Opex 360
Système de combat aérien du futur : Berlin parle de remettre en question la coopération avec Paris
par Laurent Lagneau · 2 juillet 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1Si, en août 2021, la France, l’Allemagne et l’Espagne ont fini par signer l’accord d’application n°3 [IA3] relatif à la phase 1B du Système de combat aérien du futur [SCAF], ce programme, annoncé quatre ans plus tôt, est toujours suspendu à un accord entre Dassault Aviation et les filiales allemande et espagole d’Airbus au sujet du « New Generaton Fighter », c’est à dire l’avion de combat de 6e génération sur lequel reposera ce « système de systèmes ».
Pour rappel, ce programme devant être régi selon le principe du « meilleur athlète », Dassault Aviation veut conserver la responsabilité des domaines censés lui permettre d’assurer la maîtrise d’oeuvre pour laquelle il a été désigné, notamment en ce qui concerne les commandes de vol, la furtivité, l’interface homme-machine et l’architecture fonctionnelle, desquelles dépendront les capacités opérationnelles du futur avion de combat. Ce qu’Airbus lui conteste.
Ainsi, dans un récent entretien accordé au quotidien Les Échos, Michael Schoellhorn, le Pdg d’Airbus Defence & Space, a contesté le statut de « meilleur athlète » donné à Dassault Aviation.
« S’auto-déclarer comme ‘best athlete’ en affirmant que nous, Airbus, ne connaissons rien aux commandes de vol d’avions de chasse est non seulement faux mais contribue à saper l’esprit de coopération et de respect mutuel », a-t-il affirmé, après avoir admis une « divergence d’interprétation » sur la « manière de mener une véritable coopération industrielle ».
Pourtant, l’industriel français, aux dires de son Pdg, Éric Trappier, a déjà fait beaucoup de concessions à son partenaire, notamment en acceptant que la moitié des tâches se fasse sans responsable désigné et que l’autre soit partagée équitablement en trois [Dassault Aviation, Airbus Allemagne et Airbus Espagne].
En mars, M. Trappier ne cacha pas son agacement face à ce blocage. « Je pense que l’on a suffisamment fait d’efforts pour que, maintenant, on puisse y aller. […] J’accepte d’être leader que si j’ai les leviers pour l’être. Si c’est pour faire du co-co-co, puisqu’on est trois maintenant, je ne le ferai pas parce que ce serait mentir à nos forces armées que d’être capable de faire quelque chose en co-développement sans leader et de leur assurer une performance, un délai et un coût », avait-il affirmé.
Et d’ajouter : « Avec la France qui est leader sur le contrat, Dassault Aviation est prêt à signer. On a fait tout ce qu’il fallait pour pouvoir signer avec Airbus. J’attends la signature d’Airbus. […] En 2022, il va falloir statuer, on ne peut pas rester l’arme au pied, à un moment donné on dit oui ou on dit non ».
Et, a priori, l’Allemagne serait sur le point de dire « non ». C’est, du moins, ce que laisse entendre le dernier rapport sur les programmes d’armement [.pdf] qu’a publié le ministère allemand de la Défense la semaine passée et dont la teneur a été soulignée par le blog spécialisé « Augen geradeaus!« .
Avec la signature de l’IA3, « la voie a été ouverte pour la poursuite du projet. […] Les désaccords entre les industriels – notamment entre Dassault Aviation et Airbus – retardent le démarrage de la phase suivante [maturation technologique]. Si aucun accord satisfaisant les intérêts des trois nations pour une participation sur un pied d’égalité ne peut être trouvé, la poursuite de la coopération doit être remise en question », estime le ministère allemand dans ce rapport. À noter que le conditionnel n’est pas de rigueur…
En attendant, aucun accord entre les industriels concernés est en vue. Le 29 juin, lors d’une cérémonie rendant hommage aux 79 « martyrs de l’aéronautique » de Société nationale des constructions aéronautiques du Sud-Ouest [SNCASO] durant la Seconde Guerre Mondiale, et répondant à M. Schoellhorn, Éric Trappier a de nouveau fait une mise au point.
« Honnêtement, Dassault Aviation fait des avions et des commandes de vol qui vont avec. Ce sont des bijoux de famille. On est pour une coopération efficace, pour partager le travail mais on ne souhaite pas co-développer, c’est à dire dupliquer les centres d’expertise en France, en Allemagne et en Espagne », a-t-il dit. Et d’insister : « Dassault Aviation est sous-traitant d’Airbus sur l’Eurodrone [sur les commandes de vol…], je ne vois pas pourquoi Airbus ne serait pas notre sous-traitant sur le SCAF ».
Par ailleurs, M. Trappier a de nouveau évoqué un « plan B ». « La coopération ça peut être mieux si c’est efficace, mais si c’est pour coûter plus cher et être moins efficace alors faire tout seul ce n’est pas une honte! », a-t-il lâché.
Photo : Rama, CC BY-SA 3.0 fr
Système de combat aérien du futur : Berlin parle de remettre en question la coopération avec Paris
par Laurent Lagneau · 2 juillet 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer1Si, en août 2021, la France, l’Allemagne et l’Espagne ont fini par signer l’accord d’application n°3 [IA3] relatif à la phase 1B du Système de combat aérien du futur [SCAF], ce programme, annoncé quatre ans plus tôt, est toujours suspendu à un accord entre Dassault Aviation et les filiales allemande et espagole d’Airbus au sujet du « New Generaton Fighter », c’est à dire l’avion de combat de 6e génération sur lequel reposera ce « système de systèmes ».
Pour rappel, ce programme devant être régi selon le principe du « meilleur athlète », Dassault Aviation veut conserver la responsabilité des domaines censés lui permettre d’assurer la maîtrise d’oeuvre pour laquelle il a été désigné, notamment en ce qui concerne les commandes de vol, la furtivité, l’interface homme-machine et l’architecture fonctionnelle, desquelles dépendront les capacités opérationnelles du futur avion de combat. Ce qu’Airbus lui conteste.
Ainsi, dans un récent entretien accordé au quotidien Les Échos, Michael Schoellhorn, le Pdg d’Airbus Defence & Space, a contesté le statut de « meilleur athlète » donné à Dassault Aviation.
« S’auto-déclarer comme ‘best athlete’ en affirmant que nous, Airbus, ne connaissons rien aux commandes de vol d’avions de chasse est non seulement faux mais contribue à saper l’esprit de coopération et de respect mutuel », a-t-il affirmé, après avoir admis une « divergence d’interprétation » sur la « manière de mener une véritable coopération industrielle ».
Pourtant, l’industriel français, aux dires de son Pdg, Éric Trappier, a déjà fait beaucoup de concessions à son partenaire, notamment en acceptant que la moitié des tâches se fasse sans responsable désigné et que l’autre soit partagée équitablement en trois [Dassault Aviation, Airbus Allemagne et Airbus Espagne].
En mars, M. Trappier ne cacha pas son agacement face à ce blocage. « Je pense que l’on a suffisamment fait d’efforts pour que, maintenant, on puisse y aller. […] J’accepte d’être leader que si j’ai les leviers pour l’être. Si c’est pour faire du co-co-co, puisqu’on est trois maintenant, je ne le ferai pas parce que ce serait mentir à nos forces armées que d’être capable de faire quelque chose en co-développement sans leader et de leur assurer une performance, un délai et un coût », avait-il affirmé.
Et d’ajouter : « Avec la France qui est leader sur le contrat, Dassault Aviation est prêt à signer. On a fait tout ce qu’il fallait pour pouvoir signer avec Airbus. J’attends la signature d’Airbus. […] En 2022, il va falloir statuer, on ne peut pas rester l’arme au pied, à un moment donné on dit oui ou on dit non ».
Et, a priori, l’Allemagne serait sur le point de dire « non ». C’est, du moins, ce que laisse entendre le dernier rapport sur les programmes d’armement [.pdf] qu’a publié le ministère allemand de la Défense la semaine passée et dont la teneur a été soulignée par le blog spécialisé « Augen geradeaus!« .
Avec la signature de l’IA3, « la voie a été ouverte pour la poursuite du projet. […] Les désaccords entre les industriels – notamment entre Dassault Aviation et Airbus – retardent le démarrage de la phase suivante [maturation technologique]. Si aucun accord satisfaisant les intérêts des trois nations pour une participation sur un pied d’égalité ne peut être trouvé, la poursuite de la coopération doit être remise en question », estime le ministère allemand dans ce rapport. À noter que le conditionnel n’est pas de rigueur…
En attendant, aucun accord entre les industriels concernés est en vue. Le 29 juin, lors d’une cérémonie rendant hommage aux 79 « martyrs de l’aéronautique » de Société nationale des constructions aéronautiques du Sud-Ouest [SNCASO] durant la Seconde Guerre Mondiale, et répondant à M. Schoellhorn, Éric Trappier a de nouveau fait une mise au point.
« Honnêtement, Dassault Aviation fait des avions et des commandes de vol qui vont avec. Ce sont des bijoux de famille. On est pour une coopération efficace, pour partager le travail mais on ne souhaite pas co-développer, c’est à dire dupliquer les centres d’expertise en France, en Allemagne et en Espagne », a-t-il dit. Et d’insister : « Dassault Aviation est sous-traitant d’Airbus sur l’Eurodrone [sur les commandes de vol…], je ne vois pas pourquoi Airbus ne serait pas notre sous-traitant sur le SCAF ».
Par ailleurs, M. Trappier a de nouveau évoqué un « plan B ». « La coopération ça peut être mieux si c’est efficace, mais si c’est pour coûter plus cher et être moins efficace alors faire tout seul ce n’est pas une honte! », a-t-il lâché.
Photo : Rama, CC BY-SA 3.0 fr
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1Si, en août 2021, la France, l’Allemagne et l’Espagne ont fini par signer l’accord d’application n°3 [IA3] relatif à la phase 1B du Système de combat aérien du futur [SCAF], ce programme, annoncé quatre ans plus tôt, est toujours suspendu à un accord entre Dassault Aviation et les filiales allemande et espagole d’Airbus au sujet du « New Generaton Fighter », c’est à dire l’avion de combat de 6e génération sur lequel reposera ce « système de systèmes ».
Pour rappel, ce programme devant être régi selon le principe du « meilleur athlète », Dassault Aviation veut conserver la responsabilité des domaines censés lui permettre d’assurer la maîtrise d’oeuvre pour laquelle il a été désigné, notamment en ce qui concerne les commandes de vol, la furtivité, l’interface homme-machine et l’architecture fonctionnelle, desquelles dépendront les capacités opérationnelles du futur avion de combat. Ce qu’Airbus lui conteste.
Ainsi, dans un récent entretien accordé au quotidien Les Échos, Michael Schoellhorn, le Pdg d’Airbus Defence & Space, a contesté le statut de « meilleur athlète » donné à Dassault Aviation.
« S’auto-déclarer comme ‘best athlete’ en affirmant que nous, Airbus, ne connaissons rien aux commandes de vol d’avions de chasse est non seulement faux mais contribue à saper l’esprit de coopération et de respect mutuel », a-t-il affirmé, après avoir admis une « divergence d’interprétation » sur la « manière de mener une véritable coopération industrielle ».
Pourtant, l’industriel français, aux dires de son Pdg, Éric Trappier, a déjà fait beaucoup de concessions à son partenaire, notamment en acceptant que la moitié des tâches se fasse sans responsable désigné et que l’autre soit partagée équitablement en trois [Dassault Aviation, Airbus Allemagne et Airbus Espagne].
En mars, M. Trappier ne cacha pas son agacement face à ce blocage. « Je pense que l’on a suffisamment fait d’efforts pour que, maintenant, on puisse y aller. […] J’accepte d’être leader que si j’ai les leviers pour l’être. Si c’est pour faire du co-co-co, puisqu’on est trois maintenant, je ne le ferai pas parce que ce serait mentir à nos forces armées que d’être capable de faire quelque chose en co-développement sans leader et de leur assurer une performance, un délai et un coût », avait-il affirmé.
Et d’ajouter : « Avec la France qui est leader sur le contrat, Dassault Aviation est prêt à signer. On a fait tout ce qu’il fallait pour pouvoir signer avec Airbus. J’attends la signature d’Airbus. […] En 2022, il va falloir statuer, on ne peut pas rester l’arme au pied, à un moment donné on dit oui ou on dit non ».
Et, a priori, l’Allemagne serait sur le point de dire « non ». C’est, du moins, ce que laisse entendre le dernier rapport sur les programmes d’armement [.pdf] qu’a publié le ministère allemand de la Défense la semaine passée et dont la teneur a été soulignée par le blog spécialisé « Augen geradeaus!« .
Avec la signature de l’IA3, « la voie a été ouverte pour la poursuite du projet. […] Les désaccords entre les industriels – notamment entre Dassault Aviation et Airbus – retardent le démarrage de la phase suivante [maturation technologique]. Si aucun accord satisfaisant les intérêts des trois nations pour une participation sur un pied d’égalité ne peut être trouvé, la poursuite de la coopération doit être remise en question », estime le ministère allemand dans ce rapport. À noter que le conditionnel n’est pas de rigueur…
En attendant, aucun accord entre les industriels concernés est en vue. Le 29 juin, lors d’une cérémonie rendant hommage aux 79 « martyrs de l’aéronautique » de Société nationale des constructions aéronautiques du Sud-Ouest [SNCASO] durant la Seconde Guerre Mondiale, et répondant à M. Schoellhorn, Éric Trappier a de nouveau fait une mise au point.
« Honnêtement, Dassault Aviation fait des avions et des commandes de vol qui vont avec. Ce sont des bijoux de famille. On est pour une coopération efficace, pour partager le travail mais on ne souhaite pas co-développer, c’est à dire dupliquer les centres d’expertise en France, en Allemagne et en Espagne », a-t-il dit. Et d’insister : « Dassault Aviation est sous-traitant d’Airbus sur l’Eurodrone [sur les commandes de vol…], je ne vois pas pourquoi Airbus ne serait pas notre sous-traitant sur le SCAF ».
Par ailleurs, M. Trappier a de nouveau évoqué un « plan B ». « La coopération ça peut être mieux si c’est efficace, mais si c’est pour coûter plus cher et être moins efficace alors faire tout seul ce n’est pas une honte! », a-t-il lâché.
Photo : Rama, CC BY-SA 3.0 fr
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Pour rappel, ce programme devant être régi selon le principe du « meilleur athlète », Dassault Aviation veut conserver la responsabilité des domaines censés lui permettre d’assurer la maîtrise d’oeuvre pour laquelle il a été désigné, notamment en ce qui concerne les commandes de vol, la furtivité, l’interface homme-machine et l’architecture fonctionnelle, desquelles dépendront les capacités opérationnelles du futur avion de combat. Ce qu’Airbus lui conteste.
Ainsi, dans un récent entretien accordé au quotidien Les Échos, Michael Schoellhorn, le Pdg d’Airbus Defence & Space, a contesté le statut de « meilleur athlète » donné à Dassault Aviation.
a contesté« S’auto-déclarer comme ‘best athlete’ en affirmant que nous, Airbus, ne connaissons rien aux commandes de vol d’avions de chasse est non seulement faux mais contribue à saper l’esprit de coopération et de respect mutuel », a-t-il affirmé, après avoir admis une « divergence d’interprétation » sur la « manière de mener une véritable coopération industrielle ».
Pourtant, l’industriel français, aux dires de son Pdg, Éric Trappier, a déjà fait beaucoup de concessions à son partenaire, notamment en acceptant que la moitié des tâches se fasse sans responsable désigné et que l’autre soit partagée équitablement en trois [Dassault Aviation, Airbus Allemagne et Airbus Espagne].
En mars, M. Trappier ne cacha pas son agacement face à ce blocage. « Je pense que l’on a suffisamment fait d’efforts pour que, maintenant, on puisse y aller. […] J’accepte d’être leader que si j’ai les leviers pour l’être. Si c’est pour faire du co-co-co, puisqu’on est trois maintenant, je ne le ferai pas parce que ce serait mentir à nos forces armées que d’être capable de faire quelque chose en co-développement sans leader et de leur assurer une performance, un délai et un coût », avait-il affirmé.
Et d’ajouter : « Avec la France qui est leader sur le contrat, Dassault Aviation est prêt à signer. On a fait tout ce qu’il fallait pour pouvoir signer avec Airbus. J’attends la signature d’Airbus. […] En 2022, il va falloir statuer, on ne peut pas rester l’arme au pied, à un moment donné on dit oui ou on dit non ».
Et, a priori, l’Allemagne serait sur le point de dire « non ». C’est, du moins, ce que laisse entendre le dernier rapport sur les programmes d’armement [.pdf] qu’a publié le ministère allemand de la Défense la semaine passée et dont la teneur a été soulignée par le blog spécialisé « Augen geradeaus!« .
[.pdf]pdfAugen geradeaus!Avec la signature de l’IA3, « la voie a été ouverte pour la poursuite du projet. […] Les désaccords entre les industriels – notamment entre Dassault Aviation et Airbus – retardent le démarrage de la phase suivante [maturation technologique]. Si aucun accord satisfaisant les intérêts des trois nations pour une participation sur un pied d’égalité ne peut être trouvé, la poursuite de la coopération doit être remise en question », estime le ministère allemand dans ce rapport. À noter que le conditionnel n’est pas de rigueur…
En attendant, aucun accord entre les industriels concernés est en vue. Le 29 juin, lors d’une cérémonie rendant hommage aux 79 « martyrs de l’aéronautique » de Société nationale des constructions aéronautiques du Sud-Ouest [SNCASO] durant la Seconde Guerre Mondiale, et répondant à M. Schoellhorn, Éric Trappier a de nouveau fait une mise au point.
une mise au point« Honnêtement, Dassault Aviation fait des avions et des commandes de vol qui vont avec. Ce sont des bijoux de famille. On est pour une coopération efficace, pour partager le travail mais on ne souhaite pas co-développer, c’est à dire dupliquer les centres d’expertise en France, en Allemagne et en Espagne », a-t-il dit. Et d’insister : « Dassault Aviation est sous-traitant d’Airbus sur l’Eurodrone [sur les commandes de vol…], je ne vois pas pourquoi Airbus ne serait pas notre sous-traitant sur le SCAF ».
Par ailleurs, M. Trappier a de nouveau évoqué un « plan B ». « La coopération ça peut être mieux si c’est efficace, mais si c’est pour coûter plus cher et être moins efficace alors faire tout seul ce n’est pas une honte! », a-t-il lâché.
Photo : Rama, CC BY-SA 3.0 fr
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Le ministre des Armées confirme que le budget de la Défense augmentera de 3 milliards d’euros en 2023
par Laurent Lagneau · 4 juillet 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAvec les conséquences économiques de la pandémie de covid-19, la perspective d’une hausse des taux directeurs de la Banque centrale européenne [BCE], un endettement équivalent à 112,9% du PIB, des politiques prioritaires à financer [comme l’hôpital] et les mesures visant à amortir l’inflation pour les ménages, un avis de gros temps budgétaire pour les armées était à craindre…
D’autant plus que 300 millions d’euros de crédits de paiement mis en réserve ont été annulés en mars dernier afin de financer une partie du plan de résilience économique et sociale lancé par le gouvernement pour faire face aux conséquences des sanctions imposées à la Russie pour son invasion de l’Ukraine… Et que la Cour des comptes a récemment émis des réserves sur la soutenabilité financière de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, alors que celle-ci prévoit une hausse budgétaire importante en 2023.
En outre, par le passé, quand il fallait trouver des marges de manoeuvres dans le budget de l’État, le ministère des Armées fut généralement mis à contribution. Avec les conséquences que l’on sait… Cela étant, la situation actuelle est différente des précédentes, étant donné que la guerre entre États a fait son retour sur le sol européen.
Quoi qu’il en soit, et si l’on s’en tient à la trajectoire financière de la LPM 2019-25, le budget des armées devrait être augmenté de 3 milliards d’euros en 2023, pour être porté à 44 milliards. Or, ce 4 juillet, dans un entretien accordé au quotidien « Les Échos » et sans attendre la déclaration de politique générale de la cheffe du gouvernement, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a confirmé l’ampleur de cette hausse pour l’an prochain.
« Je vous confirme que conformément à la Loi de programmation militaire votée, le gouvernement va inscrire en loi de finances pour 2023 une marche de 3 milliards d’euros supplémentaires pour le budget de nos armées », a en effet déclaré M. Lecornu.
Cela étant, il reste à voir la suite. Normalement, les montants des deux dernières annuités de la LPM auraient dû être précisés à la faveur d’une actualisation de cette dernière, prévue en 2021. Seulement, et au grand dam des parlementaires – et en particulier à celui des sénateurs – cet exercice n’a pas eu lieu, le gouvernement d’alors s’étant prononcé pour un « ajustement ».
À l’époque, compte tenu de la chute du PIB sous l’effet de la pandémie de covid-19, les dépenses militaires françaises avaient atteint les 2% de PIB, conformément à la norme de l’Otan… et à l’objectif inscrit dans la LPM, celui-ci devant être atteint en 2025.
Reste que, a priori, l’effort de 3 milliards annoncé par M. Lecornu pour 2023 pourrait être maintenu, voire accentué, pour les deux prochaines annuités de la LPM, d’autant plus qu’il faudra prendre en considération l’inflation…
« Je suis aussi chargé de voir quelles mises à jour nous pouvons d’ores et déjà apporter, pour tirer les conséquences des premiers retours d’expérience du conflit en Ukraine ou de nos opérattions au Sahel. Une réflexion plus approfondie et structurée aura ensuite lieu pour préparer la prochaine loi de programmation milittaire au regard des nouveaux enjeux de sécurité », a rappelé M. Lecornu dans les colonnes du quotidien économique.
En tout cas, lors de l’ouverture du salon de l’armement terrestre EuroSatory 22, le 13 juin dernier, le président Macron avait parlé d’une « nouvelle planification » et d’un « investissement dans la durée, clair et fort » afin de pouvoir « consolider notre modèle d’armée complet mais aussi nous positionner encore plus fortement sur l’évolution à la fois de la menace et des réalités que nous sommes en train de vivre aussi bien sur le théâtre sahélien que dans cette guerre de haute intensité revenue sur le sol européen ». Et il avait aussi souligné la nécessité de mettre en place une « économie de guerre ».
À ce sujet, M. Lecornu a dit attendre des « propositions » de l’État-major des armées [EMA] et de la Direction générale de l’armement [DGA] sur les « stocks stratégiques indispensables, par exemple de munitions ». En outre, il a aussi fait part de son intention de « demander aux industriels » de l’armement de « réfléchir aux mesures de simplications qui leur permettraient de produire plus vite ».
« L’exercice que nous allons faire avec les industriels est inédit. Il sera mené en collaboration avec le ministre de l’Économie […]. La réflexion portera aussi bien sur les matières premières, les savoir-faire, les simplifications administratives et les perspectives à l’exportation. Au moment où la France va faire un effort budgétaire sans précédent pour ses armées, les industriels doivent être au rendez-vous », a-t-il expliqué, avant de souligner que la politique « zéro stock » n’était désormais plus en odeur de sainteté.
Mais l’une des questions que le gouvernement aura à régler est celle de l’accès des entreprises de la Base industrielle et technologique de défense [BITD] aux financements bancaires, à l’heure où la Commission européenne planche sur des projets de taxonomie et d’écolabel pour les produits financiers, lesquels stigmatiseraient les activités liés à l’armement. « Ce qui menace notre BITD et notre défense globale, c’est le suicide par la vertu », a récemment résumé le député Jean-Louis Thiériot [LR].
Le ministre des Armées confirme que le budget de la Défense augmentera de 3 milliards d’euros en 2023
par Laurent Lagneau · 4 juillet 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerAvec les conséquences économiques de la pandémie de covid-19, la perspective d’une hausse des taux directeurs de la Banque centrale européenne [BCE], un endettement équivalent à 112,9% du PIB, des politiques prioritaires à financer [comme l’hôpital] et les mesures visant à amortir l’inflation pour les ménages, un avis de gros temps budgétaire pour les armées était à craindre…
D’autant plus que 300 millions d’euros de crédits de paiement mis en réserve ont été annulés en mars dernier afin de financer une partie du plan de résilience économique et sociale lancé par le gouvernement pour faire face aux conséquences des sanctions imposées à la Russie pour son invasion de l’Ukraine… Et que la Cour des comptes a récemment émis des réserves sur la soutenabilité financière de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, alors que celle-ci prévoit une hausse budgétaire importante en 2023.
En outre, par le passé, quand il fallait trouver des marges de manoeuvres dans le budget de l’État, le ministère des Armées fut généralement mis à contribution. Avec les conséquences que l’on sait… Cela étant, la situation actuelle est différente des précédentes, étant donné que la guerre entre États a fait son retour sur le sol européen.
Quoi qu’il en soit, et si l’on s’en tient à la trajectoire financière de la LPM 2019-25, le budget des armées devrait être augmenté de 3 milliards d’euros en 2023, pour être porté à 44 milliards. Or, ce 4 juillet, dans un entretien accordé au quotidien « Les Échos » et sans attendre la déclaration de politique générale de la cheffe du gouvernement, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a confirmé l’ampleur de cette hausse pour l’an prochain.
« Je vous confirme que conformément à la Loi de programmation militaire votée, le gouvernement va inscrire en loi de finances pour 2023 une marche de 3 milliards d’euros supplémentaires pour le budget de nos armées », a en effet déclaré M. Lecornu.
Cela étant, il reste à voir la suite. Normalement, les montants des deux dernières annuités de la LPM auraient dû être précisés à la faveur d’une actualisation de cette dernière, prévue en 2021. Seulement, et au grand dam des parlementaires – et en particulier à celui des sénateurs – cet exercice n’a pas eu lieu, le gouvernement d’alors s’étant prononcé pour un « ajustement ».
À l’époque, compte tenu de la chute du PIB sous l’effet de la pandémie de covid-19, les dépenses militaires françaises avaient atteint les 2% de PIB, conformément à la norme de l’Otan… et à l’objectif inscrit dans la LPM, celui-ci devant être atteint en 2025.
Reste que, a priori, l’effort de 3 milliards annoncé par M. Lecornu pour 2023 pourrait être maintenu, voire accentué, pour les deux prochaines annuités de la LPM, d’autant plus qu’il faudra prendre en considération l’inflation…
« Je suis aussi chargé de voir quelles mises à jour nous pouvons d’ores et déjà apporter, pour tirer les conséquences des premiers retours d’expérience du conflit en Ukraine ou de nos opérattions au Sahel. Une réflexion plus approfondie et structurée aura ensuite lieu pour préparer la prochaine loi de programmation milittaire au regard des nouveaux enjeux de sécurité », a rappelé M. Lecornu dans les colonnes du quotidien économique.
En tout cas, lors de l’ouverture du salon de l’armement terrestre EuroSatory 22, le 13 juin dernier, le président Macron avait parlé d’une « nouvelle planification » et d’un « investissement dans la durée, clair et fort » afin de pouvoir « consolider notre modèle d’armée complet mais aussi nous positionner encore plus fortement sur l’évolution à la fois de la menace et des réalités que nous sommes en train de vivre aussi bien sur le théâtre sahélien que dans cette guerre de haute intensité revenue sur le sol européen ». Et il avait aussi souligné la nécessité de mettre en place une « économie de guerre ».
À ce sujet, M. Lecornu a dit attendre des « propositions » de l’État-major des armées [EMA] et de la Direction générale de l’armement [DGA] sur les « stocks stratégiques indispensables, par exemple de munitions ». En outre, il a aussi fait part de son intention de « demander aux industriels » de l’armement de « réfléchir aux mesures de simplications qui leur permettraient de produire plus vite ».
« L’exercice que nous allons faire avec les industriels est inédit. Il sera mené en collaboration avec le ministre de l’Économie […]. La réflexion portera aussi bien sur les matières premières, les savoir-faire, les simplifications administratives et les perspectives à l’exportation. Au moment où la France va faire un effort budgétaire sans précédent pour ses armées, les industriels doivent être au rendez-vous », a-t-il expliqué, avant de souligner que la politique « zéro stock » n’était désormais plus en odeur de sainteté.
Mais l’une des questions que le gouvernement aura à régler est celle de l’accès des entreprises de la Base industrielle et technologique de défense [BITD] aux financements bancaires, à l’heure où la Commission européenne planche sur des projets de taxonomie et d’écolabel pour les produits financiers, lesquels stigmatiseraient les activités liés à l’armement. « Ce qui menace notre BITD et notre défense globale, c’est le suicide par la vertu », a récemment résumé le député Jean-Louis Thiériot [LR].
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D’autant plus que 300 millions d’euros de crédits de paiement mis en réserve ont été annulés en mars dernier afin de financer une partie du plan de résilience économique et sociale lancé par le gouvernement pour faire face aux conséquences des sanctions imposées à la Russie pour son invasion de l’Ukraine… Et que la Cour des comptes a récemment émis des réserves sur la soutenabilité financière de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, alors que celle-ci prévoit une hausse budgétaire importante en 2023.
En outre, par le passé, quand il fallait trouver des marges de manoeuvres dans le budget de l’État, le ministère des Armées fut généralement mis à contribution. Avec les conséquences que l’on sait… Cela étant, la situation actuelle est différente des précédentes, étant donné que la guerre entre États a fait son retour sur le sol européen.
Quoi qu’il en soit, et si l’on s’en tient à la trajectoire financière de la LPM 2019-25, le budget des armées devrait être augmenté de 3 milliards d’euros en 2023, pour être porté à 44 milliards. Or, ce 4 juillet, dans un entretien accordé au quotidien « Les Échos » et sans attendre la déclaration de politique générale de la cheffe du gouvernement, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a confirmé l’ampleur de cette hausse pour l’an prochain.
« Je vous confirme que conformément à la Loi de programmation militaire votée, le gouvernement va inscrire en loi de finances pour 2023 une marche de 3 milliards d’euros supplémentaires pour le budget de nos armées », a en effet déclaré M. Lecornu.
Cela étant, il reste à voir la suite. Normalement, les montants des deux dernières annuités de la LPM auraient dû être précisés à la faveur d’une actualisation de cette dernière, prévue en 2021. Seulement, et au grand dam des parlementaires – et en particulier à celui des sénateurs – cet exercice n’a pas eu lieu, le gouvernement d’alors s’étant prononcé pour un « ajustement ».
À l’époque, compte tenu de la chute du PIB sous l’effet de la pandémie de covid-19, les dépenses militaires françaises avaient atteint les 2% de PIB, conformément à la norme de l’Otan… et à l’objectif inscrit dans la LPM, celui-ci devant être atteint en 2025.
Reste que, a priori, l’effort de 3 milliards annoncé par M. Lecornu pour 2023 pourrait être maintenu, voire accentué, pour les deux prochaines annuités de la LPM, d’autant plus qu’il faudra prendre en considération l’inflation…
« Je suis aussi chargé de voir quelles mises à jour nous pouvons d’ores et déjà apporter, pour tirer les conséquences des premiers retours d’expérience du conflit en Ukraine ou de nos opérattions au Sahel. Une réflexion plus approfondie et structurée aura ensuite lieu pour préparer la prochaine loi de programmation milittaire au regard des nouveaux enjeux de sécurité », a rappelé M. Lecornu dans les colonnes du quotidien économique.
En tout cas, lors de l’ouverture du salon de l’armement terrestre EuroSatory 22, le 13 juin dernier, le président Macron avait parlé d’une « nouvelle planification » et d’un « investissement dans la durée, clair et fort » afin de pouvoir « consolider notre modèle d’armée complet mais aussi nous positionner encore plus fortement sur l’évolution à la fois de la menace et des réalités que nous sommes en train de vivre aussi bien sur le théâtre sahélien que dans cette guerre de haute intensité revenue sur le sol européen ». Et il avait aussi souligné la nécessité de mettre en place une « économie de guerre ».
À ce sujet, M. Lecornu a dit attendre des « propositions » de l’État-major des armées [EMA] et de la Direction générale de l’armement [DGA] sur les « stocks stratégiques indispensables, par exemple de munitions ». En outre, il a aussi fait part de son intention de « demander aux industriels » de l’armement de « réfléchir aux mesures de simplications qui leur permettraient de produire plus vite ».
« L’exercice que nous allons faire avec les industriels est inédit. Il sera mené en collaboration avec le ministre de l’Économie […]. La réflexion portera aussi bien sur les matières premières, les savoir-faire, les simplifications administratives et les perspectives à l’exportation. Au moment où la France va faire un effort budgétaire sans précédent pour ses armées, les industriels doivent être au rendez-vous », a-t-il expliqué, avant de souligner que la politique « zéro stock » n’était désormais plus en odeur de sainteté.
Mais l’une des questions que le gouvernement aura à régler est celle de l’accès des entreprises de la Base industrielle et technologique de défense [BITD] aux financements bancaires, à l’heure où la Commission européenne planche sur des projets de taxonomie et d’écolabel pour les produits financiers, lesquels stigmatiseraient les activités liés à l’armement. « Ce qui menace notre BITD et notre défense globale, c’est le suicide par la vertu », a récemment résumé le député Jean-Louis Thiériot [LR].
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerAvec les conséquences économiques de la pandémie de covid-19, la perspective d’une hausse des taux directeurs de la Banque centrale européenne [BCE], un endettement équivalent à 112,9% du PIB, des politiques prioritaires à financer [comme l’hôpital] et les mesures visant à amortir l’inflation pour les ménages, un avis de gros temps budgétaire pour les armées était à craindre…
D’autant plus que 300 millions d’euros de crédits de paiement mis en réserve ont été annulés en mars dernier afin de financer une partie du plan de résilience économique et sociale lancé par le gouvernement pour faire face aux conséquences des sanctions imposées à la Russie pour son invasion de l’Ukraine… Et que la Cour des comptes a récemment émis des réserves sur la soutenabilité financière de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, alors que celle-ci prévoit une hausse budgétaire importante en 2023.
En outre, par le passé, quand il fallait trouver des marges de manoeuvres dans le budget de l’État, le ministère des Armées fut généralement mis à contribution. Avec les conséquences que l’on sait… Cela étant, la situation actuelle est différente des précédentes, étant donné que la guerre entre États a fait son retour sur le sol européen.
Quoi qu’il en soit, et si l’on s’en tient à la trajectoire financière de la LPM 2019-25, le budget des armées devrait être augmenté de 3 milliards d’euros en 2023, pour être porté à 44 milliards. Or, ce 4 juillet, dans un entretien accordé au quotidien « Les Échos » et sans attendre la déclaration de politique générale de la cheffe du gouvernement, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a confirmé l’ampleur de cette hausse pour l’an prochain.
« Je vous confirme que conformément à la Loi de programmation militaire votée, le gouvernement va inscrire en loi de finances pour 2023 une marche de 3 milliards d’euros supplémentaires pour le budget de nos armées », a en effet déclaré M. Lecornu.
Cela étant, il reste à voir la suite. Normalement, les montants des deux dernières annuités de la LPM auraient dû être précisés à la faveur d’une actualisation de cette dernière, prévue en 2021. Seulement, et au grand dam des parlementaires – et en particulier à celui des sénateurs – cet exercice n’a pas eu lieu, le gouvernement d’alors s’étant prononcé pour un « ajustement ».
À l’époque, compte tenu de la chute du PIB sous l’effet de la pandémie de covid-19, les dépenses militaires françaises avaient atteint les 2% de PIB, conformément à la norme de l’Otan… et à l’objectif inscrit dans la LPM, celui-ci devant être atteint en 2025.
Reste que, a priori, l’effort de 3 milliards annoncé par M. Lecornu pour 2023 pourrait être maintenu, voire accentué, pour les deux prochaines annuités de la LPM, d’autant plus qu’il faudra prendre en considération l’inflation…
« Je suis aussi chargé de voir quelles mises à jour nous pouvons d’ores et déjà apporter, pour tirer les conséquences des premiers retours d’expérience du conflit en Ukraine ou de nos opérattions au Sahel. Une réflexion plus approfondie et structurée aura ensuite lieu pour préparer la prochaine loi de programmation milittaire au regard des nouveaux enjeux de sécurité », a rappelé M. Lecornu dans les colonnes du quotidien économique.
En tout cas, lors de l’ouverture du salon de l’armement terrestre EuroSatory 22, le 13 juin dernier, le président Macron avait parlé d’une « nouvelle planification » et d’un « investissement dans la durée, clair et fort » afin de pouvoir « consolider notre modèle d’armée complet mais aussi nous positionner encore plus fortement sur l’évolution à la fois de la menace et des réalités que nous sommes en train de vivre aussi bien sur le théâtre sahélien que dans cette guerre de haute intensité revenue sur le sol européen ». Et il avait aussi souligné la nécessité de mettre en place une « économie de guerre ».
À ce sujet, M. Lecornu a dit attendre des « propositions » de l’État-major des armées [EMA] et de la Direction générale de l’armement [DGA] sur les « stocks stratégiques indispensables, par exemple de munitions ». En outre, il a aussi fait part de son intention de « demander aux industriels » de l’armement de « réfléchir aux mesures de simplications qui leur permettraient de produire plus vite ».
« L’exercice que nous allons faire avec les industriels est inédit. Il sera mené en collaboration avec le ministre de l’Économie […]. La réflexion portera aussi bien sur les matières premières, les savoir-faire, les simplifications administratives et les perspectives à l’exportation. Au moment où la France va faire un effort budgétaire sans précédent pour ses armées, les industriels doivent être au rendez-vous », a-t-il expliqué, avant de souligner que la politique « zéro stock » n’était désormais plus en odeur de sainteté.
Mais l’une des questions que le gouvernement aura à régler est celle de l’accès des entreprises de la Base industrielle et technologique de défense [BITD] aux financements bancaires, à l’heure où la Commission européenne planche sur des projets de taxonomie et d’écolabel pour les produits financiers, lesquels stigmatiseraient les activités liés à l’armement. « Ce qui menace notre BITD et notre défense globale, c’est le suicide par la vertu », a récemment résumé le député Jean-Louis Thiériot [LR].
a récemment résumé Opex 360
Guerre électronique : L’armée de l’Air cherche une capacité intérimaire pour remplacer les Transall C-160 Gabriel
par Laurent Lagneau · 8 juillet 2022
La décision de retirer prématurément du service les deux Transall C-160G « Gabriel » de l’Escadron électronique aéroporté 1/54 « Dunkerque », sans attendre l’arrivée des trois Falcon « Archange », prive l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] et, par extension, la Direction du renseignement militaire [DRM], d’une capacité importante en matière de guerre électronique.
Désormais, et pour la seule AAE, celle-ci repose actuellement sur les nacelles ASTAC [Analyseur de Signaux TACtiques] emportées par les Mirage 2000D, la suite ESM [Mesures de soutien électronique] des quatre E-3F AWACS ainsi que sur les deux avions légers de surveillance et de renseignement [ALSR] « VADOR » [pour « Vecteur aéroporté de désignation, d’observation et de reconnaissance »], qui n’auront pas tardé à être envoyés en mission dans la région de la mer Noire après avoir été déclarés opérationnels. Seulement, leur capacité à collecter du renseignement d’origine électro-magnétique [ROEM] est limitée par rapport à celle des C-160G.
Cela étant, la DRM peut désormais compter sur les trois satellites CERES [Capacité d’écoute et de renseignement électromagnétique spatiale], mis en orbite en novembre 2021. Selon le Délégué général pour l’armement [DGA], Joël Barre, la Recette en Vol de ces engins a été « accélérée ». « Nos services de renseignelent ont pu déjà profiter des premières capacités de ces satallites », avait-il confié aux sénateurs, en mai. En outre, les drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9 Reaper devraient être prochainement dotés d’une – très attendue – charge ROEM.
Seulement, avait soutenu l’ex-député Jean-Jacques Ferrara, dans un avis budgétaire publié en novembre dernier, si les forces françaises – et en particulier l’AAE – disposent d’autres donc d’autres moyens en matière de ROEM, les « C-160 Gabriel apportaient une capacité spécifique, à laquelle les satellites ou les drones ne peuvent se substituer. En outre, l’apport du Gabriel était particulièrement reconnue par nos alliés. »
Quoi qu’il en soit, la décision de retirer du service ces deux C-160G ne passe pas pour la plus pertinente qui soit étant donné qu’elle a été prise à un moment où la Russie accentuait sa pression militaire aux frontières de l’Ukraine… En outre, elle pose la question du maintien des savoir-faire des aviateurs de l’escadron 1/4 Dunkerque d’ici l’arrivée du premier des trois Falcon Archange, vraisemblablement en 2026 [au mieux!].
Aussi, comme l’AAE est en quête d’une solution intérimaire. Évoquée assez récemment par la lettre spécialisée « Intelligence Online« , l’idée serait de louer des avions dotés du charge ROEM, notamment auprès de l’entreprise CAE Aviation, avec laquelle le ministère des Armées a d’ailleurs l’habitude de travailler. Cette piste a été confirmée par Air & Cosmos. « C’est le recours à la location qui semble avoir été privilégié plutôt qu’un achat patrimonial », écrit le magazine.
Reste quel type d’avion sera retenu, sachant que CAE Aviation exploite des Beechcraft [King Air et Super King Air], similaires aux Vador, des Fairchild SA227, des CASA CN-212 « Aviocar » ou encore des Britten-Norman BN2T.
Opex 360
Futur avion de combat sud-coréen, le KF-21 « Boramae » a commencé ses premiers essais
par Laurent Lagneau · 5 juillet 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1Depuis que le prototype de l’avion de combat KF-21 « Boramae » a été dévoilé au public, en avril 2021, les ingénieurs du groupe sud-coréen Korean Aerospace Industries] n’ont guère perdu de temps. En effet, une vidéo qui vient d’être diffusée via les réseaux sociaux montre cet appareil effectuer des essais de roulage, sur la piste de l’aéroport de Sacheon. Ce qui est conforme au calendrier prévu, son vol inaugural étant prévu pour la fin de cette année.
D’après ces images, on voit en effet le KF-21 se diriger vers la piste, s’immobiliser pour faire un point fixe [montée en régime de ses deux réacteurs F414-400K, freins serrés] avant de se mettre en mouvement.
En outre, la mise au point du radar à antenne active [AESA] devant équiper le KF-21 « Boramae » suit son cours, à en juge par les vols d’essais menés grâce à un Boeing B-737-500 modifié et exploité par la compagnie sud-africaine Aircraft Instrument and Electronics. D’après le magazine Flight Global, cinq sorties au-dessus de la mer Jaune ont été effectuées au cours du mois de juin, depuis l’aéroport international d’Incheon.
Cela étant, KAI n’a pas trop de temps à perdre étant donné que la mise en service du KF-21 est attendue en 2026, année à partir de laquelle les premiers F-4 Phantom II et les F-5E/F Tiger II commenceront à être retrirés de l’inventaire de la force aérienne sud-coréenne [RoKAF]. Au total, celle-ci en attend 120 exemplaires, auxquels s’ajouteront une cinquantaine d’autres destinés à l’Indonésie, qui s’est associée à ce programme.
En outre, il n’est pas exclu que les F-16 de la RoKAF soient également remplacés par des KF-21. En tout cas, KAI estime que son futur avion de combat en a le potentiel.
Pour rappel, le KF-21 est le fruit d’un progamme de 7,56 milliards de dollars, financé à hauteur de 60% par Séoul et de 20% par Jakarka, la différence étant prise en charge par les industriels impliqués. Environ 65% de ses composants sont de conception locale, dont le radar AESA, la suite de guerre électronique et les nacelles de ciblage et de reconnaissance. Quant aux moteurs F-414-400K, ils sont produits par Hanwha Techwin, grâce à une licence obtenue auprès de l’américain GE Aviation.
Si son profil peut faire penser à celui du F-22 de Lockheed-Martin, le KF-21 n’est pas considéré comme étant un avion de 5e génération. Ne disposant pas de soute à munitions, il est doté de dix points d’emports externes qui dégradent la furtivité dont il pourrait se prévaloir.
Justement, à propos d’avions de cinquième génération. Séoul envisage l’acquisition de 20 chasseurs-bombardiers F-35A supplémentaires [au block IV], en plus de quarante déjà commandés auprès de Lockheed-Martin. Jusqu’alors, il était question pour le ministère sud-coréen de la Défense de se procurer 20 exemplaires de la version STOVL [décollage court et atterrissage vertical] de cet appareil, afin de se doter de capacités aéronavales.
Futur avion de combat sud-coréen, le KF-21 « Boramae » a commencé ses premiers essais
par Laurent Lagneau · 5 juillet 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer1Depuis que le prototype de l’avion de combat KF-21 « Boramae » a été dévoilé au public, en avril 2021, les ingénieurs du groupe sud-coréen Korean Aerospace Industries] n’ont guère perdu de temps. En effet, une vidéo qui vient d’être diffusée via les réseaux sociaux montre cet appareil effectuer des essais de roulage, sur la piste de l’aéroport de Sacheon. Ce qui est conforme au calendrier prévu, son vol inaugural étant prévu pour la fin de cette année.
D’après ces images, on voit en effet le KF-21 se diriger vers la piste, s’immobiliser pour faire un point fixe [montée en régime de ses deux réacteurs F414-400K, freins serrés] avant de se mettre en mouvement.
En outre, la mise au point du radar à antenne active [AESA] devant équiper le KF-21 « Boramae » suit son cours, à en juge par les vols d’essais menés grâce à un Boeing B-737-500 modifié et exploité par la compagnie sud-africaine Aircraft Instrument and Electronics. D’après le magazine Flight Global, cinq sorties au-dessus de la mer Jaune ont été effectuées au cours du mois de juin, depuis l’aéroport international d’Incheon.
Cela étant, KAI n’a pas trop de temps à perdre étant donné que la mise en service du KF-21 est attendue en 2026, année à partir de laquelle les premiers F-4 Phantom II et les F-5E/F Tiger II commenceront à être retrirés de l’inventaire de la force aérienne sud-coréenne [RoKAF]. Au total, celle-ci en attend 120 exemplaires, auxquels s’ajouteront une cinquantaine d’autres destinés à l’Indonésie, qui s’est associée à ce programme.
En outre, il n’est pas exclu que les F-16 de la RoKAF soient également remplacés par des KF-21. En tout cas, KAI estime que son futur avion de combat en a le potentiel.
Pour rappel, le KF-21 est le fruit d’un progamme de 7,56 milliards de dollars, financé à hauteur de 60% par Séoul et de 20% par Jakarka, la différence étant prise en charge par les industriels impliqués. Environ 65% de ses composants sont de conception locale, dont le radar AESA, la suite de guerre électronique et les nacelles de ciblage et de reconnaissance. Quant aux moteurs F-414-400K, ils sont produits par Hanwha Techwin, grâce à une licence obtenue auprès de l’américain GE Aviation.
Si son profil peut faire penser à celui du F-22 de Lockheed-Martin, le KF-21 n’est pas considéré comme étant un avion de 5e génération. Ne disposant pas de soute à munitions, il est doté de dix points d’emports externes qui dégradent la furtivité dont il pourrait se prévaloir.
Justement, à propos d’avions de cinquième génération. Séoul envisage l’acquisition de 20 chasseurs-bombardiers F-35A supplémentaires [au block IV], en plus de quarante déjà commandés auprès de Lockheed-Martin. Jusqu’alors, il était question pour le ministère sud-coréen de la Défense de se procurer 20 exemplaires de la version STOVL [décollage court et atterrissage vertical] de cet appareil, afin de se doter de capacités aéronavales.
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1Depuis que le prototype de l’avion de combat KF-21 « Boramae » a été dévoilé au public, en avril 2021, les ingénieurs du groupe sud-coréen Korean Aerospace Industries] n’ont guère perdu de temps. En effet, une vidéo qui vient d’être diffusée via les réseaux sociaux montre cet appareil effectuer des essais de roulage, sur la piste de l’aéroport de Sacheon. Ce qui est conforme au calendrier prévu, son vol inaugural étant prévu pour la fin de cette année.
D’après ces images, on voit en effet le KF-21 se diriger vers la piste, s’immobiliser pour faire un point fixe [montée en régime de ses deux réacteurs F414-400K, freins serrés] avant de se mettre en mouvement.
En outre, la mise au point du radar à antenne active [AESA] devant équiper le KF-21 « Boramae » suit son cours, à en juge par les vols d’essais menés grâce à un Boeing B-737-500 modifié et exploité par la compagnie sud-africaine Aircraft Instrument and Electronics. D’après le magazine Flight Global, cinq sorties au-dessus de la mer Jaune ont été effectuées au cours du mois de juin, depuis l’aéroport international d’Incheon.
Cela étant, KAI n’a pas trop de temps à perdre étant donné que la mise en service du KF-21 est attendue en 2026, année à partir de laquelle les premiers F-4 Phantom II et les F-5E/F Tiger II commenceront à être retrirés de l’inventaire de la force aérienne sud-coréenne [RoKAF]. Au total, celle-ci en attend 120 exemplaires, auxquels s’ajouteront une cinquantaine d’autres destinés à l’Indonésie, qui s’est associée à ce programme.
En outre, il n’est pas exclu que les F-16 de la RoKAF soient également remplacés par des KF-21. En tout cas, KAI estime que son futur avion de combat en a le potentiel.
Pour rappel, le KF-21 est le fruit d’un progamme de 7,56 milliards de dollars, financé à hauteur de 60% par Séoul et de 20% par Jakarka, la différence étant prise en charge par les industriels impliqués. Environ 65% de ses composants sont de conception locale, dont le radar AESA, la suite de guerre électronique et les nacelles de ciblage et de reconnaissance. Quant aux moteurs F-414-400K, ils sont produits par Hanwha Techwin, grâce à une licence obtenue auprès de l’américain GE Aviation.
Si son profil peut faire penser à celui du F-22 de Lockheed-Martin, le KF-21 n’est pas considéré comme étant un avion de 5e génération. Ne disposant pas de soute à munitions, il est doté de dix points d’emports externes qui dégradent la furtivité dont il pourrait se prévaloir.
Justement, à propos d’avions de cinquième génération. Séoul envisage l’acquisition de 20 chasseurs-bombardiers F-35A supplémentaires [au block IV], en plus de quarante déjà commandés auprès de Lockheed-Martin. Jusqu’alors, il était question pour le ministère sud-coréen de la Défense de se procurer 20 exemplaires de la version STOVL [décollage court et atterrissage vertical] de cet appareil, afin de se doter de capacités aéronavales.
PartagezTweetezPartagezEnregistrer1PartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrer1Enregistrer1Depuis que le prototype de l’avion de combat KF-21 « Boramae » a été dévoilé au public, en avril 2021, les ingénieurs du groupe sud-coréen Korean Aerospace Industries] n’ont guère perdu de temps. En effet, une vidéo qui vient d’être diffusée via les réseaux sociaux montre cet appareil effectuer des essais de roulage, sur la piste de l’aéroport de Sacheon. Ce qui est conforme au calendrier prévu, son vol inaugural étant prévu pour la fin de cette année.
D’après ces images, on voit en effet le KF-21 se diriger vers la piste, s’immobiliser pour faire un point fixe [montée en régime de ses deux réacteurs F414-400K, freins serrés] avant de se mettre en mouvement.
En outre, la mise au point du radar à antenne active [AESA] devant équiper le KF-21 « Boramae » suit son cours, à en juge par les vols d’essais menés grâce à un Boeing B-737-500 modifié et exploité par la compagnie sud-africaine Aircraft Instrument and Electronics. D’après le magazine Flight Global, cinq sorties au-dessus de la mer Jaune ont été effectuées au cours du mois de juin, depuis l’aéroport international d’Incheon.
Cela étant, KAI n’a pas trop de temps à perdre étant donné que la mise en service du KF-21 est attendue en 2026, année à partir de laquelle les premiers F-4 Phantom II et les F-5E/F Tiger II commenceront à être retrirés de l’inventaire de la force aérienne sud-coréenne [RoKAF]. Au total, celle-ci en attend 120 exemplaires, auxquels s’ajouteront une cinquantaine d’autres destinés à l’Indonésie, qui s’est associée à ce programme.
En outre, il n’est pas exclu que les F-16 de la RoKAF soient également remplacés par des KF-21. En tout cas, KAI estime que son futur avion de combat en a le potentiel.
Pour rappel, le KF-21 est le fruit d’un progamme de 7,56 milliards de dollars, financé à hauteur de 60% par Séoul et de 20% par Jakarka, la différence étant prise en charge par les industriels impliqués. Environ 65% de ses composants sont de conception locale, dont le radar AESA, la suite de guerre électronique et les nacelles de ciblage et de reconnaissance. Quant aux moteurs F-414-400K, ils sont produits par Hanwha Techwin, grâce à une licence obtenue auprès de l’américain GE Aviation.
Si son profil peut faire penser à celui du F-22 de Lockheed-Martin, le KF-21 n’est pas considéré comme étant un avion de 5e génération. Ne disposant pas de soute à munitions, il est doté de dix points d’emports externes qui dégradent la furtivité dont il pourrait se prévaloir.
Justement, à propos d’avions de cinquième génération. Séoul envisage l’acquisition de 20 chasseurs-bombardiers F-35A supplémentaires [au block IV], en plus de quarante déjà commandés auprès de Lockheed-Martin. Jusqu’alors, il était question pour le ministère sud-coréen de la Défense de se procurer 20 exemplaires de la version STOVL [décollage court et atterrissage vertical] de cet appareil, afin de se doter de capacités aéronavales.
France24 - World
Climate resilience and a fair energy transition: two major issues for the African continent
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Issued on: 16/06/2022 - 18:18Modified: 16/06/2022 - 18:19
African Development Bank
Today the African continent faces two significant challenges. It’s the continent that’s the most affected by rising temperatures, and at the same time, 600 million Africans still don’t have access to electricity.
The African Development Bank Group held its Annual Meetings from the 23rd to 27th of May in Accra, Ghana, regarding two major topics: climate resilience and a fair energy transition in Africa. A topical choice from last year’s COP26 in Glasgow, Scotland, and the COP27, next November in Sharm el-Sheikh, Egypt.
The Bank’s governors shared their experiences regarding the challenges of climate change and energy transition their countries face. They also detailed the measures to address the issue’s current situation and solutions.
Africa emits only 3% of greenhouse gases, but:
- Africa is the continent most affected by rising temperatures. A global increase of 2 degrees Celsius could translate into an increase of 3.6 degrees in parts of Africa.
- Rising sea levels are a threat, particularly for coastal countries in West Africa.
- 35 of the 45 countries most vulnerable to climate change are in sub-Saharan Africa.
- From 2020 to 2030, Africa’s climate change needs could amount to $331 billion.
- Africa receives only 3% of total global climate finance flows.
Africa must successfully carry out its energy transition because:
- The continent is home to 20% of the world’s population and accounts for only 6% of global energy demand.
- Six hundred million Africans still do not have access to electricity.
- 600,000 deaths are caused yearly by household air pollution, including poor-quality fuels used for heating and cooking.
- 2-4% of Africa’s GDP is cut yearly due to energy supply problems and recurrent power cuts.
- To meet its aspirations, the continent must double its energy production capacity between 2020 and 2040.
Climate justice
The African Development Bank Group’s 2022 Meetings took place for five days in the Ghanaian capital - and for the first time in person since 2019. Some 3,000 delegates from its 54 African and 27 non-African member states were in attendance. At the event, Nigerian President Akinwumi Adesina emphasized that the Bank will have doubled its climate change budget to $25 billion by 2025. The AfDB, which also stopped financing coal mining last year, is committed to helping reduce greenhouse gas emissions on the continent. Akinwumi Adesina also insisted on climate justice between Northern and African countries. Kenneth Ofori-Atta, Ghana’s Minister of Finance, concluded: “Let’s have the courage to move the climate change program forward and support countries with climate strategies for green and inclusive growth.”
Here are some examples of the initiatives underway for the next edition of the African Development Bank Group’s Annual Meetings, scheduled for May 2023 in Sharm el-Sheikh, Egypt.
AfDB, a pioneering role
The African Development Bank did not wait for the big gathering in Accra to act. Here are three examples of the projects it has undertaken.
On climate resilience: 100 million hectares of degraded land will be rehabilitated along a corridor 8,000 km long and 15 km wide across the African continent. This will remove 250 million tonnes of carbon dioxide and create 10 million green jobs by 2030.
Another priority for the AfDB is the Youth ADAPT programme, with a budget of US$1 million. This is a competition for young entrepreneurs that rewards developing innovative solutions to adapt to climate change and create green jobs. Regarding energy transition, $20 billion has been invested in producing 10,000 megawatts of solar energy, which will benefit 250 million people in the Sahel region, from Senegal to Ethiopia.
Ghana goes solar
On the sidelines of the Annual Meetings, the government of Ghana signed a grant agreement with the African Development Fund and a loan with the Swiss government for a solar photovoltaic mini-grid and net metering project. Net metering is the difference between the energy you produce and do not use but is still used by your supplier and your consumption.
The funding from the Swiss government will be explicitly used to support the development of Ghana’s existing net metering programme and to deploy 12,000 solar photovoltaic systems for SMEs and households. The project, which is expected to cost US$ 85.88 million, will reduce greenhouse gas emissions by 0.779 million tonnes of CO2 per year and create up to 2,865 jobs during the construction phase, 30% of which will be reserved for women and youth.
Nothing but water
By the end of 2024, Mozambique is expected to complete the financing for constructing the Mphanda Nkuwa dam in Tete province, a region that is desperately short of electricity. The turbulent Zambezi River will power the 1,500-megawatt hydroelectric plant. It will be complemented by 1,300 km of high-voltage lines. The cost of the project is USD 4.5 billion. Commissioning is expected in 2031.
The shoes that never wear out
Climate resilience also involves individual and private initiatives. For example, Nigerian, Yewande Adebowale, has set up a company to produce shoes from plastic waste. The brand is called “Salubata”, which means “shoes that never wear out” in Yoruba. Each “Salubata” shoe purchased eliminates over 12.6 kg of CO2 from the environment.
Renewable energy: Africa’s potential in crucial figuresSolar: 10,000 gigawattsHydroelectric: 350 gigawattsWind: 110 gigawattsGeothermal: 15 gigawatts
Learn more about African Development Bank's projects and operations at afdb.org/en
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EU vote on sustainable energy is 'a win for the old fossil nuclear world and a loss for the climate'
Issued on: 07/07/2022 - 09:40Modified: 07/07/2022 - 11:23
Tom Burges WATSON
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European Union lawmakers voted to include natural gas and nuclear in the bloc's list of sustainable activities, backing a proposal from the EU's executive arm that has been drawing fierce criticism from environment groups and now looks set to trigger legal challenges. As the EU wants to set the best global standards in the fight against climate change, the decision could tarnish the bloc's image and question the region's commitment to reaching climate neutrality by 2050. For more analysis on the EU vote on sustainable activities, FRANCE 24 is Joined by Michael Bloss, German MEP representing the Greens/EFA. He describes the EU vote as a "disaster." Mr. Bloss said the ultimate goal is "the Green Deal and transformation towards 100% renewables and now gas and nuclear are being labeled as green. But this is misleading because they are not sustainable. Gas is a climate killer and nuclear energy is very risky."
France24 - Monde
Au Royaume-Uni, la course à la succession de Boris Johnson est lancée
Publié le : 08/07/2022 - 04:25
FRANCE 24
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Après l'annonce par le Premier ministre Boris Johnson de sa démission à la mi-journée, le député Tom Tugendhat est devenu jeudi dans la soirée le premier à se déclarer candidat à la succession du leader conservateur. D'autres prétendants, comme le ministre de la Défense, Ben Wallace, ou la secrétaire d'État au Commerce extérieur, Penny Mordaunt, sont pressentis.
La course à la succession de Boris Johnson est lancée vendredi 8 juillet au sein du Parti conservateur britannique, au lendemain de la démission du Premier ministre, emporté par une avalanche inédite de défections dans son gouvernement en raison de scandales à répétition.
Sans attendre le calendrier, prévu la semaine prochaine, pour l'élection d'un nouveau leader conservateur, le député Tom Tugendhat, président de la commission des Affaires étrangères au Parlement, a confirmé dès jeudi soir sa candidature, devenant ainsi le premier à se déclarer après l'annonce du départ de Boris Johnson.
>> À lire aussi : "Royaume-Uni : Boris Johnson, la machine à scandales"
Parmi les principaux candidats pressentis pour lui succéder figurent en haut de tableau le ministre de la Défense, Ben Wallace, suivi, selon un sondage YouGov, par la secrétaire d'État au Commerce extérieur, Penny Mordaunt, figure de la campagne en faveur du Brexit.
"Nous avons besoin d'un vrai changement de gouvernement"
En annonçant sa démission dans une courte allocution devant Downing Street, Boris Johnson, 58 ans, a précisé qu'il resterait au pouvoir jusqu'à la désignation de son successeur. "J'ai nommé un nouveau gouvernement qui sera en poste, tout comme moi, jusqu'à ce que le nouveau dirigeant soit en place", a-t-il déclaré, sans un mot pour la crise ouverte provoquée par la soixantaine de démissions dans son gouvernement depuis mardi, après un énième scandale.
Lors d'un Conseil des ministres dans l'après-midi, il a précisé qu'il laisserait les "décisions budgétaires majeures" à son successeur, avant d'annoncer une série de nominations pour regarnir les rangs d'un gouvernement décimé.
L'idée d'un intérim a été immédiatement dénoncée par l'opposition et certains poids lourds conservateurs. L'ex-Premier ministre John Major (1990-1997), a jugé "imprudent et peut-être intenable" que Boris Johnson reste "plus longtemps que nécessaire" à Downing Street.
"Nous n'avons pas besoin d'un changement à la tête des Tories. Nous avons besoin d'un vrai changement de gouvernement", a fait valoir le chef de l'opposition, Keir Starmer.
Poussé vers la sortie par son camp
Une majorité des Britanniques (56 %) veulent aussi que l'intérim soit assuré par quelqu'un d'autre, selon un sondage YouGov ; 77 % d'entre eux pensent que Boris Johnson a eu raison de démissionner.
À l'image des sentiments que suscite Boris Johnson, les unes de la presse britannique affichent vendredi un large éventail : d'un affligé "Que diable ont-ils fait ?" (Daily Mail) et un reconnaissant "Merci" pour le Brexit (The Sun, Daily Express), au "Pire Premier ministre de tous les temps" (Daily Record), en passant par de plus sobres "Johnson jette l'éponge" (The Times) ou encore "C'est (presque) fini" (The Guardian).
En annonçant sa démission, Boris Johnson s'est dit "immensément fier" de son bilan, évoquant notamment le Brexit, la campagne de vaccination anti-Covid et son soutien à l'Ukraine.
Après deux ans et 349 jours tumultueux au pouvoir, marqués par le Brexit dont il était le héros, la pandémie, l'invasion russe en Ukraine, une inflation record et une montée des conflits sociaux, Boris Johnson a été poussé vers la sortie par son propre camp, lassé par les scandales à répétition et ses mensonges.
"Nouvelle page" pour l'UE
Après l'annonce de sa démission, Boris Johnson a téléphoné au président ukrainien, Volodymyr Zelensky. La présidence ukrainienne l'a remercié pour son soutien "dans les moments les plus difficiles".
Son départ est une "opportunité pour revenir à l'esprit véritable du partenariat et du respect mutuel dont nous avons besoin", a de son côté estimé le Premier ministre irlandais, Micheal Martin, alors que les relations entre Dublin et Londres sont tendues au sujet de l'Irlande du Nord.
Après des années de relations houleuses, l'Union européenne espère aussi que le départ du champion du Brexit sera l'occasion de renouer le dialogue avec Londres sur l'Irlande du Nord.
Officiellement, la Commission européenne s'est refusée à tout commentaire, mais pour l'ancien négociateur en chef de l'UE pour le Brexit, Michel Barnier, "le départ de Boris Johnson ouvre une nouvelle page dans les relations avec la Grande-Bretagne".
Avec AFP
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FIN DE RÈGNE
Royaume-Uni : Boris Johnson, la machine à scandales
Royaume-Uni : qui pour remplacer Boris Johnson ?
Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, survit à un vote de défiance du Parti conservateur
France24 - World
Is Macron’s ‘European Political Community’ a realistic prospect?
Issued on: 26/06/2022 - 17:52
Tom WHEELDON
France’s presidency of the EU ends on June 30 with Emmanuel Macron’s new big idea, a “European Political Community”, hanging in the balance. This community would encompass EU membership candidates like Ukraine and possibly ex-member Britain. For some observers, the French president’s idea offers a way to bring countries into the European project while the long accession process takes its course. Others argue that Macron’s plan offers few clear objectives.
EU leaders discussed – but did not advance – Macron’s vision for this new European structure at their summit in Brussels on Thursday, which capped France’s six-month presidency of the EU.
This proposed Community would be a framework for EU members and democratic, European non-members to discuss shared interests. Its overriding goal would be “stabilising the European continent”, Macron said on a trip to Moldova earlier this month.
Macron put forth the idea in an address to the EU Parliament in early May, arguing that this was necessary to square a circle and allow Ukraine, Moldova, North Macedonia, Albania, Serbia, Bosnia and Kosovo to join the European fold even if they are not yet ready for EU membership. But the organisation would be open to all democratic European countries, so Norway (a single market member), Iceland (also in the single market), Switzerland (linked to the EU by a plethora of bilateral deals) and the UK (famously an ex-member) could join. The group could also encompass the former Soviet republics of the Caucasus, Georgia, Armenia and Azerbaijan.
“Ukraine, through its combat and its courage, is already today a member of the heart of our Europe, of our family, of our Union,” Macron said.
On the other hand, the French president went on, “even if tomorrow we granted them the status of candidate for membership of our European Union […] we all know perfectly well that the process allowing them to join would take several years – in truth, probably several decades. And it is the truth to say this, unless we decide to lower the standards of this membership and therefore to completely rethink the unity of our Europe.”
The European Political Community would offer a solution to this conundrum regarding Ukraine’s EU bid, Macron argued.
‘An urgent need?’
The EU 27 fast-tracked Ukraine to membership candidate status on Thursday, suggesting that Macron was stretching a point by saying “decades”. Nevertheless, Ukraine needs a lot of heavy lifting before it can join the bloc – especially in terms of tackling endemic corruption and matching EU rule of law standards.
Bringing Ukraine and other candidate states like Moldova into the EU before they have successfully applied reforms is not possible, because it would “drastically change how the bloc works”, noted Claude-France Arnould, formerly a senior French diplomat, now at the French Institute of International Relations in Paris. But at the same time, she continued, “there is an urgent need to bring European countries who share the EU’s interests and democratic values into the fold”.
The EU must “adapt accordingly” if it wants to avoid the “paralysis” that would come from enlarging too quickly, Arnould continued. Thus, Macron’s initiative is an “obvious political necessity”.
Without such an initiative in place, there is currently no institutional framework that “can accommodate the geopolitical need” to immediately bind Ukraine to the EU, added Gesine Weber, a researcher at the German Marshall Fund’s Paris bureau.
An ambiguous reception
But it looks like Kyiv will take a lot of convincing to accept anything that falls short of admission to the EU. “Nothing that falls short of EU membership would be acceptable,” Ukrainian Foreign Minister Dmytro Kuleba said days after Macron’s announcement in May. Kuleba expressed fear that a European Political Community would give the EU an excuse to keep Ukraine out of the bloc, decrying such a scenario as “discriminatory” – although since then French officials have assured Kyiv that Ukraine will not be kept out of the union indefinitely.
In Brussels on Thursday for an EU-Western Balkans summit, North Macedonian Prime Minister Dimitar Kovacevski said Macron’s proposal was a good idea but emphasised that it “should not and must not be a substitute for full European Union membership”.
The UK has the most ambiguous stance of all potential members of a European Political Community. British Prime Minister Boris Johnson expressed “lots of enthusiasm” for Macron’s idea during discussions with the French president on the sidelines of Sunday’s G7 summit in Bavaria, the Élysée Palace told Agence France Presse.
However, last month Foreign Secretary Liz Truss (a frontrunner to succeed the politically damaged Johnson) scorned Macron’s idea, telling Italian newspaper Corriere della Sera: “My preference is to build on structures that we already have that work successfully, whether it is the G7 or NATO.”
Olaf Scholz, chancellor of the EU’s hegemon Germany, is the person Macron most needs to convince. And Scholz struck a similar tone to Kovacevski, praising the French president’s idea while warning that it should not get in the way of the long-running EU accession process for North Macedonia, Albania and Serbia.
‘A forum for grandstanding’?
Berlin has long been sceptical of Macron’s grand ideas for Europe. In his 2017 Sorbonne speech the French president outlined a new vision for the EU centred around the concept of “strategic autonomy” – meaning the EU’s complete military, economic and technological independence from other great powers, not least a mercurial US. Scholz’s predecessor Angela Merkel said nothing against “strategic autonomy”. But she did nothing to make it a reality.
A more worrying historic precedent for Macron’s idea is his predecessor François Mitterrand’s idea for a European Confederation. Just after the collapse of the Berlin Wall in 1989, Mitterrand proposed such an organisation to bring together the entire European continent, without superseding the then European Community. Despite the support of Jacques Delors, the president of the European Commission at the time and Mitterrand’s close ally, nothing came of Mitterrand’s proposal because there was little genuine enthusiasm outside of France.
Macron’s idea will likely have the same destiny as Mitterrand’s, for much the same reason, argued Richard Whitman, a professor of European politics and international relations at the University of Kent: “If you read the extensive European Council conclusions on it, what they’re saying basically nullifies the idea, because they’re saying [Macron’s proposal] shouldn’t do anything to undermine the EU or the process of enlargement – so, for those who want to be EU members, it sends out a nice message, but its purpose in not clear.”
In light of that, the warm words from other leaders can be seen as “an exercise in everybody listening and nodding and feeling they have to give Macron something”, Whitman continued. “There are all sorts of other ways to engage the countries Macron has in mind.”
“I especially liked what Macron said at the end of his speech setting out the idea last month – ‘act decisively, move swiftly, dream big’,” added Andrew Smith, a professor of French politics at the University of Chichester. “I think there’s a laudable idea there about an active EU that seeks to really engage with the world, instead of watching things pass by or insulating its citizens from phenomena coming from elsewhere. And engaging with the UK in a way that avoids the diplomatic spats of recent years is certainly a good thing.”
However, beneath the surface, Smith concluded, outside of France it looks like Macron’s idea is less attractive in practice than in theory: In the absence of concrete, specific goals, “the concern is that this would create a forum for political grandstanding, especially for disgruntled candidate states who are frustrated by the length of time their EU accession takes”.
French governments have a habit of proposing grandiose, abstract-sounding notions, to which the rest of Europe responds with nods and silence. But all that said, the war in Ukraine creates a conundrum: How to meet Kyiv’s desire to join the EU without rushing a long and complex process?
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What does French President Macron’s proposed ‘European Political Community’ entail?
War in Ukraine
Facing an existential threat, Ukraine seeks ‘immediate’ EU membership – but can the bloc deliver?
Talking Europe
'EU candidate status is a kind of anti-depressant pill': Albanian PM Edi Rama
France24 - Monde
"Grand démocrate", "véritable ami" : les réactions internationales après la mort de Shinzo Abe
Publié le : 08/07/2022 - 12:23Modifié le : 08/07/2022 - 13:37
FRANCE 24
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Après l'annonce de la mort de l'ex-Premier ministre japonais Shinzo Abe, tué par balles lors d'un rassemblement électoral à Nara (ouest du Japon), les réactions des dirigeants internationaux pleuvent.
L'ancien Premier ministre japonais Shinzo Abe est mort, vendredi 8 juillet, victime d'une attaque par balles lors d'un meeting électoral. Un attentat qui a suscité une vive émotion au Japon et à l'étranger.
Ancien chef du Parti libéral-démocrate (PLD), Shinzo Abe détient le record de longévité au pouvoir pour un Premier ministre japonais. Il avait été en poste en 2006-2007, puis de nouveau de 2012 à 2020. Il avait été contraint de démissionner pour des raisons de santé mais restait très influent au sein du PLD, dont il contrôlait la principale faction au Parlement.
L'attentat a suscité l'émoi de la communauté internationale. À l'annonce de la mort de l'ex-Premier ministre japonais, qui aurait été touché au cou et à la clavicule puis aurait subi un arrêt cardiaque lors de son transport à l'hôpital, les réactions d'effroi ont afflué du monde entier.
>> À lire aussi : "Shinzo Abe, un Premier ministre japonais à la longévité record"
Une "perte irréparable" pour Vladimir Poutine
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a condamné l'assassinat de l'ancien Premier ministre, déplorant la perte d'un "dirigeant visionnaire". Au cours d'une rencontre avec ses homologues japonais et sud-coréen en marge d'une réunion du G20 à Bali, en Indonésie, le chef de la diplomatie américaine a souligné que Shinzo Abe avait "porté les relations entre nos pays, les États-Unis et le Japon, aux niveaux les plus élevés".
Le Kremlin a lui aussi réagi, saluant un "grand patriote" du Japon. "Nous sommes profondément attristés par les nouvelles en provenance du Japon", a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, condamnant "de la manière la plus ferme cet attentat", et exprimant ses "profondes condoléances au peuple japonais".
"Je vous souhaite (...) du courage face à cette lourde perte irréparable", a pour sa part déclaré Vladimir Poutine dans un télégramme de condoléances adressé à la mère et à la veuve de Shinzo Abe, selon un communiqué du Kremlin. "De beaux souvenirs de cet homme remarquable resteront pour toujours dans les cœurs de ceux qui le connaissaient", a-t-il souligné.
L'ambassade de Chine au Japon a, elle, rapporté combien la Chine était "choquée" par l'attaque. "L'ancien Premier ministre Abe a contribué à l'amélioration et au développement des relations sino-japonaises. Nous exprimons nos condoléances à l'occasion de son décès et exprimons notre sympathie et notre sollicitude à l'égard de sa famille", a déclaré un porte-parole de l'ambassade.
L'assassinat de l'ex-Premier ministre japonais Shinzo Abe constitue un "acte criminel inacceptable", a estimé le président sud-coréen Yoon Suk-yeol. "J'adresse ma sympathie et mes condoléances à sa famille et au peuple japonais pour la perte de leur Premier ministre resté le plus longtemps au pouvoir et homme politique respecté", a déclaré Yoon Suk-yeol dans un communiqué rendu public par la présidence sud-coréenne.
Le Premier ministre indien, Narendra Modi, a décrété une journée de deuil national samedi dans son pays en l'honneur de Shinzo Abe. "Je suis choqué et attristé au-delà des mots par la disparition tragique de l'un de mes plus chers amis, Shinzo Abe", a-t-il écrit sur Twitter. "Nous sommes solidaires de nos frères et sœurs japonais dans ce moment difficile."
Deeply distressed by the attack on my dear friend Abe Shinzo. Our thoughts and prayers are with him, his family, and the people of Japan.
July 8, 2022"Esprit novateur et vision réformatrice"
Tandis que le chef de l'Otan, Jens Stoltenberg, s'est dit "profondément attristé" par le "meurtre odieux" de Shinzo Abe, "un défenseur de la démocratie", la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a salué un "grand démocrate", victime d'un "meurtre lâche et brutal".
"Je ne comprendrai jamais le meurtre brutal de ce grand homme. Japon, les Européens partagent votre deuil", a réagi de son côté le président du Conseil européen, Charles Michel, sur Twitter.
"Le Japon perd un grand Premier ministre, qui dédia sa vie à son pays et œuvra à l'équilibre du monde", a réagi Emmanuel Macron.
Profondément choqué par l’attaque odieuse dont Shinzo Abe a été victime. Pensées à la famille et aux proches d’un grand Premier ministre. La France se tient aux côtés du peuple japonais.
July 8, 2022Le chancelier allemand, Olaf Scholz, s'est dit "stupéfait et profondément attristé", assurant être "aux côtés du Japon en ces heures difficiles".
"C'est avec horreur que j'ai appris la nouvelle (...)", a réagi l'ex-chancelière Angela Merkel, se remémorant son "plaisir à travailler" avec un homme avec lequel la relation était "empreinte de confiance".
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a quant à lui salué le "leadership mondial" de l'ex-Premier ministre japonais Shinzo Abe. "Incroyablement triste pour Shinzo Abe. Nombreux sont ceux qui se souviendront du leadership mondial dont il a fait preuve en des temps difficiles", a tweeté le Premier ministre démissionnaire.
Incredibly sad news about Shinzo Abe.His global leadership through unchartered times will be remembered by many. My thoughts are with his family, friends and the Japanese people. The UK stands with you at this dark and sad time.
July 8, 2022"L'Italie est bouleversée par le terrible attentat qui frappe le Japon et son débat démocratique libre", a déclaré pour sa part le chef du gouvernement italien, Mario Draghi. L'ex-Premier ministre japonais "a été un grand protagoniste de la vie politique japonaise et internationale de ces dernières décennies grâce à son esprit novateur et à sa vision réformatrice", a souligné Mario Draghi, réitérant la solidarité italienne "à ses proches, au gouvernement et à l'entier peuple japonais".
Avec AFP
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DÉCÈS
Shinzo Abe, un Premier ministre japonais à la longévité record
Japon : l'ex-Premier ministre Shinzo Abe meurt après une attaque par balles
France24 - Monde
Japon : l'ex-Premier ministre Shinzo Abe meurt après une attaque par balles
Publié le : 08/07/2022 - 05:35Modifié le : 08/07/2022 - 15:37
FRANCE 24
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Constantin SIMON
L'ancien Premier ministre du Japon Shinzo Abe est mort vendredi après avoir été atteint par des tirs lors d'un discours en public. Un suspect a été arrêté et a avoué avoir commis le crime.
L'ancien Premier ministre du Japon Shinzo Abe est mort, vendredi 8 juillet, après avoir été atteint par des tirs lors d'un discours en public, a rapporté la chaîne NHK. L'homme politique a été attaqué lors d'un rassemblement électoral à Nara, dans l'ouest du pays.
Un suspect, arrêté peu après les faits, a avoué avoir commis le crime, a indiqué vendredi un haut responsable de la police de la région de Nara. "Le suspect a déclaré avoir gardé rancune à une certaine organisation et il a avoué avoir commis le crime parce qu'il croyait que l'ancien Premier ministre Abe lui était lié", a déclaré ce policier à des journalistes, en refusant de donner davantage de détails.
>> À lire aussi : "Shinzo Abe, un Premier ministre japonais à la longévité record"
L'actuel Premier ministre japonais, Fumio Kishida, a, plus tôt vendredi, qualifié d'"absolument impardonnable" l'attaque dont a été victime son prédécesseur.
"Un homme arrivé par derrière"
L'ancien chef de l'exécutif âgé de 67 ans prononçait un discours lors d'un rassemblement de campagne en vue des élections sénatoriales de dimanche lorsque des coups de feu ont été entendus, ont indiqué la chaîne nationale NHK et l'agence de presse Kyodo.
"Il prononçait un discours et un homme est arrivé par derrière", a déclaré à NHK une jeune femme présente sur les lieux. "Le premier tir a fait le bruit d'un jouet. Il n'est pas tombé et il y a eu une grosse détonation. Le deuxième tir était plus visible, on pouvait voir l'étincelle et de la fumée", a-t-elle ajouté. "Après le deuxième tir, des gens l'ont entouré et lui ont fait un massage cardiaque", a-t-elle encore témoigné.
Shinzo Abe s'est effondré et saignait du cou, a déclaré une source du Parti libéral-démocrate (PLD) au pouvoir à l'agence de presse Jiji.
Shinzo Abe est le Premier ministre japonais qui est resté le plus longtemps au pouvoir. Il avait été en poste en 2006 pour un an, puis de nouveau de 2012 à 2020, date à laquelle il avait été contraint de démissionner pour des raisons de santé.
Le Japon dispose de l'une des législations les plus strictes au monde en matière de contrôle des armes à feu, et le nombre annuel de décès par de telles armes dans ce pays de 125 millions d'habitants est extrêmement faible.
L'obtention d'un permis de port d'arme est un processus long et compliqué, même pour les citoyens japonais, qui doivent d'abord obtenir une recommandation d'une association de tir, puis se soumettre à de stricts contrôles de police.
Avec AFP
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Le Premier ministre japonais Shinzo Abe démissionne, mais que reste-t-il des "Abenomics"?
Au Japon, Yoshihide Suga est élu Premier ministre et succède à Shinzo Abe
Japon : le Premier ministre, Shinzo Abe démissionne pour raisons de santé
France24 - Monde
FIFA : Blatter et Platini acquittés par les juges suisses
Publié le : 08/07/2022 - 15:34Modifié le : 08/07/2022 - 15:43
Après six ans d'enquête et deux semaines de procès pour escroquerie en Suisse, Michel Platini et Sepp Blatter ont été acquittés vendredi, dans l'affaire qui a brisé les ambitions du Français, pressenti en 2015 pour prendre la tête du football mondial.
France24 - Monde
En direct : Sergueï Lavrov boude le G20 après des critiques occidentales sur la guerre en Ukraine
Publié le : 08/07/2022 - 04:59Modifié le : 08/07/2022 - 13:50
FRANCE 24
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Retno Marsudi, la ministre des Affaires étrangères de l'Indonésie, pays organisateur du G20 cette année, a appelé vendredi à la fin de la guerre en Ukraine en présence de son homologue russe Sergueï Lavrov. Ce dernier a quitté la session du matin et boudé les réunions suivantes après un flot de déclarations occidentales condamnant l'invasion de l'Ukraine par Moscou. Suivez en direct les derniers développements.
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12 h 34 : Sergueï Lavrov boude le G20 après des critiques occidentales sur l'invasion de l'Ukraine
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a boudé des réunions des ministres des Affaires étrangères du G20 après un flot de déclarations occidentales condamnant l'invasion de l'Ukraine par Moscou.
Sergueï Lavrov et son homologue américain, le secrétaire d'État Antony Blinken, étaient réunis pour la première fois depuis le début de la guerre en février à l'occasion de cette réunion des chefs de la diplomatie des pays du G20 sur l'île indonésienne de Bali.
"Ce que nous avons déjà entendu aujourd'hui est un important chœur du monde entier, pas seulement des États-Unis pour (...) que l'agression (russe) cesse", a indiqué à des journalistes Antony Blinken.
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11 h 55 : un opposant russe condamné à 7 ans de prison pour avoir dénoncé l'offensive contre l'Ukraine
Un élu municipal moscovite, Alexeï Gorinov, a été condamné à 7 ans de prison pour avoir dénoncé l'assaut russe contre l'Ukraine, en pleine vague répressive pour faire taire toute critique sur l'offensive décidée par Vladimir Poutine.
La juge Olesya Mendeleïeva a reconnu le prévenu de 60 ans coupable d'avoir "disséminé des informations clairement mensongères" sur l'armée russe en usant de "ses fonctions officielles" et de l'avoir fait dans le cadre d'un groupe organisé motivé par la "haine politique".
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11 h 45 : l'Allemagne critique la Russie "pas intéressée" par le dialogue avec le G20
La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a critiqué la Russie qui n'est "pas intéressée", selon elle, par un dialogue avec le G20, après le départ du chef de la diplomatie russe lors d'une réunion à Bali (Indonésie).
Le départ de Sergueï Lavrov "souligne d'autant plus clairement qu'il n'est pas intéressé par la coopération internationale ni par les échanges avec les autres partenaires" au sein du G20, a-t-elle jugé dans une déclaration depuis Bali et retransmise par la télévision allemande. Le chef de la diplomatie russe avait auparavant quitté la salle de réunion au moment où Annalena Baerbock critiquait Moscou au sujet de la guerre en Ukraine.
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9 h 33 : Antony Blinken demande à la Russie de "laisser sortir le grain de l'Ukraine"
Le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, s'est adressé à son homologue russe lors des discussions à huis clos du G20 à Bali, exigeant que Moscou autorise les expéditions de céréales depuis l'Ukraine ravagée par la guerre, a déclaré un responsable occidental.
"À nos collègues russes : l'Ukraine n'est pas votre pays. Son grain n'est pas votre grain. Pourquoi bloquez-vous les ports ? Vous devriez laisser sortir le grain", a déclaré Antony Blinken au ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qu'il a refusé de rencontrer séparément, selon un responsable occidental présent.
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8 h 50 : la Russie "ne courra pas" après les États-Unis pour une rencontre au G20
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a affirmé qu'il "ne courra pas" après Washington pour des pourparlers après que son homologue américain, Antony Blinken, a refusé de le rencontrer en marge d'une réunion du G20.
"Ce n'est pas nous qui avons abandonné les contacts, ce sont les États-Unis (...). Nous n'allons pas courir après n'importe qui suggérant une rencontre", a indiqué Sergueï Lavrov à des journalistes à Bali, où se tient la réunion des chefs de la diplomatie du G20.
Les États-Unis se sont efforcés d'isoler la Russie sur la scène internationale et l'entourage d'Antony Blinken a expliqué qu'il n'y avait pas lieu d'avoir des discussions avec le ministre russe tant que Moscou poursuivait son offensive en Ukraine.
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4 h 52 : l'Indonésie appelle les membres du G20 à mettre fin à la guerre en Ukraine
La ministre indonésienne des Affaires étrangères Retno Marsudi a appelé vendredi les membres du G20 à "trouver les moyens d'avancer" et à mettre fin à la guerre en Ukraine lors d'un discours prononcé à l'ouverture d'une réunion des ministres des Affaires étrangères du groupe des vingt pays aux économies les plus développées à Bali. En présence de son homologue russe Sergueï Lavrov, Retno Marsudi a déclaré que le multilatéralisme était le seul moyen de relever les défis mondiaux et qu'elle espérait que le sommet permettrait de réfléchir aux répercussions de la guerre.
Avec AFP
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LE FIL DU 6 JUILLET
Les civils évacuent Sloviansk, nouvelle cible russe dans le Donbass
Témoignages
En Russie, la grande solitude des opposants à la guerre
LE FIL DU 1ER JUILLET
L'Ukraine accuse la Russie d'avoir tiré des bombes au phosphore sur l'île des Serpents
L'Humanité
Jean Jaurès appelle à l’union des prolétaires
ActuÀ Lyon, le 25 juillet 1914, le directeur de l’Humanité prononce son dernier discours contre la guerre. Pour lui, pas question de rester sans rien faire alors que l’Europe fourbit les armes.
Stéphane SahucLe 25 juillet 1914, Jean Jaurès est à Lyon pour soutenir Marius Moutet, en campagne électorale pour la députation. Les nations d’Europe sont engagées dans un terrible engrenage guerrier qui risque de broyer tous les peuples du continent. Le directeur de l’Humanité choisit donc de s’exprimer pour la paix. Les socialistes décident de publier le discours dans le numéro 384 de l’Avenir socialiste (1er-7 août 1914). Dans sa réédition de 1919, est reproduite une lettre du « citoyen Calzan, secrétaire de rédaction de la revue ». Il explique que le discours « sténographié par la fille d’un militant » était en réalité plus long mais « après lecture, nous décidâmes de ne retenir que la partie du discours se rapportant au conflit austro-serbe ».
Jean Jaurès part ensuite pour Bruxelles, à la réunion du Bureau socialiste international (29 juillet), puis rentre à Paris le 31. Dans la Berner Tagwacht du 31 juillet 1915, Charles Rappoport écrit : « Jaurès, en quittant pour la dernière fois la Chambre, avait l’intention d’écrire le jour suivant, dans l’Humanité, une sorte de “ J ’ accuse ” sur toutes les causes et les responsabilités de la crise. » À Abel Ferry, sous-secrétaire d’État dans le cabinet Viviani, l’ayant consulté sur ce qu’allaient faire les socialistes dans les circonstances où l’on était, Jaurès répondit : « Continuer notre campagne contre la guerre. » « Vous n’oserez pas faire cela ! répliqua Ferry, on vous tuerait au premier coin de rue », continue Charles Rappoport. Quelques heures après, Jaurès est assassiné. Trois jours plus tard, la France entre en guerre et les socialistes s’engagent dans l’Union sacrée.
Extrait du discours
Citoyens,
Je veux vous dire ce soir que jamais nous n’avons été, que jamais depuis quarante ans l’Europe n’a été dans une situation plus menaçante et plus tragique que celle où nous sommes à l’heure où j’ai la responsabilité de vous adresser la parole.
Ah ! citoyens, je ne veux pas forcer les couleurs sombres du tableau, je ne veux pas dire que la rupture diplomatique dont nous avons eu la nouvelle il y a une demi-heure, entre l’Autriche et la Serbie, signifie nécessairement qu’une guerre entre l’Autriche et la Serbie va éclater, et je ne dis pas que si la guerre éclate entre la Serbie et l’Autriche, le conflit s’étendra nécessairement au reste de l’Europe, mais je dis que nous avons contre nous, contre la paix, contre la vie des hommes à l’heure actuelle des chances terribles et contre lesquelles il faudra que les prolétaires de l’Europe tentent les efforts de solidarité suprême qu’ils pourront tenter (…).
S’unir pour que le battement unanime de nos cœurs écarte l’horrible cauchemar. Jean jaurès
Dans une heure aussi grave, aussi pleine de périls pour nous tous, pour toutes les patries, je ne veux pas m’attarder à chercher longuement les responsabilités. Nous avons les nôtres, Moutet l’a dit et j’atteste devant l’Histoire que nous les avions prévues, que nous les avions annoncées ; lorsque nous avons dit que pénétrer par la force, par les armes au Maroc, c’était ouvrir l’ère des ambitions, des convoitises et des conflits, on nous a dénoncés comme de mauvais Français, et c’est nous qui avions le souci de la France.
Voilà, hélas ! notre part de responsabilité (…).
Chaque peuple paraît à travers les rues de l’Europe avec sa petite torche à la main et maintenant voilà l’incendie (…). La politique coloniale de la France, la politique sournoise de la Russie et la volonté brutale de l’Autriche ont contribué à créer l’état de choses horrible où nous sommes. L’Europe se débat comme dans un cauchemar.
(…) Songez à ce que serait le désastre pour l’Europe : ce ne serait plus, comme dans les Balkans, une armée de trois cent mille hommes, mais quatre, cinq et six armées de deux millions d’hommes. Quel massacre, quelles ruines, quelle barbarie ! Et voilà pourquoi, quand la nuée de l’orage est déjà sur nous, voilà pourquoi je veux espérer encore que le crime ne sera pas consommé (…). Quoi qu’il en soit, citoyens, et je dis ces choses avec une sorte de désespoir, il n’y a plus, au moment où nous sommes menacés de meurtre et de sauvagerie, qu’une chance pour le maintien de la paix et le salut de la civilisation, c’est que le prolétariat rassemble toutes ses forces, qui comptent un grand nombre de frères français, anglais, allemands, italiens, russes, et que nous demandions à ces milliers d’hommes de s’unir pour que le battement unanime de leurs cœurs écarte l’horrible cauchemar.
J’aurais honte de moi-même, citoyens, s’il y avait parmi vous un seul qui puisse croire que je cherche à tourner au profit d’une victoire électorale, si précieuse qu’elle puisse être, le drame des événements. Mais j’ai le droit de vous dire que c’est notre devoir à nous, à vous tous, de ne pas négliger une seule occasion de montrer que vous êtes avec ce Parti socialiste international, qui représente à cette heure, sous l’orage, la seule promesse d’une possibilité de paix ou d’un rétablissement de la paix. »
Discours pour la paixLes séries d'été de l'Humanité Valeurs Actuelles
« Abdeslam, c’est l’inverse de l’humanité » : la face cachée du procès du 13 novembre
Olivier Fisher, blessé au bras au Carillon durant la soirée du 13 novembre et Sacha Belissa, chercheur au Centre d’Analyse du Terrorisme nous racontent la face cachée du « procès du siècle ».
Au-delà des discours convenus et des mantras politiquement corrects du type « vous n’aurez pas ma haine », nos invités livrent un regard inédit sur le déroulé du procès des attentats, et sur les leçons politiques qui n’ont pas été tirées par les gouvernements successifs.
L’intégralité de l’émission est disponible pour nos abonnés au palier « Le Direct »
Известия (RUS)
Убийство экс-премьера Японии Синдзо Абэ. Главное
В пятницу, 8 июля, на 68-м году жизни скончался бывший премьер Японии Синдзо Абэ. На политика было совершено нападение во время уличного выступления в городе Нара. Неизвестный два раза выстрелил из дробовика в спину Абэ. После этого экс-премьер был госпитализирован без сознания с кровотечением. Главное об инциденте — в материале «Известий».
Узнав о произошедшем, действующий глава правительства Фумио Кисида в срочном порядке прибыл в Токио. До этого он находился на северо-востоке страны в префектуре Ямагата, где принимал участие в избирательной кампании в преддверии выборов в верхнюю палату парламента 10 июля.
Позднее уже официально заявили о смерти Абэ. По данным телеканала NHK, политик скончался в больнице Медицинского университета Нары.
Убийца был недоволен политикой Абэ
Удар в спину: подробности убийства Синдзо Абэ
Бывший премьер-министр Японии умер после покушения
Убившего политика мужчину задержали сразу же после его нападения. Нападавшим оказался 41-летний бывший моряк сил самообороны Японии Тэцуя Ямагами.
По данным NHK, он заявил полиции, что был «недоволен бывшим премьер-министром Абэ и стремился его убить».
Позднее полиция обнаружила в доме задержанного предмет, похожий на взрывчатку. По данным NHK, правоохранительные органы призывают местных жителей пока не приближаться к дому. Правоохранительные органы намерены вынести этот предмет в безопасное для окружающих людей место и обезвредить ее в случае, если подтвердится, что предмет взрывоопасный.
Реакция Москвы
Президент РФ Владимир Путин направил официальную телеграмму в Японию, в которой выразил соболезнования жене и матери погибшего экс-премьер-министра страны Синдзо Абэ.
«Уважаемая госпожа Ёко Абэ, уважаемая госпожа Акиэ Абэ, примите глубокие соболезнования в связи с кончиной вашего сына и супруга Синдзо Абэ... Желаю вам и вашим родным стойкости и мужества перед лицом этой тяжелой, невосполнимой утраты», — приводится текст телеграммы на сайте Кремля.
Он рассказал, что поддерживал с Синдзо регулярные контакты, «в которых проявлялись его прекрасные личные и профессиональные качества».
«Светлая память об этом замечательном человеке навсегда останется в сердцах всех, кто его знал», — написал президент.
В Кремле осудили нападение на бывшего премьера.
«Россия самым решительным образом осуждает покушение на бывшего премьера Японии Синдзо Абэ», — заявил официальный представитель Кремля Дмитрий Песков.
Он отметил, что Абэ был действительно патриотом Японии и отстаивал интересы своей страны.
Официальный представитель МИД РФ Мария Захарова назвала покушение на Абэ чудовищным преступлением и актом терроризма. Она указал, что произошедшему не может быть оправдания и нападавший должен понести за это ответственность.
Министр иностранных дел РФ Сергей Лавров выразил Японии соболезнования в связи с покушением на Абэ. Он рассказал, что узнал об этом в ходе заседания глав МИД стран G20 в Индонезии.
Продолжится ли избирательная кампания в Японии после смерти Абэ?
Сейчас в Японии проходит избирательная кампания перед выборами в верхнюю палату парламента, которые должны состояться 10 июля. Абэ в ходе своего выступления, когда на него напали, поддерживал одного из кандидатов от Либерально-демократической партии Японии. По словам действующего премьера страны Кисиды, в настоящее время никаких решений касательно переноса предстоящих парламентских выборов на фоне случившегося принято не было.
Абэ дважды был премьер-министром Японии: в 2006–2007 и 2012–2020 годах.
В 2007 году он ушел в отставку из-за обострения его хронического заболевания. Это произошло всего через год после того, как он стал самым молодым премьер-министром страны в послевоенную эпоху в возрасте 52 лет.
28 августа 2020 года Синдзо Абэ объявил о намерении уйти в отставку после восьми лет нахождения на должности. Причинами такого решения политик назвал проблемы со здоровьем и необходимость прохождения курса лечения.
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France24 - Monde
Shinzo Abe, un Premier ministre japonais à la longévité record
Publié le : 08/07/2022 - 09:25Modifié le : 08/07/2022 - 10:57
FRANCE 24
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Mort vendredi après avoir été la cible de coups de feu lors d'un rassemblement électoral à Nara, l'ancien Premier ministre japonais Shinzo Abe avait quitté ses fonctions à la tête du pays il y a près de deux ans. Le dirigeant nationaliste avait notamment marqué les esprits avec une politique de relance économique et une intense activité diplomatique.
Shinzo Abe, mort après une attaque par balles vendredi 8 juillet à Nara (dans l'ouest du Japon), a battu des records de longévité à la tête de son pays, dont il a profondément marqué la vie politique, résistant à de nombreux scandales politico-financiers autour de lui et ses proches.
Près de deux ans après avoir quitté ses fonctions de Premier ministre pour des raisons de santé, Shinzo Abe, 67 ans, est mort après avoir été attaqué dans la rue lors d'un discours de campagne électorale.
Ce nationaliste teinté de pragmatisme avait 52 ans quand il est devenu chef du gouvernement pour la première fois en 2006, le plus jeune de l'après-guerre dans son pays. Il a marqué les esprits durant son deuxième passage au pouvoir (2012-2020) avec une politique de relance économique audacieuse et une intense activité diplomatique, mais qui ont laissé un profond sentiment d'inachevé.
À l'été 2020, alors qu'il était devenu impopulaire pour sa gestion de la pandémie de Covid-19 jugée maladroite par l'opinion publique, il avait reconnu qu'il souffrait d'une maladie inflammatoire chronique de l'intestin, la rectocolite hémorragique, et avait démissionné peu après. Cette maladie était déjà l'une des raisons de la fin abrupte de son premier passage au pouvoir en 2007.
Shinzo Abe s'est fait surtout connaître à l'étranger avec sa politique économique surnommée "Abenomics" lancée à partir de fin 2012, combinant assouplissement monétaire, relances budgétaires massives et réformes structurelles.
Il a enregistré certains succès, comme une hausse notable du taux d'activité des femmes et des seniors, ainsi qu'un recours plus important à l'immigration face à la pénurie de main-d'œuvre.
Cependant, faute de réformes structurelles suffisantes, les Abenomics n'ont engendré que des réussites partielles.
Chantre d'un Japon décomplexé
L'ambition ultime de cet héritier d'une grande famille d'hommes politiques conservateurs était de réviser la Constitution pacifiste japonaise de 1947, écrite par les occupants américains et jamais amendée depuis.
Ayant bâti une partie de sa réputation sur sa fermeté vis-à-vis de la Corée du Nord, Shinzo Abe prônait aussi un Japon décomplexé de son passé : il refusait notamment de porter le fardeau du repentir pour les exactions de l'armée japonaise en Chine et dans la péninsule coréenne dans la première moitié du XXe siècle.
Sa visite en tant que Premier ministre au sanctuaire Yasukuni de Tokyo, haut lieu du nationalisme nippon, fin 2013 avait indigné Pékin, Séoul et Washington.
Les relations entre Tokyo et Séoul se sont dégradées sur fond de leurs contentieux historiques, tandis que celles avec Pékin, qui s'étaient un peu réchauffées dans le même temps, demeurent tortueuses.
Avec le grand allié du Japon, les États-Unis, Shinzo Abe s'est toujours adapté et était parvenu à établir des liens proches avec Donald Trump, avec lequel il partageait la passion du golf.
Shinzo Abe s'était aussi employé à ne pas froisser le président russe, Vladimir Poutine. Son espoir de régler le différend des îles Kouriles du Sud, annexées par l'Union soviétique à la fin de la Seconde Guerre mondiale et jamais restituées au Japon, s'est toutefois avéré vain.
L'ancien chef de gouvernement a également tenté de renforcer la présence du Japon sur la scène internationale, en endossant par exemple un rôle de médiateur entre l'Iran et les États-Unis, promouvant le multilatéralisme et multipliant des accords de libre-échange.
Lois controversées
Pour durer au pouvoir, Shinzo Abe a largement tiré parti de l'absence d'un rival sérieux au sein de sa formation politique, le Parti libéral-démocrate (PLD, droite nationaliste) et de la faiblesse de l'opposition, laquelle ne s'est toujours pas remise de son passage désastreux au pouvoir entre 2009 et 2012.
Certaines lois passées sous Shinzo Abe, notamment sur le renforcement de la protection des secrets d'État, l'élargissement des missions des Forces japonaises d'autodéfense et le durcissement de la lutte antiterroriste, ont fait polémique au Japon, allant jusqu'à entraîner de vastes manifestations, d'habitude rares dans le pays.
Shinzo Abe s'était également longtemps accroché à l'espoir de maintenir les Jeux olympiques de Tokyo à l'été 2020, qui devaient être le point d'orgue de son dernier mandat. Les JO de Tokyo ont finalement eu lieu un an plus tard, à huis clos.
Avec AFP
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Le Premier ministre japonais Shinzo Abe démissionne, mais que reste-t-il des "Abenomics"?
Au Japon, Yoshihide Suga est élu Premier ministre et succède à Shinzo Abe
Japon : l'ex-Premier ministre Shinzo Abe meurt après une attaque par balles
France24 - Monde
Sommet du G20 : l'Indonésie tente de jouer les médiateurs entre Moscou et l'Occident, en vain
Publié le : 08/07/2022 - 15:30Modifié le : 08/07/2022 - 15:39
Les tensions diplomatiques sont au plus haut en Indonésie, lors du pré sommet du G20 qui débute vendredi 8 juillet. Alors que le pays pensait jouer les médiateurs entre les Etats-Unis et la Russie, Anthony Blinken et Segueil Lavrov ont multiplié les déclarations accusatrices, et le ministre des Affaires étrangères russe a même quitté une réunion lorsque l'Allemagne a critique l'invasion russe en Ukraine.
Valeurs Actuelles
[Vidéo] Passagère tuée à Paris : un policier donne un cours de balistique aux anti-flics
Samedi 4 juin, des policiers en patrouille ont ouvert le feu sur un véhicule qui refusait un contrôle et qui, selon les fonctionnaires, leur fonçait dessus. Une des passagères du véhicule a été mortellement touchée à la tête tandis que le conducteur, grièvement blessé, est toujours hospitalisé.
Ulcéré par les réactions politiques telle que celle de Jean-Luc Mélenchon et par certains syndicats de police, Cédric Vladimir, Délégué National de la Fédération Professionnelle Indépendante de la Police, a réalisé une vidéo expliquant comment ce genre de drame peut se produire.
Deux enquêtes sont ouvertes. L’une par l’IGPN pour « violence avec arme par personne dépositaire de l’autorité publique » pour trois fonctionnaires de police. Le conducteur est lui visé par une enquête pour « tentative d’homicide sur personne dépositaire de l’autorité publique »
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[Vidéo] Stade de France : les mensonges du gouvernement passés au crible
Les supporters anglais, connus pour enflammer les jours de match mais aussi pour leurs débordements, sont-ils les responsables des violences ? C’est du moins ce que prétendent les ministres de l’Intérieur et des Sports depuis le soir de la finale. Décryptage de ces allégations, à l’appui de nombreux témoignages et vidéos tournées sur place.
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Pour la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, les soutiens d’Emmanuel Macron s’étaient donné rendez-vous au Champ de Mars tandis que ceux de Marine le Pen se retrouvaient au Pavillon d’Armenonville. L’équipe de VA + a suivi les militants des deux camps réunis pour suivre l’annonce des résultats. De la joie des uns à la colère et au dégoût des autres, revivez le meilleur et le pire de l’événement qui marque le début du second règne d’Emmanuel Macron.
New York Times - World
The Assassination of Shinzo Abe
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Shinzo Abe, Japan’s Longest-Serving Prime Minister, Dies at 67
Mr. Abe was shot on Friday during a campaign event. Before he left office in 2020, he helped pull his country out of economic malaise but fell short of his most cherished goal: to normalize Japan’s military after decades of postwar pacifism.
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By Motoko Rich
Shinzo Abe, the longest-serving Japanese prime minister, who made it his political mission to vanquish his country’s wartime ghosts but fell short of his ultimate goal of restoring Japan as a normalized military power, was assassinated on Friday in the city of Nara, Japan. He was 67.
His death, from injuries sustained in a shooting during a speech at a campaign event, was confirmed by Dr. Hidetada Fukushima, professor in charge of emergency medicine at Nara Medical University Hospital.
Mr. Abe, the scion of a staunchly nationalist family of politicians that included a grandfather who was accused of war crimes before becoming prime minister, made history by leading Japan for nearly eight consecutive years, beginning in 2012.
It was a remarkable feat of longevity not only because of Japan’s record of rapid turnover in prime ministers, but also because Mr. Abe himself had lasted just a year in an earlier, ill-fated stint as the country’s leader.
His long run in office, however, delivered only partial victories on his two primary ambitions: to unfetter Japan’s military after decades of postwar pacifism and to jump-start and overhaul its economy through a program known as Abenomics.
And in August 2020, just four days after he had set the record for the longest uninterrupted run as Japanese leader, Mr. Abe resigned as prime minister because of ill health, a year before his term was set to end.
One of his most significant moves as prime minister came in 2015, when he pushed through legislation that authorized overseas combat missions alongside allied troops in the name of “collective self-defense” after huge public protests and a contentious battle with opposition politicians.
But he failed in his long-held dream of revising the war-renouncing clause of Japan’s Constitution, which was put in place by American occupiers after World War II. Mr. Abe, in the end, proved unable to sway a Japanese public unwilling to risk a repeat of the horrors of that war.
Under his economic program, Mr. Abe imposed a form of shock therapy that involved cheap cash, government spending on stimulus projects that expanded the country’s debt and attempts at corporate deregulation. The combination delivered results in the early years of his term, lifting the economy out of an unrelenting malaise and raising Mr. Abe’s international profile.
A key factor in Mr. Abe’s economic platform was an effort to empower women, as he argued that increasing their participation in the work force would help counterbalance a declining and aging population. But some of the early promises of his “Womenomics” agenda — such as drastically raising the proportion of women in management and in government — did not come to fruition.
On the international stage, Mr. Abe was one of the few world leaders to maintain a consistently close relationship with President Donald J. Trump. He hosted two visits by the American leader, including one in which Mr. Trump met the newly enthroned emperor, Naruhito.
Mr. Abe also hosted President Barack Obama when he became the first American president to visit Hiroshima, the site of one of the two atomic bombings by the United States at the end of World War II.
And after years of a chilly relationship with China, Mr. Abe tried to usher in a warmer era, making the first visit to Beijing by a Japanese prime minister in seven years when he met with President Xi Jinping in 2018.
After the Trump administration pulled out of a multinational trade agreement among the United States and 11 other countries around the Pacific Rim, Mr. Abe kept the remaining countries in a coalition that enacted the pact in 2018 without the United States.
He met dozens of times with the Russian president, Vladimir V. Putin, in the hopes of negotiating a settlement over four contested islands north of Japan that were seized by the Soviet Union at the end of the war.
Mr. Abe’s father had long tried, and failed, to resolve the territorial dispute, and the son was unable to resolve it, too. As a result, the countries have yet to sign a peace treaty to officially end the war between them.
‘History Is Harsh’
While Mr. Abe worked to cultivate diplomatic and trade relations around the world, he never lost sight of his nationalist agenda at home.
A year after taking office in 2012, Mr. Abe visited Yasukuni Shrine, which honors Japan’s war dead — including war criminals from the World War II era. Although he largely avoided further visits, he resisted calls for Japan to more fully apologize for its wartime atrocities, a sore point with its neighbors South Korea and China.
Under his watch, Japan’s relations with South Korea fell to one of their lowest points since Japan’s colonial occupation of the peninsula, with the two countries arguing over how Japan should atone for its history.
When Mr. Abe gave the first speech by a Japanese prime minister to the U.S. Congress in 2015, he acknowledged the weight of the past but avoided a direct personal apology for Japan’s role in the war.
“History is harsh. What is done cannot be undone,” he said. “Our actions brought suffering to the peoples in Asian countries. We must not avert our eyes from that.”
On what was the 70th anniversary of the end of the war, he reiterated his support for past official statements of remorse, but also seemed to suggest that Japan had done enough. “We must not let our children, grandchildren and even further generations to come, who have nothing to do with that war, be predestined to apologize,” he said.
Shinzo Abe was born on Sept. 21, 1954, in Tokyo to Shintaro and Yoko Abe. His mother was the daughter of Nobusuke Kishi, who had been accused of war crimes by the occupying Americans, but who was ultimately released from prison without appearing before the Allied war crimes tribunal. He served as prime minister from 1957 to 1960 and ardently opposed the Constitution that his grandson, half a century later, would try to revise.
Mr. Abe’s father also went into politics, serving as foreign minister and as an influential leader in the Liberal Democratic Party, which has governed Japan for all but four years since the end of the war.
There was perhaps little question that Mr. Abe would eventually follow his father and grandfather into politics. He studied political science at Seikei University in Tokyo and spent a year at the University of Southern California, also studying political science.
After a brief stint at Kobe Steel, Mr. Abe began his political career in 1982, serving as executive assistant to his father, who was then foreign minister.
He married Akie Matsuzaki, a daughter of a former president of Morinaga, one of Japan’s largest confectionary companies, in 1987. The couple never had children.
The Japanese news media — and Mrs. Abe herself — occasionally described her as Mr. Abe’s “at-home opposition party,” because she opposed nuclear power, which he supported, and expressed more progressive views than the prime minister on issues like gay rights.
After his father died in 1991, Mr. Abe was elected to his parliamentary seat from Yamaguchi Prefecture in southwestern Japan in 1993.
His first big break came in 2000, when he was appointed to serve as deputy chief secretary of the Liberal Democratic Party.
In that role, Mr. Abe accompanied Junichiro Koizumi, a popular maverick prime minister, to Pyongyang in 2002 to meet with the North Korean leader at the time, Kim Jong-il, to negotiate the release of Japanese citizens said to have been abducted by North Korean agents. The North released five abductees, and the politicians brought them back to Japan.
For Mr. Abe, championing the cause of the abducted citizens and their families remained a preoccupation for the rest of his life, and contributed to his hawkish views on North Korea. During his tenure, he encouraged a discussion about whether Japan should acquire the ability to fire weapons that could strike missile launch sites in enemy territory if an attack appeared imminent, a debate clearly tied to a rising nuclear threat from the North.
Rise and Quick Fall
Mr. Abe’s first rise to Japan’s top job came in 2006, when he was elected leader of the Liberal Democrats and became the first Japanese prime minister born after the end of the war.
From the start, he emphasized his desire to revise the pacifist Constitution and nudge Japan toward some level of independence from the United States, which provided Japan with security in exchange for renouncing a full-fledged military and allowing American troops to be based around the country.
“By entrusting our national security to another country and putting a priority on economic development, we were indeed able to make great material gains,” Mr. Abe wrote of the postwar era in his campaign book “Toward a Beautiful Country.” “But what we lost spiritually — that was also great.”
In seeking to revise the Constitution, Mr. Abe angered China and South Korea, two victims of Japan’s 20th-century militarism. He also denied that the Japanese military had forced Asian women, primarily Koreans and Chinese, into sexual slavery during World War II, and he moved to alter school textbooks to present what critics called a whitewashed version of Japan’s wartime history.
But within a year, Mr. Abe stumbled, plagued by scandals in his cabinet, and he was written off by the political establishment and news media. Citing ill health from ulcerative colitis, a bowel disease, he abruptly resigned in September 2007, throwing the party into disarray.
His resignation was the beginning of a steep slide for the Liberal Democrats, culminating in the party’s loss of Parliament in 2009 to the opposition Democratic Party. It was only the second time since the Liberal Democrats were formed in 1955 that they had been out of power.
Yet the opposition’s time in charge was marred by gaffes, and the administration ultimately collapsed as the public grew furious at its response to the Fukushima nuclear disaster after the 2011 earthquake and tsunami. By 2012, voters had returned the conservative Liberal Democrats to power, with Mr. Abe once more at the helm.
He seemed to have learned some lessons from his first term in office. He focused at first on lifting the moribund economy and reversing years of deflation, pulling Japan out of the so-called lost decades that followed the bursting of a huge property bubble in the 1980s.
In targeting the economy in his second administration, “we saw he became much more pragmatic and flexible,” said Yuichi Hosoya, a political scientist at Keio University in Tokyo and a sometime foreign policy adviser to Mr. Abe.
Nevertheless, he held on to his ambition of returning Japan to a stronger military footing. In 2015, Mr. Abe pushed through a package of security bills that would allow Japan’s Self-Defense Forces to team up with allied troops to fight combat missions abroad. He also formed a national security council and helped increase Japan’s defense budget.
In 2016, his party won a landslide victory in national elections, aided in part by political inertia and a public that did not trust the opposition to govern.
But it also demonstrated Mr. Abe’s considerable political skill in controlling his party and the bureaucracy in a country where few prime ministers have managed to keep their jobs for long. “To create stable economic growth and play an important political role on the international stage, a Japanese political leader needs to stay in power for a certain amount of time,” Mr. Hosoya said.
In the 2016 election, voters gave the Liberal Democrats and their allies more than two-thirds of the seats in Parliament — a supermajority that, in theory, could have given Mr. Abe the votes he needed to revise the Constitution.
After Mr. Trump’s election victory, Mr. Abe shrewdly curried favor with him, rushing to New York to be the first world leader to meet with him after his triumph, and developing a close relationship through golf games, multiple phone calls and personal meetings.
The flattery helped forestall what many in Japan had feared would be swift demands for damaging trade deals or higher payments by Japan for hosting close to 55,000 American troops on bases across the country.
A Tarnished Tenure
Mr. Abe led his party to two more commanding victories in national elections, but he lost the supermajority in 2019 and was never able to push through a revision of the Constitution.
A string of influence-peddling scandals tarnished his standing, and disappointment over his tepid progress on women’s equality, the country’s perilously low birthrate, a series of natural disasters and, later, disapproval of his handling of the coronavirus pandemic and an associated economic downturn distracted from his nationalist agenda.
“By the yardsticks that he inherited and went into politics wanting to do, his tenure was a failure,” said Tobias Harris, an expert on Japanese politics at Teneo Intelligence in Washington and the author of “The Iconoclast: Shinzo Abe and the New Japan.”
“He didn’t revise the Constitution, and there are still a number of restrictions on the use of force,” he added. “The notion that Japanese people have more national pride or have come around to his view of history — I don’t think that’s the case. These questions that have been around for decades remain as contentious as always, so I don’t think you could say he won hearts and minds over to his ideas.”
“So in that sense,” Mr. Harris said, “he did not succeed in the kind of transformation that he wanted to achieve.”
But even after he stepped down as prime minister, Mr. Abe continued to wield considerable influence from behind the scenes. His handpicked successor Yoshihide Suga, Mr. Abe’s chief cabinet secretary, succeeded him when he resigned. When Mr. Suga was forced from office, Mr. Abe supported Sanae Takaichi, 60, a hard-line conservative, to be Japan’s first female prime minister. When she did not gain enough votes in a first round of party voting, Mr. Abe supported Mr. Kishida in order to prevent one of his chief rivals, Taro Kono, a former foreign and defense minister, from winning.
He could still draw enormous attention by floating controversial ideas, such as a proposal that Japan host American nuclear weapons.
And as the Liberal Democrats campaigned for an upcoming Upper House election, Mr. Abe’s long-cherished hope to revise the Constitution remained a key plank in their platform.
Mr. Abe is survived by his wife, Akie Abe; his mother, Yoko Abe; and his brothers: Nobuo Kishi, Japan’s defense minister, and Hironobu Abe, who retired in March as the chief executive of Mitsubishi Corporation Packaging.
In a speech in August 2020 to mark the 75th anniversary of the end of World War II, Mr. Abe focused almost exclusively on the Japanese victims of the war, either on the battlefields of Asia, in air raids on cities across the country or in the atomic bombings of Hiroshima and Nagasaki.
He made no references to learning the lessons of history.
Makiko Inoue and Hisako Ueno contributed research.
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BBC
SANS TITRE
People have been leaving flowers near the site of the shooting. Here's the scene in Nara now:
There's a bit more detail from the press conference on what police have found at the suspect's home.
Officials say that in addition to the handmade weapons, they also discovered a number of explosives. As a result, nearby residents have been asked to evacuate until the area can be declared safe.
On the gun, police said it was made using a mix of materials such as metal and wood, but they are unable to say whether it was made using a 3D printer.
Investigations are ongoing into whether he acted alone, they said.
And on the unnamed organisation the suspect told police he has an issue with, police say they are still establishing whether Abe has any connection to it.
As we've been reporting, police investigating the shooting have been giving an update. Here's what we learned:
US President Joe Biden has said he is "stunned, outraged and deeply saddened".
Biden, like President Barack Obama, worked closely with the former Japanese prime minister when he was US vice-president.
He said: "He was a champion of the alliance between our nations and the friendship between our people.
"The longest serving Japanese prime minister, his vision of a free and open Indo-Pacific will endure.
"Above all, he cared deeply about the Japanese people and dedicated his life to their service.
"Even at the moment he was attacked, he was engaged in the work of democracy.
"While there are many details that we do not yet know, we know that violent attacks are never acceptable and that gun violence always leaves a deep scar on the communities that are affected by it.
"The United States stands with Japan in this moment of grief. I send my deepest condolences to his family."
Former US President Barack Obama has released a statement.
Obama, who worked closely with Abe when they were both leaders of their respective countries, said: "I am shocked and saddened by the assassination of my friend and long-time partner Shinzo Abe in Japan.
"Former prime minister Abe was devoted to both the country he served and the extraordinary alliance between the United States and Japan.
"I will always remember the work we did to strengthen our alliance, the moving experience of traveling to Hiroshima and Pearl Harbor together, and the grace he and his wife Akie Abe showed to me and Michelle.
"Michelle and I send our deepest condolences to the people of Japan who are very much in our thoughts at this painful moment."
The suspect travelled to the site in Nara where the former prime minister was giving a speech by train, police say.
But officers cannot say whether he had arrived immediately before the event was due to take place.
Police would not say whether any bullets were found at the scene of the shooting, adding that investigations are ongoing.
Police at the press conference are being questioned about the security of the event where Shinzo Abe was talking to supporters of Japan's Liberal Democratic Party.
One journalist asks why there was space for people to walk, or stand, behind Abe when he gave his speech. He also quizzes police on the level of security at the event.
In response, police say before they can speculate about who is at fault, or "responsible", the investigation needs to be carried out.
Several handmade weapons, similar to those used in the attack, have been confiscated after police carried out a search of the suspect's house, police say.
Police say an investigation began at 17:17 local time and is still ongoing.
The suspected shooter told officers he had a grudge against a "specific organisation", police say.
Yamagami believed Shinzo Abe was part of that group, which is why he shot him, they add.
Asked by a member of the Japanese media whether the shooter's intention was to kill Abe, police say only that Yamagami admitted to shooting the former PM.
Police officers say the suspect, Yamagami, admitted to shooting at the former prime minister.
He also told officers that he had used a homemade gun in the shooting, police say.
Police have begun a press conference following the assassination of Japan's former Prime Minister Shinzo Abe, in the city of Nara today.
The suspect, 41-year-old Tetsuya Yamagami, was apprehended near the site of the shooting, police say.
After Abe passed away at 17:03 local time, police say the case was turned into a murder investigation.
A 90-person investigation taskforce has been established, they add.
Japan's longest-serving prime minister, Shinzo Abe, has died after being shot while giving a campaign speech, shocking a country where gun violence is very rare.
Here is a recap of the main developments:
More world leaders have been paying tribute.
French President Emmanuel Macron tweeted that "Japan has lost a great prime minister", adding that Abe "dedicated his life to his country and worked for stability in the world".
US Secretary of
State Antony Blinken called the assassination "shocking" and "profoundly
disturbing," describing Abe as a leader of great vision who brought the relationship between the US and Japan "to new heights".
Australia's Prime Minister Anthony Albanese said Abe was "one of Australia’s closest friends on the world stage" and "under his leadership Japan emerged as one of Australia’s most like-minded partners in Asia - a legacy that endures today".
Italian Prime Minister Mario Draghi said he was "shocked by this terrible attack" and described Abe as "a great protagonist of
Japanese and international political life in recent decades,
thanks to his innovative spirit and his reforming vision".
Taiwan's President Tsai Ing-Wen said "not only has the international community lost an important
leader, but Taiwan has also lost an important and close friend".
Polish Prime Minister Mateusz Morawiecki said he was "deeply shocked by the news of the assassination" of Abe, adding that "my thoughts are with the
family of our Japanese friend who was always very kind to
Poland".
The Chinese embassy in Japan said Abe made "contributions towards improving China-Japan relations during his term" and expressed condolences on his death to his family.
The Phillippine Department of Foreign Affairs said Abe was "greatly admired by many Filipinos".
And Israeli Prime Minister Yair Lapid said he was "a fierce and distinguished leader".
Japan's Prime Minister Fumio Kishida became visibly emotional earlier while speaking to the media after Abe had been shot but before his death was announced.
It's rare for politicians in Japan to show their distress in public.
A search of the suspected gunman's home has uncovered what police believe are explosives, local media has reported.
Security officials at the scene where Shinzo Abe was shot tackled the gunman, and arrested a 41-year-old man who is now in police custody.
The suspect has been identified as Nara resident Tetsuya Yamagami.
Police discovered several possible explosive devices during a search of his home, according to local media. Japan's national broadcaster NHK reported that bomb disposal technicians are preparing to carry out a controlled explosion on the premises.
Officials have yet to comment on the suspect's motives, but local media outlets reported that Yamagami told police he was "dissatisfied with former Prime Minister Abe and aimed to kill him".
He is reported to be a former member of Japan's Maritime Self-Defense Force - Japan's equivalent of a navy.
Rupert Wingfield-Hayes
BBC Tokyo correspondent
Since the news broke this morning, messages have been pouring in from friends and contacts, all asking the same question: how could this have happened in Japan?
I felt much the same myself. Living here you get used to not thinking about violent crime.
The identity of the victim only makes the news more shocking.
Shinzo Abe may no longer be Japan's prime minister, but he's still a huge figure in Japanese public life, and probably the most recognisable Japanese politician of the last three decades.
Who would want to kill Abe? And why?
When I say people don't think about violent crime here, I'm not exaggerating.
You can read Rupert's full analysis here.
Vladimir Putin has contacted Shinzo Abe's family to offer his condolences, the Russian president has said.
Abe was an "outstanding statesman" who "did a lot for the development of good neighbourly relations between our countries," he said.
"I wish you and your family strength and courage in the face of this heavy, irreplaceable loss," Putin said on the messaging app Telegram.
The shooting has shocked a country known for its strict gun laws and where violence involving firearms is very rare.
It’s extremely hard to own a weapon in Japan legally.
Although there are some exceptions, including for hunting, those applying for a licence are subject to mental health and drug checks, as well as criminal record checks.
In addition, those wanting to own a gun need a full day’s training and have to undergo a written test and pass a shooting range evaluation.
In 2020, there were 32 deaths attributed to firearms in Japan, according to the Small Arms Survey which tracks gun violence globally.
That’s about the same number of gun killings as recorded in England and Wales in the year up to the end of March 2020.
But at about 125 million, Japan’s population is more than twice the size of that of England and Wales.
Mariko Oi
Asia correspondent
Shinzo Abe was such an influential figure in Japan - someone who gave huge amounts of advice to his successor Fumio Kishida, who has just paid tribute to "a personal friend".
Of course, the current administration is fully functioning without his advice, but he had become one of the most powerful politicians in the country.
He was also very passionate about changing Japan's pacifist constitution - a divisive issue within the country and one that also angered neighbours South Korea and China.
Those views are still echoed by his colleagues and friends in the ruling Liberal Democrat Party - a conservative party that has been in power for most of Japan's post-war history.
As tributes pour in from high-profile figures around Japan, I am pretty sure his influence will not subside.
Images from the scene where Shinzo Abe spoke earlier appear to show the suspect moments before he opened fire.
The shooter - who has been named by Japanese media as 41-year-old Tetsuya Yamagami - can be seen standing a short distance behind Abe as he steps up to the podium to speak to voters outside Yamato-Saidaiji Station of Kintetsu Railway in Nara, southern Japan.
He can be seen wearing cargo trousers with a strap around his shoulders.
Le Figaro
Résultats brevet 2022: c’est au tour des académies de Paris, Créteil et Versailles
Par
Emma Ferrand •
Maud Kenigswald •
Amandine Lesage •
Publié le 08/07/2022 à 11:28
• Mis à jour le 08/07/2022 à 15:45
EN DIRECT - Ce vendredi 8 juillet, les élèves d’une quinzaine d’académies vont découvrir s’ils sont admis au brevet des collèges 2022. Suivez cette première journée de résultats en direct.
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résultats du brevet 2022 New York Times - World
Ukraine Live Updates: Moscow Official Accuses West of ‘Blatant Russophobia’
Kyiv July 8, 4:51 p.m.
Moscow July 8, 4:51 p.m.
Washington July 8, 9:51 a.m.
Russia’s foreign minister, Sergey V. Lavrov, made the comment at a Group of 20 meeting in Bali that was also attended by Secretary of State Antony J. Blinken. Mr. Lavrov also blamed Washington for a breakdown in diplomacy.
Here’s what you need to know:
Divisions over the war play out at a G20 meeting as Russia prepares for an assault on Donetsk in eastern Ukraine.
A divided Ukrainian city waits in the cross hairs of a Russian assault.
Russia’s foreign minister is shunned, but not by all, at a G20 gathering.
The U.S. identified 18 Russian ‘filtration camps’ for Ukrainians, a diplomat says.
What happens next for Brittney Griner?
Families of civilian soldiers worry and wait in Ukraine.
As foreign ministers from the Group of 20 industrialized nations met in Bali on Friday to discuss some of the world’s most pressing challenges, including the war in Ukraine, the divisions playing out as a result of the fighting were to the fore diplomatically, too.
The nations in attendance were divided about how to respond to Russia’s invasion of Ukraine, with major powers like India, China and Brazil unwilling to join in the Western-led sanctions against Moscow. It is unclear whether the ministers there would be able to agree on a customary joint communiqué.
And in opening remarks by the event’s host, Indonesia’s foreign minister, breaking with largely unqualified Western expressions of support for Ukraine’s war effort, said that growing food and energy crises meant that it was the world’s “responsibility to end the war sooner than later and settle our differences at the negotiating table, not the battlefield.”
Russia’s foreign minister, Sergey V. Lavrov, attended the meeting, despite his country’s pariah status in Europe and beyond over the war, and said that “blatant Russophobia” was causing Western nations to allow harm to the global economy through sanctions against his country. But Secretary of State Antony J. Blinken and several other Western officials declined to meet with him.
Yet just as Russia prepares for an onslaught on the Donetsk region in the eastern part of Ukraine, Mr. Lavrov did meet directly with several ministers from major nations that have declined to join the Western-led coalition against his country, including those from China, India, Brazil, Turkey, Argentina and Indonesia.
Mr. Blinken was also expected to meet in Bali with China’s foreign minister, Wang Yi, and reiterate American warnings that Beijing not supply Moscow with weapons for its war effort in Ukraine or help it evade Western sanctions. China has already increased its purchases of Russian oil, albeit at a discount, helping President Vladimir V. Putin of Russia maintain high oil revenues even in the face of huge sanctions.
The gathering in Bali was also colored by geopolitical drama, after the announcement on Thursday by Prime Minister Boris Johnson of Britain that he would resign and the shocking assassination on Friday of Shinzo Abe, the former prime minister of Japan.
In Ukraine, even as Russian forces pummel towns and villages in Donetsk with deadly rocket attacks and airstrikes, military experts say the strikes are most likely only the prelude to a full-scale assault. Still, Russia’s attacks in Donetsk in recent days have caused heavy damage. A report this week by British military intelligence said that while heavy shelling continued on the front line in Donetsk, Russian forces had made few advances and were “likely reconstituting” their operations.
Western countries have increased the flow of weapons to Ukraine, including long-range missiles capable of hitting Russian positions and infrastructure. The most advanced of these is the High Mobility Artillery Rocket System, or HIMARS, supplied by the United States, the first of which have just started to be deployed.
Senators Lindsey Graham and Richard Blumenthal traveled on Thursday to Kyiv, Ukraine’s capital, where, after meeting Ukraine’s president, they said they would push Congress to send more weapons to the country to fight Russia.
The ultimate Russian objective in the Donbas region, which includes Donetsk and neighboring Luhansk Province, is to capture Kramatorsk, the site of Ukraine’s regional administration since 2014, when separatists seized territory in the two provinces and established self-declared republics backed by Moscow. During the eight years of conflict that followed, Ukrainian forces built elaborate defensive positions designed to make Russian forces pay dearly for any further attempts to seize territory.
— Michael Crowley and Matthew Mpoke Bigg
SLOVIANSK, Ukraine — This depleted eastern Ukrainian city is in the cross hairs of the next Russian offensive. After capturing the eastern region of Luhansk, Russian forces have begun a heavier barrage in neighboring Donetsk region, which includes Sloviansk and several other important cities.
A visit by New York Times journalists to Sloviansk revealed a town both angry and defiant, and far from united. As the prospect of a Russian offensive against the town looms, some who have stayed would flee if they could, and fear what is to come. But some residents accused the Ukrainian Army, not the Russians, of shelling the market to scare people into fleeing the city or even as a ruse to gain more international support.
“They hit it on purpose,” said Serhii, 62, who was helping a friend retrieve goods from his damaged store. Like most people interviewed for this report, he asked to be identified only by his first name to avoid censure in time of war.
There is no evidence to back such claims, which have become a staple of a Russian propaganda barrage to try to turn Ukrainians against the government in Kyiv.
The city’s mayor, Vadym Lyakh, said there was no question that the strikes had come from Russian forces. After seizing control of Lysychansk, the last city of the Luhansk region to fall, over the weekend, Russian troops were moving forces in and regrouping there in preparation for a renewed offensive in the direction of Sloviansk and the neighboring city of Kramatorsk, he said.
“They are shelling the city, they are shooting at civilians, the number of attacks has increased,” Mr. Lyakh said in an interview in the heavily sandbagged Town Hall. Previous strikes came in ones and twos, he said, but on Sunday and some other days this week, 15 to 20 rockets a day exploded in the center of town.
But he was familiar with the line accusing the Ukrainian Army of carrying out the strikes. “Everyone sees what they want,” he said. “They want to believe it.”
Conversations with some remaining residents of Sloviansk revealed deeply conflicted views.
Many residents lived through the brief period under the separatist government during the fighting in 2014, before the city was retaken by Ukrainian forces, and said they could do so again.
“It was at least stable,” said a man called Serhii, sitting outside the only working supermarket in town. “They rounded up the drunks and the drug addicts.”
Russian rule would be no better or worse than Ukrainian, he added.
Tetiana, a dance teacher and choreographer, whose husband is in the Ukrainian Army, runs a collection center for supplies donated for the military. She said it was hurtful to see videos of residents in Russian-held areas complaining that they had gone hungry and without aid before the arrival of Russian troops, when Ukrainian soldiers had risked their lives to ferry in humanitarian aid to the population.
“I love this city so much,” she said, “but some people are not worth the deaths of our soldiers.”
Yet for most in Sloviansk, things are not black and white, but just confusing.
Oleksandr Feodotov, 49, was working as a porter in the market when the volley of rockets exploded there on Tuesday. “Of course it’s dangerous,” he said. But he said he did not want to leave, because people from eastern Ukraine suffered discrimination in central and western Ukraine.
“Everyone in the west looks down on those from the east,” he said. “They behave badly toward us. They say the war started because of us.”
Yet he also said he would not wait for the Russians to take over. “I will not stay one day,” he said.
— Carlotta Gall and Kamila Hrabchuk
Better Understand the Russia-Ukraine War
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NUSA DUA, Indonesia — He was a skunk at the tropical resort party, shunned by many, though not by all.
Russia’s foreign minister, Sergey V. Lavrov, attended a meeting of finance ministers from the Group of 20 industrialized nations in Bali on Friday, despite his country’s pariah status in Europe and beyond over its brutal war in Ukraine.
Secretary of State Antony J. Blinken declined to meet with him, as did several other Western officials. Few agreed even to pose with him for customary photographs.
But in a reflection of why Russia’s economy continues to function, Mr. Lavrov did meet directly with several ministers from major nations that have declined to join the Western-led coalition against his country, including those from China, India, Brazil, Turkey, Argentina and Indonesia.
In remarks at a plenary session focused on food and energy insecurity, Mr. Blinken took indirect aim at Mr. Lavrov and his colleagues in Moscow, renewing charges that Russia’s Black Sea blockade of Ukrainian ports was preventing the export of vital grain supplies.
“To our Russian colleagues: Ukraine is not your country,” Mr. Blinken said. “Its grain is not your grain. Why are you blocking the ports? You should let the grain out.” He noted that the United States had committed more than $5 billion to addressing the problem.
A Western official said that Mr. Lavrov was not present for Mr. Blinken’s remarks, having walked out just before Ukraine’s foreign minister spoke earlier in the session, leaving the speaking role to a subordinate who said she did not have prepared remarks. Mr. Lavrov also walked out of a previous group session during remarks by Germany’s foreign minister.
But in remarks to reporters, the famously sardonic Russian diplomat was defiant.
Mr. Lavrov said that “blatant Russophobia” was causing Western nations to allow harm to the global economy through sanctions against his country, and he blamed the United States for a breakdown in diplomacy between Washington and Moscow.
The Russian diplomat said that Western nations like the United States were acting contrary to the Group of 20’s mission of promoting global economic health by maintaining their enormous sanctions on his country.
“The fact that they are not using the G20 for the objective that it was established for is obvious,” he said.
The Treasury Department placed sanctions on Mr. Lavrov immediately after Russia’s invasion of Ukraine, calling him “directly responsible” for the military assault.
On Friday, he dismissed any notion that he was disappointed not to speak with Mr. Blinken, with whom he last spoke during a mid-January meeting in Geneva that American officials saw as a last-ditch effort to head off an invasion.
“It was not us who abandoned all contacts, it was the United States,” Mr. Lavrov said. “And we are not running after anybody suggesting meetings. If they don’t want to talk, it’s their choice. I didn’t think it was necessary to start any confrontation.”
Mr. Lavrov also took an opportunity on Friday to disparage Prime Minister Boris Johnson of Britain, a day after Mr. Johnson said he would resign from his post. Mr. Johnson had led one the West’s most aggressive responses toward Russia’s invasion of Ukraine.
“They were trying to establish this new alliance — the U.K., the Baltics, Poland and Ukraine,” Mr. Lavrov said, calling it an attempt to create “an English bridgehead on the continent” after Britain’s exit from the European Union.
“They were saying that NATO isolated Russia,” Mr. Lavrov said. “It was his party that isolated Boris Johnson.”
India’s foreign minister, Subrahmanyam Jaishankar, who was seen strolling and chatting with Mr. Lavrov through the luxury hotel that hosted the gathering, said on Twitter that he and Mr. Lavrov had “exchanged views on contemporary regional and international issues including the Ukraine conflict and Afghanistan.” India has friendly relations with Moscow, a longtime patron and source of arms sales, and has helped Russia weather sanctions by increasing its purchases of Russian oil, at a significant discount.
— Michael Crowley
The United States has identified at least 18 sites set up by Russia to detain and forcibly deport Ukrainian civilians to Russia, an American diplomat said this week, adding that Moscow appeared to have made preparations for the so-called filtration camps even before its forces invaded the country.
Courtney Austrian, the deputy head of the U.S. mission to the Organization for Security and Cooperation in Europe, said that Russian officials — with the help of proxy groups — had set up “filtration camps” in schools, sports centers and cultural institutions in parts of Ukraine recently seized by their forces.
“At least 18 filtration locations along both sides of the Ukraine-Russia border have been identified thus far,” she said in a speech on Thursday to members of the organization, an international security monitoring group in Vienna.
Testimonies given to The New York Times and other news outlets by people who have escaped Russia after their “filtration” have included accounts of interrogations, of beatings and torture of people deemed to have ties to Ukraine’s armed forces, and of disappearances. After the filtration camps, Ukrainians have been sent on to cities across Russia — often to regions near China or Japan, according to the testimonies.
Ms. Austrian said U.S. assessments indicated that Russian officials were preparing for filtration procedures even before starting their invasion of Ukraine on Feb. 24. “Russian officials likely created lists of Ukrainian civilians deemed threatening to Russia’s control of Ukraine, including anyone with pro-Ukraine views, such as political figures and activists, as well as security personnel, for detention and filtration,” she said.
She called the filtrations a “Stalinistic process,” adding that they were “the latest in a long Russian history of using mass deportation and depopulation to try to subjugate and control people.”
Ukraine’s government has said that about 1.6 million people have been forcibly relocated to Russia — including about 250,000 children. Those numbers are impossible to independently verify.
“There is no public register; there are no hotlines that can be called; there is no accountability,” Ms. Austrian said.
She cited interviews that escapees from filtration camps have given to the news media describing how their passports had been confiscated and how some of those fleeing had been encouraged to apply for Russian citizenship.
Pushing for an international effort to help document these cases, Ms. Austrian suggested that Washington would seek prosecution of those involved. “Let me be clear: All those responsible for forced transfers of Ukrainian civilians to Russia will be identified and held to account for violations of international law,” she said.
— Erika Solomon
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By pleading guilty to drug charges in a Russian courtroom this week, the American basketball star Brittney Griner has potentially accelerated her case’s conclusion, clearing a path for either a deal with the United States or, perhaps, a request for clemency.
With a guilty verdict an all but a foregone conclusion in a Russian legal system that heavily favors the prosecution, her best hope, experts say, is that the Biden administration secure her freedom by releasing a Russian held in the United States. The name of one prisoner in particular has emerged: Viktor Bout, a Russian arms dealer serving a 25-year prison sentence.
But any such negotiation can take place only after the formalities of the Griner trial are over, Russian officials say.
“It is clear that we have not completed the necessary judicial procedures,” a deputy foreign minister, Sergei A. Ryabkov, told Russian news agencies on Thursday when asked about a potential exchange. “Until this happens, there are no nominal, formal or procedural grounds for any further steps.”
Ms. Griner still faces the conviction and sentencing phases of her trial, and her next date in court is scheduled for Thursday, July 14.
Ms. Griner is charged with illegal drug possession and with smuggling a “significant amount.” Appearing before a judge outside the Russian capital on the second day of her trial, Ms. Griner said she had unintentionally carried a banned substance into the country because she had packed in a hurry. The Russian authorities say they found vape cartridges with 0.7 grams of cannabis oil in her luggage when Ms. Griner arrived in February to play basketball, and she has been detained ever since, facing 10 years in prison in a penal colony.
Hours after her guilty plea Thursday, it appeared that her advisers might be laying the groundwork for diplomatic efforts between U.S. and Russian officials to take the lead.
“Considering the nature of her case, the insignificant amount of the substance and B.G.’s personality and history of positive contributions to global and Russian sport, the defense hopes that the plea will be considered by the court as a mitigating factor and there will be no severe sentence,” her legal team said in a statement.
American officials insist that they are doing all they can to secure the release of Ms. Griner, 31, a seven-time W.N.B.A. All-Star, a two-time Olympic gold medalist and the first openly gay athlete signed to an endorsement contract by Nike. At Thursday’s hearing, the chargé d’affaires at the American Embassy in Moscow, Elizabeth Rood, handed Ms. Griner a letter from President Biden.
But with tensions between the United States and Russia at their worst level in decades because of President Vladimir V. Putin’s invasion of Ukraine, Mr. Biden has few options to secure her freedom.
Mr. Ryabkov has hinted that Moscow was interested in negotiating over Ms. Griner’s fate, saying that she would be helped by “a serious reading by the American side of the signals that they received from Russia, from Moscow, through specialized channels.”
Russia’s Interfax news agency reported that on Friday, Mr. Ryabkov emphasized that any such negotiations should be conducted privately. “As for any exchange formulas, our stance is unwavering: This should be done in private, using the available channels,” he told reporters. “I am not sure that any additional activity, especially any activity conducted in public, can help reach a correct, balanced compromise.”
Without a deal, Ms. Griner could face years in prison.
— Anton Troianovski, Ivan Nechepurenko, Tania Ganguli and Dan Bilefsky
LVIV, Ukraine — As thousands of young men and women are deployed to the front lines in Ukraine, each leaves behind family members and friends who hold their collective breath.
With many of these fighters having no previous military experience, families across Ukraine country are learning to navigate the new and unexpected reality of sons and daughters, spouses and parents, heading to war.
Liubov and Victor Polishchuk’s son Oleksii, 39, volunteered for the territorial defense early in the war. In recent weeks, he was sent east toward the front line and now they only rarely speak to him by phone.
“This situation is very scary for us,” Ms. Polishchuk said, but added that it was time for everyone in Ukraine to defend it with “everything we have: even with our lives.”
Still, she said, it is still a challenge for anyone to see their child sent to war. And she knows her son tells them only part of what he is seeing, trying to shield them from the worst of the fighting.
“We seldom speak with him, because his phone is off most of the times,” Ms. Polishchuk said. “So when they move from one position, that’s when he calls us, and just for a few moments to say everything is OK.”
Before the war, her son had worked repairing windows and doors to support his wife and 3-year-old son. When the war came, the company closed down. So did the place where his wife was working.
He decided to join the territorial defense forces in Lviv, a regional reserve force that was mostly responsible for low-risk duties in the relatively safe region. But these forces have increasingly been sent to the east of the country, where fighting is fiercest, and Oleksii was deployed there in the spring.
His parents worry that he has not had enough training and lacks equipment, but they also say his role is necessary. They remain hopeful that the Ukrainian military will prevail and that their son will return home safely.
“Someone has to go there,” Mr. Polischuk said. “Obviously, we would want him to be here, but it doesn’t depend on us. We can only hope that everything will be good.”
Most of the soldiers in combat roles in the east are young men, many who leave behind wives, partners and parents who assume a heavy psychological burden.
Mariia Stetsiuk, 35, who has a degree in counseling, lost a close friend in fighting against pro-Russian separatists in eastern Ukraine in 2015. She remembers the painful wait for news from him while he was at the front line. When the full-scale invasion of Ukraine began in February, she knew that others would likely need the support that she had found it so hard to obtain.
Last month, she started an online support group for women whose loved ones are sent to war. Groups that include women from across Ukraine meet weekly by video to talk and provide mutual support.
“Unfortunately, these numbers are only going to grow,” Ms. Stetsiuk said, “so we want to help people now.”
— Megan Specia
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DRUZHKIVKA, Ukraine — Four months after Russia invaded Ukraine, foreign combat veterans who answered the Ukrainian president’s call to fight are grappling with the grueling reality of a war unlike any they have seen.
Many are American and British veterans of the wars in Afghanistan and Iraq, where they could count on calling in airstrikes for protection and other critical support. In Ukraine, the military effort is essentially bare-bones, leaving Ukrainian forces — and their foreign-fighter allies — to face a larger and better-armed Russian invasion force without basics, like steady meals, and even some tools of modern warfare that would help them level the field.
“This is way more intense than what I saw in Afghanistan,” said Brian, a former U.S. Army paratrooper, who did not want his last name used for security reasons. “This is combat, combat.”
That reality, volunteer fighters say, has driven away some of the hundreds of people who first arrived in Ukraine to help fight what many felt was a just, and deeply lopsided, war. Of those who remain, some now work directly for the Ukrainian military, which has used them to plug gaps in frontline abilities, including filling a desperate need for medics.
Some would-be fighters are still wandering the country — their goals vary and include building an online following, getting a first taste of battle or, in some cases, finding others who espouse far-right beliefs, according to fellow fighters. But the most professional foreign soldiers have increasingly earned respect from their Ukrainian comrades, as well as the country’s leaders.
Oleksiy Arestovych, an adviser to President Volodymyr Zelensky, especially applauded those who fought recently in one of the war’s most grueling battles, in Sievierodonetsk, saying that their “motivation, professionalism, their preparedness for urban warfare” played an important role in holding off the Russian troops for so long.
They are “just what we needed,” he said.
— Thomas Gibbons-Neff, Valerie Hopkins and Jane Arraf
New York Times - World
Political Turmoil in Britain
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News Analysis
Johnson’s Lies Worked for Years, Until They Didn’t
The British prime minister thought he could swagger and dissemble his way through any scandal, but found the rules of gravity applied after all.
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By Sarah Lyall
After a lifetime of swaggering and dissembling his way through one scandal after another on the strength of his prodigious political skills — a potent mix of charm, guile, ruthlessness, hubris, oratorical dexterity and rumpled Wodehousian bluster — Boris Johnson has finally reached the end. It seems that the laws of gravity apply to him after all.
It’s not that he ever fooled anyone about who he really was. Over the years, he has routinely been described as mendacious, irresponsible, reckless and lacking any coherent philosophy other than wanting to seize and hold on to power.
“People have known that Boris Johnson lies for 30 years,” the writer and academic Rory Stewart, a former Conservative member of Parliament, said recently. “He’s probably the best liar we’ve ever had as a prime minister. He knows a hundred different ways to lie.”
In contrast to former President Donald J. Trump, another politician with an improvisational and often distant relationship to the truth, Mr. Johnson’s approach has rarely been to double down on his lies or to delude himself for consistency’s sake into acting as if they were true. Rather, he recasts them to fit new information that comes to light, as if the truth were a fungible concept, no more solid than quicksand.
Mislead, omit, obfuscate, bluster, deny, deflect, attack, apologize while implying that he has done nothing wrong — the British prime minister’s blueprint for dealing with a crisis, his critics say, almost never begins, and rarely ends, with simply telling the truth. That approach worked for him for years — until finally it didn't.
His government weathered scandal after scandal, much of it centered on Mr. Johnson’s own behavior. He was rebuked by the government’s own ethics adviser after a wealthy Conservative donor contributed tens of thousands of pounds to help him refurbish his apartment. (Mr. Johnson repaid the money.) There were the private text messages he exchanged with a wealthy British businessman over his plan to manufacture ventilators in the early days of the coronavirus pandemic, which raised questions of impropriety. There was an almost farcical accrual of embarrassing disclosures about how often Mr. Johnson’s aides (and sometimes Mr. Johnson) attended boozy parties during the worst days of the Covid lockdown, flagrantly violating rules the country had set for itself.
In the end, the prime minister’s different explanations for what he knew, and when, about Chris Pincher, a Conservative legislator accused of sexual impropriety, finally tipped the scales against him. It was clear that he had once again failed to tell the truth.
“He’s been found out,” said Anthony Sargeant, 44, a software developer who lives in the northern city of Wakefield. “The annoying thing about it is that the signs were there.”
“He’s been sacked from previous journalism roles for lying,” Mr. Sargeant went on, pointing to the time Mr. Johnson, then a young reporter, was fired from The Times of London for making up a quote. “Yet there he was, the leader of the Conservative Party becoming the prime minister.”
After helping engineer the downfall of his competent but lackluster predecessor, Theresa May, in 2019, Mr. Johnson entered office with an energetic mandate for change. His populist message, buoyant personality and easy promises to cut taxes and red tape, free Britain from the burdens of belonging to the European Union and restore the country’s pride in itself appealed to a public weary of the brutal fight over the Brexit referendum and eager to embrace someone who appeared to be expressing what they themselves felt.
But like Mr. Trump, who put a more sinister cast on his own populist message, Mr. Johnson has always behaved as if he were bigger than the office that he held, as if the damage he caused was inconsequential as long as he could remain in power. His resignation speech, in which he vowed to remain in office until the Conservatives could choose a new leader, was notable for its lack of self-awareness and its misreading of the curdled mood of his former supporters.
Born Alexander Boris de Pfeffel Johnson — he began using “Boris” in a sort of rebranding exercise in high school — the soon-to-be-ex prime minister has a long and well-documented history both of evading the truth and of acting as if he believes himself to be exempt from the normal rules of behavior. His many years in public life — as a newspaper reporter and columnist, as the editor of an influential London political magazine, as a politician — have left a trail of witnesses to, and victims of, his slippery nature.
When he was editor of the Spectator magazine, he lied to the editor, Conrad Black, promising not to serve in Parliament while working at the magazine. (He did.) When he was first elected to Parliament, he lied to his constituents when he promised to quit his Spectator job. (He didn’t.) As a legislator, he lied to the party leader, Michael Howard, and to the news media when he publicly declared that he had not had an affair with a writer for the magazine, nor gotten her pregnant and paid for her abortion. (He had done all of that.)
In a strange incident that he found hilarious but that epitomized his general lack of seriousness, in 2002 he ordered an employee at The Spectator to impersonate him when a photographer for The New York Times arrived to take his picture, fully expecting The Times to embarrass itself by publishing a photograph of the wrong person. (The ruse was discovered only toward the end of the photo shoot, when the magazine’s publisher found out what was happening.)
When he was the Brussels correspondent for the right-leaning Daily Telegraph in the late 1980s, Mr. Johnson wrote highly entertaining but blatantly inaccurate articles designed to paint the European Union as a factory of petty regulation intent on stamping out British individuality — articles that helped establish an anti-Europe narrative for a generation of Conservatives and pave the way for Brexit, two decades later.
Mr. Johnson himself described the experience years later to the BBC as akin to “chucking rocks over the garden wall” and then realizing that “everything I wrote from Brussels was having this amazing, explosive effect on the Tory party.”
“And it really gave me this, I suppose, rather weird sense of power,” he said.
In 2016, serving simultaneously as mayor of London and a member of Parliament, Mr. Johnson betrayed the Conservative Party leader, Prime Minister David Cameron, when he led the pro-leave side of the Brexit debate, contrary to the party’s position. Serving as foreign secretary under Mr. Cameron’s successor, Ms. May, he stabbed her in the back — and set the stage for his own accession to the job — by resigning from the government and publicly denouncing the Brexit agreement she had spent months negotiating.
His womanizing and affairs were an open secret during his long marriage to his second wife, Marina Wheeler, the mother of four of his (at least) seven children. They separated when his affair with a Conservative official, Carrie Symonds, now the mother of two of the seven, came to light.
The Fall of Boris Johnson, Explained
Turmoil at Downing Street. Britain’s prime minister Boris Johnson said he would step down less than three years after his landslide election victory, following a series of scandals that have ensnared his government. Here’s what led to this:
The Pincher case. Mr. Johnson’s downfall is connected with the resignation of Chris Pincher, a Conservative deputy chief whip, after he admitted to having groped two men. Outrage grew as it was revealed that Mr. Johnson was aware of prior sexual misconduct allegations against him when he appointed him; the prime minister had previously denied knowing about the accusations.
A wave of resignations. The revelations prompted the unexpected resignation of two of Mr. Johnson’s highest-ranking ministers — the chancellor of the Exchequer, Rishi Sunak, and the health secretary, Sajid Javid. That was followed by a flurry of resignations of other ministers and officials, capped by Mr. Johnson’s decision to step down.
The ‘Partygate’ scandal. Since late last year, Mr. Johnson had been grappling with reports about parties he attended in Downing Street while Covid lockdown rules were in force. An internal inquiry found that 83 people violated the rules at parties, and the police imposed hundreds of fines, including one on Mr. Johnson, for breaches of social distancing. Mr. Johnson survived a no-confidence vote triggered by the scandal, but was left reeling politically.
Other scandals. The prime minister’s reputation had also been tarnished by his staunch defense of a Conservative lawmaker for violating lobbying rules, his government’s contentious plans to change the system that investigated that lawmaker and the costly refurbishment of his apartment at No. 10 Downing Street, for which he secretly used funds from a Conservative Party donor.
He has at least one other child, a daughter born during a liaison with a married adviser when he was the (still-married) mayor of London, in the early 2010s.
“I would not take Boris’s word about whether it is Monday or Tuesday,” Max Hastings, the Telegraph editor who hired Mr. Johnson as his Brussels correspondent, once said. In 2019, when Mr. Johnson was poised to become prime minister, Mr. Hastings wrote an article entitled “I was Boris Johnson’s Boss: He is Utterly Unfit to be Prime Minister.” In it, he called Mr. Johnson a “cavorting charlatan” who suffered from “moral bankruptcy” and exhibited “a contempt for the truth.”
Mr. Hastings, who employed Mr. Johnson when the future prime minister was in his 20s, was not the first to raise questions about his seriousness of purpose and inflated sense of self.
When Mr. Johnson was 17 and a student at Eton College, the all-boys boarding school that caters to the country’s elites, his classics teacher sent a letter home to Mr. Johnson’s father, Stanley.
“Boris really has adopted a disgracefully cavalier attitude to his classical studies,” the teacher, Martin Hammond, wrote, and “sometimes seems affronted when criticized for what amounts to a gross failure of responsibility.”
He added, speaking of the teenager who would grow up to be a prime minister: “I think he honestly believes that it is churlish of us not to regard him as an exception, one who should be free of the network of obligation that binds everyone else.”
Isabella Kwai contributed reporting from London.
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New York Times - World
Brittney Griner’s Trial in Russia
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Brittney Griner Pleads Guilty to Drug Charges in Russian Court
“There was no intent,” the American basketball star told a Russian judge, as any resolution of the highly politicized case appeared to shift toward the diplomatic arena.
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By Anton Troianovski, Ivan Nechepurenko and Tania Ganguli
Brittney Griner pleaded guilty to drug charges in a Russian courtroom on Thursday, as the wrangling over the American basketball star’s fate shifted increasingly to the diplomatic arena — a daunting prospect for Ms. Griner’s supporters amid America’s rift with Moscow over the war in Ukraine.
Appearing before a judge outside the Russian capital on the second day of her trial, Ms. Griner said she had unintentionally carried a banned substance into the country because she had packed in a hurry. The Russian authorities say they found vape cartridges with 0.7 grams of cannabis oil in her luggage when Ms. Griner arrived in February to play basketball, and she has been detained ever since, facing 10 years in prison in a penal colony.
“I’d like to plead guilty, your honor. But there was no intent. I didn’t want to break the law,” Ms. Griner said in English, which was then translated into Russian, according to a Reuters reporter in the courtroom.
Ms. Griner told the court she would say more on the next day of her trial, scheduled for July 14. She is charged with illegal drug possession and with smuggling a “significant amount.”
By pleading guilty, Ms. Griner has potentially accelerated her case’s conclusion, clearing a path for either a deal with the United States or, perhaps, a request for clemency.
With a guilty verdict an all but a foregone conclusion in a Russian legal system that heavily favors the prosecution, her best hope, experts say, is that the Biden administration secure her freedom by releasing a Russian held in the United States. The name of one prisoner in particular has emerged: Viktor Bout, a Russian arms dealer serving a 25-year prison sentence.
But any such negotiation can take place only after the formalities of the Griner trial are over, Russian officials say.
“It is clear that we have not completed the necessary judicial procedures,” a deputy foreign minister, Sergei A. Ryabkov, told Russian news agencies on Thursday when asked about a potential exchange. “Until this happens, there are no nominal, formal or procedural grounds for any further steps.”
American officials insist they are doing all they can to secure the release of Ms. Griner, 31, a seven-time W.N.B.A. All-Star, a two-time Olympic gold medalist and the first openly gay athlete signed to an endorsement contract by Nike. At Thursday’s hearing, the chargé d’affaires at the American Embassy in Moscow, Elizabeth Rood, handed Ms. Griner a letter from President Biden.
“Ms. Griner was able to read that letter,” Ms. Rood told reporters outside the courtroom. “I would like again to emphasize the commitment of the U.S. government at the very highest level to bring home safely Ms. Griner and all U.S. citizens wrongfully detained.”
But with tensions between the United States and Russia at their worst level in decades because of President Vladimir V. Putin’s invasion of Ukraine, Mr. Biden has few options to secure her freedom. That was underscored by Mr. Ryabkov on Thursday as he made some of the most extensive comments by any Russian official about Ms. Griner’s case in the nearly five months she has spent in custody.
“Hype and publicity, for all the love for this genre among modern politicians, only gets in the way in this particular instance,” Mr. Ryabkov said. “This does not just distract from the case, but creates interference in the truest sense of the word. That’s why silence is needed here.”
He hinted, however, that Moscow was interested in negotiating over Ms. Griner’s fate, saying she would be helped by “a serious reading by the American side of the signals that they received from Russia, from Moscow, through specialized channels.”
Mr. Ryabkov did not specify what those signals were, though Russian state media has suggested that the Kremlin might be interested in exchanging the American athlete for Mr. Bout, 55, a former Soviet military officer who made a fortune in global arms trafficking before he was caught in a federal sting operation.
Without a deal, Ms. Griner could face years in prison.
Arseny Levinson, a Russian lawyer who has been involved in cases similar to Ms. Griner’s, said her case was “absurd” because she clearly had not had criminal intent. But while her prosecution has political overtones, in many ways it is typical for Russia, where the law enforcement system often “imitates the fight against drug smuggling,” Mr. Levinson said.
In most cases, Mr. Levinson said, Russian courts would give a suspended sentence to people charged with Ms. Griner’s crime. But her prospects may be grimmer, he said, because suspended sentences against noncitizens are harder to enforce.
“As a rule, foreigners get much harsher sentences than Russians,” said Mr. Levinson, who works for a nonprofit group that helps suspects in drug-related crimes.
A Russian official did note earlier this week that there was one avenue Ms. Griner might pursue. “No one is stopping Brittney Griner from making use of the appeal procedure and also from requesting clemency,” a spokesman for the Foreign Ministry said.
Hours after her guilty plea Thursday, it appeared her advisers might be laying the groundwork for just that.
“Considering the nature of her case, the insignificant amount of the substance and B.G.’s personality and history of positive contributions to global and Russian sport, the defense hopes that the plea will be considered by the court as a mitigating factor and there will be no severe sentence,” her legal team said in a statement.
Even if the United States and Russia agreed to an exchange to bring Ms. Griner home, such a deal could take years to materialize. Trevor R. Reed, an ailing former U.S. Marine held in Russia on what his family considered to be bogus assault charges, was freed in April in a prisoner swap more than two years after his arrest.
Former Gov. Bill Richardson of New Mexico, a former ambassador to the United Nations who has spent years working to secure hostage releases through his nonprofit organization, was involved in months of quiet but intense diplomacy to free Mr. Reed. Mr. Richardson is now working on Ms. Griner’s case, as well as that of a former Marine, Paul Whelan, who has been detained in Russia since 2018.
Mickey Bergman, executive director of the Richardson Center for Global Engagement, said in an email that Ms. Griner’s guilty plea was understandable. “We believe that any prisoner in a situation like this needs to do what they believe can help them survive the ordeal,” Mr. Bergman said in an email. “She is fighting for her life.”
What to Know About Brittney Griner’s Detention in Russia
What happened? In February, Russian authorities detained Brittney Griner, an American basketball player, on drug charges, after she was stopped at an airport near Moscow. Since then, her detention has been repeatedly extended. Ms. Griner’s trial began on July 1; she has pleaded guilty.
Why was she detained? Officials in Russia said they detained Ms. Griner after finding vape cartridges that contained hashish oil in her luggage. The officials said a criminal case has been opened into the large-scale transportation of drugs, which can carry a sentence of up to 10 years.
Why was she in Russia? Griner was in Russia playing for an international team during the W.N.B.A. off-season. Trading rest for overseas competition is common among the league’s players for many reasons, but often the biggest motivation is money.
Does this have anything to do with Ukraine? Ms. Griner’s detention comes during an inflamed standoff between Russia and the United States over Russia’s invasion of Ukraine, but it is still unclear whether Russia might have targeted Ms. Griner as leverage against the United States.
How is the United States approaching the situation? U.S. officials have seen Ms. Griner and said that she was “wrongfully detained,” adding that the government was working aggressively to bring her home. Two days after Ms. Griner sent a handwritten letter to President Biden asking him not to forget about her, President Biden and Vice President Kamala Harris spoke with Cherelle Griner, the W.N.B.A. star’s wife, who had questioned whether the Biden administration is doing enough to bring her spouse home.
What are the possible outcomes? Legal experts are all but certain that the trial will end in a conviction. But the Kremlin might be also interested in a prisoner’s swap that would tie her fate to that of the Russian arms dealer Viktor Bout, who is serving a prison sentence in the United States.
Ms. Rood, the American diplomat who attended Thursday’s court proceeding, said Ms. Griner had told her that “she’s eating well, she’s able to read books.”
“Under the circumstances, she’s doing well,” Ms. Rood said.
Ms. Griner’s lawyer, Aleksandr Boikov, said in a comment via a messaging app that his client told the court Thursday that she “was carrying substances prohibited in Russia unintentionally.”
“She was packing in a hurry,” he said in a phone interview. “Cartridges appeared in her luggage because of carelessness.”
After her trial began last week, Ms. Griner sent a handwritten letter to Mr. Biden asking him not to “forget about” her and other American detainees overseas.
On Wednesday, Mr. Biden and Vice President Kamala Harris spoke with Ms. Griner’s wife, Cherelle Griner, according to a statement released by the White House. During the call, the statement said, the president read a draft of a letter that he planned to send to Brittney Griner. He also said that his administration was pursuing “every avenue to bring Brittney home.”
Cherelle Griner had publicly expressed frustration with Mr. Biden and his administration’s efforts to secure her wife’s release.
In a statement Wednesday, Cherelle Griner said she was grateful to Mr. Biden and Ms. Harris “for the time they spent with me and for the commitment they expressed to getting B.G. home.”
The United States government has classified Brittney Griner as “wrongfully detained” and said it would work to secure her release regardless of the outcome of the trial.
Brittney Griner’s W.N.B.A. team, the Phoenix Mercury, held a rally to support her on Wednesday.
“What and how I feel today is a deeper emotion than hurt,” Cherelle Griner said at the rally. “I’m frustrated. I’m frustrated that 140 days have passed since my wife has been able to speak to me, to our family, to our friends. I’m frustrated that my wife is not going to get justice. I know you all are frustrated too, that’s why you’re here.”
Cherelle Griner asked for the people attending the rally, a few hundred fans according to The Associated Press, to help make sure the Biden administration knows “they have our support to do whatever is necessary” to bring her wife home.
Brittney Griner’s communication with her family and friends in the United States has been limited to letters. Recently, one of her Mercury teammates, forward Brianna Turner, wrote to her, recalling memories of their time together. “One of my favorite moments wasn’t even on the court,” Ms. Turner said. “We went to Indiana and rented Lime scooters and we just rode all around downtown.”
Ms. Turner also told her teammate that she would be an honorary All-Star this season. Because Ms. Griner has been detained since February, she has not played in the W.N.B.A. this season.
“And B.G. has a great sense of humor — she told me that she probably would have the worst stat line, and she wouldn’t be in the game,” Ms. Turner said, laughing.
Then she turned serious again: “We need to get her back home. She deserves to be back home. She needs to be back with her family and with her friends.”
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New York Times - World
Extreme Weather
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Glacier Tragedy Shows Reach of Europe’s New Heat
Jason Horowitz
CANAZEI, Italy — Days before a glacier in the Italian Dolomites broke off with the force of a collapsing skyscraper, crushing at least 10 hikers under an avalanche of ice, snow and rock, Carlo Budel heard water running under the ice.
“I heard what sounded like a river’s torrent,” said Mr. Budel, who lives in an isolated refuge next to the glacier on the 11,000-foot Marmolada mountain. At the mountain’s base, he watched a yellow helicopter fly overhead searching for signs of life, or remains.
Mr. Budel recalled that when he first scaled the glacier at the end of summer, not even a decade ago, he hardly needed ropes, there was so much snow.
“The difference between now and then is scary,” he said. “At this point we are on another path.”
It is an increasingly common path for a world confronting the deadly consequences of extreme weather brought on by man-made, and irreversible, climate change.
A year after Greece lost lives, livestock and entire swaths of forest to wildfires, and deadly floods swept through Germany, the calamity in these mountains this week provided the latest evidence that almost no part of the continent can escape the effects of Europe’s new, intense and often unlivable summer heat. That includes the highest peak of the Dolomites.
Italy is suffering through another prolonged and scorching heat wave, which contributed to the disaster and has brought the worst drought in 70 years along the Po River, its longest waterway, cutting off fountains and parching parts of the country.
“These kinds of events, they are getting more and more frequent, and they will be more frequent with enhanced global warming,” said Susanna Corti, the coordinator of the Global Change unit of Italy’s National Research Council.
Dr. Corti said that if temperatures keep increasing, “we won’t have glaciers anymore” on the Alps, a dramatic change over the last at least million years in Europe, with enormous and unpredictable consequences on the shape of the continent, vegetation, animal life and the water cycle.
AUSTRIA
SWITZERLAND
Detail area
SLOV.
TRENTINO
Rifugio Guide
del Cervino
Venice
CROATIA
Po River
Adriatic
Sea
ITALY
FRANCE
100 miles
ITALY
SR48
Canazei
SS641
SS48
MARMOLADA MT.
Trentino
DOLOMITES
5 miles
By The New York Times
Dr. Corti said glaciers needed to be monitored more carefully, because “the risk of this kind of event is increasing” and because things “won’t go back to the way they were.”
Prof. Massimiliano Fazzini, a climate expert with the Italian Society of Environmental Geology, said that Italy currently has about 920 glaciers, almost entirely in the Alps, though only about 70 of them were monitored annually by the Italian Glaciological Committee.
Their contribution of snow and melted ice varied considerably depending on the year, but the water from them was usually used to fill artificial lakes that provide electricity or to direct water to rivers in times of drought. In the last 20 years, Professor Fazzini said, Italy had lost 25 percent of the water from those shrinking glaciers.
On Wednesday, as the ominous whir of helicopters buzzed over the village of Canazei, with its neat cheese-and-chocolate-commercial alpine houses, the authorities set up under the mountain, known as the Queen of the Dolomites, and announced that aid workers had recovered the remains of two more people spotted by drones. That brought the death toll from Sunday’s avalanche up to 10 people, at least four of whom have been identified as Italian, with one person still considered missing.
“We are doing everything possible to find these people,” said Maurizio Fugatti, the president of Trento Province.
They were victims of what Prime Minister Mario Draghi called “the deterioration of the environment and the climate situation.” Italy’s president, Sergio Mattarella, speaking in Mozambique on Tuesday, said it was a “symbol of what climate change, if not governed, is producing around the world.”
“There is no hope without everyone’s cooperation,” Mr. Mattarella said.
The Dolomites in northeastern Italy, with their jagged peaks, fresh air scented with the sawing of logs from the dense alpine forests, their hills gurgling with clear creeks, have long offered Italy and all of Europe a respite from the summer heat. But now they too are warming up, with the heat wave raising temperatures on the usually frigid mountains to around 50 degrees Fahrenheit.
That helped melt the ice on a glacier that, from 2004 to 2015, had already shrunk 30 percent in volume, according to a 2019 study by Italy’s National Research Council and international universities. The researchers predicted the disappearance of the glacier in 25 to 30 years.
Other experts have said that up to half of the glaciers in the Alps may disappear by 2050, and a report by the U.N. Intergovernmental Panel on Climate Change this year predicted irreversible loss of glaciers by the end of this century.
The consequences are dire for human life, the environment and local economies. The melting is even shifting national boundaries, which have often been drawn along glacial lines.
“Climate change,” Franco Narducci, an Italian politician, recently told Parliament, contributed to “the erosion and contraction of glaciers,” and forced the country to rethink how it drew its borders.
The most notable example has been the Rifugio Guide del Cervino, a traditional mountain lodge in the Pennine Alps on the border with Switzerland near the Matterhorn. The melting of a glacier has moved more of the refuge into Switzerland, causing a bureaucratic headache for the owner, who wants to stay in Italy, and an unexpected diplomatic headache for the two countries.
But now the pain is most acute in Canazei, the town in the Trentino area of Italy that sits in the mountain’s shadow.
On Tuesday, as reporters waited for helicopters to bring the region’s president to a news conference, Debora Campagnaro, whose sister Erica Campagnaro and brother-in-law, Davide Miotti, were still missing, took advantage of the assembled press to chastise the local authorities for not installing detection and warning devices that would have prevented people from approaching the glacier.
“My brother-in-law was an Alpine guide, extremely expert,” she said. “If he had only a sign of danger, he would not have gone with my sister. Husband and wife would not have left two children back home,” she said, her voice cracking.
Given the heat of the previous days, Ms. Campagnaro said, someone was to blame for not doing something. But as she broke from the crowd and returned to her car, she said there was another culprit: “The climactic things.”
In a grass field at the foot of the mountain, roped off with police tape, only a blue Dacia with plates from the Czech Republic remained. A sunshade glinted in the bright sun across its windshield and a spare gray T-shirt and pair of socks waited in the back. It belonged, Mr. Fugatti said, to one of the missing or dead on the mountain.
For now, only drones and helicopters have surveyed the site of the slide. Italy’s National Alpine and Cave Rescue Corps considers the glacier unstable, and too dangerous to explore by foot.
They also warned of the possibility of finding old ordnance. The glaciers played a role as a front in World War I between Austria-Hungary and Italy, when Austro-Hungarian soldiers bore tunnels deep into the ice. The retreating of the glaciers has sometimes exposed the remains of soldiers.
As technicians began equipping the area around the glacier with radar devices to sense disturbances, hikers in T-shirts and with water bottles sweated on the trails below the mountain.
“When the glacier melts, everyone will feel it, even down below,” said Anna Lazzari, 45, who came with her two children.
Her brother, Giampaolo Domidi, who has been hiking in the area for 40 years, said that the change of temperature since his youth was dramatic, and that he carried a fleece on his belt essentially as a memento of another time.
Mr. Domidi said he was “deeply worried” that global warming would make it impossible for his nephew and niece, who were sweating and exhausted next to him, to appreciate the natural wonders he grew up with.
And on the winding roads approaching the mountain and the lake fed by the glacier above, drivers got out of their cars to look at what the slide had wrought.
“They’ll never find anyone,” said Egidio Nicoletto, 74, shielding his eyes as he looked at the sheer cliff.
“Pieces, maybe,” said a motorcyclist, Raymond Oberhofer, 70.
Mr. Nicoletto said that he and his wife had a summer house nearby and that 30 years ago he skied on the glacier, even in the summer. “It was all snow, a completely different landscape,” he said. From their house, he said, they could see the majestic summit of the Marmolada, but every year “it was always less white.”
The problem, he noted, is everywhere, even in the province of Venice, where he lives. The rains there have slowed. “In Venice,” he said. “We don’t even know what water is anymore.”
In the days before the deadly slide, Mr. Budel posted a video on social media, where he has tens of thousands of followers. “Poor Marmolada glacier,” he wrote in the caption. “This year this glacier is going to get such a blow.”
Sitting in a wool hat thousands of feet below his refuge, he said that the lack of snow during the winter had left the glacier exposed, and that he had found it in worse condition in mid-June than he did last August.
“This tragedy makes us understand that climate change exists, but unfortunately it happened on a Sunday at 2 in the afternoon, the worst time and day possible,” he said. “Because if not, if it happened during the week and wasn’t a tragedy, we wouldn’t even be talking about it.”
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New York Times - World
China Offers Women Perks for Having Babies. Single Moms Don’t Qualify.
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Beijing is giving incentives to stem a demographic crisis, but its control over childbirth and its suppression of women’s rights are making it difficult for some aspiring parents to start a family.
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By Alexandra Stevenson
When Chan Zhang heard about the U.S. Supreme Court’s decision to overturn Roe v. Wade, she was baffled that Americans were still arguing over abortion rights.
“Here, overall, the society does not encourage abortion,” said Ms. Zhang, a 37-year-old junior faculty member at a prestigious university on China’s east coast, “but I feel like women have the right in terms of whether they want to get an abortion.”
Abortion, like almost all reproductive issues in China, is heavily centered on Chinese Communist Party authority. The party for decades forced abortions and sterilizations on women as part of its one-child policy. Now, faced with a demographic crisis, it wants women to have more than one baby — and preferably three.
But Beijing is still dictating who can have babies, discriminating against single women like Ms. Zhang and minorities through draconian family planning policies. The question now, many women say, is why they would choose to have any babies at all.
With China’s birthrate at a historical low, officials have been doling out tax and housing credits, educational benefits and even cash incentives to encourage women to have more children. Yet the perks are available only to married couples, a prerequisite that is increasingly unappealing to independent women who, in some cases, would prefer to parent alone.
Babies born to single parents in China have long struggled to receive social benefits like medical insurance and education. Women who are single and pregnant are regularly denied access to public health care and insurance that covers maternity leave. They are not legally protected if employers fire them for being pregnant.
Some single women, including Ms. Zhang, are simply choosing not to have a child, quietly pushing back against Beijing’s control over women’s bodies. Those who find ways to get around the rules often face consequences from the state.
“Many people think that being a single mom is a process of confrontation with public opinion, but it’s not,” said Sarah Gao, 46, a single parent who lives in Beijing and is outspoken about reproductive rights. “It’s actually this system.”
Chinese law requires a pregnant woman and her husband to register their marriage to get prenatal care at a public hospital. When Ms. Gao found out that she was pregnant, she had to tell doctors at one hospital that her husband was overseas to be admitted.
Her daughter was born in November 2016. Eight months later, Ms. Gao was fired from her job, prompting her to file a lawsuit accusing the company of workplace discrimination. The company won because Ms. Gao does not qualify for legal benefits and protections as an unmarried mother.
The court said her unmarried birth “did not conform to China’s national policy.” She is appealing for a third time.
China’s national family planning policy does not explicitly state that an unmarried woman cannot have children, but it defines a mother as a married woman and favors married mothers. Villages offer cash bonuses to families with new babies. Dozens of cities have expanded maternity leave and added an extra month for second- and third-time married mothers. One province in northwestern China is even considering a full year of leave. Some have created “parenting breaks” for married couples with young children.
But the sweeteners are not doing much to reverse the demographic crisis, especially in the face of China’s steadily declining marriage rate, which reached a 36-year low last year. Women who came of age during the greatest period of economic growth in China’s modern history increasingly worry that their hard-earned independence will be taken away if they settle down.
A politician at China’s most recent annual meeting of its rubber-stamp legislature suggested that the party be more tolerant toward single women who wanted children, giving them the same rights as married couples. Yet even as a shrinking population threatens Beijing’s long-term economic ambitions, the Chinese authorities have often failed to introduce lasting policy changes.
The authorities moved last year to scrap the use of “social support” fees — a sort of penalty — that single mothers pay to get benefits for their children. But some areas have been slow to adopt the new rules, and the regulations can vary because enforcement is left to the discretion of local governments. Recent changes to Chinese law make it illegal to discriminate against the children of single parents, but some women still have to navigate an unsympathetic bureaucracy.
Last year, landlocked Hunan Province said it would consider providing fertility services for single women, but it has not made much progress. When Shanghai decided to drop its policy of giving maternity benefits only to married women, it reversed the decision just a few weeks later, underlining just how hard it is for the authorities to loosen their grip on family planning.
“At the societal level, it is a threat to the legally recognized marriage institution and social stability,” said Zheng Mu, an assistant professor of sociology at the National University of Singapore who studies fertility in China.
Ten years ago, Kelly Xie, 36, got married because she wanted to have a child. “I had got to that age at the time, then I was picking and choosing and it seemed that he was the most suitable one,” she said. Four years later, she gave birth to a daughter, but she was unhappy in her marriage.
The Latest on China: Key Things to Know
A growing confrontation. After NATO put forward a new mission statement declaring China a systemic “challenge” striving to subvert the international order, Beijing accused the alliance of using Cold War strategies to contain the country and vowed to respond with “firm and strong” measures.
Expanding the surveillance state. China’s ambition to collect personal data from everyday citizens is more expansive than previously known, a Times investigation found. An analysis of over 100,000 government bidding documents revealed the country’s technological road map to ensure the longevity of its authoritarian rule.
Hot property market cools. A year ago, China’s real estate sector was humming. Now, recent turmoil has touched off a plunge in new home sales and depressed real estate prices for the first time in years, jeopardizing the prospects of an already fragile economy.
Forced labor. Mining companies in China’s western Xinjiang region are assuming a larger role in the supply chain behind the batteries that power electric vehicles and store renewable energy. But their ties to forced labor practices could portend trouble for industries that depend on materials from China.
Gender violence. Several women in the northern city of Tangshan were beaten after one of them rebuffed a man in a restaurant. Graphic footage of the attack has fueled an online debate that shows both the growing awareness of feminism and how divisive the subject still remains in the country.
Her mother-in-law doted on her husband and was quick to criticize Ms. Xie if anything was out of order at home, sometimes even calling her at work to complain about dust in the corner or an unwashed plate in the sink.
Now divorced, Ms. Xie said she would like to have a second child on her own, but her options are limited. One possibility is traveling overseas for in vitro fertilization, or I.V.F., which can be prohibitively expensive for some women. For now, Ms. Xie searches the internet, hoping to find someone willing to help her to get pregnant the old-fashioned way.
Providing single moms with maternity insurance to cover the costs of fertility services like I.V.F. would be a great source of support for unmarried women, Ms. Xie said. In Beijing, for example, married women can now freeze their eggs and get other subsidized I.V.F. services under the city’s medical insurance benefits, part of a new policy to “support fertility.”
I.V.F. is illegal for unmarried women almost everywhere in the country, so Li Xueke traveled to Thailand when she was 29 to have the procedure performed there. An entrepreneur who made her wealth running modeling schools, Ms. Li told herself that if she had not found a man she wanted to marry by 30, she would have a baby on her own.
She ended up with triplets, and nearly three years on, she does not regret her decision.
“I think I’d rather live a high-quality life as a single mother than get married and settle for less,” said Ms. Li, who does not need any financial assistance from the government and can hire nannies to help take care of her children.
But even among the most educated and accomplished women in China, Ms. Li is an outlier. Many successful women who want to have a child but are put off by the country’s policies toward single mothers have decided not to get pregnant.
“If you really want to have a baby without a man,” said Ms. Zhang, the faculty member, “you have to fight for it.”
Claire Fu and Zixu Wang contributed research.
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New York Times - World
Political Turmoil in Britain
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How Boris Johnson Fell, and What Happens Next
Britain’s prime minister said he would step down, less than three years after a landslide election victory. Here’s a guide to why he was forced out and who might succeed him.
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By Stephen Castle and Peter Robins
LONDON — One of his predecessors described him as a “greased piglet”: a man who could slip out of any tight situation.
And despite a damaging scandal involving parties during Britain’s coronavirus lockdown that brought him a fine and a stinging official report, Prime Minister Boris Johnson might have expected to be in a strong position.
A little less than three years ago, Mr. Johnson led the Conservative Party to its biggest election victory in decades. Until the next general election — on a date set by the prime minister, and potentially as late as January 2025 — only his own party’s lawmakers could force him out.
Early in June, they declined to do so, backing him in a no-confidence vote. And yet on Thursday morning, after a new scandal prompted a torrent of resignations and denunciations from cabinet ministers and other officials, he announced that he would step down once his party had chosen a successor.
Here’s a guide to how he got to that point, and to the process that will decide his replacement.
The Fall of a Prime Minister
The trouble started with ‘partygate,’ but it didn’t end there.
Since late last year, Mr. Johnson has been grappling with a series of reports about parties in Downing Street, where British prime ministers both live and work, while Covid lockdown rules were in force. The scandal became known as “partygate.”
In May, a long-awaited internal inquiry by a senior civil servant, Sue Gray, found that 83 people violated the rules at parties, during which some drank heavily, fought with each other and damaged property. The London police said they had imposed 126 fines for breaches of social distancing. Mr. Johnson himself received only one, for a surprise lunchtime birthday celebration, despite being present at several gatherings for which others were fined.
But in a country that banned almost all social contact for months and kept lesser, but still onerous, restrictions far longer, the claims of rule-breaking have packed an extraordinary emotional punch. Members of Parliament responded to Mr. Johnson’s initial denials of wrongdoing, and then to his apologies, with testimony from people who were barred from visiting dying relatives at the time of the gatherings.
A series of sexual misconduct scandals among Conservative lawmakers further damaged Mr. Johnson. This week’s resignations came after the departure of Chris Pincher, a deputy chief whip — responsible for keeping Conservative lawmakers in line — who was placed in that job by Mr. Johnson despite accusations of inappropriate behavior. Ministers and other officials denied on Mr. Johnson’s behalf that he had been aware of those accusations, only for successive accounts to rapidly unravel.
Boris Johnson’s critics had already tried and failed to remove him.
In Britain, it is hard to get rid of a prime minister, but far from impossible. The job goes to the leader of the political party with a parliamentary majority. The party can oust its leader and choose another one, changing prime ministers without a general election.
Under the Conservative Party’s rules, its members of Parliament can hold a binding vote of no confidence in Mr. Johnson if 15 percent of them — which currently means 54 lawmakers — write to formally request one. That moment came for Mr. Johnson on June 6, with a vote the same evening.
Mr. Johnson received 211 votes — just under 60 percent of his party’s 359 lawmakers — with 148 against him.
That’s a weaker result than it sounds, because almost half of those lawmakers also had government jobs that normally oblige them to back Mr. Johnson. That vote was a secret ballot, however, so it is impossible to know if all of them did.
But then came the cabinet resignations.
For a prime minister in trouble, winning a no-confidence vote is essential, but not always enough. Margaret Thatcher and Theresa May were both out of office within a year of defeating a leadership challenge, by larger margins than Mr. Johnson.
One key factor is whether cabinet ministers rebel. The catalyst for Mrs. Thatcher’s demise in 1990 was the resignation of Geoffrey Howe, a disaffected former ally, and Mrs. May lost several ministers, including Mr. Johnson, who quit as foreign secretary in 2018.
On Tuesday evening, two of Mr. Johnson’s top ministers — Rishi Sunak, the chancellor of the Exchequer, and Sajid Javid, the health secretary — resigned within minutes of one another. More decisively, a flood of further resignations followed, with more than 50 members of Parliament quitting cabinet roles or other government positions by Thursday morning, including some appointed to replace those who had already resigned.
And there was heavy pressure behind the scenes.
The next stage was once known as a visit from the “men in gray suits,” a phrase dating from an age when all key power brokers were men. In those days, when a group known as the “magic circle” chose the Conservative leader, such bigwigs could withdraw support, too. And leaders can sometimes still be persuaded to depart on their own terms rather than be booted out.
Mrs. May resigned in 2019, after surviving a leadership vote, when it was clear that her position had become hopeless. Similar pressure, accompanied by ministerial resignations, was used to evict Tony Blair, the Labour Party prime minister, from Downing Street in 2007. On Wednesday, Downing Street was practically a catwalk for gray suits, with a parade of ministers and party officials visiting Mr. Johnson and seeking to convince him that his position was untenable.
Mr. Johnson was not easily convinced. On Wednesday night, he even fired his housing secretary, Michael Gove, a fellow Brexit campaigner and Conservative power broker who was reportedly among the first to make a private appeal to him that day.
On Thursday morning, Mr. Johnson let it be known that he had changed his mind, acknowledging in a speech later that day that it was clearly “the will of the parliamentary Conservative Party” that he step aside.
There isn’t a clear successor.
One of the reasons that Mr. Johnson’s ousting was so messy is because there is no consensus on who would replace him.
Mr. Sunak, once considered the most likely successor, has himself suffered a fall from grace. He was fined for attending the same party as Mr. Johnson, and has also faced damaging reports around the tax status of his wealthy wife.
Liz Truss, the foreign secretary, has remained in the government and is a leading contender. So, from outside the government, is Jeremy Hunt, the former health secretary who lost to Mr. Johnson in the last Conservative leadership contest. Several others may run, including Mr. Javid, who gave a finely calculated resignation speech. Polling of party members suggests that Ben Wallace, the defense secretary, or Penny Mordaunt, a trade minister, could be strong candidates if they run.
The Fall of Boris Johnson, Explained
Turmoil at Downing Street. Britain’s prime minister Boris Johnson said he would step down less than three years after his landslide election victory, following a series of scandals that have ensnared his government. Here’s what led to this:
The Pincher case. Mr. Johnson’s downfall is connected with the resignation of Chris Pincher, a Conservative deputy chief whip, after he admitted to having groped two men. Outrage grew as it was revealed that Mr. Johnson was aware of prior sexual misconduct allegations against him when he appointed him; the prime minister had previously denied knowing about the accusations.
A wave of resignations. The revelations prompted the unexpected resignation of two of Mr. Johnson’s highest-ranking ministers — the chancellor of the Exchequer, Rishi Sunak, and the health secretary, Sajid Javid. That was followed by a flurry of resignations of other ministers and officials, capped by Mr. Johnson’s decision to step down.
The ‘Partygate’ scandal. Since late last year, Mr. Johnson had been grappling with reports about parties he attended in Downing Street while Covid lockdown rules were in force. An internal inquiry found that 83 people violated the rules at parties, and the police imposed hundreds of fines, including one on Mr. Johnson, for breaches of social distancing. Mr. Johnson survived a no-confidence vote triggered by the scandal, but was left reeling politically.
Other scandals. The prime minister’s reputation had also been tarnished by his staunch defense of a Conservative lawmaker for violating lobbying rules, his government’s contentious plans to change the system that investigated that lawmaker and the costly refurbishment of his apartment at No. 10 Downing Street, for which he secretly used funds from a Conservative Party donor.
But they all need to be careful. In the past, ambitious rivals have suffered from being seen as disloyal (though not Mr. Johnson, who opposed Mrs. May and then succeeded her).
And it might take a while to chose one.
Mr. Johnson’s plan to remain in 10 Downing Street until a successor is chosen follows the pattern of his two most recent predecessors.
But the timetable for the leadership contest is not in his hands, and it does not follow a published set of rules.
The details and the schedule will be set by the same committee of backbench Conservative lawmakers that makes decisions about no-confidence votes. It is called the 1922 Committee, in honor of the meeting that decided another episode of party tumult a century ago.
What is known is that there will be a two-stage process, whose details are set out in a briefing from the British Parliament’s library.
First, Conservative lawmakers hold a series of ballots among themselves to whittle the number of contenders down to two. In 2019, when Mr. Johnson won, the process began with 10 candidates, and took six ballots. This time, lawmakers reportedly hope to be done before Parliament takes its summer vacation, which starts on July 21.
Then, the party’s entire dues-paying membership gets a ballot to chose between the final two. As of last year, according to a speech by a party official, there were about 200,000 Conservative Party members; they pay a standard annual subscription of 25 pounds, about $30.
The last two candidates in 2019, Mr. Johnson and Mr. Hunt, were given six weeks to make their cases. The result of the membership vote was announced some 46 days after Mrs. May had resigned as party leader, and Mr. Johnson visited Queen Elizabeth to be appointed prime minister the next day.
In this case, the contest will most likely be completed in early September. That would give the new prime minister time to prepare for a major televised speech at the Conservative Party’s annual conference the next month.
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New York Times - World
Live Updates: Shinzo Abe of Japan Dies After Being Shot During Speech
The former prime minister, 67, was assassinated on Friday in the city of Nara. He served in the office longer than anyone before stepping down in 2020.
Motoko Rich
Shinzo Abe, Japan’s longest-serving prime minister, died on Friday at 67, after being shot while campaigning for a candidate ahead of national elections.
The police arrested a suspect, Tetsuya Yamagami, 41, on an initial charge of attempted murder before Mr. Abe’s death was announced.
The Japanese Fire and Disaster Management Agency said that Mr. Abe had been shot in his right neck and left chest. Footage on social media showed Mr. Abe collapsed and bleeding on the ground in the western city of Nara, near Kyoto.
Hidetada Fukushima, the professor in charge of emergency medicine at Nara Medical University Hospital, said on Friday evening that Mr. Abe was pronounced dead there shortly after 5 p.m.
Mr. Abe was brought to the hospital at 12:20 p.m. showing no vital signs, Dr. Fukushima said. He said Mr. Abe had sustained two bullet wounds. Doctors tried to stop the bleeding and did a transfusion, but they could not resuscitate him, Dr. Fukushima said.
Gun violence is rare in Japan, where just 10 shootings that contributed to death, injury or property damage were reported in 2021, according to statistics from the National Police Agency. In those episodes, one person died and four others were injured, figures that do not include accidents or suicides.
Prime Minister Fumio Kishida called the assassination “an act of cowardly barbarism.” “I once again condemn it with the strongest words,” he said.
He added that the free and fair election, which is the basis of democracy, should absolutely be protected. The election is to be held on Sunday.
Mr. Abe was giving a campaign speech on behalf of Kei Sato, 43, a member of the Liberal Democratic Party from Nara who was running for re-election in the Upper House of Parliament. Mr. Abe, who resigned as prime minister in 2020 because of ill health, remained a power broker for the party.
Mr. Abe had been speaking for less than a minute when gun shots went off. Yoshio Ogita, 74, the secretary general of the L.D.P.’s local chapter, was standing next to Mr. Abe. He said he heard two loud sounds and saw a plume of white smoke rising into the sky.
“I didn’t know what had happened,” he said in a telephone interview on Friday afternoon. “I saw him collapse.”
Images shared on social media showed a man being tackled after the shooting near Yamatosaidaiji Station. The man was a Nara resident, according to NHK, the public broadcaster. The police said they had retrieved a crude weapon from the scene. Officials have not discussed a motive.
Michael D. Shear
President Biden said in a statement, “While there are many details that we do not yet know, we know that violent attacks are never acceptable and that gun violence always leaves a deep scar on the communities that are affected by it. The United States stands with Japan in this moment of grief. I send my deepest condolences to his family.”
Michael D. Shear
President Biden said he is “stunned, outraged, and deeply saddened by the news that my friend Abe Shinzo, former Prime Minister of Japan, was shot and killed while campaigning. This is a tragedy for Japan and for all who knew him.”
Ruth Maclean
President Macky Sall of Senegal offered his “heartfelt condolences” to Abe’s family, the government and the Japanese people, adding: “I salute his memory.”
Ivan Nechepurenko
In offering his condolences, President Vladimir V. Putin of Russia said in a statement that he and Abe had been in regular contact.
Victoria Kim
Assassination attempts are rare in today’s Japanese politics, but in 1960, there were at least three attempts during a turbulent time, culminating in a fatal attack on a Socialist leader who was stabbed with a sword during a televised rally.
In the lead-up to Japan’s general elections that year, the attacker, Otaya Yamaguchi, a 17-year-old university student who was a member of an ultranationalist group, rushed onto the stage where the hulking, charismatic politician was giving an election speech and plunged a foot-long sword into Mr. Asanuma’s chest.
Mr. Asanuma, 61, died on the way to the hospital.
The rally, where leaders of three major political parties were giving speeches before about a thousand spectators, was being recorded for television broadcast, and footage of the assassination was later aired. A photo capturing the instant after the stabbing, in which Mr. Yamaguchi is poised to take a second stab, with Mr. Asanuma clutching his chest, was awarded the Pulitzer Prize the following year.
Mr. Yamaguchi maintained that he had acted alone and later hanged himself in his cell while he was awaiting trial. He posthumously became a hero and martyr to the Japanese right, according to scholars.
The fatal stabbing took place during a turbulent year in which a series of huge protests arose against a revision of a U.S.-Japan security treaty. Mr. Asanuma, leader of the Japan Socialist Party, was a vocal critic and a prominent figure in the protests.
Right-wing nationalists in Japan strongly supported the U.S.-Japan military alliance, putting them at odds with Mr. Asanuma and his Socialist Party, which sought closer relations between Japan and the Communist world.
Three months before Mr. Asanuma’s killing, Nobusuke Kishi, Mr. Abe’s grandfather and at the time the prime minister, was stabbed at his home in Tokyo but survived.
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Euan Ward
The Dalai Lama called Abe a friend and said that he had “truly lived a meaningful life in the service of others.” In a letter to Abe’s wife, he said Abe had done much to “preserve our rich Buddhist cultural heritage and identity” and was “a steadfast friend of the Tibetan people.”
Abdi Latif Dahir
Kenya’s president, Uhuru Kenyatta, mourned the killing of Shinzo Abe, saying in a statement that it was “somewhat unbelievable to learn of the death of my friend, and one of Kenya’s foremost development ally.”
Michael D. Shear
White House spokesperson: "We are shocked and saddened to hear about the violent attack against former Japanese Prime Minister Shinzo Abe. We are closely monitoring the reports and keeping our thoughts with his family and the people of Japan."
Amy Chang Chien
Taiwan’s President Tsai Ing-wen said on Twitter that Abe gave a lot of support and consideration to Taiwan during his lifetime, writing, “We will never forget his kindness, and believe that he will surely watch over democracy in the Indo-Pacific region even in heaven.”
Hikari Hida and Hisako Ueno
The stunning assassination of Prime Minister Shinzo Abe rattled Japan and its sense of identity as a peaceful country where violent crime is rare.
The graphic videos and photographs of Mr. Abe being gunned down during a lunchtime campaign rally in western Japan had stunned the nation on Friday. Shock turned to grief when the former prime minister was declared dead in the early evening.
“You never hear about gun violence here. On TV, you hear about it all the time in the U.S. but not here,” said Ayane Kubota, 37, who was heading home from work and looking at the news of Mr. Abe’s death on her phone. “This is so not Japanese.”
Erika Inoue, a 25-year-old designer, said the events of the day felt more like a Hollywood script than real life in Japan, where there was one death in 2021 from a gun-related incident.
“I’m shocked by this,” she said. “The shooting part is confusing. There are guns? In Japan?”
Near the train station crossing where Mr. Abe was shot, a makeshift memorial started to appear after the news of his death. People dropped off flowers, slices of watermelon, candy and bottles of juice as crowds gathered to take photos and stop for a moment.
When news of Mr. Abe’s death was announced before Friday’s game between the Yomiuri Giants and the Yokohama DeNA BayStars, there were screams and surprised voices from the stands. Then, the crowd fell quiet and a 30-second moment of silence was observed.
Euan Ward
Iran’s foreign ministry called Abe's assassination an “act of terrorism.” In a statement, Nasser Kanani, the ministry’s spokesman, said, “As a country that has been a victim of terrorism and has lost great leaders to terrorists, we are following the news closely and with concern.”
Makiko Inoue
Speaking to reporters, Fumio Kishida praised Abe’s achievements concerning peace and stability in both Japan and the world. He added that free and fair elections should absolutely be protected.
Makiko Inoue
Fumio Kishida, Japan's prime minister said, “An act of cowardly barbarism has stolen Prime Minister Abe’s life. It is absolutely unallowable, and I once again condemn it with the strongest words.”
The New York Times
Mourners have begun placing flowers near the site where Abe was assassinated in Nara, Japan.
Aurelien Breeden
President Emmanuel Macron of France said on Twitter on Friday that “Japan has lost a great Prime Minister, who dedicated his life to his country and worked for world balance.”
John Yoon
“Mr. Abe was greatly admired by many Filipinos,” the Philippine Department of Foreign Affairs wrote on Twitter. “We thank him for his key role in the strengthening of Philippines-Japan relations and for establishing a very deep bond of friendship with our country.”
Amy Qin
Taiwan’s foreign ministry called Abe the island’s “precious democratic partner” and its “staunchest friend.” He had recently published an op-ed in the Los Angeles Times calling on the United States to make clear in the wake of Russia’s invasion of Ukraine that it would defend the self-governed island against any attempted invasion by Beijing.
Amy Qin
When Shinzo Abe was prime minister of Japan, he worked assiduously to bring the historically strained relationship between Beijing and Tokyo to a more even keel. But in recent months, Mr. Abe had become increasingly vocal in his criticism of Beijing and support for Taiwan, a self-governed island claimed by Beijing.
His hard line stance had drawn Beijing’s ire. In December of last year, Mr. Abe told a forum that “a Taiwan emergency is a Japanese emergency,” and that Japan and the United States could not stand by if China attacked Taiwan.
Mr. Abe’s remarks prompted China’s Foreign Ministry to summon Japan’s ambassador in Beijing for an “emergency meeting.” The Global Times, a state-backed nationalist tabloid, called Mr. Abe the “chief anti-China politician in Japan.”
On Friday, Zhao Lijian, a Chinese Foreign Ministry spokesman, said that Beijing had taken note of the reports of Mr. Abe’s shooting and was “shocked.”
Mr. Zhao said China noted Mr. Abe had made “contributions to the improvement and development of China-Japan relations.”
It was a tall task. Relations between Japan and China have long been haunted by the memory of war and occupation and further strained by territorial disputes. Mr. Abe took office in 2012 during a period of peak anti-Japanese sentiment in China, when angry demonstrators took to the streets around the country to protest Japan’s claim to islands in the East China Sea — known as the Senkaku in Japan, and the Diaoyu in China.
But in the following eight years, Xi Jinping, China’s top leader, and Mr. Abe met many times. While few were under the illusion that the world’s second- and third-largest economies would ever become instant partners, each side recognized the need for a diplomatic thaw to normalize relations.
In 2018, Mr. Abe became the first Japanese leader to make an official state visit to China in seven years. He and his Chinese counterpart, Li Keqiang, signed several cooperation agreements that signaled both countries’ desire to forge deeper economic and political cooperation. It was widely seen as a hedge against the volatile, America-first policies of President Donald J. Trump.
“In recent years, China-Japan relations got back to the right track and achieved new progress,” Mr. Zhao, the Chinese foreign ministry spokesman, said in 2020 responding to the news of Mr. Abe’s resignation. “We speak positively of Prime Minister Abe’s important efforts in this process.”
But in the years since Mr. Abe stepped down, concerns within Japan about China have grown, especially over Beijing’s human rights violations and its increasingly assertive military posture toward Taiwan. Wary of being drawn into a superpower conflict in their own backyard, Japanese politicians, including Mr. Abe, have come out in favor of measures to shore up Japan’s defense and increase Tokyo’s support for Taiwan.
As a result, the news on Friday of Mr. Abe’s shooting drew an immediate outpouring of support in Taiwan. Taiwan’s President Tsai Ing-wen said on Facebook that Shinzo Abe was not only a good friend, but also Taiwan’s “staunchest ally” and that he had spared no effort to promote relations between Taiwan and Japan.
Amy Chang Chien contributed reporting.
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Erin Mendell
In offering his condolences on Twitter, President Volodymyr Zelensky of Ukraine said, “This heinous act of violence has no excuse.”
Isabella Kwai
“At today’s cabinet meeting we paused to reflect on this dark day for Japanese democracy,” said Prime Minister Mark Rutte of the Netherlands on Twitter, calling the attack on Abe cowardly. “I have fond memories of our friendship and the work we did together,” he said.
Elisabetta Povoledo
Describing Abe as a “protagonist in recent Japanese and international politics” and praising him for “his innovative spirit, his reforming vision,” Prime Minister Mario Draghi said that Italy was “shocked by the terrible attack, which affects Japan, its free democratic debate.” Mr. Draghi said Italy was “close to his loved ones, to the government and the entire Japanese people.”
Karan Deep Singh
“Our thoughts are with all Japanese people at this very sad time,” said Simon Coveney, the Irish foreign and defense minister, on Twitter.
Sang-Hun CHOE
President Yoon Suk-yeol of South Korea sent a telegram to Abe’s wife, expressing his “condolences and sympathy to the bereaved family and the people of Japan over the loss of its longest-serving former prime minister and a respected politician,” his office said. Yoon called the attack an “intolerable act of crime.”
John Yoon
Prime Minister Petr Fiala of the Czech Republic said on Twitter that he was “deeply saddened” and sent his prayers to his family and the people of Japan.
Karan Deep Singh
Yair Lapid, the prime minister of Israel, said his country is mourning Abe’s death. “He was a fierce & distinguished leader and a key architect of modern Israel-Japan relations,” Mr. Lapid wrote on Twitter.
Victoria Kim
News of the shooting of Shinzo Abe, Japan’s former prime minister, was met with an outpouring of shock and sympathy from leaders and politicians around the world, in a sign of the lasting global ties he had sought to foster in his eight years as the country’s leader.
Throughout his time in office, Mr. Abe had engaged in proactive diplomacy with close allies, as well as with countries with which Japan had thorny relations. He sought to cast his country as a defender of the liberal world order and as a counterweight to China’s rise in the region.
In his jet-setting diplomacy — he visited about 80 countries during his term — Mr. Abe grew chummy with President Donald J. Trump, met dozens of times with President Vladimir V. Putin of Russia and, in 2018, became the first Japanese leader to visit Beijing in seven years when he met with China’s top leader, Xi Jinping.
Mr. Abe also hosted President Barack Obama when he made a poignant, historic visit in 2016 to Hiroshima, where the United States dropped an atomic bomb at the end World War II. Mr. Obama was the first American president to do so.
After the news of his death, Ursula von der Leyen, president of the European Commission, said on Twitter that the assassination was a “brutal and cowardly murder.” Prime Minister Narendra Modi of India said on Twitter that he was “shocked and saddened beyond words” at Mr. Abe’s fatal shooting. “He was a towering global statesman, an outstanding leader, and a remarkable administrator,” Mr. Modi wrote. “He dedicated his life to make Japan and the world a better place.”
After Mr. Abe’s death was confirmed on Friday, Secretary of State Antony J. Blinken Jr., who was in Bali, Indonesia, for a Group of 20 meeting, called the attack “profoundly disturbing,” adding that Mr. Abe had had “great vision for what a free and open Indo-Pacific region could look like, and also incredible ability to really work toward realizing that vision.”
Zhao Lijian, spokesman for the Chinese foreign ministry, said at a regularly scheduled news briefing earlier on Friday that Beijing was “shocked” by the shooting.
Among other global figures, Russia’s foreign minister, Sergey Lavrov, expressed his condolences at the G20 meeting, according to Reuters. Britain’s prime minister, Boris Johnson, wrote on Twitter that he was “utterly appalled and saddened to hear about the despicable attack.” Singapore’s prime minister, Lee Hsien Loong, called Mr. Abe “a good friend of Singapore.” Prime Minister Narendra Modi of India tweeted that he was “deeply distressed,” saying Mr. Abe was a “dear friend.” And President Tsai Ing-wen of Taiwan, in a Facebook post, called Mr. Abe “our good friend” and a staunch ally.
In 2018, in a moment perhaps emblematic of Mr. Abe’s assertive diplomacy, he stepped into a leading role after the Trump administration pulled out of what was called the Trans-Pacific Partnership, a multilateral trade agreement initiated by the United States. In the absence of the United States, Japan marshaled the remaining nations into signing the sweeping trade deal.
But Mr. Abe’s long-held aspirations to strengthen Japan’s military and pare the pacifism that had dominated the country’s postwar policies — along with his balking at demands for an apology for his country’s wartime atrocities — wore on relations with Asian neighbors that had suffered from Japan’s imperial ambitions.
With his denial that the Japanese military had forced women into sexual slavery during the war and the push for Japanese textbooks to carry nationalist versions of history, relations between Japan and South Korea under Mr. Abe deteriorated to one of the lowest points in recent years.
Michael Crowley contributed reporting.
Isabella Kwai
Prime Minister Magdalena Andersson of Sweden said on Twitter that “Sweden stands in sympathy and solidarity with Japan, our close friend and partner, at this difficult time.”
Aurelien Breeden
“France expresses its deepest sympathy and solidarity with Japan after the heinous assassination,” the French foreign ministry said in a statement, and that the country “expresses its sincere condolences to his family, his loved ones and the Japanese people.”
Isabella Kwai
Chancellor Olaf Scholz of Germany said, “We stand even in these difficult hours close to Japan.”
Karan Deep Singh
Theresa May, Britain’s former prime minister, said on Twitter that Abe was “a statesman of the highest calibre. A dependable partner and trusted ally. A consummate host. But also the warmest and kindest of friends.”
John Yoon
President Recep Tayyip Erdogan of Turkey called Abe a dear friend and wrote on Twitter, “I condemn those who carried out this heinous attack.”
Isabella Kwai
Dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus, director general of the World Health Organization called Abe “an outstanding champion for #HealthForAll.”
John Yoon
Charles Michel, the president of the European Council, sent his condolences to Abe’s family. “I will never understand the brutal killing of this great man,” he said on Twitter. “Japan, Europeans mourn with you.”
Isabella Kwai
Ursula von der Leyen, president of the European Commission called the assassination of Shinzo Abe a “brutal and cowardly murder” and said on Twitter, “A wonderful person, great democrat and champion of the multilateral world order has passed away.”
John Yoon
Jens Stoltenberg, NATO’s secretary general, writing on Twitter, called Abe, “a defender of democracy and my friend and colleague over many years.”
Motoko Rich
Shinzo Abe was pronounced dead at 5:03 pm. Based on his wounds, it appeared he had been shot from the front, said Hidetada Fukushima, of Nara Medical University Hospital. Witnesses had said they saw the gunman approaching from behind. Fukushima said there was what appeared to be an exit wound on Abe's left shoulder. More than 20 medical personnel worked on the former prime minister.
John Yoon
Prime Minister Anthony Albanese said he was “shocked and saddened” by Abe's death. “He was a great friend and ally to Australia,” he said on Twitter. “Deepest sympathies to his family and the people of Japan. We mourn with you.”
Karan Deep Singh
Prime Minister Narendra Modi of India said on Twitter that he was “shocked and saddened beyond words” at Abe's death. “He was a towering global statesman, an outstanding leader, and a remarkable administrator,” Mr. Modi wrote. “He dedicated his life to make Japan and the world a better place.”
I am shocked and saddened beyond words at the tragic demise of one of my dearest friends, Shinzo Abe. He was a towering global statesman, an outstanding leader, and a remarkable administrator. He dedicated his life to make Japan and the world a better place.
Motoko Rich
Abe received over 100 units of blood in transfusions over four hours as he hemorrhaged from a wound in the heart, said Hidetada Fukushima, the professor in charge of emergency medicine at Nara Medical University Hospital. He arrived at the hospital in cardiopulmonary arrest and was never revived.
Yonette Joseph
Prime Minister Boris Johnson of Britain said on Twitter: “Incredibly sad news about Shinzo Abe. His global leadership through unchartered times will be remembered by many. My thoughts are with his family, friends and the Japanese people.The UK stands with you at this dark and sad time.”
Motoko Rich
Dr. Fukushima said that Abe suffered two bullet wounds and that doctors did not find any bullets during the efforts to save him.
Motoko Rich
Shinzo Abe arrived at the hospital at 12:20 p.m. on Friday and was showing no vital signs. He had two small wounds to the neck, and the bullet traveled to his heart, said Hidetada Fukushima, the professor in charge of emergency medicine at Nara Medical University Hospital. Doctors tried to stop the bleeding and did a blood transfusion but could not resuscitate him. He died shortly after 5 p.m.
Hikari Hida
A stunned Japan grappled to make sense of the shooting of former Prime Minister Shinzo Abe, who remained the most recognizable Japanese politician even after stepping down from office two years ago.
The graphic footage of Mr. Abe lying unconscious with blood covering his dress shirt rocked the consciousness of a nation where violent crime is rare and gun violence is almost nonexistent.
“These things don’t happen in Japan. This is like a movie,” said Tetsuya Yamanaka, 31, who was on a break from working at a convenience store in Nagatacho, an area of Tokyo where the national legislature and the prime minister’s residence are located.
Even Japanese people who said they don’t follow politics much expressed disbelief.
“I don’t know much about politics but, of course, I know Abe-san. He is probably the most respected prime minister and everyone in Japan knows him,” said Misaki Nagai, 34. “It’s very scary to hear about what happened to him.”
In the middle of a heated campaign period before elections for the Upper House of Parliament scheduled for Sunday, even opposition lawmakers asked that comments about the shooting remain respectful.
Renho Saito, who is hoping to retain her seat in Sunday’s election, said on Twitter that she was praying for Mr. Abe’s safety with a heavy heart and that she was focused on putting aside “ideological differences” and focusing on “preserving democracy.”
Hiroshi Yamada, who is running for a seat in the upcoming election and is a member of Mr. Abe’s ruling Liberal Democratic Party, said he went to pray at Yasukuni Shrine, a memorial with strong links to Japan’s imperial past.
He said the party had asked him to suspend his campaign, but he commented on Twitter that staying silent would be akin to “giving in to terrorism.”
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Ben Dooley
Mieko Nakabayashi was in a TV studio, waiting to be interviewed about Boris Johnson’s resignation, when she heard that former Prime Minister Shinzo Abe had been shot during a campaign speech.
Ms. Nakabayashi, a former lawmaker and a professor of political science at Waseda University, said she and the program’s hosts were “astonished,” adding that “they couldn’t believe that this could happen in Japan.”
It was a sentiment felt across the country, where violence of all kinds is rare, and where before Friday, the idea of trying to kill a politician seemed like a relic of a long-gone era.
Gun violence is almost unheard of in Japan, which has some of the world’s most stringent firearm laws. In 2021, there were only 10 shootings, resulting in one death and four injuries, according to data from the National Police Agency.
Tempers rarely run high in Japan’s famously sedate politics. Even the ultra-right-wing groups that regularly prowl city streets in black vans, broadcasting political propaganda, are viewed as more of a nuisance than a threat to public safety.
Police protection at political events is light, and during campaign season, voters have plenty of opportunities to interact with the country’s top leaders.
Assassination was a regular feature of Japan’s turbulent politics in the years leading up to World War II. But since then, only a handful of politicians have been murdered.
The last killing of a national-level political figure was in 1960, when a 17-year-old extreme nationalist stabbed to death the leader of Japan’s Socialist Party, Inejiro Asanuma.
The same year, another ultranationalist attacked Mr. Abe’s grandfather, Prime Minister Nobusuke Kishi, stabbing him repeatedly in the leg and sending him to a hospital.
In recent decades, what little political violence Japan has seen has often been linked to organized crime or to right-wing groups. In 2007, Kazunaga Ito, the mayor of Nagasaki, was shot to death by a gang member.
Journalists have also occasionally been targets. In 1987, a reporter for the left-leaning Asahi Shimbun newspaper was murdered, in an incident linked to right-wing anti-Korean groups.
Protesters have sometimes expressed their grievances by taking their own lives, hoping to draw public sympathy to their causes. Most famously, the novelist Yukio Mishima killed himself in 1970, after leading a small group of right-wing militants in a failed coup.
Gerald L. Curtis, a professor emeritus of political science at Columbia University, said that the attempt on Mr. Abe’s life would reverberate through Japan’s politics.
“It no doubt will shake up the Japanese terribly and will reinforce the view that Japan is no longer the safe, peaceful country it has been since the end of WWII and has to change to deal with the new frightening realities it faces,” he said in an email.
“The question is how Japan’s political leaders respond.”
Daisuke Wakabayashi
The attack on former Prime Minister Shinzo Abe of Japan was especially shocking because it involved a gun — a type of crime that is extremely rare in a country with some of the most stringent laws around buying and owning a firearm.
In Japan, 10 shootings that contributed to death, injury or property damage were reported in 2021, according to statistics from the country’s National Police Agency. Of those gun-related episodes, one person was killed and four others were injured. The figures do not include accidents or suicides.
Japan’s firearms law states that, in principle, firearms are not permitted in the country. There are exceptions for guns used in hunting, but the process of getting a license is time-consuming and expensive, so very few people go through the hassle of owning a firearm.
A person must pass 12 steps before they are allowed to purchase a firearm, starting with a gun-safety class and then passing a written exam administered three times a year. A doctor must sign off on the gun buyer’s physical and mental health. Other steps include an extensive background check and a police inspection of the gun safe and ammunition locker necessary to store firearms and bullets.
In 2020, there were roughly 192,000 licensed firearms in the country, with the vast majority being shotguns and hunting rifles, according to the police agency. That is fewer than the number of registered guns in Alabama, which has a population about one-20th of Japan.
It’s not clear how the rules around Japan’s gun ownership pertained to the suspect in the Abe shooting. The gun involved appeared to be homemade, based on videos and photos.
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Victoria Kim
Shinzo Abe is a third-generation nationalist leader who, in eight years at the country’s helm starting in 2012, sought to revive Japan’s stagnant economy and restore some of the country’s militarism and pride.
During his two terms the 67-year-old conservative prime minister faced steep opposition for his push for a more muscular military and his bid to revise a pacifist clause in the country’s Constitution, which had been imposed by the United States after World War II. He stepped down in 2020, after a resurgence of a chronic illness, ulcerative colitis.
The grandson of a prime minister who was accused of but never tried for war crimes, Mr. Abe was first elected to lead the country in 2006 while espousing a hawkish, unapologetic stance for Japan. He lasted barely a year.
In 2012, he returned to the job with a more pragmatic approach, focusing early in his tenure on efforts to lift Japan out of its decades-long economic malaise. The optimism brought by “Abenomics,” as those efforts to overhaul Japan’s economy were known, won him high approval ratings and international prominence in those first years.
He also continued to pursue his ambitions to build up Japan’s military. In 2015, huge public protests broke out and opposition politicians took Mr. Abe to task when he forged ahead with legislation authorizing the country’s troops to go on overseas combat missions to fight alongside allies. The military move went against decades of reserving force only for self-defense.
Mr. Abe ultimately failed to achieve his long-held dream to revise a clause in the Constitution renouncing war. The Constitution was also strongly opposed by his maternal grandfather, Nobusuke Kishi, who was accused of war crimes by the Americans, released without trial and later went on to serve as prime minister from 1957 to 1960.
Japan’s first prime minister to be born after the war, Mr. Abe also riled neighboring Asian countries by resisting calls for Japan to apologize for its World War II atrocities. In a speech marking the 70th anniversary of the war’s end, he said the country’s future generations should not be “predestined to apologize.”
Mr. Abe was first elected to Parliament in 1993, to the seat vacated by the death of his father, a one-time foreign minister and influential leader in the Liberal Democratic Party. He was appointed the party’s deputy chief secretary in 2000 and traveled to North Korea’s capital, Pyongyang, with then-Prime Minister Junichiro Koizumi to negotiate the release of Japanese citizens abducted by the North.
As prime minister, he led his party to two more victories in national elections but was marred by influence-peddling scandals and faced criticism for the lack of progress on his stated aims of improving quality for women.
In his final months as prime minister, Mr. Abe saw his popularity plunge and his government face criticism for what many considered its inadequate early response to contain the coronavirus pandemic. He set the record as the country’s longest-serving prime minister just four days before he resigned.
John Yoon
Videos shared on social media showed the scene moments after Shinzo Abe was shot, at a three-way junction in the city of Nara.
A number of people, many of them in orange campaign shirts, some kneeling, were crowded together near a red box, on which Mr. Abe apparently had been standing when he was shot while giving a campaign speech. A crying woman was escorted away. Mr. Abe could not be clearly seen.
“I can’t believe it,” a bystander said. “Who shot him?” the person asked. Another person, speaking into a megaphone, asked for someone with medical training.
In bird’s-eye-view footage, a small group of people could be seen several yards away, appearing to carry someone. A larger crowd of bystanders watched from a nearby sidewalk.
Mr. Abe was campaigning for a candidate in elections to the Upper House of Japan’s Parliament, scheduled for Sunday. Officials said after the shooting that all campaigns had been suspended.
Daisuke Wakabayashi contributed reporting.
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Motoko Rich
It was the most prosaic of political scenes: a major party broker speaking on behalf of a loyal fellow politician two days before a parliamentary election.
Shinzo Abe, the former prime minister, was stumping behind a traffic barrier on a street near a train station in Nara, the ancient capital of Japan, on behalf of Kei Sato, a fellow member of the ruling Liberal Democratic Party. Shaking his fist and shouting into a microphone, Mr. Abe praised the 43-year-old Upper House incumbent as a hope for the future of Japanese politics.
Mr. Abe had been speaking for less than a minute when two loud sounds, like gunshots, rang out behind him.
Yoshio Ogita, 74, secretary general of the local chapter of the L.D.P., was standing next to Mr. Abe. He heard two loud sounds and saw a plume of white smoke rising to the sky. “I didn’t know what had happened,” he said in a phone interview. “I saw him collapse.”
Mr. Abe toppled from a small 20-inch riser, on which he had been standing to rise above the crowd. A reporter for NHK, the public broadcaster, who covered the speech said Mr. Abe crumpled to the ground after the second shot, clutching his chest.
Bystanders rushed to Mr. Abe while three men in suits, believed to be part of the former prime minister’s security detail, pinned down a man in a grey T-shirt and khaki pants. The man had tossed aside what appeared in video and photos to be a crude gun.
The man, Tetsuya Yamagami, was arrested, and police said they retrieved a gun from the scene. Ambulances and fire trucks rushed to the scene, and as emergency workers rushed to administer CPR, Mr. Abe was covered with a large blue tarp.
Emergency workers loaded him onto a stretcher, and under cover of the tarp, loaded him onto a medical evacuation helicopter that took him to Nara Medical University Hospital.
David E. Sanger
WASHINGTON — In the chaotic month after Donald J. Trump was elected in 2016, one world leader figured out how to get to him — and arrived at Trump Tower with a gold-plated golf club to get on the right side of America’s new leader.
It was Shinzo Abe, already four years into what became the longest prime ministership in postwar Japanese history. He knew that Mr. Trump had a fixation on the trade deficit with Japan and that he had threatened, in a New York Times interview, to pull back American troops and perhaps encourage Japan to build its own nuclear weapons.
But in the end, Mr. Abe built one of the most solid relationships with the most mercurial of American presidents of anyone on the global stage. He showed up at Mar-a-Lago to play golf with Mr. Trump. He bolstered Japan’s contributions to pay for American troops in the country. He sent teams to the United States to figure out how to massage Mr. Trump’s ego. That led to the decision by Mr. Abe to nominate Mr. Trump for a Nobel Peace Prize for his negotiations with North Korea — even though the negotiations failed.
Mr. Abe came by these instincts naturally: One of his grandfathers, Nobusuke Kishi, had served as prime minister in the late 1950s, when Japan relied even more heavily on the United States government. (Mr. Kishi had been imprisoned by the United States for a number of years after World War II, charged with being a war criminal, but was released at a time the United States was looking for pro-American politicians.) Mr. Abe’s father, Shintaro Abe, had served as Japanese foreign minister and minister of international trade and industry.
So Mr. Abe’s skills at managing Americans were well honed. But Mr. Trump was a challenge, constantly reminding him that America’s economy was larger than Japan’s and constantly saying that the future of the U.S.-Japan alliance was dependent on narrowing trade deficits. But Mr. Abe’s calculation was to keep Mr. Trump close, let him win at golf and encourage him when he called Japan a “crucial ally.”
And Mr. Abe bought a lot of military hardware from the United States. At a news conference in 2017 with Mr. Trump, a reporter asked the Japanese leader why his country did not shoot down a North Korean missile that was tested around its waters.
“If I could just take a piece of the prime minister’s answer,” Mr. Trump said, “He will shoot them out of the sky when he completes the purchase of lots of additional military equipment from the United States.” Mr. Abe said little.
Mr. Abe stepped down in 2020, before President Biden was elected, but the two men had met when Mr. Biden served as vice president. Officials at the White House and the National Security Council did not immediately respond to questions about the news out of Japan just before midnight in Washington.
Michael D. Shear contributed reporting. Mr. Sanger, a White House and national security correspondent, served as The Times’s Tokyo correspondent and Tokyo bureau chief for six years, from 1988 to 1994.
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Ben Dooley
TOKYO — Before he was wounded on Friday, Shinzo Abe, Japan’s longest-serving prime minister, was speaking at a campaign event in Nara, urging voters to support his party in parliamentary elections on Sunday.
It was one of thousands of similar speeches going on all around the country as voters prepared to go to the polls in what had seemed likely to be an unexceptional campaign season.
Following the shooting, all election campaigns have been temporarily suspended, Japanese lawmakers said.
Mr. Abe’s Liberal Democratic Party has had a virtual lock on the country’s politics since the end of World War II, and the big question hanging over the vote this Sunday was not whether it would be returned to power, but by what margin.
Mr. Abe resigned as prime minister in 2020, in the midst of the Covid-19 crisis. But he has remained one of the country’s most effective power brokers through his influence on members of his party. He had hoped that an overwhelming victory by the L.D.P. would enable him to make progress on one of his most dearly held political aspirations: revising Japan’s pacifist Constitution to allow the country to have a standing military.
Despite its near monopoly on political power, the L.D.P. has been generally unpopular for years. In a recent poll by Kyodo News, 28 percent of voters supported it. But it has managed to hold on to power because no other political party has effectively organized against it.
Speeches like Mr. Abe’s are typical in the 18 days before an election, the only period when campaigning is allowed. It’s common for there to be a police presence around famous politicians like Mr. Abe, but disruptions and violence of any type are extremely rare.
An earlier version of this post misstated the number of days before an election when campaigning is allowed. It is 18 days, not 20.
Motoko Rich and Russell Goldman
When Shinzo Abe, Japan’s longest-serving prime minister, announced in late 2020 that he would resign, he ended a term in office in which he pursued — with mixed results — a conservative agenda of restoring the country’s economy, military and national pride.
Mr. Abe, then 65, the grandson of a prime minister, was initially elected to Parliament in 1993 after the death of his father, a former foreign minister. He first served as prime minister beginning in 2006, but stepped down after a scandal-plagued year in office.
He became the country’s leader again in 2012, promising to fix its beleaguered economy and achieve his nationalist dream of amending Japan’s pacifist Constitution to allow for a full-fledged military.
After he had served nearly eight years in office, he said it was ailing health — a relapse of a bowel disease that had contributed to his previous exit in 2007 — that led him to resign.
The once-popular leader, however, had seen a decline in his standing with the Japanese people, and he was criticized for his handling of the country’s coronavirus epidemic and his support for an arrested member of his party.
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Motoko Rich
TOKYO — Shinzo Abe, the former prime minister of Japan, was in critical condition after being shot on Friday morning while giving a speech in western Japan, according to Prime Minister Fumio Kishida.
Footage on social media showed Mr. Abe, 67, collapsed and bleeding on the ground in the city of Nara near Kyoto. The Japanese Fire and Disaster Management Agency said that Mr. Abe had sustained a gunshot wound to his right neck and left chest.
The police said they had arrested a suspect, Tetsuya Yamagami, 41, on a charge of attempted murder. The suspect had used “gunlike equipment,” which was retrieved at the scene, a police spokesman said.
Images shared on social media showed a man being tackled after the shooting near Yamatosaidaiji Station. The man was a Nara resident, according to NHK, the public broadcaster. A detailed motive for the shooting was not immediately made public.
Mr. Kishida, who had been on the campaign trail in Yamagata Prefecture and returned to Tokyo after the shooting, said at a news briefing that the attack had been a “heinous act,” adding, “It is barbaric and malicious, and it cannot be tolerated.”
He added: “Currently, doctors are doing everything they can. At this moment, I am hoping and praying that former P.M. Abe will survive this.”
Seigo Yasuhara, an official in the command center at the Nara Fire Department, said that after the shooting Mr. Abe had been under cardiopulmonary arrest and that he had been taken by an ambulance — unconscious and showing no vital signs — to a medical evacuation helicopter. He was then transported to Nara Medical University Hospital, the Nara Fire Department said.
Hirokazu Matsuno, chief cabinet secretary to Prime Minister Kishida, said that a crisis management center had been set up in the prime minister’s office.
Mr. Abe was the country’s longest-serving prime minister and served two terms, from 2006 to 2007 and 2012 to 2020. He resigned in 2020 because of ill health.
The former prime minister was in Nara campaigning ahead of elections for the Upper House of Parliament scheduled for Sunday. Mr. Abe was giving a campaign speech on behalf of Kei Sato, 43, a current member of the Upper House running for re-election in Nara. He had been speaking for less than a minute when two loud explosive sounds were heard behind him around 11:30 a.m.
Yoshio Ogita, 74, secretary general of Nara Prefecture’s Liberal Democratic chapter, was standing next to Mr. Abe. He said he heard two loud sounds and saw a plume of white smoke rising to the sky.
Mr. Abe toppled from a small 20-inch stand, where he had been perched so that he could rise above the crowd.
“I didn’t know what had happened,” Mr. Ogita said in a phone interview on Friday afternoon. “I saw him collapse.”
New York Times - World
Even in Death, Internet Explorer Lives On in South Korea
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Why a country known for blazing broadband and innovative devices remains tethered to a browser abandoned by most of the world long ago.
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By Daisuke Wakabayashi and Jin Yu Young
SEOUL — In South Korea, one of the world’s most technologically advanced countries, there are few limits to what can be done conveniently online — except if you’re using the wrong web browser.
On Google Chrome, you can’t make business payments online as a corporate customer of one of the country’s largest foreign-owned banks. If you’re using Apple’s Safari, you’re unable to apply for artist funding through the National Culture and Arts website. And if you’re a proprietor of a child care facility, registering your organization with the Health and Welfare Ministry’s website is not possible on Mozilla’s Firefox.
In all of these cases, Microsoft’s Internet Explorer, or a similar alternative, is the required browser.
When Microsoft shut down Internet Explorer, or IE, on June 15, the company said it would start redirecting users to its newer Edge browser in the coming months. The announcement inspired jokes and memes commemorating the internet of yesteryear. But in South Korea, IE is not some online artifact. The defunct browser is still needed for a small number of critical banking and government-related tasks that many people can’t live without.
South Korea’s fealty to Internet Explorer, 27 years after its introduction and now into its retirement, presents a heavy dose of irony: a country known for blazing broadband and innovative devices is tethered to a buggy and insecure piece of software abandoned by most of the world long ago.
Most South Korean websites work on every browser, including Google Chrome, which takes up about 54 percent of the country’s internet usage. Internet Explorer is less than 1 percent, according to Statcounter. And yet after the announcement from Microsoft, there was a last-minute scramble among some essential sites to prepare for life after IE.
The South Korean arm of the British bank Standard Chartered warned corporate customers in May that they would need to start using the Edge browser in “IE mode” to access its “Straight2Bank” internet banking platform. Various Korean government websites told users that some services would likely face disruptions if they did not switch to Edge.
In May, Naver, one of Korea’s biggest internet companies, highlighted a feature of its Whale browser that allows access to sites that required Internet Explorer. Kim Hyo, who heads Naver’s Whale team, said the company had originally added the option in 2016. He thought it would no longer be needed when Microsoft shut down IE.
But as the final days approached, Mr. Kim realized that some Korean websites would not make the switch in time, so he kept the feature and changed its name to “Internet Explorer mode.” Modernizing websites that had catered to IE for decades was “quite a large task,” he said, and some sites “just missed the deadline.”
South Korea’s reliance on Internet Explorer dates back to the 1990s when the country became a forerunner in using the internet for banking and shopping. In order to protect online transactions, the government passed a law in 1999 requiring encrypted digital certificates for any matter that had previously called for a person’s signature.
Verifying a person’s identity required additional software that connected to the browser, known as a plug-in. The South Korean government authorized five companies to issue such digital certificates using a Microsoft plug-in called ActiveX. But the plug-in only worked on Internet Explorer.
At the time, using a Microsoft plug-in seemed like an obvious choice. Microsoft Windows software ruled the personal computer market in the 1990s, and Internet Explorer had leveraged that position to become the dominant browser. Because key Korean websites required IE, other websites began catering to Microsoft’s browser, reinforcing its importance. By one estimate, Internet Explorer had 99 percent market share in Korea between 2004 and 2009.
“We were really the only game in town,” said James Kim, who led Microsoft in South Korea from 2009 to 2015. Mr. Kim, who now heads the American Chamber of Commerce in Seoul, said Microsoft didn’t try to thwart the competition, but a lot of things “didn’t work” without IE.
Kim Keechang, a law professor at Korea University in Seoul, said Internet Explorer’s stranglehold on South Korea was so complete in the early 2000s that most South Koreans “couldn’t name another browser.”
When Mr. Kim returned to South Korea in 2002 after teaching abroad, he discovered that he couldn’t do anything online with his computer running Linux, a free, open-source alternative to Windows, and Firefox. Every year, he went to an internet cafe to access a computer with IE in order to file his taxes on a government site.
In 2007, Mr. Kim filed a lawsuit against the Korea Financial Telecommunications & Clearings Institute, one of the five government-approved private companies assigned to issue digital certificates. He argued that the company, which issued about 80 percent of South Korea’s certificates, had unjustly discriminated against him by not allowing other browsers.
Over a three-year period, Mr. Kim lost the case, lost the appeal and lost at the country’s Supreme Court. But his court battle drew broader attention to the pitfalls of South Korea’s system, especially after a 2009 cyberattack exploited ActiveX to spread malware on Korean computers.
With the advent of smartphones, an industry built on software from Apple and Google, South Korea, like much of the world, started to reduce its reliance on Microsoft. In 2010, the country issued guidelines that government websites should be compatible with three different web browsers. But changing the plumbing of South Korea’s internet was not easy — especially as banks and credit card companies stood by the existing system.
As public opinion shifted, users bristled at the inconvenience of needing to use ActiveX to buy things online. Critics argued that the technology had failed to meet its purpose because the plug-in software had actually made users less safe.
Microsoft introduced Edge in 2015 as a replacement for Internet Explorer and the company said it was not supporting ActiveX in the new browser. Chrome became the country’s top browser three years earlier.
In 2020, South Korea amended the 1999 law to eliminate the need for digital certificates, a move that seemed to close the book on ActiveX and Internet Explorer. That same year, Microsoft started removing support for IE in some of its online services. A year later, the company announced that it planned to retire Internet Explorer altogether.
While much of the world joked about Internet Explorer’s demise, one South Korean engineer marked the occasion in a more somber way.
Jung Ki-young, a 39-year-old software developer, erected a tombstone for IE on the rooftop of his older brother’s cafe in Gyeongju, a city on Korea’s southeastern coast around 170 miles from Seoul. He paid $330 for the monument, which was engraved with the browser’s recognizable “e” logo and an inscription: “He was a good tool to download other browsers.”
Mr. Jung said he had his share of frustrations with Internet Explorer, but he felt the browser that had introduced so many South Koreans to the web deserved a proper goodbye. “Using Internet Explorer was difficult and frustrating, but it also served a good purpose,” Mr. Jung said. “I don’t feel good about just retiring it with a, ‘we don’t need you anymore’ attitude.”
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Le Figaro
Vrai-faux départ : Boris Johnson pressé de quitter «dès maintenant» le pouvoir
Le FigaroLe premier ministre britannique entend rester à son poste jusqu'à la désignation de son successeur, mais des voix s'élèvent, au sein de son propre parti, pour le pousser à partir sans attendre.
«Tout est sujet à controverse chez lui, même sa façon de démissionner», résumait ce matin la lettre d'information londonienne de Politico. En annonçant son départ tout en restant premier ministre quelques mois supplémentaires, le temps que son successeur à la tête du parti, et donc du gouvernement, soit élu (sûrement au début du mois d'octobre), Boris Johnson a fâché l'opposition - mais pas seulement. Au sein même du parti conservateur, plusieurs voix éminentes le pressent de quitter dès maintenant le 10, Downing Street. Rien de bien nouveau pourtant : en 2019, sa prédécesseure Theresa May avait annoncé sa démission le 24 mai, avec effet le 7 juin, mais elle était restée en réalité aux affaires jusqu'à l'élection de Boris Johnson le 20 juillet. Si cette fois-ci la succession sera légèrement plus longue à organiser, c'est que l'arrivée des vacances d'été et l'interruption de la session parlementaire reportent vraisemblablement le vote interne du parti conservateur à la rentrée des classes.
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Boris Johnson a eu beau garantir qu'il ne changerait pas, d'ici là, de cap politique, ni ne prendrait de décision importante pour les finances publiques du pays afin de laisser toute latitude à son successeur de mener sa politique comme il l'entend, son vrai-faux départ agace une partie de la classe politique britannique, et en particulier ses adversaires les plus farouches.
Sans surprise, le leader de l'opposition travailliste, Keir Starmer, s'est indigné de voir son adversaire rester au pouvoir, estimant que Boris Johnson «ne peut plus se cramponner à son poste un instant de plus». Bien décidé à l'en déloger, il a menacé de déclencher un vote de défiance. Si les parlementaires votaient cette motion, il reviendrait alors à la Reine de désigner un remplaçant, le temps qu'un nouveau vote soit organisé. Mais Keir Starmer déclare surtout vouloir en finir avec douze années de conservatisme au pouvoir : las, même le départ immédiat de Boris Johnson n'aurait pas pour effet de déclencher de nouvelles élections, et donc de dégager une nouvelle majorité parlementaire...
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«Plus personne ne lui fait confiance»
Plus fâcheux pour Boris Johnson sont en revanche les appels à son départ immédiat émanant de son propre camp. Alors qu'il n'a pas même prononcé, ne serait-ce qu'une seule fois, les mots «démissionner» ou «démission» dans son discours, son choix de rester aux affaires à la tête d'un gouvernement rafistolé hâtivement pour gérer les affaires courantes malgré le départ de nombreux ministres et secrétaires d'État (un éditorialiste du Sun a même parlé d'un «gouvernement Ikéa») est perçu comme un coup de force par certains de ses rivaux.
Parmi eux, l'ancien premier ministre conservateur John Major a appelé à son départ «immédiat» du pouvoir, estimant que le vice-premier ministre Dominc Raab devait assurer l'intérim jusqu'à l'élection. Cet appel a été relayé et soutenu par d'autres députés conservateurs, notamment les deux anciens ministres George Freeman et Andrea Leadsom. «Plus personne ne lui fait confiance, à présent» déclarait à la presse britannique un conseiller du parti.
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Cette volonté de mener jusqu'au bout la cavale contre le futur ex-premier ministre n'est cependant pas partagée par tous : un autre député des Tories considérait quant à lui qu'il n'était «pas opportun de danser sur la tombe» de Boris Johnson et que le parti devait se montrer «digne» tout le long du processus de désignation du futur chef du gouvernement. Seul point d'accord, au fond, entre tous les députés conservateurs : l'élection devra à présent avoir lieu le plus vite possible.
Quant à la presse, elle a relayé en partie cette impatience à voir BoJo se démettre effectivement : dans un éditorial sans pitié intitulé «Out now», le Times écrit par exemple que «laisser un premier ministre au pouvoir alors qu'il a été abandonné par plusieurs membres de son gouvernement, qui ont démissionné en masse faute de pouvoir lui faire confiance, n'est pas dans l'intérêt du pays».
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Ukraine : Poutine ordonne la poursuite de l'offensive russe après la prise de la région de Lougansk
Vladimir Poutine s'est entretenu avec son ministre de la Défense, déclarant que les forces russes «doivent mener à bien leurs missions selon les plans déjà approuvés».
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«Nous avons appris la triste nouvelle de ce décès», a indiqué le Quai d'Orsay dans un communiqué. «Nous présentons nos condoléances à sa famille, avec laquelle les services concernés (...) sont en contact».
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CARTES - Une semaine après Sieverodonetsk, les Russes ont pris Lisichansk, dernière ville de l'oblast de Lougansk, l'une des deux régions qui forment le Donbass. Moscou pousse désormais à l'ouest pour s'emparer du restant de l'oblast de Donetsk.
Le Figaro
L'ancien premier ministre japonais Shinzo Abe est mort assassiné
L'ancien leader du Japon a été la cible de plusieurs coups de feu lors d'une réunion publique. Le suspect a avoué et dit avoir utilisé une arme artisanale.
La nouvelle a produit une complète sidération au Japon. Un homme a tiré à bout portant plusieurs coups de fusil (deux ou trois suivant les sources) sur l'ex-premier ministre Shinzo Abe lors d'un meeting public à Nara. Transporté en urgence absolue à l'hôpital, l'ancien leader est décédé à la suite de ses blessures, après s'être trouvé plusieurs heures dans «un état très grave» d'après le premier ministre japonais Fumio Kishida, qui assurait encore ce matin «prier pour sa survie», et a qualifié l'attentat contre lui d'«impardonnable». Selon un membre du gouvernement japonais, Shinzo Abe aurait reçu en urgence une transfusion sanguine après l'attentat.
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Le tireur, Tetsuya Yamagami, âgé d'une quarantaine d'années, a reconnu avoir visé Shinzo Abe, qu'il a abattu dans le dos. «Le suspect a déclaré avoir gardé rancune à une certaine organisation et il a avoué avoir commis le crime parce qu'il croyait que l'ancien Premier ministre Abe lui était lié», a déclaré un haut responsable de la police de la région de Nara, où le meurtre a eu lieu, à des journalistes, en refusant de donner davantage de détails.
Un ancien membre des troupes de marine ?
Chômeur de 41 ans, le suspect a indiqué aux enquêteurs avoir utilisé une arme artisanale, selon la police nippone. «C'est ce qu'affirme le suspect, et nous avons établi que [l'arme à feu utilisée] est clairement d'apparence artisanale, mais notre analyse est toujours en cours», a déclaré à des journalistes un policier de la région de Nara. L'assassin présumé a été maîtrisé sur place par les services de protection de l'homme politique. Des médias japonais estiment que l'homme pourrait être un ancien membre des troupes de marine, ce que le ministre de la défense (et frère cadet de Shinzo Abe), Nobuo Kishi, a pour l'heure refusé de commenter alors qu'il était interrogé à ce sujet. Ce matin, la police annonçait faire des perquisitions au domicile du suspect.
Cet attentat intervient deux jours seulement avant des élections sénatoriales partielles vers lesquelles le Parti Libéral Démocrate (PLD) et ses alliés s'acheminaient vers une confortable majorité. Les rues des villes et des campagnes nippones s'étaient animées des traditionnelles estafettes de campagne des candidats, aux abords des gares, dans une atmosphère bonhomme, sans véritable barrière entre eux et leur public. Et c'est aussi pourquoi cet attentat est absolument hors du commun. Le meeting électoral auquel participait Shinzo Abe était une de ces rencontres sans façons avec les électeurs qui sont tout à fait banales au Japon.
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La violence est rarissime dans la rue et dans les débats publics du Japon moderne, en particulier l'usage des armes à feu, très encadré. Il n'y a eu depuis la fin de la seconde guerre mondiale qu'une dizaine d'attentats visant des hommes politiques, dont trois avec des armes à feu, selon la presse locale. Dans le quartier de Shibuya, où il réside, Shinzo Abe était fréquemment aperçu avec son épouse et leur chien, sans sécurité particulière. «Nous le croisions souvent dans les rues de Tokyo. Une fois, ma fille était parmi les enfants qui portaient le temple portatif à un festival local. Il distribuait des bonbons avec sa mère, sans policiers autour», se remémore un ancien voisin.
Émotion et sidération dans le monde entier
Avant même que l'on apprenne que Shinzo Abe est décédé des suites de ses blessures, la nouvelle de l'attentat contre lui a suscité d'importantes réactions de part et d'autre du globe. Ce vendredi matin, l'ambassade de France au Japon a exprimé sa «consternation», et Emmanuel Macron s'est dit «profondément choqué par l'attaque odieuse».
L'assassinat de l'ancien Premier ministre japonais Shinzo Abe est une «tragédie pour le Japon et tous ceux qui l'ont connu», a déploré vendredi Joe Biden. Le président américain, se disant «stupéfait, choqué et profondément attristé» par la nouvelle, a rendu hommage dans un communiqué à un homme qui avait «dédié sa vie» au service du peuple japonais. «La violence par arme à feu marque toujours profondément les populations qui en sont victimes», a-t-il regretté.
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a déclaré que les États-Unis sont «profondément préoccupés» par cette attaque : «c'est un moment très, très triste», a-t-il dit aux journalistes lors d'une réunion du G20 à Bali, affirmant que son pays était aussi «profondément préoccupé».
Le premier ministre indien Narendra Modi s'est dit également «profondément bouleversé» par l'attaque par balle contre Shinzo Abe, décrivant l'ex-premier ministre japonais comme un «ami cher». Boris Johnson se dit de son côté «consterné et attristé» après cette attaque «abjecte». Réagissant également tôt ce matin à la nouvelle, le président du Conseil européen Charles Michel s'est dit «choqué et attristé par cette attaque lâche» contre l'ancien premier ministre, qu'il a décrit comme un «véritable ami, farouche défenseur de l'ordre multilatéral et des valeurs démocratiques». La Chine, l'Allemagne ou encore le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, ont également fait part de leur choc. La Russie dénonce un «crime monstrueux» et un «acte de terrorisme». Le président russe Vladimir Poutine a déploré vendredi une «perte irréparable».
Record de longévité au poste de premier ministre
L'auteur de l'attentat a visé un homme politique à beaucoup d'égards exceptionnel. Lorsqu'il démissionna du poste de premier ministre le 16 septembre 2020, Shinzo Abe avait battu le record de longévité à ce poste, rompant avec une longue lignée de prédécesseurs qui ne parvenaient à se maintenir en poste que quelques années. Politiquement, il avait solidement arrimé son pays dans le conservatisme sur le plan des mœurs, tout en séduisant les milieux internationaux par une politique affichée d'ouverture aux investissements et à l'immigration de travail. Il avait aussi tenté d'ambitieux virages en politique étrangère, tendant par exemple la main à Vladimir Poutine, sans résultats. L'ambassadeur américain Rahm Emmanuel a salué «un leader extraordinaire du Japon et un allié indéfectible des États-Unis». Mais il était aussi l'objet d'une rancœur féroce pour ses choix politiques, notamment par les milieux progressistes, et pour son implication dans plusieurs scandales de favoritisme, notamment l'affaire « Moritomo ». Ses meetings publics faisaient parfois l'objet de manifestations relativement agitées pour le Japon. Mais jamais avec des débordements de violence similaires à ceux d'autres démocraties comme la France ou les Etats-Unis.
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Shinzo Abe demeurait une «force de l'ombre» dans la politique japonaise, souvent sollicité, comme un sage sans qui rien ne se fait. Faute d'héritier politique désigné, son destin tragique laisse les milieux politiques et économiques japonais devant un gouffre béant.
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Le Figaro
Antonio Ferrara, ancien braqueur et «roi de la belle», a été libéré
Le FigaroCelui qui s'était fait connaître après sa spectaculaire évasion de la prison de Fresnes en 2003 a purgé l'ensemble de ses peines.
Le «roi» est libre ce soir. Selon une information du JDD et d'Europe1, Antonio Ferrara, 48 ans, vient de sortir de prison. L'homme a marqué la chronique judiciaire dans les années 2000 : il a été condamné six fois, et acquitté à trois reprises dans divers procès pour braquage, mais aussi pour une évasion spectaculaire de la prison de Fresnes (Val-de-Marne), le 12 mars 2003.
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Il avait été pour cela considéré comme la «priorité numéro 2» du ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy (derrière Yvan Colonna). Dans la nuit, un commando armé constitué d'une dizaine d'hommes avait attaqué le centre carcéral à l'explosif, pour se frayer un chemin jusqu'au quartier disciplinaire, où l'attendait le braqueur d'origine romaine. Les membres de l'expédition avaient également tiré sur un mirador à la Kalachnikov pour empêcher toute riposte. Dans les mois suivants, nombre de ses complices avaient été arrêtés, et Antonio Ferrara lui-même avait fini par être repéré, puis arrêté alors qu'il était revenu à Paris, le 10 juillet suivant, dans un bar du quartier de Bercy.
En décembre 2008, il avait été condamné à 17 ans de réclusion criminelle pour cette évasion, une peine ramenée à 12 ans en appel. Condamné pour d'autres faits, une «confusion des peines» a finalement été obtenue, et l'homme est aujourd'hui considéré par la Justice comme ayant purgé l'ensemble de ses condamnations à l'incarcération.
Le 1er juillet 2018, il se trouvait à la prison de Réau (Seine-et-Marne), et très proche de Redoine Faïd lorsque ce dernier avait entrepris sa spectaculaire évasion, à l'aide d'un hélicoptère. Celui que l'on surnommait «le roi de la belle» avait toutefois demandé à regagner sa cellule plutôt que tenter de fuir comme son codétenu. Il pouvait légitimement espérer une sortie légale peu de temps après, ce qui est désormais chose faite. Antonio Ferrara serait également devenu père de deux enfants en prison.
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INFO LE FIGARO - L'homme, arrêté et placé en détention provisoire, est suspecté d'avoir monté un réseau de vente de stupéfiants autour de la gare Saint-Lazare.
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Le principal suspect n'est autre que le mari et père des deux enfants d'une des victimes, avec qui il était en instance de divorce. Il a pris la fuite et demeure activement recherché en France et en Espagne.
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La juge d'instruction a signifié à la famille quelle n'irait pas au Japon sur les traces de la trentenaire et que l'enquête était sur le point de se terminer.
Le Figaro
Covid-19 : forte hausse des cas de réinfections
Les réinfections possibles représentaient 4,1% de l'ensemble des cas confirmés de Covid-19, entre le 2 mars 2021 et le 12 juin 2022. Santé publique France définit une réinfection comme une nouvelle infection, détectée par un test positif.
Le nombre de réinfections au Covid-19 a nettement augmenté dernièrement, atteignant désormais 12% des cas confirmés, alors que la circulation du virus continue de s'intensifier sur le territoire, a indiqué vendredi 8 juillet Santé publique France dans son point hebdomadaire.
Selon les dernières données disponibles au 12 juin, 12% des cas confirmés de Covid-19 étaient des cas possibles de réinfection. Entre le 2 mars 2021 et le 12 juin 2022, les réinfections possibles représentaient 4,1% de l'ensemble des cas confirmés de Covid-19. Santé publique France définit une réinfection comme une nouvelle infection (détectée par un test positif) survenue au moins 60 jours après une primo-infection survenue depuis mars 2021.
Majorité d'infections au variant Omicron
«La hausse est continue depuis l'arrivée de la vague Omicron», a commenté Vincent Auvigne, épidémiologiste de Santé publique France, lors d'un point presse. La très grande majorité (93,5%) des cas de réinfection survenus depuis mars 2021 était en effet des «suspicions de variant Omicron».
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Malgré un nombre élevé de réinfections par un sous-variant d'Omicron après une première infection par un autre sous-variant d'Omicron (44% des cas), «la probabilité pour qu'une réinfection survienne actuellement après une première infection par un autre variant (Alpha, Delta ou autre)» «reste nettement plus élevée», souligne l'agence. Par ailleurs, «plus la première contamination s'éloigne dans le temps, plus la probabilité d'une réinfection va augmenter», a précisé Vincent Auvigne.
Port du masque recommandé
Sur la semaine s'achevant le 3 juillet, la circulation du Covid-19 s'est intensifiée en métropole, et les nouvelles hospitalisations ainsi que les décès ont fortement augmenté, touchant en majorité les plus âgés, insuffisamment vaccinés, a aussi relevé Santé Publique France. Jeudi soir, plus de 154.600 nouveaux cas de Covid-19 ont été comptabilisés, avec 17.719 patients hospitalisés, dont 1523 nouvelles admissions.
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Vendredi, le nouveau ministre de la Santé, François Braun, a évoqué la septième vague de Covid au moment des premiers départs en vacances, alors que le port du masque est recommandé, mais pas obligatoire. «Je demande aux Français pour ce jour de grand départ en vacances de mettre le masque dans les trains, dans les bus, dans tous les endroits où on est un peu les uns sur les autres», a-t-il insisté.
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Des tatouages pour soigner les âmes et embellir les corps abîmés
LE FIGARO DEMAIN - Après une mastectomie ou pour masquer une alopécie ou une scoliose, les tatouages «thérapeutiques» ont le vent en poupe.
Covid-19 : 24.418 nouveaux cas en 24 heures, 97 morts dans les hôpitaux français
LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants: Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.
Un nouveau rapport accable l'IHU de Didier Raoult
Selon le rapport relayé par La Provence, Didier Raoult aurait mis en place une «logique de soumission» au sein de l'IHU. Sur 300 employés interrogés, une cinquantaine a fait part «d'une situation allant du malaise à une forte souffrance liée à leur activité professionnelle».
Le Figaro
Le rouble est-il vraiment devenu la monnaie la plus performante au monde en 2022 ?
Jean-Pierre RobinLA VÉRIFICATION - Quelques jours après l'invasion russe de l'Ukraine, le 24 février, la monnaie russe s'effondrait. Mais depuis cette chute, la valeur du rouble a triplé.
Il est rétrospectivement très facile de faire fortune sur les marchés financiers. Mais une chose est sûre : ceux qui auraient acheté des roubles en janvier 2022 et qui les auraient gardés précieusement depuis lors, en dépit de l'invasion de l'armée russe en Ukraine, seraient aujourd'hui très riches. Trois chiffres résument l'étonnant parcours de la devise de Vladimir Poutine au cours de ce premier semestre historique 2022.
Début février, alors que les chars russes faisaient leurs exercices préparatoires laissant présager par la CIA, l'agence de renseignement américaine, une attaque de la part de Moscou, 100 roubles valaient alors 1,2 euro. Quelques jours après le passage à l'acte du 24 février et l'annonce quasi immédiate de sanctions économiques de la part du camp occidental, la monnaie russe s'effondrait : avec 100 roubles on n'obtenait plus que 0,61 euro début mars. Nouveau changement de décor : le 28 juin le cours avait triplé, les 100 roubles se négociant à 1,8 euro, un niveau record depuis 2015. Désormais la monnaie russe évolue entre 1,7 et 1,8, euro (pour cent roubles).
«Situation inhabituelle»
L'évolution est peu ou prou la même vis-à-vis du dollar américain, à ceci près que l'euro accuse pour sa part une faiblesse manifeste face au billet vert, l'euro étant passé de 1,15 à 1,03 dollar depuis le déclenchement de la guerre russo-ukrainienne. Sans conteste, le rouble est aujourd'hui la monnaie la plus performante de la planète, affichant depuis le début de l'année un gain de 50% vis-à-vis de l'euro, et pratiquement autant (45%) par rapport au dollar et au franc suisse, actuellement les deux monnaies faisant fonction de valeurs refuges du camp occidental. Aucune autre devise, et surtout pas les crypto-monnaies comme le bitcoin en totale déconfiture depuis le début de l'année, ne présente une telle vigueur. Et alors que Wall Street a connu son pire semestre depuis 1970, le rouble apparaît comme un îlot de prospérité dans un océan d'incertitudes financières. Comment expliquer «cette situation inhabituelle», selon les termes de Jeffrey Frankel, professeur d'économie à l'université américaine Harvard.
Cette performance doit beaucoup à une femme, jugée comme la plus puissante de Russie par ses compatriotes, Elvira Nabiullina, présidente de la Banque centrale de Russie. À ce poste depuis 2013, cette économiste de 58 ans, très respectée de ses confrères banquiers centraux occidentaux et asiatiques pour avoir bien géré la crise du rouble en 2014 lors de l'annexion russe de la Crimée, a cette fois encore réagi promptement et massivement. Elle n'a pas hésité à doubler les taux directeurs de la banque centrale à 20%, une mesure très pénible pour les Russes, particuliers et entreprises. De même a-t-elle imposé un contrôle des changes draconien, y compris pour les entreprises exportatrices de gaz et de pétrole obligées à convertir leurs devises en roubles.
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Tout en ayant dans un premier temps voulu présenter sa démission au moment de l'invasion de l'Ukraine – Poutine l'a refusée –, Elvira Nabiullina est considérée aujourd'hui comme la cheville ouvrière de «l'économie de guerre» mise en place à Moscou. Il n'est évidemment pas sûr que ses pairs internationaux lui reconnaissent de nouveau le titre de «banquier central de l'année» qui lui avait été attribué en 2015 au siège de la Banque des règlements internationaux de Bâle (appelée communément «la banque centrale des banques centrales») ! Son habileté n'en est pas moins remarquable et reconnue de tous. Non seulement le rouble s'est redressé de façon spectaculaire, mais «la Banque centrale de la Fédération de Russie» (son nom complet) a pu abaisser ses taux d'intérêt à partir d'avril et commencer à desserrer le contrôle des changes. De même, l'inflation tend à se stabiliser, certes à un niveau élevé (17,1% en mai), et l'économie dans son ensemble affichera une récession en 2022 avec un recul du PIB compris entre 10% et 15% selon le FMI.
En revanche, les comptes extérieurs de la Fédération de Russie sont au beau fixe. Bénéficiant de l'envolée des prix du gaz et du pétrole (même si Moscou doit vendre à un prix bradé d'environ 25% ses produits énergétiques du fait des embargos sur les ventes à l'Europe qui était son premier débouché), la balance des paiements russe affiche un excédent avoisinant 10% de son PIB et plusieurs centaines de milliards de dollars sur l'année, selon les organisations financières internationales. Ce résultat est d'autant plus impressionnant et symbolique qu'au même moment, l'Allemagne, champion mondial des surplus commerciaux, vient d'enregistrer pour la première fois depuis 1991 un (très léger) déficit de ses paiements courants vis-à-vis de l'extérieur en mai dernier.
Un rouble trop fort ?
Alors que début mars, au tout début de la guerre en Ukraine, l'effondrement du rouble avait fait craindre un mécanisme pervers de chute de la monnaie sur les marchés internationaux et d'hyperinflation à l'intérieur du pays, les autorités russes débattent désormais de l'opportunité ou non des interventions publiques sur les marchés des changes pour faire baisser le rouble. Soucieux d'aider les exportateurs pénalisés par une monnaie jugée trop forte, Anton Silouanov, le ministre des Finances, est favorable à de telles mesures, en utilisant «les revenus excédentaires tirés du pétrole et du gaz pour intervenir sur le marché des changes», a-t-il déclaré lors d'un récent colloque d'hommes d'affaires à Moscou. Ce à quoi son collègue Maxime Rechetnikov, le ministre du Développement économique, s'est opposé publiquement considérant que cela serait insuffisant pour inverser la donne, risquant même «d'aggraver la situation» selon lui.
Quelle que soit l'issue de la guerre économique à laquelle se livrent de facto la Russie et l'Europe, la force du rouble confère un avantage indéniable à Moscou qui bénéficie d'une marge de manœuvre enviable. Car «la guerre des monnaies» selon l'expression consacrée pour désigner la dépréciation des cours que recherchent traditionnellement les pays pour soutenir leurs exportations n'est plus de mise, ou du moins est-elle en train de prendre un tout autre visage. Désormais l'inflation est partout devenue l'ennemi numéro un et le temps n'est plus aux «dévaluations compétitives» mais aux «appréciations compétitives» de façon à faire supporter par ses partenaires la charge de l'inflation des prix, analyse le professeur à Harvard Jeffrey Frankel sur son blog. Le meilleur exemple d'une telle stratégie est fourni par les États-Unis eux-mêmes, dont les hausses de taux d'intérêt de la Banque de réserve Fédérale conduisent à doper le dollar pour leur plus grand bien.
À cet égard l'Europe, dont la monnaie ne cesse de se déprécier, est piégée. Or selon les calculs des économistes de la Banque centrale européenne, une baisse de 1% de l'euro renchérit le coût des importations de 0,3% en un an, contribuant à faire monter de 0,04% l'indice des prix à la consommation. C'est bien sûr beaucoup plus pour les seuls produits énergétiques, pétrole et gaz. Notons que l'euro a perdu très exactement 13% de sa valeur vis-à-vis du dollar américain au cours des douze derniers mois. Christine Lagarde devrait-elle prendre des leçons auprès de sa consœur Elvira Nabiullina ? À la décharge de la Française qui préside la BCE, il est sans doute plus facile de diriger la politique monétaire de la Fédération de Russie que d'obtenir un consensus au sein des 19 pays de la zone euro, tous États indépendants et qui forment une simple «union monétaire». Formule assez vague en vérité.
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Emploi: la «grande démission» n’est pas terminée
DÉCRYPTAGE - Après la crise du Covid et face à l’inflation, les actifs sont en quête de sens et d’une meilleure rémunération.
Carburant, chèque alimentaire, loyers... Ce que propose le gouvernement pour le pouvoir d'achat
L'exécutif a dévoilé, à l'issue d'un conseil des ministres, une série de mesures pour soutenir les ménages frappés par l'inflation. Le Figaro fait le point.
Le Figaro
FIFA: Michel Platini et Sepp Blatter acquittés par la justice suisse
Les deux anciens dirigeants de l'UEFA et la FIFA ont été innocentés par la justice suisse ce vendredi dans l'affaire d'escroquerie.
Sans doute l'une de ses plus belles victoires. Le jour du quarantième anniversaire de la défaite légendaire contre l'Allemagne en demi-finale du Mondial 1982... Michel Platini et l'ex-président de la Fifa, le Suisse Sepp Blatter, ont été acquittés vendredi en Suisse dans l'affaire d'escroquerie qui a brisé en 2015 les ambitions du Français d'accéder à la tête du football mondial. Le Tribunal pénal fédéral de Bellinzone n'a pas suivi les réquisitions du parquet, qui avait requis mi-juin respectivement un an et huit mois de prison avec sursis, alors que les deux accusés clamaient leur innocence.
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Pendant deux semaines, le Français de 67 ans et le Suisse de 86 ans avaient comparu pour avoir «obtenu illégalement, au détriment de la Fifa, un paiement de 2 millions de francs suisses» (1,8 million d'euros) «en faveur de Michel Platini». Défense et accusation s'accordaient sur un point: le triple Ballon d'or a bien conseillé Sepp Blatter entre 1998 et 2002, lors du premier mandat de ce dernier à la tête de la Fifa, et les deux hommes ont signé en 1999 un contrat convenant d'une rémunération annuelle de 300.000 francs suisses, intégralement payée par la Fifa.
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Mais en janvier 2011, l'ancien milieu de terrain - devenu dans l'intervalle président de l'UEFA (2007-2015) - «a fait valoir une créance de 2 millions de francs suisses», qualifiée de «fausse facture» par l'accusation. Les deux hommes martèlent de leur côté qu'ils avaient dès l'origine décidé d'un salaire annuel d'un million de francs suisses, par un «accord de gentlemen» oral et sans témoins, sans que les finances de la Fifa n'en permettent le versement immédiat à M. Platini.
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Le Figaro
Anthony Klotz: «Dans le monde du travail, le rapport de force évolue au profit des salariés»
Martin BernierENTRETIEN - L’universitaire américain est l’inventeur de l’expression «la grande démission», qui a fait mouche, et a été le premier à appréhender ce phénomène qui déferlait sur les États-Unis. Alors qu’il concerne désormais aussi l’Europe, l’intellectuel analyse les mutations du marché du travail ainsi révélées.
Anthony Klotz est psychologue et professeur de management à l’University College de Londres.
LE FIGARO. - Au printemps 2021, vous avez prédit «la grande démission» qui se produirait aux États-Unis. Quels éléments vous ont permis de pronostiquer ce phénomène?
Anthony KLOTZ. - J’ai eu l’impression que les événements de 2020 allaient provoquer une augmentation du nombre de démissions pour quatre raisons principales. D’abord, un facteur économique devait conduire à ce pic de démissions à la sortie de la pandémie: 2020 a été une période de grande incertitude, de licenciements et de récession économique. Il y a donc eu un retard de démissions dans l’économie ; de nombreuses personnes qui, si 2020 avait été une année normale, auraient quitté leur emploi, ont attendu un relatif retour à la normale pour franchir le pas. Le deuxième élément à prendre en compte est l’épuisement professionnel des salariés. Ce problème était déjà connu mais il a pris une autre ampleur pendant la pandémie. Les travailleurs de première ligne étaient épuisés ; les parents qui essayaient d’éduquer leurs enfants tout en télétravaillant chez eux l’étaient aussi, de la même manière que les cadres intermédiaires et les dirigeants. Or on sait que l’un des seuls moyens de surmonter un burn-out, c’est de faire une pause.
La troisième raison, c’est que les gens ont réévalué leur vie en 2020, en particulier pendant les confinements. Quand on est confronté à des menaces pour sa santé, on se demande si on vit une vie heureuse, qui a du sens. Nos emplois jouent, bien entendu, un rôle important dans cette équation. Enfin, le dernier aspect qui explique la vague de démissions est la généralisation du télétravail. Le travail à distance a donné de l’autonomie aux individus ; une fois qu’on a accordé cette autonomie, il est très difficile de la retirer. C’est à l’aune de ces quatre éléments que je réfléchissais quand j’ai parlé de «grande démission» dans un entretien pour Businessweek qui a été publié en mai 2021. Un mois plus tard, le Bureau of Labor Statistics publiait ses données pour avril, indiquant que les États-Unis avaient enregistré 4 millions de démissions ce mois-là.
Aux États-Unis, il s’agit moins souvent de personnes qui veulent arrêter de travailler que de personnes qui voient une meilleure opportunité ailleurs parce que le marché du travail se porte bien
Lorsqu’on parle de «grande démission», l’idée vient à l’esprit que tout le monde quitte son travail et cesse toute activité. Est-ce conforme à la réalité du phénomène?
On a cru très tôt que les gens quittaient le marché du travail en masse pour ne pas revenir. Mais certains, à raison, ont préféré parler de grand remaniement, de renégociation, de réinitialisation, plutôt que de grande démission. Quand j’ai prédit que de nombreuses personnes quitteraient volontairement leur emploi actuel, je n’ai pas fait de prédiction sur ce qui allait advenir, car la plupart des démissionnaires n’en avaient aucune idée eux-mêmes. On observe aujourd’hui que la participation au marché du travail aux États-Unis est pratiquement revenue aux niveaux d’avant la pandémie. Beaucoup ont pensé que la grande démission signifiait que tout le monde détestait son travail. Pourtant, il s’agit moins souvent de personnes qui veulent arrêter de travailler que de personnes qui voient une meilleure opportunité ailleurs parce que le marché du travail se porte bien.
Les personnes qui démissionnent ne quittent donc pas nécessairement le marché du travail pour une longue durée?
La plupart des démissionnaires, en ce moment, vont occuper d’autres emplois et, dans de nombreux cas, des emplois similaires. Il y a eu des pics d’activité entrepreneuriale, de départs anticipés à la retraite et de personnes décidant de rester chez elles. Mais ce sont là de petits agrégats par rapport à l’ensemble des démissions. La plupart de ces individus se tournent immédiatement vers un autre emploi ou font une courte pause pour ensuite réintégrer le marché du travail. Beaucoup de personnes ont quitté leur emploi parce qu’elles voulaient de meilleures conditions de travail, et éventuellement un salaire plus élevé. Démissionner étant une décision complexe, il arrive aussi que les gens prennent la mauvaise décision et qu’ils regrettent, quelques mois plus tard, d’avoir quitté leur emploi. On a beaucoup évoqué ces derniers mois les personnes qui cherchent à retrouver leur ancien emploi, on parle alors d’«employé boomerang».
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Avez-vous remarqué que «la grande démission» touchait particulièrement les jeunes?
Des rapports ont montré que les personnes plus jeunes sont à l’origine d’une grande partie des démissions dans ce pic. Mais il faut nuancer en gardant à l’esprit que la majorité de ces démissions concerne les emplois faiblement rémunérés et payés à l’heure. Ces métiers dans le commerce de détail, la restauration, le télémarketing, etc. sont occupés en large partie par des jeunes. Dans le même temps, nous avons constaté une hausse des démissions dans toutes les classes d’âge. Il y a eu une augmentation du nombre de retraites anticipées par rapport aux années précédentes. Même si une grande partie du pic de démissions est constituée de travailleurs âgés de 20 à 25 ans, cela ne se limite donc pas à cette génération.
David Graeber parlait de «bullshit jobs» pour désigner les métiers inutiles dont la suppression ne porte pas préjudice à la société. Mais il existe aussi des métiers difficiles et pourtant essentiels qui sont frappés par «la grande démission»…
Je ne suis pas certain que les gens ne veuillent plus faire des métiers difficiles. On a beaucoup entendu que plus personne ne voulait travailler, que la jeune génération ne voulait plus tourner une clé à molette. Pourtant, «la grande démission», ce n’est pas que les gens ne veulent pas travailler, mais plutôt qu’ils cherchent un travail valorisant. Ce n’est pas parce que le travail est ingrat ou en bas de l’échelle économique qu’il ne peut pas fournir à quelqu’un une source de bonheur et de sens. Pour la plupart des gens, la qualification de bulllshit job dépend moins des tâches impliquées que de ce qui se passe autour: la rémunération, les avantages sociaux, le fait d’avoir un chef respectueux, des tâches qui nécessitent des compétences. Tout cela donne aux gens le sentiment qu’ils font quelque chose qui profite à la société.
Quel lien faites-vous entre ce questionnement sur le sens du travail et la remise en cause du modèle économique en vigueur?
Il y a un changement de pouvoir qui s’opère en ce moment au profit des salariés. En temps ordinaire, l’entreprise est en position de force parce que les travailleurs ont besoin d’un salaire pour vivre. Mais pendant la pandémie, beaucoup de gens ont compris qu’il était possible de se simplifier la vie, de consommer moins et de travailler moins. Il existe également de plus en plus de moyens alternatifs de gagner de l’argent, en créant une entreprise en ligne par exemple. Cela représente un véritable défi pour les entreprises, qui ont toujours besoin de personnes désireuses d’occuper des emplois salariés traditionnels.
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Le Figaro
Lavrov boude le G20 après des critiques occidentales sur l'invasion de l'Ukraine
Sergueï Lavrov a déserté plusieurs sessions après les critiques de ses homologues allemande, ukrainien et américain. C'est la première fois, depuis le début de la guerre, que ces personnalités politiques sont réunies lors d'un sommet international.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a boudé vendredi 8 juillet des réunions des ministres des Affaires étrangères du G20 après un flot de déclarations occidentales condamnant l'invasion de l'Ukraine par Moscou.
Sergueï Lavrov et son homologue américain, le secrétaire d'État Antony Blinken, étaient réunis pour la première fois depuis le début de la guerre en février à l'occasion de cette réunion des chefs de la diplomatie des pays du G20 sur l'île indonésienne de Bali. «Ce que nous avons déjà entendu aujourd'hui est un important chœur du monde entier, pas seulement des États-Unis pour (...) que l'agression (russe) cesse», a indiqué à des journalistes Antony Blinken.
Sergueï Lavrov absent de plusieurs sessions
L'Indonésie, qui s'efforce de maintenir une position de neutralité en tant que pays hôte du G20, avait dès l'ouverture appelée à la fin du conflit, soulignant ses graves conséquences dans le monde entier. «Il est de notre responsabilité de terminer la guerre au plus tôt et de régler nos différends à la table des négociations, pas sur le champ de bataille», a déclaré la ministre indonésienne des Affaires étrangères, Retno Marsudi, en présence de son homologue russe Sergueï Lavrov. L'effet de la guerre «se fait sentir dans le monde entier, sur l'alimentation, l'énergie et les budgets», a-t-elle souligné. «Et comme toujours, les pays pauvres et en développement sont les plus touchés».
Sergueï Lavrov a quitté la session du matin quand son homologue allemande Annalena Baerbock a critiqué Moscou au sujet de la guerre en Ukraine, selon des diplomates. Sergueï Lavrov était aussi absent d'une session lors de laquelle le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kuleba s'exprimait en ligne, et au moment où le secrétaire d'État américain Antony Blinken a condamné la Russie, ont indiqué plusieurs diplomates à l'AFP.
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Antony Blinken avait refusé de rencontrer son homologue russe séparément, et a dénoncé la responsabilité de la Russie dans les crises alimentaires et énergétiques mondiales, demandant à Moscou d'autoriser la sortie des céréales d'Ukraine. En réponse, le ministre russe des Affaires étrangères a affirmé qu'il «ne courra pas» après Washington pour des pourparlers.
«Guerre injustifiable»
Sergueï Lavrov a dénoncé l'approche des pays occidentaux d'utiliser l'arène du G20 pour autre chose qu'un forum discutant des grands problèmes mondiaux. «Nos partenaires occidentaux cherchaient à éviter de parler des questions économiques mondiales. Dès qu'ils prenaient la parole, ils se lançaient presque tout de suite dans une critique effrénée de la Russie sur la situation en Ukraine, en nous qualifiant d'agresseurs», a-t-il regretté.
Antony Blinken avait de son côté rencontré auparavant les ministres français, allemands et un représentant britannique pour parler de cette guerre «injustifiable et non provoquée», a indiqué le département d'État dans un communiqué. Ils ont examiné «les façons de répondre aux inquiétudes sur la sécurité alimentaire mondiale qui résultent du ciblage délibéré par la Russie de l'agriculture ukrainienne». Les États-Unis, soutenus par une partie de leurs alliés occidentaux, avaient appelé à exclure la Russie des forums internationaux.
L'invasion de l'Ukraine a changé les priorités
Mais l'Indonésie, soucieuse de sa neutralité, avait confirmé son invitation au ministre des Affaires étrangères russe tout en invitant aussi son homologue ukrainien. Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kuleba a lui demandé aux participants de «se remémorer les 344 familles qui ont perdu leurs enfants en écoutant les mensonges russes». «Le ministre du pays responsable de leur décès est devant vous aujourd'hui pour partager ses pensées sur la manière dont la Russie voit la coopération dans notre monde globalisé», a-t-il poursuivi.
La réunion a par ailleurs été assombrie par l'annonce de l'attaque qui a coûté la vie à l'ex-premier ministre japonais Shinzo Abe lors d'un meeting électoral dans son pays. Cette attaque contre un allié de longue date des États-Unis est «un moment très triste», a estimé Antony Blinken, alors que le décès de Shinzo Abe n'avait pas encore été annoncé mais qu'il se trouvait dans un état «grave».
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Ce G20 est un prélude au sommet des chefs d'État qui doit se tenir sur l'île indonésienne en novembre et qui devait être consacré aux moyens d'assurer la reprise mondiale après la pandémie de coronavirus. Mais l'invasion de l'Ukraine a changé les priorités en suscitant un regroupement des Occidentaux pour dénoncer l'offensive russe, et fait s'envoler les prix alimentaires et de l'énergie. Il n'y aura pas de photo de groupe à l'issue de la réunion aux échanges tendus, contrairement à la tradition, a précisé un responsable indonésien.
Départ britannique
Le front des alliés occidentaux a toutefois été mis à mal par le départ précipité de la cheffe de la diplomatie britannique Liz Truss, après l'annonce de la démission de Boris Johnson comme chef du parti conservateur britannique. Elle a quitté l'île de Bali vendredi matin, a confirmé une responsable de l'ambassade britannique à l'AFP. Le secrétaire d'État américain Blinken devait aussi tenter de rouvrir le dialogue avec Pékin lors d'entretiens avec son homologue Wang Yi, prévus samedi après des mois de tensions liés à plusieurs dossiers, dont celui de Taïwan.
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Les deux responsables vont discuter des «garde-fous» autour des relations bilatérales sous haute tension, mais aussi se pencher sur les possibilités de coopération, a indiqué un responsable américain pour l'Asie de l'Est. Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi avait rencontré dès jeudi son homologue russe pour des discussions dominées par l'Ukraine.
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Ukraine : Poutine ordonne la poursuite de l'offensive russe après la prise de la région de Lougansk
Vladimir Poutine s'est entretenu avec son ministre de la Défense, déclarant que les forces russes «doivent mener à bien leurs missions selon les plans déjà approuvés».
Regarder la vidéoParis confirme la mort d'un second combattant français en Ukraine
«Nous avons appris la triste nouvelle de ce décès», a indiqué le Quai d'Orsay dans un communiqué. «Nous présentons nos condoléances à sa famille, avec laquelle les services concernés (...) sont en contact».
Carte de la guerre en Ukraine : au 131e jour, avec la prise de Lisichansk, les Russes occupent toute la région de Lougansk
CARTES - Une semaine après Sieverodonetsk, les Russes ont pris Lisichansk, dernière ville de l'oblast de Lougansk, l'une des deux régions qui forment le Donbass. Moscou pousse désormais à l'ouest pour s'emparer du restant de l'oblast de Donetsk.
Le Figaro
Au Conseil de Paris, une élue écologiste préfère parler de «surmulots» que de rats
L'élue de la capitale, Douchka Markovic, propose un nettoyage plus tardif de la voie publique et «le bouchage des trous» pour faire fuir les nuisibles.
C'est une subtilité qui lui a valu des railleries. Selon Douchka Markovic, élue écologiste au Conseil de Paris et cofondatrice du Parti animaliste, il vaut mieux parler de «surmulots» que de rats, le terme étant selon elle «moins connoté négativement». Une précision formulée jeudi, en réponse à son opposant LR Paul Hatte.
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Siégeant au groupe «Changer Paris», ce dernier a alerté sur la présence en grand nombre de rongeurs dans plusieurs logements sociaux de la capitale. Tout en exigeant «une évaluation des dispositifs mis en place par les bailleurs sociaux» contre leur prolifération.
Trouver «des méthodes non-létales» face à la prolifération de rats
Une proposition rejetée par le groupe écologiste. Plutôt que la dératisation, Douchka Markovic préconise «d'agir avec un nouveau regard sur la gestion des surmulots à Paris». Son souhait ? «Changer de paradigme» et trouver des «méthodes efficaces et non létales» face aux dommages causés par les rats, dont la population dans la capitale est estimée entre 3 et 6 millions de spécimens.
L'élue, déléguée à la condition animale dans le 18e arrondissement, recommande ainsi un nettoyage plus tardif de la voie publique pour limiter la présence de nourriture qui pourrait attirer les nuisibles ; «le bouchage des trous permettant aux surmulots de remonter dans les immeubles ; et la pose de grilles dans certains endroits». «Lunaire» a jugé Paul Hatte sur Twitter après avoir vu sa proposition initiale rejetée par le Conseil.
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Dans un entretien à Libération, le leader insoumis estime avoir «dénoué une crise qui durait à gauche depuis une génération».
Après son passage à Matignon, Jean Castex reste à Paris et renonce à ses privilèges
L'ancien premier ministre n'a ni chauffeur ni garde du corps, rapporte le JDD.
«On passe notre temps à répondre à des questions cons» : l'étonnante sortie d'Élisabeth Borne sur le chemin de l'Assemblée
Entourée d'une nuée de journalistes, la première ministre est allée à pied mercredi après-midi à la chambre basse afin d'y tenir son discours de politique générale.
Le Figaro
SANS TITRE
EN COURS : Mis à jour le 8 juillet 2022 à 15:31
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Plus que 5 en tête
Kämna, Schachmann et Durbridge, Teuns et Geschke. Voilà la nouvelle composition de l’échappée. Les cinq coureurs sont dans le col de Grosse Pierre.
Ciccone craque
C’était la meilleure chance de victoire pour le Trek-Segafredo… L’Italien craque sous l’impulsion des Bora. Il ne sera pas dans le coup aujourd’hui.
Les Bora attaquent !
Schachmann et Kamna s’échappent de l’échappée. Les 10 hommes ne s’entendent pas alors ces derniers préfèrent anticiper pour reprendre du temps sur le peloton. Ils sont accompagnés par Luke Durbridge (BikeEchange). Teuns, Barthe et Geschke tentent de réagir.
Van Aert premier du peloton
Le maillot vert conforte son maillot et marque 6 points supplémentaires au classement du meilleur sprinteur. Son coéquipier de la Jumbo-Visma, Christophe Laporte, se glisse juste derrière Van Aert, et devant Fabio Jakobsen (Quick-Step).
Mads Pedersen prend les points
Le Danois de la formation Trek-Segafredo passe en tête au sprint intermédiaire de Gérarmer. Il marque 20 points pour le classement maillot vert, toujours dominé de la tête et des épaules par Wout Van Aert (Jumbo-Visma). Simon Geschke (Cofidis) et Cyril Barthe (B&B Hôtels) prennent la 2e et 3e position.
UAE roule
Tadej Pogacar a la possibilité de faire coup double aujourd’hui après sa victoire hier après-midi. Le maillot jaune veut marquer les esprits pour l’arrivée du Tour en montagne. Il fait rouler ses coéquipiers pour gérer l’écart.
La chaleur accompagne les coureurs
25 degrés au compteur sur cette première moitié d’étape. Il n’est pas rare de voir des coureurs s’arroser pour refroidir la température du corps.
L’échappée approche du sprint intermédiaire
Plus que 5 kilomètres avant le sprint intermédiaire de Gérarmer. Il restera des points pour les 5 premiers du peloton après le passage de l’échappée puisque seuls les 15 premiers marquent des points pour le classement du meilleur sprinteur.
1'35, l’écart baisse
La formation UAE réduit quelque peu l’écart avec l’échappée. Pogacar semble vraiment vouloir remporter cette étape.
Laengen coupe son effort
Présent dans l’échappée du jour, le coéquipier de Tadej Pogacar se relève et attend le peloton. Il n’y avait probablement pas d’intérêt pour lui et son leader d'être à l’avant cet après-midi. Il devrait être bien plus utile aux côtés du maillot jaune.
Dernier écart : 2 min
L’échappée ne devrait pas prendre beaucoup plus. La formation de Tadej Pogacar (UAE) imprime le rythme en tête de peloton. Le Slovène l’a annoncé : il veut gagner cette étape.
Teuns et Ciccone, revanche de 2019 ?
Les deux coureurs ont respectivement terminé 1er 2e de la dernière arrivée à la Super Planche des Belles Filles. A l’époque, c’est Dylan Teuns (Bahrain Victorious) qui s’était imposé devant Gulio Ciccone (Trek-Segafredo), qui avait repris le maillot jaune à Julian Alaphilippe. L’histoire est sympa, pour une revanche qui pourrait être épique.
Pause pipi pour le peloton
C’est le signe (officiel) d'une échappée validée. L’écart va grandir. Déjà 2 minutes d’avance dans les hommes d’avance.
1'30 min d’avance
L’échappée est validée et prend le large sur le peloton. 11 hommes sont à l’avant. Ils vont tenter de résister au groupe maillot jaune et au retour des favoris pour se disputer la victoire d’étape au sommet de la Super Planche de Belles Filles.
L’échappée du jour
Laengen (UAE Emirates), Kämna, Schachmann (Bora-Hansgrohe), Asgreen (Quick Step-Alpha Vinyl), Erviti (Movistar), Geschke (Cofidis), Teuns (Bahrain Victorious), Pedersen, Ciccone (Trek-Segafredo), Durbridge (BikeExchange-Jayco) et Barthe (B&B-KTM).
Wood et Cort Nielsen repris
Les deux contre-attaquant ont été rattrapés par le peloton. Fin de l’aventure pour eux qui sont partis en retard. Ils ont raté le bon wagon.
Woods et Cort Nielsen
Un contre s’organise à contre-temps. Les deux coureurs sont en chasse patate à 38 secondes des hommes de tête. Le peloton lui à 46 secondes de retard.
Un groupe s’extirpe, échappée validée
Dylan Teuns, Mads Pedersen, Maximilian Schachmann sont notamment présents devant.
20 secondes d’avance
Filippo Ganna vient de couper son effort. Simon Geschke continue en attendant du renfort.
Simon Geschke insiste
Le coureur allemand de la Cofidis tente à nouveau sa chance. Un gros client aujourd'hui. Philippo Ganna (Ineos) le rejoint à l’instant. Ils sont deux quelques dizaines de mètres devant le peloton.
Météo clémente
Il fait beau aujourd’hui sur la route du Tour. Pas de pluie pour accompagner les coureurs jusqu’au sommet de la Super Planche des Belles Filles.
51,4 km/h de moyenne pour le moment
Pinot à l’avant
Le Français aurait des envies d’attaque ? Le local de l’étape (Groupama-FDJ) suit les offensives pour le moment en tête de peloton.
Politt et Schachmann à l’avant
Les deux coureurs de la Bora partent en éclaireur en compagnie de Peter Sagan et Pierre Latour (Total Energies). Il se prépare quelque chose pour aider Vlasov dans le final du côté de la Bora ?
Point sur les maillots distinctifs
Maillot jaune : Tadej Pogacar (UAE)
Maillot vert : Wout Van Aert (Jumbo-Visma)
Maillot blanc à pois rouge : Magnus Cort Nielsen (EF)
Maillot blanc : Tadej Pogacar (UAE)
L’échappée a du mal à se dessiner
Les attaques se multiplient mais les coureurs n’arrivent pas à s’extirper du peloton… Début d’étape presque aussi rapide que celui d’hier.
Mikkel Honoré seul en tête
Le coureur de la formation Quick-Step est seul en tête, le peloton reste à porté de tir.
Marc Soler a un problème à son tour
Après Tadej Pogacar et George Benett, c’est au tour de Marc Soler d’avoir un souci mécanique. Déjà trois coureurs de la formation UAE qui se plaignent de leur machine… Problème général ?
Souci mécanique pour George Benett
Le coéquipier de Tadej Pogacar (UAE) attend sa voiture en queue de peloton. Pas vraiment le moment de trainer pour le Néo-Zélandais, ça roule très fort devant.
A l’attaque !
Ils sont nombreux à vouloir prendre l’échappée du jour. Le peloton roule très fort pour le moment et quelques attaques sont observées. Dylan Teuns (Bahrain Victorious) et Benoit Cosnefroy (AG2R) sont les premiers à tenter leur chance. Sans succès.
C’est parti !
Christian Prudhomme agite son drapeau, la 7e étape est lancée ! Attention spectacle aujourd’hui.
Départ fictif
Les coureurs s’élancent de Tomblaine. Départ réel dans une dizaine de minutes.
Les horaires
Le départ réel est fixé à 13h15 et l'arrivée estimée à 17h29 avec une moyenne de 42 km/h.
Thibaut Pinot, le ''local legend''
Il est à domicile aujourd’hui et connaît les moindres recoins de l’ascension finale. Thibaut Pinot (Groupama-FDJ) s’est confié pour Le Figaro. Sa première Planche. « Je devais avoir 10 ans. Le Tour de Franche-Comté passait tout le temps-là, on venait à vélo. On montait à pied un bon bout de temps. Quand tu es petit, tu montes la moitié à pied. Je suis monté jusqu'au sommet en minimes, à 13-14 ans. C'était un challenge. La grosse montée du coin. Je n'ai jamais été un grand adepte de cette montée à l'entraînement parce qu'elle est raide et que c'est un cul-de-sac au-dessus, il faut faire demi-tour et repartir. Je la fais une dizaine de fois dans l'année.» …
Interview à retrouver en entier juste ici.
Le dernier passage à la Planche
C’était lors de la 20e étape du Tour de France 2020, là où Tadej Pogacar avait assommé le Tour et Primoz Roglic au passage en lui chipant le maillot jaune. Souvenirs, souvenirs…
Qui dans l’échappée ?
Ce sera un autre enjeu de ce 7e jour, en plus de la victoire d’étape. De nombreux coureurs vont vouloir se glisser dans l’échappée pour tenter de résister au peloton et aller chercher une magnifique victoire. Mattia Cattaneo de la Quick-Step, Alexey Lutsenko pour Astana ou encore Matej Mohoric de la Bahrain Victorious sont des potentiels outsiders. Si les coureurs sont assez nombreux à l’avant et que les équipes se chamaillent pour savoir qui va rouler derrière, l’échappée pourrait se jouer la gagne aujourd’hui.
Pogacar pour le coup double ?
Le Slovène a empoché le maillot jaune hier après-midi après une arrivée largement dominé. Mais Tadej Pogacar voit les choses en grand. Le double vainqueur du Tour l’a annoncé, il se verrait bien remporter cette 7e étape au sommet de la Super Planche des belles Filles. Grand favori, il faudra cependant compter sur un retour du peloton sur l’échappée du jour, qui sera courtisée.
L’heure de la montagne a sonné
Le massif des Vosges se dresse sur le parcours du peloton avec, en guise de dessert d'étape, l'ascension spectaculaire vers la Super Planche des Belles Filles et un point culminant à 1148 m. Avant d'en découdre avec une ascension classée en première catégorie, les coureurs auront avalé 166,6 kilomètres sans grandes difficultés notables si l'on met de côté les deux côtes de troisième catégorie, le col de la Grosse Pierre (3,1 km à 6,4%) et le Col des Croix (3,2 km à 6,3%). Deux mises en bouche qui serviront d'échauffement avant une explication attendue entre les favoris pour le classement général dans la montée vers la station de ski vosgienne : 7 km à 8,7% de moyenne avec une dernière partie redoutable, sur un tracé mi-goudron, mi-terre et son terrible passage à 24%.
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Ciccone craque
C’était la meilleure chance de victoire pour le Trek-Segafredo… L’Italien craque sous l’impulsion des Bora. Il ne sera pas dans le coup aujourd’hui.
Les Bora attaquent !
Schachmann et Kamna s’échappent de l’échappée. Les 10 hommes ne s’entendent pas alors ces derniers préfèrent anticiper pour reprendre du temps sur le peloton. Ils sont accompagnés par Luke Durbridge (BikeEchange). Teuns, Barthe et Geschke tentent de réagir.
Van Aert premier du peloton
Le maillot vert conforte son maillot et marque 6 points supplémentaires au classement du meilleur sprinteur. Son coéquipier de la Jumbo-Visma, Christophe Laporte, se glisse juste derrière Van Aert, et devant Fabio Jakobsen (Quick-Step).
Mads Pedersen prend les points
Le Danois de la formation Trek-Segafredo passe en tête au sprint intermédiaire de Gérarmer. Il marque 20 points pour le classement maillot vert, toujours dominé de la tête et des épaules par Wout Van Aert (Jumbo-Visma). Simon Geschke (Cofidis) et Cyril Barthe (B&B Hôtels) prennent la 2e et 3e position.
UAE roule
Tadej Pogacar a la possibilité de faire coup double aujourd’hui après sa victoire hier après-midi. Le maillot jaune veut marquer les esprits pour l’arrivée du Tour en montagne. Il fait rouler ses coéquipiers pour gérer l’écart.
La chaleur accompagne les coureurs
25 degrés au compteur sur cette première moitié d’étape. Il n’est pas rare de voir des coureurs s’arroser pour refroidir la température du corps.
L’échappée approche du sprint intermédiaire
Plus que 5 kilomètres avant le sprint intermédiaire de Gérarmer. Il restera des points pour les 5 premiers du peloton après le passage de l’échappée puisque seuls les 15 premiers marquent des points pour le classement du meilleur sprinteur.
1'35, l’écart baisse
La formation UAE réduit quelque peu l’écart avec l’échappée. Pogacar semble vraiment vouloir remporter cette étape.
Laengen coupe son effort
Présent dans l’échappée du jour, le coéquipier de Tadej Pogacar se relève et attend le peloton. Il n’y avait probablement pas d’intérêt pour lui et son leader d'être à l’avant cet après-midi. Il devrait être bien plus utile aux côtés du maillot jaune.
Dernier écart : 2 min
L’échappée ne devrait pas prendre beaucoup plus. La formation de Tadej Pogacar (UAE) imprime le rythme en tête de peloton. Le Slovène l’a annoncé : il veut gagner cette étape.
Teuns et Ciccone, revanche de 2019 ?
Les deux coureurs ont respectivement terminé 1er 2e de la dernière arrivée à la Super Planche des Belles Filles. A l’époque, c’est Dylan Teuns (Bahrain Victorious) qui s’était imposé devant Gulio Ciccone (Trek-Segafredo), qui avait repris le maillot jaune à Julian Alaphilippe. L’histoire est sympa, pour une revanche qui pourrait être épique.
Pause pipi pour le peloton
C’est le signe (officiel) d'une échappée validée. L’écart va grandir. Déjà 2 minutes d’avance dans les hommes d’avance.
1'30 min d’avance
L’échappée est validée et prend le large sur le peloton. 11 hommes sont à l’avant. Ils vont tenter de résister au groupe maillot jaune et au retour des favoris pour se disputer la victoire d’étape au sommet de la Super Planche de Belles Filles.
L’échappée du jour
Laengen (UAE Emirates), Kämna, Schachmann (Bora-Hansgrohe), Asgreen (Quick Step-Alpha Vinyl), Erviti (Movistar), Geschke (Cofidis), Teuns (Bahrain Victorious), Pedersen, Ciccone (Trek-Segafredo), Durbridge (BikeExchange-Jayco) et Barthe (B&B-KTM).
Wood et Cort Nielsen repris
Les deux contre-attaquant ont été rattrapés par le peloton. Fin de l’aventure pour eux qui sont partis en retard. Ils ont raté le bon wagon.
Woods et Cort Nielsen
Un contre s’organise à contre-temps. Les deux coureurs sont en chasse patate à 38 secondes des hommes de tête. Le peloton lui à 46 secondes de retard.
Un groupe s’extirpe, échappée validée
Dylan Teuns, Mads Pedersen, Maximilian Schachmann sont notamment présents devant.
20 secondes d’avance
Filippo Ganna vient de couper son effort. Simon Geschke continue en attendant du renfort.
Simon Geschke insiste
Le coureur allemand de la Cofidis tente à nouveau sa chance. Un gros client aujourd'hui. Philippo Ganna (Ineos) le rejoint à l’instant. Ils sont deux quelques dizaines de mètres devant le peloton.
Météo clémente
Il fait beau aujourd’hui sur la route du Tour. Pas de pluie pour accompagner les coureurs jusqu’au sommet de la Super Planche des Belles Filles.
51,4 km/h de moyenne pour le moment
Pinot à l’avant
Le Français aurait des envies d’attaque ? Le local de l’étape (Groupama-FDJ) suit les offensives pour le moment en tête de peloton.
Politt et Schachmann à l’avant
Les deux coureurs de la Bora partent en éclaireur en compagnie de Peter Sagan et Pierre Latour (Total Energies). Il se prépare quelque chose pour aider Vlasov dans le final du côté de la Bora ?
Point sur les maillots distinctifs
Maillot jaune : Tadej Pogacar (UAE)
Maillot vert : Wout Van Aert (Jumbo-Visma)
Maillot blanc à pois rouge : Magnus Cort Nielsen (EF)
Maillot blanc : Tadej Pogacar (UAE)
L’échappée a du mal à se dessiner
Les attaques se multiplient mais les coureurs n’arrivent pas à s’extirper du peloton… Début d’étape presque aussi rapide que celui d’hier.
Mikkel Honoré seul en tête
Le coureur de la formation Quick-Step est seul en tête, le peloton reste à porté de tir.
Marc Soler a un problème à son tour
Après Tadej Pogacar et George Benett, c’est au tour de Marc Soler d’avoir un souci mécanique. Déjà trois coureurs de la formation UAE qui se plaignent de leur machine… Problème général ?
Souci mécanique pour George Benett
Le coéquipier de Tadej Pogacar (UAE) attend sa voiture en queue de peloton. Pas vraiment le moment de trainer pour le Néo-Zélandais, ça roule très fort devant.
A l’attaque !
Ils sont nombreux à vouloir prendre l’échappée du jour. Le peloton roule très fort pour le moment et quelques attaques sont observées. Dylan Teuns (Bahrain Victorious) et Benoit Cosnefroy (AG2R) sont les premiers à tenter leur chance. Sans succès.
C’est parti !
Christian Prudhomme agite son drapeau, la 7e étape est lancée ! Attention spectacle aujourd’hui.
Départ fictif
Les coureurs s’élancent de Tomblaine. Départ réel dans une dizaine de minutes.
Les horaires
Le départ réel est fixé à 13h15 et l'arrivée estimée à 17h29 avec une moyenne de 42 km/h.
Thibaut Pinot, le ''local legend''
Il est à domicile aujourd’hui et connaît les moindres recoins de l’ascension finale. Thibaut Pinot (Groupama-FDJ) s’est confié pour Le Figaro. Sa première Planche. « Je devais avoir 10 ans. Le Tour de Franche-Comté passait tout le temps-là, on venait à vélo. On montait à pied un bon bout de temps. Quand tu es petit, tu montes la moitié à pied. Je suis monté jusqu'au sommet en minimes, à 13-14 ans. C'était un challenge. La grosse montée du coin. Je n'ai jamais été un grand adepte de cette montée à l'entraînement parce qu'elle est raide et que c'est un cul-de-sac au-dessus, il faut faire demi-tour et repartir. Je la fais une dizaine de fois dans l'année.» …
Interview à retrouver en entier juste ici.
Le dernier passage à la Planche
C’était lors de la 20e étape du Tour de France 2020, là où Tadej Pogacar avait assommé le Tour et Primoz Roglic au passage en lui chipant le maillot jaune. Souvenirs, souvenirs…
Qui dans l’échappée ?
Ce sera un autre enjeu de ce 7e jour, en plus de la victoire d’étape. De nombreux coureurs vont vouloir se glisser dans l’échappée pour tenter de résister au peloton et aller chercher une magnifique victoire. Mattia Cattaneo de la Quick-Step, Alexey Lutsenko pour Astana ou encore Matej Mohoric de la Bahrain Victorious sont des potentiels outsiders. Si les coureurs sont assez nombreux à l’avant et que les équipes se chamaillent pour savoir qui va rouler derrière, l’échappée pourrait se jouer la gagne aujourd’hui.
Pogacar pour le coup double ?
Le Slovène a empoché le maillot jaune hier après-midi après une arrivée largement dominé. Mais Tadej Pogacar voit les choses en grand. Le double vainqueur du Tour l’a annoncé, il se verrait bien remporter cette 7e étape au sommet de la Super Planche des belles Filles. Grand favori, il faudra cependant compter sur un retour du peloton sur l’échappée du jour, qui sera courtisée.
L’heure de la montagne a sonné
Le massif des Vosges se dresse sur le parcours du peloton avec, en guise de dessert d'étape, l'ascension spectaculaire vers la Super Planche des Belles Filles et un point culminant à 1148 m. Avant d'en découdre avec une ascension classée en première catégorie, les coureurs auront avalé 166,6 kilomètres sans grandes difficultés notables si l'on met de côté les deux côtes de troisième catégorie, le col de la Grosse Pierre (3,1 km à 6,4%) et le Col des Croix (3,2 km à 6,3%). Deux mises en bouche qui serviront d'échauffement avant une explication attendue entre les favoris pour le classement général dans la montée vers la station de ski vosgienne : 7 km à 8,7% de moyenne avec une dernière partie redoutable, sur un tracé mi-goudron, mi-terre et son terrible passage à 24%.
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Le Figaro
Covid-19, ce qu'il faut savoir cette semaine : contrôle aux frontières ?
Un projet de loi maintenant un dispositif de sécurité sanitaire sera débattu à l'Assemblée nationale le 11 juillet prochain.
Bonjour,
L'état d'urgence sanitaire instauré en mars 2020 et prolongé à deux reprises prend fin le 31 juillet. La France n'en a pourtant pas fini avec l'épidémie, dont la septième vague frappe aujourd'hui le pays. Le gouvernement entend donc conserver quelques armes contre le virus : prolonger la veille sanitaire grâce à la collecte des données et garder la possibilité d'imposer un passe sanitaire aux frontières, mesure jugée dérisoire par certains. Un projet de loi sera débattu la semaine prochaine à l'Assemblée nationale. Et si le gouvernement n'envisage toujours pas de rétablir le port obligatoire du masque, les élus locaux ont la liberté de le faire. Dans la métropole de Nice, le masque sera exigé dans les transports publics dès lundi prochain. Enfin, dernier outil de lutte contre l'épidémie : le deuxième rappel vaccinal ou quatrième dose pour éviter les formes graves et protéger les plus fragiles.
Bonne lecture,
Camille Lestienne, journaliste au Figaro.
1. Prolonger la lutte
Passe sanitaire. Face à la septième vague de Covid, le gouvernement tente de garder à disposition des outils de lutte contre l'épidémie. Alors que l'état d'urgence sanitaire doit prendre fin le 31 juillet prochain, un projet de loi «maintenant provisoirement un dispositif de veille et de sécurité sanitaire en matière de lutte contre la Covid-19» a fait l'objet de premiers débats mardi en commission des Lois, avant son arrivée dans l'Hémicycle le 11 juillet. Il ne comprend que deux articles : l'un permet de prolonger les systèmes Si-dep et Si-vac de suivi de l'épidémie grâce à la collecte des données personnelles des patients atteints par le virus, le second offre la possibilité au gouvernement de rétablir des restrictions liées aux voyages à l'étranger. Un passe sanitaire, validé par un schéma vaccinal complet, un certificat de rétablissement du Covid-19 à jour ou un résultat de test négatif, pourrait ainsi être réclamé aux frontières dans le courant de l'été. Mais une telle mesure est-elle utile alors que le virus est déjà présent sur le territoire ? «Le Covid n'est pas une maladie d'importation ou d'exportation, il se développe très bien chez nous sans aide extérieure», commente ainsi Benjamin Davido, infectiologue à l'hôpital de Garches. En revanche, pour le professeur Philippe Amouyel, instaurer un passe sanitaire aux frontières permettrait de «retarder l'importation d'un nouveau variant venu de l'étranger». Un outil à combiner aux autres : vaccin, masque et test.
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Masque. L'obligation du port du masque dans les transports a-t-elle été trop rapidement abandonnée ? C'est ce qu'a affirmé mercredi Patrick Pelloux sur Europe 1. Pour le président de l'Association des médecins urgentistes de France, mettre fin à cette exigence était «une erreur». Cette décision a été prise dans un moment «d'euphorie» par l'ancien ministre de la Santé, Olivier Véran, durant la campagne législative, a pointé le médecin qui appelle également à la réintégration des soignants non vaccinés. Le gouvernement a décidé de rester au stade de la recommandation. Élisabeth Borne a rappelé sur TF1 qu'elle n'envisageait pas de «mesure nationale d'obligation» du port du masque. Mais localement c'est possible : le maire de Nice, Christian Estrosi, a annoncé mercredi avoir pris un arrêté, «avec d'autres maires de la métropole», pour rendre de nouveau le masque obligatoire dans les transports métropolitains à partir de lundi prochain. À l'étranger, il est obligatoire dans les transports publics en Allemagne, Espagne, Italie, Portugal ou encore en Autriche.
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2. Où en est l'épidémie?
Les hospitalisations liées au Covid vont encore monter «dans les jours qui viennent», selon de nouvelles projections publiées jeudi par des chercheurs de l'Institut Pasteur. Quant au pic de l'épidémie, sa date reste encore incertaine. Hier, plus de 160.000 contaminations ont été décomptées en 24 heures. La moyenne sur 7 jours est passée à 127 250 cas enregistrés quotidiennement contre 123 261 la veille. Simon Cauchemez, responsable des équipes de modélisation, affiche toutefois un certain optimisme. «Les taux de croissance des hospitalisations et du nombre de cas diminuent dans certaines régions, et notamment en Île-de-France», souligne le scientifique auprès du Figaro. «Les deux dernières vagues ont été stoppées sans passer par de nouvelles contraintes, ajoute-t-il. Nous ne sommes plus dans un contexte où le nombre de cas croît de manière exponentielle sans rencontrer de limite. Une part conséquente de la population est immunisée. On sait que l'immunité décroît au cours du temps, mais il n'y a pas une perte totale de toute la population.»
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Les chiffres à retenir
- 1035 malades en soins critiques (+8 depuis la veille)
- 17.719 personnes hospitalisées (+223 depuis la veille)
- 161.265 nouveaux cas détectés (+20,9% sur sept jours)
- 86 décès en 24 heures à l'hôpital (149.943 morts depuis le début de l'épidémie à l'hôpital et en Ehpad)
- 53,6 millions personnes ont un schéma vaccinal complet (79% de la population)
- 40,3 millions ont eu une dose de rappel (59% de la pop.)
Source : Santé publique France au 7 juillet 2022
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3. Deuxième rappel, nouveaux vaccins
Nous savons aujourd'hui que la protection conférée par les vaccins à ARN baisse assez rapidement, mais nous ne savons pas vraiment si cela est lié à la technologie ou si c'est plus profondément lié à la nature même des coronavirus qui induiraient une réponse immunitaire plus courte dans le temps.
Odile Launay, infectiologue et praticien hospitalier à l'Hôpital Cochin.
Face à l'épidémie, le gouvernement appelle les Français à mettre à jour leur schéma vaccinal avec une nouvelle dose de rappel. Mais qui sont les personnes concernées par la quatrième dose ? Le Figaro fait le point sur tous les cas particuliers selon les tranches d'âge. L'efficacité des vaccins contre les nouveaux variants pose légitimement question. Les laboratoires Pfizer/BioNTech et Moderna ont testé avec succès des produits contre la souche historique de Wuhan mais aussi contre le variant Omicron BA.1. Leur efficacité est toutefois moindre contre les sous-variants BA.4 et BA.5. Que faire alors? Commercialiser dès l'automne les vaccins contre Omicron ou attendre et les adapter aux nouveaux variants? L'Agence européenne des médicaments doit encore se prononcer. Selon l'infectiologue Odile Launay, «le fait de présenter le spicule Omicron en rappel engendrera une bien meilleure réponse immunitaire que le rappel actuel». Quant au rappel avec le vaccin développé par GSK-Sanofi qu'elle a étudié, elle y décèle un «intérêt assez clair». «Le vaccin Sanofi-GSK contenant des spicules du variant Beta permet une meilleure remontée du niveau d'anticorps neutralisants quel que soit le variant considéré», déclare au Figaro la signataire d'une étude réalisée par l'AP-HP et publiée dans le New England Journal of Medicine.
4. La Chine encore partiellement confinée
En Chine plusieurs millions de personnes sont encore confinées. La grande ville de Xi'an va fermer pendant une semaine tous ses restaurants, bars, lieux de culte ou encore karaokés ont indiqué mardi les autorités. À Shanghai, où de nouveaux cas de Covid ont été signalés, les habitants craignent le retour des restrictions cinq semaines après la levée d'un confinement de deux mois.
5. Masque et passe
Depuis le 14 mars, les restrictions sanitaires liées à l'épidémie sont pour la plupart abandonnées.
Le masque n'est plus obligatoire dans les transports mais il est vivement recommandé dans les endroits de forte affluence pour les personnes positives notamment pour les cas contacts à risque, les personnes symptomatiques et les professionnels de santé.
Le passe sanitaire (vaccin, test négatif, certificat de rétablissement) est toujours demandé à l'entrée des hôpitaux, des maisons de retraite et des établissements pour personnes handicapées. Il est exigé lors du passage des frontières dans le cadre de voyages de/vers la France.
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6. Les réflexes à conserver
Le virus se transmet par les gouttelettes et les aérosols. Les gestes barrières détaillés par le ministère de la Santé doivent être observés pour se protéger et protéger les autres:
- Se laver les mains régulièrement ou utiliser du gel hydroalcoolique
- Tousser ou éternuer dans le pli de son coude
- Utiliser des mouchoirs à usage unique
- Eviter de se toucher le visage
- Aérer les pièces le plus souvent possible, au minimum quelques minutes toutes les heures
- Saluer sans serrer la main et arrêter les embrassades
7. Que faire en cas de symptômes ?
La maladie se manifeste le plus souvent par la toux, la fièvre ou la sensation de fièvre, la perte de l'odorat et du goût, la fatigue. Si après quelques jours, vous avez du mal à respirer ou êtes essoufflé, il faut contacter le 15. Les symptômes seraient plus légers avec le variant Omicron, s'apparentant à ceux d'un rhume: maux de gorge, maux de tête, écoulement nasal.
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En cas de signes de la maladie, le plus important est de se faire tester. Le test, PCR ou antigénique, reste gratuit pour les non vaccinés sur prescription médicale ou après avoir été identifié comme cas contact par l'Assurance maladie. En cas de résultat positif sur un autotest, un test PCR de confirmation est recommandé. En attendant le résultat, vous devez vous isoler et porter un masque. Dans le cas où le test est positif, l'isolement doit durer 7 jours à compter des premiers symptômes pour les personnes vaccinées, 10 jours pour les personnes non vaccinées. Il peut être rompu à respectivement J+5 ou J+7, si on dispose d'un test négatif et que l'on n'a pas de symptômes depuis 48 heures. Bon à savoir, depuis le 21 mars 2022, les cas contact n'ont plus besoin de s'isoler, vaccinés ou non.
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À la semaine prochaine.
Le Figaro
Bagages bloqués à Roissy : la moitié encore en cours de traitement
Vendredi 1er juillet, des milliers de bagages sont restés bloqués à l'aéroport de Roissy, dont environ 17.000 pour la seule compagnie Air France. Si certains voyageurs s'inquiètent de ne jamais revoir leurs bagages, la compagnie assure que le problème sera rapidement résolu.
« On a attendu trois quarts d'heures que nos bagages arrivent, sans succès», raconte Virginie de Tarlé. Vendredi 1er juillet, cette Française est partie avec ses deux fils pour des vacances à Washington avec un vol Air France mais, à l'arrivée, pas de bagages. Ceux-ci sont restés à l'aéroport de Roissy. Au total, ce sont pratiquement 20.000 bagages bloqués à Paris, dont un peu plus de 17.000 pour la seule compagnie Air France. Une situation inédite qui s'explique par le mouvement social de la semaine dernière, entraînant le retard à l'ouverture du trieur à bagages géré par Aéroports de Paris (ADP). À cela s'ajoute un problème informatique chez Air France à l'enregistrement des passagers voyageant avec la compagnie française. «Nous avons vécu une journée très difficile vendredi, avec le retard d'ouverture du trieur à bagages, une quarantaine de nos vols avant 9h sont partis sans valises », confirme-t-on chez Air France. Les deux groupes se renvoient la responsabilité du problème.
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Quoi qu’il en soit, la plupart des familles ont été prises au dépourvu, à l'instar de Virginie : « On partait pour deux semaines d'un voyage itinérant et là on n’avait plus rien, on a du tout racheté, j'en ai eu pour 1200 euros supplémentaires», relate-t-elle. La Française regrette, par ailleurs, un manque de communication de la part d’Air France : « Nous n'avons reçu aucun mail de la compagnie, j'ai découvert l'ampleur du problème dans la presse», explique-t-elle. Elle raconte les difficultés rencontrées pour déclarer la perte des bagages : « J'ai dû remplir un formulaire en ligne qui n'a fonctionné que 24 heures après. Celui-ci m'a donné accès à un numéro de suivi. À l’heure actuelle, je dois maintenant renseigner l'inventaire de mes bagages mais le formulaire plante à nouveau», décrit-elle, amère.
Du côté d'Air France, on se défend. « La directrice générale d'Air France a envoyé un mail d'excuse dès dimanche soir, expliquant que les conditions d'exploitation vendredi n'étaient pas ce que les clients étaient en droit d'attente », ajoute-t-on au sein de la compagnie.
Les compagnies aériennes responsables de la gestion des bagages
«Je n'ai jamais vu une telle situation», note Laurent Dahyot, secrétaire général de la CGT Air France. Le syndicaliste confirme que le mouvement social a généré un retard au niveau de l'ouverture du trieur à bagage, dont l'aéroport de Roissy a la maintenance. Le résultat, selon lui, du manque d'effectifs. Un facteur à l'origine, en partie, du mouvement social : « Aux postes de manutention il n'y a plus personne, encore plus depuis le Covid, l'aéroport a beaucoup de mal à recruter », rapporte-t-il.
De son côté, une source chez ADP confirme le double souci provoqué par le conflit social vendredi 1er juillet mais estime que l'impact direct de la grève ne concerne que 15 vols et 1500 bagages, le reste étant lié à la gestion propre des compagnies. En effet, la source en question souligne que ce sont les compagnies aériennes qui sont responsables des affaires des voyageurs et rappelle que si l'aéroport de Paris met à disposition l'outil industriel du tri à bagages, aucun salarié ne s'occupe directement des bagages.
10 000 bagages acheminés par Air France
Reste que pour beaucoup de voyageurs, le problème, qui date de 7 jours, n'est pas résolu. Depuis mardi 7 juillet au soir, 10.000 bagages ont certes été renvoyés à leurs propriétaires. Mais il en reste encore plusieurs milliers en attente. « Il faut que les voyageurs se rassurent, aucun bagage n'est perdu mais simplement retardé », rassure le porte-parole d'Air France.
« Nous avons renforcé nos équipes, nous avons une centaine de personnes qui travaillent jour et nuit et sont mobilisées pour acheminer les bagages», détaille-t-il. Et il assure qu'en cas de dépenses imprévues : «« Les frais de premières nécessités seront remboursés sur demande au service client », conclut-il.
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Carburant, chèque alimentaire, loyers... Ce que propose le gouvernement pour le pouvoir d'achat
L'exécutif a dévoilé, à l'issue d'un conseil des ministres, une série de mesures pour soutenir les ménages frappés par l'inflation. Le Figaro fait le point.
Guillaume Pepy, futur président d’Orpea
INFO LE FIGARO - Son prédécesseur, Philippe Charrier, tire les enseignements de la crise du géant des Ehpad.
Emploi: la «grande démission» n’est pas terminée
DÉCRYPTAGE - Après la crise du Covid et face à l’inflation, les actifs sont en quête de sens et d’une meilleure rémunération.
Le Figaro
Bison futé : circulation dense sur la plupart des grands itinéraires en direction du sud et des régions côtières
Le FigaroSamedi, la journée risque d'être longue derrière le volant. Le territoire est placé en «rouge» et les principaux axes sont à éviter tant le trafic y est important.
Ce week-end, les vacanciers seront nombreux sur les routes. La circulation sera difficile sur les grands axes dans le sens des départs. Bison Futé, l'organe d'information routière a classé «orange», «rouge» et même «noir» plusieurs itinéraires. La journée de samedi devrait être celle avec le plus de trafic.
Vendredi 8 juillet, le dernier jour avant les vacances scolaires, sera marqué par une circulation très dense, en Île-de-France et en région Auvergne-Rhône-Alpes, tous deux classés «rouge». Il est conseillé de quitter l'Ile-de-France avant 12h et d'éviter l'autoroute A1 entre Paris et Senlis entre 17 et 20h. Le trafic reste important jusqu'à tard dans la soirée, notamment sur les autoroutes A10 (de Tours à Orléans), A7 (de Lyon à Orange et de Salon-de-Provence à Marseille), A62 (Bordeaux à Toulouse).
Samedi, classée «Noire»
Samedi est la journée dont les routes seront les plus occupées dans le sens des départs, classée rouge au niveau national et noir en direction de la région Auvergne-Rhône-Alpes. L'autoroute A7 dans la vallée du Rhône sera notamment à éviter. En Ile-de-France, les bouchons se concentreront autour des péages d'autoroute A6 et A10 dès le milieu de matinée et jusqu'en milieu d'après-midi, il est recommandé de quitter ou traverser l'Ile-de-France après 16h.
La plupart des grands axes sont concernés par l'alerte trafic. Bison Futé recommande d'en éviter un certain nombre, parmi eux : l'autoroute A11 reliant Paris / Le Mans et Le Mans / Angers, l'autoroute A10, à Saint-Arnoult-en-Yvelines, et entre Orléans et Tours, de 12h à 15h. Dans le Sud, les principaux axes reliant Bordeaux et Bayonne (A63), Lyon et Orange et Salon-de-Provence et Marseille (A7) et encore Toulouse et Narbonne (A61), seront eux aussi bouchés.
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Dimanche, la journée sera plus calme pour les vacanciers. Le niveau national est «vert» mais l'Arc méditerranéen et la région Auvergne-Rhône-Alpes restent toutefois «Orange», où des difficultés persisteront sur l'autoroute A7 dans la Vallée du Rhône. Entre Lyon et Orange, le trafic sera perturbé (autoroute A7) entre 15h et 19h, estime Bison Futé. Le trafic autour de Toulouse sera important, en fin de journée, en départ d'Agen et en direction de Narbonne.
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Covid-19 : la fin du masque obligatoire dans les transports était «une erreur», juge Patrick Pelloux
Pour le président de l'Association des médecins urgentistes de France, cette décision a été prise dans un moment «d'euphorie» par l'ancien ministre de la Santé, Olivier Véran, durant la campagne législative.
La grande menace de la flambée des prix de l’électricité
DÉCRYPTAGE - Les pouvoirs publics font feu de tout bois pour faire baisser les tarifs. Une gageure, alors que les marchés anticipent des coupures.
Le Figaro
Délinquance : le classement des stations balnéaires les plus touchées
Marti BlanchoEXCLUSIF - En bord de mer, la haute saison touristique correspond aussi à celle des vols en tout genre. Grâce aux derniers chiffres de la délinquance, Le Figaro a identifié les communes côtières où il faudra redoubler de vigilance.
Affaires volées sur la plage, montre de valeur arrachée ou pire, voiture dépouillée voire complètement volatilisée. En vacances, la petite délinquance ne faiblit pas. Elle augmente même dans les communes de bord de mer, où l'été est la haute saison pour les larcins en tout genre. Alors pour identifier les stations balnéaires où redoubler de vigilance, Le Figaro a classé une centaine de communes côtières touristiques selon le taux de vols contre les personnes ou ciblant des véhicules.
Nous avons analysé les chiffres de la délinquance pour l'ensemble des communes balnéaires de moins de 100.000 habitants classées comme stations touristiques et avec au moins 150 chambres d'hôtels trois étoiles ou plus. De quoi dresser un classement des lieux les plus touchés par les petits délits et où il faudra faire particulièrement attention.
Dans les données de délinquance du ministère de l'Intérieur, le nombre de vols, rapporté à la population municipale, ne prend pas en compte l'explosion estivale de la population et des visiteurs en bord de mer. Afin de corriger du mieux possible ce biais, nous ne retenons que les stations balnéaires connues avec une importante offre hôtelière ; toutes voient leur fréquentation bondir en été. À défaut de données plus fines, les chiffres disponibles sont un bon indicateur de la petite délinquance sur ces communes littorales.
Le golfe de Saint-Tropez très touché
Saint-Tropez n'attire pas que la jet-set. Le plus connu des villages de pêcheurs, aujourd'hui remplacés par les yachts et les hélicoptères, appâte aussi les voleurs. Et au vu des chiffres de la petite délinquance, les risques d'en être la cible y sont bien plus hauts que dans la majorité des communes analysées.
Avec 74 vols sans violence et 16 vols relatifs aux véhicules pour 1000 habitants en 2021, Saint-Tropez est la station balnéaire la plus touchée par la petite délinquance. Ces indicateurs sont cinq et deux fois et demi supérieurs à la moyenne des communes de notre classement.
«Un phénomène saisonnier»
Des chiffres élevés à mettre en regard de la forte fréquentation de la ville en été. Saint-Tropez, habitée à l'année par quelque 3800 personnes voit sa population multipliée par huit sur la saison, d'après la préfecture du Var, entraînant ainsi une forte hausse des délits. «Il s'agit clairement d'un phénomène saisonnier dû à une explosion touristique qui ne va pas faiblir cet été», assure la préfecture.
«En effet, la ville est surclassée entre 20.000 et 40.000 habitants », explique la municipalité. Combattre les larcins n'en demeure pas moins «une priorité pour Madame la maire». La Ville assure avoir consacré «plus de 5,3 millions d'euros à la sécurité de ses habitants comme des visiteurs» sur la période 2021-2022.
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La situation ne se cantonne pas à Saint-Tropez. Elle se propage dans le golfe du même nom. Gassin, commune limitrophe, affiche le plus grand nombre de vols de véhicules ; avec Grimaud elle fait partie des dix stations balnéaires les plus affectées par les vols de véhicules et contre les personnes.
Pourtour méditerranéen
Au-delà du golfe de Saint-Tropez, les larcins frappent toute la côte méditerranéenne : 15 des 20 stations balnéaires avec les plus forts taux de vols se baignent dans la grande bleue. Les Français semblent l'avoir compris. «La Méditerranée pâtit d'une mauvaise image en matière de sécurité : seuls 30 % des Français la qualifient de sûre», conclut la dernière édition du baromètre Fiducial de la sécurité après une enquête réalisée par Odoxa.
En parallèle, la période estivale correspond voit un renforcement des moyens mis en place par les forces de l'ordre, notamment à travers une augmentation saisonnière des effectifs. «Sur le secteur du golfe de Saint-Tropez, on va avoir plus d'officiers de police judiciaire, de gendarmes mobiles et un renfort de la part de militaires de la réserve opérationnelle. En tout, une trentaine au moins en début d'été, puis une soixantaine», affirme la préfecture du Var.
Attention aux vols à Hossegor
À l'ouest, sur la façade atlantique, la petite délinquance se concentre surtout au sud de la côte. Hossegor est la plus touchée du littoral océanique et se hisse même en deuxième place du classement. La commune des Landes, plébiscitée par les surfeurs et amateurs de belles vagues, affiche même le plus fort taux de vols sans violence sur les personnes : 76 pour 1000 habitants en 2021.
Des chiffres que la forte fréquentation estivale fait grimper, à l'instar de Saint-Tropez. La côte landaise séduit de plus en plus les visiteurs. Le département des Landes a compté plus de 23 millions de nuitées touristiques, dont les trois quarts sur le littoral. Même son de cloche au Pays basque. À titre d'exemple, Biarritz a multiplié sa population par cinq l'été dernier et vu passer trois millions de visiteurs, d'après les estimations de l'agence d'attractivité et de développement touristiques Béarn Pays basque. Une augmentation qui entraîne logiquement celle de la petite délinquance.
À Hossegor, les autorités locales semblent avoir pris la mesure du problème. Le «groupe local de traitement de la délinquance» mis en place en 2021 est reconduit cette année. Il s'agit avant tout de renforcer la présence des forces de l'ordre et d'instaurer un partenariat entre la mairie, la police municipale, la sous-préfecture et le parquet de Dax ainsi que la gendarmerie.
La Bretagne assez épargnée
Mis à part la Nouvelle-Aquitaine, les communes côtières des autres régions du littoral atlantique sont globalement moins fréquentées que leurs homologues du sud-est et sud-ouest et donc moins touchées par les vols. Seul dénote Deauville, septième commune du classement avec le plus de vols.
Néanmoins, la Normandie est relativement épargnée par les petits délits. Idem dans les Pays de la Loire et Hauts-de-France. Mais ces régions sont aussi moins fournies en stations balnéaires que leurs consœurs du sud. La Bretagne peut quant à elle se targuer d'avoir neuf de ses 16 communes touristiques côtières classées parmi les 20 les moins touchées du classement.
Afin de réduire les risques face aux vols de et dans le véhicule, les autorités rappellent de ne pas laisser les clefs sur le contact lors d'un arrêt-minute, veiller à la bonne fermeture des portières, éviter de laisser des objets de valeur dans la voiture, même cachés, et préférer un parking sécurisé quand on en a le choix. Des conseils qui peuvent paraître évidents mais que les vacanciers oublient souvent dans la torpeur de l'été.
Méthodologie détaillée
Pour ce classement, nous avons choisi l'ensemble des communes de moins de 100.000 habitants considérées comme « station de tourisme » et situées sur le littoral. Parmi celles-ci, nous ne gardons que les plus populaires, soit celles proposant plus de 150 chambres d'hôtel trois étoiles ou plus , ou plus de 500 lits en résidence touristique et de chambres d'hôtel trois étoiles ou plus.
Au total, 117 communes sont classées selon les chiffres de la petite délinquance, c'est-à-dire les vols sans violence contre les personnes, les vols dans les véhicules, les vols d'accessoires de véhicules et les vols de véhicules. Les données sont transmises par le ministère de l'Intérieur , qui calcule un taux pour 1000 habitants pour chacune des catégories.
Enfin, nous classons les communes en calculant une moyenne pondérée de la façon suivante : coefficient quatre pour les vols de véhicules, trois pour les vols contre les personnes et dans les véhicules et deux pour les vols d'accessoires de véhicules.
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Cette épreuve orale, nouveauté 2022 de l'Éducation nationale, Axel l’avait consciencieusement bûchée. Le candidat au Capes d'Histoire-Géo avait épluché le «vademecum» sur la laïcité, celui contre l'homophobie et la transphobie, un troisième contre le racisme, sans oublier le condensé sur les «valeurs de la République». Fort de dix ans d’expérience dans l’enseignement, d'une thèse à Sciences Po Bordeaux et d'un post-doctorat, Axel, 38 ans, se sentait prêt à exposer ses motivations au jury, et répondre aux deux mises en situation autour de la vie scolaire. Quel ne fut son étonnement, le 1er juillet, en découvrant son résultat : 7/20. Sans la performance du 15 à l'épreuve disciplinaire, il était éliminé.
Le jour J, le candidat était tombé sur le sujet suivant : «Lors d'un cours sur la liberté d'expression, un élève, apparemment sincère, vous demande pourquoi les caricatures de Charlie Hebdo sont autorisées alors que Dieudonné est condamné». Le jury lui a alors demandé de citer l’article de loi qui sanctionne l’incitation à la haine raciale. «J’ai répondu que cela relevait du Code pénal et que je n'étais pas juriste. Est-ce ce qui m'a valu une note quasi éliminatoire ? Cette question m'a paru déplacée, voire malveillante, car elle ne présume ni de ma réaction à une situation, ni de ma connaissance du devoir du fonctionnaire. C'était clairement pour me coincer.»
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Depuis début juillet et la parution des résultats des Capes (concours pour l'enseignement public secondaire), Cafep (concours privé) et CRPE (professeur des écoles), les témoignages abondent sur les réseaux sociaux de candidats déçus, frustrés ou écœurés par cette épreuve sur la «connaissance du système éducatif». Dans l'esprit de la «loi sur l'école de la confiance» de juillet 2019 dite «loi Blanquer », cet oral à fort coefficient (3 sur 8) est devenu commun à toutes les disciplines. L'objectif, évaluer les candidats sur leur motivation et leur parcours, et juger de leur aptitude à «s'approprier les valeurs de la République». Les sujets varient autour du racisme, de l'homophobie, de la laïcité. «En classe de moyenne section, vous remarquez que les garçons jouent à la voiture et les filles s'orientent vers le coin dînette. Comment résolvez-vous ce problème ?» Ou encore : «Un élève déplacé car trop bavard, proteste parce qu'il ne veut pas s'asseoir à côté d'une fille, que faites-vous ?»
Sujets piégeux
Des sujets souvent tortueux, estime Céline, 48 ans, qui, avec 15 ans d'enseignement derrière elle, s'est sentie prise au piège sur la question du blasphème. «J'ai commencé par mettre en avant la liberté d'expression, ses limites, en m'appuyant sur des textes très précis. Mais le jury s'est focalisé sur les caricatures de Charlie Hebdo, me demandant si je serais prête à les montrer aux élèves. J'ai expliqué que j'agirais certainement comme Samuel Paty, en proposant aux élèves musulmans de quitter la classe. J'ai senti que cela ne leur plaisait pas. Ils allaient toujours plus loin, me demandant si j'en ferais autant pour des caricatures sur l'homophobie, par exemple», raconte l'enseignante grenobloise, qui a été saquée d'un 4/20. La liberté d'expression, cette Grenobloise pensait pourtant connaître, elle qui enseigne dans le lycée qui a accueilli la jeune Mila.
Céline fait tourner une pétition sous forme de lettre ouverte au ministre de l'Éducation nationale, pour réclamer la grille d'évaluation. «Si seulement elle existe», grince la professeure, définitivement écœurée. De son côté, le syndicat des enseignants de l'UNSA s'inquiète des nombreux courriers reçus de candidats dont la note ne dépasse pas 5/20. «Ils nous demandent s'il y a un recours possible», explique Elise Caperan, responsable des candidats au concours professoral. «La difficulté, c'est que tant que nous n'avons pas les bilans, nous ne pouvons expliquer où se situe le problème.» Contacté par Le Figaro, le ministère de l'Éducation nationale n'a pas donné suite.
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Cécile*, qui se reconvertit en prof de Lettres après 3 ans dans la com', regrette que cette épreuve théorique ait pris une telle place au détriment de la matière enseignée. «J'ai bachoté pour apprendre ce qu'était la pédagogie différenciée, l'échange différé, l'école inclusive, les stéréotypes.. un tas de mots-clés pour correspondre à leurs attentes. J'y ai passé autant de temps qu'à me remettre à niveau sur toute l'histoire de la littérature», indique la Rennaise. En Lettres, la nouvelle épreuve était coefficient 3, plus que l'écrit de Français (coef 2) ou celui de Littérature (coef 1).
«Est-ce qu'on doit être professeur, CPE ou flic ?»
Même déception pour Léonie, 26 ans, qui a raté son concours après être tombée sur le sujet de l'«éducation physique et sexuelle sur un enfant de 7 ans». Situation : un élève est agressé par ses camarades dans les toilettes. «J'ai d'abord proposé que les agresseurs aillent voir la directrice», raconte Léonie. «Ils m'expliquent qu'il n'y a pas de directeur. Je propose donc d'en discuter avec les parents. Ils rétorquent qu'il faut faire sans les parents.» La jeune fille change alors de technique : elle prendra quelques minutes avec les «agresseurs» pour mettre les points sur les i. «Si l'on comprend bien, vous laissez votre classe toute seule ?» Désarçonnée, elle propose alors un cours sur le respect de l'intimité. «Ils m'objectent alors qu'à cet âge-là les enfants n'ont pas le sens de l'intimité. Je me suis retrouvée au pied au mur. De toute façon, il n'y avait aucune bonne réponse.»
«Ils distordaient la réalité d'une telle manière que je me suis demandé si ces personnes avaient jamais travaillé dans un établissement scolaire», abonde Axel. «Je ne comprends pas ce que l'Éducation nationale attend de nous. Quelle posture doit-on avoir ? Est-ce qu'on doit être professeur, CPE ou flic ?» Les syndicats étaient eux-mêmes, dès le début, circonspects sur l'épreuve, considérant qu'elle ressemblait davantage à un «entretien d'embauche» qu'à un concours, explique Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU. «Dès le début, nous avions aussi pointé que la seconde partie de l'oral, qui doit porter, sans préparation, sur deux situations professionnelles, ne suscite autre chose que des réponses toutes faites et formatées. Quels candidats prendraient par exemple le risque de tenter une approche critique d'une certaine interprétation de la notion de laïcité ou de neutralité ?»
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Certains se sont également sentis désagréablement jugés sur leur parcours. Nolwenn*, qui enseignait déjà depuis deux ans dans une école privée catholique à Paris, a été sommée de révéler le nom de son établissement qu'elle aurait préféré taire. Idem pour Axel, qui, après un commentaire sur l'«élitisme» de ses élèves entre l'école des Mines et Sciences Po, s'est vu demander la raison pour laquelle il avait choisi de faire carrière dans le privé. «Moi qui avais fait l'effort de venir en costard sous 27°C, pour montrer que j'avais une haute opinion de la fonction publique, c'était raté. Le sentiment que j'ai eu est à peu près celui-ci : t'as des beaux diplômes mais tu vas pas t'en sortir comme ça. En pleine crise des recrutements, cette position est incompréhensible», juge le professeur à Sciences Po.
Léonie se souviendra en particulier de cette question finale, pour clore l'entretien. «Pourquoi souhaitez-vous devenir agent de l'État ?» La jeune candidate est restée interloquée. «Moi, ce que je voulais, c'était transmettre un savoir. J'ai répondu cela et je suis partie.» À l'heure où la profession fait face à une grave pénurie de professeurs - en Île-de-France, près de 2000 postes risquent de rester vacants à la rentrée, selon le site spécialisé Café pédagogique -, Léonie s'interroge. «Mine de rien, les profs sont mal payés et ne comptent pas leurs heures, alors heureusement qu'on a un idéal en tête. Sinon, qu'est-ce qui nous pousserait à faire ce métier ? Certainement pas la perspective d'être agent de l'État.»
*Certains prénoms ont été modifiés
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Covid-19 : les derniers chiffres
Nicolas MondonNicole TriouleyreFIG DataFIG DATA - Alors que l'épidémie de Covid-19 redémarre fortement en France, découvrez les principaux indicateurs - nouveaux cas, taux d'incidence par département, taux de positivité par âge, nombre d'hospitalisations et de décès - à suivre au quotidien.
Après plus de deux ans rythmés par la pandémie, la France est confrontée en ce début d'été, comme d'autres pays européens, à une nouvelle vague de Covid-19, portée par de nouveaux sous-variants de la famille Omicron, BA.4 et surtout BA.5, arrivés d'Afrique du Sud et du Portugal. La septième vague de Covid actuelle s'explique notamment par l'arrivée de ce dernier sous-variant, encore plus contagieux que les précédents. Le BA.5 est d'ailleurs devenu majoritaire remplaçant le variant BA.2 qui ne représente plus que 21% des cas.
À l'hôpital, durement éprouvé par la pandémie et en crise structurelle, le rebond reste pour l'instant modéré. Si les taux d'hospitalisations ne sont pas inquiétants, ces variants ont également une durée de symptômes «plus longue», indique Santé publique France, laissant redouter plus d'absentéisme chez les travailleurs estivaux.
Début d'une 7e vague ?
Certains épidémiologistes affirment que la 7e vague est déjà arrivée, d'autres qu'elle est encore à venir. La France, où la hausse a commencé il y a quatre semaines, pourrait voir ce pic arriver fin juillet, estime Catherine Hill. «Même si les vagues précédentes nous ont montré qu'il était impossible de faire des prédictions», précise l'épidémiologiste.
Une estimation confirmée par le professeur Jean-François Delfraissy, invité de RTL jeudi 30 juin. «Si l'on regarde ce qui s'est passé l'an dernier, où nous avions à la même période la première vague du variant Delta, le pic s'est produit autour de la fin juillet. On attend un peu la même chose pour BA.5», a exposé le président du Conseil scientifique.
De son côté, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré s'attendre à «des niveaux élevés» de Covid-19 cet été en Europe.
Combien de nouveaux cas en France ?
Quel est le taux d'incidence par département ?
Quel est le taux d'incidence et de positivité par âge ?
Combien d'hospitalisations et de décès en France ?
Quelle est la situation dans le monde ?
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À Jackson, l’ultime clinique du Mississippi pratiquant des avortements ferme ses portes
Adrien JaulmesREPORTAGE - L’annulation de l’arrêt Roe vs Wade a permis à l’État du Mississippi d’interdire l’IVG.
Envoyé spécial à Jackson (Mississippi)
Les voitures se sont succédé jusqu’au dernier jour sur le parking de la Maison Rose. Parfois immatriculés dans des États voisins, en Louisiane, en Arkansas ou au Texas, certains véhicules ont même dû attendre dans les rues latérales avant de pouvoir entrer. La veille de sa fermeture, devenue effective jeudi, l’Organisation pour la santé des femmes de Jackson, dernière clinique du Mississippi à pratiquer l’avortement, a continué à recevoir des dizaines de patientes.
La clinique, une maison rose entourée de lilas dans le quartier de Fondren, à Jackson, était devenue depuis plusieurs années un symbole de la question de l’avortement aux États-Unis.
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Elle restera à présent associée à la décision historique de la Cour suprême de mettre fin à la protection constitutionnelle de cette pratique. La plainte déposée par l’établissement en 2018 contre l’État du Mississippi pour contester une loi interdisant l’avortement après 15 semaines de grossesse, connue sous son nom juridique, Dobbs vs Jackson Women’s Health Organization (d’après les noms de la clinique et celui du responsable des services de santé de l’État du Mississippi, le Dr Thomas Dobbs), a abouti le 24 juin dernier à l’annulation par la plus haute juridiction américaine de l’arrêt Roe vs Wade, en vigueur depuis 1973, qui garantissait l’avortement comme un droit constitutionnel. Cette décision a aussitôt permis l’entrée en vigueur dans 13 États de lois précédemment bloquées. Dans le Mississippi, un texte de 2007, confirmé mardi par un juge, interdit depuis jeudi l’avortement dans tout l’État. Toute personne pratiquant ou tentant de pratiquer un avortement est passible d’une peine pouvant aller jusqu’à dix ans de prison.
«Victoire pour la vie»
«Cette loi peut potentiellement sauver la vie de milliers d’enfants à naître dans le Mississippi», s’est réjoui le gouverneur républicain, Tate Reeves, après la décision du juge. «C’est une grande victoire pour la vie. Je crois aussi qu’il est essentiel de montrer à chaque mère et à chaque enfant qu’ils sont aimés et que leur communauté les soutiendra.»
Les militants anti-avortement qui manifestaient ces derniers jours encore devant la clinique se sont aussi félicités de la décision de la Cour suprême. «Je viens devant cette clinique toutes les semaines depuis dix ans», dit Basil Chisolm, un retraité de Jackson. Sa pancarte proclame: «La vie est le premier droit inaliénable.»«La décision de la Cour suprême d’annuler l’arrêt Roe vs Wade est l’aboutissement d’un long combat», dit-il. «J’avais toujours eu l’espoir de voir ce jour arriver. Nous y sommes. La décision de faire de l’avortement un droit constitutionnel était une abomination. Sa fin est un soulagement.» Un peu plus haut dans la rue, sa femme distribue des tracts aux voitures qui entrent sur le parking en tentant de se protéger du soleil sous une ombrelle.
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Quelques mètres plus loin, des partisans du droit à l’avortement sont assis sur la pelouse, avec des panneaux proclamant: «Mon corps est à moi!», ou bien portant des slogans plus ou moins polis adressés à la Cour suprême.
Les militants pro-vie et leurs opposants pro-choix avaient fini par se connaître, à défaut de s’apprécier. Depuis des années, ils se sont côtoyés devant la clinique, distribuant des tracts, brandissant des pancartes ou criant dans des haut-parleurs, au grand agacement du voisinage et des commerçants du quartier.
À l’entrée de la clinique, les volontaires du groupe Clinic Escort, avec leurs chasubles arc-en-ciel, ont continué jusqu’au bout à accueillir sur le parking les voitures amenant les patientes.
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«Une arrivée!», annonce Derenda Hancock à la cantonade. «Voici neuf ans que je suis volontaire dans ce groupe», dit cette activiste. «Notre présence permet aux gens d’accéder à la clinique. Sans nous, les militants anti-avortement auraient depuis longtemps bloqué les accès», assure-t-elle. «C’est la même chose que dans le domaine législatif», explique-t-elle, «si l’on ne réagit pas, on nous enlève nos droits les uns après les autres. Depuis 2004, cette clinique était la seule pour 3 millions d’habitants. À partir de cette semaine, il faudra aller en Floride, en tout cas pour le moment. Mais tout le monde s’en fiche. Nous sommes dans le Mississippi, l’un des États les plus pauvres du pays. Les riches pourront toujours aller ailleurs. Pas les autres.»
Diane Derzis, la propriétaire de la Maison Rose, a annoncé qu’elle allait ouvrir une nouvelle clinique pratiquant l’avortement à Las Cruces, au Nouveau-Mexique, à environ une heure de route d’El Paso, au Texas, un autre État où l’avortement est sur le point d’être interdit. Aucun des médecins travaillant dans la clinique de Jackson ne vivait dans le Mississippi.
«Le début d’une nouvelle ère»
«Ce n’est pas seulement la fin de Roe, c’est le début d’une nouvelle ère, celle de Dobbs», dit Kim Gibson, cofondatrice du mouvement des Clinic Escort avec Derenda Hankcock. «Le grand public commence à peine à réaliser ce qui se passe, mais nous avons une assez bonne idée de ce qui va suivre. On va voir se multiplier des lois pour criminaliser l’avortement, et les médecins qui le pratiquent», assure-t-elle. «Puis des lois pour limiter, puis interdire la contraception, et ainsi de suite. Même les États qui autorisent encore l’avortement sont concernés. Ils sont les prochains sur la liste, y compris la Californie et New York. Le mouvement qui a réussi à renverser Roe ne va pas s’arrêter là. Ils ont des objectifs à long terme, ils sont déterminés et patients. Ils ne s’arrêteront que là où on les arrêtera.»
Lynn Fitch, procureur générale du Mississippi, est celle qui a porté l’année dernière le cas Dobbs vs Jackson devant la Cour suprême. «Comme nous l’avons dit tout au long de cette affaire, Roe v. Wade n’était qu’un choix fallacieux entre l’avenir d’une femme et la vie de son enfant. À mesure que nous avançons dans le monde post-Roe, les habitants du Mississippi et de tous les États pourront s’engager pleinement pour l’autonomie des femmes et la protection de la vie. Je suis reconnaissante à la Cour suprême de l’avoir permis.»
Ukraine : Poutine ordonne la poursuite de l'offensive russe après la prise de la région de Lougansk
Vladimir Poutine s'est entretenu avec son ministre de la Défense, déclarant que les forces russes «doivent mener à bien leurs missions selon les plans déjà approuvés».
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Cette annonce intervient alors que les Américains et les Européens ont accéléré les livraisons d'armes aux forces ukrainiennes.
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«Nous avons appris la triste nouvelle de ce décès», a indiqué le Quai d'Orsay dans un communiqué. «Nous présentons nos condoléances à sa famille, avec laquelle les services concernés (...) sont en contact».
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REPORTAGE - L’Alliance atlantique a déployé une présence permanente en Transylvanie pour protéger son flanc oriental.
La nouvelle vie amère des réfugiés ukrainiens en Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Des centaines de milliers de personnes fuyant la guerre reçoivent un accueil inégal selon les régions.
En Ukraine, l’armée et les civils prêts pour une guerre longue: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Trois mois après le début de l’offensive russe, lancée par Vladimir Poutine, le conflit s’enlise dans le Donbass.
En Ukraine, la vie revient à Irpin, Borodyanka figée dans les ruines: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - À Irpin, où l’armée ukrainienne est parvenue à bloquer les troupes russes lors d’une bataille clé, 75% des bâtiments d’Irpin sont endommagés, 875 complètement détruits.
Azovstal: le récit d’un siège héroïque devenu symbole de la résistance ukrainienne
REPORTAGE - Les combattants qui ont défendu la ville de Marioupol, réduits au gré des affrontements à un groupe assiégé dans l’aciérie, sont aujourd’hui des héros pour la population.
Comment les employés de Tchernobyl ont tenu tête aux Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Ils ont cohabité avec l’armée et tenté coûte que coûte de garantir la sécurité pour éviter un deuxième accident.
À l’est de Kharkiv, un enfer de tueries et de viols commis par les Russes dans leur déroute
REPORTAGE - À Malaya Rohan, occupée plus d’un mois, les habitants se terraient pour échapper aux abus et aux combats. Le récit de l’envoyé spécial du Figaro.
Sviatoslav Vakartchouk, la star du rock en tournée sur le front auprès des soldats ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le chanteur de rock et ancien député est venu soutenir les soldats ukrainiens de la 80e brigade parachutiste, sur le front du Donbass, dans un contexte de guerre contre la Russie.
Guerre en Ukraine: à Büchel, malgré la guerre, les pacifistes font de la résistance
REPORTAGE - À proximité de la base militaire américaine de Büchel (Rhénanie-Palatinat), les pacifistes allemands qui se mobilisaient, depuis la guerre froide, pour le retrait des armes nucléaires de leur sol s’opposent désormais aux livraisons d’armes allemandes à l’Ukraine.
La vie harassante dans les cités minières sinistrées du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Alors que les employés des mines tentent de poursuivre leurs activités, de plus en plus d’habitants, pourtant habitués à la guerre, songent à partir.
La guerre en Ukraine éloigne la Moldavie de Moscou et la rapproche de l’Europe
REPORTAGE - Dans ce petit territoire coincé entre la Roumanie, qui s’emploie très sérieusement à l’aider dans ses démarches d’adhésion à l’Union européenne, et l’Ukraine, en proie à l’invasion russe, 78 % des Moldaves ont confiance dans le projet européen de leur pays.
L’étonnante résilience des services publics ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le Donbass s’efforce de faire fonctionner les hôpitaux, les réseaux électriques, les chemins de fer et de maintenir les services essentiels malgré la guerre.
Au cœur de l'enfer en Ukraine, les guerres des femmes
REPORTAGE - Certaines, députées ou anonymes, ont pris les armes. D'autres ont choisi d'aider une population apeurée, terrée dans des abris souterrains, ou se sont muées en médecins de guerre. Nous les avons rencontrées.
Pourquoi, malgré la guerre entre la Russie et l’Ukraine, le commerce du gaz continue
REPORTAGE - Le gazoduc, qui permet d’acheminer cette source d’énergie en Europe, transite par l’Ukraine et lui profite aussi en dépit de la guerre qui l’oppose à la Russie.
Sieverodonetsk, le verrou du Donbass sous la pression des forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sous un feu d’artillerie constant, les villes jumelles de Sieverodonetsk et Lyssytchansk (dont la raffinerie pétrolière est en feu) résistent de plus en plus difficilement à l’offensive russe, qui cherche à encercler l’armée ukrainienne.
À Kharkiv, la vie souterraine s’est organisée dans le métro: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Dès le 24 février, le système de transports a cessé de fonctionner, à mesure que les habitants affluaient pour se réfugier sous terre.
Sous les bombes russes, l’identité bousculée de Kharkiv la russophone: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Dans cette ville ukrainienne où un habitant sur cinq a de la famille en Russie, plus de 2000 bâtiments ont été détruits par les bombes. Pour la population, c’est un monde qui s’effondre.
Malgré la résistance ukrainienne, les Russes se rapprochent de Sloviansk: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le feu massif de l’artillerie russe éprouve les défenses ukrainiennes et vide lentement de leur population les villes attaquées.
Après le fracas de la guerre en Ukraine, Kiev revient lentement à la vie
REPORTAGE - Bombardée pendant deux mois, la capitale ukrainienne porte encore de nombreux stigmates de l’agression russe. Mais, depuis que l’envahisseur a été repoussé des faubourgs nord, les habitants commencent à revenir chez eux, les commerces rouvrent leurs portes et la ville retrouve un peu de sa joyeuse vitalité d’avant.
Guerre en Ukraine: Jill Biden en Roumanie au chevet des réfugiés
REPORTAGE - La veille, la première dame américaine a rencontré des militaires américains sur la base aérienne de l’Otan à Constanta, sur la mer Noire.
Les rescapés de l’usine Azovstal de Marioupol racontent leur calvaire: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Ces habitants de Marioupol ont vécu l’enfer dans des abris souterrains bombardés depuis deux mois par les Russes.
En Transnistrie, les habitants craignent d’être rattrapés par la guerre voisine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sur ce petit territoire enclavé entre la Moldavie et l’Ukraine, la présence d’environ 1500 soldats sous commandement russe fait redouter une extension du conflit.
Demydiv, un village ukrainien fier d’avoir été noyé pour sauver Kiev des Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Demydiv se trouvait sur la route des Russes dans leur tentative, le 24 février dernier, de prendre Kiev. En faisant sauter un barrage, les militaires ukrainiens ont sauvé les 4000 habitants.
À Lviv, la cohabitation parfois difficile avec les déplacés de l’Est: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro en Ukraine
REPORTAGE - Dans l’urgence des premiers jours, les habitants ont accueilli des proches, des connaissances et même parfois des inconnus. Mais deux mois plus tard, la ville suffoque.
Traversée du Donbass, sur la route stratégique de Poutine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Notre journaliste a suivi ce corridor symbolique, du sud de la Russie jusqu’à la Crimée annexée.
Près de Mykolaïv, la guerre fait rage de part et d’autre du fleuve Boug: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sur les rives ensoleillées du Boug, près de l’endroit où le fleuve se jette dans la mer Noire, Russes et Ukrainiens s’installent dans ce qui ressemble de plus en plus à une guerre de position.
À Odessa, les danseurs de l’Opéra dans la guerre: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - La scène du vaste bâtiment de style baroque est close et son rideau est lourd. Là-bas, les couloirs ne bruissent que de la sinistre musique des sirènes, quand menacent avions ou missiles russes.
L’Ukraine brise ses statues soviétiques: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Kiev se débarrasse des monuments, noms de rues et symboles hérités de l’URSS louant les liens avec la Russie.
Pendant la guerre, la lutte anticorruption s’enlise en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - À Odessa, dont l’image est noircie par le banditisme, les nombreuses affaires en cours passent au second plan.
Une Pâque orthodoxe sur fond de schisme entre Kiev et Moscou: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - La guerre accélère la rupture entre l’Église orthodoxe ukrainienne de Kiev et le patriarcat de Moscou, allié politique de Poutine.
Sloviansk, le verrou ukrainien qui bloque les Russes dans le Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Dans cette ville, théâtre d’une des premières batailles entre l’armée ukrainienne et les séparatistes en 2014, riverains et combattants entendent repousser l’assaut imminent de Moscou.
La communauté grecque d’Odessa affiche sa solidarité avec l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Les quelque 2500 Odessites d’origine grecque témoignent leur soutien à l’égard de l’Ukraine, comme un juste retour de l’Histoire.
Dans le Donbass, la vie des Ukrainiens sous les bombardements russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Située à moins de dix kilomètres de Donetsk, Avdiivka, dont une grande partie de la population a déjà été évacuée, se prépare à un assaut russe.
La guerre a forgé une nouvelle Ukraine, résolue, fière et déliée de la Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le sentiment national est à ce point exacerbé à Kiev que les plus russophones hésitent à utiliser la langue de Pouchkine.
Sur le front du Donbass, les cosaques se battent de père en fils contre les forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Même si elles sont sans nul doute fatiguées et amoindries par ces semaines de guerre, les unités ukrainiennes du front du Donbass sont les plus aguerries.
La guerre en Ukraine divise les pacifistes allemands
REPORTAGE - Les manifestants sont tiraillés entre le soutien inconditionnel aux victimes de l’agression russe et le refus de rentrer dans l’engrenage de la guerre.
Dans Kiev en guerre, le combat pour le salut de l’âme des chrétiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Dimanche, la messe pascale a été célébrée par la petite communauté catholique de Kiev.
En Ukraine, les volontaires anglo-saxons qui évacuent les blessés sur le front et jusque derrière les lignes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - À Kiev, pris sous le feu des forces russes le 31 mars, des membres de Harp, une organisation humanitaire américaine, évacuent un homme paralysé et sa famille pour les emmener en Pologne.
Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Vladimir Poutine ne perd pas de temps pour faire avancer son projet politique, contruire une «Novorussia» sur les ruines du Donbass.
Ces semaines de martyre imposées par les Russes aux villages du Sud: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Dans leur contre-offensive vers Kherson, les forces ukrainiennes libèrent des habitants qui témoignent de la sauvagerie dont ont fait preuve les envahisseurs envoyés par Moscou.
À Boutcha, une topographie de la terreur russe: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - L’ultime décompte des victimes tuées pendant l’occupation de cette localité au nord de Kiev est de 403 morts et 16 disparus.
À Zaporijjia, les rescapés de Marioupol assiégée racontent leurs traumatismes et l’enfer des combats
REPORTAGE - Selon l’armée de terre ukrainienne et des combattants du bataillon Azov, la lutte continue dans les décombres.
À Kramatorsk, poste avancé de la «grande bataille» du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - C’est dans cette ville stratégique qu’est établi l’état-major régional de l’armée ukrainienne. Vendredi, une frappe russe contre la gare ferroviaire y a tué plus de cinquante civils.
À Lymany, village pilonné sur la route de Kherson, les rares habitants se serrent les coudes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Accessible par un chemin de terre après un dernier check-point ukrainien, Lymany est l’un de ces coins ignorés où la guerre n’a jamais cessé depuis le 24 février.
Varsovie ploie sous l’afflux de personnes fuyant l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Logement, éducation, travail, santé… Pour les autorités polonaises, comme pour les réfugiés, les défis sont nombreux.
Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes
REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.
Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens
GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.
À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.
Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.
Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.
À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.
«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev
REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.
Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.
Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.
Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège
REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.
Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.
Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial
REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.
À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie
REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».
Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée
REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.
À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.
Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro
GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.
Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.
Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial
GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.
Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.
À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.
La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev
REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.
Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler
REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.
Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.
Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents
REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.
Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète
REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?
L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.
Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale
REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.
Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre
RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.
À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»
REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.
Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale
REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.
Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite
REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.
Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays
REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.
À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister
REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.
En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre
REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».
Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens
REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.
À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre
REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.
À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine
REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.
Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements
REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.
Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre
REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.
À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée
REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.
Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest
REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.
Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine
REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.
En Transnistrie, les pro-russes en embuscade
REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.
Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis
REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.
À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente
REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.
Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine
PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.
Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique
REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.
Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger
REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.
Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale
REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.
Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa
REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.
En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts
REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.
Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise
REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.
Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie
REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.
À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko
REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.
Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes
REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.
Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés
REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.
À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied
REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.
Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins
REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.
Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes
REPORTAGE - Personne ne veut imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.
À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front
REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.
Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe
REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.
Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent
REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.
À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés
REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.
«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation
REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.
Le Figaro
La météo du vendredi 8 juillet : le soleil revient et s'impose
Le FigaroLe soleil revient et s'installe sur l'ensemble du territoire après un jeudi nuageux au nord de la Loire. Ce vendredi annonce une longue période de temps sec et chaud.
Vendredi 8 juillet, l'anticyclone atlantique repousse les nuages de la veille en Allemagne afin de laisse s'établir le beau temps en France selon La Chaîne Météo* . La chaleur revient sans excès mais reste supérieure aux normales de saison. Le risque de sécheresse quant à lui s'aggrave.
À lire aussiCanicule : Séville, première ville du monde à nommer ses vagues de chaleur
Détails par régions :
Au nord de la Loire, Le soleil brillera toute la journée dès l'aube malgré la présence de quelques nuages de brumes de mer localisées. La matinée sera marquée par une petite fraîcheur mais les températures montent rapidement dans l'après-midi avec un thermomètre qui s'élève de 20° à 23° sur les plages de la Manche et de la mer du Nord, et de 24° à 28°C dans l'intérieur des terres.
Au sud de la Loire, Le ciel est bleu, avec des températures stables. Les orages disparaissent en montagne mais les nuages restent présents durant l'après-midi sur le massif du Mercantour et dans les Alpes-Maritimes. La chaleur est nuancée par un vent du Nord-Est qui la rend agréable mais qui accentue le risque de départs de feux et la sécheresse.
Au Sud-Est, mistral et tramontane soufflent encore le matin dans le prolongement de la nuit. L'après-midi, le vent tombe rapidement vers 17h, et le calme revient en soirée. Les températures sont similaires à la veille. Au petit matin, les températures varient de 14° à 17° et augmentent dans l'après-midi, sauf dans le Sud-Est où le thermomètre est toujours bloqué entre 20° et 24° sur les zones littorales.
*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Le Figaro.
La météo du jeudi 7 juillet : plus frais au Nord, tandis que l'été bat son plein au Sud
Le temps est plus nuageux et frais dans le nord de la France. Les températures sont estivales dans le Sud avec un risque d'incendie maximal dans le Sud-Est.
Regarder la vidéoLa météo du mardi 5 juillet : chaleur modérée en France, à l'exception du pourtour méditerranéen
Un anticyclone s'installe sur le proche atlantique, apportant un temps calme et sec sur la France. La chaleur reste modérée à l'exception des régions méditerranéennes où de fortes chaleurs résistent.
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Départ de Boris Johnson: «Les Anglais sont fatigués»
Philippe GélieL’éditorial du Figaro, par Philippe Gélie.
En arrivant à Downing Street, il y a trois ans, Boris Johnson se présentait comme un nouveau Churchill: il allait refonder l’indépendance du Royaume-Uni, libéré des chaînes de l’UE, et faire voguer le «Global Britain» toutes voiles dehors sur les cinq océans. Poussé vers la sortie ces derniers jours, il ferraillait encore comme un empereur romain mettant au défi ses assassins de souiller leurs mains de son sang. C’est finalement en vaincu magnifique et plein d’optimisme qu’il a annoncé son départ ce jeudi, se drapant dans «l’incroyable mandat» obtenu du peuple, comme s’il venait de remporter une victoire… ou n’avait pas dit son dernier mot.
Seul, lâché par ses ministres et son parti, le dirigeant conservateur paie les crises et les scandales en cascade qui ont détourné l’attention de ses premiers succès - la promesse tenue du Brexit, suivie du meilleur score électoral des tories depuis Margaret Thatcher, notamment dans les bastions ouvriers du Nord. Tout cela ne pèse plus très lourd à l’aune du «Partygate», de la rénovation fastueuse de sa résidence officielle et des scandales sexuels impliquant plusieurs de ses alliés, jusqu’au mensonge de trop dans l’affaire Pincher. Les deux tiers des Britanniques reprochent à «BoJo» son manque d’intégrité, de compétence et de sérieux. C’est que, au Royaume-Uni, on est bêtement à cheval sur un principe: les législateurs doivent respecter les lois qui viennent d’eux.
Peut-être la carrière politique de l’ex-journaliste ébouriffé était-elle vouée dès le départ à partir en flammes. Fondée sur l’opportunisme (il avait quasiment joué son soutien au Brexit à pile ou face), elle trébuche sur une inflation à 9 %, le recul de la livre, la contagion des grèves et le mépris des accords internationaux - notamment ceux qu’il a lui-même signés avec l’Europe. La roublardise a tourné à la farce, les Anglais sont fatigués du spectacle, Johnson promet de s’en aller. Mais il ne s’en va pas - pas avant d’avoir assisté jusqu’à l’automne à la bataille pour lui succéder. Compte-t-il sur une guerre civile dans son parti qui le laisserait comme le seul recours? Ce serait le plus grand tour de magie de «BoJo» le prestidigitateur.
La question russe: l’Occident face à Vladimir Poutine
ANALYSE - La guerre qui a fait irruption en Europe a pris les chancelleries de court, même si la plupart des pays d’Europe orientale et une fraction substantielle des russologues occidentaux sonnaient l’alarme depuis des années.
Patrice Franceschi: «Par lâcheté, nous venons de favoriser l’expansionnisme de la Turquie»
TRIBUNE - En contrepartie de la levée de son veto à l’entrée de la Suède et de la Finlande dans l’Otan, la Turquie a contraint ces deux pays à considérer comme terroristes nos alliés kurdes, écrit l’écrivain, qui y voit une mauvaise nouvelle pour nos intérêts sécuritaires.
Pierre Vermeren: «Le malaise de la société algérienne pèse sur les jeunes franco-algériens»
ENTRETIEN - Alors que l’Algérie fête les soixante ans de son indépendance, l’historien Pierre Vermeren publie une Histoire de l’Algérie contemporaine, depuis la Régence d’Alger, au XIXe siècle, jusqu’au Hirak actuel. Il y montre que la France n’est pas responsable de tous les maux et malheurs algériens.
Le Figaro
Le Sénat vole au secours du patrimoine religieux en péril
Claire BommelaerDÉCRYPTAGE - Un rapport parlementaire soulève la question du devenir des églises communales. 2500 à 5000 d’entre elles, qui sont fermées, risquent l’abandon ou la destruction. Les élus réclament un inventaire précis, et plaident pour que l’on aide les maires.
Il ne s’agit pas d’une catastrophe, mais plutôt d’un désastre annoncé. Selon un rapport sénatorial sur l’état du patrimoine religieux en France, ce dernier souffrirait d’un déficit d’entretien ou d’un entretien trop irrégulier. Or, qui dit manque d’entretien dit, à terme, trous dans la toiture, charpentes mangées aux insectes ou décors infiltrés d’eau. Sans parler des factures qui grimpent, les gros travaux coûtant toujours plus que le petit entretien. «Les édifices protégés sont en meilleur état que ceux qui ne le sont pas», nuancent Pierre Ouzoulias (Hauts-de-Seine, CRCE) et Anne Ventalon (Ardèche, LR) Tous sont par ailleurs plus dégradés en milieu rural qu’en milieu urbain, et les parties intérieures sont davantage négligées.»
Selon l’Observatoire du patrimoine religieux (OPR), il y aurait 100.000 lieux de culte en France, en activité ou non. 45.000 d’entre eux, principalement des églises, sont la propriété de communes, lesquelles peuvent être très petites. «Le risque d’abandon d’une partie des édifices non protégés hors des grandes villes constitue un vrai défi, notamment pour les territoires ruraux», martèlent les sénateurs. Les chiffres avancés par le rapport sont un peu flottants, le dernier inventaire précis datant de 1985, ce que les sénateurs dénoncent.
Déchristianisation
Les menaces qui pèsent sur ce patrimoine religieux sont connues. Mises bout à bout, elles forment un paysage inextricable pour leur sauvegarde. Au premier chef, viennent la perte de pratique croissante des Français et la désertification des campagnes, qui ont pour conséquence de vider les églises. S’y ajoutent les contraintes budgétaires accrues des communes et enfin le développement des intercommunalités, ou des relations parfois conflictuelles entre le curé affectataire et les maires. «Les édifices aujourd’hui fermés et dans lesquels le culte n’est plus célébré sont menacés d’être abandonnés, vendus ou détruits», affirment-ils. Le risque, selon eux, est moins qu’ils passent aux mains de propriétaires privés qu’ils ne soient plus entretenus, au point de rendre leur démolition inéluctable. Le danger guette particulièrement les bâtiments de qualité médiocre ou dont la valeur architecturale est moins prisée, à l’instar des plus récents, construit parfois en béton. «Il ne faudra pas que dans cinquante ans on regrette de ne pas avoir pris soin des églises du XXe siècle», résume Pierre Ouzoulias.
Selon l’OPR, entre 2500 et 5000 édifices, parce que vides, seraient menacés d’abandon, ou de suppression pure et simple. Pour l’instant, les destructions sont très résiduelles, ne serait-ce que parce que les habitants se dressent contre cette idée, même s’ils ne fréquentent aucune paroisse. Et que la Conférence des évêques de France fait tout pour éviter cela, quitte à faire tourner les curés sur un nombre incalculable de paroisses. En 2019, Rouen avait lancé un appel à projet pour quatre de ses églises fermées, Saint-Pierre-du-Châtel, Saint-Nicaise, Sainte-Croix-des-Pelletiers, Saint-Paul, en laissant la possibilité de les transformer en espace de coworking ou en brasserie. Les quatre étaient cependant désacralisées, et les projets n’ont pas encore abouti.
Aujourd’hui, de multiples sources de financements existent, qui peuvent être mobilisées pour les restaurations. Outre les éventuelles subventions publiques, le loto du patrimoine, instauré depuis 2018, la générosité publique et le mécénat peuvent aider les maires à payer leurs factures. Mais ces derniers ne savent pas toujours à qui s’adresser, et n’ont pas toujours un responsable administratif capable de monter des dossiers. «Le déficit d’ingénierie des petites communes apparaît comme un frein, et nombre de maires ont réclamé un guichet unique pour les aides», affirment les deux sénateurs.
Manque de moyens humains
Conduire un chantier est par ailleurs un travail en soi. En dehors de la Bretagne, les services de l’État ne sont pas en mesure d’assurer une assistance à maîtrise d’ouvrage (AMO), et les départements et régions n’offrent pas tous cette compétence. «Même s’il n’est pas utile de modifier la loi de 1905 (qui consacre la séparation de l’Église et de l’État, NDLR) ni la répartition des compétences en matière de politiques patrimoniales, il faut parvenir à mettre sur pied un système d’aide à maîtrise d’ouvrage», insistent-ils.
Plus on s’intéresse à un patrimoine, plus il revêt de l’intérêt aux yeux de tous. Et ce n’est qu’en permettant à ces édifices de redevenir «signifiants et utiles» pour une part importante de la population que leur sauvegarde pourra être garantie. Or, la mise en valeur des édifices cultuels, ainsi que des trésors artistiques qu’ils recèlent parfois, n’est pas toujours à la hauteur. Les sénateurs insistent pour que les communes mettent en place un système permettant d’ouvrir aux visites, en recourant au gardiennage ou à des bénévoles. C’est une condition de sa préservation, leur ont signalé les architectes du patrimoine qu’ils ont auditionnés: ouvrir assure la ventilation, garantit un contrôle régulier de l’état du bâtiment et rend possible les visites. Cette solution est expérimentée, ici où là, notamment dans la Meuse avec le projet des «jeunes ambassadeurs du patrimoine». Elle se heurte, toute fois au manque de moyens humains.
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«Le potentiel économique et touristique du patrimoine religieux reste encore insuffisamment exploité», regrettent encore les deux élus. Pour cela, ces derniers estiment qu’il faut favoriser «l’usage partagé des édifices cultuels» en clarifiant, par des conventions types, les relations entre le maire, le curé affectataire et le diocèse. Parfois, la guerre entre les élus et les curés demeure vivace, et les sénateurs appellent à la dépasser, au nom de la sauvegarde du patrimoine religieux et de celle de la revitalisation des centres-villes et centres-bourgs. «Si tout le monde est d’accord, certaines églises pourraient être transformées en maisons communes, chacune se partageant les espaces. Les activités pourraient donner lieu au paiement d’une redevance domaniale, divisée entre le propriétaire et l’affectataire» calculent-ils, en affirmant que la Conférence des évêques de France y voit une opportunité pour maintenir ce patrimoine vivant.
Dans l’immédiat, les sénateurs plaident pour en dresser un état des lieux: «Il faut lancer une opération nationale d’inventaire du patrimoine religieux et une cartographie précise sur l’ensemble du territoire, à l’horizon 2030. Sinon, les églises non protégées disparaîtront progressivement, dans l’indifférence générale», concluent-ils.
Leur église, leur bataille
Thierry Convert, maire de Poigny-la-Forêt (983 habitants, Yvelines): «Le patrimoine est là, il faut s’en occuper»
Outre l’église Saint-Pierre, datant du XIIe siècle, la commune possède la chapelle prieuré des Moulineaux, situé en pleine forêt de Rambouillet. Si, au Moyen Âge, il appartenait à une communauté monastique de l’ordre des Grandmonts, aujourd’hui, il est couvert de lierre. «Il était à l’abandon depuis 2008, et la commune l’a acquis en 2016, pour le sauver de la ruine», se rappelle le maire. Depuis, ce dernier consacre une énergie conséquente pour trouver des fonds pour ce prieuré, qui est inscrit à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques et constitue une découverte pour les promeneurs. «Les dossiers de subventions sont délicats et longs à monter. Il a fallu d’abord faire venir l’architecte des bâtiments de France, pour qu’il établisse un diagnostic de la chapelle. Des fouilles préventives ont été conduites, à trois reprises, ce qui a pris du temps», raconte Thierry Convert. Un dossier de subventions a été monté pour le département, ainsi qu’un autre pour la région Île-de-France. Lesquels semblent se montrer du côté du patrimoine et de son maintien et ont aidé Poigny-la-Forêt.
Sur place, l’association Sauvons les Moulineaux, qui compte 200 membres, joue aussi un rôle d’aiguillon. Elle fait parfois venir des artistes pour animer le lieu, et l’ouvre aux visites lors des Journées du patrimoine pour que chacun puisse comprendre l’intérêt du soutien du village à la chapelle. Grâce à cette mobilisation, et à l’ouverture d’une souscription à la Fondation du patrimoine, pour 60.000 euros, les dons arrivent régulièrement. «Les pratiquants se mobilisent pour l’un des derniers témoignages de cet ordre monastique. Les autres, au nom de l’histoire ou de l’architecture, ont fini par s’approprier cet espace», poursuit-il. Au départ un peu réticent face au projet, le conseil municipal a lui aussi fini par suivre le maire, et les travaux devraient démarrer à l’automne. «Qu’on aime le patrimoine ou pas, il est là et il faut s’en occuper», juge-t-il.
Loïse Vermeulen, maire de Piencourt (165 habitants, Eure): «Il faut savoir se débrouiller pour obtenir de l’aide»
Au XIXe siècle, Piencourt accueillait plus 700 habitants, qui fréquentaient assidûment l’église Saint-Saturnin. Deux siècles plus tard, l’église ouvre quatre ou cinq fois par an, dont les 11 novembre et le deuxième week-end de juillet pour la fête communale. «Le reste du temps, l’édifice est fermé, car nous voulons le protéger des vols», indique la maire. Datant des XIIe et XVIIe siècles, l’église Saint-Saturnin est une vieille dame. Le prédécesseur de Loïse Vermeulen avait lancé la restauration de la toiture principale, très dégradée. «Lors de la première réunion de chantier, l’architecte des bâtiments de France nous a dit que le clocher était lui aussi en danger, et que cela ne pouvait plus attendre», se souvient la maire. Résultat, entre la reprise du toit et celle du clocher, la commune se retrouve avec un devis de 145.000 euros sur les bras.
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«Dans ce cas, il faut se débrouiller pour monter des dossiers et frapper à toutes les portes», explique-t-elle. Munie des devis, la maire va se tourner vers l’État, le département, la Fondation du patrimoine et la Sauvegarde de l’art français. Elle témoigne lors des assises du Patrimoine normand, distribue des prospectus dans les boîtes aux lettres, agite la question quand elle le peut. Elle songe parfois à ces petits maires qui maîtrisent mal internet ou n’aiment pas la paperasserie: pour eux, explique-t-elle, tout cela n’est pas très facile à faire aboutir. À force, elle décroche des subventions et des dons, et va réussir à sauver le toit et le clocher. «Je ne suis pas baptisée, mais il s’agit de maintenir un patrimoine communal auquel les gens sont attachés», dit-elle.
Contre les critiques, la direction de la tour Eiffel assure que la Dame de Fer «n'a jamais été aussi préservée»
Quelque 884 défauts auraient été recensés en 2016 sur la structure, sans que les travaux actuels n'y remédient selon Marianne.
Quand Boris Johnson dénonçait le «pillage» du Parthénon par les Anglais
Le premier ministre, opposé aujourd'hui à une restitution à la Grèce des chefs-d'œuvre exposés au British Museum, militait, plus jeune, pour leur retour «immédiat» à Athènes.
Le Figaro
Covid-19 : où voyager ? La carte des restrictions par pays
Pierre MorelLa rédaction du Figaro VoyageINFOGRAPHIE - Les barrières sanitaires se lèvent unes à unes dans le monde pour les touristes. Votre destination de vacances d'été est-elle concernée ? Notre carte interactive recense les restrictions encore en vigueur.
Une nouvelle poussée de cas de Covid-19 est signalée dans plusieurs pays dont la France, où il s'agit de la septième vague. Majoritairement causée par les dérivés du variant Omicron, elle est sans incidence sur le voyage pour l'instant. Le gouvernement se réserve toutefois l'option de resserrer la vis si besoin, alors que la période de validité du passe sanitaire est prolongée jusqu'à l'été prochain.
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Les restrictions continuent néanmoins de se lever sur la quasi-totalité des continents, sur fond de tourisme de revanche et de tracas des professionnels du tourisme face à la remontée en flèche de la demande (manque d'avions, problèmes de recrutement...). Prudence néanmoins : quelques formalités restent en vigueur et la dernière injection doit dater de moins de neuf mois pour que le passe vaccinal soit considéré comme valide en Europe. Une dose de rappel (la 3e) reste conseillée et de nombreux pays réclament l'obligation vaccinale pour les voyageurs.
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La rédaction du Figaro recense dans une carte interactive les conditions de voyage qui s'appliquent aux vaccinés à destination de l'Europe et des pays les plus touristiques. À ce jour, près de 93 % de la population française de plus de 12 ans a reçu au moins deux doses de sérum, selon Covidtracker, et plus de 64% ont effectué leur rappel. Contrôles aux aéroports, tests PCR ou antigéniques, quarantaine ou isolement... Ces informations sont vérifiées auprès de plusieurs sources officielles (autorités locales, ambassades, site de France Diplomatie) et mises à jour régulièrement.
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Dernières mises à jour
- Australie : plus besoin de vaccin pour les touristes depuis le 6 juillet.
- Thaïlande : fin du Thaïlande Pass depuis le 1er juillet.
- Portugal : levée de l'ensemble des restrictions le 1er juillet.
- Ile Maurice : levée de toutes les restrictions sanitaires fin juin.
- Namibie : plus besoin de test PCR ni d'assurance voyage pour les touristes vaccinés depuis le 24 juin.
- Afrique du Sud : toutes les restrictions sont levées depuis le 24 juin.
- Egypte : toutes les restrictions levées depuis le 17 juin.
- Italie : restrictions levées ; obligation du port du masque dans les transports (hors avion) prolongée pour l'été.
- Rwanda : fin du test et de l'auto-isolement qui l'accompagnait.
- États-Unis : les touristes arrivant par avion n'ont plus à fournir de test négatif depuis le 12 juin.
Conditions de voyage par pays pour les touristes français vaccinés, notre carte
Dernière mise à jour : 7 juillet 2022.
Conditions de voyage pour les non-vaccinés
Jusqu'à ces dernières semaines, il était plus compliqué de profiter de la vie sur place sans disposer du certificat vaccinal. En Europe, la majorité des destinations est cependant accessible aux non-vaccinés, la majorité des pays abolissant même le passe sanitaire. Néanmoins, en Europe, le certificat sanitaire commun, entré en vigueur le 1er juillet 2021 et devant expirer le 30 juin 2022, est prolongé d'un an.
Au-delà du Vieux continent, cela s'avère plus compliqué. Outre les conditions plus strictes dictées par les différentes destinations, la France impose des restrictions à ses ressortissants non vaccinés pour prendre l'avion ou revenir en France. Ils doivent se soumettre aux règles qui s'appliquent selon la classification des pays en vert et orange.
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Europe
Dans les pays membres de l'Union européenne, le passe sanitaire européen ou «certificat numérique européen Covid» facilite les voyages même s'il n'est plus réclamé. Dans les faits, presqu'aucun pays ne l'exige plus cet été pour les voyageurs arrivant d'autres pays membre de l'Union. Parlement européen et pays membres se sont néanmoins accordés pour prolonger le certificat jusqu'en juin 2023. Il s'agit d'un document authentifié par un QR code lisible par les autorités de chaque pays membre. Il peut être un certificat de vaccination, test PCR ou antigénique négatif ou une preuve de guérison au Covid. Plus de précisions sur le site du Centre européen des Consommateurs.
ALBANIE
Plus aucune restriction sanitaire.
Non significatives.
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ALLEMAGNE
Plus aucune restriction.
Des mesures peuvent être adoptées par chaque Länd. L'ambassade de France répertorie les différents sites utiles.
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ANDORRE
Plus aucune restriction sanitaire de voyage.
Non significatives.
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AUTRICHE
Plus aucune restriction sanitaire de voyage.
Le masque FFP2 doit être porté dans les transports en commun et dans les commerces essentiels.
BELGIQUE
Plus aucune restriction sanitaire de voyage.
Non significatives.
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BOSNIE-HERZÉGOVINE
Plus aucune restriction sanitaire de voyage.
Le port du masque peut être exigé dans les lieux clos.
BULGARIE
Plus aucune restriction sanitaire de voyage.
Le port du masque est uniquement «conseillé» dans les lieux clos.
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CHYPRE
Plus aucune restriction sanitaire de voyage.
En cas de test positif il reste cependant obligatoire de se placer à l'isolement pendant 7 jours (5 jours avec un test négatif). Il n'est pas possible de voyager pendant l'isolement. Les tests de dépistages sont obligatoires pour les cas contacts non vaccinés.
CROATIE
Plus aucune restriction sanitaire de voyage.
Le passe sanitaire n'est plus réclamé. La situation pouvant évoluer, le gouvernement croate tient ce site à jour (en anglais).
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DANEMARK ET ÎLES FÉROÉ
Plus aucune restriction sanitaire de voyage.
Il n'y a plus aucune restriction au niveau national. Certains établissements peuvent toutefois continuer à imposer le port du masque ou la présentation du passe sanitaire. Elles l'indiquent sur ce site.
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ESTONIE
Plus aucune restriction sanitaire de voyage.
Le port du masque n'est plus obligatoire mais recommandé dans les lieux clos fréquentés et dans les transports en commun.
ESPAGNE
Plus aucune restriction sanitaire de voyage.
Au niveau national, le port du masque n'est plus obligatoire en extérieur. Le passe sanitaire n'est plus requis, sauf exception. Le détail éventuel par régions figure sur le site de l’office de tourisme de l'Espagne.
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FINLANDE
Plus aucune restriction sanitaire de voyage.
Les mesures sanitaires sont globalement levées mais susceptibles d'être maintenues ou réactivés dans chaque région du pays. Informations à consulter sur le site du gouvernement.
GRÈCE
Plus aucune restriction sanitaire de voyage.
Elles sont quasiment toutes levées depuis le 1er mai 2022. Seul le port du masque reste obligatoire dans les transports en commun.
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HONGRIE
Plus aucune restriction sanitaire de voyage.
Le port du masque n'est plus obligatoire. La présentation du passe sanitaire européen n'est plus nécessaire.
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IRLANDE
Plus aucune restriction d'entrée en Irlande. Sur place les restrictions sont levées et remplacées par des recommandations de santé publiques.
ISLANDE
Plus aucune restriction sanitaire de voyage.
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ITALIE
Plus aucune restriction sanitaire de voyage.
- Formalités supplémentaires
L'obligation de port du masque FFPP2 dans les transports (mais pas dans les avions), qui devait cesser le 15 juin 2022, est prolongée jusqu'au 30 septembre.
Depuis le 1er mai, le passe sanitaire n'est plus requis pour profiter de la plupart des activités touristiques, des musées aux hôtels en passant par les restaurants. Le détail figure sur le site de l'office de tourisme d'Italie.
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LETTONIE
Plus aucune restriction sanitaire de voyage.
Le port du masque médical ou du masque FFP2-FFP3 est obligatoire dans les transports publics. L'utilisation des masques non-médicaux ou en tissu n'est plus autorisée.
LITUANIE
.Plus aucune restriction sanitaire de voyage.
- Formalités supplémentaires
Il faut s’enregistrer en ligne avant le départ.
Le port du masque est obligatoire dans les lieux publics fermés à partir de 6 ans.
LUXEMBOURG
Plus aucune restriction sanitaire de voyage.
Le certificat vaccinal (ou preuve de guérison) n'est plus nécessaire depuis le 11 mars 2022, date de la levée de la plupart des restrictions.
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MALTE
Certificat de vaccination à partir de 12 ans. Les enfants âgés de 5 à 11 ans doivent présenter soit un test PCR négatif de moins de 72 heures soit une preuve de vaccination.
Le pays est accessible aux touristes non vaccinés selon des conditions à consulter sur France Diplomatie.
- Formalités supplémentaires
Le cycle vaccinal est considéré comme complet 14 jours après la deuxième injection. Les personnes ayant contracté le Covid et n'ayant pu effecteur leur rappel sont considérées comme vaccinées. L'obligation de remplir un formulaire de localisation en ligne (PLF) a été levée le 2 mai 2022.
Le port du masque en intérieur reste obligatoire.
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MONACO
Passe sanitaire valide (certificat de vaccination ou de rétablissement ; test PCR ou antigénique négatif de moins de 24 heures).
- Formalités supplémentaires
Les résidents des Alpes-Maritimes et du Var ne sont pas concernés par cette obligation.
Plus de restriction significative.
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MONTÉNÉGRO
Plus aucune restriction sanitaire de voyage.
Le port du masque n'est obligatoire que dans les transports publics, les hébergements collectifs et les établissements de santé.
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NORVÈGE
Plus aucune restriction sanitaire de voyage.
Le gouvernement norvégien autorise les communes à introduire le passe sanitaire à l'entrée des lieux publics (restaurants, bars...).
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PAYS-BAS
Plus aucune restriction sanitaire de voyage.
Non significatives.
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POLOGNE
Plus aucune restriction sanitaire de voyage.
Non significatives.
PORTUGAL
Plus aucune restriction sanitaire.
- Formalités supplémentaires
L'enregistrement des passagers arrivant au Portugal via le formulaire d'enregistrement est levé. Plus de restriction non plus pour entrer à Madère et au Açores.
Le port du masque n'est obligatoire que dans les transports et les établissements de santé.
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RÉPUBLIQUE TCHÈQUE
Plus aucune restriction.
Non significatif.
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ROUMANIE
Plus aucune restriction sanitaire de voyage.
Plus de restrictions, qui sont remplacées par des mesures de précaution.
ROYAUME-UNI
Plus aucune restriction sanitaire de voyage.
- Formalités supplémentaires
Il est recommandé de vérifier les dispositions applicables en Écosse, au Pays de Galles et en Irlande du Nord.
En Angleterre, la plupart des restrictions sont levées, le passe sanitaire n'est plus demandé et les personnes testées positives ne seront plus obligées de s'isoler. Au Pays de Galles, en Écosse et en Irlande du Nord, la plupart des restrictions sont également levées.
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RUSSIE
Certificat de vaccination et test PCR de moins de 48 heures avant l'entrée sur le territoire russe.
Conditions de voyage pour les non vaccinés: voir le site de France Diplomatie.
Les mesures sanitaires varient selon les régions. Certaines peuvent demander un certificat de vaccination.
SERBIE
Plus aucune restriction sanitaire de voyage.
Le port du masque est obligatoire dans les transports et dans les espaces publics intérieurs, tout comme à l'extérieur si la distanciation ne peut être respectée.
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SLOVAQUIE
Plus aucune restriction sanitaire de voyage.
Port du masque FFP2 dans quelques situations. Restrictions tenues à jour sur le site de l'ambassade.
SLOVÉNIE
Plus aucune restriction sanitaire de voyage.
Le port du masque est obligatoire dans tous les espaces publics fermés et si la distance d'1,5 mètre ne peut pas être respectée. Dans les bars, restaurants, discothèques et hébergements touristiques, le passe sanitaire peut être demandé.
SUÈDE
Plus aucune restriction sanitaire de voyage.
Non significatif.
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SUISSE
Plus aucune restriction sanitaire de voyage.
Le pays a levé la quasi-totalité des restrictions en vigueur. Les cantons peuvent prendre des mesures supplémentaires si les mesures de la Confédération devaient ne pas suffire en raison de fortes disparités régionales. Pour plus d'informations, consulter les sites officiels de chaque canton.
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Afrique
AFRIQUE DU SUD
Plus aucune restriction.
BOTSWANA
Certificat de vaccination, test PCR de moins de 72 heures avant l'arrivée dans le pays.
- Formalités supplémentaires
Il est possible que les voyageurs soient testés une nouvelle fois à leur arrivée à l'aéroport.
CAP VERT
Certificat de vaccination avec dose de rappel obligatoire.
- Formalités supplémentaires
Sans dose de rappel, un test PCR de moins de 72 heures avant le départ ou antigénique de moins de 48 heures, ou un certificat de rétablissement valable 90 jours maximum après un premier test PCR positif, à partir de 12 ans.
Les voyageurs doivent payer une «taxe de sécurité» d’environ 30 euros et s’enregistrer sur le site www.ease.gov. Il faut également remplir un formulaire de santé.
les voyages inter-îles, par voie aérienne comme par voie maritime, sont soumis à la présentation d'un passe vaccinal. Détail en ligne.
ÎLE MAURICE
Plus aucune restriction.
- Formalités supplémentaires
L'assurance couvrant les frais relatifs à une infection au Covid-19 n'est plus exigée depuis le 26 avril mais reste conseillée.
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ÉGYPTE
Plus aucune restriction.
Pas de restrictions connues. Il est recommandé de consulter régulièrement le site Internet et les réseaux sociaux de l’ambassade de France au Caire.
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KENYA
Certificat de vaccination. Test PCR négatif de moins de 72 heures avant l’embarquement. Pour les moins de 18 ans, le seul test suffit.
- Formalités supplémentaires
Les passagers peuvent être soumis à un test antigénique et à un contrôle de température à leur arrivée.
Les tests Covid-19 devront être authentifiés et vérifiés pour être acceptés dans le cadre d’une initiative de l’Union africaine (Trusted Travel Initiative (TT), en suivant cette procédure. Les voyageurs dont le test aurait été réalisé par un laboratoire non autorisé devront se rendre sur le site https://globalhaven.org/ pour faire certifier leurs tests Covid-19.
Les passagers doivent par ailleurs remplir un formulaire à bord qui permettra de les contacter si un cas positif devait être détecté à l’arrivée.
MAROC
À partir de 12 ans : certificat de vaccination ou test PCR négatif de moins de 72 heures. Depuis le 18 mai, les détenteurs d'un passe vaccinal valide n'ont plus besoin de se soumettre au test.
- Formalités supplémentaires
Les passagers se voient remettre une fiche sanitaire à remplir pendant le vol où ils doivent renseigner leur adresse et numéro de téléphone où ils seront joignables pendant les 10 jours qui suivent l'arrivée.
Port du masque et passe sanitaire pour accéder aux lieux publics, hôtels ou restaurants sont en théorie requis.
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NAMIBIE
Certificat de vaccination.
RWANDA
Certificat de vaccination. Test PCR moins de 72 heures avant le départ. À partir de 5 ans.
- Formalités supplémentaires
Les voyageurs doivent remplir en ligne un formulaire de localisation (PLF), effectuer un second test PCR doublé d'un test antigénique à leur charge (65 USD) et se placer en auto-isolement jusqu'à l'obtention du résultat. Pour le retour, un test PCR de moins de 72 heures est demandé au départ de Kigali à partir de 5 ans.
La présentation d’un test PCR négatif de moins de 24 heures est nécessaire pour visiter les parcs nationaux et lors du check-in dans un hôtel. Un test de moins de 48 heures est exigé pour accéder aux bars, restaurants ou événements publics.
SÉNÉGAL
Certificat de vaccination.
- Formalités supplémentaires
Par précaution, France Diplomatie recommande de se munir d’un test PCR de moins de 72 heures. Conditions à consulter sur le site du consulat général de France à Dakar.
SEYCHELLES
Certificat de vaccination. Test PCR négatif de moins de 72 heures.
- Formalités supplémentaires
Une fois que vous avez reçu votre résultat négatif au test de dépistage, vous devez obligatoirement demander une autorisation de voyage sur le site du gouvernement des Seychelles. Vous aurez besoin de votre passeport, des détails de votre vol, des preuves de vos réservations d'hôtel/résidence/bateau pour l’ensemble de votre séjour dans un établissement certifié par les autorités, vos résultats de test Covid-19 et votre certificat de vaccination. La demande doit être faite entre 72 et 9 heures avant le départ et elle est traitée en quelques heures. Les voyageurs doivent souscrire une assurance voyage qui couvre les soins liés au Covid-19.
Changements à consulter sur le site du gouvernement.
TANZANIE
Certificat de vaccination ou test PCR négatif de moins de 72 heures. À partir de 5 ans.
- Formalités supplémentaires
Les voyageurs doivent compléter un formulaire en ligne concernant leur situation médicale 24 heures avant leur arrivée sur le territoire tanzanien, sur le site du Ministère de la santé (disponible en anglais et swahili uniquement) afin de recevoir un code individuel de confirmation à présenter au contrôle sanitaire à la frontière.
TUNISIE
Certificat de vaccination à partir de 18 ans. Depuis le 27 mai, les non vaccinés de 18 ans et plus disposant d'un test négatif (PCR de moins de 48 heures ou antigénique de moins de 24 heures) accèdent au pays dans subir la quarantaine de 5 jours.
- Formalités supplémentaires
Une fiche sanitaire est à remplir et à présenter en format numérique ou papier lors de l'enregistrement et à l'arrivée dans le pays. Des tests de dépistages aléatoires peuvent être exigés à l'arrivée.
Un passe vaccinal est en théorie exigé pour les plus de 18 ans pour accéder à plusieurs lieux : hôtels, restaurants, cafés, commerces ou hammams. Le passe sanitaire européen est reconnu.
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Amérique du nord
CANADA
Certificat de vaccination ou de rétablissement. Des dépistages aléatoires peuvent avoir lieu à l'aéroport d'arrivée.
- Formalités supplémentaires
Tous les voyageurs doivent continuer à entrer les renseignements obligatoires dans ArriveCAN au plus tard 72 heures avant l'embarquement. Les voyageurs qui arrivent sans avoir rempli cette déclaration pourraient devoir passer un test de dépistage à l'arrivée et effectuer une quarantaine de 14 jours, sans égard à leur état vaccinal.
Attention, quelqu'un ayant eu le Covid et n'ayant reçu qu'une dose de vaccin n'est pas considéré comme étant pleinement vacciné par les autorités fédérales canadiennes.
Les restrictions varient d'une province à l'autre et sont détaillées sur le site du gouvernement du Canada. Au Québec, l'essentiel des mesures a été levé. Le passe vaccinal n'y est plus requis depuis le 12 mars. Le port du masque n'est plus obligatoire dans la plupart des provinces, sauf dans les transports en commun.
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ÉTATS-UNIS
Certificat de vaccination.
- Formalités supplémentaires
Une attestation est à renseigner et à présenter à l'embarquement : le Passenger Disclosure and Attestation to the United States of America. Les passagers de moins de 18 ans sont exemptés de l'obligation vaccinale.
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MEXIQUE
Aucune formalité particulière à l’arrivée en avion.
Le gouvernement mexicain classe les états en quatre couleurs, du vert au rouge, en fonction de la situation sanitaire. Une carte est mise à jour régulièrement. Aucun état ne figure en rouge actuellement. La couleur détermine le niveau de restrictions. Dans les zones “orange”, les bars, restaurants et hébergements touristiques doivent appliquer des jauges horaires et limiter l’occupation. Le port du masque y est obligatoire.
Amérique du sud
ARGENTINE
Certificat de vaccination et assurance voyage.
- Formalités supplémentaires
Il faut remplir une déclaration sur l'honneur en ligne.
BÉLIZE
Certificat de vaccination. À partir de 5 ans. Assurance covid obligatoire.
Pays accessible aux non-vaccinés selon des conditions à retrouver sur le site de France Diplomatie.
- Formalités supplémentaires
Les autorités exigent de séjourner dans les établissements hôteliers homologués par les autorités (Gold Star Hotels) et de présenter une preuve de leur réservation à leur arrivée à l'aéroport. Tout voyageur doit désormais souscrire une assurance voyage spécifique.
Couvre-feu actuellement en vigueur sur l'ensemble du territoire, du dimanche au jeudi entre 23h et 4h du matin et du vendredi au samedi entre minuit et 4h du matin. Informations mises à jour sur le site de Tourism Belize.
BRÉSIL
Certificat vaccinal à partir de 12 ans.
- Formalités supplémentaires
Les certificats de rétablissements ou tests positifs ne sont pas acceptés en lieu et place d'un justificatif de vaccination. La Déclaration de Santé du Voyageur (DSV) n'est plus nécessaire.
Les moins de 12 ans sont dispensés de tout document si leurs accompagnants sont en règle.
CHILI
Plus aucune restriction.
- Formalités supplémentaires
Il faut remplir une déclaration sur l'honneur dans les 48 heures avant le départ et formuler une demande de passe de mobilité sur le site mevacuno.gob.cl. Un délai de traitement de 30 jours est à prévoir, avertit l'ambassade de France à Santiago du Chili.
La présentation du passe de mobilité (le passe sanitaire local) est nécessaire pour entrer dans tous lieux fermés ou accueillant un grand nombre de personnes (restaurants, cafés, cinémas, salles de spectacles). Les centres commerciaux ne sont pas concernés. Des mesures locales sont également en vigueur et sont détaillées sur le site de l'ambassade de France au Chili.
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COLOMBIE
Certificat de vaccination. Test PCR ou antigénique négatif (72 h et 48 h).
- Formalités supplémentaires
Il faut remplir un formulaire spécial avant l'embarquement sur le site Check-Mig.
Un passe vaccinal pour bars, restaurants et musées. Des couvre-feux temporaires peuvent être en vigueur dans certaines villes.
COSTA RICA
Plus besoin de test ni de vaccination.
- Formalités supplémentaires
Le passe sanitaire local, le «pase de salud», est supprimé depuis le 1er avril.
ÉQUATEUR
Certificat de vaccination et test PCR de moins de 72 heures avant l'embarquement.
- Formalités supplémentaires
Les passagers doivent remplir avant leur arrivée une déclaration de santé sur l’honneur.
GUATEMALA
Certificat de vaccination à partir de 12 ans, et test PCR ou antigénique de moins de 72 heures avant l'embarquement à partir de 10 ans.
La vente et la consommation d'alcool demeurent interdites dans les lieux publics entre 23 heures et 6 heures et le port du masque est obligatoire dès que la distanciation sociale ne peut pas être respectée.
NICARAGUA
Certificat de vaccination.
- Formalités supplémentaires
Les voyageurs doivent remplir un formulaire en ligne avant le départ.
PANAMA
Certificat de vaccination (à partir du 20 février, trois doses requises).
Le pays est accessible aux touristes non vaccinés selon des conditions à consulter sur le site de l'ambassade de France au Panama.
- Restrictions supplémentaires
Les voyageurs doivent compléter en ligne une déclaration sur l'honneur de santé des voyageurs et y joindre leur certificat de vaccination. Les autorités se réservent le droit de demander un test en complément à l'arrivée.
PÉROU
Pour les plus de 12 ans : certificat de vaccination (3 doses sont requises pour les plus de 39 ans). Test PCR de moins de 72 heures recommandé.
- Formalités supplémentaires
Remplir la Declaración Jurada et l’autorisation de géolocalisation.
SALVADOR
Test négatif (PCR 72 heures avant le départ).
Asie
CAMBODGE
Le certificat de vaccination suffit, il est à présenter sous format papier. Un test PCR effectué moins de 48 heures avant le départ reste conseillé, certaines compagnies pouvant le réclamer, conseille l'ambassade du Cambodge. Assurance voyage fortement recommandée. Les déplacements sont désormais autorisés dans tout le pays. Plus aucun couvre-feu n'est plus imposé. Les mesures administratives en vigueur concernent notamment le respect des gestes barrières comme la distanciation physique et le port du masque. Des règles s'appliquent localement.
CHINE
La Chine a suspendu l'entrée de ressortissants étrangers sur son territoire.
CORÉE DU SUD
Certificat de vaccination complet (2e dose de moins de 6 mois ou 3e dose), test PCR négatif de moins de 48 heures avant l'embarquement, traduit en anglais. Second test obligatoire à l'arrivée. Attente 24 h dans un centre le temps d'avoir les résultats. Isolement de 7 jours obligatoire si le test est positif.
Pays accessible aux touristes non vaccinés selon des conditions à consulter sur France Diplomatie.
- Formalités supplémentaires
Les voyageurs doivent enregistrer leurs informations sanitaires dans le système « Q-Code » avant leur départ, afin de bénéficier d'une procédure simplifiée à l'arrivée à l'aéroport d'Incheon (Séoul).
Les rassemblements sont limités à 10 personnes au lieu de 8 dans toute la Corée.
HONGKONG
Certificat de vaccination, test PCR négatif de moins de 48 heures, second test à l'arrivée et quarantaine de 7 jours dans un hôtel désigné par les autorités.
- Formalités supplémentaires
Les voyageurs doivent effectuer un test PCR au 5e jour de leur quarantaine, et des tests antigéniques au 6e et 7e jour.
Un passe vaccinal est exigé à l'entrée des principaux lieux accueillant du public.
INDE
Certificat de vaccination et test PCR de moins de 72 heures avant le départ, à partir de 5 ans.
- Formalités supplémentaires
Il faut enregistrer son test et remplir le formulaire sur le portail Air Suvidha. Environ 2% des passagers du vol subiront un test à l'arrivée. Une auto-surveillance de 14 jours est demandée.
INDONÉSIE
Pour les plus de 18 ans : certificat de vaccination, test PCR de moins de 48 heures avant le départ. Le test n'est plus nécessaire si vous avez reçu la troisième dose au moins 14 jours avant le départ. Le pays est ouvert au tourisme sous conditions de visa uniquement via une liste restreinte d'aéroports, dont celui de Bali. La liste est tenue à jour sur le site de l'ambassade française.
- Formalités supplémentaires
Test de température corporelle à l'arrivée. Assurance Covid obligatoire. Les voyageurs doivent solliciter la délivrance d'un visa à leur arrivée (500.000 roupie indonésienne, soit environ 32 €). Le port du masque et la distanciation restent obligatoires lors de tout déplacement.
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JAPON
Aucun citoyen français ne peut actuellement entrer au Japon sans visa, lequel est soumis à un motif impérieux jusqu'au 10 juin. Le pays pourrait rouvrir à partir de septembre 2022 au plus tôt.
LAOS
le pays a rouvert aux touristes étrangers le 9 mai. Les voyageurs complètement vaccinés sont exemptés de la présentation d'un test Covid négatif. Les voyageurs de moins de 12 ans doivent présenter un test antigénique négatif de moins de 48 h avant leur départ. Une assurance Covid est conseillée.
MALAISIE
Certificat de vaccination et test PCR négatif de moins de 48 heures avant le départ. Les détails sont en ligne.
- Formalités supplémentaires
Un test antigénique est requis à l'arrivée. Le pays exige une assurance couvrant les frais liés au Covid-19 à hauteur de 20.000 dollars au minimum.
MALDIVES
Certificat vaccinal. Assurance Covid souhaitable.
Le port du masque est obligatoire dans les lieux publics fermés. Il est recommandé de consulter régulièrement le site de l'ambassade des Maldives à Londres (en anglais), compétente pour la France également, afin de vous assurer des conditions d'entrée et de séjour dans l'archipel.
MONGOLIE
Formulaire médical à remplir à l'arrivée au poste de contrôle frontalier.
NÉPAL
Certificat de vaccination.
- Formalités supplémentaires
Les voyageurs vaccinés doivent solliciter la délivrance d'un visa à l'aéroport d'arrivée ou avant le départ auprès de l'ambassade du Népal. Ils doivent fournir des copies des permis de trek ou d'alpinisme, une réservation d'hôtel et une version papier du formulaire CCMC (International Traveler Online Arrival form) à remplir en ligne. Avant de quitter le pays, il est nécessaire de remplir un formulaire de sortie.
PHILIPPINES
Le pays a rouvert ses frontières aux touristes le 10 février. Les voyageurs doivent présenter un certificat de vaccination, un test PCR de moins de 48 heures avant le départ et souscrire à une assurance de voyage couvrant le Covid.
Le pays a adopté un système de niveau d'alerte qui varie de 1 à 5. Depuis le 1er mars, la métropole de Manille et 38 autres villes et provinces du pays sont au niveau 1, ce qui se traduit par la fin des jauges dans les lieux publics. Le masque reste obligatoire dans les lieux publics à l'extérieur comme à l'intérieur.
SINGAPOUR
Certificat de vaccination et test PCR de moins de 72 heures avant le départ et second test à l'arrivée, à réserver en ligne.
- Formalités supplémentaires
Les voyageurs doivent faire une demande de «Vaccinated Travel Pass» entre 7 et 30 jours avant la date prévue de leur entrée à Singapour sur le site des autorités et ne sont autorisés à emprunter les seules compagnies Air France et Singapore Airlines. Il faut également souscrire à une assurance voyage couvrant au moins 30 000$ de frais médicaux liés au Covid. Enfin, les touristes doivent télécharger l'application «TraceTogether» et s'y enregistrer.
Les restaurants sont ouverts mais ne peuvent accueillir que des groupes de deux personnes vaccinées.
SRI LANKA
Certificat de vaccination. Dernières informations mises à jour sur le site du gouvernement, dédié au retour des touristes étrangers.
- Restrictions supplémentaires
L'entrée sur le territoire est soumise à l'obtention d'un visa en ligne avant le voyage. Les touristes doivent souscrire une assurance voyage proposée par le gouvernement srilankais (12 dollars par personne). Une déclaration de santé à remplir en ligne est également demandée.
THAÏLANDE
Certificat de vaccination
À l'échelle nationale, les boîtes de nuit, bars et salons de massage reprennent du service, jusqu'à deux heures du matin. Le port du masque en extérieur n'est plus obligatoire, excepté dans le métro de Bangkok. Les provinces sont classées par code couleur ; les restrictions qui s'appliquent à chacune d'elles sont détaillées sur le site de l'ambassade de France à Bangkok.
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VIETNAM
Le pays organise le retour des touristes internationaux, dont les Français. Plus aucune restriction n'est en vigueur, l'obligation de test a été supprimée le 15 mai 2022. Une assurance voyage Covid-19avec une couverture minimum de 10 000 dollars reste obligatoire.
L'exemption de visa pour les ressortissants français est de nouveau valable dans le cas de séjours inférieurs à 15 jours. Attention, cette exemption n'est pas prolongeable ou renouvelable sur place.
En fonction des conditions épidémiologiques, des mesures restrictives peuvent être néanmoins conservées au niveau local (distanciation sociale, mesures d'isolement pour les personnes testées positif ou cas contacts) et le port du masque reste dans tous les cas obligatoire dans la rue et les espaces publics.
Caraïbes
BAHAMAS
Certificat de vaccination.
- Formalités supplémentaires
Visa sanitaire disponible ici (coût entre 40 et 60 dollars en fonction de la durée du séjour). Remplir quotidiennement un questionnaire de santé, en ligne, pour le suivi des symptômes. Souscription obligatoire d'une assurance santé Covid-19, dès la demande de visa sanitaire. Certaines îles peuvent être soumises à des restrictions supplémentaires, le détail est à consulter sur le site de l'office de tourisme des Bahamas.
CUBA
Test et vaccination ne sont plus demandés.
- Formalités supplémentaires
Toute personne souhaitant séjourner pour des raisons touristiques à Cuba doit être en possession d'un visa touristique (délivré par l'ambassade de Cuba à Paris ou par une agence de voyages). Les voyageurs doivent remplir un formulaire de santé et s'acquitter d'une taxe sanitaire à l'aéroport d'un montant de 30 USD ou l'équivalent dans une autre devise étrangère convertible. Il est possible que cette taxe soit incluse dans le prix du billet. Les passagers devront remplir à l'arrivée un formulaire de déclaration de santé («declaración jurada») et pourront être soumis aléatoirement à un nouveau test PCR.
Le certificat de vaccination au format de l'Union européenne est accepté.
JAMAÏQUE
Plus aucune condition ou test, que vous soyez vacciné ou pas, depuis le 16 avril 2022. Tous les détails sur le site de l'office de tourisme.
- Formalités supplémentaires
Afin d'accélérer l'arrivée, les autorités recommandent de pré-remplir en ligne le document que les voyageurs doivent remettre aux services d'immigration.
Les touristes sont encouragés à respecter les mesures telles que la distanciation sociale dans les espaces publics et le port du masque.
RÉPUBLIQUE DOMINICAINE
Certificat de vaccination.
- Formalités supplémentaires
Tous les passagers étrangers doivent remplir le formulaire électronique d’entrée et de sortie, qui combine la déclaration de santé du voyageur, la déclaration de douane et les formulaires d’embarquement/débarquement internationaux. Le formulaire est disponible en français sur le lien suivant : https://eticket.migracion.gob.do/. Il génère un QR code.
Le président de la République dominicaine a annoncé la levée de toutes les mesures liées à la pandémie dans le pays, comme l'obligation du port du masque et le passe vaccinal.
Il est recommandé de se tenir informé sur le site dédié au tourisme du gouvernement dominicain.
Océanie
AUSTRALIE
Plus aucune restriction dans la plupart des États.
- Formalités supplémentaires
Certains États peuvent maintenir des restrictions, à consulter sur le site du gouvernement australien.
ÎLES FIDJI
Certificat de vaccination (à partir de 18 ans) et test PCR de moins de 72 heures avant le départ.
- Formalités supplémentaires
Les voyageurs doivent fournir la preuve d'un hébergement prépayé pour au moins trois nuits dans un établissement (hôtel ou resort) certifié par le Care Fiji Commitment (CFC), qui doit également inclure les navettes depuis l'aéroport par un organisme certifié par le CFC. Ils devront effectuer un test 48 heures après leur arrivée à l'hôtel.
Ils doivent également avoir souscrit à une assurance voyage couvrant les frais médicaux liés au covid. À l'arrivée, les voyageurs doivent télécharger l'application mobile careFIJI, et laisser leur portable en mode Bluetooth durant tout leur séjour.
Un couvre-feu est en vigueur de minuit à 4 heures du matin. Le port du masque est obligatoire dans les lieux publics clos et sur les marchés. Les déplacements inter-îles sont possibles, mais il faut éviter les zones où la couverture vaccinale est faible et voyager avec un opérateur certifié par le CFC.
NOUVELLE-CALÉDONIE
Certificat de vaccination et test antigénique ou PCR de moins de soixante-douze heures. Isolement de sept jours et test de dépistage.
Le pays est inaccessible aux voyageurs non vaccinés.
NOUVELLE-ZÉLANDE
Certificat de vaccination à partir de 17 ans.
- Formalités supplémentaires
Des kits d'autotests sont distribués à l'aéroport. Les voyageurs doivent effectuer un autotest au premier et au cinquième jour de leur séjour, puis renseigner le résultat dans un formulaire envoyé par mail par le ministère de la Santé néozélandais.
Proche et Moyen-Orient
ÉMIRATS ARABES UNIS (DUBAÏ et ABU DHABI)
Certificat de vaccination (3 doses).
Le pays est accessible aux touristes non vaccinés selon des conditions à consulter sur France Diplomatie.
L’accès à de nombreux lieux publics est conditionné à la présentation d’un «green pass» sur l’application AlHosn. Depuis le 26 février, les jauges sont supprimées dans les restaurants et le port du masque n'est plus obligatoire à l'extérieur.
Pour plus d’informations, consulter le site Internet de l’ambassade de France à Abu Dhabi et du Consulat général à Dubaï.
ISRAËL
Assurance voyage couvrant les frais liés au Covid.
- Formalités supplémentaires
Il faut remplir un formulaire d'entrée dans les 48 heures avant le départ.
JORDANIE
Certificat de vaccination.
- Formalités supplémentaires
Tous les voyageurs doivent s'inscrire sur le site Visit Jordan afin d'obtenir un QR code, et remplir et imprimer une déclaration sur l'état de santé à présenter à l'embarquement. Un premier test PCR négatif de 72 heures est requis, puis un second à l'arrivée pour tous les voyageurs. Enfin, les voyageurs doivent souscrire une assurance santé internationale couvrant les frais liés à une contamination au Covid-19 et disposer d'une attestation en langue anglaise.
Tous les couvre-feux sont levés dans le pays. Le port du masque est obligatoire dans les lieux publics.
OMAN
Plus aucune restriction sanitaire.
Les autorités recommandent de rester vigilant et de se tenir à l'écart des foules. Il est conseillé de consulter le site Internet et les réseaux sociaux de l’ambassade de France à Oman.
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QATAR
Certificat de vaccination et, au choix : test PCR négatif réalisé moins de 48 heures avant le départ OU test antigénique à l'arrivée.
- Formalités supplémentaires
Les visiteurs doivent s'enregistrer dans le système Ehteraz et télécharger leurs documents de santé (certificat de vaccination ou de rétablissement et test PCR) et de voyage (passeport, billets d'avion et réservation d'hôtel) trois jours avant l'arrivée. Tous les passagers doivent télécharger l'application Ehteraz, à activer pendant toute la durée du séjour.
Les touristes internationaux vaccinés ne doivent plus se mettre en quarantaine depuis le 28 février. L'application Ehteraz est requise pour entrer dans la plupart des lieux publics, où le port du masque reste généralement obligatoire.
TURQUIE
Certificat de vaccination à partir de 12 ans ; preuve de guérison ; ou test PCR (moins de 72 heures) ou antigéniques (moins de 48 heures) négatif.
Le passe sanitaire n'est plus requis au quotidien. Port du masque obligatoire dans les transports en commun. Il est recommandé de consulter régulièrement le site Internet, ainsi que les comptes Twitter et Facebook du Consulat général et de l'ambassade de France en Turquie.
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Le Figaro
Festival d'Avignon : cinq bonnes raisons d'aller y passer un week-end sans tarder
Nul besoin de sortir de la Cité des Papes pour ralentir et goûter la douceur de vivre provençale. De petites places en bonnes tables et programmations culturelles non-stop, elle se renouvelle.
(Re)découvrir l'Opéra du Grand Avignon
Fierté de la ville, ce joyau architectural du début du XIXe siècle abrite les plus belles représentations de l'art lyrique, mais pas seulement (ballet, concerts pop…). Après quatre ans de rénovation et un chantier colossal, l'opéra retrouve tout son lustre avec plus de confort, 845 places assises, des fauteuils et velours neufs (les artistes et spectateurs y gagnent en qualité acoustique) et un lustre monumental qui attire tous les regards : plus de 600 pampilles en porcelaine de Limoges viennent dessiner l'œuvre de l'artiste Sylvie Maréchal.
Opéra Grand Avignon, place de l'Horloge, 84000 Avignon. Tél. : 04 90 14 26 40.
Dîner à La Table Haute de La Mirande
Si l'institution étoilée a ritualisé depuis longtemps ses dîners du mardi et mercredi à cette table d'hôtes, c'est désormais le chef Patrice Blain qui y partage sa vision responsable de la cuisine. On prend d'abord l'apéritif avec lui et le chef-sommelier dans la cave de la maison. Après une première dégustation de vins nature, on remonte dans les anciennes cuisines situées dans la partie médiévale, et c'est autour d'un îlot XXL, face au fourneau datant de 1860, que l'on s'attable avec d'autres convives, venus eux aussi partager une soirée spontanée avec ce chef privilégiant le circuit court. Autre expérience, les cours de cuisine animés en journée par des chefs invités. Menu en 3 plats et vins inclus (végétarien le mardi), 120 €.
La Mirande, 4 place de l'Amirande, 84000 Avignon. Tél. : 04 90 14 20 20.
Séjourner avec style à l'hôtel de Cambis
C'est peut-être le boutique-hôtel qui manquait à la Cité des Papes. Idéalement placé face à la chapelle du Collège des jésuites, l'Hôtel de Cambis vient d'inaugurer les 41 chambres les plus audacieuses des remparts. Des lignes graphiques, une palette de couleurs powerful… La décoratrice Julie Gauthron sort des codes classiques pour rendre hommage à la lumière omniprésente en Provence. Et pour faire écho au vin, du bois en guise de tête de lit, des rose poudrés, des camaïeux de jaune et terracottas ; partout, la noblesse des hauteurs de plafond, une façade travaillée et un escalier magistral intact rappellent le passé prestigieux de l'ancienne capitale papale. Pas de restaurant ni de spa, mais d'excellents petits déjeuners et un bar à vins qui met en avant le meilleur des appellations locales. À partir de 108 € la nuit.
On aime : la cave à disposition pour entreposer le temps du séjour ses bouteilles achetées au gré des visites de domaines.
Hôtel de Cambis, 89 rue Joseph Vernet, 84000 Avignon. Tél. : 04 90 14 62 73.
Viser l'expo-événement, Amazônia de Sebastião Salgado
Après avoir créé l'événement à La Philharmonie de Paris en 2021, l'exposition s'installe à Avignon pour plusieurs mois. À travers 200 clichés, le photographe et voyageur Sebastião Salgado poursuit le travail entrepris avec Genesis, et témoigne de l'incroyable biodiversité des régions les plus reculées, en l'occurrence celle de l'Amazonie brésilienne. Les peuples qui vivent au cœur de la forêt, des montagnes et au bord du fleuve font l'objet ici d'images saisissantes et offre au visiteur une expérience totalement immersive grâce à la création sonore imaginée par Jean-Michel Jarre.
Amazônia au Palais des Papes. Du 27 juin au 30 novembre 2022, tous les jours. Entrée à partir de 5 €.
Déjeuner «vintage» chez Nine
Manon - de son petit nom, Nine - et qui traîne dans les tabliers de son oncle depuis petite, se passionne pour la cuisine au point qu'un premier confinement ne saurait la décourager de reprendre ce petit local du centre historique, pour y travailler des recettes familiales. Des plats de réconfort, des cocottes, des mijotés bien généreux qu'elle sert en continu de midi à 18h, dans une ambiance Amélie Poulain. Sur des tables en Formica chinées auprès d'une belle-mère brocanteuse, dans des verres de cantine et de jolies assiettes dépareillées. Au total, une vingtaine de couverts se partage cette table de poche aux allures de cabinet de curiosités rétro. Compter 20 € un plat et une boisson.
Chez Nine, 5 rue des Fourbisseurs, 84 000 Avignon. Tél. : 04 90 85 59 48.
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Guillaume Poitrinal, le renégat du béton
Marc LandréPORTRAIT - L’ex-patron d’Unibail-Rodamco, numéro un européen de l’immobilier commercial, s’est reconverti dans la construction en bois. Il publie un pamphlet contre la décroissance économique.
Repenti… Ce qualificatif résume bien le chemin parcouru depuis dix ans par Guillaume Poitrinal, ex-plus jeune PDG d’un groupe du CAC 40 qui a abandonné de son propre chef une situation en or et un avenir en platine pour devenir patron de start-up. «J’assume d’avoir eu une révélation», plaide ce bon vivant de 54 ans, tendance bulldozer dur en affaires. Cet homme de combat au tutoiement facile n’a pas seulement changé de statut en quittant en 2013 la présidence d’Unibail-Rodamco, numéro un européen de l’immobilier commercial, pour cofonder Woodeum-WO2, groupe spécialisé dans la construction en bois CLT (bois lamellé-croisé). Il a également changé de religion en passant du béton armé au bois massif, et troqué les tours et centres commerciaux émetteurs de CO2 pour des maisons individuelles et complexes collectifs les plus bas carbone du secteur.
«Je n’avais aucune idée des problèmes d’émission de CO2 et publiais de beaux rapports de 100 pages, avec 250 objectifs, démontrant que j’étais un patron écologiquement responsable. Je rêvais en outre depuis longtemps de devenir entrepreneur car, dans le CAC 40, ta vie ne t’appartient plus. Je me suis donc offert le luxe de gérer moi-même mon temps: plus personne ne me dicte mon agenda et Woodeum-WO2 est la combinaison parfaite de mes convictions et de ma profession», résume cet amateur du groupe U2, du cinéaste Jacques Audiard et du peintre Salvator Dali.
Contre les «décroissantistes»
«Guillaume a toujours été attentif aux nouvelles idées et vite compris que la question écolo allait devenir centrale. Sa conversion est réelle et sincère», assure Patrick Jarry, le maire de Nanterre, pour qui il finalise la construction, sur une friche en… béton, du plus grand complexe en bois massif (126.000 m²!) jamais réalisé au monde. «Il a tout plaqué pour devenir entrepreneur alors qu’il était confortablement installé. Il rêvait de reprendre sa liberté, a franchi le pas et ne vivra pas toute sa vie avec le regret de pas l’avoir fait», abonde Jacques-Antoine Granjon, le cofondateur et PDG du site Veepee, dont Guillaume Poitrinal jure s’inspirer dans son quotidien. «Il a toujours été avant-gardiste et le restera. C’est un commando de marine extrêmement persuasif qui veut inventer un autre avenir», confirme François Lemarchand, le fondateur de Nature et Découvertes.
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«Poit», «GP», ou jadis «le grand blond», comme il est surnommé, est aujourd’hui tellement raccord avec ses idées qu’il vient de publier un pamphlet instructif chez Stock, Pour en finir avec l’apocalypse, Une écologie de l’action, contre les «décroissantistes» qui entendent sauver la planète en tournant le dos à la société moderne. Le papa d’Élise, Jacques et Martin y dénonce le discours à la mode selon lequel la décroissance économique - comprenez l’arrêt de la consommation, le renoncement au progrès et l’arrêt du développement - sauvera la planète d’une catastrophe climatique annoncée.
La planète crève et la seule réponse pour la sauver, c’est la science, pas l’obscurantisme
«Je me bats contre ces illusionnistes verts qui proposent un appauvrissement généralisé. Arrêter de vivre n’est pas la solution pour sauver les pays pauvres, et encore moins une libération. Il faut préférer l’innovation et l’investissement au renoncement. Je crois en une écologie de croissance basée sur la révolution schumpétérienne du bas carbone. La planète crève et la seule réponse pour la sauver, c’est la science, pas l’obscurantisme», justifie ce libéral convaincu et vif d’esprit.
Et c’est peu dire que ce fils d’un chirurgien et d’une directrice de clinique, benjamin d’un clan de six enfants dans une famille d’artisans et d’ingénieurs, qui rêvait de devenir architecte, a de la suite dans les idées. Grâce à des exemples concrets, ce féru d’alpinisme, de chasse et de sylviculture présente avec pédagogie ses solutions pour éviter que le monde tombe dans un chaos irréversible. Ce diplômé de HEC formé chez Morgan Stanley à Londres, qui s’est toujours senti paysan et exilé économique à Paris, prend même un malin plaisir à choquer, comme lorsqu’il démontre que «les chats sont une menace pour la biodiversité», pour faire comprendre aux jeunes que tout ce qu’ils entendent sur l’écologie n’est pas forcément vrai.
«Anti-technocrate rigoureux»
«Guillaume a de très fortes convictions et il les assène toujours de manière cash. Il ne se cache jamais derrière son petit doigt quand il a quelque chose à dire», rapporte Stéphane Pallez, la PDG de La Française des jeux qui le côtoie à la Fondation du patrimoine, qu’il préside depuis 2017. «C’est un anti-technocrate rigoureux et ouvert qui cherche sincèrement à simplifier les choses, un leader inspirant de la société civile», avoue l’ex-premier ministre Jean-Pierre Raffarin. Guillaume Poitrinal a d’ailleurs coprésidé, sous François Hollande, la Commission de simplification pour les entreprises, l’un des autres grands combats de sa vie. «Il a un vrai talent de persuasion. Il est capable de sortir des sentiers battus et d’aller contre la position dominante», complète Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef, originaire comme lui de Châtellerault et ami de plus de trente ans.
Il faut investir massivement dans le rail, les pistes cyclables, les énergies décarbonées, les matériaux biosourcés… et arrêter les gadgets qui ne servent à rien si on veut sauver le monde
Ses nouveaux combats? La création d’un baromètre mesurant l’empreinte carbone des biens et services sur leur cycle de vie (production, utilisation et recyclage) pour, sans taxe ni réglementation, faire évoluer les comportements. «Il manque un thermomètre pour inciter les gens à consommer des produits bas carbone, en dehors du dentifrice fabriqué soi-même sur lequel il y a d’ailleurs beaucoup à redire. Il ne doit pas être plus compliqué d’évaluer l’empreinte carbone d’un yaourt que son nombre de calories», défend Guillaume Poitrinal, volontaire pour financer tout ingénieur prêt à inventer le Yuka de l’étiquette carbone.
Le président de Woodeum-WO2 appelle aussi à hiérarchiser les priorités environnementales dans les entreprises, le sujet des rejets de CO2 étant à ses yeux supérieur à tous les autres. «La survie de l’humanité est en jeu. Bâtir des nichoirs à oiseaux ou des hôtels à insectes est très bien pour la responsabilité sociale des entreprises (RSE) mais bien moins utile pour la planète que de construire des bâtiments bas carbone. Il faut investir massivement dans le rail, les pistes cyclables, les énergies décarbonées, les matériaux biosourcés… et arrêter les gadgets qui ne servent à rien si on veut sauver le monde», balance le renégat du béton. Du Poitrinal pure souche, dans le texte, l’esprit et les actes…
Êtes-vous fait pour entreprendre?
NOS CONSEILS - Devenir entrepreneur, c’est faire preuve d’enthousiasme tout en gardant la tête froide. Est-ce fait pour vous?
Force Femmes et Ardian lancent un programme pour entrepreneuses quadra
L’objectif de l’association: permettre à des néocréatrices, grâce à des experts pluridisciplinaires issus de la nouvelle économie, de faire croître leur activité.
Le Figaro
Un «méga feu» frappe le Gard, près de 700 pompiers mobilisés
Ces incendies, également déclarés dans les Bouches-du-Rhône, ont été attisés par un fort mistral et une sécheresse précoce. 13 pompiers ont été blessés.
Le grand incendie qui a déjà brûlé plus de 600 hectares de végétation, au cœur des Cévennes, depuis jeudi soir dans le nord du Gard «est toujours actif» vendredi matin, selon les pompiers, qui se préparent à une nouvelle journée de lutte avec 700 hommes et femmes sur place. «Ça se poursuit, mais le feu progresse moins vite et ne menace plus d'habitation heureusement», a expliqué à l'AFP un porte-parole des pompiers du Gard par téléphone tôt vendredi matin, ajoutant que de nombreuses lisières du feu restent «non accessibles». Caroline Cayeux, ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales, a annoncé ce matin sur BFMTV que 13 sapeurs-pompiers ont été blessés cette nuit.
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À peine le jour levé vendredi, les moyens aériens ont repris les largages, avec deux Milan engagés dès 6H00, a indiqué la même source. Le feu s'est déclaré vers 17H00 jeudi dans le hameau de Bordezac, en bordure de l'Ardèche, au nord d'Alès. Les habitants de ce hameau ainsi que quelques autres de Bessèges ont dû être évacués jeudi soir, et une centaine de personnes ont été relogées selon la préfecture.
Les pompiers du Gard ont été rapidement rejoints par des colonnes venues d'autres départements, pour au total atteindre le nombre de 700 soldats du feu et sauveteurs, selon un tweet de la sécurité civile, qui ajoute l'intervention de 7 Canadair, 3 Dash, 2 Beech ainsi que le Dragon 131. «On continue la montée en puissance des moyens car ce sont des secteurs qui sont très, très difficilement accessibles», a témoigné le contrôleur général du SDIS, Jean-Michel Langlais: face à un vent «soutenu toute la nuit, ce qui va nous compliquer beaucoup la tâche, il faut qu'on fasse un très gros maillage autour du feu».
Au total, 900 pompiers ont été prévus pour lutter contre ce sinistre, a précisé la ministre aux Collectivités territoriales, Caroline Cayeux, vers 01h00 du matin, lors d'un point presse à Bessèges, en soulignant que les pilotes des sept Canadair et trois Dash mobilisés reprendront leurs rotations aériennes vers 06h30.
Quatre maisons brûlées
De Bessèges, de grands panaches de flammes étaient visibles jeudi soir sur trois collines assez distantes les unes des autres, a pu constater l'AFP sur place. La colonne de fumée, très impressionnante, était visible depuis la sortie de Nîmes, à plus de 50 kilomètres de là. «Ce feu est, comment dire, un méga feu», avait expliqué à l'AFP le commandant Tanguy Salgues, chargé de communication des pompiers du Gard.
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«Il faut essayer de tenir le terrain parce qu'il n'y a pas encore eu de tombée d'humidité, qui arrive plus tard dans la nuit, et pour attendre la relève du matin», a précisé à l'AFP le sous-préfet d'Alès, Jean Rampon, toujours au poste de commandement de Bessèges.
«Ça a vraiment brûlé. Ce sont des pins maritimes, très combustibles. Demain, ça sera un spectacle de désolation.», a-t-il prévenu, craignant un débordement du feu sur l'autre rive de la Cèze, «où 10.000 hectares avaient brûlé en 1985». En fin de soirée, 70 personnes habitant Bordezac avaient été évacuées vers Aujac et Robiac-Rochessadoule, deux communes voisines.
«Je suis en train de caser les gens dans des chambres et tous les gîtes ont fait de même», avait confirmé Régine Marchand, gérante du restaurant d'Aujac, jeudi soir à l'AFP: «On leur fait des pâtes, les gens sont partis vite, sans rien, mais ils gardent le moral, il y a une bonne ambiance». Quinze habitants d'une zone menacée de Bessèges avaient également été relogés, dans un camp de vacances, tandis que les autorités recommandaient aux autres habitants de cette commune, ainsi qu'à ceux de Gagnières, de rester «confinés», fenêtres fermées.
Jeudi soir, un autre feu sévissait encore dans le Gard, à Générac, au sud du département. Cet incendie, qui a parcouru 235 hectares de végétations basses et de pins, évoluait favorablement en fin de soirée. Au total, le Gard a vécu 28 départs de feu jeudi. De leur côté, dans le département voisin des Bouches-du-Rhône, ce sont 35 départs de feu que les pompiers ont eu à traiter jeudi, et notamment à Arles, avec un incendie parti de roseaux et de broussailles dans une zone commerciale.
Poussé par un fort mistral, le sinistre s'était rapidement propagé pour finalement sauter la Nationale 113, un axe stratégique assurant la jonction de l'A54 entre Nîmes et Marseille, et la couper dans les deux sens. Quatre maisons ont été brûlées, selon un premier bilan des secours, et quatre autres endommagées, mais l'incendie était fixé vers 20h00, comme celui de Martigues où un départ de feu avait provoqué le confinement des habitants et l'évacuation temporaire des résidents d'une maison de retraite.
Sur Twitter, la direction générale de la sécurité civile a recommandé une grande prudence jusqu'à dimanche «en raison d'un très fort danger d'incendies en zone méditerranéenne».
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Le Figaro
Didier Deschamps: «Après dix ans à la tête des Bleus, je ne suis pas usé»
Baptiste DesprezENTRETIEN EXCLUSIF - Le patron de l’équipe de France feuillette, pour Le Figaro, son album souvenirs à travers dix matchs qui ont marqué sa décennie avec la sélection.
Didier Deschamps fête ce vendredi 8 juillet ses 10 ans à la tête de l’équipe de France. Successeur de Laurent Blanc, le sélectionneur de 53 ans, auréolé du titre de champion du monde en 2018, a accepté, pour Le Figaro, de retracer son aventure avec les Bleus à travers dix matchs marquants. «J’ai une mémoire sélective et cela m’arrange, plaisante-t-il. Je n’ai pas tout en tête et surtout je ne suis pas nostalgique, je préfère regarder devant, mais pour mes dix ans avec la sélection, je suis prêt à faire un saut dans le passé.»
Au téléphone, «DD» assure «ne pas du tout ressentir une forme de lassitude, encore moins être usé» à ce poste si observé et convoité. Questionné, avec second degré, sur le fait de prendre rendez-vous en 2032 pour ses 20 ans à la tête des Bleus, l’ancien capitaine de la sélection, dont le contrat prend fin après la Coupe du monde au Qatar (21 novembre-18 décembre), répond avec le sourire. «Peut-être pas quand même.» Entretien.
• France-Uruguay, premier match (15 août 2012)
«C’était l’un des fameux matchs du 15 août qui ont disparu (sourire). Il constituait ma prise de fonction et mon entrée en matière après l’Euro (défaite en quart de finale des Bleus de Laurent Blanc contre l’Espagne, NDLR). Ce n’était pas un match amical spécialement spectaculaire (0-0). Je me souviens de mon intronisation au siège de la FFF. J’avais insisté sur l’aspect comportemental (en référence à Knysna 2010 et l’Euro 2012). Je le pense toujours: être en équipe de France ce n’est pas recevoir mais surtout avoir des devoirs. Commettre une erreur peut arriver à tout le monde mais un international ne doit jamais oublier qu’il est un exemple pour les jeunes générations. Cela a pris du temps. Cette question des devoirs est essentielle et capitale à mes yeux, encore aujourd’hui. L’équipe de France n’appartient à personne.»
• France-Ukraine, barrage Mondial (19 novembre 2013)
«Tout était réuni pour une grande soirée après avoir raté complètement le match aller de ces barrages pour la Coupe du monde 2014 (défaite 2-0 à Kiev). Je me souviens des quatre jours entre l’aller et le retour, où, sincèrement, j’ai ressenti l’essence même de mon rôle de sélectionneur, notamment dans le travail psychologique. J’ai utilisé certains leviers à Clairefontaine, pour que tout le groupe se mette en mode combattant. Après on a été aidé par un engouement populaire fabuleux au Stade de France, ce qui nous a permis de réaliser un exploit (victoire 3-0). La délivrance fut grandiose avec cette qualification pour la Coupe du monde au Brésil. C’est le point de départ pour moi et certains joueurs.»
• France-Allemagne, Coupe du monde (4 juillet 2014)
«J’ai en mémoire une grande et forte déception de l’ensemble du groupe (élimination en quart de finale de la Coupe du monde 1-0) car on n’était pas loin du tout. J’avais eu des informations sur le fait que l’Allemagne nous craignait beaucoup. Ils étaient mieux préparés et plus complets, mais il n’y avait pas tant d’écart que cela face au futur champion du monde. C’est aussi cela l’apprentissage, pour moi, mon staff, dans la gestion et pour les joueurs, car rien est au-dessus que le Mondial. Chacun a emmagasiné de l’expérience. Je me souviens des larmes de nombreux joueurs dans le vestiaire.»
• France-Allemagne, Amical (13 novembre 2015)
«À la mi-temps de ce match amical, je suis mis au courant de ce qu’il se passe (Paris et les abords du Stade de France sont la cible d’attentats terroristes), pas les joueurs car il ne valait mieux pas. Sur le moment, le bruit de la détonation m’avait surpris, ça me semblait plus important qu’une simple bombe agricole… On vit un moment hors du temps, dans un climat anxiogène. Sur le coup, ma priorité est d’avoir des nouvelles des familles de certains joueurs directement concernés (Antoine Griezmann et Lassana Diarra notamment). Nous nous occupons des Allemands. Il était hors de question que l’on quitte le stade avant eux. On leur a proposé de venir à Clairefontaine, mais ils ont pu rentrer en avion. Ce jour-là, le football était tout petit et importait peu.»
• France-Irlande, Euro (26 juin 2016)
«Si on est éliminé de notre Euro en 8es de finale, avec tout le respect que j’ai pour l’Irlande, les lendemains n’auraient pas été les mêmes. On était mal embarqué (à la pause, les Bleus sont menés 0-1 à Lyon) et le changement de système à la mi-temps a été efficace (passage d’un 4-3-3 à un 4-2-3-1 et victoire 2-1). Je pense à cette option tactique 10-15 minutes avant la pause, en discutant avec Guy (Stéphan, son adjoint), il fallait changer. Dans ces cas-là, tout va très vite, il faut trancher et modifier. L’état d’esprit des joueurs aussi a changé. Ce n’était plus la même équipe après la pause.»
• Portugal-France, Euro (10 juillet 2016)
«C’est un gros regret (défaite contre le Portugal en finale de l’Euro en France, 1-0) ! Pour atténuer ma peine, je me dis que je suis vice-champion d’Europe, mais ça ne me console pas. On avait eu un jour de moins de récupération que les Portugais, l’enchaînement avec une demi-finale difficile contre l’Allemagne, le contexte d’une finale… On a payé le prix cher. J’ai le souvenir d’une fatigue accumulée, d’une équipe bridée mais le Portugal était passé ric-rac, avait fait trois prolongations, Ronaldo qui se blesse en première mi-temps, ce n’était tout simplement pas notre jour. Cette finale nous a servis pour la suite et après on a mieux géré la Coupe du monde 2018. J’ai modifié des choses en deux ans car l’aspect émotionnel avait pris trop de place et il ne fallait pas que ça se reproduise.»
• France-Croatie, Coupe du monde (15 juillet 2018)
«Ce soir-là l’eau ne mouillait pas (la pluie s’était abattue sur Moscou après la finale de Coupe du monde remportée 4-2 face à la Croatie). Que c’était beau… On était sur un nuage. Je ressentais beaucoup de tranquillité pendant cette Coupe du monde, j’étais convaincu qu’on allait la remporter. C’est bien d’être animé par ce sentiment au fond de soi, ce qui ne veut pas dire que je néglige les moindres détails, mais tu finis sur le toit du monde! Pour les joueurs, c’est pareil, il n’y a rien de plus grand. J’avais ma femme et mon fils à mes côtés, c’est indescriptible ce qu’on a vécu. On veut suspendre le temps, profiter de chaque instant, et on avait réussi à le faire. J’ai eu une pensée pour les pauvres Croates parce qu’en plus de la pluie, l’installation du podium avait pris un temps fou. Quand tu n’es pas vainqueur, c’est un supplice. Il n’y a que le sport qui peut t’offrir ce type d’émotions, cette adrénaline et ce succès matérialisent tout ce qui a été fait avant.»
• France-Suisse, Euro (28 juin 2021)
«J’ai toujours eu conscience que le football de haut niveau est impitoyable et heureusement d’ailleurs. Quand tu ne mets pas ce qu’il faut, tu le paies au prix fort. Je ne vais pas revenir sur tous les détails, mais à la 80e minute de jeu, on gagnait 3-1 (rejoint 3-3 en 8e de finale de l’Euro, l’équipe de France s’incline aux tirs au but face à la Suisse) et le scénario qui a suivi ne doit jamais exister. Nous l’avons pourtant vécu et il a fallu du temps pour l’accepter. Est-ce que ça doit tout remettre en cause? Je le sais depuis bien longtemps, surtout dans le football, quand tu gagnes c’est merveilleux, aucune erreur n’est importante. Et quand il y a une déception, tout ressort, les moindres détails qui n’ont aucune importance, des choses inventées. À titre personnel je sais me protéger tout cela. Mais pour les joueurs cela secoue. Gagner est très difficile. Continuer de gagner l’est encore plus. Rebondir aussi n’est pas chose aisée. Mais nous y sommes parvenus après cet Euro, tous ensemble.»
• Espagne-France, Ligue des nations (10 octobre 2021)
«On était mal embarqué (menés 2-0 à la mi-temps de la demi-finale de Ligue des nations contre la Belgique, puis 1-0 contre l’Espagne en finale, les Bleus ont inversé la tendance) mais on a prouvé que la force collective était encore là pour arracher ce titre. Après l’Euro, cette performance prouvait bien le potentiel de ce groupe toujours fort et uni, avec la capacité de se battre pour décrocher des trophées. L’explosion de joie, la communion avec les supporteurs après des années de Covid, un titre de plus, bien entendu moins fort qu’un Euro et un Mondial, ce sont de beaux souvenirs. Je retiens la force mentale qui est l’ADN de cette équipe de France.»
• France-Croatie, dernier match (13 juin 2022)
«Encore une fois, le haut niveau te punit et ne pardonne pas l’à-peu-près (2 défaites et 2 nuls contre la Croatie, l’Autriche et le Danemark en Ligue des nations). À titre personnel (il a perdu son papa en début de rassemblement), j’étais affaibli, mais cela aurait été de toute façon difficile à gérer. Malgré tout, j’ai donné du temps de jeu à plus de jeunes et ça nous servira pour la rentrée de septembre et la prochaine Coupe du monde (21 novembre-18 décembre). C’est une période négative en termes de résultats, mais j’ai obtenu beaucoup de réponses par rapport à ce qui nous attend. Le sportif français n’est pas le plus performant quand il est installé dans le confort. Au Mondial, il faudra surtout en faire beaucoup plus pour battre nos adversaires.»
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Le Figaro
Manifestations aux Pays-Bas : les raisons d'une colère qui enfle
Hugues MaillotDÉCRYPTAGE - Depuis le 10 juin, les agriculteurs néerlandais manifestent vivement leur colère face à un plan de réduction drastique des rejets d'azote. Mardi, la police a ouvert le feu sur un tracteur.
Assiste-t-on à la naissance des gilets jaunes néerlandais ? Depuis le 10 juin, agriculteurs et éleveurs des Pays-Bas manifestent régulièrement dans tout le pays pour protester contre l'annonce par le gouvernement d'un projet visant à réduire drastiquement les émissions d'azote. Le mouvement de contestation, d'abord tâtonnant, est monté crescendo. Ces derniers jours, des tracteurs ont bloqué plusieurs centres de distribution de supermarchés, déclenchant des pénuries dans certaines enseignes. Des agriculteurs ont également forcé un cordon de police devant le domicile de la ministre de l'Environnement, Christianne van der Wal.
Surtout, dans la nuit du 5 au 6 juillet, un rassemblement a dangereusement dégénéré, et des policiers ont ouvert le feu. «Vers 22h30, des conducteurs de tracteurs ont tenté de percuter des agents et des véhicules de service. (…) Une situation menaçante s'est présentée, des coups de semonce ont été tirés, ainsi que des tirs ciblés», a indiqué la police locale sur son compte Twitter. «Un tracteur a été touché. (…) Trois suspects ont été arrêtés. Personne n'a été blessé », a-t-elle ajouté.
La presse belge fait état de huit arrestations dans le cadre de l'enquête. Si les circonstances sont encore incertaines, cet événement démontre la montée en puissance d'un mouvement qui pourrait prendre encore plus d'ampleur dans les prochains jours.
Une réduction d'un tiers du cheptel à prévoir ?
Aux origines de la colère, un vaste projet de réduction des rejets d'azote dans l'air, engagé par le gouvernement sous la pression de la plus haute juridiction administrative du pays. «On parle de réduire les émissions azotées jusqu'à 70% d'ici 2030 dans les zones Natura 2000, protégées par la réglementation», explique au Figaro Alessandra Kirsch, docteur en économie et politique agricole et directrice des études du think-tank Agriculture Stratégies. L'azote prend principalement trois formes : «Le NO2, dans les gaz d'échappement des voitures, le N20, issu des engrais et des effluents d'élevage lors du pâturage et le NH3, qui vient des déjections des animaux», détaille l'ingénieure agronome. Depuis 2019, les limitations de vitesse pour les voitures sont passées de 130 à 100 km/h pour lutter contre le NO2. Désormais, le gouvernement s'attaque au N20, un gaz à effet de serre, et au NH3, l'ammoniac.
L'élevage contribue pour 40% aux excès azotés aux Pays-Bas
Les principaux concernés par ces restrictions se trouvent donc être les agriculteurs et les éleveurs, qui sont pléthores aux Pays-Bas puisque le pays est le deuxième exportateur agricole mondial, derrière les États-Unis. «On y compte 53.000 exploitations, quatre millions de bovins, 12 millions de porcs et 100 millions de poulets sur une toute petite surface agricole de 1,82 million d'hectares», rappelle Alessandra Kirsch. Par conséquent, «l'élevage contribue pour 40% aux excès azotés» aux Pays-Bas, souligne-t-elle. Au total, l'agriculture est tenue pour responsable de 16% des émissions néerlandaises de gaz à effet de serre, en particulier via les engrais et le purin.
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Depuis plusieurs années, les éleveurs néerlandais ont utilisé un certain nombre de leviers techniques pour réduire ces émissions : «couverture des fosses à lisier (un réservoir utilisé pour rassembler les déchets animaux, NDLR), utilisation de matériel d'épandage spécifique, ajustement de la ration alimentaire des animaux pour que les besoins azotés soient couverts au plus juste, diminution du nombre d'animaux présents par hectares au pâturage», énumère la spécialiste. Cependant, «les objectifs de réduction sont très élevés à un horizon très court et ces leviers risquent de ne pas suffire. Si bien qu'on évoque la possibilité d'une réduction d'un tiers du cheptel», poursuit-elle. Les éleveurs se retrouvent donc face à un dilemme cornélien : s'adapter en utilisant ces leviers techniques et en diminuant le cheptel, se délocaliser vers des zones moins sensibles ou arrêter purement et simplement leur activité.
Dans la continuité des gilets jaunes et du convoi de la liberté
Au pied du mur, les agriculteurs et éleveurs des Pays-Bas sont donc descendus dans la rue, formant un mouvement qui en évoque d'autres. «Il y a eu les bonnets rouges, les gilets jaunes, le convoi de la liberté, et maintenant cela : nous sommes entrés dans l'ère des soulèvements», analyse pour Le Figaro Michel Maffesoli, sociologue et professeur émérite à la Sorbonne, qui a consacré un livre à cette thématique. Pour lui, tous ces mouvements ont la même cause : «C'est la manifestation du désaccord contre une élite démocratique qui impose des règles de manière abstraite, sans concertation aucune». Ici, ce sont «les normes européennes imposées de manière verticale», au service d'une «écologie politique», qui sont remises en cause. «Pendant des décennies, on a adopté aux Pays-Bas un modèle d'agriculture technologique et, subitement, on veut revenir à une agriculture artisanale», traduit-il.
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En novembre 2021, les Néerlandais s'étaient déjà révoltés de façon brutale contre la politique sanitaire imposée par le gouvernement. Des heurts avaient éclaté dans plusieurs villes entre policiers et manifestants et de nombreux blessés avaient été déplorés. Les manifestations contre le plan azote s'inscrivent dans la même idée de «décalage entre le peuple et les élites», suggère Michel Maffesoli. Au risque d'un «mécanisme de saturation», observé notamment pendant le mouvement des gilets jaunes. «Au bout d'un moment, ce genre de processus peut devenir violent», alerte le sociologue.
Le fait que les syndicats d'agriculteurs et d'éleveurs se soient récemment désolidarisés des manifestants prouve d'ailleurs que le mouvement tend à se radicaliser. Il est même en train de gagner d'autres secteurs que le monde agricole, selon plusieurs anciens élèves de Michel Maffesoli, désormais installés aux Pays-Bas. Et une chose est certaine, selon eux : «Les manifestations devraient se développer et ne s'arrêteront pas du jour au lendemain, malgré l'arrivée de l'été».
Fusillade dans un défilé du 4-Juillet près de Chicago : au moins 6 morts, le suspect interpellé
Les festivités ont été suspendues à Highland Park, ville cossue au nord de Chicago, et dans plusieurs communes alentour. Après une vaste chasse à l'homme, le tireur présumé a été interpellé et placé en détention.
Regarder la vidéoParis confirme la mort d'un second combattant français en Ukraine
«Nous avons appris la triste nouvelle de ce décès», a indiqué le Quai d'Orsay dans un communiqué. «Nous présentons nos condoléances à sa famille, avec laquelle les services concernés (...) sont en contact».
Ukraine : Poutine ordonne la poursuite de l'offensive russe après la prise de la région de Lougansk
Vladimir Poutine s'est entretenu avec son ministre de la Défense, déclarant que les forces russes «doivent mener à bien leurs missions selon les plans déjà approuvés».
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Une majorité de Français mécontents de la composition du gouvernement
Jean CittoneSONDAGE - Pour 66% des Français, ce remaniement est le signe qu'Emmanuel Macron n'a pas tenu compte des législatives, selon un sondage Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro. Ils sont très divisés sur le discours de politique générale de la première ministre Élisabeth Borne.
La déclaration de politique générale d'Élisabeth Borne n'a ni intéressé ni vraiment convaincu les Français. Selon un sondage Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro, 51% des personnes interrogées n'ont même pas entendu parler du discours prononcé ce mercredi par la première ministre devant le Parlement. Parmi ceux qui en ont suivi tout ou partie, seule une courte majorité (51%) a jugé qu'Élisabeth Borne était «plutôt convaincante».
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Sans surprise, 90% des sympathisants de Renaissance partagent cette opinion, mais également 59% des partisans des Républicains et 50% de ceux d'Europe Écologie Les Verts. Chez les Insoumis en revanche, 81% des sondés n'ont pas été convaincus par cette allocution. Près de 6 Français sur 10 (58%) se disent par ailleurs insatisfaits de la composition du nouveau gouvernement. Un mécontentement très marqué aux deux extrêmes de l'échiquier politique, atteignant 77% côté LFI et 76% chez le RN.
Si les Français plébiscitent le départ de Damien Abad - visé par une plainte pour viol - (81%), ils sont en revanche 53% à approuver la nomination d'Olivier Véran, ex-ministre de la Santé, au porte-parolat du gouvernement. Le retour de Marlène Schiappa recueille cependant 66% d'opinions défavorables. Seul un Français sur trois approuve le retour de la romancière dans l'exécutif.
La Nupes divisée entre opposition et posture constructive
Cette étude révèle en outre que, pour 66% des Français, Emmanuel Macron n'a pas pris en compte leur vote aux élections législatives pour composer son nouveau gouvernement. «Et dans ce domaine, l'unanimité règne : à part ses fidèles “marcheurs” (76% des sympathisants Renaissance pensent qu'il en a tenu compte), les sympathisants de tous les autres partis politiques sont une large majorité (jusqu'à 86% des RN et 88% des Insoumis) à estimer que le président n'a pas tenu compte du verdict des urnes», estime Céline Bracq, directrice générale d'Odoxa.
Dans une Assemblée nationale dépourvue de majorité absolue, les Français sont divisés sur l'attitude à adopter pour les partis d'opposition. Dans le cadre de l'examen à venir d'une loi sur le pouvoir d'achat et d'une autre sur la lutte contre le Covid, 64% des électeurs de LFI jugent que c'est leur rôle de s'opposer au gouvernement et qu'ils n'ont pas à voter ces textes s'ils ne sont pas d'accord avec l'ensemble des mesures. Une posture partagée par les sympathisants du RN (63%) et ceux d'EELV (53%).
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Pour une majorité des affiliés Renaissance (83%), socialistes (58%) et Républicains (51%), les partis d'opposition devraient au contraire voter en faveur de ces projets de loi, car ces sujets dépassent les clivages partisans. «La part de “constructifs” parmi les socialistes et les écologistes pourrait d'ailleurs compliquer la tâche de la Nupes qui ne pourra pas aborder ces votes en ayant la même sérénité que le RN, plus unanime sur le sujet», estime Céline Bracq. Les prochaines semaines de débats parlementaires pourraient être bien orageuses.
(Cette enquête a été réalisée auprès d'un échantillon de 1 005 Français interrogés par internet les 6 et 7 juillet 2022, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.)
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Le Figaro
Victoria's Secret, ses Anges et ses démons : le doc qui dénonce les sombres dessous de la marque
La plateforme Hulu a dévoilé la bande-annonce du documentaire Victoria's Secret : Angels and Demons, qui retrace l'histoire de la marque de lingerie. Et aborde la relation de son PDG, Les Wexner, avec le magnat des affaires Jeffrey Epstein.
Grandeur et décadence d'un empire. La plateforme Hulu vient de dévoiler la bande-annonce du nouveau documentaire Victoria's Secret : Angels and Demons, qui sera mis en ligne le 14 juillet prochain, et promet de répondre à un certain nombre de questions particulièrement sensibles sur la marque de lingerie la plus célèbre au monde.
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Cette enquête en trois parties, réalisée par le journaliste Matt Tyrnauer, aborde l'histoire de la marque, intrinsèquement liée à celle de son PDG, le milliardaire Les Wexner, fondateur de L Brand, société mère de Victoria's Secret, Abercrombie & Fitch et Bath & Body Works.
Derrière le génie marketing, sexy et glamour, ce sont les dessous du monde de la mode qui sont abordés, notamment la manière dont Victoria's Secret a insidieusement modifié les canons de beauté féminins : en distillant des injonctions à la perfection plastique, la marque aurait contribué indirectement à l'augmentation des cas d'anorexie chez de nombreuses filles. Mêlant images d'archives, vidéos internes et interviews d'anciens "anges", Victoria's Secret: Angels and Demons dénonce en outre les conflits, exploitations et abus de ce milieu féroce et très compétitif, ainsi que les aspects les moins reluisants d'une culture consumériste, dénoncée depuis longtemps par les mouvements féministes.
"Ghislaine Maxwell dans l'ombre d'Epstein", la bande-annonce
Les relations de Wexner avec le magnat des affaires Jeffrey Epstein, condamné pour crimes sexuels, sont également passées en revue, le PDG ayant en effet accordé une procuration à Epstein en 1991 comme gestionnaire de fonds personnel. La bande-annonce met en doute la bonne foi du chef d'entreprise, demandant s'il ignorait vraiment la vérité sur les crimes sexuels d'Epstein.
On ignore pour l'heure si Victoria's Secret : Angels and Demons sera diffusé en France sur Disney+, aucune information n'ayant été communiquée à ce sujet.
Rihanna fait sa première apparition depuis son accouchement, dans un maxi-blouson noir
Venue soutenir le père son enfant au Wireless Festival de Londres, la chanteuse de la Barbade a opté pour l'ultranoir, du legging aux lunettes à plumes.
Les princesses Leonor et Sofia d'Espagne optent pour des robes d'été Mango et Claudie Pierlot lors d'une apparition officielle
Les filles de Felipe IV et Letizia d'Espagne ont participé à la remise du «Prix de la Fondation Princesse de Gérone 2022» dans des tenues accessibles pour tous, le dimanche 3 juillet.
La princesse Sirivannavari de Thaïlande et sa robe aux tétons d'or font sensation au défilé Schiaparelli
La fille unique du roi de Thaïlande n'est pas passée inaperçue durant la Fashion Week de Paris. Elle arborait une tenue inattendue lors du défilé Schiaparelli, le lundi 4 juillet.
Le Figaro
Le policier qui a tué George Floyd condamné à plus de 20 ans de prison par la justice fédérale américaine
L'ancien agent de 46 ans avait déjà été condamné à 22 ans et demi de réclusion par la justice de l'État du Minnesota, mais il avait fait appel de la sentence.
Le policier blanc Derek Chauvin a été condamné jeudi à 21 ans de prison par la justice fédérale des États-Unis pour avoir asphyxié l'Afro-Américain George Floyd avec son genou. L'ancien agent de 46 ans avait déjà été condamné pour meurtre à 22 ans et demi de réclusion par la justice de l'État du Minnesota, mais il a fait appel de la sentence. La peine fédérale pour «violation des droits civiques» du quadragénaire noir, est, quant à elle, définitive puisqu'elle découle d'un accord de plaider-coupable. Elle peut être purgée en même temps que l'autre sentence, a précisé le juge Paul Magnuson du tribunal de Saint-Paul, en lui donnant crédit des sept mois déjà passés en détention.
Manifestations monstres
«Je ne sais pas pourquoi vous avez fait ça, mais placer son genou sur le cou de quelqu'un jusqu'à ce qu'il meure est mal. Et pour ça, vous devez être sévèrement puni», lui a expliqué le magistrat. Lors d'une courte intervention, Derek Chauvin a souhaité aux enfants de George Floyd de «réussir dans la vie», sans s'excuser ni exprimer le moindre remord. Sa mère Carolyn Pawlenty a assuré qu'il n'était pas un raciste sans cœur, avant d'ajouter «toutes les vies comptent, quelle que soit leur couleur de peau», détournant le slogan Black Lives Matter (les vies noires comptent). Appelé à la barre, le frère du défunt, Philonise Floyd, a lui réclamé «la peine maximale» contre Derek Chauvin, disant ne plus dormir depuis le drame.
Le 25 mai 2020, cet agent chevronné de la police de Minneapolis était resté agenouillé sur le cou de l'Afro-Américain pendant près de dix minutes, indifférent aux interventions de passants affolés et aux râles de George Floyd. La scène, filmée et mise en ligne, avait déclenché d'immenses manifestations contre le racisme et les violences policières dans tous les États-Unis et au-delà. Lors d'un procès très suivi devant la justice de l'État du Minnesota, au printemps 2021, son avocat avait plaidé que George Floyd était mort d'une overdose, combinée à des problèmes de santé, et avait assuré que Derek Chauvin avait fait un usage justifié de la force.
«Doubles poursuites»
Il n'avait pas convaincu les jurés et l'ancien policier avait été déclaré coupable de meurtre et condamné à 22 ans et demi de prison. Il a fait appel de ce verdict. En parallèle, la justice fédérale avait ouvert ses propres poursuites en l'inculpant, ainsi que ses trois anciens collègues, pour «violation des droits constitutionnels» de George Floyd, plus particulièrement «du droit à ne pas être victime d'un usage déraisonnable de la force par un policier». Ces «doubles» poursuites sont autorisées aux États-Unis mais relativement rares, et reflètent l'importance de ce dossier qui a rouvert un débat enflammé sur le passé raciste des États-Unis.
Dans le dossier fédéral, il avait d'abord plaidé non coupable, avant de changer de stratégie en décembre 2021, admettant pour la première fois une part de responsabilité. Dans sa reconnaissance de culpabilité, il avait admis avoir abusé de la force, «en sachant que c'était mal», et «sans justification légale». Il avait également reconnu des torts dans des violences infligées à un adolescent noir de 14 ans en 2017, qu'il avait maintenu au sol sous son genou pendant un quart d'heure. «J'espère qu'il va utiliser le temps devant lui pour penser à ce qu'il aurait pu faire autrement», a commenté le jeune homme, John Pope, lors de l'audience jeudi.
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En échange de sa reconnaissance de tort, il avait été convenu que Derek Chauvin purge sa sentence dans une prison fédérale plutôt que dans la prison de haute sécurité de l'État, où il est actuellement détenu à l'isolement pour le protéger des autres prisonniers. Les trois autres agents, restés passifs pendant le calvaire de George Floyd, ont été reconnus coupable en février devant la justice fédérale, mais leur peine n'a pas encore été prononcée. La justice de l'État les a également inculpés pour complicité de meurtre. L'un d'eux, Thomas Lane a plaidé coupable et sera fixé sur sa peine le 21 septembre. Le procès des deux autres, Tou Thao et Alexander Kueng, doit s'ouvrir le 24 octobre.
Ukraine : Poutine ordonne la poursuite de l'offensive russe après la prise de la région de Lougansk
Vladimir Poutine s'est entretenu avec son ministre de la Défense, déclarant que les forces russes «doivent mener à bien leurs missions selon les plans déjà approuvés».
Regarder la vidéoUkraine : si les Occidentaux veulent défaire la Russie, «qu'ils essaient», lance Poutine
Cette annonce intervient alors que les Américains et les Européens ont accéléré les livraisons d'armes aux forces ukrainiennes.
Regarder la vidéoL'ancien premier ministre japonais Shinzo Abe est mort assassiné
L'ancien leader du Japon a été la cible de plusieurs coups de feu lors d'une réunion publique. L'assassin présumé a reconnu l'avoir visé et dit avoir utilisé une arme artisanale.
Regarder la vidéo Le Figaro
Le quinquennat d’Emmanuel Macron se remet en marche
François-Xavier BourmaudArthur BerdahAprès le remaniement et le discours de politique générale d’Élisabeth Borne, l’exécutif a présenté jeudi le projet de loi très attendu sur le pouvoir d’achat.
Tout ne s’est pas passé comme prévu. Il y a d’abord eu l’exploit de la réélection, quand Emmanuel Macron assumait de vouloir prendre son temps. Il y a ensuite eu la claque des législatives, où le chef de l’État a cherché à gagner du temps. Et il y a enfin la séquence qui s’ouvre aujourd’hui, où il est urgent de ne plus en perdre. «La déclaration de politique générale étant derrière nous, nous pouvons dire aujourd’hui que le deuxième quinquennat commence véritablement», a déclaré jeudi Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement, à l’issue du Conseil des ministres. Le deuxième de la semaine, où a été présenté le très attendu projet de loi sur le pouvoir d’achat. «L’urgence est à l’action», a répété Olivier Véran, reprenant les mots de la première ministre.
«Le plus dur, nous y sommes. Le pic inflationniste, c’est maintenant et c’est ça qui justifie les mesures que le président de la République et la première ministre nous ont demandé de prendre», a alarmé Bruno Le Maire lors de ce même point presse. Le texte, qui a fait l’objet d’une réunion à l’Élysée mardi, est pris très au sérieux par le président de la République. «Il est très bien entré dans le sujet. Il arbitrait chaque décision à la virgule près, et il a même évoqué très clairement le séquençage des réformes à venir», rapporte l’un des participants, qui réfute l’idée d’un Emmanuel Macron lassé.
Je veux que le texte sur le pouvoir d’achat puisse être voté même s’ il sera très certainement imparfait, car ça n’est pas nous qui l’avons construit
«On est très ouverts sur les propositions qui peuvent être faites» par l’opposition, a redit Gabriel Attal jeudi sur France 2. Les regards des macronistes se tournent d’abord vers l’hypothèse d’un compromis avec une partie des 62 députés Les Républicains (LR). Mais plusieurs ne veulent pas laisser la gauche modérée de côté. «Ce serait un danger mortel que d’être hémiplégique», a mis en garde le président de la commission des lois de l’Assemblée nationale, Sacha Houlié, devant l’Association des journalistes parlementaires. Après le discours de politique générale d’Élisabeth Borne, mardi, les oppositions de droite et de gauche ont fait valoir leurs revendications, parfois contradictoires. Au tour désormais de l’exécutif de les prendre en compte pour tenter d’élaborer des textes susceptibles d’obtenir la majorité à l’Assemblée nationale. Mais, contre toute attente, ce n’est ni de la droite ni de la gauche qu’est venue l’éclaircie pour le gouvernement, mais du Rassemblement national.
«Je veux que ce texte puisse être voté», même s’«il sera très certainement imparfait, car ça n’est pas nous qui l’avons construit», a déclaré Marine Le Pen jeudi matin sur RTL, en assurant que son groupe ne voterait pas la motion de censure déposée par La France insoumise puisque cela aboutirait à «reporter ce texte au mieux fin septembre».
Pour l’exécutif, pas question d’attendre sur le pouvoir d’achat, même au prix du soutien implicite du RN. D’autant que d’autres urgences pointent, au-delà de la gestion de la septième vague de Covid-19. Vendredi, c’est un chantier cher à Éric Dupond-Moretti qui sera relancé avec la remise à l’Élysée du rapport des États généraux de la justice, qui ont débuté à l’automne dernier. La clôture de ce chapitre a plusieurs fois été repoussée.
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Dans tous les ministères, la page de l’attentisme se tourne. Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, a pris la direction jeudi soir de La Réunion pour une série de déplacements ultramarins qui le mèneront jusqu’à la Nouvelle-Calédonie fin juillet. Clément Beaune, le ministre délégué aux Transports, est à la tâche pour déminer les grèves qui perturbent les départs en vacances. À Bercy, Gabriel Attal (Comptes publics) est «en train de prévoir la loi de programmation des finances publiques sur cinq ans», qui sera présentée à la rentrée. «Je rencontre tous mes collègues du gouvernement pour construire cette trajectoire», a-t-il raconté. Sans doute le rendez-vous le plus périlleux pour l’exécutif. À la rentrée, il va falloir voter le budget. Le vrai crash test du gouvernement Borne et de sa volonté de trouver des compromis.
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Le Figaro
Carla Bruni : «J'ai une silhouette, et un style, mais je fais des efforts sans nom pour rester mince»
Richard GianorioChanteuse sensible, top-modèle magnétique et ex-première dame engagée, Carla Bruni mène plusieurs vies, toutes intenses. Cette icône du style, amie de la maison Bulgari, nous ouvre les portes de sa villa du cap Nègre pour une rencontre exclusive. Naturelle dans l'incandescence, elle s'est confiée, tout simplement.
Mai 2022. Le Festival de Cannes s'achève. À une centaine de kilomètres de là, au cap Nègre, dans le massif des Maures, Carla Bruni a accepté de nous ouvrir les portes de la villa familiale, sanctuaire ultraprotégé, fière et superbe bastide dissimulée dans les pins maritimes, perchée sur un éperon rocheux et dominant une Méditerranée d'un bleu profond. Un décor de cinéma, un air d'Italie dans cette maison où rien n'a bougé depuis les années 1940, un souhait de Virginio, le frère bien-aimé disparu.
En vidéo, Cannes 2022 : interview de Carla Bruni
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C'est une maison vivante, avec des livres et des jouets. Au bord de l'eau, on croise Valeria, sa sœur réalisatrice, en maillot de bain, ruisselante – elle a nagé –, Marisa, la mère, traverse l'imposant salon en chaussons d'hôtel, tante Gigi prend le frais au bord de la piscine en forme de haricot, Nicolas Sarkozy salue amicalement, et Giulia, leur adorable petite fille, inspecte les portants de vêtements et les joyaux Bulgari que sa mère va choisir pour poser face à l'objectif du photographe Anton Corbijn. Comme toujours, Carla Bruni est d'une humeur exquise. L'élégance personnifiée. Chaleureuse, prévenante, elle fait goûter son vin – le Roseblood du Château d'Estoublon, qui produit également une huile d'olive racée, et dont elle est copropriétaire –, met Bob Dylan sur la platine, et fait visiter sans chichis cette maison quasi historique qui, sous l'ère de la présidence Sarkozy, vit défiler chefs d'État et artistes internationaux.
Carla Bruni, ex-mégamodèle qui a fait sensation l'an dernier sur le podium de Balmain, ex-première dame plus que parfaite, est aujourd'hui une chanteuse qui compte et une songwriter inspirée : son album Quelqu'un m'a dit (dont la chanson-titre est un classique) fête ses 20 ans cette année. On lui fait remarquer que sa vie est un millefeuille de mille vies qui ferait une excellente série sur Netflix : «Ce serait cool et saugrenu», s'amuse-t-elle. Interview.
Madame Figaro. – Qu'évoque pour vous cette maison du cap Nègre, que vous ouvrez exceptionnellement pour nous ?Carla Bruni. – Elle dépasse complètement les vies qui s'y déroulent. La force de cette maison, qui a été bâtie vers 1934, c'est qu'elle est face au vent, dans le ciel, la mer et les arbres. C'est comme un bateau qui doit résister aux intempéries. Elle évoque mon enfance, ma jeunesse, et maintenant mon grand âge. (Elle rit.) Mes parents cherchaient une maison dans le sud de la France, ils l'ont visité en 1958. À l'époque, ils habitaient encore à Turin, il n'y avait pas d'autoroute, ils avaient dû mettre une quinzaine d'heures pour y arriver, cela les a découragés. Ma mère y est retournée et a convaincu mon père de l'acheter. À l'époque, aucun de nous n'était encore né. Nous y allions chaque été, en voiture depuis Turin, début juillet, jusqu'en septembre, où nous retournions à l'école en Italie.
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Carla Bruni, la Cover Story
La maison n'a pas bougé depuis les années 1940. Il y flotte un délicieux parfum vintage de jet-set italienne…Je me souviens que mes parents s'habillaient pour «prendre le vermouth». Les messieurs en veste, les dames très élégantes. Ma mère a gardé tous les vêtements de cette époque, des pièces merveilleuses faites sur mesure par une couturière de Turin. Il y a, par exemple, une jupe longue et un petit bustier extraordinaires : on les laisse au soleil la journée et le soir, ils sont fluorescents ! C'est une époque qui semble bénie, les Trente Glorieuses, tout semblait possible. On était allé sur la Lune, on croyait en la science, et le Concorde volait jusqu'à Rio. Il y avait quelque chose dans l'air. La vie paraissait insouciante, même si mes parents, comme tout le monde, ont connu des drames.
Comment avez-vous trouvé votre place dans une famille à fortes personnalités ?Ma mère, mon père, mon frère et ma sœur, bien sûr, chacun avait une personnalité marquée. J'ai aussi une jeune demi-sœur, Consuelo, la fille de mon père biologique, je suis très proche d'elle, même si nous n'avons pas grandi ensemble. Comme j'étais la dernière, j'étais libre comme l'air. La vraie particularité de ma famille, c'est sa liberté. Ce n'était pas une famille «comme il faut». Mes parents ne se sont jamais pris pour des gens importants, je ne les ai jamais vus se placer dans une situation sociale particulière, alors même qu'ils menaient une vie incroyable – les années 1950 étaient inouïes quand on était privilégiés. En fait, c'étaient des artistes. Ma mère a un grand tempérament, une grande présence, une grande beauté. Et ma sœur : un ouragan. Elle est plus que belle : elle est irrésistible. D'ailleurs, les gens qui en sont amoureux sont pieds et poings liés à elle. Valeria ne supporte aucune convention sociale. Je suis beaucoup plus contenue. Il y a un grand plaisir à être tous ensemble : on se parle, on se dispute, on rit beaucoup. Il n'y a pas grand-chose de refoulé.
Cependant, il existait un secret de famille. Votre père n'était pas votre père biologique…Il y avait un mensonge. J'ai toujours pensé qu'il y avait un mystère autour de ma naissance – mais beaucoup d'enfants qui aiment rêvasser sont comme ça. Mes parents ont très bien porté ce mensonge : ils n'ont pas des tempéraments à culpabilité. Ça n'a pas été dit parce que cela ne se faisait pas à l'époque : c'étaient d'autres années. Rétrospectivement, la découverte de ce mensonge n'a pas été un si grand choc : cela m'a presque soulagée en me confortant qu'il y avait bien quelque chose. J'ai énormément questionné ma mère – la Stasi ! – et j'ai voulu rencontrer ce père tout de suite. Il avait 18 ans quand je suis née. Ma mère, 40, et mon père, celui dont je porte le nom, 55. Voilà l'histoire. J'ai eu trois parents. Je rigole bien quand on blâme les familles homoparentales : une famille, c'est une famille, des parents, ce sont des parents.
Carla Bruni chante avec sa fille Giulia
Tout cet environnement fait de vous une femme libre au sens le plus noble du terme : vous dépassez les conventions…C'est vraiment une histoire de famille : mes parents étaient comme ça. Et ma sœur est démente : elle adapte les situations à elle-même quand moi, je m'adapte aux situations. Je suis transgressive mais absolument pas provocatrice, même si je déteste le puritanisme, la morale et le jugement. Mais je n'aime pas les ennuis : il y en a déjà bien assez naturellement. Je reste toujours prudente.
Tout cela a fait de vous une première dame absolument impeccable…Là, on parle d'autre chose, d'une chose extrêmement sérieuse, d'un rôle qui a été un plaisir et un honneur. Il n'était même pas question d'envisager un pas de côté. Il y avait la représentation et aussi, l'autre versant, la philanthropie qui était passionnante. J'ai rencontré des gens magnifiques, le plus souvent des anonymes, mais aussi des gens très connus. Cela a été cinq années fantastiques, un moment très réel et très particulier, un moment extraordinaire auprès d'un homme extraordinaire, même si j'étais contente de partir et de retourner à une vie plus tranquille, plus tranquille pour lui aussi…
Avez-vous changé Nicolas Sarkozy ?Ce qui l'a changé, c'est d'avoir été élu. D'avoir eu ce grand honneur. Et c'est sans doute ce qui lui a permis d'aller vers quelqu'un comme moi, quelqu'un qui, contrairement à sa précédente épouse, ne participait pas à la chose politique. Je n'aime pas la politique ou, plus exactement, je ne serais pas capable d'en faire.
Je n'étais pas du tout accomplie au niveau affectif. J'étais réfractaire à l'engagement, par principe
Le mariage a-t-il été un accomplissement ?Le fait de me marier a été important. Je n'étais pas du tout accomplie au niveau affectif. J'étais réfractaire à l'engagement, par principe. Peut-être est-ce lié à ma naissance ? J'ai fait de longues analyses qui m'ont changé la vie : aujourd'hui, je ne m'en prends plus qu'à moi-même. La psychanalyse a ceci de bien qu'on cesse de confondre ce qui vient de soi et ce qui vient des autres. Dans un film de Woody Allen, un personnage a cette réplique que j'adore : «Avant ma thérapie, je faisais pipi au lit et j'avais honte. Après quinze ans de thérapie, je fais toujours pipi au lit mais j'en suis fier.» Je ne sais pas si je suis une meilleure personne, mais je suis plus fonctionnelle.
Vous avez fait sensation en défilant l'an dernier pour Balmain. Qu'avez-vous ressenti ?J'étais déstabilisée. En fait, je considère que ce n'est plus de mon âge. Je suis la benjamine dans ma famille, et là, c'est très bizarre de se dire que j'ai l'âge de pouvoir être la mère de tous les autres mannequins. Et, en même temps, la mode reste une famille : j'adore les couturiers, les filles, les coiffeurs, les maquilleurs, les photographes…
Quelle est votre relation avec la beauté ?Je n'ai pas une relation particulière avec la beauté, ni celle qu'on me prête, ni celle des autres. Elle m'intéresse, la beauté sublime peut me fasciner chez Ava Gardner, Monica Vitti ou Romy Schneider, mais je préfère la grâce et le charme. D'ailleurs, je n'ai jamais été attirée par la pure beauté. J'ai une silhouette et un style, peut-être, mais je fais des efforts sans nom pour rester mince : deux heures de sport par jour, de la barre, de l'elliptique, un peu de Pilates. La beauté est aussi une contrainte : «Une heure, une heure seulement, beau et con à la fois !», comme le chantait Brel. (Elle rit.)
La beauté est-elle une arme ?J'ai longtemps été ingrate, droite et maigre, j'avais le sentiment d'être invisible. Je suis devenue une jeune fille tard, à 17 ans. Tout à coup, j'avais un corps et je voyais bien qu'on me regardait différemment à la plage. Ce que j'ai ressenti alors ? Le plaisir de la séduction. Mon oncle me disait toujours : «Tu as vraiment grandi comme une laide ! Le mal que tu te donnes pour plaire !» Je ne m'intéresse pas plus que ça à moi, mais j'aime plaire. Plaire, séduire, sans aucun objectif sexuel, plaire aux gens. Plaire, c'est beaucoup plus intéressant que d'être beau. D'ailleurs, la beauté ne tient pas l'âge, c'est affreux ! Je le vois bien. On est moins résistant, alors que ça devrait être l'inverse. Comme le disait Mae West, vieillir n'est pas fait pour les mauviettes…
Vous avez posté sur Instagram une photo de votre fille – de dos – essayant vos vêtements. Que voulez-vous lui transmettre ?Je crois plus à l'exemple qu'à la transmission. Si on se conduit bien, on devrait normalement avoir des enfants qui se conduisent bien. Les deux qualités que je préfère, ce sont la gentillesse et la générosité. Je suis une maman poule, mais je n'ai pas envie de contrôler mes deux enfants, même si je ne supporterais pas qu'ils soient désagréables ou hautains. J'ai été élevée très librement et c'était une bonne chose, même si mes parents n'étaient pas beaucoup là et m'ont manqué. Je compense en étant très proche de mes enfants, je suis autant présente que je le peux. Je suis là pour les accompagner et les rendre plus forts.
Carla Bruni et son fils Aurélien reprennent "Stand by Me" en duo
On a l'impression que vous vivez vos meilleures années.Je touche du bois. Scaramanzia, comme on dit en Italie…
Dernier album : Carla Bruni (Barclay).
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Covid-19 : un passe sanitaire aux frontières serait-il utile pour freiner la reprise de l'épidémie ?
Jeanne PaturaudLA VÉRIFICATION - Un contrôle aux frontières est envisagé par le gouvernement afin de freiner la septième vague. Le virus circulant déjà très fort dans l'hexagone, une telle mesure ne serait-elle pas dérisoire ?
Les congés d'été démarrent et, avec eux, la crainte qu'une reprise épidémique ne vienne jouer les trouble-fêtes. Lundi, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran présentait un projet de loi prévoyant la possibilité d'instaurer, dès le 1er août, un passe sanitaire aux frontières du pays. Une mesure immédiatement saluée par l'urgentiste Patrick Pelloux selon lequel ce contrôle est devenu «nécessaire». Mais permettrait-elle vraiment de limiter la propagation du virus au plus fort de l'été ?
Le projet de loi, présenté en conseil des ministres et voté en commission à l'Assemblée nationale mercredi, laisse la possibilité au gouvernement d'imposer un passe sanitaire du 1er août 2022 au 31 mars 2023. Ce dernier s'appliquerait «aux frontières ou entre la métropole, la Corse et les outre-mer». Le passe sanitaire n'est pas à confondre avec le passe vaccinal : il implique la possession d'un justificatif de vaccination, mais aussi d'un certificat de rétablissement ou d'un test négatif au Covid-19. En bref, des dispositions qui permettent a priori de vérifier que vous ne sortez ou n'entrez pas du territoire en étant positif.
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À première vue, cette mesure apparaît comme peu efficace aux yeux de Benjamin Davido, infectiologue à l'hôpital de Garches (AP-HP Hôpitaux de Paris). D'abord parce que «le virus est déjà ultra-présent sur le territoire» et que «la septième vague est bien avancée». De fait, le nombre de cas journalier augmente progressivement : d'environ 19.500 cas au 1er juin, Santé Publique France recensait un peu plus de 109.500 cas le 2 juillet. «Le Covid n'est pas une maladie d'importation ou d'exportation, il se développe très bien chez nous sans aide extérieure», commente Benjamin Davido. Pour le spécialiste, donc, le passe aux frontières n'aurait a priori pas d'effet pour endiguer l'épidémie dans l'immédiat.
Eviter les formes graves
Un avis partiellement partagé par Philippe Amouyel, professeur de santé publique au centre hospitalier universitaire de Lille, selon lequel la seule façon de freiner rapidement la propagation du virus reste le port du masque. «Dans un avion de 200 personnes, vous pouvez être sûr qu'il y a au moins 4 cas positifs, c'est statistique», affirme le spécialiste. «C'est donc dans ces lieux particulièrement petits et clos qu'il faut miser pour éviter de véritables clusters».
Mais le professeur voit aussi dans ce passe aux frontières la possibilité d'éviter les hospitalisations. D'abord, chez les personnes testées négatives qui entreront a priori sur le territoire sans avoir le virus. Mais aussi chez les personnes vaccinées : «Même si le vaccin n'empêche pas de contracter le virus, il prévient a priori la contraction de formes graves, donc la réanimation, et évite la surcharge des hôpitaux». Un enjeu d'autant plus important à l'approche de l'été que les urgences en France souffrent d'une crise sans précédent.
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L'autre avantage de cette mesure implique de se projeter dans quelques mois : «Tout porte à croire que nous subirons une nouvelle vague à la rentrée et qu'un nouveau variant se développera d'ici le début de l'automne», poursuit Philippe Amouyel. Instaurer un passe sanitaire aux frontières permettrait donc de «retarder l'importation d'un nouveau variant venu de l'étranger», estime le professeur, évoquant les précédents variants dits «anglais», «indien», «chinois» ou «sud-africain». Même constat pour Emmanuel Rusch, président de la Conférence nationale de santé (CNS). «Les mouvements de population peuvent faire propager des variants dont on ne connaît pas encore l'existence», estime-t-il.
Un outil parmi d'autres
Mais toute la difficulté réside dans l'incertitude qui plane face à cet éventuel, mais probable prochain variant. Sera-t-il résistant à nos vaccins ? Détectable avec nos tests ? Se manifestera-t-il par des symptômes différents ? Autant d'interrogations qui poussent le spécialiste à la prudence : «Pour qu'un passe aux frontières soit pleinement efficace, il faudrait qu'il consiste davantage en un test systématique à chaque entrée sur le territoire». Et, là encore, c'est le serpent qui se mord la queue : «Pour que ce test soit efficace lui aussi, il faudrait qu'il permette de détecter les éventuels nouveaux variants... qu'on ne connaît pas encore», poursuit Philippe Amouyel.
«Il faut bien comprendre que le passe aux frontières est un outil parmi beaucoup d'autres pour lutter contre le Covid-19», tempère le spécialiste. Passe, test, vaccin, masque, sont autant d'outils indispensables, mais voués à évoluer en même temps que le virus lui-même. «Dans un tel flou concernant les prochains variants, il vaut mieux utiliser un de ces outils plutôt qu'aucun. En revanche, il serait vraiment plus efficace de tous les utiliser en même temps», conclut-il.
Fin de l’unanimité sur la transformation du «périph» parisien
RÉCIT - Feux rouges, accès pour les vélos: présenté en 2019, le projet d’Anne Hidalgo a été contesté mardi au sein du Conseil de Paris.
«Je ne comprends pas ce qu'on attend de nous» : au concours enseignant, le dépit des candidats saqués par le jury
TÉMOIGNAGES - L'oral imposé par la nouvelle réforme pour évaluer les motivations des futurs professeurs et leur maîtrise des «valeurs de la République», s'est révélé éliminatoire pour certains. À l'heure où les enseignants manquent, les syndicats s'interrogent.
Le drame du glacier de la Marmolada est-il vraiment lié au réchauffement climatique ?
DÉCRYPTAGE - Depuis la rupture de cette masse de glace des Alpes italiennes, qui a fait au moins six morts, médias et responsables politiques accusent unanimement le changement climatique. À raison ?
Le Figaro
«Les réaménagements d’Anne Hidalgo à Paris: un désastre esthétique et écologique»
TRIBUNE - La municipalité parisienne ne se contente pas d’enlaidir gravement la capitale. Sur des questions cruciales, ses choix entraînent des résultats opposés aux objectifs qu’elle affiche en matière d’environnement, argumentent les architectes Tangui Le Dantec et Dominique Dupré-Henry.
Tangui Le Dantec et Dominique Dupré-Henry sont les cofondateurs d’Aux arbres citoyens!, association pour la sauvegarde des arbres détruits ou menacés par les travaux d’Anne Hidalgo.
Les récents épisodes de canicule nous ont montré la totale inadaptation de Paris face au réchauffement climatique. Les solutions proposées par la ville - pistes cyclables, aménagement de cours d’école en cours «oasis», installation d’ombrières et de brumisateurs… - n’ont en réalité que peu d’efficacité. Et de nombreux réaménagements qu’elle réalise aggravent même fortement la situation.
L’aménagement de pistes cyclables, dont Anne Hidalgo a fait une priorité absolue, est certes positif, mais doit être relativisé: 80 % des déplacements à Paris se font en transport en commun et à pied. La priorité serait donc de penser d’abord en fonction du plus grand nombre et de faire en sorte que les parcours des piétons ne s’apparentent plus à des parcours du combattant, comme aujourd’hui.
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Autre exemple, l’installation d’ombrières dans les jardins publics, sur lesquelles la ville communique beaucoup. Nous avons mesuré leur efficacité: lors de la canicule du 18 juin, avec 37 °C dans l’atmosphère, les mesures le long de la coulée verte dans le 12e arrondissement de Paris, avec un thermomètre infrarouge, indiquaient 25 °C sous l’ombrière mais 20° sous les arbres, beaucoup plus rafraîchissants grâce à l’évapotranspiration, sans compter l’agrément qu’ils procurent.
Les récents aménagements de grandes places par la ville ont abouti à la création de gigantesques îlots de chaleur. Le meilleur exemple est celui de la place de la République, dont les arbres et la fontaine ont disparu au profit d’un vaste espace très minéral. Mesures à l’appui, attestées par des photos, le jour de la canicule, le thermomètre infrarouge indiquait 59,8 °C sur les surfaces minérales exposées au soleil, mais 28 °C sous les derniers platanes centenaires ayant échappé au réaménagement. Place de la Bastille, la température affichait 57,3 °C sur les surfaces minérales, baissant à 36 °C sous les jeunes arbres et 32 °C sous les arbres adultes. Ces places sont de véritables fournaises, et deviennent invivables par forte chaleur.
Les fontaines maltraitées
La végétalisation est une priorité affichée de la politique municipale, à l’exemple de la place du Trocadéro et du projet OnE Site. Cependant, tous les espaces végétalisés ne se valent pas. Où est la logique de végétaliser une place qui n’a pas été conçue pour cela tandis que le projet prévoit de bétonner au pied de la tour Eiffel avec la construction de bureaux et de bagageries en espace boisé classé, menaçant des arbres centenaires?
Après avoir heureusement renoncé aux projets de forêts urbaines sur les places de l’Hôtel-de-Ville ou de l’Opéra, la ville réalise actuellement, place de la Catalogne, dans le 14e arrondissement, une mini-forêt urbaine dont l’impact sera quasi inexistant face au réchauffement climatique. La très grande majorité de ces arbrisseaux, plantés très serrés selon la méthode Miyawaki, seront morts dans les années qui viennent.
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Enfin, la présence de l’eau et de fontaines est un remarquable moyen de rafraîchir la ville, nombre de places parisiennes étaient dotées de superbes fontaines. Malheureusement, elles disparaissent, victimes de réaménagements, comme place de la République. Et celles qui demeurent sont très souvent à sec et mal entretenues.
Dans les parcs aussi, les fontaines sont maltraitées. Les bassins en cascade du parc de Belleville, un des plus beaux parcs de ces dernières années, sont à sec depuis longtemps… Les magnifiques fontaines du Trocadéro ont été recouvertes l’été dernier par une fan zone qui a contribué à dégrader durablement le site. Très récemment le bassin du Champ-de-Mars a été enfoui pour organiser un événement hippique, l’Eiffel Jumping, laissant des dégâts sur le site (grilles Art déco).
L’ancienne ceinture verte de Paris, située globalement entre le boulevard des Maréchaux et le périphérique, est en train de se transformer peu à peu, sous l’effet de la spéculation immobilière, en ceinture de béton. Partout les arbres font les frais de ces opérations immobilières.
Place de la Porte-de-Montreuil, 76 arbres en bonne santé ont été coupés sur 195 menacés pour implanter environ 40.000 m2 de bureaux, dont les droits à construire permettront de financer l’aménagement d’une dalle au-dessus du périphérique.
Porte de Bagnolet, l’opération Python-Duvernois prévoit la construction de 60.000 m2 de bureaux, mettant en péril les arbres existants sur un fragile espace vert pourtant classé au plan local d’urbanisme.
Dans le parc de la Cité universitaire, la ceinture verte a été largement bétonnée avec la construction de nouveaux pavillons d’insertion urbaine assez peu réussie. Leur implantation très proche du périphérique ne respecte pas la largeur d’une bande de nature qui aurait été nécéssaire pour préserver la continuité écologique. Le magnifique jardin des serres d’Auteuil a fait les frais de la construction de nouveaux cours de tennis couverts, malgré les nombreuses protestations des associations et des habitants. Les exemples sont si nombreux que l’on ne saurait tous les énumérer.
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En périphérie, les nouveaux quartiers aménagés par la ville, souvent sur d’anciennes friches ferroviaires, cumulent tous les handicaps face au réchauffement climatique. Le quartier Chapelle international, malgré quelques espaces agréables mais sans générosité, constitue un ensemble très dense de tours implantées sans composition d’ensemble ni harmonie, où la rentabilité a dicté la forme urbaine au détriment de la qualité de vie des habitants et où les arbres se font rares.
À proximité, le quartier Rosa-Parks se présente comme une juxtaposition de bâtiments hétéroclites, sans unité de forme ni de matériaux, dont les façades souvent sombres et métalliques captent la chaleur. Les petits arbrisseaux dépérissent déjà au milieu d’un vaste espace sans aucune ombre l’été, le contraire de l’adaptation au changement climatique.
En face, sans harmonie entre les deux vis-à-vis, le quartier Éole-Évangile, avec l’opération Réinventer Paris, dont le lauréat est l’Îlot fertile, était supposé représenter un démonstrateur de la ville durable. Or les petites parcelles végétalisées mal en point, une forte densité, des bâtiments très proches de la voie ferrée et une volumétrie massive, donnent à l’ensemble un caractère austère et écrasant.
Les projets doivent s’adapter à l’existant
Le bétonnage intensif de ces nouveaux quartiers a pour effet d’accentuer le phénomène du réchauffement climatique. Les îlots de chaleur urbains sont dus au fait que le béton accumule de grandes quantités de chaleur qu’il restitue en déphasage la nuit, empêchant la température de baisser en ville, ce qui finit par épuiser les organismes.
Donc, plus vous bétonnez, plus vous aggravez le problème de réchauffement climatique! Et les espaces publics, très réduits dans ces nouvelles opérations, ainsi que le peu d’arbres plantés n’offrent quasi aucune possibilité de rafraîchissement lors des périodes de fortes chaleurs.
La canicule de 2003 a causé une surmortalité importante à Paris due, parmi d’autres causes, aux îlots de chaleur urbains, or ces épisodes caniculaires vont se multiplier et seront de plus en plus chauds. Ainsi, sans changement radical de politique, nous allons vers une situation très grave en termes de santé publique à Paris.
Il faut repenser les aménagements de places et d’espaces publics, planter des arbres et mettre des fontaines, certes, mais surtout sauvegarder les arbres anciens et restaurer les fontaines qui existent. Cesser de bétonner le long du périphérique, trouver d’autres moyens pour financer ces aménagements que de construire des bureaux, sauvegarder ce qui reste de la ceinture verte et mettre en place un PLU réellement bioclimatique. Inverser l’ordre des priorités et préserver d’abord les arbres anciens, qui constituent notre meilleure protection contre le réchauffement climatique: les projets doivent s’adapter à l’existant. L’exemple des platanes centenaires menacés au pied de la tour Eiffel doit devenir le symbole de ce changement d’orientation.
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Niveau de français des bacheliers: «Molière, au secours!»
L’éditorial du Figaro, par Étienne de Montety.
Guillaume Perrault: «Les anciens terroristes des Brigades rouges, la ‘‘doctrine Mitterrand’’ et nos amis italiens»
FIGAROVOX/ANALYSE - La Cour d’appel de Paris vient de stopper l’extradition de dix anciens terroristes des Brigades rouges condamnés en Italie pour crimes de sang, que Rome réclame et qu’Emmanuel Macron se proposait d’extrader après l’affaire Battisti. Le parquet général a formé des pourvois en cassation contre sa décision. Une affaire douloureuse et passionnante, qui comporte des aspects historiques, judiciaires et humains, tant en France qu’en Italie, raconte le rédacteur en chef de FigaroVox. Nous actualisons ce texte paru initialement voilà un an.
Le Figaro
Transavia inaugure deux lignes directes depuis Paris vers Ankara et Bodrum
La rédaction du Figaro VoyageLa filiale low-cost d'Air France opère cet été deux nouveaux vols réguliers sans escale vers la Turquie au départ de l'aéroport d'Orly.
Après la Grèce avec Skiathos et Céphalonie, Transavia étend son réseau vers la Turquie. La compagnie ouvre ce 10 juillet 2022 une ligne aérienne entre les deux capitales, Paris et Ankara. Celle-ci reliera l'aéroport d'Orly à celui Esenboğa à raison de deux vols par semaine, le jeudi et le dimanche jusqu'au 4 septembre, à partir de 89 € l'aller simple. Quelques vols sont encore proposés à ce tarif sur le site de Transavia au moment où nous écrivons ces lignes, comme le 25 et le 28 août. Mais en juillet, impossible de trouver un aller-retour à moins de 590 €.
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Bodrum jusqu'au 18 septembre
La low-cost du groupe Air France inaugurait le 3 juillet une autre ligne vers l'Anatolie vers Bodrum. Pour rejoindre la station balnéaire jusqu'à présent, il fallait, le plus souvent, prendre un vol avec escale ou atterrir à Izmir, ville côtière située à plus de trois heures de route au nord de Bodrum. « Nous sommes ravis d'inaugurer cette nouvelle ligne internationale au départ de notre base d'Orly. Cette ouverture de route témoigne de notre volonté de développer notre réseau international et de proposer toujours plus de possibilités de voyage à notre clientèle. La Turquie est un marché prometteur pour notre compagnie et ces deux ouvertures successives, Bodrum et Ankara en sont la preuve» a déclaré Nicolas Hénin, directeur général adjoint Commercial et Marketing de Transavia France. Un vol partira chaque semaine le dimanche d'Orly jusqu'au 18 septembre, à partir de 84 € l'aller simple selon la compagnie. Mais les tarifs oscillent désormais plutôt autour des 500 € l'aller simple pour les mois de juillet et août.
La Turquie attire chaque été de nombreux voyageurs, notamment grâce à ses plus de 8 000 kilomètres de côtes s'ouvrant sur les mers Noire, Marmara, Égée et Méditerranée entre montagnes, falaises et lagons turquoise.
Retrouvez tous nos conseils pour visiter la Turquie.
Portugal : les problèmes se multiplient à l'aéroport de Lisbonne
Le directeur général de l'ANA, filiale de Vinci gestionnaire des dix aéroports portugais, dont Lisbonne et Porto, s'est exprimé lors d'une audition parlementaire, reconnaissant des problèmes particuliers dans la plateforme de la capitale, déjà engorgée avant la crise.
Du cap Corse à Calvi, cinq hébergements pour s'évader sur l'île de Beauté
La Haute-Corse regorge de beaux établissements dans lesquels il fait bon respirer l'air du maquis et de la mer. Voici nos cinq adresses où poser ses valises cet été dans le nord de l'île.
Vacances scolaires : calendrier 2022-2023 en France, dates par zone et jours fériés
L'année scolaire 2021-2022 se termine ce jeudi 7 juillet. Consultez sans plus attendre le calendrier officiel 2022-2023 avec les dates de la rentrée et des prochaines vacances scolaires par zone A, B et C.
Le Figaro
Aéroports parisiens: les salariés votent la fin de la grève
Après l'accord signé jeudi entre le Groupe ADP et les pompiers dont la mobilisation avait débuté le 30 juin, les salariés ont voté ce vendredi la levée de leur préavis de grève.
Les employés des aéroports parisiens ont voté vendredi matin la levée de leur préavis de grève après avoir obtenu des revalorisations salariales de la part de leur direction.
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Réunis en assemblée générale à Roissy-Charles-de-Gaulle quelques heures avant le début des vacances d'été, ces salariés ont entériné un accord prévoyant une augmentation générale de 3% pour tous les employés du Groupe ADP, gestionnaire des installations aéroportuaires. À ces 3% d'augmentation s'ajoutent une revalorisation des grilles salariales et une remise à niveau des rémunérations de quelque 1800 salariés dont les traitements sont inférieurs au niveau de référence de 2019, selon les détails communiqués par la CGT.
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Perte de plus de 1,4 milliard d'euros cumulés entre 2020 et 2021
En 2021, les employés d'ADP avaient accepté de réduire leurs salaires pour permettre à l'entreprise de traverser la crise du Covid-19 qui a divisé par trois le nombre des clients des aéroports parisiens en 2020. Le groupe a aussi mené un plan de départs volontaires et s'était engagé à ce que les salaires retrouvent leur niveau d'avant la crise dès que les effets de celle-ci sur le trafic se seraient dissipés. Or, certains trajets ont déjà dépassé leurs niveaux d'activité de 2019, en particulier les liaisons vers l'outre-mer ou encore celles, saisonnières, vers l'Europe du Sud. Et le Groupe ADP prévoit de dégager un bénéfice dès cette année, après avoir perdu plus de 1,4 milliard d'euros cumulés entre 2020 et 2021.
«On estime que le rapport de force, on l'a obtenu, et c'est grâce à vous tous», a salué le délégué CGT. «Le Groupe ADP se félicite de l'accord trouvé, a indiqué pour sa part l'entreprise, Les collaborateurs du groupe sont mobilisés pour assurer le meilleur accueil des passagers aériens». Le préavis de grève chez ADP, qui avait été initialement déposé jusqu'à dimanche soir, sera formellement levé vendredi à 18H00, a précisé en assemblée générale le délégué syndical CGT, Daniel Bertone. Mais la fin du conflit devrait permettre d'éviter des perturbations dans les aéroports de la région parisienne, qui attendent des dizaines de milliers de voyageurs en ce premier week-end de grands départs estivaux. La perspective d'annulations de vols s'était déjà éloignée jeudi avec la signature d'un accord entre le Groupe ADP et les pompiers de l'entreprise qui réclamaient eux aussi une revalorisation.
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Le mouvement des soldats du feu, entamé le 30 juin, s'était traduit la semaine dernière par la suppression préventive de centaines de vols au départ ou à l'arrivée de Roissy, premier aéroport français. La Direction générale de l'aviation civile (DGAC) avait imposé ces annulations préventives au nom de la sécurité: la réduction du nombre des pompiers disponibles avait rendu nécessaire de fermer une partie des pistes.
Beaune salue un «dialogue positif»
Le nouveau ministre délégué aux Transports Clément Beaune, qui avait rencontré mercredi le PDG d'ADP, Augustin de Romanet, a salué vendredi une «bonne nouvelle». «Je me suis engagé dès mon arrivée en début de semaine, j'ai reçu la direction d'Aéroports de Paris, j'ai suivi ça de très près, on s'est engagés avec les organisations syndicales qui ont été responsables dans un dialogue positif», a ajouté Clément Beaune, en marge d'une visite à la gare de Lyon à Paris.
Le ministre a remarqué qu'après plus de deux ans de pandémie, «il y a une envie de voyager, c'est un moment qui est un moment de retrouvailles, un moment de famille, de soulagement et de repos. Il faut qu'on l'organise le mieux possible, c'est mon engagement et c'est celui des acteurs du secteur». Des salariés de sous-traitants d'ADP ont eux aussi fait grève la semaine dernière pour les salaires et les conditions de travail. Ils ont jusqu'ici promis de se remobiliser pendant le week-end des 16 et 17 juillet.
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SNCF : «Les salariés demandent une augmentation de 7%», d'après Philippe Martinez
Une grève nationale a été lancée, ce mercredi, et la direction de la SNCF a prévu une table ronde avec les partenaires sociaux.
Grève: la SNCF accorde une augmentation à ses salariés
Alors qu'un appel à la grève perturbe les départs en vacances dans les gares, la direction de la SNCF a indiqué mercredi que les cheminots vont bénéficier à la rentrée d'une augmentation.
Pourquoi les cheminots choisissent le pire moment pour faire la grève
DÉCRYPTAGE - Ce mercredi, veille des vacances scolaires, le trafic ferroviaire sera perturbé à cause d’un énième mouvement social. De quoi exaspérer les Français.
Le Figaro
«Je vais me retrouver enfermé dans un conteneur en flammes»: Christophe Beaugrand s’embrase pour le 14 juillet
- Par
Damien Canivez
- Mis à jour
le 08/07/2022 à 15:38
- Publié
le 08/07/2022 à 15:38
Le journaliste de LCI s’invite dans les rangs des sapeurs-pompiers de Paris à l’occasion du défilé militaire retransmis à partir de 7 heures, en direct, sur TF1. Il participera à plusieurs opérations particulièrement périlleuses.
À la télévision, Christophe Beaugrand entretient souvent une relation assez distante avec le sport. Lorsque les athlètes de «Ninja Warrior» se déchirent les biceps sur un obstacle suspendu au-dessus d’une piscine, l’animateur commente les exploits qui se déroulent sous ses yeux depuis une plateforme confortable qui surplombe le parcours. Il lui arrive même parfois de se gausser lorsque le candidat termine le bec dans l’eau. En ce jour de fête nationale, le champion de la bonne blague jouera à son tour les héros, à l’occasion du défilé du 14 juillet, retransmis en direct dès 7 heures sur TF1, et présenté par Anne-Claire Coudray, Gilles Bouleau ainsi que l’expert en stratégie militaire Pierre Servent.
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Christophe Beaugrand intégrera le temps d’une matinée l’école de formation des sapeurs-pompiers de Paris. Il s’aventurera dans un hangar gigantesque où les soldats du feu s’entraînent dans des conditions réelles, notamment pour mieux appréhender les incendies qu’ils doivent circonscrire. «Je vais me retrouver enfermé dans un conteneur en flammes! L’idée, c’est de montrer ce qui se passe lorsqu’un feu se déclare dans un endroit confiné, comme une cave, par exemple», confie, un brin angoissé, celui qui office également les week-ends sur LCI. Dans le caisson métallique, la température avoisinera les 300 degrés.
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Le présentateur, tout feu tout flamme, participera également à une autre intervention. Il montera à la grande échelle située le long d’un immeuble de trois étages afin de sauver l’un des habitants. «Ça me plaît beaucoup de faire partie de la mobilisation générale car il y a une part de spectacle dans ce programme», affirme Christophe Beaugrand. Son compère de «Ninja Warrior», Denis Brogniart, recevra lui aussi une dose conséquente d’adrénaline. Comme l’année dernière, l’arbitre de «Koh-Lanta» suivra les forces armées à Biscarrosse (Nouvelle-Aquitaine) pour non seulement mettre en lumière leur quotidien, mais aussi participer à quelques démonstrations.
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Le Figaro
Pourquoi North West, 9 ans, a-t-elle écrit «Stop» sur une feuille pendant le défilé Jean Paul Gaultier ?
Assise au premier rang du défilé haute couture Jean Paul Gaultier par Olivier Rousteing, mercredi 6 juillet, la fille de Kim Kardashian et Kanye West a voulu faire passer un message.
Elle a 9 ans, et connaît déjà tous les rouages de la célébrité, mais compte bien jouer le jeu selon ses propres règles. Alors qu'elle était assise au premier rang du défilé Jean Paul Gaultier par Olivier Rousteing, ce 6 juillet dans le cadre de la Fashion Week haute couture à Paris, North West, la fille de Kim Kardashian et de Kanye West, a brandi une pancarte avec inscrit «Stop» en direction des invités la prenant en photo. Un moyen astucieux de prier les curieux de la laisser tranquille (et de faire le buzz, dans le même temps).
La fille de Kim Kardashian, North West, brandit un panneau «STOP» au premier rand du défilé Jean Paul Gaultier
Au lendemain du show, sa mère, Kim Kardashian, s'est alors fendue d'une publication sur Twitter, partageant la séquence pour expliquer le geste de sa fille. «Tous ceux qui connaissent North savent qu'elle trouve cette vidéo très drôle ! Je crois qu'[elle] en avait assez des gens qui prenaient des photos d'elle, alors elle a écrit sur son invitation STOP et l'a brandie pour qu'ils se concentrent sur le spectacle», a précisé l'ex-femme de Kanye West.
À lire aussiKim Kardashian et sa fille North portent un piercing au nez au premier rang du défilé Jean Paul Gaultier
Dès la sortie du show, soit quelques heures après avoir brandi son message, North West, réputée pour son impertinence, avait d'ailleurs réitéré son agacement en s'adressant directement aux paparazzi présents sur place. «Pourquoi vous nous attendez tout le temps ?», peut-on l'entendre dire sur une autre vidéo, également publiée sur les réseaux sociaux. Et l'un d'eux de lui répondre, non sans une touche d'ironie : «Parce que tu es si célèbre, North !».
En vidéo, «Pourquoi nous attendez-vous tout le temps ?» : North West alpague les paparazzi à la sortie du show Jean Paul Gaultier
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La contre-attaque
À ce titre, si les fans du clan Kardashian ont soutenu la petite fille de 9 ans, d'autres n'ont pas tardé à réagir qualifiant d'hypocrite l'inertie de sa mère, Kim Kardashian. «C'est surtout comme ça que votre famille gagne de l'argent, avec des vidéos et des photos. Vous devriez peut-être le lui dire maintenant!», a écrit l'un d'entre eux. Et un second d'ajouter : «C'est à la mère de protéger l’intimité de ses enfants. Mais non, sa mère vend, expose son image, celle de ses enfants, et ensuite elle se plaint…». Si le message divise, une chose est sûre : le clan Kardashian excelle toujours en matière de communication.
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Non, l’inflation n’est pas l’amie de la dette
Marc LandréANALYSE - La charge de la dette remonte considérablement dans le budget de l’État, et risque de grimper encore dans les mois qui viennent. Avec des conséquences potentiellement graves.
Maintenant, on y est. Depuis dix ans que les Cassandre en tout genre alertent sur l’insoutenabilité du niveau de la dette française (qui a atteint 2900 milliards d’euros fin mars), les Français n’en avaient pas encore mesuré les conséquences. Tout allait bien, ou presque, dans le meilleur des mondes, les taux d’intérêt historiquement bas voire négatifs permettant à l’État de se refinancer sur les marchés à moindre coût, et ce alors que l’encours de dette progressait chaque année (+ 440 milliards sous le précédent quinquennat). Mais avec les tensions géopolitiques internationales liées notamment à la guerre en Ukraine, sur fond de retour d’une inflation forte et durable partout dans le monde, la donne a changé et les Français commencent à en ressentir les effets sonnants et trébuchants.
En un an, la charge de la dette tricolore a en effet bondi de près de 18 milliards d’euros, et ce sans lien avec l’envolée récente des taux des obligations d’État (les OAT à dix ans émises par la France). «La maturité moyenne étant de 8,2 ans, la hausse des taux consécutive à la hausse de l’inflation met du temps à se transmettre dans la charge de la dette», a rappelé Agnès Benassy-Quéré, chef économiste du Trésor, dans une note publiée cette semaine. «Une hausse de 1 point des taux, c’est dans dix ans près de 40 milliards d’euros en plus d’intérêts chaque année, ou au moins 1 % du PIB de déficit supplémentaire», avait précisé François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, le 22 juin dans un entretien au Figaro.
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Les quelque 18 milliards d’euros de charge de la dette française à régler en plus cette année, par rapport au montant budgété en décembre dernier dans la loi de finances initiale pour 2022, ne sont relatifs qu’à la partie (qui représente 10 % du stock total, soit 290 milliards d’euros à date) des OAT françaises indexées sur l’inflation, en majorité européenne. Le mécanisme sous-jacent est parfaitement documenté et implacable: chaque point d’inflation supplémentaire entraîne un surcoût des intérêts d’emprunt à régler d’environ 2,5 milliards d’euros par an.
On est donc loin du discours ambiant et rassurant selon lequel «l’inflation est favorable aux finances publiques» en entraînant une baisse mécanique, par simple effet statistique, du taux de dette publique rapportée au PIB. «Plus vous vous endettez, plus vous plantez les générations futures», martèle d’ailleurs dès qu’il en a l’occasion Pierre Moscovici, le premier président de la Cour des comptes, dont l’institution a publié ce jeudi un rapport critique et alarmiste sur l’état des finances publiques.
Grand risque
Certes, le pire est pour l’heure écarté, les marchés étant plus préoccupés par l’état de l’Italie, dont le spread (l’écart de taux des obligations italiennes par rapport à celles allemandes, l’étalon) s’est envolé mi-juin au-dessus des 240 points de base, que par la France. Mais le vent pourrait tourner et l’Hexagone vite se retrouver dans l’œil du cyclone des investisseurs qui auraient perdu toute confiance dans la capacité d’Emmanuel Macron et consorts à ramener les comptes à l’équilibre.
Et pour cause. Le gouvernement Borne ne prévoit en effet pas, à date, de retour du déficit sous la barre des 3% du PIB avant la fin du quinquennat et de reflux en taux de la dette avant 2026. Pas de quoi rassurer donc les marchés alors que tous nos voisins, Allemagne en tête, prévoient une amélioration de leurs comptes publics bien avant.
Si la guerre en Ukraine continue et l’inflation demeure élevée, le risque est grand que la charge de la dette s’envole plus (elle vient de dépasser les 50 milliards, soit peu ou prou le budget de l’Éducation nationale) et devienne le premier poste de dépenses de l’État. L’effet serait immédiat: l’incapacité de pouvoir financer, faute de marges de manœuvre, des politiques publiques comme l’éducation, la santé ou les retraites.
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Bertille Bayart: «La France victime d’un Covid (très) long»
CHRONIQUE - La gestion de la pandémie a ancré un nouveau paradigme: la dépense est devenue une vertu.
Agnès Verdier-Molinié: «Il faut indexer tout de suite le barème de l’impôt sur le revenu sur la vraie inflation!»
TRIBUNE - Alors que la première ministre prononce mercredi son discours de politique générale à l’Assemblée, la directrice générale de la Fondation iFrap (think-tank libéral) estime que les Français subissent des augmentations d’impôts indolores liées à la forte hausse des prix.
Le Figaro
À Sloviansk et Bakhmout, en attendant l’assaut de l’armée russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
Pierre AvrilREPORTAGE - Après la chute de Lyssytchansk, ces localités du Donbass encore sous contrôle des troupes ukrainiennes subissent le feu redoublé de l’artillerie ennemie.
Envoyé spécial à Sloviansk et Bakhmout
Des flammes s’élèvent en tourbillons au-dessus du marché de Sloviansk, et l’épaisse fumée noire qui se dégage de l’incendie est visible à des kilomètres à la ronde. Le centre commercial, situé à proximité du centre-ville, abritait divers magasins, des fruits et légumes aux produits d’entretien de véhicules. Une roquette russe vient de frapper l’enceinte, sans faire de victime. «Je peux dire que j’ai eu de la chance», soupire un employé choqué qui, sorti dix minutes avant de l’enceinte du marché, a assisté à l’explosion en spectateur. Plus au nord de la ville, cible régulière des bombardements russes, c’est un pâté entier de maison d’un quartier résidentiel qui a été endommagé mardi, et les toitures qui ont été éventrées. La trace fraîche d’un impact, similaire à celle d’une bombe à fragmentation, est visible sur la chaussée.
Bardan, un adolescent, vient s’enquérir de l’état de la maison où travaillait son père, transporté à l’hôpital. Les voisins le dissuadent d’entrer dans la propriété, dont le sol recèle potentiellement, des sous-munitions menaçant d’exploser. Il y a à peine une heure, le père et un artisan réparaient le toit d’une maison lorsque l’engin est tombé. «Le second a été pris dans les flammes. Les gens criaient pour qu’on lui apporte une couverture, et qu’on l’enroule autour de son corps», témoigne anonymement une voisine, alors que les premiers pompiers s’affairent autour de la scène.
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Au total, les explosions ont fait deux morts et sept blessés mardi dans cette ville autrefois peuplée de 100.000 habitants. «On peut dire que c’est un cadeau des Russes à l’occasion de l’anniversaire de la libération de Sloviansk», grince Galina, en référence au 5 juillet 2014. Ce jour-là, les forces ukrainiennes reprenaient cette cité du Donbass après deux mois d’occupation par les forces séparatistes et leurs parrains russes.
Six ans plus tard, l’horloge semble remonter le temps. Après avoir conquis dimanche le verrou urbain de Lyssytchansk, soixante kilomètres plus à l’est, les forces de Moscou poursuivent leur offensive dans le Donbass. La ville de Sloviansk constitue leur cible prioritaire, suivie de Kramatorsk, à dix kilomètres plus au sud. À partir de ces deux villes, menacées d’être prises en étau, le front est très découpé, distant de six à quinze kilomètres. Leur prise permettrait à Vladimir Poutine de parachever la conquête territoriale du Donbass et d’offrir aux deux républiques séparatistes de Donetsk et Louhansk (DNR et LNR), autoproclamées en 2014, un territoire complet.
Sloviansk s’annonce comme «la prochaine bataille clé dans la lutte pour le Donbass», rapportent les services de renseignements britanniques dans leur dernier bulletin. «La stratégie russe restera la même, basée sur des bombardements massifs et indiscriminés précédant l’infanterie, ce sera un processus très lent qui durera des mois, selon l’ampleur quantitative de l’aide occidentale», prédit pour sa part Mikola Bielieskov, analyste à l’Institut militaire des recherches stratégiques, rattaché à la présidence ukrainienne.
Comme de coutume, le Kremlin précède ses offensives de messages censés les justifier. Mardi, le ministère russe de la Défense a accusé les forces ukrainiennes d’avoir déversé 6000 litres «d’agents chimiques toxiques» et notamment du chlore dans une station de filtration de la centrale thermique de Sloviansk. Leur but serait de faire sauter le site à l’arrivée des soldats russes, au risque de provoquer un «désastre» écologique. Plus sûrement, le rythme des frappes russes s’accélère, poussant les autorités à intensifier leurs appels à la population à évacuer.
Maintenant ça ne rigole plus, les bombardements frappent le centre, on n’a plus le choix
Mercredi, à dix heures, des minibus affrétés par une ONG américaine, avec à leur bord 106 personnes, ont quitté Sloviansk en direction de Dnipro puis Rivne, plus à l’ouest. La veille, ils étaient 160. Lioudimila pleure en serrant dans ses bras l’un de ses jumeaux de 6 ans, qu’elle confie à la garde de son fils aîné de 19 ans. Cette dame coquette doit rester pour veiller sur sa mère, actuellement en réanimation à l’hôpital. «Maintenant ça ne rigole plus, les bombardements frappent le centre, on n’a plus le choix», lâche Vitaly, qui a accompagné sa femme jusqu’à la grande place de la ville avec sa fille adoptive, enceinte. Lui-même s’apprête à rejoindre le front.
Albina, orpheline de 14 ans, part avec ses grands-parents. Les larmes aux yeux, une septuagénaire laisse son mari et son fils à Sloviansk. Ces réfugiés ont pris la décision de fuir, dans les tout derniers jours, tout en étant angoissées à l’idée d’abandonner leur maison et leurs animaux domestiques. Menacées plus directement, deux collègues employées de la base militaire se sont décidées conjointement, mardi soir, à faire leurs valises. «Le bruit des bombes me vrillait la tête. Même avec les médicaments, je n’arrivais plus à supporter ce vacarme» , soupire pour sa part Andrei, 62 ans.
Fatigue morale et physique
À Bakhmout, les évacuations ont également commencé, mais à un rythme trop lent, déplore le vice-maire, Maxim Soutkovyi. La prise de cette ville, située plus au sud, renforcerait la tenaille autour de Kramatorsk et Sloviansk. L’élu comptabilise seulement 20 départs pour la journée de lundi. «C’est trop peu. Nous aimerions que beaucoup plus de gens aient quitté le coin au moment de l’assaut. Nous les exhortons, non pas en raison de considérations politiques mais humanitaires, afin qu’ils sauvent leurs vies et ne gênent pas le travail des militaires», explique-t-il. 20.000 personnes, souvent «les plus âgées et les plus démunies», restent à Bakhmout, sur 80.000 habitants.
Sur le plan militaire, les forces de Kiev se préparent tant bien que mal à encaisser l’assaut. Sur la route de Kramatorsk à Sloviansk, on croise deux chars qui semblent encore avoir peu servi. Le long de la chaussée, des tranchées ont été fraîchement creusées. C’est aussi le cas plus en arrière de la ligne de front. À l’ombre d’un bosquet ou dans la cour d’un immeuble, on croise fréquemment de petites unités, qui se reposent ou rejoignent leurs positions.
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«On va essayer de pas les laisser passer», promet Volodymir, armé d’un poignard et d’une kalachnikov, avant de retrouver discrètement ses camarades, camouflés à l’écart, de l’autre côté de la route. À la sortie de Bakhmout, en direction de Lyssytchansk et du territoire contrôlé par les Russes, un étrange silence, ponctué de rares détonations, entoure le dernier check-point ukrainien. «Après quatre mois de guerre, on accuse la fatigue moralement et physiquement mais l’ardeur combative reste la même», assure «Fizrouk», un professeur de gym volontaire qui a rejoint l’armée ukrainienne en tant que volontaire, et qui commande cette petite unité.
Dans cette région du Donbass, traditionnellement russophone et russophile, la tâche de ces combattants, parfois venus de l’ouest du pays et à l’humeur nationaliste, se révèle délicate. Ceux-ci s’inquiètent des atermoiements occidentaux en matière de livraison d’armes et mettent en doute la sincérité des soutiens français et allemand à la cause ukrainienne. Ils se plaignent parallèlement d’être entourés d’ennemis de l’intérieur. «Là-bas, c’est les amis du monde russe», ironise «Fizrouk», en désignant plus à l’est la poignée d’habitants accrochés à leur petit village ukrainien sur la route de Lyssytchansk.
Résistants de cœur et collaborateurs potentiels
Il n’est pourtant nul besoin de s’aventurer si loin pour croiser cette minorité discrète et influente. Économiste de formation et responsable de service au sein de la mairie de Bakhmout, Karina accuse l’État ukrainien d’avoir troublé la paix et l’ordre instaurés durant huit ans, selon elle, par les séparatistes prorusses de la DNR (Donetsk). Ce sont «les nôtres», dit-elle, et leur mission serait, seule, entravée par l’artillerie de Kiev. Elle refuse de reconnaître que ces entités obéissent en tout point au Kremlin.
Dans un discours confus, la dame qui se dit «pas idiote» et affirme, à l’occasion d’une pause cigarette, «bien connaître» l’ennemi occidental, reproche au gouvernement allemand d’avoir «récemment légalisé la prostitution (sic)» et aux hommes politiques européens de se promener «au bras de prostituées». Le maire adjoint de Bakhmout, Maxim Soutkovyi, ne semble pas surpris de compter de tels collaborateurs dans ses rangs. Dans l’hypothèse où ces derniers professeraient leurs opinions à haute voix, il suggère de saisir «les autorités compétentes».
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Même à Sloviansk, dans les petits cars de réfugiés partis mercredi matin, se mêlent des résistants de cœur et des collaborateurs potentiels, selon les témoignages recueillis par Le Figaro. «Tout ça constitue un énorme problème», estime Dmitro, un lieutenant-colonel originaire de Jytomyr, à l’ouest de Kiev, qui supervise le principal check-point surplombant la grande ville du Donbass. «Imaginez les conséquences militaires au moment des combats rapprochés, si la population est acquise à Poutine…», laisse deviner l’officier.
Il faudrait au moins les stopper et stabiliser la ligne de front. Mais au lieu de cela on recule petit à petit
D’autres sources minimisent ce danger, expliquant que la population russophile se révèle majoritairement «passive». Dmitro s’interroge par ailleurs sur l’ampleur du soutien politique européen à l’Ukraine, craignant que les armements occidentaux ne suffisent pas à contrer l’avancée russe. «Il faudrait au moins les stopper et stabiliser la ligne de front. Mais au lieu de cela on recule petit à petit. Ailleurs, sur d’autres fronts (comme dans le Sud, NDLR), nos conquêtes sont minimes.»
«Ce ne sont pas quatre Himars (lance-roquettes multiples américains, NDLR) qu’il nous faudrait mais des dizaines», renchérit Volodymyr, un agent du renseignement, membre du bataillon de la Liberté. Ce dernier se félicite néanmoins que les forces ukrainiennes aient récemment détruit des stocks d’armes russes. En appelant de manière répétée les Occidentaux à livrer des lance-missiles et des systèmes de défense aérienne, le gouvernement ukrainien laisse entendre que le temps joue contre lui.
Dans la région de Louhansk conquise par Moscou, «le Kremlin tentera d’organiser le plus vite possible un référendum d’annexion, sans attendre que nous recevions les armes. Si bien qu’au moment de notre contre-offensive, la Russie aura lancé depuis longtemps son opération de propagande. Ainsi elle pourra dire que l’Ukraine attaque la Russie», redoute le gouverneur loyaliste de Louhansk, Sergueiï Gaïdaï. Mardi déjà, la ville de Moscou a annoncé son intention de baptiser du nom de «République populaire de Louhansk» une zone urbaine adjacente à la célèbre artère Novy Arbat. À deux pas de l’ambassade britannique, soit un vilain pied de nez adressé à l’un des deux pays les plus engagés derrière la cause ukrainienne.
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Ils ont embrassé un métier qui a du sens... et ils en sont revenus
TÉMOIGNAGES - Après avoir tenté une reconversion professionnelle pour enfin se sentir utile, ils sont revenus sur leurs pas. Après des déceptions, ils veulent retrouver leur routine, leur salaire et leur confort de vie.
Il y a deux ans, Jérémy, 39 ans, a quitté son poste d'ingénieur commercial grand compte pour devenir ébéniste. Celui qui jusqu'à maintenant était «coincé derrière un écran toute la journée», est alors attiré par une idée : celle de passer d'une vie de bureau au travail de ses mains. «La satisfaction de voir le fruit de son labeur devenir, exister sous ses yeux, en construisant un escalier pour un couple ou du mobilier pour un restaurant, par exemple… Tout cela me séduisait», détaille-t-il. Sa formation achevée, il trouve un emploi dans le centre de la France. Après quelques mois qu'il compare à une «lune de miel où tout est beau», il déchante. Trop de travail, manque de temps pour les loisirs, moins d'argent aussi. En mai dernier, il retourne à La Défense. «Aujourd'hui, tout doit faire sens ; ses loisirs, son métier, tout. Mais finalement, si l'épanouissement devient une chose imposée par la société, n'est-ce pas le serpent qui se mord la queue ? Si je suis plus heureux avec un job pas passionnant mais pas prise de tête et qui me permet de m'épanouir dans mes vacances et avoir du temps pour mes enfants, pourquoi devrais-je me sentir coupable ?», s'interroge-t-il.
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Jérémy n'est pas un cas isolé. Une journaliste mode devenue pâtissière à succès, un informaticien au bord du burn-out qui revit en apiculteur… Ces dernières années, les reconversions idylliques déclamées sous forme de contes de fée abondent. D'après les derniers sondages BVA, en France, près de la moitié des actifs (48%) affirment avoir au moins envisagé, si ce n'est réalisé, une reconversion professionnelle. Une envie de changement exacerbé par la crise sanitaire. Depuis la pandémie, près d'un actif sur 5 (18%) a commencé à se questionner sur la possibilité d'un changement sur le plan professionnel.
Le sens, nouveau standard de réussite
La principale motivation, citée par 58% de ces actifs, réside dans le besoin de donner du sens à leur travail. Le sens comme nouveau standard de réussite. Une fausse bonne idée à en croire Florence Meyer, coach certifiée en conduite de changement et auteure de Je réussis ma transition professionnelle (1). «On peut se tromper dans la perception du ''sens'' que l'on veut donner à son métier. En ce moment, beaucoup de cadres dirigeants partent avec des indemnités confortables et souhaitent saisir l'opportunité de faire de leur passion un métier. Bien souvent, ils s'aperçoivent qu'ils ne peuvent pas en vivre, ou alors à un prix trop élevé, notamment en termes de temps», témoigne-t-elle.
Bien souvent, ils s'aperçoivent qu'ils ne peuvent pas en vivre, ou alors à un prix trop élevé, notamment en termes de temps
De quoi pousser certains reconvertis à faire machine arrière. Mais quelle serait alors la bonne raison de changer de job ? «Le cas du “conflit de valeurs”, assure la coach. En clair, quand une personne ne se retrouve plus en phase avec les valeurs de son entreprise. C'est encore pire que de s'ennuyer ou de ne pas se sentir valorisé.» Avant de s'engager dans une transition radicale comme une reconversion, la professionnelle conseille d'ailleurs de commencer par changer d'entreprise. Un premier geste salutaire, selon la coach.
Élodie, 37 ans, aurait aimé recevoir un tel conseil, elle qui s'est re-re-convertie, de chargée de communication à professeure des écoles, à responsable des relations publiques. «Lors du premier confinement, en 2020, me retrouver au chômage technique et entendre que je ne faisais pas partie des professions utiles, m'a ébranlée. Je voulais un métier qui impacte la société, je voulais être utile», raconte-t-elle. Elle postule comme contractuelle de l'enseignement primaire, un statut permettant d'enseigner sans avoir le concours (les contractuels ne sont pas titulaires, ils occupent des postes vacants ou remplacent des enseignants absents). Arrive alors une première année de remplacements dans les Hauts-de-Seine : un jour avec des CE1, le lendemain en maternelle. Sans formation, elle se sent «au mieux comme un bouche-trou, au pire comme de la chair à canon envoyée au casse-pipe». La seconde année se passe auprès d'élèves de CM1, elle est plus stable mais tout aussi éreintante. «Je me suis perdue, laissée bouffer par l'enseignement. Je bossais 75 heures par semaine, entre les récrés à surveiller et les réunions, je n'avais même pas le temps d'une pause. J'ai enchaîné les cystites. Je ne voyais plus mes amis, pas le temps», énumère-t-elle. Et de conclure : «Être prof, c'est un sacerdoce, et c'est peut-être égoïste mais moi, ce que je veux, c'est une vie de qualité. Je ne veux pas penser à mon travail nuit et jour, je veux pouvoir déconnecter mentalement et vivre autrement que pour et par le travail».
Revenus insuffisants et incertitude du lendemain
À l'instar d'Élodie, d'après une étude nouvelleviepro de 2019, 2% des actifs ayant effectué une reconversion professionnelle n'ont pas obtenu la réussite escomptée. Première raison invoquée ? Des revenus insuffisants dans 38% des cas. S'ensuivent les problèmes de précarité (l'incertitude du lendemain dans 29% des cas), un déséquilibre entre les vies professionnelles et personnelles (pour 13%) ou encore un nouveau rythme de travail trop dense (6%). «Sans introspection, les problèmes vous suivent. Un bourreau de travail continuera à se surmener qu'importe son job», met en garde Florence Meyer.
Être prof, c'est un sacerdoce, et c'est peut-être égoïste mais moi, ce que je veux, c'est une vie de qualité
Loin d'être accablés par des espoirs déchus, ces deux cadres dynamiques partis se réinventer ne semblent pas regretter. Ils s'aperçoivent simplement qu'ils poursuivaient le mauvais rêve. «Dès lors qu'on en tire une leçon, ce n'est jamais un échec, et l'expérience mérite d'être vécue à condition que l'on ne s'endette pas pour des années», commente Florence Meyer.
Et puis finalement, sans ce passage à l'acte, les «et si» auraient hanté leur esprit. Aujourd'hui, Élodie est responsable des relations publiques d'un croisiériste. Celle qui voulait être «utile» consacre désormais une partie de ses vacances aux congés solidaires. Si de son côté, Jeremy a de nouveau endossé le costume de la Défense, il a aussi acheté un pavillon de banlieue. «Une ruine», dit-il, qu'il rénove de ses mains.
(1) Je réussis ma transition professionnelle, de Florence Meyer, (Éd. Trédaniel, 18,90 euros.
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On n'épargne pas les mêmes montants de la même façon selon son âge, son niveau de revenu et ses projets. Quels placements privilégier au fil de sa vie ? Quelles stratégies adopter ? Réponses avec Alix de Renty, banquier privé et cofondatrice de The Ladies Bank by ODDO BHF.
Le Figaro
«Je n’ai pas envie de devenir comme Gilles Verdez»: Gilles Favard hésite à rejoindre «Touche pas à mon poste» la saison prochaine
- Par
Damien Mercereau
- Mis à jour
le 08/07/2022 à 14:55
- Publié
le 08/07/2022 à 14:55
Apparu à trois reprises ces dernières semaines dans le talk-show de C8 animé et produit par Cyril Hanouna, l’ancien consultant de la chaîne L’Équipe pourrait revenir à la rentrée.
Le bilan de Gilles Favard dans «Touche pas à mon poste», ce sont trois joutes verbales très engagées avec Gilles Verdez. Le 12 mai dernier sur C8, le consultant de la chaîne L’Équipe était venu apporter son expertise pour un débat portant sur le comportement des supporters du club de football de Nice. Sa venue sur le plateau de l’émission de Cyril Hanouna avait viré au règlement de comptes avec Gilles Verdez. Ce dernier avait ouvertement exprimé sa rancœur contre lui. «Il m’a empêché de travailler, il m’a mis sur des listes noires, il a été violent avec des amis et des collègues qu’il a injuriés et bousculé», avait révélé le chroniqueur de «TPMP».
Les échanges d’amabilités avaient duré plusieurs minutes, puis de nouveau le lendemain dans l’émission, les deux hommes s’invectivant sous l’œil amusé de Cyril Hanouna. Lors de la dernière émission de la saison de «Touche pas à mon poste» le 23 juin, dans le cadre d’une séquence de réconciliation, Gilles Favard avait répondu aux nouvelles provocations de Gilles Verdez en révélant des histoires relatives à sa vie privée qui avaient eu le don de calmer radicalement ce dernier. «Je ne suis pas rancunier mais j’ai de la mémoire», avait néanmoins déclaré le consultant sportif en acceptant à demi-mot de se réconcilier.
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Non reconduit par la chaîne L’Équipe en tant qu’intervenant de l’émission «L’Équipe du Soir», Gilles Favard a révélé à Puremedias avoir été contacté par la production de «Touche pas à mon poste». «J’ai reçu une proposition, j’y réfléchis», a-t-il confié au sujet d’un poste de chroniqueur. «Mais quand je vois ce que fait Gilles Verdez, ce n’est pas très brillant. Je n’ai pas envie de devenir comme lui.» L’intéressé appréciera...
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Le Figaro
Un homme abattu par la police en plein centre-ville à Grenoble
L'homme était armé et circulait à scooter avec un autre individu lorsqu'il a été abattu.
Un homme de 24 ans qui circulait à scooter avec un passager armé a été tué jeudi 7 juillet en fin d'après-midi par la police dans le centre-ville de Grenoble, a-t-on appris de sources concordantes. Une source policière a indiqué à l'AFP que le conducteur du scooter, vêtu d'un gilet pare-balles, circulait en compagnie d'un passager armé d'une «arme longue». Ce dernier a «commencé à braquer son arme en direction de policiers» qui ont tiré à deux reprises, touchant le conducteur à la tête.
Le parquet a précisé que les occupants du scooter avaient croisé la route de deux fonctionnaires de police qui effectuaient une patrouille à pied vers 18h15, et qu'un jeune homme âgé de 24 ans, «connu des services de police», était décédé «sur place malgré les soins prodigués rapidement par les secours». L'autre occupant du scooter est lui parvenu «à prendre la fuite». Une «arme de type kalachnikov chargée a été retrouvée sur les lieux», dans le secteur du quartier Hoche, a encore précisé dans un communiqué le procureur adjoint de Grenoble Boris Duffau.
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Deux enquêtes ont été ouvertes. La première sur les faits de «tentative de meurtre sur personne dépositaire de l'autorité publique», confiée au service de police judiciaire de Grenoble, et la seconde a été confiée à l'IGPN sur les faits de coups mortels. «Le policier qui a fait usage de son arme a été placé en garde à vue et devrait être entendu dans la soirée par des enquêteurs de l'IGPN», a ajouté Boris Duffau, précisant qu'une autopsie serait réalisée vendredi matin.
Une autre source policière contactée par l'AFP a indiqué que, selon les premiers éléments de l'enquête, il s'agit de «faits de droit commun, pas du tout de terrorisme». Le théâtre des faits, situé en plein centre-ville, a été entièrement bouclé jeudi soir. Un cordon de sécurité a été établi et en milieu de soirée quelques dizaines de riverains et passants ont été maintenus à bonne distance par de nombreux policiers, a constaté sur place une journaliste de l'AFP.
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L'agression aurait été motivée après une manœuvre d'évitement d'un enfant dans le quartier Orgemont. Le chauffeur, âgé d'une trentaine d'années, se serait fait surprendre par le surgissement du bambin sur la chaussée, entraînant la colère de plusieurs témoins.
Paris : un dealer de crack à la tête d'un réseau dans le métro parisien interpellé
INFO LE FIGARO - L'homme, arrêté et placé en détention provisoire, est suspecté d'avoir monté un réseau de vente de stupéfiants autour de la gare Saint-Lazare.
Double meurtre près de Tarbes : «Les deux victimes s'étaient rapprochées sentimentalement», selon le procureur
Le principal suspect n'est autre que le mari et père des deux enfants d'une des victimes, avec qui il était en instance de divorce. Il a pris la fuite et demeure activement recherché en France et en Espagne.
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Paul Pogba arrive à Turin pour signer son retour à la Juve
EN COURS : Mis à jour le 8 juillet 2022 à 14:37
Après Angel Di Maria, Paul Pogba (29 ans). Le milieu de terrain s’est envolé pour Turin afin de finaliser son retour à la Juventus, comme le montre une vidéo postée sur ses réseaux sociaux ans laquelle il déclare : «C’est l’heure. On se voit bientôt.» Le Français, qui a défendu les couleurs des Bianconeri entre 2012 et 2016, avant d’être transféré à Manchester United pour 105 M€, devrait effectuer ses examens médicaux préalables à sa signature ce samedi, rapporte Fabrizio Romano. Le champion du Monde 2018, libre après la fin de son aventure chez les Red Devils, devrait ainsi s’engager gratuitement, hors prime à la signature. Exactement comme «ADM», qui a quitté le Paris Saint-Germain à la fin de son contrat et qui devrait officiellement signer avec la Vieille Dame dans les prochaines heures.
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L’AC Milan s’active pour Charles de Ketelaere
Auteur d’une excellente saison du côté du FC Bruges (14 buts et 7 passes décisives en 33 matches de Jupiler Pro League), Charles de Ketelaere est très courtisé, notamment par l’AC Milan. Et selon les indiscrétions dévoilées par Fabrizio Romano, les Rossoneri auraient décidé d’enclencher la deuxième afin de boucler l’opération rapidement. Les pourparlers, aussi bien avec la formation belge qu’avec le joueur, progresseraient bien, toujours selon notre confrère. Par ailleurs, le club lombard aurait aussi des vues sur Hakim Ziyech, annoncé sur le départ de Chelsea. Les prochains jours devraient être animés à San Siro.
Jack Wilshere prend sa retraite (officiel)
On s’y attendait, c’est désormais officiel : Jack Wilshere a décidé de tirer sa révérence à seulement 30 ans. «Ce fut une aventure incroyable remplie de tant de moments incroyables et je me sens privilégié d'avoir vécu tout ce que j'ai fait au cours de ma carrière. D'être le petit garçon qui tape dans un ballon dans le jardin, d'être capitaine de mon Arsenal bien-aimé et de jouer pour mon pays lors d'une Coupe du monde. J'ai vécu mon rêve», a-t-il notamment expliqué dans un message posté sur ses réseaux sociaux. Gêné par d’innombrables blessures ces dernières années, le milieu de terrain passé par Arsenal et West Ham sort d’une pige au Danemark, à l’Aarhus GF.
Jean Michaël Seri rejoint Hull City (officiel)
Libre après la fin de son aventure avec Fulham, Jean Michaël Seri (30 ans) s’est engagé avec Hull City (Championship, deuxième division anglaise), ont annoncé les Tigers ce vendredi dans un communiqué. Le milieu de terrain ivoirien a paraphé un contrat de trois ans, soit jusqu’en juin 2025. Lors de l’exercice précédent, l’ex-Niçois a participé à 33 matches de Championship (1 but, 6 passes décisives).
Samuel Lino signe cinq ans à l’Atlético Madrid (officiel)
Un renfort pour l’Atlético Madrid. Les Colchoneros ont officialisé ce vendredi l’arrivée de Samuel Lino en provenance du Gil Vicente FC. L’attaquant brésilien âgé de 22 ans s’est engagé avec la formation madrilène pour les cinq prochaines saisons, soit jusqu’en juin 2027. Lors de l’exercice précédent, il s’est illustré dans le championnat portugais en inscrivant 11 buts et en délivrant 5 passes décisives en 33 apparitions. C’est la deuxième recrue du club ibérique, après Axel Witsel, dont le recrutement a été annoncé ce mercredi.
Rodrygo va prolonger avec le Real Madrid
C’est confirmé. Rodrygo (21 ans) va prolonger son contrat avec le Real Madrid. «Oui, je vais prolonger le contrat. Le Real Madrid est mon rêve», a-t-il indiqué à ABC. Et d’après les dernières indiscrétions de Fabrizio Romano, le nouveau bail du Brésilien devrait être valable jusqu’en juin 2028. Il devrait aussi comprendre une clause libératoire particulièrement démotivante puisqu’elle celle-ci devrait s’élever à un milliard d’euros. Le jeune attaquant a contribué à la belle saison de la Maison Blanche avec notamment un doublé lors de la demi-finale retour de la Ligue des champions face à Manchester City.
Frenkie de Jong voudrait rester au Barça selon Ronald Koeman
Quel avenir pour Frenkie de Jong (25 ans) ? Poussé vers la sortie, le milieu de terrain aimerait poursuivre son aventure catalane. Une information confirmée par Ronald Koeman, son compatriote et ex-entraîneur : «J'ai beaucoup de contacts avec Frenkie et avec Memphis. Je connais la situation de Frenkie et il a déjà dit qu'il voulait rester. Son intention est de continuer au Barça. C'est la seule chose que je connaisse de sa situation», a indiqué le technicien néerlandais en marge d’un tournoi de golf, dans des propos rapportés par RMC Sport. L’ancien joueur de l’Ajax Amsterdam, qui a rejoint les Blaugrana en 2019 pour un montant de 86 M€, serait dans les petits papiers de Manchester United et de Chelsea.
Le transfert d’Alexander Djiku à Hoffenheim annulé ?
Alors que le RC Strasbourg Alsace s’était entendu avec Hoffenheim pour le transfert d’Alexander Djiku moyennant 6 M€, hors bonus, l’opération n’a pas pu être finalisée ce jeudi. Elle a même été mise entre parenthèses, voire annulée. L’Équipe révèle ce vendredi dans ses colonnes qu’un «problème de commission de l’agent, qui est aussi le frère du joueur, est apparu au dernier moment», entraînant le retrait du club allemand. Dans la soirée, «un revirement positif n’était pas écarté», précise le quotidien sportif. Âgé de 27 ans, le défenseur central ghanéen sort d’une belle saison avec la formation alsacienne (31 matches, 1 but en Ligue 1).
AC Ajaccio : Ghjuvanni Quilichini passe professionnel (officiel)
L’AC Ajaccio prépare son avenir. Le club corse a annoncé la signature du premier contrat professionnel de Ghjuvanni Quilichini. Âgé de 19 ans, il sera le troisième gardien de but de l’effectif ajaccien cette saison.
Pepe Reina fait son retour à Villarreal (officiel)
C’était annoncé, c’est officiel. Libre après la fin de son aventure à la Lazio Rome, Pepe Reina s’est engagé avec Villarreal pour une saison, soit jusqu’en juin 2023. Le gardien de but vétéran - 39 ans - retrouve ainsi le club dont il a défendu les couleurs entre 2002 et 2005, avant de s’envoler pour Liverpool. C’est une belle pioche pour le sous-marin jaune qui se renforce avec un élément de qualité et très expérimenté.
Manchester City annonce l’arrivée de Julian Álvarez
Recruté l’hiver dernier pour 17 M€, et laissé en prêt à River Plate, Julian Álvarez (22 ans) arrive à Manchester City ce week-end, a annoncé la formation mancunienne ce vendredi. «Son dernier match pour River a eu lieu jeudi lors du match retour de leur match des huitièmes de finale de la Copa Libertadores contre Velez Sarsfield, un match qui s'est terminé 0-0 et a vu Velez progresser 1-0 au total. Il sera dévoilé aux fans de City à la réception ouest dimanche, aux côtés des autres nouvelles recrues Erling Haaland , Kalvin Phillips et Stefan Ortega Moreno», indique le communiqué officiel des Citizens. L’avant-centre argentin s’est dit «convaincu» de pouvoir s’épanouir sous les ordres de Pep Guardiola. «Je suis tellement reconnaissant pour tout ce que River Plate a fait pour moi et je tiens à remercier les fans, le personnel et les joueurs pour leur soutien. Mais je suis maintenant concentré à 100% sur Manchester City. Je veux donner le meilleur de moi-même à ce club, aider mes coéquipiers et contribuer au succès de Manchester City», a-t-il ajouté. Julian Álvarez est considéré comme un joueur très prometteur.
Le Barça accélère pour César Azpilicueta
Le FC Barcelone passe la seconde. Après plusieurs semaines de négociations, les dirigeants catalans auraient accéléré ces dernières heures pour recruter César Azpilicueta, l’une des priorités de Xavi Hernández. D’après Mundo Deportivo, ils auraient rencontré Todd Boehly, le nouveau propriétaire de Chelsea, ce jeudi pour faire avancer le dossier. Avec l’idée de boucler l’opération avant samedi, jour où les Blues doivent s’envoler pour leur tournée américaine. Comme l’a indiqué The Guardian, le club londonien pourrait être tenté de proposer un échange de joueurs, incluant Sergiño Dest ou Frenkie de Jong, deux joueurs que Thomas Tuchel apprécierait. Âgé de 32 ans, le latéral droit espagnol a rejoint Chelsea il y a dix ans en provenance de l’Olympique de Marseille. Sera-t-il tenté par un départ ?
Juventus : Angel Di Maria passe sa visite médiale
Arrivé à Turin dans la nuit, Angel Di Maria (34 ans) est sur le point de s’engager avec la Juventus Turin. L’Argentin effectue actuellement les traditionnels examens médicaux préalables à sa signature, comme l’a indiqué la Vieille Dame sur ses réseaux sociaux. Libre depuis la fin de son aventure parisienne, le milieu offensif va donc découvrir la Serie A après avoir déjà évolué dans les championnats portugais, espagnol, anglais et français. Les conditions de son contrat n’ont pas encore fuité.
À VOIR AUSSI - La carrière incroyable d’Angel Di Maria au Paris Saint-Germain
Steven Bergwijn à l’Ajax, c’est fait (officiel)
C’est fait ! Steven Bergwijn est de retour à l’Ajax Amsterdam, comme l’a annoncé la formation néerlandaise ce vendredi matin. «L'Ajax a conclu un accord avec Tottenham Hotspur et Steven Bergwijn pour le transfert du Néerlandais. Bergwijn a signé un contrat avec l'Ajax qui prend effet immédiatement et durera cinq saisons, jusqu'au 30 juin 2027. L'Ajax versera une indemnité de transfert fixe de 31,25 millions d'euros au club anglais», indique le communiqué officiel. Les Lanciers, qui ont vu Sébastien Haller rejoindre le Borussia Dortmund, réalise un très beau coup pour renforcer leur secteur offensif. S’il n’a pas su s’imposer chez les Spurs, l’attaquant âgé de 24 ans a toutefois montré beaucoup de potentiel. Dans sa jeunesse, le Néerlandais était passé par l’académie des Lanciers.
Manchester United pousse pour Lisandro Martínez
Retrouvera-t-il son ex-entraîneur ? Excellent depuis plusieurs saisons à l’Ajax Amsterdam, Lisandro Martínez (24 ans) devrait selon toute vraisemblance quitter l’Eredivisie cet été. Arsenal serait sur les rangs et aurait accéléré ces derniers jours pour tâcher de le convaincre. Cependant, Manchester United serait récemment entré dans la danse. Erik ten Hag, qui l’a eu sous ses ordres durant plusieurs années, en aurait fait l’une de ses priorités cet été. Les Red Devils devraient ainsi s’activer dans les prochains jours pour s’attacher ses services. Comme l’a révélé Fabrizio Romano, le défenseur argentin serait «tenté» par des retrouvailles avec le technicien néerlandais ; mais pour le moment il n’aurait toujours pas repoussé l’intérêt des Gunners. La concurrence s’annonce rude.
Tottenham : l’arrivée de Clément Lenglet serait imminente
Ce n’est plus qu’une question de temps. Selon les dernières indiscrétions publiées par Fabrizio Romano, les documents administratifs relatifs au prêt de Clément Lenglet (27 ans) à Tottenham pour la saison 2022-2023 seraient prêts. Le défenseur central doit encore terminer ses examens médicaux avant de signer son contrat. L’opération ne comprend aucune option d’achat. Après de longs mois compliqués, l’ex-Nancéien a l’opportunité de rebondir chez les Spurs. Et peut-être, qui sait, de retrouver l’équipe de France en vue du Mondial 2022 au Qatar. En 2021-2022, le gaucher a participé à 20 rencontres de Liga.
Luka Jović s’envole pour la Fiorentina
Comme pressenti ces derniers Luka Jović (24 ans) va définitivement quitter le Real Madrid. Le très informé Fabrizio Romano rapporte que l’avant-centre est sur le point de s’envoler pour Florence pour y finaliser son transfert à la Fiorentina. Les deux clubs auraient conclu un accord dont les modalités n’ont pas encore fuité. L’opération comprendrait toutefois une clause de 50 % à la revente. Acheté 63 M€ à l’été 2019 à l’Eintracht Francfort, le Serbe ne s’est jamais imposé au sein de la Maison Blanche. En 51 matches disputés, toutes compétitions confondues, il n’a trouvé le chemin des filets qu’à 3 reprises. Chez la Viola, il devrait avoir l’occasion de se relancer.
Monza fonce sur Edinson Cavani
Monza, club de Silvio Berlusconi, voit les choses en grand. Après avoir recruté Matteo Pessina en prêt en provenance de l’Atalanta Bergame, Stefano Sensi en prêt en provenance de l’Inter Milan ou encore Andrea Ranocchia, libre après la fin de son contrat avec les Nerazzurri, la formation promue en Serie A s’attaque à un poisson encore plus gros. À en croire les révélations publiées par Sky Sport, Adriano Galliani, le président des Biancorossi, s’intéresserait à Edinson Cavani (35 ans) et aurait même discuté avec certains intermédiaires pour prendre la température. L’avant-centre uruguayen, dont l’aventure mancunienne vient de se terminer, est libre de s’engager avec le club de son choix. Il voudrait prendre le temps de la réflexion avant de décider de son avenir. Nul doute que les prétendants ne doivent pas manquer. Sera-t-il tenté par un retour en Serie A où il avait brillé, sous les maillots de Palerme et de Napoli, entre 2007 et 2013 ?
Le Paris Saint-Germain poursuit les négociations pour Gianluca Scamacca
Le Paris Saint-Germain ne le lâche pas. D’après les dernières indiscrétions publiées par Fabrizio Romano, les dirigeants parisiens devraient à nouveau discuter avec leurs homologues de Sassuolo ce vendredi pour le transfert de Gianluca Scamacca. «Les pourparlers entrent dans des étapes clés», précise notre confrère spécialisé dans le marché des transferts. Les Neroverdi attendraient une offre avoisinant les 50 M€ pour laisser partir leur pépite tandis que les Rouge et Bleu proposeraient pour le moment environ 40 M€. Un accord pourrait rapidement être conclu si les deux parties acceptent de faire un pas l’une vers l’autre. Âgé de 23, l’avant-centre italien est considéré comme l’un des joueurs les plus prometteurs à son poste. La saison dernière, il avait inscrit 16 buts en 36 apparitions en Serie A. Gianluca Scamacca pourrait remplacer à Paris Mauro Icardi qui est poussé vers la sortie.
À VOIR AUSSI - Messi, Neymar, Ramos : les coulisses de la reprise du Paris SG
Les infos à retenir de la veille
Manchester United se montre inflexible pour Ronaldo, mais…Porte close à Manchester United. Du moins en apparence… Absent ce jeudi pour le troisième jour consécutif à l’entraînement en raison d’un problème familial, Cristiano Ronaldo est décidé à quitter les Red Devils cet été, comme on l’a appris il y a quelques jours maintenant. Sauf que les dirigeants mancuniens ont réaffirmé qu’ils ne veulent pas le laisser partir, comme l’explique le Manchester Evening News. Deux salles, deux ambiances, avec Sky qui promet qu’il ne s’agit que d’une position de facade et que MU sera à l’écoute des offres pour CR7. «C’est l'un des joueurs les plus légendaires à avoir jamais joué pour le club, ils ne vont donc pas se lancer dans une guerre des mots ou une bagarre de transfert avec lui cet été. Cela conviendrait à toutes les parties si un accord pouvait être conclu», résume le journaliste Kaveh Solhekol. A noter que, selon le Telegraph, Ronaldo, 37 ans et sous contrat jusqu’en 2023, ne fera pas partie du groupe qui se rendra en stage en Thaïlande vendredi. Le club lui a en effet permis de rester en Europe afin de s’occuper de ses problèmes personnels.
LIRE AUSSI – PSG : Donnarumma numéro 1, Navas poussé vers la sortie
À VOIR AUSSI - Les buts marquants de Cristiano Ronaldo à la Juventus Turin
Accord avec l’Ajax pour Tagliafico à Lyon, mais…Après s’être fait chiper Tyrell Malacia par Manchester United, l’OL s’est lancé dans la course à la signature de Nicolás Tagliafico. Et les Gones ont déjà trouvé un accord avec l’Ajax Amsterdam à hauteur de 4 M€ à en croire L’Equipe, nos confrères précisant que le club cher au président Aulas doit désormais s’entendre avec l’international argentin de 29 ans. Lequel Tagliafico n’a pas encore donné sa réponse. Alejandro Grimaldo (Benfica), Pervis Estupinan (Villarreal) et Adrien Truffert (Rennes) sont également pistés, mais Nicolás Tagliafico, à l’Ajax depuis janvier 2018 et sous contrat jusqu’en 2023, représente la priorité de l’Olympique Lyonnais, assure-t-on. Interrogé en conférence de presse, Peter Bosz, le coach de l’OL, a simplement déclaré ceci : «On cherche un arrière gauche, mais il n'y a rien de nouveau. C'est une position importante et il est difficile de trouver le bon profil.»
LIRE AUSSI – PSG : Michut averti après avoir manqué un rendez-vous avec Campos
Clément Lenglet à Tottenham, ce serait faitC’est (quasiment) acté. Comme pressenti ces derniers jours, Clément Lenglet (27 ans) devrait s’engager avec Tottenham. Fabrizio Romano assure que les Spurs ont conclu un accord avec le FC Barcelone pour le prêt du défenseur central pour l’ensemble de la saison 2022-23. L’opération ne devrait pas comprendre d’option d’achat. Arrivé en Catalogne à l’été 2018 en provenance du Séville FC, l’international français, sous contrat jusqu’en juin 2026, n’a pas su s’imposer dans la durée au sein de l’effectif barcelonais.
Et aussi…Le PSG cherche «une porte de sortie» à NavasJérémy Gélin, de Rennes à Amiens (officiel)De Ligt dit oui au Bayern (Sky)Liverpool scelle l’avenir de Joe Gomez (officiel)Badredine Bouanani quitte la pépinière lilloise pour Nice (officiel)Junior Messias définitivement transféré à l’AC Milan (officiel)Le Barça attend une réponse du Bayern pour Lewandowski (Laporta)Leeds arrache Luis Sinisterra, un coup à 25 M€ (officiel)Gaël Clichy reste au Servette FC (officiel)Manchester City veut prolonger Riyad Mahrez (Romano)Chelsea en passe de finaliser le transfert de Raheem Sterling (divers)Christian Eriksen va rejoindre Manchester United (Romano)Issa Diop plus proche de Fulham que de l’OL (RMC)OM : Nemanja Radonjic prêté au Torino (officiel)Presnel Kimpembe ne sera pas retenu par le Paris Saint-Germain (L’Equipe)
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Paul Pogba arrive à Turin pour signer son retour à la Juve
Après Angel Di Maria, Paul Pogba (29 ans). Le milieu de terrain s’est envolé pour Turin afin de finaliser son retour à la Juventus, comme le montre une vidéo postée sur ses réseaux sociaux ans laquelle il déclare : «C’est l’heure. On se voit bientôt.» Le Français, qui a défendu les couleurs des Bianconeri entre 2012 et 2016, avant d’être transféré à Manchester United pour 105 M€, devrait effectuer ses examens médicaux préalables à sa signature ce samedi, rapporte Fabrizio Romano. Le champion du Monde 2018, libre après la fin de son aventure chez les Red Devils, devrait ainsi s’engager gratuitement, hors prime à la signature. Exactement comme «ADM», qui a quitté le Paris Saint-Germain à la fin de son contrat et qui devrait officiellement signer avec la Vieille Dame dans les prochaines heures.
À VOIR AUSSI - Le meilleur de Paul Pogba à la Juventus Turin
L’AC Milan s’active pour Charles de Ketelaere
Auteur d’une excellente saison du côté du FC Bruges (14 buts et 7 passes décisives en 33 matches de Jupiler Pro League), Charles de Ketelaere est très courtisé, notamment par l’AC Milan. Et selon les indiscrétions dévoilées par Fabrizio Romano, les Rossoneri auraient décidé d’enclencher la deuxième afin de boucler l’opération rapidement. Les pourparlers, aussi bien avec la formation belge qu’avec le joueur, progresseraient bien, toujours selon notre confrère. Par ailleurs, le club lombard aurait aussi des vues sur Hakim Ziyech, annoncé sur le départ de Chelsea. Les prochains jours devraient être animés à San Siro.
Jack Wilshere prend sa retraite (officiel)
On s’y attendait, c’est désormais officiel : Jack Wilshere a décidé de tirer sa révérence à seulement 30 ans. «Ce fut une aventure incroyable remplie de tant de moments incroyables et je me sens privilégié d'avoir vécu tout ce que j'ai fait au cours de ma carrière. D'être le petit garçon qui tape dans un ballon dans le jardin, d'être capitaine de mon Arsenal bien-aimé et de jouer pour mon pays lors d'une Coupe du monde. J'ai vécu mon rêve», a-t-il notamment expliqué dans un message posté sur ses réseaux sociaux. Gêné par d’innombrables blessures ces dernières années, le milieu de terrain passé par Arsenal et West Ham sort d’une pige au Danemark, à l’Aarhus GF.
Jean Michaël Seri rejoint Hull City (officiel)
Libre après la fin de son aventure avec Fulham, Jean Michaël Seri (30 ans) s’est engagé avec Hull City (Championship, deuxième division anglaise), ont annoncé les Tigers ce vendredi dans un communiqué. Le milieu de terrain ivoirien a paraphé un contrat de trois ans, soit jusqu’en juin 2025. Lors de l’exercice précédent, l’ex-Niçois a participé à 33 matches de Championship (1 but, 6 passes décisives).
Samuel Lino signe cinq ans à l’Atlético Madrid (officiel)
Un renfort pour l’Atlético Madrid. Les Colchoneros ont officialisé ce vendredi l’arrivée de Samuel Lino en provenance du Gil Vicente FC. L’attaquant brésilien âgé de 22 ans s’est engagé avec la formation madrilène pour les cinq prochaines saisons, soit jusqu’en juin 2027. Lors de l’exercice précédent, il s’est illustré dans le championnat portugais en inscrivant 11 buts et en délivrant 5 passes décisives en 33 apparitions. C’est la deuxième recrue du club ibérique, après Axel Witsel, dont le recrutement a été annoncé ce mercredi.
Rodrygo va prolonger avec le Real Madrid
C’est confirmé. Rodrygo (21 ans) va prolonger son contrat avec le Real Madrid. «Oui, je vais prolonger le contrat. Le Real Madrid est mon rêve», a-t-il indiqué à ABC. Et d’après les dernières indiscrétions de Fabrizio Romano, le nouveau bail du Brésilien devrait être valable jusqu’en juin 2028. Il devrait aussi comprendre une clause libératoire particulièrement démotivante puisqu’elle celle-ci devrait s’élever à un milliard d’euros. Le jeune attaquant a contribué à la belle saison de la Maison Blanche avec notamment un doublé lors de la demi-finale retour de la Ligue des champions face à Manchester City.
Frenkie de Jong voudrait rester au Barça selon Ronald Koeman
Quel avenir pour Frenkie de Jong (25 ans) ? Poussé vers la sortie, le milieu de terrain aimerait poursuivre son aventure catalane. Une information confirmée par Ronald Koeman, son compatriote et ex-entraîneur : «J'ai beaucoup de contacts avec Frenkie et avec Memphis. Je connais la situation de Frenkie et il a déjà dit qu'il voulait rester. Son intention est de continuer au Barça. C'est la seule chose que je connaisse de sa situation», a indiqué le technicien néerlandais en marge d’un tournoi de golf, dans des propos rapportés par RMC Sport. L’ancien joueur de l’Ajax Amsterdam, qui a rejoint les Blaugrana en 2019 pour un montant de 86 M€, serait dans les petits papiers de Manchester United et de Chelsea.
Le transfert d’Alexander Djiku à Hoffenheim annulé ?
Alors que le RC Strasbourg Alsace s’était entendu avec Hoffenheim pour le transfert d’Alexander Djiku moyennant 6 M€, hors bonus, l’opération n’a pas pu être finalisée ce jeudi. Elle a même été mise entre parenthèses, voire annulée. L’Équipe révèle ce vendredi dans ses colonnes qu’un «problème de commission de l’agent, qui est aussi le frère du joueur, est apparu au dernier moment», entraînant le retrait du club allemand. Dans la soirée, «un revirement positif n’était pas écarté», précise le quotidien sportif. Âgé de 27 ans, le défenseur central ghanéen sort d’une belle saison avec la formation alsacienne (31 matches, 1 but en Ligue 1).
AC Ajaccio : Ghjuvanni Quilichini passe professionnel (officiel)
L’AC Ajaccio prépare son avenir. Le club corse a annoncé la signature du premier contrat professionnel de Ghjuvanni Quilichini. Âgé de 19 ans, il sera le troisième gardien de but de l’effectif ajaccien cette saison.
Pepe Reina fait son retour à Villarreal (officiel)
C’était annoncé, c’est officiel. Libre après la fin de son aventure à la Lazio Rome, Pepe Reina s’est engagé avec Villarreal pour une saison, soit jusqu’en juin 2023. Le gardien de but vétéran - 39 ans - retrouve ainsi le club dont il a défendu les couleurs entre 2002 et 2005, avant de s’envoler pour Liverpool. C’est une belle pioche pour le sous-marin jaune qui se renforce avec un élément de qualité et très expérimenté.
Manchester City annonce l’arrivée de Julian Álvarez
Recruté l’hiver dernier pour 17 M€, et laissé en prêt à River Plate, Julian Álvarez (22 ans) arrive à Manchester City ce week-end, a annoncé la formation mancunienne ce vendredi. «Son dernier match pour River a eu lieu jeudi lors du match retour de leur match des huitièmes de finale de la Copa Libertadores contre Velez Sarsfield, un match qui s'est terminé 0-0 et a vu Velez progresser 1-0 au total. Il sera dévoilé aux fans de City à la réception ouest dimanche, aux côtés des autres nouvelles recrues Erling Haaland , Kalvin Phillips et Stefan Ortega Moreno», indique le communiqué officiel des Citizens. L’avant-centre argentin s’est dit «convaincu» de pouvoir s’épanouir sous les ordres de Pep Guardiola. «Je suis tellement reconnaissant pour tout ce que River Plate a fait pour moi et je tiens à remercier les fans, le personnel et les joueurs pour leur soutien. Mais je suis maintenant concentré à 100% sur Manchester City. Je veux donner le meilleur de moi-même à ce club, aider mes coéquipiers et contribuer au succès de Manchester City», a-t-il ajouté. Julian Álvarez est considéré comme un joueur très prometteur.
Le Barça accélère pour César Azpilicueta
Le FC Barcelone passe la seconde. Après plusieurs semaines de négociations, les dirigeants catalans auraient accéléré ces dernières heures pour recruter César Azpilicueta, l’une des priorités de Xavi Hernández. D’après Mundo Deportivo, ils auraient rencontré Todd Boehly, le nouveau propriétaire de Chelsea, ce jeudi pour faire avancer le dossier. Avec l’idée de boucler l’opération avant samedi, jour où les Blues doivent s’envoler pour leur tournée américaine. Comme l’a indiqué The Guardian, le club londonien pourrait être tenté de proposer un échange de joueurs, incluant Sergiño Dest ou Frenkie de Jong, deux joueurs que Thomas Tuchel apprécierait. Âgé de 32 ans, le latéral droit espagnol a rejoint Chelsea il y a dix ans en provenance de l’Olympique de Marseille. Sera-t-il tenté par un départ ?
Juventus : Angel Di Maria passe sa visite médiale
Arrivé à Turin dans la nuit, Angel Di Maria (34 ans) est sur le point de s’engager avec la Juventus Turin. L’Argentin effectue actuellement les traditionnels examens médicaux préalables à sa signature, comme l’a indiqué la Vieille Dame sur ses réseaux sociaux. Libre depuis la fin de son aventure parisienne, le milieu offensif va donc découvrir la Serie A après avoir déjà évolué dans les championnats portugais, espagnol, anglais et français. Les conditions de son contrat n’ont pas encore fuité.
À VOIR AUSSI - La carrière incroyable d’Angel Di Maria au Paris Saint-Germain
Steven Bergwijn à l’Ajax, c’est fait (officiel)
C’est fait ! Steven Bergwijn est de retour à l’Ajax Amsterdam, comme l’a annoncé la formation néerlandaise ce vendredi matin. «L'Ajax a conclu un accord avec Tottenham Hotspur et Steven Bergwijn pour le transfert du Néerlandais. Bergwijn a signé un contrat avec l'Ajax qui prend effet immédiatement et durera cinq saisons, jusqu'au 30 juin 2027. L'Ajax versera une indemnité de transfert fixe de 31,25 millions d'euros au club anglais», indique le communiqué officiel. Les Lanciers, qui ont vu Sébastien Haller rejoindre le Borussia Dortmund, réalise un très beau coup pour renforcer leur secteur offensif. S’il n’a pas su s’imposer chez les Spurs, l’attaquant âgé de 24 ans a toutefois montré beaucoup de potentiel. Dans sa jeunesse, le Néerlandais était passé par l’académie des Lanciers.
Manchester United pousse pour Lisandro Martínez
Retrouvera-t-il son ex-entraîneur ? Excellent depuis plusieurs saisons à l’Ajax Amsterdam, Lisandro Martínez (24 ans) devrait selon toute vraisemblance quitter l’Eredivisie cet été. Arsenal serait sur les rangs et aurait accéléré ces derniers jours pour tâcher de le convaincre. Cependant, Manchester United serait récemment entré dans la danse. Erik ten Hag, qui l’a eu sous ses ordres durant plusieurs années, en aurait fait l’une de ses priorités cet été. Les Red Devils devraient ainsi s’activer dans les prochains jours pour s’attacher ses services. Comme l’a révélé Fabrizio Romano, le défenseur argentin serait «tenté» par des retrouvailles avec le technicien néerlandais ; mais pour le moment il n’aurait toujours pas repoussé l’intérêt des Gunners. La concurrence s’annonce rude.
Tottenham : l’arrivée de Clément Lenglet serait imminente
Ce n’est plus qu’une question de temps. Selon les dernières indiscrétions publiées par Fabrizio Romano, les documents administratifs relatifs au prêt de Clément Lenglet (27 ans) à Tottenham pour la saison 2022-2023 seraient prêts. Le défenseur central doit encore terminer ses examens médicaux avant de signer son contrat. L’opération ne comprend aucune option d’achat. Après de longs mois compliqués, l’ex-Nancéien a l’opportunité de rebondir chez les Spurs. Et peut-être, qui sait, de retrouver l’équipe de France en vue du Mondial 2022 au Qatar. En 2021-2022, le gaucher a participé à 20 rencontres de Liga.
Luka Jović s’envole pour la Fiorentina
Comme pressenti ces derniers Luka Jović (24 ans) va définitivement quitter le Real Madrid. Le très informé Fabrizio Romano rapporte que l’avant-centre est sur le point de s’envoler pour Florence pour y finaliser son transfert à la Fiorentina. Les deux clubs auraient conclu un accord dont les modalités n’ont pas encore fuité. L’opération comprendrait toutefois une clause de 50 % à la revente. Acheté 63 M€ à l’été 2019 à l’Eintracht Francfort, le Serbe ne s’est jamais imposé au sein de la Maison Blanche. En 51 matches disputés, toutes compétitions confondues, il n’a trouvé le chemin des filets qu’à 3 reprises. Chez la Viola, il devrait avoir l’occasion de se relancer.
Monza fonce sur Edinson Cavani
Monza, club de Silvio Berlusconi, voit les choses en grand. Après avoir recruté Matteo Pessina en prêt en provenance de l’Atalanta Bergame, Stefano Sensi en prêt en provenance de l’Inter Milan ou encore Andrea Ranocchia, libre après la fin de son contrat avec les Nerazzurri, la formation promue en Serie A s’attaque à un poisson encore plus gros. À en croire les révélations publiées par Sky Sport, Adriano Galliani, le président des Biancorossi, s’intéresserait à Edinson Cavani (35 ans) et aurait même discuté avec certains intermédiaires pour prendre la température. L’avant-centre uruguayen, dont l’aventure mancunienne vient de se terminer, est libre de s’engager avec le club de son choix. Il voudrait prendre le temps de la réflexion avant de décider de son avenir. Nul doute que les prétendants ne doivent pas manquer. Sera-t-il tenté par un retour en Serie A où il avait brillé, sous les maillots de Palerme et de Napoli, entre 2007 et 2013 ?
Le Paris Saint-Germain poursuit les négociations pour Gianluca Scamacca
Le Paris Saint-Germain ne le lâche pas. D’après les dernières indiscrétions publiées par Fabrizio Romano, les dirigeants parisiens devraient à nouveau discuter avec leurs homologues de Sassuolo ce vendredi pour le transfert de Gianluca Scamacca. «Les pourparlers entrent dans des étapes clés», précise notre confrère spécialisé dans le marché des transferts. Les Neroverdi attendraient une offre avoisinant les 50 M€ pour laisser partir leur pépite tandis que les Rouge et Bleu proposeraient pour le moment environ 40 M€. Un accord pourrait rapidement être conclu si les deux parties acceptent de faire un pas l’une vers l’autre. Âgé de 23, l’avant-centre italien est considéré comme l’un des joueurs les plus prometteurs à son poste. La saison dernière, il avait inscrit 16 buts en 36 apparitions en Serie A. Gianluca Scamacca pourrait remplacer à Paris Mauro Icardi qui est poussé vers la sortie.
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Les infos à retenir de la veille
Manchester United se montre inflexible pour Ronaldo, mais…Porte close à Manchester United. Du moins en apparence… Absent ce jeudi pour le troisième jour consécutif à l’entraînement en raison d’un problème familial, Cristiano Ronaldo est décidé à quitter les Red Devils cet été, comme on l’a appris il y a quelques jours maintenant. Sauf que les dirigeants mancuniens ont réaffirmé qu’ils ne veulent pas le laisser partir, comme l’explique le Manchester Evening News. Deux salles, deux ambiances, avec Sky qui promet qu’il ne s’agit que d’une position de facade et que MU sera à l’écoute des offres pour CR7. «C’est l'un des joueurs les plus légendaires à avoir jamais joué pour le club, ils ne vont donc pas se lancer dans une guerre des mots ou une bagarre de transfert avec lui cet été. Cela conviendrait à toutes les parties si un accord pouvait être conclu», résume le journaliste Kaveh Solhekol. A noter que, selon le Telegraph, Ronaldo, 37 ans et sous contrat jusqu’en 2023, ne fera pas partie du groupe qui se rendra en stage en Thaïlande vendredi. Le club lui a en effet permis de rester en Europe afin de s’occuper de ses problèmes personnels.
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Accord avec l’Ajax pour Tagliafico à Lyon, mais…Après s’être fait chiper Tyrell Malacia par Manchester United, l’OL s’est lancé dans la course à la signature de Nicolás Tagliafico. Et les Gones ont déjà trouvé un accord avec l’Ajax Amsterdam à hauteur de 4 M€ à en croire L’Equipe, nos confrères précisant que le club cher au président Aulas doit désormais s’entendre avec l’international argentin de 29 ans. Lequel Tagliafico n’a pas encore donné sa réponse. Alejandro Grimaldo (Benfica), Pervis Estupinan (Villarreal) et Adrien Truffert (Rennes) sont également pistés, mais Nicolás Tagliafico, à l’Ajax depuis janvier 2018 et sous contrat jusqu’en 2023, représente la priorité de l’Olympique Lyonnais, assure-t-on. Interrogé en conférence de presse, Peter Bosz, le coach de l’OL, a simplement déclaré ceci : «On cherche un arrière gauche, mais il n'y a rien de nouveau. C'est une position importante et il est difficile de trouver le bon profil.»
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Clément Lenglet à Tottenham, ce serait faitC’est (quasiment) acté. Comme pressenti ces derniers jours, Clément Lenglet (27 ans) devrait s’engager avec Tottenham. Fabrizio Romano assure que les Spurs ont conclu un accord avec le FC Barcelone pour le prêt du défenseur central pour l’ensemble de la saison 2022-23. L’opération ne devrait pas comprendre d’option d’achat. Arrivé en Catalogne à l’été 2018 en provenance du Séville FC, l’international français, sous contrat jusqu’en juin 2026, n’a pas su s’imposer dans la durée au sein de l’effectif barcelonais.
Et aussi…Le PSG cherche «une porte de sortie» à NavasJérémy Gélin, de Rennes à Amiens (officiel)De Ligt dit oui au Bayern (Sky)Liverpool scelle l’avenir de Joe Gomez (officiel)Badredine Bouanani quitte la pépinière lilloise pour Nice (officiel)Junior Messias définitivement transféré à l’AC Milan (officiel)Le Barça attend une réponse du Bayern pour Lewandowski (Laporta)Leeds arrache Luis Sinisterra, un coup à 25 M€ (officiel)Gaël Clichy reste au Servette FC (officiel)Manchester City veut prolonger Riyad Mahrez (Romano)Chelsea en passe de finaliser le transfert de Raheem Sterling (divers)Christian Eriksen va rejoindre Manchester United (Romano)Issa Diop plus proche de Fulham que de l’OL (RMC)OM : Nemanja Radonjic prêté au Torino (officiel)Presnel Kimpembe ne sera pas retenu par le Paris Saint-Germain (L’Equipe)
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Le Figaro
Couple: quand faut-il partir, quand faut-il se battre?
Tiphaine HonnetNOS CONSEILS PSYCHOLOGIE - Conflits, baisse de désir et ressentiments s'immiscent parfois tel un grain de sable dans la mécanique bien huilée de la relation amoureuse. Comment savoir s'il faut agiter le drapeau rouge ou le pavillon blanc ? Deux thérapeutes aident à se poser les bonnes questions.
«Couple: quand faut-il partir, quand faut-il se battre?» fait partie des articles préférés des abonnés du Figaro. Nous vous proposons de le découvrir ou de le relire.
La relation amoureuse est loin d'être un long fleuve tranquille. Elle s'apparente plutôt à un électrocardiogramme, avec des hauts, des bas et puis d'autres moments où la ligne stagne. Parfois la tiédeur du quotidien l'emporte sur la passion. Des désaccords peuvent apparaître pour ne jamais disparaître. Ce dysfonctionnement est-il passager ou bien de mauvais augure ? Comment savoir s'il faut plier bagage ou rester pour réparer, reconstruire le couple ? Où se trouve la frontière entre concession et séparation ?
À lire aussi » Mon couple est mort à la minute où mon enfant est né: des parents racontent
Un seuil de tolérance en déclin
Selon Camille Rochet, psychologue et thérapeute de couple, la question de la séparation émerge là où le sentiment de souffrance commence et se répète. «Cela va bien au-delà d'une divergence d'opinion sur le rangement ou une autre problématique du quotidien, c'est une accumulation, explique-t-elle. Le niveau de tolérance de la situation, du rapport au partenaire baisse dangereusement et si cela perdure, nous plonge dans une forme de désespoir.»
Avant même d'envisager la rupture, la spécialiste recommande de tenir au courant le conjoint de l'impasse face à laquelle on se trouve confronté. «Il ne s'agit pas de déverser un flot de reproches mais plutôt de questionner le partenaire, de lui demander son ressenti, s'il en est arrivé aux mêmes conclusions que nous, liste la psychologue. Il faut aller au bout des possibles pour se donner toutes les chances.»
La séparation doit être irrémédiablement envisagée quand le respect, la dignité de l'autre est piétinée, comme c'est le cas dans des situations d'addiction, de violences conjugales et dans certaines situations d'infidélité où il y a récidive
Sans grande surprise, la communication apparaît comme l'un des leviers majeurs du couple. «Si le dialogue est difficile, si on peine à évoquer notre souffrance auprès du partenaire, il est bon de s'interroger sur ces limitations», souligne Anne Sauzède-Lagarde, psychothérapeute spécialisée en Gestalt thérapie et cofondatrice de l'École du couple (1).
Cet indicateur est d'autant plus alarmant quand il se produit dans une relation toxique. «La séparation doit être irrémédiablement envisagée quand le respect, la dignité de l'autre est piétinée, comme c'est le cas dans des situations d'addiction, de violences conjugales et dans certaines situations d'infidélité où il y a récidive», signale Camille Rochet.
Poison insidieux
Parfois, la crise se produit à bas bruit et impacte tel un poison insidieux les sentiments à l'égard de l'autre. De sorte que l'on se demande si notre affection mutuelle a évolué vers une complicité amicale, voire une joyeuse colocation, au détriment du couple. «Il existe une confusion entre l'excitation sexuelle et l'amour, note la psychologue. En cas de baisse de libido, on en conclut trop rapidement que le sentiment amoureux s'est envolé. Or, si la lune de miel ne dure pas en termes d'explosion, d'intensité, le désir de l'autre –pas uniquement sexuel mais dans son entièreté – doit, a minima, perdurer». «Plus que l'amour, l'attachement, l'estime de l'autre est une condition nécessaire à la vie commune et à son bien-être durable», renchérit Anne Sauzède-Lagarde.
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Enfants et achat immobilier
Rompre est une décision a fortiori vertigineuse quand les deux parties sont engagées, via un achat immobilier par exemple, et notamment quand elles ont fondé une famille. «Si on a des enfants, en particulier en bas âge, la responsabilité parentale ne doit pas être écartée du processus de réflexion mais elle ne doit pas non plus être la seule motivation à rester dans la relation», nuance la psychothérapeute gestaltiste.
Même si l'émotion m'a lâché(e), il faut examiner les conséquences d'une potentielle séparation et se demander si on a envie concrètement que la situation s'améliore, si on est prêt à changer pour tout faire évoluer
Pour que ce questionnement soit le plus fécond possible et pour éviter les maladresses sous le coup de l'impulsion, la psychologue Camille Rochet invite à sonder au préalable notre volonté à réparer (ou non) les choses. «Même si l'émotion m'a lâché(e), il faut examiner les conséquences d'une potentielle séparation et se demander si on a envie concrètement que la situation s'améliore, si on est prêt à changer pour tout faire évoluer», propose la thérapeute de couple.
Tout redéfinir avec un regard extérieur
Un regard tiers va aussi amener de l'objectivité à ce raisonnement. «Certains patients demandent conseil à leurs enfants quand ils sont adultes, s'ils ont souffert de la relation de leurs parents, observe Camille Rochet. Ou bien se tournent vers des amis, des gens de confiance pour bénéficier d'un autre regard sur leur couple et sur leur comportement vis-à-vis du partenaire.»
Autre possibilité, plus professionnelle et plébiscitée en cas de crise: la thérapie de couple. «Contrairement aux idées reçues, le thérapeute n'est pas là pour décider de l'issue de l'histoire amoureuse, précise la psychothérapeute Anne Sauzède-Lagarde. Son rôle est d'accompagner, poser un cadre, notifier les situations de souffrance et d'immobilisation.»
La thérapie offre un espace-temps au couple pour parler de l'avenir de la relation, des aspirations individuelles et de déterminer si ces deux facteurs coïncident, vivent sans que l'on se sente étouffé par l'un ou l'autre
Bon à savoir, la séance n'aboutit pas forcément sur une conciliation. «La thérapie offre un espace-temps au couple pour parler de l'avenir de la relation, des aspirations individuelles et de déterminer si ces deux facteurs coïncident, vivent sans que l'on se sente étouffé par l'un ou l'autre, détaille la cofondatrice de l'École du couple. Si c'est le cas, on accompagne la séparation dans le respect de l'autre, en essayant de faire accepter à la personne quittée l'idée que le couple n'existe plus, pour que cette décision soit acceptée dans un consentement mutuel.»
(1) Créer un couple durable, par Anne Sauzède-Lagarde et Jean-Paul Sauzède publié par InterEditions, 208 pages, 18,50€.
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Le Figaro
«Instants classiques» N°68 : Alcool, homophobie et réseaux sociaux, le chanteur d'opéra au défi du 2.0
Thierry HillériteauDu phonogramme à Instagram, nos stars lyriques se sont adaptées tant bien que mal à la société. Pas toujours pour le meilleur, comme le prouve ces derniers jours René Pape.
Chers abonnés,
Une question me taraude sur la route des festivals : les réseaux sociaux, dont bon nombre de musiciens nous répètent comme une litanie, depuis un quart de siècle, qu'ils sont devenus «le nerf de la guerre», et font partie de ces outils de communication dont chacun doit se saisir pour participer au renouvellement des publics, sont-ils vraiment un progrès pour le monde classique ? Il fut un temps où les artistes avaient l'assurance que la trace qu'ils laisseraient dans l'histoire de la musique se mesurait aux témoignages de leurs interprétations, offertes aux microsillons du phonogramme. Désormais, ils doivent compter sur l'empreinte que laisseront leurs épanchements sur Twitter, Facebook ou Instagram. Beaucoup revendiquent cette (omni)présence sur les réseaux sociaux comme une nécessité faite loi. Celle d'instaurer un contact plus direct avec leur communauté de fans. De s'affranchir du poids de la critique en se confrontant plus directement à l'opinion d'un très large public. Et de battre en brèche, notamment auprès de la jeune génération, les idées reçues qui freinent l'accès aux salles de concert et aux opéras. Mais cette métamorphose de la diva vers l'artiste lyrique 2.0 se fait-elle toujours pour le meilleur ? On est en droit d'en douter au regard du mauvais «buzz» dont fait l'objet, depuis quarante-huit heures, l'une des stars des barytons basses actuelles : René Pape.
RÉCAPITULONS. Le 26 juin dernier, plusieurs membres du Metropolitan Opera de New York s'associaient à la Marche des Fiertés (la NYC Pride) dans les rues de Manhattan, arborant les couleurs de la communauté LGBTQIA+, en défilant devant un char surmonté d'un casque viking et derrière une banderole au nom de la prestigieuse institution lyrique. Menés notamment par le contre-ténor Anthony Roth Costanzo et le ténor David Portillo. Si ce n'est pas la première fois que le Met s'associe à la Marche des fiertés new-yorkaise (façon de rappeler que l'opéra, contrairement à ce qu'en disait George Bernard Shaw, n'est pas toujours qu'une histoire de baryton qui veut tout faire pour empêcher un ténor de coucher avec une soprano), cela n'a pas été du goût du baryton basse René Pape. En réponse à la publication de photos du défilé sur le compte Facebook de l'institution, ce dernier a exprimé son mécontentement par plusieurs commentaires (retirés depuis mais dont les captures d'écran ont eu le temps de faire le tour des réseaux), aussi obscurs qu'hostiles envers l'initiative du Met et la communauté LGBTQIA+, annonçant par la même occasion sa décision de ne plus se produire à New York : «Waouh. Pour moi, voici une raison de ne pas revenir. Cher Met merci pour les 35 dernières années ! Ce que je vois maintenant… Horrible ! Des gens qui ne savent pas qui ils sont et utilisent cette formidable institution pour leur expliquer qui ils devraient être ! Et si l'explication ne convient pas, c'est le monde qui est mauvais ! Merci New York pour un grand moment dans un grand monde ! Maintenant tu n'es plus qu'un petit reliquat de ce que tu as été ! Je suis désolé pour cette ville merveilleuse ! Ok, à bientôt quelque part », pouvait-on notamment lire dans l'un d'entre eux.
CONSÉQUENCE ? Levée de boucliers sur les réseaux sociaux autour de ses propos jugés offensants et homophobes. Publication d'un communiqué très officiel du Staatsoper unter den Linden de Berlin condamnant ses propos et lui demandant de s'expliquer, rappelant que ses commentaires «ont causé une grande irritation dans la maison et parmi la direction. René Pape est un membre de longue date et apprécié de l'ensemble du Staatsoper Unter den Linden, que l'on peut actuellement voir sur notre scène, et la direction a recherché directement avec lui une discussion personnelle sur ces commentaires intolérables. Il est clair que l'homophobie et la discrimination de toute nature n'ont absolument pas leur place dans notre maison et ne seront pas acceptées.»
Et publication dans la foulée, sur son compte Facebook, d'une lettre d'excuses de René Pape à l'adresse de ses fans et de toute la communauté LGBTQIA+, annonçant être alcoolique et en pleine dépression ! «À mes chers amis, collègues et followers : je suis profondément désolé pour la douleur et la blessure que j'ai causées à tant de personnes par les commentaires que j'ai publiés sur Facebook. Il n'y a aucune excuse pour cela, et rien de tout cela ne correspond à ce que je ressens dans mon cœur. La déception que j'ai en moi-même et ce que j'ai dit est quelque chose que je ne dépasserai pas de sitôt, voire jamais. J'essayais de faire une déclaration sur ce que je ressens comme des actions performatives des maisons d'opéra, mais à la place, j'ai écrit des commentaires mal écrits qui semblaient remplis de haine pour une communauté qui m'a aimé et soutenu pendant des années, et pour qui j'ai de l'amour et du respect en retour», commence-t-il. Avant de poursuivre : «J'ai grandi dans l'ancienne Allemagne de l'Est. La haine et la division étaient des incendies attisés par un gouvernement au pouvoir pendant cette période. J'ai grandi dans l'ombre de celle-ci, et mon questionnement sur les actions et les vraies motivations des autres vient d'une partie sombre de moi-même dont je ne suis pas du tout fier. Cette erreur de jugement inexcusable s'est produite à un moment dont j'ai honte, et après tant d'années de lutte et de spéculation publique, je dois être honnête avec vous et avec moi-même. Je suis alcoolique et j'ai lutté contre la dépression depuis aussi longtemps que je me souvienne. Je me suis battu de temps en temps avec un démon qui fait ressortir le pire en moi. Il n'y a aucune excuse pour tout comportement qui en découle. Je n'ai pas de victoire durable sur ce démon, seulement une série de batailles gagnées et perdues.»
ET APRÈS ? Des déclarations qui divisent largement encore sur les réseaux sociaux, les uns se montrant plus que circonspects et le jugeant inexcusable, les autres le félicitant pour son courage... D'autres encore s'interrogeant sur d'éventuelles autres motivations pour son retrait de la scène new-yorkaise, liées à la guerre en Ukraine. Une chose est sûre, celui qui devait faire l'évènement à Paris à la rentrée en Sarastro, dans la reprise de La Flûte enchantée, s'annonce d’ores et déjà comme un sérieux caillou dans la chaussure de l'Opéra de Paris et de son directeur Alexander Neef. Depuis la remise, en février 2021, du fameux rapport sur la diversité corédigé par notre actuel Ministre de l'Éducation nationale Pap N'Diaye, Neef a fait de l'ouverture et de la lutte contre les discriminations et pour l'égalité une cause phare de son mandat... L'homophobie en fait partie.
D'ici-là, de l'eau aura bien coulé sous les ponts de la capitale. Mais les réseaux sociaux, eux, ont la mémoire longue...
Sur une note plus légère, voici, entre deux festivals, notre sélection de disques coups de cœur de la semaine. Bonne lecture, bonnes écoutes et bonnes (re)découvertes.
Le CD coup de coeur
Britten Sinfonia, Choir of Clare College, dir. William Vann... : Ralph Vaughan Williams, Pan's Anniversary (Albion Records). Six semaines. C'est le temps qu'il aura fallu à Ralph Vaughan Williams pour tricoter à la hâte, en 1905, la musique de cet Anniversaire de Pan, ou Les Fêtes du berger. Car contrairement à une idée largement répandue, l'Angleterre n'a pas attendu le début du renouveau baroque des années 1950 pour se réintéresser au genre bien particulier qu'est le Mask : cette forme théâtrale sertie de danses et d'intermèdes chantés qui précède l'avènement de l'opéra sur l'île d'Albion. Dès le début des années 1900, on ressuscite plusieurs de ces ouvrages datant du début du règne des Stuart. À l’instar du Pan's Anniversary de Ben Jonson, certes moins connu de ce côté-ci de la Manche que son rival William Shakespeare, mais qui n'en fut pas moins l'une des figures majeures et fondatrices du théâtre élisabéthain. Créée au tout début de l'année 1621, la pièce est au roi Jacques Ier ce que le Ballet Royal de la Nuit fut pour Louis XIV. Une invitation au rêve et à l'émerveillement, censée chanter par des figures allégoriques les louanges du souverain. Là où le jeune Louis apparaît pour la première fois de son long règne en Roi soleil, c'est sous les traits du Dieu Pan que s'illustre, en dansant, Jacques Ier, entouré de ses courtisans masqués en bergers ou grands prêtres. Le tout dans des décors grandioses signés par le scénographe - et architecte - star de la cour : Inigo Jones.
Vaughan Williams a 32 ans au moment où il reçoit la commande d'une nouvelle musique de scène pour la résurrection de ce Mask de Jonson. Fraîchement agrégé de musique, l'alumni de Cambridge n'est qu'un tout jeune compositeur. Il n'a rien écrit encore de notable, et travaille encore à l'édification de son English Hymnal, vaste chantier de collecte d'antiennes folkloriques (dont l'influence sur son travail autour du Pan's Anniversary sera évidente). C'est le conservateur du département musical du British Museum en personne, William Barclay Squire, qui a l'idée de le recommander pour ce travail auprès de la Société Shakespeare de Stratford-upon-Avon (la ville natale du dramaturge). C'est en effet à l'initiative de cette dernière qu'est exhumée la pièce de Jonson, pour une recréation le 24 avril 1905, jour anniversaire présumé de la naissance de Shakespeare (il fut baptisé le 26).
Contacté en mars, Ralph Vaughan Williams («RVW» pour nos voisins anglais) n'a que peu de temps. Celui qui s'est lié d'amitié dix ans plus tôt, sur les bancs du Royal College of Music, avec Gustav Holst, n'hésite pas à solliciter son camarade pour réorchestrer les danses. On fait aussi appel à une compagnie de musique et de danse traditionnelle locale pour ajouter quelques intermèdes folkloriques d'essence pastorale, à grand renfort de flûte, fiddle et tambourins. Vaughan Williams se concentrant sur la composition des imposantes hymnes chorales, dédiées à trois voix de femmes solistes (les nymphes) et au grand chœur, ainsi que sur la musique orchestrale. Le résultat est à la mesure des ambitions de la pièce originale de Jonson : foutraque mais délicieusement éclectique, inclassable et singulier. Et surtout portant déjà, autour des mots de Jonson qui fait rouler ses vers avec une musicalité qui n'a rien à envier à Shakespeare, la griffe RVW. Oscillant, même sous ses dehors parfois baroques, entre post-romantisme et impressionnisme avec une profusion de couleurs folkloriques.
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Pour ressusciter cette création, qui depuis 1905 n'avait jamais connu de tentative de reconstitution, le label Albion Records, fondé par la Société Ralph Vaughan Williams et tout entier dédié à la mémoire du compositeur dont on célèbre cette année les 150 ans, ne s'est rien refusé. Pas même la participation de deux des comédiens stars d'outre-Manche : Timothy West et son fils Samuel. Sous la baguette de William Vann, expert de la musique chorale d'outre-Manche - passé par les rangs du King's College de Cambridge, mais aussi réputé pour ses qualités de pianiste accompagnateur, les forces orchestrales et chorales du Britten Sinfonia et du chœur de Clare's College, à Cambridge, offrent une profusion de couleurs qui sert parfaitement la fraîcheur d'inspiration du jeune Vaughan Williams. L'arrangement pour chœur et octuor à cordes de la célèbre Fantasia sur un thème de Thomas Tallis, qui referme le disque parmi d'autres pièces chorales du compositeur inédites (dont deux hymnes écrits alors qu'il était encore étudiant), pourra quant-à-lui sembler plus exotique. Mais n'enlève rien au charme de ces redécouvertes, dont le caractère pastoral est plus que jamais de saison.
Les autres DISQUES
Valentin Tournet, La Chapelle Harmonique : Jean-Sébastien Bach, Motets (Château de Versailles). Après Raphaël Pichon il y a deux ans, c'est au tour de Valentin Tournet et de son jeune ensemble La Chapelle Harmonique de s'attaquer au sommet que sont les six Motets du cantor de Leipzig, BWV 225 à 230. Rien de tellement surprenant de la part du jeune chef, qui depuis la création de son orchestre avec chœur a déjà exploré de nombreux opus majeurs de la musique sacrée de Bach, de ses Passions à son Magnificat. Si l'acoustique particulièrement réverbérante de la Chapelle-Royale de Versailles peut sembler de prime abord quelque peu anachronique aux oreilles des mélomanes plus habituées aux canons intimistes des versions de Raphaël Pichon (enregistrée à Notre-Dame du Liban, à Paris) ou Philippe Herreweghe (gravée à l'église Jésus-Christ de Berlin-Dahnem), elle est ici pleinement assumée.
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Rondeur de son et fusion des timbres. Tels sont en effet les deux maîtres-mots de cette vision, aux antipodes de la plupart des versions d'aujourd'hui. En jouant sur l'architecture et la spatialisation en double chœur, en prenant le parti de doubler les voix par des consorts de violes et des bois jouant colla parte, Tournet nous offre un Bach qui est plutôt à chercher du côté de l'illumination que de l'introspection. Au risque de faire souvent primer l'impression générale sur le souci du détail, et notamment du contraste dynamique. On n'en reste pas moins bluffé par la précision des chanteurs comme des instrumentistes (en particulier dans le Komm Jesu komm ou l'Es ist nun nichts du Jesu meine Freude, d'une impeccable propreté rythmique, tant dans les respirations que le contrepoint). En somme, un tableau très esthétisant. Qui colle à merveille au décorum baroque de la chapelle de Jules Hardouin-Mansart. Et à l'esthétique générale développée par La Chapelle Harmonique depuis ses débuts sous les ors de Versailles.
Hervé Niquet, Orchestre de chambre de Paris, Jodie Devos, Cyrille Dubois, Véronique Gens, Charlotte Santon-Jeffery...: Jules Massenet, mélodies avec orchestre (Palazzetto Bru Zane). Dès les premiers accords de harpe de l'innocente Pensée de printemps qui ouvre ce disque, on est transporté dans l'univers délicieusement dix-neuvièmiste de Jules Massenet, et ce plaisir immédiat des mélodies avec orchestre dont la postérité n'a, hélas, retenu que quelques rares opus comme Les Nuits d'été de Berlioz. Près d'un millier de ces trésors pour la voix, célébrant tout à la fois les noces de la musique française - dont l'école d'orchestration est l'une des plus prisées au monde - et des poètes, mais aussi le génie mélodique de nos compositeurs, sommeilleraient pourtant dans les bibliothèques. C'est du moins l'estimation faite par le Palazzetto Bru Zane, Centre de musique romantique française, qui depuis près d'une dizaine d'années œuvre à collecter et ressusciter ces pièces souvent isolées. Les raisons de leur éclipse seraient multiples, selon Alexandre Dratwicki, directeur artistique du Palazzetto. Leur brièveté, qui dès lors qu'elles ne sont pas composées sous forme de cycle les rend très difficiles à insérer dans les programmes de concerts symphoniques standardisés d'aujourd'hui (là où les concerts du XIXe siècle misaient au contraire souvent sur des programmes aux formes très éclectiques). Mais aussi leurs effectifs instrumentaux, correspondant bien d'avantage à ceux de petits orchestres de chambre qu'à ceux d'un orchestre philharmonique.
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C'est le contraste saisissant entre cette délicatesse (dont se parent les premières mesures de la plupart des mélodies ici convoquées), et le dramatisme quasi opératique de leurs apothéoses, qui frappe particulièrement dans l'écriture de Massenet. Traduisant, loin du cliché injuste de sentimentalisme sucré dont on a souvent paré ses musiques, un profond sens du lyrisme. Difficile, d'ailleurs, de ne pas songer à Berlioz à l'écoute de certaines mélodies, comme Le poète et le fantôme, magnifiquement chanté - presque récité, avec ces changements de registre de toute beauté - par Véronique Gens. Car c'est bien là la force de cet enregistrement, qui à défaut de présenter l'intégrale des mélodies avec orchestre de Massenet, leur donne la force et le sens du texte qu'elles méritent. Convoquant au fil de ces vingt-cinq opus qui dessinent autant de visages nuancés du compositeur une distribution vocale six étoiles. Outre la si théâtrale Véronique Gens, la solaire Jodie Devos, la généreuse Chantal Santon-Jeffery, la voix d'airain de Nicole Car, le timbre saisissant de clarté de Cyrille Dubois ou encore le baryton de velours d'Étienne Dupuis répondent à merveille à la profusion de couleurs déployée par l'Orchestre de Chambre de Paris, sous la baguette alerte et toujours incisive d'Hervé Niquet.
Ratas del viejo mundo: Josquin Baston, Chansons françaises et flamandes (Ramée). Etranges rongeurs que ces «Rats du vieux monde», fondés il y a cinq ans par le luthiste flamand Floris De Rycke. Spécialisés dans le répertoire d'avant 1650. Embrassant la musique de la Renaissance et du Moyen-Âge avec un sens de l'ornementation et de l'improvisation très personnel, puisé à la fois dans les traités mais aussi et surtout dans une approche instinctive des musiques orales, traditionnelles et folkloriques. En résulte un fascinant mélange de couleurs et d'ambiances, dont le seul maître-mot reste la sensualité. C'est en tout cas ce qui ressort de leur dernier album le label Ramée.
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Pépite du groupe Outhere, certes moins connu du grand public qu'Alpha, par exemple, mais particulièrement prisé des fans de musiques anciennes (en particulier pour sa collection blanche dédiée aux compositeurs ou œuvres inédits), Ramée fait ici le choix audacieux d'un compositeur totalement inconnu : Josquin Baston. Le plus grand mystère entoure toujours ce musicien, dont on ignore et la date de naissance et l'année de la mort. Même son prénom reste sujet à discussions, de nombreuses sources à l'étranger faisant référence à un certain Johan Baston ou Io. Baston. D'aucuns avançant l'hypothèse qu'il aurait pu s'agir de frères, d'autres qu'il n'y avait qu'un seul polyphoniste flamand du nom de Baston en activité avérée au milieu du XVIe siècle. Quoi qu'il en soit, les dix-huit chansons présentées ici, sur des textes flamands ou français et parfois proches du motet, témoignent d'un génie contrapuntique et d'un travail sur la texture polyphonique que l'on peut aisément rapprocher de Nicolas Gombert ou même Josquin des Prés. Rien d'étonnant, dès lors, à ce que l'on ait pu retrouver Josquin Baston dans les anthologies des imprimeurs-libraires phares des Pays-Bas de l'époque, Tielman Susato et Pierre Phalèse, au côté des autres maîtres de la polyphonie flamande, comme le rappelle le musicologue Marc Vanscheeuwijck dans le livret du disque. Les sept chanteurs et musiciens des Ratas del viejo mundo lui rendent en tout cas ici parfaitement justice.
Si vous avez envie de l'orchestre pour vos lied ne vous gênez pas, le lied avec orchestre est une nécessité sociale ; s'il y en avait, on ne chanterait pas toujours dans les concerts des airs d'opéra qui y font souvent piteuse figure.
Ce qu'il ne fallait pas manquer
Une ouverture mouvementée à Aix-en-Provence. Huées et vivats ont accueilli la première de Résurrection de Mahler, mis en scène par Romeo Castellucci, qui ouvrait le festival et dont la reconstitution d'un charnier a interpellé de nombreux spectateurs, malgré la direction d'Esa Pekka Salonen. Christian Merlin nous fait le récit de cette soirée.
Ces jeunes qui osent créer leur premier festival. À l’instar du violoniste Thomas Lefort, qui lançait le week-end dernier la première édition de son festival Les Étoiles du Classique, parrainé notamment par Martha Argerich, ils sont de plus en plus nombreux à se lancer dans l'aventure. N'hésitant pas à s'inspirer du modèle de leurs aînés, mais aussi à les embarquer avec eux. Retour sur ce phénomène qui donne un nouveau souffle aux festivals d'été.
Molière à l'opéra. Les liens du dramaturge dont on fête cette année les 400 ans avec la musique ne sont pas morts avec sa disparition et celle de Lully. Au XIXe, Gounod lui-même s'essaya à l'opéra-comique sur la base de son Médecin malgré lui. Une vraie réussite que Nicolas Rigas et son Théâtre du Petit Monde faisaient revivre pour le Mois Molière à Versailles, mais dont on ne s'explique pas qu'elle n'ait pas été programmée, en cette année anniversaire, pas d'autres institutions musicales.
N'oublions pas Heinrich Schütz. Outre César Franck et Iannis Xenakis, 2022 voyait aussi les 350 ans de la mort de ce génial précurseur de Bach, dont il est urgent de reconsidérer l'héritage. C'est en tout cas l'avis de Paul Agnew, qui vient d'en enregistrer les madrigaux avec Les Arts Florissants.
À VOTRE ÉCOUTE
N'hésitez pas à partager avec moi vos propres coups de cœur (ou déceptions), et à me faire part de vos remarques sur cette lettre.
RÉAGIR
Bonne semaine et bonnes écoutes! Prochaine édition, prochaines émotions.
Agressée deux fois le même jour, la violoniste Julie Berthollet souhaite quitter Paris
«Je ne veux plus vivre dans un endroit où l'individualisme est omniprésent», s'est émue la musicienne, frappée par l'indifférence des témoins de ses agressions. Elle compte désormais fuir la capitale pour s'installer en Suisse.
Succès en salles pour Salam, le documentaire de Diam's, malgré les critiques
L'ex-rappeuse a publié un message pour remercier les 90.000 spectateurs qui sont allés voir le film autobiographique en à peine deux jours.
Trois chansons contestées de Michael Jackson retirées de plateformes de streaming
Breaking News, Monster et Keep Your Head Up apparaissent dans la compilation Michael, sortie en 2010, un an et demi après la mort par arrêt cardiaque de la superstar américaine.
Le Figaro
Nadal, blessé et forfait à Wimbledon : «Ça n'a aucun sens de jouer si je veux poursuivre ma carrière»
Romain SchneiderTouché aux abdominaux, le Majorquin a officialisé son forfait ce jeudi soir, en conférence de presse.
À Wimbledon,
En salle de presse son nom est apparu sur les écrans à 19h10 (20h10 en France), avec l'annonce d'une conférence de presse. Les journalistes encore présents ont compris. Nadal n'irait pas plus loin. Et vingt minutes plus tard, la mort dans l'âme le Majorquin a officialisé son forfait : «On a discuté toute la journée sur la décision à prendre, mais ça n'a aucun sens de jouer si je veux poursuivre ma carrière. J'ai une déchirure abdominale. Si je joue, la blessure sera de pire en pire. J'ai pris cette décision parce que je ne peux pas gagner deux matchs de plus. Par respect pour moi-même, je ne veux pas jouer sans être compétitif au niveau que je veux et en même temps aggraver ma blessure. Comme je l'ai toujours dit, le plus important pour moi est la santé, plus que n'importe quel titre, même si tout le monde sait combien j'ai fait d'efforts pour être ici.»
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C'est la deuxième fois de sa carrière que le Majorquin est contraint à renoncer à un tournoi du Grand Chelem en cours de route. Il avait jeté l'éponge avant son 3e tour à Roland-Garros en 2016. La douleur est trop forte. Proche de l'abandon, Il avait pourtant réussi à la surmonter, mercredi lors sa victoire en cinq sets contre Taylor Fritz. Il ne regrette pas d'être allé jusqu'au bout de son match. «La décision était bonne parce que j'ai fini le match et en plus j'ai gagné. La possibilité de l'abandon est restée longtemps dans mon esprit après les cinq, six premiers jeux, mais j'ai trouvé le moyen de terminer le match. J'ai trouvé un moyen de changer le mouvement du service pour ne pas trop aggraver la blessure. Je ne suis pas le genre de personnes qui regarde en arrière après avoir pris une décision. On apprend de ses erreurs, j'essaie de ne pas les répéter, mais je ne voulais pas abandonner et quitter le court en plein match».
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Son entraînement de jeudi ne s'est pas révélé concluant : « Je ne peux pas servir. Ce n'est pas seulement que je ne peux pas servir à la bonne vitesse, c'est que je ne peux pas faire le mouvement normal pour servir. » Il révèle qu'il a souffert des abdominaux depuis plusieurs jours : «J'ai eu des problèmes aux abdominaux depuis une semaine, mais les choses étaient plus ou moins bien contrôlées. Hier (mercredi), c'est devenu très douloureux. La toute petite blessure que j'avais quelques jours plus tôt avait grandi». Ce n'est donc pas le pied, mais les abdos qui ont raison du champion au corps meurtri...
Vainqueur en Australie et à Roland-Garros, il dit donc adieu à ses rêves de Grand Chelem calendaire. Et si on n’est pas obligé de le croire, il assure : « Je n'ai jamais pensé au Grand Chelem calendaire. J'ai pensé à mon bonheur quotidien et à mon travail quotidien. Roland-Garros a été, très exigeant, surtout mentalement et physiquement. J'ai fait tout ce que j'ai pu pour me donner une chance ici. Je suis en demi-finale, donc je joue très bien ces deux derniers jours. Surtout mercredi, au début du match, je jouais à un très, très haut niveau. Cela me fait me sentir un peu plus mal parce que je pensais qu'en jouant à ce niveau, j'aurais probablement une chance ».
Nick Kyrgios, son adversaire en demi-finale, est donc assuré, de disputer la première finale de Grand Chelem de sa carrière contre Novak Djokovic ou Cameron Norrie qui s'affronteront vendredi. Nadal, quant à lui, estime qu'il ne sera pas guéri avant «3 ou 4 semaines», ce qui ne devrait pas modifier ses plans en matière de programmation.
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Voici la meilleure mozzarella selon 60 millions de consommateurs
Dans son dernier numéro, le magazine 60 millions de consommateurs a minutieusement comparé 18 marques du célèbre fromage italien à tous les prix, achetées en moyennes et grandes surfaces.
Mozzarella au lait de vache ou au lait de buffle ? Quelle que soit la composition, les Français l'adorent. En plus d'avoir détrôné le camembert, le fromage italien a su devenir le plus consommé des Français à la période estivale (1). Entière avec un simple filet d'huile d'olive et du basilic, en salade de tomates ou encore fondue et filante sur une pizza, son succès en France n'est plus à démontrer. La demande a même augmenté de 62% entre 2015 et 2020. Dans son nouveau numéro, le magazine 60 millions de consommateurs mène l'enquête, et a fait déguster 12 mozzarellas au lait de vache et 6 au lait de bufflonne par dix jurés ayant «bénéficié de cinq séances de formation sur trois semaines pour se familiariser avec les paramètres gustatifs, d'odeur et de texture et pour développer leur acuité sensorielle». Leurs conclusions ont été dévoilées dans le numéro d'été, juillet-août 2022, actuellement disponible en kiosques.
Comment réaliser un plateau de fromages idéal
Bufflonnes au sommet
Connue en Italie sous le nom de mozzarella di latte di bufala et originaire de la région de Campanie, la mozzarella au lait de bufflonne est la plus traditionnelle. Depuis 1996, elle possède une appellation d'origine contrôlée (AOP) «mozzarella di Bufala Campana», qui recouvre les mozzarellas composées à 100% de lait de bufflonne. À son origine ? La femelle du buffle, un robuste animal qui produit un lait doux, riche en nutriments et bien plus gras que celui de la vache. Dans l'ensemble «ce sont les produits au lait de bufflonne qui ont remporté la palme», grâce à leurs «odeurs et goût plus marqués» et «textures plus douces et plus agréables en bouche». En haut du podium, la marque Casa Azzurra (15/20), suivie de très près par Zanetti (15/20) et Bio Village (14,5/20), principalement choisies pour leurs aspect, texture et goût. Du côté des prix, les mozzarellas au lait de bufflonne sont tout de même plus onéreuses, à 15/16 € le kilo en moyenne.
Plus accessible : celle au lait de vache
Malgré le succès de la version bufflonne, trois mozzarellas au lait de vache tirent leur épingle du jeu grâce à leurs odeur, goût et texture qui s'apparentent à leurs concurrents plus traditionnels. En effet, les différences de goûts sont très subtiles explique Caroline Boquet, formatrice à l'École française du fromage. «Elles sont souvent dues à des variations dans le procédé de fabrication. Traditionnellement, on ajoute au lait des ferments lactiques. Mais pour aller plus vite et améliorer la durée de vie du produit, les industriels les remplacent souvent par de l'acide citrique.» La Casino Bio remporte la première place dans cette catégorie avec une note de 12/20, suivie par les marques Bonneterre et Casa Azzurra notées toutes deux 11,5/20.
Une crèche entièrement reconstituée en fromage
Les tests de nos confrères confirment que l'on peut trouver des mozzarellas de vache très qualitatives à un prix accessible, idéales à faire fondre sur une pizza. En revanche, pour sublimer une belle salade estivale, la AOP «di bufala Campana» est idéale pour son caractère plus assuré mais toujours aussi crémeux. En tout état de cause, il est nécessaire de choisir la plus fraîche possible, c’est-à-dire qui possède une DLC éloignée et qui baigne dans son liquide de conservation afin d'en préserver les arômes.
(1) L'enquête complète est à retrouver dans le magazine 60 millions de consommateurs, actuellement en kiosque.
Ne plus confondre pêche, brugnon et nectarine
Une couleur de feu, une forme bien ronde et une chair juteuse et sucrée. Sans aucun doute, ce descriptif pourrait coller à la pêche, au brugnon comme à la nectarine. Mais il existe bel et bien des différences entre les trois fruits. Tour d'horizon d'une histoire qui commence en Chine.
David Wesmaël : «Une bonne glace c'est la pleine retranscription de la saveur et de l'ingrédient»
Meilleur Ouvrier de France glacier et créateur de La Glacerie Paris, David Wesmaël est un artiste de la glace qui mêle savoir-faire glaciers et techniques pâtissières. Il livre les secrets de fabrication d'une bonne glace et revient sur sa collection estivale inspirée de la Bretagne.
Le Figaro
«Il en coûtera très cher de descendre du train» : Mélenchon met en garde les membres de la Nupes
Claire ConruytDans un entretien à Libération, le leader insoumis estime avoir «dénoué une crise qui durait à gauche depuis une génération».
C'est une mise en garde. Dans un entretien accordé à Libération , Jean-Luc Mélenchon avertit les membres de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) : la coalition à gauche devra tenir.
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Du fait de son résultat à l'élection présidentielle (7 millions de votes), le leader de La France insoumise (LFI) estime être «le tribun du peuple». Son «horizon», désormais, «c'est la pérennité de l'œuvre réalisée : la Nupes». L'ex-prétendant à l'Élysée estime ainsi avoir «dénoué une crise qui durait à gauche depuis une génération».
Il ajoute : «La dernière fois qu'il y a eu une union populaire à gauche, c'était au siècle précédent, avec la gauche plurielle.» Avant de viser directement François Hollande, qui a plus d'une fois désapprouvé l'alliance du Parti socialiste (PS) et des insoumis, responsable, selon lui, la «destruction de la gauche traditionnelle». Jean-Luc Mélenchon lance enfin un avertissement : «Désormais, il en coûtera très cher de descendre du train. Cela vaut pour tout le monde. Y compris pour nous insoumis.»
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Après son passage à Matignon, Jean Castex reste à Paris et renonce à ses privilèges
L'ancien premier ministre n'a ni chauffeur ni garde du corps, rapporte le JDD.
«On passe notre temps à répondre à des questions cons» : l'étonnante sortie d'Élisabeth Borne sur le chemin de l'Assemblée
Entourée d'une nuée de journalistes, la première ministre est allée à pied mercredi après-midi à la chambre basse afin d'y tenir son discours de politique générale.
Le Figaro
Emplois non télétravaillables : plus d'un employé sur trois envisage une démission rapide
Plus d'un salarié français sur trois qui occupent des postes non télétravaillables en France, envisage de le quitter dans les six mois.
Environ 37% des salariés qui occupent des postes non télétravaillables, 34% en France, envisagent de le quitter dans les six mois, notamment en raison du manque de perspective d'évolution, selon une étude conduite par le cabinet BCG dans sept pays et publiée jeudi.
Dans le détail, ce sont les Japonais (42%) et les Britanniques (41%) les moins attachés à leur emploi, suivis des Australiens (36%), des Indiens et des Français (34%), des Américains et des Allemands (33%), précise le rapport «Pourquoi les travailleurs sans bureau partent, comment les faire revenir» réalisé à partir d'un échantillon représentatif de plus de 7000 personnes. Dans ces sept pays, ces métiers représentent 75 à 80% de la masse salariale, assure BCG. Selon les auteurs des travaux, les secteurs distribution/consommation (41%) et production industrielle (36%) sont les plus menacés par ce nouveau phénomène de «grande démission» qui guette. Aucun secteur ne semble cependant épargné. Du point de vue générationnel, les 18-24 ans (48%) ont deux fois plus de chance de claquer la porte que les 58-65 ans.
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Les raisons qui poussent les salariés à quitter leur emploi sont, dans cet ordre: le manque de perspective d'évolution (41%), le salaire (30%), le manque de flexibilité (28%), l'équilibre avec la vie personnelle (22%) et l'épanouissement professionnel (15%). Si l'avancement ressort massivement dans la plupart des pays, le classement fait ressortir des différences sur les autres critères. En France, le salaire (22%) est ainsi derrière l'équilibre de vie (23%) tandis que le manque de reconnaissance (15%) se fait sentir.
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Pour les Indiens, la faiblesse des avantages sociaux (19%) est une source d'inquiétude tandis que pour les Américains, les relations avec la hiérarchie (19%) entrent également dans l'équation. Des accords de performance (22%), une assurance santé (17%) et une indemnité transport (15%) figurent sur le podium des avantages que ces travailleurs souhaiteraient obtenir.
Inflation : l'indemnité carburant travailleurs sera mise en place au 1er octobre
Bercy met sur la table cette indemnité, qui devrait dépasser les 60 euros, pour tous ceux qui sont obligés d'utiliser leur voiture pour aller travailler, mais sous condition de revenus.
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Pour le président de l'Association des médecins urgentistes de France, cette décision a été prise dans un moment «d'euphorie» par l'ancien ministre de la Santé, Olivier Véran, durant la campagne législative.
Le député insoumis Éric Coquerel annonce une mission d'information sur les cabinets de conseil
Elle «permettra peut-être de nous interroger sur les questions du rapport qualité-prix de ces cabinets de conseil, leur nécessité, leur rôle», a déclaré le nouveau président de la Commission des finances de l'Assemblée.
New York Times - World
Political Turmoil in Britain
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To Pick Johnson’s Successor, Britain’s Conservatives Confront the Void He Leaves Behind
The choice of Britain’s next prime minister falls to the governing Conservatives, whose lawmakers pushed Boris Johnson to resign and now have to reinvent their party without him.
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By Stephen Castle and Megan Specia
LONDON — Rarely free from scandal and never out of the headlines as Britain’s charismatic prime minister, Boris Johnson dominated British politics, overshadowed his rivals and reinvented his governing Conservative Party in his own compelling, polarizing image.
So for all the acrimony his leadership brought with it, Mr. Johnson’s departure leaves a gaping void in the stewardship of a country charting a troubled post-Brexit future and a dire economic backdrop.
Despite Mr. Johnson’s missteps, there is no prospect of an imminent general election under Britain’s parliamentary system, leaving the ultimate choice of Britain’s next leader to the roughly 200,000 members of the Conservative Party.
The political crisis is far from over for Britons weary of Mr. Johnson’s nonstop dramas, anxious about spiking inflation and a possible recession, and in the dark about where the next prime minister will lead them.
Whoever the party chooses for that role — the list of possible candidates is long and more diverse than in recent years — the selection will mark a turning point, as the country shifts away from Mr. Johnson’s brand of personality-driven politics.
“There is an opportunity for the Conservative Party to regain its footing with renewal and a honeymoon,” said Matthew Goodwin, a professor of politics at Kent University. “But the policy offering is going to have to be very different — they are going to have to offer a very different zeitgeist, and do so quickly, because the Conservative brand is associated with Johnson and is not in a good place.”
He added, however, that the Conservative Party “has always reinvented itself: It did it through Johnson, and now the contenders to succeed him have to set out a convincing case for why they meet this moment of reinvention.”
That will mean answering fundamental questions about the type of country they want to build, including many that were never addressed because of the fallout from the 2016 Brexit vote and the pandemic.
Jill Rutter, a former civil servant and a senior fellow at the Institute for Government, a London-based research group, also predicted “a battle over direction,” citing debates over Brexit, taxation and the economy.
“The real question is: Are they capable of putting a team back together in the longer term without Boris Johnson?” she asked, adding that many of those in the more prominent positions in the government were appointed, primarily, for loyalty to their leader.
There will be no shortage of candidates: The number of lawmakers putting their names forward is likely to reach double figures. Some will run to raise their profiles, and a series of ballots among Conservative lawmakers will whittle the real contenders down to two.
One of them will then be chosen as the country’s next prime minister by members of the Conservative Party around the end of the summer, though questions swirled on Thursday about whether Mr. Johnson should be allowed to remain as caretaker prime minister until then.
Leading contenders to fill the job include Nadhim Zahawi, the recently appointed chancellor of the Exchequer; Rishi Sunak, his predecessor; Liz Truss, the foreign secretary; Ben Wallace, the defense secretary; and Jeremy Hunt, the former health and foreign secretary.
Ms. Rutter said that, before Mr. Johnson’s resignation, there was a mind-set that Conservatives would likely have two years until an election, which would have given the party time to effectively resolve the outstanding aspects of Brexit, “get the economy back on track and restore a bit of faith” in the leadership. Now those challenges are more urgent.
Yet after three years in Downing Street, Mr. Johnson leaves an ideologically confused legacy, presenting successors with a challenge to unite their fractious party.
Mr. Johnson won a landslide election in 2019 promising to “get Brexit done” after three years of gridlock over how — or whether — to proceed with Britain’s exit from the European Union.
With his populist pro-Brexit message, Mr. Johnson managed to realign British politics, winning over millions of voters from the Labour Party in so-called “red wall” former industrial regions in the north and middle of Britain. He also promised to “level up” prosperity to those areas, sometimes to the alarm of traditional Conservative voters in the south who thought they might lose out.
Labour is still trying to recover in northern seats where support for Brexit was strong and where its left-wing previous leader, Jeremy Corbyn, proved unpopular. The current leader, Keir Starmer, is widely regarded as competent but uncharismatic, and has made solid but unspectacular progress.
That could be thrown off course if Mr. Starmer is fined by the police for breaking lockdown rules, however. Under such circumstances he has promised to quit, something that would precipitate a Labour leadership contest.
“The extraordinary thing is that by the end of next week we could have no leader of the Conservative Party and no leader of the Labour Party,” said Peter Lilley, a Conservative member of the House of Lords and a former cabinet minister.
Yet the contest inside the Conservative Party is the more pressing and important one, as it will determine the next prime minister.
Although the Tories see themselves as committed to reducing taxes, the burden of taxation soared as public services were strained during the pandemic. Mr. Johnson, always a fan of big infrastructure projects, often favored public spending and described himself as a “Brexity Hezza” — a reference to the interventionist (but pro-European) Conservative politician Michael Heseltine, who served in cabinet in the 1980s and 1990s.
The Fall of Boris Johnson, Explained
Turmoil at Downing Street. Britain’s prime minister Boris Johnson said he would step down less than three years after his landslide election victory, following a series of scandals that have ensnared his government. Here’s what led to this:
The Pincher case. Mr. Johnson’s downfall is connected with the resignation of Chris Pincher, a Conservative deputy chief whip, after he admitted to having groped two men. Outrage grew as it was revealed that Mr. Johnson was aware of prior sexual misconduct allegations against him when he appointed him; the prime minister had previously denied knowing about the accusations.
A wave of resignations. The revelations prompted the unexpected resignation of two of Mr. Johnson’s highest-ranking ministers — the chancellor of the Exchequer, Rishi Sunak, and the health secretary, Sajid Javid. That was followed by a flurry of resignations of other ministers and officials, capped by Mr. Johnson’s decision to step down.
The ‘Partygate’ scandal. Since late last year, Mr. Johnson had been grappling with reports about parties he attended in Downing Street while Covid lockdown rules were in force. An internal inquiry found that 83 people violated the rules at parties, and the police imposed hundreds of fines, including one on Mr. Johnson, for breaches of social distancing. Mr. Johnson survived a no-confidence vote triggered by the scandal, but was left reeling politically.
Other scandals. The prime minister’s reputation had also been tarnished by his staunch defense of a Conservative lawmaker for violating lobbying rules, his government’s contentious plans to change the system that investigated that lawmaker and the costly refurbishment of his apartment at No. 10 Downing Street, for which he secretly used funds from a Conservative Party donor.
Yet the free-spending model was anathema to Brexit hard-liners, who thought the party had lost its ideological moorings and saw Britain’s departure from the European Union as the prelude to a major reduction in the role of the state, a concept nicknamed Singapore-on-Thames.
“There is going to be a long slate of candidates and they will have to set out their vision of post-Brexit conservatism, which is very different to pre-Brexit conservatism, of how they will take with them the working-class red wall areas along with the graduate, middle-class shires,” said Professor Goodwin.
The candidates would have to describe their vision of Britain’s post-Brexit trading plans, cultural issues and progressivism, immigration and the economy, he said, adding that, for now, there is no compelling set of ideas.
Tobias Ellwood, a senior Conservative lawmaker and critic of Mr. Johnson, said his colleagues were divided roughly into three groups: lawmakers from “red wall” seats who entered Parliament in 2019; moderate, more internationalist lawmakers known as the One Nation group; and hard-line Brexit supporters.
“Whoever can sit in the middle and then attract support from all three groups will become the prime minister,” Mr. Ellwood said.
Mr. Lilley, who ran for the party leadership in the 1990s, said that because the final choice is made by party activists, who tend to be more ideological than the general public, “the more right wing of the two wins.”
In this case, he said, that would favor a candidate who wanted to cut taxes and continue Mr. Johnson’s hard-line policy on changing post-Brexit trading rules for Northern Ireland without E.U. agreement.
But Professor Goodwin said that to salvage their party’s fortunes, contenders to be the next prime minister would have to produce a broader vision for modern Britain and a more thoughtful policy program than simply offering tax cuts.
The Conservative Party, he added, “is in a very fragile position and this will either go well, or very, very badly.”
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New York Times - World
Russia-Ukraine War
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At Europe’s Largest Port, Russia Sanctions Meet Their Toughest Test
The Dutch port of Rotterdam and its staff are at the front line of enforcing the European Union’s restrictions on trade with Russia. It’s no easy task.
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By Matina Stevis-Gridneff
ROTTERDAM, Netherlands — Jolanda Wielenga was checking documents accompanying containers bound for Russia when her heart skipped a beat: One held a substance that could be used to make a chemical weapon.
The substance could be used for both civilian and military purposes. Exporting it to Russia would have been legal before the invasion of Ukraine. But the E.U. sanctions imposed on Russia in recent months had changed that.
Ms. Wielenga, a two-decade veteran customs investigator at Europe’s largest port, blocked the shipment.
“I slept pretty well that night,” she said on a recent morning as she paced up the terminal where hundreds of colorful cargo containers, many bound for Russia, were stacked for detailed manual inspection.
Hers was a small victory, perhaps, that showed the stakes and the challenges of actually enforcing the toughest sanctions the European Union has imposed on any country. Europe’s measures are now estimated to be worth 40 billion euros, about $40.7 billion. They prohibit everything from high-tech goods to vodka from entering or exiting Russia, and include a sweeping ban on Russian oil imports.
The practical difficulties of carrying through on these sanctions, especially the oil ban, are enormous and left entirely in the hands of Europe’s national governments and their authorities, as the European Union itself lacks federal law-enforcement capabilities.
So the practical business of sanctions policing happens at the sprawling terminals of Rotterdam and smaller ports around Europe, and it is a vastly complex, labor-intensive task that, officials admit, is far from perfect.
“Let’s be clear: It will not be easy. But we simply have to work on it,” Ursula von der Leyen, the president of the bloc’s executive arm, said last month as it moved to adopt the oil ban.
Even before the sanctions on Russia, Rotterdam was falling short in its herculean efforts to block illegal activity, like a massive trade in cocaine. The port intercepted some €5 billion worth of the drug last year, but the E.U. police agency, Europol, said that Rotterdam and its Belgian neighbor, Antwerp, remained the biggest gateways for cocaine into Europe.
Better Understand the Russia-Ukraine War
For the people working at Rotterdam, every E.U. sanctions package has meant that more and more of the burden of fulfilling a united European stand against Russia falls on them.
The port is one of the world’s busiest, largest and most automated.
Twice the length of Manhattan and sprawling over the area of 17,000 soccer pitches, the Rotterdam port facilities take at least 45 minutes to drive down at medium speed, or more than two hours of leisurely sailing.
It’s also the single biggest point of entry and exit for Europe’s $300 billion-a-year trade with Russia, now being undone at record speed.
According to the port’s own data, 58 million tons of goods were imported from Russia in 2020 and four million exported; the collective value of the traffic both ways was approximately €34 billion.
“If we had 100 percent sanctions and no trade flow was allowed, that would be the easiest!” the port’s chief executive, Allard Castelein, said. In late February, as European leaders decided on their first two rounds of sanctions, he transformed his Covid-era task force into a Ukraine war task force to cope with the immense pressures coming for the port and his staff.
Jan Kamp, Rotterdam’s customs director, remembers the weeks after Feb. 24, when Russia’s invasion began, as the most intense period of his decades-long career at the Dutch customs department.
“That first weekend, when the first regulation went into force, we didn’t want to take any risks that a container with certain goods which were not allowed to go to Russia ended up in Russia,” said Mr. Kamp. “So we blocked at the time, a large number of containers, about six or seven thousand. They had to be stopped, we would first investigate,” he added.
The number of backlogged containers languishing at Rotterdam is now down to about 100 awaiting detailed inspection — not enough to slow the humming of this highly automated port that seldom requires human hands to touch a container.
Mr. Kamp had bolstered his staff in previous years because of Britain’s departure from the European Union, building an 850-strong team that left him relatively well-equipped to deal with this new crisis.
“We put in place overtime shifts, extra people from other regions of the country, and we have had dozens of people working on the sanctions," he said in an interview.
But just extra pairs of hands aren’t enough.
Christopher Swift, a former official in the U.S. Treasury Department and a national security lawyer at Foley & Lardner, was critical of European enforcement measures.
“The European Union doesn’t invest as much in enforcement measures” as the United States, he said. “It’s handled by national government agencies — some are more interested in helping Ukraine than others.”
“Enforcement resources are stretched thin and sometimes not properly targeted,” he added.
Ms. Wielenga, who discovered the shipment with the suspicious chemical agent bound for Russia, is specially trained to apply sanctions and has years of experience in this type of work.
The hardest category of sanctions to deal with as a customs officer, and the one that Ms. Wielenga specializes in, are those on so-called dual-use goods: items set for export to Russia that can have both civilian and military purposes.
These can range from boots to tiny springs. Boots could be for hiking, springs for making toys. Ms. Wielenga’s job is to examine them, often with the help of laboratories, to find out whether they are in fact intended to be used in combat or to make weapons.
But if officials are concerned about complicated detective work to apply the sanctions against Russia-bound goods, the oil embargo will be a whole new ballgame.
Ultimately, they warn, it won’t be possible to apply it in a perfect or total way.
The embargo gives E.U. countries until the end of this year to phase out Russian oil imports, with small exceptions.
Rotterdam’s role in the transport of Russian fuels is singular. It’s the gateway for some one-third of Russian crude oil (soon to be fully banned), a quarter of its liquefied gas (not banned) and coal (banned), and a fifth of refined oil products (banned).
The E.U. sanctions stipulate that coal imports will be fully banned by early August. This was an easier measure for the member states to agree on, even though they rely on Russia for about 45 percent of the coal they import.
Oil is more complicated because it can be reshipped, blended, refined or relabeled to conceal its Russian origin.
Of the five oil companies that operate in Rotterdam, three have refineries at the port and, partly for reputational reasons, committed to stopping the use of Russian oil before the embargo was agreed at E.U. level late in May.
“You can’t continuously monitor nor control traded crude oil volumes, which might pass through 50 pairs of ownerships before they reach an end destination,” said Mr. Castelein, the port chief executive.
“It may move from one vessel to another, from one port to another, from one region to another and ultimately it will be processed somewhere, and it will come back as a product somewhere else,” he added.
Independent experts say he’s right. The fungible nature of crude oil means that Rotterdam’s role as the key node in the trade of Russian oil in Europe will continue being a challenge as far as the application of this embargo is concerned.
Blending Russian oil with crude from other countries and then relabeling it is not prohibited. A new mixture containing Russian oil and branded “Latvian blend” suddenly appeared this spring.
Shell was heavily criticized in spring for buying blends that contained up to 49.99 percent Russian oil. The company later apologized and said it would no longer buy blends with any Russian content.
But sellers have other workarounds beside blends. Refining Russian oil in another country and then relabeling its origin is also not prohibited. Shell’s chief executive, Ben van Beurden, sounded a caution about the difficulties of tracing oil in May as he announced the company’s outsized quarterly profit, noting: “Diesel going out of an Indian refinery that was fed with Russian crude is considered to be Indian diesel.”
Russian oil barred from Europe could also change hands midocean: Ship-to-ship transfers of oil, done by tankers pulling up close and emptying the contents of the one into the other, can happen in the high seas, where sanctions and other national laws don’t apply.
“I truly hope that we do realize that such sanctions might not be as effective as we would hope, because energy tends to flow to the lowest pressure point,” Mr. Castelein said.
Patricia Cohen contributed reporting from London.
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New York Times - World
Russia-Ukraine War
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For Foreign Fighters in Ukraine, a War Unlike Any They’ve Seen
Small groups of Western combat veterans are on the front lines, but many more with fewer skills are left trying to find a role to play.
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By Thomas Gibbons-Neff, Valerie Hopkins and Jane Arraf
DRUZHKIVKA, Ukraine — Four months after Russia invaded Ukraine, foreign combat veterans who answered the Ukrainian president’s call to fight are grappling with the grueling reality of a war unlike any they have seen.
Many are American and British veterans of the wars in Afghanistan and Iraq, where they could count on calling in airstrikes for protection and other critical support. In Ukraine, the military effort is essentially bare-bones, leaving Ukrainian forces — and their foreign-fighter allies — to face a larger and better armed Russian invasion force without basics, like steady meals, and even some tools of modern warfare that would help them level the field.
“This is way more intense than what I saw in Afghanistan,” said Brian, a former U.S. Army paratrooper, who did not want his last name used for security reasons. “This is combat, combat.”
That reality, volunteer fighters say, has driven away some of the hundreds of men who first arrived in Ukraine to help fight what many felt was a just, and deeply lopsided, war. Of those who remain, some now work directly for the Ukrainian military, which has used them quietly and effectively to plug gaps in frontline abilities, including filling a desperate need for medics.
Some would-be fighters are still wandering the country — their goals vary and include building an online following, getting a first taste of battle or, in some cases, finding others who espouse far-right beliefs, according to fellow fighters. But the most professional foreign soldiers have increasingly earned respect from their Ukrainian comrades, as well as the country’s leaders.
Oleksiy Arestovych, an adviser to President Volodymyr Zelensky of Ukraine, especially applauded those who fought recently in one of the war’s most grueling battles, in Sievierodonetsk, saying that their “motivation, professionalism, their preparedness for urban warfare” played an important role in holding off the Russian troops for so long.
They are “just what we needed,” he said.
Still, even with the help of the volunteers, in the end Ukrainian officials decided they had no choice but to retreat from that city, setting the stage for the fighting that took place on Thursday, when Russian forces pounded neighboring Donetsk, the last remaining province in eastern Ukraine not under Moscow’s control.
At least seven civilians have been killed there in the past 24 hours, including a 17-year-old girl found under rubble, the local authorities said as they warned of a looming Russian offensive.
In the city of Kramatorsk, a rocket that Ukrainian officials said had been fired by Russian forces killed a man sitting on a bench in the yard of an apartment complex and wounded six others, according to officials and witnesses. Residents had been cooking and eating in the yard since the war began, said one former resident, Anastasia, 25, who was visiting when the rocket hit.
“He was here, outside,” she said. “He had no chance.”
The numbers of foreign dead pale in comparison with the losses suffered by the Ukrainians, but the risks that the fighters from abroad face have been reinforced in recent weeks. On June 9, Russia sentenced three captured foreigners to death, and reports have surfaced of at least four American deaths on the battlefield. In the most recent case, the State Department confirmed on June 22 that Stephen Zabielski, 52, an Army veteran, was killed in May after stepping on a land mine.
The professionalism that Mr. Arestovych described emerged from the initial chaos of a flood of volunteers. Some were seasoned combat veterans; others were aspiring fighters arriving with bulging backpacks filled with military gear but no experience on front lines. They came to answer what was essentially an S.O.S. call from Mr. Zelensky in the early days of the war, when many world leaders and analysts assumed that the Russians would quickly rout the outmanned Ukrainians.
Better Understand the Russia-Ukraine War
Within days, volunteers began flying to Poland and heading to its border with Ukraine. Within weeks, the western Ukrainian city of Lviv, 90 minutes from the border, was brimming with Americans and other foreigners arriving by train and bus trying to find a way to the front.
Because almost no structure was in place to sort out who was fit to fight or to help the new arrivals find positions, some volunteers wandered Lviv until they found someone who could direct them to a recruiting office. Others returned home in frustration.
“It was an attempt to garner some support for a cause that in late February didn’t look so promising,” Kacper Rekawek, a fellow at the Center for Research on Extremism at the University of Oslo, said of Mr. Zelensky’s distress call. “It came out of the presidential circle, and I don’t think all the elements of the bureaucracy — military, civilian, what have you — immediately got the memo.”
Four months into the war, much about the foreign forces remains opaque. Mr. Arestovych estimates that 1,000 have participated in battles. But with no central clearinghouse for volunteers, no one knows for sure. Hundreds or thousands more have come to help with noncombat duties.
President Biden has discouraged Americans from going to Ukraine, a point he reiterated recently when two American veterans went missing and were reported to be in Russian custody.
The most well-known of the foreign fighting groups is the International Legion for the Defense of Ukraine, created by the Ukrainian government in line with Mr. Zelensky’s call.
The Legion does not give numbers of its members, but its spokesman, Damien Magrou, said that of the countries represented in its ranks, the United States and Britain were at the top. All of those accepted by the Legion sign contracts with the Ukrainian Army, serve in units where foreign noncommissioned officers answer to Ukrainian officers and are paid the same salary as Ukrainian military forces, he said.
A video posted recently on social media showed Legion fighters in intense urban combat. The video, which was edited and reported to be shot in Sievierodonetsk, shows a group of soldiers, clearly well trained and well equipped, moving through bombed-out buildings and firing at Russian troops. The Hollywood-style footage was a clear indicator of some of the abilities of the Legion and of those staffing its units: experienced, professional fighters now directly involved in some of war’s most vicious battles.
Much of the International Legion’s carefully managed media efforts have been aimed at increasing foreign public support for Ukraine’s war effort and at making the case that Ukraine needs more advanced weapons.
Mr. Magrou said that after an initial wider acceptance rate, the Legion now accepts only those who have combat experience, who have passed background and psychological checks and who do not express extremist views.
But some of those rejected by the Legion, he said, were accepted by other units of foreigners or found their way to the front lines and formed their own fighting groups.
“Volunteer groups can be anything from 15 guys with three rifles” to the largest and most organized groups, said Mr. Magrou, a French-Norwegian corporate lawyer who was living and working in Ukraine when Russia invaded in February.
Weeding out extremists from the many fighters who want to help Ukraine has proved tricky. Two frontline recruits, who did not want to give their names for security reasons, described meeting in safe houses with American and Scandinavian members of the white supremacist Aryan Brotherhood, including some with prison tattoos, who were trying to make their way on their own to the battle.
Even the Legion may have had troubles. A photograph on its Facebook page of members who died portrayed a French casualty, Wilfried Blériot, wearing a patch from the “Misanthropic Division” — a far-right group with white supremacist views. In another photograph, posted on Telegram by the Misanthropic Division, he wears one of their T-shirts.
Mr. Magrou said that he had spoken to Mr. Blériot’s mother and fellow recruits who said that Mr. Blériot had made friends with a Misanthropic Division member, but that Mr. Blériot was unaware of the group’s racist identity.
The reasons fighters choose to risk their lives for a country that is not their own vary widely.
Brian, the American veteran who fought in Afghanistan, said he came because he had trained Ukrainians years ago to try to hold off Russia-backed separatist forces, and many of the Ukrainian friends he made died in those battles. The son of a Marine, Brian said he was staying — even though his wife has learned she is pregnant — because he realized he was not quite done with the military, and because he believes he is making a difference in an uneven battle.
Instead of the active combat that many would-be recruits envisioned, Brian’s unit — headed by a Danish platoon commander and working with Ukrainian special operations forces — has focused on mundane but vital tasks. Those included helping Ukrainian forces shake some of the Soviet-style doctrines that keep them from sharing information between units and from empowering lower-ranking leaders.
For some other Americans and Britons carrying the baggage of unpopular wars in Iraq and Afghanistan, and even for some who did not fight, the call to arms for what they see as a clear-cut cause proved irresistible.
Matthew Robinson, a Briton who is a former U.S. military contractor in Iraq, said he saw his service in Ukraine as a form of “redemption” for having profited from a war he now believes was unjust.
Mr. Robinson ended up training Ukrainian defense forces across the country, including close to the front lines in the east, the site of some of the most intense battles of the war. There, Ukrainian forces face almost constant artillery attacks.
“Unless you fought in World War II, when have you experienced this?” he asked.
Thomas Gibbons-Neff reported from Druzhkivka, Valerie Hopkins from Kyiv and Jane Arraf from Baghdad. Reporting was contributed by Megan Specia from Lviv; Kamila Hrabchuk from Kramatorsk; and Michael Levenson and Michael Schwirtz from New York.
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New York Times - World
Political Turmoil in Britain
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For Boris Johnson, a Tumultuous Tenure Ends With a Messy Exit
The risk-taking bravado of Britain’s colorful prime minister was not enough to compensate for his shortcomings, or overcome a catastrophic loss of party support.
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By Mark Landler
LONDON — The end, when it finally came, was just as chaotic, messy and jaw-dropping as every other chapter of Boris Johnson’s political career.
Holed up in Downing Street on Wednesday night, the prime minister faced an open rebellion of his cabinet, a catastrophic loss of support in his Conservative Party and a wholesale exodus of ministers, which threatened to leave significant parts of the British government without functioning leadership.
Yet far from surrendering, Mr. Johnson’s aides put out word that he would continue to fight. It looked like a last roll of the dice by one of the great gamblers in British politics. His brazen refusal to bow to reality invited comparisons to Donald J. Trump’s defiance in the chaotic days after he lost the 2020 presidential election.
By Thursday morning, however, political gravity had finally reasserted itself. For one of the few times in his career, Mr. Johnson was unable to bend the narrative to his advantage through the sheer force of his personality.
At midday, the prime minister went to a lectern in front of 10 Downing Street to announce he was relinquishing the leadership of a party that no longer supported him, and giving up a job he had pursued for much of his adult life.
“I want to tell you how sorry I am to be giving up the best job in the world,” Mr. Johnson said. Then, defusing the solemnity of the moment with a wry line from the pool halls of America, he added, “Them’s the breaks.”
As the political post-mortems on Mr. Johnson are written, the tumultuous events of the last week may come to encapsulate his career — one defined by a gleeful disregard for the rules, a shrewd instinct for public opinion, an elastic approach to ethics and a Falstaffian appetite for the cut-and-thrust of politics.
“Most prime ministers would have gotten the message sooner,” said Andrew Gimson, one of Mr. Johnson’s biographers. “The element of exaggeration, of turning up the volume, is very characteristic of his style.”
Mr. Gimson once likened Mr. Johnson to Admiral Nelson, the 18th-century naval hero who vanquished Napoleon in the Battle of Trafalgar. “Nelson said the boldest measures are the safest,” he said.
In the end, however, Mr. Johnson’s risk-taking bravado was not enough to compensate for his shortcomings. He engaged in behavior that critics said revealed a sense of entitlement and a belief that the rules did not apply to him, his staff or his loyalists. Critics accused him of being disorganized, ideologically and administratively.
After leading Britain out of the European Union in 2020, the prime minister did not have much of a plan for what to do next. He quickly became hostage to events, lurching from crisis to crisis as the coronavirus pandemic engulfed Britain. A pattern of scandals, which followed him throughout his career, soon overtook Downing Street.
Mr. Johnson had long thrived by thumbing his nose at political convention. His disheveled crop of blonde hair seemed a metaphor for a messy personal and professional life, which some British voters savored while others merely tolerated it.
But Mr. Johnson’s lack of truthfulness finally caught up with him. His constantly shifting accounts of his conduct — whether in attending illicit parties at Downing Street during lockdowns, attempting to use a Tory Party donor to finance the costly refurbishment of his apartment, or promoting a Conservative lawmaker with a history of sexual misconduct allegations against him — finally exhausted the patience of his party and many voters.
Mr. Johnson’s role in campaigning to leave the European Union, then carrying out Brexit and then seeing Britain through the pandemic, will guarantee him a place in the ranks of significant British prime ministers. Beyond that, he leaves behind a checkered policy legacy, and he never escaped suspicions that his agenda was driven not by ideological conviction but by the cynical calculation of what political advantages he could extract from it.
In the end he may be most remembered for his confounding mix of strengths and weaknesses.
From the start, Mr. Johnson represented something new in British politics. A journalist-turned-politician, he was able to fuse the forces of celebrity culture with an opportunistic, ideologically flexible approach to the issues. To most Britons, he was simply “Boris,” a first-name familiarity enjoyed by no other British politician.
With his rumpled suits and untucked shirts, Mr. Johnson affected a louche, upper-class insouciance that somehow also connected with working-class voters. His antics as the mayor of London — he once famously dangled from a zip line above photographers, waving a pair of Union Jacks — turned him into a clown prince.
But all the tomfoolery — aside from drawing attention to himself — also helped make him a serious electoral contender. With Britain caught up in an anguished debate over its future in the European Union, Mr. Johnson latched on to an issue that would propel him to the top of the Conservative Party. First, of course, he famously dithered about which side of the Brexit debate to embrace — leave or remain — drafting newspaper columns that made the case for both.
Once he had thrown in his lot with “Vote Leave,” Mr. Johnson became an energetic campaigner. He helped win the 2016 referendum against European Union membership, used the issue to drive out the woman who became prime minister in its aftermath, Theresa May, and rode a promise to “Get Brexit Done” to a thrashing of the Labour Party in the 2019 general election.
That victory, which awarded the Conservative Party its largest majority since 1987, emboldened Mr. Johnson when his standing collapsed under the weight of serial ethical scandals. He invoked his “colossal mandate” as a response to those who said he should step down, saying he owed it to his 14 million voters to go on.
Unlike in the United States, however, Mr. Johnson governs in a parliamentary, not a presidential, system. Those 14 million people voted for the Conservative Party, not for Mr. Johnson, who merely served as the party’s leader, at the pleasure of its lawmakers. When they withdraw that support, the leader is replaced.
At a parliamentary committee hearing on Wednesday, Mr. Johnson pointedly declined to rule out trying to call an early general election — in effect, bypassing the Conservative Party to throw his fate back to the voters.
That evening, a delegation of cabinet ministers and party officials traveled to Downing Street to appeal to Mr. Johnson to step down. He rejected their entreaties and instead fired one of his most senior ministers and allies, Michael Gove, who had been among those warning him that his time was up.
The palace intrigue, combined with Mr. Johnson’s initial refusal to accept his situation, drew comparisons to Mr. Trump.
“We have this habit in Britain of following American politics, a couple of years later,” said Jonathan Powell, who served as chief of staff to a Labour prime minister, Tony Blair. “We have ended up with a poor man’s Trump, in the form of Johnson.”
The United States, Mr. Powell said, was still living with the aftereffects of Mr. Trump’s presidency. “In Britain, because our system is different, we should be in a position to heal more quickly,” he said.
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New York Times - World
China Seeks to Pre-Empt Sanctions in Case of Taiwan Clash, F.B.I. Chief Says
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Looking ahead to a possible conflict, Beijing wants to shield itself from the kind of economic penalties levied against Russia over its invasion of Ukraine, the F.B.I. director says.
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By Julian E. Barnes
LONDON — Learning from Russia’s invasion of Ukraine, China is looking for ways to protect its economy from the threat of international sanctions should a confrontation over Taiwan occur, “a clue” to Beijing’s view of what the future holds, the F.B.I. director said Wednesday.
Western sanctions over the war and Russian retaliation have cost Western businesses billions of dollars in Russia, and they could be caught in a similar but far bigger and more dangerous scenario should China invade Taiwan, said the director, Christopher A. Wray.
China is seeking to insulate its economy against potential sanctions, “trying to cushion themselves from harm if they do anything to draw the ire of the international community,” he said. “In our world, we call that kind of behavior a clue.”
Western business is much more deeply invested in China, which is trying to make it more difficult for foreign companies operating there to cooperate with international sanctions. If China does invade Taiwan, Mr. Wray said, companies from the United States and its allies would find themselves caught.
“Just as in Russia, Western investments built over years could become hostages, capital stranded, supply chains and relationships disrupted.” he said. “Companies caught between sanctions and Chinese law forbidding compliance with those sanctions. That is not just geopolitics, it’s business forecasting.”
The remarks came during an unusual joint address in London by Mr. Wray and Ken McCallum, director general of MI5, the British security service, warning about threats from China to U.S., British and Western businesses.
While the Biden administration has tempered some of the Trump administration’s efforts to counter Chinese espionage, Mr. Wray has continued to speak regularly about the threat China poses, as it sends out agents, makes strategic investments and launches cyberattacks aimed at stealing the intellectual property and know-how of overseas businesses and universities.
In a question-and-answer session after the speech, Mr. Wray said the Chinese government is pressuring Western businesses as aggressively as ever not to criticize Beijing or its policies, but he declined to say whether an invasion of Taiwan had become more or less likely.
“I will say that I don’t have any reason to think their interest in Taiwan has abated in any fashion,” he said. “We certainly hope that they are learning valuable lessons of what happens when you overplay your hand in a way that the Russians clearly have in Ukraine”
Some American officials have argued that failing to take a tough stand against Russia’s war on Ukraine would tempt Beijing into acting against Taiwan.
During the Trump administration, Mr. Wray was one of a series of senior national security officials delivering speeches describing China as a rising threat. But his latest speech comes as the Biden administration has been focused on the immediate threat of Russia and its invasion of Ukraine and has taken steps to change some of the Trump administration’s programs to counter China.
Earlier this year the Justice Department modified a Trump-era initiative to combat Chinese espionage, treating many cases of academics failing to disclose ties or funding from China as civil violations, not crimes. While some prosecutions had resulted in convictions, others had led to acquittal or dismissal. Officials in China have held up the initiative as an example of the United States’ hypocrisy and systemic discrimination against ethnic minorities.
On Wednesday, Mr. Wray largely steered clear of Chinese efforts to take intellectual property from American universities, instead focusing on ways Beijing uses cyberespionage and human assets to steal information and technology from Western businesses and funnel it to Chinese competitors.
“The Chinese government poses an even more serious threat to Western businesses than even many sophisticated business people realize,” Mr. Wray said.
Mr. McCallum, the MI5 director general, struck similar themes, but highlighted how China uses a patient approach, conducting coordinated influence campaigns that can last for decades.
“The most game-changing challenge we face comes from the Chinese Communist Party,” Mr. McCallum said. “It’s covertly applying pressure across the globe. This might feel abstract, but it is real and it is pressing.”
While American law enforcement and intelligence officials have been warning about the problem for years, it is a far more recent phenomenon for British security officials, who until last year made few public comments about the Chinese threat.
MI5 is running seven times more investigations involving Chinese espionage than it did in 2018, and plans to double the current number in the coming years, Mr. McCallum said.
Beijing has pushed back forcefully against U.S. warnings about a Chinese threat, calling such comments political lies that recycled old Cold War-era tropes as part of a broader attempt to contain and suppress China’s rise. Chinese officials have sought to portray economic and trade ties between the U.S. and China as mutually beneficial, with a vice foreign minister saying as recently as last November that among the over 70,000 American companies doing business in China, 97 percent were earning profits.
Mr. Wray argued that China poses a broader threat to Western politics as well as business. Some American intelligence agencies have argued that China does not try to spread chaos and dissension, or broadly disrupt the democratic process, as Russia has in recent elections, but other officials say it is important not to view China’s actions too narrowly.
On Wednesday Mr. Wray said many of China’s efforts take the form of malign campaigns to influence American policy, political candidates and public opinion, as distinct from swaying elections. But he also noted the recent case of Chinese government agents charged with trying to influence a Congressional race in New York by derailing the candidacy of a former Tiananmen Square protester. In that case federal prosecutors contend that China tried to manufacture a fake controversy with a sex worker then considered arranging for the candidate to be struck by a vehicle.
That plot, Mr. Wray said, took the threat “to a whole another level.”
Also on Wednesday, the U.S. government’s National Counterintelligence and Security Center released a new warning to government and business leaders about Chinese efforts to manipulate them to support “hidden agendas.”
Chinese officials have disputed the idea that Beijing attempts to meddle in American affairs, calling such accusations baseless and an attempt to use China as a scapegoat and distraction from the United States’ own domestic problems. The officials have held fast to the line that China supports “noninterference” in the domestic matters of sovereign countries, including elections, as a matter of principle.
While neither Mr. Wray nor Mr. McCallum would directly compare the influence threat from China to that of Russia, both made the case that Beijing works over the long term, cultivating local officials over decades.
“It’s not always the case of seeking to influence a national leader or someone a cabinet level,” Mr. McCallum said. “They are prepared to invest in cultivating people at local government level potentially at the outset of their political careers. And I think that in itself actually illustrates the breadth and the patience of this threat.”
Amy Qin contributed reporting from Taipei, Taiwan.
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Le Figaro
L'animal de compagnie, un véritable atout pour le cerveau de votre enfant!
PSYCHOLOGIE - Grandir auprès d'un animal favorise-t-il l'acquisition de compétences et le développement cognitif ? C'est évident pour les familles concernées. Et confirmé par les scientifiques...
Moins de stress, plus d'estime de soi, plus d'activité physique... Nos animaux de compagnie sont souvent cités en exemple pour ces bienfaits, mais rarement pour leur aide au développement cognitif. Pourtant, ils excellent aussi dans ce domaine ! «Les bébés sont comme magnétisés par les animaux, qui captent extraordinairement leur attention visuelle. Quelques heures après la naissance, les nouveau-nés fixent avec plus d'attrait et de curiosité, des configurations lumineuses simulant le déplacement d'une poule, plutôt que des figures aléatoires ou des figures reproduisant ce mouvement à l'envers», confirme le Pr Laurent Begue-Shankland, directeur de la Maison des Sciences de l'homme Alpes et auteur d'un livre très documenté : Face aux animaux, nos émotions, nos préjugés, nos ambivalences (éd. Odile Jacob).
Lire le dossierNos conseils psychologie au quotidien
À mesure que l'enfant grandit, cet attrait pour le monde animal ne faiblit pas : «A sept mois, des photographies de chiens ou de lézards activent des réseaux neuronaux distincts de ceux qui sont mobilisés face à des photos d'objets familiers tels que des meubles. Quand on donne l'occasion à des nourrissons de dix-huit à trente-trois mois d'interagir avec, au choix, des jouets attractifs ou des animaux (y compris des animaux peu mobiles), ce sont ces derniers qui les captivent le plus», insiste le chercheur.
« La présence d'un animal motive le tout-petit à vouloir interagir avec lui et pour cela, favorise son développement moteur, cognitif - en particulier la concentration, via l'effet apaisant de l'animal - sans oublier le langage pour l'appeler ou pour l'inciter à rapporter un jouet. »
En pratique, cela se traduit par davantage de gestes en direction des animaux et à l'âge verbal, par plus de questions les concernant. Un avis partagé par le Dr Marine Grandgeorge, docteure en psychologie et Maître de conférences en éthologie à l'Université Rennes 1, auteure de L'animal et l'enfant avec Troubles du spectre autistique : une relation au quotidien (éd. L'Harmattan) : «La présence d'un animal motive le tout-petit à vouloir interagir avec lui et pour cela, favorise son développement moteur, cognitif - en particulier la concentration, via l'effet apaisant de l'animal - sans oublier le langage pour l'appeler ou pour l'inciter à rapporter un jouet.»
À lire aussiComment les animaux de compagnie peuvent être un facteur d’équilibre
Les bénéfices vont au-delà de la relation nourrisson - animal. «Les recherches montrent que les animaux encouragent et facilitent aussi les interactions avec d'autres humains (enfants ou adultes)», souligne le Pr Begue-Shankland. Communiquer avec un animal favorise le développement de circuits supplémentaires, et cela n'a rien à voir avec la tablette ou un robot en 2 D ou en 3 D : la technologie ne permet pas une interaction d'aussi bonne qualité. «La chaleur, le toucher, l'intensité du regard, etc., comptent pour beaucoup dans l'interaction entre des êtres vivants», insiste le Dr Grandgeorge. Il n'y a d'ailleurs pas besoin d'avoir un animal chez soi si l'on ne souhaite ou ne peut pas l'adopter: prendre le temps d'observer les animaux autour de soi, les oiseaux dans les arbres, les chiens et les chats dans les parcs, etc. est déjà bénéfique.
« Dès l'enfance, nous hiérarchisons les animaux en fonction de la valeur que nos parents leur attribuent et qui nous est transmise en partie. »
Mais pour certains, la présence animale leur apporte tellement qu'ils ne pourraient s'en passer. «Avoir eu un animal durant sa jeunesse, rend plus enclin à en adopter plus tard et les études sociologiques ont montré que ce n'était pas juste par habitude, mais en raison d'un réel besoin, l'animal étant considéré comme un membre à part entière de la famille» confirme le Dr Grandgeorge. Cela change aussi le rapport au vivant. «Plusieurs études indiquent que les propriétaires d'animaux familiers entretiennent des attitudes plus favorables envers le monde animal en général et se montrent plus réticents à leur utilisation alimentaire ou scientifique, peut-être par le développement d'une forme d'empathie à leur encontre. Pour autant, il s'agit d'une empathie sélective : dès l'enfance, nous hiérarchisons les animaux en fonction de la valeur que nos parents leur attribuent et qui nous est transmise en partie», rappelle le Pr Begue-Shankland.
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Chez les enfants atteints de trouble du spectre autistique, la question se pose tout particulièrement car les compétences sociales leur font justement défaut. Pour le Dr Grandgeorge, il faut cependant se garder de toute généralité : «L'attrait pour l'animal ne concerne pas tous les enfants ayant un trouble du spectre autistique (TSA), mais lorsque cet attrait existe, une présence de l'animal dans le foyer ou dans le cadre de la médiation animale est très positive.» Malheureusement, on ne sait pas d'avance chez quels jeunes les interactions avec l'animal seront bénéfiques ou pas. La sévérité du trouble ne joue pas alors que la qualité du lien compte. Le fait que ce ne soient pas les mêmes zones du cerveau qui s'activent selon que l'on regarde un humain, un objet ou un animal, compte également.
« Nous avons remarqué que les chiens ne montraient aucune différence de comportement entre les enfants avec un trouble du spectre autistique et les autres enfants de la maisonnée, alors que les chats en font une : ils multiplient les coups d'œil (regards très brefs) avec les enfants ayant un TSA - ce qui leur convient mieux. »
Quant à l'espèce de l'animal, entre-t-elle en jeu ? «Nous avons remarqué que les chiens ne montraient aucune différence de comportement entre les enfants avec un TSA et les autres enfants de la maisonnée, alors que les chats en font une : ils multiplient les coups d'œil (regards très brefs) avec les enfants ayant un TSA - ce qui leur convient mieux - et regardent moins souvent mais plus longtemps les enfants sans TSA. Or dans nos expériences, la relation entre l'enfant ayant un TSA et le chat de la maisonnée est souvent très forte, ce qui pourrait laisser supposer que cette différence de temps de regard exercée par le chat joue bien sur la qualité de leur relation» conclut le Dr Grandgeorge. Étant donné qu'une relation de qualité est le préalable nécessaire à toute amélioration dans l'apprentissage des compétences sociales - empathie, reconnaissance des émotions sur les visages humains, communication - la piste féline reste donc à creuser. Une récente étude parue dans le Journal of Pediatric Nursing a comparé l'évolution d'enfants atteints d'un TSA vivant sans chat à qui l'on a proposé l'adoption d'un félin d'un tempérament calme, et celle d'autres enfants atteints également d'un TSA, mais ne se voyant proposer l'animal que 18 semaines plus tard; les détenteurs «précoces» ont développé une meilleure empathie. Un premier résultat très intéressant qu'il faut désormais confirmer...
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Des tatouages pour soigner les âmes et embellir les corps abîmés
LE FIGARO DEMAIN - Après une mastectomie ou pour masquer une alopécie ou une scoliose, les tatouages «thérapeutiques» ont le vent en poupe.
Covid-19 : 24.418 nouveaux cas en 24 heures, 97 morts dans les hôpitaux français
LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants: Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.
Un nouveau rapport accable l'IHU de Didier Raoult
Selon le rapport relayé par La Provence, Didier Raoult aurait mis en place une «logique de soumission» au sein de l'IHU. Sur 300 employés interrogés, une cinquantaine a fait part «d'une situation allant du malaise à une forte souffrance liée à leur activité professionnelle».
Le Figaro
«Si vous adhérez, on sera heureux» : dans une vidéo, Édouard Philippe appelle à rejoindre son parti Horizons
Dinah CohenL'ancien premier ministre prévoit de sortir un «film» consacré au projet de sa formation politique.
«Horizons -Le Film. J-1» Sur le compte Twitter du parti, Édouard Philippe s'est voulu elliptique jeudi soir. Dans une courte vidéo, l'ancien premier ministre s'est mis en scène pour faire part d'un «film», consacré à sa jeune formation politique créée en octobre dernier. Le maire ex-LR du Havre (Seine-Maritime) y apparaît en costume ou en tenue décontractée, tantôt dans une salle remplie, tantôt dans un train, visage au masque, et stylo à la main, ou encore devant le port de sa ville ou à bord d'une voiture.
«Alors je sais, un film qui commence comme ça, ça peut sembler rébarbatif, voire franchement sans intérêt», entend-on en ouverture, tandis que sa voix se superpose à des images d'illustration. «Alors évidemment, vous vous demandez pourquoi est-ce que je vous parle de ce parti et qu'est-ce que ça a à voir avec vous», poursuit-il. Avant d'apparaître, cette fois-ci face caméra, pour déclarer : «Je vais essayer de vous expliquer ce qu'on veut faire, pourquoi on veut le faire. Et si à la fin vous adhérez, on sera heureux. Et si vous adhérez pas, on sera un peu moins heureux, mais on sera heureux quand même parce qu'on croit à ce qu'on fait et on va aller au bout.» Sans en dire davantage, Édouard Philippe accompagne le tout du hashtag (mot-dièse) «#JeRejoinsHorizons», et fixe le rendez-vous au lendemain.
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Une manière pour l'ancien locataire de Matignon de faire valoir son parti, qui compte désormais 28 députés à l'Assemblée nationale, et aspire à grandir dans les années à venir pour nourrir de futures ambitions. Le format n'est pas sans rappeler les épisodes de la série «Le Candidat» - outil de communication mis au point par les équipes d'Emmanuel Macron et auquel le président-candidat s'était prêté au cours de sa campagne. Durant quelques minutes, le chef de l'État apparaissait filmé par son entourage, parfois depuis le bureau de l'Élysée, parfois auprès de ses militants. Le format n'est pas non plus sans rappeler la trilogie «Édouard, mon pote de droite», des films réalisés par un ami de l'ancien premier ministre, qui a suivi son ascension entre sa conquête de la cité portuaire normande et son arrivée à Matignon, en passant par l'éphémère aventure présidentielle d'Alain Juppé en 2016.
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Dans un entretien à Libération, le leader insoumis estime avoir «dénoué une crise qui durait à gauche depuis une génération».
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L'ancien premier ministre n'a ni chauffeur ni garde du corps, rapporte le JDD.
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Entourée d'une nuée de journalistes, la première ministre est allée à pied mercredi après-midi à la chambre basse afin d'y tenir son discours de politique générale.
New York Times - World
Shinzo Abe, ex primer ministro de Japón, muere luego de recibir un disparo durante un discurso
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Abe, de 67 años, fue asesinado el viernes en la ciudad de Nara. Ocupó el cargo más tiempo que nadie antes de retirarse en 2020.
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Por Motoko Rich
Shinzo Abe, el primer ministro que pasó más tiempo en el cargo en Japón, murió el viernes a los 67 años, luego de recibir disparos cuando hacía campaña a favor de un candidato previo a las elecciones nacionales.
La policía arrestó a un sospechoso, Tetsuya Yamagami, de 41 años, acusado en inicio de intento de asesinato antes de que se anunciara la muerte de Abe.
La Agencia Japonesa de Bomberos y Manejo de Desastres dijo que Abe había sido herido en la parte derecha del cuello y la izquierda del pecho. Videos en las redes sociales mostraban a Abe en el suelo y sangrando en la ciudad occidental de Nara, cerca de Kioto.
Hidetada Fukushima, profesor de medicina de urgencias en el Hospital de la Universidad Médica de Nara, dijo la noche del viernes que Abe fue declarado sin vida ahí poco después de las 5 p. m. hora local.
Abe fue llevado al hospital a las 12:20 p. m. sin mostrar signos vitales, dijo Fukushima. Comentó que el ex primer ministro había recibido dos heridas de bala. Los médicos intentaron detener el sangrado y realizaron una transfusión pero no lograron reanimarlo, dijo Fukushima.
La violencia de armas de fuego es poco frecuente en Japón, donde en 2021 se reportaron apenas 10 tiroteos que contribuyeron a muertes, lesiones o daño a propiedad, según las estadísticas de la Agencia Nacional de Policía. En dichos episodios una persona murió y otras cuatro resultaron heridas; las cifras no incluyen accidentes ni suicidios.
El primer ministro Fumio Kishida calificó el asesinato como “un acto de barbarie cobarde”.
“Una vez más lo condeno con las más enérgicas palabras”, dijo.
Añadió que las elecciones libres y justas, base de la democracia, deberían protegerse. La votación está prevista para el domingo.
Abe se encontraba dando un discurso de campaña a favor de Kei Sato, de 43 años, miembro del Partido Liberal Democrático (LDP) de Nara, que postulaba a la reelección en la cámara alta del Parlamento. Abe, que renunció como primer ministro en 2020 debido a problemas de salud, seguía siendo una figura poderosa en el partido.
Abe había estado hablando por menos de un minuto cuando se escucharon los disparos.
Yoshio Ogita, de 74 años, secretario general del capítulo local del LDP, estaba de pie junto a Abe. Dijo que escuchó dos sonidos fuertes y vio humo blanco que se elevaba en el cielo.
“No supe lo que había pasado”, dijo en una entrevista telefónica la tarde del viernes. “Vi que se desplomó”.
Imágenes mostradas en redes sociales mostraban a un hombre que fue derribado luego del tiroteo cerca de la estación Yamatosaidaiji. El hombre era un residente de Nara, según NHK, la emisora pública. La policía dijo que había recuperado un arma hechiza de la escena. Los funcionarios no dieron a conocer un motivo.
Esta historia está en desarrollo y se actualizará en las próximas horas. Aquí están las actualizaciones en vivo en inglés.
Motoko Rich es la jefa de la oficina de Tokio, donde cubre la política japonesa, la sociedad, cuestiones de género y las artes, así como noticias y reportajes sobre la península de Corea. Ha cubierto una amplia variedad de temas en el Times, incluidos los bienes raíces, la economía, los libros y la educación. @motokorich – Facebook
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Le Figaro
À Lyon, la guerre autour du nom de Paul Bocuse est déclarée
Léna LutaudENQUÊTE - En 2023, un procès opposera Jérôme Bocuse à l’Institut Paul Bocuse, où siègent les représentants des plus grandes familles lyonnaises. Le fils du célèbre chef veut récupérer son nom. Un séisme qui touche par ricochet le centre d’excellence de la gastronomie voulu par Emmanuel Macron et créé par Laurent Wauquiez à Lyon.
Chez les Bocuse, lignée de cuisiniers depuis 1765, les écarts de conduite n’ont pas manqué, mais la préservation du nom est fondamentale. Surtout depuis 1921, quand, pour se venger de sa femme un peu trop belle (1), le grand-père de Paul Bocuse cède son patronyme à un Russe nommé Borissof. En 1966, juste après sa troisième étoile, Paul Bocuse rachète les trois précieuses syllabes. L’humiliation d’être surnommé «Bocussoff» est finie. Il accroche ses six lettres dorées façon néon de Broadway sur son auberge, à Collonges, près de Lyon. Il est aussi le premier des grands chefs à broder son nom sur sa veste blanche à l’endroit du cœur.
En décembre 2021, c’est au tour de son fils Jérôme de partir au combat. Estimant que l’Institut Paul Bocuse, la prestigieuse école culinaire et hôtelière d’Écully, à l’ouest de Lyon, outrepasse ses droits et abîme l’image de son père en dilapidant son nom, il tente depuis trois ans de régler l’affaire. «J’ai personnellement tenté une médiation mais cela n’a pas fonctionné», confie Olivier Ginon, chargé des Bocuse d’or, les Oscars de la gastronomie. Faute de succès, Jérôme Bocuse attaque en justice. «Cela m’attriste car, à la fin, personne ne sera gagnant mais ils ne m’ont pas laissé le choix, je suis dans la conciliation plus qu’autre chose, explique-t-il. Les valeurs prônées par mon père sont trahies. Personne ne nous volera son nom. Toute sa vie, il m’a répété à quel point il en était fier. Avec les autres entités à Lyon qui portent le nom de mon père, comme Les Halles Paul Bocuse et les Bocuse d’or, tout va très bien. Les Halles ne me versent pas un centime et aucun commerçant n’aurait l’idée d’étiqueter des saucissons au nom de Bocuse.» En accord avec sa sœur Françoise, Jérôme Bocuse souhaite faire constater les débordements, comme servir des plateaux Bocuse dans les Ehpad et débaptiser l’institut. «Nous sommes fiers de porter le nom de Bocuse. S’il faut l’enlever, ce sera à contrecœur», commente Dominique Giraudier, directeur de l’institut. Le procès est attendu à Lyon pour 2023.
Conflits générationnels
Dans cette ville où Paul Bocuse est un étendard, l’émotion est immense. Les chefs, les élèves et les professeurs s’inquiètent. Les élus aussi. A Écully, là où se trouve le campus, c’est le choc. «Je ne pensais pas que cela irait aussi loin, soupire le maire, Sébastien Michel (LR). A Lyon, le consensus est une tradition. Quand des sujets sont d’un intérêt majeur pour le territoire, on trouve un compromis.»Pour Laurent Wauquiez, président de la région Rhône-Alpes, «c’est un gachis terrible.»
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La situation est aussi complexe que l’était Paul Bocuse. Le chef a dû attendre dix-huit ans que la loi lui permette de reconnaître son fils, né hors mariage. C’était en 1987, Jérôme avait dix-huit ans. Paul Bocuse était polygame. Le 12 juin 1969, Raymone Carlut accouche de Jérôme une semaine avant que Paul Bocuse et son épouse Raymonde célèbrent le mariage de leur fille Françoise avec l’héritier des chocolats Bernachon, autre maison lyonnaise. Surnommée «Madame», Raymonde tient les rênes du restaurant gastronomique. Françoise l’aide en caisse. Petit, Jérôme n’y met pas les pieds. «Ses relations avec sa sœur avec qui il n’a pas grandi ont longtemps été fraîches, mais pour le bonheur de tous, ils s’entendent de mieux en mieux, raconte Vincent Le Roux, gendre de Françoise Bocuse et directeur du restaurant de Collonges. Elle a 75 ans et lui 53 ans. Aujourd’hui, c’est une vraie famille qui a resserré les liens. Ils ont aussi solidifié la maison familiale avec des opérations capitalistiques croisées.»
Dans la capitale des Gaules, personne ne commente. Comme quand Paul Bocuse tombe amoureux de Patricia tout en partageant sa vie entre Raymonde et Raymone. À Lyon, la discrétion de la grande bourgeoisie est légendaire. Et puis personne n’aurait osé s’en prendre à «M. Paul». Pas une friterie n’ouvre sans qu’il en soit informé. Le 20 janvier 2018, le vieux lion s’éteint à quasi 92 ans. À la cathédrale Saint-Jean, ses trois femmes, que la vie a toujours séparées, se retrouvent pour la première fois ensemble avec leurs enfants et petits-enfants. Sur le parvis, Jérôme Bocuse protège Raymone de la pluie avec un grand parapluie. Le Tout-Lyon découvre un jeune quinquagénaire sosie de son père. Cela fait déjà quelques années qu’il lui a succédé à la tête des Bocuse d’or et qu’il a sauvé le groupe paternel des griffes d’un fonds d’investissement. «Je le voyais fatigué, je ne pouvais pas le laisser tout seul, sinon tout ce qu’il avait - les brasseries, les licences… - aurait été dépecé.» Jérôme Bocuse vit en Floride et vient six fois par an à Lyon, les administrateurs de l’institut le connaissent mal.
Les ennuis commencent vers 2015. Affaibli par la maladie de Parkinson, Paul Bocuse s’inquiète, selon son fils, de certaines utilisations de son nom dont un menu Bocuse sur Air France. «Il n’y avait aucun litige du vivant de M. Paul. Bien au contraire, tout a été réalisé avec son approbation et sa fierté», réfute Dominique Giraudier. À la mort du grand chef, l’utilisation du nom de Bocuse s’accélère.«L’institut a changé de comportement comme s’ils pensaient que leurs droits avaient changé alors qu’ils n’en n’ont pas plus qu’avant», tacle Vincent le Roux; Longtemps neutre, il se positionne entraînant derrière lui tout le clan Bernanchon. A Lyon, ce n’est pas rien.«Ces accords sont passés avec des sociétés de l’agroalimentaire ou de l’hôtellerie qui travaillent avec nos étudiants ou aident notre centre de recherche, il n’y a aucun objet lucratif», détaille Dominique Giraudier. Jérôme Bocuse lui a d’abord réclamé des royalties de 5 % sur son chiffre d’affaires ou de maintenir à 0% si le nom du père n’est plus utilisé à tort et à travers. «Nous avons été un peu surpris. Nous avons de grands projets pour l’école, je ne vais pas siphonner l’argent des mécènes dont Gérard Pélisson, qui a donné 15 millions d’euros, répond le directeur. L’école joue un rôle important pour la mémoire de Bocuse, certains élèves ne savent pas qui il est.»
La clé du bras de fer est le respect du contrat passé en 2005 entre Paul Bocuse et Gérard Pélisson, cofondateur du groupe Accor. Paul Bocuse autorise l’école à utiliser son nom gratuitement jusqu’en 2037 si tant est que l’utilisation soit limitée aux besoins de l’enseignement dispensé à Écully et à l’hôtel-école dans Lyon. «Il a limité l’autorisation à un droit précaire d’utilisation qui ne génère rien d’autre», souligne Carine Piccio, avocate de Jérôme Bocuse. Paul Bocuse et Gérard Pélisson sont de la même génération. Dans la transmission, ces Lyonnais veulent rendre à leur métier ses lettres de noblesse. Vincent Le Roux se souvient: «Ces deux grands hommes se vouvoyaient, ils n’étaient pas des copains mais ils s’admiraient et se respectaient énormément.» Leurs héritiers n’ont pas cette complicité. Au sommet de la tour TF1, où il travaille à la fusion avec M6, Gilles Pélisson est un passionné de gastronomie, proche de Yannick Alléno. En 2021, son oncle Gérard lui confie les rênes de l’Institut Paul Bocuse. Sylvie, son épouse, préside la fondation qui assure la pérennité financière de l’école. Paul Bocuse lègue l’Auberge à Françoise, son empire et son nom à Jérôme. En fait son légataire universel.
À 7500 kilomètres d’Écully, ce dernier a bâti un empire de la restauration au sein du Walt Disney World Resort en Floride: «Le bac en poche, sur les conseils de mon père, je suis parti aux États-Unis, où il était plus facile de s’appeler Bocuse.» Discret, Jérôme Bocuse est doté d’une mentalité anglo-saxonne sans aucun complexe, sportif de haut niveau, mais il a conservé ce côté affectif des Lyonnais. Son fils est prénommé Paul. À sa naissance en 2007, le patriarche est comblé. Avec ce petit garçon, la transmission de son nom et même de son prénom est assuré. La photo où grand-père, père et petit-fils posent en toques et vestes blanches avec leurs noms brodés sur le cœur vaut tous les symboles.
Centre de formation pour concours internationaux
Pour Gilles Pélisson et Jérôme Bocuse, le procès sera quitte ou double. À Abu Dhabi, Jérôme Bocuse veut ouvrir des restaurants et prolonger l’action de la fondation de son père, en formant des jeunes professionnels. À Écully, l’institut rêve de talonner Lausanne et Glion, les «Harvard» des métiers de l’«hospitality». Trois cents professeurs forment les meilleurs en cuisine, en salle comme dans l’hôtellerie. «Le campus va doubler de taille en septembre, annonce Dominique Giraudier. Et Les Saisons, notre restaurant d’application à Écully, vise une seconde étoile au Michelin.»
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Par un effet domino, le litige touche le centre d’excellence culinaire souhaité par le président de la République pour que les chefs français remportent les concours internationaux. Dont le plus prestigieux de tous: les Bocuse d’or. Cet hiver, Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, a annoncé qu’il confiait cette mission à l’Institut Paul Bocuse et y investissait 20 millions d’euros. «C’est comme si le comité des JO avait son propre centre de formation, soupire Jérôme Bocuse, qui n’a pas été prévenu. L’an dernier, Davy Tissot, professeur à l’institut, a remporté les Bocuse d’or. Je le félicite pour son travail, le débat n’est pas là. Pour l’intégrité du concours, on ne peut pas avoir un candidat Bocuse qui fait le concours Bocuse, ça ne marche pas.» Olivier Ginon, organisateur des Bocuse d’or veut en protéger l’intégrité: «nous sommes particulièrement vigilants sur la façon dont se passent les sélections nationales. Nous donnons des sous-licences dans chaque pays et pouvons les retirer si les valeurs ne sont pas respectées. Nos relations avec Paul puis Jérôme Bocuse sont basées sur le respect de la parole. Leurs relations avec l’institut ne nous concernent pas mais nous craignons des effets négatifs.»Là encore, Dominique Giraudier a une autre analyse: «Nous préparons les chefs français à toutes les compétitions internationales, pas seulement aux Bocuse d’or.» Lundi 4 juillet, pour lever toute ambiguité, Laurent Wauquiez a pris sa décision: «au lieu de l’appeller Centre d’Excellence Paul Bocuse, nous l’appellerons Centre d’excellence de la gastronomie française. les histoires actuelles ne vont pas ralentir ce projet dont les crédits de 20 millions d’euros seront votés à la Région en septembre.»
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En ce début d’été, beaucoup espèrent que le conflit puisse encore se régler. Depuis la Floride, Jérôme Bocuse passe beaucoup de temps au téléphone et par courriel avec des étudiants anciens et actuels de l’institut: «Je pense beaucoup à eux. Les frais de scolarité sont importants (entre 12.000 et 15.000 euros, NDLR). Je veux leur dire à tous qu’on trouvera un moyen de les préserver. Eux garderont toujours ce nom de Bocuse sur leurs CV.»
(1) «Paul Bocuse. Le feu sacré», par Ève-Marie Zizza-Lalu, Glénat, 35 euros.
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Boris Johnson anuncia su renuncia como primer ministro
Una serie de funcionarios expresaron su oposición al liderazgo de Johnson, denunciando su falta de integridad en el cargo y pidiendo que renunciara.
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Por Mark Landler, Megan Specia y Stephen Castle
LONDRES — Boris Johnson dijo el jueves que renunciará como primer ministro del Reino Unido, luego de una rebelión mayoritaria de su gabinete, una ola de renuncias en el gobierno y una demoledora pérdida de apoyo partidario ocasionados por su manejo del más reciente escándalo de sexo y acoso de su partido.
Johnson dijo que planeaba quedarse en su cargo hasta que el Partido Conservador elija un nuevo líder, lo que podría tomar varios meses. Dijo que esperaba que el cronograma de su salida y la selección de un líder fueran definidos el lunes por un comité de legisladores conservadores.
“Claramente ahora es la voluntad del Partido Conservador parlamentario que debe haber un nuevo líder”, dijo Johnson en declaraciones fuera de Downing Street. “El proceso de elegir a ese nuevo líder debería empezar ahora”.
Dijo que había intentado quedarse en su cargo porque sentía que era su deber y su obligación continuar con la labor que había hecho desde 2019, cuando Johnson lideró al Partido Conservador en una victoria arrasadora en unas elecciones generales con la promesa de que lograr el brexit.
“Quiero decirles cuánto lamento estar renunciando al mejor trabajo del mundo”, dijo Johnson a un grupo que incluía a algunos ayudantes y a su esposa, Carrie, quien llevaba cargada a Romy, la hija de la pareja. “Pero es lo que hay”.
La decisión de Johnson coronó unas vertiginosas 48 horas en la política británica que empezaron la noche del martes con la inesperada renuncia de dos de sus ministros de más alto rango: el ministro de Hacienda, Rishi Sunak, y el secretario de Salud, Sajid Javid. Los siguieron una seguidilla de anuncios de renuncia de otros legisladores y funcionarios a lo largo de todo el miércoles y la mañana del jueves.
La renuncia de Johnson pone abrupto fin a un mandato tumultuoso distinguido por la victoria arrasadora hace tres años y un impulso exitoso de sacar al Reino Unido de la Unión Europea pero que colapsó bajo la carga de una serie incesante de escándalos.
El Comité de 1922, el poderoso cuerpo que representa a los legisladores de segunda fila del Partido Conservador, probablemente emplee las vacaciones de verano para llevar a cabo el proceso de elegir al nuevo líder del partido que se convertirá en primer ministro. A más tardar, buscarán instalar a la persona para cuando sea momento de la conferencia partidaria anual en el otoño.
Entre los posibles candidatos están Sunak y Javid; Lizz Truss, la secretaria de Exteriores; Suella Braverman, procuradora general; y Nadhim Zahawi, quien brevemente reemplazó a Sunak en Hacienda. Hay dos independientes: Jeremy Hunt, el exsecretario de Exteriores que desafió a Johnson en la carrera por el liderazgo del partido en 2019, y Tom Tugendhat, presidente del Comité de Asuntos Exteriores.
No quedaba claro si Johnson logrará mantener el poder hasta el otoño, dada la intensa reacción negativa que hay en su contra en el partido. La oposición acogió su salida pero dijo que era ya muy esperada.
Keir Starmer, líder del Partido Laborista, dijo que eran “buenas noticias para el país que Boris Johnson haya renunciado”, pero añadió: “debió suceder hace mucho”.
Las más recientes dificultades de Johnson surgieron la semana pasada luego de que Chris Pincher, un legislador conservador, se embriagara en un exclusivo club de Londres en donde supuestamente manoseó a dos hombres. Johnson había nombrado a Pincher a una alta posición en el partido en febrero a pesar de que existían quejas previas de comportamiento inapropiado contra Pincher.
Inicialmente Johnson negó tener conocimiento de las denuncias anteriores pero más tarde se dio a conocer que sí sabía de ellas y al final reconoció que había sido un error darle un alto cargo a Pincher.
A medida que los miembros del partido de Johnson renunciaban al gobierno, uno tras otro expresaron su oposición al liderazgo de Johnson, lo denunciaron por falta de integridad en el cargo y le pidieron que dimitiera, subrayando su precaria posición.
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Cryptocurrency
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El Salvador adoptó el bitcóin para revolucionar su economía. No ha funcionado
“Bukele ha demostrado que le importa más la imagen pública que la buena gestión económica”, dijo un especialista financiero ante la adopción de la criptomoneda en El Salvador.
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Por Anatoly Kurmanaev y Bryan Avelar
El bitcóin estaba destinado a transformar la economía de El Salvador, y ubicar a la pobre nación centroamericana como un improbable precursor de una revolución financiera.
Pero casi un año después de que el presidente del país, Nayib Bukele, sorprendiera al mundo financiero al convertir la moneda digital más popular en la moneda de curso legal, su apuesta parece estar fracasando, y ha resaltado la brecha entre las promesas utópicas de los defensores de las criptomonedas y la realidad económica.
Durante la reciente caída del mercado, las tenencias de bitcóin del gobierno han perdido alrededor del 60 por ciento de su valor supuesto. El uso del bitcóin entre los salvadoreños se ha desplomado y el país se está quedando sin dinero después de que Bukele no logró recaudar nuevos fondos de los inversores en criptodivisas.
Aun así, los reveses financieros no han logrado afectar la popularidad de Bukele. Las encuestas muestran que más de ocho de cada 10 salvadoreños continúan respaldando al presidente, debido, en parte, a su popular estrategia contra las bandas criminales y los subsidios a los combustibles, que han aliviado el golpe de la inflación mundial.
Pero el fracaso de los objetivos declarados por Bukele con la adopción del bitcóin —llevar inversiones al país y servicios financieros a los pobres— ha expuesto las deficiencias de su estilo autocrático de gobernar, centrado en su imagen, dicen los críticos. También ha planteado dudas sobre la sostenibilidad financiera de su ambicioso plan para modernizar El Salvador a expensas de la gobernabilidad democrática.
El año pasado, su gobierno asignó el equivalente al 15 por ciento del presupuesto de inversión anual para tratar de arraigar el bitcóin en la economía nacional.
Ofreció 30 dólares, casi el uno por ciento de lo que gana un salvadoreño promedio en un año, a cada ciudadano que descargó una aplicación de pago de criptomonedas respaldada por el gobierno llamada Chivo Wallet; chivo significa “cool” o “genial” en la jerga salvadoreña.
Bukele afirma que casi tres millones de salvadoreños, o el 60 por ciento de los adultos, respondieron a su llamado.
Sin embargo, tras la aceptación inicial, el uso de la criptomoneda ha caído.
Solo el 10 por ciento de los usuarios de Chivo siguieron haciendo transacciones de bitcóin en la aplicación después de gastar su estipendio de 30 dólares, según una encuesta realizada por tres economistas estadounidenses en febrero y publicada por el Buró Nacional de Investigación Económica. Los investigadores constataron que casi ningún cliente nuevo se descargó la aplicación este año.
“El gobierno dio a este proyecto todo el impulso que se podía esperar, y aun así fracasó”, dijo Fernando Alvarez, economista de la Universidad de Chicago y uno de los autores del estudio.
Una encuesta independiente hecha por la Cámara de Comercio e Industria de El Salvador en marzo reveló que únicamente el 14 por ciento de las empresas del país hizo transacciones con bitcóin desde su presentación en septiembre, y solo el tres por ciento dijo que percibía algún valor comercial en ella.
Los salvadoreños en Estados Unidos también han ignorado el llamado de Bukele a utilizar el bitcóin para enviar dinero a sus familiares en su país. Las aplicaciones de pago en moneda digital, como Chivo, representaron menos del dos por ciento de las remesas en los primeros cinco meses de este año, según el banco central de El Salvador.
El impulso del bitcóin de Bukele recibió un nuevo golpe por la liquidación global de criptomonedas que eliminó cientos de miles de millones de dólares del valor de los activos digitales desde marzo.
“La gente tiene miedo de perder su dinero”, dijo Edgardo Villalobos, quien coordina a los vendedores en un extenso mercado callejero en el centro de San Salvador, la capital de El Salvador. Tras el reciente desplome de los precios, dijo que su estipendio de 30 dólares por la descarga de la aplicación Chivo vale 10 dólares.
Sin embargo, a pesar de la caída, los entusiastas y empresarios del bitcóin sostienen que la introducción del bitcóin transformó la imagen de El Salvador en la de un pionero tecnológico y creó oportunidades financieras para sus ciudadanos fuera de los sistemas bancarios convencionales.
“En la medida en que perseguimos la libertad financiera, seguimos en camino de conseguirla”, dijo Eric Gravengaard, director general de Athena Bitcoin, una empresa de criptomonedas con sede en Estados Unidos que opera la red de cajeros automáticos de El Salvador y procesa las transacciones en bitcóin para las mayores cadenas comerciales del país.
Los críticos dicen que el bitcóin tampoco ha logrado atraer la prometida ola de emprendedores de criptomonedas al país.
Solo 48 nuevas empresas enfocadas en el bitcóin se han registrado en El Salvador desde la introducción de la criptomoneda, según el banco central del país; eso representa menos del dos por ciento de todos los negocios que abrieron en 2019. Casi todas son empresas emergentes que contratan a pocos trabajadores locales y traen poca inversión, dijo Leonor Selva, la directora ejecutiva de la Asociación Nacional de la Empresa Privada de El Salvador.
“En el día a día, el impacto ha sido nulo”, dijo, añadiendo que en lugar de atraer a nuevos inversores, el bitcóin ha asustado a los proveedores de fondos tradicionales, preocupados por el impacto de la criptomoneda en la estabilidad económica.
Gravengaard replicó señalando que todos los 30 empleados de su empresa en El Salvador, excepto dos, son ciudadanos locales. En términos más generales, el creciente sector tecnológico del país ha dado a sus jóvenes la oportunidad de construir una carrera en un país que ha sido durante mucho tiempo una de las mayores fuentes de migrantes a Estados Unidos.
“Esto es simplemente un sueño”, dijo Gerson Martínez, un empresario salvadoreño del bitcóin. “Como hijo de migrantes salvadoreños que se tuvieron que ir de El Salvador, a mí me da mucha esperanza”.
El desplome de los precios tampoco ha disuadido a Bukele de su entusiasmo por el bitcóin, que le ha valido la adulación de la comunidad mundial de criptomonedas.
En una serie de publicaciones en Twitter durante el año pasado, Bukele anunció que había comprado un total de casi 2400 tókenes de bitcóin desde septiembre, en operaciones valoradas en unos 100 millones de dólares. Cuando los críticos lo acusaron de irresponsabilidad financiera, respondió diciendo que realiza las transacciones en su teléfono mientras está desnudo.
“¡Bitcóin es el futuro!”, escribió en inglés en una publicación en Twitter el 30 de junio después de anunciar su última compra en medio de una liquidación de criptomonedas en curso. “Gracias por vender barato”.
No está claro dónde se encuentran los activos de bitcóin, cuál es su valor, cómo se pagaron o incluso quién tiene los códigos que prueban su propiedad.
La oficina de prensa de Bukele, su ministro de Hacienda, José Alejandro Zelaya, y su asesor de bitcóin, Samson Mow, no respondieron a las solicitudes de comentarios.
Hasta ahora, las operaciones de Bukele han costado al país una pérdida de valor en unos 63 millones de dólares, según cálculos realizados la semana pasada por la revista Disruptiva, publicada por la Universidad Francisco Gavidia de San Salvador.
Las pérdidas aumentan a medida que el gobierno tiene dificultadas para subvencionar los crecientes costos de las importaciones de alimentos y combustible y por hacer frente a un próximo pago de la deuda.
Algo que subraya los problemas de financiamiento es que Bukele recortó el año pasado los desembolsos para los gobiernos locales, lo que obligó a algunos alcaldes a reducir servicios públicos como becas e infraestructura de agua.
“El problema es que con el bitcóin nadie está ganando nada”, dijo Carlos Acevedo, economista salvadoreño y exdirector del banco central. “Es una inversión que no tiene rentabilidad social”.
El colapso de los precios de la criptomoneda ya ha descarrilado un pilar principal del experimento financiero de Bukele: la emisión del primer bono gubernamental del mundo respaldado por bitcóin.
El bono habría permitido a Bukele eludir las instituciones financieras tradicionales, como el Fondo Monetario Internacional, que ha condicionado los nuevos fondos al país a la disciplina financiera.
Tras anunciar un bono de 1000 millones de dólares denominado en bitcóin, el gobierno pospuso el proyecto indefinidamente a último minuto, en marzo, con el argumento de que la guerra en Ucrania había empeorado las condiciones financieras mundiales.
Los economistas dicen que esto ha dejado al país con pocas opciones buenas para hacer un pago de 800 millones de dólares de su deuda que vence en enero, o los pagos siguientes en años posteriores.
Al final, Bukele se enfrentará a la difícil decisión de recortar drásticamente el gasto público, con el riesgo de hacer enojar a los votantes, o empujar al país a la suspensión de pagos. Un impago podría interrumpir las importaciones básicas, reducir el crecimiento e incluso provocar una corrida bancaria.
“Bukele ha demostrado que le importa más la imagen pública que la buena gestión económica”, dijo Frank Muci, un experto en políticas públicas de la London School of Economics que ha estudiado el bono de bitcóin de El Salvador. “Pero al final las dificultades se mantendrán, con un precio muy alto para el país”.
Anatoly Kurmanaev es un corresponsal radicado en Ciudad de México, desde donde cubre México, Centroamérica y el Caribe. Antes de integrarse a la corresponsalía de México en 2021, pasó ocho años reportando desde Caracas sobre Venezuela y la región vecina. @akurmanaev
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Le Figaro
France: les défaillances d'entreprises s'accélèrent en juin
Durant la période de 12 mois se terminant fin juin, 33.155 entreprises ont déclaré une cessation de paiements, soit 14,6% de plus que pour la même période finissant en juin 2021.
Les défaillances d'entreprises en France ont légèrement accéléré leur progression sur un an au mois de juin, tout en restant à un niveau inférieur de 35,2% par rapport à avant la crise sanitaire, a rapporté vendredi la Banque de France.
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Un nombre largement inférieur à juin 2019
Durant la période de 12 mois se terminant fin juin, 33.155 entreprises ont déclaré une cessation de paiements, soit 14,6% de plus que pour la même période finissant en juin 2021. Une augmentation un peu plus marquée que celle de 10,0% constatée au mois de mai, selon les chiffres révisés publiés vendredi dans le communiqué de la Banque de France. Cependant, les évolutions par rapport à la période de la pandémie de Covid-19 «doivent être interprétées avec précaution, puisque le nombre de défaillances y a été particulièrement faible», a mis en garde l'institution. Grâce aux aides publiques pour soulager la trésorerie des entreprises durant la pandémie et à la suspension temporaire de certaines procédures par les tribunaux de commerce, le nombre de défaillances en France avait en effet chuté à environ 27.000 en 2021, contre plus de 50.000 par an avant la crise sanitaire.
Le nombre de défaillances enregistrées en juin 2022 reste ainsi toujours largement inférieur - de 35,2% - à celui de juin 2019. Sur le seul mois de juin, le nombre de nouvelles défaillances «est un peu supérieur à 3.000, comme globalement depuis le début de l'année», indique la banque centrale française.
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Entre juillet 2021 et juin 2022, la croissance du nombre de défaillances a été alimentée particulièrement par les petites entreprises (+25,7%) et très petites entreprises (+33,5%). Celles de grandes entreprises et entreprises de taille intermédiaire ont en revanche reculé de 47,5% sur un an. Les secteurs du transport/entreposage (+27,9%), de l'industrie (+23,4%) et du commerce/réparation automobile (+18,5%) ont été les plus touchés, alors que les activités immobilières (-11,4%) et l'agriculture/sylviculture/pêche (-6,1%) ont été davantage épargnées.
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Guillaume Pepy, futur président d’Orpea
INFO LE FIGARO - Son prédécesseur, Philippe Charrier, tire les enseignements de la crise du géant des Ehpad.
Les nouveaux tarifs du lait de Sodiaal créent des remous
La révision du calcul du prix du lait payé par la coopérative fait gronder les éleveurs, mais aussi ses concurrents.
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Guerra Rusia-Ucrania
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‘¡Traigan la camilla!’: la vida y la muerte en el frente de batalla ucraniano
En otro día de feroces bombardeos de artillería en el este, y rodeado por el estruendo de la guerra, un equipo de médicos ucranianos hizo todo lo posible para estabilizar y tranquilizar a los sobrevivientes.
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Por Thomas Gibbons-Neff y Natalia Yermak
Photographs by Tyler Hicks
REGIÓN DE DONETSK, Ucrania — Entre los chasquidos de los disparos de mortero y los golpes metálicos de las minas rusas autodetonantes, Yurii, un miembro del personal de salud del ejército ucraniano, preparaba una vía intravenosa para el soldado que estaba tendido en la camilla.
El soldado parecía tener unos veintitantos años. Su rostro estaba lleno de tierra y miedo.
“¿Te acuerdas cómo te llamas?”, preguntó Yurii.
“Maksym”, susurró el soldado.
Esa misma mañana, Maksym sufrió una severa conmoción durante un bombardeo ruso en el frente del este de Ucrania. Yurii y otros operarios del sistema sanitario ucraniano lo atendían en un puesto de socorro apenas alejado de lo que se conoce como la “línea cero”, donde los bombardeos son incesantes.
Las tormentas diarias de la tarde habían empapado los caminos rurales y los campos de trigo del Donbás, una franja de campos sinuosos y pueblos mineros que ha sido el centro de la campaña militar de Rusia en Ucrania. Las cortinas de lluvia convirtieron la base de las trincheras rusas y ucranianas en lodo resbaladizo.
Es probable que, el miércoles por la mañana, Maksym haya estado afuera de las trincheras porque quería secarse tras una noche húmeda.
No está claro qué ocurrió en los minutos previos a que Maksym fuera herido. Todavía se hallaba en estado de shock cuando sus compañeros lo sacaron de una camioneta y, varios minutos después, lo entregaron al equipo de Yurii y a la furgoneta verde olivo convertida en ambulancia que lo esperaba.
“Estás a salvo”, le dijo Yurii, quien antes de la invasión rusa era anestesiólogo y también fue director adjunto de un hospital infantil en Kiev, la capital. Solo dio su nombre de pila por razones de seguridad.
Maksym murmuró algo ininteligible.
“Estás a salvo”, dijo Sasha, de manos robustas y con experiencia en masajes terapéuticos.
Pero lo cierto era que Maksym y sus cuidadores no estaban a salvo.
De la noche a la mañana, los rusos habían disparado cohetes que dispersaron varias minas antivehículos alrededor de la carretera y el puesto de socorro donde Yurii y su equipo estaban tratando a Maksym. Incluso si las minas no se activan por movimiento, están programadas para detonar con un temporizador de un día.
El ejército ucraniano había eliminado algunos de los explosivos con forma de botella de refresco, comentó un soldado, mostrando un video tomado con su teléfono en la oscuridad previa al amanecer que mostraba a las tropas disparándole a una mina hasta que explotaba. Pero, en los arbustos, todavía había miras que detonarían en cualquier momento.
Yurii y el resto del equipo trataron de concentrarse en el soldado herido, pero las exigencias inmediatas iban más allá de la lista de cosas que debían hacer, que incluía tratar las hemorragias agudas o evaluar las vías respiratorias. ¿Cómo consolar a los heridos? ¿Cómo asegurarles que sobrevivieron y que lograron alejarse del frente? ¿Cómo darles esperanza a pesar de que decenas de sus amigos murieron?
“No tengas miedo, amigo mío, ya llegaste”, le dijo Yurii de manera tranquilizadora a Maksym que se retorcía en la camilla, con los ojos desorbitados y frenéticos.
Estaba claro que en la mente de Maksym el bombardeo no había cesado. Respiraba con pesadez, su pecho subía y bajaba con violencia.
“No te preocupes. Estoy poniendo la aguja en la vena. Ya llegaste, es un golpe muy fuerte”, volvió a calmar Yurii.
Los soldados que llevaron a Maksym al puesto de socorro volvieron a subirse al camión para hacer otra vez el recorrido de casi 3 kilómetros hasta el frente. Volvían a hacer la misma tarea que su amigo había llevado a cabo antes de que casi lo mataran: esperar un ataque ruso o que una ronda de artillería rusa los alcanzara.
Mientras se marchaban, un soldado más allá de los árboles gritó “¡Fuego!”. Un mortero ucraniano lanzó un proyectil hacia las posiciones rusas. Salió humo desde el lugar del disparo.
La guerra de artillería en el este de Ucrania parece no tener fin. Incluso sin que ninguno de los dos bandos ataque o contraataque, los bombardeos son constantes, causan heridas y matan, y poco a poco enloquecen a los soldados atrincherados.
Al oír los disparos de mortero, Maksym se retorció de nuevo en la camilla.
“¡No pasa nada! No tengas miedo. No tengas miedo. Todo está bien. Todo bien. Esos disparos son nuestros. Son nuestros”, le dijo Yurii a Maksym, asegurándole que no lo estaban bombardeando de nuevo.
La respiración de Maksym se hizo más lenta. Se cubrió la cara con las manos y luego miró a su alrededor.
El primer pensamiento completo que Maksym articuló y comunicó fue una sarta de improperios dirigidos a los rusos.
“Anda, dinos. ¿Tienes esposa? ¿Tienes hijos?”, instó Yurii, aprovechando la oportunidad de devolver a Maksym al mundo de los vivos.
“La metralla”, masculló.
“¿Metralla?”; preguntó Yurii. Estaba sorprendido. Maksym, claramente conmocionado, no tenía señas de otro tipo de heridas.
“Tiene metralla justo aquí y aquí”, dijo Maksym, y la voz se fue perdiendo. Los profesionales médicos pronto entendieron que hablaba de su amigo herido cuando la artillería rusa los impactó más temprano.
“Lo han trasladado, se lo llevaron al hospital”, dijo Yurii, a pesar de que no tenía idea de qué había pasado con el amigo de Maksym. Estaba tratando de evitar que su paciente volviera a ser víctima del pánico.
“¿Está vivo?”, preguntó cautelosamente Maksym.
“Tiene que”, respondió Yurii, a pesar de que no lo sabía.
Para el equipo de ambulancias de Yurii y otros médicos asignados a la zona, este tipo de llamadas son habituales. Algunos días esperan a unos pocos kilómetros de la estación de autobuses convertida en estación de socorro, el punto de recolección determinado entre la línea del frente y el área donde están a salvo, y su turno de 24 horas transcurre sin incidentes: Yurii llama a su esposa varias veces al día. Ihor duerme. Vova, hijo de un armero, piensa en cómo modernizar el armamento de Ucrania, que es de la era soviética.
Otros días las bajas son frecuentes y los médicos se ven obligados a rotar turnos constantemente entre el hospital y el puesto de socorro mientras ponen a los hombres ensangrentados y con torniquetes en sus extremidades en la parte trasera de sus ambulancias.
Yurii miró fijamente a Maksym, alentado por su recién descubierta capacidad de comunicarse.
“¿No estás herido en ningún otro sitio?”, preguntó Yurii.
Maksym colocó su mano detrás del cuello y se apartó, mirando su vendaje, casi como si esperara verlo ensangrentado.
“A todos nos cayó metralla”, dijo Maksym quedamente.
“Todo está bien, estás vivo”, dijo Yurii intentando cambiar de tema. “Lo importante es que te fue bien. Buen chico”.
Mientras Yurii preparaba la camilla y a Maksym para la ambulancia, un viejo sedán rojo, un Lada ruso, se acercó al puesto de socorro. El vehículo de la época soviética se detuvo con brusquedad, casi patinando sobre el pavimento enlodado.
El polvo se asentó. A lo lejos, la artillería retumbó con un ritmo conocido.
Un hombre con una holgada camiseta gris, claramente angustiado, saltó del asiento del piloto. El pasajero abrió su puerta y gritó: “¡La mujer está herida!”.
Era una mujer mayor llamada Zina, según se enteraron poco después, y estaba boca abajo en el asiento trasero.
Los médicos decidieron que otro grupo iba a llevar a Maksym al hospital mientras el equipo de Yurii se ocupaba de la paciente que acababa de llegar en el auto.
Los dos hombres que habían llevado a Zina al puesto de socorro (su esposo y su yerno) habían preguntado a las posiciones militares ucranianas cercanas a su casa a dónde podían llevarla después de que la metralla de una explosión de artillería le alcanzó la cabeza. Las tropas los habían dirigido al puesto de socorro de Yurii.
En el Lada, la sangre de Zina había empezado a encharcarse en las vestiduras. Parecía tener al menos 50 años, estaba inconsciente, y era otra civil herida en esta guerra de cuatro meses, como tantos que han quedado atrapados entre los cañones de esta guerra.
“¡Traigan la camilla!”, pidió Yurii.
Todavía no eran las 11 de la mañana y, de repente, otra de las minas rusas explotó cerca del puesto de socorro.
Thomas Gibbons-Neff es el jefe de la corresponsalía en Kabul y previamente fue infante de marina. @tmgneff
Tyler Hicks es un fotógrafo sénior del Times. En 2014 ganó el Premio Pulitzer en la categría de Noticias de Última Hora por su cobertura sobre la masacre del Westgate Mall en Nairobi, Kenia. @TylerHicksPhoto
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Le Figaro
«Si la France continue sur cette voie, la médaille Fields qu'un de nos chercheurs vient d'obtenir sera l'une des dernières»
Ronan PlanchonENTRETIEN - Le Français Hugo Duminil-Copin qui a reçu la médaille Fields, l'équivalent du Nobel de mathématiques, travaille... en Suisse. Le biochimiste et généticien Jean-Marc Egly y voit le signe d'un grave manque d'attractivité de la recherche en France, et s'inquiète de l'avenir.
Jean-Marc Egly est directeur de recherche à l'Inserm, membre de l'Académie des sciences et professeur à l'Université nationale de Taïwan. Il a a été président du conseil scientifique du Centre national de séquençage (Génoscope, Évry). Il est également lauréat du grand prix de la recherche médicale de l'Inserm (2004) et de la Fondation pour la recherche médicale (2012).
LE FIGARO. - Après un parcours classique d'excellence en France (classes prépa au Lycée Louis-le-Grand, École normale supérieure de Paris), c'est l'Université de Genève qui a offert à Hugo Duminil-Copin son premier poste après son doctorat. Comment expliquer la fuite de nos cerveaux ? Est-ce le signe d'un manque d'attractivité de notre système ?
Jean-Marc EGLY. - Les systèmes français et suisse sont très différents. Premièrement, en Suisse, un bon scientifique ne devra pas obligatoirement passer par la catégorie assistant, associé avant de devenir professeur. On leur propose tout de suite de devenir professeur. Ensuite, il y a la question du salaire. Si à notre médaillé Fields, on avait proposé un poste de professeur en classe exceptionnelle dans le système français, il aurait été payé 5000 euros mensuels nets contre 12.000 – 13.000 euros net, voire plus pour un poste similaire en Suisse. Un post-doctorant dans une université française va péniblement toucher 2200 euros par mois en France contre 4000-4500 minimum dans une université moyenne suisse. La question financière est la raison principale de la fuite de nos cerveaux.
Notre système est obsolète et refuse d'entendre parler d'excellence. Si on parle d'excellence, c'est perçu comme de l'élitisme.
Par-delà la question financière, quels sont les maux dont souffre notre système ?
Notre système est obsolète et refuse d'entendre parler d'excellence. Si on parle d'excellence, c'est perçu comme de l'élitisme. Par exemple, il est impossible d'augmenter des chercheurs en fonction de leurs performances. La prime en recherche est un sujet tabou.
Si l'on veut recruter quelqu'un ayant un bon passé scientifique, c'est également compliqué car cela nécessite d'ouvrir un poste. Pour ce faire, il est nécessaire de passer par le directeur général de l'organisme qui demandera l'aval pour créer un tel poste, passer ensuite devant une commission scientifique, puis être examiné par le Conseil scientifique de l'organisme et un jury d'admission, ce qui prendra presque un an.
Ajoutez à cela, que le lauréat n'aura pas les moyens pour développer son projet mais devra postuler à divers appels d'offres ce qui prendra encore plus d'un an avant d'avoir une réponse. Pas de moyens immédiats, ne serait-ce que pour obtenir du matériel informatique: l'on comprend pourquoi notre système n'est pas attractif.
Dans une tribune publiée dans Le Figaro, vous expliquiez que «l'université a également failli dans son rôle premier consistant à maintenir et transmettre nos acquis, suite à diverses pressions ou effets de mode». Comment cela se traduit ? Est-ce toujours d'actualité ?
L'Université en France n'est pas ce qu'elle est dans les autres pays, elle n'a pas intégré la recherche, confiée aux mains d'organismes de Recherche (CNRS, Inserm, INSRA) qui recrutent sur concours leurs personnels suite à des études postdoctorales niveau bac + 12.
Ceux qui restaient postulaient pour un poste de maître de conférences, le deuxième choix, où les charges d'enseignement et les charges administratives les dissuadaient de prendre en main un projet de recherche. De nombreux professeurs cessent de demander des contrats de recherche car ils ne font plus de recherche et ne dirigent plus d'équipes de recherche, notamment dans les sciences du vivant. On a donc appauvri l'enseignement et faute de cadres, l'université n'est plus en mesure d'avoir une vision et également d'apprécier la qualité scientifique de quelqu'un.
Il y a 25-30 ans, les directeurs des grands centres de recherche étaient des professeurs d'université. Maintenant, il n'y en a quasiment plus. En dehors du médical, ce sont des gens issus des organismes de recherche comme le CNRS, l'Inserm ou l'INRA notamment.
En France, la recherche n'intéresse pas le pouvoir. Ni le président de la République, ni le premier ministre ni le ministre de la Recherche ne sont entourés de scientifiques de talent.
Le manque de perspectives pour les scientifiques, la difficulté à accéder à la direction d'établissements prestigieux, est-il aussi un élément à prendre en compte ?
Tout d'abord, comme partout dans le monde, les centres de recherche et les organismes doivent être gérés par des scientifiques de talent. En France, on a pu apprécier les succès du centre Imagine gérés conjointement par Alain Fisher et Arnold Munnich ; l'Institut du cerveau et de la moelle, géré par Yves Agid et maintenant Alexis Brice ; à Strasbourg, on a vu les succès des centres de recherche dirigés en leur temps par Pierre Chambon, Jean-Pierre Ebel et Jean-Marie Lehn. À Lyon, le tandem Puisieux/Mehlen a fait revivre le centre Leon Berard, etc. Or la recherche perd de son attractivité. Comment voulez-vous qu'un bac +12 accepte un poste au CNRS ou à l'Inserm payé 2300€ ?
En France, la recherche n'intéresse pas le pouvoir. Ni le président de la République, ni le premier ministre ni le ministre de la Recherche ne sont entourés de scientifiques de talent. Aux États-Unis, il y a des prix Nobel, en Allemagne également, en Suisse des personnalités aussi brillantes que les biologistes Denis Duboule ou Suzan Gasser sont consultés par les autorités tandis qu'en France, nous n'avons personne.
Comment expliquer ce désintérêt ?
Partout dans le monde, les dirigeants des grands organismes sont ou ont été gérés par de fortes personnalités (H. Varmus et John Collins pour le NIH, Borisewitch pour le Wellcome Trust, Wriestler pour les Helmholtz). En France nos dirigeants sont des gestionnaires qui malgré des parcours de qualité, effectués il y a plus de 25-30 ans, ont du mal à apprécier les besoins et l'évolution de la recherche.
Résultat : il est devenu quasi-impossible de recruter quelqu'un dans un institut digne de ce nom, c'est le cas de l'Institut de recherche sur le vieillissement à Nice, dirigé par un très grand scientifique, Éric Gilson ou à l'hôpital Cochin. Les appels d'offres parus dans les journaux internationaux les plus cotés pour trouver un directeur de centre, n'ont aucun écho. Et le pouvoir ne fait rien.
L'actualité Covid-19, les résultats des appels d'offres européens, notre absence dans les congrès et les instances internationales sont là pour nous alerter.
Les sciences dures sont-elles davantage concernées par la fuite des cerveaux ? Pourquoi ?
Jusqu'alors, elles étaient moins concernées. Mais à présent, en mathématiques et en physique, la relève se fait rare. Le désintérêt pour les sciences et la recherche est criant ; La faute également à l'absence de ces professeurs brillants qui donnaient envie de se lancer dans les sciences (ingénierie, recherche, innovation) et d'approfondir les études dans ce domaine. Les étudiants se dirigent vers l'Université, souvent par défaut. Si on continue sur cette voie, nous n'aurons plus de médaille Fields dans dix ans, et pire, nous n'aurons plus de recherche compétitive. L'actualité Covid-19, les résultats des appels d'offres européens, notre absence dans les congrès et les instances internationales sont là pour nous alerter.
Comment inverser la tendance ?
Évidemment, il est urgent de revaloriser les salaires. Ensuite, il faut une réforme complète de l'université où les enseignants verraient leurs charges diminuer fortement, leur laissant la possibilité de faire de la recherche, d'intégrer les chercheurs des organismes à l'Université avec droits et devoirs équivalents aux enseignants, d'avoir des présidents d'Université (ayant possibilité d'avoir une politique basée sur l'excellence et la main sur leurs budgets) nommés ou élus pour leur compétence et par des jurys nationaux ou internationaux de spécialistes.
Une autre piste, serait de créer un corps unique où le professeur d'université serait aussi chercheur, reformes qui devront franchir et vaincre divers corporatismes et lobbying qui en France sont nombreux. Et pourtant, pourquoi ignore-t-on ou veut-on ignorer cet esprit français qui est toujours vivant? Il suffirait de le réveiller.
À VOIR AUSSI - Médaille Fields: pour son lauréat français, c'est «forcément un grand honneur»
Niveau de français des bacheliers: «Molière, au secours!»
L’éditorial du Figaro, par Étienne de Montety.
Guillaume Perrault: «Les anciens terroristes des Brigades rouges, la ‘‘doctrine Mitterrand’’ et nos amis italiens»
FIGAROVOX/ANALYSE - La Cour d’appel de Paris vient de stopper l’extradition de dix anciens terroristes des Brigades rouges condamnés en Italie pour crimes de sang, que Rome réclame et qu’Emmanuel Macron se proposait d’extrader après l’affaire Battisti. Le parquet général a formé des pourvois en cassation contre sa décision. Une affaire douloureuse et passionnante, qui comporte des aspects historiques, judiciaires et humains, tant en France qu’en Italie, raconte le rédacteur en chef de FigaroVox. Nous actualisons ce texte paru initialement voilà un an.
«Les réaménagements d’Anne Hidalgo à Paris: un désastre esthétique et écologique»
TRIBUNE - La municipalité parisienne ne se contente pas d’enlaidir gravement la capitale. Sur des questions cruciales, ses choix entraînent des résultats opposés aux objectifs qu’elle affiche en matière d’environnement, argumentent les architectes Tangui Le Dantec et Dominique Dupré-Henry.
New York Times - World
El papado de Francisco se complica por la sombra de una renuncia
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La salida de Benedicto XVI cambió las expectativas de que el papado siempre sería una asignación de por vida, alimentando una especulación que el papa actual ha tratado de rechazar.
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Por Jason Horowitz
ROMA — Durante las últimas semanas, los atentos observadores de la Iglesia católica romana han estado analizando algunos indicios sobre los muros del Vaticano para hallar pruebas de que el papa Francisco está a punto de jubilarse.
Hicieron alusión al repentino nombramiento de nuevos cardenales en agosto como una señal de que Francisco, de 85 años, estaba conformando al colegio que elegirá a su sucesor ante una salida anticipada. También interpretaron que su visita planeada a un pueblo italiano tenía relación con un papa medieval que renunció. Pese a la explicación por parte del Vaticano de que se estaba recuperando de la rodilla derecha, vieron como indicios del final prematuro de su papado la silla de ruedas que estaba usando para trasladarse y la cancelación de un viaje a África.
No obstante, en una entrevista publicada el lunes, Francisco desmintió estos rumores y dijo que las supuestas pruebas eran meras “coincidencias” y le aseguró a Reuters que la idea de renunciar “nunca cruzó por mi mente. No por el momento. No por el momento. De verdad”.
Entonces, el único indicio que parecía real fue el que dejó el predecesor de Francisco, el papa Benedicto XVI, quien, en el año 2013 se convirtió en el primer papa en renunciar en casi 600 años. Al hacerlo, cambió la índole (y la percepción) del papado: de ser una misión de toda la vida adjudicada por el Espíritu Santo, a una vocación más terrenal, sujeta a presiones políticas, diagnósticos médicos y consideraciones sobre los intereses de la Iglesia.
“Ahora es mucho más fácil imaginar una renuncia porque Benedicto allanó el camino para eso, lo que cambió nuestra percepción”, dijo Giovanna Chirri, una reportera experimentada del Vaticano que publicó la noticia de la jubilación de Benedicto cuando supo que el papa, para consternación de los cardenales que lo rodeaban, presentaba su renuncia cuando estaba hablando en latín. “Ya no es como antes”.
Pese a todos los esfuerzos de Benedicto por dejar una huella en la Iglesia, su papado casi siempre es recordado por sus tropiezos en las relaciones públicas y sus revelaciones incómodas sobre el mal funcionamiento del Vaticano. Pero la decisión de renunciar del pontífice alemán transformó el cargo y dio lugar a la era previa y la era posterior a Benedicto cuando se habla de las expectativas sobre cuánto tiempo se quedarán los papas en el poder.
Es evidente que Francisco está viviendo en la era posterior a Benedicto, lo que sin duda deja abierta la posibilidad de que renuncie algún día, si su menguante salud lo imposibilitara para dirigir la Iglesia.
“Pero lo haré cuando llegue el momento en que yo vea que ya no puedo seguir adelante”, señaló Francisco acerca de su renuncia en la entrevista de Reuters. “Además, ese fue el gran ejemplo del papa Benedicto. Fue algo buenísimo para la Iglesia. Les dijo a los papas que se detuvieran a tiempo. Benedicto es uno de los notables”.
En 2009, en una visita al pueblo de L’Aquila, el cual había sido devastado por un terremoto reciente, Benedicto colocó con solemnidad su palio, el ornamento que simboliza su autoridad papal, sobre la tumba de Celestino V. En 2010, regresó a la población cercana de Sulmona, famosa por las almendras cubiertas de azúcar que se usan en las bodas italianas y los banquetes del Vaticano y volvió a rendirle homenaje de Celestino V cuando rezó frente a sus restos.
En 1294, Celestino emitió un decreto que hacía valer el derecho a renunciar de los papas y después él mismo ejerció este derecho. Su sucesor lo encarceló y más tarde murió en la prisión. Luego Dante lo puso en el infierno por “el gran rechazo”. No es de extrañar que ningún otro papa haya adoptado el nombre de Celestino.
Más tarde, Benedicto le dijo a un entrevistador que cuando visitó la tumba, no estaba pensando en renunciar, pero esto era uno de los tópicos principales en la fábrica de rumores de la Iglesia cuando el Vaticano anunció que el 28 de agosto Francisco celebraría la misa para abrir la “Puerta Santa” en la basílica que albergaba la tumba de Celestino, cuyo ejemplo, a fin de cuentas, siguió Benedicto.
Benedicto recibió una gran despedida, con una efusión de adoración que, en su mayoría, no tuvo durante su reinado de ocho años, y les dijo a los fieles que “amar a la Iglesia también significa tener el coraje de tomar decisiones difíciles y dolorosas, siempre poniendo el bien de la Iglesia por encima de uno mismo”. Sus partidarios conservadores no estaban muy contentos, especialmente cuando prometió estar “escondido del mundo”. Se retiró en los jardines del Vaticano, en parte para evitar la creación de un centro de poder alternativo a la Ciudad del Vaticano.
Pero durante los siguientes nueve años, Benedicto, quien asumió el título de “papa emérito”, en ocasiones ha sido invocado favorablemente por los opositores tradicionalistas de Francisco y ha emergido para causarle dolores de cabeza a su sucesor, incluso cuando un libro escrito en su nombre defendió firmemente el celibato sacerdotal cuando Francisco sopesaba si levantar la restricción sobre los sacerdotes casados en áreas remotas.
Aunque Francisco y Benedicto, quien ahora tiene 95 años y está demasiado débil, se han respetado mucho, existen pocas probabilidades de que haya tres papas —dos jubilados y uno en el poder—, lo que desmiente todos los rumores recientes sobre su renuncia.
Francisco ahora tiene la misma edad que tenía Benedicto cuando renunció y el envejecimiento le ha cobrado la factura en casi una década en el trono. Sus recientes problemas de salud y su expresión adusta han aumentado las especulaciones sobre su retiro, en especial entre sus enemigos en el Vaticano, quienes esperaban que se fuera.
En julio pasado, Francisco se sometió a una operación para que le extirparan parte del colon. Estuvo hospitalizado diez días después del procedimiento, aunque después dijo en una estación de radio en español que nunca había pensado en renunciar.
El papa también tiene problemas de ciática, una enfermedad crónica del nervio que provoca dolor en la espalda, la cadera y la pierna. Esto lo ha obligado a cancelar o cambiar sus apariciones públicas importantes y, con el problema de la rodilla, en ocasiones ha tenido que trasladarse en silla de ruedas.
Hasta los seguidores de Francisco declararon claramente que su pontificado había entrado a su fase final.
“Pero incluso con el mejor pronóstico, Francisco no puede escapar de la vejez”, escribió en el momento de la operación Thomas Reese, un sacerdote jesuita como Francisco, en la agencia de noticias Religion News Service. “Podemos ver su hospitalización como el momento que marcó el principio del final de su papado”.
Sin embargo, en su entrevista con Reuters, realizada el 2 de julio en la residencia de Santa Marta del Vaticano, Francisco caminaba, aunque precariamente, con bastón.
“Tengo que comenzar a moverme porque si no lo hago puedo perder el tono muscular”, dijo. “Está mejorando”. Cuando ya estaba sentado, su trato fue inteligente y sociable y dejó en claro que todavía le quedan muchas cosas por hacer.
También descartó otros rumores sobre médicos que le habían descubierto cáncer en una operación el año pasado (“no me dijeron nada al respecto”, dijo) y explicó por primera vez que había sufrido “una pequeña fractura” en su rodilla derecha como resultado de un paso en falso, y que eso le inflamó un ligamento.
“Estoy mejorando lentamente”, dijo, y agregó que estaba recibiendo terapia con láser y magnetoterapia y evitó una operación porque la anestesia general en la cirugía de colon del año pasado le había causado efectos secundarios negativos.
Dijo que las órdenes del médico sobre un “riesgo para la salud” en su rodilla lo obligaron a posponer el viaje a Sudán del Sur y a la República Democrática del Congo. La decisión, dijo, le causó “mucho sufrimiento” pero corría el riesgo de deshacer toda su terapia de rodilla.
Francisco manifestó su deseo de ir a Moscú y luego a Kiev, Ucrania, a su regreso de Canadá, país que visitará a fines de este mes. “Lo primero es ir a Rusia con el fin de intentar ayudar de alguna manera”, comentó. “Pero me gustaría ir a ambas capitales”.
Además, Francisco sigue trabajando mucho en la renovación de la Iglesia tras lo que considera un desgaste de la jerarquía. Está logrando cambios importantes en la curia, la burocracia que administra el Vaticano, con el fin de modernizar la liturgia y asignar en cargos de responsabilidad a nuevas personas laicas y mujeres.
“Mientras pueda coordinar el proceso que inició, querrá hacerlo”, señaló Chirri. Y añadió: “Si tiene la energía suficiente para gobernar, lo seguirá haciendo durante otros 10 años”.
Gaia Pianigiani colaboró con este reportaje.
Jason Horowitz es el jefe de la oficina en Roma; cubre Italia, Grecia y otros sitios del sur de Europa. Cubrió la campaña presidencial de 2016 en Estados Unidos, el gobierno de Obama y al Congreso con un énfasis en perfiles políticos y especiales. @jasondhorowitz
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Le Figaro
Comparaison avec Zlatan, conflit paternel, formation atypique... Qui est Gianluca Scamacca, pressenti au PSG ?
Valentin FeuillettePORTRAIT - Cible du PSG pour compléter son attaque, Gianluca Scamacca pourrait poser ses valises dans la Ville Lumière contre 50M€. Voici cinq choses à savoir sur l'attaquant de Sassuolo.
Rome coule dans ses veines
« Seule Paris est digne de Rome, seule Rome est digne de Paris », la devise du jumelage entre les deux villes liées depuis 1956, laissait déjà présager du destin du joueur : voir Gianluca Scamacca porter le maillot parisien serait donc une suite logique, presque historique pour ce vrai titi romain. Né à Rome le 1er janvier 1999, l'attaquant de 23 ans a grandi à Fidene, petite ville de la banlieue nord romaine.
La cité de Romulus et Remus est ancrée dans le cœur et l'esprit de Scamacca qui a porté le maillot de l'AS Rome et de la Lazio pendant son parcours junior : un fait extrêmement rare en Italie dans une ville aussi divisée entre les Laziali et les Giallorossi. Il est également passé par le petit club local de Cisco Roma (disparu en 2011) pour y faire ses classes.
Un jeune homme «en or au caractère affirmé»
Son début de carrière est aussi marqué par quelques déboires hors des pelouses, notamment en raison de ses nombreux changements d'agent. D'abord sous la houlette de Dario Paollino, Gianluca Scamacca est ensuite passé avec le célèbre Mino Raiola, décédé en 2022, mais l'expérience a viré au cauchemar. Un mariage voué à l'échec, tant l'attaquant a toujours souhaité être entouré par des représentants dévoués quotidiennement à sa carrière. Un signe du caractère agité mais ambitieux d'un garçon «en or», finalement décrit «discret et gentil» par ceux qui l'ont côtoyé.
Le dernier changement d'agent remonte à 2020 : Gianluca Scamacca a remercié Paolo Paloni pour rejoindre le cabinet d'Alessandro Lucci. Une décision qui a suscité pas mal de polémiques transalpines, à tel point que le joueur a récemment porté plainte contre son ancien agent, au tribunal arbitrage du comité du sport olympique italien (CONI). Accusé de méthodes illicites, Lucci aurait utilisé ses joueurs les plus importants, comme Leonardo Bonucci ou Daniele De Rossi, pour mettre la pression sur Scamacca.
Un début de carrière atypique
Après des passages à la Cisco Roma et à la Lazio, Gianluca Scamacca rejoint le centre jeune de l'AS Rome, réputé comme étant l'une des meilleures écoles d'Italie en matière de développement et d'accompagnement. Mais à 16 ans, il décide de quitter Rome, sans même avoir fait ses débuts avec la Primavera, l'équipe Espoir, et s'envole avec sa mère et sa sœur aux Pays-Bas pour signer au PSV.
«Je voulais m'améliorer et je l'ai décidé de cette façon. Le PSV avait trouvé un travail pour ma maman, ils nous ont donné une maison et une voiture. On vivait exclusivement pour le foot, j'avais déjà déménagé à Trigoria à Rome : je venais de Fidene, de l'autre côté de la capitale, à chaque fois c'était un véritable voyage, et ma mère travaillait beaucoup et ne pouvait pas toujours m'accompagner. Au PSV, je pouvais me concentrer exclusivement sur le foot, 24 heures sur 24»
À Eindhoven, il n'y restera que deux ans et disputera seulement trois petites rencontres avant de signer à Sassuolo en 2017. Après plusieurs prêts à Cremonese, Zwolle, Ascoli et enfin au Genoa où il explosera en 2021 (26 matches 8 buts), Gianluca Scamacca devient la pièce maîtresse de l'attaque des Neroverdi sous Alessio Dionisi.
Des liens rompus avec son père
Le 18 mai 2021, Emiliano Scamacca (le père de Gianluca) a pénétré dans le centre sportif de l'AS Roma, à Trigoria, muni d'une batte de baseball et endommageant ostensiblement les voitures de certains cadres de Giallorossi, celles des dirigeants Tiago Pinto, Maurizio Lombardo et Morgan De Sanctis.
Une véritable scène de chaos et de peur pour les enfants du centre de formation de la Roma qui s'entraînaient à ce moment-là sur les différents terrains du Centre Fulvio Bernardini. Ils avaient été immédiatement mis à l'écart et protégé de tout danger par la sécurité du club.
«J'ai été très choqué par ce qu'il s'est passé. Je ne sais vraiment pas comment l'expliquer. Nous avons des relations distantes depuis un certain temps. Mon père n'a jamais rien eu à voir avec la gestion de ma carrière, encore moins ces dernières années. Il n'a pas vécu avec ma mère depuis longtemps. J'ai grandi avec ma mère et ma sœur, ma seule famille» s'était alors expliqué l'ex-Giallorosso dans les colonnes de la Gazzetta dello Sport .
Un profil «zlatanesque»
Gianluca Scamacca (7 sélections) a un profil unique et plutôt atypique : attaquant grand et physique (1m95 - 85 kilos) qui sait exploiter ses principales qualités pour s'adapter à un système à deux ou à trois attaquants. C'est un faux lent puissant qui décroche, très efficace devant la cage, capable de marquer, percuter et créer pour les autres. Tous ces éléments ont rapidement poussé la presse italienne à le comparer au jeune Zlatan Ibrahimovic, qui a porté les couleurs de la Juventus, de l'Inter et de l'AC Milan en Serie A.
La saison dernière, avec l'arrivée d'Alessio Dionisi sur le banc de Sassuolo, Gianluca Scamacca a réalisé une saison flamboyante en Italie en inscrivant 16 buts en 36 rencontres de championnat. Il formait avec Domenico Berardi et Giacomo Raspadori, l'un des tridents offensifs les plus réguliers et efficaces d'Europe. Désormais considéré comme le futur remplaçant de Ciro Immobile et Andrea Belotti à la pointe de l'attaque italienne, il est au cœur de la reconstruction de la Nazionale par Roberto Mancini.
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New York Times - World
‘Mango Man’ Is the Fruit’s Foremost Poet, Philosopher, Fan and Scientist
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With 300 types of mangos to his horticultural credit, Kaleem Ullah Khan is quick to tell anyone in India and beyond about the infinite potential of the fruit and its tree, including as medicine.
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By Mujib Mashal and Hari Kumar
MALIHABAD, India — Theirs is a friendship of over half a century, the old man and his mango tree.
His days, spent with a monk-like contentment knowing that each could be his last, are now largely reduced to the tree’s shade and the tree’s care.
The tree, at least 120 years old, was there long before Kaleem Ullah Khan, 82, first came to this field in Malihabad, in the state of Uttar Pradesh in northern India. And it will be there long after he is gone.
But Mr. Khan has spent a lifetime grafting hundreds of different kinds of mango onto this mother tree — and by doing so, he has grafted his own life story onto it as well.
His profound affection is obvious as he runs his hand over the bend of a cut in the tree’s bark as if caressing an old scar. He walks the nursery surrounding the tree with the care he would use in tiptoeing over sacred ground, as he checks on the new saplings, readied to be sold far and wide. He has moved his bedroom to the edge of the nursery; he has stored the planks for his own future coffin nearby.
“If you look at it from a distance, it’s a tree. But when in fruit, you are in awe — what is this show?” he said, pointing to the tree’s dense branches that curled out like the tentacles of an octopus. “If you see through your mind’s eye, you will see that this is at once a tree, an orchard, and most importantly it is a college for the world’s mangoes.”
Mango has not only been Mr. Khan’s livelihood, but his identity. He has gained national, even global, fame as the “mango man” for his decades of experimentations.
The kinds of mango grafted over decades of work on branch after branch of the mother tree, now drooping with the sweet fruit, are so many that he struggles to remember all their names.
There is the NaMo mango, named after Prime Minister Narendra Modi in 2014, when he swept to power with the promise of growth and development for India; a mango named after Sachin Tendulkar, who led India’s national cricket team and is thought of as one of the sport’s outstanding batsmen; another named after the legendary Mughal-era dancer and courtesan Anarkali, whose story is told in many tales and films. The pulp of each side of a Anarkali mango has a different color, different aroma and different flavor.
One of Mr. Khan’s earliest varieties is named after Aishwarya Rai, the actress and model crowned Ms. World in 1994.
For his efforts, the Indian government awarded him one of the country’s highest civilian honors, the Padma Shri, in 2008.
Mr. Khan is philosophical about the fruit, and obsessive — like a scientist who, at the end of a lifetime of discovery, is resigned to the vastness of those still beyond his reach. He repeats to anyone and everyone his faith in the fruit’s infinite potential.
On a recent afternoon, he left the nursery to attend the swearing-in ceremony of Yogi Adityanath, the powerful chief minister of Uttar Pradesh. Mr. Khan was hoping to get a minute with Mr. Modi, the guest of honor, to make a pitch about what he is dedicating the remaining days of his life to: an effort to prove that extracts from the mango flower and the tree’s sap (which he adamantly refers to as “the tree blood”) can cure anything from impotency to heart disease.
But he never made it to the event, stuck in a traffic jam.
“My intention was to announce there that five men who are having strength problems — I will cure them for free,” he said, referring to erectile dysfunction.
Mr. Khan’s view of the mango — that we are all fleeting, but that the fruit is almost eternal — embodies the passion for it found across much of India. The country is the world’s largest producer of mango, much of it consumed domestically, often during heated debates about which region produces the most delicious variety, or how exactly the mango should be eaten. Sliced? Cut into cubes? Or slowly squeezed to pulp in your fist and then the juice — sweet, tangy, vibrant — sucked out of it through a hole at the top?
“We come, we eat mangoes, and we leave the world,” Mr. Khan said. “But as long as the world is there, this fruit will be there.”
He was born in 1940 in Malihabad, where his father, Abdullah, ran the tree nursery and raised 11 children.
The son was a distracted and miserable student. Before the news of his failing seventh grade — for the second time — reached his father, Mr. Khan packed a basket of mangoes and took a predawn train to his grandmother’s village about 200 miles away.
“I stayed there 17 days so I don’t get a beating,” he said with a smile. “When I came back, I quietly joined my father at the nursery. He didn’t say anything.”
That was the beginning of the son’s life of experimenting with the fruit: crossbreeding, grafting branches, growing new saplings.
One of the earliest trees he experimented on as a teenager dried up soon after, leaving him scarred — and with questions he wanted to answer. But it would be decades before he could return to grappling with those mysteries, as he had to focus on the nursery’s commercial work, to raise and support his own family.
It wasn’t until the 1980s that he turned his attention again to developing new kinds of mangoes, mainly on the 120-year-old tree to which he has grown so close.
The tree’s original type of mango — the “Asl-e-mukarar,” which translates to something like “the original, repeated” — is named after a tradition in local poetry readings where the audience, with shouts of “Mukarar, Mukarar,” requests a favorite line to be read again.
Mr. Khan continued to graft onto the old tree, eventually producing 300 different kinds of mangoes — each varying in color, size, taste, density and aroma. His method is exacting. First he carefully slices a wound into one of the tree’s many curling branches, then he inserts a piece cut from the branch of another type of mango tree and ties them together so they generate new tissue.
As word of his success spread, the presidential palace in New Delhi wanted one of his trees. Mr. Khan was elated, he said, “that a tree from a small man, the soil from this small place, Malihabad” would make it to India’s capital. He chose a younger tree on which he had grafted 54 different kinds of mangos.
“For three days, I was restless — how do I shift it? This is a delicate thing,” Mr. Khan remembered thinking. “Just like when a mother is putting a baby to sleep, feeding it milk, and the baby falls asleep and the bottle is removed and the baby doesn’t even notice — we have to remove the tree like this.”
Photos from the presidential palace archives show the planting ceremony in August 1999: A proud Mr. Khan, in his usual white kurta suit and white cap, watched as President K.R. Narayanan and other dignitaries shoveled dirt.
“The president joked to his wife that ‘this man is a scientist without education,’” Mr. Khan recalls. “I told him I am not a scientist — I am just a servant of this tree.”
If anything, Mr. Khan has a bone to pick with scientists.
Not far from his nursery in Malihabad is the Central Institute for Subtropical Horticulture, which began as the mango research institute in the 1970s. Scientists there dismiss Mr. Khan’s claim of hundreds of varieties, saying his efforts should be considered as just “new hybrids,” a scientific distinction that incenses Mr. Khan. Developing a new variety, the scientists say, requires years of experimentation and testing, as many as two decades of work before certification.
But they, too, were admiring of Mr. Khan’s dedication.
“What he is doing is an art,” said Neelima Garg, the director of the center who has spent 34 years there as a scientist.
As Mr. Khan prepares for what he sees as the final leg of his life’s journey, he spends most of his time around the old tree. About two months ago, he moved from the house where his wife, sons and grandchildren live, to another house on the edge of the nursery — taking up a bedroom that has a balcony overlooking the tree.
“Sometimes, the tree asks me questions — and I sit up and think about them,” he said. “It leaves me restless — what does it want? I think about the questions for hours.”
He has advised his children to complete his funeral and burial processions as quickly as possible after he dies — hence the planks for the coffin in the nursery storage, ready for quick assembling.
Through his mango work, Mr. Khan has made many friends and influenced many more, but he insisted he didn’t want crowds of people at his funeral. “I don’t want people to be bothered by having to come visit,” he said.
Mr. Khan is content with the fact that he will soon depart. A Muslim by faith, he believes in afterlife — and there, too, he sees the prospect of mangoes.
“My real home is there,” he said. “And it is written — that all the fruits of the world are there.”
“What bothers me is that all this will go to the grave with me,” he added about his way of developing new mangoes. “But what makes me happy is that all those people who took saplings, when their trees bear fruit, they will think of me.”
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Valeurs Actuelles
Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites
C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.
« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.
À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.
Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere
Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »
Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».
Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »
Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste
Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »
Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.
Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.
“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”
Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »
Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.
Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.
Photo © Marie de Jeaghere
Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »
Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.
L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.
“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”
Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »
Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »
Le Figaro
Crédit immobilier: pourquoi les emprunteurs vont avoir un peu d’air
Jorge CarassoDÉCRYPTAGE - Le marché immobilier, après des mois d’euphorie, ralentit avec notamment la hausse des taux. Mais depuis le 1er juillet, l’accès au crédit est facilité. Explications.
En ces temps de flambée du coût des crédits immobiliers, voilà une nouvelle qui va redonner un peu d’air aux acheteurs. Le plafond du taux de l’usure, ce taux maximal tout compris (crédit, assurance, cautionnement…) au-delà duquel les banques ne peuvent plus prêter, est rehaussé depuis le 1er juillet. Il grimpe à 2,57 % (+0,17 point) sur 20 ans. Ce n’est pas beaucoup, mais assez pour redonner un peu de marge aux dossiers les plus limites - ceux qui se voyaient refuser l’accès au crédit car ils dépassaient ce plafond de verre de très peu.
Le niveau de l’usure protège les acheteurs d’un coût du crédit trop important. Il prend en compte la moyenne des offres bancaires, auquel on ajoute une marge pour couvrir les frais annexes. Oui mais voilà, révisé tous les trois mois, en fonction des conditions de marché, il a été pris de vitesse ces dernières semaines par la hausse fulgurante des taux de crédits à l’habitat, désormais autour de 1,6% en moyenne sur 20 ans. Ce qui a abouti a des rejets de dossiers selon les courtiers: «Un dossier sur quatre», estime Bruno Rouleau, président de l’association professionnelle des intermédiaires en crédit (Apic).
Le feuilleton continue
Le marché immobilier après des mois d’euphorie, ralentit. La hausse des taux, qui s’ajoute à la hausse folle des prix (+10,7% pour les maisons, +7,4% pour les appartements selon Century 21), n’y est pas pour rien. Les conditions d’accès au crédit se sont durcies. Les banques doivent désormais limiter l’endettement de leurs clients, sous peine de sanctions. Les candidats à l’achat ne peuvent plus emprunter au-delà de 25 ans. Les mensualités ne doivent pas dépasser 35% des revenus. Quelques exceptions existent toutefois, notamment pour les primo-accédants.
À lire aussiL’apport personnel nécessaire pour acheter un bien immobilier bat des records
Le relèvement du plafond de l’usure va faciliter l’accès au crédit mais il reste limité. Les taux d’emprunt immobiliers ont gagné 0,6 point en moyenne ces deux derniers mois. C’est beaucoup. Pour autant, les pouvoirs publics n’ont pas souhaité en changer la formule de calcul.«Certains courtiers ont parlé d’un effet d’exclusion des emprunteurs qui serait associé au taux de l’usure. Objectivement, nous ne voyons pas cela», a affirmé François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France à l’occasion d’une rencontre avec la presse.
Néanmoins, ce feuilleton n’est probablement pas terminé.
L’augmentation du coût de l’argent n’en est probablement qu’à ses débuts. En effet, les établissements de crédit n’ont pas tous répercuté la totalité des hausses de marché dans leurs offres. Et quand elles le font, c’est radical. «Une banque vient de monter son barème de 0,4%, remarque Sandrine Allonier, porte-parole du courtier Vousfinancer. La hausse du taux d’usure ne sera pas suffisante pour l’absorber.»
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Mieux que l’or, la forêt joue à plein son rôle de valeur refuge
DÉCRYPTAGE - Le prix du bois et par ricochet celui des forêts se sont envolés en 2021. Les épargnants qui ont investi dans des parts de groupements forestiers voient leur portefeuille se valoriser.
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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Her Father Fled the Nazis. She’s the New U.S. Ambassador to Germany.
For Amy Gutmann, a respected democracy scholar, her role as President Biden’s envoy to Germany is not a job, “it’s a mission,” one both professional and personal.
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By Katrin Bennhold
FEUCHTWANGEN, Germany — After Amy Gutmann’s father fled the Nazis in 1934, he swore never to set foot in Germany again. For the rest of his life, he boycotted German goods and only spoke English to his daughter. Germany, he impressed on her when she was growing up, was “very bad.”
Nearly a century later, Ms. Gutmann, a respected democracy scholar, has moved to Germany — as the new U.S. ambassador. With antisemitism and far-right ideology once again resurgent, and with Russia waging war on Ukraine close by, her new role is not a job, she says: “It’s a mission.”
That mission is personal as well as geopolitical.
Earlier this month, Ms. Gutmann was striding up a cobbled alleyway in Feuchtwangen, the sleepy Bavarian town where generations of her German ancestors had dwelled before a Nazi mayor burned down the local synagogue and declared his town “Jew-free.”
When the current mayor came to greet her, Ms. Gutmann pulled out the small black-and-white photograph of her father that she always carries with her.
“You’ll forgive me for speaking not only as the U.S. ambassador to Germany, but as Amy Gutmann, the daughter of Kurt Gutmann,” Ms. Gutmann, 72, told a crowd of local dignitaries. “I would not be here today were it not for my father’s farsightedness and courage.”
The timing of her official arrival as ambassador on Feb. 17, Ms. Gutmann said in an interview, felt particularly poignant, coming one week before the invasion of Ukraine by a revisionist Russian president who has been accused by her own boss of committing “genocide” in his quest for empire.
Seventy-seven years after America and its allies defeated Hitler’s Germany, the two countries are now united against Russian aggression. A big part of Ms. Gutmann’s job will be to keep it that way.
“Germany and the U.S. today are extremely strong allies and they’re allies in defense of human rights and in defense of the sovereignty of democratic societies,” she said. “It closes a loop, while leading us forward into an era that my father never had the opportunity to witness.”
When President Biden called her in April 2021, she was the longest-serving president of the University of Pennsylvania, a mathematics major turned political philosopher who had written more than a dozen books about democracy.
“Do you want to be my ambassador to Germany?” Mr. Biden asked her.
Ms. Gutmann was sworn in on the Hebrew Bible her German grandmother Amalie, for whom she was named, had brought with her from Germany.
Germany has welcomed Ms. Gutmann not just as a representative of a new administration but of the American ally of old — before it turned fickle and abrasive during the Trump years. Ms. Gutmann’s predecessor, Richard Grenell, threatened to stop sharing intelligence with Germany and posed for selfies with lawmakers of the far-right Alternative for Germany party.
Better Understand the Russia-Ukraine War
Repairing America’s alliances was one of President Biden’s main foreign policy objectives and Germany was central to this effort, making Ms. Gutmann a perfect candidate, said Julianne Smith, a longstanding Biden adviser and now the U.S. ambassador to NATO.
“The president believes that Germany is an indispensable partner for us and he wanted to send someone that he knew well,” Ms. Smith said.
(Before Mr. Biden offered her the job, Ms. Gutmann had offered him one in 2017 as a lecturer at her university, an offer that came after he lost his son Beau and “saved” him, as he once described it.)
“It was just obvious in his mind that she was the right person at the right time,” Ms. Smith said. “She is a proven leader and she is an intellectual giant.”
When her father died in 1966, Ms. Gutmann was only 16 and Germany was still filled with former Nazis.
In the three decades since reunification, the country has worked hard to own up to its history — and apply the lessons of that history.
But it took the arrival of over a million refugees from the Middle East under former Chancellor Angela Merkel, in 2015-16, for Ms. Gutmann to fully trust Germany’s transformation.
“I was deeply moved by Merkel’s welcoming of refugees,” she said. “It made a strong, perhaps decisive difference in my sense of Germany’s commitment to human rights.”
She added, “Germany today is a model of acknowledging the past.”
That acknowledgment was on display in Feuchtwangen, where the director of the local museum guided Ms. Gutmann through an exhibition on 800 years of Jewish life in the town that also described in unsparing detail the persecution of Jews under the Nazis.
Among the exhibits were items from Ms. Gutmann’s own family. A photograph of her grandfather. A postcard written by her grandmother. As a gift, Ms. Gutmann was handed copies of her father’s report cards. “German was not his strength it seems,” she said, laughing.
“Everybody gets report cards, but to see something in which there were semi-normal times for him was a high point,” she said later. “I only knew my father after he was traumatized.”
Her father, an Orthodox Jew who fled Germany when he was 23 and later organized the escape of his parents and four siblings, barely spoke to Ms. Gutmann about his own past, but he taught her about the Holocaust.
“He clearly did not want me as a child to know — let alone to carry forward — his emotional trauma, but he definitely wanted me to carry the lessons of ‘never again’ forward,” Ms. Gutmann recalled.
Raised in the small town of Monroe, N.Y., Ms. Gutmann said she felt like “a strange kid,” as she put it, her Jewishness and intellectual curiosity making her a double outsider.
Her mother urged her to do well in school. After winning a scholarship, she became the first in her family to go to college and earned a Ph.D. from Harvard before teaching at Princeton for nearly 30 years and becoming president of the University of Pennsylvania in 2004.
Her book “Democratic Education,” which shows why democracies need a robust public education system, is a standard in the field.
“One reason I wrote about democracy and education was that it is a path out of tyranny,” she said. “The first thing the Nazis did was to close down the press and burn books.”
The Gutmann house in Feuchtwangen, where her father grew up, has become a bookstore, which delighted her. “Oh my God! If this were a Hollywood script, it would be a bookstore,” she said, before purchasing half a dozen books for her grandchildren.
Her father had been an apprentice with a metallurgist in nearby Nuremberg, home to the biggest Nazi Party rallying ground, where he boarded with a Christian family that treated him well. But when he watched them flash the Hitler salute at a passing Nazi march, he knew it was time to leave.
“He fled when he could because he saw what was happening,” Ms. Gutmann said. “One of my missions is that people need to know how important it is to speak up early.”
For all Germany’s efforts to apply the lessons from its past, one great leap remains, she said: Long reluctant to spend on its military, let alone deploy it, Germans have to trust themselves to lead on military matters.
“Diplomacy is the first recourse — but it often does not work against brutal tyrannies,” Ms. Gutmann said.
That, too, is a lesson from World War II, she said: “Were it not for the military force of the allies, Hitler would have won.”
“And now we have Putin,” she added. “Without military force, there is no way Ukraine can defend its sovereignty. At this moment, as in many other moments in the history of democracies, we have to have not only the military might, but the willingness to use it.”
In Germany, that realization is still sinking in. The government has committed to a 100-billion euro rearmament program in what Chancellor Olaf Scholz dubbed a “Zeitenwende” — or historic turning point — but Berlin has been criticized for dragging its feet on delivering heavy weapons to Kyiv.
“I believe the Zeitenwende is real,” Ms. Gutmann said. “If there’s anybody who’s not disposed to be soft on Germany, it’s me. But I do think we have to recognize what a historic moment this is, and we will continue to urge Germany to do more.”
Ms. Gutmann worried that both Germans and Americans “overestimated how enduring democracies are — they’re not, unless you fight for them,” she said, adding, “Everything we do makes a difference. And everything we don’t do makes a difference.”
For all her eagerness to visit Feuchtwangen, the night before she traveled there, Ms. Gutmann barely slept.
“I was worried sick that I would go there and feel they hadn’t really come to terms with the past,” she recalled, “that I would be disappointed and I wouldn’t have been able to hide it — and it would have been just a terrible moment.”
By the time she left the town, she was reassured.
Addressing the small photograph of her father in her hands, she said, “You would be so proud of not only your daughter, but of your country, the United States, which became your country, and the country that you had to leave — and what they have become: Two of the greatest allies still fighting what you would tell me is a fight that could never end.”
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New York Times - World
A Filmmaker Imagines a Japan Where the Elderly Volunteer to Die
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The premise for Chie Hayakawa’s film, “Plan 75,” is shocking: a government push to euthanize the elderly. In a rapidly aging society, some also wonder: Is the movie prescient?
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By Motoko Rich
TOKYO — The Japanese film director Chie Hayakawa was germinating the idea for a screenplay when she decided to test out her premise on elderly friends of her mother and other acquaintances. Her question: If the government sponsored a euthanasia program for people 75 and over, would you consent to it?
“Most people were very positive about it,” Ms. Hayakawa said. “They didn’t want to be a burden on other people or their children.”
To Ms. Hayakawa, the seemingly shocking response was a powerful reflection of Japan’s culture and demographics. In her first feature-length film, “Plan 75,” which won a special distinction at the Cannes Film Festival this month, the government of a near-future Japan promotes quiet institutionalized deaths and group burials for lonely older people, with cheerful salespeople pitching them on the idea as if hawking travel insurance.
“The mind-set is that if the government tells you to do something, you must do it,” Ms. Hayakawa, 45, said in an interview in Tokyo before the film’s opening in Japan on Friday. Following the rules and not imposing on others, she said, are cultural imperatives “that make sure you don’t stick out in a group setting.”
With a lyrical, understated touch, Ms. Hayakawa has taken on one of the biggest elephants in the room in Japan: the challenges of dealing with the world’s oldest society.
Close to one-third of the country’s population is 65 or older, and Japan has more centenarians per capita than any other nation. One out of five people over 65 in Japan live alone, and the country has the highest proportion of people suffering from dementia. With a rapidly declining population, the government faces potential pension shortfalls and questions about how the nation will care for its longest-living citizens.
Aging politicians dominate government, and the Japanese media emphasizes rosy stories about happily aging fashion gurus or retail accommodations for older customers. But for Ms. Hayakawa, it was not a stretch to imagine a world in which the oldest citizens would be cast aside in a bureaucratic process — a strain of thought she said could already be found in Japan.
Euthanasia is illegal in the country, but it occasionally arises in grisly criminal contexts. In 2016, a man killed 19 people in their sleep at a center for people with disabilities outside Tokyo, claiming that such people should be euthanized because they “have extreme difficulty living at home or being active in society.”
The horrifying incident provided a seed of an idea for Ms. Hayakawa. “I don’t think that was an isolated incident or thought process within Japanese society,” she said. “It was already floating around. I was very afraid that Japan was turning into a very intolerant society.”
To Kaori Shoji, who has written about film and the arts for The Japan Times and the BBC and saw an earlier version of “Plan 75,” the movie did not seem dystopian. “She’s just telling it like it is,” Ms. Shoji said. “She’s telling us: ‘This is where we’re headed, actually.’”
That potential future is all the more believable in a society where some people are driven to death by overwork, said Yasunori Ando, an associate professor at Tottori University who studies spirituality and bioethics.
“It is not impossible to think of a place where euthanasia is accepted,” he said.
Ms. Hayakawa has spent the bulk of her adult years contemplating the end of life from a very personal vantage. When she was 10, she learned that her father had cancer, and he died a decade later. “That was during my formative years, so I think it had an influence on my perspective toward art,” she said.
The daughter of civil servants, Ms. Hayakawa started drawing her own picture books and writing poems from a young age. In elementary school, she fell in love with “Muddy River,” a Japanese drama about a poor family living on a river barge. The movie, directed by Kohei Oguri, was nominated for best foreign language film at the Academy Awards in 1982.
“The feelings I couldn’t put into words were expressed in that movie,” Ms. Hayakawa said. “And I thought, I want to make movies like that as well.”
She eventually applied to the film program at the School of Visual Arts in New York, believing that she would get a better grounding in moviemaking in the United States. But given her modest English abilities, she decided within a week of arriving on campus to switch to the photography department, because she figured she could take pictures by herself.
Her instructors were struck by her curiosity and work ethic. “If I mentioned a film offhandedly, she would go home and go rent it, and if I mentioned an artist or exhibition, she would go research it and have something to say about it,” said Tim Maul, a photographer and one of Ms. Hayakawa’s mentors. “Chie was someone who really had momentum and a singular drive.”
After graduating in 2001, Ms. Hayakawa gave birth to her two children in New York. In 2008, she and her husband, the painter Katsumi Hayakawa, decided to return to Tokyo, where she began working at WOWOW, a satellite broadcaster, helping to prepare American films for Japanese viewing.
At 36, she enrolled in a one-year film program at a night school in Tokyo while continuing to work during the day. “I felt like I couldn’t put my full energy into child raising or filmmaking,” she said. Looking back, she said, “I would tell myself it’s OK, just enjoy raising your children. You can start filmmaking at a later time.”
For her final project, she made “Niagara,” about a young woman who learns, as she is about to depart the orphanage where she grew up, that her grandfather had killed her parents, and that her grandmother, who she thought had died in a car accident with her parents, was alive.
She submitted the movie to the Cannes Film Festival in a category for student works and was shocked when it was selected for screening in 2014. At the festival, Ms. Hayakawa met Eiko Mizuno-Gray, a film publicist, who subsequently invited Ms. Hayakawa to make a short film on the theme of Japan 10 years in the future. It would be part of an anthology produced by Hirokazu Kore-eda, the celebrated Japanese director.
Ms. Hayakawa had already been developing the idea of “Plan 75” as a feature-length film but decided to make an abridged version for “Ten Years Japan.”
While writing the script, she woke up every morning at 4 to watch movies. She cites the Taiwanese director Edward Yang, the South Korean director Lee Chang-dong and Krzysztof Kieslowski, the Polish art-house director, as important influences. After work, she would write for a couple of hours at a cafe while her husband cared for their children — relatively rare in Japan, where women still carry the disproportionate burden of housework and child care.
After Ms. Hayakawa’s 18-minute contribution to the anthology came out, Ms. Mizuno-Gray and her husband, Jason Gray, worked with her to develop an extended script. By the time filming started, it was the middle of the pandemic. “There were countries with Covid where they were not prioritizing the life of the elderly,” Ms. Hayakawa said. “Reality surpassed fiction in a way.”
Ms. Hayakawa decided to adopt a subtler tone for the feature-length movie and inject more of a sense of hope. She also added several narrative strands, including one about an elderly woman and her tightknit group of friends, and another about a Filipina caregiver who takes a job at one of the euthanasia centers.
She included scenes of the Filipino community in Japan, Ms. Hayakawa said, as a contrast to the dominant culture. “Their culture is that if somebody is in trouble, you help them right away,” Ms. Hayakawa said. “I think that is something Japan is losing.”
Stefanie Arianne, the daughter of a Japanese father and a Filipina mother who plays Maria, the caregiver, said Ms. Hayakawa had urged her to show emotional restraint. In one scene, Ms. Arianne said, she had the instinct to shed tears, “but with Chie, she really challenged me to not cry.”
Ms. Hayakawa said she did not want to make a film that simply deemed euthanasia right or wrong. “I think what kind of end to a life and what kind of death you want is a very personal decision,” she said. “I don’t think it’s something that is so black or white.”
Hikari Hida contributed reporting.
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Affaire Coquerel et violences sexuelles : LFI ou le féminisme à sens unique
Loin de l’effervescence des premiers mois de la présidentielle, le parti Reconquête! n’a réussi à faire élire aucun candidat aux législatives. Le moral des militants en a pris un coup.
Entre marches des fiertés, promotions LGBT dans toutes les entreprises et médias, ainsi que des lectures de contes par des drag queens, à vouloir trop en faire la communauté LGBT s’exclut et risque un rejet d’une part de la population.
La fille de Jacky Sigaux, ancien régisseur de Dieudonné, est candidate en Haute-Loire. Des engagements radicaux et des soupçons d’antisémitisme fragilisent sa candidature et, à travers elle, la Nupes.
Les soubresauts de la vie privée et sexuelle des hommes politiques ont toujours fasciné. Naguère tolérante, l’opinion publique rue dans les brancards au moindre soupçon pesant sur l’un de ses représentants.
Le retrait du militant indigéniste de la course aux législatives s’accompagne de zones d’ombre.
Valeurs Actuelles
La guerre sur nos plateaux TV
Super-tsar Largement soutenu par son opinion publique, le président russe porte une vision stratégique de long terme. C’est la clé de son succès, avec quelques règles politiques qu’il applique avec détermination. Explications.
L'Incorrect. Parti de l’armée après avoir été sanctionné pour son franc-parler, le général Vincent Desportes enseigne à Sciences Po et à HEC et vient de publier un livre prémonitoire: “la Dernière Bataille de France”. Il dénonce le délitement de la Défense française et appelle à un sursaut.
Méditerranée. L’intervention de 2011 a entraîné un chaos général. Les islamistes y affluent depuis la Syrie pour y établir un nouveau califat. La sécurité d’une dizaine de pays voisins est directement en jeu.
Sécurité. Le déploiement de 6 500 soldats en région parisienne est une véritable opération. Prudents mais déterminés, les militaires y déploient leurs savoir-faire habituels. Reportage en immersion, dans le nord de Paris.
Europe. Le chantage sur les migrants du président Recep Tayyip Erdogan a piégé l’Europe. Les Turcs ont obtenu ce qu’ils voulaient, sans offrir aucune garantie. Ils veulent “forger la destinée du continent”.
Volontaires. Le flux des engagements dans l’armée de terre connaît un pic historique. Une nouveauté : l’envie de réagir et de ne pas subir. Les recruteurs disent leur fierté.
Syrie. À défaut d’être stratège ou visionnaire, François Hollande excelle dans la récupération géopolitique. Cette intense semaine diplomatique et militaire le prouve. Mais que de temps perdu.
Syrie. En Orient, la France agit mais peine à définir une stratégie cohérente. Si c’est la guerre, elle doit être totale, pas seulement verbale. Des choix s’imposent.
New York Times - World
Recording India’s Linguistic Riches as Leaders Push Hindi as Nation’s Tongue
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Ganesh Devy has spent decades documenting India’s hundreds of distinct languages. Up next: a 12,000-year history of India he hopes will help counter the government’s Hindu-first campaign.
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By Sameer Yasir
DHARWAD, India — The task was gargantuan: assembling a team of more than 3,500 language specialists, academics and enthusiastic amateurs to determine just how many distinct languages still exist in India, a country of stunning linguistic diversity.
Ganesh Narayan Devy has been obsessed with that question since, as a young scholar of literature, he came across a linguistic census from 1971 that listed 108 mother tongues spoken by Indians. At the end of the report, at No. 109, it said “all others.”
“I wondered what ‘all others’ could be,” he said.
It turns out to be a huge number: His team’s survey, perhaps the most exhaustive such effort ever in India, has researched 780 languages currently being used in the country, with hundreds more left to be studied.
India’s Constitution, in contrast, lists 22 languages, and the last government census in 2011 named 121 “major” languages with 10,000 speakers or more.
Mr. Devy’s findings, which he has been gradually publishing in a series of scholarly volumes, come at a sensitive time, as the government of Prime Minister Narendra Modi is pushing to adopt Hindi as the national language, part of its broader Hindu-first vision for India.
As his language research is being rolled out, Mr. Devy has immersed himself in a new project that takes on what is perhaps an even bigger and more contentious issue in India’s culture wars: the country’s long history.
His “The Origins of Indian Civilization and Histories of India” aims to trace the trajectory of the entire subcontinent since the end of the last ice age, some 12,000 years ago. He has recruited 80 historians from around the world to work with him.
The ambitious work is intended as a rejoinder to the campaign by India’s governing party to rewrite the nation’s history books, including by excising sections on Muslim rulers and changing the Muslim names for places.
“History is being taught to spread political bigotry in this country,” Mr. Devy said. “Someone needed to show a mirror to the ruling class.”
His passions for both India’s languages and the advent and course of its civilization converge in his work with India’s vast population of long-oppressed Adivasis, or “original people.”
Adivasi is an umbrella term for Indigenous groups in India, covering a population of more than 100 million people, with a tremendous diversity in ethnicities, culture, languages and even language families.
Many of these languages have already died, or are fast disappearing. And when a language goes extinct, it’s not only words that are lost.
Language is the way, Mr. Devy said, that a community constructs its ideas of time and space. People who abandon their first language to take on another often lose this distinct perspective along with it, he said.
“The world may be one scene out there, but the language constructs it in a unique way,” he said. “So this unique worldview is lost.”
For decades, India has been hemorrhaging languages, having lost over 300 since independence in 1947, Mr. Devy said, with many more on the verge of disappearing as the number of speakers drops below 10,000.
Conducting his research for the People’s Linguistic Survey of India, Mr. Devy said, was like walking into a graveyard littered with corpses.
He described how a woman of the Boa tribe on the Andaman Islands who died in 2010 would, during her final years, “speak a lot with birds because there was no one around to speak her language.”
His research, which received no government funding, has been published in 50 of what will ultimately comprise close to 100 volumes. The books capture a language’s history, samples of songs and stories, and important terms. He started the project with his own savings; the Tata Trusts, an Indian philanthropic organization, has since contributed about $100,000.
His linguistic research has taken him all across India, from the Himalayas where he said he thought the cold would kill him, to hill tribes living in jungles. And sometimes his research has challenged his own worldview.
“While collecting songs from the Banjara community, they insisted that I must honor them by accepting the gift they give me,” Mr. Devy said, referring to a community of nomadic traders. “The highest respect is expressed among them by asking the guest to eat the ear of a roasted goat. I had to accept it, despite being a vegetarian for decades.”
Many of the 3,500 people who have contributed to the language project are amateur scholars who share Mr. Devy’s obsession.
In Orissa State, where he was collecting language samples from tribal areas, a driver employed in a government office had made it a habit to jot down new or strange words he heard from people in villages. “He had done it for all his working life,” Mr. Devy said, “without knowing if his ‘research’ ever would be of any use. He gave away his entire notebook to me, his treasure trove.”
While Hindi is India’s most widely spoken native language, Mr. Devy said the current government inflates the total, with what he said are nearly 50 separate languages counted under the “Hindi” banner.
“Bhojpuri — spoken by more than 50 million, with its own cinema, theater, literature, vocabulary and style — is shown as ‘Hindi,’” he said.
Amit Shah, India’s powerful home minister, has often promoted the idea of using Hindi to replace English as the de facto national language of communication.
“If there is one language that has the ability to string the nation together in unity, it is the Hindi language,” Mr. Shah said in 2019.
India’s Constitution designates both Hindi and English as official languages for government business, but it’s not compulsory to teach Hindi in public schools in some states, and many millions of Indians do not speak the language.
The government wants to change that.
“Time has come to make the official language an important part of the unity of the country,” Mr. Shah said in April, staking out a stance that generates resentment among Indians who do not speak Hindi.
Mr. Devy suggested the government’s efforts could backfire.
“Whenever there is a war on your mother tongue, there is division — and identity becomes strong,” he said.
Many Hindus, Mr. Devy noted, do not speak Hindi as their first language. “People in the south do not look at Hinduism as being Hindi-based,” he said. “Far from it, they think the tolerant version of Hinduism that they developed through the centuries is the more authentic Hinduism.”
Mr. Devy was born in 1950, in Bhor, a small village in Maharashtra State. When he was 10 his father went bankrupt, forcing his son to start working at 15.
Among other jobs, he worked in a mine in the coastal state of Goa. To improve his language skills, he recalled, he read 300 pages of English-language books daily.
He eventually earned a master’s degree in English literature and wrote his Ph.D. thesis on Sri Aurobindo, a nationalist pioneer in India.
After teaching English for 16 years at the university level, he quit in 1996 and soon moved to a village in Gujarat State that is home to many Indigenous tribes. There, he set up the Adivasi Academy, which has a multilingual school, a health center and a library of over 60,000 books, including a section devoted to tribal archives.
Mr. Devy has long been active in social justice causes, and recently coordinated several peaceful protests against a new citizenship law that critics say is unconstitutional because it discriminates based on religion, chipping away at the state’s secular foundation.
In 2015, dozens of authors and poets castigated the Modi government over the killing of Malleshappa Madivalappa Kalburgi, a critic of idol worship who spoke out against deadly attacks by right-wing Hindu mobs against Muslims, and who was himself shot dead by gunmen.
When India’s prestigious National Academy of Letters failed to speak out against the killing, Mr. Devy returned its award — India’s highest literary honor — given to him in 1992 for his critically acclaimed book “After Amnesia.”
“They can kill me, too,” Mr. Devy said, adding, “I am ready to die, but I will not stop.”
For all his social activism, his life’s work remains India’s languages and history.
In his research, he found dozens of secret languages spoken by tribal communities as a way to keep their communications from prying ears, including researchers eager to decode the mystery.
He has discovered a form of Portuguese spoken in dozens of Indian villages in coastal areas. In the Himalayan state of Himachal Pradesh, there are 16 languages that, combined, have 200 words for snow, including one for “snow falling when the moon is up.”
Recording the rich tapestry of India’s languages, Mr. Devy is convinced, has a role to play in keeping India a multicultural state, as it has been for millennia.
So does telling a comprehensive history that emphasizes evidence over ideology.
“We will restore every bit of history that they are destroying,” he said. “It will take time, but we will win.”
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La lettre de M. de Rastignac : Tumulte
Chaque semaine, M. de Rastignac livre aux lecteurs de Valeurs actuelles sont regard sur l’actualité, depuis sa fenêtre sur le XIXe siècle.
Le Figaro
Clément Beaune n'a pas «l'intention» de briguer la présidence de Renaissance
Le FigaroInvité sur BFMTV, le ministre délégué chargé des Transports a écarté toute candidature à la tête du futur parti présidentiel.
Qui pour succéder à Stanislas Guerini, et prendre la tête du futur parti présidentiel Renaissance (ex-LREM) ? Ces derniers jours, des noms circulent. Et parmi eux, Stéphane Séjourné et Clément Beaune.
Le ministre délégué chargé des Transports, invité sur BFMTV, a toutefois indiqué : «Ce n'est pas mon intention.» Avant de préciser vouloir s'impliquer «dans un collectif comme (il l'a) fait depuis le début de la fondation d'En Marche» et exprimer «une sensibilité européenne, de centre-gauche».
À lire aussiLREM doit devenir Renaissance en septembre
Clément Beaune a par la suite relevé le nom de Stéphane Séjourné, en effet «candidat» pour diriger le parti présidentiel, et qui, dans les colonnes du Figaro , a indiqué qu'Emmanuel Macron lui a «demandé de réinventer un nouveau parti». Le chef de file du groupe macroniste Renew au Parlement européen indique vouloir «poursuivre cette mission pour qu'il soit opérationnel à la rentrée». «Cet été, je continuerai de consulter les chefs des trois partis qui s'associeront: Stanislas Guerini pour LREM, Olivier Dussopt pour Territoires de progrès, Franck Riester pour Agir. En septembre, les militants de LREM auront à se prononcer sur la modification des statuts et la direction du parti, dont son secrétaire général.»
Accusations contre Éric Coquerel : Sophie Tissier, figure des «gilets jaunes», saisit le comité contre les violences sexistes et sexuelles de LFI
Le député LFI, nouvellement élu président de la commission des Finances de l'Assemblée, nie les faits qui lui sont reprochés et n'exclut pas de porter plainte pour diffamation.
«Il en coûtera très cher de descendre du train» : Mélenchon met en garde les membres de la Nupes
Dans un entretien à Libération, le leader insoumis estime avoir «dénoué une crise qui durait à gauche depuis une génération».
«On passe notre temps à répondre à des questions cons» : l'étonnante sortie d'Élisabeth Borne sur le chemin de l'Assemblée
Entourée d'une nuée de journalistes, la première ministre est allée à pied mercredi après-midi à la chambre basse afin d'y tenir son discours de politique générale.
New York Times - World
From the Bones of Victims, a Doctor Unearths a Drug War’s True Toll
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Raquel Fortun, one of only two forensic pathologists in the Philippines, is using her skills to show how other doctors falsely claimed some victims of the country’s drug war had died natural deaths.
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By Sui-Lee Wee
QUEZON CITY, Philippines — Standing in a university classroom surrounded by six skeletons lying on wooden tables, Raquel Fortun held up the broken skull of a man who was slain during President Rodrigo Duterte’s drug war.
She poked a finger through a hole in it.
“This looks like an entry,” said Dr. Fortun, who is one of only two forensic pathologists in the Philippines. “So an apparent gunshot wound to the head for this one.”
Since July 2021, Dr. Fortun, 60, has been quietly examining these bones at the behest of a Catholic priest, the Rev. Flaviano Villanueva, and the families of the victims.
What Dr. Fortun discovered made headlines in the country.
Out of 46 remains that she had examined, there were seven cases in which the death certificates had stated that the cause of death was natural, though her investigations showed them clearly to be homicides. The findings, disclosed at a news conference in April, raised questions about whether medical authorities were complicit in a cover-up.
Dr. Fortun’s discovery also suggests that the true extent of the drug war could be far bigger than what the government has disclosed. Rights activists have long argued that the number of people killed — up to an estimated 30,000 since 2016 — is far higher than the official figure. The Philippine National Police puts the number at over 6,200.
Before Dr. Fortun, there had been no independent inquiry into the drug war, including its many casualties. The International Criminal Court said last year that it would open an investigation, but the Duterte administration said it would block investigators from entering the country.
In response to Dr. Fortun’s findings, the Philippine National Police said it would conduct its own investigation into falsified death certificates, though any conviction is unlikely. Since the drug war began, only three police officers have been imprisoned — for the murder of a 17-year-old boy.
In a country where the justice system is weak, where extrajudicial killings are common, and where forensic pathology is almost nonexistent, Dr. Fortun has a kind of celebrity status. Family members of homicide victims either ring her up at the University of Philippines College of Medicine, where she chairs the pathology department, or track her down on social media.
She is skeptical of the police narrative that many suspects in the drug war were killed because they tried to fight back. She has been critical about the lack of a proper death investigation system in the Philippines that allows the police to handle the evidence, the witnesses and the bodies of victims killed in police shootouts.
“That’s how you get away with murder. Easily,” she said in an interview in her office. “And here I am in my ivory tower, saying: ‘No though, you’re wrong. You’ve missed this, you’ve missed that.’ How do you think they feel about me?”
“They hate me,” she said, chuckling.
Dr. Fortun grew up in Quezon City in a family of lawyers and doctors. As a child, she loved disassembling items, wanting to find out what was wrong with a broken doorknob or car part. She said she gravitated toward pathology, seeing it as “the backbone of medicine.”
Dr. Fortun graduated from medical school in the Philippines in 1987 and started her residency training in anatomic and clinical pathology in 1989 at the University of Philippines’ College of Medicine.
But it was a one-year training course in the King County Medical Examiner’s Office in Seattle in 1994 that led her to focus on forensic pathology. Dr. Fortun left her 4-year-old daughter, Lisa, behind with her in-laws. “That was the most difficult thing ever,” she said.
In a telephone interview, Dr. Richard Harruff, the chief medical examiner at King County and Dr. Fortun’s former boss, said he enjoyed being her mentor because “she wasn’t afraid of anything.”
“She was just as good as any pathologist that I’ve ever trained over the years,” he said. “She just basically absorbed everything, and decomposed bodies and skeletal remains were not a factor at all. She just did the work.”
Over the years, Dr. Harruff said he “always wondered how she managed not to get killed or assassinated.”
It’s a question Dr. Fortun has given a lot of thought to herself.
“Am I at risk? Should I consider moving elsewhere?” Dr. Fortun wondered aloud. “There’s a certain effect on your psyche. You’re not safe. Knowing that in the Philippines, assassins can simply come near you, start shooting and get away with it.”
Whatever the dangers, Dr. Fortun makes no effort to mince her words.
She is voluble on Twitter, where she tweets under the account @Doc4Dead. In 2016, she angered Mr. Duterte’s daughter, Sara Duterte, after she questioned whether Ms. Duterte’s announcement of being pregnant with triplets was part of a public-relations campaign for her father. Ms. Duterte, who is set to become the vice president on June 30, called Dr. Fortun a “bitter melon” and urged her to “turn off her Twitter.”
Dr. Fortun’s work has taken her to Cyprus, The Hague and East Timor. She would make more money if she practiced medicine abroad full time, but said she felt “there was always this guilt that I’m not in the Philippines where I’m needed.”
Most mornings, Dr. Fortun arrives at her makeshift lab in the University of the Philippines’ College of Medicine that she hastily put together with tables sourced from a junkyard. She works alone, sifting, piecing and gluing the bones together. In the past month, those mornings were interrupted by a radiotherapy program to treat early-stage breast cancer, after which she would head to the lab.
“When I’m there in the room with all of these skeletons, I feel that I’m giving them what was denied to them before,” she said. “They were not given a proper investigation, no proper examination. So I’m trying to see what was missed.”
Several things have stood out to Dr. Fortun: the victims were nearly all men, the majority had head wounds, and they were the “poorest of the poor.”
She held up a jawbone without teeth. “They’ve probably never seen a dentist in their life,” she said.
Dr. Fortun is working for free — she charges Father Villanueva about $96 per body to cover only the costs of materials. With more and more bodies that need to be exhumed, she said she “is on a treadmill.”
Dr. Fortun said she hopes to get help from the international forensic community but acknowledged it was unlikely even when Mr. Duterte leaves office. Ferdinand Marcos Jr., elected president in May, has indicated he would not help pursue the I.C.C.’s case and would only allow investigators to enter the Philippines as tourists.
What troubles Dr. Fortun the most, she said, are the unidentified. “What happens to the unnamed, unclaimed bodies?” she asked. “Where are they?”
Dr. Fortun saves hair and finger nails to remind herself that these “were all part of somebody.” Halfway through the interview, she rummaged in a shelf behind her desk and brandished a clear plastic bag of kneecaps she is keeping for possible DNA analysis. (“I love the patella!” she cried.)
“You never lose sight of the fact that you’re dealing with a person,” she said. “Especially when you meet the relatives.”
In presenting his case to the families to have their loved ones’ remains assessed, Father Villanueva, known as “Flavie,” said he told them “we have bones that could speak.”
“In Tagalog, we call it bones of truth,” said Father Villanueva, the founder of the AJ Kalinga Foundation, a nonprofit that is helping victims’ relatives. “Because the bones cannot lie.”
After finishing her examination, Dr. Fortun explains her findings to the families. Father Villanueva said he has seen many of the relatives embrace the urns with their loved ones’ ashes, while listening to her.
Father Villanueva said he knew there was only one person he could turn to to examine the bones. He had never doubted Dr. Fortun as far as her “sense of justice is concerned,” he said, and recalled her excitement when he told her about his plan.
“She’s been demanding, craving, and on a minimum, asking, that we bring bodies to her,” he said.
Five years away from retiring, Dr. Fortun said she sees this project as a culmination of her life’s work.
“When Father Flavie started referring them, I felt the sense of satisfaction, that, OK I’m going to make use of what I know,” she said. “Finally, I wouldn’t feel so useless. I shouldn’t have those regrets anymore of staying.”
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Le Figaro
France-Allemagne 1982: 40 ans après, la blessure intacte d’un match de légende
Baptiste DesprezRÉCIT - Le 8 juillet 1982, à Séville, la demi-finale de Coupe du monde inoubliable a marqué les esprits. Et fait pleurer la France entière. Quarante ans après, certains acteurs se souviennent de ce match de légende devenu un monument du sport français fondateur pour les succès futurs des Bleus.
«Je vous parle d’un temps que les moins de 40 ans ne peuvent pas connaître…» Charles Aznavour n’est plus mais le détournement furtif d’une parole de chanson devenue mythique témoigne de la nostalgie et de la mélancolie qui émane de ce jeudi 8 juillet 1982, date de la fameuse «nuit de Séville». C’était il y a déjà quarante ans qu’Allemands et Français, au terme d’une demi-finale de Coupe du monde légendaire (3-3, 5 tirs au but à 4), ont bataillé pendant plus de cent vingt minutes pour offrir un condensé de ce qu’une vie toute entière peut vous offrir. Joie, colère, tristesse, plénitude, rancœur, injustice…
Tous les sentiments possibles et imaginables furent ressentis ce soir-là en Andalousie entre l’agression de Harald Schumacher sur Patrick Battiston évacué sur civière, la barre transversale de Manuel Amoros en toute fin de match, la volée de Marius Trésor (1-2) en prolongation, le but d’un Alain Giresse en transe (1-3), la réduction du score de l’espoir de Karl-Heinz Rummenigge (2-3), puis l’égalisation de Klaus Fischer en prolongation (3-3) et bien entendu l’inoubliable première séance de tirs au but de l’histoire de la Coupe du monde remportée par les Allemands après les échecs de Didier Six et Maxime Bossis. «Aucun film au monde, aucune pièce ne saurait transmettre autant d’émotions que la demi-finale perdue de Séville», aime à rappeler le légendaire Michel Platini, buteur dans la touffeur andalouse et capitaine au grand cœur notamment au moment de tenir la main de «Battiste» gravement blessé et de le raccompagner hors du terrain. Une image inoubliable. Comme tant d’autres.
Un match d’anthologie
Que vous étiez présent dans la fournaise du stade Ramón-Sánchez-Pizjuán, devant votre écran de télévision ou derrière votre poste de radio, voire pas né du tout mais forcément mis au courant de ce moment mythique du sport français, ce match d’anthologie s’inscrit comme l’une des plus belles dramaturgies de l’histoire de la Coupe du monde. Pour au final une défaite cruelle de l’équipe de France, marqueur d’une époque où le pays était dirigé par François Mitterrand, où la télévision française ne comptait que trois chaînes et où Les Lacs du Connemara de Michel Sardou occupaient la première place du hit-parade.
L’épilogue de la rencontre dépassera allégrement le simple contexte du rectangle vert avec la multiplication de métaphores guerrières, certains parlant «d’assaut contre les lignes allemandes» ou encore «d’assaut commando» tandis que le portier allemand, Harald Schumacher, qualifié de «boucher de Séville» se fera traiter de «SS» ou encore de «sale boche» avant de recevoir des menaces de mort. Le lendemain de la rencontre, en signe d’apaisement, le chancelier Helmut Schmidt adressera un télégramme à François Mitterrand: «Le jugement de Dieu qui, selon la mythologie classique, entre en jeu dans chaque combat entre deux peuples a voulu que cette chance échoie au camp allemand dans ce match. Nous sommes de tout cœur avec les Français qui méritaient d’aller de l’avant tout autant que nous.»
Je regrette évidemment ce qui est arrivé à Battiston. Je ne souhaitais pas le blesser. Mais je ferais la même sortie si l’action devait se reproduire. C’était le seul moyen d’avoir la balle
Près de trente ans plus tard, Harald Schumacher, incarnant à jamais pour les Français le «salaud» de Séville après avoir brisé la mâchoire de Patrick Battiston suite à un choc en début de seconde période, avouera au Figaro ne pas être « le méchant qu’on décrit ». «La réalité est plus complexe que l’image, consentira-t-il. Je regrette évidemment ce qui est arrivé à Battiston. Je ne souhaitais pas le blesser. Mais je ferais la même sortie si l’action devait se reproduire. C’était le seul moyen d’avoir la balle.»
Après cet épisode douloureux où le romantisme de la sélection dirigée par Michel Hidalgo, avec son fameux carré magique (Platini-Giresse-Tigana-Genghini qui, blessé, laissera sa place en cours de match à Patrick Battiston), verra ses rêves brisés en raison de la solidité, du talent et du réalisme de nos voisins allemands, rien ne sera plus pareil pour les Bleus. Avec le sacre à l’Euro 1984, la 3e place au Mondial 1986, la Coupe du monde 1998 ou l’épopée des hommes de Didier Deschamps en 2018, l’équipe de France en sortira grandie et à jamais différente. «Ce France-Allemagne de 1982 est le match fondateur des succès futurs, atteste Jean-Michel Larqué, présent aux commentaires en Andalousie au côté du regretté Thierry Roland, avec des envolées lyriques encore dans les mémoires collectives («En retrait pour Gigi», «honte à vous monsieur Corver (l’arbitre néerlandais de la rencontre)», «il est fou ce Schumacher»). «Nous autres, Français, n’avons aucune raison d’être les meilleurs du monde, sauf notre fierté et parfois notre orgueil. Et là le palmarès de la sélection depuis cette fameuse nuit de Séville, c’est tout simplement fabuleux, les gens ne s’en rendent pas compte. Tout part de là», constate l’ancien milieu de terrain.
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Pour un traumatisme fondateur. Quarante ans après, certains des principaux acteurs s’en souviennent avec précision. «La chaleur, le scénario du match, les odeurs, les pleurs dans les vestiaires, tout est ancré dans ma mémoire à jamais, raconte Alain Giresse (69 ans, 47 sélections), qui pensait, avec son troisième but inscrit en prolongation, avoir condamné définitivement le rival allemand. Cette nuit andalouse fut trop forte en émotion pour que le temps fasse son œuvre et efface tout. Vous pouvez demander à n’importe qui présent sur la pelouse ce soir-là, personne n’a jamais vécu un autre match avec une telle dramaturgie. C’est unique. Ce match est au-dessus de tous les autres. C’est surréaliste et inimaginable, même les meilleures scénaristes de Hollywood n’auraient pu y penser. Si vous montez un film sur ce sujet, certains vous diront que c’est de la fiction tant il se passe des choses. Ce serait peu crédible, sauf que cette nuit de Séville n’était pas du cinéma, mais bien la réalité.»
Ce match, c’est deux visions du foot différentes, le romantisme d’un côté, la rigueur et la force des Allemands de l’autre
Avis partagé par Jean-Luc Ettori (66 ans, 9 sélections), portier des Bleus lors de ce Mondial espagnol. «Ce match, c’est deux visions du foot différentes, le romantisme d’un côté, la rigueur et la force des Allemands de l’autre. On avait une équipe magnifique (16 buts inscrits, sélection la plus prolifique de la compétition, NDLR), un esprit joueur, on se régalait et le public a été séduit par le jeu proposé. Je n’aime pas comparer les époques mais quel entraîneur aujourd’hui ferait jouer Tigana, Genghini, Platini et Giresse avec Amoros et Bossis sur les côtés? Personne. Ce n’est même pas envisageable, avance l’ancien gardien de l’AS Monaco, désormais retiré en Touraine ou il possède trois restaurants. C’était un autre temps, un autre football, une certaine idée du romantisme en quelque sorte.» Larqué abonde: «Aujourd’hui, pas un entraîneur n’oserait en demi-finale de Coupe du monde lancer un milieu de terrain comme celui-là. Pas un! Y compris Pep Guardiola (l’entraîneur mythique).»
Quelques regrets
Signes d’un souvenir ancré dans la mémoire collective de multiples générations de Français contemporains de ce match mythique, de nombreux ouvrages, documentaires et même pièces de théâtre ont réécrit à l’infini lors des quarante dernières années les moindres détails d’un scénario inouï. Avec des questions qui resteront sans réponse pour l’éternité. Immense fan de football, l’écrivain Philippe Delerm se souvient lui aussi à la perfection de ce moment irréel. «Ce match m’évoque le romantisme d’une époque, d’une équipe, la silhouette des footballeurs, les maillots par-dessus le short, les moustaches, les coupes de cheveux, l’humanisme de Michel Hidalgo, la beauté du carré magique, se rappelle-t-il après avoir suivi la rencontre en famille dans un camp de vacances dans les Landes… entouré de touristes allemands. On a créé des rêves et ils ont été balayés très rapidement.»
Et le romancier de se souvenir, laudateur: «C’est l’un de mes plus grands souvenirs sportifs et je trouve qu’avec le recul du temps, c’est aussi un moment philosophique de ma vie et de la vie en général. Je l’ai vécu comme la fin de ma jeunesse, j’avais 32 ans, comme si après avoir attendu indéfiniment qu’il se passe quelque chose au niveau de ce sport que j’aimais beaucoup, tout d’un coup ça a été cristallisé et mort en même temps. Ce France-Allemagne était un peu écrit d’avance, avec la fin du romantisme annoncé. C’est comme la tragédie antique avec une pièce qui se termine mal et là, forcément, cette espèce de miracle devait déboucher sur une tristesse. J’ai l’impression qu’il y a un côté fatidique à ça. Quand Maxime Bossis, défenseur parfait, rate son tir au but, c’est un signe de Dieu.»
Je n’ai pas fait de cauchemar mais je me dis de temps en temps “putain, tu aurais pu te coucher un peu plus sur la séance de tirs au but”
On l’a compris, le temps passe, les souvenirs restent. «On m’en parle encore aujourd’hui, constate Jean-Luc Ettori. Au bar l’autre jour, j’ai un papa avec son fils qui me dit “Ettori 1982!”. Il dit à son fils : “Ce monsieur a joué une demi-finale de Coupe du monde. ”Et là, le petit me regarde d’un air de dire “lui, il a joué au foot?” (Rires.) C’est drôle mais cette demi-finale a marqué des gens, une génération, un pays.»
Le portier aux neuf sélections en profite pour dévoiler quelques regrets et blessures encore bien vivaces. Comme si le temps ne faisait pas totalement son œuvre. «Je n’ai pas fait de cauchemar mais je me dis de temps en temps “putain, tu aurais pu te coucher un peu plus sur la séance de tirs au but”. Je n’ai pas revu les images depuis quarante ans, mais le dernier penalty de Hrubesch, aujourd’hui, même à 66 ans, je l’arrête!»
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Le premier Bistrot Top Chef ouvre ce vendredi à Suresnes
Alice BosioNOUS Y ÉTIONS - L'adresse aux allures de parc d'attractions a été inaugurée jeudi soir, en présence d'anciens candidats, de journalistes et d'invités de M6. Le carnet de réservations est déjà plein.
«C'est le premier bistrot Top Chef dans le monde ! » se félicite tout sourire, Stéphane Rotenberg, présentateur du concours culinaire diffusé sur M6 depuis treize ans. En ce jeudi soir, veille de l'ouverture officielle du restaurant par le groupe les Bistrots Pas Parisiens de Hakim Gaouaoui - une dizaine de tables dans les Hauts-de-Seine, chapeautées par Norbert Tarayre -, dont l'animateur est actionnaire depuis 2019, une foule d'invités vêtue de blanc a été conviée pour célébrer l'événement.
Après plusieurs restaurants Top Chef éphémères (notamment à l'Alcazar en 2014), ce «bistronomique» est pensé pour durer et même, si le succès est au rendez-vous, se multiplier. Son concept? Proposer à prix accessibles des plats préparés par des anciens candidats pendant l'émission. «J'ai eu la chance de goûter quasiment à tout, notre envie est de partager ces créations avec le plus grand nombre.» explique Rotenberg. Le menu entrée-plat-dessert est ainsi facturé 39,90€, avec quelques plats premium hors menu.
Huit candidats déjà au menu
Pour le lancement, les clients pourront ainsi déguster les rillettes de merlu au citron confit et cébette, copeaux de légumes croquants et aïoli de Coline Faulquier, chef étoilée marseillaise (Signature) de la saison 7 ; la poêlée de champignons de Paris, coulis de menthe et hollandaise aux pralines de Victor Mercier, chef étoilé de Fief (Paris) aperçu dans la saison 9 ; le velouté froid de pomme de terre aux herbes, pommes à l'huile fumées et haddock de Thibault Sombardier (saison 5), à la tête de plusieurs bistrots parisiens ; l'onglet de bœuf cru, en tataki, mariné au gingembre et soja, bouillon et pommes paille du Belge Arnaud Delvenne, finaliste de la saison 13 ou encore la pavlova vanille, litchi, framboise et rose de Camille Delcroix, chef de Bacôve (Saint-Omer), vu dans la saison 9. Au total, une quinzaine de recettes au choix. Dans les prochains mois sont annoncés Louise Bourrat (gagnante de la saison 13), Mohamed Cheikh (vainqueur de la saison 12), l'étoilé Baptiste Renouard et le trublion Merouan Bounekraf (saison 10).
Impossible pour l'instant d'en dire plus sur la qualité des plats servis puisque à l'inauguration étaient proposés... grillades, fromages et charcuteries ! «Nous avons d'autres plats en stock, explique toutefois l'animateur, qui a prévu de passer sur place tous les jours cet été, avant de partir en tournage pour Pékin Express à la rentrée. L'idée est d'ajuster en fonction de ce qui marche, de ce qui est facile à envoyer et de ce qui nous met dans le jus!» Car si les anciens candidats ont envoyé des fiches techniques détaillées, le chef exécutif, un ancien du Plaza, doit préparer pour des centaines de couverts des plats imaginés en quelques exemplaires pour un concours ! Certaines recettes ont ainsi d'ores et déjà été simplifiées en vue du dressage. À terme, le lieu vise 250 couverts, mais va commencer par bloquer à 100.
Côté décor, la carte de l'émission a été jouée à fond, donnant au lieu des allures de parc d'attractions dédié au télécrochet: les toilettes sont dissimulées derrière une porte de frigo orange, une boîte noire, où les clients pourront déguster dans le noir et un garde-manger ont été reconstitués, les couteaux du verdict trônent sous cloche sur le bar... Une plongée sur le tournage en version miniature. Des télévisions ont même été installées un peu partout: «J'ai piqué ça à Philippe Etchebest qui utilise ce moyen pour communiquer avec ses équipes lorsqu'il est en tournage. Je pourrais ainsi les encourager» détaille l'animateur. Ces écrans pourront aussi servir à diffuser la prochaine saison de l'émission...
Annoncée début juin, l'ouverture du lieu suscite déjà un enthousiasme notable: 7500 réservations ont été enregistrées en trois jours, et le restaurant est complet tous les soirs jusqu'à fin juillet. «C'est le restaurant le plus réservé dans toute la France via TheFork, l'unique moyen de réserver. Notre système de résa n'aurait pas tenu la charge !» s'enthousiasme Rotenberg. Reste à savoir si tout ce public sera aussi conquis que devant sa TV.
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“La mécanique du climat est intrinsèquement chaotique”
Le Figaro
Pierre Vermeren: «Le malaise de la société algérienne pèse sur les jeunes franco-algériens»
Alexandre DevecchioENTRETIEN - Alors que l’Algérie fête les soixante ans de son indépendance, l’historien Pierre Vermeren publie une Histoire de l’Algérie contemporaine, depuis la Régence d’Alger, au XIXe siècle, jusqu’au Hirak actuel. Il y montre que la France n’est pas responsable de tous les maux et malheurs algériens.
Votre livre raconte l’Algérie avant même la présence française. Y avait-il alors un sentiment national?
La question ne s’est posée nulle part en ces termes avant le XIXe siècle, à l’exception d’îles ou de peuples agressés (Angleterre, Irlande…). La nation est une idée neuve, inventée et théorisée par les Américains en 1776 puis par les Français en 1789. Elle s’est depuis répandue dans le monde. Auparavant, l’humanité vivait sous le régime des Empires ou des royaumes: le principe d’appartenance n’était pas national mais impérial, par soumission au prince. La régence d’Alger n’échappait pas à la règle: elle était la principale province de l’Empire ottoman du fait de sa situation et de sa richesse fiscale.
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L’intrusion française a réveillé des groupes hostiles aux «roumis». Mais d’autres sont passés du service des Turcs à celui des Français. D’autres encore ont tenté de rester libres. Abdelkader n’a jamais pu unifier tout le pays contre les Français, d’où sa défaite. Puis le nationalisme algérien, petit à petit, s’est construit en contre-modèle du nationalisme français, et a fini par chasser la France. La nation algérienne est devenue une réalité historique. Les nations naissent, vivent, et peuvent mourir.
Vous évoquez notamment l’épisode méconnu de la traite transsaharienne et du pillage des navires étrangers en Méditerranée, dont les passagers chrétiens sont réduits en esclavage. Cet épisode a-t-il été une cause de la colonisation de l’Algérie par la France?
Ce sont deux choses différentes: l’Afrique d’une part, la Méditerranée de l’autre. Il faut revenir sur l’origine de l’animosité des Européens (Provençaux, Languedociens et Corses) contre Alger, dont les bateaux ont été redoutés durant des siècles. Cela a créé une psychose contre Barbaresques et «Turcs». C’est pourquoi la conquête d’Alger en 1830 a été saluée dans la joie à Marseille. Pourtant, en 1830, la traite, la piraterie barbaresque et a fortiori les rapts avaient disparu. La première fois sous Louis XIV, qui a mis fin à la piraterie d’Alger par la répression et le versement d’indemnités. Puis de manière définitive en 1815, quand Européens et Américains bombardent Alger et lui interdisent la piraterie de retour sous les guerres révolutionnaires. En 1830 ne subsistait plus, dans l’esprit des Méditerranéens, que le souvenir de siècles de peur pendant lesquels fréquenter les littoraux et circuler en mer était périlleux. Mais la vengeance est un plat qui se mange froid.
La colonisation a-t-elle été particulièrement violente? Que pensez-vous de la phrase d’Emmanuel Macron qualifiant la colonisation de «crime contre l’humanité»?
Cette assertion de campagne électorale faite à Alger et, semble-t-il, négociée avec les autorités, avait une visée politique et diplomatique: elle a fait long feu. Depuis la présidence Bouteflika (1999-2019), Alger réclame le pardon et la requalification des violences de guerres coloniales en crimes imprescriptibles (de masse, contre l’humanité etc.). Il s’agit d’associer la guerre d’Algérie - voire toute sa colonisation - aux crimes contre l’humanité reconnus au XXe siècle: les génocides arménien et juif, puis l’esclavage. La conquête de l’Algérie, la répression des soulèvements, puis la guerre de décolonisation ont donné lieu à de grandes violences, même si la paix civile règne au nord de 1871 à 1945. La conquête de l’Ouest américain, les campagnes japonaises en Chine ou les guerres russes en Tchétchénie ont été bien plus meurtrières.
De nombreux Algériens ont souffert de la guerre et de l’humiliation, qui en doute ? Ont-ils été davantage tués que sous les Turcs, quand toute révolte entraînait la décapitation d’une tribu, dont les têtes étaient montées en pyramides ? Non
La guerre et la violence font partie de la condition humaine, et ne choquaient pas grand monde au XIXe siècle. La communauté internationale réserve l’imprescriptibilité quand le crime de masse a été planifié. La guerre est cruelle car elle libère nos pulsions meurtrières. Mais que voulait Paris: chasser les Algériens de leur pays? Leur interdire d’en sortir? Les éradiquer? Trois fois non. De nombreux Algériens ont souffert de la guerre et de l’humiliation, qui en doute? Ont-ils été davantage tués que sous les Turcs, quand toute révolte entraînait la décapitation d’une tribu, dont les têtes étaient montées en pyramides? Non. Le débat est donc lourd, les visions antagonistes, et attiser ce brasier revient à pousser au conflit.
Votre livre montre les limites du processus d’assimilation. Pourquoi ce processus a-t-il échoué selon vous?
Si l’assimilation des musulmans a échoué en Algérie, c’est parce que les Européens et le pouvoir parisien n’en voulaient pas - sous réserve que les musulmans l’eussent voulu, ce qui est douteux pour la majorité. En Algérie, la France a assimilé pratiques et instances administratives. Elle a même plaqué l’assimilation des provinciaux de métropole sur une minorité de musulmans: mais sans jamais se donner les moyens d’assimiler la masse. Les juifs d’Algérie ont été assimilés juridiquement et culturellement, mais seule une minorité des musulmans, souvent Kabyles, l’a été pour des raisons que j’explique. Pour la masse des musulmans, ni école, ni citoyenneté, ni code civil, ni même travail. Pourquoi? Car les Européens, à 1 contre 7 ou 8 musulmans, refusaient que la majorité politique soit «arabe»! Or, jamais Paris n’a pu décider les Français à aller peupler l’Algérie. L’entrée des Algériens dans la citoyenneté française s’opère en 1958, et la francisation scolaire dans les années 1960 et 1970 par le biais de la coopération scolaire: mais la colonie a pris fin.
Venons-en à la guerre. L’armée française est-elle seule responsable des exactions? Le récit que fait le régime de cette guerre est-il mensonger?
Il n’y a pas de récit unifié: chaque groupe d’acteurs et leurs héritiers ont leur propre lecture des événements. Les historiens soulignent la brutalité et les actes de cruauté d’une guerre qui recouvre plusieurs guerres civiles: entre Français (en droit, tout le monde est d’ailleurs français), entre Français et Algériens, et entre Algériens eux-mêmes. La guerre civile est porteuse de violences extrêmes, car l’adversaire est un autre soi-même, et l’extirper n’est pas une affairede bataille. La guerre d’Algérie est une guerre sans front ni grande bataille - sauf celle d’Alger, dont les attentats étaient l’arme principale. Cette guerre, c’est l’attente de l’événement, qui n’arrive parfois jamais, le surgissement meurtrier, la course poursuite en montagne, la surveillance constante, la prise en otage des populations qu’il faut à la fois instruire et terroriser, et la traque des traîtres et des ennemis, qui justifie torture et assassinats.
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C’est la sale guerre. En Algérie, on héroïse le moudjahid, on occulte la traque des partisans de la France et on criminalise l’armée française. En France, les acteurs ont déploré la barbarie du FLN, puis le crime de masse contre les harkis - sans oublier Oran en juillet 1962 - et on s’effraye des politiques qui ont délégué sans l’assumer le sale boulot à l’armée, finalement pour rien. Violences et cruauté ont été un triste partage, quoi qu’en dise le régime d’Alger qui a bâti sa légitimité sur cet événement fondateur.
Quel est le but de cette propagande?
Les motivations des autorités algériennes sont complexes comme je tente de le montrer. Dans les années 1960, les relations entre la France et l’Algérie étaient au beau fixe: la victoire de 1962 avait donné allant et optimisme à l’Algérie. Comme le Vietnam, elle avait passé l’éponge en dépit des douleurs subies. Le Vietnam n’a pas changé d’avis - ni vis-à-vis de la France ni des États-Unis - mais l’Algérie du tout au tout. Pourquoi? Elle a raté son virage industriel et technologique avant de sombrer dans la guerre civile entre l’armée et les islamistes dans les années 1990. Ces deux échecs ont démobilisé et fragilisé l’Algérie: sous Bouteflika, par nationalisme et par idéologie, afin de retremper la légitimité d’un régime fragilisé, on a puiséà foison dans «l’histoire glorieuse» de la guerre de libération: il s’agissait de réunifier le peuple contre l’ennemi historique, celui contre lequel on a édifié la nation, tout en agrégeant les trois générations d’Algériens de France, notamment les jeunes (un jeune Français sur dix), contraints de fuir la crise ou la guerre. L’honneur des Algériens a été brandi pour saper le discours islamiste, et pour rivaliser avec Israël, les Arméniens et les Afro-Américains ayant obtenu cette supposée reconnaissance ultime. Mais les considérations financières ne sont pas à exclure, nombre de caciques réclamant non seulement le pardon mais aussi des milliards d’euros!
S’agit-il aussi de réconcilier la société en trouvant un ennemi commun après la guerre civile des années 1990?
C’est évident! Mais il fallait surtout faire oublier l’histoire immédiate en revenant aux fondements du régime et de la République, renouer avec le contrat social algérien: un autoritarisme rendu acceptable par le sacrifice des moudjahidine. La «famille FLN» en Algérie, notamment l’Organisation nationale des moudjahidine et leurs ayants droit, constitue le cœur de la société et du système politique algérien. L’après Bouteflika et l’après Hirak ont reconduit ces impératifs!
Quelles ont été les conséquences de cette deuxième guerre d’Algérie à la fois sur l’Algérie, mais aussi par ricochet sur la France?
Elles sont considérables, mais personne, ni en France ni en Algérie, faute d’archives, du fait des entraves et de la nature explosive des enjeux, ne travaille sur elle ni sur ses conséquences. On feint d’avoir refermé la parenthèse. Or, ce que les Algériens appellent la «décennie noire» a été le premier djihad moderne en pays sunnite contre un État républicain, et donc le précédent des guerres d’Irak, de Syrie, de Libye, du Yémen, du Sahel et du Mali, de Daesh et du djihad sunnite international (le 11 Septembre recouvre l’échec du djihad algérien). Bien sûr, on ne peut pas l’imputer aux Algériens. Mais dans l’agenda des salafo-djihadistes sunnites, ce fut un moment majeur.
La responsabilité historique première incombe à l’amateurisme cocardier des chefs de la Troisième République qui ont fabriqué une bombe à retardement sans anticiper ses effets ravageurs
Après que l’Algérie eut écrasé l’islamisme armé sur son sol, le djihad armé a muté en combat idéologique et de conquête des esprits, en particulier en Europe. Qui ne voit pas que le front principal du djihad - version pacifique - s’est déplacé en Europe, faute de victoire militaire en pays sunnite (Afghanistan mis à part). Le djihadisme a renforcé l’autocratie, a fait régresser les sociétés dans un conservatisme islamique étouffant, et la condition des femmes arabo-berbères et les perspectives démocratiques, Tunisie en partie exclue.
L’Algérie est devenue indépendante le 5 juillet 1962. Quel est le bilan de cette indépendance? Le général de Gaulle a-t-il commis des erreurs à l’époque?
De Gaulle voulait débarrasser la France du boulet algérien, et il a réussi non sans dégâts. Fallait-il gagner la guerre sur le terrain pour négocier en position de force et finalement tout lâcher au FLN? Fallait-il enfin équiper le pays, alphabétiser les jeunes Algériens sur fond de guerre déchaînée, donner la citoyenneté française et le code civil aux musulmans puis quitter le pays? Fallait-il attiser la haine du FLN par une guerre cruelle avant de renoncer, entraînant la liquidation des harkis et des positions françaises et libérales, outre la fuite des pieds noirs? La cohérence ne saute pas aux yeux. Mais la critique est aisée, et la guerre civile aurait pu embraser la France en cas d’abandon immédiat. De toute manière, la responsabilité historique première incombe à l’amateurisme cocardier des chefs de la Troisième République qui ont fabriqué une bombe à retardement sans anticiper ses effets ravageurs.
Pourquoi la page ne semble pas être tournée entre la France et l’Algérie? En quoi le poids de l’héritage de la guerre pèse-t-il sur les jeunes Franco-Algériens notamment?
La chose est très complexe. Comparons les jeunes Vietnamiens et les jeunes Algériens de France: ils ne sont pas aussi nombreux mais plusieurs centaines de milliers. Leurs parents ont dû fuir leur pays et la misère, parfois chassés par force. La France y a mené une guerre de décolonisation terrible et meurtrière, plus encore au Vietnam. Le niveau de vie du Vietnam est plus faible qu’en Algérie, bien que le pays soit plus ouvert. Les deux États sont militaires et autoritaires, et l’option démocratique moindre au Vietnam.
Or, d’un côté, un profond malaise identitaire, des difficultés d’intégration, une fuite dans le religieux ou la provocation chez tant de garçons ; de l’autre, une intégration apparemment silencieuse et exemplaire, une réussite scolaire et économique, une invisibilisation qui est la marque de l’intégration. N’est ce qu’illusion? La comparaison est féconde, et il faut sortir du face-à-face franco-algérien qui est porteur de rêves mais aussi de dérives douloureuses. Il n’y a pas de fatalité en Histoire, mais le malaise de la société algérienne pèse profondément sur les épaules des jeunes Franco-Algériens qui ont le privilège de partager l’existence de deux pays en profonde crise morale.
La question russe: l’Occident face à Vladimir Poutine
ANALYSE - La guerre qui a fait irruption en Europe a pris les chancelleries de court, même si la plupart des pays d’Europe orientale et une fraction substantielle des russologues occidentaux sonnaient l’alarme depuis des années.
Patrice Franceschi: «Par lâcheté, nous venons de favoriser l’expansionnisme de la Turquie»
TRIBUNE - En contrepartie de la levée de son veto à l’entrée de la Suède et de la Finlande dans l’Otan, la Turquie a contraint ces deux pays à considérer comme terroristes nos alliés kurdes, écrit l’écrivain, qui y voit une mauvaise nouvelle pour nos intérêts sécuritaires.
Valeurs Actuelles
« Dans ma jeunesse, les députés représentaient des modèles à suivre » : la lettre ouverte de Philippe Ballard à Louis Boyard
Cher M. Boyard, Après notre “rencontre”, si on peut appeler ça comme tel, on est venu prendre de mes nouvelles. On m’a demandé ce que j’aurais aimé vous dire sur le moment. Il est vrai qu’à la tribune, on ne s’est pas dit grand-chose. Une petite réflexion de ma part sur le taux de participation élevé pour l’élection de la présidente de l’Assemblée – encore heureux d’ailleurs -, et puis c’est tout. Sans doute voyais-je déjà dans votre regard tout le mépris que vous me portiez. Il y avait du Sarkozy dans ce regard, époque “Casse-toi, pauv’con”. Sur le moment donc, je n’ai pas insisté. Je vous ai tapé sur l’épaule, et je suis parti. J’en a i presque souri, à vrai dire. Je me suis dit : “Bon, espérons qu’il apprendra la politesse en vieillissant. ”
“L’honneur d’être député ne vient pas seul”
Comme vous, je ne m’attendais pas à ce que cette scène de quelques secondes seulement prenne une telle dimension. Connaissant les méthodes de La France insoumise, où des adolescents mal éduqués côtoient des adultes intolérants, j’avoue ne pas avoir été grandement surpris par votre comportement. Il suffi t de voir certains de vos collègues qui se permettent de débarquer à l’Assemblée nationale en short et en claquettes, pour avoir une idée assez claire sur le sujet. Et puis, on m’a demandé quelle serait ma réaction si vous, Louis Boyard, étiez mon fils. Rassurez-vous, je ne souhaite pour rien au monde être votre père. Mais je me prête volontiers à l’exercice, le temps d’une lettre seulement. Alors voilà.
Je te dirais tout d’abord que tu n’es plus un citoyen comme un autre. L’honneur d’être député ne vient pas seul : il s’accompagne de tant de devoirs, le premier étant de respecter la fonction qui est désormais la tienne. Tu représentes en premier lieu tes électeurs. Auraient-ils tous reproduit ton geste s’ils avaient été ce jour-là à ta place ? J’ose encore espérer le contraire. Tu te dois également d’être à la hauteur des lieux que t’apprêtes à arpenter pendant les cinq prochaines années. L’Assemblée nationale n’est pas un plateau de télévision. C’est la maison du peuple, avec toute son histoire et ses symboles. Plus que jamais, c’est le temple où vit la démocratie. En refusant de serrer la main à l’un de tes collègues députés depuis la tribune, tu t’assois sur tous ces principes. Est-ce vraiment l’endroit pour faire le “buzz” et amuser la galerie ? Car là était bien le seul et unique objectif : se payer le “mec du RN” devant tout le monde. Ta tentative de transformer ta bêtise en un message politique n’a trompé personne, pas même ton propre camp. J’ai ouï dire que tu t’étais d’ailleurs fait remonter les bretelles par les anciens de ton parti. Comme quoi, il y a encore un peu d’espoir chez La France insoumise… Eux comme moi ont sûrement dû apprendre de leurs parents qu’il faut toujours respecter son aîné, qu’une main tendue ne doit jamais rester sans réponse, que le respect d’autrui dépasse les clivages politiques. Je sais… Tout cela doit te paraître “réac”. J’appelle ça les fondements du civisme. Un mot que toi et tes camarades adoraient mettre en avant sans, visiblement, en saisir le sens.
Dans ma jeunesse, les députés, les grandes figures politiques représentaient des modèles à suivre, des exemples de droiture et d’intégrité
À t’entendre, ton comportement serait donc motivé par ta volonté de mettre en place des « gestes barrières » face à l’épidémie de « racisme, d’antisémitisme et d’islamophobie » qui serait propagée par le Rassemblement national. Rhétorique des plus classiques. Mes idées sont nauséabondes, méphitiques. Les tiennes louables, vertueuses. Et moi qui pensais que la jeunesse était innovante ! Petit conseil “parental” pour l’avenir : le RN est depuis bien longtemps immunisé contre ce type de procès ridicule.
Bien qu’intempestif, ton geste traduit, selon moi, la mentalité qui émane d’une partie de cette jeunesse. Elle a, d’une certaine manière, “perdu les codes”. Sans doute faut-il y voir les conséquences de la pensée de Mai 68. Tu n’étais bien sûr pas né – je n’étais moi-même qu’un enfant -, mais l’événement a infusé dans la société un relativisme intellectuel et moral. Les professeurs, les policiers, les gendarmes, les agents d’entretien, les parents d’aujourd’hui en paient les frais. Au fond, tu en es aussi l’une des victimes. Quand les notions de respect, de droit et de devoir se perdent, que reste-t-il ? Une jeunesse complètement désinhibée, qui se vante, comme tu l’as fait, d’avoir payé ses études en vendant de la drogue. À l’image de ta collègue Rachel Keke, qui affirme haut et fort que « la police tue » lors d’une manifestation avec Assa Traoré, vous ne vous rendez plus compte de la portée des mots. Dans ma jeunesse, les députés, les grandes figures politiques représentaient des modèles à suivre, des exemples de droiture et d’intégrité. Tu es encore jeune, mais n’oublie jamais qu’il y a toujours plus jeune que toi. Quelle image cherches-tu à renvoyer à ceux qui, dans un futur lointain je l’espère, sont amenés à marcher dans tes pas ?
Monsieur le député, cher collègue, je vous laisse sur ce dernier conseil. Je ne vous ferai probablement pas changer d’avis sur mon compte, mais on ne pourra pas me reprocher de vous avoir tendu la main.
Le Figaro
XV de France: Ollivon et les Bleus veulent «aller plus loin»
Le capitaine des Bleus s'est confié avant le test face au Japon samedi.
La large victoire face au Japon (42-23) ne leur suffit pas: les Bleus veulent «aller plus loin», a assuré le capitaine du XV de France Charles Ollivon, vendredi, à la veille du second test-match face aux Brave Blossoms.
Est-ce difficile de se motiver quand on retrouve une équipe qu'on a largement dominée?Charles Ollivon: «On va surtout essayer de faire mieux. Toute l'équipe, tout le staff, on a envie d'aller plus loin que le premier match. On est dans l'obligation de progresser dans pas mal de secteurs. On a fait une préparation sérieuse, on veut aller plus loin, plus haut, plus vite... dans notre jeu, dans ce qu'on a accompli sur le terrain.»
À lire aussiXV de France : Vakatawa est-il encore le premier choix au centre ?
Justement, le Japon a modifié son XV de départ avec des joueurs plus grands...«On a effectivement vu la différence au niveau de la composition sur l'alignement en touche: ils auront plus de hauteur mais aussi plus de vitesse. On a travaillé sur différents scénarios: on va s'adapter et s'appuyer sur nos forces. On a fait une bonne partition sur la touche la semaine dernière, ils vont essayer de nous contrer. On est prêts à rivaliser, même s'il y aura plus d'adversité. A nous de répondre présent.»
Qu'est-ce que ça fait d'évoluer avec Maxime Lucu, avec qui vous avez débuté à Saint-Pée-sur-Nivelle?«C'est quelque chose d'assez unique. Déjà, être en équipe de France, c'est unique donc là, avec un ami d'enfance... C'est très fort et, pour être honnête, c'est assez difficile à décrire. Se retrouver avec des copains, c'est beaucoup de fierté. Pas que pour nous mais pour tout le monde. C'est un vrai bonheur, un vrai plaisir d'être ici.»
XV de France : un seul changement pour le second test face au Japon ?
Lors de l'entraînement à haute intensité ce mardi à Tokyo, le jeune arrière du Racing 92 Max Spring avait pris la place de Melvyn Jaminet. Une incertitude plane par ailleurs sur la participation de Moefana.
Cinq choses à savoir sur le jeune arrière du XV de France, Max Spring
PORTRAIT - Le numéro 15 du Racing 92 va honorer samedi contre le Japon sa première sélection. À 21 ans et avec seulement dix matches de Top 14 au compteur.
XV de France : la belle histoire d'amitié qui lie Ollivon et Lucu
Amis d'enfance, les deux joueurs ont, pour la première fois, démarré ensemble un match des Bleus samedi contre le Japon.
Le Figaro
Pourquoi est-il si difficile de trouver un rendez-vous chez le dermatologue?
Cécile ThibertDÉCRYPTAGE - Partout dans le pays, les patients sont confrontés à des délais d'attente interminables et doivent bien souvent parcourir des kilomètres pour décrocher un rendez-vous.
En mars dernier, Isabelle, sexagénaire résidant près de La Baule, a découvert une étrange lésion sur son dos. «J'ai envoyé une photo à ma belle-sœur qui est dermatologue à la retraite. Elle m'a dit qu'il s'agissait probablement d'un carcinome basocellulaire et qu'il fallait que je me le fasse enlever», raconte cette médecin généraliste à la retraite. Les carcinomes sont les types de cancer de la peau les plus fréquents. Ils ne donnent généralement pas de métastases, mais avec le temps, ils peuvent devenir destructeurs localement s'ils ne sont pas pris en charge.
«J'ai voulu prendre rendez-vous à Saint-Nazaire car à La Baule, il n'y a plus de dermatologue. Ils sont partis à la retraite et il n'y a pas de relève», regrette-t-elle. «Le délai pour obtenir un rendez-vous à Saint-Nazaire était de six mois, ce qui ne me rassurait pas», se souvient Isabelle. Sa belle-sœur lui conseille alors de contacter de sa part un dermatologue nouvellement installé à Nantes. «J'ai été opérée trois semaines après, j'ai eu de la chance. C'est malheureux, mais si je n'avais pas été dans le milieu médical, je n'aurais pas eu le choix, il aurait fallu attendre.»
Des délais trop longs
Partout en France, le problème est le même. Sur les sites de prise de rendez-vous en ligne, les délais qui s'affichent sont parfois faramineux. Si le délai moyen de consultation varie généralement de 2 à 6 mois selon les régions, il n'est pas rare de devoir patienter un an pour voir un dermatologue...Et encore, quand celui-ci ou celle-ci est en mesure de recevoir de nouveaux patients. Certaines personnes abandonnent, et laissent s'aggraver des pathologies qui pourraient pourtant être soignées. «Il nous arrive de voir des cas qui auraient pu être pris en charge plus tôt, des tumeurs plus évoluées, des cas d'eczéma ou de psoriasis qui ne sont pas soignés. C'est délétère pour la population», estime le Dr Florence Corgibet, dermatologue en libéral à Dijon et Présidente du Conseil national professionnel de dermatologie.
Mais où sont passés les dermatologues ? La réponse tient en deux mots : numerus clausus. «Quand j'étais en première année de médecine, il y a trente-cinq ans, à la faculté de Dijon, nous étions 260 étudiants. Par la suite, la barre est tombée à 70 et elle y est restée pendant plusieurs années. Ce n'est que récemment qu'il y a à nouveau des promotions avec 280 étudiants», rapporte le Dr Corgibet.
De nombreux départs à la retraite
Le problème est donc avant tout démographique : la profession est vieillissante, et il n'y a pas suffisamment de jeunes formés pour prendre la relève. «Plus de la moitié des dermatologues en poste aujourd'hui ont plus de 55 ans. Ce qui signifie qu'ils ont déjà ou qu'ils vont prendre leur retraite dans les prochaines années. Les prévisions montrent que les quinze prochaines années vont être difficiles», s'inquiète le Dr Corgibet. Au 1er janvier 2021, le pays comptait 3806 dermatologues, soit 5,9 pour 100.000 habitants. En 2030, ils ne devraient plus être que 3096 à exercer, selon les projections du ministère de la Santé. Soit 19% de moins. «C'est la conséquence de décisions politiques prises dans les années 1970, dont l'objectif était de faire faire des économies à la Sécurité sociale», dénonce le Dr Corgibet. «Certains pensaient qu'avec moins d'offres, il y aurait moins de demandes. C'était un raisonnement simpliste.»
Une population vieillissante
D’autant plus qu'en pratique, les besoins de la population ont considérablement augmenté. «Du fait du vieillissement de la population, l'incidence des cancers de la peau est en augmentation», explique le Dr Pierre Hamann, chef de clinique à l'Institut Gustave Roussy à Villejuif et vice-président de l'association des jeunes dermatologues. Sans compter que les avancées médicales récentes ont conduit à l'augmentation de la file active de patients. «Il n'y a pas si longtemps, nous n'avions pas de traitements à disposition pour certaines maladies chroniques comme l'eczéma ou le psoriasis. Désormais, nous avons des traitements de pointe qui nécessitent un suivi à vie tous les trois à six mois», indique le Dr Corgibet. «Jeune ou vieux, tout le monde peut un jour avoir besoin de consulter un dermatologue. Il y a toujours plus de monde à voir pour toujours moins de dermatologues», résume la spécialiste.
Rythme de travail
Après plus de vingt années de baisse, le quota d'étudiants en médecine a fini par remonter progressivement à partir des années 2000. Mais cette mesure ne fera pas pleinement effet avant quelques années. «Il faut douze ans pour former un dermatologue et deux à trois ans de plus pour qu'il s'installe, c'est très long. On ne peut pas faire face aux départs à la retraite d'un claquement de doigts», fustige le Dr Pierre Hamann. D'autant que pour l'association des jeunes dermatologues, la hausse des quotas reste encore insuffisante. «On a passé la barre des 100 dermatologues admissibles au concours de l'internat l'année dernière, mais selon nos projections, il faudrait former 125 étudiants chaque année pendant dix ans pour répondre aux besoins. Pour l'instant, nous n'y sommes pas», explique le représentant de l'association.
Sans compter que la nouvelle génération n'est plus prête à se sacrifier autant que les précédentes. «Jusqu'à maintenant, le système défaillant tenait sur l'investissement de l'ancienne génération. Désormais, les jeunes ne souhaitent plus travailler à temps plein, samedi compris, ni embaucher une secrétaire ou investir dans des appareils coûteux… Ils font beaucoup de remplacements mais n'ont pas envie de se lancer dans une installation complète qui demande énormément de temps et d'investissement», analyse le Dr Corgibet. «C'est un changement de société, une nouvelle organisation à trouver qui nécessite plus de professionnels.»
Trop de médecine esthétique ?
Au-delà de ce problème d'effectif indéniable, des patients reprochent aux dermatologues de se tourner un peu trop vers la médecine esthétique, au détriment du soin. «Les cabinets des dermato sont plus réactifs pour les chirurgies laser épilation et détatouage. Inspection des nævus c'est 2 mois… (sic)», réagissait ainsi récemment un lecteur du Figaro en commentaire d'un article sur les signes d'alerte des cancers de la peau. Une critique souvent entendue, et pourtant non-fondée, selon les dermatologues : seuls 10% de ceux installés en libéral consacrent 50 à 60% de leur activité à l'esthétique, d'après la Société française de dermatologie. «La plupart des dermatologues font très peu d'esthétique, cela représente 10% de leur pratique tout au plus. Seuls quelques-uns ne font que ça», assure le Dr Corgibet.
Pourtant, force est de constater que les rendez-vous pour un motif esthétique semblent être les seuls disponibles rapidement sur les plateformes en ligne. «Généralement, les dermatologues dédient un petit créneau dans leur semaine pour les rendez-vous d'esthétique. Ce sont les seuls rendez-vous proposés en ligne car les créneaux médicaux classiques ne sont pas laissés en libre excès. Ces derniers sont généralement uniquement accessibles à la demande du médecin traitant», explique le Dr Anne Joubert, dermatologue à Orvault (Loire-Atlantique), agacée par cette idée reçue qui ternit l'image de sa profession. «L'esthétique représente moins de 5% de ma pratique. Si un patient doit être vu rapidement, je m'adapte. Même si mes journées sont pleines, je dispose toujours de rendez-vous urgents», assure-t-elle.
Un recours excessif
Selon cette spécialiste, les cabinets des dermatologues sont surtout embolisés par des patients qui n'ont pas spécialement de raison de consulter. «Sur une journée de 25 rendez-vous, il n'y en a parfois que 5 qui sont vraiment utiles», estime-t-elle. «Certains patients ont l'habitude de prendre rendez-vous tous les 6 mois sans passer par leur médecin traitant parce qu'ils ont envie d'être rassurés, de faire le point sur leur peau. Mais le suivi en dermatologie doit être adapté à son type de peau et à ses antécédents. Tout le monde n'a pas besoin d'un suivi systématique», insiste-t-elle. «Dans bon nombre de consultations, on ne traite pas des maladies, on donne des conseils cosmétiques», regrette-t-elle, tout en reconnaissant un manque criant de médecins dans sa spécialité. «On nous appelle de Mayenne, de Vendée, de partout. Les patients sont prêts à faire 1 heure et demie de voiture pour venir nous voir», rapporte le Dr Joubert.
À côté des consultations superflues, il y a aussi des rendez-vous non honorés qui plombent l'agenda des dermatologues. «Chaque jour, nous avons chacun 2 ou 3 rendez-vous manqués. Multipliés par plus de 3000 dermatologues, ça fait beaucoup», indique le Dr Corgibet. Une conséquence inattendue de la pénurie de médecins: «Les gens prennent rendez-vous un peu partout dans l'espoir qu'un créneau se libère. Quand ils en ont obtenu un, ils ne pensent pas à annuler les autres, ou bien le problème s'est résolu spontanément entre-temps», explique la spécialiste.
Un nouveau rapport accable l'IHU de Didier Raoult
Selon le rapport relayé par La Provence, Didier Raoult aurait mis en place une «logique de soumission» au sein de l'IHU. Sur 300 employés interrogés, une cinquantaine a fait part «d'une situation allant du malaise à une forte souffrance liée à leur activité professionnelle».
Covid-19 : 24.418 nouveaux cas en 24 heures, 97 morts dans les hôpitaux français
LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants: Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.
Vaccins contre le Covid-19: «Présenter une nouvelle cible est très intéressant sur le plan immunitaire»
ENTRETIEN - L’infectiologue et praticien hospitalier à l’Hôpital Cochin Odile Launay est premier signataire d’une étude réalisée par l’AP-HP et publiée dans le New England Journal of Medicine qui compare l’efficacité des vaccins de GSK-Sanofi et celui de Pfizer/BioNTech lorsqu’ils sont utilisés comme rappel. Et en tire de possibles enseignements pour la suite des campagnes de vaccination.
Valeurs Actuelles
Affaire Coquerel et violences sexuelles : LFI ou le féminisme à sens unique
Depuis l’intervention sur RTL, le 30 juin, de Rokhaya Diallo, journaliste et militante féministe, qui déclarait avoir reçu des témoignages de femmes mettant en cause Éric Coquerel, député LFI et président de la commission des finances accusé d’avoir eu des comportements suspects, la polémique enfle chez la France insoumise. Depuis, de nombreux militants du parti, anciens et actuels, y vont de leurs révélations et commentaires sur les réseaux sociaux. Enfin, une plainte pour harcèlement sexuel a été déposée contre le député par la militante LFI Sophie Tissier, ce lundi 4 juillet. Le même jour, toujours sur RTL, Rokhaya Diallo renchérissait : « Il y a d’autres témoignages. »
La majorité des lieutenants de la France insoumise ont depuis rompu avec leur ligne habituelle en matière de violences sexuelles. Ils ne sont cette fois plus du côté de la plaignante, mais défendent tacitement ou ouvertement Éric Coquerel. Exemple le plus spectaculaire de ce changement d’attitude : Clémentine Autain. Conseillère régionale d’Île-de-France et députée LFI réélue, elle a, à de multiples reprises, défendu la libération de la parole des femmes ainsi que l’importance de les croire. Elle-même victime de viol à l’âge de 22 ans a fait des luttes féministes un de ses combats.
Ainsi, elle se félicitait sur Twitter en février 2018 que « les femmes publiques osent, dénoncent et agissent » pour leur permettre de « sortir du tabou et de la peur ». Adepte du mouvement #Metoo elle encourageait aussi, toujours sur le réseau social, toutes les « femmes qui brisent chaque jour un peu plus le silence ». Clémentine Autain affirmait même le 1 juillet dernier que « le maintien de Damien Abad [alors ministre des Solidarités visé par plusieurs plaintes pour agression sexuelle, ndlr] dans le gouvernement serait insupportable », puis le 4 juillet qu’il était scandaleux que le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin soit maintenu « en dépit de l’affaire de viol le concernant ». En revanche, la députée LFI n’a toujours rien trouvé à redire concernant son « collègue et ami » Éric Coquerel, mis en cause pour harcèlement.
Enfin, certains l’accusent d’avoir eu une attitude ambiguë dans l’affaire Taha Bouhafs, ancien candidat Nupes évincé à la suite d’un signalement en interne. Ce dernier a depuis accusé Clémentine Autain de l’avoir poussé à justifier dans un communiqué son retrait des législatives en raison d’attaques racistes au lieu des prétendues affaires de violences sexuelles le visant, dont il n’a d’ailleurs jamais su la teneur. « Pendant 1000 ans les femmes n’ont pas été entendues, tu payes peut être aussi pour les autres […] c’est un choix politique », lui aurait même répondu Clémentine Autain, a rapporté Taha Bouhafs dans une longue lettre publiée sur Twitter ce mardi 5 juillet. Sur le même réseau social, la députée a rétorqué dans la foulée que la lettre du militant insoumis « déforme la réalité de leur échange, quand elle ne dit pas des choses factuellement fausses ».
Hypocrisie et reniement des valeurs
Chez LFI, ce comportement n’est pas un cas isolé. Les champions du féminisme changent souvent de discours quand les accusations concernent un membre de leur bord politique. C’est le cas de Jean-Luc Mélenchon qui déclarait sur Twitter le 2 juillet : « Écœuré par les attaques contre Éric Coquerel menées depuis 5 ans sans faits ni preuves par une petite bande qui instrumentalise et rabougrit la lutte cruciale contre les violences sexistes et sexuelles. » Le chef de file de la Nupes est même allé jusqu’à ajouter dans un autre message que certains « détournent le sens de la lutte contre les violences sexistes pour salir Éric Coquerel après sa victoire sur l’extrême droite ».
Dans son sillage, plusieurs lieutenants du parti insoumis ont adopté la même ligne de défense, comme Mathilde Panot, députée et présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, qui a tweeté à la suite de son chef que si « la vigilance en matière de violence sexiste et sexuelle est saine », pour faire avancer la lutte « nous devons nous fonder toujours sur des faits et non des on-dit ». Un point de vue partagé par Sandrine Rousseau, députée écologiste et cadre d’EELV qui, après avoir réclamé la démission de Damien Abad, a dit ne rien pouvoir faire sans témoignage direct. Un deux poids deux mesures qui viole allègrement la présomption d’innocence. Certains, plus prudents, ont toutefois préféré s’abstenir d’accabler leur allié insoumis comme la journaliste LGBT et militante féministe Alice Coffin, qui prétend pourtant se battre pour la montée en puissance d’un #Metoo politique.
Cette campagne de dénonciations, qualifiée de « chasse aux sorcières » par ses critiques, est encore incarnée par l’Observatoire VSS (violences sexuelles et sexistes) en politique, souvent relayé par les Insoumis et qui recense, notamment sur son compte Instagram, de nombreux députés ou hommes politiques, affichés sur fond rouge avec le slogan « législatives de la honte » et les faits qui leur sont reprochés. Y figurent entre autres le ministre de l’Intérieur Gerald Darmanin, visé dans une affaire où un non-lieu a été requis et une autre classée sans suite, ou l’ancien journaliste et ex-candidat à la présidentielle Éric Zemmour accusé par huit femmes de violences sexuelles en l’absence de plaintes.
Enfin, de nombreuses pétitions sont relayées sur le compte de l’Observatoire contre telle ou telle personnalité politique soupçonnée d’agression. Malgré la plainte déposée contre le député LFI Éric Coquerel, un simple message mentionnant qu’il « n’était pas pertinent » de le nommer à la tête de la commission des Finances de l’Assemblée nationale a été publié. Symptomatique aussi, le militant Taha Bouhafs, bien qu’ancien candidat soupçonné de violences sexuelles, n’est jamais mentionné.
Une inquisition politique
A dire vrai, LFI était moins regardant sur la présomption d’innocence quand la personnalité soupçonnée n’était pas un proche de Jean-Luc Mélenchon. C’est l’autre enseignement à retenir de cette soudaine volonté de défendre celui que les militants surnommaient «DSKoquerel », d’après l’ex-militante Tatiana Ventôse. Depuis, certaines figures politique de gauche et d’extrême gauche n’ont pas hésité à prendre la parole publiquement pour dénoncer l’hypocrisie du parti, comme le politologue et ancienne figure insoumise Thomas Guénolé et le conseiller PCF de Paris Maxime Cochard.
Tous les deux ont été écartés de leurs formations à la suite d’enquêtes ou d’accusations provenant de militants de gauche ou LFI. Le cas Guénolé est particulièrement édifiant : en 2019, une enquête interne pour violence sexiste exigeait son exclusion sans preuves. Pourtant, il était écarté du parti et sali sur les réseaux sociaux. La justice l’a finalement innocenté après sa plainte pour diffamation. À l’époque, le politologue critiquait la verticalité de la France insoumise et envisageait de quitter le parti.
Comment peuvent-ils plaider sans relâche pour une vraie démocratie en France, eux qui organisent la France insoumise comme une dictature ?
« Les dirigeants de la France insoumise se mettent à employer contre moi des méthodes staliniennes : m’accuser de choses sur la base de rumeurs mais refuser de me communiquer le moindre document m’incriminant précisément ; faire pression sur moi pour que je retire ‘spontanément’ ma candidature LFI », a-t-il déclaré dans un communiqué publié le 18 avril 2019, « Comment peuvent-ils plaider sans relâche pour une vraie démocratie en France, eux qui organisent la France insoumise comme une dictature ? » Il a depuis été rejoint par Tatiana Ventôse, ancienne militante LFI, qui critiquait Jean-Luc Mélenchon en 2020 sur Twitter : « Il est définitivement passé du coté des communautarismes à l’américaine […], il renie les valeurs républicaines. »
Ceux qui s’éloignent de la ligne politique tracée par le parti finissent par être marginalisés, exclus, ostracisés. « Ce qui existe, c’est uniquement le point de vue de Mélenchon et ceux qui le répètent, tous ceux qui s’en écartent sont un problème, confie un ancien cadre. Ceux qui sont dans la ligne du parti sont protégés. » Selon ce dernier, dans l’affaire Coquerel, un ex-militant, qui avait eu vent de rumeurs en 2018, s’était vu répondre par une cadre proche de Mélenchon que « les accusations étaient déjà vérifiées, les filles exagéraient ». Cet ancien membre LFI ajoute que « tous les cadres savaient que Coquerel avait au minimum une réputation de gros lourd et des tendances au harcèlement. » Propos appuyés par Tatiana Ventôse qui s’interroge : « Pourquoi les cadres LFI mentent-ils en disant qu’ils n’ont jamais entendu de rumeurs sur Eric Coquerel ? »
Malgré les accusations persistantes qui courent depuis des années dans les coulisses de la France insoumise et au sein du mouvement féministe au sujet d’Éric Coquerel, sa collègue à l’Assemblée nationale Sandrine Rousseau déclarait sur franceinfo le 1er juillet : « J’ai cherché, passé des coups de fils (…), je n’ai eu aucun témoignage. Cela ne veut pas dire que ça n’existe pas, mais tant qu’on n’a pas de témoignage direct, que faire ? » Qu’elle ne s’inquiète plus, une plainte pour harcèlement sexuel est désormais déposée.
Le Figaro
Netflix s'attaque à l'Afrique
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REPORTAGE - Le géant du streaming sature dans les pays occidentaux et convoite désormais le marché africain pour son vaste potentiel d'abonnés. Nous nous sommes rendus sur le nouveau tournage de Blood & Water, première série produite sur ce continent, qui réalise des scores d'audience record en Afrique.
De nos envoyées spéciales Cécile Bontron (texte) et Jérômine Derigny / Argos (photos)
Dans le lobby de l'imposant bâtiment colonial, Khosi Ngema se reconcentre, plaçant bien ses pieds sur les marques posées sur le carrelage. Blazer bleu foncé, jupe courte, chaussettes assorties remontant jusqu'aux genoux, elle fait face à ses camarades également en uniforme… sauf un qui n'a toujours pas quitté sa confortable robe de chambre molletonnée. Il semble en léger décalage avec les moulures dorées, la console d'accueil en bois massif, ou encore le délicat tapis de l'escalier. L'ancien City Club du Cap (Afrique du Sud) a gardé tout le charme qui a attiré Richard Gere et Hilary Swank pour Amelia, ou Bill Skarsgård pour le prochain film d'action Boy Kills World. Mais aujourd'hui, on tourne la saison 3 de Blood & Water, la première série originale 100 % sud-africaine de Netflix sur plusieurs saisons.
Dans ce bâtiment qui abritait jadis les échanges des grands hommes du Cap, les mots fusent toujours, mais avec des langues qui claquent, des « r » qui roulent… Assistants, techniciens, maquilleuse discutent leurs consignes en xhosa, sesotho, zoulou ou afrikaans. Netflix veut conquérir le marché africain ; et proposer un contenu unique et complètement local est l'une de ses stratégies phares.
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« Ce type de contenu est attractif. On le voit en Europe de l'Ouest, au Japon, en Corée. Netflix commence son processus d'implantation par de la production exclusivement locale ainsi que par des acquisitions », analyse Richard Cooper, directeur des recherches chez Ampere Analysis, bureau d'études londonien.
Séduire un nouveau marché
Le géant du streaming s'intéresse à l'Afrique subsaharienne depuis 2016. « C'est un marché quasiment inexploité », souligne-t-il. Or, dans les pays occidentaux, les audiences saturent. La plate-forme vient d'accuser la toute première baisse de son histoire, perdant 200.000 abonnés au premier trimestre 2022. Le continent offre un potentiel de développement censé rassurer les investisseurs. Alors Netflix est allé chercher des talents en Afrique du Sud et au Nigeria, où les infrastructures étaient déjà en place. « Nous cherchons des histoires africaines racontées par des Africains et que le monde veut voir, résume Dorothy Ghettuba, directrice pour les séries originales subsahariennes, et nous allons continuer à investir massivement sur les meilleurs projets. »
Au pays de Nelson Mandela, la plate-forme annonce avoir investi plus de 117 millions d'euros en contenus sud-africains (acquisitions d'œuvres déjà créés et productions originales exclusives) entre 2016 et 2022 et prévoit près de 55 millions d'euros en 2022 et 2023.
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Parallèlement, l'entreprise californienne a développé, dans toute l'Afrique subsaharienne, une offre plus large qu'aux États-Unis ou en Europe en proposant un abonnement à bas prix réservé aux téléphones portables à partir de juin 2021. « Netflix ne l'a pas développé assez tôt en Inde, assure Richard Cooper, et il n'a pas réussi à prendre la place de leader du streaming sur ce marché-là. Cela a été un avertissement sur ce qui aurait pu être fait. » Aujourd'hui relativement petit, le marché subsaharien affiche un réel potentiel avec 495 millions de personnes possédant un smartphone connecté en 2020, et probablement 615 millions en 2026, selon la fédération des entreprises de mobiles, GSMA.
« Cette année, on estime le chiffre d'affaires de Netflix en Afrique à 107 millions de dollars, affirme Richard Cooper. Il devrait doubler en 2026 avec 202 millions de dollars ; or, le streaming total représentera 255 millions de dollars. L'entreprise s'est très bien positionnée. »
Des moyens hollywoodiens
Dans l'immeuble cossu de l'ancien City Club, la réalisatrice a fini de donner ses instructions. La costumière récupère la robe de chambre, vérifie quelques nœuds de cravate. L'accessoiriste s'approche de Khosi Ngema pour lui glisser le smartphone de Fikile, son personnage, élément essentiel de la scène : elle a reçu un message qu'elle doit transmettre à sa bande avant un interrogatoire de police. Blood & Water retrace l'histoire d'une lycéenne, Puleng, qui rencontre, lors d'une soirée, la riche et populaire Fikile. Persuadée qu'elle est sa sœur enlevée à sa naissance, elle décide d'enquêter dans son lycée. Un teen thriller dans la veine de Riverdale, ou Elite, d'autres séries originales Netflix. Et Blood & Water bénéfice de la même qualité de production.
Les vérifications caméras, micros, maquillage et coiffures faites, le régisseur prend sa grosse voix : « Silence, s'il vous plaît, on tourne ! » Pendant que la belle Fikile divulgue le contenu du message à ses amis, techniciens, ingénieurs du son, de la lumière, assistants cameraman, accessoiriste, costumières, maquilleuse s'entassent dans les bureaux ou la salle de réception voisine. Les gros bras chargés de déplacer les rails du travelling, les réflecteurs, les énormes projecteurs ou les meubles du décor sont sortis dans la petite cour pour boire un café près des baristas du traiteur. Plus d'une centaine de personnes travaillent sur le tournage. En termes de production, Blood & Water se situe au même niveau que les grosses cylindrées hollywoodiennes qui ont amené sous ces moulures dorées Richard Gere et Hilary Swank. « Nous (les acteurs, NDLR) avons même notre propre caravane ! fait remarquer Ama Qamata, l'actrice qui joue Puleng. Ce n'est pas commun en Afrique du Sud. »
C'est pourtant le cas pour les productions étrangères particulièrement nombreuses au Cap. Avant l'épidémie de Covid, plus de 8000 courts-métrages, publicités ou documentaires (3750 l'an dernier) étaient réalisés dans la « cité mère » chaque année, dont 70% venaient des États-Unis, d'Australie, d'Allemagne ou de France. Kad Merad y a ainsi tourné une très large partie de Safari mais aussi une scène de Monsieur Papa. Les grands studios américains y ont délocalisé Mad Max : Fury Road avec Tom Hardy et Charlize Theron, Sécurité rapprochée avec Denzel Washington et Ryan Reynolds ou encore la série Warrior de Showmax, censée se passer dans le Chinatown de San Francisco au XIXe siècle… Mais tout est possible au Cap : on retrouve aussi bien la Piccadilly line du métro londonien dans les Atlantic Studios qu'un vieux gréement au milieu d'une gigantesque piscine aux Cape Town Film Studios. Le Cap est devenu un centre de tournage pour tout le cinéma mondial, même si le cinéma sud-africain peine à émerger.
« Netflix est en train de transformer le visage de notre industrie cinématographique, affirme Seton Bailey, directeur de la SA Film Academy. Il change complètement la donne pour nos jeunes talents. » Son association forme chaque année, depuis 2008, une centaine de jeunes issus des townships aux métiers du cinéma, en les plaçant en apprentissage dans les grosses productions étrangères. Sur le tournage de Blood & Water, Seton Bailey compte sept apprentis : une cameraman, une technicienne du son, un machiniste, une maquilleuse, deux costumières, une secrétaire de plateau, mais on y trouve aussi des anciens, comme Lubabalo Bozo, qui officie comme chef du département son. Un poste inatteignable sur les belles productions étrangères.
Le début d'une success-story
Car ces dernières débarquent à Cape Town avec toutes leurs équipes : acteurs, réalisateurs, directeur de la photographie, chefs des décors, du son ou de la lumière. Même les maquilleuses peuvent faire le voyage. Les techniciens locaux, eux, sont cantonnés aux seconds rôles. Et les réalisateurs et scénaristes n'ont aucune place.
« À la sortie de l'école de cinéma, nous n'avions pas d'autres horizons que les telenovelas, la publicité ou l'industrie de services pour les films étrangers, se rappelle Nosipho Dumisa-Ngoasheng, créatrice et coréalisatrice de Blood & Water. Nous, nous voulions raconter nos histoires, avec des productions de qualité. » Pour prendre leur destin en main, la jeune femme et cinq autres réalisateurs et producteurs décident de monter leur propre entreprise de production.
Mais en 2009, les réalisateurs noirs ont encore du mal à être reconnus en Afrique du Sud, héritage d'un apartheid pas si lointain. Surtout que le secteur est encore trop étroit pour leurs ambitions. « Le marché sud-africain est trop petit, confirme Bradley Joshua, producteur de Blood & Water. Peu de sociétés travaillent uniquement dans le pays et ce sont souvent des toutes petites entreprises. Et puis, ce que nous voulions faire ne se faisait pas ici. » Gambit Films se rêve à l'international. Mais ses fondateurs savent que la route sera longue. « Netflix nous a offert un incroyable raccourci ! » résume Bradley Joshua.
Le producteur se souvient encore, à moitié incrédule : « Un jour, nous avons reçu un e-mail sur l'adresse de prise de contact de Gambit ! C'était un dirigeant de Netflix signalant qu'ils avaient vu un de nos films, qu'ils aimeraient nous rencontrer et nous écouter pitcher nos projets. » Le graal qui tombe tout seul, par e-mail… Quelques années auparavant, le producteur avait pourtant bien tenté de pousser la porte des bureaux du géant mondial en Californie : « Je n'ai même pas pu dépasser l'accueil », avoue-t-il dans un grand rire.
Casser les clichés
Le film qui a fait basculer l'histoire de Gambit, Nommer 37, est un thriller hitchcockien qui se déroule dans les townships de Cape Town. « Nous avons tout mis dans ce film, raconte Bradley Joshua. Nous avons fait beaucoup de sacrifices pour faire un film de genre avec une grande qualité de production. »Le long-métrage a été sélectionné en 2018 au South by Southwest Film Festival (Austin, Texas). C'était la première fois qu'un film sud-africain y était présenté en première mondiale.
Comme Nommer 37, Blood & Water est un thriller. « La plupart des films sud-africains sont des drames portant un message social. Nous voulions montrer que nous pouvions faire autre chose, avec les meilleures lumières, les meilleures caméras », affirme Bradley Joshua. Mais, a contrario du film, la série s'ancre dans un milieu très aisé. Ainsi, le beau bâtiment colonial du City Club de Cape Town sert de décor pour l'intérieur du lycée privé très prisé de Fikile, dont le père est un riche homme d'affaires. Leur maison, ornée de tableaux et d'œuvres d'art, rivalise avec celle de leur ami KB dont la piscine à débordement offre une vue imprenable sur l'océan Atlantique. On est loin des townships où vit plus d'un quart de la population sud-africaine dans de petites maisons souvent en tôle.
« Quand les gens pensent à l'Afrique, ils pensent difficultés, conflits ou animaux, analyse l'actrice Khosi Ngema. La série leur apprend autre chose. Même les Sud-Africains peuvent se voir sous un jour positif ! » La réalisatrice Nosipho Dumisa-Ngoasheng avait choisi ce parti pris très tôt, sans renier le besoin de sujets sociaux dans le paysage cinématographique. « C'est une question d'équilibre, assure-t-elle. Nous apportons un point de vue différent, qui manquait. » Le point de vue de personnages noirs ayant réussi, socialement et financièrement.
« Je suis métis, témoigne Travis Taute, cofondateur de Gambit Films et coréalisateur de Blood & Water. En Afrique du Sud, les seules représentations de métis que nous avons, ce sont des gangsters ou des prostituées. Mais il y a des métis de classe moyenne, et des riches ! » La série met d'ailleurs bien en scène un dealer de drogue, personnage complexe et attachant, mais il est joué par… Greteli de Swardt, une belle blonde, taille mannequin, dont l'afrikaans est la langue maternelle.
Le parti pris paie. Au lancement de la saison 1, en mai 2020, le succès est immédiat, les Sud-Africains se reconnaissent dans les personnages. Blood & Water les fait rêver. Mais la série ne s'arrête pas là. Elle se hisse en tête des audiences Netflix dans les pays africains et conquiert le monde entier : États-Unis, Bahamas, Trinité-et-Tobago, île Maurice, Espagne, Autriche, Allemagne, Royaume-Uni, France… Même quelques stars, comme l'actrice Gabrielle Union ou le rappeur Lil Nas X, affichent publiquement leur engouement. Un raz-de-marée pour l'équipe de la série. « C'était complètement fou, se souvient Ama Qamata. En un jour, j'ai eu 100.000 followers sur Instagram, ça n'arrêtait pas. Je recevais des messages du monde entier ! Tout a été si rapide ! »
Le rêve américain
Absente des scènes d'intérieur du lycée, au City Club, l'actrice rejoint ses collègues pour la suite du tournage, à l'université du Cap. Sur les gradins du terrain de football, elle s'assoit à côté de Khosi Ngema. Les deux actrices principales du show, toujours en uniforme de lycéennes, préparent une grande discussion entre leurs personnages, pendant que le petit frère de Puleng suit son entraînement de sport. Sur leur gauche, l'imposante caméra s'ouvre pour cadrer en arrière-plan la Table Mountain, le massif rocheux si célèbre du Cap. Une vraie carte postale, image de marque de la série. Blood & Water magnifie la ville.
La University of Cape Town était donc incontournable. Et petit clin d'œil de l'histoire, c'est là, entre les bâtiments à colonnades du XIXe siècle, que la frêle jeune femme a appris qu'elle avait obtenu le rôle de Puleng. Elle venait tout juste de commencer ses études, c'était son premier rôle. Aujourd'hui, elle joue dans une longue telenovela sud-africaine, et vient d'être nommée ambassadrice de la marque Adidas.
La suite, Ama Qamata et son amie Khosi Ngema la rêvent aux États-Unis où, paradoxalement, elles ont plus de propositions qu'en Afrique du Sud. D'ailleurs, Gambit Films y mobilise déjà de nouveaux contacts pour un film de science-fiction à gros budget. Même si Hollywood vient au Cap, Le Cap veut conquérir Hollywood.
Valeurs Actuelles
Les enseignements de l’affaire Éric Coquerel
Avant les législatives, c’était Taha Bouhafs. Au cœur de La France insoumise, parti revendiqué féministe dans lequel “on croit” les femmes, le tout jeune comité de suivi contre les violences sexistes et sexuelles (CVSS) s’était illustré par son relativisme. Taha Bouhafs avait eu le choix : renoncer et accuser ses détracteurs de racisme, attendre et tomber pour des accusations de violences sexuelles. Soutien total aux femmes donc, à moins que…
Ces derniers jours, c’est au tour du tout récent président de la commission des finances, Éric Coquerel, d’être dans la tourmente. Au commencement, il y a une sortie nébuleuse de la journaliste militante Rokhaya Diallo. En plateau, elle se dit « étonnée » du choix de l’insoumis pour le poste en raison des rumeurs sur « des comportements qu’il aurait avec les femmes ». Rien n’est dit, mais le pire est suggéré. Dans la foulée, l’ancienne “gilet jaune” Sophie Tissier livre son témoignage : pendant une soirée, Éric Coquerel aurait été lourd, assez tactile et particulièrement insistant. Elle saisit donc le comité interne du parti. C’est alors que l’histoire commence à prendre des proportions parfaitement inadaptées de tous côtés.
Qui se préoccupe encore de la réalité à l’heure de sauver la face de l’idéologie ? Quiconque trahit le parti se voit accusé de fascisme
De ce que l’on comprend, et donc commente, Éric Coquerel a surtout l’air d’un homme mal élevé, manquant de tempérance et particulièrement lourd. Mais le récit des accusatrices se situe sur le terrain du dramatique, du tragique et du traumatisant… Quelle démesure chez ces militantes promptes à hurler en brandissant les mesures « sécuritaires » et les propos « d’extrême droite » sur quiconque veut durcir la réponse pénale dans notre pays. Est-ce une volonté de protéger les femmes qui guide ces militantes, ou la recherche effrénée et inquiétante de la pureté par l’épuration ?
On sait depuis longtemps que la révolution dévore ses enfants, heureuse époque sans guillotine… À l’inverse, Jean-Luc Mélenchon réagit en décelant un complot visant à venger le RN à qui la présidence de la commission des finances vient d’échapper. Vous avez bien lu, Jean-Luc Mélenchon accuse Rokhaya Diallo et Sophie Tissier, figures d’une gauche radicale, d’être d’extrême droite… Qui se préoccupe encore de la réalité à l’heure de sauver la face de l’idéologie ? Quiconque trahit le parti se voit accusé de fascisme, heureuse époque sans goulags… Entre les deux, on retrouve un discours médiatique invariablement imprudent. La justice est saisie, mais la presse n’attend pas. Les témoignages ne se valent pas, mais l’engouement est constant. Rien sur le fond…
Éric Coquerel est l’héritier d’une autre révolution, celle qui avait promis le bonheur dans la jouissance sans entraves. Depuis, on redécouvre que la liberté des personnes est une nécessaire entrave à cette jouissance. Comment le progressisme égalitariste pourrait-il confesser sa nostalgie d’une époque où l’on apprenait aux hommes à s’empêcher devant le mystère si délicat de la femme ? La drague lourde ne relève pas du pénal, mais du pénible : c’est une contre-révolution de l’éducation sexuelle qu’il faudrait entreprendre. Qui oserait ?
* Charlotte d’Ornellas est journaliste à “Valeurs actuelles”.
Valeurs Actuelles
Violences sexuelles : Taha Bouhafs met en cause Clémentine Autain, LFI se défend
Durant près de deux mois, il a gardé le silence. Le 9 mai dernier, Taha Bouhafs annonçait renoncer à être le candidat de La France insoumise à Vénissieux, dans le Rhône, en vue des élections législatives. Dans un court communiqué, il affirmait plier face à une « campagne raciste » le visant. Dans la foulée, il recevait le soutien de la majorité des cadres de LFI… avant qu’une large partie d’entre eux n’effacent leurs messages, lorsqu’avait été révélé que Taha Bouhafs avait renoncé à cause d’accusations d’agressions sexuelles. Ce mardi 5 juillet, il est revenu sur l’affaire dans un nouveau communiqué, long de six pages, qu’il a publié sur son compte Twitter.
Expliquant avoir gardé le silence pour ne pas nuire à la campagne législative de la gauche, il réclame désormais justice, et charge lourdement la députée LFI Clémentine Autain. Selon lui, c’est elle qui l’aurait poussé à invoquer le racisme au moment de se retirer, affirmant même qu’elle était prête à « appuyer cette version publiquement ». Une déclaration qu’elle aurait faite juste après lui avoir annoncé qu’il était la cible d’accusations sur son comportement avec les femmes. En début de soirée, La France insoumise a riposté à la lettre ouverte de l’ancien journaliste.
LFI aurait-elle menti ?
Dans son communiqué, Taha Bouhafs affirme que Clémentine Autain et le comité de lutte contre les violences sexuelles et sexistes (VSS) de LFI auraient refusé d’attendre sa version – pas plus qu’ils ne lui auraient donné l’opportunité de connaître le détail des accusations à son encontre. L’ex-candidat accuse donc le parti d’avoir menti en déclarant, le 11 mai, que LFI l’avait confronté à ces accusations. Enfin, il souligne n’avoir jamais reçu de réponse aux courriers adressés à la direction, réclamant l’organisation d’une procédure en bonne et due forme.
« Je ne veux pas que l’affaire soit étouffée, oubliée, je vous demande simplement une procédure juste et équitable où le fondamental principe du contradictoire sera respecté », écrit-il donc en s’adressant aux militants insoumis et à la direction du parti. Il martèle que LFI en a « l’obligation politique et morale », puisqu’il en est toujours membre et que les convictions portées par la formation mélenchoniste devraient la pousser à « refuser la vindicte » et les « procès par contumace » au profit d’une véritable justice.
Après un difficile et long silence, c’est le moment pour moi de reprendre la parole, pour vous donner les explications que je vous dois.
Et demander les réponses que l’on me doit.
Lettre ouverte à la @FranceInsoumise
1/2 pic.twitter.com/PXrXkvC2I1
— Taha Bouhafs 🔻 (@T_Bouhafs) July 5, 2022
« Nous ne nous reconnaissons pas dans sa version »
« Nous ne nous reconnaissons pas dans sa version d’une partie des faits », assure La France insoumise dans un long communiqué de presse diffusé par Clémentine Autain sur son compte Twitter. Toutefois, le parti dit ensuite « entendre sa démarche » et « la prendre en compte ».
Quelques lignes plus loin, le parti étaye de cette façon son point de vue : « Nous ne pouvons lui transmettre les informations envoyées à la cellule, car nous respectons la volonté d’anonymat des plaignantes. Nous ne pouvons organiser une confrontation pour ces mêmes raisons. » Avant de marteler ces mots : « Nous ne sommes pas un tribunal, nous sommes une organisation politique dont les décisions en matière de violences sexistes et sexuelles relèvent de la précaution et de la protection des membres de notre mouvement. » Et de conclure : « Taha Bouhafs pourra être entendu par nos instances. »
Notre communiqué de presse suite à la lettre de Taha Bouhafs @FranceInsoumise pic.twitter.com/Hvo6zFd0xD
— Clémentine Autain (@Clem_Autain) July 5, 2022
Valeurs Actuelles
La lettre de M. de Rastignac : le rouge et le gris
Par où commencer, mon cousin, en cette semaine à peine entamée et déjà plus riche que nos longs mois de campagne ? À l’heure où je prends la plume, le nouveau gouvernement est enfin installé mais il est déjà fané. Il s’en dégage une impression de fatigue, de résignation, de lassitude. Il faut que vous sachiez qu’Athénaïs Bryond et le chef de l’État ont passé pas moins de cinq heures ensemble, l’autre vendredi, pour aboutir à une composition somme toute ordinaire. Entre eux, me dit-on, la négociation fut rude mais, comme vous pouvez l’imaginer, elle a tourné à l’avantage du chef de l’État.
Un exemple ? Mme Bryond, pour montrer son autorité, voulait que Gauvain Desrosiers quitte le ministère de Toutes les Polices pour devenir ministre des Armées. Elle a invoqué le désastre de la rencontre de jeu de ballon à Saint-Denis, mais en vain. Je ne puis encore vous dire tous les secrets de cette histoire, mais M. Desrosiers n’a pas seulement été maintenu, il est sorti plus fort que jamais puisque désormais son ministère s’étend jusqu’en nos îles lointaines. Son ami le ministre des Armées n’a rien perdu non plus, il a même grimpé quelques marches dans l’ordre protocolaire. Quant à Godefroid de Longueville, dont Mme Bryond se méfie, il est plus puissant que jamais. Quatre ministres sont sous ses ordres, et il se charge de donner lui-même le cap à suivre pour les mois qui viennent.
Pour bien comprendre la division qui règne déjà au sein du gouvernement, il faut que vous sachiez que, le matin de son annonce, ces ministres d’importance affi chaient déjà crânement, comme des seigneurs en leur domaine, leur pouvoir et leur indépendance. Celle qui réside à l’hôtel de Matignon conserve le titre, la fonction, mais les fils autour d’elle, un à un, se rompent. Elle n’a pas de majorité, son autorité est profondément altérée et les travaux de ceux qui sondent les reins et les cœurs viennent cruellement lui rappeler la fragilité de son pouvoir.
En vérité, Mme Bryond se trouve au milieu d’une bataille qui la dépasse et qui, depuis le premier jour du règne de M. de Marville, oppose les hauts fonctionnaires aux fauves politiques, le gris des dossiers et l’ambition rutilante. Les premiers, sous l’autorité du puissant secrétaire général de l’Élysée, fuient les salons comme les gazettes. Diplômés comme toute la Sorbonne, ils sont philosophiquement accoutumés depuis leur plus jeune âge à voir des idées, des résultats, des moyens là où les autres voient des sentiments, des plaisirs, des illusions. Pénétrés de la supériorité des théories scientifiques, ils s’enferment, trop souvent, dans l’administration des choses quand c’est la compréhension des hommes qui devrait mobiliser toutes leurs facultés. La politique ? Si cela consiste à se pavaner dans les étranges lucarnes, faire de l’esprit dans les salons et comploter dans les auberges, autant se faire comédien ou saltimbanque.
En face, vous trouvez des êtres de chair et de sang qui, depuis leur plus jeune âge, se rêvent en Mazarin, en Aramis, en Fouquet. Ils ont désappris tout ce que l’école enseigne pour devenir maîtres dans l’art du double langage, du rapport de forces, de la courtisanerie parfois, de l’esprit de manœuvre souvent, de la conquête toujours. Pour eux, la politique et son instant suprême, l’élection, forment un spectacle majestueux auquel ne peut se comparer que celui d’un accouchement : mêmes efforts, mêmes impuretés, mêmes déchirements, même triomphe ! Nul besoin pour ces aventuriers de s’épuiser sur des lignes de comptes, des rapports assommants, des réglementations tatillonnes : la technique n’est qu’un outil, un levier pour se hisser au-dessus des autres.
M. de Marville, au milieu de ces deux camps, refuse de choisir. Sans doute parce qu’une part de lui-même raisonne comme l’École nationale d’administration quand l’autre goûte l’alcool fort des jeux de pouvoir. Qui l’emporte ? Comme au jeu de la corde que l’on voit dans les villages des Pyrénées, quand les uns gagnent un mètre, les autres bandent leurs muscles pour le leur reprendre, si bien qu’à ce jour, mon cousin, il n’y a ni vainqueur ni vaincu…
Athénaïs Bryond : présidente du Conseil ; Godefroid de Longueville : ministre des Finances.
Valeurs Actuelles
Louis Boyard, Swann Périssé, Bilal Hassani… Le désespérant visage de la jeunesse
Leurs problèmes sont, pour la plupart, inconnus une fois passé le boulevard périphérique des grandes agglomérations. Et pourtant, leur parole n’aura jamais été autant prise au sérieux. Des réseaux sociaux aux plateaux de télévisions, cette génération, dont le progressisme n’est limité que par l’imagination, sait définitivement se faire entendre. Une jeunesse patriote, fière de son pays et de son histoire, existe, bien sûr, mais comment se faire entendre face à une minorité des plus bruyantes, prête à tous les excès pour imposer sa vision de la “société de demain” ? Voici un petit tour de ce qui se fait de mieux dans le pire.
Louis Boyard, le dealer à l’Assemblée
Vous le découvrirez plus avant page 34… L’ancien président de l’Union nationale lycéenne, élu avec l’étiquette de La France insoumise, réunit toutes les tares adressées à la nouvelle génération. Il est de toutes les causes : antiracisme, féminisme, lutte contre l’islamophobie… Il est bien sûr pour la légalisation du cannabis. Sur le sujet, Louis Boyard en connaît un rayon. Sur le plateau de Cyril Hanouna, en septembre 2021, il assumait avoir déjà vendu de la drogue. Pour « payer ses études », prétextait-il, avant de se lancer dans une diatribe sur la précarité étudiante. Tout est bon pour indigner. Y compris le refus de serrer la main d’un collègue.
Arthur Germain, le fils de…
Son nom ne vous dit sans doute rien. Son visage non plus, d’ailleurs. Mais vous connaissez sa mère. Arthur Germain, 21 ans, est le fils d’Anne Hidalgo. Voilà d’où il tient l’intégralité de sa légitimité, celle qui lui ouvre les portes des plateaux télé et des studios de radio. Depuis une vidéo postée sur son compte Twitter avant le premier tour de l’élection présidentielle, dans laquelle il annonçait qu’il ne voterait pas au premier tour, Arthur Germain est devenu la nouvelle attraction médiatique à la mode, le symbole de cette jeunesse qui ne vote pas. France Télévisions, RMC, Gala : tout le monde s’arrache la parole d’un énième “fils de” faussement rebelle, qui tente de sortir de l’ombre pesante de son illustre ascendance. « Peu importe le résultat, je ne reconnaîtrai pas la personne élue comme mon président, assurait-il fièrement lors de l’entre-deux-tours de la présidentielle. Je mettrai toute mon énergie dans la création d’un nouveau modèle sociétal. » Toutologue un brin donneur de leçons, il s’épanche aussi bien sur la montée des eaux que sur les vagues de chaleur. Le tout, en mettant en avant son expérience de nageur et d’aventurier. Il propose d’ailleurs des formations d’initiation à la survie en milieu sauvage, facturées 200 euros. Qui a dit que le nouveau monde était gratuit ?
Redazere, le salafiste cool
Yeux verts cristallins, barbe taillée, voix charismatique… L’apparence est soignée. Redazere a tout d’un musulman modéré. Le temps de quelques secondes, sur TikTok, il se mue en imam. L’Algérien de 26 ans, installé au Québec, fait un carton sur la plate-forme. Rappels de prières, appels au pèlerinage à La Mecque, conseils pour les ablutions…
Près de 2,1 millions de fidèles suivent au quotidien ses recommandations. « Sa famille », comme il aime à les appeler. Son but ? Rendre l’islam cool. Clips enjoués, ton badin, traits d’humour… Le premier influenceur religieux francophone manie d’une main de maître les codes de son époque. Seulement, les apparences sont trompeuses. Interdiction d’écouter de la musique ou de fêter Noël, obligation du port du voile pour les femmes, interdiction de s’embrasser avant le mariage…
Derrière sa bonhomie de façade, Redazere dissimule les injonctions d’un islam rigoriste. Dans le quotidien et les relations, l’influenceur divise chaque activité du musulman en deux catégories : le halal et le haram . Le licite et l’illicite. Une logique séparatiste. Sous couvert de modernité, sa chaîne diffuse un “salafisme mainstream”, accessible à tous. Mais surtout aux plus jeunes.
Anne-Fleur Goll, la Greta française
Bien ancrée dans son époque. Voilà comment l’on pourrait décrire, en quelques mots, Anne-Fleur Goll. La jeune femme de 25 ans trie ses déchets, mange bio, prône la décroissance et souffre d’éco-anxiété. Alors, en ce 9 juin, lors de la remise des diplômes de HEC, elle fait part publiquement de son mal-être : « J’ai ressenti un profond désarroi en prenant conscience que les métiers vers lesquels menaient mes études étaient la principale cause de cet effondrement environnemental. »
Sa conscience écologique, elle la développe vers 22 ans. Le déclic ? La démission de Nicolas Hulot du gouvernement, en 2018. Biberonnée aux sermons de Jean-Marc Jancovici sur la chaîne Youtube Thinkerview, la consultante en climat chez Deloitte fait de l’urgence climatique son cheval de bataille. Son ultime honte ? Son année d’échange au Pérou, « en raison de l’impact carbone du voyage ». Membre de HEC Transition, elle encourage, avec ses camarades de lutte, à une « pression intérieure ». Deux mois avant, huit étudiants de l’école AgroParisTech s’illustraient eux aussi en appelant à se « débarrasser de l’ordre social dominant ». Pour renverser la table. Tout un programme.
Édouard Louis, le nouveau penseur
Il n’a rien fait – « plutôt qu’écrire, je pourrais aller manifester, aider les migrants que l’État machiniste persécute ou être bénévole dans une association contre l’homophobie », assumait-il dans un entretien à Libération -, mais n’en est pas moins sûr d’avoir tout compris au monde qui l’entoure. À 29 ans, Édouard Louis est devenu, en trois romans largement autobiographiques ( En finir avec Eddy Bellegueule, Histoire de la violence et Qui a tué mon père, tous édités au Seuil), l’égérie de la gauche intellectuelle.
Fort de son succès de papier, il rend un jugement définitif et sans appel sur la société. Les coupables y abondent : cette classe prolétaire qui l’a vu naître et qu’il hait de toute son âme, à ses yeux raciste, homophobe, alcoolique et chômeuse ; les intellectuels, dont il ne partage pas la vision ; la droite en général ; et tant qu’à faire toute la classe politique, jusqu’à Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, François Hollande et Emmanuel Macron.
Les victimes aussi sont toutes trouvées : lui d’abord, encore et toujours, livre après livre ; son père, dont il impute la mort à la société tout entière ; jusqu’à Reda, cet immigré algérien qu’il accuse dans Histoire de la violence de l’avoir agressé un soir de Noël et qu’il cherche à excuser à tout prix. Toujours interrogé par Libération, Édouard Louis affirmait vivre une « vie de honte ». Dommage qu’il nous la fasse partager.
Swann Périssé, l’influenceuse (dé)culottée
« Comment parler des objets qui ont changé ma vie, sans parler de ce sex-toy incroyable… » Elle est comme ça, Swann Périssé, sans aucun tabou : c’est même son maître mot. La jeune femme aux sourcils froncés et casquette à l’envers n’est pas sexologue mais “humoriste”. Que ce soit sur son compte Instagram ou via ses vidéos, elle propose du contenu qui se veut “marrant” et “intelligent”.
Après avoir écumé, sans succès, les scènes de stand-up parisiennes, cette jeune femme de la génération Z se lance sur Youtube et obtient rapidement du succès. Sa publication Pourquoi je montre mes seins en vidéo cumule plus d’un million de vues. “Intelligent”. Autre carton de sa chaîne, Quand on regarde un porno , dans lequel elle s’attelle à mettre en valeur les rapports humains dans toute leur subtilité. Sous cette vidéo, on peut lire des commentaires comme : « J’ai 13 ans et maintenant je connais ce genre de choses. » Encore un modèle en termes d’éducation sexuelle.
Mais rassurez-vous, elle se dit aussi « féministe » – Vos meilleures histoires féministes (et hilarantes) au lit – et « écolo », comme en témoignent ses contenus Instagram : « Mon but, c’est de donner aux gens envie de s’amuser avec l’écologie. » Un discours très original qui transcende les codes et les tendances actuelles.
Bilal Hassani, le porte-drapeau
Dis-moi qui est ton ambassadeur, je te dirai de quel pays tu viens. Le nôtre porte des collants, mais n’est pas un super-héros pour autant. Toujours habillé, maquillé et coiffé en femme, Bilal Hassani représente la France au concours de l’Eurovision en 2019. À l’époque âgé de 19 ans, il termine à la 16e place. Anecdotique, tant sa participation a fait du bruit.
Outre les tics, les cris, les gimmicks agaçants, le personnage hystérique est surtout le chouchou de tout un monde. Personne ne connaît réellement ses chansons, mais le show-business le couve et l’adule. Une sorte de poules aux œufs d’or que tout le monde s’arrache. En 2020, Europe 1 le place comme mascotte de sa campagne publicitaire “Écoutez le monde changer”. Les affiches sont placardées dans toutes les rues.
Un an plus tard, rebelote, le journal Têtu le nomme personnalité de l’année. Le Français d’origine marocaine a droit à la couverture, il y est représenté en Vierge Marie. La question n’est pas de savoir s’il chante bien, mais réellement de s’approprier le phénomène. Hassani devient une caution progressiste de certains programmes : en 2021, il participe au télé-crochet Danse avec les stars, sur TF1. La compétition se joue en duo, Hassani danse avec un autre homme. Une première, mais pas de panique, le chanteur fera la femme.
Raphaël Arnault, l’antifa Deluxe
“Des pentes de la Croix-Rousse aux bancs de l’Assemblée, un destin militant. ” Tel était le conte de fées que l’antifasciste lyonnais de 24 ans s’imaginait écrire, en cas de victoire aux élections législatives de juin. La réalité l’a bien vite rattrapé. Avec un score piteux de 6,81 % des voix dans la 2e circonscription du Rhône, le candidat du Nouveau Parti anticapitaliste est retourné à ses modestes ambitions : combattre “l’extrême droite”, contrôler la rue. Un art dans lequel lui et ses camarades antifascistes excellent. Tout particulièrement depuis janvier 2018, année de la fondation de son collectif : la Jeune Garde (JG).
D’abord cantonné à la capitale des Gaules, le groupuscule a rapidement étendu son maillage sur tout le territoire, engrangeant toujours plus de soutiens et de militants. Un succès largement attribuable aux nombreuses apparitions médiatiques d’Arnault. Touche pas à mon poste ! BFM Lyon, Quotidien , Le Média… Porte-parole plutôt charismatique de l’association, le jeune homme ne dit jamais non à un passage caméra. Certainement pas pour attirer les projecteurs sur sa petite personne. Non… Il s’agit bien sûr d’une stratégie, vouée à sortir l’antifascisme de son ghetto culturel, taché de bière, de hooliganisme et de punk-rock.
C’est “pour la cause” que le blondinet soigne toujours sa mise, son élocution et se pare des plus belles griffes du vêtement urbain. On l’aura compris, “l’antifa Deluxe” a les dents longues et rêve que son groupuscule rejoigne un jour la grande famille de la gauche institutionnelle. Avec lui comme tête d’affiche, sans doute.
Valeurs Actuelles
Carburant, redevance audiovisuelle, pensions : ce que contient la loi « pouvoir d’achat » du gouvernement
Le projet de loi « pouvoir d’achat », annoncé depuis des semaines comme la première mesure du second quinquennat Macron, va enfin se concrétiser. Selon Le Parisien, le texte a été présenté jeudi 7 juillet, en Conseil des ministres. Au total, l’ensemble des mesures pensées pour aider les Français à supporter l’épisode inflationniste devrait coûter 20 milliards d’euros. Plusieurs dispositifs sont prévus : la suppression de la redevance audiovisuelle (138 euros par mois), le triplement de la prime Macron, une aide de rentrée exceptionnelle de 100 euros, une revalorisation des pensions, etc.
Dans le détail, la prime de rentrée va être revalorisée, à hauteur de 50 euros par enfant. Les 750 000 élèves qui reçoivent une bourse bénéficieront d’une hausse de 4%, dès la rentrée scolaire de septembre. Les pensions de retraites et les minima sociaux augmenteront également, là encore de 4%.
Fin de la ristourne carburant
Toutes les nouvelles ne sont cependant pas bonnes : le projet de loi entérine également la sortie progressive de la ristourne accordée sur le litre d’essence depuis le mois d’avril. Pour l’heure, cette réduction s’élève à 18 centimes par litre. A compter du mois d’octobre, elle passera à 12 centimes, puis 6 centimes en novembre. Le 1er décembre prochain, enfin, elle prendra définitivement fin.
En revanche, la mesure devrait être remplacée par un nouveau dispositif carburant : dès le mois d’octobre, le gouvernement espère mettre en place une indemnité carburants « travailleurs ». Sur demande, les actifs les plus modestes qui ont besoin de leur voiture pour aller travailler pourront bénéficier d’une prime de 100 ou 200 euros, en fonction de leurs revenus. Un bonus de 50 à 100 euros est prévu pour les plus gros voyageurs, qui parcourent plus de 12 000 kilomètres par an.
Valeurs Actuelles
La motion de censure de la Nupes sera débattue lundi, LR et RN annoncent s’abstenir
La Nupes devra probablement patienter encore un peu avant d’espérer faire tomber le gouvernement Borne. L’hétéroclite alliance des gauches a déposé, mercredi 6 juillet, une motion de censure qui sera débattue lundi, 11 juillet. Selon Le Figaro, elle a même été déposée quelques instants avant le discours de politique générale d’Elisabeth Borne – comme pour signifier que peu importaient les propos de cette dernière.
Cette motion de censure, la première du second quinquennat Macron, est portée par les Insoumis, avec le soutien de leurs alliés communistes, socialistes et écologistes. Dans un communiqué, ces derniers ont expliqué qu’ « en l’absence de vote de confiance », ils n’ont « d’autre choix que de soumettre cette motion de défiance ».
De faibles chances de succès
Lundi prochain, c’est donc un orateur de La France insoumise qui prendra la parole en premier. Il sera suivi par un membre du gouvernement, puis par l’ensemble des orateurs des autres groupes parlementaires. Les débats devraient durer près de 2H30, avant un scrutin qui se déroulera dans des salles voisines de l’hémicycle. Dans la foulée, l’examen du projet de loi sanitaire permettant le maintien des « mesures de freinage » face au Covid-19 se tiendra.
Il est fort peu probable que cette motion de censure ne parvienne à ses fins. Pour être voté, il faut à un tel texte la majorité absolue – 295 voix en l’occurrence. La marche devrait donc être bien trop haute pour la Nupes et ses 151 députés, qui ne pourront d’ailleurs pas compter sur le soutien d’autres familles politiques : le Rassemblement national et Les Républicains ont déjà fait savoir qu’ils n’ont pas l’intention de participer au vote.
Valeurs Actuelles
Christine Kelly pointée du doigt pour son rapport à Dieu : à gauche, la laïcité à géométrie variable
Une salle comble, un air de concert de rock, des projecteurs pour éclairer une scène qui met en lumière trois personnages installés confortablement dans des canapés. Derrière eux, des slogans détonnent : “Jésus Président ?”, “Chaque être est égal en dignité”. Ce dimanche 3 avril, Christine Kelly est invitée par l’église évangélique Martin Luther King pour délivrer un témoignage de foi. L’assemblée est en émoi, pas une oreille ne semble absente. Christine Kelly a en effet donné la parole à Eric Zemmour dans l’émission Face à l’info sur CNEWS, pendant près de deux années. Faisant d’elle une rapidement une égérie médiatique.
Comment en est-elle arrivée à devoir tempérer les ardeurs politiques d’un Eric Zemmour, grand pourfendeurs des plateaux de télévision ? C’est évidemment la raison de sa présence ce soir. Quelle folie a bien pu s’emparer d’une journaliste auparavant sans histoire, qui se destinait à une « carrière bien sécurisée » ? Elle l’accorde : accepter une émission avec Zemmour, c’est enterrer un CDI sur les plateaux de Cyril Hanouna. « J’ai tout abandonné », se confie-t-elle pour la première fois. Très croyante, Christine Kelly s’en remet à Dieu : « Je priais tous les jours et je lui ai dit : je ne sais pas pourquoi tu m’envoies là. » Seulement, donner la parole à Eric Zemmour, revient selon la gauche radicale à donner la parole à l’extrême droite, donc s’exposer à une vie mouvementée, une protection policière. « C’est Dieu qui fait et ce n’est pas moi » : cette conférence révèle une face cachée et intime de Christine Kelly. « Je ne cherche pas la notoriété », se défend-elle au bord des larmes. C’est raté.
La gauche hystérique s’empare du sujet
Trois mois plus tard, un parfait inconnu, du nom de Joao Gabriel, tweete cette vidéo. Alors, atteinte à la laïcité ? Pour la gauche, c’est bien suffisant. Les loups se réveillent, une nouvelle victime leur est offerte. Si ce doctorant en histoire voulait créer le buzz, le coup est manqué ; cette conférence qui se tenait dans une église n’intéresse que les détracteurs de CNEWS et de ses journalistes. Les moqueries tombent, il fallait s’y attendre : « Dieu aurait donc envoyé Christine Kelly en mission ; dans ce cas-ci, Dieu ne ressemblerait pas un peu à Bolloré ? », s’esclaffe Gérard Miller. Pour avoir témoigné de l’influence de sa foi dans sa vie professionnelle, la journaliste se retrouve une fois de plus foulée aux pieds par une gauche qui n’accepte pas son succès.
Dans un autre style, Raphaëlle Bacqué, journaliste au monde, tweete et s’agace : « Quand Christine Kelly présente son engagement politique comme le résultat d’une demande divine. » De là, les raccourcis sont prévisibles : Zemmour serait un envoyé de Dieu, apportant la bonne parole, et Christine Kelly doit l’accepter parce que c’est une demande divine. Il y a de quoi rire, et Jean-Michel Aphatie ne s’en prive pas : « Sur sa collaboration avec Zemmour, Christine Kelly a dit que Dieu a pris les rênes ; donc Christophe Galtier qui arrive au PSG, c’est aussi Dieu qui a pris les rênes ? Je pense qu’Eric Naulleau, l’ami d’Eric Zemmour sera d’accord avec ça. » Le discours ne change pas ; les vieux habitués de l’attaque médiatique choisissent scrupuleusement leurs cibles. Pour une conférence qui se tenait dans une église, avec des propos touchant à l’intimité de la journaliste, la charge était un peu forte.
La défense tient bon
Parade, riposte. Pour contrer ces charges obscènes et qu’on qualifierait volontiers de puériles, la journaliste n’est pas seule. Très vite, Eric Ciotti monte au créneau dans un tweet : « Soutien à Christine Kelly prise à partie d’une manière extrêmement violente par la gauche moralisatrice et bien-pensante ». Le sénateur LR Stéphane Le Rudulier se confie à Valeurs Actuelles : « Nous faisons face à des attaques insidieuses, odieuses. » Pour lui, « Christine Kelly est une journaliste talentueuse qui n’hésite pas à apporter des contradictions sur les plateaux de CNEWS ». Le député insiste : « Les chiffres d’audience parlent d’eux-mêmes ; il s’agit là d’une énième attaque contre le pluralisme dans les médias ». L’affaire est à ses yeux grotesque : « N’oublions pas, nous dit-il, que la France est fille ainée de l’Eglise : il faut résister dans cette bataille des idées et pour la sauvegarde de notre civilisation. »
Soutien à la journaliste de grand talent @christine_kelly prise à partie d’une manière extrêmement violente par la gauche moralisante et bien pensante pour avoir simplement évoqué sa spiritualité chrétienne. pic.twitter.com/svsCQb2AoM
— Eric Ciotti (@ECiotti) July 3, 2022
Philippe Ballard, nouvellement élu député au RN, a une revanche à prendre sur cette gauche “tête à claques” ; en atteste son souvenir récent avec Louis Boyard au Parlement. Le député a passé 40 années de bons et loyaux services en journalisme : Sud Radio, France info, RTL, puis LCI. Ce dernier connaît Christine Kelly depuis leur temps sur les plateaux de CNEWS. L’affaire Kelly ne l’étonne pas, la gauche n’en est pas à son premier coup d’essai. L’avis est le même que Le Rudulier : il s’agit d’attaques « absurdes » quand on connaît le « professionnalisme » de la présentatrice. Il fustige un double jeu de l’islamo-gauchisme. « Ces gens-là ne s’offusquent pas de la façon dont Diam’s vit sa religion, et puis quand c’est Christine qui parle de sa foi chrétienne dans une église, ça part en vrille ». Que révèlent au fond ces attaques ? La copie parfaite de l’abandon d’un héritage, et la promotion d’une forme de communautarisme.
Les chroniqueurs à la rescousse
L’inusable Marc Menant ne mâche pas ses mots lorsqu’il s’agit de défendre sa collègue estimée. « Si l’on est dans la critique pour la critique, c’est abject », confie-t-il. S’il doit y avoir prosélytisme, c’est bien du côté des « agresseurs » qu’il se trouve : « Ils [LFI, NDLR] font le prosélytisme de l’annihilation de la laïcité en l’interprétant comme étant assimilable au multiculturalisme et on va reprocher à Christine Kelly de dire qu’elle est croyante ». En laïcard assumé, le journaliste fustige les auteurs de ce “bad buzz” et monte sur le ring : « Je les méprise : ce sont les fossoyeurs de la laïcité et ceux qui mettent en péril le principe républicain ».
La parole est à l’accusée. Le dernier mot revient à Christine Kelly : « La question n’est pas de savoir si CNEWS est d’extrême-droite ou pas : tout le monde sait très bien que non. On a la pluralité d’expression sur les plateaux de CNEWS. Mais la question est : si CNEWS gêne, ça veut dire qu’il y a unanimité de pensée autour des autres chaînes. »
Valeurs Actuelles
[Nay] Éric Coquerel, une présidence qui inquiète
Éric Coquerel, député insoumis de la Seine-Saint-Denis, a donc été élu président de la commission des finances de l’Assemblée. Un résultat qui ne réjouit pas grand monde, hors Nupes (et encore). Les socialistes ont dû renoncer à présenter une des leurs, Valérie Rabault. Cette présidence revient à un membre d’un groupe de l’opposition (jurisprudence Sarkozy). Le règlement de l’Assemblée nationale n’en dit pas plus. Avec ses 89 députés, le Rassemblement national a gonflé le torse : “Nous sommes le premier groupe, c’est pour nous !” Mais les insoumis, élus sous le sigle Nupes avec les socialistes, les communistes et les écolos, 151 députés, ont rétorqué : “Non, c’est pour nous. ”
La Nupes a obtenu 20 postes dans une commission qui en compte 73. Le Rassemblement national, 11, les LR, 8, et le groupe centriste, 2. Chacun a présenté son candidat. L’arithmétique a joué pour Coquerel, puisqu’il n’y avait pas d’arrangement entre les uns et les autres.
Des commissaires de la Macronie (32) auraient voulu éviter son élection. Mais la tradition veut que la majorité ne prenne pas part au vote. Élisabeth Borne leur a fait savoir qu’il n’était pas question de changer cette règle. Chez Les Républicains, on la traite de Ponce Pilate. “Elle préfère l’extrême gauche. ” Leur candidate, Véronique Louwagie, avait pourtant le meilleur profil. Mais c’eût été faire élire une minoritaire. Marine Le Pen a déploré que l’on ait écarté son candidat en capacité de tenir ce rôle.
Le nouveau président de la commission des finances inquiète. Antieuropéen, partisan de la désobéissance civile, on s’interroge. Va-t-il faire de sa présidence une machine à propagande, ou un outil de déstabilisation ? Durant le dernier quinquennat, bien que peu rompu aux questions techniques et économiques, il fut un collègue assidu, travailleur, mais dogmatique et sectaire. Un solitaire qui menait le combat des insoumis. On l’a vu défiler dans les manifestations contre l’islamophobie organisées par le CCIF avec Mélenchon, soutenir l’occupation de la basilique Saint-Denis par un collectif de sans-papiers (ce qu’il n’aurait pas toléré dans une mosquée), passant ses nuits et ses jours à la faculté de Tolbiac pour inciter les étudiants à poursuivre leur grève. Un esprit révolutionnaire. Mais, à peine élu, il a tenu un discours apaisant, promis d’être respectueux du jeu démocratique. Il était allé chez le coiffeur, avait mis une cravate (la première fois depuis cinq ans !). On ne le reconnaissait pas. Il a toutefois annoncé la couleur : « Ce que porte la Nupes aura des conséquences sur la façon dont j’occupe le mandat. » Ce qu’a confirmé Clémentine Autain. Il est là pour « faire de la politique » . Et lorsqu’il proclame : « Je suis l’élu de toute la commission des finances » , non. Il est élu par 20 commissaires sur 73 ! Ses pouvoirs sont énormes. C’est lui qui décide seul si les amendements déposés par les députés, et cela dans toutes les commissions de l’Assemblée, sont recevables. Un travail de titan. Il peut aussi arriver de bon matin, sans prévenir, dans une entreprise, une administration pour réclamer des documents. On le verra à l’œuvre.
Ses pouvoirs sont énormes. C’est lui qui décide seul si les amendements déposés par les députés, et cela dans toutes les commissions de l’Assemblée, sont recevables
Premier grain de sable dans les rouages : Sophie Tissier, ancienne figure des “gilets jaunes”, dit avoir subi des gestes déplacés lors d’une soirée et a déposé plainte en ligne. Et voilà LFI prise à son propre jeu favori de la dénonciation.
Coquerel s’est défendu dans une tribune envoyée au JDD. « Je n ‘ai jamais exercé une violence physique ou psychique pour obtenir un rapport », écrit-il. Sauf qu’il faut lire la tribune jusqu’au bout, où il reconnaît avoir eu des « comportements patriarcaux » avec les femmes. « Avant même la vague #MeToo, une camarade m’a fait comprendre qu’on ne pouvait plus avoir les mêmes rapports avec les femmes […] dès lors qu’on était devenu un homme de pouvoir de 50 ans. » Façon de reconnaître qu’il est, ou a été, un sacré macho, à la main baladeuse, insistant, insupportable, lourd. “Un vrai beauf !”, selon la rumeur qui courait depuis longtemps chez LFI. Mais motus parce que c’était lui. Des mains baladeuses n’ont pas de traduction pénale, cela suffit toutefois à faire une grosse tache indélébile sur le costume du président Éric Coquerel.
Valeurs Actuelles
[Vidéo] Ne dites plus “rats” mais “surmulots” : les propos surréalistes d’une élue en plein débat sur la prolifération des rongeurs à Paris
C’est une séquence lunaire qui vient de se dérouler dans la capitale, alors que la question de la prolifération des rats dans les rues de la ville y est prégnante. Jeudi 7 juillet, la conseillère de Paris Douchka Markovic a préconisé de « boucher les trous » dans les logements sociaux pour lutter contre la présence de ceux qu’elle appelle les « surmulots », arguant que le terme de « rats » est connoté négativement. Ces propos, l’élue du 18e arrondissement les a tenus à l’occasion de la traditionnelle session du Conseil de Paris, indique BFM TV.
Des habitants « de plus en plus inquiets »
Quelques instants avant que Douchka Markovic ne tienne ce discours, Paul Hatte – conseiller du groupe Changer Paris et élu dans le 17e arrondissement – avait pris la parole pour fustiger « l’augmentation du nombre de rats sur l’espace public […] et aussi dans les immeubles. »Après avoir souligné qu’il incombait aux bailleurs de dératiser, l’élu avait précisé en ces termes : « On a des habitants qui nous font des remontées parce qu’ils sont de plus en plus inquiets de la présence de ces rats qui parfois les empêchent même de se déplacer dans les parties communes. » Sur ce point, Paul Hatte a formulé une demande à laquelle il associe l’édile du 17e arrondissement : « Ce qu’on voudrait avec Geoffroy Boulard et les élus du 17e arrondissement, ce serait une évaluation des dispositifs mis en place par les bailleurs sociaux pour avoir des moyens qui soient durables et efficaces » dans la lutte contre la prolifération des rongeurs.
Des rats « nécessaires à la gestion des égouts »
Dans l’hémicycle, la conseillère de Paris Douchka Markovic – également membre du parti animaliste et du groupe des écologistes – a réagi à son tour sur le sujet. « Oui, la présence de rats peut être une difficulté, lorsqu’ils se trouvent dans nos logements ou nos caves », a concédé l’élue. Avant toutefois de clamer haut et fort : « Personne ne peut nier ce fait, il y a des rats à Paris que je préfère surnommer ‘surmulots’, moins connoté négativement. »
Après quoi, Douchka Markovic s’est empressée de dresser l’ensemble des qualités qu’elle attribue à ces animaux. « Le premier bilan est de constater le rôle important joué par les surmulots au quotidien dans les égouts, avec l’évacuation des centaines de tonnes de déchets et de débouchage de canalisations, a-t-elle longuement détaillé. Ils sont nécessaires à la gestion des égouts de la ville de Paris. » Et de conclure : « Le nettoyage et l’absence de nourriture en surface semblent être la solution majeure. A cela, doit se coupler le bouchage des trous permettant aux surmulots de remonter dans les immeubles ou la pose de grilles dans certains endroits. » Une réponse jugée « lunaire » par le conseiller d’opposition, qui l’a partagée sur les réseaux sociaux, où elle a été vivement commentée.
Lunaire 🐭 : la majorité d’@Anne_Hidalgo refuse ma demande d’améliorer la dératisation dans les logements sociaux… en effet je parle de «rats» et non de «sur-mulots», et je n’ai pas évoqué la nécessité de les éloigner de façon « non-létale » 🤪 mon intervention et la réponse ⤵️ https://t.co/cauj55JGuW pic.twitter.com/q6XMRvMCsS
— Paul Hatte (@Paul_Hatte) July 7, 2022
Valeurs Actuelles
Paris et Marseille font partie des dix villes du monde les plus infestées par les rats
C’est l’autre image choc qu’a retenue le monde, lors de la catastrophique soirée du 28 mai dernier. Tandis qu’au Stade de France, des milliers de supporters étrangers étaient pris pour cible par des jeunes de Seine-Saint-Denis, plusieurs médias britanniques et espagnols découvraient, effarés, l’état de Paris. L’image d’un rat interrompant le direct d’une émission espagnole, devant Notre-Dame de Paris, avait particulièrement marqué les esprits. Un rongeur loin d’être isolé dans la capitale française, comme l’indique un récent classement relayé par Midi libre.
Selon ce classement, Paris et Marseille font effectivement partie des 10 villes les plus infestées par les rats… du monde. Dans le Paris d’Anne Hidalgo, on estime à six millions la population de rats, soit 1,75 rongeur par habitant. À Marseille, ils seraient plus de 1,5 million, soit entre 1,5 et 1,7 rat par habitant. La France est, avec les États-Unis, le seul pays qui compte deux villes dans ce classement.
La prolifération des rats dans les grandes métropoles n’a rien de surprenant : les rongeurs y trouvent des déchets en quantité remarquable et faciles d’accès, leur permettant de se nourrir et de se reproduire très vite. Fatalement, plus les déchets s’entassent et la ville est sale, plus la population de rats augmente. Un problème aggravé par l’interdiction de toujours plus de produits jusque-là très efficaces, mais considérés comme trop polluants. « Depuis quelques années, nous n’avons plus le droit d’utiliser des produits très nocifs. Et comme ils sont moins nocifs, ils sont moins efficaces », a expliqué Pierre-Marie Ganozzi, adjoint au maire de Marseille, à France 3.
Valeurs Actuelles
Olivier Babeau : « Une jeunesse biberonnée aux grandes indignations »
Comment avez-vous réagi aux discours de ces jeunes diplômés de grandes écoles annonçant leur intention de ne pas devenir ingénieurs pour ne pas entretenir “le système” ?
J’ai éprouvé un mélange d’incompréhension et d’énervement devant des prises de position dont les soubassements sont éminemment contestables et dont les propositions, quand il y en a, sont soit confuses soit au contraire trop claires et, pour le coup, résolument inquiétantes. Avant d’y revenir, je tiens néanmoins à préciser ceci : la tentation de la remise en question de ce qui nous a précédés a toujours existé, et la société évolue d’ailleurs grâce à ça. C’est donc rassurant de constater la permanence de cet idéalisme qui nous pousse à penser que l’on pourra faire mieux que ce qui existe déjà.
Cela étant dit, revenons aux discours : ce qui s’en dégage, selon moi, c’est un refus très inquiétant de la complexité du réel. Tout est ramené à des stéréotypes simplistes – l’entreprise, lieu de malheur, la société prédatrice qui épuise la planète ; rien de positif n’est retenu – sur le confort (dont ils ont pourtant largement profité), la sécurité alimentaire, l’espérance de vie et la santé, notamment. Tout est rejeté en bloc de ce que la société occidentale a réussi à produire. Il y a une cécité volontaire qui est très inquiétante.
Que proposent-ils en lieu et place de ce monde si détestable ?
C’est tout le problème ! Non seulement ils ne veulent pas le voir, mais ils n’ont aucune idée précise de ce vers quoi il nous faudrait nous diriger. Quelle est l’alternative ? Rejoindre une Zad [zone à défendre] au milieu de la forêt et continuer à aller à l’hôpital se faire soigner en cas de problème sérieux ? C’est amusant d’ailleurs que ce mode de vie soit plébiscité par quelques-uns de ces jeunes rebelles, car il y règne des hiérarchies féroces, des rapports de pouvoirs brutaux et ces écosystèmes supposément autonomes se nourrissent en pompant le monde extérieur – le nôtre – de différentes manières. En vérité, ils n’ont pas de plan B, sauf à basculer franchement dans des systèmes totalitaires où ils se chargeront de nous dire ce que nous avons le droit de penser, de vouloir, qui aura l’autorisation de se reproduire (car nous sommes trop nombreux), qui seront les quelques millions de chanceux à être envoyés cultiver les champs, etc. Là aussi on trouve une amnésie sidérante quant à la réalité de ces projets, qui ont déjà existé et n’ont conduit qu’à des catastrophes.
C’est une jeunesse biberonnée aux grandes indignations et à leurs cohortes de slogans faciles du genre “nos vies valent plus que leurs profits”
Comment définiriez-vous cette jeunesse et de quel processus est-elle le fruit ?
C’est une jeunesse biberonnée aux grandes indignations et à leurs cohortes de slogans faciles du genre “nos vies valent plus que leurs profits” (slogan inepte mais très efficace). Elle véhicule une pensée paresseuse, seulement animée par le ressentiment. Leur vision des choses est stupéfiante de manichéisme. Pour moi, ce sont les derniers puritains, ces personnes qui distinguent à coup sûr le bon du méchant, le vrai du faux, et qui considèrent que, si on se débarrasse du méchant, le monde ira tout de suite mieux. Accepter l’ambiguïté du monde et les arbitrages inévitables entre injonctions contradictoires leur est très difficile. C’est aussi une jeunesse paradoxale, qui ne cesse d’affirmer qu’elle combat pour l’intérêt général (quoi de plus commun que la planète ?) et qui est en même temps hyperindividualiste, qui ne se sent redevable de rien, parce que, durant des années, on ne lui a rien transmis, on n’a fait que lui répéter que seul son avis comptait, qu’elle devait tout juger à l’aune de ses impressions, etc. , ce qui a accouché de petites personnes d’un égocentrisme radical.
Pourquoi la société a-t-elle tendance à applaudir l’expression de cette jeunesse rebelle dont une certaine frange l’accable pourtant de son mépris ?
Avec l’avènement de l’enfant roi, la grande inversion des valeurs, qui avait démarré au XIXe siècle, a atteint une sorte de sommet. Jusqu’alors, le bien était indiqué par les aïeux, les ancêtres, les pères. Le mos majorum des Romains. La jeunesse devait suivre. Ce n’était pas forcément parfait, mais ça a fonctionné durant des siècles. Aujourd’hui, c’est tout l’inverse. Ce sont les jeunes qui indiquent le chemin. Si les jeunes pensent ceci ou cela, c’est que c’est bien. À l’origine, le terme d’innovation était péjoratif. Aujourd’hui, c’est une preuve de bien en soi. C’est nouveau, donc c’est bien. Le regard de notre société sur la jeunesse s’inscrit là-dedans.
Mon espoir est donc que tout ceci ne soit pas représentatif, même si on se trouve en face d’un phénomène dont l’émergence
Le wokisme est-il le fruit de cette coupure générationnelle, qui a accouché d’une jeunesse qui ne se sent reliée à rien de ce qui l’a précédée ?
C’est en effet une expression de ce divorce d’avec nous-mêmes. Nous sommes honteux, nous avons perdu toute fierté dans notre modèle de civilisation, dont on nous a répété qu’il n’était qu’un système d’exploitation, de rapports de pouvoirs, de dominations diverses, et qu’en outre il avait détruit la planète. Pourquoi donc y chercher encore quelque chose de positif ? Le procès a été expéditif et la sentence est claire : liquidation totale. Aujourd’hui je pense que même 1789 ne serait plus fêté. Je vous laisse imaginer ce qu’il en est pour Austerlitz ! On ne s’intéresse plus à la Grande Armée que pour parler des viols commis par les soldats en campagne…
Fatiguée, paresseuse, amnésique, vindicative… Comment guérir cette jeunesse, et la société avec elle ?
Je crois d’abord que, pour les événements que nous évoquons, ou même pour le wokisme, on reste en présence d’une minorité active, précisément celle que l’on entend. Il y a aussi une grande masse d’étudiants qui ne pensent pas du tout comme ça (même s’ils applaudissent leurs camarades). Mon espoir est donc que tout ceci ne soit pas représentatif, même si on se trouve en face d’un phénomène dont l’émergence, on vient de le voir, s’explique parfaitement. Après, que deviendront ces jeunes rebelles ? Je ne sais pas ; peut-être qu’à l’instar de leurs aînés de Mai 68, ils deviendront de paisibles bourgeois. Il faut un peu l’espérer quand même, car si cette jeunesse très fatiguée, très lasse d’elle-même, devait devenir la norme dans nos contrées, l’Occident se ferait balayer sous quelques décennies.
Vivre dans le confort depuis plusieurs générations fait que, tout d’un coup, à force d’oublier les problèmes
Aurions-nous pu éviter d’en arriver là ?
C’est difficile à dire. Vivre dans le confort depuis plusieurs générations fait que, tout d’un coup, à force d’oublier les problèmes, on se les crée puis on ne voit plus qu’eux. Alors que le reste de l’humanité aspire encore à nous ressembler et bout d’énergie, nous ne nous supportons plus, nous voulons disparaître. C’est la conséquence paradoxale et réellement étonnante du chemin que nous avons suivi. La fatigue de soi est une conséquence du progrès ; il nous faut de l’adversité pour mobiliser notre énergie. Allan Bloom l’avait bien montré dans son Âme désarmée (en anglais : The Closing of the American Mind) ; il s’était intéressé à la chute du niveau de culture générale chez les étudiants. C’était il y a quarante ans, mais tout était déjà là. Des élèves gonflés d’ignorance et d’autant plus méprisants de ce passé qu’on ne leur a pas permis de le comprendre, fruits d’une démocratisation de la culture en trompe-l’œil.
Valeurs Actuelles
“Homophobie”, “sexisme” : le collège Stanislas dénonce les “fausses accusations” de Mediapart
Le 28 juin dernier, Mediapart publiait un article dans lequel était dépeint « l’univers sexiste, homophobe et autoritaire de Stanislas ». Le pureplayer fondé par Edwy Plenel y avait fait intervenir une quinzaine de témoignages qui s’érigeaient contre le système mis en place au sein du collège catholique parisien. Selon eux, une forme dangereuse de séparatisme avait été mise en place. Des allégations démenties par l’établissement dans un communiqué relayé par Aleteia, mardi 5 juillet. « Stanislas est vigoureusement attaché à un effort constant de lutte contre des pratiques éducatives qui, sur la forme et le fond, seraient une atteinte à la dignité des personnes et contraires à l’Evangile », y détaille le directeur, Frédéric Gautier, avant de dénoncer de « fausses accusations » et de réaffirmer les choix éducatifs du collège.
Le directeur souligne la « conformité » des enseignements
Dans son article, Mediapart faisait référence à des documents qui, selon le site d’actualités, constituaient la preuve que l’établissement catholique transmettait des valeurs contraires à celles de la République. Et cela, en promouvant la masculinité jusqu’à la misogynie, tout en opprimant les élèves dissidents. Toutefois, d’après Frédéric Gautier – à la tête du collège depuis 2015 –, lesdits documents ne seraient plus utilisés. Par ailleurs, le directeur précise ensuite dans le même communiqué que le collège Stanislas n’est pas exempt des visites menées par des inspecteurs de l’Education nationale qui viennent chaque année et « attestent de la conformité [des] enseignements aux obligations contractuelles ».
En effet, en tant qu’établissement catholique, le collège parisien se trouve sous contrat avec l’Etat depuis la loi Debré de 1959, rappelle Aleteia. Sur ce point, Frédéric Gautier a tenu à réaffirmer dans son communiqué « l’attachement indéfectible à tout l’enseignement de l’Eglise catholique ». Et cela, « même sur les questions qui peuvent susciter l’incompréhension d’une partie de nos contemporains », précise-t-il ensuite.
Des « points d’ancrage » que Stanislas « assume »
Le directeur du collège Stanislas a par ailleurs longuement défendu les « traditions éducatives » d’un établissement scolaire riche d’une expérience qui remonte à 1804. Pour étayer son point de vue, Frédéric Gautier a fait allusion au « sens de la dignité de la tenue, qui exprime la conscience que l’on a de la dignité du lieu qu’est une école et de sa finalité » selon lui. Puis, il a souligné « l’importance de la discipline collective et du rythme de travail » , jugeant qu’il s’agissait d’« autant de points d’ancrage » que l’établissement « assume et continuera d’assumer avec conviction et force ».
Valeurs Actuelles
Aïd-el-Kébir : le journaliste Hugo Clément dit avoir reçu des menaces de mort après avoir dénoncé l’abattage rituel
En dépit des tentatives d’intimidation, il ne se taira pas. Hugo Clément, connu pour son engagement envers la protection environnementale et animale, a indiqué jeudi 7 juillet sur son compte Twitter avoir été la cible de « menaces de mort et de messages haineux ». Et cela, après s’être exprimé sur les conditions dans lesquelles l’abattage rituel sans étourdissement de l’Aïd-el-Kébir est pratiqué. Dans le détail, le journaliste a évoqué la situation en ces termes : « Depuis quelques heures, je reçois énormément de menaces de mort et de messages haineux simplement pour avoir rappelé la cruauté de l’abattage rituel sans étourdissement, démontrée scientifiquement. » Avant de préciser peu après qu’il n’avait pas l’intention de céder : « Je continuerai à le faire sans hésiter. C’est une question de cohérence. »
Hugo Clément accusé d’islamophobie
Accusé par certains internautes d’islamophobie, Hugo Clément a par ailleurs tenu à rappeler qu’il se battait contre toutes les formes de violences animales. « Pour beaucoup, s’opposer à l’abattage rituel, c’est être ‘islamophobe’. Quelle honte de raisonner ainsi, a-t-il longuement détaillé sur son compte Twitter. Toute l’année, les militants pour la cause animale se mobilisent sur 1000 sujets : corrida, élevage intensif, chasses cruelles, pêche industrielle, abattoirs ‘classiques’. » Et de conclure, pour défendre sa position : « Il n’y a aucune raison de ne pas combattre une pratique qui ajoute des souffrances inutiles sous prétexte qu’elle se fait au nom de croyances. »
Depuis quelques heures, je reçois énormément de menaces de mort et de messages haineux simplement pour avoir rappelé la cruauté de l’abattage rituel sans étourdissement, démontrée scientifiquement.
Je continuerai à le faire sans hésiter. C’est une question de cohérence.
— Hugo Clément (@hugoclement) July 7, 2022
« Aucune croyance ne peut justifier une telle maltraitance »
Mercredi 6 juillet, le journaliste – qui est régulièrement la cible de critiques pour ses prises de position – avait partagé sur le même réseau social une publication de la Fondation Brigitte Bardot dénonçant l’abattage rituel de l’Aïd. « Rappel annuel que l’abattage sans étourdissement, qui consiste à égorger un animal en pleine conscience, est une pratique cruelle déjà interdite dans plusieurs pays, avait-il tenu à souligner. Aucune croyance ne peut justifier une telle maltraitance. »
Rappel annuel que l’abattage sans étourdissement, qui consiste à égorger un animal en pleine conscience, est une pratique cruelle, déjà interdite dans plusieurs pays. Aucune croyance ne peut justifier une telle maltraitance. https://t.co/xoiqVRnfVq
— Hugo Clément (@hugoclement) July 6, 2022
Valeurs Actuelles
59% des Français opposés au rapatriement des enfants de djihadistes
Mardi 5 juillet, le ministère des Affaires étrangères annonçait avoir procédé au rapatriement de 16 femmes et 35 enfants, jusque-là retenus prisonniers dans le nord-est de la Syrie. Une procédure délicate à gérer pour les services de l’Etat, et qui est loin de faire l’unanimité parmi les Français. Selon un sondage réalisé par l’institut CSA, et diffusé par CNews jeudi 7 juillet, 59% des personnes sondées se déclarent opposées au rapatriement des épouses et enfants de djihadistes.
Plus précisément, 31% des sondés se disent résolument opposés aux opérations de rapatriement, et 28% « plutôt contre ». A l’inverse, seuls 10% des Français interrogés se disent « totalement pour » le retour de ces proches des combattants de l’Etat islamique. C’est d’ailleurs à gauche que l’on retrouve le plus de Français favorables : 71% des sympathisants écologistes, 69% des Insoumis et 68% des électeurs de la gauche radicale souhaitent que la France rapatrie ses ressortissants.
La droite clairement opposée
La palme de l’indécision revient aux sympathisants de Renaissance, dont 51% sont contre les rapatriements et 49% pour. A droite, en revanche, l’idée est presque unanimement rejetée : 90 % des sympathisants de Reconquête !, 81% des électeurs du Rassemblement national et 74% des proches des Républicains s’opposent au retour au pays des enfants de djihadistes. Le sondage, précise CNews, a été réalisé le 5 et 6 juillet dernier, auprès d’un peu plus de 1 000 Français majeurs.
Valeurs Actuelles
Quels jeunes allons-nous laisser à la planète ?
Ce fut, dans le petit monde des grandes écoles, le happening à la mode de cette fin d’année scolaire. Le moment que personne n’attendait et que chacun a fini par attendre. Le sujet dont tout le monde parlait, le buzz, sésame de notre société médiatique. Le bal a été ouvert, le 30 avril dernier, par les étudiants d’Agro-ParisTech à l’occasion de la cérémonie de remise de leurs diplômes. Sur la superbe scène de la salle Gaveau, saisissant à tour de rôle le micro qui leur était proposé, un petit groupe de tout frais diplômés a fait part à l’assistance – camarades, parents, professeurs -de leur refus de se rendre « complices » d’un « système capitaliste » responsable des « ravages sociaux et écologiques » en cours, de leur volonté de ne pas devenir ces « destructeurs », ces « nuisibles » que sont, croit-on deviner, tous les autres : ingénieurs, scientifiques, techniciens, dirigeants d’entreprise, experts, etc., que ces jeunes diplômés étaient appelés à devenir.
Leur exemple a été très vite imité, car le mimétisme joue un rôle important dans ce petit monde pris dans le jeu de miroirs des réseaux sociaux et des vidéos “virales”. Ainsi à HEC, à Sciences Po, à Centrale, encore récemment à Polytechnique ; c’était à qui crierait le mieux son malaise, son mal-être, son refus. Un nom a été donné à ces étudiants, aussitôt salués, loués, acclamés par la grande masse des médias : les “bifurqueurs”. Le regretté Philippe Muray, moins sensible au théâtre de la rébellion autorisée, leur en avait donné un autre : les « mutins de Panurge ».
Les habits neufs des bourgeois rebelles
« Ce qui me gêne le plus, dans ce discours, s’agace un ancien élève d’une de ces prestigieuses institutions, aujourd’hui employé dans la haute administration, c’est le jugement porté sur les générations passées, toutes les générations ; c’est le mépris dont on accable un monde qu’on ne connaît pas encore, ou à peine, c’est le discrédit jeté sur tous les gens qui y travaillent. C’est d’une arrogance et d’une ignorance vraiment coupables. » Passons aussi sur le fait de rompre le contrat tacite liant le jeune diplômé à la société qui l’a formé et instruit en usant de fonds souvent publics. « Ne se sentir obligé à rien, poursuit l’ingénieur, c’est faire preuve d’un égoïsme forcené. »
Un égoïsme qui pourrait paraître étonnant chez des personnes qui prétendent se donner corps et âme à l’édification d’un monde meilleur. « Ne nous y trompons pas, observait fort justement Bérénice Levet dans son ouvrage l’Écologie ou l’Ivresse de la table rase (Éditions de l’Observatoire), la cause de nos éco-anxieux est peut-être “la planète”, comme ils aiment à dire, mais elle est d’abord celle de leur droit à la santé, à un air pur, à un avenir. Ils ne s’extraient pas un instant du cercle étroit de leur petit moi et de leur passion du bien-être – le néologisme d’éco-anxiété le dit d’ailleurs sans détour. » Et la philosophe de conclure : « L’écologie est une idéologie parfaitement accordée à des temps individualistes. »
Si le constat a tout pour agacer, est-il vraiment étonnant ? D’abord, comme l’individualisme, il n’est pas neuf. « Les hurluberlus normaliens de ma génération crachaient sur leur école (tout en veillant à leur rang à l’agrégation) et se pensaient appelés à diriger le prolétariat mondial, se souvient le philosophe Marcel Gauchet. Je crois que c’est une maladie de nos bons élèves, biberonnés à l’idée d’être l’“élite” et portés à surestimer leur rôle d’éclaireurs de l’humanité. »
Au XXIe siècle, la planète a remplacé le prolétariat cher aux bourgeois rebelles de Mai 68, mais l’idée reste la même : ce qui existe n’est pas à la hauteur de l’enjeu, nous allons vous montrer la voie – ici, la décroissance et la sobriété heureuse, nouvelle lubie de ces autres enfants de bourgeois n’ayant connu que le confort.
On est très sérieux quand on a 16 ans
Ensuite, la volonté de rompre avec le système, de ne pas collaborer, de faire différemment, et donc mieux, ne sort pas de nulle part ou de quelques cerveaux marginaux. Considérer que les générations passées ont mis en danger la planète et qu’il incombe aux nouvelles générations de la sauver, c’est le message qui a été répété à tous les élèves de France depuis le primaire jusqu’au troisième cycle universitaire. Il était évident que nous allions en arriver là.
Le succès prodigieux rencontré par Greta Thunberg, la jeune militante suédoise « en grève pour le climat », dit assez où se trouve aujourd’hui le siège du pouvoir. S’il n’a jamais été politiquement facile de critiquer la jeunesse, la jeunesse qui se bat pour la planète est carrément intouchable, quand bien même son combat relève essentiellement du slogan et de la gesticulation. Malheur au boomer (personne née lors du baby-boom) qui s’aviserait de manier l’ironie ou de réclamer de la nuance. La jeunesse est inquiète, la jeunesse est en colère, et elle a raison.
Pour fêter ses seize années d’existence, La Banque postale s’est récemment fendue d’une grande campagne d’affichage exploitant cette idée de la jeunesse avec des photos d’adolescents, garçons et filles, et des slogans du type : « Quand on a 16 ans, l’environnement ce n’est pas une option », « Quand on a 16 ans on ne fait pas comme la génération d’avant », « […] on veut réussir mais pas n’importe comment », « […] on a des convictions », « […] on n’accepte pas les inégalités », etc. Quand on a 16 ans, on est très “conscient”, très sérieux (n’en déplaise à Rimbaud), engagé et “en lutte”, bref : on est formidable.
Et si on est formidable quand on a 16 ans, c’est donc que les plus âgés sont, eux, beaucoup moins bien. Inutile de chercher plus loin la prétention, le nombrilisme, parfois même la grossièreté de quelques nouveaux venus de la politique, du monde associatif ou du spectacle (lire notre article page 28). Ils sont jeunes, ils “cassent les codes” ou “bousculent les habitudes”, ils ont raison, un point c’est tout.
On a arnaqué la jeunesse en déglinguant l’école
Que penser, maintenant, de cet emballement pour la jeunesse de la part d’une société que cette même jeunesse voue parfois aux gémonies ? « Je crois vraiment que c’est du youthwashing , comme il y a du greenwashing, assure Barbara Lefebvre, professeur et essayiste. C’est de la communication. On a arnaqué la jeunesse en déglinguant l’école – et les deux années de Covid n’ont rien arrangé, le niveau a encore pris un sacré coup dans l’aile – et on l’arnaque doublement en lui tenant ce discours mensonger, du genre Netflix, ou McDo, vous êtes parfaits, venez comme vous êtes, etc., comme si c’était ça, le monde qui les attendait, comme si c’était ça, la vie. » Et l’auteur de Génération j’ai le droit (Albin Michel) de fustiger « tous ces gens de la pub, de la com, qui passent leur temps à nous bombarder de messages sur la planète et qui, en vérité, s’en fichent complètement ».
Qu’il y ait dans tout cela une bonne part d’hypocrisie, c’est fort probable. Il n’empêche que la publicité est très révélatrice des tendances, c’est-à-dire des rapports des forces en présence. Or, ceux-ci sont clairs et ne plaident pas en faveur des “vieux mâles blancs”, invités à se taire, à faire profil bas, à laisser la place. « Cela participe encore de la vision utopiste, avance la philosophe Chantal Delsol. On veut pouvoir repartir à zéro, faire quelque chose de complètement neuf, supprimer les derniers esclavages, le patriarcat, etc. Et pour ça il faut une génération neuve, vierge, donc la jeunesse ; c’est très marxiste, au fond. D’ailleurs, le wokisme n’est rien d’autre que ça. »
Rien d’étonnant, dès lors, à ce que ces “bifurqueurs” appartiennent tous, de près ou de loin, à la grande nébuleuse de l’extrême gauche politique ou associative ni à ce que Jean-Luc Mélenchon ou d’autres se soient empressés de les féliciter et de les citer en exemple. Cela étant, comme le souligne Chantal Delsol, Emmanuel Macron lui-même s’exprime aussi comme ça, parlant d’ « ère nouvelle », de « président nouveau ». « Toujours cette obsession du nouveau. Ce n’est pas que français mais c’est très français. »
Ce sont de jeunes gens qui ne savent rien, qui ne savent rien faire et qui sont par ailleurs très fragiles
Deux nouveautés, toutefois. La première est inquiétante : cette jeunesse que l’on porte au plus haut et qui, concrètement, va se retrouver aux commandes dans un avenir proche, est peut-être la plus faible que la France ait connue, et d’une faiblesse qui n’est pas que scolaire. « On s’appuie sur des jeunes qui sont très peu instruits, même chez les diplômés, confirme Chantal Delsol. Ce sont de jeunes gens qui ne savent rien, qui ne savent rien faire et qui sont par ailleurs très fragiles, parfois issus de familles détruites. On leur a dit qu’ils avaient droit à tout et maintenant on les porte au pinacle ; c’est une violence qu’on leur fait, c’est un mensonge très grave. » Là réside notre grande faute – si elle existe vraiment : avoir cessé de transmettre, d’exiger, avoir laissé la société dériver au fil de l’eau.
Il n’y a pas loin de la bifurcation à la désertion
« C’est clair que l’on constate une énorme défiance envers la raison et la science qui, chez de futurs ingénieurs, est très inquiétante, et qui explique aussi la forme, agaçante, de leur expression », estime François-Xavier Bellamy. Une expression qui tourne vite au slogan, à la posture, avec une ignorance ou un mépris du réel proprement effarants pour des esprits supposément scientifiques. « Incriminer la richesse ou la technique, les voir comme la cause des malheurs du monde, c’est tellement paresseux, tellement absurde, juge un industriel. Si le niveau de la mer devait monter, c’est bien la technique qui sauvera les Pays-Bas tandis que le Bangladesh sera sous les eaux… » La question est : qui, parmi les “bifurqueurs”, se soucie du Bangladesh ou, pour choisir un autre morceau de la planète, qui parmi eux se soucie de la France, de son industrie en lambeaux et de son agriculture en berne ? De la bifurcation à la désertion pure et simple, il n’y a pas une grande distance.
Car la seconde nouveauté est là, et elle serait plutôt encourageante : en tant que telle, l’action de bifurquer, de quitter un chemin balisé, n’est pas nécessairement mauvaise. Choisir de produire des baguettes plutôt que de vendre du conseil en finance durable, et pour cela diviser son salaire par dix, traduit un certain courage.
Cette génération privée de nourriture digne de ce nom sent confusément qu’il faut un sens à la vie, une raison de se lever le matin, de se donner à une cause un peu plus grande que soi, alors que leurs aînés étaient plutôt soucieux de se battre pour un poste, un salaire, une carrière. « Je ne sais pas quelle sera leur constance, note encore François-Xavier Bellamy, mais je ne doute pas de leur sincérité. On trouve ça aussi chez les catholiques, d’ailleurs, cette volonté de vivre la pauvreté. C’est quand même assez touchant, assez édifiant, de pouvoir gagner beaucoup d’argent et de choisir d’être maraîcher. » Il n’en est que plus dommage que ce mouvement, qui porte une certaine espérance, soit ainsi parasité, phagocyté, par ce que le gauchisme produit aujourd’hui de pire. La jeunesse mérite mieux – et la planète aussi.
Valeurs Actuelles
Bretagne : un village vent debout contre des éoliennes
En Bretagne, les projets éoliens ne font pas l’unanimité. En Ille-et-Vilaine, dans la commune de La Chapelle Saint-Aubert – à proximité de Fougères – l’association « Eoliennes non merci » s’oppose à l’implantation desdites structures. Un point de vue partagé par une majorité des habitants de la commune qui ont signé sa pétition, rapporte Actu.fr, mercredi 6 juillet. Une initiative qui n’a rien de surprenant, dans le secteur, puisque d’autres communes ont, par le passé, fait part de leurs désaccords sur le sujet : La Chapelle-Janson, Saint-Sauveur-des-Landes, Saint-Rémy-du-Plain, Livré-sur-Changeon ou encore Sens-de-Bretagne.
« On n’en veut pas », « votez contre »
Dans le détail, l’association « Eoliennes non merci » – récemment créée – a lancé une pétition qui a recueilli la signature de 272 personnes, parmi les 322 inscrits sur les listes électorales de la commune, détaillent nos confrères. Le 5 juillet, l’association a organisé une réunion d’information sur le sujet qui a réuni près de 70 personnes dans le village. Aussitôt, les habitants ont fait part de leur opposition. « On n’en veut pas ! Si je perds 50 % du prix de ma maison, vous êtes prêts à me les payer ? », a demandé un participant. Même son de cloche de la part d’un autre qui a lancé en ces termes : « Votez contre ! »
Présent sur place, David Lebouvier, maire de Rives-du-Couesnon, a retracé l’historique du dossier qui concerne trois communes du secteur : Saint-Marc-sur-Couesnon, La Chapelle Saint-Aubert et Saint-Sauveur-des-Landes. « Ce n’est pas un projet, c’est une possibilité. Je ne suis ni pour ni contre, a assuré l’édile, cité par le site d’actualités. Je suis le maire et j’essaie de prendre les décisions dans l’intérêt de tous. Je dois étudier les choses. » Un point de vue partagé par Christian Galle, maire de La Chapelle Saint-Aubert, qui a précisé ensuite : « Le souci des élus est d’avoir le recul suffisant pour se prononcer. Les élus tiennent compte de vos avis. »
Régulièrement, les communes situées proches de l’A84 sont au cœur de toutes les convoitises, depuis que certaines zones de vol militaires ont été réduites, à travers l’Hexagone, dans le but de favoriser le développement de parcs éoliens.
Ille-et-Vilaine : les dernières actualités
Valeurs Actuelles
“Christian Estrosi s’érige en épidémiologiste” : Eric Ciotti tacle le maire de Nice sur le port du masque
Mercredi 6 juillet, Christian Estrosi a annoncé le retour du port obligatoire du masque dans les transports en commun niçois. Le maire de la ville avait justifié, sur RTL notamment, cette décision par la hausse des contaminations liées au Covid-19 et estimé que « le gouvernement sera obligé d’y venir » : « 20 000 cas de plus en moins de 24h, on voit bien là une 7e vague qui monte en flèche », avait-il affirmé.
« Coup de com »
Des paroles et une décision vivement critiquées par Eric Ciotti, invité sur BFMTV et RMC ce jeudi 7 juillet. Le député LR a en effet taclé le maire de Nice : « Je vois Christian Estrosi s’ériger en épidémiologiste et en médecin après avoir soutenu la chloroquine au début de l’épidémie », a-t-il lancé avec ironie au micro d’Apolline de Malherbe. Eric Ciotti a poursuivi son argumentaire en jugeant qu’une « telle mesure (devrait) être nationale », tout en envoyant une nouvelle pique à son adversaire. « Arrêtons avec les coups de com des uns et des autres qui veulent laver plus blanc que blanc et qui s’érigent avec des compétences qu’ils n’ont pas », a-t-il déclaré. Concluant sur son avis personnel, le député des Alpes-Maritimes a indiqué ne pas être « pour la contrainte », et rappelé que les « méthodes coercitives » n’avaient pas été « les plus efficaces ».
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Lyon : un homme qui pique-niquait sur les berges du Rhône poignardé à six reprises
Le moment de convivialité a tourné au cauchemar. Dimanche 3 juillet, tandis qu’un groupe d’amis improvisait un pique-nique sur les berges du Rhône, dans le 7e arrondissement de Lyon, un individu âgé d’une vingtaine d’années s’est joint à eux pour une raison inconnue, relate Lyon Mag, mercredi 6 juillet, citant une information de CNews. Très vite, le ton est monté, et l’un des membres du groupe s’est évertué à maîtriser le belligérant. Aussitôt, ce dernier a dégainé un couteau, dont il s’est servi pour poignarder sa victime à six reprises, détaillent nos confrères. Finalement désarmé par la victime, l’individu a pris la fuite.
Le pronostic vital de la victime engagé
La victime, grièvement blessée au niveau du thorax, de l’abdomen, de l’aine ainsi que des jambes, a été hospitalisée avec un pronostic vital engagé, précise CNews. A ce stade de l’enquête, le couteau demeure introuvable : il a été jeté dans le Rhône par le pique-niqueur qui est parvenu à désarmer son agresseur.
Cet incident n’est pas un fait isolé en France. Fin mai, un homme a été tué de plusieurs coups de couteau, alors qu’il se trouvait dans le quartier du Marais (IIIe arrondissement de Paris). Quelques jours plus tôt, un homme avait été poignardé à mort dans l’Essonne. Plus récemment, le 28 juin, un conducteur de tramway a été menacé avec une arme blanche, à Montpellier.
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Lyon : la vidéo d’une rixe vue plus de 190 000 fois sur les réseaux sociaux, un jeune en garde à vue
Ces violences font le tour des réseaux sociaux… Ce mardi 28 juin, vers 17 heures, la vidéo avait été visionnée environ 196 000 fois depuis sa publication. Les faits se sont produits vendredi 24 juin, relate Le Progrès. Une rixe est survenue dans le quartier de la Guillotière, au niveau de la rue Sébastien-Gryphe, dans le 7e arrondissement de Lyon. La bagarre a vraisemblablement été filmée depuis la fenêtre d’un habitant.
Les faits survenus vendredi dernier
Il est possible de voir très clairement un individu fracasser le pare-brise d’une voiture de marque Peugeot à l’aide d’un cric, avant de lancer l’objet sur le conducteur tout juste sorti de son véhicule. L’homme très virulent s’en prend alors à l’automobiliste, le frappant au corps avec un autre objet contondant, avant de prendre la fuite. Mais le chauffard agressé, vêtu d’un t-shirt blanc comme le montre la vidéo, s’empare du cric laissé à ses pieds, poursuit son agresseur et réussi à l’attraper et à le frapper à son tour entre deux voitures stationnées dans la rue. C’est à ce moment-là que de nombreuses personnes s’en mêlent et séparent les deux hommes. Chacun repart ensuite dans un sens opposé.
Un beau moment de communion et de partage dans les rues de Lyon.
pic.twitter.com/T7MdhCmFJA
— ClemZ74 ⓩ (@clemfr741) June 26, 2022
Il veut déposer plainte… mais est placé en garde à vue
L’un des deux hommes s’est par la suite rendu au commissariat pour porter plainte. Mais ce dernier a finalement été placé en garde à vue, car suspecté d’avoir également porté des coups à l’autre individu. D’après Le Progrès, les deux personnes sembleraient se connaître. Les forces de l’ordre n’ont pas encore indiqué si le deuxième homme avait été identifié ou non.
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Grenoble : la police abat un homme qui circulait avec une « arme de guerre »
La police a ouvert le feu sur un homme, jeudi 7 juillet vers 18h à Grenoble (Isère). Selon Le Dauphiné Libéré, les forces de l’ordre ont d’abord été informées que deux hommes circulaient à bord d’un scooter dans le centre-ville, et que l’un d’entre eux était en possession d’une arme longue de guerre. Arrivée sur les lieux, place d’Apvril, une patrouille de la Bac (brigade anticriminalité) à pied aurait été mise en joue par l’homme armé.
C’est alors qu’un des policiers aurait dégainé son arme de poing et tiré à une reprise, blessant mortellement l’homme armé. Selon le média local, la scène a eu lieu alors que les rues et les terrasses du centre-ville étaient bondées.
Ambiance tendue sur place
Selon Le Dauphiné Libéré, l’ambiance est assez tendue place d’Apvril, où les policiers qui bouclent le secteur ont été pris à partie et invectivés. Un homme, qui s’est présenté comme le frère de la victime, s’est rendu sur place. Il affirme être âgé de 23 ans, et a déclaré que son frère était âgé de 24 ans.
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Paris : le corps d’un salarié découvert dans la tour TF1
Le corps d’un homme de 56 ans a été découvert à l’intérieur de la célèbre tour TF1, jeudi 7 juillet. Selon Le Parisien, la dépouille a été découverte dans l’Atrium, l’un des bâtiments de la tour – située à Boulogne-Billancourt. L’homme travaillait au service informatique, et était décrit comme un expert discret et très apprécié. Son corps a été transporté à l’Institut médico-légal pour y être autopsié. La piste du suicide semble, pour l’heure, privilégiée.
« Il revient à l’enquête de police de déterminer les circonstances » du drame, a annoncé le groupe TF1 dans un communiqué, confirmant « le décès d’un collaborateur survenu tôt ce matin sur le site de l’Atrium ». Le groupe précise que son directeur général adjoint, chargé des relations humaines, s’est immédiatement rendu sur place. Sur son initiative, une cellule psychologique a été ouverte.
Télétravail privilégié
Pour faciliter le travail des autorités, le groupe TF1 a par ailleurs demandé à ses salariés de privilégier le télétravail dans la journée de jeudi. « Suite à un accident survenu à l’Atrium, nous vous demandons de privilégier le télétravail aujourd’hui », a demandé le groupe dans un mail interne consulté par Le Parisien. L’Atrium n’a été rouvert aux salariés qu’en fin de matinée, jeudi.
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Rennes : armé d’un couteau, un Afghan tente d’égorger un policier
Un homme armé d’un couteau a été arrêté mardi 5 juillet, à Rennes. Selon une source policière à Valeurs actuelles, confirmant une information de CNews, ce sont les vigiles du centre commercial Colombia qui l’ont d’abord repéré. Constatant son comportement agressif et menaçant, ils ont décidé d’appeler la police. Arrivés sur place, les agents ont une première fois tenté d’interpeller l’individu, avant de reculer face aux coups de couteau de leur cible. L’homme est ensuite parvenu à prendre la fuite, avant de croiser le chemin d’autres policiers.
C’est là qu’il aurait tenté d’égorger l’un des policiers qui tentaient de l’arrêter, avant d’être immobilisé par le tir au pistolet à impulsion électrique d’un fonctionnaire de la BAC. Les forces de l’ordre ont alors pu arrêter leur homme, qui a été placé en garde à vue. Sur lui, les policiers ont trouvé un couteau papillon et un poing américain.
Un Afghan en situation régulière
Selon nos informations, l’homme est un Afghan de 27 ans, prénommé Mahdi R. Déjà connu des services de police, il circule sur le territoire librement grâce à une carte de résidence valable jusqu’en mai 2023. Au cours de son interrogatoire, il a déclaré aux policiers avoir « entendu des voix » et ne pas se souvenir des événements qui lui sont reprochés. Cependant, la piste psychiatrique n’est pas privilégiée par les enquêteurs.
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Incendies, jets de projectiles : épisodes de violences urbaines dans les Yvelines
Ce sont des faits qui se répètent et qui perturbent considérablement la sécurité des habitants et des policiers à Plaisir dans les Yvelines. En effet, selon nos sources, la ville a été confrontée à plusieurs incidents le 6 juillet. A 22h45, une patrouille de police a été prise à partie par une quinzaine d’individus, et ciblée par des jets de pierres. L’attaque perpétrée rue Maximilien de Robespierre n’a fait ni blessé ni dégâts. A 1h30, les sapeurs-pompiers sont quant à eux intervenus sur un feu de poubelles. Deux containers avaient été détruits dans la rue François Mitterrand.
Pas de blessé
Un peu plus d’une heure plus tard, la rue Maximilien de Robespierre a une nouvelle fois été le théâtre de violences. Selon nos sources, des poubelles ont été incendiées et des individus hostiles ont accueilli la police en leur lançant des mortiers d’artifice tout en se cachant derrière une barricade artisanale. Cette fois-ci encore, aucun fonctionnaire n’a été blessé et les pompiers ont pu éteindre ce nouveau départ de feu. La veille, Plaisir avait déjà été confrontée à des faits similaires. Dans cette ville de l’ouest parisien, les dégradations et actions intentées à l’égard des forces de l’ordre ne sont pas rares. En avril dernier par exemple, le commissariat de la ville avait été attaqué à deux reprises et de nombreux faits de violences avaient été recensés.
Yvelines : les dernières actualités
Valeurs Actuelles
Interpellation gare de Lyon : derrière les images choc, le parcours chaotique d’un migrant nigérian
Les policiers ont-ils encore le droit d’interpeller ? C’est la question qui se pose après l’interpellation qui s’est déroulée le 4 juillet à la gare du Nord, à Paris, devant plusieurs badauds. La scène, relayée sur les réseaux sociaux, a aussitôt fait ressurgir le spectre des « violences policières » alors même qu’aucun élément de contexte ou d’appréciation n’accompagnaient ces images. Celles-ci montrent plusieurs policiers tentant d’interpeller un homme dans un couloir de la gare et portant plusieurs coups pour parvenir à l’immobiliser. Valeurs actuelles s’est procuré divers éléments de la procédure, mais aussi de procédures antérieures, ainsi que les détails de sa situation administrative de l’interpellé, connu de la police pour diverses violences. Son cas illustre le parcours chaotique de certains migrants sur le territoire français, sans réelle prise en charge par le système judiciaire malgré leur comportement, ni renvoi dans leur pays d’origine. Voici ce qu’il en est :
Ahmed I., 28 ans, de nationalité nigériane est arrivé en France via la Lybie. Interrogé par la police le 18 mai 2022, après avoir agressé plusieurs personnes à la gare de l’Est, il décrit ainsi son parcours migratoire : « Du Nigéria je suis allé en Lybie en bus. De Lybie je suis allé en Italie en bateau. De l’Italie je suis venu en France en train. » Il explique être arrivé en 2017 en France, où il est sans attaches familiales et sans source de revenus autre que celle fournie par la France pour subvenir à ses besoins. D’où, explique-t-il, le besoin de mendier pour vivre. « Quand mon asile était fini, ils ont mis un terme à ma carte de paiement, du coup je vais dans la rue » précisait-il aux policiers en mai dernier.
Entré illégalement en France en 2017, visé par une obligation de quitter le territoire 5 ans plus tard
Selon nos informations, Ahmed I. est effectivement arrivé en France en septembre 2017, après une entrée en Italie en janvier 2015. Sa demande d’asile est rejetée une première fois par l’Ofpra (l’Office française de protection des apatrides et des réfugiés) en avril 2021, après quoi il fait un recours auprès de la CNDA (Cour nationale du droit d’asile) lui-même rejeté le 21 septembre 2021. Ahmed I. tente alors une nouvelle demande d’asile auprès de l’Ofpra qui est logiquement jugée irrecevable le 16 avril 2022. Ces procédures administratives complexes permettent, durant toutes leur durée, à Ahmed I. d’obtenir une attestation de demande d’asile faisant office de situation administrative valable.
Ses demandes d’asiles rejetées, Ahmed I. se retrouve au mois d’avril 2022, soit cinq ans après son entrée en France, en situation irrégulière sur le territoire français. Le 17 mai 2022, soit un jour et un mois après le rejet de sa seconde demande d’asile, et alors qu’il est déjà connu pour vol et usage de stupéfiants, il est interpellé par la police après avoir agressé un agent du Macdonald’s de la gare de l’Est, ainsi qu’un agent de la SCNF, en les menaçant avec un couteau.
Un employé du McDonald de la gare de l’Est raconte
Selon son procès-verbal d’audition, Ahmed I. explique s’être rendu ce jour-là, comme d’habitude, chez Macdonald’s pour recharger son téléphone portable. Une fois dans le restaurant, il décide de mettre sa musique sur haut-parleur, dérangeant plusieurs consommateurs qui lui demandent de baisser le volume sonore. Un des employés lui demande alors de quitter le restaurant, ce qu’Ahmed I. refuse avant de le menacer avec un couteau qu’il dit avoir trouver dans la rue. Contacté par Valeurs actuelles, un employé du Macdonald’s donne une autre version des faits. Il raconte que Ahmed I. a effectivement mis de la musique sur son téléphone, « mais personne ne le calculait. Il voulait se faire remarquer. » Selon cet employé, par ailleurs abasourdi d’apprendre que qu’Ahmed I. a été remis en liberté par la suite, il se serait alors mis à crier puis aurait menacé les personnes autour de lui : « Il disait “i will kill you” et donnait des coups de couteaux dans le comptoir. Il était fou ».
Rapidement sur les lieux, une patrouille de police reprend le contrôle de la situation et demande à Ahmed I. de poser son arme mais, notent-ils dans leur procès-verbal d’intervention, « l’individu reste focalisé sur nous avec son couteau en main dans notre direction avec un comportement hostile ». Visiblement peu craintif des policiers, malgré leur arme de service dégainée, Ahmed I. leur déclare a plusieurs reprises « You can shoot me », avant de leur tourner le dos, ce qui permettra son interpellation puis son placement en garde à vue. Soumis à un examen psychiatrique, il est alors reconnu comme étant en pleine possession de ses facultés mentales, puis il est déféré devant le parquet qui décide en comparution immédiate de différer le jugement au 15 novembre compte tenu de la gravité des faits. L’intention, louable sur le papier, s’avère néanmoins contre-productive, puisque qu’en attendant le 15 novembre, Ahmed I. est remis en liberté. Et ce, alors même que sa situation administrative, professionnelle et sociale, n’apporte aucune garantie de représentation devant la justice. Indigné, le syndicat de police Alliance publie alors un tract pour dénoncer une « décision incompréhensible ». Pour le syndicat, Ahmed I. aurait du être placé en détention provisoire en attendant son jugement.
Interpellé en le 14 juin après avoir jeté une chaise près d’une voiture de police
Il apparait de nouveau sur le radar des autorités un mois plus tard, pour des faits similaires. Selon nos informations, une patrouille de police le croise le 14 juin dernier, aux alentours du marché de Belleville. De passage dans le coin, les policiers notent « la présence d’une bagarre entre deux individus, un Nord-Africain et un Africain », qui n’est autre que le Nigérian Ahmed I., fortement alcoolisé. La police tente alors de séparer les belligérants, qui s’en vont chacun dans leur coin, jusqu’à ce qu’Ahmed I. revienne vers son adversaire et lui jette une chaise. L’objet ratte sa cible et atterrit sur l’une des vitres de la voiture des policiers. Ahmed I. est alors interpellé et se voit, dès le lendemain, octroyé une OQTF (obligation de quitter le territoire français). Il est néanmoins relâché, puisqu’il est à nouveau interpellé le 4 juillet dans un couloir du métro de la gare de Lyon, comme le montrent les images diffusées sur les réseaux sociaux.
Un policier frappe 8 fois à la tête un homme pendant une interpellation
10h15, gare de Lyon
🎥 @LVUW_ pic.twitter.com/ZQfnZIdGEb
— 🦏 Babar le Rhinocéros 🦏 (@Babar_le_Rhino) July 4, 2022
Ce jour-là, une patrouille de police prend en charge un mineur connu de la police pour de multiples fugues et se donne pour mission de le ramener dans son école, en métro. Une opération a priori sans violence. C’est alors que les policiers croisent la route d’un « individu, de type africain, mesurant environ 1m80, vêtu de sombre avec un bonnet blanc et les cheveux longs et coiffés en dreadlocks » qui « fait la manche » et qui n’est autre qu’Ahmed I. Les policiers lui expliquent que la mendicité est interdite dans la gare et lui demandent de quitter les lieux, d’abord en français, puis en anglais. « Ce dernier refuse de quitter les lieux et nous répète plusieurs fois “why, you are stupid” », puis « I will beat you, you are stupid » ou encore « I will fight you », « If you touch me, I slap you », tout en crachant par terre, indiquent les policiers dans leur procès-verbal d’intervention.
La situation dégénère. Faute de convaincre Ahmed I. de quitter les lieux, et face à son comportement agressif (il pousse le gardien de la paix D., puis lui donne un coup de poing), les policiers tentent de l’interpeller. Ils doivent néanmoins composer avec plusieurs passants hostiles à leur intervention qui, persuadés d’avoir affaire à des “violences policières”, filment la scène tout en la commentant par des propos tels que « vous êtes à deux sur lui ». Plusieurs d’entre eux se permettent même d’aller au contact des policiers pour entraver l’interpellation, qui s’avère par ailleurs musclée. « L’individu, peut-on lire dans le PV d’intervention, attrape le gardien de la Paix D. au cou et tente une première fois de l’étrangler », tandis que le policier envoie plusieurs coups pour se dégager. Par la suite, le même policier est à nouveau saisi au cou et étranglé par l’interpellé. Il se sert alors de sa matraque pour se dégager, avant de se la faire arracher par Ahmed I. L’interpellation, qui commence à 10h05 et s’achève dix minutes plus tard, à 10h15, soit dix minutes de luttes intenses, épuise le gardien de la paix D. qui « porte alors plusieurs coups de poing sans intensité afin d’essayer de faire céder son bras pour l’amener au sol, mais certains coups frappent sa tête malencontreusement » notent les policiers, sans doute contraints par la matérialité des images. Nous n’avons pas pu recueillir la version des faits d’Ahmed I. Un porte carte appartenant à un certain Olivier M. a par ailleurs été retrouvé sur ce dernier.
Outre les images, la brutalité de l’interpellation se constate aisément par les séquelles laissées. Il a été délivré à Ahmed I. un jour d’ITT à l’issue de sa visite médicale, tandis que le gardien de la paix D., dont le nez aurait été cassé, s’est vu attribuer deux jours d’ITT, selon une source policière. Ce dernier a passé ce mercredi 6 juillet un scanner pour analyser l’état de son nez. « Tout ça ne serait pas arrivé si la justice avait décidé de le mettre en détention provisoire en attendant son jugement », déplore Yvan Assioma, membre du syndicat de police Alliance. Même indignation du côté de Matthieu Valet, du syndicat SCICP, qui s’est exprimée sur CNews ce matin (voir plus bas). D’après nos informations, le parquet aurait décidé de saisir le service interne d’inspection de la préfecture de police (le SDSE), pour qu’un enquête interne soit diligentée à l’encontre des policiers auteurs de l’interpellation.
Hallucinant!Un étranger en situation irrégulière qui demande protection à la 🇫🇷, agresse à deux reprises les #policiers.Drôle de manière de montrer son amour de la #France, de vouloir son hospitalité.Il n’est pas digne de rester!Soutien aux #policiers.pic.twitter.com/JhlyyWZFYx
— Matthieu Valet (@mvalet_officiel) July 6, 2022
Jugé en comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), Ahmed I. a été condamné à 8 mois de prison avec sursis, ainsi qu’à 2 ans de mise à l’épreuve, indique une source policière. Bien que visé par une OQTF, il est ressorti libre du tribunal.
Valeurs Actuelles
Compiègne : un garçon de 12 ans arrêté sur un point de deal en possession de 4,5 kg de crack
« C’est un gamin que l’on voit assez souvent », a glissé un gardien de la paix. Mardi 5 juillet, la police a repéré un individu très jeune. Un garçon âgé de 12 ans a été arrêté près d’un point de deal dans le quartier du Clos-des-Roses à Compiègne, dans l’Oise. Il était en possession de 4,5 kg de crack, rapporte Le Parisien ce mercredi 6 juillet. Le mineur a donc été placé en rétention, et non pas en garde à vue. La procédure n’est pas autorisée pour les jeunes de moins de 13 ans.
Une « petite main missionnée » par les trafiquants ?
C’est donc près d’un point de deal connu des forces de l’ordre que ce jeune a alerté l’attention des policiers. Devant son comportement suspect, les agents ont procédé à son contrôle. Ils ont alors découvert dans ses poches la drogue, qui fait l’objet d’un vaste trafic dans la région. Le jeune individu a indiqué l’avoir trouvée « par terre ».
Une justification à laquelle ne croient pas les policiers : « On ne pense pas qu’il était en train de dealer. Mais il s’agit sûrement d’une petite main missionnée pour garder ou transporter la drogue », a indiqué une source du commissariat de Compiègne au Parisien. Un phénomène qui serait de plus en plus courant. D’après le même policier au quotidien, les dealers se serviraient de très jeunes mineurs pour leur trafic de drogue. Les forces de l’ordre disent avoir déjà identifié « deux ou trois gamins » dans cette situation. Par ce moyen, les trafiquants auraient l’avantage que ces enfants « ne risquent quasiment rien » sur le plan judiciaire.
Compiègne : les dernières actualités
Valeurs Actuelles
Au Burkina Faso, une dizaine de fidèles assassinés devant leur église
Les faits sont d’une violence inouïe. Au cours de la nuit du 3 au 4 juillet, au moins 22 personnes – selon un premier bilan officiel provisoire – ont perdu la vie dans une attaque perpétrée dans le village de Bourasso, situé dans le diocèse de Nouna, au nord-ouest du Burkina Faso. Parmi les victimes, 14 ont été tuées alors qu’elles se trouvaient devant la cathédrale située à vingt kilomètres du village, relate Aleteia, mercredi 6 juillet, qui cite une information de la fondation pontificale AED. « Les terroristes sont venus en motos dans le village de Bourasso le dimanche 3 juillet vers 17 heures, puis ils sont repartis sans rien faire, a confié l’un des survivants dont les propos sont cités par nos confrères. Mais ils sont revenus pendant la nuit, menaçant les villageois dans la cour devant l’église. »
« Ils les ont égorgés avant de partir »
Parmi les victimes tuées dans le village, figuraient de nombreux chrétiens. « Ils sont venus chez moi et ont fait sortir deux membres de ma famille, a témoigné un autre survivant, cité par Aleteia. Ils les ont égorgés avant de partir. La psychose était énorme. Je n’arrêtais pas de penser qu’ils allaient revenir chercher le reste de ma famille. » Quelques heures avant l’attaque, le diocèse de Nouna célébrait une messe d’action de grâce pour l’ordination de deux de ses prêtres, qui s’était déroulée la veille. « Malgré tout, nous gardons espoir. Nous gardons le courage de vivre les jours que Dieu nous donne, a réagi le prêtre, cité par nos confrères. Ici, quand on se lève, on sait qu’on est vivant, mais on ne sait pas si on [le] sera encore le soir. »
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Nigeria : une nouvelle église catholique ciblée par une attaque meurtrière, des dizaines d’enlèvements
La série d’attaques visant les catholiques au Nigéria se poursuit. Dimanche 19 juin, les fidèles de l’église de Saint-Moïse, dans la zone du gouvernement local de Kajuru, ont été attaqués par un commando d’hommes armés. Selon le site d’actualités catholique Aleteïa, trois personnes ont été tuées et une quarantaine d’autres enlevées. D’autres fidèles ont par ailleurs reçu des blessures plus ou moins graves. Dimanche, dans la journée, les autorités nigérianes ont indiqué que trois otages avaient rapidement été libérés – dont le chef de la communauté.
Il semble que cette attaque n’ait été qu’une partie de la série d’agressions commise par ce groupe armé dans la matinée de dimanche. Avant de sévir à Saint-Moïse, ces derniers avaient notamment attaqué l’église baptiste de Maranatha, située dans le même village (Rubuh). Or, Rubuh avait déjà été la cible d’attaques similaires en avril 2020 puis janvier 2022. Un coup du sort qui avait poussé les autorités religieuses à programmer la messe à 7h du matin, afin de permettre à leurs ouailles de rentrer chez eux en sécurité – sans succès, les assaillants ayant attaqué à la première heure.
Une attaque meurtrière à la Pentecôte
Le 5 juin dernier, le Nigéria avait déjà été frappé par un massacre particulièrement violent. Lors de la fête de la Pentecôte, plusieurs terroristes ont fait éclater une bombe à l’extérieur de l’église Saint-François d’Owo, avant d’y entrer et d’ouvrir le feu sur la foule. 40 fidèles avaient été tués, et plus d’une soixantaine blessés. Si l’attaque n’a jamais été revendiquée, La Croix indiquait le 10 juin dernier que les soupçons du gouvernement se portent sur le groupe État islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap).
Valeurs Actuelles
Mort de George Floyd : le policier qui l’a tué condamné une seconde fois à 21 ans de prison par la justice fédérale
Une nouvelle condamnation vient de tomber pour Derek Chauvin. Le policier américain reconnu coupable de la mort de George Floyd le 25 mai 2020 vient d’être condamné une seconde fois à 21 ans de prison, par la justice fédérale, rapporte Le Parisien, jeudi 7 juillet. Cet ancien membre des forces de l’ordre, déjà condamné pour « meurtre » par la justice du Minnesota, était poursuivi au niveau fédéral pour « violation des droits civiques » du quadragénaire afro-américain qu’il avait asphyxié avec son genou. Si ces « doubles » poursuites sont autorisées aux Etats-Unis, elles demeurent toutefois rares.
La peine fédérale est définitive
Dans le détail, l’ex-agent de 46 ans avait été condamné pour « meurtre » à 22 ans et demi de réclusion par la justice de l’Etat du Minnesota. Après quoi, il avait fait appel de la sentence. Le juge Paul Magnuson du tribunal de Saint-Paul a indiqué que les deux peines peuvent être purgées en même temps, avant de lui donner crédit des sept mois déjà passés en détention, précise le quotidien régional.
Quant à la peine fédérale pour « violation des droits civiques » de la victime, celle-ci est définitive puisqu’elle découle d’un accord de plaider-coupable, observe Le Parisien. En effet, en décembre dernier, Derek Chauvin avait admis une part de responsabilité dans la mort de George Floyd. Ensuite, il avait été convenu, en échange de sa reconnaissance de tort, qu’il purge sa sentence dans une prison fédérale plutôt que dans la prison de haute sécurité de l’Etat, où il est actuellement détenu à l’isolement afin de le protéger des autres prisonniers.
« Vous devez être sévèrement puni »
« Je ne sais pas pourquoi vous avez fait ça, mais placer son genou sur le cou de quelqu’un jusqu’à ce qu’il meure est mal. Et pour ça, vous devez être sévèrement puni », a expliqué à l’ancien policier le magistrat, dont les propos sont cités par le journal. A l’occasion d’une courte intervention, Derek Chauvin a souhaité aux enfants de la victime de « réussir dans la vie », sans toutefois présenter ses excuses ni exprimer le moindre remord. De son côté, Carolyn Pawlenty, la mère de l’ancien agent, a assuré devant la cour que son fils n’était pas un raciste sans cœur. Et d’ajouter, pour le défendre : « Toutes les vies comptent, quelle que soit leur couleur de peau. » Enfin, le frère du défunt, Philonise Floyd, a été appelé à la barre. Après avoir précisé ne plus être en mesure de dormir depuis sa mort, il a réclamé « la peine maximale » contre Derek Chauvin.
Valeurs Actuelles
Japon : victime d’une attaque par balles, l’ex-Premier ministre Shinzo Abe est mort
Au Japon, l’ancien Premier ministre Shinzo Abe a été victime d’une attaque par balles, vendredi 8 juillet. Il n’a pas survécu. En début de matinée, la presse locale avait fait savoir que l’ancien Premier ministre, conduit à l’hôpital, ne présentait aucun signe de vie. Les faits se sont déroulés dans la ville de Nara, dans l’est du pays, alors que l’ex-chef de l’exécutif – âgé de 67 ans – prononçait un discours en pleine campagne électorale, d’après Le Parisien. « On a tiré sur l’ancien Premier ministre vers 11H30 (02H30 GMT) à Nara. Un homme suspecté d’être le tireur a été interpellé. L’état de santé [de la victime] est actuellement inconnu », avait fait savoir le secrétaire général du gouvernement Hirokazu Matsuno. Selon la chaîne de télévision publique NHK le suspect serait âgé d’une quarantaine d’années et une arme aurait été saisie.
« Un massage cardiaque »
Quelques heures plus tôt dans la journée, une jeune femme présente sur place avait expliqué à la chaîne NHK que Shinzo Abe prononçait son discours au moment où « un homme est arrivé par derrière ». « Le premier tir a fait le bruit d’un jouet. Il n’est pas tombé et il y a eu une grosse détonation. Le deuxième tir était plus visible, on pouvait voir l’étincelle et de la fumée », avait-t-elle ajouté ensuite. Avant d’apporter quelques précisions, auprès du même média : « Après le deuxième tir, des gens l’ont entouré et lui ont fait un massage cardiaque. »
Une source du Parti libéral-démocrate (PLD) au pouvoir qui s’était confiée à l’agence de presse Jiji avait indiqué que l’ex-Premier ministre s’était effondré et saignait au niveau du cou. « Selon une caserne de pompiers locale, [il] semble être en état d’arrêt cardio-respiratoire », avait indiqué NHK. La chaîne avait également employé un terme utilisé au Japon avant qu’un décès ne soit confirmé par un médecin, d’après Le Parisien.
Jusqu’à présent, Shinzo Abe est le Premier ministre japonais à être resté le plus longtemps au pouvoir. Ainsi, il avait été en poste en 2006, pour une durée d’un an, puis de nouveau entre 2012 et 2020. Après quoi, il avait été contraint de démissionner pour des raisons de santé.
« La France se tient aux côtés du peuple japonais »
Depuis l’annonce des événements, les réactions se sont multipliées sur la scène internationale. Après les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, la France a réagi à son tour. Emmanuel Macron s’est dit « profondément choqué par l’attaque odieuse » perpétrée contre Shinzo Abe, relaye France Info. Sur Twitter, le chef de l’Etat a adressé ses « pensées à la famille et aux proches d’un grand Premier ministre ». Et d’ajouter : « La France se tient aux côtés du peuple japonais. » Charles Michel, président du Conseil européen, a lui aussi réagi. Sur le même réseau social, le dirigeant a décrit Shinzo Abe comme étant un « véritable ami, farouche défenseur de l’ordre multilatéral et des valeurs démocratiques ». Avant de conclure : « L’UE est aux côtés du peuple du Japon et [du Premier ministre] Fumio Kishida en ces temps difficiles. Profondes condoléances à sa famille. »
Valeurs Actuelles
Melilla, l’enclave assaillie par les migrants et symbole d’une faillite européenne
Le 24 juin, à l’aube, dans les forêts du massif de Gourougou, dans le nord du Maroc, un nouvel assaut des clôtures de Melilla se prépare. La veille, de violents affrontements ont déjà eu lieu dans les collines environnantes avec la police locale. C’est alors qu’une horde de 1 500 à 2 000 migrants clandestins — principalement soudanais, tchadiens et maliens — déferle sur l’enclave espagnole de Melilla. Leur objectif : atteindre l’Union européenne. La ville autonome ibérique fait l’objet, depuis de nombreuses années, d’assauts incessants de plusieurs centaines d’illégaux maghrébins ou subsahariens.
Cette fois-ci, l’assaut est d’une rare violence. Les clandestins parviennent à s’approcher du poste-frontière de Barrio Chino, situé au sud de la clôture de la ville. Très vite, les forces de l’ordre marocaines essuient des jets de pierres. Les centaines de jeunes sont lourdement armés : bâtons, barres de fer, couteaux, crochets métalliques afin d’escalader les clôtures. Les policiers et garde-frontières font usage de gaz lacrymogène pour disperser les assaillants. Des scènes impressionnantes diffusées sur le compte Twitter du consul marocain en France (ici et ici) et sur YouTube . Sur d’autres vidéos, l’on peut également voir des policiers marocains renvoyer les pierres contre les migrants clandestins, alors amassés au pied des clôtures. Sous le poids de dizaines d’immigrés, qui tentent d’escalader les clôtures, un pan entier s’effondre brutalement.
Les ONG réclament une enquête indépendante. La classe politique dans son ensemble s’honorerait à les soutenir.
La présidence de l’UE @EmmanuelMacron quelques jours par la France. Silence assourdissant du pays des droits de l’homme pic.twitter.com/jrEc8berhq #Mellila #Maroc
— Ali SOUMARE (@alisoumare) June 27, 2022
Sur d’autres vidéos, tournées après les tentatives de pénétrations forcées du poste-frontière, des forces de l’ordre marocaines molestent des clandestins allongés au sol. Le soir même, les autorités chérifiennes font état de 76 blessés du côté des migrants, 140 parmi les forces de l’ordre, dont cinq sérieusement. Selon la préfecture de Melilla, 133 migrants sont parvenus à pénétrer sur le territoire espagnol. Un bilan définitif établi par plusieurs ONG présentes sur place fait état de 37 morts de migrants, contre 23 selon les autorités marocaines.
Face à la tragédie, les autorités cherchent à se dédouaner et assurent que plusieurs migrants clandestins sont morts en chutant de la clôture. L’Association marocaine des droits humains (AMDH) réfute cette version et dénonce que la « non-prise en charge » des blessés à Nador aurait entraîné une hausse du nombre de morts. Et de continuer : « Lorsque les migrants étaient à terre, blessés, les équipes de secours n’ont pas été mobilisées. Ils sont restés allongés les uns sur les autres pendant neuf heures, en plein soleil. »
Cet épisode ne doit pas rester impuni. Au total, 65 clandestins sont poursuivis à ce jour au Maroc pour des faits allant d’« entrée illégale sur le sol marocain » à « participation à une bande criminelle en vue d’organiser et de faciliter l’immigration clandestine à l’étranger ». Lundi 4 juillet, le premier procès de 36 d’entre eux a commencé. Une deuxième audience est programmée le 12 juillet. Le procès des 29 prévenus restants est prévu le 13 juillet.
Sánchez defiende a la policía marroquí pese a las muertes.
¿Cuándo van a defender y proteger a los agentes de la #GuardiaCivil?
Cataluña, País Vasco, Navarra, Melilla, Ceuta, Campo de Gibraltar, Canarias, Baleares…#EquiparacionYa29y30https://t.co/nJPrbvlpVU pic.twitter.com/AQEFHzA4js
— Jucil Nacional (@jucilnacional) June 30, 2022
La recherche du responsable du « drame de Melilla »
La responsabilité du « drame de Melilla », qualifié ainsi par la presse européenne, n’est toujours pas claire. Plusieurs demandes d’ouverture d’enquête ont été faites afin de faire la lumière sur les événements. Le 29 juin, des députés européens ont imploré la Commission européenne d’ouvrir une enquête afin de faire respecter le droit européen et les droits humains. Près de cinquante ONG, dont l’AMDH et l’espagnole Caminando Fronteras, ont déploré que Melilla soit un « symbole tragique des politiques européennes d’externalisation des frontières de l’Union européenne ».
Pour le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, « l’usage excessif de la force [à Melilla] est inacceptable ». La Commission de l’Union africaine, le Comité des Nations unies sur les travailleurs migrants et le Haut-Commissariat des Nations unies aux réfugiés ont aussi exigé qu’une enquête soit ouverte. Des personnalités internationales, dont le pape François, ont à leur tour déploré le manque de considération à l’égard des « migrants » à la « recherche d’une vie meilleure ».
De leurs côtés, l’Espagne et le Maroc, sous le feu des critiques, ont annoncé ouvrir des enquêtes, deux en Espagne et une au Maroc. Le 28 juin, le gouvernement du Premier ministre Pedro Sanchez s’est dit prêt à une « collaboration totale » avec les différentes enquêtes ouvertes. Et pour cause, l’affaire a débouché sur une crise politique interne. Plusieurs personnalités de gauche et d’extrême gauche n’ont cessé de crier au scandale.
Selon l’AMDH, la tragédie du 24 juin était prévisible : « Les campagnes d’arrestations, de ratissages des campements, de déplacements forcés visant les personnes en migration à Nador et sa région étaient annonciatrices de ce drame écrit d’avance. La reprise de la coopération sécuritaire dans le domaine des migrations entre le Maroc et l’Espagne, en mars 2022, a eu pour conséquence directe la multiplication des actions coordonnées entre les deux pays. »
En effet, l’Espagne, fraîchement réconciliée avec le Maroc sur la question de l’autonomie du Sahara occidental, ancienne colonie ibérique, reste prudente. Notamment sur la question des violation des droits fondamentaux des migrants. Dans un premier temps, Pedro Sanchez, en conférence de presse le 25 juin, avait assuré que « s’il y a un responsable […] ce sont les mafias qui font du trafic d’êtres humains ». Mais le Premier ministre espagnol a dû revoir ses positions le 3 juillet dans le quotidien El País en estimant que la question de la violation des droits fondamentaux doit être soumise à Rabat et non à Madrid. Toutefois, le chef du gouvernement espagnol a tempéré ses propos en soulignant que le Maroc « souffre d’une pression migratoire, pour défendre des frontières qui ne sont pas les siennes mais celles de l’Espagne » et a appelé l’Europe à exprimer sa « solidarité » à l’encontre du royaume. Le président de la ville autonome de Melilla, Eduardo de Castro, n’a pas hésité à dénoncer l’attitude du Maroc : « Cette tragédie n’a pas été causée par nous. […] Le Maroc essaie de cacher ce qui s’est passé », a-t-il assuré au quotidien espagnol La Vanguardia.
Rivaux historiques, le Maroc et l’Algérie, par leurs chancelleries interposées, se sont mutuellement accusés. Pour le Maroc, « le laxisme délibéré » de l’Algérie à l’encontre des clandestins poursuit un seul objectif, le déstabiliser. L’Algérie a dénoncé pour sa part le « massacre » perpétré par le Maroc
Fortes tensions diplomatiques en arrière-fond
Le drame de Melilla met en lumière les relations tortueuses et houleuses entre l’Espagne, le Maroc et l’Algérie. Ces derniers ont des différends diplomatiques et territoriaux avec l’Espagne. Notamment, autour de l’épineuse question de l’autonomie du Sahara occidental qui oppose depuis près de cinquante ans le Maroc, le Front Polisario (mouvement indépendantiste Sahraoui) soutenu par Alger. Tour à tour, chaque pays utilise l’autre pour infléchir la position adverse.
À Madrid, dès que des clandestins prennent d’assaut leurs côtes ou enclaves (Ceuta, Melilla, Alicante, Murcie, Almeria, îles Baléares et Canaries), Rabat et Alger sont soupçonnées d’être à la manœuvre. Fâchée que l’Espagne ait conclu un accord avec le Maroc sur le Sahara occidental, l’Algérie aurait, selon les informations du quotidien espagnol El Mundo, fortement assoupli ses contrôles aux frontières afin de laisser passer des clandestins. Autre représaille : Alger a suspendu début juin un traité de coopération avec Madrid.
Malgré leurs récents rapprochements, l’Espagne se méfie toujours du Maroc. Outre les problèmes d’immigration illégale et les manques de moyens et de soutiens de l’UE pour y faire face, ce qui inquiète le président de la ville autonome de Melilla, Eduardo de Castro, ce sont les « prétentions annexionnistes du Maroc ». Le 19 décembre 2020, Saad Eddine El Othmani, alors Premier ministre du Maroc, avait déclaré lors d’une interview que la souveraineté du Maroc sur « Ceuta et Melilla est une question qui doit s’ouvrir ».
Sur les réseaux sociaux, Eduardo de Castro milite pour que Melilla et la ville de Ceuta, située à l’est de Tanger, soient explicitement protégées par l’OTAN, ce que le sommet de l’Alliance atlantique à Madrid la dernière semaine de juin, a refusé de faire malgré l’insistance de l’Espagne. Le ministre des Affaires étrangères espagnol, José Manuel Albares s’est malgré tout voulu rassurant le 4 juillet dans les colonnes de La Vanguardia : « Cela fait quarante ans que nous sommes dans l’Alliance atlantique et je n’ai jamais vu la protection de Ceuta et Melilla être mise en doute. » En attendant, les deux enclaves espagnoles continuent à être prises d’assaut.
Valeurs Actuelles
Suède : un mort dans une attaque au couteau lors d’un événement politique
C’est une terrible attaque qui s’est déroulée mercredi 6 juillet sur l’île de Gotland, en Suède. Comme l’explique La Croix, un homme armé d’un couteau s’est introduit dans un événement politique annuel et a mortellement poignardé une femme à Visby, la seule ville de l’île. Une triste nouvelle confirmée par Fredrik Persson, chef de la police de Gotland : « Malheureusement, je peux vous annoncer qu’une femme a succombé à ses blessures », a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse. Les faits se sont déroulés vers 14h, heure locale, au milieu d’une foule et de représentants politiques rassemblés pour l’occasion. Un fait-divers survenu « dans un lieu très public, où il y avait beaucoup de monde » et où le bilan aurait pu être encore plus lourd, indique le quotidien.
Un motif politique ?
La victime est une femme sexagénaire qui n’a pas survécu à cette sordide agression. Après cette agression sanglante, un homme de 33 ans a été arrêté par la police et une enquête a été ouverte. Les enquêteurs devront déterminer le mobile du suspect ainsi que ses antécédents, la piste d’un motif politique étant envisagée sans être officiellement confirmée. Selon le journal Expressen, le trentenaire soupçonné de meurtre serait lié à un groupe néo-nazi suédois. Là encore, l’information n’est pas confirmée et l’enquête tentera de faire toute la lumière sur cette terrible affaire.
Valeurs Actuelles
L’Allemagne veut régulariser les réfugiés déboutés du droit d’asile
Mercredi 6 juillet, l’Allemagne a adopté un projet de loi en faveur des réfugiés. Comme le rapporte Le Figaro, le texte a pour but de régulariser des personnes immigrées sur le territoire allemand, et qui ont été déboutées par le droit d’asile. 130.000 personnes devraient ainsi bénéficier de ce système approuvé par le gouvernement d’Olaf Scholz. Elles pourront entre autres obtenir un permis de séjour d’un an, période durant laquelle des preuves devront être faites en matière d’intégration sociale et financière. Si à l’issue de cette année test, les conditions nécessaires sont réunies, les étrangers pourront obtenir un titre de séjour définitif.
Des conditions sine qua non
Pour obtenir ce droit, les étrangers devront néanmoins respecter quelques règles, comme vivre en Allemagne depuis au moins cinq ans. « Ces personnes, qui ont trouvé leur cadre de vie en Allemagne (…) doivent se voir ouvrir une perspective en matière de droit de séjour », indique le texte du ministère de l’Intérieur, cité par le quotidien. Celui-ci souligne l’importance du dispositif pour aider les réfugiés à « se voir offrir une chance de réunir les conditions nécessaires à un séjour légal ». Pas assez selon plusieurs association pro-immigration qui estiment que même si « l’objectif est bon et juste (…) le changement de paradigme annoncé par la coalition n’est pas encore en vue ». Reste à savoir si une fois mise en place concrètement, la loi sera applicable et appliquée, et quel en sera le bilan.
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Terres agricoles : la Safer au cœur du scandale
Dans le vaste paysage agricole français, c’est le premier maillon de la chaîne. Celui qui donne le feu vert à un agriculteur pour acheter un champ à cultiver, une parcelle pour élever ses poules ou ses canards, ou même un bâtiment agricole. Créées dans les années 1960, les Safer (sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural) avaient pour mission de réorganiser l’agriculture, de favoriser l’installation de nouveaux paysans et de maîtriser les prix des terres. Une mission « trop large, et largement dévoyée depuis », selon l’avocat Me Bernard Mandeville, qui place aujourd’hui les Safer au cœur d’un scandale de prise illégale d’intérêts et d’abus de pouvoir.
Comment procèdent les Safer ? Quel est réellement leur pouvoir de décision ? Pour le mesurer, rien de mieux que d’assister à un comité technique chargé d’attribuer des terres. Rendez-vous est pris avec la Safer de Normandie, le matin du 15 juin. À la chambre d’agriculture, à Bois-Guillaume (Seine-Maritime), une vingtaine de représentants du monde agricole se retrouvent dans un confortable auditorium. La plupart n’ont pas eu loin à aller, la chambre d’agriculture étant installée sur le même site que la Safer, le Crédit agricole, Groupama, la FNSEA, les Jeunes Agriculteurs. De quoi créer des liens étroits. Les autres membres, la Confédération paysanne, le Conseil des chevaux de Normandie, la fédération des chasseurs, la métropole du Havre, les notaires de Normandie… viennent d’à peine plus loin. « Comme dans chaque Safer, tout ce petit monde se connaît, se côtoie, dîne et chasse ensemble », commente le député européen et avocat Gilbert Collard, qui dénonce un « système mafieux, qui n’est pas contrôlé et qui fait le jeu des amitiés locales ».
Après un café d’accueil, le comité étudie le dossier d’ « un exploitant qui nous a fait confiance pour vendre sa ferme », nous explique Xavier Girard, directeur adjoint de la Safer. Une propriété de 48 hectares avec des bâtiments agricoles, expertisée 914 350 euros. Treize candidats se sont portés acquéreurs. Les jeunes agriculteurs sont prioritaires. La candidature d’un jeune de 26 ans est étudiée. « A-t-il un accord bancaire de financement ? », demande un membre. « Non, mais ce n’est pas une obligation », lui répond un autre. Première surprise. « Des terres attribuées par la Safer à des jeunes non solvables à qui le Crédit agricole [membre de la Safer, NDLR] accorde quand même des prêts, j’en ai vu plusieurs dans ma vie d’avocat. Et puis, trois ou quatre ans après, l’agriculteur met la clé sous la porte et la banque saisit les terres et les rachète à bas prix », dévoile Gilbert Collard. Ambiance.
Après vingt minutes de débats – la fédération des chasseurs demande notamment à conserver un droit de passage sur la propriété -, le vote intervient à main levée. Seize voix pour ce jeune agriculteur, aucune contre, deux abstentions. Me Guillaume Grenet, représentant du conseil régional des notaires, s’agace : « Je demande l’annulation du vote de mon voisin. » On s’étonne. Pourquoi donc ? « C’est le suppléant de Jean-Jo Roussignol, représentant de la Confédération paysanne, qui est lui-même vendeur des terres », nous explique-t-on. Gilbert Collard a raison, un terrible entre-soi. « Le suppléant aurait pu avoir l’élégance de sortir de la séance », glisse l’un. « Ce n’est pas une obligation légale », lui répond un autre. Les terres sont attribuées comme attendu à l’agriculteur ayant recueilli la quasi-unanimité. On comprend vite qu’un paysan qui n’a pas d’appui dans le comité Safer n’a aucune chance de remporter le dossier.
Complexification volontaire des dossiers
Outre les petits arrangements entre amis, ce sont les techniques de complexification des structures qui rendent difficile l’accès à la vérité. « C’est comme à l’Union européenne, personne n’y comprend rien et cette complexification volontaire fait que seuls les spécialistes maîtrisent les dossiers. Or ces spécialistes font partie des Safer ou des chambres d’agriculture… », poursuit Gilbert Collard. Et l’avocat d’asséner : « C’est la mise en coupe réglée du patrimoine agricole français. »
Rentrons dans le dispositif juridique. Direction, cette fois, Paris, rue Drouot, au cabinet d’avocats Lachaud-Mande-ville-Coutadeur. Quel que soit le bien agricole, les notaires ont l’obligation d’informer la Safer de tout projet de vente. Elle peut, dans un délai de deux mois, exercer un droit de préemption, avec ou sans révision de prix. Elle peut aussi acheter des terres à l’amiable ou jouer le rôle d’intermédiaire entre le vendeur et un acheteur en lançant un appel d’offres. « Dans la plupart des cas, elle monnaye la renonciation au droit de préemption contre le fait que la transaction immobilière lui soit confiée », nous explique Me Mandeville. Avec un argument de poids : toutes les cessions effectuées par une Safer sont exonérées de droits d’enregistrement, autrement dit des frais de notaire (5 % au maximum).
Mais rien n’étant jamais gratuit, la Safer applique un barème variable de “prestations”. Le taux de la Safer Normandie est de 6 % hors taxes si le bien est cédé à un jeune exploitant, sinon 7 %, auxquels s’ajoutent divers frais de dossier. Il peut s’envoler au-delà dans d’autres Safer. Et notre avocat de prendre l’exemple de deux agricultrices qui avaient pour projet de reprendre une ferme de 30 hectares dans le Languedoc-Roussillon, en vue de la diviser en deux exploitations distinctes. Leur notaire en avertit la Safer qui aussitôt menace de préempter le bien si elle n’obtient pas une promesse unilatérale de vente. Et plus encore, exige une commission de 12 % du montant de la transaction. Du jamais-vu dans l’immobilier !
« Des dossiers à charge contre les Safer accusées d’ingérence permanente et qui se montrent invasives et agressives, j’en ai des dizaines », confie le juriste. Il cite pêle-mêle une personne âgée qui voulait vendre un terrain près d’Alençon à une voisine éleveuse de chevaux. En plein confinement, la petite dame reçoit la visite de la Safer qui menace de préempter le terrain si elle ne lui confie pas une promesse de vente unilatérale.
Attaquer la Safer en justice, c’est se condamner dans les affaires futures
Ou encore, en Isère, un propriétaire confie la vente d’un grand étang de 18 hectares à une agence immobilière qui trouve un acquéreur pour 620 000 euros. La promesse est bloquée, la Safer menaçant de faire intervenir des associations écologistes afin de paralyser la vente. L’affaire a été confiée à l’avocat. « En réalité, peu de propriétaires osent attaquer la Safer en justice car se mettre à dos le gendarme des transactions, c’est se condamner dans les affaires futures. C’est pour cela que le scandale n’éclate pas », lâche l’avocat.
Voilà pour le pouvoir d’intimidation de l’institution. Mais, plus grave, il y a les transactions illicites avec prise illégale d’intérêts. À Cosne-sur-Loire (Nièvre), Thierry Saint-Cerin dirige un centre équestre. En face de sa propriété, une parcelle de 2,4 hectares qu’il souhaitait acquérir pour sa fille, jeune agricultrice. Le terrain a été vendu sans publicité. « Non seulement on s’est fait souffler le terrain en toute illégalité, mais on a appris que les acquéreurs avaient le projet d’y installer un gros méthaniseur », explique le propriétaire du centre équestre. Les acquéreurs ? Quatre associés, dont Cyrille Forest, le président du comité de la Safer de la Nièvre, réunis dans une société, Val de Loire Biogaz, qui entend transformer 10 000 tonnes de déchets par an. Pour permettre les va-et-vient des camions, les associés ont aussi acheté un bois de 1, 5 hectare, toujours sans publicité et alors que la loi indique que, pour toute parcelle inférieure à 4 hectares, le propriétaire limitrophe est prioritaire à l’achat. « Tout est magouille. Ce fameux Cyrille Forest, c’est un Napoléon, un César… », estime Thierry Saint-Cerin. On comprend à mi-mot que la municipalité est, elle aussi, et comme souvent, à la botte de la Safer. « En réunion à la mairie, en présence du sous-préfet, Cyrille Forest m’a dit : je suis intouchable, j’ai décidé que cette opération se ferait, elle se fera », dit-il. Il l’attaque en justice sur l’installation du méthaniseur qui, comble du comble, se situe à 50 mètres de son exploitation alors que la nouvelle législation applicable à partir du 1er janvier 2023 prévoit une distance minimale de 200 mètres. « Sur le bois, on a juridiquement cinq ans pour se retourner », lâche-t-il. Interrogé par Valeurs actuelles, Cyrille Forest n’a pas souhaité s’exprimer.
Dans la Nièvre, chantage et prise illégale d’intérêts
Restons dans la Nièvre, un autre témoignage, celui d’un agriculteur retraité. Il ne décolère pas, analysant que toutes les difficultés de son affaire n’ont eu d’autre but que de le contraindre à un échange inégal au profit d’un dirigeant de la Safer de Bourgogne-Franche-Comté. À la suite de la libération (pour cause de décès) d’une vingtaine d’hectares de terres attenantes, libres de tout fermage, les jeunes repreneurs de son exploitation forment le vœu de les acquérir. Ils se mettent d’accord sur le prix avec l’héritier du propriétaire décédé, signent un compromis de vente et saisissent leur notaire qui notifie le projet de vente à la Safer, comme la loi l’impose. Mais, là, surprise, les repreneurs reçoivent la visite de la Safer qui menace de préempter les terres et de les évincer de la vente s’ils ne leur confient pas la transaction à l’amiable. Les terres leur sont finalement attribuées par le comité technique mais sous condition : « La Safer a fait savoir que l’opération était bloquée, sauf si les repreneurs acceptaient d’échanger la jouissance d’une de mes parcelles de 4, 5 hectares contre un terrain d’un dirigeant de la Safer de 2 hectares, et également que les membres de ma famille et moi-même lui vendions un terrain de 30 ares », confie l’agriculteur retraité. Allons donc, presque 5 hectares au total contre 2 !
Il appelle alors un de ses amis, haut fonctionnaire ayant travaillé en préfecture. Ce dernier, au cours d’une réunion, intervient auprès de la direction de la Safer et mentionne explicitement le délit de “prise illégale d’intérêts”. Le jeu d’intimidation se retourne alors et la Safer abandonne ses prétentions. « J’aurai mis plus d’un an pour obtenir gain de cause et obtenir un échange équitable, mais pendant ce temps, l’argent de mes repreneurs destiné à la transaction était bloqué chez le notaire », dit notre homme. Il ajoute également : « Lors de notre échange de propriété chez le notaire, nous avons eu la surprise d’apprendre que la parcelle que j’ai récupérée était hypothéquée ! » Le pot de fer contre le pot de terre.
Les déclarations des agriculteurs spoliés jettent aussi le trouble sur le chantage qui accompagne les transactions. La Safer peut exiger un cahier des charges drastique sur l’usage agricole du bien : elle a un droit de regard sur le bail pendant une durée définie (dix ans minimum). « Ce qui veut dire que vous ne pouvez pas louer les terres à qui voulez, ni choisir votre futur fermier. Vous êtes en liberté contrôlée pendant une dizaine d’années… », reprend Me Mandeville. « L’Ancien Régime était moins cruel avec les paysans », ajoute Gilbert Collard. Si vous voulez résilier le bail et reprendre l’exploitation en propre, vous devez avoir l’accord de la Safer. Et, attention, si vous ne respectez pas le cahier des charges, la Safer peut vous obliger à abandonner votre bien en déclenchant une “procédure de délaissement”. Enfin, bouquet final, le droit de préférence, qui impose, en cas de revente du bien, de confier à nouveau la transaction à la Safer. Nouveau mandat, nouvelles commissions… : la boucle est bouclée.
Un système financier “opaque”
Dès lors, on comprend mieux l’affirmation, il y a peu, du président de la Fédération nationale des Safer, Emmanuel Hyest, dans un entretien à la France agricole : « Est-ce que vous nous avez déjà entendus nous plaindre d’un manque d’argent ? » Comme le souligne un rapport de la Cour des comptes, le système financier des Safer est « opaque » car il n’existe pas de comptabilité analytique. Ce même rapport estimait que 70 % des transactions se passent en dehors des missions pour lesquelles les Safer existent. Au grand dam des propriétaires fonciers… et des contribuables. « À l’heure où le pays croule sous 3 000 milliards de dettes, le maintien de la Safer, qui prive l’État des droits d’enregistrement et qui ruine nos agriculteurs, pose question », conclut Bruno Ronssin, qui fut longtemps directeur général de la Fédération nationale de La Propriété privée rurale. Et de s’étonner que, depuis vingt ans, aucun gouvernement de droite ou de gauche ne se soit saisi du problème.
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« Souveraineté », « protection des paysages » : agriculteur, un métier d’avenir ?
À la tête depuis peu de 120 hectares de céréales situés à Noizay, au sud de l’Indre-et-Loire entre Tours et Loches, Louis Boyer n’aurait jamais imaginé faire un autre métier que celui de son père Richard, exploitant d’une parcelle voisine de près du double de surface. Le jeune agriculteur, qui n’a pas obtenu son BTS agricole, s’est lancé seul dans l’aventure entrepreneuriale en 2020 où il a racheté une première exploitation de 60 hectares. En mai 2021, il a repris la même quantité de terres agricoles à son oncle toujours dans le secteur. À la clé, un endettement sur 20 ans pour racheter les terres mais aussi le matériel agricole. « Fils d’agriculteur, j’ai toujours été baigné dans le travail sur l’exploitation familiale où je vis encore. Certes, c’est compliqué de faire ce métier si on n’a pas baigné dedans dès son plus jeune âge, reconnaît Louis Boyer. Pour autant, la démarche est loin d’être impossible pour de nouveaux entrants. »
Laurence Bouju-Becherel, chargée du pôle Développement-gestion de la Chambre d’agriculture d’Indre-et-Loir confirme cette affirmation du jeune agriculteur. « Les exploitations agricoles sont des entreprises comme les autres, explique la responsable. Dans ce cadre, notre mission est d’accompagner les candidats qui ne sont pas issus du monde paysan, et ils sont de plus en plus nombreux ». Les jeunes “hors cadres familiaux”, selon le jargon technique de l’organisme consulaire, représenteraient désormais 50 % des dossiers de reprise dans le département. Parmi les outils d’attractivité déployés par la Chambre d’agriculture d’Indre-et-Loire, figure notamment le Rallye annuel des fermes à reprendre. Reste qu’avec 100 installations au total chaque année, le renouvellement des exploitations, environ 3 700 en Indre-et-Loire, n’est pas assuré. A fortiori avec le départ en retraite de 20 % des agriculteurs tourangeaux à l’horizon 2026.
Des avantages et des freins
Ce déficit s’explique par plusieurs paramètres. Le prix de l’hectare reste d’une part élevé, entre 6 000 et 9 000 euros pour les céréales en région Centre-Val de Loire. « Il reste élevé pour les primo-accédant, regrette Louis Boyer. Et la baisse n’est pas prévue, malgré les tentatives de régulation de la Safer, en raison du grossissement des exploitations. » Comme l’industrie et le commerce, l’agriculture n’échappe pas à la concentration des entreprises. « Pour pallier en partie la capacité d’investissement souvent restreinte des jeunes prétendants, des dotations émanant de l’État et de la région leur sont allouées », assure Laurence Bouju-Becherel. Les aléas climatiques, inhérents à la profession, constituent d’autre part un frein. Enfin la fluctuation du prix des récoltes en fonction de la conjoncture internationale est également source d’inquiétude. Le cours de la tonne de blé a ainsi grimpé de 150 à 385 euros depuis la fin de la crise sanitaire et le conflit en Ukraine. « Une hausse positive pour notre activité mais qui peut refluer en quelques semaines. Nous sommes évidemment tributaires de moult éléments imprévisibles, constate Louis Boyer. Il faut savoir faire preuve à la fois d’optimisme et de sang-froid. » Pour sécuriser au minimum son modèle, l’exploitation cultive donc, outre le blé et le colza, les semences de maïs dont le prix à l’hectare est au contraire garanti.
A contrario, le métier de paysan comprend aussi d’indéniables atouts. En premier lieu, l’autonomie et la vie dans la nature. Contrairement à une idée fréquemment reçue, l’agriculture n’est pas non plus systématiquement synonyme de difficultés économiques. « De nombreux jeunes agriculteurs gagnent correctement leur vie », se félicite Laurence Bouju-Becherel. Louis Boyer acquiesce. Il se dégagera cette année un salaire compris entre 15 000 et 20 000 euros, avec, il est vrai, l’avantage de vivre toujours dans la ferme familiale. Le rôle décisif des agriculteurs en matière d’alimentation de la population et d’aménagement du territoire doit enfin être mieux mis en avant pour encourager les vocations, selon Laurence Bouju. « À tous points de vue, le métier souffre d’une méconnaissance de la part des jeunes générations, notamment concernant son rôle essentiel pour la souveraineté et la protection des paysages français », explique-t-elle. Une lacune qu’une communication accrue des pouvoirs publics pourrait combler si elle était réellement mise en œuvre. L’enjeu est de taille : stopper enfin la baisse continue de la population agricole française qui ne comptait plus en 2021 que 400 000 âmes.
Valeurs Actuelles
Pour le président des agriculteurs de Seine-Maritime, « on entend peu parler d’agriculture durant la campagne présidentielle »
L’agriculture n’est pas au centre de cette élection présidentielle. Mardi 29 mars, alors que se tient le congrès de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) à Besançon, le patron de son antenne normande, Patrice Faucon, déplore au micro de France Bleu Normandie le manque d’intérêt pour la question agricole dans le débat présidentiel. « On entend peu parler d’agriculture, la crise sanitaire et la crise en Ukraine ont pris beaucoup de place », explique-t-il. Pourtant, selon lui, « on sent un changement parce que l’on a une épée de Damoclès au-dessus de la tête, ce sont les pays du Maghreb, si la crise [en Ukraine] dure, on risque d’avoir de la famine dans ces pays-là. »
Grand oral agricole pour six candidats
Patrice Faucon explique que cette crise ukrainienne a radicalement changé la donne quant à la perception de la question agricole : « On était avant sur une position que l’alimentation n’était plus un problème, on était plutôt sur une position européenne de décroissance de production, alors que nous, on a toujours prôné qu’il fallait produire », analyse-t-il. Toutes ces questions seront probablement au menu du grand oral que passeront six candidats à l’élection présidentielle mercredi 30 mars devant la FNSEA : Emmanuel Macron, Eric Zemmour, Marine Le Pen, Fabien Roussel, Jean Lassalle, et Valérie Pécresse.
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Dette publique française : la faillite se rapproche
C’est désormais acquis : la barre des 3 000 milliards d’euros de dette sera bientôt dépassée, tout comme celle des 120 % du PIB. Au plus tard d’ici à la fin 2022. Depuis le début 2020, notre dette publique a d’ores et déjà explosé de 526,9 milliards d’euros. Et tout ça pour quoi ? Pour une hausse du PIB de 95,8 milliards d’euros, inflation comprise. Oui, vous ne rêvez pas : pour obtenir une hausse du PIB de seulement 95,8 milliards d’euros, l’État français au sens large a augmenté sa dette de près de 527 milliards d’euros. Depuis le troisième trimestre 2017, le grand écart entre ces deux variations donne également le vertige : + 630,1 milliards d’euros pour la dette publique, contre + 256,9 milliards d’euros pour le PIB.
Avec la dette, pas de croissance
À l’évidence, il aurait été difficile de faire pire. Mais ce n’est malheureusement pas tout. En effet, dans la mesure où l’inflation devient incontrôlable, la flambée de la dette publique est toujours incapable de relancer la croissance. Bien au contraire. Ainsi, en juin, les perspectives d’activité ont encore fortement baissé. Les indices Insee du climat des affaires et ceux des directeurs d’achat sont sans équivoque : le glissement annuel du PIB français va tendre vers zéro au cours des prochains trimestres. Encore plus inquiétant, l’indice Insee de confiance des ménages a encore fortement baissé en juin 2022. Avec un niveau de désormais 82, il se situe 8 points en deçà de son plancher du printemps 2020 en plein confinement généralisé, et 6 points sous son précédent plus bas de la crise des “gilets jaunes”. Pour retrouver un niveau inférieur, il faut remonter à 2013, c’est-à-dire en pleine crise de la dette publique européenne et en période de graves risques d’attentats.
Le chômage suivra
Partant, il ne faut pas se voiler la face : la France devrait tomber en récession sur l’ensemble du premier semestre 2022 et certainement au-delà, ce qui se traduira par plus de chômage, plus de déficit… et plus de dette. Après une légère accalmie depuis quelques jours en correction de la flambée des semaines précédentes, les taux d’intérêt des obligations d’État vont encore nettement augmenter tant en France que dans l’ensemble de la zone euro. Après être passé de – 0,4 % en janvier 2021 à 2,4 % courant juin 2022, le taux d’intérêt des obligations de l’État français à dix ans pourrait bientôt avoisiner les 4 %, ce qui se traduira par un surcoût de la charge d’intérêts de la dette publique française d’environ 300 milliards d’euros sur dix ans, donc en moyenne 30 milliards d’euros par an.
Les investissements des entreprises, la consommation des ménages, le secteur de l’immobilier et les marchés boursiers en prendront évidemment ombrage, comme le montrent les évolutions récentes tant d’un point de vue économique que boursier. Quant à notre épargne, elle demeure menacée par tous ces excès, mais aussi par la tentation toujours très forte de l’État français d’encore augmenter les impôts et taxes qui pèsent sur l’épargne et le patrimoine des Français.
* Marc Touati est économiste et président d’Acdefi. Son livre à paraître en septembre : “Reset II, bienvenue dans le monde d’après”.
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Dette publique : la Cour des comptes demande au gouvernement davantage de crédibilité
L’État a « atteint la cote d’alerte sur les finances publiques », déclarait Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, le 27 juin sur BFMTV. Une phrase qui fait écho à une déclaration faite en 2007 par François Fillon, alors Premier ministre, qui avait dit : « Je suis à la tête d’un État en faillite ». Dans deux rapports publiés coup sur coup, l’un sur Le budget de l’État en 2021 et un autre sur La situation et les perspectives des finances publiques, la Cour des comptes dresse un tableau plutôt sombre des finances publiques, montrant, en effet, que la côte d’alerte a été dépassée et qu’il est temps que les choses changent.
La dépense publique se porte bien
Il ressort du premier rapport de la haute autorité de la rue Cambon qu’en 2021, les dépenses ont filé bon train ; elles ont augmenté de 37 milliards d’euros, après une hausse enregistrée de 54 milliards un an plus tôt ; elles étaient alors dues aux mesures d’urgence pour répondre à la crise sanitaire. Certes, ce type de dépenses s’est poursuivi l’année dernière, auquel se sont ajoutée des dépenses de relance. Mais la cour des comptes constate aussi que « les dépenses du budget général hors mesures de soutien et de relance ont connu en 20231 une progression rapide de 17,6 milliards (+5,1 %) à périmètre constant ». Un dérapage du en partie à l’indemnité inflation (3,3 milliards), à la montée en charge de la loi de programmation militaire (2,7 milliards) et à la hausse de ma charge d’intérêts de la dette (2 milliards).
Si l’année dernière, les recettes fiscales ont bénéficié du rebond de l’économie (+ 39,7 milliards par rapport aux prévisions), elles ont permis une légère baisse du déficit, porté à 90 % par l’État car c’est lui qui finance les mesures de relance. Mais il reste toujours à un niveau (très) élevé à 170 milliards d’euros. La Cour des comptes s’est livrée à un calcul intéressant : « Les recettes de l’exercice ne couvrent qu’à peine 60 % des dépenses. Ainsi, à compter du début du mois d’août 2021, l’État a financé ses dépenses par un accroissement de sa dette. » Ce qui inquiète fortement la haute autorité car la charge de la dette dépend bien évidemment de la hausse des taux : « L’Agence France Trésor estime qu’une hausse d’un point des taux d’intérêt renchérirait la charge d’intérêts de 2,5 milliards la première année, 6,1 milliards la deuxième année et 29,5 milliards à l’horizon de 10 ans. L’impact de ce choc à un horizon de 10 ans est ainsi nettement plus élevé que celui estimé fin 2019 (+ 21,2 milliards) », relève la Cour des comptes. On comprend mieux, dès lors, la sortie de Bruno Le Maire.
Des incertitudes importantes pèsent sur les prévisions de déficit public pour 2022
L’institution présidée par Pierre Moscovici s’est ensuite intéressée à l’année 2022, en rappelant, au passage, « la dégradation sans précédent des finances publiques avec la crise sanitaire ». Pour elle, les trois années de croissance enregistrées entre 2017 et 2019 (en moyenne, de 2 %), n’ont pas été suffisamment mises à profit pour redresser l’état des finances françaises. Les premières attaques ne tardent pas sur la gestion des finances publiques ; la Cour des comptes constate « des incertitudes importantes pesant sur les prévisions de déficit public pour 2022 ». En cause, des dépenses plus élevées pour continuer à compenser les boucliers tarifaires, notamment pour l’énergie, pour tenir comptes des revalorisations des pensions et des traitements des fonctionnaires, opinément annoncées avant l’élection présidentielle et pour absorber l’impact de l’inflation sur la charge d’intérêt de la dette. Et cela sans compter la poursuite des effets du conflit russo-ukrainien sur l’économie française.
Le problème, comme le remarque la Cour des comptes, c’est que « la France se situe au sein de la zone euro dans le groupe des pays avec un taux d’endettement et un solde structurel élevés, comme l’Italie, l’Espagne ou la Belgique ». D’où un écart de notre pays avec ceux où l’endettement est compris entre 60 et 80 % de leurs PIB. Pour l’institution, il s’agit dorénavant de construire une loi de programmation réaliste, « là où les trajectoires passées se sont révélées en moyenne trop optimistes ». Dont acte.
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Quand l’antiquaire Bernard Tapie ne bluffait pas
« L’art n’est pas un mensonge », affirmait Gustave Flaubert. Durant toute sa vie, Bernard Tapie a érigé le mensonge en art, mais ses collections d’art sont, elles, bien réelles. Pendant plus de trente ans, il s’est patiemment constitué un petit musée dans le magnifique hôtel de Cavoye, situé 52, rue des Saint-Pères, en plein cœur de Saint-Germain-des-Prés. Le 6 juillet, les objets d’arts qui le meublent seront proposés lors d’une vente judiciaire aux enchères publiques, en exécution d’une ordonnance du tribunal de commerce de Bobigny dans le cadre de la liquidation judiciaire prononcée à l’encontre de Bernard Tapie.
L’État espère ainsi recouvrer une (infime) partie des dettes que l’homme d’affaires, décédé le 3 octobre 2021, a laissées dans l’affaire de l’arbitrage de son litige avec le Crédit Lyonnais. Ce jour-là seront proposés 180 lots (tableaux anciens, mobilier et objets d’art, art asiatique, étoffes et tissages, tapis). Cette vente, intitulée “Collection Bernard Tapie, une passion française”, devrait attirer des investisseurs fortunés du monde entier, les passionnés d’art et des curieux, venus là pour admirer ces objets des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles et pénétrer dans l’intimité d’un homme qui, durant sa vie, a exacerbé les passions, en bien comme en mal.
Valeurs actuelles a eu la chance de rencontrer Patrick de Buttet, un expert de renommée mondiale choisi par le commissaire-priseur chargé de la vente, Me Estelle NGuyen-Hong, de la maison Artus Enchères ; elle s’est spécialisée dans les procédures collectives (liquidations judiciaires, sauvegardes, redressements…). Patrick de Buttet, habitué à évaluer l’intérieur des grandes propriétés et châteaux de France, a donc répertorié une partie des objets d’art présents dans ce lieu chargé d’histoire — inscrit aux Monuments historiques, cet hôtel particulier a été construit en 1630 pour Paul Bailly, aumônier de Louis XIII — devenu la demeure familiale de Bernard Tapie ; en 1986, il l’avait acheté à Hubert de Givenchy. Les tableaux ont, eux, été confiés à René Millet, qui a été formé par un autre expert mondialement reconnu, Éric Turquin.
“Un enfant de la balle, parti dans la vie sans le sou”
L’ensemble de la collection de Bernard Tapie est expertisé au minimum à 5 millions d’euros, mais la vente pourrait bien rapporter deux fois plus, si l’on se fie à la vente aux enchères de la collection personnelle du couturier Hubert de Givenchy, organisée par la maison Christie’s du 14 au 17 juin. Les estimations les plus basses tablaient sur une cinquantaine de millions d’euros. Les 800 lots de première importance (mobilier, sculptures et tableaux) sont finalement partis pour 114 millions d’euros.
« J’avais croisé Bernard Tapie une ou deux fois à la Biennale des antiquaires ; c’est un homme qui s’intéressait certes à l’art, se souvient Patrick de Buttet. Mais autant Hubert de Givenchy était un personnage hors du commun, raffiné, ayant une connaissance parfaite de l’art, autant Bernard Tapie était un enfant de la balle, parti dans la vie sans le sou. » Notre expert poursuit : « Je crois qu’il voulait absolument ressentir comment pouvait vivre un des grands de la noblesse française au XVIIIe siècle ; il a donc acheté un hôtel particulier qu’il a meublé à la manière du XVIIIe siècle. » Bernard Tapie voulait donc s’entourer des plus beaux objets d’art, mais il a vite compris — sans doute aussi parce qu’il n’y connaissait pas grand-chose — qu’il devait être aidé ; il s’est alors fait conseiller, toute sa vie durant, par Bernard Steinitz, un des plus grands antiquaires de Paris.
Des factures disparues bien opinément
Il y a un mois et demi, Patrick de Buttet a réalisé l’expertise. Elle n’a pas été chose aisée, une (sacrée) épreuve : « J’ai visité la demeure de Bernard Tapie telle qu’elle était à son décès. J’ai ressenti beaucoup d’émotion chez Mme Tapie qui, dans une épreuve épouvantable, celle d’une expertise judiciaire, a su rester d’une grande dignité. Je me suis rendu compte qu’elle adorait cet intérieur, non pour les sommes importantes dépensées par son mari, mais pour son allure. »
Souvent, et aussi parce que la quasi-totalité des factures avait disparu — bien opinément ou inopinément au gré des affaires juridiques de Bernard Tapie —, l’évaluation des pièces s’est transformée en une véritable enquête policière, obligeant notre expert à se plonger dans l’histoire de France. C’est le cas d’un lustre à huit bras de lumière du XVIIIe siècle, estimé entre 130 000 et 150 000 euros.
Des ployants sans doute réalisés pour la reine Marie-Antoinette
Remarquable, rarissime… les adjectifs ne manquent pas pour cet objet attribué au fondeur et ciseleur (mais aussi ébéniste) André-Charles Boulle. « Qu’est-ce qui me permet de l’affirmer ?, demande Patrick de Buttet. C’est difficile, même si on voit tout de suite qu’il provient d’une grande maison. » Seule certitude, ce lustre provenait du château de La Roche-Guyon. « Je me suis donc intéressé à son histoire et à un moment je me suis dit “bingo !”, poursuit-il. J’ai appris que François VIII de La Rochefoucauld avait épousé Madeleine-Charlotte Le Tellier, fille du marquis de Louvois, ministre de Louis XIV et surintendant des Bâtiments du roi ; or, André-Charles Boulle était justement attaché à la manufacture des Gobelins et fut premier ébéniste de la maison du roi. Louvois est en fait intervenu plusieurs fois pour intercéder entre des clients et l’ébéniste, souvent en retard dans la remise de ses commandes. » Autre raison, un modèle similaire de lustre, aux ciselures identiques, réalisé (et non plus attribué) par le maître fondeur, est exposé au musée du Louvre. Dès lors, tous les indices étaient réunis pour que ce lustre provienne des ateliers d’André-Charles Boulle. « Tout collait, c’est aussi ça, l’histoire de l’art », résume l’expert.
La collection contient d’autres objets au destin aussi extraordinaire et qui se sont surtout révélés être d’excellentes affaires quand Bernard Tapie les a acquis.
Figurent notamment parmi les lots proposés à la vente une paire de ployants en X (lot 56). Bon, d’accord, il y a des éclats à la dorure et la garniture en velours de soie rouge à passementerie est en assez mauvais état, mais ils devraient quand même partir au minimum entre 180 000 et 200 000 euros. Ils sont attribués à la dynastie de menuisiers et ébénistes Foliot, plus précisément à Nicolas-Quinibert et Toussaint, et auraient été réalisés pour la future reine Marie-Antoinette.
« Je les ai trouvés le long d’un mur du salon », se souvient l’expert. Selon des amis de la famille, même le chien Boboy s’allongeait dessus.
“L’art, c’est le plus court chemin de l’homme à l’homme”
Après des semaines de travail, Patrick de Buttet a découvert qu’ils avaient été achetés, le 31 octobre 1987, pour la somme de 93 500 dollars chez Sotheby’s à New York. « Ce qui est fou, c’est qu’à l’époque, ces ployants ont été vendus sans en préciser la provenance ; ils auraient valu sinon beaucoup plus cher, explique-t-il. Heureusement, on peut compter aussi sur le génie des grands marchands d’art, dont certains ont un vrai un flair de labrador : ils sont capables de deviner, sans se tromper, quelle est leur provenance. Je suis persuadé que Bernard Steinitz est en fait à l’origine de cette découverte ; c’était un génie de l’identification des pièces rares. » Des musées pourraient se porter acquéreurs des fameux ployants.
Parmi tous les objets qui seront proposés aux enchères, il y a aussi des pièces d’exception chargées d’émotions. C’est le cas d’un secrétaire à abattant, en laque Nanban, datant du XVIIIe siècle et attribué au maître ébéniste Philippe-Claude Montigny (lot 150). Il est estimé entre 100 000 et 120 000 euros. « Une des plus belles pièces, qui partira beaucoup plus cher, parie Patrick de Buttet. Un meuble extraordinaire à l’état de conservation remarquable. »
Difficile de dire moins : il est orné de panneaux de laque Nanban, des décors japonais achetés par des ébénistes français du XVIIIe siècles et provenant de coffres et de paravents du XVIe siècle. « L’intérieur est aussi richement décoré que l’extérieur, ce qui est extrêmement rare pour un secrétaire à abattant, fait pour être fermé afin de garder la confidentialité des écrits », explique notre expert, qui, là encore, n’a pas pu mettre la main sur l’historique de ce meuble ; il a quand même réussi à lui consacrer sept pages dans le catalogue.
Selon des amis de la famille, même le chien de Bernard Tapie, Boboy, s’allongeait sur des ployants estimés au minimum 180 000 euros.
Si ce meuble est chargé d’émotions, c’est que ce secrétaire a été acheté par Bernard Tapie pour l’offrir à son épouse Dominique comme cadeau d’anniversaire de mariage. « Vous comprendrez qu’il était donc très difficile pour Mme Tapie de voir partir ce meuble. Elle paraissait réellement bouleversée », se souvient Patrick de Buttet, très ému à cette évocation.
« L’art, c’est le plus court chemin de l’homme à l’homme », disait André Malraux. Qui pourra être intéressé par la collection d’objets de Bernard Tapie ? L’expert nous l’assure, cinq ou six pièces d’exception pourraient attirer quelques grands collectionneurs internationaux. Il y a encore des Américains et des Européens friands des objets de XVIIIe siècle alors que l’art contemporain a volé la vedette de part et d’autre de l’Atlantique.
En revanche, les Chinois ne sont pas intéressés par ce type de biens. Quant aux Russes, ils ont été longtemps d’importants acheteurs sur le marché des meubles anciens, puis, il y a vingt-cinq ans, ils se sont pris de passion pour l’art moderne.
« Bernard Tapie a bien essayé de s’y intéresser lui aussi, mais cela ne collait pas à sa personnalité, avance Patrick de Buttet. Sans doute n’y comprenait-il pas grand-chose : ça l’agaçait en fait de voir des œuvres atteindre des sommets alors que certains artistes n’étaient même pas connus. »
Enfin, cerise sur le gâteau, les frais ne sont que de 14,28 % TTC, contre 27 % en conditions normales dans le cadre d’une vente publique liée à des liquidations judiciaires. De quoi faire monter les enchères.
Valeurs Actuelles
Crise énergique : l’Etat s’apprête à relancer la centrale à charbon de Saint-Avold
Se priver des matières premières russes n’est pas sans conséquence. En renonçant à se fournir en gaz et pétrole russes, comme le reste de l’Union européenne, la France a pris le risque de manquer de ressources énergétiques en vue de l’hiver 2022-2023. Une perspective qu’entend palier le projet de loi « Pouvoir d’achat », comme le révèle RTL dimanche 26 mai. L’article 13 du texte, qu’a pu consulter la station de radio, mentionne en effet la réouverture temporaire de la centrale à charbon de Saint-Avold (Moselle).
Une décision qui ferait passer la France au-dessus du seuil maximum de 700 heures annuelles, limitant le fonctionnement de centrales à charbon en France. Elle est cependant jugée indispensable, pour contrer la disparition du fournisseur russe et la fermeture de plus de la moitié du parc nucléaire français – pour cause de travaux en cours ou à venir. Le projet de loi indique que « faire fonctionner les centrales à charbon, notamment la centrale Émile-Huchet située à Saint-Avold, […] permettrait de limiter le risque sur la sécurité d’approvisionnement en électricité ».
71 anciens salariés de retour au travail ?
La réouverture de Saint-Avold serait donc décidée « à titre conservatoire, compte tenu de la situation ukrainienne » – sauf changement de braquet avant la présentation imminente du projet de loi en Conseil des ministres. Comme pour contrer de futures critiques, le texte précise d’ailleurs que le charbon continuera à ne représenter que moins de 1 % de la production énergétique française, et qu’ « aucun charbon russe ne sera utilisé ».
L’opération nécessiterait le recrutement des 71 anciens salariés, en congés de reclassement depuis la fermeture de la centrale en mars 2022. Les réembauches, précise RTL, auraient alors lieu dès le mois de juillet, « afin de pouvoir procéder aux opérations de maintenance nécessaires » en vue de l’hiver. Elles seront proposées aux salariés volontaires, sous la forme de CDD courant du 1er juillet 2022 au 31 décembre 2023. Enfin, le texte prévoit qu’il « pourra être fait appel à des compétences extérieures si cela est nécessaire ».
Valeurs Actuelles
Avis de tempête sur les marchés
ALI-GNE-MENT-DES-PLA-NÈ-TES… En 2015, ces huit syllabes étaient sur les lèvres de tous ceux qui expliquaient le superbe parcours des Bourses mondiales. Des planètes aux noms de Banques centrales (taux bas), d’Euro (faible face au dollar), de Croissance (vigoureuse), de Matières premières (abordables) et d’Énergie (au plus bas). Puis cette mécanique céleste s’est progressivement grippée et le mouvement s’est accéléré à la sortie de la crise sanitaire (et de ses scories chinoises) et au début du conflit russo-ukrainien.
Depuis le 1er janvier, au gré d’économies entrées en récession, les planètes sont sorties de leurs orbites, ce qui, d’un point de vue astronomique, ne laisse rien présager de bon. Pis, elles sont maintenant devenues les boules d’un gigantesque billard, s’entrechoquant les unes contre les autres ; et contrairement à la loi physique de la conservation de l’énergie, elles puisent dans celle des autres pour en gagner à leur tour…
Cette année n’est pas sans rappeler l’année 2002, post-attentats du 11 Septembre, ou encore l’année 2008. Si tel était le cas, le potentiel de baisse serait encore conséquent.
Or les résultats des entreprises cotées et, donc, les marchés boursiers sont la résultante de tous ces mouvements, aujourd’hui erratiques. Conséquence, une chute impressionnante des indices mondiaux : le Cac 40 a cédé 16 % depuis le 1er janvier, le Dow Jones 18 %, le Nasdaq 31 %. « Il y a longtemps, bien longtemps qu’on n’avait pas vu un tel marché baissier , considère Jean-David Haddad, professeur agrégé d’économie, dans sa lettre Francebourse. Cette année n’est pas sans rappeler l’année 2002, post-attentats du 11 Septembre, ou encore l’année 2008. Si tel était le cas, le potentiel de baisse serait encore conséquent. »
Dominique Villeroy de Galhau, membre du comité de direction de Tiepolo, ajoute : « Le marché n’a pas de repère à ce jour. Une situation qui lui déplaît. Les incertitudes l’emportent sur les certitudes… Il est très difficile d e faire un pronostic. Tout peut aller très vite dans un sens comme dans l’autre. »
Les investisseurs sont inquiets, comme en témoigne la hausse de 77 % de l’“indice de la peur” (Vix) depuis le 1er janvier. Malgré cela, les professionnels se veulent rassurants : « Il convient d’insister sur la résilience du marché des actions qui, sur longue période (plus de dix ans), offrent historiquement des rendements positifs », considère Dominique Villeroy de Galhau.
L’inflation, l’ennemi de la Bourse
Longtemps contenue, elle est réapparue au début de 2021, résultat d’une sortie de la crise sanitaire mal préparée et liée à l’existence de goulots d’étranglement en Chine, démontrant plus que jamais la pertinence de la loi de l’offre et de la demande. En mai, elle s’élevait en France à 5,2 % sur un an, retrouvant ses niveaux de… septembre 1985. Ce mouvement s’observe ailleurs dans le monde : toujours en mai, on notait 8,6 % aux États-Unis, 7,9 % en Allemagne, 8,1 % dans la zone euro… Or, s’il y a bien une chose que la Bourse n’aime pas, c’est l’inflation, car les investisseurs sont toujours à la recherche de meilleurs rendements. « Dans un monde avec une inflation à 7 %, les actifs sans risque affichent donc un rendement réel négatif », considère Dominique Villeroy de Galhau. Face à l’inflation, les entreprises ne peuvent pas toujours répercuter les hausses de prix, donc leurs marges baissent tandis que les banques centrales augmentent leurs taux.
Les banques centrales aux aguets
« La stagflation n’est pas encore là, mais les risques qui l’entourent ont considérablement augmenté au cours des derniers mois, ce qui rend les réponses des banques centrales d’autant plus critiques », estime Craig Erlam, analyste senior chez Oanda. Lors de sa dernière réunion, la Réserve fédérale a agité le chiffon rouge, prévenant qu’elle allait devenir de plus en plus agressive à la lecture de l’inflation. Elle a décidé de relever son principal taux directeur de 75 points de base, un tour de vis qui n’était plus arrivé depuis 1994. Les analystes tablent ensuite sur une autre hausse des taux en juillet pour les porter en fin d’année à 3,5 %, voire 3,75 %.
Dans ce contexte, après de nombreuses années d’assouplissement monétaire, la Banque centrale européenne (BCE) a convoqué une réunion d’urgence pour préciser sa politique monétaire à venir. Elle commencera à relever ses taux en juillet (de 25 points de base). Selon sa présidente, Christine Lagarde, une hausse plus importante de 50 points de base pourrait intervenir en septembre. Le cycle de resserrement en Europe étant moins marqué qu’aux États-Unis, le principal taux directeur pourrait flirter avec les 2 % en fin d’année. « La BCE doit également préserver la stabilité financière et orienter sa politique en fonction de différentes économies, sans fragmenter l’Union », ajoutent les experts de Lombard Odier pour qui cette tension est visible dans les différences de rendement des obligations d’État.
Haro sur les obligations
Preuve des risques de “fragmentation” de l’Union, l’écart de rendement entre les dettes italienne et allemande dépasse les 200 points de base, son plus haut niveau depuis 2018. Plus précisément, le taux à 10 ans italien a atteint 4 %, contre 1,8 % en Allemagne. À mi- chemin, l’OAT française à 10 ans a tutoyé un rendement de 2,50 %… contre à peine 0,2 % début janvier ! Cette envolée spectaculaire se répercute négativement sur l’ensemble des obligations d’État dont les cours évoluent à l’inverse des taux.
Pour les analystes de Lazard Frères Gestion, dans le contexte actuel d’inflation et de durcissement des politiques monétaires, les obligations ne remplissent plus leur rôle habituel de “valeurs refuges”. Ils recommandent aux épargnants de privilégier les obligations à maturité courte, dont la sensibilité au risque de taux est moindre et qui résistent deux à cinq fois mieux que les emprunts à 10 ans.
Le dollar s’envole, l’euro plonge
Jamais depuis vingt ans, le dollar n’a été aussi fort face à l’euro. Aux craintes d’inflation se sont ajoutées les tensions géopolitiques et la hausse des taux directeurs. Depuis le début de la guerre en Ukraine, la devise américaine a gagné 10 % par rapport à un panier moyen de devises internationales et 9 % par rapport à l’euro. Plus significatif encore, le dollar est 20 % plus cher que lors de la crise financière de 2011.
si la guerre en Ukraine devait connaître une nouvelle escalade, nous nous attendons à ce que l’euro-dollar tombe sous la parité
Le billet vert a ainsi retrouvé sa domination et rien ne justifie aujourd’hui un retournement de situation. Au contraire. Pour les analystes de Lombard Odier, « si la guerre en Ukraine devait connaître une nouvelle escalade, nous nous attendons à ce que l’euro-dollar tombe sous la parité ». De fait, les investisseurs privilégient les actifs libellés en dollars dans les portefeuilles et réduisent leur exposition au franc suisse, à l’euro et à la livre sterling. Sans compter que, les matières premières étant payées en dollars, un dollar fort conduit à alimenter la spirale inflationniste en Europe.
Tornade sur les matières premières
C’est dans ce mouvement météorologique toujours ascendant que se sont engagées les matières premières dans le monde entier, comme en témoigne une étude du site Statista. Celui-ci a compilé les dix plus fortes hausses des matières premières (énergétiques, céréalières et métaux) depuis le 1er janvier : charbon, + 69 % ; blé, + 60 % ; gaz aux États-Unis, + 55 % ; nickel, + 47 % ; pétrole, + 29 % ; gaz en Europe, + 27 % ; maïs, + 24 % ; platine, + 21 % ; palladium, + 15 % ; et zinc, + 11 %. Certaines hausses, énergétiques, ont été alimentées par l’invasion russe en Ukraine, mais d’autres, comme celle du bois de construction utilisé dans le bâtiment, sont le résultat du lent redémarrage économique mondial après la crise sanitaire. Autant dire qu’elles pèsent (extrêmement) lourd dans les comptes des entreprises et surtout, sur leurs résultats, ce qui n’est jamais bon boursièrement parlant.
Cependant, « les entreprises font preuve de grande réactivité et savent s’adapter aux crises. Elles ont des situations financières saines et ont commencé à ajuster leurs outils de production, explique Dominique Villeroy de Galhau. Il était très marquant d’observer qu’à l’occasion des résultats du premier trimestre, les entreprises ont affiché des niveaux d’investissement record. Elles préparent l’avenir en se positionnant à long terme ».
Le risque réel de récession
Pour mesurer les craintes de récession, les économistes s’appuient sur l’indice d’anxiété aux États-Unis ( anxious index). Celui-ci a grimpé de 5 points en trois mois sur fond de résurgence de cas de Covid-19 en Chine, de guerre en Ukraine et de hausse des taux. Pour la première fois depuis deux ans, le PIB américain a reculé au premier trimestre 2022, se contractant de 1,5 %.
En Europe, la croissance a été nettement revue à la baisse par la Commission européenne, qui table sur une hausse de 2,7 %, contre 4 % espérés avant la guerre en Ukraine. Elle pourrait à nouveau être révisée à la baisse. Comme le rappelle William De Vijlder, le chef économiste de BNP Paribas, « l’inquiétude à l’égard du risque de récession a un coût pour l’économie : si les craintes de ralentissement contribuent à l’efficacité de la politique monétaire, au-delà d’un seuil critique, elles deviennent autoréalisatrices ». CQFD.
Valeurs Actuelles
Twitter : l’accord de rachat d’Elon Musk approuvé à l’unanimité par le conseil d’administration du réseau social
La vente est en bonne voie. Le rachat de Twitter par Elon Musk a été approuvé à l’unanimité par le conseil d’administration du réseau social, relayent plusieurs médias américains, parmi lesquels The New York Post. La décision, annoncée par le biais d’un dossier réglementaire mardi 21 juin, est la dernière étape vers la conclusion de la vente à hauteur de 44 milliards de dollars du PDG de Tesla, précisent nos confrères.
Une recommandation unanime
Au cours de la semaine dernière, Elon Musk avait exprimé sa volonté d’aller de l’avant avec cette acquisition, à l’occasion d’une réunion virtuelle avec les employés de Twitter, indique le journal américain. Et cela, malgré le fait que les actions de Twitter restent bien en deçà de son prix d’offre. Dans un dossier déposé ce mardi auprès de la Securities and Exchange Commission (SEC) des États-Unis, le conseil d’administration de Twitter a expliqué qu’il recommandait « à l’unanimité » le vote en faveur de « l’adoption de l’accord de fusion ». À savoir que si l’accord devait se conclure dès maintenant, les investisseurs de Twitter empocheraient un bénéfice à hauteur de 15,22 dollars pour chacune des actions qu’ils possèdent.
Valeurs Actuelles
À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette
« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »
À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes.
« La SNCF a volontairement annulé des trains »
Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. »
Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle.
Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique.
La gauche réunie derrière Assa Traoré
D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège.
La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard.
Une prière de rue organisée au milieu de la route
La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.
En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».
Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre.
Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8
— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021
La famille Traoré : une guerre de l’image
À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme.
La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char.
Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs
Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète.
Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. »
De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. »
Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival.
« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »
Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. »
Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…
Valeurs Actuelles
Une si longue attente
C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.
À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »
Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.
Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.
Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !
Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.
Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.
Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…
Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.
Valeurs Actuelles
La guerre sur nos plateaux TV
Qu’on soit consultant (rémunéré) ou invité occasionnel (non rémunéré), perché sur son inconfortable fauteuil, l’impression est la même, pour tous : celle du perroquet obligé de se répéter, de plateau en plateau, pour commenter des images vues et revues, parfois fausses ou manipulées. Sollicité par l’animateur, le “sachant” doit savoir rebondir, commenter, même quand il doute de l’intérêt ou de la véracité de l’information. Il sait et comprend tout, même quand il ne sait pas tout et ne comprend pas tout. Le commentaire doit être rapide et simple, sinon simpliste – “Pas de tunnel, coco !”
Sur les chaînes d’info en continu, l’information ne s’arrête jamais, c’est du “H24”. On nourrit le temps d’antenne, un œil sur la concurrence et les chiffres d’audience. D’où cette pénible impression de godiller, de la tragédie la plus brutale à la scène la plus futile, au gré des sujets. Cette pression de l’immédiateté nous transforme en robinets à commentaires. Et, parfois, on parle trop… Il faut accepter de passer de l’essentiel à l’accessoire sans hésiter, donner son avis sur tout, avoir réponse à tout et savoir cacher, parfois, le fond de sa pensée, sous peine de quitter ce grand ballet de la notoriété TV. On montre, on commente, on s’indigne. Parfois, quand l’animateur cherche la qualité – il y en a -, on prend le temps d’expliquer. Mais vite, vite.
Le cadre de la réflexion est implicite : Volodymyr Zelensky fait de la communication, Vladimir Poutine de la propagande. L’un est habile, l’autre est brutal. Toutes les infos passent à la même moulinette du conformisme ambiant
Les débats restent trop souvent biaisés, la pression insidieuse. Depuis le 24 février, on reprend sans recul ce qu’assurent les Ukrainiens. Ne jamais douter de ce qu’ils disent. On relativise au contraire ce qui vient des Russes. On remet systématiquement en question ce qu’ils affirment. Le cadre de la réflexion est implicite : Volodymyr Zelensky fait de la communication, Vladimir Poutine de la propagande. L’un est habile, l’autre est brutal. Toutes les infos passent à la même moulinette du conformisme ambiant. Les Ukrainiens bombardent Donetsk ou telle autre ville séparatiste ? “Une rumeur, on va vérifier… ” Puis on passe à autre chose. Les huit ans de bombardements ukrainiens contre le Donbass prorusse (14 000 victimes depuis 2014) ? “Oui, c’est ce que disent les Russes. ” Les reportages documentés de la journaliste Anne-Laure Bonnel, curieuse, franche, courageuse ? “La propagande du Kremlin, rien de plus. ”
Fin mars, le courant dominant assure que l’armée russe recule sous les coups ukrainiens. La conclusion paraît évidente : la Russie est en train de perdre la guerre. Expliquer qu’il peut aussi s’agir d’un repli opératif vers une autre partie du front ? Inaudible. En avril-mai, la contre-offensive ukrainienne n’est plus aussi victorieuse que prévu, les Russes gagnent même du terrain. Qu’importe ! Un mois, c’est une éternité. La boucle médiatique ne s’arrête jamais, l’info chasse l’info. En juin, qui se souvient encore de ce que disaient les experts en avril ? Les Russes bombardent Marioupol ? Donc, ils rasent la ville. Rappeler que le matraquage vise surtout l’immense complexe industriel périphérique Azovstal ? Inaudible, encore. Des crimes de guerre russes ? Oui, ils sont avérés. Des crimes de guerre ukrainiens ? “On manque d’infos… Ils sont agressés. ” Une maternité ou une école ravagées par les bombes ? L’horreur, bien sûr. Les Ukrainiens n’y auraient-ils pas placé des armes, des positions de tir ? Possible. Sur place, on sent un certain flou. L’envoyé spécial lui-même s’interroge. En studio, au contraire, pas de doute. Les experts du plateau balaient les réserves du terrain. La visite de Macron à Kiev, le 16 juin, est-elle un moment historique ? Plutôt discutable, tout est surjoué. Sur le moment pourtant, la plupart des analystes opinent : “Oui, c’est un moment historique. ” Un postulat en phase avec le narratif de l’Élysée, qui fixe le cadre du débat. Les questions tendent à enfermer les débatteurs dans le mantra du jour.
Sur des plateaux saturés de moraline à deux kopecks, la nuance et l’explication passent mal
Dans le bain permanent d’émotion et d’indignation que sont devenus la plupart des débats – d’emblée pro-Zelensky et anti-Poutine -, un plateau TV ressemble à une ligne de front, les balles en moins. Déroger à l’unanimisme idéologique ambiant, c’est se plaquer une cible dans le dos. Dans cette ambiance, expliquer l’agression russe, c’est la justifier. Nuancer, c’est faire le jeu de l’agresseur. Éclairer la complexité du terrain, c’est risquer d’être complice de crimes de guerre. Sur des plateaux saturés de moraline à deux kopecks, la nuance et l’explication passent mal.
Nos chaînes battent le rappel de tous les spécialistes, célèbres ou obscurs. Les invités viennent des rédactions, des administrations, des grandes écoles, des think tanks, des instituts de recherche. Hier, au temps du Covid, on ne comptait plus les experts en pandémies, vaccins, doses, urgences, masques, sérologie, etc. L’actualité passe, le public se lasse. La guerre a remplacé la pandémie. On voit maintenant sur les plateaux tout ce que l’Université, la diplomatie et le monde militaro-industriel comptent de spécialistes du Kremlin ou de l’âme slave, des canons de 155 et des drones, du tchernoziom et de la raspoutitsa, des mers Noire et d’Azov, du blé et des blindés, sans compter tous les fins observateurs de ce grand malade qu’est Vladimir Poutine. Sur certains plateaux, on le sait avec certitude atteint d’un cancer – la thyroïde (“le cou enflé”), le pancréas ou la prostate (“le ventre ballonné”) -, ou de la maladie de Parkinson (“il s’accroche à son bureau”). Avec, en prime, de sévères troubles neuro-cognitifs. Et tout s’éclaire : “Poutine vit dans un monde parallèle… ” Quant aux Russes, ils sont “lobotomisés”.
Il faut de tout pour faire de bons plateaux, les rééditer chaque jour, plusieurs fois par jour. Les militantes ukrainiennes, “de simples citoyennes”, crèvent l’écran. Leur blondeur et leur charmant accent slave assurent à ces pasionarias une présence quotidienne, malgré d’incroyables excès de langage et un mépris affiché pour tout ce qui n’est pas explicitement pro-ukrainien. Débattre face à des gens arborant les couleurs jaune et bleu de l’Ukraine, comme d’autres épinglent le ruban rouge du Sidaction, par solidarité, c’est avancer dans un champ de mines. Gare à ceux qui ne s’affichent pas “solidaires” ! Les intellectuels genre Nouvel Obs , biberonnés au Monde , à Libé et à Télérama, occupés à remplir le goulag des mal-pensants, ont toujours leur rond de serviette, comme l’inévitable intellectuel en chemise blanche et crinière laquée, spécialiste de l’autopromotion, l’éditorialiste politique du genre “réponse-à-tout”, l’opposant russe de service ou le transfuge du KGB, les experts qui ne sont que des communicants du camp atlantique, les influenceurs patentés, le psychanalyste qui lit dans le cerveau du “maître du Kremlin”, le soviétologue vintage qui veut expliquer Poutine par Staline, le général tiré de sa retraite. Les chaînes “consomment” beaucoup de ces étoilés, plutôt flattés d’être rappelés sur le front. La plupart apportent le sens du réel, la lucidité.
Oui, malgré les critiques, ces chaînes d’info sont absolument utiles
Je participe – un peu – au grand show des chaînes d’info. Surtout sur LCI et BFM, en pointe sur le traitement de cette actualité. Avec de bonnes audiences, ces chaînes tirent clairement leur épingle du jeu. Évidemment, le courant dominant y ronronne, mais il est possible de marquer ses désaccords. Bien sûr, certaines analyses décoiffent certains “experts”. Quelques camarades de plateau grondent. Mais il est possible de s’exprimer, en toute liberté. C’est tout à l’honneur des responsables et des animateurs.
Oui, malgré les critiques, ces chaînes d’info sont absolument utiles. Elles abordent des sujets (militaires ou géopolitiques) que les autres médias ne traitent pas, faute de temps ou de place. Elles présentent des reportages plus complets qu’ailleurs. Elles enrichissent la réflexion, permettent des explications et des perspectives indispensables. On y trouve des journalistes-animateurs qui travaillent vraiment leurs sujets. Leurs questions parfois naïves et souvent affûtées sont celles que se pose le grand public. Elles poussent les spécialistes dans leurs retranchements, jusqu’à bousculer aussi certaines certitudes. C’est tant mieux.
Allez… J’y retourne.
* Frédéric Pons est grand reporter, enseignant, auteur de “Poutine”, Calmann-Lévy et Mon poche.
L'Humanité
Du flop au film culte #1. L’Armée des ombres, 37 ans pour entrer dans la lumière
ActuMeilleur film français jamais réalisé sur la Résistance, le chef-d’œuvre de Jean-Pierre Melville a reçu un accueil très froid à sa sortie en 1969. Suffisant pour empêcher une diffusion aux États-Unis jusqu’en 2006.
Emilio Meslet
Et si le meilleur film français de 2006 était en réalité un film de 1969 ? Au point qu’il aurait peut-être pu remporter l’oscar du meilleur film étranger en 2007, si la France n’avait pas choisi de présenter « Fauteuils d’orchestre », de Danièle Thompson, à la place. C’est triste mais c’est ainsi : les États-Unis ont dû patienter trente-sept ans avant de pouvoir découvrir « l’Armée des ombres ». Lorsqu’il sort sur les écrans américains, le chef-d’œuvre de Jean-Pierre Melville est donc inédit. Bien qu’il ne touche pas le grand public, le triomphe est réel. Les critiques prennent une claque cinématographique monumentale en découvrant ce film dans lequel on « peut se perdre » au risque de « ne jamais en revenir », selon les mots du « New York Times ». « L’Armée des ombres » fait l’unanimité. Pourquoi alors parler d’un flop ?
Melville, pseudonyme choisi en hommage à l’auteur de « Moby Dick »
Pour tout comprendre, notamment cette sortie très tardive outre-Atlantique, il faut remonter en 1942. Occupé par les nazis, l’Hexagone connaît la pénurie, le rationnement, le couvre-feu, la peur, la censure, la collaboration. Et un certain Jean-Pierre Grumbach, juif français engagé dans la Résistance, ambitionne de rejoindre Londres. Après un long périple et plusieurs mois dans les prisons espagnoles, il y parvient en juillet 1943. C’est là qu’il devient Melville, pseudonyme choisi en hommage à l’auteur de « Moby Dick ».
Quelques semaines plus tard, en Algérie, le romancier et journaliste Joseph Kessel, lui-même résistant et coparolier du « Chant des partisans », publie « l’Armée des ombres ». Commande du général, au dire de l’écrivain, et inspiré de vrais témoignages, le roman documente le quotidien souterrain des femmes et des hommes de la Résistance intérieure française qui combattent le nazisme. Melville tombe dessus et dévore ce qu’il considère comme « le plus beau et le plus complet des documents sur cette époque tragique de l’histoire de l’humanité ». Les arrestations, les problèmes de ravitaillement, le nécessaire secret, les sabotages : il connaît la réalité décrite par Kessel. Après la bataille de Monte Cassino, en 1944, où il frôle la mort, Melville se fait une promesse : il sera réalisateur. Mais « l’Armée des ombres » est un « trop gros morceau » pour débuter.
Il lui faudra dix films et un statut de metteur en scène reconnu avant d’oser s’attaquer à la montagne Kessel. « Je l’ai porté en moi vingt-cinq ans et quatorze mois exactement. Il fallait que je le fasse et que je le fasse maintenant, complètement dépassionné, sans le moindre relent de cocorico. C’est un morceau de ma mémoire, de ma chair », dira Melville. Son adaptation sera la synthèse de sa carrière, un mélange entre son besoin de parler de la guerre, qu’il traite déjà dans « le Silence de la mer » (1949) et « Léon Morin, prêtre » (1961), et son talent pour le suspense éprouvé dans ses nombreux polars tels que « le Doulos » (1962) ou « le Samouraï » (1967). Surtout, de ses films de gangsters, il apporte ses impers cintrés, sa froideur et ses obsessions : le sens du devoir, l’amitié, la trahison.
La colère rentrée de Lino Ventura
Avec un tel metteur en scène, le pape du box-office à la production, Robert Dorfmann, et un budget confortable, le film est promis aux lauriers. D’autant que, dans le rôle-titre, Melville veut Lino Ventura, alors au sommet de sa carrière et avec qui il vient de tourner « le Deuxième Souffle ». Ventura accepte d’incarner Philippe Gerbier, un résistant gaulliste qui réussit à s’évader lors d’un transfert à la Gestapo. Pour l’accompagner, il recrute Simone Signoret dans la peau de Mathilde, qui est inspirée de Lucie Aubrac, ainsi que Jean-Pierre Cassel pour jouer Jean-François Jardie et Paul Meurisse dans le rôle de Luc Jardie, chef du réseau qui rappelle Jean Moulin, Pierre Brossolette et surtout Jean Cavaillès.
SORTI PEU APRÈS LA DÉMISSION DU GÉNÉRAL, LE FILM DÉCHAÎNE LES CRITIQUES. « LES CAHIERS DU CINÉMA » Y VOIENT UN TRACT GAULLISTE.
Entre Lino Ventura et Jean-Pierre Melville, les relations virent au cauchemar. Le tournage est un enfer. Ils ne se parlent plus que par assistants interposés. Mais cette fâcherie permettra au réalisateur de tirer profit de la situation en renforçant « le côté “bête traquée” du héros », comme le dit Bertrand Tessier, biographe de Melville. Il s’agit peut-être de son plus beau rôle, auquel il donne son visage fatigué et sa colère rentrée. Aussi, le metteur en scène obtient une dérogation lui permettant de tourner, place de l’Étoile, une scène à 25 millions de francs – celle dont le cinéaste est le plus fier –, où les soldats allemands en uniforme défilent dans un bruit de bottes, chose exceptionnelle moins de trente ans après la guerre.
Le 12 septembre 1969, les premiers spectateurs découvrent ce plan d’ouverture glaçant, au cadre fixe, qui devait initialement clôturer le film. Ils seront 1,4 million à voir une colonne de nazis marcher droit vers la caméra, l’Arc de triomphe en arrière-plan. Un résultat honorable mais loin des 14,8 millions d’entrées de « Il était une fois dans l’Ouest », de Sergio Leone. Car, à sa sortie en France, l’accueil est plutôt froid.
Parade nazie sur les champs
Un peu plus d’un an et demi après Mai 68 et quelques mois après la démission de De Gaulle, « l’Armée des ombres » déchaîne les critiques, à commencer par « les Cahiers du cinéma » qui y voient un tract gaulliste. Seul véritable point noir du film et l’un des rares ajouts de Melville à l’histoire de Kessel, une scène est très décriée : celle de l’apparition de De Gaulle à Londres. Mais avec un recul de plus de cinquante ans depuis la polémique, difficile de reprocher au film d’être une œuvre militante tant il s’attache à montrer, non sans un certain lyrisme, cette Résistance multiple, peuplée d’humains faillibles. Les retours mitigés poussèrent cependant les programmateurs américains à faire l’erreur de ne pas projeter le chef-d’œuvre sur leurs écrans.
Mort en 1973 d’une rupture d’anévrisme, Jean-Pierre Melville ne verra donc ni des cinéastes comme Quentin Tarantino ou Martin Scorsese le citer en modèle, ni le « Los Angeles Times », en 2006, parler de lui comme d’un « maître au sommet de son art ».
Du flop au film culteLes séries d'été de l'Humanité Valeurs Actuelles
Ukraine, la nouvelle guerre américaine
La main invisible de l’Oncle Sam est derrière chaque coup des troupes de Kiev. Au tout début de l’invasion, grâce à ses renseignements, les défenseurs auraient contrecarré in extremis l’audacieuse opération héliportée (200 machines volantes) russe pour s’emparer de l’aéroport de Gostomel, au nord-ouest de la capitale ukrainienne. Mi-avril, sans l’avion de patrouille maritime P-3 Orion, le croiseur Moskva n’aurait peut-être pas été touché par les missiles Neptune tirés depuis la côte.
Sans les Américains, les Ukrainiens n’auraient pas non plus réussi à cibler des généraux russes sur le front, comme l’affirme le New York Times, aussitôt démenti par des sources officielles embarrassées sur les bords du Potomac. Dans son édition du 25 juin, le quotidien préféré des élites démocrates, réputé proche de la CIA, détaille encore la façon dont « un réseau de commandos et d’espions » coordonne en Europe l’appui militaire à l’Ukraine.
Peu de temps avant l’invasion, la cellule américaine chargée de former les troupes d’élite ukrainiennes se serait “discrètement” exfiltrée vers l’Allemagne. Elle supervise en particulier les convois d’armes pour les dérober aux tirs russes. Plusieurs autres cellules répondraient au « commandement européen du Pentagone ».
60 milliards d’euros débloqués par le Capitole depuis février
À Kiev, des officiers de la CIA, raconte toujours le journal, renseignent Zelensky. De 2015 à février 2022, les instructeurs américains auraient formé 27 000 soldats ukrainiens à Yavoriv, près de Lviv, l’une des bases ciblée, le 13 mars, par les Russes. S’ajoutent tous ceux qui sont passés entre les mains des conseillers militaires d’une douzaine de pays, dont la France, précise le quotidien.
Après l’avoir nié, Washington assume cette stratégie indirecte. Un changement de pied intervenu fin avril, lors de la troisième réunion du “groupe de Ramstein”, cette assemblée informelle que l’Amérique a mise en place au début de l’invasion sur sa grande base aérienne d’Allemagne. Près de 40 États étaient représentés. Au même moment, de Kiev, le ministre de la Défense, l’ancien général Lloyd Austin, déclarait : « Nous voulons voir la Russie affaiblie à un degré tel qu’elle ne puisse pas faire le même genre de choses que l’invasion de l’Ukraine. » Quel contraste avec le début de la guerre ! Après avoir prédit la date de l’invasion, la Maison-Blanche muselle tous ses relais. Hors micros, les généraux du Pentagone expliquent à leurs correspondants qu’ils ne donnent pas cher des Ukrainiens et qu’ils ne veulent alimenter aucun procès en cobelligérance. Ils attendront que l’armée ukrainienne encaisse le premier choc sans rompre pour lever progressivement le voile sur l’opération “Il faut sauver le soldat Zelensky”. La suite s’intitule : “Il faut saigner l’ours russe.”
On mesure l’ampleur du pont aérien que le Pentagone jette au début du printemps en direction de l’Allemagne et de la Pologne. C’est la partie la plus visible de l’ingérence des États-Unis. Par centaines, les gros-porteurs traversent l’Atlantique pour livrer leurs lots d’équipements et de munitions, de missiles portables, de drones tueurs, de blindés, de mortiers d’obusiers, de radars de surveillance et de contrebatterie.
Les chiffres des crédits débloqués par le Capitole depuis février en révèlent l’importance. Ils atteignent la somme gigantesque de 60 milliards d’euros. C’est une fois et demie le budget annuel de l’armée française. Et ce n’est pas tout. En parallèle, et beaucoup plus discrètement, les Américains achèvent de prendre le contrôle militaire de l’Ukraine, cette Krajina (marche ou frontière, dans les langues slaves) où, depuis des années, ils déploient de quoi conduire une guerre par procuration. Leurs plans apparaissent à mesure que le rideau de fumée des machines à propagande s’estompe.
L’affaire se noue début 2014, quand éclate la révolution de Maïdan, à Kiev. La CIA est à la manœuvre, sous la supervision de la diplomate Victoria Nuland, responsable du dossier ukrainien sous Obama, qui a depuis récupéré et élargi ses prérogatives sous Biden. Le but est de remplacer le président Viktor Ianoukovytch par un leader prêt à couper le cordon ombilical avec Moscou. Quelques semaines plus tard, le Donbass se soulève et Washington accroît son ingérence, notamment par l’envoi d’une kyrielle de conseillers militaires américains (et britanniques) sur le front. C’est la réponse au soutien fourni par les Russes aux sécessionnistes, justifie-t-on. Avec leurs systèmes de communication et leurs armes antichars et antiaériennes portatives, les commandos font des miracles, mais la situation est désespérée. Le 12 février 2015, Kiev doit se résoudre à signer les accords de Minsk II avec les deux républiques autoproclamées du Donbass. La France, l’Allemagne et la Russie se portent garantes de leur application. Le cessez-le-feu est conditionné, en particulier, à l’aménagement d’un statut d’autonomie pour les deux territoires et au retrait des troupes étrangères.
Près d’un tiers des armes occidentales seraient détournées
Piotr, un Ukrainien très engagé dans la défense de son pays, ancien légionnaire au 2e régiment étranger de parachutistes, raconte : « On voyait les Anglo-Saxons en première ligne manier eux-mêmes les missiles. La corruption au sein de l’armée était telle qu’ils ne voulaient pas courir le risque que ces armes soient aussitôt revendues sur le marché noir et servent ailleurs contre les soldats américains. » Sept ans plus tard, l’urgence a balayé ces réticences et ce scénario est devenu réalité : près d’un tiers des armes occidentales seraient détournées, selon les spécialistes. D’ailleurs, au Donbass, les forces spéciales étrangères ne manient plus les missiles en première ligne, sinon il y aurait « des morts parmi eux », confie un haut gradé européen. À l’arrière, elles sont occupées à superviser l’armée de “civils” employés sur place par les sociétés privées, européennes et surtout américaines, à qui Washington a délégué une palette de tâches à l’étendue inédite.
« Hier, les “contractors” complétaient l’armée américaine ; désormais, ils se substituent à elle », insiste un expert français. En Irak et en Afghanistan, où le recours à leurs “services” était systématisé, on en dénombrait environ 200 000 au total, essentiellement occupés à des fonctions périphériques : logistique, sécurité des emprises, déminage et formation. En Ukraine, un nouveau seuil est franchi, avec l’externalisation de la guerre elle-même. Aux côtés des Ukrainiens depuis l’origine de ce conflit, l’U.S. Army, épaulée par ses partenaires canadiens, britanniques, baltes et les bataillons de ses sous-traitants “civils”, a commencé par restructurer l’armée ukrainienne. Puis elle a modelé le futur champ de bataille, mettant en place les conditions pour transformer chaque habitant en “résistant-combattant”.
Un nouveau mode d’action baptisé la “guerre par le milieu social”, traduction de l’expression “ political warfare”. Il s’agit de mettre « tous les moyens à la disposition d’une nation, à l’exception de la guerre, pour atteindre ses objectifs, pour accroître son influence et son autorité, et pour affaiblir ceux de l’adversaire », résume le chef de bataillon Raphaël Chauvancy dans la Revue défense nationale. Une évolution également documentée par le colonel Laurent Bansept, détaché à l’Institut français des relations internationales (Ifri), auteur d’une note remarquée sur les « acteurs relais » dans « les zones grises ».
Dans le Donbass, les Américains aident à construire une “ligne Maginot” adossée aux villes martyres de l’offensive russe actuelle – Moscou a beau jeu de dire qu’elle devait servir de base d’assaut aux Ukrainiens pour lancer en mars la reconquête des territoires perdus. Des défenses bétonnées, bardées de capteurs électroniques, reliées à un chapelet de dépôts de carburant, vivres et munitions disséminés à l’arrière. Des îlots parfois coupés les uns des autres qui s’appuient sur un terrain très compartimenté favorable à la défense, entremêlant les zones urbaines, les collines, les bois et les rivières.
Ces “hérissons” ont bien joué leur rôle face au rouleau compresseur russe, détaille une source : « Isolées, les unités ont opposé une défense décentralisée qui s’est révélée redoutable. Elles ont su fonctionner dans un mode agile, car elles étaient autonomes pour désigner des cibles, ouvrir le feu et assurer leur logistique. Elles bénéficient d’un double flux d’informations cruciales : la masse des renseignements américains en provenance du haut et, remontant du terrain, les données des drones turcs et de tous les smartphones de la population amie détournés de leur usage initial. »
Tesla transforme les smartphones des civils en terminaux militaires
Ce maillage numérique a été rendu possible par l’entrée en action au-dessus de l’Ukraine, dès le début de la guerre, de la constellation satellitaire Starlink, du milliardaire Elon Musk. Le propriétaire de la marque de voitures préférée des bobos fortunés, Tesla, fournit des systèmes de communication clés en main. Et transforme les smartphones des civils en terminaux militaires en se connectant à leurs applications. Exemple : lancée à l’origine en 2020 par l’État ukrainien pour permettre aux citoyens de numériser tous leurs documents officiels, l’application Diia est utilisée depuis le début de la guerre pour géolocaliser et désigner les postes de commandement ennemis en temps réel. À partir de la photo d’un Russe mort au combat, les algorithmes de l’outil de reconnaissance faciale de Clearview AI passent au crible les réseaux sociaux pour l’identifier et envoyer ensuite le cliché à sa famille : la guerre informationnelle n’est l’apanage d’aucun camp. Un expert lâche : « Les Américains ont mis en place en Ukraine un Pegasus géant. » La formule fait référence au logiciel israélien d’écoute qui a fait scandale à l’été 2021, à la suite des révélations sur les États qui l’auraient utilisé pour espionner nos dirigeants. Et pour protéger cette toile numérique géante des cyberattaques russes, les Américains se reposent sur leurs sociétés de cybersécurité. C’est à une filiale de Google que Kiev soustraite directement toute sa guerre numérique.
Si l’agression russe a cristallisé un patriotisme ukrainien insoupçonné, c’est grâce à l’ami américain que les troupes de Zelensky ont encaissé le choc. Mais la stratégie indirecte de Washington va-t-elle résister à l’épreuve du temps ? Au Donbass, pilonnés par l’artillerie russe depuis plusieurs semaines, les défenseurs reculent. Ils perdent des centaines d’hommes chaque jour. Derrière leur “ligne Maginot”, il y a encore quelques solides places fortes (Sloviansk, Kramatorsk), mais le terrain est beaucoup plus favorable à la manœuvre des blindés de Poutine.
« La guerre de haute intensité n’a pas changé de nature », observent les militaires français : l’effet de la masse demeure décisif dans cet « affrontement des volontés » (Clausewitz). Ce qui compte, c’est toujours le rapport de force en hommes et en matériels. Il pourrait s’inverser à la fin de l’été, annoncent maintenant les Occidentaux. En attendant, si le front craque, les Russes pourront dire : “Nous avons battu les Américains et l’Otan. ” Les membres de cette dernière l’ont si bien compris qu’au sommet de Madrid, fin juin, ils ont pris une nouvelle série de mesures qui nous rapprochent un peu plus de la cobelligérance…
L'Humanité
BD. Cet été, bullez avec l’humanité ! #2
Vingt bandes dessinées sur la ligne de départ, huit finalistes à l’arrivée. Le jury du prix de la BD citoyenne Bulles d’Humanité s’est arraché les cheveux pour trouver un successeur à « Révolution », « les Deux Vies de Pénélope » et « Fourmies, la Rouge », lauréats des trois premières éditions. Le vainqueur 2022 de ce prix, remis en partenariat avec le Comité des travaux historiques et scientifiques, sera annoncé lors de la Fête de l’Humanité. Pour patienter, notre magazine consacre ses pages estivales aux huit albums encore en lice.
Des vivants, de Raphaël Meltz, Louise Moaty, Simon Roussin,éditions 2024, 260 pages.
« Des Vivants », un album que signent Raphaël Meltz, Louise Moaty et Simon Roussin. Un chapitre de le Résistance par ceux qui l’ont vécue
D’emblée « Des vivants » en impose. Le format est haut, large et épais, avec une chic reliure toilée et un marquage à chaud du plus bel effet sur la couverture. Radicale, une trichromie inédite de vert-violet-orange accompagne le trait noir des contours des silhouettes – qui ne manquent pas d’évoquer ceux d’un Tintin ou Spirou. Des tâches suggèrent une présence fantomatique. Quelque chose d’un peu magique émane de ce parti pris. Si ces coloris inhabituels déroutent, peut-être peut-on y déceler une inspiration puisée dans les autochromes des frères Lumière ? Ces premiers dispositifs de photographies couleurs produits en masse pour le grand public étaient créés à l’aide de grains de fécule de pommes de terre teintés.
Ces choix graphiques inscrivent cette bande dessinée dans une geste singulière. Pour en mesurer l’originalité, il faut lire l’exergue : tous les mots dans les bulles sont ceux des protagonistes eux-mêmes. Raphaël Meltz et Louise Moaty, les deux scénaristes, et le dessinateur, Simon Roussin, ont opéré un montage savant à partir d’extraits de documents d’époque : lettres, journaux, entretiens, mémoires… Ils ont puisé dans ces archives avec virtuosité. Ils sont parvenus à reproduire quelque chose de ce qui se pratiquait dans ce musée de l’Homme investi par une nouvelle équipe : des ethnologues, bibliothécaire, enseignants et chercheurs qui s’attachaient à rendre compte pour le grand public de tout ce qui faisait le quotidien d’un être humain.
Découvrez en avant-première les planches de la BD « Des vivants » dans le N°814 de l'Humanité magazine
Ce travail de couture exceptionnel déplace les codes classiques de la BD historique. La tonalité très littéraire des dialogues ainsi rédigés dans la langue de ces intellectuels des années 1940 surprend et séduit. Le propos se résume en peu de mots : vie et destin tragique du réseau de résistance du musée de l’Homme, initié en juin 1940 et défait en 1942. Parmi ses membres, on relève Yvonne Oddon, Anatole Lewitsky, Paul Rivet, Germaine Tillion, Boris Vildé, Agnès Humbert… Tous se sont engagés très tôt pour faire évader des prisonniers, créer un journal d’information clandestin et fournir des renseignements. Leurs noms, plus ou moins connus, deviennent incroyablement familiers au fil du récit. Il est préférable de ne pas manquer la page de garde, où chaque personnage est identifié. Pour qui ne connaît pas bien cette histoire, un excellent cahier critique conclut l’ouvrage. Il retrace chaque biographie et reprend le fil des événements – comme un livre enchâssé dans le livre ! On peut regretter que cet appendice ne soit pas signalé dès le début ou au contraire se réjouir de prolonger l’aventure.
Les pages qui retracent le détail des arrestations sont poignantes. Au milieu du noir qui envahit la page surgissent des fenêtres étroites où se détachent des silhouettes en ombre chinoise perdues dans l’horreur de la détention. Une certaine solennité qui permet de ne pas tenir cette bande dessinée pour une simple anecdote historique, mais comme un témoignage de notre humanité qui résonne jusqu’à nous, et nous oblige.
PRIX DE LA BD CITOYENNE, LES HUITS FINALISTES DE LA SÉLECTION 2022
- « Une Révolte tunisienne », Aymen Mbarek, Seif Eddine Nechi, traduction Marianne Babut, Alifbata, 224 pages
- « Des Vivants », Raphaël Meltz, Louise Moaty, Simon Roussin, Éditions 2024, 260 pages
- « Faut faire le million », Gilles Rochier, 6 pieds sous terre, 96 pages
- « # J’accuse...! » de Jean Dytar, Delcourt, 312 pages
- « Le Poids des héros », David Sala, Casterman, 176 pages
- « Michel, la fin les moyens, tout ça », Pierre Maurel, L’employé du moi, 80 pages
- « René.e aux bois dormants », Elen Usdin, Sarbacane, 272 pages
- « Le Roi des vagabonds », Patrick Spät, Bea Davies, Dargaud/Seuil, 160 pages
Bulles d’Humanité 2022Les séries d'été de l'HumanitéBD Valeurs Actuelles
Inflation : les « idéologues » qui prennent des sanctions contre la Russie en sont aussi « victimes », assure Vladimir Poutine
Sa prise de parole était attendue. Si les leaders des grandes puissantes économiques mondiales sont absents du Forum économique international de Saint-Pétersbourg en raison du conflit en Ukraine, Vladimir Poutine ne s’est pas gêné pour tancer les décisions de ses anciens partenaires économiques, rapporte BFMTV, vendredi 17 juin.
« Les sanctions sont une arme à double tranchant »
Après avoir réaffirmé sa détermination à poursuivre son « opération spéciale » en Ukraine, vendredi 17 juin, le président russe a accusé l’Occident de vouloir écraser son pays avec des sanctions « stupides ». Selon lui, l’émission de sanctions a « failli ». « Les sanctions sont une arme à double tranchant, et les idéologues qui les lancent en sont aussi victimes », a-t-il encore ajouté. La hausse de l’énergie et l’inflation en générale sont liées aux sanctions, a-t-il assuré. « Les pertes mondiales dues à ces sanctions pourront dépasser 400 milliards de dollars cette année. L’inflation a dépassé 20% dans certaines régions », a détaillé Vladimir Poutine.
Le chef de l’Etat russe en a également profité pour moquer la « pseudo-unité » affichée par les pays européens contre la Russie. « En réalité, ils ont totalement perdu leur souveraineté. Ils sont soumis à ce que leur disent les Américains », a-t-il lâché.
Vladimir Poutine a conclu son discours, retransmis sur la chaîne d’information en continu, en affirmant que « les pays qui veulent travailler avec [la Russie] subissent des pressions extérieures ». Et d’ajouter : « Mais les nations dirigées par un grand leader s’en fichent ».
L'Humanité
L’État préempte EDF pour relancer Hercule
ActuÉNERGIE Élisabeth Borne a annoncé la nationalisation d’EDF. Syndicalistes et économistes dénoncent un coup de com et voient dans cette stratégie l’acte I d’un vaste projet de démantèlement.
Marion d'AllardBruno Le Maire l’avait laissé entendre, Élisabeth Borne vient de le confirmer : « L’État a l’intention de détenir 100 % du capital d’EDF. » Et pour justifier une décision qu’elle estime « radicale », la première ministre a usé de toutes les grandiloquences, évoquant la « pleine maîtrise » retrouvée de la production d’électricité, le gain de « souveraineté face aux conséquences de la guerre et aux défis colossaux à venir », et la réponse à « l’urgence climatique ». Mais, à dessein, le mot nationalisation, lui, n’a pas été prononcé. Car, derrière une annonce qui pourrait sonner positivement à l’oreille de ceux qui défendent une maîtrise publique de l’énergie, le flou sur les réalités techniques d’une telle opération cache un tout autre projet.
Une manipulation « grossière »
« Il faut lire entre les lignes de ce gros coup de com », tempête Sébastien Menesplier. « Le cadeau aurait pu être joli s’il contenait un changement du statut juridique de l’entreprise, la baisse de la TVA à 5,5 % et la sortie du marché de l’énergie, mais franchement, quand on regarde ce que ce gouvernement a fait d’EDF ces vingt-quatre derniers mois, ce n’est pas vraiment ce qui se profile », ironise le secrétaire général de la CGT mines-énergie (FNME-CGT). Ancien membre du Conseil supérieur de l’énergie, Jacky Chorin (FO) partage ce scepticisme : « Emmanuel Macron n’a eu de cesse de charger la barque d’EDF, que ce soit en tant que ministre – en l’obligeant à reprendre Areva ou en décidant le financement sur ses fonds propres de la centrale d’Hinkley Point – comme en tant que président – en ordonnant la fermeture de Fesseinheim, en augmentant la quantité d’électricité nucléaire vendue à prix cassés aux concurrents privés d’EDF via le systèm e de l’Arenh ou en obligeant l’entreprise à reprendre une partie des activités de General Electric. » À en croire les syndicalistes, la nationalisation vendue par le gouvernement consisterait donc davantage à laisser à l’État les mains libres pour démanteler le groupe qu’à garantir l’efficacité du service public.
Concrètement, l’État, actionnaire d’EDF à hauteur de 83,88 %, est en passe d’engager le rachat des parts restantes, détenues principalement par des actionnaires « institutionnels et individuels » (15,03 %). Pour l’économiste Christophe Ramaux, « le risque de cette opération est de voir ressurgir à moyen terme un nouveau projet de type Hercule ». Une fois devenu actionnaire unique, l’État engagera probablement rapidement une séparation des activités avec « d’un côté, le nucléaire sous maîtrise publique et, de l’autre, la cession et l’introduction en Bourse des activités les plus rentables, comme les énergies renouvelables, mais surtout, la distribution avec la privatisation d’Enedis », poursuit l’économiste atterré. Une manipulation « grossière », dénonce Jacky Chorin, alors que le mouvement social historique engagé par les énergéticiens aboutissait, il y a tout juste un an, à la mise au rancart du projet Hercule.
inquiétude chez les syndicats
« La nationalisation qu’envisage le gouvernement ne procurera aucun capital supplémentaire à EDF », poursuit le syndicaliste. Or, les comptes sont dans le rouge et les dettes du groupe public devraient flirter avec les 65 milliards d’euros à la fin de l’année. Une situation désastreuse qui a conduit les élus du comité social et économique central (CSEC) à déposer un droit d’alerte économique. Dans de telles conditions, « une fois la nationalisation actée, l’État devra donc nécessairement augmenter le capital. Mais une telle recapitalisation d’un opérateur à 100 % public se fera sous le contrôle de la Commission européenne au titre des aides d’État », explique Jacky Chorin. Et Bruxelles risque fort d’y imposer des conditions. « Pour éviter une situation de trop gros monopole, la Commission européenne pourrait tout à fait exiger de la France qu’en contrepartie EDF cède les énergies renouvelables et la distribution, mais également qu’elle accroisse le mécanisme de l’Arenh » , détaille Christophe Ramaux.
Délétère pour le service public, ce nouveau rebondissement dans le dossier EDF inquiète dans les rangs syndicaux. Le gouvernement a mis Jean-Bernard Lévy sur un siège éjectable et annoncé, ce jeudi, avoir engagé « le processus de succession du PDG d’EDF ». La CGT, elle, a rendez-vous chez la ministre de la Transition énergétique, lundi. « Ils veulent aller vite, on sent que les choses s’accélèrent », prévient Sébastien Menesplier.
EDF Valeurs Actuelles
Eric Kaufmann, auteur de “La Révolution démographique” : “Pourquoi le ‘moment populiste’ est amené à resurgir”
Valeurs actuelles. Dans votre livre, vous vous intéressez à l’émergence d’une “identité blanche”. Pour l’instant, elle semble toutefois au point mort, au moins politiquement : Donald Trump a été battu, en Autriche, Sebastian Kurz n’a pas non plus été reconduit, en France, le Rassemblement national n’arrive toujours pas à remporter d’élections majeures… Comment l’expliquez-vous ?
Eric Kaufmann. Depuis 2018 et la première parution de ce livre en anglais, le monde a été confronté à une série de défis sans précédents. Le Brexit a rebattu les cartes au Royaume-Uni ; nous avons subi une pandémie telle qu’on n’en rencontre qu’une fois par siècle ; en Ukraine, on a vu la première guerre entre États sur le sol européen depuis 1945 ; tout cela sans même parler de la crise du pouvoir d’achat de ces derniers mois. Toutes ces crises économiques, politiques et sanitaires font le jeu des gouvernements du “système”. À qui les citoyens font-ils le plus confiance en période de pandémie ? Pas aux populistes. Ils veulent des dirigeants qui savent vraiment ce qu’ils font en termes de politique sanitaire. Cela a contribué à étouffer le “moment populiste”.
En revanche, les questions à l’origine de ce moment populiste n’ont, elles, pas été adressées. Les progressistes se sont contentés de répéter leurs accusations et de se montrer de plus en plus agressifs. Beaucoup de politiques pensent que la période actuelle représente la nouvelle norme, ce qui n’est pas le cas. Nous avons traversé une séquence extraordinaire ; mais la pandémie, en tant qu’enjeu politique, est déjà en train de s’effacer ; la guerre en Ukraine, le coût de la vie, ces crises aussi pourraient trouver un terme. À l’heure actuelle, dans l’esprit des individus, toutes ces crises ont pris le pas sur les enjeux liés à l’immigration. Mais si la tendance s’inverse, si ces questions deviennent moins prioritaires dans l’esprit des électeurs, alors les questions ethno-culturelles resurgiront et le populisme de droite avec.
Est-ce que vous pensez que les derniers résultats électoraux témoignent de l’existence d’un plafond de verre pour les partis populistes ?
Il y a, clairement, un maximum aux scores que ces partis peuvent atteindre. La base de leur électorat se compose d’une partie spécifique de la population qui, psychologiquement, est opposée au changement. À côté de cela, il y a une autre partie de l’électorat qui aime le changement, qui le considère comme stimulant. Ils sont moins nombreux, mais ils existent réellement et ne voteront jamais pour des populistes. Cela laisse un groupe intermédiaire pour lequel le plafond électoral n’est pas bien déterminé.
Ce que l’on constate dans les études, c’est que, malgré la crise des migrants, la plupart des gens n’ont pas changé de réponse à la question “faut-il réduire ou augmenter l’immigration ?”. Parce que la réponse à cette question est très liée à l’idéologie et à la psychologie, elle reste stable quels que soient les événements qui marquent l’actualité. Ce qui change, c’est simplement que ceux qui veulent moins d’immigration, qui représentent une large majorité, placent ce sujet plus ou moins haut sur l’échelle de leurs priorités. Et c’est cela qui détermine le score des populistes. Pour l’instant, ils peinent à percer parce que les questions matérielles ont pris le pas. Si l’immigration reprend le dessus, cela sera bénéfique aux populistes.
Le racisme est un concept tellement mal défini qu’il peut être manipulé pour atteindre un objectif politique.
Vous semblez considérer que les conservateurs appartiennent essentiellement aux générations plus âgées. Pourquoi cela ? En France, par exemple, le leader du Rassemblement national, Jordan Bardella, est âgé de 26 ans, et en Autriche, Sebastian Kurz a été élu deux fois chancelier avant ses 36 ans.
Ce que j’essaye d’expliquer au travers de cette idée, c’est que, du simple fait des mariages interethniques, tout le monde deviendra, non pas dans ce siècle mais sans doute au cours du prochain, d’une même nouvelle ethnie. La majorité sera alors incarnée par un groupe métissé, qui reprendra à son compte l’histoire et la mémoire de la majorité “historique”. En revanche, il y aura toujours une division entre ceux qui s’identifieront comme appartenant à la majorité ethnique, peut-être parce qu’ils seront conservateurs, et ceux qui se revendiqueront multiculturalistes parce qu’ils seront progressistes. On le voit déjà aux États-Unis, où l’identité Wasp [White Anglo-Saxon Protestant, en français “protestant anglo-saxon blanc”] s’est fondue dans une identité blanche incluant les immigrés catholiques et les juifs, et où les Hispaniques qui votent républicain ont de plus en plus tendance à s’identifier comme “blancs”. Ce que l’on constate notamment, c’est que les Hispaniques et les Asiatiques qui ont voté Trump ont les mêmes opinions que les Blancs sur toutes ces questions : ils veulent moins d’immigration, pensent que la majorité blanche est attaquée… Ils adhèrent à l’idée qu’il y a une identité nationale américaine, un pays avec une majorité blanche, des minorités et des traditions héritées du passé.
C’est quelque chose qui est aussi amené à émerger en Europe : une forme d’identification à la majorité ethnique qui constitue l’identité nationale. Le fossé idéologique dépendra alors moins de votre couleur de peau que de votre rapport à l’immigration, la discrimination positive, la théorie critique de la race, etc. C’est cela qui fera de vous un progressiste, un conservateur, un démocrate, un républicain. En clair, la couleur de peau n’est plus importante en tant que telle mais en tant qu’élément définissant une idéologie.
Pourquoi l’immigration est-elle un sujet aussi radioactif dans le débat public ?
Parce qu’on a vu, à partir des années soixante, se développer un tabou autour de la question du racisme. La signification de ce terme a été progressivement étendue afin d’empêcher toute forme de débat sur l’immigration. Dans la plupart des pays occidentaux, l’essentiel de l’immigration vient de pays qui ont une origine ethnique différente de la majorité. Cela permet d’accuser de racisme toute personne qui se dit favorable à une baisse de l’immigration. Cela alimente une toxicité du débat. Le problème, c’est que ce terme est tellement mal défini qu’il est à géométrie variable et, in fine, cela empêche d’avoir une discussion honnête sur le sujet. Quand Donald Trump dit que la plupart des Mexicains qui rentrent illégalement aux États-Unis sont des violeurs, cela relève du racisme. Mais quand il explique vouloir construire un mur pour freiner l’immigration, on n’est pas sur du racisme, alors que c’est précisément ce que clament les démocrates. C’est déjà une conversation très subtile en tant que telle, alors si vous êtes face à quelqu’un qui crie “raciste, raciste, raciste” à tout bout de champ… Il nous faut nous accorder sur une vraie définition du racisme, rigoureuse, scientifique, pas juste une vague définition que l’on peut tordre pour atteindre un but politique.
Tant que la gauche fera du déboulonnage des statues son combat premier, elle le payera dans les urnes.
Cela fait penser au débat sur la notion de “grand remplacement” : le terme est systématiquement décrié par les progressistes, qui dénoncent une théorie complotiste, alors que dans le même temps ils se félicitent de la “créolisation” de la société…
Il y a une certaine forme d’hypocrisie sur ce sujet : dès que la droite attire l’attention sur les changements ethniques, c’est du “grand remplacement” et c’est horrible. Mais si c’est la gauche qui dit la même chose, alors c’est progressiste et formidable. Cette contradiction n’est pas tenable dans le temps. Si l’on parle de “grand remplacement”, il est important d’être très précis dans ce que l’on dit : l’idée selon laquelle il y a une transformation ethnique n’est pas controversée, et si c’est ce que vous entendez par “grand remplacement”, si c’est ce que les sondés veulent dire quand on leur pose la question, il n’y a pas vraiment matière à débat. En revanche, si vous sous-entendez que c’est un changement organisé, une volonté délibérée de se débarrasser des Blancs – ce qui à mon sens est la vraie définition du “grand remplacement” -, là on est dans une dérive vers l’extrême droite.
Mais si l’on veut avoir un vrai débat sur ce sujet, il faut que, lorsque les médias annoncent que la population blanche américaine décline pour la première fois de l’histoire des États-Unis, et lorsque le réalisateur Michael Moore s’en félicite sur Twitter en expliquant que « c’est le plus grand jour de l’histoire de l’Amérique », on puisse s’interroger sur la raison de ce déclin. Aujourd’hui, il est impossible d’avoir cette conversation, le sujet est utilisé comme arme par les groupes politiques.
À l’inverse des mouvements populistes, les universités, notamment, font face à l’émergence des progressistes woke et de la cancel culture . Comment peut-on rétablir le débat d’idées ?
À l’université, les sciences humaines et sociales ont toujours penché à gauche, mais cela s’est significativement accru : dans les années soixante, aux États-Unis et en Grande-Bretagne, le rapport était de trois chercheurs pour un en faveur de la gauche ; aujourd’hui, il est plutôt de douze, treize voire quatorze pour un. Le problème, c’est que lorsque tout le monde autour de vous partage vos idées, cela contribue à faire émerger des positions plus extrémistes. On voit par exemple que les universitaires n’hésitent plus à discriminer politiquement : au Royaume-Uni, un sur trois déclare qu’il refuserait d’embaucher quelqu’un se déclarant pro-Brexit, et aux États-Unis, un sur deux refuserait d’engager un partisan de Donald Trump.
Il est très délicat de contrer cette tendance, mais c’est quelque chose que les gouvernements peuvent mettre en place. Il faut contraindre les universités à respecter une forme de neutralité politique, ce qui implique d’être sur leur dos en permanence. Aux États-Unis, on voit passer des projets de loi qui prévoient d’infliger des amendes aux universités qui ne garantissent pas la liberté d’expression, par exemple si un professeur est licencié pour ses idées.
En fin de compte, le problème vient surtout de ce que le racisme, le sexisme, la transphobie ou l’homophobie sont des concepts trop vagues, qui peuvent être instrumentalisés pour s’en prendre aux adversaires politiques : si vous critiquez le mouvement Black Lives Matter, c’est que vous êtes raciste ; si vous êtes contre la discrimination positive, c’est que vous êtes raciste ; si vous critiquez les mouvements antiracistes, c’est que vous êtes raciste. L’universitaire américain Ibram X. Kendi défend ainsi la thèse selon laquelle si vous n’êtes pas ouvertement antiraciste, qu’il définit comme un engagement contre le racisme structurel, c’est que vous êtes raciste. Encore une fois, pour apaiser le débat, il faudrait pouvoir s’accorder sur une définition précise de ces termes. Or tant que ce débat aura lieu derrière les portes closes des universités et non pas sur la place publique, les bureaucrates continueront de se plier aux exigences d’un petit groupe d’activistes.
Après avoir longtemps imposé ses vues sans contradiction, le mouvement woke fait tout de même aujourd’hui l’objet d’une hostilité forte d’une part de l’opinion publique. Pensez-vous qu’il a atteint un plafond ?
J’en doute fortement. Le simple fait que le New York Times publie des éditoriaux contre la cancel culture ne suffi t pas à prouver que le mouvement reflue. Cette cancel culture trouve aujourd’hui un fort écho chez les plus jeunes et, à mesure qu’ils entreront sur le marché du travail, ils importeront cette idéologie, ce “socialisme culturel”, sur leur lieu de travail. La démographie va propulser le “wokisme”. Il est amené à devenir un sujet de plus en plus important, et même un enjeu politique à même de déterminer l’issue des élections. On le voit déjà, en partie, au Royaume-Uni et en Europe, notamment à travers la question du déboulonnage des statues, ou encore quand des politiciens britanniques se voient demander, au détour d’une interview, ce qu’est une femme. C’est typiquement le genre de sujets qui peuvent propulser les populistes : beaucoup de personnes considèrent qu’il est ridicule de ne pas être capable de définir simplement ce qu’est une femme, et si la gauche refuse de le reconnaître, cela renverra une mauvaise image d’elle. C’est le genre de choses qui sont portées par des activistes de gauche, mais qui vous font perdre des élections.
Ces questions de guerre culturelle, parce qu’elles n’ont pas été résolues, vont prendre une place de plus en plus importante dans les agendas politiques, et tant que la gauche ne sera pas alignée avec la population dans son ensemble, cela lui créera des problèmes. Tout comme les questions d’immigration et de multiculturalisme lui ont coûté le vote des classes ouvrières. Si la gauche s’engage sur le programme trans, elle pourrait être facilement attaquée par la droite et perdre beaucoup d’électeurs. Cela va être intéressant à observer. Pour le moment, cette guerre culturelle n’est pas rentrée dans l’esprit des électeurs en dehors des États-Unis. Mais de plus en plus de pays prennent le même chemin, s’interrogent sur ce qui est enseigné à l’école, le rapport à l’histoire et au passé, à la liberté d’expression et ses limites. Tous ces sujets vont prendre de plus en plus de place dans les années à venir.
La Révolution démographique, d’Éric Kaufmann, JC Lattès, 540 pages, 23,90 €.
Valeurs Actuelles
Laurent Toubiana : “Covid-19, le monstre était une souris”
Dans votre essai, à rebours du discours officiel, vous affirmez que le Covid a été une virose somme toute banale, bien loin du cataclysme annoncé par les autorités. D’après l’épidémiologiste que vous êtes, quel serait le bilan réel de cette épidémie ?
L’analyse que je fais du Covid dans mon essai s’appuie sur trente années d’expérience acquises en épidémiologie. Pour commencer, on parle d’épidémie à l’apparition d’un nombre de “cas” supérieur à un chiffre attendu. Il faut déjà caractériser ce que l’on entend par “cas”. La massification des tests, dont au moins 50 % des testés positifs ne présentaient aucun symptôme, a entretenu une confusion importante avec le nombre de “malades”. Un malade est une personne dont l’état est suffisamment grave pour aller consulter un médecin ou se rendre à l’hôpital. Par conséquent, les épidémiologistes s’appuient sur les données recueillies par les médecins en première ligne, via le Réseau Sentinelles entre autres.
Par ailleurs, pour suivre froidement et sans panique l’évolution d’une épidémie, il existe un indicateur standard dans notre discipline : le taux d’incidence hebdomadaire. Il s’agit de calculer, par semaine, pour 100 000 habitants (l’équivalent d’une ville comme Nancy) le nombre des malades en ville et à l’hôpital. Que constatons-nous alors ? Lors de la première vague, en mars 2020, nous avons atteint un pic épidémique la semaine du 23 mars avec 140 nouveaux malades, 36 admissions à l’hôpital dont 6 en soins critiques et 9 décès pour 100 000 habitants. Lors de la deuxième vague, en novembre 2020, qui nous a également valu un confinement, le taux d’incidence hebdomadaire au moment du pic épidémique atteignait 83 malades. À titre de comparaison : lors d’épisodes de grippe saisonnière, ce taux d’incidence peut atteindre 800 malades par semaine ! En tant qu’épidémiologiste, c’était pour moi déconcertant de voir tous les jours M. Salomon, directeur général de la santé, brandir lors de sa météo sanitaire des chiffres cumulés de malades depuis le début de l’épidémie, chiffres qui ne voulaient strictement rien dire et participaient à la montée d’un climat anxiogène !
Comme le revendique un des spots du ministère de la Santé à destination des Français, “on peut débattre de tout sauf des chiffres”… Comment est-il alors possible que les épidémiologistes du Conseil scientifique aient de leur côté annoncé des projections cataclysmiques ?
Bien au contraire, tous les chiffres sont discutables ! De la méthode utilisée aux résultats obtenus en passant par le traitement des données recueillies, chaque étape d’une démarche scientifique doit faire l’objet d’une discussion ! Au sein du Conseil scientifique, je connais bien Simon Cauchemez, puisqu’il a étudié dans nos laboratoires au sein de l’Inserm, et Antoine Flahault, pour avoir rédigé quelques articles scientifiques avec lui.
La seule explication que je peux vous donner est qu’il est très risqué d’annoncer qu’une épidémie sera bénigne. Si vous vous trompez, vous êtes immédiatement discrédité. Alors qu’on ne prend aucun risque à prophétiser une catastrophe, même si cette dernière ne survient pas. Plus ce que vous annoncez est grave, plus votre parole a de l’importance. Ce n’est pas nouveau, Molière l’a décrit parfaitement bien : ses “Dottore”, qui abusent les crédules par leur savoir, sont des personnages emblématiques de la commedia dell’arte.
Alors comment expliquer le décalage entre les images, diffusées en boucle sur les chaînes d’info, de services hospitaliers saturés et votre analyse, comme les chiffres déconcertants de l’Agence technique de l’information sur l’hospitalisation (ATIH) révélés en novembre dernier ?
Lorsqu’en novembre dernier, l’ATIH publie son rapport d’analyse sur l’impact du Covid sur les hospitalisations de l’année 2020, la presse s’est bien évidemment empressée de détricoter ces résultats par une armada de fact checkers, tant il menaçait de porter un coup au récit officiel. Pourtant, à sa lecture, on s’aperçoit que les hospitalisations pour cause de Covid n’ont finalement représenté que 2 % de l’activité hospitalière en 2020. Pis, cette même année, l’hôpital n’a jamais été autant sous-utilisé puisqu’il a accueilli 10 % de patients en moins.
Les déprogrammations d’opérations, comme le refus de se rendre à l’hôpital de certains malades chroniques par crainte d’attraper le virus, ont drastiquement diminué l’activité hospitalière. C’est un véritable scandale au regard de la communication gouvernementale justifiant à longueur de journée leurs mesures liberticides par le risque d’un krach hospitalier ! Certains services ont effectivement pu être saturés à un moment donné, mais, à quelques kilomètres d’eux, des hôpitaux privés qui offraient pourtant des lits restaient inexorablement vides…
En réalité, le scandale absolu est que cette crise a été générée par l’affligeante gestion d’une armée d’incompétents qui, pour cacher leurs insuffisances, n’ont eu de cesse de nous faire croire que cette épidémie était un monstre alors qu’il s’agissait d’une souris !
Au moment de la vague Omicron, en janvier dernier, Macron a annoncé souhaiter « emmerder » les non-vaccinés, responsables de la saturation des services hospitaliers. Qu’en est-il réellement ?
Dès la mi-novembre, un communiqué de presse de la Drees (direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques) indique que sur une population adulte (supérieure à 20 ans) vaccinée à près de 90 %, 42 % des personnes admises en soins critiques à l’hôpital sont vaccinées et, par conséquent, 58 % d’entre elles ne le sont pas. Mais dès le 9 janvier, le taux s’inverse : 60 % de vaccinés admis en soins critiques contre 40 % n’ayant reçu aucune injection.
Mais ce qui est encore plus intéressant à étudier, c’est la dynamique de l’épidémie avant et après vaccination. Alors que 90 % de la population adulte est vaccinée, les admissions à l’hôpital lors du pic épidémique de cette vague Omicron sont équivalentes à celle du pic de la vague de novembre 2020, soit de l’ordre de 30 par semaine pour 100 000 habitants. Soit près de 4 admissions à l’hôpital par jour pour une ville comme Nancy, des chiffres quasi insignifiants ! En revanche, qu’il y ait toujours des personnes hospitalisées malgré un taux de couverture vaccinale colossal, laissant penser que le vaccin ne sert visiblement à rien, est complètement mis sous le boisseau.
Vos contradicteurs vous opposeront que si le cataclysme a été évité, c’est grâce aux mesures, telles que les confinements, mises en place par le gouvernement…
Dans mon livre, j’analyse le cas de la Suède, qui a eu l’audace, dans un contexte international hostile, de privilégier l’immunité collective aux confinements adoptés par la quasi-totalité de l’Occident. Sa stratégie s’est heurtée à de nombreuses critiques de nos épidémiologistes, annonçant une hécatombe catastrophique. Ces prédictions farfelues ne se sont évidemment pas produites. Nous avons donc comparé les données suédoises à celles françaises et québécoises, région qui a adopté un confinement strict comme la France et qui présente des similarités géographiques et populationnelles avec la Suède. Nos conclusions sont sans conteste : en aucun cas nous n’observons un effet du confinement sur la dynamique épidémique ou sur le nombre de morts. Avec ou sans confinement, les chiffres sont quasi similaires. Ce constat est particulièrement accablant, car cela suggère que le confinement n’a servi à rien. Au regard des dégâts individuels et collectifs, économiques, psychiques causés par les confinements, il est évident que la Suède a réussi à juguler l’épidémie de manière beaucoup plus bénéfique pour sa population.
Vous expliquez qu’il n’y a pas eu, selon vos chiffres, de surmortalité en 2020 due au Covid. Et qu’en est-il en 2021, depuis l’apparition des vaccins ?
Nous avons constaté une surmortalité de 3,72 %, soit 23 401 décès en excès en 2020 pour l’ensemble de la population. En affinant selon les tranches d’âge, la surmortalité des plus de 65 ans s’établit à 4,51 %, et celle des moins de 65 ans affiche au contraire une sous-mortalité de 0,86 %. Ce qui est bien loin du cataclysme des 500 000 morts annoncées pour justifier le premier confinement ! Sans rentrer dans les détails de calculs que je précise dans mon livre, il est important de noter que j’ai utilisé la même méthodologie que celle employée par deux collègues épidémiologistes de renom lors de l’épisode de canicule en 2003 (+15 000 morts estimés). De manière générale, les calculs de surmortalité sont assez standards en épidémiologie. Pourtant, alors que mon article sur la surmortalité devait être publié dans un ouvrage dirigé par Laurent Muchielli (directeur de recherche au CNRS), je viens d’apprendre, il y a quelques semaines, que la parution de l’ouvrage était conditionnée au retrait de mon papier… Quant à 2021, il y aurait même une légère sous-mortalité pour l’ensemble de la population. En revanche, si l’on se réfère aux études réalisées dans d’autres pays, il y aurait une légère surmortalité chez les jeunes. Pour l’étudier et analyser une possible corrélation avec les vaccins, il me faut croiser ces données avec le statut vaccinal. Ces informations existent mais ne sont pas accessibles facilement. L’autorisation d’accès nous a été pour l’heure refusée. J’ai depuis adressé une pétition auprès du Sénat.
Vous détaillez dans votre essai deux périodes : celle de la sidération et celle de la terreur. La peur, utilisée comme outil de soumission, ne serait-elle pas une des portes d’entrée vers une forme de dictature sanitaire ?
La peur est un moteur puissant de la conformisation des esprits. La présence d’un mal invisible qui circule a tétanisé la population, qui s’est soumise en acceptant d’être protégée par des mesures de plus en plus coercitives et intrusives. Le masque, outre sa symbolique de bâillon, permet d’insinuer l’idée d’un danger permanent. La récurrence des “vagues” qui viennent nous submerger, gonflées artificiellement par une “testomania” (c’est-à-dire l’usage dévoyé des tests PCR entretenant la confusion entre “cas”, souvent asymptomatiques, et “malades”), a permis de justifier des mesures disproportionnées et contraignantes telles que les confinements, les couvre-feux, les fermetures d’écoles, la limitation des déplacements, la vaccination, le passe sanitaire puis vaccinal…
Cependant, en aucun cas je n’insinuerais que ces stratégies auraient été préméditées et échafaudées par les “puissants” pour obtenir une soumission de la population à une quelconque fin. Gouverner n’est-il pas une fin en soi ? Je préfère opter pour l’hypothèse de l’opportunisme. Disons qu’ils ont appris “en marchant”. Pendant ces deux années de crise sanitaire, toutes les autres questions ou revendications n’existaient plus.
La notion de “dictature sanitaire” est trop forte. Je n’utiliserai pas ce terme-là. Mais le gouvernement a opportunément utilisé ce moyen pour faire descendre le niveau de revendications. La peur est un mode de gouvernement. Puis une peur a chassé l’autre : la guerre en Ukraine et la menace atomique russe ont remplacé le Covid. Pourtant, au même moment, il y a eu une résurgence de l’épidémie aussi importante que celle de novembre 2020, qui, à l’époque, je le rappelle, nous avait valu un confinement…
Désormais, on entend parler de la variole du singe… Il n’y a que des cas diffus et aucun risque épidémique, mais c’est sa charge symbolique de grande faucheuse, sa résurgence alors que la variole avait été éradiquée par l’OMS, qui tétanise.
S’exprimer sur le Covid en tenant un discours “rassuriste” vous plonge aux yeux de la masse dans le camp des “complotistes” et fait de vous la cible du tribunal médiatique via son armée de fact checkers. Qu’êtes-vous venu faire dans cette galère ?
Un “complotiste” est quelqu’un qui croit aux complots. Je suis aux antipodes d’une telle pensée. Affubler de cet adjectif toute personne qui dit quelque chose d’un peu différent est assez grave. Le mot “complotiste” est avant tout une étiquette que l’on vous colle sur le front pour vous discréditer et justifier le fait de ne pas discuter avec vous.
La montée de ces thèses farfelues et douteuses n’est que le reflet d’une incrédulité grandissante, conséquence d’un décalage entre ce que nous vivons et ce qui nous a été raconté, entre autres via les médias. Conséquence d’une accumulation de bévues, d’erreurs, de mesures absurdes, d’injonctions contradictoires des autorités, qui n’ont pas vraiment contribué à la confiance, installant le doute chez une partie de la population. Je considère le doute comme une tournure d’esprit très saine. Mais douter de tout et rechercher une explication univoque et monocausale à un événement est une forme de paresse intellectuelle.
Au début de la crise, j’avais décidé de ne pas y aller, je pressentais que c’était dangereux, mais jamais je n’aurais imaginé une telle violence. Il y a une forme de haine insupportable. Des amis intimes, des membres de votre famille, qui du jour au lendemain décident de ne plus vous adresser la parole. Je suis intervenu sporadiquement, dès qu’un collègue lançait une énormité ou qu’une nouvelle injonction gouvernementale me choquait. J’aime m’approcher de la vérité et je ne supporte pas le mensonge. Je veux au moins laisser une trace de cette vérité. Alors je me fiche royalement d’être mis au ban ! Comme dit La Rochefoucauld : « L’amitié est un aménagement réciproque de bons offices. »
La lecture d’Anéantir (Flammarion), le dernier livre de Michel Houellebecq, vous a accompagné pendant toute l’écriture de cet ouvrage. En quoi a-t-il fait écho à votre lecture de la crise sanitaire ?
J’allais presque le citer à chaque page tant sa vision de la société m’éclairait dans cette relecture de la crise sanitaire. Il y a d’abord la question des boomers, dont la lecture de Connemara (Actes Sud), de Nicolas Mathieu, que j’ai enchaînée à la suite de Houellebecq, m’a permis de poursuivre mes réflexions sur notre finitude.
Qu’est-ce que notre société fait de ses vieux ? Ces boomers, toujours plus nombreux et décrépits au gré des gains d’espérance de vie. Ces boomers qui, justement, avaient tant à craindre du virus. Au-delà, Anéantir questionne sur cette angoisse collective de la mort, que la foi, la spiritualité, autrefois parvenaient à calmer. Ce besoin d’au-delà a été éliminé progressivement par la science, désormais érigée en religion et dont le progrès est le nouveau credo. Cette crise est très probablement le reflet de cette angoisse collective de la mort, à laquelle la médecine, art inspiré de la science, n’apporte aucune réponse.
Covid-19, une autre vision de l’épidémie, de Laurent Toubiana, L’Artilleur, 272 pages, 17,90 €.
Valeurs Actuelles
Le cardinal Sarah s’inquiète du manque de spiritualité dans notre monde moderne
Charlotte d’Ornellas : Vous écrivez un nouveau livre qui porte le nom de Catéchisme. Non pas celui de l’Église, mais celui de nos vies spirituelles… Pourquoi avez-vous ressenti la nécessité d’écrire sur ce sujet ?
La vie spirituelle est ce que nous avons de plus intime, de plus précieux. Sans elle, nous sommes des animaux malheureux. J’ai voulu insister sur ce point : la spiritualité n’est pas une collection de théories intellectuelles sur le monde. La spiritualité est une vie, la vie de notre âme.
Depuis des années, je parcours le monde, je rencontre des personnes de toutes cultures et de toutes conditions sociales. Mais je peux affirmer une constante : la vie, si elle n’est pas spirituelle, n’est pas vraiment humaine. Elle se transforme en une triste et angoissante attente de la mort ou en fuite dans la consommation matérialiste. Savez-vous que durant le confinement, l’un des mots les plus souvent recherchés sur Google était le mot “prière” ?
Nous avons pris soin de l’économie, des salaires, de la santé, c’est très bien ! Mais qui a pris soin de son âme ?
J’ai voulu répondre à cette attente inscrite au cœur de chacun. C’est pour cela que j’ai choisi ce titre, Catéchisme de la vie spirituelle . Un catéchisme est un recueil des vérités fondamentales. Il a un but pratique : être un repère incontestable au-delà de la valse des opinions. Comme cardinal de l’Église catholique, j’ai voulu donner à tous des repères quant aux fondamentaux de la vie de l’âme, de la relation de l’homme avec Dieu.
Vous aviez déjà écrit un ouvrage pour dire la force du silence. Vous insistez encore énormément dans ce livre sur la nécessité vitale de trouver le silence. Que pouvons-nous trouver de si important dans le silence ?
Permettez-moi de vous retourner la question : que pouvons-nous trouver sans le silence ? Le bruit est partout. Non seulement dans les villes agitées et englouties par le brouhaha des moteurs, mais même à la campagne il est rare de ne pas être poursuivi par un fond musical envahissant. Il n’est pas jusqu’à la solitude qui se voit colonisée par les vibrations du téléphone portable.
Pourtant sans silence, tout ce que nous faisons est superficiel. Car dans le silence, on peut revenir au plus profond de soi-même. L’expérience peut faire peur. Certains ne supportent plus ce moment de vérité où ce que nous sommes n’est plus masqué par aucun déguisement. Dans le silence, il n’y a plus moyen de fuir la vérité du cœur. Alors se révèle au grand jour ce qui nous habite : culpabilité, peur, insatisfaction, impression de manque et de vide. Mais ce passage est nécessaire pour entendre Celui qui parle à notre cœur : Dieu. Il est « plus intime à moi-même que moi-même », dit saint Augustin.
Il se révèle à l’intérieur de l’âme. C’est là que commence la vie spirituelle, dans cette écoute et ce dialogue avec un autre, le Tout autre, au plus profond de moi. Sans cette expérience fondatrice du silence et de Dieu qui habite le silence, nous restons à la surface de notre être, de notre personne. Quel temps perdu ! Je suis frappé, quand je rencontre un moine ou une moniale âgés, usés par des années de silence quotidien, de constater la profondeur et la stabilité rayonnante de leur humanité. L’homme n’est vraiment lui-même que quand il a trouvé Dieu, non pas comme une idée mais comme la source de sa propre vie. Le silence est le premier pas de cette vie véritablement humaine, de cette vie de l’homme avec Dieu.
On comprend que trouver le silence est déjà assez original pour l’époque. Mieux encore, vous rappelez qu’il faut se forcer à le trouver… dans une époque du confort, du bien-être et du rejet quasiment systématique de l’effort. Est-il nécessaire de rompre avec son époque pour être un bon chrétien ?
Vous avez raison de le souligner. Je n’encourage pas à aller dans le sens du vent ! Une ambition de feuille morte, comme disait Gustave Thibon ! Vivre, vivre en plénitude demande un engagement, un effort et parfois une rupture avec l’idéologie du moment. Dans un monde où le matérialisme consumériste dicte les comportements, la vie spirituelle nous engage à une forme de dissidence. Il ne s’agit pas d’une attitude politique, mais d’une résistance intérieure aux diktats portés par la culture médiatique.
Non, le confort, le pouvoir, l’argent ne sont pas des fins ultimes. Rien de beau n’est bâti sans effort. Cela est vrai dans toute vie humaine. C’est encore plus vrai au plan spirituel. L’Évangile ne nous promet pas le “développement personnel sans effort” comme nombre de pseudo-spiritualités de pacotille qui encombrent les rayons des librairies. Il nous promet le salut, la vie avec Dieu. Vivre de la vie même de Dieu, cela suppose une rupture avec le monde. C’est ce que l’Évangile appelle la conversion. C’est un retournement de tout notre être. Un renversement de nos priorités et de nos urgences. Cela suppose d’aller parfois à contre-courant. Mais quand tous courent vers la mort et le néant, aller à contre-courant c’est aller vers la vie !
L’Église est vue par le monde comme une institution millénaire, mais souvent frappée des mêmes maux que le reste de la société. Le dossier de la pédophilie en est un exemple… Comment les chrétiens doivent-ils concevoir (et expliquer peut-être) ce qu’est l’Église dans leur vie ?
L’Église est composée d’hommes et de femmes qui ont les mêmes travers, les mêmes défauts, les mêmes péchés que leurs contemporains. Mais ces péchés, quand ils sont le fait d’hommes d’Église, scandalisent profondément les croyants comme les incroyants. Intuitivement, tous savent en effet que l’Église nous donne les moyens de la sainteté, tous savent que le plus beau fruit de l’Église, ce sont les saints. Saint Jean-Paul II, sainte Mère Teresa, saint Charles de Foucauld sont le vrai visage de l’Église. Pourtant l’Église est aussi une mère qui porte les enfants récalcitrants que nous sommes. Nul n’est en trop dans l’Église de Dieu : les pécheurs, ceux dont la foi vacille, ceux qui se tiennent sur le seuil sans vouloir entrer dans la nef. Tous sont des fils de l’Église. L’Église est notre mère parce qu’elle peut nous donner ses deux trésors. Elle peut nous nourrir par la doctrine de la foi qu’elle a reçue de Jésus et qu’elle transmet de siècle en siècle. Elle peut nous guérir par les sacrements qui nous transmettent la vie spirituelle, la vie avec Dieu, ce que l’on appelle la grâce.
L’Église est donc pour nous une mère parce qu’elle nous donne la vie. Souvent, notre mère nous agace parce qu’elle nous dit ce que nous ne voulons pas entendre. Mais au fond nous l’aimons avec reconnaissance. Sans elle, nous savons bien que nous ne serions rien. Il en est de même avec l’Église notre mère. Sa parole est parfois dure à entendre. Mais nous revenons sans cesse à elle, car elle seule peut nous donner la vie qui vient de Dieu.
L’Église est le visage humain de Dieu. Elle est véridique, juste et miséricordieuse, mais souvent défigurée par les péchés des hommes qui la composent.
Ceux qui ne revendiquent pas leur appartenance catholique aiment l’Église lorsqu’elle se transforme en ONG mondiale, à l’écoute des plus pauvres, des minorités, des persécutés, des personnes différentes… Et c’est une tentation qui semble parfois l’animer. Qu’est-elle de plus qu’une super ONG avec des relais dans tous les pays du monde ?
Je ne suis pas certain que vous ayez raison… Ceux qui ne se reconnaissent pas croyants n’attendent pas de l’Église qu’elle soit une ONG internationale, une succursale de la bien-pensance onusienne. Ce que vous décrivez est davantage le fait de chrétiens complexés qui voudraient devenir acceptables aux yeux du monde, populaires selon les critères de l’idéologie dominante.
Au contraire, les incroyants attendent de nous un discours de foi, une parole claire. Cela me rappelle ce que j’ai vécu au Japon quand j’étais chargé d’y apporter l’aide humanitaire du Saint-Siège après le tsunami. Devant ces populations qui avaient tout perdu, j’ai compris que je ne devais pas seulement donner de l’argent. J’ai compris qu’ils avaient besoin d’autre chose. D’une tendresse qui ne vient que de Dieu. J’ai donc prié longuement en silence devant la mer pour toutes les victimes et les rescapés. Quelques mois après, j’ai reçu une lettre d’un Japonais bouddhiste qui me disait qu’alors qu’il avait résolu de se suicider par désespoir, cette prière lui avait redonné le sens de la dignité et de la valeur de la vie. Il avait dans ce moment de silence fait l’expérience de Dieu. Voilà ce que le monde attend de l’Église !
Vous insistez beaucoup sur la prière. Comment faire pour prier lorsqu’on a l’impression de répéter sans cesse la même chose, d’être plus ou moins écouté…Que faut-il réellement chercher dans la prière ?
C’est une question fondamentale. La prière ne consiste pas dans une litanie de demandes. Et on ne mesure pas l’effi cacité de la prière au fait qu’elle soit plus ou moins exaucée. En fait, c’est très simple. Prier, c’est parler à Dieu ! Nous n’avons pas besoin pour cela de formules ciselées, même si elles peuvent parfois nous aider. Qu’avons-nous à dire à Dieu ? D’abord que nous l’ adorons, que nous reconnaissons sa grandeur, sa beauté, sa puissance, tellement loin de notre petitesse, de notre péché, de notre impuissance. Adorer, c’est l’activité la plus noble de l’homme. L’Occident ne tient plus debout parce qu’il ne sait plus ployer les genoux. Il n’y a là rien d’humiliant. Être à genoux, c’est être à sa place devant Dieu.
Prier, c’est aussi dire à Dieu notre amour. Avec nos mots, le remercier pour son amour gratuit pour nous, pour le salut éternel qu’il nous offre. Prier, c’est lui dire notre confiance, lui demander de soutenir notre foi. Prier, c’est enfin se taire devant lui, pour lui laisser la place.
Vous me demandez ce qu’il faut chercher dans la prière ? Je vous réponds, ne cherchez pas quelque chose ! Cherchez quelqu’un : Dieu lui-même, qui se révèle avec le visage du Christ.
Un catéchisme rédigé par un cardinal s’adresse forcément à des chrétiens… Ceux qui n’ont pas la foi et qui nous lisent aujourd’hui font-ils aussi partie de votre réflexion ? Ceux qui ne croient pas que Dieu existe ont-ils besoin du même silence ?
Bien entendu ! Je m’adresse à tous. Le silence n’est pas réservé aux moines, ni aux chrétiens. Le silence est un signe d’humanité. Je voudrais inviter toutes les personnes de bonne volonté, croyants ou incroyants, à faire l’expérience de ce silence. Osez vous arrêter ! Osez le silence. Osez vous adresser à un Dieu que peut-être vous ne connaissez pas, auquel même vous ne croyez pas.
Benoît XVI répète souvent une phrase qu’il a lue chez Pascal, le philosophe français : « Fais ce que font les chrétiens, et tu verras que c’est vrai ! » J’ose dire à tous : osez faire l’expérience de la prière, même si vous ne croyez pas, et vous verrez. Il ne s’agit pas ici de révélations extraordinaires, de visions ou d’extases. Mais Dieu parle au cœur dans le silence. Celui qui a le courage du silence finit par rencontrer Dieu. Charles de Foucauld en est le plus bel exemple. Il ne croyait pas, avait rejeté la foi de son enfance et ne menait pas une vie chrétienne, c’est le moins qu’on puisse dire ! Pourtant, après avoir fait l’expérience du silence dans le désert, son cœur s’est ouvert au désir de Dieu. Il l’a laissé surgir dans sa vie.
Vous parlez également, pour nourrir l’âme, de la pratique des sacrements. Pouvez-vous expliquer ce qu’ils sont réellement, puisque vous reprochez à l’époque de parfois se tromper de sens ?
Les sacrements sont de réels contacts avec Dieu à travers des signes sensibles. Souvent effectivement, notre époque tend à les réduire à des cérémonies symboliques, des occasions rituelles de se retrouver, de faire une fête de famille. Ils sont tellement plus profonds que cela ! À travers le signe sensible de l’eau versée sur le front d’un enfant lors de son baptême, en réalité, Dieu lave l’âme de cet enfant et il vient l’habiter. Ce n’est pas une métaphore poétique. C’est une réalité ! À travers les sacrements, Dieu nous touche, nous lave, nous guérit, nous nourrit.
Peut-être pourrions-nous parfois nourrir un peu de jalousie envers les apôtres et ceux qui ont connu le Christ. Ils l’ont touché, embrassé, serré dans leurs bras. Il les a bénis, consolés, affermis. Et nous… tant d’années nous séparent de lui. Mais nous avons les sacrements. À travers eux, nous sommes physiquement en contact avec Jésus. Sa grâce passe jusqu’à nous. Il ne s’agit pas d’un joli symbole qui ne vaudrait qu’autant que dure notre ferveur. Non. Les sacrements sont efficaces. Encore faut-il que nous les laissions produire en nous leur fruit, en disposant nos âmes par la prière et le silence. Mais alors vraiment, si je me confesse, Jésus lui-même me pardonne. Si je participe à la messe, je participe réellement au sacrifice de la Croix. Si je communie, c’est vraiment lui, le Christ, Jésus, qui vient en moi pour me nourrir. Les sacrements sont les piliers de la vie spirituelle.
Les sacrements sont aussi accompagnés d’une liturgie… N’y a-t-il pas là aussi un accompagnement nécessaire pour que chacun puisse prendre conscience de la valeur réelle de ces signes ?
C’est vrai ! Il y a un immense besoin de catéchisme ! Trop souvent les enseignements des prêtres s’égarent pour devenir des commentaires de l’actualité ou des discours philosophiques. Je crois que les gens attendent de nous un catéchisme clair et simple qui explique le sens de la vie chrétienne et des rites qui l’accompagnent. Il serait bon que les homélies expliquent le sens des gestes de la messe. Ce serait fécond ! Mais je crois aussi que la liturgie parle par elle-même. Elle parle au cœur. Le chant grégorien se passe de traduction tellement il évoque la grandeur et la bonté de Dieu. Quand le prêtre se tourne vers la Croix, tous comprennent qu’il nous indique l’orient de nos vies, la source de la lumière. La liturgie est un catéchisme du cœur.
Catéchisme de la vie spirituelle, du cardinal Robert Sarah, Fayard, 336 pages, 22,90 €.
Valeurs Actuelles
La France, un pays qui s’oublie
Un prêtre ou des fidèles qui tombent sous les coups de fanatiques islamistes. Des églises incendiées, des tabernacles profanés. Des processions attaquées. Des calvaires vandalisés, des statues de saints qu’on cherche à bannir de l’espace public. Des “humoristes” de sévice public qui s’autorisent des agressions verbales contre le catholicisme qu’ils ne se permettraient à l’encontre d’aucune autre religion. Des lieux de culte qui servent de caisse de résonance aux provocations de féministes dépoitraillées ou de jeunes crétins en mal de médiatisation. Des hommes politiques qui, sous prétexte de ne pas stigmatiser l’islam, profèrent contre le catholicisme des accusations absurdes. Des élus locaux qui ne veulent plus prononcer le mot “Noël” mais n’oublient jamais de saluer le début du ramadan… Jour après jour, les occasions ne manquent pas pour les catholiques français de se sentir agressés, soupçonnés, comme mis à l’écart de la communauté nationale, et pour fi nir comme étrangers dans leur propre pays.
Cette quantité de manifestations d’hostilité antichrétienne, grandes ou petites, devrait remplir les colonnes des journaux : mais c’est à peine si l’incendie criminel d’une église débordera les frontières de la presse locale. Journaliste à Boulevard Voltaire, Marc Eynaud a voulu réparer cette injustice en dressant un inventaire de ces multiples attaques, dont l’accumulation fait sens et révèle un climat inquiétant. Le sujet est d’importance, et ce coup de projecteur sur un sujet minoré de manière “systémique” est plus que bienvenu. Regrettons seulement que ce livre utile épouse une forme excessivement confuse, tant dans sa construction que dans son style, qui en brouille le propos.
On accusera sans doute l’auteur de mêler des choses qui n’ont rien à voir, comme les attentats islamistes et les attaques des libres-penseurs. On aura tort, car si ces phénomènes ne sont évidemment pas du même ordre, ils s’éclairent mutuellement. Ainsi, tandis que l’islam prospère naturellement sur le déni de nos racines chrétiennes, on pourrait croire que les militants de la libre-pensée et autres tenants d’une laïcité agressive se montreraient particulièrement vigilants quant à la montée en puissance d’un islamisme fanatique : or les mêmes qui sont prompts à chasser le moindre crucifi x ou à porter plainte contre une crèche municipale redoublent d’indulgence pour les atteintes à la laïcité en provenance de l’islam, et seront tout aussi prompts à taxer d’islamophobie ceux qui dénoncent l’islamisme.
On ne compte plus les déclarations de politiques qui, pour dédouaner l’islam d’un rapport problématique avec la laïcité, ou se dédouaner eux-mêmes d’une complaisance envers l’islamisme, bottent en touche avec des déclarations surréalistes sur la “menace catholique”. Marc Eynaud en dresse une liste très loin d’être exhaustive : c’est Sandrine Rousseau qui, interrogée sur la condition des femmes musulmanes, préfère dénoncer l’enfermement des « chrétiennes pratiquantes […] avec huit enfants, avec des jupes et des serre-tête en velours sur la tête » ; c’est le député LFI Éric Coquerel qui brosse un audacieux parallèle entre le voile islamique et — non plus l’inquiétant serretête en velours, qui obsède aussi le député de gauche Aurélien Taché — le voile de mariée catholique. C’est Marlène Schiappa qui, dans les colonnes de Valeurs actuelles, fantasmait une « convergence idéologique » entre terroristes islamistes et partisans de La Manif pour tous… C’est, aussi, le site Internet de France Culture qui, pour illustrer une émission sur le retour du blasphème diff usée après l’assassinat de Samuel Paty par un islamiste tchétchène, publie la photo d’une manifestation… de catholiques.
« Sorte de réflexe culturel », comme l’écrit Marc Eynaud, qui s’exprime dans les médias ou la classe politique comme par un incontrôlable mouvement pavlovien, la christianophobie ne contribue pas seulement à aff aiblir encore un peu plus un christianisme déjà bien éprouvé : elle fait aussi le lit de l’islamisme. D’une part parce qu’à l’image de la récente loi contre le séparatisme, elle dilue la lutte contre le fanatisme islamiste dans une méfi ance généralisée à l’égard de toutes les religions. D’autre part parce qu’elle ne permet d’opposer à l’islamisme que le bouclier totalement ineffi cace de la laïcité, qui prétend répliquer par une règle, strictement juridique, à un contenu, politique, philosophique et religieux : « Puisque le mot est à la mode, utilisons-le : l’impuissance de la République à contrer l’islamisme est systémique », constate avec raison Marc Eynaud.
Car cette règle est d’autant plus inopérante qu’elle tend à priver la France elle-même de son contenu. Ce que manifeste en eff et la christianophobie d’une bonne part de nos “élites” politico-médiatiques, c’est que leur laïcité ne consiste pas seulement, en application de la loi de 1905, à séparer l’État du catholicisme, mais bien à vouloir séparer la société française du catholicisme, à vouloir en éradiquer toute trace : mission quasiment impossible, tant la culture et l’identité françaises sont intimement liées au catholicisme. Mission surtout suicidaire, car cette conception de la République laïque ne peut que vider un peu plus la France de sa substance. Le révèle de manière éclairante le témoignage de Jeanne, jeune femme passée de l’islam au catholicisme, qui témoignait ainsi de sa conversion dans l’excellente émission En quête d’esprit sur CNews : « Étudier l’histoire de France m’a permis de briser l’écran républicain qui nous cache la France catholique. Une fois le vernis gratté, j’ai vu la France de Saint Louis, de Clovis et de Jeanne d’Arc. Et là, […] c’était fi ni avec l’islam non seulement d’un point de vue spirituel, mais aussi culturel. »
Pris en tenaille entre un islam conquérant et un anticatholicisme pavlovien des “élites”, encore aiguillonné par une culture woke qui veut déconstruire tout ce qui touche de trop près l’identité française, culpabilisés par la crise des abus sexuels dans l’Église, mal soutenus par une hiérarchie trop souvent timorée et qui semble surtout soucieuse de passer pour le bon élève de la laïcité, les catholiques français ne peuvent guère compter que sur eux-mêmes et sur leur foi pour résister aux vents mauvais. Mais ils peuvent surtout se dire qu’il n’y a pas de meilleur moment que les tempêtes pour se souvenir que, aujourd’hui comme sur la mer de Galilée, rien n’est impossible à Dieu.
Qui en veut aux catholiques ? , de Marc Eynaud, Artège, 232 pages, 15,90 €.
Valeurs Actuelles
“La mécanique du climat est intrinsèquement chaotique”
Valeurs actuelles. Commençons par nous faire peur : de combien de degrés la température mondiale a-t-elle augmenté en 2019 ?
François Gervais. Par rapport à la moyenne des mesures satellitaires depuis 1979, l’augmentation a été de 0,28 °C en 2019. Pas de quoi s’en effrayer car la température est redescendue aussi vite qu’elle est montée, retrouvant les trois premiers mois de 2022 l’écart de 0,04 °C observé en 2018. Il s’agissait d’une fluctuation momentanée due à El Niño, un phénomène causé par une baisse elle aussi momentanée de vitesse des vents dans le Pacifique, les alizés, soufflant habituellement d’est en ouest au voisinage de l’équateur. Hors telles fluctuations aléatoires, la tendance est à une augmentation de 0,4 °C depuis 1945, année marquant le début de l’accélération des émissions de CO2. Toutefois, de 1910 à 1945, la hausse a atteint 0,6 °C, davantage donc que les 0,4 °C depuis 1945, dans une période où les émissions étaient trop faibles pour l’expliquer, témoignant de la variabilité naturelle du climat.
Quelles conséquences la pandémie a-t-elle eues sur le volume de CO2 et sur la température ?
Mesurée à l’Observatoire de Mauna Loa, la hausse annuelle du CO2 dans l’atmosphère apparaît différente d’une année à l’autre. En 1992, année froide à cause des aérosols envoyés dans la haute atmosphère par le volcan Pinatubo et qui ont partiellement voilé le Soleil, la hausse n’a été que de 0,49 partie par million (ppm) d’un volume d’air, soit 3,8 gigatonnes. Les années chaudes comme 1998 et 2016, marquées par une fluctuation El Niño intense, la hausse annuelle a atteint 23 gigatonnes. Compte tenu de l’amplitude de ces variations, possiblement liées à la température des océans car ils contiennent quelque soixante fois plus de CO2 que l’atmosphère, les conséquences des confinements sont passées à peu près inaperçues.
Ce qui n’empêche pas certains “responsables” de prôner des confinements à répétition…
La présidente du Haut Conseil pour le climat, s’inspirant des confinements liés à la pandémie et de la baisse des émissions qu’ils ont provoquée, laisse effectivement entendre dans Nature Climate Change que de telles mesures coercitives aideraient à atteindre la neutralité carbone prônée d’ici 2050.
À ce propos, pourquoi dites-vous que l’objectif de la « neutralité carbone » a tout du « suicide conscient » ?
Les trois quarts des émissions relèvent de pays, en particulier asiatiques, qui ont fait savoir lors de la Cop26 de Glasgow, en novembre 2021, qu’ils continueront à émettre, considérant n’avoir pas d’autre choix pour poursuivre leur développement. L’objectif de neutralité carbone est prôné par la Commission européenne, le Royaume-Uni et l’Amérique du Nord, qui totalisent seulement un quart des émissions. Cesser pour eux d’émettre d’ici 2050 aurait ainsi un impact limité au plus à un quart de 0,2 °C selon le Giec, soit 0,05 °C. La décarbonation de la France, pour sa part, éviterait d’ici là un réchauffement de la Terre de l’ordre du millième de degré. Éviter un tel “épouvantable” millième justifie-t-il d’augmenter massivement les taxes sur l’énergie, les malus sur les véhicules à moteur thermique, de pénaliser les habitations et les entreprises, d’interdire — du moins de limiter — les vols en avion, d’amplifier une précarité énergétique, facteur de retour à une pauvreté généralisée dont justement veulent se sortir les pays responsables des trois quarts des émissions ?
En ciblant ainsi le CO2, on se trompe d’adversaire ?
En 2019, un tiers des émissions de CO2, soit 12 milliards de tonnes, presque autant que les 16 restés dans l’atmosphère, ont enrichi la végétation terrestre par photosynthèse. Une troisième proportion captée par les océans contribue à fertiliser la végétation marine comme le plancton. Tout au long des trente-trois années durant lesquelles le verdissement de la Terre a été observé par satellite, avec un accroissement de superficie végétale mesuré par satellite équivalant à un continent de 18 millions de kilomètres carrés, la biomasse végétale s’est accrue de l’ordre de 24 %. En élargissant son champ d’action naturel, la biomasse supplémentaire peut être favorable à la biodiversité. Le bénéfice a été évalué pour 45 plantes nutritives qui assurent 95 % de la nourriture de l’humanité en céréales, fruits et légumes. Il a atteint 3 200 milliards de dollars en cinquante ans. Décarboner au lieu de laisser le CO2 continuer à fertiliser la Terre, alors que la population mondiale augmente, serait contrarier la lutte contre la faim dans le monde. Et pourquoi décarboner la France ? Pour éviter qu’elle soit traînée devant les tribunaux au motif de réchauffer la planète d’un millième de degré d’ici 2050 ?
Revenons aux prédictions : si la “catastrophe” se poursuit, de combien de degrés la planète se sera-t-elle réchauffée en 2050 ?
Dans son rapport AR6, le Giec précise que « chaque 1 000 milliards de tonnes d’émissions de CO2 cumulées devrait probablement réchauffer la Terre de 0,27 °C à 0,63 °C avec une meilleure estimation de 0,45 °C » et que « les continents et les océans ont absorbé une proportion quasi constante (globalement de 56 %) des émissions de CO2 ». En 2019, la fraction des émissions ajoutée à l’atmosphère, mesurée à Mauna Loa, a été de 16 milliards de tonnes (soit 44 % des 32 émises) provoquant selon le Giec un réchauffement de 0,007 °C.
À ce rythme, le réchauffement d’ici 2050 n’excéderait pas 0,2 °C. C’est dérisoire par exemple devant les 6 °C d’écart de température moyenne entre les Ardennes et le pourtour méditerranéen, et surtout comparé à l’écart d’une quinzaine de degrés entre la température de l’après-midi lors d’une belle journée printanière et celle du lendemain matin en l’absence de couverture nuageuse. Toutefois, les chiffres du Giec apparaissent entachés d’une grande incertitude, soulignant qu’il n’y a pas consensus chez les modélisateurs du climat. Ces chiffres sont surtout relativisés par quelque 4 275 travaux publiés dans des revues scientifiques internationales à comité de lecture mais non pris en compte par le Giec, au contraire de sa mission.
Comment expliquez-vous l’écart qu’il y a entre la petitesse d’un phénomène et l’énormité de la façon dont il est présenté au public ?
Pour un esprit rationnel, c’est effectivement incompréhensible. Sauf si l’on met en regard le chiffrage de la Banque mondiale de 89 000 milliards de dollars à lever d’ici 2030 pour la “finance climatique”. Ce montant pharaonique pose au moins deux questions : qui tient à profiter de cette formidable manne ? Et qui paierait ?
Vous notez par exemple que le groupe I du Giec reconnaît extrêmement peu probable le scénario RCP 8.5, ce qui n’empêche pas le groupe II de le mentionner quasiment une fois sur deux dans ses projections — comment est-ce possible ?
Le scénario RCP 8.5, le plus alarmiste, imagine une augmentation du CO2 dans l’atmosphère au-delà de 2100 jusqu’à douze fois supérieure à tout ce qui a déjà été émis en un siècle, ce qui semble parfaitement irréaliste, comme le reconnaît le groupe I. Aussi irréaliste soit-il, ce scénario semble toutefois indispensable pour alimenter le narratif catastrophiste du groupe II…
Comment expliquez-vous que ce système perdure ?
Le Pr Richard Lindzen, climatologue réputé, ancien titulaire de la chaire Alfred P. Sloan de météorologie au prestigieux Massachussetts Institute of Technology, le Pr John Christy, primé par la Nasa pour le développement des mesures de température en fonction de l’altitude par ballons-sondes et satellites, Judith Curry qui était présidente de l’École des sciences atmosphériques et de la Terre au Georgia Institute of Technology, ou Steven Koonin qui était sous-secrétaire des Sciences dans le département de l’Énergie sous la présidence de Barack Obama, tous font part de leur inquiétude quant au risque que la science soit en train de perdre sa raison d’être, âprement méritée, qui faisait d’elle l’outil le plus efficace pour l’évaluation objective. Pourquoi ne sont-ils pas écoutés ? Vraisemblablement parce qu’ils contrarient une convergence de trop puissants intérêts.
Revenons à la vraie science : pourquoi dites-vous que l’effet de serre est mal nommé ? Pouvez-vous expliquer aux lecteurs non spécialistes le rôle et la limite du CO2 dans le réchauffement de l’atmosphère ?
Une serre tropicale comporte une paroi de verre transparente aux rayons du Soleil mais opaque au rayonnement thermique émis par l’intérieur de la serre. Il n’y a pas de paroi dans l’atmosphère, d’où le caractère impropre de la terminologie. La vibration de deux atomes liés au sein d’une molécule qui en comporte au moins deux différents, comme hydrogène H et oxygène O dans la vapeur d’eau, C et O dans le dioxyde de carbone, et qui portent des charges électriques de signes contraires, crée un dipôle oscillant. Il émet un rayonnement thermique à ses fréquences spécifiques de vibration. Le phénomène se mesure couramment avec un spectromètre infrarouge.
Dans l’atmosphère, le principal émetteur est de loin la vapeur d’eau, et heureusement sinon la température de la Terre serait de 30 °C inférieure, la rendant difficilement vivable et habitable. La concentration de CO2 dans l’atmosphère augmente de 0,5 % par an. À ce rythme, elle n’est pas près de doubler. Même si tel était le cas, le déficit d’émission thermique évalué à partir du spectre infrarouge provoquerait une élévation de température d’un peu moins de 1 °C. Augmentant de façon non pas exponentielle mais au contraire logarithmique, le phénomène n’est pas saturé mais son impact s’amoindrit progressivement.
Et dans celui des océans dont on parle beaucoup, sur le mode “bombe à retardement”…
Autant le phénomène El Niño illustre que l’océan Pacifique peut chauffer l’atmosphère avec un impact momentané sur la météorologie mondiale, autant le CO2 ne peut chauffer les océans qu’à la marge, car la profondeur de pénétration de son rayonnement thermique dans l’eau reste micrométrique. C’est le Soleil qui chauffe les océans. La hausse de leur niveau est la lente finale d’une hausse plus importante et plus rapide, qui a atteint 120 mètres, a commencé il y a quinze mille ans après la fonte des glaces du dernier âge glaciaire et a ralenti voici sept mille ans.
Le niveau de la mer a augmenté de 0,15 à 0,25 mètre entre 1901 et 2018, reconnaît le rapport AR6 du Giec, soit une augmentation moyenne de 1,7 millimètre par an, sans certitude qu’elle soit causée par les émissions de CO2 puisque les enregistrements des marégraphes les plus anciens montrent une hausse similaire avant l’accélération des émissions à partir de 1945. Extrapolée d’ici 2050, la hausse atteindrait 5 centimètres, beaucoup moins que l’amplitude des marées ou des vagues par gros temps. Une vaguelette de 5 centimètres relève-t-elle de la menace existentielle ? Par ailleurs et contrairement au narratif courant, avec un potentiel hydrogène (pH) de 8,1, les océans ne sont pas acides, ce qui supposerait un pH inférieur à 7, et le resteront compte tenu d’une baisse de pH annuelle qui n’excède pas 0,0017.
Quelle est, selon vous, la (ou les) principale(s) pierre(s) dans le jardin de l’alarmisme, et du récit causal suivant : homme = CO2 = température en hausse = catastrophe planétaire ?
Sur les 0,4 °C d’augmentation de température depuis 1945, 0,3 °C peut être imputé au CO2 si l’on se base sur le petit déficit d’émission thermique vers l’espace depuis lors. D’ici 2050, au rythme actuel, le déficit pourrait provoquer un réchauffement additionnel de 0,14 °C, dont 0,04 °C imputable au principal émetteur, la Chine, qui consomme pourtant la moitié du charbon mondial. De tels chiffres frisant le zéro sont-ils franchement synonymes d’“urgence”, de “crise”, “code rouge”, “menace existentielle” ? Selon les projections des modèles de climat, le réchauffement devrait être plus marqué à chacun des deux pôles. Or, mesurée depuis 1957 à la base Amundsen-Scott située au pôle Sud, la température n’a nullement augmenté. Par une température inférieure à – 30 °C au cœur de l’été austral, la glace ne risque pas de fondre. Mieux, contrairement aux projections des modèles de climat repris par le Giec, la superficie de banquise antarctique a augmenté en moyenne de 11 300 kilomètres carrés par an selon les observations satellitaires commencées en 1979.
Si l’homme a une influence finalement limitée sur le climat, comment décririez-vous, de manière très basique, le Meccano qui régit ce système complexe ? Quelles sont les grandes variables essentielles ?
Le climat obéit principalement au Soleil mais aussi à quantité de variables dont les vents, susceptibles de véhiculer les nuages, et leur direction changeante selon les écarts aléatoires de pression atmosphérique. Les sous-systèmes majeurs sont l’atmosphère, les océans, les glaciers dont le principal, la calotte glaciaire antarctique, les banquises, la biosphère et l’empreinte humaine autre que les gaz dits à effet de serre comme l’effet d’îlot de chaleur urbain. Chacun d’entre eux a ses propres cycles internes, ses résonances et ses rétroactions. Chacun interagit avec chacun des autres, rendant la mécanique du climat intrinsèquement chaotique au sens mathématique du terme et donc difficilement prédictible.
Pouvez-vous citer, pour quelques domaines cruciaux, les noms de scientifiques dont les travaux devraient, selon vous, absolument être connus de ceux qui s’intéressent à ces questions ?
En plus des éminents climatologues déjà cités, Clintel.org liste pas moins de 1 089 scientifiques, y compris un Prix Nobel de physique, ingénieurs, professionnels de l’environnement et de la santé qui ont signé la déclaration « Il n’y a pas d’urgence climatique ». Le choix est vaste. Parmi les 93 signataires français, j’ai plaisir à citer les travaux récents de mon collègue le Pr Vincent Courtillot, ancien directeur de l’Institut de physique du globe de Paris, membre de l’Académie des sciences, montrant la prééminence du rôle du Soleil sur le climat.
Impasses climatiques, les contradictions du discours alarmiste sur le climat, de François Gervais, L’Artilleur, 304 pages, 20 €.
L'Humanité
Une femme est morte au travail, en bord de piste, à l’aéroport de Roissy
ActuUne agente de nettoyage est décédée percutée par un véhicule de transport de passager sur une des pistes du terminal T3 de l’aéroport Roissy Charles de Gaulle, ce dimanche. Les mauvaises conditions de travail sous-tendues par un sous-effectif criant sont pointées par les syndicats.
Luis Reygada« Elle avait 55 ans et elle est morte sur le coup ». Les circonstances du drame ne sont pas encore très claires mais ce qui est certain est qu’une agent de nettoyage a perdu la vie sur son lieu travail, ce dimanche, à l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle. (1)
« L’accident a eu lieu à 14 h 40 », nous précise une des nombreuses sources que nous avons pu joindre pour corroborer l’information relayée d’abord sur un compte Twitter spécialisé dans le recensement des accidents du travail mortels en France (« Accident du travail : silence des ouvriers meurent »).
En quelques lignes laconiques, la CGT Roissy Aéroport-CDG a par la suite confirmé sur le même réseau social le décès de l’employée de Ladybird (1), société sous-traitante du Groupe ADP – anciennement Aéroports de Paris – spécialisée dans les services de nettoyage avion et armement des cabines, « percutée par un véhicule de débarquement de passagers sur la piste parking avion R11, au terminal T3 ».
Morts au travail : un scandale français« Elle allait vers son avion quand elle s’est fait heurter par un véhicule de l’entreprise Samsic (1) chargé du transport des PHMR (passagers handicapés et à mobilité réduite, N.D.L.R), explique Tayeb Khouira, membre du bureau national SUD Aérien. Apparemment le conducteur n’aurait pas marqué le stop en sortant de la ZEC, il devait être pressé. C’est un travail sous pression », précise-t-il.
« La conséquence de ce que nous dénonçons depuis longtemps »
La ZEC, c’est la « zone d’évolution contrôlée », ce périmètre situé autour des aéronefs en phase de stationnement et soumis à une réglementation ainsi qu’à des procédures d’accès et de circulation très strictes. Les témoignages divergent quant à la possibilité d’une erreur commise par l’employée décédée : se trouvait-elle sur une voie de circulation ou aurait-elle bien respecté le balisage de sécurité ? Le chauffeur mis en cause a déjà été auditionné et l’enquête de la gendarmerie en cours révélera peut-être bientôt tous les détails de l’accident, mais ce qui est certain c’est que le tragique événement a peu surpris auprès des syndicalistes de la plateforme aéroportuaire.
« C’est malheureusement la conséquence logique de ce que nous dénonçons depuis longtemps », constate Nicolas Pereira, secrétaire général de l’UL-CGT Roissy-CDG. « Dans nos revendications il n’y a pas que l’argent : il y a aussi la question des embauches parce que les conditions de travail sont dégradées ; les conditions de sécurité ne sont pas respectées… » ajoute celui qui a pris une part active aux mobilisations qui ont fortement perturbé le trafic aérien le week-end dernier.
À Roissy, alerte contre un crash socialAppelés à se mobiliser par l’ensemble des syndicats de l’aéroport, des centaines de salariés de sous-traitants de compagnies aériennes et des salariés de grands groupes – comme ADP (anciennement Aéroports de Paris) et Air France – s’étaient effectivement mis en grève pour la deuxième fois en moins d’un mois, ce 1er juillet 2022, pour exiger notamment une hausse de 300 euros des salaires. « Le drame survenu ce dimanche ne fait que confirmer ce que l’on craignait », ajoute-t-il.
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Des conditions de travail « propices à générer des accidents »
Un constat que soutient aussi Imad Dachroune. « À Roissy, nous subissons les conséquences des mauvaises conditions de travail dans toutes les sociétés sous-traitantes », insiste le délégué syndical Sud Aérien. Lui est agent de piste et travail pour la société Gibag SGH, du groupe 3S Alyzia et sous-traitant de Hop !, filiale d’Air France. « La moyenne nationale du taux d’accidents du travail est de 3 à 4 % de la masse salariale, mais chez nous – pour les agents de piste – ça dépasse les 20 %. C’est énorme. Les employeurs payent de très fortes amendes à la Sécurité sociale, mais ils préfèrent payer ça plutôt que d’embaucher, ça leur revient moins cher », assure-t-il.
Tandis que de nombreuses sociétés ont réduit leurs effectifs pendant la crise du Covid-19, en s’appuyant sur des accords de performance collective qui ont souvent été vécus comme des chantages à l’emploi par les salariés contraints de se résoudre à des baisses de salaires, les embauches n’ont pas été au rendez-vous avec la reprise du trafic aérien. Aujourd’hui, avec des niveaux d’activité pratiquement revenus à ceux de 2019, les effectifs ne seraient pas à la hauteur des besoins avec une insuffisance « de 15 % à 20 % dans des secteurs comme la sûreté, les bagages, la propreté, le transport de personnel », selon les affirmations du secrétaire général de la Fédération CGT Transports, Fabrice Michaud.
Grève à Roissy et Orly : « Nous défendons aussi les intérêts des usagers »« Le sous-effectif est un très gros problème », abonde Tayeb Khouira tout en rappelant la dégradation généralisée des conditions de travail propice à générer des accidents : recours à la sous-traitance, aux travailleurs intérimaires, manque de formations… « Tout est fait à la va-vite, on veut des agents qui reviennent au moindre coût possible, et opérationnels le plus vite possible. Ça ne peut pas fonctionner. Il y a des problèmes de recrutement car les salaires sont trop bas, parfois en dessous du Smic. Ça n’intéresse plus personne de venir travailler ici », martèle-t-il.
Il remarque que le véhicule de l’entreprise impliqué dans l’accident mortel ne serait pas adapté à la mission confiée, la cabine du conducteur ne permettant pas une bonne visibilité sur la piste. « Il y a des chances pour que le conducteur soit un intérimaire, avance-t-il, c’est très courant dans ce genre d’activités. Pourtant ça fait un moment que nous alertons sur le danger potentiel que peut représenter ce genre de pratiques. Et il ne faut pas oublier que beaucoup de salariés ont été à l’arrêt pendant un an et demi, il n’y a pas eu de formations spécifiques pour relancer la machine… »
S’il faut sûrement attendre encore plusieurs jours pour obtenir des éclaircissements sur l’accident qui a coûté la vie à l’agent de nettoyage, le responsable syndical n’hésite pas à pointer du doigt dès maintenant le rôle joué par ADP (1). « Au final, c’est lui, donneur d’ordre, la responsabilité lui revient en grande partie car ce sont des contrats de sous-traitance et c’est lui, le client, qui impose le cahier des charges », fulmine-t-il, avant de conclure : C’est un ensemble, tout est lié et c’est pourquoi je pense qu’il y aura encore des accidents ».
Début avril, la société Ladybird, lançait une compagne de recrutement pour le poste d’« agent de nettoyage avion » pour des contrats CDD 6 mois. Le même poste qu’occupait la salariée mortellement accidentée. Rémunération proposée – actualisée en juillet : 1 645 euros bruts, soit le Smic, contre l’obligation d’ « être disponible H24 » avec travail les samedis et dimanches, sur base d’une planification mensuelle. Mourir au travail, pour un Smic.
- Mise à jour – mercredi 5 juillet 2022 (17h00)
Joints par téléphone, des collègues du conducteur mis en cause assurent que celui-ci aurait bien respecté les consignes de sécurité. « Le chauffeur n’a grillé aucune ligne de stop », indique Kocabey Sertan, secrétaire adjoint du CSE et élu CGT chez Samsic.
Il rapporte des propos d’un témoin oculaire de la scène : « Deux véhicules ont été appelé pour intervenir sur une arrivée d’avion afin de prendre en charge une dizaine de personnes à mobilité réduite. Les chauffeurs s’y rendaient en respectant les procédures quand la tragédie a eu lieu », détaille-t-il en précisant que la limitation de vitesse – fixée à 30 Km/h – ne peut pas être dépassée puisque les engins sont bridés.
Le possible stationnement du véhicule de la société Ladybird « du mauvais côté de la voie de circulation » pourrait être à l’origine du drame, selon l'élu qui pose la question de la responsabilité du gestionnaire, ADP. « Ça s’est passé au parking avion Roméo-9, il n’y a pas de ZEC à cet endroit-là, pas de marquage au sol. Ça manque de signalisation ».
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Route 66: voyage au coeur d’une identité américaine en perdition
J’avais pour projet d’écrire sur l’identité américaine, ses mutations, son effacement peut-être. La métaphore parfaite de ce changement, c’était une route, une route mourante aux multiples noms – la Will Rogers Highway, Main Street America, la Route Mère. Pour écrire, Richard Paul Evans a sillonné la mythique Route 66, la plus célèbre du monde peut-être, celle qui relie Chicago à Santa Monica ; l’Illinois à la Californie. Il n’était pas le premier à le faire ; avant lui, des centaines de petits auteurs et quelques grands écrivains, dont Steinbeck et Kerouac, ont foulé l’asphalte pour y trouver l’inspiration. « Elle était le chemin qu’empruntaient les pionniers en route vers un monde d’opportunités, imaginaire ou non. C’était le rêve américain. » Ici, Richard Paul Evans (dans une traduction hélas malheureuse) relate la quête d’un autre homme, Charles James, dont l’enfance dans le dénuement et la brutalité de la banlieue pauvre de Chicago ne l’a pas empêché de faire fortune sur le dos de milliers de désespérés prêts à tout pour sortir de la misère sociale qui les a engloutis. Parti de rien, il a grimpé tous les échelons d’une entreprise fumeuse qui promet la réussite en vendant des programmes hors de prix censés dévoiler la recette du succès facile en affaires.
Réveillez le millionnaire en vous. Le titre du best-seller de Charles James est infect, mais il fait miroiter l’eldorado à tous ceux qui donneraient tout pour quitter enfin leur vie médiocre. Cette promesse mirifique, le bonimenteur la brandit pour prétendument rendre riches les élus qui se prennent enfin en main. Évidemment, aucun de ceux qui ont cédé à l’appel des sirènes n’est parvenu à toucher le jackpot, et la honte et l’humiliation d’avoir tout perdu anéantissent toujours toute protestation contre l’escroc. Sa fortune le perd, jusqu’à se penser infaillible lorsqu’il se répète : « Il n’y a d’autre Dieu que moi. » « Quand les gens perdent leur argent, ils perdent l’espoir. Et quand l’espoir s’en va, les mariages suivent. Les vies elles-mêmes, quelquefois. Voilà l’héritage que je laisse – un sillage de cadavres sur la route de la cupidité. » Lorsqu’un père affligé lui apprend que son fils, un de ses clients, s’est suicidé après avoir tout perdu dans ses magouilles, Charles sombre.
La route devient aussi le lieu d’une introspection et d’une relecture de sa vie et de son enfance
Là, au bord du gouffre et comme dans le conte de Dickens, la possibilité d’une rédemption le force à choisir entre les deux embouchures de la route que chantent les Rolling Stones : rester à Chicago où le luxe et l’abondance ne servent qu’à cacher la détresse humaine qui l’a englouti, ou partir vers l’Ouest inconnu de la Californie pour trouver le pardon sur son chemin de pénitence. La route devient aussi le lieu d’une introspection et d’une relecture de sa vie et de son enfance dans les bas quartiers de la banlieue pauvre de la ville, là où « la moisissure s’infiltre partout », sous l’emprise et les coups d’un père mutique et violent. Là, sous le soleil ardent, foulant du pied la poussière du chemin, il parcourt les 4 000 kilomètres qui le séparent de sa femme et de son fils, dans un acte héroïque de mortification volontaire pour obtenir la réconciliation avec ceux qu’il a sacrifiés sur l’autel du dieu-argent et de la toute-puissance.
“Une route”, de Richard Paul Evans, Actes Sud, 592 pages, 24,50 €.
L'Humanité
Pour que les retraités touchent tout ce à quoi ils ont droit
ReportageJusqu’à ce mardi, les agences de l’assurance-retraite et de l’Agirc-Arrco ouvrent leurs portes pour informer. Car l’accès à une pension complète ne va pas de soi. En atteste le « rendez-vous retraite », auquel nous nous sommes rendu avec Soilihi, future retraitée de Seine-Saint-Denis. Reportage.
Stéphane Guérard« J’ai appris plein de choses aujourd’hui ! » Papiers administratifs disposés devant elle, Soilihi contemple sourire aux lèvres le tableau récapitulatif de sa carrière professionnelle affiché sur un vaste écran d’ordinateur.
Malgré les dizaines de lignes figurant imparfaitement sa carrière professionnelle, sa situation est désormais claire : plus qu’un dernier rendez-vous d’ici dix jours pour réunir les dernières pièces de son dossier et elle ouvre ses droits à la retraite dès ce mois de juillet.
La future retraitée a pu remédier au manque d’informations ou aux idées reçues sur le sujet en prenant un « rendez-vous retraite ». Depuis 2020, entre fin juin et début juillet, l’assurance-retraite et l’Agirc-Arrco ouvrent leurs agences, plateformes téléphoniques et sites Web pour assurer l’accès aux droits à la retraite. Un accès qui ne va pas de soi et qui peut générer un non-recours.
Renseigner les années manquantes
Une demi-heure auparavant, la figure de Soilihi n’affichait pas la même sérénité, alors qu’une conseillère l’accueillait au centre d’information, de conseil et d’accueil des salariés (Cicas) de Saint-Denis. En fin de droits à l’assurance-chômage depuis un an, cette soixantenaire pétillante ne comprenait pas pourquoi les organismes sociaux la renvoyaient vers leurs homologues des retraites, la forçant à déclencher ses droits à pension alors qu’elle souhaitait reprendre une activité professionnelle.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
« On va revoir ensemble votre parcours et mettre à jour les trimestres pour lesquels il manque des informations », rassure immédiatement Catherine Beau, de l’autre côté du bureau. Une fois les années manquantes renseignées, le bon nombre d’enfants à charge ajouté, additionnant à chaque fois de nouveaux trimestres cotisés, la conclusion s’impose d’elle-même : « Je vous conseille de demander votre retraite, fait valoir la conseillère des régimes complémentaires Agirc-Arrco. Vous remplissez toutes les conditions pour l’être sans que ça vous empêche de reprendre une activité, puisqu’il n’y a pas de conditions de ressources pour vous. »
Le parcours de Soilihi est désormais tracé et les différentes caisses vont, à quelques jours d’intervalle, déclencher leurs premiers versements. L’habitante de Villeneuve-la-Garenne aurait pourtant pu faire valoir ses droits à pension il y a deux ans.
Peut-on abaisser à 60 ans l’âge de départ à la retraite ?Un exemple qui n’est pas exceptionnel. « Les gens qui poussent les portes de l’agence ont souvent entendu parler des rendez-vous retraite par le bouche-à-oreille ou par les services d’action sociale. Il n’est pas rare de constater que certains auraient pu partir deux ou trois ans plus tôt. Mais ils ne savent souvent pas que l’Agirc-Arrco existe, qu’ils y ont cotisé et qu’ils ont des droits. »
À 70 ans, un tiers des assurés n’ont pas fait valoir tous leurs droits à pension
Ce que constate Catherine Beau dans son centre Cicas, la Drees a tenté de le quantifier en 2019 dans une étude portant sur la classe d’âge 1942. À 70 ans, un tiers des assurés n’ont pas fait valoir tous leurs droits à pension, note le service statistique du ministère des Solidarités. 7 % des assurés nés en 1942 n’ont liquidé aucune des pensions de retraite auxquelles ils avaient pourtant droit.
« Certains assurés peuvent ne pas conduire ces démarches pour différentes raisons : méconnaissance des procédures, oubli des droits à retraite acquis au cours de petites périodes d’emploi ou de périodes d’emploi lointaines, déménagement dans un autre pays, etc., analyse la Drees. Ils sont alors dans une situation de non-recours aux droits. Ce non-recours aux droits à retraite n’est pas définitif, puisqu’un assuré peut les faire valoir jusqu’à son décès. »
Si le nombre de personnes qui passent à travers leurs droits est non négligeable, leur manque à gagner représente de petites sommes, pondère la Drees, autour de 40 euros brut mensuel sur une pension moyenne de 1 450 euros brut.
Indemnités de licenciement : le vent tourne pour les barèmes Macron« La cotisation est un sujet majeur, c’est la base démocratique du système »
L’assurance-retraite et l’Agirc-Arrco tentent de remédier à la situation en organisant leurs portes ouvertes annuelles jusqu’à ce mardi. « La retraite souffre d’une image de complexité, sédimentée par des rumeurs, des on-dit, des mélanges d’informations prises de façon indéterminée sur des sites de référence et d’autres baroques. Le sujet est certes technique : on parle de salaires net et brut, de remplacement, de périodes cotisées, assimilées, de trimestres, de CSG… Notre objectif est d’éclairer du mieux possible, en agence c omme par téléphone, pour toucher tout le monde », résume Renaud Villard, directeur général de l’assurance-retraite, couvrant près de 36 millions d’assurés.
La majeure partie des 40 000 entretiens escomptés durant cette semaine concerne des personnes proches de l’âge de départ, qui formalisent des choix de vie à court terme. Mais des quadras et quinquagénaires franchissent aussi le pas des 360 points d’accueil participant à l’opération pour évaluer des choix en apparence plus lointains, mais qui ont des conséquences sur des projets de long terme, comme un emprunt immobilier.
« En apportant des réponses individualisées, ces rendez-vous redonnent une confiance collective à ce bien commun qu’est le système par répartition auquel les Français sont très attachés. Nos conseillers partent des besoins personnels et donnent de l’assurance aux projets de vie qui leur sont exposés. Ce faisant, ils donnent du sens au système, notamment en direction des plus jeunes qui entendent i njustement qu’ils n’auront pas droit à la retraite plus tard », fait valoir François-Xavier Selleret, directeur général de l’Agirc-Arrco, régimes complémentaires auxquels 25 millions de salariés et 1,7 million d’entreprises cotisent chaque année, et auprès desquels 13 millions de retraités perçoivent chaque mois une allocation complémentaire.
Retraites, ce que cache la stratégie gouvernementaleCet effet de sens n’est pas secondaire pour son homologue du régime général, Renaud Villard : « La cotisation est un sujet majeur. C’est la base démocratique du système et la garantie de sa pérennité. Or, on voit revenir les discours d’esquive, via le développement de l’ubérisation des activités et des emplois qui fait passer l’idée qu’en se déclarant autoentrepreneur, on ne se prive d’aucun de ses revenus. En venant dans nos agences, les personnes se rendent comptent que le urs cotisations ouvrent concrètement des droits. » Reste à savoir si ces rendez-vous ont aussi attiré des membres du gouvernement ou de Renaissance. Cela serait bien utile, alors que leur projet de repousser l’âge légal de départ de 62 ans à 65 ans va de pair avec des baisses de cotisations qui fragilisent la pérennité du système par répartition.
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Jules Verne le Méditerranéen
Matifou ! On le trouve dans Mathias Sandorf, et c’est le souvenir d’une lecture d’enfance. Le souvenir s’accroche à un nom propre, celui d’un cap près d’Alger dont Jules Verne a fait le nom d’un de ses personnages. Le génie, abstraction faite de l’emphase romantique, est le pouvoir de faire naître ; s’agissant d’un écrivain, de faire naître un monde, d’imposer une cosmogonie, une géographie à la fois physique et humaine qui ne coïncide que par hasard avec la géographie des atlas. Ce nouveau volume des Voyages dans les mondes connus et inconnus est consacré à la Méditerranée ; mais donnons-nous de garde que la Méditerranée de Jules Verne n’est pas moins « extraordinaire », comme ses voyages, que les mers du Sud des Enfants du capitaine Grant ou que les mers de la Lune qu’entrevoit Michel Ardan depuis son obus spatial. En héraldique, il serait vain de distinguer entre les lions et les licornes, sous prétexte que les premiers se rencontrent dans la nature et que les autres seraient “fantastiques” : au vrai, tous les animaux du blason sont fantastiques. De même, le monde réinventé par un écrivain.
Voyages dans les mondes connus et inconnus : on ne peut que louer les éditeurs, MM. François Angelier et François Rivière, d’avoir repris le premier titre collectif de ces 62 romans et 18 nouvelles, éclipsé dans l’usage par le plus banal « voyages extraordinaires ». Connus ou inconnus, ces mondes sont de Jules Verne, à ce titre inconnus de nous, quelle que soit l’évidence trompeuse d’une apparente familiarité. Les mondes qu’il évoque, ce n’est pas en dehors de lui que l’auteur les découvre.
« Dépeindre la Terre et l’univers » est le but que se donne cet explorateur casanier, et c’est bien de passion qu’il s’agit, comme le souligne M. Angelier, vernien à trois poils, qui parle de ces « voyages » comme d’une « romance planétaire ». La Méditerranée est le sujet particulier de ce volume, un sujet que l’on peut trouver paradoxal à l’aune de l’extraordinaire : c’est en effet la seule mer que l’auteur connaisse réellement, pour l’avoir sillonnée quatre fois à bord de son yacht, le Saint-Michel III, entre 1878 et 1884 ; et c’est pourtant contre elle que ce Nantais, qui toute son enfance a rêvé de la mer océane, nourrit les plus vifs préjugés : trop exiguë, trop calme, « ce petit lac indolent et sans colère » n’est pas à la hauteur de son ambition neptunienne, et c’est ainsi qu’il prête ses répugnances à l’un de ses plus fameux personnages : « Cette Méditerranée, resserrée au milieu de ces terres qu’il voulait fuir, déplaisait au capitaine Nemo […] , et son Nautilus se sentait à l’étroit entre ces rivages rapprochés de l’Afrique et de l’Europe. »
Le volume s’ouvre par l’Archipel en feu, roman maritime et même nautique que l’on réédite rarement. La scène se passe en mer, au large du Péloponnèse, cinquante ans plus tôt, à la naissance du jeune royaume de Grèce encore à la merci des pirates barbaresques complices du Grand Turc. Jules Verne connaît ces parages, non en écrivain mais en touriste, et il se barbouille, qu’on nous pardonne, de vocabulaire spécialisé avec une emphase très juvénile et un plaisir très communicatif : « On envergua des voiles de rechange, on jumela les bas-mâts, on établit un mât de fort une pour remplacer l’artimon, on passa de nouvelles drisses, on capela de nouveaux haubans, on répara le gouvernail… » Un officier français héroïque fait la guerre à un pirate grec, traître à sa patrie et à sa foi, qui vend comme esclaves ses compatriotes et coreligionnaires aux Turcs ; il sauve en passant une jeune Grecque non moins héroïque, ainsi que la mère du traître, qui avait maudit son fils et mis le feu à la maison paternelle pour qu’il n’y puisse revenir et que ce fils, sans le savoir, s’apprêtait à aller vendre… M. Rivière regrette à peine que l’idylle de la Grecque et du Français « reste figée dans l’imagerie vernienne, preuve supplémentaire du peu d’aptitude de notre cher conteur à se complaire dans la psychologie la plus ordinaire ». Faut-il parler d’un « peu d’aptitude » et présenter comme une lacune ce qui est peut-être la force caractéristique de « notre cher conteur » : son ignorance, voire son dédain de la psychologie ? Laquelle, on devrait s’en apercevoir un jour, est le tombeau, en littérature comme ailleurs, de tout ce qu’il y a de grand, et de noble, et d’inattendu.
L’éditeur Hetzel fut un peu déçu par le roman, qu’il eût souhaité plus ample et pour tout dire, plus « extraordinaire » : Jules Verne le lui promit pour le suivant, qu’il mit en chantier à bord de son yacht en lui donnant pour titre de travail Méditerranée ; ce roman, dédié aux Dumas père et fils, devait être « le Monte-Cristo des Voyages extraordinaires » : ce sera Mathias Sandorf.
Il serait vain de le comparer à son lointain modèle : au plus sombre de sa vengeance, on en vient à se demander si Monte-Cristo relève encore de l’espèce humaine, s’il n’a pas cédé la place à quelque vampire, au moins à un magicien noir ; la question ne se pose jamais pour Mathias Sandorf, dont l’histoire se termine chez la fée Électricité, la seule fée ou sorcière inscrite au répertoire vernien. Le scientisme de Jules Verne est un parti pris rassurant ; la science qu’il défend et prétend illustrer est une science amusante, comme on fabriquait des nécessaires de “physique” ou de “chimie amusante” pour ses jeunes lecteurs.
Les éditeurs ont eu l’heureuse initiative d’intercaler entre deux romans connus – Mathias Sandorf et Clovis Dardentor – une pochade quasi inédite, Gil Braltar, qui révèle un autre Jules Verne, le satiriste qui joue avec les mots. Il tire d’un à-peu-près – un « hidalgo » nommé Gil Braltar – une tragédie personnelle, puis une farce : l’homme se croyant prédestiné par son nom à la reconquête de Gibraltar, devient fou, et, « en Guillaume Tell quadrumanisé », entraîne les singes monos du Rocher à l’assaut des Anglais. L’affaire se terminera heureusement pour les sujets de la reine, le général commandant la garnison, encore plus simiesque que Gil Braltar, se faisant passer pour lui et ordonnant la retraite des singes. « Aussi, l’Angleterre, très pratique, est-elle décidée à n’y envoyer désormais que les plus laids de ses généraux, afin que les monos puissent s’y tromper encore. Cette mesure vraisemblablement lui assure à jamais la possession de Gibraltar. » On ne saurait mieux parler, ni avec une fascination plus française, de nos meilleurs ennemis…
Clovis Dardentor, de tous les héros-titres des Voyages, n’est ni le plus connu ni le plus typique : en l’écrivant, Jules Verne acquitte une autre dette littéraire, cette fois envers Labiche, modèle des essais dramatiques de sa jeunesse. Ce « vaudeville sans couplets », comme il l’appelle, peut se lire comme une variation algérienne sur le Voyage de Monsieur Perrichon. La morale de la fable, « avec le dénouement obligatoire du mariage à l’instant où le rideau baisse », est plus ambiguë qu’il n’y paraît et les éditeurs prêtent à l’auteur la misogamie, soit le manque de goût pour le mariage, que Jules Verne attribue à son héros. « Clovis Dardentor était célibataire, et, vraiment, on ne concevrait pas un tel homme apparié dans les liens conjugaux, ni qu’une quelconque lune de miel se fût jamais élevée sur son horizon. […] Cet ennemi du mariage ne concevait pas qu’un homme, sain d’esprit et de corps, lancé dans les affaires, eût le temps d’y songer. Le mariage ! Il ne l’admettait ni d’inclination, ni de convenance, ni d’intérêt, ni d’argent, ni de raison… »
On demandait à Jules Verne d’ « éduquer » et de « récréer », suivant les deux destinations complémentaires du Magasin d’éducation et de récréation de la maison Hetzel, où ses Voyages étaient prépubliés (heureux temps où “magasin” n’avait pas encore dégénéré en “magazine”…). Et si le gardien du temple social, gardien modèle, que Jules Verne était aux yeux des familles, avait eu l’âme moins domestique qu’on se plaît à le considérer ? Plus loup que chien, sans attache véritable, comme ce capitaine Nemo, son personnage le plus fascinant – et sans doute le plus cher à son cœur, secrètement proscrit, comme lui, ou pour employer un mot de Joseph Conrad, outcast … Jules Verne conradien, nous voilà assez loin des vaudevilles et des « récréations » …
Une nouvelle mer dans le Sahara
Le dernier roman du volume, l’Invasion de la mer, est aussi le dernier Voyage publié après sa mort, en 1905. Il se présente comme l’épitaphe d’une utopie technique. Épitaphe, ce que l’on écrit sur une tombe, celle du dernier de ces grands projets du XIXe siècle titanique, propres à enflammer les imaginations (et accessoirement à drainer les bas de laine) : rien de moins que la création d’une « mer intérieure africaine », selon les termes de son promoteur, l’ingénieur François Élie Roudaire, en 1883. Il s’agissait pour lui de reconstituer la “baie du Triton” dont parle Hérodote, soit de remettre en eau, depuis le golfe de Gabès, toute la région des chotts tunisiens et constantinois qui aurait constitué jadis une vaste échancrure de la Méditerranée. On voyait déjà le Sahara reverdir et Ferdinand de Lesseps lui-même, le perceur d’isthmes, l’homme de Suez et de Panama, soutint l’entreprise. L’affaire fit long feu, si l’on ose cette expression pour tant d’eau, et Roudaire, honni autant qu’il avait été adulé, mourut d’épuisement et de chagrin. Jules Verne le fait revivre dans son roman, sous les espèces de l’ingénieur De Schaller, et lui offre une revanche au XXe siècle, quand un tremblement de terre le seconde et permet, vers 1930, l’ouverture de la “mer Saharienne” : « C’est ainsi que, cent ans après que le drapeau français fut planté sur la kasbah d’Alger, nous verrons notre flottille française évoluer sur la mer Saharienne et ravitailler nos postes du désert. »
Le roman aurait dû s’appeler : Une nouvelle mer dans le Sahara, ce qui est au mieux un titre de rapport. L’Invasion de la mer est plus terriblement décisif et révélateur de cette irréductible ambiguïté de la langue, pour qui sait la manier : Jules Verne n’est pas le simple porte-voix de son époque, le propagandiste de son esprit et le vulgarisateur de ses illusions, il est d’abord un écrivain, et les mots avec lui ne se départent jamais de l’ombre qu’ils recèlent. Quelle angoisse secrète recouvre l’enthousiasme technicien et dicte son activisme ? Quel aveu tout à coup, qui échappe à l’éducateur et au récréateur, et le dépasse ? Jules Verne, c’est à coup sûr beaucoup plus que Jules Verne, presque un nom collectif si l’on songe à ses illustrateurs, aux noms inséparables du sien au point qu’ils s’y confondent : Léon Benett principalement et George Roux, dont les admirables gravures Dieu merci ne manquent pas à ce volume, et sans lesquelles à l’évidence Jules Verne ne serait pas tout à fait lui-même…
“Voyages dans les mondes connus et inconnus. Tome II : La Méditerranée”, de Jules Verne, Bouquins, 1 056 pages, 32 €.
L'Humanité
VIDÉO. Quelle taxation pour les bénéfices exceptionnels des entreprises ?
EmissionL'explosion du prix des matières premières due à la guerre en Ukraine, mais également la spéculation, ont entraîné des profits exceptionnels, notamment pour les entreprises de l'énergie. L'Union européenne va-t-elle taxer ces profiteurs de guerre pour aider les ménages à faibles revenus qui souffrent de la hausse des prix de l'énergie et de l'augmentation du coût de la vie ?
Jean-Jacques RégibierLe point avec les députés européens Manon Aubry ( La Gauche ), et Claude Gruffat ( Les Verts-ALE ) qui expliquent également pourquoi le bilan de la présidence française de l'Union européenne est aussi mauvais.
Un débat animé par Jean-Jacques Régibier, journaliste.
Valeurs Actuelles
Saintes musiques à l’abbaye aux Dames
C’était le temps des pionniers résolus à débroussailler la musique ancienne, quand on interprétait encore la Saint Matthieu de Bach avec les troupes de Gustav Mahler. Les coups d’État musicaux menés par Nikolaus Harnoncourt et Gustav Leonhardt devenaient en quelques années une révolution baroque, bientôt des territoires indépendants sous la constitution des instruments d’époque. L’expression étant trompeuse : le stradivarius de Menuhin n’était pas moins d’époque que la viole de gambe dont joue cette année Lucile Boulanger. Tout est plutôt affaire d’accastillage, cordes en boyau, formes d’archet et de voilure balançant au rythme des danses dans cette traversée du temps musical dont l’expression “historiquement informée”, pour cuistre qu’elle paraisse, rend plus justement compte.
En 1972, Alain Pacquier donnait l’élan artistique au Festival de musique ancienne de Saintes, on allait relever les ruines de l’abbaye aux Dames. Jean-Claude Malgoire et Jordi Savall jouaient dans les rangs de la première édition, le directeur annonçait l’avenir : « Il ne s’agissait pas de nous livrer à une reconstitution archéologique, mais de faire vivre et montrer la filiation entre l’ancien et le moderne. » Comme il se doit pour toute abbaye, après le temps des essarts vient celui des fondations. William Christie, René Jacobs en furent très vite, Philippe Herreweghe les suivit de près avant de devenir, en 1982 et pour vingt ans, le directeur artistique, et, depuis, un invité permanent.
L’expression étant trompeuse : le stradivarius de Menuhin n’était pas moins d’époque que la viole de gambe dont joue cette année Lucile Boulanger
Voix de basse à la Chapelle royale, assistant à l’Orchestre des Champs-Élysées, Stephan Maciejewski, son successeur à la direction artistique et qui passera le relais après ce 50e anniversaire, en est le fils spirituel et naturel.
Comme un terroir patiemment irrigué, le Festival de Saintes est toujours gorgé de musiques vocales et sacrées, cependant des esthétiques et des répertoires élargis avancent ensemble depuis l’origine. Le temps des croisades contre la pesanteur des habitudes n’est plus, voici l’été des moissons.
La musique ancienne comme une invitation au voyage
En 2015, Sébastien Daucé, qui fut naguère un bénévole du Festival, créait ici le Concert royal de la nuit. Il revient cette année faire chanter Lucile Richardot à la cour de Charles XI de Suède en 1680.
Les frères Simon-Pierre et Louis-Noël Bestion de Camboulas s’intéressent, le premier aux Stabat Mater de Scarlatti et Dvorák, le second à San Marco après Monteverdi. De même que Graindelavoix dans les Tenebrae de Gesualdo, ils appartiennent à la nouvelle génération pour qui la pratique de la musique ancienne n’est pas une inquisition mais une invitation au voyage.
Et Philippe Herreweghe dans tout ça ? Il dirigera, ce n’est pas une surprise, l’Orchestre des Champs-Élysées dans le concert de clôture aux jardins de l’abbaye, avec des danses, valses et polkas de Brahms et de Strauss – et ça, c’en sera une pour beaucoup !
50e Festival de Saintes (Charente), quatre concerts quotidiens du 16 au 23 juillet, abbaye aux Dames et cathédrale Saint-Pierre. Informations : 05.46.97.48.48. Programme et billetterie : www.abbayeauxdames.org/festival-de-saintes
L'Humanité
VIDÉO. Dématérialisation. Des travailleurs étrangers manifestent afin d'accéder aux préfectures
ReportageÀ l'appel de la CGT, quelques 200 travailleurs étrangers et leurs soutiens étaient rassemblés mercredi après-midi devant une antenne du ministère de l'Intérieur à Paris pour dénoncer "l'inaccessibilité aux préfectures" qui plonge certains d'entre eux dans la clandestinité et la précarité.
Franck Cartelet"On souhaite un choc de simplification pour que la régularisation et le renouvellement des titres de séjour se fasse sur une simple preuve de travail et non pas à la discrétion de l'employeur", a expliqué Marilyne Poulain, responsable de la section immigration de la CGT, qui a appelé à cette manifestation devant la Direction générale des étrangers en France (DGEF) du ministère.
Les difficultés d'accès aux préfectures pour les étrangers font l'objet d'innombrables manifestations et recours en justice depuis que l'administration a fait basculer ces démarches vers le tout numérique.
Le syndicat rappelle que des pans entiers de l’économie ne fonctionneraient pas sans la force de travail des travailleurs étrangers.
Dématérialisation des procédures
"C'est une réforme qui s'inscrit dans une volonté de dématérialiser toutes les procédures avec un impact négatif sur le service public" s'insurge Gérard Delahaye, secrétaire général de CGT de la Préfecture de Police de Paris.
Début juin, le Conseil d'Etat a tranché la question et exigé du gouvernement qu'il prévoie une solution de "substitution" à ces démarches en ligne, retoquant les textes qui imposaient un recours exclusif au télé-service.
"On a une problématique d'inaccessibilité aux préfectures et une complexification du renouvellement qui fait qu'on a des gens en situation régulière depuis dix ans qui peuvent se retrouver sans titre", a poursuivi Marilyne Poulain, avant d'être reçue à la DGEF avec une délégation de la CGT.
"au bon vouloir de l'employeur"
Pour le syndicat, un récent décret sur l'immigration de travail a généré de surcroît une "dépendance absolue au bon vouloir de l'employeur" qui place les travailleurs étrangers "à leur merci".
Ibrahima Tall, porte-parole CGT des travailleurs sans-papiers a été reçu au ministère. " Tous les étrangers ne maitrisent pas l'outil informatique et les travailleurs n'arrivent pas à renouveller leurs titres de séjour et perdent leur travail". "La dématérialisation a créé l'injustice face au service public" conclue le syndicaliste.
Ainsi, Mamedy Touré, un Malien de 37 ans venu manifester mercredi, assure avoir perdu son emploi dans le secteur de "l'étanchéité" car il n'arrive pas à obtenir de rendez-vous en vue d'une régularisation à laquelle il pourrait prétendre dans le cadre de la circulaire dite Valls.
"Je travaillais depuis septembre 2021. Mon patron m'a dit que j'aurais un CDI dès que je lui ramènerai un récépissé de la préfecture. Donc je cours derrière les rendez-vous mais impossible" dans son département des Yvelines, assure-t-il, expliquant avoir travaillé pendant plus d'un an avec les papiers d'un tiers.
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Saveurs Riviera au Rivages
C’est dans les murs du Sofitel Le Scribe Paris Opéra que le malletier Louis Vuitton ouvrit l’une de ses premières boutiques, transformée aujourd’hui en Café Scribe, et que les Frères Lumière ont présenté en leur temps Arrivée d’un train en gare à La Ciotat : que d’histoire ! La rénovation a été confiée en 2018 au cabinet Wilson Associates et c’est, aujourd’hui, dans un joli salon sous une superbe verrière que l’on découvre le nouveau restaurant du Scribe : Rivages. On y déguste une cuisine de la Riviera, de saison et de partage au caractère authentique – magnifique retour aux sources. En cuisine, c’est le chef Denis Rippa qui met en scène légumes et fruits, poissons et crustacés, mais aussi des vins qui nous font voyager du sud de la France à l’Italie ou à la Grèce. Toute la lumière de la Méditerranée trouve ici son accomplissement : un lieu, un instant, une magie… Denis Rippa n’est pas un inconnu : nommé chef des cuisines du Premier ministre à Matignon en 2014, il y resta un peu plus de sept ans. Son arrivée au Scribe est le signe d’une nouvelle aventure pour l’hôtel comme pour le chef.
À la carte, on adore l’esprit Riviera avec beaucoup de poissons, des légumes de saison et une jolie sélection de vins. En entrée, vitello tonnato, tagliata de thon frais ou asperges blanches al dente (environ 20 euros) ; en plat, poulpe, filet de bœuf ou poitrine de volaille jus perlé à l’encre (environ 40 euros) ; en dessert, on retrouve bien sûr le citron de Menton dans un sablé chic et crémeux, un tiramisu ou une meringue (14 euros). Le chef nous dit que la carte est vouée à bouger en permanence selon l’arrivée du marché.
Rivages – Le Scribe, 1, rue Scribe, Paris IXe . Tél. : 01.44.71. 24. 24.
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Macron a-t-il le monopole de la République ?
EmissionLe parti présidentiel veut exclure la gauche du champ républicain afin d’en évacuer la dimension sociale. Un jeu dangereux alors que le chef de l’État s’est attaqué au barrage républicain contre l’extrême droite. Pour sa dernière chronique de la saison, Cyprien décrypte pour vous cette actualité politique qui crée de la confusion et brouille les repères. Retrouvez votre chroniqueur à la rentrée pour des surprises et un tout nouveau format.
Chaque semaine, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies, qui ne sont pas toujours exprimées lisiblement... Six minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration, un évènement politique.
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Promenade dans les potagers de nos grands chefs
La scène gastronomique française aime les repères. On l’a vu avec la cuisine minceur, la table du chef dans sa cuisine, le menu à partager, la surprise du chef, etc. Aujourd’hui il fait bon être “locavore”. Les chefs mettent l’accent sur les produits issus de leurs potagers. Jean André Charial comme Michel Guérard utilisent leurs herbes et leurs légumes depuis bien longtemps sans en faire un outil marketing. C’est Alain Passard, dans les années 2000, qui a secoué la planète food en créant ses jardins et en présentant des assiettes tout légumes.
Il est aujourd’hui le maître incontesté du végétal. Alain Passard (le restaurant Arpège à Paris) gère trois jardins différents, sur un peu plus de 6 hectares. Du sable dans la Sarthe pour les asperges, les carottes, les poireaux. Dans la Manche, place aux arbres fruitiers, et dans l’Eure, un terrain argileux propice aux choux et aux céleris-raves, deux musts du chef. Aujourd’hui, le restaurant, avec une douzaine de jardiniers, se révèle entièrement autosuffisant en légumes, aromates et petits fruits rouges et noirs. Cerise sur le gâteau, la production permet à l’ Arpège de commercialiser, pour tous, ses légumes et de composer des milliers de paniers à l’année à 50 euros pièce.
« Le chef Glenn Viel reprend le flambeau et affirme ne plus pouvoir se passer de ces bonbons que sont les petits pois du jardin »
Christophe Comes ouvre en 2000 La Galinette et associe une grande cuisine à un vrai jardin. Ce dernier, de 2 hectares, est un luxe gustatif, et créatif pour le chef. Les dizaines de variétés pour un même légume autorisent l’expérimentation sur les textures et les cuissons.
Dans le village des Baux-de-Provence, Jean-André Charial, à l’ Oustau de Baumanière, fait partie des premiers grands restaurants français à avoir développé un potager. C’était au début des années 1980, dans une commune voisine. Quinze ans plus tard, le chef Glenn Viel reprend le flambeau et affirme ne plus pouvoir se passer de ces bonbons que sont les petits pois du jardin, cueillis très petits. À sa table, il nous prépare une décoction d’herbes maison qui est à la fois d’une grande complexité de goût et d’une simplicité incroyable. En saison, les clients du restaurant gastronomique repartent avec un sac de légumes.
Le potager raconte l’histoire de sa région
Au sein des Relais & Châteaux, 35 % des membres revendiquent un potager, mais – ne rêvons pas – cela va du carré d’herbes et du jardin d’agrumes aux 100 mètres carrés de Georges Blanc et aux terrasses de Menton de Mauro Colagreco. Ce dernier a une passion pour ses jardins, il vient de leur consacrer des menus adaptés aux pousses. Sur des restanques, aux environs de Menton, il a créé l’un de ses potagers au pied du restaurant Mirazur.
Les Bras père et fils, eux aussi, cultivent leur jardin, comme tous ceux, de plus en plus nombreux, qui se fournissent dans un potager à quelques mètres des fourneaux. Une tendance qui satisfait les clients et renforce l’identité culinaire des chefs. Quand ils ont la chance de disposer d’un potager personnel, ils jouent vraiment le jeu de la saisonnalité.
Le domaine d’Estoublon, en Provence, est somptueux et son potager raconte mille choses au chef belge Win Van Gorp. De nouveaux parterres devant le château ainsi qu’un jardin et le conservatoire de l’olivier et de la lavande ont été installés avec 24 carrés potagers déclinant une large palette de 40 plantes aromatiques, légumes, fruits, baies et fleurs.
À La Chassagnette, à Arles, la vue donne sur les 2 hectares de jardin où poussent près de 200 variétés de légumes. Armand Arnal fait partie de cette poignée de chefs français qui, en produisant leurs propres légumes, ont entièrement repensé non seulement leur carte mais leur façon de cuisiner.
C’est le jardin qui décide du menu
Alexandre Mazzia, à Marseille, du haut de ses trois étoiles, dit ne jamais commander, ce sont les producteurs et maraîchers des alentours de la cité phocéenne qui lui amènent ce qu’ils ont. C’est plus que “locavore”, c’est sa façon d’être au plus près des produits, de leur environnement et des gens.
Michel Guérard, à Eugénie-les-Bains, donne chaque matin la liste de ses envies aux sept jardiniers du domaine, une commande qui vient compléter l’approvisionnement en légumes et en plantes aromatiques biologiques assuré par son maraîcher. Dans son jardin, l’hysope côtoie l’absinthe, la sarriette, la mélisse, l’armoise, la sauge officinale, le basilic, le persil, la marjolaine, et l’origan.
Alors, profitons-en, c’est la saison où les potagers sont au sommet de leur forme et de leur production. Mangeons local, mangeons sain et choisissons de consommer les produits cultivés dans la région où nous sommes, ils seront plus frais.
L'Humanité
« Touche pas à l'audiovisuel public » : très forte mobilisation contre la suppression de la redevance audiovisuelle
ReportageLes salariés de l’audiovisuel public sont en grève ce mardi 28 juin, perturbant pour la journée les antennes radio et les chaînes de télévision, dans un élan de forte mobilisation contre la suppression de la redevance audiovisuelle souhaitée par l’exécutif. L’Humanité était aux côtés des manifestants dans le cortège parisien, qui craignent pour leur avenir et l’indépendance de leur modèle.
L’inquiétude est forte chez les salariés de l’audiovisuel public, qui manifestaient ce mardi 28 juin dans plusieurs villes de France, dont Paris. Pour preuve, des taux de grévistes significatifs: les trois quarts des journalistes de Radio France du mardi en grève d’après le SNJ, 45% de grévistes au sein du réseau France 3 d’après des sources internes à France Télévisions… « Du jamais vu » rapporte l’AFP.
Plus de 3 milliards d'euros à remplacer
Sur les pancartes du rassemblement parisien, on retrouve des « Touche pas aux médias publics », tandis que d’autres dépeignent le président de la République en « redevance Killer ». Tous redoutent la suppression de la redevance audiovisuelle annoncée par Emmanuel Macron lors de la campagne présidentielle, qui amputerait ce service public de plus de 3 milliards d’euros de ressources.
Une somme que l’État promet de compenser, mais comment ? « Est-ce à euro constant ? Combien de temps cela va-t-il durer ? Que se passera-t-il si les politiques changent d’avis ? Tout cela nous inquiète beaucoup », questionne la journaliste Cécile Descubes, montée sur Paris pour protester contre cette mise en péril de la stabilité et de la pérennité du financement de l’audiovisuel public. Dans son antenne à France 3 Limousin, presque toute l’équipe s’est mise en grève pour s’opposer à la suppression de la taxe portée par l’exécutif assure la journaliste, également déléguée syndicale SNJ.
« Tout ça n’est qu’un marché de dupes », accuse Jean-Hervé Guilcher, secrétaire du CSE du réseau régional de France 3. Présentée par le candidat Macron comme une façon de redistribuer aux Français du pouvoir d’achat, « la redevance va passer dans le budget de l’État, et donc, dans les impôts des Français. Ce qui revient à prendre dans la poche de gauche ce que l’on a rendu dans la poche de droite», raille-t-il.
Quant aux promesses de compensation par l’Etat, il les chasse avec un mauvais souvenir en tête : « Nous avons déjà fait l’expérience de la suppression de la publicité après 20h sous Sarkozy, où l’on nous avait assuré qu’on compenserait à l’euro près les 450 millions d’euros annuels de manque à gagner », souligne-t-il. « Or, ces 450 millions d’euros n’ont jamais été compensés. La première année, le compte n’y était pas, puis en quelques années, la compensation a tout simplement disparu », avertit Jean-Hervé Guilcher, qui craint que le même schéma se reproduise, et s’interroge sur le poids que pèsera le secteur dans les arbitrages budgétaires d’Etat. « Face à des postes tels que la santé, l’enseignement, ou encore la justice, quelle place restera-t-il pour l’audiovisuel dans un contexte d’économies drastiques sans cesse demandées par l’Etat ? ».
L'information en danger
La suppression de cette redevance entraîne d’autant plus d’appréhensions qu’elle vient frapper un secteur déjà structurellement fragilisé, faisant craindre de lourdes répercussions sur la qualité et l’indépendance de l’information. « En 10 ans, France Télévision a supprimé à peu près 15% de ses effectifs, soit environ 1 500 salariés. Dans ces conditions dégradées, on peine déjà à mener à bien notre mission de service public », déplore Jean-Hervé Guilcher.
En région, Cécile Descubes redoute de ne plus pouvoir produire « le travail que les citoyens attendent des journalistes locaux». « S’il n’y a plus de redevance, plus d’argent, on ne pourra plus travailler sur la proximité comme nous le faisons actuellement », explique-t-elle, relayant l’un des slogans de la manifestation, «écran noir sur les territoires ».
Sandrine Gadet, journaliste à France 3 Pays de la Loire voit quant à elle dans la suppression de la redevance la fin de l’indépendance de l’information, et par extension le risque de « la fin des enquêtes sur les lobbys, sur les grands groupes, et sur les tripatouillages bancaires ». Une crainte partagée par les syndicats CGT, CFDT, FO et SNJ dans un communiqué commun: « la redevance est à ce jour le seul mode de financement pérenne garantissant l’indépendance de l’audiovisuel public ».
Face à toutes ces problématiques, les manifestants et grévistes comptent bien « secouer » les députés qui officialisent ce 28 juin leur prise de fonction, de sorte à ce qu'ils « s'emparent du sujet », enjoint Jean-Hervé Guilcher, car, « dans les pays où l’audiovisuel public est faible, la démocratie est en mauvaise santé ».
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La fosse Dionne, l’œil d’un autre monde
On raconte qu’aux temps anciens, un soir, le diable poursuivait une jeune fille à travers les ruelles de Tonnerre, dans l’Yonne. Au comble de la terreur, la malheureuse implore le secours de la Sainte Vierge. Celle-ci lui apparaît alors dans une grande lumière, étend son manteau d’azur, ouvrant devant sa protégée un cratère rempli d’eau cristalline. Telle serait l’origine miraculeuse de la fosse Dionne. Mais selon une autre légende, c’est un pieux ermite du Ve siècle, Jean de Réomé, qui aurait découvert la source en creusant à l’endroit où se terrait un terrifiant basilic, monstre infernal à tête de dragon, capable de foudroyer ses adversaires d’un seul regard de ses yeux flamboyants.
En réalité, les origines de la “fontaine divine” remontent à l’époque celtique, lorsque l’oppidum de Tornodurum était l’un des places fortes des Lingons. Le nom de Fons Divona – qui donnera “fosse Dionne” – renvoie à la déesse gauloise des gouffres et des sources, dont on retrouve trace dans la Dives, une petite rivière de Normandie, ou dans le nom de la ville thermale de Divonne-les-Bains, près de Genève.
Au Moyen Âge, les environs, couverts de marécages, abritaient de nombreuses tanneries. Il faut attendre 1758 pour que l’avocat Louis d’Éon de Beaumont, maire de Tonnerre et père du “chevalier” du même nom, fasse assainir le quartier et aménager le lavoir circulaire qui demeure le monument le plus remarquable de la petite cité bourguignonne. Sa galerie surmontée d’un toit de tuiles, en forme de demi-rotonde, enchâsse une margelle en pierre de 14 mètres de diamètre. Au centre, les eaux du bassin changent de teinte, passant du brun à l’émeraude ou au turquoise, au gré des caprices du ciel et des saisons. Résonnent alors en écho les vers du poète gallo-romain Ausone : « Salve, fons ignote ortu… Salut fontaine à la source ignorée, sacrée, bienfaisante, éternelle, vitreuse, glauque, profonde, murmurante, limpide, ombreuse… »
Un accès désormais strictement réglementé
Les abysses de la fosse Dionne n’ont pas fini d’exciter les imaginations. Les géologues assurent qu’elle est alimentée par des infiltrations pluviales à travers les failles calcaires du plateau karstique qui la surplombe, mais également par un cours d’eau, la Laigne, qui se perd à plus de 40 kilomètres de distance. Cela en ferait le deuxième réseau hydrographique le plus considérable de France, après celui du gouffre de Fontaine-de-Vaucluse, près d’Avignon. Cependant, ces abysses, au miroitement hypnotique, préservent jalousement leurs mystères…
La vasque, aux parois tapissées de végétation aquatique, débouche sur une galerie noyée haute de 2,5 mètres qui s’enfonce jusqu’à 32 mètres de profondeur. Des scaphandriers s’y sont aventurés dès la fin du XIXe siècle. À partir des années 1950, plusieurs plongeurs tenteront encore d’explorer ce labyrinthe englouti. À la suite de trois accidents mortels, l’accès de la fosse sera strictement réglementé. En 2018 et 2019, le spéléologue Pierre-Éric Deseigne, en empruntant d’étroits boyaux, plusieurs chatières et une succession de siphons, a progressé jusqu’à 370 mètres de l’entrée. Au-delà, l’inconnu règne en maître.
Valeurs Actuelles
Quatre siècles d’histoire des troupes de marine
Tout d’abord affectés au service des ports, des navires et des colonies, les soldats de marine combattent l’Anglais ou l’Espagnol. Leur histoire mouvementée est alors celle des mers lointaines, des espaces vierges du Canada, des îles à sucre antillaises, des Mascareignes et des comptoirs des Indes. Ils arborent sur leur tenue le signe distinctif de l’ancre dès le XVIIIe siècle.
Lorsque la Révolution éclate, leurs régiments sont mis à terre et intégrés à la ligne, sans marque distinctive, à l’exception de certains artilleurs de marine qui se signalent plus tard à Lützen et à Bautzen, foudroyant les cuirassiers de Brandebourg et les grenadiers russes tandis que l’Empire finissant jette ses derniers feux.
La paix revenue, les jeunes Français à l’étroit dans un pays engourdi depuis Waterloo s’engagent dans les régiments d’infanterie et d’artillerie de marine recréés par ordonnance royale du 7 août 1822. Jetant aux quatre vents de l’aventure la sécurité et le confort de la terre natale, ils combattent durant la Guerra grande en Uruguay, où la France soutient le gouvernement de Fructuoso Rivera contre les forces rebelles et argentines.
Ils parcourent le “Grand Océan” et donnent à la France Tahiti, les Marquises et la Nouvelle-Calédonie. En Afrique, ils élargissent le point d’appui de Gorée et incorporent les premiers tirailleurs sénégalais.
Lorsque l’impérialisme russe menace la paix européenne, on les retrouve en Crimée. Ils s’illustrent à l’Alma aux côtés des zouaves et prennent part à la victoire de Sébastopol. Surtout, un corps amphibie prend d’assaut la puissante citadelle baltique de Bomarsund, clé de la défense de Saint-Pétersbourg. Le tsar est ramené à la raison. La mer Noire ne sera pas un lac russe. L’équilibre européen est sauvé.
Désormais dispensée du service à bord des navires, l’infanterie de marine gagne des marins doux-amers le surnom de marsouins, les cétacés inutiles que l’on voit sauter devant l’étrave… Accrochés à leurs pièces comme des bigorneaux à leur rocher, les artilleurs de marine sont, eux, qualifiés de bigors. Les uns et les autres se retrouvent en Chine où ils prennent les forts du Peï-Ho et s’emparent du palais d’Été des empereurs mandchous à Pékin, que leurs alliés britanniques livrent aux flammes. Ils embarquent ensuite pour la difficile et sanglante campagne du Mexique dont la prise de Puebla constitue le point d’orgue.
Réunis en une même division, marsouins et bigors sont engagés en 1870 contre les forces des États allemands coalisés. Les 31 août et 1er septembre 1870, ils se heurtent aux Bavarois, largement supérieurs en nombre et en artillerie, dans le village martyr de Bazeilles. Submergés à l’issue d’un combat dantesque, ils se sacrifient et résistent littéralement jusqu’à la dernière cartouche. Tous les ans, l’anniversaire de ces combats est devenu la fête des troupes de marine (TDM) et le symbole de leur pugnacité.
Tirailleurs sénégalais, malgaches ou tonkinois vivent, combattent et meurent aux côtés de leurs frères d’armes métropolitains sous le signe de l’ancre d’or
Malgré ces prodiges de valeur, le second Empire s’effondre avec fracas et, à Versailles, temple de ses grandeurs passées, la France humiliée cède ses pro- vinces de l’Est. Pour essayer d’oublier l’Alsace et la Lorraine, la IIIe République tourne les yeux vers le grand large. Un parti colonial se forme derrière Léon Gambetta et Jules Ferry. À charge pour les soldats de marine de rendre à la France son éclat en lui donnant un empire sur lequel jamais le soleil ne se couche. Une nouvelle épopée commence. Pour ne pas exposer les conscrits à la chaleur écrasante du Ouaddaï, au paludisme endémique du Mékong ou aux coups des rudes guerriers toucouleur, les troupes de marine n’incorporent plus que des professionnels acclimatés à des environnements qui tuent autant, voire plus, que la lance et le fusil.
Les marsouins réduisent les Pavillons noirs sur le fleuve Rouge et ouvrent la voie à la pacification de l’Indochine. Ils engagent leurs colonnes dans les immensités mystérieuses de l’Afrique, traversant savanes et déserts, de villages en tatas fortifiés. Mais l’infanterie de marine ne se contente pas de tailler un empire ; elle en devient simultanément l’émanation. Tirailleurs sénégalais, malgaches ou tonkinois vivent, combattent et meurent aux côtés de leurs frères d’armes métropolitains sous le signe de l’ancre d’or.
Le service à la mer réduit à un lointain souvenir
En Indochine et à Madagascar, de nouvelles méthodes de pacification émergent sous l’impulsion de chefs comme Gallieni. Il ne s’agit plus seulement de conquérir des provinces, mais aussi de susciter l’adhésion des indigènes en apprenant à les respecter, à les aider et à les aimer. Du fond de leur poste de brousse oublié, de jeunes cadres se font instituteurs, médecins et bâtisseurs. L’adaptabilité et l’interculturalité, cette capacité à se débarrasser de ses préjugés pour voir le monde avec les biais et les modes de pensée de l’autre, intègrent dès lors les qualités distinctives des TDM.
Le service à la mer réduit à un lointain souvenir, les troupes de marine sont rebaptisées troupes coloniales et rattachées à l’armée de terre en 1900. Les coloniaux confirment leur réputation de formation d’élite pendant la Grande Guerre. Bien que décimés à Rossignol, ils contre-attaquent sur la Marne, s’accrochent dans la boue champenoise et tiennent à Verdun où ils reprennent le fort de Douaumont. Projetés plus à l’est, ils percent les défenses bulgares à Dobro Polje, en 1918, et contraignent Sofia à demander la paix.
Pendant la campagne de France de 1940, la coloniale se signale par son mordant et emporte plusieurs des trop rares succès français. Elle le paie cher. Indignés par sa résistance acharnée et, plus encore, par la promiscuité raciale qui y règne, des officiers noirs y commandant parfois des Blancs, à l’image des capitaines Moïse Bebel ou Charles N’Tchoréré, les Allemands se livrent à des massacres de prisonniers.
Une autre aventure commence pour les rescapés, celle de la France libre. Coupés de leur famille et de leur pays, marsouins, bigors et tirailleurs défendent leurs trois couleurs en Libye, en Érythrée et en Égypte. Ils livrent un de leurs plus beaux faits d’armes à Bir Hakeim : écrasés sous des orages d’acier, assoiffés et sous-équipés, ils permettent la retraite et le rétablissement des Britanniques en imposant à l’Afrikakorps de Rommel un coup d’arrêt de seize jours. Ils participent plus tard aux combats de la Libération et le régiment de marche du Tchad ira même jusqu’au “nid d’aigle” d’Hitler, à Berchtesgaden.
Avec la création des unités coloniales aéroportées, les guerres d’Indochine et d’Algérie voient naître le mythe du “para-colo”, nourri par des chefs d’exception à l’image de Marcel Bigeard. La décolonisation ne clôt pas le cycle de l’outre-mer pour les coloniaux, redevenus troupes de marine en 1961. Ils forment dès lors le noyau des forces françaises de présence et d’intervention outre-mer. On les trouve essentiellement en Afrique, mais aussi en Bosnie où, le 27 mai 1995, le lieutenant Héluin dirige la dernière charge française à la baïonnette sur le pont de Vrbanja qu’il arrache aux Serbes. Les TDM sont naturellement des aventures ivoirienne et afghane puis de l’opération Serval, au Mali, en 2013, au cours de laquelle certaines de leurs unités conduisent de Niamey à la frontière algérienne un des plus longs raids blindés depuis la Seconde Guerre mondiale.
Des traditions à faire passer les autres armes pour des dames de patronage…
Aujourd’hui encore, marsouins et bigors assurent des tours de service de trois ans hors métropole, dans les départements-régions et collectivités d’outre-mer ou dans les pays alliés hors d’Europe. Ils détachent également des cadres au profit du service militaire adapté, un dispositif militaire d’insertion socioprofessionnelle au profit de la jeunesse française ultramarine.
Les TDM cultivent une identité forte, souvent rugueuse, et des traditions à faire passer les corps de garde “métro” ou “biffins”, comme elles qualifient les unités métropolitaines, pour des réunions de dames de patronage. Mais c’est sur le terrain qu’elles justifient la réputation qui leur vaut d’être placées en binôme avec les Royal marines britanniques et les marines américains. Un tiers des combattants morts pour la France depuis 1962 sont issus de leurs rangs. Ils représentent pourtant moins de 15 % des effectifs de l’armée de terre.
L'Humanité
Macron va-t-il faire du RN un parti comme les autres ?
EmissionEmmanuel Macron, dans son allocution du 22 juin, s’est déclaré prêt à travailler avec « toutes les forces politiques de l’Assemblée », y compris le RN. Le président de la République va-t-il franchir le cap et faire du RN un parti comme les autres, alors qu'il y a 20 ans, les politiques refusaient de débattre avec l'extrême droite ? Notre journaliste politique Cyprien Caddeo décrypte pour vous cette situation inédite, signe d’une profonde crise démocratique.
Chaque semaine, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies, qui ne sont pas toujours exprimées lisiblement... Quatre minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... Et voter en connaissance de cause.
L'Humanité
Bâtissons ensemble la fête de l’Humanité
Fabien Gay
A l’heure d’une concentration de grands médias, de la mainmise croissante des conglomérats du numérique qui développent leur emprise sur nos esprits et nos modes de vies, il est plus que nécessaire de continuer à défendre le pluralisme de l’information et le développement de notre groupe de presse indépendant, au service des intérêts populaires, de l’émancipation humaine, du progrès social et écologique.
Près de 120 ans après sa fondation, l’Humanité conserve son ambition de participer au débat d’idées, avec nos valeurs de justice et de progrès social et écologique, de paix, de féminisme, d’antiracisme en donnant à voir les luttes, les résistances mais aussi les possibles dans nos sociétés.
Nous sommes de toutes les batailles
Les équipes de l’Humanité ont été extrêmement mobilisées ces derniers mois. Alors que nous sortions à peine de la grave crise de la Covid-19, nos équipes ont travaillé d’arrache-pied pendant de longs mois pour vous proposer des nouvelles formules du quotidien et de l’Humanité Dimanche, devenue l’Humanité Magazine. Avec une équipe soudée dont le professionnalisme est reconnu de tous et toutes, nous avons réussi notre pari : celui de vous être encore plus utile, plus près des combats quotidiens, et donner à voir, du local à l’international, tous les combats émancipateurs et de transformation sociale.
Nous sommes de toutes les batailles. Mobilisés et utiles pour décrypter l’actualité avec la guerre en Ukraine et faire vivre la solidarité, nous avons récolté plus de 150 000 euros que nous avons reversé directement à notre partenaire du Secours populaire français pour des actions humanitaires efficaces en direction des réfugiés. Mobilisés et engagés pour suivre l’actualité de la campagne présidentielle comme des élections législatives qui se profilent. Mobilisés enfin pour continuer à nous développer, en étant utiles au monde du travail et de la création, en ouvrant nos colonnes aux luttes et aux analyses mais aussi par le biais d’événements et des colloques portant l’empreinte de l’Humanité.
Réussir cette formidable Fête populaire
Cependant, malgré tous ces efforts, notre situation reste fragile du fait d’éléments indépendants de notre volonté, qui viennent perturber notre développement et notre capacité d’innovation et d’investissement.
Aujourd’hui, nous connaissons une hausse de nombreux coûts comme l’impression, l’énergie, les transports et le routage… et surtout, le papier qui se raréfie et dont nous estimons, pour l’instant, à plus de 600 000 euros l’augmentation pour l’année.
Dans le même temps, nous faisons face à un nouveau défi dont nous avions déjà connaissance, celui du déménagement de la Fête de l’Humanité au cœur de l’Essonne. Les équipes de la Fête, du journal, les bâtisseurs et les bâtisseuses ont beaucoup œuvré ces derniers mois pour préparer et réussir cette formidable Fête populaire.
Toute l'actu de la Fête de l'Humanité 2022.
Les coûts sont importants là aussi : transports, navettes, mais aussi installations nouvelles sur un nouveau terrain, cachets des artistes… Une belle affiche artistique vous a déjà été dévoilée et d’autres noms viendront s’y ajouter en juin.
Nous sommes d’ores et déjà mis en difficulté pour bâtir la Fête de l’Humanité. Le bon de soutien à 35 euros est déjà disponible auprès des militant·e·s du journal. Nous invitons d’ailleurs, dès à présent, à prendre le maximum d’initiatives pour mobiliser le plus largement possible autour de vous.
Un appel à votre participation financière, à la solidarité
Dès lors, pour relever ces nouveaux défis, nous souhaitons nous tourner vers notre plus grande force : la communauté de nos lectrices et lecteurs.
Nous lançons une nouvelle souscription populaire dès à présent et ceci jusqu’à la prochaine Fête de l’Humanité, pour nous permettre de la construire dans les meilleures conditions et de respecter les conditions de notre plan de relance. Ces financements nous permettront d’honorer nos partenariats, de déployer au mieux nos objectifs et de vous être toujours plus utile en continuant à nous développer notamment sur le numérique.
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Ce que contient la loi « pour la protection du pouvoir d’achat » du gouvernement Borne
ActuChèque alimentation, plafonnement de l’augmentation des loyers, suppression de la redevance… Le projet de loi du gouvernement est un pêle-mêle de mesures d’urgence et parfois délétères pour le service public, qui évite soigneusement la question des salaires.
Cyprien CaddeoPrésenté le 7 juin en Conseil des ministres, la première grande loi du second quinquennat Macron est un fourre-tout de mesures pansements. Elle sera discutée à l’Assemblée nationale à partir du lundi 18 juillet. Grands absents : les salaires, qu’il n’est pas question d’augmenter - à l’exception de ceux des fonctionnaires, mais pas au point de rattraper l’inflation. On fait le tour des dispositifs que contient la loi.
- La loi prévoit la distribution d’un chèque alimentaire de 100 euros à neuf millions de foyers, plus 50 euros supplémentaires par enfant à charge.
- La remise carburant de 18 centimes à la pompe, instaurée en avril, est prolongée jusqu’à fin août. Elle disparaîtra progressivement d’ici noël 2022, précise Bercy : passant à 12 centimes en septembre, puis 6 centimes, avant d’être retirée.
Carburants. Comment éteindre la flambée des prix à la station-service
- Le « bouclier tarifaire » sur le gaz et l’électricité est prolongé jusqu’à la fin de l’année.
Victoire : le « bouclier tarifaire » est étendu aux locataires de logements sociaux
- Une « indemnité carburant travailleur » sera créée, sous conditions de ressources, au 1er octobre pour les salariés et alternants qui doivent prendre leur véhicule pour aller travailler.
- Revalorisation des pensions de retraite de 4 %, tout comme de l’allocation adulte handicapé et de l’allocation de solidarité pour les personnes âgées. Cela reste insuffisant pour rattraper l’inflation (5,8 %).
- Le point d’indice des fonctionnaires, gelé depuis dix ans, augmentera de + 3,5 %. Là encore, pas de quoi compenser le taux d’inflation à 5,8 %.
- Le plafond de la « prime Macron », sera triplé. Les entreprises pourront donc verser jusqu’à 3 000 euros à leurs salariés, et même jusqu’à 6 000 euros pour celles ayant mis en place un dispositif d’intéressement ou de participation à leurs salariés. Mais la mesure reste au bon vouloir des entreprises.
- L’augmentation des loyers sera de + 3,5 % en juillet puis sera gelée à ce niveau pendant un an.
Logement, le grand oublié du pouvoir d’achat
- La redevance télé (138 euros pour les ménages équipés d’un téléviseur) sera supprimée. Soit 3 milliards d’euros de perte pour l’audiovisuel public, que l’État promet de compenser. Les salariés du service public craignent eux une perte d’effectifs et de qualité des contenus.
L’audiovisuel public dans la ligne de mireVous partagez les valeurs de l'Humanité ?
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pouvoir d'achatGouvernement Borne 2 L'Humanité
Gouvernement Borne. « Nous avons déjà vu que vous gouvernez contre le peuple ! »
Premier planAssemblée nationale. La première ministre n’a pas convaincu les députés de gauche, mercredi, lors de sa déclaration de politique générale, traînant comme un boulet le bilan d’Emmanuel Macron. Sans majorité absolue, elle a formulé des promesses aux oppositions, sans convaincre.
Aurélien SoucheyreÉlisabeth Borne n’a pas encore pris la parole que les députés de gauche, d’emblée, lui font part de leur opposition déterminée. Mercredi, les élus de la Nupes (FI, PCF, PS et EELV) ont déposé une motion de censure du gouvernement avant même que la première ministre ne prononce sa déclaration de politique générale.
La raison ? L’hôte de Matignon a décidé qu’il n’y aurait aucun vote de confiance suite à son discours. « Dès lors, nous n’avons d’autre choix que de soumettre cette motion de défiance », expliquent les parlementaires de la Nupes, qui estiment qu’il en va du « respect du Parlement », et précisent qu’un vote permet solennellement de savoir qui se situe « dans l’opposition ou dans le soutien au gouvernement ». « La confiance ne se décrète pas a priori, elle se forgera texte après texte, projet après projet », a répondu Élisabeth Borne.
Mélenchon mise sur une dissolution de l'AssembléePlusieurs fois huée
La première ministre, qui ne dispose que d’une majorité relative, sait qu’elle devra convaincre des élus d’opposition si jamais elle compte faire adopter ne serait-ce qu’une seule loi. C’est pourquoi elle s’est adressée directement à eux. « Je veux qu’ensemble nous redonnions un sens et une vertu au mot de compromis, depuis trop longtemps oublié », a-t-elle lancé aux députés. « Trop longtemps, notre vie politique n’a été faite que de blocs qui s’affrontent. Il est temps d’entrer dans l’ère des forces qui bâtissent ensemble. »
Invitant à « faire chacun un pas vers l’autre », elle a ajouté croire « fermement au dépassement entamé il y a cinq ans par le président de la République », affirmant qu’une « nouvelle page de notre histoire politique et parlementaire commence : celle des majorités de projets ». Mais comment s’entendre quand la Macronie et les différents groupes d’opposition défendent des projets de société et des visions du monde totalement opposés ?
Élisabeth Borne a eu beau citer les noms de l’ensemble des présidents de groupes d’opposition (hormis ceux de Mathilde Panot pour la FI et de Marine Le Pen pour le RN, alimentant à nouveau un parallèle indigne entre une formation de gauche et l’extrême droite, en plus d’exclure une partie de la gauche du champ républicain), elle n’en a pas moins été huée plusieurs fois pendant son discours.
Des exemples ? Lorsqu’elle appelle à ramener le déficit à 3 % de PIB en 2027, ce qui passera par une nouvelle cure d’austérité. Lorsqu’elle invite à baisser à nouveau les impôts de production de 8 milliards d’euros, en forme de cadeau inconditionnel au patronat. Ou encore lorsqu’elle assène qu’un report de l’âge de départ à la retraite est « indispensable ». « Notre modèle social souffre d’un paradoxe. Il est à la fois le plus généreux d’Europe et celui où l’on travaille le moins longtemps », a-t-elle insisté, avant de confirmer que la Macronie présentera une loi visant à « travailler plus longtemps ».
Des annonces qui sonnent creux
Mais la cheffe du gouvernement a aussi suscité des vagues de protestations lorsqu’elle a confirmé vouloir conditionner le versement du RSA à un « travail ». Ou lorsqu’elle s’est félicitée du bilan du premier quinquennat d’Emmanuel Macron en matière de lutte contre le chômage, alors même qu’elle avait, en tant que ministre du Travail, sabré brutalement dans les droits des chômeurs. À ce sujet, la première ministre a annoncé vouloir « transformer Pôle emploi en “France travail” ».
Les députés de gauche ont également plus que haussé les yeux quand Élisabeth Borne a fait part de « l’intention de l’État de détenir 100 % du capital d’EDF », Emmanuel Macron ayant jusqu’ici défendu la casse de nos grands services publics de l’énergie, en plus de la vente de plusieurs de nos fleurons technologiques et industriels.
Des « Enfin, c’est pas trop tôt ! » ont en outre retenti quand la première ministre a dit vouloir déconjugaliser l’allocation adulte handicapé, ce qui aurait déjà été fait de longue date si la Macronie ne s’était pas arc-boutée contre lors du précédent mandat. Un geste attendu, mais insuffisant.
La bronca a d’ailleurs repris dès que la cheffe du gouvernement a asséné vouloir « continuer la refondation de l’école entamée lors du dernier quinquennat », quand le bilan laissé par Jean-Michel Blanquer est celui d’une destruction organisée.
Et force est de constater que plusieurs annonces, dans la bouche d’une macroniste, sonnaient creux à force de promesses jetées aux orties. À l’image de celle sur la création d’une « commission transpartisane sur nos institutions ». De celle « d’associer davantage » les élus locaux et les responsables syndicaux. De celle de provoquer une « révolution écologique » et d’organiser une « souveraineté alimentaire ». Sans oublier, évidemment, celle de solliciter « les entreprises qui génèrent des marges » afin qu’elles « prennent leur part » à l’effort collectif, ou encore celle de « soutenir les soignants »…
L’hypertrophie présidentielle a vécu
Les députés de gauche ont ainsi tancé le bilan et le programme de la première ministre. « Le chef d’État a fixé comme ligne rouge de n’augmenter ni les impôts ni la dette, condamnant votre gouvernement à l’immobilisme dès le début du quinquennat. Vous n’avez les mains libres que pour reprendre d’une main ce que vous donnez de l’autre, opérer des coupes sombres dans les dépenses publiques et détricoter notre système de protection sociale et de retraite », s’est ému le communiste André Chassaigne, se disant convaincu que la feuille de route présentée n’est « pas à la hauteur de l’urgence sociale et des enjeux ».
« Nous vous avons déjà vu à l’œuvre, vous n’êtes pas à votre premier méfait : vous avez été l’artisan zélé de la casse du service public ferroviaire et de la casse de l’assurance-chômage. Vous n’avez jamais dévié : vous souhaitez, toujours, gouverner contre le peuple. Sauf que votre pouvoir est en voie de décomposition », a accusé l’insoumise Mathilde Panot.
Mesurant que l’hypertrophie présidentielle a vécu et que le pouvoir, désormais, n’est plus à l’Élysée mais à l’Assemblée, le socialiste Boris Vallaud a invité la première ministre à « desserrer l’étreinte » de l’exécutif sur le Parlement, en partageant avec lui la composition de l’ordre du jour, plutôt que de le lui imposer, et en lui laissant davantage l’initiative de la loi.
Rien de tel n’est pour l’heure au programme. Et les échanges à venir sur le projet concernant le pouvoir d’achat s’annoncent déjà tendus. Une fois que l’Assemblée aura décidé de censurer ou non le gouvernement. Le vote est prévu la semaine prochaine.
Élisabeth BorneAssemblée nationalegouvernementNupes L'Humanité
Face au gouvernement, LR et le RN jouent au poker menteur
ActuLes députés de la droite et de l’extrême droite sont sur la même longueur d’onde : pas question de s’opposer frontalement à l’exécutif. Comme la majorité, ils préfèrent cibler la Nupes.
Benjamin KönigPas de deux pour un ménage à trois ? À droite et à l’extrême droite de l’Hémicycle, les députés n’ont de cesse de critiquer un gouvernement… sans tenter quoi que ce soit qui puisse le remettre en cause, quand bien même se soustrait-il à un vote de confiance. « Ceux qui ont échoué sont tous reconduits », avait pourtant réagi Marine Le Pen. Mercredi, elle a fustigé « un pays qui va à vau-l’eau » et « un pouvoir qui n’agit plus, mais qui titube ». Mais celui-ci peut compter sur la béquille du RN qui, tout à sa volonté de s’institutionnaliser, n’a nullement l’intention de voter la motion de défiance de la Nupes. Ni même d’en déposer une, alors que ses 89 députés sont bien assez nombreux : il faut 58 élus pour ce faire.
En réalité, la décision d’Élisabeth Borne de ne pas se soumettre au vote de confiance est motivée par la crainte d’apparaître une nouvelle fois en connivence avec le RN, une semaine après la danse du ventre entre LaREM et le RN (en plus de LR) à l’occasion de l’élection de la présidente Yaël Braun-Pivet, dès le second tour, grâce au retrait des députés d’extrême droite, puis avec le vote de la majorité pour élire deux vice-présidents du RN. L’un d’entre eux, Sébastien Chenu, assurait d’ailleurs ce mercredi que si « nous n’avons pas confiance dans ce gouvernement », il n’est pour autant pas question de « casser la machine » et qu’à propos du vote de confiance, « nous pourrions nous abstenir ». Une première ministre obtenant la confiance avec les voix du RN, cela aurait fait – à nouveau – mauvais genre.
Du côté de LR également, l’absence de vote de confiance est une aubaine : il aurait obligé les députés à se positionner. Un exercice de contorsion qu’ils redoutent, comme en témoigne l’analyse alambiquée de Philippe Gosselin, élu de la Manche : « Ce n’est pas un affront fait au Parlement, mais c’est un aveu de faiblesse de la Macronie. » Même son de cloche polyphonique pour le président du groupe LR, Olivier Marleix, qui ne veut pas de « compromissions » avec l’exécutif, mais avance ses « propositions » et rassure : « On n’est pas dans une opposition bête et méchante, comme d’autres » – allusion à la Nupes. Mais, « en même temps », celui-ci trouve « légitime que les oppositions s’opposent à un discours de politique générale ». Comprenne qui pourra.
Une danse du ventre qui plaît à la majorité
A contrario, la motion de censure est l’occasion pour droite et extrême droite de présenter la gauche comme une « opposition de blocage », expression utilisée par l’élu LR Julien Dive. Sébastien Chenu ne dit pas autre chose en ne souhaitant pas « perdre du temps avec de la politique politicienne (…) avec la volonté de gripper la machine », insistant sur la nécessité de « parler du pouvoir d’achat des Français ». Cette danse du ventre ne semble pas déplaire à la majorité, comme en témoigne la réaction du député LaREM Ludovic Mendes, qui fustige la motion de censure de la Nupes : « Le RN en sortira gagnant, en termes de visibilité, de positionnement, ils sont plus calmes, plus posés, ils ne sont pas dans le combat permanent et ils la jouent intelligemment. » La majorité a bien choisi son adversaire, et il n’est pas à droite de l’Hémicycle.
les républicainsRassemblement nationalLaREMGouvernement Borne 2 L'Humanité
Mélenchon mise sur une dissolution de l'Assemblée
ActuLe leader insoumis estime que la Nupes devrait se tenir prête à cette éventualité et souhaite une « grande marche » en septembre.
Diego ChauvetJean-Luc Mélenchon ne tourne pas la page de la séquence électorale qui s’est achevée avec le second tour des élections législatives. Lors d’une conférence donnée au siège du Parti ouvrier indépendant (POI), le 5 juillet, à Paris, le leader des insoumis en a présenté ses propres enseignements.
Mais il a averti que la nouvelle situation politique, notamment à l’Assemblée nationale, allait confiner au « blocage ». L’ex-candidat à la présidentielle pense même que la seule issue sera de « nouvelles élections ». Autrement dit, une dissolution de l’Assemblée, alors que le gouvernement serait incapable de réunir des majorités, même au cas par cas, pour faire voter ses lois et conduire sa politique.
Gouvernement Borne. « Nous avons déjà vu que vous gouvernez contre le peuple ! »Un appel à organiser des assemblées de circonscription
Avec cette perspective, Jean-Luc Mélenchon n’a donc pas choisi la date de sa conférence au hasard : à la veille du discours de politique générale d’Élisabeth Borne, celui qui n’est plus député cherche à se placer comme principal adversaire de la première ministre. Mais aussi comme chef de l’opposition de gauche, avec les insoumis comme moteur principal. « Les députés insoumis doivent être les premiers à courir devant », a-t-il prévenu, en les appelant à organiser, dès cet été, des « assemblées de circonscription » et des « caravanes ».
Dans ce pays, la lutte des classes connaît un accélérateur vertigineux, qui s’appelle l’inflation. »
Jean-Luc Mélenchon
Avec un objectif en vue, à la rentrée, qu’il fixe à la Nupes dans sa globalité et non à ses seuls partisans : l’organisation d’une « grande marche contre la vie chère » considérée comme une « initiative politique fédératrice ». Au passage, le leader de la FI passe par-dessus les syndicats, comme il l’avait déjà fait lors du précédent quinquennat pour des initiatives similaires.
L’insoumis s’appuie notamment sur la situation économique et sociale pour nourrir son argumentation en faveur d’un « blocage » qui entraînerait une dissolution. « Dans ce pays, la lutte des classes connaît un accélérateur vertigineux, qui s’appelle l’inflation », explique-t-il à ses partisans.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Si la Nupes part à l’offensive , « le mur politique va cristalliser les capacités d’organisation populaire, et alors la politique prend le poste de commande, et la question du pouvoir sera posée ». « Quand on vous a dit “on peut gagner, élisez-moi premier ministre” , ça voulait dire que c’était tout à fait possible », rappelle encore Jean-Luc Mélenchon en soulignant les scores serrés entre la Nupes et la majorité macroniste aux législatives. Et visiblement, dans son esprit, ça l’est toujours.
Jean-Luc MélenchonNupesAssemblée nationaleGouvernement Borne 2 L'Humanité
Direct politique. Discours de politique générale, motion de défiance. toute l'actualité du 6 Juillet
Elisabeth Borne va prononcer sa déclaration de politique générale à 15H00, en quête de compromis mais sans demander une confiance que lui refusent déjà les oppositions.
Contrairement à la plupart de ses prédécesseurs, la Première ministre n'engagera pas sa responsabilité par un vote de confiance, au risque d'envenimer les débats qui suivront son discours à 15h devant les députés, puis 21h devant les sénateurs.
Le vote de confiance, conformément à l'article 50-1 de la Constitution, n'est pas obligatoire. A droite comme à gauche sept Premiers ministres sur 27 depuis 1959 ne l'ont pas sollicité.
Elisabeth Borne exposera donc sa feuille de route, et particulièrement le très attendu projet de loi sur le pouvoir d'achat.
La Première ministre sera interviewée au 20H de TF1.
Une motion de défiance sera déposée à 14h3O par les groupes de la Nupes
Pour tout savoir sur le nouveau gouvernement
DIRECT. Remaniement : Exit Damien Abad mais pas de prise de guerre ni de surprise. Toute l'actualité politique du 4 juillet L'Humanité
Étape 5. Pogacar écrase l’Enfer du Nord
ActuEntre Lille et Arenberg (153,7 km), cinquième étape épique, victoire de l’Australien Simon Clarke (ISR). Onze secteurs pavés étaient à franchir. Le double tenant du titre a commencé à faire le ménage parmi les favoris.
Jean-Emmanuel DucoinArenberg-Porte du Hainaut (Nord), envoyé spécial.
Et ceux qui venaient de souffrir nous saluèrent, à leur manière, corps meurtris, moitié mutins moitié victimes. À raison, ils redoutaient l’événement, son injustice potentielle, avant de le ranger dans les affres de leur propre désolation. De Lille à Arenberg (153,7 km), nous assistâmes donc à l’une de ces étapes d’anthologie qui, tôt ou tard, nourriront de futurs palimpsestes immémoriaux. Nous nous trouvâmes au cœur de l’après-midi, après 80 bornes avalées sous un ciel généreux à peine ourlé, rendant les difficultés moins ardues, quand le gros de la troupe débuta son orgie d’ornières et de pavés sur des boyaux de 30 ou 32 millimètres de section. Ci-devant, les onze maudits secteurs de l’Enfer du Nord (classés de 11 à 1), pour un mini-Paris-Roubaix à l’envers (nord-sud) concentré sur 70 kilomètres et plus complexe à aborder, par bien des aspects, que le vrai Monument de printemps. Selon la formule consacrée : un favori n’y pouvait gagner le Tour, mais tout y perdre. Sur leurs visages déjà vrillés par la douleur, nous devinâmes même cet effondrement du présent sous le poids du danger permanent. Oui, c’était ça. Le silence intérieur à la place de la furie alentour.
Depuis un moment, six courageux brossés par la poussière (Powless, Gougeard, Boasson Hagen, Van Der Hoorn, Clarke, Cort Nielsen) ouvraient la voie comme pour conjurer le mauvais sort, l’âme tôt bleuie par le manque d’air. Tout s’emballa en nervosité, à la faveur d’une partie de gros bras, frottages en règle des plus puissantes équipes pour projeter au mieux leurs cadors (Ineos, Jumbo, Quick-Step, FDJ, Bora, UAE, DSM, etc.). Avant même la furie des goulets d’étranglement, le maillot jaune Wout Van Aert (Jumbo) tâta méchamment l’asphalte et s’octroya une belle chasse pour reprendre sa place, manquant de peu de percuter un véhicule. Nous pensâmes à Chris Froome, en 2014, contraint à l’abandon dans des circonstances dantesques… sans même apercevoir le début des tronçons pavés de mauvaises intentions.
Sur la ligne d'arriver il ne fallut pas manquer l'apparition des morts-vivants, transis d'effort.
À l’heure de la bière, ils étaient bien là, ces tertres empierrés – ils déployaient leurs ombres comme on jette des maléfices. Dès Villers-au-Tertre (secteur 11), puis dans Eswars, et plus encore dans Wasnes-au-Bac et Émerchicourt (secteurs 9 et 8), en une longue file processionnaire, bataille de sape et guerre de positionnement se disputèrent l’alternance. Nous vîmes Pogacar, Roglic, Sénéchal se tenir aux avant-postes. L’écrivain Paul Fournel a raison : « Les hommes, à vélo, ressemblent à ce qu’ils sont. » Des casse-cou, qui s’installèrent progressivement dans ces dodelinements anxieux qui signèrent la fragilité haute tension, quand leur force vint à claquer la porte. Tandis que les échappés résistaient, sur ces terres noires ensemencées au mâchefer, une impitoyable sélection s’opéra dans le peloton, éparpillé. Incidents et chutes s’accumulèrent. Victimes : Van der Poel, Van Aert, Lampaert, Sagan, O’Connor, Thomas, Pinot et même Roglic et Vingegaard (longtemps en quête d’une machine à sa taille). Tous irrémédiablement lâchés. Le premier grand ménage – il laissera des traces.
Un petit déluge et un goût de fer
De ce tourbillon épique façon jeu de massacre, Tadej Pogacar en rajouta dans la démesure et s’octroya des relais de seigneur à Erre, Warlaing et Tilloy (secteurs 5, 4 et 3). Flanqué de Stuyven, le double tenant du titre creusa les écarts et martyrisa les esprits. Jusqu’à plier le Tour d’une synthèse brutale avant terme ? En tête, l’un des cinq rescapés du matin, l’Australien Simon Clarke (ISR) remporta une victoire de prestige. À l’arrière, un petit déluge et un goût de fer. Dans les porte-bagages, une quinzaine de secondes envolées pour certains (Van Aert, Vingegaard, Bardet, Thomas, Gaudu, etc.). Mais des minutes de passifs pour d’autres : plus de deux pour Roglic, trois pour O’Connor… Alors, sur la ligne d’arrivée, il ne fallut pas manquer l’apparition des morts-vivants, transis d’effort, apparaissant dans un interminable défilé, maculés d’un masque de poussière humidifié par l’usage corporel, leurs regards encore perdus, leurs jambes ravinées par la crasse, leurs muscles durcis par la souffrance, leurs espoirs largués sur les bas-côtés.
Le chronicœur les observa. Ils marchaient, le vélo à la main, comme des automates, des tonnes de remords moribonds moussaient dans leurs gorges, bloquées par la sidération, préservant encore un peu leurs silhouettes étranges qui abritaient tant de folie quelques minutes auparavant. L’Enfer du Nord venait de parler. Car ici, à condition de bien tendre l’oreille, les sacrifices de l’existence restent des murmures. Ceux des fracassés en forçats, mineurs et coursiers, gueules noires et Géants de la route réunis des abîmes.
Et puisque l’endroit, classé au Patrimoine mondial de l’Unesco, vit aussi par le devoir d’histoire, nous dûmes lever les yeux, en salle de presse, située à l’intérieur du site de Wallers-Arenberg, tout au bout de l’alignement rectiligne de « l’ancienne cité » minière dont la fosse, entre 1903 et 1989, extrayait 32 millions de tonnes de charbon, non loin de la mythique tranchée éponyme où la forêt domaniale impose sa masse immobile. Au-dessus de nos têtes, des dizaines de bleus de travail étaient suspendus à des fils de fer, comme à l’époque des petits matins muets, silhouettes courbées et paumes tremblantes avant la « descente ». Le nez dans la chicorée fumante, nous ressentîmes une sorte de frisson.
5e étape
Lille Métropole-Arenberg, La Porte du Hainaut (157 km)
- S. Clarke (AUS/ISR), en 3 h 13’35’’
- T. Van Der Hoorn (PB/INT) mt
- E. Boasson Hagen (NOR/TEN) à 2’’
Classement général
- W. Van Aert (BEL/JUM) 16 h 17’ 22’’
- N. Powless( E-U/EFE) à 13’’
- E. Boasson Hagen (NOR/TEN) à 14’’
Maillot à pois (grimpeur). M. Cort Nielsen (Den/EFE) 11 pts
Maillot blanc (meilleur jeune) . T. Pogacar (SLO/UAE)
Maillot vert (points). W. Van Aert (BEL/JUM) 178 points
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Étape 4. Wout Van Aert, le feu du dragon
ActuEntre Dunkerque et Calais (171,5 km), victoire en solitaire du maillot jaune. Six côtes répertoriées des monts du Boulonnais étaient à franchir, avant une explosion sous l’impulsion des Jumbo, afin d’éparpiller les sprinteurs et mettre sur orbite le Belge Wout Van Aert, irrésistible de puissance... et de prévisibilité.
Jean-Emmanuel DucoinCalais (Pas-de-Calais), envoyé spécial.
Comme si nous subsistions dans l’entrebâillement d’une porte imaginaire, le retour sur le territoire national après un grand départ lointain nous rappelle toujours que le Tour, dans son insolente francitude à la conquête de nouveaux territoires à affranchir, ne dépend pas de ses champions, mais domine ceux qui l’incarnent. Ainsi, les us et coutumes de notre monument de juillet ressemblent parfois à des enclosures, quand les lois du genre, bousculées par des règles inédites, marquent la fin des droits d’usage.
Avouons que les dernières heures parurent bien étranges à toute la caravane. Pour la première fois de l’histoire, après un transfert éreintant depuis les fjords enivrés du Danemark, les coureurs connurent donc une pause obligatoire, lundi, après seulement trois étapes. Une journée « off » supplémentaire, en plus des deux instaurées de rigueur depuis 1999. De quoi alléger le programme, ou le compliquer, chacun effectuant une sortie sur le vélo plus ou moins intense selon les équipes.
Comme le rapportait notre druide Cyrille Guimard : « Puisque le triptyque danois n’a pas bouleversé ni décanté la hiérarchie, contrairement aux prévisions, on peut affirmer que le Tour débute vraiment dans le Nord… surtout après une journée de repos. »
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Le chronicœur, furetant de nouveau sur les routes pour s’imprégner de l’articulation réelle des choix, n’oubliait pas que la légende versifiée de la « plus belle course du monde » est devenue un exercice de résistance en intensité sélective, quand elle était, jadis, une épreuve d’endurance de l’extrême.
La fameuse côte pavée de Cassel
Toutes les preuves se trouvaient sous nos yeux, dans la quatrième étape entre Dunkerque et Calais (171,5 km), sur un parcours accidenté et venteux dans les monts du Boulonnais – qui eût été idéal pour Julian Alaphilippe. Six côtes répertoriées, dont la plus fameuse, celle pavée de Cassel (1,7 km à 4,2 %), où Charly Mottet, Bernard Hinault ou Thomas Voeckler bâtirent leurs succès sur les Quatre Jours de Dunkerque. Ou encore celle du cap Blanc-Nez, balayée par les embruns du bord de mer juste avant Sangate et plantée à dix bornes de l’arrivée (900 m à 7,5 %), telle une juge de paix.
Il était à peine quatorze heures, sous un soleil entier à peine voilé, quand deux courageux croisèrent en pionniers le beffroi de Bergues, de la célèbre ville éponyme rendue mémorable, en 2008, par Bienvenue chez les Ch’tis, de Dany Boon, dont on se souviendra qu’il reste le deuxième film le plus vu dans les salles françaises de cinéma (derrière Titanic).
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Sans jouer du carillon, mais comme les jours précédents « à la maison », l’inénarrable porteur du maillot à pois, le Danois Magnus Cort Nielsen (EFE), avait depuis le départ emporté dans sa roue arrière le Français Anthony Perez (Cofidis). Une échappée-fleuve vouée à l’échec. Nous attendions de l’inattendu, nous eûmes un furtif aperçu, justement dans Cassel (km 30,7). À l’initiative des Quick-Step de Jakobsen, Asgreen, Lampaert et Sénéchal, équipe plutôt en terre conquise, le peloton se fendit en morceaux. Pas inquiet, le maillot jaune Wout Van Aert (Jumbo), leader des débuts puis prochainement équipier de luxe pour Primoz Roglic et Jonas Vingegaard, avait déclaré la veille : « Nous allons continuer à essayer de combiner nos deux objectifs. Je suis bien parti pour le maillot vert et, au classement général, nous sommes restés hors de danger au Danemark. »
Sans passer par la phase « laminoir »
Puis nous constatâmes, fruit d’un schéma hélas assez désolant après l’atomisation des fuyards (Cort Nielsen d’abord, Perez ensuite), qu’il n’y aurait pas de baston générale avant le cap Blanc-Nez. Une sorte « d’explosion » en brutalité, sans passer par la phase « laminoir ». Tout explosa sous l’impulsion des Jumbo, afin d’éparpiller les sprinteurs et mettre sur orbite le maillot jaune en personne, le Belge Wout Van Aert, irrésistible de puissance et de prévisibilité.
Dans les rues de Calais, cité de la dentelle et de la mode, le Dragon imaginé par l’artiste François Delarozière, construction colossale en acier et bois sculpté, possédant une mobilité inspirée des reptiles, se réveilla quelque peu sans pour autant déambuler ni cracher du feu. La foudre portait un autre nom de dragon, entre mythe et réalité : Wout Van Aert. Il laissa derrière lui une trace incandescente et s’imposa en solitaire, la septième victoire d’étape de sa carrière. Sans aucun dommage pour Pogacar, Roglic et consorts.
Le mini-Paris-Roubaix à venir
Sur la Côte d’Opale inondée de monde, à quelques lieux d’où s’élança Louis Blériot en 1909, le chronicœur négligea la tarte au maroilles. Les yeux tournés vers la houle marine que les migrants dévorent d’envie mais que nous humons avec appréhension, nous pensâmes déjà à la suite des événements.
À cette maudite épopée en ornières, ce mercredi, vers Arenberg et ses onze secteurs pavés. Un mini-Paris-Roubaix susceptible d’un chamboule-tout – à force de l’espérer. Le Tour, fils visiteur de l’art roman et gothique et du grand large, fiancé aux tournures langagières populaires des mines, des usines et des champs, demeure cet espace nomade dans lequel l’humanité se réclame aussi pour l’usage savant de la topographie. Une porte ouverte vers l’imaginaire – ou pas.
L'étape du jour
4 e étape Dunkerque-Calais (171,5 km)
- Wout Van Aert (BEL/JUM), en 4 h 1’ 36’’
- Jasper. Philipsen (BEL/ALP) à 8’’
- Christophe Laporte (FRA/JUM) mt
Classement du jour
- Wout Van Aert (BEL/JUM) 13 h 2’ 43’’
- Yves Lampaert (BEL/DEC) à 25’’
- Tadej Pogacar (SLO/UAE) à 32’’
Maillot à pois (grimpeur). Magnus Cort Nielsen (Den/EFE) 11 pts
Maillot blanc (meilleur jeune). Tadej Pogacar (SLO/UAE)
Maillot vert (points). Wout Van Aert (BEL/JUM) 170 points
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Étape 3. Les forçats de la route adoubés par le Danemark
Un jour avecEntre Vejle et Sonderborg (182 km), victoire au sprint du Néerlandais Dylan Groenewegen (Bex), devant le maillot jaune en personne, Wout Van Aert (Jumbo).
Jean-Emmanuel DucoinVenus de la caste originelle, les hommes de la « vitesse pure » étaient une nouvelle fois invités à porter au firmament une discipline de haut risque pour clore le premier chapitre du Tour, vécu au plus haut point septentrional de sa longue histoire. Le cyclisme naquit jadis du sprint, à l’initiale d’une vélocité digne des chevaux, et dans cette troisième étape au Danemark, entre Vejle et Sonderborg (182 km), dans une étonnante cavalcade vers le sud de ce pays maritime, incessamment balayé par les vents des fjords où s’ensommeillent encore quelques dieux vikings, le soleil déclinait tel un astre froid et sa lumière illuminait de moins en moins les géants de la route.
Mais avant d’en arriver là, nos héros de juillet devaient se coltiner une visitation piégeuse aux origines de l’identité danoise. Il était un peu plus de 13 h 30, le peloton allait bientôt avaler à toute volée la bordure continentale du pays, quand le peloton traversa Jelling (km 12), site classé au patrimoine mondial de l’Unesco, dont les pierres furent à cette région ce que les menhirs de Carnac sont à la Bretagne. Rares témoins de la culture païenne nordique, comme en témoigne son église rudimentaire polie par le temps, ces édifices rappellent la conversion du peuple danois au christianisme vers le milieu du Xe siècle. Depuis le départ à Vejle, le porteur du maillot à pois, le Danois Magnus Cort Nielsen (EFE), parcourait ses terres en solitaire afin de consolider sa tunique. Le courageux moustachu, décontracté et saluant les spectateurs en ambassadeur privilégié au fil de cette échappée, parcourut ce lieu mythique sous les broncas indescriptibles d’une foule inimaginable. Le gros de la troupe laissa filer, jusqu’à 6 minutes d’avance. Fidèle à un scénario assez classique des équipes de rouleurs, sachant que les occasions de sprints massifs seront rares, dès le retour dans l’Hexagone.
Des chutes et des plaies
Souvenons-nous que, la veille, entre Roskilde et Nyborg, avait laissé des traces certes plus psychologiques que physiques, mais tout de même. Dans une ambiance de folie, sur un théâtre spectacularisé dans le tourniquet d’une nature hostile, le rescapé Fabio Jakobsen (1) avait conquis sa première victoire d’étape et Wout Van Aert son premier maillot jaune, mais au prix d’une bataille de vent espérée dans la traversée du pont du Grand Belt, désormais célèbre, qui ne fit aucune différence contrairement aux prévisions d’Eole. Sauf un peu de grabuge, des chutes et des plaies, dont celle de Tadej Pogacar, qui parvint tant bien que mal à se rattraper. « J’ai réussi à éviter le crash, je ne suis pas vraiment tombé, mais mes deux roues ont crevé et j’ai tapé les barrières avec mon poignet et ma cheville, expliquait-il. Ça a l’air d’aller, j’ai l’impression que je suis solide ! » Plus de peur que de mal pour le double tenant du titre, juste un avertissement. Aucun des autres cadors (Roglic, Vingegaard, Yates, Gaudu, O’Connor, etc.) ne tomba dans le piège du « pont de tous les dangers ». Et nous eûmes ce commentaire plutôt amusé de Van Aert : « Le vent de face était si fort qu’on a eu l’impression que le rythme de course devenait soudain comme un entraînement. »
Identique impression, en ce dimanche de long défilé assez navrant. Sur le Tour, le monde et sa propriété étant sacrés puisque « ce sont les coureurs qui dictent la course et eux seuls », comme le répète notre druide Cyrille Guimard, il fallut la menace de nuages pour retrouver un soupçon de stress. Le chronicœur ne put dès lors s’empêcher de penser que nous étions à des années-lumière du début des Tours précédents, lorsque la « vélorution » imposée par Julian Alaphilippe – il nous manque – braquait toutes les évidences et enflammait les récits en mode onirique. Nous attendîmes donc, d’abord que le Danois Magnus Cort Nielsen ait achevé son tour de gloire (à 51 km du but), puis que l’emballage final se produise enfin dans les rues de Sonderborg. À l’issue de cet assaut terminal, le Néerlandais Dylan Groenewegen (Bex), 29 ans, jeta son vélo pour coiffer le maillot jaune en personne, Wout Van Aert (Jumbo).
Notre patrimoine en itinérance
Ainsi, Sonderborg devint le port de « l’adieu », avec ses maisons colorées aux fresques murales, à l’extrême sud du Danemark puisque la ville se situe à une poignée de kilomètres de la frontière allemande. Avant d’autres aventures. L’esprit en attente du grand retour dans le nord de la France, dès mardi entre Dunkerque et Calais, le chronicœur, valise bouclée, n’eut pas trente-six façons de résumer ces trois jours inauguraux au Danemark. Non sans l’éblouissement d’une parfaite émotion vécue à distance. Car l’« excès » d’amour fou des Danois honora au centuple notre patrimoine national en itinérance, de quoi étouffer bien des critiques. Combien furent-ils sur les bords des routes, joyeux, chamarrés, chavirés d’un bonheur sincère ? Des centaines de milliers ? Des millions, sans doute ? Cette foule compacte et bruyante, amassée jusque dans les recoins des décors les plus improbables, témoigna d’une allégresse incomparable qui grandit encore un peu plus la légende des forçats, adoubés par cet autre peuple du Tour, à moins que ce ne soit le contraire. Une aventure unique à fabriquer de la mémoire – déjà, encore, toujours.
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Étape 2. Les Géants ont dompté le « pont de tous les dangers »
ActuAu Danemark, entre Roskilde et Nyborg (202,2 km), victoire au sprint du Néerlandais Fabio Jackobsen (Quick Step). Le Belge Wout Van Aert s’empare du maillot jaune. Juste avant l’arrivée, le peloton a emprunté le spectaculaire pont du Grand Belt, balayé par les vents…
Jean-Emmanuel DucoinAu plus haut point septentrional de la longue histoire du Tour, très exactement vers la côte d’Hove Straede (km 72,5), tout au nord du Danemark, des paysages grandioses enserrés dans l’inattendu défilèrent devant nos yeux embués d’un parfum de renouveau et d’inédit. Il était un peu plus de 14 heures, le peloton allait redescendre à toute volée la bordure occidentale du pays, tout se désunissait alentour dans le tourniquet d’une nature ensauvagée, sous le soleil et un plein ciel à peine crémé de quelques nuages. La deuxième étape, entre Roskilde et Nyborg (202,2 km), s’était élancée deux heures plus tôt depuis l’ancienne capitale située sur l’île de Seeland – du Xe au XVe siècle, avant Copenhague – en présence du prince-héritier, d’un ruban découpé solennellement comme marque honorifique, et d’une Marseillaise entonnée avec ferveur. Les vents ronflaient déjà, de face puis en rafales, 25, 40 km/h, dans un sens assurément favorable à des tentatives d’éclatement du paquet.
Depuis le vertige de l’émotion, le chronicoeur vit déjà les pleins et les reliefs de l’effet universel de la popularité monumentale de la plus grande course du monde, à laquelle on sacrifie, et pour laquelle on ne refuse rien. Les Danois en rêvaient, la Grande Boucle est venue. Ils l’ont adoubée par excès d’amour ! Il fallait se pincer fort : mais combien étaient-ils, sur les bords des routes chamarrées ? Des centaines de milliers ? Un million ? Foule compacte inouïe, amie prodigieuse, amassée tel des murs vibrants, autant de rangées de milliers d’yeux dans l’inextricable réseau de fils des regards mobiles. Dans cette chaleureuse ambiance de kermesse ensoleillée et dispendieuse en cris, nous entendions l’allégresse et la joie profonde d’un autre peuple à l’heure du poisson fumé, avant que la tenaille de la souffrance ne vienne étouffer les Géants de la Route, eux-mêmes happés malgré eux dans la nécessité de la contemplation et de l’adulation, glorifiés comme il se doit d’une adoration indicible. Après deux jours au Danemark, le Tour vient de grandir un peu plus dans sa Légende – et le pays en question de se hisser à la hauteur de sa splendeur mémorielle.
En un temps où la passion, parfois meurtrie, se cherche encore des retours de flamme, la conjugaison du sublime populaire et de la course inflammable avait de quoi nous réjouir. La preuve, avec ce parcours unique en son genre, propice à toutes les folies cyclistes. Les coursiers savaient à quoi s’attendre. Bienvenue en Bordurie. Non, le Tour ne quittait pas le Danemark pour le pays imaginaire de Tintin, mais le tracé de la deuxième étape présageait donc des risques de bordures, cassures causées par un vent de côté le long des côtes de l’île de Seeland, plate comme une roedtunge (une limande en danois) mais exposée à la brise, tout en multipliant les changements de direction. Pour en rajouter, les coureurs allaient quitter la terre ferme à 22 kilomètres du but, par le fameux pont du Grand Belt, pour ne la retrouver vraiment qu’à environ trois kilomètres du but sur l’île de Fionie. « Au Danemark, il y a très peu de côtes, en revanche il y a le vent, avait prévenu le directeur de l’épreuve, Christian Prudhomme. On descend nord-sud avant d’aller chercher les ponts et ensuite on va vers l’ouest, donc quel que soit le sens du vent, à un moment, il sera forcément de trois-quart. »
Au cœur de l’après-midi, léchant les fjords, deux vikings poursuivaient leur échappée folle du matin (le Danois Cort Nielsen et le Norvégien Bystrom), débarrassés depuis un certains temps de leurs compagnons de fuite (les Français Rolland et Barthe), tandis que le peloton, préparé aux pièges des derniers hectomètres, assurait une cadence nécessaire pour ne pas compromettre les chances des sprinteurs dans l’une des arrivées les plus spectaculaires de l’époque contemporaine. Le « pont de tous les dangers », immense structure de dix-sept kilomètres qui traverse le détroit du Grand Belt, ouverte aux furies d’Eole et placée juste avant Nyborg. Le directeur de la société Sund & Belt, qui construisit la liaison en 1998, racontait : « Si c’est très venteux, passer ce pont sera aussi difficile que de grimper l’Alpe d’Huez. » Certains coureurs partis en reconnaissance il y a quelques semaines, affirmaient pour leur part que les barrières extérieures « ne sont pas bien hautes et, en cas de grosse chute, on pourrait potentiellement tomber dans l’eau ». Peurs, fantasmes. « Du jamais vu ! Un truc XXL à 65 mètres au-dessus de la mer, c’est l’endroit rêvé », répétait Christian Prudhomme. Jusqu’à un certain point. L’Equipe rapportait le drame qui s’y noua, le 2 janvier 2019, quand la puissance du vent provoqua le déraillement de deux wagons de marchandises, les projetant sur la voie des trains de passagers. Et le journal ajoutait : « L’anecdote pourrait faire sourire puisque le cargo transportait des milliers de bouteilles de Carlsberg, bière brassée au Danemark, mais ce jour-là, huit personnes avaient perdu la vie. »
Retenir son souffle face aux éléments, prit dès lors toute sa saveur. Nous patientâmes, sachant néanmoins que la partie côtière qui précédait cet instant ultime, où le peloton se trouvait là-aussi à découvert, s’avéra non moins cruciale. Vent de face, vent de côté. A en perdre la tête. Une guerre de position s’activa, l’avance de l’échappée fondit dans les bourrasques aléatoires, les équipes des leaders (UAE, Jumbo, Lotto, Ineos, Quick-Step, FDJ, etc.) se montraient vigilantes d’une moindre cassure. Et à trente-et-un kilomètres de la ligne, le rescapé des fuyards, Bystrom, rendit les armes. Aussitôt, l’allure s’accéléra brutalement. Façon force extrême, au service d’une seule stratégie : bien se placer avant le goulot d’étranglement du maudit pont.
Ce fut une troupe complète, mais de moins en moins compacte et de plus en plus nerveuse, qui se présenta à l’entrée du détroit du Grand Belt, évidemment interdit au public, massivement agglutiné en amont et en aval. Dès le premier kilomètre, une rafale de trois-quart-face cisailla une dizaine de coureurs, projetés à terre, dont le maillot jaune, le Belge Yves Lampaert, contraint à une belle chasse. Beaucoup « sautèrent » par l’arrière, comme de vulgaires feuilles dans les frimas d’automne. Ils s’installèrent tous, équipiers comme cadors, dans ce petit dodelinement anxieux et métronomique. Mais une forme de prudence commanda l’armada, chacun quêtant des abris au fil de la progression, rendue plus sereine par vent de face, cette fois. Tout rentra dans l’ordre. Du coup, pas de vrais éventails, pas de bordures. Une certaine sérénité ; loin des épouvantes annoncées. Qui l’eut cru ? Nous assistâmes à un sprint, à moitié complet en raison d’une énorme chute dans les trois derniers kilomètres (aucune conséquence au temps). Le Néerlandais Fabio Jackobsen (Quick Step), 25 ans, rescapé d’une chute terrifiante en 2020, l’emporta devant le Belge Wout Van Aert (Jumbo), qui, au bénéfice des bonifications, s’empara du paletot en or.
Aucun des grands à la victoire finale (Pogacar, Roglic, Vingegaard, Yates, Gaudu, O’Connor, etc.) ne tomba dans le piège du « pont de tous les dangers ». Les Géants venaient juste de le dompter, inaugurant un nouveau chapitre des possibles. Le chronicoeur le répète trop souvent : le Tour dépasse tout, même les éléments…
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Étape 1. Yves Lampaert premier maillot jaune
ActuSous la pluie, un contre-la-montre (13,2 km) dans les rues de Copenhague, au Danemark, victoire du Belge Yves Lampaert (Quick-Step). Pogacar et Roglic se placent. Les Français concèdent du temps.
Jean-Emmanuel DucoinCertains récits ont la vie dure. Cette douce ironie qui offre à notre irrespectueuse francitude de Juillet cet art subtile de prendre les premiers tours de roue, inviolable et sacré, ne concerne pas cette année le chronicoeur, tenu à l’écart du Danemark pour des raisons économiques et le bien des finances de l’Humanité – comme près d’un tiers de ses confrères d’ailleurs. Les plis inauguraux de la course, vue de loin, mais non sans dévorer cette admirable ferveur locale, eut donc une saveur toute particulière. Moins d’imprégnation, pas moins de passion, lors de cette première étape, un contre-la-montre intégralement tracé dans les rues de Copenhague (13,2 km), là même, pour l’anecdote, où se déroula en 1921 le premier championnat du monde cycliste de l’histoire. Jamais la Grande Boucle n’avait posé sa caravane en un point aussi septentrional, de quoi ressentir un immense vertige.
Une foule considérable de Danois endiablés et heureux d’honorer notre patrimoine itinérant ; du vent balayant l’asphalte de partout, préfiguration cauchemardesque des étapes de samedi et dimanche, vers l’ouest du pays balayé par les embruns ; et puis, imprévisibles, des gouttes de pluie façon crachin pas malin, comme pour se rappeler que la topographie des lieux et ses éléments dictent leur loi à l’horizon des trois semaines à venir. Tout débuta dans l’allégresse des frissons d’été, au cœur d’une ville si nordique qu’elle se flatte d’être la « plus cyclable au monde ».
Déjà étourdi par la ferveur de la course au maillot jaune dont le double tenant du titre, le Slovène Tadej Pogacar, demeure le grandissime favori, le chronicoeur eut néanmoins une pensée pour les quelques grands noms absents de cette cent-neuvième édition, du champion du monde français Julian Alaphilippe, insuffisamment rétabli de sa chute dans Liège-Bastogne-Liège, au Britannique Mark Cavendish, co-détenteur avec Eddy Merckx du record des victoires d’étape (34), en passant par les vétérans italien Vincenzo Nibali, 37 ans, lauréat en 2014, et espagnol Alejandro Valverde, 42 ans, champion du monde 2018, ou le jeune prodige belge Remco Evenepoel (22 ans), jugé encore un peu tendre par son équipe, sans oublier le colombien Egan Bernal, vainqueur en 2019, toujours en convalescence après une terrifiante culbute qui faillit le laisser paralysé à vie. A quand un Tour en présence de tous les Seigneurs ?
Le sortilège opéra malgré tout et, par le truchement d’images spectaculaires et assez sublimes, le contre-la-montre du jour nous invita à une sympathique ballade dans la capitale danoise, du pont de la Reine-Louise où chaque matin de véritables embouteillages de bicyclettes ponctuent la circulation, au mini secteur pavés au pied du palais d’Amalienborg de la reine Margrethe II, qui règne sur le pays depuis 1972. Les équipes avaient anticipé les éventuelles précipitations, mais les prévisions manquèrent d’exactitude, la pluie survenant bien plus tôt que prévu. Ainsi, les aspirants à la victoire finale s’élancèrent dans les tout premiers, pensant échapper aux intempéries… mais se retrouvèrent sur une chaussée finalement humide et glissante, rajoutant du stress à l’épique. A distance, le chronicoeur enfila un pull-over en se répétant, tel un mantra, que les Géants de la Route jettent leurs corps frêles dans l’épreuve légendaire comme pour signer le début d’une aventure de l’extrême qui se doit de fraterniser avec les modes oniriques empruntés à la noble tradition.
En instabilité constante, toujours aux limites de la bascule sous les averses et les conditions dantesques, les coureurs prirent plus ou moins de risques. Quelques-uns tombèrent (dont le Français Christophe Laporte, en tête à l’intermédiaire). D’autres calculèrent la prudence. Et chez les prétendants au paletot en or, entre spécialistes du genre et cadors du général, nous assistâmes à une bagarre de secondes – plus importantes qu’il n’y paraît. A ce petit jeu du suspens, nous crûmes longtemps que le petit-fils de Raymond Poulidor, le Néerlandais Mathieu Van der Poel, emporterait la mise, voire le double champion du monde en titre de la spécialité, l’Italien Filippo Ganna, voire le stupéfiant belge Wout van Aert, le dauphin du Transalpin lors des deux derniers Mondiaux. La bonne performance (deuxième) du « phénomène » des Jumbo, capable de remporter des chronos, des sprints et même des victoires en montagne, confirma, une fois encore, qu’il faudrait compter avec la force collective des « frelons », symbolisée par les présences tout en haut du tableau du Slovène Primoz Roglic et du Danois Jonas Vingegaard, à quelques encablures à peine de Tadej Pogacar (UAE), impressionnant de vélocité.
Il était écrit que nous n’en resterions pas là. Car nous ne comptions pas sur le coureur « surprise » du jour, le Belge Yves Lampaert. Excellent spécialiste de l’épreuve solitaire, l’équipier de Julian Alaphilippe chez Quick-Step arriva de nulle part et, en équilibriste de la motricité efficace sur terrain dangereux, vint ravir la vedette (à tous ceux dont on parle trop) en se drapant du premier maillot jaune, avec cinq secondes d’avance sur Van Aert. Petite leçon de choses, empreinte d’humilité pour chacun d’entre nous. La tête à l’envers, rêveur, le chronicoeur y vit le signe que ce Tour débutait de manière étrange, temporairement débarrassé des idées préconçues. A ce propos : dans cette bataille de Copenhague, les Français Thibaut Pinot, Romain Bardet, David Gaudu et Guillaume Martin, dont nous attendons beaucoup (trop ?) cette année, payèrent évidemment leur écot de rigueur. Déjà des dizaines et des dizaines de secondes perdues sur Pogacar, Roglic et consorts, telle une sanction précoce, prévisible et anticipée. Mais le Tour débute tout juste, et dans une semaine, quinze jours, le temps écoulé sera-t-il toujours identique ? Et aura-t-il seulement la même saveur ?
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Tour de France 2022 : le peloton tricolore vous présente ses meilleurs « vieux »
ActuPour cette 109e édition de la Grande Boucle, qui s'élance du Danemark ce vendredi 1er juillet, Thibaut Pinot et Romain Bardet reviennent avec l’ambition d’épater sur quelques étapes. Comme Julian Alaphilippe a su le faire. Une marque française.
Etienne BonamyCopenhague, capitale du Danemark et désignée métropole la plus cyclable au monde, accueille le départ du 109e Tour de France, le 1er juillet. Ses trois premières étapes scandinaves, aussi plates et lisses que la surface d’un Drommekage (1), aiguiseront l’appétit du peloton qui affrontera le vent et les sprints massifs. Et, comme en 2017 à Düsseldorf (Allemagne), un court contre-la-montre lance le Tour. Du déjà-vu.
Par panache plus que par calcul
Cinq ans, c’est la période écoulée qui a vu le cyclisme français et ses mousquetaires, Julian Alaphilippe, Thibaut Pinot et Romain Bardet, offrir, à l’inverse, du relief à la course avec des coups d’éclat sur les routes du Tour. À défaut d’imaginer une victoire finale, la référence tricolore sait faire le show dès que possible. Par panache plus que par calcul.
Tour de France 2022 Une seule adresse pour suivre cette 109e édition !
On attend les nouveaux épisodes cet été. Après un juillet 2021 discret où Bardet et Pinot avaient choisi de s’abstenir, l’édition 2022 interroge. Permettra-t-elle d’envisager à nouveau un été emballant après deux éditions perturbées par les mesures sanitaires ? La tâche en revient donc à ces trentenaires qui assument encore le leadership du cyclisme pro national. Thibaut Pinot (32 ans) et Romain Bardet (31 ans) reviennent dans le Tour et les souvenirs avec.
Julian Alaphilippe (30 ans), héraut en jaune dès la première étape il y a douze mois (Brest-Landerneau), a laissé planer le doute jusqu’au bout et son test du championnat de France, le 26 juin, à Cholet – avant de devoir renoncer à sa présence dans le Tour, moins de trois mois après sa terrible chute dans Liège-Bastogne-Liège, le 24 avril (2). Elle lui aura finalement coûté plus que les trois semaines d’arrêt qui ont perturbé son début de saison.
Le peloton tricolore présente ses meilleurs « vieux » pour animer quelques épisodes du feuilleton de la course. La concurrence étrangère, elle, continue d’aligner ses talents plus jeunes pour écrire le récit final. Le Slovène Tadej Pogacar (UAE, 23 ans), double vainqueur en 2020 et 2021, le Danois Jonas Vingegaard (Jumbo-Visma, 25 ans) ou le Belge Wout Van Aert (Jumbo-Visma, 27 ans) sont cités en tête dans une liste de favoris qui s’allonge.
« L’entame fait vraiment peur »
L’énumération ne suffit pourtant pas à éteindre l’espoir de voir les leaders français jouer encore les fêtards dans les étapes. Si, pour les raisons évoquées plus haut, l’état de forme de Julian Alaphilippe, double champion du monde, l’a écarté de la quête aux exploits, Thibaut Pinot et Romain Bardet, après blessures et abandons, ont, eux, ciblé leurs objectifs. Ils sont élevés comme les tracés de montagne dont ils raffolent.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
« J’éprouve de la frustration à ne pas avoir pu exploiter ce que j’avais sous le capot ces deux dernières années », racontait Pinot, en janvier, lors de la présentation de son équipe pour la saison. « Quand je suis passé pro, je m’étais fait une liste d’objectifs. Je les ai presque tous remplis. Je voulais être champion de France, gagner sur les trois grands tours, gagner la Lombardie et porter le maillot rose du Giro. C’est le seul truc qui me manque. Le jaune, c’est… Je reste dans le réel en fait. Le maillot jaune du Tour a toujours été pour moi gamin quelque chose de trop grand », ajoutait-il dans une interview donnée à « Ouest-France ».
Le printemps et sa réussite, notamment au récent Tour de Suisse, annoncent autre chose. La quête d’un petit plus pour flirter avec le maillot jaune le temps d’une étape, et plus si affinités. Le scénario tricoté par Julian Alaphilippe, 18 jours en jaune dans les trois derniers Tours sans avoir jamais atteint le podium final, dit une forme de course, à défaut de se porter à hauteur de concurrence des leaders et leurs équipes bâties pour la victoire. Romain Bardet, le 3e larron, est le seul à avoir réussi à se mêler à la bagarre jusqu’aux Champs-Élysées (2e en 2016, 3e en 2017), sans jamais pouvoir porter le jaune.
Comme Pinot, Bardet a zappé l’édition 2021. Usé, il venait de quitter l’équipe AG2R la Mondiale, qui l’a révélé, pour l’allemande DSM. Ce printemps, le coureur de Brioude avait ciblé le Tour d’Italie. Il y a brillé, puis abandonné. Le Tour 2022 est un mystère et la conquête du maillot à pois de meilleur grimpeur son objectif. « Je ne serai pas obnubilé par le classement général, comme sur le Giro. J’ai envie de courir chaque étape comme si c’était une classique. J’aimerais avoir de bonnes sensations dans les Alpes et les Pyrénées », a-t-il confié à « l’Équipe ». « Avant de penser au général, il faut passer la première semaine de course. L’entame fait vraiment peur. Le vent, les bordures, les pavés, la nervosité… » Loin de la montagne où il est attendu pour un nouveau tour de force.
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Cyclisme. Un Tour de France 2022 aux multiples contours
ActuIl y en aura pour tous les goûts et tous les profils de coureurs lors de cette 109e édition de la Grande Boucle. Du 1er au 24 juillet, le peloton pourra s’exprimer à sa guise sur les 3 328 kilomètres que compte le parcours.
Éric SerresC’est donc du Danemark et plus précisément de Copenhague, sous le regard de sa Petite Sirène, que débutera la 109e édition du Tour de France masculin. Vingt et une étape pour une distance de 3 328 kilomètres. Dans la capitale danoise, les coureurs renoueront avec une vieille tradition, celle du contre-la-montre inaugural. Une première depuis 2015 ! Le parcours de 13 kilomètres se déploiera sur un terrain plat favorisant largement les spécialistes du chrono. Mais, au-delà de cette course contre le temps – la seconde aura lieu la veille de l’arrivée à Paris, entre Lacapelle-Marival et Rocamadour (40 km) –, cette édition comportera cinq arrivées au sommet : une dans les Vosges, deux dans les Alpes et deux dans les Pyrénées. Un joli programme !
Après trois journées passées dans le nord de l’Europe et un transfert, dès la 5e étape, le peloton fera son retour en France, notamment sur ces pavés tant redoutés. Entre Lille et Arenberg, sans pourtant traverser la célèbre trouée, mais avec onze secteurs pavés tout de même d’une longueur totale de 19,4 kilomètres, ce sera la 5e fois en 13 éditions que le peloton posera ses roues sur ces chemins qui mènent parfois à l’enfer.
Galibier, Granon, Spandelles : ça va grimper dur !
Passé cet écueil, puis traversant des Ardennes toujours accidentées (6e étape), la Super Planche des Belles Filles – avec un kilomètre de plus de chemin terreux à 24 % – recevra l’offrande faite de sueur et de souffrance d’un peloton déjà échaudé (7e étape). Un petit tour en Suisse, notamment à Aigle, siège de l’Union cycliste internationale (UCI), et il sera temps d’attaquer les Alpes, côté français, avec, lors de la 11e étape, le col du Granon (2 413 m d’altitude). En 1986, c’est là que Bernard Hinault avait perdu son maillot jaune au profit de son coéquipier, Greg LeMond. Mais, avant d’affronter les 11,3 kilomètres à 9,2 % de l’ascension, le peloton devra se coltiner le Galibier par sa face nord (Valloire). L’indigestion guette donc les non-grimpeurs durant ces journées alpestres où pas moins de cinq ascensions classées hors catégorie sont programmées. Après quatre années d’absence, l’Alpe d’Huez fera, quant à lui, son retour le 14 juillet, au lendemain du passage au col du Granon. Après la Fête nationale, le peloton quittera définitivement les Alpes, prendra la direction du Massif central, avant de plonger sur les Pyrénées pour les derniers temps forts de cette édition. C’est lors de la 18e étape que le Tour pourrait définitivement basculer. Cette dernière journée de montagne verra les coursiers franchir l’Aubisque, par le versant de Gourette, puis attaquer Spandelles – une montée inédite de 10,3 kilomètres à 8,3 %. Après une dernière plongée technique vers la vallée, le peloton butera sur la montée finale vers Hautacam, gravi pour la 5e fois depuis 1994. Il sera temps dès lors de revenir peu à peu vers la capitale et ses Champs-Élysées. Cette Grande Boucle, riche par sa diversité, semble convenir aux favoris et tout particulièrement au double vainqueur de l’épreuve, le Slovène Tadej Pogacar : « C’est un parcours complet, surtout les premiers jours. Il y a de tout : des sprints, de la montagne, du chrono, mais aussi des bordures en prévision. Je vais devoir faire beaucoup de reconnaissances pour les appréhender au mieux, c’est assez excitant ! » Propos confirmés par Julian Alaphilippe, qui savoure d’avance : « Il y a différents terrains d’expression, un contre-la-montre, des étapes de bordure, les pavés, des arrivées pour les puncheurs, c’est sûr qu’il y aura du mouvement. J’ai hâte de faire les reconnaissances et de voir ce qu’on va pouvoir préparer. La première impression donne envie ! » Vainqueur de six étapes du Tour depuis 2018 et maillot jaune à dix-huit reprises, le Français aura sans doute quelques cartouches de plus à tirer.
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Donbass. L’avancée russe contraint l’Ukraine à revoir ses objectifs
ActuAprès Severodonetsk et Lyssytchansk, Moscou se fixe de nouvelles ambitions militaires. Les défaites ukrainiennes signent l’échec de la stratégie jusqu’au-boutiste soutenue par les Occidentaux.
Vadim KamenkaLa Russie est-elle en train de mettre la main sur l’ensemble du Donbass ? La prise récente de Severodonetsk et de Lyssytchansk permet à l’armée russe de contrôler l’oblast de Lougansk. Une partie était déjà intégrée à la République autoproclamée du même nom, LNR. « Elle nous offre la possibilité désormais de nous concentrer sur les villes encore défendues par l’armée ukrainienne en nous focalisant sur la région de Donetsk. Les principales cibles désormais se nomment Slaviansk, Kramatorsk, Bakhmout, Avdeïevka », analyse, pour l’Humanité, une source militaire russe.
Au sein de la République autoproclamée de Donetsk (DNR), les habitants ont accueilli avec enthousiasme les récentes victoires. « Si cela permet de mettre un terme aux bombardements quotidiens, à cette guerre qui dure depuis 2014, pour les populations du Donbass, alors c’est une bonne nouvelle. Mais je doute qu’elle soit rapide », explique Tania (1). Du côté des villes encore plus proches du front, Gorlovka, Yasinovataya, sous le feu intense de l’artillerie ukrainienne, le même sentiment ressort.
Deux villes risquent de polariser les combats ces prochains jours. Slaviansk, qui comptaient 100 000 habitants avant l’invasion russe du 24 février, et Kramatorsk, devenue la capitale régionale après 2014. Elles sont désormais les principaux objectifs de Moscou. La première a déjà subi d’importants combats, il y a huit ans. Elle avait fait partie des villes qui ont organisé le référendum d’indépendance et réclamé l’installation des républiques DNR et LNR. Face à l’intensité des bombardements sur Slaviansk et à l’approche de l’armée russe, à moins de 40 kilomètres, le gouverneur ukrainien de la région, Pavlo Kyrylenko, a appelé les habitants à évacuer la ville, mardi soir.
Le conflit entre dans une nouvelle phase
Pour l’armée ukrainienne, les témoignages qui se multiplient sur le terrain, évoquant des pertes et un nombre de blessés considérables, restent le plus inquiétant. Des chiffres sans commune mesure avec les premiers mois de guerre. De son côté, le géopolitologue et ancien militaire Olivier Kempf explique ainsi sur Twitter les récentes percées. « Il a fallu trois mois à l’armée russe pour prendre le contrôle de Marioupol, trois semaines pour prendre Severodonetsk et moins d’une semaine pour prendre Lyssytchansk. Ces chiffres démontrent à quel point une guerre d’usure peut provoquer, localement, des ruptures soudaines. Les positions ukrainiennes au fond s’avéraient indéfendables. La seule question était de savoir combien de temps elles al laient pouvoir tenir », estime-t-il.
Le conflit entre dans une nouvelle phase. Côté russe, après avoir obtenu le contrôle de la région de Lougansk, quelle va être l’attitude des dirigeants ? Ces victoires sur le terrain vont-elles pousser l’armée à tenter de poursuivre les offensives ? Le discours de Vladimir Poutine, le 4 juillet, est clair à cet égard. Les forces russes « doivent mener à bien leurs missions selon les plans déjà approuvés » et il espère « que, dans leurs secteurs, tout se passera comme cela s’est passé à Lougansk ». Une pause opérationnelle n’est donc pas prévue immédiatement. Pour Oleg Bodrov, dirigeant du Mouvement de la paix en Russie, « cette opération devrait durer encore quelques mois, jusqu’à l’hiver. À partir de cette période, le climat aura un impact trop lourd sur le terrain et rendra les choses beaucoup trop incertaines ». Plusieurs députés de la Douma penchent davantage pour cet automne. Car l’armée serait tentée de profiter de la désorganisation et d’une forme de démobilisation.
Côté ukrainien, les propos encore récents affirmant une victoire certaine de la part du gouvernement commencent à agacer. Les habitants sont conscients des défaites. Si l’unité demeure derrière le président et l’armée, la stratégie jusqu’au-boutiste, soutenue par les Occidentaux, peut-elle s’inscrire dans la durée ? Le pari de Kiev de faire basculer le rapport de forces sur le terrain, avec l’essor des livraisons d’armes de la part des pays de l’Alliance atlantique, n’a pas encore permis d’emporter les succès escomptés. Les autorités réclament davantage de soutien. Ces défaites peuvent-elles lancer une nouvelle phase de négociations ? Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, avait reconnu lors des 100 jours de guerre que 20 % du territoire avaient été perdus. Au 134e jour, plusieurs pays s’interrogent sur la nécessité de définir des objectifs et un potentiel cessez-le-feu (lire ci-dessous). D’autant plus que les propos, mercredi, de l’ancien président russe Dmitri Medvedev inquiètent. Proche de Vladimir Poutine, il a évoqué, encore une fois, le recours à l’arme nucléaire et exclut par avance l’éventualité de sanctions par la justice internationale… La diplomatie devrait rapidement reprendre le dessus.
Guerre en UkraineRussiedonbass L'Humanité
« Je serais mort à l’intérieur si j’étais revenu en Russie »
EntretienThéâtre Le prolifique metteur en scène et cinéaste russe Kirill Serebrennikov, qui vit désormais en Allemagne, inaugure la 76e édition du Festival d’Avignon, dans la cour d’Honneur du palais des Papes, avec le Moine noir, une pièce adaptée d’une nouvelle fantastique d’Anton Tchekhov.
Marie-José Sirachkirill serebrennikov Metteur en scène
Avignon (Vaucluse), envoyée spéciale.
Casquette vissée sur la tête, lunettes à grosse monture transparente, stature imposante, Kirill Serebrennikov ne passe pas inaperçu. Dans tous les sens du terme. Il a quitté Moscou en mars pour s’installer en Allemagne. La guerre en Ukraine, la répression à l’égard de toute contestation en Russie auront eu raison de son engagement artistique. Nommé en 2012 directeur du Centre Gogol de Moscou, Serebrennikov transforme ce lieu alors en déshérence en épicentre d’un théâtre libre, contestataire, renouvelant totalement le répertoire, le public et l’esthétique. Ses mises en scène sentent le soufre et s’il monte une pièce du répertoire russe, c’est pour la dynamiter et montrer sa puissance de subversion. Les autorités l’ont dans le collimateur et sortent du chapeau une accusation de détournement de fonds qui lui vaudra d’être arrêté et assigné à résidence. En 2018, lors de la conférence de presse de Leto, à Cannes, l’équipe du film avait laissé une chaise vide pour rappeler l’absence de Serebrennikov. En 2019, sa pièce Outside s’est jouée au Festival d’Avignon, en son absence, le metteur en scène ne pouvant quitter la capitale russe. Au Festival de Cannes, cette année, son film la Femme de Tchaïkovski était en compétition officielle. À l’issue de la projection, il prend la parole : « Merci beaucoup d’être avec nous dans ce moment difficile de notre vie. Non à la guerre. » Pendant la conférence de presse qui s’ensuit, on le questionne sur le boycott des artistes et de la culture russes. « Dans ces moments difficiles, c’est l’art, la musique, le cinéma, le théâtre qui permettent aux gens de se sentir vivants », répond-il. Des propos qui ne convainquent pas tout le monde… À quelques jours de la première du Moine noir, de Tchekhov, dans la cour d’Honneur, nous l’avons rencontré.
C’est la quatrième fois que vous venez présenter un spectacle au Festival d’Avignon. Cette fois-ci, vous êtes invité dans la cour d’Honneur où vous mettez en scène le Moine noir, de Tchekhov. À quelques jours de la première, comment vous sentez-vous ?
On répète de façon intense. L’espace est complexe, on manque de temps, tout le monde est un peu sur les nerfs, sans compter les éléments qui s’invitent comme le soleil, la pluie, le vent avec lesquels on doit apprendre à négocier.
La cour d’Honneur est un espace particulier. Cela vous a-t-il obligé à revoir la scénographie du spectacle ?
Notre scénographie est assez simple, même balayée par le mistral ! Je suis curieux de voir ce que ça va pouvoir provoquer. Le palais des Papes est une sorte de loupe, de miroir grossissant où chaque spectateur vous scrute. Mais ce qu’ils vont découvrir n’a rien à voir avec la version que j’ai créée à Hambourg (au printemps dernier – NDLR). Ce sera un tout autre spectacle.
Dans le Moine noir, il est question de tenter d’approcher la vérité selon plusieurs points de vue. Dans votre dernier film, la Femme de Tchaïkovski, il s’agit du mensonge. Vérité et mensonge…
J’aime tellement cette idée formidable que je n’ai pas envie de la commenter ! Le Moine noir, c’est effectivement la quête de la vérité, sa complexité et l’impossibilité de la trouver. Dans le film, il s’agissait du mensonge qui règne, qui dirige chaque personnage et tente d’étouffer la vérité.
Peut-on y voir une métaphore de ce qui se passe dans le monde aujourd’hui ?
Dans mon travail, je ne pars pas d’une idée autour de laquelle je broderais un spectacle. En général, je pars de mes souvenirs, de mes premières émotions et j’essaie de les assembler. Parfois, j’oublie des fragments. Ces lacunes, j’essaie de les colorer. Je suis traversé d’émotions et, de là, jaillissent des images qui créent cette structure bizarre qu’est un spectacle ou un film, et les gens y voient le reflet de leurs sentiments.
Vous obtenez l’autorisation de quitter la Russie pour créer votre spectacle en Allemagne et décidez de ne pas retourner dans votre pays. Qu’est-ce qui a provoqué cet exil ? La guerre contre l’Ukraine ? Vos conditions de vie à Moscou ?
C’était difficile d’être là-bas, parce que c’était la guerre. On éprouvait un sentiment de violence diffus partout. Je ne sais pas comment me comporter, comment vivre à l’intérieur d’un pays qui a déclenché une telle guerre. Aujourd’hui, on est les représentants d’un pays belligérant qui rase des maisons, des villages, des villes, tue des civils. C’est une tragédie pour nous tous. Tu crois comprendre et tu ne comprends rien. Je m’informe tous les jours sur ce qui se passe, mais tu es incapable de réaliser comment tout ça est possible. Je ne peux justifier cette violence d’État, ni me résoudre à tuer quelqu’un pour des raisons géostratégiques. Je serais mort à l’intérieur si j’étais revenu en Russie.
On vous a reproché de ne pas avoir pris parti assez vite, d’être resté en retrait, à la suite de l’invasion de l’Ukraine…
J’attendais mon procès et je ne pouvais rien dire quand j’étais là-bas. Mes avocats m’appelaient toutes les deux minutes pour me supplier de me taire, de ne rien dire avant mon jugement. Il me fallait serrer les dents jusqu’à ce que je sois libre de partir et de parler.
D’aucuns vous qualifient de personnage ambigu, énigmatique, voire double…
Je veux être triple, même si je ne suis pas un trépied. J’exprime des émotions différentes, parfois contraires ou contradictoires. Je lutte, parfois, contre des sentiments exécrables qui montent en moi. Mais, parfois aussi, ça sort, et j’ai honte. Pourquoi me refuse-t-on le droit de me tromper, de dire des conneries ? Je suis artiste, j’ai le droit de me tromper. Je ne suis pas un homme politique qui mesure chacun de ses mots parce qu’il veut être réélu.
Vous avez grandi en pleine perestroïka, un moment où les choses bougent, où il souffle un vent de renouveau, pour ne pas dire de liberté. Diriez-vous qu’il est plus difficile aujourd’hui d’être un artiste russe ?
C’est plus difficile d’être russe tout court. Mon pays en a attaqué un autre. Quand tu dis que tu viens de Moscou, les gens te regardent de manière pas très amicale. Le plus terrible, c’est quand les gens, en Europe, te chuchotent à l’oreille « Poutine a raison ». Merde ! Où suis-je ?
Vous avez été démis de vos fonctions de directeur du Centre Gogol. La semaine dernière, on a nommé un nouveau directeur « en phase avec le Kremlin », dites-vous…
Quand on ferme un lieu de création, un organisme vivant, un lieu d’effervescence, sans en expliquer les raisons, juste parce qu’un ordre est arrivé, qu’est-ce que ça signifie ? Gogol était un théâtre mondialement connu, reconnu. Le public, le succès étaient au rendez-vous et, tout d’un coup, on le ferme. C’est terrible. Lorsqu’on m’a proposé ce théâtre, ce n’était aucunement une récompense ou parce que j’étais ami avec les autorités. Le théâtre se trouvait dans un état catastrophique. J’ai essayé de relever ce défi car il fallait tout refaire, rassembler une troupe. Ça nous a pris tellement de temps, de force et d’énergie pour que le théâtre devienne un endroit incontournable… J’y ai laissé des litres de sueur, mais c’était passionnant. Et puis, il y a eu les premières manifestations contre Poutine en 2012-2013, puis la Crimée en 2014, et le théâtre était traversé par ce vent de contestation. Et, aujourd’hui, la guerre contre l’Ukraine…
Comment est-on passé de ces manifestations, il y a dix ans, à cette faible mobilisation contre la guerre en Russie ? D’ici, on a le sentiment que la population est interdite, figée, voire complice parce que nationaliste…
Dix années de propagande non-stop, la mainmise et le contrôle de tous les médias… Des journalistes que l’on pensait honnêtes et, après coup, on a compris qu’ils travaillaient pour Poutine. On a cadenassé la télévision, on a commencé à changer les équipes. Certains proches du pouvoir ont racheté des journaux. Désormais, il n’existe plus de presse libre à Moscou. Il restait Internet et les réseaux sociaux mais, maintenant, des lois permettent de traquer les moindres opposants et un seul post sur Facebook peut vous envoyer en prison. Pour résumer, il y a les persécutions, les assignations à résidence, la guerre et le Festival d’Avignon… et tout ça se passe en même temps.
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L'angoisse des mères russes : « Je ne sais pas si mon fils est vivant ou mort »
Histoire de la semaineLes milliers de familles de soldats partis combattre en Ukraine sont dans l’inconnu. Leurs proches ne donnent plus de nouvelles. Face à la censure d’état qui entoure cette guerre, même le nombre de morts est caché au grand public.
Vadim KamenkaDans un immense bâtiment alliant briques et larges fenêtres en verre, en périphérie de Moscou, Valentina Melnikova nous rejoint d’un pas décidé. À 78 ans, elle qui a connu l’Union soviétique, sa chute, les années Eltsine et les quatre mandats de Vladimir Poutine, ne laisse rien au hasard. Figure de proue des Mères de soldats dont elle dirige l’ensemble des comités, la militante organise son planning et les diverses rencontres. Depuis près de quarante ans, elle monte au front contre le gouvernement russe et les hauts gradés de l’armée. « J’ai un peu plus de cheveux blancs, désormais. Mais rien n’a réellement changé. On continue de se battre pour faire respecter les droits des jeunes conscrits, malgré les menaces. On a l’habitude depuis la guerre d’Afghanistan », affirme-t-elle d’un ton assuré.
Chaque année, 130 000 appelés
Cette ancienne professeure de géologie à la prestigieuse Université d’État de Moscou a vu sa vie basculer dans les années 1980. La guerre d’Afghanistan éclate et ses deux fils, censés faire des études universitaires, se retrouvent finalement conscrits par les autorités, à court de soldats. Très vite, elle se mobilise avec d’autres mères contre cette mesure. L’organisation naît ainsi et devient incontournable dans la société russe au fil des conflits au Haut-Karabagh, au Kirghizistan, en Tchétchénie, en Géorgie, etc. Son combat pour abolir le service militaire obligatoire n’a fait que redoubler. La guerre en Ukraine a encore conforté cet engagement. Des jeunes hommes russes, peu préparés, se retrouvent sur une ligne de front, confrontés à la mort. Chaque année, près de 130 000 citoyens de 18 à 27 ans sont convoqués lors de deux appels annuels par l’armée. « Aujourd’hui, les problèmes auxquels nous sommes confrontés sont les mêmes qu’à l’époque. Seule l’ampleur s’avère différente et les relations avec le pouvoir, qui impose une censure totalement inattendue. Celui-ci nous empêche de parler de “guerre”, selon les termes de la Convention de Genève. Nous nous occupons des invalides de guerre afin qu’on leur prête l’attention qu’ils méritent. On les aide à obtenir une augmentation de leur retraite. On travaille aussi avec des psychologues pour traiter les traumatismes », explique Valentina Melnikova.
Lors du défilé militaire du 9 mai, date de la victoire sur l’Allemagne nazie, à Moscou sur la place Rouge, le président Vladimir Poutine a évoqué ces « compagnons d’armes morts courageusement dans un combat juste ». Pourtant, le nombre de soldats morts demeure tabou depuis l’invasion de l’Ukraine, le 24 février. « Il nous paraît évident qu’en l’espace de quatre mois, le nombre de victimes est désormais supérieur à celui de la guerre en Afghanistan (20 000 morts – NDLR). Néanmoins, les principales villes n’en ressentent pas encore les effets. Cela apparaît extrêmement lointain aux habitants, hormis à ceux des régions frontalières », estime Mikhaïl Matveev, député communiste de la région de Samara. Autre zone d’ombre : l’invisibilité des blessés. Pour des questions de logistique militaire, peu de soldats sont rapatriés. En fonction de la zone de front, les blessés sont transportés dans un premier temps à Donetsk ou Lougansk, les deux principales villes des deux Républiques autoproclamées du Donbass (DNR, LNR). Puis, ils sont ensuite transférés dans quelques villes de Russie. « Les évacuations depuis les zones de combat se font sous contrôle médical. Les médecins ont été installés avec des soignants à la frontière avec l’Ukraine, et des hôpitaux fonctionnent normalement, notamment à Rostov-sur-le-Don (ville russe la plus proche, à une centaine de kilomètres du Donbass – NDLR) ou Voronej », explique Oleg Bodrov, du Mouvement de la paix en Russie.
Pour l’instant, peu de familles osent témoigner. Celles que nous avons rencontrées le font de manière anonyme, via des messageries sécurisées. Le fils d’Ania, qui réside dans la province de Koursk, fait partie des conscrits. Elle n’a eu que très peu d’échanges avec lui et ils furent très succincts. « “Je vais bien, ne t’inquiète pas, maman ! Nous avons bien mangé”, me répétait-il à chaque fois. Il ne voulait faire aucune erreur en donnant des informations sur les lieux ou encore les soldats avec qui il était. Puis, je n’ai plus eu de nouvelles », chuchote-t-elle avant de poursuivre péniblement : « Est-il blessé ou mort ? Je n’en sais rien. »
Au nom du secret d’État
Des milliers de familles russes partagent la même incertitude, les mêmes angoisses. Dans cette guerre de l’information que livre le gouvernement, la maîtrise du récit est primordiale. L’inventaire des victimes passe au second plan. « Je ne suis pas une spécialiste des questions militaires, mais le caractère des opérations (en Ukraine – NDLR) n’a pas permis et ne permet pas de récupérer les corps des soldats russes tués au combat, ce qui est contraire au droit humanitaire international. Après l’arrêt de chaque opération, il doit y avoir une trêve, suivie d’un échange de prisonniers et des corps des soldats tués », rappelle Valentina Melnikova.
Pour les familles, la confirmation du décès d’un proche et la restitution de son corps relèvent d’une véritable bataille. Face à l’afflux de milliers d’appels téléphoniques et de demandes d’informations sur les réseaux sociaux, les comités des Mères de soldats se sont adressés à maintes reprises aux autorités. Ils reçoivent pour toute réponse : « Remplissez des demandes via la ligne rouge du ministère de la Défense, à la Croix-Rouge, au commandement des régions militaires. » Mais rien n’avance, car tout est couvert par le secret militaire. Les parents, les épouses et les amis des disparus vont jusqu’à transmettre des analyses d’ADN pour les identifier. La mère du lieutenant Alexander Baturin, âgé de 25 ans, qui serait décédé près de Lougansk, a envoyé du « biomatériel » afin d’identifier le corps. « J’ai été informée par le commandant du régiment et je me suis rendue à Rostov pour identifier sur les restes du char des traces d’ADN de mon fils. Pas une seule correspondance n’a conclu l’examen. Maintenant, il est répertorié comme “disparu”. Plus aucune personne de l’armée ne me répond. Et je ne sais pas si mon fils est vivant ou mort. » Le site Novaïa Gazeta Europe, installé en Lettonie, a publié son témoignage, ainsi qu’une enquête sur cet officier originaire de Bachkirie, n° 91711, insigne n° E049790, afin de faire réagir le ministère de la Défense.
Face au silence, dans de nombreuses régions russes, des journalistes, des médias ont créé des « murs de la mémoire ». Il s’agit de listes de soldats tombés en Ukraine constituées grâce à des proches, des militaires, des rapports, afin d’informer et d’honorer leur souvenir. Mais les autorités souhaitent les interdire, au nom du secret d’État et de la loi publiée contre les fausses nouvelles et la désinformation. Le média Baikal journal.ru fait de la résistance. Sur son site, une rubrique intitulée « Combien de soldats de Bouriatie sont morts en Ukraine » est actualisée régulièrement. La liste de noms est impressionnante. « En trois mois, le taux de mortalité des hommes de moins de 30 ans dans la région a quadruplé, écrit le journal. Le 12 juin, nous avons pu collecter, confirmer et analyser les données de 184 morts. La liste comprend les militaires qui sont nés ou ont servi dans cette République. Quatre mois après le début de la guerre, la Bouriatie occupe toujours la deuxième place parmi les régions en termes de nombre de morts. »
Le difficile échange des prisonniers
Dans la capitale, la liste des enterrements ne s’est pas allongée. Dans les rues, peu de blessés sont également visibles. Parmi les soldats morts et enterrés, beaucoup de Bouriates, de Iakoutes, de Daghestanais et de personnes issues des régions caucasiennes de la Fédération de Russie. Elles font partie des territoires les plus pauvres. « L’armée recrute là où il y a des jeunes hommes en âge de conscription pour être recrutés. Ce vivier se trouve dans les régions plus pauvres, périphériques, à la plus forte natalité et non dans les grandes villes. Cela correspond à des Républiques aux multiples origines ethniques », détaille Anna Colin Lebedev, maîtresse de conférences en science politique à Nanterre et spécialiste de la Russie.
Les familles reçoivent près de 7 millions de roubles (76 000 euros) pour chaque soldat tué et reconnu par l’État. « Les lois contre la désinformation qui frappent les citoyens et les médias forcent au silence. Il faut parler d’“opération spéciale”. Plusieurs quotidiens régionaux arrivent encore à publier quelques portraits. Mais la plupart des grands médias ne peuvent pas se le permettre », constate la journaliste Nadejda Prousentkova, de « Novaïa Gazeta », qui a cessé de fonctionner depuis deux mois pour échapper à la fermeture définitive.
Les soldats faits prisonniers sont l’autre inquiétude des familles. Des structures existent malgré le secret relatif qui entoure cette question, ainsi que leur nombre. Elles fonctionnent depuis 2014, lorsque le conflit a éclaté dans le Donbass. De nombreuses associations des droits de l’homme confirment que des échanges de prisonniers existent, conformément aux articles de la Convention de Genève. Seulement, aucune ne sait quelles sont les règles en vigueur pour ces échanges. Les déclarations du vice-ministre des Affaires étrangères russe, fin mai, ont elles aussi provoqué de l’appréhension. Andrey Rudenko a en effet fait savoir que son pays discuterait de la possibilité d’échanger des prisonniers avec l’Ukraine, une fois qu’ils auront été jugés, notamment pour crime de guerre. « Mais de quoi se mêle-t-il ? s’agace Valentina Melnikova. Avant d’aller devant une cour, il faut qu’il y ait une enquête pour savoir si ces hommes sont coupables », ce qui ralentit encore un peu plus les choses. « Je préviens les familles que nous n’avons aucune possibilité de faire pression sur les autorités. Notre seul but consiste à rappeler les noms des soldats (prisonniers ou blessés). Nous avons des contacts à ce sujet avec l’organisation ukrainienne qui s’occupe des soldats disparus. Nous nous adressons à elle dans les cas les plus difficiles afin qu’elle nous aide et réciproquement. » Des liens humains subsistent encore entre Ukrainiens et Russes. Un espoir pour mettre un terme à cette sale guerre.
RussieGuerre en Ukraine L'Humanité
UE. Derrière l’adhésion de l’Ukraine, la corruption en ligne de mire
ActuDans un pays qui, avant le déclenchement de la guerre, était gangrené par les pots-de-vin, les malversations et le trafic d’influence, la perspective de la reconstruction peut aiguiser les appétits des oligarques. Après avoir installé l’Ukraine dans le sas à l’entrée de l’Union européenne, Bruxelles manifeste, semble-t-il, quelques craintes…
Thomas LemahieuSur l’adhésion de l’Ukraine, l’Union européenne a-t-elle mis la charrue avant les bœufs ? La semaine dernière, le Conseil européen rassemblant les chefs d’État et de gouvernement a adopté en grande pompe la recommandation de la Commission accordant le statut de candidat au pays pris sous le feu de la Russie depuis le 24 février. Le Parlement européen avait d’ores et déjà averti qu’il n’y aurait pas de «procédure accélérée», alors que cinq États sont toujours coincés dans le sas à l’entrée : la Turquie depuis 1999, mais aussi la Macédoine du Nord (2005), le Monténégro (2010), la Serbie (2012) et l’Albanie (2014).
Ce vendredi, Ursula Von der Leyen appelle les autorités ukrainiennes à accélérer les réformes contre la corruption. «Le chemin à parcourir sera long, mais l’Europe sera à vos côtés à chaque étape, quel que soit le temps que cela prendra, depuis ces jours sombres de la guerre jusqu’au moment où vous franchirez le seuil de notre Union européenne», promet-elle dans un discours en visioconférence devant le parlement ukrainien. Selon la présidente de l’exécutif européen, les autorités ont déjà mis en place «une machine anti-corruption impressionnante». Derrière les propos encourageants, Von der Leyen pose des conditions. «Désormais ces institutions ont besoin de moyens d’action et des bonnes personnes aux postes de responsabilités, estime-t-elle. Il convient que le nouveau chef du parquet spécialisé dans la lutte contre la corruption et le nouveau directeur du Bureau national ukrainien de lutte contre la corruption soient nommés dès que possible.» Dans sa liste de demandes immédiates, Bruxelles réclame également une «procédure de sélection des juges» nommés à la Cour constitutionnelle, une «mise en œuvre juridiquement solide» de la nouvelle loi destinée à contrer «l’influence excessive des oligarques sur l’économie» ainsi que la création d’une autorité indépendante de régulation des médias.
En réalité, derrière les démonstrations bruyantes de soutien à l’Ukraine, les Européens et les Occidentaux, de manière plus globale, commencent à s’inquiéter sérieusement d’un risque de détournement des fonds qui pourraient être versés en vue de la reconstruction du pays. À la veille d’une conférence internationale sur le sujet, organisée lundi et mardi prochains à Lugano (Suisse), une estimation des montants nécessaires donne le tournis. Selon les calculs d’Ivan Lukeria, vice-ministre ukrainien du Développement territorial, les dommages causés aux seules infrastructures critiques s’élèvent d’ores et déjà à près de 45 milliards de dollars (43 milliards d’euros). Le président de la Banque européenne d’investissement évalue, lui, le coût total de la reconstruction de l’Ukraine à 1 100 milliards de dollars (1 051 milliards d’euros).
Malversations, pots-de-vin, trafic d’influence et abus de pouvoir… Avant la guerre déclenchée par Vladimir Poutine, l’Ukraine figurait en queue de peloton dans les palmarès de la lutte anti-corruption de l’ONG Transparency International. Seuls la Russie et l’Azerbaïdjan se classent derrière dans l’espace euro-asiatique… Malgré les richesses gigantesques dans ses sous-sols qui regorgent de minerais de fer et de nickel, mais aussi de métaux précieux comme le manganèse, le titane et le palladium, en dépit de son statut de grenier à blé de l’Europe, l’Ukraine est très mal placée aussi en termes de niveau de vie : le revenu moyen par habitant ne dépasse de justesse les 3 000 euros par an, très loin derrière les standards européens.
De quoi, là aussi, inciter les Suisses qui coorganisent avec Volodymyr Zelensky la conférence de Lugano à une très grande prudence. «Il va être très difficile pour l’Ukraine de faire face aux dangers de corruption qui vont accompagner la reconstruction imminente et massive, prévient ainsi Gretta Fenner, la directrice générale de l’Institut de Bâle pour la gouvernance. Faute de surveillance et de contrôle sur les fonds attribués, je redoute que non seulement beaucoup d’argent soit perdu, mais aussi que les structures oligarchiques contrôleront à nouveau bien davantage l’Ukraine».
UkraineGuerre en UkraineUnion européennecorruption L'Humanité
En Ukraine, les femmes au cœur de l’horreur guerrière
Nos recommandations culturellesTélévision Ce documentaire de Charles Comiti et Julien Boluen donne la parole à plusieurs de celles qui continuent de vivre et de lutter dans leur pays, parfois les armes à la main.
Gérald RossiLa circulation se fait en évitant les monticules de sacs de sable et les barbelés. L’autoradio branché sur le canal 63 diffuse une chanson qui dit à peu près : « Le soir s’assombrit, le cœur de l’insurgé bat, on livre des munitions à la hâte… » Au volant, Maroussia, une soldate de 44 ans qui, après trois semaines de guerre, a droit à sa première permission. Elle est affectée à la défense militaire de la ville de Kiev. Le documentaire de Charles Comiti et Julien Boluen brosse le portrait (un peu rapide) de femmes qui ont choisi de rester dans leur pays, dans leur ville, alors que d’autres n’ont eu d’autre choix que la fuite depuis que, le 24 février à l’aube, l’armée russe a entamé l’invasion de l’Ukraine.
missions de sécurité, de santé...
Maroussia rejoint sa famille, dans une petite ville à deux heures de route. Ses filles ont été envoyées en Pologne pour leur sécurité. La localité a été bombardée, mais subsistent quelques îlots, comme le parc. « D’habitude, il y a beaucoup d’enfants et des mamans, mais maintenant, c’est presque vide. Je me sens comme cette ville, dans l’attente de la victoire… » dit-elle.
De nombreuses familles, principalement femmes et enfants, ont quitté le pays au début de la guerre. Mais nombre de femmes de tout âge sont aussi restées afin de poursuivre leurs missions dans des domaines comme la sécurité, la santé, etc. Cet engagement au féminin est remarquable depuis 2014 dans ce pays, pointe le film, quand elles ont d’abord manifesté en nombre place Maïdan, « pour réclamer la chute du gouvernement pro-Russes. Puis certaines se sont engagées dans l’armée au moment de l’invasion de la Crimée ».
Charles Comiti et Julien Boluen ont aussi suivi la photojournaliste française Véronique de Viguerie, « qui est allée à la rencontre des épouses, mères, filles prises dans la guerre ». Pour Maroussia et les 200 combattants sous ses ordres, la mission est de patrouiller lors des alertes et sous les bombes. Cette fois, un centre commercial a été touché. On dénombre plusieurs morts.
Irina, comme tant d’autres, est une des victimes de ces attaques nocturnes visant des secteurs civil et public. Elle passe presque toutes les nuits dans la cave de son immeuble avec sa petite Victoria, 6 ans, « c’est plus calme que dans sa chambre », dit la maman. À l’hôpital de Kharkiv, près de la frontière, d’autres témoignages dénoncent la sauvagerie des combats frappant les civils. « La deuxième ville d’Ukraine vit sous les bombes depuis le début du conflit. » Et là aussi, des femmes sont en première ligne…
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Énergie. La France retourne au charbon pour passer l’hiver
ActuL’État ordonne le redémarrage de la centrale de Saint-Avold, en Moselle, alors que la moitié des réacteurs nucléaires sont à l’arrêt. La question de l’approvisionnement énergétique du pays fait craindre un hiver difficile. Explications.
Marion d'AllardDes soubresauts de la guerre en Ukraine à l’arrêt de 29 réacteurs nucléaires sur 56, l’approvisionnement énergétique de la France s’impose comme un sujet majeur, et la question est désormais dans toutes les têtes : va-t-on manquer d’électricité cet hiver ?
Les Français appelés à réduire « immédiatement » leur consommation
L’interrogation est telle que le gouvernement a confirmé, dimanche, la reprise de l’activité de la centrale à charbon de Saint-Avold (Moselle), fermée le 31 mars dernier. Un redémarrage « à titre conservatoire » et de « quelques heures, si nous en avons besoin », a précisé le ministère de la Transition énergétique, assurant dans la foulée qu’ « aucun charbon russe ne serait utilisé ».
Énergie. Peut-on se chauffer sans se ruiner ? Le même jour, dans la presse, les dirigeants des trois plus grands groupes d’énergie – TotalEnergies, EDF et Engie – appelaient à l’unisson, dans une tribune cosignée, les Français à réduire « immédiatement » leur consommation de carburant, pétrole, électricité et gaz face au risque de pénurie et de flambée des prix qui menacent « la cohésion sociale » l’hiver prochain. « L’effort doit être immédiat, collectif et massif », estiment Patrick Pouyanné, Jean-Bernard Levy et Catherine MacGregor. Une tonalité un brin péremptoire, qui fait bondir la FNME-CGT.
« Tout pour préserver le système existant »
« Demander aux citoyens de moins consommer, de moins se chauffer, sans mettre de propositions sur la table pour redresser durablement la situation et alors que ces entreprises dégagent des milliards d’euros de bénéfices, est inadmissible ! » dénonce Sébastien Menesplier, son secrétaire général.
Sébastien Menesplier : « Sortir l’énergie du marché, c’est assurer les tarifs les moins chers »Certes, poursuit le syndicaliste, « les capacités de production sont en difficulté du fait, notamment, des problèmes de corrosion recensés sur plusieurs réacteurs nucléaires, mais ces grands groupes font tout pour préserver le système existant et protéger leurs actionnaires, au lieu de pousser à la reconversion des sites récemment fermés ».
C’est le cas de la centrale de Fessenheim, mise à l’arrêt il y a deux ans exactement, mais également de la centrale à charbon du Havre, fermée en avril 2021 « après avoir pourtant bénéficié d’investissements pour réduire l’impact environnemental de son activité », précise Sébastien Menesplier. Une décision d’autant plus incompréhensible pour le syndicaliste qu’un projet de reconversion du site, « porté par les salariés et basé sur la combustion de pellets de bois », n’a jamais réussi à voir le jour.
Retard sur les énergies renouvelables
Profondément bouleversé par l’explosion des prix du marché de gros et les conséquences de la sortie du gaz russe, le secteur énergétique paie aussi le prix de décisions politiques et stratégiques. Particulièrement en retard sur le développement des énergies renouvelables, la France est même le seul pays à ne pas avoir atteint, en la matière, les objectifs fixés.
Allemagne. Berlin en passe de densifier son réseau de souffleries de CO2Mais pas seulement. « En prenant le parti de fermer certains sites sans construire d’autres capacités de production pilotables, l’État a commis une erreur majeure », estime Sébastien Menesplier. Un défaut de planification funeste qui pousse aujourd’hui, et pas seulement en France, au redémarrage des centrales à charbon, au mépris des impératifs environnementaux.
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énergies fossilesÉnergienucléaireGuerre en Ukraine L'Humanité
Guerre en Ukraine. Kiev affaiblie, l’Otan veut se renforcer
ActuEn ce cinquième mois de conflit, l’Alliance atlantique semble peu disposée à entendre parler de négociations de paix. La question se pose pourtant.
Vadim KamenkaAu gré d’une longue séquence diplomatique, la guerre en Ukraine continue d’occuper l’essentiel des discussions. Alors que la réunion du G7, rassemblant les sept grandes puissances (Allemagne, États-Unis, France, Canada, Italie, Japon, Royaume-Uni) dans les Alpes bavaroises s’achève, le sommet de l’Alliance atlantique (Otan) s’ouvre, lui, ce mardi, à Madrid.
Sur le terrain, au 125e jour du conflit, l’armée russe semble progresser dans le nord du Donbass. Après avoir pris le contrôle de Severodonetsk dans la région de Lougansk, elle tente de parvenir à celui de Lyssytchansk, Bakhmout, Kramatorsk, Sloviansk. Cette étape apparaît prépondérante en vue de la mainmise sur l’ensemble du bassin minier dans l’est de l’Ukraine. Des frappes russes ont également visé plusieurs villes à l’arrière du front – Kiev, Khmelnytskyï, Lviv, Tchernigov… L’ONU déplore la mort de 4 500 civils et 5 500 blessés à dater du 15 juin. Un chiffre sous-évalué et qui exclut les victimes militaires, qui avoisineraient les 30 000 à 40 000 personnes au total. Face à une guerre qui est entrée dans son cinquième mois depuis l’invasion russe, le 24 février, rien ne laisse présumer d’un arrêt rapide des combats. Une bonne partie du Donbass échappe désormais à l’Ukraine et, devant cet échec, les dirigeants présents au G7, lundi, se sont engagés, dans une déclaration commune à « continuer à (lui) fournir un soutien financier, humanitaire, militaire et diplomatique (…) aussi longtemps qu’il le faudra ».
Un message de soutien adressé au président ukrainien, Volodymyr Zelensky, invité au sommet, qui a également pris la parole par visioconférence ce 27 juin. Il leur a demandé de « faire le maximum » pour mettre un terme à la guerre qui ravage son pays, avant la fin de l’année. Une porte ouverte à des pourparlers ? Bien au contraire. Le président ukrainien assure aux dirigeants du G7 que le temps de la négociation avec la Russie n’est pas venu. L’Ukraine doit d’abord consolider ses positions et réclamer encore davantage de livraisons d’armes.
Les États-Unis ont répondu largement à l’appel. Washington avait débuté, ces dernières semaines, l’envoi de systèmes de lance-roquettes mobiles Himars (High Mobility Artillery Rocket System), d’une portée de 80 kilomètres. À la veille du sommet de l’Otan, les autorités américaines auraient également validé, selon la chaîne de télévision CNN, l’acheminement d’un système sophistiqué de missiles sol-air de « moyenne et longue portée », Nasams (Norwegian Advanced Surface to Air Missile System), fabriqué par l’américain Raytheon et le groupe norvégien Kongsberg. Dans cette guerre par procuration à laquelle se livrent les États-Unis, l’Otan et la Russie, d’autres équipements doivent également être acheminés (munitions, radars, etc.) De nombreux militaires américains jugent que l’artillerie demeure l’atout principal dans ce conflit. Grâce à plusieurs témoignages, le New York Times confirme la présence de certains membres de la CIA opérant secrètement en Ukraine, principalement à Kiev.
De son côté, la Russie a décidé de poursuivre cette escalade. Après les tensions autour de Kaliningrad, Moscou a annoncé transférer des missiles à capacité nucléaire en Biélorussie, pays frontalier de l’Ukraine – au nord – et de plusieurs pays membres de l’Otan. À l’occasion d’une rencontre avec son homologue, Alexandre Loukachenko, samedi, le président russe Vladimir Poutine a confirmé : « Dans les prochains mois, nous allons transférer à la Biélorussie des systèmes de missiles tactiques Iskander-M, qui peuvent utiliser des missiles balistiques ou de croisière, dans leurs versions conventionnelle et nucléaire. » Dans cet engrenage inquiétant, les dirigeants de l’Otan devraient acter, à Madrid, de transformer leur force de réaction et d’augmenter les 300 000 troupes à haut niveau de préparation face à la menace russe. Le président des États-Unis avait déjà réaffirmé au G7 l’unité de l’Alliance et des pays occidentaux. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a ainsi promis de rencontrer ce mardi son homologue finlandais et la première ministre suédoise pour discuter des candidatures de la Suède et de la Finlande à l’Otan, bloquées par Ankara.
Néanmoins, en Ukraine et ailleurs, des voix discordantes se multiplient. Aux États-Unis, l’universitaire Gerard Toal estime que l’Occident doit aider Kiev à mettre un terme à la guerre. « Tout le monde veut que l’Ukraine gagne. Peu précisent en détail ce que cela signifie vraiment et combien d’Ukrainiens vont être sacrifiés pour leur idée de victoire. Présentant la lutte ukrainienne en termes héroïques, ils ont privilégié ce qui est souhaitable par rapport à ce qui est probable, ce qui est idéal par rapport à ce qui est réaliste. Avec autant de morts, c’est répréhensible », explique-t-il dans The Irish Times. Une erreur considérable pour ce spécialiste de l’Europe de l’Est : « Toute victoire de l’Ukraine dans sa guerre contre l’invasion russe sera relative et non absolue (…) Les personnes les plus proches des lignes de front et les plus vulnérables sont plus enclines à donner la priorité à un cessez-le-feu immédiat plutôt qu’à la libération d’un territoire. »
« Les Européens, trop inféodés aux États-Unis »
Plusieurs sources diplomatiques laissent entendre que le déplacement des trois dirigeants (Allemagne, Italie, France) à Kiev, le 16 juin, pour soutenir l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne, aurait une contrepartie : favoriser la reprise du dialogue avec Moscou. Une rumeur consistante puisque le plus va-t-en guerre, le premier ministre britannique, Boris Johnson, a mis en garde le président français, Emmanuel Macron, contre la tentation d’une solution négociée « maintenant ». Dans le magazine états-unien The Nation, le journaliste britannique Anatol Lieven affirme au contraire l’urgence d’un cessez-le-feu. Les intérêts de « l’Ukraine et de l’humanité exigent que nous recherchions ce compromis maintenant, et non après des années de souffrance et de destruction », analyse-t-il, tout en constatant que « l’initiative devra probablement venir de Washington » et de l’ONU avec une force de maintien de la paix car « les Européens sont trop divisés et trop inféodés aux États-Unis pour adopter une stratégie indépendante efficace de paix ».
Les semaines qui viennent vonr être propices à une négociation. « Une forme de stabilisation sur le terrain peut amener la Russie à faire une pause militaire. Elle interviendra une fois les derniers objectifs obtenus, garantissant une certaine sécurité pour les habitants des deux Républiques (DNR et LNR) et le gain de certains buts de guerre (sécurité, Crimée…) », analyse un député russe. L’été s’avère décisif.
Guerre en UkraineOtanRussieUkraine L'Humanité
Rony Brauman : « Il y a aujourd’hui une espèce de course au crime majuscule »
La rencontreAvec le retour de la guerre en Europe, Rony Brauman, l’ancien président de Médecins sans frontières, dénonce l’indignation sélective de la justice internationale qui relève les exactions en Ukraine mais reste silencieuse concernant d’autres conflits, comme en Palestine.
Vadim KamenkaAntoine PoncetAprès quatre mois de guerre depuis son invasion par la Russie, le 24 février, l’Ukraine bénéficie d’un large soutien international. Ces réactions, indispensables, Rony Brauman s’en réjouit, mais il constate une différence de condamnations quand l’intégrité territoriale d’autres pays est atteinte. Le peu de réaction diplomatique et d’enquêtes face à l’occupation, la colonisation et aux violations du droit international par les autorités israéliennes vis-à-vis de la Palestine l’interpelle.
Quel est votre point de vue sur la guerre en Ukraine, qui a débuté il y a quatre mois ?
En premier lieu, un sentiment de gâchis et de désespérance devant cette entreprise meurtrière, qui va se solder par des dizaines de milliers de morts. In fine, cette guerre sera gagnée par celui qui aura réussi à durer, le moins usé. De cette situation désastreuse, il n’y aura aucun vainqueur. Il y aura un « non-vaincu ». L’autre leçon immédiate, c’est le fait qu’on retrouve une guerre interétatique entre deux États voisins. Un conflit ultraclassique qui sort des interventions militaires de type corps expéditionnaire, comme en Irak, en Libye, en Afghanistan ou ailleurs. Cela nous rappelle que ce type d’affrontement ne peut pas être considéré comme révolu. Et que d’autres formes peuvent potentiellement réapparaître aussi.
Ma troisième observation porte sur les répercussions inédites de ce conflit, avec les pénuries qui en découlent. Elles peuvent apparaître encore absorbables par les pays riches, avec toutefois de fortes disparités selon le niveau de revenu, comme on peut déjà le constater. Mais, dans l’ensemble, nos économies permettent d’amortir une partie des effets. Pour un certain nombre de pays du monde, notamment en Afrique et au Proche-Orient, la situation est dramatique. L’interruption des livraisons de céréales – essentiellement de blé ukrainien et russe – amène à des conséquences extrêmement dures pour plusieurs États dépendants à 100 % de cette ressource pour l’alimentation de leur population. Il est encore très difficile d’en prévoir l’ampleur et les mécanismes de résilience collectifs. Cette crise, sans précédent, s’explique par la mondialisation presque instantanée d’un conflit pourtant local. Son impact sur l’économie mondiale s’avère considérable, notamment pour la sécurité alimentaire quotidienne de la planète. Cela explique aussi pourquoi cette guerre en Ukraine tient une place particulière.
Ce conflit apparaît aussi à part en matière de droit international. Pourquoi ?
Il s’agit d’une invasion caractérisée, d’une atteinte à la règle de droit qui fonde l’ordre international. Il est donc logique d’invoquer le droit international en réaction, comme cela a été le cas lors de l’invasion américaine de l’Irak en 2003. Je suis plus frappé par l’importance prise par les notions de droit humanitaire, à un moment où le droit est piétiné, comme toujours lors d’un conflit. Y a-t-il des crimes de guerre ? Y a-t-il des crimes contre l’humanité ? Y a-t-il des génocides ? Les deux acteurs essayent d’instrumentaliser l’ensemble de ces termes, y compris celui de « génocide ».
La description des faits, des violences, semble toujours rapportée à une qualification juridique, et l’on est invité, sous pression, à ratifier l’existence d’un génocide sous peine d’apparaître comme complaisant envers l’agresseur.
Cette espèce de course au crime majuscule est préoccupante, comme si les autres violences de masse ne pouvaient plus nous mobiliser ou nous révolter. On constate aussi que la justice internationale participe activement à la polarisation, par l’ampleur et la rapidité de son déploiement, en contraste avec d’autres situations où elle s’est montrée plus discrète. Comme si les procureurs successifs de la Cour pénale internationale (CPI) semblaient être aux ordres des États-Unis. Je ne dis pas que les faits sur lesquels ils enquêtent sont des fabrications propagandistes. Bien au contraire, ils enquêtent sur des crimes extrêmement sérieux et graves. Mais cet empressement et cette ampleur, avec 42 enquêteurs déployés, jettent à nouveau le doute sur la Cour pénale internationale, alors qu’elle fait preuve d’une prudence de chat en Israël-Palestine, en Afghanistan, en Irak, pour ne citer que des conflits dans lesquels les États-Unis sont directement impliqués. Cette justice-là est loin de l’idée que l’on se fait de la justice.
Ce sentiment d’être délaissé par la justice internationale peut-il expliquer qu’une partie importante des pays du Sud refuse de condamner la Russie, par volonté de ne pas s’aligner sur les pays occidentaux ?
Dans la mesure où la Cour pénale internationale doit enquêter sur quatre types de crimes : crime d’agression, crime de guerre, crime de génocide, crime contre l’humanité, il faut bien constater que l’Ukraine n’est pas l’unique endroit du monde où ce type de crime est commis. J’ai en tête le conflit israélo-palestinien, où les crimes de l’occupant sont commis au quotidien. L’attaque israélienne lors des funérailles de Shireen Abu Akleh, la journaliste abattue le 11 mai lors d’un reportage à Jénine, est consternante et nous en dit long sur la situation. L’assassinat de cette journaliste et l’attaque de son enterrement illustrent une forme de « poutinisation » de la société et de la politique israéliennes. Comme d’ailleurs l’acharnement des Israéliens contre l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, emprisonné à répétition sans aucune possibilité de se défendre, à l’instar d’Alexeï Navalny en Russie. Je souligne au passage l’inertie des autorités françaises face à la persécution du citoyen français qu’est Salah Hamouri. La mollesse des réactions internationales face à ces exactions n’est évidemment pas sans conséquences sur la crédibilité des discours démocratiques.
En politique étrangère, il a toujours été question des intérêts nationaux qui organisent et configurent nos réactions à des éléments internationaux. Mais il faut être capable d’accéder à une forme de dissociation entre les crimes qui mériteraient l’occupation massive du temps des relations internationales et ceux qui semblent inexistants.
Vous avez souhaité alerter sur la situation des Palestiniens dans une tribune publiée le 31 mai dans « le Monde ». Est-ce une simple colère ?
Dans ce texte, j’ai eu envie de comparer les deux actualités : Ukraine et Palestine. Deux entités nationales qui sont envahies, occupées et maltraitées. L’une suscite une forte réaction de boycott et de sanctions internationales extrêmement rapides et déterminées. Pour les Palestiniens, il n’existe aucune condamnation ni poursuite internationale. Au contraire, ils subissent une criminalisation de toute forme de résistance digne, pacifique et citoyenne. La société civile qui tente par exemple d’organiser un mouvement de boycott (BDS) se retrouve poursuivie, et des personnalités comme Salah Hamouri, qui œuvrent à la défense des prisonniers palestiniens, sont arrêtées et incarcérées sans preuves. Ce contraste entre les deux situations m’apparaissait révoltant.
Sur le terrain, est-ce que les associations critiquent aussi ce manque d’investissement international ?
Une partie des reproches vise la CPI. Ces critiques ne sont pas nouvelles. Depuis le début, nous avons été un certain nombre à nous montrer sceptiques vis-à-vis d’une telle structure. Ces dernières années, nous connaissons une satisfaction amère de constater une forme d’échec. Pour bien des ONG, elle incarne malgré tout l’espoir d’un ordre international décent.
Le fait que l’Europe se préoccupe davantage de la guerre en Ukraine que d’autres conflits ou violences de masse dans le monde me semble en revanche défendable. Je ne partage pas l’attente de restituer à l’Europe le rôle qu’elle a perdu de pacificateur mondial. Elle peut apparaître séduisante et sympathique, mais elle incarne une forme d’impérialisme libéral qu’illustrent les fiascos de Libye, d’Afghanistan ou des pays sahéliens.
Dans le cadre de résolution des conflits, le rôle des sociétés et gouvernements voisins me semble prépondérant, essentiel. Les interventions lointaines visant à l’installation d’un ordre politique nouveau sont vouées à l’échec, voire à l’aggravation des situations que l’on prétendait améliorer. Les expériences passées le démontrent, de l’intervention soviétique en Afghanistan, dans les années 1980, à la Syrie, aujourd’hui, au sujet de laquelle on a entendu de multiples appels à l’intervention pour mettre fin au carnage. Une façon d’ignorer que ce pays souffrait déjà d’une multiplicité d’interventions et qu’une opération armée ne met généralement pas fin à une guerre. Voilà une illusion dont on aurait dû sortir depuis les échecs retentissants : Afghanistan, Irak, Libye, pour ne parler que des plus récents…
Justement, sur ces interventions, faut-il armer toujours plus l’Ukraine, au risque de nous emmener dans un conflit nucléaire ?
Il s’agit d’un jeu dangereux, mais la situation est extrêmement délicate. Car ne pas aider l’Ukraine, notamment militairement, c’est valider la prise du pays. Il est donc normal que l’Ukraine et son gouvernement réclament des armes à l’Europe. On peut aussi comprendre que l’Union européenne voisine ait réagi vigoureusement à cette invasion pour garantir la sécurité. Néanmoins, il existe plusieurs formes d’aide militaire et différentes conceptions. Celle défendue par les États-Unis, la Pologne, la Lituanie, qui souhaitent battre la Russie et même l’écraser. Et celle qui vise à rééquilibrer le rapport des forces pour conduire à une solution politique, défendue notamment par l’Allemagne, l’Italie et la France, position qui m’apparaît beaucoup plus judicieuse. Il faut donc fixer des limites de la part de l’Europe sur cette cobelligérance et ne pas souscrire à tous les appels de Volodymyr Zelensky, qui joue bien sûr son rôle. L’Ukraine mène une « guerre juste », selon les critères classiques de celle-ci, en se défendant contre une agression. Cela ne signifie pas pour autant que les buts de guerre de ce gouvernement doivent devenir l’objectif final de tous.
Guerre en UkraineIsraël-Palestinedroit internationalrony brauman L'Humanité
Kiev commence un très long voyage vers l’UE
ActuLors du sommet européen, les 27 chefs d’État et de gouvernement ont approuvé jeudi la demande d’adhésion de l’UE de l’Ukraine. Kiev doit maintenant respecter les 35 critères de Copenhague. Le processus pourrait prendre des années, et même être bloqué dans la dernière ligne droite.
Gaël De SantisLa route est longue, de Kiev à Bruxelles. Les chefs d’États et de gouvernement de l’Union européenne (UE) ont accordé, jeudi, le statut de candidat à l’adhésion à l’Ukraine et à sa voisine, la Moldavie. La Géorgie, qui avait fait une demande similaire se voit, elle, signifiée une « perspective européenne » (voir si guillemets). Le pays envahi le 24 février par l’armée russe va donc devoir maintenant chercher à se conformer aux critères de Copenhague avant d’espérer pouvoir entrer officiellement dans le club continental.
« J e voudrais simplement insister sur l’importance en effet de ce moment historique dans le contexte que nous vivons », a salué Emmanuel Macron, lors d’une conférence de presse, jeudi soir. Le chef de l’État, qui assure la présidence tournante du Conseil européen, insiste sur le « signal clair très fort vis-à-vis de la Russie », qui est envoyé par cette décision des Vingt-sept. « L’Ukraine a besoin d’espoir et nous lui donnons précisément cet espoir », a réagi le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki.
En 2017, l’Ukraine avait abandonné sa neutralité pour inscrire dans sa Constitution la perspective d’adhésion à l’Otan et à l’UE.
« Il n’y aura pas de passe-droit »
Tout pays qui entre dans l’Union européenne (UE) doit remplir 35 conditions depuis les sommets européens de Copenhague (1993) et Madrid (1995). Cela explique que le temps entre l’obtention du statut de candidat et l’adhésion pleine et entière peut être long. La Turquie est candidate depuis… 1999, la Macédoine du Nord depuis 2005, la Serbie depuis 2012. Clément Beaune, ministre délégué chargé de l’Europe a prévenu mardi sur Europe 1 : « il n’y aura pas de procédure accélérée ni de passe-droit ».
Le Parti communiste est interdit
Les critères sont politiques (institutions stables et démocratiques), économiques (le pays doit pouvoir faire face à la concurrence au sein de l’UE), et surtout le pays doit intégrer dans sa législation nationale « l’acquis communautaire », à savoir tout le droit de l’Union (directives, règlements, chartes)…
Du côté de Kiev, on en est loin. Ses entreprises ne font pas assez compétitives. Le pays, où l’influence des oligarques est immense, est gangrené par la corruption. Or, vu son niveau de développement, il bénéficierait, s’il entre dans l’UE, de subventions – et Bruxelles est sourcilleuse quant à l’utilisation des fonds publics : par exemple, en avril, la Commission a lancé une procédure contre la Hongrie du premier ministre d’extrême droite de Viktor Orban pour soupçons de corruption dans la passation des marchés publics. Par ailleurs, si Kiev est présenté comme un rempart de démocratie face à la Russie autocratique de Vladimir Poutine, la réalité est moins reluisante. L’Ukraine est le seul pays européen où la plupart des partis de gauche – dont le Parti communiste – sont interdits.
Le centre de gravité de l’UE pourrait se déplacer à l’Est
En outre, une adhésion est politique. Tous les États membres – ils sont aujourd’hui au nombre de 27 – devront accepter l’entrée dans l’UE de l’Ukraine. Ce ne sera pas simple. Un signal politique a été donné le 23 juin, mais certains pays pourraient bloquer l’adhésion dans la dernière ligne droite. Ainsi, la Bulgarie bloque les négociations d’adhésion de l’Albanie et de la Macédoine du Nord au motif que cette dernière n’a pas inclus les Bulgares comme minorité nationale dans sa Constitution. Dans cinq, dix ou quinze ans, il y a fort à parier qu’à l’ouest de l’Europe, l’inquiétude montera concernant un possible dumping social. En ce moment, le salaire minimum n’est à Kiev que de 140 euros, quand il est de 1 645 euros bruts en France.
Une entrée de Kiev déplacerait le centre de gravité à l’est de l’Europe, où la Pologne, les pays Baltes sont plus inféodés à Washington que la France et l’Allemagne. De plus, Kiev serait un pays de poids : avec ses 44 millions d’habitants, il serait le cinquième pays le plus peuplé de l’Union.
Cela pourrait appeler à une réforme des institutions de l’UE. Les plus fédéralistes pourraient en profiter pour exiger de faire tomber la règle de l’unanimité dans certains domaines. Lors d’un débat mardi au Parlement européen, la chef du groupe Socialistes et démocrates Iraxte Garcia Perez a exigé « d’éliminer l’unanimité dans la prise de décision en matière de politique extérieure ». Le Parlement européen demande d’ores et déjà demandé que soit entamée une procédure de révision des traités.
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Ukraine. Le Conseil se penche sur l’élargissement de l’Union européenne
ActuLes vingt-sept chefs d’État et de gouvernement doivent se prononcer, ce jeudi, pour accorder le statut de candidat à l’adhésion au pays envahi le 24 février par la Russie. Toutefois le chemin pour rejoindre l’Union restera encore long. Explications.
Gaël De SantisVolodymyr Zelensky est affairé sur les fronts est et ouest. À l’est, le président ukrainien observe l’offensive russe sur les villes de Sievierodonetsk et Lyssytchansk. À l’ouest, il multipliait ces derniers jours les contacts pour s’assurer que les 27 chefs d’État et de gouvernement accordent à Kiev, jeudi, le statut de candidat à l’Union européenne (UE).
La chose est en bonne voie. Vendredi, la Commission a donné un avis favorable. Et cette semaine, des pays réticents, tel le Danemark, ont dit soutenir l’avis de la Commission. Clément Beaune, ministre délégué chargé de l’Europe, prédisait à l’issue d’une réunion interministérielle mardi qu’il existait désormais un « consensus total » sur le sujet.
Liste d'attente
Une fois le statut de candidat obtenu, le chemin restera long pour Kiev. Par exemple, la Macédoine du Nord attend depuis… 2005 de rejoindre l’UE. Outre l’Ukraine, la Moldavie, elle aussi en conflit avec la Russie, pourrait obtenir le statut de prétendant à l’adhésion, jeudi. D’autres sont déjà sur la liste d’attente pour rejoindre le bloc : la Serbie et la Bosnie. Un sommet UE-Balkans occidentaux est d’ailleurs programmé ce jeudi pour les rassurer.
Lituanie-Russie : le dangereux engrenage de KaliningradPour le député européen Emmanuel Maurel, qui condamne l’invasion russe et se dit « favorable à l’unification politique du continent », « la démarche » d’adhésion de l’Ukraine « est précipitée ». Selon l’élu Gauche républicaine et socialiste, « un élargissement ne se fait pas comme ça, avec un pays aussi grand que l’Ukraine, dont le salaire minimum est de moins de 300 euros. Il faudrait déjà dresser le bilan de l’élargissement de 2004 ».
Les 35 critères de Copenhague
Après le sommet, les pays candidats devront œuvrer à respecter les 35 critères de Copenhague en matière d’intégration de l’acquis communautaire, de réformes économiques libérales et de respect de l’État de droit. Une question épineuse pour l’Ukraine, où l’opposition de gauche et communiste est interdite.
Quelles chances pour la paix en Ukraine ?Il faudra voir si l’UE s’en inquiète ou se laisse guider par ses préoccupations géopolitiques. Autre caillou dans la chaussure de Zelensky : les pays nordiques sont sourcilleux sur la question de la lutte contre les détournements d’argent européen. « La grande corruption et la “captation de l’État” restent monnaie courante en Ukraine », relevait en septembre un rapport de la Cour des comptes de l’UE.
Un sas d’attente
À l’Élysée, on est conscient du défi que représente l’agrandissement de l’UE. Un nouvel élargissement oblige « à nous poser la question (…) des besoins de l’UE elle-même et de sa capacité à fonctionner à l’avenir dans une Europe élargie. Cela nécessitera une réforme de ses processus décisionnels ».
Le 9 mai, Emmanuel Macron a donc proposé un sas d’attente : la communauté politique européenne qu’il souhaite créer sera mise en débat jeudi. « Nous souhaiterions commencer par une structure légère et (tenir) une première réunion » de la nouvelle institution « lors du deuxième semestre », espère-t-on à l’Élysée. Pour les pays non membres de l’UE, cette communauté pourrait consister en une entrée prématurée dans le marché unique, voire leur participation à certaines politiques communautaires, sans attendre leur adhésion.
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Mimos, corps et encore
Nos recommandations culturellesARTS DU GESTE La 39e édition du festival installé à Périgueux, en Nouvelle-Aquitaine, convie circassiens, chorégraphes, marionnettistes… Et, pour la première fois, le regard de dessinateurs.
Géraldine KornblumPérigueux (Nouvelle-Aquitaine), envoyée spéciale.
Il est parfois des moments de grâce auxquels on s’attend, mais qui pourtant ne manquent pas de surprendre à l’instant où ils se produisent. Il en est ainsi du spectacle Horizon, de la compagnie l’Oublié(e), présenté en ouverture de Mimos et ce tous les soirs jusqu’à la fin du festival. Là, sous la direction de la metteuse en scène et chorégraphe Raphaëlle Boitel, artistes circassiens et free runners prennent possession de la cathédrale Saint-Front. D’abord de son parvis, tandis qu’une équilibriste sur corde s’approprie l’entrée de l’édifice. Puis de sa nef, à l’invitation d’une guide jouant le rôle d’une Madame Loyal.
un prétexte à la quête d’une certaine extase
Là, tout autour de l’autel, entre la pierre blanche et nue des murs et les ors des lustres, s’élancent à la corde ou aux anneaux quelques acrobates, les uns et les autres cherchant l’élévation ; la magnificence du spectacle tient dans ce qu’il transcende le lieu pour en faire un prétexte à la quête d’une certaine extase. Et le numéro de trapèze qui vient clore ce tableau restera à n’en point douter dans les mémoires des spectateurs tant la dernière envolée aura fait bondir le cœur de chacun… Et lorsqu’en dernier lieu, les acrobates investissent en extérieur les toitures de l’édifice, lorsque leurs backflips et autres figures yamakasi tracent dans les airs des lignes de fuite entre le dôme et les clochetons byzantins, lorsque deux circassiens du haut de leur mât chinois rivalisent de verticalité avec le clocher, alors le public croit toucher au sublime. Et l’on reste songeur devant ce ballet céleste qui, confronté à l’éternité de la pierre, semble émanciper l’humain de sa fragile condition.
des artistes expérimentent les formules mathématiques, défient les lois de la gravitation
Un propos que, d’une certaine manière, on retrouve avec Perceptions, un spectacle de la compagnie Bivouac en forme de voyage au cœur de l’imaginaire quantique, dont le personnage central est une monumentale structure mouvante, en bascule et en rotation, tel un passage vers un monde parallèle, un accélérateur de particules humaines. À la corde flottante ou autour d’un mât gravitationnel, les artistes expérimentent les formules mathématiques, défient les lois de la gravitation et semblent poser l’interrogation existentielle fatidique : comment tenir en équilibre dans un monde en perpétuel mouvement ? Une question qui taraude également, mais d’un point de vue psychologique, Valentina Cortese avec son spectacle Lento et violento. Tout commence par un piano, un panneau indiquant que ce qu’on voit est « déjà vu », quelques notes des Variations Goldberg, de Bach, et une conférencière qui enseigne à son auditoire qu’ « il existe des fréquences hertziennes de guérison ». Mais, très vite, quelque chose dérape, le propos passe du comique de répétition à l’expression, souvent dansée, d’une névrose quelque peu angoissante, le tout basé sur un jeu corporel auquel le spectateur se fait allègrement prendre. Le corps tout entier de la jeune artiste, sa voix, l’expressivité de son visage, sa gestuelle, ses brusques changements d’émotion, dans une mécanique implacable, œuvrent à rendre compte des états modifiés de la conscience de son personnage. Un corps qui se débat des frénésies schizophrènes de l’esprit qui l’occupe. Et qui, par à-coups, convoque son subconscient sur la scène.
Ces performances font évidemment leur effet sur les esprits. Elles donnent également le ton : Mimos, festival des arts du geste, fait le choix de célébrer des formes d’esthétisme davantage tournées vers le cirque et la danse. Mais pas seulement. « Le corps circassien est certes très présent, mais sans jamais qu’il s’agisse de cirque pur ; on est davantage sur des interprètes qui utilisent différents langages », reconnaît Nathalie Élain, directrice du Théâtre de l’Odyssée-scène conventionnée auquel le festival est rattaché. D’où le fait qu’on retrouve à travers la programmation du festival des compagnies s’appuyant aussi bien sur le théâtre, la marionnette, le théâtre d’objets, etc. Et d’où le fait que pour la première fois le festival se tourne également vers des dessinateurs, croquant Mimos et exposant leurs œuvres chaque jour, tissant ainsi un lien graphique entre les disciplines artistiques. « C’est une cousinade intéressante qui enrichit la manière de travailler, qui pose un regard de transversalité », défend encore Nathalie Élain. Pourquoi pas, d’autant que le dessin lui aussi naît du geste, ce geste qui fait le fondement de ce festival.
www.mimos.frmimosspectacle vivantcirquedanse L'Humanité
Père et ado sur le Champ de bataille
Nos recommandations culturellesThéâtre Dans la mise en scène de Denis Laujol, le texte de Jérôme Colin est porté haut et fort par Thierry Hellin. Entre bons rires et belles colères.
Gérald RossiEnvoyé spécial.
Sur la scène, un trône. Pas celui d’une quelconque royauté. Plutôt celui muni d’une chasse d’eau, bref, nous voici aux toilettes. C’est là que trouve refuge le père de famille, quand, autour de lui, les portes claquent trop fort. « L’ennui avec les enfants, c’est qu’ils grandissent. Un beau matin, sans prévenir, ils mettent des trainings, répondent par onomatopées et écoutent de la mauvaise musique (…) en mettant un point d’honneur à vous rappeler que vous n’êtes absolument pas à la hauteur de votre rôle de père », affirme d’emblée le texte de Jérôme Colin.
Denis Laujol, qui met en scène ce Champ de bataille, roman publié chez Allary en 2018, explique que « c’est la première fois qu’un portrait d’homme (me) fait pleurer. De rire mais aussi d’émotion ». Celui d’un père interprété avec une vérité désarmante, une truculence formidable, une sensibilité à fleur de peau par l’excellent Thierry Hellin. La bande-son créée par Marc Doutrepont est impeccable.
Le père, réfugié dans les toilettes, et dont la vie intime ne va pas fort non plus, lit des catalogues de voyages, évoquant des pays où il n’ira jamais. De sa position assise il affronte, entre autres aventures domestiques, les carnets de notes puis carrément l’institution scolaire. Laquelle, comme l’on dit, en prend pour son grade. Car en Belgique (l’auteur est belge et le spectacle a été créé au Théâtre de Poche de Bruxelles) comme en France, l’école est montrée du doigt. L’ado qui claque les portes, s’affale sur le canapé, répond avec des mots de six lettres et pas plus, n’est manifestement pas un cancre. Seulement l’institution refuse de comprendre que son cadre est dépassé. Il finira par se prendre en charge, devenant un héros du quotidien…
Le Champ de bataille, à sa sortie, « a beaucoup fait parler de lui », explique Denis Laujol, notamment par sa mise en cause de l’éducation, « mais son propos est bien plus complexe et universel. La détresse dont il est question dans ce texte est plus largement celle de l’homme occidental, en train de voir l’ordre de son petit monde s’écrouler ». Le fond de l’affaire est tragique. Il évoque dans le désordre « le couple, la logistique quotidienne, l’école, les adolescents, la société capitaliste, le temps qui passe »… Ce pourrait être follement banal, c’est juste remarquable et pertinent. Jusque dans la démesure. Les portes claquent, et les courants d’air charrient des idées nouvelles, pour dépasser celles qui n’ont plus cours. G. R.
ThéâtreFestival d'Avignon 2022le OFF L'Humanité
Jazz à Vienne, soif de swing !
Nos recommandations culturellesL’historique festival convie des légendes – George Benson, Herbie Hancock... – et la jeunesse talentueuse, comme Léon Phal et Flavia Coelho. Maints rendez-vous gratuits, un superbe album ( Jazz à Vienne - Past & Future) et deux livres, Jazz à Vienne – 40 ans d’émotion et Guide vert Jazz à Vienne 2022. Bref, un festin !
Fara C.Aux vacanciers qui prennent la route vers le sud-est, Jazz à Vienne propose une palette exceptionnelle de festivités musicales. Pour la première fois, les éditions Michelin consacrent un guide à un festival ( Guide vert Jazz à Vienne 2022, au prix symbolique d’un euro). Après l’ouverture à guichets fermés qu’a assurée magistralement MC Solaar, accompagné d’un ensemble symphonique et d’un big band sous la direction du prodigieux Issam Krimi, le splendide Théâtre antique s’apprête à recevoir, entre autres, Nubya Garcia, décoiffante saxophoniste londonienne révélée par son CD The Source, et le pianiste des rappeurs Robert Glasper (le 8 juillet), les légendaires George Benson (le 11), Herbie Hancock (le 12), puis Fred Wesley lors de l’All Night Jazz (le 13). Cette dernière convoquera, jusqu’à l’aube, au total six formations, notamment General Elektriks et la flamboyante chanteuse brésilienne Flavia Coelho, dont la générosité artistique se fond avec son engagement politique.
Le groupe Funky Ella en accès libre à Cybèle
De multiples lieux à entrée libre – le Club, le Kiosque, la Médiathèque le Trente, etc. – permettent au plus grand nombre, en particulier aux familles, d’accéder à des spectacles de grande qualité. Chaque année, le joli jardin de Cybèle réserve d’inoubliables surprises. Par exemple, le 11 juillet, ne manquez pas le groupe Funky Ella qui présentera, avec la « special guest » Leslie Lewis au chant, son savoureux album de reprises, I Put A Spell On You (paru chez Ahead/Socadisc). Le texte de livret a été rédigé par la maestra de l’orgue Rhoda Scott. Démarrage sur les chapeaux de groove avec la reprise du titre éponyme signé de Screamin’ Jay Hawkins et popularisé par Nina Simone ( I Put A Spell On You).
Vidéo, le groupe Funky Ella, I Put A Spell On You
Au gré d’arrangements judicieux, le pianiste Gérard Hagen, le guitariste Nicolas Peslier, le contrebassiste Peter Giron, le percussionniste Jean-Philippe Naeder et le batteur Mourad Benhamou, qui ont baptisé leur combo Funky Ella en hommage à la diva Fitzgerald, élaborent un superbe tremplin pour l’envol vocal de Leslie Lewis. Come Together (des Beatles), Hallelujah (Leonard Cohen), To Love Somebody (Bee Gees), le negro spiritual Sinnerman, bref, les huit plages épanchent les délicieuses fragrances d’un jazz arbre, dont les racines se nourrissent de la tradition et dont la ramure déploie une verdoyante créativité.
L’album Past & Future illustre la vitalité du festival
Dernier né des plaisirs offerts à toutes et tous par la 41ème édition de la manifestation, le rendez-vous « Jazz sur la ville » nous convie dans les quartiers, rues, églises, musées et marchés (à 18 heures toute la semaine, plus séance à midi le samedi), afin de combiner la découverte de musiques et celle de lieux qui méritent notre attention. Ainsi, le 9 juillet à 18 heures, au Club, fameuse scène des « afters » qu’abrite le Théâtre François Ponsard et où, autour de minuit, on prolonge ses soirées musicales et on étanche sa soif de swing, se produiront le trio Émile Londonien, le saxophoniste Léon Phal et leur invité de marque Antoine Berjeaut (trompette). Fleurons de la nouvelle génération, les Strasbourgeois Émile Londonien et Léon Phal participent au double album Jazz à Vienne - Past & Future.
Vidéo, Roy Hargrove, I’ll Stay (Live Jazz à Vienne, 2009)
Sous la houlette de Thierry Kovacs, président de l’association Jazz à Vienne, Samuel Riblier, directeur, et Benjamin Tanguy, directeur artistique, sont publiés des ouvrages de mémoire et de témoignage au sujet du festival. Dans le sillage de l’éblouissant double album Merci Miles ! Live at Vienne restituant une des ultimes apparitions scéniques du trompettiste (voir https://www.humanite.fr/musique-jazz-vienne-fete-ses-40-ans-avec-miles-d...), l’édifiante anthologie Jazz à Vienne - Past & Future, que sort le label indépendant Heavenly Sweetness, met en lumière à la fois l’histoire du festival et sa dynamique actualité. Le premier volume réunit des archives (extraits de concerts de Roy Hargrove, McCoy Tyner, Gilberto Gil, etc.). Le second accueille, à l’instar de Léon Phal et Émile Londonien, les artisans du jazz d’aujourd’hui. Nous reparlerons de Jazz à Vienne - Past & Future, ainsi que du beau livre Jazz à Vienne – 40 ans d’émotion, qui, lui aussi, illustre la vitalité du festival fondé en 1981 par Jean-Paul Boutellier.
www.jazzavienne.comMusiquefestival L'Humanité
Deux films incontournables de Djibril Diop Mambety en cadeau d’été
Nos recommandations culturellesLe grand réalisateur sénégalais disparu en 1998 voulait réaliser un triptyque autour de l’Histoire des petites gens. Il en a achevé deux. Du sarcasme, de la drôlerie mais aussi un sens de la réalité teinté d’une étonnante poésie. En salles à partir du 6 juillet.
Pierre BarbanceyL’été a des vertus que l’on ignore parfois. En voilà une : des petites pépites cinématographiques sont proposées sur nos écrans. Des films qu’on ne pensait pas revoir ou seulement après avoir scruté soigneusement les programmes de la cinémathèque. Voilà que Noël est maintenant le 6 juillet. Le Père Noël du 7e art nous offre deux films de Djibril Diop Mambety, l’immense cinéaste sénégalais dont le second long-métrage, Hyènes (d’après La Visite de la vieille dame de Friedrich Dürrenmatt), présenté au Festival de Cannes en 1992, est sans doute le plus connu. Sa production est d’une incommensurable richesse.
Après des études de théâtre, il débute en tant que comédien au Théâtre National Daniel Sorano à Dakar dont il fût pendant un temps sociétaire. Il joue dans plusieurs films sénégalais et italiens. Il crée le premier café-théâtre sénégalais à l’âge de dix-sept ans. Le directeur du Centre culturel français de Dakar lui prête de l’équipement et un cameraman pour tourner ses premiers courts métrages en 1969, Contras’ city et Badou boy. Il réalise en 1972 son premier long métrage Touki-Bouki (ou Le Voyage de la hyène), sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs. Puis Hyènes en 1992, donc. Il souhaitait réunir ces deux films dans un projet de trilogie sur le pouvoir et la folie.
Il avait aussi en projet un travail dont le titre même donnait toute la noblesse : Histoires de petites gens. À vrai dire, lorsqu’on se penche sur ses films, on s’aperçoit qu’en réalité ces « petites gens » ont toujours été son fil rouge, son moteur de vie. Cette fois, il voulait en tirer un triptyque qu’il n’a, hélas, pas pu terminer. Seuls les deux premiers opus ont été tournés. En 1994, Le Franc (44 minutes), qui a obtenu le Prix du meilleur court métrage lors du 5e Festival du cinéma africain de Milan, et en 1998, La Petite Vendeuse de Soleil (45 minutes), dont le montage est achevé par son frère, Wasis Diop. Il meurt le 23 juillet 1998 à Paris).
Dans Le Franc, Marigo rêve de son congoma, confisqué par sa vilaine locataire, pour cause de non-paiement (chronique) de loyers. Le musicien en peine met la main sur un billet de la loterie nationale qui s’avérera gagnant. Mais quel parcours pour y parvenir, sous l’œil - malveillant - de la tour qui, à Dakar, abrite le siège de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’ouest (BCEAO), gardienne du Franc CFA et donc du pouvoir néocolonial de la France. Le Franc peut ainsi s’entendre comme l’homme honnête, Marigo, et la monnaie génératrice de corruption.
Mambety aime jouer. Avec les images et avec les mots. La Petite Vendeuse de soleil est l’histoire d’une petite fille handicapée qui abandonne la mendicité pour vendre le journal, Soleil. Là encore, du sarcasme, de la drôlerie mais aussi un sens de la réalité teinté d’une étonnante poésie.
Dans ces deux moyens-métrages, Djibril Diop Mambety laisse libre cours à ce qui fait son style. L’humour, le rythme, la critique sociale. Dans son œuvre, tout a de l’importance et participe à l’histoire : le montage rapide et incisif, la musique et le son, la caméra sans cesse en mouvement… Le cinéma d’un poète et d’un marginal. Deux films à ne pas manquer.
cinéma L'Humanité
Il était une fois Ennio...
Nos recommandations culturellesCinéma Giuseppe Tornatore réalise un hommage au grand compositeur de musique de film Ennio Morricone, dont l’œuvre synthétise tous les courants du XXe siècle.
Vincent OstriaDifficile d’oublier la musique d’Ennio Morricone quand on a été bercé dans l’enfance par l’air Sean Sean de la bande originale d’ Il était une fois la révolution. Personne n’a su créer comme lui des musiques de films aussi entêtantes, instantanément génératrices de nostalgie. Ce musicien, le plus célèbre de sa catégorie en Italie, est mort à 91 ans en 2020. Quoique inévitablement associé à Sergio Leone et au western italien dit « spaghetti », Morricone a composé quelque 500 musiques dans tous les genres pour le cinéma et la télévision. Il fut, entre autres, le compositeur fidèle de Giuseppe Tornatore (auteur de Cinéma Paradiso). Celui-ci connaît donc bien Morricone et était très qualifié pour réaliser ce documentaire hommage truffé d’interviews qui démontrent la portée universelle du musicien.
Sans faire les pieds au mur, ni s’étaler sur sa collaboration avec le maestro, Tornatore, cinéaste plan-plan, détaille parfaitement le processus qui a graduellement transformé un petit trompettiste fils de trompettiste (de jazz) en géant musical du XXe siècle. Grâce à sa proximité avec Morricone, le cinéaste a pu le filmer chez lui, y compris lors de ses exercices de gymnastique, et avoir des explications détaillées sur son travail, des analyses de certains airs connus, commentés et chantonnés par le compositeur, qui était toujours vif et alerte à 90 ans. Le plus intéressant, le plus unique est l’incroyable versatilité de Morricone qui, après des études académiques de composition, a expérimenté tous les extrêmes. D’un côté, l’avant-garde, en flirtant dans sa jeunesse avec le dodécaphonisme, la musique concrète et le bruitisme (sous l’influence de John Cage) ; de l’autre, la chansonnette de variété italienne, dont il devient l’un des principaux compositeurs et arrangeurs à succès.
une icône de la pop culture
Bien que frustré de ne pas être reconnu pour ses travaux savants, Morricone a toujours accordé un soin particulier à ses musiquettes populaires, en y introduisant une part de modernité qui faisait toute la différence – intégrant par exemple des bruits naturels ou des sons d’objets dans la variété. Idem pour la musique de film, où il mêle certains gimmicks sonores incongrus à des mélodies traditionnelles et fait de la guitare électrique un instrument incontournable du western. Cette incroyable versatilité le transformera en icône de la pop culture célébrée par toutes les générations (y compris dans le rap). Il suffit de voir la foule de témoignages dans le film, allant du cinéaste Bernardo Bertolucci à James Hetfield, leader du célèbre groupe de heavy metal Metallica, qui ouvre tous ses shows avec une musique de Morricone.
L’aura d’Ennio est immense, au point qu’elle l’a consolé de ne pas avoir réussi à abandonner la musique de film pour la composition savante. Il a fini par comprendre que travailler pour le cinéma n’était pas déshonorant, et qu’en restant dans ce domaine, son impact et son influence ont été plus indélébiles que s’il avait été un artiste discret œuvrant pour une chapelle d’initiés.
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L’âme ensoleillée de Kimberose
Nos recommandations culturellesClément GarciaKimberly Rose Kitson-Mills n’a pas attendu bien longtemps pour faire éclore ses talents. La jeune femme participait il y a neuf ans à un télé-crochet pour n’en garder qu’un souvenir amer qui l’encourage à voler de ses propres ailes. Le temps de peaufiner son art, Kimberly ose enfin et enregistre un premier album en 2018. Chapter One. La critique est séduite et le public accroche. Du nom d’un groupe, Kimberose devient celui d’un projet personnel. La chanteuse s’affirme avec Out, second album d’une facture digne de ses alter ego anglo-saxons. Et ce n’est pas un hasard. Née d’une mère ghanéenne et d’un père anglais, Kimberose ouvre les yeux à Athis-Mons, mais c’est à Londres qu’elle fait ses gammes. Dans son dernier opus, elle perpétue ce chant élégiaque qui, de Billie Holiday à Lauryn Hill, de Stevie Wonder à Beyoncé, a fait les grandes heures de la musique noire. En puisant dans ce patrimoine réinventé, elle chante une soul aussi cultivée qu’actuelle. Sa musique ensoleillée, à la joie communicative, sait aussi se conjuguer à la douce mélancolie de ballades suaves. L’autrice-compositrice-interprète travaille, depuis des mois, ses prestations scéniques. Le public de la Fête aura le grand plaisir d’en juger en septembre. C. G.
Fête de l'HumanitéMusique L'Humanité
Dérèglements climatiques
Pierre ChaillanPrès de 100 000 habitants de Sydney et de l’État de Nouvelle-Galles du Sud ont dû évacuer leur foyer au cinquième jour de pluies torrentielles. L’Australie a subi plusieurs inondations au cours des dix-huit derniers mois, ainsi que des périodes de sécheresse engendrant d’énormes feux de forêt. Avec le réchauffement de la planète, l’atmosphère contient plus de vapeur d’eau, augmentant les risques d’épisodes de fortes précipitations. Ce n’est pas la seule zone actuellement éprouvée par le changement climatique. Les sécheresses touchent l’Europe, particulièrement l’Italie et sa production agricole, ou encore l’ouest des États-Unis et sa production hydroélectrique. Face à ce constat toujours plus alarmant, des dizaines de maires de grandes villes, réunis à Abidjan en Côte d’Ivoire, ont appelé, samedi, dans un manifeste, à « la mobilisation générale » contre le dérèglement climatique et à « une COP des villes ».
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Entre abstention et engagements, que veulent les jeunes ? (2/2)
Le débatLes mobilisations pour le climat, contre les violences policières ou les discriminations attirent de nombreux jeunes. Pourtant, les 18-24 ans se sont massivement abstenus lors des élections.
Pierre ChaillanJasmine DjennaneCertains se mobilisent dans les centres-villes contre le réchauffement, et d’autres adoptent des gestes solidaires du quotidien dans les quartiers.
Hind Ayadi Directrice de l’association Espoir et Création à Garges-lès-Gonesse
Comment les jeunes s’engagent-ils ? Les jeunes s’engagent-ils encore ? Depuis quelques années, notre jeunesse, portée par une nouvelle incarnation d’elle-même, se manifeste dans une mobilisation de tous les jours et sur tous les modes. Nous pouvons d’abord évoquer les jeunesses présentes dans les combats écologiques, pour alerter sur le sort leur étant réservé du fait du dérèglement climatique. Durant plusieurs mois, une jeunesse urbaine, de grandes villes et de milieux sociaux globalement favorisés, a marqué l’actualité politique par son assiduité et son espoir.
« Fridays for future » La jeunesse donne une leçon d’écologie à ses aînésCet engagement est noble. L’autre engagement de la jeunesse, c’est celui du quotidien dans les quartier, un engagement de tous les jours, pour soi, sa famille, son entourage. Nous avons eu l’occasion, lors des premiers confinements, de voir comment les jeunes dans nos quartiers ont fait preuve d’une solidarité qui ne leur avait que très rarement été associée. Porter les courses de nos anciens, nettoyer les bâtiments, accompagner les plus jeunes dans leur scolarité. Cet engagement n’a pas seulement été celui d’une crise sanitaire, mais celui d’une génération.
Souvent, cette mobilisation va être remis en question par son absence lors des scrutins électoraux. Mais c’est précisément celle-ci qui valorise encore plus la beauté de ces dévouements. « Personne ne nous parle, alors on va faire par nous-mêmes. » Nous devons voir que notre jeunesse se mobilise là où on ne l’attend pas, qu’elle se permet de rêver à changer le monde, à éradiquer la faim dans un quartier, à lutter contre les violences, ou à alerter les pouvoirs publics.
Ce n’est pas que les nouvelles générations s’engagent moins, c’est que l’engagement comme il est conçu est suranné. La jeunesse s’engage. Différemment.
Antiracisme, écologie, luttes LGBT +… des écoliers ou lycéens défendent des causes concrètes. Mais ils adhèrent très peu aux partis politiques.
Lovepreet Singh Syndicaliste lycéen et militant communiste à Bagnolet
Je vais essayer de livrer une brève analyse à partir de mon engagement au Parti communiste français et de mes expériences de syndicaliste lycéen. L’engagement des jeunes en politique se traite sous divers angles. Mais, un constat s’impose : un jeune s’attache à au moins une cause politique en particulier. L’antiracisme, l’écologie, les luttes LGBT +, le social ou l’action pour les conditions d’études. On découvre les autres luttes à travers le spectre de l’une d’elles. À partir de ce constat, la question se pose de savoir comment l’attachement à l’une de ces causes peut se concrétiser par le vote ?
Nos premiers pas dans l’engagement se font à 15, 16 ou 17 ans. Même si, pour ma part, ça s’est fait encore avant. Mineur, le vote n’est pas un outil à notre disposition lorsqu’on commence à s’engager. Lorsque notre engagement commence, on ne dit pas autour de nous qu’il faut aller voter. On demande de participer au collectif en allant aux manifestation. Le vote est secondaire, voire inexistant car nos amis ne votent pas non plus. Je me souviens avoir répété à mes amis au lycée que tout se gagne par la rue et que c’est l’unique solution(rires). À moins d’être dans un parti politique, ce qui est rarement le cas, mes amis, même engagés, vont voter le jour J sans mobiliser l’entourage. Cela explique en partie l’abstention record des jeunes. Même s’il y a d’autres facteurs.
Certains partis politiques peuvent compter plus de jeunes que d’autres. Toutefois, ils adhèrent très peu aux partis politiques. Au Parti communiste (oute LO et NPA), on considère le vote comme indispensable et complémentaire à l’engagement dans la rue. Mon cas personnel est particulier car je ne vote pas, n’ayant pas la nationalité française. L’engagement communiste, en plus de l’engagement syndical, m’a appris l’utilité du vote.
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La France est-elle suffisamment prête à faire face aux canicules ?
Le débatNous venons de connaître, précocement, des chaleurs extrêmes. La fréquence, prévisible, de tels épisodes de fortes températures dus au changement climatique impose des mesures d’atténuation et d’adaptation. L'analyse de Robert Vautard, climatologue, et Julia Hidalgo, chercheuse à l’université de Toulouse.
Latifa MadaniIl faudrait concevoir des scénarios avec des objectifs et un agenda clairs, en plus des solutions existantes. Les sciences du climat permettent déjà d’y travailler.
Depuis une dizaine d’années en France, pratiquement chaque été est ponctué de vagues de chaleur remarquables soit par leur intensité (en 2019, par exemple) soit par leur durée (en 2017-2018, par exemple) soit par leur décalage saisonnier, comme cette année en juin ou en septembre, comme en 2016. Malgré cette accélération du nombre de vagues de chaleur et des plans opérationnels pour la santé depuis 2003, celles-ci restent souvent les catastrophes naturelles les plus meurtrières. En 2019, elles avaient occasionné près de 2 500 morts en Europe de l’Ouest, et elles occasionnent régulièrement des pertes de rendement agricole.
Sciences. La forêt de Puéchabon à l'épreuve des sécheresses du futurEn 2021, des records de température ont été battus d’environ 5 degrés au nord-ouest de l’Amérique, provoquant là aussi de multiples décès et des feux de forêt. Le débordement saisonnier des vagues de chaleur engendre déjà des conditions difficiles pour les activités sportives et scolaires, les examens de fin d’année qui se déroulent dans des conditions inégales de santé des écoliers face à la montée des températures.
De nouveaux pics de chaleur nous attendent : plus tôt, plus forts, plus longs, avec parfois des pointes bien au-dessus des records. Et les plus vulnérables, qui ont des logements mal isolés, vivent sous les toits ou dans les quartiers urbains les moins frais par manque d’espaces verts, en payent le prix fort.
Avons-nous préparé correctement ces conditions nouvelles ? Pas certain. Au-delà des solutions déjà imaginées (végétalisation des villes, agriculture résiliente, stockage de l’eau…), il faudra concevoir des scénarios climatiques simples et prévoir comment nous réagirons. Par exemple 50 degrés, comme au Canada en 2021, sur une ou plusieurs grandes villes densément peuplées comme Paris, Lyon, ou d’autres.
Il serait dommage de ne pas imaginer ce qui devrait être déployé pour y faire face, avec des objectifs et un agenda, en espérant que cela n’arrivera que dans plusieurs décennies, voire jamais. Ne serait-ce pas un exercice intéressant à réaliser avec une dimension nationale ou européenne, en coordonnant les travaux des différentes régions ? D’autres scénarios-tests sont aussi importants : canicule durant un été, canicule totalement hors saison, etc.
En France, une grave sécheresse des sols amenée à se reproduirePour tous ces scénarios, les sciences du climat disposent de méthodes, de données, de simulations qui permettent dès aujourd’hui d’y travailler. Elles réalisent aussi, comme en ce moment, des campagnes de terrain à Paris pour comprendre ce qui se passe en détail dans les villes en période de canicule, avec notamment la campagne de mesures Paname, et développent une stratégie pour les nouvelles générations de modèles qui vont apporter des informations climatiques plus précises.
Géré de plus en plus par l’action publique, la nécessité d'intégration du phénomène de chaleur extrême en milieu urbain dans les politiques de prévention des risques porte à réflexion..
L’action publique en matière de gestion des épisodes de vagues de chaleur en France s’articule autour de trois domaines : la santé, la réponse immédiate et l’urbanisme opérationnel. En matière de santé, l’opérateur principal est Santé publique France, chargé de la veille sanitaire et des actions de communication et de sensibilisation. Le deuxième volet est « la réponse immédiate ». Cela consiste à activer et mettre en œuvre le plan alerte canicule qui a été mis en place depuis 2003. Il relève à la fois de Santé publique France et de Météo France. Le troisième volet s’intéresse aux réponses à plus long terme grâce à la planification urbaine et aux actions sur l’environnement et le cadre de vie.
À Niort, on combat la sécheresse avec l’eau des piscinesAujourd’hui, les compétences de cette action relèvent de l’échelon local, essentiellement des plans locaux d’urbanisme (PLU). Depuis 2019, toutes les villes de plus de 20 000 habitants sont dans l’obligation d’élaborer, en plus des PLU, un plan climat-air-énergie territorial (Pcaet). Outre le fait qu’il doit traiter de la qualité de l’air, c’est un outil de planification qui a pour but d’intégrer les enjeux d’atténuation et d’adaptation climatiquse dans les documents d’urbanisme. À l’échelle locale, l’adaptation à la hausse des températures est souvent traitée de façon transversale et s’infuse du plan climat vers le PLU.
Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ansJusqu’à récemment, l’adaptation à la chaleur était très souvent prise en compte à la lumière des principaux vecteurs d’action que sont la végétation, l’eau, la nature et la couleur des matériaux, l’architecture, etc. Depuis quelques années, nous sommes capables de produire des diagnostics cartographiques fins à même de fournir des informations à l’échelle de l’îlot urbain qui peuvent être utilisées pour les PLU et Pcaet. Ces diagnostics microclimatiques sont nécessaires pour territorialiser les stratégies d’adaptation qui seront ainsi spécifiques aux différentes zones de la ville (centre-ville, zones commerciales, zones arborées, etc.).
L’action publique se saisit de plus en plus de la question de la gestion de la chaleur extrême en milieu urbain tant dans la gestion de crise que dans la planification à long terme. Les vagues de chaleur étant amenées à être de plus en plus fréquentes, intenses et longues, ne devrait-on pas les intégrer, à part entière, dans les plans de prévention des risques (PPR). Jusqu’à présent, ces derniers prennent en charge les inondations, les mouvements de terrain, les cyclones, etc. Mais pas la chaleur. Les PPR sont établis par les services de l’État ; les plans d’urbanisme, par les collectivités. La réponse immédiate est gérée par le ministère de l’Intérieur, tandis que les PPR le sont par le ministère de l’Environnement. Quelle que soit l’issue de la réflexion, qui devra prendre appui sur l’expérience de gestion des risques déjà prise en compte, l’implication de tous les acteurs – de l’échelon national au local – sera nécessaire pour gérer ce nouveau risque caractérisé et ses expressions les plus extrêmes.
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Comparateur de programmes : pour le climat, toi, tu votes qui ?
Législatives. Quel serait le meilleur Parlement pour la planète : en ce week-end où la France suffoque et alors que nous sommes appelés à élire nos députés, faisons le point sur ce que proposent les groupes en lice pour la majorité à l’Assemblée nationale. Décryptage
Marie-Noëlle BertrandRévolutionner les mobilités, transformer le modèle agricole, viser une société affranchie des énergies fossiles : une transition ne s’opère pas en deux coups de cuillère à pot. Cela se prépare et s’orchestre au regard de règles et d’objectifs clairs. Cela commande, aussi, des actions publiques fortes en matière de régulation, de justice sociale et de démocratie. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) insiste dans son dernier rapport : les politiques publiques auront un rôle déterminant à cet égard. Quel serait le meilleur Parlement pour y arriver ? Après manifs et pétitions, l’heure est venue de voter. En ce jour où la France suffoque sous le coup d’une vague de chaleur, point sur ce que proposent la Nupes et Ensemble !, en lice pour la majorité à l’Assemblée nationale.
Définir, planifier, orchestrer
Le Giec nous le dit : pour limiter le réchauffement global entre + 1,5 °C et + 2 °C, il faut atteindre la neutralité carbone autour de 2050. Cela implique une réduction drastique de nos émissions de gaz à effet de serre. Combiné aux enjeux de lutte contre l’érosion de la biodiversité, cela implique aussi de se fixer des règles claires en matière de pressions exercées sur les ressources naturelles.
Qu’en dit la Nupes ? Le groupe propose d’inscrire dans la Constitution le principe de la règle verte, lequel impose de ne pas prendre plus à la nature que ce qu’elle peut reconstituer – y compris en matière d’atmosphère. Il cale son objectif climatique sur celui, indiqué par le Giec, de baisser de 65 % les émissions de CO2 d’ici à 2030. S’y tenir implique de donner plus de moyens légaux, humains et financiers à l’État et aux opérateurs publics, postule-t-il. La Nupes plaide pour la reconnaissance d’un statut juridique pour la nature et mise sur les services publics. Dans ses projets : une agence pour la relocalisation chargée de recenser les secteurs industriels indispensables, un service public de la réparation et du réemploi, un pôle public des transports et mobilités et un autre de l’énergie, secteurs qu’il entend affranchir des fossiles.
Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ansLa coercition est également à son programme. La Nupes veut obliger moyennes et grandes entreprises à établir une comptabilité de leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). Les cadeaux fiscaux accordés sans contrepartie ces dix dernières années seront annulés, et les subventions aux énergies fossiles stoppées, y compris à l’étranger.
Au programme de la Nupes 8 grands thèmes dont : Appliquer la règle verte par une planification écologique citoyenne
Qu’en dit Ensemble ? Le groupe constitué autour de la majorité présidentielle reprend à son compte l’idée de planification écologique. Il ne définit pas, en revanche, de nouveau cadre pour l’orchestrer. Seul changement : le premier ministre est désormais chargé du processus, qui bénéficiera d’une dotation de 50 milliards d’euros par an. Visant une baisse de seulement 40 % des émissions de GES en 2030, Ensemble ! mise sur l’incitation pour tenir cet objectif. Côté particuliers, le groupe compte maintenir les primes à la conversion automobile et proposer une offre de location de véhicules propres à moins de 100 euros par mois. Côté industries, il entend développer les énergies renouvelables, le biogaz et l’hydrogène. Pour ces secteurs, les procédures « seront drastiquement simplifiées » grâce à une loi d’exception. La décarbonation de l’industrie sera accompagnée. De sa réussite dépendra la part variable de la rémunération des dirigeants, selon un ratio encadré au niveau européen, qui reste à définir.
Transiter juste, transiter efficace
Les données sont claires : les plus riches émettent le plus de gaz à effet de serre tandis que les plus pauvres payent le plus lourd tribut au réchauffement climatique. Établir une transition équitable est, de fait, un enjeu de justice environnementale. C’est aussi un enjeu d’efficacité quand, pour convaincre, la transition non seulement doit veiller à ne pas peser sur les citoyens, mais aussi à leur apporter du mieux-être social, synonyme de résilience.
Qu’en dit la Nupes ? Le groupe propose d’organiser la planification à partir de nouveaux indicateurs de progrès humains afin de « mettre l’économie au service des besoins et des critères du bien-vivre », tels que la santé, l’éducation, la réduction de la pauvreté ou encore l’empreinte carbone. La Nupes entend ainsi rétablir et renforcer l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), en y incluant un volet climatique. À l’inverse, elle souhaite augmenter les moyens pour les quartiers populaires, les zones rurales et l’outre-mer. Les premières quantités d’énergie « indispensables à une vie digne » seront gratuites pour tous, puis une tarification progressive sera mise en place. La TVA sur le prix des transports sera baissée à 5,5 %, et les déplacements contraints réduits : la Nupes promet un maillage des services publics tel que chacun aura accès à un hôpital, un bureau de poste, une école ou une gare en moins d’un quart d’heure en transport en commun ou en voiture.
Au programme de la Nupes 8 grands thèmes dont : Investir pour la bifurcation écologique et sociale de notre économie
Qu’en dit Ensemble ? Calqué sur celui d’Emmanuel Macron, le programme du groupe ne parle pas explicitement de justice environnementale et sociale. Il évoque, cependant, quelques mesures allant dans ce sens. Certaines se retrouvent dans le programme de la Nupes – c’est le cas pour la rénovation thermique de 700 000 logements par an afin de lutter contre la précarité énergétique. Le droit à la mobilité pourrait bénéficier d’une accélération des investissements dans les trains et gares multimodales qu’Ensemble ! appelle de ses vœux.
Débattre, évaluer, décider
Dans les entreprises comme dans les quartiers, l’implication des citoyens sera essentielle à la réussite de la lutte contre le réchauffement. Là encore, c’est le Giec qui le rappelle dans l’ultime volet de son dernier rapport, consacré aux conditions de la faisabilité de la transition.
Qu’en dit la Nupes ? Le groupe veut appuyer sa planification sur les structures locales – syndicats, associations, collectivités, branches professionnelles. Un conseil lui sera dédié à l’échelle nationale. Dans les collectivités et les entreprises, des instances permanentes seront chargées d’évaluer les besoins en termes d’emploi, de formation et d’investissements.
Au programme de la Nupes 8 grands thèmes dont : Réorganiser l’État et les collectivités territoriales au service de la planification écologique
Qu’en dit Ensemble ? Le programme d’Emmanuel Macron « pour une grande nation écologique » promet « une négociation entre tous les acteurs pour favoriser la production durable, préserver nos ressources, coordonner les investissements, sauvegarder l’emploi ».
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Plus de 40 °C attendus en fin de semaine
ActuClimat La vague de chaleur qui va frapper la métropole à partir de mercredi s’affiche comme un nouveau signe des bouleversements en cours dans l’atmosphère.
Marie-Noëlle BertrandElle n’a déjà plus rien d’une exception, pourtant elle s’annonce exceptionnelle. La vague de chaleur qui va s’abattre à compter de mercredi 15 juin sur l’Hexagone est de celles qui marqueront l’histoire météorologique. Il n’en va pas que de sa précocité dans la saison. Son intensité est en cause. Météo-France indique que les températures devraient atteindre ou dépasser en milieu de semaine les 35 à 38 °C et les minimales ne descendront pas en dessous des 20 °C. L’ensemble du territoire métropolitain sera touché, avec jusqu’à 35 °C attendus dans le Nord. Mais c’est le Sud qui sera frappé le plus durement. Certains modèles évoquent des températures de 40 °C, voire plus, côté est. À vue d’archives, jamais vague de chaleur n’avait frappé aussi tôt aussi fort. Celle de 2019, qui avait vu s’afficher 46 °C dans l’Hérault et conduit au report du brevet des collèges, avait démarré plus tard dans le mois.
l’influence humaine en cause
Méthodologiquement, le phénomène s’explique par la pression qu’exercent entre elles les masses d’air au sud de l’Europe. À l’ouest de la péninsule Ibérique, une goutte froide, soit une dépression isolée avec vents cycloniques, tournant dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, pousse vers le nord l’air chaud situé au-dessus du Maghreb, explique sur Twitter le climatologue Christophe Cassou. Cette langue va continuer à remonter de façon active jusqu’à dimanche. À ce stade, on parle de « plume de chaleur », phénomène dynamique qui se distingue de celui, statique, de dôme de chaleur. On se souvient qu’il en était survenu un spectaculaire l’an dernier au-dessus du Québec et du Canada. Pour l’heure, la métropole n’en est pas là. Le risque, toutefois, n’est pas exclu, favorisé par l’arrivée, en fin de semaine, d’autres masses d’air venues de l’Atlantique.
À une plus vaste échelle, le phénomène prend indubitablement sa source dans les bouleversements climatiques provoqués par les activités humaines. Les climatologues sont désormais catégoriques. « Les faits sont clairs ; les observations confirment nos projections mois après mois », assure Christophe Cassou, toujours sur les réseaux sociaux. Et le climatologue de rappeler les données précisées par le Giec dans son dernier rapport, auquel il a participé. Un, l’augmentation de l’intensité et de la fréquence des extrêmes chauds est déjà observée ; deux, la France n’y échappe pas : 23 épisodes de canicule y ont été observés au cours des vingt et une dernières années ; trois, il est « extrêmement probable » que l’influence humaine soit le principal facteur de cette tendance ; quatre, si rien n’est fait, celle-ci s’amplifiera à mesure que les températures augmenteront.
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Voitures thermiques : l’Europe coupe les moteurs
ActuSous l’impulsion de la gauche et des Verts, les eurodéputés ont rejeté la réforme du marché carbone et deux autres mesures du paquet climat européen, « torpillées par les lobbies et la droite ». La vente des voitures thermiques, en revanche, sera interdite dès 2035 .
Marie-Noëlle BertrandUn coup de théâtre et une victoire : si les séances du Parlement européen réservent souvent des surprises, rares sont celles aussi déroutantes que le vote qui s’est tenu ce mercredi 8 juin. Création d’une taxe carbone aux frontières, mise en place d’un fonds social d’aide à la transition, réforme du marché carbone et interdiction de la vente de voitures thermiques : les eurodéputés devaient se prononcer sur les principales mesures du paquet climat européen. Mais, à la mi-journée, le vote des trois premières a été reporté sine die… sous l’impulsion de ceux-là mêmes qui les défendaient. Les Verts et la gauche européenne ont voté contre, préférant botter en touche plutôt que de laisser passer un texte « torpillé par la droite et les lobbies », souligne dans un communiqué la délégation de la France insoumise au Parlement européen. Ultime retournement en fin d’après-midi, l’interdiction de la vente des véhicules diesel et essence a quant à elle été validée et sera effective dès 2035. Ce qui, une fois n’est pas coutume, est une plutôt bonne nouvelle pour le climat.
Pour rappel, en avril 2021, après d’âpres négociations, un accord avait été trouvé entre les États membres, le Parlement européen et la Commission concernant les objectifs à tenir afin de respecter l’engagement climatique, pris six ans plus tôt à Paris, de limiter la hausse des températures globales à moins de 2 °C.
Un paquet de lois qui devait être adopté cette semaine
Le pacte vert – Green Deal – ainsi conclu prévoit une réduction nette d’au moins 55 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) de l’Union européenne d’ici à 2030, par rapport au niveau enregistré en 1990. Comme tout compromis, celui-ci n’est pas parfait. Ce taux de réduction des émissions prend en compte leur compensation par des puits de carbone naturels, via la reforestation par exemple, ce qui limite le niveau d’efforts réellement opérés.
Par ailleurs, il n’est pas aussi ambitieux que l’aurait souhaité le Parlement européen, lequel réclamait une baisse d’au moins 60 % des émissions de GES – s’appuyant sur les données du Giec, de nombreuses ONG exigeaient même une baisse de 65 %. Ce pacte n’en reste pas moins l’accord le plus encourageant jamais validé par les pays de l’Union. Reste à le rendre effectif et, pour cela, à réorganiser le pan de l’économie le plus impliqué dans le réchauffement climatique. C’était donc l’objectif du paquet de lois qui devait être adopté cette semaine
Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ansL’une de ses principales mesures concerne le secteur routier qui, incluant les automobiles particulières, est jugé responsable de 72 % des émissions de GES de l’ensemble des transports. La Commission européenne proposait d’interdire la vente de tous les véhicules thermiques, diesel comme essence, à compter de 2035. Passé cette date, seules les voitures dites à zéro émission – 100 % électriques ou hydrogène – pourront être mises sur le marché. Pour le coup, c’est acté.
Des manœuvres jusqu’à la dernière minute
Et pourtant, « la pression des lobbies de l’industrie a été énorme », assure Neil Makaroff, responsable des politiques européennes pour le Réseau Action Climat (RAC France). BMW, par exemple, a tenté d’instaurer un système de crédits carbone à acheter, lequel aurait permis de continuer à vendre des véhicules thermiques au-delà de la date limite. Les manœuvres sont ainsi allées bon train, jusqu’aux dernières heures des débats parlementaires. Les marchands de voitures ne sont pas seuls en cause. Cimentiers et aciéries ont eux aussi donné tout ce qu’ils pouvaient. « Lafarge, ArcelorMittal… ces trois derniers jours, nous avons vu les industriels mettre la pression sur les députés dans les couloirs même du Parlement, pour ne pas avoir à payer le prix de leurs émissions », reprend Neil Makaroff.
La réforme du marché carbone, qui prévoyait l’annulation en 2030 des crédits carbone distribués gratuitement aux grandes entreprises (officiellement pour qu’elles puissent faire face à la concurrence internationale), les inquiétait tout particulièrement. Eurofer, qui représente les 34 principales aciéries européennes, n’a pas lésiné sur les arguments, assurant, sans plus étayer ses propos, qu’une telle mesure coûterait au bas mot 30 000 emplois à l’Europe. La droite européenne a suivi. L’amendement sur le point d’être adopté repoussait l’échéance à 2034, autrement dit dans douze ans. Les Verts et la gauche ont dit non.
Le processus a été le même concernant la création d’une taxe carbone sur les produits importés depuis l’extérieur de l’UE, ainsi que sur celle d’un fonds social. L’ensemble va devoir être rediscuté en commission environnementale. Un coup de poker dont il peut ressortir le meilleur comme le pire, mais qui témoigne, quoi qu’il en soit, de la fracture européenne persistante sur la question climatique.
Climatparlement européen L'Humanité
Intempéries. Après le gel et la sécheresse, le déluge…
Actu À cause des orages de grêle du week-end, nombre d’agriculteurs ont vu leurs récoltes détruites. Certains ne peuvent même pas compter sur les assurances.
Emilio MesletC’est ce qu’on appelle une série noire. Sauf que celle-ci n’est pas due au hasard mais très probablement au dérèglement climatique, dont les agriculteurs comptent parmi les premières victimes. Ces derniers affrontent une année 2022 cataclysmique qui n’est clairement pas synonyme de prospérité. Ils ont déjà dû faire face au gel dévastateur du printemps, puis à une importante et inquiétante sécheresse en mai, laquelle devrait durer tout l’été, selon les prévisions de Météo France. La triste série s’est poursuivie, le week-end passé, avec un intense épisode orageux qui a touché 65 départements français.
Une femme est morte noyée à Rouen (Seine-Maritime), coincée sous une voiture après avoir été emportée par une coulée de boue, et quinze personnes ont été blessées, dont deux gravement. Au-delà du terrible bilan humain, les dégâts sont aussi gigantesques dans l’agriculture. La présidente de la FNSEA, principal syndicat du secteur, Christiane Lambert, parle d’une « vraie catastrophe ».
Ce week-end, le ciel noir a été traversé par près de 50 000 éclairs sur l’ensemble du territoire. Les bourrasques ont même dépassé les 100 km/h par endroits. Une pluie battante et des grêlons – mesurant parfois plus de trois centimètres de rayon – se sont abattus partout. Les filets anti-grêle n’ont pas suffi : les vignes comme les champs de blé, d’orge, de maïs ou de soja ont été ravagés. Des mois de travail réduits à néant en quelques instants. Des dizaines d’exploitations se retrouvent dans un pétrin innommable. « Quand il s’agit de grêlons gros comme des balles de ping-pong ou de tennis, même les toits en tôle des bâtiments sont percés, commente Christiane Lambert à l’AFP. Il n’y a pas de protection possible. »
« Catastrophe naturelle »
Si l’ampleur des dégâts est en cours d’évaluation par les services de l’État, la FNSEA recense « plus de 40 départements » frappés par la grêle, du Gers à l’Allier en passant par les Yvelines comme le Morbihan. C’est, d’après Gérald Darmanin, « la première fois depuis vingt ans » qu’autant de zones du territoire sont simultanément frappées par des orages. Le ministre de l’Intérieur promet de demander à Élisabeth Borne, la première ministre, de décréter « l’état de catastrophe naturelle » d’ici à la « fin de semaine ».
Se pose dès à présent la question de l’indemnisation des agriculteurs victimes, pour qui les pertes sont colossales. D’autant plus que le dernier événement compromet parfois les récoltes de 2023, notamment en viticulture où seul un exploitant sur trois est assuré. Les autres ne peuvent compter que sur la solidarité nationale. C’est pourquoi Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture, a annoncé lundi une série de mesures visant à soulager les exploitations. Parmi elles, on trouve l’étalement du remboursement des prêts garantis par l’État ou « l’allègement de charges sociales, la défiscalisation sur la taxe sur le foncier non bâti ». En attendant l’entrée en vigueur, prévue le 1er janvier 2023, de la réforme de l’assurance-récolte, censée aider les agriculteurs à s’assurer contre les aléas climatiques.
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Australie. Le premier ministre attendu au tournant sur le climat
ActuAnthony Albanese succède au conservateur Scott Morrison. Le progressiste ambitionne de faire de l’Australie une «superpuissance des énergies renouvelables». Son programme qui vise une réduction de 43% des émissions des gaz à effet de serre d’ici 2030 suscite une forte attente.
Lilian CaillatLe climat est devenu la première priorité des Australiens ces dernières années. Après le mandat du conservateur Scott Morrison connu pour son climato-sceptiscme, la victoire aux législatives du parti travailliste et l’investiture d’Anthony Albanese semble en adéquation avec l’aspiration au respect des engagements climatiques. Au-delà d’un programme social plus développé que celui de son prédécesseur, en particulier sur les droits des Aborigènes, le salaire minimum mais aussi le soutien aux communautés LGBTQ+, “Albo” comme il est surnommé, projette de faire de l’Australie une « superpuissance des énergies renouvelables », notamment en promettant une réduction de 43% des émissions des gaz à effet de serre du pays d’ici 2030. Une nouvelle bienvenue alors que l’Australie a connu ces dernières années des épisodes caniculaires dévastateurs et des feux de forêts colossaux ayant détruit l’équivalent de la superficie de la Finlande, sans compter les inondations à répétition.
Des mesures contraires aux ambitions climatiques et à la prétention de Canberra
Si Anthony Albanese fait de l’environnement son fer de lance, les écologistes du pays sont plus critiques quant à l’implication réelle du nouveau premier ministre. Il est notamment question des réductions de gaz à effet de serre jugées insuffisantes, du refus de l’interdiction du charbon dans les centrales électriques mais aussi, et surtout, de la décision de ne pas fermer les mines de charbon du pays dans l’immédiat. Ces mesures contraires aux ambitions climatiques et à la prétention de Canberra de devenir une puissance écologique font grincer des dents et pourraient empêcher Anthony Albanese de construire un gouvernement avec ses partenaires écologistes.
Le but du mandat de trois ans sera donc d’allier les promesses du candidat et les actes du premier ministre élu. La marche paraît haute. « On ne peut que faire confiance à la détermination d’un premier ministre issu des classes populaires » appuie le journal The Australian. Ancien ministre de gouvernements travaillistes jusqu’en 2013, il est devenu l’une des voix majeures de l’opposition pendant les neuf années de mandat conservateur, se positionnant ainsi comme le candidat idéal pour reprendre le pouvoir des mains de ces derniers.
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Énergie. La sortie du gaz russe, un plan vert pas tout rose
ActuBruxelles a présenté, mercredi, sa stratégie pour se défaire de sa dépendance aux hydrocarbures russes d’ici à 2027. Un pas notable en faveur de la transition énergétique, qui ne libère cependant pas l’Union européenne de son addiction aux fossiles.
Marion d'AllardUrsula von der Leyen avait prévenu : « L’ère des carburants fossiles russes en Europe est bientôt révolue ! » Ce mercredi, la présidente de la Commission européenne a failli joindre le geste à la parole en présentant le plan REPowerEU, censé « réduire rapidement la dépendance à l’égard des combustibles fossiles russes et accélérer la transition écologique ». Forcée par la situation en Ukraine et la pression des opinions publiques européennes, Bruxelles entend désormais répondre à la double urgence de « mettre fin à la dépendance de l’UE » à l’égard des hydrocarbures russes « utilisés comme une arme économique et politique », et de « lutter contre la crise climatique ». Alors qu’en Europe, près de 30 % du brut et 48,4 % du gaz consommés proviennent de Russie, le plan REPowerEU ambitionne de supprimer toutes les importations d’énergies fossiles russes d’ici à 2027. Pour y parvenir, la Commission s’appuie sur trois « piliers » : la réduction de la demande, la diversification des fournisseurs et l’investissement dans les renouvelables.
« Ce qui est surprenant, c’est que ce plan va globalement dans le bon sens », réagit d’emblée Neil Makaroff, responsable des politiques européennes au sein du Réseau Action Climat (RAC). « Sur une enveloppe totale de 300 milliards d’euros investis, l’écrasante majorité sera allouée au financement de la transition énergétique », se satisfait-il.
Doubler la capacité solaire photovoltaïque d’ici à 2025
Concrètement, REPowerEU prévoit de passer de 40 à 45 % la part d’énergies renouvelables dans le mix européen à l’horizon 2030, contre un peu plus de 20 % aujourd’hui. Pour atteindre cet objectif « très rapide », selon Neil Makaroff, le plan prévoit le doublement de la capacité solaire photovoltaïque d’ici à 2025 et l’obligation « légale progressive » pour l’installation de panneaux solaires « sur tous les nouveaux bâtiments publics, commerciaux et résidentiels ». Promettant de « lutter contre la lenteur et la complexité » de certaines démarches, REPowerEU entend en outre accélérer les installations de pompes à chaleur. Il fixe l’objectif de « 10 millions de tonnes de production interne d’hydrogène renouvelable » (additionnés à 10 millions de tonnes d’hydrogène importé) et met en place un « plan d’action pour le biométhane », sans plus de précision.
Comme à l’accoutumée, ces orientations devront d’abord être validées par le Parlement avant d’être négociées par chacun des États membres. « Alors qu’il n’y a pas une seconde à perdre en la matière et que certains États – au premier rang desquels la France, qui préside encore pour quelques semaines le Conseil de l’UE – sont très en retard dans le domaine », souligne Neil Makaroff, le risque est bien d’aboutir à une mise en œuvre au ralenti. Néanmoins, « une partie du plan a vocation à devenir contraignante », explique le spécialiste. Ainsi en va-t-il de l’objectif en matière de réduction de la consommation énergétique, qui passe de 9 % à 13 %.
Des « importations massives de gaz de schiste nord-américain »
Reste que, si la Commission affiche franchement sa volonté de sortir des hydrocarbures russes, elle se refuse à sortir des hydrocarbures tout court. Le plan présenté mercredi prévoit des « achats communs volontaires » de gaz et de gaz naturel liquéfié. En tout, 10 milliards d’euros seront même consacrés à la construction d’infrastructures gazières supplémentaires. « On parle là d’une vingtaine de nouveaux terminaux méthaniers, capables de traiter les importations massives de gaz de schiste nord-américain – au moins deux fois et demie plus émettrices que le gaz russe, qui arrive aujourd’hui par pipeline. On parle aussi du doublement du gazoduc transadriatique, l’immense pipeline entre l’Azerbaïdjan et l’Italie », note le responsable du RAC. « C’est assez dangereux. L’Europe s’apprête à investir des milliards d’euros dans des infrastructures qui ont vocation à durer dans le temps », poursuit Neil Makaroff, qui pointe le risque d’une « nouvelle dépendance aux énergies fossiles ».
Dernière ombre au tableau : le financement d’un tel plan. En dehors des prêts déjà accordés aux États pour faciliter « la reprise et la résilience », explique la Commission européenne, 20 milliards d’euros – au moins – seront ajoutés à l’enveloppe sous forme de « subventions tirées de la vente de quotas d’émissions de l’UE ». Plus clairement, « l’Europe injecte dans le marché autant de crédits carbone qui vont, mécaniquement, faire baisser le prix de la tonne de CO2 », précise Neil Makaroff. Un nouveau « permis de polluer » qui risque d’affaiblir un mécanisme dissuasif déjà peu efficace.
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L’inspection du travail pâtit de la désorganisation territoriale de l’état
ActuLe manque d’agents et la réforme des services rendent les missions au sein des unités de contrôle de plus en plus difficiles à réaliser. Un problème majeur qui empêche les salariés de faire respecter pleinement leurs droits.
Mélanie Mermoz«Avec la réorganisation, nous avons perdu nos usagers. Nos téléphones et nos mails ont changé du jour au lendemain au 1er avril 2021, et nous n’avons pu prévenir personne », dénonce une inspectrice du travail du travail du Rhône. Dans le cadre de l’organisation territoriale de l’État (OTE), l’inspection du travail a changé d’administration : les directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte), créées en 2009, ont cédé la place aux directions régionales de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (Dreets). Le moins qu’on puisse dire est que l’information n’a pas suivi. « Quand ils veulent nous contacter, beaucoup de salariés nous cherchent sur Google. Nous avons déménagé et le problème est que les informations n’ont pas été actualisées. À côté de notre ancienne adresse, figure la mention “Fermé définitivement” », renchérit un de ses collègues situé à Mende, en Lozère.
La Seine-et-Marne, zone de non-droit du travailLes entreprises doivent afficher les coordonnées de l’inspecteur du travail, en même temps que celles de la médecine du travail. Dans les petites entreprises, cette obligation est trop souvent ignorée, et même dans les sociétés où elle est respectée, il peut être difficile d’accéder à cette information. Dans les entreprises de nettoyage, elle figure au siège, or les salariés ne s’y rendent presque jamais.
« Envoyez un mail »
Une fois que l’inspection du travail est localisée, encore faut-il pouvoir la joindre. Presque partout, les services de renseignements (chargés de donner des informations sur le droit du travail) comme les services de contrôle (chargés de régler les atteintes au droit du travail) ne sont désormais accessibles que sur rendez-vous, par téléphone ou le plus souvent par Internet ! Dans de nombreuses unités, le nombre des secrétaires administratives et d’assistants est insuffisant, le développement du télétravail donne peu de visibilité sur l’agenda des uns et des autres, les usagers sont donc invités à envoyer un mail. L’installation des services de renseignements et des unités de contrôle dans des lieux différents et le renvoi vers le numérique peuvent devenir de véritables obstacles. « Trois salariés du BTP sont venus nous voir pour nous demander quoi faire car ils n’étaient pas payés depuis deux mois. Nous les avons orientés vers l’unité de contrôle, qui doit agir en urgence. La secrétaire leur a demandé d’envoyer un mail pour prendre rendez-vous. Ils ne parlaient pas très bien le français, je les ai vus se décomposer. Ils allaient renoncer à faire valoir leurs droits. J’ai pu intervenir et ils ont finalement eu un rendez-vous très vite », se souvient une inspectrice responsable d’un service de renseignements. Cette difficulté à rencontrer les inspecteurs du travail devrait encore s’aggraver dans les années prochaines avec la construction des cités administratives : les services de l’inspection du travail devraient être installés avec les préfectures. Une localisation peu rassurante pour les salariés sans papiers !
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Quand l’éducation à la sexualité peine à trouver sa place à l’école
ActuBien qu’obligatoire et nécessaire, l’éducation (civique) à la sexualité peine à trouver sa place à l’école. Sur une idée du collectif Nous Toutes, la Seine-Saint-Denis a mis en place dans les collèges le tout premier brevet de lutte contre le sexisme. La rédaction était, le 9 juin, à Montreuil, à la soirée des 920 lauréats.
Pablo PatarinAu début de l’année, certains garçons disaient que la place de la femme était à la cuisine. Aujourd’hui, cela n’arrive plus trop. » Collégiennes à Dora-Maar (Saint-Denis), Melline et Syrine font partie des adolescentes qui ont suivi le parcours « Jeunes contre le sexisme » lancé il y a quinze ans par le département et l’Observatoire des violences envers les femmes de Seine-Saint-Denis. Premier du genre en France et pionnier dans la mise en place d’outils novateurs dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles (VSS), l’observatoire, qui fête ses vingt ans, lançait cette année un nouveau dispositif : un brevet de lutte contre les comportements sexistes et violents à destination des collégiens. Douze des vingt-neuf collèges participant au programme ont passé l’examen, avec un taux de réussite admirable : 920 des 1 046 élèves l’ont obtenu. Le vendredi 10 juin, ils étaient conviés au cinéma le Méliès pour la remise du diplôme.
« Il faut agir tôt sur ces questions »
Le brevet, idée du collectif féministe Nous Toutes, se présentait sous forme de questionnaire à choix multiples. Au menu, entre autres : la date de la loi autorisant l’IVG en France, des questions portant sur « les stéréotypes et les comportements sexistes et violents dans les relations filles-garçons », mais aussi les « violences faites aux filles et aux femmes ». Un examen relativement pointu, au vu de l’âge des participants : « On a essayé de le faire dans la rédaction, on n’est même pas sûrs de tous l’avoir obtenu ! » s’amuse d’ailleurs une journaliste présente à la remise des brevets.
Le parcours proposé constitue un moyen de « lutter contre les stéréotypes, les violences et les discriminations subies par les femmes, souvent invisibles, moins bien payées… On souhaite lutter le plus tôt possible contre ces fléaux », précise Pascale Labbé, vice-présidente du département à l’égalité femmes-hommes et en charge de l’Observatoire des violences envers les femmes. Grégoire Larrieu, conseiller presse du conseil départemental, renchérit : « C’est au collège que les choses se passent, il faut agir tôt sur ces questions. »
Pour Stéphane Troussel, président du département, le brevet contre le sexisme pourrait même devenir un examen obligatoire à terme dans l’éducation nationale, « sur le modèle de la sécurité routière ». Avant de se fendre d’une petite pique au président de la République nouvellement réélu : « Cela ne suffit pas de dire une fois tous les cinq ans qu’il s’agit d’une des grandes causes du quinquennat. »
Tout au long de l’année, les adolescents participant au parcours « Jeunes contre le sexisme » ont été accompagnés par différents artistes (graphistes, réalisateurs, comédiens)… Au final, une dizaine de créations ont vu le jour, allant du slam à de courtes vidéos humoristiques et informatives, en passant par une pièce de théâtre. Parmi les sujets abordés : le harcèlement de rue, l’éducation émotionnelle, les discours contraignants envers les jeunes femmes au sein de la famille, ou encore la peur du jugement, les restrictions vestimentaires et la répartition des tâches ménagères.
Un grand absent, le ministère
Un slam puissant d’une collégienne de Jean-Zay (Bondy) dénonce ainsi les « regards indiscrets sur (s)on corps depuis (s)es 13 ans, souvent par des hommes plus âgés », la forçant à adapter en permanence sa tenue vestimentaire. L’émotion des spectateurs s’est muée en rire, lors du doublage parodique des Totally Spies, renommées « Totally Equal, en lutte contre le patriarcat » par le collège Lenain-de-Tillemont (Montreuil), ou encore lors de la diffusion d’un « podcast humoristique », mais non moins informatif, sur les émotions genrées, produit par le collège Pierre-Brossolette (Bondy). Autre exemple : un court-métrage comique, réalisé par les collégiens de Pablo-Neruda (Pierrefitte-sur-Seine), qui déconstruit habilement les préjugés concernant la place de la femme dans le sport. Le président du département s’est dit « impressionné par la liberté de ton, la qualité des projets et la façon dont les jeunes ont su se livrer courageusement sur des situations parfois très personnelles ».
« Les groupes de parole sur le consentement, les préjugés, les masculinités toxiques » ont particulièrement retenu l’attention des adolescents du collège Lavoisier de Pantin, même s’ils regrettent de n’avoir pas eu « assez de temps » pour faire le tour de ces sujets. Melline et Syrine estiment, elles, avoir appris à « mieux comprendre le sexisme » et ses ressorts, « pour les femmes, mais aussi les hommes, comme sur la question du virilisme ». Au collège Anatole-France des Pavillons-sous-Bois, des affiches ont été réalisées tout au long de l’année avec la graphiste Émilie Desjardins. Parmi les sujets traités, l’amitié filles-garçons, le viol, les insultes racistes-sexistes, ou encore les commentaires subis dans l’espace public par les adolescentes. L’un de leurs débats tenus en classe a également été dessiné et retranscrit sur un grand poster. « On a eu des conférences et on a participé à créer les affiches. On savait déjà beaucoup de choses sur les sujets dont on a discuté, mais cela reste bien d’en parler. Malheureusement, certains garçons ne se sont pas toujours montrés très intéressés », expliquent Callista et Meriem, collégiennes à Anatole-France.
Comme le parcours, qui existe depuis quinze ans, le brevet antisexiste est lui aussi amené à revenir chaque année. Les organisateurs ont bon espoir que d’autres collèges rejoignent peu à peu le projet. Tout comme l’éducation nationale, dont aucun représentant n’a participé à l’événement malgré l’invitation. « On a besoin de son appui, insiste Grégoire Larrieu. Elle fait preuve de bienveillance à notre égard, mais aujourd’hui, ce sont surtout les équipes pédagogiques qui doivent prendre l’initiative. On souhaite institutionnaliser ce travail et qu’il s’étende en Seine-Saint-Denis et ailleurs. »
« Des jeunes toujours pleins d’idées »
À ce jour, l’éducation nationale essuie de nombreuses critiques quant aux insuffisances de ses enseignements sur le sujet et son inadaptation face aux attentes et besoins des élèves. Le manque de formation des enseignants sur les questions de consentement s’accompagnerait parfois de discours orientés vers la prévention des risques, rejetant indirectement la faute sur les victimes. La loi de juillet 2001 rend obligatoire l’éducation sexuelle dans les écoles, les collèges et les lycées, à raison d’au moins trois séances annuelles. Sauf qu’elle n’est que rarement appliquée. Si l’initiative ne doit pas leur incomber, « les jeunes sont toujours pleins d’idées pour lutter contre les VSS », confie Ernestine Ronai, directrice de l’Observatoire, qui l’a constaté tout au fil de l’année. Pour Pascale Labbé, la lutte contre les VSS doit devenir un « axe d’éducation » prioritaire, qui doit être repris par l’éducation nationale afin de lutter, entre autres, contre le harcèlement, les violences intrafamiliales ou la prostitution des mineurs.
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Recettes. Osez, osez l’aubergine !
ActuC’est l’un des produits phares des beaux jours. Gorgée d’eau mais riche en goût, l’aubergine s’adapte à toutes les envies estivales, du barbecue au plat convivial, pour toute la famille en passant par l’apéro festif.
André GoulvenC’est l’un des produits stars de l’été. Depuis le mois de juin, l’aubergine française a repris ses droits sur les étals des primeurs, pour le plus grand bonheur des gourmets. C’est qu’avec son goût subtilement amer et sa faible teneur en calories, la baie couleur améthyste se marie à merveille avec les différentes cuisines méditerranéennes, celles dont on se délecte au soleil pendant les plus beaux jours de l’année.
L’aubergine telle qu’on la consomme n’est pas un légume, mais un fruit. Comme sa cousine la tomate, elle appartient à la famille des solanacées. Elle est cultivée par l’homme depuis des millénaires. En France, il aura fallu attendre le XVIIe siècle pour la trouver dans nos assiettes, notamment dans le Sud où sa culture, qui nécessite un climat très doux, est plus facile. Largement exploitée dans le monde entier, elle fait partie des dix fruits et légumes les plus appréciés de nos contemporains.
On en compte plus de 340 variétés répertoriées dans le catalogue officiel des espèces et variétés végétales, dont 41 poussent dans nos contrées. La plus commune sur les marchés français est l’aubergine italienne, avec sa couleur pourpre foncé et sa forme allongée. Mais en fouillant un peu, il est également possible de mettre la main sur des spécimens plus insolites, à la couleur inhabituelle, du blanc au rose en passant par l’orange ou le vert, et à la forme ronde ou ovoïde. Le goût diffère également, surtout en ce qui concerne l’amertume. Au Japon, les « aubergines d’eau » se consomment par exemple crues avec la peau, dans des plats souvent très peu cuisinés. C’est d’ailleurs l’un des autres avantages de ce légume-fruit : il n’y a pas besoin de grande technicité pour le déguster sous son meilleur jour.
Au gros sel et sur le gril
Mais avant de passer au fourneau, il faut bien choisir son aubergine sur l’étal. La peau doit être brillante et bien ferme, et le pédoncule, d’un vert éclatant synonyme de fraîcheur. Sur le plan de travail, il existe nombre de recettes pour décliner le produit. Parmi les plus populaires, on citera la moussaka grecque, ou le caviar, parfait pour des tartinades accompagnant un apéritif estival. Le plus simple reste de faire dégorger la chair au gros sel quelques heures avant de la couper en deux pour la passer au barbecue, directement sur la peau et arrosée d’un peu d’huile d’olive.
Outre sa saison qui coïncide avec les beaux jours, l’aubergine est un mets parfait en cas de pic de chaleur pour sa forte teneur en eau. Pour 100 g, l’Agence pour la recherche et l’information en fruits et légumes (Aprifel) compte 91 g d’eau. Celle-ci possède également des vertus diurétiques, beaucoup de fibres et un apport vitaminique varié, notamment en vitamines B, C et E. Seul petit bémol, sa chaire spongieuse absorbe le gras, attention donc à la façon de la cuisiner, mieux vaut y aller avec parcimonie sur les huiles de cuisson.
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Melanzane alla parmigiana
Ingrédients pour 4 personnes 2 belles aubergines, 3 boules de mozzarella, 50 g de farine, 1 petit sachet de parmesan râpé, 1 boîte de tomates pelées, basilic frais, huile d’olive, gros sel, sel, poivre.
Préparation : 25 minCuisson : 40 minRepos : 2 heures
- Découper les aubergines, soit dans la longueur, soit dans la largeur, en fonction du plat à mettre au four. Sur un papier essuie-tout ou un torchon, faire dégorger les morceaux avec du gros sel pendant une à deux heures. Mettre la mozzarella dans un bol et laisser au frais pendant le même laps de temps.
- Effilocher la mozzarella et laisser le petit-lait s’écouler.
- Passer les rondelles d’aubergine dans la farine, puis les faire dorer brièvement à la poêle dans l’huile d’olive.
- Mixer les tomates pelées puis les faire chauffer à feu doux avec du sel, du poivre et du basilic frais.
- Dans le plat, dresser tour à tour des couches d’aubergine, puis de mozzarella, puis de sauce tomate, et terminer par une couche de parmesan.
- Enfourner à 200 °C pendant 30 à 40 min, en fonction du nombre de couches et de la taille du plat.
À la page. 166 nuances d’un légume
Un immanquable pour tous ceux qui souhaitent en apprendre davantage sur toutes les façons de cuisiner l’aubergine. Dans « Voyages de l’aubergine », l’écrivaine Nina Kehayan propose un tour du monde culinaire en 166 recettes piochées entre l’Europe, l’Asie, le Moyen-Orient et les Antilles.« Voyages de l’aubergine », Nina Kehayan, éditions de l’Aube, 264 pages, 23 euros.
En carafe. Un Mourvèdre riche et épicé
Un vin de soleil puissant et plein de caractère aux senteurs épicées qui rappellent la richesse du terroir méditerranéen. Ce Mourvèdre de 2018, récompensé, est uniquement disponible en magnum au domaine des Jamelles. À déguster entre amis autour d’une bonne parmigiana.Les Jamelles Mourvèdre rouge 2018, Mourvèdre Magnum 2018, 18,80 euros.
Bon et sainrecettes L'Humanité
Pour une baignade sans risque, attention à l’hydrocution
ActuAccident très fréquent l’été lorsque le soleil est au zénith, l’hydrocution concerne les jeunes comme les adultes. Voici quelques astuces pour échapper à ce choc thermique qui peut s’avérer très dangereux.
Théo Gobbi«Tu dois attendre au moins trois heures avant d’aller te baigner. » Cette phrase dite ou entendue mille fois après un repas, l’été, a frustré plus d’un enfant. Et pour cause, la mer, les lacs et les piscines constituent un fragment indissociable des grandes vacances. Pourtant, même dans cette atmosphère estivale et festive, le danger n’est jamais loin et, avec plusieurs centaines de morts par an, l’hydrocution en est un à ne pas négliger. L’hydrocution est avant tout liée à un choc thermique. Dans ce cas précis, c’est la différence entre l’exposition prolongée au soleil et l’entrée subite dans l’eau plus fraîche qui cause cette réaction. Plus précisément, le refroidissement brutal du corps, donc des artères dilatées, cause un resserrement de ces artères provoquant une moins bonne circulation sanguine et un ralentissement du rythme cardiaque.
La syncope ou l’AVC
Les conséquences peuvent aller de la simple perte de connaissance (syncope) à l’arrêt cardio-vasculaire. Dans l’eau, sans surveillance, ces situations conduisent inéluctablement à la noyade. En ce qui concerne la fameuse idée reçue selon laquelle se baigner juste après avoir mangé augmenterait les risques d’hydrocution, elle est relativement fausse. Ce qui est vrai, en revanche, c’est que le fait de manger augmente la température corporelle, notamment pendant la digestion, et que l’heure du déjeuner coïncide souvent avec le moment de la journée où le soleil est à son zénith. Manger avant d’aller se rafraîchir dans l’eau creuse légèrement l’écart de température.
Les heures brûlantes
Les risques d’hydrocution ne se trouvent pas au détour de chaque coin d’eau, mais quelques conseils sont à suivre. Pour des raisons évidentes, il faut avant tout éviter de s’exposer au soleil trop longtemps, surtout entre 11 heures et 17 heures, lorsque la chaleur est à son apogée. L’entrée dans l’eau doit se faire de manière progressive et non rapide, en se mouillant les cheveux, la nuque, les épaules et les bras, pour habituer le corps à la température plus fraîche. Il est déconseillé de se baigner après avoir consommé de l’alcool, car ce dernier fait aussi grimper le thermomètre corporel et diminue les réflexes.
Les personnes les plus à risques sont les enfants, qu’il faut surveiller sans relâche, les personnes âgées et celles ayant eu ou souffrant de problèmes cardiaques. Une fois dans l’eau, l’hydrocution peut se traduire par divers symptômes, comme une sensation de vertige et de malaise, des frissons, une grande fatigue ou encore par des crampes musculaires. Il faut alors immédiatement sortir de l’eau et, si possible, se rendre auprès du surveillant de baignade, s’il y en a un. Si on est témoin d’une potentielle hydrocution, ou au moins d’un malaise dans l’eau, il faut sortir la personne, l’allonger, la réchauffer et effectuer les gestes de premiers secours après avoir appelé l’un des numéros d’urgence.
Santé L'Humanité
Des remèdes naturels aux bobos estivaux
ActuQue l’on s’échappe vers la mer, la campagne ou que l’on gravisse des montagnes, pensez à embarquer une trousse à pharmacie, la plus naturelle possible, dans la valise. Nos recommandations pour partir tranquille.
Marie MersierPour ne pas crier au secours en pleine randonnée ou pour soulager les divers maux liés au transport, au soleil qui cogne et aux moustiques, chacun aura l’art et la manière de composer sa trousse à pharmacie en fonction de sa destination.Désinfectant, compresses et pansements stériles, pansements contre les ampoules, thermomètre, collyres et antipyrétiques composeront la trousse de secours de base. Sans oublier un bon écran solaire dénué de filtres chimiques, ainsi qu’un répulsif contre les tiques, une pince à tiques et la pompe à venin. Ensuite, il conviendra d’agrémenter ce nécessaire de remèdes naturels.
Lavande aspic et menthe poivrée
Du côté des huiles essentielles qui, nous le rappelons, se manipulent toujours avec précaution (1), celle de menthe poivrée sera particulièrement efficace contre les maux des transport ou de tête. Elle s’utilise de la façon suivante : une goutte pour masser les tempes si l’on a des céphalées, deux gouttes déposées sur un mouchoir que l’on inhalera en voiture, si les nausées sont du voyage. On la recommande également en cas d’inconfort digestif lié au changement d’alimentation durant l’été, en la consommant sur un sucre ou une cuillérée de miel.
La lavande aspic est également un essentiel : 2 gouttes directement sur les piqûres d’insecte et de méduse, le plus vite possible et à renouveler toutes les 5 minutes pendant une demi-heure. Par ailleurs, 20 gouttes dans 30 ml de macérat de millepertuis, voilà une merveilleuse huile qui apaisera les coups de soleil (2). Attention, le millepertuis étant photosensibilisant, il convient de ne pas s’exposer après l’application.
Anti-infectieuse, antivirale, antibactérienne, antifongique, bref l’huile essentielle de tea tree est une indispensable. Elle peut s’utiliser pure sur une plaie infectée (quelques gouttes), un aphte ou un bouton d’acné. En diffusion dans la maison, c’est un parfait répulsif pour les insectes, tout comme la citronnelle de Java. Plus onéreuse mais très utile, l’huile essentielle d’hélichryse italienne n’a pas son pareil pour soulager hématomes et bleus (1 à 2 gouttes pures ou diluées dans une huile végétale, directement sur la zone, à utiliser de façon ponctuelle chez les enfants de moins de 6 ans et pas plus de trois fois par jour).
Cicatriser et hydrater la peau
Quelques tubes seront par ailleurs du voyage : un gel à l’arnica pour les coups, les bleus, les muscles endoloris. Le gel d’aloe vera s’appliquera lors de coups de soleil, blessures et piqûres car il régénère la peau, la cicatrise et l’hydrate. Quant à l’argile verte qui est antiseptique, elle a la capacité d’absorber les toxines et de favoriser la cicatrisation. Elle s’utilisera sous forme de cataplasmes, si l’on a une plaie, une brûlure, une tendinite ou une entorse. Enfin, le charbon actif sera idéal si vous rencontrez des troubles digestifs, ainsi que la propolis en cas de maux de gorge.
Bien-être L'Humanité
Herbes à la fraîche
ActuOn les cueille sur les balcons et dans les jardins, elles parfument nos plats ou infusent l’eau de leurs saveurs délicates : les herbes aromatiques se dégustent tous les jours.
Marie MersierBasilic, menthe, thym, persil, romarin… Synonymes de fraîcheur, de goûts d’ailleurs ou de soirées réconfortantes autour d’une tisane, les herbes aromatiques sont un trésor à intégrer dans notre cuisine quotidienne et nos rituels « bien-être ». En effet, au-delà d’un riche éventail de saveurs qui réveillent en deux secondes nos assiettes, les herbes réveillent également nos corps et leur vitalité. Tout d’abord, elles constituent une très bonne source de chlorophylle, substance antioxydante qui lutte contre les méfaits des radicaux libres et favorise une bonne digestion. Bien que l’on ne parle pas ici d’herboristerie, les bienfaits des plantes sont indiscutables, d’autant plus si on les consomme sous forme d’infusions froides ou chaudes. La menthe poivrée est connue pour son intérêt diurétique et son action bénéfique sur la digestion ; le persil plat et le romarin favorisent l’élimination des toxines ; la verveine citronnelle apaise.
Alors cueillons, cuisinons et buvons à notre santé ! Si vous avez un jardin ou un petit coin de balcon, n’hésitez pas et semez ou bien – option plus simple – rempotez. Néanmoins, à chaque plante ses spécificités et besoins en eau, lumière et chaleur. Exemple : le basilic, la coriandre, le persil ou la menthe nécessitent un arrosage régulier, alors que le thym apprécie la chaleur. Par ailleurs, la menthe qui aime s’étendre aura besoin d’un pot ou d’emplacement bien à elle. Il existe également des jardins potagers d’intérieur afin de faire pousser vos herbes aromatiques été comme hiver. Achat un peu onéreux, certes, mais intéressant sur le long terme et plus écologique que les herbes emballées sous plastique disponibles en grande surface. Enfin, si vous achetez vos herbes aromatiques chez un primeur, privilégiez si possible celles provenant de l’agriculture biologique.
Dans l’huile ou dans le sel
Afin de les conserver ou de les consommer au fil du temps, voici quelques astuces : après avoir rincé le bouquet d’herbes de votre choix, enroulez-le dans un torchon humide à réhumidifier tous les jours, puis direction le bac à légumes. Fraîcheur garantie une semaine ! Pratique et sans gâchis, vous pouvez également concocter des « glaçons » d’huile : lavez, séchez et effeuillez les herbes, répartissez-les dans les alvéoles d’un bac à glaçons, puis recouvrez-les d’un peu d’huile d’olive et conservez-les au congélateur. Il est également possible de faire infuser des herbes fragiles comme la coriandre, la sauge ou l’estragon dans de l’huile de pépins de raisin ou d’olive. Et, pourquoi ne pas faire sécher, tête en bas, dans un endroit sec et ventilé, le fruit de vos récoltes? Ces herbes séchées agrémenteront des plats ou, mixées avec de la fleur de sel, feront un délicieux sel parfumé.
Côté cuisine, ce ne sont pas les recettes à base d’herbes fraîches qui manquent. Elles ont surtout le chic de booster n’importe quelle préparation qui manquerait de tonus. Une assiette de légumes verts à laquelle on ajoute de la menthe et de la coriandre ciselées : c’est un régal. Un plat de pâtes auquel on ajoute un pesto de basilic fait maison et c’est l’Italie qui s’invite à table. Taboulé, poulet à l’estragon, couteaux à l’ail et au persil, salade de pommes de terre à la ciboulette et au cerfeuil, poissons au four et branches de romarin… les herbes fraîches n’ont pas leur pareil pour exalter nos repas d’été.
Un pot qui dépote. Le pesto vert
Quand le temps presse et que l’on n’a pas forcément le joli bouquet de basilic et le bon parmesan sous la main, un pot de pesto tout prêt peut sauver un repas. Oui, mais pas n’importe quel pesto ! Sans additifs, ni ingrédients ultratransformés, avec du basilic français, du parmesan italien et des noix de cajou 100 % tracées et cultivées au Vietnam, ce pesto tout vert ne nous la fait pas à l’envers. Il sera délicieux sur des pâtes, des gnocchis, des légumes grillés ou même avec un filet de poisson et une viande blanche grillée.
www.omie.frÉlixir de plantes. Romarin, thym & Cie
De bon matin, après le repas, à l’heure du thé, pour favoriser l’allaitement, le repos, la digestion… les tisanes accompagnent nos nuits, mais aussi nos journées. D’autant plus lorsqu’elles ont le bon goût de révéler le meilleur des plantes comme celles des 2 Marmottes. Thym, romarin, fenouil, mélange « Détox », « Retour de soirée », « Peace Mémé »… voici des sachets qui s’adaptent à toutes nos envies.
www.les2marmottes.frBon et sain L'Humanité
À la SNCF, la feuille de paie ne passe pas
ActuMobilisation L’ensemble des syndicats appellent les cheminots à la grève ce mercredi pour obtenir une revalorisation générale des salaires, gelés depuis huit ans.
Marion d'AllardLa grève s’annonce particulièrement suivie. À la mesure, sans doute, de la colère qui gronde dans les rangs cheminots depuis plusieurs années et que la hausse du coût de la vie vient réveiller. À l’appel des quatre organisations représentatives de l’entreprise publique (CGT, Unsa, SUD rail, CFDT), les agents de la SNCF devraient, ce mercredi, massivement débrayer. En cause : des salaires au rabais, grignotés par une inflation record et des conditions de travail dégradées à coups de réformes et de suppressions de postes. « Le niveau de l’inflation conjugué au gel de nos salaires depuis 2014 nous oblige à réagir », affirme Laurent Brun, secrétaire général de la CGT cheminots. Basés sur une grille indiciaire propre à la SNCF – dont la valeur n’a pas bougé depuis huit ans –, les salaires stagnent et « même le rattrapage du Smic n’a pas été répercuté », rappelle Éric Meyer, secrétaire fédéral SUD rail. Une perte sèche de pouvoir d’achat que le syndicaliste estime à « 15 % depuis 2014, tous corps de métier confondus ».
besoin de mesures d’urgence
Face à la pression, la direction a convoqué une « table ronde salariale ». Elle doit se tenir ce mercredi matin, au siège de l’entreprise publique. C’est sur ce calendrier que les syndicats ont basé leur mobilisation. « La direction doit nous annoncer des mesures d’urgence pour faire face à la situation de crise. Les cheminots attendent des annonces concrètes, entre autres une augmentation générale des salaires », prévient Laurent Brun. À cette réunion, les syndicats arrivent avec des revendications communes, parmi lesquelles « une revalorisation des salaires, pas une prime Macron », insiste Thomas Cavel, secrétaire général de la CFDT cheminots. Les représentants des personnels exigent également la revalorisation des « indemnités », censées rembourser les agents des frais annexes et qui n’ont pas été réévaluées en tenant compte de l’inflation. « On attend un chiffrage précis, on veut savoir quel effort l’entreprise va fournir pour rattraper les pertes accumulées », prévient Didier Mathis, secrétaire général de l’Unsa ferroviaire.
Si elle s’inscrit à la suite d’une multitude de luttes locales – d’aucunes gagnantes, comme à Bordeaux où les agents de circulation s’étaient mobilisés –, cette grève nationale s’ajoute également à la longue liste des conflits sur les salaires en cours actuellement, dans le secteur privé comme dans la fonction publique. « On le constate dans toutes les boîtes, la seule façon de mettre les patrons autour de la table est de construire le rapport de forces », fait valoir Éric Meyer. Et à la SNCF, « avec une inflation inédite depuis quasiment cinquante ans », il y a urgence, renchérit Didier Mathis. Cette perte sèche et généralisée de pouvoir d’achat, tous les cheminots, néanmoins, ne la subissent pas de la même manière. « À la SNCF, la réalité du travail est variable, par métier, mais aussi en fonction de la zone géographique. Avec un litre d’essence à plus de 2 euros, les agents qui sont obligés de prendre leur véhicule, parce qu’ils travaillent en 3/8 ou parce qu’ils doivent rejoindre une gare, sont par exemple les plus touchés », détaille le secrétaire général de la CFDT cheminots. Particulièrement concernés également, les agents du matériel, de l’infra ou de la circulation ont de plus en plus de mal à boucler les fins de mois.
C’est que les chiffres, parfois, sont trompeurs. Car si, à la SNCF, le salaire médian brut mensuel s’élève à 3 200 euros, « la maîtrise et l’encadrement pèsent 54 % de la masse salariale », rappelle Erik Meyer, et « 30 000 cheminots gagnent entre 1 500 et 2 000 euros ».
un sentiment d’injustice domine
D’une même voix, les syndicats dénoncent les conséquences de cette politique salariale a minima qui, conjuguée à une stratégie de suppression de postes, décourage les embauches et augmente la charge de travail des agents en poste. « Il y a de plus en plus de démissions. Les agents commerciaux ne sont plus que 3 000 sur toute la France et il manque 1 000 agents de conduite », déplore Laurent Brun. Certaines lignes, encore, ont été fermées temporairement à cause du manque de personnel aux postes d’aiguillage. Des difficultés à embaucher qui s’expliquent aussi par un rapport déséquilibré entre salaire et responsabilités. « Les impératifs du service public et les responsabilités juridiques individuelles pour certains cheminots ne sont absolument pas compensés avec ce niveau de rémunération », dénonce Thomas Cavel.
Pourtant, les trains sont pleins, les réservations pour cet été explosent et « SNCF voyageurs a déjà dégagé 200 millions d’euros d’avance sur son budget », rappelle Laurent Brun. Mais « la direction n’a pas anticipé cette reprise. Il manque partout du personnel. Le délai de préavis en cas de démission a même été allongé à trois mois au lieu d’un, mais cela ne suffit pas », poursuit le syndicaliste. Sans compter que « la SNCF n’a plus de réserve de matériel ». En somme, conclut le cégétiste, « les technocrates ont géré le rail sur le modèle de la route, en oubliant qu’on n’achète pas un train comme on achète un camion ».
Chez les cheminots domine un sentiment d’injustice. Mais, face aux incertitudes qui pèsent sur un service public ouvert aux quatre vents à la concurrence et soumis à des contraintes budgétaires qui corsètent son développement, ils affichent aussi, la détermination de se battre.
Sans que le détail par région ne soit pour l’heure précisé, seulement deux TER sur cinq devraient circuler ce mercredi.
Du côté des TGV, trois trains sur cinq sont attendus sur l’axe est, trois trains sur quatre sur les axes nord et Atlantique, et quatre trains sur cinq sur l’axe sud-est.
Deux Ouigo sur trois devraient être maintenus, tandis que le trafic international (Eurostar, Thalys, Lyria) est annoncé « quasi normal », selon SNCF voyageurs.
En Île-de-France, le trafic local devrait également être très perturbé, avec un train sur deux sur les lignes B, C, D, E du RER, et sur les lignes J, L, N, R, U du Transilien.
De nombreux Intercités devraient être supprimés, avec un train sur trois en moyenne et pas de circulation sur les lignes Nantes-Bordeaux, Nantes-Lyon ou Toulouse-Hendaye. Les trains de nuit sont tous annulés ce mercredi soir, à l’exception du Paris-Nice.
SNCFSalaires et pouvoir d'achatlaurent bruncgt cheminots L'Humanité
Un gouvernement pour servir le capital
ChroniquePatrick Le Hyaric« Vite, vite des ministres ! » clamait un quotidien en fin de semaine dernière. Quelle farce ! Ils sont là désormais. Sans surprise. Et la question principale est de savoir quels intérêts vont-ils servir. Ceux du monde du travail et de la création ou ceux des puissances d’argent et des rentiers ?
Sans surprise, le « nouveau » gouvernement n’est là que pour servir les seconds au détriment du travail. À l’exact opposé des messages exprimés par les électrices et des électeurs aux élections présidentielle et législative.
Certes, l’expression « pouvoir d’achat » comme un hochet, est agitée sans répit devant les caméras de télévision. Ce n’est qu’un alibi pour ne pas augmenter les rémunérations du travail et les retraites afin de protéger les profits et la rente des actionnaires.
Ce trompe l’œil est utilisé pour sommer les parlementaires de la coalition des gauches de voter en faveur du « paquet pouvoir d’achat ».
En guise de paquet, si nous n’avons là qu’une petite bourse plate, sans consistance, ce n’est que pour protéger les profits. Le président de la République et le gouvernement refusent d’accorder aux travailleurs ce qu’ils réclament d’urgence pour vivre dignement : une réelle et forte augmentation des salaires, à partir d’un smic aux alentours de 1500 €, conjugué à une pression à la baisse sur les prix des produits de première nécessité.
Cela suppose de rechercher les causes réelles de l’inflation, de combattre la spéculation et d’abaisser les injustes impôts indirects, notamment la TVA et les taxes sur les carburants.
Or, ce qui se prépare est si ridiculement bas que l’inflation n’en fera qu’une bouchée.
Il conviendrait donc de cesser l’orientation libérale qui consiste à augmenter les impôts dit de « consommation » et à réduire les impôts dit de « production ».
Au lieu de mettre de telles propositions en débat avec les organisations syndicales, le pouvoir annonce, la mise en place d’un « chèque alimentaire » pour neuf millions de foyers qui n’aura même pas la valeur d’un seul chariot de courses pour les besoins de la semaine d’une famille. Les intéressés estimeront que c’est mieux que rien. Mais leur compte en banque sera toujours vide dès le milieu du mois. À croire que le gouvernement se transforme en « Restos du cœur ».
De qui se moque-t-on ? Les autres propositions du pouvoir procèdent du même tour de passe passe. La violence vis-à-vis des agents publics va se poursuivre sous la douche froide des chiffres, puisque la revalorisation du point d’indice envisagée est très loin de rattraper les pertes de pouvoir d’achat des rémunérations accumulées depuis plus d’une décennie.
Sur une même période, ce point d’indice n’a augmenté que de 1,2% alors que l’inflation cumulée atteint 14%. L’augmentation autorisée des loyers de 3,5 % signifie que ce sont les locataires majoritairement salariés et retraités qui paieront pour l’essentiel l’inflation à la place des propriétaires.
Il s’agit bien d’un projet global visant à transférer les coûts de l’inflation du travail vers la rente.
Contrairement à ce que racontent ministres et médias bien pensants, la majorité des biens immobiliers en location appartiennent à une minorité de fortunés et à des sociétés privées. S’il le voulait, le pouvoir peut facilement faire la différence entre les géants de la propriété immobilière et les propriétaires modestes qui louent un bien acquis au prix d’années de labeurs et d’épargne.
Les retraités, comme les allocataires de prestations sociales, qui perdent mois après mois de plus en plus de pouvoir d’achat, ne récupéreront pas ce qu’ils ont déjà perdu. Le seul moyen d’y remédier et de leur garantir les moyens de vivre, consiste à augmenter les pensions et les allocations et de les indexer sur l’évolution des prix. Ce prétendu « paquet pouvoir d’achat » n’est qu’un artifice, agité durant la campagne électorale, pour épargner les forces de l’argent alors que la crise sociale ne cesse de s’amplifier.
Celle-ci peut rapidement prendre une nouvelle ampleur l’automne prochain avec les signes de récession qui clignotent de par le monde.
Pour l’affronter, il faudrait un gouvernement capable de s’appuyer sur les exigences populaires face aux grands groupes économiques et financiers. Au lieu de cela, le président de la République en zélé mandataire des intérêts des puissances d’argent banalise ces enjeux.
Le fameux « paquet pouvoir d’achat » vise dans un premier temps à contenir la colère sociale. Ensuite, il utilisera le bon vieux chantage au remboursement de la dette pour justifier l’austérité budgétaire contre les travailleurs et les retraités, tout en augmentant les crédits d’armement et en abaissant les fameux impôts de production.
Mr Macron a été très clair lors de sa conférence de presse à la fin du sommet de l’OTAN. Il ne faut plus « continuer à utiliser l’argent du contribuable » a-t-il doctement expliqué après avoir décidé, lors de ce même sommet, une augmentation des crédits pour la guerre.
Du reste, il n’est pas demandé de tirer l’argent sur la caisse publique C’est l’argent des profits qu’il faudrait capter et répartir autrement. Le pouvoir et le grand patronat ne le veut pas. Il prépare donc l’opinion à un tour de vis budgétaire après avoir copieusement arrosé les grandes entreprises avec l’argent des aides publiques, sans contreparties pour les salaires ou l’emploi. Cette orientation et le durcissement de l’accès au crédit vont amplifier considérablement la mal vie des familles populaires au risque d’en plonger un grand nombre dans la pauvreté et la précarité de vie.
Des économistes libéraux vont jusqu’à demander ouvertement de réduire la demande, c’est-à-dire la consommation, et donc de pressurer, les salaires et les retraites. Cela, prétendument pour stopper l’inflation, et continuer de réduire les « chiffres du chômage » et non pas le chômage, par la multiplication des emplois précaires de courte durée dont les femmes sont les premières victimes.
Dans l’inquiétant contexte mondial, ces orientations donnant la priorité au capital contre le travail vont produire, rapidement des effets désastreux. Il n’y a pas d’autre voie raisonnable et efficace que d’augmenter les rémunérations du travail, les pensions de retraites et les prestations sociales et familiales, tout en engageant un grand plan de transition écologique indispensable à l’avenir humain. Cela peut être l’objet d’une grande conférence sociale qui mobilise l’État, les institutions, les syndicats. C’est la condition d’une croissance saine et durable de nature à améliorer les conditions de vie.
Notre société a montré son haut degré d’ébullition, y compris lors des élections. Le monde du travail et de la création ne pourra pas rester l’arme au pied. Raison de plus pour qu’à ses côtés vive la coalition de gauche et écologiste (NUPES) afin de rechercher des débouchés politiques progressistes.
L’intergroupe parlementaire des gauches à l’Assemblée nationale constitue de ce point de vue un point d’appui. Chacune de ses composantes à l’énorme responsabilité de prendre des initiatives qui donnent envie aux citoyens d’être partie prenante de ce nouveau processus. Ainsi, il pourra aller très loin.
Salaires et pouvoir d'achatGouvernement Borne 2 L'Humanité
Pouvoir d’achat : la Macronie bricole encore
Premier planPrécarité Le gouvernement Borne doit présenter son projet de loi censé regonfler les portefeuilles des Français la semaine prochaine. Des mesures loin de contrecarrer l’inflation et de remettre en question un logiciel libéral qui a montré ses limites.
Florent LE DUPas à la hauteur. Le gouvernement a-t-il au moins pris la mesure de l’inflation qui s’abat sur les Français et leurs budgets ? Plein de gazole à plus de 100 euros, prix de l’alimentation qui s’envolent comme ceux de l’énergie… La hausse des prix à la consommation, qui se situe déjà à 5,2 % par rapport à juin 2021, pourrait atteindre 7 % en septembre 2022. Le fruit, principalement, de spéculations. Jeudi, même Michel-Édouard Leclerc, patron des supermarchés du même nom, a expliqué sur BFMTV que « la moitié des hausses de prix demandées sont suspectes », réclamant même l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire et une « obligation de transparence ». « Chiche », ont réagi de suite les sénateurs communistes Fabien Gay et Éliane Assassi, qui ont saisi jeudi la commission des Affaires économiques.
De son côté, le gouvernement refuse de se pencher sur ces phénomènes spéculatifs. Alors qu’un changement de logiciel s’impose, la Macronie poursuit son atelier bricolage. Le 6 juillet, Élisabeth Borne doit enfin présenter son fameux « paquet pouvoir d’achat », envisagé dès le lendemain de l’élection présidentielle. Sauf surprise, ses projets de lois ne devraient comporter ni augmentation des salaires ni blocage des prix, mais de petites aides insuffisantes, tardives et souvent temporaires.
Énergie : des coups de pouce, rien de durable
Parmi la kyrielle de mesures qui doivent être présentées mercredi, deux symbolisent la philosophie macronienne en matière de lutte contre l’inflation : la prolongation de la remise carburant et celle du bouclier tarifaire. Côté pompe, l’exécutif veut prolonger jusqu’à fin août la remise de 18 centimes par litre instaurée le 1er avril, en demandant « un effort aux pétroliers pour faire baisser les prix », a indiqué Clément Beaune, ministre délégué chargé de l’Europe. « On a eu Bernadette Chirac avec l’opération pièces jaunes, maintenant on a Patrick Pouyanné et Macron avec leurs 18 centimes », a réagi François Ruffin. Le député FI fait ainsi référence au PDG de TotalÉnergies, qui a vu son salaire augmenter de 52 % en 2021. Dans le même sens, le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, a annoncé mercredi avoir déposé « un texte de loi visant à baisser immédiatement de 35 centimes les taxes sur l’essence », financé par son corollaire : « Taxer de manière exceptionnelle sur 2021-2022 les bénéfices des compagnies pétrolières, dont Total. » « Il n’est pas question d’instaurer une taxe », a déjà balayé Clément Beaune.
Par ailleurs, le gouvernement veut prolonger jusqu’à la fin de l’année son « bouclier tarifaire », soit le plafonnement des prix de l’électricité et du gaz. « Des primes et des chéquounets ! s’emporte François Ruffin. Ce ne sont pas des mesures qui améliorent durablement le pouvoir d’achat. » Car cette fausse solution ne ferait que repousser la note. Contrairement au gouvernement, la Commission de régulation de l’énergie (CRE), autorité administrative indépendante, estime qu’en 2023 un rattrapage tarifaire aura lieu. Les prix du gaz et de l’électricité pourraient alors exploser, d’au moins 8 % d’un coup, une fois le bouclier baissé.
Des hausses nécessaires mais insuffisantes
Attendues et indispensables, plusieurs hausses seront proposées dans le projet de loi du gouvernement. 4 % de plus pour le RSA, l’allocation de solidarité aux personnes âgées et l’allocation aux adultes handicapés. 4 %, c’est aussi la revalorisation des pensions de retraite de base, à partir de ce vendredi 1er juillet. Un chiffre clé, donc, qui reste inférieur à celui de l’inflation . « Nous ne voterons pas contre ces mesures, mais c’est évidemment insuffisant, juge Sophie Taillé-Polian, députée du groupe écologiste. Pourquoi sont-elles aussi tardives et pas à la hauteur de l’inflation ? Il y a un manque de volonté politique et une incapacité à remettre en cause leur logiciel. »
À partir de ce vendredi 1er juillet, le point d’indice des fonctionnaires augmente aussi, de 3,5 %. Un léger rattrapage pour un lourd retard pris depuis 2000, dont se félicite ouvertement l’exécutif : « Cette augmentation est la plus importante depuis 1985 », s’est réjoui Stanislas Guerini, ministre de la Fonction publique, qui se targue de « dégager 7,5 milliards d’euros pour cette mesure ». « Face aux 180 milliards donnés aux entreprises pendant la crise, ça montre bien que les fonctionnaires valent peu à leurs yeux », s’agace Céline Verzeletti, de l’UFSE-CGT, qui demandait, comme les députés de la Nupes, une augmentation de 10 % pour pallier un gel qui durait depuis 2010.
Parmi les autres « coups de pouce » prévus par le gouvernement, la fin de la redevance, qui promet de fragiliser l’audiovisuel public, ou encore un chèque alimentaire de 100 euros par foyer et 50 euros par enfant, distribués à environ 9 millions de familles. « Un chèque, une fois, alors que le surcoût de l’inflation est de 220 euros par famille et par mois… », calcule Boris Vallaud, président du groupe PS.
Logement : un bouclier percé
Premier poste de dépense des Français, à hauteur de 30 à 40 % de leur budget, les loyers continuent d’augmenter. Le gouvernement a prévu de se pencher dessus, tout en prenant soin de ne pas froisser les propriétaires… La ministre de la Transition écologique, Amélie de Montchalin, a annoncé un « bouclier loyer » qui prévoit d’empêcher leur augmentation… mais seulement après une hausse de 3,5 % de l’indice de référence. « C’est en fait une manière d’annoncer une hausse inacceptable des loyers de 3,5 % parce que le gouvernement a refusé de geler l’indice de référence », s’indigne l’insoumis Adrien Quatennens. Amélie de Montchalin a répondu, mardi, à ces attaques : « Un gel des loyers indifférencié aurait pénalisé un propriétaire modeste, ce ne serait pas juste. » L’argument ne passe pas : « C’est une fable ridicule et un outil politique pour masquer la réalité : 3,5 % des propriétaires détiennent plus de la moitié du parc locatif, s’agace Cécile Duflot, directrice générale d’Oxfam France. Quant aux “petits” propriétaires bailleurs, leur charge est essentiellement un remboursement d’emprunt, ils ne sont donc pas touchés par l’inflation. »
Au rayon logement, le gouvernement Borne promet aussi une hausse des aides personnalisées au logement (APL) de 3,5 %, trois ans après les avoir baissées. Le communiste Ian Brossat ironise : « Dans sa grande générosité, le gouvernement envisage de revaloriser les APL de 168 millions d’euros. Après les avoir réduites de 15 milliards d’euros dans les cinq dernières années. Je te prends 100, je te rends 1. »
Des propositions alternatives balayées ?
Ces mesures pour le pouvoir d’achat feront figure de premier test pour la Macronie. Avec deux questions : saura-t-elle trouver une majorité absolue et écoutera-t-elle les alternatives des oppositions ? Celles de la Nupes notamment, qui posera sur la table une dizaine de propositions, dont le blocage des prix, le Smic à 1 500 euros net ou la mise en place d’une « garantie dignité pour qu’aucun Français ne vive sous le seuil de pauvreté »… Des mesures financées notamment par des cotisations en hausse grâce à celle des salaires, le rétablissement de l’ISF et l’instauration d’un impôt universel pour les entreprises. Sans surprise, la Macronie s’y oppose avec force : « On est prêt à regarder toutes les mesures si elles n’amènent pas de hausse des impôts ou de la dette », a répondu le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal.
Pourtant, alors que le gouvernement prévoit une enveloppe totale de 9 milliards d’euros, une cagnotte fiscale inattendue de plus de 50 milliards d’euros est apparue ces derniers jours, due à des recettes supérieures aux prévisions sur les impôts sur les sociétés. « C’est le véritable sujet, ces 50 à 55 milliards d’euros n’étaient pas prévus au budget, insiste la députée Sophie Taillé-Polian. Ils doivent être redistribués aux ménages qui souffrent de l’inflation et des salaires trop bas. » Un vœu pieux ? Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a déjà pris les devants, en insistant sur « l’impératif de réduire l’endettement public ». Tandis que les députés LR ont insisté ces derniers jours sur « la fin nécessaire du quoi qu’il en coûte », selon leur chef de file, Olivier Marleix, la Macronie devrait aller dans leur sens pour s’assurer leurs voix. Spécialiste de la mauvaise foi, le ministre des Relations avec le Parlement, Olivier Véran, a déjà pris les devants : « Qui pourrait voter contre nos propositions qui renforceront le pouvoir d’achat des Français ? »
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Salaire. Grève de première classe dans un hôtel des Hauts-de-Seine
ReportageDéterminés à faire plier le deuxième groupe hôtelier d’Europe, à Suresnes, une vingtaine de salariés du Campanile et du Première Classe sont mobilisés depuis plusieurs semaines pour réclamer des augmentations face à la flambée du coût de la vie.
Ixchel DelaporteLes salariés des hôtels Campanile et Première Classe de Suresnes ont battu leur record. Voilà plus de quatre semaines qu’ils ont entamé une grève au son des bidons et des sifflets. Au son aussi des camions et voitures qui klaxonnent régulièrement en signe de soutien. Femmes de chambre, barman, plongeur, technicien, veilleur de nuit… ils sont 24 grévistes sur 65 salariés depuis le 26 mai dernier sous la bannière de la CGT HPE (hôtels de prestige et économiques). Avant ce mouvement, une négociation avec la direction débouche sur une augmentation des salaires de 2 %. Insuffisant et dérisoire au regard de l’inflation qui ne cesse de grimper. « La direction n’a plus voulu négocier. Nous avons donc décidé de continuer la lutte pour une durée illimitée », explique calmement le délégué syndical Ali Djoumoi, technicien en CDI dans les deux hôtels depuis plus de dix ans.
Assis sur une chaise de camping devant le Campanile 3 étoiles, où le prix peut grimper jusqu’à 916 euros la nuit, Francis a endossé le gilet rouge de la CGT. « Je suis veilleur de nuit, je m’occupe des réservations, des paiements, de préparer les petits déjeuners… Je déborde largement de ma fonction. Avec un peu plus d’un Smic et une famille de quatre enfants à charge, je n’arrive pas à joindre les deux bouts. Je suis à découvert de 1 500 euros. Alors vous imaginez bien qu’on ne partira pas en vacances. C’est pour ça que je suis là. » Les grévistes réclament une augmentation des salaires de base de 300 euros par mois et une généralisation de la prime de nuit dans tous les hôtels de 25 euros par nuit travaillée. Mais pas seulement : « Nous voulons la mise en place d’une prime d’ancienneté mensuelle, car d’autres hôtels du groupe en bénéficient, poursuit le délégué syndical . De même pour la subrogation des jours d’arrêt de travail. Aujourd’hui, nous devons payer nos jours de carence. »
Des méthodes d’un autre âge
Parmi les grévistes croisés, tous paraissent rompus à l’exercice. C’est qu’ils en sont à leur troisième grève. Celle de 2012 avait permis aux femmes de chambre employées en sous-traitance d’intégrer le groupe en tant que salariées. Bintou, qui fait le trajet quotidien depuis Cergy, soit deux heures de transport par jour, en a bénéficié : « Je suis à plein temps mais je ne gagne pas plus de 1 400 euros par mois. J’ai des enfants. C’est très juste. J’ai fait grève en 2017 et je suis là encore parce qu’il faut que ça change. » Foulemata, mère de quatre enfants, vit à Ermont-Eaubonne. Elle travaille tous les week-ends et passe jusqu’à quatre heures dans les bus et les trains. Elle raconte en avalant un Doliprane : « Quand j’arrive, je badge et je commence à nettoyer les chambres. Il y a des lits en hauteur, il faut porter les matelas pour changer les draps. J’ai mal au dos et aux genoux. Certaines femmes font des fausses couches… Le groupe doit bouger. »
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Le groupe ? C’est Louvre Hotels Group, deuxième entreprise hôtelière européenne, qui détient notamment les chaînes Campanile, Première Classe, Kyriad, Tulip Inn, Golden Tulip et Royal Tulip. La société appartient elle-même à Jin Jiang International, une entreprise chinoise numéro 2 mondial de l’hôtellerie. En grande voie d’expansion économique, Louvre Hotels Group, qui s’autoproclame « gr oupe hôtelier passionnément humain », n’hésite pas à user de méthodes d’un autre âge pour casser la grève. Ainsi, la direction de l’hôtel embauche des intérimaires et les introduit dans l’hôtel à la dérobée. « Je vais vous montrer une vidéo (1) où l’on voit un intérimaire sortir d’un utilitaire dans le parking. » C’est peu dire. Un employé de l’hôtel vêtu d’un gilet jaune qui vient de se garer, se sachant filmé, fait semblant de partir. Laissant deux femmes et un homme enfermés dans le fourgon. L’homme panique et tape dans les portes. « Monsieur, je vais mourir ! » crie-t-il, manquant d’oxygène. Le syndicaliste, qui filme la scène, s’emporte : « C’est interdit ce que vous faites. Vous prenez des gens pour des animaux, dans des cages. » « Ah oui, il faut faire ça », rétorque l’employé de l’hôtel. « La direction mène une guerre d’usure, dit Ali Djoumoi en refermant son téléphone . Mais on ne lâchera pas. »
Louvre Hotels Group fait face à une vague de grèves simultanées soutenues par la CGT (2). Dans les trois hôtels mobilisés, dont le très chic 5 étoiles Golden Tulip de Marseille où le mouvement dure depuis trente-quatre jours, tous les salariés ont harmonisé leurs revendications. Contactée par l’Humanité, la direction du groupe n’a pas donné suite.
hôtelleriefemmes de chambreSalaires et pouvoir d'achatcampanile L'Humanité
Coup de pouce minimal pour les fonctionnaires
ActuSALAIRES Le gouvernement a annoncé, ce mardi, le dégel du point d’indice. Les syndicats saluent l’ouverture d’une brèche pour le pouvoir d’achat des agents publics. Mais le compte n’y est pas.
Cécile RousseauMarie Toulgoat« U ne mesure inédite depuis trente-sept ans. » Ce mardi, au ministère de la Fonction publique, Stanislas Guerini ne manquait pas de superlatifs pour présenter le résultat de la conférence salariale et sa mesure phare : la hausse générale du point d’indice de 3,5 % pour tous les fonctionnaires. « C’est un engagement que nous avions pris depuis quelques mois, a rappelé le titulaire du maroquin depuis mai. C’est l’augmentation la plus importante depuis 1985. Le coût sera de 7,5 milliards d’euros (en année pleine). »
Dans le détail, la fonction publique hospitalière se verra octroyer 1,99 milliard d’euros, moins que la fonction publique territoriale, qui bénéficiera de 2,28 milliards, et la fonction publique d’État, 3,2 milliards. À la sortie de la Rue de Grenelle, les syndicats saluent le geste mais le jugent limité. « Cela faisait des années que les gouvernements défendaient des revalorisations de salaires ciblées et structurelles. Cette hausse générale est donc une bonne chose symboliquement et politiquement », réagit Céline Verzeletti, cosecrétaire générale de la CGT fonction publique d’État. « Mais 3,5 % ne suffiront pas à rattraper le gel du point depuis 2010, ni à faire face à l’inflation », poursuit-elle. « Avec une inflation d’au moins 5 % et le point d’indice augmenté de 3,5 %, les agents connaîtront une perte brute de pouvoir d’achat de 1,5 % cette année », complète Benoît Teste, secrétaire général de la FSU. Les deux organisations réclamaient une revalorisation d’au moins 10 %. « C’est un premier pas non négligeable, mais nous attendions d’autres mesures », a de son côté réagi Mylène Jacquot, secrétaire générale de la CFDT fonction publique.
Cet été, les 5,7 millions d’agents devront voir apparaître le résultat de la hausse du point sur leur fiche de paie en août, avec effet rétroactif pour juillet. Stanislas Guerini a tenu à donner des exemples. « Un agent d’accueil en début de carrière va toucher 543 euros annuels en plus, une secrétaire de mairie avec quinze années d’ancienneté 687 euros, égrène-t-il. Cela va relever le niveau de rémunération des agents de catégorie C en début de carrière. Il y a aujourd’hui 700 000 agents payés au niveau du Smic, il n’y en aura plus aucun. »
Alors que la flambée des prix devrait atteindre les 7 % sur un an d’ici à la fin de l’année, le nouveau ministre n’a pas annoncé l’indexation du point sur l’inflation, faisant craindre aux syndicats que les effets de cette mesure ne disparaissent d’ici quelques mois pour les plus précaires. « À la prochaine augmentation du Smic liée à l’inflation, nous aurons à nouveau les premiers niveaux des grilles qui passeront sous le salaire minimal. Ils devront être relevés et cela accentuera le tassement des grilles qui affaiblit la reconnaissance de l’ancienneté et des qualifications », redoute Céline Verzeletti.
Et l’attractivité des métiers ?
Tout en mettant en avant les hausses individuelles de 1,5 % prévues pour 2022, Stanislas Guerini a aussi déroulé les autres annonces visant à restaurer le pouvoir d’achat des fonctionnaires. Elles sont minimales : la reconduction de la garantie individuelle de pouvoir d’achat (Gipa, versée pour tous les agents dont le traitement indiciaire brut aurait évolué moins vite que l’inflation), l’extension du forfait mobilités durables, une revalorisation de la catégorie B en début de carrière, une revalorisation et une extension de la participation aux frais de restauration de 7 %. Le tout pour un coût de 170 millions d’euros.
« Les mesures présentées aujourd’hui visent à répondre à l’inflation, elles n’épuisent pas le sujet de l’attractivité de la fonction publique », expose le ministre, qui annonce d’autres discussions dans ce cadre. S’il n’a pas présenté de calendrier des négociations, il devrait rencontrer les syndicats après les élections professionnelles de la fonction publique, en décembre. Ceux-ci attendent de pied ferme le coup d’envoi d’un chantier annoncé de longue date sur les rémunérations, les carrières et l’attractivité des métiers.
Quant à une éventuelle clause de revoyure automatique de ce point d’indice, en cas d’explosion continue des prix, le ministre louvoie, malgré les demandes insistantes des centrales rencontrées ce mardi. « Le ministre a été très évasif, on insistera en septembre pour avoir une nouvelle réunion. Et l’une des manières d’insister est de se mobiliser. Nous allons tout faire pour demander que les revalorisations aillent plus loin », assure Benoît Teste. Lui comme son homologue de la CGT assurent que la question salariale des employés du privé comme des agents de la fonction publique sera à l’agenda social à la rentrée.
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L'INSEE le confirme, en 2022, les Français vont encore perdre du pouvoir d’achat
ActuAvec près de 7 % prévus dès septembre, le choc inflationniste est plus fort qu’attendu. Les mesures diffusées par l’exécutif dans la presse pendant les campagnes électorales sont insuffisantes. Le pouvoir d’achat des Français devrait baisser de 1 % cette année et le salaire mensuel de base de 1,4 %.
Clotilde MathieuAprès la Banque de France, l’Institut national des statistiques et des études économiques (Insee) confirme le scénario d’une inflation forte - estimée à 2,3 % - associée à une croissance faible avec un rythme trimestriel compris entre 0,2 et 0,3 %, après un premier trimestre négatif. La France éviterait donc la récession. Pour l’Insee, la faiblesse de l’activité serait liée à deux « chocs exogènes » : la poursuite de la guerre en Ukraine et la situation sanitaire en Chine, qui compte tenu de sa stratégie « zéro Covid » continue d’avoir un « fort impact sur les chaînes de valeur mondiales ». Le scénario de croissance est donc « assez modéré par rapport à un scénario de reprise post-covid, mais correspond peu ou prou à la moyenne de la dernière décennie », analyse le chef du département conjoncture, Julien Pouget. Un scénario assez optimiste, estime Frédéric Boccara. L’économiste communiste pointe notamment la remontée des taux d’intérêt impulsée par la Banque centrale européenne dès juillet pour lutter contre l’inflation qui « pourrait avoir un effet négatif plus important sur la croissance, voire même entraîner une récession ».
Pour l’heure, l’inquiétude porte surtout sur le niveau de l’inflation jugé « préoccupant » qui « appelle à la vigilance ». Selon l’Insee, la hausse de prix se généraliserait et poursuivrait sa montée jusqu’en septembre avant de se stabiliser autour de 7 %. La poussée viendrait « majoritairement de celle des produits hors énergie », et particulièrement des produits alimentaires et manufacturés. Une prévision « entourée d’incertitudes, concernant notamment la dynamique des cours du pétrole, du gaz et des matières premières dans les prochains mois ». Pour Frédéric Boccara, cette hausse des prix est bien plus systémique. Et de lister quatre causes importantes et profondes. D’une part, une « inadéquation entre la poussée de la demande, la réponse aux besoins face à une offre, une production très insuffisante ». Mais aussi le fruit de l’énorme masse de liquidités qui est venue arroser le pays sans production, ce qui a développé « une gigantesque spéculation». Preuve, «les capitalisations boursières, la valeur du capital, ont progressé en France de plus de 60 % par rapport à 2019», souligne-t-il. Troisièmement, poursuit le responsable du PCF, les comportements de marges des entreprises pour maintenir leur taux de profit contribuent à pousser les prix vers le haut. Sans oublier, « la structure de la production qui est très consommatrice en matières premières (lithium, cuivre, hydrocarbures…) ».
Si cette flambée des prix n’épargne personne, elle touche en revanche particulièrement les plus modestes, ceux vivant en zone rurale (+ 1 point), dans les petites villes (+0,4 point) les plus de 75 ans (+0,8 point) ou encore les agriculteurs (+ 1,1 point), liste l’Insee.
Face à cette montée des prix, les mesures gouvernementales ont également montré leurs limites. Selon l’Insee, le bouclier tarifaire et la remise à la pompe auraient permis de contenir l’inflation de 1,5 à 2 points. Autrement dit sans ces mesures, les prix auraient progressé en mai de 7 % contre les 5,2 % observés. Pourtant, estime Frédéric Boccara, « le bouclier tarifaire est une mauvaise solution qui ne permet pas de faire baisser les prix. Dans le sens où ce sont les classes moyennes qui in fine au travers de leurs impôts vont payer les marges de profits des grands groupes. Cela revient à ce que nous alimentions le capital ».
L’Insee a également mesuré l’effet des mesures sur le revenu des ménages qu’Emmanuel Macron avait distillé dans la presse. L’Insee a pris en compte la reconduction et triplement de la prime Pepa, la revalorisation de 3 % du point d’indice dans la fonction publique, de 4 % des retraites et minima sociaux, prime d’activité, suppression de la redevance télé… Ensemble, elle permettrait d’améliorer le revenu disponible brut des ménages d’un point seulement. Ce qui ne permettrait pas de compenser l’effet prix. Ainsi, le revenu des ménages baisserait de 1 % en 2022. D’autant que malgré la multiplication des luttes sur les salaires, le salaire mensuel de base devrait baisser de 1,4 % en 2022.
L’urgence est de les augmenter, bien au-delà du Smic, insiste Frédéric Boccara. Pour cela, « il est nécessaire de conduire en même temps des mesures d’urgences qui touchent la demande tout en réalisant des réformes structurelles qui modifient le comportement des entreprises ». L’économiste propose ainsi de revoir la conditionnalité de l’ensemble des aides aux entreprises (160 milliards d’euros), afin de contraindre les entreprises à conduire une autre politique salariale. Il en va de même pour les formations et les normes de production. « La sélectivité devient la question majeure. Elle doit traverser toute la société, tous les niveaux, de la politique budgétaire à la politique monétaire ».
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La Coordination CGT du Quai Roosevelt, une mobilisation inédite
ActuDans le sillage de CapGemini, 22 syndicats CGT des Hauts-de-Seine ont décidé de se coordonner pour porter des revendications communes, dans cette zone où les sièges de grandes entreprises sont nombreux.
Pierric Marissal22 syndicats CGT des Hauts-de-Seine se sont regroupés ce jeudi pour une première marche de la coordination des entreprises du Quai Roosevelt. « Ce quartier d’Issy les Moulineaux est en train de dépasser le quartier de la Défense en importance, explique Élisabeth Ornago, la secrétaire générale de l’union départementale CGT du 92. Il compte plus d’un million de salariés dont près de 700 000 cadres, ingénieurs et techniciens. Et 40 % des sièges du CAC40 ! ». L’idée est partie de la CGT CapGemini, le mastodonte des sociétés de services informatique en France, dont le siège est situé sur le dit quai Roosevelt. Avec l’Union Départementale, ils ont contacté les syndicats des groupes voisins (Thalès, Orange, Dassault, Safran, France TV, TF1, Orpea…) pour porter des revendications en commun. Et la première, celle qui met tout le monde d’accord, ce sont les rémunérations.
« Cette coordination est tout simplement inédite, se réjouit Sophie Binet, secrétaire générale de l’Ugict CGT (Ingénieurs, cadres et techniciens) venue soutenir ce mouvement. C’est le symbole même de la crise du travail qualifié en France. On est là 6e puissance économique mondiale et on n’arrive pas à recruter des médecins ni des ingénieurs » déplore-t-elle. La syndicaliste souligne que les cadres et les ingénieurs ne profitent globalement jamais d’augmentations collectives : tout est individualisé, au mérite.
Les quatre syndicats (CGT, CFDT, Unsa et FO) qui avaient appelé au débrayage devant CapGemini ce jeudi viennent confirmer ses affirmations. « Notre entreprise a réalisé 240 millions d’euros de bénéfices, rien qu’en France en 2021, et n’en redistribue à ses 30 000 salariés Français que 3 millions, s’insurge Laurence Mequecin déléguée syndicale CGT CapGemini. Concrètement, seuls les travailleurs qui n’ont rien touché pendant 3 ans ont pu avoir une augmentation de salaire annuel de 1 000 euros, un rattrapage ». Clairement, le compte n’y est pas, et les salariés de CapGemini se mobilisent sous forme de grève perlée ou de débrayage, un jeudi sur 2, depuis avril dernier.
Mais ce 23 juin, ils ne sont pas seuls. La CGT Orange est venue, des Tui sont là aussi, et les drapeaux Ugict sont nombreux. Dans la foule, un groupe de femmes portant la chasuble CGT santé peut étonner. Elles travaillent notamment dans les Ehpad privés du département – Orpéa y a son siège. « Il y a 120 Ehpad privés dans les Hauts-de-Seine, c’est là où les tarifs d’hébergement sont le plus élevés de France, et où il y a le plus fort taux d’emplois précaires, explique Malika Belarbi, secrétaire Santé à l’union départementale CGT. Nous avons rejoint la coordination, parce que chez nous aussi tout cet argent va aux actionnaires et jamais aux salariés, » pointe-t-elle. Quant aux questions de surcharge de travail, que connaissent bien les cadres, elles peuvent en parler aussi.
La coordination entend se mobiliser contre la réforme des retraites prévue, mais aussi autour de problématiques spécifiques des grands sièges d’entreprises. À commencer par le « Flex Office ». « Cette pratique nie l’individu, toute confidentialité dans l’espace de travail. Le matin on ne sait même plus si on va retrouver son collectif, explique Sophie Binet. La seule motivation, c’est de faire des économies sur l’immobilier. » Laurence Mequecin le confirme : « Chez CapGemini, la stratégie de Flex Office a servi à passer de 10 mètres carrés par salariés à 4 mètres carrés ! »
Les raisons de se mobiliser ne manquent donc pas. Réussir à mettre, en nombre, des cadres et ingénieurs en grève et dans la rue, ce n’est toutefois pas évident. Ils n’en ont clairement pas l’habitude. Alors à l’Ugict on réfléchit à des nouvelles formes de mobilisation. Les assemblées générales hybrides, à la fois sur site et en visioconférence, sont de plus en plus utilisées. La dernière du genre a réuni près de 700 salariés chez CapGemini, un beau succès. Les ingénieurs CGT du groupe en discutent. « On pense à une forme de grève du zèle : ne faire que ce qui est directement prescrit, et je peux vous dire que si on fait ça l’entreprise ne tourne plus, » pointe l’un d’eux. Les réflexions sont en cours et ça ne manque pas d’idées.
Après les prises de paroles de l’intersyndicale sur les salaires, la coordination CGT a quitté le siège de CapGemini pour entamer sa marche. Un parcours de manifestation inédit lui aussi, le long de la Seine, qui passe devant les sièges d’Orange et de Microsoft France, dans l’ombre des buildings d’Accor, de Safran, de Bouygues Immobilier… Jusqu’à l’esplanade de France Télévisions. La coordination avait tenu à venir apporter son soutien aux salariés de l’audiovisuel public, légitimement très inquiets par la fin de la redevance.
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Grève chez TotalEnergies, profiteur de crise dans le collimateur de ses salariés
ActuAlors que les bénéfices du groupe pulvérisent tous les records, portés par la flambée des prix de l’énergie, la CGT appelle l’ensemble de ses salariés à une grève inédite ce vendredi.
Cyprien BogandaDepuis dix ans, c’est presque devenu une loi physique, aussi intangible que celle de l’eau qui bout à 100 degrés au niveau de la mer : chez TotalEnergies, les dividendes ne baissent jamais. Quelle que soit la conjoncture économique, que les bénéfices s’envolent ou qu’ils flanchent, le géant tricolore garantit à ses actionnaires une fidélité sans faille. « En 2020, lorsque le groupe n’a engrangé “que” 4 milliards de dollars de résultat net, c’était la panique à bord, raille Thierry Defresne, de la CGT. Mais comme ils avaient 7 milliards de dividendes à verser malgré tout, nos dirigeants ont simplement décidé d’emprunter auprès des banques. Résultat, le taux d’endettement du groupe est passé de 16 % à 19 %… »
En ce moment, les pétroliers ont toutes les raisons de se frotter les mains. Dopé par la guerre en Ukraine, le cours du brent (brut de la mer du Nord) a tutoyé les 120 dollars le baril, tandis que le prix du carburant à la pompe vole de record en record : le litre de gazole atteignait 2,15 euros ce jeudi dans les stations-service françaises, selon le site Carbu.com. Alors que l’immense majorité des automobilistes tire la langue, les actionnaires de Total voient la vie en rose : le groupe a engrangé 4,9 milliards de dollars de bénéfices au premier trimestre 2021 et devrait annoncer des résultats semestriels canon en juillet prochain.
Une mobilisation inédite dans le groupe
C’est dans ce contexte de douce euphorie que la CGT appelle, pour la première fois, l’ensemble des 35 000 salariés français dépendant de TotalEnergies (groupe et filiales) à débrayer, ce vendredi. En cause, la faiblesse des rémunérations, notamment pour les travailleurs les moins qualifiés de certaines filiales, qui voient leur direction profiter à plein de l’inflation, alors qu’ils peinent à remplir le réservoir de leur voiture.
Khaoine Rahou, représentant du personnel et élu CGT au CSE d’Argedis (stations-service, 3 200 salariés), est dans cette situation. Depuis vingt ans, il travaille dans une station essence de cette filiale, sur l’autoroute A13, pour une paye royale de 1 300 euros net. « En ce moment, je dois payer 120 euros pour un plein d’essence, qui ne me dure qu’une semaine et demie, peste-t-il. J’habite à Paris, à 50 kilomètres de mon lieu de travail. On m’a proposé plusieurs fois de bosser dans une station de la capitale, mais c’est une très mauvaise idée : sur Paris, les stations peuvent fermer du jour au lendemain et vous vous retrouvez à la rue. Les points de vente sit ués sur les autoroutes ont une durée de vie beaucoup plus longue… »
Malgré tout, Khaoine estime qu’il n’est pas le plus mal loti des salariés de sa station-service : « Nous ne sommes que deux avec ma femme, sans bouche à nourrir. Mais je connais un agent d’entretien avec trois enfants, payé 1 200 euros par mois, obligé d’aller aux Restos du cœur… Les gens ont peur de parler, mais ces situations existent. »
« 80 % des employés d’Argedis sont éligibles à la prime d’activité (accordée aux plus bas revenus – NDLR), fulmine Djamila Mehidi, déléguée syndicale centrale CGT. Nous sommes les salariés du groupe les plus mal payés. La direction nous oppose que la situation est similaire chez nos concurrents… En tant que salariés de cette filiale, nous ne pouvons pas bénéficier du socle social commun pratiqué dans le groupe, et notamment l’intéressement. »
Jusqu’à présent, précise la syndicaliste, la grille des salaires d’Argedis démarrait néanmoins au-dessus des minima de branche, mais la récente hausse du Smic a entraîné un tassement des rémunérations. Ce vendredi, les salariés en grève réclament des hausses qui permettent au moins de couvrir l’inflation.
Les augmentations de salaires oscillent entre 1,1 % et 1,7 %
Depuis des années, le groupe tente d’acheter la paix sociale à coups de primes généreuses et d’intéressement (avantageux pour les employeurs, car exonéré de cotisations sociales), mais se révèle plus pingre quant aux hausses de salaires. Depuis 2015, les augmentations générales pour les ouvriers et employés de Total oscillent entre 1,1 % et 1,7 % par an, malgré la croissance quasi continue des bénéfices. « Rendez-nous Christophe de Margerie ! », se marre un syndicaliste du groupe sous couvert d’anonymat.
L’ancien PDG, disparu en 2014, pratiquait selon lui une politique salariale un peu plus équilibrée : « Depuis l’arrivée de Patrick Pouyanné à la tête du groupe, en 2015, l’heure est à la réduction des coûts. Tous les avantages, comme la prime d’ancienneté, ont été intégrés aux augmentations générales pour gonfler l’enveloppe. » Ce qui n’empêche pas le groupe de se montrer beaucoup plus généreux à l’endroit de son dirigeant, dont la rémunération a flambé de 52 % en 2021, à 5,9 millions d’euros. De quoi faire de nombreux pleins d’essence…
Le dernier accord salarial, signé en janvier 2022, prévoit 2,35 % d’augmentation générale, ce qui ne permet pas de couvrir l’inflation. Pourtant, le contexte géopolitique actuel pourrait inciter la direction à desserrer les cordons de la bourse. En ce moment, les pétroliers gagnent sur tous les tableaux : sur l’amont, grâce à la flambée du cours du brent provoquée par l’invasion de l’Ukraine ; mais également sur l’aval (distribution), grâce à l’explosion des marges de raffinage, c’est-à-dire la différence entre le coût du pétrole brut acheté par les raffineries et celui du produit qu’elles vendent une fois raffiné. Ces marges, traditionnellement faibles, ont explosé au cours des derniers mois, à la suite notamment des sanctions votées par les États-Unis et l’Union européenne à l’encontre des raffineries russes, qui ont réduit les capacités de raffinage sur le continent.
Par ailleurs, les groupes pétroliers n’ont eu de cesse de fermer des raffineries en Europe depuis dix ans. Conséquence logique : lorsque l’offre ne peut pas suivre la demande, les prix grimpent ! Et ce sont les consommateurs qui trinquent… À titre d’exemple, le raffinage a rapporté 1,1 milliard de dollars à Total au premier trimestre 2022, soit 4,6 fois plus que l’an passé sur la même période.
Un peu partout dans le monde, la pression politique grimpe pour que les géants du pétrole participent à l’effort général. Aux États-Unis, le président Joe Biden a récemment fustigé la voracité d’Exxon, qui a « gagné plus d’argent que Dieu ce trimestre ». En Italie ou en Grande-Bretagne, les gouvernements ont annoncé la création de prélèvements exceptionnels sur les profits des compagnies énergétiques.
Taxer les superprofits et les investir dans la transition écologique
En France, deux canaux pourraient être utilisés : une taxe exceptionnelle sur les bénéfices de Total et le blocage temporaire des prix du carburant. Portés notamment par la Nupes lors de la campagne des législatives, ces deux outils semblent tout à fait crédibles aux yeux de Thomas Porcher, économiste spécialiste des hydrocarbures : « Il faut taxer les superprofits des compagnies pétrolières. Cela s’est déjà fait, notamment dans les années 1970 aux États-Unis, où l’on parlait alors de profits “imprévus”. L’argument des multinationales, qui s’y opposent en mettant en avant la nécessité d’investir dans les renouvelables, n’est pas recevable. Après 2003 et l’explosion des prix du pétrole, elles ont réinjecté une grosse partie de l eurs bénéfices dans la poursuite de l’exploration et production des énergies fossiles (pétrole de schiste, notamment). Il faut donc taxer leurs profits “imprévus”, et se servir du produit pour investir dans la transition énergétique. »
Quant au blocage temporaire des prix (six mois), il est permis par l’article 410-2 du Code de commerce en cas de circonstances exceptionnelles. « En pratique, poursuit l’économiste, il faudra réunir tous les acteurs de la filière française (production et distribution) : les compagnies pétrolières, qui engrangent des profits colossaux ; les grandes surfaces, qui se servent de l’essence comme d’un produit d’appel et qui ont les moyens financiers de faire face à un blocage de prix ; et enfin, les distributeurs indépendants, qui représentent une faible part du marché. Il faudra fixer un prix qui garantisse la survie des indépendants, en sachant que chacun devra rogner sur ses marges… »
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Économie. La voiture devient un produit de luxe
ActuLes constructeurs mettent en cause la crise sanitaire, les pénuries et la guerre en Ukraine pour expliquer l’envolée des prix de leurs modèles. Mais, derrière cette hausse, se cache une stratégie d’inflation en bande organisée, pour tirer profit des derniers acheteurs.
Stéphane GuérardLa voiture individuelle, un signe extérieur de richesse ? Si certaines marques de luxe s’en sont fait une spécialité depuis des lustres, les modèles de monsieur et madame Tout-le-monde sont en passe de devenir à leur tour des produits de luxe tant leurs prix d’achat sont devenus inabordables. Il faut en effet débourser en moyenne 26 000 euros pour faire l’acquisition d’un quatre-roues neuf. Soit 35 % de plus qu’il y a dix ans, selon les relevés de « l’Argus ».
Ce renchérissement s’est singulièrement accéléré ces trois dernières années, puisque les véhicules neufs se vendent 15 % plus cher qu’en 2019. Toutes les gammes sont touchées, à en croire les derniers relevés d’Emil Frey, premier réseau de concessions dans l’Hexagone. Chez BMW, la Série 1 a vu son prix augmenter de 1 750 euros depuis octobre 2021. Chez Stellantis, la Peugeot 208 à essence s’est renchérie de 2 670 euros en deux ans. Dans la catégorie SUV, le 3008 a pris 250 euros en sept mois (32 600 euros). Et si Tesla est le champion toutes catégories de l’envolée des tarifs (plus 6 000 euros pour son modèle 3 à près de 50 000 euros), même Dacia, marque low cost de Renault, connaît cette valse des étiquettes. Il faut compter 800 euros de plus qu’en octobre 2021 pour s’offrir une Sandero neuve (10 790 euros).
Trop de reprise
Dans un contexte d’inflation à plus de 5 % sur 2022, Mobilians, autre réseau de concessionnaires, observe « une décorrélation nette entre l’évolution du pouvoir d’achat des ménages et l’évolution des prix catalogue ». Si bien que l’âge médian d’un particulier acquéreur d’un modèle neuf atteint désormais le seuil de la soixantaine.
Pour expliquer cette envolée, les constructeurs mettent tout sur le dos de la crise sanitaire et de ses répercussions en cascade. Selon un cercle vicieux désormais bien connu : la désorganisation des chaînes d’approvisionnement due aux confinements et aux arrêts de production (près de trois quarts des composants électroniques proviennent d’Asie) a enclenché une pénurie de matières premières, dont les effets ont été aggravés d’abord par la reprise tonitruante de la consommation en Chine, Europe et Amérique du Nord, fin 2020, puis par la guerre en Ukraine, tout cela provoquant un renchérissement des coûts de production, et par suite, des prix de vente. À cela s’ajoute l’électrification des transports à marche forcée en Union européenne, qui crée elle-même des tensions sur certaines matières premières et matériaux nécessaires à la filière. Les grands patrons des constructeurs se relaient pour demander toujours plus d’aides publiques afin de soutenir un secteur en crise.
L’est-il vraiment ? Au vu des profits affichés pour 2022, on peut en douter. Voilà une petite dizaine d’années que le secteur a changé de modèle. Schématiquement, à la stratégie d’inonder le marché de voitures produites à bas coût pour compenser le faible taux de marge par véhicule, modèle dont Carlos Ghosn était le parangon, a succédé la politique du modèle à haute marge d’abord, avec pluie d’options et d’outils numériques embarqués, afin de compenser la diminution des ventes par le chiffre d’affaires réalisé par chacune de ces voitures high-tech vendues. Si Elon Musk a ouvert la voie avec Tesla, en conjuguant numérique et électrique, Carlos Tavares a pris la roue et excelle. Sous sa houlette, Stellantis a dégagé 13,4 milliards d’euros de bénéfices en 2021, alors que le nouveau groupe né de la fusion de PSA et Fiat a produit 1,7 million de véhicules de moins que prévu dans le même temps.
Un marché tiré par la demande
Comble de l’ironie, les pénuries sont en passe de démultiplier cette stratégie commerciale qui vise à vider toujours plus le porte-monnaie de l’acheteur. « Nous sommes passés d’un marché poussé par l’offre à un marché tiré par la demande, sans remise, avec un “pricing power” (la faculté d’une marque à augmenter ses prix – NDLR) élevé », se réjouissait récemment Carlos Tavares, heureux de voir les marques de Stellantis aux États-Unis atteindre le prix moyen de vente le plus élevé du marché : aux alentours de 44 000 euros. Depuis la chute de Ghosn et l’arrivée du duo Jean-Dominique Senard-Lucas De Meo, Renault s’y est mis aussi, générant 800 millions de bénéfices en 2021. Depuis, si la marque au losange a vu ses ventes mondiales s’effondrer de 17,1 % entre les premiers trimestres 2021 et 2022, son chiffre d’affaires a limité les dégâts à -2,7 % sur un an, grâce en partie à une hausse des prix de tous ses modèles.
Reste à savoir si les (derniers) acheteurs de voitures pourront suivre encore longtemps cette inflation organisée. Là encore, scrutons Carlos Tavares. Ce dernier imagine que, d’ici à 2030, Stellantis sera porté par ses véhicules électriques (52 % des ventes, contre 26 % pour les hybrides et thermiques), mais aussi par ses activités logiciels (7 %, 20 milliards d’euros en 2030) et par ses nouveaux services de mobilité au sens très large (6 %).
En chiffres
+13% Le tarissement de l'offre fait s'envoler les pris du marché de l’occasion entre fin 2019 et mars 2022.-10% C'est le recul des ventes de voitures neuves en France sur un an. 16.62 % sur les cinq premier mois de 2022.+738% Le cours du lithium essentiel aux batteries de voiture, a explosé de janvier 2021 à mars 2022.3.3 milliards d'euros C'est, pur 2021, ce que Stellantis a versé à ses actionnaires. Les dividendes sont compris dans le prix des voitures.
Le leasing, l’autre vache à lait des constructeurs. L’électrification des voitures va de pair avec le leasing, cette location avec option d’achat ou changement de modèle. Les constructeurs en sont persuadés, du fait du coût conséquent d’entretien et de changement des batteries, mais aussi de l’entrée en vigueur des zones à faible émission (ZFE) qui vont pousser les véhicules thermiques et hybrides non rechargeables hors des centres-villes (dès 2024 pour Paris). Les formules de location longue durée représentent déjà 54 % des nouvelles immatriculations chez les particuliers. Les marques en sont d’autant plus fans que 84 % des acheteurs en location restent fidèles en cas de changement de véhicule. Mais les banques sont aussi sur le coup. La Société générale domine le secteur avec une flotte combinée de 3,5 millions de véhicules. Déjà présente, BNP lance son service à destination des faibles revenus en ZFE et Crédit agricole s’associe à Stellantis. Est-ce pour ne pas perturber leurs affaires que le gouvernement vient d’annoncer un rétrécissement de son projet de location d’une voiture électrique pour 100 euros par mois ?
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Le burger en France ? En 1972, même McDo n’y croyait pas...
Il était une foisLes États-Unis n’imaginaient pas pouvoir ramener leur ketchup comme ça au royaume de la poule au pot. C’est d’ailleurs un Frenchy qui sera à l’origine de l’implantation du premier « McDo » dans l’Hexagone, le 30 juin 1972. Et depuis 50 ans, c’est le rush chez l’ogre de la malbouffe. La « patrie » de la gastronomie reste la grande dauphine du fast-food, la meilleure recette de McDonald’s à l’étranger.
Selon l’histoire officielle de McDonald’s, la chaîne a créé son premier restaurant en France en 1979. En réalité, c’est le 30 juin 1972, à Créteil, en proche banlieue parisienne, que le premier « McDo » français ouvrit ses portes à l’initiative de Raymond Dayan, un homme d’affaires français établi aux États-Unis qui avait signé un contrat de franchise avec la firme américaine. Celle-ci ne croyant guère au succès du hamburger au pays de la gastronomie, le contrat autorisait le Français à créer jusqu’à 150 restaurants sur trente ans contre une redevance de 1,5 % du chiffre d’affaires au lieu des 10 % habituels.
Devant son succès – à la fin de la décennie, Dayan était à la tête de 14 établissements qui vendaient presque deux fois plus que dans n’importe quel pays –, McDonald’s lui proposa de lui racheter ses restaurants. Le Français ayant refusé, la société américaine lui fit un procès pour non-respect des normes de fabrication et d’hygiène, qu’elle gagna en 1982 au terme d’une longue bataille judiciaire. Dayan conserva ses restaurants, mais dut les rebaptiser O’Kitch et finit par les vendre à Quick en 1986. Sans même attendre la fin de la procédure, McDonald’s ouvrit un restaurant à Strasbourg, en 1979.
De 15 restaurants en 1983 à 103 en 1990
Le McDo de Créteil n’était pas le premier fast-food français. S’inspirant de l’exemple américain, Jacques Borel avait créé, à Paris, en 1962, un restaurant à l’enseigne Wimpy où l’on pouvait manger rapidement, dans un décor décontracté et en musique (il y avait des juke-box !), un pain rond, chaud, garni de viande de bœuf, accompagné de frites, servi sur des tables où le client trouvait ketchup et moutarde. La formule connut rapidement le succès : en 1969, Borel possédait une vingtaine de restaurants qu’il vendit, en désaccord avec la maison mère britannique.
Les années 1970 virent naître plusieurs chaînes françaises de restauration rapide aux noms à consonance américaine : Dino Croc, Magic Burger, Chicken Shop, Kiss Burger, Free Time, Manhattan Burger, etc. D’Amérique, elles avaient tout importé : le concept, le produit, les méthodes de fabrication et de vente, et jusqu’à la manière de manger.
McDonald’s mobilisa des moyens importants afin de s’imposer rapidement sur le marché français, où il passa de 15 restaurants en 1983 à 103 en 1990. Cependant, les chaînes françaises conservaient une position dominante avec 618 restaurants sur 777, en 1989.
Au départ était un stand de hot dogs
Lorsqu’elle s’est installée en France, la firme américaine avait déjà plus de trois décennies d’existence. Après avoir repris en 1937 le stand de hot dogs que leur père avait créé à Arcadia (Californie), les deux frères McDonald ont ouvert, en 1940, à San Bernardino, un restaurant de hamburgers doté d’un drive capable d’accueillir 120 voitures.
En 1949, forts de leur succès, ils en ont repensé toute l’organisation afin de rendre le service plus rapide : nouvelle cuisine, menu réduit à 10 articles, commande directe au comptoir, standardisation des hamburgers préparés et emballés à l’avance, etc. Le succès de la nouvelle formule fut immédiat.
Impressionné par l’incroyable rentabilité de l’entreprise des frères McDonald, Ray Kroc, qui dirigeait une petite société de vente de machines de milk-shakes, les rencontra en 1954 et sut les convaincre de lui confier le développement de leur franchise. En 1961, les deux frères lui cédèrent leur entreprise, qui comptait alors 228 restaurants, pour 2,7 millions de dollars et 1 % de royalties sur les bénéfices.
Pour en accélérer la croissance, Kroc réduisit ses coûts en standardisant le produit et en employant des étudiants. Le système de la franchise lui permit de se développer rapidement sur le marché américain et, à partir de 1967, dans le monde.
Cap sur l'Europe
La conquête de l’Europe commença en 1971 par l’implantation de restaurants en RFA et aux Pays-Bas, bientôt suivis par la France en 1972, la Suède en 1973 et le Royaume-Uni en 1974. L’expansion se poursuivit sur tous les continents, y compris dans les pays socialistes (Moscou en 1990, Chine en 2010).
Aujourd’hui, McDonald’s possède 37 855 restaurants, dont 38 % hors des États-Unis. C’est le résultat du déploiement d’une formule appliquée partout à l’identique : cuisine ouverte au public, combinaison de travail taylorisé et d’informatisation, centralisation des achats, produits standardisés bon marché, drive, publicité agressive, marketing visant la clientèle des familles.
Décembre 1931, ouverture du premier Prisunic : il était une fois nos années chicsEn France, le développement de la chaîne s’est accéléré au cours des années 1990 – de 103 restaurants en 1990 à 709 en 2000 –, l’expansion se poursuivant au cours des décennies suivantes sur un rythme plus lent, pour atteindre le chiffre de 1 501 en 2022, notre pays représentant son second marché après les États-Unis. McDonald’s, qui a essaimé à partir de Paris et des grandes villes, est aujourd’hui présent sur tout le territoire, y compris dans de petites bourgades qui ne dépassent guère les 2 000 habitants.
La jeunesse a joué un rôle crucial dans l’essor du fast-food
Tous les observateurs étaient pourtant convaincus que la restauration rapide, synonyme de mauvaise nourriture pour les Français, n’avait pas d’avenir en France et y resterait marginale. L’improbable succès de McDo s’explique par l’émergence d’un environnement favorable : le développement de la restauration hors domicile lié à l’accroissement de la distance entre le domicile et le travail et à la multiplication d’entreprises dépourvues de cantines ; le relâchement des liens familiaux qui a suscité de nouvelles manières de manger et de nouvelles formes de sociabilité ; liée à l’arrivée massive des baby-boomers, l’importance nouvelle du marché constitué par la jeunesse ; et, enfin, répandue dans toute la société, la fascination pour tout ce qui venait d’Amérique.
En 1989, les moins de 25 ans représentaient 57 % de la clientèle de McDo.
La jeunesse a joué un rôle crucial dans l’essor du fast-food. En 1989, les moins de 25 ans représentaient 57 % de la clientèle de McDo. Si l’enseigne séduisait tout particulièrement les jeunes, ce n’est pas seulement parce qu’elle pratiquait des prix modiques, mais aussi parce qu’elle incarnait un style décontracté, informel, « cool », qui était associé à l’image de l’Amérique, et entrait en consonance avec la culture jeune.
Cependant, le rôle de la jeunesse va bien au-delà de la phase de démarrage. Aujourd’hui encore, les 18-35 ans sont plus nombreux à fréquenter McDonald’s – 46 % y achètent un repas au moins une fois par mois (11 % ne le font jamais) – que les autres générations : 30 % pour les 35-49 ans (19 %), 13 % pour les 50-64 (38 %) et 4 % chez les plus de 65 ans (68 %).
Ces écarts s’expliquent par le fait que les générations les plus jeunes ont été particulièrement soumises à l’influence de la culture de masse américaine à travers la mode, la musique, le cinéma et les séries télévisées, quand les plus âgées se sont construites à partir d’autres références culturelles.
Composante essentielle du système McDonald’s, la gestion de la main-d’œuvre se distingue par le recours systématique au temps partiel imposé, l’emploi massif d’étudiants (60 % des effectifs) et l’hostilité aux syndicats. Les conditions de travail sont particulièrement éprouvantes : taylorisation des tâches, polyvalence, station debout permanente, horaires décalés, travail en sous-effectif, planning changé à la dernière minute, etc.
Cependant, on constate chez une partie des salariés une forme d’adhésion à l’entreprise qui passe par l’intériorisation des contraintes et la recherche de reconnaissance, ce qui les conduit à accepter d’en faire « toujours plus ».
Le droit social des petites entreprises
Alors que la société McDonald’s France emploie plus de 73 000 salariés, le système des franchises lui permet d’échapper aux obligations sociales qui s’imposeraient si elle était traitée comme une entité unique. La plupart des restaurants franchisés employant moins de 50 salariés, c’est le droit social des petites entreprises qui s’applique, de sorte que, d’un côté, le personnel est privé de nombreux avantages matériels (majoration pour le travail de nuit et du dimanche, 13e mois, participation aux bénéfices, etc.) et, de l’autre, les instances représentatives du personnel obligatoires au-delà de 50 salariés (délégués syndicaux, comité d’entreprise, comité d’hygiène et de sécurité) sont le plus souvent absentes.
Cette situation explique que, ces dernières années, les salariés des McDo de Paris, Marseille, Roanne, Ussel ou Saint-Gaudens se soient mis en grève pour obtenir de meilleures conditions de travail et de rémunération.
Fraude fiscale de McDonald's : à l'origine de l'amende d'1,25 milliard d'euros, il y a l'action d'un syndicatMcDonald’s fait l’objet de nombreuses critiques : pour ses contempteurs, il est le symbole du néolibéralisme (1), favorise la malbouffe et l’obésité, pratique l’optimisation fiscale, contourne le droit social (2), ne trie pas ses déchets (3) et, surtout, comme le soutient Paul Ariès dans « les Fils de McDo » (voir « En savoir plus »), propose une offre uniforme qui sape les cultures culinaires nationales.
La francisation a des limites
En réalité, partout dans le monde, McDo s’efforce de diversifier son offre pour répondre aux attentes de la clientèle et se différencier des concurrents : en Inde, la chaîne propose des hamburgers sans viande de bœuf, au Japon des steaks de soja, en Nouvelle-Zélande des Kiwiburger, en Italie des snacks au parmesan, et des nachos en Espagne.
En France, elle a introduit des salades et des yaourts en 2004, du bio en 2010, les McBaguette en 2012, des plats végétariens en 2017, etc. Aujourd’hui, on trouve aussi au menu des croque-monsieur, des galettes de blé garnies de poulet, des macarons et des cannelés. Qui plus est, 55 % de la viande et 100 % des pommes de terre sont d’origine française.
Néanmoins, la francisation a des limites étroites : la viande est trop cuite, le pain contient du sucre et de l’huile de colza, des ingrédients sont ajoutés aux frites pour leur donner le goût McDo, et on ne sert ni vin ni bière.
En transformant les modes de fabrication et de commercialisation, la façon de manger, la logique des repas, le rapport à l’alimentation et jusqu’au goût, McDo a contribué à élargir et approfondir l’américanisation de la société française, qui ne s’est pas arrêtée avec les Trente Glorieuses mais, au contraire, a continué à progresser par vagues et, avec Eurodisney, Netflix et les plateformes numériques, s’est encore intensifiée.
En ligne sur www. france.attac.orgwww.zerowastefrance.orgEN SAVOIR PLUS
- « Gastronomie française à la sauce américaine », de R. Fantasia, Seuil, 2021.
- « Génération McDo : le rapport des 18-35 ans à McDonald’s », de J. Fourquet, Ifop, janvier 2022. En ligne sur : www.ifop.com
- « Dictionnaire des cultures alimentaires », J.-P. Poulain (dir.), PUF, 2018.
- « Du ketchup dans les veines. Pratiques managériales et illusions. Le cas McDonald’s », de H. Weber, Érès, 2011.
- « Les Fils de McDo. La McDonalisation du monde », de P. Ariès, l’Harmattan, 1997.
Il était une fois... une autre histoire !
Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Et le long et féroce « mai » 68 japonais ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60 ans, on visitait Orly le dimanche comme on allait à une attraction touristique ?
Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine vous raconte l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.
Tous les articles sont écrits par un spécialiste du sujet, souvent un historien, offrant ainsi des sujets où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique.
A retrouver dans cette page ou, pour profiter pleinement de la riche iconographie qui les accompagne, dans le magazine papier ou en version numérique.
McDonald’sIl était une foisrestauration rapideConsommation L'Humanité
30 juin 2012, le jour où le Minitel n'a plus répondu
Il était une foisEntré dans les foyers français en 1982, il y a quarante ans, il n’a été débranché que le 30 juin 2012. Accusée d’avoir fait rater le tournant Internet à l’Hexagone, cette « petite boîte beige », qui a connu un succès unique au monde, était le fruit d’une politique d’État volontariste. La « révolution » Web finira par reléguer ce précurseur de la télématique grand public au rayon des technologies obsolètes.
Par Benjamin Thierry, maître de conférences en histoire contemporaine à Sorbonne Université
Dix ans après sa disparition, le 30 juin 2012, le Minitel est devenu l’aïeul oublié de notre « hyperprésent » numérique et une curiosité dont l’évocation est bien souvent synonyme de ringardise pour les plus jeunes ou les moins au fait de l’histoire des techniques. On a aujourd’hui oublié qu’il a incarné une certaine idée de la modernité technologique d’une France qui n’avait pas l’intention de baisser les bras face aux puissances encore balbutiantes du numérique outre-Atlantique.
En 2012, après une lente agonie commencée au début des années 2000, il a été débranché et avec lui s’est éteinte une partie de « l’enfance numérique » du pays. La technologie qui avait vu naître Ulla, Ravel (l’ancêtre de Parcoursup), et révélé le visage de François Mitterrand après sa victoire à l’élection présidentielle en 1981 n’était plus. Avec son réseau, disparaissait en même temps l’étrange petite boîte beige chantée par Polnareff dans « Goodbye Marylou » : le Minitel est alors entré dans la grande famille des bizarreries technologiques désormais obsolètes.
Une innovation enviée par le monde entier
Quarante ans seulement après son irruption dans les foyers, le Minitel relève maintenant de l’histoire. Si tout cela ne semble pas si ancien, l’étrangeté que nous ressentons à l’évocation de la période qui va des années 1970, moment de conception du projet français de télématique (fusion des termes « télécommunications » et « informatique »), jusqu’à son apogée au début des années 2000 nous montre combien le contexte technologique a changé et que, en histoire, c’est moins la durée que les discontinuités qui séparent le présent du passé.
Aujourd’hui, sur les réseaux sociaux ou dans les conversations, le Minitel est souvent associé au retard technologique de la France et l’on se gausse de celui qui a fait « rater Internet » à l’Hexagone. Certains en ont même fait des romans. La réalité est pourtant plus complexe.
Le Minitel a constitué une innovation franco-française, que « le monde entier nous a enviée sans jamais nous l’acheter », née de la puissance d’un État ingénieur au même titre que le Concorde, le TGV ou Ariane. Ce n’est plus du tout dans l’air du temps, car la télématique relevait d’une politique industrielle ambitieuse et d’une volonté politique de mettre l’innovation au service du plus grand nombre dans le cadre d’un service public dont les Postes et Télécommunications constituaient l’un des bras armés.
À la fin des années 1970, on a du mal à s’en souvenir, la France est profondément changée par l’effort gigantesque qu’a réalisé son administration des Postes et Télécommunications pour multiplier les lignes téléphoniques dans le pays. En 1971 encore, la France manque de téléphones et est dans la situation du Danemark en 1930 ou de la Suède en 1935, ce qui n’est pas glorieux et constitue une récrimination récurrente des Français, dont on dit qu’une moitié attend son téléphone et l’autre la tonalité tant celui-ci fonctionne mal.
La question de la rentabilisation des infrastructures
Le rattrapage téléphonique est lancé et le septennat de Valéry Giscard d’Estaing sera le moment où les effets commenceront à se faire sentir : en 1975, 7 millions de lignes sont installées dans le pays, contre seulement 4 millions en 1970. Non seulement on amène le téléphone dans les foyers et les entreprises, mais on automatise également le réseau, qui passe à l’électronique avec de nouveaux centraux. Les investissements sont colossaux et la question de la rentabilisation de telles infrastructures se pose alors que les appels vocaux ne sont pas suffisants. Au même moment, les laboratoires français travaillent, comme leurs homologues étrangers, à améliorer la mise en réseau des ordinateurs permettant l’accès à des services qui seraient, évidemment, une source non négligeable de revenus. Aux États-Unis, les chercheurs en informatique ont accouché à la fin des années 1960 d’Arpanet, ancêtre direct d’Internet, à la différence de la télématique. On y échange des messages et de la documentation technique entre laboratoires et universitaires.
En France, du fait de la puissance des télécommunications, on pense le réseau et ses technologies très différemment. La culture technique héritée du téléphone oriente les choix vers la réalisation d’un réseau sécurisé, centralisé et piloté par l’administration. Un réseau où il sera également possible de facturer l’utilisation qui en est faite, à la différence d’Arpanet créé par et pour des chercheurs en informatique, que ces considérations bassement matérielles n’intéressent pas alors.
Des services utilisables par Monsieur et Madame Tout-le-Monde
Deux philosophies opposées, deux histoires techniques orientées par des trajectoires et des groupes d’acteurs qui expliquent la différence fondamentale entre le futur Internet, souple et ouvert, et la télématique, centralisée, fiable et pilotée par une administration centenaire qui souhaite déployer des services utilisables par Monsieur et Madame Tout-le-Monde et pas uniquement quelques scientifiques triés sur le volet.
C’est cette vision qui est choisie à la toute fin des années 1970 par la direction générale des télécommunications et le gouvernement de Valéry Giscard d’Estaing stimulé par la lecture du rapport de Simon Nora et Alain Minc, publié en 1978. Intitulé « L’informatisation de la société », ce best-seller anticipe les bénéfices, pour la modernisation de la France, de la mise en place d’un réseau de données accessible aux entreprises, aux administrations et au grand public.
En 1978, il est donc décidé de tester ces étranges terminaux pourvus d’un clavier et d’un écran que l’on raccorde à la prise du téléphone pour accéder à l’annuaire dit « électronique », au catalogue informatisé de La Redoute ou aux horaires de la SNCF qui se sont associés au projet. En Bretagne et autour de Versailles, sont lancées des expérimentations auprès de « cobayes » pour mesurer la rentabilité à espérer de ces nouveaux services et surtout s’il est envisageable pour la population d’avoir à la maison un objet aussi radicalement nouveau et de savoir l’utiliser.
Des terminaux gratuits et un accès aux services payant
Les essais sont concluants et, au début des années 1980, la direction générale des télécommunications décide de diffuser largement ces Minitel (pour « médium interactif par numérisation d’information téléphonique ») auprès des Français. À la différence des utilisateurs retenus lors de la phase d’expérimentation, il faudra cette fois payer pour y accéder. Comment convaincre les Français d’accepter ces nouveaux usages, mais également les coûts qui y sont associés ?
Certaine de sa puissance financière et de l’attrait des nouveaux services, la direction générale des télécommunications choisit de confier les terminaux gratuitement à la population et de faire payer l’accès aux services sur la base du temps passé à les consulter. Le risque est réel : si les services ne génèrent pas suffisamment de revenus pour l’administration, le projet sera un accident industriel retentissant.
Pour favoriser la multiplication des services accessibles et dans le même temps l’attrait de son Minitel, l’administration choisit, en parallèle de la gratuité du terminal, de mettre en place une tarification pour laquelle, à grands traits, elle ne touchera que 20 % du prix payé par l’utilisateur de ces services, 80 % de cette somme étant reversés à leurs fournisseurs. Ainsi, l’affaire devient rentable et les services se multiplient.
Un mouvement social organisé par l es infirmières grâce aux messageries
Le pari est rapidement gagné. Fin 1984, la plus grande partie du pays a désormais accès à l’annuaire électronique, qui permet de se séparer des volumineux bottins, ainsi qu’aux premiers services qui se multiplient et 525 000 terminaux sont en fonction. Le seuil du million de Minitel utilisés est dépassé dans le courant de l’année 1985. En 1996-1997, on dénombre environ 25 000 services accessibles. En l’an 2000, on atteint les 9 millions de terminaux en service et 1 milliard de francs de revenus.
La télématique est un succès. Elle est rentable et a donné naissance à un marché dynamique de nouveaux services qui sont profitables pour l’opérateur public et les acteurs privés impliqués. Nulle part ailleurs dans le monde, le grand public n’a accès à une telle offre. On peut s’informer en ligne, gérer son compte bancaire, préparer ses itinéraires routiers, réserver des billets de train ou d’avion… Et échanger sur les messageries (qui ne sont pas toutes « roses » contrairement à ce qu’en a retenu la mémoire collective) initie à la correspondance électronique. Les services sont aussi l’occasion d’usages qui n’ont pas été anticipés : au milieu des années 1980, un mouvement social est organisé par les infirmières en lutte grâce aux messageries ; d’autres « piratent » l’annuaire et proposent un service d’annuaire inversé qui permet de retrouver le nom d’un correspondant à partir de son numéro. L’imagination est stimulée par la télématique.
Mais avoir raison trop tôt revient souvent à avoir tort. L’exportation de cette technologie est handicapée par ses qualités : il faut pour la déployer une administration puissante, capable de faire des paris risqués pour créer un écosystème cohérent, mais rigide et peu adapté aux contextes étrangers où d’autres projets de télématique ont pu voir le jour sans jamais atteindre le degré de développement qu’a connu la France.
Une arme à double tranchant
Au début des années 1990, le réseau et le terminal n’arrivent pas à évoluer. Les possibilités graphiques restent limitées alors que le micro-ordinateur ne cesse de progresser sur ce plan. La tarification à la durée des connexions se révèle une arme à double tranchant : si elle a stimulé le marché des services, elle constitue un modèle rémunérateur qui fait passer le Web, apparu au début des années 1990, pour un espace anarchique qui n’offre aucune possibilité de rentabiliser les sites qu’on y déploie.
La télématique résiste pourtant à l’automne de son histoire. En 2008, il reste encore 3 000 services accessibles ; les renseignements du célèbre 3611 recueillent encore 300 000 connexions mensuelles. En 2010, le Minitel génère 200 000 euros de chiffre d’affaires par mois.
En parallèle, les usages du Web se diffusent en France en moyenne un peu plus rapidement qu’ailleurs en Europe, mettant à mal l’idée de minitélistes arc-boutés sur leurs habitudes : le taux de connexion mensuel se situe dans l’Hexagone à 49 % des foyers en 2004 et à 47 % pour le reste des pays de la zone euro. En 2009, presque 20 millions de Français se connectent à Internet tous les jours. L’éducation collective aux nouveaux usages semble avoir fait son œuvre. Pourtant, la « petite boîte beige » et ses promesses de société communicante semblent vieillies au début des années 2010 et, pour laisser le champ libre au Web qui s’impose, France Télécom Orange ferme son réseau en juin 2012, mettant fin à trente ans de télématique française.
Du même auteur
- Le Minitel. L’enfance numérique de la France, de Valérie Schafer et Benjamin Thierry, éditions Nuvis, 2012.
- De Tic-Tac au Minitel : la télématique grand public, une réussite française, de Benjamin Thierry, in « Les ingénieurs des télécommunications dans la France contemporaine. Réseaux, innovation et territoires (XIXe-XXe siècles) », IGPDE, 2013.
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Il était une foisnouvelles technologies L'Humanité
La brève histoire et grande aventure de la CGTU
Il était une foisContestation de l’union sacrée et de la compromission avec la bourgeoisie, échec des grandes grèves de 1920... le torchon brûle entre la CGT et des militants du courant du syndicalisme révolutionnaire d’avant guerre qui entendent régénérer le mouvement syndical au contact des idées bolcheviques. Le 26 juin 1922, il y a cent ans, la Confédération générale unitaire ouvrait son congrès fondateur. Une scission de quatorze ans avant la réunification de 1936 qui accompagnera le Front populaire.
Michel Pigenet« Vive Pelloutier quand même ! » Au soir du 30 juin 1922, la référence, spontanée et anonyme, au défenseur obstiné, décédé en 1901, de l’indépendance syndicale procède du défi. Jaillie des travées du congrès des 1 771 syndicats dissidents de la CGT représentés à Saint-Étienne, elle réplique à l’annonce de la nette victoire des partisans de l’affiliation, avec réserve, à l’Internationale syndicale rouge (ISR), créée en 1921.
Depuis le 26 juin, plus de 600 délégués sont réunis dans la grande salle drapée de rouge de la bourse du travail. Les affrontements sont rudes. Conscients de vivre un moment historique, ils taisent toutefois leurs désaccords pour officialiser, le temps d’une brève unanimité, le nom de la nouvelle Confédération générale du travail unitaire.
L’union sacrée des années de guerre
Aussi douloureuse soit-elle, la séparation d’avec la maison mère clôt sept années d’opposition interne au ralliement de la direction cégétiste à l’union sacrée des années de guerre et au réformisme, d’impossible réconciliation et d’incapacité à agir en commun. En décembre 1921, les syndicats contestataires ont tenté une ultime démarche auprès de Léon Jouhaux, secrétaire général de la CGT, et du bureau de la centrale. Faute de réponse, les minoritaires se résolvent, courant février, à convoquer le congrès qu’on leur refuse. « Camarades ! Tous à la CGT unitaire ! Et vive l’unité quand même ! », proclame l’appel.
Soudée par le rejet des compromissions dans les instances étatiques ou à l’Organisation internationale du travail et par l’espérance de ruptures révolutionnaires émancipatrices, la coalition « unitaire » émerge à contre-courant du reflux de la puissante vague de grèves des années 1919-1920. Le constat hexagonal vaut pour l’Europe, notamment en Italie, livrée aux violences de la contre-révolution fasciste. En Russie soviétique, la sortie victorieuse de la guerre civile conforte l’exercice d’une dictature du prolétariat sous parti unique et maître de l’appareil d’État. Malgré la décantation à l’œuvre, la situation demeure mouvante. Confrontées aux imprévus de la période, les convictions et les attentes des militants sont infirmées ou ajournées au prix de reformulations des choix et des priorités. Ces remue-ménage déconcertants provoquent des repositionnements souvent vécus comme autant de « reniements » et de « trahisons », vocables normatifs dont les congressistes usent d’abondance.
Deux courants, deux hommes : Gaston Monmousseau et Pierre Besnard.
Instantané des dynamiques en cours, les assises enregistrent les variations du rapport des forces syndicales. Qu’il s’agisse des statuts, de l’orientation nationale et internationale, les votes se répartissent entre deux courants principaux selon un rapport deux tiers/un tiers. Deux hommes les incarnent, trentenaires, syndicalistes révolutionnaires et cheminots révoqués après la grande grève de mai 1920 : Gaston Monmousseau et Pierre Besnard.
Le premier, nouveau directeur de « la Vie ouvrière », publication fondée en 1909 et d’esprit syndicaliste révolutionnaire, veut intégrer les leçons d’Octobre 1917 à la stratégie syndicale. Il concède que le syndicalisme, « facteur essentiel de révolution », ne saurait suffire à tout et accepte l’aide circonstancielle d’autres « forces révolutionnaires ». Il refuse, en revanche, d’établir avec elles des « liens organiques et permanents », inscrits dans l’article 11 des statuts de l’ISR, « qui ne (pourraient) être qu’une subordination voilée du mouvement syndical » : sa motion juge indispensable une révision sur ce point. S’agissant des objectifs et du fonctionnement de la CGTU, il conteste le réalisme du projet statutaire de la commission administrative provisoire qui envisage la « disparition de l’État » et bouleverse le système traditionnel d’organisation confédérale. Cette imprégnation « fédéraliste » et libertaire convient, à l’inverse, aux amis de Besnard, syndicalistes révolutionnaires de stricte observance érigés en militants intransigeants de « l’indépendance absolue » du syndicat. Critiques à l’égard de l’évolution étatiste du régime soviétique, ils se méfient de l’ISR et regardent du côté de Berlin où, la semaine précédente, une conférence a posé les jalons d’une internationale syndicale « anti-autoritaire ».
L’appui tactique des communistes
Les votes simplifient la palette des nuances en présence. Les motions Besnard agrègent autour des « syndicalistes purs » ou « anarcho-syndicalistes » des membres de l’Union anarchiste, à l’exemple de Louis Lecoin et d’André Colomer, et des adhérents du Parti communiste (SFIC, Section française l’Internationale communiste) qui, à l’instar d’Henri Toti, de François Mayoux ou des Stéphanois Henri Lorduron et Émile Arnaud, s’opposent aux prétentions hégémoniques du Parti. Cette base commune n’interdit pas des désaccords, notamment au sujet de la révolution russe.
Les soutiens de Monmousseau ne sont pas moins divers. Si le groupe, lui-même composite, de « la Vie ouvrière » fixe le cap, il rallie des « indépendants », comme l’enseignante Marie Guillot, attachés à l’autonomie syndicale, ainsi qu’une poignée d’anarchistes toujours enthousiasmés par l’expérience soviétique. Mais Monmousseau bénéficie surtout de l’appui tactique du gros des communistes qui, pressés d’évincer les libertaires et en mal d’orientation précise, se font discrets, à l’exception notable du secrétaire général du Parti, Ludovic-Oscar Frossard. En marge du congrès, celui-ci ne craint pas de réunir 130 délégués adhérents du PC et porteurs, dit-on, de 400 mandats. Une infime minorité de « communistes purs » s’obstine, enfin, à prôner une affiliation sans réserve à l’ISR.
Un hommage à Victor Griffuelhes, ancien dirigeant de la CGT
Vue de Moscou, la CGTU serait une prise de choix. Les chances d’ancrage de l’ISR à l’ouest du continent en dépendent. Les 300 000 à 360 000 syndiqués « unitaires » constituent, par ailleurs, un précieux potentiel prolétarien à même de régénérer un Parti communiste mal dégagé de sa gangue réformiste et petite-bourgeoise. En conséquence, à l’inverse du congrès de Tours, en décembre 1920, où la majorité de la SFIO s’est pliée aux 21 conditions posées par l’Internationale communiste, c’est la centrale hexagonale qui, en 1922, pose des conditions à son affiliation.
À Saint-Étienne, l’heure n’est pas aux amabilités. Le congrès sacrifie, certes, aux rituels consensuels. Les délégués versent aux quêtes destinées aux métallos en grève du Vimeu, de Lille et du Havre, saluent les 10 000 Parisiens manifestant contre l’impôt sur les salaires et rendent hommage à Victor Griffuelhes, l’ancien dirigeant de la CGT, décédé le 30 juin. Beaucoup assistent à la soirée théâtrale proposée et participent, le dernier jour, à une « promenade champêtre ».
Au plus fort des tensions, on en vient aux mains
Pour le reste, qui est l’essentiel, tout est prétexte à chicanes : contestations de mandats, modifications de l’ordre du jour, calcul des temps de parole, modalités de vote… Les plus expérimentés déploient leurs talents : sens de la repartie, citations cruelles et mauvaise foi inébranlable, etc. À l’occasion, des attaques ad personam virent à l’outrage. Lecoin accuse Monmousseau d’être un « homme à double face », cependant que Labrousse lit une lettre privée de Semard. Cela ne va pas sans interruptions bruyantes, dont le compte rendu étalonne l’intensité des « mouvements divers » au « tumulte ». Au plus fort des tensions, on en vient aux mains. Le 27 juin, au matin, les « commissaires » du congrès se collètent avec des auditeurs des galeries. L’après-midi, l’anarchiste Henri Sirolle frappe le communiste Alexandre Lebourg, qui l’avait interpellé sur les conditions de sa sortie de prison.
Le temps fort et spectaculaire du congrès se produit le 29 juin. À 10 heures, selon « l’Œuvre », quotidien de centre gauche, un « vent de mystère et de conspiration » se lève, tandis que des « “tchékistes” à l’œil sévère » gardent les portes « fermées à triple tour ». Le président de séance donne la parole au dirigeant de l’ISR, Alexandre Lozovsky, venu clandestinement de Russie soviétique. La salle ovationne le bon tour joué aux autorités, mais les clivages reprennent vite le dessus. À « l’Internationale » des uns succède « Révolution » – « Par la raison et par l’action ! Debout ! Partout ! Révolution ! » – des autres, dont plusieurs lancent des vivats vengeurs en mémoire des « insurgés de Cronstadt », matés par Trotski un an plus tôt… Lozovsky, ancien dirigeant du syndicat des casquettiers de la Seine, où il a séjourné de 1909 à 1917, en a vu d’autres. Il « parle avec une grande volubilité, presque sans accent », rapporte « l’Œuvre ». Gouailleur, il parsème son discours d’expressions argotiques. « On voulait avoir le pognon », explique-t-il à propos des emprunts russes. Ferme sur le fond, mais habile, il interpelle les « camarades » qui « ont cru froisser (ses) sentiments » en chantant « Révolution ». Faites-la, poursuit-il, « comme vous l’entendez, à la française, à l’italienne, faites-la comme vous voudrez ; le principal est de la bien faire », puis conclut : « Nos échecs sont vos échecs, vos échecs sont les nôtres. » À nouveau, les délégués se lèvent et reprennent « Révolution ». En chœur cette fois.
« Une nouvelle scission serait un véritable crime »
Accaparé par les questions d’orientation, le congrès approche de son terme sans avoir discuté du programme d’action confédéral. En six jours, le temps réservé aux revendications salariales, au chômage, à la vie chère n’a pas dépassé… une heure. Les congressistes ont d’autres soucis. Au fil des jours, des rumeurs de ruptures circulent, au point d’amener Mayoux, qui préside la dernière séance, à prévenir : « Une nouvelle scission (…) serait un véritable crime. » Porte-parole de la minorité – et futur « bolchevisateur »… –, Paul Cadeau, éphémère chauffeur de taxi, le rassure, mais précise que ses camarades refusent de siéger à la commission exécutive. Élue, celle-ci nomme le bureau confédéral, composé de Monmousseau, du postier Léopold Cazals, de l’ouvrier du textile Claudius Richetta et, après le désistement de l’instituteur Louis Bouët, de Marie Guillot, première femme à accéder à ce niveau de responsabilité.
Le 1er juillet, à 19 h 20, le congrès s’achève. Une page se tourne. Les choix de 1922 dégagent l’horizon, mais laissent ouverts bien des possibles. Avant la fin de l’année, la Confédération obtient la révision de l’article 11 des statuts de l’ISR qui établissait une liaison organique entre l’ISR et l’Internationale communiste (IC), applicable dans les relations entre la CGTU et le Parti français. Ce succès est toutefois compromis par les commissions syndicales communistes, dont le développement ébranle la coalition victorieuse à Saint-Étienne. Si la centrale surmonte les épreuves de la scission, du retournement de la conjoncture et de la répression, elle peine à gérer ses tensions internes. Il lui reste aussi à démontrer l’efficacité syndicale – ses effectifs passent de près de 350 000 adhérents en 1922 à près de 475 000 quatre ans plus tard –, par-delà les tentations originelles persistantes de l’activisme et du sectarisme, qu’exacerbe bientôt son arrimage au Parti communiste.
L'Humanité
Une brèche dans les prisons
Il était une foisLe 8 juin 1972 s’ouvre à Nancy le procès de six mutins de la révolte à la maison d’arrêt Charles-III. Point d’orgue de la rébellion qui agite alors les prisons, cette mutinerie et la répression qui s’ensuivit ont suscité une mobilisation inédite. Elle donnera lieu au premier grand procès du système carcéral, dévoilant l’intolérable par la parole des détenus eux-mêmes.
Le procès de six mutins de la révolte qui a eu lieu à la prison Charles-III de Nancy, le 15 janvier 1972, ouvre six mois plus tard, le 8 juin, dans un climat que la presse qualifie d’électrique. Les autorités, à commencer par le ministre de la Justice René Pleven, sont inquiètes. Depuis la tentative d’évasion à la centrale de Clairvaux de Buffet et Bontems en septembre 1971, au cours de laquelle une infirmière et un surveillant ont été tués, les prisons bougent, elles font la une des journaux, des intellectuels se mobilisent, et les prisonniers se mutinent d’abord à Toul en décembre 1971, puis dans de multiples établissements pénitentiaires. L’inquiétude est d’autant plus grande qu’avec la loi anticasseurs de Raymond Marcellin, ministre de l’Intérieur depuis juin 1968, et la répression des organisations d’extrême gauche, de nombreux jeunes militants, souvent étudiants, se retrouvent derrière les barreaux, découvrant la réalité carcérale.
Craignant la venue de jeunes gauchistes, la préfecture de Meurthe-et-Moselle a déployé un imposant service d’ordre autour du palais de justice. Le procès est attendu par le pouvoir pompidolien pour mettre fin à ces mouvements qui agitent les prisons depuis presque une année, et par les autres pour constituer un point d’orgue des luttes autour du système pénitentiaire.
Car la mutinerie qui a éclaté à Charles-III, en plein centre-ville de Nancy, en a été la plus spectaculaire manifestation. Le 15 janvier 1972, refusant de rejoindre leurs cellules, les détenus s’emparent du contrôle des toits et déploient une banderole sur laquelle la population nancéienne lit : « On a faim ! » Une discussion s’engage entre ceux du dedans et la population du dehors. Les détenus ont des visages, ils deviennent des sujets, ils sortent de leur invisibilité par leur propre action. Cette scène inédite en France est interrompue par l’assaut des forces de l’ordre. La révolte est durement réprimée : de nombreux mutins sont transférés, mais surtout six d’entre eux sont inculpés dans le cadre de la loi anticasseurs.
Michel Foucault, les mots et les causes oubliées« L’une des régions cachées de notre système social »
Cette inculpation entraîne une mobilisation sans précédent, aussi bien à l’extérieur des prisons qu’en leur sein via des comités de prisonniers. Elle est animée principalement par le Groupe d’information sur les prisons (GIP), créé un an plus tôt par Michel Foucault, le célèbre philosophe élu au Collège de France en 1970, qui fait figure de « nouveau Sartre », Jean-Marie Domenach, le directeur de la revue « Esprit », et l’historien anticolonialiste Pierre Vidal-Naquet. L’importance de l’information, explicite dans son nom, est précisée dans son manifeste : « Peu d’informations se publient sur les prisons ; c’est l’une des régions cachées de notre système social, l’une des cases noires de notre vie. Nous avons le droit de savoir, nous voulons savoir. »
Un GIP-Nancy est fondé : en liaison avec le groupe de Paris, il collecte localement le plus d’informations possible avec l’aide d’un comité de soutien aux mutins constitué le 27 février 1972. Celui-ci, dénommé « première commission de contrôle populaire sur les prisons », comprend « des gens qui ont déjà connu la prison, anciens résistants incarcérés par les nazis, des Français qui ont (…) soutenu la lutte du peuple algérien contre la colonisation, d’autres ex-détenus qui, eux aussi, savent bien ce qu’il faut contrôler dans une prison », ainsi que des écrivains, des journalistes, des avocats, des enseignants. Cette commission exige l’accès à l’établissement, en vain. Mais elle ne se décourage pas dans son entreprise de collecte et de production de données sur la détention : pas des chiffres froids, mais des mots, des récits, des trajectoires. Le GIP va donc les chercher à la source chez les mutins et auprès des travailleurs sociaux des prisons.
Une mise en lumière du fonctionnement judiciaire
Il s’agit de produire une contre-expertise ; un rapport est rendu public, « le Livre noir des événements de la prison Charles-Ill ». Pour le rédiger, le groupe s’est procuré le dossier judiciaire, mais, surtout, il a mené avec plusieurs ex-détenus de Charles-Ill, libérés dans les jours suivant la mutinerie, de longs entretiens dans lesquels ils racontent la révolte de l’intérieur, et qui mettent l’accent sur leur parcours biographique. La commission est aussi très attentive aux slogans lus sur les toits de Charles-Ill, et notamment « On veut une réforme pénitentiaire », « Justice », « Nous agissons pour des raisons valables, pas pour le plaisir ».
Le témoignage des familles vient aussi nourrir ce dossier, ainsi que des récits de vie de détenus qui soulignent les déterminismes sociaux. Ainsi sont mis en lumière non seulement la vie quotidienne au sein de l’établissement, mais aussi le fonctionnement judiciaire. « Des causes de la révolte, il faut passer aux causes de la détention : 220 000 jeunes sont officiellement sans emploi et le chômage s’étend actuellement en Lorraine. La plupart des emprisonnés de Nancy sont là pour délit d’origine économique », écrivent les rédacteurs. La mutinerie est replacée dans le problème plus vaste du rôle social de la justice, une « justice de classe ».
Le procès de la prison se déroule donc avant celui du 8 juin. Au sein de cette mobilisation qui s’amplifie, le plus remarquable est le soutien des prisonniers d’autres établissements, avec notamment des grèves de la faim à Grenoble et à la Santé ou à Charles-III même, où, le matin du procès, 50 détenus refusent leur petit déjeuner. Mais l’action la plus spectaculaire et qui marque un tournant dans l’histoire des luttes autour des prisons est la rédaction par les détenus de Melun d’une lettre adressée au président du tribunal de Nancy, premier document témoignant du mouvement qui devient quelques mois plus tard le Comité d’action des prisonniers (CAP) : « 35 000 détenus et leur famille, toutes les personnes éprises d’équité et d’humanité guettent votre verdict, anxieux de savoir si la justice de leur pays ne va pas sacrifier le peu de vérité qui a éclaté à Toul, Nancy, Nîmes, Fresnes, Melun, Loos et ailleurs pour que se perpétuent le mensonge, l’hypocrisie pénitentiaire derrière lesquels se cachent la bêtise, l’insouciance, la médiocrité, l’arbitraire et tout le reste, que l’on ne peut connaître que pour l’avoir vécu. C’est pourquoi nous nous affirmons solidaires de nos camarades de Nancy, dont nous considérons l’action rendue nécessaire par l’existence intenable qui nous est faite et par la nécessité d’en appeler à une opinion publique ignorante de trop de choses. »
Le gardien-chef et un détenu cités comme témoins par l'accusation
Le 8 juin 1972, le procès des six mutins de Nancy s’ouvre. L’accusation a cité deux témoins, le gardien-chef et un détenu, tandis que la défense est assurée par deux célèbres avocats parisiens, Albert Naud et Henri Leclerc. Le premier, ancien résistant, comme le second, jeune avocat, sont très engagés dans la défense notamment des jeunes gauchistes emprisonnés. Assistés de deux avocats nancéiens, Mes Bourgault et Brice, ils ont cité une dizaine de témoins, dont deux figures liées au GIP : le philosophe Gilles Deleuze et la Dr Édith Rose qui, psychiatre à Toul, avait rédigé en décembre 1971 un rapport, puis une lettre ouverte dénonçant l’attitude autoritaire du directeur de la centrale Ney de Toul, publiée dans « le Monde ». Les autres sont le pasteur de la prison, un éducateur, une assistante sociale et d’anciens détenus. Sont aussi attendus le directeur de l’administration pénitentiaire et l’avocat général Schmelck, auteur du rapport sur la révolte de la prison de Toul. Mais ni l’un ni l’autre, ni même la Dr Rose ne se présentent. Et un détenu cité par la défense a, comme par hasard, été transféré la veille. Michel Foucault assiste au procès depuis la salle.
L’audience est brève. Après un interrogatoire succinct des prévenus, les deux parties campent sur leurs positions. Du côté de l’accusation, le directeur de la prison est peu convaincant, de même que le détenu qui témoigne contre ses camarades et qui, après sa déposition, avait bénéficié d’une remise de peine.
Pour la défense, Gilles Deleuze commence par récuser la thèse du « téléguidage politique » des soulèvements, avant d’être interrompu par le président. Lors du réquisitoire, Me Flise s’en prend violemment au GIP en le renommant « Groupe d’intoxication du public » et demande au tribunal de sanctionner pour l’exemple les six mutins par de lourdes peines.
Lors de leurs plaidoiries, Mes Naud et Leclerc s’efforcent de recentrer les débats sur leurs véritables enjeux. Me Naud évoque son arrestation en 1941 par la Gestapo et son incarcération à la Santé pour souligner que rien n’a changé depuis ; Me Leclerc montre ensuite que la prison produit des mutilés sociaux au lieu de rééduquer les délinquants. À 20 heures, le verdict tombe : chacun des prévenus est condamné de cinq mois à huit mois de prison et 250 francs d’amende.
Me Leclerc: combat pour la justice et la démocratieFaire entendre la voix des prisonniers
Si le verdict des juges est relativement clément, constituant une victoire pour les défenseurs des mutins, le procès n’a pas constitué l’arène politique pour une véritable mise en accusation de la prison, selon certains observateurs. Gilles Deleuze n’a pas pu en faire une tribune pour le GIP et d’aucuns y voient un demi-échec pour le groupe. Certains de ses membres vont créer, quelques mois plus tard, une structure juridiquement capable de soutenir les prisonniers devant les juges : l’Association de défense des droits des détenus (ADDD). Pour Michel Foucault et Daniel Defert, autre cofondateur du GIP, ce procès n’est qu’un des événements d’une lutte dont ils ne sont que les relais : faire entendre la voix des prisonniers, faire entrer la question des prisons dans l’espace public comme objet politique.
Formidable événement à retardement qui a donné lieu au premier grand procès de la prison de l’après-guerre, la mutinerie de Charles-III a donc été le déclencheur d’une mise en lumière inédite des dysfonctionnements du système pénitentiaire par la parole des prisonniers eux-mêmes, que le GIP a fait émerger.
Justice. Derrière les murs des prisons, la violence des matonsC’est de cette même volonté de « faire savoir » qu’est né en 1990 l’Observatoire international des prisons (OIP), dont les militants produisent un état permanent des prisons de France par les détenus et pour les détenus. Ce combat n’est pas vain, puisque a été institué par la loi du 30 octobre 2007 un Contrôleur général des lieux de privation de libertés. Dominique Simonnot l’incarne aujourd’hui, pointant, par des enquêtes précises, des manquements flagrants au droit en détention, poursuivant ce procès contre l’intolérable ouvert en 1972.
À VOIR
Le film documentaire « Sur les toits » de Nicolas Drolc, les Films Furax, 2014, 95 minutes. Visionnable sur YouTube. Les riches images d’archives sont nourries par les témoignages des mutins de Nancy, d’un ancien surveillant de la prison de Toul, de Me Henri Leclerc, du cofondateur du GIP, Daniel Defert, et de l’ancien détenu, écrivain et militant anarchiste Serge Livrozet.
prisonnancy L'Humanité
Fraction armée rouge : 1972, année rouge sang en Allemagne
Il était une foisAllemagne de l’Ouest, juin 1972. Le noyau historique de la Fraction armée rouge est arrêté après des attentats meurtriers contre la police, la justice, le groupe de presse Springer et des quartiers généraux américains. D’autres militants vont prendre le relais. Retour sur cette organisation, née dans le sillage du mouvement étudiant contre la société de consommation et la guerre au Vietnam, qui croyait « attaquer le système impérialiste sur ses arrières ».
Entre le 11 mai et le 24 mai 1972, la République fédérale d’Allemagne (RFA) est secouée par une vague d’attentats à la bombe frappant les quartiers généraux américains de Francfort et d’Heidelberg, les locaux de la police d’Augsbourg et de Munich, un juge de Karlsruhe et les bâtiments du groupe de presse Springer à Hambourg : quatre militaires américains, dont un officier, sont tués et 70 personnes (policiers, militaires et ouvriers) blessées. Les dégâts matériels sont partout considérables. Dans les heures qui suivent, ces actions sont revendiquées par la Fraction armée rouge (en allemand, Rote Armee Fraktion, RAF).
À l’origine de la Fraction armée rouge (RAF, en allemand), une poignée d’étudiants déterminés à renverser le capitalisme par tous les moyens. © DPA Picture-Alliance via AFP
Active depuis 1970, cette organisation, qui se définit comme fraction armée du mouvement anti-impérialiste, ne s’était jusqu’alors manifestée que par quelques braquages de banques et des cambriolages de bâtiments administratifs, suivis de fusillades avec la police. Mais l’offensive du printemps 1972, frappant six villes éloignées les unes des autres en moins de deux semaines, surprend par son ampleur, sa concentration dans le temps et son haut degré de préparation technique. Cependant, l’impression de puissance qu’elle dégage va être démentie par la rapidité des arrestations : en moins d’un mois, tous les membres du noyau historique de la RAF se retrouvent sous les verrous.
Anne Steiner : « Quand les cartes postales racontent l'histoire des luttes sociales »Seize mille policiers sont affectés à la lutte antiterroriste, 200 000 DM de primes sont offerts pour la capture des 19 suspects figurant sur les avis de recherche diffusés partout dans le pays, et des centaines de personnes sont perquisitionnées et interrogées. Très vite, les moyens engagés par les autorités fédérales payent. Le 1er juin 1972, des blindés encerclent un garage de Francfort où Andreas Baader, Jan-Carl Raspe et Holger Meins ont trouvé refuge. Le 7 juin, Gudrun Ensslin est appréhendée dans un magasin de Hambourg et, dix jours plus tard, Ulrike Meinhof est arrêtée à Hanovre. Tous appartiennent au noyau initial de la RAF et, à tort ou à raison, les autorités leur attribuent un rôle majeur dans la conception, la préparation et la réalisation des attentats qui viennent d’ensanglanter l’Allemagne.
Née en 1940 près de Stuttgart, Gudrun Ensslin, étudiante en lettres et anglais, engagée depuis l’adolescence contre le réarmement de l’Allemagne et l’arme atomique, a participé activement au mouvement étudiant allemand qui commence en 1966 avec la protestation contre la guerre du Vietnam. Dans ce cadre, elle a connu Andreas Baader, né en 1943 à Munich, étudiant en art, fréquentant les milieux underground de Berlin. Ensemble, ils ont déjà comparu devant la justice en avril 1968 pour avoir provoqué un incendie dans deux grands magasins de Francfort. Ils entendaient protester contre l’indifférence de la population allemande à l’égard du conflit vietnamien et dénoncer le cynisme de la société de consommation. La journaliste Ulrike Meinhof, née à Oldenbourg en 1934, ancienne membre du KPD (Parti communiste d’Allemagne, dissous en 1956), éditorialiste et rédactrice en chef du magazine d’extrême gauche « Konkret », avait assisté au procès et noué des liens avec eux.
En 1968, Thorwald Proll, Horst Söhnlein, Andreas Baader et Gudrun Ensslin font de leur procès un happening sur le mode de la dérision. © Alamy Stock Photo
Entre-temps, Rudi Dutschke, leader charismatique du mouvement étudiant allemand, avait été victime d’une tentative d’assassinat par un jeune ouvrier proche de l’extrême droite. C’était pour Ulrike Meinhof le signe qu’il était devenu impossible de lutter sans sortir du cadre légal : « Les balles tirées sur Rudi ont mis fin au rêve de la non-violence. Qui ne s’arme pas meurt, qui ne meurt pas est enterré vivant dans les prisons, dans les maisons de rééducation, dans le sinistre béton des tours résidentielles ! »
Cet attentat avait débouché sur une radicalisation du mouvement étudiant et une répression accrue de la part de l’État. Des centaines de manifestants avaient été traduits en justice, condamnés à des peines de prison, et même radiés de l’université comme Holger Meins, né en 1941 à Hambourg, étudiant à l’Académie de cinéma à Berlin. C’est dans ce contexte tendu que s’est formée la RAF à partir d’une vingtaine de militants qui, las de la violence incantatoire des manifestations, envisageaient le recours à la guérilla urbaine sur le modèle des groupes latino-américains. Andreas Baader, Gudrun Ensslin, Holger Meins, Ulrike Meinhof, l’avocat Horst Mahler, menacé d’être radié du barreau pour sa participation à des manifestations violentes, et Jan-Carl Raspe, étudiant en sociologie né à Berlin en 1944, engagé dans des expériences de vie alternatives, faisaient partie de ce noyau initial.
Le 19 octobre 1977, le corps du président du syndicat des patrons Hanns-Martin Schleyer est retrouvé dans le coffre d’une voiture, après l’annonce des « suicides » en prison de Baader, Ensslin et Raspe. © AFP
Dès leur arrestation, les militants de la RAF sont soumis à des conditions de détention extrêmement strictes. Certaines femmes du groupe, internées à la prison de Cologne-Ossendorf, subissent même un isolement acoustique total avec lumière électrique allumée jour et nuit, dans des conditions de privation sensorielle absolue. En réponse au traitement qui leur est infligé, les prisonniers mènent plusieurs grèves de la faim collectives. La plus longue, de septembre 1974 à février 1975, dure 145 jours et entraîne la mort d’Holger Meins. Certaines revendications, comme le regroupement partiel des prisonniers, ont alors été satisfaites et les détenues de Cologne-Ossendorf ont été transférées dans d’autres lieux d’incarcération.
Le traitement judiciaire est tout aussi exceptionnel. Pour éviter toute tentative d’évasion, un bâtiment spécial a été construit à l’intérieur de l’enceinte de la prison de Stammheim, où sont incarcérés, à partir de 1975, huit des principaux membres du groupe. Les avocats de la RAF font l’objet, à plusieurs reprises, de perquisitions et même d’interpellations. Le verdict est rendu le 28 avril 1977 en l’absence des accusés, trop faibles pour suivre les débats, et des avocats, qui refusent de plaider pour protester contre les atteintes aux droits de la défense. Jan-Carl Raspe, Andreas Baader et Gudrun Ensslin sont condamnés à la prison à vie. Holger Meins, mort pendant une grève de la faim, et Ulrike Meinhof, retrouvée pendue dans sa cellule le matin du 9 mai 1976, ne seront jamais jugés.
Deux ans plus tard, de nouveaux militants, issus des comités de soutien aux prisonniers, passent à l’action. Le 7 avril 1977, le procureur fédéral Siegfried Buback, rendu responsable de la mort d’Holger Meins et d’Ulrike Meinhof, est abattu avec son chauffeur et un collaborateur. Le 30 juillet 1977, le banquier Jürgen Ponto, président de la Dresdner Bank, est tué lors d’une tentative d’enlèvement manquée. Enfin, le 5 septembre 1977, Hanns-Martin Schleyer, président du syndicat des patrons allemands et ancien SS, est enlevé par un commando qui exige la libération de onze prisonniers de la RAF parmi lesquels Baader, Ensslin et Raspe. Tandis que les pourparlers traînent en longueur, un commando palestinien détourne un Boeing de la Lufthansa le 13 octobre, et joint ses propres revendications à celles du commando qui a enlevé Schleyer. Quatre jours plus tard, une section antiterroriste allemande donne l’assaut au Boeing, qui s’est posé en Somalie, à Mogadiscio, et libère les otages.
Quelques jours plus tard, leurs funérailles donnent lieu à une manifestation de soutien. Après un long silence, la RAF refait parler d’elle en signant une série d’attentats entre 1985 et 1991. © DPA Picture-Alliance via AFP
Le 17 octobre 1977 au matin, on annonce le suicide de trois prisonniers de Stammheim : Andreas Baader et Jan-Carl Raspe par balles et Gudrun Ensslin par pendaison. La version du suicide est immédiatement contestée par les avocats et les proches qui demandent comment des armes auraient pu être introduites dans la prison la mieux gardée au monde et comment les prisonniers privés, depuis l’enlèvement de Schleyer, de visites, de courrier, de radio et de presse auraient pu apprendre l’action de Mogadiscio et son échec, et s’entendre pour se donner simultanément la mort. Le 19 octobre, le corps de Hanns-Martin Schleyer est retrouvé dans le coffre d’une voiture à Mulhouse. La RAF revendique son exécution.
Dans l’ensemble, les actions de 1977 furent critiquées et même condamnées par l’extrême gauche allemande, qui reprochait à la RAF d’être devenue une organisation de libération de ses propres militants et de ne plus avoir aucun objectif politique. Quant au détournement de Mogadiscio, il contredisait un des principes de la RAF : ne pas risquer que des civils soient touchés par des actions de guérilla.
De 1970 à 1977, la RAF a produit un certain nombre de textes (interviews, textes d’explication ou de revendications, lettres de prison, déclarations au procès) qui permettent de comprendre son orientation stratégique, que nous présentons ici. Jamais elle n’a voulu se constituer en avant-garde pour déclencher une révolution en RFA. L’internationalisation du capital, l’uniformisation culturelle, la mobilité de la main-d’œuvre rendaient selon elle caduque cette conception et obligeaient les révolutionnaires à penser la lutte dans le cadre plus global du système impérialiste mondial dominé par le capital américain.
Dans la société industrielle avancée, les classes n’ont pas disparu, mais les exploités n’ont même plus la possibilité de se reconnaître comme tels. Car le système ne s’empare pas seulement de leur force de travail mais aussi de leur subjectivité, de leurs aspirations et de leurs utopies au moyen des mass media et de la consommation massive. Dans ces conditions, se constituer en avant-garde n’aurait aucun sens, mais il faut faire de cette situation, de cette atomisation, le point de départ d’une lutte radicale que tout un chacun peut mener.
Point n’est besoin de rejoindre un lointain foyer de guérilla car c’est dans les métropoles qu’on peut attaquer l’impérialisme sur ses arrières, d’où il exporte ses troupes, ses armes, ses instructions, sa technologie, ses systèmes de communication et ses normes culturelles. La Fraction armée rouge est la fraction d’une armée rouge mondiale regroupant tous ceux qui combattent le système impérialiste, en synergie avec les peuples du tiers-monde en lutte pour leur indépendance.
Après un long silence, la RAF revendique entre 1985 et 1991 plusieurs attentats visant des responsables politico-économiques. En avril 1998, elle annonce sa dissolution dans un communiqué en forme d’autocritique exprimant le regret de n’avoir pas été assez ouverte aux mouvements de contestation des deux dernières décennies, et d’avoir échoué à articuler travail politique légal et action armée.
Depuis les années 1970, nombreux ont été les artistes qui ont été inspirés par la RAF – parmi les plus connus, le peintre Gerhard Richter, le compositeur Helmut Lachenmann, l’écrivain Don DeLillo, les cinéastes Rainer Werner Fassbinder, Volker Schlöndorff et Margarethe von Trotta –, interrogeant dans leurs œuvres le refus définitif de ces hommes et femmes d’être en paix avec ce monde et leur détermination à le combattre par les armes, au péril de leur vie.
Anne SteinerAllemagneIl était une fois L'Humanité
Timor Oriental. 20 mai 2002, la naissance d’un État dans la douleur
Il était une foisLa petite nation arrache son indépendance, après plus de quatre siècles de colonisation portugaise, suivis de vingt-cinq ans d’une sanglante occupation indonésienne. Allié des États-Unis, qui craignent le « virus » indépendantiste et visent l’or noir du minuscule territoire, le dictateur de Djakarta, Suharto, mène une féroce répression qui fera entre entre 100 000 et 200 000 victimes dans l’indifférence générale.
Dominique BariCamp David, 5 juillet 1975. Dans la résidence de villégiature des présidents américains, le président Ford, son secrétaire d’État, Henry Kissinger, et le dictateur de Jakarta, le général Suharto se penchent avec appétit sur l’avenir d’un minuscule territoire de l’archipel de la Sonde, une moitié d’île coincée entre l’Indonésie et l’Australie (1) : le Timor oriental, libéré depuis le 16 mai 1974 du joug colonial portugais à la suite de la révolution des œillets (25 avril), à Lisbonne.
La perspective de l’indépendance se dessine pour les quelque 700 000 Est-Timorais, après quatre cents ans de domination lusitanienne. Les partis politiques, jusque-là interdits, militent au grand jour. Deux formations s’affirment : la conservatrice Union démocratique timoraise (UDT) et le Front révolutionnaire pour un Timor-Est indépendant (Fretilin), dont le leader, Xanana Gusmao, résume ainsi le programme : indépendance, élections libres et nouvelles structures économiques, sociales et politiques, s’appuyant sur la coopération villageoise.
Il n’en faut pas plus au trio de Camp David pour voir « rouge ». Le Fretilin est infiltré par de « dangereux marxistes » qui s’apprêtent à faire du Timor un « nouveau Cuba » dans les eaux du Pacifique aux portes de l’Australie et de Jakarta ! clame Suharto, partisan de l’annexion à l’Indonésie de l’ancienne colonie. Il avance ses pions avec un autre argument de poids : l’or noir. N’y a-t-il pas tout avantage à ce que les importantes réserves pétrolières du Timor oriental tombent entre des mains amies ?
Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie »
Quelques semaines après la défaite historique états-unienne au Vietnam (Saigon a été libéré le 30 avril 1975), la hantise de l’expansion communiste en Asie tétanise l’administration américaine et le vieil allié Suharto est le mieux qualifié pour entraver toute menace. Ce dernier, dix ans plus tôt, le 30 septembre 1965, a déjà été le bras armé des États-Unis pour se débarrasser de l’encombrant général Sukarno, organisateur de la Conférence afro-asiatique de Bandung en 1955, matrice du Mouvement des non-alignés. À la suite du putsch militaire, toutes les forces démocratiques indonésiennes ont été écrasées, à la grande satisfaction du clan occidental. Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie » (2). Depuis, Washington peut compter sur un ralliement sans faille de la dictature de Suharto à ses guerres menées en Extrême-Orient.
Avec la complicité des États-Unis et de l’Australie, qui font main basse sur le pétrole local, l’armée indonésienne étrangle une population révoltée par les vexations et les exactions. © John Stanmeyer/Redux-REA
Dès le printemps 1975, Jakarta est à la manœuvre pour contrer ce « virus » du nationalisme indépendant en Asie, selon la terminologie d’Henry Kissinger. Le temps presse : l’UDT et le Fretilin, passant outre leurs divergences idéologiques, se sont rassemblés au sein d’une coalition gouvernementale dans une perspective d’indépendance. Des élections pour une assemblée constituante sont prévues en octobre 1976.
Les services secrets indonésiens n’ont de cesse de briser la coalition en poussant l’UDT à un coup de force contre le Fretilin. Celui-ci a lieu le 11 août 1975 et échoue. S’ensuit un conflit fratricide au bilan meurtrier – entre 1 500 et 3 000 victimes –, dont le Fretilin sort vainqueur. Le 28 novembre, il proclame la République du Timor-Est. Elle ne vivra que dix jours. Le 7 décembre, les troupes indonésiennes envahissent le territoire est-timorais. Douze heures avant le déclenchement de l’offensive, Ford et Kissinger font escale à Jakarta. Dili, la capitale, est bombardée et prise. La chasse aux « communistes », indépendantistes et aux membres du Fretilin est ouverte. Le Timor-Est devient en une semaine « une prairie de feu et de destruction » (3).
Les Nations unies restent en retrait. L’octroi du prix Nobel de la paix en 1996, à José Ramos-Horta et à l‘évêque de Dili, Mgr Belo, n’y changera rien. © Tor Richardsen/Scanpix Nrway/AFP
Le 22 décembre 1975, le Conseil de sécurité de l’ONU, à la suite d’un vote de l’Assemblée générale, ordonne à l’unanimité le retrait de l’Indonésie du Timor oriental, mais aucune force d’interposition n’est envoyée. Daniel Patrick Moynihan, ambassadeur américain auprès de l’ONU, s’en explique dans ses mémoires. Il a reçu pour instruction du département d’État de rendre l’ONU « complètement inefficace, quelque initiative qu’elle entreprenne… Les États-Unis voulaient que les choses se passent comme elles se sont passées (et ils) agirent en ce sens ». En 1976, le Timor oriental devient la 27e province de la République d’Indonésie avec la bénédiction des puissances occidentales, plus intéressées à rechercher les faveurs de Suharto qu’à défendre les agressés. La France n’est pas en reste. En 1978, le ministre des Affaires étrangères de Giscard d’Estaing se rend à Jakarta pour offrir aide militaire et soutien diplomatique à la dictature indonésienne dans les forums internationaux (4).
Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. Mgr Carlos Belo
La résistance timoraise s’annonce plus importante que prévu et oblige Jakarta à porter à 25 000 hommes les effectifs engagés, soit un soldat pour 28 habitants. Des attaques foudroyantes sont menées contre les centaines de milliers de civils réfugiés dans la montagne. En décembre 1978, l’armée indonésienne reconnaît avoir interné 372 900 Timorais dans 150 camps (soit 60 % de la population) et la Croix-Rouge alerte sur des cas récurrents de famine. En 1989, l’évêque de Dili, Mgr Carlos Belo, en appelle au secrétaire général de l’ONU : « Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. » En vain, la chape de silence continue d’étouffer l’île martyre. Cette même année 1989, l’Australie signe un accord avec Suharto pour exploiter le pétrole de la « province indonésienne du Timor Oriental ». Accord auquel se sont associées les compagnies occidentales sans que cela suscite le moindre commentaire.
Après dix ans de traque, Xanana Gusmao, leader du Fretilin, est capturé en novembre 1992 et condamné à vingt ans de prison. Paradoxalement, son arrestation donne un nouveau souffle à la lutte, mais les manifestations sont durement réprimées. José Ramos-Horta, ancien ministre des Affaires étrangères de l’éphémère République est-timoraise et représentant à l’étranger du Conseil national de la résistance, parcourt le monde pour mobiliser les opinions publiques et briser l’indifférence générale et la passivité des gouvernements. Mais, même le prix Nobel de la paix, qui lui est décerné en octobre 1996 de concert avec l’évêque de Dili, ne fait pas réagir le Conseil de sécurité de l’ONU, ni n’oblige l’Indonésie à mettre un terme à son occupation illégale… Après la réception de son prix, le retour d’Oslo de Mgr Belo fut triomphalement salué à Dili : près du tiers de la population se trouvait dans les rues. La répression indonésienne fut à la mesure de l’événement.
La situation commence à évoluer à partir de 1997, année de la crise financière asiatique qui entraîne la chute des devises régionales et une récession économique de grande ampleur. Les conséquences sont terribles pour le peuple indonésien et suscitent une explosion de contestations. Après trente-trois années de pouvoir, Suharto démissionne en mai 1998 à la suite de violentes émeutes à Jakarta. Officiellement, la dictature a vécu, mais toutes les structures du régime restent en place, notamment l’armée. Jusuf Habibie, vice-président de Suharto, lui succède. Il consent à une consultation d’autodétermination organisée par les Nations unies auprès des Timorais.
Les militaires ne l’entendent pas ainsi. La perte du Timor oriental, où ils disposent de gros intérêts économiques, est inacceptable. À l’annonce du référendum, prévu à l’été 1999, ils lancent une nouvelle campagne de terreur et d’intimidation. L’équipe de l’ONU en charge de la préparation du scrutin témoigne de ces violences : en juillet 1999, 90 000 personnes, soit 13 % de la population, ont dû se réfugier dans les montagnes pour échapper aux agressions ; 3 000 à 5 000 personnes sont tuées dans les mois qui précédèrent le vote : « Le pire est peut-être à venir, alerte la mission. On ne peut écarter l’idée que l’on assiste aux premières étapes d’une campagne de génocide pour écraser définitivement par la force le problème du Timor oriental » (5).
Embastillé par l’occupant, le leader du Freitelin Xanana Gusmao est investi président, le 20 mai 2002, jour de la proclamation de l’indépendance. © Paulo Novais/Lusa/AFP
Des alarmes hautement fondées. En mai 1999, un document public de l’armée indonésienne confirme la planification de nouveaux massacres en cas de victoire indépendantiste : « Ce sera pire qu’il y a vingt-trois ans ! » prévient-il. Le mouvement indépendantiste « devra être éliminé du sommet à la base » (6). En dépit de ces annonces, la Maison-Blanche reste aux abonnés absents. L’administration Clinton refuse de discuter de la formation d’une force internationale pouvant faire échec aux buts de l’armée. Au contraire, le Pentagone fait état du succès d’« un exercice d’entraînement américano-indonésien, le 25 août ». Soit cinq jours avant le référendum.
Le 30 août 1999, c’est pourtant un pays entier qui se rend aux urnes : 98,6 % de participation et un résultat sans appel à 78,5 % des voix pour l’indépendance. Fidèle à ses promesses, l’armée indonésienne passe à l’action avec ses bataillons d’élite Kopassus – de sinistre renommée –, épaulés par les milices locales supplétives. Le territoire du Timor oriental est incendié et pillé, quasiment réduit en cendres. En quelques jours, en cette fin d’été 1999, près de la moitié de la population, selon un rapport des Nations unies, est expulsée de ses foyers, soit déplacée de force vers le Timor ouest, indonésien, soit fuyant vers les montagnes les exécutions sommaires. Au moins 1 400 civils sont massacrés.
Ce n’est que le 10 septembre 1999 qu’une force d’interposition internationale, l’Interfet, débarque à Dili pour faire cesser la terreur. En moins de trois semaines, elle sécurise l’ensemble du territoire. Une administration provisoire des Nations unies est créée et gérera pendant près de trois ans le pays dévasté. Elle travaille en étroite concertation avec les dirigeants timorais, réunis au sein d’une coalition de partis présidée par Xanana Gusmao et José Ramos-Horta. Au soir du 20 mai 2002, le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, leur remet symboliquement la souveraineté du Timor oriental, qui prend le nom officiel de République démocratique du Timor oriental.
Pendant un quart de siècle d’occupation indonésienne, 100 000 à 200 000 Timorais (sur une population de 700 000 en 1975) ont été tués dans des combats, sous les bombardements aériens, ou victimes de maladies consécutives aux conditions de vie des populations déplacées et assignées à résidence dans des équivalents locaux de camps de concentration. L’ancien président Clinton, invité à l’émouvante cérémonie du 20 mai 2002, y prononce cette phrase : « Je ne crois pas que nous puissions défendre tout ce que nous avons fait. » Cynique mea culpa.
timor orientalIl était une fois L'Humanité
La loi pouvoir d’achat fait la misère aux salaires
ActuDans sa loi présentée jeudi, Élisabeth Borne réussit l’exploit de ne rien proposer pour augmenter les rémunérations. Il suffirait pourtant de pas grand-chose, estiment la Nupes comme les syndicats.
Stéphane GuérardIls sont les marathoniens des négociations salariales. Depuis février et mardi prochain encore, les salariés de l’énergie enchaînent les journées de mobilisation à l’appel de la CGT pour que leur salaire national de base reprenne les 15 % perdus en dix ans sur l’inflation. Avant eux, les travailleurs des plateformes aéroportuaires de Roissy et Orly, ceux des services à la personne, de l’aéronautique, de la SNCF, de l’agroalimentaire se sont battus ces derniers jours contre des salaires dévalués. Dans la voiture qui le menait, jeudi après-midi? au ministère du Travail pour une première rencontre des « partenaires sociaux » avec le ministre Olivier Dussopt, Boris Plazzi, secrétaire confédéral CGT, faisait les comptes : « Depuis le printemps 2021, le nombre de conflits salariaux n’a jamais diminué. Les travailleurs voient bien qu’en se mobilisant, ils parviennent à obtenir des augmentations. Il n’y a finalement plus qu’au gouvernement que ça bloque. »
De fait, Élisabeth Borne n’a pas pipé mot sur les salaires dans son discours de politique générale, mercredi. Même impasse jeudi, à l’heure de la présentation au Conseil des ministres du projet de loi sur le pouvoir d’achat, mis à part le rappel du rattrapage partiel du gel du point d’indice des fonctionnaires (+ 3,5 % au 1er juillet, pour un coût de 7,5 milliards d’euros). « J’invite les entreprises qui le peuvent financièrement à augmenter les salaires ou à mobiliser ces primes de pouvoir d’achat », s’est contentée d’appeler la première ministre sur TF1, qui renvoie vers des dispositifs défiscalisés favorables aux employeurs : prime Pepa/Macron jusqu’à 6 000 euros en une fois et sur un an ; intéressement ouvert aux PME de moins de 50 salariés.
« Ça fait cinq ans qu’ils (les gouvernements) demandent aux entreprises privées : “Il faudrait faire des efforts”, “Faites quelque chose”, etc. », a réagi Fabien Roussel sur France Info, soulignant qu’il y a « 120 filières professionnelles, 120 branches sur 170 dont le salaire minimum est inférieur au Smic. Les salariés sont obligés de se mettre en grève pour obtenir quelques augmentations dérisoires ». Pour le député PCF, seule « une conférence sociale des salaires (peut) mettre à l’ordre du jour une augmentation générale des salaires ». Partageant la même exaspération, François Ruffin (FI) complète la proposition : « Ce n’est pas des bons d’achat ou des primes qu’il faut aux Français. Je suis favorable à une indexation des salaires sur l’inflation. Quand l’inflation est de 5 %, le Smic et le reste des salaires doivent monter de 5 %. »
Chez les syndicats aussi, qui se réuniront tous lundi (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFDT, Unsa, FSU, Solidaires et organisations de jeunesse) sur le thème du pouvoir d’achat, l’idée gagne du terrain d’instaurer des mécanismes contraignants afin de voir les salaires suivre le coût de la vie. Question d’expérience. Selon le cabinet People Base CBM, les directions d’entreprise ont délaissé la politique d’augmentation générale (37 % favorables en 2017 ; 31 % en 2019), lors des négociations annuelles d’entreprise, pour se concentrer sur les revalorisations individuelles, censées prendre mieux en compte le « mérite ». Si l’augmentation des prix est en train de changer un peu ces mœurs managériales, le compte n’y est pas. En 2020, seuls 54,9 % des salariés ont profité d’une telle impulsion collective, souvent obtenue par la mobilisation et l’instauration d’un rapport de forces.
« Si ça n’avance pas, c’est le peuple qu’il va falloir faire entrer à l’Assemblée »
Les négociations dans les branches professionnelles devraient fournir un autre levier d’intervention aux syndicats. Élisabeth Borne les renvoie d’ailleurs vers ce niveau. Sa loi pouvoir d’achat prévoit qu’un secteur pris en flagrant délit de ne pas signer suffisamment d’accords ou d’avenants pourrait être fusionné avec un autre que l’on imagine mieux-disant. De prime abord, c’est intéressant. Selon un décompte de la CFDT, seuls 20 % des syndicats patronaux de branche ont, en effet, signé un accord récent prévoyant une clause de revoyure en cas de poursuite de l’envolée des prix. « Cette obligation de fusion n’est pas vraiment une contrainte. Entre le moment où on attaquerait ce rapprochement et celui où il entrerait en vigueur, il se passerait des mois. Les salariés, eux, ont besoin d’augmentation tout de suite, répond Boris Plazzi . Depuis plusieurs années, le ministère du Travail procède à ce genre de fusion. Ça n’empêche pas les conventions collectives d’afficher des minima de salaires en dessous du Smic. Certaines organisations patronales s’en servent même pour aligner toutes les rémunérations sur celles de la branche la moins-disante. »
Pour le syndicaliste de la CGT, une autre disposition légale serait plus efficace : « On a proposé à Jean Castex d’introduire un mécanisme qui augmente l’ensemble des niveaux de salaires des conventions collectives dès lors que le Smic est réévalué. Cela aurait pu résoudre bien des soucis, surtout avec un Smic à 2 000 euros. On n’a jamais eu de réponse. »
Laurent Berger imagine une autre contrainte. « Il faudrait donner trois mois aux branches pour se conformer (à l’inflation), faute de quoi les aides publiques sur les bas salaires seraient suspendues. Cette conditionnalité s’appliquerait aux allégements de cotisations jusqu’à 1,6 fois le Smic », relève le leader de la CFDT dans Libération. Les aides publiques encaissées par les entreprises pourraient effectivement constituer un autre levier. Car, comme le notait récemment l’économiste Benjamin Bürbaumer, l’État donne plus en « transferts aux entreprises » qu’il n’en reçoit en recettes via l’impôt sur les sociétés. Or, la loi pouvoir d’achat ajoute une nouvelle ristourne patronale : 8 milliards d’euros de moins avec la fin de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises dès 2023. Un nouveau cadeau sans garantie ni contrepartie sur l’emploi et les salaires.
« Si ça n’avance pas, c’est le peuple qu’il va falloir faire entrer à l’Assemblée nationale et on sera mobilisés pour dire ce qu’on veut », présage Fabien Roussel pour la rentrée. Les appels à mobilisations pointent déjà une « grande marche contre la vie chère » proposée par Jean-Luc Mélenchon et une mobilisation interprofessionnelle appelée par la CGT et Solidaires le 29 septembre.
Salaires et pouvoir d'achatÉlisabeth Borne L'Humanité
Les protecteurs du capital
ÉditorialStéphane SahucL’inflation continue d’accélérer, 5,8 % en juin sur un an, 6,8 % attendus en septembre et le mouvement n’est pas près de s’arrêter. Pour les classes populaires, la situation est intenable. Afin de donner le change, le gouvernement assure qu’il va dépenser quelque 25 milliards d’euros pour protéger les Français de l’explosion des prix. Une somme qui s’ajoute, nous dit-on, aux 25 milliards déboursés depuis l’automne 2021 à coups de « chèques énergie » et autres ristournes sur les carburants.
Plus de 50 milliards… Alors qui pourrait s’opposer à « ces mesures fortes pour protéger le pouvoir d’achat des Français » ? claironne Élisabeth Borne. Et revoilà la vieille tactique consistant à accuser les opposants de « dénigrement » idéologique quand l’exécutif serait, lui, dans l’action concrète. Et, à la clef, l’enjeu politique d’obtenir une majorité. Mais si le gouvernement est prêt à multiplier les chèques, les primes, les bonus, les ristournes, les exonérations, il reste absolument hostile à l’augmentation du Smic, des salaires, des pensions et des allocations. Et ce n’est pas les 3,5 % d’augmentation (en dessous de l’inflation) du point d’indice des fonctionnaires (bloqué depuis une décennie), qui changeront la donne.
La politique du « chèque », outre qu’elle n’est pas pérenne et ne permet pas aux familles de se projeter dans l’avenir, a également comme caractéristique de renvoyer à ceux qui en bénéficient l’image d’une faveur accordée. Et, cerise sur le gâteau, cette « faveur » aboutira à un nouveau chantage au remboursement de la dette pour justifier l’austérité budgétaire envers les travailleurs, les familles et les retraités. À l’inverse, l’augmentation du Smic à 1 500 euros mais aussi des salaires, des retraites et des minima sociaux permet de reconnaître l’utilité sociale et la dignité des gens en leur donnant les moyens de vivre correctement. Cela implique de casser la logique dominante de la protection des profits du capital et des dividendes des actionnaires. Dans le prolongement de son premier quinquennat, Macron compte bien protéger le capital, quoi qu’il en coûte au reste de la société et à la planète.
Salaires et pouvoir d'achatGouvernement Borne 2 L'Humanité
Manchots
BilletMaurice UlrichS’il ne faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages, il ne faut pas non plus prendre les manchots pour des buses. Les responsables du vaste aquarium de Hakone, au Japon, ont pourtant essayé si l’on en croit l’AFP, en leur servant sans prévenir du poisson de moindre qualité que celui auquel ils étaient habitués, le chinchard. Les prix de ce dernier ont en effet augmenté de 20 à 30 % par rapport à l’an dernier en raison d’une diminution de la ressource. Résultat, les manchots, qui n’ont pas apprécié l’entourloupe, refusent de manger, comme les loutres d’ailleurs, dont le refus a été unanime. « Ils prennent d’abord le nouveau poisson dans leur bec, a commenté Hiroki Shimamoto, responsable de l’aquarium, mais ensuite ils décrètent qu’ils ne l’aiment pas et le rejettent. Ils sentent qu’il y a quelque chose qui cloche. » Un peu comme si on voulait nous faire avaler des mesures au rabais pour le pouvoir d’achat comme une ambition sociale. On n’est quand même pas plus manchots qu’eux-mêmes. Ou moins.
japonpoissonsanimauxle billet de Maurice Ulrich L'Humanité
« À la Transition écologique, un militant de droite en remplace une autre »
EntretienÀ 34 ans, la députée Cyrielle Châtelain (EELV) copréside, avec Julien Bayou, le groupe écologiste à l’Assemblée nationale. Élue en juin dans l’Isère, elle était jusqu’ici conseillère au sein du cabinet de Grégory Doucet, maire de Lyon. Entretien.
Naïm SakhiVous êtes une nouvelle figure de l’Assemblée nationale. Inconnue du grand public il y a quelques semaines, vous voici co-présidente du plus grand groupe écologiste de l’histoire. Comment abordez-vous cette responsabilité ?
Avec humilité. La crise climatique appelle des réponses concrètes. S’adapter aux conséquences du dérèglement climatique a un coût, et tout le monde ne peut pas y faire face. La question de la justice sociale me tient donc à cœur. À titre personnel, je siège dans la commission de la défense. C’est une découverte et la période est historiquement forte e tparticulèrement tendue. Le retour de la guerre sur le sol européen va nous contraindre à avancer sur des sujets comme l’Europe de la défense. Ma fonction est aussi collective, le groupe écologiste est solide et ses membres sont d’ores et déjà prêts à travailler.
Comment les écologistes vont-ils faire entendre leurs propositions à l’Assemblée nationale et au sein de la Nupes ?
La Nupes est plus forte, dans l’union des groupes permettant à ses formations de porter ses singularités. Dans la séquence électorale, les écologistes ont fait part de leurs propositions en faveur de la transition écologique et pour faire face à la crise sociale, en répondant à l’urgence d’améliorer le pouvoir d’achat des Français. Elles seront à nouveau portées dans les débats. C’est au gouvernement de faire des compromis. Avec la Nupes, nous avons formulé une proposition de loi commune sur le pouvoir d’achat. Les écologistes iront plus loin dans le débat parlementaire pour s’attaquer aux gaspillages, promouvoir la limitation de la publicité, endiguer la dépendance aux énergies. Sur tous ces sujets, nous avons besoin d’une vision à moyen et long terme, qui permette non seulement aux gens de se prémunir de la hausse des énergies, mais aussi d’économiser les matières premières.
Quelles suites les écologistes comptent-ils donner à la Nupes ?
L’union n’était pas une stratégie électorale. Nous portons un projet commun de gouvernement.
Quels sont les objectifs de la motion de censure déposée par la Nupes ?
Nous avons demandé à Elisabeth Borne de se soumettre, à plusieurs reprises, à un vote de confiance. Elle s’y est refusée. Dont acte. La composition du parlement est inédite et l’Assemblée nationale aura plus de poids politique qu’elle n’a jamais eu sous la Ve République. Mais la première ministre ignore cette nouvelle donne. En réalité, la Macronie reste dans une vision hiérarchique et centralisée de la pratique du pouvoir. Et contrairement à ce qui est affirmé, l’exécutif refuse de construire des compromis. C’est un signe qui montre le manque d’une vision politique.
Christophe Béchu, proche d’Édouard Philippe, hérite du ministère de la transition écologique, en lieu et place d’Amélie de Montchalin. Comment accueillez-vous cette nomination ?
C’est un militant de droite qui en remplace une autre. J’ai de très grosses réserves quant au fait que Christophe Béchu soit en mesure de porter une politique écologique ambitieuse. Sa vision libérale de la société n’est pas compatible avec la transition écologique. Par exemple, face à Total : comment continuer à promouvoir la croissance coûte que coûte et en même temps lutter contre les dégâts écologiques liés à ses activités industrielles ? En réalité, les appels du pied d’Emmanuel Macron, avec ses promesses écologiques, se sont arrêtés dès le lendemain du second tour de la présidentielle. D’ailleurs, l’intervention télévisée du chef de l’État, le 22 juin, donne le ton : priorité est faite au remboursement de la dette financière, et non à la dette écologique, refus de répartir les richesses… Ce gouvernement va à droite toute.
eelvTransition écologique L'Humanité
L'ex-premier ministre japonais Shinzo Abe tué en plein meeting
ActuL’ex-chef de gouvernement, resté le plus longtemps en poste depuis l’après-guerre, a été visé par une attaque par balles lors d’un meeting à Nara. La classe politique s’indigne de cette attaque contre la «démocratie». Il a été déclaré mort quelques heures après l'attentat.
Lina SankariLe Japon est sous le choc après la mort de l’ancien premier ministre nationaliste Shinzo Abe. Figure politique incontournable du Parti libéral-démocrate (PLD), l’ancien dirigeant a été tué par balles le vendredi 8 juillet, lors d’un meeting à Nara (ouest) en vue des élections sénatoriales de dimanche.
« J’ai appris qu’il se trouvait dans un état très grave (...). C’est un acte barbare en pleine campagne électorale, qui est la base de la démocratie, et c’est absolument impardonnable», s’est indigné son successeur à la tête du gouvernement, Fumio Kishida, lors d’une conférence de presse en début d’après-midi.
Selon la chaîne publique NHK, l’ancien premier ministre semblait en arrêt cardio-respiratoire, un terme utilisé pour indiqué l’absence de signes de vie, et précédant généralement un certificat de décès officiel. Sa mort a effectivement été confirmé quelques après.
Une condamnation unanime
L’ensemble de la classe politique a dénoncé cet attentat. Le secrétaire du Parti communiste japonais (PCJ), Kazuo Shii, s'est ainsi indigné de cette «tentative barbare impardonnable de tuer la liberté d’expression par le terrorisme».
Ancien chef du PLD, Shinzo Abe a exercé la fonction de premier ministre en 2006 pour un an, puis de nouveau de 2012 à 2020. Âgé de 67 ans, il avait tiré sa révérence en 2020 et quitté son poste de chef de gouvernement alors qu’il souffrait, depuis sa jeunesse, d’une colite ulcéreuse devenue incompatible avec l’exercice de ses fonctions. Il restait toutefois une figure importante de la droite nationaliste et continue d’influencer la vie politique nationale.
Le suspect : un ancien de la Force maritime d’autodéfense
L’assaillant, un homme d’une quarantaine d’années, a immédiatement été appréhendé par les services de protection rapprochée et arrêté pour tentative de meurtre. Les interrogatoires sont actuellement en cours pour connaître ses motivations mais il s’agirait d’un ancien de la Force maritime d’autodéfense japonaise.
Le Japon dispose de l’une des législations les plus strictes au monde en matière de contrôle des armes à feu, et le nombre annuel de décès par ce armes dans ce pays de 125 millions d’habitants est extrêmement faible. L’assaillant aurait fabriqué son arme-lui-même. Sur les images amateur, on distingue Shinzo Abe abattu dans le dos en plein discours. « Après le deuxième tir, des gens l’ont entouré et lui ont fait un massage cardiaque », précise une femme présente lors du drame.
Un fait rare au Japon
À l’étranger, les réactions se sont également multipliées dès la nouvelle connue. « C’est un moment très, très triste », a déclaré vendredi le secrétaire d’État américain Antony Blinken, précisant que son pays, allié de premier plan de Tokyo, était « profondément préoccupés » par l’attaque. Le ministère chinois des Affaire étrangères s’est également dit « choqué » par un tel attentat, rare dans un pays où la vie politique est largement pacifiée.
Après la Seconde guerre mondiale, une dizaine d’attaques similaires a été recensée contre des représentants politiques, dont l’une des plus célèbres reste l’assassinat, en 1960, de Inejiro Asanuma, le dirigeant du Parti socialiste japonais, poignardé par un étudiant proche de l’extrême-droite.
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Boris Johnson n’échappe pas à l’exit
ActuRoyaume-Uni. Au terme d’un putsch orchestré par les dirigeants de son propre parti, le champion du Brexit a dû se résoudre à partir. Mais s’ils coupent une tête, les conservateurs ne changent pas de ligne.
Thomas LemahieuAprès près de 48 heures de siège, le forcené a été neutralisé au 10 Downing Street, à Londres (Royaume-Uni). Jeudi, en début d’après-midi, au terme des étapes d’un calvaire comme seuls les conservateurs britanniques peuvent en concevoir.
Entre le poison injecté au goutte-à-goutte, avec la litanie jamais interrompue des démissions de ses obligés, et le venin des trahisons surprises, avec ces courtisans qui, après l’avoir soutenu au-delà du bout, tournent casaque, le premier ministre britannique s’est résolu à partir. Ou, en l’occurrence, à parler de partir.
Victime d’un putsch fomenté par des dirigeants de premier plan de son propre parti – ce sont de très proches comme Rishi Sunak, son ministre de l’Économie, et Sajid Javid, celui de la Santé, qui ont lancé, mardi soir, le lâchage à grande échelle –, Boris Johnson s’est dit « très triste de renoncer au plus beau métier du monde ».
Éviter une déroute pour la droite aux législatives
Décoiffé comme toujours, sapé comme jamais, celui qui, en promettant de « réaliser le Brexit » et en bénéficiant à plein d’un autre sabotage interne – celui de Jeremy Corbyn chez ses adversaires travaillistes –, avait remporté en décembre 2019 une très large majorité pour les conservateurs, ne tire pas sa révérence sans une ultime entourloupe. Boris Johnson accepte d’abandonner, jeudi, la présidence de son parti.
Mais il entend bien rester, en réalité, premier ministre jusqu’à l’automne au moins. Le temps, espère-t-il sans aucun doute, de voir ses potentiels successeurs se déchirer. Une manière, en somme, de paver la route vers une déculottée pour la droite aux prochaines élections législatives, anticipées ou non. Ce qui lui permettrait de se rétablir, pour l’Histoire, comme le leader de tories victorieux, et non de rester comme le fieffé menteur qu’il est aujourd’hui pour la postérité…
Preuve de cette manigance de la dernière chance : juste après avoir officialisé cette vraie-fausse sortie, Boris Johnson a convoqué une réunion de son gouvernement avec les remplaçants des près de soixante ministres, secrétaires d’État, collaborateurs, membres des cabinets qui ont démissionné en moins de deux jours. Dans la foulée, il a même fait savoir qu’il s’était entretenu avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Comme si de rien n’était… Dominic Cummings, son âme damnée avec laquelle il s’est fâché après avoir multiplié les coups tordus pendant son ascension et lors de ses premiers mois au 10, Downing Street, prévient : « Je connais ce gars et, croyez-moi, je vous le dis, il ne pense pas un instant que c’est fini, il imagine que c’est une guerre et que, dans une guerre, des saloperies arrivent. Qu’il suffit de gagner du temps, encore et encore. Qu’il a un mandat. Que les adhérents du parti l’adorent, qu’il n’a qu’à attendre septembre pour s’en sortir. Si les députés le laissent à sa place, ce sera un carnage. »
« L’instinct de meute »
Fidèle à un procédé éprouvé tout au long de sa carrière, Boris Johnson, lui-même issu de la plus pure élite londonienne – en dépit d’un style ébouriffant –, joue une carte populiste en dénonçant « l’instinct de meute » des députés conservateurs. « Ces derniers jours, j’ai tenté de convaincre mes collègues qu’il serait absurde de changer de gouvernement, alors que nous réussissons tant de choses, que nous avons une majorité si vaste et que nous n’avons qu’une poignée de points de retard dans les sondages, détaille le premier ministre. Je regrette de ne pas l’avoir emporté avec ces arguments, mais comme on le voit à Westminster, le réflexe grégaire est puissant, et quand le troupeau bouge, il bouge ! »
Un peu plus tard dans la journée, le dirigeant conservateur a voulu reprendre un peu de hauteur : « Public britannique, je vous remercie pour l’immense privilège de vous servir en tant que premier ministre ! lance-t-il. Je veux que vous sachiez que, jusqu’à ce que mon successeur soit en place, vos intérêts seront servis et le gouvernement de ce pays continuera de fonctionner. »
Le problème pour Johnson, c’est que, au Royaume-Uni, plus grand monde ne veut le voir parader encore des mois à la tête de l’État. Les travaillistes se mettent à rêver de revenir au pouvoir, sur une ligne qui ne serait sans doute pas vraiment en rupture. Keir Starmer, leur leader, vient, par exemple, d’avaliser la ligne de Johnson sur le Brexit, après avoir intimé aux députés membres du Labour de ne surtout pas s’afficher sur les piquets de grève des cheminots en lutte pour les salaires. Mais chez les tories, l’objectif de l’éviction de leur ex-machine à gagner est sans doute précisément d’éviter des élections législatives anticipées. John Major qui a dirigé le gouvernement après Thatcher appelle à se débarrasser immédiatement de Johnson.
Un débarquement qui ne changera pas la ligne politique
Sur le fond, évidemment, cet insolite débarquement manu militari ne risque pas de déboucher sur un changement de ligne à droite. Les acteurs de cette révolution de palais au sein des tories reprochent à Johnson ses mensonges délibérés à chaque occasion – des fêtes clandestines lors du premier confinement au 10 Downing Street, à la promotion récente d’un de ses amis député poursuivi pour agression sexuelle –, mais pas du tout ses projets politiques.
Gestion de la pandémie de Covid-19 caractérisée, dans un premier temps, par une conception très libérale contre le confinement afin d’arriver à une chimérique « immunité de groupe » – ce qui a provoqué un nombre de morts plus important dans le pays qu’ailleurs ; renvoi des demandeurs d’asile arrivant au Royaume-Uni vers le Rwanda, chargé contre monnaie sonnante et trébuchante de cette gestion externalisée de l’immigration ; détricotage des traités internationaux intervenant dans le cadre du Brexit avec annulation des dispositions conditionnant le maintien de l’Irlande du Nord dans le marché unique et menace directe, dès lors, sur les accords de paix signés à la fin des années 1990 ; projet de casse du droit social à l’occasion des récentes et spectaculaires grèves des cheminots, que les conservateurs proposent de remplacer par des intérimaires lors des arrêts de travail… La liste des dégâts est en réalité bien plus longue encore que celle, interminable, des frasques de Boris Johnson, mais là-dessus, ses amis n’ont vraiment rien à redire.
Comme quoi, avec les conservateurs britanniques, quand les couteaux sont tirés, ils peuvent se tourner vers le chef de l’État. Mais ils ne tardent jamais à revenir larder les classes populaires et les couches moyennes qui traversent une crise du « coût de la vie » absolument sans précédent.
boris johnsonRoyaume-uni L'Humanité
Exit Boris Johnson, la course à la succession du premier ministre est lancée
ActuParmi les ténors du Parti conservateur britannique ayant activement participé à la fronde interne contre Boris Johnson, plusieurs prétendants à son remplacement émergent.
Bruno OdentWallace, le favori
Le ministre de la Défense, Ben Wallace, 52 ans, fait, pour l’heure, figure de favori dans la course à l’accession au fauteuil suprême après la démission de Johnson. Le personnage, qui s’est illustré sur les réponses de Londres à l’invasion de l’Ukraine par la Russie de Poutine, affiche une image d’intransigeance qui lui vaut la bénédiction des médias les plus atlantistes. Son profil cadre avec les qualités d’« homme fort » qui semble requises aux yeux du « petit peuple » conservateur pour enfiler les habits de chef d’État d’un Royaume-Uni déjà englué dans une crise économique et sociale d’une rare intensité.
Boris Johnson n’échappe pas à l’exitSelon un sondage YouGov rendu public ce jeudi 7 juillet, il emporterait, pour l’heure, les suffrages des adhérents du parti face à tous ses autres concurrents. « Certains d’entre nous ont l’obligation de maintenir la sécurité dans ce pays, qui que soit le premier ministre » , a-t-il déclaré, faussement distant et avec le souci évident de peaufiner son image « sécuritaire » tout en se défendant d’être candidat.
Morduant, Sunak, Baker et Truss, les challengers
Penny Mordaunt, secrétaire d’État au Commerce extérieur, figure parmi les challengers de Wallace. Elle fut l’une des figures les plus résolues de la campagne en faveur du Brexit. Ce qui rassure ceux qui souhaitent que l’on ne revienne en aucun cas sur l’inflexibilité dont fit preuve Boris Johnson à l’égard de l’UE.
Le chancelier de l’Échiquier (chargé des finances et du Trésor) démissionnaire, Rishi Sunak, s’est placé sur les rangs, en cultivant son rejet ferme de tout amendement au Brexit. Toutefois, son immense fortune familiale et les petits arrangements fiscaux dont a bénéficié son épouse font indiscutablement désordre pour son ascension vers les toutes premières responsabilités, quand une majorité de ses compatriotes sont frappés par l’inflation et un sévère recul de leur pouvoir d’achat.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Les chances de succès de la populaire ministre des Affaires étrangères, Liz Truss, pourraient être amoindries par ses ambiguïtés. Championne du libre-échange, elle s’est en effet déclarée d’abord favorable au maintien dans l’UE avant de changer de camp et de s’investir dans la négociation d’une série d’accords commerciaux post-Brexit.
Le député du sud de l’Angleterre Steve Baker a pris ses concurrents de vitesse en présentant, le premier, sa candidature. Partisan de la première heure d’un Brexit dur, il cultive volontiers les provocations climatosceptiques et affiche sans doute le profil le plus trumpien de tous les prétendants.
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Le scandaleux retour de Compaoré au Burkina Faso
Pas hontePierre BarbanceyEn octobre 2014, le président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, quittait précipitamment le pouvoir qu’il occupait depuis 1987 pour se réfugier en Côte d’Ivoire. Celle année-là, il avait, à coups de grenades, éliminé Thomas Sankara, l’homme intègre qui n’avait jamais plié devant la France. Paris sera d’ailleurs toujours reconnaissant à Compaoré. Et peut-être bien maintenant encore. Condamné par contumace à la prison à perpétuité en avril par un tribunal militaire du Burkina Faso, on pouvait s’attendre à tout sauf à ce qu’un jour cet ex-président honni par une grande majorité des Burkinabés remette les pieds dans le pays. Erreur ! Des fuites savamment orchestrées révélaient il y a quelques jours que Compaoré était « attendu en fin de semaine » à Ouagadougou où il devrait « être reçu par le chef de l’État dans le cadre de la réconciliation nationale ». Le chef de la junte militaire, auteur du coup d’État du 24 janvier, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, est en réalité un proche de Compaoré : il a servi au sein du régiment de sécurité présidentielle (RSP). Officiellement, Damiba cherche à créer une « union sacrée » pour l’aider dans la lutte contre les groupes djihadistes qui ensanglantent le Burkina Faso depuis 2015. Toute honte bue, la présidence du pays a invité à « une rencontre de haut niveau », vendredi, les cinq anciens chefs d’État encore en vie, dont Compaoré.
Mercredi, les avocats de Thomas Sankara ont appelé les autorités judiciaires à « faire arrêter et déférer » Blaise Compaoré à son arrivée au Burkina Faso. « Les répercussions de ce retour du condamné du tribunal militaire, Blaise Compaoré, si ce n’est pas à la prison seront incommensurables sur notre État déjà en faillite », écrit le site Lefaso.net.
Burkina Fasoblaise compaoréthomas sankarails n'ont pas honte L'Humanité
Michel Platini et Sepp Blatter tous les deux acquittés, mais pas encore rassurés
ActuFootball. L’ancien patron de l’UEFA et l’ancien président de la FIFA ont été jugés non coupable dans l’affaire « d’escroquerie, gestion déloyale, abus de confiance, et faux dans les titres. » qui les concernait. Pourtant la justice suisse pourrait faire appel.
Éric SerresAprès plus de six ans d’enquête et deux semaines de procès pour escroquerie en Suisse, Michel Platini – ancien président de l’UEFA- et Sepp Blatter -ancien président de la FIFA- ont été acquittés ce vendredi. Le Tribunal pénal fédéral de Bellinzone n’a pas suivi les réquisitions du parquet, qui avait requis mi-juin respectivement un an et huit mois de prison avec sursis.
Quand le 29 juillet 2015, Michel Platini, alors président de l’instance européenne annonçait être candidat à l’élection pour la présidence de la Fifa, grand favori, il ne s’imaginait pas avoir à faire face quelque temps plus tard à la justice. En effet, à peine quelques mois après sa candidature qui le plaçait comme favori au poste de patron du football mondial, il était rattrapé par une affaire de gros sous pour un travail de conseiller sans contrat écrit avec le président de la FIFA, Sepp Blatter. Le 25 septembre de la même année, le procureur général de Suisse ouvrait une procédure pénale pour « gestion déloyale » et « abus de confiance » contre Sepp Blatter, soupçonné d’avoir effectué « un paiement déloyal » de 2 millions de francs suisses (1,8 million d’euros) en faveur de Platini, neuf ans après la fin de sa mission de conseiller du président de la FIFA en 2011.
La suite n’allait être qu’une succession d’enquête, de procédures pénales, de mises en accusations, de destitutions pour les deux hommes jusqu’à ce jugement. Mais après sept ans de rebondissements, le Français et le Suisse ont finalement été acquittés. « Un tribunal neutre a enfin constaté qu’aucun délit n’avait été commis dans cette affaire. Mon client est complètement blanchi et soulagé en conséquence, a commenté Me Dominic Nellen, l’avocat de Michel Platini. De son côté, l’ex-capitaine des Bleus s’est réjoui dans un court communiqué d’avoir « gagné un premier match », tout en faisant une nouvelle fois allusion à une manipulation politico-judiciaire destinée à l’écarter du pouvoir : « Dans cette affaire, il y a des coupables qui n’ont pas comparu au cours de ce procès. Qu’ils comptent sur moi, nous nous retrouverons. » Michel Platini soupçonne en particulier un rôle occulte de Gianni Infantino, son ancien bras droit à l’UEFA élu en 2016 à la tête de la Fifa, et visé depuis 2020 par une procédure distincte pour trois rencontres secrètes avec l’ancien chef du parquet suisse.
Est-on pourtant à la fin du dossier qui a terni l’image de l’ancien n° 10 des Bleus ? Rien n’est moins sûr à cet instant. Si le tribunal a jugé plausible le récit des deux accusés, et estimé que l’escroquerie n’était : « pas établie avec une vraisemblance confinant à la certitude » - appliquant donc le principe selon lequel le doute doit profiter à la défense-, l’éventualité d’un procès en appel n’est pas encore écartée. Le parquet a seulement indiqué vendredi qu’il déciderait de la suite de la procédure « dès qu’il disposera d’un jugement écrit et motivé. »
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Dernier match au Japon pour terminer la saison en beauté
ActuRugby. À Tokyo, ce samedi à 7 h 50 (heure française), l’équipe de France est en passe de terminer sa saison invaincue. Mais pour cela il faudra battre une équipe du Japon qui, même battue lors du premier test, n’a pas démérité et possède encore quelques cartouches pour faire déjouer les Bleus.
Éric SerresUne semaine après avoir été dominé par le XV de France (42-23), le Japon pense avoir les moyens de lui poser des problèmes. D’après son talonneur et capitaine Atsushi Sakate des Brave Blossoms dit à qui veut l’entendre que pour ce dernier match son équipe voudra « contrôler la rencontre ». « Lors du premier match, nous avons commis beaucoup de fautes de main, on n’a pas su garder le ballon et on a perdu. La France, elle, s’est concentrée sur son jeu mais, cette fois, nous sommes préparés : on veut contrôler le match. »
Credo repris par toute l’équipe « La première période a été équilibrée mais on a fini par perdre parce qu’on n’a pas su contrôler le match, on a fait beaucoup de fautes. Cette fois, on va voir mais il va falloir contrôler le match, notamment en attaque. » explique Warner Dearns, le deuxième-ligne. « Nos points forts, c’est la vitesse et notre bonne forme. « Il va falloir contrôler le match » termine le demi de mêlée Naoto Saito.
Face à cette volonté de redresser la barre et conserver le ballon, les Bleus qui aimeraient terminer sur une saison parfaite et avec 10 victoires d’affilée - une première dans l’ère moderne et un record inédit depuis une série établie entre 1931 et 1937- sont prévenus et en ordre de bataille : « Comme nous jouons à deux arrières avec également Jalibert, que nos deux ailiers peuvent aussi être sollicités, on s’attend effectivement à ce qu’ils proposent plus d’équilibre dans leur jeu. Même s’ils nous ont surpris par leur style la semaine dernière, leur ADN reste quand même de beaucoup porter le ballon devant la ligne de défense. Mais sans doute vont-ils proposer plus de dépossession, ce qui ressemble davantage à un rugby européen. » met en avant me sélectionneur du XV de France Fabien Galthié.
Pour ce deuxième et dernier test, le sélectionneur n’apportera guère de nouveauté. On ne change presque pas une équipe qui gagne ! Seule la titularisation du Racingman Max Spring à la place de Melvyn Jaminet à l’arrière viendra bouleverser la hiérarchie établie durant cette tournée estivale. Le jeune joueur du Racing 92, du haut de ses 21 ans, sort d’une année prometteuse (9 matches en Top 14, 2 en Champions Cup). Il avait aussi surnagé sous le maillot des Barbarians, dirigés par le sélectionneur du XV de France, lors de la magnifique victoire 52-21 face à l’Angleterre avant la tournée. Pour le reste, la confiance est maintenue à la charnière 100 % bordelaise avec Matthieu Jalibert à l’ouverture et Lucu à la mêlée. À l’aile Damian Penaud -auteur d’un doublé contre le Japon-, est reconduit sur le côté droit, avec à gauche le Toulousain Matthis Lebel. Au centre, le Racingman Virimi Vakatawa enchaîne et retrouve son partenaire de Bordeaux-Bègles Yoram Moefana.
Quant au gros de devant pas de changement non plus. Le troisième ligne Yoan Tanga et le deuxième ligne Thomas Jolmès qui ont, eux aussi, vécu leur première sélection la semaine dernière, seront de la partie tout comme le capitaine Charles Ollivon et la première ligne composée du Lyonnais Demba Bamba, du Toulousain Peato Mauvaka et du Toulonnais Jean-Baptiste Gros. Un dernier match donc à prendre avec sérieux avant de prendre des vacances finalement bien méritées pour le rugby tricolore qui a dominé l’Europe que ce soit au niveau des clubs que de l’équipe nationale.
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Étape 6. À Longwy, Pogacar et les mains d’or
ActuTour de France. Dans la 6e étape, entre Binche en Belgique et Longwy (219,9 km), victoire de Tadej Pogacar (UAE), qui s’empare du maillot jaune. Les coureurs arrivaient dans la ville de l’ancien bassin sidérurgique, sacrifié en 1984.
Jean-Emmanuel DucoinLongwy (Meurthe-et-Moselle), envoyé spécial.
« U n grand soleil noir tourne sur la vallée/Cheminées muettes, portails verrouillés. » Jamais, sans doute, Bernard Lavilliers n’aurait imaginé que ses paroles des Mains d’or accompagneraient le chronicœur en cette journée d’étape, la plus longue du Tour. Plafond bas et nuages lourds, entre Binche, en Belgique, et Longwy (219,9 km), pour un sympathique crochet chez nos cousins wallons, avant un final promis aux puncheurs. Comme en 2017, l’arrivée se situait au sommet de la côte des Religieuses (1,6 km à 5,8 %), rehaussée d’un raidard de 800 mètres à 12 % qui risquait d’éloigner les sprinteurs. Mais nous n’en étions pas encore là lorsque la voiture de l’Humanité déboula dans la ville de Longwy. Sur les traces des hommes de fer, honorés par d’autres Géants qui allaient bientôt s’échouer tout à côté de la rue de la République et de l’avenue Raymond-Poincaré, dont les bicoques ouvrières, alignées, sont restées toutes identiques depuis les grandes heures industrielles. Au fil des décennies, elles devinrent ce que nous en voyons désormais. Mornes et décrépies. Souvent vides.
Depuis le départ, façon usus, fructus, abusus, un peloton secoué d’attaques successives semblait avoir oublié les plaies et les bosses de la veille sur les pavés de l’Enfer. Pas moins de quatre abandons à la suite de la bataille (Oss, Gogl, Haig et Kirsch) et une incertitude : combien de temps tiendrait Primoz Roglic après sa culbute et sa luxation de l’épaule, sanctionnée par deux minutes de débours sur le grandissime favori Tadej Pogacar ? Par cette grande confusion des horloges du Tour, nous pensâmes déjà à la montée de la Planche des Belles Filles, ce vendredi, qui constituera le premier juge de paix dans des pourcentages décisifs. Patience.
« Wagons immobiles, tours abandonnées/Plus de flamme orange dans le ciel mouillé. » Quand l’avant-garde du peloton, après avoir repris trois fuyards au long cours – dont le maillot jaune Van Aert, parti dans une chevauchée de l’absurde avant de sombrer –, pénétra à son tour dans Longwy en mode éclaté, nous nous demandâmes si ces Forçats de la modernité cycliste savaient que, en ce lieu, la mélancolie ouvrière continuait de s’épaissir et que la part du cœur, dans les tréfonds de la mémoire, ne se réduisait pas à son passé de plomb. À l’instant même où les casse-cou du jour mangeaient la rampe terminale pour se disputer du prestige, la voix de Lavilliers résonnait dans nos écouteurs. « On dirait, la nuit, de vieux châteaux forts/Bouffés par les ronces, le gel et la mort. » Des spectres murmuraient à nos oreilles, tandis que, de ce côté-ci du temps, un travailleur du vélo, tel un modèle réduit du capitalisme sportif, levait les bras du triomphe. De l’acier rouge avait jailli de ses jambes en feu : Tadej Pogacar en personne réglait la montée finale et s’emparait même du maillot jaune. Ce qu’il accomplissait là, après son numéro sur les pavés du Nord, résista aux superlatifs.
les fantômes des classes du bas
Mais, depuis l’autre côté du temps, un peu d’histoire dans les entrailles d’une Lorraine affaissée. « J’ai passé ma vie là, dans ce laminoir/Mes poumons, mon sang et mes colères noires. » Jusqu’au début des années 1980, Longwy fut en effet l’un des plus importants bassins industriels de France, intimement associé au savoir-faire sidérurgique, concentrant l’essentiel de la production nationale de fonte et d’acier. Hommes et femmes de chair solidaires, fiers du métier. La cité, modeste en taille et ensuquée par les fumées des hauts-fourneaux, s’organisait autour des blocs d’usines, charriant matin et soir, souvent à vélo, des milliers de salariés.
La plupart des maisons d’ouvriers arborèrent durablement les vestiges des décorations d’origine, des frises en bois de toutes les couleurs ornant les perrons. À l’intérieur, des tables en Formica sur lesquelles on posait bien à plat les mains d’or dont l’épaisseur calleuse attestait l’origine sociale. La vie se résumait à l’usine, pour le boulot. Et à la bicyclette, pour les loisirs. L’Union cycliste du bassin de Longwy jouissait d’ailleurs d’une méchante réputation. Une époque identificatoire, quand les Français prenaient corps, par l’intermédiaire des exploits pédalants de leurs semblables, ces hommes du peuple en « ouvriers du Tour », durs à la tâche eux aussi, ces Forçats de la Route (les vrais)… Et puis, il y eut le tournant de la rigueur et la « grande casse » du 29 mars 1984, jour maudit. Le gouvernement socialiste décida de revoir son « plan acier » et annonça la suppression de 21 000 emplois dans la sidérurgie. Mitterrand referma cyniquement le couvercle : « Qui n’a pas la Lorraine dans son cœur ? », dans la lignée des grandes dynasties de maîtres des forges – Wendel, Schneider –, devenues les archétypes des puissants, symboles des deux cents familles les plus riches de l’époque. Dès lors, Longwy perdra ses enfants : 22 000 habitants dans les années 1960, 14 000 de nos jours. Disparus les fantômes des classes du bas, sidérurgistes de la fournaise, avec leurs mains devenues si insensibles qu’ils les glissaient, par tradition et en hiver, dans les eaux glacées de la Chiers, la rivière locale. « J’voudra is travailler enc ore, travailler encore/Forger l’acier rouge avec mes mains d’or. »
Article sans titre
6e étape Binche-Longwy (219,9 km)
1. T. Pogacar (SLO/UAE), en 4h27’13’’
2. M. Matthews (AUS/BEX), à 0’’
3. D. Gaudu (FRA/FDJ), à 0’’
Classement général
1. T. Pogacar (SLO/UAE), en 20h44’44’’
2. N. Powless (É-U/EFE), à 4’’
3. J. Vingegaard (DAN/JUM), à 31’’
Maillot vert (points)
W. Van Aert (BEL/JUM) 198 points
Maillot à pois (grimpeur)
M. Cort Nielsen (DAN/EFE)
Maillot blanc (meilleur jeune)
T. Pogacar (SLO/UAE)
Aujourd’hui
7e étape
Tomblaine - La Super Planche des Belles Filles (176,3 km)
Tour de France 2022cyclismeTadej PogacarTour de France L'Humanité
Les Bleues d’attaque pour l’Euro 2022
ActuFootball L’équipe de France fait son entrée dans la compétition, ce dimanche 10 juillet, face à l’Italie à Rotherman, dans le nord de l’Angleterre. Malgré une préparation tronquée par des blessures, le groupe est au complet avec l’objectif de remporter enfin un premier titre.
Nicolas GuillerminTrois ans après la déception du Mondial 2019 organisé en France, où elles avaient été sortie dès les quarts de finale par les Etats-Unis, les Bleues entament l’Euro 2022 en Angleterre face à l’Italie (groupe D), ce dimanche 10 juillet, à Rotherham (21h00, TF1). Sur une série en cours de quatorze victoires en autant de rencontres depuis avril 2021, l’équipe de France affiche un capital confiance à l’opposé de son palmarès désespérément vide. Hormis deux demi-finales disputées et perdues lors de la Coupe du monde 2011 puis au JO 2012, il y a une décennie, les Françaises n’ont plus jamais accédé au dernier carré. Aux commandes depuis bientôt cinq ans, la sélectionneuse Corinne Diacre a bâti un groupe prometteur, savant mélange de joueuses expérimentées et de jeunes talents, pour enfin décrocher un premier titre.
Ensemble depuis le 14 juin pour préparer la compétition, les Bleues ont rempli leurs objectifs avec deux victoires faciles contre le Cameroun (4-0) puis le Viêt-Nam (7-0), respectivement 54 e et 32 e nations au classement Fifa, mais le choix de ces adversaires interroge par rapport au niveau d’adversité qu’elles rencontreront durant l’Euro. A commencer par l’Italie (14 e) puis la Belgique (19 e) et l’Islande (17 e) en matchs de poule alors que les autres favoris, comme l’Angleterre, la Suède, le Danemark, l’Espagne ou les Pays-Bas, se sont frottées à des équipes du gotha.
La balade contre les Vietnamiennes, le 1 er juillet à Orléans, a, certes, régalé les 6000 personnes qui avaient fait le déplacement mais n’a pas permis de délivrer, comme le match précédent, d’indications sur le vrai niveau de cette équipe. Après l’ouverture du score au bout de cinq minutes, les joueuses de Corinne Diacre menaient 5-0 à la demi-heure de jeu puis 6-0 à la pause… L’opposition sera d’un tout autre niveau dimanche face à l’Italie qui, dans la même soirée du 1 er juillet, a accroché l’Espagne de la Ballon d’or Alexia Putellas (1-1), désormais forfait après une rupture aux ligaments croisés du genou gauche, mardi à l’entraînement. Pour Corinne Diacre, il n’y a pas d’inquiétude à avoir. « On s’adapte aux équipes qu’on a face à nous, assure-t-elle. On s’adaptera aussi face à l’Italie le 10 juillet, ça ne sera pas un problème pour nous. On se mettra dans les bonnes conditions. »
Autre interrogation, celle des automatismes entre joueuses. Pour ce dernier test, la sélectionneuse française n’a toujours pas pu aligner une équipe type, comme face au Cameroun, en raison des absences de la capitaine Wendie Renard, de la latérale gauche Sakina Karchaoui et de la milieu Grace Geyoro, toutes préservées après des pépins physiques contractés durant la préparation.
Les trois joueuses ont heureusement effectué leur retour mardi pour le premier entrainement dans leur camp de base de Ashby-de-la-Zouch, dans le nord de l’Angleterre. La situation la plus inquiétante concernait Grace Geyoro, victime d’une entorse du genou gauche le 21 juin lors d’un entrainement, qu’elle avait quitté en pleurs et en boitant. La latérale gauche du PSG, Sakina Karchaoui, soufrait quant à elle d’une grosse contusion à une cuisse. Enfin, la défenseure centrale de Lyon, Wendie Renard, était amoindrie par une douleur aux quadriceps, muscle situé sur l’avant de la cuisse.
A bientôt 32 ans celle qui a remporté 8 Ligues des champions avec l’Olympique Lyonnais, est un élément essentiel du rouage de cette équipe et une éventuelle nouvelle absence serait un coup dur pour les Bleues. Pilier de la défense et aussi buteuse, souvent de la tête en raison de sa grande taille (1,87m), la Martiniquaise (131 sélections) avait déjà connu deux mois d’indisponibilité en début de saison après une blessure musculaire à la cuisse droite survenue lors d’un rassemblement avec l’équipe de France. « Wendie, c’est un leader naturel, avec ou sans brassard c’est la même personne, souligne la milieu Kenza Dali. Elle a toujours eu ce leadership qui fait d’elle la personne et la joueuse qu’elle est aujourd’hui. »
A quelques jours du premier match face aux Italiennes, Corinne Diacre se veut pourtant sereine. « On a pu donner du temps de jeu à un maximum de joueuses (…) Les performances individuelles et la performance collective ont été satisfaisantes, on termine sans blessure et on récupère Sakina, Grace et Wendie » soit un « groupe au complet ». L’équipe de France peut désormais se tourner vers son objectif pour cet Euro, affiché dès le début du rassemblement par la sélectionneuse : « aller le plus loin possible. »
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Suicides chez Orange : la crainte d’un retour de la machine à broyer
Premier planLes syndicats alertent après deux suicides dans l’entreprise, ex-France Télécom. Pour eux, il est temps de remettre en question cette stratégie de réduction de coûts, génératrice de souffrance.
Cécile RousseauSaisissant effet miroir. Le 30 juin, lors des plaidoiries de la défense au procès en appel des ex-dirigeants de France Télécom, l’une des avocates a évoqué le suicide de Christophe B., salarié d’Orange, survenu presque un mois avant.
L’irruption de ce drame, qui visait initialement à amoindrir la responsabilité des prévenus dans la crise de 2007-2011, met en lumière les situations de souffrance récentes au sein de la multinationale. En arrêt maladie depuis le 23 mai, l’agent de 52 ans, marié et père de famille, s’est pendu deux jours plus tard sur son lieu de travail.
« Elles ont été oubliées »
Dans le centre technique de Draguignan (Var), le choc n’est pas dissipé. « Il se plaignait depuis longtemps d’une activité sans intérêt et de surcharge de travail », assure Virginie Reze, élue CGT au CSE de la direction opérationnelle grand Sud-Est (DOGSE) qui a rencontré ses collègues. Cet ancien technicien, chargé du raccordement fibre des maisons individuelles, faisait l’interface, pas toujours évidente, avec les sous-traitants.
L’« outil industriel » du harcèlement chez France TélécomSelon la CGT, des pressions auraient aussi été exercées par une responsable pour qu’il prenne du galon alors qu’un poste d’adjoint était vacant. Ce que le fonctionnaire, déjà bien occupé, ne souhaitait pas. « Il ne voulait pas qu’on lui casse sa routine », raconte Robert (1), un agent œuvrant dans la structure.
Quand la syndicaliste s’est rendue sur place après ce geste violent, elle a été choquée par l’ambiance. « On aurait dit un bâtiment désaffecté, c’était très angoissant, s’indigne-t-elle. L’équipe de Christophe et deux personnes du service client avaient plusieurs fois demandé à partager le même plateau pour ne pas être isolés, mais cela leur a été refusé pour des raisons de confidentialité. Le jour du drame, deux employées ont aperçu les pompiers qui leur ont parlé d’un suicide. Terrorisées, elles ont attendu une explication. Mais entre 11 h 30 et 16 heures, personne n’est venu les voir. Elles ont été oubliées. »
Une enquête de police et une enquête paritaire
Orange a, depuis, pris des mesures de soutien et s’est engagé à reconnaître l’accident de service (accident du travail pour les fonctionnaires). Une enquête de police et une enquête paritaire (avec membres de la direction et représentants syndicaux) sont en cours.
À Draguignan, ce climat crépusculaire ne daterait pas d’hier. Seule une trentaine d’employés sont encore présents dans les locaux, dont bon nombre de techniciens en interventions. Il y a quelques années, ils étaient une centaine. « À un moment, il y avait des pots de départ quasiment tous les mois, se remémore Robert. Entre les restructurations, les retraites et les temps partiels seniors (TPS, mesure de départ de fin de carrière), le centre s’est vidé. Beaucoup préfèrent partir de manière anticipée, car les conditions de travail sont mauvaises. Dans le service de Christophe, il y avait eu beaucoup de TPS et d’autres à venir. »
Un droit d'alerte lancé le 27 avril
Pour Sandrine Ferrety, responsable de section syndicale SUD PTT à la DOGSE, la permanence de très petites équipes se sentant « abandonnées » dans des édifices surdimensionnés s’explique : « Stéphane Richard (ancien PDG d’Orange jusqu’en janvier – NDLR) s’était engagé à ne plus fermer de sites après la crise sociale, mais, avec les multiples réorganisations, les entités se retrouvent de plus en plus réduites. À Draguignan, les agents se demandaient à quelle sauce ils allaient être mangés, entre les non-remplacements et la sous-traitance généralisée. »
Le service de Christophe, qui faisait du télétravail trois jours par semaine, était composé de trois personnes ainsi que deux autres à Saint-Laurent-du-Var (Alpes-Maritimes) et à Digne (Alpes-de-Haute-Provence), selon la CGT. Un inspecteur du travail venu à Draguignan quelques jours après le drame n’a d’ailleurs pas trouvé d’encadrant à qui s’adresser. « Depuis, un manager vient tous les jours », constate Robert.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Au sein de l’unité d’intervention Provence-Rhône-Méditerranée (UIPRM), dont dépendait cet agent, des difficultés avaient été mises en avant par le Comité national de prévention du stress (CNPS) et le rapport du cabinet d’expertise Secafi, que nous avons pu consulter. En 2021, 48 % des agents considèrent que leur travail devient de plus en plus exigeant (contre 49 % en 2019) et 65 % d’entre eux craignent que les restructurations s’accélèrent.
Céline Marty : «L’attitude de subordination qu’implique le travail est incompatible avec l’exercice démocratique d’une citoyenneté libre»Quant aux rapports annuels de la médecine du travail, attirant l’attention sur la dégradation des conditions de travail, ils avaient conduit les syndicats à lancer un droit d’alerte, le 27 avril.
Une lettre poignante aux membres de la CSSCT
Quelques jours après ce drame, un autre a endeuillé le centre technique de Troyes (Aube). Dans la nuit du 4 au 5 juin, J.-L. C., 51 ans, ingénieriste déploiement réseau (fibre et cuivre), s’est donné la mort. Sa veuve a adressé une lettre poignante aux membres de la CSSCT (commission de santé, de sécurité et des conditions de travail).
La dernière conversation que j’ai eue avec mon mari concernait les dossiers en cours. Le lendemain matin, mon fils découvrait son père au bout d’une corde. »
Son récit est sans appel. « Mon mari se plaignait d’une surcharge de travail, du non-remplacement des gens qui quittaient le service pour diverses raisons », écrit-elle. En arrêt maladie depuis le 4 mai, « il n’a jamais cessé de travailler : il répondait à ses mails, les transférait à ses collègues. (…) Il passait sa nuit à me parler des dossiers en cours. Malgré les alertes lancées par ses collègues, il a fallu qu’il craque au travail pour que l’on entende sa souffrance. »
Reçu par son n + 2 à son domicile, J.-L. s’effondre en larmes. Face à son état, celui-ci alerte la médecine du travail. Son généraliste lui prescrit un mois d’arrêt. Mais le fonctionnaire commence à avoir des idées noires. « La dernière conversation que j’ai eue avec mon mari concernait les dossiers en cours. Le lendemain matin, mon fils découvrait son père au bout d’une corde pendue dans le jardin. » Depuis, sa famille n’a pas remis les pieds au domicile.
Dans la région grand Nord-Est, les effectifs baissent de 10%
Si la société s’est engagée, là encore, à mener une enquête conjointe avec les instances représentatives du personnel et à reconnaître l’accident de service, pour cet élu à la CSSCT, qui tient à rester anonyme par peur des représailles, pas de doute : « Ce décès est lié à une politique générale anxiogène. J.-L. était devenu ingénieriste il y a un an. Mais il n’a pas eu vraiment de formation sur cette activité, ni d’accompagnement. Il a été livré à lui-même alors qu’il était en contact avec les clients et les sous- traitants (installateurs). En plus, il y avait eu un changement de prestataire et la bascule avait été compliquée. Sans compter que l e système informatique est loin d’être au top. Mais il avait une vraie conscience professionnelle. »
Comme à Draguignan, des départs, notamment en TPS, s’étaient produits. Dans cette direction opérationnelle grand Nord-Est (DOGNE), les effectifs baissent de 10 % par an avec très peu d’embauches. Le travail retombe donc sur ceux qui restent. « Une de ses collègues avait quitté le service et il s’est retrouvé avec une partie de ses dossiers. Tout le monde était sous l’eau », précise le syndicaliste.
Pour Michel Jacquier, élu CGT au CSE de la DOGNE, le témoignage de la femme du défunt correspond aux constatations du syndicat. « Comme tout est externalisé, c’est notamment le cas de 95 % de l’activité des services techniques à destination du grand public, les agents d’Orange se retrouvent avec les tâches les plus complexes. Expert sur son activité, J.-L. avait le sentiment de ne pas faire le travail comme il le faudrait. On a du mal à imaginer une fin de carrière dans ces conditions-là », soupire-t-il.
« J’ai plus de 1 000 dossiers à traiter depuis que mon collègue est parti »
D’autant qu’avec les restructurations incessantes, les périmètres n’ont cessé de s’élargir. La DOGNE compte 23 départements et plus 10 000 salariés, de Lille à Chalon-sur-Saône en passant par Strasbourg. Un casse-tête pour l’organisation et le fonctionnement des instances représentatives du personnel. « Stéphane Richard avait remis des “ressources humaines de proximité”, mais, entre les départs et une zone toujours plus large, ils ne sont plus vraiment proches des personnels, observe Michel Jacquier. Et on a beau voter non aux réorganisations en CSE, elles continuent. »
Depuis ce suicide, certaines alarmes semblent mieux entendues. Marie (1), chargée d’affaires dans le même périmètre, dénonçait depuis des mois une masse de travail énorme. Elle a soudainement été convoquée par la RH, puis la médecine du travail… « J’ai plus de 1 000 dossiers à traiter depuis que mon collègue est parti », rappelle-t-elle.
Les conséquences de ces mutations permanentes ont pourtant été pointées par les médecins du travail de cette unité d’intervention dans leur dernier rapport annuel, que l’Humanité s’est procuré : « Les activités des métiers techniques de terrain sont en train de se transformer. Les techniciens passent du “faire” au “faire faire”, au contrôle, éventuellement à l’accompagnement des prestataires, voire à de la formation. Cela requiert une posture différente qui n’est pas toujours en adéquation avec ce qui les a amenés à choisir ces métiers. »
Sur ces deux cas de suicide, Orange assure « avoir mis tout en œuvre pour accompagner les familles et pour faire la lumière sur les responsabilités de l’entreprise. La direction a rencontré les partenaires sociaux et ces échanges vont se poursuivre dans les prochains jours (…) afin (…) d’en tirer les conclusions nécessaires en matière de prévention. »
Ces tragédies n’ont cependant pas surpris les syndicats. Depuis des années, ils tirent la sonnette d’alarme sur la recrudescence de risques psychosociaux. La dernière enquête triennale sur les conditions de travail et le stress menée par le Comité national pour la prévention du stress et le cabinet Secafi, présentée début 2022, fait état d’une détérioration.
Si les agences de distribution (particulièrement les boutiques) sont fragilisées, avec une forte chute des effectifs, les unités d’intervention ont aussi subi des pertes passant de 20 199 postes en 2016 à 14 462 en 2021. 63 % des personnels de ces unités pensent qu’ils ne sont pas assez nombreux pour les tâches à effectuer, 3 % de plus qu’en 2019 (contre 59 % chez Orange). 55 % des managers sondés estiment ne pas avoir les bras nécessaires pour leurs missions, en hausse de 12 % en 2021. Enfin, 44 % jugent qu’on leur demande une quantité de travail excessive (+ 4 %).
« Cette question des suicides est complexe »
À l’échelle de tout le groupe, les indicateurs de l’intensité du travail subissent également une « dégradation importante » (– 2 points par rapport à 2019) pour atteindre un niveau inédit depuis 2012.
Si le sentiment de soutien de la part de la hiérarchie s’est renforcé, 78 % des 33 665 sondés estiment qu’ils doivent travailler intensément et 44 % constatent qu’on leur demande une charge trop importante.
Et pour cause, entre 2016 et 2021, les effectifs d’Orange (sans ses filiales) ont fondu de 84 373 à 66 332. De son côté, la direction prend « très au sérieux les recommandations du cabinet sur la charge de travail et regarde comment les mettre en œuvre ».
Selon Sébastien Crozier, président de la CFE-CGC Orange : « Il y a une tension générale. Sans vouloir faire de parallèles trop rapides, les unités d’intervention et les agences de distribution étaient déjà tendues il y a quinze ans (au moment de la crise sociale – NDLR). Le pilotage par la réduction des coûts et le recours à la sous-traitance a ses limites. Cette question des suicides est complexe, il faut que l’entreprise mette les moyens pour le diagnostic. »
« Un cocktail explosif »
Si le télétravail, très répandu depuis le Covid, a bouleversé le quotidien, les réorganisations, qui avaient marqué le pas en 2020, sont reparties de plus belle, comme le remarquent les médecins du travail dans leur rapport national, s’inquiétant en 2021 « de transformations nombreuses, voire intenses ».
Pour Pascale Abdessamad, déléguée syndicale centrale SUD PTT, c’est « un cocktail explosif » qui a conduit à des cas de souffrance : « Entre la baisse des effectifs, le télétravail à outrance et les réorganisations permanentes, on se pose la question de savoir si ça repart comme à l’époque de Didier Lombard (ex-PDG pendant la crise des suicides – NDLR). »
Malgré les voyants au rouge, la stratégie de réduction de coûts se poursuit. L’arrivée de la nouvelle directrice générale, Christel Heydemann, en avril, n’a pas fait varier le cap de la multinationale. En témoigne, le plan baptisé Scale Up, visant à réaliser 1 milliard d’euros d’économies, dont 500 millions sur la masse salariale d’ici à 2023.
Dans cette optique, un nouvel accord de temps partiel senior (TPS) a été ratifié, prévoyant jusqu’à 10 000 départs d’ici à 2025, laissant augurer une nouvelle hémorragie d’emplois. « Il y aura 8 000 recrutements en parallèle, dont 80 % sera réalisé dans les filiales », précise Samira Gouja, déléguée syndicale centrale CGT.
Les syndicats montent au créneau
Interrogée par l’Humanité, Orange estime qu’« il peut exister des personnes en souffrance mais, non, il n’y a pas de malaise social généralisé. De par ce que nous avons vécu, nous sommes plus vigilants que n’importe quelle autre entreprise sur ce sujet. Depuis la crise sociale, l’entreprise s’est profondément transformée et a déployé un ensemble de dispositions, sans précédent dans les grandes entreprises françaises, pour construire un cadre qui vise à prévenir la souffrance au travail et les risques psychosociaux ».
Les syndicats, eux, ont décidé de monter au créneau. CFDT, CGT, FO, SUD, CFE-CGC et CFTC ont voté une résolution pour exiger la tenue d’un CSE extraordinaire le 12 juillet pour évoquer ces suicides. « On ne s’attend pas à un mea culpa de leur part, mais on veut que l’entreprise prenne en compte ce mal-être, exige Michel Esselin, élu CGT. À chaque fois, on remonte les cas de burn-out comme de bore-out. Mais il ne se passe rien. Il faut des recrutements immédiats et des formations pour tout le monde. » La CGT a également décidé de ne plus siéger en instance tant que les réorganisations seront à l’ordre du jour.
Ce même 12 juillet, le syndicat organise une journée de grève. Partout, les salariés sont appelés à se mobiliser pour stopper le rouleau compresseur. « Les conditions de travail continuent de se dégrader en raison de ces économies à réaliser à tout prix, dénonce Christian Mathorel, secrétaire général de la FAPT-CGT. Il faut nous écouter et remettre en cause cette stratégie. »
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orangefrance télécomSuicides au travailsouffrances au travail L'Humanité
Des mesures en trompe l’œil pour un pouvoir d’achat en berne
ChroniqueJean-Christophe le DuigouDes mesures pour parer la perte de pouvoir d’achat seront-elles le baptême du feu pour la nouvelle Assemblée nationale élue en juin ? La porte-parole du gouvernement a parlé « d’heure de vérité » concernant l’examen du projet de loi annoncé. Qui pourrait s’opposer à « des mesures fortes pour protéger le pouvoir d’achat des Français ? » feint de s’interroger Elisabeth Borne. Sinon les partisans du « dénigrement systématique » qui s’excluraient ainsi de l’effort collectif de construction de réponses adaptées à la crise. La tactique est claire, forcer au moins une partie des opposants au gouvernement minoritaire à rejoindre les députés macroniens afin de former une première majorité de circonstance.
Depuis la campagne présidentielle le gouvernement n’a pas lésiné sur l’affichage : revalorisation des retraites, revalorisation des minima sociaux, blocage temporaire des prix du gaz et de l'électricité, indemnité inflation, baisse du prix de l’essence à la pompe, suppression de la redevance TV, chèque énergie…Au total avec « la loi pouvoir d’achat » pas moins de 50 milliards d’euros de crédits publics pour 2021 et 2022 ont ainsi été mobilisés, dont 18 milliards rien que pour la baisse de la taxe sur l’électricité et le gel des tarifs du gaz. « La France a pris les mesures les plus massives et les plus complètes des grands pays européens » souligne le magazine macronien Challenges qui met en exergue le montant de l’effort budgétaire consenti sur la période en points de PIB, le 1,9% français, face au petit 0,7% allemand.
Ce plan aux dires de l’Insee, se veut LA « protection du portefeuille des ménages » contre les hausses de prix. Pas si sûr ! Si l’organisme public dans sa dernière note de conjoncture, estime que ces mesures mises bout à bout, contribueront bien à rehausser le revenu disponible brut (RDB) des ménages d’environ 1 point de pourcentage en 2022 il estime que cela sera insuffisant pour garantir le maintien du pouvoir d’achat. Ce dernier baissera en moyenne sur l’ensemble de l’année 2022 de 1 % par unité de consommation.
Le Président du MEDEF vent la mèche dévoilant le double discours gouvernemental : « Officiellement il faut augmenter les salaires mais en coulisse le gouvernement nous dit de faire attention …avec trop de hausse »[1].On concède quelques compensations aux ménages y compris par un simili blocage des baux immobiliers, alors que leur consommation a été amputée par une inflation de 5 à 8 % l’an. L’opération dissimule un nouveau coup de pouce aux entreprises. D’abord en orientant les revendications salariales vers des primes générales ou vers de l’intéressement. Ensuite en refusant tout coup de pouce au SMIC pourtant basé sur l’indice des prix à la consommation qui minore le cout de la vie. Enfin en déchargeant les entreprises d’une partie des couts induits par la hausse des salaires, notamment à travers le dispositif de « prime Macron » qui prolonge la logique désormais de grande ampleur d’exonération de cotisations sociales.
Depuis deux ans les aides aux entreprises, sous forme de chômage partiel pour les unes, de compensation financière pour les autres ont été massives. Malgré le choc de la double crise pandémique et économique, le taux de marge[2] des entreprises est ainsi demeuré à un niveau élevé : 31,6%. In fine, au travers de ce « plan d’urgence », gouvernement et patronat convergent une nouvelle fois dans leur volonté de préserver la rentabilité attendue par les actionnaires. La bonne stratégie ? les salariés en doutent. Des arrêts de travail éclatent autour du même mot d’ordre : « Tout augmente sauf nos salaires. » Après des négociations qui n’aboutissent pas les travailleurs se mobilisent à juste raison pour obtenir une taxation des profits exceptionnels des grandes firmes de l’énergie et du commerce et des augmentations de salaires à la hauteur de l’inflation subie.
[1] Les Echos, 28 juin 2022
[2] Dans le partage de la Valeur Ajoutée, le taux de marge rend compte de ce qui reste à disposition des entreprises pour rémunérer le capital et investir, une fois déduites les rémunérations salariales.
L'Humanité
Le ministre François Braun veut raser de près l’hôpital
ActuHôpitaux publics. Arrivé pour « conduire une rénovation de notre système de santé centrée sur les besoins des Français », le nouveau ministre commence par les urgences en réduisant l’accès des services aux patients.
Stéphane GuérardCet été, il ne prendra pas de vacances. Pas avant fin septembre. Alain Es-Sebbar a choisi de rester à son poste de secrétaire CGT de l’hôpital Pellegrin, l’un des trois établissements qui composent le gigantesque centre hospitalier universitaire de Bordeaux, devenu fameux à ses dépens pour avoir dû fermer son service d’urgences, faute d’effectifs pour accueillir les patients.
« Je reste pour m’assurer que les agents puissent, eux, partir. Mon téléphone sonne tout le temps. Il y a même un secteur qui force les gens à venir de nuit parce qu’ils ne trouvent aucun remplaçant », souffle le secrétaire CGT. « Depuis le Covid, la fatigue s’est installée. Ils sont nombreux à chercher à partir. Et on les fait travailler encore plus cet été ? Nous avons commencé, il y a une semaine, une grève illimitée “symbolique” qui court jusqu’à fin août, avec FO et SUD. Il faut bien trouver un moyen de permettre aux gens de s’arrêter car ils n’en peuvent plus. »
41 propositions et du scepticisme
Comme ses collègues, Alain Es-Sebbar a vu un nouveau ministre de la Santé apparaître lundi. François Braun a remplacé l’éphémère Brigitte Bourguignon dans le gouvernement Borne. Ce médecin urgentiste aux premières loges de l’irruption de Covid à Metz, alors qu’il était à la tête du service du centre hospitalier régional depuis quatre ans, comme ne manque pas de le rappeler la communication de l’exécutif, président aussi de l’association Samu-Urgences de France, a commencé fort dès avant le début de son mandat.
Vendredi, il a fait avaliser par la première ministre l’ensemble des 41 propositions portée par la « mission flash » sur « les urgences et les soins non programmés » qu’il a lui-même conduite durant un mois.
Urgences en péril : la carte des 120 hôpitaux concernés, les témoignages de soignantsCe tour de force n’enthousiasme cependant ni le syndicaliste bordelais, ni ses collègues. « Ses mesures sont encore une façon de cliver les secteurs. Au lieu de faire l’unité, il promet un peu plus à certains, rien à d’autres. Ce n’est pas ça qui va rendre nos métiers attrayants : les gens ne veulent plus venir travailler à l’hôpital. »
« Avant de vous déplacer, appelez »
À l’heure où les établissements flanchent (133 services de médecine et d’accueil d’urgence en difficulté mi-juin), François Braun fait du François Braun. Pour trouver à la hâte des moyens de faire passer l’été à des services hospitaliers à bout de souffle et, ainsi, d’éviter les drames humains, le référent santé du candidat Macron 2022 a remis au goût du jour les SAS, ces services d’accès aux soins mis en place en 2019 en partie sous son impulsion, pour désengorger les urgences en orientant les patients en amont.
Trois ans plus tard, il s’agit donc toujours de « réguler les admissions », dixit la « mission flash », en coupant le flux des malades via « un triage paramédical » à l’entrée des urgences, ou par une « régulation médicale préalable systématique », via le standard téléphonique du Samu. Pour ce faire, les effectifs d’assistants de régulation médicale seront « remis à niveau », donc renforcés, afin d’absorber la hausse à prévoir des appels au 15.
En France, 99 % des hôpitaux publics manquent de soignantsSeules les « urgences vitales » ont donc désormais accès direct à des services, dont les moyens peuvent être mutualisés sur un seul site afin d’organiser la pénurie. Cette réduction drastique de l’accès des usagers à ces soins de base s’accompagne d’une grande campagne d’information dont le slogan pourrait être « avant de vous déplacer, appelez ».
Une rallonge budgétaire mineure tentera de faire tenir les personnels hospitaliers (la prime de nuit passe de 1,70 euro/heure à 2,14 euros durant trois mois seulement, à quoi s’ajoute une hausse de 50 % des gardes des médecins). Les médecins libéraux sont choyés : 100 euros brut de l’heure « défiscalisés » pour qu’ils participent à la régulation ; 15 euros supplémentaires par consultation envoyée par le Samu ; aucune obligation de garde individuelle pour la médecine de ville.
« Un cataclysme s’annonce à la rentrée »
Pour s’imposer à la Santé, François Braun clive en jouant clairement la carte des médecins, dont la plupart des organisations corporatives appellent à une régulation des flux en amont, fondée sur une « responsabilisation » des Français, dont la propension à se rendre pour un oui ou pour un non aux urgences est censée expliquer l’engorgement des services. « Si c’est pour gérer la pénurie, cette gestion des flux en amont n’a aucun sens. Mais ce système est déjà en place à Nérac. L’antenne du Smur y régule les admissions depuis dix ans, avec un médecin au téléphone qui aiguille les patients vers le bon interlocuteur », rappelle le docteur Jean-François Cibien.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Pour le président d’Action Praticiens Hôpital, « la mission de François Braun est difficile. Je ne suis pas du même bord politique que lui, mais il a ma confiance. On verra vite, par les premiers arbitrages avec Matignon et Bercy, si le ministre parvient à faire passer des mesures qui rendent l’hôpital attrayant. Car, au vu des envies de départ, un cataclysme s’annonce à la rentrée. »
Pierre Schwobe craint, lui, que les organisations de médecins ne se bercent d’illusions. « François Braun organise la diminution de l’offre pour faire baisser la demande, analyse l’infirmier à l’hôpital Beaujon et membre du Collectif Inter Urgences. C’est la même optique, qui préside depuis vingt ans et qui a agi sur les effectifs des médecins avec le numerus clausus, qui organise les fusions d’établissements pour diminuer les effectifs. En bon macronien, il est aussi très télémédecine et start-up. Ça ne règle rien : les hôpitaux croulent sous la demande car ils n’ont plus de lits, ni de personnel pour y faire face. »
Mélenchon mise sur une dissolution de l'AssembléePreuve de l’accélération du délitement hospitalier, le CHU de Tours appelle à l’aide en demandant à ses homologues de lui envoyer des médecins anesthésistes. Faute de quoi, note le Canard enchaîné, la direction envisage d’envoyer ses patients de neurochirurgie jusqu’à Clermont-Ferrand, dans le Puy-de-Dôme, à 300 kilomètres de là. Porte-parole de l’Association des médecins urgentistes de France, Christophe Prudhomme résume : « Notre système de santé est en train de s’effondrer et la seule réponse du gouvernement est de valider une rupture du service public en acceptant la fermeture des services d’urgences la nuit. »
En débat Pourquoi notre système de santé s’écroule-t-il ?
Après deux années de crise sanitaire, services hospitaliers saturés et personnel épuisé vivent une situation intenable. Comment en sortir ? L'analyse de spécialistes :
- Épisode 1. Les contributions de Loïc Pen, médecin urgentiste, et Jean-Marie Fessler, membre de cercles de réflexion et de propositions portant sur la santé et l’économie sociale et solidaire.
- Épisode 2. Les contributions de Michel Limousin, médecin, co-animateur du comité « Pas de profit sur la pandémie », et Mireille Carrot, membre de la direction confédérale de la CGT, en charge de la santé.
- Épisode 3. Les contributions de Patrick Pelloux, médecin urgentiste, président de l’Amuf, et Maryse Montangon, membre de l’exécutif, responsable de la commission santé du PCF.
- Épisode 4. Les contributions de Hugo Huon, collectif Inter Urgences, et Barbara Filhol, membre du bureau de la Fédération santé et action sociale CGT.
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La VOD de la semaine – « Radius » de Akshay Indikar
Nos recommandations culturellesLe cinéma indien, malgré sa production pléthorique, reste peu célébré et fréquenté en Europe. Pourtant en dehors de Bollywood, un courant indépendant et moderne existe, loin des conventions. Akshay Indikar en est un des représentants prometteurs.
Vincent OstriaBien qu’il sorte en France au moins un film indien chaque semaine, cela passe inaperçu car la presse n’en rend pas compte et ces productions commerciales made in Bollywood sont reléguées à quelques salles de la banlieue parisienne. Du côté du cinéma indien indépendant, celui qui cherche et innove, c’est presque terra incognita. Pourtant il existe.
La preuve avec l’inespéré « Radius », premier long métrage de fiction du trentenaire Akshay Indikar, qui en assure non seulement le scénario et la réalisation, mais aussi la direction de la photo. Décrivant les béances et errances d’un jeune poète indolent, le cinéaste louvoie entre distanciation légèrement humoristique et contemplation pour exprimer le désarroi et l’égotisme de son personnage, Avdhut, qu’on peut situer quelque part entre Bartleby (Melville) et Oblomov (Gontcharov), pour citer des références romanesques du XIXe siècle. Exilé dans la grande ville de Pune, il gagne sa vie comme échotier dans un quotidien et tente de s’affranchir du poids de la société et des coutumes, notamment du mariage traditionnel que ses parents restés au village veulent lui imposer.
Mais l’essentiel, qui montre que le jeune cinéma d’auteur indien a laissé très loin l’humanisme et la psychologie de Satyajit Ray, c’est la liberté du film, qui met en avant la sensation et l’atmosphère par rapport à la dramaturgie (succincte). Hormis un bref dialogue où Avdhut invente des horoscopes farfelus pour son journal, les dix premières minutes sont sans parole, sans action. La suite est un peu plus classique, mais à peine, car Indikar pratique l’ellipse sans vergogne. Le récit, si récit il y a, demeure fragmentaire, effectuant des sauts dans le temps et l’espace. Cela n’empêche pas quelques accents cocasses, comme le dialogue avec un chef de gare (ou policier ?), auquel Avdhut propose de réciter un poème car il ne peut pas s’acquitter du montant d’une amende (pour fraude). Il flirte aussi avec la métaphysique lors d’une étrange rencontre dans la jungle. Mais Indikar fait avant tout la part belle au paysage, à la nature, et à l’errance, qui constituent l’essentiel de la dernière partie, mini « walk movie » à travers la campagne. Malgré un jeu un peu trop appuyé sur les effets sonores — son seul défaut —, ce film énigmatique semble être un prélude à un renouveau de la création cinématographique en Asie, qui pourrait bien venir d’Inde.
vodbollywood L'Humanité
Au cœur d’un tribunal avec la justice, l’avocate et le peuple
ActuTHÉÂTRE Au festival « Villeneuve en scène », Périne Faivre et sa troupe recréent avec «Héroïne» l’ambiance d’un tribunal et questionnent les pouvoirs et les moyens de cette institution incontournable dans la société.
Gérald RossiAvignon, envoyé spécial
Sous les étoiles, qui ne brillent guère dans un véritable prétoire, la compagnie Les Arts Oseurs recrée l’ambiance d’un palais de justice. Affirmant ainsi sa volonté de faire vivre à chacun des fragments de procès aux assises, dans un tribunal des affaires familiales, en correctionnelle, etc. Avec pour fil conducteur, une avocate, et surtout une narratrice, la comédienne et metteure en scène Périne Faivre qui, pendant plus d’un an, s’est « immergée dans le quotidien » d’une défenseure des citoyens (et) dans celui des tribunaux. « Héroïnes est une épopée, une expérience à traverser pour éprouver une certaine aventure de la justice » dit-elle.
Avec son équipe de comédiens, danseurs, musiciens, techniciens et dessinateur (Kevin Adjovi-Boco, Antoine Amblard, Caroline Cano, Sophia Chebchoub, Renaud Grémillon, Florie Guerrero Abras, Daiana Migale, Moreno, Maril Van Den Broek) Périne Faivre, dans le rôle de la récitante, mène la danse. Et ce n’est pas une façon de parler car le spectacle se déroule en tous lieux de l’espace, entre les spectateurs et sur leurs bancs, qui deviennent un temps ceux d’un prétoire où, aussi, l’on danse en musique.
« Héroïne » n’est pas une simple radiographie de l’institution judiciaire, de ses doutes, de ses erreurs, de son manque de moyens. C’est aussi, et surtout, un questionnement « de classe » sur des affaires ordinaires qui semblent bâclées et laissent un goût amer, pour ne pas dire d’injustice. Pas question de prendre dans « Héroïne » le parti des petits trafiquants, des cogneurs domestiques, des truands de plus grande envergure. Mais la misère sociale, le désarroi des sans papiers, le décrochage de nombreux jeunes adultes et leur désespoir sont observés et joué avec conviction.
Le public ne s’y trompe pas, la justice rendue au « nom du peuple français » le concerne et en dépit de la durée sans doute excessive de la soirée (quatre heures trente avec entracte), son rôle muet dépasse cependant celui d’un spectateur passif. D’ailleurs, comme au tribunal, quand la cloche annonçant l’entrée du président du président de séance, chacun se lève… Et ce public, libre d’aller et de venir, et même de quitter la salle, (ici l’aire de jeu), préfère rester jusqu’au jugement dernier. Captivé, au-delà du ballet des robes noires.
Théâtrele OFF L'Humanité
Un week-end littéraire à la Baule
Nos recommandations culturellesSophie JoubertLe rendez-vous est désormais connu des amateurs de littérature. En ce début d’été, la Baule accueille du 8 au 10 juillet la 26e édition du festival Ecrivains en bord de mer, imaginé par l’éditeur nantais Bernard Martin (Joca Seria). Entre rattrapage de l’année écoulée et avant-goût de la rentrée littéraire, onze auteurs et autrices français se prêtent au jeu du grand entretien ou de la conversation. Parmi les invités figurent beaucoup d’écrivains et écrivaines bien connus des lecteurs de l’Humanité : la chercheuse en littérature Marielle Macé ( Une pluie d’oiseaux), les romanciers Julia Deck ( Monument national), Fabien Clouette ( Tombant), Hugo Lindenberg ( Un jour ce sera vide) Christine Montalbetti ( Romans américains), Gabriela Trujillo ( L’invention de Louvette). Vendredi 8 à 20H30, après la soirée d’inauguration, Victor Pouchet prononcera la conférence fantasque tirée de son livre la Grande aventure, et le dimanche 10 juillet à 11H, l’autrice et illustratrice Julia Wauters animera un atelier jeunesse. Toutes les rencontres se tiennent à la Chapelle Saint-Anne et sont gratuites. Renseignements sur www.ecrivainsenborddemer.fr
S.J
Littératurefestival L'Humanité
BONHEUR Une véritable bonne affaire collective
Nos recommandations culturellesGérald RossiQu’est-ce que le bonheur ? À cette question d’apparence banale, Pierre-Yves Guinais, Yoanelle Stratman, qui signent texte et mise en scène, avec Pierre Chevallier, tentent d’apporter des réponses… sans mot dire. Seule une bande-son, très travaillée, livre des clés. Les personnages, Victor, Ptolémé, Alfred, Rose ou encore Balthazar, sont des marionnettes. Réalistes et étranges à la fois, ils brillent de la poésie qui rayonne dans ce spectacle insolite et beau, destiné aussi bien aux enfants à partir de 7-8 ans qu’aux adultes. « Nous voulons permettre au spectateur de faire son propre chemin dans ce labyrinthe », explique la fine équipe. Le bonheur, affaire personnelle, est aussi une question collective. G. R.
ThéâtreFestival d'Avignon 2022le OFF L'Humanité
1972, la gauche se met d’accord
ActuV e République L’objectif ambitieux affiché est de « mettre fin aux injustices ». Après dix années de négociations en interne et entre formations politiques, le 27 juin 1972, le PS et le PCF ratifient un « programme commun de gouvernement ».
Jean VigreuxSi la signature du programme commun intervient en 1972, son origine remonte aux enjeux de la bipolarisation de la vie politique sous la Ve République. Les équilibres de la République précédente – liés au scrutin proportionnel départemental – sont rompus. Le PCF, premier parti depuis la Libération, n’arrive pas, avec 10 députés, à constituer un groupe parlementaire alors que le nombre de voix qu’il rassemble (19,2 % des suffrages) est proche de celui des gaullistes (20,4 % et 198 députés). Le mode de scrutin – au suffrage uninominal majoritaire à deux tours par circonscription – fait ainsi l’élection.
La mise en place du nouveau régime met également fin à un tabou républicain imposé par le souvenir du césarisme bonapartiste, à savoir l’élection du président de la République au suffrage universel direct. L’année 1962 marque la véritable rupture. Dès le débat d’octobre sur la motion de censure, certains orateurs du PCF en appellent à un sursaut des forces démocratiques devant déboucher sur un projet de « programme commun ». Si le mot est lancé, il faudra attendre dix ans pour que cela se concrétise.
décomposition-recomposition
Malgré tout, il faut souligner que, à gauche, la question du programme commun fait écho aux mémoires des expériences de 1936 ou 1944-1947. Mais le processus de rapprochement doit composer, non seulement avec la décomposition-recomposition de la SFIO en Parti socialiste, mais aussi avec les événements de mai-juin 1968 et les élections présidentielles de 1969. L’union de la gauche, dans le cadre d’un programme commun de gouvernement, invite à construire une alternative. à ceux qui disent : « Une seule solution, la Révolution ! », d’autres répondent : « Une seule solution, le programme commun ! »
La SFIO ne parvient pas à se relever de l’élection présidentielle de 1969. Face à cette crise, l’Union des clubs pour le renouveau de la gauche (UCRG), dirigée par Alain Savary, fusionne avec ce qui reste de la SFIO et avec l’Union des groupes et clubs socialistes (UGCS) de Jean Poperen pour fonder le Nouveau Parti socialiste (NPS) en juillet 1969. La présence des proches de Guy Mollet ne facilite pas cette refondation. Le Centre d’études, de recherches et d’éducation socialistes (Ceres) de Jean-Pierre Chevènement dénonce cette mascarade sous la forme d’un pamphlet intitulé Socialisme ou social-médiocratie. Ces formations éclatées arrivent toutefois à s’unir. La Convention des institutions républicaines (CIR), dirigée par François Mitterrand, participe à la (re)fondation du Parti socialiste, au congrès d’Épinay-sur-Seine (juin 1971), regroupant le NPS, Objectif 72, Vie nouvelle et de nouveaux militants. Nouveau parti, nouveaux statuts et nouvel emblème sont alors de mise. Le PS peut s’engager dans les discussions avec les autres formations de gauche.
À l’autre pôle de la gauche parlementaire, le PCF connaît également une mutation d’ampleur. Waldeck Rochet, tombé malade, laisse le parti à Georges Marchais. C’est au Comité central d’Arcueil (7-9 octobre 1971) que le PCF approuve à l’unanimité l’idée d’un « programme de gouvernement démocratique et d’union populaire ». Il s’agit de « changer de cap ». Ce projet définit explicitement une voie transformatrice qui prolonge l’idée de démocratie avancée, exposée en 1968.
Le programme commun de gouvernement est ratifié le 27 juin 1972. Si le PCF s’allie au PS, une troisième force entre dans l’alliance un mois plus tard, donnant de fait au PS une place centrale : le Mouvement des radicaux de gauche de Robert Fabre. Les radicaux scissionnent alors en deux branches, l’une choisissant la droite, l’autre la gauche, faisant du centre un « impensable » au sein de la Ve République.
revendications fortes
L’idée de la démocratie politique, économique et sociale irrigue tout le document. Tant dans le domaine institutionnel que dans celui des relations internationales, le texte ne préconise pas une rupture mais une évolution dans le cadre d’une prochaine législature. La partie économique avec de larges nationalisations introduit les changements les plus forts.
Le texte comprend également une mention importante pour revaloriser le salaire minimum, la réduction du temps de travail à 39 heures, la retraite à 60 ans pour les hommes et 55 ans pour les femmes, l’abolition de la peine de mort, la dissolution de l’Otan, mais aussi de nouveaux droits syndicaux, la construction de logements sociaux, la lutte contre la pollution de l’air et de l’eau, l’égalité femmes-hommes, etc. S’il s’agit d’un programme politique, il n’en demeure pas moins que des organisations syndicales (CGT, CFDT, FEN) l’approuvent. La CGT soutient explicitement ce programme qui constitue, selon elle, le débouché de toutes les luttes revendicatives.
L’union de la gauche crée une dynamique : PS et PCF connaissent une embellie. Aux élections législatives de 1973, le PS obtient avec le MRG 20,8 % des suffrages exprimés, talonnant le PCF, stable à 21,4 %. Mais certains communistes déplorent les illusions unitaires qui ont laissé le terrain libre au PS. Si « l’union est combat », l’espoir suscité par ce programme commun ne faiblit pas. Les effets de la crise économique et sociale sous les années Giscard lui confèrent toujours une dimension d’alternative, malgré la rupture unilatérale de 1977 par le PCF. Si la référence au programme commun s’efface, son débouché sera le 10 mai 1981.
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Le «Parc» : 50 ans d'histoire de l’arène des Princes
Il était une foisLe 25 mai 1972, le Parc des Princes accueillait son premier match. Le coup d’envoi d’émotions grandioses, servies par le PSG, le XV de France et les Bleus, tel le sacre de 1984. Devenue « monument national », l’enceinte parisienne – bijou de conception – s’ouvrira aux stars du rock, au pape... Récit d’un vaisseau des Trente glorieuses où s’est façonnée une partie de l’histoire du pays.
Lionel VenturiniIl a rendu le béton aérien. Le nouveau stade des compétitions internationales des équipes de France de football et de rugby ouvre le 25 mai 1972 avec une rencontre modeste, un match amateur retour des éliminatoires des JO 1972 de Munich. L’équipe de France olympique reçoit sa consœur soviétique, en tâchant de faire oublier le 5-1 infligé à l’aller.
Malgré la nouvelle enceinte remplie aux deux tiers (35 000 spectateurs, dont… 30 000 écoliers invités pour faire nombre), l’URSS d’Oleg Blokhine, futur ballon d’or trois ans plus tard, l’emporte 1-3. Les tribunes seront en revanche pleines le 4 juin 1972, pour la finale de la Coupe de France de football opposant, devant Georges Pompidou, l’OM à Bastia (2-1 pour les Marseillais). Vingt-six années durant, le « Parc », comme joueurs et supporters l’appelleront la plupart du temps, sera l’écrin des plus sublimes moments de football et de rugby.
Une ancienne zone de chasse de la noblesse
Dans la France de Georges Pompidou, il était temps que le pays se dote d’un stade moderne, audacieux dans sa forme, pour accueillir un football de plus en plus professionnel. Jusqu’à ce premier match de mai 1972, c’est le vieux stade Yves-du-Manoir, à Colombes, qui abrite les matchs internationaux de football et de rugby, ainsi que les finales de la Coupe de France.
L’enceinte des Hauts-de-Seine peut certes recevoir plus de 60 000 spectateurs, mais le manque d’investissements se fait ressentir, l’inconfort est là, au point que les trois quarts des tribunes seront bientôt interdites au public, avant d’être rasées.
La France des Trente Glorieuses ne sait pas alors que ces dernières vont bientôt s’achever quand, au milieu des années 1960, est prise la décision de doter la capitale d’un stade moderne et d’un troisième Parc des Princes. Sur l’emplacement de ce qui était à la fin XVIIIe siècle une zone de chasse de la noblesse, s’élève à partir de 1897 un premier stade vélodrome du Parc des princes : 3 200 places assises seulement, mais le directeur du stade, un certain Henri Desgrange, a le sens du spectacle – et de ses affaires.
Celui qui est aussi le directeur de « l’Auto-vélo » et le créateur du Tour de France cycliste en 1903, pour augmenter les ventes de son journal, prend ainsi soin d’y faire arriver l’ultime étape du Tour, jusqu’en 1967. Le Parc est alors plutôt un vélodrome prisé, même si des matchs de « football-association » ou de « rugby football », comme l’on disait alors, s’y déroulent.
Boxe anglaise et patinage artistique
En 1932, ce premier Parc évolue, les tribunes s’agrandissent, offrant 40 000 places, et leurs noms demeurent, encore aujourd’hui, tribune présidentielle, Paris, Auteuil et Boulogne. Ce deuxième Parc des princes est toujours à prédominance cycliste, le long des 454 mètres de ciment rose qui ceinturent l’arène centrale.
À côté des rencontres de Football et de rugby, de matchs des Bleus, du Stade français ou du Racing, la boxe anglaise s’y invite parfois et même le patinage artistique, en 1933. C’est là que Nicolas de Staël a, en 1952, un choc esthétique et peint cinq toiles sur les footballeurs du Parc, où la pelouse peut être pour lui rouge ou bleu sombre.
En 1967, Raymond Poulidor franchit en vainqueur de l’étape la porte du Parc et referme sur lui l’histoire entre le Parc et le vélo. C’est que pointe à Paris une autre enceinte, le boulevard périphérique. Construit tronçon par tronçon, celui-ci s’approche des beaux quartiers de l’ouest de la capitale. Son tracé passe juste… en dessous des tribunes du stade. Le second Parc est détruit pour laisser place à l’enceinte qui se dresse aujourd’hui encore.
50 portiques courbes
Son architecte, Roger Taillibert, y multiplie les audaces. Le Parc, c’est d’abord un coup de crayon, une ondulation de sa cime rythmée par 50 portiques courbes de béton précontraint, chacun de hauteur différente. « J’ai utilisé le béton, dira-t-il, pour démontrer qu’il pouvait être aussi intéressant que l’acier. Il peut prendre la même forme que ce dernier et la même résistance. Il propose aussi un espace beaucoup plus vivant. » « Le vocabulaire plastique du béton armé est si riche que l’on ne se lasse jamais de l’explorer », affirmait en écho Oscar Niemeyer, le grand architecte brésilien.
Ancré dans l’aire urbaine de la capitale, le Parc des princes, et ses encorbellements qui ajoutent des jeux d’ombre à sa façade, surgit au détour de la rue parisienne ou du périphérique, près de la porte de Saint-Cloud. Enchâssé dans les beaux quartiers parisiens, le stade se découvre mieux de l’intérieur : 77 000 m3 de béton et 7 000 tonnes d’acier l’enserrent.
Taillibert signera par la suite un stade plus audacieux encore, celui de Montréal pour les JO de 1976. Là encore, ce sera en béton, avec un toit rétractable – jamais il ne fonctionnera –, attaché par des câbles à une tour inclinée de 165 mètres de haut. Le Canada imputera à l’architecte et au maire de Montréal une lourde part de responsabilité dans le naufrage financier de ces jeux Olympiques.
Taillibert pourtant, à 80 ans, concevra encore des stades en Afrique du Sud, en prévision de la Coupe du monde de 2010, avant de mourir en 2019. En comparaison, le Parc des Princes, avec une facture finale de 150 millions de francs (168 millions d’euros en 2022 actualisés avec l’inflation), quoique doublée par rapport au devis initial, paraît raisonnable.
Un chaudron de béton
Le Parc, où aucun pilier n’est là pour gêner la vue des spectateurs, est aussi le premier en Europe à se doter d’un éclairage intégré sur le pourtour du toit, là encore pour libérer le regard. L’absence de piste d’athlétisme et le fort degré d’inclinaison des tribunes, comme dans les stades anglais, permet à la majorité des 45 000 spectateurs d’être à proximité des lignes de touche.
L’ellipse dessinée par Taillibert a toutefois un inconvénient majeur les tribunes situées dans les virages sont, elles, éloignées des buts, à l’instar des stades de la Beaujoire à Nantes ou de Gerland à Lyon. L’absence de parking est critiquée, tout comme la capacité, modeste. Mais quand Taillibert livre le stade, au terme d’un chantier principal de vingt-quatre mois, l’architecte sait ce qu’il a fait : un chaudron de béton.
« Quand les gens chantent, explique-t-il dans le documentaire “Le Parc, prince des stades”, de Nicolas Bergès (voir « En savoir plus »), le bruit tourne comme dans les arènes de Rome. » « Effectivement, une arène », songe lui aussi le rugbyman Jean-Baptiste Lafond, qui a plus à l’esprit l’image de gladiateurs secoués. La clameur du Parc, elle, peut tout autant porter qu’intimider. « On entend bien quand on se fait siffler », admet le footballeur Daniel Bravo, resté sept saisons sous le maillot parisien.
Jean-Pierre Rives, maillot en sang
Jusqu’à ce qu’il soit détrôné par le Stade de France, en 1998, pour les compétitions internationales, le Parc des Princes fut l’emblème de la nation. Club résident depuis son accession en première division en 1974, le PSG y gagne, en 1982, la Coupe de France face à Saint-Étienne au terme d’une rencontre épique, avec les supporters envahissant le terrain pour les tirs au but, devant un François Mitterrand impassible. C’est là encore que Jean-Pierre Rives en sort le maillot en sang, lors d’un France-Galles en 1983 – en fait, le sang de Serge Blanco qu’il a involontairement percuté. Là encore que les Tricolores emmenés par Platini remportent la finale du championnat d’Europe en 1984, face à l’Espagne (2-0).
À quelques reprises, le Parc sort de sa destination initiale, il accueille le pape Jean-Paul II en 1980, un concert des Stones en 1990 ou des Pixies en 2004, en dépit d’une acoustique inadaptée, voire un meeting de Jacques Chirac lors de la campagne présidentielle de 1981.
La face sombre du supportérisme
Le Parc est bien sûr indissociable du Paris Saint- Germain Football club (1), qui ne l’a plus quitté depuis 1974 et son accession à la première division, avec Just Fontaine comme entraîneur et Daniel Hechter comme président – le couturier dessinera le maillot historique du club. Quand Canal Plus rachète le PSG à Francis Borelli en 1991, c’est avec l’ambition de transformer le club parisien. L’aboutissement est ce titre de vainqueur de la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupes, en 1996, avec Luis Fernandez.
Le Parc, c’est aussi la face sombre du supportérisme ultra. Deux fois il fut endeuillé par la mort de supporters aux abords du stade. En 2006, un supporter du Paris SG est abattu par un policier lors d’échauffourées à la sortie d’un match contre l’Hapoël Tel-Aviv. En 2010, un supporter ultra meurt de ses blessures au cours d’un affrontement entre hooligans de la tribune Auteuil et de la tribune Boulogne. Sommé de réagir, le PSG se débarrasse du problème en supprimant les abonnements annuels à prix réduit.
Après l’intermède du rachat par le fonds d’investissement Colony Capital en 2006, le PSG est racheté en 2011, avec la bénédiction du président Nicolas Sarkozy, par une entité du fonds souverain qatari Qatar Sports Investments (QSI), émanation du soft power de l’émirat. QSI injecte des moyens conséquents dans le club, lui permettant d’écraser le mercato mondial et d’attirer des joueurs parmi les plus chers au monde, comme Neymar, Mbappé ou Messi.
L'aire des Qataris
Le représentant du fonds qatari, désormais propriétaire à 100 % du club, Nasser Al Khelaïfi, PDG depuis novembre 2011, engage vite des travaux de transformation du Parc. À commencer par des entrées modifiées pour rendre moins visible la présence de policiers… Ses invités se nomment Leonardo Di Caprio, Jay-Z ou Beyoncé ; 2 000 places supplémentaires sont créées pour une jauge qui approche les 48 000 au total. Plus de spectateurs choisis aussi : les places VIP en loges passent de 1 600 à 4 500 quand il n’y en avait que 350 dans les années 1980, des chiffres qui signent les transformations du football professionnel. « On s’est inspiré de l’avenue Montaigne », reconnaît l’architecte Tom Sheehan, qui a œuvré à la rénovation des espaces VIP du Parc. Les touristes se pressent pour visiter le vestiaire des joueurs, le couloir qui répertorie les maillots historiques du club, se calent dans les sièges rembourrés des loges qui contrastent avec les strapontins des virages.
Les Qataris ont fait entrer le Parc dans la cour des grands du foot business. Une loge à l’année peut monter à 300 000 euros, et Nasser Al Khelaïfi a obtenu de la Mairie de Paris (propriétaire du stade) un accord pour porter la capacité du Parc à 60 000 places après les JO 2024. En 1997, pour le dernier match au Parc du XV tricolore, Richard Bohringer prononce sur la pelouse, micro en main, une fois le match terminé, l’oraison funèbre d’un Parc qui en termine avec les matchs internationaux : « Une âme restera, un stade va s’éteindre, mais son écho nous suivra. »
(1) Voir « l’HD » n° 723 du 10 septembre 2020, « Paris Saint-Germain. Cinquante ans, encore trop jeune pour le sommet ? » par Patrick Mignon.
EN SAVOIR PLUS
« Roger Taillibert, architecte », d’Alain Orlandini, éditions Somogy, 2006.
« Le Parc, prince des stades », documentaire de Nicolas Bergès, 52 min, Productions-France Télévisions, 2012. Disponible en DVD et VOD sur capuseen.com
« Parc », de William S. Touitou et Jérôme Bénadiner, documentaire de 70 min, When We Were Kids Production, 2010 ; whenwewerekids.fr
Pour visiter le Parc : psg.fr/stadium-tour
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Faire la lumière sur les crimes médicaux commis en Alsace sous l’occupation nazie
ActuEn complément du rapport de la commission historique mise en place par l’Université de Strasbourg en 2016, une exposition dans le lieu de mémoire du Struthof fait la lumière complète sur les expérimentations médicales criminelles commises entre 1941 et 1944 dans le camp de concentration de Natzweiler-Struthof, sur ordre de la Faculté de médecine alors dirigée par des médecins nazis.
Jean-Jacques RégibierPourquoi a-t-il fallu attendre 80 ans pour que soient enfin établis et documentés de façon complète, rigoureuse et vérifiée, tous les crimes pour expérimentations médicales ordonnés par la ReichsuniversitätStrassburg, le nom donné par les nazis à l’Université de Strasbourg suite à l’annexion de l’Alsace par le 3e Reich ? « Les crimes qui ont été commis l’ont été dans une université nazie alors que l’Université française avait déménagé à Clermont-Ferrand à la même époque », rappelle Frédérique Nau-Dufour qui a dirigé de 2011 à 2019 le Centre européen du résistant déporté (CERD) situé sur l’ancien camp de concentration du Struthof, et qui a elle-même participé aux travaux sur les « crimes médicaux de guerre » commis en Alsace pendant l’annexion allemande. Elle ajoute qu’à la Libération, « les Français ont dit qu’ils n’avaient rien à voir avec cela puisque c’était un crime nazi. Sauf que ce qu’a permis de montrer en l’occurrence la commission de l’Université, c’est qu’une bonne part du personnel de cette université nazie, pas les grands professeurs, mais les assistants, les personnes qui travaillaient dans les facultés, étaient des Français, des Alsaciens, à 40 % ». Sans oublier qu’il y a eu aussi pendant la même période un certain nombre d’étudiants alsaciens qui, parce qu’ils n’avaient pas pu aller ailleurs, ont fait leurs études et obtenu leurs diplômes dans cette université nazie.
Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux
Pour bien comprendre les enjeux de cette mémoire compliquée que se sont renvoyée, après la Seconde guerre mondiale, les Français, les Alsaciens et les universitaires, « cette mémoire qui semblait n’appartenir à personne », dit Frédérique Nau-Dufour, il a fallu aussi attendre que la France ouvre elle-même les yeux sur son passé vichyste, et une fois que ce travail a été fait en France, le cas spécifique de l’Alsace a pu à son tour sortir de l’ombre, explique l’historienne.
Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux nommés par l’Université de Strasbourg, qui ont collecté et croisé 150 000 pages d’archives réparties dans plusieurs pays. Une exposition sur le site de l’ancien camp de concentration du Struthof où eurent lieu les exécutions, présente la synthèse de ces recherches.
Gazés pour une collection anatomique
Le camp de concentration du Struthof, seul camp de concentration de la Seconde guerre mondiale construit sur le territoire français, ainsi que le « camp de rééducation par le travail » de Schirmeck, à une cinquantaine de km à l’ouest de Strasbourg, ont servi de « sources d’approvisionnement en êtres humains » à au moins trois professeurs de la Reichsuniversität de Strasbourg, explique la commission d’experts.
La transmission de la mémoire des camps de concentration jugée prioritaire par les FrançaisDès son arrivée en 1941 à Strasbourg, le professeur SS August Hirt propose à Himmler d’élargir les collections anatomiques existantes en ajoutant des squelettes de sujets juifs, en expliquant que l’Université doit pouvoir les conserver à des fins d’études puisque les Juifs vont disparaître. Himmler donne son accord.
Une commission d’anthropologue SS se rend à Auschwitz pour « sélectionner » 86 personnes juives, essentiellement des hommes et des femmes jeunes, qui sont acheminées au camp de concentration du Struthof où elles sont immédiatement gazées, et leurs cadavres transportés à l’Institut anatomique de Strasbourg pour y être conservés dans de l’alcool.
Bien que Himmler ait ordonné d’effacer toute trace de ces crimes devant l’avancée des troupes alliées en novembre 1944, les restes des 86 corps échapperont à la destruction et seront inhumés à Strasbourg le 23 octobre 1945. Le médecin SS Hirt se livre également dès novembre 1942 à des expérimentations humaines utilisant l’ypérite, le gaz de combat mis au point par les Allemands sur le front des Flandres en 1914, dont il cherche un antidote.
Si l’on ignore le nombre exact des prisonniers ayant gravement souffert des expérimentations au gaz moutarde, on a réussi à identifier une dizaine de personnes ayant servi de cobayes, dont trois sont mortes au cours des expériences. D’autres expériences menées dans la chambre à gaz du Struthof en 1943 et 1944 par le médecin SS Otto Bickenbach sur un autre gaz de combat, le phosgène, ont fait une quarantaine de victimes, certaines issues de la communauté Rom, ciblée pour des motifs raciaux. La dernière expérience réalisée impliquait « l’utilisation d’une dose de gaz si élevée que la mort d’un certain nombre de détenus était prévue par le protocole expérimental », précise les experts.
Les rapports des recherches de Bickenbach seront encore utilisés en 1988 par des chercheurs américains. Un autre enseignant à la Reichsuniverstät de Strasbourg à partir de 1941, Eugen Haagen, brillant chercheur dont le nom avait été cité pour le Prix Nobel de médecine en 1936, teste son vaccin sur le typhus à Schirmeck, puis au Struthof, faisant des centaines de victimes dont 196 ont pu être identifiées à la suite des travaux de la Commission.
Photographie. Michael Kenna, une mémoire des camps nazisArrêté par les Américains en 1945, puis relâché en 1946, il sera condamné en France en 1952 et amnistié dès 1955. Il continuera à effectuer des recherches sur les maladies virales des animaux dans un institut fédéral allemand de Tübingen, dans le Bade-Wurtemberg, jusqu’en 1965. « On s’aperçoit que ces travaux n’étaient pas de la pseudoscience ne présentant aucun intérêt, mais qu’il s’agissait de travaux de qualité qui ont, pour certains, servi bien après la guerre. Cela montre que le camp du Struthof n’était pas isolé et sans rapport avec l’extérieur. Si l’on compare avec d’autres camps comme Auschwitz où le médecin SS Josef Mengele a été responsable du gazage immédiat des déportés et de diverses expérimentations médicales meurtrières sur de nombreux détenus, on a, à Strasbourg, des professeurs de médecine extérieurs au camp, qui prennent conscience qu’il y a un dispositif humain à leur disposition, et qui finalement commandent un certain nombre de cobayes, et pratiquent leurs expériences sur ces cobayes », analyse Guillaume d’Andlau, le directeur du Centre européen du résistant déporté du Struthof.
Plus de restes humains criminels datant de l’université nazie
Les travaux effectués par la commission d’experts permettent également d’affirmer qu’il n’y a plus de restes humains criminels datant de l’université nazie, aujourd’hui, dans les locaux de l’université de Strasbourg. « C’est vraiment une forme de soulagement parce que l’on redoutait qu’il y ait encore des cadavres dans le placard depuis la découverte faite en 2015 par Raphaël Tolédano, de trois flacons contenant des restes des personnes juives qui avaient été assassinées dans la chambre à gaz du Struthof », confie Frédérique Nau-Dufour. Au-delà de la présence de ces restes humains d’origine criminelle, c’est le silence pesant entretenu par les responsables successifs de l’Université sur l’épisode nazi qui était à nouveau mis en cause.
La présence de collections anatomiques « suspectes » dans les locaux de l’Université avait pourtant été signalée dès 1992 par deux lanceurs d’alerte du CNRS. Une association, le Cercle Menachem Taffel, du nom de la seule personne d’origine polonaise identifiée jusqu’en 2003 parmi les 86 victimes d’origine juive gazées pour les « collections anatomiques » du médecin nazi SS Hirt, se crée pour demander que toute la vérité soit faite sur cette période.
Président du cercle, le psychiatre strasbourgeois Georges Federmann parle de « l’hostilité de la Faculté de médecine jusqu’en 2003 », date-clé où un journaliste allemand, Hans-Joachim Lang, à la suite d’une longue et minutieuse enquête, révèle les noms des 85 autres victimes. « Pendant 11 ans, de 92 à 2003, c’est une volée de bois vert de la part de la Faculté de médecine de l’Université, de tous les doyens respectifs, de tous les présidents d’université qui s’opposent à nos travaux, qui laissent entendre que ça va altérer la réputation de l’Université, et que les étudiant vont confondre la ReichUniveristät et l’Université actuelle. La révélation de Lang en 2003 met les gens devant le fait accompli », explique Georges Federmann, connu par ailleurs à Strasbourg pour son aide aux sans-papiers.
Il a pourtant fallu encore attendre jusqu’en 2015 et la découverte du médecin chercheur strasbourgeois indépendant, Raphaël Tolédano, pour que l’Université se décide à lancer une enquête internationale indépendante. « La principale leçon, c’est qu’il est toujours préférable d’affronter son passé même quand il est lourd et nauséabond, plutôt que d’entretenir l’illusion que ce passé n’a pas existé. La seconde leçon, à l’échelle de l’humanité, c’est qu’il ne faut pas grand-chose pour que certains individus basculent du côté obscur, même quand ils sont apparemment prémunis par leur culture scientifique ou leur serment d’Hippocrate. Tout ce qui permet de faire carrière, de faire de l’argent ou de gagner en notoriété devient une source de mobiles ravageurs. Il faut que la société reste très vigilante surtout quand on a une idéologie mortifère qui favorise toutes les dérégulations », prévient l’ancienne directrice du lieu de mémoire du Struthof, où une grande exposition présente jusqu’au 19 mars 2023 l’histoire complète de cette sinistre période.
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Bruno Fuligni, le goût de l’anecdote
Un jour avecD’une curiosité insatiable, l’essayiste passe avec délice d’un sujet à l’autre, explorant les moments les plus absurdes et les plus parlants de notre histoire, en bon pataphysicien.
Aurélien SoucheyreBruno Fuligni est le plus sérieux des drôles d’érudits. Voilà quelques années qu’il a été nommé régent du Collège de pataphysique. « La pataphysique est essentiellement compliquée. Elle est la science des solutions imaginaires, des épiphénomènes et des exceptions », expose-t-il d’un ton docte et courtois. « C’est le collège qui repère vos travaux et vous appelle. C’est ainsi que je suis devenu régent de Pompagogie, Pomponiérisme et Zozologie, avec des majuscules », précise-t-il. Bruno Fuligni en parle avec application et gravité. Pas un rire. Même pas un sourire dans l’œil ou dans la voix. Et c’est tout ce qui fait le charme de la démonstration. « La pataphysique est l’ennemie de la certitude. Il s’agit d’étudier très sérieusement ce que les esprits légers considèrent comme futile, et inversement. Cela me convient tout à fait. Dans la plus petite anecdote, on trouve des significations qui ne demandent qu’à être relevées et explorées. »
L’art de l’injure
Parfois, Bruno Fuligni porte la Grande Gidouille qui distingue les pataphysiciens. « Il n’y a aucune vanité à en tirer », ajoute-t-il aussitôt. Qu’a-t-il fait pour mériter pareille médaille ? Des livres, à la pelle, où sa passion pour cette petite histoire qui fait la grande s’exprime allègrement. C’est lui qui a dirigé un dictionnaire des injures politiques. Sa préférée ? « J’aime celles qui ont la beauté d’un compliment. À la mort de Faure, Clemenceau a déclaré : “En entrant dans le néant, il a dû se sentir chez lui”. C’est un pur chef-d’œuvre. » C’est aussi lui qui a écrit une histoire amusée des promesses électorales, dont certaines totalement absurdes. « On y trouve un candidat qui avait proposé d’accorder une particule à tous les Français. » Bruno Fuligni s’est également penché sur les guerres les plus stupides de l’histoire. « Celle des émeus est spectaculaire. C’est la première fois qu’une nation, l’Australie, va déclarer la guerre à une espèce animale, en plus de la perdre ! »
« Jaurès, l’honnête homme »
Le lecteur, dans son ouvrage consacré aux gastronomes de l’extrême, apprendra aussi qu’au XIX e siècle, des scientifiques et des élus avaient déjà essayé de convertir la population française à la dégustation d’insectes, au motif que c’est une formidable réserve de protéines. Sans succès. « Au Sénat, Achille Testelin a donné la recette de la soupe aux hannetons en pleine séance, c’est donc consigné au Journal officiel », s’enthousiasme Bruno Fuligni, passionné par l’histoire parlementaire. Entré comme rédacteur de comptes rendus de séances à l’Assemblée nationale, il y est désormais chargé de mission. C’est lui qui a coordonné, à l’intérieur même du Palais Bourbon, l’exposition sur d’authentiques affiches placardées sur les murs de Paris pendant la Révolution française. « Un fonds colossal de 2 500 affiches. Un patrimoine historique qu’il fallait absolument mettre en valeur », mesure-t-il.
Sa connaissance de l’Assemblée l’a amené à écrire un livre sur les « quinze mille », soit le nombre de députés depuis la Révolution. « On serait plutôt à 16 000 aujourd’hui. Certains parcours me fascinent : Philibert Besson, poilu, sort d’hôpital psychiatrique lorsqu’il est élu député en 1932. Il prédit la Seconde Guerre mondiale et propose une solution pour l’éviter : lier les économies européennes avec une monnaie unique, qu’il appelle l’Europa. » Un autre député l’impressionne. « Dans la galerie des parlementaires, il y a des personnages d’exception tels Jean Jaurès. Il anéantit les cloisons entre philosophie, politique, poésie, histoire et journalisme. C’est l’idéal de l’honnête homme. Ses discours sont d’une très grande richesse, j’ai lu ses écrits par goût. » C’est Bruno Fuligni qui a écrit le docu-fiction la Séparation, sur la loi de 1905, en plus de deux pièces de théâtre consacrées à Jaurès, incarné par l’acteur Jean-Claude Drouot.
Vieux papiers et jargon taafien
Fils d’un militaire, petit-fils d’un marchand forain, l’auteur se dit émerveillé par Paris, cette « gigantesque bibliothèque » où il fréquente avec assiduité librairies, bouquinistes, marchés aux puces et salles de vente : « Je vais partout où il y a du vieux papier », à la recherche de documents rares. Il a ainsi exploré les archives de la police pour plusieurs livres. « Parce qu’elle écrit beaucoup, la police laisse des témoignages de ceux qui n’en ont pas laissé, de la vie sociale intime du peuple des bas-fonds. C’est ce qui m’intéresse. » Ses derniers ouvrages ? Un sur les « lois folles » de la République, dont celle autorisant de « glander » en forêt. Et, enfin, le premier lexique complet du taafien, le jargon utilisé sur les Terres australes et antarctiques françaises (Taaf). Là-bas, on gondonne, on slingue, on s’ensouille… Anecdotique ? « En réalité, il n’y a pas d’anecdote, car l’anecdote ne vaut que lorsqu’elle éclaire », répond Bruno Fuligni.
HistoireAssemblée nationale L'Humanité
Familles de djihadistes : Paris change de cap
ActuDroits humains Rompant avec son approche au cas par cas, la France a rapatrié de Syrie des enfants et des épouses d’ex-combattants de l’« État islamique ».
Camille BauerPour la première fois depuis la chute, en 2019, de l’« État islamique » (EI), l’État français a renoncé à l’approche au cas par cas. Le 5 juillet, il a ainsi rapatrié un groupe composé de 35 enfants et de 16 femmes de djihadistes qui étaient enfermés dans les camps tenus par les forces kurdes dans le nord-est de la Syrie. La présence de femmes parmi les rapatriés constitue une autre rupture. Jusqu’alors, seuls des orphelins ou des enfants dont les mères avaient accepté de se séparer avaient été autorisés à rentrer en France, la règle étant alors que les adultes devaient être jugés sur place.
L’annonce a été accueillie comme un pas en avant par tous ceux qui, depuis des années, se battent pour obtenir le retour de ces enfants, condamnés à vivre dans des conditions indignes en raison du choix de leurs parents. « C’est un changement de cap qu’il faut saluer. Il est tardif mais c’est un bon début. Il y a une prise de conscience de la nécessité de se conformer à ses engagements internationaux et au respect élémentaire de l’humanité », a ainsi commenté sur France 24 Patrick Baudouin, président de la Ligue des droits de l’homme.
Les familles de ces enfants et leurs soutiens ne crient pas victoire pour autant. Ils demandent le rapatriement rapide de la centaine de femmes et des 250 enfants encore parqués dans les camps kurdes. « Nous espérons que ce rapatriement signe un changement de la politique française et que tous les enfants vont être rapatriés avec leur mère », a indiqué sur Franceinfo Marc Lopez, membre du Collectif des familles unies et grand-père de plusieurs de ces enfants. Évoquant une « urgence », la Défenseure des droits, Claire Hédon, a de son côté rappelé « les conditions épouvantables de vie avec des problèmes de nutrition, de santé et de non-accès à l’école » rencontrés par ces enfants que la France refuse de faire rentrer.
Pourquoi ce changement d’approche ? Le refus de rapatrier ces enfants commençait à nuire à l’image internationale de la France. En février, le pays était épinglé par le Comité des droits de l’enfant de l’ONU, estimant qu’il avait « violé les droits des enfants français détenus en Syrie en omettant de les rapatrier ». L’instance ajoutait ainsi sa voix à l’ensemble des organisations internationales de défense des droits humains qui dénoncent de longue date ce non-respect des droits de l’enfant. La perspective d’un examen prochain de cette affaire par la Cour européenne des droits de l’homme, et le risque de s’y voir une fois de plus sanctionnée, pourrait avoir aussi pesé. S’ajoute le fait que la position française était de plus en plus isolée, après la décision de la plupart des pays européens dont des ressortissants avaient rejoint l’EI – Belgique, Finlande, Danemark, Suède, Pays-Bas, Allemagne – de rapatrier, si possible avec leurs mères, la totalité de leurs enfants restés dans les camps syriens.
La menace turque
Des considérations d’ordre géopolitique ont sans doute pesé plus encore dans la décision des autorités françaises. « Il y a des menaces d’opérations turques (contre les camps tenus par les Kurdes – NDLR), l’EI qui se reconstitue dans le désert syrien projette d’aller libérer ces femmes et enfants », analyse Laurent Nuñez, coordinateur du renseignement et de la lutte contre le terrorisme, évoquant des motifs « de plus en plus sécuritaires » pour ces opérations de rapatriement. L’attaque début 2022, par des membres de l’EI, de la prison d’Hasaké, contrôlée par les Kurdes des Forces démocratiques syriennes (FDS), a sans doute rappelé aux autorités françaises l’instabilité de la région. Sous la menace d’une nouvelle offensive d’Ankara, les FDS, qui, depuis des années, demandent aux Occidentaux de cesser de leur faire porter la responsabilité de la garde de leurs ressortissants, ont pu souligner que le contrôle pourrait leur échapper. « Pour la sécurité de nos concitoyens, il vaut peut-être mieux avoir ces personnes (ces femmes et enfants – NDLR) sous notre contrôle que dans une zone où elles peuvent s’égailler dans la nature », a rappelé Laurent Nuñez, reprenant un argument déjà utilisé par les défenseurs de ces enfants, mais jusque-là ignoré des autorités.
En 2019, une première opération avait été annulée à la suite de la publication d’un sondage montrant que 67 % des personnes interrogées ne voulaient pas voir les enfants de combattants revenir en France. Désormais, « Emmanuel Macron entre dans son dernier mandat, il joue donc beaucoup moins politiquement », a analysé l’avocat Vincent Brengarth, interrogé par France 24. L’enjeu est d’autant moins polémique qu’au fil des ans le souvenir des attaques terroristes particulièrement violentes en France a perdu en intensité. L’évolution de position a sans doute aussi été facilitée par le changement à la tête du ministère des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian s’étant toujours montré hostile à toute idée de rapatriement.
En attendant une décision pour l’ensemble des familles d’ex-combattants de l’EI, la France a pris des dispositions afin d’accueillir ce premier groupe. Parmi les femmes rapatriées, huit ont été placées en garde à vue « en exécution d’un mandat de recherche », a indiqué le Parquet national antiterroriste. Faisant déjà l’objet d’un mandat d’arrêt, les huit autres, parmi lesquelles Émilie König, la plus connue des djihadistes françaises, ont été mises en examen pour association de malfaiteurs terroriste criminelle et écrouées. La récente ouverture à Rennes d’un quartier d’évaluation de la radicalisation destiné aux femmes devrait faciliter leur prise en charge judiciaire et celle d’éventuelles futures rapatriées. Les enfants, eux, ont été confiés dès leur arrivée à l’aide sociale à l’enfance des Yvelines, qui veille à leur état de santé physique et surtout psychologique, après des années de privations et de violences. La majorité d’entre eux devrait à terme rejoindre des membres de leur famille élargie, qui les attendent depuis des années.
enfants de djihadistessyrieligue des droits de l'homme L'Humanité
Perquisition à Mediapart : la justice condamne l’État
ActuLou ThuretUn pas de plus pour la liberté de la presse : le tribunal de Nanterre a condamné l’État, le 6 juillet, pour une tentative de perquisition des locaux de Mediapart dans l’affaire Benalla. En 2019, le média indépendant avait publié les extraits sonores d’une conversation entre un ancien employé d’En marche ! et l’ex-chargé de mission de l’Élysée, Alexandre Benalla, quatre jours après leur mise en examen dans l’affaire des violences du 1er mai 2018, en violation de leur contrôle judiciaire. Deux magistrats du parquet et trois policiers avaient alors tenté de perquisitionner les locaux de Mediapart pour se faire remettre les enregistrements. « Cette ingérence n’a aucune base légale prouvée. La perquisition litigieuse n’était ni nécessaire dans une société démocratique ni proportionnée à l’objectif poursuivi », conclut le tribunal judiciaire de Nanterre. « Le jugement rappelle la nécessité vitale, en démocratie, d’une justice indépendante et d’une presse libre », se réjouit Edwy Plenel, cofondateur de Mediapart.
justicemediapartAffaire Alexandre Benallaliberté de la presse L'Humanité
Cold cases #1. L’affaire du « Grêlé », policier et tueur en série
ActuÀ l’heure où la France se dote d’un pôle judiciaire dédié aux « Cold cases », notre série d'été revient tout l’été sur des enquêtes criminelles emblématiques relancées après des décennies. Premier épisode avec « le Grelé », qui a échappé aux enquêteurs pendant plus de trente ans. Celui qui fut l’un des plus importants tueurs en série français sera finalement trahi par son ADN.
Caroline ConstantSur son bureau, l’inspecteur de la brigade criminelle de Paris Bernard Pasqualini a posé la photo de la petite Cécile Bloch, 11 ans, violée et étranglée en 1986. Sur le sien, l’inspecteur Alain Vasquez, chef de groupe à la police judiciaire, a gardé deux carnets rouges, le journal intime et le répertoire d’Irmgard Müller, 20 ans, jeune fille au pair, torturée, crucifiée, égorgée en avril 1987. Sur son mur, au 36, quai des Orfèvres, l’inspecteur Christian Le Jallé, une dizaine d’années plus tard, a affiché les photos des victimes violées et assassinées, petites filles et toutes jeunes femmes, imputées à un criminel, baptisé le Grêlé, en raison d’une peau abîmée par les cicatrices de boutons.
Pour la journaliste Patricia Tourancheau, qui lui a consacré plusieurs enquêtes, il s’agit du plus important des serial killers français. De fait, on lui impute au minimum 31 agressions sexuelles, plusieurs viols, et entre 6 et 9 meurtres, de 1986 à la fin des années 1990. La police a enquêté tous azimuts, sans résultat jusqu’en septembre 2021: sur le point d’être démasqué par de larges expertises ADN, François Vérove, 59 ans, se suicide. L’homme a été gendarme, puis policier. Ce qui explique les résultats modestes, pendant tant d’années, de sa longue traque, ralentie par l’énorme retard français de l’identité judiciaire, mais aussi par le manque de centralisation des fichiers de la police.
La fillette est enroulée dans un morceau de moquette. Une de ses mains dépasse de ce linceul de fortune.
« Un agresseur éclectique, multicarte »
L’affaire commence le 5 mai 1986. La petite Cécile Bloch, 11 ans, part au collège, à son cours de sport, vers 8 h 45. La gamine déjeunait chez elle le midi. Sa mère, Suzanne, l’appelle, comme elle avait coutume de le faire. Sans réponse, elle contacte le collège, qui lui apprend que Cécile n’est jamais arrivée, ce matin-là. Les parents affolés, les gardiens, la police commencent à chercher la fillette. Elle est retrouvée, morte, au sous-sol de son immeuble, dans le 19e arrondissement de Paris. La fillette est enroulée dans un morceau de moquette. Une de ses mains dépasse de ce linceul de fortune. Son corps est à moitié dénudé, son visage barbouillé de terre, ses livres et cahiers de classe éparpillés. Consternation chez les policiers, désespoir des parents, Suzanne et Jean-Pierre Bloch, et de ses frères. Bernard Pasqualini et Jean-Louis Huesca, inspecteurs de la brigade criminelle, réalisent avec leurs hommes une enquête de voisinage, et prélèvent ce qu’ils peuvent.
Le 5 mai 1986, Bernard Cousin découvre dans le sous-sol de son immeuble de la rue Petit, dans 19e arrondissement de Paris, le corps de Cécile Bloch, 11 ans. Le début d'une traque qui durera près de trente-cinq ans. © AFP
Très vite, ils apprennent, de plusieurs sources, que l’un des deux ascenseurs de la résidence était en panne ce matin-là, que la porte de ce sous-sol a été bloquée la veille avec un paquet vide de cigarettes, et qu’un homme, aux larges mains, d’environ 25 ans, à la peau « grêlée », a passé cinquante minutes dans l’immeuble, en ce tout début de matinée. Les policiers en sont persuadés : ils tiennent le coupable. La police lance des investigations tous azimuts.
Une autre fillette, Natalie, 7 ans, ne doit son salut qu’à des bruits de pas dans l’escalier.
Mais les relevés d’empreintes, à la poudre noire, ne sont pas concluants, et seuls un portrait-robot et le groupe sanguin, A+, de l’auteur du crime sortent de cette première phase d’enquête. Ils poursuivent leurs investigations et découvrent qu’à deux pas de là, quelques semaines plus tôt, le 7 avril, une petite fille de 8 ans, Sarah, a été agressée et laissée pour morte dans les mêmes circonstances, dans le 12e arrondissement de Paris. Une autre fillette, Natalie, 7 ans, ne doit son salut qu’à des bruits de pas dans l’escalier.
Mais, malgré des pistes suivies scrupuleusement, l’affaire reste au point mort. Et pour cause, explique Patricia Tourancheau : « En 1986, les policiers n’ont pas d’ordinateur, pas de fichiers centralisés, juste leur machine à écrire Olympia. » Surtout, affirme-t-elle, la police, malgré sa bonne volonté, est entravée dans ses recherches : « Les services d’identité judiciaire (la police technique et scientifique – NDLR) sont constitués de personnes qui ont été mises au placard, écartées des services opérationnels, là où on aurait eu besoin des meilleurs éléments. Il a fallu attendre 1995 pour que ces services soient réorganisés. » Le frère de la petite Cécile, Luc Richard-Bloch, alors étudiant en sciences, alerte dès 1986 sur les techniques des prélèvements ADN, déjà utilisés dans plusieurs pays européens. En vain.
Pourtant, la police disposait du groupe sanguin du Grêlé, de son signalement et de son mode opératoire. Un matelas solide pour l’enquête, a priori, mais insuffisant au final : « Le Grêlé était un agresseur éclectique, multicarte. Il n’agissait pas toujours de la même manière. Parfois, il viole, parfois il vole, et attache, souvent. Mais ses victimes ont des profils variés : des petites filles et des femmes adultes, un jeune adolescent et une amie à une boum, un couple d’adultes… » Autant de crimes traités par différents services de police, sans liens entre eux.
La valse des juges
Sans liens, du moins jusqu’à l’arrivée dans le paysage d’Annie Peaudeau, de la brigade de protection des mineurs. L’inspectrice reçoit plusieurs plaintes qui la troublent. Le 27 octobre 1987, une adolescente de 14 ans, Marianne, est abordée par un homme dans l’ascenseur de sa résidence du 14e arrondissement de Paris. Un homme qui brandit une carte de police et veut contrôler son identité. Elle le fait entrer chez elle, il la palpe, sort un pistolet qu’il arme, la ligote avec des fils électriques, fait main basse dans l’appartement sur de l’argent et des bijoux, et la viole. Annie Peaudeau met ce viol en relation avec d’autres, ceux d’Andréa, 26 ans, le 11 mai 1987, et de Sylvia, 24 ans, toutes deux parisiennes.
Dans les deux cas, l’agresseur a sonné, prétexté un contrôle avec sa carte de police qu’il a montrée rapidement, en jouant avec son talkie-walkie, ainsi que volé des biens. Le violeur et meurtrier serait-il un confrère ? Lorsque Annie Peaudeau montre sa propre carte de police, les victimes ne reconnaissent pas le modèle. Un autre fait divers retient son attention : un homme se déclarant policier s’est incrusté à la boum d’un adolescent, Cyril, 13 ans, le 1er avril 1987. À la fin de la journée, il agresse deux des enfants, Cyril et Jennifer, 11 ans, essaie de violer la petite fille, et s’enfuit avec la voiture du père. Puis les crimes s’enchaînent : meurtres, viols, agressions sexuelles…
CETTE ENQUÊTE N’EST PAS L’ÉCHEC DE LA POLICE, C’EST CELUI D’UN SYSTÈMEJUDICIAIRE PARISIEN. » PATRICIA TOURANCHEAU, JOURNALISTE
La grande révolution dans ce dossier, c’est évidemment la mise en place d’un fichier ADN, qui va permettre de relier ces affaires entre elles. Y compris ce meurtre sordide, sauvage, d’Irmgard Müller, jeune fille au pair, et de son employeur, Gilles Politi, 38 ans, dans le Marais, le 29 avril 1987, attribué à un certain Elie Lauringe. Amant occasionnel de la jeune femme, il est introuvable, et son adresse est fausse, ce qui éveille bientôt les soupçons de la police… Pour autant, s’agace Patricia Tourancheau, là aussi la justice vacille : outre la valse des juges (9 en tout) sur l’affaire Cécile Bloch, des tas de viols sont classés sans suite : « En 1989, deux petites filles ont été violées dans leur cité HLM de Nanterre. Le dossier a été classé au bout de deux mois, comme dans la plupart de ces affaires, ce qui témoigne à la fois d’une misogynie et d’une vision de classe », soupire la journaliste. Elle note aussi « des preuves, malmenées, voire détruites ». L’ADN du violeur et tueur en série, identifié en 1996, permet de le rapprocher aussi de l’enlèvement, du kidnapping et du viol d’une gamine de 11 ans, Ingrid, en 1994, à Mitry-Mory. « Cette enquête n’est pas l’échec de la police, c’est celui d’un système judiciaire parisien », résume Patricia Tourancheau.
Le Grêlé, tranquille père de famille, a finalement été démasqué trente-cinq ans après le meurtre de Cécile, grâce aux traces ADN laissées au cours de ce dernier crime. Le témoignage de Cyril et Jennifer aura aussi permis de recentrer les recherches sur un gendarme… dont la carte diffère de celle des policiers. Jean-Pierre Bloch est mort de chagrin, quelques années après sa femme, sans avoir su qui était l’assassin de sa fille. Patricia Tourancheau, comme la plupart des acteurs de ce dossier, regrette que François Vérove, alias le Grêlé, ait « lâchement mis fin à ses jours, sans répondre de ses actes devant la justice ». Une enquête a été lancée dans le sud de la France, où il vivait depuis une vingtaine d’années, pour vérifier s’il a pu commettre d’autres crimes. L’affaire n’est sans doute pas complètement bouclée.
Repères5 mai 1986 meurtre et viol de Cécile Bloch, 11 ans.1er avril 1987 Cyril D., 13 ans, et Jennifer H, 11 ans, sont agressés par un « policier » lors d’une boum.29 juin 1994 Ingrid G., 11 ans, est enlevée à bord d’une voiture blanche à Mitry-Mory, puis séquestrée et violée.2021 la juge Nathalie Turquey fait établir une liste de 750 gendarmes et fait prélever leur ADN.24 septembre 2021 la PJ de Montpellier convoque François Vérove. Son corps est retrouvé le 29 septembre. Son ADN correspondait à celui du Grêlé.
Cold cases enquêtes relancéesLes séries d'été de l'Humanité Известия (RUS)
Путин заявил о провалившемся блицкриге Запада в отношении России
В результате действий Центробанка России (ЦБ РФ) и предпринимаемых мер правительством РФ в России многое удалось сделать для стабилизации последствий ситуации в связи с ситуацией на Украине, а блицкриг стран Запада — провалился. Об этом заявил 8 июля президент России Владимир Путин на совещании с членами правительства.
При этом глава государства отметил, что санкции западных стран все же наносят ущерб экономике России, в связи с чем многие риски еще сохраняются.
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L'Humanité
Catastrophe climatique. La fonte meurtrière du glacier de la Marmolada était-elle prévisible ?
ActuLa rupture d’une partie du glacier de la Marmolada a fait au moins sept morts, dimanche, dans les Alpes italiennes. La veille, des températures anormalement élevées y avaient été relevées. Explications
Marion d'AllardLes images sont terrifiantes, le bruit assourdissant. Dimanche 3 juillet, en fin de journée, une partie du glacier de la Marmolada a cédé, déboulant avec fracas les pentes du versant nord du plus haut sommet des Dolomites, dans les Alpes italiennes. Le bilan, encore provisoire, fait état de 7 morts, 8 blessés et d’au moins 14 disparus. Sur place, la porte-parole des secouristes décrit « une avalanche de neige, de glace et de roches, qui, sur son passage, a touché la voie d’accès au sommet alors que s’y trouvaient plusieurs cordées ». Formels, les scientifiques pointent unanimement les conséquences du réchauffement climatique. La veille, la station météo de Punta Penia enregistrait, au sommet de la Marmolada, une température anormalement élevée de 10 °C.
Les premières constatations privilégient la thèse de la rupture d’un sérac, immense « tranche » de glace délimitée par des crevasses. La fonte précoce aurait rempli les crevasses d’eau, favorisant la rupture du sérac, en quelque sorte prédécoupé. Géomorphologue au CNRS, Ludovic Ravanel penche toutefois pour une autre hypothèse. « En analysant les images captées par le refuge qui jouxte le glacier, on constate la présence d’énormément d’eau sous-glaciaire lors de la fracture », explique le chercheur. Selon lui, « ce sérac ne s’est pas déstabilisé juste par son poids, mais par des pressions hydrauliques très fortes, comme dans les années 1890 au-dessus de Saint-Gervais ».
« Une fonte précoce des neiges hivernales »
À Annecy, la direction des archives départementales a gardé en mémoire cet épisode catastrophique qui, le 12 juillet 1892, a ravagé la vallée de Montjoie. Causé par « la rupture d’une poche d’eau à l’intérieur du glacier de Tête-Rousse », l’écoulement vers l’aval formera une immense coulée de boue dans laquelle périront plus de 200 personnes. Comme à Saint-Gervais en son temps, la catastrophe de la Marmolada « est un phénomène imprévisible, tous les glaciers ne pouvant pas être monitoré », souligne Ludovic Ravanel. Néanmoins, « nous savons que les changements climatiques affectent l’épaisseur de la glace, de plus en plus sujette aux pressions sous-glaciaires ».
La Marmolada avait fait l’objet d’une étude poussée, en 2019, menée par l’Institut italien des sciences marines (CNR-Ismar). Elle prédisait la « disparition totale » du glacier « dans vingt-cinq ou trente ans, à moins que le changement climatique ne soit stoppé ». « Ce qui vient de se passer est un phénomène très visible, très marquant, mais que l’on peut retrouver ailleurs dans les Alpes occidentales », insiste Ludovic Ravanel. Il s’explique par « une fonte précoce des neiges hivernales – d’ailleurs en déficit cette année – qui met la glace à nu et la soumet à la hausse des températures dès le début de la saison ».
En septembre prochain, « à la fin de l’année hydrologique, nous tirerons le bilan de masse, c’est-à-dire le rapport entre l’accumulation des neiges et l’ablation – fonte et perte de glace – », explique le géomorphologue, qui prévoit des résultats « très négatifs ». Le drame qui s’est noué dimanche dans les Dolomites est un nouveau signal d’alarme, un symptôme gravissime du changement climatique.
Réchauffement climatiquecatastrophes naturellesItalie L'Humanité
Émissions de CO2 en France : ce qui gaze, ce qui coince
ActuClimat. L’action climatique de la France est « insuffisante », juge le Haut Conseil pour le climat. Induite par la crise sanitaire, la baisse des émissions de 2020 ne se pérennise pas. Décryptage par grands secteurs économiques.
Marie-Noëlle BertrandLe rapport annuel du Haut Conseil pour le climat (HCC) est tombé : la France bataille mollement contre le réchauffement. Ses résultats en matière de réduction d’émissions de gaz à effet de serre sont tout juste au niveau des objectifs qu’elle s’est elle-même fixés, et loin des ambitions de l’Union européenne. Dans son dernier plan climat, baptisé « Fit for 55 » (ajustement à l’objectif 55), celle-ci vise une baisse de 55 % de ses émissions en 2030.
La France, elle, n’envisage de les réduire que de 40 %. Son bilan, en outre, ne doit qu’à la pandémie d’être moyen. Passé cette période de décroissance contrainte, tout est reparti de plus belle. « Les émissions de gaz à effet de serre ont réaugmenté d’environ 6,4 % de 2020 à 2021 », souligne le rapport. Des progrès sont toutefois à noter dans des secteurs économiques clés. Qu’est-ce qui gaze, qu’est-ce qui coince ? On fait le point.
Transport. 30 % des émissions nationales : en hausse/baisse
Les émissions du secteur des transports ont augmenté de 11,5 % en 2021 par rapport à 2020, mais restent près de 7 % en dessous de leur niveau de 2019. Cela s’explique par une combinaison de facteurs, mêlant crise sanitaire, changements de comportement et mesures incitatives. Sur la route, les voitures marquent le pas plus que les camions. Les émissions des poids lourds (33,5 millions de tonnes équivalent CO2) n’ont pas bougé depuis 2019, tandis que celles des véhicules légers (66,4 Mt éq. CO2) ont baissé de 8,6 %. Le secteur doit accélérer son rythme, insiste le HCC. Il salue, en ce sens, la stratégie de redéveloppement du fret ferroviaire et portuaire et le plan national pour le vélo. La stratégie de décarbonation de l’aérien, en revanche, n’est pas engagée et n’intègre pas la maîtrise de la demande, déplore-t-il.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Agriculture. 19 % des émissions nationales : en baisse
Les émissions du secteur de l’agriculture affichent une baisse de 1,9 % en 2020 (leurs résultats de 2021 ne sont pas encore connus). Cette décroissance s’explique principalement par la régression du cheptel bovin et la diminution de l’azote minéral épandu (principalement sous forme d’engrais chimique). Les émissions provenant des engins, moteurs et chaudières, en revanche, ont augmenté de 5 % en 2020, contrairement à leur tendance à la baisse sur la période 2009-2019. Au final, le secteur est encore loin d’atteindre le niveau ambitionné dans le plan « Fit for 55 ». Celui-ci implique que le monde agricole réduise ses émissions de 3,3 Mt éq. CO2 par an jusqu’en 2030 : la stratégie française ne vise qu’une réduction moyenne de 1 Mt éq. CO2 par an sur la période 2022-2030.
Ces 195 « bombes climatiques » qui menacent le mondeIndustrie. 19 % des émissions nationales : en reprise
La chimie, le ciment, les mines-métallurgie et la papeterie représentent près de 75 % des émissions de ce secteur, dont les émissions ont bondi en 2021 : + 7,2 % par rapport à 2020, année où elles avaient décru. Là encore, cette oscillation s’explique par une diminution de l’activité consécutive à la crise sanitaire. Et même, cela n’a pas été suffisant. Pour tenir les ambitions fixées par le « Fit for 55 », les réductions annuelles d’émissions devraient dépasser les 2,2 Mt éq. CO2, rappelle le HCC. Or, sur la période 2018-2021, elles n’ont diminué que de 1,8 Mt éq. CO2 par an. Les feuilles de route établies par le gouvernement ne prennent en compte ni les évolutions de la demande, ni les transformations des emplois, tacle le HCC. Les financements déployés dans le cadre de France Relance sont insuffisants. Pire : les dépenses identifiées comme défavorables au climat dans le « budget vert » de l’État n’ont pas été réduites.
Bâtiment. 18 % des émissions nationales : en reprise
Après avoir chuté en 2021, les émissions du secteur du bâtiment ont augmenté de 5,5 % en 2021. La consommation d’énergie des bureaux et autres bâtiments du tertiaire a profité de la crise du Covid et d’un hiver doux en 2020. Plus rigoureux, celui de 2021 l’a fait repartir à la hausse. Le nombre d’opérations de rénovation énergétique des bâtiments a beau augmenter, cela se fait avec un niveau de performance énergétique réduit, déplore le HCC : « Faute de pérennisation des financements publics au-delà de 2022, le déploiement d’un programme ambitieux de rénovation n’est pas garanti. » Ces lacunes pèsent sur l’évolution des consommations finales de fioul, de gaz naturel et d’électricité dans le secteur résidentiel, en hausse sur la période 2019-2021.
Climattransportsindustrieagriculture Известия (RUS)
Путин заявил о стабильной ситуации в ТЭК
Несмотря на санкции, ситуация в топливно-энергетическом комплексе (ТЭК) стабильна. Об этом президент России Владимир Путин заявил 8 июля на совещании с членами правительства РФ.
По его словам, в отраслях наблюдается рост по некоторым показателям.
«Несмотря на беспрецедентное санкционное давление, ситуация в российской топливном энергетическом секторе остается достаточно стабильной. Более того, по ряду ключевых показателей наблюдается даже рост», — сказал он.
Ранее, 30 июня, глава государства подписал указ о специальных мерах в ТЭК в связи с недружественными действиями иностранных государств.
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L'Humanité
Agriculture. Faut-il encore labourer les sols ? Notre enquête
ActuRéservoir de biodiversité, la terre s’épuise et se meurt sous le coup de pratiques agricoles intensives séculaires. Des chercheurs et paysans sonnent l’alarme. Pionniers d’une transition en sols majeurs, ils testent des stratégies pour les régénérer et les préserver de l’érosion qui menace. Rien ne sert de creuser, il faut semer... Enquête
Marion d'AllardChaque poignée de sol recèle une formidable histoire. Qu’on le piétine, qu’on s’y allonge ou qu’on l’admire, il est difficile de se figurer l’étendue de la vie qui y grouille. Dans chaque gramme se côtoient un milliard de bactéries et un million d’espèces différentes, dont 10 000 variétés de champignons. Il est l’un des plus grands réservoirs de biodiversité et de ressources génétiques de notre planète.
« Un échantillon de sol résume à lui seul l’histoire biologique de la terre et donne une idée de l’évolution de toutes les formes de vie qui existent », explique Mickaël Hedde, chercheur à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae).
Et si nos voisins de jardin que sont les vers de terre, limaces, cloportes, mille-pattes et autres escargots sont bien connus, il existe, quelques centimètres sous la surface, une vie tout aussi foisonnante qu’inconnue, quoique indispensable.
Un échantillon de sol résume à lui seul l’histoire biologique de la terre et donne une idée de l’évolution de toutes les formes de vie qui existent. Mickaël Hedde (Inrae)
C’est le royaume des nématodes, des acariens, des collemboles. À réduire encore la focale, on entre dans le monde « magnifique mais méconnu » des protides. « Ce sont des micro-organismes unicellulaires qui se déplacent dans les porosités du sol et correspondent à quasiment l’ensemble du vivant que l’on peut observer sur Terre », explique Mickaël Hedde. Véritable patrimoine de biodiversité, le sol est pourtant malmené, appauvri par l’agriculture intensive, menacé par l’érosion.
C’est en Allemagne, au mitan du XIXe siècle, que l’avocat et géologue Frédéric Albert Fallou opère pour la première fois la distinction entre l’étude du sol et la géologie. Celui qui considérait qu’« il n’y a pas d’objet plus important dans la nature, pas d’objet plus digne de contemplation » que le sol, estimait alors que « si quelqu’un se sent digne d’exploiter la terre, il doit d’abord s’y intéresser, la rencontrer.
En France, une grave sécheresse des sols amenée à se reproduireCar, sans la terre, l’exploitation agricole n’est pas envisageable ». Et c’est là le nœud de l’affaire. « On a tué nos sols en violant ses lois fondamentales avec deux armes de destruction massive : la charrue et les engrais chimiques », résume Claude Bourguignon, biologiste du sol qui œuvre depuis près de trente ans, aux côtés de sa femme, Lydia (lire entretien ci-dessous), pour défendre la préservation d’un sol vivant. Le labour, en enfouissant la matière organique en profondeur, annule l’action des champignons, dépendants de l’oxygène. Quant aux engrais chimiques, leur rôle étant de stimuler les bactéries du sol, ils accélèrent la minéralisation de la matière organique.
Le cercle vicieux des pesticides
« En 1950, explique Claude Bourguignon, en France, il y avait 2 tonnes de vers de terre à l’hectare. Aujourd’hui, il y en a moins de 100 kilos. » Un phénomène qui n’est pas sans conséquences. Ainsi appauvri, le sol perd une partie de l’argile qui le compose. « On le voit lorsqu’il pleut, les rivières se chargent de boue. C’est la mort physique du sol. Il part à la mer », conclut le biologiste.
Moins alarmiste, l’Inrae assure que, « non, nos sols ne sont pas morts ». L’institut public insiste néanmoins sur l’importance de trouver des alternatives aux techniques d’agriculture actuelles, estimant qu’« un changement de pratiques pourrait suffire à rétablir cette richesse dans ces milieux perturbés ».
La pratique du labour mène à la perte d'espèces capables de dégrader les polluants, et favorise l'émergence de bactéries pathogènes. Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement
L’alternative passe entre autres par la diminution – voire l’arrêt total – du labour. Car, « en remuant la terre, on casse les macrostructures, les agrégats. Autrement dit, on détruit la « “maison” des micro-organismes », fait valoir l’Inrae. « Non seulement on perd de la biodiversité, avec notamment la disparition d’espèces capables de dégrader les polluants, fait valoir l’institut de recherche, mais cette pratique favorise l’émergence de bactéries pathogènes qualifiées de stratèges opportunistes, qui sont promptes à coloniser les environnements perturbés… et qu’il faudra combattre à l’aide d’intrants chimiques. » Un cercle vicieux, qui revient à combattre les méfaits des engrais à grands coups de pesticides.
En France, une loi bien trop timide
Face à l’ampleur de la destruction des terres, l’ONU, en 2001, s’est saisie du problème. Réunie à Madrid, la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) crée, cette année-là, le concept d’agriculture de conservation, une nomenclature qui recense différentes techniques d’agriculture durable avec, pour objectif, de préserver le potentiel agronomique des sols. Une prise de conscience forcée face à la catastrophe de l’érosion qui menace, partout dans le monde, les récoltes et favorise les coulées de boue et les inondations.
L'Humatinale
Du lundi au vendredi, l’actu essentielle décryptée par la rédaction de l’Humanité.
Selon l’ONU, un tiers des terres dans le monde sont aujourd’hui dégradées « et nous perdons 24 milliards de tonnes de sols fertiles chaque année », relève, pour sa part, Greenpeace. Alors que 95 % de l’alimentation mondiale provient des sols, les conséquences d’un tel phénomène dépassent largement la seule question de la protection de l’environnement et renforcent le risque de crises alimentaires majeures.
En France, toutefois, l’agriculture de conservation reste controversée : si elle supprime totalement le labour et mise sur les couverts végétaux, elle reste dépendante, dans une faible mesure, des herbicides, singulièrement le très critiqué glyphosate. L’expérience mérite cependant d’être poussée, alors que le pays d’échappe pas à la règle générale.
En métropole, le ministère de l’Agriculture chiffrait, l’an passé, à 18 % la part du territoire soumise à l’érosion hydrique. Signe concret de la dégradation des sols, « pratiquement toutes les communes bretonnes ont été touchées par des coulées de boue au cours des trente dernières années », relève l’Inrae.
Dans ce contexte, dès 2005, des mesures – timides – de lutte contre l’érosion ont été inscrites dans la loi, prévoyant à l’époque « un zonage des risques d’érosion » sous l’autorité des préfets. Quant à la loi climat et résilience, votée en août dernier et supposée être un marqueur du quinquennat en matière de lutte contre les bouleversements climatiques, si elle mentionne bien l’enjeu de « préservation de la qualité des sols forestiers » et fixe « l’objectif national d’absence de toute artificialisation nette des sols en 2050 », elle ne comporte, en revanche, aucun chapitre portant sur un potentiel changement de pratiques agricoles.
Entretien
« L’érosion, c’est la mort des sols »
Depuis près de trente ans, Lydia Bourguignon défend la préservation d’un sol vivant et milite pour un changement radical des pratiques agricoles.
Quels sont les plus grands dangers qui pèsent sur le sol ?
Depuis trente ans, et même depuis l’après-guerre, l’industrialisation de l’agriculture a eu pour conséquence une perte énorme de la matière organique des sols. Cette situation va aboutir à des calamités, au premier rang desquelles l’érosion. Lorsque la matière organique disparaît d’un sol, il perd de sa porosité. L’argile qui n’est plus maintenue disparaît et c’est l’érosion qui menace. Cette perte de matière organique est la conséquence de l’utilisation des engrais qui la brûlent et du matériel agricole lourd qui la compacte. En cas d’érosion, on a souvent tendance à accuser les phénomènes climatiques, mais si le sol était plus poreux, les dégâts seraient bien moindres.
Y a-t-il urgence à réapprendre ce qu’est le sol, y compris dans les filières spécialisées ?
Vous dites réapprendre, je dirais même apprendre. Apprendre la notion même de biologie des sols, qui a été très peu enseignée. Il est urgent de réintroduire cet enseignement dans les lycées agricoles, mais pas seulement. Une sensibilisation dans les chambres d’agriculture, dans les coopératives agricoles et même, de temps en temps, auprès des professionnels de l’agro-industrie serait bienvenue. Tous devraient avoir une connaissance du fonctionnement d’un sol.
Existe-t-il une prise de conscience sur cette question de la préservation des sols ?
Oui et c’est extrêmement positif. Il y a un renouveau, y compris générationnel. Les jeunes sont en train de comprendre qu’il y a destruction d’un patrimoine indispensable. Ce n’était pas du tout le cas, il y a trente ans. Même dans les milieux non agricoles, la certitude que quelque chose ne tourne pas rond prend de l’ampleur.
Quelles mesures faudrait-il prendre en urgence ?
D’abord, il faut sensibiliser, reprendre les fondamentaux : le sol – le complexe argilo-humique – est formé par de l’argile et de l’humus. Grâce à divers éléments comme le calcium, le magnésium ou le fer, l’humus et l’argile sont liés. Si l’on détruit cette matière, les liens se rompent, le calcium et le fer vont être lessivés. Lorsqu’on parle de pollution des eaux et des nappes phréatiques par les nitrates, c’est de cela aussi qu’il s’agit. Lorsqu’il pleut, les argiles finissent dans les rivières. C’est le stade ultime de la dégradation des sols, l’érosion.
Ensuite, il faut changer les pratiques. Arrêter le labour profond, favoriser le semi-direct sous couvert. Il faut également replanter des haies pour ramener de l’humidité, et construire des couloirs pour la faune. Enfin, il faut comprendre que chaque sol a sa fonction. On ne fera jamais du vin en Beauce. Plus on comprend la vocation d’un sol, moins on a besoin d’utiliser d’intrants chimiques. C’est un cercle vertueux.
La préservation d’un sol vivant est-elle l’une des clefs essentielles de la transition écologique ?
C’est même la base de tout, le point de départ de la transition écologique. Si vous avez un sol vivant, poreux, avec de la faune, vous n’avez pas ce phénomène de lessivage que j’évoquais et les eaux sont de meilleure qualité. Si vous avez des sols plus oxygénés, vous aurez moins de dégagement de CO2. Je ne dis pas qu’il faut revenir à l’âge de pierre, mais à une forme de bon sens : accepter qu’existent des saisons, que la nature est lente.
Focus À la ferme du Bec-Hellouin dans l’Eure, la terre reprend vie
En allant piocher parmi les pratiques les plus vertueuses aux 4 coins du monde, des néophytes ont réussi à transformer un terrain réputé « impropre au maraîchage » en ferme modèle. Retour d’expérience.
Et si, de tous les jardiniers, la nature était finalement le meilleur ? C’est le principe mis en œuvre à la ferme de Bec-Hellouin, en Normandie, célèbre pour être parvenue à faire d’un sol considéré comme inapte à la production une terre fertile. « Notre sol était très peu profond, 15 à 20 centimètres tout juste, et pauvre en nutriments », explique Charles Hervé-Gruyer qui, avec son épouse Perrine (1), s’est installé en 2004 sur ce terrain niché dans la vallée du Bec, dans l’Eure. « Tout le monde nous le disait : la vallée est impropre au maraîchage. » Dix huit ans plus tard, la ferme est devenue une référence. Conclue en 2015, une étude menée pendant quatre ans par l’Inrae et AgroParisTech a montré que, sur 1 000 m2, les maraîchers avaient réussi à produire pour 55 000 euros de légumes commercialisables en bio, contre 30 000 euros en moyenne nationalement. Une dizaine de recherches ont ainsi été menées sur les lieux, dont une, réalisée par une université belge, avance que le sol gagne jusqu’à 10% de carbone organique chaque année, soit 26 fois plus que l’objectif de séquestration de CO2 envisagé nationalement dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique.
Par quel miracle ? Aucun, à vrai dire. « Nous nous sommes inspirés des techniques qu’utilisaient les maraîchers d’Île-de-France au XIXe siècle », époque où la région nourrissait la capitale. Initiation à la permaculture et collaboration avec des instituts de recherche ont suivi. « Nous avons combiné le meilleur du passé et du présent », résume Charles Hervé-Gruyer.
L’ensemble applique deux solides commandements. D’abord, ne pas lésiner sur l’apport en matière organique ; ensuite, ficher une paix royale au sol. « Chaque année, nous le couvrons d’au moins 30 cm de paillis – du fumier, de la taille de haies, des feuilles mortes –, ce qui équivaut à créer 3 cm de compost par an sur toute la surface du potager. » Ainsi gorgé de nutriments, ce premier horizon du sol – sa couche superficielle – retient l’humidité et révèle un PH parfaitement équilibré. « Ce mécanisme de pédogenèse, c’est-à-dire de création de sol, est identique à celui qui se produit naturellement. Notre intervention permet en revanche de l’accélérer », poursuit le maraîcher. Aucun engrais, ni aucun pesticide ne vient enrayer le processus, pas plus que du bêchage et autre retournement de terre. « Nous installons des buttes d’humus avec ce premier horizon, que nous paillons généreusement. » À mesure que le temps passe, le sol s’enrichit, les racines s’épanouissent. L’ensemble devient de plus en plus vivant.
dépollution des solsagricultureagriculteurs Известия (RUS)
Путин заявил о лихорадке мировых рынков из-за отказа от энергоресурсов из РФ
Российские энергокомпании — надежные партнеры, а мировые рынки лихорадит из-за призыва к отказу от энергоресурсов из РФ. Об этом 8 июля заявил президент России Владимир Путин.
«Как известно, российские энергетические компании — это надежные, ответственные партнеры. В то же время, из-за призывов Запада отказаться от российских энергоресурсов, мировые рынки по-прежнему лихорадит», — сказал он в ходе совещания с кабинетом министров.
Несмотря на беспрецедентные санкции, ситуация в ТЭК стабильна, по некоторым показателям даже наблюдается рост, добавил глава государства.
«Несмотря на беспрецедентное санкционное давление, ситуация в российской топливном энергетическом секторе остается достаточно стабильной. Более того, по ряду ключевых показателей наблюдается даже рост», — сказал Путин.
При этом в западных странах из-за того, что они пытаются заместить российские энергоресурсы, фиксируется рост цен на газ.
«Да, мы знаем, европейцы пытаются заместить российские энергоресурсы, однако результат таких действий ожидаем — это рост цен на газ на спотовом рынке и увеличение стоимости энергоресурсов для конечных потребителей, в том числе для домохозяйств, — отметил политик.
По словам российского лидера, Запад пытается заставить экспортеров нарастить добычу энергоресурсов, но глобальный рынок «не терпит суеты», ошибки нельзя исправить за два дня.
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Corentin de Chatelperron, marin de tech douce
Un jour avecLe navigateur et ingénieur revient d’un voyage de six ans au cours desquels il a accosté dans 25 pays. De chaque étape, il a ramené une trouvaille jugée utile, accessible et durable.
Marie-Noëlle Bertrand« V ous les entendez ? » À l’autre bout du fil, on le devine qui pointe son téléphone vers l’objet de sa question. Le chant de centaines de grillons qui crépitent à tue-tête passe le combiné. Insolite, quand on sait que Corentin de Chatelperron, à l’heure où on lui cause, se trouve encore à bord de son catamaran, au large du Finistère.
Les bestioles ne sont pas la seule curiosité embarquée. Une éolienne turbinant aux moteurs d’imprimantes, un déshydrateur solaire, trois fours usant de la même énergie et un élevage de larves de mouches se disputent l’espace du voilier, qu’occupent encore d’autres bizarreries. À son bord, Corentin vient de naviguer six ans au cours desquels il a accosté dans 25 pays. De chaque étape, il a ramené une trouvaille jugée utile, accessible et durable, bref, compatible avec la définition qu’il se fait d’une low-tech.
Sa collecte a été débarquée pour la première fois ce 25 juin sur le port de Concarneau. Elle restera exposée dans la ville bretonne jusqu’au 3 juillet, dans le cadre d’un festival dédié à ces « basses technologies », mécaniques inventives, créées ou redécouvertes afin de satisfaire exigences et besoins d’une société soutenable.
un véritable laboratoire flottant
Car c’est bien là la vocation de Corentin de Chatelperron : participer à inventer un avenir qu’il imagine à l’opposé de ceux promis par des Elon Musk ou Mark Zuckerberg (1). « Chez beaucoup s’est ancrée l’idée que le futur sera fait de high-tech ; moi, je pense que les low-tech appartiennent à un avenir bien plus désirable », explique-t-il. Et parce qu’il est convaincu que le présent est la conséquence de ce demain en fabrication, Corentin de Chatelperron s’est donné pour mission immédiate de répertorier ces micro-inventions qui fourmillent de par le monde.
Il était, avant cela, ingénieur en mécanique au Bangladesh, développant un matériau en fibres de jute pour son employeur de l’époque. Une tentative d’expédition maritime en autonomie et un échec plus tard, il décidait de créer son association, afin de recenser tout ce qui fait low-tech. « Cela doit répondre aux besoins de base, tels que l’alimentation et l’énergie ; cela doit être faisable et appropriable localement par un grand nombre de personnes ; enfin, cela doit être fait de matériaux recyclés. » La même aspiration a prévalu à la mise à flot du Nomade des mers, qui, il y a six ans et quatre mois , s’est élancé de Concarneau pour faire le tour de la Terre. Plus qu’un bateau : un véritable laboratoire flottant, au creux duquel, aujourd’hui, incubent les prototypes récoltés sur le trajet, avant d’être documentés et mis en accès libre sur une plateforme dédiée (2).
La première escale du Nomade s’est faite au Maroc, où l’équipe a étudié les possibilités d’un dessalinisateur solaire. « Il n’est pas encore au point, son rendement demeure trop faible. » L’ordinateur low-tech, déniché à Taïwan, semble plus abouti. « Une coque de bois, un panneau solaire, une carte mère et un téléphone portable pour écran… »
« Nous n’avons rien inventé »
À l’époque, rappelle encore Corentin, « nous visions surtout des solutions énergétiques et alimentaires, faites de systèmes mécaniques ». Leur définition a pris du champ à mesure qu’ils repoussaient leur horizon. « À Cuba, nous avons trouvé des solutions low-tech pour la communication Internet, domaine que nous n’aurions jamais pensé explorer », se souvient-il. Le vivant, enfin, s’est incrusté dans leurs plans faits initialement de machines.
Ramené d’on ne sait plus où, l’élevage de larves de mouches soldats noires fait partie de leurs trouvailles. « Elles vous font du compost en un temps record », s’enthousiasme l’explorateur. Elles servent, aussi, à nourrir poissons, canards ou poules… et les grillons, donc, déclarés par l’équipage « meilleure source de protéines » au regard du ratio espace occupé (une cabine)/ calories absorbées.
« Nous n’avons rien inventé », rappelle Corentin de Chatelperron. « Partout dans le monde, il y a des gens hyperingénieux, à qui nous avons toujours demandé l’autorisation de diffuser leur savoir », assure-t-il, conscient, en outre, des contraintes, au premier rang desquelles la pauvreté, qui ont amené à ces systèmes D parfois faits de bric et de broc. S’ils avaient le choix, beaucoup de leurs inventeurs feraient dans le plus confortable, admet le collecteur. Justement : rendre plus attractives des solutions dont la rusticité rebute, voilà l’étape qu’il espère passer. « Je me sens comme ces geeks qui, aux premières heures de l’informatique, bricolaient des ordinateurs dans leur garage : je vois le potentiel, mais je sais qu’il n’est pas encore mûr. »
environnementvoyagesnavigationUn jour avec Известия (RUS)
Канада ввела запрет на импорт российского золота
Канада с 8 июля вводит запрет на импорт российского золота и золотых изделий. Об этом сказано в пресс-релизе на сайте канадского правительства.
Золотые происки: G7 готовит удар «по экономике РФ, но не по себе»
Как эмбарго Евросовета на российский драгметалл отразится на мировом рынке
«Правительство Канады запрещает импорт отдельных изделий из золота российского происхождения, закрывая эти продукты из формальных международных рынков и ограничивая возможность России получать средства для ведения военных действий», — указано в сообщении.
В список санкционных продуктов попали: золото в натуральном виде, необработанное, в том числе в форме порошка, в полуобработанной форме, ювелирные изделия и их части из драгоценных металлов, за исключением серебра, иные изделия из золота и серебра или их части.
Ранее, 5 июля, правительство Японии утвердило запрет на импорт российского золота. Ранее, 28 июня, такие же санкции ввели США. Отмечалось, что запрет не касается золота, которое находилось за пределами РФ на момент вступления в силу данного распоряжения. 27 июня о запрете ряда товаров из золота объявила Канада.
26 июня президент США Джо Байден и премьер-министр Великобритании Борис Джонсон заявили, что G7 объявит о запрете импорта российского золота в страны объединения. На следующий день в Кремле заявили, что в случае запрета Россия переориентируется на рынки, где этот драгметалл больше востребован, а также есть более комфортные и законные экономические режимы.
Западные страны начали вводить новые санкции против России после начала специальной военной операции по демилитаризации и денацификации Украины 24 февраля. Несколькими днями ранее ситуация в регионе значительно обострилась из-за обстрелов со стороны украинских военных. Власти Донецкой и Луганской народных республик объявили об эвакуации жителей в РФ, а также обратились за помощью к Москве. Президент РФ Владимир Путин 21 февраля подписал указы о признании независимости ДНР и ЛНР.
Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».
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Des siècles après : on a enfin retrouvé l'origine de la grande peste
Plus de 700 ans après son déferlement, la peste vient de lever l’un de ses derniers mystères. Une équipe a mis en évidence la souche ancestrale du bacille responsable de l’épidémie la plus meurtrière en Europe, en Asie centrale, dans les nécropoles de l’actuel Kirghizistan. Récit.
Marine CyglerEntre 1346 et 1353, une terrible épidémie de peste s’est abattue sur l’Europe décimant des dizaines de millions de personnes, entre 30 et 50 % de la population selon les régions. Si on supposait que la maladie était arrivée de l’est par la route de la soie, son point de départ a été, pendant des siècles, un mystère qu’une équipe internationale de chercheurs de l’université de Stirling, en Écosse, de l’institut Max-Planck et de l’université de Tübingen, en Allemagne, vient, enfin, de lever.
« Mawtānā » était-il inscrit sur certaines stelles
Les scientifiques détaillent dans la prestigieuse revue « Nature » l’enquête minutieuse qui leur permet d’affirmer que l’épidémie la plus meurtrière d’Europe s’est bien déclenchée en Asie centrale, plus précisément près du lac d’Issyk-Koul, dans le nord-est de l’actuel Kirghizistan.
Là, dans deux anciens cimetières datant du XIVe siècle, des historiens ont remarqué que les tombes des années 1338 et 1339 étaient particulièrement nombreuses : sur les 467 tombes datant de 1248 à 1345, 118 correspondaient à ces deux années-là. Plus intrigant, certaines stèles portaient des inscriptions détaillant la cause de la mort : « mawtānā », c’est-à-dire « pestilence » en ancien syriaque.
À quoi ressemblaient les chiens de la préhistoire ? Les dernières découvertesUne surmortalité liée à une maladie contagieuse quelques années avant que la peste n’atteigne l’Europe via le bassin méditerranéen, il n’en fallait pas plus pour que les chercheurs se sachent sur la bonne voie. Sauf qu’il manquait encore des preuves directes pour trancher ce débat vieux de presque 700 ans.
La souche ancestrale
Avant de laisser la place aux généticiens, les historiens ont pu retrouver, en étudiant les registres du cimetière, l’emplacement de trente squelettes de cette époque déplacés à la fin des années 1880. C’est à partir des restes de ceux-ci que les spécialistes de l’ADN ancien ont pu poursuivre les investigations.
Ils ont réussi à extraire du matériel génétique à partir des dents de sept individus différents. Trois d’entre eux contenaient de l’ADN correspondant à celui de Yersinia pestis, le bacille de la peste qui se transmet à l’homme à partir de morsures de puces de rongeurs.
La paléogénomique, la nouvelle technique qui fait parler les corps de PompéiMais identifier les plus vieilles victimes jamais exhumées ne signifiait pas encore que les chercheurs avaient découvert la souche ancestrale de la bactérie à l’origine de la grande épidémie du Moyen Âge. Les scientifiques ont réussi à retrouver la séquence de l’ADN de la bactérie et ils l’ont comparée à celles connues des différentes Yersinia pestis. Ils ont ainsi pu placer la bactérie des sites kirghizes à la première place de l’arbre généalogique de ces bactéries : autrement dit, ils avaient bien la souche ancestrale.
Un bacille à la conquête de l’Ouest
Ce qui est assez logique : le Kirghizistan se trouve sur la route de la soie, un réseau de voies commerciales reliant l’Asie et l’Europe à l’époque. De plus, les dépouilles analysées sont issues de communautés chrétiennes connues pour commercer. La peste a donc profité de ces échanges commerciaux et voyagé avec les hommes, les rongeurs ou encore les poux et les puces, à la conquête de l’Ouest.
Pourquoi les Vikings ont-ils quitté le Groenland ?La peste a aussi voyagé dans le temps : les chercheurs ont pu établir que les bactéries présentes dans ces cimetières étaient aussi des ancêtres directs de la majorité des souches de peste qui circulent dans le monde aujourd’hui. Car la peste n’a pas disparu de la surface de la Terre. Elle demeure une menace importante (voir ci-dessous l'entretien avec Florent Sebbane). Le bacille reste redoutable grâce à sa faculté de se multiplier dans le corps de façon furtive, non détectable par le système de défense de notre organisme.
« Sans être une menace, la peste reste une préoccupation majeure »
Le point avec... Florent Sebbane, directeur de recherche à l’Inserm (1)
Dans quels territoires la peste est-elle présente ?
Comme beaucoup de maladies infectieuses, elle est liée à la pauvreté et à l’insalubrité. De plus, certains modes de vie (stockage de récoltes dans les habitats et literie à même le sol) augmentent le risque de contacts avec des animaux pestiférés. Aujourd’hui, la peste est présente sur tous les continents sauf le continent européen. Elle sévit principalement à Madagascar et en République démocratique du Congo, mais elle touche aussi les États-Unis. Il faut aussi noter qu’elle peut réémerger après des décennies d’absence, comme ce fut le cas récemment en Algérie et en Libye.
Pourquoi peut-elle réapparaître après des années d’absence ?
Nous ne le savons pas vraiment et c’est une question de recherche essentielle. Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de cas humains de peste que la maladie est absente dans la nature. Autrement dit, nous nous demandons où la bactérie causant la peste se cache pour ne pas être vue pendant des décennies chez l’homme. Quel est son réservoir de longue durée et quelles sont les conditions qui conduisent à sa réémergence ? Certains ont proposé que le bacille se maintienne indéfiniment dans certains réservoirs animaux, voire le sol. Cependant, cet agent infectieux pourrait avoir de grandes difficultés à survivre à l’extérieur d’un hôte.
Comment est-elle surveillée ?
Il n’y a pas de programme de surveillance mondial, mais des pays concernés tels le Kazakhstan, la Chine ou Madagascar surveillent étroitement les réservoirs animaux. Et lorsqu’une épidémie n’est pas contrôlée, l’OMS et les autorités sanitaires du pays concerné mettent en place des mesures pour empêcher sa propagation. L’une des craintes est que les gens fuient et disséminent la peste, y compris la forme respiratoire, dont le taux de mortalité est proche de 100 % en absence de traitement antibiotique précoce.
Constitue-t-elle toujours une menace pour l’humanité ?
Je ne dirai pas qu’elle est une menace, mais elle reste une préoccupation internationale majeure. Elle est un problème de santé publique et son apparition ou réapparition peut aussi avoir des impacts économiques et psychologiques considérables. Son bacille fait partie des micro-organismes les plus surveillés ; il pourrait être utilisé de façon malveillante. Il peut aussi devenir multirésistant aux antibiotiques. Enfin, il pose un problème écologique : il serait capable de donner le coup fatal à des espèces en danger critique d’extinction, par exemple le hamster d’Europe.
pestesciencespandémiesSanté Известия (RUS)
Кравцов заявил об отсутствии сбоев при проведении ЕГЭ
При сдаче единого государственного экзамена (ЕГЭ) в России, несмотря на постоянные хакерские атаки, серьезных сбоев не выявлено. Об этом заявил 8 июля министр просвещения Сергей Кравцов.
Взяли на сдачу: повлияла ли пандемия на результаты ЕГЭ-2022
О чем говорят средние оценки Единого государственного экзамена
«Информационная система ЕГЭ стойко выдержала этот ответственный период. Не возникло и проблем с обработкой результатов. Выпускники получили их вовремя», — отметил министр на совещании президента России Владимира Путина с членами правительства РФ.
Кравцов также указал, что все задачи в сфере образования, поставленные главой государства, выполнены. По данным главы Минпросвещения, ЕГЭ на территории России и за ее пределами сдавали свыше 724 тыс. школьников.
15 июня пресс-служба регионального министерства образования сообщила, что в Московской области девять выпускников сдали ЕГЭ по двум дисциплинам на 100 баллов. Каждый такой выпускник получит от области по 100 тыс. рублей, а каждый учитель, подготовивший двух и более стобалльников, получит по 150 тыс. рублей.
Основной период сдачи ЕГЭ стартовал 26 мая и продлился до 2 июля. Дополнительный период по обязательным предметам назначен на 5–20 сентября.
8 июня Рособрнадзор пообещал сохранить ЕГЭ при отказе России от Болонской системы образования. Это удастся сделать, так как ЕГЭ — национальный экзамен, построенный полностью на российских образовательных стандартах с учетом традиций отечественной системы образования. Кроме того, в Рособрнадзоре обратили внимание на то, что ЕГЭ обеспечивает реализацию права всех школьников, независимо от региона проживания, поступить в выбранный вуз, в том числе в ведущие столичные.
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Известия (RUS)
В Москве ограничения на станциях метро возможны из-за Курбан-байрама 9 июля
Ограничения на вход и выход возможны на некоторых станциях Московского метрополитена 9 июля из-за празднования Курбан-байрама. Об этом сообщили в пресс-службе департамента транспорта и развития дорожно-транспортной инфраструктуры столицы в пятницу, 8 июля.
«Три-четыре миллиона жителей Москвы исповедуют ислам»
Председатель Совета муфтиев России Равиль Гайнутдин — о росте мусульманского населения страны и строительстве новых мечетей
«9 июля на станциях мосметро, расположенных вблизи мечетей, возможны ситуативные ограничения входа/выхода из-за празднования Курбан-байрама», — говорится в сообщении.
Пассажиров попросили соблюдать правила пользования метрополитеном, быть внимательными и выполнять требования сотрудников метро и полиции, передает агентство городских новостей «Москва».
По случаю праздника в Москве пройдут мероприятия — в местах традиционного проведения праздников. В Московской области для проведения праздничных богослужений выделено 55 мест, передает НСН.
В Российской Федерации ислам наиболее распространен в Татарстане, Ингушетии, Чечне, Дагестане, Кабардино-Балкарии, Карачаево-Черкесии, Башкортостане, Крыму и других регионах.
Встретив верующего после намаза, можно сказать: «Ид Мубарак!» или «Благословенного праздника!», а также: «Да будет благословенен ваш праздник». Далее в свободной форме выразить личные пожелания здоровья, мира, добра, милосердия.
Мусульмане между собой говорят: «Пусть Аллах услышит молитвы, одарит дом земными и небесными благами, хранит ваше счастье».
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L'Humanité
La médaille Fields pour le mathématicien français Hugo Duminil-Copin
ActuLe mathématicien est 13e Français à recevoir cet équivalent d’un « Nobel de mathématiques ». Trois autres jeunes chercheurs ont reçu la prestigieuse médaille Fields, remise tous les quatre ans, à des chercheurs de moins de 40 ans, pour récompenser des « découvertes exceptionnelles ».
Anna MussoL’annonce vient d’être faite à l’occasion du 29e Congrès international des mathématiciens lors d’une cérémonie tenue à Helsinki. Le français Hugo Duminil-Copin, âgé de 36 ans, a été récompensé pour avoir résolu des « problèmes de longue date dans la théorie probabiliste des transitions de phase », ce qui a permis d’ouvrir « plusieurs nouvelles directions de recherche », a déclaré le jury. En effet, ses travaux portent sur des modèles de particules en interaction, régies par des processus aléatoires, notamment les transitions de phase et la percolation des fluides.
David Bessis : « Une société capable d’enseigner vraiment les maths est plus démocratique »Ancien élève de l’ENS Ulm de Paris, il est le 11e « médaillé Fields » de la prestigieuse Ecole et le 13e Français à recevoir cette médaille, preuve de l’excellence de l’Ecole française de mathématiques. Nommé professeur à l’âge de 29 ans, il partage son temps entre l’Institut des Hautes Etudes Scientifiques (IHES) à Bures-sur-Yvette où il est professeur permanent, et l’Université de Genève.
La mathématicienne ukrainienne Maryna Viazovska est la deuxième femme à gagner le prix.
Trois autres jeunes chercheurs ont reçu la prestigieuse médaille Fields, remise tous les quatre ans, à des chercheurs de moins de 40 ans, pour récompenser des « découvertes exceptionnelles ». Parmi eux, la mathématicienne ukrainienne de 37 ans, Maryna Viazovska, professeure à l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne, est la deuxième femme à gagner le prix depuis sa création en 1936. Les deux autres lauréats sont le chercheur June Huh, 39 ans, professeur à l’Université de Princeton aux États-Unis, et le britannique James Maynard, âgé de 35 ans, professeur à l’Université d’Oxford.
mathématiques Известия (RUS)
Бюджетных мест в российских вузах стало на 38 тыс. больше в этом году
В 2022-м году количество бюджетных мест в высших учебных заведениях увеличено на 38 тыс. мест. Об этом заявил 8 июля министр науки и высшего образования РФ Валерий Фальков.
Приемное разделение: сколько выпускников поступят на «бюджет» в вузы
В Минобрнауки рассказали об основных правилах и новшествах для абитуриентов-2022
«В текущем году мы существенно увеличили, на 38 тыс, количество бюджетных мест в вузах, из них большинство абсолютное было направлено в субъекты РФ. Таким образом, общее количество мест на обучение за счет средств федерального бюджета в этом году составляет 580 412», — сообщил он на совещании президента РФ Владимира Путина с членами правительства.
Он добавил, что 75% общего количества бюджетных мест направлено в регионы, что позволяет обеспечить бесплатный доступ к высшему образованию на территории всей страны.
Фальков также рассказал, что в этом году на бюджетные места смогут поступить 64% выпускников. В прошлом году этот показатель составлял чуть больше 61%.
Отмечается, что данные меры были приняты по поручению президента РФ.
24 мая Фальков объявил о разработке новых принципов высшего образования и отказе от Болонской системы, назвав ее прожитым этапом. При этом Фальков указал, что отказ от Болонской системы в России не будет означать отказ от бакалавриата и магистратуры.
Он пояснил, что, во-первых, выпускники школ «симпатизируют этим форматам образования», во-вторых, многие россияне получили степень бакалавра и без степени магистра не смогут двигаться дальше из-за квалификационных требований к должностям. В-третьих, указал Фальков, система стала привычной и для иностранных студентов в России.
21 апреля замглавы Минобрнауки Дмитрий Афанасьев сообщил, что российские вузы не будут повышать стоимость обучения на первом курсе в 2022/23 учебном году. С соответствующей просьбой ведомство обратилось к Российскому союзу ректоров. При этом в контексте второго и старших курсов организация подтвердила доступность индексации цен в соответствии с ранее заключенными договорами, но не выше уровня инфляции.
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Sciences. Les requins raffolent de nos côtes !
ActuJusqu’à présent, les chercheurs pensaient que ces grands prédateurs évitaient soigneusement les rivages urbanisés. Mais une récente étude montre le surprenant attrait des requins pour les activités humaines.
Jérémie Bazart«Pendant l’été du 1er juillet 1974, sur l’île d’Amity, un groupe d’étudiants fait la fête sur la plage. Une jeune femme s’éloigne du groupe pour un bain de minuit alors que son amoureux s’endort ivre mort sur la plage. Après quelques brasses, la jeune femme est attaquée par quelque chose qui approche avec deux notes graves de contrebasse qui s’accélèrent… Elle tente de résister, mais est happée et disparaît dans l’eau en poussant des cris de terreur. Quelques jours après, un enfant est happé à son tour. Le doute n’est plus permis : un requin rôde le long des plages d’Amity. »
Ce scénario est le point de départ de « Jaws » (« les Dents de la mer »), le blockbuster de Steven Spielberg. Le requin blanc du célèbre film est un animal qui, dans la réalité, n’est pas un mangeur d’hommes. Ce gros poisson ne voit pas très bien et s’il blesse des surfeurs au lieu de manger des phoques, c’est à son insu. Néanmoins, des espèces de requins vivent près des côtes et ce phénomène semble prendre de l’ampleur à mesure que l’homme se concentre sur le littoral…
C’est ce que vient de révéler une étude de l’université de Miami (États-Unis). Des scientifiques de Floride ont étudié l’impact de l’accélération de la croissance urbaine côtière sur les espèces alentour qui vivent dans l’océan. Pour cela, les chercheurs ont suivi par télémétrie acoustique (voir encadré) les déplacements d’une cinquantaine de requins répartis en trois espèces (taureau, nourrice et marteau) autour de la ville de Miami.
les requins PASSENT BEAUCOUP DE TEMPS PRÈS DES LUMIÈRES ET DES SONS DE LA VILLE, SOUVENT PRÈS DU RIVAGE, QUELLES QUE SOIENT L’HEURE, LA JOURNÉE OU LA SAISON.
La pollution chimique, lumineuse et sonore qui émane de cette grande ville de Floride de près de 500 000 habitants aurait dû faire fuir les requins de la mer au moins autant que les baigneurs terrorisés du film de Spielberg. Or, il n’en a rien été… « Certains animaux, comme les pigeons et les rats, prospèrent dans les villes, expliquent les chercheurs dans la publication. D’autres peuvent utiliser partiellement des zones urbanisées, mais vivent toujours principalement en zones naturelles.
D’autres enfin, les prédateurs terrestres comme les loups, sont très sensibles aux perturbations humaines et évitent les villes, comme le montre une étude ancienne de 2006. » C’est pourquoi les scientifiques s’attendaient à ce que les requins se comportent comme des loups… « Nous avons été surpris de constater que les individus que nous avons suivis passaient beaucoup de temps près des lumières et des sons de la ville animée, souvent près du rivage, quelle que soit l’heure de la journée, quelle que soit la journée (week-end compris) ou quelle que soit la saison », poursuivent les chercheurs dans leur publication. Ils ont donc conclu que les comportements des requins s’apparentaient à ceux d’espèces qui utilisent les espaces urbains pour vivre.
La littoralisation du monde
L’explication avancée par les chercheurs dans leur étude est multiple. Les requins pourraient être attirés vers le rivage par des activités humaines, telles que le rejet de carcasses de poissons par les pêcheurs ou le surplus de poissons destiné à nourrir les animaux de l’aquarium de Miami. Une autre hypothèse réside dans le ruissellement des nutriments via les eaux côtières. En effet, ce dernier impacte directement les sources d’alimentation des poissons, eux-mêmes proies des requins.
Cependant, cette cohabitation peut avoir des effets sur les requins comme sur les humains. « En passant autant de temps près du rivage, ces animaux risquent d’être exposés à des polluants toxiques ainsi qu’à la pêche, ce qui pourrait avoir un impact sur leur santé et leur survie », poursuit l’étude. Par ailleurs, bien que les morsures de ces animaux sauvages soient rares, l’étude identifie également les zones proches du rivage qu’il faudrait protéger des requins afin de réduire le risque d’une rencontre fatale. Si, sur terre, des clôtures, barrières, systèmes divers éloignent les prédateurs des zones urbaines, en ce qui concerne les zones côtières, c’est une autre histoire.
Cette étude est loin d’être anodine : selon un rapport des Nations unies de 2017, d’ici à 2050, 66 % de la population humaine mondiale vivra dans des zones urbaines dont la majorité sera centrée sur ou près des côtes maritimes ! Il conviendrait donc de prendre ce risque en compte dès maintenant. L’étude publiée, en montrant l’absence d’évitement des zones urbaines par les requins, est un plaidoyer pour les recherches futures dans le domaine de l’écologie urbaine.
Une science qui, ne se limite pas à l’étude des villes terrestres, mais qui intègre l’impact de la concentration humaine en un lieu donné. Le requin, au même titre que le caméléon, le boa ou la mygale serait-il en phase de devenir le NAC (nouvel animal de compagnie) du XXIe siècle ?
La télémétrie acoustique révolutionne l’étude des poissons
Il s’agit d’une technologie récente qui permet de suivre, de manière ponctuelle ou continue, le déplacement et le comportement d’espèces de poissons. Elle offre une analyse fine en fonction des paramètres environnementaux et des contraintes liées aux activités humaines (existence de barrage, turbines…).
Cette technique est basée sur la transmission d’un signal acoustique entre un émetteur acoustique (ou tag : étiquette), implanté sur un organisme vivant, et un ou plusieurs récepteurs que l’on appelle des hydrophones, installés dans la zone étudiée et capables d’identifier le poisson marqué. Un réseau d’hydrophones est donc en mesure d’enregistrer les signaux acoustiques émis par un individu marqué à un instant T et en un lieu donné. Ainsi, il est possible de suivre dans l’espace et dans le temps des requins sur une zone spécifique. L’ensemble des trajectoires particulières des individus peut ainsi mettre en évidence des typologies de comportement en fonction des espèces étudiées, des moments de l’année ou des lieux précis.
Parfois, les tags étant de taille importante, une opération chirurgicale est nécessaire pour leur implantation (qui implique donc une capture de l’animal). Dans le cas de l’étude états-unienne, les requins ont été capturés et les tags ont été accrochés le long des nageoires dorsales. Les tags ont une durée de vie estimée à quatre ou six ans. Il est possible de suivre ces requins en temps réel grâce à plusieurs applications de tracking.
sciences Известия (RUS)
Линия по выпуску моторов для «Гранты» стала работать в три смены
Линия сборки двигателя ВАЗ-11182, который ставят на все варианты исполнения автомобилей Lada Granta, стала работать в три смены. Это связано с возросшим производственным планом по выпуску автомобилей этой марки. Об этом сообщил 8 июля неофициальный паблик «АвтоВАЗа», Avtograd news.
Падение с оптимизмом: продажи автомобилей в июне сократились на 82%
Эксперты утверждают, что нижнюю точку российский авторынок уже прошел
Ресурс отмечает, сто суточная программа сборки 8-клапанных моторов мощностью 90 л.с. варьируется от 600 до 640 товарных машин. При этом возросла потребность в данном силовом агрегате.
Ранее часть тольяттинских автомобилей выпускались с 16-клапанными двигателями мощностью 98 л.с. и 106 л.с. По информации паблика, их выпуск в перспективе будет возобновлен, если завод сможет найти импортные комплектующие. Работа над этим сейчас ведется буквально в круглосуточном режиме, — сообщил Avtograd news.
7 июля «Известия» сообщили, что универсал Granta Cross в улучшенных комплектациях будет с двухцветной окраской кузова. Крыша и зеркала заднего вида будут черные. Ожидается, что уже в августе вышеперечисленные комплектации встанут на заводской конвейер для серийного выпуска. На все варианты установлен двигатель ВАЗ-11182 мощностью 90 л.с.
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L’espace comme vous ne l’avez jamais vu
ActuAstronomie Entièrement déployé et arrivé à bon port, le télescope spatial James-Webb livrera bientôt des images en couleurs.
Anna MussoLes premières images et données spectroscopiques du télescope spatial James-Webb (JWST), le plus grand, puissant et cher jamais lancé dans l’espace, seront publiées le 12 juillet, annonce la Nasa. Grâce à son immense miroir et à ses capacités techniques inégalées, ces clichés devraient être spectaculaires et surpasser, aux niveaux scientifique et artistique, les plus belles photos du télescope Hubble. Cette « publication offrira un moment unique, pour nous tous, de nous arrêter et de nous émerveiller devant une vue que l’humanité n’a jamais vue auparavant », se réjouit Eric Smith, scientifique du programme Webb de la Nasa. « Il est certain qu’elles offriront un “waouh” très attendu par les astronomes et le public ! » s’enthousiasme l’astronome Klaus Pontoppidan, scientifique au projet Webb. Moins de sept mois après son lancement, le 25 décembre 2021, et un déploiement parfait considéré comme « la plus complexe de toutes les missions spatiales », JWST, qui se trouve à environ 1,5 million de kilomètres de la Terre, doit se concentrer sur des cibles prédéterminées. Celles-ci comprennent des exoplanètes de la taille de Jupiter et quelques « super-Terres ».
« Nos objectifs pour les premières images et données de Webb sont de présenter les instruments du télescope et donner un aperçu de la mission scientifique à venir », précise Klaus Pontoppidan. Outre l’observation de planètes lointaines, la Nasa indique que le premier paquet d’images de la phase opérationnelle de Webb éclairera aussi d’autres domaines, notamment l’histoire des débuts de l’Univers, l’évolution des galaxies et le cycle de vie des étoiles. A. M.
télescope james-webbastronomie Известия (RUS)
Совфед одобрил закон о создании в России движения детей и молодежи
Совет Федерации в пятницу, 8 июля, одобрил закон о создании в России движения детей и молодежи.
Зашагают дружно в ряд: детей хотят объединить в новое движение
При каких условиях имеет смысл возрождение пионерии
Закон предусматривает проведение воспитательной работы с участниками движения. Организацией досуга и воспитания детей займутся взрослые наставники, которыми могут быть и родители. За Минпросвещения РФ закрепляется обязанность разрабатывать программы воспитательной работы с участниками движения.
Также организация получит право иметь свою символику — флаги, эмблемы, гимн и прочее. Кроме того, движение сможет открывать свои филиалы за рубежом.
Финансироваться организация будет за счет субсидий федерального бюджета.
6 июля закон о создании всероссийского движения детей и молодежи приняла Госдума. Отмечалось, что название организации будет предложено выбрать самим детям, его закрепит съезд движения.
Участниками движения могут стать несовершеннолетние ученики школ, гимназий, лицеев, колледжей, техникумов и вузов. Наставниками, участвующими в воспитании и организации досуга участников-обучающихся, могут быть совершеннолетние, имеющие образование не ниже среднего общего или профессионального.
1 июня президент РФ Владимир Путин заявил, что поддерживает идею создать единое детское и молодежное движение в России. Он подчеркнул, что главной задачей в этом вопросе является создание равной, доступной, интересной среды для развития и самореализации по самым разным направлениям. Российский лидер отметил, что мнение самих детей и их предложения имеют ключевое значение при создании движения.
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Télévision: la course à l’extrême droite
ActuZemmour a quitté CNews? Heureusement, le maire de Béziers et promoteur de l’union des droites (au profit de son extrême), Robert Ménard, est recruté par LCI pour une chronique hebdomadaire.
Grégory MarinUne voix d’extrême droite s’en va, une autre revient. Alors qu’après sa catastrophique prestation pendant la campagne présidentielle, le chroniqueur multicartes (Le Figaro Magazine, CNews, Paris Première...) Éric Zemmour s’éloigne des plateaux, Robert Ménard revient sur les ondes. Le maire de Béziers, réélu en 2020 avec le soutien du Rassemblement national, a été recruté par LCI pour animer un rendez-vous hebdomadaire à la rentrée. Il présentera un billet tous les mercredis dans «24h Pujadas», à annoncé Fabien Namias, le directeur général adjoint de la chaîne, à 20 Minutes.
D’emblée, le patron de l’information de LCI anticipe sur le procès en uniformité, arguant que «le propre de l’émission de David Pujadas, qui a l’expertise et la capacité d’encadrement et de maîtrise de l’antenne, c’est de donner la parole à toutes les opinions». Pas de problème donc: LCI, qui lorgnait sur les pics d’audience de CNews période Zemmour, a son «polémiste» maison, peu importe qu’il ancre un peu plus les idées d’extrême droite dans l’opinion. «Il a été assez proche de l’extrême-droite. Aujourd’hui, il est en train d’évoluer. Il faut entendre différentes voix sur LCI. Du moment qu’elles s’exercent dans le cadre républicain (sic), elles ont voix au chapitre», minimise Namias, qui rappelle le passé de journaliste, puis de président de Reporters sans frontières de Ménard... mais pas son rôle de fondateur du site d’extrême droite Boulevard Voltaire.
LCI reste ambiguë: conscient que Ménard fait le tour des plateaux télé et des radios depuis dix ans pour faire la promotion de Marine Le Pen, Fabien Namias promet que «son temps de parole sera décompté par les autorités compétentes. On y veille.» Voilà qui promet de belles envolées. Il paraît que sur CNews, Pascal Praud est jaloux.
Extrême droiteLCIrobert ménard Известия (RUS)
В ДНР сообщили число погибших за весь период украинской агрессии
Общее число погибших в Донецкой Народной Республике (ДНР) за весь период украинской агрессии превысило 8,1 тыс., заявили 8 июля в аппарате уполномоченного по правам человека в республике Дарьи Морозовой. Среди погибших 116 детей.
Украинские военные обстреляли районы Донецка «натовскими» снарядами. Онлайн спецоперации 8 июля
Как отмечается, с 1 января этого года по 7 июля зарегистрировано более 3 тыс. смертей и свыше 12 тыс. раненых. За неделю с 1 июля погибли 135 человек, получили ранения — 379.
«Вследствие огня по мирным городам республики со стороны ВФУ (Вооруженные формирования Украины) за текущую неделю погибли четверо детей, еще 17 маленьких граждан получили ранения различной степени тяжести. Данные преступления не останутся без ответа, и виновные обязательно понесут заслуженное наказание», — говорится в сообщении.
По информации аппарата омбудсмена, в ДНР в настоящее время освобожден 241 населенный пункт, продолжаются бои в окрестностях Славянска.
Накануне в штабе территориальной обороны ДНР сообщили, что семь человек погибли и еще 30 пострадали в республике за последние сутки в результате обстрелов территории украинскими военными. До этого, 5 июля, в Донецке погибли трое, в том числе 10-летняя девочка. В Следственном комитете РФ отметили, что установят украинских силовиков, причастных к обстрелу.
Россия продолжает спецоперацию по защите Донбасса, о начале которой президент РФ Владимир Путин объявил 24 февраля. В середине февраля на территории региона ухудшилась обстановка из-за обстрелов со стороны украинских военных, власти Донецкой и Луганской народных республик обратились за помощью к Москве и организовали эвакуацию жителей.
Ключевые цели военных РФ — денацификация и демилитаризация киевского режима.
Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».
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Un petit piment rouge et les nourritures du ciel
Nos recommandations culturellesTÉLÉVISION Le documentaire de Nicolas Autheman, dans la collection le Monde dans un tableau, permet de redécouvrir l’œuvre de Diego Velázquez, peintre espagnol du XVIIe siècle.
Gérald RossiL’enquête débute dans les salles de la National Gallery de Londres, musée public (et gratuit) connu dans le monde entier pour ses collections constituées à partir de 1824. Il faut cependant faire reculer de deux siècles la pendule du temps pour réaliser un gros plan sur le Christ dans la maison de Marthe et Marie, tableau peint par Diego Velázquez en 1618. L’artiste, né à Séville et mort à Madrid en 1660, a conçu cette toile célèbre alors qu’il n’avait que 20 ans, souligne le commentaire – dit par François Morel – dans ce film que signe Nicolas Autheman. Mais pourquoi cette œuvre attire-t-elle ainsi l’attention ?
Présenté comme « peintre baroque espagnol », Velázquez réalisa de très nombreux portraits de la famille royale et des « grands de son époque ». On en admire une partie dans cette salle qui lui est entièrement consacrée. Mais, pointe le documentaire, un tableau est différent des autres. Il pose plusieurs questions dont celle-ci : « Pourquoi avoir représenté une parabole biblique à l’intérieur d’une cuisine ? » Reprenant les tonalités des scènes de taverne, couramment reproduites alors, le peintre représente jeune et vieille femmes, dans une cuisine, avec, devant elles, « des poissons, quelques gousses d’ail, des œufs… et un piment rouge séché ». À partir de ce dernier indice, aliment alors très peu connu en Occident et qui apparaît pour la première fois sur une toile, s’explique l’histoire du monde moderne. Ou presque.
Tout commence « à Séville, au début du XVIIe siècle ». Au fil de l’enquête, la cheffe Camilia Ferraro explique que, selon les ingrédients présents, il devait s’agir d’un adobo, une marinade pour la viande ou le poisson (comme ici vraisemblablement), plat typique sévillan. Et l’on découvre aussi que le Séville du siècle d’or était alors « un des plus grands ports d’Europe à l’époque, où affluaient, depuis la découverte des Amériques, des aliments nouveaux ». D’où la présence du petit piment rouge…
le jeune artiste, observateur de son époque
Jeune homme de son temps, Diego Velázquez était sensible aux ambiances des tavernes, les bodegas, qui sont à l’origine d’un style dénommé « bodegón », très à la mode dans la peinture espagnole à cette période. Pour autant, l’introduction du Christ dans ce tableau appelle un autre récit et place le jeune artiste d’alors en observateur de son époque, même si toutes les interrogations ne sont pas levées. Quant aux victuailles, notamment les poissons figurant sur le tableau, elles semblent poser, par Velázquez, encore une question, ajoute François Morel : « Et si les nourritures terrestres, que l’on voit sur cette table, valaient autant que celles promises au royaume des cieux ? » C’est le genre d’interrogation qui anime cette série documentaire, le Monde dans un tableau. Riche en digressions et en ponts entre les époques, chaque numéro permet de saisir les influences d’un peintre et son empreinte sur le monde de l’art.
TélévisiondocumentairePeintureArte Известия (RUS)
Путин заявил о важности обеспечения рынка РФ всеми базовыми продуктами питания
Ситуация на мировых рынках продовольствия будет напряженной, поэтому РФ должна обеспечить внутренний рынок всеми базовыми продуктами питания. Об этом в пятницу, 8 июля, заявил президент России Владимир Путин.
Общая еда: грозит ли России дефицит базовых продуктов питания
Резерв государства в экстремальных случаях обеспечит россиян на длительное время
«В первую очередь мы, конечно, должны воспользоваться результатами труда наших сельхозпроизводителей для того, чтобы обеспечить внутренний рынок, российский рынок, всеми базовыми продуктами питания и уделить необходимое внимание отрасли переработки продуктов», — сказал он на совещании с правительством.
По его словам, напряженность на мировых рынках продовольствия является результатом ошибок некоторых партнеров России, прежде всего в сфере энергетики.
«Это их проблемы, но и на нас они тоже будут отражаться», — отметил Путин.
Ранее в этот день президент отметил, что государство окажет поддержку компаниям рыбопромысловой отрасли. Он подчеркнул, что рыбохозяйственный комплекс относится к ключевым отраслям и вносит существенный вклад в социально-экономическое развитие многих регионов России.
Днем ранее российский лидер заявил, что на Россию перекладывают вину за надвигающийся продовольственный кризис, но проблемы начались намного раньше из-за действия Запада. По его словам, Запад стал злоупотреблять монополией на резервные валюты и печатать деньги, также ситуацию усугубили западные санкции в отношении РФ.
Глава государства также отметил, что Россия располагает хорошими видами на урожай, в том числе пшеницы — ожидается около 130 млн т.
В апреле член гильдии маркетологов Олег Дергачев заявил «Известиям», что россиянам не стоит опасаться продовольственного кризиса. Он подчеркнул, что рынок способен адаптироваться к меняющимся условиям.
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« Cléopâtre est victime de propagande sexiste »
EntretienPODCAST Pendant deux mille ans, l’image de la reine d’Égypte a été déformée par le pouvoir romain. En compagnie d’autres historiens, Philippe Collin tente de rétablir les faits.
Gérald Rossi« L ’histoire de Cléopâtre débute au XX e siècle », explique Philippe Collin, dans le podcast en cinq épisodes de France Inter, à découvrir cet été. Et pourtant, cette reine et pharaonne a vécu au I er siècle avant notre ère… Cette série, réalisée avec des historiennes et historiens, s’appuie sur des études récentes qui la montrent sous un jour différent de ce que la « propagande romaine » a travesti depuis deux mille ans.
[voiraussi :754064: Lire aussi]
Vous consacrez ce podcast à Cléopâtre, la 7 e du nom… alors que l’on ne sait pas toujours qu’il y en a eu d’autres avant, et vous prenez sa défense.
Oui. C’est bien la dernière de cette lignée de reine, c’est la plus célèbre, et, depuis deux mille ans, elle est victime d’une propagande romaine, orchestrée par Octave, qui l’a combattue ; depuis, cette propagande se perpétue, se duplique, pour en faire une image très éloignée du réel. De nouvelles recherches historiographiques menées depuis les années 2000 sont en train de changer les regards sur cette reine que l’on connaît en fait assez mal au-delà de la fiction romancée.
Était-elle l’égale des dirigeants d’alors ?
On découvre que c’est une véritable cheffe d’État, qui a gouverné pendant dix ans (entre – 40 et – 30 de notre ère) seule, certes momentanément avec son frère, puis avec son jeune fils, mais, surtout, elle a défendu au fil du temps un projet politique, mettant à profit son apprentissage avec son père, puis avec Jules César.
Mais pourquoi est-ce que Rome a gommé ce parcours de reine ?
Pour des raisons politiques. Octave ne peut pas gagner contre Marc Antoine, successeur de Jules César, et prendre le pouvoir ainsi, car on ne peut pas, dans la Rome d’alors, triompher d’un autre Romain. Pour asseoir son pouvoir, Octave a donc besoin d’une adversaire. Il la décrit comme Égyptienne, c’est-à-dire étrangère ; elle ne serait donc pas grecque, ce qu’elle est pourtant à la base – plus précisément gréco-romaine –, et, selon cette stratégie, il ne se serait pas produit une guerre civile, mais une guerre contre une puissance étrangère menaçante pour le pouvoir de Rome. Ce qui change tout dans le discours politique. Et, en plus, c’est une ennemie féminine. Une fois qu’il a gagné sa guerre contre Marc Antoine et Cléopâtre, Octave peut donc affirmer qu’il est le vainqueur d’une vraie guerre lui permettant de devenir l’empereur puissant qu’il ambitionne. C’est ainsi qu’il va devenir Auguste et entamer son règne.
Vous expliquez que la place de la femme, à cette époque, n’est pas à la tête d’un pays.
Pour les gouvernants romains, c’est évident, la femme est au foyer, elle est fragile, c’est l’homme qui va chasser, qui ramène la nourriture que la femme cuisine, etc. En revanche, selon les stéréotypes de l’époque, la femme de pouvoir est toujours suspecte, car on considère qu’elle va détruire la virilité des mâles. Ils sont troublés, Cléopâtre est un animal politique, ce qui ne correspond ni de près ni de loin à leur culture.
Mais cela n’est pas vrai partout…
Non, en effet. Dans l’Égypte ancienne, depuis très longtemps, il y a un roi et une reine à la direction des affaires, et dans cette tradition, les femmes sont au pouvoir. L’exercice politique se pratique à deux, roi et reine, dieu et déesse.
Comment est-ce que cette propagande romaine a pu franchir les siècles ?
Une fois qu’il a gagné, pour asseoir son pouvoir, Octave a besoin de l’image qu’il a fabriqué. Il va demander à des poètes et à des historiens de continuer à alimenter cette « légende noire » de la manipulatrice, de la femme cruelle, de la femme insatiable sexuellement… Cette « légende noire » a fait de Cléopâtre un mythe dont on parle toujours aujourd’hui. Mais tout en ignorant sa véritable histoire. Dans les siècles suivants, les historiens ont repris comme base de travail les écrits du temps d’Octave.
Romain Pigeaud : « Nous avons tous le même squelette »Cléopâtre a beaucoup été représentée…
De tout temps. Au XIX e siècle, elle prend sa place dans la peinture avec deux types de représentation : la femme fatale, étrangère, et la femme de pouvoir romantique. Au XX e, le cinéma s’en empare, Méliès en premier avec une fascination et en reprenant tous les stéréotypes. En 1963, avec Liz Taylor, Joseph Mankiewicz a proposé une Cléopâtre plus subtile (le film est présenté comme le plus cher de l’histoire du cinéma), mais la véritable rupture va s’opérer dans les années 1960-1970. Elle va devenir un symbole de liberté et de pouvoir au féminin, et l’on verra des Cléopâtre noires qui combattent l’oppression dont elles sont victimes…
Podcastfrance interradio francenapoléon bonaparte Известия (RUS)
Захарову не удивило внесение ее Канадой в санкционный список
Официального представителя МИД РФ Марию Захарову не удивило то, что Канада внесла ее в санкционный список.
«Я думала, я уже в них давно», — заявила она ТАСС в пятницу, 8 июля.
По мерам и возможности: будет ли ЕС вводить седьмой пакет санкций
И насколько вероятен диалог между Брюсселем и Москвой
Кроме того, ранее в пятницу Канада ввела санкции в отношении Патриарха Московского и всея Руси Кирилла.
27 июня стало известно о введении Канадой санкций в отношении шести физлиц и 46 юрлиц, которые связаны с военно-промышленным комплексом (ВПК) России. Также тогда под санкции попали 15 украинцев, которые выразили поддержку действиям российской стороны, также 13 физлиц и два юридических лица из Белоруссии.
Ранее в этот день Россия ввела санкции в отношении 43 канадцев в качестве ответа на введенные в мае властями Канады очередные рестрикции против руководителей российских компаний и членов их семей. Россия на постоянной основе запретила въезд в страну чиновникам, политикам и общественным деятелям Канады. Как заключили в МИДе, в условиях курса русофобии, проводимой Канадой, Москва оставляет за собой право принимать контрмеры.
Накануне стало известно, что Великобритания, США, Канада и Япония введут запрет на импорт золота из России. Ограничения вступят в силу в ближайшее время. При этом запрет на импорт золота из РФ не затронет уже приобретенное — только вновь добытое и переработанное.
21 июня сообщалось, что правительство Канады рассматривает законопроект, который позволит конфисковать российские санкционные активы.
8 июня Канада ввела новые санкции в отношении нефти, газа и химической промышленности из России. Рестрикции включают запрет на оказание 28 услуг, важных для работы нефтяной, газовой и химической промышленности. Речь идет о технических, управленческих, бухгалтерских и рекламных услугах.
Ряд стран вводит новые санкции против РФ в ответ на проводимую Москвой с 24 февраля спецоперацию по защите ДНР и Луганской Народной Республики (ЛНР). Ее началу предшествовали обострение ситуации в регионе, обращение руководства республик Донбасса к РФ с просьбой о помощи и последующее признание Россией независимости ДНР и ЛНР.
Киев проводит военную операцию против жителей Донбасса, отказавшихся признавать итоги государственного переворота на Украине, с 2014 года.
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Sex Pistols : une révolte qui a beaucoup cédé au marketing
Nos recommandations culturellesPlateforme Nouvelle création adulte de Disney +, la série Pistol revisite l’histoire du groupe punk à travers la mémoire de son guitariste, Steve Jones.
Grégory MarinDisons d’emblée qu’on attendait plus du mélange Danny Boyle-Sex Pistols. L’alchimie entre le cinéaste, qui nous a offert Trainspotting, et le groupe qui a fait trembler l’Angleterre ne produit pas l’explosion qu’on aurait pu attendre, malgré quelques prometteuses réactions. À commencer par un casting qui, lui, est détonnant.
Pistol raconte la courte histoire (1975-1978) du groupe punk Sex Pistols du point de vue de son guitariste et premier chanteur « qui ne chante pas », Steve Jones (Toby Wallace). Ce sont ses souvenirs, racontés dans Lonely Boy : Tales from a Sex Pistol, paru en 2016, qui sont à la base du scénario écrit par Craig Pearce (à qui l’on doit le biopic Elvis, actuellement à l’écran). Son histoire est celle des quatre membres originels des Strand, puis des Swankers, les groupes pré-Pistols dont il est à l’origine (mais sans Johnny Rotten et Sid Vicious) : des « pauvres gosses de la classe ouvrière », « énervés, qui s’ennuient et galèrent pour se payer une pinte ». Très vite, elle deviendra celle du groupe le plus controversé de ces années pré-thatchériennes, turbulents « presque » musiciens, qui ont révolutionné la musique et la culture populaire par le chaos.
Mais on pouvait s’attendre à plus explicite de la part de la firme aux grandes oreilles, qui, après Pam and Tommy, livre ici sa deuxième série adulte. Certes, les six épisodes sont réservés à un public averti, gros mots et scènes de nudité sont nombreux, mais c’est avant tout le regard d’un seul témoin sur cette période, raccourcis et erreurs historiques compris. Comme si Steve Jones, dont l’apport est indéniable, s’était senti frustré de la place prise par Rotten et Vicious, au point de devoir réécrire l’histoire. Est-ce lui ou Danny Boyle qui fait ainsi traîner en longueur un premier épisode où l’on fait sa présentation et celle d’une Angleterre où « tout le monde prétend que tout est normal (mais où) tout se casse la gueule » ? On ne dénigrera pas ici le propos social sous-jacent, mais le vide de ces premières minutes, que Boyle tente de faire oublier par un montage épileptique à coups de flash-back et d’ellipses, est patent.
« L’attitude, c’est le message »
La suite est meilleure, dès l’introduction de Johnny Rotten (Anson Boon). L’ambiance des concerts dans des squats, prisons, pubs enfumés est bien rendue, autant que la ferveur des fans. La place accordée à Chrissie Hynde (Sydney Chandler) – future chanteuse et guitariste de The Pretenders – outrepasse le rôle de groupie et permet de faire le lien avec toute une galerie de personnages (Maisie Williams, méconnaissable en Rooke) gravitant autour des Sex Pistols. Mais c’est surtout dans l’influence du couple Vivienne Westwood (Talulah Riley)-Malcolm McLaren (Thomas-Brodie Sangster) que réside l’intérêt : on le voit façonner la prochaine génération (elle plus honnêtement révolutionnaire que lui) en lui faisant avaler que « l’attitude, c’est le message ». Avant même que résonnent les premières notes punk à Londres, la révolte est gangrenée par le marketing…
punkdisney+sex pistolsSéries télévisées Известия (RUS)
Картофеля фри в открывающихся ресторанах «Вкусно — и точка» не будет до осени 2022 года
Картофеля фри некоторое время не будет в открываемых на территории России ресторанов сети «Вкусно — и точка». Он появится в меню осенью, заявили ТАСС в пятницу, 8 июля, в пресс-службе сети.
Освободилась касса: российский McDonald's раскрыл секреты перезапуска сети
«Известия» первыми оценили старый-новый ресторан на Пушкинской площади
«Вкусно — и точка» временно не будет вводить в части вновь открываемых предприятий сети картофель фри. В некоторых предприятиях также может быть недоступен картофель по-деревенски», — сказали в компании.
Отмечается, что решение связано с проблемой прошлого года: в РФ плохо росли сорта картофеля, используемого для производства картошки фри. На протяжении последних восьми лет компания ориентировалась на поставщиков России и закупала продукты у них. Пресс-служба сообщает, что теперь невозможен импорт с рынков, которые могли бы временно поставлять картофель для российских предприятий.
«По нашим оценкам, подобные сложности ожидают основных игроков рынка, несмотря на то, что во «Вкусно — и точка» стандарт используемых клубней выше, чем у конкурентов», — отмечают в организации.
12 июня обновленные рестораны вновь заработали после простоя. Возле входа во флагманское заведение на станции метро «Пушкинская» в Москве в день открытия образовалась очередь.
Сеть после продажи получила название «Вкусно — и точка». Новым логотипом фастфуд-ресторанов стали две палочки желтого цвета, символизирующие картошку фри, и желто-оранжевый круг, представляющий собой бургер; изображения размещены на фоне зеленого цвета, который намекает на качество продукции и обслуживания, к которому привыкли посетители.
McDonald's объявил о приостановке работы в России 14 марта. Тогда решение объясняли возникшими «операционными, техническими и логистическими сложностями». Позже, 19 мая, стало известно, что ресторанный бизнес уйдет в руки сибирскому партнеру компании Александру Говору. Бизнесмен работает с сетью ресторанов почти 10 лет.
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Le PCF et les accords de Munich
ActuJérôme SkalskiEffet sans doute du surmenage lié à la révision du bac, deux éminents historiens, Olivier Dard et Fabrice Grenard, respectivement professeur à la Sorbonne et directeur à la Fondation de la Résistance, ont été pris la main sur une antisèche suspecte en répondant à Jean-Pierre Gratien, au cours de l’émission de LCP DébatDoc du 21 juin. Ils ont ainsi affirmé le fait que les députés communistes n’avaient pas voté contre les accords de Munich, en octobre 1938. « Tout le monde a été quasiment munichois, en dehors de trois ou quatre députés qui votaient contre », a expliqué Fabrice Grenard. « Non, ils ne votaient pas contre, bien sûr ! » s’est exclamé pour sa part Olivier Dard. Pas de chance, les 73 députés communistes, le 4 octobre 1938, ont bel et bien voté contre lesdits accords. L’information de l’antisèche avait sans doute été mal recopiée. Verdict de l’oral : recalés.
pcf Известия (RUS)
Военкор «Известий» показал прикрытие пехоты в ДНР артиллерией
Военный корреспондент телеканала «Известия» Денис Кулага 8 июля показал, как артиллерия прикрывает пехоту в Донецкой Народной Республике (ДНР).
По словам журналиста, орудия сейчас работают в направлении села Покровское — прикрывают работу пехоты.
«Сейчас идет смена на том направлении. И мы как раз отправимся с очередным отделением, чтобы понять, куда все-таки долетают снаряды», — сказал Кулага.
Ранее, 4 июля, корреспондент «Известий» Кирилл Ольков предоставил кадры работы российского ракетного комплекса. Ракеты «Искандера» могут работать по целям на расстоянии до 500 км. Боевой снаряд имеет высокую маневренность даже при сверхперегрузках. Вооружение комплекса способно миновать системы противовоздушной обороны противника, точно поражая укрепрайоны, артиллерийские дивизионы и склады с оружием.
Россия продолжает спецоперацию по защите Донбасса, о начале которой президент РФ Владимир Путин объявил 24 февраля. Ключевые цели российских военных — денацификация и демилитаризация киевского режима. Это необходимо для обеспечения безопасности российского государства и народа, заявили в Кремле.
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В Совфеде сочли возможной отставку Шольца
Отставка канцлера Германии Олафа Шольца возможна из-за экономических последствий, спровоцированных санкциями против России. Такое мнение высказал в пятницу, 8 июля, сенатор Совета Федерации Сергей Цеков.
Газ на раз: Берлину придется отказаться от перехода к «зеленой» экономике
Как Германия справляется с дефицитом голубого топлива после сокращения поставок из РФ
Политик добавил, что другие европейские страны могут задуматься над смягчением давления на Россию.
«Мы все являемся свидетелями кризиса в Европе. Отставка премьер-министра Великобритании Бориса Джонсона — это тоже знак, ведь Британия — самая активная страна в плане поддержки Украины и санкционного давления на Россию. Схожие процессы сейчас идут и в других странах, в том числе, в Германии. Не исключаю, что Шольца тоже скоро отправят в отставку», — сказал Цеков в беседе с Lenta.Ru.
По словам сенатора, это будет связано не только с поддержкой Германией Украины, но и с антироссийскими санкциями, оказавшимися болезненными для экономики самой ФРГ.
«Всё это будет происходить на наших глазах и не столь длительное время. Это серьезный звонок и для других стран о смягчении антироссийской политики», — заключил он.
Ранее в этот день Шольц заявил в ответ на призыв немцев снять санкции против России, что действие рестрикций продлится столько, сколько нужно для поддержки Киева. Таким образом он ответил на напоминание телеведущей о том, что почти половина граждан ФРГ (47%) выступает за скорейшее снятие ограничений и разрешение конфликта на Украине, сообщает телеканал «360».
По мнению канцлера, власти Германии могут действовать только при поддержке граждан и сейчас в ней нуждаются. Политик высказал свое мнение на фоне того, что немцы испытывают тревогу относительно роста цен, последовавших за санкциями против России.
Кроме того, Шольц опроверг возможность банкротства ФРГ в обозримом будущем. Канцлер добавил, что Германия обладает достаточной экономической мощью, чтобы обеспечить необходимый для этого рост, пишет REGNUM.
Аналитики крупнейшего финансового института ФРГ Deutsche Bank 30 июня предупредили, что Германии грозит резкий всплеск инфляции, в случае если поставки российского газа не нормализуются.
Еще в апреле президент РФ Владимир Путин заявил, что отказ ряда западных стран от нормального сотрудничества с Россией, а также от части российских энергоресурсов уже ударил по западным странам. Везде растут и цены, и инфляция зашкаливает, по словам российского лидера, для этих стран она носит абсолютно беспрецедентный характер.
Западные страны, Германия в частности, начали ужесточать санкции против Москвына фоне проведения Россией спецоперации по защите мирного населения Донбасса, о которой было объявлено 24 февраля. В Кремле пояснили, что в задачи спецоперации входят демилитаризация и денацификация Украины, реализация которых необходима для обеспечения безопасности России. Решение было принято на фоне обострения в регионе в результате обстрелов со стороны украинских военных.
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Jonathan Kikanga
Homme du jourPierre-Henri Lab17,5 de moyenne pour son année de terminale, plus de 16 au baccalauréat ! Jonathan Kikanga a été reçu brillamment avec mention très bien. D’habitude, prompt à célébrer la méritocratie, le gouvernement ne s’est pas emparé de ce succès. Sans doute parce que le profil de ce jeune homme correspond à ceux que l’exécutif fait expulser et désigne comme bouc émissaire afin de détourner la colère sociale. Jonathan est né il y a dix-huit ans en République démocratique du Congo. Les chemins de l’exil l’ont conduit à Brest où il est arrivé à l’âge de 15 ans. Grâce au soutien d’Adjim, une association d’aide aux mineurs isolés, il intègre un lycée de la ville alors même qu’il était déscolarisé depuis quatre ans. Il fera sa rentrée à l’Institut national des sciences appliquées, prestigieuse école d’ingénieurs.
migrants Известия (RUS)
На Украине возбудили дело против заммэра Бердянска за сотрудничество с Россией
Генеральная прокуратура Украины предъявила заместителю мэра Бердянска обвинение в сотрудничестве с Россией. Об этом сообщили 8 июля в пресс-службе украинского ведомства.
Украинские военные обстреляли районы Донецка «натовскими» снарядами. Онлайн спецоперации 8 июля
«Псевдозаместитель мэра оккупированного Бердянска уведомлен о подозрении в коллаборационизме. ‹...› Досудебное расследование в уголовном производстве осуществляют следователи управления Службы безопасности Украины (СБУ) в Запорожской области», — говорится в сообщении, опубликованном в Telegram-канале генпрокуратуры Украины.
По данным следствия украинской прокуратуры, после того как город перешел под контроль российских войск, должность заммэра Бердянска заняла бывшая бухгалтер базы отдыха.
«Используя предоставленные ей оккупационными властями полномочия, подозреваемая обеспечивает работу псевдооргана в экономической и финансовой сферах, а также «руководит» аграрным сектором», — говорится в сообщении.
Ранее в пятницу президент Украины Владимир Зеленский заявил, что власти страны не собирается уступать какую-либо часть своих территорий.
14 июня сообщалось, что население Бердянска начало получать российские паспорта. До этого, в мае, представитель администрации региона Владимир Рогов заявил, что Запорожская область возьмет курс на вхождение в состав России. По его словам, в планах — создать в составе РФ полноценный субъект, Запорожскую республику.
5 июня обозреватель журнала American Thinker Фрэнк Говард заявил, что Украина должна принять мирные предложения России, уступить русскоязычные территории России и согласиться на нейтралитет Украины в геополитическом конфликте между Западом и Россией.
Часть Запорожской области российские войска освободили в ходе спецоперации по защите мирного населения Донбасса, о которой было объявлено 24 февраля. Операция началась на фоне обострившейся в середине февраля ситуации в Донбассе. Власти ДНР и ЛНР сообщили об участившихся обстрелах со стороны украинских войск, объявили об эвакуации мирного населения в РФ и попросили о признании независимости. 21 февраля президент РФ Владимир Путин подписал соответствующий указ.
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Quelles bornes de recharge pour le pouvoir d’achat ?
ActuHier, la première ministre a prononcé le même discours à deux reprises devant les députés dans l’après-midi, puis devant le Sénat dans la soirée. Aujourd’hui, quelques mesures devraient être annoncées à l’issue du Conseil des ministres. Mais on sait déjà qu’elles ne seront pas de nature à inverser le recul du pouvoir d’achat sur l’ensemble de l’année 2022, tel que l’analyse une récente note de conjoncture de l’INSEE.
Gérard Le PuillLe 24 juin, douze jours avant le discours prononcé hier par Élisabeth Borne devant les parlementaires, l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) publiait une note de conjoncture de 69 pages intitulée « Guerre et Prix ». Elle évoquait plus d’incertitudes que de certitudes sur l’évolution de l’économie du pays d’ici la fin de l’année en cours. Elle multipliait aussi les précautions de langage, comme en témoignent ces extraits :
« Fortement soutenu par des mesures budgétaires, le pouvoir d’achat des ménages se redresserait au second semestre 2022, mais baisserait tout de même en moyenne annuelle en 2022 (…) En prenant en compte l’évolution des prix à la consommation, le pouvoir d’achat du revenu brut disponible (RBD) des ménages se redresserait nettement au second semestre, mais baisserait sur l’ensemble de l’année 2022 (-0,6 % de prévu, soit -1 % par unité de consommation ».
Dans le paragraphe suivant de la page 4, l’INSEE indiquait que durant le second semestre 2022, « le contexte d’inflation très élevée et d’incertitude continuerait de peser sur les décisions d’achat des ménages et de favoriser l’épargne de précaution. Les ménages lisseraient par ailleurs l’effet sur leur consommation des fluctuations trimestrielles de leur pouvoir d’achat. Au total, avec une consommation progressant modérément au second semestre, le taux d’épargne resterait en 2022 à 16,3 %, assez nettement supérieur donc à son niveau d’avant a crise sanitaire (15 % en 2019) ». Les chiffres étaient précis, mais l’INSEE ne disait pas quel pourcentage sur la totalité des ménages aurait les moyens d’avoir une épargne de précaution dans les prochains mois.
Des perturbations à prévoir dans les entreprises
Évoquant les conséquences de la guerre en Ukraine cette note de conjoncture indiquait, qu’en mai 2022, « la part des entreprises de l’industrie manufacturière qui se disent limitées dans leur production par des difficultés d’approvisionnement reste globalement à son niveau très élevé du mois précédent à près de 45 %. Dans l’industrie du bâtiment, la part des entreprises concernées se replie, à 36 % après 40 % en avril, tout en restant à un niveau très supérieur à sa moyenne de longue période (…) Au sein de l’industrie manufacturière, en mai 2022, la part des entreprises affectées par les difficultés d’approvisionnement en lien avec la guerre en Ukraine varie selon les branches, entre 30 % environ et près de 40 % dans la fabrication de biens d’équipement ».
En page 15, la note de conjoncture indiquait que pour la France « les échanges d’énergie ont évolué de façon contrastée, les importations accélérant fortement et les exportations se repliant ». Signalons que cette note est parue quelques jours avant la publication par le Journal du Dimanche de la tribune signée par les PDG de TotalEnergies, EDF et Engie, suite aux sanctions économiques européennes prises contre la Russie et les mesures de rétorsion décidée par Vladimir Poutine.
Ces trois patrons, dont les entreprises font toujours beaucoup de publicité pour tenter de gagner des parts de marché les unes contre les autres, étaient en service commandé sur demande du chef de l’État et du gouvernement. Ils donnaient le conseil suivant aux consommateurs que nous sommes : « la meilleure énergie est celle que nous ne consommons pas. Nous devons, collectivement, agir sur la demande en énergie en réduisant notre consommation pour nous redonner des marges de manœuvre. Nous en aurons besoin pour gérer les futurs points de consommation et pour amortir les aléas techniques ou chocs géopolitiques que nous pourrions devoir affronter ». Un message à contre-courant de leurs stratégies patronales bien connues !
Vers 7 % d’inflation sur 12 mois en septembre
S’agissant enfin des futures hausses de prix, la note de conjoncture intitulée « Guerre et Prix », prévoit que l’inflation sur douze mois atteindra « un peu moins de 7 % en septembre, avant de se stabiliser globalement entre 6,5 % et 7 % en fin d’année (…) La hausse de l’inflation jusqu’en septembre résulterait majoritairement de celles des produits hors énergie. Ce serait notamment le cas des produits alimentaires et manufacturés, en lien avec les hausses marquées des prix de production agricoles (+31 % sur un an en avril) et industriels (+13 % pour l’industrie hors énergie). Le profil de l’inflation dans les produits manufacturés serait, en outre, marqué par le calendrier des soldes d’été, qui avaient exceptionnellement été décalés d’une semaine en 2021 du fait des mesures sanitaires. Les prix des services accéléreraient également dans le sillage des hausses récentes des prix des carburants et en lien avec les revalorisations successives du SMIC ».
En page 25, la note de l’INSEE montrait que tous les ménages ne subissent pas le même niveau d’inflation. Ainsi, « les ménages ouvriers et employés dépensent davantage en proportion de leur revenu pour le logement mais moins que les cadres en hébergement restauration. Les habitants des zones rurales ont quant à eux davantage de dépenses de carburants et d’énergie du logement ».
Des mesures concernant le pouvoir d’achat des ménages doivent être annoncées ce jeudi suite à un nouveau Conseil des ministres. Mais on sait déjà qu’elles ne couvriront pas la hausse des prix que subissent les actifs comme les retraités depuis le début de l’année.
Salaires et pouvoir d'achat Известия (RUS)
Аналитик назвал причину отказа ЕК выдать Украине кредит на €1,5 млрд
Бюджетный орган Европейской комиссии (ЕК) блокирует новый кредит в размере €1,5 млрд Украине из-за опасений по поводу финансовой надежности и угрозы дефолта в этой стране. Такое мнение выразил в беседе с «Известиями» финансовый аналитик группы компаний CMS Владимир Сагалаев в пятницу, 8 июля.
От инфляции к рецессии: каковы шансы глобального экономического спада
Отмечается слишком много признаков надвигающегося кризиса
Накануне агентство Bloomberg сообщило, что Еврокомиссия препятствует предоставлению €1,5 млрд Украине по линии Европейского инвестбанка, поскольку опасается, что деньги не вернут. Указывалось, что ЕК настаивает на повышении провизии по кредиту — суммы предполагаемых убытков — до 70% от общего финансирования против традиционных 9%.
«Похоже, в Европе начинают осознавать, что Киев не сможет вернуть долг. Это и понятно, так как бюджет Украины дефицитный, основные расходы которого — военного значения», — отметил Сагалаев.
По словам аналитика, ранее Киев тратил на армию $5,28 млрд в год, а сейчас финансирование вооруженных сил Украины (ВСУ) только в месяц выросло до $4,4 млрд. Весь бюджет страны в месяц равен $8,46 млрд.
«Естественно, такие огромные цифры Украине попросту взять неоткуда, тем более когда экономика страны просто парализована. Поэтому решение заблокировать новый транш кредита выглядит логичным. Ранее ЕС уже был вынужден временно сократить объем экстренного финансирования, направляемого Киеву. На прошлой неделе транш в размере €1 млрд не был выплачен, поскольку Германия заблокировала более крупный пакет почти на €9 млрд», — рассказал эксперт.
Он добавил, что, согласно данным Нацбанка Украины, с конца февраля объем международной помощи Киеву превысил $75 млрд на покрытие дефицита госбюджета от стран-партнеров и международных финансовых организаций. Крупнейшим донором военной и гуманитарной помощи стали США, выделившие $25 млрд, от Евросоюза пришло $11,6 млрд, указал специалист.
Чтобы как-то решить вопрос и снизить финансовые риски при возможном дефолте Украины, ЕК рассматривает вариант перераспределения частей долга, а также перекладывания кредитных рисков на отдельные страны альянса и Европейский инвестиционный банк, рассказал Сагалаев. Однако эта программа макрофинансовой помощи Евросоюза Украине пока не готова, но Еврокомиссия надеется закончить ее до конца лета.
«Учитывая трудности и проблемы в экономике всей еврозоны, а также рекордные значения инфляции, дополнительные расходы в лице Киева странам ЕС и ее жителям явно излишни. Например, читатели немецкого издания Der Spiegel крайне негативно настроены по отношению к желанию Украины получить $720 млрд для восстановления страны и сравнили Украину с бездонной ямой», — сообщил аналитик.
Накануне сотрудники Кильского института мировой экономики в ФРГ (IfW) заявили о сокращении военной и финансовой помощи Украине. По мнению экспертов, финансовое положение украинского госбюджета далеко не безопасное.
Глава ЕК Урсула фон дер Ляйен говорила, что Еврокомиссия предложила Киеву создать международную платформу по восстановлению страны после завершения спецоперации РФ по защите Донбасса.
Страны Запада оказывают финансовую помощь Украине в связи с проведением спецоперации РФ по защите мирного населения Донбасса, о начале которой было объявлено 24 февраля. Она началась после того, как ситуация в Донецкой и Луганской народных республиках обострилась и их власти попросили о признании независимости. 21 февраля президент России Владимир Путин подписал соответствующий указ.
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Известия (RUS)
Канада ввела санкции против патриарха Кирилла
Канада ввела санкции в отношении патриарха Московского и всея Руси Кирилла. Об этом сообщается на сайте правительства страны.
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Помимо этого, рестрикции введены против 29 физических лиц и 15 компаний. Канада также запретила ввоз некоторых золотых изделий из России.
Ранее, 16 июня, санкции в отношении патриарха Кирилла ввела Великобритания. Уточнялось, что он попал в черный список за поддержку российской спецоперации по защите Донбасса.
На эту новость тогда отреагировал глава Синодального отдела по взаимоотношениям церкви с обществом и СМИ Московского патриархата Владимир Легойда. Он назвал введенные в отношении патриарха Кирилла властями Соединенного Королевства санкции абсурдными и контрпродуктивными. Он отметил, что «церковь является последним мостом, средством коммуникации, который для чего-то пытаются разрушить». Это может быть нужно только тем политическим силам, которые сделали эскалацию конфликта и отдаления мира своей важной целью, отметил Легойда.
Свое мнение по поводу введенных Великобританией санкций высказала и официальный представитель МИД РФ Мария Захарова. По ее словам, это «все, что вы должны знать о британском режиме, не включившем ни в один санкционный список ни одного украинского нациста с выколотой свастикой».
До этого, 2 мая, сообщалось, что Евросоюз отказался от введения санкций против патриарха Кирилла после просьбы Венгрии.
31 мая Верховная рада Украины проголосовала за введение рестрикций против патриарха Кирилла. По словам депутата Алексея Гончаренко, в отношении него и других представителей Русской православной церкви предусмотрены санкции на 10 лет.
Ряд стран вводят новые санкции против РФ в ответ на проводимую Москвой с 24 февраля спецоперацию по защите Донецкой и Луганской народных республик (ДНР и ЛНР). Ее началу предшествовали обострение ситуации в регионе, обращение руководства республик Донбасса к РФ с просьбой о помощи и последующее признание Россией независимости ДНР и ЛНР.
Киев проводит военную операцию против жителей Донбасса, отказавшихся признавать итоги государственного переворота на Украине, с 2014 года.
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Известия (RUS)
Зеленский посетил позиции ВСУ в Днепропетровской области
Президент Украины Владимир Зеленский совершил рабочую поездку в Днепропетровскую область, где побывал на передовых позициях украинских войск. Об этом сообщили 8 июля в офисе главы государства.
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«Глава государства пообщался с военнослужащими и поблагодарил их за службу», — отметили в пресс-службе.
Сам Зеленский выложил серию снимков с поездки в своем Telegram-канале и указал, что вручил военным награды.
3 июля украинский лидер подтвердил, что командование армии отвело боевиков от Лисичанска, однако добавил, что отвод войск имеет только тактическую цель и означает, что Украина еще вернется назад благодаря наращиванию поставок современного оружия.
5 июля глава Чечни Рамзан Кадыров посоветовал президенту Украины бежать после его заявления о скором возвращении Лисичанска под контроль украинской армии.
Лисичанск стал последним городом Луганской Народной Республики (ЛНР), который занимали украинские военные. 2 июля жители населенного пункта вышли на улицу, чтобы встретить союзные войска.
29 мая Зеленский посетил Харьковскую область и Харьков, где встретился с украинскими военными и вручил им награды. Поездка Зеленского на восток страны стала первой с начала спецоперации РФ по защите Донбасса.
Россия начала спецоперацию по защите Донецкой Народной Республики и ЛНР 24 февраля. Ей предшествовали обострение ситуации в регионе, обращение руководства республик Донбасса к РФ с просьбой о помощи и последующее признание Россией независимости ДНР и ЛНР.
Киев проводит военную операцию против жителей Донбасса, отказавшихся признавать итоги государственного переворота на Украине, с 2014 года.
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Лису в клетке обнаружили на станции метро в Москве
На станции «Бульвар Рокоссовского» в Москве пассажиры обнаружили клетку с лисой.
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«Сегодня на станции метро «Бульвар Рокоссовского» нас ждала необычная находка — кто-то забыл клетку с лисой», — отмечается в Telegram-канале дептранса.
Отмечается, что животное передано в приют благотворительного фонда защиты животных «БИМ».
В сообщении подчеркивается, что правила перевозки были соблюдены и хозяин ответственно относился к питомцу.
В департаменте транспорта выразили надежду, что владелец лисы вернется за животным.
3 февраля сообщалось, что пассажиры московского метро заметили в вагоне южноамериканскую альпаку. Отмечается, что животное свободно гуляло по вагону, однако потом его привязали. Очевидцы сообщают, что альпака, судя по всему, вместе с хозяйкой вышла на станции «Краснопресненская».
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Арестованный после нападения на экс-премьера Японии Абэ признался в содеянном
Арестованный после нападения на бывшего премьера Японии Синдзо Абэ признался в содеянном. Об этом сообщила полиция префектуры города Нара 8 июля.
Удар в спину: подробности убийства Синдзо Абэ
Бывший премьер-министр Японии умер после покушения
«Он сказал нам: «Абсолютно точно, что это сделал я», — сообщили представители правоохранительных органов на пресс-конференции.
По их данных, при нападении мужчина использовал самодельное огнестрельное оружие длиной около 40 см и высотой около 20 см. В ходе следственных мероприятий из его дома были изъяты еще несколько объектов, которые могут быть самодельным оружием.
Кроме этого, стало известно, что нападавший прибыл к месту преступления на поезде
Инцидент произошел ранее в этот день. На политика было совершено нападение во время уличного выступления в городе Нара. Злоумышленник два раза выстрелил из дробовика в спину Абэ. После этого экс-премьер был госпитализирован без сознания с кровотечением. Позднее стало известно о его смерти.
Преступника задержали сразу же после его нападения. Нападавшим оказался 41-летний бывший моряк сил самообороны Японии Тэцуя Ямагами. Он заявил полиции, что был «недоволен бывшим премьер-министром Абэ и стремился его убить».
Сейчас в Японии проходит избирательная кампания перед выборами в верхнюю палату парламента, которые должны состояться 10 июля. Абэ в ходе своего выступления, когда на него напали, поддерживал одного из кандидатов от Либерально-демократической партии Японии. По словам действующего премьера страны Фумио Кисиды, в настоящее время никаких решений касательно переноса предстоящих парламентских выборов на фоне случившегося принято не было.
Президент РФ Владимир Путин направил официальную телеграмму в Японию, в которой выразил соболезнования жене и матери погибшего экс-премьер-министра страны Абэ.
Синдзо Абэ дважды был премьер-министром Японии: в 2006–2007 и 2012–2020 годах.
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Известия (RUS)
Партнеры Москвы на G20 дали сигнал о неприемлемости изоляции России
Партнеры РФ на заседании глав МИД группы G20 дали сигнал о неприемлемости изоляции России. Об этом 8 июля сообщило российское Министерство иностранных дел.
«Объективно Россию изолировать не может никто»
Постпред РФ при Евросоюзе Владимир Чижов — об обратном эффекте западных санкций и перспективах вступления Украины в ЕС
«Многими партнерами дан четкий сигнал о неприемлемости изоляции России, негативных последствиях односторонних санкций», — говорится в сообщении.
Как уточнило ведомство, на совещании уделялось внимание обсуждению темы укрепления многостороннего сотрудничества стран и вопросу совместного реагирования на вызовы в сферах продовольственной и энергетической безопасности.
«Звучали трезвые оценки объективных причин экономических шоков, которые имеют многофакторную природу. В их числе спровоцированная Западом на фоне пандемии коронавируса инфляция, дестабилизация трансграничных цепочек поставок и осложнение геополитической обстановки», — отметили в МИДе.
Накануне старший научный сотрудник Института международных отношений КНР Ян Сю в материале для Global Times заявил, что G20 не стремится создавать новые геополитические конфликты, в связи с чем не собирается превращаться в антироссийское или антикитайское объединение. По его мнению, многие страны не разделяют позицию западного блока, возглавляемого США. Эксперт считает, что намерения государств Запада уничтожить Россию при помощи экономических санкций навредит только им самим.
Постпред России при Евросоюзе Владимир Чижов в интервью «Известиям» 6 марта заявил, что изоляционные кордоны, которые Запад уже пытался строить против РФ, не имеют перспективы. Также, по его словам, сохраняются до сих пор масса контактов, которые могут быть незаметны широкой общественности.
Западные страны вводят санкции в отношении России на фоне специальной операции по защите Донбасса, о начале которой президент РФ Владимир Путин объявил 24 февраля. Ранее на территории региона ухудшилась обстановка из-за обстрелов со стороны украинских военных. В связи с этим власти Донецкой и Луганской Народных Республик обратились за помощью к Москве.
Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия».
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Известия (RUS)
«Автотор» в Калининграде построит новый завод
Один из крупнейших автопроизводителей России, «Автотор», 8 июля сообщил, что построит новый завод в рамках реализации специального инвестиционного контракта (СПИК). Об этом рассказал генеральный директор предприятия Александр Сорокин, сообщает пресс-служба завода.
«Мы ставим перед собой задачу разработки электромобиля»
Президент «АвтоВАЗа» Максим Соколов — о новых моделях, беспилотных тележках и переговорах с поставщиками комплектующих
Новое предприятие будет располагаться в поселке имени Космодемьянского на территории площадью 32 га. Площадка находится вблизи действующих корпусов автопроизводителя. На новых площадях разместят две производственные линии, которые будут выпускать по 25 тыс. автомобилей в год каждая. В ближайшей перспективе на новом заводе планируется создать производство полного цикла.
Проектированием нового завода займется немецкий концерн Durr, один из признанных мировых лидеров в области проектирования и производства лакокрасочных систем и линий окончательной сборки автомобилей.
Предприятие уточнило, что в 2023 году в Калининградской области планируется запустить семь новых заводов. На них будут выпускать электромобили и автокомпоненты к ним, включая производство роботизированной техники, электродвигателей, тяговых батарей, инверторов и много другого. Для автомобилей с ДВС будут производить жгуты электропроводки, систем кондиционирования, пластмассовых изделий, компонентов из пластика, изготовление бамперов, сидений, систем выпуска отработанных газов, систем помощи водителю и других компонентов.
Кроме того, в Калининграде приступят к производству техники для маломобильных групп населения. Этот проект также указан в подписанном в декабре 2021 года дополнительном соглашении к СПИК и предусматривает соответствующие инвестиционные обязательства со стороны «Автотора». Общий объем инвестиций на реализацию заявленных планов в рамках действующего СПИК за 10 лет составит не менее 32 млрд рублей.
1 июля «Известия» сообщали, что Калининградский автозавод готов выпустить электрокабриолет. Это связано с тем, что область стала одним из 20 пилотных российских регионов, которые развивают на своих территориях инфраструктуру для электротранспорта.
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Известия (RUS)
На TikTok подали в суд после гибели семерых детей из-за опасного челленджа
Несколько исков в суд поступило против социальной сети TikTok после распространения опасного челленджа, жертвами которого стали семь детей из Италии, Австралии и США. Об этом 7 июля сообщило американское интернет-издание The Verge.
Ушли и не обещали вернуться: TikTok приостанавливает работу в России
Это коснется нового контента и прямых трансляций на видеосервисе
Суть челленджа заключается в том, что участник должен как можно дольше не дышать. Для этого можно использовать любые подручные средства.
Родители обвиняют платформу в том, что она знала о существовании опасного конкурса с 2021 года и не пыталась препятствовать его популяризации. Более того, утверждается, что TikTok часто добавлял видеоролики с челленджем в рекомендации малолетних пользователей.
«Платформа должна гарантировать, что смертельно опасные ролики с челленджами не будут публиковаться, распространяться и находиться в рекомендациях», — гласит текст одного из исковых заявлений.
В конце апреля Мировой суд Москвы назначил административный штраф соцсети TikTok в размере 2 млн рублей за отказ удалять запрещенный в России материал, речь идет о пропаганде сексуальных меньшинств.
В марте TikTok приостановил распространение нового контента и ведение прямых эфиров на территории России в свете нового закона о фейках.
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El País (ESP)
Siete calas del Mediterráneo dignas de culto
PLAYASDe la cartagenera cala de los Déntoles a la mallorquina S'Amarador o La Rijana, a los pies de la Alpujarra granadina. Pequeñas playas que brillan como gemas por el litoral español
Las calas han estado relegadas durante los dos años de la pandemia en favor de los arenales kilométricos, pero este verano ya están de vuelta estos deliciosos rincones que tienen para los ojos un encanto sensual. Aquí nos centramos en siete modelos mediterráneos. De tal manera rompen los baremos estéticos, tal es la furia viajera que desatan, que para disfrutar de estas calas españolas será inevitable adaptarse a las restricciones de acceso.
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Senderos a la cala dorada
Región de MurciaBajar a la cala de los Déntoles —vulgo Cala Dorada— y sentirse náufrago, es todo uno. Pocos lugares en la costa mediterránea peninsular arrojan una sensación tan clara de soledad y arrobamiento como este paraje recóndito del parque regional de Calblanque, Monte de las Cenizas y Peña del Águila. Entre Punta Negra (vale la pena ir luego a su mirador) y Punta Espada, todo cobra un valor inusitado en estos 40 metros de naturaleza salvaje, en la que no son extraordinarias las huellas que imprimen las tortugas en la arena tras el desove, como advierten diversos carteles. Aquí también quedan restos de actividades mineras, y es preciso extremar las precauciones por las corrientes cuando sopla el viento de levante.
Existen dos formas de llegar. Una, la más cómoda, andando 15 minutos desde el aparcamiento de cala Magre, lo que exige observar las habituales limitaciones de acceso a Calblanque, sea en temporada media (las fechas naranjas, días en los que se cierran los aparcamientos en cuanto se llenan) o en temporada alta (fechas azules —del 9 de julio al 28 de agosto—, transporte solo en autobús público desde el centro de visitantes Las Cobaticas. El precio del autobús, ida y vuelta, es de tres euros).
La alternativa desde cala Reona, unos 40 minutos a pie, resulta más amena y con mejores vistas, también de mayor exigencia. La ventaje es que no existen restricciones que nos condicionen gracias a los 1,9 kilómetros de sendero GR-92. Hay que tomar precauciones, eso sí, a la altura de Punta Barriga, en un tramo en el que hay que sujetarse a una maroma (no es accesible parar personas con movilidad reducida y hay que tener mucha precaución con los niños). El regreso gana visualmente al poder observar cala Reona desde las alturas y tener como referente cabo de Palos y su faro.
La jornada puede finalizar degustando unos caballitos (gambas con gabardina) en Al Lío Beach Club de cala Reona.
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Coto a la masificación
La desembocadura de dos barrancos al final de una vieja carretera de montaña la convierten en la cala más refrescante y arbolada de Jávea: un gran parque forestal, generosamente regado por las lluvias del pasado invierno y muy recuperado del incendio que lo asoló en 2016.
La Granadella, dotada con los servicios inherentes a la bandera azul, conserva casas de aire rústico y posee aguas profundas color turquesa, además de una acústica que multiplica el rumor sordo y prolongado de las olas arrastrando los cascajos como en una hormigonera.
A las restricciones de acceso debemos que se haya preservado el disfrute de la cala como antaño, junto con el hecho de establecer turnos de uso a las empresas de kayak (digna de mención es Kayak Granadella, que ofrecen rutas estupendas a la isla de Ambolo y al cabo La Nao, adentrándose en cuevas espectaculares).
En la zona está el restaurante Sur, que acaba de cumplir 63 años y fusionando este 2022 sus tradicionales calderetas de pescado de roca con las nuevas tecnologías; no en vano acaba de enrolar a su plantilla un camarero robot.
En cuanto se completan las plazas de aparcamiento en las calles de la cala se cierra la barrera de acceso. Conviene madrugar, sobre todo los fines de semana. A comienzos de agosto está previsto que el acceso a La Granadella se realice en transporte público.
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Esencias de la Costa Brava
En el espacio natural protegido entre la playa de Castell y el cabo Roig discurre una guirnalda de caletas vírgenes, respaldadas por pinares, que no hace sino liberar torrentes de endorfinas. Como siempre en estos escenarios fastuosos, se recomienda madrugar para así optar a alguna de las 600 plazas del aparcamiento Castell, en el que se aplican tarifas por minuto, con un máximo de 10 euros al día, entre las siete de la mañana y la una de la madrugada.
Caminaremos luego dos kilómetros por campos de labranza hasta enfilar la escalinata entre pinos vallados que conduce a la Estreta, añejo refugio de contrabandistas dotado con barracón de pescadores. Se cuentan aquí tres pequeñas zonas de baño. La primera, con base de arena y resguardada por un proyecto de tómbolo, da nombre al conjunto. Esa mezcla de roca y arena otorga al agua un color entre turquesa y esmeralda, muy demandado por las familias: una piscina con vistas a las islas Formigues, desde donde las sirenas se acercan a tierra firme la noche de San Juan. El regreso lo realizaremos por el camino de ronda costero (unos 40 minutos), hasta dar con el mirador de la Foradada y los restos del poblado ibérico de Castell. Planazo total.
Para ver desde el mar esta costa virgen, qué mejor que reservar plaza en la excursión guiada en kayak entre la playa de Castell y el cabo Roig, que organiza la recomendable Kayaking Costa Brava.
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Safari en paddle surf
A los pies de las Alpujarras y de la sierra de la Contraviesa se esconde la playa de La Rijana con todo su poderío acantilado. La mirada queda hipnotizada por los islotes pétreos que ayudan a remansar el oleaje en una orilla mayormente de chinos (guijarros), responsable de la transparencia del agua. Horizontalidad que se ve quebrada por el espolón rocoso que sustenta la ruinosa torre de La Condenada, sobre la que gravita la leyenda de una cristiana cautiva que remite a tiempos de las incursiones de piratas, dado el excelente fondeadero que representaba La Rijana en el mar de Alborán.
El acceso no es un paseo precisamente. Se realiza por un túnel sin luz y con surgencias, no es lo que se diga cómodo y familiar para quien lleve los bártulos a la playa. No es gran cosa, pero criba en favor de los jóvenes que desde 1993 acuden a hidratarse al chiringuito de Antonio Legaza. El desnivel de entrada al mar es bastante pronunciado, y no conviene olvidarse de las gafas de buceo y el tubo respirador. Una estupenda opción la brindan las rutas en paddle surf o kayak que guía Alejandro González por este litoral repleto de cuevas, dentro de las cuales se facilitan gafas de buceo para observar, entre otras especies, coral anaranjado y estrellas de mar.
Cuando se llena el aparcamiento (con presencia de gorrillas), hay que aguzar el ingenio para buscar sitio en la carretera en dirección a Calahonda. ¿Y a la hora de pernoctar? Siempre es buena idea ponerse en manos del matrimonio sueco que gestiona la casa rural El Limonero, en Gualchos, uno de los pueblos con encanto de la comarca.
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Natural a la par que turística
La proximidad a los núcleos turísticos de Portopetro y Cala d'Or en modo alguno debe disuadir de conocer las calas de Mondragó, que acaban de cumplir 30 años desde su declaración como parque natural. El Mediterráneo se diluye en azules encalmados, restallantes de luz, en una ensenada con figura de trébol compuesta por tres manchas de arena blanca, finísima. A la cala de S'Amarador se accede tomando el desvío señalizado camino del puerto de Cala Figuera. Así llegaremos al aparcamiento (6 euros al día), distante 300 metros del área recreativa y de la propia cala, arenal que se muestra intocado, salvo por los dos escars (varaderos tradicionales con viviendas en la primera planta) incrustados en la roca, dando color etnográfico. Su vasto cordón de dunas es otro de los notables valores de esta playa de 145 metros de longitud y dotada de chiringuito, socorrista, aseos químicos y papeleras.
Para regresar al aparcamiento interesa tomar el itinerario de S'Amarador (número 4), por el humedal ligado al torrente, con bebederos para la fauna y de cuya diversidad biológica dan muestras fochas, pollas de agua y tortugas de tierra. Por la zona boscosa, que sufrió un pequeño incendio recientemente, aún se conservan las antiguas casetas de roter (para los aperos).
Quizá lo mejor aquí sea hacer acto de presencia por las tardes, cuando el turismo extranjero se marcha a cenar, quedándose un puñado de bañistas que, con suerte, podrán ser testigos del vuelo del águila pescadora.
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Idilio menorquín
Pocos la conocen, salvo que se especifique al nombrarla que es la playa más apartada de Algaiarens, uno de los paraísos playeros más seguros y protegidos del viento en el norte de Menorca, y en donde los bosques de pinos y encinas casi besan la orilla. Como siempre ocurre en las calas menorquinas de postín, hay que apresurarse para encontrar plaza de aparcamiento. Dicha información sobre el aforo se difunde en los paneles fijados en las carreteras de acceso a Ciudadela.
Del aparcamiento tomaremos un tramo del Camí de Cavalls, para dirigimos a la playa de Es Tancats, tras la cual hay que bordear a pie un pequeño reborde rocoso (los hay que lo sortean a nado) que de alguna manera esconde la intimidad de la cala des Bot: segura, paradisiaca, donde los contrastes que ofrece con el Mediterráneo y la vegetación forman un cuadro subyugante. Además de dunas de gran porte, cuenta con dos casetas de sa vorera (barracas de pescadores). Importante: no hay que olvidarse de las gafas de buceo y tampoco de fotografiar después la pintoresca desembocadura del arroyo de La Vall, rica en comunidades vegetales endémicas.
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Aguas que hacen levitar
FormenteraDe estructura cerrada y apoyada en la punta Rasa, la Saona es una de las escasas calas del litoral formenterés, y por ende tradicional refugio de pescadores. De ahí el tipismo de los varaderos de llauts (faluchos) y, al lado, las sabinas secas, en cuyas ramas se oreaba tradicionalmente el pescado. Lo que más capta la atención es, sin duda, la policromía: la transparencia de sus aguas —acierta quien lleve gafas de buceo—, antes que la calidad irreprochable, la pulcra y cuidada arena blanca fina que la alfombra. Para colocar la toalla en primera línea hay que llegar de los primeros, bien es cierto que su vasta anchura —140 metros— da cabida a gran número de bañistas, en especial niños seducidos por el reducido calado de sus aguas. Es de notar que, detrás del restaurante Sol, se eleva un pequeño mirador desde el que se domina las numerosas embarcaciones fondeadas y para las cuales existe servicio de dingui (transporte en lancha a la playa). Durante los crepúsculos, muy concurridos, la luz otorga un tono rojizo que lame estos cantiles de baja altura.
El hotel Cala Saona ha ido a más desde su inauguración en 1954. Ostenta una cuarta estrella y un amplio spa con piscina de horizonte infinito, sin contar que este verano su restaurante Sol Post va a elevar su nivel gastronómico de la mano de los chefs Mauro Rivas y Armard Vidal, con amplia trayectoria en restaurantes con estrella Michelin.
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France24 - Monde
Wimbledon: Kyrgios regrette le forfait de Nadal et lui souhaite bon rétablissement
Publié le : 08/07/2022 - 15:30Modifié le : 08/07/2022 - 15:28
Londres (AFP) – "Ce n'est pas la façon dont j'aurais souhaité y parvenir": Nick Kyrgios a regretté vendredi le forfait de Rafael Nadal avant leur demi-finale de Wimbledon, souhaitant un prompt rétablissment à l'Espagnol qui lui ouvre ainsi les portes d'une première finale de Grand Chelem.
"En tant que compétiteur, je voulais vraiment jouer ce match", a ajouté l'Australien en conférence de presse, au lendemain de l'annonce du forfait de Nadal en raison de douleurs abdominales.
"Ma première réaction a été un sentiment de déception. Toute mon énergie était concentrée sur mon match contre lui et la façon dont j'allais l'affronter tactiquement, sur les émotions que j'allais ressentir en entrant sur le court", a expliqué Kyrgios.
"Nous avons eu tant de grandes batailles. Ici, nous avons chacun battu l'autre une fois. Je voulais vraiment voir ce que le troisième chapitre allait donner", a encore dit Kyrgios.
"On veut évidemment voir un joueur comme lui, si important pour notre sport, se retirer sur blessure (...) J'espère qu'il va s'en remettre et je suis sûr que je rejouerai contre lui dans un grand tournoi", a affirmé Kyrgios qui trouve toutefois "assez sympa" de se retrouver en finale.
Plus tôt, il avait apporté son soutien à Nadal sur les réseaux sociaux.
"Joueurs différents, personnalités différentes. J'espère que ta convalescence se passera bien et nous espérons tous te revoir en bonne santé -- à la prochaine fois", a-t-il écrit sur Instagram.
Kyrgios et Nadal devaient être opposés vendredi en demi-finale du tournoi londonien, mais l'Espagnol, déjà vainqueur de 22 tournois du Grand Chelem dont deux fois à Wimbledon (2008 et 2010), a été contraint de déclarer forfait en raison d'une déchirure abdominale qui ne l'a pas empêché de remporter son quart de finale contre Taylor Fritz mercredi.
L'Australien de 27 ans affrontera en finale, avec un jour de repos supplémentaire, le vainqueur de l'autre demi-finale entre le Serbe Novak Djokovic, déjà six fois victorieux à Wimbledon, et le Britannique Cameron Norrie, héros local de cette édition 2022.
© 2022 AFP
France24 - Monde
Le "McDo russe" privé de frites par les sanctions, selon la presse
Publié le : 08/07/2022 - 15:30Modifié le : 08/07/2022 - 15:29
Moscou (AFP) – "Vkousno i Totchka", la chaîne qui a repris les restaurants McDonald's en Russie en juin, fait face à une pénurie croissante de frites à cause des sanctions occidentales contre Moscou, a rapporté vendredi le site d'information économique RBK.
Les premiers restaurants de l'enseigne ont ouvert leurs portes en Russie le 12 juin, en attirant foules de visiteurs nostalgiques du McDonald's, qui avait suspendu le travail de ses 850 restaurants en mars avant de quitter définitivement le pays en mai.
"Dans certains restaurants Vkousno i totchka (Délicieux, Point), il n'y aura plus de frites", l'un des plats les populaires des clients russes de la chaîne, a indiqué le site RBK, citant le service de presse du groupe russe.
Selon le groupe, la récolte de 2021 en Russie de patates destinées à la fabrications de frites a été mauvaise, conduisant à une pénurie et "l'importation en provenance de marchés étrangers (...) est devenue impossible" en raison des sanctions occidentales mises en place contre Moscou du fait de l'offensive russe contre l'Ukraine, a-t-il précisé.
Le porte-parole a indiqué que le groupe espérait un retour des frites au menu de tous les restaurants Vkousno i Totchka en automne, avec le début de la nouvelle récolte en Russie.
Contacté par l'AFP, le groupe n'a pas répondu dans l'immédiat à une demande de commentaires.
La Russie est l'un des plus grands producteurs de pommes de terre au monde, un aliment refuge pour les habitants du pays en temps de crise. Mais la dernière récolte a fortement pâti des conditions météorologiques.
Outre ce problème de frites, les McDo russes seront privés, une fois leurs stocks épuisés, de toutes les boissons du géant américain Coca Cola qui s'est aussi retiré du marché russe du fait de l'assaut contre l'Ukraine.
Outre McDonald's et Coca Cola, des dizaines d'autres entreprises, certaines présentes depuis des décennies, ont quitté la Russie à cause du conflit déclenché en Ukraine.
En mars, l'entreprise canadienne McCain Foods, le plus gros producteur des frites dans le monde, a annoncé arrêter la construction de son usine en Russie et suspendre les livraisons de ses produits sur le marché russe.
© 2022 AFP
France24 - Monde
Football : les stars à suivre durant l'Euro féminin 2022
Publié le : 06/07/2022 - 12:00
Stéphanie TROUILLARD
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Le championnat d'Europe féminin de football a lieu du 6 au 31 juillet en Angleterre. Les meilleures joueuses du Vieux Continent vont s'affronter pour décrocher le précieux trophée. Si certaines stars sont déjà confirmées, d'autres vont être les pépites à observer.
Seul événement footballistique majeur de l'été, la 13e édition de l'Euro féminin de football va attirer tous les regards du 6 au 31 juillet, en Angleterre.
Depuis le succès populaire du Mondial-2019 féminin organisé en France, les joueuses sont de plus en plus connues. Alors que certaines font déjà la Une des journaux, comme la Norvégienne Ada Hegerberg ou la Ballon d'Or Alexia Putellas, d'autres stars du football féminin vont profiter de cet événement pour se faire connaître du plus grand nombre.
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Ada Hegerberg : le retour de la reine
L'équipe de Norvège est l'une des nations phares du football féminin : les Scandinaves ont remporté deux fois l'Euro - en 1987 et 1993 - et participé à quatre finales - 1989, 1991, 2005 et 2013. Elles ont également gagné la Coupe du monde en 1995 et les Jeux olympiques en 2000.
Pour espérer revenir au sommet, les Norvégiennes peuvent compter sur leur attaquante vedette : Ada Hegerberg. Première Ballon d'Or de l'Histoire, la joueuse de l'Olympique lyonnais a connu un long passage à vide. Absente des terrains pendant vingt mois à cause d'une rupture du ligament croisé antérieur du genou droit, elle a fait son grand retour cette saison et a encore une fois tutoyé l'excellence en remportant la Ligue des champions avec son club.
La star a aussi connu une période tourmentée avec son pays. En raison de plusieurs différents avec la fédération de football de Norvège, notamment au sujet des disparités de traitement entre hommes et femmes en sélection, elle n'a pas porté le maillot national pendant cinq ans et a notamment manqué le Mondial-2019. Après avoir réalisé que des avancées concrètes ont eu lieu pour l'égalité, elle est finalement revenue dans l'équipe pour participer à cet Euro. Désormais au meilleur de sa forme, Ada Hegerberg ne va pas manquer de vouloir marquer les esprits lors de la compétition.
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Lucy Bronze : la meilleure défenseuse du monde
Depuis plusieurs années, l'Anglaise Lucy Bronze est devenue l'une des figures incontournables du football féminin international. Récemment recrutée par le FC Barcelone, elle a révolutionné le poste d'arrière latérale empilant les trophées avec Lyon puis Manchester City. En 2020, elle est devenue la première défenseuse à être élue meilleure joueuse par la Fifa.
À 30 ans, elle fait figure de taulière au sein de l'équipe anglaise, mais n'a encore rien remporté en sélection nationale. Troisième du Mondial-2015, l'Angleterre s'était aussi inclinée en 2019 face aux États-Unis en demi-finale après un magnifique parcours.
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Marie-Antoinette Katoto : la pépite française
Attaquante vedette du PSG et meilleure buteuse de l'histoire du club, Marie-Antoinette Katoto affole les compteurs à seulement 23 ans. La joueuse, née à Colombes, en région parisienne, sort d'une saison aboutie d'un point de vue personnel avec 14 buts inscrits en équipe de France, le titre de meilleure joueuse et celui de meilleure buteuse du Championnat de France (18 buts), auxquels s'ajoutent sept buts en Coupe de France et autant en Ligue des champions.
Alors qu'elle n'avait pas été sélectionnée par Corinne Diacre pour le Mondial-2019, elle fait désormais figure de pilier de la sélection française. Marie-Antoinette Katoto a répondu sur le terrain à la sélectionneuse qui lui reprochait d'être aux abonnés absents lors des matches importants. Lors de l'Euro, elle aura l'occasion de confirmer ce nouveau statut.
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Ona Batlle : l'espoir espagnol
Privée de sa meilleure joueuse, la Ballon d'Or 2021, Alexia Putellas, victime d'une rupture des ligaments du genou gauche à la veille du début de la compétition, l'Espagne va devoir se trouver un nouveau leader pour cet Euro-2022. Le salut pourrait venir de l'arrière de Manchester United, Ona Batlle.
Même si elle n'a que 23 ans, elle est l'une des titulaires indispensables des Red Devils et de la Roja avec qui elle joue depuis 2019. En l'absence de l'attaquante du Barça Jenni Hermoso, également blessée et forfait pour la compétition, Ona Batlle pourrait prendre les clés de cette jeune sélection d'Espagne et se révéler aux yeux du monde.
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Pernille Harder : l'icône danoise
Deuxième de l'Euro-2017, le Danemark est toujours aux avant-postes du football féminin. L'équipe compte à sa tête la capitaine, Pernille Harder. Depuis 2016, l'attaquante a remporté le titre de championne à chacune de ses saisons, avec les clubs de Linköping, Wolfsburg et Chelsea. Son transfert en Angleterre, en 2020, avait fait d'elle la joueuse la plus chère de l'histoire.
Mais il manque à ce palmarès déjà riche un trophée avec sa sélection nationale. Non qualifiée pour le Mondial-2019, Pernille Harder espère bien se rattraper lors de l'Euro-2022.
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Stina Blackstenius : le "gunner" suédois
Après avoir fait les beaux jours de Montpellier, Linköping et BK Hacken, Stina Blackstenius brille dans le championnat anglais sous le maillot d'Arsenal, aux côtés de la star néerlandaise Viviane Miedema.
Joueuse d'expérience sur le plan international, l'attaquante suédoise a déjà un palmarès bien rempli. Elle a remporté deux médailles d'argent aux Jeux Olympiques en 2016 à Rio et en 2021 à Tokyo. Elle a également terminé à la troisième place du Mondial-2019 organisé en France avec sa sélection.
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Vivianne Miedema : la Néerlandaise sérial buteuse
Meilleure buteuse néerlandaise de tous les temps, Vivianne Miedema affiche des statistiques affolantes. En 110 rencontres avec sa sélection nationale, l'attaquante d'Arsenal, nommée footballeuse de l'année 2021 par la BBC, a inscrit 92 buts, soit presque un but par rencontre.
Championne d'Europe en titre avec son pays et vice-championne du monde, elle va avoir à coeur de conserver ce trophée aux côtés de l'autre star de sa sélection, Lieke Martens.
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Rachel Furness : le pilier de l'Irlande du Nord
À 34 ans, la Nord-Irlandaise Rachel Furness va participer à sa première grande compétition internationale avec son pays. Star de la sélection, la joueuse de Liverpool est aussi la meilleure buteuse de son histoire avec 38 réalisations.
Après une saison réussie sous le maillot des Reds avec une remontée en première division féminine anglaise, elle aborde la compétition européenne plein de confiance pour cet événement international qui pourrait être l'un des derniers de sa carrière.
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Tine De Caigny : la pointe de l'attaque belge
Avec ses 37 buts en 72 sélections, la Belge Tine De Caigny est l'une des joueuses majeures des Red Flames. Après 2017, elle participe à son deuxième championnat d'Europe de rang et espère enfin passer le premier tour.
La joueuse d'Offenheim s'est en tout cas montrée en jambe lors des qualifications. Toute sélection confondue, elle a inscrit le plus grand nombre de buts durant les éliminatoires avec 12 réalisations.
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Lea Schüller : la jeunesse allemande flamboyante
À seulement 24 ans, Lea Schüller ne perd pas de temps. La joueuse du Bayern Munich affiche déjà 29 buts en 38 matches, tandis qu'en sélection nationale, elle se montre tout aussi prolifique avec 25 réalisations en 39 apparitions.
Après un Mondial-2019 en demi-teinte, l'avant-centre va avoir cœur de se racheter pour hisser de nouveau son pays au sommet du foot européen. L'Allemagne attend de gagner de nouveau l'Euro depuis 2013.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Euro-2022 : une liste des 23 Bleues sans Amandine Henry ni Kheira Hamraoui
France24 - Monde
En Arabie saoudite, les pèlerins du hajj prient sur le mont Arafat
Publié le : 08/07/2022 - 11:16Modifié le : 08/07/2022 - 11:17
FRANCE 24
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Des centaines de milliers de musulmans ont commencé à prier, vendredi, sur le mont Arafat, point culminant du hajj qui réunit le plus grand nombre de pèlerins depuis la pandémie de Covid-19. Un million de fidèles ont été autorisés à faire le pèlerinage cette année, alors qu'ils n'étaient que quelques milliers, tous résidents en Arabie saoudite, les deux années précédentes.
Des centaines de milliers de musulmans ont commencé à prier, vendredi 8 juillet, sur le mont Arafat, en Arabie saoudite, point culminant du hajj, qui réunit sous une chaleur accablante le plus grand nombre de pèlerins depuis le Covid-19.
Les fidèles ont convergé, en bus ou à pied, vers la montagne où le prophète Mahomet aurait prononcé son dernier sermon, appelé aussi "mont de miséricorde" (Rahma, en arabe), en chantant "Dieu, je suis là".
Les pèlerins ont passé la nuit dans des tentes installées dans la vallée de Mina, à sept kilomètres de la Grande Mosquée de La Mecque, la ville la plus sacrée de l'islam, avant d'entamer leur ascension à l'aube.
En couple, en groupe ou seuls, ils se sont assis sur les rochers et passeront la journée à prier et à réciter le Coran, rituel le plus important du hajj.
Un million de fidèles, dont 850 000 étrangers tirés au sort, ont été autorisés à faire le pèlerinage cette année, alors qu'ils n'étaient que quelques milliers, tous résidents en Arabie saoudite, les deux dernières années.
Le nombre de participants reste néanmoins deux fois moins important qu'en 2019, lorsque l'Arabie saoudite avait accueilli 2,5 millions de musulmans.
Le hajj, l'un des plus grands rassemblements religieux annuels au monde, fait partie des cinq piliers de l'islam et doit être entrepris par tous les musulmans qui en ont les moyens au moins une fois dans leur vie.
Il se déroule dans un contexte de reprise épidémique dans plusieurs pays du Golfe, qui ont récemment remis en place des mesures barrières. Des sacs contenant des masques et du gel désinfectant ont été distribués aux pèlerins, jeudi, à Mina.
Les autorités saoudiennes ont déployé d'importantes mesures de sécurité vendredi, délimitant les entrées et les sorties du site, tandis que des hélicoptères survolaient la zone.
Les autorités veulent prévenir tout débordement car l'histoire du hajj est émaillée de drames, notamment avec une attaque d'hommes armés dans la Grande Mosquée en 1979, qui a fait 153 morts, et une bousculade à Mina en 2015, qui a couté la vie à 2 300 personnes.
>> À lire - Pèlerinage de La Mecque : les règles changent, pour le meilleur et pour le pire ?
Des températures frôlant 44 °C
Aux abords de la route menant vers le mont Arafat, des volontaires distribuaient des bouteilles d'eau aux pèlerins tout de blanc vêtus, tandis que d'autres collectaient les déchets.
Le hajj se déroule cette année sous un soleil cuisant et des températures frôlant les 44 °C.
De nombreux fidèles se sont munis de parapluies en prévision de la journée de prières sous le soleil.
Les autorités saoudiennes affirment avoir pris les précautions nécessaires pour faire face à ces fortes températures en réservant des centaines de lits d'hôpitaux et en installant "un grand nombre de ventilateurs brumisateurs".
Des dizaines de camions distribuent des parapluies, des bouteilles d'eau et de petits ventilateurs.
Le Centre national de météorologie envoie également des messages d'avertissement aux pèlerins sur leurs téléphones portables, les appelant à ne pas s'exposer durant les heures les plus chaudes de la journée.
Après le coucher du soleil, les pèlerins se rendront à Mouzdalifah, à mi-chemin entre Arafat et Mina, où ils dormiront à la belle étoile, avant de se préparer à l'Aïd al-Adha (fête du sacrifice) samedi.
Ce jour-là, les pèlerins accompliront la cérémonie symbolique de la "lapidation du diable". Ce rituel a donné lieu à des bousculades meurtrières dans le passé, car des centaines de milliers de personnes convergent vers un espace restreint.
Puis ils retourneront à la Grande Mosquée de La Mecque pour effectuer un dernier "tawaf" autour de la Kaaba, la structure cubique drapée d'un tissu noir brodé d'or vers laquelle tous les musulmans se tournent pour prier.
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Covid-19 : des pèlerins en nombre limité commencent le hajj à La Mecque
Décryptage
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France24 - Monde
Avortement : Joe Biden va prendre un décret présidentiel pour protéger la confidentialité en ligne
Publié le : 08/07/2022 - 15:40
FRANCE 24
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Le président des États-Unis va prendre vendredi une série de mesures réglementaires pour protéger la confidentialité en ligne des femmes souhaitant avorter. Le texte prévoit également de protéger les cliniques mobiles pratiquant l'IVG aux frontières de ces États, de garantir l'accès à la contraception et aux pilules abortives mais aussi d'organiser un réseau d'avocats bénévoles.
Joe Biden, très critiqué dans son propre camp pour sa défense jugée timorée du droit à l'avortement, va prendre, vendredi 8 juillet, une série de mesures réglementaires pour, entre autres, protéger la confidentialité sur Internet des femmes souhaitant interrompre une grossesse.
Selon un communiqué de la Maison Blanche, le président américain va signer un décret pour "protéger les informations de santé sensibles" et "combattre la surveillance numérique" liée à l'avortement.
Le texte, dont la portée reste limitée face aux États américains ayant décidé d'interdire l'avortement, prévoit aussi, entre autres, de protéger les cliniques mobiles pratiquant l'IVG aux frontières de ces États, de garantir l'accès à la contraception et aux pilules abortives, et d'organiser un réseau d'avocats bénévoles.
>> À lire aussi : "États-Unis : comment les données personnelles pourraient servir à traquer les avortements illégaux"
Avec AFP
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Décryptage
Après l'avortement, pourquoi d'autres droits sont menacés par la Cour suprême américaine
SURVEILLANCE NUMÉRIQUE
États-Unis : comment les données personnelles pourraient servir à traquer les avortements illégaux
Des rassemblements dans toute la France pour défendre le droit à l’avortement
France24 - Monde
Royaume-Uni : Boris Johnson, la machine à scandales
Publié le : 07/07/2022 - 17:01Modifié le : 07/07/2022 - 17:05
Sébastian SEIBT
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Gauthier RYBINSKI
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a annoncé jeudi qu’il démissionnait de son poste de chef du Parti conservateur et qu'il allait quitter le pouvoir une fois que son successeur aura été désigné. Une décision qui intervient après qu’un énième scandale éclabousse le gouvernement britannique. Retour sur deux ans d’affaires diverses et variées qui auront marqué l’ère Boris Johnson.
Il aura fallu 57 démissions au sein du gouvernement britannique pour convaincre Boris Johnson que son tour était venu. Le Premier ministre a accepté, jeudi 7 juin, de quitter le pouvoir. Il abandonne d'abord la tête du Parti conservateur, puis cédera sa place de Premier ministre quand les Tories se seront mis d'accord sur son successeur.
Pourtant, il assurait encore la veille qu'un Premier ministre "ne part pas en pleine crise". Mais peut-être Boris Johnson s'est-il finalement rendu compte qu'il ne s'agissait pas d'une seule crise, mais de leur multiplication ou du "tsunami de scandales" qui a marqué son mandat depuis 2019.
Boris Johnson aurait donc fini par épuiser les neuf vies que lui ont prêtées les commentateurs politiques britanniques pour décrire sa capacité à se relever après chaque nouvelle révélation.
Chris Pincher, le scandale sexuel de trop. C'est la goutte qui a fait déborder le vase. Mais quelle goutte. En février 2022, Boris Johnson avait nommé Chris Pincher au poste de "whip" en chef adjoint, chargé de la discipline parlementaire des députés conservateurs.
Ce n'est pas le poste le plus en vue du petit monde politique britannique et Chris Pincher était quasi inconnu du grand public. Tout juste savait-on qu'il était un loyaliste de la cause "johnsonnienne".
Très vite, les médias se sont rendu compte que certains savaient que Chris Pincher trainait d'importantes casseroles. Il avait été accusé à plusieurs reprises d'agressions sexuelles. Le rappel de ce lourd passif a rapidement poussé le tout nouveau "whip" adjoint à démissionner le 30 juin.
La grande question a ensuite été de savoir : est-ce que Boris Johnson était au courant de ce passé lorsqu'il a fait venir Chris Pincher ? Le Premier ministre a tout d'abord assuré qu'il n'en savait rien… avant de reconnaître, mardi, qu'il était bien au courant "d'articles dans la presse qui avait évoqué des accusations".
Ainsi en quelques jours, l'affaire Pincher est devenue un concentré des grands scandales qui ont marqué l'ère "BoJo" : des affaires de sexe, et un Premier ministre qui ment sur ce qu'il sait ou ne sait pas.
L'omniprésent "Partygate". Plus qu'une affaire embarrassante pour Boris Johnson, c'est devenu le feuilleton à scandales de son mandat. Le 30 novembre 2021, le Daily Mirror révèle qu'au moins une fête a eu lieu au 10 Downing Street à la période de Noël 2020, alors que le reste du pays était confiné et que les Britanniques pouvaient à peine voir leurs proches pour les fêtes de fin d'année.
Mais ce n'est que le début des révélations au sujet de ce scandale qui a donné l'image d'un gouvernement qui se sentait au-dessus des lois. Au fil des semaines, les médias britanniques vont découvrir qu'il y a eu plus d'une quinzaine de fêtes dans différents ministères, y compris une fête pour l'anniversaire de Boris Johnson en juin 2020.
Boris Johnson commence par assurer qu'il n'était au courant de rien, avant d'assurer que les "réunions" auxquelles il avait pu assister étaient strictement professionnelles. Enfin, il a promis de tout mettre en œuvre pour identifier ceux qui avaient enfreint les règles sanitaires.
Des explications qui n'ont convaincu (presque) personne et une enquête administrative officielle a été lancée pour tenter de savoir qui a participé et qui était au courant. La police de Londres a même ouvert sa propre enquête sur 13 "réunions" – dont trois auxquelles Boris Johnson a participé – pour savoir si elles étaient conformes aux règles de confinement alors en vigueur.
Les deux procédures – administrative et policière – ont conclu à de graves manquements au sein du gouvernement, mais sans jamais mettre directement en cause Boris Johnson. Il n'empêche que ce scandale a laissé un très amer arrière-goût dans la bouche de bons nombres de Britanniques, qui ont assisté au spectacle d'un Premier ministre qui a fait évoluer moult fois sa version des faits pour tenter de sauver son poste.
Owen Paterson, l'ami des lobbies. Owen Paterson, un ancien secrétaire d'État pour l'Irlande du Nord au début des années 2010 et un important député conservateur, a été poussé à la démission en novembre 2021 pour de graves manquements éthiques.
Sa faute ? Avoir accepté pendant plusieurs années de l'argent de différents lobbys – notamment du secteur agricole – pour plaider leur cause auprès du gouvernement en violation des règles du Parlement.
Quel rapport avec Boris Johnson ? Owen Paterson était non seulement un proche du Premier ministre, mais ce dernier est, en outre, intervenu pour essayer d'éviter qu'il soit sanctionné. Boris Johnson avait notamment soutenu que l'enquête parlementaire n'était pas juste et qu'elle n'offrait pas suffisamment à Owen Paterson l'occasion de défendre sa cause.
Les travaux au 11 Downing Street. Qui a payé pour refaire l'appartement de Boris Johnson au 11 Downing Street ? En février 2021, un scandale éclate au Royaume-Uni lorsque la presse révèle que le Premier ministre n'a pas payé de sa propre poche la rénovation et la décoration pour son appartement de fonction.
En effet, officiellement, le Premier ministre dispose d'une enveloppe de 30 000 livres sterling (35 000 euros) pour entretenir son appartement… et que toute dépense supplémentaire doit provenir de ses propres fonds. La rénovation du 11 Downing Street a couté plus de 100 000 livres… et c'est un généreux donateur du Parti conservateur qui s'est acquitté de la douloureuse.
Boris Johnson, personnellement, s'est sorti de cette affaire avec un simple avertissement car il a pu avancer qu'il était à l'hôpital, atteint par le Covid-19, lorsque les travaux dans l'appartement ont commencé. Il n'était donc, officiellement, pas au courant de cette histoire d'addition à payer. Mais la Commission électorale – qui régule les comptes des partis politiques – a imposé une amende au Parti conservateur pour avoir mal enregistré le détail des travaux effectués.
Des vacances gratuites. Autre affaire de gros sous : comment ont été financées les vacances que Boris Johnson a passé au soleil à l'été 2019 sur la très cossue île Moustique, dans l'archipel des Caraïbes ?
Il a fallu plusieurs mois au Premier ministre britannique pour expliquer qu'une villa de luxe lui avait été gracieusement mise à disposition par un riche donateur du Parti conservateur.
Des vacances gratuites qui ne sont pas illégales, mais la Commission parlementaire a regretté en juillet 2021 que Boris Johnson ait mis autant de temps à clarifier la situation.
Du sexe, du sexe et encore du sexe. Les scandales sexuels qui ont éclaté durant le mandat de Boris Johnson sont trop nombreux pour être tous détaillés. En tout, sept députés conservateurs ont été accusés de multiples agressions sexuelles contre des femmes, des hommes et des mineurs.
Boris Johnson n'est lié à aucune de ces affaires sordides, mais il a été accusé par l'opposition travailliste d'être resté très en retrait à chaque fois que de nouvelles révélations ont été publiées. Et l'une des rares fois où il est intervenu, c'était pour défendre la décision de son parti de ne pas exclure l'un de ses membres accusé de viol.
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Royaume-Uni : qui pour remplacer Boris Johnson ?
Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, survit à un vote de défiance du Parti conservateur
ROYAUME-UNI
Boris Johnson démissionne comme chef du parti conservateur mais reste Premier ministre
France24 - Monde
États-Unis : comment les données personnelles pourraient servir à traquer les avortements illégaux
Publié le : 02/07/2022 - 15:17Modifié le : 02/07/2022 - 15:25
Cyrielle CABOT
La recherche d'un centre de planning familial sur Google, une discussion avec une amie sur Facebook… Une semaine après l'annulation de l'arrêt Roe vs Wade par la Cour suprême des États-Unis, de nombreux défenseurs de l'IVG craignent que les données personnelles collectées sur Internet ne deviennent un outil pour traquer les avortements illégaux. Un dispositif numérique suscite particulièrement l'inquiétude : les applications de suivi du cycle menstruel.
"Supprimez vos applications de suivi des règles, immédiatement." Depuis vendredi 24 juin, cette consigne a été massivement diffusée sur les réseaux sociaux aux États-Unis. Pour cause, après l'annulation par la Cour suprême des États-Unis de l'arrêt Roe vs Wade, qui garantissait le droit à l'avortement au niveau fédéral, de nombreuses personnes s'inquiètent que les données communiquées à ces applications ne soient utilisées pour traquer les femmes qui avorteraient dans des États où cela deviendrait illégal.
Right now, and I mean this instant, delete every digital trace of any menstrual tracking. Please.
June 24, 2022Au total, un tiers des Américaines utilisent des applications de suivi des règles, dont les plus connues sont Flo, Clue ou encore Stardust, selon une enquête de l'ONG Kaiser Family Foundation. Elles peuvent y entrer la date du début et de la fin de leurs règles, indiquer la couleur du sang, le flux, donner des informations concernant des douleurs ou sur leurs rapports sexuels… Certaines cherchent à connaître le moment propice pour essayer de concevoir un enfant, d'autres à savoir à l'avance la date de leurs prochaines règles. Parfois, il s'agit aussi de suivre une maladie comme l'endométriose. Quelle que soit la raison de son usage, l'application sait quand la femme a ses règles, combien de temps, si elle du retard et donc, dans certains cas, si elle est enceinte. Autant de données très sensibles dans un pays où la moitié des États pourraient prochainement interdire l'avortement, à l'instar du Missouri et de sept autres États qui se sont empressés de légiférer.
"Les données collectées sur ces applications ne sont pas protégées par la loi HIPAA qui encadre le traitement des données de santé aux États-Unis", explique Suzanne Vergnolle, docteure en droit et spécialiste de la protection des données personnelles en Europe et aux États-Unis. "Autrement dit, ces applications peuvent vendre ou donner accès à ces informations à des tiers, pour des publicités ciblées, par exemple. Et ces informations collectées peuvent aussi être communiquées à la justice américaine dans le cadre d'une enquête."
L'inquiétude est d'autant plus vive que ces applications ont déjà été mises à l'amende pour manque de transparence sur ces questions. En 2021, Flo, qui compte 43 millions d'utilisatrices, a ainsi été condamnée pour avoir vendu des informations sensibles à des sociétés privées, dont Facebook et Google, sans le consentement des abonnées.
Mais depuis début mai, lorsque l'intention de la Cour suprême de révoquer le droit à l'avortement a été révélée dans la presse, les applications montrent patte blanche pour rassurer leurs utilisatrices. Flo et Natural Cycles ont ainsi affirmé travailler sur une anonymisation totale des données. Stardust, quant à elle, a annoncé qu'elle allait chiffrer les données de ses abonnées. De son côté, Clue a assuré qu'elle ne se soumettrait pas aux demandes de la justice américaine, ses données étant hébergées en Europe.
You deserve the right to protect your data. pic.twitter.com/uA5HLHItCY
June 24, 2022"Toutes les données" concernées
Si ces applications apparaissent comme des mouchards évidents à ceux qui veulent lutter contre l'avortement, ce n'est pas la principale source d'inquiétude de Suzanne Vergnolle. "Faire le lien entre ces applications et un avortement paraît quand même relativement hasardeux", nuance-t-elle. "Beaucoup de facteurs peuvent expliquer des perturbations dans des cycles menstruels. Il faudrait probablement apporter d’autres preuves concordantes dans le cadre de poursuites judiciaires."
Pour l'experte, le danger vient en réalité du monde numérique dans son ensemble. "La justice aura besoin de constituer un faisceau d'indices pour poursuivre, puis faire condamner les femmes qui auraient recours à un avortement illégal et ceux qui les aideraient", explique-t-elle. "Les informations communiquées sur les applications de suivi des règles peuvent en constituer. Mais en réalité, c'est tout notre usage numérique qui pourrait y contribuer."
Lorsqu'une personne découvre une grossesse non désirée, son premier réflexe sera, par exemple, de faire des recherches sur Google pour connaître la marche à suivre, comme trouver une pilule abortive, voire se renseigner sur la façon de provoquer une fausse couche. Elle pourra aussi chercher à localiser un établissement pratiquant l'IVG. Le moment venu, dans la salle d'attente de la clinique, elle utilisera certainement son téléphone et s'occupera peut-être en naviguant sur un réseau social qui utilise la géolocalisation. Elle pourra aussi s'être confiée via une messagerie à des amis ou à des associations de défense de l'avortement. Or, chacune de ces actions laissera des traces numériques qui pourraient être utilisées par les autorités judiciaires.
Avant même la révocation de Roe vs Wade, des données numériques ont été utilisées dans des affaires judiciaires liées à la mort d'un fœtus. En 2017, dans le Mississippi, une femme a été condamnée pour homicide volontaire après avoir accouché d'un enfant mort-né à son domicile. En effet, après une perquisition de son téléphone et au vu de son historique de navigation Google, les enquêteurs avaient découvert des recherches sur la façon de provoquer une fausse couche. Cependant, sa condamnation ayant provoqué un tollé, l'affaire avait finalement été classée.
Dans une autre affaire, dans l'Indiana, une femme a aussi été condamnée pour avoir tué son fœtus. La preuve utilisée pour l'inculper : les messages qu'elle a envoyés à une amie, où elle expliquait prendre des pilules abortives en fin de grossesse.
"La différence entre aujourd’hui et la dernière fois que l’avortement était interdit aux États-Unis est que nous vivons dans une ère sans précédent de surveillance numérique", résume sur Twitter Eva Galperin, directrice de la cybersécurité de l'Electronic Frontier Foundation, organisation de défense des libertés numériques aux États-Unis. Et d'ajouter : "Si les entreprises technologiques ne veulent pas que leurs données soient transformées en une arme contre les personnes qui cherchent à avorter et celles qui les soutiennent, elles doivent cesser de collecter ces données dès maintenant. Ne pas les mettre en vente. Ne pas les détenir quand une assignation à comparaître arrivera."
The difference between now and the last time that abortion was illegal in the United States is that we live in an era of unprecedented digital surveillance.
June 24, 2022Silence des géants du numérique
Mais contrairement aux applications de suivi menstruel, les géants du numérique, eux, restent pour le moment silencieux. Certains, comme Meta et Microsoft, ont, certes, annoncé qu'ils aideraient leurs salariées qui ont besoin de faire un voyage pour avorter. Uber, de son côté, a assuré qu'il paierait les frais de justice si l'un de ses chauffeurs était condamné pour avoir aidé une femme à se rendre dans une clinique pratiquant l'avortement – certains États, comme le Texas, condamnant toute personne aidant quelqu'un à avorter illégalement.
"Certains géants du numérique vivent de l'exploitation de nos données personnelles et, même si elles ont des équipes juridiques très solides, elles ont peu de marge de manœuvre si la justice leur demande de communiquer des informations", explique Suzanne Vergnolle.
"Sans compter le risque que posent les 'data brokers' [ou courtiers en données, NDLR], ces sociétés qui achètent et collectent des informations sur les internautes pour ensuite les revendre à des entreprises ou des annonceurs", poursuit l'experte. "Rien, dans la loi, n'interdit à la justice américaine de leur acheter des données et elle l'a d'ailleurs déjà fait."
Projet de loi et guide des bonnes pratiques
Face à cette menace, les défenseurs de l'avortement s'organisent. Côté politique, Sara Jacobs, une démocrate, membre du Congrès, a ainsi proposé début juin une loi "My Body, My Data", visant à mieux protéger les données de santé des Américains. Le projet se heurtera cependant vraisemblablement à l'opposition des républicains.
D'autres interpellent directement les géants du numérique. Plusieurs élus ont ainsi écrit au PDG de Google pour l'appeler à prendre ses responsabilités face aux risques de ces collectes de données.
Plusieurs associations et journaux ont quant à eux publié des guides de bonnes pratiques à l'usage des femmes qui voudraient chercher des informations sur l'avortement. "Utilisez des messageries cryptées de bout en bout, comme Signal, puis supprimez les messages ; privilégiez les navigations privées ; enlevez la géolocalisation", énumère ainsi The Washington Post.
"Il est aussi indispensable que tous les services qui aident les femmes à avorter – les cliniques, les associations, les entreprises fournissant des pilules abortives – renforcent leur sécurité informatique", souligne Suzanne Vergnolle. "Les autorités se heurteront à plusieurs obstacles logistiques si elles cherchent à identifier des femmes qui ont avorté illégalement. Mais si les systèmes informatiques de ces organismes venaient à être piratés et que des noms étaient communiqués, cela leur faciliterait grandement la tâche…" Une menace d'autant plus sérieuse que certains États, comme le Texas, encouragent la population à la délation.
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Décryptage
Après l'avortement, pourquoi d'autres droits sont menacés par la Cour suprême américaine
DROITS DES FEMMES
Témoignages : au Texas, avorter est déjà quasi-impossible
Droit des femmes
En Floride, une synagogue fait valoir la liberté religieuse pour défendre l'IVG
France24 - Monde
En Russie, la grande solitude des opposants à la guerre
Publié le : 02/07/2022 - 11:32
À la suite du déclenchement de l’invasion de l’Ukraine, les Russes hostiles à la guerre ont rapidement été contraints au silence. France 24 a recueilli des témoignages de citoyens, certains ayant fait le choix de quitter le pays, d'autres restés en Russie et pris dans l'étau de la répression. Beaucoup cèdent au découragement.
Dans la matinée du 9 mai en Russie, avant le début du traditionnel défilé de la victoire de 1945 sur l'Allemagne nazie, Egor et Alexandra, jeunes journalistes de Lenta, site d'information peu contrariant à l'égard de l'État, mettent à exécution leur opération de sabotage, publiant une quarantaine d’articles aux titres explosifs. "L’Ukraine a cassé les plans de Poutine", "La Russie a entièrement détruit Marioupol", "Le ministère de la Défense a menti aux familles des victimes du croiseur Moskva". Pendant une quinzaine de minutes, un autre récit de la guerre en Ukraine s'affiche sans détour sur ce média national habituellement soumis à la censure : le changement soudain de ligne éditoriale n’est pas immédiatement repéré par la direction, suscitant stupéfaction et railleries sur le réseau crypté Telegram.
Après leur coup d’éclat, Egor et Alexandra quittent non seulement leur rédaction, mais aussi leur pays, comme de nombreux journalistes russes depuis le début de l’invasion de l’Ukraine le 24 février. Afin d’empêcher l’éclosion d’un mouvement civique de protestation, le Kremlin s’est en effet très rapidement employé à stériliser l’espace public en rendant illégale toute expression dissonante. Face à la brutalité de la répression, la frange protestataire de la population a arrêté de manifester tandis que l'offensive menée contre les journalistes a contraint les derniers médias indépendants, déjà soumis à une très forte pression, à cesser leur activité. La radio Écho de Moscou, média emblématique apparu en 1990, a jeté l'éponge et annoncé sa dissolution ; de leur côté, le journal Novaïa Gazeta et la chaîne de télévision Dojd, piliers du journalisme russe, ont fait le choix de reconstituer leurs rédactions à l’étranger – à Riga, capitale de la Lettonie voisine.
À Moscou pourtant, au-delà de signes manifestes de dérèglement – la fermeture d’enseignes internationales, l’inflation –, la vie n’a pas réellement changé en apparence. La guerre qui dévaste l’Ukraine reste quasiment invisible dans les rues de la capitale. Sous le pont Pouchkine, les danseurs investissent toujours en musique les berges de la Moskova. À quelques minutes de là, au cœur du parc Gorki, le centre d’art contemporain Garage envoie toutefois un signal sourd : il ne montre plus d’expositions. "Nous ne pouvons pas soutenir l’illusion de la normalité avec les événements en cours", avait justifié ce musée privé le 26 février dans une déclaration toujours en ligne sur son site. "Vous n’imaginez pas la douleur et la honte que je ressens", confie Igor, Moscovite de 36 ans, dont une partie de la famille vit entre Dnipro, Odessa et Lviv, en Ukraine. "Ma génération découvre 'l’émigration intérieure', une réalité qui prévalait à l’époque soviétique [un certain repli sur soi, NDLR], confie-t-il sur Skype. Les discussions politiques se tiennent dans l’intimité des appartements. Pour les personnes de mon âge, c’est une expérience inédite."
"J'ai cessé de parler de la guerre et de Poutine"
L’opposition à la guerre menée par Moscou en Ukraine ne saurait être réduite à l’importante vague d’émigration ayant suivi son déclenchement. À l’intérieur du pays, "l’opération spéciale" a signifié une rupture nette. Dans les discussions, il y a désormais un "avant" et un "après". "Comment continuer à vivre dans le pays sans se trahir ?", s’interroge Meduza, autre site russe établi à Riga. Ce média en ligne a été fondé en septembre 2014 par Galina Timtchenko, ancienne rédactrice en chef de Lenta partie lors de la reprise en main éditoriale du site, au moment de l’annexion de la Crimée. Au début du mois, Meduza a publié un appel à témoignages pour sonder l'état d'esprit de ceux qui, restés en Russie, refusent de soutenir la guerre. "Les Russes n’ont quasiment plus aucun moyen de s’exprimer mais sont loin de tous pouvoir – et vouloir – quitter le pays", écrit le site d'information en exil.
Abattu, Viatcheslav* semble avoir renoncé : ce professeur de physique de Novossibirsk, première ville de Sibérie, a été licencié de son école l’année dernière après avoir pris part à une manifestation de soutien à l’opposant Alexeï Navalny. Plus récemment, il a été inquiété par le redouté Comité d’enquête et sommé d’expliquer sa présence à un rassemblement contre la guerre. "On m’a montré une quarantaine de captures d’écran de mes pages Vkontakte [l'équivalent russe de Facebook, NDLR], de mes posts 'likés', de la liste de mes 'amis' sur le réseau. J’ai été questionné pour chacune d’elles", témoigne-t-il sur Telegram. Une tentative d’intimidation réussie puisque Viatcheslav a "cessé de parler de la guerre et de Poutine, surtout en présence de 'patriotes-Z' [référence au symbole affiché sur les blindés russes en Ukraine, NDLR]. Parce que ça ne mène à rien et que la majorité nous condamne en des termes grossiers." Le professeur rapporte que dans l’établissement où il travaille aujourd’hui, des élèves de sixième et cinquième ont envoyé vidéos et lettres de soutien aux soldats russes, dont les réponses ont ensuite été visionnées en classe. "Une initiative venue d’en haut et soutenue mollement par une enseignante", précise-t-il.
Il faut prêter attention à des détails, ici et là, pour détecter la protestation sourde des opposants à la guerre. Dans la région de Vladimir, proche de la capitale, le site Dovod en rapporte les manifestations discrètes – une affichette dans un magasin, un ruban noué dans un square, des citoyens interpellés à leur domicile. Ce petit média local indépendant, comme il en existe des dizaines d'autres à travers le pays, dresse aussi la liste des soldats originaires de la région tués en Ukraine, quand les autorités s’emploient à dissimuler les pertes.
Dans un espace public verrouillé, où les signes ostentatoires de ralliement à "l’opération spéciale" sont généralement impulsés par l’appareil d’État, la majorité se réfugie dans le conformisme ou le silence. "On peut toujours condamner ces gens et leur dire qu’ils devraient se repentir, se flageller et se sentir coupables, mais à mon avis, même si elle a quelque chose de repoussant, la non-participation vaut toujours mieux qu’une participation. Cette position est logique et compréhensible", juge l’opposante Ioulia Galiamina, interrogée dans Novaïa Gazeta. Cette ancienne députée municipale de Moscou, qui a passé trente jours derrière les barreaux pour "violation répétée des règles d’organisation des manifestations", ne croit pas à l’efficacité des manifestations dans la configuration politique actuelle. "On peut toujours sortir dans la rue, pour ensuite se retrouver à l’ombre ou écoper d’une amende. Qu’est-ce que cela changera ?", argumente-t-elle, incitant ses compatriotes à rester en Russie et investir le champ politique, même si celui-ci condamne les contempteurs du régime à la marginalité. Une opinion qui ne fait clairement pas l’unanimité au sein d’une opposition atomisée.
Des divergences insurmontables
En Russie, l’influence de la propagande et l’absence de véritables débats ont façonné un relativisme généralisé : dans cette confusion sciemment entretenue, tout peut désormais être remis en cause. Au sein même des familles, la guerre en Ukraine est devenue un sujet miné, opposant bien souvent ancienne et nouvelle génération. Les médias non affiliés au pouvoir publient de nombreux récits témoignant de l’incompréhension et des divisions opposant les membres d’une même famille, une réalité largement partagée. Le journaliste Andreï Lochak a réalisé un documentaire terrible sur le sujet, "Razryv sviazi" ("rupture de communication"), montrant des proches ayant rompu toute communication, incapables de surmonter leurs divergences, voire simplement de s’écouter. "Le tournage a commencé au début de la guerre. Entre-temps, aucun des protagonistes n’a changé d’avis", précise le diffuseur, Nastoyachtchee Vremya (ou Current Time TV, en anglais), chaîne russophone dont le siège se trouve à Prague. "Ce film n’est pas une tentative de dialogue mais une triste preuve du contraire. Un diagnostic impitoyable d’une société malade dans laquelle la propagande est plus forte que la parenté." De la même manière, les Ukrainiens ayant des membres de leur famille en Russie se heurtent à un mur lorsqu’ils leur rapportent au téléphone la réalité de la guerre.
Ces dernières années pourtant, le verrouillage de la sphère politique n’a pas empêché la circulation des idées en Russie. La nature ayant horreur du vide, le débat intellectuel s’est structuré sur Internet : les chaînes YouTube portant sur la politique, les questions de société ou l'histoire se sont multipliées et ont fait émerger des personnalités dont l’audience dépasse la Russie dite libérale – parmi elles, le journaliste Iouri Doud et la politologue Ekaterina Schulmann, aujourd’hui désignés "agents de l’étranger". "Avant", Karen Shaynian faisait partie de ces leaders d’opinion de la sphère numérique. Le journaliste mettait en pratique la "théorie des petites actions" – une démarche consistant à accompagner un changement de société en dehors de la politique. À travers ses entretiens et reportages, Karen Shaynian contribuait à l’émergence d’une autre Russie, pacifiée et tolérante – il s’employait en particulier à raconter la vie des minorités sexuelles à travers le pays, une manière de défaire les stéréotypes. Craignant pour sa sécurité, il a quitté la Russie. Depuis, son nom a rejoint la liste des "agents de l’étranger", statut qui, parce qu'il est attribué à des esprits libres et engagés, apparaît aujourd’hui comme un gage de respectabilité. À distance, il documente la nouvelle réalité russe. "Le pouvoir s’appuie sur l’indifférence et le soutien passif de la population. Si le peuple en décide autrement, il peut changer le cours des choses", veut croire le journaliste. "Depuis le 24 février, tout a été bouleversé à une vitesse que l’on ne pouvait soupçonner. Un changement rapide dans une autre direction peut tout à fait intervenir."
* Le prénom a été modifié.
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Vu de Russie
Les Russes témoignent de la réalité parallèle
Focus
La Géorgie, nouvelle terre d’exil des Russes
REPORTAGE
Guerre en Ukraine : les journalistes russes face à la censure de l'État
France24 - Monde
Acculé par les crises économique et politique, le Sri Lanka à l'arrêt
Publié le : 04/07/2022 - 19:43Modifié le : 04/07/2022 - 19:48
Pauline ROUQUETTE
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Lourdement endetté, le Sri Lanka ne peut plus importer d'hydrocarbures et se trouve totalement à l'arrêt depuis dimanche, faute d'essence. Aux pénuries de biens essentiels, parmi lesquels aliments et médicaments, s'ajoutent aussi des coupures de courant incessantes. Une situation aggravée par la guerre en Ukraine, mais qui est due en réalité à plusieurs décennies de mauvaise gouvernance, notamment fiscale.
C'est la pire crise traversée par le pays depuis son indépendance en 1948, et elle vient d'atteindre de nouveaux sommets. Faute de carburants, le Sri Lanka se trouve aujourd'hui totalement à l'arrêt.
Dimanche 3 juillet, le ministre de l'Énergie Kanchana Wijesekera a déclaré que les réserves d'essence du pays s'élevaient à environ 4 000 tonnes, soit légèrement en dessous du niveau habituel de consommation d'une journée – une annonce qui a provoqué l'arrêt des transports publics. Une pénurie qui vient s'ajouter à celles de biens essentiels, dont les aliments et les médicaments, aux longues coupures d’électricité quotidiennes et à une inflation record dans un contexte de grave crise politique.
Si la situation est bien antérieure à la guerre en Ukraine, la crise politico-sociale au Sri Lanka s'est bel et bien accélérée en avril dernier avec l’explosion des prix de l’énergie liée à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
En juin, l'inflation au Sri Lanka a ainsi passé la barre symbolique des 50 %. Les prix des denrées alimentaires ont bondi de près de 60 % par rapport à l'année précédente. Si bien que pour la classe moyenne, les légumes comme le chou, le chou-fleur et les carottes sont désormais considérés comme des aliments de luxe.
La pénurie de devises étrangères ne permet désormais plus au pays d'importer suffisamment de nourriture, de carburants et autres produits essentiels. "Il y a des pétroliers qui attendent dans la rade en face de Colombo. Le problème, c'est qu'il n'y a pas de quoi les payer, car le gouvernement n'a plus de devises", appuie Éric Paul Meyer, historien spécialiste du Sri Lanka.
Aussi, incapable de rembourser sa dette extérieure de 51 milliards de dollars (près de 49 milliards d'euros), le gouvernement sri lankais s'est déclaré en défaut de paiement en avril et négocie actuellement avec le Fonds monétaire international en vue d'un éventuel renflouement.
"Il y a déjà eu des périodes d'intenses pénuries, notamment dans les années 1970", relate l'historien, professeur émérite à l'Inalco. "Mais une pénurie aussi brutale et aussi violente, c'est tout à fait nouveau."
Des racines profondes
La crise que connaît le Sri Lanka a pris un tournant l'an dernier avec la décision brutale du président Gotabaya Rajapaksa d’interdire tout engrais chimique, pesticides, herbicides et fongicides afin de faire du pays le premier du monde 100 % organique.
Présentée comme la réalisation d’une promesse électorale visant à adopter l’agriculture biologique, la mesure a davantage été reçue comme une tentative d’économiser des dollars en limitant les importations. Mais dans une économie où le secteur agricole emploie entre un quart et un tiers de la main d’œuvre nationale, une telle mesure a eu des effets dévastateurs.
Chute des rendements, fermeture de plantations, pertes d’emplois, pénuries alimentaires... "À la révolte du monde agricole confronté à une chute des rendements s’est ajoutée celle des classes populaires obligées de faire la queue pour se procurer leur alimentation, et à des prix en pleine explosion", explique Jean-Joseph Boillot, chercheur associé à l’Iris, spécialiste des grands pays émergents, notamment du monde indien. "Le résultat a été l’enclenchement d’un cercle vicieux bien connu : inflation brutale, perte de confiance, crise de la monnaie, sortie de capitaux et donc crise budgétaire et de la balance des paiements débouchant sur une crise de l’endettement."
Mais pour Éric Paul Meyer, l'économie sri lankaise a été fragilisée dès les années 1980. "Le pays a abandonné les bases de son économie de plantation pour se tourner vers le tourisme, mais aussi des revenus tirés de l'immigration, de l'industrie de la confection, et le marché mondial", explique-t-il. Un élément de faiblesse aggravé, dit-il, par la guerre civile (1983-2009) entre la minorité tamoule et la majorité cinghalaise bouddhiste.
"Le pays aurait pu repartir sur des bases nouvelles, mais le gouvernement des Rajapaksa a, dès 2009, cherché à augmenter sa présence sur les marchés mondiaux, et il n'y a pas eu de recherche d'une nouvelle forme de développement économique."
À ces causes structurelles, ancrées depuis des décennies, se sont ensuite ajoutées des causes conjoncturelles parmi lesquelles l'effondrement du tourisme, la crise du Covid-19 et, ajoute Éric Paul Meyer, "une série d'erreurs assez monumentales en matière de gouvernance fiscale qui ont fait que les choses se sont aggravées depuis 15 ans".
Capitalisme de connivence et corruption
La famille Rajapaksa dirige le Sri Lanka depuis une bonne partie des deux dernières décennies. Mahinda Rajapaksa, le frère de l'actuel président, a été à la tête de l'État de 2005 à 2015. Le clan a bénéficié d’un profond soutien au sein d’une grande partie de la population, pour avoir mis fin, selon les partisans, à une guerre civile de plusieurs décennies en 2009.
Mais depuis les années 2007-2009, le système clanique qui s’est mis en place à la tête de l'État avec les Rajapaksa s’est traduit par des pertes importantes de recettes budgétaires liées aux cadeaux fiscaux faits aux proches du pouvoir et l'ancrage profond d’un capitalisme de connivence – économie capitaliste où le succès en affaires dépend de relations étroites avec les représentants du gouvernement – au sein du pouvoir.
>> À lire aussi : "Splendeur et chute d’une dynastie politique dans un Sri Lanka à genoux"
"Il y a beaucoup de corruption, et il y a également eu beaucoup d'inconséquence dans la façon dont le gouvernement a géré son budget", explique Éric Paul Meyer, évoquant également les promesses électorales en matière de fiscalité.
Lors des élections de novembre 2019, Gotabaya Rajapaksa s'est engagé à mettre en place des réductions drastiques d’impôts – suppression de sept taxes et abaissement du taux de TVA de 15 % à 8 %. Des mesures populistes adoptées, comme promis, après sa victoire, alors que le pays bénéficiait d’un prêt du FMI sur quatre ans.
Sur cette fragilité fiscale et cet endettement extérieur déjà bien installés, les premiers symptômes de la crise n'ont ainsi pas tardé à apparaître, se manifestant par une inflation considérable, une attaque des marchés financiers et la chute vertigineuse de la roupie sri lankaise, qui a perdu plus de la moitié de sa valeur en deux mois. L'endettement extérieur, lui, dépasse désormais 70 % du PIB. Et les dernières prévisions de l’ADB (Asian Development Bank) pour 2022 donnent une poursuite de la récession autour de -2,4 %.
Des manifestations mais "pas de véritable insurrection"
Cette crise de la gouvernance intérieure peut-elle pour autant mener à la fin de la dynastie Rajapaksa ? "Il y a un mécontentement énorme dans le pays, mais qui n'est pas organisé par les partis politiques", explique Éric Paul Meyer.
Pour l'historien, ce mouvement est comparable au Hirak en Algérie. Opposé au maintien au pouvoir d'Abdelaziz Bouteflika et son régime, le Hirak manifestait son rejet de la corruption et exigeait une transition politique démocratique en rupture avec le "système".
Comme en Algérie de 2019 à 2021, les manifestations rythment depuis plusieurs mois la vie des Sri Lankais qui, toutes générations et classes sociales confondues, déferlent dans les rues pour protester contre la pénurie d'essence, la hausse du prix du riz et des denrées alimentaires, et demander le départ du président Rajapaksa.
"Le président a changé de gouvernement, mais ce gouvernement est loin d'être populaire et d'avoir les clés pour régler le problème", estime Éric Paul Meyer.
Pour autant, malgré une situation catastrophique, il n'y a pas, pour le moment, de véritable insurrection au sein de la société, ajoute-t-il. Et dans tous les cas, rappelle de son côté Jean-Joseph Boillot, "on sait qu’une capacité de révolte ne se traduit pas nécessairement par une capacité d’alternative au pouvoir".
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Le Sri Lanka paralysé par une grève nationale, le président déclare l'état d'urgence
Sri Lanka : l'opposition soutient un "cabinet de guerre économique" pour sortir de la crise
Décryptage
Splendeur et chute d’une dynastie politique dans un Sri Lanka à genoux
France24 - Monde
En images : la lente descente aux enfers des Girondins de Bordeaux, club phare du football français
Publié le : 06/07/2022 - 17:51
Marc DAOU
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La rétrogradation des Girondins de Bordeaux en National, confirmée mardi en appel dans l'attente d'ultimes recours, place ce club historique du football français sous la menace de liquidation. La commission d'appel de la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG) a confirmé mardi la rétrogradation en National des Girondins de Bordeaux, une décision qui sanctionne une dérive financière et un échec sportif accéléré depuis quatre ans.
La rétrogradation administrative en National 1 (troisième division), pour raisons budgétaires, des Girondins de Bordeaux a été confirmée, mardi 5 juillet, par la commission d'appel de la Direction nationale de contrôle et de gestion (DNCG), le gendarme financier du football français.
La décision de la DNCG intervient moins d'un an après l'arrivée de l'homme d'affaires hispano-luxembourgeois Gérard Lopez aux commandes d'un club alors déjà menacé d'une rétrogradation administrative en Ligue 2.
Malgré les pièces ajoutées au dossier, comportant notamment un accord avec les créanciers King Street et Fortress, des garanties avec l'ouverture d'une ligne de crédit obligatoire, ainsi qu'une ordonnance du Tribunal de commerce de Bordeaux démontrant "le sérieux d'une restructuration financière, ainsi que la fin des difficultés de la société FCGB" si le club était maintenu en L2, les dirigeants du club n'ont pas réussi à convaincre.
Pour sauver les Girondins, relégué sportivement en Ligue 2 à l'issue de la saison passée, ils ont encore la possibilité de saisir le Comité olympique (CNOSF) ainsi que la justice administrative.
En proie à des difficultés financières récurrentes et à un déficit structurel estimé à 40 millions d'euros, miné par des changements incessants de propriétaires et d'entraîneurs, le club et ses 300 salariés risquent désormais le dépôt de bilan et une liquidation synonyme d'un redémarrage en National 3…
Un scénario du pire pour ce club phare du football hexagonal, six fois champion de France (1950, 1984, 1985, 1987, 1999, 2009), vainqueur de quatre Coupe de France (1941, 1986, 1987, 2013) et de trois Coupe de la Ligue (2002, 2007, 2009).
Retour en images sur les heures glorieuses, mais aussi sur la face sombre de l'histoire du club au scapulaire, fondé en 1881 et entré dans le monde professionnel en 1937.
Six fois champion de France (1950, 1984, 1985, 1987, 1999, 2009), vainqueur de quatre Coupe de France (1941, 1986, 1987, 2013) et de trois Coupe de la Ligue (2002, 2007, 2009), les Girondins de Bordeaux sont un club phare du football hexagonal. Au fil des générations, un certain nombre de joueurs de premier plan y ont été formés, avant de faire le bonheur de l'équipe de France, dont les très célèbres Alain Giresse, vainqueur de l'Euro-1984 et Bixente Lizarazu champion du monde 1998 et d'Europe en 2000 (ci-dessus).
Si le club remporte son premier titre en 1941, en s'adjugeant une Coupe de France, puis son premier championnat de France en 1950, c'est dans la deuxième partie des années 1980 qu'il écrit sa légende en remportant trois de ses six titres de champion. Jean Tigana (ci-dessus), Alain Giresse, Patrick Battiston, Marius Trésor ou encore Dominique Dropsy et Bernard Lacombe, font les beaux jours des supporters des Marine et Blanc et de leur entraîneur... Un certain Aimé Jacquet. Ces derniers remportent également deux Coupes de France et disputent deux demi-finales de Coupe d'Europe (1985, 1987).
Après ces années fastes, marquées par une grande rivalité avec l'Olympique de Marseille de Bernard Tapie, les Girondins traversent leur première grande tempête avec une rétrogradation pour raisons administratives en juillet 1991, notamment à cause d'un déficit budgétaire de 300 millions de francs (environ 45 millions d'euros), qui a mis fin aux années Claude Bez, l'emblématique président girondin accusé d'escroquerie, d'abus de confiance, de complicité de faux et de recel de biens sociaux.
De retour dans l'élite après une année à l'échelon inférieure, Bordeaux retrouve rapidement l'Europe et écrit l'une des plus belles pages de son histoire en 1996. Emmené par le trio Bixente Lizarazu, Christophe Dugarry et Zinedine Zidane (ci-dessus), le club se hisse jusqu'en finale de la Coupe de l'UEFA, après avoir notamment éliminé le grand AC Milan. Mais la marche est trop haute pour lui face au Bayern Munich qui s'adjuge le titre.
Il faudra attendre la saison 1998-1999 pour voir les Bordelais à nouveau champions de France. Portés par un redoutable duo d'attaquants, Sylvain Wiltord (ci-dessus) et Lilian Laslandes, et le meneur de jeu Johan Micoud, les Girondins coiffent l'OM lors de la dernière journée du championnat, grâce à une victoire face au PSG au Parc des Princes ...
Les années suivantes, le club enregistre plusieurs qualifications européennes, signe qu'il s'est durablement installé dans le haut du tableau du championnat de France. En 2002, il renoue avec le succès en remportant une Coupe de la Ligue, grâce notamment à son redoutable attaquant portugais Pauleta, qui marque ainsi l'histoire des Girondins avant de faire les beaux jours du PSG. Bordeaux en remportera une autre en 2007.
Dix ans après l'arrivée de M6 aux commandes des Girondins, le club signe une saison historique, 2008-2009, en s'adjugeant deux titres de premier plan ainsi qu'un Trophée des Champions : au terme d'une nouvelle course poursuite avec l'OM, les Girondins entraînés Laurent Blanc et guidés sur le terrain par un étincelant Yoann Gourcuff (ci-dessus) s'offre leur sixième championnat de France et leur dernière Coupe de la Ligue.
En juin 2011, on parle pour la première fois d'austérité et de déficit à Bordeaux où on annonce un budget "restreint" et pas de recrutement à l'intersaison. La chaîne M6, propriétaire du club, estime à 13,5 millions d'euros sa perte engendrée par les Girondins. Entraînés par Francis Gillot, dernier technicien en date à rester plus de deux saisons sur le banc des Girondins, les Bordelais remportent toutefois la Coupe de France en 2013. À ce jour, il s'agit du dernier titre remporté par le club.
Les Girondins tournent une page de leur histoire en mai 2015, en quittant son antre du Parc Lescure, rebaptisé stade Chaban Delmas, pour le tout nouveau Matmut Atlantique, construit en vue de l'Euro 2016. Une nouvelle ère commence pour le club, qui va rentrer dans le rang sportivement et commencer à connaître, à partir de son rachat par les investisseurs étrangers GACP et King Street, le 6 novembre 2018, des secousses en dehors des terrains.
En octobre 2019, les relations entre les supporters et le président Frédéric Longuépée se tendent à la suite d'une affaire de billetterie privant certains fans d'accès au virage sud faute de places disponibles, alors que cette tribune n'était pas complète. En janvier 2021, les rumeurs évoquent un déficit à venir de 80 millions d'euros tandis que, sportivement, le club va enchaîner une série de onze défaites en treize matches, pour se retrouver 16e de L1 à cinq journées de la fin. En avril 2021, Frédéric Longuépée dépose plainte contre X après une campagne d'affichage sauvage appelant "à sa capture", tandis que King Street annonce qu'il ne "souhaite plus soutenir le club et financer les besoins actuels et futurs". Un mandataire ad hoc est nommé par le tribunal de commerce pour assister le club dans sa recherche d'une solution durable.
Début juillet 2021, le club est rétrogradé à titre conservatoire en Ligue 2. Après avoir obtenu le feu vert du tribunal de commerce en présentant son plan de financement, Gérard Lopez, qui a présenté une offre de rachat, prend officiellement les rênes des Girondins, finalement maintenus en L1. Mais au terme d'une saison catastrophique, Bordeaux se retrouve en fin de saison dernier du classement et retombe en Ligue 2. Pis, quelques semaines plus tard, après l'examen financier du club, la DNCG sanctionne les Marine et Blanc d'une rétrogradation administrative en National 1. Gérard Lopez fait immédiatement appel de la décision. Pour éviter un dépôt de bilan, le club doit trouver 40 millions d'euros. Malgré de nouvelles garanties apportées, la rétrogradation a été confirmée par la commission d'appel de la FFF, mardi.
Avec AFP
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Ligue 1 : l'OM retrouve la Ligue des champions, Metz et Bordeaux relégués
France24 - Monde
Les salariés des aéroports parisiens votent la fin de leur grève
Publié le : 08/07/2022 - 07:48Modifié le : 08/07/2022 - 10:22
FRANCE 24
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Le ciel est désormais dégagé pour les grands départs estivaux. Après un mouvement de grève qui faisait craindre de nouvelles annulations de vols dans les aéroports parisiens pendant le week-end, les salariés du Groupe ADP ont retiré leur préavis de grève, satisfaits par les propositions d'augmentation de salaire de leur direction.
Fin de conflit dans les aéroports parisiens. À l'instar des pompiers, les autres catégories de salariés du Groupe ADP (ex-Aéroports de Paris) ont décidé, vendredi 8 juillet, de lever leur préavis de grève qui courait sur le week-end, satisfaits par les propositions d'augmentation de salaire de leur direction, a-t-on appris de source syndicale.
La direction du Groupe ADP a proposé une augmentation générale des salaires de 3 % et une compensation pour couvrir la perte de salaire provoquée par les mesures mises en place pendant la crise sanitaire, précise la CGT.
La perspective d'annulations de vols touchant des milliers de passagers s'était déjà éloignée jeudi avec la signature d'un accord entre le Groupe ADP, gestionnaire des aéroports de Roissy, Orly et du Bourget, et les pompiers de l'entreprise.
Un été difficile en vue pour le secteur
La grève des soldats du feu, entamée le 30 juin, s'était, elle, traduite la semaine dernière par l'annulation de centaines de vols au départ ou à l'arrivée de Roissy, premier aéroport français. L'autre grande plateforme d'Île-de-France, Orly, n'était pas concernée.
La Direction générale de l'aviation civile (DGAC) avait imposé ces annulations préventives, représentant jusqu'à 20 % des vols entre 7 h et 14 h, au nom de la sécurité : la réduction du nombre des pompiers disponibles avait rendu nécessaire de fermer une partie des pistes de Roissy.
Cette mesure ne sera donc pas nécessaire ce week-end, qui marque le début des vacances scolaires d'été, a confirmé une porte-parole de la DGAC.
Eurocontrol, l'organisme de surveillance du trafic aérien du Vieux Continent, estime que celui-ci pourrait retrouver en août jusqu'à 95 % de son niveau de 2019.
Pourtant, l'été s'annonce très difficile pour le secteur, qui peine à retrouver son efficacité opérationnelle et connaît de nombreux mouvements sociaux à travers l'Europe.
Avec AFP et Reuters
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Transport aérien
Chaos estival en perspective dans les aéroports européens
Grève dans les aéroports français : des dizaines de vols annulés
De nouvelles grèves dans les aéroports français avant le début de la haute saison
France24 - Monde
Un "mégafeu" frappe le Gard après une journée marquée par de multiples incendies
Publié le : 08/07/2022 - 02:22
FRANCE 24
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Plusieurs incendies ont ravagé jeudi le sud de la France, une journée qui a culminé avec un "mégafeu" dans les Cévennes qui menace "des milliers d'hectares". Les pompiers sont aux abois et redoutent un "spectacle de désolation" vendredi.
Opposés à un "mégafeu" menaçant des milliers d'hectares au cœur des Cévennes, les pompiers du Gard ont poursuivi leur lutte toute la nuit, après une journée de jeudi 7 juillet marquée par de multiples incendies dans la région, attisés par des "conditions météorologiques extrêmes".
À Bordezac, à la frontière de l'Ardèche, le sinistre, très virulent, avait déjà brûlé près de 600 hectares de végétation en fin de soirée jeudi. Peu avant minuit, l'incendie avait encore "pris de l'ampleur", selon la préfecture, avec 10 kilomètres de lisière active. Et il menaçait "des milliers d'hectares".
Jeudi soir, les pompiers étaient aux abois au poste de commandement de Bessèges, au cœur d'un ballet incessant de camions arrivant en renfort.
Vent soutenu
"On continue la montée en puissance des moyens car ce sont des secteurs qui sont très, très difficilement accessibles", a témoigné le contrôleur général du service départemental d'incendie et de secours (Sdis), Jean-Michel Langlais. Face à un vent "soutenu toute la nuit, ce qui va nous compliquer beaucoup la tâche, il faut qu'on fasse un très gros maillage autour du feu".
Au total, 900 pompiers ont été prévus pour lutter contre ce sinistre, a précisé la ministre aux Collectivités territoriales, Caroline Cayeux, vers 1 h du matin, lors d'un point-presse à Bessèges, soulignant que les pilotes des sept Canadair et trois Dash mobilisés reprendraient leurs rotations aériennes vers 6 h 30.
De Bessèges, de grands panaches de flammes étaient visibles jeudi soir sur trois collines assez distantes les unes des autres. La colonne de fumée, très impressionnante, était visible depuis la sortie de Nîmes, à plus de 50 kilomètres de là.
"Ça a vraiment brûlé"
"Ce feu est, comment dire, un mégafeu", avait expliqué à l'AFP le commandant Tanguy Salgues, chargé de communication des pompiers du Gard.
"Il faut essayer de tenir le terrain parce qu'il n'y a pas encore eu de tombée d'humidité, qui arrive plus tard dans la nuit, et pour attendre la relève du matin", a précisé à l'AFP le sous-préfet d'Alès, Jean Rampon, toujours au poste de commandement de Bessèges.
"Ça a vraiment brûlé. Ce sont des pins maritimes, très combustibles. Demain, ça sera un spectacle de désolation", a-t-il prévenu, craignant un débordement du feu sur l'autre rive de la Cèze, "où 10 000 hectares avaient brûlé en 1985".
En fin de soirée, 70 personnes habitant Bordezac avaient été évacuées vers Aujac et Robiac-Rochessadoule, deux communes voisines.
"Je suis en train de caser les gens dans des chambres et tous les gîtes ont fait de même", avait expliqué Régine Marchand, gérante du restaurant d'Aujac. "On leur fait des pâtes, les gens sont partis vite, sans rien, mais ils gardent le moral, il y a une bonne ambiance."
Quinze habitants d'une zone menacée de Bessèges avaient également été relogés dans un camp de vacances, tandis que les autorités recommandaient aux autres habitants de cette commune, ainsi qu'à ceux de Gagnières, de rester "confinés", fenêtres fermées.
Grande prudence recommandée jusqu'à dimanche
Jeudi soir, un autre feu sévissait encore dans le Gard, à Générac, dans le sud du département. Cet incendie, qui a parcouru 235 hectares de végétations basses et de pins, évoluait favorablement en fin de soirée. Au total, le Gard a vécu 28 départs de feu jeudi.
Dans le département voisin des Bouches-du-Rhône, ce sont 35 départs de feu que les pompiers ont eu à traiter jeudi, et notamment à Arles, avec un incendie parti de roseaux et de broussailles dans une zone commerciale.
Poussé par un fort mistral, le sinistre s'était rapidement propagé pour finalement sauter la nationale 113, un axe stratégique assurant la jonction de l'A54 entre Nîmes et Marseille, et la couper dans les deux sens.
Quatre maisons ont été brûlées, selon un premier bilan des secours, et quatre autres endommagées, mais l'incendie était fixé vers 20 h, comme celui de Martigues où un départ de feu avait provoqué le confinement des habitants et l'évacuation temporaire des résidents d'une maison de retraite.
Sur Twitter, la direction générale de la sécurité civile a recommandé une grande prudence jusqu'à dimanche "en raison d'un très fort danger d'incendies en zone méditerranéenne".
Avec AFP
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France24 - Monde
Meurtre de George Floyd : l'ex-policier condamné à 21 ans de prison par la justice fédérale
Publié le : 07/07/2022 - 23:15
FRANCE 24
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Après un accord de plaider-coupable, l'ex-policier blanc Derek Chauvin a été condamné jeudi par la justice fédérale américaine à 21 ans de prison pour "violation des droits civiques" de George Floyd, le quadragénaire noir qu'il avait étouffé sous son genou en 2020.
Le policier blanc Derek Chauvin a été condamné jeudi 7 juillet à 21 ans de prison par la justice fédérale des États-Unis pour avoir asphyxié l'Afro-Américain George Floyd avec son genou.
L'ancien agent de 46 ans avait déjà été condamné pour meurtre à 22 ans et demi de réclusion par la justice de l'État du Minnesota, mais a fait appel de la sentence.
La peine fédérale pour "violation des droits civiques" du quadragénaire noir est, quant à elle, définitive puisqu'elle découle d'un accord de plaider-coupable. Elle peut être purgée en même temps que l'autre sentence, a précisé le juge Paul Magnuson du tribunal de Saint-Paul, lui donnant crédit des sept mois déjà passés en détention.
"Je ne sais pas pourquoi vous avez fait ça, mais placer son genou sur le cou de quelqu'un jusqu'à ce qu'il meure est mal. Et pour ça, vous devez être sévèrement puni", lui a expliqué le magistrat.
Ni excuses ni remords
Lors d'une courte intervention, Derek Chauvin a souhaité aux enfants de George Floyd de "réussir dans la vie", sans s'excuser ni exprimer le moindre remords.
Sa mère, Carolyn Pawlenty, a assuré qu'il n'était pas un raciste sans cœur, avant d'ajouter que "toutes les vies comptent, quelle que soit la couleur de peau", détournant le slogan "Black Lives Matter" ("les vies des Noirs comptent").
Appelé à la barre, le frère du défunt, Philonise Floyd, a lui réclamé "la peine maximale" contre Derek Chauvin, disant ne plus dormir depuis le drame.
Le 25 mai 2020, cet agent chevronné de la police de Minneapolis était resté agenouillé sur le cou de l'Afro-Américain pendant près de dix minutes, indifférent aux interventions de passants affolés et aux râles de George Floyd. La scène, filmée et mise en ligne, avait déclenché d'immenses manifestations contre le racisme et les violences policières dans tous les États-Unis et au-delà.
Lors d'un procès très suivi devant la justice de l'État du Minnesota au printemps 2021, son avocat avait plaidé que George Floyd était mort d'une overdose, combinée à des problèmes de santé, et avait assuré que Derek Chauvin avait fait un usage justifié de la force. Il n'avait pas convaincu les jurés et l'ancien policier avait été déclaré coupable de meurtre et condamné à 22 ans et demi de prison. Il a fait appel de ce verdict.
En parallèle, la justice fédérale avait ouvert ses propres poursuites en l'inculpant, ainsi que ses trois anciens collègues, pour "violation des droits constitutionnels" de George Floyd, plus particulièrement "du droit à ne pas être victime d'un usage déraisonnable de la force par un policier".
Une peine purgée dans une prison fédérale
Ces "doubles" poursuites sont autorisées aux États-Unis mais relativement rares, et reflètent l'importance de ce dossier qui a rouvert un débat enflammé sur le passé raciste des États-Unis.
Dans le dossier fédéral, il avait d'abord plaidé non coupable, avant de changer de stratégie en décembre 2021, admettant pour la première fois une part de responsabilité.
Dans sa reconnaissance de culpabilité, il avait admis avoir abusé de la force, "en sachant que c'était mal" et "sans justification légale". Il avait également reconnu des torts dans des violences infligées à un adolescent noir de 14 ans en 2017, qu'il avait maintenu au sol sous son genou pendant un quart d'heure.
En échange de sa reconnaissance de tort, il avait été convenu que Derek Chauvin purge sa sentence dans une prison fédérale plutôt que dans la prison de haute sécurité de l'État, où il est actuellement détenu à l'isolement pour le protéger des autres prisonniers.
Avec AFP
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États-Unis : Derek Chauvin plaide coupable de violation des droits constitutionnels de George Floyd
Meurtre de George Floyd : trois policiers restés passifs déclarés coupables
Deux ans après la mort de George Floyd, Joe Biden signe un décret pour réformer la police
France24 - Monde
Boris Johnson démissionne comme chef du parti conservateur mais reste Premier ministre
Publié le : 07/07/2022 - 09:25Modifié le : 07/07/2022 - 19:24
FRANCE 24
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Confronté à une "mutinerie" au sein de son gouvernement et du Parti conservateur, le Premier ministre britannique Boris Johnson, qui s'accrochait jusqu'ici au pouvoir, a fini par quitter la tête du parti. Il renonce par là à Downing Street et quittera ses fonctions lorsque les Tories se seront entendus sur un nouveau chef.
C'est la fin de ce direct, merci à toutes et à tous de l'avoir suivi. L'actualité continue sur France 24.
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19 h 12 : l'ancien négociateur de l'UE sur le Brexit espère des relations "plus constructives" avec le Royaume-Uni
Pour l'ancien négociateur de l'UE sur le Brexit, Michel Barnier, le départ de Boris Johnson "ouvre une nouvelle page dans les relations avec le Royaume-Uni".
"Qu'elle soit plus constructive, plus respectueuse des engagements pris, notamment en matière de paix et de stabilité en Irlande du Nord, et plus amicale avec les partenaires de l'Union européenne, car il y a encore beaucoup à faire ensemble", a-t-il exhorté.
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18 h 45 : le prochain Premier ministre devra prendre des "décisions budgétaires majeures"
Boris Johnson a assuré qu'il laisserait à son successeur les "décisions budgétaires majeures", a annoncé Downing Street quelques heures après l'annonce qu'il allait quitter ses fonctions.
Selon le compte rendu du Conseil des ministres, Boris Johnson a souligné qu'il ne chercherait pas d'ici son départ à mettre en œuvre de nouvelles politiques ou des changements de cap majeurs.
Entre l'inflation à des niveaux records, les aides au coût de la vie, les risques de récession ou encore les conséquence à n'en plus finir du Brexit, le successeur de Boris Johnson héritera de dossiers économiques épineux.
Il devra aussi faire face aux appels, émanant de son propre camp conservateur, à baisser les impôts pour les particuliers comme pour les entreprises, après une récente hausse des prélèvement sociaux et une augmentation de l'impôt sur les sociétés prévue l'an prochain.
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17 h 20 : derrière la démission de Boris Johnson, "la situation très difficile" du Parti conservateur
Discrédité par les scandales, celui qui s'accrochait coûte que coûte au pouvoir a fini par démissionner de la tête du Parti conservateur, poussé vers la sortie par son propre camp. Pour Yves Sintomer, professeur de sciences politiques, la démission de Boris Johnson reflète la grave crise qui agite le parti conservateur britannique.
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16 h 51 : Volodymyr Zelensky exprime "sa tristesse"
Le chef de l'État ukrainien a appelé Boris Johnson au téléphone pour lui dire sa "tristesse" face à son départ de la présidence du parti conservateur britannique, a indiqué la présidence ukrainienne dans un communiqué.
"Nous tous avons accueilli cette nouvelle avec tristesse. Pas seulement moi, mais aussi toute la société ukrainienne qui sympathise beaucoup avec vous", a déclaré Volodymyr Zelensky, avant d'insister sur la reconnaissance des Ukrainiens pour le soutien du Premier ministre britannique dans le contexte de l'invasion russe.
"Nous ne doutons pas que le soutien de la Grande-Bretagne continuera, mais votre leadership personnel et votre charisme l'ont rendu spécial", a encore écrit le président ukrainien.
L'entretien téléphonique a porté également sur la coopération militaire et politique entre les deux pays et sur les négociations en vue de débloquer les exportations des céréales à partir des ports ukrainiens, a précisé la présidence.
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16 h 25 : Partygate, les dates du scandale qui a affaibli Boris Johnson
Il avait avoué, il s'était excusé, mais il avait refusé de quitter le pouvoir. Le scandale du Partygate, qui a révélé que des fêtes avaient été organisées à Downing Street en plein confinement, a poursuivi Boris Johnson pendant des mois. Début juin, France 24 revenait sur la chronologie de ce scandale.
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16 h : quel calendrier pour remplacer Boris Johnson ?
La démission de Boris Johnson de la tête du parti conservateur ouvre la voie à son remplacement aux fonctions de Premier ministre. Le nouveau chef de gouvernement sera en poste au mois d'octobre, explique le correspondant de France 24 à Londres, Hervé Amoric.
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15 h 04 : Boris Johnson "a construit sa carrière sur un certain nombre de mensonges"
Arrivé triomphant au pouvoir à l'été 2019, Boris Johnson a passé trois ans à la tête du gouvernement britannique. Discrédité par les scandales, celui qui s'accrochait coûte que coûte au pouvoir a fini par démissionner de la tête du parti conservateur, poussé vers la sortie par son propre camp. Le chroniqueur international de France 24 Gauthier Rybinski revient sur les scandales qui ont marqué la carrière du Premier ministre.
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14 h 33 : l'UE reste déterminée à "chercher des solutions" sur l'Irlande du Nord
La perspective du départ de Boris Johnson ne change pas la détermination de l'UE à "chercher des solutions" au différend autour des dispositions douanières post-Brexit en Irlande du Nord, a déclaré la Commission européenne.
Boris Johnson a offert en 2019 aux conservateurs une majorité historique à la Chambre des communes et conduit la réalisation du Brexit, le retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne.
Mais sa volonté de revenir sur un texte clé de l'accord de Brexit, le protocole nord-irlandais, signé et ratifié par les deux parties, a suscité des menaces de guerre commerciale et de fortes tensions avec Bruxelles, où il a été critiqué pour avoir manqué à ses engagements.
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14 h 26 : Kiev remercie Boris Johnson pour son soutien "dans les moments les plus difficiles"
La présidence ukrainienne a remercié jeudi le Premier ministre britannique Boris Johnson pour son soutien "dans les moments les plus difficiles" de l'invasion russe.
"Merci à Boris Johnson pour avoir compris la menace du monstre russe et avoir toujours été à l'avant-garde du soutien à l'Ukraine" et d'avoir "pris ses responsabilités dans les moments les plus difficiles", a écrit sur Twitter le conseiller de la présidence Mykhaïlo Podoliak.
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14 h 20 : la cheffe de la diplomatie britannique Liz Truss appelle "au calme et à l'unité"
"Le Premier ministre a pris la bonne décision (...). Nous avons besoin de calme et d'unité maintenant et de continuer à gouverner jusqu'à ce qu'un nouveau chef du parti soit désigné", a déclaré la cheffe de la diplomatie britannique, Liz Truss, dans un tweet envoyé depuis Bali, en Indonésie, où elle doit assister vendredi à une réunion ministérielle du G20.
The PM has made the right decision.The Government under Boris's leadership had many achievements - delivering Brexit, vaccines and backing Ukraine.We need calmness and unity now and to keep governing while a new leader is found.
July 7, 2022 -
14 h : Boris Johnson "s'est accroché" au pouvoir
Le Premier ministre britannique Boris Johnson, usé par les scandales et affaibli par une série de démissions sans précédent, a annoncé jeudi sa démission de chef du Parti conservateur, ouvrant la voie à son remplacement à la tête du gouvernement. Une décision devenue inévitable, que le Premier ministre britannique aurait dû prendre plus tôt, estime Catherine Coron, maîtresse de conférence en civilisation britannique à l'Université Paris II.
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13 h 32 : Boris Johnson annonce sa démission comme chef du Parti conservateur
Le Premier ministre britannique a annoncé sa démission comme chef du Parti conservateur et, par conséquent, sa future démission comme chef du gouvernement. "Je resterai en place jusqu'à ce qu'un nouveau dirigeant soit désigné", a-t-il déclaré lors d'une allocution devant le 10 Downing Street.
"C'est clairement la volonté du Parti conservateur qu'il y ait un nouveau leader et donc un nouveau Premier ministre", a-t-il reconnu, se disant "triste d'abandonner le meilleur travail au monde".
Il a ajouté que le calendrier pour l'élection d'un nouveau leader conservateur serait précisé la semaine prochaine. Trois ans après son accession à Downing Street, Boris Johnson, 58 ans, s'est trouvé poussé vers la sortie par une avalanche de démissions au sein de son gouvernement après une succession de scandales, dont le Partygate.
>> À lire, notre chronologie du scandale du Partygate
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13 h 08 : le départ annoncé de Boris Johnson requinque une livre en difficulté
La perspective d'une démission du Premier ministre britannique Boris Johnson profitait à la livre dans un marché soulagé de ne pas voir la crise politique se gangrener.
Loin d'être désarçonnée par une énième crise politique à Westminster, la devise britannique prenait 0,63 % à 1,2002 dollar vers 10 h 50 GMT. Face à l'euro, elle a même atteint un sommet en un mois, à 84,96 pence. La Bourse de Londres suivait la même tendance, alors que le FTSE 100, son principal indice, était en hausse de 1,27 % à 7 197,92 points peu après 10 h 50 GMT.
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12 h 22 : le Kremlin espère que des "gens plus professionnels" arriveront au pouvoir au Royaume-Uni
Le Kremlin a dit jeudi espérer l'arrivée au pouvoir au Royaume-Uni de "gens plus professionnels".
"Nous espérons qu'un jour, des gens plus professionnels et en mesure de prendre des décisions à travers le dialogue arriveront au pouvoir au Royaume-Uni", a jugé le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, interrogé sur la crise politique qui semble en passe d'emporter Boris Johnson. Avant d'ajouter que le Premier ministre britannique "ne nous aime pas beaucoup et nous non plus".
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11 h 07 : le départ annoncé de Boris Johnson, une "bonne nouvelle" pour le travailliste Keir Starmer
Le chef de l'opposition britannique, le travailliste Keir Starmer, a qualifié de "bonne nouvelle" la perspective du départ du Premier ministre Boris Johnson, appelant à un "vrai changement de gouvernement".
"Nous n'avons pas besoin d'un changement à la tête des Tories. Nous avons besoin d'un vrai changement de gouvernement", a souligné Keir Starmer dans un communiqué.
The Conservatives have overseen 12 years of economic stagnation, declining public services and empty promises.We don’t need to change the Tory at the top – we need a proper change of government.We need a fresh start for Britain. pic.twitter.com/uMxRTomXX9
July 7, 2022 -
10 h 15 : Boris Johnson a accepté le principe d'une démission, selon plusieurs médias britanniques
Le Premier ministre du Royaume-Uni, Boris Johnson, va annoncer sa démission dans la journée lors d'une adresse au pays, rapportent plusieurs médias britanniques, dont la BBC, le Guardian ou Sky News. Il quitterait la présidence du Parti conservateur, mais souhaiterait rester en poste au 10 Downing Street jusqu'à la nomination de son successeur chez les Tories à l'automne.
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9 h 50 : nommé mardi, le nouveau ministre des Finances Nadhim Zahawi appelle Boris Johnson à "partir"
Le nouveau ministre britannique des Finances, Nadhim Zahawi, nommé mardi soir pour succéder à Rishi Sunak, démissionnaire, a appelé jeudi à la démission du Premier ministre Boris Johnson, sous peine de voir l'actuelle crise gouvernementale empirer.
"Ce n'est pas tenable et cela ne va qu'empirer, pour vous, pour le Parti conservateur, et, plus important encore, pour tout le pays", a écrit Nadhim Zahawi sur son compte Twitter après le départ d'une cinquantaine de membres du gouvernement. "Vous devez faire ce qu'il faut et partir maintenant."
Prime Minister: this is not sustainable and it will only get worse: for you, for the Conservative Party and most importantly of all the country. You must do the right thing and go now. pic.twitter.com/F2iKT1PhvC
July 7, 2022 -
9 h 41 : plus d'une cinquantaine de ministres ont démissionné
Le compteur de Sky News indique 53 démissions de ministres de Boris Johnson. Un chiffre impressionnant qui appelle une question : combien y a-t-il de ministres dans ce gouvernement pléthorique ? Selon l'Institute for Government, il y avait en mai 122 ministres au total. Ils n'ont cependant pas tous les mêmes prérogatives : il y a les ministres de premier plan, mais aussi des ministres délégués et des secrétaires d'État, ainsi que des parlementaires exerçant des fonctions officielles liées au gouvernement.
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8 h 36 : le ministre chargé de l'Irlande du Nord quitte à son tour le gouvernement Johnson
Le ministre britannique chargé de l'Irlande du Nord, Brandon Lewis, a annoncé qu'il démissionnait lui aussi du gouvernement Johnson, qui a perdu cinquante membres depuis mardi soir.
"Un gouvernement décent et responsable repose sur l'honnêteté, l'intégrité et le respect mutuel. C'est avec un profond regret personnel que je dois quitter le gouvernement, étant donné que j'estime que ces valeurs ne sont plus défendues", a-t-il écrit dans une lettre publiée sur Twitter et adressée au Premier ministre Boris Johnson.
A decent and responsible Government relies on honesty, integrity and mutual respect - it is a matter of profound personal regret that I must leave Government as I no longer believe those values are being upheld.I have submitted my letter of resignation to the Prime Minister. pic.twitter.com/EG6u52BdDc
July 7, 2022Avec AFP
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FIN DE RÈGNE
Royaume-Uni : Boris Johnson, la machine à scandales
Royaume-Uni : qui pour remplacer Boris Johnson ?
Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, survit à un vote de défiance du Parti conservateur
France24 - Monde
La Russie n'a "pas encore commencé les choses sérieuses" en Ukraine, assure Vladimir Poutine
Publié le : 07/07/2022 - 07:00Modifié le : 07/07/2022 - 19:43
FRANCE 24
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Les forces russes ont poursuivi jeudi leur offensive dans le Donbass, alors que le président russe a assuré que Moscou n'avait "pas encore commencé les choses sérieuses". Dans la ville de Kramatorsk, un bombardement russe a fait au moins un mort. Voici le fil du 7 juillet.
Cette page n'est plus actualisée. Pour suivre les événements du vendredi 8 juillet, cliquez ici.
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19 h 36 : la Russie n'a "pas encore commencé les choses sérieuses" en Ukraine, déclare Vladimir Poutine
"Chacun doit savoir que nous n'avons pas encore commencé les choses sérieuses" en Ukraine, a affirmé le président russe lors d'un discours retransmis à la télévision. "En même temps, nous ne refusons pas les négociations de paix. Mais ceux qui les refusent doivent savoir que plus longtemps (ils refuseront), plus il leur sera difficile de négocier avec nous", a-t-il ajouté.
"Nous entendons qu'ils veulent nous vaincre sur le champ de bataille. Que dire ? Qu'ils essaient !", a lancé le dirigeant russe, s'adressant aux Américains et Européens qui ont accéléré les livraisons d'armes lourdes à l'Ukraine pour l'aider à faire face à la guerre lancée le 24 février par le maître du Kremlin.
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17 h 39 : un opposant russe ayant critiqué l'offensive en Ukraine risque la prison ferme
Un procureur russe a requis sept ans de prison contre un élu municipal de Moscou, Alexeï Gorinov, qui avait critiqué l'offensive contre l'Ukraine, dans un contexte de répression de toute voix d'opposition en Russie.
Âgé de 60 ans, il est le premier élu d'opposition à risquer la prison ferme pour avoir critiqué l'intervention en Ukraine.
Le procureur l'a accusé d'avoir "disséminé de fausses informations sur les forces armées" et "induit en erreur un grand nombre de personnes", selon une correspondante de l'AFP présente à l'audience.
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17 h 12 : la Russie contrôle 22 % des terres agricoles ukrainiennes, selon la Nasa
La Russie contrôle 22 % des terres agricoles ukrainiennes et la guerre menace les moissons prévues cet été, ce qui pourrait encore aggraver la crise alimentaire mondiale, estiment des chercheurs de la Nasa.
"Le grenier du monde est en guerre" et "nous sommes au premier stade d'une crise alimentaire qui va probablement affecter chaque pays et chaque personne dans le monde d'une certaine façon", explique Inbal Becker-Reshef, directrice du Programme sur les récoltes de l'agence spatiale américaine.
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15 h 27 : l'Ukraine affirme avoir "rétabli son contrôle" de l'île aux Serpents
L'armée ukrainienne a affirmé avoir repris le contrôle de l'île aux Serpents en mer Noire, après y avoir remis son drapeau quelques jours plus tôt, à la suite du retrait des forces russes de ce petit territoire symbolique.
"Nous avons effectivement rétabli notre contrôle sur l'île aux Serpents", a déclaré un haut responsable de l'état-major de l'armée ukrainienne, Oleksiï Gromov, cité par l'agence de presse Interfax-Ukraine, précisant qu'il s'agissait d'un "contrôle physique" des militaires.
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14 h 26 : Kiev remercie Boris Johnson pour son soutien "dans les moments les plus difficiles"
La présidence ukrainienne a remercié jeudi le Premier ministre britannique Boris Johnson pour son soutien "dans les moments les plus difficiles" de l'invasion russe, peu après sa démission comme chef du Parti conservateur, ce qui ouvre la voie à son remplacement.
"Merci à Boris Johnson pour avoir compris la menace du monstre russe et avoir toujours été à l'avant-garde du soutien à l'Ukraine" et d'avoir "pris ses responsabilités dans les moments les plus difficiles", a écrit sur Twitter le conseiller de la présidence Mykhaïlo Podoliak.
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13 h 01 : bombardement sur Kramatorsk, au moins un mort, plusieurs blessés
Au moins un civil a été tué et plusieurs autres blessés dans une frappe sur Kramatorsk, centre administratif dans la région de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine et objectif potentiel de l'offensive russe, ont constaté des journalistes de l'AFP.
L'explosion a creusé un large cratère dans une cour située entre un hôtel et des immeubles résidentiels. Les journalistes ont vu le corps d'une personne tuée et des blessés, ainsi que deux voitures en feu.
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12 h 12 : sept civils tués, deux blessés dans la région de Donetsk
Au moins sept civils ont été tués et deux autres blessés mercredi dans des frappes russes dans la région de Donetsk, a annoncé le gouverneur régional Pavlo Kyrylenko.
"Les Russes ont tué sept civils" : trois dans la ville de Toretsk, deux à Avdiïvka, un à Kodema et un à Siversk, a indiqué le responsable sur Telegram, sans donner plus de détails.
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11 h 50 : la Russie dit avoir bombardé les forces ukrainiennes sur l'île des Serpents
Le ministère russe de la Défense a déclaré qu'un avion militaire russe avait bombardé au cours de la nuit l'île des Serpents, au large de l'Ukraine, sur laquelle les forces ukrainiennes avaient hissé leur drapeau national juste auparavant.
Andriy Yermak, directeur de cabinet du président ukrainien Volodimir Zelensky, a publié sur Telegram une vidéo montrant trois soldats hissant un grand drapeau ukrainien sur cette île de la mer Noire, dont les forces russes se sont retirées fin juin après d'intenses tirs d'artillerie ukrainiens.
Le général Igor Konachenkov, porte-parole du ministère russe de la Défense, a déclaré lors d'un point de presse qu'une partie du détachement ukrainien sur l'île avait été "détruite".
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9 h 03 : Jacinda Ardern fustige "l'échec" de l'ONU et la Russie
La Première ministre néo-zélandaise, Jacinda Ardern, a fustigé "l'échec" de l'ONU à empêcher la guerre en Ukraine, et a accusé la Russie d'avoir imposé au Conseil de sécurité sa position "moralement corrompue".
Jacinda Ardern, qui critique depuis longtemps le droit de veto des cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie), a renouvelé son appel à une réforme des Nations unies.
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7 h 14 : la Russie prend part à un sommet qui devrait être dominé par la guerre en Ukraine
Les ministres des Affaires étrangères du G20 se réunissent jeudi et vendredi à Bali, en Indonésie, pour participer à un sommet qui devrait être assombri par la guerre en Ukraine.
La ministre allemande des Affaires étrangères a déclaré que la Russie ne devrait pas utiliser le sommet comme une plate-forme, en raison du conflit en Ukraine. Ce sera la première fois que les ministres des Affaires étrangères du G20 rencontreront le ministre russe Sergueï Lavrov depuis que la Russie a lancé son invasion de l'Ukraine en février.
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6 h 01 : plus de 70 millions de personnes dans le monde tombées dans la pauvreté en trois mois
La flambée des prix de l'alimentation et de l'énergie dans le monde a fait plonger dans la pauvreté depuis mars – en seulement trois mois – 71 millions de personnes vivant dans des pays à revenus faibles, indique un rapport du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) publié jeudi.
Cette accélération de la pauvreté "est considérablement plus rapide que le choc de la pandémie de Covid-19", note le Pnud dans un communiqué, qui impute en partie à la guerre en Ukraine la flambée des prix, ce que dément la Russie.
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2 h 52 : reportage avec les gendarmes français qui documentent les crimes de guerre en Ukraine
Dans la région de Kiev, où les troupes russes se sont retirées début avril, des investigations sont en cours pour documenter les crimes de guerre commis par Moscou. Pendant six semaines, les experts français de l'Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale ont travaillé dans les bâtiments détruits, les maisons, munis de leurs équipements ultramodernes. Ils ont accumulé de très nombreuses preuves, qu'ils ont remises à la justice ukrainienne. France 24 les a suivis.
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1 h 05 : l'évacuation des civils de Sloviansk se poursuit face aux avancées russes
Les civils continuent d'évacuer la ville bombardée de Sloviansk, dans l'est de l'Ukraine. Cette ville est le prochain objectif des forces russes dans leur plan de conquête totale du bassin du Donbass, leur priorité après quatre mois et demi de conflit.
"L'évacuation est en cours. Nous sortons des gens de la ville chaque jour", a déclaré son maire, Vadim Liakh. "Il reste en ce moment 23 000 habitants" à Sloviansk, qui en comptait environ 110 000 avant le conflit, a-t-il ajouté dans une vidéo. Depuis le début des hostilités, "17 sont morts et 67 ont été blessés".
Dans cette cité bombardée depuis plusieurs semaines, "les infrastructures essentielles fonctionnent toujours, mais il n'y a plus de réseau central d'approvisionnement en eau depuis un mois et un tiers de la ville se retrouve régulièrement sans électricité", a souligné Vadim Liakh.
"Mon principal conseil : évacuez !", avait lancé mardi soir le gouverneur de la région de Donetsk, Pavlo Kyrylenko, à l'adresse de la population de Sloviansk, soulignant que, "pendant la semaine, il n'y a pas eu un jour sans bombardements".
Avec AFP
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LE FIL DU 6 JUILLET
Les civils évacuent Sloviansk, nouvelle cible russe dans le Donbass
Témoignages
En Russie, la grande solitude des opposants à la guerre
LE FIL DU 1ER JUILLET
L'Ukraine accuse la Russie d'avoir tiré des bombes au phosphore sur l'île des Serpents
France24 - Monde
Rafle du Vél d'Hiv : 80 ans après, les derniers témoins
Publié le : 08/07/2022 - 13:17
Stéphanie TROUILLARD
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Claire PACCALIN
Les 16 et 17 juillet 1942, 12 884 juifs sont arrêtés à Paris et sa proche banlieue par la police, à la suite d'un accord entre les autorités allemandes et le gouvernement de Vichy. Près de 8 000 hommes, femmes et enfants sont ensuite rassemblés dans l'enceinte sportive du Vélodrome d'Hiver, à Paris, qui donnera son nom à cet épisode sombre de l'Histoire de France : la rafle du Vél d'Hiv.
À l'occasion des 80 ans de la plus importante opération mise en œuvre en Europe de l'Ouest dans le cadre de la "Solution finale de la question juive", France 24 a recueilli les témoignages de six personnes victimes de cette rafle. Enfants à l'époque, ils racontent devant notre caméra cette terrible journée, celles qui ont suivies et la façon dont chacun a eu la chance d'échapper à la déportation.
Pendant longtemps, ces rescapés du Vél d'Hiv ont gardé le silence sur ce drame intime. Huit décennies plus tard, malgré le traumatisme, ils ont voulu prendre la parole et transmettre leurs souvenirs pour qu'ils ne soient pas oubliés par les générations futures.
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SECONDE GUERRE MONDIALE
Il y a 80 ans, la rafle du "billet vert" : première arrestation massive de juifs en France
FRANCE
"Cette puanteur atroce" : 75 ans plus tard, une rescapée de la rafle du Vél d'Hiv se souvient
FRANCE
De la rafle du Vél d’Hiv à Maurice Audin : quand la France demande "pardon"
France24 - Monde
Inde : les travailleuses sociales Ashas en lutte
Publié le : 08/07/2022 - 12:22
Virginie HERZ
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Elles sont plus d'un million à œuvrer dans l'ombre en Inde. Surnommées Ashas, les travailleuses sociales veillent à la santé des plus pauvres et ont prouvé qu'elles étaient indispensables pendant la pandémie de Covid-19, alors que le système de santé était défaillant. Leur engagement a été primé par l'OMS, mais leur gouvernement continue à les considérer comme des bénévoles. Depuis plusieurs mois, elles luttent pour obtenir un statut et un salaire à la hauteur de leur engagement.
Au sommaire aussi :
- Un reportage en Guinée où des associations brisent le tabou autour des règles
- Le témoignage d’une ancienne athlète qui se bat contre les violences sexuelles dans le sport en France
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Focus
Inde : les travailleuses Asha, piliers du système de santé
INDE
Un documentaire sur le tabou des règles en Inde récompensé aux Oscars
Violences sexuelles dans le sport en France : près de 180 personnes mises en cause
El País (ESP)
Vídeo | Qué hacer si te pierden la maleta cuando viajas en avión: los pasos a seguir
AEROLÍNEASUn equipaje no se da por perdido hasta pasados siete días. El billete sirve como un contrato de transporte que cubre tanto al pasajero como a sus pertenencias
Este verano no ha hecho más que empezar y las huelgas de aerolíneas como EasyJet o Ryanair han disparado las reclamaciones por pérdidas de equipaje. Aunque desde organizaciones de consumidores como la Organización de Consumidores y Usuarios (OCU) aún no disponen de cifras definitivas de este tipo de incidencias, las denuncias en redes sociales son continuas desde que empezaron los paros. En el vídeo que acompaña esta noticia, Enrique García, portavoz de la OCU, explica los pasos que los pasajeros afectados deben seguir para efectuar sus reclamaciones y detalla que el caos que se está viviendo en los aeropuertos se debe principalmente a tres factores: la huelga de las aerolíneas, la falta de personal y el aumento de movimiento de pasajeros que, aunque no se han recuperado las cifras de 2019, sí que han aumentado considerablemente respecto al año pasado.
Si usted es una de las personas que ha decidido viajar en avión estas vacaciones pero su aerolínea ha extraviado el equipaje, no está todo perdido. “Lo primero que hay que hacer, en el mismo aeropuerto, es dar un parte de irregularidad en el equipaje“, explica el portavoz de la OCU, que detalla en el vídeo los procedimientos que deben seguirse en el caso de que una aerolínea le pierda la maleta.
Para tener más opciones de recuperarla es muy importante que el procedimiento se empiece correctamente desde el principio. En ocasiones, los pasajeros afectados cometen errores durante el proceso de reclamación y, una vez formulada la primera queja, desconocen por dónde continuar o si existen otras vías para presentar dichas quejas. Es importante también tener en cuenta que hasta que no transcurran siete días desde la desaparición de maleta las pertenencias no se consideran perdidas. Además, las compañías aéreas tienen un plazo de un mes para responder a las reclamaciones, aunque la OCU asegura que “en la mayoría de las ocasiones no se cumplen” esos plazos.
En el vídeo que acompaña a esta noticia puede informarse de todos los pasos que debe seguir para tratar de recuperar su equipaje y reclamar una indemnización si le correspondiera.
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France24 - Monde
L'euro chute au plus bas depuis près de 20 ans face au dollar
Publié le : 08/07/2022 - 09:28
Christophe DANSETTE
L'euro chute au plus bas depuis près de 20 ans face au dollar. Le taux de parité entre les deux monnaies pourrait être atteint au cours des prochains jours. Bonne ou mauvaise nouvelle ? Décryptage.
La semaine de l'éco
Quelles conséquences en cas de défaut de paiement de la Russie ?
La semaine de l'éco
Face à l'inflation, jusqu'où iront les banques centrales ?
La chronique de l’éco
Face à l'inflation, la Réserve fédérale américaine serre la vis
El País (ESP)
Así fue mi cara a cara con una orca salvaje en el Mar de Cortés
MÉXICOFrente a nosotros emerge ‘Moctezuma’. Parece que tiene intención de acercarse y estamos en una posición perfecta. Por un instante me pregunto qué hago ahí, ya no hay vuelta atrás, estamos a merced del mayor depredador de los océanos
El corazón me latía con tanta fuerza que parecía que se me iba a salir del pecho. Apenas se distinguía en el horizonte la línea de costa, estaba en el azul, nadando con la cabeza fuera del agua intentado controlar la respiración. A unos 30 metros frente a mí emerge Moctezuma, una gigantesca orca macho de cinco toneladas con sus casi dos metros de aleta dorsal. Visualicé este momento en mi cabeza muchas veces, pero no me había hecho a la idea de lo sobrecogedor que podía llegar a ser. Le acompañan otras dos hembras y una cría. Veo su último soplo en la distancia y se sumergen encorvando sus lomos, directos hacia nosotros. Yo hago lo mismo, aguanto la respiración y empiezo a bucear en su dirección, hacía el azul oscuro, esperando encontrarme cara a cara con el mayor depredador del océano.
Mi amigo Alex Postigo y yo habíamos cruzado el Atlántico y aterrizamos en La Paz, la capital de Baja California Sur (México), con el objetivo principal de poder nadar con orcas salvajes en el Mar de Cortés. Allí nos esperaban Rafa Fernández y Gador Muntaner para enseñarnos ese paraíso submarino e intentar mostrarnos las criaturas que viven en él.
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Nada más llegar a la ciudad mexicana organizamos la semana, estudiamos los partes meteorológicos y el viento para saber a qué horas podríamos salir a navegar. Yo lo tenía claro: quería pasar el mayor número de horas en el agua para aumentar las posibilidades de encuentro con las diferentes especies de animales. Saldríamos al mar con la ONG Orgcas, una asociación liderada por mujeres que está consiguiendo disminuir la pesca de tiburones dando a los pescadores locales la alternativa de llevar gente al mar para mostrarles lo más increíble del océano: la vida marina. Dentro de todas las sorpresas que nos podía regalar el Mar de Cortés mi sueño era poder nadar con orcas, así que mantendríamos las comunicaciones abiertas 24 horas por si un pescador se encontraba algún ejemplar en esta zona de la costa de la península de Baja California.
El primer día nos levantamos a las cinco de la mañana, aún era de noche. Preparamos nuestros equipos fotográficos, trajes de neopreno y demás material para llegar con la primera luz del día a la ensenada de los Muertos, lugar desde donde zarparíamos. Una hora de coche por un desierto de rocas y muchos cactus, aún no me podía creer que estuviera allí… ¡Habían sido muchos meses de espera!
Llegamos a la playa y allí nos esperaba Félix, nuestro capitán. Un experimentado pescador local de unos treinta y pico años que nos sacaría con su "panga" en busca de vida marina salvaje, cetáceos y otras especies. El lugar era de postal: una bahía rodeada por bajas montañas rocosas, bañadas por la cálida luz del amanecer que se reflejaba en el mar, como si de un espejo se tratase.
Un hipnótico baile submarino
Nada más zarpar, a pocos metros de la orilla, me sorprendieron unas salpicaduras que se veían a lo lejos… ¡Eran móbulas! Saltando más de un metro por encima de la superficie. Estábamos en la época de migración de esta especie de manta, cuando decenas de miles de ellas se congregan en estas aguas creando uno de los espectáculos naturales más increíbles del planeta. Me llamó la atención el sonido que hacían al golpear el agua con sus alas abiertas y lo cerca que saltaban de la barca. Asomé la cabeza y me fijé en el agua, ¡estábamos rodeados por cientos de ellas! Rápidamente nos pusimos los trajes, la máscara y las aletas y saltamos al mar con nuestro equipo fotográfico. Un mundo nuevo se abrió ante mis ojos, el espectáculo bajo la superficie era aún mucho más impresionante. Una bola gigante de móbulas llenaba todo mi campo de visión, estaba rodeado por un hipnótico baile perfectamente coordinado. Se movían al unísono, como una bandada de pájaros. A medida que bajabas de profundidad, sorprendía el contraste de color entre su oscuro lomo y el blanco vientre de las mantas. Cuando te acercabas al muro de móbulas estas se abrían y viraban a gran velocidad, creando figuras imposibles para después volver a la formación inicial. No sé el tiempo que estuvimos inmersos en este baile submarino, mi cabeza se había abstraído por completo de la realidad. Gador, más acostumbrado a este tipo de encuentros, nos sugirió subir a la panga para continuar navegando mar adentro en busca de otros animales.
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Navegamos el resto del día hasta el atardecer, disfrutando del momento, sin dejar de estar alerta esperando distinguir una señal o un soplo a lo lejos. Ese primer día no hubo suerte. Aun así, volvimos a la costa emocionados y con la tranquilidad de tener unas cuantas jornadas por delante para seguir buscando.
Al día siguiente repetimos la logística. Cruzamos los inmensos bancos de móbulas, admirando sus bailes y saltos, esta vez sin zambullirnos en el agua para dirigirnos mar a dentro. Íbamos charlando tranquilamente cuando, de repente, Rafa se pone en pie y grita: “¡Una ballena!¡Una ballena!”. Me levanté como un resorte y miré al horizonte intentando distinguir alguna figura entre las suaves olas y los brillos de la superficie. Efectivamente, un pequeño lomo gris destellaba en la lejanía. Aumentamos la velocidad en su dirección, felices de poder ver una ballena jorobada en nuestro segundo día en Baja California Sur.
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Llegamos a la zona del avistamiento, pero el agua estaba ahora en calma, sin rastro del cetáceo. Todos permanecíamos en alerta, mirando cada onda del mar, y… ¡escuchamos un tremendo espray! Nos abalanzamos rápidamente a estribor y vimos delante de nuestras narices a una de las criaturas más grandes que ha existido en la historia del planeta, una impresionante ballena azul. Me costó contener la emoción viendo semejante animal, estaba tan cerca que podíamos oler su aliento. Después de unos minutos de pura admiración echamos a volar el dron para poder apreciar su tamaño. ¡La lancha a su lado parecía de juguete! Increíble poder ver su figura al completo y apreciar su color azul, pues desde la panga se veía más bien gris. No cabía en nosotros mayor felicidad: poder disfrutar de un animal que puede superar los 25 metros de longitud y las 150 toneladas de peso, solos en el mar sin absolutamente ninguna distracción.
Cuando de repente… “Repita por favor, no le escucho bien”. Félix sube el volumen de la radio. Una voz entrecortada responde, no logramos entender prácticamente nada excepto la palabra “orcas”. ¡Casi nos caemos al agua! El capitán aclara la situación con su compañero pescador y, efectivamente, habían visto unas orcas no muy lejos de allí. Nos despedimos de la primera ballena azul que he visto en mi vida, siempre la recordaré, y pusimos rumbo a las coordenadas que nos había facilitado el pescador.
No perdimos ni un segundo, cogimos los trajes y nos los empezamos a poner entre los saltos que daba el barco navegando a gran velocidad, nos alejábamos rápidamente de la costa. Unos minutos después distinguimos la otra panga con los pescadores y varios lomos negros a poca distancia de ellos. Era cierto, se habían topado con un grupo de orcas y el corazón me iba a mil por hora.
Un macho enorme conocido en la zona como Moctezuma, dos hembras y una cría nadaban tranquilamente mar adentro. Saludamos a los compañeros de Félix y, tras agradecerles su llamada, nos dispusimos a ver la actitud de estos superdepredadores y valorar si estaban por la labor de dejarnos tener un encuentro con ellas en el agua.
Rafa y Gador ya nos habían explicado cómo teníamos que proceder. Siempre y cuando las orcas estuvieran colaborativas y amigables, las adelantaríamos siguiendo su trayectoria. Sin contarles el paso y dejándoles distancia, saltaríamos al azul. Después todo dependería de ellas, en ocasiones son muy curiosas, otras veces pasan de largo y otras muchas se sumergen y ni siquiera puedes verlas bajo el agua. Ellas son las que deciden.
“¡Al agua!, ¡Al agua!”, empezó a gritar el capitán mientras paraba el motor de la lancha. Ya nos habíamos colocado a cierta distancia del grupo de orcas, en una buena posición y no había mucho más que pensar. Me dejé llevar por la inercia y salté por la borda. Empezamos a nadar despacio para separarnos del barco intentando intuir su trayectoria. Frente a nosotros, a cierta distancia, emerge Moctezuma. Parece que tiene intención de acercarse y estamos en una posición perfecta. Por un instante me pregunto qué hago ahí, ya no hay vuelta atrás, estamos a merced del mayor depredador de los océanos.
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El grupo de orcas se sumerge y nosotros hacemos lo mismo. Una última bocanada de aire y empiezo a aletear en su dirección ganando metros de profundidad. Buceo hacia un mar cada vez más oscuro sin saber cuándo, ni dónde, podrían aparecer. Empiezo a distinguir algo blanco delante de mí y, para cuando me quiero dar cuenta, tres impresionantes orcas aparecen como por arte de magia. Son aún mucho más grandes de lo que parecían a bordo de la lancha. Un subidón de adrenalina golpea todo mi cuerpo. Me siento tan vulnerable que un instinto me tienta a patalear en busca de la superficie, cuando de pronto una de las hembras pasa justo debajo de mí parándose por completo. Se gira dejando al descubierto sus famosas manchas blancas y logro apreciar su ojo izquierdo. Me está mirando, me analiza. En ese instante el miedo desaparece. Soy capaz de distinguir tantas cosas en esa simple mirada que siento que el tiempo se para. Tengo delante a un animal extraordinario, potencialmente peligroso, que caza todo lo que nada y que no tiene ni un solo rival. Y, sin embargo, algo ven en nosotros que les llama la atención, pero de una forma diferente. “Jamás se ha registrado un ataque de orca salvaje a un humano”, no paraba de repetirlo en mi cabeza antes de saltar al agua. Es curioso, me parece algo excepcional. Creo que estos animales tienen una sensibilidad especial que aún no somos capaces de entender.
El grupo continua su travesía. La burbuja en la que me encontraba desaparece y noto que no tengo aire. Subo todo lo rápido que puedo a la superficie con el diafragma presionando los pulmones. Respiro aceleradamente, con los ojos húmedos por la emoción y gritando por el momento que acabo de vivir. Mis compañeros están igual de emocionados. Lo celebramos.
Ese mismo día pudimos disfrutar de ellas en el agua unas cuantas veces más hasta que desaparecieron, estaban muy relajadas.
La suerte estaba de nuestro lado, los siguientes días vimos otra ballena azul, dos ballenas jorobadas, tiburones azules, delfines y, por supuesto, orcas. Un grupo de unas 14, otro día una familia más pequeña que cazó un cachalote enano (Kogia sima), otra especie dificilísima de ver. Increíble tener la fortuna de compartir este momento en el agua con ellas viendo cómo interactuaban y comían a pocos metros de distancia. Esto es algo que no suele pasar, incluso no es recomendable estar en el agua mientras comen. Pero sin esperarlo, ellas eligieron mostrarnos su festín y hacernos parte de ello.
Sin lugar a dudas, este es uno de los mejores viajes que he hecho en mi vida y los mejores encuentros con animales salvajes que he tenido. ¡Y esta solo era la primera parte de la aventura! Al día siguiente navegaríamos 30 horas rumbo al archipiélago de Revillagigedo, unas islas volcánicas en el océano Pacífico. Uno de los mejores puntos de buceo del mundo.
Gotzon Mantuliz es un viajero empedernido y creador de contenido. Comparte con sus casi 650.000 seguidores de su cuenta de Instagram sus aventuras por el mundo junto a su fiel compañera Noa.
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France24 - Monde
Théâtre : le grand retour du Festival d’Avignon
Publié le : 07/07/2022 - 15:32
Laure MANENT
Renaud LEFORT
Louise DUPONT
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Dans ce numéro de "À l’Affiche", retour sur le coup d’envoi du Festival d’Avignon 2022. Après deux années perturbées par le Covid-19, le théâtre est à nouveau à la fête. Depuis la Cité des Papes, Laure Manent revient sur les temps forts de cette 76ème édition, la dernière d’Olivier Py, directeur de l’événement depuis 2013.
Également au programme de cette émission, la pyramide de Kheops comme si vous y étiez grâce à une exposition immersive à l’Institut du Monde arabe, à Paris, et le peintre Raoul Dufy à l'honneur à l'Hôtel de Caumont d'Aix-en-Provence.
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Le Festival d'Avignon s'ouvre avec "Le Moine noir" mis en scène par Kirill Serebrennikov
À L’AFFICHE !
Pour la reprise, le festival d’Avignon veut "se souvenir de l’avenir"
À L’AFFICHE !
Le festival d'Avignon et Olivier Py résistent avec la "Semaine d'art"
France24 - Monde
Cinéma : la star du "Parrain" James Caan est mort à 82 ans
Publié le : 07/07/2022 - 21:45
FRANCE 24
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L'acteur James Caan, star du "Parrain" et de "Misery", est mort à l'âge de 82 ans, ont annoncé jeudi sa famille et son manageur.
Son rôle de Santino "Sonny" Corleone dans le film le Parrain (1972) reste aujourd'hui encore dans toutes les mémoires. L'acteur américain James Caan est mort à l'âge de 82 ans, ont annoncé, jeudi 7 juillet, sa famille et son manageur.
"C'est avec une grande tristesse que nous vous informons du décès de Jimmy le soir du 6 juillet", a déclaré sa famille dans un tweet posté sur le compte de Caan. Son manageur, Matt DelPiano, a confirmé la nouvelle à l'AFP.
It is with great sadness that we inform you of the passing of Jimmy on the evening of July 6.The family appreciates the outpouring of love and heartfelt condolences and asks that you continue to respect their privacy during this difficult time.End of tweet
July 7, 2022Né à New York, dans le quartier du Bronx, en 1940, James Caan avait incarné en 1972 Sonny Corleone, le fils aîné de Vito Corleone (Marlon Brando) dans le film mythique de Francis Ford Coppola, "Le Parrain", sur la mafia italo-américaine.
Il avait été nommé aux Oscars pour ce rôle de Sonny Corleone, dont l'assassinat brutal, sous une pluie de balles à un poste de péage, est devenu l'un des moments les plus marquants du film, qui a célébré cette année ses 50 ans.
Pour l'un de ses autres grands rôles, dans "Misery" en 1990, adapté du livre de Stephen King, il jouait un écrivain séquestré par une femme diabolique incarnée par Kathy Bates.
"Jimmy était l'un des plus grands. Non seulement il était l'un des meilleurs acteurs que notre secteur ait jamais vus, mais il était drôle, loyal, attentionné et aimé", a déclaré son manageur Matt DelPiano.
Caan avait aussi eu des rôles dans les films "Le Solitaire" et "Rollerball".
Avec AFP
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Jean-Louis Trintignant, une grande voix du cinéma s'éteint
Le cinéma mondial fait sa rentrée avec la Mostra de Venise
EN COULISSES
Le succès du cinéma iranien en France : des films bon marché plébiscités par le public
France24 - Monde
Otan : qui sont les "terroristes" réclamés par la Turquie à la Finlande et à la Suède ?
Publié le : 07/07/2022 - 12:43Modifié le : 07/07/2022 - 12:44
David RICH
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Alors que l’Otan a donné mardi le coup d’envoi des procédures d’adhésion pour la Suède et la Finlande, la Turquie menace de faire dérailler ce processus si les deux pays ne lui livrent pas plusieurs dizaines de terroristes présumés, réfugiés sur leur sol. Qui sont ces suspects réclamés à grands cris par Ankara ? Ces procédures peuvent-elles aboutir ? France 24 fait le point.
"Un jour historique pour la sécurité euro-atlantique." Mardi 5 juillet, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a lancé le processus d'intégration de la Suède et de la Finlande. Rompant avec leur tradition de non-alignement, les deux pays souhaitent désormais rejoindre l’Alliance atlantique, à la suite de l’invasion russe de l’Ukraine, qu’ils perçoivent comme une menace directe pour leur sécurité.
Si aucun des 30 pays membres ne s’est opposé à cette candidature, la Turquie a exigé des deux pays un engagement à soutenir son combat contre le terrorisme et notamment contre les militants kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), sous peine de bloquer le processus. Car la Suède et la Finlande, auxquelles le protocole d'adhésion accorde le statut de pays invité, ne seront pas intégrées au sein de l’Alliance avant la ratification des 30 États membres.
À la suite de la signature d’un accord entre les trois pays, le 28 juin, la Turquie a fait savoir qu’elle réclamait l’extradition de 12 suspects de Finlande et 21 de Suède. Pour sa part, le président Erdogan a affirmé que Stockholm a déjà promis de renvoyer "73 terroristes" en Turquie.
Pourtant, si l’accord stipule que les deux pays s’engagent à "traiter" les demandes d'expulsion ou d'extradition de la Turquie, aucune liste ni mention de ces "promesses" ne figure sur le document signé par Helsinki, Stockholm et Ankara.
Des militants dans le viseur de la Turquie
Fin juin, Hürriyet Daily News, le grand quotidien turc devenu un fidèle porte-voix du président, a publié une liste de "terroristes" turcs résidant en Suède et en Finlande dont Ankara demande l’extradition. Plusieurs d’entre eux sont présentés comme des combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation politique armée kurde reconnue comme terroriste par de nombreux pays et en guerre depuis plusieurs décennies contre le pouvoir turc.
C’est le cas d’Aziz Turan, ancien membre actif du groupe devenu ensuite informateur pour le compte de l’État avant de fuir pour la Suède, qui lui a offert l’asile politique. Aujourd’hui âgé de 64 ans, il est accusé par la Turquie du meurtre d’un écrivain – ce qu’il dément.
Autre cible du gouvernement turc, l’activiste des droits humains et éditeur Ragıp Zarakolu. Ce dernier a été accusé de terrorisme en Turquie pour avoir participé à des conférences du Parti de la paix et de la démocratie (BDP), un parti politique prokurde. Brièvement arrêté à plusieurs reprises par la police turque, le militant vit exilé en Suède depuis 2013.
Human rights defender, author and publisher Ragıp Zarakolu who is on Erdoğan's list requesting deportation from #Sweden to #Turkey speaks to Fréderike Geerdink for Medya News.https://t.co/mQ7jjDJ9Mihttps://t.co/ON40SGWaKw pic.twitter.com/zNWjnzzDtV
July 5, 2022Outre les combattants et soutiens présumés du PKK, la liste comprend des personnalités désignées comme terroristes du fait de leur proximité avec le mouvement Gülen. Ancien allié du pouvoir, ce réseau d’associations, dirigé par l’imam turc basé aux États-Unis Fethullah Gülen, est tenu responsable par le président Recep Tayyip Erdogan de la tentative de coup d'État du 15 juillet 2016. Désigné depuis en Turquie par l’acronyme Fetö (pour "organisation terroriste Fethullahist"), ce mouvement n’est considéré comme une organisation terroriste ni par l’UE ni par les États-Unis.
Parmi ces suspects figurent plusieurs journalistes, comme Bülent Keneş, ancien rédacteur en chef du quotidien guléniste Zaman, qui fut l'un des journaux les plus influents du pays, ainsi que Levent Kenez, qui dirigeait la rédaction du journal anarchiste Meydan. Deux médias interdits en Turquie à la suite du putsch manqué.
34) Prosecutor Tepe also had Turkey’s shuttered English-language daily Today’s Zaman Editor-in-Chief Bülent Keneş arrested in October 2015 on charges of “insulting” President Erdoğan in a series of tweets that the journalist said were simply expressing a critical opinion. pic.twitter.com/GB8D9gjztx
January 12, 2019La Suède et la Finlande accusées de protéger des terroristes
La demande d’adhésion à l’Otan de la Suède et de la Finlande, provoquée par la guerre en Ukraine, a mis en lumière le contentieux entre la Turquie et les deux pays nordiques, qu’Ankara accuse de soutenir des terroristes.
"Le PKK est bien implanté dans ces deux pays qui abritent plusieurs associations influentes et une riche production culturelle. Ce qui déplaît évidemment beaucoup à la Turquie", souligne Hardy Mède, docteur en science politique à l’Université Paris 1, spécialiste de la question kurde. "Dans les années 1950, l’État suédois a octroyé des facilités de visas à beaucoup d’étudiant kurdes partis étudier en URSS et qui ne pouvaient pas rentrer chez eux pour des raisons politiques. Cette tradition d’accueil s’est poursuivie après les coups d’État de 1971 et 1980 en Turquie, qui ont généré de nouvelles vagues d’exilés, et continue encore aujourd’hui."
Sur 10 millions d’habitants, la Suède compte aujourd’hui environ 100 000 Kurdes. Une diaspora bien moins nombreuse qu’en Allemagne (près d’un million de personnes) ou qu’en France (250 000), mais particulièrement active politiquement puisque huit députés du Parlement suédois sont d'origine kurde.
Si le phénomène de migration depuis la Turquie est plus récent en Finlande, celui-ci s’est accéléré ces dernières années avec le durcissement de la politique gouvernementale d’Erdogan. Selon le ministre turc de la Justice Bekir Bozdağ, les dossiers d’extradition de six membres du PKK et de six membres du mouvement Gülen sont déjà en attente de traitement en Finlande, tandis que ceux de 10 gulenistes et de 11 membres du groupe armé kurde attendent en Suède.
Bras de fer juridique
Conscient de l’influence grandissante de son opposition en dehors de ses frontières, le pouvoir turc a multiplié ces dernières années les procédures judiciaires pour tenter d’obtenir l’extradition de ceux qu’il considère comme des adversaires politiques. De nombreuses requêtes ont été déposées en Suède, en France, en Allemagne ou bien encore aux États-Unis, sans succès ou presque.
Même les demandes concernant les membres présumés du PKK, pourtant considérés comme une organisation terroriste par l’Union européenne et les États-Unis, sont pour la plupart rejetées, les juges craignant que ces militants ne puissent pas bénéficier d’un procès équitable en Turquie.
"Les Occidentaux reprochent à la Turquie une conception du terrorisme sans nuance, instrumentalisée pour museler ses opposants", explique Didier Billion, directeur adjoint de l'Institut des relations internationales et stratégiques (Iris) et auteur de plusieurs ouvrages sur la Turquie. "Ankara considère de son côté la lutte antiterroriste comme une question vitale, notamment face au PKK, qui lui a déclaré la guerre il y a presque 40 ans et qui est parvenu à se maintenir malgré la féroce répression de l’État."
>> À lire aussi : "Dans le nord de la Syrie, les Kurdes une nouvelle fois dans le viseur d’Erdogan"
Face aux pressions turques, les dirigeants suédois et finlandais renvoient au texte signé, indiquant qu’ils souhaitent renforcer la coopération avec la Turquie sans pour autant modifier leur législation.
"L’Union européenne a une position très critique vis-à-vis de la justice turque, dont elle sait qu’elle est complètement contrôlée par l’AKP d'Erdogan", analyse Hardy Mède. "La Suède et la Finlande s’appuient sur cette unanimité européenne, affirmant qu’elles ne changeront pas leurs procédures sur la question des droits humains. Cet argument leur permet de contrer la question des extraditions turques, d’autant plus que nombre de ces affaires ont déjà été rejetées dans les deux pays."
"Il paraît donc très peu probable que la Suède et la Finlande accèdent à ces demandes, à l’exception peut-être de quelques cas particuliers", poursuit-il. "En revanche, des mesures vont probablement être prises pour réduire l’influence du PKK dans ces pays. Cela pourrait passer par un contrôle plus rigoureux des dons récoltés par les associations, voire la fermeture de certaines d’entre elles."
Après la signature de l’accord avec la Turquie, la Finlande et la Suède ont affirmé n’avoir reçu aucune liste ni demande particulière d’extradition de la part d’Ankara.
Accusé de trahison par l’opposition de gauche, le gouvernement suédois a tenté de rassurer la communauté kurde en organisant une rencontre au ministère des Affaires étrangères. Pour sa part, la Première ministre suédoise Magdalena Andersson s’est refusée à tout commentaire concernant la promesse évoquée par le président turc du renvoi de "73 terroristes" de la Suède vers la Turquie.
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Les pays membres de l'Otan signent les protocoles d'adhésion de la Suède et de la Finlande
DIPLOMATIE
Recep Tayyip Erdogan et les Occidentaux, une cohabitation forcée au sein de l'Otan
Décryptage
Dans le nord de la Syrie, les Kurdes une nouvelle fois dans le viseur d’Erdogan
France24 - Monde
Émission spéciale - "Contrebande en Iran : le salaire de la peur"
Ligne Directe
Publié le : 07/07/2022 - 17:33Modifié le : 07/07/2022 - 17:35
Alijani Ershad
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Alijani Ershad
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Ils transportent des produits de contrebande dans des voitures qui roulent à plus de 200 km/h, traversent les montagnes kurdes avec des lave-vaisselles et des téléviseurs sur leur dos ou risquent leur vie pour acheminer du diesel à travers le désert : ces hommes sont les contrebandiers de l’Iran d’aujourd’hui. Dans cette émission spéciale "Contrebande en Iran : le salaire de la peur", plusieurs d’entre eux ont accepté de témoigner.
En Iran, le secteur informel représente près de 36,5 % de l’économie. Une grande partie des biens de consommation qu’achètent les Iraniens sont donc issus… de la contrebande.
Cela ne concerne pas uniquement les produits interdits par la République islamique, comme l’alcool. Les produits électroniques, les appareils ménagers, les cigarettes, les pièces détachées pour voitures, les vêtements ou encore les compléments alimentaires sont également acheminés illégalement.
À travers le pays, des réseaux de contrebandiers se sont alors développés - avec pour chacun une zone géographique, une méthode, et des produits spécifiques.
Il y a d’abord les "shootis". À bord de voitures aux moteurs débridés et aux suspensions renforcées pour porter de lourdes charges, ils traversent le pays à toute vitesse pour livrer des biens de consommation de ville en ville. Sur Instagram, ils vantent leurs exploits dans des vidéos : certains filment le compteur de leur voiture atteindre les 200 km/h, d’autres révèlent leur technique pour distancier la police avec des machines à fumée ou des clous lancés sur la route.
"Ces gadgets marchent bien lors des contrôles ordinaires de police", explique un contrebandier à la rédaction des Observateurs de France 24. Mais si la police a organisé une opération de grande envergure, alors les gadgets ne seront d'aucune utilité. Quand les policiers utilisent plusieurs voitures, des hélicoptères, c’est impossible de s’en tirer".
Les témoignages de "koulbars" et de "soukhtbars"
Les "shootis" dissimulent leur identité en ligne et parlent rarement aux journalistes. L'équipe des Observateurs de France 24 est en contact avec trois d’entre eux depuis 2019. Dans cette émission, ils s’expriment, anonymement, sur leur mode de vie extrêmement risqué.
L'équipe des Observateurs a également pu interroger deux autres contrebandiers parmi les "koulbars" et les "soukhtbars". Les premiers sont des Kurdes qui traversent la montagne depuis le Kurdistan irakien voisin avec des charges allant jusqu'à 70 kilos sur leur dos. Les seconds transportent du diesel à travers le désert, jusqu'au Pakistan.
Originaires de régions rurales, pauvres, dévastées par la sécheresse et souvent négligées par le gouvernement de Téhéran, les "koulbars" et les "soukhtbars" n’ont souvent pas d’autres options que la contrebande pour subvenir aux besoins de leurs familles. "Nous sommes payés environ 500 000 toman [15 €] par voyage", témoigne l’un d’entre eux. "J'ai gagné 32 millions de toman [1000 €] l'année dernière. Ce n'est pas beaucoup quand on a une famille de quatre personnes."
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Le projet de loi pouvoir d'achat, un premier test pour Élisabeth Borne
Publié le : 07/07/2022 - 18:26
Roselyne FEBVRE
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Au lendemain du discours de politique générale de la Première ministre, le projet de loi sur le pouvoir d'achat était présenté jeudi en Conseil des ministres. Ce texte très attendu - un premier test pour Élisabeth Borne - sera débattu dès le 18 juillet au Parlement. Ce sera l'heure de vérité autant pour la majorité que pour les oppositions. Roselyne Febvre en parle avec Jean-Marie Colombani, fondateur de Slate. Retrouvez-aussi la chronique "Politique sur les réseaux" de Véronique Reille-Soult.
Une émission préparée par Charlotte Urien-Tomaka.
>> À lire aussi : Énergie, climat, retraite : ce qu'il faut retenir du discours d'Élisabeth Borne devant l'Assemblée
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Énergie, climat, retraite : ce qu'il faut retenir du discours d'Élisabeth Borne devant l'Assemblée
Après le discours d'Élisabeth Borne, les féroces critiques des oppositions
ANALYSE
Gouvernement Borne 2 : un remaniement sans tambour ni trompette
France24 - Monde
En Ukraine, l'ombre de la corruption plane sur la future reconstruction du pays
Publié le : 06/07/2022 - 18:26Modifié le : 06/07/2022 - 19:00
Grégoire SAUVAGE
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Les milliards de dollars promis à l'Ukraine par ses soutiens occidentaux pourraient provoquer des tentations dans l'un des pays les plus corrompus d'Europe. Mardi, les principaux alliés de l'Ukraine, réunis en Suisse, ont conditionné leur aide au renforcement de l'État de droit et à l'éradication de la corruption.
Depuis le début de l’invasion russe, États, institutions internationales et organisations privées se mobilisent sans relâche pour soutenir militairement et financièrement l'Ukraine. Selon les estimations de l'Institut Kiel, un think tank allemand, les aides annoncées à Kiev s'élèvent, au mercredi 6 juillet, à plus de 80 milliards d'euros, l'essentiel provenant des pays occidentaux, les États-Unis en tête.
Des sommes astronomiques qui devraient continuer à affluer dans les prochaines années alors que les grands principes de la reconstruction du pays ravagé par la guerre ont été posés en début de semaine lors d'une conférence à Lugano, en Suisse.
Selon le Premier ministre ukrainien, Denys Chmyhal, l'Ukraine aurait besoin de 750 milliards de dollars (730 milliards d'euros) pour cette reconstruction à venir.
Mais le versement de cet argent n'ira pas sans contreparties, ont prévenu les représentants des alliés de Kiev. Dans leur déclaration commune, les futurs donateurs ont insisté sur l'importance que "l'État de droit [soit] systématiquement renforcé et la corruption éradiquée".
De son côté, Denys Chmyhal a promis que la corruption serait "éliminée", notamment grâce à la numérisation de nombreuses procédures, évoquant le secteur de la construction ou encore des opérations de contrôles douaniers.
Des réformes engagées depuis 2014
Malgré ces déclarations de bonnes intentions, les risques de corruption apparaissent particulièrement élevés dans un pays en guerre aux institutions publiques faibles et sur lequel se déversent des dizaines de milliards d'aide internationale.
"On estime que 7,5 % des aides fournies aux pays les plus pauvres sont détournées dans des paradis fiscaux, faute de transparence sur le contrôle", explique Laurence Fabre, responsable du programme secteur privé chez Transparency International. "L'Ukraine ne sera sans doute pas différente d'autres pays qui ont connu un afflux massif de fonds à la suite d'une catastrophe ou d'une guerre. On peut penser à l'Afghanistan, à l'Irak ou encore à Haïti."
Dans son classement de 2021, Transparency International a classé l’Ukraine au 122e rang mondial sur 180 en matière de perception de la corruption, un phénomène qui par définition est caché et difficilement quantifiable. Avant le conflit, le pays se situait au troisième rang parmi les plus corrompus du continent européen, juste après la Russie, en tête, et l’Azerbaïdjan.
"Le pays a obtenu un score de 32 en 2021, soit moitié moins que la moyenne des pays de l'UE. L'Ukraine fait face à une corruption endémique dans le secteur public. Cependant, il est vrai que ce chiffre s'améliore depuis dix ans grâce à une série de réformes", précise Laurence Fabre.
Une dynamique positive est effet en marche dans le sillage de la révolution de Maïdan. Depuis 2014 et la présidence de l'ancien milliardaire pro-européen, Petro Porochenko, l'Ukraine s'est lancée dans une série de réformes institutionnelles destinées à changer son image de pays gangréné par la culture du bakchich et du pot-de-vin.
L'ombre des oligarques
Au cœur de ce renouveau, le système ProZorro, une plateforme numérique pour l'attribution des marchés publics. Son mot d'ordre : la transparence. Une fois la procédure d’appel d’offres terminée, entreprises ou simples citoyens peuvent consulter par Internet toutes les informations concernant les contrats passés avec l’État.
Les fonctionnaires sont également dans l'obligation, depuis 2014, de déclarer leurs revenus et leur patrimoine. Là encore, ces données sont accessibles en ligne. Un an plus tard, l'Ukraine s'est aussi dotée d'un Bureau national anticorruption (Nabu), le bras judiciaire de l'État, capable de lancer des enquêtes mais ne disposant pas du pouvoir d'inculper des suspects.
Élu en 2019 avec un mandat clair pour lutter contre la corruption, Volodymyr Zelensky a lui aussi multiplié les initiatives, avec un succès mitigé, pour améliorer la transparence de la vie publique. En septembre 2021, il fait adopter une loi visant à limiter l'influence d’une poignée d'oligarques sur la vie politique et médiatique de l'ancienne république soviétique. Plusieurs milliardaires ont ainsi interdiction de financer des partis politiques ou encore de rencontrer en privé des hauts fonctionnaires.
Mais le président ukrainien doit faire face à une forte opposition, notamment de la Cour constitutionnelle. En octobre 2020, saisie par des députés prorusses, l'institution avait invalidé une série de mesures anticorruption, dont la responsabilité pénale des fonctionnaires coupables de déclarations de revenus mensongères.
"Un moment existentiel" pour l'Ukraine
Pour l'Ukraine, la poursuite des réformes anticorruption entamées en 2014 apparaît aujourd'hui comme un enjeu vital, non seulement pour continuer à bénéficier du soutien occidental mais également pour espérer intégrer les rangs de l'Union européenne et de l'Otan.
Saluant les mesures déjà en place pour créer "une machine anti-corruption impressionnante", lors d'un discours début juillet devant les députés ukrainiens, Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, a encouragé Kiev a accéléré le rythme des réformes. Étape indispensable avant de pouvoir espérer prétendre à un avenir européen.
"Il y a de formidables institutions mais il faut pouvoir les sécuriser en sélectionnant les bonnes personnes, notamment au sein des tribunaux", assure Laurence Fabre.
>> À lire : L'adhésion de l'Ukraine à l'UE, un chemin semé d'embûches
Selon certains experts, le conflit avec la Russie, qui a contribué à cimenter l'unité du peuple ukrainien, pourrait favoriser la lutte contre la corruption engagée par le gouvernement de Kiev. "C'est un moment existentiel. Les Ukrainiens se battent pour leur pays, leur liberté, leur famille, je ne crois pas que la corruption sera tolérée. Il y aura des lanceurs d'alerte pour arrêter cela. Cela ne signifie pas qu'il n'y aura pas de tentations", affirme l'ancienne ambassadrice américaine en Ukraine, Marie Yovanovitch, interrogée par le New York Times.
"Nous allons prendre très au sérieux la reconstruction de l'Ukraine, la réforme de l'Ukraine", a déclaré le conseiller de Volodymyr Zelensky, Alexander Rodnyansky, à l'AFP en marge de la conférence de Lugano. "L'adhésion à l'UE est une motivation tellement forte que les gens comprendront et soutiendront toute grande transformation ou réforme nécessaire pour atteindre ce but."
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La chronique de l’éco
À Lugano, la communauté internationale planche sur la reconstruction de l'Ukraine
LE FIL DU 5 JUILLET
Les forces russes continuent d'avancer dans le Donbass
Les pays membres de l'Otan signent les protocoles d'adhésion de la Suède et de la Finlande
France24 - World
Record breaker: Shinzo Abe, Japan's longest-serving prime minister
Issued on: 08/07/2022 - 09:11
NEWS WIRES
Shinzo Abe smashed records as Japan's longest-serving prime minister, championing ambitious economic reform and forging key diplomatic relationships while weathering scandals.
Nearly two years after poor health forced him to leave office, the 67-year-old has died after being shot during a campaign event on Friday.
Abe was a sprightly 52 when he first became prime minister in 2006, the youngest person to occupy the job in the postwar era.
He was seen as a symbol of change and youth, but also brought the pedigree of a third-generation politician groomed from birth by an elite, conservative family.
Abe's first term was turbulent, plagued by scandals and discord, and capped by an abrupt resignation.
After initially suggesting he was stepping down for political reasons, he acknowledged he was suffering an ailment later diagnosed as ulcerative colitis.
They called it 'Abenomics'
The debilitating bowel condition necessitated months of treatment but was, Abe said, eventually overcome with the help of new medication.
He ran again, and Japan's revolving prime ministerial door brought him back to office in 2012.
It ended a turbulent period in which prime ministers changed sometimes at the rate of one a year.
With Japan still staggering from the effects of the 2011 tsunami and subsequent nuclear disaster at Fukushima – and a brief opposition government lashed for flip-flopping and incompetence – Abe offered a seemingly safe pair of hands.
And he had a plan: Abenomics.
The scheme to revive Japan's economy – the world's third-biggest, but more than two decades into stagnation – involved vast government spending, massive monetary easing, and cutting red tape.
Abe also sought to boost the country's flagging birth rate by making workplaces more friendly to parents, particularly mothers.
He pushed through controversial consumption tax hikes to help finance nurseries and plug gaps in Japan's overstretched social security system.
While there was some progress with reform, the economy's bigger structural problems remained.
Deflation proved stubborn and the economy was in recession even before the coronavirus struck in 2020.
Abe's star waned further during the pandemic, with his approach criticised as confused and slow, driving his approval ratings down to some of the lowest of his tenure.
Political storms
On the international stage, Abe took a hard line on North Korea, but sought a peacemaker role between the United States and Iran.
He prioritised a close personal relationship with Donald Trump in a bid to protect Japan's key alliance from the then-US president's "America First" mantra, and tried to mend ties with Russia and China.
But the results were mixed: Trump remained eager to force Japan to pay more for US troops stationed in the country, a deal with Russia on disputed northern islands stayed elusive, and a plan to invite Xi Jinping for a state visit fell by the wayside.
Abe also pursued a hard line with South Korea over unresolved wartime disputes and continued to float plans to revise Japan's pacifist constitution.
Throughout his tenure, he weathered political storms including cronyism allegations that dented approval ratings but did little to affect his power, in part thanks to the weakness of the opposition.
Abe had been due to stay on until late 2021, giving him an opportunity to see out one final event in his historic tenure – the postponed Tokyo 2020 Olympics Games.
But in a shock announcement, he stepped down in August 2020, with a recurrence of ulcerative colitis ending his second term too.
(AFP)
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Japan's former PM Shinzo Abe killed in shock campaign attack
After Shinzo Abe's resignation, what's next for Japan?
Japan's longest-serving PM Abe announces resignation for health reasons
France24 - World
'A towering figure': Fatal shooting of Japan's Shinzo Abe shocks world leaders
Issued on: 08/07/2022 - 12:09
FRANCE 24
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Friday's shocking assassination of former Japanese prime minister Shinzo Abe stunned the world and drew immediate condemnation, with world leaders praising Abe's "global leadership" and slamming a "cowardly attack".
Abe, 67, was shot from behind in Nara in western Japan while giving a campaign speech. He was airlifted to a hospital but was not breathing and his heart had stopped. He was later pronounced dead at the hospital.
Abe was Japan’s longest-serving leader before stepping down in 2020 for health reasons. Police arrested a suspected gunman at the scene.
"Japan lost a great prime minister who dedicated his life to his country and worked for the stability of our world", French President Emmanuel Macron wrote in a tweet, addressing France's condolences to the Japanese people.
Au nom du peuple français, j’adresse mes condoléances aux autorités et au peuple japonais après l’assassinat de Shinzo Abe. Le Japon perd un grand Premier ministre, qui dédia sa vie à son pays et œuvra à l’équilibre du monde.
July 8, 2022US President Joe Biden said he was "stunned, outraged, and deeply saddened" by Abe's assassination.
"This is a tragedy for Japan and for all who knew him," Biden said in a statement. "Even at the moment he was attacked, he was engaged in the work of democracy.
"The United States stands with Japan in this moment of grief. I send my deepest condolences to his family," Biden added.
I am stunned, outraged, and deeply saddened by the news that my friend Abe Shinzo, former Prime Minister of Japan, was shot and killed. He was a champion of the friendship between our people.The United States stands with Japan in this moment of grief.
July 8, 2022'Global leadership'
British Prime Minister Boris Johnson Friday hailed Abe's leadership role and said the UK stood with Japan "at this dark and sad time".
"Incredibly sad news about Shinzo Abe. His global leadership through unchartered times will be remembered by many," Johnson tweeted.
Incredibly sad news about Shinzo Abe.His global leadership through unchartered times will be remembered by many. My thoughts are with his family, friends and the Japanese people. The UK stands with you at this dark and sad time.
July 8, 2022New Zealand Prime Minister Jacinda Ardern was visiting her Australian counterpart Anthony Albanese on Friday in Sydney when they learned the news.
Ardern said she was “deeply shocked”.
“He was one of the first leaders I formally met when I became prime minister. He was deeply committed to his role, and also generous and kind. I recall him asking after the recent loss of our pet when I met him, a small gesture but one that speaks to the kind of person he is," Ardern said. "My thoughts are with his wife and the people of Japan. Events like this shake us all to the core.”
Albanese echoed the sentiments in a tweet: “Shocking news from Japan that former PM Shinzo Abe has been shot. Our thoughts are with his family and the people of Japan at this time.”
Leaders across Asia were stunned.
“Deeply distressed by the attack on my dear friend Abe Shinzo. Our thoughts and prayers are with him, his family, and the people of Japan,” tweeted Indian Prime Minister Narendra Modi, before calling a day of national mourning for Saturday.
As a mark of our deepest respect for former Prime Minister Abe Shinzo, a one day national mourning shall be observed on 9 July 2022.
July 8, 2022China was “shocked" by the “sudden incident", said Foreign Ministry spokesperson Zhao Lijian, while Singapore's Prime Minister Lee Hsien Loong slammed it as a “senseless act of violence".
“Mr. Abe is a good friend of Singapore. I had just hosted him to lunch in May, on my visit to Tokyo. My thoughts and prayers are with Mr. Abe and his family," Lee said on Facebook.
Malaysian Foreign Minister Saifuddin Abdullah said he was saddened and shocked. “The government and people of Malaysia are praying for his speedy recovery and for his family to be given strength to endure this tragedy,” he tweeted.
Iran condemned the shooting as “an act of terrorism”.
“As a country that has been a victim of terrorism and has lost great leaders to terrorists, we are following the news closely and with concern,” Iran’s Foreign Ministry spokesperson said.
'Great man and leader'
In a telegram to Abe's family, Russian President Vladimir Putin called Abe an "outstanding statesman" who had done a lot to develop "good neighbourly ties between our countries".
Brazilian President Jair Bolsonaro expressed "outrage and sadness" over the assassination and said he had ordered three days of national mourning in Brazil.
German Foreign Minister Annalena Baerbock wrote on Twitter that she was “shocked by the news that Shinzo Abe was shot. My thoughts are with him and his family.”
Baerbock is due to visit Japan at the weekend to attend a memorial ceremony for the US nuclear attack on Nagasaki and meet with her Japanese counterpart in Tokyo.
I’m shocked by the news that Shinzō Abe was shot. My thoughts are with him and his family.
July 8, 2022Spanish Prime Minister Pedro Sánchez sent his best wishes to Abe's family and “our forthright condemnation of this cowardly attack.
“Spain stands together with the people of Japan in these difficult times," he tweeted.
The Italian government and lawmakers across the political spectrum condemned the shooting, with Premier Mario Draghi’s office expressing solidarity with Abe and the Japanese people.
Former PM Giuseppe Conte, head of the populist 5-Star Movement, called Abe an example of a politician committed to serving his country and offered his solidarity with his family and the Japanese people.
Other former world leaders also condemned the appalling attack on Abe, who was the longest serving prime minister in Japan. He led Japan from 2006 to 2007 and again from 2012 before stepping down in 2020 due to poor health.
Former US President Donald Trump said the attack on Abe was devastating. He described Abe as a “truly great man and leader” and said he “was a true friend of mine and, much more importantly, America".
“This is a tremendous blow to the wonderful people of Japan, who loved and admired him so much. We are all praying for Shinzo and his beautiful family!” Trump said on his social media app.
Former Australian Prime Minister Kevin Rudd said on Facebook that “an attack on any democratically elected political leader in the world is an attack on supporters of democracy everywhere".
(FRANCE 24 with AP)
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Japan's former PM Shinzo Abe killed in shock campaign attack
OBITUARY
Record breaker: Shinzo Abe, Japan's longest-serving prime minister
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Japan's former PM Shinzo Abe killed in shock campaign attack
Issued on: 08/07/2022 - 05:25
FRANCE 24
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Former prime minister Shinzo Abe, Japan's longest-serving leader, died on Friday hours after he was shot at a campaign event in the western city of Nara, shocking a country in which political violence is rare and guns are tightly controlled.
Abe, 67, had been delivering a stump speech near a train station in the western city when he was shot by an assailant.
It was the first assassination of a sitting or former Japanese premier since the 1930s.
Speaking before Abe's death was announced, Prime Minister Fumio Kishida condemned the attack in the "strongest terms" while world leaders expressed shock at the shooting.
"This attack is an act of brutality that happened during the elections – the very foundation of our democracy – and is absolutely unforgivable," said Kishida, struggling to keep his emotions in check.
A fire department official said Abe appeared to be in a state of cardiac arrest when he was airlifted to hospital.
Suspect used handmade gun
Japanese police named Abe’s suspected killer as unemployed 41-year-old Tetsuya Yamagami, who told officers he had used a handmade gun.
"That's the suspect's assertion, and we have determined that (the gun) is clearly handmade in appearance, although our analysis is currently ongoing," a police officer in the Nara region, where the assassination took place, told reporters.
“Investigators later raided his home and found explosives there,” said FRANCE 24’s Yuka Royer, reporting from Tokyo.
The suspect admitted killing Abe and said he held a grudge against an organisation that he believed the politician was connected to, according to the police.
"The suspect stated that he held a grudge against a particular organisation, and that he committed the crime because he believed former prime minister Abe had a connection to it," said the senior police officer, declining to give further details.
Abe was making a campaign speech outside a train station when two shots rang out at about 11:30 a.m. (0230 GMT). Security officials were then seen tackling a man in a grey T-shirt and beige trousers.
"There was a loud bang and then smoke," businessman Makoto Ichikawa, who was at the scene, told Reuters, adding that the gun was the size of a television camera.
"The first shot, no one knew what was going on, but after the second shot, what looked like special police tackled him."
Kyodo news service published a photograph of Abe lying face-up on the street by a guardrail, blood on his white shirt. People were crowded around him, one administering heart massage.
Nara emergency services said he had been wounded on the right side of his neck and left clavicle.
'Shocking news'
Political violence is rare in Japan, a country with strict gun regulations.
"There has never been anything like this," Airo Hino, a political science professor at Waseda University, told Reuters
Abe served two terms as prime minister to become Japan's longest-serving premier before stepping down in 2020 citing ill health.
But he remained a dominant presence over the ruling Liberal Democratic Party (LDP), controlling one of its major factions.
"Even without holding office, he remained an enormously influential figure in Japan," said FRANCE 24's Michael Penn, reporting from Tokyo.
The ambassador of the United States, Rahm Emanuel, said he was saddened and shocked by the shooting of an outstanding leader and unwavering ally.
French President Emmanuel Macron said he was "deeply shocked by this heinous attack".
"Shocking news from Japan that former PM Shinzo Abe has been shot – our thoughts are with his family and the people of Japan at this time," Australia's Prime Minister Anthony Albanese wrote on Twitter.
Shocking news from Japan that former PM Shinzo Abe has been shot - our thoughts are with his family and the people of Japan at this time
July 8, 2022Youngest prime minister
Abe was best known for his signature “Abenomics” policy which featured bold monetary easing and fiscal spending.
He also bolstered defence spending after years of declines and expanded the military’s ability to project power abroad.
In a historic shift in 2014, his government reinterpreted the postwar, pacifist constitution to allow troops to fight overseas for the first time since World War Two.
The following year, legislation ended a ban on exercising the right of collective self-defence, or defending a friendly country under attack.
Abe, however, did not achieve his long-held goal of revising the US-drafted constitution by writing the Self-Defense Forces, as Japan’s military in known, into the pacifist Article 9.
He was instrumental in winning the 2020 Olympics for Tokyo, cherishing a wish to preside over the Games, which were postponed by a year to 2021 because of the Covid-19 pandemic.
Abe first took office in 2006 as Japan’s youngest prime minister since World War Two. After a year plagued by political scandals, voter outrage at lost pension records, and an election drubbing for his ruling party, Abe quit citing ill health.
He became prime minister again in 2012.
Abe hails from a wealthy political family that included a foreign minister father and a grandfather who served as premier.
First elected to parliament in 1993 after his father's death, Abe rose to national fame by adopting a tough stance toward unpredictable neighbour North Korea in a feud over Japanese citizens kidnapped by Pyongyang decades ago.
Though Abe also sought to improve ties with China and South Korea, where bitter wartime memories run deep, he riled both neighbours in 2013 by visiting Tokyo's Yasukuni Shrine, seen by Beijing and Seoul as a symbol of Japan's past militarism.
In later years in office, Abe refrained from visiting in person and instead sent ritual offerings.
(FRANCE 24 with AFP, Reuters)
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Japan's longest-serving PM Abe announces resignation for health reasons
After Shinzo Abe's resignation, what's next for Japan?
Japan's Yoshihide Suga elected prime minister, to announce 'continuity' cabinet
France24 - Monde
Le squelette d’un dinosaure cousin du T-rex bientôt vendu aux enchères
Publié le : 06/07/2022 - 17:27
Samia METHENI
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Un squelette de Gorgosaurus découvert en 2018 dans le Montana va être mis en vente chez Sotheby's, le premier du genre à être disponible aux enchères, ce qui en fait un "moment vraiment excitant" selon la maison d'enchères. Une copie de la ratification officielle de la Constitution des États-Unis par la Virginie, considérée comme "le document qui a inspiré la Déclaration des droits", doit également passer sous le marteau
France24 - Monde
France : le premier paquebot propulsé au gaz naturel liquéfié
Publié le : 06/07/2022 - 17:09Modifié le : 06/07/2022 - 17:38
Laura MOUSSET
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Les Chantiers de l'Atlantique à Saint-Nazaire construisent le premier paquebot de croisière propulsé au GNL (gaz naturel liquéfié) de France. Il sera livré mi-octobre à l'armateur italo-suisse MSC Croisières. Dans une période où les croisiéristes sont pointés du doigt pour leur impact négatif sur l’environnement, ce nouveau navire promet de rejeter peu d'oxyde de soufre, mais aussi de produire 25 % de CO2 en moins que les navires fonctionnant au fioul.
France24 - Monde
Fin de la présidence française de l’UE, l’heure du bilan
Publié le : 01/07/2022 - 15:47
Caroline DE CAMARET
Entamée le 1er janvier 2022, la présidence française du Conseil de l’UE a pris fin le 1er juillet. Le président français avait affiché des objectifs ambitieux et lancé une devise "Relance, puissance, appartenance". A l'heure du bilan , Emmanuel Macron peut se féliciter de quelques réussites avec l'adoption de textes législatifs consacrés à l’encadrement des géants du numériques, à la taxe carbone aux frontières ou au salaire minimum européen.
Cependant, la guerre en Ukraine déclenchée par la Russie le 24 février a radicalement changé la donne et les priorités. La présidence française a remis sur le devant de la scène la question de la défense européenne et fait adopter des salves de sanctions contre Moscou.
A lire également sur France 24 >>> Présidence française de l'UE : un mandat percuté par la guerre en Ukraine
De plus, le retour de la guerre en Europe n'est pas parvenu à faire taire les dissonances entre Européens, notamment quand il s'est agi de diminuer la trop grande dépendance aux énergies importées de Russie. Cerise sur le gâteau, la présidence française du Conseil de l'UE a été perturbée par les élections présidentielle et législatives en France, qui ont affaibli Emmanuel Macron.
Une émission produite par Isabelle Romero, Perrine Desplats, Sophie Samaille et Georgina Robertson.
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Ondrej KOVARIK, Député européen, Renew Europe (République tchèque)
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Emmanuel MAUREL, Député européen, GUE/GVN (France)
France24 - World
Violent carjackings increase amid poverty and unemployment in Iran
Issued on: 08/07/2022 - 15:42
Alijani Ershad
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Using guns, tasers or machetes, carjackers in Iran are using more and more brazen strategies to threaten drivers and steal their vehicles or valuables. With poverty and unemployment on the rise, the crime is fueled by desperation, as shown in the shocking videos taken on highways and streets around Iran.
“Keft giri” is the Persian word that Iranians use for aggravated robberies, such as mugging. But now, they also use it to describe this worrying new phenomenon which has spread across the country in the past few years. Searching the term on Iranian social media channels brings up hundreds of videos of carjackings.
The method is different each time. Sometimes, it’s just brutal violence: carjackers ambush their victims and take what they want using force. Other times, they stage a fake accident as pedestrians and then threaten the driver in order to get access to his car and any valuable items inside.
مرسی که امنیت داریم!!!قبلا تصور میکردیم تو ماشین بشینیم و شیشه بالا و در قفل باشه امنیت داریم!به لطف مسئولین و بخاطر فقر شدید، آخرین لولهای دزدی هم آنلاک شد در ایران و شاهد خفتگیری به روش فیلمهای اکشن هستیم!جالبیش اینه که آقا دزده میگه از دست من در میری** الان خفتت میکنم! pic.twitter.com/T7fvMZwEUm
June 27, 2022These videos have shocked people around Iran with the increasing violence and cruelty demonstrated in the robberies. Some of the most brazen carjackings occur in broad daylight on busy roads, while the perpetrators hardly seem to be in a hurry.
The growing popularity of the crime has also caused dozens of videos advising the public on how to avoid carjacking to sprout up on Iranian media channels.
A video published on July 8, 2021 shows two men attacking a car with a machete. The video takes place in midday on a highway between Tehran and Qazvin, a city 150 kilometres to the east.
‘When I refused to stop, they began to wave huge machetes in the air’
Sima (not her real name) is a victim of a carjacking, which occurred as she was driving on a highway at rush hour in Iran’s capital, Tehran, in early June.
“I was driving home from my office. On my way, I took the exit that I always take on the Kordestan highway [Editor’s note: a north-south highway north of Tehran].
I reduced my speed to turn right. Then I saw a man wearing all black who was walking on the ramp. At first, I thought he was lost or something. But, he ran directly towards me, stood in the way of my car and broke my side mirror.
I was shocked for a second but suddenly I remembered that one of my friends said that exactly the same thing happened to him a few weeks ago on another highway. It was a carjacking.
I didn’t stop driving. When I reached the main street, I saw that a white car was already following me, and that man in black was in the car.
Three other men inside the car were yelling at me, “Stop! Stop! You hit this poor guy, you have to make it right.”
Even now as I think about their faces, they terrify me. When I refused to stop, they began to wave huge machetes in the air. I was trembling and screaming for help, but no one intervened. People are afraid for their lives. I was crying and begging for help…
Anyway, by some miracle, I remembered that there was a police station nearby. I just rushed there, stopped the car in front of it and literally jumped into the arms of an officer who was there.
زورگیری مسلحانه در 5 کیلومتری شادگان عوضش امنییییییت داریم pic.twitter.com/OxRQPQ7Uyq
June 30, 2022‘We didn’t file a report, it was useless’
I thought that it was over, but the men were more aggressive than I thought. They stopped the car in front of that officer and one of them looked me in the eyes and said, “We will get you in the end”. With his machete he made a motion to say that they would cut my throat. Then the driver stepped on the pedal and drove away.
I was completely in shock. The police took me inside to give me some water. The officer there told me that I did the right thing by not stopping. He said that they rob dozens of people like this every day.
I asked them why they don’t do anything and he told me that they already have enough on their plate and few officers available to patrol. He said they would need three officers on every highway exit and every street – it’s impossible. I stayed at the station until my husband came to pick me up and we went home together. We didn’t file a report, it was useless.
‘They feel like they are taking back what they deserve’
Since that day, I swapped cars with my husband and I never take that highway anymore. It takes me one hour extra to get home every day, but I can’t even consider taking that exit anymore. Everytime I think about those men I feel sick. It’s awful to think that every day there is another friend or colleague or family member who is a victim of this violence. We see it in the streets.
I think the criminals are unemployed. And having no resources and being hungry makes them ready to do just about anything to earn some money. They hate anyone who they qualify as “rich”, as if anyone with some money has personally robbed them. They feel like they are taking back what they deserve.
A video published on July 8 shows an attempted carjacking. The man behind the camera says, “The white car has been the victim of a fake accident. The driver did not stop to avoid being robbed and, with the thief on the hood of his car, is going to the police station.” The carjacker is begging the driver to stop and let him go.
The number of carjackings and robberies is kept confidential in Iran, making it difficult to estimate the true scale of this phenomenon.
However, in a rare public announcement in June 2022, Reza Masoudifar, the vice president of social affairs and crime prevention in Iran’s judicial system, revealed that the total number of robberies in Iran has increased up to seven-fold in the 12 years since 2009, reaching 1.4 million cases a year.
Iranian Police Spokesperson General Mahdi Hajian said in a press conference in January 2021 that the increase in violent robberies stems from poverty and unemployment – and therefore is not the fault of police. He also warned against sharing videos of carjackings and robberies online, saying that “according to law, sharing these videos is forbidden”.
>> Read more on The Observers: Violence, suicide and addiction: an unprecedented economic crisis plunges Iranian society into chaos
Violent crime is increasing as Iran experiences a severe economic crisis that has left half the country living under the poverty line and one-fifth living in the slums.
According to an independent survey in Iran in 2021, more than one-third of Iranians say they have been the victim of robberies, and 27% of them were violent. While 70% of the victims say they were injured, only 5% took legal action against the perpetrators.
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IRAN
Violence, suicide and addiction: an unprecedented economic crisis plunges Iranian society into chaos
France24 - World
Live: Russia's Lavrov walks out of G20 talks amid Ukraine criticism
Issued on: 08/07/2022 - 05:05
FRANCE 24
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The Group of 20 foreign ministers met in Indonesia on Friday with the top envoys from the United States and Russia attending, their first gathering since the outbreak of war in Ukraine. Follow FRANCE 24’s live blog for all the latest developments. All times are Paris time, GMT+2.
1:55pm: Ukraine's Kramatorsk readies for Russian assault
Shells are raining down steadily on Kramatorsk and its twin city, Sloviansk, which are poised to become the next frontline in Moscow's Donbas offensive.
Their defenders are outgunned, but Ukrainians have repelled Russian-backed forces there before, the cities having been seized by pro-Kremlin separatists in April 2014 and recaptured three months later.
Selina Sykes has the story.
11:45am: Russia not interested in G20 dialogue, says German FM
German Foreign Minister Annalena Baerbock has criticised Moscow for blocking dialogue with international partners after diplomats said her Russian counterpart Sergei Lavrov walked out of her speech at the G20 gathering.
Speaking to German television, Baerbock said Lavrov "left the first session halfway through" and skipped a second session "which shows even more clearly that he's not interested in international cooperation or dialogue with the other G19 partners".
Lavrov later also ditched an afternoon session before a virtual appearance by Ukraine's foreign minister and was not present as US Secretary of State Antony Blinken condemned Russia in the closed-door meeting in Bali, diplomats said.
"It underscores that the Russian government is not showing a millimetre of willingness to talk, particularly on the important question of how we will grapple with the global food crisis," Baerbock said.
The German minister said although the remaining 19 countries had differing views on "Russia's war of aggression", they were "very clear in appealing to Russia that this war must end".
10:45am: Ukraine accuses Russia of playing 'hunger games'
Ukraine's Foreign Minister has accused Russia of playing "hunger games" and said it has "no place at any international fora" during a virtual address to the G20 summit in Bali.
Dmytro Kuleba said the international community had no right to allow Russia to blackmail the world with high energy prices, hunger and security threats, according to a statement from his office.
10:02am: Blinken called on Russia to let Ukrainian grain out during G20 meeting, says Western official
US Secretary of State Antony Blinken addressed Russia directly at the G20 foreign ministers meeting in Bali and called on Moscow to let Ukrainian grain get out to the world, a Western offical said.
Blinken spoke at a plenary session of the meeting, which was focused on food and energy insecurity, said the official, who did not want to be otherwise identified.
"He addressed Russia directly, saying: 'To our Russian colleagues: Ukraine is not your country. Its grain is not your grain. Why are you blocking the ports? You should let the grain out,'” the official said.
Ukraine has seen its production blocked by Moscow's military offensive, sparking a surge in prices that has particularly affected poor countries.
Moscow says it would allow Ukrainian ships loaded with food products to leave if the Ukrainian military demined its ports, an option rejected by Kyiv, which fears for the safety of its Black Sea coast.
9:57am: US asks Russia to recognise fighters held in Ukraine as combatants
Russian deputy foreign minister Sergei Ryabkov said on Friday the United States had asked that US fighters detained in Ukraine be recognised as combatants, the Interfax news agency reported.
9:15am: No let-up in artillery fire on Donbas front line
Russian forces continue to pound Ukrainian positions with artillery bombardment, a day after Moscow said its troops had been given time to rest, FRANCE 24’s Gulliver Cragg reports from Kyiv.
“The Ukrainian armed forces say this morning that the Russians had some small success in advancing quite near the town of Siversk, west of Lysychansk. But in all other directions their attempts to advance towards the cities of Slaviansk and Kramatorsk were pushed back,” Cragg reports.
Foreign analysts say Russia may be temporarily easing its offensive in eastern Ukraine as it reassembles its forces after securing an unexpectedly swift victory in the battleground city of Lysychansk.
Russian President Vladimir Putin warned menacingly on Thursday that his forces “haven't even started” to fight.
8:30am: Lavrov dismisses West's 'frenzied' criticism of Russia
Russian Foreign Minister Sergei Lavrov has dismissed Western criticism of the war in Ukraine at the G20 meeting, scolding Russia's rivals for scuppering a chance to tackle global economic issues.
"During the discussion, Western partners avoided following the mandate of the G20, from dealing with issues of the world economy," Lavrov said.
He said the West's discussion "strayed almost immediately, as soon as they took the floor, to the frenzied criticism of the Russian Federation in connection with the situation in Ukraine. 'Aggressors', 'invaders', 'occupiers' – we heard a lot of things today," Lavrov said.
Earlier, host country Indonesia urged the G20 to help end the war in Ukraine at the start of a summit that has put some of the staunchest critics of Russia's invasion in the same room as Moscow's top diplomat.
Lavrov said Russia was ready to negotiate with Ukraine and Turkey about grain but it is unclear when such talks might take place.
4:29am: US, Russia's top diplomats attend G20 meeting in Bali
US Secretary of State Antony Blinken and Russian counterpart Sergei Lavrov joined their colleagues for the start of day-long talks, with Washington seeking to gain support from the world's top economies to pressure Moscow over the invasion of its neighbour.
"It clearly cannot be business as usual when it comes to Russia's involvement and engagement in enterprises like the G20," a senior US official said ahead of the meeting.
In comments to open the meeting on the resort island of Bali, Indonesian Foreign Minister Retno Marsudi directly addressed the war.
"It is our responsibility to end the war sooner than later and settle our differences at the negotiating table, not the battlefield," Marsudi said, with Lavrov in the room.
While in Bali, Blinken will also seek to reopen dialogue with Beijing in talks with his Chinese counterpart Wang Yi, the first in months after tensions strained over issues including Taiwan.
But Blinken is expected to shun a direct meeting with Lavrov, instead pointing the finger at Moscow for triggering global food and energy crises.
(FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)
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War in Ukraine
Grain ship Zhibek Zholy at the heart of Black Sea dispute
ON THE GROUND
French gendarmes investigate war crimes in Ukraine
US-Russia
Trial of WNBA star Brittney Griner sparks fears that Russia is collecting political pawns
France24 - World
Johnson's would-be successors face long race to become UK's next PM
Issued on: 08/07/2022 - 07:25
NEWS WIRES
Would-be successors to scandal-ridden British Prime Minister Boris Johnson were readying Friday for what will be a prolonged battle, the day after an extraordinary exodus of Conservative ministers brought about their leader's downfall.
Johnson resigned on Thursday as Tory leader, acknowledging that it was "clearly the will of the parliamentary Conservative party that there should be a new leader of that party, and therefore a new prime minister".
The leadership election is expected to take place over the coming months, and the victor will replace Johnson by the party's annual conference in early October.
Defence minister Ben Wallace and Rishi Sunak – whose resignation as finance minister on Tuesday set off the chain of exits – were among the early frontrunners to take over, a YouGov survey of Tory members suggested.
Foreign Secretary Liz Truss, another potential contender, cut short a trip to Indonesia for a G20 meeting to fly back.
So far Conservative MP Tom Tugendhat is the only person to officially announce their campaign, though Attorney General Suella Braverman and Brexiteer Steve Baker have both signalled interest.
In Johnson's unrepentant resignation speech on Thursday he said he would stay on until his successor is found.
But calls are building for him to leave immediately, and for an acting leader to head the world's fifth-largest economy.
Polling suggested most Britons favour his rapid exit, as claims surfaced that Johnson is only hanging on to enjoy a wedding party with wife Carrie at his government-funded country retreat.
"Clinging on for one last party," blared the leftwing tabloid Daily Mirror on Friday morning, adding a pointed jab referencing a Brexit slogan: "Leave means leave, Boris".
But on the other side of the political spectrum, the Daily Mail's front page asked "What the hell have they done?" – characterising Johnson as "cast out by a party in the grip of collective hysteria".
'Best job'
Johnson's tumultuous three years in office were defined by Brexit, the Covid-19 pandemic and non-stop controversy about his reputation for mendacity.
On Thursday, the 58-year-old said he was "sad... to be giving up the best job in the world", justifying his refusal initially to surrender to his "herd" of Tory critics by claiming a personal mandate in the Brexit-dominated general election of December 2019.
Even while eyeing the exit, Johnson sought to steady the ship, making several appointments to replace departed cabinet members.
They included Greg Clark, an arch "remainer" opposed to Britain's divorce from the European Union, which Johnson had championed.
The inexperienced Shailesh Vara was put in charge of Northern Ireland, with the government locked in battle with Brussels over post-Brexit trading rules for the tense territory.
Irish premier Micheal Martin said Johnson's exit was a chance to reset "strained and challenged" relations.
Convening the new-look cabinet after his resignation speech, Johnson confirmed his lame-duck status by saying "major fiscal decisions should be left for the next prime minister", according to Downing Street.
Sunak and health secretary Sajid Javid started the ministerial exodus when they quit late Tuesday, after Johnson apologised for his February appointment of a senior Conservative MP to a prominent role in parliament.
Chris Pincher resigned as deputy chief whip last week following accusations he had drunkenly groped two men.
Downing Street officials eventually conceded that Johnson had known about other allegations against Pincher back in 2019, and many ministers recoiled at having to defend the leader yet again.
As late as Wednesday night, Johnson had been defiantly clinging to power despite a wave of more than 50 government resignations.
But a fresh round of high-profile departures early Thursday, and warnings of a second no-confidence vote next week by Tory MPs, tipped the balance.
'Arrogant and delusional'
Johnson triumphed in 2019 with a vow to "get Brexit done" following Britain's shock referendum decision three years prior. But for many, the populist, convention-defying leader had outstayed his welcome.
The Conservative infighting erupted at a time when millions of Britons are battling the worst slump in living standards since the 1950s, fuelled by rocketing energy prices on the back of the war in Ukraine.
Johnson's popularity had already slumped over a series of lockdown-breaking parties in Downing Street, which saw him become the first prime minister to receive a police fine.
While Johnson ran a successful coronavirus vaccine campaign, the former journalist also oversaw one of Europe's worst death tolls, and nearly died himself from Covid in April 2020.
"Boris Johnson's legacy is the deaths of nearly 200,000 British people on his watch," said Lobby Akinnola, from the campaign group Covid-19 Bereaved Families for Justice.
"Whilst Johnson will move on to a life of writing newspaper columns and being paid eye-watering amounts to give after-dinner speeches, there will be no moving on for the families like mine that have been ripped apart by his actions," he said.
(AFP)
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AS IT HAPPENED
Tories look for successor as Johnson clings to Number 10
Who could succeed Boris Johnson in Downing Street?
'We will continue to deliver,' says embattled Boris Johnson as more ministers quit
France24 - World
Game on! Nursing home embraces videogames for seniors
Issued on: 08/07/2022 - 15:47
ENTR
Many older people in Europe experience loneliness and isolation, due to declining health and discrimination against seniors.
According to the European Centre for Social Welfare Policy and Research, 18% of EU citizens aged 65 or older reported feeling lonely most of the time.
In France, an association called Silver Geeks organises Mario Kart and Wii bowling tournaments for nursing home residents.
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Why is Boris Johnson still prime minister?
Issued on: 08/07/2022 - 15:46
London (AFP) – Prime Minister Boris Johnson has announced his resignation but is going nowhere for now -- and British voters get no say in his successor. Why?
The long goodbye
Bowing to a cabinet insurrection, the scandal-tainted Johnson said Thursday that he was stepping down as Conservative leader.
But he said he would remain in 10 Downing Street until Britain's ruling party elects a successor -- which could take months.
Until then, he continues to wield all the trappings of executive authority.
Britain has no formal designation of a "caretaker" leader in between party elections.
In fact, Britain has no formal constitution at all. Instead it has centuries of convention accrued in royal palaces, parliament and the courts.
Unpresidential
The unwritten constitution dictates that Britain is a parliamentary democracy.
The leader of the biggest party gets to be prime minister, with the consent of the monarch.
After a general election, the situation is normally clear-cut -- unless, as in 2010, no single party emerges with an overall majority.
The prime minister needs to prove their majority through a vote of confidence.
If leader of the biggest party, that is guaranteed, if necessary, with the backing of one or more smaller parties (as in 2010).
But parties often change leaders between elections, as now, and as in 2016 when Theresa May succeeded David Cameron following his defeat in Britain's Brexit referendum.
In fact, the last leader to have been voted in and voted out at the ballot box by the public was Tory prime minister Edward Heath way back in 1974.
Labour insists that Johnson cannot hang around a day longer.
It says it will push a no-confidence vote unless the Conservatives agree to install a new leader much more quickly.
Lacking confidence
Normally, a ruling party with a working majority of 73 seats would be assured of winning such a vote in the House of Commons.
But several Tories have also expressed their unease at Johnson staying in office for longer.
If -- and it's a big if -- enough of them rebelled and Labour won, Johnson would have to go immediately.
By convention, the Conservatives would have to rapidly anoint another leader, who would have to show they do have majority support in the Commons.
Failing that, Britain would have to hold a general election.
Pressure has grown down the years for a new prime minister, elected internally by their party, to seek a popular mandate.
When Gordon Brown took over as Labour leader and prime minister from Tony Blair in 2007, Brown came close to calling a snap election.
But fatally, he hesitated, the global financial crisis intervened, and Labour lost in 2010.
© 2022 AFP
France24 - World
Verstappen dominates opening practice for Austrian Grand Prix
Issued on: 08/07/2022 - 15:42
Spielberg bei Knittelfeld (Austria) (AFP) – Max Verstappen monopolised first practice for the Austrian Grand Prix on Friday to underline his status as the one to beat this weekend at the circuit owned by his Red Bull team.
The world champion has an impressive record at the charming compact track set in the Styrian countryside, winning four of the past six races.
And after a dry session the Dutch driver topped the time sheets by .255s from the Ferrari of Charles Leclerc.
Mercedes' George Russell was four tenths of a second back in third with Sergio Perez in the other Red Bull and Lewis Hamilton completing the top five.
Teams faced a tricky morning trying to glean as much data as possible in half the time due to the staging on Saturday of the season's second sprint race.
Qualifying later on Friday shapes the grid for the 100km dash, with the sprint's finishing order in turn producing the grid for Sunday's 11th round of the 22-race calendar.
Verstappen, who leads the world championship by 34 points, will have his sights set on repeating his feat at the Emilia Romagna Grand Prix when he claimed the sprint, race and fastest lap for all 34 points on offer at Monza.
For McLaren, it was not the best of sessions, with Lando Norris having to climb out of his car reporting smoke coming from underneath his seat to trigger the first red flag after 20 minutes.
Cars were back out on the track with over half an hour left on the clock.
A second stoppage to clear debris a little later deprived teams of more precious minutes as they fine-tuned their set ups for qualifying at 1500GMT.
Zhou Guanyu may not have set the session alight in his Alfa Romeo but the Chinese driver was just relieved to be in action after his horror crash at Silverstone last weekend.
His teammate Valtteri Bottas meanwhile will start Sunday's race from the back of the grid due to penalties incurred by the fitting of a raft of new engine components to his car.
© 2022 AFP
France24 - Monde
Fin de la présidence française de l'UE : Ukraine, numérique, taxe carbone… Quel bilan ?
Publié le : 30/06/2022 - 21:14
Claire BONNICHON
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Claire BONNICHON
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La présidence française de l'Union européenne s'achève ce jeudi. Numérique, salaire minimum ou encore taxe carbone… En six mois, l'Élysée estime avoir atteint la quasi-totalité de ses objectifs, malgré les élections en France et l'irruption de la guerre en Ukraine fin février. Cette guerre et ses conséquences ont poussé l'Europe à repenser sa souveraineté énergétique, mais aussi militaire. L'Europe a également accordé le statut de candidat à l'UE à l'Ukraine et à la Moldavie.
Une émission préparée par Élise Duffau, Flore Simon et Morgane Minair.
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Caroline DE CAMARET, Chef du service Europe de France 24
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Adrien BROCHE, Consultant opinion à l’institut Viavoice
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Yves BERTONCINI, Consultant en affaires européennes et président du Mouvement Européen
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Sandro GOZI, Député européen, Renaissance
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Jean-Jacques HÉRY, Correspondant France 24 à Bruxelles
France24 - Monde
Quel bilan pour la Conférence sur l'avenir de l'Europe ?
Publié le : 29/06/2022 - 11:41
Lancée le 9 mai 2021, la Conférence sur l’avenir de l’Europe (CoFoE) s’est achevée après un an de travail, le 9 mai dernier. À la clé, un rapport issu d’intenses négociations, avec 49 propositions citoyennes et 325 mesures, qui suscitent déjà de vives réactions parmi les 27 États membres de l’Union européenne.
Exercice participatif entamé en pleine pandémie et rattrapé par la guerre en Ukraine, la Conférence sur l'avenir de l'Europe a semble-t-il manqué de visibilité et certains doutent déjà de réels changements pour l’Union européenne.
The @Europarl_en rejected the idea to test the "conclusions" of the #CoFoE in a detailed opinion poll in each Member State.This begs the question: are those MEPs afraid of an independent, objective process that they can't control and monitor? pic.twitter.com/3P5GhhTmJD
May 9, 2022Les 800 citoyens et citoyennes tirés au sort, les panels nationaux citoyens et les institutions européennes ont, entre autres, proposé d’abaisser l’âge du vote aux élections européennes à 16 ans, de tenir des assemblées citoyennes régulières ou encore de réorienter les subventions vers l’agriculture biologique.
#CoFoE #Assessment ; @allegretto70 suggests a #permanent #CommonSecretariat for the #EU Interesting proposal pic.twitter.com/PPNNWI4sKd
June 10, 2022Parmi les propositions rendues le 9 mai se trouve aussi la fin du droit de veto dans les prises de décision au Conseil, la mise en place d’une majorité qualifiée et l’idée d’accorder le droit d’initiative sur les lois européennes au Parlement européen. Ces dernières mesures nécessiteraient donc une révision des traités européens, pourtant grande absente du rapport. Souhaitée par les eurodéputés, qui ont voté une résolution en faveur de cette révision le 4 mai dernier, celle-ci n'apparaît pas dans le paragraphe consacré à la Conférence sur l’avenir de l’Europe.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président français, Emmanuel Macron, s’y sont eux aussi montrés favorables. Mais 13 pays y sont opposés, appelant à être prudents au sujet d'une réforme "inconsidérée et prématurée" des traités. Même si le déclenchement d’une révision dépend d’une majorité simple, les chefs d’État ne veulent pas passer en force.
Excellent news! Thirteen countries reject the Federalists' call for a new European Convention, and reject changes to the EU Treaties! A strong reminder on #EuropeDay that the EU belongs to its member states. Not the other way around. #CoFoE https://t.co/3koQTaDUGW
May 9, 2022Ces débats mis à part, il reste désormais aux institutions européennes d’examiner les propositions et d’y donner une suite concrète dans les meilleurs délais. Le Conseil a débuté l’analyse approfondie des propositions retenues et les dirigeants des 27 se sont penchés sur les résultats lors de la réunion du Conseil européen des 23 et 24 juin. Leurs remarques ont déçu plusieurs participants de la Conférence.
#EUCO Conclusions on #CoFoE are a disappointment, considering what the other institutions are already doing for the follow up of the final report! #TheFutureIsYours pic.twitter.com/lMHUmLJAmJ
June 24, 2022#CoFoE has delivered. The EP called for a Convention. #EUCO limits itself to "tak[ing] note of the proposals" & to stating that "an effective follow-up […] is to be ensured" of which "citizens are informed". No response to the EP’s call. No reaction to the proposals. Congrats… pic.twitter.com/o4ouD22ntR
June 24, 2022Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Le procès du viaduc effondré de Gênes s'ouvre en Italie
Publié le : 07/07/2022 - 07:54Modifié le : 07/07/2022 - 08:19
FRANCE 24
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Le procès de l'effondrement du pont autoroutier de Gênes s'ouvre jeudi en Italie pour déterminer, quatre ans après, les responsabilités de cette catastrophe qui a coûté la vie à 43 personnes.
Les images choc de l'effondrement du pont de Gênes, qui a tué 43 personnes, ont fait le tour du monde. Quatre ans plus tard, un procès hors normes impliquant 59 prévenus s'ouvre, jeudi 7 juillet, dans cette ville portuaire italienne pour en déterminer les responsabilités.
Le 14 août 2018, sous une pluie battante, le pont autoroutier Morandi, un axe essentiel pour les trajets locaux et le trafic entre l'Italie et la France, s'écroule, précipitant dans le vide des dizaines de véhicules et leurs passagers.
La tragédie jette alors une lumière crue sur le piètre état des infrastructures de transport en Italie et le rôle trouble de la société Autostrade per l'Italia (Aspi), accusée de ne pas avoir entretenu l'ouvrage d'art pour faire des économies au mépris de la sécurité.
"Le pont Morandi était une bombe à retardement. Vous pouviez entendre le tic-tac, mais vous ne saviez pas quand elle allait exploser", a déclaré en février Walter Cotugno, l'un des procureurs.
Pour lui, il ne fait aucun doute que les dirigeants d'Autostrade et de la société d'ingénierie Spea, chargée de la maintenance, "étaient conscients du risque d'effondrement", mais qu'ils ont rechigné à financer des travaux afin de "préserver les dividendes" des actionnaires.
Le constat de l'enquête des magistrats est accablant : "Entre l'inauguration (du pont) en 1967 et l'effondrement – donc 51 ans plus tard –, il n'a pas été procédé aux interventions de maintenance minimales pour renforcer les haubans du pilier numéro 9", qui s'est affaissé le jour du drame.
Un témoin de taille, le nouveau patron et cadre d'Autostrade depuis 2015
La plupart des mis en cause convoqués par le tribunal de Gênes sont des cadres et des techniciens des deux sociétés, dont le directeur général d'Autostrade de l'époque, Giovanni Castellucci, parti avec une indemnité de 13 millions d'euros, ainsi que l'ancien patron de Spea Antonino Galata et des fonctionnaires du ministère des Infrastructures.
Ils sont poursuivis notamment pour homicide involontaire, atteinte à la sécurité des transports et faux en écriture publique. La durée du procès est estimée à deux ou trois ans.
Pour Giovanni Paolo Accinni, l'un des avocats de Giovanni Castellucci, l'acte d'accusation "tombera comme une feuille d'automne" si le procès est "équitable" et "protège non seulement les victimes, mais aussi les innocents".
>> À voir : "Après l'effrondrement du viaduc, la vie peine à reprendre à Gênes"
Mais l'accusation pourra compter sur un témoin de taille : Roberto Tomasi, successeur de Giovanni Castellucci et cadre d'Autostrade depuis 2015, qui affiche sa volonté de tourner la page et qui pourrait s'avérer encombrant pour son prédécesseur.
Autostrade appartenait au moment du drame au groupe Atlantia, contrôlé par la richissime famille Benetton, qui a fini par céder sa part en mai à l'État, poussé vers la sortie sous la pression de la classe politique et la vindicte populaire.
"La vie de mon fils n'a pas de prix, je veux un vrai procès"
Si leurs anciens dirigeants se retrouvent sur le banc des accusés, les sociétés Autostrade et Spea échappent en revanche au procès grâce à un accord à l'amiable conclu avec le parquet, prévoyant le paiement de 29 millions d'euros à l'État.
Pour Raffaele Caruso, avocat du Comité des proches des victimes du pont Morandi, ce pacte "constitue une première reconnaissance de responsabilité" de la part des deux sociétés. "C'est l'un des procès les plus importants de l'histoire récente de l'Italie, en ce qui concerne le nombre de mis en cause, l'ampleur de la tragédie, et au regard de la blessure infligée à toute une ville", a-t-il déclaré à l'AFP.
>> À voir : "En images : l'effondrement du pont de Gênes, une catastrophe nationale"
Seules deux familles de victimes ont refusé d'accepter les indemnisations proposées par Autostrade, qui a déboursé plus de 60 millions d'euros à ce titre.
Egle Possetti, présidente du Comité des proches des victimes, a décliné l'offre pour ne pas perdre la possibilité de se constituer partie civile et de peser sur le procès. "Je suis sûre que beaucoup, pas tous, savaient que le pont allait s'écrouler un jour, et certains ont fait semblant de ne pas le voir", confie-t-elle, amère, à l'AFP.
L'autre refus est venu de Roberto Battiloro, qui a perdu dans le drame son fils Giovanni, un jeune vidéaste de 29 ans, et qui s'est vu proposer un million d'euros : "La vie de mon fils n'a pas de prix, je veux un vrai procès."
Avec AFP
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Italie : deux ans après son effondrement, le nouveau viaduc de Gênes a été inauguré
En images : l'effondrement du pont de Gênes, une catastrophe nationale
ITALIE
Un an après, l'Italie commémore l'effondrement du pont de Gênes en pleine crise politique
France24 - Monde
Royaume-Uni : des patients virtuels pour former les futurs médecins
Publié le : 07/07/2022 - 16:35
Laura MOUSSET
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Le centre hospitalier universitaire de Cambridge, en partenariat avec la société GigXR, a développé une application de formation en réalité mixte (fusion des mondes réel et virtuel) permettant aux étudiants en médecine de s’exercer sur des patients holographiques. Ils sont les premiers au monde à utiliser cette technologie complémentaire de l’enseignement clinique.
France24 - Monde
Reportage : avec les gendarmes français qui documentent les crimes de guerre en Ukraine
Publié le : 07/07/2022 - 02:50
Catherine NORRIS-TRENT
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Pauline GODART
Pauline GODART
Dans la région de Kiev d'où les troupes russes se sont retirées début avril, des investigations sont en cours pour documenter les crimes de guerre commis par Moscou. Pendant six semaines, les experts français de l'Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale ont travaillé dans les bâtiments détruits, les maisons, munis de leurs équipements ultramodernes. Ils ont accumulé de très nombreuses preuves, qu'ils ont remises à la justice ukrainienne. France 24 les a suivis.
>> À lire aussi, notre webdocumentaire : "Ukraine : comment juger les crimes de guerre ?"
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Les pays membres de l'Otan signent les protocoles d'adhésion de la Suède et de la Finlande
Focus
Tchernobyl : le difficile retour au quotidien après le passage des troupes russes
La chronique de l’éco
À Lugano, la communauté internationale planche sur la reconstruction de l'Ukraine
France24 - Monde
Pèlerinage de La Mecque : les règles changent, pour le meilleur et pour le pire ?
Publié le : 17/06/2022 - 07:10
Grégoire SAUVAGE
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Une nouvelle procédure d’obtention des visas pour les candidats au grand pèlerinage de la Mecque pourrait mettre de nombreuses agences de voyages occidentales sur le carreau et empêcher des milliers de pèlerins français d’accomplir le cinquième pilier de l’islam. Certains observateurs saluent toutefois une initiative destinée à mettre fin aux abus qui gangrènent le business du Hajj.
C'est une petite révolution dans l'organisation du pèlerinage de la Mecque. Après deux éditions interdites aux étrangers pour cause de pandémie de Covid-19, le Hajj 2022 aura lieu du 7 juillet au 12 juillet avec un tout nouveau système de demandes de visas pour les croyants originaires des États-Unis, du Canada, du Royaume-Uni, d'Europe et d'Australie.
Pour espérer accomplir le cinquième pilier de l'Islam, les musulmans vivant dans ces pays occidentaux sont passés cette année par la plate-forme numérique Motawif, la seule habilitée à fournir par tirage au sort des visas pour le Hajj. Les candidats devaient remplir deux conditions pour valider leur inscription : être vaccinés contre le Covid-19 et être âgés de moins de 65 ans.
Alors que les derniers résultats de cette loterie aux visas sont attendus le 18 juin, des milliers de musulmans français craignent de manquer le pèlerinage cet été. Car il n'y aura pas de places pour tout le monde : le quota 2022 de pèlerins français a été fixé à 9 200, contre plus de 20 000 habituellement.
Agences de voyages hors-jeu
Jusqu'à présent, les visas étaient accordés par les autorités du royaume wahhabite par l'intermédiaire d'agences de voyage privées. Avec Motawif, ces entreprises se retrouvent brutalement évincées de l'organisation du pèlerinage.
La Coordination des organisateurs agréés Hajj de France (CHF), qui regroupe 70 sociétés, a exprimé début juin dans un communiqué son "incompréhension de cette démarche troublante et comportant des risques très importants quant au bon déroulement du pèlerinage au départ de la France".
"Les agences sont dans une phase où elles n'arrivent plus à se projeter. On part sur des situations de quasi faillites pour plusieurs d’entre elles", explique un responsable cité par SaphirNews, site spécialisé dans l'actualité du monde musulman.
Cependant, l'initiative saoudienne n'est pas une surprise totale pour les agences. "Cela fait plusieurs années que cette réforme du pèlerinage se prépare, mais les agences ne s'attendaient pas à une décision aussi soudaine, et surtout pas à la dernière minute", explique Leïla Seurat, chercheure associée à l’Observatoire des mondes arabes et musulmans (Omam), autrice d'une étude sur le marché du pèlerinage à La Mecque.
Escroqueries à La Mecque
Selon une source saoudienne citée par l'AFP, ce nouveau système d'attribution des visas a pour objectif de lutter contre les escroqueries de "fausses agences" qui s'emparent de l'argent de pèlerins.
Des arnaques et pratiques commerciales trompeuses que dénoncent en France, depuis 2015, Omar Dakir, président de l'Association culturelle d'entraide et de fraternité (Acef). Il cite en exemple des "agences non immatriculées qui vendent des forfaits à des prix exorbitants et obtiennent des visas avec la complicité d'agences agrées".
Selon lui, le nouveau système mis en place par les autorités saoudiennes est "une excellente nouvelle" pour faire le ménage dans ce business du Hajj. "Pendant des années, on a parqué des citoyens français de confession musulmane dans des avions et des hôtels, sans garanties financières ni protection juridique. C'est de la mise en danger de la vie d'autrui", estime Omar Dakir.
"Pour le coup, les Saoudiens normalisent et rendent beaucoup plus transparent le système, alors que beaucoup d’argent circulait au noir", affirme de son côté Didier Leschi, ancien chef du bureau central des cultes au ministère français de l’Intérieur, auprès du site d'actualité religieuse La Croix Africa.
Côté prix, trois forfaits sont disponibles pour les musulmans résidant dans la zone occidentale et s'échelonnent de 6 200 euros à 9 900 euros pour des séjours d'environ trois semaines.
Reprise en main
En supprimant des intermédiaires, le royaume saoudien cherche également à maximiser les revenus colossaux générés par le tourisme religieux ainsi qu'à diversifier son économie.
Avant la pandémie, les deux principaux pèlerinages musulmans, le Hajj et la Oumra, rapportaient quelque 12 milliards de dollars (10,2 milliards d’euros) par an à l’Arabie saoudite.
"L'Arabie saoudite veut reprendre en main ce marché pour bénéficier directement des échanges avec le pèlerin. Cette réforme s'inscrit dans le plan Vision 2030 qui a pour objectif de développer le tourisme afin de préparer l'après-pétrole", analyse Leïla Seurat de l’Omam.
Reste à savoir si les Saoudiens seront capables de se substituer aussi facilement aux agences occidentales, alors que subsistent de nombreux points d'interrogation sur la nouvelle organisation et l'accompagnement dont bénéficieront les fidèles. "Les agences occidentales jouent sur la peur des gens en affirmant qu'il n'y aura pas de guides sur place, mais c'est complètement faux", rétorque Omar Dakir, le président de l’Acef.
"Il n'y aura plus de cohésion au sein de groupes de pèlerins français qui voyagent ensemble", précise toutefois Leïla Seurat. "Les tentes [dans lesquelles dorment les pèlerins à Mina après la Mecque] étaient organisées en fonction de la nationalité. C'est difficile de savoir comment ils feront cette année. Cela risque d'être un sacré pataquès".
Pour cette édition 2022, l'Arabie saoudite a autorisé la venue d'un million de pèlerins étrangers ou nationaux, contre 2,5 millions avant la pandémie de Covid-19.
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Le petit pèlerinage de La Mecque accessible aux seules personnes vaccinées
ARABIE SAOUDITE
À la Mecque, le hajj se met au high-tech
Covid-19 : des pèlerins en nombre limité commencent le hajj à La Mecque
France24 - World
Djokovic faces Norrie for place in Wimbledon final as Kyrgios waits
Issued on: 08/07/2022 - 15:40Modified: 08/07/2022 - 15:38
London (AFP) – History-chasing Novak Djokovic takes on Britain's Cameron Norrie in the Wimbledon semi-finals on Friday as Nick Kyrgios gets a day off following the withdrawal of Rafael Nadal with an injury.
The Spanish second seed was Thursday forced to pull out before his last-four match against Kyrgios with an abdominal problem.
Nadal's withdrawal deprives the tournament of a blockbuster semi-final, which had been on the cards since Australia's Kyrgios beat Stefanos Tsitsipas in a bad-tempered third-round match.
Kyrgios will have an enforced break before Sunday's final while Djokovic, the top seed, can now see the path to a fourth consecutive Wimbledon title easing.
The Serb had to come back from two sets down against Italian 10th seed Jannik Sinner in his quarter-final on Tuesday.
But the 35-year-old finished the match looking fresh, even pulling off an outrageous winner while doing the splits.
Djokovic is on a 26-match winning streak at Wimbledon as he seeks to draw level with Pete Sampras on seven titles at the All England Club -- just one behind Roger Federer's men's record.
He is also bidding to reach a record 32nd Grand Slam singles final, which would put him one ahead of Federer.
If he wins the title he would reach 21 Grand Slam titles, moving past Federer and just one behind Nadal in the race to be crowned the greatest of all time.
'Take it to Djokovic'
British ninth seed Norrie had never progressed beyond the third round of a Grand Slam before this year's Wimbledon.
The 26-year-old has vowed to "take it" to Djokovic and will hope to ride a wave of home support but he has a tough task on his hands to unseat the champion.
Djokovic, who beat Norrie in their only previous meeting, is braced for a partisan crowd on a hot day in London.
"For him, not much to lose," he said. "Every victory from now onwards is a big deal for him.
"I know that. But, you know, I practised a few times. I know his game well. He's been around. Of course I will do my homework and get ready."
Kyrios is kicking his heels on Friday, deprived of the chance to repeat his famous 2014 victory over Nadal at Wimbledon, which the Spaniard avenged five years later.
The Australian cruised through his last-eight match against unseeded Chilean Cristian Garin in straight sets to reach his first Grand Slam semi-final but instead gets a day off.
Kyrgios has wished Nadal well, with the Spaniard predicting his injury would take up to four weeks to heal.
"Different players, different personalities. @rafaelnadal I hope your recovery goes well and we all hope to see you healthy soon -- till next time," Kyrgios wrote on Instagram.
The Australian's tournament has been defined by breathtaking shot-making but also his familiar rants on court -- including a demand that Tsitsipas be thrown out of the championships for hitting a ball into the crowd.
The 40th-ranked player has been fined a total of $14,000 and he now has the added distraction of a looming court appearance in Australia, related to an allegation of assault.
But he said he was proud to have come so far at Wimbledon.
"I obviously had thoughts the last year, year and a half, whether I wanted to play anymore -- lost the love, lost the fire, lost the spark.
"Then some things just changed in my life... I kind of just rediscovered that I've got a lot of people that want me to play, that I play for.
"I've got a lot left in the tank. I feel like I'm probably playing some of my best tennis, mentally feeling great."
Kyrgios, who has beaten Djokovic in both of their two meetings, will fancy his chances whoever he plays on Sunday.
© 2022 AFP
France24 - World
'Everyone wanted us to go to war': Kyrgios sorry not to face Nadal
Issued on: 08/07/2022 - 15:38
London (AFP) – Nick Kyrgios said Friday he was disappointed not to face Rafael Nadal at Wimbledon, saying that "everyone did want to see us go to war out there".
The controversial Australian was handed a free pass into Sunday's final after 22-time major winner Nadal withdrew from their semi-final with an abdominal injury.
Kyrgios, one the sport's most talented yet divisive characters, is in his first final at the majors at the age of 27.
Had he faced Nadal, it would have been their third clash at Wimbledon.
Kyrgios won the first in 2014 as a 144th-ranked wild card before Nadal gained revenge in a stormy clash three years ago.
"We've had a lot of run-ins, a lot of battles," said Kyrgios.
"I'm sure at the end of the day everyone did want to see us go to war out there. I hope he just gets better.
"Obviously you never want to see someone like that, so important to the sport, go down with an injury like that. I'm sure I'll play him again on a big stage."
Earlier Friday, Kyrgios had posted a goodwill message on Instagram to Nadal.
"Different players, different personalities. @rafaelnadal I hope your recovery goes well and we all hope to see you healthy soon -- till next time."
In Sunday's final, 40th-ranked Kyrgios will face either six-time Wimbledon champion Novak Djokovic or British ninth seed Cameron Norrie for the title.
Kyrgios had never previously got beyond the quarter-finals of a Slam before his current visit to the All England Club.
He made the last eight on his 2014 debut and reached the quarter-finals in Australia in 2015 but since then his career has been punctuated by more downs than ups.
"I never thought I'd be here at all, to be brutally honest with you," he said.
"But I'm just super proud and I'm just ready to go. I'm going to give it my all and we'll see what happens."
© 2022 AFP
France24 - World
Former Arsenal star Wilshere retires at 30
Issued on: 08/07/2022 - 15:34Modified: 08/07/2022 - 15:32
London (AFP) – Former Arsenal and England midfielder Jack Wilshere has retired at the age of just 30.
Wilshere became Arsenal's youngest league debutant when he featured aged 16 and 256 days in 2008 after graduating from the club's youth academy.
Widely predicted to emerge as a key figure for both Arsenal and England, Wilshere made a bright start to his career.
But his progress was hampered by a series of injuries and concerns about his off-field lifestyle.
Wilshere made his first England appearance in 2010, winning 34 caps and featuring at the 2014 World Cup and Euro 2016.
Although Wilshere won the FA Cup with Arsenal in 2014 and 2015, he never quite fulfilled his potential in 197 appearances for the Gunners.
He spent a season on loan at Bournemouth and made a permanent switch to West Ham in 2018.
Wilshere returned to Bournemouth on a short-term deal in January 2021 and also had a spell at Danish Superliga club AGF before deciding to hang up his boots on Friday.
"It has been an unbelievable journey filled with so many incredible moments and I feel privileged to have experienced all that I did during my career," Wilshere wrote on Twitter.
"From being the little boy kicking a ball around in the garden to captaining my beloved Arsenal and playing for my country at a World Cup. I have lived my dream.
"In truth it has been difficult to accept that my career has been slipping away in recent times due to reasons outside of my control whilst feeling that I have still had so much to give.
"Having had time to reflect and talk with those closest with me I know that now is the right time and despite the difficult moments I look back on my career with great pride at what I have achieved."
Wilshere paid tribute to former Arsenal boss Arsene Wenger and his staff for giving him his chance in the Premier League.
"Words will never do justice to the love and thanks I have for the Boss, Arsene, Pat Rice and Boro Primorac," Wilshere said.
© 2022 AFP
France24 - World
Swiss court acquits Blatter, Platini in FIFA corruption trial
Issued on: 08/07/2022 - 10:46
NEWS WIRES
Former FIFA President Sepp Blatter and France footballing legend Michel Platini were both cleared of corruption charges by a Swiss court on Friday.
Blatter, who led FIFA for 17 years, was cleared of fraud by the Federal Criminal Court in the southern city of Bellinzona.
Platini, a former France national team captain and manager, was also acquitted of fraud.
The two, once among the most powerful figures in global soccer, had denied the charges against them.
Prosecutors had accused Blatter, a Swiss who led global soccer body FIFA for 17 years, and Platini, of unlawfully arranging for FIFA to pay the Frenchman two million Swiss francs ($2.06 million) in 2011.
The case meant Blatter ended his reign as FIFA president in disgrace and it wrecked Platini's hopes of succeeding him after he was banned from football when the affair came to light.
Blatter, 86, had said the two-million franc payment followed a "gentlemen's agreement" between the pair when he asked Platini to be his technical adviser in 1998.
Platini, 67, worked as a consultant between 1998 and 2002 with an annual salary of 300,000 Swiss francs – the most FIFA could afford because of money troubles the organisation had at the time, Blatter has told the court.
The rest of Platini's one million per year salary was to be settled at a later date, Blatter said.
Motives for the payment were unclear, although the two men met in 2010 and discussed the upcoming elections for the FIFA presidency in 2011.
When Blatter approved the payment, he was campaigning for re-election against Mohamed bin Hammam of Qatar. Platini, then president of European soccer association UEFA, was seen as having sway with European members who could influence the vote.
The payment emerged following a huge investigation launched by the U.S. Department of Justice into bribery, fraud and money-laundering at FIFA in 2015, which triggered Blatter's resignation.
Both officials were banned in 2015 from soccer for eight years over the payment, although their bans were later reduced.
Platini, who also lost his job as UEFA president following the ban, said the affair was a deliberate attempt to thwart his attempt to become FIFA president in 2015.
Platini's former general secretary at UEFA, Gianni Infantino, entered the FIFA race and won the election in 2016.
(Reuters)
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Blatter tells Swiss court he struck 'gentlemen's agreement' with Platini
Disgraced FIFA chiefs Sepp Blatter and Michel Platini go on trial for fraud
FOOTBALL
Ex-UEFA president Platini says he has been cleared of graft
France24 - World
Muslim pilgrims crowd Mount Arafat for climax of largest hajj since Covid
Issued on: 08/07/2022 - 10:31
NEWS WIRES
Huge crowds of robed Muslim pilgrims prayed on Saudi Arabia's Mount Arafat on Friday, the climax of the biggest hajj pilgrimage since the pandemic forced drastic cuts in numbers two years in a row.
Groups of worshippers, many holding umbrellas against the fierce sun, recited verses from the Koran on the rocky rise where the Prophet Mohammed is believed to have given his final sermon.
Prayers on Mount Arafat, also known as the "Mount of Mercy", are the highlight of the pilgrimage, capped this year at one million people including 850,000 from abroad after Covid greatly reduced numbers over 2020 and 2021.
Pilgrims, many of them in simple white robes and chanting "Oh God, here I am", reached Mount Arafat on foot or in buses from the tents nearby where they spent the night.
After sunset, they will journey the short distance to Muzdalifah, where they will sleep under the stars before performing the symbolic "stoning of the devil" ceremony on Saturday.
"I am so happy to be here, like everyone else. This is the biggest hajj in the coronavirus era, but it isn't big enough yet," Egyptian pilgrim Saad Farhat Khalil, 49, told AFP.
"There are one million here today, but if the Saudis allowed more, 10 million would have came," he added.
Entry roads were packed with worshippers as helicopters buzzed overhead and volunteers handed out bottles of water and collected rubbish in green plastic bags.
"Let's keep the purest of all lands clean," read a sign on a large garbage container.
The hajj, usually one of the world's largest annual religious gatherings, is among the five pillars of Islam and must be undertaken by all Muslims with the means at least once in their lives.
In 2019, as in previous years, some 2.5 million Muslims from around the world took part, a figure that dropped to a few thousand in 2020 and 60,000 in 2021.
Even though the crowds are back, Covid fears remain and the hajj is taking place against the backdrop of a resurgence in the region, with some Gulf countries tightening restrictions to keep outbreaks in check.
All participants were required to submit proof of full vaccination and negative PCR tests. On reaching their white-tent encampment at Mina on Thursday, they were handed small bags containing masks and sanitiser.
Heat warnings
The pilgrimage can be physically draining even in ideal conditions, but worshippers this year have faced an added challenge: scorching sun and temperatures rising to 42 degrees Celsius (108 degrees Fahrenheit).
Islam forbids men from wearing hats once the rites start, and many have been seen shielding themselves with umbrellas, prayer mats and even, in one case, a small bucket filled with water.
Women, meanwhile, are obliged to cover their heads with scarves.
"We can tolerate (the heat). We are here for the hajj. The more we tolerate, the more our pilgrimage is accepted," Laila, a 64-year-old Iraqi pilgrim who gave only her first name, told AFP in Mecca, where the rituals started.
Saudi officials have touted their preparations for the extreme conditions, highlighting the hundreds of hospital beds allocated for heatstroke patients and the "large number of misting fans" they have provided.
A truck has also been allocated to distribute umbrellas, water bottles and small fans.
Nevertheless, the National Centre for Meteorology, which has set up an office in Mina, is sending warnings to pilgrims on their mobile phones, urging them to avoid outdoor rituals at certain times of the day, especially at noon.
On Saturday, Muslim pilgrims will take part in the "stoning", the last major ritual of the hajj which has previously led to deadly stampedes, as hundreds of thousands of participants converge on a small space.
After the stoning ritual, pilgrims return to the Grand Mosque in Mecca to perform a final "tawaf" or circling of the Kaaba, the cubic structure draped in a gold-embroidered black cloth that is the focal point of Islam.
Eid al-Adha, the feast of the sacrifice that begins on Saturday, marks the end of hajj.
(AFP)
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Pilgrims arrive in Mecca for largest hajj of Covid era
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
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‘We are homeless now’: Bulldozers raze rights of India’s Muslims
France24 - World
French gendarmes investigate war crimes in Ukraine
Issued on: 07/07/2022 - 14:01
Catherine NORRIS TRENT
As the war in Ukraine continues, several Ukrainian and international investigations are already underway into allegations of war crimes. Specialist forensic teams of French gendarmes are on the ground, at the request of Ukrainian authorities, gathering evidence.
Our reporters Catherine Norris Trent and Pauline Godart followed a French unit investigating precisely how residential neighbourhoods have been attacked. Colonel Briche and his team of forensic experts were deployed from the Paris region and have spent six weeks surveying the ruins of war.
The French investigators are backing up witness accounts with forensic and explosives evidence, for example by taking measurements in Borodyanka, a town discovered in ruins when Russian forces withdrew in April. Squadron chief Fayçal says, "The challenge is that we’re arriving on the scene after the event — sometimes two months afterwards, and life has been continuing here.”
This unit of gendarmes has just wrapped its mission, forensically analysing hundreds of bomb sites around Kyiv. The task of investigating the death and destruction is vast, as the war in Ukraine rages on.
Click on the video player above to view the full report.
© France Médias Monde graphic studio
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
French Green candidate slams TotalEnergies for ‘complicity' in Ukraine war crimes
The Debate
Can Moscow ignore the outrage? Russia rejects mounting evidence of Ukraine war crimes
AS IT HAPPENED
Putin says Russia has not started Ukraine campaign 'in earnest'
France24 - World
US ex-police officer Chauvin gets extra 20 years on federal charges for Floyd death
Issued on: 07/07/2022 - 22:21
NEWS WIRES
A federal judge on Thursday sentenced Derek Chauvin to 21 years in prison for violating George Floyd’s civil rights, a move that adds a few years to the time the former Minneapolis police officer is already serving for his murder conviction while transferring him to federal custody.
U.S. District Judge Paul Magnuson’s sentence came after Chauvin had agreed to a plea deal that called for a sentence ranging from 20 to 25 years. Federal prosecutors had sought the top end of that range, arguing that Chauvin, who is white, killed Floyd in cold blood when he pinned the Black man to the pavement outside a Minneapolis corner store on May 25, 2020, for more than 9 minutes as Floyd pleaded that he could not breathe.
Chauvin’s attorney had sought 20 years, arguing that Chauvin was remorseful.
During Thursday’s hearing, Chauvin told Floyd’s family that he “wishes all the best” for Floyd’s children. But Chauvin’s brief remarks included no direct apology or expression of remorse to Floyd’s family.
Chauvin is already serving a 22 1/2-year sentence on state charges of murder and manslaughter.
The plea deal called for Chauvin to serve the sentences at the same time and to be transferred from a Minnesota state prison to a federal prison, where experts say he likely will be safer and may be held under less restrictive conditions.
(AP)
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Ex-police officer Chauvin pleads guilty to violating George Floyd’s civil rights
US court convicts three ex-police officers on civil rights charges over Floyd murder
US ex-police officer Derek Chauvin sentenced to 22.5 years for George Floyd murder
France24 - Monde
Royaume-Uni : qui pour remplacer Boris Johnson ?
Publié le : 06/07/2022 - 14:59
FRANCE 24
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Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, s'accroche pour l'instant au pouvoir, tandis que les démissions s'enchaînent au sein de son gouvernement. Si des noms sont évoqués, dont les démissionnaires Rishi Sunak et Sajid Javid, aucun favori ne se dégage pour le remplacer.
En pleine tempête politique, Boris Johnson ne lâche pas la barre. Confronté à une cascade de démissions, entre mardi 5 et mercredi 6 juillet, le Premier ministre britannique a malgré tout affirmé sa détermination à "continuer" le mandat qui lui a été confié, malgré un contexte qui l'affaiblit sur fond de scandales à répétition.
"Nous allons continuer à remplir le mandat qui m'a été confié", a déclaré le chef du gouvernement, lors d'une séance hebdomadaire de questions au Parlement, particulièrement électrique. "Le travail d'un Premier ministre dans des circonstances difficiles, quand un mandat colossal lui a été confié, est de continuer, et c'est ce que je vais faire", a-t-il ajouté.
>> À lire aussi : Royaume-Uni : malgré l'échec du vote de défiance, le "début de la fin" pour Boris Johnson ?
Même si Boris Johnson s'accroche au pouvoir, sa position paraît de plus en plus fragilisée à Downing Street. Et plusieurs noms circulent pour le remplacer s'il venait à quitter son poste de Premier ministre.
• Rishi Sunak
Le Chancelier de l'Échiquier [équivalent du ministre des Finances], premier hindou à ce poste, a démissionné mardi avec fracas du gouvernement. Sa démission le replace du côté des favoris pour remplacer Boris Johnson, lui qui avait perdu du terrain en raison de sa fortune et des arrangements fiscaux de sa richissime épouse, mal vus en pleine crise du pouvoir d'achat.
Rishi Sunak, dont les grands-parents ont émigré du nord de l'Inde au Royaume-Uni dans les années 1960, a été analyste chez Goldman Sachs, puis employé dans des fonds spéculatifs. Il est devenu député en 2015. Ce défenseur du Brexit, âgé de 42 ans, est devenu ministre des Finances en 2020, mais a été critiqué pour son action insuffisante contre l'envolée des prix.
• Sajid Javid
Le ministre de la Santé a lui aussi quitté le gouvernement mardi. Il avait déjà démissionné en 2020 de son poste de ministre des Finances. Sajid Javid, 52 ans, a voté en 2016 pour rester dans l'Union européenne, mais s'est ensuite rallié à la cause du Brexit. Il est le fils d'un chauffeur de bus immigré pakistanais, et est devenu banquier de renom avant de faire de la politique.
• Ben Wallace
Le ministre de la Défense, 52 ans, est plus populaire que jamais dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. S'il a toujours démenti s'intéresser au leadership du parti conservateur, il est perçu par les Tories comme une figure franche et compétente.
• Penny Mordaunt
La secrétaire d'État au Commerce extérieur, Penny Mordaunt, 49 ans, a été une figure de la campagne en faveur du Brexit en 2016, et œuvre depuis à négocier des accords commerciaux. Cette réserviste de la Royal Navy est considérée comme une bonne oratrice. Selon certains sondages, elle est récemment montée en popularité parmi les conservateurs, et est vue comme une option sérieuse si le Premier ministre devait être remplacé.
• Jeremy Hunt
Ancien ministre des Affaires étrangères et de la Santé, Jeremy Hunt, 55 ans, a perdu face à Boris Johnson lors de l'élection en 2019 pour la direction du parti. Camarade de Boris Johnson et de David Cameron à l'université d'Oxford, Jeremy Hunt, qui a enseigné l'anglais au Japon, est l'une des rares personnalités à avoir ouvertement défié le Premier ministre lors du vote de défiance le mois dernier. Cependant, il est jugé peu charismatique.
• Liz Truss
Son franc-parler et sa volonté de s'immiscer dans les guerres culturelles ont rendue la ministre des Affaires étrangères plutôt populaire auprès de la base des Tories. Liz Truss, 46 ans, s'est vu confier ce poste délicat en récompense de son travail de ministre du Commerce international. À ce poste, cette championne du libre-échange – qui avait voté en faveur d'un maintien dans l'UE avant de changer de camp – a conclu une série d'accords commerciaux post-Brexit.
• Nadhim Zahawi
Le tout nouveau ministre des Finances est respecté parmi les Britanniques après le succès de la campagne de vaccination anti-Covid qu'il avait supervisée.
Né à Bagdad de parents kurdes en juin 1967, il a immigré au Royaume-Uni à l'âge de 9 ans. Il a fondé la société d'études de marché YouGov en 2000, en a démissionné dix ans plus tard pour se lancer en politique et a été élu député. Il avait été nommé ministre de l'Éducation en septembre 2021.
• Tom Tugendhat
Le président de la commission des Affaires étrangères à la chambre des Communes a été le premier à annoncer qu'il avait l'intention de se présenter si Boris Johnson était chassé du pouvoir. Ancien membre de l'armée britannique, Tom Tugendhat, 49 ans, a servi en Irak et en Afghanistan.
Avec AFP
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"On ne part pas en pleine crise" : Boris Johnson se défend après la démission de plusieurs ministres
Royaume-Uni : Boris Johnson lâché par ses ministres des Finances et de la Santé
France24 - Monde
Haïti : l'enquête sur l'assassinat de Jovenel Moïse dans une impasse
Publié le : 07/07/2022 - 10:05
FRANCE 24
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Un an après l'assassinat du président haïtien Jovenel Moïse, l'enquête censée faire la lumière sur cette affaire piétine. Et pour cause, les locaux du parquet de Port-au-Prince sont occupés par un gang depuis un mois.
Le 7 juillet 2021 à l'aube, Haïti apprenait avec stupeur que son président, Jovenel Moïse, venait d'être assassiné dans sa chambre par un commando armé. Un an après, les enquêtes piétinent, commanditaires et mobile restent inconnus et le climat politique est délétère.
Ce jour-là, les assaillants semblent être entrés avec facilité dans la résidence du président, sans que les unités d'élite chargées de sa protection ne les contrent. Quelques heures plus tard, la police haïtienne a fait montre d'une rapidité exceptionnelle en arrêtant une vingtaine d'individus dont 18 anciens militaires colombiens.
Ce fait d'armes n'a, pour l'heure, été suivi que de très lentes procédures judiciaires en Haïti et aux États-Unis, qui amenuisent les espoirs de vérité. La présidence est depuis vacante, et aucune date n'est en vue pour un scrutin qui permettrait de nommer un successeur.
>> À voir, notre Entretien : "Jerry Tardieu, ancien député haïtien : 'Des gangs ont pris le contrôle de Port-au-Prince'"
À Port-au-Prince, pas moins de cinq juges d'instruction successifs ont déjà été chargés du dossier et aucun n'a encore formellement inculpé la quarantaine de personnes emprisonnées, dont les citoyens colombiens présumés membres du commando.
Tristement réputée pour sa lenteur, la justice haïtienne est plus que jamais à la dérive dans la capitale : depuis un mois, les locaux du parquet de Port-au-Prince sont occupés par l'un des nombreux gangs qui contrôlent des pans entiers du territoire et multiplient les enlèvements crapuleux dans l'un des pays les plus pauvres du continent américain.
Le Premier ministre Ariel Henry suspecté
La possible implication du Premier ministre est venue encore enrayer l'enquête. Nommé seulement deux jours avant l'assassinat du président, Ariel Henry est suspecté d'avoir eu des conversations téléphoniques avec l'un des principaux suspects quelques heures après l'attentat.
Invité par le procureur à s'expliquer, le chef du gouvernement ne s'est pas présenté, qualifiant la démarche de "diversion". Il a ensuite limogé le magistrat et nommé un nouveau ministre de la Justice.
Cette zone d'ombre a poussé la veuve du président, Martine Moïse, grièvement blessée lors de l'attaque, à sèchement repousser l'invitation aux cérémonies d'hommage à son défunt mari, adressée par un "chef du gouvernement (qui) fait l'objet de présomptions graves d'assassinat sur le président de la République".
>> À lire aussi : "La date du 7 février marquait un garde-fou institutionnel en Haïti"
Ce meurtre n'a fait qu'aggraver la déjà profonde crise politique haïtienne. Le Parlement n'est pas fonctionnel depuis deux ans, Jovenel Moïse n'ayant organisé aucune élection depuis son arrivée au pouvoir en 2017. Et, privé de chef d'État, le pays s'est retrouvé avec un pouvoir judiciaire tout aussi défaillant, faute de juges nommés à la Cour de cassation.
Ariel Henry dirige donc de fait un pays miné par l'insécurité, se trouvant incapable de présenter un calendrier électoral qui permettrait aux administrations de fonctionner et aux dirigeants de disposer d'une légitimité obtenue par les urnes.
Faute de confiance dans les institutions de Port-au-Prince, nombre d'Haïtiens tournent leur regard vers la justice américaine, qui a déjà inculpé trois suspects à Miami.
"Tout un pan de cette histoire restera inconnu"
La police judiciaire haïtienne a elle-même établi, dans son rapport d'enquête, que le complot contre le président avait été fomenté en Floride et les mercenaires colombiens recrutés par une société de sécurité basée à Miami.
En janvier, deux premiers suspects ont été inculpés en Floride : Mario Palacios, un ressortissant colombien suspecté d'être l'un des cinq hommes armés qui sont entrés dans la chambre où a été tué le dirigeant, et Rodolphe Jaar, un citoyen haïtiano-chilien. S'est ajoutée une troisième inculpation en juin, celle de l'ex-sénateur haïtien John Joël Joseph, pour complicité de meurtre.
>> À lire aussi : "Qui sont les groupes armés qui terrorisent Haïti ?"
Un quatrième membre présumé de l'attaque avait été arrêté à l'aéroport d'Istanbul en novembre, mais la justice turque a rejeté lundi la demande d'extradition formulée par Haïti et ordonné sa libération.
Les espoirs nés de l'avancée de la procédure judiciaire à Miami ont quant à eux été douchés en avril quand un juge américain a décidé de classer sous le sceau du secret certaines preuves et auditions. La mesure a été prise car deux anciens informateurs de l'agence antidrogue américaine DEA et un ancien informateur du FBI figurent parmi les suspects.
"Nous ne voyons pas d'un bon œil le fait que les États-Unis se donnent cette possibilité de protéger certaines informations", note une source judiciaire haïtienne, souhaitant rester anonyme compte tenu de la sensibilité de l'affaire. "Tout un pan de cette histoire restera inconnu."
Avec AFP
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Haïti : l'ONU s'inquiète du recrutement d'enfants par les gangs
États-Unis : un ancien sénateur haïtien inculpé pour son rôle dans le meurtre de Jovenel Moïse
En Haïti, le calvaire des familles piégées au milieu d'une guerre des gangs
France24 - Monde
Le Festival d'Avignon s'ouvre avec "Le Moine noir" mis en scène par Kirill Serebrennikov
Publié le : 07/07/2022 - 11:37
FRANCE 24
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Le 76e Festival d'Avignon, la plus importante manifestation de théâtre et de spectacle vivant du monde, s'ouvre jeudi dans le sud de la France. Pour sa dernière édition en tant que directeur, Olivier Py a confié l'ouverture au Russe Kirill Serebrennikov, qui met en scène "Le Moine noir", d'Anton Tchekhov, dans la Cour d'honneur du Palais des papes.
Le retour de Serebrennikov, l'ouverture d'une nouvelle salle, des rues noires de monde : le Festival d'Avignon, qui démarre jeudi 7 juillet, a de quoi se réjouir après deux ans de crise sanitaire, même s'il reste vigilant en raison du rebond épidémique.
La veille du lancement du plus célèbre festival de théâtre au monde, la parade traditionnelle était également de retour mercredi, pour la première fois depuis 2019.
"C'est notre premier Avignon, on est très contents. On avait profité du confinement pour mettre en scène notre spectacle !", se réjouit Christophe Gillis, musicien et metteur en scène venu de Belgique présenter "Mozart versus Mozart", un spectacle d'"humour musical" avec des membres de sa famille.
Le Covid ? "On ne va pas gâcher le festival, on a besoin d'être sur scène et on va faire tous très attention", ajoute l'artiste, habillé en costume d'époque durant la parade.
"On espère que ça sera l'Avignon du retour"
En costumes et au son de tambours, une foule compacte d'artistes a traversé les rues de la "Cité des Papes", où de nombreux festivaliers étaient déjà au rendez-vous.
"On a l'impression qu'on revient un peu à la normale, on espère que ça sera l'Avignon du retour", affirme Olivier Schmidt, membre de la troupe Les joyeux de la couronne, qui présente "À l'ombre d'Oz", un spectacle musical sur le parcours de Judy Garland.
Il fait partie des 1 500 spectacles du "off", le plus grand "marché" de spectacle vivant en France, qui se déroule parallèlement au festival officiel et qui a renoué avec son offre pléthorique d'avant la pandémie. À cela vient s'ajouter l'ouverture d'une nouvelle salle, La Scala Provence.
Du côté du Festival d'Avignon, plus international et plus pointu que le "off", on se veut rassurant quant aux mesures sanitaires, tout en appelant à la vigilance.
"La contagiosité (actuelle) est telle que, dans nos équipes, on a rendu le port du masque obligatoire car on ne peut pas se permettre d'avoir des contaminations", affirme à l'AFP Paul Rondin, directeur délégué du Festival.
"Il y aura des centaines de milliers de gens à Avignon pendant 20 jours et on ne veut pas de mesures anxiogènes, mais on dit aux gens : 'Venez au festival en essayant de mettre le masque dans les salles'", ajoute-t-il. Des centres de tests et de vaccination seront installés dans la ville.
Dernière édition pour Olivier Py
L'édition 2022 sera également la dernière d'Olivier Py, à la tête du Festival depuis neuf ans, et auquel succèdera le Portugais Tiago Rodrigues.
Depuis 2013, il a invité des artistes de différents horizons, avec une importance accordée au côté politique du théâtre, au sens large du terme.
Des artistes comme Kirill Serebrennikov, qu'il invite pour la quatrième fois, dans des circonstances particulières : bien que l'idée soit née avant la guerre en Ukraine, le cinéaste et metteur en scène russe, en exil en Europe depuis le printemps, va faire jeudi l'ouverture avec "Le Moine noir" de Tchekhov dans la Cour d'honneur du Palais des papes, lieu emblématique du festival. Kirill Serebrennikov avait fait récemment une apparition remarquée – et contestée par des Ukrainiens – au Festival de Cannes, où il a présenté son film "La Femme de Tchaïkovski".
En signe de solidarité avec l'Ukraine, Olivier Py se produira, en guise d'adieux, avec les Dakh Daughters, groupe punk venu de Kiev, dans son spectacle "Miss Knife".
Le festival fait également la part belle cette année au Moyen-Orient, avec l'Iranien Amir Reza Koohestani, un autre habitué, des poétesses arabes et des artistes libanais.
Et pour les amateurs des spectacles fleuve – une tradition du festival –, le dramaturge Simon Falguières propose "Le Nid de cendres", une épopée de 13 heures. Avec quatre entractes et deux pauses.
Avec AFP
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Théâtre
Peter Brook, metteur en scène visionnaire, est mort à 97 ans
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France24 - Monde
L'ex-président de l'Angola, José Eduardo dos Santos, est mort à 79 ans
Publié le : 08/07/2022 - 14:58
FRANCE 24
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L'ancien président de l'Angola, José Eduardo dos Santos, qui a dirigé le pays pendant 38 ans, est mort à l'âge de 79 ans, a annoncé le gouvernement angolais vendredi.
L'ancien président angolais José Eduardo dos Santos est mort vendredi 8 juillet, à l'âge de 79 ans, dans la clinique de Barcelone où il était hospitalisé depuis un arrêt cardiaque le 23 juin, a annoncé le gouvernement sur sa page Facebook.
"Le gouvernement angolais rapporte avec un sentiment de grande douleur et de consternation le décès" de José Eduardo dos Santos, affirme ce court message, précisant que le décès de celui qui a dirigé le pays pendant 38 ans était intervenu en fin de matinée.
L'exécutif angolais "s'incline, avec le plus grand respect et la plus grande considération" sur cette figure historique qui, selon lui, a présidé "pendant de nombreuses années avec clarté et humanisme [au destin] de la nation angolaise, à des moments très difficiles", ajoute encore le communiqué.
Un deuil national de cinq jours a été décidé à partir de samedi pour honorer sa mémoire.
Une des filles de l'ancien président, Tchizé dos Santos, a annoncé souhaiter que le corps de son père soit soumis à une autopsie "de crainte" que la dépouille de l'ex-chef d'État angolais ne soit transférée dans son pays d'origine. Il faut que "le corps de l'ex-président soit conservé et qu'il ne soit pas remis avant que ne soit menée une autopsie, de crainte qu'il soit transféré en Angola", a-t-elle indiqué, quelques jours après avoir déposé plainte devant la police espagnole pour "des faits présumés de tentative d'homicide".
Le placement de l'ancien président en soins intensifs, révélé par la presse, a mis au jour des tensions au sein de la famille, notamment entre l'épouse de dos Santos, Ana Paula, et au moins une de ses filles, Tchizé dos Santos, âgée de 44 ans. Cette dernière a porté plainte début juillet à Barcelone et demandé qu'une enquête soit ouverte pour entre autres "tentative d'homicide présumée, non-assistance à personne en danger, lésions entraînées par une négligence grave", selon les deux cabinets d'avocats conseillant la fille de l'ex-président angolais. Selon l'un de ses avocats, elle estime que l'épouse de son père, Ana Paula, et le médecin personnel de l'ex-président sont responsables de la détérioration de son état de santé.
Une figure de l'Angola indépendant
José Eduardo dos Santos a dirigé l'Angola pendant 38 ans et utilisé la manne du pétrole pour enrichir sa famille, tandis que son pays restait l'un des plus pauvres de la planète.
L'ancien rebelle marxiste avait quitté le pouvoir en mai 2017 et son empreinte n'a pas survécu à son départ. Sa fille Isabel, surnommée la "princesse" et bombardée en 2016 à la tête de la compagnie pétrolière nationale Sonangol, est désormais traquée par les juges et fait face à une kyrielle d'enquêtes pour corruption. Et son fils Filomeno est en prison depuis 2019, tombé également pour corruption.
Lorsque José Eduardo dos Santos arrive au pouvoir en 1979, l'Angola connaît depuis quatre ans les affres de la guerre civile, à la suite de son indépendance du Portugal. Une longue et difficile guerre – quelque 500 000 morts en 27 ans – qu'il mène, avec le soutien de l'URSS et de Cuba, contre l'Unita de Jonas Savimbi, appuyé par le régime d'apartheid sud-africain et les États-Unis.
Point chaud de la guerre froide jusqu'au début des années 1990, la guerre civile en Angola ne s'achève formellement qu'en 2002, après la mort de Savimbi. Sonne alors l'heure du boom pétrolier. Dos Santos fait de l'Angola le premier producteur d'or noir d'Afrique – au coude à coude avec le Nigeria –, mais au seul bénéfice d'une infime partie de la population.
Rare en public, il maintient un contrôle total sur son parti, le Mouvement pour la libération de l'Angola (MPLA), qui lui vaut d'être constamment reconduit à la tête du pays dont il dirige gouvernement, armée, police et juges.
Sous son règne, les médias sont verrouillés et les rares flambées de contestation populaire matées. Hors de ses frontières, sa longévité lui a permis de s'imposer comme un pilier politique de la région, où il fut un puissant soutien du président congolais Joseph Kabila, son voisin.
38 ans au pouvoir
Dans un bidonville de la capitale, noyau de la lutte contre la puissance coloniale portugaise, José Eduardo dos Santos, fils de maçon, adhère en 1961 au MPLA mais ne fait qu'un bref passage dans la lutte armée.
Deux ans plus tard, il obtient une bourse pour étudier en Azerbaïdjan où il décroche un diplôme d'ingénieur et épouse une Soviétique, Tatiana Kukanova, la mère d'Isabel. Marié ensuite à Ana Paula, une ex-hôtesse de l'air de 18 ans sa cadette, il est père de plusieurs enfants.
Dans les années 1970, il poursuit son ascension politique en intégrant le Comité central du MPLA. Dauphin du premier président angolais Agostinho Neto, il devient son chef de la diplomatie à l'indépendance en 1975. À sa mort en 1979, il est investi chef de l'État par le parti, dont il prend la présidence.
Il n'a ensuite plus lâché le pouvoir au gré des scrutins et des changements de Constitution, sans jamais être directement élu.
En 1992, la présidentielle est annulée entre les deux tours après des accusations de fraude de son rival Jonas Savimbi. Une autre élection prévue en 2008 n'aura jamais lieu et la Constitution de 2010 lui permet d'être reconduit deux ans plus tard comme chef du MPLA, vainqueur des législatives.
La police réprime toute tentative de manifestation de masse. Ses adversaires politiques crient à la "dictature" ; lui s'en défend. "Nous sommes un pays démocratique. Nous avons plusieurs partis", souligne-t-il en 2013 dans un rare entretien à la presse.
"C'est un vrai despote, un faux démocrate", tranche le rappeur Adao Bunga "McLife", du Mouvement révolutionnaire pour l'Angola.
Amateur de musique et de poésie, "Zedu", comme il est surnommé, partage son temps entre le palais présidentiel d'un rose très colonial et une résidence dans le sud de Luanda.
En 2013, il confie à une chaîne de télévision brésilienne sa lassitude du pouvoir en qualifiant son règne de "trop long". En décembre 2016, alors que la rumeur le dit atteint d'un cancer, il annonce son retrait. Il laisse comme promis sa place quelques mois plus tard à son dauphin, Joao Lourenço.
Avec AFP
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ANGOLA
Angola : l'ex-président dos Santos à la retraite après quatre décennies de règne
ENTRETIEN
Angola : Après Dos Santos, "on peut s'attendre à une transition graduelle"
France24 - Monde
Édition spéciale : l'ex-président Blaise Compaoré de retour au Burkina Faso
Publié le : 07/07/2022 - 23:16
Claire BONNICHON
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Kalidou SY
Célia CARACENA
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L'ancien président du Burkina Blaise Compaoré est arrivé jeudi à Ouagadougou pour participer à une rencontre d'ex-chefs d'État visant à "accélérer la réconciliation nationale". C'est la première fois qu'il foule le sol de son pays depuis qu'il a été contraint de s'exiler en Côte d'Ivoire en octobre 2014. Le "Journal de l'Afrique" propose une édition spéciale avec Pierre-Olivier Sur, avocat de Blaise Compaoré, Guy-Hervé Kam, avocat de partie civile dans le procès Sankara, et nos journalistes.
Burkina Faso : l'exécutif confirme que l'ex-président Compaoré est "attendu" en fin de semaine
LE JOURNAL DE L’AFRIQUE
Édition spéciale : l'ex-président Blaise Compaoré condamné à la prison à vie dans le procès Sankara
La Cédéao lève les sanctions économiques au Mali, accord pour deux ans de transition au Burkina
France24 - Monde
Burkina Faso : l'ex-président Compaoré de retour à Ouagadougou après huit ans d'exil
Publié le : 07/07/2022 - 16:21
FRANCE 24
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Kalidou SY
L'ancien président du Burkina Blaise Compaoré est arrivé à Ouagadougou jeudi pour participer à une rencontre d'ex-chefs d'État pour "accélérer la réconciliation nationale". C'est la première fois que l'ancien dirigeant foule le sol de son pays depuis qu'il a été contraint de s'exiler en Côte d'Ivoire en octobre 2014.
Blaise Compaoré est de retour au Burkina Faso après huit ans d'exil. L'ancien président est arrivé, jeudi 7 juillet, à Ouagadougou pour participer à une rencontre d'ex-chefs d'État burkinabè avec le nouvel homme fort du pays, le putschiste Paul-Henri Sandaogo Damiba, a appris l'AFP dans l'entourage de Blaise Compaoré et de source aéroportuaire.
L'avion de la république de Côte d'Ivoire dans lequel voyageait Blaise Compaoré, a atterri à la base aérienne militaire de Ouagadougou alors que des dizaines de ses partisans l'attendaient à l'aéroport civil de la capitale.
# Burkina Faso/ Exclusif / Arrivée de l'ancien President Blaise Compaoré à la base aérienne de Ouaga le 7/7/2022 . À l'accueil notamment le ministre d'état burkinabé de la Réconciliation. pic.twitter.com/lfI0e8Ektn
July 7, 2022C'est la première fois que l'ex-président foule le sol de son pays depuis qu'il a été contraint de s'exiler en Côte d'Ivoire en octobre 2014, après de violentes émeutes populaires qui avaient éclaté contre sa volonté de rester au pouvoir après 27 ans de règne.
Un séjour de quelques jours
Il ne s'agit toutefois pas d'un retour définitif, mais d'un séjour de quelques jours à l'invitation du lieutenant-colonel Damiba, auteur d'un coup d'État en janvier.
Au même titre que les anciens présidents burkinabè encore en vie, Blaise Compaoré doit participer à une réunion pour "accélérer la réconciliation nationale" face aux attaques jihadistes qui ensanglantent le Burkina Faso depuis 2015 et se sont multipliées ces derniers mois.
Le 6 avril, Blaise Compaoré a été condamné par contumace au Burkina à la prison à perpétuité pour son rôle dans l'assassinat de son prédécesseur Thomas Sankara, lors d'un coup d'État qui l'avait porté au pouvoir en 1987.
Avec AFP
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Burkina Faso : l'exécutif confirme que l'ex-président Compaoré est "attendu" en fin de semaine
La Cédéao lève les sanctions économiques au Mali, accord pour deux ans de transition au Burkina
crise sécuritaire au Sahel
Au Burkina Faso, la ruée vers l’or menacée par les groupes armés
France24 - World
Russia now ‘main threat’: NATO 'can adjust its policies accordingly'
Issued on: 29/06/2022 - 18:27Modified: 29/06/2022 - 18:38
Mariamne EVERETT
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As the war in Ukraine has entered its fourth month, NATO leaders are meeting in Madrid for their annual conference from 28 to 30 June to discuss the most important security issues facing the military alliance, including Russia’s invasion of Ukraine and China’s growing influence. NATO has also announced its decision to fast-track previously neutral Sweden and Finland’s membership applications at this ‘historic’ summit.
NATO Secretary-General Jens Stoltenberg has described as "historic" this year’s summit from June 28 to 30 in Madrid, which assembles the leaders of NATO’s 30 member countries and key partners as the alliance prepares the biggest defence operation seen since the Cold War. This includes significantly increasing the number of troops that it can deploy at a moment’s notice, following Russia’s invasion of Ukraine, and formally offering fast-track membership to previously neutral Finland and Sweden, after addressing concerns by Turkish President Tayyip Erdogan. Ankara had initially refused to support the two Nordic countries' bids on the grounds that they were allegedly harbouring Kurdish armed groups that have been engaged in guerilla warfare against Turkey since 1984, and their bans on selling some arms to Turkey. Ankara says it will seek to extradite 33 "terror" suspects from Sweden and Finland in exchange for its support.
Other important topics up for discussion include China’s growing influence and NATO’s next Strategic Concept, a document that is updated approximately every 10 years to reflect the most pressing security challenges facing the military alliance and outline how NATO plans to address them.
FRANCE 24 spoke with William Alberque, Director of Strategy, Technology and Arms Control at The International Institute for Strategic Studies on the historical significance of the Madrid summit.
FRANCE 24: NATO Secretary-General Jens Stoltenberg has said that the alliance is meeting in Madrid "in the midst of the most serious security crisis we have faced since the Second World War". What impact has the Ukraine war had on NATO?
William Alberque: Both of the Russian invasions of Ukraine have had major impacts on NATO. In 2013, the alliance was drifting towards the Wales Summit, with no clear deliverables – perhaps a declaration of victory in Afghanistan (remember that?) – but militarily, the alliance was hoping that it would remain viable if it conducted exercises. Instead, the alliance set off a process that led to it becoming significantly stronger between 2014-2021. This included introducing forward-deployed tripwires (the enhanced Forward Presence, or eFP) [used in booby traps and defence tactics], enhanced Baltic Air Policing and permanent logistics teams on the territory of the eastern allies (NATO Force Integration Units). Furthermore, most allies’ defence spending was in free-fall from 1990-2013 and NATO forces in Europe were becoming rare. The 2014 Crimean annexation put an end to those reductions.
The 2022 invasion of Ukraine has resulted in yet another sharp change in the alliance, with Finland and Sweden’s membership (finally) moving ahead, around 16 of the soon-to-be 32 allies meeting their 2 percent pledge within two years, and a massive increase in permanent stationing in the east. Also, four more eFP forces (Romania, Slovakia, Hungary, Bulgaria) will be deployed as well as upgrades of existing eFP to each brigade, with an assigned home division, divisional HQ, and enablers, and a vast increase in the US presence in Poland. Germany’s Zeitenwende promises to be the biggest change in German defence policy since the Cold War and even the Netherlands is going to hit 2 percent of GDP. This is an incredible change.
Last month, Russia threatened "retaliatory steps" if NATO accepted Finland and Sweden’s applications for NATO membership. Now that NATO has agreed to fast-track their applications in this historic Madrid summit, what could this mean for the bloc and the ongoing war in Ukraine? Is there a risk that the war will be extended to Eastern Europe?
No, in fact, Finnish and Swedish membership in NATO vastly decreases the chances of war in the east. Finland comes into the alliance with the 2nd or 3rd largest artillery force in Europe (behind Russia and Ukraine), a new fleet of F-35 fighters, and an excellent defence system that sees them fielding more than 200,000 troops in case of war. Sweden adds maritime and air capabilities which now, with NATO, have transformed Baltic and Nordic security (and secured the entire Baltic Sea), reducing the chances of any Russian adventurism to the point of implausibility. They would lose, and lose badly, if they attempted to approach Estonia, for instance, due to the long-range Finnish HIMARS [a light multiple rocket launcher developed in the late 1990s for the US army.] The Russian Baltic Sea Fleet would be sunk by the combined NATO, Finnish, Swedish anti-ship missiles, and so on.
The Russian retaliatory measures likely will include increasing the number of nuclear weapons stationed in the Kaliningrad, St. Petersburg, and Pskov regions, probably some Bastion missile systems in the Karelian Peninsula [neighbouring Finland], and some Soviet-style “ghost units” – that is, units with commanders that have some equipment, but no troops. I say this because firstly, they don’t have the troops, frankly, to man substantial new bases in the region, and likely will not have them for some time if this war goes on, and secondly, the Russians reversed the Soviet practice, as they reduced the number of General Officer posts since they were never likely to need those units. They probably could be restored - the theory behind having them is that in wartime, they would be able to round up tens of thousands of recruits to staff the ghost units and go into the fight.
Spanish Prime Minister Pedro Sanchez, the host of this week’s NATO summit, has said that Russia - which had previously been considered a strategic partner - will now be established as NATO’s "main threat". Given that NATO was established to, in its words, "provide collective security against the Soviet Union", what is the significance of this new terminology?
The previous Strategic Concept 2010 called Russia a partner. Allies – principally but not only Germany – resisted calls over the years to call Russia an adversary. This has complicated defence planning at NATO, because how can you make military plans to defend yourself against a partner? How can you use missile defence to defend allies against a partner’s cruise missiles? Now, by referring to it as a threat, this means that the eastern allies have won the argument and NATO can adjust its plans and policies accordingly to defend against what, in reality, is NATO’s main threat.
China will also be discussed at this NATO summit in Madrid, as it poses "challenges to our values, to our interest and to our security". For the first time, the leaders of Japan and South Korea will be attending this summit as observers. What is the significance of this and for the future of this traditionally Western bloc?
They’ve been close before! Japan and ROK [Republic of Korea] attended previous summits at a lower level – for instance, to participate in the Afghanistan meeting in Warsaw [in 2016]. And [Japan’s prime minister] Shinzo Abe attended the G7 in Brussels immediately after the NATO Special Summit there. Their ministers also attended a NATO Ministerial [meeting] for the first time in 2020. But this is the first time that the political leaders are attending. It truly demonstrates that NATO recognises its security is reliant upon peace and stability in the Indo-Pacific region. Some allies have direct interests in that region (e.g., France, US, Canada), and all allies recognise the security interests of NATO’s key partners in the region – Japan, South Korea, and Australia. So, this is a historic moment, as the Euro-Atlantic family is meeting with its Asian friends and partners to discuss common interests, especially regarding China and Russia.
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NATO formally invites Sweden, Finland to join the alliance
NATO plans huge upgrade of rapid reaction force in 'era of strategic competition'
AS IT HAPPENED
'No problem' for Russia if Finland, Sweden join NATO, says Putin
France24 - World
Landmark Paris attacks trial leaves riddles unsolved, tears unnumbered
Issued on: 29/06/2022 - 06:54
Benjamin DODMAN
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FRANCE 24
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The marathon trial of suspects in the November 2015 Paris terror attacks, which comes to climax this Wednesday, provided a cathartic moment for survivors and relatives of the dead, but shed little light on the enduring grey areas of the worst peacetime massacre in modern French history.
French judges are set to issue a historic verdict on Wednesday in the trial of 20 men suspected of critical roles in France’s worst-ever terror attacks, the massacre of 130 people at Paris bars, the Bataclan concert hall and the national stadium on the night of Nov. 13, 2015.
Prosecutors have demanded a full life sentence for the chief suspect, Salah Abdeslam, the only surviving member of the commando that wreaked carnage on the streets of the French capital. The other 19 on trial include fellow suspected members of the Brussels-based cell that carried out the attacks in the name of the Islamic State (IS) group. Fourteen of the defendants have been in court. All but one of the six absent men are presumed to be dead in Syria or Iraq.
By any measure, the Paris attacks trial has been unprecedented in scale and complexity, reflecting the enormity of an atrocity that sent shockwaves through the country and beyond.
The investigation took six years and its written conclusions stretch to 53 metres (174 feet) when lined up. Hearings lasted more than nine months, accommodated in a specially-built courtroom inside the 13th-century Palais de Justice in central Paris, a soothing wood-framed construction with chairs and benches for almost 600 people.
“We will have to be patient,” warned from the onset the presiding judge Jean-Louis Périès, whose adroit balance of authority and bonhomie helped ensure the titanic trial unfolded without incident.
Shattered lives
Among the hundreds of bereaved plaintiffs who gathered each day at the court, those willing to speak expressed different hopes for the trial. Some came to seek a form of psychological healing while others felt a deep desire for justice to be served. Many more yearned for answers to the questions that have haunted them since the attacks.
>> Read more: Foreign victims of Bataclan attack seek solace in testifying at Paris trial
Covid-19 ensured face masks were mandatory during the first months of the trial, but it soon became apparent that tissues would be the trial’s most indispensable item during the heart-wrenching statements that marked the start of proceedings.
During five long weeks, survivors and relatives of the dead delivered harrowing testimonies, some unbearably poignant. Around 450 plaintiffs – roughly a quarter of those registered for the trial – took the stand to recount their ordeals, sometimes gasping for air, their voices trembling, their faces drenched in tears.
Never before had a courtroom given so much time and space to the anguish of those who lost a child, a partner, a sibling, a friend. Some would later describe how the hearings helped them piece together the fragments of their shattered lives.
“When the trial started, it felt like a leap into the unknown. Now we can only be relieved at how it unfolded,” said Arthur Dénouveaux of the victims’ association Life for Paris. The Paris attacks trial will “stand as a landmark for justice,” added Philippe Duperron of the association 13onze15, whose son was killed in the Bataclan concert hall.
Some even thanked the defendants’ lawyers for their passionate but respectful pleas. “It’s important,” said Bruno Poncet, who was at the Bataclan that night, speaking of the eloquent defence put forward by Abdeslam's lawyers. “It proves that the only answer to barbarity are justice and democracy.”
A deafening silence
Inevitably, Covid took its toll on the proceedings, causing multiple absences and delays. The defendants, clustered together in a single box, were particularly affected – six of them catching the virus in rapid succession. So did one of the three main prosecutors, who was forced to follow key interrogations from home. Covid-induced interruptions account for the month-long delay in the verdict, which was initially due on May 25.
Muteness proved even more contagious among the accused, much to the dismay of prosecutors and plaintiffs yearning for answers.
When the trial finally delved into the heart of the matter, three of the accused – Osama Krayem, Sofien Ayari and Mohamed Bakkali – abruptly stopped answering questions. Their stubborn silence ended all hopes of shedding light on the “key logistical role” attributed to Bakkali in the planning of the Paris attacks and the alleged plot to attack Amsterdam’s Schiphol Airport the same day, for which Krayem and Ayari stand accused.
“I fought hard and I was harshly sentenced for something I didn’t do. I no longer have the strength,” Bakkali, who was jailed for 25 years over the botched attack on a Thalys train bound for Paris in the summer of 2015, told the court. “For people like me, being hopeful is dangerous,” added Ayari, explaining his decision to go mute.
Clios or Kalashnikovs?
Just hours before the attacks in Paris, Krayem and Ayari made a brief and unexplained visit to Amsterdam, according to investigators, who also found a “Nov. 13” file with a “Schiphol Group” subfolder in a discarded laptop in a Brussels rubbish bin. That much was known before the trial, which offered few other leads. Nor did the proceedings clarify why the car Abdeslam used to drop off the Stade de France bombers on Nov. 13 was seen just hours before at Paris Charles-de-Gaulle airport.
All the accused remained tight-lipped when quizzed on the possibility of both airports being on the list of targets.
More than nine months of hearings also failed to determine the origins of the six Kalashnikov rifles found at the scenes of the Paris attacks. The court was left to piece together the fragmentary and sometimes unconvincing accounts of anonymous Belgian investigators testifying by video link.
One lead suggested Bakkali got hold of the guns in Belgium, a week before the attacks. Another pointed to fellow accused Ali El Haddad Asufi, who is known to have looked for “Clios” – a code name for Kalashnikovs, not Renault cars, according to investigators – in the Rotterdam area in the neighbouring Netherlands, in October 2015. Asufi protested his innocence, saying he had nothing to do with the plot.
Abdeslam’s change of heart
Why Abdeslam, alone of the 10-man commando that sowed terror on the streets of Paris, used neither a Kalashnikov rifle nor his explosive vest on the night of the attacks remained the biggest unsolved riddle as the trial wrapped up.
The commando’s sole survivor also remained tight-lipped for much of the hearings – barring the occasional outburst of extremist bravado. In April, however, his words started flowing and he gave a lengthy testimony over several days that at times contradicted earlier statements, including on his loyalty to the IS group.
“I'm going to explain myself because it's the last time that I'll have the opportunity to do so,” said the 32-year-old, who had refused to cooperate during his six years behind bars. “All these people in here need my responses. I can't promise anything, but I'll do my best.”
As the only member of the Paris attackers who did not join the IS group’s self-proclaimed caliphate, Abdeslam told the court that he was a last-minute add-on to the group. He said he “renounced” his mission to detonate his explosives-packed vest in a bar in northern Paris the night of Nov. 13 even as his brother and other extremists fanned out around the capital mounting parallel attacks.
“I go into the café, I order a drink, I look at the people around me and I say to myself 'no, I'm not going to do it',” Abdeslam told the court. “I changed my mind out of humanity, not out of fear,” he insisted, claiming he disabled the suicide belt which investigators said was in fact faulty.
In their concluding arguments, prosecutors condemned Abdeslam's display of emotion in court as a cynical ploy to encourage leniency. “Who can make an insincere apology for so much suffering?” Abdeslam countered in his final statement, acknowledging mistakes but declaring: “I am not a murderer, I am not a killer.”
The man who began the trial vociferating his support for the IS group ended it with a tearful plea for clemency, presenting his “condolences and apologies” in court. Had he been affected by the months of heart-wrenching testimony or was he merely trying to save his skin? As with the trial’s other twists and turns, Abdeslam’s apparent change of heart raised just as many questions as it answered.
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Judges retire to consider verdicts in Paris attacks trial
Prosecutors seek life sentence for chief suspect in 2015 Paris attacks trial
FRANCE IN FOCUS
November 2015 Paris attacks: Landmark trial draws to a close
France24 - World
Synagogue sues Florida over abortion limits, a possible template for future challenges
Issued on: 28/06/2022 - 15:45
Joanna YORK
A lawsuit brought by a Florida synagogue claims reducing access to abortion is not compatible with Jewish law, making it a violation of the constitutional right to freedom of religious expression. In the wake of the Supreme Court decision to overturn Roe v. Wade, does the lawsuit offer a template for other legal challenges?
A lawsuit filed on June 10 by a synagogue in Florida has challenged plans to limit abortions in the state on the grounds that it would violate religious rights and therefore be unconstitutional. The Jewish faith holds the right to an abortion to be inviolable.
The Florida bill is set to lower the maximum threshold for abortions from 24 weeks down to 15 weeks from July 1, with exceptions in instances where the medical procedure could save the life or prevent serious injury to the mother. It offers no exceptions for victims of incest, rape or human trafficking.
But these restrictions would infringe upon Jewish women’s right to abortion as guaranteed by their faith and are thus incompatible with the Florida constitution’s right to privacy and religious freedom, says the lawsuit, which was brought by Rabbi Barry Silver on behalf of the roughly 150 members of Congregation L’Dor Va-Dor in Palm Beach County.
“If a foetus poses a threat to the health or emotional well-being of its mother, at any stage of gestation up until birth, Jewish law not only entitles but requires the mother to abort the pregnancy and protect herself,” the suit argues.
‘The only alternative’
The suit was filed in advance of a long-expected ruling by US Supreme Court, which on Friday struck down the 1973 law that legalised abortion nationwide.
As the court overturned the Roe v. Wade ruling, it increased individual states’ powers to enforce their own abortion laws, with 26 conservative states now expected to introduce restrictions or outright bans on the procedure.
In Florida, for example, Governor Ron DeSantis quickly promised more restrictions to expand “pro-life protections” in the wake of the ruling, in addition to those already set to come into effect in July 1.
While some have celebrated the Supreme Court’s decision, others have bitterly opposed it. The US National Women’s Law Centre described it as an “extremist attack” on women’s rights, and US President Joe Biden has pledged his administration will do all it can to protect remaining abortion rights.
However, reversing the court’s decision would be practically impossible. According to Emma Long, associate professor of American history and politics at the University of East Anglia in the UK, there are only two ways to rescind a Supreme Court decision.
The first is to convince the court to overturn its own decision, something it has rarely done, which makes the decision to overturn Roe v. Wade extremely unusual. The second is an amendment to the US Constitution itself, which has only happened 17 times since 1791. And as Long says, “particularly on an issue this divisive, it’s just not going to happen”.
A single lawsuit brought in Florida against the state’s constitution (rather than the US Constitution) might thus seem like feeble resistance. But it draws on deep-rooted legal precedents: freedom of religious expression is a First Amendment right. Meanwhile, there is no mention of abortion in the Constitution, meaning constitutional laws around the practice are always interpretative.
Citing such an inalienable right as religion establishes the suit on “stronger legal ground” than trying to push for the creation of new laws to re-legalise abortion, Long said.
“Bringing a constitutional case is literally the only option, but it’s also a very clever legal move.”
A question of religion
Broadly speaking, Jewish law stipulates that life begins at birth and that until that point the mother’s life is prioritised. “So, in order to protect the health of the pregnant person, abortion is permissible and sometimes mandated,” said Samira Mehta, associate professor of women and gender as well as Jewish studies at the University of Colorado at Boulder.
The definition of what counts as a health threat varies between Jewish communities, with the congregation of L’Dor Va-Dor in Florida at the liberal end of the spectrum. But, Mehta said, there is agreement on the principle that abortion is a right. “And that it is a religious matter, not a decision for the state.”
Traditionally, US courts have been sympathetic to legal arguments made on similar constitutional grounds. Historically, minority religious groups have benefited from rulings that protected traditions not accounted for in general law. For example, a 1996 ruling allowed the use of the banned substance peyote exclusively in Native American religious ceremonies.
More recently, the balance of power has changed. “In the last 15 years or so, the Supreme Court has used religious freedom language to protect the rights of majority religious groups, particularly white evangelical Christians,” Long said.
This has led to cases that question the concept of who is a majority and who is a minority, such as those against legalising gay marriage on the grounds it discriminates against groups who do not support marriage rights for all. While those cases were dismissed, others – namely around religion in schools – have been passed.
In the national discussion around rolling back abortion rights, the National Council of Jewish Women said on its website that the conversation was so dominated by the Christian right that it had “ignored Jewish voices”. In Florida, the L’Dor Va-Dor lawsuit says that new laws amount to “imposing the laws of other religions upon Jews”.
“What we are seeing is a very powerful minority of conservative, Protestant and Catholic Americans dictating something that conflicts with other people's deeply held religious beliefs,” Mehta says. “But religious freedom is something that is enshrined in American law for all Americans. So, what happens when people's rights bump up against each other?”
‘Not much else to lose’
The L’Dor Va-Dor lawsuit challenges the state’s constitution, meaning a win would only have legal implications within Florida. But success could pave the way for similar lawsuits in other states. It could also set the stage for other suits claiming First Amendment violations that could have national implications.
“There is potential in an argument that says the theological teachings prioritise the person who is pregnant,” Long said. “To be legally successful it would have to be framed very carefully, which is what conservatives have been doing very successfully to achieve their policy aims for several decades now.”
In fact, part of the uniqueness of the Florida suit is that it is a rare example of liberals using tactics normally deployed by conservatives to try to sway the courts towards their own values. “This is certainly a different angle and it’s really clever, given the way the court has been thinking about issues of religious liberty in the last decade and a half,” Long said.
Nonetheless, even though the Florida suit contains “an argument that should be taken seriously”, Mehta said it is anyone’s guess what the outcome might be. Most probable is that there will be no quick or easy victories for those fighting to regain abortion rights. Instead, they are likely to face legal obstacles, state-by-state battles and bitter divisions on either side.
“It's a deeply polarised environment,” Mehta said, adding that Jewish activists are also facing rising rates of antisemitism.
And the price of failure in Florida may be high. A loss would give other courts grounds to rule against similar cases, and could feel like another nail in the coffin for reproductive rights in the United States.
“It's high stakes in some ways,” said Long. “But you could argue that, given that Roe v. Wade has now gone, there’s not much else to lose by trying.”
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Louisiana judge temporarily blocks implementation of abortion ban
Pride turns to outrage over abortion ruling as marchers take to US streets
Protesters at US Supreme Court denounce abortion ruling overturning Roe v. Wade
France24 - World
Cops, cleaners, Kevins: Fresh faces take a seat in France's National Assembly
Issued on: 27/06/2022 - 22:27
Tracy MCNICOLL
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France's new slate of lower-house lawmakers sit in the National Assembly for the first time on Tuesday to open the 16th Legislature. An astonishing surge of far-right and leftist winners in elections this month not only deprived centre-right Emmanuel Macron of an absolute legislative majority, it also provided some of the new chamber's most unusual profiles. Some stand as symbolic outliers while others illustrate genuine trends. FRANCE 24 takes a look at some of the most noteworthy novices.
The new guard: Tematai Le Gayic and Louis Boyard, 21
Two of the new lawmakers taking their seats this week weren't old enough to vote during France's previous legislative elections in 2017. Tematai Le Gayic, elected in French Polynesia, and Louis Boyard, elected in suburban Paris, were both born in 2000. Taking office aged 21, they will be the youngest deputies to serve in the National Assembly, beating the previous record held by far-right scion Marion Maréchal, Marine Le Pen's niece, who was 22 when she was elected for the National Front in 2012.
Both young men are part of the leftist wave in the new chamber. Le Gayic, who ran as a Polynesian independence candidate, and Boyard for the far-left La France Insoumise ("France Unbowed" or LFI) are backed by the pan-leftist NUPES coalition.
Among the 118 of 577 deputies under 40, the pair are the figureheads of a National Assembly ever so slightly younger to begin this legislature (average age 48.5 compared to 48.8 in 2017), confirming a youthful trend after 2012's batch averaged a relatively grizzled 54.6 years of age.
Boyard's LFI leads the charge, with the far-left party boasting the youngest slate of lawmakers at 41.2 years old, according to a FRANCE 24 tally, just under the French population's average age of 42.2. The far-right National Rally is the party with the third-youngest lawmakers (after the Greens), averaging 45.6 years of age.
Researcher Bruno Cautrès, who co-authored a review on the subject for Le Monde, attributes National Rally legislators' relative youthfulness to the party's thinness on the ground as the party leapt to 89 deputies elected this month compared to just eight in 2017. "This party does not have a reservoir of local elected executives," wrote Cautrès, a specialist at Sciences Po's CEVIPOF research centre. "More often than not, the RN's leaders designated local party activists as candidates without truly believing in their chances at winning election."
Young candidates aren't necessarily chosen for youth's sake but for what they bring to the table. "I think LFI and the RN try more to find candidates who can break institutional codes when they speak. And for that, who's better placed than young people?" said Armel Le Coz, who co-founded a group called Démocratie Ouverte ("Open Democracy") to promote institutional renewal. "Take Louis Boyard. Originally, he was an influencer speaking to his community. He breaks the codes to show another kind of politics is possible."
Anecdotally, this legislature also sees its first influx of Kevins. The Irish first name counts as a significant age marker in France, where it enjoyed short-lived but wild popularity in the early 1990s (credit Kevin Costner dancing with wolves). Kévin Pfeffer, 32, and Kévin Mauvieux, both elected under the far-right National Rally banner, are the chamber's first-ever Kevins. Meanwhile, the lower house bids goodbye to its Bernards, a moniker associated in France with the senior set; no Bernard of the eight elected in 2017 will sit in the legislature this time.
The doyen: José Gonzalez, 79
José Gonzalez, doyen de l’Assemblée nationale, présidera mardi la première séance de la XVIe législature. C’est une immense fierté pour notre mouvement ! pic.twitter.com/j2agPB48YR
June 23, 2022The far-right National Rally, meanwhile, can also boast of having the oldest of the 577 lawmakers elected to the chamber in June's elections. José Gonzalez, 79, handily beat a 32-year-old NUPES candidate to win his Bouches-du-Rhône district on June 19.
>> What next?: Legislative election upset complicates France's political timetable
Being the doyen of the new lower house confers one significant privilege: it falls to Gonzalez to preside over the opening session of the new legislature from 3pm on Tuesday. Gonzalez is far from the oldest doyen the National Assembly has ever seen – aeronautics magnate Marcel Dassault was 94 when he was elected deputy for a ninth time in 1986 (and died two weeks into the legislature). But Gonzalez is the first-ever to qualify as doyen after winning a seat for the first time. Previously an elected official in suburban Marseille, Gonzalez will indeed enjoy the best seat in the house, gavel in hand, for his first-ever session in the National Assembly.
The invisible made visible: Rachel Keke, 48
Ivory Coast-born former chambermaid Rachel Keke made headlines far and wide when she beat Macron's former sports minister to win her suburban Paris seat. A far-left LFI candidate, she was running under the NUPES coalition banner.
Keke was among some 20 chambermaids who defied their employers at a northeastern Paris hotel in 2019, waging a gruelling but ultimately successful 22-month-long battle for better pay and working conditions. The mother of five had come to France at the age of 26 in 2000 and became a symbol, 22 years later, as the quintessential working-class candidate in these elections.
"I am the voice of the voiceless," Keke said after the votes were counted on June 19. "I am a maid, I am a cleaner, security guard, care assistant, home help, I am all these invisible jobs," she added.
Keke is in fact one of at least three former cleaners to take her seat in the chamber this week, along with new RN lawmakers Lisette Pollet, 54, and Katiana Levavasseur, 51. Other working-class legislators, like 29-year-old delivery driver Jorys Bovet (RN) and 31-year-old call centre worker Andy Kerbrat (LFI) also stand out in the headlines. But their election may say more about their parties than it does about the overall makeup of the National Assembly. Labourers and employees remain heavily underrepresented in the lower-house chamber (0.9 and 4.5 percent, respectively, compared to 12.1 percent and 16.1 percent in the general French population). But in this legislature, left-wingers and far-right lawmakers manage to get closer to the French norm (with 2 and 7 percent, respectively, for the NUPES; 7 and 11 percent for the RN).
"We see clearly that the deputies from the presidential majority, from (the conservative) Les Républicains and the Socialist Party generally hail from higher social strata. But that's less the case for National Rally and La France Insoumise deputies," said CNRS sociologist Sébastien Michon. "The RN and LFI electorate is more working class or more entrenched in the intermediate categories. There's a logic in wanting to stand candidates that resemble one's electorate," added Michon, who specialises in the sociology of political personnel.
Naturalised as a French citizen in 2015, Keke also stands out on that score. According to FRANCE 24's own tally, setting aside the 27 deputies elected in French overseas territories, 32 of the 550 remaining deputies (5.8 percent) in the new legislature have at least one parent born abroad or in those overseas territories, not counting so-called pied-noir families that left Algeria when it gained independence from France. LFI leads the pack with 14.6 percent of its new slate of deputies on that standard, while no lawmakers from the National Rally or Les Républicains fit the bill.
>> Read more: National Assembly gradually reflects 'diversity of the French street'
The 32-of-550 count represents a slight drop from 2017, when lawmakers from diverse backgrounds tripled their numbers in the space of a single legislative term.
"That stagnation hides progress," said Patrick Lozès, president and founder of the Representative Council of France's Black Associations, who sees the numbers stabilising after what he calls a "windfall effect" in 2017, which put diversity candidates for Macron's fledgling La République en Marche into the chamber who hadn't necessarily been expected to win seats. Lozès notes that since he ran for a National Assembly seat himself in 2002 as one of only a handful of diversity candidates, "Things have totally evolved."
Law enforcer turned lawmaker: Antoine Villedieu, 33
Another candidate who will stand out on the benches of the National Assembly for his jobs – not to mention his stature – Antoine Villedieu won election for the National Rally in the Haute-Saône, eastern France. A two-time Mixed Martial Arts world champion, Villedieu is one of no fewer than four police officers elected under the far-right banner alone, according to one count, alongside Romain Baubry, 33, Michaël Taverne, 43, and Stéphane Rambaud, 62, a father of seven who retired after 37 years as a cop. They, too, ostensibly bring the law-and-order National Rally's representatives in parliament into line with their electorate, as research has shown French law enforcement professionals tend to vote far-right disproportionately compared to the rest of the population.
Opening eyes: José Beaurain, 50
New National Rally lawmaker José Beaurain stands out not so much for his working-class chops or his combat prowess – although as a piano tuner and former bodybuilding champion, he could hold his weight on both counts. Instead, Beaurain will make history when legislature opens on Tuesday as the first blind lawmaker elected to the National Assembly. Born with congenital glaucoma, Beaurain was visually impaired all his life, but lost his sight completely in 2008. He credits bodybuilding with helping him out of a rough patch after his sight left him for good. Beaurain had served as a city councillor in Chauny, a city of 12,000, northern France, before running for a legislator's seat in 2022. On June 19, he handily defeated the centre-right incumbent in his Aisne district and said he wants to "open people's eyes" about disabilities, pun evidently intended.
"I didn't use my blindness for this campaign, but it is a part of me," Beaurain told regional newspaper L'Union. "But if this handicap can serve me to put forward projects in the National Assembly, I think on that point I can say simply that I know what I'm talking about," he added.
Fellow newcomer Sébastien Peytavie, 40, elected as an ecology candidate in the Dordogne under the pan-leftist NUPES banner, can say the same. Peytavie, who lost the use of his legs as a toddler after a heart operation gone wrong, will reportedly be the first deputy to serve in a wheelchair. Suffice it to say that the 18th-century Palais Bourbon, where the terraced semi-circular chamber is located in central Paris, is not yet disability friendly. Peytavie says he will be seated on the lowest level of the chamber, next to the government's ministers, with an electronic voting box, a tablet and a microphone installed for his use.
A family affair: Pierre Cazeneuve, 27
When Pierre Cazeneuve takes his seat among the chamber's 577 deputies on Tuesday – ranked in alphabetical order as lawmakers always are for a legislature's opening session – he will be seated next to his father Jean-René Cazeneuve, 64. No relation to recent French prime minister Bernard Cazeneuve, the father-and-son duo aren't apt to clash over policy on the house floor: they both won office under the banner of Macron's La République en Marche, with Jean-René winning re-election in the Gers, southwestern France, after a career as top executive with tech firms like Apple and Bouygues, and former Macron staffer Pierre winning for the first time in suburban Paris. Indeed, Pierre's sister Marguerite also served in the Elysée Palace as advisor to Macron; his sister's partner, Aurélien Rousseau, is Prime Minister Élisabeth Borne's chief of staff.
"I'm actually pretty proud. But it feeds a sort of suspicion. Paradoxically it's a bit of a handicap today," Jean-René told Agence France-Presse, saying his adversaries were distributing "shameless" leaflets knocking what one leftist opponent disparaged as "the family firm".
Son Pierre, meanwhile, says each of the Cazeneuves won his seat under separate circumstances in distant districts. "They are two politically distinct situations, very compartmentalised, and that's just fine," he told AFP.
The Cazeneuves aren't the first family duo to serve at the National Assembly, although it is rare. Conservative Alain Marleix and his son Olivier, Les Républicains' new house leader, served together in 2012.
Romantic partners have famously won office together, like Socialists François Hollande and Ségolène Royal in 1988. This legislature will also see LFI heavyweights with family ties sitting in the lower house; newly elected Raquel Garrido and the re-elected Alexis Corbière have three daughters together.
But the record may go to the Debré family, with Bernard and Jean-Louis joining their father, former prime minister Michel Debré, in 1986 to form a trio of conservative deputies in the National Assembly.
French legislative elections © FRANCE 24
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FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS
National Assembly gradually reflects ‘diversity of the French street’
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS
After losing the majority, can Macron strike a deal with opposition parties?
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS
What next?: Legislative election upset complicates France's political timetable
France24 - World
Palestinian president, Israeli defense minister meet ahead of Biden's visit
Issued on: 08/07/2022 - 01:14
NEWS WIRES
Palestinian President Mahmoud Abbas and Israeli Defense Minister Benny Gantz met Thursday in the occupied West Bank to discuss security coordination ahead of US President Joe Biden's visit to the region next week.
The peace process collapsed more than a decade ago. High-level meetings between Israeli and Palestinian leaders are rare and tend to focus on day-to-day economic and security coordination.
An Israeli statement said the meeting in Ramallah, where the Palestinian Authority is headquartered, was conducted in “positive terms.” It said the two sides agreed to “continue security coordination and to avoid activities that may cause instability.”
Gantz wished Abbas and the Palestinian people a happy Eid al-Adha, a Muslim holiday beginning this weekend, the statement said.
Abbas “stressed the importance of creating a political horizon, respecting the signed agreements and stopping the actions and measures that lead to the deterioration of the situation,” Hussein al-Sheikh, a senior aide, tweeted.
Abbas also stressed the importance of having a "calm atmosphere before President Biden’s visit, which we welcome,” the tweet said.
Gantz met with Abbas a couple of times last year and announced measures to improve economic conditions in the occupied West Bank. He remains defense minister in a caretaker government ahead of elections planned for Nov. 1.
Abbas leads the Palestinian Authority, which administers parts of the occupied West Bank. Polls say nearly 80% of Palestinians want him to resign, in part because of his close cooperation with Israel. Last year he called off the first Palestinian elections in 15 years.
Biden is expected to meet with top Israeli and Palestinian leaders next week.
The Palestinians seek a state in the occupied West Bank, east Jerusalem and the Gaza Strip, territories Israel captured in the 1967 war.
Israel annexed east Jerusalem in a move not recognized internationally and views the entire city as its capital. It withdrew soldiers and settlers from Gaza in 2005 but imposed a crippling blockade when the Islamic militant group Hamas seized power from Abbas' forces two years later, limiting his authority to parts of the West Bank.
(AP)
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UN panel finds journalist Shireen Abu Akleh was killed by Israeli fire
Israel closes probe into violence at slain journalist Abu Akleh's funeral
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France24 - World
Who could succeed Boris Johnson in Downing Street?
Issued on: 06/07/2022 - 14:32
FRANCE 24
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Boris Johnson has finally quit the Tory leadership after an onslaught of ministerial resignations and calls for him to go from senior colleagues – even if he hopes to cling on in Downing Street until a new leader is elected. But while several possible successors have been suggested, there is no clear favourite.
Rishi Sunak
The UK's first Hindu chancellor of the exchequer, who quit on Tuesday, was until recently the bookmakers' favourite.
But his prospects were dented by questions over his private wealth and family's tax arrangements.
His resignation has seen him return as one of the bookies' frontrunners for the top job.
Sunak, 42, has a high profile on social media, and won plaudits for shoring up the economy during the pandemic.
But his refusal initially to authorise more support over a surging cost-of-living crisis has hurt his popularity.
Jeremy Hunt
Former foreign and health secretary Jeremy Hunt, 55, lost to Johnson in the 2019 leadership contest, when he branded himself as the "serious" alternative.
Hunt sent a thinly veiled campaign message for a new leadership bid last month, arguing that under Johnson "we are no longer trusted by the electorate" and "we are set to lose the next general election".
But the fluent Japanese speaker lacks Johnson's charisma. His pre-pandemic record as health secretary was recently savaged by a Johnson ally.
Liz Truss
Foreign Secretary Liz Truss, 46, is popular among Conservative party members, liked for her outspokenness and willingness to go on the political attack.
But that has also stoked questions about her judgement, for instance when in February she encouraged Britons to fight in Ukraine. Critics say her leadership posturing is too overt.
When she headed the Department for International Trade, some MPs dubbed it the "Department for Instagramming Truss" because of her prolific output on the social media site.
Sajid Javid
Javid, who also quit as health secretary on Tuesday, had previously resigned as finance minister in 2020.
The 52-year-old is the son of a Pakistani immigrant bus driver who went on to become a high-flying banker.
Like Sunak, he also faces questions about his personal wealth and tax affairs.
Ben Wallace
The defence secretary, 52, has narrowly topped some recent polls of Tory grassroots' preferred next leader due to his role in the Ukraine crisis.
The former army officer and Johnson ally has downplayed wanting to lead the party but is seen as straight-talking and competent.
Nadhim Zahawi
Newly appointed as finance minister, Zahawi, 55, was praised for overseeing Britain's pandemic vaccines rollout.
Before that he was education secretary.
Zahawi is a former refugee from Iraq who came to Britain as a child speaking no English. Before entering politics, he co-founded the prominent polling company YouGov.
But his private wealth has also drawn adverse attention, including when he claimed parliamentary expenses for heating his horse stables.
Tom Tugendhat
The former army officer, 49, is a prominent backbencher who chairs parliament's influential Foreign Affairs Committee.
Tugendhat has indicated he will stand in any leadership contest but there is no love lost between him and Johnson loyalists.
A hawk on China, he has been critical of the government's handling of the troop withdrawal from Afghanistan.
Penny Mordaunt
Mordaunt, 49, is the first woman to have been UK defence secretary and is currently a junior trade minister.
The Royal Navy reservist is seen as likely to run but considered a long shot.
A strong Brexit supporter and key figure in the 2016 "Leave" campaign, she has been tipped as a potential unity candidate who could draw support from the Conservative party's warring factions.
Dominic Raab
Deputy prime minister and justice secretary Dominic Raab, 48, led the country when Johnson was in intensive care in hospital with Covid-19 in 2020.
The former lawyer and karate black belt is seen as a reliable ally.
But his move to justice from the post of foreign secretary was seen as a demotion after he initially failed to cut short a holiday as the Afghan capital Kabul fell to the Taliban.
(FRANCE 24 with AFP)
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Senior UK cabinet ministers Sunak and Javid resign, plunging govt into chaos
UK Conservative Party chairman quits after crushing by-election defeats
'We will continue to deliver,' says embattled Boris Johnson as more ministers quit
France24 - World
WNBA star Griner pleads guilty to drug possession in Russian courtroom
Issued on: 08/07/2022 - 01:39
NEWS WIRES
American basketball star Brittney Griner pleaded guilty Thursday to drug possession charges on the second day of her trial in a Russian court in a case that could see her sentenced to up to 10 years in prison.
The abrupt guilty plea by the Phoenix Mercury center and two-time Olympic gold medalist came amid a growing chorus of calls for Washington to do more to secure her freedom nearly five months after her arrest in February amid rising tensions between the U.S. and Russia over Ukraine.
A senior Russian diplomat said earlier that no action could be taken by Moscow on Griner’s case until the trial was over, and her guilty plea could be an effort by her and her advisers to expedite the court proceedings.
Griner, 31, was detained at Moscow's Sheremetyevo Airport while returning to play basketball in Russia, and police said they found vape canisters containing cannabis oil in her luggage.
Speaking through an interpreter, Griner told the court she had no intention of committing a crime and had acted unintentionally because she had packed for Moscow in a hurry. The trial was then adjourned until July 14.
Griner emphasized “that she had committed this act through negligence, unintentionally,” her lawyer, Maria Blagovolina, said outside the court in the Moscow suburb of Khimki after the guilty plea.
“We of course hope for the leniency of the court,” she said. "Considering all the circumstances of the case, taking into account the personality of our client, we believe that the admission of guilt should certainly be taken into account.”
Blagovolina added that other defense witnesses would be questioned at a later session.
Griner was escorted to the courtroom in handcuffs and clad in a bright red T-shirt with the name “Crenshaw” and sweat pants. She also held a photo of her wife, Cherelle.
White House press secretary Karine Jean-Pierre said Griner’s guilty plea “will have no impact on any of the negotiations” involving her case.
U.S. Secretary of State Antony Blinken said Washington would continue to work for the release of Griner, as well as other Americans held by Moscow, including former Marine Paul Whelan.
“We will not relent until Brittney, Paul Whelan, and all other wrongfully detained Americans are reunited with their loved ones,” he tweeted, noting that U.S. Embassy officials attended the trail again Thursday.
Elizabeth Rood, the embassy's deputy chief of mission, said after the hearing that she spoke to Griner in the courtroom and shared with her a letter from President Joe Biden that she read.
“She’s eating well, she’s able to read books and under the circumstances she’s doing well,” Rood said.
“I would like again to emphasize the commitment of the U.S. government at the very highest level to bring home safely Ms. Griner and all U.S. citizens wrongfully detained as well as the commitment of the U.S. Embassy in Moscow to care for and protect the interests of all U.S. citizens detained or imprisoned in Russia,” Rood said.
Russian Deputy Foreign Minister Sergei Ryabkov bristled at the U.S. description of Griner as “wrongfully detained” and warned that “attempts by the American side to make noise in public ... don’t help the practical settlement of issues.”
The White House said Biden called Cherelle Griner on Wednesday to assure her that he’s doing all he can to win her release as soon as possible. They spoke after Biden read a letter from Griner in which she said she feared she’d never return home.
Washington hasn’t disclosed its strategy in the case and the U.S. may have little leverage with Moscow because of strong animosity over its actions in Ukraine. The State Department's designation of Griner as wrongfully detained moves her case under the supervision of its special presidential envoy for hostage affairs, effectively the government’s chief hostage negotiator.
Asked about the possibility of Griner being swapped for a Russian jailed in the U.S., Ryabkov, the senior Russian diplomat, noted that until her trial is over “there are no formal or procedural reasons to talk about any further steps.”
He warned that U.S. criticism, including a description of Griner as wrongfully detained and dismissive comments about the Russian judicial system, “makes it difficult to engage in detailed discussion of any possible exchanges.”
“The persistence with which the US administration ... describes those who were handed prison sentences for serious criminal articles and those who are awaiting the end of investigation and court verdicts as ‘wrongfully detained’ reflects Washington’s refusal to have a sober view of the outside world,” Ryabkov snapped.
Griner's trial was adjourned after its start last week because two scheduled witnesses did not appear. Such delays are routine in Russian courts and her detention has been authorized through Dec. 20, suggesting the proceedings could last months. Griner's legal team, however, said they expect the trial to conclude around the beginning of the August.
Although Griner's supporters initially kept a low profile, calls for Washington to act spiked after the trial's first day on July 1.
An organization called Win With Black Women wrote Biden saying Blinken has called Cherelle Griner, "assuring her and stating publicly that Brittney’s safe return was a matter of personal priority; however, we are concerned that the rhetoric does not appear to align with the actions taken to date. We urge you to make a deal to get Brittney back home swiftly.”
Russian media have speculated repeatedly that Griner could be swapped for Russian arms trader Viktor Bout, nicknamed “the Merchant of Death,” who is serving a 25-year sentence in the U.S. after being convicted of conspiracy to kill U.S. citizens and providing aid to a terrorist organization.
Russia has agitated for Bout’s release for years. But the wide discrepancy between Griner’s alleged offense and Bout’s global dealings in deadly weapons could make such a trade unpalatable to Washington.
Others have suggested that she could be traded along with Paul Whelan, the former Marine and security director serving 16 years in Russia on an espionage conviction that the U.S. has described as a setup.
Whelan’s brother, David, said he did not have enough information to know whether Griner's plea would be good or bad news for her and his brother.
“The conviction rate is so high in Russia, and so certain, that I could see the guilty plea as an attempt to just move the process forward," David Whelan said, noting the Russian government won't discuss “any release of Ms. Griner until she is convicted, sentenced, and potentially appeals or seeks a pardon.”
Her plea probably means that Washington and Moscow "will be able to seek a resolution faster than they could have before. But it doesn’t change the underlying calculus that the U.S. needs to find a concession that Russia will accept in order to return either or both Brittney Griner and Paul Whelan,” he added.
Griner’s agent Lindsay Kagawa Colas tweeted, “Brittney Griner was a model of courage today” who “deserves our compassion, understanding, love, and support.” Colas thanked Biden and Vice President Kamala Harris for “confirming their commitment to bring BG and all Americans home and hope that out of respect for the sanctity of sport internationally, BG can return home as soon as possible.”
The WNBA players' union said in a statement that it stood by Griner, noting the 99% conviction rate in Russian courts.
“You can’t navigate it or even understand it like our own legal system,” said WNBAPA Executive Director Terri Jackson. “What we do know is that the U.S. State Department determined that Brittney Griner was wrongfully detained for a reason and we’ll leave it at that.”
WNBA Commissioner Cathy Engelbert said Griner “has the wholehearted and unconditional support of the entire WNBA and NBA family, who eagerly await her safe return, and the league will recognize BG as an honorary starter at this weekend’s WNBA All-Star Game.”
Russia has shown no signs of backing off.
“This is a serious offense, confirmed by indisputable evidence. ... Attempts to present the case as if the American was detained illegally do not hold up," Foreign Ministry spokesman Alexei Zaitsev said Wednesday.
“The law has been violated, and arguments about the innocent nature of Griner’s addiction, which, by the way, is punishable in some U.S. states, are inappropriate in this case,” he said.
(AP)
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Freeing WNBA's Griner from detention in Russia a 'priority', White House says
US-Russia
Trial of WNBA star Brittney Griner sparks fears that Russia is collecting political pawns
Basketball star Griner goes on trial in Russia on drug charges despite US objections
France24 - Monde
Métavers : les avatars ont-ils des droits ?
Publié le : 06/07/2022 - 17:43Modifié le : 06/07/2022 - 17:57
Sébastian SEIBT
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Pour entrer dans le métavers, présenté comme l'avenir d’Internet par Meta (anciennement Facebook), il faudra créer son avatar. Mais dans ces mondes virtuels, auront-ils des droits et des devoirs ? L’avocat Louis Taslé d'Héliand, spécialiste de ces questions, explique à France 24 quel sera le statut de notre double virtuel.
France24 - Monde
Fuite de données : il affirme mettre en vente la vie privée des deux tiers des Chinois
Publié le : 05/07/2022 - 18:29
Sébastian SEIBT
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C’est l’une des fuites de données les plus massives de l’histoire de la cybersécurité : un pirate informatique affirme être en possession des données personnelles précises d’un milliard de Chinois. Il a mis en vente cette mine d’information qui peut intéresser un large éventail d’acquéreurs, du simple cyber-escroc à l’agent de la CIA. De quoi mettre Pékin dans l’embarras.
"ChinaDan" vient peut-être de marquer l’histoire de la cybersécurité. Personne ne sait encore qui se cache derrière ce pseudo, mais ce pirate informatique vend sur Internet, depuis le 4 juillet, ce qu’il affirme être les données personnelles d’un milliard de Chinois.
Ce piratage constituerait le plus grave incident de sécurité informatique à affecter les informations personnelles en Chine et l’une des plus importantes fuites de données de l’histoire au niveau mondial.
Le casier judiciaire, le dossier médical et plus encore
Le seul scandale d’une ampleur similaire remonte à 2013 lorsque les données liées aux trois milliards de comptes Yahoo avaient été compromises. Mais à l’époque, les cybercriminels avaient mis la main seulement sur le ba.b.a des données personnelles, comme le nom, l’adresse électronique et les identifiants de connexion.
Rien à voir avec le casse numérique qui vient d’avoir lieu. Les données auraient été dérobées sur un serveur de la police de Shanghai et pèsent plus de 22 teraoctets, soit 22 000 gigaoctets, ce qui correspond à peu près à la capacité de stockage de plus de 170 iPhone de dernière génération. "Vu son poids, cette base de données contient sûrement plus que seulement les noms et identifiants d’un milliard de Chinois", affirme Bastien Bobe, spécialiste de cybersécurité pour la société américaine de sécurité informatique Lookout.
Dans son annonce publiée sur un forum consacré à la cybercriminalité, "ChinaDan" précise d’ailleurs qu’en dehors des informations classiques - noms, numéro de téléphone, adresse physique - cette base de données contient aussi l’intégralité du casier judiciaire des individus. Et il vend cela pour la modique somme de 10 bitcoins (près de 200 000 dollars). "C’est peu vu la quantité de données, mais on peut penser qu’il espère ainsi la vendre plusieurs fois", estime Bastien Bobe.
L’éventuel acquéreur de cette mine d’or numérique pourra aussi consulter les dossiers médicaux d’une partie au moins des victimes de cette fuite de données, a pu confirmer le Wall Street Journal qui a eu accès à un échantillon des informations subtilisées afin de vérifier la véracité de ce hold-up numérique.
Il y a, en outre, probablement bien plus que du texte dans ces fichiers. "Il y a sûrement aussi les photos et scans des pièces d’identité", note Benoît Grunemwald, expert en cybersécurité pour ESET France. En outre, "la police chinoise associe les enregistrements des caméras de surveillance au dossier de tous les individus fichés. Il y a également un mélange entre les dossiers judiciaires et policiers afin d’avoir un maximum d’informations qui peuvent être rapidement utilisables contre une personne si les autorités ont besoin de faire pression sur elle", précise Frans Imbert Vier, PDG d'Ubcom, agence de conseil spécialisé dans la protection des données.
Jackpot pour tout cybercriminel
Les bases de données chinoises représentent donc le jackpot assuré pour tout cybercriminel qui peut mettre la main dessus. C’est pourquoi les affirmations de "ChinaDan" sur l’étendue de son e-caverne d’Ali Baba doivent être prises avec des pincettes. Il peut être tenté de survendre la qualité de son butin sachant que ce type de base de données est très recherché.
"Afin de vérifier la validité des affirmations de "ChinaDan", il faudrait avoir accès à un échantillon représentatif", assure Benoît Ferault, responsable produit pour Quarkslab, une société française spécialisée dans la protection des données. Le Wall Street Journal a pu confirmer la véracité des informations auprès d’une dizaine d’individus apparaissant dans cette base de données. "Les informations étaient tellement précises qu’une femme appelée a demandé si elles provenaient de son smartphone qu’elle venait de perdre", raconte le quotidien américain.
Mais cela ne veut pas dire qu’il y a bien un milliard de Chinois - soit deux tiers de la population totale du pays - dans ce fichier. "Cela me semble peu probable car, en théorie, les données collectées au niveau national sont centralisées à Pékin et les autorités policières de chaque ville sont censées n’avoir accès qu’à des fichiers concernant la population locale ou régionale", note Frans Imbert Vier.
Pour une ville de l’importance de Shanghai, cela peut facilement concerner plusieurs centaines de millions d’individus, d’après les différents experts interrogés par France 24. Et avec les éventuels doublons - comme, par exemple, dans le cas de femmes inscrites une fois sous leur nom de jeune fille puis de nouveau en tant que femme mariée -, la barre du milliard d’entrées peut vite être atteinte.
Mais même avec "seulement" plusieurs centaines de millions de Chinois fichés, cette base de données à de quoi aiguiser l’appétit d’un vaste éventail d’acquéreurs potentiels. "Les premiers acheteurs seront probablement les groupes spécialisés dans la criminalité financière, comme la fraude aux prestations sociales", assure Benoît Grunemwald. Il y a tout ce qu’il faut dans cette base de données - informations personnelles et scans des documents d’identité - pour réaliser l’usurpation d’identité parfaite et tenter de détourner des aides sociales.
Des infos sur des VIP chinois ?
Des laboratoires pharmaceutiques et des compagnies d’assurance à la moralité douteuse peuvent aussi y trouver leur compte. L’accès au dossier médical complet des citoyens fichés "peut leur permettre de mieux cibler des campagnes de promotion de certains médicaments ou ajuster les tarifs de leurs contrats d’assurance", estime Frans Imbert Vier.
L’historique des démêlés avec la justice ou la police peut se révéler aussi très alléchant pour un maître chanteur. Surtout que parmi les centaines de millions de citoyens répertoriés, "il y a sûrement des VIP - que ce soit des stars du show-biz ou des riches hommes d’affaires - qui sont autant de cible potentiel pour des tentatives de chantage", note Gérôme Billois, expert en cybersécurité du cabinet de conseil Wavestone.
Dans le lot des VIP, il doit aussi y avoir des édiles locaux et leurs familles. "C’est potentiellement une mine d’or pour les services de renseignement du monde entier qui peuvent s’en servir pour compléter leur propre fichier sur les responsables politiques chinois", note Bastien Bobe, l’expert de Lookout.
Si la CIA, par exemple, peut y dénicher de quoi faire pression sur un haut responsable du Parti communiste chinois, cette fuite de données deviendrait alors un danger pour la sécurité nationale chinoise. Mais avant d’en arriver là, "encore faudrait-il être sûr de la qualité des informations qui sont ainsi à vendre", note Gérôme Billois.
Une sérieuse brèche dans le contrat social chinois
Ce scandale est une très mauvaise publicité pour les pays qui mettent ainsi en place des immenses bases de données rassemblant autant de renseignements sensibles sur leur population, estiment les experts interrogés. "Ce qui vient de se produire en Chine peut survenir n’importe où", souligne Bastien Bobe.
Et c’est un mauvais coup tout spécialement pour la Chine qui a fait de la surveillance numérique et de la collecte de données personnelles l’un des piliers de son système politique. "On savait qu’ils étaient très bons pour la collecte de données et la création de large base de données, on a la confirmation qu’ils sont bien moins doués pour sécuriser ces informations", résume Frans Imbert Vier.
En effet, les premiers éléments sur le modus operandi de l’attaquant démontrent qu’il y a "eu des manquements très graves aux règles de sécurité", note Benoît Ferault. L’un des développeurs en charge de cette base de données a, ainsi, laisser trainer par mégarde ses identifiants sur un forum de discussion pour informaticien en Chine.
C’est aussi une sérieuse brèche dans le contrat social qui lie l’État chinois à sa population qui accepte d’importante limite à sa liberté individuelle en échange d’une certaine sécurité. Un tel scandale pourrait remettre ce postulat en question…. "à condition que les Chinois soient mis au courant", précise Frans Imbert Vier. Pékin a bien compris le danger et, dès mardi matin, toute mention de cette attaque étaient censurée sur les réseaux sociaux.
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Des hackers chinois sont passés par Facebook pour espionner des Ouïghours
ÉTATS-UNIS
Cyberespionnage : coup de froid entre Washington et Pékin
France24 - Monde
Électrique, rock'n roll et risqué : l'incroyable come-back de la voiture de "Retour vers le futur"
Publié le : 01/07/2022 - 17:07
Guillaume GRALLET
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La DeLorean qui a changé la vie de Marty McFly va revenir sur nos routes, propulsée par une énergie décarbonée. Faut-t-il s'émerveiller de la multiplication des moyens de transports de ce type, de la voiture volante aux camions et tricycles livreurs ? #Tech24 vous propose un débrief.
Chaque jour apporte son lot de véhicules électriques surprenants, de la voiture volante mise au point à Guangzhou au bateau de plaisance imaginé en Suède. Sans parler d'une réédition de la DeLorean ou du tricycle autonome sur lequel planche le MIT. Tous ces objets futuristes se distinguent par une faible émission de décibels, et surtout, par leur faible émission de CO2.
Dans #Tech24, nous nous sommes penchés sur le coût écologique de l'énergie électrique. La fabrication de batteries implique en effet l’extraction de terres rares et l'utilisation de matières premières tels le lithium, le cobalt, le nickel, ou encore le manganèse.
Pour évaluer si ces mode de transport sont véritablement vertueux, il faut aussi prendre en compte la manière dont l'électricité est produite. En effet son empreinte environnementale n'est pas la même si elle est produite par une centrale à charbon, par un réacteur nucléaire, ou encore par un barrage hydroélectrique. Enfin, le côté recyclable des appareils électriques doit nécessairement être pris compte.
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Procès Fifa : Sepp Blatter et Michel Platini acquittés des soupçons d'escroquerie
Publié le : 08/07/2022 - 10:46
FRANCE 24
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Le Suisse Sepp Blatter, ancien président de la Fifa, et le Français Michel Platini, ex-président de l'UEFA, ont été acquittés vendredi dans l'affaire d'escroquerie au sein de l'instance du football mondial.
L'ancien président français de l'UEFA Michel Platini et l'ex-président suisse de la Fifa Sepp Blatter ont été acquittés vendredi 8 juillet en Suisse dans l'affaire d'escroquerie qui a brisé en 2015 les ambitions du Français d'accéder à la tête du football mondial.
Le Tribunal pénal fédéral de Bellinzone n'a pas suivi les réquisitions du parquet, qui avait requis mi-juin respectivement un an et huit mois de prison avec sursis, alors que les deux accusés clamaient leur innocence.
Gianni Infantino visé par une procédure distincte
Pendant deux semaines, le Français de 67 ans et le Suisse de 86 ans avaient comparu pour avoir "obtenu illégalement, au détriment de la Fifa, un paiement de 2 millions de francs suisses" (1,8 million d'euros) "en faveur de Michel Platini".
Mis en cause dans d'autres affaires pénales mais jugés pour la première fois, Michel Platini et Sepp Blatter ont chacun plaidé l'acquittement, eux qui clament leur innocence et voient dans ce dossier une manipulation destinée à les écarter du pouvoir.
Pendant des années, la défense s'est évertuée à ramener dans les débats un possible rôle en coulisses de Gianni Infantino, ancien bras droit de Michel Platini à l'UEFA, puis élu inattendu début 2016 à la présidence de la Fifa – qui paraissait pourtant promise à son ancien chef.
Mais si Gianni Infantino est visé depuis 2020 par une procédure distincte pour trois rencontres secrètes en 2016 et 2017 avec l'ancien chef du parquet suisse, jamais les magistrats n'ont joint les deux dossiers, rendant judiciairement hors sujet tout soupçon de complot.
"Accord de gentlemen"
Défense et accusation s'accordaient sur un point : Michel Platini a bien conseillé Sepp Blatter entre 1998 et 2002, lors du premier mandat de ce dernier à la tête de la Fifa, et les deux hommes ont signé en 1999 un contrat convenant d'une rémunération annuelle de 300 000 francs suisses, intégralement payée par la Fifa.
Mais en janvier 2011, l'ancien milieu de terrain – devenu dans l'intervalle président de l'UEFA (2007-2015) – "a fait valoir une créance de 2 millions de francs suisses", qualifiée de "fausse facture" par l'accusation.
Les deux hommes martèlent de leur côté qu'ils avaient dès l'origine décidé d'un salaire annuel d'un million de francs suisses, par un "accord de gentlemen" oral et sans témoins, sans que les finances de la Fifa n'en permettent le versement immédiat à Michel Platini.
Avec AFP
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Fifa : la justice suisse ouvre la voie au procès de Michel Platini et Sepp Blatter
Fifa : Michel Platini et Sepp Blatter comparaissent en Suisse pour escroquerie
Fifa : au procès pour escroquerie de Michel Platini et Sepp Blatter, le choc des cultures
France24 - Monde
Tour de France : Pogacar remporte la 6e étape et s'empare du maillot jaune
Publié le : 07/07/2022 - 17:41
FRANCE 24
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En remportant la sixième étape du Tour de France jeudi à Longwy, le Slovène Tadej Pogacar (UAE Team Emirates), double vainqueur du Tour, prend les commandes du classement général de la course.
Un parfait coup double pour Tadej Pogacar. Le Slovène a remporté, jeudi 7 juillet à Longwy, dans l'est de la France, la sixième étape du Tour de France, prenant également les commandes du classement général de la course.
Tadej Pogacar a dépossédé du maillot jaune le Belge Wout van Aert, grand animateur de cette étape, la plus longue du Tour avec près de 220 kilomètres.
>> À lire aussi : Maillot jaune, victoires d'étape : neuf coureurs à surveiller lors du Tour de France 2022
Le Slovène, double vainqueur du Tour, a battu l'Australien Michael Matthews et le Français David Gaudu dans un sprint en côte, à la veille de la première arrivée au sommet, en haut de la Planche des Belles Filles.
Le baroud d'honneur de Van Aert, au panache indiscutable mais à l'intérêt tactique contestable, et le vent favorable ont permis de boucler l'étape à plus de 49 km/h de moyenne.
Dans une première partie d'étape débridée (101,6 km en deux heures), Van Aert a multiplié les coups de boutoir pour provoquer finalement une échappée de trois coureurs avec l'Américain Quinn Simmons, le benjamin du peloton du Tour (21 ans), et le Danois Jakob Fuglsang (37 ans), à... 148 kilomètres de l'arrivée.
Nette domination au sprint
Le peloton a accordé jusqu'à quatre minutes au trio lancé dans cette échappée téméraire. Omniprésent depuis le départ du Tour, Van Aert a dicté l'allure le plus souvent dans une débauche d'énergie au lendemain de l'étape des pavés, épuisante pour nombre de coureurs.
Après le sprint intermédiaire (km 145), Fuglsang a fini par se relever et Van Aert a poursuivi la folle aventure avec Simmons, qui l'a relayé sans arrière-pensée. Derrière le duo, le peloton a réduit son allure et l'écart a frôlé durablement les deux minutes avant de fondre dans les quarante derniers kilomètres.
Seul en tête à l'entrée des trente derniers kilomètres, le Belge a défié le peloton lancé à ses trousses avant d'être rejoint et aussitôt débordé à onze kilomètres de l'arrivée.
Le Russe Aleksandr Vlasov a chuté quelques instants plus tard. À l'avant, Alexis Vuillermoz a démarré dans l'avant-dernière côte aux six kilomètres, mais a été rejoint dans la montée d'arrivée, à 1 400 mètres de la ligne.
Au sprint, Pogacar a dominé nettement Matthews et a signé son septième succès d'étape dans le Tour, qu'il dispute pour la troisième fois.
Au classement général, le jeune Slovène (23 ans) compte quatre secondes d'avance sur l'Américain Neilson Powless et 31 secondes sur son dauphin de l'an passé, le Danois Jonas Vingegaard.
Avec AFP
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5E ÉTAPE
Tour de France : l'Australien Simon Clarke dompte les pavés, Wout van Aert reste en jaune
PORTRAIT
Tour de France : Wout Van Aert, maillot jaune assoiffé de victoires
4E Étape
Tour de France : Wout Van Aert s'impose en solitaire et conforte son maillot jaune
France24 - Monde
Wimbledon : la Tunisienne Ons Jabeur se qualifie pour la finale
Publié le : 07/07/2022 - 17:12
FRANCE 24
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La championne de tennis Tunisienne Ons Jabeur a remporté jeudi son match de demi-finale à Wimbledon contre l'Allemande Tatjana Maria (103e) 6-2, 3-6, 6-1, se qualifiant pour la finale du tournoi.
La Tunisienne Ons Jabeur a marqué l'histoire de Wimbledon, jeudi 7 juillet, en devenant la première joueuse du continent africain à atteindre la finale d'un tournoi du Grand Chelem dans l'ère Open.
La numéro deux mondiale s'est qualifiée pour la finale de Wimbledon en battant l'Allemande Tatjana Maria (103e) 6-2, 3-6, 6-1.
Tatjana Maria, 34 ans, a été obligée de sauver trois balles de break dans le premier jeu mais n'a pas pu prolonger cette résistance, perdant son service dans les troisième et septième jeux avant que Ons Jabeur ne scelle le premier set après un revers long de l'Allemande.
Tatjana Maria qui menait 3-1 dans le deuxième set et a conservé cet avantage pour égaliser lorsque Ons Jabeur, a envoyé un revers dans le filet. Mais la Tunisienne s'est finalement montrée à la hauteur de sa réputation de numéro deux mondiale en remportant le troisième set.
À 27 ans, la championne tentera samedi de remporter son premier Majeur, face à la Roumaine Simona Halep (18e), lauréate 2019, ou à la Kazakhe Elena Rybakina (23e).
Avec AFP et Reuters
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France24 - Monde
Compensation carbone : le piège ?
Publié le : 08/07/2022 - 13:37
Valérie DEKIMPE
Marina BERTSCH
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Julia GUGGENHEIM
Alors que la crise climatique s'aggrave, les pays comme les entreprises se précipitent sur la compensation carbone. Planter des arbres à grande échelle leur permet de déduire le CO2 capté par ces forêts de leurs bilans carbones. L’idée est simple : une tonne de carbone émise quelque part serait annulée par une tonne absorbée ailleurs. Vrai ou fausse bonne idée ? Planter des arbres sera-t-il suffisant si nous ne réduisons pas nos émissions par ailleurs ? "Élément Terre" a enquêté.
Le Label Bas Carbone pour compenser ses émissions dans les forêts françaises
Dans le Périgord, Jérome Chanel du syndicat forestier Alliance est convaincu des services que peut rendre la forêt aux hommes : "Les forêts sont des usines extraordinaires qui transforment le dioxyde de carbone en bois." Ici, il gère des reboisements un peu particuliers, financés par des entreprises et des collectivités. Grâce au Label Bas Carbone qui donne un cadre à ces pratiques en France, les entreprises peuvent compenser leurs émissions en subventionnant les forêts françaises. "On a d’abord étudié la qualité du sol en fonction du climat que l’on rencontre sur ce territoire, et on a fait le choix d’un certain nombre d'essences", détaille Jérôme. La parcelle dont il s’occupe ce jour-là fait 8 hectares et permettra de compenser environ 1 300 tonnes de CO2 émis, ce qui correspond environ à 9 millions de kilomètres de voiture.
Compensation carbone, l’arbre qui cache la forêt ?
Les arbres seraient donc la solution miracle à notre problème climatique ? Premier puits de carbone terrestre, en France, ils séquestrent 20 % de nos émissions. Un bon début peut-être, mais pas suffisant. Actuellement, nous rejetons tellement de gaz à effet de serre que la végétation ne peut tout simplement pas suivre. Si la planète était entièrement recouverte d’arbres, les forêts n’absorberaient que 40 à 100 gigatonnes de CO2, alors que nous émettons 10 gigatonnes en une seule année !
Compenser ne veut pas dire réduire
Pour certaines ONG de défense de l’environnement, la compensation carbone, c’est tout simplement du greenwashing. Myrtho Tilianaki, chargée de plaidoyer au CCFD-Terre Solidaire, a étudié les stratégies de neutralité carbone de trois grandes entreprises : Nespresso, Total Énergies et Air France. Et force est de constater qu’elles n’ont quasiment pas mis en place de mesures significatives de réduction d’émissions.
Elles misent tout sur la compensation et donc la compensation carbone devient un véritable levier d’inaction climatique.
Plus qu'inefficace, la compensation carbone, surtout quand elle est faite à l’autre bout du monde, peut aussi être dangereuse. "On a eu des cas par le passé de projets de compensation carbone qui ont conduit à des intimidations, des expulsions, des phénomènes d'accaparement de terre", précise Myrtho Tilianaki.
Avec Cœur de Forêt, la qualité plutôt que la quantité
Pour Antony Cheval de l’association Cœur de Forêt, le mieux à faire pour la planète, c'est d’entretenir les forêts. L’objectif de l’action sur le territoire français, c'est d’accompagner les propriétaires dans la compréhension de leur parcelle forestière et leur apporter tous les éléments de connaissance pour qu'ils puissent gérer durablement leurs forêts. Réfléchir aux meilleures essences adaptées aux territoires, choisir des espèces variées : autant de techniques qui permettent d’entretenir une forêt pour qu’elle résiste aux sécheresses et aux maladies qui se multiplient avec le dérèglement climatique. Antony Cheval en est convaincu : c’est la diversité qui va vraiment nous sauver et qui va sauver les forêts face au réchauffement climatique.
Le sol, la moitié cachée de l’écosystème
Les arbres ont bel et bien un rôle à jouer dans la réduction du CO2 sur notre planète, mais les scientifiques de l’Inrae s'intéressent aussi à leur petit frère : le sol. Laurent Augusto, qui dirige un projet de recherche dans la forêt expérimentale de Cestas en Gironde, l’affirme : il y a autant de CO2 captés dans les arbres que dans les sols qui les soutiennent. Le processus est simple, au cours de leur croissance, les arbres vont faire tomber des feuilles mortes. Celles-ci contiennent du carbone qui va alimenter le sol. Le CO2 s’y retrouve alors piégé.
L’objectif pour Laurent et son équipe est de comprendre quelles espèces facilitent le stockage de carbone dans le sol. "On a déjà des résultats préliminaires intéressants", explique-t-il. "Les résineux, comme le sapin, l'épicéa ou le pin, stockent un peu plus de carbone dans les sols que les feuillus. Du côté des feuillus, c’est du carbone qui va rester dans les sols plus longtemps donc c’est intéressant aussi".
Laurent en est persuadé : si ces recherches pourraient permettre de stocker une grande partie du carbone généré par l’Homme dans les sols, il faut changer nos modes de vie pour réduire nos émissions. "Le CO2 qui n’est pas émis n’aura pas besoin d’être piégé", conclut-il.
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C'EST EN FRANCE
Environnement : les forêts françaises gagnent du terrain
Accord à Bruxelles sur la neutralité carbone d'ici 2050, sans la Pologne
Ici l'Europe
Taxe carbone : l'Europe arrête-t-elle les pollueurs à la frontière ?
France24 - World
Ons Jabeur makes African history with Wimbledon final spot
Issued on: 07/07/2022 - 17:13
NEWS WIRES
Ons Jabeur became the first African woman in the Open era to reach a Grand Slam singles final on Thursday when she defeated close friend Tatjana Maria in the Wimbledon semi-finals.
The 27-year-old world number two from Tunisia triumphed 6-2, 3-6, 6-1 and will face either 2019 champion Simona Halep or Elena Rybakina in Saturday's championship match.
"I'm a proud Tunisian woman standing here," said Jabeur, who was the first Arab player to make a Slam semi-final.
Before Thursday, South Africans Irene Bowder Peacock, at the 1927 French Open, and Renee Schuurman, in the 1959 Australian Open, were the only African women to have reached a Slam singles final.
"It's a dream come true from years of work and sacrifice. I'm happy that's paid off and I'll continue for one more match," said Jabeur.
"Physically, Tatjana is a beast, she doesn't give up, I thought she would give up -- her touch, her serve and everything on the court is impressive. I hope she's continues this way. Let's not play again I'm good for now.
"I know in Tunisia they are going crazy right now. I want to see more Arab and African players on the tour. I love the game and I want to share the experience with them."
Jabeur coasted through the first set against mother-of-two Maria with breaks in the third and seventh games.
The Tunisian fired 15 winners to her opponent's six in the first set while not facing a single break point.
However, Maria, described by Jabeur as her "barbecue buddy", did manage to finally break through for 3-1 in the second set off the back of a series of delicate slices.
Jabeur's 17 unforced errors in the second set compared to the six of the more accurate German, who levelled the contest.
But there was to be no upset win as the 103rd-ranked Maria's challenge was quashed.
Jabeur secured a double break for a 5-0 advantage before securing her place in history on a second match point.
(AFP)
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Djokovic stages extraordinary comeback against Sinner to reach Wimbledon semis
WIMBLEDON
Nadal defies injury to set up Wimbledon semi against barnstorming Kyrgios
France24 - World
Grain ship Zhibek Zholy at the heart of Black Sea dispute
Issued on: 07/07/2022 - 19:34Modified: 07/07/2022 - 19:41
FRANCE 24
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Vedika BAHL
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Zhibek Zholy, a disputed cargo ship carrying allegedly stolen grain from Ukraine, has returned to Russian territorial waters, Turkish sources told AFP on Thursday, drawing widespread condemnation from Kyiv.
The marinetraffic.com website showed Zhibek Zholy moving at least 20 kilometres (12 miles) away from Turkey’s Black Sea port of Karasu before apparently switching off its transponder and disappearing from view.
Two Turkish sources said the ship was heading to Russia's Port Kavkaz on the edge of a strait splitting the mainland from Ukraine's Kremlin-annexed peninsula of Crimea.
An unnamed crew member of the Zhibek Zholy told Russia's TASS news agency that the ship was supposed to offload the grain to another vessel so that it would "not lose money". But one of the Turkish sources said the ship still appeared to be carrying the grain. "As far as we know, it is waiting (at the Russian port) loaded," the Turkish source said.
Kyiv alleges that the Russian-flagged vessel had set off from Ukraine's occupied port of Berdyansk after picking up confiscated wheat. Russia, for its part, changed its story several times, first stating that the boat would be deliving grain to "friendly countries", such as Syria and Iran.
Sergei Lavrov, the Russian Foreign Minister, then claimed that the ship belonged to Kazakhstan, which had to conclude a grain export contract with Turkey before eventually acknowledging that the cargo was Russian, but that a Kazakh company had made the delivery on behalf of Estonian and Turkish clients.
Ukraine has demanded that Turkey impound the vessel and return the allegedly stolen grain.
"The issue of food security is a very sensitive one in the history of Russian-Ukrainian relations," says Jeff Hawn, a specialist in Russian security issues and an external consultant for the New Lines Institute in Washington.
The Holodomor – the great famine that ravaged Ukraine in the early 1930s – was "partly caused by the Soviet Union's decision to export Ukrainian grain reserves", recalls Hawn. Russia risks losing what little credibility it has left among a certain segment of the Ukrainian population if it is seen once again as a plundering country.
But Russia claims to have "nationalised" Ukrainian state assets and to be buying crops from local farmers. NATO member Turkey has been trying to negotiate a solution that could preserve its good relations with both Moscow and Kyiv.
Turkey had detained Zhibek Zholy since Monday, promising to investigate the provenance of the 7,000 tonnes of grain onboard. The boat in question had ignited a fresh dispute between Ukraine and Russia, as Ukraine accused Russia of plundering its reserves, a claim Moscow denied.
This issue of allegedly stolen grain was important to both Ukraine and Russia. Hawn says that "Kyiv [could] use it to portray Moscow not only as the aggressor but also as a plunderer, which in terms of war propaganda can be very effective."
While the grain delivery "is important for Russia because it is a way of trying to make the occupied territories economically self-sufficient," notes Hawn. If these Russian-controlled regions are able to generate their own income from these exports, then it would take an economic burden off Russia's shoulders, as it is currently obliged to fund 100% of the occupation.
'Deeply disappointed'
Ankara has not issued an official statement about the Zhibek Zholy since it arrived in Karasu last Friday.
But the Ukrainian foreign ministry on Thursday summoned Turkey's ambassador to demand an explanation for the ship's return to Russia.
"Ignoring an appeal from Ukraine, the ship was released on the evening of July 6," the Ukrainian foreign ministry said in a statement.
It said it was "deeply disappointed" that Turkey had not seized the ship, as per its request.
We regret that Russia’s ship Zhibek Zholy which was full of stolen Ukrainian grain, was allowed to leave Karasu port despite criminal evidence presented to the Turkish authorities. Türkiye’s Ambassador in Kyiv will be invited to @MFA_Ukraine to clarify this unacceptable situation
July 7, 2022"We regret that Russia's ship Zhibek Zholy which was full of stolen Ukrainian grain, was allowed to leave Karasu port despite criminal evidence presented to the Turkish authorities," Ukrainian foreign ministry spokesman Oleg Nikolenko said on Twitter.
Turkey's Foreign Minister Mevlut Cavusoglu said last month that Ankara was investigating reports of Russian-seized Ukrainian grain that had reached its Black Sea shores. He added that Turkey had been unable to find any stolen Ukrainian grain shipments.
Ankara said Cavusoglu discussed "grain exports" with his Ukrainian counterpart Dmytro Kuleba over the phone on Thursday but provided no further details.
Turkey's reticence underscores the difficulty of its position in the war. President Recep Tayyip Erdogan has had a tumultuous but close working relationship with his Russian counterpart Vladimir Putin. He has tried to use that access to thrust Turkey into the middle of diplomatic negotiations and talks on resuming grain shipments from Ukrainian ports.
But his Russian relationship is complicated by Turkey's international commitments as a member of the NATO military alliance. Ankara also supplies combat drones to Ukraine that have proved effective in helping slow Russia's advance across the Donbas region.
(with AFP)
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WAR IN UKRAINE
Black Sea’s Snake Island emerges as crucial in Russia-Ukraine war
War in Ukraine
Shipping movement continues in the Black Sea despite Ukraine war, sanctions
AS IT HAPPENED
Russia quits Black Sea outpost of Snake Island in blow to blockade of Ukraine
France24 - World
Iconic 'Godfather' actor James Caan dies aged 82
Issued on: 07/07/2022 - 20:04
NEWS WIRES
James Caan, the US actor best known for playing Sonny Corleone in "The Godfather," has died aged 82, his manager said Thursday.
Caan, who also had roles in "Misery," "Thief" and "Rollerball," received an Oscar nomination for his tragic portrayal of a mafia family's eldest son in Francis Ford Coppola's "The Godfather."
"It is with great sadness that we inform you of the passing of Jimmy on the evening of July 6," his family said in a tweet posted to Caan's account. Caan's manager confirmed the news to AFP.
(AFP)
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Obituary
French cinema legend Jean-Louis Trintignant dies aged 91
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Film show: Park Chan-wook's multi-layered, mysterious 'Decision To leave'
Cannes Film Festival
Sweden’s Östlund wins second Palme d’Or for social satire ‘Triangle of Sadness’
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Exiled former president Blaise Compaoré returns home to Burkina Faso
Issued on: 07/07/2022 - 23:37
Camille NEDELEC
Nadia MASSIH
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Blaise Compaoré had been in exile since 2014 when he was ousted from power by a military coup. He's set to attend a summit on Burkina Faso's future with a number of other former leaders. And also in this programme: legal experts in Tunisia assess the impact the new constitution would have if it is given the greenlight at polls later this month. Finally, Tanzania celebrates its linguistic heritage.
France24 - World
Mass funeral held for the young people killed in a South African tavern
Issued on: 06/07/2022 - 23:02
Georja Calvin-Smith
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Camille NEDELEC
South Africa's president calls for a crackdown on the illegal sale of alcohol to underage drinkers, as a thousand mourners turn out for the funeral of the 21 teenagers who died mysteriously in a night club. Also in the programme: protests calling for the restoration of civilian rule continue in Sudan. And finally, an international collective of dancers has been pushing back against the concept of afro dance.
France24 - World
India's rural female health workers fight for better pay
Issued on: 08/07/2022 - 11:55
Annette Young
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They are known as the foot soldiers of India's healthcare system. The female health workers saving thousands of lives in Indian rural areas, are now demanding better pay and recognition from the government.
Also a move by the French government to improve the level of maths in schools backfires, leading to a significant percentage of girls dropping out.
Plus the stigma of periods means many teenage girls stay away from school in the African country of Guinea, as they face shame along with a lack of access to sanitary products.
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Eighty years after France’s Vél d'Hiv roundup of Jews, its last survivors recount ordeal
Issued on: 08/07/2022 - 13:18
Claire PACCALIN
Stéphanie TROUILLARD
This month marks 80 years since the Vél d'Hiv roundup, when French police detained 13,000 Parisian Jews, including 4,000 children, acting on orders from occupying German forces and their French allies in the Vichy Regime. Many were first sent to the Vélodrome d'Hiver stadium, which gave its name to this sinister chapter of French history, before being deported to Auschwitz, never to return. FRANCE 24’s Claire Paccalin and Stéphanie Trouillard met with survivors who managed to escape.
They were children then, and today are the only people left who remember the shock of July 16-17, 1942. They recall the horror of those days and the extraordinary circumstances that allowed them to avoid deportation to Nazi death camps.
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FRANCE
The Vél d'Hiv roundup: 75 years on, a survivor remembers
WORLD WAR II
The imposition of the yellow star on Jews in France, 80 years on
FRANCE / WORLD WAR II
Vel d'Hiv' Roundup: remembering one of the darkest dates in France's modern history
France24 - Monde
Météo : le réchauffement climatique et la mécanique de l'extrême
Publié le : 07/07/2022 - 19:19
Cyrielle CABOT
Des pluies diluviennes au Japon, une vague de chaleur record en Italie, un nouvel épisode de sécheresse dans l'ouest des États-Unis… Comme en 2021, le début de l'été dans l'hémisphère Nord est marqué par plusieurs événements météorologiques extrêmes. Et avec eux revient inlassablement la même question : dans quelle mesure le réchauffement climatique en est-il responsable ?
Fin juin, le Japon a été confronté à une vague de chaleur inédite. Le mercure a grimpé jusqu'à 35 °C pendant plusieurs jours consécutifs à Tokyo, la capitale, et jusqu'à 40 °C à Isesaki, dans le centre du pays. Du jamais-vu à cette période de l'année. Après cette chaleur étouffante, ce sont désormais des pluies diluviennes qui s'abattent sur l'archipel.
De l'autre côté du globe, quinze jours après la canicule qui a touché la France, l'état d'urgence a été décrété dans cinq régions du nord de l'Italie. Là aussi, le thermomètre s'affole et les records de température tombent les uns après les autres. Rome vit ainsi depuis plusieurs jours sous 38 °C. En Sicile, la commune de Floridia a déjà atteint la barre des 46 °C. Samedi 2 juillet, pour la première fois, les 10 °C ont été atteints au sommet du glacier de la Marmolada, dans les Alpes italiennes. Conséquences directes de cette canicule : une partie de ce glacier s'est détachée provoquant la mort d'au moins sept personnes. Le lendemain, un feu de forêt se déclarait dans une pinède au sud de Rome.
>> En images : sécheresses, incendies et fonte des glaciers frappent l'Italie
Le continent américain n'est pas non plus épargné. Cette année encore, l'ouest des États-Unis subit un épisode de sécheresse important, au point de faire craindre l'arrêt prochain du barrage Hoover, qui produit de l'électricité pour des centaines de milliers de foyers américains.
"Des phénomènes interconnectés" intensifiés par le réchauffement climatique
Comment expliquer, d'abord, que ces événements se produisent quasi au même moment, à plusieurs endroits du globe ? "Ce n'est absolument pas une coïncidence", répond Pascal Yiou, climatologue, chercheur au Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement. "Les phénomènes météorologiques sont interconnectés : un cyclone ou une vague de chaleur aux États-Unis aura une répercussion sur l'ensemble de la planète, et donc sur la mousson en Inde, par exemple."
Si la concomitance de ces événements s'explique donc facilement, se pose aussi la question de leur intensité. Et là, Pascal Yiou pointe du doigt un coupable : le réchauffement climatique. "Il vient dérégler toute la dynamique atmosphérique !", résume-t-il. "En augmentant la température aux pôles, il perturbe l'énergie des vents et, donc, l'alternance des cyclones et des anticyclones."
En bref, le réchauffement climatique favorise, par exemple, les conflits de masse d'air entre le sol et l'altitude. Cela peut provoquer, par exemple, le phénomène de "goutte froide", lorsqu'une bulle d'air froid entre en collision avec des températures plus clémentes au sol, provoquant des précipitations très fortes et des orages. L'inverse une "goutte chaude" peut créer une canicule. Et ensuite, c'est l'effet domino, une canicule peut intensifier un épisode de sécheresse, provoquant des feux de forêt ou des fortes pluies provoquer des inondations et des glissements de terrain.
Face à ce constat, les climatologues comme Pascal Yiou ne cessent de tirer la sonnette d'alarme. Les canicules, inondations et autres événements extrêmes vont augmenter de manière "sans précédent" en matière d'ampleur, de fréquence, d'époque de l'année où elles frapperont et de zones touchées, alertaient ainsi les experts climat de l'ONU en août dans le rapport du Giec. "Ce début d'été, comme l'an dernier, montre que tout cela est déjà une réalité", termine Pascal Yiou.
Une science de l'attribution
Si l'impact du réchauffement sur la météo mondiale n'est plus à prouver, les scientifiques ont longtemps rechigné à relier un événement individuel au changement climatique. Mais depuis 2015, un groupe international de scientifiques, le World Weather Attribution (WAA), a développé une méthode pour déterminer dans quelle mesure la survenue et l'intensité d'un événement sont liées à la crise climatique. C'est ce qu'on appelle la science de l'attribution.
"Les phénomènes météorologiques ont toujours des causes multiples", explique Robert Vautard, météorologue et climatologue à l'Institut Pierre-Simon Laplace, qui œuvre au sein du WAA. "Mais aujourd'hui, on sait que le réchauffement climatique peut modifier la probabilité de certains événements. L'objectif est de déterminer l'ampleur."
La méthode est toujours la même : "Grâce à des modèles numériques, on compare une planète A, celle dans laquelle nous vivons, et une planète B, qui serait épargnée de toute activité humaine", explique le chercheur. "On fait des milliers de simulations et on compte combien de fois un événement se serait produit dans les deux cas, et à quelle intensité."
Les membres du WAA ont ainsi montré que la canicule qui a touché l'Inde et le Pakistan en mars et en avril avait eu trente fois plus de chance de se produire à cause du dérèglement climatique. Pour ce qui est de la vague de chaleur qui a touché le Canada en juin 2021, la probabilité a augmenté de 150. "Concrètement, ce que l'on montre, c'est que cet événement aurait pu se produire sans changement climatique, mais avec une bien moindre probabilité."
Une part humaine encore difficile à mesurer
À l'inverse, les analyses montrent parfois qu'un événement n'est pas lié au réchauffement climatique. C'est le cas, par exemple, des tempêtes hivernales Eleanor et Friederike, qui ont frappé l'Europe en janvier 2018.
Le groupe de chercheurs prend aussi en compte des critères économiques et sociaux. Il a ainsi tranché que le changement climatique n'était pas le principal facteur de la famine à Madagascar, contrairement aux affirmations de l'ONU. Les principaux responsables seraient la pauvreté, les conditions météorologiques naturelles et les mauvaises infrastructures.
"Aujourd'hui, l'influence du changement climatique sur les vagues de chaleur ou de froid ne fait plus de doute", résume Robert Vautard. "Pour certains phénomènes, il reste en revanche difficile d'établir un lien clair avec le réchauffement climatique. C'est le cas pour les cyclones ou les tornades."
"De même, si on parle des inondations par exemple, il faut bien faire la part des choses. Car outre les précipitations, se pose aussi la question de la gestion humaine des cours d'eau. Même chose pour les incendies : le départ de feu est souvent dû à un geste humain", poursuit-il. "Cette part humaine est forcément difficile à mesurer."
"Finalement, tout l'enjeu de la science de l'attribution, c'est que cela permette de prendre conscience de la façon dont le réchauffement climatique se manifeste au quotidien", termine Robert Vautard. "Les phénomènes météorologiques extrêmes vont désormais être la norme. La seule façon d'éviter que la situation n'empire, c'est de lutter au maximum contre le réchauffement climatique." Prochainement, le WAA rendra tranchera sur le rôle du réchauffement climatique sur la vague de chaleur au Japon.
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Face à la sécheresse, l'Italie décrète l'état d'urgence dans cinq régions du Nord
Alpes italiennes : plusieurs morts après l'effondrement d'un glacier en surchauffe
RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE
Un nouvel épisode de sécheresse dans l'Ouest américain menace le barrage Hoover
France24 - Monde
Discours de politique générale d’Elisabeth Borne : "elle va faire un travail de dentelière"
Publié le : 07/07/2022 - 16:17
Audrey RACINE
Applaudie, malmenée, Elisabeth Borne, figure de proue du gouvernement ne s’est pas laissée déstabiliser par ses opposants. Sera-t-elle capable de louvoyer pour faire passer la réforme des retraites, principale pierre d’achoppement ? Le compromis sera-t-il un moyen pour arriver à ses fins ? Jean Petaux, politologue, invité de France 24 nous livre son analyse et affirme : "la Première ministre n’entend rien céder" et constate : "elle s’en est plutôt bien sortie". "Elisabeth Borne peut surprendre les pronostiqueurs".
France24 - Monde
Résilience climatique et transition énergétique équitable : deux enjeux majeurs pour le continent africain
proposé et financé par
Publié le : 16/06/2022 - 17:32Modifié le : 16/06/2022 - 17:46
Banque Africaine de Développement
L’Afrique est le continent le plus touché par la hausse des températures. Dans le même temps, 600 millions d’Africains n’ont pas accès à l’électricité. Deux immenses défis à relever.
La Banque africaine de développement a tenu ses Assemblées annuelles du 23 au 27 mai dernier à Accra, au Ghana, autour de deux thèmes majeurs : la résilience climatique et une transition énergétique juste et équitable en Afrique. Un choix d’actualité qui intervient entre la COP26, l’an dernier à Glasgow, en Écosse, et la COP27, en novembre prochain à Charm el-Cheikh, en Égypte.
Les gouverneurs de la Banque ont pu échanger leurs expériences sur les défis du changement climatique et de la transition énergétique auxquels leurs pays sont confrontés. Ils ont également détaillé les mesures qu’ils emploient pour y faire face. État des lieux et solutions.
L’Afrique n’émet que 3% des gaz à effet de serre, MAIS :
- Le continent africain est le plus touché par la hausse des températures. Une augmentation de 2 degrés Celsius à l’échelle mondiale pourrait se traduire par une hausse de 3,6 degrés dans certaines parties de l’Afrique.
- L’élévation du niveau de la mer est une menace, particulièrement pour les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest.
- 35 des 45 pays les plus vulnérables au changement climatique dans le monde se trouvent en Afrique sub-saharienne.
- De 2020 à 2030, les besoins du continent africain en matière d’adaptation au changement climatique pourraient se chiffrer à 331 milliards de dollars.
- L’Afrique ne perçoit que 3 % du total des flux mondiaux de financement de l’action climatique.
L’Afrique doit réussir sa transition énergétique, CAR :
- Le continent, qui abrite 20 % de la population mondiale, ne représente que 6 % de la demande énergétique globale.
- 600 millions d’Africains n’ont toujours pas accès à l’électricité.
- 600 000 décès par an sont dus à la pollution atmosphérique domestique, notamment aux combustibles de mauvaise qualité utilisés pour se chauffer ou cuisiner.
- L’équivalent de 2 à 4 % du PIB de l’Afrique est amputé chaque année, en raison des problèmes d’approvisionnement du secteur de l’énergie et des coupures d’électricité récurrentes.
- Pour satisfaire ses aspirations au développement, le continent doit doubler ses capacités de production énergétique entre 2020 et 2040.
Justice climatique
Les Assemblées 2022 du Groupe de la Banque africaine de développement ont réuni pendant cinq jours dans la capitale ghanéenne – et pour la première fois en présentiel depuis 2019 – quelque 3 000 délégués, venus de ses 54 États membres africains et de ses 27 pays membres extérieurs au continent. Le Nigérian Akinwumi Adesina, président de la Banque, a souligné que celle-ci avait doublé son budget dédié à la lutte contre le changement climatique, pour le porter à 25 milliards de dollars d’ici à 2025. La Banque africaine, qui a également renoncé à financer l’exploitation du charbon depuis l’an dernier, s’est engagée à contribuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre sur le continent. Akinwumi Adesina a ensuite insisté sur la justice climatique qui doit régner entre pays du Nord et pays africains. Kenneth Ofori-Atta, ministre ghanéen des Finances a conclu pour sa part : « Ayons le courage de faire avancer le cadre sur le changement climatique et de soutenir les pays dans les stratégies relatives au climat pour une croissance verte et inclusive. » En attendant la prochaine édition des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement, prévue en mai 2023 à Charm el-Cheikh, en Égypte, voici quelques exemples des initiatives en cours.
BAD, un rôle pionner
La Banque africaine de développement n’a pas attendu le grand rassemblement d’Accra pour agir. Voici trois exemples des grands projets qu’elle a entrepris.
Concernant la résilience climatique : 100 millions d’hectares de terres dégradées vont être réhabilités sur un couloir de 8 000 km de long et 15 km de large à travers le continent africain. De quoi supprimer 250 millions de tonnes de dioxyde de carbone et créer 10 millions d’emplois verts d’ici à 2030.
Parmi les priorités de la Banque africaine, il y a aussi le programme « YouthADAPT » (« La jeunesse s’adapte »), doté d’un budget de 1 million de dollars. Il s’agit d’un concours destiné aux jeunes entrepreneurs, une initiative qui récompense le développement de solutions innovantes pour s’adapter au changement climatique et créer des emplois verts. Côté transition énergétique, 20 milliards de dollars ont été investis dans la production de 10 000 mégawatts d’énergie solaire, dont profiteront 250 millions de personnes dans la région du Sahel, du Sénégal à l’Éthiopie.
Le Ghana s’enflamme pour le solaire
En marge des Assemblées annuelles, le gouvernement du Ghana a signé un accord de don avec le Fonds africain de développement et un prêt avec le gouvernement suisse en faveur d’un projet de mini-réseaux et de comptage net de l’énergie solaire photovoltaïque. Le comptage net, c’est la différence entre l’énergie que vous produisez, dont vous ne vous servez pas mais qui est utilisée par votre fournisseur, et votre propre consommation.
Le financement accordé par le gouvernement suisse servira spécifiquement à soutenir l’extension du programme de comptage net existant au Ghana et à déployer un total de 12 000 unités de systèmes solaires photovoltaïques pour les PME et les ménages. Le projet, qui devait coûter 85,88 millions de dollars, va permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 0,779 million de tonnes d’équivalent CO2 par an, outre créer jusqu’à 2 865 emplois pendant la phase de construction, dont 30 % seront réservés aux femmes et aux jeunes.
Rien que de l’eau…
D’ici à la fin 2024, le Mozambique devrait boucler le montage financier de la construction du barrage de Mphanda Nkuwa, dans la province de Tete, une région qui manque cruellement d’électricité. Cette centrale hydroélectrique de 1 500 mégawatts sera alimentée par le tumultueux fleuve Zambèze. Une installation qui sera complétée par 1 300 km de lignes à haute tension. Le montant du projet s’élève à 4,5 milliards de dollars. Mise en service prévue en 2031.
Les chaussures qui jamais ne s’usent
La résilience climatique passe aussi par des initiatives individuelles et privées. La Nigériane Yewande Adebowale a ainsi créé une entreprise de production de chaussures à partir de déchets plastiques. La marque s’appelle « Salubata », ce qui veut dire « chaussures qui ne s’usent jamais » en langue yoruba. Chaque chaussure « Salubata » achetée contribue à l'élimination de plus de 12,6 kg de CO2 de l'environnement.
Énergies renouvelables : le potentiel de l’Afrique en chiffres-clésSolaire : 10 000 gigawattsHydroélectrique : 350 gigawattsÉolien : 110 gigawattsGéothermique : 15 gigawatts
Pour en savoir davantage sur les projets et les actions de la Banque Africaine de Développement : afdb.org/fr
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Canada's indigenous communities strive for reform after decades of discrimination
Issued on: 08/07/2022 - 15:24Modified: 08/07/2022 - 15:26
Canada's government signed the most significant compensation agreement in its history in December 2021. After a nearly 15-year legal battle, the state will pay $40 billion for imposing racist and discriminatory practices on its child welfare system. The agreement, however, has been greeted by indigenous communities with caution, as confidence in Ottawa is weak.
France24 - World
Defending champion Pogacar takes Tour de France lead with stage six win
Issued on: 07/07/2022 - 17:45
NEWS WIRES
Defending champion Tadej Pogacar of the UAE Emirates team launched a blistering attack on a late climb to win stage six of the Tour de France and reclaim the overall leader's yellow jersey on Thursday.
Pogacar attacked on a steep climb 500m from the finish and was a class above his key rivals Jonas Vingegaard and Adam Yates, who are now 31sec and 39sec behind him in the standings.
"It feels like the first time I had it, I wasn't expecting it today, it was a real battle," Pogacar said.
A battle he seemed to win with relative ease however.
The Slovenian took the yellow ahead of EF's American rider Nelson Powless thanks to the 10 bonus seconds on offer for the stage winner.
The 23-year-old celebrated by repeatedly punching the air and is in prime position in his bid to win a third consecutive Tour de France.
He beat Australian Michael Matthews into second on the day while David Gaudu of FDJ was third and Briton Tom Pidcock fourth.
On his rookie Tour de France Ineos rider Pidcock, 22, will wear the best under-26's white jersey Friday, although Pogacar leads him in those rankings.
Overnight leader Wout van Aert paraded the yellow jersey through Belgium before launching an eventually doomed but rampaging attack through 130km of rolling forest terrain before being caught 15km out.
Van Aert will race Friday's stage in the green sprint points jersey instead and will have won many fans for his swashbuckling attitude.
(AFP)
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CYCLING
Australia's Clarke wins Tour de France stage five, Belgian Van Aert keeps yellow jersey
Cycling
Dutch rider Groenewegen takes Tour de France stage three in photo finish
CYCLING
Belgium's Van Aert extends Tour de France lead with fourth stage victory
France24 - World
Tories look for successor as Johnson clings to Number 10
Issued on: 07/07/2022 - 09:56
FRANCE 24
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Vedika BAHL
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Boris Johnson finally quit the Tory leadership on Thursday after an onslaught of ministerial resignations and calls for him to go from senior colleagues – even if he hopes to cling on in Downing Street until October as the Conservatives choose a new leader. While there is no clear favourite, a new poll of party members shows Defence Secretary Ben Wallace is the narrow favourite. Read our live blog below to see how the day's events unfolded. All times are in Paris time (GMT+2).
11:50pm: Conservative MP launches bid to replace Johnson
British Conservative MP Tom Tugendhat said late Thursday he was launching his bid to succeed Boris Johnson, the first candidate to announce their campaign since the premier announced his resignation.
In an opinion piece in the Daily Telegraph, Tugendhat who heads parliament's foreign affairs committee, confirmed his intention to stand for the leadership of the Conservative party, saying he wanted to bring together a "broad coalition" for a "clean start".
"I have served before -- in the military, and now in Parliament. Now I hope to answer the call once again as prime minister," he wrote.
Tugendhat had indicated he would stand in any leadership contest but there is no love lost between him and Johnson loyalists.
A hawk on China, he has been critical of the government's handling of the troop withdrawal from Afghanistan.
The timetable to nominate Johnson's replacement will be set out next week.
Party grandees hope to conclude the two-stage contest well before the Conservative party holds its annual conference in October.
10:09pm: Johnson finds it 'incredible' he cannot stay on
Johnson has made "new appointments to the government and has said that he intends to be the caretaker prime minister and will not make any big decisions", noted FRANCE 24's Bénédicte Paviot, reporting from Downing Street.
"He could have to make all kinds of decisions. The fact and the truth [is] that Boris Johnson finds it so painful, so sad and to him so incredible that he was not successful in persuading his own party that he was the best man. [...] He's the one, he says, with the colossal mandate he got back in 2019, the 80 seat majority, the best since 1987 and Margaret Thatcher -- that he got, he thinks, a new mandate when he won (narrowly, it has to be said) a vote of no confidence just a month ago. [Many Tories] think he's going to further damage the office of prime minister and the Conservative Party."
9:04pm: Biden says special relationship still 'strong and enduring'
US President Joe Biden said in a statement seen by CBS News that the Anglo-American "special relationship" is still "strong and enduring", regardless of Johnson’s resignation.
Biden said is keen to carry on working closely with the British government on "a range of important priorities" including a "united approach" to the war in Ukraine.
Many observers expected Biden to have rocky relations with Johnson, given Democrats’ longstanding scepticism about Brexit. However, Biden signalled that his White House still relies on the special relationship when he Johnson was the leader he called in March 2021 to suggest democratic states work together to create an alternative to China’s Belt and Road Initiative.
8:50pm: Johnson to continue as a member of parliament after resigning as PM, aide says
Johnson plans to continue as a member of parliament when he steps down as prime minister, one of his close aides said on Thursday.
Johnson announced earlier on Thursday he would quit as prime minister, but stay in the post until his successor was chosen.
"Good to hear the boss will carry on as an MP," James Duddridge, Johnson's parliamentary private secretary, said on Twitter.
7:42pm: Next Tory leader 'obviously' going to maintain commitment to Ukraine
Ukrainian President Volodymyr Zelensky has expressed his "sadness" over Johnson's departure and thanked him for his fulsome support for Ukraine, as shown by two visits to Kyiv and the delivery of huge amounts of weaponry including Britain's state-of-the-art NLAW anti-tank missiles used to great effect as Ukraine repelled the early Russian advance on Kyiv.
"The UK has committed to a military aid package for Ukraine, so that has now gone up to a total of £2.3 billion; there was a fresh package announced at the end of June," noted FRANCE 24 International Affairs Editor Armen Georgian. "Any future Conservative leader is obviously going to maintain that sort of commitment to Ukraine. So that means any future leader is not going to be any less belligerent to Russia as far as the Russian ambassador in London is concerned."
6:28pm: Defence Secretary Wallace narrow favourite to take over, poll suggests
Defence Secretary Ben Wallace is the narrow favourite in a crowded field of potential candidates to replace Boris Johnson, a YouGov poll among Conservative party members showed. Wallace has 13 percent of support, one point ahead of junior trade minister Penny Mordaunt.
Best known among international observers for his robust stance in support of Ukraine against the Russian invasion, Wallace was considered a Johnson loyalist. But many perceive Wallace as having much more pro-European instincts than Johnson, especially seeing as he spent years as a close aide to Ken Clarke, the famously Europhile former chancellor, when Clarke was lord chancellor in David Cameron's premiership.
Mordaunt is a staunch Brexiteer best known for her brief tenure as Theresa May's defence secretary in 2019. Johnson demoted her to the backbenches after she backed his rival Jeremy Hunt during the summer 2019 Tory leadership contest.
Rishi Sunak, chancellor until two days ago, is in third place in the poll with 10 percent support. During the coronavirus crisis Sunak was hailed for his generous furlough scheme to protect jobs during lockdowns. But Sunak’s popularity diminished in April when he was fined for Partygate lockdown breaches, like Johnson – and when it was revealed that his multi-millionaire wife Akshata Murthy has non-domiciled status, meaning she did not pay tax on income earned overseas while residing in the UK.
Conservative MPs vote on the contenders, eliminating the worst performing one in each vote, until party members choose between the final two.
6:20pm: Brussels hopeful yet wary on UK ties after Johnson exit
After years of tense relations with Britain, the EU was Thursday seeing hope of improved ties following the resignation of Brexit champion Boris Johnson, though wariness lingered.
While the European Commission publicly dodged commenting about the political upheaval in the UK, others in Brussels' orbit let loose.
"The departure of Boris Johnson opens a new page in relations with Britain," Michel Barnier, the former top EU negotiator for Brexit, tweeted.
"May it be more constructive, more respectful of commitments made, in particular regarding peace & stability in Northern Ireland, and more friendly with partners in the EU. Because there's so much more to be done together."
5:56pm: 'A government has to govern'
It is likely that the Tory Party will "try to get a quick decision" on Johnson's successor this side of parliament's summer recess, "because what they're worried about is how the government will carry on functioning", said Catherine Barnard, a professor of EU and employment law at Cambridge University. "Remember, several members of his cabinet have either resigned or said he's not fit to be prime minister. How can he sit round the cabinet table and work alongside them?"
"The UK is a very active participant in supporting the Ukrainians in the war against Russia," Barnard underlined. "There's a very serious cost of living crisis in the UK. And not to mention the problems with the National Health Service. A government needs to govern, not to have to be constantly infighting -- and that's the risk if he stays in his post until the autumn."
5:56pm: Johnson clinging on was 'embarrassing'
Tory MP Bob Neill told FRANCE 24 that Johnson staying until Octover is "unlikely" and would be "unsatisfactory".
"I hope a dawning of common sense and reality" explains why Johnson finally announced his resignation despite his initial defiance against the onslaught of ministerial resignations. Johnson clinging on to the Tory leadership was "embarrassing" and "demeaning" to the Conservative Party, the government and the country.
4:58pm: Zelensky expresses 'sadness' over Johnson's resignation
Ukrainian President Volodymyr Zelensky on Thursday telephoned Boris Johnson to express his "sadness" over the British leader's resignation as Conservative leader and impending departure as prime minister, Kyiv said.
"We all welcome this news with sadness. Not only me, but also all of Ukrainian society which sympathises with you a lot," the presidency quoted Zelensky as saying, reiterating how grateful Ukrainians were for the British prime minister's support since the Russian invasion.
Johnson has been seen as one of Ukraine's most vocal and fervent supporters in the West.
"We don't doubt that Great Britain's support will continue, but your personal leadership and your charisma made it special," said Zelensky.
4:51pm: Johnson's line about settling relations with EU 'greeted with laughter' in Brussels
In Johnson's farewell speech, he said settling relations with the EU was one of his greatest achievements as prime minister. "That line in that speech was really greeted with laughter here; nothing is settled," FRANCE 24's Dave Keating reported from Brussels. "Johnson has done his best to make it unsettled by tearing up the Brexit divorce treaty, by tabling this legislation that would end the Northern Ireland Protocol.
"We've had really no official reaction from EU leaders today to Boris Johnson resigning but there's certainly no love lost for him," Keating continued. "The worry, though, is that almost all of the Conservative contenders to replace him could end up being even more aggressive towards the EU."
4:25pm: Johnson from Brexit to exit
Johnson rode his luck throughout his career – starting from the moment he was sacked from The Times for making up a quote as a young journalist, before getting a job as Daily Telegraph Brussels correspondent, where he first won fame by writing funny; often untrue articles about the then European Community.
Johnson rose to the top by tying his jovial persona to the inexorable rise of Tory anti-Europeanism. His biggest triumph was getting Brexit done after three years of wrangling, shortly after the December 2019 elections when he won the Conservatives' biggest victory since Margaret Thatcher's third landslide in 1987.
FRANCE 24 looks back at Johnson in his pomp and charts the course of his downfall:
4:22pm: Tory Party has 'many ways of shutting the door on Johnson'
"It's certainly true that just 24 hours ago it looked like we might see an escalating constitutional crisis that could even suck in the Queen because Johnson was refusing to give straight answers to the question of whether or not he would seek to trigger an election in order to avoid losing his job," said Robert Ford, a professor of political science at Manchester University. "It seems, like Trump, he's tested British institutions. But unlike Trump he hasn't been able to test those institutions to the point of failure. So he has accepted that he has to go. He has accepted the informal pressure of his party even though the formal confidence vote hasn't happened. But he hasn't accepted that he has to go right now, which leaves open the possibility that he tries to find some other way to wheedle out of this crisis."
The Johnson-Trump comparison is limited, Ford said: "Johnson is invoking this 14 million vote mandate. That is a nonsense under our system. We do not have direct elections for the executive as the Americans have or as the French have for the executive. Johnson has one mandate which is for the people of [his parliamentary constituency] Uxbridge and South Ruislip. The Conservative Party has the mandate. Johnson made this point repeatedly when he was looking to evict his predecessor Theresa May. So he cannot make that argument.
"And secondly, with regard to his ability to wriggle out of things, this hands a great deal more power to his party, the Conservative Party, to prevent him from doing this -- something they've now become very keen to do. Whereas in the Trump case, the problem the Republicans have is [that] a determined populist individual like Trump really can usurp a party because of the nature of a direct popularly elected executive, because of the nature of open primaries. The Conservative Party has many ways to shut the door on Boris Johnson and I wouldn't be surprised at all if we see the Conservative Party exercising many of those ways of shutting the door on Johnson in the coming weeks if he shows any intention at all of trying to back out of the deal he seems to have made with his colleagues."
2:40pm: 'The mood is that he should go now'
This is, "let's remember, yet another prime minister biting the dust after Brexit", FRANCE 24's Bénédicte Paviot reported from London. "I was here when David Cameron made his resignation speech; I was here when Theresa May was pushed out. And now we have Boris Johnson. [...] That is a historic and very painful moment, which he acknowledged himself."
"This is a man who was so combative when at PMQs, Prime Minister's Questions, yesterday -- when he faced really a grilling; really strong calls for him to stand down. Not just from the opposition benches [...] but also from his own benches. Then a 2+-hour-grilling from senior MPs, ending on integrity in politics, and being asked, 'do you think you're going to be prime minister tomorrow?' He answered 'of course', but it turns out he's prime minister but he's a caretaker prime minister and he's trying to cling on until the autumn."
"But the battle is very real," Paviot continued. "Parliament is still in session until the 22nd of July and a majority of Conservative MPs do not want Boris Johnson a moment longer as caretaker prime minister, and he's only resigned as Tory leader. And that is not good enough -- they want somebody to stop the damage that's he been doing [...] to the Conservative Party and its future prospects [...] Really, the mood is that he should go now."
2:09pm: Foreign Secretary Truss says Johnson was right to resign
Foreign Secretary Liz Truss, one of the top contenders to replace Johnson, said on Twitter that he made the right decision in resigning.
"The PM has made the right decision," she said. "The government under Boris's leadership had many achievements -- delivering Brexit, vaccines and backing Ukraine. We need calmness and unity now and to keep governing while a new leader is found."
Truss is popular among the Tory electoral base, especially since she has modelled herself on the party's most influential and longest-serving modern prime minister, Margaret Thatcher. However, Truss also came under fire from many figures both inside and outside the Tory party during her tenure as Justice Secretary from 2016 to 2017, as she was accused of failing to sufficiently support the judiciary amid their heavy criticism in the media over a Brexit ruling.
1:48pm: Zelensky adviser thanks Johnson for supporting Ukraine
An adviser to Ukraine's President Volodymyr Zelensky on Thursday thanked Johnson for always being at the forefront of supporting Ukraine.
Mykhailo Podolyak added in a video accompanying a Twitter post that Johnson, who said on Thursday he would quit as prime minister, was "a person who began to call a spade a spade from the beginning" of Russia's invasion of Ukraine.
1:38pm: Boris Johnson will resign as British PM in the autumn
Bowing to the inevitable as more than 50 ministers quit and lawmakers said he must go, an isolated and powerless Johnson spoke outside his Downing Street to confirm he would resign.
"The process of choosing that new leader should begin now. And today I have appointed a cabinet to serve, as I will until a new leader is in place," Johnson said.
After days of battling for his job, the scandal-plagued Johnson had been deserted by all but a handful of allies after the latest in a series of scandals broke their willingness to support him.
Alun Evans
🔴🇬🇧 Is #BorisJohnson politically "dead" following his government's collapse?"Yes, totally," said former political advisor to Tony Blair, Alun Evans.It would be "absolutely impossible" for the UK PM to make a comeback ⤵️ pic.twitter.com/IaReTMMkV1
July 7, 20221:29pm: PM Johnson speaking live outside of Downing Street
The embattled Prime minister has begun his statement outside Number 10 Downing Street.
12:51pm: Johnson, preparing to resign, appoints new ministers
British Prime Minister Boris Johnson, expected to announce his resignation in just over an hour, started appointing new ministers to his cabinet on Thursday, including a third education secretary in three days.
Johnson, who has been forced to step down after his ministers and Conservative lawmakers quit or withdrew their support, appointed Greg Clark as 'levelling up' secretary and James Cleverly to the post of education minister.
The prime minister also appointed Michelle Donelan as minister for education, to replace Nadhim Zahawi, on Tuesday evening, but she had quit by Thursday morning, saying Johnson needed to go.
12:37pm: If Johnson won't go, we'll call a vote of confidence, says UK opposition leader Starmer
The opposition Labour Party will call a parliamentary no confidence vote in Prime Minister Boris Johnson's government if his Conservative Party don't get rid of him as leader, Labour Party chief Keir Starmer said in a statement on Thursday.
11:54am: UK business minister: Conservative party needs new leader 'as soon as practicable'
British business minister Kwasi Kwarteng said the Conservative Party needed a new leader as soon as practicable, and insisted the government must continue to operate.
"We now need a new Leader as soon as practicable. Someone who can rebuild trust, heal the country, and set out a new, sensible and consistent economic approach to help families," he said on Twitter.
"The wheels of government must continue in the meantime."
11:21am: Johnson has spoken to Queen Elizabeth, ITV reports
British Prime Minister Boris Johnson has spoken to Queen Elizabeth as a courtesy ahead of an impending announcement about his resignation plan, ITV Deputy Political Editor Anushka Asthana said on Thursday.
10:51am: Reactions from across the political spectrum to news of Johnson's agreement to resign
Opposition Labour leader Keir Starmer called it "good news for the country" that Johnson was going to quit.
"But it should have happened long ago. He was always unfit for office. He has been responsible for lies, scandal and fraud on an industrial scale."
"We don't need to change the Tory at the top – we need a proper change of government," Starmer said. "We need a fresh start for Britain."
Weighing in from the Conservative party, Deputy Chairman Justin Tomlinson said "I was Team Boris, as the GE (general election) showed he was our star player who connected across traditional political divides. Yes there were ups and downs, but he turbo-charged social mobility and opportunity.
"His resignation was inevitable. As a Party we must quickly unite and focus on what matters. These are serious times on many fronts."
First Minister of Scotland Nicola Sturgeon also weighed in via Twitter, questioning his continued presence as Prime Minister for the next three months. "There will be a widespread sense of relief that the chaos of the last few days (indeed months) will come to an end, though notion of Boris Johnson staying on as PM until autumn seems far from ideal, and surely not sustainable?"
1. There will be a widespread sense of relief that the chaos of the last few days (indeed months) will come to an end, though notion of Boris Johnson staying on as PM until autumn seems far from ideal, and surely not sustainable? https://t.co/SQXuCC1HYH
July 7, 2022
10:30am: Johnson will resign as Conservative leader, BBC reports
Boris Johnson will resign as Conservative party leader on Thursday, the BBC has reported, paving the way for a successor to replace him as British prime minister, after dozens of his ministers quit the government.
"Boris Johnson will resign as Conservative leader today -- he will continue as prime minister until the autumn," BBC political editor Chris Mason reported, adding that a Tory leadership race will take place this summer and the victor replace Johnson by October.
A spokesman for 10 Downing Street said that Johnson will make a "statement to the country today".
10:13am: An unprecented situation as over 50 ministers desert government
Dozens of officials have quit and previously loyal allies are urging British Prime Minister Boris Johnson to resign. 'Are we beginning to be in a constitutional crisis? This is just one of the many serious questions that are being posed this morning', says FRANCE 24's correspondent in London, Bénédicte Paviot.
10:00am: New UK finance minister Zahawi tells PM Johnson to 'go now'
New UK finance minister Nadhim Zahawi, only appointed two days ago following the resignation of predecessor Rishi Sunak, on Thursday urged prime Minister Boris Johnson to "do the right thing and go now."
"Prime Minister, you know in your heart what the right thing to do is, and go now," he said in a statement posted on Twitter.
UK education minister quits after two days in office
Prime Minister: this is not sustainable and it will only get worse: for you, for the Conservative Party and most importantly of all the country. You must do the right thing and go now. pic.twitter.com/F2iKT1PhvC
July 7, 20229:52am: UK education minister quits after two days in office
British education minister Michelle Donelan resigned from government on Thursday less than 48 hours after she was appointed, saying it was the only way to force the hand of Prime Minister Boris Johnson to quit.
"I see no way that you can continue in post, but without a formal mechanism to remove you it seems that the only way that this is... possible is for those of us who remain in Cabinet to force your hand," Donelan wrote in a resignation letter, saying she had "pleaded" with Johnson on Wednesday to resign.
"You have put us in an impossible situation... as someone who values integrity above all else, I have no choice."
9:02am: British junior culture minister resigns, calls for Johnson to go
British junior culture minister Chris Philp quit on Thursday, the latest minister to call for Prime Minister Boris Johnson to resign over a series of scandals that have dogged his administration.
Chris Philip's Resignation Letter
I’m deeply saddened it has come to this, but the PM should step down given public and Parliamentary confidence has clearly gone, and given the importance of integrity in public life. I’m therefore stepping down as Minister for Tech and the Digital Economy now pic.twitter.com/iXyd7inBQP
July 7, 20228:52am: British pensions minister Opperman quits
Guy Opperman, a British junior minister who oversees pensions, resigned on Thursday, saying the unwillingness of Prime Minister Boris Johnson to quit had left him no choice.
8:17am: British security minister Hinds quits
British security minister Damian Hinds quit on Thursday, saying the country needed Prime Minister Boris Johnson to go in order to restore trust in our democracy.
"More important than any government or leader are the standards we uphold in public life and faith in our democracy and public administration," Hinds said in his resignation letter to Johnson.
"Because of the serious erosion in these, I have come to the conclusion that the right thing for our country and for our party is for you to stand down as party leader and prime minister."
7:55am: Britain's Northern Ireland minister resigns
Britain's minister for Northern Ireland, Brandon Lewis, quit on Thursday, saying he no longer believed the values of honesty, integrity and mutual respect were being upheld by Prime Minister Boris Johnson's government.
Lewis joined around 40 politicians who have quit government positions in the last two days in an effort to force Johnson out of power. Helen Whately, a junior treasury minister, also quit on Thursday.
6:29am: UK PM clinging to power as resignations pile up
British Prime Minister Boris Johnson was clinging to power Thursday, having defiantly responded to calls from his loyalists to step down by sacking a minister and former top ally.
More than 40 ministers and aides, including three cabinet members, have quit the government since late Tuesday, with resignations continuing to trickle in overnight.
The Conservative leader was confronted at various points on Wednesday by members of his cabinet telling him it was time to go, local media said.
His reaction was to fire Communities Secretary Michael Gove, reportedly the first to tell him that he must resign for the good of the Tory party and country, with a source close to Johnson telling the BBC that Gove was "a snake".
(FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)
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Who could succeed Boris Johnson in Downing Street?
'We will continue to deliver,' says embattled Boris Johnson as more ministers quit
Britain's Conservative Party lawmakers begin vote of confidence in PM Boris Johnson
France24 - World
Trial of WNBA star Brittney Griner sparks fears that Russia is collecting political pawns
Issued on: 06/07/2022 - 20:00
Joanna YORK
As US basketball player Brittney Griner stands trial in Russia accused of drug smuggling, a growing number of other foreign nationals are also imprisoned in harsh conditions. Is Russia building a store of international prisoners to use as political pawns?
Detained American basketball player Brittney Griner made a direct appeal for her freedom in a handwritten letter to US President Joe Biden, delivered to the White House on July 4.
Griner has been held in Russian prison since February 2022 when the Russian Federal Customs Service said it discovered vape cartridges containing hashish oil in her luggage after she arrived on a flight from New York to Sheremetyevo International Airport in Moscow.
“I’m terrified I might be here forever,” Griner wrote, five months after she was first arrested. “Please don't forget about me and the other American detainees. Please do all you can to bring us home.”
Griner, 31, is one of the most decorated female basketball players in the US. She now faces a prison sentence of up to 10 years if convicted of drug smuggling charges, even though US authorities maintain that she has been “wrongfully detained”.
Some US commentators have denounced her hearing, which began on July 1, as a “show trial” and said that Russia is using Griner, who was arrested one week before Russia invaded Ukraine, as a political pawn.
“It’s a period of markedly heightened tension between Russia and the US,” says Ben Noble, associate professor of Russian politics at University College London. “The original detention of Brittney Griner may or may not have been politically motivated, but this certainly has become a politicised case.”
‘Humiliated as a human being’
Following the delivery of Griner’s letter, her wife, Cherelle Griner, told CBS Mornings on Tuesday that the basketball player was “probably the strongest person I know. That means she truly is terrified that she may never see us again. And, you know, I share those same sentiments”.
On Wednesday, President Biden called to tell Cherelle that his administration was working towards Brittney's release.
But the Griner’s fears are not unfounded – for months Brittney did not even have a trial date. This is common among detainees. Even though they are legally supposed to spend a maximum of two months on remand under Russian law, extensions are often granted. “A person could be sitting on remand for a very long time, while the investigator could be in no hurry to actually investigate,” says Natalia Prilutskaya, Amnesty International’s researcher for Russia.
In remand centres conditions are harsh and hostile. Cells are over-crowded, with poor bedding, limited shower facilities and shared toilets that often lack privacy. Detainees can be put in solitary confinement for offences as small as sitting on their bed at the wrong time. “It's a situation where you're humiliated as a human being,” Prilutskaya says.
The centres can also be dangerous. In 2021, more than a thousand leaked videos appeared to show Russian inmates being tortured.
At the end of this ordeal, there is little hope of a fair trial. “In almost 100% of cases the judge will go with what the investigation file says,” Prilutskaya says. “The Russian justice system has a very prosecutorial leaning, especially if there is some sort of political interest.”
Political pawns
Post-trial, those found guilty are sent to penal colonies where conditions are hardly better – forced labour, limited facilities, and lack of healthcare are common.
This is the situation that numerous other foreign detainees are now facing. Former US Marine, Paul Whelan, has been jailed in Russia since 2018, and is currently serving a 16-year sentence for espionage – a charge which he and US officials deny.
The war in Ukraine has offered a pretext for numerous other sentences. Four British nationals and one Moroccan were imprisoned after being captured in Ukraine and found guilty by Russian courts of fighting as mercenaries. Three of the group have been sentenced to death.
Meanwhile the Institute for the Study of War thinktank has warned that Russian forces have been increasing efforts to abduct and imprison Ukrainian citizens for use in prisoner exchanges.
It is hard to know exactly how foreign detainees are treated while imprisoned. “There are penal colonies where foreign nationals are held in conditions that probably are a little bit easier, but not necessarily,” says Prilutskaya. “Especially not if the authorities want to put pressure on a particular person or use them as a pawn.”
A growing rift
In Griner’s case, her status as a high-profile athlete could make her a particularly valuable political pawn that the US is keen to repatriate. “It may well be that she is being considered by the Russian political leadership as a possible candidate for a prisoner exchange,” says Noble. “There has been talk of swapping Griner for the Russian national Viktor Bout, who is a convicted arms dealer currently in prison in the US.”
A similar exchange was made in April 2022, when US citizen and former marine Trevor Reed was released in exchange for a Russian citizen being held in US prison on drug-smuggling charges. Reed was sentenced to nine years in prison for endangering the “life and health” of Russian police officers, a charge which he and US officials denied.
He was held for almost three years before being released, after what the White House described as “months and months of hard careful work”.
This slow approach may be now Griner and other detainees’ only hope, even though the White House pledged on July 5 to do “everything it can” to secure freedom for the basketball player and Whelan.
In the meantime, the most significant political impact of Griner’s case may be to deepen the rift between Russia and the West.
According to Noble, it is unclear whether Russian authorities intend to increase detentions of foreign nationals for political ends, but many may now fear a hostile welcome if they should travel there. In March 2022, US officials warned that Americans visiting Russia on business trips – particularly those working for companies implementing sanctions against Russia – were at risk of being arrested and held by authorities.
Noble says, “the case of Brittney Griner may well make foreign nationals think twice about stepping on Russian soil for fear that they too may suffer her fate”.
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Basketball
Russia extends detention of WNBA All-Star Brittney Griner for drug possession
Freeing WNBA's Griner from detention in Russia a 'priority', White House says
Basketball star Griner goes on trial in Russia on drug charges despite US objections
BBC
Shinzo Abe death: Shock killing that could change Japan forever
By Rupert Wingfield-HayesBBC News, Nara
Since news broke this morning of Shinzo Abe's shooting, messages have been pouring in from friends and contacts, all asking the same question: how could this have happened in Japan?
I felt much the same myself. Living here you get used to not thinking about violent crime.
The identity of the victim only makes the news more shocking.
Shinzo Abe may no longer be Japan's prime minister, but he's still a huge figure in Japanese public life, and probably the most recognisable Japanese politician of the last three decades.
Who would want to kill Abe? And why?
I'm trying to think of an equivalent - of another act of political violence that would be similarly shocking to the local population. The one that comes to mind is the shooting of Swedish Prime Minister Olof Palme in 1986.
When I say people don't think about violent crime here, I'm not exaggerating.
Yes, there are the Yakuza, Japan's famously violent organised crime gangs. But most people never come in to contact with them. Even the Yakuza shy away from guns because the penalties for illegal possession are just not worth it.
Owning a gun in Japan is extremely difficult. It requires no criminal record, mandatory training, psychological evaluation, and extensive background checks including police interviewing neighbours.
Consequently, gun crime virtually doesn't exist here. On average, there are fewer than 10 gun-related deaths in Japan each year. In 2017, there were just three.
Little wonder then that much of the attention has been focused on the gunman and the weapon he used.
Who is he? Where did he get the gun from? Japanese media is reporting that the 41-year-old is a former member of the country's self-defence forces, the equivalent of an army.
But closer inspection shows he only spent three years in the navy. The gun he used is more curious. Pictures of it lying on the ground after the shooting show what looks like a home-made weapon. Two bits of steel pipe stuck together with black gaffer tape, with some sort of handmade trigger. It looks like something fashioned from plans downloaded off the internet.
So, was this a deliberate political attack, or the act of a fantasist, someone who wanted to become famous, by shooting someone famous? So far, we don't know.
Japan has certainly had its share of political assassinations. The most famous was in 1960 when the leader of Japan's socialist party, Inejiro Asanuma, was stabbed in the abdomen by a right-wing fanatic wielding a samurai sword. Although right-wing extremists still exist in Japan, Abe, a right-wing nationalist, would be an unlikely target.
In recent years, we have seen another type of crime becoming more common here. The quiet, lonely male with a grudge against someone or something.
In 2019, a man set fire to a building housing a popular animation studio in Kyoto, killing 36 people.
The man told police he had a grudge against the studio because it had "stolen his work".
In another case in 2008, a disgruntled young man drove a truck into a crowd of shoppers in Tokyo's Akihabara district, then got out and started stabbing onlookers. Seven people were killed.
Before carrying out the attack he had posted a message online saying, "I will kill people in Akihabara" and "I don't have a single friend, I am ignored because I'm ugly. I am lower than trash".
It's not clear yet whether Abe's shooting fits in to the first or the second category. But it seems certain that the assassination will change Japan.
Given how safe Japan is, security here is very relaxed. During election campaigns, like the ongoing one, politicians literally stand on street corners giving speeches and shaking hands with shoppers and passers-by.
It's almost certainly why Abe's attacker was able to get so close and discharge the weapon he had cobbled together.
That surely has to change after today.
More on this story
Shinzo Abe: The legacy of Japan's longest-serving PM
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France24 - Monde
Vendre dans le nouveau monde du travail
proposé et financé par
Publié le : 23/05/2022 - 10:52
Business Reporter
Suite à la pandémie, de nombreuses personnes souhaitent changer d'emploi, cela représente une véritable opportunité pour les professionnels des ventes.
La pandémie a sans aucun doute donné aux gens des fourmis dans les jambes. Ils n'ont pas seulement une envie de loisirs et de voyage, mais ils sont de plus en plus désireux de découvrir de nouvelles choses au travail. Et cela se traduit par un sursaut du nombre de transitions d'emploi.
Les données de LinkedIn montrent qu'il y a eu une augmentation de 19 % du nombre d'acheteurs B2B qui ont changé d'emploi dans la région EMEA entre octobre et décembre de l'année dernière. Avant la pandémie, un acheteur B2B conservait son emploi pendant plus de neuf ans en moyenne. Au plus fort de la pandémie, les changements d'emploi sont pratiquement passés à zéro.
Cependant, à mesure que le monde tire un trait sur ce qui est, espérons‑le, le pire de la crise, le turnover des employés atteint des niveaux sans précédent. On appelle ce phénomène le « Great Reshuffle », et il représente à la fois un défi et une opportunité pour les professionnels de la vente.
Ryan Roslansky, PDG, Linkedln.
La conséquence directe de la pandémie dans le monde du travail est la demande accumulée de gens qui cherchent de nouveaux emplois et déménagent à un rythme record. Cela peut poser des difficultés aux professionnels de la vente. Les objectifs de vente changent beaucoup plus souvent. Il n’est pas surprenant qu’un récent sondage de Linkedln ait révélé que quatre vendeurs sur cinq ont perdu une opportunité ou perdu du temps parce qu’une personne qui travaillait sur le compte en question était partie.
Sécurisation des comptes avec le multithreading
Mais si avoir à faire face à l'évolution des perspectives de vente peut être difficile, ce n'est pas un problème sans solution. La solution est le « multithreading ».
Le multithreading consiste à établir des relations de confiance avec plusieurs personnes qui ont une influence sur les achats effectués sur un compte. Cela fait partie des bonnes pratiques, comme le prouve la recherche de Linkedln Sales Navigator : les vendeurs qui sont connectés sur Linkedln à au moins quatre personnes sur un compte donné sont 16 pour cent plus susceptibles de conclure un accord avec cette entreprise, comparé aux vendeurs qui ont moins de quatre connexions.
Cela signifie que si vous pouvez établir des relations avec plusieurs personnes au sein d'une organisation, vous êtes plus susceptible de conclure un accord. C'est évident : si vous n'avez qu'un seul contact et que celui-ci s'en va, vous devrez tout recommencer et établir de nouveaux liens.
Pour éviter cela, vous devez vous montrer proactif. Faites un inventaire des personnes qui ont une influence sur les achats dans votre compte. Prenez le temps de comprendre qui sont ces personnes : prenez le temps d'apprendre à les connaître, d'évaluer leurs rôles et leurs besoins et de voir comment elles interagissent avec leurs collègues. Ensuite, faites de votre mieux pour nouer des relations multiples au sein de ce réseau.
Pour commencer, demandez à quelqu'un de votre réseau de vous faire une chaleureuse introduction auprès de ses collègues. Vous pouvez également vous présenter vous-même, peut-être en posant une question qui montre votre connaissance de leur secteur d'activité.
Le multithreading demande du temps et des efforts. Mais c’est beaucoup plus facile que de repartir de zéro sur un compte. Établissez de multiples relations au sein de vos comptes clés et vos opportunités de vente deviendront plus sûres, et pourraient même prendre de l’ampleur à mesure que les différentes exigences de vos différents contacts entrent en jeu.
L'opportunité offerte par les contacts qui changent de société
Le multithreading est un excellent moyen de protéger vos comptes lorsque des contacts importants s'en vont. Mais il existe également une épingle du jeu à tirer de ces changements. Si un employé clé quitte sa société, cela vous offre une porte d'entrée au sein de cette entreprise.
Cette opportunité ne concerne pas seulement les personnes que vous connaissez déjà. Toute personne qui commence un nouvel emploi est susceptible d'être plus ouverte à de nouveaux contacts, le temps qu'elle s'adapte à son nouvel environnement. Par exemple, les taux d'acceptation des lnMails Linkedln sont beaucoup plus élevés parmi les professionnels qui ont récemment commencé un nouvel emploi.
C'est particulièrement important lorsqu'un nouveau leader prend en charge une équipe. Bien souvent, ils souhaitent changer un peu les choses, et cela se traduit généralement par un investissement dans de nouveaux outils et services. C'est le moment idéal pour présenter une opportunité d'achat.
Donc, lorsque vous remarquez un nouvel employé dans un compte prioritaire, contactez-le pour le féliciter. Ensuite, apprenez à le connaître et à comprendre quels sont leurs défis et leurs objectifs, afin de savoir comment vous pourriez lui apporter une valeur ajoutée.
Pour profiter au mieux de cette opportunité, vous devrez tenir à jour une liste de contacts. Il est important de surveiller quand vos acheteurs actuels changent de rôle ou si un nouvel acheteur rejoint un compte clé. Vous devrez également identifier chaque personne qui a une raison d'acheter vos produits et établir des relations avec le plus grand nombre possible. Il est très utile de garder une liste de vos anciens acheteurs qui travaillent dorénavant dans d'autres entreprises. Toutes ces activités importantes peuvent être automatisées, par exemple en utilisant l'outil Sales Navigator de Linkedln.
S’adapter au « great reshuffle »
Il n'y a pas moyen d'éviter tous ces changements. Mais les vendeurs qui savent s'adapter verront cela comme une opportunité et en profiteront pour créer de nouveaux liens et élargir leur réseau, ce qui facilitera leur succès. Vos acheteurs vont changer. Et cela signifie que la façon dont vous abordez vos comptes cibles devra également changer. Il est crucial d'avoir la bonne information, mais aussi le bon état d'esprit pour utiliser cette information à bon escient.
« Cette tendance n'est pas propre à la vente, mais bon nombre de ses implications le sont », explique Liam Halpin de Linkedln. « Dans notre profession, tout dépend des relations - et les relations dépendent de la continuité. Nous ne pouvons pas accepter que les cycles de vente stagnent et que les clients s'en aillent parce que cette continuité est constamment interrompue. Il est donc essentiel pour nous de développer des structures et des méthodologies de vente qui peuvent continuer à fonctionner dans un monde en mouvement. »
Donc, acceptez le changement. Mais assurez-vous que vous et vos équipes de vente disposez des outils nécessaires pour tirer votre épingle du jeu.
En savoir plus sur Linkedln Sales Solutions ici
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Ukraine-Russia: Hidden tech war as Slovyansk battle looms
By Jonathan Bealenear Slovyansk, Ukraine
"Right now, we have two big battles," says Dmytro Podvorchanskyi, a soldier with Ukraine's Dnipro 1 Battalion. "The first is an artillery battle," he says, "the second is a battle of technologies".
Dmytro is fighting that second, largely unseen war. He leads a unit of just 10 soldiers who form Dnipro 1's drone intelligence unit. Dmytro says he prefers to call it "IT guys who fight". All of them are volunteers. Most of them have a background in information technology, and knew each other before the war started.
On a mobile phone one of the team shows us drone footage of the Russian targets they've already destroyed - their "greatest hits".
Dmytro lists them: "One tank, three or four artillery guns, two mortar positions and five or six ammunition dumps."
"Good results for just 10 people," he says, before breaking into a smile. They've already been fighting in Rubizhne and Severodonetsk - cities captured by the Russians. Now they're getting ready to defend Slovyansk.
"I think Slovyansk will be the next big target for Russia," says one of his team. I ask whether he thinks they'll be able to halt the Russian advance. "Sure," he says.
Drones or Unmanned Aerial Vehicles (UAVs) have been used widely in other wars, but not on this scale. They're key weapons for both Russia and Ukraine. Both sides have larger military drones - like Russia's Orlan-10 or Ukraine's famous Bayraktar, a Turkish-made drone. They're often more expensive and complex and can be easier to target and shoot down.
The most ubiquitous drones in this battle are commercial drones, the kind you or I can buy off the shelf. They're also cheap and easy to replace.
Both sides are using them to spot the enemy's positions and then help direct and correct their own artillery fire on a target. But these small drones are also being fitted with explosives.
Behind the frontlines, near Slovyansk, a team of soldiers from the drone intelligence unit show us how they deploy them.
They unpack the small, hand-held, DJI mavik, from a box and carefully fit a small explosive to it. Small commercial drones can carry munitions of between 200g and 500g (7-17oz). A larger one can carry a charge of up to 800g. They build the bombs at a workshop back at their base using a 3D printer to make the fins, to help the bomb glide to its target.
Dmytro says it's a job for his "smartest guys". They also study open source intelligence and track communications.
But as we watch the team prepare to launch the drone near Slovyansk, there's a reminder this can also be a very dangerous game of hide-and-seek. The troops hear the sound of an aircraft in the distance. They tell us to take cover under some trees. Both sides are looking out for each other's drones and their operators. Luckily, this time, it turns out to be a Ukrainian helicopter.
In the early days of the war, they tell me Russia was able to use "Aeroscope" - a drone-detection platform that can identify UAV communication links in real time. It meant Russian forces could quickly find the location of the drone and its pilot.
The Ukrainian soldier operating the drone says they've now learnt how to block it, but he adds the Russians still "have a lot of stuff for blocking the drones and blocking our signal". So far they've lost about five of these small commercial drones.
Russia not only outguns and outnumbers Ukraine's forces but it has plenty of experience in electronic warfare too. Russia has been blocking and jamming Ukraine's military communication systems.
War in Ukraine: More coverage
A recent report by UK think tank Rusi highlighted it as a challenge Ukraine would need to address: "Russian electronic warfare is denying Ukraine a sufficiently fast kill-chain to destroy Russia's artillery". The Rusi report says the average lifespan of a Ukrainian UAV has been just seven days.
But Ukrainian forces are trying to overcome that. The supply of thousands of Space X's Starlink satellite communication systems delivered by Elon Musk has helped. It provides them with a secure internet link to their command posts, giving live drone feeds and target information.
Dnipro 1's overall commander Col Yurii Bereza gives a thumbs-up and smiles: "Elon Musk, the best." He's as popular with Ukrainian troops as outgoing UK Prime Minister Boris Johnson was.
Despite the UK's political turmoil the colonel says he still hopes it will continue strongly supporting Ukraine in its war. "We are defending Western values here. Upgrading our army and providing sufficient weapons will bring peace to Great Britain too," he says.
Despite Russia's advantage in electronic warfare, Dmytro Podvorchanskyi believes his own troops' commercial experience and background in IT will help give them an edge.
While he sees Ukrainians as highly creative, in contrast he believes the Russian military adheres to more rigid military doctrines. One of his men says in a few years they will be better than the Russians, but the key question is whether they have long enough turn the tide.
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The long-term presence of disease-causing bacteria in the gums and the bloodstream shapes our health well beyond the mouth
Crowded, misaligned and riddled with cavities and inflamed gums, our teeth are infamous for their flaws. The modern human is unique in the level of painstaking, daily intervention we need to make sure our teeth and gums don't become diseased.
Far from being confined to toothache and sore gums, our oral health affects everything from our diet to our overall wellbeing and risk of death of any cause in a given year.
This is because diseases of the mouth don't always stay in the mouth. A close link is emerging between oral health and some of the world's most pressing diseases, including cardiovascular disease, diabetes and Alzheimer's, underscoring the mouth's role as a mirror of health and disease, and a sentinel for our overall wellbeing.
Unfortunately, perhaps the most telling feature of oral health is the most frequently ignored. Periodontitis or deep gum disease, the second most widespread oral disease after cavities, affects more than 47% of adults over the age of 30. By the age of 65 and older, 64% have either moderate or severe periodontitis. Globally, it is the 11th most common disease in the world.
Periodontitis is an infection not in the surface gum that you can see when you grin, but deep below the surface. After an initial phase of superficial inflammation in the visible part of the gum (gingivitis), bacteria move down below the gumline into pockets by the tooth root where they erode the structures that hold the tooth in place. Because of the hidden nature of periodontitis, many people who have it don't know it's there until its very advanced stages. The disease has a genetic component, and is also influenced by oral hygiene.
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For most, the disease doesn't become noticeable until your 40s or 50s, says Sim K Singhrao, senior research fellow in the school of dentistry at the University of Central Lancashire in the UK. By this time, severe damage may already have undermined the tooth's architecture, risking tooth loss. Meanwhile, the infection has sent a steady drip of bacteria, such as Treponema denticola and Porphyromonas gingivalis, around the bloodstream for decades.
It is this long-term presence of disease-causing bacteria in the gums and the bloodstream that shapes our health well beyond the mouth.
Part of the danger of periodontitis is that it goes undetected in many patients, as it commonly presents with no symptoms (Credit: Getty Images)
"If you imagine the bloodstream as a bus, it will take passengers on – things like bacteria in the mouth – and it will go everywhere around the body," says Singhrao. "Some will get off in the brain, some in the arteries, some in the pancreas or the liver."
Where there are vulnerabilities in these organs, or when microbes aren't effectively cleared away, they cause inflammation and start or exacerbate other inflammatory diseases.
Indeed, periodontitis is linked to a roll call of some of the most widespread non-communicable diseases in the world: cardiovascular disease, diabetes, Alzheimer's, obesity, a range of cancers, rheumatoid arthritis, Parkinson's, pneumonia and complications in pregnancy.
For many of these conditions, it is a two-way relationship. For instance, periodontitis may worsen conditions such as atherosclerosis, the hardening of the artery walls, and the presence of atherosclerosis also predisposes patients to periodontitis. There have been no randomised controlled trials (RCT), considered the gold standard of medical investigation, delving into this relationship (these would be hard to carry out ethically, denying one group treatment of their periodontitis for a prolonged period to see how it affected their atherosclerosis). However, periodontitis-causing bacteria usually found only in the mouth have been discovered embedded in atherosclerotic plaques.
Of all these chronic health conditions, diabetes has the strongest two-way link with periodontitis. People with type 2 diabetes have a three-fold greater risk of developing periodontitis than people without. For people who have type 2 diabetes and periodontitis, the infection worsens their body's ability to control blood sugar levels.
But what's behind this link?
Periodontitis has a genetic element, but risk of developing the disease can be minimised by meticulous oral hygiene (Credit: Getty Images)
It comes back to the steady flow of bacteria from pockets deep in the gums into the bloodstream. Where the immune system detects bacteria or other pathogens, immune cells release a barrage of cellular messaging molecules known as inflammatory markers. These inflammatory markers aid the immune system in attacking and killing invading pathogens. The swelling and redness that appears within moments around a wound is the result of this efficient inflammatory response. In the short term, inflammatory markers act as excellent guides for the immune system to the site of likely infection. But when these sentinels linger in the body, they cause a host of problems.
The majority of the conditions linked to periodontitis have a well-established inflammatory element. For instance, nearly 30 years ago, an inflammatory marker called tumour necrosis factor-alpha was revealed to increase insulin resistance in diabetics. This was shortly followed by the discovery of a wave of other inflammatory markers that exacerbate both obesity and type 2 diabetes. This dense network of inflammatory markers has led to research aiming to treat diabetes by subduing chronic inflammation.
But the constant drip of bacteria from an infection hidden in the gums does precisely the opposite.
"All inflammatory diseases are connected, they have an influence on each other," says Palle Holmstrup, professor emeritus in the department of odontology at the University of Copenhagen. "Periodontitis is one of the most common, if not the most common, inflammatory disease of the human body.
"It's the same inflammatory mediators that are active in several types of inflammatory diseases – rheumatoid arthritis, heart disease, diabetes and so on. If you have periodontitis, you will have an increased level of systemic low-grade inflammation."
In humans, it's hard to investigate directly how treating periodontitis could alleviate conditions like diabetes, for the same ethical reasons as with atherosclerosis: you can't deny a patient treatment of their disease, particularly if you suspect it could worsen their other conditions. It makes studying this complex knot of connected inflammatory diseases especially difficult, and causal relationships hard to pin down.
It is very easy to lower your risk of getting periodontitis, or to treat it to reduce inflammation if you already have it
Holmstrup's group has, however, measured the effect of periodontitis on diabetes in rats. His group investigated the difference in blood sugar response to diabetic rats who were given a periodontitis-like condition, and diabetic rats without. Periodontitis led to a 30% greater spike in blood sugar after a meal.
Left unchecked periodontitis can lead to tooth loss, which comes with its own collection of health risks (Credit: Alamy)
The ultimate conclusion of periodontitis, if aggressive and untreated, is tooth loss. On top of decades of chronic inflammation, tooth loss comes with a new set of health risks, including cognitive decline and dementia.
Bei Wu, dean's professor in global health at New York University's Rory Meyers College of Nursing, discovered a dose-dependent relationship: the more teeth you lose, the greater your risk of cognitive decline and dementia. In the largest study of its kind, Wu studied the health data of 34,000 patients in the US to find that for every tooth someone loses, they have a 1.4% increase in risk of cognitive impairment and 1.1% heightened risk of dementia. Overall, those who had lost teeth had a 48% raised risk of cognitive impairment and a 28% raised risk of dementia, compared with similar individuals who had all their teeth.
Tooth loss has been largely overlooked as a risk factor for dementia, and Wu says she is usually greeted with surprise when she points out the relationship between the two. "Oral health is a missing piece," says Wu. "We're trying to provide the evidence to show it should be part of the equation."
While periodontitis may be a common cause of tooth loss, there may be other culprits for these effects besides inflammation. So far Wu's tooth-loss studies have only investigated correlations and not causation, but she wants to investigate the role of nutrition in this relationship, among other factors.
"A good denture could improve nutrition intake and also your mastication [chewing]," says Wu. "That can potentially increase blood flow, which might have an impact on cognitive function – but this is still just a hypothesis."
Every time we brush our teeth we have an opportunity to improve our wider systemic health too (Credit: Alamy)
The emerging links between our oral health and this host of other conditions has a very significant upshot: it is easy to lower your risk of getting periodontitis, and to treat it effectively if you already have it.
"If we brush our teeth properly and have good oral hygiene, then potentially we can prevent the onset of periodontitis," says Wu.
If the disease does set in, then in the early stages it can be treated with scaling and root planing, which scrapes microbes off the lower tooth surface above and just below the gum line. If you have serious periodontitis, the solution may include surgical treatment, "which means you loosen the soft tissue of the gums and clean the root surfaces, and put the tissue back", says Holmstrup.
The problem is detection, due to the disease's often symptomless nature coupled with the common misconception that unless you have severe tooth pain, you don't need to go to the dentist. The solution there is again simple: if you're due an appointment, don't delay.
--
In the forthcoming second part of this two-part story, BBC Future examines the best evidence-based ways to brush your teeth – and avoid this cohort of chronic diseases.
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Martha Henriques is Editor of BBC Future Planet, and tweets at @Martha_Rosamund
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France24 - World
Italy bridge collapse trial opens four years after tragedy
Issued on: 07/07/2022 - 07:41
NEWS WIRES
Natalia MENDOZA
The trial in the case of the Genoa bridge that collapsed in 2018, killing 43 people, opens Thursday in Italy, involving 59 defendants being prosecuted for manslaughter and undermining transport safety.
The Morandi bridge, part of a key highway between Italy and France, gave way in torrential rain on August 14 four years ago, sending dozens of vehicles and their passengers tumbling into the abyss.
The tragedy shone a spotlight on the state of Italy's transport infrastructure. Autostrade per l'Italia (ASPI), which runs almost half of the country's motorway network, is accused of failing to maintain the bridge that was inaugurated in 1967.
For one of the prosecutors, Walter Cotugno, "the Morandi bridge was a time bomb".
"You could hear the ticking, but you didn't know when it was going to explode," he said in February.
Cotugno is convinced that the directors of Autostrade and the engineering company Spea, in charge of maintenance, "were aware of the risk of collapse", but remained reluctant to finance work in order to "preserve the dividends" of shareholders.
Most of the defendants summoned by the Genoa court are executives and technicians of the two companies.
Among them are the general manager of Autostrade at the time, Giovanni Castellucci, the former head of Spea, Antonino Galata, and officials of the Ministry of Infrastructure.
'Recognition of responsibility'
While Castellucci's lawyers believe that the indictment "will fall like an autumn leaf", the prosecution counts on its key witness, Roberto Tomasi, Castellucci's successor and a high-ranking Autostrade executive since 2015.
At the time of the tragedy, Autostrade belonged to the Atlantia group, controlled by the wealthy Benetton family. Put under pressure by the political class and popular indignation, the family gave up its stake to the state last May.
Even though their former directors are in the dock, Autostrade and Spea will escape the trial, thanks to an out-of-court settlement with the public prosecutor's office, which provides for a payment of 29 million euros ($30 million) to the state.
For Raffaele Caruso, lawyer for the committee of relatives of the Morandi bridge's victims, this agreement "constitutes a first recognition of responsibility" on the part of the two companies.
"This is one of the most important trials in the recent history of Italy, in terms of the number of defendants, the scale of the tragedy and in terms of the wound inflicted on a whole city," he told AFP.
(AFP)
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EUROPE
Genoa bridge collapse sounds the alarm on aging infrastructure in Europe
ITALY
Search for survivors continues after Genoa bridge collapse
FOCUS
Four months after Genoa bridge collapse, residents want answers
BBC
It’s an easy way employers can address burnout – Allison Sullivan
During the sunny, long days of summer, many workers want to kick off the weekend as soon as possible. While most workers must answer emails and slog through Zoom calls until 5 p.m. at the end of the workweek, a small group has the freedom to get a head start on weekend plans. This is thanks to ‘Summer Fridays’, a benefit some US firms offer employees that allows them to leave early, or take the day off altogether, every Friday during the months of June, July and August.
It’s a great perk, says Vicki Salemi, knowledge advisor at job-search site Monster.com, who first experienced Summer Fridays when she took a job that offered the policy in New York City. “I remember it was glorious, because every Friday afternoon, I went to the Met museum.”
Beyond giving employees extra time off, Salemi explains the purpose of the benefit is to boost worker engagement and morale. It's also to take advantage of the summer lull many white-collar industries experience; staff and their clients often take holidays during those months, so there's less work to do. (Studies show that productivity in workplaces dips for these reasons in the summer.)
There isn't a lot of hard data on the history of Summer Fridays, but some origin stories suggest that they started in the 1960s in New York City; in true Mad Men fashion, advertising execs would leave early on Fridays to get a jump start on the drive out to the Hamptons, the rural, wealthy area to the east on Long Island. Early documentation of Summer Fridays appears in the New York Times in 1988, in an article spotlighting the perk in New York City publishing: "From management's side, summer hours are acceptable because they are of limited duration and – unlike a pay raise or enhanced medical coverage – they do not become a permanent part of the wage-benefits package."
Today, Summer Fridays are still heavily associated with New York City, and are common among the city's knowledge workers in sectors like finance, tech and media. But in recent years, Summer Fridays have spread beyond New York and become more common. Some data suggests around 10% of US companies offered the perk in 2015. In 2017, 42% of US Fortune 1000 companies surveyed by research firm CEB (now Gartner) had Summer Fridays.
For some, a luxury
But as many workers are well aware, Summer Fridays are a luxury not available to everyone; their provision largely depends on the industry.
"This is something that is not equally distributed among the workforce. It's definitely workers who are white collar, highly educated, knowledge workers [in sectors] where summer is slow to begin with," says Stephan Meier, professor of management at Columbia University in New York City.
Generally, with Summer Fridays, workers can leave early at the end of the week during the summer, usually after lunch on a Friday (Credit: Getty Images)
Many workplaces are just as busy on Fridays as any other day – like hospitals and hospitality – so taking time off isn't an option. Salemi also points to e-commerce, logistics and manufacturing as examples of sectors where Summer Fridays wouldn’t work as well, since those industries don't have lulls in the summer. Plus, some industries have a work peak in the summer: one of New York’s two fashion weeks takes place in late summer or early autumn, for example, so Big Apple fashion workers have to work more, not less.
Plus, Summer Fridays tend to benefit permanent staffers and exclude those employed on less beneficial conditions, like freelancers or contract employees. Salemi also points out that if freelancers' staffed bosses are off and these self-employed workers aren’t given assignments as a result, they might make less money – especially if they're paid hourly. "It can impact their workday and workflow and revenue and income," she says.
And even for those who do get to enjoy the policy, Summer Fridays won’t mean anything if bosses are setting a bad example by working, as is the case with any time-off perk. "In some cultures, in some companies, it may be personal pressure you put on yourself" to not take Summer Fridays, says Salemi. If a boss is tacitly pressuring their report to stay in the office, or to check messages when they’re supposed to be off, this mitigates the point of Summer Fridays entirely. So, not every worker who has the perk on the surface actually reaps the rewards.
A possible 'retention strategy'
Could Summer Fridays spread to become a more commonplace benefit?
Some experts say it’s possible, as workers’ desires and demands have changed – and grown louder – amid the pandemic. After all, the pandemic has shown that workers value flexibility above all else, and Summer Fridays certainly tap into this. Plus, they can help companies manage stress among their workforce.
"Although Summer Fridays are a pre-pandemic perk seen in some industries, it’s an easy way employers can address burnout, and help employees balance work after several years where work and life [were] blurred working from home," says career expert Allison Sullivan at careers site Glassdoor. Salemi agrees Summer Fridays are conducive to improving mental health and stymieing burnout.
Meier, meanwhile, calls Summer Fridays "a retention strategy": a perk some workers may value even more than money, especially if it's a relatively tiny raise. That could, he says, mean Summer Fridays might become more common. He says "more and more firms are figuring out what motivates people" in terms of perks and benefits – and it's not ping-pong tables or free bagels. He says Summer Fridays are "not something that every firm can pull off successfully, so the firms that actually do it will have a competitive advantage".
Summer Fridays help workers take advantage of all that the summer season has to offer. But the perk's availability only reaches a tiny bit of the workforce (Credit: Getty Images)
What's more, in an era that's seen seismic changes to the workplace, Summer Fridays feed into a debate that's gathering pace in the wake of the pandemic: whether companies could introduce the four-day workweek.
“Summer Fridays could definitely be a great test drive” for shorter workweeks year-round, says Salemi – as long as workers aren’t cramming 50 hours of work into a Monday-to-Thursday schedule. Meier agrees: "I totally think that there is a way we can figure out how much we can actually do in four days," he says. "Let's give people more Fridays off: Fall Fridays, Spring Fridays."
For now, though, Summer Fridays remain a coveted treat that offers up precious time off for some lucky workers – and it's a perk almost all workers would certainly welcome. "Summer will not last forever. It will go by very fast," says Salemi. "So let's enjoy it."
France24 - World
A year after Haiti’s president assassinated, investigation stalls amid political crisis
Issued on: 07/07/2022 - 08:59
NEWS WIRES
One year after Haitian president Jovenel Moise was shot to death at his home in Port-au-Prince, no suspected mastermind or motive has yet been identified, with the investigation stalling amid a crumbling political environment.
Moise was assassinated in the early hours of July 7, 2021, when a commando group entered the president's private home and shot him 12 times, killing him.
The same day, Haitian police mobilized exceptionally quickly to arrest about 20 people, including 18 former Colombian soldiers presumed to be hired as mercenaries.
But that initial speed has since been followed by a crawling legal process in Haiti and the United States.
The sluggishness has only worsened in recent weeks as the prosecutor's offices in the Haitian capital have for the last month been invaded by one of the many gangs plaguing the country, whole sections of which are controlled by the often violent criminal bands.
The inquiry's delays have also further complicated Haiti's existing political crisis.
The Caribbean island nation's presidency has been vacant since Moise's death, with no date set for a vote to fill the office.
No fewer than five successive judges have been in charge of the case, but none of them have issued any charges for the 40 people currently imprisoned in connection with it.
Prime Minister Ariel Henry, who was named to his post just two days before Moise's death, is suspected of speaking with one of the prime suspects via telephone just hours after the attack — a line of investigation which he calls a "distraction."
Parliament has not functioned properly in two years, as Moise had not organized elections since he himself took office in 2017. And without a head of state to appoint judges, the country's judicial system has also flagged.
Suspects charged in US
With confidence in their own government all but gone, many Haitians have instead placed their hopes in the hands of the American judicial system.
Three suspects have been charged in Miami, Florida, where Haitian police also say the plot originated. Those suspects are: Colombian Mario Palacios, who is believed to be one of the five armed men who ultimately gained access to the room where Moise was killed, Colombian-Haitian citizen Rodolphe Jaar and former Haitian senator John Joel Joseph.
A fourth man was arrested at an airport in Istanbul in November, though Turkish courts rejected Haiti's extradition request for him just this week.
Despite the case's progress in the United States, a judge in April ruled to seal the evidence, citing two of the suspects' previous involvement as informants for the US Drug Enforcement Agency and the FBI.
A Haitian judicial source, speaking on condition of anonymity, lamented the US move, telling AFP: "A whole section of this story will remain unknown."
(AFP)
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Haiti's prime minister 'survives assassination attempt'
Former Haitian senator extradited to US over assassination of President Moise
Haiti’s deadly gang violence spikes, families caught in crossfire
BBC
Shinzo Abe: Japan ex-leader assassinated while giving speech
By Yvette Tan & Matt Murphy BBC News
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Japan's former prime minister Shinzo Abe has died in hospital after he was shot at a political campaign event.
Abe was shot at twice while he was giving a speech on a street in the city of Nara on Friday morning.
Security officials at the scene tackled the gunman and a 41-year-old suspect is now in police custody.
The suspect, named as Tetsuya Yamagami, admitted shooting Abe with a homemade gun, and said he had a grudge against a "specific organisation", police said.
Several other handmade weapons, similar to those used in the attack, had been confiscated after a search of the suspect's house, police officers told a news conference.
Explosives were also found at the home and police said they had advised residents to evacuate the area.
The suspected shooter told officers he had a grudge against a specific group he believed Abe was connected to, police said, adding that they were investigating why the former PM was targeted out of other people related to the group.
Asked by a member of the Japanese media whether the gunman's intention was to kill Abe, police say only that Mr Yamagami admitted to shooting the former PM.
Prime Minister Fumio Kishida condemned the attack, saying: "It is barbaric and malicious and it cannot be tolerated."
This attack was "an act of brutality that happened during the elections - the very foundation of our democracy - and is absolutely unforgivable," Mr Kishida said, speaking before Abe's death was confirmed.
Abe suffered two bullet wounds to his neck during the attack, and also suffered damage to his heart, doctors said.
He was said to be conscious and responsive in the minutes after the attack, but the 67-year-old's condition deteriorated.
Doctors said no vital signs were detected by the time the former prime minister was transferred for treatment and he had to receive a blood transfusion in hospital.
Eyewitnesses see man with large gun
Abe was giving a speech for a political candidate at a road junction in the southern city of Nara when the attack happened.
Witnesses saw a man carrying what they described as a large gun fire twice at the former PM from behind. Abe fell to the ground as bystanders screamed in shock and disbelief.
Abe had a security team with him, but it appears the gunman was still able to get within a few metres of Mr Abe without any sort of checks or barrier.
Photos circulating in the aftermath of the shooting showed the suspect standing just behind Mr Abe as he gave his speech.
Security officers dived onto the attacker, who made no attempt to run, and seized his weapon.
Local reports say he is a former member of Japan's Maritime Self-Defense Force, Japan's equivalent of a navy. He is said to have left active service in 2005.
Abe's speech was part of a campaign for his former party, the Liberal Democratic Party, as upper house elections in Japan are due to take place later this week.
Ministers across the country were later reportedly told to return to Tokyo immediately.
On Japanese social media, the hashtag "We want democracy, not violence" was trending, with many social media users expressing their horror and disgust about the incident.
How the attack unfolded
Abe, who was Japan's longest-serving prime minister, held office in 2006 for a year and then again from 2012 to 2020, before stepping down citing health reasons.
He later revealed that he had suffered a relapse of ulcerative colitis, an intestinal disease.
While he was in office, he pushed more assertive policies on defence and foreign policy and had long sought to amend Japan's pacifist post-war constitution.
He also pushed for an economic policy that came to be known as "Abenomics", built on monetary easing, fiscal stimulus and structural reforms.
He was succeeded by his close party ally Yoshihide Suga, who was later replaced by Fumio Kishida.
'Despicable attack'
Gun violence is extremely rare in Japan, where handguns are banned - and incidents of political violence are almost unheard of.
In 2014, there were just six incidents of gun deaths in Japan, as compared to 33,599 in the US. People have to undergo a strict exam and mental health tests in order to buy a gun - and even then, only shotguns and air rifles are allowed.
Prominent voices across the world have been quick to condemn the incident, with UK Prime Minister Boris Johnson calling it a "despicable attack".
The US ambassador to Japan, Rahm Emanuel, said Abe had been an "outstanding leader of Japan and unwavering ally of the US".
South Korean President Yoon Suk-yeol called the attack an "unacceptable act of crime" and extended condolences to "the Japanese people for having lost their longest-serving prime minister and a respected politician".
Chinese Foreign Ministry spokesman Zhao Lijian said his country was shocked by the attack.
He added that "this unexpected incident should not be associated with Sino-Japanese relations" and had no comment when asked about Chinese social media reaction.
Comments gloating over the attack on Mr Abe have dominated Chinese social media, and have also surfaced on Korean platforms.
China and South Korea have historically had complicated and fraught relationships with Japan. Abe, known for his military hawkishness, was unpopular with citizens of both countries during his term in office.
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Shinzo Abe: The legacy of Japan's longest-serving PM
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Video from the scene of former Japan PM shooting
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France24 - World
Mozambique: Wiped out more than 40 years ago, rhinos make their return
Issued on: 05/07/2022 - 17:18
Sam BALL
More than four decades after they were driven to extinction in the region, rhinos are once again roaming the wilds of Mozambique following an ambitious project to relocate a number of the animals from neighbouring South Africa.
BBC
Boris Johnson: Tories vie for leadership as race to replace PM begins
By Joshua NevettBBC Politics
Former health secretary Jeremy Hunt is considering a Tory leadership bid as the race to succeed Boris Johnson heats up following his dramatic resignation.
Allies claim Mr Hunt is attracting a lot of support from Tory colleagues.
Senior backbencher Tom Tugendhat and Attorney General Suella Braverman have already announced plans to stand.
Mr Johnson was forced out as Tory leader after a cabinet revolt over his leadership but wants to stay on as PM until the party chooses a successor.
Opposition parties and some Tories want him to go now - but that appears unlikely to happen and prime ministers have stayed on during leadership transitions in the past.
He has appointed a new cabinet line-up, replacing ministers that resigned in protest at his leadership, and has told them he will not ask them to make major policy decisions until a new leader is in place.
Sir Geoffrey Clifton-Brown, the treasurer of the 1922 Committee of backbench Tory MPs, said in an "ideal world" deputy PM Dominic Raab would take over for a few weeks but "that ship has sailed".
"We must now live with the fact that Boris Johnson will be prime minister until a successor can be voted on," Sir Geoffrey added.
Boris Johnson resignation
A timetable for the Tory leadership race is due to be confirmed next week and the new prime minister is expected to be in position by September.
The Labour Party has threatened to try and unseat the PM immediately through a vote of no confidence, although this would need considerable support among Conservatives to succeed.
Labour's Deputy Leader Angela Rayner told the BBC "the fact he's trying to cling on for the next couple of months is completely unacceptable".
Mr Hunt urged Tory MPs to oust the prime minister in a party confidence vote last month but has not publicly commented on his leadership ambitions since Mr Johnson quit as party leader.
A former health and foreign secretary, Mr Hunt ran for the Conservative leadership in 2019 and made the final two, before being beaten by Mr Johnson in the ballot of party members.
The chairman of the Commons foreign affairs committee Mr Tugendhat, launched his leadership bid by writing in the Daily Telegraph on Friday, promising tax cuts and "new energy and ideas" for government.
"I have served before - in the military, and now in Parliament. Now I hope to answer the call once again as prime minister," said the former soldier, who has been a prominent critic of Mr Johnson.
Attorney General Ms Braverman has already confirmed she will stand, while former Brexit minister Mr Baker said he was "seriously" considering running after being asked by people to do so.
Former Health Secretary Sajid Javid and Transport Secretary Grant Shapps - who both revolted against Mr Johnson - are also considering leadership challenges.
So too is Defence Secretary Ben Wallace, a bookmakers' favourite who is said to be taking soundings from Tory colleagues.
In a tweet, Mr Wallace addressed speculation "I'm going to be next prime minister" by jokingly sharing a picture of an American former basketball player who shares his name. "I'd vote for you!," Mr Wallace wrote.
Meanwhile Conservative MPs Rehman Chishti and John Baron have told the BBC they were thinking about running for leadership of the party.
"We need leaders who best reflect modern Britain and can provide solutions to the challenges our nation is facing now," said Mr Chishti, a former barrister and UK trade envoy to Pakistan.
In what could be a big field of candidates, other Tory MPs tipped to run include:
More declarations are expected in the coming days, but some senior Tories have already said they will not be running, including former Levelling Up Secretary Michael Gove, Deputy Prime Minister Dominic Raab and former Health Secretary Matt Hancock.
It may not surprise you to discover that Westminster is a postcode which doesn't suffer a deficit of ambition.
The wannabes will fight a popularity contest among Tory MPs in the next few weeks, and should two of them be left at the end of that process, Conservative Party members will get the final say over the summer.
Somewhere between 100,000 and 200,000 people will be charged with selecting the next head of our government on our behalf.
It is a safe bet the next prime minister will be a very different character to Boris Johnson. Given the manner and motivations behind his toppling, being seen to ooze integrity and revere truth are qualities all the candidates will aspire to illustrate.
But beyond that there will be an intriguing debate about what it means to a Conservative in 2022.
When a new leader assumes office, the political landscape will instantly shift.
More from Chris
Nearly 60 Conservative MPs have quit government roles in recent days at both senior and junior levels, raising doubts about the government's ability to function.
Speaking to his newly appointed cabinet on Thursday, Mr Johnson promised he would not use his remaining time in No 10 to make "major changes of direction".
On Friday, the PM's spokesman said the government will focus on delivering pre-agreed policy and manifesto commitments and would not seek to make spending changes.
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Chris Mason: New leader will shift political landscape
PM pledges no big policy changes before departure
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France24 - World
'We choose Europe': Georgians rally to support EU membership bid
Issued on: 04/07/2022 - 17:05
Sam BALL
Tens of thousands rallied in the Georgian capital Tbilisi on Sunday, July 3, in the latest show of support for the country joining the European Union after its bid for candidate status was temporarily scuppered when EU leaders demanded the government enact sweeping political reforms. It was just the latest pro-EU protest in the country in recent weeks and comes as Russia's invasion of Ukraine throws a spotlight on the future of former Soviet states in Europe.
BBC
SANS TITRE
In case you missed it, here's Keir Starmer's full statement to the media.
The Labour leader said he had always insisted no rules were broken.
Read more.
Starmer rules out going into coalition with the SNP after the next general election.
"There will be no deal going into a general election and no deal coming out of a general election," he says.
"There is no basis for an alliance with a party who wants to break up the United Kingdom," he says of the SNP.
What about with the Lib Dems? Starmer says he wants a Labour majority and that's what they're fighting for.
And that concludes the press conference.
Mason Boycott-Owen from The Telegraph asks: "In terms of a
no confidence vote next week, how sure are you that any Conservatives will
actually support that?
"Has there been any private conversations between yourself
of your team with Tory MPs who said if you do bring that no confidence vote we
will support it because we want the PM to go?"
Starmer says there is a "duty" for the Conservative Party to do the right thing when it comes to a confidence vote.
The idea that they will all troop to say they do have faith in Boris Johnson again beggars belief, he says.
Andy Bell from Channel 5 News asks: "Aren't
you playing politics with this call for a vote of no confidence, because if
this was a situation that was reversed, if it was a Labour PM who had stepped
down as leader, exactly the same thing would be playing through. This is just
your way of trying to exploit the situation?"
Starmer rejects that suggestion.
"There's a world of difference between this situation and previous situations where a leader has stepped down," he says.
Under the previous Tory prime minister Theresa May there was a policy dispute, whereas Boris Johnson was brought down on the issue of trust and integrity, he says.
In response to ITV News's question, Starmer says there was "no end" of politicians telling the police what to do when he was in his previous job as director of public prosecutions.
"I'm not going to do that," he says.
"They make their decisions, and I respect whatever decisions they've come to."
Anushka Asthana from ITV News asks next: "You see this as a good result, but Conservative MPs are telling me they see this as a good result too, they think you're more beatable than some of your Labour colleagues, what do you say to that?"
She also asks: "Durham Police said there is no case to answer, do you think they bowed to political pressure in launching this investigation?"
In response to Sky News's question, Starmer says a general election is the answer to the current instability.
We've been stuck in a cost-of-living crisis with a government that can't deliver, he says.
"Britain deserves that fresh start, that can only come with a change of government."
Up next is Sky News' Sam Coates, who asks Starmer: "You're pushing for a vote of no confidence next week, if you win there'll be an election.
Do you think the answer to the chaos and instability now is a general election?"
In response to the BBC's Chris Mason, Starmer says he doesn't
think his job has got harder with the resignation with Boris Johnson.
He says "not in the slightest", adding that the Tory
Party is tearing itself apart, while the Labour Party is united and wants to
"press on with a plan for Britain".
Moving to questions now, the BBC's Chris Mason asks the Labour leader: "Whilst you must be relieved, isn't this a week that your job has actually got much harder after the resignation of Boris Johnson, the man you defined yourself against?"
Continuing his pitch to be prime minister, Starmer says: "I'm certainly not perfect, and I will make mistakes along the way, but what you will always get from me is someone who believes honesty and integrity matter."
Keir Starmer says that under Conservative leadership things are
broken everywhere people look.
In the Tories, voters see a group of people
"totally detached from reality" whose words mean nothing and put
their own interests first, he says.
Starmer says the feeling that politics has failed "has been bubbling away for years".
He says people have completely lost faith that politics can be a force for good.
And he says the reason he promised to step down if he was fined was to change people's minds about politics.
I always said that no rules were broken when I was in Durham, Labour leader Sir Keir Starmer begins.
"People said to me I was taking a risk by saying I would step down if I was fined. But it was never about that," he says.
"For me, it was a matter of principle."
Labour leader Keir Starmer has just started speaking to reporters after he and his deputy Angela Rayner were cleared by Durham Police of breaking lockdown rules.
Watch along by pressing play at the top of the page. And of course we'll bring you the latest here too.
We're expecting to hear from Labour leader Sir Keir Starmer
shortly.
We found out a little earlier that he and his deputy Angela
Rayner have been cleared by Durham Police of breaking lockdown rules.
But we're also expecting to hear more about Boris Johnson and
that confidence vote Labour says it will bring if the PM doesn't step down from
his role immediately.
Stick with us as we bring you the latest.
City of Durham MP Mary Foy was also at the gathering and her conduct was investigated by police.
In a statement on Twitter, she says she's "delighted" neither she nor her team have a case to answer.
Foy adds: "It's unfortunate that the desire of some Conservative politicians to score political points has led to so much of Durham Police's time being focused on a matter that was already investigated, especially when their resources are already under significant pressure."
Chris Mason
Political editor
This decision matters because it tells you who will lead the
Labour party into the next general election.
Until today, that was far from certain - a colossal pause
button pressed on Keir Starmer’s future; his political fate in the hands of
detectives in County Durham.
He’d decided in May that a fine would equal resignation for
him; consistent with his demand that it should have meant the same for Boris
Johnson.
He can and will now return to his argument that not all
politicians are the same, that integrity matters.
He’ll argue that contrast is now more stark than ever in
comparison with Mr Johnson.
But while he is mighty relieved today, this is also the week
that his biggest political challenge, becoming prime minister, arguably became
a bit harder.
For having defined himself in opposition to Boris Johnson,
he now faces the moving target of a range of possible opponents.
They’ll have - for a while at least - the shine of novelty,
albeit without their own mandate.
But they may not present him with quite the same scope for
critique as he’s had in recent months with the prime minister.
Sharing her reaction to to this afternoon's statement from Durham Police over 'Beergate', Labour deputy leader Angela Rayner has welcomed that there was "no case to answer".
She tweeted: "We’ve always been clear that no rules were broken in Durham.
"The police have completed their investigation and agreed, saying that there is no case to answer.
Integrity matters in politics.
"The contrast with the behaviour of this disgraced Prime Minister couldn’t be clearer."
Nick Eardley
Political correspondent
This was a huge cloud that was hanging over the Labour party and its leadership in the last few weeks.
Sir Keir Starmer and Angela Rayner were at this event and they both said that if they were fined, they would both resign.
They always insisted that no rules were broken and Durham Police seem to have come up with the exact same conclusion.
Politically, this is a huge relief for Starmer, he has built his career on being Mr Rules, he's always tried to contrast himself with Boris Johnson.
Part of Starmer's calculation was he could put more pressure on the prime minister by promising to resign if fined.
Labour are intending to put forward a motion of no confidence in the government early next week because they think that the Conservative Party is going to keep Johnson in office until after the summer.
I think that a confidence vote will fail because I don't think many Tory MPs will back it, there may be some.
But it does just add to this real sense of crisis in British politics over the last few weeks.
France24 - World
India bans single-use plastics in bid to tackle waste
Issued on: 01/07/2022 - 18:18
Sam BALL
The production and sale of a host of single-use plastic products will be forbidden in India from July 1 as a landmark new law comes into effect. The country currently produces some four million tonnes of plastic waste per year, much of which ends up littering streets, choking rivers or piling up in landfills.
BBC
SANS TITRE
UAE Team Emirates have been controlling the front of the peloton for some time. They pretty much look like they are setting this up for a final flourish from Tadej Pogacar.
Giulio Ciccone and Kasper Asgreen pay the price for getting in the earlier break.
They are swallowed and spat out by the peloton after being caught as Barthe and Erviti make it across to the lead group.
The TV cameras sweep down the road from the break to pick up Cyril Barthe and Imanol Erviti who are 15 seconds behind the leading quintet and chasing hard to make it across.
Let me guess who they are supporting today.
#bbccycling
John: Merckx, Froome, Indurain, Cavendish, Sagan, van Aert, Pogacar, Stablinski.
Max Schachmann, Lennard Kamna, Luke Durbridge, Dylan Teuns and Simon Geschke form a quintet as they reach the summit of the day's first climb and have just extended their advantage over the main bunch to two and a half minutes.
Geschke snaps up the two KOM points on offer with Kamna taking the other.
Max Schachmann, Lennard Kamna and Luke Durbridge open up a seven to eight-second which has consequences for those tucked in behind.
Guilio Ciccone looks to have popped as Dylan Teuns leads a response.
Not a great way for the Italian to start the climb up the category three Col de Grosse Pierre.
Oh hello. A three-man attack...
Max Schachmann and Lennard Kamna lead the way followed by Luke Durbridge.
Mads Pedersen rolls through the intermediate sprint first. Not really contested at all that mind.
#bbccycling
Jon: You'd have to have Cav in your fantasy team surely? He's never going to trouble the GC but he'd be the guy to rely on for the sprint finishes.
Primoz Roglic drops back to grab a drink from his team car. Meanwhile, marc Soler has clearly had enough of the chat on his team radio, yanking his earpiece out.
Giulio Ciccone and Dylan Teuns (who are both in the break) battled it out for victory at La Super Planche des Belles Filles in 2019 with the Belgian eventually triumphing on stage six of that year's Tour.
But it also holds special memories for the Bahrain Victorious rider for other reasons...
Four-time Tour de France champion, a winner of the Giro d'Italia and twice the winner at the Vuelta a Espana.
Chris Froome, may well have already conceded over 10 minutes in the GC race and be down in 71st overall but it's just great to see him slowly improving after the horrific crash he had at the Dauphine in 2019.
#bbccycling
I think I've mentioned this before but Kasper Asgreen is in my Tour de France Fantasy team so really nice to see him up the road even if UAE are keeping them on a string.
I've also got Tadej Pogacar and Wout van Aert but it got me thinking as to who id' have if I had to pick an all-time Tour eight.
Alberto Contador, Chris Froome and Miguel Indurain would all probably get a look, as would Julian Alaphilippe, but more importantly who would you like in your squad?
Vegard Stake Laengen sits up. Almost no point in him being in the break.
Remember here are how things look at the top of the general classification:
1. Tadej Pogacar (Slo/UAE Team Emirates) 20hrs 44mins 44secs
2. Neilson Powless (US/EF Education-EasyPost +4secs
3. Jonas Vingegaard (Den/Jumbo - Visma) +31secs
4. Adam Yates (GB/Ineos Grenadiers) +39secs
5. Tom Pidcock (GB/Ineos Grenadiers) +40secs
6. Geraint Thomas (GB/Ineos Grenadiers) +46secs
7. Aleksandr Vlasov (Rus/Bora-Hansgrohe) +52secs
8. Daniel Martinez (Col/Ineos Grenadiers) +1min
9. Romain Bardet (Fra/DSM) 1min 1secs
10. David Gaudu (Fra/Groupama/FDJ) 1min 2secs
UAE Team Emirates are pushing the pace on the front of the peloton and of course have Vegard Stake Laengen up the road who understandably isn't doing a jot of work to help the escapees.
The breakaway have stretched out to two minutes and 11 seconds.
That means that Bora-Hansgrohe's Max Schachmann is in virtual yellow at the moment though I can't see that still being the case at the end of the stage.
Eurosport are reporting that Quick-Step Directeur Sportifs Klaas Lodewyck and Wilfried Peeters have had to leave the team bubble after testing positive for Covid-19.
The team have already lost their lead DS Tom Steels, who had to leave the race for the same reason last Saturday.
Just a reminder of who is wearing what today...
Tadej Pogacar is wearing the yellow jersey for the 15th time, having won his seventh stage at the Tour on Thursday.
Pog also leads the white jersey competition for the best young rider, but as not even he can wear two jerseys, Britain's Tom Pidcock is in white today.
The World Cyclocross champion is riding his first Tour, and is 40 seconds behind Pogacar in the GC, one of three Britons in the top ten.
Magnus Cort is becoming a fixture in the polka dot jersey. He leads the King Of The Mountains standings with 11 points, nine clear of Alexis Vuillermoz and Wout van Aert.
And speaking of Van Aert, he's in green again today, leading the points competition with 198 points - 61 ahead of Fabio Jakobsen, so provided the Belgian makes it to the start line tomorrow he's guaranteed to be in green then as well.
BBC
Austrian Grand Prix: Max Verstappen sets impressive pace in first practice
Last updated on 1 hour ago1 hour ago.From the section Formula 1
Red Bull's Max Verstappen set an impressive pace in first practice at the Austrian Grand Prix before qualifying at this 'sprint' event.
The world championship leader was 0.255 seconds quicker than Ferrari's Charles Leclerc. Mercedes' George Russell was third, a further 0.145secs adrift.
Red Bull's Sergio Perez was fourth and the Mercedes of Lewis Hamilton fifth.
Qualifying sets the grid for a short race on Saturday that defines starting positions for the main grand prix.
Haas driver Kevin Magnussen was sixth fastest, followed by the Ferrari of Carlos Sainz and Fernando Alonso's Alpine - using the medium tyres while everyone else at the front set their times on the softs.
Haas' Mick Schumacher and the Alpha Tauri of Yuki Tsunoda completed the top 10.
The session featured two red flags, one while Lando Norris' McLaren was removed after breaking down after Turn Four, and a second because of debris on the track.
It was a difficult session for McLaren. In addition to Norris' reliability problems, which came quite early on, Daniel Ricciardo was also struggling with an oscillating DRS flap, which it took the team most of the hour to solve.
Alfa Romeo driver Valtteri Bottas, who was 14th fastest, will start from the back of the grid as a result of a penalty for using too many engine parts this season.
France24 - World
How a lugworm could help organ transplants
Issued on: 30/06/2022 - 19:47
Sam BALL
A French biotech firm is hoping that the unique properties of lugworms, which can survive for hours without breathing, could be used to help improve the success rate of organ transplants in humans.
BBC
Sepp Blatter and Michel Platini found not guilty following fraud trial
Last updated on 25 minutes ago25 minutes ago.From the section Football
Former Fifa president Sepp Blatter and vice-president Michel Platini have both been found not guilty following their fraud trial in Switzerland.
The pair stood trial over a payment of 2m Swiss francs (£1.6m) made by Blatter to Platini in 2011.
Both men had denied wrongdoing and said the transfer was belated payment for Platini's advisory work for Fifa.
On his arrival at the court on Friday, Blatter said: "I am not innocent in my life but in this case I am innocent."
Blatter, 86, and former Uefa president Platini, 67, were banned from football in 2015 and indicted last November.
Following a case that was opened in 2015, their 11-day trial over the 2011 payment took place at the Federal Criminal Court in Bellinzona and concluded on 22 June.
"I wanted to express my happiness for all my loved ones that justice has finally been done after seven years of lies and manipulation," said Platini.
"The truth has come to light during this trial and I deeply thank the judges of the tribunal for the independence of their decision.
"I kept saying it - my fight is a fight against injustice. I won a first game.
"In this case, there are culprits who did not appear during this trial. Let them count on me, we will meet again because I will not give up and I will go all the way in my quest for truth."
Frenchman Platini had an illustrious playing career in football and is a three-time Ballon d'Or winner.
He captained France to victory at the 1984 European Championship and won the 1985 European Cup with Juventus.
Platini later went on to coach the French national team and became Uefa president in 2007.
When his own conduct was investigated by Fifa's ethics committee as part of a wider bid to root out corruption from the organisation, he stood down from the presidency of Uefa and was subsequently banned from football for eight years, though that was later reduced to four.
His appeal against the ban was rejected by the Court of Arbitration for Sport (Cas) in 2020.
"Believe me, going from being a legend of world soccer to a devil is very difficult, especially when it comes to you in a totally unfair way," added Platini.
Swiss businessman and sports administrator Blatter joined Fifa in 1975, became general secretary in 1981 and then president of world football's governing body in 1998.
He remained in the role for 17 years and, following an investigation by Fifa's ethics committee, received a ban from football for eight years - later reduced to six.
In 2021 he received a further six-year ban after the ethics committee investigated bonus payments.
Following the verdict, Blatter said: "[I am] relaxed, definitely, because during seven years I was always under pressure because there was a court case opened against me.
"Now its finished, so I am happy. I am also happy for international football.
"It's justice, but it's a victory for me."
In 2015, US prosecutors charged several top Fifa executives with corruption following a major inquiry by the FBI.
The charges came after a dramatic raid on a luxury hotel in Zurich and the arrest of seven Fifa executives.
Blatter later resigned as Fifa president and Platini himself became embroiled in the investigation and withdrew his candidacy for the post.
Fifa also later suspended former Fifa secretary general Jerome Valcke from all football-related activity after allegations of misconduct over World Cup tickets sales and TV deals.
His 12-year ban was later reduced to 10 in a decision which was upheld by Cas.
In his testimony during the trial, Blatter said he asked Platini to be his adviser when he was first appointed president of football's world governing body in 1998.
He said former France captain Platini wanted 1m Swiss francs (£816,030) per year but Blatter told him Fifa could not afford that fee.
They instead settled on 300,000 Swiss francs (£244,809) per year, with the outstanding total to be paid at a later date.
"I knew when we started with Michel Platini that is not the total, and we would look at it later," Blatter had told the court during the trial, adding they shook hands on their "gentleman's agreement".
He added: "It was an agreement between two sportsmen. I found nothing wrong with that."
Platini said: "I trusted the president, and knew he would pay me one day."
Platini stopped working for Fifa in 2002 but did not pursue the payment until 2010, telling the court he had not needed the money at the time of his departure, when - according to Blatter - Fifa was in any case "broke".
However, Platini later heard that two former employees had received substantial payments and approached Fifa, who he said told him to send an invoice. He did so in January 2011, with the money paid 10 days later after approval by Blatter.
The Swiss Office of the Attorney General accused Blatter and Platini of "fraud, in the alternative of misappropriation, in the further alternative of criminal mismanagement as well as of forgery of a document".
Platini, who was also charged as an accomplice, said he felt the ban was a deliberate attempt to stop him from becoming Fifa president in 2015.
A written judgement published by the court stated: "After examining and evaluating all evidence and circumstantial evidence as well as hearing various witnesses in the main hearing, the criminal court came to the conclusion that the result of the evidence supports the version of the accused [Blatter and Platini].
"The facts of the indictment cannot therefore be considered to have been created with a probability bordering on certainty."
Fifa said it "takes note of the verdict" and "will await the full reasoned judgement before commenting further".
May 2015: Seven Fifa officials arrested on charges of racketeering, wire fraud and money laundering. A separate criminal investigation by Swiss authorities into how the 2018 and 2022 World Cups were allocated was also under way.
29 May, 2015: Blatter is elected for a fifth term as Fifa president in a vote overshadowed by arrests and corruption allegations.
2 June, 2015: Blatter announces he will resign, but will remain in charge until a special congress can choose a new leader.
July 2015: Platini, the president of Uefa, announces his intention to run as Fifa president.
24 September, 2015: Switzerland's Attorney General opens criminal proceedings for "unfair management" and "breach of trust" against Blatter. He is suspected of making "an unfair payment" in 2011 of two million Swiss Francs to Platini.
8 October, 2015: Fifa suspends Blatter and Platini for 90 days.
21 December, 2015: Fifa's Ethics Committee suspends Blatter and Platini for eight years from all football-related activity.
8 January, 2016: Platini withdraws his candidacy for the Fifa presidency.
24 February, 2016: The two suspensions are reduced to six years on appeal.
26 February, 2016: Gianni Infantino, Uefa's general secretary, is elected Fifa president.
9 May, 2016: Platini's ban is cut from six to four years by the Court of Arbitration for Sport (Cas).
5 December, 2016: Blatter's six-year suspension is confirmed by Cas.
18 June, 2019: Platini is arrested in Paris in connection with a probe into the awarding of the 2022 World Cup to Qatar. Platini denied any wrongdoing and was released after questioning.
11 December, 2019: Fifa announces that it is taking legal action to obtain the reimbursement of the two million Swiss Francs paid "unduly" to Platini.
5 March, 2020: Platini loses an appeal to the European Court of Human Rights against his four-year ban.
1 September, 2020: Blatter is questioned by the Swiss attorney general's office over the payment to Platini.
2 November, 2020: Criminal proceedings in Switzerland open against Platini and Blatter for "fraud".
22 June, 2022: Switzerland's Federal Criminal Court in the southern city of Bellinzona acquits Blatter and Platini following a trial.
France24 - World
Au revoir, French presidency of the EU: A mixed bag of results for Macron
Issued on: 01/07/2022 - 11:41
Catherine NICHOLSON
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France is handing over the baton of the Presidency of the Council of the European Union to the Czech Republic. It’s a rotating role that every EU member state holds in turn for six months – meaning that with 27 member states, it only comes around once every 13 and a half years.
The role is supposed to be an opportunity for the country that holds the presidency to push its policy ideas and influence the agenda. But for France, the last six months have been dominated by the Russian war on Ukraine and to a certain extent, France's own presidential and parliamentary elections.
In this programme, we're assessing President Emmanuel Macron’s performance, and looking ahead as France hands over the EU presidency to the Czech Republic.
Show presented by Catherine Nicholson, produced by Georgina Robertson, Sophie Samaille, Isabelle Romero and Perrine Desplats.
The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
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Ondrej KOVARIK, Czech MEP, Renew Europe
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Gwendoline DELBOS-CORFIELD, French MEP, Group of the Greens/EFA
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Is Macron’s ‘European Political Community’ a realistic prospect?
FACT OR FAKE
Debunking claims that the French president is the head of the EU
Talking Europe
Pro-EU 'Monsieur Europe' Emmanuel Macron re-elected: Europe reacts
France24 - World
Debunking claims that the French president is the head of the EU
Issued on: 29/04/2022 - 18:31
Georgina ROBERTSON
In one of the final televised debates before the first round of the French presidential election, the far-left candidate Jean-Luc Mélenchon claimed that if he were elected, he would become the head of the European Union for six months. FRANCE 24's Georgina Robertson and Sophie Samaille look at what it actually means to be at the helm of the Presidency of the Council of the EU and how long the French presidency will last.
The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
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It's pop, it's traditional, it's gastronomy, but it's also playful – there's a whole vibe to it
Jambu takes about three seconds to kick in and then it happens all at once: the prickly buzz of electricity, the numbness, the intense salivation. It's the same unbearable yet pleasurable intensity of chilli pepper, except instead of heat, there's a cool, numbing sensation that takes a long time to subside and leaves you wanting more.
The mouth-numbing effects of this Brazilian herb, which has been used in medicine and gastronomy for centuries in the Amazon, are reminiscent of Sichuan pepper. But while the latter is a staple of Chinese cuisine, jambu has only recently begun tingling tastebuds nationwide.
"Jambu was so exciting when I first discovered it," said Fabio La Pietra, creative director of the award-winning São Paulo cocktail bar SubAstor. "It opened the door for me to Brazil's incredible biodiversity."
Jambu, known by the scientific name acmella oleracea, as well as a range of English-language monikers (including paracress, buzz buttons and electric daisy), grows and looks like a weed. During summer months, however, its mundane appearance is redeemed by tiny, button-like clusters of yellow blooms.
These fuzzy flowers contain the highest concentration of the compound responsible for jambu's numbing effects: a fatty acid called spilanthol. The compound is similar in structure to the active ingredient in Sichuan pepper, though the latter is much milder in effect.
Tacacá, a spicy, sour soup from the Brazilian Amazon, is made from cassava, prawns and jambu leaf (Credit: John Michaels/Alamy)
Spilanthol is so potent, in fact, that jambu is also used for medicinal purposes, hence one of its English aliases: "toothache plant". Indigenous people have used jambu to treat mouth ulcers and dental problems for centuries.
Until recently, the herb was almost unknown outside of Brazil's Amazon region, where it is a feature of traditional dishes like tacacá, a sour prawn broth in which jambu highlights the sharp, savoury notes of wild cassava roots. Now, buoyed by a wider, growing interest in Brazilian ingredients and products, jambu is beginning to make its way from an obscure regional staple to a national symbol of Brazilian biodiversity. The main push behind this is the recent trend of combining the electric herb with cachaça, a sugarcane spirit that is synonymous with Brazilian culture.
"When people started using jambu I thought, 'wow, about time'," said Néli Pereira, a São Paulo-based mixologist who has known about jambu for longer than most. "Of course, in Belém they have been using it forever," she continued, referring to the capital of Pará, a state in the north of Brazil through which the lower Amazon river flows to the sea.
Pereira first tasted jambu at a Dona Onete concert in 2014. The Brazilian singer and cultural icon from Pará has a famous song about jambu that includes a deliciously rhythmic repetition of the word "treme", meaning "it trembles". It was during this song that concert organisers started spraying cachaça jambu into the mouths of willing spectators.
Not only does jambu accentuate the fiery notes of the alcohol, but its numbing properties make jambu cachaça "interesting to kiss with", according to Pereira. It is, in other words, the perfect party drink. "Jambu is everything," she said, "It's pop, it's traditional, it's gastronomy, but it's also playful – there's a whole vibe to it."
In recent years, jambu-infused cachaça has introduced the herb to a national audience (Credit: Jacob Mardell)
Leodoro Porto, proprietor of Meu Garoto bar in Belém, is credited with creating the first jambu-infused cachaça back in 2011. While Pereira was an early adopter, incorporating it into cocktail creations after her 2014 concert experience, it was only around 2018 that jambu cachaça brands started cropping up outside of Pará, introducing the herb to a national audience.
"The last few years have made a lot of difference to jambu," said Rodrigo França, co-founder of São Paulo-based drinks brand Jós Brasil, one of the first cachaça jambu producers outside of Pará.
We know so much about products from other countries, but not about those that are truly Brazilian
França and his three co-founders first stumbled upon jambu cachaça in late 2017 while on holiday in Alter do Chão, a freshwater resort town in Pará. "It was the only bar open and the only drink they had," França said. The friends knew nothing about jambu and were blown away by their first collective encounter with its "trembling" effect.
Failing to find the spirit back home in São Paulo – the world's fourth largest city where just about everything is usually available – they started making their own jambu cachaça at a distillery in the state of São Paulo. However, they were surprised people knew so little about such a quintessentially Brazilian product. "How come something can be a cultural phenomenon in the north of Brazil, but unknown in São Paulo?" França asked. "We know so much about products from other countries, but not about those that are truly Brazilian."
Jambu's recent popularity is intimately entwined with a wider, growing interest in Brazilian ingredients and cultural identity.
Jambu's mouth-numbing effects has made it a popular cocktail ingredient in Sao Paulo and beyond (Credit: Mapa da Cachaça)
"We learned from abroad what is good and what's not," said Felipe Jannuzzi, founder of BR ME, an online store that specialises in Brazilian ingredients. Jannuzzi continued, "What was cool was what was foreign, but the younger generation is finding a new cool – we are learning how to appreciate our own culture."
When I met him recently at his offices in downtown São Paulo, Jannuzzi excitedly gathered Brazilian coffee, olive oils and botanicals to show me. Next, he poured me a gin he created using a spice called pacová, an indigenous equivalent to cardamom. "You can ask anybody here about it – no one will have heard of it," he said. "We used to use pacová here in Brazil but it was replaced by cardamom from abroad, so I created this gin as a way to talk about Brazilian tradition and diversity."
Brazil is the world's biodiversity champion. It is home to more species of plant than anywhere else on the planet, and several incredibly important ecosystems. The Amazon is the rock star, but there is also the Atlantic Forest, which stretches along the coast of Brazil; the Cerrado, a vast tropical savannah twice the size of Egypt; and the Pantanal, the world's largest tropical wetland area. These ecosystems are home to countless unique species of plants, many of which are edible.
Sabor De Fazenda, a plant nursery in the north of São Paulo, grows a number of these obscure, edible plants, or what are referred to in Brazil as PANCs – an acronym in Portuguese for "non-conventional edible plants".
First coined in 2007 by biologist Valdely Kinupp, PANC has since evolved into a nationwide movement that seeks to elevate the hundreds of species of edible plants that have been squeezed from our diets by industrialised food habits.
Sabor De Fazenda, a plant nursery in São Paulo, is a good place to source PANCs (Credit: Jacob Mardell)
When I visited Sabor De Fazenda, Barbara Cordovani, a specialist in edible botanicals, showed me a few stars of the PANC movement that I recognised from menus at trendy restaurants, such as ora-pro-nóbis, a dark green leaf that has earned the moniker "poor man's meat" due to its incredibly high protein content.
"In Brazilian food, we use aromatic herbs, mostly from the Mediterranean, but we have so many native plants with similar aromas," Cordovani said.
One example of these substitutes is alfavaca anis. The herb is a favourite of Clarissa Taguchi, founder of PANCS Brasil and another specialist in native Brazilian ingredients. Indigenous to the Atlantic Forest and a relative of basil, alfavaca anis has a more complex, liquorice-like flavour reminiscent of star anise. "I've fallen in love with many other PANCs since," Taguchi said, "But this was my first."
By substituting native plants for imported ingredients, PANC proponents hope to protect Brazilian biodiversity by celebrating it. Cardovani and Taguchi both credit Brazilians' growing environmental awareness for the current popularity of PANCs. "People are realising how much food production impacts biodiversity and the environment," Taguchi told me, "so they are sourcing locally."
This movement has started gaining momentum and I don't think it's a trend. It's something that is here to stay
Jambu is only one of countless Brazilian ingredients coming to the fore, but with its signature numbing effect and good-time reputation, it makes a fantastic ambassador for Brazil's biodiversity.
"It's thrilling," Jannuzzi said. "It's a big challenge, but a big opportunity too." Pereira shares his optimism. "This movement has started gaining momentum and I don't think it's a trend," she said, "it's something that is here to stay."
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France24 - World
Dos Santos, Angola’s former president, dies at 79
Issued on: 08/07/2022 - 15:05
FRANCE 24
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Angola's former president Jose Eduardo dos Santos, who ruled Africa's second biggest oil producer for nearly four decades, has died aged 79, the Angolan presidency said Friday.
Dos Santos died at 11.10am Spanish time at the Barcelona Teknon clinic following a prolonged illness, the presidency said.
The announcement said dos Santos, who ruled Angola for almost 40 years from 1979, was “a statesman of great historical scale who governed ... the Angolan nation through very difficult times.”
Dos Santos had mostly lived in Barcelona since stepping down in 2017 and he reportedly had been undergoing treatment there for health problems.
Angola’s current head of state, Joao Lourenco, announced five days of national mourning starting Friday, when the country’s flag will fly at half-staff and public events are canceled.
One of Africa's longest serving leaders, dos Santos came to power four years after Angola gained independence from Portugal and became enmeshed in the Cold War as a proxy battlefield. His rule was marked by a brutal civil war lasting nearly three decades against US-backed UNITA rebels and a subsequent oil-fuelled boom.
Shy, but shrewd political operator
His political journey spanned single-party Marxist rule in post-colonial years and a democratic system of government adopted in 2008. He voluntarily stepped down when his health began failing.
In public, dos Santos was unassuming and even appeared shy at times. But he was a shrewd operator behind the scenes.
He kept a tight grip on the 17th-century presidential palace in Luanda, the southern African country’s Atlantic capital, by distributing Angola’s wealth between his army generals and political rivals to ensure their loyalty. He demoted anyone he perceived to be gaining a level of popularity that could threaten his command.
Dos Santos’ greatest foe for more than two decades was Jonas Savimbi, leader of the UNITA rebels whose post-independence guerrilla insurgency fought in the bush aimed to oust dos Santos’ Popular Movement for the Liberation of Angola, or MPLA.
The Angolan strongman frequently described himself as an accidental president, taking the reins after Angola's first leader, Agostinho Neto, died during cancer surgery in 1979.
With Neto having only served for four years and the 37-year-old dos Santos regarded as a relatively weak outside candidate, few could have imagined he would go on to rule for just shy of four decades.
But dos Santos proved an extremely astute politician.
In 2003, dos Santos banished his party's secretary general to a junior position for appearing a little too eager to replace him. João Lourenço would have to wait 14 years to finally get his wish to become Angola's next president.
Humble roots, grand ambitions
Born on August 28, 1942 to immigrant parents from the archipelago of Sao Tome, dos Santos was raised in the poor Luanda neighbourhood of Sambizanga. His father was a builder, his mother a maid.
But from a young age dos Santos had grander ambitions and joined the then-nascent MPLA.
Like many of his fellow liberation fighters, he spent his early 20s in exile in the Republic of Congo before moving to Baku in Azerbaijan, then part of the Soviet Union, to study petroleum engineering. There he met his first wife, Tatiana Kukanova, a Russian chess champion with whom he had his first and most famous daughter – Isabel dos Santos.
By 1977 and the death of Neto, dos Santos was among half a dozen senior MPLA members with a shot at the leadership. He won partly because he seemed the weakest candidate.
His opening speech as leader set the tone for future public appearances, lasting just one minute and 54 seconds. Over the next 38 years he would do just a handful of interviews.
Oil boom feeds family fortunes
Although he would increasingly be regarded by his critics as a dictator, it was his apparent willingness to compromise and stand by election results in 1992 as part of a UN negotiated peace process that would seal the popularity of his party.
Jonas Savimbi, the leader of UNITA that fought on the other side of the civil war, refused to accept the result of that election and took the tired country back to war. When the Angolan army eventually succeeded in killing Savimbi, Unita had lost much of its support.
Between 2002 and 2014, as oil production grew in tandem with booming prices, the size Angola's economy multiplied by 10, from $12.4 billion to $126 billion.
While little of the money trickled down to the poor, those closest to dos Santos became billionaires.
His eldest daughter Isabel became, according to Forbes, Africa's richest woman and youngest billionaire worth about $3 billion. Forbes has since dropped Isabel from its list of billionaires because of the asset freezes.
Isabel also became chairman of state oil company Sonangol, while son José Filomeno headed a $5 billion sovereign wealth fund.
Dos Santos, who said in a rare 2013 interview he would like to be remembered "as a good patriot", never specifically responded to the allegations that he had allowed corruption to become rampant.
(FRANCE 24 with AP and Reuters)
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ANGOLA
Angola swears in first new president for 38 years
ANGOLA
Angola elects new president after 38 years of dos Santos rule
Billionaire Isabel dos Santos, daughter of Angola's ex-president, charged with fraud
BBC
SANS TITRE
Young Mungo by Douglas Stuart
Douglas Stuart, the author of the Booker Prize-winning Shuggie Bain (2020), has won rapturous praise once again for his second novel, a heartbreaking queer love story between Protestant Mungo and Catholic James, who come together across the divided landscape of a Glasgow council estate in the post-Thatcher era. "Young Mungo is a suspense story wrapped around a novel of acute psychological observation. It's hard to imagine a more disquieting and powerful work of fiction will be published anytime soon about the perils of being different," says Maureen Corrigan, book critic of NPR's Fresh Air. "If the first novel announced Stuart as a novelist of great promise, this confirms him as a prodigious talent," writes Alex Preston in The Observer. (RL)
(Credit: Little Brown)
The Candy House by Jennifer Egan
In Jennifer Egan's 2011 novel A Visit from the Goon Squad, Bix Bouton featured as a minor character. Now he is back as a tech visionary at the opening of The Candy House, as CEO of internet giant Mandala who is in search of his next "utopian vision". Bouton's invention, Own Your Unconscious, is the catalyst for the novel's exploration of the end of privacy in the digital age and how tech turns the world upside down. Meanwhile, the underlying temptation metaphor of Hansel and Gretel's "candy house" permeates the book. It is an "exhilarating, deeply pleasurable" novel, says Prospect, while The New York Times calls it "a spectacular palace built out of rabbit holes". (LB)
Either/Or by Elif Batuman
A sequel to her 2017 Pulitzer-Prize nominated debut, The Idiot, Batuman's semi-autobiographical second novel continues the adventures of Selin Karadag, a Russian literature student in her sophomore year at Harvard University in 1996. Using Kierkegaard's classic philosophical work as a starting point, Soren ponders the meaning of life through the Danish philosopher's theory of the choice between morality and hedonism, using her literature syllabus as her guide. "Either/Or is a sequel that amplifies the meaning of its predecessor while expanding its philosophical ambit," writes Charles Arrowsmith in The Washington Post, while Sophie Haigney in The New Republic praises Batuman's "brilliant, funny observations." (RL)
(Credit: Penguin Random House)
Constructing a Nervous System by Margo Jefferson
In her follow-up to 2015's Negroland, Margo Jefferson blends criticism and memoir, recalling personal experiences and family members she has lost, as well as jazz luminaries, artists and writers she admires. The veteran critic draws on a rich life full of cultural experience, as well as new thinking about the part race has played in her life, and addresses the core theme of black female identity. "Her approach is an almost poetic presentation of fragments of her experiences as they ricocheted off artists whose work and lives she has found meaningful," says The Washington Post. "It's an extraordinary reading experience - the first book I recall wanting to reread immediately after reaching the end." Or, as The Observer puts it: "It is impossible not to be stirred by her odes to fellow black American strivers of excellence." (LB)
In Love: A Memoir of Love and Loss by Amy Bloom
Described by Hephzibah Anderson in The Guardian as "a courageous howl of a memoir" In Love… is the story of novelist and psychotherapist Bloom's journey to aid her husband to end his life, after a 2019 diagnosis of early-onset Alzheimer's. The narrative jumps back and forth, documenting the frustrations and administrative red tape Bloom encounters and the ethical considerations involved with assisted suicide, while drawing a vivid picture of her husband, the architect Brian Ameche, with wit, compassion and dark humour. The memoir acts as a powerful testament to the couple's "stickily close" and tender relationship, as Bloom, writes Salley Vickers, also in The Guardian: "has written about him [Brian] with all the brave-spirited, undaunted love to which the book bears stupendous witness." (RL)
Love Marriage by Monica Ali
The tragicomic novel Love Marriage tells the story of Yasmin, junior doctor and dutiful daughter, who, as her wedding day draws closer, begins to dismantle her own assumptions about the people around her. Both her and her fiance's family face an unravelling of secrets, lies and infidelities, and Yasmin must ask herself what a "love marriage" really means. Monica Ali's 2003 novel Brick Lane was shortlisted for the Booker Prize, and this is her most acclaimed book since then. It is a "rich, sensitive and gloriously entertaining novel – her fifth, and possibly her best," says the TLS, and "juggles so many questions and plot lines that we keep expecting one of them to break free and become detached… yet everything remains utterly coherent and convincing." The Spectator praises the novel too: "It dares to be deliberately funny," it says, and is "absolutely terrific… genuinely touching." (LB)
(Credit: Hachette)
Tiepolo Blue by James Cahill
Don Lamb is a repressed 40-something Cambridge art historian working on a monograph about the the paintings of the eponymous 18th-Century Venetian master. It's 1994, the contemporary art world is rapidly changing, and after an embarrassing faux pas, Lamb is removed from Cambridge to manage a South London gallery, where he encounters Ben, a young artist who introduces him to the capital's hedonistic nightlife and a reckoning with his sexuality. Tiepolo Blue combines "formal elegance with gripping storytelling," writes the FT. "[Its] delicious unease and pervasive threat give this assured first novel great singularity and a kind of gothic edge," writes Michael Donkor in The Guardian. (RL)
Fire Island: Love, Loss and Liberation in an American Paradise by Jack Parlett
In his meditative look back at the famous queer party island in New York, Jack Parlett adds his own autobiographical asides. The result is a place-based memoir about hedonism, reinvention and liberation that has been widely acclaimed. The New York Times says: "[Parlett's] concise, meticulously researched, century-spanning chronicle of queer life on Fire Island captures, with a plain-spoken yet lyric touch, the locale's power to stun and shame, to give pleasure and symbolise evanescence." Populated by the mid-century literati – WH Auden, James Baldwin, Patricia Highsmith all make appearances – the book explores the culture and hierarchies of Fire Island's communities. "Utopias tend to be flawed in revealing ways," says the TLS, and this "sets the tone for an island history that's deeply felt and keenly judged." (LB)
Pure Colour by Sheila Heti
A follow-up to her 2018 novel Motherhood, Sheila Heti's Pure Colour is billed as "a book about the shape of life, from beginning to end," and combines the real with the abstract and surreal in its story of Mira. An aspiring art critic, she meets and falls in love with Annie, who opens up Mira's chest to a portal with her enormous power. Later, when her father dies, Mira transforms into a leaf for a long section. Pure Colour is "simultaneously wise and silly, moving and inscrutable" writes Lily Meyer in NPR. "The apocalypse written as trance, a sleepwalker's song about the end of all things… Pure Colour is an original, a book that says something new for our difficult times", writes Anne Enright in The Guardian. (RL)
Sea of Tranquillity by Emily St John Mandel
The prescient 2014 novel Station Eleven – a dystopian story of a devastating pandemic – was a hit for Emily St John Mandel, winning the Arthur C Clarke award, and also spawning a TV series. Her new book, the time-travelling story Sea of Tranquillity, begins in 1912, with a listless young British immigrant starting a new life in Canada who, when wandering in the woods, experiences an incomprehensible paranormal event. The narrative moves forward to the present day, and then to two futuristic time zones, weaving together disparate threads. The novel has "intellectual heft", says The Scotsman, and "St John Mandel is an intelligent, acute and sympathetic writer". Sea of Tranquillity is, says the Guardian, "hugely ambitious in scope, yet also intimate and written with a graceful and beguiling fluency." (LB)
(Credit: Penguin Random House)
Memphis by Tara M Stringfellow
"A rhapsodic hymn to black women," writes Kia Corthron in the New York Times, of poet, storyteller and former lawyer Stringfellow's first novel, which spans 70 years and three generations: Hazel, daughters Miriam and August and granddaughter Joan. Memphis is, Stringfellow says, "an ode to my city and the black women living here in it... full of mystery and magic and humour and grit." The Irish Times praises Stringfellow: "Her women are vivid, formidable and funny, exposing the legacy of racial violence not just within the microcosm of family or the titular city, but nationally," while The Washington Post writes: "With her richly impressionistic style, Stringfellow captures the changes transforming Memphis in the latter half of the 20th Century.” (RL)
Time is a Mother by Ocean Vuong
In his second poetry collection, written in the aftermath of his mother's death, Ocean Vuong contemplates personal loss, the meaning of family, and tenderness in the face of violence. The episodic poem Dear Rose addresses his dead mother about her journey as an immigrant from Vietnam to the US. "Because Vuong plays with time by the millisecond – slowing down or speeding up old memories or conversations – he uncovers new enlightening details that have a life of their own," says The Guardian. Artfuse describes Time is a Mother as a "dazzling investigation of love and loss, inspiring both nostalgia and release", and says the poet's language, "recognises the trauma of death, but also revels in the glory of life". (LB)
(Credit: Bloomsbury)
How High We Go in the Dark by Sequoia Nagamatsu
Much of Nagamatsu's debut novel was completed before 2020, and its themes will strike readers with their prescience. Set in the near-future, a team of scientists in Siberia discover a mummified pre-historic female corpse they name "Annie", which holds a disease that sets off a catastrophic pandemic named "the Arctic Plague". Nagamatsu focuses on the human side of the crisis, leaping forward 6,000 years to reveal a society that has commercialised death, and the long-reaching legacy of past decisions. Expansive and genre-defying, it is told through discrete stories that slowly coalesce. "Like a Polaroid photograph, How High We Go in the Dark takes time to show its true colours. When they finally appear, the effect is all the more dazzling," writes the Guardian. It is, writes the New York Times, "a book of sorrow for the destruction we're bringing on ourselves. Yet the novel reminds us there's still hope in human connections, despite our sadness." (RL)
Burning Questions by Margaret Atwood
Now in the seventh decade of her remarkable literary career, Margaret Atwood has written her third collection of essays that, says the i newspaper, "brims with enthusiasm and verve". Broadly looking at events of the past two decades, the range of subjects is wide – from censorship and Obama, to #MeToo and zombies. And there are insights into her own craft and the function of fiction. As the i puts it: "Atwood always makes the idea of big questions a little more digestible. You find yourself asking: what can fiction do? What can we do, generally?" The essays are full of a "droll, deadpan humour and an instinct for self-deprecation" says the Guardian. "Atwood remains frank, honest and good company." (LB)
Bless the Daughter Raised by a Voice in Her Head by Warsan Shire
This is Warsan Shire's long-awaited, first full-length poetry collection, after two pamphlets, Teaching My Mother How to Give Birth (2011) and Her Blue Body (2015). It arrives nearly six years after the Somali-British poet shot to world-wide fame collaborating with Beyoncé on the latter's ground-breaking visual albums, Lemonade (2016) and Black is King (2020). The poems in Bless the Daughter… draw from Shire's own experiences, bringing to vivid life black women's lives, motherhood and migration. "Shire's strikingly beautiful imagery leverages the specificity of her own womanhood, love life, tussles with mental health, grief, family history, and stories from the Somali diaspora, to make them reverberate universally," writes Dfiza Benson in The Telegraph. (RL)
(Credit: Europa Editions)
In the Margins: On the Pleasures of Reading and Writing by Elena Ferrante
In the Margins is a collection of four essays in which the best-selling, pseudonymous author of the Neapolitan Quartet articulates how and why she writes – and her inspiration, struggles and evolution as both a writer and reader. Ranging from philosophical to practical, the essays give the reader an insight into the enigmatic author's mind, and include an exploration of what a writer is – less an embodied entity, she says, than a stream of "pure sensibility that feeds on the alphabet". As the New York Times puts it: "For those who wish to burrow gopher-like into the author's mind, Ferrante has prepared a tunnel." (LB)
Moon Witch, Spider King by Marlon James
The Booker Prize-winning novelist returns with part two of his Dark Star fantasy trilogy, after 2019's Black Leopard, Red Wolf, which the author initially described as the "African Game of Thrones" (he later insisted this was a joke). A female-centric counternarrative to the first novel, Moon Witch, Spider King follows Sogolon, the 177-year-old antihero, and Moon Witch of the title, on an epic and characteristically violent journey. "Like an ancient African Lisbeth Salander," writes the FT, "she dedicates her lonesomeness to meting out lethal rough justice to men who harm women." Praising the novel in The New York Times, Eowyn Ivey writes, "the Moon Witch lit my path and showed me how a woman might navigate this dangerous, remarkable world". (RL)
Olga Dies Dreaming by Xochitl Gonzalez
Identity, elites, race and capitalism are the areas explored in this multi-layered novel, the first by Xochitl Gonzalez. This "impressive debut", says the Observer, is "deeply satisfying and nuanced… a tender exploration of love in its many forms". Set in New York City in the months around a devastating hurricane in Puerto Rico, Olga Dies Dreaming follows the story of wedding planner Olga and her congressman brother Prieto. Family strife, political corruption and the notion of the American dream all feature in this "irresistibly warm yet entirely uncompromising" novel, says The Skinny. (LB)
(Credit: Penguin Books)
Glory by NoViolet Bulawayo
NoViolet Bulawayo became the first black African woman – and first Zimbabwean – to be shortlisted for the Booker Prize, for her 2013 debut, We Need New Names. Nine years later, Glory is an Orwell-inspired fable set in the animal kingdom of Jidada, which satirises the 2017 coup that toppled Zimbabwean President Robert Mugabe (Bulawayo has explained that Glory began its life as a non-fiction account of this history). As a fierce but comedic allegory, Glory can be seen as a companion piece to Wole Soyinka's 2021 satire of Nigerian society, Chronicles from the Land of the Happiest People on Earth. "By aiming the long, piercing gaze of this metaphor at the aftereffects of European imperialism in Africa, Bulawayo is really out-Orwelling Orwell," writes the New York Times. "Glory," writes the Guardian, "with a flicker of hope at its end, is allegory, satire and fairytale rolled into one mighty punch". (RL)
French Braid by Anne Tyler
Anne Tyler's 24th novel is "an extraordinarily rich portrait of a family in flux," according to the Evening Standard. "Tyler's set pieces seem undramatic, but her rhythms are masterly." The novel tells the story of the Garrett family across six decades, and like most of Tyler's works, is an ensemble piece that spans the generations, set in Baltimore. The story starts with a lakeside family holiday, where rifts emerge that are largely unvoiced, and that unravel in the lives of each family member as the years progress. It is "thoroughly enjoyable," says the Guardian, "and at this point any Tyler book is a gift". French Braid is "funny, poignant, generous… it suggests there's always new light to be shed, whatever the situation, with just another turn of the prism." (LB)
To Paradise by Hanya Yanagihara
Yanagihara's highly-anticipated third novel follows her bestselling, Booker Prize-shortlisted 2015 breakthrough, A Little Life. To Paradise, which was released in January to both rapturous acclaim and cries of dissent, is, like its predecessor, lengthy (at 720 pages) and dwells on deep suffering rather than joy, which has drawn criticism in some parts. Multi-form, and spanning three centuries, it is a compelling and wildly ambitious work, offering no less than an alternate retelling of the US, through 1890s New York, Hawaii and a dystopian, late-21st Century. "Resolution is not available here, but some of the most poignant feelings that literature can elicit certainly are," writes Vogue, while the Boston Globe calls it "a rich, emotional, and thought-provoking read." (RL)
(Credit: Doubleday)
The School for Good Mothers by Jessamine Chan
Frida Liu is a working single mother in a near future who makes the mistake of leaving her child alone at home for a couple of hours one afternoon. Authorities are summoned by the neighbours, and her daughter Harriet is taken from her. Frida is given the choice to either lose her child permanently, or to spend a year at a state-run re-education camp for mothers where inmates must care for eerily lifelike robot children, equipped with surveillance cameras. Calling this novel "dystopian" doesn't feel quite right, says Wired. "Near-dystopian, maybe? Ever-so-slightly speculative? This closeness to reality is what turns the book's emotional gut punch into a full knockout wallop." The School for Good Mothers is, says the New York Times, "a chilling debut". (LB)
The Exhibitionist by Charlotte Mendelson
The Hanrahan family gather for a weekend as the patriarch Ray – artist and notorious egoist – prepares for a new exhibition of his art. Ray's three grown-up children and steadfast wife, Lucia, all have their own choices to make. This fifth novel by Mendelson has been longlisted for the Women's Prize, and has been highly praised. The Guardian points to the author's "succinct specificity of detail," and "a precision of observation that made me laugh frequently and smile when I wasn't laughing". According to the Spectator, Mendelson excels at "vivid, drily hilarious tales about messy families". The Exhibitionist is "a glorious ride. Mendelson observes the minutiae of human behaviour like a comic anthropologist." (LB)
Free Love by Tessa Hadley
Described by The Guardian in 2015 as "one of this country's great contemporary novelists," British writer and academic Hadley has been quietly producing works of subtly powerful prose for two decades. Like her recent novels, The Past (2015) and Late in the Day (2019), Free Love – Hadley's eighth – explores intimate relationships, sexuality, memory and grief, through an apparently ordinary-looking suburban family. But, Hadley writes, "under the placid surface of suburbia, something was unhinged." Set amid the culture clash of the late 1960s, the novel interrogates the counterculture's idealistic vision of sexual freedom, in, writes the i newspaper, "a complex tale of personal awakening and a snapshot of a moment in time when the survivors of war were suddenly painted as relics by a new generation determined not to live under their dour and hesitant shadow." NPR writes, "Free Love is a fresh, moving evocation of the dawning of the Age of Aquarius." (RL)
Black Cake by Charmaine Wilkerson
A debut novel, Black Cake tells the backstory of an African-American family of Caribbean origin, and two siblings who are reunited after eight years of estrangement at their mother's funeral where they discover their unusual inheritance. The plot is driven by an omniscient narrator, dialogue and flashbacks. It is, says the New York Times, full of "family secrets, big lies, great loves, bright colours and strong smells". The themes of race , identity and family love are all incorporated, says the Independent, "but the fun is in the reading… Black Cake is a satisfying literary meal, heralding the arrival of a new novelist to watch." (LB)
Auē by Becky Manawatu
Told through several viewpoints, Auē tells the story of Māori siblings who have lost their parents, with each sibling telling their tale, and later their mother, Aroha, also telling hers from the afterlife. The novel has already won two awards in New Zealand, and is now gaining wider praise. "The plot reveals are masterful," says The Guardian. "Auē has done well because it is expertly crafted, but also because it has something indefinable: enthralling, puzzling, gripping and familiar, yet otherworldly." (LB)
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‘Stakes are high’ amid renewed Rwanda-DR Congo tensions over rebel fighters
Issued on: 07/07/2022 - 16:03
Mariamne EVERETT
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Fresh clashes broke out Thursday between the Democratic Republic of Congo’s (DR Congo) army and the M23 rebel group, one day after DR Congo’s President Felix Tshisekedi and his Rwandan counterpart Paul Kagame met in Angola and agreed to de-escalate tensions amid renewed fighting, which risks “inadvertent escalation”. FRANCE 24 spoke to Chatham House’s Ben Shepherd to get an understanding of the origins of these tensions, which can be traced back to the 1994 Rwandan genocide.
Renewed fighting over the past month between the DR Congo army and M23 in North Kivu (eastern DR Congo) has led to increased tensions between DR Congo and Rwanda. M23 is a rebel military group that is based in eastern DR Congo and mainly operates in the North Kivu province. The rebels are named after a peace agreement they signed with the Congolese government on March 23, 2009, form part of the minority Tutsi ethnic group and are closely linked to the Tutsi in Rwanda. DR Congo has accused Rwanda of using the rebel group, which captured the key border town of Bunagana last month, as a proxy. Rwanda has denied these accusations.
Following weeks of rising tensions, DRC and Rwanda agreed Wednesday to a “de-escalation process” after mediated talks. The mediator, Angolan President Joao Lourenco, went further, stating that the agreement was a “ceasefire". This agreement however was short-lived, as fresh clashes broke out Thursday between the DR Congo’s army and M23 rebel group, which have stated that they are not bound by the ceasefire deal.
FRANCE 24 spoke to Ben Shepherd, a leading specialist on DR Congo and the Great Lakes Region from the London-based Chatham House, about the origins of the ongoing tensions between DR Congo and Rwanda, which has resulted in DR Congo still being the scene of one of the world’s most neglected refugee crises. We also asked him whether this renewed fighting means that war is on the horizon.
FRANCE 24: Can you explain why tensions have been brewing on and off between DR Congo and Rwanda ever since Rwandan Hutus accused of slaughtering Tutsis during the 1994 genocide arrived en masse into DR Congo?
Ben Shepherd: A significant force of génocidaires [Rwandans who were responsible for and carried out mass killings during the 1994 Rwandan genocide] crossed into what was then Zaire mingled with hundreds of thousands of refugees. They were able to reorganise and resupply with the complicity of President Mobutu and mount attacks back into a fragile post-genocide Rwanda, as well as pose a severe threat to marginalised Zairean Tutsi communities. This led to Rwanda’s new RPF government invading Zaire two years later, forcing most of the refugees back to Rwanda, pursuing the génocidaires across Zaire's vast forests – amid widespread allegations of war crimes – and overthrowing Mobutu in 1997, alongside Ugandan forces and Congolese proxies.
Rwanda was the power behind the throne of the newly minted DR Congo’s President Laurent Desire Kabila. However, he did not tolerate external patronage for long – he rejected Rwandan control in 1998, turning as he did so against Congolese Tutsi communities perceived as close to the Rwandan government, and allying with the remnants of the génocidaires, now organised into an armed group that became known as the FDLR. The result was the second Congo war (1998-2002), which at its height drew African armies from Angola to Zimbabwe into a ferociously complex conflict that ended in stalemate – and the final negotiated withdrawal of Rwandan forces.
However, Rwanda never completely let go. They left behind them a politico-military group, the RCD-G, that still controlled a third of DR Congo – with significant Rwandan help. The RCD-G fared extremely badly in the landmark 2006 post-conflict elections, but was followed almost immediately by another rebel group, this time called the CNDP, which controlled a smaller area but was made up of many of the units that had fought for the RCD-G, again with Rwandan backing. The CNDP dissolved in 2009, but a core of former CNDP fighters were then central to the creation of the M23 in 2012, which took major Congolese cities before it was defeated a year later. Tensions have persisted because the interlocking crises of the post-genocide period were never fully resolved.
How much is the M23 rebel group to blame for the tensions brewing once more between DR Congo and Rwanda? There are at least 122 rebel groups active in eastern DR Congo, why is this one in particular making headlines and being blamed for escalating tensions ?
The return of the M23 after nearly a decade of inactivity is qualitatively different to the vast number of other armed groups active in eastern DR Congo. For many Congolese it resurrects memories of the abuse they suffered under successive armed groups they see as proxies for Rwanda – there is a direct line of continuity between the M23 of today and the RCD-G which was founded back in 1998 – and raises the spectre of a return to decades of regional conflict. Tensions are as much a product of the fraught history of the Great Lakes region and the perception of the M23 as a vehicle for Rwandan interests as they are of the military capacity or political weight of the group itself.
The Norwegian Refugee Council has stated that DR Congo is home to the world’s most neglected refugee crisis, how has this conflict affected DR Congo/Rwandan citizens?
It is always the ordinary citizens of the region who suffer the most. Congolese communities in the east of the country have been displaced multiple times over decades – UNHCR estimated that DR Congo was home to more than 5 million IDPs at the end of 2021, though there may well be more now. Provision of humanitarian assistance has always been challenging in eastern DR Congo, with mountainous terrain, degraded infrastructure and threats from violence and crime – this new crisis has reawakened inter-community tensions, closed important border crossings, and can only make that urgent work even harder.
Why has Rwanda been blamed for these rebel groups’ actions (in particular M23)? What does it stand to gain from supporting them?
The M23 stands as the latest in a long line of armed groups in DR Congo. There have been convincing allegations of significant Rwandan backing for each iteration, many subsequently corroborated. Obviously, this does not mean that the current incarnation of the M23 is indeed receiving help from Rwanda – something that Kigali vehemently denies – but it does explain why allegations have been made. And the M23’s ability to reconstitute itself so swiftly, sufficiently armed and organised to take Congolese territory and face down the Congolese army and UN, does suggest that it is receiving external assistance from somewhere.
It is far harder to answer what Rwanda might stand to gain from supporting them, having suffered from aid suspensions and damage to its international reputation from previous association with violence in DR Congo. Rwandan leaders have highlighted the continued marginalisation of Congolese Tutsi communities, and demanded action by the Congolese government against the FDLR. But though the FDLR still persists in DR Congo after nearly three decades, it is vastly reduced in capacity. And though there is anti-Tutsi sentiment in DR Congo, this will only be made worse by a further iteration of armed community mobilisation – and the majority of Congolese Tutsi are in any case tired of being instrumentalised in cross-border geo-political struggles that have little to do with them. Rwanda’s current role and motivation are both hard to determine with certainty.
Is it possible that these tensions will result in outright war? Given that DR Congo asked for US support in dealing with Rwanda and the M23 rebels two weeks ago?
It is unlikely that the crisis will result in open warfare between Rwanda and DR Congo, at least in the short term. But the stakes are high. Beyond the tragic consequences for the people of eastern DR Congo, which should never be underestimated, there are real possibilities for inadvertent escalation. The last round of violence between the M23 and DR Congo was ended by a SADC [Southern African Development Community]-led intervention; this time round, the EAC [East African Community] is proposing an intervention force, despite Rwanda itself being an EAC member state, and southern Africa’s heavyweights, notably Angola and South Africa, still having significant stakes in the game. It is imperative that DR Congo does not become once again a battleground for competing geo-political aspirations, but this will take careful diplomacy.
This interview was conducted on July 4, 2022.
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Anti-Rwanda tensions boil over in eastern DR Congo city of Goma
DR Congo condemns Rwanda for ‘supporting’ M23 rebels as group seizes border town
The France 24 Interview
Rwandan FM dismisses fears of war with neighbouring DR Congo
BBC
The cockroach was revealed as a "very aristocrat among insects"
It is 1919, and a young astronomer turns a street corner in Pasadena, California. Something seemingly humdrum on the ground distracts him. It's an ant heap. Dropping to his knees, peering closer, he has an epiphany – about deep time, our place within it, and humanity's uncertain fate.
The astronomer was Harlow Shapley. He worked nearby at Mount Wilson Observatory: peering into space. With help from colleagues like Henrietta Leavitt, Annie Jump Cannon, and Cecilia Payne-Gaposchkin, Shapley went on to "measure" the Milky Way. Their work revealed that we don't live at our galaxy's centre, and that there are many other galaxies besides.
A lifelong advocate of progressive causes, Shapley also reflected regularly upon humanity's long-term future, alongside the risks jeopardising it. He was among the first to suggest, during a lecture given while World War Two raged, that humanity should learn the lesson from 1918's pandemic and prepare properly for the next one. Instead of battling each other, he prescribed a "design for fighting" the risks facing all of humanity: declaring war on the gamut of evils, from pandemics to poverty, endangering the whole globe. (Only two audience members applauded; it appears we didn't take heed.)
Shapley, also, was obsessed with ants. By night, he mapped the vast cosmos; by day, he studied the smaller-scale universe of ants, publishing pathbreaking papers on his discoveries during his time at Mount Wilson. Megapolises in miniature, easier to study that human societies, Shapley’s hunch was that the antheap could shed light on how life and mind emerged from inert matter as part of "cosmic evolution".
Later, near his life's end, Shapley could mercurially recount many entomological "episodes". The time he abducted ants from Egyptian pyramids, storing one in a friend's watch; the time he pickled one in vodka to the amusement of Soviet colonels; the time he accidentally smoked some, forgetting he had preserved them in his tobacco pouch.
Some colleagues didn't understand the fascination. Connecting big-picture cosmology to humanity's destiny makes sense, sure. But connecting either with bugs seemed oddball. "Shapley's funny", they sighed.
Pogonomyrmex californicus, the ant species witnessed by Shapley in Pasadena (Credit: Getty Images)
But Shapley was not the only ponderer of the interwar period to conscript ants to reflect upon human destiny. Far from it. Shapley's generation had gained renewed respect for the creatures. It had just been discovered that they had developed "civilisation" long before us. Millions of years before, in fact, proving that complex society doesn't have to be vertebrated, because we vertebrates aren't even nearly the first to make the attempt.
This is the story of how discoveries regarding the humble ant influenced our view of humanity's place – and ultimate prospects – within the Universe. And the lessons it holds are just as pertinent in the present day as they were a century ago.
Kneeling in the streetcorner dirt in 1919, Shapley knew he was face-to-face with a "living fossil society". An ancient civilisation, epochs older than our own, and, in silent ways, more experienced. Mapping galaxies may locate humanity in space, Shapley realised, but considering the ant gives us "orientation in time". Human civilisation may seem ancient from the perspective of our fleeting lives, but this is a limited outlook. Here, in the dirt, was a society unfathomably older than our own: revealing we are but newcomers to the game.
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Stuck in our own minds, it's difficult to get an outside understanding of human intelligence. But the ingenuity of non-human animals helps us gain perspective. Scientific enquiry has often revealed that other organisms are far smarter than previously assumed. This has allowed people to use them as a kind of mirror, within which to reflect upon our own peculiarities. They are our relatives, yet their relative distance illuminates.
Presently, many are captivated by the intelligence of the octopus, with their adept use of tools and impressive ability to solve puzzles. During the Cold War, it was the linguistic prowess of dolphins. But for Shapley's interwar generation, it was the social insects – ants, bees, wasps, termites.
Of course, invertebrate smarts had long been admired. Back in 1377, Arabic sociologist Ibn Khaldūn reflected that "government" is seemingly unique to humans and bees. Later, Enlightenment entomologists debated whether insects have "souls". By 1879, English eccentric John Lubbock borrowed a microphone from the inventor of the telephone, which he promptly inserted into an antheap to ascertain if its denizens were "talking" to each other at volumes too quiet for human hearing. More enduringly, he explored whether ants communicate with scents. (Lubbock even owned a pet wasp, who earned an obituary in the journal Nature, upon passing away.)
Lubbock's wasp, described by one journalist as "a little gentleman in a brown overcoat, with black and yellow nether garments" (Credit: Alamy)
Few, however, had suggested insects as comparators or superiors of humanity. Homo sapiens was invariably seen as the final and "noblest" result of evolution. Insects, contrastingly, were dismissed as mere beginners: the least developed beasts.
But in the early 1900s there emerged a galvanised sense of just how socially accomplished some bugs are. This was thanks largely to W M Wheeler, who coined the word "superorganism" to describe ant colonies in 1911. For Wheeler, as cells cooperate to become an organism, organisms cooperate to become a superorganism, each producing a whole more potent than its parts.
Entomologists of the 1910s and 1920s marvelled at how ants exercise agriculture and altruism, domesticate other animals – such as aphids and scale insects – provide for posterity, and "urbanise" their environment, with finesse rivalling humans. (We now recognise that ants mitigate epidemics by practising self-isolation and social distancing: a "design for fighting" Shapley might be proud of.) The scientist and feminist Adele Marion Fielde, who invented artificial nests allowing unprecedented intimacy in observing of ant behaviour, marvelled at "the mystery of their civilisation".
It's no coincidence this was the era when people started imagining intelligent aliens as more conspicuously insect-like. Where, today, films likeArrival often portray tentacled aliens, in line with our admiration for octopus smarts, and Cold War attempts to communicate with extraterrestrials were influenced by revelations regarding dolphin language, so were the insectoid moon-dwellers of the period the product of its own fascinations.
A painting redolent of 20th Century pulp sci-fi, with insects as aliens (Credit: Getty Images)
The question was immediately asked: was this really intelligence? Going back to Ibn Khaldūn, many had previously dismissed the behavioural intricacy of insects as "mere" instinct: rigid, rote, unreasoning; never free nor flexible. However, by the opening of the 1900s, this seemed less clearcut.
It wasn't so much that scientists were claiming the "little winged fellows" were rational like us (as some mocked). It was more that insect societies had achieved so much without anything like our brains. Maybe, then, it wasn't a question of either intelligence or instinct, but of diversifying our definitions. For perhaps the first time, scientists were being led to recognise a very different type of wisdom and mind.
No longer could one so easily assume human rationality was the only viable, nor perhaps even the best, form of problem-solving. Filial insects weren't merely an evolutionary prologue to the "approaching humanity", as poets of the 1800s had previously lyricised: theirs was an entirely different, yet perhaps equally successful, mode of cooperating.
Reversing prior roles, some even imagined we might be "progressing" toward the ant. One biologist claimed that globalisation represents the "birth" of a planet-embracing superorganism: with transnational interchange forming the "blastoderm" of a planetary nervous system; wrought by countless actors cooperating, assimilating organic and inorganic flows into its "omnivorous world-wide plasmodium". The creepier implications weren't missed. Sci-fi authors prophesied that the faceless hive mind gestated by such hyper-coordination would eventually come to dominate Earth, usurping humans from the driving wheel of world history. In pulpy novels, mad scientists set about attempting to facilitate such a transition.
For the era that saw the rise of totalitarianism, such intimations were immediately political. Essayists saw the punishing collectivism of ants as a cautionary fable. Western leaders used the termite as an analogy for Soviet communism. One mystic even bizarrely theorised that ants are remnants of a prehistoric humanoid civilisation: which, pursuing strict conformism, let their autonomy wither, eventually transmogrifying into today's insects. (At the same time, however, some Russian polymaths found poignant foils for social Darwinism in the insects' inspiring altruism.)
The caterpillar of communism, in an anti-Soviet propaganda cartoon (Credit: Getty Images)
But, below all this, there arrived a lesson even more revelatory. Insects had not only "solved" many of the issues facing social beings: they had done so millions of years ago.
Geologists had, since the mid-1800s, been piecing together a global timescale for life's past, by correlating strata with fossils appearing within them. This enabled comparison of the emergence, and duration, of biological lineages. Experts were quickly marvelling that insects appear to be "far more ancient" than many of life's other branches.
Cockroaches were singled out as particularly venerable, with roach-like fossils replete throughout strata dating from the Carboniferous. Starting some 350 million years ago, this was well before the emergence of dinosaurs, flowering plants, and mammals. One palaeontologist, in 1886, even dubbed the Carboniferous the "Age of Cockroaches". The roach was revealed, therefore, as a "very aristocrat among insects": its "pedigree" notably outstripping many lifeways commonly considered more worthy.
More importantly, it seemed roaches had hardly changed their design across this marathon span. A "true conservative", commentators remarked: today's model proudly inherits a tried-and-tested plan from its great-grandparents and far beyond.
Social insects aren't quite so old. But, where scientists in the 1880s surmised ants had developed "social habits" a modest 5 million years ago, W M Wheeler was demonstrating in the 1910s that they had apparently been cooperating — and had also remained impressively unchanged – for at least"65 million years".
Not only could Homo sapiens no longer assume it was the only civilisation on Earth, but it also couldn't even claim to be the first to attempt it.
A cartoon from the mid-1800s, using apparently sophisticated insects to satirise French society (Credit: Getty Images)
Intellectuals thus began worrying that we human latecomers, untried and untested in comparison to the well-proven bug, might be "destined to a far shorter use of the Earth": that insects might be around long after we have "joined the dinosaur and the dodo". In 1903, a popular entomology book predicted the last creature on Earth will be a "melancholy bug", basking in the "cherry-red" rays of a "worn-out Sun". Sci-fi authors predicted a post-human world, billions of years in the future, populated exclusively by warring civilisations of giant termites and ants.
Upon further discoveries revealing the sheer ecological success of ants, scientists began proclaiming that this was already the "age of insects". By the 1920s, entomologists often lauded bugs not only as humanity's "chief competitors", but also as life's currently "dominant group".
One journalist put it like this: if you gave a "vote to every creature living", humanity would "not figure in the returns". Even after forming a vertebrate voting bloc, we'd still be "outvoted" by minibeasts in life's parliament.
Some thus called for world history to be again rewritten – not in terms of "economics", emperors, or "sea power" – but "in terms of insects". Others pronounced it had been "egotistical" for geologists to ever suggest ours was the planet's "human era": the "old anthropocentric school is, indeed, dead".
Are we, untried and untested in comparison to the well-proven bug, "destined to a far shorter use of the Earth"?
No longer did humanity so comfortably seem the sole protagonist and climax of Earth history, the most inevitable answer to life's game. Indeed, prior generations had often assumed that something humanoid was life's inevitable outcome throughout the cosmos. But here, on our planet, had been revealed another lifeway, eminently civilised, yet strangely alien.
One essayist remarked that, while we share with other animals a "feeling of terrestrial fraternity" and they are not "wholly strangers to us", the insect seems not to "belong to the customs, the morale, the psychology of our globe". Our rivals – "perhaps our successors" – they topple confidence that we are nature's "favourite children".
In 1920, American cartoonist Clarence Day posed an intriguing question. Suppose aliens visited upon Earth during the Cretaceous. Which branch of life would they guess might go on to erect skyscrapers and govern the planet? Having judged primates "unlikely material", Day imagined his visitors turning to industrious ants as the most blatantly "promising".
Later, the idea of aliens judging our prospects from afar came up in a different form. A 1929 satire titled "The Earth-Dwellers" imagines scientists from Uranus studying the 20th-Century world through telescopes, as entomologists study miniature ecosystems under the magnifying glass.
Zooming in on several "throbbing" bruises on Earth's continents, they notice these are "colonies" of "minute animals" living harmoniously. These, of course, are human cities. Struck by the subservience of the denizens of these "man-heaps" to what seems like mindless "toil", it is concluded that Earth-dwellers lack all "free intelligence". Suggestion that anything other than blind instinct drives their swarming industry is roundly ridiculed.
The joke here is that it is easy to assume you have a monopoly on mind, and miss the sophistication of other lifeways, alien to your own.
Archy the cockroach, the creation of humourist Don Marquis in 1916 (Credit: New York Tribune)
No one taught this lesson better than Archy the cockroach, a typewriter-bashing character invented by American humourist Don Marquis in 1916. Writing unpunctuated lowercase doggerel (as cockroaches cannot hold down "shift" and reach other keys), Archy would supposedly "commandeer" the New York newspaper columns of Marquis. There, he would probe lofty themes from his position of lowly stature.
One of Archy's most memorable poems featured Warty Bliggens, a toad who believes the Universe exists "to grow toadstools for him to sit under". Our poet advises that we do not smirk at Bliggens: similar "absurdities have only too often lodged in the crinkles of the human cerebrum".
The antiquity and wisdom of ants frequents Archy's verse, invariably as a foil for upstart humanity. In one 1922 column, Archy pictures the size difference between bug and human disappearing in light of the extra-galactic vastness then being revealed by scientists like Shapley. Compared to cosmic volumes measured in lightyears, what are humans but fleas? Archy's insect comrades take the opportunity to reprimand humanity for its delusions of grandeur. In chorus, they lampoon the "supercilious silliness" of this featherless biped, whose egocentrism is "cosmically comical" and "stellarly absurd". Our poet concludes that "men and insects are the same", both "transient flecks of starry dust that out of nothing came":
the things [man] thinksare only thingsthat insects always knewthe things he doesare stunts that wedon't have to think to do
Archy gloats that, unestablished and unspecialised, humanity needs constantly to invent to survive. Where human societies depend upon convoluted technologies to farm or fly, insects – inheriting a regimen of instinct perfected across deep time – rely on more fool-proof means.
Insects, Archy insinuates, long ago solved many of civilisation's problems without ever having to reason or reflect. Beneath Archy's teasing jest, a disturbing suggestion lingers: perhaps insects have lasted so long – and in a manner more stable and sustainable than humans appear able to muster – precisely because they aren't encumbered with "thought".
Two organised societies of ants attack one another (Credit: Getty Images)
Relying on tried-and-tested instincts, honed over epochs, insect societies had proven their staying power. By comparison, humanity has only just embarked upon large-scale cooperation.
Rather than relying upon the plodding trial-and-error of natural selection, human society rudders itself via the hastier muddlings of "reason": the ability to reflect, correct, and cumulate corrections across generations. Natural selection meanders in the millions of years; cumulative culture paces mere millennia. This explains why humans have accomplished so much in such a small amount of time, comparatively speaking. But perhaps it explains some of our more unsustainable traits, too.
Reflecting on the ant's antique wisdoms, while prophesying its "ample future", Shapley entertained this point in 1924. Humans, comparatively, are an inexperienced species, he wrote. "Moreover, we are hampered with brains. We have mentality to burn, and many do burn it, at both ends." Shapley worried our "abnormal mentalities" (particularly, our predilection for technological invention) might soon get the best of us. Then the Earth's future will be inherited by the "conservative cockroach", nesting within the "fossilised skull" of some "extinct primate".
Other scientists echoed the message during the 1920s. In World War One's wake, some implored that we become more cooperative, like the ant: any creature which begins building megapolises and meddling with atoms, without overcoming belligerence, cannot survive.
Such sermons may have then seemed idle. Indeed, in 1921, Archy himself typed carefreely about "the mighty atom that splits a planet asunder". But, 24 years later, the first atomic bombs detonated, and the question of cooperation – at global scale – became existential.
Humans, comparatively, are an inexperienced species, Shapley wrote. "Moreover, we are hampered with brains."
When the US began atomic testing at Bikini Island in 1946, boats loaded with livestock were readied for exposure to the blasts, to study the effects of radiation. A few months beforehand, The New Yorker suggested "one more passenger" be included alongside the farmyard animals: good old Archy. The reporter was E B White (later author of Charlotte's Web). By this time Archy was retired, because his creator had died, but White announced that "Archy's writings are pertinent today, as the cosmos slithers drunkenly into its Bikini Lagoon phase". Why? Because Archy's pedigree goes back "one hundred million years", and will probably be "good for another hundred million", because "the cockroach is the creature most likely to survive the atomic age". White referenced a 1944 magazine article, titled "Superbug", which had extolled the roach as "indestructible".
In the post-war period, cockroaches were associated with extraordinary resilience and longevity (Credit: Getty Images)
So it was that a potent Cold War motif had been born – inspired by Archy. For decades after, many forewarned the cockroach would be the only "winner of World War Three".
One pacificist pamphlet, in 1947, jested that, entering the "atomic age", we should look to the enduring roach for lessons in longevity. Either we are "wise" and educate ourselves concerning the evils of weaponising "atomic energy", or our species won't "last even as long as 10 or 20 more years", let alone the "billions" which physics had recently started forecasting as the time ahead within which Earth could remain habitable.
This is the true lesson of "orientation in time" as it flashed before Shapley at the streetcorner back in 1919. Humans have, comparatively speaking, only just appeared on Earth; but there could, potentially, be magnitudes more time ahead. The ants prove, by concrete example, that certain lineages – indeed, societies – can and do endure long-term.
Insects have, for geological durations, been practising "higher virtues" which humanity "has only recently acquired"
Shapley returned, repeatedly, to these themes in his later works. Besides decentring Earth in space, he continued deflating human egoism by stressing that insects have, for geological durations, been practising "higher virtues" which humanity "has only recently acquired". Humans shouldn't be hasty when assuming "superiority", he intoned.
Nonetheless, Shapley acknowledged the insects are "fixed in a sociological groove with little prospect of escape". Our flexibility means we can change – and improve – our behaviours and institutions. Ants don't have histories in this way, humans do.
Moreover, Shapley acknowledged that our "enlarged frontal lobes" have granted humans a unique capacity for foresight, for taking the longer view. This means we can concern ourselves with more than our own "personal survival": we care also about the fates of people who haven't yet been born.
So, it is true that our remarkably pliant and inventive brains – "physiological oddities" that they are – may yet "erase" us "suicidally from the Earth", but it also remains true that they allow our altruism to extend further, in both time and space, than ever could an ant's.
Shapley, contemplating the antheap in Pasadena, realised that we could be at the beginning of the human story – yet within a precarious, "inexperienced" moment. Physics had just begun hinting that the future could be millions, even billions, of years long. But being so early also bequeaths the blessing of great room for manoeuvre. Being "inexperienced", our brand of brains is vulnerable and untested, but also shot through with all the plastic potentials of youth. This is how considering the ant provides "orientation in time".
Mount Wilson Observatory, where Shapley worked as an astronomer (and, outside of work, studied the ants near the telescope array) (Credit: Getty Images)
In 1921, Marquis – the creator of Archy – wrote a short piece imagining what Martians, peering down their telescopes, might make of us humans as we flitter flutter on Earth's surface. No doubt they would imagine us angels or demons, seeing only themselves in us, only their most exaggerated reflections. They would romanticise us, as we routinely romanticise other animals here on Earth.
Assuming a detached Martian-eye-view, Marquis then pondered how it is that cities come to be. Skylines are beautiful, but did any of the individual builders labour with this final beauty in view? No: it is autonomous, unconscious, almost like the termite's nest; spontaneous product of nature, almost; wrought by "no conscious thought".
Marquis noted that we are often only encouraged by humanity when we look from such "distance". Here, we see only the "lights on the high spots", and none of our private failings, bigotries, or tribal prejudices. But, he concluded, we should never forget that these "low spots" and "high spots" are made of the "same stuff". That is, though individuals invariably have little impact, and often are selfish or stupid, individual actions snowball into civilisations, and multigenerational projects, as a million happenstances weave a skyline. That's the thing with coordination; and we humans do it in time as well as space; across generations, rather than within one.
It's hard to get an outside view on the human mind, but one thing seems true. In terms of civilisation, compared to our arthropod peers, humanity remains young. Precocious, precarious, often shockingly pernicious, but brim-full of potential. Grave perils cloud our horizon, demanding immediate and urgent solutions; but protecting the present is building a shared future. Probably uniquely, we humans acknowledge this. If we live up to this quiddity then, one day, we might be near the beginning of a saga extending deep into the future — just like Archy's illustrious ancestors.
There's lots to learn from the bugs. But the deeper point is this: the history teaches that we shouldn't be chauvinists when it comes to the workings of the mind. We should be magnanimous. Agency is most certainly not everywhere, but in an era when scientists study memory in slime moulds and machine learning produces curious and unpredicted results, it would be hasty to assume our brand of braininess comes anywhere close to exhausting all that a "mind" possibly can be. But, as the minibeasts discovered ages ago, it is better to be part of a diverse crowd, in a broad church of beings.
--
Thomas Moynihan is the author of X-Risk: How Humanity Discovered Its Own Extinction and a research fellow at Forethought Foundation and St Benet's College, Oxford University. He tweets at @nemocentric and can be found at thomasmoynihan.xyz.
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Issued on: 06/07/2022 - 22:50Modified: 06/07/2022 - 23:39
Georja Calvin-Smith
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The highlight of a summit for Commonwealth nations was the admission of Gabon and Togo. The Francophone countries hope that membership of the bloc will lead to more profitable connections with the English speaking world. Also, striking nurses in Zimbabwe are holding out for a better deal from the government. And as Africa tries to keep development on track whilst accelerating green energy, grass roots projects play an important role alongside the bigger policy choices. In Kenya, one refugee's local solar grid offers a lifeline to hundreds of businesses.
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One August 2021 survey of 1,804 US adults showed 73% of respondents wanted their employers’ health insurance to include abortion
Traditionally, abortion has been a personal issue, separate from a person’s work life. People who want abortions generally make their own arrangements privately, whether that’s obtaining medication, finding a clinic or funding a procedure if it is not covered by insurance or the government.
Increasingly, however, some workplaces in the US – where healthcare is typically linked to employment – have stepped in to lessen the burden on employees. This trend has mostly emerged in the last couple years, as restrictions on abortion began increasing in individual states.
Now, it has taken on much greater prominence, since the Supreme Court overturned the constitutional right to abortion enshrined in a legal ruling known as Roe v Wade on 24 June. The decision means many abortion providers have stopped operating in states with trigger laws (laws that automatically banned abortion with the end of Roe v Wade).
Although many companies have remained quiet on the subject, some firms have confirmed they will provide support to workers who want abortions. This often includes emotional support such as counselling; financial support, such as paid medical leave and out-of-state travel expenses; and legal support in case it is necessary, including coverage of legal expenses. Mostly, only certain kinds of companies are speaking out and enacting policies; many more appear to be opting for caution, in part due to perceived repercussions or potential logistical hurdles.
While more firms may formulate policies in coming months, it’s already clear that the conversations and actions around reproductive health in the workplace will be a very contentious area for companies and employees alike.
Some companies have chosen to extend their healthcare coverage to include abortion support, though the move is hardly universal (Credit: Getty Images)
Companies funding travel and care
The movement to restrict abortion access has been particularly active in conservative US states, especially since the September 2021 rollout of a ban in Texas on most abortions after six weeks. Inspired by the Texas law, in May 2022, Oklahoma legislators passed a law banning almost all abortions, from the point of conception.
After each major restriction, pushback from pro-choice activists has been fierce. Companies have also become involved in the discourse, in small though growing numbers. Especially in the past year, some employers have announced the addition of employee benefits supporting abortion access; since the Supreme Court decision on Roe v Wade, more firms have also announced similar programmes.
For companies looking to offer these resources, “the most common and logistically sustainable way of supporting employees is to create a reimbursement benefit for any reproductive care service not currently covered by health insurance coverage”, says Lauren Winans, CEO of the US HR consultancy Next Level Benefits. “Most companies offering this benefit today are potentially reimbursing eligible employees up to $10,000 for care and travel.”
This travel, generally out-of-state, might be to obtain a surgical abortion or a prescription for self-managed abortion. (Self-managed abortion, involving medication, is the most common form of abortion in the US.) Amazon, Levi Strauss & Co and Citigroup have all committed to covering travel expenses for employees who can’t access abortions locally. Policies at yoghurt-maker Chobani, Power Home Remodeling and Amalgamated Bank include covering childcare expenses, which would help the many working parents who want abortions.
Rhia Ventures, a venture-capital fund focused on reproductive and maternal health, maintains a database of companies’ commitments and expressions of support on reproductive healthcare. It lists fewer than 100 companies that have publicly responded to mounting abortion restrictions – and not all of these have gone so far as to integrate abortion-specific benefits.
Laura Gitman, chief operating officer of sustainability consultancy BSR, has observed that women lead a number of the companies particularly active and vocal in offering abortion benefits. Companies headquartered in the coastal US, which tends to lean politically liberal, are also overrepresented, as are major tech firms. At some of these companies, the decision to expand reproductive health policies will have come from the top.
This is the case for Alloy, a New York-based identity-verification company, which introduced expanded reproductive health policies in January 2022. These policies cover legal expenses related to anti-abortion laws (up to $5,000), out-of-state travel expenses (up to $1,500) and out-of-pocket medical costs (up to $1,500) for employees or their partners. These benefits have not changed following the demise of Roe v Wade.
Kim Nguyen, Alloy’s head of people, says the company’s co-founder highlighted a support gap for employees in their ability to access care. The company has about 200 staff members, with several living in states where abortion restrictions would directly impact them. Fifty percent of the staff are women, and 3% are non-binary or gender-fluid. No employee has yet made use of the abortion support, which is confidential, but Nguyen chalks this up to timing and the company’s moderate size.
Data shows policies like these can be important to employees. One August 2021 survey of 1,804 US adults from non-partisan research firm Perry Undem showed 73% of respondents wanted their employers’ health insurance to include abortion, and 69% believed that reproductive healthcare should be part of companies’ efforts to address gender equity. Younger workers and women were particularly likely to want abortion-related benefits from their employers; even if they’re unlikely to use such benefits themselves, these are signals of a company’s values, something many workers look for when choosing – or staying with – a potential employer.
Risk versus reward
On the whole, however, most businesses have opted to remain silent. While plenty of companies, especially within tech, have responded with statements and new benefits policies, many prominent companies and business associations have chosen not to comment since a leaked draft opinion in May 2022 foreshadowed the Supreme Court’s overturning of Roe v Wade.
Not every firm will choose to offer abortion support for employees due to potential legal and organisational issues or ideological stances (Credit: Getty Images)
The hesitation owes partly to the uncertainties involved with delivering abortion-related benefits and partly to political reasons. For a start, American healthcare is already incredibly complex. For those companies interested in offering support, abortion-related policies affecting dispersed workforces, when abortion and abortion support are illegal in some states, could bring logistical and legal challenges. Bethany Corbin, senior counsel at Virginia-based Nixon Gwilt Law, anticipates companies operating across the country will group states into categories based on the restrictiveness of their abortion laws, and provide different benefits packages accordingly.
Adjusting policies is likely to be easier for larger companies; small companies generally have less flexibility on benefits. David Joffe, an expert on employee benefits at national law firm Bradley, says small employers tend to have fewer options to customise group health plans, and may lack resources to expand existing offerings. Plus, there may be geographic complications. “Insurers in some states may now be unable or unwilling to issue policies in those states that cover abortions,” he says.
Companies might also face ramifications if they roll out abortion assistance. For instance, Ron Zambrano, the employment litigation chair at Los Angeles-based West Coast Trial Lawyers, comments, “Elected officials in red [conservative] states might want to punish companies that help employees in those states obtain abortions, by forcing public agencies to withdraw business from those companies.”
These potential complications may also contribute to why some companies have made less explicit moves to support employee abortion access, such as covering abortion-related expenses without specifically mentioning abortion. One HR leader believes that companies that offer such benefits are more likely to do so quietly and non-publicly.
As reported by the newsletter Popular Information, a major PR firm advised its corporate clients immediately following the Supreme Court leak, “This topic is a textbook ‘50/50’ issue. Subjects that divide the country can sometimes be no-win situations for companies…”.
That perception of divisiveness is pervasive, though some experts, including Gitman, believe the reality is different. She says many polls show the majority of Americans support reasonable access to abortion care as part of reproductive health needs. “I think that’s why there’s actually less risk to companies than many might think there is. They’re not really at risk of alienating a large percentage of their consumers or employees,” she believes.
Elected officials in red [conservative] states might want to punish companies that help employees in those states obtain abortions – Ron Zambrano
Still, public response to corporate abortion benefits has varied – in part depending on a company’s industry, their track record of political activism and the political views of their consumer-base. On one hand, some people have reported signing up for or investing in dating app Bumble after it announced that it was creating a relief fund for people seeking abortions in Texas. Similarly, after food company Chobani announced it was extending its health coverage of abortion access, some customers expressed appreciation and loyalty. In contrast, shareholders of financial-institution Citi have questioned whether the company’s abortion travel policy is a reasonable use of funds.
‘Unknown land’
Yet workplace abortion benefits are not a complete solution. Gitman notes many people would feel more comfortable going to a community organisation for support rather than their employer. Corbin worries about information security; she advises companies rolling out abortion benefits to make sure they’re aware of the relevant laws, and revisit data privacy and security standards to ensure that they have best practices in place.
Plus, abortion-related benefits may primarily benefit employees who are already relatively advantaged. In the US, unplanned births are more likely for women who are precariously employed or on low incomes. Some of the newly announced policies don’t apply to hourly workers, or to those who don’t already receive employee benefits, which are often reserved for full-time employees. And of course, abortion-specific policies apply only to a small number of companies thus far (and generally exclude the self-employed).
Overall, much remains to be seen regarding the rollout and take-up of such benefits, especially in an evolving legal landscape. “So far, we’re in an unknown land,” says Gitman.
France24 - World
Planting trees: Climate cure-all?
Issued on: 08/07/2022 - 14:16Modified: 08/07/2022 - 14:17
Valérie DEKIMPE
It sounds like an effortless solution to one of humanity's greatest challenges: using trees as a tool to capture carbon dioxide. As the climate crisis deepens, countries and companies have embarked on a global tree-planting spree. But could they end up doing more harm than good?
France’s southwestern Périgord department is probably home to the country’s densest forests. The region’s hilly terrain is hardly ideal for planting trees. And yet, this is where more than 12,000 trees have been planted over 8 hectares of land. It’s all part of France’s Low Carbon Label, which provides a stamp of approval to carbon offset forestry projects. The principle is simple: companies pay to plant trees that capture and store carbon dioxide, providing a legal framework for them to offset their emissions by subsidising tree-planting schemes.
“Forests are like extraordinary factories that transform carbon dioxide into a material that we all know: wood,” says Jérôme Chanel of Alliance Forêts Bois, the forestry cooperative in charge of the project.
According to the cooperative’s estimates, this plot of land will help compensate approximately 1300 tonnes of C02, equivalent to driving 9 million km.
Can trees really get us out of the climate crisis?
To be sure, they can be of great help, as trees are the world’s largest terrestrial carbon sink. Here in France, they absorb 20 percent of emissions. The problem is that we are pouring out so much CO2 that trees simply won’t keep up. Even if vegetation covered the planet, we could store 40 to 100 gigatonnes of CO2. Our annual emissions, though, stand at 10 gigatonnes.
Planting trees can only be part of the solution, as long as we plant the right tree in the right place and for the right reason. And before companies even begin to consider offsetting their emissions, they should think about reducing them first.
That’s not what happens in practice, says Myrto Tilianaki, climate justice advocacy officer at CCDF-Terre Solidaire, a non-profit based in Paris. Tilianaki combed through the climate strategies of three major corporations that have made tree-planting schemes a pillar of their CO2 reduction plans: Nespresso, Total Energies and Air France.
“They’re relying mostly on carbon offset projects, and it’s just an excuse not to act,” she says.
Soil: The hidden side of nature
Trees do have a role to play in reducing CO2 but France’s National Research Institute is also interested in what’s happening down below. Laurent Augusto, who leads a research project in an experimental forest in the Gironde region, says there is as much CO2 captured in the soil as there is in the leaves. As the trees grow, leaves containing CO2 will fall off, transferring that same CO2 onto the soil.
The objective for Laurent and his team is to understand which species store more carbon dioxide in the soil. They already have promising results.
“Softwoods such as fir, spruce or pine store a little more carbon in the soil than hardwoods,” he says. “Hardwoods, on the other hand, store carbon in the soil for a longer period of time, so that's also something to look out for.”
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Shinzo Abe: The legacy of Japan's longest-serving PM
By Yuko Kato & Zubaidah Abdul JalilBBC News, Tokyo
Shinzo Abe, Japan's longest-serving prime minister, was known for his hawkish foreign policy and a signature economic strategy that popularly came to be known as "Abenomics". A highly popular, and a highly controversial politician, the 67-year-old Abe led the Liberal Democratic Party (LDP) to victory twice.
His shocking death harkens back to images of the violent days in pre-war Japanese politics, when political assassinations were, if not commonplace, not unheard of. A string of political assassinations were part of Japan's march towards WWII.
As a popular and divisive politician, it was part of his trade to stir up strong emotions among the masses. Abe knew from childhood that those masses are not always friendly, and that he had to fight back against criticism.
Abe's first stint as prime minister was brief - for a little over a year starting in 2006 - and controversial. But he made a surprising political comeback in 2012, staying in power until 2020 when he resigned for health reasons.
Japan was in a recession when he began his second term and his economic policy was credited with helping return growth to a faltering economy.
He oversaw Japan's recovery from a massive earthquake and tsunami in Tohoku in 2011, which killed nearly 20,000 people and led to a meltdown of the Fukushima nuclear reactors.
Abe also had his unexpected moments, such as popping up dressed as Super Mario at the Rio Olympics closing ceremony ahead of the 2020 Tokyo Games.
When he stepped down after weeks of speculation, he revealed he had suffered a relapse of ulcerative colitis.
He was succeeded by close party ally Yoshihide Suga, but was still seen as a powerful figure in Japanese politics.
Rise to power
As the son of former foreign minister Shintaro Abe and grandson of former prime minister Nobusuke Kishi, Abe was born into a political dynasty. He felt his mission was to continue the task of his ancestors - to make Japan strong, great, and a force to be reckoned with on the international stage.
He looked up to Kishi, who strove to strengthen Japan's economic rule over China and Manchuria during World War II, and then was instrumental in creating the political dominance of the Liberal Democratic Party (LDP). Abe's aversion to protesters may have its roots in how his revered grandfather was driven from power, following a huge anti-government protest in 1960.
Abe was first elected to parliament in 1993, and in 2005 he became chief cabinet secretary. His rise to the top came swiftly as he became Japan's youngest post-war prime minister in 2006.
But a series of scandals - including the government's loss of pension records, affecting about 50 million claims - hit his administration hard.
A heavy loss for the LDP followed in upper house elections in July 2007, and in September of that year he resigned due to ulcerative colitis.
But then in 2012, Abe returned as prime minister, saying that he had overcome the disease with the help of medication.
He was subsequently re-elected in 2014 and 2017, becoming Japan's longest-serving prime minister.
His popularity fluctuated, but he remained largely unchallenged due to his influence in the LDP, which amended its rules to allow him to serve a third term as party leader.
A controversial nationalist
With his hawkish stance on defence and foreign policy, Abe repeated the importance of being an equal ally and partner with the US and other Western powers.
This fed into his long-held goal of revising Japan's post-war pacifist constitution so it could finally become a "normal country". Conservatives see the constitution - drafted by the US - as a reminder of the humiliating defeat of Japanese troops in WWII.
The influence of his grandfather also fed into Abe's wariness of China emerging as the dominant force in Asia, reinforcing his conviction that Japan needed to pull its weight and become a military force to defend itself.
These nationalistic and militaristic platforms were deeply divisive, horrifying parts of the population who cherish the pacifist constitution, while giving voice and even credibility to those blatant revisionist and nationalist groups and sentiments which for a long time in post-war Japan used to be a minority and only spoken in hushed tones.
His nationalist views have often raised tensions with China and South Korea, particularly after his 2013 visit to Tokyo's Yasukuni shrine, a controversial site linked to Japan's militarism before and during WWII.
Repeated visits also irked left-wing factions in Japan, who viewed it as an attempt by Abe to whitewash Japanese atrocities during the war.
In 2015, he pushed for the right to collective self-defence, enabling Japan to mobilise troops overseas to defend itself and allies under attack.
Despite opposition from Japan's neighbours and even the Japanese public, Japan's parliament approved this controversial change.
His larger goal of revising the constitution to formally recognise Japan's military remains unfulfilled, and continues to be a divisive topic in the country.
He was also unable to secure the return of what Japan refers to as the Northern Territories - a chain of disputed islands off the northern prefecture of Hokkaido that are claimed by both Japan and Russia.
Abe's rapport with former US president Donald Trump was credited with shielding Japan from crippling US-led trade tariffs, and having to fork out more money to support the presence of US troops in the country.
Tackling economy and Covid-19
He spearheaded "Abenomics" policies, a comprehensive policy package aimed at making Japan strong by reviving the economy from the doldrums of deflation, while maintaining fiscal discipline.
The popularity of these policies led to Abe and the LDP's return to power in 2012. But his efforts faced a major challenge when the country again went into recession in the spring of 2020. That and other slowdowns raised questions about the effectiveness of his approach.
Abe's popularity was further hit by concerns over his handling of the Covid-19 pandemic.
Critics believe his campaigns aimed at boosting domestic tourism contributed to a resurgence of infections.
They also say other promises of Abenomics - such as empowering women in the workforce, tackling nepotism and changing unhealthy work cultures - remained unfulfilled.
Internationally, he has been credited with holding the Trans-Pacific Partnership - a massive trade agreement between 11 countries - together, following an abrupt withdrawal by the US under Mr Trump's administration.
Resignation and death
Abe's resignation announcement led to an internal struggle among LDP factions, because he declined to name a successor.
He was eventually succeeded by Yoshihide Suga. But Abe continued to hold sway over domestic politics in Japan, even after Suga was replaced by current prime minister Fumio Kishida.
On 8 July, Abe was in the southern city of Nara campaigning on behalf of a candidate running for Japan's upper house.
He was delivering a speech when he was shot by a gunman - a 41-year-old who is believed to be former member of the Self-Defense Force, Japan's equivalent of a navy.
According to NHK and other news reports, the suspect said he was "dissatisfied with Abe" but that "it has nothing to with political grudges".
Abe was conscious when taken to hospital, but died later from his injuries.
He leaves his wife, Akie, a Japanese radio DJ who he married in 1987.
Additional reporting by Andreas Illmer
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Dinosaur finding hints at why T-rex had small arms
A team of scientists in Argentina say they have discovered a new giant predatory dinosaur that had a huge head - but tiny arms for its size.
Writing in the Current Biology journal, the scientists say extensive skeletal remains of a previously unknown species were dug up in northern Patagonia.
Meraxes gigas was about 36ft (11m) long, with a 4ft skull - but its arms were only 2ft long.
The scientists believe small limbs gave the carnivorous survival advantages.
"I'm convinced that those proportionally tiny arms had some sort of function. The skeleton shows large muscle insertions and fully developed pectoral girdles, so the arm had strong muscles," said Juan Canale, lead author of the study.
"They may have used the arms for reproductive behaviour such as holding the female during mating or support themselves to stand back up after a break or a fall," he added.
His co-author Peter Makovicky said the dinosaur's arms were "literally half the length of the skull and the animal would not have been able to reach its mouth".
Mr Makovicky said he believed the species' massive heads were the main predatory tool, taking on the functions that arms would have had in smaller species.
Meraxes gigas - named after a fictional dragon from the Game of Thrones book series - belonged to carcharodontosaurids, or shark-toothed lizards.
The four-tonne reptiles are believed to have roamed the Earth some 90-100 million years ago.
The scientists say two other species - tyrannosaurids and abelisaurids - also developed small arms for similar reasons.
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Italy declares state of emergency in drought-stricken north
Issued on: 05/07/2022 - 04:09
NEWS WIRES
Italy declared a state of emergency in five northern regions and announced emergency funds on Monday over a worsening drought that has plagued the Po Valley in recent weeks.
The cabinet approved a state of emergency in five regions—Friuli-Romagna, Friuli-Venezia Giulia, Lombardy, Piedmont and Veneto—until December 31, the government said in a statement that also announced a 36.5 million-euro ($39.5 million) fund to help those affected.
Italy is facing an unusually early heatwave and a lack of rainfall, particularly in the northern agricultural Po Valley, which has been hit by its worst drought in 70 years.
The state of emergency provides “extraordinary means and powers” to help guarantee public safety, compensation for losses while seeking to guarantee normal living conditions for those in the area.
According to the country’s largest agricultural union, Coldiretti, the drought threatens more than 30 percent of national agricultural production, and half of the farms in the Po Valley, where Parma ham is produced.
Lakes Maggiore and Garda were also hit by lower than normal water levels for this time of year, while further south the Tiber River, which runs through Rome, also dropped.
The Po represents the peninsula’s largest water reservoir, much of which is used by farmers.
In recent days, several municipalities have announced restrictions.
Verona, a city of a quarter of a million people, has rationed the use of drinking water, while Milan has announced the closure of its decorative fountains.
Another consequence of the drought is that hydroelectric power production has fallen sharply.
Hydroelectric plants, mostly in the mountainous north of the country, account for nearly 20 percent of national energy production.
The announcement comes a day after at least seven people died after a glacier collapsed in the Italian Alps which Prime Minister Mario Draghi said was “without doubt” linked to global warming.
(AFP)
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Several dead after chunk of Alpine glacier strikes hikers in Italy
CLIMATE EMERGENCY
Climate change leading to earlier and earlier heatwaves, scientists say
Down to Earth
The dilemma of saving Venice: Lagoon or city?
France24 - World
Japanese Cooperation Ready to Ignite Africa’s Recovery
Paid and presented by
Issued on: 29/06/2022 - 19:54
JICA
The fading of the Covid-19 emergency heralds a new dawn for free trade and economic integration in Africa. The key to success, says the Japan International Cooperation Agency (JICA), is that Africans chart their own path forward in partnership with the international community.
"Regional integration is key to the continent’s future resilience”, said Toshiyuki Nakamura, Senior Vice-President of JICA during a high-level symposium in Johannesburg on 21 June. Panellists from JICA, the African Union Development Agency (AUDA-NEPAD), the United Nations Development Programme (UNDP) and the African Development Bank (AfDB) debated how to reignite economic integration on the continent following the pandemic, which disrupted the developmental ambitions of African nations.
The event formed part of the lead-up to the 8th Tokyo International Conference on African Development (TICAD8) on 27 and 28 August. Established in 1993, TICAD is Japan’s flagship initiative to support Africa’s growth. Held in partnership with the African Union Commission, the United Nations, the UNDP and the World Bank, this open forum brings together African countries, international organizations, private companies and civil society for Africa’s development.
Japanese-led cooperation, outlined by JICA at the symposium, aspires to accelerate Africa’s recovery with infrastructure development and policy reforms to achieve the goals defined in Agenda 2063 of the African Union. In his keynote speech, H. E. Norio Maruyama, Ambassador of Japan to South Africa, emphasized the two pillars of Japanese investment in Africa: “Ownership and partnership.”
For Nakamura, the shift from aid to ownership and partnership has allowed the continent to become attractive for the markets, inviting private and public capital.
Africa - Budding Heavyweight of Free Trade
The symposium looked ahead to the implementation of the landmark African Continental Free Trade Area (AfCFTA), which entered into force in May 2019 and is expected to reshape international trade. The agreement covers nearly all African Union (AU) countries, connects 1.3 billion people, and has the potential to lift 30 million people out of extreme poverty, according to the World Bank.
“In the post-crisis world, Africa must have its place at the table”, said George Kararach, Lead Economist at the AfDB. Ayodele Odusola, Resident Representative of UNDP South Africa and Director of the UNDP’s Finance Sector Hub for Africa, concurred, saying it was time for Africa to rethink trade. “African countries do not consume what they produce, and they do not produce when it comes in. We need to really think this one around."
The AfCFTA will be the world’s largest free trade area in terms of number of countries. Its realization will include multi-million infrastructure projects and multilateral agreements.
Its success will depend on the resilience of institutions and policies, said Odusola. Nakamura echoed this point, noting that the road ahead would need to include “enhancing productivity and improving the business environment to invite investments.” The panel also emphasized the fundamental importance of investing in quality infrastructure, an area of active JICA support across the continent, under the flagship Program for Infrastructure Development in Africa (PIDA), and to strengthen start-ups and small businesses.
Streamlining Customs Procedures - A Key to African Prosperity
Central to facilitating trade are One Stop Border Posts (OSBPs), which reduce the time and cost of moving people and goods across borders by placing customs procedures under one roof. Nearly 120 such posts are in operation across Africa, with 14 receiving support from JICA.
At the symposium on June 21, AUDA-NEPAD launched the Third Edition of the OSBP Sourcebook. This operational guide for OSBPs jointly produced by JICA and AUDA-NEPAD has become an invaluable resource for the promotion of free trade in Africa.
Third Edition of the OSBP Sourcebook © JICA
“The third edition comes at a significant time for us”, said Dr. Towela Nyirenda Jere, Head of Economic Integration, AUDA-NEPAD, in announcing the Third Edition. “We have yet to take full advantage of the economies of scale that greater market integration can provide. Against this backdrop, OSBPs are central to enhancing interconnectivity and to deepening regional market integration.”
TICAD8 - An Integrated Approach to Resolving Africa’s Challenges
During TICAD8 in August, public and private stakeholders will address the unprecedented recession of Africa’s economy as a result of Covid-19 and global financial instability. A developing continent, Africa is particularly vulnerable to financial fluctuations in foreign markets, geopolitical and health crises.
TICAD has stressed the importance of African ownership in the development process since its inception and promoted concerted efforts to meet the objectives of Agenda 2063, the African Union’s blueprint “to achieve inclusive and sustainable socio-economic development”.
“When talking about economic integration we must also consider health, education, social networks and other factors. We need an integrated approach. This is the basic concept of TICAD”, explained Nakamura.
Through the years, JICA has contributed to the economy, society, peace and stability of the continent. Its offices in 31 African countries strive to diversify industries, create jobs and promote innovation and investments. Among its flagship achievements is the Corridor Development initiative, which has contributed to robust and inclusive economic growth in targeted regions in North, West and Southeast Africa by effectively combining infrastructural, institutional, industrial and social development under a long-term plan.
Across these activities, JICA’s approach has always centered on empowering African people to take charge of their own future. TICAD8 will provide possibilities not only to strengthen the international community’s partnership with Africa, but also Africa’s role and influence in the world.
“TICAD has really given us an opportunity”, said Odusola. “It is one of the few win-win partnerships on the continent.”
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Learn more about JICA’s projects and operations at www.jica.go.jp/TICAD/en/index.html
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Zero Covid holds danger for China's Xi
By Stephen McDonellBBC News, Beijing
In June, passengers on a high-speed train from China's financial hub Shanghai to Beijing failed to reach their destination.
Halfway to the capital, officials wearing protective clothing stopped the train, boarded and announced on megaphones that everyone must get off because one of the passengers had been linked to a Covid cluster.
Chinese people mostly went along with such demands early in the pandemic because they believed the government knew what it was doing. Now, the authorities can't rely on such compliance.
Travellers shouted back: "No! Why should we get off? How did you let this person on the train?"
But they were soon bussed off to an isolation centre hundreds of kilometres away.
Such measures are part of China's uncompromising "zero Covid" strategy. President Xi Jinping has repeatedly warned that no other path is acceptable.
After the initial outbreak in Wuhan, the country has been kept inside a giant Covid protection bubble, shielding the population from the high death rates experienced elsewhere, but it has come at a cost - and growing political risk.
In China, what the Communist Party fears above all else is major social unrest - and Mr Xi does not want to see this ahead of his move into a historic third term at a Party congress later this year.
A cloud of uncertainty
While the rest of the world is trying to live with Covid, China is the only major economy still prioritising the fight against the virus above almost everything else.
So-called zero Covid measures involve mass testing, tracking and strict isolation. Just a handful of cases can spark a city-wide lockdown.
Beijing has had only a few infections recently but its more than 21 million residents are required to queue for PCR tests every three days to access public buildings and even corner shops.
When a Covid case is confirmed, a whole suburb can be swiftly cordoned off. It's been especially hard for businesses - shops, bars and restaurants can be seen pulling down shutters for good.
Everyone in China is living under a cloud of uncertainty. It's difficult to make plans, and it makes one wonder how much longer people will put up with this.
If the Party is not worried about all this, it should be. It's not hard to imagine riots in Shanghai if residents were to be confined to their homes again.
Yet, China has shown no signs of shifting its Covid approach. The world is looking on and asking why.
In short, there are two reasons: politics and vaccines.
China's vaccine rates are still too low
It's not clear why China dropped the ball on vaccination rates, which are still seen as too low for the country to safely reopen. Officials fear that a widespread outbreak could overwhelm hospitals and cause many deaths.
"Some vulnerable groups haven't been fully vaccinated with two doses or booster shots, so we can't just give in," Professor Liang Wannian from China's National Health Commission said in March.
There's been a belated move to ramp up vaccine rates - 89% of people have had two shots, but only 56% of those eligible have received a booster, according to official data.
A few months ago, the situation was much worse.
It's been especially worrying among the elderly. In Hong Kong, a huge proportion of those who've died have been older and unvaccinated.
During the Shanghai outbreak in April, city officials said that only 38% of those over 60 had received three shots, and only 15% of those over 80 had got the first two jabs.
Across the country, only 19.7% of those over 80 have had a booster.
Why the reluctance? For many in China, the government's success in controlling Covid before the Omicron variant seems to have reduced the urgency for vaccination.
Officials had been portraying Covid as an overseas problem, blaming passengers from abroad for bringing the virus into China and this belief took hold.
People have also told the BBC that some doctors have warned those with underlying conditions of the dangers associated with vaccination - rather than of the dangers of not being vaccinated, especially for the elderly or patients in high-risk groups.
Pensioners the BBC spoke to in a Beijing park said they weren't too concerned by the virus.
"I'm not worried about Covid. Just be careful, wear a mask," one 85-year-old woman told us. She and her husband had just received a shot that morning, she said.
A man nearby said: "Covid management in Beijing is good. Beijing people, the Chinese people, listen to the government. Unlike people overseas, when asked to stay at home, we just stay at home."
But Beijing is yet to have a full shutdown, with people restricted to their homes, to the extent that Shanghai, Wuhan, Xian, Jilin and other cities have.
People in the capital often compare China's experience with what they think has happened abroad. State-controlled media reports heavily on Covid in other countries. But it has been much less inclined to accurately cover the chaos and hardship as residents suffering food shortages battled through the lockdown in Shanghai.
So why hasn't Mr Xi's administration pushed vaccines harder? PCR tests are required for travel - why not vaccination records? Several international business groups in China have called for some of the vast resources devoted to testing and quarantine to be reallocated to a more vigorous long-term vaccine strategy.
Earlier this week, the Beijing city government announced a change: proof of vaccination would be required to enter cinemas, gyms, internet cafes, libraries, museums and other entertainment venues. But, within days, state media has reported officials walking this back saying that it is not compulsory.
But vaccinations are only part of the issue.
Zero Covid has turned into a political challenge
A significant part of the problem seems to have started with officials having too much faith in the Party's propaganda.
Government representatives have openly ridiculed other countries for opening up. China would not do this, they declared.
In June, Mr Xi visited Wuhan, where the pandemic first started. State media said he stressed the value of the "dynamic zero Covid" approach and told locals the government would prioritise people and prioritise life. He was quoted as saying that, if China switched to a "herd immunity" approach, the aftermath would be unimaginable.
While the Omicron variant has shown how unstoppable the virus can be, the language from the top in China remains centred on "defeating" the virus and "winning the war against the pandemic".
As a result, many people here believe that, with enough effort, the virus can somehow be expunged.
If this crisis had been years away from the next Communist Party congress - which will usher in Mr Xi's third term - the mood might be different. But it is just months away.
Former leader Deng Xiaoping introduced a two-term limit to prevent the rise of another figure like Mao Zedong who ruled China for nearly three decades.
But that limit has now been dropped to allow Mr Xi to remain in power for as long as he chooses. It is not a small shift in the country's political history.
If there are those in the senior ranks who don't want Chairman Xi to go the way of Chairman Mao, there are not many ways to stop it, certainly not many opportunities.
What might be needed?
It is hard to imagine that the last of those pre-conditions is anywhere near in place. But China's leader and his allies would always be considering the worst-case scenario to make sure it doesn't happen.
In May, the party's seven-man Politburo standing committee, which sits at the top of Chinese politics, stressed the need for the "resolute struggle against all distortions, doubts and denials of our epidemic prevention policy", according to the published highlights.
They would not have been discussing "doubts" about zero Covid if such wavering didn't exist. It must also have existed at a reasonably senior level.
Covid fatigue is everywhere
It would be surprising if questions were not being asked in the upper echelons of power. For generations, China's economy has been the most important priority and Covid is wrecking it.
Economists are speculating that the country's statistics are being massaged to hide the true impact of the virus and the approach to fighting it.
The World Bank predicted that China's real GDP growth would slow to 4.3% in 2022 in its June update, largely because of Omicron outbreaks and prolonged lockdowns.
But it's too late now to drop zero Covid before the Party congress. Mr Xi has to ride it out and hope for no more city-wide lockdowns before his new term.
In cities which have had multiple or long lockdowns, signs of Covid fatigue are everywhere.
More social media posts openly make fun of the government. In other countries this might not be unusual - in China, it represents a real shift. When Shanghai was shut down and food deliveries were not getting through, people started posting clips of the song - Do you hear the people sing? - from Les Miserables.
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It doesn't mean the building of barricades is imminent, but it is a slap in the face for the government whose reputation for Covid management has gone from highly effective to bungling and inflexible.
Last week, when state media quoted Beijing's party secretary having said the zero Covid approach would remain in place for at least another five years, it prompted an instant outcry on social media.
There was a quick correction. Apparently there had been a misunderstanding.
An announcement followed that quarantine for international arrivals would be reduced to seven days in a hotel followed by three at home. Perhaps this was a way to ease jitters and show people the government is trying to relax restrictions.
But many believe China is simply kicking the can down the road - one day it's going to have to find a way forward.
A potential off-ramp could involve redefining zero Covid and finding a way to declare that victory has been achieved.
Until then, brush fires will keep appearing. The Party wouldn't want them to get out of control.
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BBC
How science is making chocolate taste even better
By Katherine LathamBusiness reporter
Luisa Vicinanza-Bedi is an artisan chocolate maker in Nottingham and founder of Luisa's Vegan Chocolates.
"I've always had a love for chocolate, but when I discovered all the tastes and nuances of single-origin chocolate - the incredible flavour notes, like a fine wine - my eyes were opened," she says.
Much of the chocolate we eat will be made from cocoa blended from a number of farms, areas, or even countries.
But Ms Vicinanza-Bedi argues that using a single bean variety, from a single farm, gives the chocolate a unique flavour.
"We trade directly with our farmers and quality check the beans," she says. "We do a cut test, weight test, moisture analysis, aroma test and pilot line taste."
"If you think about wine or coffee, it's the same. The flavours come from the terrain, climate and soils from different parts of the world. They all taste mind-blowingly different."
Scientists are trying to analyse where those special flavours come from, so they can be reproduced more consistently.
Prof Irene Chetschik heads up the Research Group for Food Chemistry at Zurich University of Applied Sciences (ZHAW).
She is developing new technological processes that can impact cocoa flavour on a molecular level - to get the best out of each harvest and create consistent quality.
"Now there is more appreciation for the product - we know where the bean is coming from, which farm, which variety - we can experience a much wider flavour diversity," she says.
Traditionally, cocoa beans are fermented on the farm where they were grown.
The cocoa pods are harvested and split. The pulp-covered beans are piled or stored in baskets, covered with banana or plantain leaves, and left to heat up in the sun.
Microbes present in the environment degrade the pulp surrounding the beans.
Next, the beans are dried, spread out on mats in the sun.
"Fermentation results in a lot of quality differences. Not every fermentation works out well," says Prof Chetschik.
Poorly fermented cocoa beans develop little flavour, while over-fermented beans produce an acidic taste.
"Moist incubation" is a new fermenting technique, developed by Prof Chetschik and her team, in which cocoa beans are dried, then a lactic acid solution containing ethanol is applied.
"This triggers the same reactions within the beans, but is far easier to control," she says.
The resulting taste, she says, is sweeter, richer and fruitier.
Johannes Ansgar Schlüter, PhD student at ZHAW, adds: "The process provides a way to control key flavour attributes of cocoa. At the same time, undesirable aroma components are not formed to the same extent as during traditional fermentations."
Better understanding of the fermentation process could help struggling farmers.
About 95% of cocoa is grown on small, family-run farms, employing around six million cocoa farmers worldwide. With low yield and little power, increasing profits in the sector do not reach cocoa farmers and many farmers live in chronic poverty.
"The cocoa value chain remains unequally divided," says Joke Aerts, from Dutch bean-to-bar chocolate company, Tony's Chocolonely.
"A few big companies make huge profits, while millions of smallholder cocoa farmers are underpaid."
This drives demand for cheap labour and exploitation.
"It has been over 20 years since the big chocolate companies pledged to eliminate child labour in cocoa but not much has changed," says Ms Aerts. "The prioritisation of company profits over human rights needs to stop now."
Cocoa farmers are susceptible to changing weather patterns too.
According to Fairtrade International, land suitable for cocoa production will decrease significantly in the near future, as a result of climate change.
Experts say understanding the fermentation process is also vital when it comes to considering the impact of climate change on the business.
"[We get] a lot of rain, a lot of humidity. It is not good for the plantations," says cocoa farmer Carmen Magali Eraso Adarme.
Ms Adarme's cocoa plantation in Huila, Colombia, is set on extremely steep land. Access is difficult and dangerous, especially when carrying heavy sacks of beans on their backs.
Ms Adarme is working with Luisa's Vegan Chocolates and Nottingham University on a project that aims to get a better flavour - and price - from their beans.
Using hand-held DNA sequencing devices, researchers and farmers can analyse the microbes fermenting Ms Adarme's cocoa beans.
With improved understanding of what drives the taste of premium chocolate, fermentation can be manipulated for improved flavour.
Ms Vicinanza-Bedi says: "We have used DNA sequencing to confirm exactly what is a 'good flavour' of a cocoa bean. Then, using this data, we teach farmers what they can do to maximise their cocoa for the premium market."
Ms Adarme's harvested beans were shipped to Luisa's Vegan Chocolates, where they were made into single origin bars.
The resulting increase in profits has allowed Ms Adarme to send her son to college and for her to learn English. Next, she hopes to improve the transportation part of the business - making her work easier and safer.
Dr David Goupaulchan, international research fellow at the University of Nottingham, says: "Growing cocoa is a very risky business. Yields can vary greatly from year-to-year depending on weather conditions, pests and diseases."
More technology of business:
Dr Goupaulchan has been studying the microbes present during fermentation, how the environment affects their growth dynamics, and the role they play in flavour development. His research will be highlighted in the Royal Society Summer Exhibition later this year.
"The fermentation process has a huge impact on cocoa quality and taste," he explains. "However, these processes are still very uncontrolled. This results in wide variability in quality between farms."
A better understanding of the process, he explains, would result in better chocolates for consumers and better prices for farmers.
"My hope is that we can use science to modernise and rejuvenate the cocoa industry, and to create sustainable livelihoods for all," he says.
Back in Switzerland Prof Chetschik aims to get the best out of the raw material, so that after fermentation the cocoa needs less processing or any additives.
"Cocoa is extremely flavourful. There are so many flavour-active molecules, there is no need at all to add anything," she says.
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BBC
Paradise reopened - Bali hopes for tourists to return
By Richard BaimbridgeBusiness reporter, Bali
From his home high atop the cliffs overlooking Bali's resort district of Jimbaran, German expat Pak Kriss has a perfect, unobstructed view of the island's international airport.
Composed of a single runway stretching out into the ocean, Mr Kriss notes that at its pre-pandemic peak, it handled some 700 flights a day, ushering more than 6.3 million international tourists a year to the Indonesian island.
"Then, one day… nothing," he says with a sweep of his hands. He expected it to last a few weeks, but it went on for two years.
In 2020 the island received just one million foreign visitors, almost all before Bali and the rest of the world went into lockdown in March of that year. Then in 2021 the island reportedly saw just 45 overseas tourists. Yes, just 45 people.
Back in February, Mr Kriss watched anxiously as the first international passenger fight for 24 months arrived from Singapore.
The expat, who runs a digital marketing and web design business catering to the local tourism industry, even recorded the event on his mobile phone. Like many in Bali, he was optimistic, especially after the island ditched quarantine rules for overseas arrivals in March.
But as the computer screens in his home office call up the latest visitor numbers, he says there's little cause for celebration.
In May, Bali saw 237,710 international arrivals, up from 114,684 a month earlier, but half the number in the same month in 2019. And Indonesia's tourism minister has set the modest aim of Bali welcoming 1.5 million overseas tourists for 2022 as a whole.
New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.
"I think it will be 10 years before Bali is back to pre-coronavirus numbers," says Mr Kriss.
He believes that foreign travellers are reluctant to visit more remote destinations like Bali due to a perfect storm of the war in Ukraine, high inflation around the world, and lingering concerns about Covid-19.
With tourism accounting for more than 60% of the island's economy, driving through the once-bustling tourist centres of Kuta, Seminyak and Nusa Dua, Covid's impact is immediately visible.
Dozens of tourism businesses, from shops, to bars, restaurants, nightclubs, and villas sit empty or abandoned, with some even reclaimed by the island's pervasive and all-consuming jungle vegetation. And the streets once crowded with Australian, Asian and European tourists are now still eerily quiet.
Made Suryani reopened her small souvenir store close to the Club Med Beach resort near Nusa Dua in April, even though most of the other retail units beside her remain shuttered.
"Before Covid, in a good month, I could earn more than two million rupiah ($140; £116) a month," she says. That was slightly below the minimum wage for employees in Bali.
"Now sometimes I make 50,000 rupiah in a week. I borrowed money from family to survive, and I don't know how I'm going pay it back," she says.
At Nusa Dua's shopping and restaurant mall Bali Collection the area that previously held some of the island's top restaurants is now fenced off and deserted. Of the remaining units, about 80% remain unoccupied.
"Most of these businesses are gone for good," says Kiran Vijay, who runs a crafts and jewellery store at the development.
He says that the site's management have been very helpful, allowing tenants to be remain rent-free for most of the past two years.
Yet Mr Vijay adds that tourist footfall is down from as many as 5,000 people a day before the pandemic to just a few hundred today. "They're going to have to lower rents significantly to attract new tenants," he adds.
Yet there are some bright spots. Bali's 110,000-strong expat community, which includes lots of digital nomads, yogis and surfers, has kept areas like Canggu, Ubud and Uluwatu thriving, with villa rental prices now nearly back to pre-Covid levels.
And bookings at Bali's five-star resorts are also surprisingly robust, with high-end hotels seeing a large spike in demand. However, the vast majority of these visitors are domestic travellers from other parts of Indonesia, primarily the capital Jakarta and Surabaya, the second-largest city.
Prior to Covid-19, many of these would have considered Bali too expensive. But with foreigners temporarily out of the picture, they're now able to get discounted rates, and special perks like free helicopter rides exclusively available on Indonesian travel booking sites.
Many of the hotel staff are however still working on reduced salaries, some down to as little as 10% of pre-pandemic rates. But for them and the resorts, some income is better than none.
Meanwhile, many hotel employees and other hospitality workers who were laid off at the start of the lockdowns went back to their home villages to work on the family farm plots. So while some commentators thought that Bali would descend into chaos during the pandemic, life carried on, helped by the island's strong family ties and Hindu culture.
Businesses, meanwhile, were able to temporarily suspend operations without fear of bank foreclosure, as most properties in Bali are purchased outright in cash.
Julia Lo Bue-Said is chief executive of Advantage Travel Partnership, an organisation that represents the UK's independent travel agents. She says that while long-haul travel from the UK to destinations such as Bali has been "slower to rebound" compared to holidays within Europe, "the appetite is there and growing".
"Long haul will see a significant growth in the next 12-18 months, as despite the cost of living crisis, people are still eager to explore, travel and have something to look forward to, banking life long memories."
Mr Kriss is certain that - given time - Bali will return again to its former glory. He says there is simply too much on offer in terms of natural beauty, and the friendly, open and tolerate nature of the Balinese people.
"Bali will come back strong as ever," he says. "I have no doubt about that. It may take years, but Balinese people are patient, and optimism is part of the fabric of their society - they believe in karma."
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BBC
Kay and Derbyshire to host BBC Breakfast and Newsnight respectively
Jon Kay is the new regular presenter of BBC Breakfast from Monday to Wednesday, while Victoria Derbyshire will become joint lead presenter of Newsnight, it has been announced.
Kay said he was "over the moon" about his new role, which begins with immediate effect.
Derbyshire, who will join Kirsty Wark from September, said she was "delighted".
BBC Breakfast and Newsnight are the corporation's flagship news and current affairs TV programmes.
Kay said: "I'm over the moon to become the new regular presenter of BBC Breakfast and I'm looking forward to bringing our brilliant viewers the very latest news each morning alongside my good friend Sally [Nugent] and the rest of the team."
He has already been filling in on the show since Dan Walker left for Channel 5.
"Sitting on the famous red sofa is a real privilege while covering the stories and issues that matter to our audience - home and abroad."
Victoria Derbyshire's role follows the departures from the programme of Emily Maitlis and Emma Barnett earlier this year.
Derbyshire said she was "so delighted to be joining the legend that is Kirsty Wark and the talented Newsnight team under new and ambitious leadership."
'Stories about people's lives'
"This is a special opportunity to take on one of the best jobs in British journalism and help shape the programme's future," she said.
"I can't wait to champion more stories about people's lives while holding those who represent them to account."
Broadcaster and journalist Derbyshire previously fronted her own BBC current affairs show, which was simulcast on TV and radio, from 2015 to 2020.
In 2017 she described the reaction to her revealing she had been wearing a wig on-air after months of chemotherapy for breast cancer.
She has previously filled in as host of Newsnight and Panorama, and also appeared on ITV's The Real Full Monty: Ladies Night - an entertainment documentary to raise awareness of breast cancer.
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Presenter and newsreader Kay has worked as a news correspondent for BBC News, reporting from Portugal on the investigation into the disappearance of Madeleine McCann in 2014; and from Cape Town on the trial of Shrien Dewani.
Jonathan Munro, interim director of BBC News, said it was "fantastic" to appoint "two talented presenters to start and finish the day on two of our most important news programmes".
Newsnight editor Stewart Maclean said Derbyshire and current host Wark "will be a formidable partnership at the heart of our presenter line-up".
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Derbyshire: 'Time to stop wearing a wig'
BBC
Bristol longboarding group 'a blessing' during lockdown
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A longboarding group for women and non-binary people is trying to challenge social expectations surrounding male-dominated sports.
Bristol Girls Longboard is a community that has been providing a "safe space" for those looking to learn and practice longboarding.
"I am really proud of what the community has become; I have met some of my best friends through longboarding," said founder Georgia Luck.
Video Journalist: Nathan Heath
BBC
Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'
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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.
The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.
But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.
Opex 360
Le sous-marin nucléaire d’attaque Améthyste a effectué une mission de très longue durée dans l’océan Indien
par Laurent Lagneau · 7 juillet 2022
« La puissance qui dominera l’océan Indien contrôlera l’Asie et l’avenir du monde se jouera dans ses eaux », avait prophétisé, dès le XIXe siècle, l’amiral américain Alfred Thayer Mahan. D’où l’intérêt que lui porte la Chine, qui y déploie un nombre croissant de navires, à l’appui de sa stratégie dite du « collier de perles », laquelle vise à sécuriser ses chaînes d’approvisionnement, via l’établissement de points d’appui civilo-militaires dans la région.
« Ce faisant, avait d’ailleurs noté un rapport publié en mars 2021 par la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, la Chine est en train de transformer l’océan Indien en un espace contesté, qui fait craindre un développement similaire à la situation qui prévaut en mer de Chine méridionale. »
Cet intérêt chinois est perçu par l’Inde comme étant un défi à sa sécurité. Et cela d’autant plus que les relations entre New Delhi et Pékin sont conflictuelles, en raison notamment de leurs différends territoriaux… et aussi du soutien chinois au Pakistan.
Cela étant, d’autres puissances s’intéressent à l’océan Indien… C’est le cas des États-Unis et aussi [et surtout], de par les territoires qu’elle y possède, celui de la France. La stratégie française vise ainsi à y garantir la liberté de navigation étant donné que cette région est une plaque tournante du commerce maritime mondial, à protéger les ressources de sa zone économique exclusive [ZEE] et à maintenir les équilibres entre les pays riverains.
D’où la mission « Confiance » qui, contrairement à celle effectuée en 2020/21 dans l’océan Pacifique par le sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] Émeraude et le Bâtiment de soutien et d’assistance métropolitain [BSAM] « Seine », n’a pas fait l’objet d’énormément de publicité, tant de la part de la Marine nationale que de l’État-major des armées [EMA].
Il aura donc fallu attendre le 6 juillet – et le retour à Toulon du SNA Améthyste et du BSAM « Loire » – pour en connaître les détails.
« Le SNA Améthyste revient de près de 6 mois en océan Indien. Sa mission, baptisée Confiance, a contribué à la connaissance de la zone par la France et à son autonomie stratégique », a en effet indiqué la Marine nationale, via Twitter, avant de rappeler qu’elle est l’une des seules à monde à pouvoir effectuer un « tel déploiement lointain » de longue [voire de très longue] durée.
L’océan Indien est une région d’intérêt stratégique pour la 🇫🇷. L’Améthyste y a coopéré avec plusieurs partenaires de 1er plan, prenant part à des entraînements en lutte anti-sous-marine avec les marines🇮🇳(VARUNA) &🇦🇪(TIGER EEL) et comptant sur le soutien des forces 🇫🇷à Djibouti. pic.twitter.com/OGUtKOLEQO
— Marine nationale (@MarineNationale) July 6, 2022
Rappelant que l’océan Indien est une région « d’intérêt stratégique » pour la France, la Marine a précisé que l’Améthyste avait participé à plusieurs exercices de lutte anti-sous marin avec des « partenaires de premier plan », dont l’Inde [avec les manoeuvres annuelles Varuna] et les Émirats arabes unies. Si le sous-marin français et le BSAM « Loire » ont pu s’appuyer sur les forces françaises stationnées à Djibouti [FFDj], c’est à Goa [Inde] que les relèves d’équipages ont eu lieu.
« Navires de combat et instruments de puissance, les SNA sont des unités stratégiques pour le renseignement et l’anticipation des crises. La mission Confiance permet de garantir la capacité de la Marine à se déployer avec réactivité si le besoin était avéré » a encore souligné la « Royale ».
Quoi qu’il en soit, ces déploiements de SNA pendant de longues périodes sont de nouveau possible depuis l’admission au service des BSAM, qui apportent le soutien technique et logistique qui faisait alors défaut depuis le retrait des Bâtiments de soutien mobile [BSM] et du Bâtiment Atelier Polyvalent [BAP] Jules Verne durant les années 2000.
À noter que, selon des informations du magazine spécialisé « Le Marin« , au moment du départ de l’Améthyste vers l’océan Indien, trois autres SNA étaient alors en opération : Le Rubis était alors affecté au groupe aéronaval du porte-avions Charles de Gaulle tandis que l’Émeraude et le Casabianca étaient déployés dans l’Atlantique Nord pour y surveiller les sous-marins russes.
Opex 360
Otan : Si nécessaire, la France envisage de déployer l’équivalent d’une brigade en Roumanie
par Laurent Lagneau · 7 juillet 2022
Lors du somment de l’Alliance atlantique, organisé les 29 et 30 juin derniers à Madrid, le président américain, Joe Biden, a annoncé que les États-Unis enverraient jusqu’à 5’000 militaires de plus [soit l’équivalent d’une brigade de l’US Army] en Roumanie, où la France assure le rôle de « nation cadre » du groupement tactique multinational qui, composé essentiellement par le bataillon « fer de lance » de la Force de réaction rapide de l’Otan [NRF – Nato Response Force], y a été déployé après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Pour rappel, placé sous le commandement de l’Otan et opérant dans le cadre de la mission Aigle, ce bataillon de 800 militaires [dont 500 Français et 300 Belges] a donc pris ses quartiers sur la base Mihail Kogalniceanu, près de Constanta. Il a été par ailleurs renforcé par un détachement de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], lequel met en oeuvre un système de défense aérienne « MAMBA » [ou SAMP/T pour Sol-Air Moyenne Portée / Terrestre].
À l’avenir, ce « Battle group forward presence » [BG FP] rejoindra le camp de Cincu, qui est actuellement en train d’être construit par le détachement « génie » de la mission Aigle [nom de la contribution française à ce battaillon, ndlr], renforcé par ses sapeurs néerlandais, roumains et américains.
Cela étant, à Madrid, et après avoir souligné la « réactivité » des forces françaises pour se déployer à Constanta, le président Macron fait part de la volonté de Paris de « renforcer encore » le dispositif actuellement en place afin de « répondre aux besoins de nos alliés européens en tant que de besoin, comme celasera le cas au niveau d’une brigade en Roumanie ». Et d’insister : « Comme pour les autres alliés qui sont nations-cadres pour les différents déploiements, la France a décidé de prendre cet engagement à l’égard de la Roumanie et de l’ensemble des alliés ».
Pour le moment, et selon une infographie qu’il a diffusée la semaine passée, l’Élysée n’a évoqué que des « éléments préfigurateurs d’un état-major de brigade renforçables sur très cout préavis » ainsi que des « éléments de renforcement, en alerte, projetables en urgence à partir de la France ».
Pour assurer la sécurité de nos alliés et partenaires européens contre la menace que la Russie constitue désormais, les alliés de l'OTAN, dont la France, renforcent la posture de dissuasion et de défense sur le flanc oriental. pic.twitter.com/pJKytkGtwk
— Élysée (@Elysee) June 30, 2022
Ainsi, et comme l’a décidé M. Macron, la France doit « pouvoir élever » son engagement en Roumanie « au niveau d’une brigade, si la situation le réclamait », c’est à dire déployer plusieurs milliers de soldats. « L’état-major [des armées] est en train de planifier cela », a précisé Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, dans un entretien donné au quotidien Les Échos, le 4 juillet.
Lors de sa première audition à l’Assemblée nationale depuis qu’il a pris ses nouvelles fonctions, M. Lecornu est revenu sur le rôle de « nation cadre » tenu par la France en Roumanie. Un « rôle clé », a-t-il souligné, qui « passe par une défense du ciel et la construction d’une base militaire à Cincu, qui permettra d’accueillir un certain nombre de forces interalliées », dont, éventuellement, un brigade.
« Si malheureusement besoin en était », il faudra « élever notre capacité au « niveau de type brigade », ce qui « est là aussi complétement inédit depuis la fin de la Guerre Froide », a déclaré M. Lecornu.
Par le passé, une brigade était composée de deux régiments… Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui, puisqu’une brigade type de l’armée de Terre [dite « interarmes »] en compte au moins six.
Cependant, et contrairement ce qu’a soutenu le ministre, un tel déploiement ne serait pas « inédit » puisque l’armée de Terre a déployé environ 5’200 soldats au plus fort de l’opération Serval, en février 2013. Soit, justement, l’équivalent d’une brigade.
Opex 360
M. Lecornu : Le second porte-avions sera l’un des « gros morceaux » de la prochaine Loi de programmation militaire
par Laurent Lagneau · 7 juillet 2022
Lors du Conseil de défense du 23 septembre 1980, le président Giscard d’Estaing avait décidé la construction de deux porte-avions à propulsion nucléaire en vue de remplacer le « Foch » et le « Clemenceau », alors mis en oeuvre par la Marine nationale depuis les années 1960. Une telle décision était alors conforme à la volonté de s’assurer une permanence ces capacités aéronavales. En outre, il était question de commencer la construction du premier navire sans tarder, en vue d’une admission au service à l’horizon 1991.
Seulement, le président Mitterrand, élu en 1981, ayant d’autres priorités, l’ordre de construction de ce premier porte-avions nucléaire fut signé en 1986. Et le projet de son « sister-ship » fut renvoyée à des jours meilleurs… qui ne viendront pas puisqu’il sera finalement annulé durant le premier mandat de Jacques Chirac à l’Élysée.
Cela étant, à l’occasion de la Loi de programmation militaire [LPM] 2003-2008, celui-ci décida de doter la Marine nationale d’un second porte-avions, alors appelé PA2 et propulsion classique, dans le cadre d’une coopération avec le Royaume-Uni. Mais les fonds débloqués par la France pour les études préliminaires [soit 214 millions d’euros au total] servirent surtout aux… Britanniques, qui songeaient alors à doter la Royal Navy de deux porte-avions [les HMS Queen Elizabeth et HMS Prince of Wales].
Car, si, durant l’élection présidentielle de 2007, le candidat Nicolas Sarkozy s’était engagé en faveur de ce PA2, ce projet passa à la trappe par la suite. Quoi qu’il en soit, depuis le retrait du Foch et du Clemenceau, cette question du second porte-avions est désormais devenue récurrente. Et, en quelque sorte, chaque gouvernement renvoie la « patate chaude » à son successeur.
Cependant, ce sujet a été remis en selle dans la perspective du remplacement du « Charles de Gaulle » par le porte-avions de nouvelle génération [PANG].
Ainsi, dans un rapport publié en octobre 2019, le député Jean-Charles Larsonneur fit état d’une réflexion qui envisageait la construction de deux porte-avions à propulsion classique. Mais l’option nucléaire ayant finalement été retenue, la question de construire deux PANG fut renvoyée à la prochaine LPM.
Pour autant, certains parlementaires prirent date. Ainsi, dans un rapport publié en juillet 2020, les sénateurs Olivier Cigolotti et Gilbert Roger plaidèrent en faveur de deux nouveaux porte-avions à propulsion nucléaire.
« La décision de construire un deuxième porte-avions de nouvelle génération n’a pas à être prise dans le cadre de la LPM en cours mais elle devrait l’être pour la LPM suivante [post-2025]. Cette décision aurait évidemment un coût, mais elle permettrait de bénéficier d’économies d’échelle sur le coût des études. Ces économies d’échelle sont probablement assez importantes. Elles pourraient être de l’ordre de 30 % à 40 % du coût total [à confirmer par les études réalisées] », avaient ainsi expliqué les deux parlementaires.
Alors que les études concernant le PANG sont toujours en cours, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, n’a pas échappé à une question sur l’opportunité de doter la Marine nationale de deux porte-avions, à l’occasion de sa première audition à l’Assemblée nationale depuis qu’il a succédé à Florence Parly.
« Sur le deuxième porte-avions, […] c’est vraiment un des gros morceaux d’une prochaine Loi de programmation militaire. Alors, oui, il y aura une réflexion [sur ce sujet]. Et oui, elle se tiendra avec le Parlement », a répondu M. Lecornu.
Cependant, a-t-il continué, ce second porte-avions pose aussi la « question du groupe aéronaval dans son ensemble et donc ça renoue aussi avec le calendrier de l’avancement de notre classe Barracuda pour les sous-marins nucléaires d’attaque. Bref, c’est un ensemble global, sachant que le principe d’avoir toujours un porte-avions est acté ».
Quoi qu’il en soit, la question du second porte-avions en soulève d’autres. À commencer par celle du format de la Marine nationale, et en particulier du nombre de frégates de premier rang qu’elle aura à aligner, sachant que les 15 dont elle dispose actuellement est déjà insuffisant. En outre, une éventuelle réduction de la flotte de Rafale Marine, faute d’avoir d’avions neufs, n’est pas à écarter.
BBC
Unsustainable logging, fishing and hunting 'driving extinction'
By Helen BriggsEnvironment correspondent
One in five people around the world rely on wild animals, plants and fungi for food and livelihoods, according to a landmark assessment.
But many wild species are not being harvested sustainably, putting food security at risk, the report found.
In 2019, experts estimated that one million plants and animals could go extinct in coming decades.
And much of this is being driven by unsustainable fishing, hunting and logging.
Now a new report by the same influential body concludes that the sustainable use of wild species is critical for people and nature.
And climate change and increased demand is likely to push more species to the brink, putting food security at risk.
The Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services (IPBES) is conservation scientists' equivalent of the IPCC group of climate scientists.
Their most recent assessment, approved by 139 countries in Bonn, Germany, focuses on how fishing, hunting and logging can be carried out more sustainably without damaging biodiversity and food security.
It found that billions of people across the world rely on 50,000 species of wild animals, plants and fungi for food, medicine, fuel, income and other purposes.
The assessment paints a picture of widespread exploitation of nature, with about a third of wild fish in the ocean overfished, more than 10% of wild trees threatened by unsustainable logging, and more than 1,300 mammals pushed to extinction by unsustainable hunting.
Actions that would help address these challenges include a crackdown on illegal fishing and wildlife trade; better management and certification of forests; and recognising the rights of indigenous people who look after land and forests, it said.
Dr Jean-Marc Fromentin, co-chair of the assessment for France, said rural people in developing countries were most at risk from unsustainable use, and had few alternatives, "often forcing them to further exploit wild species already at risk".
The report found:
Commenting on the assessment, Inger Andersen, executive director of the UN Environment Programme, said more sustainable use of animals and plants can provide a strong incentive for conservation and living in harmony with nature.
"Today one million species are at risk of extinction," she said. "And the unsustainable, illegal and unregulated use of species is a large part of the problem. For example, the illegal wildlife trade is a 23 billion dollar annual business that lines the deep pockets of a few unscrupulous individuals. These people get rich at the expense of nature and ecosystems."
The 2019 IPBES global assessment alerted the world that the direct exploitation of species is one of the main reasons that one million species of plants and animals now face extinction.
The new report will provide decision-makers with evidence for enhancing the sustainable use of wild species and will feed into negotiations in Montreal later this year on setting global targets to stem the loss of biodiversity.
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Opex 360
Le suédois Saab va s’impliquer dans le programme de drone MALE européen conduit par Airbus
par Laurent Lagneau · 7 juillet 2022
En février dernier, neuf ans après avoir été proposé par Airbus, Dassault Aviation et Leonardo, le projet de drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] européen, encore appelé EuroDrone, a enfin pu être lancé après que l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAr] a notifié le contrat « MALE RPAS Stage 2 », lequel ouvre la voie au développement et à la production de vingt systèmes [trois appareils et deux stations de contrôle au sol] pour les quatre pays clients, à savoir la France, l’Italie, l’Allemagne et l’Espagne.
Dès lors, il restait à régler quelques questions. À commencer par la motorisation de cet EuroDrone. Pour cela, le maître d’oeuvre désigné, Airbus Defence & Space, a choisi le turbopropulseur « Catalyst », proposé pr Avio Aero, la filiale italienne de l’américain General Electric [GE], aux dépens de l’Ardiden TP3 du motoriste français Safran.
Ce choix a soulevé des questions, notamment au sujet de la réglementation ITAR [International Traffic in Arms Regulations], que les États-Unis utilisent pour bloquer la vente d’équipements militaires s’ils estiment qu’elles vont à l’encontre de leurs intérêts, voire de porter atteinte à leur propre industrie. Les » fournisseurs de systèmes critiques tels que le moteur doivent donc être européens ou basés dans l’UE [Union européenne] et offrir toutes les garanties de sécurité requises par la législation européenne applicable », d’ailleurs fait valoir Thierry Breton, commissaire européen, chargé du marché intérieur, de la politique industrielle, de la défense et de l’espace.
We have been awarded a contract by @AirbusDefence, to supply the Remotely Piloted Aircraft Eurodrone with safety critical core computers for flight management and airspace integration. (c) Airbus #saab #avionics #aircraftsystems #Eurodrone pic.twitter.com/wpiPRa4tij
— Saab (@Saab) July 4, 2022
Cela étant, l’implication future de Saab dans le programme EuroDrone ne devrait pas poser de problème. En effet, le groupe suédois a été retenu par Airbus Defence & Space pour fournir des systèmes essentiels à la sécurité en matière de gestion de vol et d’intégration dans l’espace aérien européen.
Ce choix n’est pas surprenant dans la mesure où Saab a coordonné les travaux du projet « European Detect and Avoid System » [EUDAS], dans le cadre du Programme européen de développement industriel dans le domaine de la défense [PEDID] de la Commission européenne.
Le rôle de Saab sera essentiel dans la mesure où l’Eurodrone sera initialement conçu pour évoluer dans l’espace aérien civil, ce qui, explique Airbus Defence & Space, lui permettra « d’effectuer des vols en trajectoire directe ne nécessitant pas de sites d’atterrissage d’urgence définis à l’avance », ce qui réduira sa consommation de carbutant… et donc des émissions de gaz à effet de serre.
BBC
Ukraine sent dozens of 'dronations' to build army of drones
By Chris VallanceTechnology reporter
Dozens of people have given their hobby and commercial drones to Ukraine after it appealed for "dronations" to help build its "army of drones".
The country is also asking for money to buy 200 military reconnaissance drones.
Ukrainian and Russian forces have used small consumer drones, or unmanned aerial vehicles (UAV), in the war.
But Justin Bronk, of the Royal United Services Institute (RUSI), says while small drones are useful, tactics are adapting to counter them.
Small and commercial drones can provide a live view of the enemy's positions, he says.
"Both sides in Ukraine have been able to very rapidly exploit that real-time video picture, to call down artillery fire and quickly correct it so that it's very, very accurate, even when using old school unguided artillery, on to enemy forces," he said.
But he warned electronic counter-measures were becoming increasingly effective.
Drone force
The proposed army of drones is a complex programme involving procurement, maintenance and replacement, as well as pilot training, Ukraine says.
Col Oleksii Noskov, assistant commander-in-chief of Ukraine's armed forces, said: "The army of drones will allow us to constantly monitor the 2,470km-long (1,535 miles) front line and to field an effective response to enemy attacks, using modern technology."
Mykhailo Fedorov, Ukraine's minister of digital transformation, told the BBC via email that the first goal of the campaign was to purchase tactical drones which have a 100-mile range and are equipped with a sophisticated camera, GPS and mapping tools.
However, after studying the issue, he said "our team understood that Ukraine's army still needed quadcopters", and so he said the country was asking people to "donate their own drones".
Ukraine hopes to collect thousands of multi-use and commercial UAVs.
Drones which meet the minimum standards are being donated to Ukraine via two warehouses, one in Poland and the other in the US.
Mr Fedorov also wants companies to get involved, adding: "This project is a great opportunity for drone manufacturers to test their equipment in harsh conditions."
The campaign, which was launched on Friday, has already raised £5.7m, enabling the purchase of two military UAVs. Dozens of small drones had also been received, Mr Fedorov tweeted.
The military "warmate" drones, according to Mr Bronk, are a type of loitering munition manufactured in Poland. According to the company's website, the drone "constitutes a good alternative for anti-tank guided missiles".
No buy zone
According to Mr Fedorov, hobby and commercial drones have already shown their effectiveness on the battlefield.
Russia has also made use of them.
Earlier this year, Mr Fedorov called on market leader DJI to stop selling drones in Russia and, in a significant intervention for a Chinese firm, it halted sales in both Russia and Ukraine.
"Russia is using hobby/commercial drones to strike and conduct reconnaissance in their unprovoked and unfair war," Mr Fedorov wrote.
"It is crucial that the world's largest commercial drone-maker, DJI, stopped sales in Russia."
Valerii Iakovenko, co-founder of Ukrainian company DroneUA, told BBC News that DJI's action had pushed up costs to Ukraine, while Russia was still able to continue to obtain drones via Belarus.
His company had been supplying drones and robotics to the government since before the war.
Drones, along with Elon Musk's Starlink satellite internet system and professional radio equipment, were now among the most sought-after technology, he said.
And even small ones were useful mostly providing field data, locating enemy troops and correcting artillery fire.
"A huge number of volunteer operators that joined the Ukrainian forces are also making a difference," Mr Iakovenko said.
"Drone pilots of small consumer drones are providing aerial intelligence along the whole front line.
"It is all about the speed of information exchange between the field and in the general staff, to make decisions almost immediately."
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Raising morale
Mr Bronk says Ukrainians in particular have been very inventive in finding ways to source and then use commercial, as well as military-grade drones.
This includes "using them as improvised loitering munitions to strike targets at significant distance, including, recently, an oil refinery in Rostov with a commercial grade UAV with an improvised warhead".
But tactics, he warns, are changing.
"What's happened in the last couple of months in Donbas is that the Russians have managed to concentrate their electronic warfare assets and integrate them well with their ongoing operations.
As a result, Mr Bronk says, whenever Ukraine sends up a small UAV using radio remote control "the Russian electronic warfare kit picks it up and immediately either takes it over or just cuts the command link electronically and forces it to return".
To avoid this, instead of being flown by remote control, small drones have to be programmed to fly a set route and have targets identified when footage is analysed on their return. This slow process is of limited value against moving targets, he said.
Mr Bronk felt that what Ukraine needed were loitering munitions capable of targeting and attacking Russian electronic warfare systems.
While hobbyist drones were useful, at the moment "grassroots support in terms of generating military equipment is probably of as much value in terms of morale for the people who are contributing, as well as the people on the front lines".
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Opex 360
Des élus du Congrès américain s’opposent à la vente de chasseurs-bombardiers F-16 Viper à la Turquie
par Laurent Lagneau · 6 juillet 2022
Lors du sommet du dernier sommet de l’Otan, organisé à Madrid, le président américain, Joe Biden, a confirmé à son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, qu’il soutiendrait la vente à Ankara de 40 chasseurs-bombardiers F-16 « Viper » [c’est à dire de nouvelle génération] et de 80 kits visant à moderniser des appareils du même type actuellement mis en oeuvre par la force aérienne turque.
« J’ai besoin de l’approbation du Congrès pour faire cela et je pense que je peux l’obtenir », a déclaré M. Biden, alors que la Turquie venait de lever son veto à l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan. Cela étant, cette vente de F-16V n’était pas forcément liée à ce dénouement. En avril, le département d’État avait déjà affirmé que la livraison de ces appareils à la force aérienne turque serait « conforme aux intérêts et à la sécurité nationale des États-Unis » et renforcerait « l’unité à long terme » de l’Alliance.
Exclue du programme F-35 pour son achat de systèmes de défense aérienne S-400 « Triumph » à la Russie, la Turquie attend non sans impatience la confirmation de cette vente de F-16 Viper. Faute de quoi, sa force aérienne risque d’être déclassée par rapport à son homologue grecque.
Cela étant, M. Biden aura sans doute fort à faire pour obtenir le feu vert du Congrès, qui débat actuellement au sujet du « National Defense Authorization Act », un texte qui, outre le fait qu’il détermine le niveau du budget du Pentagone, comporte toute une série de mesures annexes intéressant la politique militaire des États-Unis. Et, évidemment, les amendements ne manquent pas…
Justement, l’un d’eux, déposé par des élus démocrates et républicains de la Chambre des représentants, à l’initiative de Chris Pappas, membre du « caucus des Affaires helléniques » au Congrès, vise à empêcher la vente de F-16V à la Turquie. Et cela pour au moins deux raisons.
« La Turquie n’a pas résolu le problème qui a conduit à son exclusion du programme F-35 ainsi qu’à l’imposition de sanctions dans le cadre de la loi CAATSA », a fait valoir le réprésentant [démocrate] Chris Pappas.
Pour rappel, la loi dite CAATSA permet à l’administration américaine de sanctionner toute entité ayant des liens commerciaux avec l’industrie russe de l’armement. Celle de Donald Trump l’avait invoquée en décembre 2020 en réaction à la mise en service d’un premier système S-400 par les forces turques.
« La rhétorique et le comportement de plus en plus belliqueux de la Turquie envers la Grèce, un allié démocratique et fiable de l’Otan, ne peuvent pas non plus être ignorés. Des F-16 turcs ont survolé les îles grecques et violé son espace aérien des centaines de fois ces dernières semaines et la Turquie a lancé une campagne sans fondement contestant la souveraineté de la Grèce sur ses îles de l’est de la mer Égée », a continué M. Pappas.
Dans une lettre ouverte publiée le 5 juillet, cinq élus démocrates [dont M. Pappas] ont publiquement fait part de leur opposition à cette vente de F-16 à Ankara.
« Les activités de la Turquie en mer Égée ainsi que sa position hostile envers le gouvernement grec montrent clairement qu’elle n’a pas l’intention de suspendre ses actions agressives et déstabilisatrices dans un avenir proche. Si les États-Unis procédaient à la vente de F-16, ces avions de combat de fabrication américaine seraient sans aucun doute utilisés pour pénétrer dans l’espace aérien grec. Cela violerait la loi sur le contrôle des exportations d’armes, qui n’autorise le transfert d’équipement que pour des opérations d’autodéfense légitimes », ont souligné ces cinq parlementaires… qui ont ensuite insisté sur la question des combattants kurdes syriens.
« Le président Erdoğan a annoncé qu’il était sur le point de lancer une nouvelle offensive en Syrie, avec l’intention de cibler les forces kurdes. Beaucoup de ces forces ont déjà combattu aux côtés des militaires américains dans la région et les ont aidés. Si la Turquie devait obtenir F-16, ils seraient clairement utilisés dans cette nouvelle opération contre nos alliés kurdes syriens. L’administration n’a fourni aucune information sur la manière dont elle s’assurerait que ceux-ci, sur lesquels nous nous sommes appuyés dans le passé et dont nous devrons peut-être le faire de nouveau à l’avenir, seront protégés contre les armes développées par les États-Unis », ont-ils estimé.
Toutefois, l’amendement laisse la possibilité à l’administration Biden de donner son accord à cette vente de F-16 Viper… Mais à la condition de prouver qu’elle est absolument essentielle à la sécurité des États-Unis et de fournir une description détaillée des mesures qui seront prises afin avoir l’assurance que ces avions ne soient pas utilisés pour porter atteinte à la souveraineté d’un autre membre de l’Otan.
BBC
Sri Lanka: 'I can’t afford milk for my babies'
By Rajini VaidyanathanBBC News, Colombo
The smell hits you first - freshly cooked rice, lentils and spinach, served in ladles from steaming pots.
Dozens of families - including mothers with babies - are lined up with plates to get a serving of what will likely be their only meal for the day.
"We are here because we are hungry," says Chandrika Manel, a mother of four.
As she kneads a ball of rice with her hands, mixing it with the lentils and spinach before feeding it to one of her children, she explains that even buying bread is a struggle.
"There are times I [give them] milk and rice, but we don't cook any vegetables. They're too expensive."
Depleted foreign reserves and soaring inflation have devastated Sri Lanka's economy in recent months. President Gotabaya Rajapaksa - who pushed through tax cuts that shrunk the state's coffers and borrowed heavily from China to fund ambitious infrastructure projects - has been blamed for the crisis. The pandemic, which hit tourism, and the war in Ukraine, which sent oil prices rocketing, has only made the situation worse.
But now Sri Lanka is on the brink of a humanitarian crisis, the United Nations Children's Fund (Unicef) has told the BBC.
The organisation found that 70% of the country's families have cut down on food since the start of the year, and stocks of fuel and essential medicines are also fast running out.
'My children are miserable'
This is Ms Manel's first visit to a community kitchen as she found her options disappearing: "The cost of living is so high, we are taking loans to survive."
The kitchen is a month old - Pastor Moses Akash started it in a church hall in Colombo after meeting a single mother who lived off a jackfruit for three days.
"We get people who haven't had a second plate of rice for the last four months," Pastor Moses says.
By his estimate, the number of people queuing up for food has grown from 50 to well over 250 a day. It's not surprising given that food prices in Sri Lanka went up by 80% in June alone.
"I see a lot of children especially, most of them are malnourished," he says.
Sahna, a pregnant 34-year-old who goes by her first name only, is also in the queue with her three young children. She is due in September and anxious about the future.
"My children are miserable. They're suffering in every possible way. I can't even afford a packet of biscuits or milk for my babies."
Sahna's husband, who is a labourer, earns just $10 (£8.20) a week to support the entire family.
"Our leaders are living better lives. If their children are living happily, why can't my children?" she asks.
A looming humanitarian crisis
By the time Sahna's child is born, things are expected to get worse.
The mayor of Colombo recently said that the capital has enough food only until September.
With shortages of fuel and cooking gas, and daily power cuts, families are unable to travel to buy fresh food or prepare hot meals.
"Families can't buy what they used to buy. They are cutting down on meals, they are cutting down on nutritious food. So we are definitely getting into a situation where malnutrition is a major concern," said Christian Skoog, Unicef's representative in Sri Lanka.
"We're trying to avoid a humanitarian crisis. We're not yet at children dying, which is good, but we need to get the support very urgently to avoid that."
Unicef has appealed for urgent financial aid to treat thousands of children with acute malnutrition, and to support a million others with primary healthcare.
Acute malnutrition rates could rise from 13% to 20%, with the number of severely malnourished children - currently 35,000 - doubling, says Dr Renuka Jayatissa, president of the Sri Lanka Medical Nutrition Association.
The crisis has brought forth a sense of solidarity, with people often relying on the kindness of strangers. But even kindness and hope are becoming precious commodities.
Dr Saman Kumara at Colombo's Castle Street hospital says that if not for the goodwill of donors, his patients - tiny newborns - would have been at great risk.
He says his hospital is now "completely dependent on donations" for essential medicines and equipment, and urged more donors to come forward as patients' lives are in danger.
Back at the community kitchen, Chandrika is scooping the last morsel of food into her son's mouth.
"My best days are done. But our children have so much ahead of them," she says.
"I don't know what will happen as they grow up."
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Mme Borne : Le président Macron va bientôt préciser les « contours d’une nouvelle Loi de programmation militaire »
par Laurent Lagneau · 6 juillet 2022
Promulguée en juillet 2018, la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 ne précise les ressources devant être allouées aux armées que pour ses cinq premières annuités [donc, jusqu’en 2023]. L’objectif étant alors de porter l’effort de défense à 2% du PIB d’ici 2025, il était question de procéder à une « actualisation » de cette loi afin de préciser la trajectoire financière pour les années 2024 et 2025, sachant qu’une hausse de 3 milliards d’euros était prévue pour 2023.
Selon l’article 7 de ce texte, cette actualisation aurait dû avoir lieu avant la fin de l’année 2021, en y associant le Parlement. Seulement, faute de « visibilité » sur la situation macroéconomique en 2024 et 2025, le gouvernement, alors conduit Jean Castex, décida de procéder à un « ajustement » de cette LPM, via une procédure lui permettant de ne pas engager sa responsabilité [article 50 de la Constitution, ndlr]. Une manière de faire qui fut dénoncée par le Sénat [et qui ne manqua pas d’exprimer sa désapprobation].
Quoi qu’il en soit, la situation internationale s’étant dégradée davantage sous l’effet de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la LPM 2019-25 ne fera pas l’économie d’une actualisation afin d’en tenir compte. Et cela alors plusieurs pays européens ont d’ores et déjà annoncé une hausse significative de leurs dépenses militaires, à commencer par l’Allemagne, qui vient de créer un fonds « spécial » de 100 milliards d’euros pour remédier aux lacunes de la Bundeswehr.
C’est, d’ailleurs, l’annonce faite par le président Macron, à l’ouverture du salon de l’armement terrestre EuroSatory 2022. « J’ai demandé au ministre [des Armées, ndlr] et au chef d’état-major des armées de pouvoir mener dans les semaines qui viennent une réévaluation de cette Loi de programmation militaire à l’aune du contexte géopolitique », a-t-il en effet déclaré, avant d’évoquer la mise en place d’une « économie de guerre ».
En attendant, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a récemment confirmé que le budget de la Défense augmenterait bien de 3 milliards d’euros en 2023… Une hausse qui ne prend pas en compte la hausse du coût des facteur [comme, par exemple celui de l’énergie], alors que l’article 5 de la LPM 2019-25 précise que, dans pareille cas, la « mission Défense bénéficiera de mesures financières de gestion », voire de « crédits supplémentaires ouverts en construction budgétaire », afin de « couvrir les volumes nécessaires à la préparation et à l’activité opérationnelle des forces ». Au lieu de ça, 300 millions d’euros de crédits ont été annulés ddans le budget des armées, en mars dernier. Une somme qui devrait être récupérée à la faveur d’une loi de finances rectificative, qui doit être soumise au Parlement dans les prochains jours.
Quoi qu’il en soit, il semblerait qu’il soit question d’aller plus loin qu’une simple « réévaluation » ou « actualisation » de la LPM actuellement en vigueur. C’est en effet ce qu’a laissé entendre Mme le Premier ministre, Élisabeth Borne, lors de sa déclaration de politique générale, ce 6 juillet, à l’Assemblée nationale.
« Le contexte géopolitique et les désordres du monde nous obligent. Nous devons disposer d’un modèle d’armée complet, équilibré, modernisé. Un modèle d’armée cohérent et capable d’agir », a déclaré la cheffe du gouvernement, après avoir rendu un vibrant hommage aux militaires.
La dernier « quinquennat a permis un effort sans précédent depuis la fin de la Guerre Froide pour nos armés. Nous avons respecté l’exécution de la Loi de programmation militaire, nous avons modernisé nos infrastructures, mené un renouvellement massif de nos équipements et lancé de grands programmes d’avenir, comme celui du nouveau porte-avions. Nous devons maintenant poursuivre et amplifier cet investissement », a continué Mme Borne.
Et d’ajouter : « Prochainement, le président de la République annoncera les contours d’une nouvelle Loi de programmation militaire. Il donnera une vision et un cap à nos armées comme à notre industrie de défense, en tirant les enseignements de l’engagement de nos forces et de la coopération avec d’autres armées ».
Sans doute en saura-t-on plus lors de l’allocution que prononce traditionnellement le président lors de la réception donnée par le ministère des Armées à l’Hôtel de Brienne, à chaque veille du 14-Juillet…
Reste que pour Mme Borne, il s’agira de mener une politique en matière de défense qui soit « cohérente » avec les « ambitions européennes » et les Alliés de l’Otan.
Par ailleurs, Mme Borne a également souligné la nécessité de renforcer la « résilience » de la Nation. « Par l’accroissement de la réserve [qui n’est pas que militaire, ndlr], par des actions auprès de notre jeunesse, par le travail de mémoire, par l’attention portée aux anciens combattants, nous renforcerons le lien armée-nation », a-t-elle conclu.
BBC
Weekend burst of exercise can be enough to stay fit
A big burst of exercise at the weekend is as good as spreading activity out across the week, according to a study.
US researchers tracked 350,000 people over 10 years to see how well so-called weekend warriors fared.
The findings, in the JAMA Internal Medicine journal, suggest the type and total amount of exercise count, rather than how many sessions.
At least 150 minutes a week of moderate intensity exercise is recommended.
Going for a brisk walk, a light effort cycle on a bike or playing doubles in tennis would count towards this.
Or you could do 75 minutes of vigorous activity - something like running, swimming or playing a game of football - say health experts in guidance published by the NHS.
Many of the participants in the US study clocked up this amount in a week. But some crammed it into one or two sessions rather than spacing it out.
Those who reached their recommended level of activity, whether during the week or the weekend, had lower a death risk than those who did less than the recommend amount.
The NHS also says people should do some form of physical activity everyday including strength exercises and try not to stay seated for extended periods of time.
Strength exercises include yoga, pilates and heavy gardening.
Very vigorous activity that can help achieve recommended physical activity levels and can be done in shorter, sharper bursts, includes:
Breathe harder
British Heart Foundation senior cardiac nurse Joanne Whitmore said: "This large study suggests that, when it comes to exercise, it doesn't matter when you do it.
"The most important thing is that physical activity is undertaken in the first place.
"Whether you cram your exercise in on the weekend or spread it across the week, aim for 150 minutes of moderate-intensity activity each week.
"Exercise can improve your health, reducing your risk of heart and circulatory diseases like heart attack and stroke.
"Moderate-intensity activities make you breathe harder and make your heartbeat faster than usual but you should still be able to have a conversation whilst doing them."
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JAMA Internal Medicine
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À son tour, la Lettonie rétablit le service militaire obligatoire
par Laurent Lagneau · 6 juillet 2022
Ces dernières années, plusieurs pays européens se sont interrogés sur le bien-fondé de la conscription, estimant qu’une armée professionnelle serait plus efficace pour assurer leur défense. Tel a notamment été le cas de l’Allemagne, de la Suède, de la Lettonie, de la Suisse et de l’Autriche.
Un tel débat a aussi cours en France, où, au gré des enquêtes d’opinion, environ deux tiers des personnes interrogées se disent favorables au retour du service militaire, suspendu en 2001. D’ailleurs, en 2017, le candidat Emmanuel Macron avait mis sur ce sujet sur la table, en proposant de mettre en place un « service militaire universel » obligatoire, d’une durée d’un mois. Finalement, il aura été décidé de créer un « Service national universel » [SNU]… Pour autant, lors de la « primaire » du parti « Les Républicains » pour la dernière élection présidentielle, Michel Barnier propose de rétablir la conscription. Ce qui paraît très compliqué en l’état actuel des choses, nombre de casernes et autres bases ayant été fermées [et vendues parfois pour l’euro symbolique]…
Par ailleurs, tant en Suisse qu’en Autriche, les électeurs ont massivement voté pour maintenir la conscription quand leur avis leur avait été démandé. L’Allemagne a mis un terme au service militaire en 2011, quasiment au même moment que la Suède… qui l’a depuis rétabli… alors que, à Berlin, on s’interroge.
Cela étant, la Suède n’est pas un cas isolé. La Lituanie avait aussi décidé de professionnaliser ses forces armées, après son adhésion à l’Otan. Un choix que l’Estonie se garda de faire… Et l’annexion de la Crimée par la Russie lui aura finalement donné raison… Vilnius ayant décidé de rétablir un service militaire obligatoire en 2015.
Comme la Lituanie, la Lettonie avait également opté pour des forces armées professionnelles, fortes d’à peine 7’500 militaires, complétées par une Garde nationale formée par des volontaires. Mais Riga ne changea pas d’avis pour autant après l’affaire de la Crimée. D’autant plus que l’Otan allait alors déployer un groupe tactique multinational sur son sol… Mais l’évolution du contexte international, marqué par l’invasion de l’Ukraine et les tensions dans la région de la Baltique, auront eu raison des dernières réserves lettones sur sur ce sujet.
En effet, le 5 juillet, le ministre letton de la Défense, Artis Pabriks, a annoncé que le service militaire obligatoire serait rétabli en 2023. Cependant, cela se fera de manière progressive. Dans un premier temps, il sera fait appel à des volontaires, âgés de 18 à 27 ans. Puis, après une montée en puissance devant durer cinq ans, la conscription concernera tous les jeunes Lettons [les jeunes femmes ne pouvant servir que sur la base du volontariat].
D’après M. Pabriks, ce service militaire obligatoire devrait coûter entre 100 et 120 millions d’euros une fois qu’il aura atteint son régime de croisière.
« Nous vivons dans un pays libre et démocratique voisin d’un pays qui n’a pas abandonné ses traditions impériales. Si nous ne voulons pas que notre liberté nous soit enlevée, chaque citoyen doit faire quelque chose pour défendre ses droits. […] La présence d’alliés s’est accrue, et cela signifie des garanties, mais notre tâche est de montrer que nous considérons très sérieusement notre défense », a justifié le ministre.
BBC
Theranos exec Sunny Balwani convicted of fraud
Silicon Valley executive Ramesh "Sunny" Balwani has been found guilty of deceiving investors as part of a plot with ex-girlfriend Elizabeth Holmes.
He falsely and repeatedly claimed that their company, Theranos, had a device that could detect hundreds of diseases with a few drops of blood.
Holmes was found guilty at a separate trial in January where she accused Balwani of abuse - which he denies.
Both Holmes, 38, and Balwani, 57, will be sentenced by a judge in the autumn.
Holmes is facing around 20 years in prison and is currently free on bail. Balwani also faces up to 20 years in prison as well as millions of dollars in restitution payments to his victims.
Theranos was once worth $9bn (£7.5bn), but was based on blood testing technology that did not work.
The verdict was read on the fifth day of jury deliberations at a courthouse in San Jose, California, in the heart of Silicon Valley. Balwani was found guilty of all 12 charges against him.
During closing arguments on 21 June, prosecutors showed text messages sent by Balwani to Holmes.
"I am responsible for everything at Theranos," he wrote in 2015. "All have been my decisions too."
Assistant US Attorney Jeffrey Schenk called the message an admission of guilt. "He's acknowledging his role in the fraud," he said.
Balwani takes centre stage
Sunny Balwani was Theranos' number two.
Holmes was the company's founder and leader. But Balwani ran the everyday operations of the company.
He had no medical training to speak of, and some thought that might be enough to convince a jury that he simply did not understand that Theranos' technology didn't work.
His lawyers also argued that he invested his own money in the company - why do that if he thought the technology was dud?
But this set of verdicts makes him just as culpable, in some respects more culpable, for the Theronos scandal than Holmes.
Holmes was convicted of four charges of fraud, Balwani of 12 counts. He was also convicted of defrauding patients, something Holmes avoided.
It means that Balwani will now go down in history as front and centre in the Theranos saga.
Here in Silicon Valley, execs at start-ups and tech companies will be looking on.
They'll note that an executive was convicted of wider charges of fraud than the founder and chief executive.
It sets an important legal warning to managers - it's not always the boss that shoulders the greatest burden of responsibility.
The verdict also partly vindicates Elizabeth Holmes' legal team, who placed her on the witness stand to be cross-examined. A risky move that may have paid off.
Theranos was once the darling of biotech and Silicon Valley.
Holmes was able to raise more than $900m from investors, including billionaires like media magnate Rupert Murdoch and tech mogul Larry Ellison.
The firm promised it would revolutionise the healthcare industry with a test that could detect conditions such as cancer and diabetes with only a few drops of blood.
But these claims began to unravel in 2015 after a Wall Street Journal investigation reported that its core blood-testing technology did not work.
The three-month case against Balwani bore large similarities to the government's prosecutions of Holmes.
Lawyers for Balwani argued that he was also duped by Holmes, after he joined the company and became chief financial officer in 2010.
Before breaking up as the company fell apart in 2016, the couple went to great lengths to ensure that investors and employees were unaware of their romantic relationship.
His lawyers pointed out that after investing $15m of his own money into Theranos, he never cashed out his stock options despite his investment rising to some $500m.
Unlike Holmes, Balwani did not take the stand to testify in his defence.
Holmes reportedly first met Balwani during a college trip to Beijing when she was 18.
He was a 37-year-old South Asian immigrant who had made millions selling his software company before the dot-com bubble burst. Around the same time he met Holmes, he divorced his wife, a Japanese artist. Their relationship became a romantic one around the time that Holmes was starting Theranos.
While Holmes was the face of the company, he was the businessman serving as the president and chief operating officer.
"Ms Holmes and Mr Balwani were partners in virtually everything," prosecutor Robert Leach said earlier in the trial.
"The defendant and Holmes knew the rosy falsehoods that they were telling investors were contrary to the reality within Theranos."
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La hausse des dépenses militaires divise la coalition gouvernementale espagnole
par Laurent Lagneau · 6 juillet 2022
Après les dernières élections législatives françaises, de nombreux commentateurs politiques ont estimé que l’exécutif aurait du mal à gouverner au regard de la composition de l’Assemblée nationale, les partis soutenant le président Macron n’ayant pas obtenu la majorité absolue. Mais il existe des situations beaucoup plus compliquée ailleurs en Europe… Comme par exemple en Espagne.
En novembre 2019, ayant obtenu 28% des suffrages exprimés [et 120 députés], le Parti socialiste espagnol [PSOE], emmené par Pedro Sanchez, a dû s’allier à la formation « Unidas Podemos » [gauche radicale] pour former un gouvernement. Et donc négocier un accord de gouvernement. Ce qui a été fait, avec l’élaboration d’un projet politique mettant l’accent sur les sujets sociaux et sociétiaux.
Seulement, il n’en reste pas moins que le PSOE et Unidas Podemos ont de profondes divergences politiques. Si les socialistes espagnols sont favorables à l’Otan, ce n’est pas le cas de leurs alliés de la gauche radicale. En janvier, et alors que les tensions aux abords de l’Ukraine ne cessaient de croître, ces derniers ont défendu l’idée d’un retrait de l’Espagne de l’Alliance atlantique, tout en exprimant leur « rejet total » de l’envoi de six avions de combat de l’Ejército del Aire en Bulgarie et le déploiement d’une frégate de l’Armada Española en mer Noire.
Depuis, Podemos s’est opposé aux livraisons d’équipements militaires à l’Ukraine, avant de bouder, en mai, la cérémonie marquant le 40e anniversaire de l’adhésion de l’Espagne à l’Otan… et de manifester, fin juin, contre la tenue du sommet de l’Alliance à Madrid. Justement, à cette occosion, Pedro Sanchez, a confirmé que les dépenses militaires espagnoles seraient à portées à 2% du PIB, conformément à l’engagement pris par l’ensemble des Alliés en 2014.
Seulement, l’Espagne part de très loin, le montant de son budget militaire, qui a cependant amorcé sa remontée en puissance, n’est que d’environ 13 milliards d’euros [1,03% du PIB] en 2022. En clair, il faudra donc l’augmenter progressivement jusqu’à au moins 26 milliards d’ici 2029, car telle est l’échéance fixée par M. Sanchez. « La guerre en Ukraine a ouvert les yeux des sociétés européennes et de la société espagnole : beaucoup ont compris que notre sécurité ne sera pas garantie indéfiniment », avait-il d’ailleurs justifié, lors du 40e anniversaire de l’adhésion de son pays à l’Otan.
Beaucoup ont compris… mais pas au sein de Podemos. D’où les tensions que traverse la coalition dirigée par M. Sanchez. En effet, le 5 juillet, et sans attendre le prochain cycle des discussions budgéraires qui s’annonce difficile, Madrid a annoncé le déblocage d’un enveloppe d’un milliard d’euros au bénéfice des forces armées espagnoles, afin de leur permettre de « faire face à toutes les dépenses extraordinaires » liées à la guerre en Ukraine. Et notamment celles liées au renforcement du flanc oriental de l’Otan.
Sauf que Podemos ne l’entend pas de cette oreille… Et plusieurs de ses responsables sont montés au créneau pour dénoncer cette décision. Ainsi, la ministre du Travail, Yolanda Diaz, a appelé à la tenue, sans délai, d’une réunion du comité de suivi de la coalition, chargé de veiller au respect de l’accord trouvé après les élections de novembre 2019.
« Dépenser de l’argent pour des armes à la demande d’une puissance étrangère plutôt que de l’investir dans de meilleurs soins de santé, l’éducation et la protection sociale n’est pas ce dont notre pays a besoin », a critiqué Ione Belarra, ministre des Droits sociaux et chef de Podemos. En outre, la formation de la gauche radicale espagnole affirme avoir appris le déblocage de ce milliard d’euros par la presse… Ce que le PSOE a démenti.
« Je ne peux pas croire qu’une force politique puisse être contre la garantie de la sécurité et de la protection de l’Espagne à un moment où les menaces ont augmenté d’une manière qu’on n’avait plus vue depuis des décennies », a rétorqué Jose Manuel Albares, le ministre [socialiste] des Affaires étrangères.
Quoi qu’il en soit, Podemos va visiblement à contre-courant de l’opinion publique espagnole, en particulier pour ce qui concerne l’Otan.
En effet, selon le baromètre de l’Institut royal Elcano [Real Instituto Elcano], 83% des personnes interrogés ont dit avoir un avis positif sur l’Otan. Et ce soutien s’établit à 66% parmi les sympathisants des partis de gauche.
BBC
Call for higher animal welfare standards for Parma ham pigs
By Claire Marshall & Malcolm PriorBBC Rural Affairs Team
Animal welfare campaigners say it is time supermarkets stopped selling premium ham produced by EU farmers still using methods banned in the UK.
Compassion in World Farming said most Parma ham on UK shelves is farmed using crates that confine pregnant sows.
Called "sow stalls", the crates have been banned in the UK since 1999 but their limited use in the EU is legal.
Trade body the British Retail Consortium said UK stores led the way in requiring high welfare standards.
But it added that it was "more challenging with speciality hams where the UK has a small share of a highly-regulated product and the focus is on production methods."
Of the UK's top three supermarkets, Sainsbury's said that while sow stalls were used, all its suppliers have to meet "strict welfare standards" and their use was limited to a maximum of 28 days.
Asda said pigs used in the supply of Parma ham were farmed according to EU welfare legislation.
Tesco has yet to respond to the BBC but its welfare policy states that sow stalls are not permitted in its pork supply chain.
Meanwhile one retailer, Waitrose, vowed to end the use of sow stalls in any of its pork production, saying: "Animal welfare is key to our brand. We have led the way for pig welfare in the UK and now we want to ensure that sow stalls have no place in our supply chain by 2025".
Compassion in World Farming (CiWF) said it would like to see all retailers, producers and food companies commit to doing away with all confinement crates used in pig farming.
That also includes farrowing crates, which are used to confine sows during and after birth to stop them crushing their piglets and are legal both in the UK and EU.
Sarah Moyes, CiWF's senior campaigns manager, said: "People who pay a premium for products like Parma ham are likely to be shocked to discover that these 'high-end' products are from systems that keep animals in such cruel cages.
"Our investigation reveals that their farms are no better than standard farms - the animals still spend a significant part of their lives in cages."
The European Commission has said it intends to ban all caged farming systems, including the use of farrowing crates and sow stalls, possibly implementing new legislation by 2027.
A partial ban on individual sow stalls was introduced in the EU in 2013 but they can still be used for the first four weeks in a sow's four-month pregnancy.
It is argued that using stalls allows for better individual feeding, protection from aggressive behaviour by other pigs and easier access for veterinary attention.
But welfare campaigners say they leave sows little room to move and unable to perform natural and motivated behaviours, such as foraging or interacting socially with other pigs.
The UK government, which banned sow stalls in 1999, is also considering phasing out farrowing crates.
A spokesperson for the Department for Environment, Food and Rural Affairs said: "Our aim is ultimately for farrowing crates to no longer be necessary, and we continue to work towards this objective."
The National Pig Association estimates 60% of UK sows are kept on indoor pig units and the majority of them give birth and suckle their piglets in farrowing crates.
The NPA opposes a ban on farrowing crates and said the 1999 sow stall ban resulted in half the UK pig industry being lost - only for it to be replaced by EU pork produced using the stalls.
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Opex 360
Le commandant de Barkhane redoute un « coup d’éclat » des jihadistes dans les derniers jours du retrait du Mali
par Laurent Lagneau · 5 juillet 2022
D’ici la fin de cet été, 2000 militaires français de la force Barkhane et plus de 4000 conteneurs auront quitté le Mali, conformément à la décision annoncée en février dernier par le président Macron. Et après avoir récemment quitté les bases opérationnelles avancées [BOA] de Gossi et de Ménaka avant de les restituer aux forces armées maliennes [FAMa], il ne reste plus qu’à achever le désengagement de la plateforme opérationnelle désert [PfOD] de Gao. Et c’est sans doute la partie la plus difficile…
Dans un entretien accordé à RFI, le général Laurent Michon, le commandant de la force Barkhane, s’attend à un éventuel « coup d’éclat » des groupes jihadistes sur l’axe Gao-Niamey quand les derniers convois quitteront le Mali pour se rendre au Niger.
« La menace terroriste demeure évidemment avec un certain nombre de groupes toujours très actifs. Le corridor de Gao à Niamey est un corridor très emprunté par beaucoup de monde. Il est essentiel au pays. […] Nous l’utilisons très fréquemment. Cette menace menace existe toujours sur cet axe important, mais elle n’est que ponctuelle, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de contrôle possible de l’axe par les groupes terroristes comme cela peut arriver dans d’autres parties du pays, au centre notamment », a commencé par expliquer le général Michon.
Cependant, a-t-il continué, il est « toujours possible que certains groupes terroristes tentent de faire croire qu’ils chassent Barkhane en agissant ponctuellement de façon symbolique ». Aussi, « nous nous préparons à de tels coups d’éclats », a-t-il assuré. « Nous ne pourrons pas les empêcher, mais ils demeureront, j’imagine, assez difficile à conduire pour ces groupes », a-t-il dit.
Une inquiétude que le général Michon n’est pas le seul à exprimer. Ainsi, un officier de la cellule « renseignement » de Barkhane a expliqué à l’AFP qu’un « vide sécuritaire » va se créer après le départ de la force française… « Chacun va essayer d’occuper l’espace. Et l’un des moyens d’occuper au moins l’espace des perceptions serait de nous porter un coup. Dans toute opération, qu’elle soit de petite ou de grande envergure, la phase de désengagement est toujours la plus dangereuse », a-t-il confié.
Quoi qu’il en soit, une fois cette manoeuvre de désengagement terminée, il devrait rester encore 2500 militaires français au Sahel. Ce chiffre n’est pas gravé dans le marbre : étant donné que Barkhane va désormais essentiellement se concentrer sur le soutien aux armées locales, tout dépendra de ce que décideront les pays de la région au sujet de leur coopération avec la France en matière de lutte contre les groupes terroristes.
Enfin, le général Michon ne considère pas la présence au Sahel du groupe paramilitaire russe Wagner comme étant la première des menaces, même si celle-ci est en partie la cause du retrait de Barkhane du Mali.
« La vraie menace est évidemment constituée des groupes terroristes. Et j’entends par groupes terroristes leurs chefs ou leurs colonnes vertébrales qui ont une vraie stratégie d’exportation, qui l’ont écrite, et qui l’appliquent de façon très volontariste », a-t-il dit. « C’est une menace envers les populations, envers la stabilité des pays. C’est bien celle-là que nous combattons ensemble avec les Européens qui veulent bien venir avec nous soutenir les pays africains qui en souffrent », a-t-il conclu.
Opex 360
La Marine nationale veut renforcer ses liens avec son homologue allemande… qui va de nouveau se concentrer sur la Baltique
par Laurent Lagneau · 5 juillet 2022
Par rapport à ses relations avec l’US Navy, et au-delà des exercices menés dans le cadre de l’Otan, la Marine nationale entretient des liens assez timides avec son homologue allemande, la Deutsche Marine, même si cette dernière déploie ponctuellement une frégate au sein du groupe aéronaval [GAN] formé autour du porte-avions Charles de Gaulle [cela étant, d’autres marines européennes en font autant…, nldr].
Ces liens auraient cependant pu prendre une autre ampleur si Berlin avait accepté les quatre avions de patrouille maritime Atlantique 2 au standard 6 proposés par Paris, afin de préserver le programme franco-allemand MAWS [Maritime Airborne Warfare System], désormais menacé par la commande de cinq P-8A Poseidon auprès de l’américain Boeing.
Quoi qu’il en soit, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, a fait état, ce 5 juillet, de ses premiers échanges avec l’amiral allemand Jan C. Kaack, lequel a pris les rênes de la Deutsche Marine il y a maintenant plus de trois mois… Ce qui ne témoigne pas d’une forte proximité.
Reste que ce premier échange a été l’occasion de « réaffirmer notre volonté de coopérer ensemble, en entraînements comme en opérations », a indiqué l’amiral Vandier via Twitter.
Ainsi, il est question de « multiplier » les exercices de haut niveau lors des déploiements du groupe aéronaval ou lors des « relèves de bâtiments en opération Irini ou FINUL ».
Premiers échanges avec mon homologue 🇩🇪, le vice-amiral d'escadre Jan C. Kaack, @chiefdeunavy. L'occasion de réaffirmer notre volonté de coopérer ensemble, en entraînements comme en opérations.⤵️ pic.twitter.com/zOT5R1GIRK
— Chef d'état-major de la Marine (@amiralVandier) July 4, 2022
Pour rappel, si la Marine nationale participe à l’opération navale européenne Irini, menée en Méditerranée centrale pour surveiller l’embargo sur les armes imposé à la Libye par les Nations unies, elle n’est pas partie prenante à la « Maritime Task Force » [MTF] de la Force intérimaire des Nations unies au Liban [FINUL], contrairement à la Deutsche Marine, qui en assuré le commandement en 2021.
Cette coopération entre la Marine nationale et la Deutsche Marine devrait se traduire par la qualification, en France, des équipages allemands d’hélicoptères NH-90. En outre, l’École navale continuera d’accueillir des élèves officiers venus d’outre-Rhin. À ce sujet, l’amiral Vandier a souligné qu’il s’agira « d’entretenir une connaissance mutuelle à long terme avec le réseau d’officiers ayant suivi une scolarité croisée en France et en Allemagne ».
Enfin, le CEMM a confirmé la « participation de la Deutsche Marine au prochain déploiement du groupe aéronaval », ce qui, selon lui, « illustre cette volonté de créer des synergie entre nos deux marines ».
Cela étant, dans une allocution prononcée la semaine passée, pour marquer son centième jour passé à la tête de la marine allemande, l’amiral Kaack a précisé ses priorités pour l’avenir. Et, visiblement, il entend mettre l’accent sur les opérations en mer Baltique ainsi que sur celles menées dans le cadre de l’Otan.
« Certains jeunes officiers connaissent la zone maritime au large de Beyrouth comme leur poche mais ils ne savent pas où se situent Svendborgsund et les hauts-fonds dangereux du Kattegat », a relevé l’amiral Kaack.
Par ailleurs, le chef de la Deutsche Marine a dit attendre beaucoup du fonds spécial de 100 milliards d’euros, qui doit permettre de rémédier aux nombreuses lacunes de la Bundeswehr. Selon lui, ces « nouveaux moyens permettront de disposer d’une marine puissante et pérenne », avec notamment une disponibilité accrue des navires et, à plus long terme, un format revu à la hausse, avec deux sous-marins de type 212CD, trois corvettes K-130 et deux frégates anti-sous-marines F126 suppémentaires.
Valeurs Actuelles
[Vidéo] Philippe Monguillot : un « homicide involontaire » ? Sous le choc, sa veuve demande justice
Après la mort du chauffeur de bus bayonnais Philippe Monguillot, mortellement agressé en juillet 2020 par des jeunes, le juge d’instruction en charge du dossier a décidé de requalifier les faits d’homicide volontaire en homicide involontaire. Les accusés échapperont dont à la cour d’assise. Une nouvelle qui a profondément choqué sa veuve, Véronique Monguillot, ainsi que l’ensemble de la ville de Bayonne où la mémoire de cette agression reste toujours vive. Reportage.
BBC
Australia's devastating floods spur new warning systems
By Emily McAuliffeBusiness reporter, Melbourne, Australia
On 27 February, Karl Sprogis and his wife Jill spent most of the night anxiously monitoring flood height data from Australia's Bureau of Meteorology.
Their town, Lismore, was caught in the catastrophic floods that submerged southern Queensland and northern New South Wales in February and March. Those floods have become the most costly in the nation's history, according to the Insurance Council of Australia.
The latest flooding to hit Australia came at the weekend when Sydney was hit with torrential rain. Thousands were told to evacuate their homes and roads were cut by deep water.
Back in February, perched on a hill the Sprogis family home was safe, but the couple were worried about their downtown physiotherapy business. It was purposely located on the second floor but even that was not enough.
From the water-height charts they could tell the office was going to be inundated, but it was too late to save anything, the authorities had already issued an evacuation order.
"We could have put things up higher at that time, had we known, but we didn't," says Mr Sprogis, who had been at his practice the night before.
"I even left my new laptop on the office desk, thinking, well, [the water has] never been in here before so it won't come in."
By the following day, his practice was 1.8m underwater, files, records and equipment all damaged or lost.
Meanwhile in New South Wales in Gibberagee, children's book author Candy Lawrence watched as 2,000 copies of her books were sucked into the deluge.
Ms Lawrence had been carefully watching government flood warnings and gathering supplies, anticipating that nearby roads would be cut off, as often happened when the area flooded.
But, like Mr Sprogis, she was not expecting water to sweep through her property and that of her neighbours, some of whom had to scramble onto their roof to escape the fast-rising floodwaters.
"I feel like the world is pretty much ending, so why bother educating children?," she says, referencing her destroyed book collection and the terrifying new weather patterns.
Like thousands of others caught in the disaster, Mr Sprogis and Ms Lawrence would have liked more warning. So why wasn't there a better system, which could alert them in real-time if their properties were in danger?
Juliette Murphy, a water resources engineer specialising in hydrology and flooding asked this question after watching her friend's house in Brisbane flood over the roof peak in 2011. The question came up again after she moved to Calgary, Canada, and witnessed a similarly devastating flood in 2013.
Ms Murphy knew that during the Brisbane and Calgary floods, hydrology forecasts had predicted where rivers would peak at certain bridges, but she realised it wasn't enough.
"If you aren't a hydraulic engineer [who is able] to translate that flood height into an impact to properties - your personal property, your car - it can be very challenging," she says.
Ms Murphy also notes that static flood maps - including those that chart one-in-100-year floods - are also expensive, and can take days, or weeks, to produce. This makes them more suited to development planning and infrastructure design applications, rather than emergency planning and management.
"I was thinking, there has to be something more," says Ms Murphy.
She began dedicating her evenings and weekends to looking for a solution, which eventually led her to co-found FloodMapp with web developer, Ryan Prosser.
With a significant research and development investment, FloodMapp was launched in 2018.
FloodMapp's technology can rapidly forecast water levels to map floods before they happen.
It does this by ingesting huge amounts of historical data (including things like rainfall and ground saturation levels) and uses artificial intelligence to accurately model the way water will behave.
More technology of business:
The software also uses information about land features and river systems to work out how a flood will affect different areas. The company claims its models can run 100,000 times faster than traditional techniques.
An added benefit is that the resulting models can refresh hourly using real-time river sensor data and rainfall forecasts.
The technology is not available to individuals, instead it is being integrated into services offered by government agencies in Australia and the US, to better understand floods before, during and after they happen.
Researchers at the University of Melbourne's Department of Infrastructure Engineering are taking a similar approach, understanding that speed is key for emergency planning.
Like Ms Murphy, flood modeller turned researcher, Dr Wenyan Wu, is looking at ways to simulate flood levels over time, at speed, using machine learning techniques. Importantly, this is being done Dr Wu says without compromising accuracy and without costing the earth.
The availability of accurate real-time data that can be interpreted at a property-specific level is a huge part of the challenge, but being able to disseminate meaningful data to the public is also key.
As Dr Wu says, "If people's collective comprehension [of flood risk] doesn't improve, you will not actually improve the situation."
Even the concept of a one-in-100-year flood is widely misunderstood. (It means a flood event has a one in 100 chance of happening in any given year, as opposed to there only being one major flood every 100 years.)
That's where companies like the Australian-based Early Warning Network (EWN) come in. EWN sends opt-in SMS (text messages), email, landline and app push alerts to residents and businesses in at-risk areas, typically via insurers, councils and other government agencies who have signed up to their services.
Flood alerts are primarily based on data collected and distributed by Australia's Bureau of Meteorology.
However, as operations manager Michael Bath explains, EWN has a 24/7 team of human severe weather forecasters (all of whom have an understanding of threats from their experience as storm chasers). This team assess the warnings, eliminate duplication, and send geo-targeted alerts, using custom-made software.
This ensures people receive clear and localised information.
"If you've ever had automated warnings from weather agencies before, [you'll know] they can be very repetitive," says Mr Bath. "If you automatically send that to residents, they just get really annoyed with it and tune out."
Mr Bath, Dr Wu and Ms Murphy all agree that ultimately governments need to adopt these systems and technologies, and make planning decisions about whether future development should be permitted on floodplains and whether buy-back schemes are warranted in high-risk areas.
However, in many cases, moving entire communities or renovating properties at scale using flood-resistant materials is not practical in the immediate future, given these measures require significant funding and political will.
"We need something today, right now, because we are living on floodplains, and emergency warnings and alerts fill a critical role to improve safety, to save lives and prevent damage," says Ms Murphy. "We have to work together to build a safer future."
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Opex 360
Après l’affaire des sous-marins, la France et l’Australie vont relancer leur coopération militaire
par Laurent Lagneau · 5 juillet 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPour le moment, du moins, l’actuel gouvernement australien n’envisage pas de revenir sur la décision prise par son prédécesseur de doter la Royal Australian Navy [RAN] de sous-marins nucléaires d’attaque [SNA].
Décision qui, prise dans le cadre de l’alliance AUKUS [Australie, Royaume-Uni et États-Unis], s’était traduite par l’annulation d’un contrat notifié à Naval Group pour livrer douze bâtiments de type Shortfin Barracuda [ou « Attack »] à propulsion classique, via d’importants transferts de technologie, ainsi que par une grave crise diplomatique entre Canberra et Paris.
Pour autant, le nouveau Premier ministre australien, le travailliste Anthony Albanese, entend recoller les morceaux avec la France et de « restaurer » une confiance abîmée par cette affaire dite des « sous-marins ». D’où l’importance de sa récente visite à Paris, où il a rencontré le président Macron.
« Nous allons parler de l’avenir, pas du passé », a ainsi lancé ce dernier au moment d’accueillir M. Albanese à l’Élysée, le 1er juillet. Ce passé a commencé à être « soldé », Canberra ayant récemment agréé un accord visant à indemniser Naval Group pour l’annulation de la commande des douze Shortfin Barracuda.
A priori, la France et l’Australie ont visiblement l’intention de remettre les compteurs à zéro et de relancer leur relation en matière de défense, y compris dans le domaine industriel. Telle est l’intention exprimée dans la déclaration conjointe publiée à l’issue de la rencontre entre MM. Macron et Albanese.
« La France et l’Australie forgeront une nouvelle relation de défense. Nous renforcerons notre collaboration et nos échanges relatifs aux intérêts de sécurité partagés, notamment grâce à un engagement opérationnel et à des échanges de renseignement », affirme cette ce texte, avant d’évoquer une coopération plus intense « en matière de sécurité, en particulier sur la surveillance maritime, en lien avec les agences régionales, et dans l’Océan indien, y compris en collaboration avec l’Inde ».
Les deux pays sont convenus d’appuyer mutuellement leurs « déploiements » et de mener des « activités maritimes conjointes plus nombreuses au service de l’ordre international fondé sur des règles ». En outre, ils envisagent aussi des « initiatives pour approfondir et favoriser un meilleur accès réciproque » à leurs bases militaires, en s’appuyant sur les « accords de soutien logistique mutuel établis de longue date ».
Enfin, il est aussi question d’étudier de nouvelles initiatives « afin d’accroitre la coopération de nos industries de défense dans le but de soutenir et de fournir des capacités à nos forces de défense respectives », notamment sur les « questions stratégiques de l’espace, telle que celle de la veille spatiale ».
Cela étant, la France reste à l’écart des initiatives prises par d’autres pays intéressés par l’Indo-Pacifique… Ainsi, le 25 juin, les États-Unis, le Japon, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni ont annoncé la création d’un groupe informel qui, appelé « Partners in the Blue Pacific » [Partenaire dans le Pacifique bleu], vise à renforcer les liens économiques et diplomatiques avec les nations insulaires de la région.
Photo : Exercice du 2e REP en Australie, en août 2021
Après l’affaire des sous-marins, la France et l’Australie vont relancer leur coopération militaire
par Laurent Lagneau · 5 juillet 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerPour le moment, du moins, l’actuel gouvernement australien n’envisage pas de revenir sur la décision prise par son prédécesseur de doter la Royal Australian Navy [RAN] de sous-marins nucléaires d’attaque [SNA].
Décision qui, prise dans le cadre de l’alliance AUKUS [Australie, Royaume-Uni et États-Unis], s’était traduite par l’annulation d’un contrat notifié à Naval Group pour livrer douze bâtiments de type Shortfin Barracuda [ou « Attack »] à propulsion classique, via d’importants transferts de technologie, ainsi que par une grave crise diplomatique entre Canberra et Paris.
Pour autant, le nouveau Premier ministre australien, le travailliste Anthony Albanese, entend recoller les morceaux avec la France et de « restaurer » une confiance abîmée par cette affaire dite des « sous-marins ». D’où l’importance de sa récente visite à Paris, où il a rencontré le président Macron.
« Nous allons parler de l’avenir, pas du passé », a ainsi lancé ce dernier au moment d’accueillir M. Albanese à l’Élysée, le 1er juillet. Ce passé a commencé à être « soldé », Canberra ayant récemment agréé un accord visant à indemniser Naval Group pour l’annulation de la commande des douze Shortfin Barracuda.
A priori, la France et l’Australie ont visiblement l’intention de remettre les compteurs à zéro et de relancer leur relation en matière de défense, y compris dans le domaine industriel. Telle est l’intention exprimée dans la déclaration conjointe publiée à l’issue de la rencontre entre MM. Macron et Albanese.
« La France et l’Australie forgeront une nouvelle relation de défense. Nous renforcerons notre collaboration et nos échanges relatifs aux intérêts de sécurité partagés, notamment grâce à un engagement opérationnel et à des échanges de renseignement », affirme cette ce texte, avant d’évoquer une coopération plus intense « en matière de sécurité, en particulier sur la surveillance maritime, en lien avec les agences régionales, et dans l’Océan indien, y compris en collaboration avec l’Inde ».
Les deux pays sont convenus d’appuyer mutuellement leurs « déploiements » et de mener des « activités maritimes conjointes plus nombreuses au service de l’ordre international fondé sur des règles ». En outre, ils envisagent aussi des « initiatives pour approfondir et favoriser un meilleur accès réciproque » à leurs bases militaires, en s’appuyant sur les « accords de soutien logistique mutuel établis de longue date ».
Enfin, il est aussi question d’étudier de nouvelles initiatives « afin d’accroitre la coopération de nos industries de défense dans le but de soutenir et de fournir des capacités à nos forces de défense respectives », notamment sur les « questions stratégiques de l’espace, telle que celle de la veille spatiale ».
Cela étant, la France reste à l’écart des initiatives prises par d’autres pays intéressés par l’Indo-Pacifique… Ainsi, le 25 juin, les États-Unis, le Japon, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni ont annoncé la création d’un groupe informel qui, appelé « Partners in the Blue Pacific » [Partenaire dans le Pacifique bleu], vise à renforcer les liens économiques et diplomatiques avec les nations insulaires de la région.
Photo : Exercice du 2e REP en Australie, en août 2021
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPour le moment, du moins, l’actuel gouvernement australien n’envisage pas de revenir sur la décision prise par son prédécesseur de doter la Royal Australian Navy [RAN] de sous-marins nucléaires d’attaque [SNA].
Décision qui, prise dans le cadre de l’alliance AUKUS [Australie, Royaume-Uni et États-Unis], s’était traduite par l’annulation d’un contrat notifié à Naval Group pour livrer douze bâtiments de type Shortfin Barracuda [ou « Attack »] à propulsion classique, via d’importants transferts de technologie, ainsi que par une grave crise diplomatique entre Canberra et Paris.
Pour autant, le nouveau Premier ministre australien, le travailliste Anthony Albanese, entend recoller les morceaux avec la France et de « restaurer » une confiance abîmée par cette affaire dite des « sous-marins ». D’où l’importance de sa récente visite à Paris, où il a rencontré le président Macron.
« Nous allons parler de l’avenir, pas du passé », a ainsi lancé ce dernier au moment d’accueillir M. Albanese à l’Élysée, le 1er juillet. Ce passé a commencé à être « soldé », Canberra ayant récemment agréé un accord visant à indemniser Naval Group pour l’annulation de la commande des douze Shortfin Barracuda.
A priori, la France et l’Australie ont visiblement l’intention de remettre les compteurs à zéro et de relancer leur relation en matière de défense, y compris dans le domaine industriel. Telle est l’intention exprimée dans la déclaration conjointe publiée à l’issue de la rencontre entre MM. Macron et Albanese.
« La France et l’Australie forgeront une nouvelle relation de défense. Nous renforcerons notre collaboration et nos échanges relatifs aux intérêts de sécurité partagés, notamment grâce à un engagement opérationnel et à des échanges de renseignement », affirme cette ce texte, avant d’évoquer une coopération plus intense « en matière de sécurité, en particulier sur la surveillance maritime, en lien avec les agences régionales, et dans l’Océan indien, y compris en collaboration avec l’Inde ».
Les deux pays sont convenus d’appuyer mutuellement leurs « déploiements » et de mener des « activités maritimes conjointes plus nombreuses au service de l’ordre international fondé sur des règles ». En outre, ils envisagent aussi des « initiatives pour approfondir et favoriser un meilleur accès réciproque » à leurs bases militaires, en s’appuyant sur les « accords de soutien logistique mutuel établis de longue date ».
Enfin, il est aussi question d’étudier de nouvelles initiatives « afin d’accroitre la coopération de nos industries de défense dans le but de soutenir et de fournir des capacités à nos forces de défense respectives », notamment sur les « questions stratégiques de l’espace, telle que celle de la veille spatiale ».
Cela étant, la France reste à l’écart des initiatives prises par d’autres pays intéressés par l’Indo-Pacifique… Ainsi, le 25 juin, les États-Unis, le Japon, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni ont annoncé la création d’un groupe informel qui, appelé « Partners in the Blue Pacific » [Partenaire dans le Pacifique bleu], vise à renforcer les liens économiques et diplomatiques avec les nations insulaires de la région.
Photo : Exercice du 2e REP en Australie, en août 2021
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Décision qui, prise dans le cadre de l’alliance AUKUS [Australie, Royaume-Uni et États-Unis], s’était traduite par l’annulation d’un contrat notifié à Naval Group pour livrer douze bâtiments de type Shortfin Barracuda [ou « Attack »] à propulsion classique, via d’importants transferts de technologie, ainsi que par une grave crise diplomatique entre Canberra et Paris.
Pour autant, le nouveau Premier ministre australien, le travailliste Anthony Albanese, entend recoller les morceaux avec la France et de « restaurer » une confiance abîmée par cette affaire dite des « sous-marins ». D’où l’importance de sa récente visite à Paris, où il a rencontré le président Macron.
« Nous allons parler de l’avenir, pas du passé », a ainsi lancé ce dernier au moment d’accueillir M. Albanese à l’Élysée, le 1er juillet. Ce passé a commencé à être « soldé », Canberra ayant récemment agréé un accord visant à indemniser Naval Group pour l’annulation de la commande des douze Shortfin Barracuda.
A priori, la France et l’Australie ont visiblement l’intention de remettre les compteurs à zéro et de relancer leur relation en matière de défense, y compris dans le domaine industriel. Telle est l’intention exprimée dans la déclaration conjointe publiée à l’issue de la rencontre entre MM. Macron et Albanese.
« La France et l’Australie forgeront une nouvelle relation de défense. Nous renforcerons notre collaboration et nos échanges relatifs aux intérêts de sécurité partagés, notamment grâce à un engagement opérationnel et à des échanges de renseignement », affirme cette ce texte, avant d’évoquer une coopération plus intense « en matière de sécurité, en particulier sur la surveillance maritime, en lien avec les agences régionales, et dans l’Océan indien, y compris en collaboration avec l’Inde ».
Les deux pays sont convenus d’appuyer mutuellement leurs « déploiements » et de mener des « activités maritimes conjointes plus nombreuses au service de l’ordre international fondé sur des règles ». En outre, ils envisagent aussi des « initiatives pour approfondir et favoriser un meilleur accès réciproque » à leurs bases militaires, en s’appuyant sur les « accords de soutien logistique mutuel établis de longue date ».
Enfin, il est aussi question d’étudier de nouvelles initiatives « afin d’accroitre la coopération de nos industries de défense dans le but de soutenir et de fournir des capacités à nos forces de défense respectives », notamment sur les « questions stratégiques de l’espace, telle que celle de la veille spatiale ».
Cela étant, la France reste à l’écart des initiatives prises par d’autres pays intéressés par l’Indo-Pacifique… Ainsi, le 25 juin, les États-Unis, le Japon, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni ont annoncé la création d’un groupe informel qui, appelé « Partners in the Blue Pacific » [Partenaire dans le Pacifique bleu], vise à renforcer les liens économiques et diplomatiques avec les nations insulaires de la région.
Photo : Exercice du 2e REP en Australie, en août 2021
Opex 360
Pour le chef d’état-major des armées, « opposer l’Otan à l’UE est improductif »
par Laurent Lagneau · 4 juillet 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerCes dernières années, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, n’a jamais caché ses réticences face au concept « d’autonomie stratégique européenne », promu par le président Macron.
« L’Union européenne n’est pas en mesure de défendre le Vieux Continent et ne doit pas affaiblir l’Otan avec sa volonté d’autonomie », avait ainsi déclaré l’ancien Premier ministre norvégien, en mars 2021. Toutefois, il avait dit soutenir les « efforts de l’UE pour ses dépenses de défense, pour se doter de nouvelles capacités et remédier à la fragmentation de l’industrie européenne de la défense, car tout cela sera bon pour la sécurité européenne et pour la sécurité transatlantique. »
Six mois plus tard, M. Stoltenberg affirma qu’il en « croyait pas aux efforts pour créer quelque choise en dehors du cadre de l’Otan, ou pour concurrencer ou dupliquer l’Otan ». D’autant plus, avait-il souligné que « 80% des dépenses militaires » de l’Alliance étaient alors effectuées par des pays non-membres de l’UE.
Quoi qu’il en soit, il a souvent été reproché à la France de chercher à renforcer la défense européenne aux dépens de l’Alliance atlantique. Et ce débat a été ravivé en novembre 2019, avec les propos de M. Macron sur la « mort cérébrale de l’Otan » et son appel au « réveil de l’Europe », celle-ci devant, selon lui, se doter d’une « autonomie stratégique et capacitaire sur le plan militaire » tout « rouvrant un dialogue stratégique, sans naïveté aucune […], avec la Russie ».
Depuis, la donne a changé, avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie et le souhait de la Finlande et de la Suède de rejoindre l’Otan. Ce qui, une fois le processus de leur adhésion terminé, fera que seulement quatre pays de l’UE resteront en dehors de l’Alliance [Autriche, Chypre, Irlande et Malte].
Dans un entretien accordé à la revue « European Defence Matters« , publiée par l’Agence européenne de Défense [AED], le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, a évoqué les relations entre l’Otan et l’UE, et le positionnement de la France.
« Opposer l’Otan et l’UE est improductif. La pierre angulaire de notre capacité de défense collective est l’Otan. Plus les capacités militaires européennes sont fortes au sein de l’Otan, plus la défense collective est efficale et l’Europe est mieux protégée », a-t-il affirmé.
« L’Otan offre un cadre adapté à l’action militaire, notamment grâce à la standardisation des procédures. Il s’agit d’un socle commun indispensable à l’interopérabilité. La politique européenne de sécurité et de défense commune [PSDC], quant à elle, permet de mettre en oeuvre plus facilement une approche globale. En effet, l’UE dispose également d’outils complémentaires aux seules capacités militaires, comme les sanctions économiques ou les politiques de coopération et de développement. C’est un véritable atout, comme l’a prouvé la réaction européenne à la guerre en Ukraine », a détaillé le général Burkhard.
Cependant, a-t-il continué, « au-delà de la prétendue opposition UE/OTAN, la guerre en Ukraine confirme la nécessité pour les Européens de définir une stratégie à long terme pour assurer la défense de l’Europe. Je suis convaincu que le moment est venu de s’accorder sur des objectifs communs, de renforcer notre solidarité stratégique et de se réorganiser en conséquence ». Et d’ajouter : « La complémentarité entre l’UE et l’OTAN est évidente, y compris vis-à-vis de notre allié américain qui pourrait être contraint de privilégier sa posture dans le Pacifique. »
Dans la suite de cet entretien, le général Burkhard a surtout insisté sur l’acquisition commune de moyens et de capacités militaires au niveau européen.
« Il est primordial de parler de processus communs de passation des marchés et de proposer un cadre incitatif […]. À très court terme, cela pourrait permettre aux États membres de reconstituer leurs stocks de munitions et de remplacer les équipements cédés à l’Ukraine », a fait valoir le CEMA.
Puis, à moyen terme, procéder de la sorte permettrait d’amortir la hausse du coût des matières premières et de l’énergie, et donc à celle des prix de équipements. Enfin, à plus long terme, a-t-il poursuivi, « nous devons investir dans l’autonomie stratégique de l’UE, en concentrant nos efforts sur des capacités de haut niveau » et « essayer collectivement de réduire nos dépendances ».
D’un point de vue militaire, des armées « utilisant des équipements communs seront sans doute beaucoup plus interopérables. Les gains ne sont donc pas que financiers », a fait valoir le CEMA.
Par ailleurs, celui-ci a également estimé qu’il faut rester mesuré face « à l’innnovation technologique » car, « lorsqu’elle est fantasmée, elle est souvent source de surcoûts et de retards avant mise en service » et les « effets sont particulièrement dommageables pour un programme d’armement mené dans le cadre d’une coopération ».
Pour le chef d’état-major des armées, « opposer l’Otan à l’UE est improductif »
par Laurent Lagneau · 4 juillet 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerCes dernières années, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, n’a jamais caché ses réticences face au concept « d’autonomie stratégique européenne », promu par le président Macron.
« L’Union européenne n’est pas en mesure de défendre le Vieux Continent et ne doit pas affaiblir l’Otan avec sa volonté d’autonomie », avait ainsi déclaré l’ancien Premier ministre norvégien, en mars 2021. Toutefois, il avait dit soutenir les « efforts de l’UE pour ses dépenses de défense, pour se doter de nouvelles capacités et remédier à la fragmentation de l’industrie européenne de la défense, car tout cela sera bon pour la sécurité européenne et pour la sécurité transatlantique. »
Six mois plus tard, M. Stoltenberg affirma qu’il en « croyait pas aux efforts pour créer quelque choise en dehors du cadre de l’Otan, ou pour concurrencer ou dupliquer l’Otan ». D’autant plus, avait-il souligné que « 80% des dépenses militaires » de l’Alliance étaient alors effectuées par des pays non-membres de l’UE.
Quoi qu’il en soit, il a souvent été reproché à la France de chercher à renforcer la défense européenne aux dépens de l’Alliance atlantique. Et ce débat a été ravivé en novembre 2019, avec les propos de M. Macron sur la « mort cérébrale de l’Otan » et son appel au « réveil de l’Europe », celle-ci devant, selon lui, se doter d’une « autonomie stratégique et capacitaire sur le plan militaire » tout « rouvrant un dialogue stratégique, sans naïveté aucune […], avec la Russie ».
Depuis, la donne a changé, avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie et le souhait de la Finlande et de la Suède de rejoindre l’Otan. Ce qui, une fois le processus de leur adhésion terminé, fera que seulement quatre pays de l’UE resteront en dehors de l’Alliance [Autriche, Chypre, Irlande et Malte].
Dans un entretien accordé à la revue « European Defence Matters« , publiée par l’Agence européenne de Défense [AED], le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, a évoqué les relations entre l’Otan et l’UE, et le positionnement de la France.
« Opposer l’Otan et l’UE est improductif. La pierre angulaire de notre capacité de défense collective est l’Otan. Plus les capacités militaires européennes sont fortes au sein de l’Otan, plus la défense collective est efficale et l’Europe est mieux protégée », a-t-il affirmé.
« L’Otan offre un cadre adapté à l’action militaire, notamment grâce à la standardisation des procédures. Il s’agit d’un socle commun indispensable à l’interopérabilité. La politique européenne de sécurité et de défense commune [PSDC], quant à elle, permet de mettre en oeuvre plus facilement une approche globale. En effet, l’UE dispose également d’outils complémentaires aux seules capacités militaires, comme les sanctions économiques ou les politiques de coopération et de développement. C’est un véritable atout, comme l’a prouvé la réaction européenne à la guerre en Ukraine », a détaillé le général Burkhard.
Cependant, a-t-il continué, « au-delà de la prétendue opposition UE/OTAN, la guerre en Ukraine confirme la nécessité pour les Européens de définir une stratégie à long terme pour assurer la défense de l’Europe. Je suis convaincu que le moment est venu de s’accorder sur des objectifs communs, de renforcer notre solidarité stratégique et de se réorganiser en conséquence ». Et d’ajouter : « La complémentarité entre l’UE et l’OTAN est évidente, y compris vis-à-vis de notre allié américain qui pourrait être contraint de privilégier sa posture dans le Pacifique. »
Dans la suite de cet entretien, le général Burkhard a surtout insisté sur l’acquisition commune de moyens et de capacités militaires au niveau européen.
« Il est primordial de parler de processus communs de passation des marchés et de proposer un cadre incitatif […]. À très court terme, cela pourrait permettre aux États membres de reconstituer leurs stocks de munitions et de remplacer les équipements cédés à l’Ukraine », a fait valoir le CEMA.
Puis, à moyen terme, procéder de la sorte permettrait d’amortir la hausse du coût des matières premières et de l’énergie, et donc à celle des prix de équipements. Enfin, à plus long terme, a-t-il poursuivi, « nous devons investir dans l’autonomie stratégique de l’UE, en concentrant nos efforts sur des capacités de haut niveau » et « essayer collectivement de réduire nos dépendances ».
D’un point de vue militaire, des armées « utilisant des équipements communs seront sans doute beaucoup plus interopérables. Les gains ne sont donc pas que financiers », a fait valoir le CEMA.
Par ailleurs, celui-ci a également estimé qu’il faut rester mesuré face « à l’innnovation technologique » car, « lorsqu’elle est fantasmée, elle est souvent source de surcoûts et de retards avant mise en service » et les « effets sont particulièrement dommageables pour un programme d’armement mené dans le cadre d’une coopération ».
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« L’Union européenne n’est pas en mesure de défendre le Vieux Continent et ne doit pas affaiblir l’Otan avec sa volonté d’autonomie », avait ainsi déclaré l’ancien Premier ministre norvégien, en mars 2021. Toutefois, il avait dit soutenir les « efforts de l’UE pour ses dépenses de défense, pour se doter de nouvelles capacités et remédier à la fragmentation de l’industrie européenne de la défense, car tout cela sera bon pour la sécurité européenne et pour la sécurité transatlantique. »
Six mois plus tard, M. Stoltenberg affirma qu’il en « croyait pas aux efforts pour créer quelque choise en dehors du cadre de l’Otan, ou pour concurrencer ou dupliquer l’Otan ». D’autant plus, avait-il souligné que « 80% des dépenses militaires » de l’Alliance étaient alors effectuées par des pays non-membres de l’UE.
Quoi qu’il en soit, il a souvent été reproché à la France de chercher à renforcer la défense européenne aux dépens de l’Alliance atlantique. Et ce débat a été ravivé en novembre 2019, avec les propos de M. Macron sur la « mort cérébrale de l’Otan » et son appel au « réveil de l’Europe », celle-ci devant, selon lui, se doter d’une « autonomie stratégique et capacitaire sur le plan militaire » tout « rouvrant un dialogue stratégique, sans naïveté aucune […], avec la Russie ».
Depuis, la donne a changé, avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie et le souhait de la Finlande et de la Suède de rejoindre l’Otan. Ce qui, une fois le processus de leur adhésion terminé, fera que seulement quatre pays de l’UE resteront en dehors de l’Alliance [Autriche, Chypre, Irlande et Malte].
Dans un entretien accordé à la revue « European Defence Matters« , publiée par l’Agence européenne de Défense [AED], le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, a évoqué les relations entre l’Otan et l’UE, et le positionnement de la France.
« Opposer l’Otan et l’UE est improductif. La pierre angulaire de notre capacité de défense collective est l’Otan. Plus les capacités militaires européennes sont fortes au sein de l’Otan, plus la défense collective est efficale et l’Europe est mieux protégée », a-t-il affirmé.
« L’Otan offre un cadre adapté à l’action militaire, notamment grâce à la standardisation des procédures. Il s’agit d’un socle commun indispensable à l’interopérabilité. La politique européenne de sécurité et de défense commune [PSDC], quant à elle, permet de mettre en oeuvre plus facilement une approche globale. En effet, l’UE dispose également d’outils complémentaires aux seules capacités militaires, comme les sanctions économiques ou les politiques de coopération et de développement. C’est un véritable atout, comme l’a prouvé la réaction européenne à la guerre en Ukraine », a détaillé le général Burkhard.
Cependant, a-t-il continué, « au-delà de la prétendue opposition UE/OTAN, la guerre en Ukraine confirme la nécessité pour les Européens de définir une stratégie à long terme pour assurer la défense de l’Europe. Je suis convaincu que le moment est venu de s’accorder sur des objectifs communs, de renforcer notre solidarité stratégique et de se réorganiser en conséquence ». Et d’ajouter : « La complémentarité entre l’UE et l’OTAN est évidente, y compris vis-à-vis de notre allié américain qui pourrait être contraint de privilégier sa posture dans le Pacifique. »
Dans la suite de cet entretien, le général Burkhard a surtout insisté sur l’acquisition commune de moyens et de capacités militaires au niveau européen.
« Il est primordial de parler de processus communs de passation des marchés et de proposer un cadre incitatif […]. À très court terme, cela pourrait permettre aux États membres de reconstituer leurs stocks de munitions et de remplacer les équipements cédés à l’Ukraine », a fait valoir le CEMA.
Puis, à moyen terme, procéder de la sorte permettrait d’amortir la hausse du coût des matières premières et de l’énergie, et donc à celle des prix de équipements. Enfin, à plus long terme, a-t-il poursuivi, « nous devons investir dans l’autonomie stratégique de l’UE, en concentrant nos efforts sur des capacités de haut niveau » et « essayer collectivement de réduire nos dépendances ».
D’un point de vue militaire, des armées « utilisant des équipements communs seront sans doute beaucoup plus interopérables. Les gains ne sont donc pas que financiers », a fait valoir le CEMA.
Par ailleurs, celui-ci a également estimé qu’il faut rester mesuré face « à l’innnovation technologique » car, « lorsqu’elle est fantasmée, elle est souvent source de surcoûts et de retards avant mise en service » et les « effets sont particulièrement dommageables pour un programme d’armement mené dans le cadre d’une coopération ».
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« L’Union européenne n’est pas en mesure de défendre le Vieux Continent et ne doit pas affaiblir l’Otan avec sa volonté d’autonomie », avait ainsi déclaré l’ancien Premier ministre norvégien, en mars 2021. Toutefois, il avait dit soutenir les « efforts de l’UE pour ses dépenses de défense, pour se doter de nouvelles capacités et remédier à la fragmentation de l’industrie européenne de la défense, car tout cela sera bon pour la sécurité européenne et pour la sécurité transatlantique. »
Six mois plus tard, M. Stoltenberg affirma qu’il en « croyait pas aux efforts pour créer quelque choise en dehors du cadre de l’Otan, ou pour concurrencer ou dupliquer l’Otan ». D’autant plus, avait-il souligné que « 80% des dépenses militaires » de l’Alliance étaient alors effectuées par des pays non-membres de l’UE.
Quoi qu’il en soit, il a souvent été reproché à la France de chercher à renforcer la défense européenne aux dépens de l’Alliance atlantique. Et ce débat a été ravivé en novembre 2019, avec les propos de M. Macron sur la « mort cérébrale de l’Otan » et son appel au « réveil de l’Europe », celle-ci devant, selon lui, se doter d’une « autonomie stratégique et capacitaire sur le plan militaire » tout « rouvrant un dialogue stratégique, sans naïveté aucune […], avec la Russie ».
Depuis, la donne a changé, avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie et le souhait de la Finlande et de la Suède de rejoindre l’Otan. Ce qui, une fois le processus de leur adhésion terminé, fera que seulement quatre pays de l’UE resteront en dehors de l’Alliance [Autriche, Chypre, Irlande et Malte].
Dans un entretien accordé à la revue « European Defence Matters« , publiée par l’Agence européenne de Défense [AED], le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, a évoqué les relations entre l’Otan et l’UE, et le positionnement de la France.
European Defence Matters« Opposer l’Otan et l’UE est improductif. La pierre angulaire de notre capacité de défense collective est l’Otan. Plus les capacités militaires européennes sont fortes au sein de l’Otan, plus la défense collective est efficale et l’Europe est mieux protégée », a-t-il affirmé.
« L’Otan offre un cadre adapté à l’action militaire, notamment grâce à la standardisation des procédures. Il s’agit d’un socle commun indispensable à l’interopérabilité. La politique européenne de sécurité et de défense commune [PSDC], quant à elle, permet de mettre en oeuvre plus facilement une approche globale. En effet, l’UE dispose également d’outils complémentaires aux seules capacités militaires, comme les sanctions économiques ou les politiques de coopération et de développement. C’est un véritable atout, comme l’a prouvé la réaction européenne à la guerre en Ukraine », a détaillé le général Burkhard.
Cependant, a-t-il continué, « au-delà de la prétendue opposition UE/OTAN, la guerre en Ukraine confirme la nécessité pour les Européens de définir une stratégie à long terme pour assurer la défense de l’Europe. Je suis convaincu que le moment est venu de s’accorder sur des objectifs communs, de renforcer notre solidarité stratégique et de se réorganiser en conséquence ». Et d’ajouter : « La complémentarité entre l’UE et l’OTAN est évidente, y compris vis-à-vis de notre allié américain qui pourrait être contraint de privilégier sa posture dans le Pacifique. »
Dans la suite de cet entretien, le général Burkhard a surtout insisté sur l’acquisition commune de moyens et de capacités militaires au niveau européen.
« Il est primordial de parler de processus communs de passation des marchés et de proposer un cadre incitatif […]. À très court terme, cela pourrait permettre aux États membres de reconstituer leurs stocks de munitions et de remplacer les équipements cédés à l’Ukraine », a fait valoir le CEMA.
Puis, à moyen terme, procéder de la sorte permettrait d’amortir la hausse du coût des matières premières et de l’énergie, et donc à celle des prix de équipements. Enfin, à plus long terme, a-t-il poursuivi, « nous devons investir dans l’autonomie stratégique de l’UE, en concentrant nos efforts sur des capacités de haut niveau » et « essayer collectivement de réduire nos dépendances ».
D’un point de vue militaire, des armées « utilisant des équipements communs seront sans doute beaucoup plus interopérables. Les gains ne sont donc pas que financiers », a fait valoir le CEMA.
Par ailleurs, celui-ci a également estimé qu’il faut rester mesuré face « à l’innnovation technologique » car, « lorsqu’elle est fantasmée, elle est souvent source de surcoûts et de retards avant mise en service » et les « effets sont particulièrement dommageables pour un programme d’armement mené dans le cadre d’une coopération ».
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La Chine et la Russie enchaînent les activités militaires dans les environs du Japon
par Laurent Lagneau · 4 juillet 2022
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Aussi, depuis 2018, aucun navire de la composante navale de l’Armée populaire de libération [APL] ne s’était aventuré près des îles « Senkaku » [ou « Diaoyu » pour les autorités chinoises]. Or, ce 4 juillet, le ministère japonais de la Défense a indiqué qu’une frégate de type 053H3 [ou classe « Jiangwei II »], qui serait a priori le « Huaihua » selon son numéro de coque, a navigué dans la « zone contiguë » de l’archipel, c’est dire dans une bande de 12 nautiques bordant les eaux territoriales.
Le secrétaire général adjoint du gouvernement japonais, Seiji Kihara, a fait savoir que Tokyo avait exprimé sa « grande préoccupation » auprès de Pékin, via les canaux diplomatiques. Et d’ajouter : Le Japon « répondra fermement mais de manière calme » à de telles actions.
Cela étant, selon le droit international, un navire de guerre est autorisé à naviguer dans les eaux contiguës d’un pays tiers à condition de ne pas porter atteinte à sa sécurité.
Cependant, la frégate chinoise n’a pas été la seule à s’approcher des îles « Senkaku ». D’après la presse nippone, un navire russe y a également été repéré. Une source du ministère japonais de la Défense a affirmé que le bâtiment en question aurait cherché « à se protéger d’un typhon ». Il serait resté dans le secteur pendant au moins une heure.
Aucune précision n’a été donné au sujet de ce navire. Sans doute fait-il partie de la petite flottille russe dont les mouvements vers le Japon ont été décrits par le ministère japonais de la Défense le 2 juillet. Ainsi, celui-ci a indiqué qu’un « destroyer » de type Oudaloï [le « Maréchal Vassilievski »], une frégate de type « Steregouchtchi » [le « Gremyashchiy »] et un navire de ravitaillement avaient été repérés entre les îles d’Yonaguni et d’Iriomote, au sud d’Okinawa.
ロシア海軍艦艇の動向についてhttps://t.co/Q3YRRmItBE pic.twitter.com/xbVycIGFqT
— 防衛省統合幕僚監部 (@jointstaffpa) July 2, 2022
Alors que les relations entre Moscou et Tokyo se sont détériorées depuis l’invasion de l’Ukraine, la Russie semble avoir accentué son activité militaire près du Japon. Et cela, en lien avec la Chine.
Le mois dernier, à l’approche du vaste exercice aéronaval Rim of the Pacific [RIMPAC], organisé par la marine américaine, le ministre japonais de la Défense, Nobuo Kishi, avait ainsi affirmé que cinq navires de la marine russe « avaient presque encerclé » l’archipel nippon et que « trois navires chinois avaient suivi une trajectoire similaire ». Un tel déploiement avait déjà été observé en octobre 2021.
En outre, le 29 juin, la défense japonaise a confirmé que deux « destroyers » chinois et un navire de ravitaillement avaient été repérés alors qu’ils se dirigeaient vers les îles d’Okinawa et de Miyakojima. « Ces navires sont les mêmes que ceux qui ont navigué dans les détroits de Tsushima et de Tsugaru, le 12 juin », a-t-il précisé.
Quelques jours plus tôt, trois bombardiers chinois H-6, armés de missiles de croisière YJ-12, ont survolé le détroit de Miyako [sud du Japon], en direction du Pacifique occidental, avant de faire dem-tour peu après.
Three Chinese H-6 #bombers flew a mission 23 June from the East China Sea out into the Pacific and back again, passing south of Okinawa. The aircraft were tracked and monitored by Japan's Self-Defense Forces pic.twitter.com/PW5VE99JoC
— Chris Cavas (@CavasShips) June 24, 2022
En outre, fin mai, à l’issue d’une réunion du « Quad », une alliance informelle entre les États-Unis, le Japon, l’Inde et l’Australie, un formation de bombardiers chinois et russes s’était approchée du territoire japonais… Et Tokyo avait alors dénoncé une « provocation ».
La Chine et la Russie enchaînent les activités militaires dans les environs du Japon
par Laurent Lagneau · 4 juillet 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerVoir des navires chinois naviguer dans les environs des îles « Senkaku », sur lesquelles s’exerce la souveraineté du Japon, est devenu monnaie courante depuis que Pékin en revendique la possession. Mais il s’agit généralement de bâtiments appartenant à la garde-côtière chinoise, qui, cependant, relève de la « police armée du peuple », elle-même placée sous la tutelle de la Commission militaire centrale.
Aussi, depuis 2018, aucun navire de la composante navale de l’Armée populaire de libération [APL] ne s’était aventuré près des îles « Senkaku » [ou « Diaoyu » pour les autorités chinoises]. Or, ce 4 juillet, le ministère japonais de la Défense a indiqué qu’une frégate de type 053H3 [ou classe « Jiangwei II »], qui serait a priori le « Huaihua » selon son numéro de coque, a navigué dans la « zone contiguë » de l’archipel, c’est dire dans une bande de 12 nautiques bordant les eaux territoriales.
Le secrétaire général adjoint du gouvernement japonais, Seiji Kihara, a fait savoir que Tokyo avait exprimé sa « grande préoccupation » auprès de Pékin, via les canaux diplomatiques. Et d’ajouter : Le Japon « répondra fermement mais de manière calme » à de telles actions.
Cela étant, selon le droit international, un navire de guerre est autorisé à naviguer dans les eaux contiguës d’un pays tiers à condition de ne pas porter atteinte à sa sécurité.
Cependant, la frégate chinoise n’a pas été la seule à s’approcher des îles « Senkaku ». D’après la presse nippone, un navire russe y a également été repéré. Une source du ministère japonais de la Défense a affirmé que le bâtiment en question aurait cherché « à se protéger d’un typhon ». Il serait resté dans le secteur pendant au moins une heure.
Aucune précision n’a été donné au sujet de ce navire. Sans doute fait-il partie de la petite flottille russe dont les mouvements vers le Japon ont été décrits par le ministère japonais de la Défense le 2 juillet. Ainsi, celui-ci a indiqué qu’un « destroyer » de type Oudaloï [le « Maréchal Vassilievski »], une frégate de type « Steregouchtchi » [le « Gremyashchiy »] et un navire de ravitaillement avaient été repérés entre les îles d’Yonaguni et d’Iriomote, au sud d’Okinawa.
ロシア海軍艦艇の動向についてhttps://t.co/Q3YRRmItBE pic.twitter.com/xbVycIGFqT
— 防衛省統合幕僚監部 (@jointstaffpa) July 2, 2022
Alors que les relations entre Moscou et Tokyo se sont détériorées depuis l’invasion de l’Ukraine, la Russie semble avoir accentué son activité militaire près du Japon. Et cela, en lien avec la Chine.
Le mois dernier, à l’approche du vaste exercice aéronaval Rim of the Pacific [RIMPAC], organisé par la marine américaine, le ministre japonais de la Défense, Nobuo Kishi, avait ainsi affirmé que cinq navires de la marine russe « avaient presque encerclé » l’archipel nippon et que « trois navires chinois avaient suivi une trajectoire similaire ». Un tel déploiement avait déjà été observé en octobre 2021.
En outre, le 29 juin, la défense japonaise a confirmé que deux « destroyers » chinois et un navire de ravitaillement avaient été repérés alors qu’ils se dirigeaient vers les îles d’Okinawa et de Miyakojima. « Ces navires sont les mêmes que ceux qui ont navigué dans les détroits de Tsushima et de Tsugaru, le 12 juin », a-t-il précisé.
Quelques jours plus tôt, trois bombardiers chinois H-6, armés de missiles de croisière YJ-12, ont survolé le détroit de Miyako [sud du Japon], en direction du Pacifique occidental, avant de faire dem-tour peu après.
Three Chinese H-6 #bombers flew a mission 23 June from the East China Sea out into the Pacific and back again, passing south of Okinawa. The aircraft were tracked and monitored by Japan's Self-Defense Forces pic.twitter.com/PW5VE99JoC
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En outre, fin mai, à l’issue d’une réunion du « Quad », une alliance informelle entre les États-Unis, le Japon, l’Inde et l’Australie, un formation de bombardiers chinois et russes s’était approchée du territoire japonais… Et Tokyo avait alors dénoncé une « provocation ».
PartagezTweetezPartagezEnregistrerVoir des navires chinois naviguer dans les environs des îles « Senkaku », sur lesquelles s’exerce la souveraineté du Japon, est devenu monnaie courante depuis que Pékin en revendique la possession. Mais il s’agit généralement de bâtiments appartenant à la garde-côtière chinoise, qui, cependant, relève de la « police armée du peuple », elle-même placée sous la tutelle de la Commission militaire centrale.
Aussi, depuis 2018, aucun navire de la composante navale de l’Armée populaire de libération [APL] ne s’était aventuré près des îles « Senkaku » [ou « Diaoyu » pour les autorités chinoises]. Or, ce 4 juillet, le ministère japonais de la Défense a indiqué qu’une frégate de type 053H3 [ou classe « Jiangwei II »], qui serait a priori le « Huaihua » selon son numéro de coque, a navigué dans la « zone contiguë » de l’archipel, c’est dire dans une bande de 12 nautiques bordant les eaux territoriales.
Le secrétaire général adjoint du gouvernement japonais, Seiji Kihara, a fait savoir que Tokyo avait exprimé sa « grande préoccupation » auprès de Pékin, via les canaux diplomatiques. Et d’ajouter : Le Japon « répondra fermement mais de manière calme » à de telles actions.
Cela étant, selon le droit international, un navire de guerre est autorisé à naviguer dans les eaux contiguës d’un pays tiers à condition de ne pas porter atteinte à sa sécurité.
Cependant, la frégate chinoise n’a pas été la seule à s’approcher des îles « Senkaku ». D’après la presse nippone, un navire russe y a également été repéré. Une source du ministère japonais de la Défense a affirmé que le bâtiment en question aurait cherché « à se protéger d’un typhon ». Il serait resté dans le secteur pendant au moins une heure.
Aucune précision n’a été donné au sujet de ce navire. Sans doute fait-il partie de la petite flottille russe dont les mouvements vers le Japon ont été décrits par le ministère japonais de la Défense le 2 juillet. Ainsi, celui-ci a indiqué qu’un « destroyer » de type Oudaloï [le « Maréchal Vassilievski »], une frégate de type « Steregouchtchi » [le « Gremyashchiy »] et un navire de ravitaillement avaient été repérés entre les îles d’Yonaguni et d’Iriomote, au sud d’Okinawa.
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Alors que les relations entre Moscou et Tokyo se sont détériorées depuis l’invasion de l’Ukraine, la Russie semble avoir accentué son activité militaire près du Japon. Et cela, en lien avec la Chine.
Le mois dernier, à l’approche du vaste exercice aéronaval Rim of the Pacific [RIMPAC], organisé par la marine américaine, le ministre japonais de la Défense, Nobuo Kishi, avait ainsi affirmé que cinq navires de la marine russe « avaient presque encerclé » l’archipel nippon et que « trois navires chinois avaient suivi une trajectoire similaire ». Un tel déploiement avait déjà été observé en octobre 2021.
En outre, le 29 juin, la défense japonaise a confirmé que deux « destroyers » chinois et un navire de ravitaillement avaient été repérés alors qu’ils se dirigeaient vers les îles d’Okinawa et de Miyakojima. « Ces navires sont les mêmes que ceux qui ont navigué dans les détroits de Tsushima et de Tsugaru, le 12 juin », a-t-il précisé.
Quelques jours plus tôt, trois bombardiers chinois H-6, armés de missiles de croisière YJ-12, ont survolé le détroit de Miyako [sud du Japon], en direction du Pacifique occidental, avant de faire dem-tour peu après.
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En outre, fin mai, à l’issue d’une réunion du « Quad », une alliance informelle entre les États-Unis, le Japon, l’Inde et l’Australie, un formation de bombardiers chinois et russes s’était approchée du territoire japonais… Et Tokyo avait alors dénoncé une « provocation ».
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Aussi, depuis 2018, aucun navire de la composante navale de l’Armée populaire de libération [APL] ne s’était aventuré près des îles « Senkaku » [ou « Diaoyu » pour les autorités chinoises]. Or, ce 4 juillet, le ministère japonais de la Défense a indiqué qu’une frégate de type 053H3 [ou classe « Jiangwei II »], qui serait a priori le « Huaihua » selon son numéro de coque, a navigué dans la « zone contiguë » de l’archipel, c’est dire dans une bande de 12 nautiques bordant les eaux territoriales.
Le secrétaire général adjoint du gouvernement japonais, Seiji Kihara, a fait savoir que Tokyo avait exprimé sa « grande préoccupation » auprès de Pékin, via les canaux diplomatiques. Et d’ajouter : Le Japon « répondra fermement mais de manière calme » à de telles actions.
Cela étant, selon le droit international, un navire de guerre est autorisé à naviguer dans les eaux contiguës d’un pays tiers à condition de ne pas porter atteinte à sa sécurité.
Cependant, la frégate chinoise n’a pas été la seule à s’approcher des îles « Senkaku ». D’après la presse nippone, un navire russe y a également été repéré. Une source du ministère japonais de la Défense a affirmé que le bâtiment en question aurait cherché « à se protéger d’un typhon ». Il serait resté dans le secteur pendant au moins une heure.
Aucune précision n’a été donné au sujet de ce navire. Sans doute fait-il partie de la petite flottille russe dont les mouvements vers le Japon ont été décrits par le ministère japonais de la Défense le 2 juillet. Ainsi, celui-ci a indiqué qu’un « destroyer » de type Oudaloï [le « Maréchal Vassilievski »], une frégate de type « Steregouchtchi » [le « Gremyashchiy »] et un navire de ravitaillement avaient été repérés entre les îles d’Yonaguni et d’Iriomote, au sud d’Okinawa.
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Alors que les relations entre Moscou et Tokyo se sont détériorées depuis l’invasion de l’Ukraine, la Russie semble avoir accentué son activité militaire près du Japon. Et cela, en lien avec la Chine.
Le mois dernier, à l’approche du vaste exercice aéronaval Rim of the Pacific [RIMPAC], organisé par la marine américaine, le ministre japonais de la Défense, Nobuo Kishi, avait ainsi affirmé que cinq navires de la marine russe « avaient presque encerclé » l’archipel nippon et que « trois navires chinois avaient suivi une trajectoire similaire ». Un tel déploiement avait déjà été observé en octobre 2021.
En outre, le 29 juin, la défense japonaise a confirmé que deux « destroyers » chinois et un navire de ravitaillement avaient été repérés alors qu’ils se dirigeaient vers les îles d’Okinawa et de Miyakojima. « Ces navires sont les mêmes que ceux qui ont navigué dans les détroits de Tsushima et de Tsugaru, le 12 juin », a-t-il précisé.
Quelques jours plus tôt, trois bombardiers chinois H-6, armés de missiles de croisière YJ-12, ont survolé le détroit de Miyako [sud du Japon], en direction du Pacifique occidental, avant de faire dem-tour peu après.
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En outre, fin mai, à l’issue d’une réunion du « Quad », une alliance informelle entre les États-Unis, le Japon, l’Inde et l’Australie, un formation de bombardiers chinois et russes s’était approchée du territoire japonais… Et Tokyo avait alors dénoncé une « provocation ».
Opex 360
Patricia Mirallès a été nommée secrétaire d’État aux Anciens combattants et à la Mémoire
par Laurent Lagneau · 4 juillet 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAncienne ministre déléguée auprès du ministre des Armées, chargée notamment des Anciens combattants et de la mise en place du Service national universel [SNU], Geneviève Darrieussecq ne sera pas restée longtemps vice-présidente de la Commission de la Défense de l’Assemblée nationale, désormais présidée par le deputé Thomas Gassiloud. En effet, ce 4 juillet, à la faveur du remaniement gouvernemental effectué après les élections législatives, l’élue de la 1ère circonscription des Landes a été nommée ministre déléguée en charge des Personnes handicapées.
D’autres membres de la commission de la Défense ont été nommés au gouvernement. Tel est ainsi le cas d’Olivier Becht [Renaissance] qui, lors de la dernière législature, s’était notamment intéressé à la numérisation dans les armées ainsi qu’aux questions spatiales. Désormais, il s’occupera du commerce extérieur, en sa qualité de ministre déléguée auprès de Catherine Colonna, la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères.
Ayant co-rédigé un rapport remarqué sur la haute intensité avec le député Jean-Louis Thiériot [réélu et promu vice-président de la commission de la Défense, ndlr], la députée Patricia Mirallès va également rejoindre le gouvernement en tant que secrétaire d’État aux Anciens combattants et à la Mémoire [SEDAC].
Le ministère des Armées va donc retrouver la configuration qui était la sienne avant 2017, le dernier SEDAC étant jusqu’alors Jean-Marc Todeschini.
C'est un honneur pour moi de servir la France & le Président de la République @EmmanuelMacron en tant que secrétaire d'Etat chargée des Anciens combattants et de la Mémoire.
Je suis d'ores & déjà au travail avec @SebLecornu pour tous nos #militaires anciens combattants. pic.twitter.com/vXceKNvIUB
— Patricia Mirallès (@MIRALLESMP) July 4, 2022
Cela étant, Mme Mirallès connaît bien les questions relatives au monde combattant. Lors de la dernière législative, elle avait en effet rendu un rapport sur le projet de loi portant « reconnaissance de la Nation envers les harkis et les autres personnes rapatriées d’Algérie anciennement de statut civil de droit local et réparation des préjudices subis par ceux-ci et leurs familles du fait de l’indignité de leurs conditions d’accueil et de vie dans certaines structures sur le territoire français ».
Félicitations à @MIRALLESMP, nommée aujourd’hui secrétaire d’État chargée des Anciens combattants et de la Mémoire. En tant que députée, elle fut très engagée sur les sujets de défense et de mémoire, sujets qui lui tiennent à cœur de par son histoire personnelle. Bienvenue !
— Sébastien Lecornu (@SebLecornu) July 4, 2022
Par ailleurs, la députée de la 1ère circonscription de l’Hérault n’aura pas à s’occuper du Service national universel, cette prérogative ayant été confiée à Sarah el-Haïry, nommée secrétaire d’État, chargée de la Jeunesse, auprès des ministres des Armées et de l’Éducation nationale.
Patricia Mirallès a été nommée secrétaire d’État aux Anciens combattants et à la Mémoire
par Laurent Lagneau · 4 juillet 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerAncienne ministre déléguée auprès du ministre des Armées, chargée notamment des Anciens combattants et de la mise en place du Service national universel [SNU], Geneviève Darrieussecq ne sera pas restée longtemps vice-présidente de la Commission de la Défense de l’Assemblée nationale, désormais présidée par le deputé Thomas Gassiloud. En effet, ce 4 juillet, à la faveur du remaniement gouvernemental effectué après les élections législatives, l’élue de la 1ère circonscription des Landes a été nommée ministre déléguée en charge des Personnes handicapées.
D’autres membres de la commission de la Défense ont été nommés au gouvernement. Tel est ainsi le cas d’Olivier Becht [Renaissance] qui, lors de la dernière législature, s’était notamment intéressé à la numérisation dans les armées ainsi qu’aux questions spatiales. Désormais, il s’occupera du commerce extérieur, en sa qualité de ministre déléguée auprès de Catherine Colonna, la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères.
Ayant co-rédigé un rapport remarqué sur la haute intensité avec le député Jean-Louis Thiériot [réélu et promu vice-président de la commission de la Défense, ndlr], la députée Patricia Mirallès va également rejoindre le gouvernement en tant que secrétaire d’État aux Anciens combattants et à la Mémoire [SEDAC].
Le ministère des Armées va donc retrouver la configuration qui était la sienne avant 2017, le dernier SEDAC étant jusqu’alors Jean-Marc Todeschini.
C'est un honneur pour moi de servir la France & le Président de la République @EmmanuelMacron en tant que secrétaire d'Etat chargée des Anciens combattants et de la Mémoire.
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Cela étant, Mme Mirallès connaît bien les questions relatives au monde combattant. Lors de la dernière législative, elle avait en effet rendu un rapport sur le projet de loi portant « reconnaissance de la Nation envers les harkis et les autres personnes rapatriées d’Algérie anciennement de statut civil de droit local et réparation des préjudices subis par ceux-ci et leurs familles du fait de l’indignité de leurs conditions d’accueil et de vie dans certaines structures sur le territoire français ».
Félicitations à @MIRALLESMP, nommée aujourd’hui secrétaire d’État chargée des Anciens combattants et de la Mémoire. En tant que députée, elle fut très engagée sur les sujets de défense et de mémoire, sujets qui lui tiennent à cœur de par son histoire personnelle. Bienvenue !
— Sébastien Lecornu (@SebLecornu) July 4, 2022
Par ailleurs, la députée de la 1ère circonscription de l’Hérault n’aura pas à s’occuper du Service national universel, cette prérogative ayant été confiée à Sarah el-Haïry, nommée secrétaire d’État, chargée de la Jeunesse, auprès des ministres des Armées et de l’Éducation nationale.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAncienne ministre déléguée auprès du ministre des Armées, chargée notamment des Anciens combattants et de la mise en place du Service national universel [SNU], Geneviève Darrieussecq ne sera pas restée longtemps vice-présidente de la Commission de la Défense de l’Assemblée nationale, désormais présidée par le deputé Thomas Gassiloud. En effet, ce 4 juillet, à la faveur du remaniement gouvernemental effectué après les élections législatives, l’élue de la 1ère circonscription des Landes a été nommée ministre déléguée en charge des Personnes handicapées.
D’autres membres de la commission de la Défense ont été nommés au gouvernement. Tel est ainsi le cas d’Olivier Becht [Renaissance] qui, lors de la dernière législature, s’était notamment intéressé à la numérisation dans les armées ainsi qu’aux questions spatiales. Désormais, il s’occupera du commerce extérieur, en sa qualité de ministre déléguée auprès de Catherine Colonna, la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères.
Ayant co-rédigé un rapport remarqué sur la haute intensité avec le député Jean-Louis Thiériot [réélu et promu vice-président de la commission de la Défense, ndlr], la députée Patricia Mirallès va également rejoindre le gouvernement en tant que secrétaire d’État aux Anciens combattants et à la Mémoire [SEDAC].
Le ministère des Armées va donc retrouver la configuration qui était la sienne avant 2017, le dernier SEDAC étant jusqu’alors Jean-Marc Todeschini.
C'est un honneur pour moi de servir la France & le Président de la République @EmmanuelMacron en tant que secrétaire d'Etat chargée des Anciens combattants et de la Mémoire.
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Cela étant, Mme Mirallès connaît bien les questions relatives au monde combattant. Lors de la dernière législative, elle avait en effet rendu un rapport sur le projet de loi portant « reconnaissance de la Nation envers les harkis et les autres personnes rapatriées d’Algérie anciennement de statut civil de droit local et réparation des préjudices subis par ceux-ci et leurs familles du fait de l’indignité de leurs conditions d’accueil et de vie dans certaines structures sur le territoire français ».
Félicitations à @MIRALLESMP, nommée aujourd’hui secrétaire d’État chargée des Anciens combattants et de la Mémoire. En tant que députée, elle fut très engagée sur les sujets de défense et de mémoire, sujets qui lui tiennent à cœur de par son histoire personnelle. Bienvenue !
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Par ailleurs, la députée de la 1ère circonscription de l’Hérault n’aura pas à s’occuper du Service national universel, cette prérogative ayant été confiée à Sarah el-Haïry, nommée secrétaire d’État, chargée de la Jeunesse, auprès des ministres des Armées et de l’Éducation nationale.
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D’autres membres de la commission de la Défense ont été nommés au gouvernement. Tel est ainsi le cas d’Olivier Becht [Renaissance] qui, lors de la dernière législature, s’était notamment intéressé à la numérisation dans les armées ainsi qu’aux questions spatiales. Désormais, il s’occupera du commerce extérieur, en sa qualité de ministre déléguée auprès de Catherine Colonna, la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères.
Ayant co-rédigé un rapport remarqué sur la haute intensité avec le député Jean-Louis Thiériot [réélu et promu vice-président de la commission de la Défense, ndlr], la députée Patricia Mirallès va également rejoindre le gouvernement en tant que secrétaire d’État aux Anciens combattants et à la Mémoire [SEDAC].
Le ministère des Armées va donc retrouver la configuration qui était la sienne avant 2017, le dernier SEDAC étant jusqu’alors Jean-Marc Todeschini.
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Cela étant, Mme Mirallès connaît bien les questions relatives au monde combattant. Lors de la dernière législative, elle avait en effet rendu un rapport sur le projet de loi portant « reconnaissance de la Nation envers les harkis et les autres personnes rapatriées d’Algérie anciennement de statut civil de droit local et réparation des préjudices subis par ceux-ci et leurs familles du fait de l’indignité de leurs conditions d’accueil et de vie dans certaines structures sur le territoire français ».
Félicitations à @MIRALLESMP, nommée aujourd’hui secrétaire d’État chargée des Anciens combattants et de la Mémoire. En tant que députée, elle fut très engagée sur les sujets de défense et de mémoire, sujets qui lui tiennent à cœur de par son histoire personnelle. Bienvenue !
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Félicitations à @MIRALLESMP, nommée aujourd’hui secrétaire d’État chargée des Anciens combattants et de la Mémoire. En tant que députée, elle fut très engagée sur les sujets de défense et de mémoire, sujets qui lui tiennent à cœur de par son histoire personnelle. Bienvenue !
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July 4, 2022
Par ailleurs, la députée de la 1ère circonscription de l’Hérault n’aura pas à s’occuper du Service national universel, cette prérogative ayant été confiée à Sarah el-Haïry, nommée secrétaire d’État, chargée de la Jeunesse, auprès des ministres des Armées et de l’Éducation nationale.
BBC
Beaches and landscapes of an English summer
South African-Australian documentary and portrait photographer, Chanel Irvine, first set out to document English summertime in 2019, a year after she moved to the UK.
Irvine captured moments of leisure in coastal towns and countryside villages from Kent to Devon, from Cornwall to Shropshire.
A small number of portraits have the subjects gazing directly into the camera, but the majority of the work is taken from a distance, documenting small summertime rituals and sweeping landscapes.
An English Summer by Chanel Irvine is published by Hoxton Mini Press.
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Opex 360
Une étude plaide pour un « renouveau de l’artillerie française », avec 215 CAESAr et des capacités de défense sol-air
par Laurent Lagneau · 3 juillet 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLors des auditions parlementaires de l’automne dernier, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], le général Pierre Schill, avait estimé que l’un des enjeux de la prochaine Loi de programmation militaire [LPM] allait être le rééquilibrage de la « trame artillerie », en portant une attention particulière à la défense sol-air, laquelle ne repose plus que sur des missiles MISTRAL [missile transportable anti-aérien léger], censés assurer la protection à basse altitude des unités engagées en opération.
Le général Schill était arrivé à cette conclusion après l’exercice Warfighter 2021 qui, organisé quelques mois plus tôt aux États-Unis, avait souligné l’importance de l’artillerie dans le cadre d’un engagement de haute intensité. En effet, dans une telle hypothèse, une division sera engagée dans le cadre d’une coalition face à un ennemi à parité. [Or], dans de ce type de combat, l’attrition opérée par notre artillerie et la réaction à l’artillerie adverse sont primordiales, ce qui fait que les « besoins en capacités d’artillerie de cette division sont cruciaux, à la fois pour l’artillerie à longue distance et pour celle qui appuie directement les unités au contact », avait-il expliqué.
Depuis, les combats qui ont actuellement lieu en Ukraine n’ont pu que renforcer ce constat… Seulement, après les coupes budgétaires et les réductions de format effectuées après la Guerre Froide, l’artillerie française est devenue « échantillonnaire ». Et cela d’autant plus que les engagements de ces dernières années, menés dans des environnements « permissifs », ont conduit à des arbitrages que certains sont désormais tentés de remettre en cause, comme, par exemple, le transfert des Systèmes air-sol moyenne portée / Terrestre [SAMP/T ou « Mamba »] à l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE].
Lors du salon de l’armement terrestre EuroSatory 22, en juin, le président Macron a indiqué qu’il avait demandé à Sébastien Lecornu, le ministre des Armées et au général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA] de réévaluer la LPM 2019-25 en cours « à l’aune du contexte géopolitique ». Et d’ajouter : « Ce travail donnera lieu […] à une nouvelle planification et à un investissement dans la durée, clair et fort », notamment pour « consolider notre modèle d’armée complet. »
Adossé à la Fédération nationale de l’artillerie [FNA] et réunissant des généraux 2S, d’anciens officiers ayant servi dans cette arme et des personnalités « extérieures » qualifiées, l’Observatoire de l’artillerie vient de réaliser une courte étude dans laquelle il évalue les besoins de l’armée de Terre dans ce domaine, au regard de la guerre en Ukraine.
En premier lieu, s’agissant de la défense sol-air, et sans pour autant vouloir retirer les SAMP/T à l’AAE, l’Observatoire plaide pour doter chacune des deux divisions de l’armée de Terre d’un régiment équipé de tels systèmes. Pour la protection « basse altitude », il estime qu’il faudrait 132 postes de tir MISTRAL pour renforcer les batteries sol/air des régiments d’artillerie et les deux régiments SAMP/T qu’il appelle de ses voeux.
S’agissant des « feux sol-sol », l’étude estime que les 54 véhicules blindés multi-rôles [VBMR] Griffon dotés d’un mortier [MEPAC, pour Mortiers Embaqués Pour l’Appui au Contact] prévus par l’actuelle LPM sont insuffisants. Et d’avancer que 120 mortiers seraient nécessaires.
Même chose pour les Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr], dont 18 [sur 76 en dotation] ont été livrés à l’Ukraine.
« Aujourd’hui il est prévu d’acquérir 33 CAESAr supplémentaires en 2025 ce qui portera le parc à 109, nombre notoirement insuffisant. En 2030 l’armée de Terre française disposera de 200 Leclerc rénovés et de 300 Jaguar soit un ratio de 0,22 canons / chars alors qu’il était de 0,85 à la fin de la Guerre Froide. En portant le nombre de CAESAr à 215 le ratio canons /chars sera alors de 0,43 soit le double d’aujourd’hui mais cependant la moitié du ratio de la fin de la Guerre Froide », avance l’Observatoire de l’artillerie.
Quant au Lance-roquettes unitaire [LRU], dont seulement 13 exemplaires sont en service, l’étude parle de moderniser leur châssis « en transférant ce système sur un blindé à roues de type HIMARS qui ne met en oeuvre qu’un seul pod de six roquettes ». Et d’ajouter : « Le besoin serait alors de 55 lanceurs, réparti entre les deux régiments d’artillerie sol-sol de division ».
L’étude souligne également la nécessité de moderniser et de renforcer les moyens d’acquisition des cibles, que ce soit par le radar de contre-batterie COBRA, le drone tactique Patroller et les mini-drones. Cependant, elle plaide pour l’acquisition de d’appareils stratosphériques de type HAPS [Altitude Platform System], comme le Zephyr d’Airbus
L’Observatoire de l’artillerie insiste évidemment sur l’importance de disposer d’un stock suffisant de munitions. Faute de disposer d’un état précis de l’inventaire de l’armée de Terre, il estime cependant que celui-ci devrait être suffisant pour au moins trente jours de combat. « Si le conflit perdure, l’approvisionnement en obus et missiles sera assurée par la montée en puissance de l’industrie munitionnaire », écrit-il. Selon lui, « les stocks de guerre nécessitent un important engagement financier », qu’il évalue à près de cinq milliards d’euros pour les seuls obus explosifs de 155mm et de 1,9 milliard pour les obus BONUS.
Enfin, l’étude aborde la question du recrutement. Étant donné le renforcement des capacités qu’elle préconise, elle évalue à 3000 le nombre d’artilleurs supplémentaires qu’il faudrait recruter. Actuellement, souligne-t-elle, l’artillerie représente 6% de l’effectif total de l’armée de Terre. Ce chiffre passerait à 9% si les solutions qu’elle propose sont adoptées.
« Avec une montée en puissance à la fois de ses effectifs de l’ordre de 3000 personnels et de l’ensemble de ses matériels et munitions nous aurons un véritable ‘RENOUVEAU’ de l’artillerie Française, capable de tenir sa place dans un ‘combat de haute intensité’. Ces propositions devraient être prises en compte lors des travaux pour l’élaboration de la LPM rectificative 2019-25 », conclut l’Observatoire de l’artillerie.
Une étude plaide pour un « renouveau de l’artillerie française », avec 215 CAESAr et des capacités de défense sol-air
par Laurent Lagneau · 3 juillet 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLors des auditions parlementaires de l’automne dernier, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], le général Pierre Schill, avait estimé que l’un des enjeux de la prochaine Loi de programmation militaire [LPM] allait être le rééquilibrage de la « trame artillerie », en portant une attention particulière à la défense sol-air, laquelle ne repose plus que sur des missiles MISTRAL [missile transportable anti-aérien léger], censés assurer la protection à basse altitude des unités engagées en opération.
Le général Schill était arrivé à cette conclusion après l’exercice Warfighter 2021 qui, organisé quelques mois plus tôt aux États-Unis, avait souligné l’importance de l’artillerie dans le cadre d’un engagement de haute intensité. En effet, dans une telle hypothèse, une division sera engagée dans le cadre d’une coalition face à un ennemi à parité. [Or], dans de ce type de combat, l’attrition opérée par notre artillerie et la réaction à l’artillerie adverse sont primordiales, ce qui fait que les « besoins en capacités d’artillerie de cette division sont cruciaux, à la fois pour l’artillerie à longue distance et pour celle qui appuie directement les unités au contact », avait-il expliqué.
Depuis, les combats qui ont actuellement lieu en Ukraine n’ont pu que renforcer ce constat… Seulement, après les coupes budgétaires et les réductions de format effectuées après la Guerre Froide, l’artillerie française est devenue « échantillonnaire ». Et cela d’autant plus que les engagements de ces dernières années, menés dans des environnements « permissifs », ont conduit à des arbitrages que certains sont désormais tentés de remettre en cause, comme, par exemple, le transfert des Systèmes air-sol moyenne portée / Terrestre [SAMP/T ou « Mamba »] à l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE].
Lors du salon de l’armement terrestre EuroSatory 22, en juin, le président Macron a indiqué qu’il avait demandé à Sébastien Lecornu, le ministre des Armées et au général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA] de réévaluer la LPM 2019-25 en cours « à l’aune du contexte géopolitique ». Et d’ajouter : « Ce travail donnera lieu […] à une nouvelle planification et à un investissement dans la durée, clair et fort », notamment pour « consolider notre modèle d’armée complet. »
Adossé à la Fédération nationale de l’artillerie [FNA] et réunissant des généraux 2S, d’anciens officiers ayant servi dans cette arme et des personnalités « extérieures » qualifiées, l’Observatoire de l’artillerie vient de réaliser une courte étude dans laquelle il évalue les besoins de l’armée de Terre dans ce domaine, au regard de la guerre en Ukraine.
En premier lieu, s’agissant de la défense sol-air, et sans pour autant vouloir retirer les SAMP/T à l’AAE, l’Observatoire plaide pour doter chacune des deux divisions de l’armée de Terre d’un régiment équipé de tels systèmes. Pour la protection « basse altitude », il estime qu’il faudrait 132 postes de tir MISTRAL pour renforcer les batteries sol/air des régiments d’artillerie et les deux régiments SAMP/T qu’il appelle de ses voeux.
S’agissant des « feux sol-sol », l’étude estime que les 54 véhicules blindés multi-rôles [VBMR] Griffon dotés d’un mortier [MEPAC, pour Mortiers Embaqués Pour l’Appui au Contact] prévus par l’actuelle LPM sont insuffisants. Et d’avancer que 120 mortiers seraient nécessaires.
Même chose pour les Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr], dont 18 [sur 76 en dotation] ont été livrés à l’Ukraine.
« Aujourd’hui il est prévu d’acquérir 33 CAESAr supplémentaires en 2025 ce qui portera le parc à 109, nombre notoirement insuffisant. En 2030 l’armée de Terre française disposera de 200 Leclerc rénovés et de 300 Jaguar soit un ratio de 0,22 canons / chars alors qu’il était de 0,85 à la fin de la Guerre Froide. En portant le nombre de CAESAr à 215 le ratio canons /chars sera alors de 0,43 soit le double d’aujourd’hui mais cependant la moitié du ratio de la fin de la Guerre Froide », avance l’Observatoire de l’artillerie.
Quant au Lance-roquettes unitaire [LRU], dont seulement 13 exemplaires sont en service, l’étude parle de moderniser leur châssis « en transférant ce système sur un blindé à roues de type HIMARS qui ne met en oeuvre qu’un seul pod de six roquettes ». Et d’ajouter : « Le besoin serait alors de 55 lanceurs, réparti entre les deux régiments d’artillerie sol-sol de division ».
L’étude souligne également la nécessité de moderniser et de renforcer les moyens d’acquisition des cibles, que ce soit par le radar de contre-batterie COBRA, le drone tactique Patroller et les mini-drones. Cependant, elle plaide pour l’acquisition de d’appareils stratosphériques de type HAPS [Altitude Platform System], comme le Zephyr d’Airbus
L’Observatoire de l’artillerie insiste évidemment sur l’importance de disposer d’un stock suffisant de munitions. Faute de disposer d’un état précis de l’inventaire de l’armée de Terre, il estime cependant que celui-ci devrait être suffisant pour au moins trente jours de combat. « Si le conflit perdure, l’approvisionnement en obus et missiles sera assurée par la montée en puissance de l’industrie munitionnaire », écrit-il. Selon lui, « les stocks de guerre nécessitent un important engagement financier », qu’il évalue à près de cinq milliards d’euros pour les seuls obus explosifs de 155mm et de 1,9 milliard pour les obus BONUS.
Enfin, l’étude aborde la question du recrutement. Étant donné le renforcement des capacités qu’elle préconise, elle évalue à 3000 le nombre d’artilleurs supplémentaires qu’il faudrait recruter. Actuellement, souligne-t-elle, l’artillerie représente 6% de l’effectif total de l’armée de Terre. Ce chiffre passerait à 9% si les solutions qu’elle propose sont adoptées.
« Avec une montée en puissance à la fois de ses effectifs de l’ordre de 3000 personnels et de l’ensemble de ses matériels et munitions nous aurons un véritable ‘RENOUVEAU’ de l’artillerie Française, capable de tenir sa place dans un ‘combat de haute intensité’. Ces propositions devraient être prises en compte lors des travaux pour l’élaboration de la LPM rectificative 2019-25 », conclut l’Observatoire de l’artillerie.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLors des auditions parlementaires de l’automne dernier, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], le général Pierre Schill, avait estimé que l’un des enjeux de la prochaine Loi de programmation militaire [LPM] allait être le rééquilibrage de la « trame artillerie », en portant une attention particulière à la défense sol-air, laquelle ne repose plus que sur des missiles MISTRAL [missile transportable anti-aérien léger], censés assurer la protection à basse altitude des unités engagées en opération.
Le général Schill était arrivé à cette conclusion après l’exercice Warfighter 2021 qui, organisé quelques mois plus tôt aux États-Unis, avait souligné l’importance de l’artillerie dans le cadre d’un engagement de haute intensité. En effet, dans une telle hypothèse, une division sera engagée dans le cadre d’une coalition face à un ennemi à parité. [Or], dans de ce type de combat, l’attrition opérée par notre artillerie et la réaction à l’artillerie adverse sont primordiales, ce qui fait que les « besoins en capacités d’artillerie de cette division sont cruciaux, à la fois pour l’artillerie à longue distance et pour celle qui appuie directement les unités au contact », avait-il expliqué.
Depuis, les combats qui ont actuellement lieu en Ukraine n’ont pu que renforcer ce constat… Seulement, après les coupes budgétaires et les réductions de format effectuées après la Guerre Froide, l’artillerie française est devenue « échantillonnaire ». Et cela d’autant plus que les engagements de ces dernières années, menés dans des environnements « permissifs », ont conduit à des arbitrages que certains sont désormais tentés de remettre en cause, comme, par exemple, le transfert des Systèmes air-sol moyenne portée / Terrestre [SAMP/T ou « Mamba »] à l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE].
Lors du salon de l’armement terrestre EuroSatory 22, en juin, le président Macron a indiqué qu’il avait demandé à Sébastien Lecornu, le ministre des Armées et au général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA] de réévaluer la LPM 2019-25 en cours « à l’aune du contexte géopolitique ». Et d’ajouter : « Ce travail donnera lieu […] à une nouvelle planification et à un investissement dans la durée, clair et fort », notamment pour « consolider notre modèle d’armée complet. »
Adossé à la Fédération nationale de l’artillerie [FNA] et réunissant des généraux 2S, d’anciens officiers ayant servi dans cette arme et des personnalités « extérieures » qualifiées, l’Observatoire de l’artillerie vient de réaliser une courte étude dans laquelle il évalue les besoins de l’armée de Terre dans ce domaine, au regard de la guerre en Ukraine.
En premier lieu, s’agissant de la défense sol-air, et sans pour autant vouloir retirer les SAMP/T à l’AAE, l’Observatoire plaide pour doter chacune des deux divisions de l’armée de Terre d’un régiment équipé de tels systèmes. Pour la protection « basse altitude », il estime qu’il faudrait 132 postes de tir MISTRAL pour renforcer les batteries sol/air des régiments d’artillerie et les deux régiments SAMP/T qu’il appelle de ses voeux.
S’agissant des « feux sol-sol », l’étude estime que les 54 véhicules blindés multi-rôles [VBMR] Griffon dotés d’un mortier [MEPAC, pour Mortiers Embaqués Pour l’Appui au Contact] prévus par l’actuelle LPM sont insuffisants. Et d’avancer que 120 mortiers seraient nécessaires.
Même chose pour les Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr], dont 18 [sur 76 en dotation] ont été livrés à l’Ukraine.
« Aujourd’hui il est prévu d’acquérir 33 CAESAr supplémentaires en 2025 ce qui portera le parc à 109, nombre notoirement insuffisant. En 2030 l’armée de Terre française disposera de 200 Leclerc rénovés et de 300 Jaguar soit un ratio de 0,22 canons / chars alors qu’il était de 0,85 à la fin de la Guerre Froide. En portant le nombre de CAESAr à 215 le ratio canons /chars sera alors de 0,43 soit le double d’aujourd’hui mais cependant la moitié du ratio de la fin de la Guerre Froide », avance l’Observatoire de l’artillerie.
Quant au Lance-roquettes unitaire [LRU], dont seulement 13 exemplaires sont en service, l’étude parle de moderniser leur châssis « en transférant ce système sur un blindé à roues de type HIMARS qui ne met en oeuvre qu’un seul pod de six roquettes ». Et d’ajouter : « Le besoin serait alors de 55 lanceurs, réparti entre les deux régiments d’artillerie sol-sol de division ».
L’étude souligne également la nécessité de moderniser et de renforcer les moyens d’acquisition des cibles, que ce soit par le radar de contre-batterie COBRA, le drone tactique Patroller et les mini-drones. Cependant, elle plaide pour l’acquisition de d’appareils stratosphériques de type HAPS [Altitude Platform System], comme le Zephyr d’Airbus
L’Observatoire de l’artillerie insiste évidemment sur l’importance de disposer d’un stock suffisant de munitions. Faute de disposer d’un état précis de l’inventaire de l’armée de Terre, il estime cependant que celui-ci devrait être suffisant pour au moins trente jours de combat. « Si le conflit perdure, l’approvisionnement en obus et missiles sera assurée par la montée en puissance de l’industrie munitionnaire », écrit-il. Selon lui, « les stocks de guerre nécessitent un important engagement financier », qu’il évalue à près de cinq milliards d’euros pour les seuls obus explosifs de 155mm et de 1,9 milliard pour les obus BONUS.
Enfin, l’étude aborde la question du recrutement. Étant donné le renforcement des capacités qu’elle préconise, elle évalue à 3000 le nombre d’artilleurs supplémentaires qu’il faudrait recruter. Actuellement, souligne-t-elle, l’artillerie représente 6% de l’effectif total de l’armée de Terre. Ce chiffre passerait à 9% si les solutions qu’elle propose sont adoptées.
« Avec une montée en puissance à la fois de ses effectifs de l’ordre de 3000 personnels et de l’ensemble de ses matériels et munitions nous aurons un véritable ‘RENOUVEAU’ de l’artillerie Française, capable de tenir sa place dans un ‘combat de haute intensité’. Ces propositions devraient être prises en compte lors des travaux pour l’élaboration de la LPM rectificative 2019-25 », conclut l’Observatoire de l’artillerie.
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Le général Schill était arrivé à cette conclusion après l’exercice Warfighter 2021 qui, organisé quelques mois plus tôt aux États-Unis, avait souligné l’importance de l’artillerie dans le cadre d’un engagement de haute intensité. En effet, dans une telle hypothèse, une division sera engagée dans le cadre d’une coalition face à un ennemi à parité. [Or], dans de ce type de combat, l’attrition opérée par notre artillerie et la réaction à l’artillerie adverse sont primordiales, ce qui fait que les « besoins en capacités d’artillerie de cette division sont cruciaux, à la fois pour l’artillerie à longue distance et pour celle qui appuie directement les unités au contact », avait-il expliqué.
Depuis, les combats qui ont actuellement lieu en Ukraine n’ont pu que renforcer ce constat… Seulement, après les coupes budgétaires et les réductions de format effectuées après la Guerre Froide, l’artillerie française est devenue « échantillonnaire ». Et cela d’autant plus que les engagements de ces dernières années, menés dans des environnements « permissifs », ont conduit à des arbitrages que certains sont désormais tentés de remettre en cause, comme, par exemple, le transfert des Systèmes air-sol moyenne portée / Terrestre [SAMP/T ou « Mamba »] à l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE].
Lors du salon de l’armement terrestre EuroSatory 22, en juin, le président Macron a indiqué qu’il avait demandé à Sébastien Lecornu, le ministre des Armées et au général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA] de réévaluer la LPM 2019-25 en cours « à l’aune du contexte géopolitique ». Et d’ajouter : « Ce travail donnera lieu […] à une nouvelle planification et à un investissement dans la durée, clair et fort », notamment pour « consolider notre modèle d’armée complet. »
Adossé à la Fédération nationale de l’artillerie [FNA] et réunissant des généraux 2S, d’anciens officiers ayant servi dans cette arme et des personnalités « extérieures » qualifiées, l’Observatoire de l’artillerie vient de réaliser une courte étude dans laquelle il évalue les besoins de l’armée de Terre dans ce domaine, au regard de la guerre en Ukraine.
En premier lieu, s’agissant de la défense sol-air, et sans pour autant vouloir retirer les SAMP/T à l’AAE, l’Observatoire plaide pour doter chacune des deux divisions de l’armée de Terre d’un régiment équipé de tels systèmes. Pour la protection « basse altitude », il estime qu’il faudrait 132 postes de tir MISTRAL pour renforcer les batteries sol/air des régiments d’artillerie et les deux régiments SAMP/T qu’il appelle de ses voeux.
S’agissant des « feux sol-sol », l’étude estime que les 54 véhicules blindés multi-rôles [VBMR] Griffon dotés d’un mortier [MEPAC, pour Mortiers Embaqués Pour l’Appui au Contact] prévus par l’actuelle LPM sont insuffisants. Et d’avancer que 120 mortiers seraient nécessaires.
Même chose pour les Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr], dont 18 [sur 76 en dotation] ont été livrés à l’Ukraine.
« Aujourd’hui il est prévu d’acquérir 33 CAESAr supplémentaires en 2025 ce qui portera le parc à 109, nombre notoirement insuffisant. En 2030 l’armée de Terre française disposera de 200 Leclerc rénovés et de 300 Jaguar soit un ratio de 0,22 canons / chars alors qu’il était de 0,85 à la fin de la Guerre Froide. En portant le nombre de CAESAr à 215 le ratio canons /chars sera alors de 0,43 soit le double d’aujourd’hui mais cependant la moitié du ratio de la fin de la Guerre Froide », avance l’Observatoire de l’artillerie.
Quant au Lance-roquettes unitaire [LRU], dont seulement 13 exemplaires sont en service, l’étude parle de moderniser leur châssis « en transférant ce système sur un blindé à roues de type HIMARS qui ne met en oeuvre qu’un seul pod de six roquettes ». Et d’ajouter : « Le besoin serait alors de 55 lanceurs, réparti entre les deux régiments d’artillerie sol-sol de division ».
L’étude souligne également la nécessité de moderniser et de renforcer les moyens d’acquisition des cibles, que ce soit par le radar de contre-batterie COBRA, le drone tactique Patroller et les mini-drones. Cependant, elle plaide pour l’acquisition de d’appareils stratosphériques de type HAPS [Altitude Platform System], comme le Zephyr d’Airbus
L’Observatoire de l’artillerie insiste évidemment sur l’importance de disposer d’un stock suffisant de munitions. Faute de disposer d’un état précis de l’inventaire de l’armée de Terre, il estime cependant que celui-ci devrait être suffisant pour au moins trente jours de combat. « Si le conflit perdure, l’approvisionnement en obus et missiles sera assurée par la montée en puissance de l’industrie munitionnaire », écrit-il. Selon lui, « les stocks de guerre nécessitent un important engagement financier », qu’il évalue à près de cinq milliards d’euros pour les seuls obus explosifs de 155mm et de 1,9 milliard pour les obus BONUS.
Enfin, l’étude aborde la question du recrutement. Étant donné le renforcement des capacités qu’elle préconise, elle évalue à 3000 le nombre d’artilleurs supplémentaires qu’il faudrait recruter. Actuellement, souligne-t-elle, l’artillerie représente 6% de l’effectif total de l’armée de Terre. Ce chiffre passerait à 9% si les solutions qu’elle propose sont adoptées.
« Avec une montée en puissance à la fois de ses effectifs de l’ordre de 3000 personnels et de l’ensemble de ses matériels et munitions nous aurons un véritable ‘RENOUVEAU’ de l’artillerie Française, capable de tenir sa place dans un ‘combat de haute intensité’. Ces propositions devraient être prises en compte lors des travaux pour l’élaboration de la LPM rectificative 2019-25 », conclut l’Observatoire de l’artillerie.
BBC
Durban July: South Africa's most fashionable horse race returns
By Joseph WinterBBC News
Tens of thousands of people are expected in the coastal city of Durban this weekend for the annual Durban July, billed as Africa's biggest horse-racing event.
But many are really there for the fashion and the glamour.
Saturday featured a fashion contest to show off the latest creations by local designers.
This year's event was keenly anticipated because it had been held behind closed doors for the past two years due to the Covid pandemic.
Among the local celebrities attending was actress Jessica Nkosi.
Of course, some people were also there for the racing.
The event is also a chance to stimulate the local economy, which took a huge hit from both the devastating floods around Durban in April, and from the riots last year following the jailing of former President Jacob Zuma. Many punters were hoping to strike it rich with their bets at the Greyville Racecourse.
But for many, it is all about the fashion.
All photos subject to copyright
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La Biélorussie affirme avoir abattu des missiles tirés depuis l’Ukraine vers son territoire
par Laurent Lagneau · 3 juillet 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 25 juin, Kiev a affirmé que des bombardiers stratégiques russes Tu-22M3 avaient lancé des missiles de croisière Kh-22 [ou Kh-32] en direction des régions de Tchernihiv, Kiev et Soumy alors qu’ils volaient dans l’espace aérien de la Biélorussie. Ce qui ne s’était alors jamais produit depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. En outre, le renseignement ukrainien a également fait état d’une salve d’au moins huit missiles balistiques Iskander tirés par les forces russes depuis le territoire biélorusse.
Le même jour, à Saint-Petersbourg, le président de la Biélorussie, Alexandre Loukatchenko, a eu la confirmation auprès du chef du Kremlin, Vladimir Poutine, que ses troupes seraient prochainement dotées de missiles Iskander-M, soit le même modèles mis en oeuvre par les forces russes. Et qu’un programme de modernisation des avions d’attaque Su-25 « Frogfoot » bélorusses allait être lancé.
Quoi qu’il en soit, Kiev a accusé Moscou de chercher à impliquer directement Minsk dans la guerre en utilisant le territoire biélorusse pour lancer des attaques contre l’Ukraine.
Or, si l’on s’en tient aux définitions des Nations unies, en accordant des facilités aux forces russes, notamment lors de la première phase de l’invasion, la Biélorussie peut être considérée comme étant « coupable de complicité d’agression ». Et cela, même si aucun soldat biélorusse n’a mis le pied en Ukraine…
Cela étant, étant donné sa proximité stratégique et militaire avec la Russie, la Biélorussie va-t-elle s’engager directement dans la guerre en Ukraine? Une telle hypothèse a été avancée dès le début de la guerre. En effet, un tel engagement serait envisageable pour couper l’approvisionnement en armes occidentales des forces ukrainiennes. Voire, si la situation se dégrade davantage, pour mener des opérations dans le passage de Suwalki, seul lien entre les pays baltes et le reste des pays de l’Otan. Probablement que l’armée bioélorusse s’y est préparée avec son homologue russe, dans le cadre des exercices Zapad, organisés tous les quatre ans.
En attendant, Minsk n’aurait aucune raison de s’impliquer directement dans la guerre en Ukraine. Sauf à trouver un prétexte, comme le suggèrent les propos tenus par M. Loukachenko, le 2 juillet.
« On nous provoque. Je dois vous dire qu’il y a environ trois jours, peut-être plus, on a essayé depuis l’Ukraine de frapper des cibles militaires en Biélorussie. Dieu soit loué, nos systèmes anti-aériens Pantsir ont intercepté tous les missiles tirés par les forces ukrainiennes », a en effet déclaré le président Biélorusse, lors d’une cérémonie organisé à la veille de la « Fête de l’indépendance », qui commémore la libération de Minsk par l’Armée rouge, en 1944.
À noter que le système anti-aérien Pantsir n’est entré en service que très récemment au sein des forces biélorusses. Une batterie aurait été livrée le 22 juin dernier, en même temps qu’un nouveau lot de lanceurs de missiles pour le système de défense aérienne S-300.
❗️A new batch of missile launchers for S-300 system was brought to Belarus at night.This night, the Belarusian Hajun Project recorded the arrival of two IL-76MD of the Russian Aerospace Force at Gomel airport, presumably from Pskov.1/5 pic.twitter.com/OrMFaHkaEn
— Belarusian Hajun project (@MotolkoHelp) June 22, 2022
« Je vous le répète, comme je l’ai dit il y a plus d’un an, nous n’avons pas l’intention de combattre en Ukraine », a cependant assuré M. Loukachenko. « Nous ne combattrons que dans un seul cas, si vous […] entrez sur notre terre, si vous tuez nos gens, alors nous répondrons », a-t-il ajouté. Une attaque de missiles ou de drones fait-elle partie de ce cas de figure?
En tout cas, le président biélorusse a prévenu. « Si seulement vous osez frapper, comme ils prévoient, Gomel, la raffinerie de Mozyr, l’aéroport de Louninets ou Brest, alors la réponse arrivera instantanément, en seulement une seconde », a-t-il dit. « Il y a moins d’un mois j’ai donné l’ordre à nos forces armées d’avoir dans le viseur, comme on dit maintenant, les centres de décisions dans vos capitales », a-t-il rappelé.
En mai, M. Loukatchenko avait en effet déclaré que les forces biéolorusses disposaient de « toules armes pour faire des dégâts, en particulier sur les territoires à partir desquels nous serons attaqués ». Et de préciser : « Ce sont les armes qui couvrent tout le territoire de la Pologne jusqu’à la Baltique, et aussi l’Ukraine, au-delà de Kiev. »
Si la Biélorusse n’a pas encore reçu les missiles Iskander-M promis par la Russie, son armée est en revanche équipée du système d’artillerie de 300 mm « Polonez » [photo ci-dessus], dont la portée va de 200 à 300 km ainsi que de missiles Tochka et Scud [ces derniers étant toutefois censés avoir été retirés du service, ndlr].
La Biélorussie affirme avoir abattu des missiles tirés depuis l’Ukraine vers son territoire
par Laurent Lagneau · 3 juillet 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 25 juin, Kiev a affirmé que des bombardiers stratégiques russes Tu-22M3 avaient lancé des missiles de croisière Kh-22 [ou Kh-32] en direction des régions de Tchernihiv, Kiev et Soumy alors qu’ils volaient dans l’espace aérien de la Biélorussie. Ce qui ne s’était alors jamais produit depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. En outre, le renseignement ukrainien a également fait état d’une salve d’au moins huit missiles balistiques Iskander tirés par les forces russes depuis le territoire biélorusse.
Le même jour, à Saint-Petersbourg, le président de la Biélorussie, Alexandre Loukatchenko, a eu la confirmation auprès du chef du Kremlin, Vladimir Poutine, que ses troupes seraient prochainement dotées de missiles Iskander-M, soit le même modèles mis en oeuvre par les forces russes. Et qu’un programme de modernisation des avions d’attaque Su-25 « Frogfoot » bélorusses allait être lancé.
Quoi qu’il en soit, Kiev a accusé Moscou de chercher à impliquer directement Minsk dans la guerre en utilisant le territoire biélorusse pour lancer des attaques contre l’Ukraine.
Or, si l’on s’en tient aux définitions des Nations unies, en accordant des facilités aux forces russes, notamment lors de la première phase de l’invasion, la Biélorussie peut être considérée comme étant « coupable de complicité d’agression ». Et cela, même si aucun soldat biélorusse n’a mis le pied en Ukraine…
Cela étant, étant donné sa proximité stratégique et militaire avec la Russie, la Biélorussie va-t-elle s’engager directement dans la guerre en Ukraine? Une telle hypothèse a été avancée dès le début de la guerre. En effet, un tel engagement serait envisageable pour couper l’approvisionnement en armes occidentales des forces ukrainiennes. Voire, si la situation se dégrade davantage, pour mener des opérations dans le passage de Suwalki, seul lien entre les pays baltes et le reste des pays de l’Otan. Probablement que l’armée bioélorusse s’y est préparée avec son homologue russe, dans le cadre des exercices Zapad, organisés tous les quatre ans.
En attendant, Minsk n’aurait aucune raison de s’impliquer directement dans la guerre en Ukraine. Sauf à trouver un prétexte, comme le suggèrent les propos tenus par M. Loukachenko, le 2 juillet.
« On nous provoque. Je dois vous dire qu’il y a environ trois jours, peut-être plus, on a essayé depuis l’Ukraine de frapper des cibles militaires en Biélorussie. Dieu soit loué, nos systèmes anti-aériens Pantsir ont intercepté tous les missiles tirés par les forces ukrainiennes », a en effet déclaré le président Biélorusse, lors d’une cérémonie organisé à la veille de la « Fête de l’indépendance », qui commémore la libération de Minsk par l’Armée rouge, en 1944.
À noter que le système anti-aérien Pantsir n’est entré en service que très récemment au sein des forces biélorusses. Une batterie aurait été livrée le 22 juin dernier, en même temps qu’un nouveau lot de lanceurs de missiles pour le système de défense aérienne S-300.
❗️A new batch of missile launchers for S-300 system was brought to Belarus at night.This night, the Belarusian Hajun Project recorded the arrival of two IL-76MD of the Russian Aerospace Force at Gomel airport, presumably from Pskov.1/5 pic.twitter.com/OrMFaHkaEn
— Belarusian Hajun project (@MotolkoHelp) June 22, 2022
« Je vous le répète, comme je l’ai dit il y a plus d’un an, nous n’avons pas l’intention de combattre en Ukraine », a cependant assuré M. Loukachenko. « Nous ne combattrons que dans un seul cas, si vous […] entrez sur notre terre, si vous tuez nos gens, alors nous répondrons », a-t-il ajouté. Une attaque de missiles ou de drones fait-elle partie de ce cas de figure?
En tout cas, le président biélorusse a prévenu. « Si seulement vous osez frapper, comme ils prévoient, Gomel, la raffinerie de Mozyr, l’aéroport de Louninets ou Brest, alors la réponse arrivera instantanément, en seulement une seconde », a-t-il dit. « Il y a moins d’un mois j’ai donné l’ordre à nos forces armées d’avoir dans le viseur, comme on dit maintenant, les centres de décisions dans vos capitales », a-t-il rappelé.
En mai, M. Loukatchenko avait en effet déclaré que les forces biéolorusses disposaient de « toules armes pour faire des dégâts, en particulier sur les territoires à partir desquels nous serons attaqués ». Et de préciser : « Ce sont les armes qui couvrent tout le territoire de la Pologne jusqu’à la Baltique, et aussi l’Ukraine, au-delà de Kiev. »
Si la Biélorusse n’a pas encore reçu les missiles Iskander-M promis par la Russie, son armée est en revanche équipée du système d’artillerie de 300 mm « Polonez » [photo ci-dessus], dont la portée va de 200 à 300 km ainsi que de missiles Tochka et Scud [ces derniers étant toutefois censés avoir été retirés du service, ndlr].
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 25 juin, Kiev a affirmé que des bombardiers stratégiques russes Tu-22M3 avaient lancé des missiles de croisière Kh-22 [ou Kh-32] en direction des régions de Tchernihiv, Kiev et Soumy alors qu’ils volaient dans l’espace aérien de la Biélorussie. Ce qui ne s’était alors jamais produit depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. En outre, le renseignement ukrainien a également fait état d’une salve d’au moins huit missiles balistiques Iskander tirés par les forces russes depuis le territoire biélorusse.
Le même jour, à Saint-Petersbourg, le président de la Biélorussie, Alexandre Loukatchenko, a eu la confirmation auprès du chef du Kremlin, Vladimir Poutine, que ses troupes seraient prochainement dotées de missiles Iskander-M, soit le même modèles mis en oeuvre par les forces russes. Et qu’un programme de modernisation des avions d’attaque Su-25 « Frogfoot » bélorusses allait être lancé.
Quoi qu’il en soit, Kiev a accusé Moscou de chercher à impliquer directement Minsk dans la guerre en utilisant le territoire biélorusse pour lancer des attaques contre l’Ukraine.
Or, si l’on s’en tient aux définitions des Nations unies, en accordant des facilités aux forces russes, notamment lors de la première phase de l’invasion, la Biélorussie peut être considérée comme étant « coupable de complicité d’agression ». Et cela, même si aucun soldat biélorusse n’a mis le pied en Ukraine…
Cela étant, étant donné sa proximité stratégique et militaire avec la Russie, la Biélorussie va-t-elle s’engager directement dans la guerre en Ukraine? Une telle hypothèse a été avancée dès le début de la guerre. En effet, un tel engagement serait envisageable pour couper l’approvisionnement en armes occidentales des forces ukrainiennes. Voire, si la situation se dégrade davantage, pour mener des opérations dans le passage de Suwalki, seul lien entre les pays baltes et le reste des pays de l’Otan. Probablement que l’armée bioélorusse s’y est préparée avec son homologue russe, dans le cadre des exercices Zapad, organisés tous les quatre ans.
En attendant, Minsk n’aurait aucune raison de s’impliquer directement dans la guerre en Ukraine. Sauf à trouver un prétexte, comme le suggèrent les propos tenus par M. Loukachenko, le 2 juillet.
« On nous provoque. Je dois vous dire qu’il y a environ trois jours, peut-être plus, on a essayé depuis l’Ukraine de frapper des cibles militaires en Biélorussie. Dieu soit loué, nos systèmes anti-aériens Pantsir ont intercepté tous les missiles tirés par les forces ukrainiennes », a en effet déclaré le président Biélorusse, lors d’une cérémonie organisé à la veille de la « Fête de l’indépendance », qui commémore la libération de Minsk par l’Armée rouge, en 1944.
À noter que le système anti-aérien Pantsir n’est entré en service que très récemment au sein des forces biélorusses. Une batterie aurait été livrée le 22 juin dernier, en même temps qu’un nouveau lot de lanceurs de missiles pour le système de défense aérienne S-300.
❗️A new batch of missile launchers for S-300 system was brought to Belarus at night.This night, the Belarusian Hajun Project recorded the arrival of two IL-76MD of the Russian Aerospace Force at Gomel airport, presumably from Pskov.1/5 pic.twitter.com/OrMFaHkaEn
— Belarusian Hajun project (@MotolkoHelp) June 22, 2022
« Je vous le répète, comme je l’ai dit il y a plus d’un an, nous n’avons pas l’intention de combattre en Ukraine », a cependant assuré M. Loukachenko. « Nous ne combattrons que dans un seul cas, si vous […] entrez sur notre terre, si vous tuez nos gens, alors nous répondrons », a-t-il ajouté. Une attaque de missiles ou de drones fait-elle partie de ce cas de figure?
En tout cas, le président biélorusse a prévenu. « Si seulement vous osez frapper, comme ils prévoient, Gomel, la raffinerie de Mozyr, l’aéroport de Louninets ou Brest, alors la réponse arrivera instantanément, en seulement une seconde », a-t-il dit. « Il y a moins d’un mois j’ai donné l’ordre à nos forces armées d’avoir dans le viseur, comme on dit maintenant, les centres de décisions dans vos capitales », a-t-il rappelé.
En mai, M. Loukatchenko avait en effet déclaré que les forces biéolorusses disposaient de « toules armes pour faire des dégâts, en particulier sur les territoires à partir desquels nous serons attaqués ». Et de préciser : « Ce sont les armes qui couvrent tout le territoire de la Pologne jusqu’à la Baltique, et aussi l’Ukraine, au-delà de Kiev. »
Si la Biélorusse n’a pas encore reçu les missiles Iskander-M promis par la Russie, son armée est en revanche équipée du système d’artillerie de 300 mm « Polonez » [photo ci-dessus], dont la portée va de 200 à 300 km ainsi que de missiles Tochka et Scud [ces derniers étant toutefois censés avoir été retirés du service, ndlr].
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerLe 25 juin, Kiev a affirmé que des bombardiers stratégiques russes Tu-22M3 avaient lancé des missiles de croisière Kh-22 [ou Kh-32] en direction des régions de Tchernihiv, Kiev et Soumy alors qu’ils volaient dans l’espace aérien de la Biélorussie. Ce qui ne s’était alors jamais produit depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. En outre, le renseignement ukrainien a également fait état d’une salve d’au moins huit missiles balistiques Iskander tirés par les forces russes depuis le territoire biélorusse.
Le même jour, à Saint-Petersbourg, le président de la Biélorussie, Alexandre Loukatchenko, a eu la confirmation auprès du chef du Kremlin, Vladimir Poutine, que ses troupes seraient prochainement dotées de missiles Iskander-M, soit le même modèles mis en oeuvre par les forces russes. Et qu’un programme de modernisation des avions d’attaque Su-25 « Frogfoot » bélorusses allait être lancé.
Quoi qu’il en soit, Kiev a accusé Moscou de chercher à impliquer directement Minsk dans la guerre en utilisant le territoire biélorusse pour lancer des attaques contre l’Ukraine.
Or, si l’on s’en tient aux définitions des Nations unies, en accordant des facilités aux forces russes, notamment lors de la première phase de l’invasion, la Biélorussie peut être considérée comme étant « coupable de complicité d’agression ». Et cela, même si aucun soldat biélorusse n’a mis le pied en Ukraine…
Cela étant, étant donné sa proximité stratégique et militaire avec la Russie, la Biélorussie va-t-elle s’engager directement dans la guerre en Ukraine? Une telle hypothèse a été avancée dès le début de la guerre. En effet, un tel engagement serait envisageable pour couper l’approvisionnement en armes occidentales des forces ukrainiennes. Voire, si la situation se dégrade davantage, pour mener des opérations dans le passage de Suwalki, seul lien entre les pays baltes et le reste des pays de l’Otan. Probablement que l’armée bioélorusse s’y est préparée avec son homologue russe, dans le cadre des exercices Zapad, organisés tous les quatre ans.
En attendant, Minsk n’aurait aucune raison de s’impliquer directement dans la guerre en Ukraine. Sauf à trouver un prétexte, comme le suggèrent les propos tenus par M. Loukachenko, le 2 juillet.
« On nous provoque. Je dois vous dire qu’il y a environ trois jours, peut-être plus, on a essayé depuis l’Ukraine de frapper des cibles militaires en Biélorussie. Dieu soit loué, nos systèmes anti-aériens Pantsir ont intercepté tous les missiles tirés par les forces ukrainiennes », a en effet déclaré le président Biélorusse, lors d’une cérémonie organisé à la veille de la « Fête de l’indépendance », qui commémore la libération de Minsk par l’Armée rouge, en 1944.
À noter que le système anti-aérien Pantsir n’est entré en service que très récemment au sein des forces biélorusses. Une batterie aurait été livrée le 22 juin dernier, en même temps qu’un nouveau lot de lanceurs de missiles pour le système de défense aérienne S-300.
❗️A new batch of missile launchers for S-300 system was brought to Belarus at night.This night, the Belarusian Hajun Project recorded the arrival of two IL-76MD of the Russian Aerospace Force at Gomel airport, presumably from Pskov.1/5 pic.twitter.com/OrMFaHkaEn
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June 22, 2022
« Je vous le répète, comme je l’ai dit il y a plus d’un an, nous n’avons pas l’intention de combattre en Ukraine », a cependant assuré M. Loukachenko. « Nous ne combattrons que dans un seul cas, si vous […] entrez sur notre terre, si vous tuez nos gens, alors nous répondrons », a-t-il ajouté. Une attaque de missiles ou de drones fait-elle partie de ce cas de figure?
En tout cas, le président biélorusse a prévenu. « Si seulement vous osez frapper, comme ils prévoient, Gomel, la raffinerie de Mozyr, l’aéroport de Louninets ou Brest, alors la réponse arrivera instantanément, en seulement une seconde », a-t-il dit. « Il y a moins d’un mois j’ai donné l’ordre à nos forces armées d’avoir dans le viseur, comme on dit maintenant, les centres de décisions dans vos capitales », a-t-il rappelé.
En mai, M. Loukatchenko avait en effet déclaré que les forces biéolorusses disposaient de « toules armes pour faire des dégâts, en particulier sur les territoires à partir desquels nous serons attaqués ». Et de préciser : « Ce sont les armes qui couvrent tout le territoire de la Pologne jusqu’à la Baltique, et aussi l’Ukraine, au-delà de Kiev. »
Si la Biélorusse n’a pas encore reçu les missiles Iskander-M promis par la Russie, son armée est en revanche équipée du système d’artillerie de 300 mm « Polonez » [photo ci-dessus], dont la portée va de 200 à 300 km ainsi que de missiles Tochka et Scud [ces derniers étant toutefois censés avoir été retirés du service, ndlr].
BBC
Pride at 50: Rare photos of early marches
This year's Pride in London marked five decades of annual marches and festivities celebrating the LGBTQ+ community.
The central London parade returned on 2 July after a two-year hiatus due to the coronavirus pandemic.
About 2,000 people joined the first UK Gay Pride Rally, in London, on 1 July 1972, the nearest Saturday to the third anniversary of the Stonewall riots against a police raid at a gay bar in Manhattan.
Now, more than one million celebrate Pride in the UK's capital - and there are events all over the world.
Bishopsgate Institute's Special Collections and Archives holds one of the most extensive collections on LGBTQ+ history, politics and culture in the UK, including:
1970s
Manager Stef Dickers told BBC News: "Recording and archiving LGBTQ+ history is vital to inform, inspire and empower future generations about their own history.
"We have missing voices from LGBTQ+ people in the historical narrative, due to the struggles and oppression the community has faced over the decades.
"It is so important that our histories are recorded now to celebrate how far we have come in visibility and hard-won freedoms but also to warn and arm the community for any future struggles."
On the first march, Ted Brown - pictured above (left) with campaigner Peter Tatchell (right) - told BBC News, "there were men kissing men, men kissing what looked like men in drag and there were women kissing women and women kissing men in drag and vice versa.
"It was a declaration of freedom, declaration of rights," he said.
"We did that in front of the police, almost as a challenge.
"Fortunately, nobody got arrested."
Gay Pride Week, in 1976, saw a picnic in Victoria Gardens, by the Houses of Parliament.
Many of the images have never been publicly displayed.
"These kind of photo archives don't exist elsewhere in this size and scope," Mr Dickers said.
"Photo agencies hold images of Prides taken by press photographers - but these archives are photographers from the LGBTQ+ community photographing the community.
"This is powerful."
1980s
Section 28 of the Local Government Act 1988, which meant schoolteachers were not allowed to "promote" gay relationships, was repealed in 2003.
The 1981 Pride march was moved to Huddersfield, in support of the Gemini Club, which police had called "a cesspit of filth".
In 1983, the march was renamed Lesbian and Gay Pride.
1990s
In 2017, Mr Tatchell told the BBC's Newsround: "We have made fantastic progress.
"Compared to two decades ago, Britain is almost a different country.
"All the main anti-gay laws have been abolished.
"We are now one of the best countries in the world for gay equality."
Today, it is illegal to discriminate against somebody because of their sexuality or gender - although, many gay people face discrimination in their daily lives.
"There is big progress - but more needs to be done," Mr Tatchell said.
"Public attitudes are much more supportive - although, there are still families who reject their gay children.
"We still have too much homophobic hate crime, many kids are still bullied and a lot of schools don't have an anti-bullying programme that specifically addresses anti-gay issues.
"We want to get to a situation where no-one cares what sexuality you are, where we accept the person and their right to love whoever they wish - male, female, both or neither."
Drag queen Lily Savage (Paul O'Grady, above centre) attended Pride in 1992.
"New additions to our archive arrive almost daily and we would recommend anyone to get in touch who wants to record and document their own LGBTQ+ history," Mr Dickers said.
"As this year is such an important milestone, we hope people will share images of what Pride means to them, through our People's Pride gallery.
"This could be attending the official Pride festivities but also other moments of joy and celebration that make them feel proud to be who they are.
"It's also not limited to London and we'd be delighted for people to contribute from all over the UK."
All pictures are subject to copyright.
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Un appel d’offres portant sur une étude de faisabilité du futur avion de transport tactique européen a été lancé
par Laurent Lagneau · 2 juillet 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLa semaine passée, la base aérienne 123 d’Orléans-Bricy a accueilli le séminaire « European Wings », lequel a réuni, durant deux jours, les chefs d’état-major des forces aériennes européennes, avec l’objectif de « démontrer l’importance stratégique des moyens aériens pour les opérations de gestion de crise de l’Union européenne ».
Organisé dans le cadre de la présidence française de l’Union européenne [PFUE], cet évènement a permis d’aborder la question des missions et des capacités requises « pour mettre en oeuvre le concept d’opérations aériennes de l’UE ainsi que la stratégie d’accès à l’espace et « crédibilité de l’Europe pour contribuer aux actions de l’Otan sur ces sujets ».
Cela étant, à cette occasion, la France, l’Allemagne et la Suède ont signé un accord au sujet du « Future Mid-Size Tactical Cargo » [FMTC – Futur Cargo Médian], un projet visant à développer un nouvel avion de transport tactique destiné à remplacer, du moins pour ce qui concerne l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], les C-130 Hercules et les CASA CN-235 à l’horizon 2040.
Devant être coordonné par la France, ce programme d’avion de transport a été retenu au titre de la Coopération structurée permanente [CSP ou PESCO], ce qui fait qu’il est éligible à un financement du Fonds européen de défense [FEDef], qui, pour rappel, est doté d’environ 8 milliards d’euros pour la période 2021-27.
Ces derniers mois, au moins deux rapports parlementaires ont plaidé pour le lancement d’un tel programme. Tel a été le cas de celui publié par les députés Jean-Louis Thiériot et Benjamin Grievaux en juillet 2020. L’AAE « met en avant un projet de futur cargo tactique médian, destiné à remplacer à la fois les C-130 et les Casa, flottes aujourd’hui vieillissantes. Ce FCTM, qui serait un concurrent direct du C-130J américain, ferait à [ses] yeux […] un excellent produit pour un plan de relance européen », avaient-ils avancé.
Cette idée avait été reprise plus tard dans l’avis budgétaire rendu par le désormais ancien député Jean-Jacques Ferrara, celui-ci ayant appelé à lancer, sans tarder, les « travaux sur le futur cargo tactique médian destiné à remplacer à la fois les Casa et les C130H à l’horizon 2030-2035 ».
Deux ans plus tard, ces travaux que ces parlementaires appelaient de leurs voeux vont bientôt commencer. En effet, la Commission européenne vient de lancer un appel d’offres portant sur la « phase d’étude de faisabilité du développement éventuel d’un futur avion de transport tactique ». Cette procédure sera close en novembre prochain.
« Les avions de transport tactique sont les bêtes de somme des champs de bataille, effectuant des missions telles que le largage de fret et de parachutistes, la logistique, l’évacuation médicale [MEDEVAC], le ravitaillement en vol ou encore les opérations spéciales dans des conditions difficiles » dans des environnements hostiles, détaille la Commission, avant de souligner que de tels appareils, « au-delà de leur rôle purement militaire », peuvent aussi être des « atouts essentiels pour une meilleure protection civile et les besoins internes de l’UE », notamment lors de catastrophe et de crises sanitaires.
Dans son avis, la Commission insiste sur les systèmes d’autoprotection de ces avions de transport, lesquels devront pouvoir être mis en oeuvre depuis des « insfractures au sol limitées » [c’est dire des terrains sommaires].
« Au côté de l’A400M […], la majorité des avions tactiques actuellement en service [C-130, C-295, C-27J…] a maintenant 40 ans. Et il y a un besoin pour un nouvel avion moyen tactique européen plus léger que l’A400M, qui pourrait apporter une capacité complémentaire », justifie la Commission.
L’étude de faisabilité devra, entre autres, proposer une « analyse des besoins » de nouveaux avions de transport « à l’horizon 2030-50 » et « identifier les opportunités de développement » au niveau européen, en particulier « parmi les États membres participants au FEDef et les pays associés ». Elle sera également « l’occasion pour l’Europe de fédérer les efforts en fournissant à la communauté de défense de l’UE [nations et industrie] des éléments solides pour décider ce que pour être l’avenir du transport tactique militaire au-délà de 2035 ».
Un appel d’offres portant sur une étude de faisabilité du futur avion de transport tactique européen a été lancé
par Laurent Lagneau · 2 juillet 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLa semaine passée, la base aérienne 123 d’Orléans-Bricy a accueilli le séminaire « European Wings », lequel a réuni, durant deux jours, les chefs d’état-major des forces aériennes européennes, avec l’objectif de « démontrer l’importance stratégique des moyens aériens pour les opérations de gestion de crise de l’Union européenne ».
Organisé dans le cadre de la présidence française de l’Union européenne [PFUE], cet évènement a permis d’aborder la question des missions et des capacités requises « pour mettre en oeuvre le concept d’opérations aériennes de l’UE ainsi que la stratégie d’accès à l’espace et « crédibilité de l’Europe pour contribuer aux actions de l’Otan sur ces sujets ».
Cela étant, à cette occasion, la France, l’Allemagne et la Suède ont signé un accord au sujet du « Future Mid-Size Tactical Cargo » [FMTC – Futur Cargo Médian], un projet visant à développer un nouvel avion de transport tactique destiné à remplacer, du moins pour ce qui concerne l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], les C-130 Hercules et les CASA CN-235 à l’horizon 2040.
Devant être coordonné par la France, ce programme d’avion de transport a été retenu au titre de la Coopération structurée permanente [CSP ou PESCO], ce qui fait qu’il est éligible à un financement du Fonds européen de défense [FEDef], qui, pour rappel, est doté d’environ 8 milliards d’euros pour la période 2021-27.
Ces derniers mois, au moins deux rapports parlementaires ont plaidé pour le lancement d’un tel programme. Tel a été le cas de celui publié par les députés Jean-Louis Thiériot et Benjamin Grievaux en juillet 2020. L’AAE « met en avant un projet de futur cargo tactique médian, destiné à remplacer à la fois les C-130 et les Casa, flottes aujourd’hui vieillissantes. Ce FCTM, qui serait un concurrent direct du C-130J américain, ferait à [ses] yeux […] un excellent produit pour un plan de relance européen », avaient-ils avancé.
Cette idée avait été reprise plus tard dans l’avis budgétaire rendu par le désormais ancien député Jean-Jacques Ferrara, celui-ci ayant appelé à lancer, sans tarder, les « travaux sur le futur cargo tactique médian destiné à remplacer à la fois les Casa et les C130H à l’horizon 2030-2035 ».
Deux ans plus tard, ces travaux que ces parlementaires appelaient de leurs voeux vont bientôt commencer. En effet, la Commission européenne vient de lancer un appel d’offres portant sur la « phase d’étude de faisabilité du développement éventuel d’un futur avion de transport tactique ». Cette procédure sera close en novembre prochain.
« Les avions de transport tactique sont les bêtes de somme des champs de bataille, effectuant des missions telles que le largage de fret et de parachutistes, la logistique, l’évacuation médicale [MEDEVAC], le ravitaillement en vol ou encore les opérations spéciales dans des conditions difficiles » dans des environnements hostiles, détaille la Commission, avant de souligner que de tels appareils, « au-delà de leur rôle purement militaire », peuvent aussi être des « atouts essentiels pour une meilleure protection civile et les besoins internes de l’UE », notamment lors de catastrophe et de crises sanitaires.
Dans son avis, la Commission insiste sur les systèmes d’autoprotection de ces avions de transport, lesquels devront pouvoir être mis en oeuvre depuis des « insfractures au sol limitées » [c’est dire des terrains sommaires].
« Au côté de l’A400M […], la majorité des avions tactiques actuellement en service [C-130, C-295, C-27J…] a maintenant 40 ans. Et il y a un besoin pour un nouvel avion moyen tactique européen plus léger que l’A400M, qui pourrait apporter une capacité complémentaire », justifie la Commission.
L’étude de faisabilité devra, entre autres, proposer une « analyse des besoins » de nouveaux avions de transport « à l’horizon 2030-50 » et « identifier les opportunités de développement » au niveau européen, en particulier « parmi les États membres participants au FEDef et les pays associés ». Elle sera également « l’occasion pour l’Europe de fédérer les efforts en fournissant à la communauté de défense de l’UE [nations et industrie] des éléments solides pour décider ce que pour être l’avenir du transport tactique militaire au-délà de 2035 ».
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLa semaine passée, la base aérienne 123 d’Orléans-Bricy a accueilli le séminaire « European Wings », lequel a réuni, durant deux jours, les chefs d’état-major des forces aériennes européennes, avec l’objectif de « démontrer l’importance stratégique des moyens aériens pour les opérations de gestion de crise de l’Union européenne ».
Organisé dans le cadre de la présidence française de l’Union européenne [PFUE], cet évènement a permis d’aborder la question des missions et des capacités requises « pour mettre en oeuvre le concept d’opérations aériennes de l’UE ainsi que la stratégie d’accès à l’espace et « crédibilité de l’Europe pour contribuer aux actions de l’Otan sur ces sujets ».
Cela étant, à cette occasion, la France, l’Allemagne et la Suède ont signé un accord au sujet du « Future Mid-Size Tactical Cargo » [FMTC – Futur Cargo Médian], un projet visant à développer un nouvel avion de transport tactique destiné à remplacer, du moins pour ce qui concerne l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], les C-130 Hercules et les CASA CN-235 à l’horizon 2040.
Devant être coordonné par la France, ce programme d’avion de transport a été retenu au titre de la Coopération structurée permanente [CSP ou PESCO], ce qui fait qu’il est éligible à un financement du Fonds européen de défense [FEDef], qui, pour rappel, est doté d’environ 8 milliards d’euros pour la période 2021-27.
Ces derniers mois, au moins deux rapports parlementaires ont plaidé pour le lancement d’un tel programme. Tel a été le cas de celui publié par les députés Jean-Louis Thiériot et Benjamin Grievaux en juillet 2020. L’AAE « met en avant un projet de futur cargo tactique médian, destiné à remplacer à la fois les C-130 et les Casa, flottes aujourd’hui vieillissantes. Ce FCTM, qui serait un concurrent direct du C-130J américain, ferait à [ses] yeux […] un excellent produit pour un plan de relance européen », avaient-ils avancé.
Cette idée avait été reprise plus tard dans l’avis budgétaire rendu par le désormais ancien député Jean-Jacques Ferrara, celui-ci ayant appelé à lancer, sans tarder, les « travaux sur le futur cargo tactique médian destiné à remplacer à la fois les Casa et les C130H à l’horizon 2030-2035 ».
Deux ans plus tard, ces travaux que ces parlementaires appelaient de leurs voeux vont bientôt commencer. En effet, la Commission européenne vient de lancer un appel d’offres portant sur la « phase d’étude de faisabilité du développement éventuel d’un futur avion de transport tactique ». Cette procédure sera close en novembre prochain.
« Les avions de transport tactique sont les bêtes de somme des champs de bataille, effectuant des missions telles que le largage de fret et de parachutistes, la logistique, l’évacuation médicale [MEDEVAC], le ravitaillement en vol ou encore les opérations spéciales dans des conditions difficiles » dans des environnements hostiles, détaille la Commission, avant de souligner que de tels appareils, « au-delà de leur rôle purement militaire », peuvent aussi être des « atouts essentiels pour une meilleure protection civile et les besoins internes de l’UE », notamment lors de catastrophe et de crises sanitaires.
Dans son avis, la Commission insiste sur les systèmes d’autoprotection de ces avions de transport, lesquels devront pouvoir être mis en oeuvre depuis des « insfractures au sol limitées » [c’est dire des terrains sommaires].
« Au côté de l’A400M […], la majorité des avions tactiques actuellement en service [C-130, C-295, C-27J…] a maintenant 40 ans. Et il y a un besoin pour un nouvel avion moyen tactique européen plus léger que l’A400M, qui pourrait apporter une capacité complémentaire », justifie la Commission.
L’étude de faisabilité devra, entre autres, proposer une « analyse des besoins » de nouveaux avions de transport « à l’horizon 2030-50 » et « identifier les opportunités de développement » au niveau européen, en particulier « parmi les États membres participants au FEDef et les pays associés ». Elle sera également « l’occasion pour l’Europe de fédérer les efforts en fournissant à la communauté de défense de l’UE [nations et industrie] des éléments solides pour décider ce que pour être l’avenir du transport tactique militaire au-délà de 2035 ».
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerLa semaine passée, la base aérienne 123 d’Orléans-Bricy a accueilli le séminaire « European Wings », lequel a réuni, durant deux jours, les chefs d’état-major des forces aériennes européennes, avec l’objectif de « démontrer l’importance stratégique des moyens aériens pour les opérations de gestion de crise de l’Union européenne ».
Organisé dans le cadre de la présidence française de l’Union européenne [PFUE], cet évènement a permis d’aborder la question des missions et des capacités requises « pour mettre en oeuvre le concept d’opérations aériennes de l’UE ainsi que la stratégie d’accès à l’espace et « crédibilité de l’Europe pour contribuer aux actions de l’Otan sur ces sujets ».
Cela étant, à cette occasion, la France, l’Allemagne et la Suède ont signé un accord au sujet du « Future Mid-Size Tactical Cargo » [FMTC – Futur Cargo Médian], un projet visant à développer un nouvel avion de transport tactique destiné à remplacer, du moins pour ce qui concerne l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], les C-130 Hercules et les CASA CN-235 à l’horizon 2040.
Devant être coordonné par la France, ce programme d’avion de transport a été retenu au titre de la Coopération structurée permanente [CSP ou PESCO], ce qui fait qu’il est éligible à un financement du Fonds européen de défense [FEDef], qui, pour rappel, est doté d’environ 8 milliards d’euros pour la période 2021-27.
Ces derniers mois, au moins deux rapports parlementaires ont plaidé pour le lancement d’un tel programme. Tel a été le cas de celui publié par les députés Jean-Louis Thiériot et Benjamin Grievaux en juillet 2020. L’AAE « met en avant un projet de futur cargo tactique médian, destiné à remplacer à la fois les C-130 et les Casa, flottes aujourd’hui vieillissantes. Ce FCTM, qui serait un concurrent direct du C-130J américain, ferait à [ses] yeux […] un excellent produit pour un plan de relance européen », avaient-ils avancé.
Cette idée avait été reprise plus tard dans l’avis budgétaire rendu par le désormais ancien député Jean-Jacques Ferrara, celui-ci ayant appelé à lancer, sans tarder, les « travaux sur le futur cargo tactique médian destiné à remplacer à la fois les Casa et les C130H à l’horizon 2030-2035 ».
Deux ans plus tard, ces travaux que ces parlementaires appelaient de leurs voeux vont bientôt commencer. En effet, la Commission européenne vient de lancer un appel d’offres portant sur la « phase d’étude de faisabilité du développement éventuel d’un futur avion de transport tactique ». Cette procédure sera close en novembre prochain.
lancer un appel d’offres« Les avions de transport tactique sont les bêtes de somme des champs de bataille, effectuant des missions telles que le largage de fret et de parachutistes, la logistique, l’évacuation médicale [MEDEVAC], le ravitaillement en vol ou encore les opérations spéciales dans des conditions difficiles » dans des environnements hostiles, détaille la Commission, avant de souligner que de tels appareils, « au-delà de leur rôle purement militaire », peuvent aussi être des « atouts essentiels pour une meilleure protection civile et les besoins internes de l’UE », notamment lors de catastrophe et de crises sanitaires.
Dans son avis, la Commission insiste sur les systèmes d’autoprotection de ces avions de transport, lesquels devront pouvoir être mis en oeuvre depuis des « insfractures au sol limitées » [c’est dire des terrains sommaires].
« Au côté de l’A400M […], la majorité des avions tactiques actuellement en service [C-130, C-295, C-27J…] a maintenant 40 ans. Et il y a un besoin pour un nouvel avion moyen tactique européen plus léger que l’A400M, qui pourrait apporter une capacité complémentaire », justifie la Commission.
L’étude de faisabilité devra, entre autres, proposer une « analyse des besoins » de nouveaux avions de transport « à l’horizon 2030-50 » et « identifier les opportunités de développement » au niveau européen, en particulier « parmi les États membres participants au FEDef et les pays associés ». Elle sera également « l’occasion pour l’Europe de fédérer les efforts en fournissant à la communauté de défense de l’UE [nations et industrie] des éléments solides pour décider ce que pour être l’avenir du transport tactique militaire au-délà de 2035 ».