fit-elle alors valoir, dans une allusion à la Russie, à la Chine et aux États-Unis. Et il s’agissait d’aller vite puisqu’elle avait dit attendre un premier vol d’ici la fin 2021. D’autant plus que, avait-elle insisté, ce V-MAX allait permettre « saut technologique pour bon nombre de nombre de nos capacités ».

Quelques jours plus tard, la Direction générale de l’armement fit savoir qu’elle avait notifié le projet V-MAX à ArianeGroup, qui devait alors s’appuyer sur les recherches de l’ONERA « pour réaliser un prototype de planeur hypersonique à l’horizon de 2021 ».

Cela étant, la DGA ne partait pas d’une feuille blanche étant donné qu’un projet de même nature avait été mené dans les années 1960 par son « ancêtre », savoir la Délégation ministérielle pour l’armement. Appelé VERAS [Véhicule expérimental de recherches aérothermodynamiques et structurales] et confié à Nord-Aviation, il avait mobilisé notamment Carbonne Lorraine, Pechiney, l’Institut national de sciences appliquées [INSA], l’Université de Poitiers ou encore le Centre d’essai aérospatial de Toulouse [CEAT].

Présenté au Salon de l’aéronautique du Bourget en 1969, le VERAS fut finalement annulé deux ans plus tard… alors qu’il devait effectuer son premier vol à bord d’une fusée Diamant A lancée depuis le Centre d’essais des Landes. Si la contrainte budgétaire a motivé en partie cette décision, celle aurait surtout été prise par le manque de matériaux nécessaires à sa construction [un alliage de niobium, contenant des additions de titane, vanadium et zirconium, ndlr].

Quoi qu’il en soit, en mai 2021, Mme Parly confirmé que le premier vol du V-MAX aurait « lieu dans les prochains mois ». Puis rien n’est venu. Et rien ne s’est passé non plus en 2022. Aussi pouvait-on s’interroger sur la suite donnée à ce projet…

Lors d’une audition dédiée à la dissuasion nucléaire, à l’Assemblée nationale, le Délégué général pour l’armement [DGA], Emmanuel Chiva, a dit quelques mots au sujet du V-MAX.

« Nous nous intéressons à l’évolution des menaces et avons lancé des programmes pour explorer de potentielles évolutions de nos propres systèmes. Ainsi, les démonstrations de briques technologiques pour planeurs hypersoniques – Véhicules Manœuvrant eXpérimentaux [VMaX] – seront bientôt entreprises. Il a fallu, pour ce faire, construire une base de lancement de fusées-sondes dans notre centre d’essais de Biscarosse », a en effet affirmé le DGA.

Par ailleurs, celui-ci a également évoqué l’ASN4G, le futur missile nucléaire « hypervéloce » qui remplacera l’ASMP-A Rénové [air-sol moyenne portée amélioré] de la composante aéroportée de la dissuasion.

« En ce qui concerne l’ASN4G, la phase actuelle de préparation et de dérisquage doit permettre une mise en service opérationnel, sous Rafale au standard F5, dans le courant de la décennie 2030-2040 », a rappelé M. Chiva.

« Le missile a été conçu en natif, pour qu’il puisse disposer d’une capacité d’évolution des performances au fil de sa vie opérationnelle, notamment pour tirer parti des capacités d’emport accrues du NGF [avion de combat de nouvelle génération], dans le cadre du système de combat aérien du futur [SCAF] », a-t-il continué. Et de préciser : « Ce missile à superstatoréacteur est hypersonique, seule voie technologique permettant un niveau d’ambition suffisant compte tenu de la densification des menaces et de l’évolution de la situation géostratégique ».

En outre, cet ASN4G ne pourra être emporté par le NGF que « dix à quinze ans après sa mise en service opérationnel sous le standard F5 du Rafale », ce qui « nous oblige à faire preuve pour cet appareil d’une certaine exigence en matière d’ambition, pour que sa capacité de pénétration reste crédible, au moins jusqu’en 2060 », a conclu M. Chiva.

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En janvier 2019, à l’occasion de ses voeux pour la nouvelle année, Florence Parly, alors ministre des Armées, avait créé la surprise avec l’annoncé d’un programme consistant à mettre au point le démonstrateur d’un planeur hypersonique, appelé V-MAX [Véhicule Manoeuvrant Expérimental].

« Beaucoup de nations s’en dotent, nous disposons de toutes les compétences pour le réaliser : nous ne pouvons plus attendre », fit-elle alors valoir, dans une allusion à la Russie, à la Chine et aux États-Unis. Et il s’agissait d’aller vite puisqu’elle avait dit attendre un premier vol d’ici la fin 2021. D’autant plus que, avait-elle insisté, ce V-MAX allait permettre « saut technologique pour bon nombre de nombre de nos capacités ».

Quelques jours plus tard, la Direction générale de l’armement fit savoir qu’elle avait notifié le projet V-MAX à ArianeGroup, qui devait alors s’appuyer sur les recherches de l’ONERA « pour réaliser un prototype de planeur hypersonique à l’horizon de 2021 ».

Cela étant, la DGA ne partait pas d’une feuille blanche étant donné qu’un projet de même nature avait été mené dans les années 1960 par son « ancêtre », savoir la Délégation ministérielle pour l’armement. Appelé VERAS [Véhicule expérimental de recherches aérothermodynamiques et structurales] et confié à Nord-Aviation, il avait mobilisé notamment Carbonne Lorraine, Pechiney, l’Institut national de sciences appliquées [INSA], l’Université de Poitiers ou encore le Centre d’essai aérospatial de Toulouse [CEAT].

Appelé VERAS

Présenté au Salon de l’aéronautique du Bourget en 1969, le VERAS fut finalement annulé deux ans plus tard… alors qu’il devait effectuer son premier vol à bord d’une fusée Diamant A lancée depuis le Centre d’essais des Landes. Si la contrainte budgétaire a motivé en partie cette décision, celle aurait surtout été prise par le manque de matériaux nécessaires à sa construction [un alliage de niobium, contenant des additions de titane, vanadium et zirconium, ndlr].

Quoi qu’il en soit, en mai 2021, Mme Parly confirmé que le premier vol du V-MAX aurait « lieu dans les prochains mois ». Puis rien n’est venu. Et rien ne s’est passé non plus en 2022. Aussi pouvait-on s’interroger sur la suite donnée à ce projet…

Lors d’une audition dédiée à la dissuasion nucléaire, à l’Assemblée nationale, le Délégué général pour l’armement [DGA], Emmanuel Chiva, a dit quelques mots au sujet du V-MAX.

« Nous nous intéressons à l’évolution des menaces et avons lancé des programmes pour explorer de potentielles évolutions de nos propres systèmes. Ainsi, les démonstrations de briques technologiques pour planeurs hypersoniques – Véhicules Manœuvrant eXpérimentaux [VMaX] – seront bientôt entreprises. Il a fallu, pour ce faire, construire une base de lancement de fusées-sondes dans notre centre d’essais de Biscarosse », a en effet affirmé le DGA.

Par ailleurs, celui-ci a également évoqué l’ASN4G, le futur missile nucléaire « hypervéloce » qui remplacera l’ASMP-A Rénové [air-sol moyenne portée amélioré] de la composante aéroportée de la dissuasion.

« En ce qui concerne l’ASN4G, la phase actuelle de préparation et de dérisquage doit permettre une mise en service opérationnel, sous Rafale au standard F5, dans le courant de la décennie 2030-2040 », a rappelé M. Chiva.

« Le missile a été conçu en natif, pour qu’il puisse disposer d’une capacité d’évolution des performances au fil de sa vie opérationnelle, notamment pour tirer parti des capacités d’emport accrues du NGF [avion de combat de nouvelle génération], dans le cadre du système de combat aérien du futur [SCAF] », a-t-il continué. Et de préciser : « Ce missile à superstatoréacteur est hypersonique, seule voie technologique permettant un niveau d’ambition suffisant compte tenu de la densification des menaces et de l’évolution de la situation géostratégique ».

En outre, cet ASN4G ne pourra être emporté par le NGF que « dix à quinze ans après sa mise en service opérationnel sous le standard F5 du Rafale », ce qui « nous oblige à faire preuve pour cet appareil d’une certaine exigence en matière d’ambition, pour que sa capacité de pénétration reste crédible, au moins jusqu’en 2060 », a conclu M. Chiva.

France24 - Monde

Sécheresse en France : avec des nappes au plus bas, "les pluies à venir seront insuffisantes"

Publié le : 06/03/2023 - 18:35

Cyrielle CABOT

Après une sécheresse historique cet été et un hiver tout aussi sec, le mois de mars démarre avec des averses prévues sur une grande partie de la France. Une bonne nouvelle, alors que l'inquiétude d'un nouvel été sans eau grandit. Mais ces pluies ne seront certainement pas suffisantes pour compenser la situation actuelle.

L'hiver a été sec, très sec. Les mois de décembre, janvier et février ont été marqués par un déficit de pluie et de neige, a confirmé Météo France lundi 6 mars, dans son bilan hivernal. De quoi renforcer les craintes d'un nouvel été marqué par la sécheresse.

En prévision, le gouvernement affirme vouloir se préparer. Depuis mi-février, quatre départements - l'Ain, les Pyrénées-Orientales, le Var et les Bouches-du-Rhône - sont déjà soumis à des restrictions sur l'usage de l'eau. Il est interdit d'arroser sa pelouse, de remplir sa piscine ou encore d'irriguer les cultures. Des mesures "d'anticipation" pour éviter "d'éventuelles situations de crise", fait valoir le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu.

Mais mardi, la pluie revient enfin, salue l'organisme météorologique dans son bulletin quotidien. Une trêve salutaire qui pourrait laisser espérer un renversement de la situation. "S'il pleut comme il pleut d'habitude régulièrement au printemps, nous n'aurons pas de difficultés puisque nous n'aurons pas besoin de prélever dans les nappes ou dans les cours d'eau", a ainsi voulu rassurer Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture, le 27 février dernier.

Pour Simon Mittelberger, climatologue à Météo France, ces précipitations seront en effet bienvenues et permettront d'"humidifier" les sols. Elles resteront cependant insuffisantes pour recharger des nappes souterraines taries par l'accumulation d'épisodes secs, été comme hiver.

France 24 : Quelle est la situation actuelle ?

Simon Mittelberger : Depuis le mois de septembre, nous sommes sur un déficit de 18 % de la pluviométrie en France. Et février s'inscrit dans cette tendance globale avec cette séquence record de 32 jours sans pluie. Le déficit des précipitations atteint 75 %.

Avec cet hiver très doux et très sec, qui fait suite à la sécheresse de l'été 2022, l'état des sols est très inquiétant. Concrètement, aujourd'hui, nous sommes dans la situation qu'on rencontre normalement au milieu du mois d'avril.

Il y a cependant de fortes disparités entre les territoires. Dans le sud-ouest de la France, par exemple, nous sommes dans une situation quasi proche de la normale car les sols ont pu bénéficier d'importantes précipitations fin janvier. En revanche, en Auvergne-Rhône-Alpes et en Occitanie, les sols n'ont jamais été aussi secs à cette période de l'année. Nous sommes proches de ce qu'on rencontre habituellement au mois de mai.

 

Le retour des précipitations en ce début du mois de mars peut-il suffire à améliorer la situation ?

De la pluie va effectivement arriver dans les deux tiers nord de la France et dans le Sud-Ouest à partir de mardi et c'est une bonne nouvelle. Surtout que le mois de mars est crucial car c'est en quelque sorte le dernier moment pour la recharge des nappes phréatiques.

Normalement, la période entre septembre et mars est la "période de recharge", c'est-à-dire que les précipitations permettent de réalimenter en eau les nappes souterraines. Passée cette date, avec l’arrivée du printemps, c'est trop tard : les températures grimpent augmentant l'évaporation des précipitations et la végétation repart et vient puiser l’eau dans le sol pour se développer. Les pluies qui tombent ne peuvent donc plus rentrer suffisamment en profondeur pour atteindre les nappes souterraines.

Par ailleurs, on est parti de réserves en eau tellement basses, après la sécheresse de l'été 2022, qu'il aurait fallu un hiver nettement excédentaire en précipitation pour recharger entièrement les nappes. Ces pluies du mois de mars seront donc bénéfiques car elles vont permettre de réhumidifier les sols mais elles ne seront pas suffisantes pour reconstituer entièrement les stocks.

[NDLR : De début septembre au 2 mars, il est tombé en France l’équivalent de 435,1 millimètres de précipitations - la normale saisonnière étant de 583,7 millimètres. Il faudrait ainsi, que d’ici au 31 mars, il tombe au minimum 150 millimètres de pluie dans le pays. La normale pour un mois de mars est de 50 mm, note Météo France]

>> Agriculture, centrales nucléaires… Comment l'eau est consommée en France

Concrètement, à quoi faut-il s'attendre pour le printemps et l'été ?

Actuellement, nous n'avons aucune tendance significative pour la météo des trois prochains mois. Selon notre dernier bilan, le scénario tend plutôt à un printemps plus chaud que la normale, mais nous ne parvenons pas à modéliser une tendance concernant les précipitations.

En théorie, oui, la situation peut donc encore s'améliorer si les prochaines semaines sont particulièrement pluvieuses. On a eu le cas en 2012, par exemple, où le mois d'avril a été deux fois plus pluvieux que la normale, ce qui a permis d'éviter une sécheresse estivale. Idéalement, il faudrait d'ailleurs que ce soit des précipitations modérées qui s'étaleraient sur plusieurs jours pour que l'eau ait le temps de pénétrer dans la terre.

Et s'il pleut, les agriculteurs ne seront pas obligés d'irriguer leurs cultures et donc de puiser dans les réserves d'eau. En revanche, dans le cas contraire, on sera obligés de puiser dans les nappes. Et c'est vraiment le niveau de cette réserve d'eau qui reste aujourd'hui inquiétante.

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} Dérèglement climatique

Face à la sécheresse, le monde agricole réfléchit à une meilleure gestion de "l'or bleu"

Entretien

Sécheresse : réutiliser les eaux usées, une technique "d'avenir" à appliquer "au cas par cas"

En chiffres

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France24 - Monde

Neymar bientôt opéré de la cheville, sa saison avec le PSG compromise

Publié le : 06/03/2023 - 23:33

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Le PSG a annoncé, lundi, que Neymar doit se faire opérer de la cheville droite "dans les prochains jours" au Qatar. Par conséquent, il sera absent des terrains de "trois à quatre mois", le privant de la fin de saison du club.

Le scénario semble se répéter pour Neymar. L'attaquant du Paris Saint-Germain, qui doit se faire opérer de sa cheville droite, ne pourra certainement pas terminer la saison, a annoncé, lundi 6 mars, le club.

Il passera sous les mains du chirurgien "dans les prochains jours" à Doha (Qatar) et sera absent des terrains de "trois à quatre mois", a prévenu le PSG, à deux jours d'un match décisif face au Bayern Munich.

Le joueur "a présenté plusieurs épisodes d'instabilité de la cheville droite ces dernières années" et "le staff médical du Paris Saint-Germain a recommandé une opération de réparation ligamentaire, afin d'éviter un risque majeur de récidive", a précisé le club de la capitale.

"Je reviendrai plus fort", a promis l'attaquant brésilien sur Twitter, dans un court message accompagné d'une émoticône de mains jointes en prière.

I'll come back stronger 🙏 pic.twitter.com/VBTH9MME02

March 6, 2023

Sa saison est sans doute terminée puisque la 38e et dernière journée de Ligue 1 est prévue le 3 juin et la finale de la Ligue 1 est programmée le 10 juin. Il n'aura joué que 49 % des matches de Ligue 1 du PSG depuis son arrivée (112 sur 228) et en Ligue des champions, il aura disputé 41 des 55 rencontres, en comptant celle de mercredi, un maigre rendement pour un joueur de ce prix.

Des blessures à répétition

En disputant un ballon à Benjamin André le 19 février contre Lille en Ligue 1, la cheville de "Ney" s'est tordue, une fois de plus. Le Brésilien était sorti en larmes. Ces derniers jours, l'entraîneur Christophe Galtier avait prévenu que son joueur serait de toutes façons absent à Munich, où le PSG doit renverser mercredi (21 h 00) un désavantage d'un but pour espérer se qualifier pour les quarts de finale de la Ligue des champions.

Samedi, lors des célébrations du 201e but parisien de Kylian Mbappé, on l'a vu sur la pelouse en béquilles, comme Presnel Kimpembe, victime d'une rupture du tendon d'Achille droit et forfait lui jusqu'à l'automne.

La rechute est terrible pour Ney, qui va encore manquer un grand rendez-vous européen du PSG. Ses blessures à répétition l'ont privé d'un huitième de finale retour de C1 contre le Real Madrid en 2018 (touché à un os du pied), des huitièmes de l'année suivante contre Manchester United, toujours pour un problème au pied, et encore d'un huitième contre le Barça en 2021. Cette fois, c'est l'adducteur gauche qui avait lâché.

Quand il n'est pas blessé, le crack brésilien emmène le PSG jusqu'en finale en 2020, perdue contre le Bayern (1-0), mais sa fragilité l'a rattrapé.

Son pied avait déjà tourné à la Coupe du monde, lors du premier match contre la Serbie. Après d'intenses soins, Ney était revenu mais son tournoi s'était encore une fois achevé dans les larmes, en quarts de finale, contre la Croatie (1-1, 4 t.a.b. à 2 ), où il avait pourtant signé un but magnifique.

En 2014, une grave blessure à une côte l'avait arrêté avant les demi-finales, et la "Seleçao" s'était effondrée contre l'Allemagne dans le mémorable 7-1.

Avec AFP

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France24 - Monde

Au Burundi, la crise climatique prive des milliers d’enfants d’école

Proposé par

Publié le : 15/12/2022 - 13:47Modifié le : 15/12/2022 - 13:50

Unicef

Le réchauffement climatique touche de plein fouet le Burundi, pays d’Afrique de l’Est et l’un des plus pauvres du monde. Sécheresses, vents violents et inondations provoquent des destructions d’écoles et des déplacements de populations, lourds de conséquences sur l’éducation des enfants.

“La crise climatique est une crise des droits de l’enfant”. C’est à l’aide de chiffres concrets que l’UNICEF illustre ce constat accablant. Au total, plus de 1000 salles de classes ont été affectées par des catastrophes naturelles ces deux dernières années au Burundi, privant une centaine de milliers d’élèves d’instruction. En cause : le réchauffement climatique, qui provoque des vents violents et inondations à l’origine de nombreuses destructions, dont les écoles.

Alors que le Burundi est le pays avec les plus faibles émissions de gaz à effet de serre du monde, il pâtit de ses conséquences. “Au Burundi, les effets du changement climatique, notamment les inondations, les glissements de terrain, la sécheresse, ont provoqué le déplacement 75 000 personnes, dont environ la moitié sont des enfants en 2022”, affirme John Agbor, représentant pays de l’UNICEF.

Relogés dans des camps et habitats de fortune, les enfants ont des difficultés pour poursuivre leur scolarité dans des conditions adéquates. “Les élèves dont les écoles ont été détruites doivent aller dans d’autres structures. Nous avons alors des classes surchargées, qui accueillent jusque 100 élèves pour une capacité de 50 !”, déplore le représentant de l’UNICEF.

C’est le cas des écoles Mushasha I et II, envahies par les eaux lors de la dernière saison des pluies. “Les inondations ont été lourdes de conséquences sur la scolarité des élèves. Plusieurs salles de classe étaient impraticables pendant trois mois et les élèves ont dû rejoindre d’autres écoles pour finir l’année. Le nombre d’heures de cours a donc été fortement réduit, sans parler de leur matériel scolaire, qui a aussi été détruit”, témoigne Clarisse Barikaco, Directrice de l’école fondamentale Mushasha I.

Les enfants, premières victimes du réchauffement climatique

Sur le terrain, le Fonds onusien pour l’enfance tente d’appliquer des plans d’urgence, notamment en fournissant du matériel scolaire, en réparant les écoles détruites ou en proposant des tentes de remplacement dans les camps.

Mais à long terme, des solutions plus pérennes sont nécessaires, notamment la construction de bâtiments scolaires solides et résilients capables de résister aux intempéries. Problème : le Burundi peine à attirer les fonds des bailleurs internationaux pour mener à bien ces chantiers, car, selon le fonds pour l’enfance, les chiffres des populations atteintes restent “faibles”, comparés à d’autres pays bien plus peuplés et la priorité est donc ailleurs.

L’appel de l’UNICEF est donc urgent : la communauté internationale doit reconnaître que les enfants, qui constituent la frange de la population la plus vulnérable, sont les premières victimes de ce réchauffement mondial, que ce soit en termes de santé, de protection, d’accès à l’eau et à l’hygiène, à une bonne nutrition, mais aussi à l’éducation. Au-delà d’attirer les fonds pour la construction d’écoles, la seule solution pérenne est déjà connue des décideurs du monde entier, rappelle John Agbor. “Lors de la COP 27, les enfants et les jeunes ont intensifié le plaidoyer afin que des mesures soient prises contre les changements climatiques ; aux dirigeants mondiaux de tenir compte des appels lancés par les enfants et les jeunes pour renforcer les actions visant à réduire les émissions et à fournir un financement adéquat pour le climat. Nous devons sauver la planète, pour sauver nos enfants ”.

Pour en savoir davantage sur les actions de l'Unicef au Burundi : https://www.unicef.org/burundi/

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Valeurs Actuelles

Gilles Verdez, l’entêté contradicteur du bon sens

Vous vous rappelez de cette couverture de Valeurs actuelles en mars 2020 ? «Elles censurent notre culture, fantasment le « patriarcat », dégradent la langue française, préfèrent le foot féminin, cassent l’ambiance en soirée…»  À l’époque, le journal s’intéressait aux dérives idéologiques des féministes les plus radicales. En fait, à peu de choses près, la description vaut aussi pour Gilles Verdez. Dix ans sur le plateau de Touche pas à mon Poste tous les soirs, et le chroniqueur à la voix stridente du bout de la table, s’illustre chaque soir, par des interventions déconcertantes.

Défendre l’écriture inclusive ? Check. Promouvoir la transidentité à l’école. Check. Défendre l’écriture féminine universelle ? Check. Même Michel Sardou, invité dans le studio à Boulogne en septembre dernier, a du mal à comprendre et ouvre grand les yeux quand Gilles Verdez, de l’autre côté de la table, tente de convaincre le chanteur : « Mais si regardez dire « elle neige »(à la place d’”il neige”), c’est magnifique. »  Heureusement le chanteur n’est pas convaincu. Reprenons. Favoriser le football féminin ? Check. Quand le journaliste de RMC sport Daniel Riolo glisse une petite blague sur le degré de spectacle de certains matchs de football féminins, Verdez crie à la misogynie, au sexisme, etc. Bref, les envolées du chroniqueur sur le plateau de Touche pas à mon poste suffisent à le situer politiquement. « Je suis foncièrement de gauche. J’ai toujours été du côté des opprimés, et du côté de ceux que tout le monde attaque»  nous avoue-t-il.

Lundi 16 janvier, le plateau reçoit un commerçant victime de vol dans sa boutique. Mais l’objet de son invitation n’est pas là. L’homme a utilisé les images de ses caméras de surveillance pour diffuser le quotidien de beaucoup de confrères. Sur la vidéo, on aperçoit un homme en train de glisser dans sa sacoche des vêtements en rayon. Consensus total autour du plateau pour soutenir la démarche de ce vendeur. Tous ? Non. C’est écrit sur sa pancarte. Gilles Verdez conspue l’unanimisme et condamne le commerçant, au nom de la présomption d’innocence, et de cette illégale diffusion d’image : « Vous êtes des délinquants. Les images peuvent être truquées » clame-t-il de sa voix perçante. Le plateau, hilare, ne prend pas au sérieux la sortie du cinquantenaire, habitué de son goût pour la dissidence.

Je sais que mes convictions sont minoritaires. Parfois, je demande à mes collègues : mais comment faites-vous pour penser ça ?

Enfin, quel est le point commun entre Ruby Nikara et Amandine Pelissard ? L’une et l’autre gagnent (très gracieusement) leur vie en vendant des photos dénudées sur la plateforme Onlyfan. Ruby Nikara vend l’eau de son bain à des prix faramineux, Amandine Pélissard, après avoir participé à un reportage sur sa famille nombreuse, son couple et ses jeunes enfants, se lance dans le porno avec son mari. Tous deux ont été fermement défendus, au nom de la liberté de la femme, par Gilles Verdez sur le plateau de Cyril Hanouna, quand le reste du plateau reste navré par ces pratiques professionnelles et parcours de vie.

Seul, une nouvelle fois, à se positionner à contre-courant même dans les situations les plus improbables, Gilles Verdez, l’homme qui déteste le consensus, ou le bon sens, nous assure ne pas jouer la caution contradictoire de l’émission : «Ce que je dis me vaut quand même des problèmes. Je me fais critiquer de partout. Si c’était un rôle il y a longtemps que j’aurai arrêté.»  Car oui, depuis plusieurs semaines, l’ancien journaliste de France Soir et du Parisien connaît une phase délicate. Ses récentes prises de positions lui coûtent de nombreuses menaces et intimidations. Pour avoir défendu les squatteurs, et dit que les terroristes n’étaient pas nécessairement des monstres, Gilles Verdez a franchi la ligne rouge des inepties qui, aujourd’hui, lui valent d’être prudent n’importe où.

Entre Bolloré et Boyard

«Mes interventions sont toujours lapidaires, je ne peux pas parler dix minutes. Je sais que mes convictions sont minoritaires. Parfois, je demande à mes collègues : mais comment faites-vous pour penser ça ?»  Étonnant non ? Une décennie à la table de Touche pas à mon Poste, et Gilles Verdez ne se lasse pas d’être constamment isolé sur les sujets de société. Pis, depuis que le programme de C8 s’est transformé en émission sociétale, Hanouna et sa bande sont constamment accusés de faire le jeu du RN. Chose que ce cinquantenaire n’accepte pas, et contrairement aux accusations de la Nupes, ne voit aucun problème à travailler pour le groupe Bolloré. « Toutes les sensibilités sont représentées. À titre personnel, je n’ai jamais reçu la moindre pression. Sur Cnews comme sur C8, j’ai toujours été libre de présenter mes points de vue »  Verdez se souvient même avoir connu, par le passé, de réelles contraintes éditoriales dans d’autres rédactions.

France Inter ? Je trouve que ce sont que des bobos, éloignés des gens et de leurs préoccupations.

La mue de TPMP, le phénomène Hanouna, Gilles Verdez s’en félicite. À l’époque, l’émission était spécialisée dans l’actualité du PAF, les debriefs de Koh-Lanta, des Marseillais, et le théâtre des gags parfois d’un goût douteux. Aujourd’hui, TPMP a changé de statut, grâce à sa vedette : « Cyril sent la société, il sent les choses, et a senti qu’il fallait donner la parole à tout le monde dans le pays. » Le succès entraîne son lot d’ennemis et d’invectives, les précédents mois restent marqués par un déferlement d’attaques contre Cyril Hanouna. Gilles Verdez hausse les épaules : « Taper sur Hanouna c’est bankable, rien de plus. »

Pourtant, l’épisode Boyard, le 10 novembre 2022, a été pénible pour tout le monde. D’abord, parce que la salve entre Cyril Hanouna et le jeune député de la Nupes a couté 3.5 millions d’amende à la chaîne C8 ; mais aussi parce que cette séquence reste une déception singulière pour Gilles Verdez. Le jeune militant de l’époque faisait partie de ses rares alliés sur le plan des idées. Avec lui, comme avec Yassine Bellatar, une sympathie s’était créée. Aujourd’hui député de la Nupes, Boyard s’est mis à dos son ancien collègue de table : «Il s’est enrégimenté, il est dans une tour d’ivoire déconnectée. Il a complètement vrillé » , tance-t-il.

La gauche déconnectée, et le Rassemblement National

Déconnecté. Le terme lui revient souvent, surtout pour évoquer certains responsables politiques actuels. « La gauche, aujourd’hui est totalement déconnectée des classes populaires, elle vit dans un autre monde »  analyse-t-il. Et le service public ? Il y a longtemps, que Gilles Verdez n’écoute plus France Inter. « Je trouve que ce ne sont que des bobos, éloignés des gens et de leurs préoccupations. » À qui le dites-vous… Mais là encore, on peine à suivre. Même s’il reste sincèrement ouvert à la discussion, aux débats et aux opinions de chacun, lui aussi reprend à bras-le-corps le discours et les convictions d’une sphère parisienne. « Je déteste ceux qui stigmatisent les minorités, mon truc à moi c’est de lutter contre les discriminations. » Communautés trans, végan, musulmane, Verdez défend tout le monde. Une question hasardeuse : y a-t-il une minorité  avec laquelle vous n’êtes pas d’accord ? Réponse : les catholiques ultra-traditionalistes. « Ils rejettent les évolutions sociétales. Ils ont une pensée rétrograde qu’ils veulent imposer à la société. » Elle est là, l’inquiétude, à ses yeux…

Il y en a d’autres. Parmi elles, le penchant des classes populaires pour le Rassemblement National. À ce propos, et c’est assez rare pour le souligner, il regrette une de ses interventions passées. En janvier 2022, alors en pleine campagne présidentielle, il assène que tous les électeurs du Rassemblement National sont racistes. Il reconnaît aujourd’hui que son propos était démesuré, surtout que son public, il le sait, est en partie constitué de ces mêmes électeurs. D’ailleurs, Jordan Bardella, président du parti, s’est rendu à plusieurs reprises dans les studios. Un soir, en sortant d’un plateau, Gilles Verdez lui pose une question — dont il n’a plus le souvenir — sur un élément de sa politique. Il le martèle, Verdez ne partage rien sur le plan des idées avec le jeune président, mais la réponse de celui-ci était d’une rare simplicité et courtoisie. Verdez s’en souvient encore : « J’ai apprécié. » 

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Valeurs Actuelles

Missiles, munitions de petits calibres, balles à blanc… un rapport parlementaire alerte sur la situation critique des stocks de munitions de l’armée française

Les chasseurs Rafale s’élancent du pont d’envol du Charles de Gaulle. Leurs réacteurs tournent à pleine puissance. Sous leurs ailes, ils embarquent des bombes guidées laser. Depuis le centre de commandement du porte-avions, le député RN de l’Aude, Julien Rancoule observe ce ballet aérien. Ce 2 mars, aux côtés d’une délégation de parlementaires, il assiste à l’engagement du groupe aéronaval sur l’exercice Orion au large des côtes héraultaises.

Si le spectacle est plaisant à voir, l’attention du député se fixe sur l’armement du navire et de ses aéronefs. Depuis plusieurs semaines, l’élu du Rassemblement national, co-rapporteur d’une mission d’information sur l’état des stocks de munitions de l’armée française, sonne l’alerte. Les chiffres sont éloquents : la France acquiert chaque année 20 000 obus de 155 mm, l’équivalent d’une journée de tirs sur la ligne de front en Ukraine. Le pays n’achète plus non plus de missiles de fabrication française Scalp et Exocet, les coûts d’entretien de ceux déjà acquis approchant les 10 millions d’euros. Enfin, depuis 2011, six dépôts de munitions auparavant gérés par le service interarmées des munitions (SIMu) ont également été fermés. « La faiblesse de nos stocks nous affaiblit sur la scène internationale, défend-t-il. La France est un membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies. Si elle n’est pas en mesure de tenir son rang dans ce domaine, cela lui fera perdre toute crédibilité dans les coalitions militaires. »

Le 15 mars 2022, moins d’un mois après l’invasion russe en Ukraine, Christian Cambon, président de la commission défense du Sénat, affirmait qu’en cas de conflit, la France disposerait d’à trois jours de munitions et tiendrait difficilement une ligne de front d’à peine 80 km. Aujourd’hui, Julien Rancoule tempère : « La dernière loi de programmation militaire a stoppé l’hémorragie de ce problème de stock. Tout l’enjeu est d’avoir un budget qui augmente en conséquence pour permettre de reconstituer un stock pragmatique pour les défis à venir. »

Pour le député RN, il devient urgent de relocaliser la filière munitionnaire, afin de reconstituer les réserves

Comment en est-on arrivé à une telle situation ? « La guerre froide avait entériné le principe de stock. Mais, avec la fin de cette période, nos dirigeants ont considéré que cela revenait cher en comparaison à nos engagements militaires. Progressivement des usines de production ont fermé, les crédits ont été revus à la baisse et un déstockage massif a eu lieu. » Pour le député RN, il devient urgent de relocaliser la filière munitionnaire, afin de reconstituer les réserves.

À Castelnaudary, dans sa circonscription, au 4e régiment étranger de la Légion étrangère, Julien Rancoule a pu à de nombreuses reprises observer les entraînements des légionnaires sur le pas de tir. Dans les chargeurs, non pas des balles réelles, mais des munitions à blanc s’échappant. Fabriquer à nouveau des munitions sur le sol français permettrait aussi, assure-t-il, d’améliorer l’entraînement des soldats.

Reste que le défi s’annonce de taille. Depuis trente ans, la France privilégie l’achat de ses munitions “sur étagères” auprès de fournisseurs étrangers, quitte à laisser disparaître les acteurs tricolores. Dernier exemple en date, la tentative de Jean-Yves Le Drian de ressusciter, début 2017, une filière de munitions de petit calibre (5,56 mm, les cartouches utilisées dans les Famas et les HK416), a finalement été avortée à la faveur d’un changement de gouvernement. Impensable pour Julien Rancoule : « Il faut réinvestir dans cette filière impérativement. À partir du moment où vous êtes dépendant d’autres pays sur du petit calibre, forcément, vous n’êtes pas crédible au niveau diplomatique. »

En tirant ces constats alarmants, Julien Rancoule remet en question « l’Économie de guerre » proclamée par Emmanuel Macron. Une critique certes, mais nécessaire et fondée pour le jeune député du Rassemblement national. « Si les industriels de l’armement n’ont pas les garanties d’avoir un retour sur investissement, ils ne prendront aucun risque pour investir dans de nouvelles chaînes. Cette thématique des munitions est primordiale, car étroitement liée à notre pouvoir de dissuasion. »

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[Exclu VA +] « Je suis soutenu par ma famille » – Pierre de Gaulle s’explique sur son voyage en Russie

« Pierre de Gaulle, vous êtes la personne qu’il faut pour faire mémoire du général de Gaulle », ces mots, prononcés par Darius Rochebin sur le plateau de LCI le 7 novembre 2021, le petit-fils du général ne risque pas de les entendre de sitôt.

Si Pierre de Gaulle n’a jamais caché ses positions pro-russes comme l’attestent son intervention sur LCI ou encore son interview au Figaro donnée peu après, l’invasion russe de l’Ukraine a quelque peu changé la donne.

Dorénavant, il est ouvertement qualifié de « gland » sur les plateaux de télévision, ne provoquant d’autres réactions que les rires. Il faut dire que le 24 février 2022 ne l’a pas fait changer d’avis au sujet de la Russie, bien au contraire.

En juin 2022, Pierre de Gaulle est invité à se rendre à l’ambassade de Russie à Paris pour participer aux célébrations de la fête nationale russe. Il propose alors d’écrire un discours où il ne cache pas son soutien à « l’opération spéciale », tout en attribuant la genèse du conflit à l’Ukraine et à l’OTAN.

« Chacun reconnaît aujourd’hui la responsabilité des États-Unis dans le conflit actuel, le rôle funeste de l’Otan qui s’élargit sans cesse et la politique inconsidérée du gouvernement ukrainien », a-t-il notamment déclaré lors de son allocution.

Si ce discours a eu peu d’impact en France, les autorités russes ont vu là l’opportunité d’obtenir le soutien précieux d’un « de Gaulle ». Invité par la ville de Volgograd pour le 80ème anniversaire de la bataille de Stalingrad, Pierre de Gaulle rencontrera alors plusieurs officiels russes dont le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec qui il parlera « de la paix ».

Quelques jours après son retour en Europe, Pierre de Gaulle a rencontré l’équipe de VA + en exclusivité pour revenir sur le but de son voyage en Russie, ses opinions controversées sur la guerre en Ukraine, et sur ses relations avec sa famille.

L’entretien complet, d’une durée totale de 26 minutes, est à retrouver sur notre offre Rejoindre.

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France24 - Monde

Renforcer les solutions africaines face aux défis de l'Afrique

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Publié le : 25/07/2022 - 13:17

JICA

Confrontée à des perturbations des chaînes d'approvisionnement alimentaire, au COVID-19 et au changement climatique, l'Afrique a besoin d'une nouvelle approche du développement fondée sur l'autonomisation et les solutions locales.

Telle est la conclusion d'une réunion de haut niveau organisée par l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA) le 6 juillet à Paris, en prévision de la huitième conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD8), qui se tiendra les 27 et 28 août à Tunis.

Donner aux nations africaines les moyens de mener leur propre développement et de renforcer leur résilience face aux chocs extérieurs, objectif du principe de « sécurité humaine », a toujours été la vision directrice de la JICA tout au long de ses décennies d'engagement avec l'Afrique.

« Il est primordial que nous renforcions l'autonomie des individus, des organisations et des sociétés afin de pouvoir non seulement survivre aux crises, mais aussi en sortir plus forts » a déclaré le président de la JICA, Akihiko Tanaka, dans son discours liminaire, en se joignant aux panélistes de l'Agence française de développement (AFD), de l'Agence de développement de l'Union africaine (AUDA-NEPAD), du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), de la Banque africaine de développement (BAD) et de l'Université de Columbia. L'événement était animé par Ragnheiður Elín Árnadóttir, directrice du centre de développement de l'OCDE.

En prélude à la TICAD8

Le thème de la résilience sera au cœur de la TICAD8, comme l'a également exprimé le président dans son résumé de la réunion ministérielle de la TICAD tenue en mars.

La Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD) a été créée en 1993 par le gouvernement japonais pour soutenir la croissance africaine grâce à un dialogue ouvert. Organisée en partenariat avec la Commission de l'Union africaine, les Nations Unies, le PNUD et la Banque mondiale, elle rassemble les dirigeants de certains pays africains, les organisations internationales, le secteur privé et la société civile. La TICAD encourage les efforts concertés pour atteindre les objectifs de l'Agenda 2063 - le plan de l'Union africaine « pour parvenir à un développement socio-économique inclusif et durable ».

La TICAD8 aura une résonance particulière en cette année 2022, alors que l'Afrique doit surmonter les conséquences économiques et sociales de la crise du COVID-19 et de la guerre en Ukraine.

« En ces temps difficiles, le Japon considère la TICAD8 comme une excellente plate-forme de mobilisation des partenaires clés pour accompagner les pays africains et leur permettre de se diriger eux-mêmes afin de surmonter ces défis » a déclaré Junichi Ihara, ambassadeur du Japon en France.

Une nouvelle approche du développement

Pour répondre aux besoins urgents en cas de crise, l'action humanitaire est la première réponse nécessaire. « Mais pour construire des sociétés et des économies résilientes » a précisé le président de la JICA, Akihiko Tanaka, « l'Afrique a besoin d'une approche de développement à long terme » qui s'appuie sur des institutions et des infrastructures solides.

Le Professeur Jean-Marie Guéhenno, directeur d'un programme sur la résolution de conflits à la SIPA (School of International and Public Affairs), Université de Columbia, a confirmé : « une perspective à long terme est très importante pour parvenir à la résilience. En temps de crise, les personnes se raccrochent aux structures les plus traditionnelles. Il est donc très important, dans ce contexte, de construire le soutien à la paix à travers les institutions. Nous ne pouvons apporter des changements durables que par le biais des institutions ».

Face à cette nécessité d'adopter une nouvelle approche, la TICAD8 devrait mettre en lumière les éléments fondamentaux de la résilience à long terme : l'alimentation, la santé, l'éducation, les infrastructures et l'intégration économique.

La production de riz multipliée par deux grâce à l'autonomisation

La sécurité alimentaire est devenue une priorité absolue en raison de la guerre en Ukraine, qui a provoqué de graves perturbations des chaînes d'approvisionnement alimentaire. Les pays africains ont plus que jamais besoin de produire davantage sur leurs terres afin de gagner en autonomie alimentaire.

Le soutien de la riziculture fait partie des actions prioritaires de la JICA, qui s'appuie sur l'expertise japonaise dans ce domaine. Grâce à la Coalition pour le développement de la riziculture en Afrique (CARD), lancée en 2008 par la JICA, l'Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) et le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), la production de riz en Afrique subsaharienne a été multipliée par deux en dix ans, entre 2008 et 2018, et devrait encore doubler d'ici 2030.

« Pour réaliser cet exploit, la coalition a soutenu la mise en œuvre de stratégies nationales et investi dans les personnes, les technologies et les infrastructures a salué Akihiko Tanaka, président de la JICA. La CARD est un exemple admirable de la manière dont les efforts concertés de divers acteurs en faveur d'une vision commune peuvent donner des résultats tangibles. »

La Banque africaine de développement (BAD), de son côté, a « mis en place une nouvelle facilité d'urgence afin d'améliorer la production alimentaire des pays africains et d'accroître la sécurité alimentaire », a précisé sa vice-présidente, Yacine Fal. Rémy Rioux, directeur général de l'Agence française de développement (AFD) a souligné le rôle clé des banques de développement dans la solidarité internationale et l'importance des structures locales : « consolider les institutions capables de fournir des solutions locales doit être une priorité absolue pour le secteur du développement. »

Répondre aux défis par l'appropriation des solutions

L'appropriation des solutions par les pays africains est le maître-mot de la résilience. C'est pourquoi la JICA, dans ses domaines d’intervention comme la santé, l'éducation, le changement climatique ou les infrastructures, encourage toujours les pays partenaires à s'appuyer sur les ressources et les solutions locales.

Comme l'a rappelé Sarah Poole, directrice adjointe régionale des États arabes du PNUD, « seulement environ 17 % de la population africaine est couverte par au moins une prestation de protection sociale ».

Suite à la crise du COVID-19 en 2020, la JICA a lancé une initiative globale destinée à consolider les systèmes de santé et à atteindre la couverture santé universelle (CSU) dans les pays en développement, en se concentrant sur la prévention, la précaution et le traitement. En Afrique, le volet précaution, destiné à améliorer la recherche sur les maladies infectieuses, a été mené en collaboration avec les Centres Africains de Contrôle et de Prévention des Maladies (CDC Afrique) et l'agence de santé publique de l'Union africaine. « Le rôle des institutions africaines est primordial, a insisté le président de la JICA. L'Agenda 2063, ainsi que des institutions comme l'AUDA-NEPAD et le CDC Afrique, sont autant d'exemples de développements menés par l'Afrique. »

Toujours en 2020, l'Agence de développement de l'Union africaine (AUDA-NEPAD), avec le soutien de la JICA, a initié le programme d'accélération « Home Grown Solutions » (« Solutions locales ») pour les entreprises africaines du secteur de la santé. Son objectif : accroître la résilience du continent face aux pandémies en accompagnant les entreprises qui souhaitent développer leurs propres solutions.

Dans le domaine de l'éducation, la JICA porte le projet collaboratif « L'école pour tous », qui réunit parents, enseignants et habitants dans des comités de gestion scolaire (CGS) afin d'améliorer l'environnement d'apprentissage des enfants, à partir des ressources dont ils disposent. Lancée en 2004 dans 23 écoles du Niger, l'initiative couvre aujourd'hui environ 70 000 établissements dans huit pays d'Afrique. « Dans un premier temps, certaines personnes hésitaient à s'engager dans la gestion d'une école, par peur des responsabilités, a poursuivi Ryuichi Kato. Mais en organisant ces comités de façon démocratique, et en leur montrant les résultats concrets, ces personnes ont réalisé qu'elles pouvaient être actrices du changement ».

Le changement climatique est un autre défi de taille pour l'Afrique, où il menace d'aggraver les problèmes sociétaux et économiques de nombreux pays. En 2020, la JICA a apporté une aide d'environ 2 milliards de yens à plus de 40 projets liés au changement climatique dans 17 pays africains.

Enfin, la résilience passe par « des infrastructures de base solides sur tout le continent », comme l'a souligné Yacine Fal. La JICA apporte un soutien important au développement des infrastructures en Afrique. Son « plan directeur de développement des trois corridors stratégiques » se concentre sur le renforcement des infrastructures qui relient les principaux centres de population, en particulier au Kenya et en Ouganda (Corridor Nord), au Mozambique (corridor de Nacala) et en Côte d'Ivoire, au Ghana, au Togo et au Burkina Faso (anneau de croissance de l'Afrique de l'Ouest).

TICAD8 — permettre aux pays africains de mener leur propre développement

Comment repenser la coopération au développement en Afrique dans le contexte des crises actuelles ? C'est autour de cette question que se réuniront les acteurs africains et la communauté internationale lors de la TICAD8 les 27 et 28 août à Tunis, avec un fil conducteur : travailler en partenariat avec l'Afrique, sans jamais imposer de modèle, et encourager l'autonomie pour renforcer la résilience à long terme.

« Nous devons centrer notre solidarité sur la vision qu'a l'Afrique de son avenir et sur le rôle des institutions africaines pour faire de cette vision une réalité, a déclaré le président de la JICA. La communauté internationale doit respecter le leadership de l'Afrique et l'appropriation de son processus de développement. »

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Pour en savoir davantage sur les projets et les actions de JICA : www.jica.go.jp/french/index.html

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[Bigot] Le juste prix du vivre ensemble

En général, se comparer, c’est se consoler. En matière d’immigration, c’est plutôt s’accabler. La Fondation pour l’innovation politique a récemment analysé les politiques migratoires en vigueur dans les autres pays membres de l’union européenne en les comparant à ce que nous faisons en France. Le résultat pique.

Chez nos voisins, il existe partout des formations obligatoires et payantes, civiques et linguistiques sanctionnées par des examens. Pas de réussite à l’examen, pas de droit au séjour. Lorsqu’il n’y a pas de parcours d’intégration obligatoire (comme en Bulgarie, à Chypre et en Hongrie), cela signifie que le pays est fermé.

Bienvenue dans ce grand guichet social qu’est la France !

En France, l’intégration consiste à passer un entretien avec un agent de l’OFII qui peut prescrire des formations facultatives de découverte du français et qui vous fait signer un contrat d’intégration. La seule obligation de ce contrat ? Suivre une formation gratuite de 4 jours intitulée « portrait de la France » qui familiarise l’étranger avec notre système de santé, d’emploi et d’aides sociales. Cette formation n’est sanctionnée par aucun examen. Le contrat n’a donc de contrat que le nom puisqu’il n’est assorti d’aucune contrepartie. Bienvenue dans ce grand guichet social qui s’appelle la France !

Partout dans l’UE, le regroupement familial est assorti d’obligations contraignantes.

Au Danemark, la majorité de gauche a même imposé des conditions drastiques : le regroupé doit avoir au moins 24 ans et sa famille déjà installée dans le royaume ne doit avoir bénéficié d’aucune aide sociale pendant 3 ans. Le regroupement ne peut avoir lieu que dans un quartier qui n’est pas un ghetto (défini par des taux de chômage et d’incarcération de la population qui y habite). Enfin, la famille qui veut le regroupement doit déposer une caution équivalente à 15 000 euros. En France, en matière de regroupement familial, la seule condition à satisfaire, c’est que le foyer regroupant gagne le SMIC. Bienvenue dans ce grand guichet social qui s’appelle la France !

il n’y aucun équivalent de notre système de santé universel ouvert sans contrepartie de financement.

En général, pour prétendre à obtenir la nationalité chez nos voisins, il ne faut pas de condamnation (pas même délictuelle), réussir un test linguistique et civique et résider depuis sept ans en moyenne dans le pays (parfois dix comme en Autriche, Lituanie, Pologne, Espagne). Vous ne parlez pas notre langue ? Vous été condamné pour délit ? Vous voulez acquérir notre nationalité ? Bienvenue dans ce grand guichet social qui s’appelle la France !

En dehors de l’obligation normale de soigner celui qui est en danger, il n’y aucun équivalent de notre système de santé universel ouvert sans contrepartie de financement, même aux clandestins. Chez nos voisins, les étrangers qui refusent de passer une radio pour prouver qu’ils sont mineurs sont la plupart du temps réputés majeurs. Quant aux fameuses OQTF, moins de 8 % sont effectués en France contre 60 % en Allemagne et 50 % en moyenne dans l’Union Européenne.

Mais comment expliquer que la France soit aussi accueillante aux immigrés ? D’abord parce que ce que l’Europe veut, la France le veut et l’UE veut une immigration de peuplement. Bruxelles le veut par haine des frontières et parce que la libre circulation des hommes est le complément de celle des biens et des capitaux inscrite dans ses traités veut une immigration de peuplement.

La France, meilleur élève européiste

Or, la France est la meilleure élève européiste de la classe. Les autres pays utilisent les institutions européennes à leur profit, nous, nous avons une lecture maximaliste des traités, des directives et de la jurisprudence européenne.

Ensuite, parce que la classe politique française a hystérisé le sujet migratoire. On ne remerciera jamais assez François Mitterrand et son complice Jean-Marie Le Pen pour ce cadeau empoisonné ! En France, lorsque l’on est pour l’immigration, ceux qui sont contre sont des collabos ; lorsque l’on est contre l’immigration, ceux qui sont pour sont des collabos. Le sujet est moralement miné. Résultats, il n’y pas de débat, pas d’approche pragmatique.

L’immigration est ardemment souhaitée par une majorité des élites. Et une majorité de la population de gauche ou de droite est vigoureusement contre, mais cette majorité est méprisée par les notables. Et ce mépris est d’une grande violence pour les Français qui subissent une immigration de peuplement trop souvent composées de gens racistes, antisémites, homophobes et misogynes et qui s’entendent traiter de racistes à longueur de journée par les notables qui veulent cette immigration.

Ailleurs, sur le Vieux continent, l’immigration n’est pas bonne ou mauvaise en soi. Elle est surtout assortie de conditions.

Une explication à cette bizarrerie tient peut-être au fait que la classe dirigeante française a été massivement collaborationniste (surtout les magistrats, hauts fonctionnaires, journalistes, parlementaires et autres vedettes ancêtres de nos pipoles actuels) et qu’elle en conçoit un fort sentiment de culpabilité alors que le peuple a été plutôt attentiste ou résistant.

Qu’un pays comme le Danemark n’éprouve aucune gêne vis-à-vis de l’immigration et ne mélange pas cet enjeu avec un passé dont il n’a aucune raison d’avoir honte explique aussi son pragmatisme.

Ailleurs, sur le Vieux continent, l’immigration n’est pas bonne ou mauvaise en soi. Elle est surtout assortie de conditions. On ne projette sur elle aucune vision idéologique pour dire qu’elle serait forcément une chance ou une malédiction. Dans des pays d’Europe du Nord où la protection sociale est très généreuse, il n’y a aucune difficulté à considérer que pour bénéficier de transferts sociaux, il faut contribuer à les financer. Il y a aussi ce côté protestant, un côté “un sou est un sou”. Mais c’est du bon sens.

Selon l’OCDE, l’immigration coûte 1,4 point de PIB à la France

Si des immigrés doivent venir, ils doivent apporter au pays et non lui coûter. En France, que savons-nous du véritable impact d’une immigration que l’exorcisme historique de la classe dirigeante nous impose de considérer comme une chance ? Je peux avancer deux réponses à cette question essentielle. La première consiste à agréger ce que l’on sait de dépenses sociales dont certains étrangers profitent sans les financer.

On peut ainsi additionner : 3 milliards d’euros par an de HLM (plus de la moitié du parc est occupé par des étrangers), 700 millions par an (un quart des places sont occupés par des étrangers), 1,5 milliard par an d’aide médicale, 2 milliards par an de prise en charge des mineurs non accompagnés, 1 milliard au moins de fraude à la carte vitale. Le grand total dépasse les 8 milliards par an. On approche du montant d’économie espéré par la réforme des retraites.

On est encore loin du compte. Il faut en effet agréger l’ensemble des données, en recettes et en dépenses concernant tous les immigrés. C’est l’exercice auquel s’est livré le CEPII (un organisme placé sous la tutelle du PM) en publiant en 2018 un rapport intitulé l’impact budgétaire de l’immigration en France qui évalue le coût net de l’immigration à 1,64 de points de PIB. Une étude de l’OCDE de 2021 débouche sur un calcul coût très proche d’1,4 points de PIB.

l’immigration appauvrit la France d’environ 30 milliards d’euros par an, soit 3 fois le montant des économies attendues de la réforme des retraites.

Les deux méthodes de calcul disent la même chose. En gros, l’immigration appauvrit la France d’environ 30 milliards d’euros par an, soit 3 fois le montant des économies attendues de la réforme des retraites.

Évidemment, si nous faisions venir des ingénieurs indiens du genre de ceux qui immigrent dans la Silicon Valley, le résultat ne serait pas le même. Mais une immigration qui est plus pauvre, moins diplômé, deux fois plus inactive et quatre fois plus criminogène que la population nationale cela coûte plus cher qu’elle ne rapporte. Le vivre ensemble a un prix, c’est 30 milliards par an. C’est aussi le prix de la mauvaise conscience historique de la bourgeoisie.

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France24 - Monde

Résilience climatique et transition énergétique équitable : deux enjeux majeurs pour le continent africain

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Publié le : 16/06/2022 - 17:32Modifié le : 16/06/2022 - 17:46

Banque Africaine de Développement

L’Afrique est le continent le plus touché par la hausse des températures. Dans le même temps, 600 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité. Deux immenses défis à relever.

La Banque africaine de développement a tenu ses Assemblées annuelles du 23 au 27 mai dernier à Accra, au Ghana, autour de deux thèmes majeurs : la résilience climatique et une transition énergétique juste et équitable en Afrique. Un choix d’actualité qui intervient entre la COP26, l’an dernier à Glasgow, en Écosse, et la COP27, en novembre prochain à Charm el-Cheikh, en Égypte.

Les gouverneurs de la Banque ont pu échanger leurs expériences sur les défis du changement climatique et de la transition énergétique auxquels leurs pays sont confrontés. Ils ont également détaillé les mesures qu’ils emploient pour y faire face. État des lieux et solutions.

L’Afrique n’émet que 3% des gaz à effet de serre, MAIS :

  • Le continent africain est le plus touché par la hausse des températures. Une augmentation de 2 degrés Celsius à l’échelle mondiale pourrait se traduire par une hausse de 3,6 degrés dans certaines parties de l’Afrique.
  • L’élévation du niveau de la mer est une menace , particulièrement pour les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest..
  • 35 des 45 pays les plus vulnérables au changement climatique dans le monde se trouvent en Afrique sub-saharienne.
  • De 2020 à 2030, les besoins du continent africain en matière d’adaptation au changement climatique pourraient se chiffrer à 331 milliards de dollars.
  • L’Afrique ne perçoit que 3 % du total des flux mondiaux de financement de l’action climatique.

L’Afrique doit réussir sa transition énergétique, CAR :

  • Le continent, qui abrite 20 % de la population mondiale, ne représente que 6 % de la demande énergétique globale.
  • 600 millions d’Africains n’ont toujours pas accès à l’électricité.
  • 600 000 décès par an sont dus à la pollution atmosphérique domestique, notamment aux combustibles de mauvaise qualité utilisés pour se chauffer ou cuisiner.
  • L’équivalent de 2 à 4 % du PIB de l’Afrique est amputé chaque année, en raison des problèmes d’approvisionnement du secteur de l’énergie et des coupures d’électricité récurrentes.
  • Pour satisfaire ses aspirations au développement, le continent doit doubler ses capacités de production énergétique entre 2020 et 2040.

Justice climatique

Les Assemblées 2022 du Groupe de la Banque africaine de développement ont réuni pendant cinq jours dans la capitale ghanéenne – et pour la première fois en présentiel depuis 2019 – quelque 3 000 délégués, venus de ses 54 États membres africains et de ses 27 pays membres extérieurs au continent. Le Nigérian Akinwumi Adesina, président de la Banque, a souligné que celle-ci avait doublé son budget dédié à la lutte contre le changement climatique, pour le porter à 25 milliards de dollars d’ici à 2025. La Banque africaine, qui a également renoncé à financer l’exploitation du charbon depuis l’an dernier, s’est engagée à contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre sur le continent. Akinwumi Adesina a ensuite insisté sur la justice climatique qui doit régner entre pays du Nord et pays africains. Kenneth Ofori-Atta, ministre ghanéen des Finances a conclu pour sa part : « Ayons le courage de faire avancer le cadre sur le changement climatique et de soutenir les pays dans les stratégies relatives au climat pour une croissance verte et inclusive. » En attendant la prochaine édition des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement, prévue en mai 2023 à Charm el-Cheikh, en Égypte, voici quelques exemples des initiatives en cours.  

BAD, un rôle pionner

La Banque africaine de développement n’a pas attendu le grand rassemblement d’Accra pour agir. Voici trois exemples des grands projets qu’elle a entrepris.

Concernant la résilience climatique : 100 millions d’hectares de terres dégradées vont être réhabilités sur un couloir de 8 000 km de long et 15 km de large à travers le continent africain. De quoi supprimer 250 millions de tonnes de dioxyde de carbone et créer 10 millions d’emplois verts d’ici à 2030.

Parmi les priorités de la Banque africaine, il y a aussi le programme « YouthADAPT » (« La jeunesse s’adapte »), doté d’un budget de 1 million de dollars. Il s’agit d’un concours destiné aux jeunes entrepreneurs, une initiative qui récompense le développement de solutions innovantes pour s’adapter au changement climatique et créer des emplois verts. Côté transition énergétique, 20 milliards de dollars ont été investis dans la production de 10 000 mégawatts d’énergie solaire, dont profiteront 250 millions de personnes dans la région du Sahel, du Sénégal à l’Éthiopie.  

Le Ghana s’enflamme pour le solaire

En marge des Assemblées annuelles, le gouvernement du Ghana a signé un accord de don avec le Fonds africain de développement et un prêt avec le gouvernement suisse en faveur d’un projet de mini-réseaux et de comptage net de l’énergie solaire photovoltaïque. Le comptage net, c’est la différence entre l’énergie que vous produisez, dont vous ne vous servez pas mais qui est utilisée par votre fournisseur, et votre propre consommation.

Le financement accordé par le gouvernement suisse servira spécifiquement à soutenir l’extension du programme de comptage net existant au Ghana et à déployer un total de 12 000 unités de systèmes solaires photovoltaïques pour les PME et les ménages. Le projet, qui devait coûter 85,88 millions de dollars, va permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 0,779 million de tonnes d’équivalent CO2 par an, outre créer jusqu’à 2 865 emplois pendant la phase de construction, dont 30 % seront réservés aux femmes et aux jeunes.

Rien que de l’eau

D’ici à la fin 2024, le Mozambique devrait boucler le montage financier de la construction du barrage de Mphanda Nkuwa, dans la province de Tete, une région qui manque cruellement d’électricité. Cette centrale hydroélectrique de 1 500 mégawatts sera alimentée par le tumultueux fleuve Zambèze. Une installation qui sera complétée par 1 300 km de lignes à haute tension. Le montant du projet s’élève à 4,5 milliards de dollars. Mise en service prévue en 2031.

Les chaussures qui jamais ne s’usent

La résilience climatique passe aussi par des initiatives individuelles et privées. La Nigériane Yewande Adebowale a ainsi créé une entreprise de production de chaussures à partir de déchets plastiques. La marque s’appelle « Salubata », ce qui veut dire « chaussures qui ne s’usent jamais » en langue yoruba.  Chaque chaussure « Salubata » achetée contribue à l'élimination de plus de 12,6 kg de CO2 de l'environnement.

Énergies renouvelables :  le potentiel de l’Afrique en chiffres-clésSolaire : 10 000 gigawattsHydroélectrique : 350 gigawattsÉolien : 110 gigawattsGéothermique : 15 gigawatts

 

Pour en savoir plus sur les activités de la Banque Africaine de Développement :https://www.afdb.org/fr

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Valeurs Actuelles

Automobile : à Bruxelles, l’Allemagne se bat contre la fin du moteur thermique, pas la France

Terreur sur les prix alimentaires

[Entretien] Michel-Edouard Leclerc : “L’inflation va augmenter jusqu’en juillet”

Latécoère ou la tentation de la délocalisation

Orpea, l’arbre qui cache la forêt

Carburants : “Taxer trop fort la mobilité est une erreur fondamentale”

Fin des moteurs thermiques dans les voitures : les incohérences de l’Élysée

L’opiniâtre monsieur Arnault

Budget de l’État : davantage de recettes… Mais aussi de dépenses

Commerce extérieur français : de mal en pis

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[Exclu VA +] De transgenre à lanceur d’alerte, le cri du cœur d’Oli London

“La culture woke est devenue incontrôlable et dangereuse”. Oli London a toujours critiqué les contradictions de la culture woke. L’influenceur britannique est connu pour avoir subi des dizaines d’opérations chirurgicales afin de ressembler à un coréen. A cette époque, il ne comprenait déjà pas que les militants woke l’accusent d’”appropriation culturelle”, alors qu’une femme pouvait se dire homme.

Mais depuis qu’il a annoncé sa détransition en octobre 2022, et donc, sa volonté de redevenir un homme britannique, conformément à son identité biologique, il est devenu un pourfendeur de ces militants trans. Et pour cause, les mêmes qui avaient applaudi son choix de devenir Coréen, puis femme, se sont empressés de le traiter de transphobe lorsqu’il a annoncé s’être trompé, et avoir commis “la plus grosse erreur de sa vie”.

Aujourd’hui Oli London regrette ce qu’il a infligé à son corps. Il portera ses cicatrices à vie.

Après un premier entretien paru sur notre site internet au mois de janvier, Oli London est venu à Paris pour accorder un entretien exclusif à VA +. Nous l’avons interrogé sur son parcours aux multiples rebondissements, ainsi que sur ses engagements actuels auprès des hommes politiques conservateurs pour protéger les enfants de la propagande woke et trans qu’ils subissent sur les réseaux sociaux ou à l’école.

Il nous raconte comment il en est arrivé à questionner son identité raciale et de genre, le harcèlement qu’il a subi, ainsi que l’influence des médias et des activistes dans sa transition, jusqu’à sa conversion au catholicisme.

Aujourd’hui, Oli London vit entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis, où il se rend régulièrement pour alerter sur les dangers de l’idéologie transgenre et pour collaborer avec des hommes politiques américains conservateurs. Il s’apprête à publier un livre pour raconter son parcours et pour, il l’espère, épargner à d’autres ce qu’il s’est infligé.

L’entretien complet, d’une durée de 50 minutes est à retrouver sur notre offre Rejoindre.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

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[Benedetti] Emmanuel Macron et la stratégie de Shéhérazade

Le quinquennat est une machine à broyer la stabilité politique. Il l’est encore plus dès lors qu’un Président a été réélu et qu’il n’est plus en mesure de se présenter à nouveau. Il n’est plus qu’une feuille séchée livrée à bien des vents à partir du moment où le chef de l’Etat est confronté à une Assemblée sans majorité absolue.

De ce point de vue, force est de constater qu’Emmanuel Macron, bien malgré lui, cumule tous les obstacles qu’aucun de ses prédécesseurs n’avait jusqu’à aujourd’hui empilés avec tant d’épaisseur sur son chemin. Depuis plusieurs semaines, alors que ce mandat n’a même pas un an, les ambitions au sein même de la majorité présidentielle ne cessent de s’aiguiser, tout juste mezzo voce, et les commentaires et autres pronostics vont bon train, jusqu’au très compassé Times qui voit dans Marine Le Pen la grande favorite de… 2027 ! Encore, serions-nous tentés de préciser, faut-il arriver jusqu’à la date fatidique, tant l’Assemblée nationale demeure dans sa durée nominale soumise à un tel faisceau d’aléas que rien ne garantit à cette législature d’aller au terme de son échéance.

Emmanuel Macron, pour contourner les effets induits d’un deuxième quinquennat sans autre perspective assurée que celle de son impossibilité à postuler à sa propre succession, dispose de deux cartes dans sa main, même si ces atouts demeurent fortement hypothétiques : l’international dont il use déjà et usera encore plus l’instar des autres présidents de la Vème et une temporalité propre dont il s’efforcera de rester le maître. Pour la première de ces cartes, l’instabilité géopolitique indissociable de la guerre en Ukraine lui offre quelques opportunités pour réactiver des réflexes de cohésion autour de sa figure de chef des armées; encore faut-il que le conflit ne finisse pas par sa longévité à inquiéter l’opinion dont le soutien à la cause ukrainienne n’est pas forcément marqué dans le marbre. Emmanuel Macron, au demeurant, en est certainement conscient et ce pressentiment explique pour une part qu’il apparaisse et avec raison pour le moins des bellicistes parmi les dirigeants Occidentaux.

A l’épreuve des difficultés, la technique de Rove consistait à susciter un mouvement perpétuel susceptible de détourner l’attention du public sur les problèmes de l’heure pour canaliser et transporter l’attention de l’opinion sur un tout autre enjeu.

L’autre carte, elle, relève d’un dispositif dont le concepteur n’est autre que l’un des consultants politiques les plus controversés de ces trois dernières décennies, le “spin doctor” de Bush junior, Karl Rove, inspirateur de la communication du président américain à l’occasion de la seconde guerre du Golfe : à l’épreuve des difficultés, la technique de Rove consistait à susciter un mouvement perpétuel susceptible de détourner l’attention du public sur les problèmes de l’heure pour canaliser et transporter l’attention de l’opinion sur un tout autre enjeu. Cette stratégie a un nom : “la stratégie de Shéhérazade”, la princesse des Mille et une Nuits qui, toute les nuits, invente un nouveau récit pour échapper à une destinée funeste…

Déjà, alors qu’elle n’est pas, loin s’en faut, encore adoptée, le président de la République semble vouloir négligemment enjamber la réforme des retraites et se diriger vers d’autres horizons : projet de loi sur l’immigration mais également une réforme institutionnelle dont il imagine que nonobstant un contexte parlementaire peu propice elle serait à même de redonner du mou à une vie démocratique anémiée. Tout se passe comme si l’activisme présidentiel consistait le meilleur antidote à la menace toujours présente de la crise politique.

Dans un système fortement instable, Emmanuel Macron fait le choix de bousculer le champ des possibles, pour ne pas perdre la main et ne laisser que peu de marges à ses oppositions mais avec le risque que cette démarche ne se transforme en une fuite en avant sans autre horizon que celui d’essayer d’échapper à une crise d’ampleur dont les prolégomènes ne cessent de se rapprocher. La virtualité de la stratégie présidentielle a tout de la velléité, car elle se heurte à une contrainte autant conjoncturelle que structurelle : conjoncturelle avec la combinaison entre hostilité au projet de réforme des retraites et pression inflationiste, structurelle avec cet élément que semble vouloir ignorer mais qui ne peut nullement l’être, un pouvoir dont l’étiage parlementaire traduit qu’il n’est nullement majoritaire dans un pays qui s’est installé dans le gouvernement par la minorité d’une majorité. À cette faille explosive, sauf à abandonner toute lecture démocratique de la cité, vient se surajouter une désinvolte appréhension d’une situation sociale, mésestimée, sous-estimée, voire méprisée. Il ne sert à rien de courir tout le temps si c’est pour se dérober au réel.

 

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[Benedetti] Emmanuel Macron et la stratégie de Shéhérazade

[Benedetti] Le Salon de l’agriculture, symbole d’un monde en voie de disparition et… en résistance

[Benedetti] Assemblée survoltée, mobilisations massives… Premières leçons de la réforme des retraites

[Benedetti] Rima Abdul-Malak contre CNews : le sectarisme « soft » de la macronie

[Benedetti] Peut-on gouverner contre son peuple ?

[Benedetti] Emmanuel Macron et ses chiens de garde médiatiques

[Benedetti] Marine Le Pen l’Africaine

[Benedetti] Que restera-t-il des LR après la réforme des retraites, si celle-ci est adoptée ?

[Benedetti] Comment Macron se joue du désordre social et politique

[Benedetti] Adrien Quatennens ou la violence faite… à la justice

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[D’Orcival] Un mois encore pour les retraites

« Cette réforme n’est pas celle que j’aurais faite. Et elle a des lacunes. » Quelle réforme n’aurait pas de lacunes, surtout quand on est dans l’opposition ? Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes depuis sept ans, n’adopte une prudence de Sioux que lorsqu’il s’agit de la réforme des retraites. Il n’en dit qu’un mot aux journalistes à qui il présente ses vœux au mois de janvier. Ce mot, c’est « principe de responsabilité » – et celui-ci consiste « à ne pas s’opposer à cette réforme ».

Il n’est pas contre, donc il est pour. Mais il ne le redira pas. Un président de région devrait-il s’exprimer à répétition sur le sujet ? Ce ne sera pas lui. En revanche, le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, va y revenir sur différentes antennes. Il rappelle qu’il est « tombé dans la marmite des retraites » dès son engagement national en 2003 – il y a vingt ans. Depuis, le sujet est revenu bien des fois ! L’avant-dernière, c’était il y a quatre ans, quand Bertrand disait, en compagnie de Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, et à la vérité comme tous les Républicains, qu’il était partisan d’un âge de départ à la retraite à 65 ans.

Depuis, Macron a été réélu, le débat est revenu. Et Xavier Bertrand a changé : il estime que ce n’est plus le moment de parler des retraites. Parce que c’est un projet Macron. Il met de telles conditions à son approbation à la loi présentée par Élisabeth Borne que, s’il était député, il voterait contre ou s’abstiendrait, parce que cette affaire n’est vraiment « pas la priorité » par rapport à tout le reste. Comme il veut se présenter à la présidence de la République en 2027, sans oublier qu’il a été battu à la primaire LR de 2021, il juge que, d’ici là, il devra être hostile à tout ce que fera Emmanuel Macron. « Il aurait fallu construire ça autrement. »

À la différence de Xavier Bertrand, Laurent Wauquiez s’était bien gardé d’aller à la primaire LR pour la dernière présidentielle (comme Bruno Retailleau), après avoir été réélu président de sa région contre la gauche avec le score enviable de 59 % des voix. Il a donc loyalement soutenu Valérie Pécresse, même si le score de celle-ci au premier tour de la présidentielle a laissé un triste souvenir.

Et maintenant ? La prudence lui dicte, croit-il, de ne pas s’exprimer avant le vote final de la loi sur les retraites, fin mars ou début avril. Quatre semaines très longues, très dures, voulues comme telles par les syndicats dans les entreprises et dans la rue. Mais après cette retraite à 64 ans qu’il n’aura pas eu besoin de voter, il fêtera le 12 avril ses 48 ans, en sachant qu’il aura alors quatre ans pour préparer intensivement l’épreuve de la présidentielle. Et il compte bien n’avoir plus besoin de parler retraites.​

Le 26 février dernier, il publie sur le réseau Facebook sa lettre du dimanche qu’il destine à son public d’abonnés. Pas un mot sur les retraites dont le projet de loi arrive en discussion au Sénat : son thème, c’est le travail et le mérite. Il l’a choisi pour répliquer à Olivier Faure, le chef de file des socialistes subsistant à l’Assemblée (31 députés sur 577) et des socialistes existant au Sénat (64 sur 348). Le 30 janvier, en clôture du 80e congrès du PS, au cours duquel il avait été réélu avec une marge infime, Faure avait dénoncé « le mythe de l’égalité des chances » en se disant décidé à « engager la rupture avec la tyrannie du mérite, voilà, lançait-il, ce qui doit nous porter ! »

Quelle sottise, réplique Wauquiez : notre problème français, c’est qu’ « avec férocité nous avons découragé tous ceux qui travaillent ». Il ajoute : « Le travail, le savoir, l’effort, le mérite en France valent plus que la fortune, l’héritage, les titres. […] Le travail et le mérite, c’est au contraire l’arme des plus modestes. » Le mot est choisi : avec la modestie, Wauquiez fait le pari de la discrétion. Mais il n’est pas seul. Le maire de Cannes, David Lisnard, président des maires de France, le fait également et rien ne dit qu’il ne sera pas lui aussi candidat en 2027. Il faudra donc, à nouveau, une primaire à droite.

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Le Grand Débat des Valeurs revient !

Après le succès du premier Débat des Valeurs, le Grand Débat des Valeurs revient au Palais des Sports le 13 avril 2023. Accédez à la billetterie en cliquant sur ce lien

Chers lecteurs,

Retrouvez toute la rédaction de Valeurs actuelles le jeudi 13 avril 2023 au Palais des Sports, à Paris, pour une soirée exceptionnelle entièrement organisée par votre magazine !

Au programme : des débats d’idées de haute volée avec des invités de marque (révélés prochainement), mais aussi nos journalistes, ainsi que des intermèdes musicaux et humoristiques.

À l’issue de la soirée, retrouvez toute la rédaction autour d’un verre lors d’un long moment convivial.

🔴 13 avril 2023 : et si une nouvelle carrière débutait pour @GeoffroyLejeune ? 👀RDV pour le Grand Débat des Valeurs au Palais des Sports pour une soirée exceptionnelle avec la rédaction de VA !

🔗 Billetterie événement : https://t.co/nFxQyBvTe6#GrandDébatVA pic.twitter.com/sFE4HvFKdh

— Valeurs actuelles ن (@Valeurs) March 8, 2023

Soutenez Valeurs Actuelles et recevez une invitation pour le Grand Débat des Valeurs

Chers lecteurs,

Vous pouvez désormais nous aider en réalisant un don défiscalisé. Le montant de la réduction d’impôts sur le revenu accordé aux particuliers est égal à 66 % du montant des sommes versées, prises dans la limite de 20 % du revenu imposable, et 60% si vous êtes une entreprise.

Par ailleurs, pour chaque palier de 100€ de dons, vous recevrez une place pour la soirée du 13 avril. Ex: si vous donnez 300€, vous recevrez 3 invitations.

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Constitutionnalisation de l’IVG : l’Elysée annonce un projet de loi “dans les prochains mois”

A l’occasion de l’hommage national à Gisèle Halimi décédée en 2020, ce mercredi 8 mars, Emmanuel Macron a annoncé un projet de loi constitutionnel « dans les prochains mois », afin d’inscrire « la liberté » des femmes de recourir à l’interruption volontaire de grossesse (IVG), relate Le Monde le même jour.

« Je veux aujourd’hui que la force de ce message nous aide à changer notre Constitution afin de graver la liberté des femmes à recourir à l’interruption volontaire de grossesse, pour assurer solennellement que rien ne pourra entraver ou défaire ce qui sera ainsi irréversible », a déclaré le président de la République.

Adoptée en première lecture

« Les avancées issues des débats parlementaires, à l’initiative de l’Assemblée nationale puis éclairées par le Sénat, permettront, je le souhaite, d’inscrire dans notre texte fondamental cette liberté dans le cadre du projet de loi portant révision de notre Constitution qui sera préparé dans les prochains mois », a déclaré le chef de l’Etat.

Une proposition de loi constitutionnelle visant à inscrire le droit de recourir à l’IVG dans la Constitution, portée par la présidente du groupe La France insoumise, Mathilde Panot, a été adoptée en première lecture à l’Assemblée nationale en novembre dernier. Elle a ensuite été approuvée par le Sénat, le 1er février, mais les sénateurs ont retenu une formulation juridique différente de celle de l’Assemblée.

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[Edito] IVG dans la Constitution : un dangereux symbolisme

L’histoire de la Ve République ne se souviendra pas de tout. Mais certainement d’un président de la République qui, la même année, a achevé son premier mandat en promettant le droit à l’avortement dans la Charte européenne des droits fondamentaux et entamé le second en promettant l’euthanasie à l’une de ses marraines élevée à la dignité de grand-croix de la Légion d’honneur. Sublime mise en abyme. Chatoyant effet miroir. Après avoir autorisé les parents à tuer leurs enfants très jeunes, il n’est que justice d’autoriser les enfants à tuer leurs parents très vieux.

​Moins de cotisants, moins de retraités, implacable démographie.

​Moins de cotisants, moins de retraités, implacable démographie. Déjà, il est conseillé de ne pas dire “tuer” mais plutôt “laisser partir” ou “éteindre la lumière”. Nonobstant ces pudeurs sémantiques, le monde d’après prend des allures de catafalque.

​À chaque guerre son Sarajevo. Celle de l’avortement 2.0 a pris feu après la décision de la Cour suprême des États-Unis de rendre aux États fédérés une entière compétence en la matière. Une décision, on le voit bien, qui menaçait la France. Car tout le monde le sait, notre pays est un État fédéral, doté d’une Cour suprême dont la jurisprudence est vacillante à cet égard.

​Il n’en fallait pas davantage pour qu’une proposition de loi soit déposée, puis votée en première lecture à l’Assemblée nationale, afin d’inscrire le droit à l’avortement dans la Constitution. Un texte qui devait être adopté au Sénat dans les mêmes termes avant de pouvoir être soumis au référendum. La majorité conservatrice du Sénat attendait donc son heure pour en finir avec une initiative destinée à conjurer une menace inexistante.

Les 10 millions d’interruptions de vies gênantes en France depuis près de cinquante ans pèsent trop lourd au tribunal de la conscience.

​Mais c’était sans compter sur le sénateur Philippe Bas, membre du groupe Les Républicains, excellent homme au demeurant, qui a fait preuve d’une inventivité aussi inattendue que discutable. Au lieu de laisser le Sénat rejeter le texte de l’Assemblée et clore un débat inutile, il a proposé une rédaction différente qui consacrait, dans la Constitution, non pas un “droit” à l’avortement, mais une “liberté” et renvoyait l’exercice de cette liberté au domaine de la loi. La rédaction semblait habile, car si la Constitution consacre seulement la liberté d’avorter, cette dernière ne sera jamais un droit mais seulement la faculté d’en user dans les conditions prévues par la loi.

​Cependant, le nouveau texte présentait le danger de diviser la majorité conservatrice du Sénat et surtout d’attirer les suffrages de la gauche, qui y voyait une planche de salut pour sauver son projet constitutionnel. Résultat, le texte de Philippe Bas a été adopté contre l’avis de son groupe. Et s’il est voté dans les mêmes termes par l’Assemblée, on passera au référendum.

L’affaire n’est pas terminée, mais deux observations s’en dégagent. La méthode ressemble à celle qui a permis la légalisation de l’avortement en 1975. Une majorité conservatrice s’est vu imposer une réforme sociétale majeure grâce au soutien de la gauche. La politique qui tire avantage de la trahison de son camp y trouve peut-être son compte, la morale non. Car telle est bien la question. Qu’est-ce que l’avortement, en réalité ? Une inéluctable culpabilité, un immense déni et une quête désespérée d’indulgence. Les 10 millions d’interruptions de vies gênantes en France depuis près de cinquante ans pèsent trop lourd au tribunal de la conscience. L’inscription de l’avortement dans la Constitution est une réponse illusoire.

*Jean-Marie Le Méné est président de la Fondation Jérôme-Lejeune.

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[Vidéo] Violences conjugales : chahutée à l’Assemblée, Aurore Bergé au bord des larmes

En fin de journée, mardi 7 mars, l’Assemblée nationale a examiné une proposition de loi visant à imposer une peine d’inéligibilité aux auteurs de violences conjugales ou intrafamiliales. Après des débats houleux, les députés ont finalement rejeté ce texte porté par la présidente du groupe Renaissance à l’Assemblée Aurore Bergé, par 140 voix contre 113, et 14 abstentions. Après deux bras d’honneur adressés par le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti au président du groupe LR Olivier Marleix, Aurore Bergé a été particulièrement visée. Face aux critiques et aux accusations de l’opposition, la rapporteure de la commission des lois s’est montrée très émotive. Au bord des larmes, elle n’a pas pris la parole durant un instant.

« Je sais de quoi je parle quand je parle des violences conjugales », déclare @auroreberge, en réponse aux interpellations l’accusant d’instrumentaliser le sujet à des fins politiciennes. « Je n’entendrai pas une minute de plus que je ne suis pas sincère dans ce combat ». #DirectAN pic.twitter.com/Gb1KhmEnM2

— LCP (@LCP) March 7, 2023

« Je sais de quoi je parle »

Après avoir repris ses esprits, Aurore Bergé a déclaré, en s’adressant à la députée La France insoumise (LFI) Danièle Obono qui l’avait accusé d’instrumentaliser le sujet : « Je sais exactement de quoi je parle quand je parle des violences conjugales. » Elle a poursuivi : « Entendre, intervention après intervention, remettre en cause la sincérité qui est la mienne sur ce combat, comme vous l’avez fait, je ne peux pas laisser passer. Je n’entendrai pas une minute de plus que je ne suis pas sincère dans ce combat. » Un député du Rassemblement national (RN) a même interpellé Aurore Bergé : « Tenez vos nerfs. » L’élue lui a enfin répondu fermement : « Dans cet hémicycle, j’ai entendu suffisamment de choses aujourd’hui, donc je peux vous assurer que je tiens mes nerfs. »

 

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France24 - Monde

L’insécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest nécessite une réponse adaptée au climat dans un contexte de crises

Proposé par

Publié le : 05/09/2022 - 11:10

Banque mondiale

Alors que les crises se multiplient et le conflit dévastateur en Ukraine se prolonge, les impacts se font cruellement ressentir au Sahel et en Afrique de l'Ouest. Plus de 38 millions de personnes se trouvent déjà confrontées à une insécurité alimentaire aiguë et les conséquences de la guerre menacent 7 à 10 millions de personnes supplémentaires dans la sous-région.

Face à ces crises, la Banque mondiale déploie des interventions à court et à long terme pour renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle, réduire les risques et consolider les systèmes alimentaires.

Ces actions s'inscrivent dans le cadre d'une réponse globale à la crise actuelle de la sécurité alimentaire. Jusqu’à 30 milliards de dollars sont mobilisés afin de renforcer des initiatives, existantes et en créer de nouvelles dans différents secteurs clés : agriculture, nutrition, protection sociale ou encore eau et irrigation. Ces financements visent à stimuler la production d'aliments et d'engrais, améliorer les systèmes alimentaires, faciliter l'accroissement des échanges et soutenir les ménages et les producteurs vulnérables.

La flambée des prix

L’onde de choc déclenchée par le conflit et ces crises multiples aura des répercussions complexes et durables à travers le monde entier. L’Afrique n’a pas été épargnée. Selon les prévisions, les prix mondiaux resteront à des niveaux historiquement élevés jusqu'à fin 2024. La crise modifie la structure du commerce et de la production mondiale, ce qui aggravera l'insécurité alimentaire et l'inflation. Ces secousses surviennent après deux années perturbées par la pandémie de COVID-19, portant à nouveau atteinte à un système alimentaire mondial déjà fragile et aux prises avec des défis climatiques sans précèdent.

« Aujourd’hui avec l’inflation galopante, beaucoup de populations malheureusement en Afrique ont du mal à avoir accès à l’essentiel, c’est-à-dire des produits alimentaires », souligne Ousmane Diagana, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et centrale.

Sur les marchés du Sahel et d'Afrique de l'Ouest les prix du pétrole, du riz, du blé et d’autres produits de base connaissent des hausses brutales reflétant les cours internationaux. Ces hausses impactent de façon significative les ménages les plus pauvres qui doivent dépenser une plus grande part de leurs revenus à l’alimentation, par rapport aux ménages les plus aisés. Selon les données de la Banque mondiale, le prix du blé a augmenté de 60 % entre janvier 2021 et début juin 2022.

Le prix des engrais, essentiels à une agriculture productive, a également drastiquement augmenté depuis le début du conflit en février dernier. Il est aujourd'hui presque trois fois plus élevé qu'il y a un an. La production alimentaire devrait donc baisser au cours des prochaines années, la flambée des prix obligeant de nombreux agriculteurs à utiliser moins d'engrais.

S'attaquer aux causes profondes

La Banque mondiale se mobilise pour intervenir en urgence au Sahel et en Afrique de l'Ouest et centrale afin de soutenir les pays menacés par l'insécurité alimentaire à réagir plus rapidement. Elle travaille également avec ses partenaires humanitaires pour surveiller l'insécurité alimentaire régionale et élaborer des politiques de sécurité alimentaire.

Renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle de la région exige également des réponses à long terme. Et comme de nombreuses causes et conséquences de l'insécurité alimentaire dépassent les frontières nationales, des approches régionales sont adoptées pour renforcer la résilience des systèmes alimentaires dans les pays de l'Afrique de l'Ouest et centrale et répondre à ce défi pressant.

Le programme de Résilience du système alimentaire (FSRP), doté de 716 millions de dollars, est l'une de ces approches. Il vise à accompagner plus de quatre millions de personnes en Afrique de l'Ouest en augmentant la productivité agricole grâce à une agriculture intelligente, adaptée au changement climatique, afin de promouvoir les chaînes de valeur au sein de la région et mieux gérer les risques au niveau régional.

La Grande muraille verte

Alors que les systèmes alimentaires du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest et centrale sont soumis à un stress exceptionnel, la demande d'investissements climato-intelligents augmente pour soutenir les pays où les communautés sont confrontées aux effets combinés du changement climatique, des conflits et d'une dégradation environnementale sans précédent.

La Grande muraille verte, un projet initié et porté par le continent africain, est une initiative régionale majeure qui promet des solutions innovantes sur le plan climatique pour transformer les économies et les écosystèmes de la région. Elle vise à restaurer d’ici 2030 quelque 100 millions d'hectares de terres dégradées et à créer 10 millions d'emplois dans les zones rurales, en soutenant la capacité des populations à répondre et à s'adapter aux risques climatiques. La Banque mondiale s'est engagée à y investir 5,6 milliards de dollars entre 2020 et 2025 dans 11 pays participants. Plus de 60 projets ciblent la transformation des moyens de subsistance tout au long de la Grande muraille verte, à travers la restauration des paysages, l'amélioration des systèmes alimentaires et l'accès à des infrastructures résilientes au climat.

Des résultats tangibles

« Auparavant, je répandais chaque année de l’engrais chimique et je pouvais utiliser 20 ou 30 sacs d'engrais », explique Nama Boureima, agriculteur à Sapouy au Burkina Faso. Comme des centaines d’agriculteurs à travers le pays, il a bénéficié de l’installation d’un biodigesteur.

En ajoutant un mélange de fumier de vache et d'eau aux biodigesteurs, les agriculteurs peuvent générer du biogaz renouvelable pour cuisiner et des engrais bios pour cultiver leurs champs. Cet équipement permet de réduire les émissions de CO2 en captant le méthane émis par le fumier, tout en diminuant la pression sur les ressources forestières qui étaient auparavant utilisées comme combustible domestique.

« Aujourd’hui, je ne m'inquiète plus du problème des engrais », constate Boureima.

Sa ferme illustre certains des changements radicaux en cours dans le cadre de la Grande muraille verte. Au Burkina Faso, 270 000 hectares de terres ont ainsi été placés sous gestion durable ; plus de 2 500 microprojets ont été financés ; 1,5 million de personnes ont vu leurs bénéfices issus de produits forestiers augmenter ; et 10 millions de tonnes de CO2 ont pu être économisées.

Au Nigéria, le projet de lutte contre l’érosion et la préservation des bassins versant (NEWMAP) bénéficie à près de 12.5 millions de personnes. Ce projet, financé à hauteur de 900 millions de dollars, a permis de renforcer la capacité du pays à lutter contre l'érosion et les catastrophes naturelles Il a également créé 20 000 emplois directs et 32 ​​000 emplois indirects grâce aux obligations vertes souveraines – une première en Afrique.

Au Niger, les rendements des communautés agro-sylvo-pastorales ont connu une forte progression, allant jusqu'à 58 %, grâce à la formation sur les stratégies intelligentes face au climat.

Un avenir vert

À l'heure où les défis mondiaux en matière de sécurité alimentaire se multiplient, il apparaît essentiel de tirer parti de ces investissements climato-intelligents ambitieux pour rendre l'économie de la région plus résiliente, atteindre une croissance inclusive et lutter contre l'insécurité alimentaire.

« Lorsque ces éléments sont réunis, cela permet non seulement de transformer l’économie, mais aussi de créer des emplois. Pour les jeunes Africains, ces perspectives permettent de rester en Afrique et de gagner leur vie en travaillant sur le continent », explique Ousmane Diagana de la Banque mondiale.

Pour en savoir davantage sur les projets et les actions de la Banque mondiale : www.banquemondiale.org/fr/region/afr/western-and-central-africa

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Valeurs Actuelles

Réforme des retraites : la gauche agitée au Sénat, l’article 7 encore débattu ce mercredi

Les débats ont été houleux au Sénat dans la nuit du mardi au mercredi 8 mars. Les parlementaires se sont adonnés à de vifs échanges autour du très critiqué article 7 de la réforme des retraites, qui prévoit le report de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans. Les discussions ont été si tendues que l’article 7 sera à nouveau examiné ce mercredi 8 mars. Débutée vers 19h mardi, la séance a viré à l’esclandre vers 1h du matin lorsque le président des sénateurs Les Républicains (LR), Bruno Retailleau, a demandé à recourir à l’article 38 du règlement intérieur du Sénat afin d’accélérer les discussions, relaie BFMTV. Et ce, alors que des centaines d’amendements déposés par la gauche devaient encore être débattus.

Colère à gauche

Les sénateurs socialistes, communistes et écologistes se sont alors immédiatement offusqués. Le socialiste Patrick Kanner a accusé la droite de vouloir « bâillonner l’opposition », tandis que le président du groupe écologiste Guillaume Gontard l’a accusé de vouloir « censurer le Sénat », relaie BFMTV. « Le recours à cette procédure est un acte de faiblesse. C’est une attaque contre la démocratie », a de son côté dénoncé la communiste Elianne Assassi.

Les sous-amendements de la gauche rejetés

Mais cela n’a pas arrêté les sénateurs LR qui, réunis en commission, ont proposé, une vingtaine de minutes plus tard, un amendement de réécriture de l’article 7. De quoi faire ainsi tomber « plus de 1 100 amendements », selon le républicain René-Paul Savary. La gauche a ainsi contesté en déposant des sous-amendements. Toutefois, cette manœuvre n’aura permis qu’une suspension de séance, avant que les sous-amendements soient finalement jugés irrecevables, relaie BFMTV. Les sénateurs de gauche ont ainsi protesté en quittant l’hémicycle. La séance a été levée vers 3h30. Les débats reprendront ce mercredi en fin d’après-midi.

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[Vidéo] “J’ai été mis en examen, pas condamné” : scandale à l’Assemblée après deux bras d’honneur d’Eric Dupond-Moretti

Scène d’incrédulité à l’Assemblée nationale. Ce mardi 7 mars, la séance a été interrompue, en raison de deux bras d’honneur adressés par le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti, en direction d’Olivier Marleix, président du groupe LR. Celui-ci venait de souligner à la tribune la mise en examen du ministre de la Justice pour prises illégales d’intérêt, comme l’ont rapporté plusieurs médias dont LCP. « J’ai été mis en examen, je ne suis pas condamné », a rappelé ensuite le principal intéressé, avant d’assurer qu’il contestait les faits qui lui sont reprochés.

Un geste pour dénoncer les atteintes « à la présomption d’innocence »

Dans le détail, en marge d’échanges concernant un texte du groupe Renaissance en faveur d’une peine d’inéligibilité obligatoire contre des auteurs de violences, Olivier Marleix a fait allusion à un certain nombre d’affaires impliquant des membres du camp présidentiel, parmi lesquels Eric Dupond-Moretti. Après quoi, le ministre de la Justice a réalisé deux bras d’honneur. Reconnaissant les faits, ce dernier a, peu après, affirmé que le geste était à chaque fois adressé pour dénoncer les atteintes « à la présomption d’innocence », et non en direction du président des élus LR. Le ministre s’est toutefois excusé.

« J’ai été mis en examen, pas condamné », précise @E_DupondM en réponse à @oliviermarleix, et de poursuivre : « Il n’y a pas un bras d’honneur, il y en a deux, accompagnés de paroles à chaque fois (…) bras d’honneur à la présomption d’innocence ». La séance est suspendue. #DirectAN pic.twitter.com/cnScwTE9PP

— LCP (@LCP) March 7, 2023

Rappel au règlement de @patrickhetzel : « Pendant que notre président de groupe descendait de la tribune, le Garde des Sceaux a fait un bras d’honneur », accuse le député. « C’est quelque chose d’assez inqualifiable ». #DirectAN pic.twitter.com/28hGTiqxS6

— LCP (@LCP) March 7, 2023

Les bras d’honneur réalisés par Eric Dupond-Moretti ont aussitôt entraîné une forte indignation, du côté de nombre de députés, observe LCP. Ces derniers ont rapporté la scène et poussé le député Patrick Hetzel à rappeler le ministre de la Justice à l’ordre en ces termes : « Pendant que notre président de groupe descendait de la tribune, le Garde des Sceaux a fait un bras d’honneur, c’est quelque chose d’assez inqualifiable. » Il a ensuite reproché à Eric Dupond-Moretti de manquer à son « devoir d’exemplarité ». 

Après les bras d’honneur d’ @E_DupondM, le président des Républicains @oliviermarleix demande à obtenir les images de la séance. #DirectAN pic.twitter.com/qKOZc21VQW

— LCP (@LCP) March 7, 2023

Plusieurs députés souhaitent la démission d’Eric Dupond-Moretti 

Toutefois, les excuses du ministre n’ont apparemment pas suffi à éteindre la polémique. Certains élus et représentants politiques ont même estimé qu’il devrait démissionner, rapporte BFM TV ce mardi soir. Sur Twitter, Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste, s’est exprimé ainsi : « Dans n’importe quelle autre démocratie, la Première ministre aurait exigé sa démission séance tenante. » Et le député écologiste Aurélien Taché de s’adresser directement à Eric Dupond-Moretti, sur Twitter aussi : « Conservez un peu de dignité et démissionnez immédiatement. » Marine Le Pen a choisi de réagir sur le même réseau social : « Les deux bras d’honneur adressés par le garde des Sceaux en plein hémicycle à la représentation nationale le discréditent. […] C’est à la Première ministre maintenant de prendre ses responsabilités. »

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Paris : l’ancien HLM de Chevènement devient un centre d’hébergement pour des migrants LGBT

Le 27 mars prochain, l’ancien appartement de l’ex-ministre de l’Intérieur Jean-Pierre Chevènement sera inauguré par des élus de Paris. Ce duplex de 120m2, calme et baigné de lumière, situé rue Descartes dans le très chic Ve arrondissement de la capitale, est devenu le nouveau logement de migrants LGBT sans domicile fixe. Comme le rapporte Le Parisien mardi 7 mars, la Régie immobilière de Paris (RIVP) a décidé d’attribuer cet appartement, à travers des baux de six mois, à de jeunes étrangers ayant dû fuir leur pays à cause de leur orientation sexuelle.

De nouveaux locataires « bruyants »

Ce logement de cinq pièces, fait désormais partie des sept « appartements escale » de Paris, des centres d’hébergement d’urgence financés par la Ville et l’État, indique Le Parisien. Jean-Pierre Chevènement a occupé les lieux durant 35 ans. En 2011, son loyer s’élevait à 1 600 euros par mois, soit « le tiers du loyer normal », selon un agent immobilier. L’appartement comporte un grand salon, une cuisine, quatre chambres, un escalier intérieur, une verrière ou encore une terrasse avec vue sur l’église Saint-Étienne-du-Mont. Mais dans cet immeuble coquet, la présence de ces jeunes est vivement critiquée. Un locataire a glissé au Parisien qu’ils étaient « bruyants » et qu’ils vivaient « la nuit ». Au contraire, Jean-Pierre Chevènement était « discret et adorable », a déclaré un sexagénaire au quotidien.

Vingt ans de bras de fer

Durant près de vingt ans, les adjoints de Bertrand Delanoë, ancien maire (PS) de Paris, et d’Anne Hidalgo, ont tenté de chasser l’ancien ministre de François Mitterrand de ce HLM de luxe. Mais Jean-Pierre Chevènement – propriétaire d’autres biens immobiliers – refusait de partir, accusant les élus de recourir à des « méthodes inquisitoriales ». Finalement, l’ex-ministre est « parti de lui-même quand son appartement a été conventionné », a fait savoir David Belliard au Parisien.

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Montpellier : une saisie de 1,2 tonne de cannabis annulée à cause d’une erreur de procédure

En août 2018, plus d’une tonne de résine de cannabis avait été saisie dans une semi-remorque par les douaniers, lors d’un contrôle sur une aire de repos de l’autoroute A9 relate RTL. Le chauffeur et son passager avaient alors pris la fuite, pour être retrouvés, l’un en Roumanie, l’autre en Espagne, trois ans plus tard. Une enquête de longue haleine, qui aurait dû déboucher sur un procès dans les semaines à venir.

Mais, coup de théâtre, les avocats du chauffeur ont réussi à faire annuler la procédure. Un vice de procédure a été invoqué, car les douaniers ont effectué la fouille du camion sans témoin et sans le conducteur, puisque ce dernier avait pris la fuite. « Les douaniers auraient dû s’adjoindre deux témoins qui auraient pu vérifier dans quelles conditions ils intervenaient pour procéder à la saisie des produits », a ainsi plaidé Maître Ronald Gallo, l’avocat du chauffeur. Mais ce n’est pas la seule erreur dans la procédure, puisque la justice avait ordonné la destruction de la drogue, avant l’arrestation des trafiquants, encore une fois en fuite.

Un non-lieu pour les suspects

Une erreur qui, pour Maître Gallo, prive « la défense des droits qui lui sont reconnus, c’est-à-dire notamment de demander une contre-expertise ou une expertise des produits saisis pour déterminer par exemple, la qualité du produit ». La Cour d’appel de Montpellier a souhaité donner raison aux avocats de la défense en octroyant un non-lieu aux suspects, malgré la situation singulière de ces erreurs commises dans la procédure. Les suspects n’auront fait que quatre mois de détention provisoire avant d’être remis en liberté, définitivement. Il s’agissait pourtant de la plus grande quantité de drogue découverte depuis novembre 2020.

Montpellier : les dernières actualités

Montpellier : un Algérien sous le coup d’une OQTF avoue avoir commis une centaine de vols à la roulotte

« Qu’on nous fiche la paix ! » : les défenseurs des traditions locales engagent le bras de fer avec les écologistes

Montpellier : près de 15 000 personnes manifestent pour défendre la culture taurine contre “la dictature verte”

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“PMA pour toutes” : 22 800 demandes de première consultation en 2022, une augmentation inédite

Les chiffres étonnent même les médecins. Le 29 juin 2021, l’Assemblée nationale votait le projet de loi sur la procréation médicalement assistée (PMA) dite « pour toutes », qui ouvre le procédé aux femmes seules et aux couples lesbiens. Selon des chiffres publiés mercredi 8 mars par l’Agence de la biomédecine, et repris par La Croix, 22 800 demandes de premières consultations ont été effectuées à la fin 2022. Des chiffres en nette hausse qui ont même étonné à l’Agence de la biomédecine (ABM) qui encadre la PMA ainsi que le don de gamètes. « On a été surpris par l’ampleur des demandes et maintenant on va entrer dans un processus de normalisation », explique ainsi Claire de Vienne, médecin référent à l’ABM, selon des propos repris par Le Monde.

L’apport des hommes finalement pas si négligeable

Au premier semestre 2022, près de 9 300 demandes de première consultation ont été enregistrées, pour 11 800 qui ont été effectuées entre août 2021 et fin décembre 2022. Depuis l’entrée en vigueur de la loi, c’est près de 2 000 premières tentatives de PMA qui ont été réalisées. Celles-ci concernent en premier lieu les femmes non mariées à hauteur de 53 %, puis les couples de femmes qui représentent 47 % de ces tentatives.

Selon l’Agence de Biomédecine, le délai moyen d’une prise en charge pour une PMA est de 14,4 mois en France. L’ABM souhaite réduire ce délai dans la mesure du possible. Seul problème : le don de spermatozoïdes est trop peu élevé. En effet, Claire de Vienne rappelle que « tous ces projets ne sont possibles que s’il y a des hommes qui donnent ». Un facteur parfois vite oublié.

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Eric Le Dissès, un maire très bleu-blanc-rouge

Dans son grand bureau où se côtoient des références à la Corse, l’île natale de sa mère, ou à la Côte d’Ivoire, où il a grandi, Éric Le Dissès peste contre le silencieux mépris de Pap Ndiaye, ministre de l’Éducation nationale. Le maire de Marignane (Bouches-du- Rhône) proposait de rendre l’uniforme obligatoire dans les écoles de sa commune et d’y instaurer le lever des couleurs avec chant de la Marseillaise. Il se souvient de ces instants de communion patriotique à Abidjan : « Tous les matins, on chantait à tue-tête, on adhérait, sans regard des couleurs de chacun. » Pour le maire, il s’agit là d’un palliatif à l’effritement du sentiment national : « Ce n’est pas la panacée, mais c’est déjà quelque chose. Aujourd’hui, on ne fait rien du tout. » Cette requête faisait suite à la circulaire laïcité du ministère, censée répondre aux revendications vestimentaires communautaristes de plus en plus nombreuses.

L’édile réfute cependant l’idée que Marignane serait particulièrement concerné par ces problèmes : « Il y a ici beaucoup de familles d’immigrés algériens, mais ce sont des modèles d’intégration. » Même analyse pour les Kurdes, qui se sont visiblement approprié les terrasses des cafés du centre-ville, en ce lundi après-midi où Valeurs actuelles vient lui rendre visite.

Ce n’est pas la première fois que le vice-président de la métropole Aix Marseille Provence attire l’attention. En mai 2022, il avait interdit par arrêté le port du burkini dans les piscines municipales, à la suite de la polémique provoquée par le maire écologiste de Grenoble, Éric Piolle, qui, lui, l’avait autorisé. Dans un communiqué, le Marignanais accuse son homologue de participer à « l’islamisation de la France ».

Quatre mois plus tôt, ce sont les cours de langue pendant le temps périscolaire qu’Éric Le Dissès faisait interdire. Ces leçons, prévues par le dispositif Eile (Enseignements internationaux de langues étrangères), ex-Elco (Enseignement des langues et cultures d’origine), concernent pour Marignane le turc et l’arabe, sans surprise. Une absurdité pour le maire : « S’ils veulent parler leur langue d’origine, ils prennent des cours à la maison, mais pas dans l’école de la République », se justifie-t-il. Le consulat d’Algérie, à la limite de l’ingérence, aurait fait pression sur la mairie, ce qui n’a fait que renforcer la conviction du maire : « Il y a un dessein. » Et d’ajouter : « Je me suis rendu dans ces cours, ils s’amusaient mais n’apprenaient rien. »

“C’est plus qu’un travail, on donne sa vie” : il n’a d’autre ambition que sa ville

Éric Le Dissès naît et grandit là où « l’adhésion à la France était sans borne », en Côte d’Ivoire. Son père y était professeur de sport. Le jeune Français se distingue au 400 mètres haies : il est sacré champion de Côte d’Ivoire. « Les obstacles me motivent », sourit-il. Le second élément structurant de sa jeunesse est l’engagement militaire de ses parents. D’abord, son père rejoint de Gaulle pendant l’Occupation et intègre les SAS (Special Air Service) britanniques. Quelques années plus tard, c’est en Indochine que ses deux parents s’engagent volontairement pour la France. En tant que maire, Éric Le Dissès se veut leur digne héritier : « Je me dis que je suis dans une position où je peux continuer à défendre mon pays, surtout actuellement. »

C’est à 18 ans que le natif d’Abidjan débarque à Toulon. Après des études à Paris, il fait son service national dans la Marine. Éric Le Dissès exerce le métier de professeur de sport quand il est appelé par Laurens Deleuil, le maire (DVD) de Marignane, pour travailler au service des sports. En 1995, la ville passe aux mains du mégrétiste Daniel Simonpieri et Éric Le Dissès se retrouve dans l’opposition. Il rejoint le RPR, se bâtit pierre à pierre une réputation et se présente aux municipales de 2008 sans le soutien d’aucun parti.

À la faveur d’un sentiment anti- Simonpieri et d’une campagne intense, il est élu : « C’était le bon moment. » Depuis, le maire de Marignane n’a plus quitté son fauteuil : « C’est plus qu’un travail, on donne sa vie. » Ses succès municipaux pourraient lui donner des idées au-delà de sa ville, mais il souhaite se concentrer sur Marignane, loin du tumulte de l’Assemblée nationale qui lui répugne.

Jacques Clostermann, deux fois candidat dans la 12e circonscription des Bouches-du-Rhône, connaît bien et respecte celui qui était dans le camp adverse aux législatives : « Il se donne beaucoup de mal pour redresser une ville qui était dans des difficultés financières. C’est un garçon courageux. » Laure Chevalier, conseillère régionale et responsable Reconquête ! de la circonscription, a un avis plus mitigé : « Il y a beaucoup d’effets d’annonces, mais vous avez bien vu l’aspect du centre-ville de Marignane. » L’élue fait référence au fait que dans le centre, on entend davantage parler la langue turque que le français. Elle poursuit : « À côté de cela, M. Le Dissès vote favorablement les subventions destinées à l’accueil des migrants au niveau du Département. »

Charles Pasqua et Philippe Séguin comme modèles

À Marignane, le pouvoir se partage entre deux droites, grâce à une gauche inexistante, ceci s’expliquant, entre autres, par une forte présence de pieds-noirs depuis les années 1960. Solidement ancré dans ce fief, Éric Le Dissès n’oublie pas Paris. Pendant les dernières législatives, il a fait pression sur le candidat LR Éric Diard en lui promettant son soutien, seulement si ce dernier acceptait une liste de conditions incluant de ne pas rejoindre la majorité et de voter toute loi réduisant l’immigration.

Éric Le Dissès aime faire référence à Charles Pasqua et à Philippe Séguin comme des modèles. À la dernière présidentielle, il a accordé son parrainage et son vote à Éric Zemmour, autre nostalgique du RPR : « Il a parlé de la France que j’aime, ça m’a touché, et quel courage ! » Questionné sur l’état de la droite française, le maire soupire puis fustige les représentants de la « droite molle » qui ont rejoint Emmanuel Macron. Pour 2027, il ne croit pas en une victoire du Rassemblement national et un seul cadre des Républicains trouve grâce à ses yeux, Éric Ciotti : « Je ne comprends pas pourquoi il ne veut pas aller à la présidentielle. Les gens ont voté Ciotti, pas Wauquiez. »

Cet ami de Philippe de Villiers et de Gilbert Collard tient à son indépendance et s’est juré de ne jamais adhérer de nouveau à un parti. Une décision mûrement réfléchie qui trouve son origine dans le traumatisme de l’UMP. Il croit pourtant en une solution et elle s’appelle l’union des droites : « Une personnalité va se dégager et il y aura adhésion des gens de droite. J’ai ma petite idée mais je me la garde », distille-t-il avec un sourire en coin.

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[Tribune] Plaidoyer pour un féminisme humaniste

En cette journée internationale du droit des femmes, il est plus que jamais essentiel de rappeler que nous devons être à l’avant-garde de ce combat historique et culturel pour l’égalité entre les femmes et les hommes.

En tant que Députée de la nation engagée pour son territoire et son pays, j’ai conscience que ce combat, aussi moderne soit-il, ne s’écrira pas sur une feuille blanche. Car, au fond, il n’y pas d’opposition entre histoire et modernité. Au contraire, l’innovation peut s’approprier le fond ancien et l’histoire permet de projeter un destin commun.

Alors, à cette précieuse occasion, il relève de notre devoir d’honorer ces figures du féminisme qui se sont levées pour défendre notre liberté, à l’image d’héroïnes telles que Christine de Pizan, Simone de Beauvoir, Simone Veil ou Gisèle Halimi.

Autant de visages qui, encore aujourd’hui, transforment la promesse de notre devise républicaine d’égalité en une réalité : reconnaissance des droits civiques, interruption volontaire de grossesse, principe d’égalité sociale, universalisme…

Ce féminisme marque, de manière indélébile, l’histoire de ce combat car il a toujours veillé à ne jamais se revendiquer d’aucun mouvement activiste ou militant. Au contraire, le rassemblement autour de causes nobles et justes constituait, à chaque instant, sa boussole.

Or, ce féminisme subit aujourd’hui un malheureux dévoiement. Cela, à travers les assauts de mouvements idéologues plus prompts à diviser notre société qu’à la réconcilier. À l’image des propos d’une grande violence tenus, il y a quelques jours, par une porte-parole associative affirmant que “les meurtres de femmes étaient favorisés par notre culture judéo-chrétienne”.

Alors que d’infinis combats restent à mener pour défendre le droit des femmes, ces dérives mortifères risquent, in fine, d’affaiblir la lutte féministe qui ne doit pas avoir vocation à ériger en vertu toute forme de radicalisme.

Au fond, le féminisme doit redevenir ce qu’il a toujours été, un mouvement fondamentalement universaliste avec un objectif : accorder indistinctement à tout être humain au sein d’une même société les mêmes droits.

La France est un grand pays qui a vocation à rassembler et mobiliser l’ensemble de ses forces autour de ce combat pour les droits des femmes.

Pour ce faire, une confiance réciproque entre les femmes et les hommes s’impose afin de réconcilier et d’œuvrer à l’avènement d’une société plus juste, fondée sur la reconnaissance d’une égale dignité humaine.

D’autant que, pour reprendre les mots de Benoîte Groult, « à toutes celles qui vivent dans l’illusion que l’égalité est acquise et que l’Histoire ne revient pas en arrière, je voudrais dire que rien n’est plus précaire que les droits des femmes ».

Oui, le combat féministe mérite un sursaut salvateur. L’heure est venue de défendre un féminisme profondément humaniste !

En cette journée internationale des droits des femmes, défendre un féminisme humaniste, c’est d’abord avoir le courage de dénoncer les exactions quotidiennes contre les femmes iraniennes qui se battent pour leur liberté au prix de leur sang.

Défendre un féminisme humaniste, c’est refuser toute assignation de la femme à toutes les formes de déterminisme, ce qui doit, de fait, garantir aux femmes une égale considération et implication dans l’ensemble des gouvernances, en particulier politiques et économiques.

Défendre un féminisme humaniste, c’est soutenir de toutes nos forces une égalité salariale à l’heure où les femmes salariées gagnent en moyenne 16,8 % de moins que les hommes en équivalent temps plein dans le secteur privé.

Défendre un féminisme humaniste, c’est protéger les femmes contre toutes formes de violences physiques, psychiques et sexuelles en donnant à la justice les moyens économiques et humains de ses ambitions alors que l’année dernière, 111 femmes ont été tuées par leur compagnon ou ex-compagnon.

Défendre un féminisme humaniste, c’est prôner et construire une égalité des droits et des conditions sociales par l’éducation des comportements humains.

La France est un grand pays qui a vocation à rassembler et mobiliser l’ensemble de ses forces autour de ce combat pour les droits des femmes. Oui, nous avons besoin de chacun, de chaque homme et de chaque femme afin de rendre possible l’indispensable, à savoir l’égalité des droits entre les femmes et les hommes.

Alors, tous ensemble, levons-nous pour relever ce défi aussi immense qu’essentiel. Le féminisme humaniste doit devenir le combat de tous et pour tous !

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Les Sables-d’Olonne : malgré l’opposition massive de la population, la justice confirme le retrait de la statue de Saint-Michel

La justice prend une nouvelle fois position contre la statue de Saint-Michel. Selon Ouest-France, la Cour administrative d’appel de Nantes a confirmé, vendredi 16 septembre, le retrait de cette statue polémique. La Cour a estimé « que la statue de l’archange Saint-Michel, installée en octobre 2018 sur une place publique de la commune des Sables-d’Olonne, est un emblème religieux », contrevenant donc à la loi de 1905 concernant la séparation des Églises et de l’État. C’est la deuxième fois que la justice donne raison à l’association de la Libre-Pensée de Vendée, à l’origine de la plainte.

En décembre 2021, déjà, le tribunal administratif de Nantes avait ordonné le déboulonnage de la statue. Une décision qui avait soulevé l’indignation de la mairie, à l’initiative de son installation. La statue, en effet, avait d’abord été installée dans une école privée catholique du quartier. Le déménagement de cette dernière avait poussé la municipalité à repositionner la statue en face de l’église Saint-Michel – cette dernière étant elle-même installée au cœur du quartier Saint-Michel.

La mairie ira devant le Conseil d’État

Pour le maire divers-droite, Yannick Moreau, cette sculpture revêt en effet un caractère « culturel, historique, traditionnel, artistique et festif » et s’enracine particulièrement bien dans l’histoire du quartier. Pour s’en assurer, la municipalité avait même organisé un référendum local en février dernier : 96% des votants s’étaient prononcés en faveur du maintien de la statue. « Si les Sablais souhaitent que la statue reste devant l’église Saint-Michel, je dois être l’exécutant de leur volonté », avait alors déclaré Yannick Moreau.

En conséquence, la mairie semble décidée à ne pas plus céder devant la Cour d’appel qu’elle ne l’avait fait devant le tribunal administratif. Selon Ouest-France, la ville va saisir le Conseil d’État, et se dit déterminée à « tout faire pour convaincre la plus haute juridiction administrative que cette statue a toute sa place au cœur du quartier Saint-Michel dont elle est l’emblème ». La municipalité pourra en tout cas compter sur le soutien d’Éric Zemmour. En mars dernier, il s’était lui-même rendu sur place en pleine campagne présidentielle. Son parti, Reconquête !, a déjà annoncé l’organisation de nouvelles manifestations devant la statue.

Les Sables d'Olonne : les dernières actualités

Les Sables-d’Olonne : un millier de manifestants défilent pour défendre la statue de saint Michel

Les Sables-d’Olonne : le maire va boycotter la visite d’Olivier Véran

Les Sables-d’Olonne : 95% des habitants votent pour le maintien de la statue Saint-Michel

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France24 - Monde

L'impact écologique du lithium : une niche stratégique pour la RD Congo

Publié le : 07/03/2023 - 16:42

Ali LAIDI

La guerre du lithium fait rage, car la transition écologique ne peut se passer de ce précieux métal. En République démocratique du Congo, les entreprises étrangères se déchirent pour mettre la main sur le gisement de Manono, l'une des plus grandes mines inexploitées au monde. Pour parler de ces enjeux, Ali Laïdi reçoit Marius Mihigo, homme d’affaire congolais et conseiller de l’entreprise australienne AVZ, qui avait décroché une licence d'exploitation de la mine de Manono avant de la perdre.

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} La chronique de l’éco

La course aux métaux stratégiques : la France mise sur le lithium pour sa transition énergétique

L'une des plus grandes mines de lithium d'Europe sera exploitée en France d'ici 2027

MADE IN EUROPE

En Europe, la course au lithium, enjeu majeur de la transition énergétique

Valeurs Actuelles

Marseille : le djihadiste Reda Kriket menace de mort le personnel pénitentiaire de la prison des Baumettes

Ce lundi 6 mars, le djihadiste Reda Kriket a fait l’objet d’un signalement auprès du parquet de Marseille pour outrages et menace de mort contre des surveillants de l’établissement pénitentiaire dans lequel il est incarcéré. Cet individu de 41 ans avait été condamné en appel le 22 juin 2022, à une peine de 30 dans de réclusion criminelle, assortie d’une période de sûreté de deux tiers.

Selon des informations du Journal du Dimanche, une enquête a immédiatement été ouverte, puis confiée aux policiers de la sûreté départementale des Bouches-du-Rhône. Reda Kriket n’en est pas à son coup d’essai. Ancien délinquant de droit commun, il avait déjà été condamné plus d’une dizaine de fois, notamment pour des vols par effraction ainsi qu’à main armée. C’est au milieu des années 2010, que l’individu originaire de Courbevoie (Hauts-de-Seine) était apparu dans les radars des services antiterroristes, et surveillé en conséquence.

Un profil inquiétant

Peu de temps après les attentats de Bruxelles du 22 mars 2016, « six kalachnikov, sept armes de poing, 33 chargeurs », ainsi que des milliers de munitions avaient été retrouvées dans un appartement d’Argenteuil (Val-d’Oise) que Reda Kriket louait sous une fausse identité. Les enquêteurs de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) l’avaient alors interpellé le même jour, dans une rue de Boulogne-Billancourt.

Pour l’accusation, ce récidiviste « préparait des attentats, coordonnés et évidemment directement liés à l’État islamique », des faits dont s’est toujours défendu Reda Kriket qui nie avoir été membre d’une cellule terroriste. Il avait été condamné en première instance à 24 ans de réclusion criminelle, la cour statuant que ni la nature des attaques envisagées, ni les cibles, « ni le moment » n’avaient pu être déterminés « avec précision ». Le parquet avait, à l’époque, réclamé la perpétuité pour Réda Kriket.

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Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

Valeurs Actuelles

Gisèle Halimi : polémique autour de l’hommage national présidé par Macron

À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes ce mercredi 8 mars, Emmanuel Macron préside à partir de 14h un hommage national à l’avocate Gisèle Halimi au palais de justice de Paris. Toutefois, en pleine mobilisation contre la réforme des retraites, l’événement est vivement critiqué, voire boycotté par certaines personnalités, relaie franceinfo. L’Élysée avait déjà reporté à deux reprises l’hommage à la militante féministe, morte à 93 ans le 28 juillet 2020.

L’un des fils de Gisèle Halimi absent

L’un de ses fils, Serge Halimi, fait partie des personnes qui ne se rendront pas à l’hommage. « Le pays est mobilisé contre une réforme des retraites extrêmement injuste, dont les femmes qui occupent les métiers les plus difficiles seront les premières victimes. Ma mère aurait défendu leur cause et manifesté à leurs côtés », a-t-il expliqué, comme le rapporte franceinfo. Serge Halimi reproche également à l’Élysée de l’avoir prévenu de l’organisation de cet hommage seulement quelques jours avant. D’après franceinfo, il aurait reçu un SMS de la part d’un conseiller de l’Élysée le 1er mars, le prévenant de la tenue de l’événement. Et ce, alors que le gouvernement avait convenu de cette date avant l’annonce d’une journée de mobilisation contre la réforme des retraites ce mercredi.

Une « instrumentalisation politique » ?

L’association Choisir la cause des femmes – créée par Gisèle Halimi et Simone de Beauvoir en 1971 – ne devrait pas non plus s’y rendre. Sa présidente Violaine Lucas a indiqué à franceinfo que la réforme des retraites, « qui va pénaliser les femmes », ne pouvait pas être associée à l’hommage. Avant d’accuser : « Comment ont-ils pu s’imaginer qu’on allait participer à cette instrumentalisation politique ? »

La présidente de la Fondation des femmes, Anne-Cécile Mailfert, ne sera pas non plus présente ce mercredi, estimant que sa place est « dans la rue » aux côtés des Français opposés au texte du gouvernement. Malgré le climat de tension lié à la politique, l’Élysée refuse pourtant de mélanger la mobilisation à la journée internationale des droits des femmes, et assure que la date choisie « fait écho aux combats menés par Gisèle Halimi », a indiqué un conseiller de l’Élysée à franceinfo.

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France24 - Monde

Patrick Mignola (Modem) : "Il aurait d'abord fallu parler du travail"

Publié le : 07/03/2023 - 19:36

Roselyne FEBVRE Suivre

Pour la sixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, le bras de fer se durcit entre l'exécutif et les syndicats. Dans le même temps, les sénateurs examinent le projet de loi, jusqu'au 12 mars. Pour Patrick Mignola, vice-président du Modem, cette réforme aiderait avant tout à lutter contre les injustices du système actuel. Il répond aux questions de Roselyne Febvre.

Valeurs Actuelles

Var : des policiers attaqués par un individu armé qui a crié “Allah Akbar” et disait vouloir mourir en martyr

Il disait vouloir mourir en martyr. Un trentenaire schizophrène, armé de deux couteaux, s’en est pris à des policiers dans le Var. Les faits relatés ce mardi 7 mars, par BFM TV, se sont déroulés au cours de la soirée de la veille. Selon les informations de nos confrères, qui s’appuient sur une source policière, cet individu – un Tunisien connu des services de police – a été arrêté après s’être retranché à son domicile, situé sur la commune de Hyères, avec son fils, un garçon de 10 ans. Ce sont des policiers municipaux qui ont sollicité leurs collègues de la police nationale après avoir aperçu l’individu qui, depuis sa fenêtre, criait « Allah Akbar »

L’enfant confié à un membre de sa famille 

Mobilisés sur place, les policiers de la Brigade anti-criminalité (BAC) ont tenté de discuter avec l’individu depuis l’extérieur de l’appartement, poursuit la chaîne. Ensuite, craignant que le fils de l’individu ne soit en danger, les policiers ont pris la décision d’entrer. Aussitôt, l’homme – qui était armé de deux couteaux – s’est jeté dans leur direction. D’après BFMTV, le trentenaire aurait crié : « Nous allons mourir en martyrs. » Et cela, avant d’essayer de poignarder deux agents, qui ont été blessés au niveau des doigts. Une fois maîtrisé, l’individu a été conduit à l’hôpital psychiatrique. Quant au petit garçon, indemne, il a été confié à un membre de son entourage familial.

Fin décembre, nous nous étions fait l’écho d’un article de L’Indépendant qui relatait des faits similaires, dans la commune de Perpignan (Pyrénées-Orientales). Selon les informations de nos confrères, un trentenaire avait menacé ses voisins, depuis son balcon, en criant « Allah Akbar ». Il avait ensuite été arrêté par des agents de la BAC. 

Var : les dernières actualités

Toulon : un fonctionnaire de la police judiciaire se suicide dans son bureau

Un “dangereux” fugitif activement recherché par les forces de l’ordre arrêté dans le Var

Vague RN aux législatives, retour en force des LR, déclin de Falco et Muselier : le Var se réveille

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

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Valeurs Actuelles

Toulouse : plusieurs policiers blessés après un refus d’obtempérer

Les refus d’obtempérer se multiplient en France, avec des conséquences qui peuvent être parfois dramatiques. Nos confrères de La Depêche se font ainsi l’écho de cet incident survenu mercredi 8 mars qui a vu des policiers ouvrir le feu sur un automobiliste qui leur a foncé dessus par suite d’un refus d’obtempérer.

Les faits se sont déroulés dans l’après-midi du mercredi 8 mars dans le quartier des Izards à Toulouse. Les policiers interviennent sur les lieux d’une altercation qui oppose deux automobilistes. Les fonctionnaires procèdent alors au contrôle des deux véhicules quand l’un des conducteurs a subitement démarré, tentant au passage d’écraser les policiers qui auraient ouvert le feu à trois reprises selon des témoins présents sur place. Le chauffard a réussi à prendre la fuite.

Deux individus interpellés

Selon nos confrères, plusieurs policiers seraient légèrement blessés. Après l’incident, les forces de l’ordre ont bouclé le quartier. Selon une source policière interrogée par France 3, les deux hommes présents dans la voiture, ont été interpellés et placés en garde à vue.

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BBC

Harry and Meghan's daughter Princess Lilibet Diana christened in US

The Duke and Duchess of Sussex's daughter has been christened at the couple's California home.

Princess Lilibet Diana, who was born to Prince Harry and Meghan in June 2021, was christened on Friday.

The announcement is the first time she has been publicly called a princess and confirms that Harry and Meghan will use the royal titles for their children.

The couple's spokesperson said members of the Royal Family were invited to the christening.

Although Liliebet was not a princess at birth, because she was not a granddaughter of the monarch, she gained the right to that title when King Charles acceded to the throne.

Buckingham Palace has said the royal website - which currently lists her and brother Archie with the titles Miss and Master - will "be updated in due course" to reflect the title.

Lilibet is the second child of Harry and Meghan, who relocated to the US after stepping down as working royals in 2020. Their son Archie was born in May 2019.

The BBC understands members of the Royal Family were invited to the christening but it appears none were in attendance.

Harry and Meghan are understood to want their children to decide for themselves whether or not to use their titles when they are older.

The couple will not use the titles conversationally, the BBC understands, but Archie and Lilibet will be referred to as prince and princess in formal contexts.

It is unclear if the children are entitled to use the HRH styling given that their father has not used it since quitting royal duties.

The rules governing the titles of royal children were set out by King George V in 1917.

As the children of the son of a sovereign, Archie and Lilibet are automatically entitled to be called prince and princess.

Right Reverend John Harvey Taylor, the Bishop of Los Angeles, presided over the christening.

The ex-newspaper journalist worked in the office of former US President Richard Nixon between 1984 and 1990 prior to being ordained.

Earlier this week, it emerged that Harry and Meghan were weighing up whether or not to travel to the UK for the King and Queen Consort's coronation.

A statement issued on behalf of the couple said Harry had been contacted about the event on 6 May by the King's private office via email.

The BBC understands some prospective guests are being asked to save the date ahead of official invitations to be sent later.

Buckingham Palace has declined to comment on the guest list.

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Valeurs Actuelles

Paris : la police interpelle un chauffard au volant d’une voiture volée après un refus d’obtempérer

Cela aurait pu tourner au drame. Mercredi 1er mars, un homme au volant d’une voiture volée a fini par être interpellé par la police après une course poursuite dans les rues de Paris, rapporte Le Parisien. Les faits ont eu lieu aux alentours de 4h30, dans le secteur d’Oberkampf, dans le 11e arrondissement de Paris. Des policiers en patrouille ont repéré le conducteur d’une Fiat 500 qui multipliait les infractions au Code de la route, grillant successivement trois feux rouges, explique une source proche du dossier.

Course poursuite

Les policiers font alors signe au véhicule de s’arrêter, mais le conducteur refuse, et prend la fuite. Il s’engouffre rue de Rivoli avec la police sur ses talons. La voiture se met alors à zigzaguer entre les voitures et percute l’arrière d’un taxi avant de finir sa course dans un lampadaire. Mais le pilote refuse d’être arrêté et prend la fuite à pied cette fois-ci. Il est finalement interpellé boulevard de Sébastopol. Légèrement blessé, le chauffard a été envoyé à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Sa garde à vue a été différée dans l’attente de son audition par le service du traitement judiciaire des accidents (STJA). Le parquet dispose de 48 heures pour décider de la suite à donner à cette procédure. Les enquêteurs ont également passé la plaque d’immatriculation de cette Fiat dans le fichier. Résultat : c’est une voiture volée.

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BBC

Tyre Nichols: Memphis Police Department to be investigated

The US government has launched an investigation into the Memphis Police Department following the death of Tyre Nichols.

Mr Nichols, a 29-year-old black man, died in January three days after being pulled over and beaten by police.

The Department of Justice said it would examine "certain policies and practices of the Memphis Police Department".

The review was requested by Memphis' police chief in the wake of Mr Nichols' death.

It will investigate the department's training, data and processes related to use of force, de-escalation and special police units, like the one involved in stopping Mr Nichols before his death.

"In the wake of Tyre Nichols's tragic death, the Justice Department has heard from police chiefs across the country who are assessing the use of specialised units and, where used, appropriate management, oversight, and accountability for such units," Associate Attorney General Vanita Gupta said.

Mr Nichols' death sparked nationwide protests against police brutality in the US. The Justice Department has already launched a civil rights investigation.

The agency said it would share its findings and issue recommendations after the review is complete.

Video footage release

Separately, the Memphis Police Department will later release 20 more hours of video footage and audio of the violent 7 January traffic stop that proceeded Mr Nichols' death.

Another review focused exclusively on the role of special police units within law enforcement will also be launched.

Special police units - which are common across the country and often used to crack down on street crime - have been criticised since Mr Nichols' death.

Five black members of Memphis's Scorpion Unit - which stood for "Street Crimes Operation to Restore Peace in Our Neighborhoods" - face second-degree murder and other charges for the killing of Mr Nichols.

The 50-person unit, which had been accused on several other occasions of misconduct, has since been disbanded.

Previous body-camera footage of the Scorpion members' encounter with Mr Nichols released in January showed police officers kicking, punching and firing a Taser at Mr Nichols for several minutes as he cried out for his mother.

Police initially said Mr Nichols, a father-of-one who had been returning home, was stopped on suspicion of reckless driving, a claim that has not been substantiated, according to Memphis Police Chief Cerelyn Davis.

Seven police officers have so far been fired, while at least 13 officers in total are facing some form of discipline over the incident, according to Memphis chief legal officer Jennifer Sink.

Three emergency medical workers have also been fired for not providing Mr Nichols with adequate care.

The city plans to share information on the charges and disciplinary action city officials are facing as a result of the investigation along with the 20 hours of footage, Ms Sink said this week.

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[Goldnadel] Quand la justice expulse Saint-Michel de son grand emplacement mais nous impose des djihadistes musulmans

Une association de libres penseurs étrangement plus préoccupée par l’emprise de la vieille religion catholique sur l’espace public de la République laïque que celle de la religion islamique, avait en effet saisi la justice administrative. La statue insupportable à sa vue est installée sur le parvis de l’église Saint-Michel, ce qui ne paraît pas à l’œil nu totalement incongru.

Rien n’y a fait. Ni une consultation citoyenne organisée par le maire de la ville Yannick Moreau, qui avait abouti à ce que 94,5 % de ses concitoyens se prononcent pour le maintien de la statue à son emplacement. Ni l’argumentation juridique de la ville qui soutenait qu’outre l’emplacement sur un parvis, le personnage symbolisé et son histoire mythifiée transcendait la seule religion catholique par sa dimension artistique. Peine perdue.

J’ajouterai, au-delà du strict droit, que les racines culturelles et historiques de la France font que les objets de piété chrétiens font partie intégrante du paysage français. Et ce n’est pas un catholique pratiquant qui le prétend. Davantage peut-être que des migrants implantés au milieu des campagnes vécus comme un calvaire, on peut leur préférer ce grand emplacement.

Peu de temps auparavant, la Cour européenne des droits de l’homme  condamnait la France pour ne pas avoir « rapatrié » de Syrie des familles de djihadistes en France. J’ai délibérément placé des guillemets au mot rapatrié, s’agissant d’individus que je ne tiens pas pour mes concitoyens, ayant trahi délibérément leur citoyenneté de papier.

Je renvoie à l’ article de madame le Professeur de droit public Anne-Marie Le Pourhiet dans Le Figaro de samedi qui décrit par le menu la fantaisie des arguties juridiques alambiquées utilisées par les juges, s’agissant d’actes de gouvernement insusceptibles de jugement. Cette décision purement idéologique n’étonnera pas ceux qui m’ont lu ici. A la suite de mon confrère Grégoire Puppinck, j’avais dénoncé l’entrisme interventionniste au sein de cette Cour, de juges proches des associations de George Soros.

C’est cette même Cour qui avait également condamné la France pour avoir osé renvoyer un terroriste algérien en Algérie. Le pauvre aurait encouru, selon la Cour, des risques dans son pays. Preuve est ainsi rapportée que cette institution humaniste est plus sensible aux risques encourus par un terroriste dans son pays à ceux encourus par tous les français innocents dans le leur.

Lorsque fut discutée le projet de ratification de la Convention européenne des droits de l’homme, et après la mise en garde du Garde des Sceaux Jean Foyer contre celle-ci, le général de Gaulle avait conclu le conseil des ministres par un définitif : « La convention ne sera pas ratifiée, la séance est levée. » C’était avant que le dragon idéologique ne terrasse Saint-Michel .

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BBC

Adidas unsure what to do with €1.2bn Yeezy goods

Adidas is still mulling the fate of the €1.2bn (£1bn) worth of shoes from Kanye West's Yeezy line that have piled up after the sportswear giant ended its partnership with the rapper last year.

But fans undeterred by the anti-Semitic comments from Mr West that prompted the break may yet be able to buy the goods.

Adidas boss Bjorn Gulden said the firm is considering selling the footwear and donating the profits to charity.

He said he had ruled out other options, such as burning them.

Giving them away for free is also complicated, Mr Gulden said, noting that the resale value of the shoes has surged.

A pair of Yeezy 350 "Zebra" shoes is now selling for between $340 and $360, compared to around $260 four months ago, John Mocadlo, boss of US footwear reseller Impossible Kicks, told Reuters.

The rise underscores the cost for Adidas after it cut ties with the rapper, who goes by the name Ye, in October saying it would "not tolerate antisemitism and any other sort of hate speech".

The firm put its nine-year collaboration under review after the artist, who has been diagnosed with bipolar disorder, showed a "White Lives Matter" T-shirt design at Paris Fashion Week, prompting widespread outcry. Days later, he posted anti-Semitic comments on his Twitter account.

Adidas said the split cost the firm €600m (£534m) in the last three months of 2022. It warned investors that the end of the deal could hit profits by at least €500m in the 2023 financial year.

If Adidas does sell the products, it will have to pay Ye according to its contract, Mr Gulden said, speaking at a press conference after the firm updated investors on its 2022 performance.

But the company put the likelihood of actually figuring out a way to repurpose the remaining products at just 15% to 30%.

Mr Gulden, who was named chief executive in November and took over in January, described the end of the deal as "very sad" but the right thing to do. He said he was still deciding what to do about the leftover inventory.

"The inventory is there, it's not running away," he said. "We should not do a decision just to please someone. We should do a decision when the consequences of that decision are the most positive that we can do."

He added: "There are so many people that have an interest in this from different communities from around the world," he added. "I've only been involved in this for seven weeks, and I don't feel qualified to make a decision based on the facts I have."

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BBC

Tucker Carlson said he hates Trump 'passionately', lawsuit reveals

Fox News host Tucker Carlson said in a text message after the 2020 election that he "passionately hated" Donald Trump, according to new court filings.

Mr Carlson's message to a colleague in January 2021 emerged as part of a defamation lawsuit by Dominion Voting Systems against Fox News.

The electronic voting firm accuses the network of promoting baseless claims of vote-rigging in the election.

Fox News denies defamation and says on-air comments were taken out of context.

The latest filings in the case suggest Mr Carlson expressed his dislike of the outgoing US president two days before Trump supporters stormed the US Capitol to derail lawmakers from certifying Joe Biden's election win.

"We are very, very close to being able to ignore Trump most nights," he wrote in a text sent on 4 January 2021. "I truly can't wait."

"I hate him passionately," he added.

Mr Carlson, the top-rated host on the conservative network, also appeared to denigrate the Trump presidency in these private messages, despite lauding his achievements on air.

"That's the last four years. We're all pretending we've got a lot to show for it, because admitting what a disaster it's been is too tough to digest. But come on. There isn't really an upside to Trump."

Dominion argues in its lawsuit that top executives and some hosts at the conservative cable network knew that the conspiracy claims pushed by Donald Trump and his allies on Fox News programmes were false but still put them on air.

Previous filings have revealed that even Rupert Murdoch, the billionaire owner of Fox News, acknowledged some of the network's stars endorsed false claims that the 2020 election was stolen.

In a statement provided to the BBC's US partner CBS News on Tuesday night, Fox News said: "Thanks to today's filings, Dominion has been caught red-handed again using more distortions and misinformation in their PR campaign to smear Fox News and trample on free speech and freedom of the press."

A jury trial is expected to begin in Delaware in April.

The text message revelations come amid a fresh round of criticism that Mr Carlson misrepresented exclusive security-camera footage given to Fox to downplay the severity of the riot two years ago at Congress.

Mr Carlson showed the previously unseen clips on Monday night and argued it "does not show an insurrection or a riot in progress", but rather "mostly peaceful chaos".

Criticism of the segment came from Democrats as well as top Republicans in Washington, the head of Capitol police, and the family of the police officer whose death was mentioned by Mr Carlson on the show.

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Metz : une femme poignardée devant la cathédrale

Une femme de 46 ans a été poignardée ce mercredi matin à Metz. L’agression a eu lieu devant la cathédrale, sur la place d’Armes.

Ce mercredi 8 mars, une femme de 46 ans a été poignardée à trois reprises, ce matin à 8 heures devant la cathédrale de Metz, en Moselle, relate CNews. La victime, blessée au flanc gauche, a été prise en charge et envoyée à l’hôpital, où des examens de santé doivent être pratiqués pour rendre compte de son état de Santé.

Le suspect a été interpellé et placé en garde en vue. Il serait le conjoint ou l’ex-conjoint de la victime, rapporte FranceInfo. Le procureur de Metz, Yves Baroc, a précisé à France Bleu Lorraine Nord que l’arme utilisée est un couteau et qu’une enquête pour « tentative d’assassinat » est ouverte et confiée à la sûreté départementale.

Une tragédie survenue en cette journée des droits des femmes

Le maire de la ville, François Grosidier, a indiqué sur les réseaux être « de tout cœur auprès de la victime dont je souhaite ardemment le meilleur rétablissement », après avoir précisé connaître la famille de la victime. Celui-ci a ajouté qu’en cette journée de droits des femmes, « cette tragédie nous rappelle une fois de plus l’horrible réalité créée par ceux qui s’arrogent le droit de disposer de la vie et de la liberté des femmes ». Enfin, le maire de Metz a néanmoins insisté pour remercier les forces de l’ordre, ainsi que les pompiers pour « leur promptitude et leur efficacité ».

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Seine-Saint-Denis : un homme tire au fusil à pompe sur le commissariat de Clichy-sous-Bois

C’est une scène qu’on aurait pu croire tirée d’un film de Ladj Ly qui s’est déroulée à proximité du commissariat de Clichy-sous-Bois. Lundi 6 mars, plusieurs coups de fusil à pompe ont été tirés en direction du commissariat de la ville de Seine-Saint-Denis. Un individu, soupçonné des faits, a été interpellé alors qu’il prenait la fuite, selon des informations du Figaro.

Hier, vers 17h45, une patrouille de la brigade anticriminalité (BAC) est alertée par des effectifs de la surveillance générale de la sûreté ferroviaire (SUGE), qu’un individu armé a été aperçu prenant à la fuite à proximité de l’arrêt de tramway. Ce dernier aurait tiré plusieurs coups de feu sur la façade du commissariat à l’aide d’un fusil à pompe, détruisant au passage une des caméras de surveillance, avant de prendre ses jambes à son cou.

Un suspect qui laisse traîner des indices

Les agents de la force publique, alors à bord d’une voiture banalisée, se dirigent vers la cité du Chêne Pointu, résidence privée tristement connue pour être “la copropriété la plus dégradée de France ”, ainsi que le décor du film Les Misérables de Ladj Ly. Épaulés par une autre équipe de la BAC, les policiers se rendent sur place, où ils découvrent l’arme du suspect, laissée à l’abandon dans un hall d’immeuble. L’individu, retranché quelques étages plus hauts, est interpellé, mais clame qu’il sort simplement de chez lui. Une explication qui ne convainc pas les officiers de la BAC. Et pour cause, puisqu’ils remarquent que le suspect est « perlé de sueur et très essoufflé ». Après quelques minutes de fouille, les forces de l’ordre retrouvent, deux étages plus hauts, plusieurs habits laissés à l’abandon soupçonnés d’appartenir à l’individu et correspondant au signalement effectué par les membres de la SUGE. Le suspect a été interpellé et placé en garde à vue. Ce jeune homme de 21 ans, sans emploi, n’a pas expliqué les raisons de son geste. Une enquête a été ouverte et confiée au commissariat de Clichy-sous-Bois. Fort heureusement, aucun blessé n’est à déplorer.

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BBC

SANS TITRE

Standing at the edge of the Grand Canyon, most people peer, awestruck, into this mile-deep chasm. But I was here to see the 70ft-high tower clinging to the canyon's rim. Built in 1932 and inspired by ancient Native American structures, the Desert View Watchtower is the work of Mary Colter (1869-1958). One of the few female architects of her time, Colter rejected European design in favour of buildings rooted in the Native American and Spanish heritage of the US Southwest. 

Colter designed everything from the hacienda-style La Posada Hotel in Winslow, Arizona (1930), to the interior of the Painted Desert Inn in Petrified Forest National Park (1947). But her iconic Grand Canyon buildings provide the best evidence of how she helped early (mostly white) tourists better understand how the region is home to diverse, millennia-old Native American cultures and civilisations.

Of the millions of people who visit the Grand Canyon annually, few know Colter's story. She never married or had children. Instead she became the go-to architect for two companies working in tandem to "open" the American West (already inhabited by Native Americas) to settlers and later tourists following the US Civil War (1861-65): the Atchison, Topeka and Santa Fe Railway (nicknamed the Santa Fe); and the Fred Harvey Company, which built restaurants and hotels along the route.

The Desert View Watchtower clings to the Grand Canyon's rim and was inspired by Native American structures (Credit: travellinglight/Alamy)

The two companies felt there were no decent hotels and affordable food along Santa Fe's rail line were hard to find. In the 1880s, the Santa Fe joined forces with Fred Harvey to lure tourists to the Southwest by commissioning the building of high-quality accommodation along the line.

Colter was Fred Harvey's chief architect and designer for 47 years, from 1902 to 1948. She designed hotels, curio shops and rest areas, channelling the region's landscapes and cultures. Her Pueblo-style plaster walls, exposed wood and stone and niches for saints helped define the vernacular design style of the US Southwest. Her design choices were governed by the backstories she imagined for her buildings. La Posada was a Spanish ranch-style building of the early 1800s, Hermit's Rest the refuge of a rustic mountain man, The Desert View Watchtower an ancient Indigenous edifice guarding the canyon.

Though white, Colter was a lifelong student of Native American art and architecture, and her "vision" of the Southwest helped educate tourists about Native American culture. Colter was a pioneer in a male-dominated field, "in charge of important commissions that have stood the test of time and are part of America's cultural heritage," said H Ruth Todd of Page & Turnbull, a female-led architectural firm that has restored several of Colter's Grand Canyon buildings.

Architectural designer Geraldene Blackgoat (Navajo) said that while she didn't learn about Colter in school, "which focused mostly on white male architects", she "gives Colter credit for using her privilege to acknowledge and pay tribute to Native American vernacular design".

Colter was a rare breed: a white woman in a male-dominated field who rejected European design to honour Native American culture (Credit: Natural History Archive/Alamy)

Colter's first assignment for Fred Harvey was to design the interior of the Indian Building at the Alvarado Hotel in Albuquerque. The floorplan led visitors past Native American artefacts to shops where travellers could buy their own Indigenous crafts. Colter wanted to showcase high-quality crafts linked to Indigenous cultures, so she and her team hired Native American artists to demonstrate their techniques, including Navajo weaver Elle of Ganado, who wove blankets in the building. She eventually became one of the most famous Native American artists of the era.

Colter's interest in Native American culture began when an uncle gave the family a series of sketches by Sioux prisoners who'd been interned in Montana in the 1870s. Colter kept the drawings and nurtured a lifelong interest in Native American culture, collecting art, attending dances and travelling throughout the Southwest and Mexico to study Native and Hispanic art and architecture.

Along the way, Colter developed strong ties to Southwest Native American communities. At Colter's El Navajo Hotel, in Gallup, New Mexico, prominent Navajo medicine man, Miquelito, helped create 12 Navajo sand paintings on the hotel's walls. And at El Navajo's grand opening in 1923, 2,000 Native Americans were in attendance, including 15 well-known Navajo medicine men who led chants and blessings. Her Native American-inspired buildings in the Grand Canyon had similar opening ceremonies, and the opening of the Desert View Watchtower in 1933 featured blessings led by Hopi elders.

The El Navajo was demolished in 1957, much to Colter's dismay. Many of her other railroad-associated buildings survived but fell into disuse with the rise of car travel.

The Hopi House, which Colter designed in 1905, was modelled after the 1,000-year-old dwellings of the Hopi village in Oraibi, Arizona (Credit: Niebrugge Images/Alamy)

Today, the Grand Canyon is home to the greatest concentration of Colter's remaining work. Of her eight canyon buildings, four were declared National Landmarks in 1987: Hopi House, Lookout Studio, Hermit's Rest and the Watchtower.

To visit the Watchtower, I'd driven 1.5 hours north from Flagstaff, Arizona, to the park's East entrance. I was travelling solo and had the ghost of Colter at my side – a chain-smoking, Stetson-wearing "incomprehensible woman in pants", according to the well-known Western author Frank Waters.

My route cut through the Navajo Nation, the largest Native American reservation in the US. The Navajo are one of 11 tribes with ties to the Grand Canyon area, including the Hopi, whose mesa-top villages are some of the longest continuously occupied settlements in what is now the US.

Several of Colter's Grand Canyon buildings evoke the Hopi, a matrilineal society known for its painters and potters. Along with other Pueblo tribes, the Hopi trace their lineage back to the Ancestral Puebloans, who built the cliff dwellings and towers that inspired Colter's Watchtower. Colter travelled to ruins like Hovenweep and Mesa Verde to study building techniques, and was a stickler for detail during construction. The Desert Watchtower is made of stones from the area painstakingly fitted together.

Colter hired Hopi artist Fred Kabotie to paint designs on the interior of the Desert Watchtower (Credit: David Wall/Alamy)

The Watchtower's lobby recalls a kiva, a circular ceremonial space found in Pueblo culture. Colter hired artists, including Hopi painter Fred Kabotie, to paint designs on the tower's interior. Ed Kabotie (Tewa/Hopi), Fred's grandson and an artist in his own right, was recently part of a team working to conserve paintings by his grandfather and others in the Watchtower. The effort was part of the Desert View Tribal Heritage Project, initiated in 2015 to make the Watchtower "a place to celebrate, share, and learn about inter-tribal cultural heritage", according to the National Park Service.Kabotie recognised Colter's Watchtower as "an effort to give tribute to the ancient people of the Colorado Plateau". Echoing the concerns of many that Colter commodified Native American culture, Kabotie "had a problem with taking things from ancestral sites and using them here at the Watchtower". Though most of the Native American-inspired art inside the Watchtower was created for the site, Colter also took petroglyphs from Arizona's Ash Fork region to include in her design.

Colter's Hopi House (1905) is modelled on traditional Hopi Pueblo dwellings. It's a multi-tiered sandstone structure, with the roof of one level serving as the terrace of another. It was built by Hopi workers and employed Native artists, who were presented to tourists as a sort of living diorama.

Some would say that Colter leaned towards "staged authenticity", but she was at least meticulous about that authenticity. Waters wrote that she made sketches of prehistoric Pueblo ruins, studying details of construction, the composition of adobes and washes. "She could teach masons how to lay adobe bricks, plasterers how to mix washes, carpenters how to fix viga [wooden beam] joints," he said.

Colter served as a sort of cultural bridge between Native peoples and white tourists (Credit: Jorge Tutor/Alamy)

If Colter was complicit in commodifying Native culture, she also served as a cultural bridge, inviting tourists into evocative re-imaginings of a Hopi dwelling and an Ancestral Puebloan tower. "She's still educating tourists today through her work", said Blackgoat.

In a nod to its origins, The Desert Watchtower has now morphed into a Tribal Arts Center, where Native American artists demonstrate their crafts and educate visitors about their connection to the Canyon. As I was about to leave, a woman with a German accent and a tour bus ID asked me if I knew when the Watchtower had been built and who had designed it.

As it happened, I did.

Rediscovering America is a BBC Travel series that tells the inspiring stories of forgotten, overlooked or misunderstood aspects of the US, flipping the script on familiar history, cultures and communities.

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Valeurs Actuelles

Sables d’Olonne : l’Archange Saint-Michel devant le Conseil d’Etat

La statue de l’archange Saint-Michel, aux Sables-d’Olonne, échappera-t-elle au déboulonnage ? Ce jeudi 9 mars, le Conseil d’État doit se prononcer sur le pourvoi formé par la commune afin de sauver la sculpture. Installée en octobre 2018 sur le parvis de l’église Saint-Michel, elle est depuis dans le collimateur de l’association La Libre pensée, pour qui la présence d’un symbole religieux sur un emplacement public n’est pas acceptable. À deux reprises déjà, en première instance en décembre 2021 puis devant la cour administrative d’appel de Nantes en septembre 2022, la justice a donné raison aux militants laïcards. Devant le conseil d’État, la commune des Sables d’Olonne joue donc son va-tout.  

La commune des Sables d’Olonne demande désormais au Conseil d’Etat de casser cet arrêt au nom d’un vice de procédure. Maître François-Henri Briard, avocat au Conseil d’Etat et à la Cour de cassation défendra demain les intérêts de la commune des Sables d’Olonne et de la statue. Il explique que « les signes ou emblèmes revêtants des significations multiples, notamment religieuses, peuvent en France légalement trouver leur place dans l’espace public », citant par exemple le cas de certaines crèches de Noël. A cet égard, cette statue de Saint-Michel, « de dimension modeste, ne comporte aucun signe ou référence à caractère religieux ». 

« Un élément global du patrimoine français »

Il s’agira donc demain pour l’avocat de défendre la valeur culturelle, historique et patrimoniale de la statue : « Elle est installée dans le quartier Saint-Michel, fabriquée par une fonderie spécialisée dans les statues profanes, républicaines et militaires. » Au-delà de la commune vendéenne, la figure de Saint-Michel est « un élément global du patrimoine français », assure-t-il. Et de s’interroger : faudrait-il rebaptiser le Mont-Saint-Michel pour satisfaire la Libre pensée ? 

Autre preuve que la figure de Saint-Michel déborde de la stricte obédience chrétienne, l’archange est le saint-patron des parachutistes, « une figure patriotique chérie par les militaires qui assurent la sécurité des Français, et en particulier des parachutistes ». Maître Briard représentera donc également Monsieur Abdel Rahman, un ancien parachutiste de culte musulman, très attaché à la figure de l’Archange Saint-Michel et à sa présence dans l’espace public.  

« Tel est exactement le cas de Saint-Michel, intimement lié à l’histoire et à la culture de la France. »

Maître Briard appuiera son propos sur ceux d’Aristide Briand, chantre de la laïcité française et père fondateur de la loi de 1905, actant la séparation des Églises et de l’Etat. Aristide Briand, interrogé sur la possibilité d’ériger, en dehors de toute exposition, des statues d’hommes saints ayant une stature historique sur le domaine public, avait répondu à l’affirmative, quand bien même ils seraient représentés avec leurs attributs, une Bible à la main ou une croix autour du cou. Il émettait pour seule condition que la dimension religieuse ne prenne pas le pas de façon décisive sur l’hommage historique. « Tel est exactement le cas de Saint-Michel, intimement lié à l’histoire et à la culture de la France », soutient maître Briard.  

Interrogé sur l’issue la plus probable demain, maître Briard reste prudent. Il rappelle que le taux d’admission devant le Conseil d’Etat est d’environ 25 %. Cependant, la statue ne mesure que 1m90, ce qui joue, à ses yeux, plutôt en faveur de son maintien. L’avocat aime à rappeler les propos de Jean-Marc Sauvé, ancien vice-président du Conseil d’Etat, qui disait en 2016 lors d’une conférence : « Le législateur de 1905 n’a pas poursuivi de sa vindicte l’héritage culturel issu des religions chrétiennes. » Reste que le déboulonnage d’une statue de Saint-Jean-Paul II, à Ploërmel en 2018, n’est pas pour rassurer les défenseurs de Saint-Michel. 

Quoi qu’il en soit, maître Briard sera bien présent demain au Conseil d’Etat pour défendre les partisans de Saint-Michel : « Je me battrai pour que cette statue reste à sa place. » 

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

BBC

Georgia protests: Crowds return to target Russian-style law in Georgia

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Watch: Protesters face tear gas and water cannons - as MPs brawl in parliament - over a "Russian-style" bill

Thousands of protesters have returned to the centre of Georgia's capital, Tbilisi, hours after riot police broke up crowds angered by a controversial Russian-style law.

The new law would class non-government and media groups as "foreign agents" if they get more than 20% of their funding from abroad.

Police arrested 66 people overnight, including a Georgian opposition leader.

Zurab Japaridze suffered a serious injury after he was detained.

A public official who visited Mr Japaridze in detention said he had been hit by a baton during the arrest.

Authorities said 55 police were hurt when stones and petrol bombs were thrown at them. Some of the most arresting images of the night came when water cannon was sprayed at protesters waving EU flags.

Riot police eventually moved in to clear protesters from Rustaveli Avenue, the main thoroughfare outside parliament.

Crowds grew outside parliament again on Wednesday, as protesters sought to challenge the draft "foreign agents" law. Some 10,000 people had turned out by late afternoon and another 10 people were arrested.

Prime Minister Irakli Gharibashvili denounced the "stir" over the draft law, which went through its first reading inside parliament on Tuesday. Ruling party Georgian Dream maintains the legislation dates back to US legislation in the 1930s. The same argument was used by Russia after it passed a similar law in 2012.

Russia's law has since been expanded to suppress Western-funded NGOs, independent media, journalists and bloggers. Anyone identified as a foreign agent now has to highlight a foreign-agent label on their publication.

Many of the protesters in the centre of Tbilisi were students. "We think that our government is under Russian influence and it's very bad for our future," said Lizzie.

Opposition-supporting TV stations have also dubbed the proposed legislation as a "Russian law".

Georgia has applied to the European Union for candidate status and also aims to join Nato, but EU foreign policy chief Josep Borrell warned that the bill was "incompatible with EU values and standards".

Another student, Lia Chagovadze, said she and her friends were there to fight for Western values and freedom, while Nanuka Shakinovi said the protesters would not allow the government to stop Georgia's push to join the EU: "We are going to fight them and we will not stop until we win."

"Again and again they are trying everything to take us far away from the European Union, European values," said 30-year-old Luka Kimeridze.

Georgian Dream chairman Irakli Kobakhidze said criticism of the draft law as similar to Russia's own repressive legislation was misleading. "In the end, the stir will die out and the public will have transparency in the funding of NGOs," he said.

However, Eka Gigauri of Transparency International told the BBC that NGOs were already subject to 10 different laws and the finance ministry already had full access to accounts, funding and other information.

Georgia and Russia: The basics

Political tensions in Georgia have been heightened by Russia's full-scale invasion of Ukraine, seen by many Georgians as a war of aggression by Moscow, and many thousands of Russians have fled there. However, the government in Tbilisi has adopted a neutral stance, refusing to openly back Ukraine or impose sanctions on Russia.

Speaking via video during a visit to New York, Georgian President Salome Zourabichvili voiced her support for the protesters: "I am by your side. Today you represent free Georgia. Georgia, which sees its future in Europe, will not allow anyone to take away this future."

She has vowed to veto the legislation, but Georgian Dream has enough votes to override the president's veto in parliament. The party has applied to the Council of Europe for its opinion.

The US embassy issued a statement describing Tuesday's vote in parliament as a "dark day for Georgia's democracy", while the chairman of Georgian Dream condemned the embassy's comment as "a dark day for the radical opposition and its supporters".

US state department spokesman Ned Price warned that the new law would "strike at some of the very rights that are central to the aspirations of the people of Georgia".

Passing the law would see Georgia join a list of undemocratic and authoritarian post-Soviet states such as Belarus, Tajikistan and Azerbaijan which have copied the Russian law on restricting the activities of NGOs.

Historically, the term "agent" in Russia and Georgia has the meaning of "spy" and "traitor", giving a negative connotation to the work done by civil society. It suggests they are acting in the interest of foreign forces rather than doing good for the country and society.

What most protesters and the country's opposition fear is that the adoption of the law would mark an end to Georgia's long-standing ambition to join the EU. More than 80% of Georgia's population supports Georgia's European perspective, which is also enshrined in the country's constitution.

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Valeurs Actuelles

[Info VA] Toulon : un dealer clandestin sous OQTF blesse des policiers, est relâché, puis récidive

Un clandestin tunisien, sous le coup de trois obligations de quitter le territoire français (OQTF), a agressé et blessé un policier, en le mordant au sang à la main gauche, à proximité d’un point de deal dans la cité des Œillets, à Toulon, dans le Var, vers 23h ce lundi soir, selon nos informations.

A l’occasion d’un contrôle, au pied d’un HLM, d’un groupe de mineurs qui venaient de crier « Arah », un mot utilisé par les guetteurs pour sonner l’alerte, à la vue de la voiture de police, les agents ont repéré un individu suspect de « type nord-africain » sortant du hall de l’immeuble.

Ce dernier, déjà interpellé dans le même quartier la semaine passée pour offre et cession de stupéfiants, a pris la fuite en courant, bousculé un policier avant de mordre un de ses collègues à l’issue d’une course à travers la circulation, un stade, un chantier et une résidence.

Interpellé et placé en garde à vue, le dealer clandestin a été déféré pour comparution immédiate ce mardi matin. L’agent blessé a lui bénéficié de trois jours d’ITT. Sous le coup de deux OQTF, le Tunisien en situation irrégulière avait déjà agressé deux policiers ce jeudi 2 mars.

Ce jour-là, peu avant 23h, le clandestin s’attaquait et blessait deux policiers dans les étages d’un HLM de la même cité des Œillets, après leur avoir proposé de la résine de cannabis. Le premier était mordu au sang à la main droite (deux jours d’ITT) tandis que le second était frappé au visage (un jour d’ITT).

Interpellé dans ce haut lieu du trafic de stupéfiants toulonnais, l’homme tatoué de la tête aux pieds a prétendu en garde à vue être un mineur âgé de 16 ans, avant d’écoper d’une nouvelle OQTF et d’être remis en liberté en attendant sa convocation devant le tribunal en novembre.

Jugé en comparution immédiate ce mercredi 8 mars, il a écopé de 12 mois de prison, dont 6 avec sursis, avec maintien en détention, indique une source policière à Valeurs actuelles.

🔴 [Info @Valeurs] Un dealer a blessé un policier en le mordant au sang, cité des Œillets à Toulon (83) ce soir. Ce clandestin tunisien sous 3 OQTF avait déjà blessé 2 policiers jeudi dont 1 mordu au sang aussi. Interpellé, il avait été libéré en attendant d’être convoqué. 1/2

— Amaury Brelet (@AmauryBrelet) March 7, 2023

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

BBC

Covid origins investigation: US House of Representatives holds first hearing

The origins of Covid-19 are being explored by a US congressional committee in a first hearing in Washington.

The panel, formed by a new Republican majority in the US House of Representatives, is aiming to establish how the coronavirus emerged.

Some US officials have concluded that Covid "most likely" came from an unintended lab leak in Wuhan, China.

But many scientists point out there is no evidence that it leaked from a lab.

And the White House has said there is no consensus across the US government on the virus's origins.

The committee of nine Republicans and seven Democrats has said it would aim to conduct its work above partisanship.

But at Wednesday's hearing, the committee's top Democrat Raul Ruiz argued against the inclusion of witness Nicholas Wade over a controversial book he authored.

Mr Ruiz said the former New York Times journalist's inclusion was dangerous and that he could not be relied on.

The congressman said the former leader of the Ku Klux Klan, Dr David Duke, had endorsed a 2014 book by Mr Wade, which argued races evolved differently.

Mr Wade denied it was a racist book and another key witness, Dr Robert Redfield, the former director of the US Centers for Disease Control and Prevention, defended Mr Wade as "an outstanding science writer".

Dr Redfield was an early proponent of the lab leak theory, and used his appearance on Wednesday to restate his opposition to so-called gain of function research, in which viruses are manipulated to become more infectious in lab environments.

He told the committee it was "not scientifically plausible" to him that the virus had natural origins.

"It was told to me that they wanted a single narrative, and that I obviously had a different point of view," he said.

Some studies suggest the virus made the leap from animals to humans in Wuhan, possibly at the city's seafood and wildlife market.

The market is near a world-leading virus laboratory, the Wuhan Institute of Virology, which conducted research into coronaviruses.

Dr Redfield told the committee he believed the US taxpayer had funded gain of function research at the Wuhan institute.

Last week, FBI Director Christopher Wray said the bureau considered a potential laboratory leak as the "most likely" origin of Covid.

A few days before that, the US Department of Energy said it had found the virus was most likely the result of a lab leak in Wuhan, but could only reach that conclusion with "low confidence".

In response to that, many scientists who have studied the virus said that there was no new scientific evidence pointing to a lab leak.

A natural origin is still the more likely theory, said Professor David Robertson, head of viral genomics and bioinformatics at the University of Glasgow.

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Covid origin likely China lab incident - FBI chief

Valeurs Actuelles

Rouen : plusieurs lycéens rackettés, ils refusent de témoigner par peur de représailles

Un groupe d’individus sème la terreur dans le centre-ville de Rouen et viserait particulièrement des lycéens qui fréquentent les terrasses de la place du 19 avril 1944. Comme le rapporte France Bleu, plusieurs adolescents du lycée Camille Saint-Saëns se sont fait voler leur téléphone ou leurs vêtements de marque par une bande d’individus. Les faits étaient généralement commis le week-end et durant les vacances scolaires. Un lycéen a raconté à France Bleu que l’un de ses amis s’était « fait racketter » et que « douze personnes l’ont encerclé » pour s’emparer de « son manteau ».

Un « carnage » 

Le patron de la brasserie Le Socrate est également confronté à cette situation à l’approche du week-end. La deuxième semaine des vacances d’hiver était même un véritable « carnage », dit-il à France Bleu. « Ils viennent de je ne sais où, ils attendent que les clients se lèvent et ils les mettent derrière le bar pour leur piquer leurs chaussures ou leur pull. » La brigade anticriminalité est d’ailleurs intervenue il y a peu sur place après un autre racket. Le restaurateur prévient chaque fois la police, mais en l’absence de plainte, les fauteurs de troubles ne peuvent pas être poursuivis. Les jeunes victimes craindraient en effet des représailles, indique France Bleu.

Des moyens supplémentaires 

« Ce lieu est couvert par la vidéoprotection, mais sans plainte, il est évident que rien ne se passera », a confirmé à France Bleu l’adjoint chargé de la tranquillité publique. La Ville de Rouen va se doter de 140 nouvelles caméras de vidéosurveillance d’ici la fin de l’année. Une brigade de nuit de la police municipale devrait également être mobilisée du mardi soir au dimanche matin. 

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Rouen : un lycéen exclu de son établissement pour avoir souhaité une « Paty » à son professeur

Rouen : deux étudiants alcoolisés montent sur le toit d’une église et détruisent un pinacle

Un homme interpellé avec sa compagne près de Rouen pour meurtre avec actes de barbarie

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

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Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

Valeurs Actuelles

Un député communiste placé en garde à vue pour conduite en état d’ivresse

« Je pensais que je pouvais conduire. » C’est ce qu’a estimé le député du Cher Nicolas Sansu après avoir été placé en garde à vue le week-end dernier. L’élu du Parti communiste français (PCF) de 54 ans a été interpellé dans la nuit du lundi 27 au mardi 28 février pour conduite en état d’ivresse et outrage à personnes dépositaires de l’autorité publique, relaie Le Figaro lundi 6 mars, confirmant une information du Berry républicain.

« J’étais à 500 mètres de chez moi »

Le député a confirmé qu’il était « un peu au-dessus » du taux d’alcool maximum autorisé dans le sang pour prendre le volant. « J’étais à 500 mètres de chez moi, j’estimais que je pouvais rentrer en voiture, peut-être à tort », a-t-il déclaré lundi à la presse. Mais la police l’a donc intercepté sur le chemin après sa soirée dans un bar de Vierzon. Nicolas Sansu n’aurait pas hésité à outrager les agents lors de ce contrôle. 

Durant le week-end du 4 au 5 février, Nicolas Sansu a été convoqué dans un commissariat de police dans lequel il a été placé en garde à vue. Il a confirmé à la presse, comme le relaie Le Figaro, qu’il passera « devant la procureure » pour ses actes, sans préciser la date de sa comparution.

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Le maire d’un village du Cher visé par un tir de fusil d’un administré

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Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

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Valeurs Actuelles

Migrants en mer : le pape appelle à arrêter les passeurs

Le souverain pontife a appelé dimanche 5 mars à démanteler les réseaux de passeurs de migrants actifs en Méditerranée, une semaine après le naufrage d’un navire qui a fait au moins 70 morts dans le sud de l’Italie, relate La Croix le même jour.

« Que les trafiquants d’êtres humains soient arrêtés, qu’ils ne puissent plus disposer de la vie de tant d’innocents », a lancé le pape François à la fin de la prière dominicale de l’Angélus. « Que ces voyages d’espoir ne se transforment plus jamais en voyages de la mort, et que les eaux claires de la Méditerranée ne soient plus ensanglantées par des incidents aussi dramatiques », a-t-il ajouté. Le natif d’Argentine s’est ensuite recueilli en silence pendant quelques secondes devant la foule massée sur la place Saint-Pierre de Rome.

Trois personnes soupçonnées d’être des passeurs sont interpellées

Ces propos interviennent quelques jours après le naufrage au sud de l’Italie d’une embarcation remplie de migrants tentant de traverser la Méditerranée pour rejoindre l’Europe. Les médias italiens ont indiqué que trois personnes soupçonnées d’être des passeurs ont été arrêtées. Ils auraient fait payer entre 5.000 et 8.000 euros à chaque migrant qu’ils avaient fait embarquer en Turquie trois jours plus tôt.

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Japon : polémique après la proposition du Premier ministre d’alléger la dette étudiante des ménages qui ont des enfants

Alors que depuis 40 ans, le Japon connaît un déficit de naissances important, qui se creuse d’année en année, le Premier ministre nippon, Fumio Kishida, a proposé de réduire la dette étudiante des ménages ayant des enfants. Une proposition qui a suscité de nombreuses réactions dans le pays du Soleil levant.

Cette proposition intervient alors qu’en 2022, un peu moins de 800 000 bébés sont nés au Japon, c’est-à-dire à peine plus qu’en France malgré une population japonaise près de deux fois plus importante. Un taux de natalité que le Premier ministre japonais, qui appartient au Parti libéral-démocrate (droite conservatrice), perçoit comme une menace existentielle pour son pays puisqu’il déclarait en janvier dernier que le Japon se retrouvera à terme « à la limite de l’incapacité de pouvoir continuer à fonctionner en tant que société » dû au fait de cette dénatalité. Près de 30 % des 125 millions d’habitants du Japon sont âgés de 65 ans et plus, un record mondial après Monaco.

Les critiques pleuvent

Le député du Parti libéral-démocrate en charge de ce dossier, Masahiko Shibayama, a tenu à assurer devant les médias japonais que cette proposition n’était pas une punition contre les foyers sans enfant et que cette mesure visait avant tout à agir comme « une extension du soutien à l’éducation des enfants, plutôt que comme une politique liée à la natalité ».

Quoi qu’il en soit, la proposition a suscité de nombreuses critiques dans les rangs de l’opposition. « Exiger un enfant en contrepartie de sa dette étudiante, c’est une mauvaise mesure pour s’attaquer au faible taux de natalité », a, par exemple, jugé, vendredi 3 mars, la sénatrice Noriko Ishigaki lors d’un débat à la Chambre haute du Parlement japonais.

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BBC

Bankers in Swiss trial for helping 'Putin's wallet'

A trial of four former executives at the Zurich branch of Russia's Gazprombank has begun in Switzerland.

The three Russians and one Swiss are charged with helping Russian musician Sergei Roldugin launder funds suspected of belonging to Russia's president.

Mr Roldugin reportedly placed $50m (£42m) in Swiss accounts between 2014 and 2016, with no credible explanation of where the money had come from.

At the time, he presented himself as a cellist on a modest income.

He had become famous as a musician but did not earn vast sums. He once told the New York Times he was no businessman, and certainly not a millionaire.

So where did he get millions of dollars to put into Swiss bank accounts?

This is the question Zurich prosecutors say the accused former bankers should have asked. It was well known the cellist was a close friend of Russian President Vladimir Putin, and is even rumoured to be godfather to Mr Putin's daughter.

Under Swiss law, banks are required to reject or close accounts if they have doubts about the account holder, or the source of the money.

They are also supposed to handle "politically exposed persons" with extreme care. As a known friend to the Russian leader, investing millions in Switzerland after the illegal annexation of Crimea and subsequent sanctions against Russia in 2014, Sergei Roldugin should have rung alarm bells. Prosecutors will allege that did not happen.

The case is being seen as a test of how rigorously Switzerland enforces its money laundering laws, which, on paper at least, are quite strict.

Swiss authorities have worked hard in recent years to move away from the image of Switzerland as a country in which even the dirtiest money from the most brutalist dictator or most corrupt businessman can be washed whiter than white.

Mr Roldugin's questionable money was first revealed, not by Swiss investigators, but by journalists, including a team from BBC Panorama, involved in an international investigation of the Panama Papers data leak organised by the International Consortium of Investigative Journalists in 2016.

They discovered evidence of suspicious transactions involving Mr Roldugin's offshore companies worth hundreds of millions of dollars, as well as his Swiss bank accounts.

Only after that evidence appeared did Swiss prosecutors launch their own investigation. Their indictment, now before the court in Zurich, suggests the musician was acting as "Putin's wallet", channelling funds via bogus companies in Cyprus and Panama into Gazprombank in Zurich.

The four accused are charged with failing the "due diligence" test, in not checking - or turning a blind eye to - the real source of his money. They have all pleaded not guilty.

Gazprombank has since wound up its operations in Switzerland, and Sergei Roldugin himself is on the Swiss sanctions list.

But, if convicted, the four bankers face only mild, suspended jail terms of up to seven months. To secure a guilty verdict at all, prosecutors will have to convince the court that the Roldugin millions in fact belonged to Vladimir Putin.

Not an easy task now that the usual co-operation between states - in this case Switzerland and Russia - on money laundering investigations is not happening.

No-one really knows how much President Putin, and those close to him, actually have. His stated salary is only a little over $100,000 (£84,400), the Swiss indictment points out.

But there are rumours his fortune could be worth a staggering $125bn (£105bn), carefully stashed away in a complex web of shell companies and accounts of friends like Sergei Roldugin.

That's why, despite the modest sentences, a guilty verdict could be so significant. It would send a signal not only to Russia's president, his friends, and the rest of his political establishment, that their cash can no longer be so easily hidden, but also to the professionals who have administered their funds.

"Roldugin is not alone in his alleged role as one of 'Putin's wallets'," said Tom Keatinge, head of the Centre for Financial Crime and Security Studies at the Royal United Services Institute.

"Those banks and law firms providing services to other close connections of Vladimir Putin should be on notice that the authorities are clearly energised to make their case in court."

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Putin friend in 'money laundering ring'

BBC

Manchester United: Bruno Fernandes an 'inspiration' - Erik ten Hag

Last updated on 4 hours ago4 hours ago.From the section Man Utd

Manchester United manager Erik ten Hag says captain Bruno Fernandes is an "inspiration to the team" after his attitude was criticised in the 7-0 Premier League defeat by Liverpool.

A visibly frustrated Fernandes appeared to push the referee's assistant in the 81st minute at Anfield.

Ten Hag said Portugal midfielder Fernandes will remain captain despite calls for him to lose the armband.

"He is playing a brilliant season," said Ten Hag.

"He has played a big role in us being where we are. Everyone makes mistakes and we learn. I have to learn and he will as well.

"He is intelligent. I'm really pleased he is our player and he is captain when Harry (Maguire) is not playing."

Former United captain Gary Neville said Fernandes' behaviour was "embarrassing" and ex-Blackburn striker Chris Sutton said United had "people far better qualified to be captain".

The defeat was United's joint-heaviest in a competitive game, while victory was Liverpool's biggest against their rivals.

United conceded six goals in the second half and Ten Hag said after the match that his side were "unprofessional" and "lost our heads".

Former England defender Neville questioned Fernandes gesturing to the bench when Marcus Rashford was substituted in the 85th minute.

But BBC Sport understands Fernandes was seeking clarification on his position after Anthony Elanga replaced Rashford.

Striker Rashford said Fernandes has been a "good leader".

"I love playing with Bruno," he said. "I don't have anything negative to say.

"Nobody is perfect. Sometimes you want to win so bad you end up doing things a little out of character. But I 100% support Bruno and am behind him.

"As a team we have to support him because he's a fantastic player. We wouldn't be in the position we are in if he wasn't playing games for us."

United are third in the Premier League - 14 points behind leaders Arsenal - and claimed their first trophy in six years by winning the Carabao Cup last month.

Former United captain Roy Keane said senior players went "missing" when the "going got tough" against Liverpool and that he would have been "ashamed of their performance".

But Rashford said suggestions that United gave up are "nonsense".

"We were unorganised - yes. Communication was bad - yes. That's why we conceded the goals," he said.

"It comes down to the fact that I believe everyone was trying to get back into the game that much we came away from the team's principles, in and out of possession."

Ten Hag said United must "reset and bounce back" against Real Betis in the first leg of their Europa League last-16 tie at Old Trafford on Thursday.

"We made a mess on Sunday but we are in the same boat," he said. "We win together and lose together."

Valeurs Actuelles

Italie : forte hausse des arrivées de migrants en 2023, la “route turque” mise en cause

Mauvaise nouvelle pour le gouvernement conservateur dirigé par Giorgia Meloni. Les arrivées de migrants sur les côtes italiennes connaissent une forte hausse en ce début d’année. En cause, la montée en puissance de la route de la Méditerranée orientale avec comme point de départ la Turquie, relate Courrier international le mercredi 1er mars, qui cite la presse italienne et notamment le Corriere della Sera.

Selon le dernier rapport statistique publié par le ministère de l’Intérieur italien, dont la dernière mise à jour remonte au 24 février, 14 104 migrants sont arrivés en Italie en 2023. Un chiffre qui a triplé par rapport à la même période en 2022 (5 354) et 2021 (4 304 débarquements). Le plus souvent, ces migrants arrivent sur des embarcations autonomes ou sont interceptés par les gardes-côtes italiens.

La Turquie, point de départ de cette « route orientale »

Parmi les nationalités représentées, on trouve les ressortissants de Guinée (1 772) et de Côte d’Ivoire (1 720) mais également 861 mineurs non accompagnés provenant, eux, en majorité du Moyen-Orient et notamment d’Afghanistan, Syrie, Irak, Iran et Pakistan. Selon la presse italienne, le port de Bodrum, sur la côte sud de la Turquie, est aujourd’hui le principal point de départ vers l’Europe. Un trafic géré par des réseaux de passeurs turcs qui font appel à des équipages ukrainiens ou russes.

Selon l’agence européenne Frontex, en 2022, 42 831 personnes ont emprunté la route « turque », qui passe par les mers Égée et Ionienne. Si la majorité des migrants arrivent en Italie, certains débarquent en Grèce, pour poursuivre leur route à pied, à travers les Balkans.

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Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

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Emmanuel Macron invite le président de la RDC à cesser « d’accuser la France »

C’était un déplacement attendu pour Emmanuel Macron. Ce samedi 4 mars, le chef de l’État était en visite à Kinshasa, en RDC, l’occasion d’échanger avec son homologue congolais, Félix Tshisekedi. Ce dernier a notamment attaqué la France pour son paternalisme alors que « la Françafrique n’existe plus ».

« Regardez-nous autrement en nous respectant, en nous considérant comme de vrais partenaires et non toujours avec un regard paternaliste avec l’idée de savoir toujours ce qu’il faut pour nous. Nous devons instaurer une politique égale à égale », a assuré le président congolais, cité par Le Monde.

« Il ne faut pas chercher des coupables à l’extérieur »

De son côté, le président de la République Emmanuel Macron n’a pas manqué de rappeler à son homologue certains points qu’il estime primordiaux dans la situation de la RDC aujourd’hui. « Depuis 1994, vous n’avez jamais été capable de restaurer la souveraineté ni militaire, ni sécuritaire, ni administrative de votre pays. C’est une réalité. Il ne faut pas chercher des coupables à l’extérieur », a lancé le chef de l’État, invitant Félix Tshisekedi à ne pas accuser la France.

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États-Unis : Joe Biden appelle à apprendre “le bien comme le mal” de l’histoire américaine

« On ne peut pas choisir d’apprendre que ce que l’on veut savoir », a rappelé Joe Biden. Dimanche 5 mars, le président américain était en déplacement dans l’État d’Alabama, pour assister à la commémoration d’une répression de centaines de militants survenue à Selma (Alabama), le 7 mars 1965. Près de 58 ans après cette journée sanglante, Joe Biden a rappelé l’importance de connaître l’ensemble de l’histoire des États-Unis, relaie BFMTV : « On doit tout savoir, le bien comme le mal. »

« L’Histoire importe »

Cette marche pour les droits civiques avait mené quelques mois plus tard à l’adoption d’une loi fédérale garantissant l’accès au droit de vote pour tous, le Voting Rights Act. Les militants ont ainsi « forcé l’Amérique à faire face à la vérité et à agir », selon Joe Biden. « L’Histoire importe », a-t-il conclu lors de sa prise de parole depuis le pont Edmund Pettus à Selma.

L’opposition accusée de « dissimuler la vérité »

Les propos du président démocrate interviennent alors qu’un débat est en cours aux États-Unis sur l’enseignement dans les écoles du passé esclavagiste et ségrégationniste, relaie BFMTV. Joe Biden accuse d’ailleurs les républicains de vouloir « dissimuler la vérité » de l’Histoire et appelle à la vigilance.

Plusieurs États conservateurs adopteraient tour à tour depuis 2020 des lois pour interdire l’enseignement de la « théorie critique de la race ». Comme le relate BFMTV, le gouverneur de Floride, Ron de Santis, a notamment jugé que ces cours sur l’histoire afro-américaine tentaient « d’endoctriner » les jeunes. La Cour suprême tenterait également de défaire le Voting Rights Act en adoptant des « dizaines de lois » contraires.

 

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Automobile : à Bruxelles, l’Allemagne se bat contre la fin du moteur thermique, pas la France

Joli pied de nez fait par quatre pays à la Commission européenne qui n’a eu d’autre solution que de reporter le vote qui devait entériner le moteur électrique en 2035. Mi-février, après le vote au Parlement européen qui avait acquis le principe d’abandonner le moteur thermique, l’Italie, la Pologne et la Bulgarie avaient fait part de leur réserve sur ce tournant stratégique et technologique. Mateo Salvini, ministre italien des Transports, avait alors réagi qualifiant le vote du Parlement européen « de folie, de bêtise absolue, de choix idéologique ou de mauvaise foi ». Il aurait pu aussi ajouter de saignée sociale : il y a un an, Luc Chatel, le patron de la Plateforme automobile estimait « à au moins 100 000 les pertes potentielles d’emplois dans la filière en France d’ici à 2035 ». Un chiffre explique tout : un moteur électrique compte 70 pièces assemblées par trois salariés alors que son homologue thermique en compte quatre fois plus et il faut au moins cinq personnes pour le monter.

Début mars, à Bruxelles, face à la fronde de ces trois pays, le Coreper (Comité des représentants permanents, composé d’ambassadeurs des pays membres, il prépare les travaux du Conseil) qui devait entériner le vote du Parlement avant un vote final à la Commission, a dû reporter, en urgence, sa réunion : la minorité de blocage était alors à portée de canon. Le coup de grâce est venu le 3 mars, quand l’Allemagne s’est également dressée contre le projet européen. Déjà, il y a un an, Christian Lindner et Volker Wissing, ministre des Finances et des Transports, étaient montés au créneau contre le projet européen du passage au tout électrique. Le 3 mars, Volker Wissing est revenu sur la position allemande expliquant que « la Commission européenne devait présenter une proposition sur la manière dont les carburants synthétiques pourraient être utilisés dans les moteurs à combustion après 2035. »

Des considérations techniques, géopolitiques, d’approvisionnement et énergétiques

Ce qui est particulièrement intéressant, c’est de remarquer que les pays qui se sont élevés contre Bruxelles sont ceux où l’industrie automobile est très puissante : l’Italie avec Fiat et Alfa Romeo (un amendement portant le nom d’amendement Ferrari avait été déposé il y a quelques mois pour demander à ce que les voitures produites à peu d’exemplaires ne soient pas obligées d’adopter cette technologie), la Pologne et la Bulgarie (deux pays qui ont bénéficié des délocalisations entreprises par les autres constructeurs européens) et surtout l’Allemagne avec Audi, Volkswagen, BMW, Mercedes, Opel, Porsche… Bizarrement, rien n’est venu de la France, qui compte pourtant deux leaders mondiaux, le groupe Renault et Stellantis dont le patron, Carlos Tavares, a toujours demandé à ce que le chemin pour atteindre la neutralité carbone voulue par Bruxelles soit laissé au libre du choix du constructeur et non aux politiques.

Fallait-il en fait attendre quelque chose de la France dont le président de la République, sitôt le vote au parlement européen connu, a tweeté : « Mettre fin à la vente de véhicules neufs à moteur thermique en 2035 : c’est l’un des engagements que j’ai pris, en cohérence avec nos objectifs climatiques. Cette bascule, le Parlement européen vient de l’approuver. Notre Europe ouvre la voie ! » Rappelons que, quelques mois plus, tôt, à l’issue d’une réunion organisée avec l’industrie automobile, il avait laissé la porte entrouverte à la motorisation hybride (qui comporte une part thermique) tandis que Bruno Le Maire déclarait : « Nous voulons laisser aux constructeurs la liberté de choix des technologies qui permettent d’arriver au zéro carbone plutôt que de leur imposer une date à partir de laquelle tous les véhicules sans exception seront électriques. Parce que je pense tout simplement que c’est une folie ! »

La folie, c’est d’avoir laissé une poignée d’eurodéputés, pieds et poings liés avec les Verts et les lobbies écologiques, décider d’un futur extrêmement complexe. Où se mêlent des considérations de marchés (les voitures électriques sont extrêmement chères et c’est une gageure de penser que les prix s’aligneront sur le thermique en 2035), d’approvisionnement (l’Europe dispose de 4 à 30 % de ses besoins pour fabriquer les batteries et n’a pas de lithium, élément pourtant indispensable), géopolitiques (passer au 100 % électrique revient à donner les clé du marché aux constructeurs chinois de batteries qui représentent une très grande partie de la valeur ajoutée du véhicule). Sans oublier des considérations énergétiques (l’histoire récente a montré que produire de l’électricité n’était pas si simple que cela). Finalement, l’ambiguïté et l’irrationalité de la voiture électrique se résume en une image : celle, lors d’un sommet officiel à Lyon en 2022, de générateurs fonctionnant au diesel utilisés pour recharger les voitures électriques des ministres des Affaires étrangères et de la Santé de l’Union européenne.

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BBC

SANS TITRE

For Indians, the word gujiya (sweet fried pastry) will evoke one main association: Holi. This "festival of colours" celebrates the arrival of spring and, like most Indian festivals, is associated with myths and legends that commemorate the triumph of good over evil. It's celebrated across the country, but is more prominent in North India, where it's marked by people smearing coloured powder on their faces and bodies and drenching each other with coloured water.

The celebrations also include indulging in gujiya, a crescent-shaped pastry encasing a sweet mixture of khoya (milk solids), powdered sugar and nuts that's deep-fried to a golden-brown colour. It's flaky and crumbly on the outside, giving way to a soft and sweet filling.

[jump to recipe]

Almost every Indian state has its own version, with different dough, fillings and names. While it's called gujiya in Rajasthan, Uttar Pradesh and Madhya Pradesh, elsewhere it's known as pedakiya (Bihar), ghughra (Gujarat), karanji (Maharashtra), karigadubu/karjikayi (Karnataka), somasi (Tamil Nadu) and garijalu/kajjikayalu (Andhra Pradesh and Telangana). Gujiya is also made during the festival of Diwali, but the North Indian versions are firmly identified with Holi.

"Nothing signifies the changing seasons as do Holi and gujiya; the two are inextricably linked," said cookbook author Nandita Iyer, whose book The Great Indian Thali: Seasonal Vegetarian Wholesomeness was published in September 2022. In the book, she describes gujiya as the "hallmark sweet" of the season and the festival.

And yet, there's no definitive history to gujiya, or even its association with the festival. One popular reference links it to a 13th-Century predecessor, a sundried snack of honey and jaggery (boiled unrefined cane sugar) coated with wheat flour. Another insists that it originated in central India's Bundelkhand region (comprising parts of Uttar Pradesh and Madhya Pradesh) sometime in the 16th-17th Centuries. There is also speculation that it could derive from the Turkish baklava or the Central Asian samsa (the predecessor to a samosa); the former potentially brought by Muslim traders in the 13th-14th Centuries, the latter through chefs employed in the kitchens of the Mughal Empire around the 15th-16th Centuries.

Nandita Iyer is the author of The Great Indian Thali: Seasonal Vegetarian Wholesomeness (Credit: Nandita Iyer)

For Iyer, the pastry holds bittersweet memories, and she came around to appreciating it in a serendipitous way. Growing up in Mumbai in a South Indian family, Holi wasn't celebrated at home and was off limits to Iyer. She wasn't allowed outside to play with friends since the festival inevitably fell close to exams, raising fears she might get sick. Neighbours would send gujiyas home with Iyer, but it was never her favourite because she associated it with not being allowed to play.

Years later in Bangalore, that changed. "Some time ago, around Holi, I was walking past a Bihari (someone from the state of Bihar) neighbour's house, when she beckoned me from her kitchen and gave me piping hot gujiyas. I took one bite and I fell in love," she said. "It was fresh, hot, crispy and so flavourful. 'So, this is what it is, I thought to myself.'"

But what fascinates Iyer is the versatility of gujiya. "The outer casing can be made with maida (plain or all-purpose flour, rava (semolina), or even whole wheat flour if you want a healthy version, though it will turn out chewy. For the filling, there's all kinds of things, such as combinations of rava, khoya, dry fruits, roasted nuts, coconut, jaggery and even chocolate," she said. "It can be flavoured with cardamom. You can add rose essence and chopped pistachios to make a version of baklava."

Unlike most other Indian sweets, gujiya is not cloying. "It's more a snack than a dessert," she said. "But there are those who ladle sugar syrup on top and layer it with flaked nuts and saffron. "At some sweet shops, silver foil is added as a decorative garnish.

In these days of health-conscious eating, Iyer said there are healthier versions of gujiya, such as making the filling with just roasted nuts and jaggery. But Iyer is not an advocate of these. "Frankly, gujiya is a festive treat and eaten once in a while, so maybe eat a little less rather than trying to make it healthy," she said.

Gujiya is a hallmark sweet of Holi (Credit: Nandita Iyer)

Gujiya recipeBy Nandita Iyer

(makes 24)

For dough200g (2 cups) all-purpose flour4 tbsp ghee (soft)

For filling2 tsp ghee2 tbsp fine semolina3 tbsp shredded desiccated coconut2 tbsp cashew halves, finely chopped12 almonds, finely chopped2 tbsp raisins, coarsely chopped100g (½ cup) solidified milk (can substitute reconstituted milk powder)100g (½ cup) caster sugar½ tsp green cardamom powder2 cups ghee or neutral flavoured oil for deep-frying

Method 

Step 1Put the flour in a large bowl. Add the ghee and rub with your fingertips until it's well absorbed into the flour and you get the consistency of wet sand. When clumped together, the flour should hold its shape. If not, add a little more ghee and rub it into the dough. To this, add lukewarm water by the tablespoon (roughly a total of 80-90ml) to make a medium stiff dough. Knead until it's smooth. Keep covered with a damp tea towel for 30 minutes.

Step 2Meanwhile, prepare the filling for the gujiya. Heat 2 tsp of ghee in a pan. Add the semolina and toast it over medium-low heat for 2-3 minutes. Add the coconut and toast for another minute. Move to a large plate.

Step 3Place the cashews and almonds in the pan and toast over medium heat for 1-2 minutes. Add to the coconut mix. Mix in the raisins. 

Step 4In the hot pan, crumble the khoya and cook over medium heat for 5-6 minutes, stirring a bit until it turns somewhat golden in colour. Transfer it to the plate with the other ingredients. Mix in the sugar and cardamom powder.

Step 5It's easy to shape the gujiyas if you have a gujiya mould. Divide the dough into 18-20g portions and roll into balls. Roll out each ball to a thin round, around 10cm (4 inches) in diameter. Place the round over the open mould. Moisten the circumference using a finger dipped in water. Place 1-2 teaspoons of the filling on the lower half of the round. Close the mould tightly so the edges get crimped and sealed. Remove the excess dough outside of the mould.

If you don't have a mould, roll out each ball to a 10cm (4 inch) round. Moisten the circumference using a finger dipped in water. Place the filling on the lower half of the circle. Fold the upper half over the lower half to make a semicircle. Press the edges down to seal. The edges can be crimped using the tines of a fork or pressed together and pinched and pleated around the edge to seal.

Prepare all the gujiyas and keep them under a moist tea towel at all times to prevent them from drying out.

Step 6Heat the 2 cups of ghee or oil in a deep pan. When the ghee is medium hot, 175-180C (350F), fry 3-4 gujiyas at a time (depending on the size of the pan); reduce the heat to medium low heat if it seems too hot. Fry for a total of 15 minutes, so that the entire casing is golden on the outside and crisped up. The next batches may take slightly less time. These are best served hot, but they can also be served cold. The gujiyas will keep for a couple of days at room temperature and will last a week to 10 days when refrigerated.

(Adapted by BBC World's Table with permission from The Great Indian Thali: Seasonal Vegetarian Wholesomeness by Nandita Iyer, published by Roli Books.)

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Valeurs Actuelles

[Edito] L’agriculture française à la croisée des chemins

L‘agriculture française n’a sans doute pas souvent été autant à la croisée des chemins, pour des raisons économiques, climatiques, écologiques… et même existentielles. Elle est aimée autant qu’elle est décriée, attaquée. Plus nous parlons de souveraineté alimentaire, plus nous consommons des produits importés. Plus nous parlons de plans de relance, plus la réglementation se complexifie et se durcit, et place l’agriculture française en distorsion de concurrence. Le malaise est profond et pourtant jamais nous n’avons eu autant besoin de notre agriculture.

​Pourquoi ces manifestations à répétition, ces mal-être, ces suicides ? Pourquoi cette grande inquiétude de ne pas assurer le renouvellement des générations ?

​C’est la conséquence d’une dérive progressive de la compétitivité et d’une non-reconnaissance de la réalité de l’agriculture française, de son intérêt et de sa fragilité dans un monde économique ouvert. Si la balance commerciale reste positive, c’est grâce aux vins et spiritueux, aux céréales et au sucre ; en 2021, sans les vins et spiritueux, nous avons un déficit de 6 milliards d’euros. De 2e exportateur mondial il y a vingt ans, la France est passée à la 6e place. Les distorsions de concurrence et les pertes de compétitivité font que nous importons 70 % de nos fruits et nous pouvons prendre pour exemple la filière cerises qui s’est vu retirer une à une les solutions de protection des plantes, alors que la pression parasitaire augmente avec le réchauffement climatique et alors que les substances en question sont encore autorisées dans bien d’autres pays. Ainsi les arboriculteurs se voient contraints d’arracher leurs arbres.

Pourquoi l’Europe permet-elle l’importation d’OGM dont elle interdit la production ?

​Nous pourrions prendre aussi le cas des légumes. Combien de temps aurons-nous encore des carottes, des petits pois, des haricots, des épinards produits en France… alors que les impasses techniques franco-françaises se multiplient au grand bénéfice de nos voisins ? Un autre exemple symptomatique mais dramatique concerne la filière de la pomme de terre.

​Dernièrement, le cas de la filière betterave est symptomatique de la mise en danger de la production française. L’interdiction des néonicotinoïdes est un choix européen, il n’y a pas de sujet là-dessus même si l’on peut se poser la question de savoir pourquoi l’Europe interdit des techniques à la production alors qu’elle autorise l’importation de tels produits en soutenant qu’il n’y a pas de risques pour la santé (deux OGM interdits à la production mais autorisés à l’importation, encore la semaine dernière) ou en certifiant qu’elle allait s’assurer que les produits importés en Europe ne sont pas obtenus avec des techniques interdites chez nous. Pour que ce soit un minimum respecté, il faudrait que l’Europe se donne les moyens de contrôler notamment dans les pays concernés mais bien sûr ce n’est pas le cas. L’incompréhension des agriculteurs est totale surtout quand les néonicotinoïdes, dérivés de la nicotine, insecticide naturel des plants de tabac, continuent à être utilisés librement, notamment pour les colliers de nos animaux domestiques.

​Le souhait des agriculteurs est que nous prenions conscience qu’après avoir désindustrialisé la France et fortement fragilisé ses capacités de production énergétique, ce qui a entraîné de sérieux problèmes lors de la crise du Covid et maintenant avec la crise énergétique, nous ne devons pas faire la même erreur stratégique avec l’agriculture.

*Olivier Dauger est délégué FNSEA.

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BBC

Heathrow told to cut passenger charges again

Heathrow Airport has been told to cut passenger charges for airlines next year, in a move that should feed through to ticket prices.

The Civil Aviation Authority decided lower charges were required due to passenger numbers recovering quicker after the height of the pandemic.

Passenger charges are paid by airlines and go towards costs for terminals runways, baggage systems and security.

The average charge per passenger at Heathrow for 2023 is £31.57.

But the regulator said this will fall to £25.43 in 2024 and "remain broadly flat" until the end of 2026.

Although, the charges are paid by airlines, they can impact flight prices if companies decide to pass on some costs onto passengers via airfares.

It is understood bosses at Heathrow wanted charges to actually increase to more than £40, while airlines proposed they should be no more than around £18.50.

In response to the decision, the airport said the CAA's decision made "no sense" and warned it would "do nothing for consumers".

"The CAA has chosen to cut airport charges to their lowest real terms level in a decade at a time when airlines are making massive profits and Heathrow remains loss-making because of fewer passengers and higher financing costs," Heathrow said.

The airport said the regulator should be "incentivising investment" to rebuild aviation services following the heavy blows dealt to the industry during Covid.

But the CAA said its decision to introduce lower charges from 2024 recognised that passenger numbers were expected to return to pre-pandemic levels.

It said as well as benefitting travellers in terms of lower costs, the charges would also allow the airport to continue investing in its operations, including planned upgrades to its security scanners and a new baggage system in Terminal 2.

"Our priority in making this decision today is to ensure the travelling public can expect great value for money from using Heathrow in terms of having a consistently good quality of service, whilst paying no more than is needed for it," said Richard Moriarty, chief executive of the CAA.

In 2021, Heathrow was given permission to raise the passenger charge for airlines from £19.60 to £30.19 for the summer of 2022. The aim was to help it get through the pandemic.

But British Airways and Virgin Atlantic, two of Heathrow's largest airlines, have long complained that fees at the airport, the busiest airport in western Europe, are the highest in the world.

'Abuse of power'

Shai Weiss, chief executive of Virgin Atlantic, said the the regulator had "not gone far enough" in lowering passenger charges or ensuring that a "monopolistic Heathrow" was fulfilling its statutory duty to protect consumers.

"Heathrow has abused its power throughout this process, peddling false narratives and flawed passenger forecasts in an attempt to win an economic argument," he added.

Luis Gallego, chief executive of IAG, the parent company of British Airways, said "high charges" were "designed to reward shareholders at the expense of customers" and risked undermining the competitiveness of Heathrow.

Willie Walsh, director-general of the International Air Transport Association, which represents airlines, said the regulator was "hostage to Heathrow's pessimistic passenger outlook", and added the decision still meant airlines and passengers would "continue to pay one of the highest airport charges in the world".

"Given that Heathrow have succeeded in securing this generous settlement, we'll be watching their performance this summer and beyond very closely. Any repeat of the failures we have seen over the past few years would be totally unacceptable," he added.

Last summer, many airports across the UK struggled to cope with demand for international travel returning, with flights delayed and cancelled due to staff shortages. Many workers in the travel industry lost their jobs at the start the of the pandemic.

Mr Moriarty said the CAA had "considered the sharply differing views" from Heathrow and the airlines about the level of fees.

"Understandably, their respective shareholder interests led the airport to argue for higher charges and the airlines to argue for lower charges," he added.

Both airlines and the airport have six weeks to appeal the decision.

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Abi Burton: 'I nearly died' - the Olympian wrongly sectioned and fighting back from an induced coma

Last updated on 6 hours ago6 hours ago.From the section Rugby Union

When Abi Burton returned to England after missing out on a medal at the Tokyo Olympics, she felt "really, really lost".

"It was a really tough time," she recalls of the months that followed Team GB's defeat in their rugby sevens bronze-medal match in July 2021.

But Burton, 22, had no idea just how tough life was about to get.

One year on from losing to Fiji, she was wrongly sectioned for 26 days, spent 25 days in an induced coma, and contracted pneumonia twice.

This is her story.

As Burton looked back on her first Olympic experience, she knew she and her team-mates would have inspired a new generation of sevens players. It was not enough.

"You feel empty because you work towards an Olympics for so long and then you don't come away with what you want to achieve," she tells BBC Sport's Jo Currie.

Rugby had defined Burton's life, but she was soon given a "new perspective".

Burton, who made her England debut aged 18, says she first noticed a change in her behaviour when she started to feel "really down" and had no energy.

She remembers being put on anti-depressants because "the first thing people go to is mental health".

"I was in training camp and I hadn't been selected for the European tournament, which was to help us qualify for the World Cup," she says. "It was the first tournament I hadn't gone to in my four years of playing.

"They said to have a bit of time at home, to try and figure out what's wrong."

Then - on 15 June 2022 - she suffered her first fitting seizure, while sitting at the dinner table with her mum.

After being assessed in hospital she was discharged as it was her first seizure and "could also be the last".

But her behaviour would change significantly.

"I went from being a timid, unresponsive person, to really quite manic behaviour," she says. "I was really aggressive towards my parents, siblings and even the dog."

Burton does not remember that period of her life - including two tournaments she played in. She even told her parents she did not want them at the London Sevens - the first time they would have been able to watch her in England in the national shirt.

"As my behaviour got a lot worse, I couldn't function properly in daily life," she says.

After more seizures, Burton was sectioned, and says doctors thought she had stress-induced psychosis.

"My mum and dad had to basically just let them take me and hope they could fix me," she says. "I can't imagine how scary that was for them."

Burton spent 26 days in Fieldhead - a psychiatric hospital in Wakefield - and her behaviour continued to deteriorate.

"I was being treated for psychosis, basically," she says. "They didn't rule out an autoimmune illness, but they didn't test me for it either."

Burton's behaviour and seizures did not improve until her father was approached by a member of the autoimmune diseases research staff who had reviewed her notes.

"He came up to my dad and said: 'I think your daughter has something physical, I don't think it's mental."

After tests, Burton was diagnosed with autoimmune encephalitis, which occurs when the body's immune system mistakenly attacks the brain.

Richard Robinson - chief medical officer at the Mid Yorkshire Hospitals NHS Trust - describes it as a "very rare" disease that presents a "major challenge for clinicians worldwide to diagnose and investigate".

After Burton's diagnosis she was moved to a different hospital but was initially treated in the acute assessment ward as there were no beds available in the stroke and neurology unit.

"It was a battle for my dad every day because he was trying to stop me from being aggressive towards people, but he's no doctor so he didn't know how to treat me," she says.

"I was so poorly. I knocked a few people out of the way trying to escape the ward. I rugby tackled a few of the security guards apparently, trying to bust my way through the doors, which are magnetic and don't open normally."

Once a bed became free on the stroke and neurology unit, Burton's family made the difficult decision to have her put in a coma so she could receive plasma exchanges.

"They knew they couldn't treat me," she says. "I was too agitated, it had gone too far."

Burton spent more than three weeks in a coma - at the same time her team-mates were competing in the Commonwealth Games in Birmingham.

Burton contracted pneumonia twice while she was in the coma and when she came out of it she was unable to walk and talk, and had lost more than three stone.

"I don't think I realised how poorly I was when I first woke up, and I had no desire to ask," she says.

"I had no muscle. I thought: 'This is awful. This isn't me. I don't look like me.' It was really tough."

The physical challenges were obvious, but Burton also had to contend with the fact she had missed out on a home Commonwealth Games.

"I grieve for that part because it was taken away from me," she says. "For so many years, rugby was my identity and then I couldn't play."

But Burton was not going to give up. After completing an intensive programme set by Team GB's doctor, she returned to training with her team-mates last month.

"I'm very stubborn and I like to do things a certain way," she adds. "When I was told I couldn't, I said: 'I am!'"

After a whirlwind 2022, Burton has set herself targets both on and off the rugby field.

On it, she wants to return to the World Sevens Series this year, then make amends for the disappointment of Tokyo, at the 2024 Paris Olympics.

"Next season, a medal at the Olympics is the goal and I want it to be a gold," she says.

She also wants to raise awareness of autoimmune encephalitis in the hope no-one else has to go through what she has.

"If I could never play rugby again then I would be gutted, but if I can raise awareness to help change the protocols in the NHS, then I'd be content with that," she says.

"I could never have been diagnosed, and I could have died if I hadn't. It's hard to imagine what the outcome could have been. It could have been a lot different."

BBC

How slimmed-down websites can cut their carbon emissions

"I'm horrified," says Valentina Karellas. "I know grams because I work with them every day and I know how much 10g weighs. And that's just one page."

She's just learned that every visit to her website's homepage generates up to 9.89g of carbon emissions. It's nearly 10 times the 1g target recommended by the Eco-Friendly Web Alliance, an organisation that offers accreditation for environmentally friendly websites.

This revelation is at odds with the rest of her business, which was set up to be sustainable. Karellas designs and makes knitwear, which she describes as wearable art, in her London workshop.

For her raw materials, she sources surplus yarns that would otherwise be thrown away. Everything is made to order on a hand-powered knitting machine, so there's no excess manufacturing and very little power is used.

The website is both an online portfolio and a shopfront. Beautiful, large images are used to showcase the designs and make the site look professional. "I don't want to compromise on that," she says, "but my priority is the environment. This needs to be sorted."

When her site was built, Karellas had no way of knowing its environmental impact. Now, there are several tools that expose this data and are inspiring businesses to drive down their carbon emissions. For instance, Website Carbon Calculator and Ecograder both estimate your home page's carbon emissions.

So how are websites reducing their carbon footprint? Switching to hosting based on renewable energy is a good start. The Green Web Foundation has a tool for looking up web hosts and their green credentials.

Then it's a question of reducing the amount of data that is stored and sent across the network, passing through all those machines that use electricity. It's a challenge when the average size of a web page has increased from 468KB in 2010 to more than 2,000KB today, according to httparchive.org.

As a result of faster internet connections, web developers haven't had to think so much about their file sizes. Many sites have big images and background videos. These are the leading culprits driving the size of web pages up.

Tom Greenwood is the managing director of agency Wholegrain Digital, which builds low-carbon websites. He took a look at Karellas's website and shared a few tips.

The video that plays automatically could be set to play only when the viewer chooses to watch it or scrolls to it, he says.

When you roll the mouse over a product a new image of it appears. "I'd encourage her to have a simpler interaction, such as a zoom effect," he says. That would avoid the need to download the second image.

The homepage has five full-screen photos to cycle through. "That would be something to think about," he says, "whether that is essential or whether there could be a static image, or a smaller image."

Pictures can be optimised so that their file sizes are smaller while the quality remains good. The modern WebP format is more efficient than the older JPEG, too.

More technology of business:

Karellas is encouraged that it's easy to take the first steps, and that any tweaks are unlikely to affect her business. "I'm sure it won't cost a sale just because I change things around a bit," she says.

Tim Frick is the founder of Mightybytes, which designs and builds websites. As well as driving down file sizes, he recommends streamlining the user journey through the site.

"It's easy to calculate emissions based on data transfer," he says. "It's less easy to calculate emissions based on things that cause a user to spend more time, i.e. more energy, on interacting with the page. Some pages get millions of views every day. That tiny frustrating thing that takes each user an additional 10 seconds ends up amplified."

Product design studio Quarterre worked with agency Future Selves to cut its website carbon emissions by 96%. They went from nearly 7g of carbon to 0.3g per homepage visit.

"There's a danger when you talk about 7g that you think that's not that much, but there's a cumulative effect to that," says Clive Hartley, director at Quarterre. "You want as many people as possible to be looking at your website and to come to your business. A more than 90% reduction in energy anywhere else would have people partying in the streets."

They rebuilt the website with a small number of simple pages. Rather than using large hero images, the new site uses smaller images, arranged to create a composite design.

Coloured stripes define the site's identity. They are created with text instructions and reduce the need for bulky image files.

Behind the scenes, animation and interaction effects were added using HTML and CSS, two fundamental web languages. That meant there was no need to download large JavaScript files often used to do this on other sites.

Although Quarterre works in a highly visual industry, Hartley didn't experience any compromise in the site design. "We didn't feel we were missing out on anything," he says. "The simple graphics and the clean corporate imagery for the studio were satisfying. It looks punchy and vibrant."

As well as rethinking images, user journeys and site structure, website owners can ask themselves whether any visits can be avoided altogether.

BioteCH4 turns food waste into energy, working with local authorities and companies. With a new site design, it was able to reduce its carbon emissions by an estimated 520kg, year on year. That's equivalent to 2,500 miles of air travel.

But the company also looked at reducing its bounce rate, the number of people who came to the site and quickly left.

"We had a lot of traffic arriving at the website," says Sharon Foster, marketing and brand manager at BioteCH4. "Looking back, that was a vanity metric. The bounce rate showed they didn't find what they wanted. We were unnecessarily driving people to the website and creating that carbon impact."

BioteCH4 reviewed all its content, deleted old news stories, and merged what was still useful into richer content pages.

More detailed search engine keywords were used to drive prospective customers - rather than general browsers - to destination pages, which were designed to give them exactly what they wanted.

As a result, the bounce rate was cut by about 21%, and bounces from web searches fell by more than 13%.

"Now, although website numbers have dropped, the people we are driving to the website, through organic searches or paid-for advertising, want to talk to us," says Foster.

With a sustainable website design project, companies need to decide where they draw the line. The most efficient site would be text only, but nobody wants to visit that in 2023.

"We want richer online experiences," Wholegrain Digital's Tom Greenwood says. "For me, the line is: do what you need to do to achieve your goals but do that in an efficient way."

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Valeurs Actuelles

Terreur sur les prix alimentaires

Irraisonnables, exorbitantes, suicidaires… Voilà les qualificatifs des négociations commerciales qui s’achèvent cette semaine entre la grande distribution et les industriels. Voilà à quoi ressemblent les hausses des prix d’achat réclamées par ces derniers. Lesquelles, depuis un an et le déclenchement de la guerre en Ukraine, se sont accélérées. Et avec elles, la peur de l’inflation alimentaire.

Résumons : les grands groupes de distribution, E.Leclerc, Carrefour, Casino, Système U… ont débuté les négociations avec leurs fournisseurs le 1er décembre dernier. Ils avaient l’obligation de signer leurs contrats avant le 1er mars. Oubliées l’inflation de l’an dernier – 13 % sur les biens alimentaires à fin janvier – et les répercussions en cours d’année de la flambée des matières premières agricoles et industrielles, l’essentiel est de fixer les prix des contrats à venir pour un an, autant avec les multinationales comme Coca-Cola (Coca, Fanta, Sprite, Tropico…), Nestlé (Buitoni, Nescafé, Crunch, Lion, KitKat, Smarties, Contrex, Perrier… ), PepsiCo (Lay’s, 7 Up, Benenuts…), Mondelez (Côte d’Or, Milka, Cadbury, Lu, Oreo, Prince, Ritz…) ou Procter & Gamble (Pampers, Ariel, Gillette…), que les centaines de PME françaises.

« Avec Carrefour, c’est irrationnel et avec Super U, on peut discuter. »

Des négociations « les plus dures depuis vingt ans », juge un fabricant de produits laitiers. Avec E.Leclerc, « les plus difficiles, lâche un autre patron de PME. Avec Carrefour, c’est irrationnel et avec Super U, on peut discuter. » Le président de la Fédération française des industriels charcutiers traiteurs (FICT), Bernard Vallat, confirme : « Super U a été parmi les moins sévères, du moins jusqu’à maintenant. » Mais de dénoncer, globalement, une situation d’« oligopole, de six centrales d’achat face à 300 entreprises de charcuterie ».

Des entreprises obligées de « se mettre à nu » devant les distributeurs. « C’est pire que face à un cabinet d’audit, raconte notre source. Tu es convoqué par la direction des achats ; tu t’as sois et tu négocies le bout de gras, dossier par dossier, le beurre, la crème, le fromage… ça peut durer un jour comme ça peut prendre trois mois. »

Les industriels sous la menace d’un déréférencement

Et le président de la coopérative Système U, Dominique Schelcher, par ailleurs propriétaire-exploitant du Super U de Fessenheim, de renchérir : « Beaucoup gardent en tête l’image de réunions se déroulant dans des petits box où des dizaines d’industriels se succèdent à un rythme effréné chez les distributeurs. C’est faux. » Les négociations, secrètes, se tiennent, généralement au siège des distributeurs. Plus rarement, à l’étranger, à Bruxelles pour E. Leclerc, qui détient sa centrale Eurelec avec la coopérative allemande Rewe, ou à Madrid, pour Carrefour et sa centrale Eureca.

Selon nos informations, au 24 février, seulement un peu plus d’un industriel sur deux était parvenu à signer tous ses contrats avec les distributeurs. « Je peux vous dire que c’est du jamais-vu ; cela explique que certains produits sont déjà en rupture de stock dans les rayons », affirme une première source. « C’est tendu, très tendu. L’année 2022 a coûté cher à tout le monde avec des fournisseurs qui n’ont pas pu passer toutes les hausses souhaitées et qui veulent à présent se rattraper », poursuit une seconde.

Seul Casino temporise : « Nous avons conclu plus de 65 % des accords, un résultat très en avance aussi bien avec la centrale détenue avec Intermarché qu’avec les fournisseurs en direct. » Les autres, en particulier Carrefour, jouent la montre. Ils menacent les industriels de déréférencer leurs produits et les accusent de demander des hausses de prix « délirantes », selon les mots d’Alexandre Bompard, président de Carrefour.

Revue par rayons : l’industrie laitière et fromagère exigerait en moyenne 15 % de revalorisation des prix d’achat. « Le prix du lait a augmenté de 25 % l’an dernier et celui de l’emballage de 25 % ; nous demandons entre 10 et 15 % de hausse », nous confirme François-Xavier Huard, président de la Fédération nationale de l’industrie laitière. Les Charcutiers de leur côté revendiquent 20 %.

« On ne peut pas demander moins. En un an, le prix du porc a augmenté de 75 % ( + 20 % depuis le début de l’année) et le surcoût d’énergie représente jusqu’à 5 % du chiffre d’affaires », nous dit Bernard Vallat. Parmi les fruits et légumes, qui sont peu contractualisés, la filière tomate espère une majoration proche de 15 %. « Nos charges ont augmenté de 10 % pour la main-d’œuvre et de 25 % pour les emballages », justifie Pierre-Yves Jestin, le patron de Savéol. Et de rappeler que depuis la loi Egalim, les distributeurs ont l’obligation d’accepter la hausse des prix des matières premières agricoles (MPA) mais de ne pas répercuter l’inflation énergétique et les autres charges liées aux emballages ou à la logistique (MPI, matières premières industrielles). C’est là où ça bloque.

Des hausses de prix aux “justifications ésotériques”

Les multinationales, Unilever, Danone et Coca-Cola en particulier, réclameraient des hausses « aux justifications ésotériques », considère Dominique Schelcher. Chez PepsiCo, ce serait de 30 % ; chez une autre, de 25 %, sur les paquets de bonbons. « Les hausses demandées par les PME sont inférieures à celles des multinationales alors qu’à produit comparable, il y a les mêmes matières premières, les mêmes emballages, les mêmes fournisseurs », analyse le président de Système U. « On ne comprend pas les exigences de Danone. Ses eaux minérales n’ont pas subi de charges exceptionnelles en dehors de la hausse des emballages et de l’embouteillage », lâche un autre distributeur. Parfois, les hypers souhaitent des baisses de prix, là où ils n’ont jamais appliqué les hausses de l’an dernier.

Pour Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), les grands industriels comme Lactalis profitent de l’inflation galopante et ont une attitude « irresponsable ». « Ce qui est irresponsable, c’est de porter le discrédit sur une filière, alors même que la guerre en Ukraine a montré combien la Francedoit retrouver sa souveraineté alimentaire », répond François-Xavier Huard. Même analyse chez Savéol. « Nous sommes à un virage pour notre souveraineté alimentaire ; Leclerc, Carrefour, Auchan… achètent tous de la tomate marocaine car les coûts de production sont jusqu’à dix fois inférieurs ! », s’inquiète Pierre-Yves Jestin.

Et de rappeler que le coût de la main-d’œuvre représente 40 % du prix de production. Quant aux contrats énergétiques, les entreprises les ont signés à des prix extrêmement élevés pour se couvrir d’une nouvelle hausse. « Les épées de Damoclès sont toujours présentes même si les prix spot des matières premières ont rebaissé depuis l’an dernier », note François-Xavier Huard. D’autant que les entreprises du secteur laitier n’ont pas pleinement bénéficié des dispositifs d’aides à l’énergie. Beaucoup étaient exclues sur le critère des dépenses énergétiques qui devaient atteindre 3 % du chiffre d’affaires en 2021 (6 % en 2022) et/ou ne pouvaient pas prouver une baisse de leur résultat d’exploitation de 40 %, ce qui est énorme.

« Les clients ne pourront pas digérer toutes les hausses. »

Pire, les grands groupes internationaux formuleraient, en outre, des revendications liées à la transition écologique. Pour décarboner leur production et répondre aux exigences politiques, les industriels ont investi des montants stratosphériques qu’ils essaient de récupérer sur le dos des distributeurs.

« Je suis un homme de dialogue et d’équilibre, mais quand c’est trop, c’est trop ! », s’agace Dominique Schelcher, qui estime que « les clients ne pourront pas digérer toutes les hausses ». Et de constater que « les ménages ont d’abord acheté moins de produits non essentiels, comme le textile, puis moins de produits frais, et maintenant ils arbitrent les grandes marques au profit des marques distributeurs ». Avec en bout de course, un risque de déconsommation. Déjà, depuis un an, les ménages ont réduit leurs achats alimentaires de 9 % selon une enquête BPCE.

“Ne laissons pas crever nos entreprises”

Certains distributeurs font aussi valoir qu’ils ne changeraient pas leurs prix en anticipation de la loi Descrozaille. « Comme si un texte présenté le 15 janvier aurait pu s’appliquer au 1er mars », soupire un politique. Ce texte, porté par le député du Val-de-Marne Frédéric Descrozaille, également appelé Egalim 3, vise à limiter les ristournes (à 34 % pour tous les produits sans dérogation) et à “sanctuariser” jusqu’en 2026 le seuil de revente à perte à 10 %. Il a été adopté à l’unanimité par le Sénat le 15 février et sera étudié en commission mixte paritaire le 8 mars. Un projet de loi accusé de faire monter les prix et de s’en prendre frontalement aux distributeurs.

Carrefour a publié un chiffre d’affaires 2022 de 90,8 milliards d’euros, en progression de 16 %.

« Les attaques sont intolérables. J’ai reçu des menaces de la part des distributeurs. Jusqu’à me demander de mettre ma famille à l’abri », nous confie Frédéric Descrozaille, pour qui le modèle de la grande distribution reste globalement « très rentable ». Pour preuve, Carrefour a publié un chiffre d’affaires 2022 de 90,8 milliards d’euros, en progression de 16 % (8 % en comparable) et un bénéfice net de 1,2 milliard (+ 8 %). Les ventes du groupement Les Mousquetaires-Intermarché ont atteint 36 milliards d’euros (+ 2 %).

Dans les rayons, la bataille des marges fait rage. En haut du pavé, volaille et charcuterie permettent aux distributeurs de dégager la rentabilité la plus élevée ; quasiment 10 % pour la volaille et 6,9 % pour la charcuterie, selon les dernières données de FranceAgriMer. « Cela fait cinq ans que la grande distribution se gave sur le dos des charcutiers, leur marge a sensiblement augmenté (+ 1,45 euro), tandis que les abatteurs et les éleveurs ont gagné très modérément (+ 20 centimes) et les charcutiers ont perdu 19 centimes », affirme Bernard Vallat. À l’opposé, les rayons boulangerie (- 4,7 %) poissonnerie (- 3 %) et boucherie (- 0,4 %), ne sont plus rentables, les marges étant entièrement rognées par les frais de personnel. À mi-chemin, la rentabilité du rayon fruits et légumes atteint 4,5 % et celle des industries laitières seulement 1,4 %.

« Nos entreprises laitières ont été fragilisées par l’année 2022 : nos marges ont été mangées par la hausse de l’énergie, insiste François-Xavier Huard. Contrairement à l’industrie lourde, à Duralex qui peut décider d’interrompre sa chaîne de production, nous ne pouvons pas exiger des éleveurs que les vaches arrêtent de produire du lait. » Hors micro du Salon de l’agriculture, chez les charcutiers, même constat désabusé. « Ne laissons pas crever nos entreprises », souffle Bernard Vallat. Un tiers des entreprises du secteur ont déjà réduit leurs effectifs et plusieurs sont en procédure de sauvegarde ou de redressement judiciaire. Fleury Michon a annoncé le 20 février la fermeture de son usine de Plélan-le-Grand en Bretagne, faute de repreneur.

« S’il y a une inquiétude à avoir cette année, elle concerne un certain nombre d’industriels agroalimentaires », confirme le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau. Après l’aide apportée aux paysans, le gouvernement préparerait un plan de soutien à l’industrie agroalimentaire destiné aux entreprises qui, « après avoir puisé dans leur trésorerie en 2022, ne sont plus capables de le faire », souligne Marc Fesneau. De l’avis général, il y a urgence.

Valeurs actuelles Hors Série : Ressusciter le patrimoine français

Valeurs actuelles Grands Débats : Wokisme, la nouvelle tyrannie

Valeurs actuelles Hors-série : Les moines

BBC

Pictures from above: What a bird's eye view of Africa reveals

For the past 40 years, Edward Burtynsky has photographed the impact of human industry on the planet and for his latest collection, African Studies, he travelled across the continent taking photos from above. He spoke to the BBC's Mary Harper.

In many ways it was China that got me interested in turning my attention to the African continent.

About 20 years ago, I photographed the extraordinary explosion of manufacturing in China, factories and all.

Carbon copies of these factories are now popping up across the continent and the resemblance to what I saw decades ago is uncanny.

As China moves towards becoming a service economy, it is relocating its mega-factory floors to countries like South Africa, embarking on huge infrastructure projects and extracting the continent's resources to fuel its growth.

Most of these photos were taken from the sky, from planes, helicopters and drones.

They reveal the design, structure and scale of the marks humans inscribe on the earth, the extraordinary vistas not visible from ground level.

Like the extractive industries, agriculture also throws up abstract images when seen from above.

I wonder if tea pickers and rose growers are aware of the extraordinary geometry and symmetry of the fields they work in.

Those who work on the land, whether fertile or parched, sometimes transform its beauty but do not destroy it.

In South Africa, farmers try to hold back desertification by ploughing great ruts in the earth which collect water when it rains, allowing plants and trees to grow in a hostile environment.

The land across Africa is replete with resources, some extracted with modern technology, others using techniques that are centuries old.

In Ethiopia, it was like stepping back in time as people harvested salt with pickaxes in temperatures of 50C.

Every day the salt is loaded onto camels, the ships of the desert.

We had to give up on our GPS instruments in Danakil. As it is about 125m below sea level the devices became confused, thinking we were operating under the ocean.

One of the highlights of my journey was a visit to the salt ponds of Senegal, West Africa's largest producers of salt.

Harvesters dig shallow depressions by hand which are then filled with salt water from nearby canals.

Once the water has evaporated, minerals, pigments and various algae combine with reflections of the sky to create a spectacle for the eye. The intricate, organic structures become almost hypnotic.

The stark result of corporate profiteering, poverty, ingenuity and ruthless piracy in the oil-rich Niger Delta easily ranks as one of the most profoundly disturbing, devastated landscapes ever created by humankind.

Coming to grips with the experience of that landscape was a major turning point in my understanding about the degree to which we as a species are capable of defiling our planet.

A striking difference between Chinese and African factories is that in Africa the essential workforce is from the local towns and villages while most often the floor bosses and site managers are Chinese.

With populations drifting to find work in the cities, China has embarked on a fever of construction often encroaching on precious rural land.

The Tsaus Mountains of the Sperrgebiet in Namibia are some of the most hauntingly beautiful land formations I have ever photographed.

Their topographic structures and richness of colour seemed to transcend the idea of landscape altogether and enter into a purely abstract realm.

Homo sapiens began migrating out of Africa some 200,000 years ago. Fast forward to the 21st Century and we have come full circle, returning to one of the last places on earth to be swept into the unrelenting machinations of the human industrial complex.

The African continent is a fragile, final frontier.

Copyright: Edward Burtynsky, courtesy of Flowers Gallery, London/Hong Kong and Metivier Gallery, Toronto

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Valeurs Actuelles

[Entretien] Michel-Edouard Leclerc : “L’inflation va augmenter jusqu’en juillet”

Valeurs Actuelles. Avez-vous été pris de court par l’inflation des produits alimentaires ? Michel-Edouard Leclerc. Dès l’an dernier, les décideurs économiques ont sous-estimé l’impact inflationniste pendant et après la crise sanitaire et la guerre en Ukraine. Pour maintenir leurs comptes d’exploitation, les industriels ont essayé de nous “refiler” leurs factures de coûts mal maîtrisés, que ce soit pour l’énergie ou les transports, qui additionnent deux sources inflationnistes (énergie et disponibilité des containers).

Dans l’appréciation de l’inflation, je regrette que la France ait pris six mois de retard par rapport aux États-Unis. Dès 2021, Joe Biden, qui n’était pas majoritaire au Congrès, a obtenu une mission d’information et d’enquête pour aider les entreprises américaines à mieux négocier leurs containers et les transports. C’est à la suite de cela que les trois ou quatre grands transporteurs mondiaux ont privilégié les lignes Asie vers Los Angeles ou Seattle, et si CMA-CGM a réalisé plus de 18 milliards de profits, ce n’est pas par hasard. À la fin de 2021, j’ai alerté les pouvoirs publics sur les tensions dans le transport et l’énergie. J’ai été qualifié d’“agité du marché”.

Que reprochez-vous donc à l’État ? Nous avons négocié à l’aveugle car aucun industriel n’a été transparent malgré les obligations prévues par la loi Egalim. Je le dis et je le redis : le gouvernement a été complice de multiples hausses qui n’ont pas été suffisamment justifiées. Nous en voulons à l’État de ne pas nous avoir accompagnés dans les négociations car il avait parfaitement les moyens d’investiguer. Je pense qu’il y a eu énormément de hausses spéculatives et d’anticipation. Ce n’est pas uniquement une question gouvernementale, j’ai essayé d’alerter La France insoumise, le Rassemblement national, Les Républicains afin qu’ils lancent des missions d’information qui auraient dû nourrir le dialogue entre distributeurs et industriels pour avoir plus de visibilité, notamment en matière d’inflation spéculative.

Alexandre Bompard, le patron de Carrefour, juge « délirantes » les hausses de prix demandées par les industriels. Vous aussi ? Nous avons reçu beaucoup de demandes de hausses “délirantes”. Des industriels demandent + 50 % pour certains produits sucrés. Toutes les hausses sont à deux chiffres. Pondérées en volume, elles devraient ressortir à + 12 % et s’échelonneront entre 17 et 39 %, particulièrement élevée pour la nourriture pour animaux.

Que penser de ceux qui redoutent un mois de mars “rouge” ? Ce mois ne sera pas le plus impacté, contrairement à ce qu’Olivier Dauvers anticipait, en janvier, lorsqu’il parlait d’un potentiel “mars rouge”. Mais il faisait sans doute allusion davantage aux tarifs qu’aux prix publics.

Les nouveaux tarifs qui ont été négociés seront édités et applicables au début du mois de mars. Les hausses tarifaires moyennes devraient être de 10 à 12 %, avec des écarts-types importants, notamment pour les produits sucrés ou de boulangerie. Mais elles ne se traduiront pas dans l’immédiat par des augmentations de prix pour le consommateur, nous allons les différer. Les distributeurs qui auront toujours des stocks à cette date du 1er mars vont les écouler aux anciens prix, mais il en sera autrement lorsqu’il s’agira de les renouveler en mai, juin et juillet. L’inflation va alors augmenter chaque mois jusqu’en juillet.

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BBC

Lack of support for parents can cause huge strain, and lead to illness – Yvonne Bovermann

Sebastian Schwerk lay awake at night, his mind racing. His father had recently died of leukaemia. Schwerk had been caring for him for months, together with his siblings, as well as looking after his own family. Now his mother needed care, too. His two older children were going through puberty. And he worried that with so much going on, his youngest son wasn't getting enough attention.

"All of those issues were causing me huge stress," recalls Schwerk, who is the creative director of a communications agency in Dresden, Germany. "And then my partner said to me: 'You do realise you have a right to a health retreat, don't you?'"

Germany is possibly the only country in the world where struggling parents are legally entitled to a "Kur", a health retreat of about three weeks, every four years. A Kur is prescribed by a doctor, and mostly funded by insurance. Meals, childcare and therapies are all included. Crucially, the retreat can be done not just to treat a health problem but also as a preventative measure to stop relatively mild problems from ballooning into worse ones.

Schwerk, for example, decided to apply for an insurance-funded retreat as a preventative measure, and to treat his insomnia. "My main need was really to spend as much time as possible with my son, without stress, and to get back into a healthier lifestyle," he says. In January 2020, he and his youngest son spent three weeks at a seaside clinic. Schwerk took courses in muscle relaxation therapy, meditation, Nordic walking and yoga, none of which he had tried before. He even gave up some treasured habits: "Alcohol is completely banned in those clinics, which can be difficult for Germans. So I said to myself, 'Well, I do like my after-work beer, but it's actually a great idea to skip that for three weeks.'"

It may sound like a holiday, but research shows that the retreats are surprisingly effective in preventing far worse health problems. Some also argue, however, that growing demand for them should ring alarm bells, as a signal that more and more parents are cracking under the strain of everyday life. The lingering impact of the Covid-19 pandemic and lockdowns appears to have worsened that pressure.

Health retreats for parents can have lasting benefits, research has shown (Credit: Getty Images)

"The clinics are reporting that the mothers and fathers who come to them are sicker than before [the pandemic]," says Yvonne Bovermann, director of Deutsches Müttergenesungswerk, a non-profit organisation that runs some 70 clinics offering retreats all over Germany. Most of the patients are mothers. "The vast majority of our retreats are meant to be preventative. But the clinics say that a large proportion of the women, about 30%, already arrive in a much worse state, where you would offer treatment, not prevention."

The most common problems are psychological problems such as anxiety, insomnia, or depressive symptoms, which now affect over 90% of the parents who come to their retreats, Bovermann says – up from previously 80%. "In addition, almost all of them have physical problems, such as knee pain or back pain. But the reason they go on a retreat isn't the knee pain, it's that they just don't know how to get through the day anymore. They're so ground down, they need those three weeks away from it all, to allow them to start thinking about: 'How do I get out of this situation?'"

The origin of the retreats may feel like a far cry from the worries of modern parenting. After World War Two, Elly Heuss-Knapp, a politician and wife of Germany's president, founded the Müttergenesungswerk to support exhausted mothers. Those early attendees included mothers suffering from the effects of war and malnourishment, while caring for traumatised children and husbands.

Today, a different kind of familial stress is gaining increasing attention in Germany and around the world: parental burnout.

Global research has highlighted the profound impact of parental burnout – defined as a state of "overwhelming exhaustion related to one's parental role, an emotional distancing from one's children, and a sense of parental ineffectiveness". As well as being distressing for the parents, burnout raises the risk of child neglect and violence against the children. The parents' despair can also affect their children in other ways. Parental depression increases the likelihood of the children developing depression themselves, and has been linked to behavioural problems.

Mental health surveys suggest that the problem worsened during the Covid-19 pandemic and lockdowns, when many caregivers juggled work and childcare with no support. Single mothers and fathers were under particular pressure during that time. They also generally face greater health risks, with a third of single mothers reporting depressive or anxiety symptoms. Single parents even have a shorter life expectancy than partnered parents.

"Caring for children can be tiring, sure, but it shouldn't be the case that you feel such an additional burden that you don't know how to cope," says Bovermann. "That's not how it's supposed to be."

Mothers recovering at a health retreat in Germany in the 1960s (Credit: United Archives GmbH / Alamy Stock Photo)

This article is part of Family Tree, a series that explores the issues and opportunities families face today. You might also like:

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In Germany, Bovermann says, one problem lies in the deep-rooted social expectations that one partner – traditionally the mother – should stay at home with the children. When the country was divided, this expectation was set particularly strongly in West Germany. In East Germany, women tended to work, and research has shown that this has had a lasting, positive impact on gender equality in that part of the country, even decades after reunification.

Overall, German working mothers still face a lack of reliable childcare and social support, in contrast to France or Scandinavian countries, according to Bovermann. Fathers who want to do their equal share may be met with little understanding. Many parents face the dual responsibility of caring for children and their own elderly parents: "Regardless of your gender, if you care for children and others in need, you have very little support in Germany. And that causes huge strain, and can lead to illness."

Research suggests that while a three-week retreat can't magically solve these problems, it can have a strong impact on individual mothers and fathers – and even bring lasting benefits.

"The great advantage of prevention is that you avoid a more severe form of disease," says Claudia Kirsch, head of a research unit at Hannover Medical School in Germany that has assessed the impact of these retreats on family health. "In the case of back pain, that can mean intervening before it turns into severe, chronic pain. And if the parents show signs of exhaustion, you can make sure it doesn't get worse and spiral into parental burnout."

When the parents check into a clinic, they are assessed and given a plan of tailored activities and therapies, such as talking therapy, physical exercise, and sessions with advice for a healthier routine. The children are looked after and given support for any health problems of their own, while the meals and cleaning are taken care of by staff. In the afternoons, the parents and children spend time together.

"I think it's this mix that makes these interventions a success," says Kirsch. "The therapeutic approach is crucial – without that, it wouldn't work."

Exercise, such as Nordic walking, plays an important part in a typical parent-child health retreat (Credit: Getty Images)

Research has shown improvements in parents' physical problems such as back pain up to nine months after the retreat, especially if the parents continued the exercises in their own daily lives. Children also benefited across a range of conditions, such as skin problems, respiratory problems, and behavioural problems, with improvements still evident six months after the retreat. Separately, patient surveys have also shown that the majority of parents see the retreats as beneficial, and believe they helped them deal with problems and look after their health in everyday life.

Since the benefits are generally thought to last up to a year, Kirsch recommends repeating the retreat every few years if the health problems return or worsen. "You have to consider that it's only three weeks. But in these three weeks, the parents receive a lot of help, advice and the chance to try different treatments. And then it's of course important to follow up on that, and ideally, support the parents in using it in their daily lives."

Evidence suggests that specialised retreats could also help the most vulnerable parents and their children.

Matthias Franz is a specialist in psychosomatic medicine and a psychoanalyst at the University Hospital of Düsseldorf who has studied psychological distress in single mothers and their children. Single mothers, he says, face a risk of depression that is three times higher than mothers who are part of a couple. Poverty, which disproportionately affects single mothers and their children, exacerbates these psychological problems.

"So many single mothers don't just parent alone, they are abandoned and marginalised by society, and often totally overwhelmed," he says. Feelings such as loneliness, low self-esteem and guilt over parenting alone are common among single mothers, who make up the vast majority of single parents, he adds.

Together with the Walter-Blüchert-Foundation, a non-profit organisation, Franz and his team developed a programme called Wir 2 ("We2") for single parents with problems such as severe depression. It focuses on intensive therapy for the mothers, supporting them in overcoming their own depression and connecting with their children: "It's about establishing a deep emotional contact with yourself, and your child." The programme can be done as an outpatient course, or as part of three-week or six-week stay at a specialist clinic.

"The mothers learn to see themselves as valuable, they hear things they haven't heard in years – 'you're a great mother, you look nice today'. They're often moved to tears. And after four or five sessions, their feelings start to return, and they become emotionally alive again," Franz says. This in turn helps them understand and respond to their children, he adds.

Research has shown that the programme improved the mothers' depressive symptoms, and also reduced behavioural problems in the children. The effects were still measurable a year later. While Franz emphasises that more needs to be done to support single parents, he says the mothers who take part in the programme "really take something away with them, and treat themselves and their children in a much more relaxed way".

For Schwerk, the father who went on a retreat with his son, the main benefits were learning more about himself, bonding with his son, and gaining a new perspective on dealing with family conflicts. Three years later, he says this still helps him take a more relaxed approach in certain situations.

In fact, having now spent a long period caring intensively for his mother, he thinks it could be time for another retreat: "The other day I spoke to my doctor and she said, you could do it again next year. Because it definitely gave me some healthy nudges."

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Guerre en Ukraine : Pékin songe à produire des drones “kamikazes pour Moscou

Les relations entre la Chine et la Russie semblent se lier davantage. Comme le relaie Le Figaro, confirmant les révélations de l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, Pékin envisagerait de produire des drones d’attaque « kamikazes » en grande quantité pour la Russie, afin que le pays puisse probablement poursuivre son offensive en Ukraine. Des négociations entre les responsables militaires russes et le fabricant chinois de drones Xi’an Bingo Intelligent Aviation Technology auraient récemment commencé à ce sujet, selon le journal allemand.

Une production de 100 drones par mois

L’entreprise chinoise se serait montrée prête à produire, pour commencer, une centaine de drones de type ZT-180, avant de les tester et de les livrer au ministère russe de la Défense d’ici le mois d’avril. Puis Bingo compterait par la suite fournir ses composants et son savoir-faire à Moscou en vue d’une production de drones sur place. Selon Der Spiegel, la Russie pourrait alors être en mesure de produire environ 100 drones d’attaque par mois. Cet engin de type ZT-180 ressemblerait aux drones iraniens Shahed-136, pouvant transporter une charge explosive de 35 à 50 kilogrammes, relaie Le Figaro.

Pékin accuse Washington

Contacté par le journal allemand, le ministère chinois des Affaires étrangères n’a pas commenté les faits relatant de la production des drones. Toutefois, un porte-parole du ministère a rappelé que « les États-Unis sont la principale source d’armement pour le champ de bataille en Ukraine » et que le pays affirmait que « la Chine pourrait livrer des armes à la Russie ». Une « manœuvre bien connue », selon le ministère qui a transmis un communiqué à l’ambassade de Chine en Allemagne.

Le ministère chinois fait référence aux récentes accusations de Washington. Après une rencontre avec son homologue chinois Wang Yi samedi 18 février à Munich, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a déclaré que Pékin songerait à livrer « des armes » à la Russie. La Chine a toutefois démenti deux jours plus tard accusant les Américains de « propager de fausses informations ». 

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Elon Musk est redevenu l’homme le plus riche du monde, grâce à une hausse des ventes de Tesla

La fortune d’Elon Musk est estimée à 187 milliards de dollars. Autrement dit, plus de 176,1 milliards d’euros. Comme l’a relayé CNews – qui s’appuie sur un classement Bloomberg – ce mardi 28 février, le milliardaire est redevenu l’homme le plus riche au monde. Et cela, grâce à une hausse des ventes de Tesla début 2023. Comme l’indiquent nos confrères, l’homme d’affaires américain était devancé par Bernard Arnault, le patron français de LVMH, depuis décembre 2022. La richesse de ce dernier a été estimée à 185 milliards de dollars, ce qui signifie plus de 174,2 milliards d’euros, précise la chaîne d’information.

La fortune d’Elon Musk avait fondu en quelques mois

Tesla, depuis 2019, n’a cessé d’accroître ses marges bénéficiaires, en dépit de quelques remous, parmi lesquels celui engendré par le difficile rachat de Twitter, quelques mois auparavant. Dans un tweet diffusé lundi 27 février et repéré par CNews, Bloomberg Opinion avait assuré que « le géant des véhicules électriques [valait] actuellement plus que Toyota, Mercedes-Benz, Volkswagen, BMW, General Motors, Stellantis, ainsi que Ford réunis ».

Au cours de l’automne dernier, Les Echos avaient publié un article dans lequel nos confrères expliquaient qu’Elon Musk avait perdu plus de 100 milliards de dollars en 2022. Des pertes qui s’étaient particulièrement aggravées dès lors qu’il avait officiellement racheté Twitter, au cours du mois d’octobre. 

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Retraites : des grévistes coupent l’électricité de la permanence de Gérard Larcher

Si mardi devait être un « jour noir », il l’a également été dans une moindre mesure pour Gérard Larcher. Lors de la sixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, la permanence parlementaire du président LR du Sénat, Gérard Larcher, a été ciblée par une coupure de courant, indique Libération, selon une source de la CGT. Une « mise en sobriété énergétique » qui a eu lieu mardi après-midi à 15 heures alors que le Sénat examinait le texte sur la réforme des retraites. Le courant a été rétabli à 19 heures.

Plusieurs villes ciblées

Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, avait été également victime d’une de ces « actions coups de poing », un peu plus tôt, dans sa ville d’Annonay, en Ardèche. Une action pleinement revendiquée par la GT Mines-Énergies, comme l’a indiqué son secrétaire général, ce mercredi dans une interview de France Bleu Drôme Ardèche : « Ce qu’il s’est passé hier à Annonay ou ailleurs, on le revendique, on l’assume et on en est responsable ».

Olivier Dussopt a régi ce matin sur France Inter à cette action qu’il juge inacceptable. « Si l’objectif est de m’atteindre, couper l’électricité de ma commune en Ardèche alors que je suis à Paris, je ne suis pas sûr que ce soit très efficace. En tout cas, c’est très injuste », a ainsi déclaré le ministre du Travail. Plusieurs autres villes ont été touchées par ces coupures de courant, notamment à Saint-Vallier, dans la Drôme. L’entreprise Enedis a annoncé avoir déposé plainte dès mardi contre les organisateurs de ces coupures ciblées.

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Guerre en Ukraine : Wagner affirme avoir conquis “la partie orientale” de Bakhmout

Le groupe Wagner a annoncé ce mercredi 8 mars avoir pris le contrôle de “la partie orientale” de la ville de Bakhmout dans l'est de l’Ukraine. L’Otan estime que la ville pourrait entièrement tomber aux mains des troupes russes dans les prochains jours.

Le chef du groupe paramilitaire russe Wagner, Evgueni Prigojine, a affirmé mercredi 8 mars que ses troupes avaient pris « toute la partie orientale » de la ville de Bakhmout, au cœur d’intenses combats dans l’est de l’Ukraine, relate BFMTV le même jour.

« Les unités Wagner ont pris toute la partie orientale de Bakhmout, tout ce qui est à l’est de la rivière Bakhmoutka », a-t-il lancé, dans un message audio publié par le service de presse de groupe paramilitaire. Ces derniers jours, la pression s’est considérablement accrue sur les forces ukrainiennes défendant Bakhmout, confrontées à des avancées russes et la menace d’un encerclement.

L’Otan alerte sur la chute à venir de Bakhmout

La ville de Bakhmout est le théâtre d’intenses affrontements, opposant forces de défense ukrainiennes et troupes de Wagner, depuis plusieurs mois. Ce mercredi 8 mars, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg a alerté sur le fait que la ville de Bakhmout pourrait rapidement tomber. « Nous ne pouvons pas exclure que Bakhmout tombe finalement dans les prochains jours », a-t-il déclaré, en marge d’une réunion des ministres européens de la Défense à Stockholm. La prise de la ville par les troupes de Wagner laisserait « la voie libre » à l’armée russe dans le Donbass, selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Face aux difficultés rencontrées par les forces ukrainiennes, les ministres de la Défense de l’Union européenne ont annoncé la prochaine livraison de munitions à l’Ukraine, malgré des stocks de l’Otan sous pression. Ces munitions seront financées par le fonds de la Facilité européenne pour la paix (FEP).

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Montmartre, ses touristes et sa délinquance

Mi-août, à Montmartre. Sous la chaleur étouffante de Paris déambulent les touristes. Guide en main, sac sur le dos et casquette sur la tête, des milliers de visiteurs espagnols, américains, britanniques, allemands, hollandais, italiens, chinois ou japonais, profitent de leurs vacances estivales et inondent les rues du quartier emblématique de la capitale connu dans le monde entier pour son histoire et ses artistes. Et au beau milieu de la foule : des délinquants, vendeurs à la sauvette, petits trafiquants et voleurs à l’arraché, le plus souvent clandestins, eux aussi reconnaissables à leur attitude.

Au carrousel de Saint-Pierre, au pied de la butte, des invectives retentissent. « Pourquoi tu me regardes, huh ? », lance en anglais à une passante étrangère un homme d’origine africaine assis sur un banc. Après elle, déambulent deux jeunes roms, qui tentent de faire signer des pétitions bidon aux passants pour mieux les voler. « Comment allez-vous mes amis ? », demande l’homme assis sur le banc avant de toucher deux mots à l’un des roms.

La fameuse montée du square Louise-Michel de Montmartre demande des pauses. Les différents étages permettent aux touristes de souffler et de profiter de la vue sur Paris. Alors que les photos de groupe s’enchaînent, deux mineurs suivent un homme qui porte un sac sur l’épaule, ce dernier se retourne, les deux jeunes se retirent et feignent un brutal changement d’itinéraire. L’homme reprend son chemin et les deux adolescents, craignant d’avoir été grillés, décident de lui passer devant pour lever tout soupçon. Ils retenteront le coup sur un signe de tête, un peu plus loin, sans succès.

Après avoir passé la fontaine et déambulé dans un passage étroit, les touristes profitent une nouvelle fois du panorama exceptionnel, malgré l’odeur omniprésente d’urine et de cannabis aux alentours. Quelques marches plus tard, des taxis passant dans la rue du Cardinal Dubois déversent de nouveaux arrivants, sous les yeux d’un vendeur ambulant de barbe à papa, au milieu de la foule.

Un marché noir à ciel ouvert

En milieu d’après-midi, le vendeur se retire subitement quand une voiture de police se dirige vers lui. La verbalisation est délicate, il ne parle pas un mot de Français. Mis à part et fouillé, il est prié de quitter les lieux. Un étage plus haut, sur le parvis, des vendeurs de cadenas se succèdent. « Cinq euros ! Cinq euros ! », répètent-ils à haute voix. « Trois fois, des gens me demandent le prix ; trois fois, je leur dis cinq euros ; et trois fois, ils n’ont pas assez », se plaint l’un d’eux à un acolyte.

Quelques jours plus tôt, un autre vendeur illégal avait carrément installé un drapeau et un panneau qui indiquait : « Cadenas, Love Lock, 3 euros, carte Visa acceptée. » Et les touristes achètent. Sur les barrières qui entourent le parvis, des milliers de cadenas identiques et signés sont accrochés. Dans la chaleur de la journée, toutes les issues, surtout en haut des escaliers, sont aussi occupées par des vendeurs d’eau fraîche à 1,50 euro, qui dissimulent leurs cargaisons dans les buissons du square Nadar, un parc canin où ils font leur toilette à la fontaine et même parfois leurs besoins.

« Je vais lui demander une autre bouteille, celle-là est remplie de moitié ! » Après son achat, un Français regrette. « Il y en a plein, partout, c’est de la vente facile, se désole une coiffeuse ambulante sur la place du Tertre. Il y a aussi des voleurs. En haut du funiculaire, des Roumaines font signer des pétitions pour t’arnaquer. Et d’autres sont plus discrets. Ils agissent tous en bande. » Une résidente de Montmartre, attablée à un café de la rue des Abbesses, renchérit : « Ils sont surtout à Pigalle et Montmartre, ils s’attaquent à tout le monde, mais surtout aux touristes, il y a plein de voleurs et c’est bien connu. »

Je n’ai jamais vu autant de touristes et de voleurs

Plus tard, un visiteur français prévient une patrouille de police sur le parvis du Sacré-Cœur. « J’ai oublié mon téléphone dans le taxi. Le mec n’a pas voulu me le rendre, il a dédaigné me répondre au bout de la 50e fois. J’ai dû lui filer 20 euros pour qu’il me le redonne, s’emporte le touriste venu de Saint-Tropez auprès de Valeurs actuelles. On sait que ça craint partout par ici, même dans les taxis. » Une dame âgée est assise sur un banc du square d’Anvers. « J’ai autrefois habité Montmartre, ça a bien changé. Je n’ai jamais vu autant de touristes et de voleurs », confie-t-elle au milieu des oiseaux qui picorent.

Si les Français sont au courant des dangers qui sévissent autour de la Basilique, qu’en est-il des étrangers ? « Oui, on le sait, confie une vacancière britannique, j’étais déjà venue ici à 11 ans, pour un voyage de classe, et j’ai vu plein de gens se faire voler leurs portefeuilles ou d’autres choses de leurs poches. » Une touriste asiatique confirme : « Évidemment qu’on est au courant, et à juste titre. Je ne me sens pas tellement en sécurité ici. Je vois peu de policiers pour autant de pickpockets. »

Il y a bien ce père de famille indien, assis dans un restaurant de la rue du Chevalier de la Barre, qui relativise et trouve la présence des forces de l’ordre suffisante : « J’en avais déjà entendu parler, mais aujourd’hui je le vois. Je ne me sens pas pour autant en danger. » La touriste britannique, elle, loue les policiers : « Je les ai beaucoup vus, ils font des tours pour dissuader, ça fait se sentir en sécurité. » Un agent le reconnaît d’ailleurs : « Aucun des grands lieux touristiques à Paris n’est épargné. A Montmartre, les vendeurs à la sauvette sont dégagés ou se barrent en voyant la police, et puis ils reviennent. »

Un mécanisme bien huilé

C’est vers 15h, alors que l’affluence est à son paroxysme, qu’arrivent les vendeurs à la sauvette. Sur leurs tapis, régulièrement réapprovisionnés, toutes sortes de produits sont proposés : des chapeaux, des sacs, des bracelets, etc. Et si une patrouille de police passe, ils remballent tout en quatrième vitesse. Le vendeur de barbe à papa a par exemple changé de lieu de vente et opère désormais devant l’entrée du Sacré-Cœur, où la chaleur monte et le degré d’alcool aussi.

Plus loin, d’autres vendeurs d’origine indo-pakistanaise circulent sur les marches et proposent des bières. L’organisation est bien ficelée, chacun se relaie. Chaque spot est à sa place, et alors que le ciel s’obscurcit, des tensions éclatent entre deux vendeurs à la sauvette. Proche d’en venir aux mains, ils sont séparés in extremis par leurs complices : les dissensions éloignent les clients. Sous l’orage qui commence à gronder au loin, les milliers de visiteurs s’empressent de déserter les lieux.

Dans le square Louise-Michel, Deux passages exigus permettent de descendre au carrousel de Saint-Pierre. Des groupes d’environ cinq personnes d’origine africaine bloquent le chemin, en attrapant le bras des touristes avec insistance afin de leur faire des bracelets. « Hey ! Américain ? » ou bien « Bonjour mon ami, d’où viens-tu ? », les abordent-ils en anglais. Harcelés, des visiteurs doivent presque se débattre, d’autres préfèrent les ignorer, gardant prudemment les mains dans leurs poches. « On ne vous emmène pas en Afrique, hein ? », lance l’un d’eux à une personne âgée, qui refuse de donner son bras.

Les policiers sont là, mais souvent dépassés. Il en faut plus. 

« On ne se sent pas du tout en sécurité. Les touristes se font avoir, ils n’y connaissent rien, et les policiers ne peuvent rien faire », résume une commerçante de la rue Steinkerque. « C’est un peu chaud. On essaye d’avertir les touristes, mais ils peuvent laisser leur sac et en deux secondes, c’est fini, raconte son voisin. Les pickpockets sont au minimum deux ou trois, ils sont organisés. Les policiers sont là, mais souvent dépassés. Il en faut plus. » Les rues se vident sous la pluie. Les touristes et les voleurs plient bagages. « Je connais les visages de tous les voleurs, ils me disent même bonjour, dit une marchande. Quand ils se font arrêter, ils reviennent trois jours plus tard. » Le cycle infernal.

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[Entretien] Olivier Babeau : « Occuper son loisir est un art très difficile »

Valeurs Actuelles. Le loisir est tout sauf un élément anecdotique de nos sociétés : il est à la fois leur plus grande faiblesse et la clé de leur progrès, avertit Olivier Babeau dans son nouvel ouvrage. Mais pour le professeur d’université, fondateur et président de l’Institut Sapiens (laboratoire d’idées dédié à la réflexion sur la place de l’être humain dans le monde technologique), ce temps libre représente actuellement une grande faiblesse alors que le divertissement, loisir passif et stérile, prend trop le pas sur les autres formes de loisir. Un peu dépassés par l’importance inédite du temps non travaillé qui nous était accordé, nous n’avons pas questionné son emploi et la façon dont il accentue les inégalités sociales. Alors que les nouvelles technologies renforcent cette emprise du divertissement sur nos temps de cerveau disponibles, cet ouvrage appelle à l’examen de conscience.

« On a volé notre temps » , avertissez-vous dès les premières pages de votre ouvrage. De quelle manière ?

Olivier Babeau. Je pars du constat que nous avons beaucoup de machines censées nous permettre d’économiser notre temps, tout est à portée de doigt. Par exemple, en deux clics nous pouvons commander un billet de train, là où auparavant il fallait se rendre au guichet et faire la queue.

Or, malgré cela, nous sommes nombreux à courir après le temps, à n’avoir jamais de moments pour faire ce que nous avons envie de faire : la pile de livres non lus s’élève sur la table de nuit, l’instrument de musique prend la poussière… Cela augmente notre culpabilité. Ce temps gagné sur le temps de travail grâce à son recul nous échappe comme du sable fin entre nos mains.

Dans mon ouvrage, je procède à une archéologie du temps libre. Je constate que nous terminons une époque commencée il y a dix mille ans, avec le néolithique, c’est-à-dire la sédentarisation. Celle-ci scellait la fin du nomadisme de groupes de chasseurs-cueilleurs qui avaient une logique économique très différente. Ces hommes du paléolithique travaillaient très peu : deux à quatre heures par jour. Ils menaient ainsi une vie de relative oisiveté qui ne correspond toutefois pas totalement au loisir actuel, où l’on s’extrait du collectif pour faire des choses seul, car la vie était collective. Puis, à partir du néolithique, on a fait une sorte de pacte faustien avec l’agriculture et l’élevage. On a cru acheter la tranquillité d’approvisionnement. Mais celle-ci a permis d’avoir beaucoup plus d’enfants, donc de bouches à nourrir. Et comme l’agriculture est très dépendante des aléas du climat, on n’est finalement jamais autant mort de faim qu’à partir de l’adoption de l’agriculture. Et on n’a jamais autant travaillé.

L’histoire de l’humanité depuis dix mille ans est celle d’une très lente reconquête de ce temps libre de l’âge d’or du paléolithique. Cela s’est accéléré au XIXe siècle, d’abord par une forme de retour en arrière avec l’industrie qui a fait exploser le nombre d’heures de travail, plus de 4 000 heures par an pour un ouvrier, puis avec le reflux tant attendu au XXe . On travaille de moins en moins : on faisait 1 950 heures par an dans les années cinquante contre 1 500-1 400 heures par an aujourd’hui dans une vie bien plus longue et avec une vie professionnelle plus courte. Comme l’a calculé François-Xavier Oliveau, en 1841 un homme travaillait 70 % de sa vie éveillée en moyenne. Aujourd’hui, pour une personne aux 35 heures et atteignant les 85 ans, cela représente seulement 12 % Très clairement, dans l’arbitrage travail/loisir, on choisit le loisir. C’est un phénomène nouveau : sous Sarkozy, un sondage montrait que 60 % des Français étaient prêts à travailler plus pour gagner plus. Cela s’est désormais inversé. Je ne déplore surtout pas le fait que le loisir a vaincu le travail, je m’interroge toutefois sur ce qu’est devenu ce temps en dehors du travail.

Comment expliquer cette inversion récente ? Plusieurs interprétations sont possibles. Je retiens entre autres le vide téléologique dans lequel nous nous trouvons. Il y a une absence de but, de sens. Il n’y a plus de grands récits de la religion ou de la patrie fondant l’accord implicite selon lequel on échange du travail contre des bienfaits. Durant les Trente Glorieuses, on acceptait de travailler beaucoup en échange d’améliorations saisissantes du niveau de vie.

Nous sommes aussi dans un moment paradoxal : nous ne sommes plus excités par la consommation, on n’est plus prêt à travailler pour elle, mais on n’est pas prêt non plus à y renoncer. On la considère comme un dû. Les gens ne voient pas pourquoi ils devraient travailler pour jouir des fruits d’une prospérité à laquelle ils ont toujours été habitués… Le loisir est devenu en quelque sorte une nouvelle religion. Un remplacement des fins dernières. Le sens de la vie ne se trouve plus dans l’espoir d’une vie après la mort ou dans une cause collective pour laquelle donner sa vie, mais dans l’exigence de “se faire plaisir”, dans cette espèce d’hédonisme individualiste qui passe par le temps de loisir. Il est devenu l’or de notre existence, mais aussi d’une partie de l’économie qui fonctionne pour la production de divertissements.

Comment décrire le loisir ? Il y a trois types de loisir : le loisir aristocratique, qui est le loisir pour les autres, celui qui se caractérise par l’agrégation sociale, le fait de s’inscrire dans un réseau. C’est le temps familial, amical ou social. Il y a ensuite le loisir pour soi, la skholè ou loisir studieux, tel le moine ou le philosophe qui se concentre sur son amélioration personnelle. Cela concerne donc tous les loisirs actifs. Le sport en fait partie. Ce sont les activités qui enrichissent d’une manière ou d’une autre. Enfin, il y a le temps pour rien, le temps hors de soi, de fuite de soi-même, le divertissement pascalien. Il n’est pas radicalement mauvais, la question est l’équilibre des trois. Or le divertissement a phagocyté une partie de notre temps libre…

« Le triomphe du temps libre va de pair avec une forme de désespérance existentielle », c’est un peu fort… Le temps libre seul ne donne pas de sens à l’existence. Le problème philosophique du sens de la vie se pose peut-être encore plus quand on a beaucoup de temps à soi que quand on en a très peu.

Le sociologue Georges Friedmann parlait du « travail en miettes » : la mécanisation et la parcellisation des tâches déshumanisaient le travail. À ce travail dépourvu de sens répond un loisir qui en est lui aussi privé. La succession des sollicitations en tout genre, notamment via les réseaux sociaux, produit aussi un loisir en miettes. C’est tout le message de mon livre : on ne questionne pas assez cet océan de loisirs qui nous est donné. C’est d’autant plus dommageable que les inégalités se produisent et se transmettent dans ces temps de loisir.

Vous expliquez, en effet, que l’usage de son temps libre devient « le principal levier de la lutte des places », pourquoi ? Durant l’Ancien Régime, les inégalités étaient établies par la naissance. Au XIXe s’ajoutent les effets de la transmission des moyens de production et du capital. Au XXIe siècle, les capacités cognitives sont devenues déterminantes dans la réussite. Notre économie est de plus en plus exigeante sur les niveaux de formation. Le niveau requis monte, et les conditions de la reproduction sociale se durcissent. Le XXe siècle était le siècle de l’ingénieur, le XXIe est celui d’une nouvelle forme d’honnête homme, très polyvalent, capable de mêler les savoirs. Or les élites ont toujours été attentives aux leviers de reproduction sociale. Elles consacrent une énergie immense à réunir les conditions favorisant la réussite de leur progéniture. Le bon usage des loisirs en fait partie. Ce n’est pas qu’une question d’argent : ceux qui réussissent le plus sont les enfants d’enseignants ! On peut penser que ces parents sont par profession attentifs à transmettre une forme de discipline du temps pour soi. Cette éthique de l’usage actif du temps libre est plus facilement cultivée dans certains milieux sociaux que dans d’autres.

Le loisir est quelque chose de très sérieux. L’erreur est de le considérer comme évident, facile.

Occuper son loisir est un art très difficile. Il ne faut pas oublier que les membres de l’aristocratie avaient une conception très contrainte de la façon de vivre leur oisiveté. Ils avaient peu de temps réellement libre, car il était entièrement consacré à cultiver leur appartenance sociale. Le temps libre pour soi demande aussi une discipline de soi, qu’avaient les moines et les philosophes, nécessitant une mise à distance du plaisir immédiat. Résister à soi-même est ardu, c’est tout un art qui est traditionnellement transmis dans certaines classes sociales. On y apprend à procrastiner le plaisir : par exemple, souffrir quelques années avant de savourer le plaisir de bien jouer du violon. On a alors accès à une qualité supérieure de plaisir parce qu’il a été épargné, capitalisé.

Quelle est la différence entre culture et divertissement ? Je fais très attention à ne pas faire de jugement de valeur, à ne pas opposer les anciens et les modernes, la musique classique et le rap. Il y a de la production culturelle de valeur à toutes les époques. Seulement peut-on dire qu’il est plus difficile de bien discerner, sur le moment, ce qui survivra à l’épreuve du temps. Ce qu’on appelle culture est ce qui s’oppose au divertissement qui, lui, ne laisse pas de trace. Il se consume, se consomme dans l’instant. C’était l’idée de Hannah Arendt : « Seul ce qui dure à travers les siècles peut finalement revendiquer d’être un objet culturel. »

Le problème est que notre obsession égalitariste nous conduit à une relativité délétère, interdisant de distinguer ce qui appartient proprement à la culture et ce qui ne lui appartient pas.

Si tout est culture, alors la culture n’est rien.

Quel effet ont les écrans ? Ils ont accéléré les choses. Le coût marginal d’accès au savoir, à tous les contenus du monde, est tombé à zéro, mais le savoir n’est pas pour autant mieux répandu en pratique. Les écrans ont aussi contribué à répandre des rumeurs ou des théories du complot. Un sondage récent a montré qu’un jeune sur six pense que la Terre est plate. Depuis que tout est disponible, la vérité ne s’est pas répandue car se sont aussi déversés toutes les erreurs et tous les mensonges. Le modèle économique des plates-formes est fondé sur la maximisation du temps passé. La fascination exercée par la succession stroboscopique des images est intentionnellement produite.

Justement, la société industrielle est devenue une société de la « captation de l’attention ». Quelles en sont les conséquences ? Le nouvel or de la société, à travers le loisir, est notre temps de cerveau disponible. Notre attention est la matière première des plates-formes. On a ainsi développé toutes les techniques de captation de l’attention en utilisant les connaissances les plus récentes dont on dispose sur le fonctionnement de notre cerveau. C’est très efficace : on est tous devenus un peu accros aux écrans. On déroule ainsi plus de 200 mètres de réseaux sociaux par jour en moyenne…

Finalement, faut-il rejeter la modernité, la technologie, et revenir aux humanités ? Il est possible de se débrancher plus souvent, de moins utiliser son smartphone, en se créant des limites de temps d’activité par jour sur les applications. Mais pour certains métiers, c’est professionnellement compliqué, tous ne peuvent pas se débrancher. D’ailleurs, il ne s’agit pas de rejeter la modernité mais d’en tirer parti au mieux. Ce qui implique de connaître son passé. L’essentiel est moins de se débrancher que d’acquérir une discipline de soi afin de maîtriser les technologies. Ces dernières ont précisément besoin des humanités, c’est-à-dire, dans l’esprit de Cicéron qui avait proposé le mot, de ces savoirs qui nous rendent proprement humains.

Quelle juste place donner aux loisirs ? Le loisir est quelque chose de très sérieux. L’erreur est de le considérer comme évident, facile. C’est un défi redoutable que de bien occuper son temps libre. Les Américains disent “work hard, play hard” . Il faut relever ce défi sérieusement pour en tirer le meilleur. Nous avons une qualité de vie extraordinaire et il faut en être conscient. Mais l’épanouissement personnel est peu corrélé à la quantité de “j’aime” recueillis sur les réseaux sociaux et de vidéos regardées. Dans un monde où mille séductions technologiques nous entraînent loin de nous-mêmes, il nous faut plus que jamais cultiver l’art difficile de la relation aux autres et à soi.

La Tyrannie du divertissement, d’Olivier Babeau, Buchet Chastel, 288 pages, 21, 50 €.

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« La Syndicaliste » : Henri Proglio riposte

« En tant que Président d’honneur d’EDF dont le rôle est gravement mis en cause, je tiens à m’élever contre les propos malveillants et dénués de tout fondement, rapportés par certains médias », explique Henri Proglio. Il réagit après la sortie en salle, le 1er mars, du film La Syndicaliste, réalisé par Jean-Paul Salomé et Fadette Drouard, et des commentaires qui ont suivi. Ce film raconte l’histoire de Maureen Kearney, ancienne déléguée CFDT chez Areva, adaptée du livre du même nom, écrit par une journaliste de l’Obs, Caroline Michel-Aguirre.

Le 17 décembre 2012, Maureen Kearney, qui se trouvait également être secrétaire du comité du groupe européen, est agressée chez elle. Quelques semaines auparavant, elle aurait reçu des menaces parce qu’elle s’était élevée contre un transfert secret de technologie d’Areva par EDF au profit d’un opérateur Chinois pour la construction d’un réacteur nucléaire, et qui ce serait traduit par une saignée sociale en France. Autant dire que pour la lanceuse d’alerte, son agression était forcément liée à cette affaire.

Il n’y a jamais eu de secret à l’égard du gouvernement.

« La coopération nucléaire avec la Chine s’est toujours faite dans un cadre étatique, connu de tous. Il n’y a jamais eu de secret à l’égard du gouvernement et la communication sur ce dossier répondait à toutes les règles d’information des syndicats et des autorités concernées », répond Henri Proglio qui estime avoir « toujours défendu l’action des syndicats et de leurs représentants » ; pour l’ancien patron d’EDF, ils sont nécessaires au bon fonctionnement des entreprises et il reconnaît avoir toujours eu avec eux « un dialogue constructif. » Une enquête pour « violences avec arme, viol, actes de torture et de barbarie, séquestration et menace », a été ouverte et a été refermée dans la foulée, les gendarmes ayant relevé pas mal d’incohérences dans le récit ; parallèlement une autre enquête pour « dénonciation de crime ou délit imaginaire », a été ouverte contre Maureen Kearney ; en 2018, elle est relaxée.

Le livre fait aussi état d’une agression similaire, en 2006, contre l’épouse d’un ancien cadre de Véolia qui avait dénoncé une histoire de pot de vins. Or, Henri Proglio a présidé cette entreprise entre 2002 et 2012. Autant dire que beaucoup ont rapidement (trop peut-être) fait un lien – à charge – entre ces deux affaires et Henri Proglio.

D’où sa réaction véhémente : « je n’accepterai aucune insinuation d’une quelconque implication dans les agressions de deux personnes dont j’ignorais même l’existence, écrit-il. Chaque jour apportant son lot d’insultes et de calomnies, par égard pour mes proches, pour les milliers de collaborateurs avec qui j’ai eu l’honneur de travailler chez Veolia et chez EDF, j’ai décidé de me dresser contre les imputations mensongères et les accusations abjectes me concernant, en dépit du mépris qu’elles m’inspirent. » Il a chargé ses avocats, Maîtres Jean-Pierre Mignard et Pierre-Emmanuel Blard, de saisir la justice pour toute diffamation.

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BBC

Georgians protest on streets and in parliament over 'Russia-style' bill

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Georgians have taken to the streets to voice their anger at a controversial draft law that critics see as an attack on civil society and independent media.

The government says the "foreign agents" bill will improve transparency.

Riot police have used water cannon and pepper spray to disperse the crowds - and MPs have brawled over the bill in parliament.

More on this story: Thousands protest at Georgian 'foreign agent' bill

Valeurs Actuelles

JO 2024 : la climatisation dans les chambres du village olympique fait débat, Hidalgo fermement opposée

Pas de clim pour les Jeux olympiques ? Jeudi 2 mars, le comité d’organisation des Jeux olympiques de Paris 2024 a proposé de permettre aux athlètes de climatiser leur chambre, rapporte Le Parisien. Les athlètes doivent prendre leurs quartiers dans l’Est parisien, au sein d’un village olympique qui s’étend sur les communes de Saint-Ouen, Saint-Denis et L’Île-Saint-Denis. « Malgré la présence de la Seine, c’est un quartier qui reste très minéralisé et le village ne sera donc pas d’une fraîcheur exceptionnelle pour les athlètes, surtout en cas de canicule en plein mois d’août », tient à rappeler Cécile Gintrac, géographe et membre du comité de vigilance JO 2024, qui explique que la végétalisation du quartier, promise en héritage des Jeux, « ne sera pas optimale en 2024 ».

Aussi, le comité d’organisation de l’événement sportif propose-t-il que les athlètes puissent installer, à leurs frais, une climatisation, les Jeux ayant lieu en plein mois d’août.

Pour Anne Hidalgo, c’est non

Mais cette proposition a suscité un refus catégorique de la part d’Anne Hidalgo, maire socialiste de Paris et présidente de la Solideo (Société de livraison des ouvrages olympiques). L’édile parisien a expliqué que pareille autorisation irait en contradiction avec sa volonté d’avoir des infrastructures olympiques « écologiques ». « Je souhaite que les Jeux de Paris soient exemplaires sur le plan environnemental », insiste-t-elle, rappelant que « l’impact carbone sera réduit de 45 % pour le village des athlètes, pendant la phase de construction et sur l’ensemble de son cycle de vie, par rapport à un projet classique, permettant d’atteindre les objectifs des accords de Paris avec dix ans d’avance. Les bâtiments ont par ailleurs été conçus pour faire face au climat de 2050 », poursuit-elle. « Je ne reviendrai pas sur ces ambitions et, en tant que présidente de la Solideo, je peux vous garantir que nous ne changerons pas de trajectoire et qu’il n’y aura pas de modifications du programme de construction du village concernant la climatisation », conclut-elle.

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Valeurs Actuelles

La lettre de M. de Rastignac : Ordre et désordre

J’arrive de Séville, mon cousin, où j’ai dû me rendre quelques jours pour régler une ou deux affaires urgentes. Je viens à peine de poser mes malles et je découvre le désordre qui règne dans la province du Poitou pour une simple réserve d’eau. L’esprit encore plein de la terre rouge, des murs blancs et jaunes, des allées d’orangers du paradis andalou, je retrouve malheureusement un pays où l’autorité se dis-loque de l’école communale jusqu’au sommet de l’État. Cette fois, ce sont des va-nu-pieds déguisés en défenseurs des petits oiseaux qui sèment la terreur. La cohorte vociférante qui a saccagé les rues de Nantes, le cœur de Paris et terrorise nos paysans a décidé d’attaquer la police sans autre but que la violence et l’insurrection. J’ai fait l’effort de lire les manifestes de ces enragés et, sachez-le, ils ne cachent rien de leurs ambitions destructrices. Ce sont des fanatiques qui s’exaltent dans la négation de nos valeurs communes et qui rejettent le passé comme s’il s’agissait du plus violent des poisons.

L’homme aime à dire que la politique n’est pour lui qu’un passage, que son ambition a été comblée quand il est devenu député mais, en vérité, cette ambition est dévorante, insatiable même.

Face à cette horde, croyez-moi, le pouvoir joue gros. Gauvain Desrosiers, notre ministre de toutes les polices, l’a bien compris. Depuis dimanche, il multiplie les mises en garde et assure que l’ordre sera rétabli le plus vite possible. Si Paris s’est vidé pour ces jours de la Toussaint, son ministère est une ruche où tout le monde s’agite pour contenir la tentative d’installation sauvage des fanatiques. M. Desrosiers, sachez-le, est une des personnalités les plus agiles de ce gouvernement. Sa voix discrète, son art de “sous-jouer” le texte, comme le disent les comédiens, ne doit tromper personne. L’homme aime à dire que la politique n’est pour lui qu’un passage, que son ambition a été comblée quand il est devenu député mais, en vérité, cette ambition est dévorante, insatiable même. Elle repose d’abord sur une exceptionnelle ardeur au travail. M. Desrosiers, en effet, peut vous donner rendez-vous à l’heure où les moines se lèvent dans la nuit pour l’office de l’aube. Il dort très peu, voyage beaucoup, ne compte ni son temps ni son énergie. Esprit clairvoyant, il n’aime rien tant qu’analyser la situation en décelant les plus petits interstices dans lesquels il pourrait s’engouffrer. En général, c’est savoureux et féroce. Le problème est qu’à force d’agilité, le ministre de toutes les polices a trop longtemps affirmé tout et son contraire. Le matin, il était l’intraitable héritier de Martial Kropoly, l’après-midi, il fustigeait ceux qui s’en prenaient trop vertement aux mahométans fanatiques. Capable de mentir avec un extraordinaire aplomb comme il le fit au lendemain des émeutes autour d’une partie de jeu de ballon, il a installé avec ceux qui devraient être ses soutiens naturels une forme de distance, comme s’il était encore contraint par tout ce qu’il y a de jacobin autour de M. de Marville.​

Pourtant, depuis le mois de juin et son maintien au gouvernement, Gauvain Desrosiers semble déterminé à ne plus céder sur l’ordre et la protection de nos frontières. Il a compris que plus encore que la prospérité, c’est la sécurité qui sera au cœur des prochaines élections. Il veut donc en deux ans faire la preuve de la restauration de l’autorité de l’État. C’est un pari périlleux mais, croyez-moi, il n’y en a pas d’autres à prendre. Les fanatiques du Poitou lui donnent une occasion en or de se montrer inflexible. S’il tient bon, il peut attendrir la défiance du parti des braves gens horripilés par un gouvernement par trop pusillanime. S’il compose, s’il cède à tous les anciens jacobins du gouvernement qui, déjà, lui demandent d’être plus conciliant, il dissipera les dernières illusions, mon cousin. En politique, il est des rendez-vous décisifs et celui-ci en est un…

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Rennes : la ville interdit un concert du rappeur Freeze Corleone après une alerte du Crif

Pas de concert pour Freeze Corleone. Mardi 28 février, la municipalité de Rennes (Ille-et-Vilaine) a fait interdire un concert du rappeur Freeze Corleone, rapporte Le Parisien. C’est par un arrêté municipal que la commune a décidé d’interdire au rappeur francilien de se produire sur scène le 18 mars prochain à l’occasion du Boomin Fest, aux côtés de cinq autres artistes programmés au Liberté. C’est la section locale du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) qui a « récemment » interpellé le préfet d’Ille-et-Vilaine sur « la haine raciale véhiculée par les propos indiqués et en sollicitant l’interdiction du spectacle ».

« Rien à foutre de la Shoah »

En effet, le rappeur Freeze Corleone, originaire de Seine-Saint-Denis, et de son vrai nom Issa Lorenzo Diakhaté, s’est fait remarquer par des propos antisémites dans ses textes (« J’arrive déterminé comme Adolf dans les années 1930 », « comme des banquiers suisses, tout pour la famille pour que mes enfants vivent comme des rentiers juifs »), voire carrément négationnistes (« Tous les jours RAF [rien à foutre] de la Shoah »), propos relevés par la section rennaise du Crif et par la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme).

Par conséquent, la mairie de Rennes a publié un arrêté municipal afin d’interdire purement et simplement au rappeur de se produire sur scène, invoquant « de véritables provocations et incitations à la haine, voire à la violence, propos illégaux remettant en cause les valeurs républicaines et la cohésion nationale ».

Rennes : les dernières actualités

Manifestation à Rennes : une enquête ouverte après un jet de cocktail Molotov sur un CRS

Les prisons de Rennes sans eau potable depuis plus d’un mois

Rennes : des professeurs en grève après l’agression d’une collègue par un élève de CM2

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Bergsveinn Birgisson : pas si fous

Mon ami avait toujours été dépressif par intermittence, mais cette fois c’était différent, comme si tous les barrages avaient cédé, laissant une substance noire et visqueuse s’engouffrer dans son âme, tel un tourbillon à la rupture des digues. Selon le récit de sa mère, il abandonna la partie, ayant perdu l’envie de vivre depuis longtemps. Il cessa de se lever et quand il en arriva au point de ne plus aller faire ses besoins, il fut interné au service psychiatrique. Un universitaire abîmé par un divorce douloureux retrouve la trace d’un ami d’enfance interné “chez les fous”. Ni l’un ni l’autre n’ont de nom ni de visage. Pour sortir cet autre de sa prison et se sauver lui-même, le narrateur et son « ami dépressif », tous les deux cabossés par la vie, s’enfuient par-delà les fjords de l’ouest vers l’est sauvage, Lesley Gore à la radio. Au loin, le glacier Hofsjökull, de l’autre côté des Hautes Terres d’Islande : là, les deux amis espèrent trouver un sens à une existence amère et désolée. « C’est la grande différence qui distingue l’Islande des autres pays : le ciel y est tellement proche de la terre. »

Leur fugue, hélas, n’est pas passée inaperçue et une furieuse infirmière, en laquelle émerge le souvenir de Miss Ratched, s’élance à leur poursuite, dans une course frénétique et endiablée qu’il faut lire comme une métaphore de ce temps qui veut faire taire le faible et le fou. « À une époqueoù tout était à vendre, ce qui était le plus précieux avait perdu toute sa valeur. » Alors que la route et ses paysages défilent à la fenêtre, les frontières et les images que les deux hommes se renvoient se dissolvent au point de se confondre : qui est le fou ? « Maintenant ce sont Facebook, Twitter, Instagram, Snapchat, TikTok et j’en passe, outre le flot ininterrompu de fausses nouvelles, de mensonges agressifs et de pornographie, qui sont en bonne voie de conquérir cette zone délicate et extrafine de notre cerveau. Ils ont fait du lobe frontal un champ de bataille, résumai-je à mon ami dépressif, ou plutôt une piste disco où l’on danse au son des pensées et sentiments qu’ils décident pour toi. »

Bergsveinn Birgisson consacre son roman à la déshumanisation de la société.

Une fuite rocambolesque et loufoque

Alors que le monde désespère du réchauffement climatique et hurle à l’apocalypse, Bergsveinn Birgisson consacre son roman à un phénomène nettement moins médiatisé mais autrement plus inquiétant : la « déperdition de la chaleur humaine » . « Or tout ce qui a été créé de beau […] est une révolte contre la servilité. » Dans cette fuite rocambolesque et loufoque – parfois un peu trop -, l’auteur investit le thème de la déshumanisation d’une société faite d’individus plus que de personnes, où les liens et les relations s’achètent et se défont et où plus rien ne semble éternel. Seuls face à la vacuité de leurs vies et de leurs souvenirs, les deux amis, qui finalement n’en sont peut-être qu’un, contemplent dans leur folie les lambeaux de l’existence humaine : « Si seulement survenaient d’autres temps, où les gens seraient plus tolérants envers des hommes comme lui. La société humaine avait besoin aussi de types sensibles et de drôles de types. Cela n’avait jamais eu autant d’importance qu’à présent. »

“Déperdition de la chaleur humaine”, de Bergsveinn Birgisson, Actes Sud, 192 pages, 22 €.

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BBC

I think most employees today feel more empowered that they're able to [speak out] than they were before the Me Too era – Tomas Chamorro-Premuzic

Like many women, I remember watching the Me Too movement mushroom as I scrolled through Facebook and Twitter in October 2017. While the hashtag #MeToo was first used in 2006 by black feminist activist Tarana Burke, who wanted to tackle sexual violence within her own community, it gained momentum following a viral tweet by actress Alyssa Milano after Harvey Weinstein’s crimes were exposed. Women around the world also began posting about how the misuse of power and privilege enabled sexual misconduct in the workplace.

For many women in the workforce, the Me Too movement triggered conversations about the inappropriate (and often illegal) behaviours we’d encountered in our own careers, prompting a mix of anger, catharsis and, for some, painful re-lived trauma. But that wasn’t the case for Gen Z who were still children or teenagers. Born between 1996 and 2012, only the oldest, now workforce-aged, were in university, or applying for their first jobs, when #MeToo trended across social media and grabbed headlines.

“I think that for myself and the majority of my peers, we didn't quite link the movement to the workforce,” says Scott Millar, 22, who runs an ed-tech start-up in Brisbane, Australia, and is a public speaker on Gen Z’s role in the workplace. “At the time, I remember us thinking it was more about sexual harassment in Hollywood, and it was more of an issue confined to the rich and famous.” Miller only became aware of the broader impact via his teachers, and through the business conferences he began to attend as he started his company while he was still in high school. 

Danielle Farage, a speaker and influencer on Gen Z and work, was still an undergraduate at the University of Southern California when the movement took off. She says her peer group was aware of Me Too’s significance from the start though, especially due to her school’s proximity to Hollywood, and subsequent allegations on her own campus. “That did raise a lot of concerns, but there was also a sense of optimism that things were going to get better for our generation as we started work,” says the now-24-year-old.

But other Zoomers failed to connect with the Me Too movement at all, says Anne Boysen, a futurist and Gen Z expert based in Austin, Texas. Some were simply “too young to have understood” the sexual crimes that Me Too campaigners were focussed on, she says. The fact that the movement grew exponentially after “a lot of privileged, mostly white, women” who were “already in high places” started voicing their concerns, also made it harder for some young people to see how it could possibly shape their own future life experiences, says Boysen. 

Gen Z are now in a unique position, as the first generation to have their entire adult careers develop in a post-Me Too era. The oldest members, like Farage and Millar, are a few years into their first full-time jobs, while others are still years on from entering the workforce. But it’s tricky to measure how much companies have shifted their cultures in the wake of Me Too, and what impact this is having on Gen Z’s early career experiences.

Danielle Farage was aware of Me Too early due to her university's proximity to Hollywood (Credit: Courtesy of Danielle Farage)

Policies and paperwork

On paper, at least, young people are largely entering organisations that have become “much more conscious about the repercussions of bad behaviour at work”, says New York-based organisational psychologist and author Tomas Chamorro-Premuzic. Most large businesses now provide mandatory training designed to prevent workplace harassment, he says, and encourage employees to speak out if they experience or witness unacceptable behaviours. “I think most employees today feel more empowered that they're able to [speak out] than they were before the Me Too era,” he says.

Research suggests that Me Too has driven an increase in CEO firings for sexual misconduct, and that, compared with five years ago, workers are more confident that speaking out about sexual harassment or assault will have an impact. A 2022 study for the Pew Research Centre in the US showed that roughly seven out of 10 people polled believe bad actors are more likely to be held responsible for these types of behaviours in the workplace, and at least six out of 10 think accusers are more likely to be believed than they would have been in 2017. In a similar poll for a major union federation in England and Wales, seven out of 10 people who participated agreed that Me Too had allowed employees to be more open about sexual harassment.

There have been significant legal developments as well. In the US, a new law means that employees alleging harassment can’t be forced into confidential – rather than open – arbitration proceedings. Employers in South Korea are now legally bound to investigate any harassment claims involving their staff (including at off-site locations such as karaoke bars), while Spain has toughened its definition of consent.

Many employees themselves have also initiated changes to company culture in the wake of Me Too. This includes setting up women’s support groups and organising women-focused events, focussed on tackling workplace harassment, and empowering more women to take on management positions, which research suggests can help limit workplace harassment.

“It started a lot of creativity and a sense of ‘no taboo, no limit, everything's possible now’’,” says Imène Maharzi, a 45-year-old Paris-based start-up advisor and mentor, who founded a platform to help promote financial independence for women in 2018. She says that she felt a renewed sense of empowerment as female colleagues of all ages began pushing for change. When she started out in her career, “nobody would have ever listened if [an intern] pushed a topic on the agenda” during a team meeting. But post-Me Too, younger colleagues no longer “wait to be allowed to initiate actions and open conversations”, about topics like harassment, and work to help create better workplace experiences for future generations.

Polls also indicate that current support for the Me Too movement is even stronger among Gen Z than millennials and older generations – a sign that young people entering the workforce remain committed to its goals. The Pew Research Centre study showed 64% of 18-to-29 year olds who’d heard of the movement said they supported it, with women younger than 30 showing more support for the movement than any other group.

A confusing landscape

Despite these strides, Me Too’s impact has been more muted than many of the movements advocates initially hoped. 

Inappropriate workplace behaviours remain prevalent, according to polls. Almost two out of three women and about one in three men said they’d experienced sexual harassment in the workplace during the past three years, in a recent survey for US HR consultancy firm The Shift Workshop. Notably, the majority said their workplaces had offered training on the problem during the same period.

Chamorro-Premuzic says this feeds into a large body of behavioural science that suggests there is often a “gap between what people say and what they do.” In the context of Me Too, it’s clear that “not all the companies that say they want an inclusive culture and that they're not going to tolerate toxicity … actually manage to do it.” 

Similarly, despite polls suggesting workers feel more confident that sexual harassers will be held to account, that doesn’t mean that everyone who’s experienced inappropriate or illegal behaviour in the workplace has felt comfortable reporting it. A 2019 survey for the Young Women’s Trust charity in the UK found that 25% of 18-to-30 year olds feared they could lose their jobs by speaking out about harassment. Academic research by several North American Universities in 2021 suggested employees remain reluctant to oppose male leaders who engage in unethical behaviours in the workplace (conversely, women tend to receive more internal pushback, a likely result of gender norms and biases).

Chamorro-Premuzic, who recently wrote the book Why Do So Many Incompetent Men Become Leaders?, says it’s also important to recognise that middle-aged men still dominate senior management. They advanced in their careers at a time when sexism was more rife and sexual misconduct was more common, he says, plus many might have been promoted for impressing their male peers, “not on the basis of whether they are competent and ethical”.

Some experts believe Gen Z are more likely to speak up about workplace issues (Credit: Getty Images)

This, argues Chamorro-Premuzic, means that there is still a significant number of leaders and employees who haven’t embraced the post-Me Too culture shift. Others, he points out, have rejected it entirely. “They feel that there is like a ‘woke’ crusade against toxic masculinity, and everybody is out to get them,” he says. 

There’s also anecdotal evidence that long-standing ‘industry norms’ mean certain sectors remain more “toxic” than others, says London-based organisational psychologist Jason David Phillips. Aged 28, he offers early career stress management coaching to Gen Z workers. 

During the Me Too years, he worked in public relations, where he saw first-hand how the reality of gendered workplace pressures manifests. He says employees in the PR industry have long been expected to network and “people please” with current and potential clients. This, he argues, doesn’t always result in the kind of psychological safety required for staff to feel comfortable reporting any kind of mistreatment, from sexual harassment to bullying.

Danielle Farage agrees that sexual harassment and abuse is still “widely accepted as a norm” in certain industries. She says she’s already come across it on numerous occasions during her short career in the male-dominated tech sector. A man she described as a “very high-powered executive” non-consensually touched her rear when they were on a dance floor during an industry event, she says, and told her he wanted to dance. Another time, she says, a former male superior approached her at a private party. He kissed her on the cheek twice, which she says made her feel deeply uncomfortable. 

Farage argues these kinds of experiences can be confusing for a generation that’s grown up in the shadow of Me Too. Plus, it hasn’t helped that many Gen Zers also started their careers during the pandemic, so they had fewer opportunities to build a trusted network of peers or mentors. “I entered the workforce personally at a time when forced remote work was the thing. I didn't have the opportunity to go to an office,” she says. “I didn't have the opportunity to meet women who had been in the workforce longer than me to be able to talk about these things.”

I didn't have the opportunity to meet women who had been in the workforce longer than me to be able to talk about these things – Danielle Farage

Gen Zers who are starting work now may also be doing so with slightly less optimistic expectations around sexual harassment than those who started their careers immediately after the Me Too Movement peaked, suggests Chamorro-Premuzic. This is because they are aware that while some high profile figures, like Weinstein, have been punished for their crimes, they also know that plenty of others have been able to continue in their careers, despite being publicly accused of sexual misdemeanours (prompting some media to even declare that Me Too was over).

Gen Z’s fight for change

Gen Zers tend to be more committed to caring for their own mental health, says Farage, coupled with a different understanding of what constitutes an unacceptable work environment than previous generations. This means they’re more likely to leave workplaces that make them feel uncomfortable or unsafe, leading some observers to rename Gen Z "Generation Quit”. “We’re not willing to settle for that toxic nature, and we’re actually willing to take ourselves out of it and find new opportunities,” says Farage. 

“Young people are acutely aware of the myriad of opportunities that are out there, and they’re not willing to tolerate a bad work environment,” agrees Miller, the Brisbane-based public speaker. Whether or not Gen Z workers experience sexual misconduct themselves, he says they’re generally “more motivated by culture and cause than a pay packet”. This means they’re less likely to simply stand by and watch if it’s clear an organisation’s actions don’t match up to their own values on issues, he argues.

But early careers coach and organisational psychologist Phillips argues there is nuance to these trends. “It's not just about the workplace culture – it's how your personality combines with it,” he says. “It's how your values, how your upbringing, how your education, all of these things together make up your experience in the workplace”. 

In other words, different factors impact how comfortable or empowered people feel complaining about harassment, or quitting a job so early on in their career.

Plus, with many economies unstable in the wake of the pandemic and warnings of a global recession, not all Gen Zers have the financial means to act with their feet. This means some may stay at jobs with toxic cultures – including those where harassment is present – simply because they can’t afford to leave. “The trends on paper suggest that young people sacrifice financial benefits for [personal] growth – but there is a cost-of-living crisis,” says Philips. “Ultimately, you may feel that ‘OK, I need to pay my bills, and therefore I need to cope with this workplace’.”

Some Gen Zers are optimistic about the future of the post-Me Too workplace (Credit: Getty Images)

A mood of optimism?

Despite these challenges, there is cause for hope: many believe that in the coming years, workplace cultures will continue to improve for women and other groups who may have faced a disproportionate amount of harassment in the past.

“I would say despite all of the tough things that I've mentioned, I am very optimistic,” says Farage.

First, older millennials “who are more in touch” are now rising into senior positions, and bringing with them experiences in workplaces in both the pre- and post-Me Too era. This, believes Farage, gives them a unique perspective as they manage and collaborate with their younger peers. “As millennials and Gen Z sort of meet in the workplace, I think there's a lot of understanding and connection there of like, ‘wow, these older generations really messed it up for us – maybe we could start to repair that’,” she argues. 

Plus, as growing numbers of Gen Z enter the workforce and bring their own views and habits with them – like demands for transparency, empathic leadership and a focus on mental health – Farage hopes they’ll be in an even better position than millennials to help transform organisational cultures as they rise through the ranks. “I'm excited to jump into and be a leader, because I feel like I'm able to lead from a heart-centric place, which is, I think, what the world needs more of,” she says.

Chamorro-Premuzic points out how normalised it is for Gen Z to publicly share their negative experiences online, or call people or businesses out on social media channels. So, despite some early Me Too activists facing defamation trials for publicly listing allegations of harassment and sexual against men, this isn’t putting others off from doing the same. Just last month, a French Instagram account made global headlines for accusing powerful men of harassment in the advertising industry, sparking sackings and internal investigations. As other scandals break online, these will serve as further warnings to businesses that if there’s evidence of harassment, “employees will post about it”, journalists will write about it and their reputation will be damaged, says Chamorro-Premuzic.

It’s been just more than five years since #MeToo went viral. There’s still a long way to go. Gen Zers are generally more aware of what constitutes a predatory or toxic workplaces than the generations before them, and they feel more comfortable speaking out about abusive behaviours. But the misuse of power and privilege continues, and if Gen Zers want the kind of working environments that Me Too’s protagonists called for, they’ll need to continue the movement’s work.

Valeurs Actuelles

[Entretien] Examiner l’islam avec Rémi Brague

Valeurs actuelles. Ce n’est pas ça le vrai islam, entend-on souvent au lendemain d’attentats islamistes. Mais qu’est-ce que le véritable islam ? Quels liens a-t-il avec les deux autres religions du Livre ? Comment s’expriment les idées de force et de violence ? Quelle place y a la raison ? Pour répondre à toutes ces questions et à bien d’autres, le philosophe Rémi Brague vient de publier une étude très fouillée, Sur l’islam. Fort de l’enseignement « philosophie de langue arabe » pendant vingt ans à la Sorbonne et pendant dix ans à l’université Ludwig-Maximilian de Munich, l’intellectuel ausculte les textes, les hadith, les versets pour nous offrir une meilleure connaissance de cette religion qui échappe parfois à notre compréhension chrétienne.

En octobre dernier, le Dr Erika López Prater, professeur vacataire à l’université de Hamline dans le Minnesota, a perdu son poste pour avoir montré à ses étudiants une image médiévale du prophète Mohamed. Son enseignement a été qualifié « d’irrespectueux et islamophobe ». Cette affaire fait actuellement grand bruit et le directeur de l’Institut national d’histoire de l’art (INHA), a dénoncé une « méconnaissance profonde de l’histoire de la culture islamique ». Qu’en pensez-vous ?

Rémi Brague. Je suis abasourdi par la malhonnêteté de l’étudiante musulmane qui a dénoncé ce professeur, laquelle avait demandé à quiconque aurait pu éventuellement se sentir choqué de quitter la salle, par la lâcheté de l’administration de l’université (mais il est vrai que “coucher et se coucher” sont parfois les deux mamelles d’une carrière académique), enfin, par la stupidité de ceux qui ont protesté contre cette image d’origine intégralement islamique – une miniature persane – et d’ailleurs des plus célèbres. L’historien de l’art que vous citez a tout à fait raison.

Votre livre étudie avec acuité les multiples dimensions de l’islam. Qu’est-ce qui vous y a poussé ?

Merci pour le compliment, mérité ou non. J’ai passé vingt ans à enseigner la philosophie arabe. Celle-ci n’est pas uniquement le fait de musulmans, puisque Razi (Rhazès) était libre-penseur, Maïmonide, juif, et Ibn Adî, chrétien. Reste que les plus grands noms étaient ceux de musulmans, et que Maïmonide, que je viens de mentionner, était pour une grande partie le disciple d’al-Farabi, qui vivait en milieu islamique. Il était donc bon de se familiariser un peu avec l’islam. J’avais bien reçu quelques notions d’islamologie à Langues O’, mais il m’a fallu beaucoup travailler pour approfondir.

Critiquer les préjugés, qu’ils soient bienveillants ou malveillants.

Ce qui m’a poussé à écrire est tout simplement un désir qui est central chez les philosophes : introduire de la clarté, dissiper les confusions, distinguer ce qu’il ne faut pas confondre, critiquer les préjugés, qu’ils soient bienveillants ou malveillants.

L’islam est tout autant une culture qu’une confession.

Les multiples dimensions dont vous parlez commencent dès le mot même, j’essaie de le montrer : l’islam est tout autant une culture qu’une confession. La pire confusion, parfois sciemment entretenue, consiste à amalgamer les musulmans, êtres humains, qui méritent comme tels un infini respect, avec l’islam, qui est un ensemble de croyances et de pratiques dont on peut penser et dire ce que l’on veut, pourvu, bien entendu, que l’on fournisse des arguments.

Quelle principale erreur font les Occidentaux vis-à-vis de l’islam ?

Les Occidentaux sont encore trop chrétiens, même les bouffeurs de curé les plus enragés, en ce sens qu’ils voient l’islam à travers des catégories chrétiennes et reculent souvent devant l’effort qui consisterait à comprendre l’islam tel qu’il se comprend lui-même. Cela commence dès la notion de “religion”. Nous mettons là-dessus des actes de culte séparés de la vie courante : prières, jeûnes, pèlerinages, sacrements chrétiens. Nous avons un mal fou à comprendre que, pour un musulman pieux, des interdictions alimentaires (balance ton porc !) ou des injonctions concernant la vêture (le fameux “voile”) ou le système pileux (la barbe) puissent faire partie intégrante de la religion… D’où des illusions de certains de nos politiciens, qui voudraient dissocier ce qui correspond à leur représentation de ce qu’une religion doit être de ce qui, toujours selon eux, ne relèverait que du “culturel” ou du “politique”.

Comment expliquer la méconnaissance conjointe entre chrétiens et musulmans ?

Cette méconnaissance est réciproque, mais elle n’est pas symétrique. L’homme de la rue, des deux côtés, est mal au courant de la religion de l’autre, et souvent aussi, d’ailleurs, de sa propre religion. Bien des musulmans connaissent leur propre religion aussi mal que les chrétiens la leur, ce qui n’est pas peu dire !

Le chrétien sait qu’il ne connaît pas l’islam, qui est pour lui une énigme.

Cependant, il y a une différence : le chrétien sait qu’il ne connaît pas l’islam, qui est pour lui une énigme. Dans quelle case faut-il le classer ? Énigme inquiétante, mais aussi intéressante. Le musulman, lui, croit qu’il sait déjà ce qu’est le christianisme, puisqu’il en est question dans le Coran. Le christianisme est donc quelque chose de dépassé, une vieillerie de peu d’intérêt.

La conséquence de ceci est qu’il y a de grands islamologues juifs et chrétiens de toutes les dénominations, comme Ignác Goldziher, Christiaan Snouck Hurgronje ou Louis Massignon, ou plus près de nous Roger Arnaldez – pour ne pas avoir à choisir parmi les vivants. Il y a d’ailleurs aussi d’excellents spécialistes du judaïsme chez les chrétiens, et du christianisme chez les juifs.

Une bonne connaissance du christianisme est rare chez les érudits musulmans.

En revanche, une bonne connaissance du christianisme est rare chez les érudits musulmans. Quant aux musulmans de base, les praticiens chrétiens du dialogue interreligieux constatent souvent chez leurs interlocuteurs, même s’ils les écoutent poliment, un manque d’intérêt pour les dogmes et pratiques du christianisme.

En quoi, finalement, l’islam se distingue-t-il profondément des deux autres religions monothéistes ?

Il y a quantité de religions monothéistes, avant le judaïsme chez le pharaon Akhnaton, après l’islam comme le baha’isme. Il y a des monothéismes non religieux, mais philosophiques, comme celui d’Aristote : son dieu unique ne connaît pas un monde qu’il n’a d’ailleurs pas créé ; il ne peut donc écouter les prières et encore moins les exaucer. Dans une certaine mesure, on peut aussi considérer les néoplatoniciens comme des monothéistes.

Pour en rester aux prétendus “trois monothéismes”, je vois le trait distinctif le plus décisif dans la présence ou l’absence de la notion d’alliance. Elle est dans la Bible et dans les deux religions bibliques. L’islam n’est pas une religion biblique, puisqu’il considère que les deux Testaments qui la constituent (pour les chrétiens en tout cas) ont été falsifiés et ne correspondent plus à ce qui a été donné à Moïse et à ‘Issâ (le Jésus du Coran).

Le christianisme pousse l’idée d’alliance à un extrême que le judaïsme n’accepte pas.

Certains des personnages clés de la Bible figurent dans le Coran. En tout cas, les noms sont les mêmes. Certains détails des histoires qui sont racontées sur eux coïncident plus ou moins : plus dans le cas de Joseph, à la sourate XII, beaucoup moins dans celui de Jésus. Or, ce sont ces histoires qui donnent un contenu à tous ces noms. Même Allah, “le dieu” du Coran, ne coïncide pas totalement avec le YHWH de la Bible hébraïque, car il ne se comporte pas comme lui. Par exemple, il ne laisse pas Abraham marchander avec lui sur le nombre de justes dont la présence devait permettre de ne pas détruire Sodome (XI, 74-76), à la différence du marchand de tapis culotté que met en scène la Genèse (ch. 18).

Selon la Bible, Dieu ne se contente pas de parachuter des commandements dans l’histoire humaine, mais s’engage dans ladite histoire, marche avec Son peuple à qui il a dit « je serai celui que je serai » (Exode, 3, 14). Il a pour ainsi dire une aventure avec l’humanité – dans tous les sens, y compris amoureux, de l’expression. Le christianisme pousse l’idée d’alliance à un extrême que le judaïsme n’accepte pas : pour lui, l’alliance trouve son incandescence dans l’union de la nature humaine et de la nature divine dans la personne de Jésus-Christ.

Pourquoi n’est-il pas possible de former le souhait d’une réforme de l’islam, dans la compréhension occidentale du terme ? Est-ce naïf d’appeler de ses vœux un « islam des Lumières » ?

On peut certes y appeler, et ceux qui le font ne manquent pas, y compris parmi les gens de culture musulmane. La notion de réforme, ou en tout cas sa nécessité, est récusée par certains musulmans pour lesquels l’islam était déjà une réforme des religions qui lui préexistaient. Les chiites voient parfois leur religion comme étant une réforme de ce genre.

Les “Lumières” sont une de nos vaches sacrées. Nous désignons ainsi un mouvement situé à un moment précis de l’histoire intellectuelle de l’Europe occidentale. Le transposer dans l’histoire de l’islam n’a guère plus de sens que de parler d’un “Moyen Âge” islamique. On essaie parfois de chercher à ces Lumières des antécédents. Ainsi chez Averroès, qui a quand même écrit « il faut tuer les hérétiques », non pas dans un écrit juridique, ce qui ne surprendrait pas, mais dans sa défense de la philosophie contre les critiques d’al-Ghazali ( Incohérence de l’Incohérence, XVII, 17).

Cela dit, il faut distinguer l’islam comme système, qui est assez bétonné, et les musulmans de chair et d’os. Ceux-ci peuvent prendre des distances envers le système en question. Encore faut-il qu’ils évitent de confondre leurs propres compréhension et pratique de l’islam, ou plutôt ce qu’ils souhaiteraient que l’islam fût à l’avenir, avec ce qu’ils imaginent que l’islam aurait toujours été, dès l’origine coranique. D’où des interprétations modernisantes de certains versets.

Au sujet de l’intégrisme dans l’islam, vous dites que s’il « constitue une maladie, alors c’est une maladie infantile » . Pourquoi ?

Le terme de maladie est dû au regretté Abdelwahab Meddeb (mort en 2014). J’ai pris la précaution de dire « ce que nous appelons intégrisme », car ce terme, originellement forgé pour le catholicisme (au moment de l’affaire de la “Sapinière” de 1909 à 1921), convient mal à l’islam. Je voulais dire simplement que ceux que nous appelons ainsi, d’une dénomination qu’ils récusent, s’inspirent de pratiques qui datent des tout débuts de l’islam – en tout cas tels que les raconte la biographie officielle du Prophète, la sira. Ils s’en inspirent et les revendiquent d’ailleurs très explicitement. Ce qui n’est pas sans mettre dans l’embarras ceux des musulmans qui voudraient en finir avec ce qu’ils considèrent comme des dérives.

Dans le Coran, il n’y a pas l’idée de loi naturelle. Quelles en sont les conséquences ?

La conséquence principale est que le seul législateur vraiment légitime est Dieu. Et non pas celui qui parle par la voix de la conscience, mais celui qui a dicté ses volontés dans le Coran et qui a donné à l’humanité le « bel exemple » (Coran, XXXIII, 21) du Prophète. Face à ce Dieu, aucun pouvoir humain, que ce soit celui d’un parlement démocratiquement élu ou celui d’un dictateur sans scrupules, ne fait le poids.

Il est faux de prétendre, comme on le fait parfois, que l’islam serait irrationnel.

L’usage de la rationalité a pris d’autres voies qu’en Europe. Pourquoi ?

Si elle ne dit pas autre chose que la raison humaine, ne devient-elle pas redondante, et donc inutile ?

Il est faux de prétendre, comme on le fait parfois, que l’islam serait irrationnel. Au contraire, selon ses défenseurs, il est la seule religion vraiment rationnelle, puisqu’il ne connaît pas les affirmations inouïes, paradoxales du christianisme : un Dieu unique en trois personnes, la nécessité d’une rédemption, un Dieu qui aime ceux qui le rejettent, qui par amour s’abaisse jusqu’à devenir un homme, etc. Cet argument n’est pas sans force, mais il a l’inconvénient de susciter une question : la révélation islamique, si elle ne dit pas autre chose que la raison humaine, ne devient-elle pas redondante, et donc inutile ?

Quant à l’usage de la raison dans le domaine du savoir profane, les musulmans ont fait au moins aussi bien que les autres, et plus tôt qu’eux : en mathématiques (dont l’astronomie), en botanique, en médecine, en philosophie. J’ai un peu honte d’avoir à rappeler ce qui est manifeste et devrait aller de soi. De même, à l’inverse, les superstitions n’étaient ni plus ni moins répandues et virulentes en terre d’islam qu’en chrétienté. Al-Ghazali parle de carrés magiques censés faciliter le travail des parturientes.

Cependant, si l’usage de la raison est aussi répandu et fécond, il est intéressant de remarquer que l’islam présente un paradoxe : d’une part, il considère que la raison humaine est capable de reconnaître l’existence de Dieu, laquelle est d’ailleurs, selon l’islam, une aveuglante évidence. Mais d’autre part, la raison est déclarée impuissante là où il s’agit de savoir comment il convient de s’orienter dans la vie profane, de choisir le bien et de s’abstenir du mal. L’homme est incapable de distinguer ce qui est bien et ce qui est mal, ce pourquoi il lui faut une révélation qui ne dit rien sur la nature d’Allah, et n’indique que Sa volonté.

De Rémi Brague : Sur l’islam, Gallimard, 400 pages, 24 € ; le Règne de l’homme, Gallimard, coll. “Folio essais”, 528 pages, 10,20 €.

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BBC

The mushrooms you can wear and build with

There's no doubt mushrooms are having a moment.

From the popular Netflix documentary Fantastic Fungi, to the surge of medical trials exploring the use of a compound found in hallucinogenic species as a treatment for depression, a mushroom boom is alive and kicking.

But there's one part of fungi that businesses are now especially tapping into, and that's mycelium, the root structure of a mushroom.

London-based biomanufacturing company Biohm grows mycelium on a large scale by feeding it the likes of food waste and sawdust to create construction industry products such as insulation panels. These can then be used as an alternative to the prevalent plastic ones.

"We are focused on solving global challenges, and one of the largest in terms of impact on the planet and ecosystem is the construction industry," explains Oksana Bondar, director of design at Biohm.

"We looked deeper into waste streams, and types of materials, and the fabric of buildings, and one of the largest commodities is insulation. The idea was to tackle one of the challenges with a natural solution."

Once the mycelium has grown over a number of weeks, Biohm harvests and dries it, and then compresses it into brick-like panels.

"What's beautiful about this product is that the panels can be remanufactured, it can be broken down into feed stock, it's safe to be composted, it's pH neutral and 100% natural. It can fertilise soil," says Ms Bondar.

A spokeswoman for Biohm said the company was "currently negotiating... with major multinationals" to take its products to global markets. "Expect to see their mycelium thermal insulation being installed in homes, offices, and public spaces in the UK and Europe within the next couple of years."

In San Francisco, a company called MycoWorks is growing mycelium to produce a leather substitute called "Reishi". Using this material it is now making everything from hats to wallets, handbags and bowls.

"Mycelium-grown Reishi is an incredible material, and the first of its kind [leather replacement] that doesn't use plastic as a core ingredient," says Sophia Wang, MycoWorks co-founder.

"It is grown using three organic materials - water, sawdust and mycelium, which keeps carbon emissions low."

She adds that the luxury goods sector is currently showing the most interest in the company's work. MycoWorks has already helped Hermes produce a handbag partly made from its mycelium, and it has formed a collaboration with hat-maker Nick Fouquet.

MycoWorks is also working with General Motors to explore the use of mycelium in car interiors.

Ms Wang says the firm "coaxes" mycelium to grow into a large brick. The top layer of this, which is said to look like a sheet of animal leather, is then peeled off and can be tanned or coloured in the same way as leather.

Ms Wang says the cost of Reishi is currently comparable to luxury leather. However, she hopes that as the firm introduces production on a much larger scale, the price will fall.

To achieve this growth the company has raised $125m (£104m) to fund the building of a new facility that will allow it to ramp up output from thousands of sheets a year to millions. This is due to open in South Carolina later this year.

While it's difficult to source figures for the financial value of the mycelium sector, its rapid growth is undoubtedly increasing that of the wider global mushroom market. This is due to reach $90.4bn by 2028, up from $63bn in 2022, according to research company Imarc Group.

"I think the reason for the expanded interest in mycelium for materials science applications is just increased awareness," says Dr Mitchell Jones, a researcher at the Vienna University of Technology, and an expert on mycelium.

"When I started my PhD on the topic about seven years ago nobody knew about it. There was almost no documented research on mycelium-based materials and just two companies in the US doing stuff with it.

"These days the topic is much more popular. Companies are popping up everywhere including the US, UK, Italy, the Netherlands, Indonesia, South Korea, Estonia and Australia. The more media attention the topic gets the more people want to get into it commercially and found start-ups. The allure is the 'weirdness' of the concept, for want of a better term."

New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.

For Dr Jones, mycelium's strong sustainable kudos makes it an attractive material. For starters, it is usually made using agricultural or forestry by-products, or food waste that would otherwise have been incinerated or gone into landfill.

He adds that unlike most manufacturing processes - which may use a lot of energy and require machinery - fungi, a biological organism, basically does the hard work for you, simply by growing.

But are there any downsides to the use of mycelium? Dr Jones cautions that it has to be effectively sealed with water repellent, "because if you don't it is like a sponge compared to other materials, it is susceptible to sucking up large quantities of water".

And he adds that we don't yet know how long it will last for. "As it hasn't yet been produced on a commercial scale we don't have accurate life assessment data."

An increasing number of food start-ups are also using mycelium as a high-protein alternative to meat, or even a replacement for wheat flour.

Berlin-based Bosque Foods has raised $3m to develop mycelium-based substitutes for chicken, pork and bacon.

Isabella Iglesias-Musachio, its co-founder and chief executive, says they grow their mycelium "in a matter of days" in fermentation vessels that allow for indoor, urban farming.

"From our perspective this is advantageous because we are able to scale up our production in a much more cost-effective way, which means we can reach price parity with animal meat sooner," she says.

Bosque's mycelium is said to have a mild flavour, with a hint of "umami" or savoury notes. To this it adds a range of spices.

While Bosque's products have yet to go on sale, mycelium-based burgers are already available to buy in the US, and the European Union gave clearance for one type of mycelium earlier this year.

The situation in the UK has been complicated by Brexit, but the UK's Food Standards Agency has maintained EU authorisation rules for so-called "novel foods". These are food substances that were not consumed "significantly" prior to 1997.

Ms Iglesias-Musachio is adamant that mycelium is the future of vegan food. "Some of the issues with plant-based alternatives is that soy and pea protein isolates can have a very strong flavour which on its own many people find off-putting.

"Our mycelium can act as a blank canvas for us to create delicious flavour profiles that people crave."

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BBC

I fell in love with the city because of the people. Especially the students, who are also very concerned about the world, the environment and the climate

In the east of the Netherlands, just 10km from the German border, is Nijmegen, a dynamic and progressive university city that manages to fly under the radar.

This clean, compact city is the oldest in the country, and its number of green initiatives rivals Amsterdam, with residents prioritising quality of life and sustainability. Its historic centre is car-free, it has 60km of cycling "superhighways", its buses run on green fuel, and there are schemes in place that encourage car-sharing. It even has the power to inspire others facing climate change disruption.

While no city can be 100% sustainable, Nijmegen is making some of the boldest strides in Europe in this area. They even decommissioned their coal power station in 2016, which has been turned into a solar park that's home to 9,000 solar panels and two wind turbines that power almost 400 homes in the city.

Yet few outside The Netherlands have even heard of it.

"Nijmegen is referred to in Holland as 'Havana near the Waal'," said Margot Ribberink, a climate activist and the first female Dutch TV meteorologist, referring to the majestic Waal River that cuts the city in two. "The people here are very open-minded."

Nijmegen's Grote Markt dates to the 15th Century but the city was actually founded more than 2,000 years ago by the Romans (Credit: AleksandarGeorgiev/Getty Images)

Ribberink and I had met up in Grote Markt, the 15th-Century cobbled square at the heart of the Nijmegen, so she could show me how the city punches above its weight. As we strolled past traditional Dutch townhouses, I breathed the clean, fresh air. One of the mainstreets – Lange Hazelstraat, the oldest street in the Netherlands – was lined with independent shops, vintage boutiques and vegan and vegetarian eateries. I was struck by the potted olive trees lining the litter-free streets, people cycling past on e-bikes and surprisingly few chain shops.

Nijmegen was awarded the title of European Green Capital in 2018, but its progressive roots go back much further. The city has a long history of student activism. It was the centre of Dutch counterculture and protesting back in the 1960s until the mid '80s. In 1963, the Dutch National Student Trade Union Movement was founded here by a student from Nijmegen, named Ton Regtien. By the 1970s, it had become the setting for other socialist gatherings, like women's groups and communes. And today its sustainable values continue to thrive thanks to its large student population.

Ribberink came to Nijmegen in the 1980s to study biology. She met her best friends here as well as her partner, and the two settled in Lent, a village on the left bank of the Waal River. "I fell in love with the city because of the people," she said. "Especially the students, who are also very concerned about the world, the environment and the climate."

Nijmegen's coal-fired power station has been decommissioned and is now home to solar panels and wind turbines (Credit: Mischa Keijser/Getty Images)

"A lot is happening in Nijmegen around sustainability and the environment," she added. "Radboud University has put sustainability at the top of all relevant fields of study, while businesspeople in the city are active in making our city more sustainable, healthier and greener, including working together to become energy neutral by 2030, and creating options for green mobility and sustainable shops."

As she told me this, we arrived at Het Duurzame Warenhuis (The Sustainable Department Store), the Netherlands' first and only eco department store, which opened in 2014. The spacious, ground-level shop was a zen-like space, with white walls, low lighting and lots of natural untreated wood. "We try to stock almost everything you need to live a less-wasteful life," explained buyer Lisette Hijink. "We stock mostly clothing, all of it eco-friendly and fair-trade… We have a sustainable hairdresser on site and a fully vegan kitchen. Zero waste is one of our core values, and reducing waste in our business is important too, which is hard, but we are focused."

Our next stop was 512 Nijmegen, a stylish and edgy fashion boutique specialising in sustainable clothes and accessories for women. "I sell mostly sustainable and fair-trade brands," said owner, Jettie Wakker. "We make clothes in either small, medium or large and only a few pieces at a time, so we never have debt or waste." She added: "I also know all the people behind the brands I stock. I know their backstories, who their manufacturers and people working for them are."

Residents prioritise sustainability, riding bikes through the city's car-free historic centre (Credit: AleksandarGeorgiev/Getty Images)

I noticed that one side of the shop was filled with plants. "All of these are pre-loved," explained Wakker. "If people no longer want their plants, they can bring them to us. Every second-hand plant we sell has its own story, which we pass on to the new owner – for example why it was donated, and how old it is. We don't like to throw plants away."

We wandered into Njmegen's cobbled backstreets for lunch at De Nieuwe Winkel, a vegetarian fine-dining restaurant with two Michelin stars and one Green Michelin star. Opened in 2011, chef Emile van der Staak and his team create experimental multi-course, meat-free tasting menus using an array of herbs, roots, flowers, nuts and plants – some common, others less so – grown in a "food forest" in the village of Groesbeek, 13km from the restaurant. If you don't know what you're looking at, this six-acre plot of land resembles an ordinary wood, dense with free-growing shrubs and trees. But there's one main difference: everything in it is edible.

It's the first 'food forest' of its kind in Europe and we're one of the few restaurants around the world collaborating in this way

"It's the first 'food forest' of its kind in Europe and we're one of the few restaurants around the world collaborating in this way," said Van der Staak. "Menus are planned around more than 400 different species of edible plants grown in the forest, such as peach, chestnut, walnut, pawpaw and Japanese plums."

The Waal River is the longest river in the Netherlands, connecting the Rhine in Germany with the port in Rotterdam (Credit: Frans Lemmens/Alamy)

Surprisingly full after my lunch of acorn seitan kebabs, sunflower-seed risotto and other vegan delights, we hopped aboard the Zonnetrein (Sun Train), a novel and sustainable mode of transport consisting of two connected solar-powered buses for taking visitors on sustainable guided tours of Nijmegen. As I looked onto the vast river Waal, which is the longest river in the Netherlands and spans up to 400m wide at points, it was easy to understand how it has shaped the city, both geographically and psychologically.

That's because life in Nijmegen goes hand in hand with flood risk, making the effects of climate change impossible to ignore.

In 1995, the city experienced one of the worst floods in its recent history. The river burst its banks – or dikes as they're called in the Netherlands – causing major widespread damage and saw 250,000 people temporarily evacuated from their homes. After much debate in the community about how best to protect the city from future flooding, residents voted to create a bypass river, which led to the launch of the aptly named Room for the River project.

For centuries, the Dutch have approached managing river overflows by building dikes to contain the water. Instead, this new project worked with the flow of the water by diverting it. To be effective, the dikes had to be moved and some of the river's original floodplain recreated on the northern side of the river. This meant cutting through the village of Lent, where several homes, including Ribberink's, were located.

Nijmegen was awarded the title of European Green Capital in 2018 (Credit: Frans Blok/Getty Images)

"The local government saw this as a chance to change the whole area, which meant clearing 56 houses, including mine," said Ribberink. "Most people were offered money to leave their homes to be demolished. But our farmhouse is considered a monument, so together we decided to move it. We put it on wheels and we moved it 1km in one day. We were on local TV at the time."

The result is a huge urban regeneration project that has created a haven for wildlife, a city beach and acres of recreational space where people can swim, take classes, listen to concerts and be outside, including a newly created central island that's filled with flowers in spring. The project – which Ribberink described as "the biggest climate adaptation project in Europe" – has proven it's possible to improve infrastructure while respecting and considering the environment.

"People in our city love the new environment, especially the island we have for recreation, but, as a climatologist, I think we still need to be aware of the fluctuating water levels," said Ribberink. "We need to remember the summer of 2021 when Germany, Belgium and South Limburg in the Netherlands had catastrophic flooding. This could happen again in the future."

Nijmegen is making big achievements in sustainability and is a great example for the rest of the world

She added: "Nijmegen is making big achievements in sustainability and is a great example for the rest of the world. Room for the River has huge power to influence other cities experiencing climate change disruption, especially in the way the local government involved the community to make decisions. Of course, we were shocked to hear we had to leave our homes, but in the end, everybody found a good new place to live and is proud of what the area is like now."

CORRECTION: A previous version of this article incorrectly stated Nijmegen's distance from the German border. This has now been updated.

Green Cities is a BBC Travel series that profiles innovative cities and towns around the world that are making bold strides towards a more sustainable future.

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Valeurs Actuelles

[La touche de bon sens] Michelin : un guide, des étoiles, du débat, et un goût de la France

Dans quel autre endroit que chez nous la publication d’un guide gastronomique peut-elle provoquer des discussions passionnelles ? Voilà qu’à la veille de la nouvelle mouture du guide rouge craint des chefs et chéri des gastronomes, l’on apprend que l’un des plus grands chefs français, Guy Savoy, se voit rétrogradé.

Titulaire de trois macarons depuis 2002, celui qui règne à la Monnaie de Paris sur ce majestueux restaurant en bord de Seine, ne pourra cette année en afficher que deux. Un crime pour ceux qui fréquentent son établissement — nous n’avons pas eu cette chance —, qui vous racontent, les pupilles dilatées et les papilles encore choquées, sa soupe d’artichaut, son utilisation du beurre double-crème, et l’excellence d’une cuisine ponctuée d’un chariot de gourmandises à se défenestrer Quai Conti. Qui plus est, Guy Savoy fait partie des rares chefs présents, préférant donner physiquement de sa personne pour que son luxueux restaurant garde l’âme d’une auberge plutôt que de céder à la tentation du chef conférencier et/ou globe-trotter.

Christopher Coutanceau : consécration, confinement, humiliation

Un plus jeune chef rochelais très prometteur, Christopher Coutanceau, ayant développé une relation sacrée au poisson (respect des saisons, respect du produit de la chair à l’arête), a perdu lui aussi sa troisième étoile. Cette fois glanée en 2020. On imagine en trois ans l’ascenseur émotionnel vécu, aussi cruel qu’un mauvais repas de mariage: consécration, confinement, humiliation.

Même le médiatique et truculent Michel Sarran, juré de Top Chef, a été puni par Bibendum à Toulouse, où il perd une étoile sur deux. Il a depuis raconté la manière assez lâche, ou à tout le moins faussement courtoise, dont il avait appris par téléphone l’information : « Michel, je voulais vous dire que le guide Michelin continuera la promotion de votre restaurant dans le guide, avec l’étoile que vous avez. » Au chef de déduire qu’il en avait perdu une en route. On a connu plus élégant.

Notre spécialiste ès gastronomie Véronique André l’a rappelé dans un article paru sur le site de Valeurs actuelles, la bonne foi du guide interpelle: « On peut s’interroger sur la stratégie développée par Gwendal Poullenec (le directeur du guide, NDLR), et ses équipes qui, à quelques jours du verdict, ont laissé fuiter ces informations bien avant l’heure attendue. Et se demander pour quelles raisons un chef comme Guy Savoy, au summum de son talent, reconnu dans le monde entier comme un cuisinier hors pair, qui dans son hôtel de la Monnaie, fait le plein de réservations, soit ainsi mis en cause ? »

Le suicide de Bernard Loiseau, traumatisme fondateur de la critique gastronomique

De même qu’il existe en droit la notion de jurisprudence, la critique gastronomique vit avec un traumatisme fondateur : le suicide de Bernard Loiseau. A Saulieu, le 24 février 2003, le grand chef propriétaire de la Côte-d’Or se suicide avec son fusil de chasse. Michelin vient de nouveau de lui accorder trois étoiles, mais le Gault et Millau a rétrogradé sa note de 19 à 17 sur 20. Peut-on pour autant accuser ce guide de l’avoir tué ? Quelles étaient les blessures intimes et immuables de Bernard Loiseau ? Quoi qu’il en soit, la France découvre à partir de cette date que la très, très, très grande gastronomie est un monde de sacrifices insensés. Où règne une pression absolument hors norme. Comme si l’intensité absolue de l’exigence y trouvait son paroxysme. Le guide Michelin sortira essoré de ce drame: aujourd’hui encore, nombreuses sont les personnes qui pensent que Loiseau s’est suicidé après avoir perdu une troisième étoile.

Un guide qui marche sur des oeufs, même s’il le fait parfois avec une démarche d’éléphant. Au sujet des rétrogradés 2023, Gwendal Poullenec, le patron du Rouge depuis 2018, a timidement rappelé ceci auprès de l’Agence France Presse: « Ce sont des restaurants exceptionnels, donc vous vous doutez bien que ce sont des décisions qui sont mûrement réfléchies, étayées par de nombreuses visites de nos inspectrices et inspecteurs tout au long de l’année. »

Dans une société d’“influenceurs food” et autres juges de la cuisine shootés aux réseaux sociaux, le Michelin tente de ne pas tenir compte du côté “instagramable” d’un plat.

Les méthodes du Michelin sont peut-être opaques et ringardes, mais personne ne peut nier que ses inspecteurs connaissent quelque chose à la cuisine. Mieux : dans une société des “foodistas”, “influenceurs food”, et autres juges de la cuisine shootés aux réseaux sociaux, Michelin tente lui de ne pas tenir compte du côté “instagramable” d’un plat. Ce ne sont pas les tatouages détonnants d’un chef, ou sa barbe de hipster, qui intéressent les inspecteurs, mais l’expérience gastronomique vécue par le client. Que la sanction touchant Guy Savoy soit injuste, tous les spécialistes semblent s’en accorder. Mais cela ne doit pas obérer le formidable rôle d’aménageur du territoire que joue le Guide depuis un siècle, réveillant des bouts entiers mais perdus du Périgord ou du Berry grâce à la consécration d’une table. Il suffit pour s’en convaincre de lire l’excellent livre paru chez Grasset de Gautier Battistella. Intitulé Chef, il raconte la vie d’un génie de la cuisine installé au bord du lac d’Annecy, au destin similaire à celui de Loiseau; et, à travers lui, la grande fresque de la haute cuisine française. Le Michelin est un personnage à part entière du livre. Avec ses facettes sombres, mais aussi sa grandeur.

Aussi injuste, voire arbitraire, que soit une rétrogradation, le guide Michelin vient nous rappeler chaque année une vieille tautologie: sans critique possible, il n’y a pas de critique véritable. A titre personnel, nous avions été ainsi quelque peu sonné par un article de Stéphane Durand-Souffland paru dans Le Figaro en septembre 2022. Consacré à l’Arpège, un trois étoiles situé rue de Varenne, à deux pas de Matignon, le texte déshabillait son chef dès le titre: « Où est passé le génie d’Alain Passard ? » Il se trouve que l’Arpège est le seul restaurant trois étoiles où j’ai déjà eu la chance de manger — avec l’Astrance. Et que l’on se souvient toute sa vie de la soupe de tomate qu’on y déguste, de tous les légumes qui sont ici magnifiés. On imagine Alain Passard, après une vie de labeur, lisant ces lignes: « Ce soir-là, Passard était poussif. Zéro énergie. Routine sans âme. Était-il seulement présent? »

Sans critique possible, il n’y a pas de critique véritable.

Un ami oenologue racontait récemment le panurgisme de ceux qui ont le privilège d’être reçus dans les grands domaines bourguignons pour une dégustation: les places y sont, au sens propre comme figuré, tellement chères, que personne n’ose rien dire. Tout serait bon et formidable. Lui s’est risqué à faire remarquer à un vigneron star que l’une de ses cuvées présentait un défaut. Stupéfaction dans l’assemblée de visiteurs. Silence bruyant. Quelques jours plus tard, pourtant, le vigneron écrivait au critique pour le remercier de sa remarque.

Si nous voulons une élite, il faut des professeurs intraitables. La citation de Beaumarchais ne vaut pas que pour la littérature ou la politique: sans la liberté de blâmer un chef, il n’est pas d’éloge flatteur pour sa cuisine.

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Guide Michelin, la course au buzz

Pour la première fois dans l’histoire du guide rouge, deux chefs trois étoiles se sont découverts dégradés une semaine avant l’annonce officielle du palmarès 2023. Guy Savoy et son restaurant de l’hôtel de la Monnaie et Christopher Coutanceau, à La Rochelle, passent donc de trois à deux étoiles.

« Ce sont pourtant deux restaurants exceptionnels, donc vous vous doutez bien que ce sont des décisions qui sont mûrement réfléchie, étayées par de nombreuses visites de nos inspecteurs tout au long de l’année », a justifié lundi à l’AFP Gwendal Poullenec, le patron du guide Michelin. Les chefs le savaient-ils ? Serait-ce une histoire de buzz pour essayer d’intéresser une clientèle qui n’achète plus le guide rouge ?

Pourtant, Guy Savoy fut élu meilleur chef du monde pour la 6e fois encore en novembre dernier, et ces trois étoiles qui lui furent décernées par le même guide depuis 2002 étaient totalement justifiées. Christopher Coutanceau quant à lui, avait obtenu sa troisième étoile avant le Covid. L’un a de la bouteille et le second est jeune, et précisons que tous les deux sont dans leur cuisine du matin au soir, ce qui n’est pas toujours le cas.

Le guide rouge, qui aimerait encore faire chaque année la pluie et le beau temps dans le milieu de la gastronomie, n’avait pas annoncé de perte de 3e étoile depuis 2020 (sauf pour les fermetures). Cependant, on peut s’interroger sur la stratégie développée par Gwendal Poullenec, et ses équipes qui, à quelques jours du verdict, ont laissé fuiter ces informations bien avant l’heure attendue. Et se demander pour quelles raisons un chef comme Guy Savoy, au summum de son talent, reconnu dans le monde entier comme un cuisinier hors pair, qui dans son hôtel de la Monnaie, fait le plein de réservations, soit ainsi mis en cause ?

Il est à souligner que malgré la déception, la réaction de Guy Savoy comme celle de Christopher Coutanceau est extrêmement digne, à la hauteur de leur talent et ce n’est pas donné à tout le monde. Les connaissant bien tous les deux, je suis certaine qu’ils ne vont pas se laisser miner par une telle décision, mais qu’ils vont vite rebondir. Aux vues de tous les téléphones de sympathie et d’incompréhension d’une clientèle très fidèle j’en suis certaine.

Le Michelin ne fait plus recette

C’est d’ailleurs ce qu’a déclaré aussi une amie du chef, Roselyne Bachelot, hier sur RTL : « Guy Savoy est un maître, il retrouvera son étoile, ça va lui mettre un peu l’épée dans les reins, c’est excellent car il s’est peut-être habitué à sa gloire – et je dis cela très gentiment car je le connais. » En moins nuancé, Marc Veyrat, rétrogradé lui aussi en 2019, s’est exclamé devant nos confrères du Dauphiné libéré : « C’est complètement stupéfiant. C’est n’importe quoi. Guy Savoy, c’est mon ami, c’est un très grand, il ne mérite pas ça. »   

Au-delà de ces décisions qui paraîtront injustes, disons-le tout net aux habitués des tables étoilées : faites votre opinion vous-mêmes.

N’oubliez jamais que contrairement aux critères du Michelin qui codifie tout, l’assiette reste une histoire d’émotions, de perception, de sensation personnelle, un instant T subjectif et propre à chacun. Que la générosité ne s’achète pas avec des notes, que l’émotion va bien au-delà des étoiles.

Il est loin le temps des récompenses discrètes apportées par le guide dans les cuisines de chaque chef. Aujourd’hui, le guide rouge a changé, il s’expatrie, et les réceptions opulentes de remise des prix sont sponsorisées par les régions, les villes et les produits luxueux.

Revient une fois de plus la question cruciale : est-ce que les guides gastronomiques font encore la loi à l’heure d’internet et des réseaux sociaux ? En tout cas, on peut dire que le Michelin, réputé et envié dans le monde entier, ne fait plus recette. Seule l’image compte. Et cette annonce médiatique en est la preuve, reprise par tous les médias comme une actualité chaude dans un climat relativement dépressif, en France et dans le monde.

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BBC

Breakthrough as eggs made from male mice cells

A Japanese researcher has told a major genetics conference that he has created eggs from the cells of male mice.

The research, still in its early stages, involved turning male XY sex chromosomes into female XX ones.

Prof Katsuhiko Hayashi from Osaka University is working on developing fertility treatments.

The development, which he has submitted for publication in the scientific journal Nature, raises the prospect of male couples having their own children.

Prof George Daley of Harvard Medical School, who is not involved in the research, said that there was still a long way to go before society was faced with such a decision.

''Hayashi's work is unpublished but fascinating. [Doing this on Humans] is harder than the mouse," he said. We still don't understand enough of the unique biology of human gametogenesis (the formation of reproductive cells) to reproduce Hayashi's provocative work in mice''.

Details were presented at the human gene-editing summit at the Crick Institute in London.

Prof Hayashi, a globally respected expert in the field, told delegates at the meeting that the work was at a very early stage. The eggs, he said were of low quality and the technique could not be used safely on humans at this stage.

But he told BBC News that he could see current problems overcome in ten years and he would like to see it available as a fertility treatment for both male and female and same sex couples if it is proven to be safe to use.

"If people want it and if society accepts such a technology then yes, I'm for it".

The technique involves first taking a skin cell from a male mouse and then turning it into a stem cell - a cell that can turn into other types of cell.

The cells are male and therefore have XY chromosomes. Prof Katsuhiko's team then delete the Y chromosome, duplicate the X chromosome and then stick the two X's together. This adjustment allows the stem cell to be programmed to become an egg.

The technique could be used to help infertile couples where women are not able to produce their own eggs. He stressed though that it was a long way off from being available as a fertility treatment.

"Even in mice there are many problems in the quality of the egg. So before we can think of it as a fertility treatment we have to overcome these problems, which could take a long long time," he said.

Prof Hayashi said he would not be in favour of it being used by a man to create a baby using his own sperm and artificially created eggs.

"Technically this is possible. I'm not so sure whether at this stage it is safe or acceptable for society".

Prof Amander Clark, a stem cell scientists from the University of Californa, Los Angeles said that the LBGTQ+ community should have a say in the use of the technology for reproduction.

"The LGBTQ+ community have unique needs when it comes to having a family. It may be possible in the future for same-sex reproduction based upon current research using laboratory models to develop the technology.

"However, today this technology is not available for human use, safety and efficacy has not been proven, and it is unclear how long the technology will take to get to the clinic. There is still much to learn about the human germ line and fundamental knowledge gaps serve as a barrier to translating this research to humans".

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Réjouissante Opel Astra

Philosophie

L’Astra transfigurée ! En entrant dans la galaxie Stellantis, cette Opel a touché le jackpot. Arrivée à sa sixième génération, cette remplaçante de la Kadett hérite d’une plate-forme commune à l’excellente Peugeot 308 et à la DS 4. Elle a également pu puiser dans la banque d’organes du groupe. Ajoutez-y un design plein de peps, qui la place parmi les berlines compactes les plus dynamiques de son segment. Quel bonheur de s’installer au volant d’un véhicule au style si affirmé ! Notre modèle d’essai avait droit à un coloris biton : noir pour le toit et jaune or un brin provoquant pour le reste de la carrosserie. À l’avant, l’option des feux matriciels adaptatifs est rare dans cette catégorie pour un constructeur généraliste. L’auto vous accueille par un jeu de lumière au niveau des phares quand vous l’ouvrez à distance.

Esthétique

On prend le temps d’apprécier ce long capot à arête centrale, ce graphisme anguleux, cette fine calandre Vizor intégrant optiques et grille d’aération. L’arrière se distingue par une custode très inclinée. Vous voulez ouvrir le hayon ? C’est le logo Opel affleurant au centre de la porte du coffre (de bon volume) qui bascule astucieusement sous la pression de la main pour servir de poignée. À bord, modernité réjouissante et finition en progrès. On aime cette double dalle numérique formant un panneau incurvé (Pure Panel) regroupant les informations de conduite. Tout est lisible et clair. Connexion au smartphone facile. On peut le placer dans la console centrale à casiers multiples pour une recharge à induction bien pratique. Côté équipements, rien ne manque : sièges et volant chauffants et affichage “tête haute” pour les hauts de gamme, batterie d’aides à la conduite diablement efficaces. Sono puissante et facile à piloter avec l’écran tactile ou via le pavé sur le volant. Toit ouvrant en verre recommandé dans cet habitacle un peu sombre.

Technique

Les passagers avant voyageront à l’aise. La place est plus comptée à l’arrière. Excellente position de conduite. L’amortissement ferme ne nuit pas au confort. Nous avions en main la version essence 1,2 litre qui tire 130 chevaux d’un trois-cylindres plein d’allant, avec ce ronron caractéristique des “3-pattes”. Le comportement routier fait un bond en avant : la voiture colle à la route. Poids maîtrisé, direction saine et incisive. Consommation raisonnable de moins de 6 litres aux 100 kilomètres, sans se réfréner. La “boîte 8” auto (à modes de conduite éco, normal ou sport) apporte un agrément évident. Joli coup !

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BBC

Rob Burrow receives ‘Points of Light’ award from Rishi Sunak

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Rob Burrow has received an award from Prime Minister Sunak for his campaigning on motor neurone disease (MND).

In a special ceremony at Downing Street, the former Leeds Rhinos star accepted the 2,000th ‘Points of Light’ award, which recognises outstanding individual volunteers.

Burrow was diagnosed with MND in 2019 and has campaigned for three years for better research into the disease.

In 2022 the government pledged to fast-track £50-million of funding into research for a cure.

Valeurs Actuelles

Ode à la Résistance en Paca

Les réseaux de la liberté, c’est le nom de la bande dessinée à paraître le 8 mars prochain aux éditions Plein Vent. Au cœur de l’intrigue : les réseaux de la Résistance destinés à sauver des juifs à partir de 1942, alors que les persécutions à leur encontre s’installent. La brutalité des mesures antisémites réveille la bravoure spontanée de centaines de Français de milieux différents. Ils seront des “Justes parmi les nations”, la plus haute distinction civile accordée aux non-juifs par Israël. Le projet des auteurs, Yvon Bertorello, Serge Scotto et Éric Stoffel : honorer leur mémoire.

Le récit s’appuie notamment sur les sources historiques de Yad Vashem, dont le soutien était une condition sine qua non au lancement du projet. L’institution dédiée à la mémoire des victimes de la Shoah dispose d’une importante base de données constituée d’archives et de témoignages. Elle décerne après une enquête scrupuleuse le titre de Juste à ceux pour qui un descendant de rescapé en a fait la demande.

David Sztabholz, délégué général de Yad Vashem France, s’emploie à entretenir cette mémoire et à la transmettre. Un véritable défi, selon lui, alors que les Justes survivants sont « presque tous centenaires ». Animé d’un enthousiasme non feint, il salue le défi ambitieux au « résultat très fidèle d’un fantastique récit avec du suspense », qui « aborde l’histoire d’une manière simple et complète. Tout ce qui peut permettre de rappeler l’histoire de la Shoah est important », il y voit déjà une ressource pour l’enseignement. Selon lui, les Justes incarnent les valeurs républicaines et « montrent que tout le monde pouvait sauver des juifs ».

Les Alpes-Maritimes, théâtre de la résistance des Justes

Yvon Bertorello, ravi de mettre en avant « le destin extraordinaire de personnes ordinaires », bénéficie d’une formation d’historien. « L’histoire des Justes est trop peu connue, je voulais mettre en avant le courage de ces gens qui sont bien plus nombreux qu’on ne le croit », confie-t-il à Valeurs actuelles. « J’ai découvert des histoires et témoignages émouvants, rencontré des descendants d’enfants sauvés qui témoignent d’une reconnaissance intacte, se transmettant depuis trois générations », ajoute le scénariste. Il rappelle le rôle fondamental de l’Église catholique, « première contributrice des sauvetages », regrettant le silence occultant cette réalité. Mais selon lui, « l’Église peut marcher la tête haute ». Elle est la première institution internationale à mettre en garde contre le nazisme. Dès 1937, l’encyclique Mit brennender Sorge (Avec une brûlante inquiétude) de Pie XI, à destination de l’Église d’Allemagne, condamne fermement cette idéologie.

En première page de la BD figure la lettre pastorale de l’archevêque de Toulouse, d’août 1942, lue dans les églises de son diocèse. Invoquant une « France chevaleresque et respectueuse », il s’oppose publiquement aux déportations. Ce document historique marque un tournant dans l’attitude de l’Église de France.

Les trois premiers tomes de la BD font évoluer les personnages dans les Alpes-Maritimes. Un choix évident selon Yvon Bertorello : « Il était logique de s’intéresser d’abord à notre propre région. » Sur les 330 Justes de Paca, 141 sont maralpins. Dans plusieurs couvents comme à Peille, les sœurs ont caché des enfants juifs parmi des catholiques. « Ils suivaient la messe comme tous les autres. Pendant des années, tout le monde savait, personne n’a parlé », abonde l’auteur. Dans les Bouches-du-Rhône, à Marseille, un moine capucin a sauvé plus de 2 000 enfants à lui seul. C’est aussi dans la région qu’étaient implantés deux importants réseaux : celui de Pierre Merli, du nom d’un fonctionnaire de Vichy jouant double jeu, et le réseau Marcel. Ce dernier est dirigé par un couple de juifs réfugiés qui s’appuie sur le clergé local, dont l’évêque de Nice : 527 enfants ont été placés, l’évêque attribuant les faux papiers et répartissant les enfants au sein d’institutions religieuses ou dans des familles de fidèles. Tous ont été sauvés. C’est l’histoire que raconte ce premier album, dans le décor niçois.

Les informations que collecte Yvon Bertorello, c’est Serge Scotto et son “binôme habituel”, Éric Stoffel, qui les traduisent en BD. À l’instar du récit, le dessin de chaque planche répond à l’exigence d’épouser le réel. Les environnements, dont Frédéric Allali est spécialiste, témoignent d’une rigueur minutieuse. « On ne voulait pas faire d’erreurs », précise Éric Stoffel. « S’il y avait le moindre doute, Yvon retournait sur les lieux rien que pour les photographier », s’amuse l’artiste, qui revendique un travail plein « de respect et de sérieux », avec Michel Espinosa, l’autre dessinateur.

Convaincu de « l’importance de souligner la beauté de la volonté et des bons sentiments face au rouleau compresseur de l’horreur », contrebalançant le pessimisme de la banalisation du mal, Éric Stoff el propose d’adopter le regard de l’enfant. Le personnage principal de la BD, seul protagoniste fi ctif mettant chaque récit en relation, reste dans l’incompréhension. « J’étais touché par cette perspective. C’est lui qui a raison de ne pas comprendre. » L’ingénuité de ce petit garçon, c’est celle que proposent avec sobriété les Réseaux de la liberté et les tomes suivants pour revivre ces pages de l’Histoire.

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Turreau, criminel oublié

Il avait promis une « promenade militaire » ; ce fut une campagne d’infamie. En prenant, à 37 ans, le commandement en chef de l’armée de l’Ouest, le 30 décembre 1793, le général Louis-Marie Turreau écrira l’une des pages les plus sombres de l’histoire de France. À la tête de ses “colonnes infernales”, ce Normand va détruire le pays vendéen.

Signe de l’embarras que suscite ce héros de la jeune République, aucune biographie ne lui avait été consacrée jusqu’à ce qu’une maison d’édition basée à Cholet édite, l’automne dernier, un ouvrage rédigé par un avocat, Tanneguy Lehideux, le Procès du général Turreau. Grâce à un travail de recherche dans les archives, l’auteur retrace avec des informations inédites l’itinéraire et la responsabilité d’un des criminels de guerre de la période révolutionnaire.

La nomination de Turreau, fin octobre 1793, est d’abord politique. En guerre contre l’Europe des rois, la Convention veut mater, une fois pour toutes, les révoltes dans l’ouest de la France : « détruire l’armée des brigands » , disent deux décrets pris le 1er août et le 1er octobre 1793. Car la Vendée, déjà choquée par l’exécution de Louis XVI, le 21 janvier 1793, horrifiée par ces prêtres nommés par le pouvoir qu’on veut lui imposer, surchargée d’impôts nouveaux, refuse le décret de levée en masse adopté par Paris.

« La Vendée sera dépeuplée mais la République sera vengée et tranquille. »

Pour écraser la rébellion, le pouvoir choisit un homme de confiance. Quoique issu d’un père procureur du roi anobli à la veille de la Révolution et bien qu’il ait servi comme lieutenant dans la garde du comte d’Artois, Louis-Marie Turreau a rallié les révolutionnaires. Garde national en 1789, il s’enrôle comme volontaire en août 1792. En quelques mois, le voici général de division, puis commandant en chef de l’armée des Pyrénées orientales avant de recevoir son affectation dans l’ouest du pays.

Ses appuis politiques (il soutient la tendance hébertiste à l’extrême gauche) sont aussi familiaux : son cousin Louis Turreau siège comme député à la Convention. Dans l’Ouest, le premier fait d’armes auquel assiste Turreau est la prise de l’île de Noirmoutier, le 3 janvier 1794. À Barbâtre, tous les hommes, vieillards compris, sont massacrés : le bourg est pillé et incendié. La ville de Noirmoutier se rend : elle a obtenu du général Haxo une promesse de vie sauve pour ses combattants. Pourtant, les trois conventionnels présents (dont le cousin Turreau) font fusiller 1 500 hommes !

Dans le mois qui suit, les massacres s’amplifient. À Angers, où s’est établi le député Francastel, par groupes de 200 à 300, 2 000 hommes et femmes prisonniers sont abattus devant des fosses communes tout juste creusées. Dans une lettre à ses amis jacobins, le 28 décembre, Francastel avait prévenu : « La Vendée sera dépeuplée mais la République sera vengée et tranquille. »

Alors même que la grande armée catholique et royale est déjà largement défaite, la pression de Paris s’accentue. Le 13 janvier 1794, le Comité de salut public écrit au général Turreau : « Hâte-toi du moins d’exterminer le dernier des brigands ! » Plus tard, Turreau tentera de se justifier en rejetant la responsabilité des atrocités sur ce pouvoir politique radicalisé : « L’échafaud t’attend, me disait-on, si la Vendée se prolonge encore. »

« Tous les brigands qui seront trouvés les armes à la main seront passés au fil de la baïonnette »

L’homme semble hésiter à endosser de nouvelles horreurs. Le 16 janvier, il écrit aux députés Turreau et Bourbotte et leur demande des instructions détaillées, ne serait-ce que pour se couvrir : « J’ai voulu que vous déterminiez d’une manière précise la conduite que je devais tenir dans la Vendée à l’égard des personnes et des propriétés. Mon intention est bien de tout incendier […] mais cette grande mesure doit être prescrite par vous ; je ne suis que l’agent passif des volontés du corps législatif que vous pouvez représenter dans cette partie. »

Il poursuit : « Vous devez également prononcer d’avance sur le sort des femmes et enfants que je rencontrerai dans ce pays révolté. S’il faut les passer tous au fil de l’épée, je ne puis exécuter une pareille mesure sans un arrêté qui mette à couvert ma responsabilité. »

Des mots effroyables où transparaît davantage la lâcheté d’un fonctionnaire craintif pour sa carrière que le sincère effroi d’une morale légitimement révulsée.

Turreau lance son expédition le 21 janvier. Son plan de campagne a été exposé par de nombreux témoins. Douze colonnes de soldats ont pour ordre de « tout incendier sur le territoire de la Vendée » et de « casser la tête » de ses habitants, à coups de crosse, « par motif d’économie à ne plus user notre poudre à de pareils moineaux ».

Sans pitié, ces “colonnes infernales” massacrent toute âme sur leur passage, comme l’illustrent de nombreux vitraux de Vendée ( la Mémoire du vitrail, de Jean-Louis Sarrazin et Nicolas Delahaye, Éditions Pays et Terroirs). Dans une lettre au général Haxo, Turreau confirme ses ordres : « Tous les brigands qui seront trouvés les armes à la main ou convaincus de les avoir prises pour se révolter contre leur patrie seront passés au fil de la baïonnette. On en agira de même avec les filles, femmes et enfants qui seront dans ce cas. »

“Ennemis de la patrie”

Parmi les principaux subordonnés de Turreau, seul le général Bard tente d’épargner son secteur. Turreau le relève aussitôt de ses fonctions. Car la Convention a adopté un décret disposant que « les généraux qui ne mettraient pas dans cette expédition [de Vendée] toute l’activité possible seront dénoncés comme ennemis de la patrie ».

Dans cette guerre atroce, faire preuve d’humanité devient un crime. Le 24 janvier, Turreau réclame à nouveau un blanc-seing aux députés du Comité de salut public : « Si mes intentions sont bien secondées, écrit-il, il n’existera plus dans la Vendée, sous quinze jours, ni maisons, ni subsistances, ni armes, ni habitants que ceux qui, cachés dans le fond des forêts, auront échappé aux plus scrupuleuses perquisitions. »

Le 6 février, Lazare Carnot entérine formellement cette politique de destruction systématique : « Tu te plains, citoyen général, de n’avoir pas reçu du Comité une approbation formelle de tes mesures. Elles lui paraissent bonnes et tes intentions pures. Extermine les brigands jusqu’au dernier, voilà ton devoir. »

Dans les semaines qui suivent, les conventionnels s’irritent que l’affaire ne soit pas déjà achevée. Le 13 mai, le Comité de salut public destitue Turreau de son commandement. En disgrâce, il est nommé gouverneur de Belle-Île. Mais ses ennuis ne font que commencer.

Le 29 septembre 1794, un obscur député, Louis-Prosper Lofficial, exige des comptes de la part de ces généraux qui « ne songeaient qu’à perpétuer la guerre » en Vendée : « Le temps de tout dire est venu. » C’est qu’entre-temps, fin juillet, Robespierre a été arrêté et guillotiné. Les modérés reprennent le pouvoir et veulent tourner la page. Mais il faut des boucs émissaires pour les crimes perpétrés dans l’Ouest. À la tribune, Carnot ose prétendre qu’en Vendée, il a toujours voulu « employer l’arme de la persuasion et ramener les esprits par la douceur » ! Même le cousin Turreau se défausse sur le général. Dénoncé comme criminel, le militaire est arrêté avec les généraux Grignon et Huché.

Son nom est inscrit avec ceux d’autres tortionnaires de la Vendée sur l’Arc de triomphe à Paris.

En prison, le général Turreau rédige des Mémoires pour servir à l’histoire de la guerre de la Vendée. Inquiets de voir leur responsabilité mise au jour, les élus font traîner l’instruction du procès. Lorsque celui-ci s’ouvre, à l’été 1795, Turreau plaide « qu’il n’a agi que d’après les ordres supérieurs, et qu’il y allait de sa tête, s’il ne les avait pas exécutés ». Cent cinquante ans plus tard, à Nuremberg, les accusés se défendront de la même manière.

Prudente, le 26 octobre 1795, la Convention vote une loi d’autoamnistie. Turreau, lui, passe devant un conseil de guerre qui l’acquitte en décembre. Les pièces de son procès vont disparaître : trop compromettantes pour trop de monde ! Réintégré, le général sera nommé par Napoléon ambassadeur aux États-Unis en 1803 et fait baron d’Empire en 1812. Son nom est inscrit avec ceux d’autres tortionnaires de la Vendée sur l’Arc de triomphe à Paris.

“Le Procès du général Turreau”, de Tanneguy Lehideux, Éditions Pays et Terroirs, 416 pages, 30 €.

“Mémoires pour servir à l’histoire de la guerre de la Vendée”, de Louis-Marie Turreau, Éditions Pays et Terroirs, 192 pages, 22,50 €.

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BBC

CBI boss Tony Danker steps aside after misconduct allegations

The boss of one of the UK's largest business groups has stepped aside while an investigation takes place into complaints about his conduct at work.

The CBI said it took all matters of workplace conduct "extremely seriously", but would not comment further until the probe was complete.

In a tweet, Tony Danker said he was "mortified" to hear that he had caused "offence or anxiety to any colleague".

"It was completely unintentional, and I apologise profusely," he wrote.

The CBI said it was first made aware of an allegation regarding Mr Danker's workplace conduct involving a female employee in January. It said it had investigated this "thoroughly" at the time and "dealt with it comprehensively".

It said it decided at the time decided that the issue did not require escalation to a disciplinary process.

However, in early March, the CBI said it was made aware of new reports regarding Tony Danker's workplace conduct.

"We have now taken steps to initiate an independent investigation into these new matters," the CBI said in a statement.

"It is important to stress that until this investigation is complete, any new allegations remain unproven and it would be inappropriate to comment further at this stage," it added.

The investigation comes after The Guardian newspaper approached the CBI over the complaints. It said it understood the female employee claimed that Mr Danker made "unwanted contact with her and [she]considered this unwanted conduct to be sexual harassment".

Mr Danker said he supported the decision.

"We always strive for the highest standards. I therefore support the decision we've taken to review any new allegations independently."

The CBI represents 190,000 businesses across a variety of sectors from IT to retail.

Mr Danker has headed the group for just over two years.

Prior to joining the CBI, Mr Danker held a range of roles in business, media and government, including working at the Guardian newspaper and as a policy adviser for the Cabinet Office and Treasury.

He was also the first boss of not-for-profit group Be The Business aimed at improving business performance, in which former Chancellor George Osborne was also involved.

Joanna Chatterton, head of the employment law team at firm Fox Williams LLP, will lead the independent investigation into Mr Danker's workplace conduct.

Matthew Fell, the chief UK policy director at the CBI, will lead the group during the investigation.

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BBC

Gary Lineker: Why his comments present a problem for the BBC

As the UK's most scrutinised media organisation in increasingly polarised times, to say Gary Lineker's recent tweets cause difficulty for the BBC is an understatement.

The director general, Tim Davie, has made impartiality a key platform of his leadership.

Trust in the corporation is at the heart of this. It matters if the public believes its public service broadcaster doesn't represent their views, or that the BBC is shaped by a particular perspective.

Davie has previously said: "If you want to be an opinionated columnist or a partisan campaigner on social media then that is a valid choice, but you should not be working at the BBC."

However, there is a big difference between impartiality, which staff and on-air talent who work in news are bound by, and "due" impartiality, which the BBC is committed to achieving across all its output.

Ofcom defines due impartiality, an important distinction from simply impartiality, as "means adequate or appropriate to the subject and nature of the programme".

To use the classic example: If someone says the earth is round, the BBC does not have to give equal weight to someone else who claims the earth is flat.

Lineker is a sports presenter. He tweets on his personal Twitter account.

If a news presenter commented, as he has done, about the government's asylum policies, or about Brexit for example, they would at the very least receive a very serious warning.

Lineker, as somebody associated with sport for the BBC, and who argues he is a freelancer, is in a different position.

"I try to be sensible," he told Radio 4's Media Show in 2021, saying that as a freelancer he's "considerate" to his employers when it comes to what he tweets.

He added that the BBC rules "only apply to people in news and current affairs".

From the outside, it can appear more complicated.

The BBC's editorial guidelines state: "Where individuals identify themselves as being linked with the BBC, or are programme makers, editorial staff, reporters or presenters primarily associated with the BBC, their activities on social media have the potential to compromise the BBC's impartiality and to damage its reputation."

Lineker's Twitter account has 8.7m followers. So he has a huge platform.

And, whatever the set up of the BBC as a broadcaster, with sport and news being distinct from one another, for audiences that distinction can be less clear. In many people's minds, if you are on the BBC, you work for it, and Lineker happens to be one of corporation's most high profile presenters.

That's why the BBC's editorial guidelines also say that people with platforms have a greater responsibility to uphold impartiality.

Last year, a different tweet by Lineker was found to have broken BBC rules. That concerned a post about the then-Foreign Secretary Liz Truss urging a boycott of the Champions League final in Russia.

The Match of the Day host added: "And her party will hand back their donations from Russian donors?"

The BBC's Executive Complaints Unit ruled that, although the star is not required to uphold the same impartiality standards as BBC journalists, he has an "additional responsibility" because of his profile.

"We expect these individuals to avoid taking sides on party political issues or political controversies and to take care when addressing public policy matters," the ruling said.

To his detractors, Lineker has form. He has made comments before that some have found controversial, including, in 2016, that the government's treatment of asylum seekers was "hideously racist and utterly heartless".

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Watch: Suella Braverman says she is "disappointed" by Gary Lineker's tweet

But he is also a much loved and well respected sports broadcaster. Match of the Day is a very popular programme.

He may be the BBC's highest paid star, but he could probably earn even more if he switched to another broadcaster.

Lineker clearly cares deeply about the issue of migrant crossings, and he has taken refugees into his own home in the past.

He has not removed his original Twitter comments criticising the government's asylum announcements, which he posted on Tuesday.

After those tweets caused controversy, he tweeted on Wednesday: "Great to see the freedom of speech champions out in force this morning demanding silence from those with whom they disagree."

I have never known such love and support in my life than I’m getting this morning (England World Cup goals aside, possibly). I want to thank each and every one of you. It means a lot. I’ll continue to try and speak up for those poor souls that have no voice. Cheers all. 👊🏻

He also thanked his followers for their "love and support", pledging to "continue to try and speak up for those poor souls that have no voice".

Lineker appears bullish. And he isn't the only sports presenter straying into politics this morning, with BT Sport anchor Jake Humphrey describing the government's "stop the boats" pledge as being "a cruel slogan".

What a cruel slogan. Immigrants are people. With dreams, ambitions, loved ones…and most likely traumas we can never understand. We must stop dehumanising and vilifying the most vulnerable in the world. pic.twitter.com/GRXqYWMsjp

The News Agents presenter and former BBC journalist Emily Maitlis said it was "curious that Gary Lineker [was] free to raise questions about Qatar's human rights record - with the blessing of the BBC - over the World Cup, but cannot raise questions of human rights in this country if it involves criticism of government policy".

However, this is arguably a false equivalence. Voicing an opinion on a government policy about migrant crossings, a divisive subject, is not the same thing as highlighting well-documented human rights breaches in Qatar, something which is a matter of fact.

The BBC is in a difficult position. They say a "frank" conversation is being had with Lineker. But in the end, what are the options?

With some Conservative MPs calling for him to be sacked, not for the first time, the pressure is mounting.

Perceptions on impartiality matter, but it's also clear that impartiality can be politicised by people who have an agenda against the BBC.

As it navigates the demands of its editorial standards, its talent and its audiences, the BBC is walking a tightrope.

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Weight loss drug semaglutide approved for NHS use

A weight loss jab that has gained popularity in the US has been approved for use by the NHS in England.

The National Institute for Health and Care Excellence (NICE) concluded semaglutide, marketed as Wegovy, is safe, effective and affordable.

Delivered via an injection into the skin, the drug makes people feel fuller and more satisfied, so they eat less.

Famous personalities such as Elon Musk claim to have used it - with a "craze" allegedly developing in Hollywood.

Lifestyle changes

Based on evidence from clinical trials, NICE says semaglutide could help people reduce their weight by over 10%, if implemented alongside nutrition and lifestyle changes.

It will be recommended for use by people with at least one weight-related health condition, as well as those who have a body mass index (BMI) which puts them near the top of the obese range.

BMI is calculated by dividing an adult's weight in kilograms by the square of their height in metres.

Those who are lower on the obese BMI range - a BMI between 30 and 34.9kg/m2 - could also be offered the drug if they have a weight-related health condition. NICE lists these as someone who is pre-diabetic, has type 2 diabetes, high blood pressure, heart disease or obstructive sleep apnoea.

Once-weekly injections of Wegovy will have to be prescribed by a specialist, and an individual will only be able to take the drug for a maximum of two years.

Semaglutide is also found in the diabetes medicine Ozempic, but, unlike Ozempic - which is intended for those with type 2 diabetes - Wegovy is recommended specifically for weight loss.

The drug works as an appetite suppressant by mimicking a hormone called Glucagon-like peptide-1 (GLP-1). This intestinal hormone is released after eating and typically makes people feel fuller, so should help reduce overall calorie intake.

An article published last year in Variety suggested the diabetes medicine Ozempic, which contains semaglutide, is being used by some professionals in the film and entertainment industry to lose weight quickly.

It has become so popular that there are currently widespread shortages in the US and concerns for those people who rely on the drug for medical reasons.

Insurance companies in the US are refusing to cover its use among people who are not diabetic and not taking it as a prescribed medicine.

'Ozempic face'

Pharmaceutical company Novo Nordisk, which makes both Ozempic and Wegovy, says the products should only be used as recommended by a doctor.

Like all medication, semaglutide comes with side-effects and risks - including nausea, stomach pain, vomiting and diarrhoea.

In addition, rapid weight loss can also lead to the skin losing collagen and elastin, causing what Vogue Magazine has dubbed the gaunt "Ozempic face".

Kailey Wood, 36, has been taking Ozempic for seven months, after being prescribed the drug by her doctor in New York.

She tells the BBC that she has lost just under 30kg - going from obese to healthy in the BMI range.

"I have Polycystic Ovarian Syndrome (PCOS) and insulin resistance, but honestly I didn't really struggle with my weight until I hit my 30s - after I had my kids," she says.

"I was rapidly gaining weight. I had a personal trainer and was on every diet known to man - keto, low carbohydrate, intermittent fasting and nothing seemed to work,".

When Kailey went for tests with her doctor, she was told she had high blood pressure and high cholesterol and, due to the risks associated with PCOS, she was at risk of developing type 2 diabetes too.

"The long-term effects [of being obese] freaked me out having two daughters," she says.

"I just wanted to get to my best self - to show them what a healthy mum looks like; to get outside and play with them."

Kailey, who works for a tech start-up and runs her own TikTok page, says that people who want to use semaglutide need to know the drug does have side-effects.

"When you start taking this medication, your body almost goes into shock - you get headaches, nausea, tiredness," she explains.

"But your body starts to get used to it. You have to be mindful and listen to your body."

Kailey says those elements of the US media who promoting the drug as a "get skinny quick product" leave "a bad taste". She believes it sends the wrong message.

"What it's really doing is changing people's lives - treating the patient before they have the disease," she says.

"Diet and exercise" has been the weight loss medical mantra for decades.

And on the whole it's failed - more than half the planet is projected to be overweight or obese by 2035, driving up cases of type 2 diabetes, heart disease and some cancers.

It's against that backdrop that semaglutide - and other drugs on the horizon - promise to do something different.

The impact on weight while taking semaglutide is undeniable, at least for the short term.

However, the drug is being offered only for two years and only in specialist services - raising issues of fairness.

Not everyone who may be eligible will be able to access it. And the evidence shows the weight goes back on when people come off the drug, with people regaining around two-thirds of their lost weight within two years.

There are also questions about the collision between these drugs (which are also available privately) with ideas of beauty and celebrity culture - particularly on those with eating disorders.

And more deeply, whether we're still ignoring the societal reasons that lead to obesity.

BBC Sounds: Inside Health on weight-loss drugs

Just over a quarter of adults in England are obese and around a third are overweight, according to official figures.

In the UK, obesity is thought to cost the NHS £6.1bn per year, government estimates show.

The drug semaglutide is currently under consultation in Scotland, with Wales expected to follow the NICE guidelines issued in England.

Helen Knight, director of medicines evaluation at NICE, said: "For some people losing weight is a real challenge, which is why a medicine like semaglutide is a welcome option.

"It won't be available to everyone. Our committee has made specific recommendations to ensure it remains value for money for the taxpayer."

Dr Duane Mellor, registered dietitian and senior lecturer at Aston Medical School, Aston University, said: "It is important to remember that living with a higher body weight or obesity is not a lifestyle choice, and people wanting to improve their health should be supported to do that.

"It is also clear that semaglutide is not intended to be a lifestyle weight-loss product in the UK. It is to be used for the purpose of improving health."

Anyone who is offered semaglutide on the NHS will be supported by specialist weight management services, including support from a dietitian.

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BBC

Japan forces H3 rocket to self-destruct after failed launch

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Japan was forced to blow up its new rocket during a failed launch on Tuesday, setting back efforts to crack a market led by Elon Musk's Space X.

The Japan Aerospace Exploration Agency says the H3 rocket launched but the second engine failed to ignite so a decision was made to abort the mission. Officials are trying to determine the cause of the failure.

Read more: Japan destroys new rocket minutes after lift-off

BBC

Non-native plants outnumber British flora, major report finds

Parts of Britain's landscape today would be unrecognisable to someone who grew up just 70 years ago, a major survey of plant life suggests.

Non-native species have thrived while some native plants have been hit by modern agriculture and climate change.

In a 20-year study, botanists counted more non-native than native species in the wild.

Thousands of volunteers counted millions of flora to produce a Plant Atlas covering the UK and Ireland.

Britain is now one of the most nature-depleted countries in the world. That decline in biodiversity is also the subject of a new BBC documentary, Wild Isles, presented by Sir David Attenborough. One in every five plant species in the UK is listed as threatened.

The Plant Atlas 2020 is the third produced by the Botanical Society of Britain and Ireland (BSBI). The findings are "catastrophic" for native species, explains Kevin Walker, head of science at the BSBI.

"The loss of grasslands, heathlands and other habitats would be really shocking for someone brought up in the 1950s," he suggests.

The survey also shows evidence for the first time of how climate change is affecting plant life, Dr Walker said.

Thousands of volunteers recorded 3,445 plant species, of which 1,692 were native to Britain.

But 1,753 were non-native flora that compete with native species and can become invasive. They usually escape from gardens or are thrown away for taking up too much space, but thrive in the wild. They includes the American Skunk cabbage and Japanese Rose.

The areas where half the recorded species naturally thrive has declined since the 1950s, the survey found. Heather, Alpine Lady-fern, and Devils-bit Scabius have decreasing ranges.

But some species, including the Bee Orchid, Early Meadow-grass and Mossy Stonecrop, have expanded their ranges.

Warmer temperatures further north means that some plants have been able to move into new areas where they can grow, but flora that live on top of mountains are dramatically declining as less snow falls.

The decline in plant life is largely driven by increased use of land for intensive agriculture as well as pesticides in farming.

These have removed land that flora grow on or altered the nutrient balance in soils.

Insect, animal and human life depend on plants as pollinators must feed on flora and in turn help to produce food crops.

The survey also found 10 new plants never before recorded, such as the Saltmarsh Sedge, an arctic plant found in Scottish saltmarshes.

And some species were found to be more abundant than thought. That includes the shrub the Alpine Bearberry which was found in several new places after intensive recording in remote parts of northern Scotland.

The most significant decline in flora was found in England followed by Scotland. Wales had the smallest reduction in species.

The survey's authors say that plants can be protected with stronger laws to safeguard natural sites and extension of plants' natural habitats with sustainable land management.

They also call for "plant blindness" to be addressed, suggesting that people be taught how to appreciate and understand the importance of flora.

How the survey was conducted:

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Watch: Key moments from David Attenborough's new BBC series, Wild Isles

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BBC

CCTV of Couzens moments before flashing drive-through workers

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The Metropolitan Police has released footage of Wayne Couzens visiting a McDonald's drive-through in February 2021.

The footage shows a car with the number plate AF12 XXW visiting the fast food restaurant in Swanley, Kent on two separate occasions. It was there that Couzens indecently exposed himself twice, once just days before he killed Sarah Everard.

He has been sentenced to 19 months in prison for exposing himself on three occasions - the other offence took place in woodland in 2020.

The former Met Police officer, 50, is already serving a whole-life sentence for murdering Ms Everard in March 2021.

Met sorry for no Couzens arrest before murder

BBC

TikTok launches Project Clover to allay China security fears

TikTok has launched security measures to allay concerns it could be made to share user data with China.

Project Clover will see a separate security company "monitor data flows" - and TikTok will make it harder to identify individual users in data.

"Security gateways" will add an extra layer of control over employee access to European user information and data transfers outside of Europe, it says.

The European Commission has banned the ByteDance-owned app from staff devices.

'Earn trust'

As part of its current effort to store European user data locally, TikTok revealed plans for two new data centres, costing a total of €1.2bn (£1.1bn) every year, in Dublin, in addition to one already announced, and the Hamar region of Norway.

Both will be renewably powered and operated by third parties.

The company has been working on Project Clover since last year.

"We're ahead of the curve on this because we have to be - because we need to earn trust," TikTok vice-president of government relations and public policy in Europe Theo Bertram said.

A similar plan, Project Texas, is under way in the US.

Its back against the wall, TikTok is fighting hard to prove it is no national-security threat.

Executives unveiling Project Clover repeatedly said they were going further than other major social networks to protect user privacy.

And I can't think of a time when a Facebook, Instagram or Snapchat held a press conference announcing sweeping privacy changes, with an open Q and A.

But will it be enough to save the platform?

Chinese telecoms giant Huawei bent over backwards to convince governments it could be trusted.

It spent a fortune setting up a transparency centre in Oxfordshire, where for years UK cyber chiefs poured over source code looking for signs of Chinese government interference.

None was found - but US-led theoretical concerns about spying still saw Huawei banned from the UK's 5G networks.

Project Clover aims to convince European lawmakers TikTok is safe.

But history tells us TikTok's future will remain in jeopardy unless the US is convinced - and at the moment, the US seems firmly set on taking action against the app.

More than 100 million Americans use the viral-video app.

But the Canadian and US governments have also restricted its use on official devices.

TikTok has said such bans are "misguided and do nothing to further privacy or security".

And China firmly opposes the action.

"How unsure of itself can the world's top superpower like the US be to fear young people's favourite app like that?" China foreign ministry spokeswoman Mao Ning said.

'Diplomatic tensions'

The day before Project Clover was announced, US President Joe Biden lent his administration's support to a bill - promoted by Democrat Mark Warner, who chairs the senate intelligence committee, and Republican John Thune - granting powers to ban foreign-owned technology.

TikTok chief executive Shou Zi Chew will appear before congress later this month.

On Tuesday, TikTok told BBC Radio 4's World Tonight programme it feared becoming a "pawn" in diplomatic tensions between the US and China.

"It would be hard to deny that we're caught up in those very broad geopolitics that really have nothing to do with us," its US head of public policy Michael Beckerman said.

"Almost all the major tech companies also have engineers in China," he said, and TikTok was not the only one to gather significant amounts of user data.

"And so some of these concerns would extend to all these companies- but that's why we're building out the system to ensure that there's no doubt that data is secure."

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Endometriosis: Bindi Irwin reveals decade-long struggle with severe pain

Australian conservationist and TV personality Bindi Irwin has revealed she has suffered "insurmountable pain" from endometriosis for a decade.

In an Instagram post, Ms Irwin, 24, said she had undergone surgery to alleviate the condition.

Endometriosis is caused when tissue similar to the womb's lining grows in other parts of the body, such as the ovaries and fallopian tubes.

Ms Irwin said she was sharing her story now "for other women who need help".

Posting a photo of herself lying in a hospital bed, Ms Irwin said trying to remain positive and hide the pain had "been a very long road."

She had endured "insurmountable fatigue, pain and nausea" over the years.

"A doctor told me it was simply something you deal with as a woman and I gave up entirely, trying to function," she wrote.

She said a friend then helped her decide to undergo surgery - a "scary" decision.

"I knew I couldn't live like I was. Every part of my life was getting torn apart because of the pain," she said.

In the operation, doctors found a cyst filled with menstrual blood and 37 lesions - "some very deep and difficult to remove", she wrote.

"Validation for years of pain is indescribable," she said.

She told her 5.1 million followers she was now recovering from the treatment, and thanked friends, family and medical staff for their support.

She added that stigma around endometriosis meant many women were suffering in silence.

"Let this be your validation that your pain is real & you deserve help," she wrote.

Endometriosis affects roughly one-in-ten women and girls of reproductive age globally, the World Health Organization (WHO) says.

It can cause severe pain during periods, sexual intercourse and bowel movements, as well as pelvic pain, abdominal bloating, nausea and fatigue.

What is endometriosis?

Bindi Irwin rose to fame following in the footsteps of her father, the 'Crocodile Hunter' Steve Irwin, an Australian conservationist and TV documentary host. She made her first TV appearance with him as an infant.

She married professional wakeboarder Chandler Powell on 25 March 2020 and gave birth to a daughter, Grace Warrior, exactly one year later in 2021.

Steve Irwin died aged 44 in 2006 after being stung by a stingray while filming on the Great Barrier Reef off the coast of Queensland.

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Robotaxi tech improves but can they make money?

It is past midnight on a quiet residential street in San Francisco and I have just left a taxi with a nagging feeling I didn't close the door properly.

Normally I wouldn't worry, but this isn't a normal ride. It is a Cruise robotaxi with no human driver to close the door.

I go back to check and sure enough, it was a weak push. A human voice pipes up on a speaker checking everything is OK. I apologise about the door, but I also press her. What if I hadn't come back? We would take care of it, she reassures me.

Driverless robotaxi services open to the public now operate on the dense streets of San Francisco, albeit in limited form.

Cruise, a subsidiary of GM, competes with Waymo, owned by Google's parent company Alphabet. Cruise began taking fares last June and charges a little less than Uber or Lyft.

I crisscross San Francisco in both companies' cars, steering wheels turning on their own in front of empty driver's seats, controlled by artificial intelligence that uses data from camera, Lidar and radar systems.

The rides are mostly smooth and the cars seem respectful of cyclists and pedestrians. The driving can at times seem both more and less cautious than my own. Some routes are unfathomably circuitous.

People stop to gawk, photograph and strike up conversations - a reminder of the technology's novelty.

My rides are without incident, but the cars have raised concerns among city officials, including for unexpected and hazardous stopping.

In January the city asked state regulators to hold off on approving expansions to the companies' services until they addressed the problems.

The companies want to cover more of the city - currently their services only cover parts and neither serves downtown - and add more vehicles.

In addition, Cruise wants to run its service in the daytime - it is currently limited to between 22:00 and 05:30.

Waymo is allowed to operate around the clock and is awaiting permission to charge for its driverless rides.

At the moment, to take a Waymo or Cruise taxi members of the public have to join a waiting list. The companies also continue to run testing programs, where rides are free to those selected to participate.

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Watch: James Clayton takes a ride around San Francisco in a driverless taxi

Other cities where the companies operate similar limited driverless ride-hail services include Phoenix (both Waymo and Cruise) and Austin (Cruise). Both are working to add additional locations.

Other firms are on the scene as well. Motional, backed by Hyundai and which has partnerships with Uber and Lyft, plans to offer a limited driverless service in Las Vegas this year.

Yet, as this new way of travelling creeps forward, there are questions about whether autonomous taxis can scale up to be profitable.

The companies might be spending big to eliminate the cost of low-paid drivers but, as my experience with the half-closed door shows, operations are far from human-free.

A Cruise spokesperson later confirmed that while, if shut loosely the door would latch automatically, if it was left wide open someone would indeed need to come and close it.

"The economics are, to put it mildly, fanciful," says Ashley Nunes, a researcher at Harvard Law School who has looked specifically at the business case of autonomous taxis.

Getting the business model right is going to be "crucial" and promises to be "even harder than the technology", says William Riggs, an associate professor at the University of San Francisco School of Management who leads its Autonomous Vehicles and the City Initiative.

More technology of business:

Over the past year or more, there has been a recalibration when it comes to autonomous driving, on which in excess of $100bn (£83bn) is estimated to have been spent.

Back in the 2010s some thought we would be doing most of our trips in autonomous vehicles by now.

Argo AI, the self-driving tech start-up backed by carmakers Ford and Volkswagen, announced it was shutting late last year.

Many traditional car companies are now saying private self-driving cars, unconstrained by where they can travel, are a long way off and have switched their attention to advanced driver assistance systems instead.

More limited use cases, like self-driving shuttle services, that would operate along short fixed routes are also getting more attention, including from the UK government.

But Cruise and Waymo appear to be staying the course, ploughing resources in and incrementally making progress. Cruise is pursuing both ride-hail and last-mile driverless delivery, which it has been trialling in Phoenix. Additionally, Waymo is developing long-haul autonomous trucking.

Touted benefits of autonomous taxis range from being safer - though that is still being proved - to more reliable, to more relaxing as customers don't have to worry about being sociable with a driver.

Yet, for such benefits to be realised, the service needs to become financially sustainable. And analysis by Mr Nunes, published in 2020 but which he believes still holds true, shows autonomous ride-hailing doesn't make economic sense, even with generous assumptions.

Firstly, behind the scenes there is still a human requirement. Automation changes the type of labour that is required, but it doesn't eliminate the need for labour.

Transport consultant Nick Reed says that robotaxi services will need customer support agents, fleet operators to monitor where the cars are, engineers to troubleshoot specific problems the vehicles encounter, and people to physically rescue the cars if needed as well as clean and charge them.

Secondly, there is plenty of time when taxis are empty. While a driver isn't paid for that time, those working behind the scenes in the autonomous taxi model still need to be.

Yet the companies remain confident they can scale up and become profitable.

Cruise is betting on a new purpose-built vehicle called the Origin, says Megan Prichard, Cruise's vice president of ride-hail.

That vehicle, an autonomous people mover with no steering wheel or space for a driver but room for six passengers, is due to go into production shortly and Cruise expects it will be in use in the US for ride-hailing later this year, with Dubai following next.

Waymo has a similar vehicle called the Zeekr.

Because Cruise's Origin will be mass-produced, at GM's dedicated electric vehicle assembly plant in Michigan, not only will the production costs be "far lower", says Ms Prichard, but the design will open the opportunity for ride pooling - trips of multiple customers with similar routes in a single vehicle.

That will maximise the utilisation of each vehicle and provide the ability to deliver rides cheaply at scale.

Expect tens of thousands on the road in the next handful of years, says Ms Prichard.

She notes Cruise is also working to drive down its human-to-autonomous vehicle ratios. The doors on the Origin will be able to be closed remotely.

Others remain sceptical - people haven't wanted to share before, notes Mr Nunes.

And, ride sharing in a world where there isn't someone on board to sort out any issues between the human customers?

"There's some issues to resolve there," says Mr Reed.

The BBC approached Waymo for this article but the company declined an interview.

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BBC

Sake brewers toast big rise in global sales

Sake is gathering new fans all over the world, but back in its home market, the Japanese are losing interest.

Genki Ito says there are a number of factors behind the continuing decline in sake sales in the drink's home market.

"Sake's consumption in Japan has dropped significantly due to an increasing variety of choice of alcohol... as well as the westernisation of consumer culture."

A Japanese expat, Mr Ito is the founder of Tippsysake, a US website that focuses on importing and selling the alcoholic drink, which is made from fermenting rice soaked in water.

He adds that the reputation of sake in its home country has been tarnished by cheaper, low-quality versions "with lots of additives that caused hangovers".

Sake, which typically has an alcohol content of between 15% and 17%, is still often referred to as the national drink of Japan. Yet today beer is the best-selling alcoholic beverage in the country.

Sales of sake have been further squeezed by the continuing popularity of a spirit called shochu, plus whisky, wine and "highballs" - canned drinks that mix either fruits or whisky with fizzy water.

The figures showing the decline of sake are pretty stark. Between 1973 and 2020, annual domestic sales fell by 75%, according to one report. Meanwhile, the Brewers Association of Japan said in 2021 that home market demand had shrunk by 30% over the past decade.

Thankfully for Japan's more than 1,100 sake breweries, there is one shining light - continuing strong overseas sales. Exports of sake in 2021 totalled 40.2bn yen ($294m; £243m), according to the Japan Sake and Shochu Makers Association. It added that this was a record high for the 12th year in a row.

So what is driving this international growth? Jumpei Sato, chief executive of sake brewer Tatenokawa, says that a growing appreciation of Japanese food and culture certainly helps.

Yet he explains that sake producers are also continuing with a successful policy of focusing on exporting some of their best bottles. "Overseas export and high-end sake are key elements for our future management," says Mr Sato, who is the sixth generation to make sake at Tatenokawa.

"Of course the domestic sector is also important, but it is equally vital to be recognised in the new global market. I think it will give a bright future for Japanese sake."

Mr Ito says that in addition to focusing on quality for the export market, producers are also adjusting their recipes to increase the level of natural acid in the sake, and slightly reduce the alcohol content, so as to make it taste more like wine.

The idea here is both that sake will appeal more to wine enthusiasts, but also so that it can better pair with richer, fattier and often dairy-based Western food.

Global Trade

More from the BBC's series taking an international perspective on trade.

"With this attention on acidity and ability to pair with food, brewers are designing the taste of sake to cater to consumers outside of Japan," adds Mr Ito. "They think that the wine communities around the world are the most susceptible and appreciative of works of art craft sake brewing."

This targeting of the wine enthusiast community appears to be a continuing success, as a number of prestigious wine-tasting competitions around the world now have sake categories running along the likes of best US chardonnay or pinot noir.

To help make sakes more wine-like, a number of producers are even bringing on board former winemakers.

Tatenokawa is working with a new sake producer called Heavensake, which is a Franco-Japanese business. Its founder Regis Camus was previously head winemaker at champagne house Piper Heidsieck.

While Heavensake's sakes are still, quality sparkling sake is available and increasingly growing in popularity. Another former champagne big wig, Richard Geoffroy, previously of Dom Perignon, also now makes sake.

Heavensake is also said to benefit from champagne's decades of marketing and advertising know-how.

"I believe international collaboration and cultural exchange on liquid, packaging and marketing concepts for sake will open new doors, and make it more relevant and successful outside Japan," says Heavensake's chief executive, Laurent Cutier.

He adds that international sales of high-end sake were helped by the coronavirus pandemic. "Consumers were exploring new products and categories while being stuck at home."

UK wine writer Jamie Goode is also a sake expert, with an advanced level qualification in the Japanese drink.

"Lighter, fruitier sakes are the ones that are really flying at the moment on the international market," he says. "They are more accessible for people used to wine, who can appreciate them more easily than some of the more traditional sakes.

"Sake is obviously not as mainstream as wine, but it does seem to be having a bit of momentum."

Courtney Kaplan, the co-owner of Los Angeles sake bar and restaurant Ototo, says that many sake-makers are now "explicitly" mentioning wine in their English language literature. "And they are suggesting that consumers enjoy sake from stemware [wine glasses] rather than worrying about procuring more traditional vessels like ochoko and guinomi [sake cups]," she says.

Ms Kaplan adds that some sake producers talk about pairing sake with non-Japanese foods. "As an example, we sell a sake called 'Cowboy' that is only sold on the export maker, and was developed by the brewery specifically to demonstrate to Americans that sake can pair with steak or beef.

"We also serve sake with oysters at the restaurant, which are loved around the world. It's also a great pairing with pizza - sake shares high levels of the amino acid called glutamate with tomatoes and Parmesan cheese, making it a natural fit."

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International Women's Day: Hundreds take part in sunrise swim

Hundreds of swimmers took a sunrise dip in the Firth of Forth to mark International Women's Day.

Organisers had called off the official event due to the sub-zero temperatures - but that did not deter those who turned up to take the plunge regardless.

Money raised from the event at Portobello Beach, Edinburgh, is to be donated to the charity Women's Aid.

This year sees the 50th anniversary of the organisation's Edinburgh branch.

Pictures by Jane Barlow, PA Images, and Alicia Bruce, Reuters.

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BBC

Greece train crash: Pictures of devastation as dozens killed

Two trains have collided in northern Greece, killing at least 38 people and injuring more than 60 others.

The crash happened late Tuesday night near the city of Larissa, when a passenger train carrying hundreds of passengers hit a freight train travelling in the opposite direction.

Pictures have been coming in which show the extent of the devastation.

They described tragic scenes as they raced to find survivors.

"We are pulling out people alive, injured... there are dead," one volunteer rescue worker told state TV. "We are living through a tragedy."

It is not yet clear what caused the crash.

Stay up to date with the latest on this story at our live page.

Share your experiences by emailing haveyoursay@bbc.co.uk.

Please include a contact number if you are willing to speak to a BBC journalist. You can also get in touch in the following ways:

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Ghana photography: Capturing a new nation coming to life

A decades-old photograph from Ghana's Deo Gratias studio, now in its centenary year, demands attention.

It is not one of dozens snapped in a hurry to be swiped through and then forgotten.

The photographer and the subjects clearly spent time on the composition and production. That time needs to be repaid.

One day in the 1930s a local chief fisherman holding a ceremonial oar must, along with his wife, have stepped into JK Bruce-Vanderpuije's studio in Accra, the capital of what was then known as the Gold Coast.

Asking the couple to keep still and look straight ahead, he captured their regal look - dressed in fine cloth with a symbolic crown. The couple are frozen in time but the country was undergoing big changes around them.

Three decades later colonial Gold Coast, under British rule, would become Ghana through the pressure of an independence movement that served as an inspiration to other anti-colonial struggles on the continent.

What emerges from the 50,000 images that still exist in the Deo Gratias archive is a record of a transforming society.

Bruce-Vanderpuije was one of the few commercial photographers operating in Accra at that time, and weddings provided one of the biggest sources of income.

Many were dressed, like the couple above from the 1930s and the two below from the 1940s, in English top hat and tails and white bridal gown. They have the same serious stare as the chief fisherman, but the clothes seem worlds away.

By the 1970s, the wedding clothes were still formal but the suits became more relaxed and some took to wearing traditional Ghanaian kente cloth and felt able to smile in the photograph.

The studio, in the city's commercial Jamestown district, was a magnet for those who wanted a memento of their lives.

It was close to a lot of churches and people often came in wearing their Sunday best like the two below in the 1930s, hoping the camera would capture them looking their finest.

The vast archive of photographs is now in the hands of Bruce-Vanderpuije's grand-daughter, Kate Tamakloe.

The Deo Gratias studio, still in the same place where it was founded just over 100 years ago, has stacks of old pictures and glass plates in its darkrooms, she says.

"It's exciting to see them and see how Ghanaians lived and looked like then."

There are also envelopes full of old passport photos, dating from a time when going to a professional studio was the only way to get a picture for an official document.

Looking at the pictures now and meeting the gaze of the person in the photograph, there is a profound sense of staring into the past. But there are a lot of unanswered questions.

Ms Tamakloe is left with some dates of when the photographs were taken, but most of the subjects' names have been lost.

She is now trying to sort through them and gradually digitise the archive so that more people can see it.

"I really want to put them out there and watch people get excited to identify their relatives, so that people can tell the story of every photo," she says.

Baby pictures were also a mainstay for Bruce-Vanderpuije.

Around the time of Ghanaian independence, which fell on 6 March 1957, two proud parents brought their child to the studio to be photographed.

He is sitting on a cloth marking the birth of a new nation with a portrait of then-Prime Minister Kwame Nkrumah.

There are thousands of others like this of people who went on to become citizens of a new country.

As a man with a camera, Bruce-Vanderpuije was in demand by all sorts of groups, including those in the vanguard of the independence movement.

In 1948, he took the picture above of the leaders of the United Gold Coast Convention (UGCC), who posed for the photo along with their British lawyer Dingle Foot.

The men are considered to be the country's founders. Among them was Nkrumah (top row, second from right), who later broke away from the UGCC and led Ghana to independence.

JB Danquah (bottom row, second from right), established the party and is said to be the person who came up with the name Ghana. Edward Akufo-Addo (top row, first on the left), later went on to serve as president and was the father of the current president.

"At long last the battle has ended! And thus Ghana, your beloved country, is free for ever," Nkrumah told the crowds at independence just after midnight on 6 March 66 years ago.

Bruce-Vanderpuije got out of the studio and was there to capture the famous moment, but it is the host of other images of unknown people that are in a way more significant.

They provide a snapshot of the lives of less celebrated people.

What Ms Tamakloe wants to do now is "exhibit all these photos… and tell the Ghanaian story to the world".

If you think you recognise someone in the photographs or may know someone who had their picture taken in the studio contact deogratiasphotos@gmail.com or leave a message here.

All photos subject to copyright.

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Deo Gratias Studio

Valeurs Actuelles

Etats-Unis : un passager attaque l’équipage et tente d’ouvrir une issue de secours dans un avion

C’est un incident peu ordinaire qui s’est déroulé lundi 6 mars, lors d’un vol de la compagnie United Airlines. Dans un avion qui reliait Los Angeles à Boston (Etats-Unis), un passager s’en est pris à un membre de l’équipage, comme l’a relaté ce mardi BFM TV, qui s’appuie sur des informations communiquées par plusieurs médias américains, parmi lesquels CNN. Plus précisément, il est reproché à cet individu d’avoir attaqué un agent de bord, après avoir essayé d’ouvrir la porte d’une issue de secours. 

Le passager placé en garde à vue 

Tout a commencé lorsque l’équipage qui se trouvait lundi à bord de l’avion a compris que l’une des portes de l’appareil avait été désarmée, en entendant une alarme. Un agent de bord, après avoir effectué une inspection, a découvert que la poignée de ladite porte avait été poussée en dehors de la position entièrement verrouillée, poursuit la chaîne américaine. 

Ensuite, après avoir constaté qu’un passager se trouvait à proximité de la porte, un autre agent de bord a décidé d’échanger avec lui. Le ministère de la Justice, dont les propos sont cités par CNN, a fait savoir que « l’agent de bord [avait] informé le commandant de bord qu’il pensait que [ce passager] constituait une menace pour l’avion et que le commandant de bord devait [par conséquent] faire atterrir l’avion dès que possible ». Quelques instants plus tard, le passager aurait quitté son siège pour foncer « vers l’un des agents de bord en s’attaquant à lui avec une cuillère en métal cassée », toujours selon des informations citées par CNN. À trois reprises, l’individu l’aurait frappé au niveau du cou. 

Le passager a, dans un premier temps, été maîtrisé par d’autres voyageurs. Puis, une fois que l’avion eut atterri à l’aéroport de Boston, il a été arrêté et placé en garde à vue. D’après les informations dont dispose CNN, l’individu aurait expliqué aux policiers avoir tenté d’ouvrir une porte de sortie de secours, puis avoir songé à sauter de l’appareil. De son côté, la compagnie aérienne a fait savoir dans un communiqué que son client ne serait plus autorisé à prendre l’un de ses vols pour toute la durée de l’enquête.  

Au cours de l’automne dernier, nous nous étions fait l’écho d’un article du Figaro dans lequel nos confrères rapportaient eux aussi une situation d’urgence qui s’était déroulée dans les airs. Un avion de la compagnie anglaise low-cost Jet2.com avait dû dévier sa trajectoire pour aller se poser à l’aéroport de Nantes. Selon les informations du quotidien national, l’avion était parti d’Alicante en Espagne et devait atterrir à Leeds au Royaume-Uni. Le pilote avait toutefois pris la décision de débarquer un passager sur le sol français, car ce dernier aurait commis une agression sexuelle sur l’une des hôtesses de l’air.

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BBC

Bianca Andreescu 'motivated and hungry' after injury and mental health issues

Last updated on 1 hour ago1 hour ago.From the section Tennis

Bianca Andreescu acknowledged when she won the Indian Wells title at the age of 18 that there would not be "butterflies and rainbows every day".

There were for most of 2019, however, as she added her home tournament in Toronto and then the US Open trophy, by beating Serena Williams in the final.

But then Andreescu tore her meniscus and did not play a single match in 2020. The following year, worn down by further bad luck and the solitary existence of professional sport, her mental health suffered and she considered giving up for good.

A break from the sport in early 2022 included a retreat in Costa Rica, and 12 months on the now 22-year-old is able to say with a smile on her face that she "loves being back on tour, and loves the sport again".

"I definitely don't feel like I have the perfect recipe," Andreescu says while preparing for the BNP Paribas Open at Indian Wells, which starts on Wednesday.

"I'm not sure anyone really does other than maybe Novak Djokovic and Roger Federer. But I'm striving to be as close to perfect as I can be, and I feel like right now I have a pretty good recipe as I feel really good about myself.

"I'm not having the best results, but I'm not identifying myself with that.

"We have a psychologist we can see whenever we want, but I feel that at the end of the day it's also deep down in you if you want to change, if you want to get better.

"You can't really put a timeline on those things. It could take months, it could take days, it could take years.

"For me I feel it took a good two and a half years to get to this point right now and that's continuous work. If you continue to put in that work, I think it's possible to get back to that level."

Andreescu was one of the 72 players subjected to 14 days hard lockdown before the Australian Open of 2021 (her then coach Sylvain Bruneau had contracted Covid on the inbound flight), and was not able to play in Madrid or Rome as a result of her own positive test later in the year.

That may have been the straw which broke the camel's back - the moment she realised she had to find a solution.

Andreescu has reached a quarter-final stage just three times since returning to the tour in Stuttgart last April. She is being careful not to over-train, given her recent catalogue of injuries, and believes injecting more enjoyment into training will also help pay dividends before long.

So you may see the world number 36 and her all French team, headed by coach Christophe Lambert, playing football or throwing an American football around at the start of a session.

"I've changed many things over the years," Andreescu continues.

"But the thing that has really stuck is my meditation routine, my visualisation exercises that I do every single day. I'll have a picture on my vision board (a tool to visually represent your goals) of me holding up every single trophy.

"That's on tour and I'll just picture myself feeling the feelings of actually winning the tournament. It really gets me motivated and hungry."

And has she has nailed social media?

"Honestly, I think I have at this point. I'm very good at not looking at my comments or my requested messages," she said.

"Sometimes these things pop up and I'll see a negative comment here or there and I know it's easier said than done, but I just think to myself what does this person know about me, what does this person know about being a professional player?

"Sometimes it does get to me, but I'm pretty good at letting it go. I'm trying to be good in my own skin without hearing other people's opinions."

Andreescu has not won a tournament at any level since her victory at the US Open in September 2019. But as she prepares for Indian Wells, and a potential third-round meeting with world number one Iga Swiatek, the desire to win another Grand Slam seems as strong as ever.

"I definitely feel like the hunger is there," she says.

"And once you taste it, you want to taste it again. I'm really looking forward to having that taste one more time."

BBC

She has no room of one's own, not even a drawer of one's own. The notebook becomes her only private space

There is always an illicit thrill in reading someone else's diary – even when it's fictionalised. But rarely has uncovering someone's innermost thoughts and desires felt as powerful as in Alba de Céspedes' 1952 novel, Forbidden Notebook. From its opening line – "I was wrong to buy this notebook, very wrong" – the reader knows that what the book's protagonist is sharing with us is somehow dangerous. In this case, a 43-year-old married mother of two living in post-war Italy is, for the first time, daring to express her honest thoughts, feelings and desires – if only to herself, on the pages of a notebook.

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If reading her diary entries feels like uncovering a secret, that feeling is only heightened by the fact that the novel itself has been out of print for decades. It has recently been reissued, first in Italy, and now in a new English language translation by Ann Goldstein. Goldstein is best known for translating Elena Ferrante's works, and it was Ferrante who first alerted her to Alba de Céspedes, with the author referencing her in her non-fiction 2003 book Frantumaglia: A Writer's Journey. "She mentions her twice in Frantumaglia actually," says Goldstein. "She has this list of writers who are encouraging, and De Céspedes is one of them." Goldstein then tried to track De Cespedes' work down but struggled to find it. "I was interested in her, but I couldn't find any of her books. It was crazy."

The granddaughter of Cuba's first president, Alba de Céspedes was jailed twice for anti-fascist behaviour in 1935 and 1943 (Credit: Mondadori via Getty Images)

In her day, Alba de Céspedes was one of the most popular authors in Italy, widely read not just in her own country, but many others too. "She was very well known in her day and then just kind of faded to almost obscurity with many other women writers too," says Goldstein.

When Goldstein finally got hold of a copy of Forbidden Notebook – published in Italian as Quaderno Proibito – she was enthralled. "It was just stunning in how modern it seems to me," she says. "The things that she discovers, she sees, it's what we all struggle with still, and that was a little alarming. Immediately you're just so pulled into it and engaged, it's just amazing. I just feel like everybody should read this book."

She's not the only person to be dazzled by De Céspedes' writing. Last year's Nobel Prize for Literature winner Annie Ernaux said: "Reading Alba de Céspedes was, for me, like breaking into an unknown universe." The author Jhumpa Lahari is also a fan, contributing a foreword to the new edition of Forbidden Notebook, in which she writes that it still "blazes with significance. Women's words are still laughed at, still silenced, still considered dangerous. De Céspedes vindicates, artfully and ardently, a woman's right to write – a right that must never be taken for granted."

Reading between the lines

The book takes the form of a series of diary entries made by 43-year-old Valeria Cossati in Rome in 1950. She is a wife to Michele and a mother of two grown-up children, Mirella and Riccardo. Somewhat unusually for her generation, she also has an office job.

One Sunday morning she goes to the tobacconist to buy cigarettes for her husband when she notices a pile of notebooks in the window – "black, shiny, thick, the type used in school". When she asks to buy one, the tobacconist tells her it is forbidden, as by law he is only allowed to sell tobacco on Sundays. She pleads and he gives in, insisting she "hide it under her coat" so the guard doesn't spot it.

Once home, it becomes no less clandestine, as she keeps it a secret from her family. She writes her name on it – a name that feels lost to her, as her husband calls her "mamma" like the children, and her parents call her "bebe". When, at dinner one night, she casually floats the idea of keeping a diary, her family laugh at her, incredulous at the idea she might have thoughts worth recording. "What would you write, mamma?" says her husband.

At first, she too feels she has nothing to write about aside from the "daily struggle" to hide the notebook – moving it from sewing basket to linen cupboard to suitcase. She has no room of one's own, not even a drawer of one's own. The notebook becomes her only private space.

Forbidden Notebook, once a bestseller in Italy, has been rediscovered in recent years (Credit: Pushkin Press)

But soon she is sharing more details – her inability to connect to and understand her daughter, her disappointment at her son's choices, her stale marriage. She stays up into the early hours, feigning insomnia, to find the time and privacy to write.

In recording her thoughts and feelings, she starts to rediscover who she is outside of her family, uncovering needs and desires that had been overtaken by her domestic duties. "I'd always thought I was transparent, simple, a person who had no surprises either for myself or for others," she writes.

There is a growing chasm between the person she presents to her family and friends, and the self she reveals in the notebook. "I find time to look at myself, to write in my diary." As she starts to rediscover herself as something more than a wife and mother, so do others too – including her boss, who she starts to spend more and more time with.

But in examining her life so closely, she becomes increasingly restless. "The better I know myself, the more lost I become," she writes. By the end of the book, the freedom her writing brings turns to fear. "Facing these pages, I'm afraid. All my feelings, thus dissected, rot, become poison and I'm aware of becoming the criminal the more I try to be the judge."

De Céspedes' debut novel was banned in Italy by the fascist government on first publication in 1938 – it's being reissued in English in 2024 (Credit: Mondadori via Getty Images)

The novel was originally published as a serial in a magazine, La Settimana Incom Illustrata, over the same six-month span as the diary entries in the book. Like her protagonist, De Céspedes also kept a diary – though her own life was far removed from that of Valeria's. Born in Rome in 1911 to a Cuban father and Italian mother, De Céspedes' grandfather was Carlos Manuel de Céspedes, who led Cuba's fight for independence from Spain and served as the country's first president. Her father also briefly served as president. Alba was married at 15, had a child at 16, and divorced by 20. She then began a writing career, initially as a journalist and later as a novelist and screenwriter. She was jailed twice for anti-fascist behaviour in 1935 and 1943, and in 1948 founded a literary magazine, Mercurio, that published writers including Ernest Hemingway and her contemporary Natalia Ginzburg. In the 1950s, she wrote a popular advice column. "Her life was quite different [from Valeria's]," says Goldstein. "But what is the same is the issues that she faced, like struggling between marriage and her career and what it meant to be a woman and whether women could or couldn't do certain things, and if not, why couldn't they?"

The personal is political

De Céspedes was writing at a time when women were pushing for change in Italy – only finally getting full voting rights in 1945. "Her first novel, Nessuno torna indietro [There's No Turning Back], is about a group of women all struggling with what their life is going to be, struggling against men and against all the restrictions that are put on them," says Goldstein. "The fascists tried to keep it from being published because this was not the idea of women that they wanted to be out there." The book was eventually published in 1938, to great success. "It sold incredibly. It was a bestseller, and the one after that was also a bestseller. So people really responded, women responded to her."

De Céspedes' writing may have described lives more mundane than her own, but in tackling domestic life – and the interior lives of women – with such radical honesty, she would go on to inspire other female writers to do the same, including Elena Ferrante.

Goldstein – who knows Ferrante's work better than anyone – instantly saw similarities between the two when she first read De Céspedes. "With Ferrante's characters, there's a huge difference in class and other details, but I think that they're still facing very similar issues of becoming yourself, of figuring out what is it that being a woman does for you and doesn't do for you, what particular struggles you have in society, in the family, and all those different ways."

Olivia Colman starred in the 2021 film adaptation of Elena Ferrante's 2006 novel The Lost Daughter (Credit: Yannis Drakoulidis/Netflix)

De Céspedes' success might not quite have matched that of Ferrante – whose quartet of Neapolitan novels alone have sold more than 15 million copies, been published in 45 different languages and spawned a critically acclaimed TV adaptation – but in the 1940s and 50s she was one of Italy's most popular and well-known writers. So what happened?

Adam Freudenheim, publisher and managing director of Pushkin Press, the UK publisher of De Céspedes, thinks her popularity – especially as a woman – may have worked against her with the literary establishment of the time. "There could be a sort of snootiness about things that are successful and popular," he says. "These were books that were printed and published and well enough received at the time and they often sold well, but they were often not valued as highly by the establishment, which was, of course, largely male. Often they were sort of seen as women's writing for women."

The concept of a hidden diary, a space for recording thoughts that you weren't allowed to share publicly, resonated for those living in a repressive society

Yet while she faded from view in Italy, there was one place where her popularity soared. Following the election of Mohammad Khatami as President in 1997, Iran was going through something of a literary revolution with the government relaxing censorship, resulting in many books that had not been allowed before being published or republished. Writer and historian Arash Azizi was a teenager in Iran in the early 2000s. "If you went into a coffee shop in Iran in those days everyone was talking about books. Literature was really seen as this powerful thing that can really change the world."

Bahman Farzaneh, a highly regarded Iranian translator who has translated books from Spanish and Italian – including Gabriel García Márquez's One Hundred Years of Solitude – translated many of De Céspedes' works. "When you have someone like Bahman Farzaneh translating a book, you buy it just for the translator. They have the role of a cultural mediator," says Azizi. Several of De Céspedes' books were published in Persian, but Azizi says the one that stood out was Forbidden Notebook. "It was one of the most identifiable books of that era. Without fail, friends from Iran that are my age, they all remember the book."

He recalls it being especially popular among women – not only his peers, but women in their 30s, 40s and older. "I remember many of my female friends related to how the main character's husband calls her 'mamma', which she found very frustrating. They too wanted to be known as more than mothers."

The concept of a hidden diary, a space for recording thoughts that you weren't allowed to share publicly, resonated for those living in a repressive society. "What I really loved personally was this confessional tone," says Azizi. "This idea that you can reach a kind of emancipation by the power of words alone. For someone growing up in the repressive Islamic Republic, it was really powerful, because of all the things we couldn't do. We did live this double life."

Azizi is delighted more people will now discover the book. "I'm very excited that something that I grew up with can now be shared by my friends in the United States and around the world. The book is really a testament to that period of my youth, as well as a testament to the power of literature."

So, why is De Céspedes being rediscovered now? "I think Ferrante has a lot to do with it," says Goldstein, "Her popularity really led people to look for other Italian women writers." Freudenheim says there's been a resurgence of interest in women's writing from the late 1940s to 60s in general – and De Céspedes is part of that. Pushkin is planning to publish two more books by De Céspedes over the next two years – Her Side of The Story (1949) and her debut novel Nessuno Torna Indietro (There's No Turning Back).

"Literary rediscoveries are really exciting, full stop, but sometimes you can't actually imagine very many people reading them, because they're quite difficult or abstruse or dated in a way that doesn't resonate," says Freudenheim. "What's so exciting to me about this novel is that it is just an incredibly readable book, which is heartbreaking at the same time and very moving. It's a page-turner that has a lot to say. Everyone I know who has read it is struck by that."

Forbidden Notebook by Alba de Céspedes (translated by Ann Goldstein) has just been reissued by Pushkin Press.

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Известия (RUS)

Американский разведчик заявил о вхождении конфликта на Украине в финальную стадию

Конфликт на Украине вошел в финальную стадию, когда российская армия будет уничтожать логистические цепочки Вооруженных сил Украины (ВСУ). Об этом 8 марта заявил бывший офицер разведки Корпуса морской пехоты США Скотт Риттер.

«Конфликт входит в финальную стадию. Одна из российских стратегий заключается в том, чтобы стереть ВСУ в порошок. Ключевая составляющая этого процесса — уничтожение логистики. У украинцев заканчиваются боеприпасы, танки и всё остальное, поэтому президент Владимир Зеленский выпрашивает оружие и говорит: «Если вы не дадите мне это всё, чтобы сражаться, значит, это придется делать вам — сыновьям и дочерям Америки», — заявил он.

Замедленные в действии: как наши артиллеристы разбивают земляные укрепления ВСУ Украинские потери в январе превысили 11 тыс. боевиков

До этого, 3 марта, Риттер допустил восстание ВСУ против Зеленского из-за критического положения и провалов в ходе конфликта с Россией. По его словам, в случае бунта военных Киеву придется сдаться без договоренностей.

Ранее, 1 марта, Риттер спрогнозировал, что Украина потеряет контроль над новыми территориями, если продолжит конфликт с Россией. Киев не должен быть заинтересован в затягивании вооруженного конфликта, отметил он.

Также 26 февраля Риттер сообщил, что запасы ВСУ закончатся к середине лета. Он полагает, что окончательный разгром украинских войск произойдет к октябрю. К этому же времени он прогнозирует полную капитуляцию Зеленского.

23 февраля в беседе с «Известиями» Риттер рассказал об истощении военных запасов стран Запада из-за поставок Украине. Он отметил, что американские запасы военной техники не безграничны, западные страны-союзники тоже осознают ограниченность оружейных арсеналов и за кулисами стараются донести до Зеленского, что рано или поздно им просто будет нечего поставлять ВСУ.

Специальная операция по защите Донбасса, о начале которой президент России Владимир Путин объявил 24 февраля 2022 года, продолжается. Решение было принято на фоне обострения ситуации в регионе из-за обстрелов со стороны украинских военных.

Известия (RUS)

Блогер Лерчек и ее муж прокомментировали «Известиям» уголовное дело

Блогер Валерия Чекалина (Лерчек) и ее муж Артем Чекалин рассказали «Известиями» об уголовном деле, возбужденном по факту уклонения от уплаты налогов на сумму более 300 млн рублей.

Так, Артем Чекалин признал, что они с женой «возможно, были где-то не правы».

Миллионы от подписчиков: дойдет ли до суда дело блогера Лерчек Проверки грозят и другим звездам интернета

«Нам налоговые органы насчитали какой-то штраф, возбудили уголовное дело. Мы в кратчайшие сроки со всем этим разберемся, погасим, и надеюсь, что на этом всё закончится», — заявил он.

Валерия, в свою очередь, отметила, что их семья живет в Москве, строит здесь дом и хочет развиваться в этом городе.

«Когда все отсюда сбегали, мы продолжали строить дом и никому слова плохого не говорили. Любим свою страну, поддерживаем наших ребят. Всем здоровья, счастья. Всех с праздником», — поддержал жену Артем.

Также, комментируя происходящее, он отметил, что при оплате налогов любой человек может допустить ошибку.

«Я вот, допустим, плачу какие-то транспортные налоги или что-то еще, и, бывает, что-то неправильно заплатил. Мне приходит штраф за эту сумму. Здесь абсолютно то же самое, только другие объемы», — подчеркнул он.

Ранее в этот день Валерия Чекалина в своем блоге признала вину в неуплате налогов и пообещал выплатить задолженность. Она отметила, что за прошедшие три года они оплатили налогов на 1,5 млрд рублей и «это нормально для любого бизнеса, что ты занимаешься деятельностью и совершаешь ошибки».

Накануне стало известно, что в отношении Чекалиной возбуждено уголовное дело из-за неуплаты налогов более чем на 300 млн рублей. В доме семьи блогера, а также по местам проживания других участников преступной схемы начались обыски. Известно, что Валерия и ее муж Артем находятся под подпиской о невыезде.

По данным следствия, Чекалина как индивидуальный предприниматель пользовалась упрощенной системой налогообложения, которая применяется при доходах до 150 млн рублей в год. Однако, как считают следователи, реальный доход, который она получала от проведения фитнес-марафонов, был значительно выше.

Чтобы не переходить на общий режим уплаты налогов, Лерчек наладила поступление доходов от своей деятельности на расчетные счета, открытые через ИП и принадлежащие ее близким — мужу, родным и друзьям. Таким образом, дробление бизнеса помогло ей уклониться от уплаты налогов в размере более 300 млн рублей.

Чекалиной было предъявлено обвинение по ч. 2 ст. 198 УК РФ («Уклонение физического лица от уплаты налогов путем непредоставления налоговой декларации, совершенное в особо крупном размере»), а ее супругу Артему — по ч. 5 ст. 33, ч. 2 ст. 198 УК РФ («Пособничество в уклонении физического лица от уплаты налогов»).

По данным Telegram-канала «112», уходить от уплаты налогов блогеру помогали ее мать Эльвира Викторовна, муж Артем, брат мужа Аркадий и его жена, а также партнер по бизнесу Роман.

Валерия Чекалина — российский блогер и тренер. С 2018 года она вела свой фитнес-блог в Instagram, где аудитория превысила 10 млн человек. После блокировки социальной сети в марте 2022 года Чекалина открыла Telegram-канал «Lerchek теперь тут», на нее подписано свыше 1 млн человек.

Известия (RUS)

Боррель заверил в подготовке Евросоюзом 11 тыс. солдат ВСУ до конца марта

До конца марта военная миссия Евросоюза (ЕС) подготовит более 11 тыс. солдат Вооруженных сил Украины (ВСУ), а к концу года — еще 30 тыс. Об этом 8 марта заявил глава дипломатии ЕС Жозеп Боррель.

Выступая в Стокгольме на пресс-конференции по итогам неформального заседания министров обороны стран – членов ЕС, он отметил, что также будут подготовлены экипажи для танков, которые НАТО должно поставить Киеву.

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Кроме того, Боррель заявил, что предложил выделить €1 млрд из так называемого Европейского фонда мира на обеспечение экстренных нужд Украины в боеприпасах. Он выразил надежду, что данный вопрос будет решен 20 марта на встрече министров иностранных дел и обороны ЕС.

По его словам, еще €1 млрд понадобится для совместных закупок боеприпасов для Киева в среднесрочной перспективе.

Ранее в этот день в Twitter-аккаунте шведского председательства в Совете ЕС появилось сообщение, что послы ЕС договорились о дополнительном выделении €2 млрд в бюджет Европейского фонда мира.

1 марта госсекретарь по вопросам двусторонних отношений в МИД Венгрии Тамаш Менцер заявил, что лидеры стран ЕС не хотят добиться прекращения огня на Украине. После принятия решения о поставках украинской армии танков и при нынешних переговорах о передаче самолетов есть шанс, что следующим шагом может стать отправка на Украину военнослужащих из ЕС, выразил мнение Менцер.

20 января Боррель сообщил, что Европейский союз и страны-участницы суммарно выделили €10 млрд в качестве военной помощи на нужды Вооруженных сил Украины.

Специальная операция по защите Донбасса, о начале которой президент России Владимир Путин объявил 24 февраля 2022 года, продолжается. Решение было принято на фоне обострения ситуации в регионе из-за обстрелов со стороны украинских военных.

Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

Известия (RUS)

Трехлетний ребенок погиб в ДТП в Калужской области

Трехлетний ребенок погиб и один взрослый пострадал в ДТП на трассе в Калужской области, сообщила в 8 марта пресс-служба прокуратуры региона в Telegram-канале.

«На автомобильной дороге А-101 Брянск – Людиново – Киров произошло ДТП с участие автомобиля ВАЗ 2112 и РЕНО «Каптюр»», — говорится в заявлении.

По предварительной информации, водитель «ВАЗа» не справился с управлением и выехал на полосу встречного движения.

В результате ДТП погиб трехлетний ребенок находившейся в автомобиле «ВАЗ», а водитель госпитализирован в тяжелом состоянии.

Водитель и пассажиры Renault не пострадали.

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На прошлой неделе в Саратовской области на трассе после опрокидывания автомобиля погибли 30-летняя женщина и трехлетний мальчик.

Известия (RUS)

Экс-советник Пентагона Макгрегор призвал Байдена заключить мир с РФ

Экс-советник главы Пентагона полковник Дуглас Макгрегор призвал президента США Джо Байдена пойти на мирное соглашение с Россией, пока российская армия не заняла Киев и не дошла до границ Польши. Об этом он заявил в интервью журналисту Дэну Боллу, опубликованном на YouTube 7 марта.

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По его словам, США недооценили Россию и теперь «сидят, уставившись на происходящую катастрофу».

«Эта армия, которую мы вооружили на Украине, уничтожена. Они теряют тысячи людей в день. Это, грубо говоря, целый батальон», — отметил Макгрегор.

Он подчеркнул, что Вашингтон, надеясь нанести урон России, добился лишь ослабления НАТО, навредил собственной репутации и теперь вынужден признать ошибку и прийти к соглашению с РФ.

«Если мы этого не сделаем, что остановит русских от того, чтобы форсировать Днепр, занять Киев и дойти до границы Польши? Ничего», — резюмировал экс-советник главы Пентагона.

Накануне, 7 марта, Макгрегор заявил, что украинский президент Владимир Зеленский подал коллективному Западу сигнал бедствия из-за тяжелого положения Вооруженных сил Украины (ВСУ) на передовой. Так, он указал на огромные потери ВСУ в боях за Артемовск (украинское название — Бахмут).

За день до этого Зеленский сообщил, что сражение за Артемовск стало одним из самых тяжелых для украинской армии. В тот же день врио главы Донецкой Народной Республики (ДНР) Ян Гагин сообщал, что в окружении в Артемовске остается порядка 10 тыс. украинских боевиков.

В январе президент России Владимир Путин заявил о том, что победа России в конфликте на Украине неизбежна. По его словам, это возможно благодаря единству, сплоченности российского народа, мужеству и героизму бойцов и работе оборонно-промышленного комплекса.

Страны Запада усилили военную и финансовую поддержку Киева на фоне спецоперации России по защите Донбасса, решение о которой принято на фоне обострения в регионе из-за обстрелов со стороны украинских военных.

Известия (RUS)

Спикер палаты представителей США отказался от приглашения Зеленского

Спикер палаты представителей США (нижняя плата Конгресса США) Кевин Маккарти отказался от приглашения президента Украины Владимира Зеленского приехать в Киев. Об этом он заявил 8 марта телеканалу CNN.

«Я продолжу получать сводки и другую информацию, но мне не нужно ехать на Украину или в Киев, чтобы увидеть это», — заявил он.

Маккарти отметил, что в вопросе помощи Украине поддерживает строгий надзор за всеми средствами, которые выделяются Киеву. Он выступил против бесконтрольного выделения помощи.

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До этого, 1 марта, онлайн-издание Punchbowl News сообщило, что власти Украины пытаются организовать телефонный разговор между Зеленским и Маккарти. Подробности возможных переговоров не уточнялись.

Портал также напомнил о том, что некоторые республиканцы в палате представителей настроены против продолжения оказания военной помощи Украине. Так, член палаты представителей конгресса США от штата Джорджия Марджори Тейлор Грин указывала, что нынешняя администрация США ведет «опосредованную войну» с Россией на Украине и призывала проводить аудит выделяемых Киеву средств.

Ранее, 25 февраля, телеканал CNN сообщил о том, что Зеленский намерен отправить США список, в котором будет указано вооружение, которое Киев хотел бы получить. Утверждается, что украинский лидер рассказал о своих планах отправить этот список Вашингтону на встрече с председателем комитета по международным делам палаты представителей Майклом Макколом и четырьмя другими членами палаты представителей.

До этого, 20 февраля, Зеленский рассказал о том, что США и Украина ведут совместную работу над поставками Киеву дальнобойного оружия и иных вооружений, которых раньше не было в пакетах военной помощи.

Страны Запада усилили военную и финансовую поддержку Украины на фоне спецоперации России по защите Донбасса, о которой власти РФ объявили на фоне обострения ситуации в регионе из-за украинских обстрелов.

Известия (RUS)

Президент Польши назвал полезным для Европы уничтожение «Северных потоков»

Президент Польши Анджей Дуда не стал оценивать достоверность сведений газеты The New York Times (NYT) о взрывах на «Северных потоках», но заявил, что считает их уничтожение полезным для Европы.

«Я не знаю, можно ли говорить о том, что это была проукраинская диверсия. Но я скажу, что если «Северный поток» прекратит существование <...>, то для Европы это будет выгодно, будет полезно», — отметил Дуда 8 марта в эфире телеканала CNN.

По его мнению, Россия использовала газ в качестве инструмента для доминирования в Европе.

Дуда добавил, что спокойно ждет результаты расследования и выразил надежду на то, что станет известно, кто несет ответственность за эти атаки.

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Накануне NYT опубликовала материал, в котором говорилось о возможной причастности проукраинской группировки к атаке на «Северные потоки». При этом в Белом доме заявили, что не подтверждают опубликованные данные.

В свою очередь, глава минобороны Украины Алексей Резников опроверг информацию от NYT и заявил о непричастности Киева к атакам.

Бывший офицер разведки Корпуса морской пехоты Соединенных Штатов Америки Скотт Риттер предположил, что США очень обеспокоены тем, что выяснятся неудобные для них подробности, поэтому с помощью статьи в NYT стараются обеспечить себе пути отхода на случай, если их начнут обвинять.

Вместе с тем немецкий политолог Айк Хаммер в разговоре с «Известиями» отметил, что только у США была возможность осуществить подрыв «Северных потоков».

Утечки на «Северном потоке» и «Северном потоке – 2» были обнаружены в сентябре 2022 года. Представитель сейсмоцентра Швеции Бьерн Лунд заявил, что в районе утечек на трубопроводах в момент ЧП было зарегистрировано два мощных подводных взрыва. После этого на месте аварии были найдены следы взрывчатки.

В начале февраля 2023 года американский журналист Сеймур Херш опубликовал собственное расследование взрывов на «Северных потоках». Он указал, что взрывные устройства под газопроводами заложили в июне 2022 года водолазы ВМС США при поддержке норвежских военных.

Известия (RUS)

Названа причина хлопка в квартире на Липецкой улице в Москве

Причиной инцидента в жилом доме на Липецкой улице в Москве не был взрыв газа. Об этом 8 марта сообщила пресс-служба «Мосгаза».

«Аварийная бригада АО «МОСГАЗ» оперативно прибыла на место и провела осмотр квартиры. В результате обследования обнаружено, что происшествие не имеет отношения к бытовому газу, а причиной хлопка стало несанкционированное использование мелкой бытовой техники в ванной комнате», — рассказали в компании.

В то же время в МЧС сообщили, что хлопок произошел от аэрозольного баллончика мелкой бытовой химии. По прибытии пожарных признаков загорания не обнаружено, аварийно-спасательные работы не проводились.

В газовой службе отметили, что коммуникации в квартире не повреждены и герметичны, газовая плита также не поражена. Технический осмотр газового оборудования и газовых приборов в доме проводился в ноябре 2022 года.

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Ранее в этот день сообщалось, что инцидент произошел в доме № 14к1 по Липецкой улице в районе Бирюлево Восточное. От взрыва на первом этаже повредило оконные рамы. По предварительной информации, есть пострадавший.

26 февраля, в том же районе произошел пожар на Донбасской улице в Москве, в котором пострадал один человек. Возгорание началось после взрыва в квартире. По некоторым данным, взорвался газ. После этого на балкон выбежала женщина и попросила о помощи.

Известия (RUS)

Взрыв газа произошел в жилом доме на Липецкой улице в Москве

В жилом доме на Липецкой улице в Москве 8 марта произошел взрыв газа.

Инцидент произошел в доме № 14к1. От взрыва на первом этаже повредило оконные рамы.

По предварительной информации, есть пострадавший. Его передали врачам скорой медицинской помощи.

В настоящее время спасательные службы едут на место происшествия.

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Ранее, 26 февраля, в том же районе Бирюлево Восточное произошел пожар на Донбасской улице в Москве, в котором пострадал один человек. Возгорание началось после взрыва в квартире. По некоторым данным, взорвался газ. После этого на балкон выбежала женщина и попросила о помощи.

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Fox News вырезал слова Трампа об урегулировании конфликта на Украине

Экс-президент США Дональд Трамп заявил, что смог бы договориться с Россией и разрешить конфликт на Украине. Об этом сообщает 7 марта Daily Beast.

В беседе с ведущим телеканала Fox News Шоном Хэннити, Трамп раскрыл, как он предотвратил бы этот конфликт, но телеканал, по данным издания, вырезал эту часть.

Трамп отмечал, что он бы позволил России вернуть территории Украины, где большинство составляет русскоязычное население. По его словам, это было бы основой сделки между Вашингтоном и Москвой.

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На прошлой неделе Трамп заявил, что в случае своего переизбрания на пост президента США для него «не составит труда» урегулировать конфликт на Украине в течение одного дня.

В конце января Трамп отмечал, что человечество оказалось на грани третьей мировой войны и завел его туда американский президент Джо Байден. Он уверен, что, будь он переизбран в 2020 году, конфликта между Россией и Украиной не было бы.

Официальный представитель Кремля Дмитрий Песков тогда сказал, что Байден не хочет урегулирования конфликта а, наоборот, выбирает путь дальнейшего накачивания Украины оружием.

Страны Запада усилили военную и финансовую поддержку Киева на фоне спецоперации России по защите Донбасса, решение о которой принято на фоне обострения в регионе из-за обстрелов со стороны украинских военных.

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Германия поставила Украине еще две ЗСУ Gepard

Германия передала Украине еще две зенитные самоходные установки (ЗСУ) Gepard. Об этом 8 марта сообщило министерство обороны ФРГ.

К ним также выделены 6 тыс. боеприпасов. Всего Берлин поставил Киеву 34 ЗСУ Gepard, говорится в заявлении ведомства.

Также в очередной пакет помощи вошли две патрульные бронированные машины и шесть мобильных систем поддержки антенн.

В общей сложности Германия выдала Украине разрешений на экспорт военной продукции на сумму €2,67 млрд.

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Ранее в этот же день министр обороны Германии Борис Писториус заявил, что до конца марта ФРГ передаст Украине 18 танков Leopard 2, еще три направит Португалия.

7 марта представитель минобороны ФРГ Арне Коллатц сообщил, что Берлин поставит Киеву танки Leopard 2 немецкого производства после обучения украинских военных. При этом планов о дополнительных пакетах сейчас нет.

В конце января правительство Германии подтвердило решение об отправке Украине немецких танков Leopard 2. ФРГ готова сформировать два танковых батальона, на первом этапе Берлин отправит роту из 14 танков из запасов бундесвера.

В январе журнал The Economist написал, что бундесвер оказался в наиболее удручающем состоянии, чем когда-либо в истории. Отмечалось, что из-за поддержки Украины военные ведомства Германии едва справляются с обеспечением собственной армии.

В Москве неоднократно осуждали западные поставки оружия на Украину и обучение украинских военных на Западе, отмечая, что это ведет к эскалации конфликта и делает страны НАТО его участником.

Так, 17 февраля официальный представитель МИД РФ Мария Захарова в ходе отметила, что вовлеченность НАТО в конфликт на Украине стала максимальной. Он указала на провокационную деятельность западных стран на протяжении многих лет и прямое руководство киевским режимом сейчас.

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В посольстве США заявили о поворотном моменте в отношениях Москвы и Вашингтона

Новый посол США в Москве Линн Трейси представляет Соединенные Штаты Америки в «поворотный момент» для российско-американских отношений. Об этом 8 марта посольство США в Москве сообщило в Telegram-канале.

«У руля нашего посольства находится новый руководитель, которая <...> заслужила доверие и уважение администрации США, чтобы представлять нашу страну в этот поворотный момент в американо-российских отношениях», — говорится в заявлении.

Также в дипмиссии напомнили, что Трейси стала первой женщиной, которая возглавила американское посольство в Москве.

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Ранее заместитель главы пресс-службы американского Госдепартамента Ведант Пател заявил, что новый посол будет работать над проблемами двусторонних отношений для защиты американских интересов.

При этом официальный представитель МИД Российской Федерации Мария Захарова подчеркивала, что важной задачей для нового посла США в России Линн Трейси будет не ухудшить отношения стран еще больше.

8 марта американская разведка назвала Россию внушительным вызовом для США. Вместе с тем отмечается, что Москва не стремится к прямому противостоянию с Вашингтоном и НАТО, однако угроза того, что это может произойти, существует.

Вместе с тем в феврале посол России в Вашингтоне Анатолий Антонов отмечал, что Москва хочет нормальных, прагматичных отношений с США.

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В Пентагоне заявили о начале работы ПВО Patriot на Украине в ближайшее время

Американские системы противоздушной обороны (ПВО) Patriot могут вскоре заработать на Украине, заявил 8 марта Defense News помощник главы Пентагоне по вопросам закупок и оснащения Дуглас Буш.

«Я ожидаю, что наши системы будут действовать там очень скоро», — сказал он, отвечая на соответствующий вопрос.

В конце февраля заместитель министра обороны Украины Анна Маляр также отмечала, что скоро украинская армия получит системы ПВО Patriot и SAMP/T.

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США приняли решение о поставке ЗРК Patriot в конце 2022 года, а в январе украинских военных начали обучать работе с ними. Отмечалось, что на тренировки уйдет несколько месяцев.

При этом офицер армии США Джефф Ламер назвал поставки ЗРК Patriot Украине дорогостоящей ошибкой.

В свою очередь, президент России Владимир Путин указал, что американские ЗРК Patriot — достаточно старая система, но такие поставки Киеву затянут конфликт.

ЗРК был разработан в 1970-х годах в США. Комплекс применяется во всем мире, в том числе в странах НАТО. Имеет несколько модификаций: одна взрывается рядом с вражеской ракетой, а другая разработана для удара в ее боезаряд. Максимальная высота поражения цели — более 20 км, а обороняемый район — 15–20 км.

Страны Запада усилили военную и финансовую поддержку Украины на фоне спецоперации России по защите Донбасса. Решение о ее проведении было принято президентом Российской Федерации Владимиром Путиным на фоне обострения ситуации в регионе из-за обстрелов со стороны украинских военных.

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Сообщается о проблемах в работе «Яндекс Еды» и Delivery Club

Пользователи сервисов доставки «Яндекс Еда» и Delivery Club испытывают трудности с доступом к ним. Об этом 8 марта сообщила пресс-служба «Яндекса».

«У ряда пользователей могут возникнуть временные трудности с доступом к сервису. Наши специалисты работают над устранением сложностей», — рассказала компания «РИА Новости».

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До этого, 28 февраля, произошел сбой в работе сервиса «Яндекс Музыка». Пользователи пожаловались на трудности с доступом к нему.

О проблемах в работе «Яндекс Музыки» сообщалось также 16 февраля. Отмечалось, что при попытке зайти в приложение предлагалось обновить страницу из-за проблем со связью.

Ряд сервисов «Яндекса» также не работал 6 февраля. Пользователи указывали на проблемы с доступом к сервисам «Яндекс Go», «Еда», «Музыка», «Погода», Uber, Delivery Club, «Кинопоиск» и др. В качестве причины назывались сетевые проблемы и поломки оборудования.

В этом же месяце стало известно, что «Яндекс» радикально обновит поиск и другие сервисы. В компании рассказали, что разрабатывает российскую версию нейросети ChatGPT. Скоро начнется ее обучение, а первые интеграции с сервисами могут запустить до конца года.

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В Саратове задержали главу реабилитационного центра по делу о смерти подопечного

По делу о гибели постояльца реабилитационного центра в Саратове, которого завернули в ковер и оставили на улице, задержаны директор организации и его коллега. Об этом 8 марта сообщили в пресс-службе Следственного комитета России по Саратовской области.

В ведомстве рассказали, что 34-летний мужчина осуществлял предпринимательскую деятельность в частном домовладении и предоставлял проживание на платной основе наркозависимым и алкозависимым лицам. К этому он привлек своего 30-летнего знакомого.

«С 26 по 27 февраля 2023 года указанные лица, а также иные проживающие в доме граждане завернули в ковер 25-летнего мужчину, проживающего в доме, зафиксировали его скотчем и оставили на веранде дома, вследствие чего потерпевший скончался от переохлаждения», — говорится в сообщении следственного органа.

По факту смерти 25-летнего мужчины возбуждено уголовное дело по ч. 3 ст. 127 УК РФ («Незаконное лишение человека свободы, не связанное с его похищением, совершенное группой лиц по предварительному сговору, с применением насилия, опасного для жизни и здоровья, повлекшее по неосторожности смерть потерпевшего»).

Директор реабилитационного центра и его коллега задержаны. С ними проводятся следственные действия, направленные на закрепление доказательств.

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Ранее, 30 августа, следователи в Новосибирске возбудили уголовное дело о незаконном лишении свободы, после того как девятилетнего ребенка заперли в холодильнике супермаркета. Он просил у работников магазина убрать просроченные продукты с прилавков.

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В Белом доме не подтвердили данные NYT о подрыве «Северных потоков»

Совет национальной безопасности (СНБ) Белого дома не может подтвердить данные, приведенные в публикации газеты The New York Times (NYT), согласно которой диверсии на трубопроводах системы «Северный поток» (СП) могла осуществить проукраинская группировка. Об этом сообщила в Twitter руководитель пресс-службы СНБ Эйдриенн Уотсон.

«Совет национальной безопасности не может подтвердить публикацию NYT», — написала она.

Уотсон отметила, что журналист газеты ранее признал — приведенные в публикации анонимные утверждения не основаны на данных разведки, которые рассекретила администрация США.

Кроме того, по словам Уотсон, источники издания не были уполномочены говорить от имени американского правительства.

Она добавила, что Германия, Швеция и Дания продолжают расследование инцидента и призвала обращаться за комментариями к власти этих стран.

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Накануне американское издание The New York Times опубликовало материал, в котором указывалось на возможную причастность проукраинской группировки к атаке на «Северные потоки».

Глава МИД ФРГ Анналена Бербок заявила, что Берлин изучает информацию из различных источников, но выводы будет делать только после завершения официального расследования.

При этом генсек НАТО Йенс Столтенберг указал, что не владеет информацией о том, кто виновен во взрывах газопроводов системы «Северный поток», а глава евродипломатии Жозеп Боррель заверил, что не боится услышать выводы расследования по СП.

Вместе с тем бывший офицер разведки Корпуса морской пехоты США Скотт Риттер в разговоре с «Известиями» указал на попытку США замести следы статьей NYT.

Утечки на «Северном потоке» и «Северном потоке – 2» были обнаружены в сентябре 2022 года. Представитель сейсмоцентра Швеции Бьерн Лунд заявил, что в районе утечек на трубопроводах в момент ЧП было зарегистрировано два мощных подводных взрыва. После этого на месте аварии были найдены следы взрывчатки.

В начале февраля 2023 года американский журналист Сеймур Херш опубликовал собственное расследование взрывов на «Северных потоках». Он указал, что взрывные устройства под газопроводами заложили в июне 2022 года водолазы ВМС США при поддержке норвежских военных.

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Разведка США допустила две версии происхождения коронавируса

Американская разведка рассматривает две версии происхождения коронавируса и исключает возможность создания его в качестве биологического оружия. Об этом 8 марта заявила директор Разведывательного сообщества США Эврил Хейнс.

«В Разведывательном сообществе есть широкий консенсус, что пандемия не была результатом применения биологического оружия или генной инженерии. В отношении чего нет консенсуса — имело ли место лабораторная утечка или произошло естественное заражение от инфицированного животного. Это две рабочих теории», — заявила она на слушаниях в сенате.

По ее словам, для установления точной причины появления коронавируса необходимо должное сотрудничество со стороны Китая.

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Ранее, 2 марта, госсекретарь США Энтони Блинкен сказал, что версия о лабораторной утечке COVID-19 реальна, но не окончательна. Он также признал, что Штаты не нашли свидетельств того, что появление коронавируса связано с намерением какой-либо страны создать биологическое оружие.

Днем ранее директор ФБР США Кристофер Рей заявил в интервью телеканалу Fox News, что ведомство считает наиболее вероятной версию о лабораторном происхождении коронавируса. Он также отметил, что правительство Китая пытается мешать работе по установлению причин пандемии.

26 февраля газета The Wall Street Journal написала, что в министерстве энергетики США убеждены в том, что причиной пандемии коронавируса стала утечка в китайской лаборатории. Секретный отчет на эту тему якобы был передан Белому дому и ключевым членам американского конгресса.

В октябре 2022 года группа немецких ученых заявила, что нашла доказательства лабораторного происхождения коронавируса. Согласно их исследованию, он на 99,9% является искусственной копией естественного вируса.

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Американская разведка назвала Россию внушительным вызовом для США

Россия в ближайшие десять лет будет оставаться внушительным вызовом для США. Об этом говорится 8 марта в докладе Разведывательного сообщества США, посвященном угрозам стране.

«Москва будет оставаться внушительным и менее предсказуемым вызовом Соединенным Штатам в ключевых сферах в следующие 10 лет, но тем не менее будет сталкиваться со спектром ограничительных факторов», — говорится в отчете, опубликованном от имени директора сообщества Эврил Хейнс.

В докладе также отмечается, что Россия не стремится к прямому противостоянию с США и НАТО, однако угроза того, что это может произойти, существует.

Кроме того, американская разведка сделала выводы, что Москва будет использовать ЧВК «Вагнер» на Ближнем Востоке и других регионах, чтобы подорвать влияние США, а также отношения России и Ирана улучшатся, вследствие чего страны еще больше сплотятся.

Северный ветер: США намерены противостоять России в Арктике Однако в Вашингтоне осознают свое отставание в освоении заполярных территорий

До этого, 24 февраля, заместитель генерального секретаря НАТО Мирча Джоанэ заявил, что Россия не намеревается превращать украинский конфликт в войну с альянсом. По его словам, у НАТО и России на сегодняшний день отсутствует связь по военной линии. Но в то же время связь поддерживается между РФ и другими странами альянса, включая США.

В ноябре прошлого года официальный представитель МИД РФ Мария Захарова заявила, что всё больше фактов говорит о том, что на Украине идет противостояние России и НАТО. По ее словам, всё большее число военных специалистов из стран альянса воюют в составе десятка частных военных компаний и вооруженных сил Украины.

Тогда же заместитель председателя Совета безопасности РФ Дмитрий Медведев сказал, что Россия в одиночку сражается с НАТО и западным миром.

В июне НАТО официально назвало Россию основной угрозой своей безопасности.

Президент России Владимир Путин в свою очередь неоднократно предупреждал о серьезных последствиях в случае столкновения войск НАТО с российской армией. Он подчеркнул, что это приведет к глобальной катастрофе. Также в Москве указывали, что, поставляя оружие Украине, США и НАТО вступают в прокси-войну с Россией.

Россия с 24 февраля проводит спецоперацию по защите Донбасса. Решение о ее начале принято Путиным в связи с обострением ситуации в регионе из-за обстрелов украинских войск.

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США исключили из санкционных списков ряд дочерних компаний Сбербанка

Минфин США сообщил 8 марта об исключении из санкционных списков некоторых дочерних структур Сбербанка. Об этом сообщается на сайте ведомства.

Согласно документу, из-под санкций были выведены четыре дочерних организации российского банка. Все структуры зарегистрированы в Казахстане.

В прошлом году Вашингтон сразу после начале российской спецоперации наложил санкции на ряд российских компаний с госучастием или важных для экономики организаций. В перечне оказался и Сбербанк, а также его структуры.

В Сбербанке тогда неоднократно говорили о том, что санкции не отразятся на работе финансово-кредитного учреждения.

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Вместе с тем, несмотря на текущие послабления, в конце февраля 2023 года министерство финансов США расширило санкции против России, в том числе введя экспортные ограничения.

Кроме того, заместитель министра финансов США Уолли Адейомо Соединенные Штаты Америки будут продолжать работу по ослаблению российской экономики.

В свою очередь, президент России Владимир Путин в ходе послания Федеральному собранию заявил, что, несмотря на санкционное давление Запада, Российской Федерации удалось выйти на совершенно новый виток экономического развития. По словам главы государства, Запад не смог добиться своей главной цели — попытка заставить россиян страдать провалилась.

Западные государства усилили санкционное давление на Россию на фоне проведения спецоперации по защите населения Донбасса. Решение было принято президентом Российской Федерации на фоне обострения ситуации в регионе из-за украинских обстрелов.

Известия (RUS)

Боррель заверил в подготовке Евросоюзом 11 тыс. солдат ВСУ до конца марта

До конца марта военная миссия Евросоюза (ЕС) подготовит более 11 тыс. солдат Вооруженных сил Украины (ВСУ), а к концу года — еще 30 тыс. Об этом 8 марта заявил глава дипломатии ЕС Жозеп Боррель.

Выступая в Стокгольме на пресс-конференции по итогам неформального заседания министров обороны стран – членов ЕС, он отметил, что также будут подготовлены экипажи для танков, которые НАТО должно поставить Киеву.

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Кроме того, Боррель заявил, что предложил выделить €1 млрд из так называемого Европейского фонда мира на обеспечение экстренных нужд Украины в боеприпасах. Он выразил надежду, что данный вопрос будет решен 20 марта на встрече министров иностранных дел и обороны ЕС.

По его словам, еще €1 млрд понадобится для совместных закупок боеприпасов для Киева в среднесрочной перспективе.

Ранее в этот день в Twitter-аккаунте шведского председательства в Совете ЕС появилось сообщение, что послы ЕС договорились о дополнительном выделении €2 млрд в бюджет Европейского фонда мира.

1 марта госсекретарь по вопросам двусторонних отношений в МИД Венгрии Тамаш Менцер заявил, что лидеры стран ЕС не хотят добиться прекращения огня на Украине. После принятия решения о поставках украинской армии танков и при нынешних переговорах о передаче самолетов есть шанс, что следующим шагом может стать отправка на Украину военнослужащих из ЕС, выразил мнение Менцер.

20 января Боррель сообщил, что Европейский союз и страны-участницы суммарно выделили €10 млрд в качестве военной помощи на нужды Вооруженных сил Украины.

Специальная операция по защите Донбасса, о начале которой президент России Владимир Путин объявил 24 февраля 2022 года, продолжается. Решение было принято на фоне обострения ситуации в регионе из-за обстрелов со стороны украинских военных.

Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

Известия (RUS)

Американский разведчик заявил о вхождении конфликта на Украине в финальную стадию

Конфликт на Украине вошел в финальную стадию, когда российская армия будет уничтожать логистические цепочки Вооруженных сил Украины (ВСУ). Об этом 8 марта заявил бывший офицер разведки Корпуса морской пехоты США Скотт Риттер.

«Конфликт входит в финальную стадию. Одна из российских стратегий заключается в том, чтобы стереть ВСУ в порошок. Ключевая составляющая этого процесса — уничтожение логистики. У украинцев заканчиваются боеприпасы, танки и всё остальное, поэтому президент Владимир Зеленский выпрашивает оружие и говорит: «Если вы не дадите мне это всё, чтобы сражаться, значит, это придется делать вам — сыновьям и дочерям Америки», — заявил он.

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До этого, 3 марта, Риттер допустил восстание ВСУ против Зеленского из-за критического положения и провалов в ходе конфликта с Россией. По его словам, в случае бунта военных Киеву придется сдаться без договоренностей.

Ранее, 1 марта, Риттер спрогнозировал, что Украина потеряет контроль над новыми территориями, если продолжит конфликт с Россией. Киев не должен быть заинтересован в затягивании вооруженного конфликта, отметил он.

Также 26 февраля Риттер сообщил, что запасы ВСУ закончатся к середине лета. Он полагает, что окончательный разгром украинских войск произойдет к октябрю. К этому же времени он прогнозирует полную капитуляцию Зеленского.

23 февраля в беседе с «Известиями» Риттер рассказал об истощении военных запасов стран Запада из-за поставок Украине. Он отметил, что американские запасы военной техники не безграничны, западные страны-союзники тоже осознают ограниченность оружейных арсеналов и за кулисами стараются донести до Зеленского, что рано или поздно им просто будет нечего поставлять ВСУ.

Специальная операция по защите Донбасса, о начале которой президент России Владимир Путин объявил 24 февраля 2022 года, продолжается. Решение было принято на фоне обострения ситуации в регионе из-за обстрелов со стороны украинских военных.

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Боррель заявил, что не боится правды о результатах расследования по СП

Глава европейской дипломатии Жозеп Боррель 8 марта на пресс-конференции в Швеции заявил о необходимости не спешить с выводами и дождаться официальных результатов расследований взрывов на газопроводах системы «Северный поток» (СП).

Он отметил, что, пока идут расследования, не стоит делать поспешных выводов. В то же время, по его словам, он готов к любым результатам. «Я не боюсь правды, какой бы она ни была», — заверил Боррель.

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Таким образом он прокомментировал публикацию газеты The New York Times, которая опубликовала материал о ситуации с СП. В статье говорилось о возможной причастности проукраинской группировки к атаке на «Северные потоки».

Глава минобороны Украины Алексей Резников поспешил опровергнуть причастность Киева к авариям, произошедшим на газопроводах системы «Северный поток».

В свою очередь, глава МИД ФРГ Анналена Бербок заявила, что Берлин сделает выводы по ситуации с СП после только после завершения расследования компетентных органов.

Вместе с тем официальный представитель Кремля Дмитрий Песков заявил о том, что новые публикации о взрывах на «Северных потоках» — это скоординированные вбросы.

Утечки на «Северном потоке» и «Северном потоке – 2» были обнаружены в сентябре 2022 года. Представитель сейсмоцентра Швеции Бьерн Лунд заявил, что в районе утечек на трубопроводах в момент ЧП было зарегистрировано два мощных подводных взрыва. После этого на месте аварии были найдены следы взрывчатки.

В начале февраля 2023 года американский журналист Сеймур Херш опубликовал собственное расследование взрывов на «Северных потоках». Он указал, что взрывные устройства под газопроводами заложили в июне 2022 года водолазы ВМС США при поддержке норвежских военных.

Известия (RUS)

Бербок отреагировала на новые данные о взрывах на «Северных потоках»

Министр иностранных дел ФРГ Анналена Бербок 8 марта во время визита в Ирак заявила, что Берлин сделает выводы об атаках на газопроводы системы «Северный поток» (СП) после завершения расследования. Об этом сообщает Anadolu.

Бербок отметила, что немецкие власти внимательно следят за всей информацией, которая поступает из различных источников.

Однако оценку происходящего, по словам министра, Берлин даст только на основе завершенного расследования компетентных органов.

Ранее в этот же день генеральный секретарь альянса Йенс Столтенберг указал, что не владеет информацией о том, кто виновен во взрывах газопроводов «Северный поток» и «Северный поток – 2».

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Накануне американское издание The New York Times опубликовало материал, в котором указывалось на возможную причастность проукраинской группировки к атаке на «Северные потоки».

Кроме того, немецкая газета Die Zeit выяснила, что прокуратура Германии установила связанное с Киевом судно, вероятно, причастное к взрыву газопроводов.

Журналист из США Сеймур Херш назвал глупостью статью The New York Times о причастности украинцев к атаке на СП, а пресс-секретарь президента России Дмитрий Песков заявил о том, что новые публикации о взрывах на «Северных потоках» — это скоординированные вбросы.

Утечки на «Северном потоке» и «Северном потоке – 2» были обнаружены в сентябре 2022 года. Представитель сейсмоцентра Швеции Бьерн Лунд заявил, что в районе утечек на трубопроводах в момент ЧП было зарегистрировано два мощных подводных взрыва. На месте аварии были найдены следы взрывчатки. Россия назвала произошедшее актом государственного терроризма.

В начале февраля 2023 года Херш опубликовал собственное расследование взрывов на «Северных потоках». По его словам, взрывные устройства под газопроводами заложили в июне 2022 года водолазы ВМС США при поддержке норвежских военных.

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Блогер Лерчек и ее муж прокомментировали «Известиям» уголовное дело

Блогер Валерия Чекалина (Лерчек) и ее муж Артем Чекалин рассказали «Известиями» об уголовном деле, возбужденном по факту уклонения от уплаты налогов на сумму более 300 млн рублей.

Так, Артем Чекалин признал, что они с женой «возможно, были где-то не правы».

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«Нам налоговые органы насчитали какой-то штраф, возбудили уголовное дело. Мы в кратчайшие сроки со всем этим разберемся, погасим, и надеюсь, что на этом всё закончится», — заявил он.

Валерия, в свою очередь, отметила, что их семья живет в Москве, строит здесь дом и хочет развиваться в этом городе.

«Когда все отсюда сбегали, мы продолжали строить дом и никому слова плохого не говорили. Любим свою страну, поддерживаем наших ребят. Всем здоровья, счастья. Всех с праздником», — поддержал жену Артем.

Также, комментируя происходящее, он отметил, что при оплате налогов любой человек может допустить ошибку.

«Я вот, допустим, плачу какие-то транспортные налоги или что-то еще, и, бывает, что-то неправильно заплатил. Мне приходит штраф за эту сумму. Здесь абсолютно то же самое, только другие объемы», — подчеркнул он.

Ранее в этот день Валерия Чекалина в своем блоге признала вину в неуплате налогов и пообещал выплатить задолженность. Она отметила, что за прошедшие три года они оплатили налогов на 1,5 млрд рублей и «это нормально для любого бизнеса, что ты занимаешься деятельностью и совершаешь ошибки».

Накануне стало известно, что в отношении Чекалиной возбуждено уголовное дело из-за неуплаты налогов более чем на 300 млн рублей. В доме семьи блогера, а также по местам проживания других участников преступной схемы начались обыски. Известно, что Валерия и ее муж Артем находятся под подпиской о невыезде.

По данным следствия, Чекалина как индивидуальный предприниматель пользовалась упрощенной системой налогообложения, которая применяется при доходах до 150 млн рублей в год. Однако, как считают следователи, реальный доход, который она получала от проведения фитнес-марафонов, был значительно выше.

Чтобы не переходить на общий режим уплаты налогов, Лерчек наладила поступление доходов от своей деятельности на расчетные счета, открытые через ИП и принадлежащие ее близким — мужу, родным и друзьям. Таким образом, дробление бизнеса помогло ей уклониться от уплаты налогов в размере более 300 млн рублей.

Чекалиной было предъявлено обвинение по ч. 2 ст. 198 УК РФ («Уклонение физического лица от уплаты налогов путем непредоставления налоговой декларации, совершенное в особо крупном размере»), а ее супругу Артему — по ч. 5 ст. 33, ч. 2 ст. 198 УК РФ («Пособничество в уклонении физического лица от уплаты налогов»).

По данным Telegram-канала «112», уходить от уплаты налогов блогеру помогали ее мать Эльвира Викторовна, муж Артем, брат мужа Аркадий и его жена, а также партнер по бизнесу Роман.

Валерия Чекалина — российский блогер и тренер. С 2018 года она вела свой фитнес-блог в Instagram, где аудитория превысила 10 млн человек. После блокировки социальной сети в марте 2022 года Чекалина открыла Telegram-канал «Lerchek теперь тут», на нее подписано свыше 1 млн человек.

Известия (RUS)

Трехлетний ребенок погиб в ДТП в Калужской области

Трехлетний ребенок погиб и один взрослый пострадал в ДТП на трассе в Калужской области, сообщила в 8 марта пресс-служба прокуратуры региона в Telegram-канале.

«На автомобильной дороге А-101 Брянск – Людиново – Киров произошло ДТП с участие автомобиля ВАЗ 2112 и РЕНО «Каптюр»», — говорится в заявлении.

По предварительной информации, водитель «ВАЗа» не справился с управлением и выехал на полосу встречного движения.

В результате ДТП погиб трехлетний ребенок находившейся в автомобиле «ВАЗ», а водитель госпитализирован в тяжелом состоянии.

Водитель и пассажиры Renault не пострадали.

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На прошлой неделе в Саратовской области на трассе после опрокидывания автомобиля погибли 30-летняя женщина и трехлетний мальчик.

Известия (RUS)

«Известия» показали последствия атаки по жилому сектору Донецка

После атаки Вооруженных сил Украины (ВСУ) 8 марта пострадала жилая застройка Пролетарского района Донецка. «Известия» показали кадры с места происшествия.

Снаряды попали в жилые дома и нанесли им серьезные повреждения. Также ранило 12-летнего мальчика. Он получил травмы руки и лица.

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Ранее мэр Донецка Алексей Кулемзин рассказал, что три жителя города, среди которых был один подросток, пострадали в результате обстрела со стороны ВСУ.

ВСУ обстреляли 8 марта Киевский и Пролетарский районы Донецка. По предварительным данным, украинские военные для ударов применили реактивную систему залпового огня «Град».

На прошлой неделе Кулемзин сообщил, что в поселке Старомихайловка на западе Донецка пострадали два человека после попадания в здание администрации беспилотника ВСУ.

Специальная операция по защите Донбасса, о начале которой президент России Владимир Путин объявил 24 февраля 2022 года, продолжается. Решение было принято на фоне обострения ситуации в регионе из-за обстрелов со стороны украинских военных.

Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».

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La Pologne se dit prête à assurer la maintenance des chars Leopard 2 livrés à l’armée ukrainienne

par Laurent Lagneau · 7 mars 2023

Au 26 février, l’Ukraine avait reçu la promesse de recevoir un total de 67 chars Leopard 2 [sous différentes versions], avec des cessions annoncées par l’Allemagne [18 exemplaires], la Pologne [14], la Suède [10], le Canada [8], le Portugal [3], l’Espagne [6] et la Norvège [8]. Cela étant, la question est désormais de savoir quand l’armée ukrainienne pourra se les approprier…

Déjà, la Pologne a indiqué avoir livré à Kiev les quatre premiers Leopard 2 sur les 14 qu’elle a promis. Et les dix autres devraient suivre dans les prochains jours. C’est en effet ce qu’a annoncé Mariusz Blaszczak, le ministre polonais de la Défense, peu avant de s’envoler vers la Suède où il doit participer à une réunion avec ses homologues de l’Union européenne [UE], ce 7 mars.

Cela étant, ces promesses de dons ne règlent pas tout… dans la mesure où la question du maintien en condition opérationnelle [MCO] de ces chars Leopard 2 n’a, pour le moment, pas obtenu de réponse. Or, sur ce point, et comme l’avait souligné le président polonais, Andrzej Duda, lors d’un entretien accordé à la chaîne de télévision CNN, l’approvisionnement en pièces détachées auprès de l’industrie allemande, pose encore de « sérieux problèmes ». Les « Allemands peinent à fournir des pièces de rechanges. Nous ne comprenons pas cette situation, mais c’est ainsi », avait-il dit.

Avant de retrouver ses homologues européens en Suède, M. Blaszczak a remis ce sujet sur la table. « La question fondamentale que nous allons aborder est la faible dispobibilité des pièces détachées pour les chars Leopard », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Je compte sur le ministre [allemand de la Défense] Pistorius pour qu’il use de son influence sur l’industrie allemanda afin que les pièces détachées pour les Leopard soient livrées ».

Une solution que M. Blaszczak entend proposer de confier à l’industrie polonaise le soin de produire de telles pièces… ainsi que l’entretien des chars livrés à l’armée ukrainienne. « Le plus important est de sortir de l’impasse », a-t-il insisté, évoquant l’installation, en Pologne, d’un « centre de services dédié uniquement à l’entretien des Leopard 2 livrés à l’armée ukrainienne. Centre qui pourrait voir le jour dans une usine de l’industriel Bumar-Łabędy [filiale du groupe PGZ], en Haute-Silésie. Par le passé, celui-ci s’était occupé de la modernisation des Leopard 2 des forces polonaises.

Известия (RUS)

Экс-советник Пентагона Макгрегор призвал Байдена заключить мир с РФ

Экс-советник главы Пентагона полковник Дуглас Макгрегор призвал президента США Джо Байдена пойти на мирное соглашение с Россией, пока российская армия не заняла Киев и не дошла до границ Польши. Об этом он заявил в интервью журналисту Дэну Боллу, опубликованном на YouTube 7 марта.

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По его словам, США недооценили Россию и теперь «сидят, уставившись на происходящую катастрофу».

«Эта армия, которую мы вооружили на Украине, уничтожена. Они теряют тысячи людей в день. Это, грубо говоря, целый батальон», — отметил Макгрегор.

Он подчеркнул, что Вашингтон, надеясь нанести урон России, добился лишь ослабления НАТО, навредил собственной репутации и теперь вынужден признать ошибку и прийти к соглашению с РФ.

«Если мы этого не сделаем, что остановит русских от того, чтобы форсировать Днепр, занять Киев и дойти до границы Польши? Ничего», — резюмировал экс-советник главы Пентагона.

Накануне, 7 марта, Макгрегор заявил, что украинский президент Владимир Зеленский подал коллективному Западу сигнал бедствия из-за тяжелого положения Вооруженных сил Украины (ВСУ) на передовой. Так, он указал на огромные потери ВСУ в боях за Артемовск (украинское название — Бахмут).

За день до этого Зеленский сообщил, что сражение за Артемовск стало одним из самых тяжелых для украинской армии. В тот же день врио главы Донецкой Народной Республики (ДНР) Ян Гагин сообщал, что в окружении в Артемовске остается порядка 10 тыс. украинских боевиков.

В январе президент России Владимир Путин заявил о том, что победа России в конфликте на Украине неизбежна. По его словам, это возможно благодаря единству, сплоченности российского народа, мужеству и героизму бойцов и работе оборонно-промышленного комплекса.

Страны Запада усилили военную и финансовую поддержку Киева на фоне спецоперации России по защите Донбасса, решение о которой принято на фоне обострения в регионе из-за обстрелов со стороны украинских военных.

Известия (RUS)

Польша необоснованно переплатила беженцам с Украины пособия на полмиллиона долларов

Польские власти необоснованно выплатили около 2 млн злотых (более €427 тыс.) украинским беженцам и требуют вернуть пособия, так как люди не должны были получать деньги, если сразу покинули страну, пишет 8 марта газета Rzeczpospolita.

Пока вернуть удалось лишь 35,3 тыс. злотых ($8 тыс.). Польская Служба социального обеспечения потребовала вернуть деньги в течение двух лет.

На данный момент приостановлена выплату пособий примерно 3,2 тыс. гражданам Украины.

По сведениям Управления верховного комиссара ООН по делам беженцев, в Польше в настоящее время зарегистрированы более 1,5 млн украинцев.

Гость в горле: в Польше растет недовольство украинскими беженцами Местным жителям не нравится, что переселенцы навязывают им свои принципы

С 1 марта Варшава обязала украинских беженцев самостоятельно платить за размещение в центрах проживания в Польше.

В феврале сообщалось, что уровень одобрения приема беженцев с Украины в Польше существенно падает. Сейчас он составляет 67% — самый низкий результат за год.

По мнению сенатора Алексея Пушкова, «ткань солидарности» со временем истончится и отношение к беженцам в Польше станет еще хуже.

Известия (RUS)

Женщин на передовой поздравили с 8 Марта

В оперативно-боевом тактическом формировании «Каскад» Донецкой Народной Республики (ДНР) поздравили женщин с Международным женским днем. Им вручили цветы и боевые награды.

«Женщины на передовой выполняют самую разную работу. Они и связисты, и медики. Но, пожалуй, одна из главных их заслуг заключается в том, что они поднимают боевой дух бойцов», — рассказал военный корреспондент «Известий» Валентин Трушнин.

Одна из девушек начала служить в 2014 году, когда ей было 16 лет. Она рассказала, что чувствует на себе ответственность за сослуживцев.

«По сей день продолжаю службу. В основном это штабная работа, работа с бумажками. Ну а так — начало СВО, Мариуполь, потом здесь. Я скажу так — всем страшно на самом деле. Но ничего, боремся. Как-то берешь себя в руки в эти моменты и понимаешь, что на кону твоя жизнь и жизни твоих сослуживцев, командиров, начальников», — рассказала она.

Другая женщина призналась, что в 2016 году приехала в Донбасс ненадолго помочь бойцам, но в итоге до сих пор остается на передовой.

«Приросла душой и теперь не хочется их оставлять. Всегда страшно, но пример нам показывают командиры. Нужно их тоже своим духом поддержать, чтобы они видели нас улыбающихся, а не рыдающими, когда всё страшно. И тогда у них будут силы, чтобы защитить нас и наших детей, чтобы наступил мир», — рассказала боец.

Отступать — никогда: Путин заявил о готовности россиян защищать страну 8 марта президент поблагодарил всех женщин РФ за неравнодушие в непростой период времени для страны

Также 8 марта российские военнослужащие подарили цветы медицинским сотрудникам, спасающим жизни в зоне спецоперации, жительницам Мариуполя в честь Международного женского дня. По улицам Мариуполя проехал автомобиль, из которого по громкоговорителю звучали поздравления.

Международный женский день, который отмечается во всем мире 8 марта, стал важной частью российской культуры. Историю и значение праздника в беседе с «Известиями» раскрыла культуролог, заместитель руководителя по научной работе и международной деятельности, доцент департамента иностранных языков и межкультурной коммуникации факультета международных экономических отношений Финансового университета при правительстве РФ Нина Козловцева.

Россия продолжает спецоперацию по защите Донбасса, о начале которой Владимир Путин объявил 24 февраля 2022 года. Ситуация в регионе обострилась в середине февраля из-за обстрелов со стороны украинских военных.

Valeurs Actuelles

[Entretien] Alain de Benoist : les enjeux de la question identitaire

Valeurs actuelles. Floue, complexe, multifacettes mais essentielle, l’identité suscite plus que jamais passions et débats. Pour certains, il est nauséabond et haineux de l’invoquer, pour d’autres, elle doit être choisie et revendiquée. Quellejuste place lui donner ? Comment la définir à une époque où des identitarismes nouveaux surgissent ? Le philosophe et écrivain Alain de Benoist, fondateur des revues Nouvelle École et Krisis , nous offre de nombreux éléments de réponse dans un ouvrage approfondi, qui confronte universalisme, communautarismes et indigénisme. Une approche stimulant notre réflexion sur des sujets au cœur de notre actualité.

​Dans ce livre, vous vous penchez sur l’épineuse question de l’identité. Comment expliquez-vous son retour en force sur le devant de la scène ?

Alain de Benoist. Il s’agit moins d’un retour que d’un surgissement progressif, qui est lui-même l’aboutissement d’un long processus. Dans les sociétés traditionnelles, qui sont des sociétés d’ordres et de statuts, la question de l’identité ne se pose guère. Les choses changent avec l’avènement de la modernité. Au XVIIIe siècle, l’idéologie du progrès invite à se tourner vers l’avenir et à valoriser la nouveauté, supposée toujours meilleure. Les traditions héritées du passé sont dévaluées d’autant : le passé est, au sens propre, dépassé. L’anthropologie libérale, de son côté, conçoit l’homme comme un être qui cherche à maximiser en permanence son meilleur intérêt grâce à des choix rationnels qui ne doivent rien à ce qui est en amont de lui-même, son héritage et ses appartenances. La désagrégation des sociétés organiques affaiblit le lien social. La personne cède la place à l’individu. Les repères commencent à s’effacer, d’autant que l’accélération de la mobilité se traduit par l’exode rural et le déracinement. Le travail, qui contribuait puissamment à l’identité, évolue lui aussi : l’“emploi” remplace le métier et la précarité s’étend.

C’est la disparition généralisée des repères à un moment où toutes les institutions sont en crise.

À une date plus récente, l’immigration de masse entraîne un bouleversement des rapports de sociabilité qui aggrave encore le problème. Il en va de même de la vogue de toutes les formes d’hybridation, soutenue notamment par les délires de la théorie du genre, qui milite pour une société “fluide”, “inclusive” et “non binaire”. La différence la plus élémentaire au sein de l’humanité, la différence des sexes, est elle-même remise en cause. C’est la disparition généralisée des repères à un moment où toutes les institutions sont en crise qui finit par faire exploser l’éternelle question identitaire : qui suis-je ? qui sommes-nous ? On comprend par là que cette question ne se pose vraiment que lorsque l’identité devient incertaine, qu’elle est menacée ou qu’elle a carrément disparu.

Est-ce la raison pour laquelle « le problème de l’identité se pose désormais politiquement » ?

Oui, bien sûr, il se pose politiquement puisqu’il est devenu un élément clé du discours public. Mais il se pose aussi socialement, parce que nous sommes des animaux sociaux : toute identité est éminemment dialogique, ce qui signifie qu’on n’a guère d’identité quand on est seul. Le problème se pose enfin psychologiquement : les psychologues et les psychiatres sont désormais confrontés à une foule d’individus qui souffrent de troubles de l’identité.

Ceux qui parlent le plus de l’évidente nécessité de préserver leur identité ont généralement le plus grand mal à la définir ou à lui donner un contenu.

D’où la nécessité d’y voir plus clair, ce que j’ai essayé de faire dans mon livre. Je suis frappé de voir que ceux qui parlent le plus de l’évidente nécessité de préserver leur identité ont généralement le plus grand mal à la définir ou à lui donner un contenu. Ils expriment des idées contradictoires et donnent le plus souvent des réponses négatives : ils disent ce qu’ils ne sont pas ou ce qu’ils ne veulent pas être.

Pour mieux appréhender la question, il faut déjà faire quelques distinctions fondamentales. D’abord, entre l’identité personnelle et l’identité collective, cette dernière notion renvoyant à ce qu’on appelait naguère l’esprit des peuples (le Volksgeist, disent les Allemands). Il faut tenir compte aussi de la différence entre les identités héritées, généralement à la naissance, et les identités acquises. On a souvent tendance à penser que les secondes sont moins déterminantes que les premières, ce qui est une erreur : un converti qui donne sa vie pour sa foi ou pour ses convictions meurt pour une identité acquise.

Sans identité on n’est rien, on est dépossédé de soi-même.

Enfin, il y a la distinction qui s’impose entre la conception objective de l’identité et l’idée subjective que l’on s’en fait. C’est une distinction essentielle, car c’est subjectivement que nous déterminons ceux dont nous nous sentons le plus proches. Si vous êtes breton et français, est-ce que vous vous sentez d’abord breton ou l’inverse ? Si vous êtes une lesbienne de gauche, préférez-vous vivre avec un hétéro de gauche ou une lesbienne de droite ? Tout dépend de la facette de votre identité qui vous paraît la plus déterminante.

Vous dites dans votre introduction que l’identité est à la fois vitale et floue. D’où vient de paradoxe ?

Elle est vitale, car sans identité on n’est rien, on est dépossédé de soi-même. Mais l’identité est floue parce que ses composantes sont toujours multiples et que les avis divergent sur leur importance respective. C’est vrai sur le plan collectif : voyez la difficulté que l’on a à obtenir une réponse consensuelle à la question : qu’est-ce qui est français ?

Mais c’est vrai aussi sur le plan individuel. Notre identité a de multiples facettes. Nous avons une identité ethnique, une identité nationale, une identité linguistique, une identité culturelle, une identité générationnelle, une identité professionnelle, une identité sexuelle, une identité d’état civil, éventuellement une identité religieuse, politique ou philosophique. Toutes ces facettes ne s’harmonisent pas nécessairement entre elles et, surtout, nous ne leur accordons pas la même importance. L’erreur serait de croire que l’identité n’est pas vitale parce qu’elle est floue, ou qu’elle ne peut pas être floue si elle est vraiment vitale. Il faut en fait admettre l’un et l’autre.

Vous parlez souvent de l’« idéologie du Même ». Comment la définissez-vous et qu’a-t-elle engendré ?

Sous cette dénomination, j’englobe toutes les théories, doctrines ou philosophies qui tendent à déprécier les différences au profit d’un modèle unique. Lorsque Condorcet déclare, contre Montesquieu, qu’une bonne Constitution est nécessairement bonne de tout temps et en tous lieux, il énonce un principe relevant typiquement de l’idéologie du Même.

Il en va de même des philosophies historicistes, qui pensent que tous les peuples sont appelés au cours de leur histoire à passer par les mêmes stades. Ou bien encore de ces néo-féministes hallucinées qui croient que les hommes et les femmes ne seront véritablement égaux que lorsque rien ne les distinguera (et qu’il faut dès lors “déconstruire” la différence entre le masculin et le féminin). D’une façon générale, dès que l’on conçoit l’égalité comme synonyme de la “mêmeté”, dès que l’on pense que ce qui est commun à tous les hommes est beaucoup plus important que ce qui les distingue, on est dans l’idéologie du Même.

Nous n’appartenons à l’humanité que par la médiation d’une culture singulière.

Dans cette optique, nous appartenons d’abord à l’humanité, tandis que les appartenances culturelles et nationales sont secondaires (c’est l’argument préféré des “humanitaires” favorables à une immigration sans contrôle). Or, c’est l’inverse qui est vrai : nous n’appartenons à l’humanité que par la médiation d’une culture singulière. L’aboutissement de l’idéologie du Même, c’est l’homme unidimensionnel, sans mémoire ni projet, l’homme interchangeable dont l’identité compte pour rien.

Selon vous, « vouloir choisir ce que l’on est révèle un déficit d’identité ». Pourquoi ?

Il faut replacer cette phrase dans son contexte, en l’occurrence le commentaire d’une déclaration faite par Élisabeth Moreno, ministre déléguée à l’Égalité entre les femmes et les hommes dans le gouvernement Castex, selon laquelle « chacun est ce qu’il veut être ». Ce n’est tout simplement pas vrai. Une phrase comme “Je suis ce que j’ai décidé d’être” (une femme sans utérus, un homme pourvu d’un vagin, pourquoi pas un canari ?) révèle un désir d’identité impossible, donc un déficit d’identité.

On ne (se) construit qu’à partir d’un donné, c’est-à-dire d’un “déjà là”.

On peut y voir la conséquence de ce leitmotiv de la modernité qui prétend qu’il n’y a pas de donné, que tout est construit. Or, s’il est exact que toute identité contient une part de construction sociale, ce n’est jamais une construction à partir de rien. On ne (se) construit qu’à partir d’un donné, c’est-à-dire d’un “déjà là”. Il faut donc rejeter à la fois le déterminisme brutal qui nie le libre arbitre et l’idée que la société doit faire droit à n’importe quelle catégorie de désir.

Ce ne sont pas, d’après vous, les communautés qui menacent la République, mais le jacobinisme ambiant et la fragmentation individualiste. Qu’entendez-vous par là ?

Il y a aujourd’hui un véritable mythe du “communautarisme”, devenu un mot-valise employé à tout bout de champ. Ce “communautarisme” que l’on dénonce à juste titre et qui n’est en fait qu’un séparatisme néo-tribal, qu’une caricature de communauté. La distinction entre communauté et société a été théorisée en 1887 par Ferdinand Tönnies dans son célèbre livre Communauté et Société.

Le grand problème de la République est qu’elle ne veut concevoir la nation que comme une addition d’individus.

Tönnies montre que c’est à l’époque moderne que la société remplace progressivement les anciennes communautés. Il souligne la valeur du modèle communautaire, ce qui n’a rien à voir avec les tentatives auxquelles nous assistons aujourd’hui d’instaurer sur notre sol une contre-société. Certains “communautarismes” posent des problèmes que d’autres communautés ne posent pas. Le meilleur exemple qu’on peut en donner est celui de la communauté juive, qui s’est parfaitement intégrée sans pour autant s’assimiler, faute de quoi elle aurait peu à peu disparu.

Le grand problème de la République est qu’elle ne veut concevoir la nation que comme une addition d’individus. En centralisant le pouvoir à outrance, en s’efforçant de supprimer les corps intermédiaires et d’éradiquer les identités, les langues et les cultures régionales, en faisant fusionner les notions de citoyenneté et de nationalité, en combattant tout ce qui pouvait s’interposer entre l’individu et l’État, le jacobinisme a appauvri notre pays au lieu de renforcer son unité.

Ce n’est pas tant contre le “communautarisme” qu’il faut lutter que contre le séparatisme, qui rejette toute idée de loi commune. Dire que la République ne doit “reconnaître aucune communauté” est à peu près aussi convaincant que de décréter que “les races n’existent pas”, alors que les unes comme les autres sont plus visibles que jamais.

Est-ce la raison pour laquelle vous déplorez que les intellectuels qui dénoncent le racialisme “indigéniste” se bornent à lui opposer l’universalisme ?

L’universalisme est l’une des formes de l’idéologie du Même. Ceux qui dénoncent le racialisme “indigéniste”, avec ses délires sur les “racisés” et le “racisme systémique blanc”, ont bien entendu raison de le faire. Mais en se contentant de lui opposer un idéal universaliste, qui est aujourd’hui un peu partout en crise tant il apparaît désormais comme une sorte d’ethnocentrisme masqué, ils se condamnent à l’échec. L’appel aux “valeurs de la République” est pareillement inopérant.

L’identité nationale est non seulement possible, mais nécessaire et même indispensable.

Je le répète, c’est au séparatisme qu’il faut s’en prendre et non aux communautés en tant que telles. L’universalisme raisonne à partir d’une conception abstraite de l’homme, étrangère aux situations concrètes. Il serait plus intelligent de chercher à déterminer quelles formes de singularités peuvent être admises à la stricte condition de ne pas antagoniser la loi commune, qui doit rester la ligne rouge à ne pas franchir. C’est le vieux problème de la conciliation entre l’un et le multiple.

Mais que proposer face à l’universalisme ? Peut-il y avoir une identité nationale ?

Je serais tenté de parler de “pluriversalisme”, ce qui implique la reconnaissance de la diversité des peuples, des langues et des cultures. N’oublions pas qu’une identité niée est une identité appelée à se radicaliser sous des formes aussi convulsives qu’inacceptables. L’identité nationale est non seulement possible, mais nécessaire et même indispensable. Mais elle ne doit pas se bâtir sur les ruines des identités particulières. Elle sera d’autant plus forte qu’il y aura plus de citoyens désireux de continuer l’histoire de ce pays, une histoire qui constitue son identité et qui est tout autant un héritage qu’une mission future.

Nous et les autres, l’identité sans fantasmes, d’Alain de Benoist, Éditions du Rocher, 240 pages, 20 €.

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Opex 360

Pour le Délégué général de l’armement, les câbles posés au fond des mers ne permettent pas la détection des sous-marins

par Laurent Lagneau · 3 mars 2023

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L’histoire des sous-marins se confond avec celle des moyens imaginés pour les détecter… Ainsi, durant la Première Guerre Mondiale, la Royal Navy avait imaginé une « boucle de détection » [c’est à dire un câble posé en boucle au fond de la mer] dont le principe reposait sur l’induction électromagnétique. Ce procédé fut ensuite constamment amélioré lors de la Seconde Guerre Mondiale.

Dans les années 1950, l’US Navy déploya un réseau d’hydrophones, appelé SOSUS [SOund SUrveillance System] afin de repérer les sous-marins soviétiques s’approchant du territoire américain. Au moins quatre lignes « SOSUS » furent mises en service : CAESAR [côte occidentale des États-Unis], COLOSSUS [côte orientale], BARRIER [pour la zone dite GIUK – Groenland, Islande, Royaume-Uni – fréquentée par les navires soviétiques pour rejoindre l’Atlantique] et BRONCO [vers la Sibérie et l’Asie orientale].

Pour autant, si les moyens de détections ont progressé, les sous-marins ont aussi évolué sur le plan technologique, ceux-ci étant toujours plus discrets. Notamment ceux à propulsion nucléaire. D’ailleurs, l’existence du système SOSUS n’a jamais remis en cause les patrouilles de sous-marins soviétiques… Et elle n’a pas non plus été un frein au développement de la composante océanique française, qui assura sa première patrouille avec le sous-marin nucléaire lanceur d’engins [SNLE] Le Redoutable en 1971.

Cela étant, la question qui peut se poser est de savoir si le progrès technologique assurera toujours à un SNLE [ou à un sous-marin nucléaire d’attaque] d’échapper à de nouveaux moyens de surveillance plus élaborés. Durant la dernière élection présidentielle, le candidat de la La France insoumise [LFI], Jean-Luc Mélenchon, avait évoqué la « fin de l’indétectabilité des sous-marins », estimant que la « crédibilité à vingt ou trente ans » de la dissuasion française était « incertaine ».

« Selon certains, l’immense réseau des câbles sous-marins qui traversent le monde pourrait constituer un excellent support à des moyens clandestins de détection des objets sous-marins. L’utilisation massive de drones pourrait aussi atteindre cet objectif », avait-il expliqué dans son programme dédié aux affaires de défense.

Sauf que cette « menace » évoquée par l’ex-candidat à l’Élysée n’est pas fondée. Un an plus tard, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le Délégué général pour l’armement [DGA], Emmanuel Chiva, lui a en effet tordu le cou.

« Nous cherchons à améliorer notre connaissance des technologies de surveillance utilisées par les autres nations. Cette démarche, pilotée par le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale [SGDSN], concerne tous les dispositifs – fixes ou non – qui permettraient de détecter nos sous-marins », a d’abord précisé le DGA.

« Je sais que certaines tribunes ont évoqué le fait que nos sous-marins pourraient être détectés par des câbles ou d’autres dispositifs. Ce n’est pas le cas. D’un point de vue technologique, de telles détections ne sont pas crédibles au plan pratique. Ce serait comme de chercher ses lunettes sous un lampadaire parce qu’il y a de la lumière », a ensuite affirmé M. Chiva. Et d’ajouter : « Il faudrait peupler massivement l’ensemble des fonds marins de systèmes d’écoute passive pour parvenir à trouver des sous-marins aujourd’hui dilués dans la profondeur des océans ».

Qui plus est, il faudrait que les sons puissent parvenir à ces câbles de télécommunications, qui reposent parfois à plusieurs milliers de mètres sous la mer. Et c’est sans compter sur le « bruit de fond » et autres sons « parasites »…

Cela étant, M. Chiva n’a pas répondu sur « l’utilisation massive de drones ». Mais ceux-ci seraient dotés des mêmes capacités de détection dont disposent les navires de lutte anti-sous-marine… Et les SNLE et les SNA sont justement conçus pour échapper à leur vigilance.

Cependant, a assuré le DGA, les évolutions technologiques font l’objet d’un veille rigoureuse. Et une vulnérabilité potentielle de la composante océanique de la dissuasion concerne les… transmissions.

« Nous veillons à ce que nos systèmes de transmissions ne soient pas vulnérables à un déchiffrement par un ordinateur quantique. De la même manière, nous prenons en compte ce que l’intelligence artificielle pourrait permettre, notamment en matière de précision des systèmes d’armes », a expliqué M. Chiva.

« En ce qui concerne la capacité à mieux traiter l’information pour obtenir une meilleure précision en matière d’alerte avancée, nos compétiteurs comme nos adversaires utilisent déjà ce type de techniques, sans que cela ne remette en cause les fondements de notre dissuasion. Nous devons néanmoins poursuivre cette veille active en matière d’innovation, en gardant à l’esprit l’horizon 2050 ou 2060 », a conclu le DGA.

Pour le Délégué général de l’armement, les câbles posés au fond des mers ne permettent pas la détection des sous-marins

par Laurent Lagneau · 3 mars 2023

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L’histoire des sous-marins se confond avec celle des moyens imaginés pour les détecter… Ainsi, durant la Première Guerre Mondiale, la Royal Navy avait imaginé une « boucle de détection » [c’est à dire un câble posé en boucle au fond de la mer] dont le principe reposait sur l’induction électromagnétique. Ce procédé fut ensuite constamment amélioré lors de la Seconde Guerre Mondiale.

Dans les années 1950, l’US Navy déploya un réseau d’hydrophones, appelé SOSUS [SOund SUrveillance System] afin de repérer les sous-marins soviétiques s’approchant du territoire américain. Au moins quatre lignes « SOSUS » furent mises en service : CAESAR [côte occidentale des États-Unis], COLOSSUS [côte orientale], BARRIER [pour la zone dite GIUK – Groenland, Islande, Royaume-Uni – fréquentée par les navires soviétiques pour rejoindre l’Atlantique] et BRONCO [vers la Sibérie et l’Asie orientale].

Pour autant, si les moyens de détections ont progressé, les sous-marins ont aussi évolué sur le plan technologique, ceux-ci étant toujours plus discrets. Notamment ceux à propulsion nucléaire. D’ailleurs, l’existence du système SOSUS n’a jamais remis en cause les patrouilles de sous-marins soviétiques… Et elle n’a pas non plus été un frein au développement de la composante océanique française, qui assura sa première patrouille avec le sous-marin nucléaire lanceur d’engins [SNLE] Le Redoutable en 1971.

Cela étant, la question qui peut se poser est de savoir si le progrès technologique assurera toujours à un SNLE [ou à un sous-marin nucléaire d’attaque] d’échapper à de nouveaux moyens de surveillance plus élaborés. Durant la dernière élection présidentielle, le candidat de la La France insoumise [LFI], Jean-Luc Mélenchon, avait évoqué la « fin de l’indétectabilité des sous-marins », estimant que la « crédibilité à vingt ou trente ans » de la dissuasion française était « incertaine ».

« Selon certains, l’immense réseau des câbles sous-marins qui traversent le monde pourrait constituer un excellent support à des moyens clandestins de détection des objets sous-marins. L’utilisation massive de drones pourrait aussi atteindre cet objectif », avait-il expliqué dans son programme dédié aux affaires de défense.

Sauf que cette « menace » évoquée par l’ex-candidat à l’Élysée n’est pas fondée. Un an plus tard, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le Délégué général pour l’armement [DGA], Emmanuel Chiva, lui a en effet tordu le cou.

« Nous cherchons à améliorer notre connaissance des technologies de surveillance utilisées par les autres nations. Cette démarche, pilotée par le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale [SGDSN], concerne tous les dispositifs – fixes ou non – qui permettraient de détecter nos sous-marins », a d’abord précisé le DGA.

« Je sais que certaines tribunes ont évoqué le fait que nos sous-marins pourraient être détectés par des câbles ou d’autres dispositifs. Ce n’est pas le cas. D’un point de vue technologique, de telles détections ne sont pas crédibles au plan pratique. Ce serait comme de chercher ses lunettes sous un lampadaire parce qu’il y a de la lumière », a ensuite affirmé M. Chiva. Et d’ajouter : « Il faudrait peupler massivement l’ensemble des fonds marins de systèmes d’écoute passive pour parvenir à trouver des sous-marins aujourd’hui dilués dans la profondeur des océans ».

Qui plus est, il faudrait que les sons puissent parvenir à ces câbles de télécommunications, qui reposent parfois à plusieurs milliers de mètres sous la mer. Et c’est sans compter sur le « bruit de fond » et autres sons « parasites »…

Cela étant, M. Chiva n’a pas répondu sur « l’utilisation massive de drones ». Mais ceux-ci seraient dotés des mêmes capacités de détection dont disposent les navires de lutte anti-sous-marine… Et les SNLE et les SNA sont justement conçus pour échapper à leur vigilance.

Cependant, a assuré le DGA, les évolutions technologiques font l’objet d’un veille rigoureuse. Et une vulnérabilité potentielle de la composante océanique de la dissuasion concerne les… transmissions.

« Nous veillons à ce que nos systèmes de transmissions ne soient pas vulnérables à un déchiffrement par un ordinateur quantique. De la même manière, nous prenons en compte ce que l’intelligence artificielle pourrait permettre, notamment en matière de précision des systèmes d’armes », a expliqué M. Chiva.

« En ce qui concerne la capacité à mieux traiter l’information pour obtenir une meilleure précision en matière d’alerte avancée, nos compétiteurs comme nos adversaires utilisent déjà ce type de techniques, sans que cela ne remette en cause les fondements de notre dissuasion. Nous devons néanmoins poursuivre cette veille active en matière d’innovation, en gardant à l’esprit l’horizon 2050 ou 2060 », a conclu le DGA.

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L’histoire des sous-marins se confond avec celle des moyens imaginés pour les détecter… Ainsi, durant la Première Guerre Mondiale, la Royal Navy avait imaginé une « boucle de détection » [c’est à dire un câble posé en boucle au fond de la mer] dont le principe reposait sur l’induction électromagnétique. Ce procédé fut ensuite constamment amélioré lors de la Seconde Guerre Mondiale.

Dans les années 1950, l’US Navy déploya un réseau d’hydrophones, appelé SOSUS [SOund SUrveillance System] afin de repérer les sous-marins soviétiques s’approchant du territoire américain. Au moins quatre lignes « SOSUS » furent mises en service : CAESAR [côte occidentale des États-Unis], COLOSSUS [côte orientale], BARRIER [pour la zone dite GIUK – Groenland, Islande, Royaume-Uni – fréquentée par les navires soviétiques pour rejoindre l’Atlantique] et BRONCO [vers la Sibérie et l’Asie orientale].

Pour autant, si les moyens de détections ont progressé, les sous-marins ont aussi évolué sur le plan technologique, ceux-ci étant toujours plus discrets. Notamment ceux à propulsion nucléaire. D’ailleurs, l’existence du système SOSUS n’a jamais remis en cause les patrouilles de sous-marins soviétiques… Et elle n’a pas non plus été un frein au développement de la composante océanique française, qui assura sa première patrouille avec le sous-marin nucléaire lanceur d’engins [SNLE] Le Redoutable en 1971.

Cela étant, la question qui peut se poser est de savoir si le progrès technologique assurera toujours à un SNLE [ou à un sous-marin nucléaire d’attaque] d’échapper à de nouveaux moyens de surveillance plus élaborés. Durant la dernière élection présidentielle, le candidat de la La France insoumise [LFI], Jean-Luc Mélenchon, avait évoqué la « fin de l’indétectabilité des sous-marins », estimant que la « crédibilité à vingt ou trente ans » de la dissuasion française était « incertaine ».

« Selon certains, l’immense réseau des câbles sous-marins qui traversent le monde pourrait constituer un excellent support à des moyens clandestins de détection des objets sous-marins. L’utilisation massive de drones pourrait aussi atteindre cet objectif », avait-il expliqué dans son programme dédié aux affaires de défense.

Sauf que cette « menace » évoquée par l’ex-candidat à l’Élysée n’est pas fondée. Un an plus tard, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le Délégué général pour l’armement [DGA], Emmanuel Chiva, lui a en effet tordu le cou.

« Nous cherchons à améliorer notre connaissance des technologies de surveillance utilisées par les autres nations. Cette démarche, pilotée par le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale [SGDSN], concerne tous les dispositifs – fixes ou non – qui permettraient de détecter nos sous-marins », a d’abord précisé le DGA.

« Je sais que certaines tribunes ont évoqué le fait que nos sous-marins pourraient être détectés par des câbles ou d’autres dispositifs. Ce n’est pas le cas. D’un point de vue technologique, de telles détections ne sont pas crédibles au plan pratique. Ce serait comme de chercher ses lunettes sous un lampadaire parce qu’il y a de la lumière », a ensuite affirmé M. Chiva. Et d’ajouter : « Il faudrait peupler massivement l’ensemble des fonds marins de systèmes d’écoute passive pour parvenir à trouver des sous-marins aujourd’hui dilués dans la profondeur des océans ».

Qui plus est, il faudrait que les sons puissent parvenir à ces câbles de télécommunications, qui reposent parfois à plusieurs milliers de mètres sous la mer. Et c’est sans compter sur le « bruit de fond » et autres sons « parasites »…

Cela étant, M. Chiva n’a pas répondu sur « l’utilisation massive de drones ». Mais ceux-ci seraient dotés des mêmes capacités de détection dont disposent les navires de lutte anti-sous-marine… Et les SNLE et les SNA sont justement conçus pour échapper à leur vigilance.

Cependant, a assuré le DGA, les évolutions technologiques font l’objet d’un veille rigoureuse. Et une vulnérabilité potentielle de la composante océanique de la dissuasion concerne les… transmissions.

« Nous veillons à ce que nos systèmes de transmissions ne soient pas vulnérables à un déchiffrement par un ordinateur quantique. De la même manière, nous prenons en compte ce que l’intelligence artificielle pourrait permettre, notamment en matière de précision des systèmes d’armes », a expliqué M. Chiva.

« En ce qui concerne la capacité à mieux traiter l’information pour obtenir une meilleure précision en matière d’alerte avancée, nos compétiteurs comme nos adversaires utilisent déjà ce type de techniques, sans que cela ne remette en cause les fondements de notre dissuasion. Nous devons néanmoins poursuivre cette veille active en matière d’innovation, en gardant à l’esprit l’horizon 2050 ou 2060 », a conclu le DGA.

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L’histoire des sous-marins se confond avec celle des moyens imaginés pour les détecter… Ainsi, durant la Première Guerre Mondiale, la Royal Navy avait imaginé une « boucle de détection » [c’est à dire un câble posé en boucle au fond de la mer] dont le principe reposait sur l’induction électromagnétique. Ce procédé fut ensuite constamment amélioré lors de la Seconde Guerre Mondiale.

Dans les années 1950, l’US Navy déploya un réseau d’hydrophones, appelé SOSUS [SOund SUrveillance System] afin de repérer les sous-marins soviétiques s’approchant du territoire américain. Au moins quatre lignes « SOSUS » furent mises en service : CAESAR [côte occidentale des États-Unis], COLOSSUS [côte orientale], BARRIER [pour la zone dite GIUK – Groenland, Islande, Royaume-Uni – fréquentée par les navires soviétiques pour rejoindre l’Atlantique] et BRONCO [vers la Sibérie et l’Asie orientale].

Pour autant, si les moyens de détections ont progressé, les sous-marins ont aussi évolué sur le plan technologique, ceux-ci étant toujours plus discrets. Notamment ceux à propulsion nucléaire. D’ailleurs, l’existence du système SOSUS n’a jamais remis en cause les patrouilles de sous-marins soviétiques… Et elle n’a pas non plus été un frein au développement de la composante océanique française, qui assura sa première patrouille avec le sous-marin nucléaire lanceur d’engins [SNLE] Le Redoutable en 1971.

Cela étant, la question qui peut se poser est de savoir si le progrès technologique assurera toujours à un SNLE [ou à un sous-marin nucléaire d’attaque] d’échapper à de nouveaux moyens de surveillance plus élaborés. Durant la dernière élection présidentielle, le candidat de la La France insoumise [LFI], Jean-Luc Mélenchon, avait évoqué la « fin de l’indétectabilité des sous-marins », estimant que la « crédibilité à vingt ou trente ans » de la dissuasion française était « incertaine ».

« Selon certains, l’immense réseau des câbles sous-marins qui traversent le monde pourrait constituer un excellent support à des moyens clandestins de détection des objets sous-marins. L’utilisation massive de drones pourrait aussi atteindre cet objectif », avait-il expliqué dans son programme dédié aux affaires de défense.

Sauf que cette « menace » évoquée par l’ex-candidat à l’Élysée n’est pas fondée. Un an plus tard, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le Délégué général pour l’armement [DGA], Emmanuel Chiva, lui a en effet tordu le cou.

« Nous cherchons à améliorer notre connaissance des technologies de surveillance utilisées par les autres nations. Cette démarche, pilotée par le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale [SGDSN], concerne tous les dispositifs – fixes ou non – qui permettraient de détecter nos sous-marins », a d’abord précisé le DGA.

« Je sais que certaines tribunes ont évoqué le fait que nos sous-marins pourraient être détectés par des câbles ou d’autres dispositifs. Ce n’est pas le cas. D’un point de vue technologique, de telles détections ne sont pas crédibles au plan pratique. Ce serait comme de chercher ses lunettes sous un lampadaire parce qu’il y a de la lumière », a ensuite affirmé M. Chiva. Et d’ajouter : « Il faudrait peupler massivement l’ensemble des fonds marins de systèmes d’écoute passive pour parvenir à trouver des sous-marins aujourd’hui dilués dans la profondeur des océans ».

Qui plus est, il faudrait que les sons puissent parvenir à ces câbles de télécommunications, qui reposent parfois à plusieurs milliers de mètres sous la mer. Et c’est sans compter sur le « bruit de fond » et autres sons « parasites »…

Cela étant, M. Chiva n’a pas répondu sur « l’utilisation massive de drones ». Mais ceux-ci seraient dotés des mêmes capacités de détection dont disposent les navires de lutte anti-sous-marine… Et les SNLE et les SNA sont justement conçus pour échapper à leur vigilance.

Cependant, a assuré le DGA, les évolutions technologiques font l’objet d’un veille rigoureuse. Et une vulnérabilité potentielle de la composante océanique de la dissuasion concerne les… transmissions.

« Nous veillons à ce que nos systèmes de transmissions ne soient pas vulnérables à un déchiffrement par un ordinateur quantique. De la même manière, nous prenons en compte ce que l’intelligence artificielle pourrait permettre, notamment en matière de précision des systèmes d’armes », a expliqué M. Chiva.

« En ce qui concerne la capacité à mieux traiter l’information pour obtenir une meilleure précision en matière d’alerte avancée, nos compétiteurs comme nos adversaires utilisent déjà ce type de techniques, sans que cela ne remette en cause les fondements de notre dissuasion. Nous devons néanmoins poursuivre cette veille active en matière d’innovation, en gardant à l’esprit l’horizon 2050 ou 2060 », a conclu le DGA.

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La Roumanie veut se procurer un bataillon de chars M1A2 Abrams auprès des États-Unis

par Laurent Lagneau · 7 mars 2023

Le 1er décembre dernier, lors du défilé militaire organisé à l’occasion de la fête nationale du pays, le porte-parole du ministère roumain de la Défense, le général Constantin Spinu, avait indiqué que le processus d’acquisition de nouveaux chars de combats, destinés à remplacer les T-85M1 Bizonul [une évolution, pour résumer, du T-55 soviétique] allait être mis sur les rails.

« La guerre en Ukraine nous a montré l’importance de l’artillerie, des chars, de la défense aérienne, de la logistique et de la capacité à projeter des forces pendant de longues périodes et de les soutenir au contact de l’ennemi », avait expliqué le général Spinu. D’où, avait-il continué, le lancement d’un « programme d’approvisionnement en chars à moyen et long terme ». Cependant, il s’était refusé à donner plus de détails.

S’appuyant sur des sources industrielles, le site spécialisé roumain Defense Romania avait avancé que deux modèles étaient en balance, à savoir le M1A2 Abrams américain et le Leopard 2A7+ allemand. Mais la candidature du K-2 « Black Panther » sud-coréen ne pouvait pas non plus être exclue en raison du rapprochement de Bucarest et de Séoul en matière de défense, ce qui s’est récemment traduit par la signature d’un protocole d’accord entre la société publique roumaine ROMARM avec Hanwha Aeropace, en vue d’établir un « partenariat global » concernant les obusiers K-9 Thunder et les véhicules de combat d’infanterie [VCI] K-21 « Redback ».

Finalement, le choix du futur char de l’armée roumaine a été annoncé par le général Teodor Incicaș, le chef de la direction générale de l’armement locale.

« Ces jours-ci, nous enverrons au Parlement, en vue d’une approbation préalable, des demandes concernant l’achat d’obusiers automoteurs chenillés, de véhicule de combat d’infanterie, de systèmes de défense aérienne à courte et très courte portée et de deux types de missiles pour nos avions F-16. Dans le même temps, notre demande pour l’achat d’un bataillon de chars Abrams est en passe d’être approuvée », a en effet déclaré le général Incicaș, dans une vidéo publiée par le ministère roumain de la Défense.

Dans l’armée roumaine, un bataillon compte 54 chars de combat.

Le choix de l’Abrams « appartient à l’état-major général des forces terrestres. Il a été fait à la suite d’une évaluation », a ensuite précisé le général Incicaș. Les chars seront acquis via une procédure de gré à gré [ou de « gouvernement à gouvernement]. En clair, cet achat se fera selon le dispositif dit des « Foreign Military Sales » [FMS].

Le montant de l’investissement que s’apprête à faire le ministère roumain de la Défense n’a pas été précisé. Cela étant, l’administration américaine avait approuvé la vente de 250 M1A2 SEPv3 Abrams – porduits par General Dynamics Land Systems – pour une somme évaluée à environ cinq milliards d’euros. Le contrat prévoyait la fourniture de pièces de rechange et de munitions ainsi que la formation des militaires polonais et un soutien logistique.

France24 - Monde

RD Congo : les combats continuent dans l'Est malgré l'annonce d'un cessez-le-feu

Publié le : 07/03/2023 - 17:47

FRANCE 24 Suivre

Malgré l'annonce le 3 mars à Luanda d'un nouveau cessez-le-feu accepté par le M23 et censé entrer en vigueur mardi, les combats se poursuivent entre l'armée et les rebelles, dans l'est de la République démocratique du Congo, sur les fronts nord et sud autour des zones contrôlées par la rébellion, dans la province du Nord-Kivu.

Malgré la pression internationale et l'annonce d'un cessez-le-feu prévu mardi midi (10H00 GMT) entre l'armée et la rébellion du M23, les combats se poursuivent dans l'est de la République démocratique du Congo, selon des sources locales.

Après quelques jours de calme relatif, les combats avaient repris lundi sur les fronts nord et sud autour des zones contrôlées par les rebelles, dans la province du Nord-Kivu, faisant plusieurs morts et blessés civils selon des sources hospitalières et humanitaires.

Dans la soirée, depuis New York, le Secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres exhortait "le M23 à respecter le cessez-le-feu" en vue de "son retrait total et effectif de toutes les zones occupées" dans l'est de la RDC.

Mais le lendemain, les affrontements se poursuivent et le M23 s'est emparé de nouvelles localités.

"Karuba (à une trentaine de km à l'ouest de la capitale provinciale Goma) vient de tomber dans les mains des rebelles", a déclaré une source sécuritaire. "Nous les avons attaqués cette nuit mais ce matin, ils ont lancé une contre-attaque et à cette heure les combats continuent", a ajouté la même source.

Même chose sur le front nord, où le M23 reste à l'offensive sur des villages et des positions des FARDC (forces armées de la RDC), provoquant, selon des témoins, le repli de militaires vers la ville de Kanyabayonga, plus au nord.

Mais malgré sa progression sur le terrain, la rébellion du M23 a annoncé mardi dans un communiqué "un cessez-le-feu effectif" à 12H00, afin "d'ouvrir la voie au dialogue direct avec le gouvernement de Kinshasa".

Les deux parties s'accusent mutuellement d'avoir lancé des attaques sur leurs positions.

Willy Ngoma, un porte-parole du M23, a déclaré à l'AFP que l'armée congolaise avait attaqué lundi "simultanément toutes (ses) positions" et que la rébellion subissait encore des attaques mardi matin. Le M23 réagit "en légitime défense", a-t-il affirmé.

Les autorités congolaises, par la voix du lieutenant-colonel Guillaume Ndjike, porte-parole de l'armée au Nord-Kivu, accusent de leur côté "les terroristes du M23 et leurs parrains des Rwanda Defence Force (l'armée rwandaise)" d'avoir lancé lundi "une attaque qui a ciblé le contingent burundais récemment déployé dans le cadre de la force régionale de l'East African Community (EAC)".

"Énormes dégâts"

Selon le lieutenant-colonel, cette attaque "au mortier" a également visé un camp de personnes déplacées et la cité de Mubambiro, causant "d'énormes dégâts", à 20 km à l'ouest de Goma.

Samedi, au cours de sa visite en RDC, le président français Emmanuel Macron avait déclaré à propos des engagements pris par les parties au conflit qu'en cas de non-respect, des sanctions pourraient être prises, y compris contre le Rwanda.

La rébellion majoritairement tutsi du M23, restée en sommeil pendant près de dix ans, a repris les armes fin 2021. Kinshasa accuse le Rwanda de la soutenir, ce qui a été corroboré par des experts de l'ONU, bien que Kigali s'en défende.

À Karuba, les combats qui font rage entre l'armée et le M23 depuis lundi ont fait six morts et "au moins dix blessés", selon Folo Ombeni, vice président de la société civile locale.

Léopold Muisha, de la société civile du groupement Kamuronza, à la sortie ouest de Goma, affirme de son côté dans un communiqué que le M23 a bombardé des objectifs civils, précisant que "sept bombes ont été tirées lundi en fin d'après-midi, tuant deux civils, dont un enfant de 12 ans, et blessant six autres".

Le Comité international de la Croix-rouge (CICR), qui prend en charge une partie des blessés de guerre, évoque un mort et sept blessés au cours de ce bombardement.

Le nouveau cessez-le-feu annoncé intervient après l'échec de toutes les précédentes initiatives régionales lancées pour mettre fin à la progression du M23 ces derniers mois dans le Nord-Kivu.

Le 3 mars à Luanda, la présidence angolaise, désignée médiatrice par l'Union africaine dans cette crise, annonçait un nouveau calendrier de cessation des hostilités, débutant ce mardi à midi avec l'arrêt des combats "dans toute la région orientale de la RDC".

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Le ministère des Armées met en place un « comité pour le spatial de défense »

par Laurent Lagneau · 3 mars 2023

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L’espace aura été l’une des priorités de la Loi de pogrammation militaire [LPM] actuellement en vigueur. Ce qui s’est concrétisé par l’élaboration d’une stratégie spatiale de défense, la création du « commandement de l’espace » pour les aspects opérationnels, le changement d’appellation de l’armée de l’Air [devenue armée de l’Air & de l’Espace], le renouvellement de plusieurs capacités [Syracuse 4, CERES, CSO, etc], le lancement de nouveaux projets [YODA pour des « patrouilles » en orbite, communication optique par laser, Iris, Celeste], le financement de jeunes entreprises pleines de promesses, via Definvest ou encore par l’organisation de l’exercice AsterX.

Si beaucoup a été fait lors de ces cinq dernières années, il reste cependant encore beaucoup à faire. Et, lors d’une audition au Sénat, le 28 février, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a assuré qu’il remettrait une « copie ambitieuse » pour le domaine spatial à la faveur de la LPM 2024-30, laquelle devrait bientôt être dévoilée.

Invité à livrer son analyse de la guerre en Ukraine par les députés de la commission de la Défense, le général Philippe Adam, le Commandement de l’Espace [CdE] avait donné un aperçu de ses attentes. D’abord, avait-il dit, il s’agira de poursuivre les efforts devant permettre de doter la France d’une capacité de « défense active » en orbite à l’horizon 2030.

Et cela suppose de développer des « moyens de surveillance bien conçus et performants » associés à des « satellites patrouilleurs », afin d’obtenir une « bonne connaissance de ce qui se passe », une « meilleure efficacité opérationnelle dans les domaines de la reconnaissance, de la communication et de la connectivité » et une capacité d’action « pour défendre nos moyens mais aussi pour s’opposer aux moyens des autres ».

L’alerte avancée – c’est à dire la capacité de détecter les tirs de missiles balistiques – est une autre priorité du CdE. De même que la mise au point d’un « avion spatial »… Une capacité qui pourrait être déterminante pour placer des charges utiles en orbite à moindres coûts… alors que, à l’heure actuelle, les moyens autonomes dont les Européens disposent pour accéder à l’espace sont très limités, notamment en raison des retards d’Ariane 6 et de la dernière mésaventure du lanceur Vega C [avec deux satellites d’Airbus Defence & Space à bord, ndlr], causée par une pièce de mauvaise qualité acquise en Ukraine.

Par ailleurs, le paysage de l’industrie spatiale évolue rapidement. Et l’apparition de nouveaux acteurs privés – le « New Space » – remet en cause les modèles économiques qui avaient cours jusqu’à présent… ainsi que les façons de faire.

« La crise des lanceurs que l’Europe traverse aujourd’hui, menace l’autonomie d’accès aux moyens spatiaux, nécessaires aux opérations de nos forces armées. Le New Space et l’évolution des offres de services pour le domaine civil, via l’essor des constellations et la multiplication des acteurs, interrogent l’organisation et les pratiques de la politique spatiale militaire fondée par le Général de Gaulle », résume ainsi le ministère des Armées. D’où la nécessité, selon lui, de créer un « comité pour le spatial de défense ».

Placée sous l’autorité directe du ministre des Armées, cette nouvelle structure sera chargée de « de définir, décliner et mettre en œuvre la politique militaire nationale dans le domaine de l’espace sur les plans programmatique, industriel, capacitaires et internationaux en prenant en compte les enjeux opérationnels ».

Les activités de ce « comité pour le spatial de défense » seront coordonnées par l’ingénieure générale de l’armement Eva Portier, qui en sera la secrétaire générale, en plus d’être l’adjointe « Espace » d’Emmanuel Chiva, le Délégué général pour l’armement [DGA]. À noter qu’elle n’aura pas à s’occuper des aspects opérationnels, ceux-ci relevant du domaine exclusif du Commandement de l’Espace.

Passée par l’École polytechnique [X 95] et l’École nationale supérieure des mines de Paris, Eva Portier connaît bien les affaires spatiales pour avoir notamment été responsable des programmes spatiaux militaire de renseignement [dont MUSIS-CSO].

Le ministère des Armées met en place un « comité pour le spatial de défense »

par Laurent Lagneau · 3 mars 2023

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L’espace aura été l’une des priorités de la Loi de pogrammation militaire [LPM] actuellement en vigueur. Ce qui s’est concrétisé par l’élaboration d’une stratégie spatiale de défense, la création du « commandement de l’espace » pour les aspects opérationnels, le changement d’appellation de l’armée de l’Air [devenue armée de l’Air & de l’Espace], le renouvellement de plusieurs capacités [Syracuse 4, CERES, CSO, etc], le lancement de nouveaux projets [YODA pour des « patrouilles » en orbite, communication optique par laser, Iris, Celeste], le financement de jeunes entreprises pleines de promesses, via Definvest ou encore par l’organisation de l’exercice AsterX.

Si beaucoup a été fait lors de ces cinq dernières années, il reste cependant encore beaucoup à faire. Et, lors d’une audition au Sénat, le 28 février, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a assuré qu’il remettrait une « copie ambitieuse » pour le domaine spatial à la faveur de la LPM 2024-30, laquelle devrait bientôt être dévoilée.

Invité à livrer son analyse de la guerre en Ukraine par les députés de la commission de la Défense, le général Philippe Adam, le Commandement de l’Espace [CdE] avait donné un aperçu de ses attentes. D’abord, avait-il dit, il s’agira de poursuivre les efforts devant permettre de doter la France d’une capacité de « défense active » en orbite à l’horizon 2030.

Et cela suppose de développer des « moyens de surveillance bien conçus et performants » associés à des « satellites patrouilleurs », afin d’obtenir une « bonne connaissance de ce qui se passe », une « meilleure efficacité opérationnelle dans les domaines de la reconnaissance, de la communication et de la connectivité » et une capacité d’action « pour défendre nos moyens mais aussi pour s’opposer aux moyens des autres ».

L’alerte avancée – c’est à dire la capacité de détecter les tirs de missiles balistiques – est une autre priorité du CdE. De même que la mise au point d’un « avion spatial »… Une capacité qui pourrait être déterminante pour placer des charges utiles en orbite à moindres coûts… alors que, à l’heure actuelle, les moyens autonomes dont les Européens disposent pour accéder à l’espace sont très limités, notamment en raison des retards d’Ariane 6 et de la dernière mésaventure du lanceur Vega C [avec deux satellites d’Airbus Defence & Space à bord, ndlr], causée par une pièce de mauvaise qualité acquise en Ukraine.

Par ailleurs, le paysage de l’industrie spatiale évolue rapidement. Et l’apparition de nouveaux acteurs privés – le « New Space » – remet en cause les modèles économiques qui avaient cours jusqu’à présent… ainsi que les façons de faire.

« La crise des lanceurs que l’Europe traverse aujourd’hui, menace l’autonomie d’accès aux moyens spatiaux, nécessaires aux opérations de nos forces armées. Le New Space et l’évolution des offres de services pour le domaine civil, via l’essor des constellations et la multiplication des acteurs, interrogent l’organisation et les pratiques de la politique spatiale militaire fondée par le Général de Gaulle », résume ainsi le ministère des Armées. D’où la nécessité, selon lui, de créer un « comité pour le spatial de défense ».

Placée sous l’autorité directe du ministre des Armées, cette nouvelle structure sera chargée de « de définir, décliner et mettre en œuvre la politique militaire nationale dans le domaine de l’espace sur les plans programmatique, industriel, capacitaires et internationaux en prenant en compte les enjeux opérationnels ».

Les activités de ce « comité pour le spatial de défense » seront coordonnées par l’ingénieure générale de l’armement Eva Portier, qui en sera la secrétaire générale, en plus d’être l’adjointe « Espace » d’Emmanuel Chiva, le Délégué général pour l’armement [DGA]. À noter qu’elle n’aura pas à s’occuper des aspects opérationnels, ceux-ci relevant du domaine exclusif du Commandement de l’Espace.

Passée par l’École polytechnique [X 95] et l’École nationale supérieure des mines de Paris, Eva Portier connaît bien les affaires spatiales pour avoir notamment été responsable des programmes spatiaux militaire de renseignement [dont MUSIS-CSO].

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L’espace aura été l’une des priorités de la Loi de pogrammation militaire [LPM] actuellement en vigueur. Ce qui s’est concrétisé par l’élaboration d’une stratégie spatiale de défense, la création du « commandement de l’espace » pour les aspects opérationnels, le changement d’appellation de l’armée de l’Air [devenue armée de l’Air & de l’Espace], le renouvellement de plusieurs capacités [Syracuse 4, CERES, CSO, etc], le lancement de nouveaux projets [YODA pour des « patrouilles » en orbite, communication optique par laser, Iris, Celeste], le financement de jeunes entreprises pleines de promesses, via Definvest ou encore par l’organisation de l’exercice AsterX.

Si beaucoup a été fait lors de ces cinq dernières années, il reste cependant encore beaucoup à faire. Et, lors d’une audition au Sénat, le 28 février, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a assuré qu’il remettrait une « copie ambitieuse » pour le domaine spatial à la faveur de la LPM 2024-30, laquelle devrait bientôt être dévoilée.

Invité à livrer son analyse de la guerre en Ukraine par les députés de la commission de la Défense, le général Philippe Adam, le Commandement de l’Espace [CdE] avait donné un aperçu de ses attentes. D’abord, avait-il dit, il s’agira de poursuivre les efforts devant permettre de doter la France d’une capacité de « défense active » en orbite à l’horizon 2030.

Et cela suppose de développer des « moyens de surveillance bien conçus et performants » associés à des « satellites patrouilleurs », afin d’obtenir une « bonne connaissance de ce qui se passe », une « meilleure efficacité opérationnelle dans les domaines de la reconnaissance, de la communication et de la connectivité » et une capacité d’action « pour défendre nos moyens mais aussi pour s’opposer aux moyens des autres ».

L’alerte avancée – c’est à dire la capacité de détecter les tirs de missiles balistiques – est une autre priorité du CdE. De même que la mise au point d’un « avion spatial »… Une capacité qui pourrait être déterminante pour placer des charges utiles en orbite à moindres coûts… alors que, à l’heure actuelle, les moyens autonomes dont les Européens disposent pour accéder à l’espace sont très limités, notamment en raison des retards d’Ariane 6 et de la dernière mésaventure du lanceur Vega C [avec deux satellites d’Airbus Defence & Space à bord, ndlr], causée par une pièce de mauvaise qualité acquise en Ukraine.

Par ailleurs, le paysage de l’industrie spatiale évolue rapidement. Et l’apparition de nouveaux acteurs privés – le « New Space » – remet en cause les modèles économiques qui avaient cours jusqu’à présent… ainsi que les façons de faire.

« La crise des lanceurs que l’Europe traverse aujourd’hui, menace l’autonomie d’accès aux moyens spatiaux, nécessaires aux opérations de nos forces armées. Le New Space et l’évolution des offres de services pour le domaine civil, via l’essor des constellations et la multiplication des acteurs, interrogent l’organisation et les pratiques de la politique spatiale militaire fondée par le Général de Gaulle », résume ainsi le ministère des Armées. D’où la nécessité, selon lui, de créer un « comité pour le spatial de défense ».

Placée sous l’autorité directe du ministre des Armées, cette nouvelle structure sera chargée de « de définir, décliner et mettre en œuvre la politique militaire nationale dans le domaine de l’espace sur les plans programmatique, industriel, capacitaires et internationaux en prenant en compte les enjeux opérationnels ».

Les activités de ce « comité pour le spatial de défense » seront coordonnées par l’ingénieure générale de l’armement Eva Portier, qui en sera la secrétaire générale, en plus d’être l’adjointe « Espace » d’Emmanuel Chiva, le Délégué général pour l’armement [DGA]. À noter qu’elle n’aura pas à s’occuper des aspects opérationnels, ceux-ci relevant du domaine exclusif du Commandement de l’Espace.

Passée par l’École polytechnique [X 95] et l’École nationale supérieure des mines de Paris, Eva Portier connaît bien les affaires spatiales pour avoir notamment été responsable des programmes spatiaux militaire de renseignement [dont MUSIS-CSO].

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L’espace aura été l’une des priorités de la Loi de pogrammation militaire [LPM] actuellement en vigueur. Ce qui s’est concrétisé par l’élaboration d’une stratégie spatiale de défense, la création du « commandement de l’espace » pour les aspects opérationnels, le changement d’appellation de l’armée de l’Air [devenue armée de l’Air & de l’Espace], le renouvellement de plusieurs capacités [Syracuse 4, CERES, CSO, etc], le lancement de nouveaux projets [YODA pour des « patrouilles » en orbite, communication optique par laser, Iris, Celeste], le financement de jeunes entreprises pleines de promesses, via Definvest ou encore par l’organisation de l’exercice AsterX.

Si beaucoup a été fait lors de ces cinq dernières années, il reste cependant encore beaucoup à faire. Et, lors d’une audition au Sénat, le 28 février, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a assuré qu’il remettrait une « copie ambitieuse » pour le domaine spatial à la faveur de la LPM 2024-30, laquelle devrait bientôt être dévoilée.

Invité à livrer son analyse de la guerre en Ukraine par les députés de la commission de la Défense, le général Philippe Adam, le Commandement de l’Espace [CdE] avait donné un aperçu de ses attentes. D’abord, avait-il dit, il s’agira de poursuivre les efforts devant permettre de doter la France d’une capacité de « défense active » en orbite à l’horizon 2030.

Et cela suppose de développer des « moyens de surveillance bien conçus et performants » associés à des « satellites patrouilleurs », afin d’obtenir une « bonne connaissance de ce qui se passe », une « meilleure efficacité opérationnelle dans les domaines de la reconnaissance, de la communication et de la connectivité » et une capacité d’action « pour défendre nos moyens mais aussi pour s’opposer aux moyens des autres ».

L’alerte avancée – c’est à dire la capacité de détecter les tirs de missiles balistiques – est une autre priorité du CdE. De même que la mise au point d’un « avion spatial »… Une capacité qui pourrait être déterminante pour placer des charges utiles en orbite à moindres coûts… alors que, à l’heure actuelle, les moyens autonomes dont les Européens disposent pour accéder à l’espace sont très limités, notamment en raison des retards d’Ariane 6 et de la dernière mésaventure du lanceur Vega C [avec deux satellites d’Airbus Defence & Space à bord, ndlr], causée par une pièce de mauvaise qualité acquise en Ukraine.

Par ailleurs, le paysage de l’industrie spatiale évolue rapidement. Et l’apparition de nouveaux acteurs privés – le « New Space » – remet en cause les modèles économiques qui avaient cours jusqu’à présent… ainsi que les façons de faire.

« La crise des lanceurs que l’Europe traverse aujourd’hui, menace l’autonomie d’accès aux moyens spatiaux, nécessaires aux opérations de nos forces armées. Le New Space et l’évolution des offres de services pour le domaine civil, via l’essor des constellations et la multiplication des acteurs, interrogent l’organisation et les pratiques de la politique spatiale militaire fondée par le Général de Gaulle », résume ainsi le ministère des Armées. D’où la nécessité, selon lui, de créer un « comité pour le spatial de défense ».

Placée sous l’autorité directe du ministre des Armées, cette nouvelle structure sera chargée de « de définir, décliner et mettre en œuvre la politique militaire nationale dans le domaine de l’espace sur les plans programmatique, industriel, capacitaires et internationaux en prenant en compte les enjeux opérationnels ».

Les activités de ce « comité pour le spatial de défense » seront coordonnées par l’ingénieure générale de l’armement Eva Portier, qui en sera la secrétaire générale, en plus d’être l’adjointe « Espace » d’Emmanuel Chiva, le Délégué général pour l’armement [DGA]. À noter qu’elle n’aura pas à s’occuper des aspects opérationnels, ceux-ci relevant du domaine exclusif du Commandement de l’Espace.

Passée par l’École polytechnique [X 95] et l’École nationale supérieure des mines de Paris, Eva Portier connaît bien les affaires spatiales pour avoir notamment été responsable des programmes spatiaux militaire de renseignement [dont MUSIS-CSO].

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Après l’Allemagne, la République tchèque fait part de son intérêt pour les chars Leopard 2 de l’armée suisse

par Laurent Lagneau · 7 mars 2023

La semaine passée, le Département fédéral suisse de la Défense, de la protection de la population et des sports a confirmé que l’Allemagne lui avait demandé de revendre une partie de ses 96 chars Leopard 2 [ou 87Leo selon la nomenclature suisse, ndlr] à Rheinmetall afin de pouvoir « reconstituer les stocks d’armements au sein des pays membres de l’Union européenne et de l’Otan ».

Compte tenu de sa neutralité et de sa loi fédérale sur le matériel de guerre, la Suisse s’interdit d’exporter [ou de revendre] des équipements militaires vers des pays en guerre. Et l’Ukraine n’échappe pas à cette règle. D’où la demande de Berlin, laquelle vise à remplacer les Leopard 2 que certains pays ont l’intention de fournir à l’armée ukrainienne.

Cela étant, les Leopard 2 mis en réserve par l’armée suisse – 96 sur un total de 230 – suscite bien des convoitises. L’an passé, la Pologne s’y était intéressée, alors qu’elle cherchait à remplacer les chars T-72 de conception soviétique qu’elle venait de livrer à l’Ukraine. Et, à l’époque, Berne avait refusé de donner une suite favorable à cette demande… pour des raisons législatives.

« Étant donné que l’aliénation de chars désaffectés à un autre État suppose en amont une mise hors service de ces systèmes, étape soumise à l’approbation du Parlement dans le cadre de messages sur l’armée, le DDPS estime que, dans les circonstances actuelles, l’aliénation de chars désaffectés à la Pologne ne peut pas être réalisée dans un délai utile », firent en effet valoir les autorités suisses.

Quelle suite sera donnée à la requête allemande? Et… à celle que vient d’adresser la République tchèque, qui serait intéressée par la reprise de quelques « 87 Leo »? C’est en effet ce qu’a indiqué Viola Amherd, la cheffe du DDPS… « Nous avions une demande de l’Allemagne et depuis lors, nous avons aussi une demande de la République tchèque », a-t-elle en effet déclaré à la télévision publique SRF, le 6 mars.

À Prague, on a donné une version différente des faits. « Nous n’avons pas discuté de l’achat de chars à la Suisse, mais si la Suisse voulait nous donner ses Leopard 2 comme récompense pour notre aide à l’Ukraine nous ne serions certainement pas contre », a en effet dit David Jares, le porte-parole du ministère tchèque de la Défense, selon l’AFP.

Selon le commandant de corps Thomas Süssli [chef de l’armée suisse], la demande allemande porterait sur une douzaine de Leopard 2A4. Quant à celle faite par Prague, aucune précision n’a été donnée son sujet.

Pour rappel, l’armée tchèque doit recevoir un total de 15 Leopard 2A4, fournis par l’Allemagne dans le cadre de l’initiative Ringtausch, lancée par Berlin pour faciliter le don à l’Ukraine d’équipements militaires d’origine soviétique par certains pays de l’Otan. Et il est question de compléter cette dotation par 50 Leopard 2A7+ neufs.

Cela étant, l’armée suisse n’est pas forcément d’accord pour se séparer des chars mis en réserve. En janvier, une initiative parlementaire avait été lancée pour autoriser la cession d’une trentaine de Leopard 2 à l’Allemagne. Mais elle s’était heurtée à l’opposition des commissions de la politique de sécurité des chambres du Parlement suisse [Conseil national et Conseil des États]. Et il est problable que ces nouvelles demandes fassent l’objet du même traitement.

« Les Leopard mis hors service gardent leur importance, soit pour être revalorisé soit sous forme de pièces de rechange », a ainis souligné le DDPS, selon la presse d’outre-Léman.

Photo : DDPS

New York Times - World

Despised Dictator’s ‘Scary’ Shrine Becomes a Bet on Albania’s Future

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An enormous pyramid was long a reminder of a brutal regime and decades of disappointments. Now, it’s a symbol of a city aspiring to be the high-tech “Tel Aviv of the Balkans.”

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By Andrew Higgins

TIRANA, Albania — Built in the 1980s to commemorate a dead tyrant in Pharaonic style, the concrete and glass pyramid in the center of Albania’s capital, Tirana, was falling apart by the time engineers and construction workers arrived to rescue it.

The windows were broken. Homeless people were sleeping in its cavernous hall, which was daubed with graffiti and stinking of urine. Empty bottles and syringes littered the floor, which was covered in polished marble when the pyramid — a shrine to Albania’s late Communist dictator, Enver Hoxha — first opened in 1988, but had since been stripped bare by vandals and thieves.

“The place was a wreck,” Genci Golemi, the site engineer, recalled of his first visit. “Everything had been stolen.”

Now, after two years of reconstruction work, the building is a glistening temple to Albania’s ambitious hopes for the future.

For Tirana’s mayor, Erion Veliaj, the $22 million makeover of the pyramid points to how he imagines the capital: as “the Tel Aviv of the Balkans,” a high-tech hub offering jobs and promise to a country that was so impoverished and cut off from the modern world under Mr. Hoxha, who died in 1985, that typewriters and color TVs were banned.

“Instead of being a blast from the past, it will be blast off into the future,” the mayor said of the pyramid, brushing aside the fact that Albania is still one of Europe’s poorest countries and better known as a source of economic migrants than software engineers.

Still, after decades of failed grand plans for the pyramid, hope is running high. It is being repurposed as a space for classrooms, cafes and tech company offices, and is scheduled to open to the public later this year.

“Hoxha will be rolling in his grave to see his memorial turned into a celebration of capitalism, jobs and the future,” Mr. Veliaj said, standing atop the pyramid, which is about 70 feet tall, near a hole in the roof that used to be filled with a giant red star made of glass. The outline of the star is still visible in the concrete that housed it, a ghostly reminder of Albania’s four decades under brutal Communist rule.

Many countries on Europe’s formerly Communist eastern fringe have wrestled with the question of what to do with massive structures left over from a past most people would like to forget.

Winy Maas, the principal architect of MVRDV, a Dutch firm that led the redesign of the Tirana pyramid, said that dealing with structures erected to celebrate tyranny has always involved “difficult decisions” but added that no matter how baleful a building’s beginnings, demolition is “rarely a good option.”

He said he had been inspired by the reconstruction of the Reichstag in Berlin by the British architect Norman Foster, who added a glass dome to a building long associated with Germany’s Nazi past and turned it into a light-filled symbol of the country’s modern democracy.

Albania was the last nation in Europe to ditch Communism, doing so in 1991 with a frenzy of attacks on statues of Mr. Hoxha, his memorial hall and everything he stood for.

But hopes of a new era of democratic prosperity quickly turned into yet more upheaval when a network of financial Ponzi schemes collapsed in 1997, setting off violent nationwide protests that pushed the country toward civil war.

Tempers eventually calmed, opening the way for Albania to apply to join the European Union in 2009 and win candidate status in 2014 for future entry to the bloc, which it has yet to join.

Throughout this turbulent journey, the Hoxha pyramid loomed over Tirana, slowly decaying and seemingly taunting each new Albanian government with its memories of a Stalinist system that few wanted to bring back but whose replacement had fed so much disappointment.

“The ghost of Hoxha was everywhere and terrifying for everyone,” recalled Frrok Cupi, a journalist who was appointed in 1991 to manage the pyramid, which was supposed to become a cultural center.

One of his first and most daunting tasks, Mr. Cupi said, was to somehow get rid of a 22-ton marble statue of the dictator in the main hall. Its removal, he believed, offered the only hope of saving the pyramid from angry anti-Communist mobs that wanted to destroy the whole building.

The statue was so big and heavy that moving it risked breaking the floor and bringing down the pyramid. The Italian Embassy proposed hoisting the statue out through the roof by helicopter. Others suggested cutting it to pieces with a special saw. In the end, Llesh Biba, a young theater director working as a carpenter at the pyramid, set upon Hoxha with a sledgehammer, bashing away with gusto at his head and body.

“It felt great to hit Hoxha,” Mr. Biba, now a sculptor, recalled in an interview in his Tirana studio. “Nobody else dared. They were all worried about saving their own skins.” After finishing his work, however, Mr. Biba checked into a hospital suffering serious lung problems from breathing in shards of marble and dust.

Mr. Biba’s health crisis established what became a long pattern of misfortune associated with a building that “seemed cursed,” according to Martin Mata, the co-head of the Albanian-American Investment Fund, which helped finance the reconstruction work.

With no money to keep the pyramid operating as a cultural center, the authorities turned it into a rental property.

Albania’s first nightclub took space there in the early 1990s. The United States aid agency USAID, a television station and Pepsi moved into office space in the basement, followed by NATO, which set up an office there during the 1999 war in neighboring Kosovo.

Over the years, the pyramid started falling apart, taken over by squatters and swarming with young people who used its sloping concrete outer walls as slides. Bold plans to give the structure a new purpose came and went, including a failed project promoted by an Albanian former prime minister, Sali Berisha, to turn the pyramid into a new national theater.

By 2010, the pyramid had become such an embarrassing symbol of failure that legislators demanded it be torn down and asked Austrian architects to come up with a plan to build a new Parliament building on its land. That effort, too, fizzled.

The current renovation finally broke the streak of failure.

Driving the current effort is Tirana’s mayor, Mr. Veliaj, a close political ally of Albania’s prime minister for the past decade, Edi Rama, a former artist who has won plaudits, even from some political rivals, for shaking off the country’s reputation for chaos.

The mayor, 43, recalled visiting the pyramid as a schoolboy soon after it opened in 1988 as a lugubrious memorial to Mr. Hoxha. “It was like going to a scary funeral,” he said, describing how a floodlit red star in the roof “looked down on us all, like the eye of Big Brother.”

Mr. Maas, the architect, said that in the renovation, he tried to “overcome the past, not destroy it” by preserving the pyramid’s basic structure while opening it up more to sunlight and modernizing the interior to purge it of associations with Albania’s grim past.

In a concession to the happy memories many Tirana residents have of sliding down the pyramid’s slopes, the new design includes a small area for sliding. Most of the outer walls, however, are now covered with steps so that visitors can walk to the top. There is also an elevator.

Not everyone likes the new design. Mr. Biba, who demolished Mr. Hoxha’s marble statue more than 30 years ago, scorned the reconstructed pyramid as a flashy public relations stunt by the prime minister.

But that is a minority view. Mr. Cupi, who, after his cultural center flopped, supported demands that the building be torn down, now praises the redesign as a sign that Albania can overcome its Communist ghosts and post-Communist demons.

“We all wanted to be part of the West but did not really know what this meant,” he said. “The pyramid has now been totally transformed, and that gives me hope for this country.”

Fatjona Mejdini contributed reporting.

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L’Allemagne demande à la Suisse de revendre des chars Leopard 2 à Rheinmetall

par Laurent Lagneau · 3 mars 2023

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La neutralité étant l’un des marqueurs de son identité nationale, la Suisse s’interdit de livrer des équipements militaires et des munitions aux pays impliqués dans un conflit. C’est en vertu de ce principe – et de sa loi fédérale sur le matériel de guerre – qu’elle a mis son veto à la fourniture d’obus de 35 mm destinés aux canons Oerlikon KDA L/90 des blindés anti-aériens Gepard cédés par l’Allemagne à l’armée ukrainienne.

Cependant, Berne a fait une légère entorse à cette neutralité en reprenant la totalité des sanctions prises par l’Union européenne contre la Russie… Mais pour certains, c’est encore trop peu… au point de lui suggérer d’imiter la Suède et la Finlande, qui ont abandonné leur neutralité non seulement pour apporter une aide militaire à l’Ukraine mais aussi pour rejoindre l’Otan.

En tout cas, la question divise l’opinion publique suisse, à en croire un sondage publié par Tamedia. Ainsi, 50% des personnes interrogées se disent favorables, à titre exceptionnel, à une réexportation d’armes et de munitions vers l’Ukraine [46% s’y opposent et 4% n’ont pas d’opinion sur le sujet]. À noter les plus jeunes sont aussi les plus réticents… En revanche, pour la majorité, la neutralité demeure non négociable.

Cela étant, ces derniers mois, la Suisse a également refusé de revendre à la Pologne les chars Leopard 2A4 [ou 87Leo dans la nomenclature de l’armée suisse, nldr] qu’elle tient en réserve.

« Étant donné que l’aliénation de chars désaffectés à un autre État suppose en amont une mise hors service de ces systèmes, étape soumise à l’approbation du Parlement dans le cadre de messages sur l’armée, le DDPS [département de la Défense, de la Protection de la population et des Sports, ndlr] estime que, dans les circonstances actuelles, l’aliénation de chars désaffectés à la Pologne ne peut pas être réalisée dans un délai utile », fit valoir Berne, en juin 2022, soit à un moment où l’armée polonaise cherchait à remplacer rapidement les T-72 [hérités de la période soviétique] qu’elle venait de céder à son homologue ukrainienne.

Par la passé, l’armée suisse a compté jusqu’à 380 Leopard 2A4. Et, atuellement, elle n’en aligne plus que 230, dont 96 ont été mis en réserve. Certains d’entre-eux ont été transformés en engins de génie ou en chars de dépannage. Et, en 2010, 42 furent rachetés – sans leur armement – par le groupe allemand Rheinemtall, qui souhaitaient alors récupérer les « châssis pour la construction de véhicules d’appui », d’après les explications fournis à l’époque.

Si elles avaient refusé de revendre des Leopard 2A4 à la Pologne, les autorités suisses estimèrent en revanche que l’Allemagne pouvait « disposer livrement » des 42 exemplaires repris par Rheinmetall douze ans plus tôt.

Cela étant, à l’époque, le chancelier allemand, Olaf Scholz, s’opposait catégoriquement à l’idée de fournir des chars à l’Ukraine. Depuis, après avoir été mis sous pression pendant des semaines, il a fini par changer son fusil d’épaule. Et, désormais, l’Allemagne a pris la tête de la « coalition Leopard », qui rassemble les pays [Pologne, Espagne, Portugal, Suède, etc] ayant accepté de livrer des Leopard 2 à l’Ukraine, quitte à amoidrir leurs capacités militaires.

D’où l’intérêt de Berlin pour les chars suisses, comme l’ont rapporté le quotidien hélvétique Blick et l’agence Reuters.

Ainsi, l’Allemagne voudrait que la Suisse revende ses Leopard 2A4 exédentaires à Rheinmetall afin de « reconstituer les stocks d’armements au sein des pays membres de l’Union européenne et de l’Otan ». Un courrier a été envoyé à cette fin à Viola Amherd, la ministre suisse de la Défense, le 23 février dernier. À noter que les chars éventuellement repris par le groupe allemand ne seraient pas destinés à l’Ukraine.

Pour le moment, Berne n’a pas donné de réponse de nature à satisfaire la requête allemande… Car, comme pour la Pologne, elle suppose d’abord que les chars concernés soient déclaré officiellement hors service par le Parlement suisse. « Des discussions sur le sujet sont actuellement en cours au parlement », a toutefois indiqué un porte-parole du Département fédéral de la Défense, de la protection de la population et des sports.

Or, le résultat de ces discussions est incertain. En janvier, une initiative parlementaire avait été lancée pour « restituer » une trentaine de Leopard 2 à l’Allemagne… Mais elle avait été bloquée par les commissions de la politique de sécurité des chambres du Parlement suisse [Conseil national et Conseil des États].

« La majorité des parlementaires a estimé que les chars constituaient une réserve stratégique pour l’armée et qu’il fallait les conserver. La société des officiers des troupes blindées a, elle aussi, clairement rejeté l’idée », rappelle ainsi Blick.

L’Allemagne demande à la Suisse de revendre des chars Leopard 2 à Rheinmetall

par Laurent Lagneau · 3 mars 2023

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La neutralité étant l’un des marqueurs de son identité nationale, la Suisse s’interdit de livrer des équipements militaires et des munitions aux pays impliqués dans un conflit. C’est en vertu de ce principe – et de sa loi fédérale sur le matériel de guerre – qu’elle a mis son veto à la fourniture d’obus de 35 mm destinés aux canons Oerlikon KDA L/90 des blindés anti-aériens Gepard cédés par l’Allemagne à l’armée ukrainienne.

Cependant, Berne a fait une légère entorse à cette neutralité en reprenant la totalité des sanctions prises par l’Union européenne contre la Russie… Mais pour certains, c’est encore trop peu… au point de lui suggérer d’imiter la Suède et la Finlande, qui ont abandonné leur neutralité non seulement pour apporter une aide militaire à l’Ukraine mais aussi pour rejoindre l’Otan.

En tout cas, la question divise l’opinion publique suisse, à en croire un sondage publié par Tamedia. Ainsi, 50% des personnes interrogées se disent favorables, à titre exceptionnel, à une réexportation d’armes et de munitions vers l’Ukraine [46% s’y opposent et 4% n’ont pas d’opinion sur le sujet]. À noter les plus jeunes sont aussi les plus réticents… En revanche, pour la majorité, la neutralité demeure non négociable.

Cela étant, ces derniers mois, la Suisse a également refusé de revendre à la Pologne les chars Leopard 2A4 [ou 87Leo dans la nomenclature de l’armée suisse, nldr] qu’elle tient en réserve.

« Étant donné que l’aliénation de chars désaffectés à un autre État suppose en amont une mise hors service de ces systèmes, étape soumise à l’approbation du Parlement dans le cadre de messages sur l’armée, le DDPS [département de la Défense, de la Protection de la population et des Sports, ndlr] estime que, dans les circonstances actuelles, l’aliénation de chars désaffectés à la Pologne ne peut pas être réalisée dans un délai utile », fit valoir Berne, en juin 2022, soit à un moment où l’armée polonaise cherchait à remplacer rapidement les T-72 [hérités de la période soviétique] qu’elle venait de céder à son homologue ukrainienne.

Par la passé, l’armée suisse a compté jusqu’à 380 Leopard 2A4. Et, atuellement, elle n’en aligne plus que 230, dont 96 ont été mis en réserve. Certains d’entre-eux ont été transformés en engins de génie ou en chars de dépannage. Et, en 2010, 42 furent rachetés – sans leur armement – par le groupe allemand Rheinemtall, qui souhaitaient alors récupérer les « châssis pour la construction de véhicules d’appui », d’après les explications fournis à l’époque.

Si elles avaient refusé de revendre des Leopard 2A4 à la Pologne, les autorités suisses estimèrent en revanche que l’Allemagne pouvait « disposer livrement » des 42 exemplaires repris par Rheinmetall douze ans plus tôt.

Cela étant, à l’époque, le chancelier allemand, Olaf Scholz, s’opposait catégoriquement à l’idée de fournir des chars à l’Ukraine. Depuis, après avoir été mis sous pression pendant des semaines, il a fini par changer son fusil d’épaule. Et, désormais, l’Allemagne a pris la tête de la « coalition Leopard », qui rassemble les pays [Pologne, Espagne, Portugal, Suède, etc] ayant accepté de livrer des Leopard 2 à l’Ukraine, quitte à amoidrir leurs capacités militaires.

D’où l’intérêt de Berlin pour les chars suisses, comme l’ont rapporté le quotidien hélvétique Blick et l’agence Reuters.

Ainsi, l’Allemagne voudrait que la Suisse revende ses Leopard 2A4 exédentaires à Rheinmetall afin de « reconstituer les stocks d’armements au sein des pays membres de l’Union européenne et de l’Otan ». Un courrier a été envoyé à cette fin à Viola Amherd, la ministre suisse de la Défense, le 23 février dernier. À noter que les chars éventuellement repris par le groupe allemand ne seraient pas destinés à l’Ukraine.

Pour le moment, Berne n’a pas donné de réponse de nature à satisfaire la requête allemande… Car, comme pour la Pologne, elle suppose d’abord que les chars concernés soient déclaré officiellement hors service par le Parlement suisse. « Des discussions sur le sujet sont actuellement en cours au parlement », a toutefois indiqué un porte-parole du Département fédéral de la Défense, de la protection de la population et des sports.

Or, le résultat de ces discussions est incertain. En janvier, une initiative parlementaire avait été lancée pour « restituer » une trentaine de Leopard 2 à l’Allemagne… Mais elle avait été bloquée par les commissions de la politique de sécurité des chambres du Parlement suisse [Conseil national et Conseil des États].

« La majorité des parlementaires a estimé que les chars constituaient une réserve stratégique pour l’armée et qu’il fallait les conserver. La société des officiers des troupes blindées a, elle aussi, clairement rejeté l’idée », rappelle ainsi Blick.

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La neutralité étant l’un des marqueurs de son identité nationale, la Suisse s’interdit de livrer des équipements militaires et des munitions aux pays impliqués dans un conflit. C’est en vertu de ce principe – et de sa loi fédérale sur le matériel de guerre – qu’elle a mis son veto à la fourniture d’obus de 35 mm destinés aux canons Oerlikon KDA L/90 des blindés anti-aériens Gepard cédés par l’Allemagne à l’armée ukrainienne.

Cependant, Berne a fait une légère entorse à cette neutralité en reprenant la totalité des sanctions prises par l’Union européenne contre la Russie… Mais pour certains, c’est encore trop peu… au point de lui suggérer d’imiter la Suède et la Finlande, qui ont abandonné leur neutralité non seulement pour apporter une aide militaire à l’Ukraine mais aussi pour rejoindre l’Otan.

En tout cas, la question divise l’opinion publique suisse, à en croire un sondage publié par Tamedia. Ainsi, 50% des personnes interrogées se disent favorables, à titre exceptionnel, à une réexportation d’armes et de munitions vers l’Ukraine [46% s’y opposent et 4% n’ont pas d’opinion sur le sujet]. À noter les plus jeunes sont aussi les plus réticents… En revanche, pour la majorité, la neutralité demeure non négociable.

Cela étant, ces derniers mois, la Suisse a également refusé de revendre à la Pologne les chars Leopard 2A4 [ou 87Leo dans la nomenclature de l’armée suisse, nldr] qu’elle tient en réserve.

« Étant donné que l’aliénation de chars désaffectés à un autre État suppose en amont une mise hors service de ces systèmes, étape soumise à l’approbation du Parlement dans le cadre de messages sur l’armée, le DDPS [département de la Défense, de la Protection de la population et des Sports, ndlr] estime que, dans les circonstances actuelles, l’aliénation de chars désaffectés à la Pologne ne peut pas être réalisée dans un délai utile », fit valoir Berne, en juin 2022, soit à un moment où l’armée polonaise cherchait à remplacer rapidement les T-72 [hérités de la période soviétique] qu’elle venait de céder à son homologue ukrainienne.

Par la passé, l’armée suisse a compté jusqu’à 380 Leopard 2A4. Et, atuellement, elle n’en aligne plus que 230, dont 96 ont été mis en réserve. Certains d’entre-eux ont été transformés en engins de génie ou en chars de dépannage. Et, en 2010, 42 furent rachetés – sans leur armement – par le groupe allemand Rheinemtall, qui souhaitaient alors récupérer les « châssis pour la construction de véhicules d’appui », d’après les explications fournis à l’époque.

Si elles avaient refusé de revendre des Leopard 2A4 à la Pologne, les autorités suisses estimèrent en revanche que l’Allemagne pouvait « disposer livrement » des 42 exemplaires repris par Rheinmetall douze ans plus tôt.

Cela étant, à l’époque, le chancelier allemand, Olaf Scholz, s’opposait catégoriquement à l’idée de fournir des chars à l’Ukraine. Depuis, après avoir été mis sous pression pendant des semaines, il a fini par changer son fusil d’épaule. Et, désormais, l’Allemagne a pris la tête de la « coalition Leopard », qui rassemble les pays [Pologne, Espagne, Portugal, Suède, etc] ayant accepté de livrer des Leopard 2 à l’Ukraine, quitte à amoidrir leurs capacités militaires.

D’où l’intérêt de Berlin pour les chars suisses, comme l’ont rapporté le quotidien hélvétique Blick et l’agence Reuters.

Ainsi, l’Allemagne voudrait que la Suisse revende ses Leopard 2A4 exédentaires à Rheinmetall afin de « reconstituer les stocks d’armements au sein des pays membres de l’Union européenne et de l’Otan ». Un courrier a été envoyé à cette fin à Viola Amherd, la ministre suisse de la Défense, le 23 février dernier. À noter que les chars éventuellement repris par le groupe allemand ne seraient pas destinés à l’Ukraine.

Pour le moment, Berne n’a pas donné de réponse de nature à satisfaire la requête allemande… Car, comme pour la Pologne, elle suppose d’abord que les chars concernés soient déclaré officiellement hors service par le Parlement suisse. « Des discussions sur le sujet sont actuellement en cours au parlement », a toutefois indiqué un porte-parole du Département fédéral de la Défense, de la protection de la population et des sports.

Or, le résultat de ces discussions est incertain. En janvier, une initiative parlementaire avait été lancée pour « restituer » une trentaine de Leopard 2 à l’Allemagne… Mais elle avait été bloquée par les commissions de la politique de sécurité des chambres du Parlement suisse [Conseil national et Conseil des États].

« La majorité des parlementaires a estimé que les chars constituaient une réserve stratégique pour l’armée et qu’il fallait les conserver. La société des officiers des troupes blindées a, elle aussi, clairement rejeté l’idée », rappelle ainsi Blick.

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La neutralité étant l’un des marqueurs de son identité nationale, la Suisse s’interdit de livrer des équipements militaires et des munitions aux pays impliqués dans un conflit. C’est en vertu de ce principe – et de sa loi fédérale sur le matériel de guerre – qu’elle a mis son veto à la fourniture d’obus de 35 mm destinés aux canons Oerlikon KDA L/90 des blindés anti-aériens Gepard cédés par l’Allemagne à l’armée ukrainienne.

Cependant, Berne a fait une légère entorse à cette neutralité en reprenant la totalité des sanctions prises par l’Union européenne contre la Russie… Mais pour certains, c’est encore trop peu… au point de lui suggérer d’imiter la Suède et la Finlande, qui ont abandonné leur neutralité non seulement pour apporter une aide militaire à l’Ukraine mais aussi pour rejoindre l’Otan.

En tout cas, la question divise l’opinion publique suisse, à en croire un sondage publié par Tamedia. Ainsi, 50% des personnes interrogées se disent favorables, à titre exceptionnel, à une réexportation d’armes et de munitions vers l’Ukraine [46% s’y opposent et 4% n’ont pas d’opinion sur le sujet]. À noter les plus jeunes sont aussi les plus réticents… En revanche, pour la majorité, la neutralité demeure non négociable.

Cela étant, ces derniers mois, la Suisse a également refusé de revendre à la Pologne les chars Leopard 2A4 [ou 87Leo dans la nomenclature de l’armée suisse, nldr] qu’elle tient en réserve.

« Étant donné que l’aliénation de chars désaffectés à un autre État suppose en amont une mise hors service de ces systèmes, étape soumise à l’approbation du Parlement dans le cadre de messages sur l’armée, le DDPS [département de la Défense, de la Protection de la population et des Sports, ndlr] estime que, dans les circonstances actuelles, l’aliénation de chars désaffectés à la Pologne ne peut pas être réalisée dans un délai utile », fit valoir Berne, en juin 2022, soit à un moment où l’armée polonaise cherchait à remplacer rapidement les T-72 [hérités de la période soviétique] qu’elle venait de céder à son homologue ukrainienne.

Par la passé, l’armée suisse a compté jusqu’à 380 Leopard 2A4. Et, atuellement, elle n’en aligne plus que 230, dont 96 ont été mis en réserve. Certains d’entre-eux ont été transformés en engins de génie ou en chars de dépannage. Et, en 2010, 42 furent rachetés – sans leur armement – par le groupe allemand Rheinemtall, qui souhaitaient alors récupérer les « châssis pour la construction de véhicules d’appui », d’après les explications fournis à l’époque.

Si elles avaient refusé de revendre des Leopard 2A4 à la Pologne, les autorités suisses estimèrent en revanche que l’Allemagne pouvait « disposer livrement » des 42 exemplaires repris par Rheinmetall douze ans plus tôt.

Cela étant, à l’époque, le chancelier allemand, Olaf Scholz, s’opposait catégoriquement à l’idée de fournir des chars à l’Ukraine. Depuis, après avoir été mis sous pression pendant des semaines, il a fini par changer son fusil d’épaule. Et, désormais, l’Allemagne a pris la tête de la « coalition Leopard », qui rassemble les pays [Pologne, Espagne, Portugal, Suède, etc] ayant accepté de livrer des Leopard 2 à l’Ukraine, quitte à amoidrir leurs capacités militaires.

D’où l’intérêt de Berlin pour les chars suisses, comme l’ont rapporté le quotidien hélvétique Blick et l’agence Reuters.

Blick

Ainsi, l’Allemagne voudrait que la Suisse revende ses Leopard 2A4 exédentaires à Rheinmetall afin de « reconstituer les stocks d’armements au sein des pays membres de l’Union européenne et de l’Otan ». Un courrier a été envoyé à cette fin à Viola Amherd, la ministre suisse de la Défense, le 23 février dernier. À noter que les chars éventuellement repris par le groupe allemand ne seraient pas destinés à l’Ukraine.

Pour le moment, Berne n’a pas donné de réponse de nature à satisfaire la requête allemande… Car, comme pour la Pologne, elle suppose d’abord que les chars concernés soient déclaré officiellement hors service par le Parlement suisse. « Des discussions sur le sujet sont actuellement en cours au parlement », a toutefois indiqué un porte-parole du Département fédéral de la Défense, de la protection de la population et des sports.

Or, le résultat de ces discussions est incertain. En janvier, une initiative parlementaire avait été lancée pour « restituer » une trentaine de Leopard 2 à l’Allemagne… Mais elle avait été bloquée par les commissions de la politique de sécurité des chambres du Parlement suisse [Conseil national et Conseil des États].

« La majorité des parlementaires a estimé que les chars constituaient une réserve stratégique pour l’armée et qu’il fallait les conserver. La société des officiers des troupes blindées a, elle aussi, clairement rejeté l’idée », rappelle ainsi Blick.

France24 - Monde

Andreï Medvedev, ex-mercenaire du groupe Wagner : "Je demande pardon au peuple ukrainien"

Publié le : 07/03/2023 - 10:31

Marc PERELMAN

Déserteur russe du groupe Wagner, Andreï Medvedev a fui en Norvège. Cet ex-mercenaire de 26 ans est entré illégalement dans le pays dans la nuit du 12 au 13 janvier pour y demander l’asile. Depuis Oslo, il répond aux questions de Marc Perelman sur le groupe paramilitaire. Il explique avoir combattu pour le groupe paramilitaire Wagner en Ukraine et avoir été témoin "d’un grand nombre de choses". Il assure cependant ne pas pouvoir en parler, réservant ces informations aux enquêteurs norvégiens.

Andreï Medvedev, qui a combattu entre juillet et novembre 2022 pour le groupe paramilitaire Wagner en Ukraine, a trouvé refuge en Norvège. Il affirme l’avoir fait en raison des méthodes et des ordres des commandants de Wagner. Selon l'ex-mercenaire, les hommes étaient envoyés au combat comme de la chair à canon et les déserteurs de Wagner ont subi des "conséquences terrifiantes", comme l'exécution à l’aide d’une masse de l’un d’entre eux, une scène horrible filmée et diffusée par Wagner. 

Andreï Medvedev dit avoir été témoin "d’un grand nombre de choses" mais avoue ne pas pouvoir en parler. Il nie le fait que les troupes régulières de Wagner aient commis des exactions contre des civils mais affirme que les commandants de Wagner ont, eux, des choses à se reprocher. Il refuse de donner maintenant plus de précisions sur ces crimes et ajoute réserver ces informations aux enquêteurs norvégiens.

Prigojine, un "malade" qui "finira liquidé par ses hommes"

En ce qui concerne Evguéni Prigojine, le patron de Wagner, Andreï Medvedev dit l’avoir vu dans un centre de formation en train d'encourager ses hommes, en affirmant que la ville de Bakhmout avait déjà été quasiment conquise. L'ex-mercenaire explique avoir exprimé son désaccord et avoir été enfermé dans un container pendant plusieurs jours. Prigojine est, selon lui, un "malade" qui a l’impression de pouvoir faire ce qu'il veut. Il pense qui finira "liquidé par ses propres hommes". Il ajoute toutefois qu’il continue à obéir au président russe Poutine, auquel cas il ne serait plus là. Mais Andreï Medvedev se dit surpris de voir les récentes apparitions publiques de Prigojine, qui a notamment dénoncé le manque de soutien logistique et de munitions. Il dit ne pas comprendre comment ces "insultes contre l'armée russe" sont tolérées alors que toute critique de la guerre est interdite en Russie.

Andreï Medvedev demande pardon au peuple ukrainien, dont il loue le courage et la résistance. Il insiste sur le fait qu’il ne faut pas faire l'amalgame entre le peuple de la Russie, victime de la propagande du pouvoir, et les dirigeants russes qui ont décidé cette guerre. Il espère obtenir l’asile en Norvège. S’il est renvoyé en Russie, il affirme qu’il y retournera "avec la vérité qu’il a apprise" et qu’il acceptera alors son sort.      

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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.cls-6{fill:#fff;stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:.2px} LE FIL DU 4 MARS

À Bakhmout, l'étau se resserre autour des troupes ukrainiennes

Guerre en Ukraine : un ex-commandant russe de Wagner demande l'asile à la Norvège

Ukraine, un an après

"D'escadrons de la mort" à "chair à canon", l'année sanglante des mercenaires du groupe Wagner

France24 - World

What next after UN nations clinch deal to protect high seas?

Issued on: 06/03/2023 - 16:34

Shirli SITBON

This week begins on something of a bright note for environmentalists. After more than a decade of talks, countries around the world have reached a deal on the preservation of the oceans. The agreement enshrines the idea that the so-called high seas belong to all of humanity and it includes plans to set up marine protected areas. But how will the deal be implemented in this huge area that represents more than 60 percent of the world's oceans? FRANCE 24's Science Editor Shirli Sitbon tells us more.

UN states secure 'historic' legally-binding deal to protect high seas

Fragile ice sheets could raise sea level by metres, study finds

Warm water is expanding cracks in Antarctica's 'Doomsday glacier'

New York Times - World

The French Like Protesting, but This Frenchman May Like It the Most

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Jean-Baptiste Reddé has hoisted his giant, colorful signs in nearly every street protest for over a decade, embodying France’s enduring passion for demonstrations.

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By Constant Méheut

Constant Méheut followed Jean-Baptiste Reddé during a recent protest in Paris against the French government’s plans to overhaul pensions.

A human tide swept through Paris last month for the type of event France knows only too well — a protest. Union leaders led the march, awash in a multicolored sea of flags. Demonstrators shouted fiery slogans. Clashes with the police erupted.

And, as in every protest, there was Jean-Baptiste Reddé.

He held a giant placard over his head that read, “Tax evasion must fund our pensions.” Its distinctive colorful capital letters stood out in the dense crowd.

Signs like that have been Mr. Reddé’s trademark since he retired from his teaching job a decade ago and dedicated himself nearly full time to protesting. He has since become a personal embodiment of France’s enduring passion for demonstration, rooted in a culture that sees change as a prize to be won, and defended, in the streets.

“This is what governs my life,” he said in a recent interview. Demonstrating, he explained, is “where I fulfill myself and find a purpose.”

These days, France is up in arms over government plans to raise the retirement age to 64 from 62, part of a push to overhaul the pension system, the third rail of French politics. Successive governments have tried to tackle the country’s pension system, which is based on payroll taxes, arguing that people must work longer to support retirees who are living longer. But Mr. Reddé, as his placard indicated, said that taxing the country’s rich would be more effective.

His signature signs have become a common sight at many protests. They emerged above the masses in the Yellow Vest movement, which put France on edge four years ago, after the government tried to raise gas taxes. They popped up at women’s rights marches. And they have turned Mr. Reddé into a leading character of French demonstrations, a kind of “Where’s Waldo?” who invariably appears alongside unionists blowing foghorns and battalions of armor-clad riot police.

He figures he has probably attended more than 1,000 protests. “Demonstrating is like loving,” Mr. Reddé, 65, said. “You don’t count.”

The son of an English teacher and a stay-at-home mother, Mr. Reddé grew up at the time of the May 1968 uprisings, which breathed freedom into France’s stifling postwar social rules. It wasn’t long before he, as a student, joined petitions against report cards.

With a university degree in English and a passion for poetry — he treasures Virginia Woolf and Sylvia Plath — he became an elementary-school teacher in the late 1970s. That’s when he participated in his first street protest, against changes to the education system.

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They are shaping the world around them. These are their stories.

Mr. Reddé said he had demonstrated against every pension overhaul since 1995. That year, as strikes paralyzed France for weeks, he spent a night at a police station for throwing rocks at officers.

“We wanted to repeat May 1968!” he said.

Mr. Reddé retired early from teaching, in part thanks to sick leave. “I found an accommodating doctor,” he said. He lives in Burgundy off an inheritance, a small pension and financial help from friends. He often sleeps at fellow protesters’ homes before actions in Paris or elsewhere.

His curly hair is cut in the pageboy style and dyed cherry-red. His emaciated face and worn clothes give him an ascetic look. When he strides through protesting crowds — his slim, 6-foot-4 body slightly bent under his sign — he looks like one of Alberto Giacometti’s bronze sculptures of anguished men.

In the early 2000s, Mr. Reddé flooded Libération, a left-wing newspaper, with small ads calling for gatherings to promote peace in the Middle East and environmental protection. He acknowledged having “a somewhat poetic and utopian character.”

“I feel empathy for everything, human and animal suffering alike. I’m a bit of a sponge,” he said. “So I demonstrate.”

Paris records about five demonstrations every day, according to government figures, making France one of the world’s leading countries for such events each year, said Olivier Fillieule, a French sociologist. Mr. Fillieule said the country’s “protest culture” was rooted in a long history of centralized state power that made little room for collective bargaining, leaving the street the best avenue for change.

Some of France’s most significant social benefits were won through mass protests, including the right to paid vacation in the 1930s. In schools, children study the biggest social movements that have rocked the country, making protests an inevitable element of every French citizen’s life.

Still, Mr. Reddé’s devotion to demonstrating is unusual.

Before each protest, Mr. Reddé follows the same ritual. First, he thinks of a punchy slogan, drawing on his frenetic consumption of news. Past slogans include “To the 49.3, we answer 1789,” a reference to Article 49.3 of the French Constitution, which the government has used to pass laws without a vote, and to the French Revolution.

Then, on the day of the protest, Mr. Reddé buys a 3-by-5-foot placard, sits down in a cafe, grabs thick markers and draws the slogan in his time-tested design of capital letters and bright primary colors.

“We are governed by colorless people,” he said. “We must put color back into this world.”

In demonstrations, Mr. Reddé makes the most of his height to position his sign above the crowd and near politicians, drawing photographers and camera operators like a magnet.

Photos of him holding his placards in demonstrations at home and overseas have appeared in numerous newspapers and television programs over the years. In 2010, an image of him holding a sign reading “Listen to the people’s anger” was used in newspapers around the world.

His signs also illustrate French history textbooks and were displayed in a 2018 exhibition organized by Michel Batlle, a painter and sculptor, who called Mr. Reddé “an artivist.”

Mr. Reddé has been criticized for trying to steal the show. A 2015 profile in Libération said his steady presence in protests could amount to “depriving people of their voice and image.”

But in the crowds, Mr. Reddé is popular.

At the march last month, Mr. Reddé wore a yellow vest, a souvenir from his involvement in the Yellow Vest protests, which he called “a historical movement of people’s uprising, for social and environmental justice.” Demonstrators stopped him for a photo or gave him a thumbs-up.

“Irreplaceable!” one woman shouted. “Tireless,” another protester whispered to his wife.

Mr. Reddé is even a kind of human landmark.

“We call each other and say, ‘Let’s meet near Jean-Baptiste,’” said Isabelle Pluvieux, an environmental activist. “He’s a lighthouse.”

Mr. Reddé said he had found in demonstrations the love and friendship he lacked as a child.

“His family is the street,” said Mr. Batlle, the artist.

Many demonstrators praised his dedication, noting that he had participated equally in small and large protests. Mr. Reddé has also organized his own demonstrations against the use of pesticides, securing a meeting with advisers to the environment minister in 2017.

“He conveys a sense of tenacity, strength, determination,” said David Dufresne, an independent journalist who has extensively covered the Yellow Vest movement.

Mr. Dufresne pointed to the physical challenge of holding a sign aloft during the many hours a French protest usually lasts. “There’s almost a warrior monk aspect to it,” he said.

Mr. Reddé acknowledged that he suffered from knee problems and tendinitis. He often holds his sign with one arm to rest the other and sometimes winces in pain. But he dismissed the hardship as irrelevant.

“Protesting rejuvenates,” he said.

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Opex 360

L’appel d’offres pour des hélicoptères légers destinés aux forces spéciales australiennes a été annulé

par Laurent Lagneau · 7 mars 2023

En octobre 2018, dans le cadre de son projet Land 2097 Phase 4, le ministère australien de la Défense lança un appel d’offres en vue de se procurer 16 hélicoptères légers pour en équiper le 6e Régiment d’aviation de l’Australian Army. Plus précisément, ces appareils, de la classe 4 tonnes, devaient permettre à de petites équipes de commandos de mener des assauts aériens et disposer de moyens ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] ainsi que d’une capacité d’appui-feu.

Cela étant, ce marché n’a pas visiblement pas suscité une foule de candidatures. Seulement deux appareils ont été soumis à cette procédure, dont le H145M d’Airbus Helicopters et le Bell 429, qui a fait l’objet de deux candidatures distinctes, l’une portée par Babcock, l’autre par Jet Australia. Pourtant pressentis, Boeing [avec le AH-6i], Leonardo Helicopters et MD Helicopters [avec le MD530G] ont finalement décliné toute participation.

Évidemment, étant déjà utilisé par les forces spéciales allemandes, le H145M semblait avoir toutes les [bonnes] cartes en main pour remporter cet appel d’offres. D’autant plus qu’Airbus avait pris soin de nouer des partenariats avec l’industrie locale [dont Safran Australia, Qinetiq Australia, HeliMods, Toll Helicopters, Helicopter Logistics, Sigma Bravo et Thales Australian etc] afin de mettre le plus de chances de son côté.

Seulement, cette procédure a été finalement annulée. C’est en effet ce qu’a indiqué le général Stephen Jobson, le « patron » de l’aviation de l’Autralian Army, lors du salon aéronautique international Avalon 2023, la semaine passée.

Ainsi, ce programme a fait les frais du retrait – prématuré – des hélicoptères MRH90 Taipan… Pour rappel, ceux-ci doivent être bientôt remplacés par des UH-60 Black Hawk, commandés auprès de Sikorsky [filiale de Lockheed-Martin]. Même chose pour les hélicoptère Tigre [d’Airbus Helicopters], qui laisseront la place à des AH-64E Guardian. En outre, l’Australie va également augmenter sa flotte d’hélicoptères de transport lourd [HTL] CH-47F Chinook. Ce qui fait beaucoup… en peu de temps.

Or, comme les 16 hélicoptères légers devaient compléter les MRH-90 Taïpan, leur achat de se justifie plus. C’est ce qu’a laissé entendre le général Jobson. « L’UH-60M entre en service en tant qu’aéronef qui fournira un soutien dédié aux forces spéciales », a-t-il expliqué.

Pourtant, l’achat de 16 hélicoptères légers pour les forces spéciales faisait partie des priorités du livre blanc australien sur la défense…

Photo : H145M d’Airbus Helicopters

France24 - World

Nigeria's education crisis: 20 million children out of school

Issued on: 07/03/2023 - 11:20Modified: 07/03/2023 - 11:49

Sam BALL

Around 20 million Nigerian children do not go to school, according to figures from UNICEF, one of the highest numbers of out-of-school children anywhere in the world. Security fears, a lack of public schools and extreme poverty all contribute to keeping children out of school. For some, like 14-year-old Joy, who was abandoned under a bridge in Lagos by her mother, being taken out of school is also accompanied by severe trauma.

France24 - Monde

La Bourse de Paris cède encore un peu de terrain

Publié le : 08/03/2023 - 18:40

Paris (AFP) – La Bourse de Paris a terminé en légère baisse mercredi (-0,20%), patientant avant les évènement de la suite de la semaine après avoir digéré les propos plus durs qu'attendu du président de la Réserve fédérale américaine (Fed).

L'indice vedette CAC 40 a reculé de 14,51 points à 7.324,76 points, au terme d'une séance passée presque tout le temps dans le rouge. Mardi, il avait reculé de 0,46%.

Peu d'éléments nouveaux sont venus agrémenter la séance sur le plan macroéconomique.

La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, a promis de faire "tout ce qu'il faut" pour rétablir la stabilité des prix, lors d'un colloque à l'Organisation mondiale du commerce à Genève.

Sa déclaration est dans la même veine que les dernières prises de parole d'autres banquiers centraux, notamment celle du président de la Fed, Jerome Powell, mardi devant le Congrès américain.

Face à la perspective de hausses plus importantes et durables des taux d'intérêt directeurs, le principal outil des banques centrales pour lutter contre l'inflation, les investisseurs avaient accusé le coup, avec une baisse des actions et une remontée des taux d'intérêt souverains.

Mercredi, M. Powell a profité de la deuxième partie de son intervention devant le Congrès américain pour préciser qu'"aucune décision n'a été prise".

Les investisseurs attendent désormais les chiffres de l'emploi aux Etats-Unis, avec le rapport officiel pour février qui doit être publié vendredi. Des nouveaux signes de pénurie de main-d’œuvre, pouvant entraîner une hausse des salaires et de l'inflation, iraient dans le sens d'un durcissement monétaire.

Mais "le climat économique assez satisfaisant" en Europe permet aux indices de tenir, a mentionné Harry Wolhandler, directeur de la gestion actions chez Amilton AM.

La production industrielle en Allemagne a rebondi en janvier suggérant que l'activité allemande pourrait échapper à la récession.

Côté obligataire, les investisseurs ont pu respirer un peu: les taux se sont détendus à l'image de celui de l'emprunt à 10 ans français, qui est passé de 3,23% lundi à la clôture à 3,14% mercredi.

L'action Casino perd gros

L'action Casino a chuté de 7,99% à 8,76 euros, après l'annonce mardi de l'étude d'un nouveau projet de cession pour "accélérer son désendettement", à quelques jours de la publication de ses résultats annuels. La banque JP Morgan a aussi dégradé son appréciation de l'entreprise, qui passe de neutre à sous-pondérer.

Selon eux, "Casino pourrait lever suffisamment d'argent pour rembourser les échéances de sa dette principale en 2024, mais pas assez pour couvrir les échéances au-delà de cette date". L'action repart vers ses plus bas d'octobre, à 7,58 euros l'action.

Eurazeo rassure

La société d'investissement Eurazeo a annoncé un bénéfice net 2022 en chute de 62% sur un an, une performance meilleure qu'attendue par les analystes et à relativiser tant l'année 2021 était atypique. L'action a gagné 5,37% à 69,60 euros.

© 2023 AFP

France24 - World

UN urges 'immediate' end to Israeli-Palestinian violence

Issued on: 08/03/2023 - 18:46Modified: 08/03/2023 - 18:44

Nablus (Palestinian Territories) (AFP) – The United Nations on Wednesday urged Israel and the Palestinians to "immediately" end violence as intra-Palestinian tensions erupted following a deadly Israeli military raid in the occupied West Bank.

Palestinian Authority security forces in the West Bank city of Nablus fired tear gas at mourners attending the funeral of a Hamas militant killed in Tuesday's raid, amid a surge in violence in the Israeli-Palestinian conflict.

"We are in the midst of a cycle of violence that must be stopped immediately," UN Middle East peace envoy Tor Wennesland said in a statement.

"The Security Council has spoken with one voice, calling on the parties to observe calm and restraint, and to refrain from provocative actions, incitement and inflammatory rhetoric."

Abdel Fatah Hussein Khroushah, 49, and five other Palestinians were killed on Tuesday during intense fighting with Israeli forces in Jenin, a scene of frequent clashes in the northern West Bank.

The Israeli army said Khroushah was a "terrorist operative" suspected of killing two Israeli settlers in the Palestinian town of Huwara on February 26.

An AFP correspondent at the funeral in Nablus saw Palestinian mourners hurling insults at police and equating the Palestinian Authority (PA) to "prostitutes" and "spies" for its coordination with Israel.

In January, in the aftermath of another deadly Israeli raid in Jenin, the PA said it was ending security coordination with Israel.

The PA is controlled by president Mahmud Abbas's Fatah movement, a rival faction to Hamas.

Palestinian security service spokesman Talal Dweikat said officers securing the funeral had intervened when an argument broke out after "a group unrelated to the martyr's family kidnapped the body and lowered it to the ground", Palestinian news agency Wafa reported.

Hamas spokesman Abdul Latif al-Qanou condemned the PA officers' violence, arguing in a statement it "confirms the PA is part of the plan to repress the resistance" to the Israeli occupation.

'Outrageous'

Qanou accused PA leadership of "going against the current and against the will of our people" with what he dubbed "outrageous behaviour" by the officers.

Businesses in Palestinian cities across the West Bank shuttered on Wednesday in a general strike to protest the deadly Israeli raid.

It was the latest in a string of fatal military operations in the Palestinian territory, which Israel has occupied since the Six-Day War of 1967.

Thousands gathered in Jenin for the funerals of the five Palestinians killed alongside Khroushah, with heavily armed masked fighters firing volleys into the air, AFP journalists said.

Near the blockaded Hamas-controlled Gaza Strip, the Israeli army said an "explosive device" was set off close to troops patrolling the border barrier, without causing any injuries.

The army responded to the incident with fire.

"Tanks struck a military post belonging to the Hamas terrorist organisation in the southern Gaza Strip," the army said in a statement.

Medics in Gaza said two Hamas members sustained minor injuries.

Overnight, a rocket was fired by militants in the Palestinian enclave but appeared to be a misfire.

The army initially said it had fallen inside Gaza, but after searches on the ground reported it "fell adjacent to the security fence in Israeli territory" without causing any injuries.

The violence in the West Bank and elsewhere comes amid celebrations for the Jewish holiday of Purim and against a backdrop of rising tensions since the beginning of the year, coinciding with the tenure of Benjamin Netanyahu's hard-right government that took office in Israel in December.

Since the start of the year, the conflict has claimed the lives of 71 Palestinian adults and children, including militants and civilians.

Thirteen Israeli adults and children, including members of the security forces and civilians, and one Ukrainian civilian have been killed over the same period, according to an AFP tally based on official sources from both sides.

© 2023 AFP

France24 - World

Oscar hopeful 'Argentina, 1985' offers lessons on democracy: prosecutor

Issued on: 08/03/2023 - 18:56Modified: 08/03/2023 - 18:54

Malibu (United States) (AFP) – Luis Moreno Ocampo was just 32 years old and had no trial experience when he was summoned to prosecute Argentina's generals in 1985 after a disastrous military dictatorship -- a story retold in an Oscar-nominated film.

Moreno Ocampo, who went on to become the first prosecutor of the International Criminal Court, says "Argentina, 1985" can help teach global audiences about the risks of losing democracy -- and the importance of public opinion.

"You've got to win your case in court. But then it's a battle for the memory," the 70-year-old Ocampo told AFP in an interview in Malibu, California, where he currently lives.

"I won the battle... in 1985. But (with this movie), Santiago Mitre and Ricardo Darin are winning the battle for memory in 2023, and that's unique."

Mitre is the director of "Argentina, 1985," one of five nominees for the Academy Award for best international feature.

It tells the story of one of the most important trials in the country's history, and puts the focus on the tensions as the Latin American nation groped its way back to democracy after seven years of murderous military government from 1976 to 1983.

Moreno Ocampo (Peter Lanzani), who himself hailed from a traditional military family, is appointed by lead prosecutor Julio Strassera (Darin) to help try nine of the uniformed men who had ordered thousands of killings and disappearances.

The trial led to the convictions of six men including former dictator Jorge Videla and key junta member Emilio Massera, who were jailed for life.

The proceedings, compared to the Nuremberg trials after World War II, also sharply divided Argentines -- and even Moreno Ocampo's own family.

"The movie shows how my mother was against me," said Moreno Ocampo, who is now a visiting professor at the University of Southern California and a senior fellow at Harvard.

"My mother went to church with the dictator general Videla!"

But as one of the film's most painful scenes reveals, the harrowing first testimony of the trial -- that of a woman who is forced by her captors to give birth handcuffed in the back seat of a patrol car -- changed her mind.

"The next day she called me... She told me: 'I still love General Videla, but you are right, he has to go to jail'."

Torture

"Argentina, 1985" shows how the military regime set up detention, torture and extermination camps, with people being thrown alive into the sea from airplanes, shot or detained indefinitely.

Some 30,000 Argentines disappeared, and it is estimated that hundreds of babies born in captivity were given to other families, including military families.

Moreno Ocampo says holding those responsible to account is vital if a country is to come to terms with its past and become a stable and secure democracy -- something he says Brazil, for example, did not do.

"They did not investigate the past... this has an impact. In Brazil, they feared that the military could get involved in a coup in the near future," he explained.

"The problem is not the military, because they follow orders. It's the elites -- if your elites support a coup, you have a problem," he says.

"It's something that Brazil, and even the United States, hasn't understood," he adds, referring to the 2021 assault on the US Capitol in the waning days of Donald Trump's presidency.

"When journalists ask me how to avoid coups d'etat... the issues are not those involved in the sedition, the issue is who was supporting them," he told AFP.

"The elite supporting civilian sedition, like in Washington -- they are the problem."

'Power of youth'

Argentina has won two Oscars previously, both for films that tackled the years of military terror: "The Official Story" in 1986 and "The Secret in Their Eyes" in 2010.

Moreno Ocampo -- who will attend the Oscars on Sunday -- says he hopes that this year's offering, with its focus on the role young people played in achieving justice, will bring the four-decade-old story of Argentina's emergence from dictatorship to a new audience.

"My 23-year-old son didn't know what had happened. Now he's learning," he said.

"This film is about the risk of (losing) democracy. But it's also about the power of youth -- how young people are the ones who change the world and how you have to continue to battle for justice.

"Justice is a never-ending job."

© 2023 AFP

Opex 360

Grand Nord : Les Royal Marines britanniques ont ouvert une base en Norvège

par Laurent Lagneau · 8 mars 2023

À l’occasion d’une stratégie dévoilé en septembre 2018, le Royaume-Uni fit savoir qu’il entendait placer le Grand Nord au « centre » de sa sécurité, ce qui supposait alors la multiplication d’exercices militaires par temps froid et la hausse des moyens dédiés à la lutte anti-sous-marine. Pour cela, il souhaitait s’appuyer sur la Force expéditionnaire commune [Joint Expeditionary Force – JEF], créée avec le concours du Danemark, des Pays-Bas, de la Norvège, de la Suède, de la Finlande et des trois États baltes.

Puis, cette stratégie fit l’objet d’une mise à jour, en mars 2022. Le Grand Nord « est important pour nos communications, notre commerce, nos voyages et nos libertés », avait alors justifié Ben Wallace, le ministre britannique de la Défense, depuis la base norvégienne de Bardufoss, alors que l’exercice Cold Response 22 allait vers sa fin. Et cela d’autant plus que cette région est une priorité pour la Russie… et qu’elle intéresse également la Chine, en raison des effets du changement climatique.

Ainsi, en plus de la JEF et du développement de l’interopérabilité avec ses partenaires, facilitées par la mise en oeuvre d’équipements communs [comme le chasseur-bombardier F-35 et l’avion de patrouille maritime P-8A Poseidon], Londres envisageait la création d’une « force d’intervention permanente », devant reposer sur « Groupe Littoral d’Intervention » [LRG – Littoral Response Group], comprendant deux navires d’assaut amphibe et au moins une compagnie de Royal Marines.

Évoquant par ailleurs l’envoi plus fréquent de sous-marins nucléaires d’attaque [SNA], le document évoquait le maintien d’une « présence périodique de la Royal Navy dans le Grand Nord, aux côtés de nos alliés et partenaires, afin de démontrer notre engagement envers la liberté d’accès et de navigation dans la région ».

Cette stratégie a pris un nouvel élan, ce 8 mars, avec l’annonce par la Royal Navy de l’ouverture de Camp Viking, une base militaire britannique implantée une soixantaine de kilomètres de Tromsø [nord de la Norvège], précisément dans les environs du village d’Øverbygd. La construction de cette emprise se justifie par la « réémergence du Grand Nord comme théâtre clé d’opérations », ce qui nécessite de « nouvelles installations pour l’ère moderne ».

Pendant dix ans, ce camp militaire « servira de plaque tournante pour les Royal Marines Commandos », lesquels « s’appuient sur leur expérience de la guerre arctique héritée de la Seconde Guerre Mondiale », a expliqué la Royal Navy, via un communiqué.

Situé à un peu plus de 300 km, à vol d’oiseau, de la frontière russe, le « Camp Viking » pourra accueillir « tout le personnel du Groupe littoral d’intervention », a-t-elle ajouté, précisant qu’il est idéalement situé, près de la base de Bardufoss, « où opère la Commando Helicopter Force ». Il permettra au Royaume-Uni de « dissuader les menaces dans la région » et de « réagir rapidement si nécessaire pour protéger le flanc nord de l’Otan et son proche allié, la Norvège », a-t-elle souligné.

Durant la Guerre Froide, les Royal Marines avaient la mission de renforcer les positions les plus septentrionales de l’Otan… en Norvège. À cette fin, la 3 Commando Brigade s’y entraînait régulièrement, tout en disposant d’équipements prépositionnés.

New York Times - World

Israel’s Judicial Overhaul

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As Judicial Plans Rock Israel, Secret Talks Seek Compromise

Benjamin Netanyahu’s plans to restrict judicial independence have divided Israel. But a small group of academics has met privately with lawmakers in a search for middle ground.

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By Patrick Kingsley

Reporting from Jerusalem

The Israeli government’s efforts to overhaul the judicial system have divided the country, set off mass protests, prompted the beginnings of capital flight and caused unrest in the military.

But amid the turmoil, a group of law professors and lawmakers has been working behind the scenes for weeks toward a goal that, given the heated rhetoric, has seemed implausible: a compromise.

At least 10 legal experts have met secretly for several hours with the government lawmakers leading the overhaul plans, Simcha Rothman and Yariv Levin, according to three people involved in the discussions.

Some meetings have been held at the official residence of Israel’s president, Isaac Herzog, who has called on the government to compromise and says he is working on his own proposal to settle the matter.

The talks between lawmakers and professors have centered on whether Prime Minister Benjamin Netanyahu’s right-wing government may water down its plans to allow Parliament to override Supreme Court decisions, restrict the court’s ability to block laws passed by Parliament and give the government control over the committee that appoints new judges.

Mr. Netanyahu has said publicly that he supports dialogue with opponents, but has not discussed specifics, and it remains unclear what guidance he has given Mr. Levin and Mr. Rothman.

Compromise seems possible on the override issue, according to two people involved in the discussions, though they would not say whether that meant the government might weaken its proposal or drop it entirely.

The judicial appointments committee remains the main obstacle to a deal, they said — the government is still determined to control who gets to be a judge, a move that over time would allow it to install political and ideological allies in the judiciary.

“Most of the issues, I believe, are solvable,” said Yedidia Stern, a law professor who is leading the talks with the lawmakers. “The main gap is the issue of the committee for the nomination of judges,” he added. “Our counterparts are highly ideological about it.”

While the mediation remains far from success, its existence, nevertheless, adds nuance to an otherwise toxic and emotional national discourse that many fear could devolve into political violence or even civil war.

The government’s supporters and opponents have accused each other of attempting a coup, amid fears on both sides that the future of Israel’s democracy is at stake. Critics of the government argue that the removal of judicial oversight over Parliament would pave the way for authoritarian rule by a majority that would run roughshod over the rights of minorities. The government’s supporters contend that Israel cannot be a true democracy without giving elected lawmakers primacy over unelected judges.

In public, both the government and the opposition have appeared largely intransigent. The government has pressed on with its proposals in Parliament, driving them quickly through parliamentary committees ahead of a binding vote in the coming weeks. Opposition leaders, including Yair Lapid, the centrist former prime minister, said on Monday that they would not negotiate for a compromise until the government enacted “a complete and genuine halt of the legislative process.”

But behind closed doors, discussions have been more constructive, if emotional, said Mr. Stern, the head of the Jewish People Policy Institute, a nonpartisan research group in Jerusalem.

He said he and nine other leading law professors had met privately and extensively with Mr. Rothman, the government lawmaker who is driving the overhaul’s passage through Parliament, and, to a lesser extent, with Mr. Levin, the justice minister. Other groups have also worked on separate proposals.

“On the professional level, I can tell you, it’s solvable,” Mr. Stern said.

“But the emotional level is, obviously, the most important one,” he added. “The feeling that, ‘I’m saving the country, and I’m the only one who can save the country’ — you hear this in the room. And it is not easy to negotiate on a professional level when you talk to people who are charged emotionally.”

Mr. Rothman’s office confirmed that he had participated in negotiations but declined to give more details. Mr. Levin’s office said it could not comment on specific meetings.

The involvement of Mr. Stern and his colleagues began in late January, he said, nearly a month after the newly installed government first introduced the judicial proposals, setting off a national furor. As the debate grew more divisive, Mr. Stern and other law professors opposed to the overhaul gathered to brainstorm a compromise, he said.

In mid-February, he said, they presented their proposals to Mr. Herzog, the mainly ceremonial head of state and a unifying figure who has repeatedly attempted to find common ground between the two sides. The president then allowed the group to use his official residence to hold negotiations with the government, but did not attend their meetings, Mr. Stern said.

On Monday, Mr. Herzog said in a speech that a compromise was within reach. “We are closer than ever to the possibility of an agreed outline,” he said. “There are agreements behind the scenes on most things. They make sense, and they are reasonable.”

But the legal experts say the outcome depends on Israel’s political class rather than the academics working to bridge the gaps behind the scenes.

“Nothing is settled,” said Netta Barak-Corren, another law professor working with Mr. Stern. “Nothing is done until it’s done.”

Myra Noveck contributed reporting.

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New York Times - World

Un viaje a México termina con un secuestro y la muerte de dos estadounidenses

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Un grupo de amigos viajó a Tamaulipas el viernes, pero a las pocas horas fueron secuestrados por hombres armados. Dos de ellos murieron antes de que los otros dos fueran rescatados el martes.

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Por Natalie KitroeffMaria Abi-HabibJack Nicas y Jacey Fortin

CIUDAD DE MÉXICO — La última vez que Zalayna Grant habló con su hermano fue el jueves, cuando le dijo que iba a México en coche con un grupo de amigos; uno de ellos planeaba hacerse una abdominoplastia.

Su hermano, Zindell Brown, de 28 años, se reía, dijo Grant, y escuchó cómo se divertían sus tres amigos, que iban en el coche.

“No estaban nerviosos”, dijo Grant, de 34 años, en una entrevista.

Pero el martes, las autoridades mexicanas confirmaron la muerte de su hermano, uno de los dos estadounidenses que murieron luego de que unos hombres armados atacaron su vehículo, horas después de haber cruzado a la peligrosa ciudad fronteriza de Matamoros, en el estado de Tamaulipas, la semana pasada.

Los otros dos miembros del grupo sobrevivieron, uno de ellos con una herida de bala en la pierna. Ambos fueron encontrados junto con los cuerpos de los fallecidos en una casa a las afueras de la ciudad, donde habían sido retenidos, según informaron las autoridades.

Los estadounidenses fueron las víctimas más recientes de la incesante violencia que se vive en México y que el gobierno no ha podido contener, a pesar de las promesas del presidente del país, quien asegura que su estrategia de seguridad está funcionando.

Además, el incidente se produce en un momento crítico para la relación en temas de seguridad entre México y Estados Unidos, ya que miembros republicanos del Congreso han propuesto un proyecto de ley que permitiría al ejército estadounidense combatir el crimen organizado al sur de la frontera y mientras varios estados presionan para clasificar a los cárteles de la droga como grupos terroristas.

“Esto alimenta la narrativa de que México es un lugar sin ley, que México no tiene la capacidad para lidiar con esto y que Estados Unidos debe hacer algo”, dijo Alejandro Hope, analista de seguridad en Ciudad de México. “La administración Biden puede verse cada vez más presionada para hacer algo”.

Grant dijo que junto con su hermano, Zindell Brown, también fueron secuestrados sus amigos Latavia Washington McGee, Shaeed Woodard y Eric James Williams.

Las autoridades mexicanas dijeron que McGee y Williams sobrevivieron, y el martes fueron trasladados a la custodia de funcionarios estadounidenses.

Los investigadores están analizando muchas teorías sobre el ataque, pero se han centrado en la posibilidad de “que fue una confusión, no fue una agresión directa”, dijo Irving Barrios, el fiscal del estado de Tamaulipas, en una conferencia de prensa el martes.

“Esa es la línea que tratamos ahorita como la más viable”, dijo Barrios.

Dos funcionarios mexicanos familiarizados con la investigación, pero que no están autorizados para hablar públicamente, dijeron que entre los diversos motivos que analizan las fuerzas de seguridad figura la posibilidad de que los estadounidenses fueran confundidos con traficantes de migrantes haitianos.

Los cruces ilegales de migrantes en la frontera sur de Estados Unidos se han disparado en los últimos meses, lo que ha provocado tensiones entre los grupos criminales que controlan el tráfico de personas a través del norte de México, según los expertos.

Karine Jean-Pierre, secretaria de prensa de la Casa Blanca, dijo el martes que el gobierno de Biden estaba en contacto con las familias de los secuestrados. “Seguiremos trabajando estrechamente con el gobierno mexicano para asegurarnos de que se haga justicia en este caso”, dijo.

Y agregó que el gobierno estadounidense ha trabajado para desarticular los cárteles a través de sanciones impuestas a los grupos criminales. “Nuestra preocupación inmediata es el regreso seguro de nuestros ciudadanos”, añadió.

Jean-Pierre dijo que la alerta de viaje del Departamento de Estado para la zona donde los estadounidenses fueron secuestrados se mantiene en el nivel 4, lo que significa “no viajar debido a la delincuencia o el secuestro”.

“Instamos a los estadounidenses a leer estas alertas antes de viajar”, dijo Jean-Pierre.

La funcionaria se negó a responder cuando le preguntaron si Biden consideraría la posibilidad de implementar la acción militar contra el crimen organizado.

Los cuatro estadounidenses llegaron en una minivan blanca el viernes a la ciudad fronteriza de Matamoros, México, procedentes de Brownsville, Texas, cuando unos hombres armados empezaron a disparar contra su vehículo, según informó el FBI. A continuación, los atacantes metieron a los estadounidenses en otro vehículo y se los llevaron.

Durante el enfrentamiento inicial entre las víctimas y los secuestradores, murió “un ciudadano mexicano inocente”, según dijo Ken Salazar, embajador de Estados Unidos en México.

Américo Villarreal, el gobernador de Tamaulipas, dijo que las autoridades encontraron “exámenes de laboratorio médicos” en el coche de los estadounidenses, lo que parecía indicar que “una de las personas americanas venía a hacerse una cirugía de tipo estética”.

El domingo, Grant vio un video que circulaba por las redes sociales en el que se veía cómo subían a las cuatro personas a una camioneta. Reconoció las trenzas rubias de McGee, dijo, así como a su hermano, quien, según ella, vestía pantalones beige y camisa negra. “Pensé, ese de ahí es mi hermano”, dijo.

Uno de los otros estadounidenses secuestrados, Woodard, había trabajado recientemente en una empresa de aislamiento y luego limpiando habitaciones en un hotel playero en Myrtle Beach, Carolina del Sur, según antiguos compañeros. “Siempre estaba dispuesto a trabajar y era muy amable”, dijo Regina Downs, gerente del Monterey Bay Suites.

Michael Graham, de 45 años, dijo que era amigo de tres de los cuatro estadounidenses secuestrados y que en Lake City, una ciudad de 6000 habitantes ubicada en el centro de Carolina del Sur, eran conocidos porque siempre estaban juntos, por lo que no le sorprendió que todos hubieran viajado a México.

“Iban juntos a todas partes”, dijo Graham. “Veías a uno, y veías a los cuatro”. Al menos algunos de ellos se habían trasladado recientemente a Myrtle Beach, dijo.

Aunque en algunas ocasiones los estadounidenses se ven involucrados en la violencia del norte de México, una frontera compartida de más de 3000 kilómetros de largo con grandes franjas dominadas por cárteles de la droga y organizaciones criminales, no es muy común que ciudadanos estadounidenses sean secuestrados en México.

El video ampliamente difundido que parece captar el secuestro mostraba a tres hombres arrastrando a personas por el suelo y luego levantándolas y arrojándolas en la caja de una camioneta blanca. Al menos uno de los hombres, que actuaban a la vista del tráfico cercano, llevaba un chaleco protector.

La frontera entre Estados Unidos y México es una de las más transitadas del mundo: los jóvenes mexicanos cruzan hacia el norte para ir de compras o asistir a escuelas privadas, y ciudadanos estadounidenses van hacia el sur para comprar medicamentos baratos o someterse a procedimientos médicos que son inasequibles en su país, desde citas con el dentista hasta cirugía estética.

Con frecuencia, los estadounidenses que son víctimas de la violencia en México es porque están en el lugar y en el momento equivocados, pues atraviesan una frontera plagada de actividades delictivas. Los grupos criminales que operan en todo el país a menudo evitan atacar a los ciudadanos estadounidenses, temerosos de provocar una respuesta de las fuerzas del orden de EE. UU.

En 2021, más de 200 estadounidenses murieron en México, según el Departamento de Estado, pero la mayoría de esos fallecimientos fueron ocasionados por accidentes, suicidios o incidentes relacionados con drogas. Solo 75 fueron homicidios.

A diario, los mexicanos deben enfrentarse a la realidad de una violencia implacable. Más de 30.000 personas son asesinadas cada año en México, según cifras del gobierno, y la gran mayoría de los crímenes quedan sin resolver.

Recientemente se han producido algunos casos de violencia especialmente brutal contra estadounidenses al sur de la frontera. En enero se encontró el cadáver de un defensor público estadounidense con 40 fracturas craneales en un balneario del norte de México.

Ese mismo mes, las autoridades mexicanas encontraron cuatro cadáveres, entre ellos el de un arquitecto estadounidense que había desaparecido, cerca de una furgoneta acribillada a balazos en el centro de México. En octubre, una estadounidense de 25 años fue asesinada cerca de la ciudad turística de Cabo San Lucas.

Y solo unos días antes del secuestro de los cuatro estadounidenses, otro ciudadano de EE. UU. murió el 26 de febrero a manos del ejército mexicano en el mismo estado, Tamaulipas, cuando regresaba en auto de una discoteca con sus amigos.

Elda Cantú, Oscar Lopez y Zolan Kanno-Youngs colaboraron con la reportería. Kitty Bennett colaboró con investigación.

Natalie Kitroeff es la jefa de la corresponsalía del Times para México, Centroamérica y el Caribe. @Nataliekitro

Maria Abi-Habib es corresponsal de investigación con sede en Ciudad de México y cubre América Latina. Anteriormente ha reportado desde Afganistán, todo Medio Oriente e India, donde cubrió el sur de Asia. @abihabib

Jack Nicas es el jefe de la corresponsalía en Brasil, que abarca Brasil, Argentina, Chile, Paraguay y Uruguay. Anteriormente reportó de tecnología desde San Francisco y, antes de integrarse al Times en 2018, trabajó siete años en The Wall Street Journal. @jacknicasFacebook

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New York Times - World

Spying by Mexico’s Armed Forces Brings Fears of a ‘Military State’

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This is the first time a paper trail has emerged to prove definitively that the Mexican military spied on citizens who were trying to expose its misdeeds.

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By Natalie Kitroeff and Ronen Bergman

MEXICO CITY — Mexico’s armed forces spied on a human rights defender and journalists who were investigating allegations that soldiers had gunned down innocent people, documents show, providing clear evidence of the military’s illegal use of surveillance tools against civilians.

The government has been embroiled in scandal for years over the use of sophisticated spyware against a wide range of people who stand up to Mexico’s leaders. But surveillance experts say this is the first time a paper trail has emerged to prove definitively that the Mexican military spied on citizens who were trying to expose its misdeeds.

Documents and interviews show how the spying that tarnished the previous government has continued under President Andrés Manuel López Obrador, who vowed that his administration would not engage in such surveillance, which he called “illegal” and “immoral.”

Mexico’s armed forces are not authorized to spy on civilians, legal experts say, but the military has long wielded spying technology and has grown ever more powerful under Mr. López Obrador.

In a 2020 Defense Ministry report, unearthed last year in an extensive hack of the Mexican armed forces and reviewed by The New York Times, military officers described the details of private conversations between a human rights advocate and three journalists discussing allegations that soldiers just weeks earlier had executed three civilians in a confrontation with a cartel.

The report contended that the advocate, Raymundo Ramos, was trying to “discredit the armed forces” by discussing allegations of unlawful killings by the military with reporters.

It recommended that the military glean information from his private conversations, but not include it in official case files, perhaps in an attempt to keep its spying secret.

Forensic tests show that Mr. Ramos’s cellphone had been infected multiple times by Pegasus — extremely powerful spyware — around the same time that the military produced the report on his conversations, according to an analysis by Citizen Lab, a research institute at the University of Toronto.

Despite the president’s assertions, Mexico’s Ministry of Defense was actively using Pegasus in 2020, when Mr. Ramos’s phone was hacked, according to three people familiar with the export licenses required to sell the cyberweapon outside of Israel, where it is made.

Pegasus can extract enormous amounts of information from a digital device without any warning: texts, calls, contacts, photos — even its location.

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“We’re talking about the military monitoring you, knowing your personal information, your friendships, everything,” Mr. Ramos said in an interview. “They know where I am at all times.”

Mr. López Obrador, who took office in 2018, promised that his administration would never spy on its opponents.

The new evidence of military spying suggests Mr. López Obrador, as commander in chief of the armed forces, either knew about the surveillance and tolerated it, experts said — or his own subordinates disobeyed him.

“Both scenarios are terrible, but all the evidence we have points to the army spying on its own initiative and for its own interests,” said Catalina Pérez Correa, an expert on the military at Mexico’s Center for Research and Teaching in Economics.

“Taking into account the enormous economic power it has and all the state functions it controls,” Ms. Pérez Correa said, “you could say that Mexico has the building blocks for a military state.”

Under Mr. López Obrador, the military has taken on far greater responsibility for policing, as well as controlling the nation’s ports and customs, building part of a 1,000-mile train line and even distributing medicine. The number of troops deployed across the country is at its highest point in recent history.

The Ministry of Defense did not respond to requests for comment, but has said that its intelligence gathering is focused on fighting organized crime and has acknowledged using Pegasus only from 2011 to 2013.

The Israeli manufacturer of Pegasus, NSO Group, said it could not confirm its clients because of confidentiality agreements.

“The company does not operate the technology, nor does it know who its customers are investigating,” the NSO Group said in a written statement, adding that the company “investigates any credible claim of misuse of its technology.”

The Biden administration blacklisted the NSO Group in 2021, citing the use of the company’s spyware by foreign governments to target activists and journalists.

Mexican news media reported in October that the military had purchased spyware under the current administration. At the time, Mr. López Obrador said the military was carrying out “intelligence work, not spying.”

What set off the spying on Mr. Ramos was a car chase in the violent town of Nuevo Laredo along the U.S. border one night in July 2020. Soldiers pursuing several pickup trucks ultimately killed a dozen passengers who the military said had been part of a local criminal group.

In the days and weeks that followed, Mr. Ramos said, he spoke to the parents of three of the victims, who said their sons had been killed even though they were innocent. They were traveling inside the pickups, but had been kidnapped by the cartel, the parents said.

Mr. Ramos began publicizing the allegations, and soon a local newspaper published damaging body camera footage of the confrontation. The video showed the officers spraying one of the trucks with bullets despite no one firing back, and then ordering the assassination of a survivor of the attack.

“He’s alive!” one officer yells in the video. “Kill him!” another responds.

That’s when Mr. Ramos’s phone was targeted by Pegasus. The spyware infected his phone five times in the days before and after the military emailed its report, according to Citizen Lab.

Mr. Ramos told The Times that all of the intercepted exchanges were from messages and one call made on Telegram, an encrypted app. The military’s intelligence report said Mr. Ramos had “links” to a Mexican cartel and would benefit financially from discrediting the armed forces.

Under Mexican law, the military does not appear to be allowed to intercept private messages, legal experts said. But even if it could, it would need a federal judge’s authorization — something the military has said in public disclosures it has not once requested in recent years.

In a criminal inquiry that was opened into Mr. Ramos’s case, the federal judiciary confirmed that there had been no requests to intercept his communications, according to three people familiar with the case who were not authorized to speak publicly.

The case represents one of the most significant breakthroughs in years of spyware research, digital investigators said.

“I’ve never seen anything like it,” said John Scott-Railton, a senior researcher at Citizen Lab. “For the first time, it shows us how the operators took this man’s private digital life, dumped it out on the table and then tried to select the parts that would be most harmful to him.”

The military’s report was first made public on Tuesday by three Mexican news outlets working with local rights groups.

The document, which was sent by email on Sept. 2, 2020, suggests that the most powerful people in the military were involved in the spying.

It appears to have been produced by the second-highest-ranking officer in the military, and appears to have been addressed to his superior, Secretary of Defense Luis Cresencio Sandoval.

That same day, Mr. Sandoval had a meeting scheduled with high-ranking officers and the head of the military agency that was investigating the killings, a copy of his calendar retrieved from the hacked files shows.

“The military wasn’t using Pegasus to combat crime,” said Luis Fernando García, the director of R3D, a local digital rights group, which helped uncover the military’s report. “The military was spying on civilians to protect itself.”

The report indicates that the spying was carried out by a secretive branch of the armed forces called the Military Intelligence Center.

The agency’s purpose is to generate “intelligence” from “information obtained in closed channels,” the military said in 2021.

One of the main risks facing the center, another document says, is “that the activities carried out by this center are revealed to the public.”

Natalie Kitroeff reported from Mexico City, and Ronen Bergman from Tel Aviv. Alain Delaquérière contributed research from New York.

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New York Times - World

Occidente intentó aislar a Rusia. No funcionó

Por Josh HolderLauren LeatherbyAnton Troianovski y Weiyi CaiMarch 2, 2023

Tras la invasión de Rusia a Ucrania, Occidente formó lo que al parecer era una coalición global demoledora: 141 países respaldaron una disposición de las Naciones Unidas que exigía que Rusia se retirara sin poner ninguna condición.

Zambia

Sierra Leona

Albania

Serbia

Ghana

Montenegro

Libia

Kenia

México

Nigeria

Argentina

Perú

“El mundo está

con nosotros”

Costa Rica

Australia

Ruanda

Hungría

Egipto

Alemania

Brasil

Comoras

Níger

Francia

Haití

Congo

Colombia

ALIADOS OCCIDENTALES

Ucrania

Gabón

España

EE. UU.

Polonia

Chile

Bulgaria

Papúa Nueva Guinea

Reino

Unido

Estonia

“Unidad mundial

sin precedentes”

Turquía

Italia

Canadá

Rumanía

Camboya

Malasia

Catar

Tailandia

Indonesia

Yemen

Kuwait

Japón

E.A.U.

Birmania

Corea del Sur

Filipinas

Nepal

Singapur

Afganistán

Arabia Saudita

Israel

Zambia

Sierra Leona

Ghana

Libia

Serbia

Kenia

México

Costa Rica

Nigeria

Perú

“El mundo está

con nosotros”

Argentina

Australia

Ruanda

Hungría

Egipto

Alemania

Brasil

Níger

Francia

Congo

ALIADOS OCCIDENTALES

Ucrania

Colombia

Gabón

España

EE. UU.

Polonia

Chile

Bulgaria

Reino Unido

“Unidad mundial

sin precedentes”

Estonia

Italia

Canadá

Rumanía

Turquía

Kuwait

Indonesia

Tailandia

Malasia

Yemen

Birmania

Corea del Sur

Filipinas

Japón

Nepal

E.A.U.

Singapur

Arabia

Saudita

Catar

Israel

Camboya

Serbia

Zambia

Montenegro

Sierra

Leona

Ghana

Libia

Kenia

Argentina

Brasil

“El mundo

está con nosotros”

Nigeria

ALIADOS OCCIDENTALES

México

Australia

Egipto

Alemania

Perú

Francia

Colombia

Congo

Ucrania

Haití

Níger

EE. UU.

España

Polonia

Bulgaria

Chile

Reino

Unido

Estonia

Italia

“Unidad mundial

sin precedentes”

Canadá

Turquía

Birmania

Singapur

Catar

Malasia

Yemen

E.A.U.

Corea del Sur

Indonesia

Israel

Tailandia

Japón

Arabia Saudita

Filipinas

Afganistán

Camboya

Rusia, en cambio, parecía que estaba sola. Corea del Norte fue uno de los cuatro países que apoyaron a Rusia y rechazaron la disposición.

Eritrea

“Se están distorsionando las acciones rusas”

Corea

del Norte

Rusia

Bielorrusia

Siria

Eritrea

“Se están

distorsionando

las acciones rusas”

Corea

del

Norte

Rusia

Bielorrusia

Siria

Pero Occidente nunca logró convencer a tantos países del mundo como parecía al inicio. Otros 47 países se abstuvieron o no asistieron a las votaciones, entre ellos la India y China. Desde entonces, muchos de esos países “neutrales” han brindado un importante apoyo económico o diplomático a Rusia.

Irak

Círculos en función de la población

Argelia

Bangladés

India

Irán

Marruecos

Laos

Pakistán

China

Vietnam

Mozambique

Sri Lanka

Etiopía

Uzbekistán

“No tuvimos otra opción

que abstenernos”

Uganda

Irak

Círculos en función

de la población

Argelia

Bangladés

India

Marruecos

Irán

Laos

Pakistán

China

Vietnam

Mozambique

Sri Lanka

Etiopía

Uzbekistán

“No tuvimos otra opción

que abstenernos”

Uganda

Además, incluso algunos de los países que al principio aceptaron denunciar a Rusia no consideran que la guerra sea problema de ellos y desde entonces han comenzado a asumir una postura más neutral.

“Brasil no tiene interés en entregar municiones”

Apoyo retirado

Voto neutral

“Ucrania es víctima de las crisis urdidas por Estados Unidos”

Brasil

Ucrania

Irán

Turquía

Rusia

“Una política basada en provocaciones”

E.A.U.

“Tomar partido solo conduciría a más violencia”

Apoyo retirado

Ucrania

E.A.U.

Brasil

“Tomar partido

solo conduciría

a más violencia”

“Brasil no tiene

interés en entregar

municiones”

Turquía

“Una política basada

en provocaciones”

Voto neutral

Irán

“Ucrania es víctima de las crisis

urdidas por Estados Unidos”

Rusia

Después de un año, esto es cada vez más evidente: aunque la coalición principal de Occidente sigue siendo sólida, nunca convenció al resto del mundo de dejar aislada a Rusia.

En vez de dividirse en dos, el mundo se ha fragmentado. Una gran parte de los países que se encuentran entre ambas posturas ven la invasión de Rusia como un problema principalmente europeo y estadounidense. Más que considerarla una amenaza existencial, estos países se enfocaron sobre todo en proteger sus propios intereses en medio de la conmoción económica y geopolítica provocada por la invasión.

El panorama nos recuerda la gran cantidad de países neutrales durante la Guerra Fría, pero ahora el mundo está más interconectado. La magnitud y la complejidad de las comunicaciones a nivel mundial, los lazos económicos y los vínculos de seguridad ofrecen muchas más oportunidades para que los enemigos de Occidente obtengan una mayor influencia.

La semana pasada, la Asamblea General de Naciones Unidas aprobó otra resolución que exige que Rusia se retire del territorio ucraniano, pero China, Sudáfrica, la India y muchos países del sur global siguieron absteniéndose, lo cual destaca su distanciamiento de lo que consideran una guerra de Occidente.

Y Rusia lo está aprovechando de varias maneras.

Para eludir las sanciones

Al principio, parecía que las sanciones económicas de Occidente podrían debilitar la capacidad de Moscú para mantener la guerra. Una campaña encabezada por Estados Unidos, que incluía a 37 países, sacudió los cimientos del sistema financiero ruso al congelar sus reservas de divisas extranjeras y afectar a sus principales bancos.

Austria

Grecia

“El rublo se redujo

a escombros”

Canadá

Portugal

Países Bajos

Suiza

Letonia

Irlanda

EE. UU.

Japón

Dinamarca

Eslovenia

Hungría

Francia

Lituania

Rusia

Polonia

Reino

Unido

Nueva Zelanda

Finlandia

Alemania

España

Italia

Noruega

República Checa

Australia

Austria

“El rublo se redujo

a escombros”

Grecia

Canadá

Portugal

Países Bajos

Suiza

Letonia

Irlanda

EE. UU.

Japón

Dinamarca

Eslovenia

Hungría

Francia

Lituania

Rusia

Polonia

Reino

Unido

Nueva Zelanda

Finlandia

Alemania

España

Italia

Noruega

República Checa

Australia

“El rublo se redujo a escombros”

Austria

Grecia

Canadá

Portugal

Suiza

Letonia

Irlanda

EE. UU.

Dinamarca

Japón

Rusia

Reino

Unido

Nueva Zelanda

Alemania

España

Italia

Noruega

Australia

Francia

República Checa

Estas sanciones bloquearon importaciones fundamentales como las refacciones para aeronaves y los semiconductores para los aparatos electrónicos. Además, cientos de empresas suspendieron de manera voluntaria sus negocios en Rusia, lo que dejó a los rusos de a pie sin distribuidores de Apple y sin suscripciones a Netflix.

Pero las sanciones no han sido tan devastadoras como esperaba Occidente. De acuerdo con Silverado Policy Accelerator, una organización sin fines de lucro de Washington, unos cuantos países han llenado ese vacío al aumentar las exportaciones a Rusia a niveles muy por encima de los anteriores a la guerra. Las exportaciones de otros países disminuyeron cuando comenzó la guerra, pero después retomaron su curso.

Apoyo para condenar a Rusia

Abstención o ausencia en la votación de la ONU

En contra de condenar a Rusia

Exportación de más carros, maquinaria y chips

El transporte de

mercancías se triplicó

Uzbekistán

Kazajistán

Armenia

Turquía

Bielorrusia

China

Irán

Aumento significativo de

las exportaciones a Rusia

Kirguizistán

Bolivia

Georgia

Serbia

Colombia

Etiopía

Rusia

Sri

Lanka

Bosnia

Suiza

Pequeño aumento de las exportaciones a Rusia

Ecuador

Macedonia del

Norte

India

Indonesia

Brasil

Costa

Rica

Más importaciones de petróleo ruso

Exportación de más carros, maquinaria y chips

El transporte de

mercancías se triplicó

Uzbekistán

Kazajistán

Armenia

Turquía

Bielorrusia

China

Irán

Aumento significativo de las

exportaciones a Rusia

Kirguizistán

Bolivia

Georgia

Serbia

Colombia

Etiopía

Rusia

Sri

Lanka

Pequeño aumento de las

exportaciones a Rusia

Bosnia

Suiza

Ecuador

Macedonia

del Norte

India

Indonesia

Brasil

Costa

Rica

Más importaciones de petróleo ruso

Etiopía

Irán

Bielorrusia

China

Turquía

Kirguizistán

Armenia

Kazajistán

Georgia

Uzbekistán

Serbia

Aumento significativo de las

exportaciones a Rusia

Colombia

Bolivia

Rusia

Suiza

Pequeño aumento de las exportaciones a Rusia

Macedonia

del Norte

Sri

Lanka

Bosnia

Ecuador

Costa

Rica

Indonesia

Brasil

India

China y Turquía compensaron solas la mayor parte de ese vacío de exportaciones.

Los vehículos de pasajeros chinos remplazaron el suministro anterior de Rusia con el de fabricantes de Occidente. China también exportó más maquinaria y semiconductores. Otras mercancías producidas por empresas multinacionales que ya no pueden ser exportadas directamente a Rusia ahora circulan por Estados postsoviéticos.

A pesar de que Turquía ha vendido armas a Ucrania, el presidente Recep Tayyip Erdogan ha iniciado un mayor flujo de mercancía a Rusia, lo que perjudica mucho la serie de sanciones impuestas por Occidente.

“Siempre hemos mantenido una política equilibrada entre Rusia y Ucrania”, dijo Erdogan en septiembre, seis meses después de que los turcos votaron junto con Estados Unidos a favor de condenar la invasión rusa.

En general, después de caer inicialmente tras la invasión, los niveles del comercio se han recuperado debido a que suficientes países siguen dispuestos a hacer negocios con Rusia.

Importaciones totales de Rusia

Las sanciones, no obstante, podrían resultar devastadoras para Rusia a largo plazo. Ya están frenando la inversión extranjera y empezando a mermar las arcas del gobierno. Las restricciones al comercio de petróleo han obligado a Rusia a reducir la producción. Y reorientar la infraestructura de gasoductos del país hacia Asia llevará años.

Pero aunque la economía rusa no está prosperando, es lo bastante fuerte como para mantener la guerra. El Fondo Monetario Internacional pronosticó el mes pasado que la economía rusa crecería un 0,3 por ciento este año, una proyección considerablemente mejor que su cálculo anterior, que decía que se contraería un 2,3 por ciento.

Para comprar armas y componentes

Estados Unidos y sus socios han estado enviando más armas letales y equipo militar directamente a Ucrania. También han intentado interrumpir el abastecimiento de equipo militar de Rusia al imponer controles a las exportaciones que prohíben que muchas empresas le vendan tecnología esencial a Rusia.

Las armas han contribuido a que Ucrania sorprenda al mundo y mantenga a raya al ejército ruso, que es mucho más numeroso. Al menos 40 países han proporcionado ayuda militar a Ucrania, ya sea enviando armas ofensivas o brindando otras formas de ayuda militar.

Francia

Turquía

Alemania

España

Italia

EE. UU.

Japón

Polonia

Austria

Reino

Unido

Corea

del Sur

Canadá

Enviaron armas de ataque

Otras formas de

ayuda militar

Ucrania

Francia

Turquía

Alemania

España

Italia

EE. UU.

Polonia

Reino

Unido

Canadá

Japón

Corea

del Sur

Austria

Otras formas

de ayuda militar

Enviaron

armas de

ataque

Ucrania

Pero el intento de privar a Rusia de equipo militar ha tenido menos éxito. También en este aspecto los rusos han encontrado apoyo. Según Estados Unidos, Corea del Norte le ha enviado a Rusia “una cantidad importante” de proyectiles de artillería. Irán le ha proporcionado drones “kamikaze” no tripulados que Moscú ha utilizado para atacar la infraestructura civil de Ucrania.

Además, otros países, como China, han seguido abasteciendo a Rusia de las llamadas mercancías de doble uso: tecnologías de consumo, como los microchips, que terminan adaptándose para uso militar.

Corea

del Norte

Irán

Envió proyectiles de artillería

Vendió cientos

de drones

Rusia

Las empresas

vendieron microchips

y otros productos de

doble uso

China

Corea

del Norte

Irán

Envió proyectiles de artillería

Vendió cientos

de drones

Rusia

Las empresas

vendieron microchips

y otros productos

de doble uso

China

Es indudable que, según los analistas, Rusia parece estar ante un desabasto de armamento de precisión, como los misiles de crucero, que requieren equipo de alta tecnología. Y los soldados rusos informan que les faltan dispositivos de visión nocturna y drones de vigilancia en la línea de combate.

Para aprovechar la ambivalencia a nivel global

A muchos dirigentes del mundo no les gusta mucho la idea de que un país invada a otro, pero a muchos de ellos tampoco les molesta ver que alguien se enfrente a Estados Unidos.

En África, Latinoamérica, Asia y Medio Oriente, muchos gobiernos que tienen vínculos oficiales sólidos con Estados Unidos y Europa no ven la guerra como una amenaza global. Más bien, se han posicionado como espectadores neutrales o árbitros y han mantenido la mayor flexibilidad posible.

Apoyo para condenar a Rusia

Abstención o ausencia en la votación de la ONU

En contra de condenar a Rusia

Finlandia

Noruega

Rusia

“No queremos ser

parte de ningún bando”

Reino Unido

“Diálogo y

soluciones pacíficas”

 

Ucrania

Canadá

Irlanda

Corea del Norte

Francia

Pakistán

Italia

Turquía

China

EE. UU.

Japón

Irán

Irak

Marruecos

Egipto

Corea del Sur

México

India

Vietnam

Etiopía

Colombia

Indonesia

Perú

Malasia

Brasil

“La India está en

el lado de la paz”

Mozambique

“Comprometidos

con la paz”

Australia

Sudáfrica

Nueva Zelanda

“Dispuestos a apoyar la resolución

pacífica de los conflictos”

Pakistán

“No queremos ser parte

de ningún bando”

Reino

Unido

Rusia

Ucrania

Corea

del Norte

China

EE. UU.

Japón

India

Indonesia

Australia

Brasil

Sudáfrica

“Comprometidos

con la paz”

“Dispuestos a apoyar la resolución

pacífica de los conflictos”

Pakistán

“No queremos ser parte

de ningún bando”

Reino

Unido

Canadá

Rusia

Corea

del

Norte

Ucrania

China

EE. UU.

India

Brasil

Australia

Argentina

Sudáfrica

“Dispuestos a apoyar la resolución

pacífica de los conflictos”

La reacción a la invasión fue variada en Asia, donde más de una tercera parte de los países se rehusaron a censurar a Rusia en las votaciones iniciales de las Naciones Unidas. Aunque casi todos los aliados de Estados Unidos se han alineado, Rusia ha podido aprovechar las relaciones comerciales y la opinión pública amistosa que se remontan a la Guerra Fría.

Al inicio de la invasión, Estados Unidos le pidió a la India que le comprara menos petróleo a Rusia. Después suavizó esa postura porque la India se ha rehusado constantemente a alinearse con ninguna de las partes. Los especialistas han dicho que, a medida que aumentan las tensiones a lo largo de la frontera de este país con China, la India no cree que deba poner en riesgo su relación con Rusia, una fuente importante de armas.

Asia y Medio Oriente

Apoyo para condenar a Rusia

Abstención o ausencia en la votación de la ONU

En contra de condenar a Rusia

Mongolia

Kazajistán

Uzbekistán

Georgia

Corea del Norte

Kirguizistán

Pakistán

Nepal

Turquía

China

Azerbaiyán

Siria

Corea

del Sur

Japón

Irak

Irán

Israel

Arabia

Saudita

Birmania

E.A.U.

India

Bangladés

Filipinas

Vietnam

Yemen

Brunéi

Tailandia

“Las llamadas

sanciones”

Indonesia

Maldivas

Sri Lanka

“No seguiremos

ciegamente los pasos que dé otro país”

“No se puede controlar a ningún

país imponiendo sanciones”

Mongolia

Kazajistán

Uzbekistán

Georgia

Corea del Norte

Kirguizistán

Pakistán

Nepal

Turquía

China

Azerbaiyán

Siria

Japón

Irak

Irán

Corea

del Sur

Israel

Arabia

Saudita

Birmania

E.A.U.

India

Bangladés

Filipinas

Vietnam

Yemen

Brunéi

Tailandia

“Las llamadas

sanciones”

Indonesia

Maldivas

Sri Lanka

“No se puede controlar a ningún

país imponiendo sanciones”

“No seguiremos ciegamente los pasos que dé otro país”

Bangladés

“No se puede controlar a ningún

país imponiendo sanciones”

Mongolia

Kazajistán

Uzbekistán

Corea

del Norte

Georgia

Pakistán

Nepal

Turquía

China

Siria

Irán

Japón

Arabia

Saudita

Birmania

India

Yemen

Maldivas

Sri Lanka

Indonesia

“No seguiremos ciegamente los pasos que dé otro país”

Los países del golfo votaron junto con Occidente para censurar a Rusia, pero desde entonces han preferido que se les considere árbitros neutrales.

El presidente de Emiratos Árabes Unidos, Mohamed Bin Zayed, viajó a Rusia para reunirse con el presidente Vladimir Putin y dijo que intentaba encontrar una solución diplomática. También ofreció un aeródromo de Abu Dhabi para el intercambio de prisioneros de Brittney Griner.

Dubái, en particular, se ha convertido en un centro de operaciones para los rusos, un refugio para oligarcas y élites pro-Kremlin donde no llegan las sanciones occidentales. Y Arabia Saudita ha dicho que debe buscar sus propios intereses, aunque eso provoque fricciones en su larga relación con Estados Unidos.

Casi la mitad de los países africanos se abstuvieron o no asistieron a las votaciones para censurar a Rusia, lo cual indica que en muchos países existe una renuencia cada vez mayor a aceptar la versión estadounidense del bien y el mal. Rusia ha conseguido amigos a través de su incesante propaganda y poder duro y cada vez más países firman acuerdos con mercenarios rusos y compran armas rusas.

En Sudáfrica, los vínculos con Rusia se remontan al apoyo soviético para acabar con el apartheid. Sus dirigentes han visto la oportunidad de alinearse más estrechamente con Rusia, llenando al mismo tiempo los vacíos comerciales dejados por Europa y Estados Unidos. Pero, como muchos otros países africanos, Sudáfrica parece tener cuidado de equilibrar sus crecientes lazos con Rusia con el mantenimiento de una relación con Occidente.

África

Apoyo para condenar a Rusia

Abstención o ausencia en la votación de la ONU

En contra de condenar a Rusia

Marruecos

Túnez

Libia

Argelia

Egipto

Mauritania

Níger

Eritrea

Malí

Senegal

Yibuti

Chad

Cabo Verde

Sudán

Etiopía

Nigeria

Sierra

Leona

Ghana

Somalia

Liberia

Uganda

Kenia

África “no quiere ser el caldo de cultivo de una nueva Guerra Fría”

Congo

Tanzania

“Cuando hay progresos con Rusia, nos beneficiamos”

Burundi

Angola

Zambia

Zimbabue

Mauricio

Namibia

Mozambique

Madagascar

Botsuana

“Es una guerra europea”

Lesoto

Sudáfrica

“Cuando hay

progresos con Rusia,

nos beneficiamos”

Marruecos

Túnez

Libia

Argelia

Egipto

Mauritania

Cabo Verde

Níger

Eritrea

Malí

Senegal

Yibuti

Chad

Sudán

Etiopía

Nigeria

Sierra

Leona

Ghana

Somalia

Liberia

Uganda

Kenia

Congo

África “no quiere ser el caldo de cultivo de una nueva Guerra Fría”

Tanzania

Burundi

Angola

Zambia

Mauricio

Zimbabue

Namibia

Mozambique

Madagascar

Botsuana

“Es una guerra europea”

Lesoto

Sudáfrica

Uganda

“Cuando hay progresos con Rusia, nos beneficiamos”

Marruecos

Túnez

Libia

Argelia

Mauritania

Egipto

Níger

Malí

Eritrea

Chad

Yibuti

Nigeria

Ghana

Sudán

Etiopía

Senegal

África “no quiere ser el caldo de cultivo de una nueva Guerra Fría”

Somalia

Kenia

Congo

Tanzania

Burundi

Angola

Mauricio

Zambia

Zimbabue

Mozambique

Botsuana

Namibia

“Es una guerra

europea”

Lesoto

Madagascar

Sudáfrica

Casi toda Latinoamérica, debido a su larga relación con Estados Unidos, votó al lado de su vecino del norte para censurar a Rusia. Pero en los últimos meses las grietas han comenzado a ser más evidentes.

Hace poco, Colombia rechazó la solicitud de Estados Unidos de proporcionar armas a Ucrania. Y cuando el canciller alemán, Olaf Scholz, visitó al presidente de Brasil, Luiz Inácio Lula da Silva, el mes pasado, este se rehusó a hablar en favor de Ucrania y dijo: “Creo que tendría que estar más claro el motivo de la guerra entre Rusia y Ucrania”.

América

Apoyo para condenar a Rusia

Abstención o ausencia en la votación de la ONU

Canadá

“No se equivoquen, Rusia no es responsable”

EE. UU.

Cuba

República Dominicana

Belice

México

Venezuela

Colombia

Ecuador

Perú

“No ayudaré a prolongar

ninguna guerra”

Brasil

Bolivia

Paraguay

“Si uno no quiere,

dos no pueden

pelear”

Uruguay

Chile

Argentina

Canadá

Cuba

“No se equivoquen, Rusia no es responsable”

EE. UU.

República Dominicana

Belice

México

Venezuela

Ecuador

Perú

Colombia

“No ayudaré

a prolongar

ninguna guerra”

Bolivia

Paraguay

Brasil

“Si uno no quiere, dos no pueden pelear”

Chile

Argentina

Para tratar de debilitar la coalición principal de Occidente

Varias decenas de países conforman el grupo principal que apoya a Ucrania a través de ayuda militar o sanciones a Rusia.

39 países impusieron sanciones a Rusia o proporcionaron ayuda militar a Ucrania

Bélgica

Irlanda

Finlandia

Francia

Japón

España

Eslovaquia

Australia

Bulgaria

Italia

EE. UU.

Lituania

Turquía

Noruega

Grecia

Corea

del Sur

Suecia

Letonia

Alemania

Estonia

Reino

Unido

Canadá

Hungría

Malta

Chipre

Suiza

Polonia

Bélgica

Irlanda

Francia

España

Japón

Australia

Italia

Lituania

EE. UU.

Noruega

Grecia

Turquía

Alemania

Canadá

Corea

del Sur

Reino

Unido

Polonia

Hungría

Malta

Chipre

Suiza

La unión de Occidente ha sido notable en el transcurso de la guerra, y los países que por mucho tiempo se habían mostrado relativamente cordiales con Rusia —como Alemania, Francia e Italia— han mantenido su respaldo incondicional a Ucrania. La OTAN, a la cual el presidente de Francia, Emmanuel Macron, diagnosticó con “muerte cerebral” en 2019, una vez más tiene el claro propósito de proteger a la alianza occidental de cualquier ataque ruso.

Pero ni siquiera entre los países occidentales la alianza ha sido perfecta. Hungría, como miembro de la Unión Europea, ha sancionado técnicamente a Rusia, pero su dirigente, Viktor Orbán, ha sido un caso atípico en su apoyo a Ucrania dentro de la Unión Europea. Hungría aplazó varias decisiones de la Unión Europea que requerían un respaldo unánime.

Otros países que han dado apoyo militar a Ucrania se han negado a imponer sanciones económicas a Rusia.

31 países impusieron sanciones a Rusia y proporcionaron ayuda militar a Ucrania

Bélgica

Irlanda

Finlandia

Francia

Japón

España

Eslovaquia

Bulgaria

Italia

Australia

EE. UU.

Lituania

Noruega

Grecia

Suecia

Letonia

Alemania

Estonia

Turquía

Reino

Unido

Canadá

Corea

del Sur

Polonia

Hungría

Malta

Asistencia militar,

pero no sanciones

Chipre

Suiza

Sanciones, pero no

asistencia militar

Bélgica

Irlanda

Francia

España

Japón

Australia

Italia

Lituania

EE. UU.

Noruega

Grecia

Alemania

Canadá

Reino

Unido

Polonia

Turquía

Corea

del Sur

Hungría

Malta

Chipre

Asistencia militar,

pero no sanciones

Suiza

Sanciones, pero no

asistencia militar

Bélgica

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Finlandia

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Japón

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Eslovaquia

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EE. UU.

Lituania

Noruega

Grecia

Suecia

Letonia

Germany

Estonia

Reino

Unido

Canadá

Turquía

Polonia

Hungría

Malta

Corea

del Sur

Chipre

Suiza

Sanciones, pero no

asistencia militar

Asistencia militar,

pero no sanciones

Y un grupo mucho más pequeño de países lo ha hecho todo: imponer sanciones, suministrar armamento pesado —como tanques, vehículos blindados y sistemas de misiles de defensa antiaérea— y comprometer al menos el 0,1 por ciento del PIB como ayuda bilateral a Ucrania, según datos del Instituto Kiel para la Economía Mundial.

18 países han enviado armamento pesado y comprometido más del 0,1% del PIB en ayuda a Ucrania

Comprometieron más del 0,1% del PIB en ayuda,

pero no enviaron armas pesadas

Enviaron armas pesadas, pero

comprometieron menos del

0,1% del PIB en ayuda

Bélgica

Japón

Francia

España

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Eslovaquia

EE. UU.

Lituania

Noruega

Grecia

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Alemania

Estonia

Reino

Unido

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Enviaron armas pesadas, pero comprometieron menos del 0,1% del PIB en ayuda

Comprometieron más del 0,1% del PIB en ayuda, pero no enviaron armas pesadas

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Comprometieron más del 0,1% del PIB

en ayuda, pero no enviaron armas pesadas

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Ahora que la guerra llegó a su primer aniversario, la estrategia de Rusia es evidente: esperar y ver qué hace Occidente. Al final, la apuesta de Putin es que los países europeos preocupados por el costo de la guerra para sus economías y sus políticas dejen de respaldar las sanciones y el envío de armas. Los países de toda Asia, Medio Oriente y África que ya son neutrales en este conflicto seguirán ampliando su comercio con Rusia.

Y como Estados Unidos tendrá elecciones el próximo año, tal vez incluso este país se canse de la guerra y presione a Ucrania para que se rinda ante Putin.

Lo que podría determinar el desenlace de este conflicto es hasta qué punto puede permanecer unido Occidente (y la porción del mundo que este pueda mantener de su lado, al menos parcialmente).

Vivian Nereim, Julie Turkewitz, Andrew Higgins, Ana Swanson y Abdi Latif Dahir colaboraron con reportería.

Fuentes: El análisis de los datos comerciales procede de Silverado Policy Accelerator, que utiliza datos de Global Trade Tracker; U.N. Comtrade; CEIC Data; bases de datos de estadísticas nacionales.

France24 - World

West Africa food insecurity demands climate-smart response amid multiple crises

Presented by

Issued on: 05/09/2022 - 11:22

World bank

As crises multiply and the devastating conflict in Ukraine drags on, its global effects are being felt hard in the Sahel and West Africa, a region with more than 38 million people facing acute food insecurity. The war’s impacts risk pushing an additional 7 to 10 million people in the region into food insecurity.

In the face of the crisis, the World Bank is deploying short- and long-term responses to boost food and nutrition security, reduce risks, and strengthen food systems.

These actions form part of the institution’s global response to the ongoing food security crisis, with up to $30 billion in existing and new projects in areas spanning agriculture, nutrition, social protection, water, and irrigation. This financing will include efforts to encourage food and fertilizer production, enhance food systems, facilitate greater trade, and support vulnerable households and producers.

Soaring prices

The shockwaves of the conflict are expected to have complex, long-lasting impacts for the world. Global prices are forecast to remain at historically high levels through the end of 2024, and the war is altering patterns of trade and production in ways that will aggravate food insecurity and inflation. These jolts come after two years of COVID-19 pandemic disruption, creating  a blow to an already fragile global food system grappling with climate extremes. 

« Today, with soaring inflation, unfortunately many people in Africa are struggling to have access to basics such as food products, » says Ousmane Diagana, World Bank Vice President for Western and Central Africa.

Markets in the Sahel and across West and Central Africa are experiencing stark price rises of oil, rice, wheat and other commodities on the international market, and poorer households spend disproportionately more on food than those better off. The price of wheat, a food staple for many households, stood 60% higher at the start of June 2022 compared to January 2021, according to World Bank data.

The price of fertilisers too, essential for productive agriculture, has surged since the war and now stands almost three times higher than a year ago. The knock-on effect is expected to reduce food production over the coming years as soaring prices force many farmers to use less fertiliser.

Tackling root causes

The World Bank is mobilising support for emergency responses in the Sahel and West Africa to help countries at risk of food insecurity respond faster. It is also working with its humanitarian partners to monitor regional food insecurity and draw up Food Security Preparedness Plans.

The challenge of boosting the region’s food and nutrition security is also demanding long-term responses. And, as many root causes—and consequences—of food insecurity defy national borders, regional approaches are being adopted to build food systems resilience across Western and Central African countries.

The $716 million Food System Resilience Program (FSRP) is one such approach. It aims to benefit more than  four million people in West Africa by increasing agricultural productivity through climate-smart agriculture, promoting intraregional value chains, and building regional capacity to manage agricultural risks.

The Great Green Wall

As food systems in the Sahel and West Africa face exceptional stress, there is also a growing demand for more climate-smart investments to support countries where communities face the compounded effects of climate change, conflict, and unprecedented environmental degradation.

The African-led Great Green Wall is a major regional initiative that promises such climate-smart solutions to transform both the region’s economies and ecosystems. By 2030, it seeks to restore some 100 million hectares of degraded land and generate 10 million jobs in rural areas, supporting people’s ability to respond and adapt to climate risks. The World Bank has committed to invest $5.6 billion between 2020 and 2025 in 11 countries taking part. Over 60 projects are focused on transforming livelihoods in the Great Green Wall through landscape restoration, improved food systems, and access to climate-resilient infrastructure.

Tangible results

“Before, I used chemical fertiliser every year and I could go through 20 or 30 bags of it,” says farmer Nama Boureima in Sapouy, Burkina Faso, one of hundreds benefiting from biodigesters installed in the country.

By adding a mix of cow manure and water to biodigesters, farmers can generate renewable biogas for cooking and organic fertiliser for their fields. This reduces CO2 emissions by capturing methane emitted by the manure, while lowering pressure on forest resources previously used for household fuel.

“Now I don't worry anymore about the fertiliser problem,” Boureima says.

His farm illustrates some of the sweeping changes in progress under the Great Green Wall. Some 270,000 hectares of land have been brought under sustainable management in Burkina Faso; more than 2,500 micro-projects have been financed; 1.5 million people have seen their monetary benefits from forest products increase; and 10 million tons of CO2 have been reduced or avoided.

About 12.5 million people benefited from the US$900 million Nigeria Erosion and Watershed Project (NEWMAP) that reinforced the country’s ability to fight erosion, natural hazards and disasters, while creating 20,000 direct and 32,000 indirect jobs through Sovereign Green Bonds — a first for Africa.

In Niger, additional yields of as much as 58% have been achieved by agro-sylvo-pastoral communities thanks to training on climate-smart strategies.

Green future

As global food security challenges mount, tapping the potential of these ambitious climate-smart investments is seen as essential for making the region’s economy more resilient, achieving inclusive growth, and combating food insecurity.

“When these elements are put together, not only does it transform the economy, but jobs are created too. That allows young Africans to stay in Africa and make a living from their work by being in Africa,” says the World Bank’s Diagana.

Learn more about World bank's projects and operations at www.worldbank.org/en/region/afr/western-and-central-africa

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New York Times - World

Outraged Over Illnesses Among Schoolgirls, Iranians Return to Streets

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With thousands of girls falling ill and claims of poisonings, Iranians held the first wide-scale protests in months.

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By Farnaz Fassihi

Protests erupted in more than a dozen cities across Iran on Tuesday over what some fear may be the poisoning of thousands of schoolgirls and the government’s inability to contain the growing crisis, videos posted on social media show.

“Death to the child-killing regime,” protesters chanted, some holding signs reading, “Protect the safety of schools,” the videos showed.

They were the first protests seen in multiple Iranian cities simultaneously after two months of relative calm. The large uprisings led by women and girls that rocked the nation toward the end of last year had largely fizzled after a brutal government crackdown that included mass arrests and the execution of four protesters.

But the school illnesses have reignited public fury, with many calling once again for an end to the Islamic Republic’s rule.

On Tuesday, hundreds of parents, teachers and ordinary citizens gathered outside schools and local offices of the Ministry of Education in Tehran, Shiraz, Mashhad, Rasht, Sanandaj and other cities. Students at several university campuses also held theatrical protests at which they lay on the ground and pretended to suffocate, videos showed.

In several cities, security forces unleashed tear gas against peacefully protesting teachers and parents and tried to arrest them, videos showed.

On Tuesday, the Interior Ministry announced that it had arrested a number of people in five provinces in connection with the episodes. The deputy interior minister, Majid Mohammadi, told state television that some of those arrested were “not enemies” and that in some instances students had carried out pranks by taking substances that provoked symptoms.

More on Iran

The spokesman for the armed forces, Gen. Saeed Montazer Al-Mahdi, told Iranian news media that two men and three women had been arrested. He claimed they had carried out attacks to “create insecurity and chaos” and accused them of acting on behalf of foreign agents and news media.

The judiciary also targeted journalists, media publications and prominent public figures from the reformist political faction, accusing them of “spreading lies and rumors.” A journalist from Qom News, Ali Pour Tabatabei, was arrested on Sunday after months of leading the coverage of the illnesses that started in his hometown, the city of Qom.

Iranian schoolgirls began falling ill three months ago in Qom in what some government officials have characterized as attacks. Since then, the episodes have spread to over 200 schools, including college dormitories, in 27 of Iran’s 31 provinces, according to local new outlets and rights groups.

On Monday, one lawmaker, Mohammad Hassan Asafari, said that at least 5,000 students had sought medical treatment for symptoms of poisoning.

The explanation for the illnesses remains a mystery, and the theories offered by officials have run the gamut.

Some have spoken of deliberate poisoning with nitrogen gas, while others have suggested mass hysteria, unnamed enemies, opposition groups and the foreign news media. Some rights activists say that Islamist extremist groups opposed to educating girls might be responsible, which would be unusual because girls’ education had never been contested or attacked in Iran. Many others blame the government for the episodes and say they are part of a systematic crackdown on teenagers for participating in protests.

Iran’s supreme leader, Ayatollah Ali Khamenei, said on Monday that the “poisoning” of schoolchildren was “a big and unforgivable crime” and that perpetrators must face the maximum penalty.

Parents interviewed in Iran said that they were terrified of sending their children to school and that they did not trust the government investigation.

“I am not sending my son to school as long this situation continues — I will not risk something happening to him for the sake of education,” said Pooneh, a 47-year-old mother in the city of Varamin who, like others interviewed, insisted that her surname not be used for fear of retribution.

Shaghayegh, a 41-year-old mother and chemical engineer, said that parents at the private high school where her daughter is a junior had rejected reassurances from the principal that their children were safe.

“My daughter and all her classmates have collectively refused to attend school and forced it into providing online classes,” Shaghayegh said in an interview. “Our priority is the health of our children not education right now.”

A 45-year-old mother in Karaj named Fariba said that only a few students had attended classes at her daughter’s high school. “My husband and I have decided not to send our daughter to school until her safety and health is guaranteed,” she said, adding that even if she allowed her daughter to return to school, she or her husband would sit outside the building.

Twenty prominent Iranian lawyers inside and outside the country have called on the United Nations to investigate the school illnesses. In a letter, they said the government lacked the competence and willingness to investigate, and noted its track record of violence against women and girls.

Leily Nikounazar contributed reporting.

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New York Times - World

Russia-Ukraine War

Russia Dispatch

In Bleak Russian Cemetery, Sea of Crosses Signals War’s True Toll

A dismal, snowy plot near the Black Sea is the final resting place for more and more soldiers from the Wagner mercenary forces, a testament to the huge casualties Russia is suffering in its invasion.

Graves of fallen Russian soldiers from the Wagner mercenary forces on the outskirts of Bakinskaya, a town in Russia, as seen this month.Credit...

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By Valerie Hopkins

Photographs by Nanna Heitmann

BAKINSKAYA, Russia — It was a lonely funeral. Four narrow coffins, recently pulled from the back of a covered truck, rested on stands under an insistent snowfall as an Orthodox priest performed last rites. Three gravediggers in tattered jackets looked on with their hands folded solemnly. An excavator was parked close by, ready to dig more graves.

“Lord have mercy,” the priest chanted as he blessed the bodies of fallen Russian soldiers with incense, his cassock buffeted by a freezing wind.

Once those corpses were lowered, four more dead soldiers in crimson-covered coffins were sung their last rites.

This is the final resting place for many of the men who lost their lives fighting for the private mercenary force known as Wagner, which has been leading the Russian military effort in the monthslong battle for the Ukrainian city of Bakhmut.

Wagner’s founder, Yevgeny V. Prigozhin, a tycoon who has a close relationship with President Vladimir V. Putin, has lauded his force as “probably the most experienced army in the world today.”

But the rapidly growing cemetery in Bakinskaya, a town near the Black Sea, is evidence that his mercenary army — which includes many poorly trained ex-convicts — is sustaining tremendous battlefield losses. On a recent weekday, nine men had their remains interred at this relatively new cemetery, established for Wagner recruits who had indicated that they preferred to be buried there.

Late last year, activists were tipped off about the heightened activity at this gravesite, which lies adjacent to a cemetery used by the local community. Then, it contained about 50 graves. Now, it has about 300, and those observing the cemetery say between four and eight soldiers are being buried per day, on average; local media estimates are even higher, reporting as many as 16 graves per day.

Almost all the graves, sheathed in fresh snow, were identical, though occasionally a slim Muslim headstone stood at the head of the grave, rather than an Orthodox cross. Each has a wreath of plastic flowers in the style of the Wagner logo — red, yellow and black with a golden star in the middle. Only one, the grave of Andrey V. Orlov, who died on Dec. 15 at the age of 28, had a photograph, and an extra wreath of flowers.

Burials here were gaining little notice until late December, when an antiwar activist, Vitaly V. Wotanovsky, started publishing images of the cemetery, including the names and dates of birth of the dead, on his Telegram channel. Ten days later, on New Year’s Day, photographs of Mr. Prigozhin laying flowers on the graves emerged.

The State of the War

Casualties began to increase, Mr. Wotanovsky said, as the battle for Bakhmut and the nearby village of Soledar intensified.

“Since November, the number of deaths has increased dramatically,” Mr. Wotanovsky, 51, said in an interview at his home in the nearby city of Krasnodar. In the past he had counted around four burials a day, he said, but noted that on one recent day there were 11.

Mr. Wotanovsky, who has spent 20 days in detention since the invasion began because of his antiwar activities, has an almost encyclopedic knowledge of his region’s cemeteries. He collects tips from local residents and keeps a running tally of the war dead buried in the area and posts pictures of the grave markers on his Telegram channel. He said that informing the public about the names and identities of the fallen was his only way to protest and to try to change public opinion.

“This is the only normal, legal way to tell people that war is death, that it is bad, so that they somehow reflect on it in their heads,” said Mr. Wotanovsky, a Russian army veteran who spent years working for the military as a radio engineer.

Many of the Wagner fighters buried in Bakinskaya had been convicted of crimes, according to an analysis by The New York Times. Western intelligence agencies, the Ukrainian government and a prisoners’ rights association, Russia Behind Bars, estimate that around 40,000 inmates have joined the Russian forces since July — about 10 percent of the country’s prison population. Ukrainian officials have claimed that nearly 30,000 of them have deserted or been killed or wounded, but that number could not be independently verified.

One of the gravediggers took pride in pointing out to visiting journalists that the coffins were placed not on the ground but on individual stands “in a dignified manner.”

Some observers have speculated that the graveyard is a public relations ploy by Mr. Prigozhin, who is increasingly seeking credit for capturing Ukrainian territory and is believed to harbor political ambitions.

“Unlike the general tendency in Russia, which is to try to minimize casualties and downplay the loss of life, Mr. Prigozhin is trying to promote the military heroism and sacrifice” of his soldiers, said Samuel Ramani, an associate fellow at RUSI, a defense think tank in Britain, who studies the group.

Not far from the cemetery, a 20-minute ride along the region’s highway, stands a compound containing a chapel erected to commemorate the dead Wagner fighters. On a recent visit, the gates around the compound were completely shut. Videos of Mr. Prigozhin visiting the site have shown walls containing the cremated remains of an unknown number of fighters.

Another 10 minutes down the highway is the Molkino base, which observers say has been a training camp for Wagner soldiers since 2015. According to Russian media reports, the Ministry of Defense has spent at least 1 billion rubles, or $13.6 million, developing the training facility.

The base is off limits to civilians, but soldiers in various uniforms were the main customers at several cafes, fast food joints and a convenience store in the vicinity.

One soldier, who gave his name as Abkhat, said he was from the Samara region, near the border with Kazakhstan, and that he was being dispatched to Ukraine that evening.

He said he was 30 and that he “volunteered not for the money, but out of love for my country.”

In the regional capital of Krasnodar, a city of 900,000 people, the war is never far away. Civil aviation has been suspended since Feb. 24 of last year, the day Russia invaded, and fighter jets fly training missions overhead, complementing the ongoing tactical exercises at Molkino.

The Krasnodar area, with the third-biggest population of Russia’s 85 regions, has the second highest number of cases for “discrediting the Russian army,” a common charge made against anyone who expresses opposition to the war. A repeat offense can result in up to 10 years in jail.

In one case making headlines and alarming local antiwar activists, a married couple discussed their opposition to the invasion between themselves as they dined at a restaurant. The establishment’s owner called the police, who charged the husband and wife with petty hooliganism. The wife was additionally accused of “discrediting” Russia’s army.

Despite the intimidating climate, Mr. Wotanovsky’s close friend, Viktor V. Chirikov, also an army veteran, believes that the simple act of posting about the dead will eventually bring about not only an end to the war, but the collapse of the system Mr. Putin built.

“Do you know why the Russian Empire fell?” he said in Mr. Wotanovsky’s kitchen. “Because of the number of coffins coming back from the First World War fronts to the villages where the fallen lived.”

“It’s one thing to watch on TV or the computer ‘oh, they are fighting there, they are killing there,’ like in computer shooting games,’’ he added. “But people start to ask ‘why are we doing this?’ when they see the coffin or grave of their school friends.”

The two men said they would continue to count the dead as casualties mount. At the cemetery in Bakinskaya, the plot appears to have room for many more bodies.

“They are still going to need more space,” Mr. Wotanovsky said.

Dmitriy Khavin and Oleg Matsnev contributed reporting.

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New York Times - World

China’s Leader, With Rare Bluntness, Blames U.S. Containment for Troubles

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Xi Jinping criticized what he called a U.S.-led campaign of “encirclement and suppression.” His new foreign minister said it was impossible for China not to fight back.

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By Keith Bradsher

Reporting from Beijing

As he heads into an expected third term as president, China’s top leader, Xi Jinping, is signaling that he will take a harder stance against what he perceives as an effort by the United States to block China’s rise. And he’s doing so in uncommonly blunt terms.

Mr. Xi has hailed China’s success as proof that modernization does not equal Westernization. He has urged China to strive to develop advanced technologies to reduce its reliance on Western know-how. Then on Monday, he made clear what he regarded as an important threat to China’s growth: the United States.

“Western countries led by the United States have implemented all-around containment, encirclement and suppression of China, which has brought unprecedented severe challenges to our country’s development,” Mr. Xi said in a speech, according to China’s official news agency.

In an indication that Mr. Xi’s forthright approach signaled a broader shift in Beijing’s rhetoric, China’s new foreign minister on Tuesday reinforced Mr. Xi’s message about containment.

Mr. Xi’s new directness could play well at home with a nationalist audience but risks raising wariness abroad at a time when Beijing has sought to stabilize ties with the West. It reflects how he is bracing for more confrontation and competition between the world’s two largest economies.

His meeting with President Biden in November had raised hopes that Beijing and Washington might try to arrest the downward spiral in relations. Tensions have since only escalated over American support of Taiwan, the democratically governed island Beijing claims as its territory, as well as U.S. accusations that China operates a fleet of spy balloons, a claim China has denied.

The Biden administration has depicted Mr. Xi as seeking to reshape the United States-led international order to bolster Beijing’s interests. China’s close alignment with Russia, at a time when the West is seeking to isolate Moscow over its war on Ukraine, has intensified concerns about a new type of cold war.

“This is the first time to my knowledge that Xi Jinping has publicly come out and identified the U.S. as taking such actions against China,” said Michael Swaine, a senior research fellow at the Quincy Institute for Responsible Statecraft. “It is, without doubt, a response to the harsh criticisms of China, and of Xi Jinping personally, that Biden and many in the administration have leveled in recent months.”

China’s foreign minister, Qin Gang, the former ambassador to the United States, defended Beijing’s right to respond.

“The United States actually wants China not to fight back when hit or cursed, but this is impossible,” he said at a news conference in Beijing on Tuesday.

Better Understand the Relations Between China and the U.S.

The two nations are jockeying for influence on the global stage, maneuvering for advantages on land, in the economy and in cyberspace.

Mr. Qin also called for the United States to take a less confrontational stance toward his country. “If the U.S. doesn’t step on the brakes but continues to speed up, no guardrail can stop the derailment,” he said.

China has come under increasing pressure from the United States and its allies to use its influence on Russia to stop the Ukraine war. Washington has also publicly accused China of considering sending weapons to Russia for its war, prompting a flurry of warnings from Western officials that Beijing would face consequences for such an action.

Mr. Qin, the foreign minister, denied the weapons allegations and criticized U.S. weapons sales to Taiwan. He blamed an “invisible hand” — the United States, in other words — for escalating the conflict in Ukraine.

China “is not a party to the crisis and has not provided weapons to either side of the conflict,” Mr. Qin said. “So on what basis is this talk of blame, sanctions and threats against China? This is absolutely unacceptable.”

Asked for the Biden administration’s response to Mr. Xi’s criticism of the United States, John Kirby, a spokesman for the National Security Council, said, “We seek a strategic competition with China, we do not seek conflict.”

“There is nothing about our approach to this most consequential of bilateral relationships that should lead anybody to think we want conflict,” Mr. Kirby added, reiterating that the administration still does not support independence for Taiwan.

China’s ambitions have also fueled pressure and scrutiny from the United States on trade and technology. As China has built the world’s largest navy and asserted its claims over Taiwan and the South China Sea, a bipartisan consensus has formed in Washington in favor of reducing American dependence on manufactured goods from China and restricting Beijing’s access to advanced technologies that could be used in war.

The tariffs that President Donald J. Trump imposed on a wide range of Chinese exports to the United States are still mostly in place. President Biden has also imposed broad curbs on the export to China of semiconductors and semiconductor manufacturing equipment. The Biden administration and Congress have increased their scrutiny of Chinese investments in the United States and begun looking at limits on American investments in China’s tech sector.

These restrictions come as the Communist Party has sought to focus its efforts on reviving the economy, which grew only 3 percent last year, falling far short of the government’s target. The Chinese government’s “zero Covid” policy of citywide lockdowns, mass testing and quarantines forced many businesses to shutter, disrupted industrial supply chains and severely damaged consumer confidence, especially last year.

Mr. Xi pointed to the United States’ restrictions as holding back growth, but Washington’s trade measures had little immediate effect on overall trade.

His comments about the United States were part of a speech he made to a Chinese business group. He urged private companies — a main driver of growth and jobs — to work with the party to help China counter the challenges posed by U.S. containment.

“We must remain calm, maintain concentration, seek progress while maintaining stability, take active actions, unite as one, and dare to fight,” he said, according to the report by Chinese television.

Mr. Xi has held China up as a model for other countries — one that offers a different path to prosperity than the West’s. This worldview rejects liberal democracy and a heavy reliance on the private sector and favors a model that emphasizes the centrality of the Communist Party and an increasingly state-led model of economic development.

But his speech on Monday was broadly aimed at reassuring the audience that the Chinese government still wants private businesses to play a large role in the country’s economy. The recent disappearance into government custody of a top banker for the tech sector has unnerved many tech executives. The state-owned banking system has also been steering much of its lending to state-owned enterprises instead of private businesses.

Mr. Xi sought to assure private companies that the party embraced them as “one of us.” At the same time, he said they had a responsibility to assist the party in achieving “common prosperity,” a slogan about reducing income inequality that has been linked to crackdowns on tycoons.

China’s propaganda apparatus appeared to be directing Mr. Xi’s accusations about the United States at the Chinese public, placing it on the front page of People’s Daily on Tuesday while omitting it entirely from an English-language version of the same article from the official Xinhua news agency.

Andrew K. Collier, the managing director of Hong Kong-based Orient Capital Research, said that Mr. Xi may not have been trying to adjust his stance toward the United States as much as reassure the Chinese public that he is defending their interests.

“Xi Jinping’s comment about containment may heighten tensions with the United States, but he is mainly speaking to a domestic audience,” Mr. Collier said. “He’s trying to foster the country’s high-tech firms both for economic growth and to handle decoupling at a time when China is facing severe economic headwinds. Beating the nationalist drum is a politically savvy way to achieve these goals.”

Li Mingjiang, an associate professor of international relations at the S. Rajaratnam School of International Studies in Singapore, offered a more pessimistic assessment of the Chinese leader’s stance.

“Xi’s comments suggest that the Chinese leadership believes the U.S. and the West do not have any good intentions towards China,” he said. “It clearly indicates that they understand that China’s relations with the Western world will be very difficult in the coming years.”

David Pierson and Olivia Wang and Zolan Kanno-Youngs contributed reporting.

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New York Times - World

Greece Train Crash

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Greece Will Make Trains Safer, Transport Minister Vows

He also apologized for the crash that killed 57 people. But his words did little to sooth anger, as 40,000 protesters took to the streets in Athens.

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By Niki Kitsantonis

Reporting from Athens

As thousands of workers went on strike Wednesday to protest the train crash in Greece last week that killed at least 57 people, the country’s new transport minister turned toward the future, saying railway safety would be improved in the coming weeks and service would resume.

“We will significantly improve the level of safety,” the minister, Giorgos Gerapetritis, told reporters at a news conference in Athens, though he conceded that perennial inadequacies in infrastructure had contributed to the crash and that Greece’s railway network was, until recently, “chronically obsolete.”

Contracts signed over the past decade by successive governments aimed at installing an electronic signaling and remote surveillance system had failed to deliver, he said, noting that only 70 percent of the work had been done.

“If we had a fully functioning remote management system in the country, the tragedy most likely would not have happened,” he said. The remainder of the work will be done this year, he said, adding that European rail experts were in Athens to provide guidance. His comments were the most detailed by a prominent official since the crash on the state of the country’s railways and plans for the system.

Service on the route on which the crash happened has been suspended since the crash. Mr. Gerapetritis said steps would be taken to restore travel, possibly by the end of the month, adding that service would resume only if “absolute” safety is secured. He said that in the future there would be two station masters at every stop and a reduced number of trains. Additional workers will be hired to offset a significant reduction in staffing on the railways over the past 15 years, and training will be improved, he added.

A 59-year-old station manager has been charged with manslaughter through neglect in connection with the train collision. He is accused of putting a passenger train carrying more than 350 people and a freight train on the same line, leading to the Feb. 28 crash.

After initially blaming the crash — Greece’s worst on record — on a “tragic human error,” Prime Minister Kyriakos Mitsotakis, who is up for election, revised his stance on Sunday and asked for the Greek people’s forgiveness for the chronic failings of the Greek state.

On Wednesday, Mr. Gerapetritis also apologized for the authorities’ failure to avert the tragedy. “I am in shock,” he said. “I understand the collective pain that this disaster has caused to society,” he continued, adding that the anger unleashed by the crash was “very reasonable.”

Across town, there was proof that outrage over the crash had not subsided, as thousands of Greeks took to the streets of Athens, the capital, holding banners saying, “We will never forget the crime!” “Our lives matter!” and “Let anger lead to overthrow now!” Similar rallies were held in other major cities, including Thessaloniki and Larissa, the city in central Greece closest to the site of the crash.

Civil servants, including teachers, nurses and bus drivers, joined railway staff members, who have been holding rolling strikes for a week, to protest the years of neglect and understaffing that they say had made the crash all but inevitable. The civil servants’ union, Adedy, called for an end to “policies of privatization” which were adopted during Greece’s post-2009 decade-long financial crisis and led to staff cuts.

The rally in Athens was one of the biggest in recent years, drawing some 40,000 people, according to police estimates. The march was marred by violence, with the police firing tear gas after a group of around 50 hooded youths broke away from the demonstration and pelted officers with firebombs and stones.

Many of the demonstrators were young people, including college students, who accounted for a large proportion of the train crash victims. The students joined the marchers, many chanting, “Murderers!” Others carried banners with red hand prints, one reading, “Our tears have run dry and turned into anger.” Scuffles also broke out between protesters and the police in Thessaloniki and Patra, in western Greece.

Greece’s failure to upgrade its railway system to European standards — in spite of receiving millions of euros in subsidies — had come under scrutiny well before the crash. A contract signed in 2014 for the automatic operation and signaling of the railway network is the subject of an inquiry by the European prosecutor’s office.

That investigation comes amid an inquiry begun two weeks before the crash by the European Commission into Greece’s failure to comply with E.U. rules on rail transport.

Even if an electronic signaling and surveillance system had been completed, it would have had to have been accompanied by another system allowing for emergency braking among other features, Mr. Gerapetritis said, referring to the European Train Control System.

According to the government’s spokesman, Giannis Oikonomou, Mr. Mitsotakis plans to request additional E.U. funding for modernizing the country’s railways.

Mr. Mitsotakis ordered the creation of a cross-party committee of experts last week to examine the causes of the tragedy, which is also being investigated by the Supreme Court’s prosecutor, Isidoros Doyiakos, along with the systemic failings of the Greek rail system and delays in the completion of a technological upgrade of infrastructure.

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New York Times - World

After Going Gray, a News Anchor Found Herself the Focus of the Story

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The Saturday Profile

Lisa LaFlamme was dismissed after a decades-long TV career, not long after she stopped dyeing her hair, setting off debates across Canada about sexism, ageism and going gray.

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By Norimitsu Onishi

TORONTO — Lisa LaFlamme had barely settled in at the back of the cafe when two women approached her in quick succession. You’re so beautiful, said the first, while the other slipped Ms. LaFlamme a note on yellow-lined paper.

“Thank you for being ‘you,’” read the message written in neat cursive by “an admirer.”

The fleeting interactions, which took place during a recent interview in Toronto with Ms. LaFlamme, 58, were laden with the unspoken. Perhaps little else needed to be said among three similarly aged women meeting by chance in Toronto, half a year after Ms. LaFlamme was ousted as one of the nation’s top news anchors amid charges of ageism and sexism.

“People are so amazingly kind,” said Ms. LaFlamme, her eyes welling up. “The support has been mind-blowing. It’s really been a shock to me.”

A household name in Canada for decades, Ms. LaFlamme was unceremoniously dismissed last summer by CTV, the country’s largest private television network, after what her employer described as a “business decision” to take the program “in a different direction.” Though her national newscast at CTV had been one of the most watched and she had won a national award for best news anchor just months earlier, Ms. LaFlamme was left to sign off without a proper farewell.

Instead, in a poorly lit, two-minute, makeshift video uploaded on her Twitter account, she said, “At 58, I still thought I’d have a lot more time to tell more of the stories that impact our daily lives.”

Her departure set off multifaceted debates across Canada, especially after The Globe and Mail newspaper reported it may have been linked to Ms. LaFlamme’s hair — which she had chosen to let go gray during the pandemic when hair salons and other businesses shut down. The network’s owner, Bell Media, which denied that “age, gender and gray hair” had been factors, named a 39-year-old male correspondent, Omar Sachedina, as her successor.

“It was a complete surprise when they decided to terminate her contract early because there was no obvious evidence that CTV was in particular decline or was actually doing poorly,” said Christopher Waddell, a professor emeritus of journalism at Carleton University and a former news producer at CBC, the public broadcaster. He added that Ms. LaFlamme’s 11-year tenure as anchor of “CTV National News,” the broadcaster’s flagship newscast, had been considered a ratings success, especially compared with its main rival at CBC.

CTV’s owner did not return several emails and calls requesting comment for this article. Ms. LaFlamme declined to give details about her dismissal, citing a mutual separation agreement.

In the immediate wake of the controversy over her ouster, Mirko Bibic, the chief executive of Bell Canada, issued a statement that said, in part, “the narrative has been that Lisa’s age, gender or grey hair played into the decision. I am satisfied that this is not the case.”

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They are shaping the world around them. These are their stories.

During a nearly two-hour interview, Ms. LaFlamme spoke about emerging from half a year of silence, displaying a journalist’s understanding and resignation that her departure would overshadow, for the time being, a long career highlighted by reporting in New York a day after the Sept. 11 attacks and many trips to Afghanistan and Iraq.

“The most comments I ever received were not for months in Baghdad or Afghanistan, or any story, but when I let my hair grow gray — bar none,” Ms. LaFlamme said. “And I will say this, 98 percent positive, except a couple of men and a woman — it’s funny that I can actually remember that — but they were summarily destroyed on social media because women do support women.”

Ms. LaFlamme said she has yet to map out her professional life for the years ahead. But her calendar is filling up with longstanding commitments to help other women, including a public talk for Dress for Success, a private organization providing free professional clothing to women. Ms. LaFlamme was also planning a weekslong trip to Tunisia and the Democratic Republic of the Congo to make short documentaries on African women journalists for Journalists for Human Rights, a Toronto-based organization.

She shares a home in Toronto with her husband, Michael Cooke, a former editor in chief of The Toronto Star, but regularly visits her hometown, Kitchener, Ontario, a small city 60 miles southwest of Toronto, where her mother and sisters still live.

Growing up there, she attended an all-girls Roman Catholic school and used to go home for lunch, with her three sisters and parents, “news junkies” both.

“My father was a contractor and would come home every day at lunch, and I’m in grade school, and the conversation was about the morning talk shows and the topic of discussions,” Ms. LaFlamme said. “And, of course, the last 15 minutes of lunch was Fred Flintstone.”

Hungry to discover the world outside Kitchener, she jumped at an offer through her school to work as a nanny for two years in France. Unable to make any French friends at the time, she said the experience helps her understand the alienation felt by some immigrants to Canada — “not to get to meet someone in the country you’re living in.”

After college in Ottawa, Ms. LaFlamme earned a part-time job at the CTV affiliate in her hometown after waiting six hours — without an appointment — outside the news director’s office.

She keeps “vivid memories of not being taken seriously” as a female reporter — walking past an office inside which three senior managers were “watching and laughing at one of her stories.” Or the time a male colleague commented about a navy blue dress she had picked out carefully during a trip to Paris: “How is anybody going to take you seriously in that?” she remembered him telling her.

“Just a classic navy blue suit, the skirt went below the knee, nothing, nothing, nothing sexy whatsoever,” Ms. LaFlamme said. “I’d wanted a navy blue suit because I thought it equaled professionalism.”

In the newsroom in the 1990s, she recalled, pictures of scantily clad women ripped from the local tabloid paper were put up on the walls of the edit suite.

Over the years, she received letters from two male colleagues apologizing for the way they had treated her, she said.

“I don’t know if they were going through the 12-step program or what,” she said.

Her career took off rapidly after she joined the CTV network in 1997 and was soon on a shortlist of potential successors to Lloyd Robertson, CTV’s top anchor for 35 years until his retirement in 2011 at age 77, when Ms. LaFlamme replaced him.

The National Post, a national daily, had handicapped Ms. LaFlamme’s chances back in 2001 by commenting she was “known for looking better in person than on TV.” A veteran television news executive recalled in an article in The Toronto Star that he had once tried to hire Ms. LaFlamme, but was overruled by his boss who “didn’t like her hair.”

A decade into her successful tenure as CTV’s top anchor, Ms. LaFlamme faced a predicament in the first wave of the pandemic in 2020 when hair salons closed. She had been dyeing her prematurely graying hair since her 20s. She took Nice ‘n Easy over-the-counter dye with her on reporting trips — coloring her hair in the women’s toilets at Kandahar Airfield and in a Baghdad bunker where brown water came out of a spigot jutting out of a wall.

At the start of the pandemic, Ms. LaFlamme hid the gray with spray dye.

“There was hair dye on my pillowcases — and I also had menopause and had night sweats — and the pillowcases were disgusting,” Ms. LaFlamme said.

She said she started letting her hair go gray during the pandemic’s second wave, inspired by an older sister who had done the same and a female boss who endorsed the decision.

The reaction, she said, was overwhelmingly positive. In a year-end roundup program, she joked, “Honestly, if I had known that the lockdown could be so liberating on that front I would have done it a lot sooner.”

But the decision was criticized by the head of CTV News at the time, who, according to The Globe and Mail, asked in a meeting who had approved the decision to “let Lisa’s hair go gray.” Ms. LaFlamme also disagreed sharply with her boss over news coverage and resources, according to The Globe.

As the interview wound down, Ms. LaFlamme, checking her phone, frowned at the havoc her new chocolate Lab puppy had wreaked in her living room — a chewed up jute rug. She needed to take care of the dog and to prepare for her talk for Dress for Success in two days.

“It’s an organization that really helps women get back into the work force, and for years I donated suits to the organization,” she said. “Isn’t that funny?”

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New York Times - World

Loss Piles on Loss for Afghan Women

By Christina Goldbaum and Kiana HayeriUpdated March 8, 2023

The Taliban’s takeover ended decades of war. But their restrictions, and the economic fallout, threw many women into a new era of diminished hopes.

Zulaikha, 25, went into hiding after the Taliban seized power

“There is no income, no job opportunities for me. I don’t know how I’m going to survive.”

Basira, 22, former University student who studied English literature

“I still try to have motivation to continue my studies, but how can I do that if I look into the future?”

Aziza, 35, lost her husband – a Taliban fighter – during the war

“Now we can go out, but there is no job for us, no school for our children.”

Keshwar, 50s, lost her son during the Taliban’s first regime

“There will be no peace in Afghanistan in my lifetime. War will come, war will go, it will return again.”

Marjan, 23, worked as a journalist before the Taliban seized power

“Day after day, I’m getting pushed in a tighter corner. Life has become solitary confinement.”

Some women went into hiding, fearing retribution after the Taliban seized power. Others began protesting on the street. Grandmothers in dusty villages walked out of their mud brick homes with relief, free for the first time in 40 years of the fear of stray bullets or airstrikes raining down. Some teenage girls began attending schools in secret, echoing the stories from their mothers’ childhoods that once felt like grim folklore.

When the Taliban returned to power in Afghanistan in August 2021, women were among the most profoundly affected. While the end of fighting offered a welcome respite, particularly for women in rural areas, others’ lives have been severely constricted. Many watched 20 years of gains made under Western occupation unravel as the new government issued edict after edict scrubbing women from public life.

BAMIYAN

Kabul

Herat

AFGHANISTAN

WARDAK

Kandahar

200 miles

BAMIYAN

Kabul

Herat

WARDAK

AFGHANISTAN

Kandahar

200 miles

Today, Afghanistan is among the most restrictive countries in the world for women, according to human rights monitors. Girls are barred from secondary schools. Women are prohibited from traveling any significant distance without a male relative, and from going to public spaces like gyms and parks. In recent months, women were banned from attending universities and from working for aid organizations, some of the last hopes left for professional or public lives.

Those policies have come to define the Taliban’s government in the eyes of the West, and have caused tension within the movement’s leadership. The changes threaten the aid offered by Western donors amid the country’s dire humanitarian crisis. And they have been universally condemned, including by other Islamic governments like Iran’s and Saudi Arabia’s, and set Afghanistan on course for near-total isolation in the world.

The New York Times spoke with dozens of women across the country to understand how their lives and Afghan society have changed over the past year and a half. This is what they told us.

Some of the quotations that appear with photos have been edited for length and clarity.

A Wrenching Change

KABUL, Afghanistan — Walk around the capital, Kabul, and it often feels as if women have been airbrushed out of the city.

There are fewer women on the streets these days than even a few months ago. More and more, those who still venture out — once in jeans and long blouses — are covered head-to-toe in concealing robes, their faces obscured behind masks. Female shop mannequins have been beheaded or their heads wrapped in tinfoil.

But the most profound change is invisible: It is the storm of loss, grief and rage that has enveloped the city’s women, they say.

Hawa Gul, 40, with her daughter Tahera, 17

“The world keeps talking about girls’ education, but women in Afghanistan have a lot more problems: poverty, abusive husbands, strict fathers.”

Zohra, 17, was blocked from finishing her high school degree

“Even within families, fathers and brothers want to take control.”

Munisa, 32, a women’s rights activist who fled Afghanistan

“These restrictions that Taliban are imposing on women are like kidnapping someone.”

Masooda, 52, a women’s therapist

“The young women are not coping well — they lost their hopes.”

Masooda, a therapist in Kabul, encounters that tempest each day as she goes house to house visiting her ever-growing list of clients. With each new dictate restricting women’s rights, she gets more phone calls from women desperate for any emotional outlet, any avenue for relief. Gone are the days when women could find expression, purpose or camaraderie at work or school, or even picnic in the park with friends or wander the zoo’s stone paths.

The return of the Taliban is most difficult for the younger women, she says, whose dreams of becoming politicians, athletes, surgeons or C.E.O.s once seemed achievable. They grew up in a world of possibility — and watched it shatter when the Western-backed government collapsed.

“The young women are not coping well — they lost their hopes. They cannot deal with the situation,” said Masooda, 52, who prefers to go by her first name for fear of retribution.

Najia, 28, a former radio journalist

“Talibs do not feel comfortable talking with women reporters, they think their leaders might insult them for it.”

Raihana, 32, worked at the Ministry of Interior

“A month after the Taliban took control of Kabul, my husband went missing and hasn’t returned home to this day.”

Sumaya, 22, with Bahara, 25, former students at the National Military Academy of Afghanistan

“I had a clear path ahead of me, but I feel lost now.”

Maryam, 17, turned 16 the day the Taliban entered Kabul

“The future is dark. I feel like a bird that has wings but can’t fly.”

The older women, who survived the Taliban’s first administration, are hardened from experience, she says. The difference now is the economic collapse threatening families’ ability even to feed themselves. Women’s inability to work in most jobs has made that crisis even more devastating.

“Even women who are leaving the country, they are not leaving just because they want freedom,” she said. “They also want something to eat.”

Peace at Last

TANGI VALLEY, Afghanistan — For most of the past 40 years, Habiba could feel death knocking at her door.

When she was a child growing up in central Afghanistan, she endured the bloody days of the Soviet invasion and then the years of fighting and civil war that followed. After the Americans invaded in 2001, some of the fiercest fighting played out in her village along the Tangi Valley, a lush patchwork of fields flanked by hills in Wardak Province.

Habiba often awoke to find new homes destroyed in overnight bombings. Every day that she went to collect water or buy food, she knew she might not make it back home, and no family seemed unscathed. But Habiba endured.

Then one morning four years ago, her 36-year-old son, Mohammad Sami, was shot in the chest while he tended to their wheat fields. Villagers believed he had been killed by a government policeman in retaliation for a Taliban assault days earlier.

Habiba, around 50, lost her son during the war

“It was raining bullets, rockets and mortars. My children now can go to the field and I know they will come home at night.”

Shakila, 12, a sixth grade student

“I want to go to school, even at the cost of war.”

Bibi Alai, 55, became a widow during the war

“Since the invaders have left our country, we can sleep peacefully at night.”

Maryam, 28, came to a clinic for the first time

“With my first childbirth, the pain kicked in at night. I couldn’t come to the clinic: There was heavy fighting going on. This time, peace has returned.”

After that, Habiba lost herself in rage, she said. She hated the Western-backed government. When she saw their soldiers driving through the village, she prayed they would die. She vowed to help the Taliban in any way she could — offering them food, water, a place to sleep.

Her vengeance came in August 2021, when the government collapsed. As the village erupted in celebratory gunfire, Habiba beamed with pride, she said, and in the year and a half since she has felt at ease for the first time in her adult life.

She visits relatives she did not see for decades because of the fighting. She does not worry about bombs falling from the sky. When her slain son’s four young children leave the house to play, she knows they will return home, unharmed.

“All my life was spent in war,” said Habiba, who like many people in rural Afghanistan uses only one name and is around 50 years old. “Now we can live freely — without fear or danger.”

Slowly Constricted Hope

HERAT, Afghanistan — Sohaila Sabri was determined to stay.

An employee of the Western-backed government’s Directory of Women’s Affairs in Herat, a cultural and economic hub in northwestern Afghanistan, she watched after the Taliban seized power, as women activists, politicians and artists drained out of the city, and evacuations to Western countries proliferated.

“I was thinking if we all leave Afghanistan, who will build this country?” Ms. Sabri, 30, said.

So when she was offered an opportunity to seek asylum in Germany, she turned it down. Then she got to work.

First, she and the few other remaining activists organized protests in the city. When those protests were met with bullets and arrests, the women switched gears. They met with local officials to negotiate with them, meetings that reversed policies preventing taxis from transporting women traveling alone and carved out exemptions so women could hold celebrations for International Human Rights Day.

Fatima, 23, widowed days before the war ended

“Everyone has gone a different way, living a life in a different country.”

Parigul, 44, mother to five children

“With the Taliban coming into power, my family fell apart. My daughter is in Pakistan. My husband is in Kabul.”

Parissa, 19, former university student

“Those of us in grade 12 are standing above a ditch. You don’t know if you should jump over or throw yourself into the ditch.”

Zarmina, 28, former employee of Herat’s Office of Refugees and Repatriation

“I feel estranged from my own city and have given up on my dreams. I am filled with fear, at every corner.”

She believed that their work could help preserve some space for women in Herat, and hoped that local government officials would keep engaging.

But that would soon change. It happened slowly at first — then like an avalanche. Police officers appeared on the street to enforce hijab mandates. Women were turned away from Herat University, then barred from working at nongovernmental organizations.

The same officials she had negotiated with in the months after the takeover now told her their hands were tied: The flood of new edicts rolling back women’s rights were coming from Kandahar, the center of power of the new government and home to its more conservative leadership. There was nothing they could do.

Once determined, Ms. Sabri felt defeated. These days, she rarely leaves her house. Her brothers now expect her to make them breakfast each morning and clean their home.

If she could leave the country now, she said, she would.

“Some people in the world are scared of the things they have to lose,” she said, “But Afghan women have lost everything, they have nothing left to lose.”

Studying in Secret

KANDAHAR, Afghanistan — The girls sidle down the cobblestone path to the building with the worn wooden door. Entering, they cross a courtyard shaded by a canopy of vines, descend down a flight of stairs, and walk through a narrow underground passageway to their classroom.

There are no windows, no chairs, no desks. The only decorations on the concrete walls are a dry-erase board, a fluorescent light and a poster depicting proper hand washing technique.

But to the dozens of high-school girls who come here each morning, the classroom is an oasis — and their presence an act of defiance.

When the Taliban seized power, girls’ schools remained open in a kind of limbo — neither officially sanctioned nor forbidden — for months. Then hours before classes were set to resume for the spring semester in March last year, the government announced that girls were banned from attending high schools indefinitely.

Zubaida, 20, teaches high school girls in secret

“Regimes come and go all the time in Afghanistan. We should study and be ready for the next one.”

Abeda, 46, teacher in an underground girls high school

“There’s a Taliban checkpoint on my way to school. I look them in the eyes to make sure they see me.”

Sayina, 18, couldn’t complete her final year of high school

“I would like to study. I just can’t stay in my house all day, bored and lonely.”

Raghjia, 38, runs an underground girls school in her home

“Every mother wants her child to study since we could not go to school when we were young.”

It was a dark day for teenage girls across the country. They describe passing the months that followed in a fog of deep depression. But as the anger and grief subsided, many were determined to find a way back to the classroom.

In one neighborhood in Kandahar, a southern city in the Taliban heartland, former high-school students and teachers banded together to create an underground classroom for girls to continue their studies. The teachers post a lookout at the front gate each morning and call the students’ parents to ensure they arrive home safely each afternoon. If they are ever questioned about what happens in the building, the schoolgirls have been coached to answer that they are attending Quranic classes, which are still permitted for girls.

It’s often a terrifying endeavor. But the students and teachers alike are clinging to it as one of the few remaining sources of hope.

“Regimes come and go all the time in Afghanistan,” said Zubaida Azizi, 20, a teacher. “We should study and be ready for the next one.”

An Unyielding Fear

BAMIYAN, Afghanistan — The fear lives within her, Keshwar Nabizada says.

It was born when the Taliban first seized power a generation ago and wreaked havoc on her village in Bamiyan Province, a center of Afghanistan’s Hazara ethnic minority. The fighters burned her house to the ground, and killed her 17-year-old son, she said. Her brother was arrested and disappeared for months. When he was finally found, dead, she could only recognize him by the wool jacket she had stitched together for him by hand.

After that regime was toppled, she went back to planting potatoes on her small farm and enjoyed the calm the American invasion brought. “It was like we were not in prison anymore,” Ms. Nabizada, 60, said. Still, the terror never truly went away. She recounted stories of those bloody days to her surviving children, telling them the Taliban were never to trusted, always to be feared.

When the Taliban returned to power in 2021, the panic roared back. Ms. Nabizada and her family fled the area for months, terrified of another massacre. A year and a half later, she says she now believes the Taliban’s new rule is not as brutal as its first.

Najiba, 30, former director of Bamiyan’s Department of Returnees and Repatriation

“Everytime I close my eyes, I imagine a world where I don’t have to hide myself anymore. A world where I feel safe.”

Arezoo, 21, mother to a toddler hospitalized with severe malnutrition

“In my tribe, girls never go to school.”

Kobra, 24, nurse in a malnutrition ward of a public hospital

“Poverty has taken over our lives and is sweeping our livelihood away.”

Fatima, 25, is training to be a midwife

“I worry about the future of my children, especially the daughter that I am carrying.”

“To be honest, this regime in power now is better — they are not going around and killing people like before,” she said.

Still, she says, she cannot shake the dread.

“I have the fear 24 hours a day, the fear will not leave me alone even at night. When I wake up, I just pray to God, ‘Please, help Afghan people to at least live in peace,’” she said.

Yaqoob Akbari, Kiana Hayeri, Safiullah Padshah and Najim Rahim contributed reporting. Produced by Mikko Takkunen and Gaia Tripoli. Design and development by Sarah Almukhtar and Gray Beltran.

New York Times - World

Kung Fu Nuns of Nepal Smash Convention

Nepal Dispatch

In Himalayan Buddhism, the religious roles of nuns have long been restricted by rules and customs. But one sect is changing that, mixing meditation with martial arts and environmental activism.

Nuns practicing Kung Fu in Nepal.Credit...

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By Sameer Yasir

Photographs and Video by Saumya Khandelwal

For this article, Sameer Yasir spent two days in a nunnery in Nagarjun, Nepal, on the outskirts of Kathmandu.

As the first rays of sun pierced through the clouds covering snowcapped Himalayan peaks, Jigme Rabsal Lhamo, a Buddhist nun, drew a sword from behind her back and thrust it toward her opponent, toppling her to the ground.

“Eyes on the target! Concentrate!” Ms. Lhamo yelled at the knocked-down nun, looking straight into her eyes outside a whitewashed temple in the Druk Amitabha nunnery on a hill overlooking Kathmandu, the capital of Nepal.

Ms. Lhamo and the other members of her religious order are known as the Kung Fu nuns, part of an 800-year-old Buddhist sect called Drukpa, the Tibetan word for dragon. Across the Himalayan region, and the wider world, its followers now mix meditation with martial arts.

Every day, the nuns swap their maroon robes for an umber brown uniform to practice Kung Fu, the ancient Chinese martial art. It’s part of their spiritual mission to achieve gender equality and physical fitness; their Buddhist beliefs also call on them to lead an environmentally friendly life.

Mornings inside the nunnery are filled with the thuds of heavy footsteps and the clanking of swords as the nuns train under Ms. Lhamo’s tutelage. Amid a soft rustle of their loose uniforms, they cartwheel, punch and kick one another.

“Kung Fu helps us to break gender barriers and develop inner confidence,” said Ms. Lhamo, 34, who arrived at the nunnery a dozen years ago from Ladakh, in northern India. “It also helps to take care of others during crises.”

For as long as scholars of Buddhism remember, women in the Himalayas who sought to practice as spiritual equals with male monks were stigmatized, both by religious leaders and broader social customs.

Barred from engaging in the intense philosophic debates encouraged among monks, women were confined to chores like cooking and cleaning inside monasteries and temples. They were forbidden from activities involving physical exertion or from leading prayers or even from singing.

In recent decades, those restrictions have become the heart of a raging battle waged by thousands of nuns across many sects of Himalayan Buddhism.

Leading the charge for change are the Kung Fu nuns, whose Drukpa sect began a reformist movement 30 years ago under the leadership of Jigme Pema Wangchen, who is also known as the 12th Gyalwang Drukpa. He was willing to disrupt centuries of tradition and wanted nuns who would carry the sect’s religious message outside monastery walls.

“We are changing rules of the game,” said Konchok Lhamo, 29, a Kung Fu nun. “It is not enough to meditate on a cushion inside a monastery.”

Today, Drukpa nuns not only practice Kung Fu but also lead prayers and walk for months on pilgrimages to pick up plastic litter and make people aware of climate change.

Every year for the past 20, except for a hiatus during the pandemic, the nuns have cycled about 1,250 miles from Kathmandu to Ladakh, high in the Himalayas, to promote green transportation.

Along the way, they stop to educate people in rural parts of both Nepal and India about gender equality and the importance of girls.

The sect’s nuns were first introduced to martial arts in 2008 by followers from Vietnam, who had come to the nunnery to learn scriptures and how to play the instruments used during prayers.

Since then, about 800 nuns have been trained in martial arts basics, with around 90 going through intense lessons to become trainers.

The 12th Gyalwang Drukpa has also been training the nuns to become chant masters, a position once reserved only for men. He has also given them the highest level of teaching, called Mahamudra, a Sanskrit word for “great seal,” an advanced system of meditation.

The nuns have become well known both in Hindu-majority Nepal, which is about 9 percent Buddhist, and beyond the country’s borders.

But the changes for the sect have not come without intense backlash, and conservative Buddhists have threatened to burn Drukpa temples.

During their trips down the steep slopes from the nunnery to the local market, the nuns have been verbally abused by monks from other sects. But that doesn’t deter them, they say. When they travel, heads shaved, on trips in their open vans, they can look like soldiers ready to be deployed on the front line and capable of confronting any bias.

The sect’s vast campus is home to 350 nuns, who live with ducks, turkeys, swans, goats, 20 dogs, a horse and a cow, all rescued either from the knife of butchers or from the streets. The women work as painters, artists, plumbers, gardeners, electricians and masons, and also manage a library and medical clinic for laypeople.

“When people come to the monastery and see us working, they start thinking being a nun is not being ‘useless,’” said Zekit Lhamo, 28, referring to an insult sometimes hurled at the nuns. “We are not only taking care of our religion but the society, too.”

Their work has inspired other women in Nepal’s capital.

“When I look at them, I want to become a nun,” said Ajali Shahi, a graduate student at Tribhuvan University in Kathmandu. “They look so cool, and you want to leave everything behind.”

Every day, the nunnery receives at least a dozen inquiries about joining the order from places as far as Mexico, Ireland, Germany and the United States.

“But everyone can’t do this,” said Jigme Yangchen Ghamo, a nun. “It looks attractive from outside, but inside it is a hard life.”

“Our lives,” she added, “are bound by so many rules that even having a pocket in your robes comes with restrictions.”

On a recent day, the nuns woke up at 3 a.m. and began meditating in their dormitories. Before dawn broke, they walked toward the main temple, where a nun chant master, Tsondus Chuskit, led prayers. Sitting cross-legged on benches, the nuns scrolled through the prayer text on their iPads, introduced to minimize use of paper.

Then in unison they began to chant, and the bright-colored temple filled with the sound of drums, horns and ring bells.

After the prayers, the nuns gathered outside.

Jigmet Namdak Dolker was about 12 when she noticed a stream of Drukpa nuns walking past her uncle’s house in Ladakh in India. An adopted child, she ran out and started walking with them.

She wanted to become a nun and begged her uncle to let her join Drukpa nunnery, but he refused.

One day, four years later, she left the house and joined thousands of people celebrating the birthday of Jigme Pema Wangchen, the sect’s head. She eventually made her way to the nunnery and never returned.

And how does she feel after seven years, six of which she has spent practicing Kung Fu?

“Proud. Freedom to do whatever I like,” she said, “And so strong from inside that I can do anything.”

Bhadra Sharma contributing reporting.

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Известия (RUS)

Мариинский театр ответил на претензии в нарушении авторских прав

В Мариинском театре Санкт-Петербурга назвали необоснованными претензии по поводу нарушения авторских прав при постановке балета «Тысяча и одна ночь». Об этом 8 марта сообщила «Известиям» пресс-служба театра.

«Одной из постановок филиала Мариинского театра во Владивостоке является балет Фикрета Амирова «Тысяча и одна ночь», который был поставлен по либретто Максуда и Рустама Ибрагимбековых на основе оригинальной редакции 1968 года», — рассказали в театре.

В пресс-службе отметили, что либретто более поздней редакции этого спектакля 1975 года, соавтором которой являлась Нела Назирова, в данной постановке не использовалось.

«В связи с чем исковые требования Назировой по указанному гражданскому делу, по мнению Мариинского театра и представителей его интересов в этом судебном споре — адвокатов «Коллегии адвокатов Павла Астахова», не обоснованы и не подлежат удовлетворению», — заявили в театре.

Уходя, не бери: в ГД обсуждают лишение релокантов доходов с их авторских прав Могут ли дискредитирующие РФ артисты и писатели потерять деньги с интеллектуальной собственности

Ранее, 6 марта, издание «Деловой Петербург» сообщило, что Октябрьский райсуд Санкт-Петербурга назначил проведение культуроведческой экспертизы по поводу спора, который возник у 86-летнего балетмейстера и хореографа Нелы Назировой с Мариинским театром. По версии Назировой, театр при постановке и показе 14 августа 2020 года балета «Тысяча и одна ночь» на своей Приморской сцене во Владивостоке использовал либретто, которое она создала в соавторстве с Максудом и Рустамом Ибрагимбековыми в 1978 году.

В связи с этим юристы рассказали «Известиям», что в большинстве случаев претензии заявителей по искам об авторских правах опровергаются, поскольку выясняется, что на самом деле прав на произведение, вызвавшее спор, у истцов нет.

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