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Lilibet s’en va-t-en guerre

Le 3 septembre 1939, le Royaume-Uni s’engage, aux côtés de la France, dans la plus sombre aventure de son histoire. Le roi et la reine regagnent Londres, tandis qu’Elizabeth, alors âgée de 13 ans, et sa sœur Margaret, 9 ans, demeurent au château écossais de Balmoral jusqu’à Noël. Elles séjournent ensuite à Sandringham, dans le Norfolk, avant d’être installées à Windsor, à 40 kilomètres à l’ouest de la capitale.

Au plus fort de la bataille d’Angleterre, au cours de l’été de 1940, on colporte la rumeur que les deux jeunes princesses seraient transférées au Canada, pour leur sécurité. La reine, leur mère, met les choses au point d’une phrase péremptoire : « Les enfants ne peuvent pas partir sans moi, et je ne veux pas laisser le roi, et le roi, bien sûr, ne veut pas partir. » Une unité spéciale de l’armée a toutefois pour mission d’assurer la protection rapprochée des membres de la famille royale et de les conduire en lieu sûr en cas d’invasion ennemie.

Chaque week-end, George VI et son épouse quittent “Buck House” pour retrouver leurs filles à Windsor. Au reste, la vieille forteresse n’est guère moins exposée que Londres. Plus de trois cents projectiles tomberont sur le domaine durant la guerre. Des photos de propagande montreront d’ailleurs les petites princesses creusant des tranchées dans les pelouses du parc ou y plantant des légumes, afin de lutter contre les pénuries alimentaires ! À Noël 1940, Elizabeth organise une pantomime en faveur du Queen’s Wool Fund, qui collecte de la laine afin de tricoter des chandails aux militaires.

Le 13 octobre précédent, elle a réalisé sa première allocution radiophonique à la BBC, s’adressant aux enfants des villes évacués à la campagne en raison du Blitz : « Des milliers d’entre vous dans ce pays ont dû quitter leur foyer et être séparés de leurs pères et mères. Ma sœur Margaret Rose et moi éprouvons beaucoup de sentiments à votre égard, car nous savons par expérience ce que signifie être loin de ceux que nous aimons le plus. […] Avant de terminer je peux vous dire en toute vérité que nous, les enfants à la maison, sommes pleins de gaieté et de courage. Nous essayons de faire tout notre possible pour aider nos valeureux marins, soldats et aviateurs, et nous essayons également de supporter notre propre part du danger et de la tristesse de la guerre. Nous savons, chacun de nous, que tout se terminera bien, car Dieu prendra soin de nous et nous donnera la victoire et la paix. Et quand la paix viendra, rappelez-vous que ce sera à nous, les enfants d’aujourd’hui, de faire du monde de demain un endroit meilleur et plus heureux. »

À Buckingham, c’est spartiate

C’est pourtant au cours de cette période mouvementée que va prendre tournure la « romance » entre Elizabeth et le prince Philippe de Grèce, qui sert alors dans la Royal Navy en Méditerranée. En octobre 1941, celui-ci passe une permission à Windsor où il fait le récit de ses combats devant une petite princesse pâmée d’admiration. Quelques semaines plus tard, Elizabeth adresse au marin de ses rêves une carte de vœux avec sa photographie dédicacée. Galant, Philippe lui retourne la politesse. Évoquant les prochaines noces d’une de ses connaissances, dans une lettre à sa cousine Diana Bowes-Lyon, la princesse s’abandonne à la confidence : « C’est tellement drôle de voir l’une de ses amies fiancée, n’est-ce pas ? Non pas que je souhaite moi-même me fiancer ! Oh non ! Je suis maintenant la fière détentrice d’une très grande photographie de Philippe, qui est posée sur le manteau de la cheminée et me fixe. J’ai dû passer à travers un tas de taquineries quand elle est arrivée, mais j’admets que Maman a dit : “C’est un beau garçon”, ce avec quoi je suis d’accord. »

À Buckingham comme à Windsor, les conditions de vie sont spartiates. Il est interdit de consommer plus de 30 litres d’eau chaude par bain. Chaque chambre ne dispose que d’une ampoule et d’un faible radiateur électrique. Sur les plats d’argent et d’or hérités de la reine Victoria sont servies les mêmes rations frugales que dans n’importe quel foyer britannique. Cependant, la princesse adolescente commence à être initiée aux affaires d’État par George VI, qui lui fait lire les documents officiels. La future reine reçoit par ailleurs un enseignement privé d’histoire constitutionnelle avec sir Henry Marten, vice-président du collège d’Eton. À l’occasion de son 16e anniversaire, le 21 avril 1942, elle est promue colonel en chef du régiment des Grenadier Guards, qu’elle passe très sérieusement en revue.

C’est un jeune homme grave et charmant qui est arrivé, avec plus rien du garçon plutôt présomptueux que j’avais d’abord connu

À la fin de l’année suivante, Philippe reparaît pour les fêtes à Windsor, flanqué de son cousin David Mountbatten. La gouvernante de la princesse, l’indiscrète Marion Crawford, révélera qu’elle n’avait jamais « connu Lilibet plus animée. Il y avait un éclat sur elle qu’aucun d’entre nous n’avait jamais vu. […] C’est un jeune homme grave et charmant qui est arrivé, avec plus rien du garçon plutôt présomptueux que j’avais d’abord connu. Il ressemble plus que jamais, j’ai trouvé, à un Viking, buriné par la tempête et qui avait bourlingué, et ses manières ne laissaient rien à désirer ».

Le 18 décembre 1943, Philippe et David applaudissent à une pantomime assez simplette, intitulée Aladdin, où Elizabeth interprète le rôle-titre et sa sœur Margaret celui de Roxana. Vêtue d’un kimono, la princesse fait une démonstration de tap dance et ravit un auditoire conquis d’avance par des plaisanteries plutôt mièvres. Pour le réveillon, le jeune lieutenant est convié à la table royale où il narre ses mésaventures au large des côtes italiennes. Puis, au coin du feu, il enchaîne sur des histoires de fantômes. « Nous nous étions préparés à avoir peur, et nous n’avons pas eu peur, déplorera Margaret. C’était très décevant. »

Le soir du Boxing Day – le 26 décembre -, on joue d’abord aux charades, avant de rouler le tapis du salon cramoisi. Au son du gramophone, Philippe et David entraînent alors leurs deux jeunes cousines, « gambadant et cabriolant jusqu’à près d’une heure du matin », selon l’expression de sir Alan Lascelles, le secrétaire privé du roi.

En février 1945, à l’approche de ses 19 ans, Élisabeth s’enrôle dans l’Auxiliary Territorial Service, le Service territorial auxiliaire, sous le matricule 230873. Elle suit une formation de conductrice et de mécanicienne au centre d’entraînement de Camberley, dans le Surrey. Elle y apprend à changer une roue, à réparer un moteur ainsi qu’à piloter camions et ambulances. Cela lui vaudra le grade de capitaine à titre honoraire… et le surnom de “Princess Auto Mechanic”.

Elizabeth, en uniforme, se mêle à la cohue

« Nous sommes sortis huit fois tous ensemble », note avec fierté George VI.

Enfin, le 8 mai 1945 sonne l’heure de la victoire. Dès l’annonce de la capitulation nazie, la foule converge vers les grilles de Buckingham, scandant : « Nous voulons le roi ! Nous voulons la reine ! » La famille royale apparaît bientôt sur le balcon, rejointe un moment plus tard par le Premier ministre, Winston Churchill. Ce sont alors des acclamations sans fin et le God Save the King est repris en chœur par des milliers de voix. « Nous sommes sortis huit fois tous ensemble », note avec fierté George VI.

Au crépuscule, alors que des milliers de Londoniens en liesse continuent de manifester leur joie exubérante, du Mall à Trafalgar Square, la princesse Elizabeth, revêtue de son uniforme, se mêle à la cohue avec sa jeune sœur, à la faveur de l’obscurité.

Dans un entretien de 1985, la reine se souviendra : « Nous étions terrifiées à l’idée d’être reconnues, alors j’ai tiré ma casquette d’uniforme bien au-dessus de mes yeux. » Elle décrira les « rangées de personnes inconnues se tenant par le bras et marchant dans Whitehall. Nous étions tous emportés par des vagues de bonheur et de soulagement ». Les princesses auraient été même vues à l’hôtel Ritz, dansant une conga endiablée ! Et Elizabeth II de conclure, nostalgique : « Je pense que cela a été l’une des nuits les plus mémorables de ma vie. »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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Controverse autour des travaux d’un château accueillant un festival près de Perpignan

Le château de la discorde. Vendredi 27 mai, une association a dénoncé la destruction de parties du château de Ceret, dans les Pyrénées-Orientales, sous prétexte d’aménagements nécessaires à la tenue du festival Les Déferlantes du Sud, qui aura lieu début juillet dans le château, rapporte France 3 Occitanie. Le château d’Aubiry date de 1904, et accueille pour la première fois ce festival musical. Pour ce faire, de nombreux travaux ont dû être réalisés. Mais lesdits travaux ne font manifestement pas l’unanimité.

Le mur de la discorde

Pour l’association ASPAHR (Association pour la Sauvegarde du Patrimoine Artistique et Historique Roussillonnais), un aménagement en particulier pose problème : la destruction du mur d’enceinte du château sur 35 mètres de long. « Tout a été classé monument historique, le parc, l’enceinte, le château. On ne peut pas faire ce qu’on veut et quand on est propriétaire d’un monument historique, on est responsable de l’intégrité du lieu pour les générations futures », argumente l’association dans un communiqué, relayé par le média local. Pourtant, les propriétaires du lieu sont d’accord, et expliquent que le mur « n’est pas d’origine ». Ils affirment aussi que tout cela se fait en concertation avec les collectivités locales, qui délivrent les autorisations au fur et à mesure. En attendant, les travaux d’aménagement du château se poursuivent pour accueillir les festivaliers, début juillet.

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Bientôt des munitions rôdeuses américaines « Switchblade » pour les forces françaises?

par Laurent Lagneau · 7 juin 2022

Lors de sa dernière intervention devant les sénateurs de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, début mai, le Délégué général pour l’armement [DGA], Joël Barre, a fait état de procédures « d’urgence opérationnelle » [UOPS] visant à doter les « armées des capacités dont elles ont besoin pour faire face au conflit en Ukraine ». Et de citer en particulier le système « adaptation réactive pour la lutte anti-drones » [ARLAD], lequel permet d’assurer la protection d’un convoi contre des drones hostiles. En a-t-il évoqué d’autres? Le compte-rendu de l’audition – tenue à huis clos – ne le précise pas…

En tout cas, la défense contre les drones est liée en partie à l’apparition des munitions « rôdeuses » ou « télé-opérées », lesquelles ont fait la preuve de leur efficacité durant la dernière guerre du Haut-Karabakh et, plus récemment, en Ukraine. Un rapport du Sénat, publié en juillet 2021, avait ainsi souligné la nécessité de doter les forces françaises de telles capacités.

« Nous pourrions envisager d’acquérir : des micro-drones simples destinés à servir de leurre ou à mener des attaques saturantes, des micro-drones armés [non autonomes], des drones d’attaque plus gros [de type mini-drones] capables d’emporter une charge d’explosifs, comme les munitions télé-opérées, qui sont à la frontière des drones et des missiles », avait détaillé le sénateur Cédric Perrin, l’un des auteurs de ce rapport.

Si le système ARLAD a fait l’objet d’une procédure d’urgence opérationnelle, est-ce aussi le cas des munitions rôdeuses? En effet, selon Intelligence Online, la Direction générale de l’armement [DGA] serait en passe de finaliser une commande de 82 munitions télé-opérées « Switchblade » auprès de l’entreprise américaine AeroVironment, laquelle, par ailleurs, fournit déjà les mini-drones de type DRAACO / RQ-20 Puma aux forces spéciales françaises.

À noter que celles-ci avaient exprimé un tel besoin en 2021, par la voix du général Éric Vidaud, alors à la tête du Commandement des opérations spéciales [COS].

La munition téléopérée d’AeroVironment existe en deux versions. La « Switchblade 300 », d’une masse d’environ 2,5 kg pour, est assez compacte pour loger dans un sac à dos. Lancée par un tube lance-missiles, elle affiche une endurance de 15 minutes, pour un rayon d’action de 10 km. Déployable en moins de deux minutes, sa vitesse maximale est de 160 km/h. Sa mise en oeuvre nécessite la même station de contrôle que celle du RQ-20 Puma [et des autres drones conçus par l’entreprise américaine], ce qui permet des les associer en mission.

La « Switchblade 600 » est une munition téléopérée beaucoup plus lourde [23 kg], mais aussi plus endurante [40 minutes], avec une portée totale de 80 km, et attaquer à une vitesse de 185 km/h. Elle a été conçue pour neutraliser les véhicules blindés.

Cette possible commande interviendrait après le lancement par le DGA de deux projets visant à développer des munitions rôdeuses pour les besoins des forces françaises. Appelés « LARINAE » et « COLIBRI », ils visent à mettre au point des appareils capables de détruire des cibles situées respectivement à 50 et 5 km de distance. Si les propositions des industriels devront être remises d’ici le 6 juillet prochain, les prémières démonstrations sont prévues en 2024.

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Pékin menace l’Australie et le Canada de « graves conséquences » après des incidents aériens

par Laurent Lagneau · 7 juin 2022

La semaine passée, Ottawa a accusé la Force aérienne de l’Armée populaire de libération [PLAAF] d’avoir harcelé, à plusieur reprises, l’avion de patrouille maritime CP-140 Aurora que l’Aviation royale canadienne [ARC] avait engagé dans les missions conduites dans le cadre de l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], une structure mise en place par les Nations unies afin de documenter les violations des sanctions internationales imposées à la Corée du Nord pour son programme nucléaire et le développement de missiles balistiques.

« Dans certains cas, l’équipage de l’ARC s’est senti suffisamment à risque qu’il a dû modifier rapidement sa propre trajectoire de vol afin d’augmenter l’espacement et d’éviter une collision potentielle avec l’aéronef [chinois] intercepteur », a expliqué le ministère canadien de la Défense.

« Les actions de la Chine sont irresponsables et provocatrices, et nous continuerons d’insister fermement sur le fait qu’elles mettent les gens en danger tout en ne respectant pas les décisions de l’ONU », a ensuite insisté Justin Trudeau, le Premier ministre canadien, lors d’une conférence de presse donnée le 6 juin.

Évidemment, à Pékin, on donne une version différente. La veille, le Global Times, journal proche du Parti communiste chinois [PCC], a fait valoir que ce sont des « avions de guerre canadiens » qui ont « provoqué la Chine », en effectuant une « reconnaissance rapprochée en mer de Chine orientale ».

Et, pour Zhang Xuefeng, un expert militaire cité par le journal, « certains militaires occidentaux sont souvent prêts à pointer la Chine du doigt, tout en étant coupables en premier lieu. […] Ils essaient de traîner la réputation de la Chine dans la boue, mais ne mentionnent rien de leurs propres activités, ni si leurs activités menaçaient la sécurité de la Chine ».

Puis, le colonel Wu Qian, le porte-parole du ministère chinois de la Défense, a enfoncé le clou, assurant que la Chine « avait rapidement pris des mesures raisonnables, puissantes et professionnelles en réponse aux actes de provocation et aux opérations hostiles et non professionnelles du Canada ». Et d’affirmer que le « Canada assumerait la responsabilité de toutes les conséquences graves de ses actes risques et provocateurs ». Retourner l’accusation en rejettant la responsablité de tout incident à venir est désormais un grand classique… Et Pékin a usé de la même méthode à l’égard de l’Australie.

En effet, le 5 juin, le nouveau ministre australien de la Défense, Richard Marles, a accusé un chasseur chinois de type J-16 d’avoir mis en danger l’équipage d’un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de la Royal Australian Air Force [RAAF] alors que celui-ci volait dans l’espace aérien international, au-dessus de la mer de Chine méridionale, dont Pékin revendique la quasi-totalité, malgré un avis de la Cour permanente d’arbitrage [CPA] de La Haye qui, en juillet 2016, avait estimé que ses revendications n’avaient aucun « fondement juridique ».

Dans un premier temps, le J-16 s’est approché de l’avion australien, avant de lancer des fusées éclairantes. Puis il lui a coupé la route en larguant des paillettes, utilisées normalement pour leurrer les radar. Sauf que l’un des réacteurs du P-8A Poseidon en a ingéré. Cela étant, il a pu regagner sa base.

Les autorités chinoises ont mis vingt-quatres heures à réagir aux accusations australiennes. Ainsi, le porte-parole du ministères chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a adressé une mise en garde à Canberra.

 » Nous exhortons l’Australie à respecter les intérêts de sécurité nationale et les préoccupations majeures de la Chine, et à être prudente dans ses paroles et ses actes afin d’éviter une erreur de calcul qui pourrait avoir de graves conséquences. » Et d’assurer que l’Armée populaire de libération a toujours mené ses opérations « de manière sûre et professionnelle ».

En outre, M. Zhao a affirmé que la Chine ne permettrait à aucun pays de violer sa souveraineté « au nom de la liberté de navigation ».

Cela étant, l’incident évoqué par Richard Marles est le second ayant impliqué les forces chinoises et australiennes depuis le début de cette année. En février, un P-8A Poseidon avait visé par un laser alors qu’il surveillait un « destroyer » et un navire d’assaut amphiblie de la composante navale de l’APL qui naviguaient en mer d’Ararufa, coincée entre l’Australie et la Nouvelle-Guinée. « Nous demandons instamment à Canberra de respecter les droits légitimes des navires chinois dans les eaux concernées, conformément au droit international, et de cesser de diffuser de fausses informations sur la Chine », avait rétorqué Pékin.

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Les multinationales woke contre le modèle universaliste

Valeurs actuelles. Dans votre introduction, vous affirmez que les entreprises cherchent désormais à contribuer à la construction d’un monde meilleur, voire à fixer la norme commune. Comment s’y prennent-elles et de quand datez-vous cette vision de l’entreprise ? Anne de Guigné. Le lien des entreprises avec la politique et l’intérêt général est très ancien. Au Moyen Âge comme à l’époque moderne, la sphère productive dépendait entièrement du seigneur ou du roi. Au moment de la révolution industrielle, les entreprises commencent à prendre leur indépendance car la puissance publique ne peut plus financer seule les innovations. Cette période voit la création du statut moderne de l’entreprise par actions, qui organise la manière dont des actionnaires se regroupent pour financer des projets. La société à responsabilité limitée va un cran plus loin, en protégeant les actionnaires en cas de défaillance de l’entreprise. L’État accorde toutefois au départ ce statut avec parcimonie, uniquement aux entreprises qui poursuivent un objet lié à l’intérêt général comme la construction de voies ferrées. Au même moment, le modèle paternaliste propose une forme d’aménagement aux tensions latentes entre les logiques capitaliste et démocratique.

Sur le volet du “wokisme”, ce mouvement prétend créer au forceps une égalité de condition en plaçant chacun sur une échelle de privilège en fonction de critères raciaux, de sexe, d’orientation sexuelle

La mondialisation va toutefois changer la donne. Devenues plus puissantes que les États, les plus grandes entreprises s’émancipent de leur tutelle. Ces années libérales se fracassent ensuite sur la crise financière de 2008, qui démontre de manière flagrante les limites de l’économie mal régulée. À partir de là, les réflexions sur la manière de bâtir un capitalisme plus responsable se multiplient. D’autant qu’au même moment, l’urgence écologique s’impose dans le débat. La notion de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) s’impose rapidement. Dans son acception la plus radicale, elle va pousser les groupes à s’engager en politique. C’est cette dernière mutation qui m’inquiète.

À quoi pensez-vous en particulier ? Ce mouvement a été conforté par un changement de régulation aux États-Unis. En 2010, la Cour suprême autorise les entreprises à financer directement les campagnes électorales. C’était une demande à l’époque du Parti républicain, dont les membres espéraient sans doute mettre la main sur des financements issus du pétrole. Aujourd’hui, les conservateurs s’en mordent les doigts car, tant qu’à financer les campagnes, les grands groupes ont de plus en plus tendance à donner bruyamment leur avis sur les législations en cours, quitte à boycotter les États fédérés qui mettent en place des législations, notamment sur les sujets sociétaux (délai pour l’avortement, éducation sexuelle au primaire… ), qui leur semblent contraires au progrès. Aussi compétents que soient ces patrons, sont-ils pour autant légitimes pour définir la norme commune ? Je ne le crois pas. Selon moi, la définition de l’intérêt général doit rester un attribut du politique.

Tout au long de votre ouvrage, vous évoquez de nombreux exemples américains pour montrer que l’entreprise devient un des moteurs du “wokisme”. Les entreprises françaises sont-elles réceptives au modèle américain ? L’entreprise européenne est tout autant entrée de plain-pied en politique, on le voit très bien à travers la guerre en Ukraine. Devant le Parlement français, Volodymyr Zelensky a cité des groupes qui continuaient à opérer en Russie, en demandant de faire pression pour qu’ils se retirent. Sur le volet du “wokisme”, ce mouvement prétend créer au forceps une égalité de condition en plaçant chacun sur une échelle de privilège en fonction de critères raciaux, de sexe, d’orientation sexuelle, etc. Les entreprises sont plus prudentes, car il existe en France une barrière fondamentale qui est le modèle universaliste. Les quotas raciaux sont par exemple interdits dans le pays.

Tout un écosystème s’est ainsi développé sur ces questions de diversité. Des agences donnent des conseils pour écrire en écriture inclusive.

Ces idées communautaristes progressent malgré tout en France, exportées d’abord par les grands groupes américains. Leur matrice essentialiste se décline dans l’Hexagone via la multiplication des formations antiracistes (qui ne sont toutefois pas en France réservées exclusivement aux Blancs), l’apparition de toilettes non genrées pour les personnes non binaires, la demande faite aux salariés de spécifier leur pronom (il/elle/neutre) dans leur signature d’e-mail afin de respecter les personnes transgenres… Autant de revendications de minorités, apparemment anodines, qui, mises bout à bout, participent, à mon sens, à l’atomisation du monde. L’entreprise restait en effet l’un des rares creusets où pouvaient se rencontrer des personnes de tous horizons. Il me semblerait dramatique qu’elle cède à son tour à une vision communautariste du monde.

Vous parlez de l’arrêt de la Cour suprême de 1978, qui encadre les principes de discrimination positive aux États-Unis. Plus de quarante ans après, quelles sont les conséquences de l’instauration de la discrimination positive dans les écoles et les entreprises ? En tant que Français, quand on évoque l’histoire des luttes raciales aux États-Unis, il faut toujours se rappeler que l’histoire américaine n’a rien à voir avec la nôtre. La ségrégation a existé outre-Atlantique jusque dans les années 1960. Et aux États-Unis, chacun est habitué à se présenter comme membre d’une communauté. La discrimination positive répond à ces données. La législation de 1978 autorise l’établissement de quotas raciaux dans les programmes d’admission des universités uniquement s’ils visent à contribuer à la “diversité” de la population étudiante. Le débat entre les juges de la Cour suprême fut vif et les conséquences de leur décision fulgurantes. S’est ainsi peu à peu diffusée dans la société américaine puis occidentale l’idée que la diversité serait un bien suprême, supérieure même à la notion d’égalité.

La position de neutralité n’était pas tenable. Nous quittons peu à peu un monde du droit pour celui de la morale.

Vous vous référez à l’expression “capitalisme racial”, un terme inventé par la juriste américaine Nancy Leong. En quoi la quête de la diversité est-elle devenue un business ? Le “wokisme” répond au départ à des injustices sociales et raciales criantes. Il a prospéré sur des drames aussi atroces que la mort de George Floyd. Nancy Leong, par son expression “capitalisme racial”, s’afflige de l’utilisation cynique et systématique de ces questions d’origine ethnique par les entreprises, qui font de la diversité un simple argument marketing. L’entreprise traitant même la couleur de peau des salariés comme un actif financier parmi d’autres. Tout un écosystème s’est ainsi développé sur ces questions de diversité. Des agences donnent des conseils pour écrire en écriture inclusive. Dans la mode, des spécialistes veillent à éviter les procès en appropriation culturelle. Des sensitivity readers, relecteurs professionnels, traquent dans les manuscrits et tous les documents officiels des entreprises tout propos pouvant être jugé comme offensant… Le capitalisme digère tout !

Le “wokisme” se développe majoritairement chez les jeunes. Dès lors, l’arrivée des jeunes dans le monde de l’entreprise signifie-t-elle la “wokisation” de l’entreprise ? C’est un fait : les jeunes, surtout les urbains, diplômés, des classes moyennes supérieures, sont très sensibles à ces questions de discrimination et tendent à approuver les codes woke . Une fois sur le marché de l’emploi, ils cherchent des entreprises fortement engagées. Et les entreprises leur répondent. Je ne crois toutefois pas que la “wokisation” de l’entreprise soit une fatalité. Les groupes peuvent, à mon sens, répondre à la légitime demande de sens qui émane des jeunes générations, sans se convertir aux matrices communautaristes. D’autres voies sont possibles. Elles sont plus exigeantes car chaque groupe doit réfléchir à une réponse personnelle, alignée avec son objet social.

Le mouvement Black Lives Matter (BLM) apparaît en filigrane dans votre ouvrage. Vous parlez d’entreprises qui se sont saisies de l’affaire pour défendre certaines valeurs. Est-ce être cynique de n’y voir qu’une stratégie de marketing ? Vous avez raison, tous les cas de figure se rencontrent. Certains patrons ont été authentiquement saisis par le drame de la mort de George Floyd et ont décidé de rejoindre par conviction le mouvement Black Lives Matter, qui entend lutter contre le racisme envers les personnes noires. Je crois toutefois que la plupart des dirigeants ont plutôt tendance à être attentistes et à naviguer au mieux entre les différentes injonctions issues de leurs salariés, de la société civile… qui leur sont adressées. Prenons l’exemple de Starbucks : au lendemain de la mort de George Floyd, la direction demande à ses salariés de ne pas afficher de slogan Black Lives Matter (pin’s, vêtement… ) afin de rester neutres vis-à-vis des clients. Alors que cette demande fuite dans la presse, de multiples activistes appellent au boycott de la chaîne. Quelques jours plus tard, Starbucks produisait ses propres tee-shirts Black Lives Matter à destination de ses salariés. La position de neutralité n’était pas tenable. Nous quittons peu à peu un monde du droit pour celui de la morale. Le caractère incroyablement moralisant des campagnes publicitaires, ces dernières années, est d’ailleurs frappant. Vous n’achetez plus un produit car il vous est utile ou agréable mais parce qu’il participe à l’avènement d’un monde supposé meilleur.

Il est ainsi assez cocasse de voir nos égéries indigénistes accueillies par les progressistes américains comme des Soljenitsyne du XXIe siècle.

Vous parlez d’une “entreprise providence”. Que signifie ce concept ? J’évoque l’“entreprise providence” afin d’illustrer l’affaissement de l’État. L’idée étant de s’interroger sur la capacité des groupes privés de remplir ces multiples fonctions de solidarité et de protection, qui étaient classiquement l’apanage du public. Lors de l’épidémie de coronavirus, les entreprises ont ainsi joué un rôle essentiel pour organiser la continuité de la vie : de nombreux groupes se sont portés volontaires pour fabriquer gratuitement du gel hydroalcoolique ou des masques. En France, nous conservons une grande sensibilité aux questions de protection des données individuelles, notamment de santé, mais dans les pays anglo-saxons ou en Asie, elles sont déjà largement monétisées. Les particuliers accordent ainsi un pouvoir de contrôle à ces grands groupes qui me semble vertigineux dans ce contexte de politisation de la sphère économique.

Lorsque Evian s’est excusé pour sa publicité pour la vente d’eau pendant le ramadan, les internautes et les politiques se sont moqués de la réaction de la marque… Un signe d’espoir ? Dans tous les pays anglo-saxons, et sans doute partout ailleurs en Europe, cet acte de repentance aurait été applaudi. La virulence des réactions au sujet d’Evian révèle la sensibilité de l’opinion française sur ces questions d’immigration. Une grande partie du pays refuse de céder à la vision communautariste. Même si le modèle universaliste apparaît, il est vrai, bien à la peine pour répondre à ce défi d’intégration de populations de plus en plus diverses, je ne crois pas que la matrice woke apporte la moindre solution. Les sociétés, en prise au sujet complexe de l’exercice de la religion au travail, et notamment de l’islam, en font l’expérience tous les jours. Pour assurer la cohabitation sur un même lieu de personnes de cultures différentes, il est bien plus utile de mettre l’accent sur ce qui rassemble tous les salariés que sur ce qui les différencie.

Comment le “capitalisme woke” porte-t-il atteinte au socle national ? La conversion des multinationales à la matrice woke heurte frontalement le modèle français universaliste. En France, la diversité est gérée depuis plus de deux siècles sur le principe de la séparation entre vie privée et vie publique. Cette distinction peine à survivre dans notre monde contemporain, mais je crois, malgré tout, qu’elle reste précieuse, qu’elle apporte en tout cas plus de solutions aux défis actuels que la grille communautariste. Cette spécificité universaliste explique d’ailleurs que la France est largement perçue à l’étranger comme la terre d’oppression des minorités. Il est ainsi assez cocasse de voir nos égéries indigénistes accueillies par les progressistes américains comme des Soljenitsyne du XXIe siècle. La conversion des grands groupes à cette nouvelle grammaire pose de profondes questions de souveraineté. De manière générale, on constate que le mouvement de mondialisation, qui a longtemps fortifié les démocraties, tend aujourd’hui à les fragiliser. Le capitalisme doit être régulé pour être protégé de ses excès.

Le Capitalisme woke, quand l’entreprise dit le bien et le mal, d’Anne de Guigné, La Cité, 200 pages, 19 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Eglise catholique : les “abus” du rapport Sauvé…

Si nous publions ce travail et ce genre de réflexion sur le rapport Sauvé [ le Rapport Sauvé, une manipulation ? , NDLR], c’est bien parce que notre premier souci se porte sur les victimes. Si l’on souhaite traiter un problème grave (en l’occurrence ici la question des abus sexuels sur mineurs dans l’Église), il est nécessaire de fonder et de développer un plan d’action sur des bases certaines. [… ] Dans le cas présent, les “résultats” ont été jetés en pâture à l’opinion publique à grand renfort d’une campagne médiatique préparée et annoncée. [… ] Nombre d’évêques ont alors fait discrètement comprendre être tombés des nues, découvrant à ce moment-là, en direct, l’ampleur du phénomène. Plus d’un a été choqué par les « exercices préparatoires » à la communication, que certains ont jugés « malsains » (pour essayer de demeurer charitable). Cette théâtralité a culminé avec la mise en accusation publique, haineuse, du “Vous devez payer pour tous ces crimes”, les doigts pointés vers les évêques présents. […] À partir de là, le raz-de-marée médiatique était en route et nombre de nos représentants ecclésiastiques se sont retrouvés emportés dans un tourbillon face auquel ils n’ont eu d’autre choix que de courber l’échine.

Du rôle de la parole

Il y a plusieurs décennies, la “société” considérait, à tort ou à raison, que c’était l’intérêt des enfants, des familles et des différentes institutions de rapidement “tourner la page” quand abus il y avait eu. Que ce soit de la part d’un enseignant, d’un membre de la famille, d’une institution civile, laïque, religieuse ou d’un groupe sportif par exemple. On estimait qu’il était traumatisant pour un enfant d’être confronté à la justice, à la police, aux mises à l’épreuve des témoignages, aux vérifications face aux potentiels mensonges, etc. Il y avait une forme de consensus social qui allait dans ce sens, dans l’ensemble des institutions et l’ensemble de la société. Il s’agissait d’une réalité sociétale de toute une époque qui estimait que la parole ne libérait pas. Qu’au contraire, elle éclairait d’une trop vive lumière des situations qu’on estimait préférable de laisser dans l’ombre, dans l’intérêt des victimes et des différentes institutions. Les années 1990 ont représenté un tournant dans la perception que les sociétés ont eue de ce genre de traumatismes. Nous sommes passés actuellement dans une tout autre représentation, on estime que c’est justement la parole qui libère. Et je souhaite évidemment que la parole aide effectivement les victimes à se libérer.

Une temporalité sujette à caution

Un certain nombre d’évêques auraient souhaité que l’enquête portât sur vingt à trente ans, ce qui aurait permis, dans l’intérêt des victimes, d’étudier des cas concrets au sein d’une Église qui avait pris des positions claires, et surtout des mesures. En prenant soixante-dix ans pour enquêter, on faisait donc déjà fausse route parce qu’on était obligé d’avoir recours à d’autres procédés qu’à ceux qu’on utilise pour une enquête, utiliser des sondages, forcément hasardeux, et de mélanger plusieurs époques qui avaient une vue et un fonctionnement radicalement opposés sur le sujet.

Partir sur une période plus courte n’indiquait nullement la volonté d’enterrer des crimes anciens, mais simplement la volonté de poser un diagnostic indiscutable, avec des enquêtes scientifiques rigoureuses, qui permettent de dresser un état des lieux et d’analyser comment les dispositions mises en place pour lutter contre ce fléau ont été respectées ou non, dans l’intérêt des victimes, comme de ceux qui auraient pu le devenir.

Des questions qui en disent long

Nous sommes le 12 avril 2019, il s’agit chronologiquement de la première audition en audience plénière qui a été publiée, l’acte premier du travail de la Ciase. Les enquêteurs sont donc, en théorie, à ce moment, libres de tout préjugé, vierges de toute idéologie. Cependant, nous allons découvrir que les préjugés les plus naïfs sont déjà là, les questions ne sont pas posées de manière neutre, une hostilité sourde se fait déjà entendre et les germes des préconisations finales sont, dès le premier jour, dans l’esprit de l’équipe. Relisons un certain nombre d’interventions de membres de la Ciase.

Question 8 : La place faite aux femmes dans l’Église n’est-elle pas contraire à l’égalité en dignité de tous les êtres humains, telle qu’elle est proclamée par l’article 1er de la Déclaration universelle des droits de l’homme ?

Question 9 : Le fonctionnement hiérarchique, purement masculin et parfaitement pyramidal de l’Église catholique n’induit-il pas une culture du secret et ne favorise-t-il pas une grande solitude qui peut être facteur de troubles et d’actes délictueux jusqu’à la pédophilie ?

Question 11 : Quels remèdes entrevoyez-vous pour éviter que ces abus ne se reproduisent ? En termes d’exercice de l’autorité, de gouvernance de l’Église, de sélection et de formation des prêtres et religieux, de statut des clercs ?

Des interventions ignorantes et hostiles…

Philippe Portier, historien et sociologue, premier vice-président de l’École pratique des hautes études : « Cette obsession de la pureté remonte à l’avant-XIXe siècle, à la sacralisation de la pureté du prêtre. »

Christine Lazerges, professeur émérite de l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, ancienne présidente de la Commission nationale consultative des droits de l’homme : « Si le problème tient au piédestal sur lequel on place le prêtre, on le résoudrait en grande partie en ordonnant des femmes. »

Anne Devreese, ancienne directrice générale de l’École nationale de protection judiciaire de la jeunesse : « Vous avez insisté sur le registre lexical utilisé, renvoyant à la famille, avec les termes de père, de frère et sœur. Cela évoque l’inceste. J’ai été frappée d’entendre, dans le reportage d’Arte sur les religieuses abusées, exactement les mêmes phrases que ce que l’on entend lorsqu’il est question d’inceste, un sujet que je connais bien. »

Antoine Garapon, magistrat, ancien secrétaire général de l’Institut des hautes études sur la justice : « Vous avez passé quatre années au Vatican. Le contraste est saisissant entre la lutte farouche menée contre le mariage homosexuel et la situation de crise actuelle liée aux scandales de pédophilie, le cas du cardinal Barbarin étant d’ailleurs emblématique de ces deux aspects. Quel est votre sentiment à ce sujet ? Dans le livre de Frédéric Martel, l’Église est constantinienne : elle fait passer au premier plan la lutte politique, contre le communisme avec Jean Paul II, quitte à soutenir l’insoutenable avec Alfonso López Trujillo par exemple ; la lutte contre le mariage gay est aussi politique. L’objectif politique prime la morale. Est-ce la même chose aujourd’hui selon vous ? »

Christine Lazerges : « Que pensez-vous du fait que les enfants de chœur soient toujours des garçons, habillés comme le prêtre ? Pourrait-on préconiser une mixité ? » Anne Devreese : « Je reviens sur le traitement différencié entre filles et garçons. N’y a-t-il pas un lien avec le sujet de la dévalorisation des filles et de leur sexualité, elles qui sont vues comme vicieuses, tentatrices ? N’y a-t-il pas dans l’Église non seulement une vision extrêmement dégradée de la sexualité, mais plus encore quand elle implique des femmes ? N’est-ce pas “moins grave” d’avoir des relations sexuelles avec un garçon ? »

Les auditions de victimes n’ont pas encore commencé, mais les bases des préconisations finales sont là, et les clichés qui animent les membres de la commission semblent empruntés à la pire littérature de gare. On est ici bien davantage dans un réquisitoire qui cherche des confirmations à ses postulats que dans une analyse posée et équilibrée sur un sujet. Ils auraient souhaité se caricaturer, ils n’auraient pas mieux fait.

Que cherchait vraiment la Ciase ?

M. Sauvé a déclaré le 5 octobre au journal le Figaro : « Ce rapport serait un échec si l’essentiel de nos 45 recommandations n’était pas suivi d’effet. » Cette commission qui n’était à la base qu’une “expertise” de consultation, fondée sur la confiance, a trop rapidement sombré dans l’hubris, la démesure. Nous ne pouvons qu’être surpris que M. Sauvé en arrive à s’autoattribuer, s’autoaccorder le principe d’une d’infaillibilité quasi pontificale, alors qu’il ne présidait qu’une commission d’enquête, pouvant faire des recommandations, mais qui ne devaient pas s’étendre au-delà de certaines limites qui malheureusement ont été franchies. [… ] Quand on est chargé d’une mission qui cherche à déterminer un nombre de victimes et les manières de les protéger, on n’a pas le droit de faire dérailler cette mission pour la transformer en argument de révolution dans l’Église catholique, surtout quand cette Église nous a donné sa confiance. [… ]

Sur le cas Barbarin…

Une autre “anecdote” est particulièrement marquante : la commission Sauvé a reçu les avocats de ceux qui ont attaqué le cardinal Barbarin en justice, et le rapport les cite. Mais l’avocat de Son Éminence n’a même pas été contacté et donc n’a pu faire valoir les jugements successifs de la cour d’appel et de la Cour de cassation en faveur du cardinal, qui a été totalement relaxé. Cela se passe de commentaires.

Une méthodologie douteuse

La Ciase a pu consulter toutes les archives judiciaires qu’elle a voulu. Pour un total maximal de 413 dossiers qui apparaissent dans les archives publiques. Soit, par rapport aux 45 360 plaintes qui sont estimées à partir des projections de Mme Nathalie Bajos, moins de 1 %. Les autres ont disparu dans la nature, comme par enchantement. Comment peut-on avoir confiance dans ces travaux de l’Inserm ? [… ] Cinquante-six pour cent du total des abus estimés ont eu lieu entre 1950 à 1970, 8 % des abus dans la société à l’époque. À propos de l’appel à l’ensemble de la population française : sur 1 500 personnes qui ont répondu à un appel à témoignages, il n’y en a que quatre qui ont témoigné pour des abus commis depuis les années 1990. Et pourtant, à partir de ces quatre témoignages, la commission annonce que les choses n’ont pas changé au cours de ces dernières décennies. [… ] Étant donné le faible taux (au sens purement mathématique du terme) des personnes concernées dans ce “sondage” par les abus (0,17 % chez les femmes et 0,69 % chez les hommes après redressement), il suffi t ici que sur la totalité de sondés, un homme sur 300 mente sur Internet de manière anonyme, pour doubler le nombre d’abus par les clercs, reportés dans le sondage.

Une “prévalence” fabriquée

Nous remarquons l’approche “originale” de la Ciase, qui regroupe pour l’Église l’ensemble des lieux d’abus (écoles, patronages, paroisses… ) pour produire ce chiffre de 1,2 %. Pendant ce temps, les lieux laïcs (écoles, clubs de sport, centres aérés, colonies…) sont éclatés. Si l’on prend le soin de regrouper les différents lieux laïcs de la même façon, les chiffres sont équivalents. Cet argument suffi t déjà à éliminer le concept de « plus forte prévalence » du rapport de la Ciase. Il existe un certain nombre d’études internationales sur le sujet, qui placent l’Église dans une position plus favorable que les autres milieux, c’est-à-dire avec proportionnellement moins de cas d’abus sexuels que dans les autres sphères sociales.

Extrapolation à géométrie variable

Au cours des dernières années, l’archevêque de Paris a fait le choix, dès qu’il y avait des dénonciations, de transférer immédiatement et directement les dossiers au parquet. Sur les 23 ou 24 dossiers transmis, il n’y en a que trois qui ont été retenus. Le parquet ne s’est pas prononcé sur ces trois cas, il estime simplement que les dossiers méritent d’être creusés, de donner lieu à des investigations, ce qui ne signifie pas qu’agression il y a eu. Les 20 ou 21 autres dossiers n’avaient, selon le parquet, aucune consistance et aucune crédibilité et ne pouvaient donner lieu à poursuites. Si l’on va au bout de la méthodologie de l’Inserm, en appliquant le même principe de l’extrapolation par multiplicateurs, sur huit personnes qui déclarent avoir été agressées, ou qui interprètent des gestes comme des agressions, il y en a qu’une qui l’a peut-être potentiellement été. Nous pouvons donc, en fidélité à cette logique, immédiatement diviser les chiffres de l’Inserm par huit. Mais l’Inserm n’est pas allé au bout du travail.

Conclusion

Il n’est pas insensé qu’une commission qui est allée très loin dans le “passage au crible” de l’institution puisse admettre d’être, à son tour, passée au crible et remise en question sur un certain nombre de ses aspects, sans avoir à se braquer en écrivant qu’ « il ne reste rien des critiques très graves qui ont été adressées à ce rapport » (synthèse de la réponse de la Ciase à l’Académie catholique de France, 8 février 2022). Si la lettre de mission a effectivement demandé une étude historique depuis 1950, elle a pris soin de demander des préconisations à partir des mesures que l’épiscopat avait prises depuis 2000. La Ciase semble s’être engouffrée (sans doute en grande partie par aveuglement) dans cette brèche et a utilisé l’ensemble de la période 1950-2020 comme base pour ses recommandations, ce qui n’avait plus rien à voir avec le cadre fixé au départ. L’immense majorité des abus ayant été commis avant 2000, cela ne pouvait conduire qu’à un résultat biaisé car les 45 recommandations de la commission semblent pour la plupart s’adresser à une Église qui n’existe plus, ou presque plus depuis près d’un demi-siècle.

Ce rapport ne permet donc pas de déterminer les priorités nécessaires pour renforcer la prévention aujourd’hui et à l’avenir, ce qui peut être finalement considéré comme une grave occasion manquée. […] Ceci ayant été exprimé, nous redisons, toute révérence gardée, aux responsables de la Conférence des évêques de France que nous regrettons que l’on parle de « responsabilité institutionnelle » là où seules des personnes sont engagées, et de « dimension systémique des abus », alors que ceux qui ont perpétré ces abus ont très gravement enfreint les lois du système (c’est-à-dire de l’Église). Il faut être intransigeant sur le fait que l’Église renforce et pérennise les mesures mises en œuvre depuis vingt ans, sans remettre en cause certains éléments fondamentaux de l’institution, de l’ordre et de la doctrine. Ceci à la seule condition de l’objectivité, loin de toute récupération idéologique : alors le travail de justice, pour les victimes en premier lieu, pourra se faire dans les meilleures conditions.

Le Rapport Sauvé, une manipulation ?, du père Michel Viot et Yohan Picquart, préface de Paul Deheuvels, de l’Institut, Via Romana, 158 pages 15 €.

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L’état-major russe annonce la mise en alerte prochaine d’un second régiment doté de l’arme hypersonique Avangard

par Laurent Lagneau · 6 juin 2022

Selon le renseignement américain, les forces russes auraient tiré plus de 1100 missiles en Ukraine en deux mois de guerre… Mais avec un taux d’échec évalué à 60%. Et cela à cause de problèmes techniques [deux sur dix ont connu des « ratés » en vol], d’un manque de précision ou encore de l’efficacité de la défense aérienne ukrainienne. Et les missiles aérobalistiques hypersoniques Kh-47M2 Kinjal, mis en oeuvre par des chasseurs MiG-31K, n’ont pas donné la pleine mesure de leur capacité.

Les Russes ont « eu des problèmes avec certains de leurs missiles hypersoniques en ce qui concerne la précision », a en effet affirmé le général Glen VanHerck, le commandant de l’US North Command [USNORTHCOM], lors d’une récente audition parlementaire.

Or, le 19 mars dernier, Moscou a indiqué avoir visé un dépôt militaire souterrain situé dans l’ouest de l’Ukraine avec un Kh-47M2 Kinjal, marquant ainsi les débuts opérationnels de cette arme décrite comme étant « invicible » par Vladimir Poutine, le président russe, en mars 2018. Cela étant, et hormis, sans doute, son impact psychologique, son usage n’aura pas eu une influence décisive sur la suite des opérations… Et probablement qu’elle aurait été mieux adaptée dans un autre emploi, comme par exemple la lutte anti-navire.

Justement, pour cela, la Russie dispose du missile hypersonique Zircon, destiné à armer les navires de surface et les sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] de la marine russe ainsi que les batteries de défense côtière. Le 28 mai dernier, cet engin a fait l’objet d’un ultime essai – réussi – de qualification avant d’être déclaré opérationnel, en atteignant une cible située à plus de 1000 km de la frégate Amiral Gorchkov, qui naviguait alors en mer de Barents.

Développé par NPO Mashinostroyenia Corporation, le système Avangard est une autre arme décrite comme « invicible » par Moscou. Déjà en service, il se compose d’un missile intercontinental RS-18/SS-19 et d’un planeur hypersonique [HGV pour Hypersonic Glide Vehicle]. Une fois lancé, celui-ci « plane » sur les hautes couches de l’atmosphère, ce qui lui permet d’avoir une trajectoire moins prévisible que celle d’un engin balistique… et donc d’être moins vulnérable aux défenses aériennes.

En décembre 2019, le ministère russe de la Défense avait annoncé la « mise en service du premier régiment équipé des nouveaux systèmes stratégiques hypersoniques Avangard ». Et un second ne devrait pas tarder à l’être.

« Le deuxième régiment de missiles balistiques intercontinentaux équipés du système hypersonique Avangard est sur le point d’être déclaré opérationnel », a en effet déclaré le général Sergueï Karakyev, le commandant de la Force de missiles stratégiques, le 5 juin, sur Zvezda TV, la chaîne de télévision du ministère russe de la Défense.

Ce « deuxième régiment se prépare à passer en alerte au combat » et « au regard des défenses antimissile actuelles, il n’y a aucun moyen pour contrer l’Avangard », a-t-il insisté.

Selon Moscou, ce planeur hypersonique pourrait voler à la vitesse de Mach 27. Quant à sa charge militaire, elle peut être conventionelle ou nucléaire [avec une puissance de 2 mégatonnes]. Il est probable que, à l’avenir, le RS-18/SS-19 soit remplacé à l’avenir par le puissant missile RS-28 Sarmat, lequel a fait l’objet d’un essai réussi en avril dernier. D’une masse de 200 tonnes, il peut emporter jusqu’à 15 ogives nucléaires mirvées ou 24 HGV.

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Les forces russes et l’Otan ont lancé des manoeuvres navales dans la région de la Baltique

par Laurent Lagneau · 9 juin 2022

Le 5 juin, et comme tous les ans depuis 1972, l’Otan a donné le coup d’envoi de l’exercice Baltic Operations [BALTOPS] qui, en raison des tensions provoquées par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, prendra une dimension particulière. Organisées en Suède, qui, comme la Finlande, a décidé de rejoindre l’Alliance atlantique, ces manoeuvres navales vont mobiliser 45 navires, 75 aéronefs et 7500 militaires durant près de deux semaines.

« Les scénarios d’exercice incluent les éléments suivants : opérations amphibies, tirs au canon, lutte anti-sous-marine, défense aérienne, opérations de déminage, traitement de dispositifs explosifs, véhicules sous-marins sans pilote et interventions médicales », a précisé l’Otan. Et d’ajouter que BALTOPS 22 vise à « renforcer les capacités de réaction conjointes qui sont essentielles pour préserver la liberté de navigation en mer Baltique ».

En effet, cette région est stratégique pour au moins deux raisons. D’abord, elle est traversée par plusieurs routes commerciales qui représentent environ 10% du trafic maritime mondial. Ensuite, et jusqu’à encore récemment, elle était essentiel pour l’approvisionnement de l’Europe en gaz russe, via les gazoducs Nord Stream et Nord Stream 2, dont la mise en service a été suspendue après l’invasion de l’Ukraine.

Aussi, la Baltique représente un enjeu de premier plan pour la Russie puisqu’elle constitue un accès toujours libre vers la mer du Nord, laquelle ouvre la voie vers l’Atlantique. D’où sa forte présence militaire, via notamment l’enclave de Kaliningrad, où elle y a déployé des capacités d’interdiction et de déni d’accès [A2/AD] et des moyens offensifs [dont des missiles Iskander et des engins hypersoniques Kinjal, ceux-ci étant mis en oeuvre par des MiG-31K depuis la base de Chkalovsk].

Dans le même temps, les autres pays riverains s’estiment menacés par Moscou. Décrite comme étant le « porte-avions de la Baltique », l’île suédoise de Götland a ainsi de nouveau été militarisée… tandis que l’Otan y a établi une présence militaire importante, avec la mission Baltic Air Policing, qui vise à protéger l’espace aérien des pays baltes, et, surtout, ses bataillons multinationaux, lesquels ont été renforcés depuis la guerre en Ukraine.

Évidemment, cette présence accrue dans la région n’est pas vue d’un bon oeil à Moscou. Et la perspective de l’adhésion de la Finlande à l’Alliance dépasse les enjeux de la Baltique étant donné que l’Otan s’approcherait de son port militaire de Mourmansk, qui, en plus d’être essentiel pour sa stratégie dans le Grand Nord, lui donne un accès direct à l’Altlantique.

D’où la réponse de la Russie à l’édition 2022 de l’exercice BALTOPS. Ce 9 juin, le ministère russe de la Défense a annoncé le début de manoeuvres navales réunissant environ 60 navires et 40 aéronefs. Elles doivent durer jusqu’au 19 juin.

« Dans le cadre de ces manoeuvres, des groupes navals tactiques de la Flotte de la Baltique ont quitté leurs bases et se sont déployés dans des zones spécifiques pour effectuer des tâches d’entraînement afin de protéger et de défendre les voies maritimes et les bases [russes] », a-t-il fait savoir, via un communiqué. Et de préciser que des exercices sont également prévus à Kaliningrad.

Au total, la mer Baltique [dont la superficie est de 365’000 km²] sera donc sillonnée par environ une centaine de navires et autant d’aéronefs militaires durant les prochains jours. Ce qui peut donner lieu à quelques frictions entre l’Otan et la Russie.

Valeurs Actuelles

Le cercle vicieux des médecins intérimaires

Moins de médecins, moins de malades, a-t-on pensé il y a quelques années. En leur rendant plus difficile d’obtenir un rendez-vous chez leur généraliste, les patients seraient incités à diminuer leur consommation excessive de soins médicaux. Bientôt, par la grâce de ces restrictions, le trou dans les comptes de la Sécurité sociale ne serait plus qu’un mauvais souvenir. Pourtant, fort curieusement, la baisse du nombre de praticiens à grands coups de numerus clausus n’a pas empêché les gens de continuer à avoir besoin de soignants. Sauf que maintenant il n’y en a plus assez. Ce n’est pas une vraie surprise mais cela cause de vrais ennuis, et la pyramide des âges montre que ceux-ci ne sont pas près de s’arranger.

L’un des aspects qui concentrent beaucoup des effets pervers de la situation, tristement prévisible depuis plus de vingt ans, est celui des médecins remplaçants. À part peut-être Mère Teresa en son temps, ceux qui prennent soin des malades ont parfois besoin de prendre soin d’eux-mêmes. Non pas parce qu’ils formeraient une bande de rois fainéants, mais parce que le serment du médecin, qui figure en annexe du code de déontologie médicale et constitue une sorte de prolongement du serment d’Hippocrate, engage le médecin à déclarer : « Je veillerai à ma propre santé, à mon bien-être et au maintien de ma formation afin de procurer des soins irréprochables. »

Comme les maladies ne se mettent pas toujours en congés en même temps que le médecin, lorsque ce dernier doit s’absenter il a recours à un médecin remplaçant, qui n’a pas de cabinet à lui mais qui est au système de santé ce que l’huile est à l’engrenage : l’indispensable auxiliaire qui permet à la machine de continuer de tourner. Malheureusement, tels des rois Midas des temps modernes, en organisant la pénurie de médecins, les gouvernements successifs ont changé cette huile en or, et à l’instar du fameux récit mythologique cette transmutation ne s’est pas faite pour le meilleur mais pour le pire.

au point qu’un jeune docteur peut se demander l’intérêt qu’il aurait à ouvrir son propre cabinet

Par un mécanisme de marché qui évoque plutôt la loi de la jungle, les trop rares médecins remplaçants sont devenus les rois de la place, même hors déserts médicaux, au point qu’un jeune docteur peut se demander l’intérêt qu’il aurait à ouvrir son propre cabinet. Il y a vingt ans, la rétrocession accordée à un remplaçant pouvait être de 70 % (en clair : 70 % du chiffre d’affaires réalisé pendant son remplacement lui revenait). L’on est passé ensuite à 80 %. À présent, 85 % est en passe de devenir la nouvelle norme, et rien ne semble pouvoir stopper la tendance haussière. Atteindre 100 % n’est pas encore la règle mais n’est déjà plus si rare.

Voilà bien des problèmes de riches, diront certains. Les médecins sont loin d’être au plus bas de la pyramide des revenus, ils peuvent bien donner un peu ! Problèmes médicalo-médicaux, renchériront d’autres, qui se demanderont ce que ça peut bien faire au citoyen lambda que des médecins donnent trop ou pas assez à d’autres médecins.

Ami lecteur, sans aller jusqu’à dire comme le Dr Knock que tout bien portant est un malade qui s’ignore, reconnaissons que nous sommes tous appelés à avoir un jour besoin de soins. Et donc, si, quelles qu’en soient les raisons, l’organisation du système de santé conduit à la réduction de l’offre, tout le monde en pâtit.

La position excessivement dominante des remplaçants sur le marché des soins les encourage à se vendre au plus offrant, que ce soit à d’autres médecins ou à des collectivités qui subissent les ravages des déserts médicaux. Ces dernières en sont réduites à signer des contrats de plus en plus léonins pour faire venir des praticiens de moins en moins impliqués. Or si les remplaçants continuent à être courtisés ainsi, ils seront de moins en moins enclins à faire les efforts nécessaires pour que l’offre de soins se maintienne à un niveau acceptable.

Le problème est que si l’on avait voulu concevoir un système favorisant leur comportement intéressé, on n’aurait pas fait mieux que celui qui est en vigueur.

Entendons-nous bien : il n’est pas question ici de prétendre que les médecins remplaçants seraient davantage prédisposés au tempérament de mercenaire que le reste de la population. Le problème est que si l’on avait voulu concevoir un système favorisant leur comportement intéressé, on n’aurait pas fait mieux que celui qui est en vigueur. Il est devenu parfois si difficile de faire face que des praticiens installés en sont désormais à renoncer à chercher des remplaçants, préférant fermer leur cabinet le temps de leur absence plutôt que de se mettre en quête d’une si coûteuse arlésienne.

Que faire ? Parmi les pistes de réflexion, il y a celle des contrats de remplacement. Il serait souhaitable que ceux-ci soient davantage encadrés, de manière à éviter que sous la pression exercée par les circonstances ils s’alignent encore et toujours sur le moins-disant en termes d’investissement individuel. Par exemple, un seuil de rétrocession fixe (ou compris entre certaines limites) pourrait permettre de limiter les risques de “débauchage”. Et il conviendrait de réfléchir à instituer des clauses plus précises, qui dissuadent les annulations intempestives. Aujourd’hui, en effet, rien n’empêche vraiment un remplaçant de renoncer au dernier moment, par simple convenance, à un contrat pourtant signé en bonne et due forme. Seule sa conscience professionnelle peut le retenir de laisser tomber les patients qui lui avaient été confiés et ne pourraient peut-être pas sans dommage attendre le retour de leur médecin référent.

Bien sûr, on ne réglera pas ces questions d’un coup de baguette magique, et encore une fois il n’est pas question de faire porter le chapeau de tous les problèmes aux seuls médecins remplaçants, indispensables au système et dont beaucoup font leur travail avec dévouement pour le bien de tous. Il reste que les problèmes posés par l’organisation actuelle devront absolument être traités dans les débats à venir sur les évolutions nécessaires de notre système de santé, pour faire en sorte que l’idéal de carrière de nos jeunes docteurs ne se rétrécisse pas à celui d’ intermittents de la médecine.

* Asclépios est médecin généraliste.

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Le Figaro

Des taux de crédit immobilier à 2%, c’est déjà envisageable

Actualité

En moins de six mois, les taux de crédit immobilier sur 20 ans ont flambé de 50%. Et ce n’est pas fini.

Par Guillaume Errard

Mis à jour le 09/06/22, 04:00

Publié le 09/06/22, 04:00

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En fin d’année dernière, on parlait encore - un peu - des taux de crédit immobilier à moins de 1%. Six mois plus tard, la possibilité de les voir grimper rapidement à 2% surgit déjà. Une barre symbolique qui n’a plus été atteinte depuis 6 ans. À cette époque, l’inflation était quasi-nulle. Aujourd’hui, elle galope de plus en plus et dépasse les 5%. Conséquence: le taux auquel l’État s’endette sur 10 ans (OAT 10 ans) suit la même tendance. Début mars, il était de 0,4%. Trois mois plus tard, il a grimpé à 1,8%! Ce qui oblige les banques, pour conserver des marges raisonnables, d’augmenter fortement les taux de crédit.

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Sur 20 ans, les taux communiqués par les banques aux courtiers, pour le mois de juin, s’élèvent à 1,54% et 1,68% sur 25 ans. Mais la réalité est tout autre. Les taux officiellement proposés aux emprunteurs sont plus élevés: autour de 1,65% sur 20 ans et 1,75% sur 25 ans, en moyenne. La barre symbolique des 2% s’approche ainsi lentement mais sûrement, et plus vite que prévu. «Cette barre est déjà allègrement dépassée pour les profils moins aisés (moins de 4000 euros par mois à deux) sur 25 et même 20 ans», souligne Maël Bernier, de Meilleurtaux.com. Elle pourrait s’élargir à d’autres profils dans les semaines ou mois à venir si la Banque centrale européenne augmente, comme prévu, ses taux directeurs qui impactent les taux de crédit immobilier.

Bercy suit le sujet «de très près»

Pour s’assurer des marges confortables, les banques fixent des taux supérieurs de 100 points de base à l’OAT (1,8% aujourd’hui), soit 2,8%. Problème: la loi interdit aux banques de demander des taux supérieurs au taux d’usure (taux maximal) qui est, actuellement, de 2,4%. «De plus en plus de grandes banques m’ont confié qu’elles allaient ralentir voire arrêter les crédits immobiliers à ces conditions financières», affirme Maël Bernier. Depuis plusieurs mois, le taux d’usure, qui est calculé sur la moyenne des taux pratiqués par les banques pendant un trimestre, baisse pendant que les taux de crédit augmentent. Ce qui provoque un «effet ciseau», excluant de plus en plus d’emprunteurs et notamment des primo-accédants.

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De quoi redouter un blocage du marché immobilier. «Nous n’avons pas constaté que la hausse des taux se traduit par des évictions», affirme François Villeroy de Galhau. Bercy, qui dit surveiller «au plus près» l’accès des ménages au crédit immobilier. Il réfléchit d’ailleurs à une mise à jour du taux d’usure mensuelle plutôt que trimestrielle pour qu’il reflète au mieux la réalité du marché. «La période est compliquée mais pas désespérée, relativise Maël Bernier. Avec une inflation à 5%, vous allez rembourser plus vite, vos revenus étant en principe revalorisés en fonction de l’inflation contrairement à votre emprunt qui, lui, va rester fixe». En principe.

Le Figaro

La France métropolitaine gagne 3000 km de côtes

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INFOGRAPHIE - La limite entre la terre et la mer vient d’être recalculée. Des mesures plus précises allongent le littoral de plus de 3 000 km.

Charles LescurierService Infographie

Des côtes infinies

Quelle est la longueur de la côte française ? Si l’on en croit le mathématicien Benoît Mandelbrot, elle est infinie, comme les contours des nuages, les villosités intestinales ou le périmètre d’une feuille de fougère. Car ces structures sont fractales, elles se répètent quelle que soit l’échelle. Le chaos des baies, des criques, des pointes se redessine de la même façon, si l’on s'en approche ou si l'on s'en éloigne, si l'on zoome ou dézoome. Ainsi, plus l'unité minimale de mesure est petite, plus la longueur mesurée est grande.

Une limite dictée par la marée

C’est avec une précision de l’ordre de 5 m que la limite terre-mer vient d’être recalculée par l’IGN (Institut national de l’information géographique et forestière) et le Shom (Service hydrographique et océanographique de la marine). Elle se définit par la hauteur du niveau de la mer lors des grandes marées de coefficient 120, dans des conditions météorologiques normales, sans vent ni dépression. C’est la limite haute du rivage. Elle remplace l’ancien référentiel Histolitt devenu obsolète. Cette avancée s'est faite grâce aux développements des levés laser topographiques et bathymétriques et aux progrès dans l’analyse des données géographiques.

Un gain de 3 000 km

Ce détourage rigoureux jusqu’au fond des baies, des estuaires et des lagunes fait gagner 3 083 km aux côtes métropolitaines qui passent de 14 576 km à 17 659 km. Le pourtour Manche-Atlantique s’étend maintenant sur plus 11 000 km et le bord méditerranéen sur plus de 6 000 km. Le Finistère, avec son littoral très découpé, reste le département dont le linéaire côtier est le plus long, augmentant de 319 km. Dans le même temps, environ 33 000 îles ou îlots de plus de 10 m2 ont été comptabilisés.

La longueur côtière gagnée par les départements

Des impacts réglementaires

Ce relevé de meilleure résolution redessine les contours administratifs du bord de mer puisqu’il sert de référentiel à l’État pour la prise d’arrêtés, la matérialisation du domaine public maritime ou l’établissement de règles de navigation, avec des conséquences en matière de normes de sécurité, de qualification et de régime social des personnels… La limite terre-mer est aussi utile pour délimiter les aires marines protégées.

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“Je me souviens du procès Salan… ” Hippolyte Wouters témoigne

Mon propos n’est pas de refaire ici le parcours du général Salan, ni même son procès, qui eut lieu il y a soixante ans, en mai 1962. Rappelons à toutes fins, pour les jeunes générations, que le général Salan était un des plus brillants officiers de France, de tous les militaires le plus décoré, notamment pour ses campagnes en Indochine, et que, chargé des campagnes d’Algérie et délégué général du gouvernement français en Algérie, il s’écria au balcon du forum d’Alger devant une foule en colère : « Vive de Gaulle ! », ce qui semble assez clairement avoir contribué à ramener ce dernier au pouvoir.

Comme le général de Gaulle, après avoir été élu, fit une politique contraire à celle qui lui valut son élection, le général Salan entra dans la clandestinité, à la tête de l’OAS (Organisation armée secrète), dont le but était de maintenir l’Algérie française. Cette organisation eut beaucoup d’attentats et de morts à son “actif”, faisant en quelque sorte “contrepoids” au terrorisme du FLN, qui, avec les mêmes moyens, luttait pour l’indépendance de l’Algérie. Le général Salan fut arrêté en 1962 et traduit en justice quelques semaines après son adjoint, le général Jouhaud, qui fut condamné à mort par le même tribunal que celui devant lequel il allait comparaître.

Mon propos est en fait de vous livrer le témoignage de celui qui, tout jeune avocat au barreau de Bruxelles, avait été choisi avec son confrère Me Vergauwen par la Ligue belge des droits de l’homme pour faire un rapport sur le respect par cette juridiction du caractère équitable du procès et des droits de la défense. J’acceptai bien entendu avec enthousiasme ! J’y allai, grisé de pouvoir assister à un procès d’une telle envergure, sans préjugés, même si, en tant qu’observateur, mon rôle consistait plus à critiquer le tribunal que l’accusé. Et peut-être aussi avec, comme tout avocat, un peu plus d’empathie pour la défense que pour l’accusation.

Je comprenais parfaitement, en l’espèce, la position des deux parties. Celle du pouvoir, incarnée par le général de Gaulle, qui, en voulant donner l’indépendance à l’Algérie, avait une politique, sans doute sage, mais difficile à faire admettre, et aussi celle de l’accusé qui s’était senti trahi par celui qu’il estimait avoir amené au pouvoir pour réaliser une politique conforme à ses promesses. C’est dire qu’on allait vivre des jours intenses ! Le général Salan allait-il pouvoir sauver sa tête ? Question d’autant plus brûlante que, comme je l’ai déjà dit, son adjoint avait été condamné à mort par le même tribunal quelques semaines plus tôt. Mais les plus désespérés ne sont-ils pas les chants les plus beaux ?

Le Haut Tribunal militaire était composé de trois hauts magistrats professionnels, de trois hauts gradés militaires, et, curieuse anomalie, de trois membres de la société civile désignés par le chef de l’État lui-même. Le procès commença le 15 mai. Il était prévu pour trois jours. Il en prit huit. Le procès Salan étant ma seule occupation à Paris, j’étais derrière les barrières Nadar deux heures avant l’audience qui commençait à 13 heures. Soucieux d’avoir la meilleure place – mes confrères parisiens vaquant à leurs occupations -, je m’installais inconfortablement, muni d’un sandwich, d’une bière et de quelques journaux, les mots croisés complétant mes activités. Mais cette longue et bancale attente avait l’avantage de me placer juste à côté du banc de la défense et de me permettre non seulement d’entendre les témoins, mais aussi de les voir parler, ce qui me paraissait plus instructif encore.

Cette proximité avec le banc de la défense occupé par quatre avocats créait, je dois bien le dire, une inconsciente solidarité avec ceux-ci : je m’imaginais déjà en être le cinquième homme ! Les premières choses qui me firent impression étaient le décor, et surtout le décorum : le chatoiement des robes rouges et des hermines, le foisonnement des décorations qui bardaient les poitrines des juges, le solennel aboiement des huissiers qui annonçaient l’arrivée du tribunal ! Tout cela me parut grisant, tant il est vrai que la France a, bien plus que la Belgique, le sens du spectacle, et que même ce qui n’y est pas plus reluisant y est toujours plus brillant !

Je scrutais aussi les visages. Le président du Haut Tribunal militaire, M. Bornet, n’était pas tout à fait à la hauteur du décor : il avait l’air d’un comptable bien nourri. En revanche, le procureur Gavalda était un homme beau et de haute stature. Il s’exprimait avec un léger accent cévenol (je dis “cévenol” parce qu’il était originaire des Cévennes !) et cela donnait un surcroît d’authenticité à ses propos. Me Tixier-Vignancour ressemblait un peu à un taureau, qui, selon les dires d’un de mes confrères, aurait une âme de poisson.

Comment la justice allait-elle résoudre l’incompatibilité des deux serments prêtés par l’accusé ? Celui d’obéir aux autorités de son pays et celui qu’il avait fait de ne pas abandonner les Français d’Algérie, et surtout les Algériens qui avaient fait confiance à la France et risquaient d’être massacrés dès l’indépendance acquise. J’allais assister à une tragédie grecque auréolée du panache français ! Et une tragédie d’autant plus poignante que la vie ou la mort en était l’enjeu. Premier moment de grande émotion : l’accusé entre dans la salle, entouré de deux gendarmes et vient se placer dans le box.

Son aspect manque un peu d’aura. On imagine que le général le plus décoré de France doit avoir un aspect à la mesure de sa gloire militaire. En fait, il avait un air un peu flasque et rond, et sa rare chevelure grise était encore teintée du roux dont elle était enduite pour favoriser sa clandestinité. Cela lui donnait un peu un air de clown triste, mais cette impression se dissipa assez rapidement lorsqu’il prit la parole pour dire très longuement au tribunal qu’il garderait le silence !

Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence.

Sa déclaration fut hautaine, percutante et d’assez bon aloi. J’ai pu prendre note de son exorde et de sa péroraison. « Je suis le chef de l’OAS, ma responsabilité est donc entière. Je la revendique […] . Je ne suis pas un chef de bande, mais un général français représentant l’armée victorieuse, et non l’armée vaincue. » Et ses derniers mots : « Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence. » Et on ne l’entendit plus pendant les huit jours que dura le procès !

J’avoue que j’ai gardé un souvenir un peu plus estompé des toutes premières journées consacrées aux inévitables escarmouches visant ou la compétence du tribunal ou la validité des actes de procédure, ou le choix des témoins à entendre, escarmouches qui se terminent tout aussi inévitablement par la décision de joindre l’incident au fond, en d’autres mots d’écarter tout ce qui pourrait empêcher le procès d’avoir lieu !

Il n’en reste pas moins que les passes d’armes entre l’accusation et la défense, assurée sur ce point par Mes Menuet et Le Corroller, ne manquaient pas de piquant et d’intérêt.

On entra dans le vif du sujet avec l’audition des témoins. Sur les 180 proposés, on en garda une soixantaine. Quelques hautes personnalités à charge et la grande majorité à décharge. Je ne citerai ici que ceux qui, d’une manière ou d’une autre, m’ont frappé par le fond ou la forme de leurs dépositions. J’avoue avoir été ému par le frère de l’accusé, Georges Salan, médecin de son état et gaulliste convaincu. Il ne partageait donc en rien les opinions de son frère et il termina son intervention en disant : « J’ai tenu à apporter publiquement le témoignage de mon amitié conservée et de mon affection toujours fidèle, car Raoul et moi appartenons à une famille dans laquelle, quelles que soient les divergences d’opinions et les oppositions d’idées, on ne se renie pas entre frères. »

On entendit alors un témoin de première importance, Michel Debré, qui fut le Premier ministre du général de Gaulle et qui avait à faire le grand écart entre son obédience à son chef et ses prises de position extrêmes, mais antérieures, en faveur de l’Algérie française. Il avait notamment écrit, avant d’être aux affaires : « Que les Algériens sachent bien que tout abandon de l’Algérie est un acte illégitime qui place ceux qui le commettent hors la loi et que tous ceux qui s’y opposent, quels que soient les moyens employés, se trouvent en état de légitime défense ! » On imagine bien que les avocats n’allaient pas manquer d’exploiter une veine pareille ! Le témoin négocia vaille que vaille son virage à 180 degrés, et il sortit de l’audience en donnant l’impression non pas d’avoir tranché son dilemme, mais de l’avoir réduit en purée. C’est ce qu’il avait sans doute de mieux à faire. Il est vrai qu’il n’y a que les sots pour ne jamais changer d’avis.

On attendait avec impatience François Mitterrand. Il avait été, lui aussi, un partisan de l’Algérie française, et, comme ministre de la Justice de la IVe République, il avait battu le record des refus de recours en grâce émanant des avocats de fellaghas et était responsable des exécutions d’un grand nombre de ces derniers. Mais le témoin avait l’art du slalom. Il haïssait le général de Gaulle : rien ne rapproche plus les hommes qu’une haine commune pour un autre et cela servit l’accusé. Je l’entends encore dire : « Salan est un rebelle et un rebelle battu, deux fautes que ne pardonne pas aisément son vainqueur, qui ne respecte jamais autant l’État que quand il l’incarne lui-même. »

Vous avez entendu Mitterrand, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine).

La défense, bien entendu, le ménagea, et c’est l’accusation qui le mit sur la sellette. Ce qui n’empêcha pas Me Tixier-Vignancour (dont mes relations de voisinage avec lui me valaient une certaine sympathie de sa part) de me souffler, lors de la suspension d’audience qui suivit cette déposition, de manière à la fois confidentielle et goguenarde, quelques réflexions toutes personnelles sur l’individu. « Vous avez entendu Mitterrand, me dit-il, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine). D’ailleurs, je vois tout de suite quand il ment : il bat des cils et encastre les doigts de sa main droite entre ceux de sa main gauche. Mais il arrivera sans doute un jour où il ne fera plus cela qu’en disant la vérité. »

Il y eut bien d’autres témoignages dont je vous ferai grâce car, selon le parti qu’ils avaient pris, ils répétaient les mêmes critiques, les mêmes éloges et les mêmes arguments, ce qui avait un intérêt d’autant plus relatif que les mobiles étaient connus et les faits reconnus. Seule la forme était souvent fascinante, tout comme de deviner à travers ce qu’ils avaient à dire ce qu’ils avaient à cacher. Mais quel brio dans l’expression ! Il semble qu’aujourd’hui on en ait oublié l’art et jusqu’au souvenir !

Je citerai volontiers quelques phrases et passes d’armes que j’ai eu l’occasion – et le soin – de noter, car les répliques faites aux témoins par l’accusation et la défense valaient aussi leur pesant d’or ! Ainsi M. Morin, ancien préfet, ancien délégué général d’Algérie et féroce contempteur de l’accusé. Une fois son témoignage terminé, Me Tixier-Vignancour s’adresse au président : « J’observe, sans en tirer d’autres conséquences, que, contrairement au serment qu’il a prêté, l’intéressé a fait davantage un réquisitoire qu’une déposition. » Le procureur général : « C’est une appréciation ! C’est une plaidoirie que vous faites déjà. » Tixier-Vignancour : « Le témoin a tenu votre place, ne tenez pas la mienne ! » Et ce dernier encore : « Vous aurez constaté, monsieur le Président, que le témoin, en citant l’accusé, parle toujours de “Salan” et non du “général Salan”, ce qui démontre que, s’il suffi t d ‘un décret pour faire un préfet, il ne suffi t pas d’un décret pour faire un homme du monde. »

On entendit également la maréchale de Lattre de Tassigny. Feu son mari avait œuvré avec l’accusé. Le président lui fait remarquer que, si on lui demande ce qu’en aurait pensé le maréchal, une telle question n’aurait guère sa place. La maréchale lui répond alors du tac au tac : « Monsieur le Président, je serais la première à interdire que l’on fasse parler mon mari. Je pense que personne, dix ans après sa mort, n’a à interpréter ce qu’il aurait pu penser ou dire, mais moi je le pense et moi je le dis, et je suis sa veuve et la mère d’un garçon qui, en Indochine, est mort pour la France. »

Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée !

Un député d’Alger, M. Lauriol, dit à un certain moment : « L’Assemblée nationale n’est pas maître de son ordre du jour. » Le procureur général : « Nous vivrions dans un régime tyrannique, alors ? » Tixier-Vignancour : « Certes non, nous vivons dans un régime qui a tous les inconvénients de la dictature sans en avoir aucun avantage. Cela se voit au résultat ! » Un mot, aussi, de Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée ! »

Un autre député, Me Biaggi, cite un très beau passage de Chateaubriand : « Il est des autels comme celui de l’honneur, qui, bien qu’abandonnés, réclament encore des sacrifices ; le Dieu n’est point anéanti parce que le temple est désert. Partout où il reste une chance à la fortune, il n’y a point d’héroïsme à la tenter ; les actions magnanimes sont celles dont le résultat prévu est le malheur et la mort. Après tout, qu’importent les revers si notre nom, prononcé dans la postérité, va faire battre un cœur généreux deux mille ans après notre vie ! »

Enfin un grand moment d’émotion avec la déposition de Me Fondo, qui perdit la vue en Indochine au moment où il arrachait le drapeau de la troupe ennemie. Il commence par dire : « Le général Salan restera pour moi l’exemple du courage, du sacrifice, de la fidélité à la parole donnée et à l’honneur. Je tiens à donner au général Salan, aujourd’hui même, le drapeau que j’ai pris à l’ennemi en perdant la vue. » Et, guidé par un tiers, il se rend jusqu’au banc des accusés pour remettre le drapeau entre les mains de Salan.

Vint alors l’heure du réquisitoire. Le procureur général avait sollicité, pour raisons de santé, de pouvoir, contrairement à l’usage, requérir assis, ce qui lui fut, bien sûr, accordé. Ce fut un réquisitoire bien structuré et bien dit, avec un recours un peu systématique aux Pères de l’Église (ils y sont à peu près tous passés !) et quelques concessions à l’accusé, de quoi se donner un certificat d’objectivité de nature à accroître le poids de ses réquisitions.

Il y eut un moment impressionnant : en commençant sa péroraison, il se leva de tout son long pour entamer, dit-il, ses réquisitions suprêmes. Et l’on vit alors son apparition fantomatique et majestueuse requérir la peine capitale ! Cet assis-debout était-il une marque de solennité due à une sorte de respect pour la vie sacrifiée de l’accusé, ou une astuce de métier pour donner plus de poids à ses propos ? On ne le saura jamais !

Il termina en disant : « Craignez que, quand viendra l’heure, Dieu lui-même oublie la promesse faite à saint Jean et ne daigne pas essuyer les larmes qui coulent de vos yeux ! » Invoquer Dieu dans cette affaire de justice et envisager pour ce faire que Dieu oublie des promesses me paraissait peu flatteur pour Dieu et une outrance difficilement qualifiable à l’égard de l’accusé.

Ce fut le tour de la défense. Après Me Menuet, on entendit Me Goutermanoff, Russe blanc et pied-noir, qui se lança dans une brève et intense plaidoirie ; ce fut plutôt un long cri de détresse et de gratitude. Il termina en se retournant vers l’accusé et, dans un cri déchirant, il lui lança : « Adieu Salan ! Merci Salan ! » L’émotion était à son comble et le silence total. La plupart des assistants avaient les larmes aux yeux (même les gendarmes d’audience !) et les décorations des militaires du tribunal battaient la chamade sur leur poitrine chamarrée. Seul le président restait marmoréen. D’emblée, il donne la parole à Me Tixier-Vignancour. Ce dernier sent d’instinct que ce n’est pas encore le moment de la prendre. Il veut permettre à l’émotion de pénétrer les âmes et au silence d’y parvenir.

Alors il se lève, garde un long moment le silence et puis, d’une voix grave et basse, il dit : « Monsieur le Président, vous me demandez de parler… alors que j’écoute encore. » Puis il replonge dans le silence. Enfin, par borborygmes graduellement dilués, il adopte son rythme normal et termine trois heures de plaidoirie époustouflante par une péroraison en apothéose ! « De Cao Bang et de Mulhouse, des grandes nécropoles militaires et des petits cimetières de ce qui fut le front, j’entends monter l’innombrable oraison de ceux qui ne sont plus, mais qui ne sont plus parce qu’ils ont tout donné à la patrie. Ceux-là savent, monsieur le Procureur général, le prix du sang, et certains sont couchés auprès de leur fils, pour avoir une double fois accompli l’ouvrage et refusé d’amener le drapeau. »

Ce fut la plus belle plaidoirie que j’aie entendue en soixante-cinq ans de barreau : tout y était, l’intelligence, l’émotion, la juste mesure, dans l’éloquence et même l’humour à point nommé ! Son habileté était remarquable : jamais il n’a attaqué de Gaulle de front. Ce dernier faisait, disait-il, son devoir d’homme politique et il respectait ce devoir.

Mais, ajouta-t-il, le général Salan était l’incontournable pion qui devait lui permettre de réaliser son projet. L’accusé était donc la victime propitiatoire toute désignée d’une duplicité nécessaire et en soi non critiquable. Ajoutant toutefois : « Le général de Gaulle est un homme politique qui écrit avec de l’encre sur du papier, le général Salan, un militaire qui écrit sur le sable avec son sang et celui de ses soldats. Machiavel, concluait-il, ne préconisait pas de tuer ceux qu’il était nécessaire de tromper. »

Par ailleurs, l’avocat fit part au Haut Tribunal militaire de ce que 122 députés, sous la houlette de M. Lefèvre d’Ormesson, venaient de déposer sur le bureau de l’Assemblée nationale un projet de loi visant à l’amnistie générale pour tous les faits relatifs aux événements d’Algérie. Il était clair que, dans le contexte de l’époque, ce projet n’avait pas une once de chance d’aboutir, mais il avait le mérite d’exister. Ce qui permettait, cette fois, à la défense de dire : « Imaginez un instant que vous prononciez un verdict de mort (qui serait immanquablement exécuté) et qu’intervienne peu de temps après une loi d’amnistie ! Vous seriez bourrelés d’un remords qui vous poursuivrait toute votre existence. »

C’était donc tendre au Haut Tribunal une perche pour rendre un arrêt qui puisse justifier l’illogisme consistant à ne pas condamner à mort le chef alors qu’il avait condamné à mort son adjoint, le général Jouhaud. On peut dire que Me Tixier-Vignancour pouvait ainsi sauver par ricochet la tête de celui pour lequel il n’avait pas plaidé !

La plaidoirie se termina à 21 heures. L’agitation verbale était forte. Que n’ai-je entendu des morceaux d’éloquence dans la bouche des assistants dans l’attente du verdict !

Deux heures et demie plus tard, les cris stridents de la sonnette et de l’huissier aboyeur retentirent de concert (si je puis dire…) et le Haut Tribunal militaire, la mine grave, fit son entrée dans la salle d’audience.

Chacun tentait de décrypter les visages des juges pour y deviner un verdict qui ne pouvait être que binaire : la mort ou la perpétuité. Impossible. Le tribunal était de marbre, sauf un juge militaire qui esquissait un léger sourire ; mais de quel verdict souriait-il ? Après quelques fastidieux paragraphes consacrés à la lecture des articles de loi, aux actes de procédure et aux questions concernant la culpabilité, vint enfin la question essentielle : y avait-il des circonstances atténuantes ? Oui ! Elles furent proclamées ! Le président n’avait pas terminé sa phrase que la salle se leva comme un seul homme et entonna la Marseillaise. Je ne sais ni comment ni pourquoi, mais je me retrouve debout et je la chante aussi ! À vrai dire, on n’est plus le maître de ses réactions au sein d’une foule ! On n’est plus tout à fait soi-même. Cela fait réfléchir…

Le plus extraordinaire est que Me Tixier-Vignancour s’était levé non pas sur le siège, mais sur le banc de la défense, avait ouvert sa robe d’où jaillissaient une chemise blanche et des bretelles tricolores. Et il se mit à chanter aussi, en solo, de sa voix de basse ! Nous devenions le chœur antique d’une tragédie qui se terminait bien… Les officiers du Haut Tribunal, prisonniers de la Marseillaise des “factieux”, saluaient debout, la main au képi ! Ce fut un moment grandiose, surréaliste, émouvant et même un peu drolatique !

Voilà ce qui est resté dans ma mémoire, soixante ans plus tard. Tout y est profondément gravé. Je peux dire que j’ai vécu lors de ce procès les jours les plus intenses des soixante-cinq ans de ma vie professionnelle et peut-être bien de mes quatre-vingt-sept ans d’existence tout court. J’étais venu pour observer et en fait j’y ai vibré et j’y ai vécu. Et en plus j’ai pu y apprendre la difficile symbiose entre la passion et l’objectivité. J’y ai appris aussi à mieux apprécier le peuple français, au sein même de ses grands conflits, par la manière profonde et brillante dont il a l’art de les traiter, à défaut de les résoudre.

J’ai songé à publier ces souvenirs parce que je suis sans doute le dernier survivant de ceux qui ont vécu ces journées dans le prétoire et que je me suis dit que, quelle que soit leur appartenance politique, rappeler aux Français cet intense moment de leur histoire était leur donner, en toute modestie, malgré la dilution de certaines valeurs (qui n’est pas leur apanage !), des motifs d’être encore plus fiers de ce qu’ils sont !

Guerre d’Algérie, les derniers secrets, hors-série n° 30 “Valeurs actuelles”, 130 pages, 10,90 €, en vente sur boutique. valeursactuelles.com.

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L’US Air Force lance le développement d’un nouveau missile pour le F-35 afin de contrer les capacités de déni d’accès

par Laurent Lagneau · 9 juin 2022

En janvier 2020, le Pentagone publia une demande d’informations auprès de l’industrie afin de lancer le développement du « Stand In Attack Weapon » [SiAW], un nouveau missile destiné à permettre au chasseur-bombardier de 5e génération F-35A de contrer les capacités de déni et d’interdiction d’accès [A2/AD] en ciblant non seulement les défenses aériennes mais aussi les lanceurs de missiles balistique de théâtre, les batteries de défense côtière, les système anti-satellite et les brouilleurs de signaux GPS. L’objectif était alors d’en doter l’US Air Force à partir de l’exercice 2025/26.

A priori, ce programme a pris un peu de retard puisqu’il aura fallu attendre plus de deux ans pour que les premiers contrats soient attribués par l’US Air Force. Ainsi, le 7 juin, celle-ci a indiqué qu’elle avait retenu Northrop Grumman, L3 Harris et Lockheed-Martin pour commencer à travailler sur le développement du SiAW, Boeing et Raytheon Technologie, qui s’étaient portés candidats, ayant été écartés.

Les trois industriels concernés ont chacun été notifié d’un contrat valable durant 90 jours et doté de deux millions de dollars. Il n’est pas clair s’ils auront à développer leur propre solution ou bien si leurs travaux devront être complémentaires. Cela étant, dans la demande d’informations diffusée en 2020, il était question de « tirer parti » du programme AGM-88E Advancer Anti-Radiation Guided Missile – Extended Range [AARGM-ER] conduit par Northrop-Grumman au profit des capacités SEAD [suppression des défenses aériennes – SEAD] de l’US Navy.

Pour le programme SiAW, l’US Air Force a prévu une enveloppe de 1,9 milliard de dollars pour la phase de développement, dont 283,2 millions pour l’exercice 2023.

D’une portée plus courte mais plus rapides que les missiles utilisés actuellement pour les missions dites SEAD, le SiAW doit être conçu pour être mis en oeuvre dans l’espace aérien ennemi et être tiré au plus près de ses cibles potentielles. Aussi, il devra prendre place dans la soute du F-35A afin de ne pas dégrader la furivité de celui-ci.

Selon l’US Air Force, doté d’un système de guidage de type Active Radar Homing [ARH] et d’une interface d’armement universelle [UAI], le SiAW devra avoir une architecture modulaire ouverte afin qu’il puisse rester « pertinent face à l’évolution des menaces ».

Valeurs Actuelles

Jack Lang soutient la candidature de Saint-Denis pour devenir “capitale européenne de la culture” en 2028

Si à l’international, Saint-Denis est perçue depuis plusieurs jours comme le théâtre du fiasco du Stade de France, pour 2028, la ville voit les choses en grand. Mercredi 1er juin, une assemblée générale s’est tenue dans le but de préparer la candidature de la ville du « 93 » pour devenir « capitale européenne de la culture », rapporte Le Parisien. Parmi les défenseurs du projet présents à la réunion organisée à Épinay-sur-Seine, Jack Lang, ancien ministre de la Culture sous François Mitterrand, lui-même créateur de ce label européen, représente un soutien de poids.

« Saint-Denis a tous les atouts pour incarner ce qui doit être un rêve européen », a assuré l’actuel président de l’Institut du monde arabe (IMA). Avant d’énumérer : « C’est-à-dire une histoire, une culture, une jeunesse, des talents… Et aussi des réponses à des questions que se posent beaucoup de villes : comment redonner à cette jeunesse un espoir, une confiance ? Et c’est bien que ce soit une ville comme celle-là qui soit candidate. » 

Mettre fin à « toute une série de clichés »

Selon l’instigateur de la « fête de la musique », cette labélisation pourrait permettre de « vaincre toute une série de clichés » sur la Seine-Saint-Denis. « Par exemple, excusez-moi, toutes les conneries qu’on a pu entendre ces jours derniers », a-t-il lâché, faisant allusion aux nombreux débordements constatés en marge de la finale de la Ligue des Champions au stade de France, ce samedi 28 mai. « Les médias aiment à dire qu’on est les plus violents, que c’est ici qu’il y a le plus de problèmes, comme on l’a encore entendu ce week-end. Il ne s’agit pas de nier les réalités, mais c’est important de donner tous les éléments : on est aussi les plus jeunes, les plus créatifs, les plus ambitieux… », a sobrement ajouté dans le quotidien Leyla Temel, élue de la ville.

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Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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Dordogne : les vignerons face à une pénurie de verre, ils s’inquiètent pour leurs mises en bouteilles

Ils sont inquiets et ne s’en cachent pas. Une pénurie de bouteilles en verre frappe les vignerons de plein fouet. Et les prix augmentent pour toutes les matières sèches nécessaires au conditionnement du vin (capsules, papier, carton et bouteilles en verre). En Dordogne, Michel Monbouché du château Ladesvinges à Pomport, va ainsi devoir « rogner sur (ses) marges » pour continuer à vendre son vin au même prix. « Quand je m’engage, je m’engage (…) Mais que se passe-t-il si je n’ai pas de bouteilles ? Comment honorer les marchés sur lesquels je suis engagé ? », s’est-il interrogé auprès de Sud Ouest dimanche 29 mai.

Une crise chez les vignerons… et dans la grande distribution

Pour lui, la situation devient « compliquée » puisque le coût des bouteilles en verre a augmenté d’environ « 25 % ». Le prix du carton et des étiquettes est également à la hausse. Son exploitation sort 150 000 bouteilles chaque année. Pour l’instant, il lui reste 5 000 ou 6 000 flacons, mais le viticulteur en aurait besoin d’encore 30 000.

La situation est la même pour Unidor, mais à une échelle plus importante. Le premier site d’embouteillage de la Dordogne, implanté à Saint-Laurent-des-Vignes, sort 15 millions de bouteilles par an. D’après le directeur général d’Unidor, Jean-Marc Fontaine, « la hausse la plus perturbante est arrivée en avril » avec une explosion de « 40 % du coût de fabrication d’une bouteille de vin ». Et le verrier espagnol Vidrala, dont il dépend, a par conséquent augmenté son prix. Pire, les transporteurs sont en grève et la marchandise dédiée à Unidor est « bloquée à la frontière », déplore-t-il auprès de Sud Ouest. Autant les vignerons que la grande distribution devront se serrer la ceinture : « Les commerciaux vont rogner sur leurs marges : 70 % pour eux, 30 % pour nous », a enfin prévenu Jean-Marc Fontaine.

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Le Figaro

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les quatre cartes pour suivre la situation militaire en direct

Alexis FeertchakService Infographie

INFOGRAPHIE - Au 105e jour de l'invasion, les Russes resserrent leur tenaille sur les forces ukrainiennes dans l'Est. Kiev a malgré tout lancé des contre-attaques, notamment à Severodonetsk, mais sans, à ce stade, renverser la dynamique.

La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle traçait les contours d'une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts, au Nord, au Sud et à l'Est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté les alentours de Kiev et ont été redéployées dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par les séparatistes prorusses depuis 2014. C'est là que, désormais, se concentrent les principaux combats d'une bataille qui s'annonce décisive. Les Russes continuent d'y progresser par un lent mouvement de tenaille qui se resserre sur les forces ukrainiennes. Celles-ci ont malgré tout lancé samedi 4 mai une contre-attaque à Severodonetsk, mais les Ukrainiens marquent de nouveau le pas dans cette ville clé.

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Plus au nord, les Ukrainiens maintiennent une pression constante dans la région de Kharkiv au-dessus du dispositif russe dans le Donbass, mais là encore sans pouvoir manœuvrer en profondeur contre les forces adverses. Idem dans le sud de l'Ukraine, où la contre-attaque ukrainienne dans la région de Kherson n'est pas parvenue, à ce jour, à mettre réellement en danger les positions russes.

Malgré la réorientation vers le Donbass, qui s'apparente à un «acte II» de la guerre en Ukraine, les Russes restent engagés dans leur plus grande opération militaire russe depuis 1945. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). Les deux seuls oblasts de Donetsk et de Lougansk qui forment le Donbass (52.000 km2) couvrent une superficie équivalente à la Bosnie-Herzégovine (51.000 km2) et bien supérieure à celle de la Belgique (30.000 km2). En Ukraine, les Russes contrôlent à ce jour 120.000 km2, soit 20% du territoire ukrainien ou à peine moins que la superficie de la Grèce (130.000 km2).

Passons en revue les fronts.

À l'Est, la bataille décisive du Donbass

Le front de l'Est est aujourd'hui le plus stratégique puisque c'est là qu'a lieu la principale offensive russe, dans le Donbass, les séparatistes contrôlant à ce jour plus de 50% de l'oblast de Donetsk et plus de 90% de celui de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses dans cette région où seraient concentrées plus de la moitié de l'ensemble des forces de Kiev avec des fortifications établies depuis 2014, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud, formant ainsi un mouvement de tenaille qui se resserre lentement sur les forces ukrainiennes.

La pince «nord» de le tenaille russe s'appuie sur les territoires que les Russes contrôlent encore dans la région de Kharkiv, délimités par la rivière Donets. Le centre de gravité de cette manœuvre est la ville d'Izyoum, prise par les Russes dès les premiers jours d'avril. L'objectif final de Moscou dans le Donbass est la conquête des deux villes adjacentes de Sloviansk et de Kramatorsk, cette dernière étant la capitale ukrainienne de l'oblast [région administrative, NDLR] de Donetsk depuis qu'en 2014, la ville de Donetsk est passée du côté des séparatistes prorusses. Par le Nord, les Russes ne sont plus qu'à une trentaine de kilomètres de Sloviansk et à une vingtaine par l'Est, avec Lyman comme autre ville clé du dispositif russe. Lundi 6 juin, les Russes ont annoncé la prise de la ville de Svyatohirsk, ce qui pourrait accélérer le mouvement d'encerclement de Sloviansk.

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Les deux autres villes clé dans le Donbass sont Severodonetsk et Lisichansk, elles aussi collées l'une à l'autre, mais séparées par la rivière Donets. Elles se situent tout au bout de la tenaille russe et les forces ukrainiennes présentes risquent d'y être encerclées si la manœuvre russe se poursuit. En fin de semaine dernière, alors que les Russes contrôlaient déjà 80% de Severodonetsk, les Ukrainiens ont malgré tout choisi d'y déployer des renforts (notamment des volontaires internationaux) et ont contre-attaqué vivement samedi 4 juin. Mais cette manœuvre marque le pas et, ce mardi, les Russes ont annoncé avoir «totalement libéré» les zones résidentielles de la ville, sachant que celle-ci comprend une vaste zone industrielle.

Pendant ce temps, la pince «sud» de la tenaille russe se resserre aussi, notamment autour de la percée de Popasna. Les forces ukrainiennes présentes dans la ville de Zolote sont désormais menacées d'être enfermées dans un chaudron tandis que les Russes jouxtent la principale route de ravitaillement vers Lisichansk et Severodonetsk. Par l'ouest, les Russes ne sont plus qu'à 20 km de la ville de Bakhmout, étape clé dans la perspective d'un encerclement de Kramatorsk.

Au Nord-Est, contre-offensive ukrainienne à Kharkiv...

Depuis le début de la bataille du Donbass en avril, les Russes avancent, quoique lentement. Mais ils ne parviennent pas, à ce jour, à faire s'effondrer les troupes ukrainiennes. Dans cette bataille d'artillerie, la guerre d'attrition (user les forces et les matériels de l'adversaire plus vite que les siennes propres, NDLR) joue à plein, sans que, pour l'instant, l'un des deux belligérants cède complètement.

Si les Russes sont à l'initiative dans le Donbass, les Ukrainiens ont lancé depuis plusieurs semaines des contre-attaques, notamment au-dessus du Donbass dans la région de Kharkiv. Durant l'acte I de la guerre du 24 février au 29 mars, les Russes avaient largement investi cette région avec l'objectif d'encercler sa capitale, plus grande ville ukrainienne - 1,5 million d'habitants - après Kiev et par ailleurs cité traditionnellement russophone.

Dans cette région, les Ukrainiens ont largement repris du terrain aux forces russes depuis le 29 mars, désormais acculées à la frontière russe, en tout cas sur la rive droite de la rivière Donets. En revanche, la contre-attaque ukrainienne, pour l'instant, n'est pas parvenue à s'installer durablement sur la rive gauche, même si une tête de pont a été établie. Ce n'est que si les Ukrainiens y parvenaient qu'ils pourraient réellement mettre en danger les lignes de soutien et d'approvisionnement russes vers le Donbass. La situation sur le front de Kharkiv est pour l'instant globalement stable, même si chaque jour, des avancées mineures sont observables d'un côté ou de l'autre.

... et dans le Sud, à Kherson

Il en va globalement de même d'une autre contre-offensive lancée par les Ukrainiens la dernière semaine de mai, cette fois-ci dans le sud de l'Ukraine, au point le plus éloigné des lignes russes, au nord de la région de Kherson, quasiment intégralement contrôlée par les Russes depuis le début du mois de mars. La ligne de front, là encore, est délimitée par une rivière, l'Inhoulets, et les Ukrainiens ont réussi à établir une tête de pont sans parvenir, pour l'instant, à poursuivre leur manœuvre en profondeur à l'intérieur des lignes russes.

Si une telle contre-offensive se développait au profit des Ukrainiens - ce qui n'est pas le cas à ce stade -, elle pourrait avoir des conséquences stratégiques car Kherson est la seule capitale régionale conquise par les Russes depuis le 24 février. Politiquement, tout semble indiquer que les forces occupantes souhaitent contrôler définitivement cette région, qui est déjà passée dans la zone rouble et où des rumeurs de référendum de rattachement à la Russie courent depuis plusieurs semaines. Par ailleurs, Kherson est pour l'instant la seule tête de pont qui permette aux Russes de passer à l'ouest du grand fleuve Dniepr. Et c'est aussi l'oblast qui jouxte la péninsule de Crimée, stratégique pour les Russes. Dans les premiers jours de juin, des renforts russes ont donc logiquement franchi le Dniepr, certainement envoyés pour endiguer la contre-attaque ukrainienne.

Le contrôle russe du sud de l'Ukraine

Les deux contre-offensives ukrainiennes se déroulent donc aux deux extrémités des territoires que contrôle la Russie en Ukraine et qui constituent une bande comprenant, d'ouest en est, la quasi-totalité de l'oblast de Kherson, relié à la Crimée, une majorité de celui de Zaporijjia, qui constitue un corridor vers le Donbass, lui-même formé par les deux oblasts de Donetsk et Lougansk et bordé au nord par la région de Kharkiv dont Moscou contrôle la partie située en dessous de la rivière Donets.

L'ensemble de cette zone, qui couvre environ 120.000 km² soit 20% de l'Ukraine, est formé d'un seul tenant depuis que le front du Sud (parti de Crimée) et le front de l'Est (parti du Donbass) se sont rejoints dès le début du mois de mars. Dans cette optique, l'objectif russe n'a été réellement accompli qu'avec la prise définitive de la ville portuaire de Marioupol, qui borde la mer d'Azov. Elle a été encerclée dès le 1er mars et prise le 21 avril, à l'exception du vaste complexe sidérurgique d'Azovstal qui a tenu jusqu'au 20 mai. Plus qu'un enjeu militaire, cette bataille a eu une résonance politique considérable, avec d'un côté la longue résistance ukrainienne, notamment des volontaires du bataillon Azov qui se sont battus contre les milices tchétchènes alliées de Vladimir Poutine, et de l'autre le discours du Kremlin sur la «dénazification» de l'Ukraine, particulièrement focalisé contre ce bataillon ukrainien ultranationaliste aux origines des plus troubles.

La Russie a donc emporté la bataille de Marioupol, mais ne dispose pas de suffisamment de forces, concentrées dans le Donbass, pour pousser plus loin son offensive dans le sud du pays, que ce soit pour marcher vers l'ouest ou pour remonter vers le nord le long du Dniepr. Si les Russes contrôlent depuis le 3 mars la plus grande centrale nucléaire d'Europe située au bord du fleuve au sud de la grande ville de Zaporijjia, ils n'ont pas conquis cette grande capitale régionale.

De même, à l'ouest, le contrôle des bords de la mer Noire, s'il demeure un objectif théorique possible, n'est plus d'actualité à court terme. Au départ, dans les premiers jours de l'invasion, les forces russes ont pourtant très rapidement progressé avec la prise dès le 2 mars de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, qui alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe s'est même approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, sans parvenir à l'encercler. Cette ville serait une étape clé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» était craint. Déjà improbable étant donné la pause de l'offensive terrestre, il est désormais quasi-impossible depuis l'attaque contre le croiseur russe Moskva, probablement coulé par deux missiles ukrainiens. Au-delà du symbole, la perte du navire amiral russe de la flotte de la mer Noire montre que Kiev dispose encore des moyens nécessaires pour appliquer en matière navale une logique de déni d'accès au large de ses côtes. En revanche, à long terme, cette défaite russe peut justement pousser Moscou à vouloir pousser vers l'ouest son offensive. Si les Ukrainiens perdaient Odessa, cité fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait en effet privée de tout accès à la mer.

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Mais on en est loin. Les Russes sont aujourd'hui sur la défensive et retranchés à Kherson. En somme, tout dépendra de la bataille du Donbass. Une victoire russe à l'Est pourrait permettre à Moscou un redéploiement de ses forces vers l'ouest, mais il faut garder à l'esprit que cette bataille décisive s'annonce longue : on parle en semaines, voire en mois.

Au Nord, la fin de la bataille de Kiev

Le principal retournement, début avril, a été la fin - au moins temporaire - de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés du nord du pays alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique - et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes : il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler.

La réorientation vers le Donbass apparaît donc bien comme une révision à la baisse des objectifs russes. L'idée soutenue par Moscou selon laquelle l'opération vers Kiev était une diversion visant à y fixer les forces ukrainiennes ne semble guère crédible au regard des forces engagées au départ de l'invasion sur le front Nord, en particulier depuis la Biélorussie, voisine et alliée de Moscou.

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Avant les semaines d'enlisement, le plan initial russe - une attaque-éclair contre la capitale visant probablement à décapiter le gouvernement - a échoué. Le premier jour de l'opération, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - directement à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev, mais cette tête de pont a été quasiment anéantie par une contre-attaque ukrainienne.

Échec de la stratégie russe ?

La stratégie russe en Ukraine a subi un revers. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer à plus petite échelle dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass.

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Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche était trop haute. Le risque pour Moscou était que son invasion s'enlise et se transforme en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, les Russes ont levé les principaux sièges et se concentrent désormais dans le quart sud-est de l'Ukraine pour retrouver cette capacité de manœuvre.

Un recours croissant à l'artillerie

Au début de l'invasion, les experts militaires se sont étonnés du faible recours des Russes à l'artillerie, une tradition pourtant de cette armée depuis la période soviétique. Face à la résistance ukrainienne, Moscou est pourtant revenu sur ce choix et, plus classiquement, la bataille du Donbass est d'abord un duel d'artillerie à grande échelle entre Russes et Ukrainiens. Canons automoteurs 2S19 de 152 mm, obusiers 2S7 de 203 mm, lance-roquettes multiples Grad, Ouragan et Smerch... Les Russes ont pour eux une puissance de feu bien supérieure.

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Mais les Ukrainiens disposent désormais d'armes lourdes fournies par les pays occidentaux, notamment des obusiers américains M577 ou des canons automoteurs français Caesar de 155 mm. Ces armes sont certes peu nombreuses, mais sont plus précises et offrent une plus grande agilité. À cet égard, la fourniture de lance-roquettes américains MLRS et Himars à longue portée (environ 80 km) pourrait atténuer l'avantage général qui profite encore aux Russes.

À ce stade, les Américains ne souhaitent pas en revanche fournir à l'Ukraine de missiles Atacms - compatibles avec les lance-roquettes Himars - capables de frapper l'intérieur du territoire russe. À l’inverse, les frappes réalisées depuis la Russie sur l'ensemble du territoire ukrainien, elles, ont lieu depuis le premier jour de l'invasion. Ces missiles de précision tirés depuis la terre - missiles Iskander-M - voire depuis la mer - missile Kalibr - permettent à Moscou de frapper le dispositif ennemi dans la profondeur en visant les dépôts de munitions, les centres de commandement, les bases aériennes ou les systèmes de défense aérienne.

Une forte résistance ukrainienne

Sauf que ces frappes, qui ont fait penser au départ à la guerre américaine en Irak de 2003, n'ont pas permis aux Russes de s'assurer la maîtrise totale du ciel et de désorganiser complètement la chaîne de commandement. Et le stock de missiles de précision n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré déjà plus de 2000. Autant que la plupart des estimations de leur arsenal en la matière. De fait, des missiles de plus en plus anciens sont utilisés, de même que des missiles destinés à la lutte anti-navires, ce qui peut traduire une certaine tension dans l'approvisionnement en munitions complexes.

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Inversement, les missiles portatifs à courte portée fournis par les Occidentaux aux Ukrainiens - comme les Javelin anti-chars ou les Stinger anti-aériens - demeurent une menace crédible contre les avions, hélicoptères et blindés russes. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent. Par exemple, selon le site Oryx, au moins 428 chars d'assaut russes auraient été détruits depuis le 24 février.

Les Ukrainiens disposent aussi de drones, notamment des appareils turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh, qui ciblent des convois russes, voire des navires, par exemple près de l'Île aux Serpents contrôlée par Moscou.

Une victoire russe toujours possible ?

Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.

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Quid de la suite ? «La guerre d'usure montre des épuisements sensibles [des deux côtés]. Cependant, tant que les deux belligérants voudront en découdre, elle ne cessera pas. Nous sommes encore au printemps et il faut s'attendre à ce que les opérations durent tout l'été», observe sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf qui constate que les pertes annoncées par Zelensky - 50 morts et 400 blessés par jour, soit un bataillon détruit quotidiennement - sont «intenables», mais que, du côté russe, «les unités et les matériels paraissent éprouvés» tandis que «la lenteur de la progression ne convainc pas vraiment». Environ 200.000 soldats russes ont été engagés en Ukraine, ce qui est en réalité fort peu pour l'invasion d'un pays aussi vaste. Et Moscou ne peut pas compter pour l'instant sur la «mobilisation générale» déclenchée du côté de Kiev, qui permet aux Ukrainiens de s'appuyer sur ces cohortes d'«appelés».

Au fond, pour les Russes, une victoire militaire, mais géographiquement localisée, est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? Si Moscou l'emporte dans le Donbass, dans quel état les forces russes en sortiront-elles ? Vladimir Poutine lancera-t-il une nouvelle offensive vers l'ouest du pays ? Ou cherchera-t-il à obtenir une paix négociée ? S'achemine-t-on vers un enlisement du conflit ? Les Ukrainiens pourront-ils, a contrario, reprendre l'initiative ? Il est trop tôt pour trancher entre ces scénarios, mais le spectre d'une guerre longue de plusieurs mois au moins se dessine de plus en plus.

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Tesla et Elon Musk investissent 1,5 milliard de dollars en bitcoin, le cours bat son niveau record

Après cette annonce, le prix du bitcoin a bondi. Vers 14 heures, le 8 février, il a atteint plus de 43 000 dollars en bourse. 

Le prix du bitcoin connaissait déjà une hausse phénoménale depuis le début de l’année. Mais l’annonce de Tesla l’a encore accentué. Le groupe a fait savoir, lundi 8 février, qu’il avait investi pas moins de 1,5 milliard d’euros en Bitcoin, relaie le Figaro. Déjà, il y a quelques jours, le comportement sur les réseaux sociaux du patron du constructeur de véhicules électriques, Elon Musk, avait mis la puce à l’oreille de certains. Il avait changé temporairement sa description sur son compte Twitter en marquant #bitcoin. 

Les clients de Tesla pourront payer en bitcoin

Dans un document transmis lundi à la SEC (Securities and Exchange Commission) américaine, Tesla a donc déclaré avoir acheté 1,5 milliard de bitcoin, durant le mois de janvier, dans le cadre d’une « mise à jour de la politique d’investissement du groupe ». Il s’agirait de donner « plus de souplesse pour diversifier davantage et maximiser les rendements de nos liquidités qui ne sont pas nécessaires pour maintenir une liquidité d’exploitation adéquate », cite BFM Bourse. Tesla a aussi précisé que les clients pourront se servir du bitcoin pour acheter certains produits de la marque dans un avenir proche. 

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Fin des voitures thermiques : “On risque de créer un mouvement type Gilets Jaunes puissance 10”

Valeurs actuelles. A quoi joue le Parlement européen ? Pierre Chasseray. C’est bien beau de jouer à Madame Irma, mais dans dix ans, on ne sait pas ce qu’il y aura sous le capot du véhicule de demain d’un point de vue technologique. Le Parlement européen veut mettre fin au véhicule thermique. Il met surtout la charrue avant les pneus ! Soyons clairs, la filière automobile n’est pas encore prête ; laissons donc lui le temps. Le Parlement met en fait tous ses œufs dans le même panier en confondant vitesse et précipitation sur l’électrique alors que l’autonomie n’est toujours pas au rendez-vous et que le maillage en bornes électriques est insuffisant. Il existe pourtant d’autres technologies, comme le moteur à hydrogène, qui méritent d’être étudiées. Regardez le maillage territorial des stations-services : on en comptait 47 000 dans les années 1970, il n’y en a plus que 11 000 et 30 % d’entre-elles pourraient prochainement mettre la clef sous la porte. Mieux vaudrait sécuriser et permettre des alternatives comme les biocarburants ou carburants de synthèses 100 % renouvelables. Élaborés à partir d’éthanol, ils présentent un bilan carbone 65 % plus avantageux. Décarboner ne signifie donc pas forcément passer au tout électrique !

Quand on interdit à un automobiliste sur deux de rouler en ville au risque de payer un PV à 68 euros, il ne faut pas s’étonner si les Français descendent dans la rue

Que vous inspirent tous ces attaques contre les automobilistes ? Quand, avec les ZFE (zones à faibles émissions), on interdit à un automobiliste sur deux de rouler en ville au risque de payer un PV à 68 euros, il ne faut pas s’étonner si les Français descendent dans la rue. On risque surtout de créer un mouvement de type Gilet Jaune puissance 10 ! Évidemment, il y a des impératifs liés à la transition énergétique, mais la mobilité doit aussi être défendue fermement. Pour beaucoup d’élus, l’automobiliste est un pollueur, mais ce n’est pas le cas. En fait, l’inverse de la mobilité, c’est de la récession. Vouloir accumuler des mesures sur les automobilistes, comme la limitation à 30 km/h dans les agglomérations ou la circulation alternée, cela ne fonctionne pas. Toutes ces mesures à la Greta Thunberg concernent surtout la minorité de Français qui a les moyens de changer de véhicules (pour autant qu’elle sache quel type acheter) or la très grande majorité de la population ne le peut pas.

La maire de Paris réfléchit à modifier les règles de circulations sur le périphérique. Qu’en pensez-vous ? Soyons toutefois honnête avec Anne Hidalgo ; elle ne propose pas de supprimer une voie de circulation, mais de la réserver aux véhicules zéro émission, aux taxis, aux transports en commun et au covoiturage. Ce n’est pas idiot, mais cela ne fonctionne pas. Rien qu’avec les véhicules zéro émission, aux taxis, aux transports en, la voie réservée sera vite remplie. Le problème est ailleurs : il est lié au covoiturage. On ne peut pas imposer à tout le monde de voyager à plusieurs dans une voiture qui, je ne rappelle, n’est pas un transport en commun. En France, la politique de mobilité a toujours été confiée à des élus ; résultat, je ne sais pas aujourd’hui comment, entre les zones à faibles émissions, les vignettes Crit’Air, les limitations de vitesses à 30 km/h, 80 km/h, on peut encore rouler sereinement en France.

Propos recueillis par Frédéric Paya

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Valeurs Actuelles

Catherine Colonna, carte maîtresse de la diplomatie française

À la question posée par le président ukrainien Volodymyr Zelensky, « Quand le président Macron viendra-t-il à Kiev ? », la nouvelle patronne de la diplomatie française a une réponse toute byzantine : « La visite est à l’étude et aura lieu si elle est utile à la recherche d’une solution de paix. » C’est elle, en tout cas, qui est la première ministre française à avoir fait le déplacement dans la capitale ukrainienne depuis le début du conflit. Mission : prendre la température dans cette crise à très haut risque.

Catherine Colonna est ainsi arrivée pour une visite surprise, par un train de nuit en provenance de Pologne. À Kiev, la ministre s’est rendue au mur des photos des victimes de la guerre du Donbass en compagnie de son homologue, Dmytro Kuleba, à qui elle a confirmé le soutien de la France à la défense ukrainienne. Le total de l’aide de Paris, humanitaire compris, se chiffre selon la nouvelle ministre à 1,8 milliard d’euros. Il s’agit « de rendre insoutenable le prix de la poursuite de cette agression pour la Russie ». Mais la visite, également marquée par la livraison de matériels de sécurité civile, a été rapidement endeuillée par l’annonce de la mort d’un reporter de BFM TV, Frédéric Leclerc-Imhoff , touché par un éclat d’obus dans le Donbass où l’offensive russe prend une nouvelle dynamique. Un événement qui a rappelé à Catherine Colonna, visiblement émue par la nouvelle, sa carrière aux côtés des journalistes, à qui elle a adressé ce message : « S’il vous plaît, faites attention, nous sommes dans une zone de guerre. »

Un poste aussi délicat qu’exposé et épuisant, notamment pendant la guerre d’Irak, les crises du Kosovo et de l’Intifada

Après un bref passage au Centre d’analyse et de prévision (CAP) du Quai d’Orsay où elle s’occupait déjà des questions européennes, Catherine Colonna monte au front médiatique comme sous-directrice de la presse de 1989 à 1990, avant d’être directrice adjointe de la presse et porte-parole adjointe de 1990 à 1993. En 1995, elle est appelée à l’Élysée. Présentée au président Chirac par Dominique de Villepin, qui la connaît depuis leurs années en poste à l’ambassade de France à Washington, où elle est deuxième puis première secrétaire entre 1983 et 1986, la diplomate sera porte-parole de l’Élysée jusqu’en 2004. Un poste aussi délicat qu’exposé et épuisant, notamment pendant la guerre d’Irak, les crises du Kosovo et de l’Intifada.

Catherine Colonna connaît donc parfaitement les mécanismes de la presse et, si elle sait communiquer sur la forme, elle ne perd jamais de vue le fond, ce qui n’est pas toujours la règle en Macronie. « C’est une femme qui connaît par cœur la portée du verbe dans la presse », nous confie un ancien ambassadeur, et qui « ne commet jamais d’erreur ». Dès cette époque, Catherine Colonna a eu une réputation de sérieux et de fidélité. Une qualité qu’elle tient peut-être de son père corse, Joseph Colonna, qui, avocat, a quitté l’île dans les années 1950 pour s’installer en Touraine où il a repris l’exploitation agricole de la famille de sa femme.

“La relation franco-allemande est plus que jamais nécessaire”

L’ancienne porte-parole est le témoin privilégié de tous les déplacements de Jacques Chirac. Mais pas question d’écrire ses Mémoires comme tant d’autres intimes des présidents. Toutes ses notes seront méticuleusement passées à la broyeuse. La petite fille de Touraine qui aimait bricoler et jardiner avec son père, chasser le petit gibier avec sa sœur aînée, a toujours su conserver une part de mystère.

Contre l’avis de Jacques Chirac, elle décide cependant de quitter le Château, où elle laisse un excellent souvenir. Vladimir Poutine lui envoie un mot de félicitations et une fête est organisée en son honneur, à laquelle participent Bernadette et Claude Chirac, marques éminentes de proximité. En bref, une vie au service de l’État pour cette énarque qui ne fera qu’un court passage dans le privé auprès du cabinet international de communication fi nancière Brunswick, de 2010 à 2014.

Tous ces souvenirs n’arrêtent pas la nouvelle ministre. À peine installée au Quai d’Orsay, le 21 mai, elle fait sa première visite, le 24 mai, à Berlin, pour rencontrer son homologue Annalena Baerbock. « Une évidence », selon elle, tant « la relation franco-allemande est plus que jamais nécessaire » et surtout une première dans le “couple” européen, où deux femmes dirigent les diplomaties de Paris et Berlin. Catherine Colonna y a évoqué notamment l’idée du président de la République de la création d’une « communauté politique européenne », qui pourrait permettre de resserrer les liens avec Londres ou encore d’accueillir l’Ukraine sans passer par un parcours d’adhésion loin d’être gagné.

De fait, l’Europe est l’autre fil rouge de la carrière de la diplomate. Après avoir été ministre déléguée aux Aff aires européennes, de 2005 à 2007, puis représentante permanente de la France auprès de l’Unesco, de 2008 à 2010, les deux grands postes à l’étranger qu’elle a obtenus sont Rome et Londres, où elle a toujours défendu ses convictions européennes.

Une Colonna dans la Ville éternelle, c’est tout un symbole. Le palais Farnèse, qui sera sa maison de 2014 à 2017, est bien sûr l’un des postes les plus prestigieux de la diplomatie française. C’est aussi un clin d’oeil, puisque les Colonna sont, avec les Orsini et les Santa Croce, l’une des principales familles princières de la capitale italienne. Les ancêtres de Catherine Colonna seraient arrivés en Corse au IXe siècle avant de faire souche à Urtaca, entre L’Île-Rousse et Bastia, aux portes de la Balagne. On compte aussi parmi eux un certain Achille Archambault, cocher de Napoléon à Sainte-Hélène.

Les “irritants” avec Londres sont légion

Mais revenons à Rome. L’ambassadrice y a laissé le souvenir d’une femme cultivée, curieuse de ses interlocuteurs. L’ancienne directrice générale du Centre national de la cinématographie ne peut rester insensible au 7e art italien. Edoardo Secchi, président du Club Italie- France, se souvient de quelques échanges à l’ambassade de France. « C’était une femme ouverte, avec une vision très positive de la relation bilatérale, très axée sur la Méditerranée. » C’était aussi les années d’avant les grandes crispations franco-italiennes de l’ère Salvini.

Il reste que la vie de l’ambassade n’a pas toujours été simple et que la gestion du personnel, confie-t-on au Quai d’Orsay, s’est révélée conflictuelle. Ainsi, en 2014, la diplomate rentre à Paris pour être représentante permanente de la France à l’Organisation de coopération et de développement économiques, un poste plus restreint, peuplé de fonctionnaires de Bercy. Elle y reste jusqu’en 2017, où elle obtient un autre poste prestigieux et très exposé en pleines négociations du Brexit, celui de Londres.

Si Catherine Colonna a appris l’italien en cours accélérés, l’anglais lui est plus familier, sa mère ayant enseigné cette langue, sans oublier ses trois ans aux États-Unis. C’est dans un climat hostile que celle qui détient la dignité d’ambassadrice de France depuis 2020 — ils ne sont qu’une dizaine, dont trois femmes — arrive à Londres. Elle vient aussi prendre la relève d’un Jean-Pierre Jouyet très affecté sur le plan personnel. Fidèle à sa réputation, elle ne se ménage pas dans ses nouvelles fonctions. Certains diplomates interrogés lui reprochent une ligne trop dure lors de ce séjour, quitte à se couper d’une partie des décideurs britanniques brexiters alors qu’elle bénéficie de bons réseaux chez les remainers. « Elle a complètement politisé la fonction, cela a donné un climat de confrontation permanent », explique l’un d’eux.

Elle multiplie les déplacements au pays de Galles et en Écosse, sans doute plus qu’aucun de ses prédécesseurs, au point d’agacer au plus haut point le Foreign Office. Les Britanniques la soupçonnent d’encourager les velléités indépendantistes de la First minister d’Écosse, Nicola Sturgeon.

Ses classes dans la Chiraquie lui ont fait le cuir épais, à une époque où être une femme n’était pas une évidence dans ce genre de poste

Les “irritants” avec Londres sont légion : la pêche, les migrants, la manque de soutien face à la crise franco-turque au sein de l’Otan, le contrat des sous-marins australiens torpillé par l’alliance Aukus. Mais ses classes dans la Chiraquie lui ont fait le cuir épais, à une époque où être une femme n’était pas une évidence dans ce genre de poste. Colonna reste de marbre face aux rodomontades du gouvernement Johnson, y compris quand elle a été convoquée, en octobre de l’année dernière, au Foreign Office, un événement rarissime dans les relations bilatérales récentes. « Des crises sur lesquelles elle communique parfaitement », nous explique le journaliste britannique Alexander Seale, « c’est l’une des rares personnes de cette importance qui tweete elle-même ».

À 66 ans, Catherine Colonna devient donc la deuxième femme ministre des Affaires étrangères de la Ve République, après Michèle Alliot-Marie. Lors de la passation de pouvoirs avec Jean-Yves Le Drian, la nouvelle patronne du Quai a envoyé un message clair à ses troupes : « Vous me connaissez depuis quelques années. Vous pouvez compter sur moi pour ne jamais oublier ni qui je suis ni d’où je viens, et je viens de cette maison. » Sera-t-elle entendue ?

Pas de réseau politique puissant

De tendance centre gauche, découverte par le radical Maurice Faure, la diplomate n’a pourtant jamais vraiment touché à la politique politicienne. Juste un projet, en 2006, pour les législatives dans le XIIe arrondissement de Paris sous les couleurs de l’UMP. Une idée tuée dans l’œuf par Nicolas Sarkozy. À la différence donc de son prédécesseur breton, elle n’a pas de réseau politique puissant. Un point faible si, à la suite d’élections législatives un peu justes, Emmanuel Macron était obligé d’ouvrir son gouvernement aux Républicains, qui pourraient tenter de s’emparer de quelques ministères. Autre défi pour cette spécialiste de l’Europe, l’espace qu’il faudra trouver avec un autre “Bruxellois”, Clément Beaune. Si les défis extérieurs sont immenses du Sahel à l’Ukraine, dossiers qu’elle va découvrir, c’est parfois de l’intérieur même que viennent les plus grands dangers.

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[Tribune] La suppression du corps diplomatique, annonce de la suppression de notre diplomatie ? 

Jeudi 2 juin 2022, un événement pour le moins exceptionnel s’est produit au sein d’une partie de la fonction publique française qui, de coutume, fait peu parler d’elle, encore moins en termes revendicatifs. 

La suppression pure et simple du corps diplomatique, décidée de façon abrupte par Emmanuel Macron, publiée de façon des plus discrètes entre les deux tours de l’élection présidentielle, a fait réagir à juste titre les fonctionnaires du Quai d’Orsay, qui se sont mis – symboliquement et fait exceptionnel – en grève. 

Le corps diplomatique français symbolisait pourtant l’excellence et l’efficacité d’une tradition héritée de plusieurs siècles, gage de notre indépendance nationale et du maintien à haut niveau de la France dans le jeu de plus en plus incertain des relations internationales. 

Contrairement à nombre de hauts fonctionnaires – à l’image de ceux sévissant dans l’entourage d’Emmanuel Macron, tels qu’Édouard Philippe –, les diplomates ne sont pratiquement jamais attirés par la pratique détestable du pantouflage, qui consiste à alterner, dans un sens ou dans l’autre, confort influent de la haute fonction publique et passage dans le secteur privé pour aller chercher gains et réseaux en profitant de son carnet d’adresses, et ainsi garnir les rangs de ce que le journaliste Vincent Javert a qualifié de « mafia d’État ». 

Le corps diplomatique français était jusqu’alors recruté selon de véritables filières d’excellence. Depuis une trentaine d’années, nombre d’énarques optaient pour le Quai d’Orsay, démontrant l’attrait missionnaire de notre diplomatie. 

Quel autre pays a su recruter selon un concours comme celui du Cadre d’Orient, où des jeunes maîtrisant des langues telles que l’arabe, le chinois, le russe ou le swahili, venaient apporter leur savoir au service de la France ? 

Désormais, le corps diplomatique résiduel verra s’insérer des personnes qui, quelles que puissent être leurs qualités, ne seront pas forcément marquées du sceau de la vocation diplomatique. Sans parler de la pratique macronienne de nomination « à la tête du client », qui explique l’accumulation sans précédent d’incompétents depuis cinq ans dans les gouvernements successifs. 

Une fois de plus, l’univers gazeux d’Emmanuel Macron s’est attaqué à une de nos « masses de granit », pour reprendre les termes napoléoniens. 

Peut-on vraiment imaginer que Talleyrand, Hanotaux, Delcassé et, surtout, plus près de nous, le général de Gaulle, auraient pu mener à bien une politique étrangère ambitieuse sans un corps diplomatique compétent et investi d’une mission des plus prestigieuses ? 

Mais la suppression du corps diplomatique n’est un acte ni isolé, ni anodin. 

Il vient en effet se cumuler avec toutes les initiatives de sabotage contre notre souveraineté nationale, notre autonomie diplomatique, méthodiquement conduites par Emmanuel Macron depuis cinq années. 

Le calamiteux traité d’Aix-la-Chapelle remet notre diplomatie entre les mains du bon vouloir de la chancellerie de Berlin. 

Le concept fumeux de « souveraineté européenne » s’entend comme passant par pertes et profits la souveraineté française. 

Dans le cadre de la Convention pour l’avenir de l’Europe, les commandités d’Emmanuel Macron au Parlement européen, regroupés dans le groupe Renaissance, votent en faveur des rapports prônant le passage du vote à l’unanimité au vote à la majorité qualifiée au sein du Conseil européen pour toute question liée à la politique extérieure ou à la défense. 

Comment le président du groupe P.P.E. au Parlement européen (où siègent les élus L.R.), Manfred Weber, peut-il en toute impudence demander l’extension de la force de frappe nucléaire française à l’Allemagne, et par conséquent sa dilution dans une décision qui ne serait alors qu’européenne ? 

Comment également ne pas voir, dans un récent rapport de la commission des Affaires étrangères du Parlement européen sur le multilatéralisme, voté par les représentants macroniens (mais aussi P.S., L.R. et Verts), soutenant avec force la constitution d’une diplomatie européenne à terme unique et exclusive au sein des enceintes internationales, une véritable menace pour notre siège de membre permanent du Conseil de sécurité des Nations-Unies ? 

Menace qui est corroborée par les propos du président macroniste de la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale, Roland Lescure, qui, en septembre 2021, affirmait de façon provocatrice que « le second mandat d’Emmanuel Macron serait un premier mandat multiplié par dix » et qu’à ce titre « ou pouvait imaginer, au-delà de 2030, que la France partage le siège au Conseil de sécurité de l’ONU avec les autres nations européennes ». 

 Le démantèlement de notre État, de notre nation, de la part d’Emmanuel Macron, a désormais atteint son niveau de mise en marche le plus alarmant. 

En soutenant le mouvement du corps diplomatique, l’ensemble des Français doit désormais en prendre pleinement conscience. 

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Maison squattée en Essonne : Gérald Darmanin exige l’expulsion de la famille de Tunisiens

Cette situation est inacceptable. Avec @AdeMontchalin, nous demandons immédiatement au @Prefet91 d’engager la procédure de l’article 38 de la loi DALO pour une évacuation rapide des occupants illégaux. https://t.co/kDereCdug9

— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) June 9, 2022

Une promesse de vente payée en liquide

Des mois d’attentes

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Dans les Pyrénées-Orientales, Marine Le Pen rêve de faire de son fief son eldorado

Avec 56% au second de l’élection présidentielle, Marine Le Pen a marqué un essai sur le terrain de la gauche socialiste et… de l’ancien Premier ministre Jean Castex. Là où Louis Aliot a remporté une circonscription en 2017, avant de rafler la mairie trois ans plus tard, la présidente du Rassemblement national espère confirmer son ancrage en y envoyant quatre députées à l’Assemblée nationale.

Les quatre « anges de Louis Aliot »

Pour marquer la direction très féminine du Rassemblement national, prise à Perpignan lors du dernier congrès en juillet 2021, la finaliste de l’élection présidentielle a choisi quatre femmes pour représenter ses couleurs lors des prochaines élections législatives. Quatre femmes et quatre adjointes à la mairie de Perpignan, gérée depuis 2020 par son ex-compagnon Louis Aliot. « Les quatre anges de Louis Aliot », surnomme-t-on du côté des proches de Marine Le Pen. L’ancien numéro deux du parti espère peser dans l’hypothétique groupe parlementaire du RN en y envoyant quatre proches. L’avenir du parti, il y pense, à quelques mois de probables élections pour désigner le prochain président du mouvement. Jordan Bardella pourrait avoir de la concurrence.

Pas de traces de Catherine Pujol, suppléante de Louis Aliot en 2017, qui a siégé sur les bancs de l’Assemblée nationale depuis qu’il est devenu maire. La députée sortante n’a pas été réinvestie sur la deuxième circonscription des Pyrénées-Orientales, laissant sa place à Anaïs Sabatini, jeune avocate et adjointe à la jeunesse auprès du maire de Perpignan. Sur la première circonscription, l’adjointe à l’éducation et conseillère régionale, Sophie Blanc a été investie. Sur la troisième, Sandrine Dogor-Such repart au combat après avoir échoué en 2017 sur le territoire de Jean Castex. Enfin, l’adjointe délégué aux sports professionnels, Michèle Martinez, doit jongler entre le maintien de l’USAP et la campagne sur la quatrième circonscription. Des candidats qui ont choisi des suppléants élus dans les communes environnantes, dont le maire divers droite de Baixas, Gilles Foxonet.

Dans un département géré par le Parti socialiste, « sous la botte de Carole Delga », note Louis Aliot, l’attention se porte sur la mobilisation de leurs électeurs. Aucun candidat NUPES n’est issu des rangs du PS, au profit de la France insoumise et d’Europe-Ecologie Les Verts. Dans une circonscription, la gauche sera même divisée, puisque Alexandre Reynal s’est présenté en dissidence, avec le soutien de Carole Delga. « Cette élection a une valeur de test pour les années et les élections locales à venir », veut croire le patron du RN dans le département.

Marine Le Pen en appelle à la mobilisation

Dernier déplacement de la campagne pour Marine Le Pen, avant un marché à Agde, jeudi 9 juin. La candidate aux législatives à Hénin-Beaumont (Pas de Calais) veut rappeler l’importance de ces élections qui ont du mal à passionner les Français. « C’est la dernière chance de contre-carrer la politique d’Emmanuel Macron », lance-t-elle avec pour objectif « de l’empêcher d’avoir une majorité absolue ».

Les dernières projections réalisées par les instituts de sondage montrent, en effet, une baisse du nombre de sièges accordé aux députés En Marche. Emmanuel Macron devrait alors négocier avec les partis adverses pour adopter ses réformes. Du côté du Rassemblement national, on a bien du mal à se projeter dans l’hémicycle. « Tout dépendra de la mobilisation », martèle Marine Le Pen qui note être arrivée en tête dans 150 circonscriptions lors de la présidentielle. « C’est 150 députés possibles », espère-t-elle, même si les victoires dépendront du comportement des électeurs de LREM et de la NUPES. « Pour qui appelleront-ils à voter au second tour ? », interroge l’ex-présidente du RN. Avoir quinze députés pour former un groupe à l’Assemblée nationale est l’objectif clairement affiché par le parti. « Sinon, ce serait un scandale démocratique », prévient la finaliste de l’élection présidentielle qui voit un « échec pour la démocratie », si d’aventure l’alliance NUPES avait davantage de députés que le Rassemblement national.

Surfer sur un début de quinquennat raté

Marine Le Pen a encore en travers de la gorge sa défaite au second tour de l’élection présidentielle. « Ils ont menti aux électeurs », accuse-t-elle en désignant Emmanuel Macron et Bruno Le Maire qui vantaient un bilan économique positif. « Ils veulent la destruction des murs-porteurs de la maison France », prévient-elle. La cheffe de l’opposition patriote avertit sur le « tsunami de l’hyper-inflation » qui pourrait bientôt s’abattre sur les ménages français. Et les solutions proposées par le gouvernement ne la convainquent pas. « Ces aides seront payées par la dette, donc par nos enfants et petits-enfants, par une hausse des impôts pour la classe moyenne », prévient la députée sortante.

Le thème de l’insécurité s’est de nouveau invité dans la campagne, après le fiasco de la finale de la Ligue des champions, le 28 mai dernier au Stade de France. « Tous les événements festifs sont confrontés aux revendications islamistes et aux attaques de délinquants », dénonce Marine Le Pen qui ne voit « aucune crédibilité » au président de la République sur les questions de sécurité. Outre les violences qui ont émaillé la rencontre sportive, ce sont « les mensonges pour couvrir la réalité » que dénonce l’élue du Pas-de-Calais.

Pour mener l’opposition à l’Assemblée nationale, Marine Le Pen devra s’imposer face à un Jean-Luc Mélenchon vigoureux, qui capte l’attention médiatique dans la dernière ligne droite de la campagne. En affirmant que « la police tue », après l’intervention sanglante dans le XVIIIe arrondissement de Paris, samedi 4 juin, la patronne du RN y voit une apologie « de la révolution et du chaos », alertant sur les « menaces » du leader insoumis à « prendre la rue » s’il n’était pas nommé à Matignon. La finaliste de la présidentielle rappelle toutefois la responsabilité de Jean-Luc Mélenchon et de ses alliés dans la victoire d’Emmanuel Macron, le 24 avril dernier, « il a appelé à voter pour lui ! », répète-t-elle, « tout comme Yannick Jadot, Fabien Roussel et Olivier Faure ». Selon sa rivale, le porte-parole de NUPES est devenu « complice de l’élection d’Emmanuel Macron et de la politique qu’il mènera les cinq prochaines années ».

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L'Humanité

Jean Massiet, forçat du stream politique

Un jour avec

Des jeux vidéo aux enjeux électoraux, le trentenaire partage sur Twitch ses passions avec talent et pédagogie avec un public jeune et souvent abstentionniste. Il est « streamer », un nouveau métier déjà ubérisé.

Pierric Marissal

Jean Massiet est peut-être le mieux placé pour ramener à la politique un pan d’une jeunesse qui ne s’y intéresse plus. Il a un pied dans chaque monde : sur Twitch (une plateforme de diffusion de vidéos en direct, propriété d’Amazon – NDLR) comme sur Public Sénat. Ce streamer, dont le travail de pédagogie est reconnu depuis plusieurs années avec la chaîne Accropolis , propose en cette année d’élections une nouvelle émission : Backseat. Cette expression vient du jeu vidéo.

Elle décrit quelqu’un qui explique à un autre joueur comment jouer. Jean Massiet veut, lui, faire connaître la politique, ce qui s’y joue, à des joueurs. « Nous avons un public très identifié, celui des jeunes éloignés de la politique, férus de jeux vidéo et de culture Web », explique le trentenaire. Cela se ressent dans le ton ouvertement familier, dans la complicité avec le public, permise notamment par le chat, canal de discussion en direct avec les spectateurs. « On parle de stream, de Twitch, dans le jargon d’Internet, mais dès qu’on emploie des termes comme cohabitation ou ordonnance, on explicite tout, ce que ne font plus les médias traditionnels », précise-t-il.

10 000 spectateurs en direct

C’est sur le plateau de son émission qu’il nous reçoit, un jeudi, jour de diffusion de Backseat, à partir de 20 heures sur Twitch, pour plus de deux heures de direct. Le décor est sobre : de grands écrans, quelques plantes et étagères garnies de bouquins, autour du plateau, le jeu est omniprésent. Jean Massiet a en effet choisi de tourner son émission dans les locaux d’O’Gaming, entreprise spécialisée dans la diffusion de compétitions de jeux vidéo. C’est ce type de chaîne qui a amené sur Twitch une certaine culture de la création audiovisuelle de qualité, car sinon, « streamer se résume à se filmer chez soi en train de discuter ou de jouer, explique Jean Massiet. Et j’ai voulu offrir un talk-show avec une production vraiment pro ».

Une dizaine de personnes travaillent sur l’émission : une vraie régie et des chroniqueurs, parmi lesquels Léa Chamboncel, du podcast féministe et politique Popol, et Usul, vidéaste et chroniqueur. Tout cela coûte cher et le vidéaste a dû recourir au financement participatif pour la lancer, récoltant 115 000 euros, un beau succès. Mais les revenus générés sur les plateformes, Twitch comme YouTube, sont difficilement compatibles avec un tel niveau de production, malgré des audiences conséquentes : environ 10 000 spectateurs en direct et plusieurs dizaines de milliers en « replay ».

Liberté... et contraintes

Les revenus publicitaires sont bien maigres, Jean Massiet mise plutôt sur les partenariats, comme avec Public Sénat, et les abonnements de soutien sur Twitch. Mais Amazon, propriétaire du réseau, les a récemment baissés de 5 à 4 euros, plombant les finances des streamers, sans bien évidemment les avoir consultés. D’autant que le Gafam en ponctionne 30 à 50 %. « C’est un nouveau métier passionnant, mais c’est vrai que je suis autoentrepreneur, dépendant des plateformes, et je ne sais pas si j’aurai droit à une retraite un jour, reconnaît l’animateur. Un peu comme un chauffeur Uber. Je n’imagine même pas devoir expliquer aux prud’hommes mon métier, qui m’emploie et qui sont mes clients », rigole-t-il.

Contrepartie de cette dépendance économique, Twitch permet de diffuser en direct les flux vidéo en haute définition, offrant ainsi en échange à ces producteurs de contenus une véritable liberté de création. Avec quelques contraintes quand même. « Depuis Trump, Twitch est super-méfiant avec les contenus politiques et ne fait pas de différence entre la chaîne d’un candidat et une émission de décryptage, explique Jean Massiet. Avant, j’étais souvent mis en avant sur le carrousel, en une de la plateforme. C’est fini », déplore-t-il. YouTube, de son côté, préfère déréférencer tous les sujets jugés polémiques. Les vidéastes politiques usent de caractères spéciaux pour évoquer la « pandém1e » ou les « Ouig*ours », afin de tromper l’algorithme. « Le pire, c’est pour les féministes, qui ne peuvent même pas écrire “règles”, “endométriose” ou “menstruation” », regrette Jean Massiet.

« Aux urgences psychiatriques pour épuisement professionnel »

Autre exigence : diffuser beaucoup, tous les jours, à horaires réguliers. « Ça fait sept ans que je fais ce métier et ça m’a conduit deux fois aux urgences psychiatriques pour épuisement professionnel. Une pression qui vient à la fois des plateformes, qui ont intérêt à ce qu’on produise le plus possible, et qu’on se met nous-mêmes pour garder notre public, explique-t-il. C’est dur car je vends aussi une image. Malgré la fatigue, je dois rester souriant. Je vais donc profiter de la suspension parlementaire pour partir en vacances. Mais je sais pertinemment qu’il me faudra des semaines pour retrouver autant de spectateurs à mon retour. » Jean Massiet a annoncé qu’il n’était pas certain de rempiler pour une saison 2 de Backseat, faute de financement.

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Législatives : candidate LR à 18 ans, Raphaëlle Rosa veut porter la voix des jeunes

Y a-t-il un âge pour se lancer en politique ? Pour Raphaëlle Rosa, la question est vite tranchée. À tout juste 18 ans, la jeune femme porte les couleurs des Républicains en Moselle, et n’a pas peur d’être la benjamine de ces élections législatives. Au contraire, selon elle, la jeunesse regorge de « regards neufs » dont l’Assemblée nationale a besoin pour se renouveler et « répondre à la déception » de nombreux Français.

Si elle se rend dans l’isoloir pour la première fois le jour de sa majorité, lors de la présidentielle, Raphaëlle est toutefois tombée dans la marmite très tôt. Dès l’enfance, en écoutant les « discussions des grands » lors des repas de famille, elle se découvre un intérêt vivace pour la politique. À 16 ans, elle décide alors de s’investir de façon concrète et prend sa première carte chez Les Républicains. « C’est le seul parti qui peut incarner la droite et les valeurs du gaullisme », estime la jeune femme, convaincue que son mouvement va « se relever » après le faible score (4,8%) de Valérie Pécresse à la présidentielle. Parmi ses sources d’inspiration, elle cite notamment l’ex-garde des Sceaux Rachida Dati, une femme « qui s’est construite toute seule en politique ».

Constatant que personne n’a été désigné dans la 8e circonscription de Moselle, un territoire proche de sa ville de Yutz, et où ses grands-parents ont « travaillé pendant des années », l’idée lui vient d’écrire à Fabien Di Filippo, député LR – candidat à sa réélection – dans le département. Peu de temps après, elle reçoit un appel l’informant de son investiture : « Être soutenue par un aussi grand parti me permet d’évoluer plus vite, de voir l’envers du décor… C’était un de mes projets, mais jamais je n’aurais pensé y parvenir si tôt. »

Juste après le premier tour… le bac de philo

Dans la circonscription (Hayange, Algrange, Fameck…) comptant quelque 100 000 habitants, un duel opposant Brahim Hammouche, député MoDem de la majorité, et Laurent Jacobelli, porte-parole du RN, est attendu au second tour. Ce qui n’empêche pas Raphaëlle de défendre son programme. « J’ai un volet sur la question frontalière, importante dans le secteur, et un sur la sécurité… Je traite aussi de l’écologie, car contrairement à ce que l’on raconte, ce n’est pas une thématique réservée à la gauche ! », détaille-t-elle. Avant de livrer sa vision sur un autre point important à ses yeux, l’éducation : « Je suis pour un enseignement de qualité, pour retrouver un vrai niveau dès la primaire et le collège. Pour ce faire, il faut par exemple proposer davantage de cours de soutien aux élèves en difficulté. Et surtout mettre fin à la tolérance envers les éléments perturbateurs, qui empêchent les autres de travailler ! »

Ces sujets la concernent directement, elle qui se coupe en deux pour assurer ses obligations scolaires tout en menant sa campagne. « J’ai un emploi du temps chargé et très stricte, mais j’arrive à m’en sortir. C’est sûr que c’est particulier et que cela me rajoute un peu de stress », confie la lycéenne, qui s’apprête à passer l’épreuve de philosophie pour le baccalauréat, trois jours après le premier tour des élections. 

« Garder les pieds sur terre »

Au lycée, si elle essuie « quelques ragots et critiques » de certains de ses camarades de classe sur son engagement, Raphaëlle préfère en rire. Elle sait qu’il faudra en encaisser d’autres, si elle veut faire une carrière électorale. Heureusement, elle peut tout de même compter sur le soutien de ses amis. Et surtout, sur celui de ses parents :  « Même s’ils ont quelques réserves, car la politique est souvent perçue comme un milieu de requins, ils m’ont répété plusieurs fois qu’ils sont fiers de moi, et cela m’aide beaucoup ! » 

En ce qui concerne l’avenir, la jeune candidate poursuivra ses études dans le domaine du droit ou des sciences politiques. Car pour ces élections, ses chances d’obtenir un siège au Palais Bourbon sont minces. « J’aimerais vraiment être élue, mais la dernière fois qu’un candidat réellement de droite l’a emporté dans la circonscription, cela remonte au RPR. L’objectif est de faire le plus gros score possible, et surtout d’apprendre », reconnaît-elle, assurant « garder les pieds sur terre » et ne pas se faire « d’illusions » quant aux résultats du scrutin.

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L'Humanité

Bon appétit

Billet

Maurice Ulrich

Comment peut-on refuser une invitation à déjeuner, surtout quand elle vient du président de la République ? Tous les dirigeants syndicaux ont accepté de venir partager, vendredi, un repas élyséen. Sauf Philippe Martinez pour la CGT. On va encore lui trouver l’air ronchon, comme toujours. On dirait qu’il le fait exprès. Il a dit à peu près que ce rendez-vous, à deux jours du premier tour des législatives, avait un petit avant-goût de cuisine électorale. Quelle idée, alors qu’il y sera question, nous dit-on, de cette grande innovation que devrait être le Conseil national de la refondation souhaité par Emmanuel Macron, que d’aucuns n’hésitent pas à comparer au Conseil national de la Résistance. D’ailleurs, il pourrait être présidé par Jean Castex. C’est dire. Et donc, le conseil pourrait associer, dans une même recherche politique et sociale, les syndicats et le patronat, heureux de se retrouver de nouveau, avec des citoyens tirés au sort… Ce serait la preuve, dit-on, que le président ne veut plus contourner les corps intermédiaires. Non, juste les élections.

le billet de Maurice Ulrich
Valeurs Actuelles

Alpes-Maritimes : un candidat Reconquête ! propose de “virer” par avion les étrangers qui “n’aiment pas la France”

Expulsions par A380

Alpes-Maritimes : les dernières actualités

Législatives : la candidate LR Christelle d’Intorni demande à Christian Estrosi de démissionner de la mairie de Nice

Les produits d’hygiène pris aux passagers lors des contrôles à l’aéroport de Nice donnés aux Restos du cœur

Des réunions de Philippe Vardon annulées sous la menace des antifas

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Valeurs Actuelles

Stade de France : Didier Lallement reconnaît « l’échec » de sa stratégie et « assume tout »

Didier Lallement, préfet de police de Paris, est auditionné par la commission Culture du Sénat depuis ce matin, jeudi 9 juin. Revenant en longueur sur le fiasco qui a entouré l’organisation de la finale de la Ligue des Champions au Stade de France, samedi 28 mai, le préfet a commencé par déclarer qu’il « assume en totalité la responsabilité de la gestion policière », insistant pour être tenu comme « le seul comptable opérationnel » de la journée. Une position qu’il avait déjà campée lors d’une entrevue avec des policiers mobilisés le jour du match, comme le révélait Valeurs actuelles dès le 3 juin dernier.

La soirée au Stade de France « est à l’évidence un échec », a reconnu Didier Lallement, évoquant notamment la présence de « 300 à 400 individus [qui] se sont livrés à des vols et à des dégradations ». Précisément, relate Le Parisien, il a expliqué que ces personnes ont pu accéder aux abords immédiats du stade parce que les barrages de police ont été levés au cours de la soirée, à sa demande. Une décision prise pour éviter la création d’un goulot d’étranglement, à cause d’un dispositif sous-évalué qui aurait pu entraîner un mouvement de foule. Selon Didier Lallement, le dispositif policier n’était pas suffisant car la présence de « 30 000 à 40 000 personnes » sans billet ou munies de faux billets n’a pas été anticipée.

« Ce qui manquait comme information assez stratégique, c’était l’utilisation massive de faux billets (…). Je ne m’attendais pas à un volume aussi important de faux billets », Didier Lallement, préfet de police de Paris #Sénat #StadedeFrance pic.twitter.com/GhZQVJIQ9i

— Public Sénat (@publicsenat) June 9, 2022

Faux billets, gaz lacrymogène et démission sur la table

« Le chiffre n’avait pas une vertu scientifique », a-t-il ensuite avancé, revenant sur la polémique suscité par cette estimation. « Peut-être me suis-je trompé sur le chiffre de 30 à 40 000, mais jamais je n’ai prétendu que le chiffre était à quelques milliers parfaitement juste », s’est défendu Didier Lallement. Le préfet de police a également expliqué que ces 30 à 40 000 fraudeurs n’étaient pas rassemblés autour du stade, mais surtout positionnés « au-delà des barrages ». Une façon, pour lui, d’expliquer pourquoi les images filmées aux abords du stade semblent très clairement battre en brèche cette estimation.

Plusieurs fois questionné sur l’usage, jugé excessif, de gaz lacrymogène par les forces de l’ordre, Didier Lallement a estimé que c’était le seul moyen de disperser la foule nombreuse tentant d’approcher le stade. « Je ne connais pas d’autres moyens que le gaz ou la charge », a-t-il déclaré, semblant se refuser à remettre en question le protocole des forces de l’ordre. En revanche, il a reconnu deux cas de comportement déplacé de la part de policiers, qui ont été transmis à l’IGPN. Enfin, interrogé sur sa situation personnelle et les sous-entendus de sénateurs sur son éventuelle démission, Didier Lallement a refusé de répondre et, semblant quelque peu agacé, a rétorqué que son cas personnel n’était pas la question.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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L'Humanité

Législatives 2022. Carte interactive : qui est le ou la candidat.e de la Nupes dans votre circonscription?

la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale (NUPES)

Pour la Nupes, l'objectif affiché est de conquérir la majorité à l'Assemblée nationale lors des élections législatives des 12 et 19 juin 2022.

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L’activiste Alma Dufour se frotte aux urnes

Julien Léger, en première ligne vers l’Assemblée

Quatre militants de terrain, une même bannière : la Nupes

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L'Humanité

Florent Souillot et Yves Marry : « Il est totalement utopique d’imaginer que des enfants ou des ados vont “bien utiliser” Internet et les réseaux sociaux »

Entretien

Anthropologie. Une guerre totale, c’est ainsi que les auteurs osent qualifier la numérisation massive de nos modes de vie. À l’appui d’un travail de terrain, ils évoquent une « véritable mutation anthropologique des cerveaux » en cours et livrent un plaidoyer pour la déconnexion afin de reconquérir l’attention.

Latifa Madani

Parce que les écrans nous privent de la conscience de soi et des autres, ils nous isolent sous prétexte de nous connecter, ils menacent notre santé en volant notre temps, toujours plus chaque jour, partout dans le monde, « il est plus que temps de lever les yeux », alertent les auteurs de la Guerre de l’attention (1). La bataille sera rude face aux géants du numérique, mais il faut la mener, car elle est vitale.

Yves Marry a vécu quatre années en Birmanie, où il a été le témoin de l’arrivée soudaine d’Internet et des smartphones. Florent Souillot est responsable du numérique chez Gallimard-Flammarion depuis 2009. Ensemble, ils ont fondé et animent l’association Lève les yeux !, collectif pour la reconquête de l’attention qui organise, entre autres, des ateliers pour sensibiliser les jeunes à l’addiction aux écrans.

La guerre de l’attention, qui nous fait passer l’essentiel de notre temps devant un écran, est une guerre pas comme les autres car nous en sommes à la fois les victimes et les acteurs : lorsque nous cliquons sur un réseau social, que nous évaluons un livreur, que nous « swipons » sur un site de rencontre.

Organisé en quatre parties, l’ouvrage, clair et didactique, dresse un constat sans appel sur « le coût de l’extraction de l’attention » que sont l’enfance diminuée, la société du sans-contact, les périls démocratiques et l’empreinte environnementale. À l’ère d’une « économie de l’attention », il décrypte comment le « capitalisme émotionnel » est le dernier bastion du dogme de la croissance. Enfin, il livre un plaidoyer pour la déconnexion à la fois pour protéger nos enfants et la société et pour assurer la transition écologique.

La guerre de l’attention fait de nombreux dommages : la santé, l’environnement, la démocratie, pouvez-vous nous donner des exemples significatifs ?

Les dégâts les plus visibles sont ceux subis par nos enfants : retards de langage, baisse de la concentration et de la mémoire, du sommeil, hausse de l’obésité, de l’agressivité et du mal-être. Le bombardement attentionnel quotidien dont est victime leur cerveau – plus de dix heures chaque jour pour certains ! – cause des dommages très visibles dont témoignent les parents, professeurs, orthophonistes et professionnels médicaux.

Plus largement, la numérisation massive de nos modes de vie et notre dépendance aux grandes plateformes ont un coût politique et écologique massif : isolement individuel, hystérisation du débat public, primat de l’émotion, etc.

Prenez l’impact énergétique et polluant du numérique (déjà 4 % des émissions de GES, soit davantage que le secteur aérien, et 10 % de l’électricité mondiale) : il est largement sous-estimé car il est en grande partie délocalisé. De l’extraction de terres rares nécessaires à la fabrication des terminaux au transfert et au stockage de données, en passant par un recyclage balbutiant, on assiste à un drame écologique lié à notre dépendance collective au numérique.

Pourtant, la révolution numérique a des aspects positifs indéniables…

Du point de vue de la croissance économique, c’est évident. Et pour l’individu, son quotidien numérisé s’accélère et se fluidifie : se faire livrer, se déplacer, donner son avis, communiquer en tout temps… Tout est à portée de clic, faisant de nous des victimes mais aussi des agents de la guerre de l’attention. Mais à quel coût ? On l’a vu, le monde avance vers l’abîme, les esprits sont aliénés et le numérique, bien loin de constituer une solution, accélère la course vers la catastrophe.

Nous commençons à attester d’une véritable mutation anthropologique des cerveaux assaillis par les shoots des dopamines des marchands d’attention. »

Ajoutons qu’une « révolution » est théoriquement portée par un peuple. Or, cette « révolution numérique » que nous vantent les industriels et les politiques n’a jamais fait l’objet d’un vrai débat démocratique, elle s’impose d’en haut, et ressemble bien plus à un putsch qu’à une révolution.

En quoi la surexposition des enfants aux écrans peut-elle devenir le mal du siècle ? Plus généralement, pourquoi le smartphone est-il, comme vous le dites, une « bombe à fragmentation » ?

On mesure encore mal les conséquences à long terme de l’orgie d’écrans dont nous sommes tous victimes et notamment chez les plus jeunes. Le langage, le sommeil, la capacité à se concentrer et à dialoguer, à exercer une pensée critique, à lire : autant d’éléments fondamentaux de notre humanité et de nos démocraties qui sont attaqués par les écrans.

On se rassure en pensant que des plages de déconnexion permettront de retrouver tout cela, que le « bon usage » suffira, mais, aujourd’hui, personne ne peut témoigner des dégâts de long terme causés par cette situation.

Au contraire, nous commençons à attester d’une véritable mutation anthropologique des cerveaux assaillis par les shoots des dopamines des marchands d’attention, et, ce qui est certain, c’est que ce temps immense passé devant des écrans au détriment d’autres activités ne sera jamais rattrapé.

Mais est-il possible, aujourd’hui, compte tenu de leur dépendance, de protéger les jeunes face aux réseaux sociaux ?

Oui, mais cela demande de la volonté politique : il faudrait lancer une campagne de sensibilisation sur le thème « Pas de smartphone avant 15 ans », car il est totalement utopique d’imaginer que des enfants ou des adolescents vont « bien utiliser » Internet et les réseaux sociaux. Un enfant seul face à un écran connecté accédera forcément à des contenus inappropriés, subira des moqueries, sera désinformé, poussé au narcissisme, à la consommation, à l’addiction, aux nuits courtes.

On peut sensibiliser – on le fait massivement à Marseille avec l’association Lève les yeux ! – mais on ne peut pas lutter à armes égales contre ces entreprises qui ont pris possession de leur attention. Donc, suivons l’exemple des patrons de la Silicon Valley dans les écoles Waldorf : pas de smartphone avant 15 ans, et bien sûr des humains, et non des écrans, pour apprendre.

Peut-on dire que la perte de l’attention est une question vitale ? Voire anthropologique ?

Sans nul doute. Nous rencontrons beaucoup d’enfants de moins de 10 ans qui passent quinze heures par samedi devant un écran, à regarder des vidéos de quelques secondes sur Tik Tok ou à assassiner un maximum de gens sur Call of Duty. Leur intelligence et leur imagination sont directement conditionnées par ces entreprises du numérique passées maîtresses dans l’art de capter l’attention pour amasser des profits faramineux.

Plus profondément, l’idéologie transhumaniste de la plupart des patrons de la Silicon Valley fait le pari du dépassement des limites humaines et planétaires grâce à la technologie. C’est une vision politique qui les arrange bien, car elle justifie de pouvoir s’enrichir au maximum en détruisant les conditions d’habitabilité de la Terre.

Comme l’affirmait Patrick Le Lay, ancien PDG de TF1, avec son « temps de cerveau humain disponible vendu à Coca-Cola », l’attention est une ressource captée et convoitée par les marchés. Elle n’est, écrivez-vous, que « le dernier mets de leur fastueux banquet ». Pouvez-vous expliquer ?

Après les richesses offertes par la terre, le soleil ou la mer, les « capitalistes », au sens des propriétaires des moyens de production, s’en prennent à l’esprit humain, et, en premier lieu, à l’attention. C’est la « dernière frontière » du capitalisme. Une fois la société occidentale équipée de tout le « confort moderne », la publicité s’est imposée pour créer de nouveaux besoins, garantissant un niveau de consommation toujours croissant et permettant de répondre à la crise de surproduction. Plus fort encore, la captation industrielle de notre attention nous a fait intégrer de nouveaux réflexes, participant de la marchandisation inédite de nos existences. Alors que les consciences s’éveillent sur le fait que consommer ne rend pas heureux et détruit la planète, la technologie numérique permet un énième rebond en affinant le ciblage publicitaire et la capacité de manipulation. Ainsi, comme avec le pétrole, des capitaines d’industrie se servent, cette fois dans nos cerveaux, pour bâtir des empires commerciaux, au détriment d’une humanité plus aliénée que jamais.

Quelles sont, selon vous, les fausses promesses du « techno-solutionnisme vert » ?

Pour maintenir leurs profits, les détenteurs de capitaux ont besoin de croissance économique. Alors, face à l’évidence que l’on ne saurait croître à l’infini dans un monde aux ressources finies, ils agitent, depuis les années 1970, la baguette magique du techno-solutionnisme. Elon Musk raconte qu’on ira chercher le pétrole sur d’autres planètes, Mark Zuckerberg veut croire que l’humanité sera mieux reliée grâce à ses réseaux et à son métavers, on nous chante une réduction des émissions de CO2 grâce à l’intelligence artificielle… Autant de contes de fées à l’heure où ces entreprises détruisent les sols, les airs, les eaux, les animaux et les humains partout dans le monde.

Vous consacrez deux chapitres de votre ouvrage aux possibilités de résistance et de résilience. La guerre n’est pas perdue, affirmez-vous. Comment reconquérir l’attention face à la surpuissance des géants du numérique et du capital ?

Au-delà de la résistance individuelle, la reconquête de l’attention doit se mener collectivement et politiquement. Comme pour l’écologie, il est bon de réduire son propre impact, de se sortir de l’addiction, par exemple en arrêtant d’utiliser certaines applications, voire en supprimant le smartphone de son existence. Mais la technologie est un fait éminemment politique : rien ne changera vraiment sans des mesures de cet ordre. Il faut que ceux qui souhaitent représenter les Français prennent la mesure des ravages des écrans sur l’éducation, le bien-être, le débat démocratique, l’avenir de notre planète, et agissent pour mettre fin à la numérisation du monde et promouvoir la déconnexion.

Les États ne sont donc pas impuissants pour ralentir la numérisation du monde et pour contribuer à la déconnexion, à la « contre-culture de l’attention » ?

Ils ont un rôle de premier plan à jouer s’ils acceptent d’abandonner leur course folle vers une croissance infinie, ce qui n’est pas une mince affaire. Un État réellement engagé pour ralentir la numérisation cesserait d’équiper les élèves de tous âges de tablettes, maintiendrait un service public « humain », financerait une véritable politique de prévention. Cela réduirait sans doute le nombre d’enfants traumatisés par ce qu’ils ont vu sur Internet, le cyberharcèlement, l’influence des fausses nouvelles, l’addiction aux jeux vidéo, etc.

Considérez-vous que la prise de conscience des enjeux de cette « guerre totale » est suffisante pour que chacun, partout, tout le temps puisse agir ?

On en est bien loin… Le rouleau compresseur numérique est puissant et rares sont les voix à s’y opposer. Fort heureusement, la prise de conscience écologique est en train d’éclore, de même que l’impératif de sobriété et de décroissance. La jeunesse, à l’instar des étudiants d’AgroParisTech, n’a pas envie d’une Terre inhabitable. De plus en plus de parents se rendent à l’évidence des ravages provoqués par les écrans, ce que ne pourront ignorer beaucoup plus longtemps les responsables politiques. Ces derniers commencent d’ailleurs à proposer des initiatives en ce sens : nous ne sommes qu’au début de ce chemin que nous appelons de nos vœux !

La Guerre de l’attention, comment ne pas la perdreéconomie numériquenumérique
Valeurs Actuelles

[Vidéo] Stade de France : les mensonges du gouvernement passés au crible

Les supporters anglais, connus pour enflammer les jours de match mais aussi pour leurs débordements, sont-ils les responsables des violences ? C’est du moins ce que prétendent les ministres de l’Intérieur et des Sports depuis le soir de la finale. Décryptage de ces allégations, à l’appui de nombreux témoignages et vidéos tournées sur place.

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L'Humanité

« Ils n’ont pas su garder la tête froide »

Actu

Police Présente dans la voiture visée par des agents, le 4 juin à Paris, Inès, 21 ans, a témoigné sur France Info. La famille de son amie Rayana va, elle, déposer deux plaintes.

Nadège Dubessay

Le témoignage est glaçant. Mercredi 8 juin au matin, sur les ondes de France Info, Inès, la passagère arrière de la voiture visée par les tirs de trois policiers à vélo, à la suite d’un refus d’obtempérer, le 4 juin à Paris, raconte. La jeune femme de 21 ans affirme notamment que les fonctionnaires ont agi sans sommation, avant d’atteindre son amie, Rayana, 21 ans. Touchée au cou, elle décédera des suites de ses blessures le lendemain. Quant au conducteur, âgé de 38 ans, il a été gravement blessé au thorax. Les deux jeunes femmes venaient de le rencontrer, ainsi que le quatrième passager. Des amis d’amis.

une dizaine de coups de feu

« Tout est allé très vite, explique Inès. Je n’ai même pas entendu “Sortez de la voiture” ou “Mains en l’air”. Ils ont cassé les vitres en tapant avec leurs armes. La scène était très violente. Le conducteur n’a même pas eu le temps d’enlever ses mains du volant. (…) On a entendu des coups de feu, la voiture qui repart. Tout cela s’est passé en même temps. La voiture n’est pas d’abord partie et ensuite ils ont tiré, c’est en même temps. Ils ont dû tirer une dizaine de coups de feu, ça a duré longtemps. »

Le chauffeur, qui avoue alors conduire sans permis et avoir pris peur, se sauve en courant et Inès pense que son amie s’est évanouie. Elle voit son cou rempli de sang. « La police est arrivée derrière nous. Ils nous ont braqués en disant : “Mains en l’air, mains sur la tête”, ce qu’ils auraient dû dire la première fois pour nous laisser une chance, peut-être, de sortir. Ils auraient pu essayer de nous protéger et d’arrêter le conducteur. Ils nous ont laissés sur un coin de la scène, plus de trois heures en plein soleil, devant la foule. On ne nous a pas laissés v oir de médecin. »

De son côté, Ibrahima, l’un des passagers, avait assuré sur RTL, lundi 6 juin, que le conducteur, s’il a bien refusé de s’arrêter, n’a jamais eu l’intention de foncer sur les policiers comme ces derniers l’affirment.

Me Laurent-Franck Liénard, l’avocat des agents, argue, lui, que des vidéos de la scène existent et que les éléments qui y figurent appuient la thèse de la légitime défense. « On apportera les éléments de réponse devant l’institution judiciaire », a-t-il précisé. Les trois policiers ont été remis en liberté le 7 juin. À ce stade, aucune poursuite n’est engagée contre eux. Une enquête a été confiée à un juge d’instruction et la famille de Rayana va déposer deux plaintes. L’une, pour « homicide involontaire », vise le conducteur qui a refusé de se soumettre au contrôle de la police. L’autre, pour le même qualificatif et « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner », doit être déposée contre X, mais concerne cette fois les trois policiers impliqués : deux hommes de 23 et 32 ans, et une femme de 31 ans.

enquête de l’IGPN

L’Inspection générale de la police nationale a aussi lancé un appel à témoin. L’information judiciaire devra déterminer si les fonctionnaires ont utilisé leur arme conformément au Code de la sécurité intérieure. Inès, elle, se dit en colère et estime que les policiers « n’ont pas su garder la tête froide » alors que le conducteur « n’aurait pas pu aller bien loin », en raison des bouchons.

policeParis
L'Humanité

VIDÉO. Hôpital. Les soignants dégustent, les patients trinquent

Reportage

Lors de cette nouvelle journée d’action de la santé, les paramédicaux et médicaux ont rappelé les conséquences concrètes du manque de moyens généralisé sur les malades.

« Macron et McKinsey, coupables de mise en danger des patients et des soignants. » Transformé en homme-sandwich, Michael Fonseca, représentant de la CGT à l’hôpital intercommunal de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), avait de multiples messages à faire passer au gouvernement sur ses panneaux. En cette nouvelle journée d’action de la santé un peu partout en France, les centaines de soignants rassemblés devant le ministère, à Paris, avaient à cœur de défendre une qualité des soins en pleine déliquescence. Aide-soignant en service de soins de suite et de réadaptation, Michael Fonseca fait l’inventaire des dysfonctionnements dans sa structure : « Les urgences de nuit sont menacées de fermeture. Il y a treize postes de cadres vacants sur l’hôpital : la plupart sont partis à cause de la charge de travail. Il y a aussi une pénurie de médecins. Avant, ils alternaient entre les consultations dans le privé et l’hôpital. Désormais, une dizaine d’entre eux ont basculé uniquement sur leur cabinet. »

Les patients trinquent

Dans cette improvisation quotidienne, les patients trinquent. Aide-soignante dans un établissement gériatrique des Vosges et élue CGT, Stéphanie Andrique, qui vient pour la première fois manifester à Paris sur son jour de congé, ne supporte plus de voir les personnes âgées maltraitées. « Je ne bosse pas dans une usine ! tranche-t-elle. On nous rappelle constamment sur nos jours de congés en nous disant que, sinon, le service va fermer. Mais ce sont les patients qui en pâtiraient. Déjà qu’on les fait attendre pour aller aux toilettes et pour se laver, ils n’ont jamais aussi bien porté ce nom ! Aujourd’hui, je pense avant tout à ces gens dans leur lit. »

En ce moment, à l’hôpital Tenon (20e arrondissement de Paris), les urgences psychiatriques sont débordées, notamment parce que celles de l’Hôpital intercommunal de Montreuil (Seine-Saint-Denis) ont fermé leurs portes. Nicolas, aide-soignant et membre du collectif Inter Urgences, ne supporte plus de travailler dans ces conditions. « Faute de places en service de psychiatrie, nous avons gardé cinq jours une personne de 21 ans contentionnée. Elle nous suppliait de la détacher, mais nous ne pouvions pas… c’était horrible. » Du côté des urgences « généralistes », la situation n’est pas meilleure. « Nous allons partir en grève dans pas longtemps, confie-t-il. Les brancards sont cassés. On n’a plus de fauteuils roulants. Je me retrouve à envoyer des patients passer des radios à cloche-pied. L’été dernier, dans une zone où normalement il doit y avoir quatre infirmiers, il n’y en avait plus qu’un. Du coup, il ne se rappelait plus du prénom des personnes, c’était n’importe quoi. On veut donc des garanties pour lex mois de juillet et d’août. »

Les moyens humains

Même si les salaires sont un des nerfs de la guerre, Blandine Depta, infirmière au Smur de l’hôpital de Péronne (Somme), veut mettre l’accent sur « les moyens humains. Notre zone géographique, située entre Amiens et Saint-Quentin, se désertifie de plus en plus. Le champ d’intervention du Smur a été élargi de 30 à 45 kilomètres. À l’hôpital, un cardiologue est sur le départ, si personne ne le remplace, les malades devront parcourir jusqu’à 80 kilomètres pour consulter. » 

Cécile Rousseau

L'Humanité

VIDÉO. Ehpad. Vent de colère chez les salariés du groupe Orpéa

Reportage

Les salariés d'une trentaine d'établissements Orpea ont lancé des mouvements de grève ce vendredi 3 juin, pour protester contre la décision du groupe d’Ehpad de ne pas verser de prime d’intéressement cette année. Reportage aux côtés des grévistes à Osny, dans le Val-d’Oise.

Ils en ont ras-le-bol. Rassemblés devant l’Ehpad Orpea d’Osny (95), les salariés, en grande partie des femmes, s’indignent du non-versement de la prime d’intéressement cette année. « Cette prime, c’est la seule carotte qui nous donnait encore la motivation d’aller au travail », déplore Lyse Maurand, aide médico-psychologique rémunérée 1 800 euros bruts après 13 années d’ancienneté à l’Ehpad d’Osny.

Climat de tensions

Au sein de cet Ehpad et à l’image de nombres d’établissements similaires en France, les conditions de travail sont difficiles. « On est en souffrance », alerte Lyse, avançant pour preuve « 30 démissions en l’espace de 2 ans et demi ». Dans ce climat de tensions et de conditions de travail dégradées, le non-versement de la prime d’intéressement -d’une valeur d’environ 700 euros d’après la CGT- ravive la colère de salariés déjà usés.

Le fonctionnement des Ehpad

Sa collègue Solen Hatron, auxiliaire de vie chez Orpea depuis 2010, se partage au quotidien la charge de 32 chambres avec 3 autres salariées. « La plupart du temps, en réalité, nous ne sommes que 3 », regrette la jeune femme, contrainte de devoir « bâcler » des tâches qui lui tiennent pourtant à coeur, soucieuse du bien-être des résidents dont elle s'occupe. « Tout est chronométré, c’est la course perpétuelle, mais les patients ont besoin de notre présence, d’échanger avec nous », souligne Solen, alors que des scandales sur le fonctionnement des Ehpad émergent régulièrement.

La direction d'Orpea, dans la tourmente depuis la sortie en janvier du livre-enquête Les Fossoyeurs de Victor Castanet, a précisé auprès de l'AFP que ses résultats financiers « ne permettaient malheureusement pas de verser un intéressement cette année ». 

Un patrimoine de 7,4 milliards d'euros

Un argument difficile à avaler pour les salariés, alors que le groupe devenait « la première foncière européenne de santé, avec un patrimoine de 7,4 milliards d'euros »en 2021, d'après les déclarations de son directeur Yves Le Masne dans un communiqué, et alors que ce dernier, désormais limogé, a grassement perçu un salaire de plus d'un million d'euros par an

« Avec 3 enfants, un loyer à 1 000 euros et 1 800 euros brut, comment on fait, nous ? » interpelle l’aide médico-psychologique Lyse, encore plus fragilisée par la hausse du prix des carburants et de l'inflation. « Cette prime d’intéressement représentait pour certains des vacances pour leurs enfants, pour d'autres des factures à payer » relève Fabienne Galataud, auxilliaire de vie, qui confesse « ne plus en pouvoir ». Cette décision de l’entreprise, elle la perçoit à l’image du reste: « On est vraiment traités comme des moins que rien ».

L'Humanité

Bientôt autant de scandales que de membres du gouvernement ?

Emission

Depuis sa réélection, le 24 avril dernier, le président patine. Malgré des annonces promises sur le pouvoir d’achat, difficile de faire oublier les scandales qui se suivent. Un nouveau ministre accusé de viol, débordements du maintien de l’ordre au Stade de France, et deux ministres pas très vertes au ministère de l’Écologie…. Notre journaliste Cyprien Caddeo analyse pour vous ce début de quinquennat.

Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées  lisiblement... Cinq pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... Et voter en connaissance de cause.

L'Humanité

Résister en donnant une vraie chance à tous les films

cinéma

L'ACID a 30 ans. Retour sur un engagement continu pour la diffusion du cinéma indépendant dans nos salles. Rencontre avec Pauline Ginot, déléguée générale de l'ACID, et Frédéric Ramade, réalisateur et programmateur de la sélection Acid Cannes 2022.

L'Association du cinéma indépendant pour sa diffusion (ACID) est née en 1991 d'un manifeste signé par 180 cinéastes français intitulé « Résister » : « Il s’agit donc pour les cinéastes de résister, de ne pas se laisser imposer une morale qui n’est pas la leur : une morale qui ne pense qu’en termes de classement, de hiérarchie, d’exclusion, d’argent. Depuis toujours dans le cinéma français la marge et le centre sont intimement liés, indissociables. Toucher l’un, c’est atteindre l’autre. Henri Langlois avait fondé sa morale sur l’idée que "tous les films sont égaux". Il n’en est pas d’autre qui vaille. Il s’agit donc pour les cinéastes de résister. Résister en donnant une vraie chance à tous les films d’être vus. »

L'ACID soutient donc depuis 30 ans la diffusion en salles de films indépendants et œuvre à la rencontre entre ces films, leurs auteurs et le public.

Plus d'infos sur le site de l'Acid.

L'Humanité

Meeting parisien de la Nupes : pour les jeunes militants, l'espoir au bout des législatives

Reportage

Jean-Luc Mélenchon a renoué avec l'exercice du meeting, mercredi soir à Paris pour galvaniser les troupes de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), à douze jours du premier tour des législatives. L'Humanité s'est glissé dans le rassemblement avec de jeunes militants afin de recueillir leurs sentiments.

Le meeting a eu lieu dans une jauge plus modeste qu'à la présidentielle. Mais 1 500 personnes se sont tout de même pressées à la salle Olympe de Gouges dans le XIe arrondissement de Paris, certaines ayant même dû rester suivre le meeting sur un écran placé à l'extérieur.

Plusieurs candidats à Paris étaient présents, du secrétaire national d'EELV Julien Bayou à l'antispéciste Aymeric Caron en passant par la communiste Céline Malaisé.

"Le plus important aujourd'hui, c'est l'écologie et c'est le seul mouvement qui peut nous donner de l'espoir", nous explique Léonie, étudiante en science politique à l'université Panthéon-Assas avant d'ajouter : "Pour nous jeunes qui avons connu les mandats de Sarkozy, Hollande et Macron, c'est réellement une source d'espoir."

Législatives. La Nupes rêve de jeunes enfin égaux

La dynamique des gauches rassemblées

Jean-Luc Mélenchon, qui depuis quelques semaines savoure la dynamique des gauches rassemblées, a livré un discours passionné, versant dans le stand-up humoristique à certains moments.

Carte interactive Qui est le ou la candidat.e de la Nupes dans votre circonscription ?

Pour Quentin Gidoin, salarié à la Bibliothèque Nationale de France, actuellement au cœur d'un mouvement social : "J'ai envie d'y croire, je fais parti d'une génération qui a souvent subi les élections les unes après les autres avec cette gauche qui répondait aux logiques libérales et je suis heureux ce soir d'être là."

La Nupes au coude-à-coude avec LaREM

Si la Nupes est au coude-à-coude avec LaREM et ses alliés sur le total national des voix, autour de 28%, selon les projections des sondeurs, le chef des Insoumis explique : "Notre point haut est supérieur à leur point bas." Or "si les gens pensent qu'on peut gagner, ils vont descendre voter par paquet, par grappe, par wagon", a assuré le tribun insoumis, suscitant des "On va gagner" sonores dans la salle.

"C'est le programme le plus construit aujourd'hui, qui permet de traiter l'ensemble des sujets sur les conditions de travail, sociales et démocratiques mais également écologique", tient à souligner Léa Catala, salariée à la ville de Paris. La jeune militante précise : "Mélenchon 1er ministre, c'est aussi pour lutter contre l'abstention, donc oui ça me donne de l'espoir".

LFI, EELV, PS, PCF, Générations, "nous nous sommes rassemblés pour dire au pays, nous sommes une alternative si vous avez compris que ça ne peut plus durer comme c'est là", a déclaré Jean-Luc Mélenchon.

Or il y a urgence, a-t-il exhorté, car "l'Etat s'effondre autour de nous" : école et hôpital en difficulté, montée de la pauvreté, "inaction climatique" et même "pour assurer la tranquillité d'un match de foot".

Processus démocratique

"Déjà j'ai apprécié qu'on ait un meeting de cette taille pour les élections législatives. Il n'y a pas que l'élection présidentielle, il y a aussi une Assemblée nationale qui a son importance dans le processus démocratique", nous explique Rémi, étudiant en conception de jeux vidéos.

Caroline Fiat : « C’est nous qui représentons les ouvriers, pas Le Pen »

"Sa stratégie est intelligente mais le “Jean-Luc Mélenchon Premier ministre” ne doit pas effacer ceux qui ne sont pas fans de la première heure", observe Ian Brossat, ancien directeur de campagne du candidat communiste Fabien Roussel.

Julien Bayou confie pour sa part être "agréablement surpris" du fonctionnement de la Nupes : "C'est fluide dans la coordination, ça prend sur le terrain, on a fixé quelques grands axes de campagne et chacun a ses manières de communiquer."

Giovana Gravier, étudiante en Communication souligne : "On a senti le besoin de s'engager, c'est nous le futur et ce programme correspond à nos convictions."

L'Humanité

À Montargis, les soignants ne répondent plus

Reportage

Élections L’Humanité a décidé de suivre la confrontation entre Bruno Nottin et Jean-Michel Blanquer, dans la 4e circonscription du Loiret. Suite de notre feuilleton dans ce désert médical.

Naïm Sakhi

Montargis (Loiret), envoyé spécial.

Malgré la pluie, Bruno Nottin est sur le pont pour un nouveau porte-à-porte, mardi 7 juin, en fin de matinée. Dans la dernière ligne droite avant le premier tour des élections législatives, le candidat de la Nupes à Montargis ne lâche pas un pouce de terrain pour déjouer les pronostics donnant un second tour acquis à Jean-Michel Blanquer (LaREM) et à l’extrême droite. Listes électorales à la main, le communiste, qui talonne l’ex-ministre dans les intentions de vote, selon l’Ifop, déambule entre les appartements de la cité populaire Kennedy, sur les hauteurs de la ville. « Notre priorité, c’est le social », explique-t-il d’emblée à un habitant. Mais, après un plaidoyer en faveur de la hausse du Smic à 1 500 euros ou encore du blocage des prix, une préoccupation récurrente des habitants du Gâtinais jaillit dans la discussion : l’accès à la santé. Un véritable enjeu, alors que dans la seule sous-préfecture du Loiret, 25 % des habitants ne déclarent pas de médecin traitant, contre 11 % en moyenne nationalement.

manque de généralistes, Déficit en gériatrie

Pour Pascal, intérimaire dans la fibre optique, les effets de ce désert médical sont concrets avec trois semaines de délai pour un rendez-vous chez un généraliste pour sa fille. « Le dentiste ? Plusieurs mois d’attente, alors on prend de la codéïne pour faire passer la douleur », poursuit-il. Sa compagne, Carole, a dû renoncer au kiné pour soigner un lumbago. À l’étage du dessus, cigarette à la main, Alexandra rencontre des difficultés financières pour se soigner. « Comme la mutuelle ne prend pas en charge tous les frais, on privilégie d’abord de remplir le frigo », témoigne cette aide-soignante dans un Ehpad pour qui le remboursement à 100 % des soins de santé proposé par la Nupes est « forcément une bonne chose ».

Mais c’est bien la pénurie de soignants qui empoisonne la vie des habitants. En Centre-Val-de-Loire, ce ne sont pas moins de 600 médecins généralistes qui manquent pour rattraper la moyenne nationale. Une pénurie qui provoque, par ricochet, la saturation des urgences de l’hôpital de Montargis (Cham). Paradoxalement, ce 7 juin, les syndicats de l’établissement n’ont pas lancé de mouvement social, alors qu’une journée de mobilisation nationale avait été décrétée. Pour autant, « les conditions de travail sont tout de même compliquées », assure Patrick Boudeau, secrétaire de la CGT du Cham. D’ailleurs, 10 % des postes budgétisés manquent à l’appel pour la seule profession d’infirmier, quand bien même le territoire comporte un institut de formation en soins infirmiers (Ifsi). Aussi, dans le Loiret, un département pourtant vieillissant, le déficit en gériatrie est, selon la CGT, de 100 % par rapport au reste de la métropole.

« C’est à l’État de soutenir les collectivités »

« 25 millions d’euros ont été débloqués pour agrandir l’hôpital », n’a pas manqué de mettre en avant, lors d’un débat télévisé, le candidat LR Ariel Lévy, promouvant le rôle du député de droite sortant Jean-Pierre Door. Un plan obtenu après quinze années de lutte des salariés et des associations de citoyens, mais qui, pour les urgences, « sera déjà dépassé » dès la fin des travaux, selon Véronique, une infirmière du service. Découvrant le territoire, Jean-Michel Blanquer pointe de son côté l’ouverture de 105 places pour des étudiants en médecine, avec la création d’un CHU à Orléans. Une mesure de long terme qui aura un effet d’ici à dix ans, au mieux. Le macroniste, tout comme le candidat LR et Thomas Ménagé (RN) plaident pour le développement de la télémédecine, afin de remédier dans l’immédiat au manque de généralistes. « Vous pensez que les personnes âgées pourront s’en sortir seules, devant leurs écrans ? » rétorque Patrick Boudeau.

Loin de l’ubérisation de la santé prônée par ses concurrents, Bruno Nottin opte pour des centres de santé (CMS). La commune de Châlette-sur-Loing a lancé ce service public en 2017. Le CMS salarie 4 médecins généralistes, avec un contrat de 35 heures et un droit aux vacances. Ils sont également épaulés par des secrétaires pour les tâches administratives. Des conditions de travail qui ont récemment convaincu un dentiste de s’installer, renforçant ainsi l’offre municipale de santé. Au total, 4 600 patients ont ainsi pu déclarer un médecin traitant grâce au CMS. Un succès qui dépasse la seule commune de Châlette-sur-Loing, dont les habitants ne représentent que 47 % des consultations. Un choix politique qui a cependant un coût : plus de 753 000 euros par an à la charge de la municipalité communiste. « C’est à l’État de soutenir les collectivités, aussi bien pour les budgets de fonctionnement que dans l’achat du foncier », insiste Bruno Nottin lors d’une visite, mardi. Avec la Nupes, le candidat plaide aussi l’embauche de 100 000 soignants pour renforcer les effectifs à l’hôpital.

Élu d’opposition à Montargis, il réclame aussi, depuis 2010, un projet similaire à celui de Châlette-sur-Loing, mais « la droite a toujours refusé un CMS sous couvert de rationaliser les dépenses de santé ». Une vision libérale, écho à « l’argent magique » fustigé par la Macronie, qui a des conséquences concrètes sur les habitants, renforçant un peu plus le sentiment d’abandon.

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L'Humanité

Le paquet de la Nupes contre la vie chère

Actu

Blocage des prix, hausse des salaires, 100 % Sécu, encadrement des loyers, souveraineté alimentaire et énergétique... La gauche unie présente un tout cohérent.

Aurélien Soucheyre

D’un sondage à l’autre, la préoccupation principale des Français s’impose comme étant celle de leur pouvoir d’achat. L’enjeu n’est pas tant de s’offrir en permanence des biens dans une course aveugle à la consommation, mais tout simplement d’être en capacité de satisfaire ses besoins essentiels de façon digne : une nourriture abordable et de qualité pour tous, un logement décent, une liberté de transports, un accès garanti à l’éducation, la santé, la culture et les loisirs. Or, les Français ont de quoi s’inquiéter dans la situation actuelle. Les crises liées au Covid et à la guerre en Ukraine sont venues aggraver une situation préexistante. En un an, les prix ont augmenté de 5,2 % en moyenne : un record depuis 1985. Cette inflation « frappe plus durement les ménages modestes, qui subissent une baisse encore plus forte de leur pouvoir d’achat », indiquent les économistes de la Nupes dans une note rendue publique mardi. Les prix de l’énergie ont, par exemple, augmenté de 28 %. Ceux de l’alimentation de 4,2 %. Deux postes qui correspondent à 35 % des dépenses globales des plus pauvres, contre 25 % pour les plus riches.

Face à cette situation, la Macronie a décidé de mettre des petits bouts de sparadrap en improvisant au coup par coup des mesurettes : chèque alimentaire, remise de 18 centimes à la pompe, gel très tardif des hausses de l’électricité et du gaz, et évidemment aucune augmentation, ni du Smic ni des salaires. Seule la Nupes propose une véritable hausse du pouvoir d’achat, « pour que les gens aillent mieux tout de suite », avec le passage du Smic à 1 500 euros net, la hausse de l’indice des fonctionnaires de 10 points et la convocation d’une conférence sociale nationale pour organiser une augmentation générale des salaires. Les pensions de retraite passeraient elles aussi à 1 500 euros au minimum, en plus de l’instauration d’une garantie dignité de 1 063 euros par mois, pour que personne ne vive en dessous du seuil de pauvreté, et d’une allocation du même montant pour les jeunes. Mais la Nupes souhaite aussi bloquer les prix de l’énergie et des carburants. « Même le gouvernement britannique a fini par adopter une taxe de 25 % sur les superprofits des groupes de l’énergie », tout comme le gouvernement italien, précisent les économistes de la Nupes.

contre « la logique irrationnelle et inégalitaire du marché »

Le rassemblement de la gauche entend de même bloquer les prix des produits alimentaires de première nécessité, en plus de réduire la TVA imposée dessus. « La France était autrefois le grenier de l’Europe et nous avons aujourd’hui une balance commerciale déficitaire sur les fruits, légumes et produits agricoles, c’est impensable », s’indigne Aurélie Trouvé. La présidente du parlement de la Nupes propose de soutenir une agriculture locale en fléchant des aides d’ampleur afin de retrouver une autonomie et une souveraineté sur le sujet, ce qui permettrait de contrôler les prix. La Nupes ambitionne ainsi de « lutter contre les causes mêmes de l’inflation », y compris dans les secteurs industriels et énergétiques. Ce qui passe par « refuser la libéralisation du marché de l’électricité et du gaz » en nationalisant EDF et Engie, afin de maîtriser la production et de garantir des tarifs accessibles. Concernant les carburants, la coalition de gauche propose de négocier un « prix de gros européen » pour stabiliser les prix sans les livrer à la spéculation. Et de tourner le dos dès que possible aux énergies carbonées en investissant 200 milliards d’euros dans la « bifurcation écologique », lesquels alimenteront également la formation, l’emploi, et donc les revenus.

Le programme de la Nupes vise au fond à ce que la « satisfaction des besoins ne soit pas confiée à la logique irrationnelle et inégalitaire du marché », selon la formule du sociologue Razmig Keucheyan. Cela implique d’assurer une école gratuite et de qualité pour tous, plutôt que de devoir payer chacun de son côté pour le droit à l’instruction. Idem pour l’hôpital et l’accès à la santé, avec des investissements massifs en plus de la mise en place d’un 100 % Sécu (soit le remboursement intégral des soins prescrits). Une mesure très favorable au pouvoir d’achat, quand la marchandisation des soins, elle, fera les poches des plus modestes jusqu’à les empêcher de se soigner. La Nupes propose enfin de construire 200 000 logements sociaux par an, en plus de rénovations massives et de la mise en place d’un nouvel encadrement des loyers pour casser la spéculation immobilière. Autant de mesures qui visent à préserver le pouvoir d’achat de tout un chacun, et à assurer une vie digne pour tous.

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L'Humanité

Fabien Roussel mise sur le social pour contrer le RN

Reportage

en campagne Candidat à sa réélection dans la 20e circonscription du Nord, le député communiste combat d’arrache-pied une extrême droite dopée par les scores de Marine Le Pen à la présidentielle.

Naïm Sakhi

Saint-Amand-les-Eaux (Nord), envoyé spécial.

Loin du tumulte de la présidentielle, Fabien Roussel a quitté les plateaux de télévision pour sillonner, depuis de nombreuses semaines, la 20e circonscription du Nord, dans laquelle le député est candidat à sa réélection. « C’est un territoire que j’aime bien, celui du monde du travail », assure l’ex-prétendant communiste à l’Élysée, qui mène une campagne tambour battant, quitte à se voir reprocher d’être moins présent à Paris. « Je veux m’y consacrer à temps plein, car je fais face à une extrême droite très forte ici », explique le secrétaire national du PCF, mesurant que « la colère de voir Emmanuel Macron rester à l’Élysée est immense ». Rien n’est laissé au hasard, d’une réunion de travail avec une cinquantaine de syndicalistes, entre deux porte-à-porte, à une rencontre avec des agriculteurs de la région dans une étable, au milieu des vaches. L’exercice n’est pas nouveau. Durant son mandat, le député consacrait plusieurs jours par semaine à parcourir sa circonscription. Et même pendant la campagne présidentielle, le parlementaire y a tenu, chaque vendredi, des réunions publiques. « Si nous obtenons une majorité de gauche, ou même si nous privons Emmanuel Macron d’une majorité absolue, cela peut changer la donne. Fini les députés Playmobil ! » martèle-t-il désormais, comme devant les syndicalistes rencontrés mercredi dernier.

Les ravages du quinquennat Hollande

Pour autant, la partie n’est pas gagnée d’avance, face à une extrême droite galvanisée. Le 10 avril, à Saint-Amand-les-Eaux, Marine Le Pen arrivait en tête avec 28,24 %. Au second tour, elle terrassait Emmanuel Macron, avec 60 % des suffrages, dans la circonscription. « Il y a un vote de classe, mais c’est avant tout un message de colère, mesure Catherine. L’électeur de base de Marine Le Pen est celui qui se lève tous les matins pour aller travailler et qui n’arrive pas à boucler les fins de mois, poursuit cette syndicaliste de la fonction publique . Ce sont souvent d’anciens électeurs de gauche, déçus par la politique menée sous François Hollande. »

La candidature d’Éric Renaud n’est pas non plus pour aider la gauche à l’emporter. Ex-premier adjoint à Saint-Amand-les-Eaux et déjà candidat en 2017, le conseiller départemental est à nouveau de la partie, cette fois-ci soutenu par des insoumis locaux, pour qui la présence de Roussel à la présidentielle ne passe pas . « Cette candidature est malheureusement liée à d’anciennes divisions locales. C’est dommage, face à l’extrême droite nous avons besoin des forces de chacun », insiste, un brin agacé, Catherine. « Si la dynamique est à gauche, des électeurs du RN peuvent se déporter vers nous. Ce sera programme contre programme », veut croire Aurélia, une étudiante venue prêter main-forte.

C’est là un des enjeux du rassemblement au sein de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) : impulser, en plus de l’ancrage local de la gauche, une dynamique nationale pour l’emporter. « Dans les sondages, notre alliance est placée en tête, il se passe quelque chose », glisse Fabien Roussel aux syndicalistes, au détour d’argumentaires en faveur de la retraite à 60 ans ou pour la réintroduction des CHSCT (comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail). Mais dans ce bout du nord de la France, le décalage entre le débat politique national et les habitants est parfois criant. « Beaucoup de gens ne connaissent pas la Nupes et ne savent pas qu’il est possible de priver Emmanuel Macron d’une majorité », assure Mathilde Valembois, la candidate suppléante. À l’instar de Jason, jeune élu au CSE d’une entreprise dans la sous-traitance ferroviaire, qui découvre tout juste l’existence de l’alliance à gauche : « C’est une bonne chose, le choix sera simple. » À la présidentielle, ce syndicaliste CGT a voté pour Jean-Luc Mélenchon. Puis au second tour, comme de nombreux électeurs de gauche, Jason n’a pas voulu « choisir entre la peste et le choléra ».

un taux de pauvreté de 3,5 points supérieur à la moyenne nationale

Face à son principal adversaire, Fabien Roussel enchaîne les réunions publiques et les porte-à-porte, « jusqu’à six heures par jour », avec un objectif : déconstruire le programme social du Rassemblement national. D’autant que, sur les tracts du candidat RN, Guillaume Florquin, s’il est bien question d’immigration, rien ne figure sur l’urgence sociale. Pourtant, à Saint-Amand-les-Eaux, le taux de pauvreté est de 3,5 points supérieur à la moyenne nationale. Le secteur vit du tourisme thermal, mais aussi de l’agriculture et de l’industrie du Valenciennois, en proie aux délocalisations. « Lisez son journal de campagne, il n’y a pas le mot “salaire”. Il veut augmenter le pouvoir d’achat, mais comment ? Marine Le Pen, elle, le dit : en baissant les cotisations ! Nous, c’est en augmentant le Smic à 1 500 euros net », souligne Fabien Roussel l’après-midi, lors d’un porte-à-porte. Contre l’arnaque sociale promue par l’extrême droite, le parlementaire communiste en est persuadé, le partage des richesses peut faire recette, dans le Nord comme à l’Assemblée.

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L'Humanité

Législative. Après la présidentielle, un « troisième tour » qui peut tout changer

Actu

La Macronie rêve d’avoir à nouveau les coudées franches à l’Assemblée, mais la gauche compte bien imposer une cohabitation. L’extrême droite affiche des ambitions modérées mais vise un groupe élargi. S’y ajoute un quatrième bloc, déterminant : l’abstention. Décryptage

Cyprien CaddeoJulia Hamlaoui

À qui le « troisième tour » ? Pour la première fois depuis l’instauration du quinquennat et la subordination des législatives à la présidentielle, l’élection des 577 députés de la nation ne semble pas être une simple formalité administrative pour le président élu. La « tripartisation » du paysage politique lors de la présidentielle – avec Emmanuel Macron, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon loin devant tous les autres – ouvre le jeu et appelle à une recomposition de l’Hémicycle.

Législatives. La Nupes a déjà la majorité de l’opinion

La gauche, rassemblée au sein de la Nupes, espère faire dérailler le scénario d’une large majorité macroniste (rebaptisée Ensemble !). L’enjeu, au minimum, est de priver Macron d’une majorité absolue qui lui permettrait de faire voter ses réformes à la chaîne. Au mieux, d’imposer une cohabitation avec un gouvernement de la Nupes. À l’ombre de ce duel Nupes-Macronie, le RN ne vise pas tant la victoire qu’une forte progression et un groupe conséquent de députés. Mais, pour le parti d’extrême droite comme pour les autres, il faudra mobiliser, alors qu’un électeur sur deux avait boudé les législatives en 2017. Tour d’horizon.

Législatives 2022. Carte interactive : qui est le ou la candidat.e de la Nupes dans votre circonscription?

Ensemble ! Une majorité pour réformer sans contrainte

Le label « Ensemble ! » cache mal les dissensions au sein de la Macronie. La coalition de la majorité, qui regroupe LaREM, le Modem, Agir et Horizons, n’est pas exempte de tensions et de candidatures dissidentes (dans 91 circonscriptions). Même en cas de victoire, Emmanuel Macron aura sans doute une majorité plus difficile à manier, avec une marge de fronde pour ses alliés d’Horizons, le parti d’Édouard Philippe. Reste que l’objectif est de reconduire l’essentiel des 345 sièges sortants, afin de ne souffrir d’aucun blocage pour les futures réformes, que la plupart des députés d’Ensemble ! ne manqueront pas de voter sans discuter. La Nupes est la seule force en capacité de déjouer les plans macroniens. À défaut de lui ravir le pouvoir, elle pourrait priver la Macronie de majorité absolue, dans un scénario pas si improbable où aucun bloc n’obtiendrait 289 sièges. Auquel cas Ensemble ! pourrait se tourner vers « les Républicains » et leur proposer une alliance. Les sondages prédisent un effondrement du nombre de sièges de LR, qui passeraient de 100  à moins de 50 élus. Paradoxalement, le parti de droite deviendrait alors un interlocuteur de choix pour la Macronie, se retrouvant en position de force, tout en sortant affaibli du scrutin.

Gauche. La Nupes veut gouverner

Mélenchon à Matignon ? La Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) affiche, avec ce slogan, sa volonté de gouverner et d’imposer une cohabitation à Emmanuel Macron. Au-delà de l’accord électoral, l’alliance historique des insoumis, communistes, écologistes et socialistes s’articule autour d’un programme commun de gouvernement : Smic à 1 500 euros, revenu d’autonomie pour les 18-25 ans, retraite à 60 ans. Pour faire tomber le gouvernement Borne, il faudra élire 289 députés de la Nupes au moins. Les résultats de la présidentielle par circonscription montrent que la gauche rassemblée – malgré les candidatures dissidentes – est en mesure de se qualifier au second tour dans près de 400 d’entre elles, si tant est que les résultats soient similaires. Il faudra pour cela batailler contre la démobilisation, la gauche comptant notamment sur les jeunes et les classes populaires, deux électorats particulièrement concernés par l’abstention. Au minimum, les partis coalisés de la Nupes, qui visent chacun leur propre groupe (et un intergroupe), espèrent augmenter leur nombre de sièges. Les insoumis en ont actuellement 17, les communistes 11, les socialistes 24. Les Verts n’ont pas de groupe et espèrent en reconstituer un.

RN. Un enjambement en trompe-l’œil

« Je pense que la logique des institutions veut que le président de la République ait une majorité. » Le 10 mai, au JT de TF1, Marine Le Pen admet que son parti ne cherche pas à l’emporter aux législatives et souhaite à Emmanuel Macron de pouvoir gouverner librement. Une sortie publique étonnante pour celle qui se veut première opposante. Mais lucide : le RN sait être défavorisé par le mode de scrutin à deux tours et l’absence de proportionnelle. La non-alliance avec Reconquête, le parti d’Éric Zemmour, risque aussi d’éparpiller les voix d’extrême droite. Les atermoiements de certains des candidats RN, incapables de répondre à des questions simples sur les services publics, ont de plus montré à quel point le réservoir de cadres du parti est limité. Pour autant, le RN fait campagne dans l’ombre du duel Nupes-Macronie et compte bien réaliser une grosse percée électorale. Cinq ans après, le parti, qui a 7 députés sortants, a encore progressé en voix et espère constituer un groupe (15 élus), voire l’étoffer avec « au moins 60 députés ». Marine Le Pen lorgne particulièrement les circonscriptions des 28 départements où elle est arrivée en tête.

L’abstention, une des clés du scrutin

Le nombre de votants sera déterminant dimanche 12 juin. Pour l’heure, les sondages pronostiquent une abstention qui pourrait à nouveau être historique. « Tout indique que se renouvellera le niveau record de 2017, où pour la première fois elle a été majoritaire, avec 51,3 % au premier tour », estime Frédéric Dabi, le directeur général de l’Ifop. Contenue à moins de 30 % à la présidentielle, la non-participation pourrait ainsi s’envoler. Ce « différentiel de mobilisation est observé depuis 2002. Jusque-là, il a profité au parti présidentiel du fait de l’effet de souffle qui remobilise le camp du vainqueur et démobilise les autres », explique le politologue. Ce scénario se produira-t-il une fois de plus à l’identique ? « Rien n’est moins sûr », répond Frédéric Dabi. D’un côté, le « gouvernement n’a pas envoyé de signes forts de mobilisation, contrairement à 2017 ». Et de l’autre, la gauche a présenté « un récit positif, une offre électorale et programmatique plus visible que les autres ». La Nupes, en tout cas, compte sur cette mobilisation, y compris de ceux qui n’ont pas voté à la présidentielle : « L’enjeu, c’est le quatrième bloc », soit les 12 millions d’abstentionnistes, a martelé Jean-Luc Mélenchon durant la campagne.

Législatives 2022Nupes
L'Humanité

Gérald Darmanin désavoué par le Conseil d’État sur la Nupes

Actu

Le ministre de l’Intérieur s’est vu infliger un « énorme camouflet » , ce mercredi soir. Il devra prendre en compte le score global de la coalition de gauche pour la proclamation des résultats.

Diego Chauvet

Les partis politiques ­composant la Nupes l’avaient dénoncé comme une grossière manipulation du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin : la nuance représentant la coalition de gauche ne serait pas comptabilisée en tant que telle le soir du premier tour, faute d’être prise en compte par la circulaire envoyée par la Place Beauvau aux préfets. Saisi par les formations de gauche, le Conseil d’État leur a donné raison, mardi. « Le juge des référés du Conseil d’État enjoint aujourd’hui au ministre de l’Intérieur de prendre en considération la Nupes comme une nuance politique à part entière dans la présentation des résultats qui sera faite des élections législatives des 12 et 19 juin 2022 », est-il écrit dans le communiqué envoyé vers 17 heures.

La manœuvre imaginée par Emmanuel Macron et Gérald Darmanin pour éclater les résultats de la Nupes le 12 juin entre les différents partis qui la composent est elle-même pointée du doigt par le juge des référés : celui-ci « estime en effet que comptabiliser les partis politiques de cette coalition séparément peut porter atteinte à la sincérité de la présentation des résultats électoraux », est-il affirmé en préambule du communiqué de presse du Conseil d’État. Par ailleurs, le juge justifie sa décision notamment par le fait que « la Nupes rassemble les principaux partis et formations politiques de gauche autour d’un programme partagé et de candidatures uniques dans l’ensemble des circonscriptions, et qu’elle constitue un courant politique qui participe à la structuration du débat des élections ­législatives de 2022 ». Et il relève le deux poids, deux mesures opéré par Gérald Darmanin, pointant que, dans ses directives originelles « les résultats des candidats de la majorité présidentielle seront comptabilisés sous la seule nuance “Ensemble” » (…), ceux des candidats écologistes appartenant à la Nupes seront comptabilisés sous une autre nuance (“ECO”) avec d’autres mouvements écologistes n’appartenant pas à la Nupes ». Le ministère de l’Intérieur a donc jusqu’au 10 juin pour se conformer à la décision du Conseil d’État et inscrire la Nupes dans la grille des nuances.

Le député européen insoumis Manuel Bompard, dont le mouvement avait saisi le Conseil d’État, s’est félicité de la décision de ce ­dernier. « Les manœuvres de Darmanin sont désavouées », a- t-il déclaré. Julien Bayou, secrétaire national d’EELV, a également salué « l’énorme camouflet pour le ministre de l’Intérieur ». « Les grossières manipulations du ministre de l’Intérieur viennent de se prendre le mur du Conseil d’État », a twitté de son côté le porte-parole du PCF, Ian Brossat. En déposant leur ­recours, les partis de la Nupes accusaient Gérald Darmanin de vouloir les empêcher d’apparaître en tête au premier tour, le 12 juin. Ce qui aurait artificiellement avantagé les macronistes dans la perspective du second tour.

Législatives 2022conseil d'étatNupesgérald darmanin
L'Humanité

Désintox : les sept mensonges inventés contre la Nupes

Premier plan

La Macronie, le grand patronat et les instituts libéraux promettent une catastrophe financière en cas de victoire de la gauche aux législatives, quitte à fabriquer des dangers en racontant n’importe quoi. Florilège.

Aurélien SoucheyreClotilde MathieuMarion d'AllardCyprien BogandaStéphane Guérard

Voter pour la Nupes, mais c’est totalement irresponsable ! Voici la seule et unique ligne de défense de la Macronie et de ses sous-fifres, qui promettent la « faillite » et la « ruine » en cas de victoire de la gauche aux législatives. À les entendre, d’un seul coup, ou presque, les fruits et légumes disparaîtraient des étals, les distributeurs de billets tourneraient à vide et les entreprises licencieraient massivement. Jusqu’à l’ombre du moindre des arbres qui aurait des allures de char soviétique. Tout ça parce que la gauche veut financer la retraite à 60 ans, le Smic à 1 500 euros net et une relance basée sur la redistribution des richesses, le développement des services publics et la transition écologique ? « Boucle inflationniste », « pénuries et rationnements », « explosion du chômage et de la dette », « Frexit », « destruction économique et récession », « attaque des marchés financiers », « crise grecque en dix fois pire » et même futur comparable à celui de la « Corée du Nord », prédisent les chantres du système actuel. « There is no alternative ! » hurlent-ils en chœur.

C’est pourquoi l’Humanité a sélectionné une série de mensonges afin de les déconstruire en donnant la parole à d’autres économistes que des ultralibéraux. La Nupes, elle aussi, a tenu à se défendre, mardi, lors d’un point presse. Pour Jean-Luc Mélenchon, la Macronie « joue la carte de l’affolement », promet « l’hiver nucléaire et les sauterelles », mais « refuse le débat ». Car, que propose-t-elle en face ? La retraite à 65 ans, le « travail forcé » contre le RSA et un déficit public à 3 % du PIB. Soit « 80 milliards d’euros d’économies à réaliser » sur le dos du pays, mesure Jean-Luc Mélenchon qui évoque une « saignée » alors même que « l’État a commencé à s’effondrer et que les services publics ne tiennent plus », dont l’école et l’hôpital.

« Le libéralisme triomphant a fait la preuve de son incapacité absolue à gérer les crises qui sont devant nous », développe l’insoumis. « Le chaos économique n’est pas de notre côté », abonde la présidente du parlement de la Nupes, Aurélie Trouvé, qui pointe le déficit commercial de 100 milliards d’euros laissé par Macron. « Nous avons subi une perte de 48 milliards d’euros de recettes par an sous ce mandat, un déficit creusé par une politique au service des plus riches », ajoute l’eurodéputée FI Manon Aubry. Les irresponsables ne sont pas ceux que l’on croit. Et les arguments des macronistes ne tiennent pas. L’Allemagne n’a-t-elle pas organisé une hausse du Smic de 25 % ces dernières années ? Et l’Espagne et l’Angleterre, de 30 % ? « Nous avons chiffré notre projet. Même en prenant les estimations de la Banque de France qui nous sont les moins favorables, il tient », indique l’économiste Éric Berr, membre du parlement de la Nupes, qui pointe plusieurs erreurs dans les attaques de l’institut Montaigne et du think tank Terra Nova contre le programme de la Nupes. « Les économistes reconnus qui travaillent avec nous ne sont pas rémunérés par des multinationales », tacle au passage Aurélie Trouvé.

Même les conservateurs réalisent parfois l’ampleur de la mascarade macroniste : le Sénat, par exemple, a calculé que l’ISF ne faisait « fuir » que 0,2 % de ceux qui y étaient assujettis. « Ce qui attire les investissements, ce n’est pas le niveau d’imposition, c’est la taille du marché, le niveau de formation, les infrastructures, bref, les services publics », mesure Manon Aubry. « Et les taux d’intérêt réels n’ont jamais été aussi bas et aussi favorables », relève l’économiste Cédric Durand. Tous appellent à une « économie vertueuse, au service des besoins ». Notamment celui d’entendre enfin les experts du Giec pour éviter une catastrophe climatique : s’il y a bien un épouvantail qui n’est pas fabriqué de toutes pièces, c’est celui-là.

MENSONGE N° 1 PÉNURIES

Nicolas Bouzo, économiste

 Si vous bloquez les prix, des gens vont vendre à perte et vous allez avoir des phénomènes de rationnement. Donc, s’il veut bloquer les prix, Jean-Luc Mélenchon doit aller jusqu’au bout : blocage des prix et tickets de rationnement. »

Non seulement le blocage des prix est prévu par la loi, mais il a même été mis en œuvre par Emmanuel Macron pour les tarifs du gaz. Sans commentaire sur «l’argument» du ticket de rationnement, Léo Charles, maître de conférences en économie, explique que l’inflation actuelle s’inscrit dans une «boucle prix-profits». Selon l’économiste, il existe deux options pour l’appréhender. «Soit nous laissons les entreprises fixer et même contrôler les prix, comme c’est le cas actuellement. Le transfert se fait alors des ménages vers leurs profits, ce qui pèse sur le pouvoir d’achat, donc sur la demande, avec le risque, in fine, d’une récession.» Soit «on propose le transfert inverse». C’est le sens de la proposition de la Nupes. «Le contrôle des prix, c’est la prise en charge par le profit de l’inflation», résume Léo Charles, qui rappelle que «les raffineurs, par exemple, ont vu leur taux de marge augmenter de 2300 % en un an», avec la hausse du pétrole. Enfin, rappelons qu’il est question d’une mesure temporaire, «le temps d’instaurer une véritable réforme fiscale et une augmentation des salaires», conclut l’économiste membre du parlement de l’Union populaire.

MENSONGE N° 2 INFLATION

Bruno Le Maire, ministre de l’Économie

Une hausse du Smic et des salaires conduirait à une boucle inflationniste : les prix rattrapent les salaires et les salaires rattrapent les prix dans une espèce d’échelle de perroquet qui n’en finit pas, et ce sont les salariés qui finissent perdants. 

À en croire le ministre de l’Économie, l’augmentation des salaires serait la pire des façons de protéger le pouvoir d’achat des travailleurs : une fois que le patronat aurait mis le doigt dans l’engrenage, une spirale infernale s’enclencherait automatiquement, contribuant à faire flamber les prix. En réalité, ce scénario n’a rien de mécanique. Comme le soulignent les économistes Jonathan Marie et Virginie Monvoisin, sa matérialisation dépend du rapport de forces entre le capital et le travail au sein des entreprises. Au début des années 1970, « le taux de chômage était faible, les contrats de travail stables, les syndicats puissants et habitués à négocier des augmentations des salaires (…), et l’indexation des salaires tendait à être généralisée ». À l’époque, une boucle « salaires-prix » pouvait donc s’enclencher. Mais la situation est très différente aujourd’hui, avec la désindexation des salaires sur les prix et l’érosion du pouvoir de négociation des travailleurs, sur fond de chômage de masse et de recul des syndicats. Pourtant, les entreprises auraient les moyens d’augmenter les salaires, au vu de leur taux de marge stratosphérique (34,2 % en 2021 selon l’Insee).

MENSONGE N° 3 RETRAITES

Élisabeth Borne, première ministre

 Annoncer aux Français qu’ils vont travailler moins, brandir la retraite à 60 ans, c’est leur mentir. Les promesses façon ‘‘demain, on rase gratis’’, les Français n’y croient pas. 

Pour accuser la Nupes d’inconséquence financière concernant sa proposition d’un retour à la retraite à 60 ans à taux plein, Élisabeth Borne sort l’argument du déséquilibre démographique : « Si on veut préserver le système de retraite par répartition, (…) il faudra progressivement travailler un peu plus longtemps. » Mais la première ministre souffre de courte vue. Le Conseil d’orientation des retraites assure qu’à législation inchangée, « la part de la richesse nationale consacrée aux retraites passerait de 14,7 % du PIB en 2020 à 11,3 % en 2070 ». À court terme, le mal chronique dont souffre notre régime général est tout autre. « Le déficit actuel est dû à un définancement », résume l’économiste Michaël Zemmour, pour qui +0,1 % par an des cotisations vieillesse patronales et salariales enraillerait la diminution des pensions actuelles. La Nupes propose, elle, +0,25. Outre la fin des exonérations, la gauche ne manque pas de pistes d’abondement : 20 milliards d’euros avec une « contribution sociale sur les dividendes », près de 15 milliards en rapatriant l’épargne salariale, 10 milliards en cas de « retour au plein-emploi (autour de 4,5 % de taux de chômage, objectif partagé par le gouvernement), 6 milliards grâce à l’augmentation d’un point d’indice de la fonction publique, 5,5 milliards rien qu’avec l’égalité salariale femmes-hommes effective »…

MENSONGE N° 4 DETTE PUBLIQUE

Guillaume Hannezo, auteur de la note de Terra Nova

 Les marchés financiers se diront que la crise des dettes souveraines du début des années 2010 est de retour, avec la France dans le rôle de la Grèce, en dix fois plus gros. 

Pour le think tank Terra Nova, l’arrivée de la Nupes au pouvoir entraînerait une explosion de la dette française, qui plongerait le pays dans un cauchemar analogue à celui vécu par la Grèce dans les années 2010-2011, lorsqu’elle fut la cible d’attaques spéculatives. La ficelle est un peu grosse. Le PIB français représente près de 20 % de celui de la zone euro, soit dix fois plus que celui de la Grèce à l’époque. On a du mal à imaginer comment la Banque centrale européenne (BCE) pourrait rester l’arme au pied en cas d’attaque des marchés contre l’Hexagone, qui ne manquerait pas de déstabiliser toute la zone euro : il lui suffirait de poursuivre sa politique d’achats de titres de dette français pour freiner la hausse des taux d’intérêt.

MENSONGE N° 5 FREXIT

Jean-Christophe Cambadélis, ancien premier secrétaire du PS

 Le programme de Mélenchon, c’est la sortie de l’Europe.

La Nupes n’a pas du tout l’intention de faire sortir la France de l’Union européenne. C’est pourtant également ce que crie le macroniste Olivier Véran : « Ce que Mélenchon propose, c’est un Frexit caché ! » Est-ce à dire que la retraite à 60 ans, le Smic à 1 500 euros et un financement massif de la transition écologique et sociale pousseraient les autres pays à bouter la France hors de l’euro et de l’UE ? « La désobéissance est déjà massive en Europe. La règle sur les déficits n’est pas respectée et la BCE rachète des titres de dettes des États malgré les traités et les pactes », mesure Thomas Coutrot. « Ce ne sont donc pas les traités qui seraient en cause, mais les choix politiques de redistribuer les richesses », précise l’économiste d’Attac. Au point de s’en prendre à la France si la Nupes gagne ? « Ce n’est ni dans l’intérêt de l’UE, ni dans celui de la Banque centrale européenne. Vu le poids de la France, si la BCE attaque notre pays, elle attaque en réalité l’UE et l’euro, et s’attaque elle-même, car la dette française est l’une des plus sûres et demandées au monde », ajoute l’économiste Éric Berr.

MENSONGE N° 6 RÉCESSION

Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef

 On ne peut pas commander l’économie depuis Matignon : les 700 000 chefs d’entreprise vont simplement dire ‘‘j’avais un CDD, je ne le renouvelle pas, j’avais un intérimaire, je ne le renouvelle pas’’ et, en quelques mois, ça va juste (...) plonger la France dans une récession grave. »

Il s’agit, pour le président du Medef, de faire croire que la production des entreprises ne se réaliserait qu’en fonction du « coût » du travail et non du carnet de commandes. Or, n’en déplaise au patron des patrons, « le but d’une entreprise est avant tout de produire » et non de gaver les actionnaires de dividendes, tance l’économiste Mireille Bruyère. Ainsi, « si elle a des clients, elle se débrouillera pour répondre à la demande ». Si tout ne se décide pas depuis Matignon, le niveau du Smic est décidé par le gouvernement. C’est le fameux coup de pouce. La Nupes devrait le mettre en place dès juillet pour que le salaire minimum atteigne 1 500 euros net. Ce qui pourrait entraîner une « dynamique » au niveau des branches. Or, « cette hausse du revenu des classes populaires » aura pour effet d’augmenter la « demande globale », assure-t-elle. « La responsabilité (et l’intérêt) des chefs d’entreprise sera d’accompagner ce mouvement, de satisfaire la demande, d’embaucher autant que nécessaire, poursuit, de son côté, Henri Sterdyniak. Ils bénéficieront pour cela, dans le cas de la planification écologique, d’aides à la réindustrialisation et à la relocalisation ; de crédits à taux faibles, voire nuls, du secteur bancaire en grande partie socialisé. »

MENSONGE N° 7 INÉGALITÉS

Olivier Véran, ministre des Relations avec le Parlement

Le programme de Mélenchon ferait exploser de fait les inégalités sociales en faisant à nouveau progresser le chômage parce qu’il n’y aurait plus d’investissement en France, parce que les entreprises auraient du mal à se fournir. »

Pour l’ex-ministre de la Santé, seul le ruissellement, à savoir « le modèle qui repose sur un modèle de croissance, de production piloté par les grandes entreprises mises en concurrence » serait valable pour réduire les inégalités, explique l’économiste Mireille Bruyère. Et contredire ce modèle, « serait une catastrophe ». Or, poursuit-elle, « dernièrement, les inégalités se sont surtout développées à l’intérieur du salariat, au sein des entreprises. Les écarts salariaux ont été multipliés par 10 avec l’explosion des hauts salaires ». D’ailleurs, résume de son côté Henri Sterdyniak, « les économies capitalistes sont marquées par la croissance des inégalités sociales, l’instabilité financière et la montée des périls écologiques ». Un bilan auquel s’attaque frontalement le programme de la Nupes en créant « une nouvelle dynamique économique basée sur la satisfaction des besoins fondamentaux ». Ainsi, poursuit l’économiste, « la mise en œuvre du programme de la gauche se traduirait par une hausse de la demande, à la fois du fait des hausses de salaires et des prestations sociales et des hausses de l’investissement public ou privé subventionné (rénovation des logements, énergies renouvelables, transports collectifs, rénovation écologique des infrastructures…) ».

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L'Humanité

Elsa Denferd, la professeure qui veut donner une leçon à la Macronie

Actu

Investie par la Nupes, avec un suppléant insoumis, l’institutrice a toujours milité sur la 3e circonscription de l’Allier, tenue par la majorité présidentielle sortante.

Diego Chauvet

Cusset (Allier), envoyé spécial.

Une candidate socialiste avec un insoumis comme suppléant : ce ticket semblait encore improbable, il y a deux mois. Pour Elsa Denferd, avec l’accord de la Nupes, il est devenu réalité dans la 3e circonscription de l’Allier. Élue socialiste dans l’opposition à Cusset, ville de la banlieue de Vichy, Elsa Denferd semble savourer cette campagne, qu’elle qualifie elle-même d’ « historique ». « Il existe une possibilité de gagner, se réjouit-elle, et d’obtenir de nouvelles conquêtes sociales. On voit des gens qui ne votaient plus, à qui on ne parlait plus, revenir discuter avec nous. » Implantée localement, la candidate de 29 ans a toujours gardé les deux pieds dans la réalité sociale de son département. Celle « des gens qui n’ont que 700 ou 800 euros par mois », qui lui expliquent « sauter un repas ou manger moins », encore plus depuis que le litre d’essence est passé à 2 euros. « Cette réalité, on la voit autant dans le cœur urbain que dans la ruralité. Elle ne touche pas que les mères isolées, mais aussi des familles qui ne s’en sortent plus avec deux salaires. Quand on fait du porte-à-porte, le blocage des prix, ça parle aux gens. » Elle s’insurge aussi sur les dossiers locaux : « Les 85 postes supprimés sur l’hôpital de Vichy en cinq ans », ou encore la ligne Clermont-Ferrand -Paris, vitale pour tous les habitants du département, et qui aurait besoin de travaux de rénovation. « Quand on a seulement un quart d’heure de retard, on est content », explique la candidate socialiste.

Institutrice en unité localisée d’inclusion scolaire (Ulis), Elsa Denferd n’a jamais quitté sa circonscription. Secrétaire nationale de l’Union nationale lycéenne entre 2011 et 2012, elle milite au PS à Vichy même lorsqu’elle part à Clermont-Ferrand pour ses études. Aux dernières municipales, elle se présente à Cusset. Il lui reste le souvenir amer de la campagne de 2014, peu après le décès du maire communiste de la ville, René Bardet. « La gauche s’est divisée, et la droite a pris la mairie. » Raison de plus pour elle de se réjouir de l’accord de la Nupes au niveau national. Car, si elle n’a jamais quitté Vichy, et malgré son soutien à Benoît Hamon en 2017, elle n’a pas quitté le PS après le départ de l’ex-candidat à la présidentielle. « Pour les valeurs portées par le parti, pour son histoire », justifie-t-elle, et parce qu’une « clarification » aurait été possible au congrès suivant. Avec l’accord de la Nupes, elle a désormais eu lieu pour elle. « On était d’accord avec les autres forces de gauche sur un certain nombre de sujets dès l’entre-deux-tours de la présidentielle. Désormais, on fait campagne ensemble. » Avec, peut-être, l’espoir de l’emporter sur la députée macroniste sortante, Bénédicte Peyrol. D. C.

Législatives 2022Nupesalliervichy
Le Figaro

Le chèque alimentation, casse-tête du gouvernement

Paul Marion

Un chèque ciblé sur les produits bio et locaux s'avère complexe à mettre en place. Le gouvernement temporise et lui préfère une nouvelle indemnité inflation versée à la rentrée aux ménages modestes.

À quoi servira le chèque alimentation ? S'agira-t-il d'une allocation régulière pour acheter des produits bio ou d'une aide ponctuelle pour protéger le pouvoir d'achat des Français modestes ? Élisabeth Borne semble favoriser la seconde option à court terme. «Dans l'urgence, avec l'inflation, ce sera une aide versée directement sur le compte en banque, en une fois, tenant compte naturellement du nombre d'enfants dans la famille», a déclaré la première ministre sur France bleu mardi sans préciser davantage les contours de cette première mesure.

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L'aide ressemble à une réédition de l'indemnité inflation distribuée par le gouvernement Castex en octobre 2021 à 38 millions de personnes. Elle ne sera pas fléchée sur les achats alimentaires comme on aurait pu l'attendre d'un «chèque alimentation» et pourrait aussi bien servir à régler d'autres dépenses. Le nombre de bénéficiaires n'est pas encore connu mais devrait être revu à la baisse par rapport à l'indemnité inflation dont 38 millions de personnes avaient profité. «Il serait juste que ce soit concentré sur les ménages les plus modestes qui ont réellement des difficultés à s'alimenter correctement», a expliqué le ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire sur BFMTV mercredi qui a précisé que son montant sera également «moins large» que la précédente indemnité inflation. Le chiffre de 100 à 150 euros circule.

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La difficulté du fléchage

Le projet initial d'un chèque alimentation pour les produits bio et locaux, suggéré en 2020 par la convention citoyenne pour le climat et repris par Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle, est à ce stade repoussé. Le dispositif «ciblé pour permettre à tous les Français d'accéder à des produits de qualité, des produits bio» fait l'objet d'une «réflexion» a reconnu mardi Élisabeth Borne.

Sa mise en place, notamment son fléchage pour l'achat exclusif de certaines catégories d'aliments, paraît complexe et suscite des réserves à l'intérieur même du gouvernement, particulièrement à Bercy. «Le dispositif qui permet d'aller dans votre magasin prendre des produits bio ou des produits sourcés français qui vont bénéficier aux producteurs français: je ne sais pas faire», a déploré Bruno Le Maire sur BFMTV, qui reconnaît que distribuer immédiatement une telle aide est impossible.

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Un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) remis au gouvernement vient nourrir les doutes autour de la faisabilité et de la pertinence d'un tel chèque. «Le format fléché (…) restreint le choix des produits, ce qui grève l'acceptabilité de l'aide, les capacités de contrôle effectives sont limitées», pointe le document diffusé par le média Contexte. Le coût du dispositif est estimé par l'IGAS et l'Inspection générale des finances (IGF) entre 1,5 milliard et 3,5 milliards d'euros chaque année pour un chèque alimentaire de 20 à 30 euros par mois et par personne.

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Crise aux urgences : Brigitte Bourguignon annonce une série de «premières mesures»

La ministre, qui s'est exprimée ce mercredi au Congrès Urgences, veut permettre de surmonter un «été difficile» à l'hôpital, «sans attendre» les conclusions de la mission flash.

Grève du personnel : des retards mais pas de perturbation majeure à Paris-Charles de Gaulle

Un quart des vols ont été annulés jeudi matin. Les grévistes demandent des hausses de salaire. ADP signale que des perturbations sont également à prévoir à l'aéroport d'Orly.

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Retraites : l'emploi des seniors suffirait à régler le déficit, selon une étude

Une hausse de dix points du taux d'emploi des 55-64 ans permettrait «d'équilibrer les comptes» du système de retraites d'ici 2032, sans toucher à l'âge légal ni à la durée de cotisation.

L'Humanité

Après le tumulte, l’apaisement

Chronique

Jean-Claude Lebrun

En 1988 paraissait Montée en première ligne (Julliard), un saisissant premier roman de plus de 500 pages, qui mettait en scène dans toute l’Europe une pléthore de personnages, célèbres ou anonymes, entre le 25 juin et le 27 juillet 1914. Le dimanche 28 juin, date pivot du récit, le Serbe Gavrilo Princip avait assassiné l’archiduc François-Ferdinand et la duchesse de Hohenberg. Le prélude à un tumulte majeur dont le livre revisitait les prodromes. Riyad nous parvient aujourd’hui après un blanc de douze ans depuis la dernière publication de l’auteur. De dimension bien plus modeste, il resserre sa focale sur un jardin clos de la médina de Marrakech, où un personnage évoqué à la troisième personne, manifestement son double littéraire, redécouvre la vie et sa beauté après avoir vu sa mort venir. À trente-deux ans de distance, la perspective s’est inversée.

Mais la griffe du styliste Jean Guerreschi n’a rien perdu de sa virtuosité. Cette fois, tout commence à bord d’un avion qui s’apprête à décoller de Bordeaux-Mérignac pour le Maroc. De sa place côté hublot, le protagoniste au centre du récit note un petit débordement de kérosène sur l’aile qu’il a dans son champ de vision. Après avoir envisagé de laisser faire la fatalité, il alerte le personnel de bord, empêchant la catastrophe qui se serait immanquablement produite. Arrivé dans le riad, où il bénéficie d’une résidence d’écrivain, il ressent très vite le double bienfait de la spiritualité du lieu – Denise Masson y traduisit le Coran en français – et de la présence d’une femme berbère en laquelle les beautés de la vie paraissent s’être donné rendez-vous. Des pages superbes, d’une sensibilité quasi proustienne, font venir au jour ce qui ressemble chez lui à une véritable métamorphose : une volonté de vivre qui l’avait abandonné.

Le spirituel et le charnel se trouvent réunis dans le riad, agencé pour libérer pleinement le jeu des ombres et de la lumière. Une vision du paradis pour celui qui avait frôlé la mort. Et une autre façon de concevoir la vie dans sa globalité. Jean Guerreschi inscrit son récit dans une évidente proximité avec la grande culture arabe. Il évoque les « ghazals », ces longs poèmes qui entrelacent le thème de l’amour d’une femme avec celui de l’amour divin. Et en une manière de saut dialectique, place en superposition le tableau de Gustave Courbet l’Origine du monde, qui, par un autre chemin, suggère le divin. Quelques scènes érotiques, d’une tranquille crudité, en apportent la preuve. Voici bien une lecture qui captive et élève. Jean Guerreschi est de retour.

LittératureChronique littéraire de Jean-Claude Lebrun
Le Figaro

Notre palmarès 2022 des pays où partir vivre à l'heure de la retraite

Marti Blancho

EXCLUSIF - Santé, climat, fiscalité, sécurité, cadre de vie… Le Figaro a comparé les données de nombreux pays étrangers pour déterminer ceux qui sont les plus adaptés aux retraités français.

Une fois passées les dures années de labeur vient le repos dûment mérité. Toutes ces années passées en France font parfois naître l'envie de changer de cadre et de profiter de ses beaux jours à l'étranger. Mais l'expatriation à l'heure de la retraite a ses pièges. Alors pour vous aider à choisir la destination idoine, nous avons sélectionné 25 pays prisés des retraités français et compilé des dizaines de données sur neuf thématiques que nous jugeons être essentielles : cadre de vie, culture, divertissement et gastronomie, santé, sécurité, faible coût de la vie, fiscalité, transports, présence française. De quoi avoir toutes les informations nécessaires pour prendre la grande décision de s'expatrier et ainsi réussir son installation à l'étranger.

L'Espagne se maintient en tête

En fin de compte, l'Espagne se maintient en tête de classement ; une première place qu'elle occupait déjà lors de l'édition précédente. Voisin de la France et membre de l'Union européenne avec un coût de la vie moindre, le royaume coche toutes les cases pour séduire les retraités. À tel point que Christian, 75 ans, n'a «plus du tout envie de rentrer en France, même pour les vacances». Le retraité, installé aux îles Canaries avec sa femme depuis huit ans, vante la douceur de vivre et «une mentalité plus ouverte et festive» que dans l'Hexagone.

À l’instar de Christian, quelque 160.000 retraités français sont domiciliés en Espagne. Sa météo clémente et sa longue côte méditerranéenne y sont pour beaucoup. Deux atouts de taille auxquels il faut ajouter une offre culturelle et gastronomique fournie et dynamique. Le pays de Cervantes compte ainsi plus de 250 restaurants étoilés au guide Michelin et 63 recensés par La Liste.

Quant au système de santé, la qualité et l'accès aux soins figurent parmi les meilleurs de notre palmarès. «Il est semblable au français et il y a une bonne densité médicale», assure Philippe Sanchez, fondateur d'une entreprise aidant, entre autres, les retraités français à s'installer et s'intégrer en Espagne. Christian confirme : «C'est un peu plus long qu'en France mais une fois la machine lancée, tout se passe à merveille». Hospitalisé en Andalousie pour une importante opération du dos, il a même trouvé le personnel hospitalier «plus attentionné» qu'en France.

Le Portugal remonte

Derrière l'Espagne, le Portugal décroche la deuxième place et fait encore mieux que l'année dernière. Le pays des œillets fait presque aussi bien que l'Espagne, bénéficiant du climat doux de la péninsule ibérique et d'un coût de la vie encore plus avantageux. Il s'agit aussi de la nation réunissant le plus de retraités français parmi les 25 du palmarès.

Autre avantage du Portugal : une fiscalité plus avantageuse qu'en France, mais moins qu'avant avril 2021, qui a sonné la fin de la fameuse exonération fiscale décennale pour les pensions de retraite étrangères. Le pays n'en reste pas moins très attractif, surtout au niveau de l'immobilier. «Au Portugal vous pouvez acquérir une maison de ville neuve et tout confort à 150.000 euros. C'est impensable en France», affirme Corinne Pfleger, qui prépare sa retraite dans le pays au côté de son mari.

Se préparer bien à l'avance

Viennent ensuite l'Italie et la Grèce puis le Maroc et la Tunisie, laissant ainsi entrevoir l'attractivité du sud de l'Europe et du pourtour méditerranéen pour les séniors français. Il reste à choisir l'expatriation au sein ou en dehors de l'Union européenne, la seconde option requérant plus de démarches administratives.

Dans tous les cas, «vous devrez justifier auprès de vos caisses de retraite un certificat de vie chaque année», pointe Ludovic Herschlikovitz, fondateur du site retraite.com. Ce justificatif crucial permet à un retraité expatrié «de prouver à sa caisse de retraite, de base ou complémentaire, qu'il est en vie et qu'il aspire toujours à toucher sa pension».

Une fois prise la décision de s'installer à l'étranger, il est nécessaire de prendre le temps de bien préparer son expatriation. Philippe Sanchez recommande de se préparer deux ans à l'avance afin d'analyser le marché immobilier, se familiariser avec la langue. L'idéal étant de prévoir quelques voyages, en vue de repérer le lieu où poser ses valises.

Méthodologie détaillée

Parmi l'ensemble des pays du globe, nous avons effectué un premier tri en sélectionnant ceux qui remplissaient les critères suivants :

  • Au moins 1000 retraités français vivant déjà sur place, selon les chiffres de la Caisse nationale d'assurance vieillesse.
  • Au moins 1 million d'habitants.
  • Au moins une zone verte dans le pays (vigilance normale) sur la carte de sécurité du ministère des Affaires étrangères.
  • Aucune guerre, situation fortement conflictuelle ou risque terroriste fort sur son sol dans les 20 dernières années.

Ce premier tri fait ressortir 25 États que nous avons ensuite notés dans sept catégories rassemblant plusieurs critères. Chaque pays est noté sur les critères de:

Coût de la vie

Santé

Sécurité

Transports

  • La distance de la France (capitale à capitale, à vol d'oiseau) compte pour 60% de la note.
  • Le coût des transportscompte pour 40 %.

Culture, divertissement et autres

Cadre de vie

La note finale s'obtient à partir d'une moyenne pondérée des notes de catégories, calculée de la façon suivante :

  • Le cadre de vie a un coefficient cinq.
  • Le coût de la vie a un coefficient trois.
  • La culture, divertissement, gastronomie a un coefficient cinq.
  • Le nombre de retraités français a un coefficient deux.
  • La santé a un coefficient quatre.
  • La sécurité a un coefficient trois.
  • Les transports ont un coefficient deux.
  • S'ajoute enfin un bonus pour les pays proposant des avantages fiscaux aux retraités.
Le Figaro

Pousser l'Ukraine à un «mauvais» compromis avec la Russie serait «répugnant», avertit Boris Johnson

EN COURS : Mis à jour le 9 juin 2022 à 14:42

Le premier ministre britannique Boris Johnson a mis en garde jeudi contre toute volonté de la part des Occidentaux d'encourager l'Ukraine à accepter un «mauvais» compromis avec la Russie, jugeant que cela serait «moralement répugnant». «Encourager une mauvaise paix en Ukraine, c'est encourager Poutine et encourager tous ceux dans le monde qui pensent que l'agression paie», a estimé le dirigeant dans un discours à Blackpool, dans le nord-ouest de l'Angleterre.

«Jusqu'à 100 soldats ukrainiens tués et 500 blessés chaque jour»

«Jusqu'à 100 soldats ukrainiens» sont tués et «500 blessés chaque jour» dans les combats avec l'armée russe, a déclaré jeudi le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov.

Le ministre a donné ces chiffres alors que la bataille continue à faire rage dans le Donbass (est), et notamment dans la région des localités de Sieverodonetsk et Lyssytchansk. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait indiqué le 1er juin que l'armée perdait entre 60 à 100 soldats par jour.

La Pologne va lever la zone interdite d'accès à sa frontière avec le Bélarus

Le ministre polonais de l'Intérieur a annoncé jeudi la prochaine levée de l'interdiction d'accès à la frontière polono-bélarusse, imposée en septembre 2021 pour empêcher les migrants de pénétrer sur son territoire.

À l'époque, le gouvernement a instauré une zone large d'environ trois kilomètres et longue de plus de 400 km, interdite à toute personne non résidente, y compris aux membres des ONG aidant les migrants dans cette région boisée et marécageuse, ainsi qu'aux journalistes.

La Pologne, qui a accueilli à bras ouverts près de 4 millions d'Ukrainiens fuyant l'invasion russe, n'a rien changé à sa politique de refoulement de migrants et réfugiés venant du Bélarus, et qui sont originaires principalement du Moyen-Orient.

Près de 5 millions d'Ukrainiens enregistrés comme réfugiés en Europe

Près de 5 millions d'Ukrainiens ont été enregistrés comme réfugiés à travers l'Europe depuis l'invasion russe du 24 février, a indiqué jeudi le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) de l'ONU. «La guerre en Ukraine a provoqué l'une des plus grandes crises de déplacements de population humaine observées dans le monde», a souligné le HCR.

Au total, 4.816.923 Ukrainiens ont été enregistrés comme réfugiés dans 44 pays européens depuis le 24 février, selon les derniers chiffres publiés en ligne par le HCR. Ils sont bien plus à avoir quitté le pays au total: plus de 7,3 millions de passage de frontière hors d'Ukraine et sans retour depuis ont été enregistrés jusqu'au 7 juin. 2,3 millions d'Ukrainiens sont eux revenus dans leur pays après l'avoir quitté, précise le HCR. Selon les responsables onusiens, ils reviennent notamment pour aller voir leurs proches, vérifier l'état de leurs propriétés, revenir travailler ou aider d'autres à partir.

Zelensky demande l'exclusion de la Russie de la FAO

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a demandé jeudi l'exclusion de la Russie de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), sur fond d'accusations de Kiev de blocage et de vol des céréales ukrainiennes par Moscou.

«Il ne peut pas y avoir de discussion pour prolonger l'adhésion de la Russie à la FAO. Quelle y serait la place de la Russie si elle provoque la famine pour au moins 400 millions de personnes, voire plus d'un milliard?», a lancé Volodymyr Zelensky dans un discours en visioconférence lors d'une réunion ministérielle de l'OCDE.

Manœuvres russes en mer Baltique, en pleines tensions avec l'Otan

Plusieurs dizaines de navires russes prenaient part jeudi à des exercices militaires en mer Baltique, sur fond de tensions croissantes autour de cette étendue stratégique où l'Otan mène aussi des manœuvres actuellement. «Dans le cadre de cet exercice, des groupes navals tactiques de la Flotte de la Baltique ont quitté leurs bases et se sont déployés dans des zones spécifiques», a déclaré le ministère russe de la Défense dans un communiqué.

Selon lui, environ 60 navires et 40 avions et hélicoptères prennent part à ces manœuvres qui se déroulent également sur terre, dans des centres d'entraînement de l'enclave russe de Kaliningrad. Mardi, une vingtaine de navires russes avaient déjà pris part à un exercice dans cette zone. Les exercices russes interviennent alors que l'Otan mène depuis dimanche des manœuvres navales annuelles d'envergure en mer Baltique, baptisées «Baltops 22», qui doivent durer jusqu'au 17 juin.

L'Ukraine réclame des armes lourdes pour Sieverodonetsk où se joue «le sort» du Donbass

L'Ukraine a réclamé jeudi des armes d'artillerie occidentale «de longue portée» qui lui permettraient selon elle de reprendre rapidement Sieverodonetsk, ville de l'est où se joue selon Kiev «le sort» du Donbass, priorité stratégique de Moscou. Les soldats ukrainiens livrent à Sieverodonetsk l'une des «batailles les plus difficiles» depuis le début de la guerre pour résister aux forces russes qui contrôlent désormais une grande partie de la ville, selon le président Volodymyr Zelensky.

«Nous défendons nos positions, en infligeant des pertes importantes à l'ennemi. C'est une bataille très dure», a affirmé le chef de l'État ukrainien dans une vidéo diffusée mercredi soir, en jugeant que «le sort» du vaste bassin houiller du Donbass «se joue» à Sieverodonetsk.

Pour les français de l'étranger, des législatives marquées par la guerre en Ukraine

Départs massifs de Kiev ou Moscou, mobilisation pour les réfugiés dans les pays voisins, inquiétudes sur l'avenir de l'Europe: la guerre en Ukraine pèse sur le climat des législatives pour les Français résidant dans les pays affectés par le conflit. Deux circonscriptions des Français de l'étranger sont directement concernées: la 7e qui regroupe une quinzaine de pays d'Europe centrale, de l'Est et des Balkans, et la 11e qui comprend l'Ukraine et la Russie mais est davantage tournée vers le continent asiatique.

De fait, la participation a été particulièrement faible dans ces pays au premier tour des législatives, qui s'est achevé dimanche dernier comme pour les autres circonscriptions de l'étranger. A peine 377 votants à Moscou pour environ 2550 inscrits (14,75%), et 33 à Kiev, dont 31 par Internet, sur un peu plus de 400 inscrits (7,75%). Outre les départs en raison de la guerre, de gros problèmes techniques pour voter par Internet ont affecté le scrutin, comme dans d'autres régions du monde.

L'Ukraine pourrait reprendre Sieverodonetsk «en 2, 3 jours» avec des armes occidentales de longue portée

L'Ukraine pourrait reprendre la ville-clé de Sieverodonetsk «en 2, 3 jours», dès qu'elle disposera d'armes d'artillerie occidentales «de longue portée», a estimé jeudi Sergueiï Gaïdaï, gouverneur de cette région de l'est de l'Ukraine. L'armée russe tente depuis des semaines de s'emparer de cette ville industrielle de la région de Lougansk, importante pour le contrôle de l'ensemble du bassin minier du Donbass. Elle y a repris du terrain ces derniers jours. «À bien des égards, le sort de notre Donbass se décide là», a estimé mercredi soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

>> LIRE AUSSI - Quelles pertes militaires dans les deux camps après 100 jours de conflit ?

31.700 soldats russes morts selon l’Ukraine

Dans leur bilan quotidien, les autorités ukrainiennes déclarent que 31.700 soldats russes ont été tués depuis le début du conflit. Des milliers de véhicules de guerre de Moscou ont également été détruits dans le conflit, dont 1398 tanks. Des nombres qui sont difficiles à vérifier.

Un superyacht russe saisi par le FBI aux îles Fidji après des mois de traque

C'est à une course nautique d'un genre nouveau que s'était livré l'Amadea au début du printemps. À peine les premiers missiles russes s'étaient-ils abattus sur l'Ukraine que ce gigantesque superyacht de 106 mètres de long (qui dispose également d'une piscine, d'un jacuzzi, d'un héliport et d'un «jardin d'hiver» sur le pont, selon le site spécialisé SuperYacht Fan), et d'une valeur estimée à 325 millions de dollars, quittait le port de Mexico pour venir se réfugier à Lautoka, à l'abri de l'archipel océanien des îles Fidji, au terme d'un périple de 18 jours en mer.

«La Russie veut accentuer la pression sur Sieverodonetsk pour avancer plus profondément dans le Donbass», prévient le renseignement britannique

Dans son brief quotidien, le renseignement britannique attire l’attention sur deux villes : Sieverodonetsk et Izyoum. «Les combats se poursuivent dans la poche de Sieverodonetsk mais, au cours des dernières 48 heures, le Groupe de forces de l'Est (EGF) russe a également probablement intensifié ses efforts pour avancer vers le sud d'Izium. La progression de la Russie sur l'axe d'Izium était restée au point mort depuis avril, après que les forces ukrainiennes aient fait bon usage du terrain pour ralentir l'avancée de la Russie».

«La Russie a probablement tenté de reconstituer l'EGF après avoir subi de très lourdes pertes lors de l'échec de l'avancée sur Kyiv, mais ses unités restent probablement en sous-effectif. La Russie cherche probablement à reprendre de l'élan dans ce domaine afin de mettre davantage de pression sur Sieverodonetsk et de lui donner la possibilité d'avancer plus profondément dans l'oblast de Donetsk».

Français de l'étranger: des législatives marquées par la guerre en Ukraine

Départs massifs de Kiev ou Moscou, mobilisation pour les réfugiés dans les pays voisins, inquiétudes sur l'avenir de l'Europe: la guerre en Ukraine pèse sur le climat des législatives pour les Français résidant dans les pays affectés par le conflit. Deux circonscriptions des Français de l'étranger sont directement concernées: la 7e qui regroupe une quinzaine de pays d'Europe centrale, de l'Est et des Balkans, et la 11e qui comprend l'Ukraine et la Russie mais est davantage tournée vers le continent asiatique.

>> LIRE AUSSI - «Pourquoi les circonscriptions des Français de l'étranger sont le principal fief d'Emmanuel Macron»

«Il y a eu beaucoup de demandes d'intervention pour sortir d'Ukraine au début de la guerre», rappelle la députée de la majorité présidentielle Anne Genetet (LREM, 11e circonscription), avec la nécessité de «centraliser» et transmettre au centre de crise du Quai d'Orsay. «Nombre de Français sont partis et se sont réinscrits sur les listes électorales en France, ou dans un pays voisin», constate-t-elle.

Les forces spéciales se préparent à de nouveaux défis

Un nouvel âge commence pour les forces spéciales. Trente ans après la création du commandement des opérations spéciales (COS), les forces spéciales (FS) se préparent pour une nouvelle mue, poussée par le risque de guerre de haute intensité, rattrapées par le conflit en Ukraine. «Cette crise accélère notre transformation», dit un gradé du COS, avec le sentiment d’une fin de cycle pour des unités suremployées sur tous les théâtres d’opération depuis la chute du rideau de fer, en Afghanistan ou au Sahel.

>> LIRE NOTRE DÉCRYPTAGE - Les forces spéciales se préparent à de nouveaux défis

À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: les forces spéciales ukrainiennes auraient fait sauter des ponts ferroviaires

Au Donbass, ces soldats ukrainiens démunis qui abandonnent le front: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

Il y a un peu plus de trois mois maintenant, Vadym - dont le nom a été modifié - résidait et travaillait en France en tant qu’ouvrier. «Je vivais tranquillement avec ma famille, je gagnais correctement ma vie… J’étais un gars ordinaire», relate-t-il au coin d’une échoppe dans le marché ouvert de Bakhmout, une ville proche du front dans la région de Donetsk, dans le Donbass. Puis, la Russie a envahi son pays.

LIRE NOTRE REPORTAGE - Au Donbass, ces soldats ukrainiens démunis qui abandonnent le front

Le corps du journaliste tué en Ukraine rapatrié en France

La dépouille du journaliste Frédéric Leclerc-Imhoff, tué en Ukraine, est arrivée dans la nuit de mercredi à jeudi en France, accueillie par des membres de sa famille, des proches et la ministre de la Culture Rima Abdul Malak, a constaté un photographe de l'AFP. Devant son cercueil drapé de noir, un moment de recueillement a eu lieu sur le tarmac de l'aéroport du Bourget, où son corps est arrivé vers «un peu plus de 3h00» du matin, ont précisé les journalistes de sa chaîne d'info en continu BFMTV.

LIRE SON PORTRAIT - «Souriant», «discret», «altruiste»... Ses collègues lui rendent hommage

Mercredi en fin de matinée, ses collègues de BFMTV avaient observé une minute de silence en mémoire du journaliste tué le 30 mai par un éclat d'obus. Un hommage lui sera en outre rendu vendredi à 18h30 place de la République à Paris, à l'appel de Reporters sans frontières (RSF) notamment. Sa famille, ses amis et ses collègues seront présents. Les deux personnes qui faisaient équipe avec Frédéric Leclerc-Imhoff en Ukraine pour BFMTV, le reporter Maxime Brandstaetter et la journaliste-traductrice ukrainienne Oksana Leuta, sont pour leur part rentrées en France le 3 juin.

Thierry Wolton: «La France ne doit pas oublier les crimes de l’armée russe au nom de la realpolitik»

Sur un plan strictement géopolitique, la volonté répétée d’Emmanuel Macron de ne pas «humilier la Russie» est compréhensible. Mais cette position est intenable, car elle revient - au nom de la realpolitik - à donner un blanc-seing aux exactions passées et à venir de l’armée russe, argumente l’essayiste et historien.

LIRE NOTRE TRIBUNE - Thierry Wolton: «La France ne doit pas oublier les crimes de l’armée russe au nom de la realpolitik»

À VOIR AUSSI - Ukraine: «Quelques milliers» de crimes de guerre présumés identifiés dans le Donbass

Washington veut s'assurer que ses systèmes d'artillerie Himars sont bien utilisés

Les États-Unis, qui ont annoncé l'envoi de quatre systèmes d'artillerie de précision Himars à l'Ukraine, veulent s'assurer que les soldats ukrainiens maitrisent bien leurs systèmes avant de leur en envoyer davantage, a indiqué mercredi le chef d'état-major américain, le général Mark Milley. Le Himars est un système «sophistiqué», et «il faut certifier ces garçons, s'assurer qu'ils savent comment utiliser ces systèmes correctement», a déclaré le plus haut gradé américain dans l'avion le ramenant à Washington après une tournée en Europe.

>> LIRE NOTRE DÉCRYPTAGE - Les nouveaux lance-roquettes multiples américains peuvent-ils changer la donne ?

Il faut former les opérateurs, mais aussi les soldats chargés de la maintenance, ainsi que les officiers et sous-officiers, a-t-il expliqué aux journalistes l'accompagnant dans sa tournée. La Maison-Blanche a annoncé la semaine dernière l'envoi de quatre systèmes Himars (des lance-roquettes multiples montés sur des blindés légers), un nombre correspondant à une section d'une trentaine de soldats dans l'armée américaine. Le Royaume Uni a annoncé dans la foulée l'envoi d'un système similaire de lance-roquettes dit MLRS, qui est monté sur un blindé lourd, à chenille.

La France va organiser des épreuves du bac ukrainien

Alors que 18.000 enfants et adolescents ukrainiens sont aujourd’hui scolarisés en France, après avoir fui leur pays, certains d’entre eux vont pouvoir passer le ZNO, l’équivalent du baccalauréat, dans l’Hexagone, selon une information de France Inter. La France «a répondu favorablement à la demande du Gouvernement ukrainien de mettre à disposition dans l’hexagone des centres d’épreuves permettant de passer de manière dématérialisée au cours de l’été un test d’entrée dans les universités ukrainiennes», a expliqué à la radio le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche. Pour l’heure, 520 élèves se sont inscrits pour passer les épreuves à Paris, Bordeaux et Marseille. Trois disciplines sont concernées : la langue ukrainienne, les mathématiques et l’histoire de l’Ukraine.

La «bataille» de Sieverodonetsk est «l'une des plus difficiles», selon Zelensky

Les soldats ukrainiens livrent à Sieverodonetsk l'une des «batailles les plus difficiles» depuis le début de la guerre pour résister aux forces russes qui contrôlent désormais une grande partie de cette ville stratégique de l'Est où, selon le président Volodymyr Zelensky, se joue «le sort» de la région du Donbass.

>> LIRE AUSSI - Quelles pertes militaires dans les deux camps après 100 jours de conflit ?

«Nous défendons nos positions, en infligeant des pertes importantes à l'ennemi. C'est une bataille très dure, très difficile, probablement une des plus difficiles de cette guerre», a affirmé le président ukrainien dans une vidéo diffusée mercredi soir. Pour la Russie, mettre la main sur cette ville serait déterminant en vue d'une conquête de l'intégralité du vaste bassin houiller du Donbass, déjà en partie tenu par des séparatistes prorusses depuis 2014. «À bien des égards, le sort de notre Donbass se décide là», a estimé le président ukrainien.

Bonjour à tous et bienvenue sur ce direct

Nous allons suivre cette nouvelle journée de conflit russo-ukrainien, depuis l’invasion militaire russe du 24 février dernier en Ukraine. Minute par minute, nous vous aidons à comprendre et analyser les enjeux de ce conflit qui s’enlise et se concentre désormais dans le sud et l’est du pays.

Retrouvez toutes les informations relatives à la journée d’hier ici.

Pousser l'Ukraine à un «mauvais» compromis avec la Russie serait «répugnant», avertit Boris Johnson

Le premier ministre britannique Boris Johnson a mis en garde jeudi contre toute volonté de la part des Occidentaux d'encourager l'Ukraine à accepter un «mauvais» compromis avec la Russie, jugeant que cela serait «moralement répugnant». «Encourager une mauvaise paix en Ukraine, c'est encourager Poutine et encourager tous ceux dans le monde qui pensent que l'agression paie», a estimé le dirigeant dans un discours à Blackpool, dans le nord-ouest de l'Angleterre.

«Jusqu'à 100 soldats ukrainiens tués et 500 blessés chaque jour»

«Jusqu'à 100 soldats ukrainiens» sont tués et «500 blessés chaque jour» dans les combats avec l'armée russe, a déclaré jeudi le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov.

Le ministre a donné ces chiffres alors que la bataille continue à faire rage dans le Donbass (est), et notamment dans la région des localités de Sieverodonetsk et Lyssytchansk. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait indiqué le 1er juin que l'armée perdait entre 60 à 100 soldats par jour.

La Pologne va lever la zone interdite d'accès à sa frontière avec le Bélarus

Le ministre polonais de l'Intérieur a annoncé jeudi la prochaine levée de l'interdiction d'accès à la frontière polono-bélarusse, imposée en septembre 2021 pour empêcher les migrants de pénétrer sur son territoire.

À l'époque, le gouvernement a instauré une zone large d'environ trois kilomètres et longue de plus de 400 km, interdite à toute personne non résidente, y compris aux membres des ONG aidant les migrants dans cette région boisée et marécageuse, ainsi qu'aux journalistes.

La Pologne, qui a accueilli à bras ouverts près de 4 millions d'Ukrainiens fuyant l'invasion russe, n'a rien changé à sa politique de refoulement de migrants et réfugiés venant du Bélarus, et qui sont originaires principalement du Moyen-Orient.

Près de 5 millions d'Ukrainiens enregistrés comme réfugiés en Europe

Près de 5 millions d'Ukrainiens ont été enregistrés comme réfugiés à travers l'Europe depuis l'invasion russe du 24 février, a indiqué jeudi le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) de l'ONU. «La guerre en Ukraine a provoqué l'une des plus grandes crises de déplacements de population humaine observées dans le monde», a souligné le HCR.

Au total, 4.816.923 Ukrainiens ont été enregistrés comme réfugiés dans 44 pays européens depuis le 24 février, selon les derniers chiffres publiés en ligne par le HCR. Ils sont bien plus à avoir quitté le pays au total: plus de 7,3 millions de passage de frontière hors d'Ukraine et sans retour depuis ont été enregistrés jusqu'au 7 juin. 2,3 millions d'Ukrainiens sont eux revenus dans leur pays après l'avoir quitté, précise le HCR. Selon les responsables onusiens, ils reviennent notamment pour aller voir leurs proches, vérifier l'état de leurs propriétés, revenir travailler ou aider d'autres à partir.

Zelensky demande l'exclusion de la Russie de la FAO

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a demandé jeudi l'exclusion de la Russie de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), sur fond d'accusations de Kiev de blocage et de vol des céréales ukrainiennes par Moscou.

«Il ne peut pas y avoir de discussion pour prolonger l'adhésion de la Russie à la FAO. Quelle y serait la place de la Russie si elle provoque la famine pour au moins 400 millions de personnes, voire plus d'un milliard?», a lancé Volodymyr Zelensky dans un discours en visioconférence lors d'une réunion ministérielle de l'OCDE.

Manœuvres russes en mer Baltique, en pleines tensions avec l'Otan

Plusieurs dizaines de navires russes prenaient part jeudi à des exercices militaires en mer Baltique, sur fond de tensions croissantes autour de cette étendue stratégique où l'Otan mène aussi des manœuvres actuellement. «Dans le cadre de cet exercice, des groupes navals tactiques de la Flotte de la Baltique ont quitté leurs bases et se sont déployés dans des zones spécifiques», a déclaré le ministère russe de la Défense dans un communiqué.

Selon lui, environ 60 navires et 40 avions et hélicoptères prennent part à ces manœuvres qui se déroulent également sur terre, dans des centres d'entraînement de l'enclave russe de Kaliningrad. Mardi, une vingtaine de navires russes avaient déjà pris part à un exercice dans cette zone. Les exercices russes interviennent alors que l'Otan mène depuis dimanche des manœuvres navales annuelles d'envergure en mer Baltique, baptisées «Baltops 22», qui doivent durer jusqu'au 17 juin.

L'Ukraine réclame des armes lourdes pour Sieverodonetsk où se joue «le sort» du Donbass

L'Ukraine a réclamé jeudi des armes d'artillerie occidentale «de longue portée» qui lui permettraient selon elle de reprendre rapidement Sieverodonetsk, ville de l'est où se joue selon Kiev «le sort» du Donbass, priorité stratégique de Moscou. Les soldats ukrainiens livrent à Sieverodonetsk l'une des «batailles les plus difficiles» depuis le début de la guerre pour résister aux forces russes qui contrôlent désormais une grande partie de la ville, selon le président Volodymyr Zelensky.

«Nous défendons nos positions, en infligeant des pertes importantes à l'ennemi. C'est une bataille très dure», a affirmé le chef de l'État ukrainien dans une vidéo diffusée mercredi soir, en jugeant que «le sort» du vaste bassin houiller du Donbass «se joue» à Sieverodonetsk.

Pour les français de l'étranger, des législatives marquées par la guerre en Ukraine

Départs massifs de Kiev ou Moscou, mobilisation pour les réfugiés dans les pays voisins, inquiétudes sur l'avenir de l'Europe: la guerre en Ukraine pèse sur le climat des législatives pour les Français résidant dans les pays affectés par le conflit. Deux circonscriptions des Français de l'étranger sont directement concernées: la 7e qui regroupe une quinzaine de pays d'Europe centrale, de l'Est et des Balkans, et la 11e qui comprend l'Ukraine et la Russie mais est davantage tournée vers le continent asiatique.

De fait, la participation a été particulièrement faible dans ces pays au premier tour des législatives, qui s'est achevé dimanche dernier comme pour les autres circonscriptions de l'étranger. A peine 377 votants à Moscou pour environ 2550 inscrits (14,75%), et 33 à Kiev, dont 31 par Internet, sur un peu plus de 400 inscrits (7,75%). Outre les départs en raison de la guerre, de gros problèmes techniques pour voter par Internet ont affecté le scrutin, comme dans d'autres régions du monde.

L'Ukraine pourrait reprendre Sieverodonetsk «en 2, 3 jours» avec des armes occidentales de longue portée

L'Ukraine pourrait reprendre la ville-clé de Sieverodonetsk «en 2, 3 jours», dès qu'elle disposera d'armes d'artillerie occidentales «de longue portée», a estimé jeudi Sergueiï Gaïdaï, gouverneur de cette région de l'est de l'Ukraine. L'armée russe tente depuis des semaines de s'emparer de cette ville industrielle de la région de Lougansk, importante pour le contrôle de l'ensemble du bassin minier du Donbass. Elle y a repris du terrain ces derniers jours. «À bien des égards, le sort de notre Donbass se décide là», a estimé mercredi soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

>> LIRE AUSSI - Quelles pertes militaires dans les deux camps après 100 jours de conflit ?

31.700 soldats russes morts selon l’Ukraine

Dans leur bilan quotidien, les autorités ukrainiennes déclarent que 31.700 soldats russes ont été tués depuis le début du conflit. Des milliers de véhicules de guerre de Moscou ont également été détruits dans le conflit, dont 1398 tanks. Des nombres qui sont difficiles à vérifier.

Un superyacht russe saisi par le FBI aux îles Fidji après des mois de traque

C'est à une course nautique d'un genre nouveau que s'était livré l'Amadea au début du printemps. À peine les premiers missiles russes s'étaient-ils abattus sur l'Ukraine que ce gigantesque superyacht de 106 mètres de long (qui dispose également d'une piscine, d'un jacuzzi, d'un héliport et d'un «jardin d'hiver» sur le pont, selon le site spécialisé SuperYacht Fan), et d'une valeur estimée à 325 millions de dollars, quittait le port de Mexico pour venir se réfugier à Lautoka, à l'abri de l'archipel océanien des îles Fidji, au terme d'un périple de 18 jours en mer.

«La Russie veut accentuer la pression sur Sieverodonetsk pour avancer plus profondément dans le Donbass», prévient le renseignement britannique

Dans son brief quotidien, le renseignement britannique attire l’attention sur deux villes : Sieverodonetsk et Izyoum. «Les combats se poursuivent dans la poche de Sieverodonetsk mais, au cours des dernières 48 heures, le Groupe de forces de l'Est (EGF) russe a également probablement intensifié ses efforts pour avancer vers le sud d'Izium. La progression de la Russie sur l'axe d'Izium était restée au point mort depuis avril, après que les forces ukrainiennes aient fait bon usage du terrain pour ralentir l'avancée de la Russie».

«La Russie a probablement tenté de reconstituer l'EGF après avoir subi de très lourdes pertes lors de l'échec de l'avancée sur Kyiv, mais ses unités restent probablement en sous-effectif. La Russie cherche probablement à reprendre de l'élan dans ce domaine afin de mettre davantage de pression sur Sieverodonetsk et de lui donner la possibilité d'avancer plus profondément dans l'oblast de Donetsk».

Français de l'étranger: des législatives marquées par la guerre en Ukraine

Départs massifs de Kiev ou Moscou, mobilisation pour les réfugiés dans les pays voisins, inquiétudes sur l'avenir de l'Europe: la guerre en Ukraine pèse sur le climat des législatives pour les Français résidant dans les pays affectés par le conflit. Deux circonscriptions des Français de l'étranger sont directement concernées: la 7e qui regroupe une quinzaine de pays d'Europe centrale, de l'Est et des Balkans, et la 11e qui comprend l'Ukraine et la Russie mais est davantage tournée vers le continent asiatique.

>> LIRE AUSSI - «Pourquoi les circonscriptions des Français de l'étranger sont le principal fief d'Emmanuel Macron»

«Il y a eu beaucoup de demandes d'intervention pour sortir d'Ukraine au début de la guerre», rappelle la députée de la majorité présidentielle Anne Genetet (LREM, 11e circonscription), avec la nécessité de «centraliser» et transmettre au centre de crise du Quai d'Orsay. «Nombre de Français sont partis et se sont réinscrits sur les listes électorales en France, ou dans un pays voisin», constate-t-elle.

Les forces spéciales se préparent à de nouveaux défis

Un nouvel âge commence pour les forces spéciales. Trente ans après la création du commandement des opérations spéciales (COS), les forces spéciales (FS) se préparent pour une nouvelle mue, poussée par le risque de guerre de haute intensité, rattrapées par le conflit en Ukraine. «Cette crise accélère notre transformation», dit un gradé du COS, avec le sentiment d’une fin de cycle pour des unités suremployées sur tous les théâtres d’opération depuis la chute du rideau de fer, en Afghanistan ou au Sahel.

>> LIRE NOTRE DÉCRYPTAGE - Les forces spéciales se préparent à de nouveaux défis

À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: les forces spéciales ukrainiennes auraient fait sauter des ponts ferroviaires

Au Donbass, ces soldats ukrainiens démunis qui abandonnent le front: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

Il y a un peu plus de trois mois maintenant, Vadym - dont le nom a été modifié - résidait et travaillait en France en tant qu’ouvrier. «Je vivais tranquillement avec ma famille, je gagnais correctement ma vie… J’étais un gars ordinaire», relate-t-il au coin d’une échoppe dans le marché ouvert de Bakhmout, une ville proche du front dans la région de Donetsk, dans le Donbass. Puis, la Russie a envahi son pays.

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Le corps du journaliste tué en Ukraine rapatrié en France

La dépouille du journaliste Frédéric Leclerc-Imhoff, tué en Ukraine, est arrivée dans la nuit de mercredi à jeudi en France, accueillie par des membres de sa famille, des proches et la ministre de la Culture Rima Abdul Malak, a constaté un photographe de l'AFP. Devant son cercueil drapé de noir, un moment de recueillement a eu lieu sur le tarmac de l'aéroport du Bourget, où son corps est arrivé vers «un peu plus de 3h00» du matin, ont précisé les journalistes de sa chaîne d'info en continu BFMTV.

LIRE SON PORTRAIT - «Souriant», «discret», «altruiste»... Ses collègues lui rendent hommage

Mercredi en fin de matinée, ses collègues de BFMTV avaient observé une minute de silence en mémoire du journaliste tué le 30 mai par un éclat d'obus. Un hommage lui sera en outre rendu vendredi à 18h30 place de la République à Paris, à l'appel de Reporters sans frontières (RSF) notamment. Sa famille, ses amis et ses collègues seront présents. Les deux personnes qui faisaient équipe avec Frédéric Leclerc-Imhoff en Ukraine pour BFMTV, le reporter Maxime Brandstaetter et la journaliste-traductrice ukrainienne Oksana Leuta, sont pour leur part rentrées en France le 3 juin.

Thierry Wolton: «La France ne doit pas oublier les crimes de l’armée russe au nom de la realpolitik»

Sur un plan strictement géopolitique, la volonté répétée d’Emmanuel Macron de ne pas «humilier la Russie» est compréhensible. Mais cette position est intenable, car elle revient - au nom de la realpolitik - à donner un blanc-seing aux exactions passées et à venir de l’armée russe, argumente l’essayiste et historien.

LIRE NOTRE TRIBUNE - Thierry Wolton: «La France ne doit pas oublier les crimes de l’armée russe au nom de la realpolitik»

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Washington veut s'assurer que ses systèmes d'artillerie Himars sont bien utilisés

Les États-Unis, qui ont annoncé l'envoi de quatre systèmes d'artillerie de précision Himars à l'Ukraine, veulent s'assurer que les soldats ukrainiens maitrisent bien leurs systèmes avant de leur en envoyer davantage, a indiqué mercredi le chef d'état-major américain, le général Mark Milley. Le Himars est un système «sophistiqué», et «il faut certifier ces garçons, s'assurer qu'ils savent comment utiliser ces systèmes correctement», a déclaré le plus haut gradé américain dans l'avion le ramenant à Washington après une tournée en Europe.

>> LIRE NOTRE DÉCRYPTAGE - Les nouveaux lance-roquettes multiples américains peuvent-ils changer la donne ?

Il faut former les opérateurs, mais aussi les soldats chargés de la maintenance, ainsi que les officiers et sous-officiers, a-t-il expliqué aux journalistes l'accompagnant dans sa tournée. La Maison-Blanche a annoncé la semaine dernière l'envoi de quatre systèmes Himars (des lance-roquettes multiples montés sur des blindés légers), un nombre correspondant à une section d'une trentaine de soldats dans l'armée américaine. Le Royaume Uni a annoncé dans la foulée l'envoi d'un système similaire de lance-roquettes dit MLRS, qui est monté sur un blindé lourd, à chenille.

La France va organiser des épreuves du bac ukrainien

Alors que 18.000 enfants et adolescents ukrainiens sont aujourd’hui scolarisés en France, après avoir fui leur pays, certains d’entre eux vont pouvoir passer le ZNO, l’équivalent du baccalauréat, dans l’Hexagone, selon une information de France Inter. La France «a répondu favorablement à la demande du Gouvernement ukrainien de mettre à disposition dans l’hexagone des centres d’épreuves permettant de passer de manière dématérialisée au cours de l’été un test d’entrée dans les universités ukrainiennes», a expliqué à la radio le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche. Pour l’heure, 520 élèves se sont inscrits pour passer les épreuves à Paris, Bordeaux et Marseille. Trois disciplines sont concernées : la langue ukrainienne, les mathématiques et l’histoire de l’Ukraine.

La «bataille» de Sieverodonetsk est «l'une des plus difficiles», selon Zelensky

Les soldats ukrainiens livrent à Sieverodonetsk l'une des «batailles les plus difficiles» depuis le début de la guerre pour résister aux forces russes qui contrôlent désormais une grande partie de cette ville stratégique de l'Est où, selon le président Volodymyr Zelensky, se joue «le sort» de la région du Donbass.

>> LIRE AUSSI - Quelles pertes militaires dans les deux camps après 100 jours de conflit ?

«Nous défendons nos positions, en infligeant des pertes importantes à l'ennemi. C'est une bataille très dure, très difficile, probablement une des plus difficiles de cette guerre», a affirmé le président ukrainien dans une vidéo diffusée mercredi soir. Pour la Russie, mettre la main sur cette ville serait déterminant en vue d'une conquête de l'intégralité du vaste bassin houiller du Donbass, déjà en partie tenu par des séparatistes prorusses depuis 2014. «À bien des égards, le sort de notre Donbass se décide là», a estimé le président ukrainien.

Bonjour à tous et bienvenue sur ce direct

Nous allons suivre cette nouvelle journée de conflit russo-ukrainien, depuis l’invasion militaire russe du 24 février dernier en Ukraine. Minute par minute, nous vous aidons à comprendre et analyser les enjeux de ce conflit qui s’enlise et se concentre désormais dans le sud et l’est du pays.

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Les forces spéciales se préparent à de nouveaux défis

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VU D'AILLEURS - Un étudiant italien témoigne face à l'urgence de trouver de l'emploi.

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les quatre cartes pour suivre la situation militaire en direct

INFOGRAPHIE - Au 105e jour de l'invasion, les Russes resserrent leur tenaille sur les forces ukrainiennes dans l'Est. Kiev a malgré tout lancé des contre-attaques, notamment à Severodonetsk, mais sans, à ce stade, renverser la dynamique.

L'Humanité

Clean Girl

Chronique

Violaine de Filippis Abate

L’été arrive avec son lot d’injonctions marketées sur le corps des femmes qui se scinde désormais en deux courants : d’un côté, l’ancien monde qui tapine encore sur son traditionnel « bikini body », et, de l’autre, le nouveau qui prône le soi-disant « body positive » c’est-à-dire l’acceptation de son corps.

Paradoxalement, bien que ce nouveau courant incite les femmes à rester elles-mêmes, le body positive prône également la surconsommation : « sérum raffermissant », « lait corps sculptant », « poudre de beauté » sont autant de produits qui apparaissent automatiquement avec une recherche google : « produits body positive ». La réappropriation par les marques de ce mouvement envoie donc le message suivant : n’importe qui pourrait sculpter et raffermir son corps pour être belle. C’est ainsi que le body positive nous ramène finalement au point de départ : des produits identiques à ceux du « bikini body », mais différemment marketés.

C’est pourquoi les cosmétiques représentent un marché toujours en forte croissance, qui dépassera la barre des 90 milliards de dollars en 2023 (source : Statista). L’homogénéisation des standards de beauté a été largement insufflée par l’industrie moderne, qui a progressivement fait passer les cosmétiques du rang de produits artisanaux à celui de produits mondialisés, imaginés par les hommes, que ce soit dans les rayons ou à la télévision. Rappelons d’ailleurs que c’est Maurice de Waleffe, journaliste d’extrême droite ayant appelé à «  mettre à bout portant le plomb qui lui manque dans la cervelle » à Jean Jaurès (1914), qui a inventé le concept du spectacle Miss France. Façonnant et véhiculant une idée stéréotypée de ce que doit être une femme : jeune, célibataire, pure. Des générations de petites filles ont grandi dans ce système de préférences, cet habitus ; à des niveaux différents certes, le processus de formation du rapport à la beauté dépendant aussi d’autres agents (la famille, l’école, etc.).

Le comble de l’hypocrisie marketing actuelle en cosmétique : la tendance « clean girl ». Derrière un maquillage minimaliste, plusieurs produits et au moins trente à quarante-cinq minutes de préparation, ou l’usage de l’excès pour apparaître sobre. S’il m’est aussi arrivé de dire par automatisme «  je me maquille pour moi », il faut avoir l’honnêteté intellectuelle d’admettre que ce « pour soi » implique en réalité une validation sociale : celle des autres, celle d’un homme, ou bien sa propre validation par soi-même face aux autres.

Pour que le maquillage puisse être qualifié d’outil qu’on utilise par « choix », encore faudrait-il qu’il soit utilisé par des individus de différents genres, et pas massivement et uniquement par des femmes. J’attends d’ailleurs toujours qu’un homme hétérosexuel cisgenre me dise : « Je me maquille par choix, et alors ?  »

Féminismemarketingla chronique féministe de Violaine de Filippis Abate
Le Figaro

La double vie du «violeur de la Sambre», ce «bon père de famille» aux 56 victimes

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RÉCIT - Dino Scala, surnommé le violeur de la Sambre, est jugé à Douai pour l'agression sexuelle et le viol de 56 femmes. Durant 30 ans, ses proches, qui le présentaient comme un «être exceptionnel», ne se sont doutés de rien.

Esther Paolini

Un matin brumeux de novembre 1996, Danielle* quitte son domicile de Maubeuge pour rejoindre l'école où elle est employée communale. Dans l'épais brouillard qui l'entoure, elle sent une présence derrière son dos. Soudain, un homme surgit de la pénombre, l'étrangle à l'aide d'un foulard puis l'entraîne dans le fossé, proférant des menaces : «Laisse-toi faire, je ne te ferai aucun mal si tu fais ce que je te dis.» Il la dirige dans un bois, où, après avoir dégrafé son soutien-gorge, lui impose une fellation, puis prend la fuite. Sous le choc, Danielle franchit la porte du commissariat et brosse le portrait de «Monsieur tout-le-monde». Son agresseur est de type européen, de petite taille, la trentaine, légèrement dégarni, sans barbe ni lunettes, vêtu d'un jean et d'une chemise.

Son récit est très vite rapproché d'autres faits enregistrés sur la même période dans des communes voisines, avec un modus operandi similaire. Durant trente ans, une série de viols et d'agressions sexuelles ont été commis de part et d’autre de la Sambre, la rivière qui relie le nord de la France à la Belgique. En 2018, Dino Scala, un père de famille apprécié de tous, a été arrêté au terme d'une interminable traque. Celui qu'on surnomme le violeur de la Sambre comparaît à partir de vendredi 10 juin aux assises de Douai. Face à lui se présenteront 56 femmes. Elles ne se connaissaient pas et n'ont rien d'autre en commun que l'infortune d'avoir croisé sur leur route ce «Docteur Jekyll et Mister Hyde.»

«Omerta»

À l’époque, la plainte de Danielle déclenche aussitôt l'ouverture d'une enquête, confiée à la police judiciaire de Lille. Mais le prédateur garde constamment une longueur d'avance sur les enquêteurs, avec pas moins de dix victimes recensées l'année suivante, puis seulement deux en 1998 et 1999, aucune en 2000. Cette irrégularité interroge la police, d'autant qu'elle n'a pas connaissance immédiatement de toutes les agressions, certaines victimes n'allant pas déposer plainte. «C'était encore une période où l'on pensait que la femme agressée avait une responsabilité», se souvient auprès du Figaro Me Emmanuel Riglaire, représentant de deux parties civiles.

Un «puzzle» insoluble

«Certaines familles s'opposaient à parler à la police», confirme Annick Mattighello, ancienne édile communiste de Louvroil, où un viol et deux agressions sexuelles ont lieu en 2002. «C'était un secret de famille autour duquel il ne fallait pas faire de bruit.» L'une de ses employées a été violée alors qu'elle faisait le ménage tôt le matin dans la salle de sport de la commune. «Il connaissait les lieux, c'est une certitude», présume-t-elle. Dès lors, elle exige qu'aucun agent ne soit laissé seul au travail et veut médiatiser l'affaire. Mais la maire doit affronter ce qu'elle qualifie de véritable «omerta». Les autorités redoutaient qu'une grande communication fasse fuir l'agresseur. Un ancien sous-préfet ira jusqu'à la pousser au silence car «il n'y avait pas mort d'homme» : «Ça restera gravé dans ma mémoire.»Six enquêteurs travaillent bien en continu sur le dossier, classé en fil rouge, mais se heurtent à un «puzzle» insoluble. «Nous récupérions toujours la même pièce du puzzle, un signalement aussi banal que le précédent», se souvient pour Le Figaro Romuald Muller, chef de la PJ lilloise. Entre 2005 et 2007, il sévit en Belgique, mais la police locale est confrontée à la même énigme. À l'inverse de la France, elle diffuse un portrait-robot grâce au témoignage d'une des victimes. Sans succès. Jusqu'à ce matin de février 2018, où l'affaire connaît enfin un tournant décisif. À Erquelinnes, une adolescente de 17 ans est agressée près de la gare peu avant 7 heures du matin sur le chemin de l'école. L'homme l'a menacée à l'aide d'un couteau avant de prendre la fuite. Mais l'intéressé commet une erreur fatale : son véhicule stationné à proximité des faits a été filmé par les caméras de vidéosurveillance. Le violeur de la Sambre est démasqué. Au terme de deux semaines de traque, Dino Scala, 57 ans, est interpellé à proximité de son pavillon familial de Pont-sur-Sambre. Confondu par des prélèvements ADN effectués sur plusieurs scènes de crime, il passe aux aveux. Devant les enquêteurs, il admet éprouver une certaine excitation en espionnant ses victimes avant le passage à l'acte. «J'aime l'armée, être furtif, me dissimuler, compare-t-il. J'ai une nature de chasseur, vous pouvez me lâcher dans la forêt, je vais m'adapter, me cacher

«L'image même de la banalité»

Dans son entourage, c'est la stupéfaction. Ce mécanicien monteur et père de cinq enfants issus de deux unions, est parfaitement inséré socialement, président du club de football de sa commune. Durant trente ans, il n'a jamais éveillé le moindre soupçon chez ses proches, qui ne tarissent pas d'éloge au sujet de cet «homme gentil, serviable, courageux», selon sa seconde épouse, «un être exceptionnel, une personne respectueuse et de confiance», loue sa belle-sœur, «convivial et prêt à rendre service», abonde un ami. Le suspect a cloisonné les deux facettes de sa personnalité pour qu'elles ne se croisent jamais. «Dino Scala est l'image même de la normalité, pour ne pas dire de la banalité», conclura l'un des experts psychiatres, évoquant «un fonctionnement à la Docteur Jekyll et Mister Hyde».

L'instruction va cependant fragiliser ce portrait idyllique de façade. Sa première fille affirme être «en proie à des souvenirs» d'attouchements sexuels de celui qu'elle préfère désormais appeler «l'autre». Dino Scala aurait également tenté de s'introduire dans le lit de son ancienne belle-sœur alors que sa femme se trouvait à la maternité. «Arrêtons de le présenter comme un bon père de famille, il est très manipulateur», prévient Me Caty Richard, avocate de trois parties civiles.

L'accusé dit avoir vécu son interpellation comme une libération. «Il cherche sincèrement à comprendre. Dino Scala veut assumer les faits, sa volonté n'est bien sûr pas d'être acquitté», relève son avocate Me Margaux Mathieu. Durant trois semaines de procès, où il encourt vingt ans de prison, il sera confronté à la douleur singulière de 56 femmes, qui n'ont longtemps été pour lui qu'une masse de proies interchangeables. «La victime importe peu pour lui, note la juge d'instruction. Il ne la personnalise pas, ne la regarde pas, elle n'est qu'une ombre abstraite.» Une observation confirmée par l'expertise psychiatrique : «S'il éprouve des remords après ses passages à l'acte, ils se dissipent en quelques jours.»

Pour certaines, l'arrestation a constitué un second traumatisme, rouvrant une plaie qui n'avait, dans le fond, jamais cicatrisé. «Elles s'étaient habituées à vivre avec ça, l'ont mis à distance, plus ou moins sous le tapis», constate Me Rivière. Toutes avaient intériorisé une angoisse que leur agresseur surgisse à nouveau, le quotidien happé par un sentiment d'insécurité constant : «Pendant des années, j'ai fait des cauchemars sans tête, a confié l'une d'elles, dans des propos rapportés par Me Richard. Maintenant il y a un visage, mais le cauchemar est toujours là.»

*Le prénom des victimes a été modifié.

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L'Humanité

Les banques, actrices du bien commun ?

Chronique

Pierre Ivorra

Les banques ne sont pas des entreprises comme les autres. Elles sont au cœur de la crise financière, des centaines de milliards partis en fumée ou un peu partout mobilisés par la puissance publique pour boucher les trous du système, ou plus récemment, au cœur du ralentissement considérable du crédit que ces établissements financiers se font les uns aux autres.

Les comportements des banques sont contradictoires. Elles ont joué un rôle éminent dans la spéculation car elles sont au cœur du système financier, elles sont l’âme du capitalisme. Directement et par le biais de fonds au sein desquels elles sont présentes, elles ont alimenté l’incendie. Mais, dans le même temps, elles jouent – partiellement certes – à l’opposé de ce comportement, un rôle de service public. Quel Français n’a pas aujourd’hui de compte courant ? D’ailleurs, dans un pays comme le nôtre, ce sont ces fonds salariaux considérables qui constituent le socle, le support essentiel du crédit. Voilà l’un des paradoxes du capitalisme : c’est pour partie avec les salaires et l’épargne des salariés qu’il a fait monter la mayonnaise de la spéculation !

Nationalisé à la Libération, le secteur bancaire a aidé la France à se reconstruire et à engager une modernisation de son appareil de production qui a permis une forte croissance pendant quelque trente ans. S’il est question aujourd’hui de prendre des participations publiques dans nombre de ces établissements, afin de tenter de calmer la tourmente, c’est que les banques ont une fonction originale (1), au point que certains économistes considèrent aujourd’hui que l’activité de création monétaire, qui est l’une des prérogatives du système bancaire, relève des biens communs de l’humanité (2).

Souvent, dans ces situations de déflagration, certains, à gauche ou à l’extrême gauche, s’imaginent faire preuve de radicalité en proposant de fermer la Bourse. Il y a mieux à faire. Il s’agirait plutôt, notamment à partir d’un pôle public, de développer un autre crédit, sélectif en faveur de projets d’investissement créateurs de richesses et d’emplois, de telle façon qu’il remplace progressivement le financement de l’économie par l’intermédiaire des marchés financiers. Un tel système du local au national, du national à l’européen, puis au niveau mondial, serait bien plus efficace pour échapper graduellement au vampirisme des marchés.

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Le Figaro

Saône-et-Loire : une adolescente retrouvée morte poignardée, son petit ami de 14 ans en garde à vue

La dépouille de la jeune fille de 13 ans a été retrouvée jeudi matin derrière l'école de Clessé.

Une adolescente a été retrouvée morte, jeudi 9 juin au matin, derrière l'école de Clessé (Saône-et-Loire), près de Mâcon, a-t-on appris de source proche de l'enquête.

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La jeune fille, qui serait âgée de 13 ans, présente une plaie à la gorge, vraisemblablement due à un objet tranchant. Son corps a été découvert vers 6h40 à Clessé (Saône-et-Loire). Le suspect est âgé de 14 ans et a été placé en garde à vue, a indiqué la gendarmerie. L'adolescente aurait disparu mercredi soir, selon la presse locale.

«Une enfant sans problème qui travaillait bien»

Selon le recteur de l'Académie de Dijon, Pierre N'Gahanne, la jeune fille était en quatrième au collège de Lugny, ville proche de son village de Clessé, où elle avait effectué toute sa scolarité primaire. «Ce qui est arrivé est totalement incompréhensible», a-t-il indiqué à BFMTV, ajoutant qu'«aucun signalement de harcèlement» n'avait été fait dans le collège de la victime. «C'était une enfant sans problème qui travaillait bien», a-t-il insisté. Interrogé sur des informations selon lesquelles elle venait de vivre une rupture amoureuse douloureuse, le recteur a dit que c'était «possible».

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La section de recherches de la gendarmerie de Dijon a déployé un important dispositif dans ce village viticole de 800 habitants, situé à une quinzaine de kilomètres au nord de Mâcon. L'école était fermée ce jeudi. Le procureur de la République de Mâcon, Éric Jallet, qui s'est déplacé sur les lieux dans la matinée, tiendra une conférence de presse à 18h00 à Mâcon.

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Métropole de Lyon : les Verts veulent créer des pistes cyclables non genrées

En charge de la voirie et des mobilités actives pour le Grand Lyon, Fabien Bagnon veut concevoir des pistes «inclusives».

Agressions à la seringue: ce que l’on sait du premier suspect interpellé

INFO LE FIGARO - Un homme a été mis en examen à Toulon. La plupart de ses victimes sont des femmes.

Orages: 30.000 scouts rassemblés à Chambord mis à l'abri, dont 10.000 dans le château

Le château avait été fermé au public dès 15h30 en prévision de l'orage.

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Le Figaro

Nicolas Bouzou: «M. Mélenchon ne comprend pas l’économie»

Marie Visot

ENTRETIEN - L’économiste estime que la vision de départ de la Nupes «est tout simplement fausse».

L’économiste Nicolas Bouzou est fondateur du cabinet Asterès et président des Rencontres de l’avenir de Saint-Raphaël.

LE FIGARO - Quel est le danger principal du programme de Jean-Luc Mélenchon?

Nicolas BOUZOU. - Il se trompe à la fois dans son analyse et dans ses raisonnements. À l’écouter, nous serions dans un pays ultralibéral. Il semble oublier que la dépense publique n’a jamais été aussi forte qu’aujourd’hui. Pendant la crise, la France a mis ménages et entreprises sous assistance publique. En 1960, les dépenses publiques représentaient 35 % du PIB. À partir de la décennie 1980, elles ont passé le cap des 50 %. Le «quoi qu’il en coûte» leur a fait franchir la barre des 60%. La vision de départ du programme de la Nupes est donc tout simplement fausse.

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Il y a, en plus, un contresens énorme dans le projet de politique économique de M. Mélenchon. Il propose un programme de relance de la demande. Il ne réalise pas que la demande dans le pays est largement supérieure à l’offre. Il ne comprend pas que les difficultés d’approvisionnement et de main-d’œuvre brident la production des entreprises. Et que c’est tout cela qui génère de l’inflation! Si on appliquait son programme, on ne ferait en réalité qu’augmenter les difficultés de l’économie française. Et cela finirait par se répercuter sur le pouvoir d’achat de ceux qui ont des difficultés. Bref, ça aurait l’effet inverse de ce qu’il escompte ; son programme n’est tout simplement pas adapté à la situation française puisqu’il renforcerait les déséquilibres. Je crains que M. Mélenchon ne comprenne pas l’économie.

Il prétend pouvoir freiner l’inflation par un blocage des prix…

Bloquer les prix ne résout rien à une inflation qui est en grande partie le résultat de restrictions d’offre liées à la pandémie et à la guerre, en particulier dans le domaine alimentaire. Au contraire, ça va l’aggraver. Pourquoi? Parce que les industriels vont produire moins pour éviter les pertes. On manquera de tout, il y aura des files d’attente devant les magasins. Aller jusqu’au bout de leur proposition, ce serait définir des tickets de rationnement!

Faites-vous partie de ceux qui estiment que le projet de la Nupes est non financé et insoutenable pour les finances publiques?

La Nupes table sur le fait qu’en relançant la «consommation populaire», cela va faire rentrer des recettes fiscales. Le problème, c’est que les Français vont aller dépenser leur agent dans des produits importés, que la croissance va bénéficier aux pays qui nous entourent, et que cela va encore aggraver notre déficit commercial. Nous estimons que leur projet creuserait le déficit du commerce extérieur français d’environ 53 milliards d’euros, du fait d’une très forte hausse de la dépense publique, soit plus qu’un doublement du déficit actuel. Cela signifie que la relance Nupes ne s’autofinance pas. Elle se heurte sur une contrainte d’offre et fait exploser la dette publique au moment même où les taux d’intérêt remontent.

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Le mot d’ordre de Jean-Luc Mélenchon «travailler moins pour travailler tous» est-il crédible?

Il est illusoire! La première difficulté des entreprises, je le redis, c’est de recruter. Malheureusement, l’idée selon laquelle les entreprises recruteraient davantage si les Français travaillaient moins est fausse, parce que les gens ne sont pas formés ou n’ont pas le niveau de qualification. Il faut que tout le monde en ait bien conscience: réduire le temps de travail se traduirait inévitablement par une récession. La vraie bonne justification d’un projet qui fixe la retraite à 65 ans, c’est moins l’équilibre financier que la hausse du taux d’emploi.

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Quid de la fuite des capitaux?

S’il y a un sujet de politique économique qui a bien fonctionné ces dernières années, c’est l’attractivité industrielle et financière de la France. Le pays s’est clairement amélioré sur ce point. Ce serait dommage de casser la trajectoire. Pour mémoire, le programme de Tsipras, en Grèce, en 2015 - qui présente des similitudes avec le programme de M. Mélenchon - s’était traduit par une forte hausse des déficits publics et par des fuites de capitaux énormes. Il avait été obligé de faire machine arrière au bout de quelques mois pour éviter le désastre. L’idée de la Nupes de tout nationaliser, des autoroutes en passant par l’énergie et La Française des jeux, n’a également aucun sens. On pouvait ne pas être d’accord avec les nationalisations des banques des années 1980, mais au moins il y avait une logique.

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«La police tue» : Mélenchon s'attaque aux forces de l'ordre, Darmanin lui répond

Le chef de l'alliance de gauche, coutumier du fait, a multiplié les déclarations contre les forces de l'ordre ces derniers jours. «Les insulter déshonore ceux qui veulent gouverner», a réagi le ministre de l'Intérieur.

Impôts, dépenses... Le projet inquiétant de Mélenchon

DÉCRYPTAGE - Explosion des impôts, retraite à 60 ans, blocage des prix… S’il arrive à Matignon, le patron de la Nupes mettra le pays à genoux.

L'Humanité

Éducation. Pap Ndiaye, la continuité dans la rupture

Actu

De ses premiers contacts avec les syndicats à sa visite à Marseille, le successeur de Jean-Michel Blanquer montre qu’il ne sortira guère de la feuille de route tracée par le chef de l’État.

Olivier Chartrain

C’est une évidence : le déplacement conjoint à Marseille, jeudi 2 juin, d’Emmanuel Macron et de Pap Ndiaye revêtait une signification allant au-delà du symbole du président de la République venant soutenir son nouveau ministre de l’Éducation nationale. Pour celui-ci, novice et en proie depuis sa nomination à des attaques ignobles venues de l’extrême droite et de certains milieux de la gauche soi-­disant républicaine, les premières semaines Rue de Grenelle seront sans aucun doute déterminantes. Le niveau de ­colère est sans précédent dans le monde enseignant, comme est venu le confirmer, après la mobilisation historique du 13 janvier, le baromètre annuel du syndicat SE-Unsa publié fin mai : seulement 9 % des professionnels interrogés s’y disent en accord avec la politique menée depuis 2017, et seulement… 5 % des enseignants. Et sur sa fameuse table, Jean-Michel Blanquer a laissé des dossiers à la fois urgents et déterminants pour l’avenir du système scolaire.

Premier signe envoyé : alors que son prédécesseur méprisait ouvertement les organisations représentatives, Pap Ndiaye n’a pas attendu pour commencer à recevoir les syndicats enseignants. « Il ne reprendra pas la méthode Blanquer », confirme la secrétaire générale du Snes-FSU (enseignement secondaire), Sophie Vénétitay, qui s’en amuse : « Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas commencé une réunion sans se faire eng… » Isabelle Vuillet, cosecrétaire générale de la CGT Éduc’Action, confirme le changement d’approche : « Il nous a dit qu’il se sentait enseignant avant tout, et qu’il ne l’oublierait pas dans sa relation avec nous. Et il a écouté nos revendications. »

Voici donc la première rupture opérée par Pap Ndiaye. Reste à mesurer à quel point ce changement dans la méthode peut augurer un changement sur le fond des dossiers. En tête des préoccupations des enseignants, parmi les plus mal payés de l’OCDE et dont le gel du point d’indice depuis des années a entraîné une baisse terrible du pouvoir d’achat, les rémunérations. « Il nous a assurés que le travail va s’enclencher très vite » dans ce domaine, raconte Isabelle Vuillet, « mais la feuille de route reste très floue ». S’agira-t-il de passer par des primes et des indemnités, ou par une augmentation générale ? Avec ou sans les « contreparties » évoquées par Jean-Michel Blanquer comme par Emmanuel Macron ? En une seule fois ou en plusieurs étapes ? « Nous n’avons pas eu de réponse » sur ces points, déplore Sophie Vénétitay.

Autre urgence en vue de la rentrée : les recrutements, avec le manque structurel de postes et les résultats annoncés des concours qui ne permettront pas de couvrir les besoins. « Il y a des solutions rapides à mettre en œuvre », explique Jules Siran, de SUD éducation : « Les listes complémentaires, l’admission des admissibles aux concours, organiser des concours supplémentaires, la titularisation à temps plein des contractuels qui sont à temps partiel… » Mais, là-dessus non plus, pas de réponse. Et pendant ce temps, certains recteurs, comme à Versailles, organisent des job datings pour recruter et former des enseignants en quelques heures… Autres salariés précaires de l’éducation nationale, les AED (surveillants) et AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap) attendent aussi des réponses rapides. Le passage des premiers en CDI n’attend qu’un décret « qui serait en cours de rédaction », indique Isabelle Vuillet. Mais rien pour les AESH, qui demandent un statut et sont payés en dessous du seuil de pauvreté. Rien non plus sur la levée des sanctions qui frappent certains enseignants et que ­réclament les syndicats, comme les six professeurs de l’école Pasteur à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), traînés dans la boue par l’extrême droite et mutés de force par l’inspection académique. « Il suffirait pourtant d’un coup de téléphone » pour lever ces sanctions, regrette Jules Siran.

Paul Devin, ancien secrétaire général du syndicat d’inspecteurs SNPI-FSU et fin connaisseur du système, estime que « si Pap Ndiaye veut donner des signes de rupture sur les idées, il a pourtant les moyens de le faire », citant notamment la présence du très controversé Mark Sherringham à la tête du Conseil national des programmes, ou le maintien du conseil des sages de la laïcité, créé à sa main par Jean-Michel Blanquer – et dont certains membres ont réservé un accueil plutôt frais à son successeur, vu comme un diabolique représentant de l’idéologie « woke »…

Une fin de non-recevoir pour les réformes du bac

« Nous n’avons même pas un calendrier ! s’agace Sophie Vénétitay. Soit ce n’est pas Pap Ndiaye qui décide, soit on lui a demandé de ne pas attaquer les choses qui fâchent avant les législatives. » Aux organisations qui demandent que les réformes du bac général et du bac professionnel soient revues, le ministre a opposé une fin de non-recevoir : « Il nous a dit qu’il ne défera pas ce qu’a fait Jean-Michel Blanquer » sur ce plan, regrette Isabelle Vuillet. Le dossier du lycée professionnel est brûlant, le candidat Macron ayant annoncé son intention de passer à une étape poussant les feux de l’apprentissage et en doublant le temps passé en entreprise par les élèves de terminale. Cosecrétaire générale du Snuep-FSU, Sigrid Gérardin dit son « opposition farouche » à cette orientation, qui « réduirait d’autant les enseignements disciplinaires et constituerait une double peine pour nos élèves, issus des classes populaires ».

Jeudi, à Marseille, Emmanuel Macron n’a laissé à personne – pas même à Pap Ndiaye – le soin d’annoncer la généralisation « dans les prochains mois » de l’expérimentation qu’il avait déjà lancée en septembre 2021 dans cette même ville, et la création d’une « option maths » en 1re dès la rentrée prochaine pour compenser la disparition de cette matière dans le tronc commun. Si cette deuxième annonce, sans moyens et sans professeurs, relève de l’affichage, la première, en revanche, a de quoi mettre le feu aux poudres. L’expérimentation marseillaise, avec son autonomie accrue des établissements et sa promesse d’une école à plusieurs vitesses, constitue le cœur du projet éducatif macronien. On ne saurait mieux signifier au personnel de l’éducation nationale que la continuité de la politique menée depuis 2017 est plus que jamais à l’ordre du jour et que la « rupture » incarnée par Pap Ndiaye ne dépassera pas le stade du symbole.

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L'Humanité

«Le monde associatif n’est pas rancunier, il veut de la confiance»

Entretien

Les associations espéraient un interlocuteur au gouvernement : raté. À l’heure où son principal réseau, le Mouvement associatif, repart en campagne pour renforcer le secteur, sa présidente, Claire Thoury, appelle à rompre avec le climat de défiance du précédent quinquennat.

Stéphane Guérard

Baisse des dons de 30 % en 2021 par rapport à 2020. Diminution du bénévolat de 15 % sur la même période. Et aucun référent au gouvernement. Ces dernières semaines ont apporté leur lot de mauvaises nouvelles. Pas de quoi faire perdre son ton revendicatif au Mouvement associatif, principal réseau du secteur, nous explique sa présidente Claire Thoury.

En septembre dernier, vous aviez appelé les adhérents des associations à reprendre le chemin de structures fragilisées par deux années de crise sanitaire. Le mauvais indicateur de l’engagement bénévole vous inquiète-t-il ?

Le monde associatif a perdu des forces durant la crise Covid. Il est encore trop tôt pour savoir si la perte de bénévole est conjoncturelle ou structurelle car nous faisons face à deux phénomènes. Nous voyons des responsables d’association âgés, échaudés par la crise sanitaire ou en quête de temps pour eux, qui ont envie de passer la main. Ça ne date pas d’hier mais ça s’accélère. Dans le même temps, nous avons accueilli de plus en plus de nouveaux bénévoles, souvent jeunes, venus en nombre lors de la crise Covid pour faire vivre les solidarités. Mais leurs envies d’engagement, centrées sur une cause, une action, sont différentes de celles de leurs aînés. Parce qu’ils sont déjà dans la vie active ou parce qu’ils sont attachés à des actions concrètes, ponctuelles, ils ne veulent pas faire comme leurs aînés, pour qui il s’agissait d’abord de s’engager auprès d’une organisation, sans compter son temps.

Comment les associations s’adaptent-elles ?

On pourrait en rester à un discours critique et normatif sur le bon ou le mauvais engagement. On peut aussi se questionner sur les meilleures manières de leur faire une place. Comment faire évoluer les actions ? Quels épanouissements en retirer ? Répondre à ces questions, c’est renforcer le projet de l’association. Entre les aînés qui partent et les jeunes qui arrivent, ça bouscule tout le monde.

Économiquement, le monde associatif est-il sorti des turbulences de la crise Covid ?

Je le crois. En 2021, 65 000 associations ont été créées, ce qui est un bon chiffre. Quant aux 152 000 structures qui salarient au moins une personne, elles ne perdent plus d’emploi et recommencent à en créer. Cette situation demeure diverse selon les secteurs. Si le sanitaire et social ne s’est jamais arrêté ces deux dernières années, le sport, le tourisme ou la culture ont été fortement ralentis, voire arrêtés. Selon le dernier pointage d’ESS France, l’économie sociale et solidaire (ESS) a créé 3 % d’emplois en plus l’an dernier. Comme les associations représentent 80 % des emplois l’ESS, elles ne doivent pas y être pour rien.

Vous avez exprimé votre grande déception de voir la vie associative et l’ESS privées d’interlocuteur identifié au gouvernement. Espérez-vous de meilleures nouvelles pour les législatives ?

Pour nous, d’une élection à l’autre, le fil rouge demeure la confiance. La crise sanitaire a été hyperviolente pour les associations qui ont pourtant répondu présentes, de la distribution alimentaire au déploiement de la vaccination… Nous attendons un vrai plan de soutien aux associations, avec la promulgation d’une loi pluriannuelle de financements renforçant le fonds de la vie associative, réaffirmant le principe de la subvention. Nous demandons une stratégie nationale de l’engagement, qui assure les crédits en faveur du service civique, qui transforme l’exonération fiscale liée à l’adhésion à une association en crédit d’impôt…

Pourquoi parlez-vous de renouer la confiance ?

Les acteurs associatifs partagent le sentiment d’avoir été défiés par les pouvoirs publics. Le précédent quinquennat s’est ouvert sur la suppression des contrats aidés, sans consultation, et s’est achevé par l’imposition de la Contrat d’engagement républicain (dans la loi « séparatisme », ndlr) qui fait peser des risques sur la liberté d’action associative. Ce nouveau quinquennat ne peut continuer sur un tel manque de concertation. Quand des gens créent une association pour porter une action, une cause, c’est pour exprimer un besoin exprimé sur un territoire. Lorsque ces personnes tapent à la porte des pouvoirs publics, ce n’est pas pour se faire plaisir, mais pour alerter, proposer, discuter. C’est ça, l’utilité des corps intermédiaires. Mais nous ne sommes pas rancuniers. Nous envisageons une nouvelle relation de confiance avec les pouvoirs publics. Car nous sommes convaincus que l’association porte un modèle pertinent : il n’est pas lucratif, ne cherche pas à s’enrichir, ni ne verse de dividendes. L’association est lieu où l’on dépasse les désaccords personnels pour porter un intérêt commun.

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Le Figaro

Mulhouse : une septuagénaire égorgée dans une résidence pour séniors, trois SDF algériens écroués

Les trois hommes ont été mis en examen pour vol avec violences ayant entraîné la mort.

Trois sans-abri ont été placés en détention provisoire après qu'une femme de 70 ans a été retrouvée égorgée à Mulhouse (Haut-Rhin) dans sa résidence pour personnes âgées, a annoncé mercredi 8 juin la procureure de la République, Edwige Roux-Morizot. Les trois hommes, de nationalité algérienne, ont été mis en examen pour vol avec violences ayant entraîné la mort, a indiqué la magistrate lors d'une conférence de presse.

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Le corps sans vie de la septuagénaire avait été retrouvé lundi 6 juin par la police dans son appartement d'une résidence pour séniors proche du centre-ville, non loin d'une zone connue pour ses problèmes de délinquance. C'est une pensionnaire de la même résidence qui avait donné l'alerte, inquiète de ne plus avoir de ses nouvelles, a expliqué la procureure.

«Des traces de sang partout»

La victime gisait dans sa salle de bains, une blessure ouverte à la gorge et des plaies de défense sur les bras. Il y avait dans la salle de bains «des traces de sang partout», selon Edwige Roux-Morizot. Les policiers ont immédiatement fait le lien avec l'interpellation le jour même d'un individu dans le même quartier, lors d'une tentative de vol avec effraction, selon une source proche du dossier. Il avait en effet les papiers de la victime sur lui.

Les policiers ont également fait le rapprochement avec deux autres marginaux contrôlés le dimanche soir précédent en compagnie du premier suspect et qui étaient eux en possession d'une simple carte sénior des transports mulhousiens. Rapidement retrouvés, ces deux individus ont été à leur tour placés en garde à vue.

L'un d'eux avait été identifié par une pensionnaire de la résidence pour personnes âgées comme ayant tenté le dimanche matin de pénétrer dans son appartement. Les trois hommes, sans domicile fixe, sont de nationalité algérienne et apparaissent dans plusieurs procédures, essentiellement de délinquance mineure, à Mulhouse et, pour l'un d'eux, à Paris, a indiqué Audrey Jeandel, cheffe de la police judiciaire (PJ) de Mulhouse, à laquelle a été confiée l'enquête.

«J'y crois encore, je ne l'abandonnerai jamais»: la quête acharnée du frère de Tiphaine Véron, disparue au Japon en 2018

ENTRETIEN - Dans Tiphaine, où es-tu ?, Damien et Sybille Véron racontent leur combat, entre la France et le Japon, pour savoir ce qui est arrivé à leur sœur. Ils dénoncent notamment l'inertie de la police japonaise.

Un mort et un blessé à Paris lors d'un contrôle : trois policiers en garde à vue

Les occupants d'une voiture, «bien connus des services de police», avaient foncé samedi sur des policiers à VTT qui voulaient les contrôler.

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Isère : un homme frappé par trois jeunes en situation irrégulière qui squattaient son logement

La police a dû intervenir pour déloger et placer en garde à vue les trois squatteurs, clandestins originaires du Maghreb. Ils sont liés au chauffard qui a été arrêté samedi pour refus d'obtempérer à Vienne.

L'Humanité

Ce que redoute Emmanuel Macron

Éditorial

Sébastien Crépel

Quelle logique improbable a conduit à faire cohabiter dans un même gouvernement Pap Ndiaye et Gérald Darmanin ? Un historien réputé, pour lequel le « racisme structurel » et les violences policières sont des réalités à reconnaître et à combattre, aux côtés de l’homme qui trouve Marine Le Pen « trop molle ». La raison de cet attelage tient en cinq lettres : Nupes. Sans l’accord scellé entre toutes les composantes de gauche dans la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale, jamais Jean-Michel Blanquer, le pourfendeur de « l’islamo-gauchisme » et du « wokisme », ces inventions de droite, n’aurait dû céder la place à son antithèse, un universitaire spécialiste de la condition noire et des discriminations.

Depuis le 7 mai et l’officialisation de l’alliance autour de Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron a un problème qui chamboule ses plans pour les législatives. Pour une majorité de Français (57 %), la gauche est en mesure de gagner les élections, selon un récent sondage Ipsos. La composition du gouvernement d’Élisabeth Borne s’en ressent. Plusieurs de ses ministres ne sont là que pour donner le change et doivent leur nomination à l’apparition de la Nupes dans le paysage politique. Pap Ndiaye fait partie de ceux-là, parmi d’autres qui n’ont « de gauche » que les références sur leur CV des cabinets dans lesquels ils ont fait carrière. L’arbre « décolonial » cache ainsi une forêt de ministres conservateurs et rétrogrades aux postes stratégiques.

Le but de l’opération Pap Ndiaye est de réinstaller, avec la complicité de l’extrême droite, le duel Emmanuel Macron face à Marine Le Pen, autour des opinions supposées du nouveau ministre, dont la nomination est une véritable aubaine pour le Rassemblement national. L’extrême droite et la droite « républicaine » dans son sillage font mine de voir dans le gouvernement un Conseil des soviets dans lequel se serait glissé Malcolm X. Et de dénoncer, à coups d’accusations grotesques et, pour tout dire, racistes, le danger pour la République que représenterait l’accession d’un lecteur de Frantz Fanon et d’Aimé Césaire à la tête de l’éducation nationale. Pendant ce temps, perdu en polémiques aussi ridicules que venimeuses – dans le droit-fil de celle sur le burkini à Grenoble –, le débat public est détourné des solutions aux préoccupations essentielles auxquelles l’apparition de la gauche unie avait redonné pleinement droit de cité, à l’instar des salaires, des prix et des retraites.

Que personne ne s’y trompe : la gauche et ses électeurs n’ont rien à gagner à se laisser distraire des combats sociaux, comme on essaie de les y inciter pour mieux les diviser et les démobiliser. La France aisée acquise à Emmanuel Macron, elle, ne s’y laissera pas prendre, et ne votera pas pour ou contre le burkini, pour ou contre le « wokisme », mais pour la retraite à 65 ans, pour la baisse des « charges » et des impôts qui la touchent. À l’inverse, une majorité de députés de gauche se gagnera si la conviction l’emporte que le Smic net à 1 500 euros est possible dès le 1er juillet pour faire face à l’inflation sur les produits de la vie courante, ou que l’on peut partir à la retraite à 60 ans avec une bonne pension pour laisser son emploi à un jeune. Ce sont ces débats que redoutent Emmanuel Macron et Élisabeth Borne. Il reste deux semaines avant le premier tour pour les y contraindre.

Éditorial

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L'Humanité

Abad, Darmanin et consorts... Le gouvernement Borne naît sous le signe des scandales

Actu

La nomination d’Élisabeth Borne et des ministres confirme l’ancrage à droite et la pure logique macroniste. Une équipe déjà minée par plusieurs scandales, avec un garde des Sceaux mis en examen et un transfuge de LR accusé de viol. Et les attaques contre la gauche traduisent surtout une crainte d’être battu aux législatives.

Benjamin König

Pas moins de trois semaines pour constituer péniblement un gouvernement, mais moins de trois jours pour qu’éclate le premier scandale : le second quinquennat d’Emmanuel Macron débute décidément dans une atmosphère de contestation, à trois semaines seulement des élections législatives et après une élection présidentielle dont le chef de l’État a sciemment escamoté la campagne. À la suite de sa prise de fonction, la nouvelle première ministre, Élisabeth Borne, a voulu placer son action sous le signe de la cause féminine. C’est mal parti.

Damien  Abad : la Macronie n'était pas au courant

Le 21 mai, Mediapart a révélé le témoignage de deux femmes qui accusent de viol le nouveau ministre des Solidarités, Damien Abad. Les récits particulièrement sordides porteraient sur des faits remontant à 2010 et 2011, et illustrent la difficulté de prendre la parole et porter plainte dans de telles situations. L’une d’elles a porté ses accusations à la connaissance de l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique, le 13 mai, lequel a ensuite alerté les partis LR et Renaissance, soit l’ancien et le nouveau mouvement de Damien Abad, celui-ci faisant d’ailleurs figure de principale « prise de guerre » à droite. L’autre femme, malgré des hésitations relatées par Mediapart, avait porté plainte en 2017 et celle-ci a été classée sans suite, faute de preuves suffisantes.

Pour l’heure, le ministre nie les faits et « affirme avec force que les relations sexuelles qu’(il a) pu avoir ont toujours reposé sur le principe du consentement mutuel », et use sans vergogne de son handicap pour se défendre, parlant « d’actes ou des gestes qui me sont tout simplement impossibles en raison de mon handicap ».

Du côté de la Macronie, on assure n’être pas au courant, malgré le ­signalement de l’observatoire : « Je n’ai pas plus d’éléments que le fait que l’affaire a été classée sans suite. Je peux vous assurer que, s’il y a de nouveaux éléments, si la justice est à ­nouveau saisie, on en tirera toutes les conséquences », a réagi ce dimanche Élisabeth Borne.

Plutôt gênant pour un garde des Sceaux

Or, le cas Damien Abad vient s’ajouter à celui du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, reconduit par Emmanuel Macron dans sa fonction. Car le non-lieu et le classement sans suite dans les deux affaires qui le concernent n’occultent en rien son comportement sexiste et les accusations d’avoir profité de sa position dominante d’élu pour obtenir des faveurs sexuelles. Un climat malsain encore entretenu par les déclarations de Stanislas Guerini, nommé ministre de la Fonction publique, qui avait défendu la semaine dernière le député marcheur Jérôme Peyrat, parlant « d’honnête homme » pour un élu condamné pour violences volontaires sur son ex-compagne. Avant de faire amende honorable, contraint et forcé par la polémique née de ses propos.

Enfin, reste le cas d’Éric Dupond-Moretti, mis en examen, et dont les soupçons de prise illégale d’intérêts sont suffisamment graves pour que le ministère public ait demandé, le 10 mai, le renvoi devant la Cour de justice de la République pour un procès. Plutôt gênant pour un garde des Sceaux à qui il est reproché d’avoir usé de sa fonction pour régler des comptes judiciaires avec des magistrats.

14 membres sur 27 déjà dans le gouvernement Castex

Voilà qui augure bien mal d’un gouvernement nommé pour poursuivre la casse entreprise lors du précédent quinquennat, et dont les figures principales aux postes clés ont été reconduites : Bruno Le Maire à Bercy (secondé au budget par Gabriel Attal, ex-porte-parole), Gérald Darmanin à l’Intérieur. Une équipe profondément ancrée à droite, dont 14 membres sur 27 faisaient déjà partie du gouvernement de Jean Castex, ce qui donne lieu à un petit jeu de chaises musicales : Sébastien Lecornu à la Défense, Olivier Véran aux Relations avec le Parlement, Clément Beaune à l’Europe, Gabriel Attal au Budget, Marc Fesneau à l’Agriculture, Olivier Dussopt au Travail, Brigitte Bourguignon à la Santé. Hormis l’historien Pap Ndiaye à l’Éducation, Catherine Colonna aux Affaires étrangères et donc Damien Abad, les autres entrants sont tous de purs macronistes : Stanislas Guerini (Fonction publique), Yaël Braun-Pivet (Outre-mer, ancienne présidente de la commission des Finances de l’Assemblée) ou Olivia Grégoire (porte-parole).

Enfin, deux femmes ont été nommées auprès d’Élisabeth Borne pour mener à bien l’opération communication sur l’écologie : Amélie de Montchalin et Agnès Pannier-Runacher, authentiques néolibérales. « Amélie de Montchalin n’a jamais manifesté le moindre intérêt pour l’écologie », a cinglé Julien Bayou, le secrétaire national d’EELV. « Nous devons rattraper le temps perdu », a déclaré la ministre de la Transition énergétique : étrange aveu de l’inaction du chef de l’État au cours de son premier quinquennat. Plusieurs absences ont par ailleurs été remarquées : le logement, la ville, le tourisme, l’industrie et les transports. « Pas de ministre du Logement. Tout ça en pleine crise du pouvoir d’achat, alors que le logement est le premier poste de dépense des Français ! » a ­pointé Ian Brossat, porte-parole du PCF et adjoint à la maire de Paris sur le sujet. Ce à quoi l’Élysée a répondu, assurant que ce domaine relevait de la transition écologique et qu’un secrétaire d’État pourrait « éventuellement » voir le jour après les législatives. Les quatre millions de mal-logés en France apprécieront le terme.

Le premier Conseil des ministres est prévu ce lundi, sans ordre du jour établi. Mais, selon Élisabeth Borne, la priorité sera donnée au pouvoir d’achat, avec une loi de finances rectificative prolongeant notamment le « bouclier tarifaire » et le « chèque carburant » mis en place à la fin du premier quinquennat. Puis un projet de loi porté par Bruno Le Maire qui sera « le premier texte examiné par la nouvelle Assemblée nationale », a-t-elle déclaré dans un entretien au Journal du dimanche. Entretien où elle fait part de son engagement « sur le terrain, mobilisée pour gagner » les élections législatives. À ce sujet, elle a attaqué violemment Jean-Luc Mélenchon, l’accusant de ne pas « respecter les institutions ». Le signe d’un exécutif fébrile, qui voudrait bien escamoter ces élections pour composer une nouvelle Assemblée à sa main. Voilà le véritable mépris des institutions.

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L'Humanité

Gouvernement d’intérim

Éditorial

Maud Vergnol

« Plus rien ne doit être comme avant », jurait la main sur le cœur Emmanuel Macron, au soir du premier tour de la présidentielle. On allait voir ce qu’on allait voir, sur le climat, le social… finalement livrés à un trio de technocrates dans un gouvernement Borne qui reconduit treize membres du précédent, incarnations de la maltraitance sociale, avec les postes clés laissés aux barons de la droite. Le locataire de l’Élysée jugeait aussi, fut un temps, qu’ « un ministre mis en examen doit démissionner ». Éric Dupond-Moretti, qui l’est depuis juillet 2021 pour « prise illégale d’intérêts », reste à son poste. Au ministère de l’Intérieur, Gérald Darmanin, encore visé par une enquête pour viol, continuera à diriger la lutte contre les violences sexuelles ! Quant à Damien Abad, l’ex-chef de la prétendue « opposition de droite », il est nommé ministre des Solidarités, en dépit d’un signalement pour des faits présumés de viol adressé à LaREM et LR.

Même la nomination de l’intellectuel Pap Ndiaye, livré sciemment en pâture à l’extrême droite, sonne désagréablement faux. Le penseur du racisme structurel, l’un des plus grands spécialistes français de la condition noire, des violences policières, qu’il n’a cessé d’éclairer avec brio, succède au chasseur de sorcières et sa croisade « anti-woke ». Comprendra qui voudra le cynique coup de billard à trois bandes du locataire de l’Élysée…

L’essentiel du projet Macron II est ailleurs, dans ce remarquable oxymore formulé par la nouvelle première ministre. Élisabeth Borne défend donc le recul de l’âge de départ à la retraite… pour « poursuivre le progrès social ». C’est beau comme du Macron, qui devrait aujourd’hui, lors du premier Conseil des ministres, donner la feuille de route de la casse sociale à venir : retraite à 65 ans, conditionnement du RSA à du travail gratuit, 10 milliards d’économies sur le dos des collectivités locales, nouvelle cure d’austérité quand l’État social s’effondre, que les services d’urgences ferment les uns après les autres…

Heureusement, pour la première fois depuis l’inversion du calendrier électoral, ce scénario n’a rien d’inéluctable. La Nupes rend possibles l’échec de Macron et l’espoir d’ouvrir une nouvelle page de progrès social, le vrai. Cet autre chemin est à portée de vote.

Élisabeth Borne défend le recul de l’âge de départ à la retraite… pour « poursuivre le progrès social ».

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Le Figaro

Un couple empêché d'emménager dans sa nouvelle maison par des squatteurs

Le FigaroLuc Lenoir

Alors qu'il voulait fêter l'acquisition d'une maison en Essonne, le jeune couple est tombé sur une famille de Tunisiens déjà installée, assurant avoir également acheté la maison. Le ministre de l'Intérieur a réagi et jugé cette situation «inacceptable».

Depuis plusieurs semaines, un couple originaire du Val-de-Marne ayant acheté une maison à Ollainville (Essonne), est aux prises avec des squatteurs les empêchant d'emménager. Ces derniers, une famille tunisienne, prétendent avoir également acquis la maison, mais ne possèdent aucun des documents légaux de propriété.

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«On était super contents. Le soir, on avait prévu de ramener des potes à la maison pour faire un barbecue et fêter ça. On arrive à 10 ou 15, et là, je vois des rideaux aux fenêtres, et une voiture garée devant, avec un pitbull derrière le portail», raconte Laurent, qui a acheté la maison avec sa femme Élodie, auprès du Parisien . Le témoignage vidéo du couple, posté par nos confrères sur Twitter, a dépassé le million de vues ce jeudi 9 juin.

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Détritus, carreaux cassés

Toute une famille occupe le bien, dont les serrures du portail et des entrées ont été changées. Des détritus jonchent le sol, de nombreux carreaux sont cassés. Le père de cette famille indique pourtant à Laurent qu'il est... le réel propriétaire de la maison, et exhibe une «promesse de vente» sur une feuille volante, sans en-tête ni informations légales, indiquant que le bien a été payé. La famille de Tunisiens explique qu'elle a payé 120.000 euros en liquide pour le bien.

Les acheteurs légaux de la maison avaient réalisé une visite en septembre 2021, et avaient constaté la présence d'un simple matelas au sol d'une des chambres. Selon Le Parisien, l'acte notarié fait néanmoins référence à une occupation sans droit ni titre de la maison, ce à quoi Laurent répond qu'il ne s'imaginait pas «qu'une famille s'était installée». Le jeune homme a pensé à expulser de force les occupants illégaux, mais dit avoir été dissuadé par la gendarmerie de l'Essonne : «Ne le faites pas car sinon, vous allez finir en prison», auraient-ils averti. Des tentatives auraient néanmoins été faites en groupe, mobilisant jusqu'à 15 gendarmes pour éviter les heurts... Et sans succès pour les nouveaux acheteurs. Depuis, les confrontations entre Élodie et Laurent et la famille tunisienne se multiplient. Selon le maire d'Ollainville, celle-ci compte quatre enfants scolarisés dans la commune.

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Ils se sont bien lancés dans la procédure, hasardeuse et toujours longue, de délogement des squatteurs. Le temps presse pourtant, car Élodie et Laurent, qui gagnent environ 2600 euros à eux deux, doivent continuer de payer leur loyer de 500 euros à Gentilly, en plus de la nouvelle traite de 1100 euros de l'emprunt pour leur maison de l'Essonne. Une charge financière écrasante : «depuis trois ans, on a travaillé comme des dingues, sans compter les heures, pour pouvoir s'offrir cette maison. Je vais finir par prendre une tente. Et camper devant chez moi», conclut Laurent dépité.

«Cette situation est inacceptable. Avec Amélie de Montchalin (ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, NDLR), nous demandons immédiatement au préfet de l'Essonne d'engager la procédure de l'article 38 de la loi DALO pour une évacuation rapide des occupants illégaux», a réagi jeudi 9 juin le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, sur Twitter.

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Un jeune homme meurt après avoir été percuté lors d'un rodéo urbain à Rennes

Il avait été hospitalisé après avoir été retrouvé en arrêt cardio-respiratoire après l'accident et souffrait d'un traumatisme crânien et d'une hémorragie interne.

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Isère : un homme frappé par trois jeunes en situation irrégulière qui squattaient son logement

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L'Humanité

Pap Ndiaye, la surprise qui déchaîne l’extrême droite

Actu

Nommé ministre de l’Éducation nationale, il semble être à l’opposé de Jean-Michel Blanquer. L’historien est depuis la cible d’un déferlement de haine et de propos racistes.

Diego Chauvet

« I ndigéniste assumé », selon Marine Le Pen. « Militant racialiste et anti-flics », selon Jordan Bardella. Pour le porte-parole du RN, Julien Odoul, un « militant immigrationniste ». Pour Éric Zemmour, il va « déconstruire l’histoire de France »… Sitôt connue la nomination de Pap Ndiaye à la tête du ministère de l’Éducation nationale dans le nouveau gouvernement, l’extrême droite s’est déchaînée. Et elle n’est pas la seule. Certains membres de la droite LR ont tenu des propos de la même teneur. Ainsi, Éric Ciotti a fustigé un « adepte de l’islamo-gauchisme ». Directeur du musée de l’Histoire de l’immigration, historien spécialiste d’histoire sociale des États-Unis et des minorités, Pap Ndiaye a été la surprise et le principal « coup » politique d’Emmanuel Macron dans la composition du nouveau gouvernement d’Élisabeth Borne. Pour autant, s’il a été ciblé avec autant de véhémence par l’extrême droite, c’est bien en raison du champ de ses recherches, et par racisme. À gauche, malgré les critiques en règle contre la continuité qui s’instaure avec le quinquennat précédent, les leaders politiques sont plutôt montés en défense du nouveau ministre de l’Éducation nationale : « Une audace, la nomination d’un grand intellectuel, monsieur Pap Ndiaye », a ainsi twitté Jean-Luc Mélenchon, le 20 mai. « L’extrême droite reproche à Pap Ndiaye ses études sur le racisme en France, a également réagi le porte-parole du PCF, Ian Brossat. Sans réaliser sans doute que le déchaînement nauséabond de propos racistes qu’elle répand depuis 24 heures lui donne raison sur toute la ligne. » « Quelle nomination de ministre en France a suscité un tel immédiat déferlement de haine ? » a interrogé l’ancienne ministre de la culture Aurélie Filippetti.

couper l’herbe sous le pied à la gauche

Si la gauche est montée en défense face aux attaques racistes visant le nouveau ministre, elle n’en est pas moins critique sur son aventure dans le gouvernement macroniste. « Que va-t-il faire dans cette galère ? » juge ainsi Julien Bayou sur RMC, même s’il concède que l’on « peut se réjouir du désaveu cinglant pour Jean-Michel Blanquer ». C’est bien là que se situe le « coup » politique d’Emmanuel Macron. Avec Pap Ndiaye, il semble prendre un virage à 180 degrés, alors que Jean-Michel Blanquer était l’un des principaux agitateurs du débat politique ­autour de l’« islamo-gauchisme » à l’université. Pap Ndiaye change la donne en la matière, mais jusqu’où et dans quel but ? Pro­bablement, pour la Macronie, celui de couper l’herbe sous le pied à la gauche avant les législatives en ­envoyant un signal à ses électeurs et en tentant de remédiatiser un affrontement avec l’extrême droite, plutôt que de débattre social et écologie avec la Nupes. Le piège risque de se retourner contre le nouveau ministre, qui devra suivre les instructions de l’Élysée et Matignon. À travers sa nomination, qui prend de court les milieux enseignants et universitaires, Emmanuel Macron tentera ainsi de faire avaler ses projets de privatisation de l’enseignement. Jean-Luc Mélenchon l’a souligné ce dimanche sur RTL : « Quand on entre dans un gouvernement, on applique la politique de ce gouvernement. (…) L’objectif, c’est la privatisation maximale de l’école, avec des établissements en compétition les uns avec les autres.  »

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L'Humanité

Damien Abad, de l’opposition au ministère des Solidarités

Actu

Jusque-là patron des députés LR, le nouveau ministre les abandonne en rase campagne pour rejoindre la macronie.

Cyprien Caddeo

« Je regrette qu’à l’infidélité s’ajoute l’inélégance de ce départ. C’est de l’opportunisme politique et électoral. Je n’aime pas quand on change d’équipe en cours de match. » Voilà ce que disait le patron des députés LR Damien Abad en février dernier, à propos du transfert d’Eric Woerth en Macronie. Et voilà pourtant le même Damien Abad qui franchit le pas à son tour et rejoint le gouvernement Borne, trois mois plus tard. Le député de l’Ain constitue la principale - la seule, en fait - « prise de guerre » de Macron dans ce nouveau gouvernement. Mais elle est loin d’être anecdotique, compte tenu du rôle de chef d’un groupe d’opposition qu’il tenait depuis 2019. Damien Abad ne mâchait d’ailleurs pas ses mots contre le chef de l’État, en janvier dernier, dénonçant sa « trumpisation » après ses propos sur les non-vaccinés qu’il fallait « emmerder » : « c’est un populisme froid et calculateur, le président a fait une rechute », disait-il alors.

Sans rancune donc. À 42 ans, Damien Abad est nommé ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées. Un dossier qui lui tient à cœur, lui-même étant atteint d’arthrogrypose, une maladie rare qui lui paralyse les articulations des bras. Cela ne l’a pas empêché de mener une solide carrière, élu plus jeune député européen de la délégation française, en 2009, à seulement 29 ans. En 2012, ils faisaient partie des députés UMP les moins farouchement opposés au mariage pour tous, aux côtés d’un certain Édouard Philippe. Candidat à sa réélection dans l’Ain, il devra ferrailler contre son ancienne famille politique, qui s’est empressée d’investir un autre candidat, Julien Martinez.

Gouvernement BornesolidaritéDamien Abad
Le Figaro

Cancer: succès prometteur d’une immunothérapie à un stade précoce

Pauline Fréour

DÉCRYPTAGE - Six mois après le traitement, plus aucune tumeur n’était détectable par IRM, tomographie, endoscopie et biopsie pour les 14 patients atteints d’une forme spéciale de cancers du rectum.

Une aussi bonne nouvelle en oncologie relève a priori du jamais-vu. Un traitement d’immunothérapie a, à lui seul, permis de guérir les quatorze patients d’un essai clinique conduit par le Memorial Sloan Kettering Cancer Center à New York. Les résultats, publiés dans le New England journal of Medicine (NEJM) et présentés au congrès américain d’oncologie à Chicago il y a quelques jours, sont aussi spectaculaires que réjouissants: six à vingt-cinq mois après l’arrêt de leur thérapie, les malades, atteints d’une forme spéciale de cancers du rectum, ne présentent plus aucune trace de tumeur.

«C’est un grand pas en avant pour les patients», s’est réjoui le Dr Luis Diaz, coauteur de l’étude. Actuellement, le traitement standard des cancers du rectum sans métastases se compose d’une chimiothérapie et de radiothérapie pour réduire la taille de la tumeur, puis de chirurgie. Les séquelles de l’opération peuvent s’avérer difficiles à vivre pour les malades, avec des répercussions sur le fonctionnement digestif, la sexualité, la fertilité, la douleur… Parfois, ce traitement préliminaire est si efficace que la tumeur n’est plus décelable et le patient reste sous surveillance, pour ne pas passer à côté d’une réémergence possible du cancer. Dans un essai présenté en 2020, un patient sur deux échappait encore à l’ablation du rectum trois ans après le traitement.

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Mais 5 à 10 % des patients, dont le cancer est dit MMRD, répondent mal à la chimiothérapie et à la radiothérapie. En revanche, leur tumeur, qui a la particularité de présenter de très nombreuses mutations génétiques parce qu’elle ne «répare» pas les erreurs de copie de l’ADN, est sensible à l’immunothérapie. Ce sont ces patients qui étaient visés dans l’essai new-yorkais. L’un des médecins de l’étude avait déjà prouvé que l’immunothérapie était bénéfique pour des patients porteurs de cette anomalie génétique et souffrant de cancers métastasés. L’objectif, cette fois, était de mesurer son impact à un stade plus précoce, sur des tumeurs non métastasées, contre lesquelles le patient n’avait encore reçu aucun traitement.

Parvenir à un tel résultat, avec 100% des patients qui n’ont plus besoin de chirurgie, c’est inimaginable

Le plan initial consistait à faire suivre aux patients une cure d’anticorps monoclonaux (dostarlimab) par intraveineuse, toutes les trois semaines pendant six mois, avant d’enchaîner si nécessaire sur le traitement de référence (chimiothérapie, radiothérapie et chirurgie). Mais six mois après le traitement, le cancer était indétectable par IRM, tomographie, endoscopie et biopsie pour les 14 patients, et continue de l’être avec parfois vingt-cinq mois de recul.

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La clé du succès de l’immunothérapie: permettre au système immunitaire du patient de se «retourner» contre son cancer. Les cellules tumorales ont ceci de particulier qu’elles réussissent à se masquer face à nos défenses en bloquant le mécanisme de reconnaissance des lymphocytes T. Pour ce faire, certaines tumeurs produisent des protéines PD-L1, qui se fixent sur les protéines PD1 à la surface des lymphocytes et les rendent inactifs. L’anticorps monoclonal employé dans cet essai, dit anti-PD1, lève ce frein, permettant de nouveau aux lymphocytes T de jouer leur rôle de «soldat» assurant la défense de l’organisme contre les intrus. «Et comme les tumeurs MMRD sont porteuses de nombreuses mutations génétiques, elles produisent en parallèle des néoantigènes qui tendent à faire réagir puissamment notre système immunitaire», détaille Patricia Kannouche, directrice de l’unité Intégrité du génome et cancers CNRS/Gustave-Roussy. «Parvenir à un tel résultat, avec 100 % des patients qui n’ont plus besoin de chirurgie, c’est inimaginable», poursuit la biologiste. Même enthousiasme chez le Pr Michel Ducreux, chef du service d’oncologie digestive à l’Institut Gustave-Roussy, qui juge ces résultats «extrêmement prometteurs».

Prix élevé

Autre atout de l’immunothérapie: elle est mieux tolérée que la chimiothérapie. Elle présente, en revanche, un obstacle non négligeable à sa généralisation: son prix élevé. Pour l’instant, le dostarlimab, autorisé en France sous le nom Jemperli, a reçu un avis défavorable à son remboursement en cas de cancer de l’endomètre par la Haute Autorité de santé. Mais un autre anticorps monoclonal anti-PD1, le pembrolizumab, est pris en charge dans plusieurs cancers, à raison de 2647 euros l’injection.

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Dans un éditorial accompagnant l’étude dans le NEJM, la Dr Hanna Sanoff, du Centre de cancérologie de Caroline du Nord, salue des résultats «sources d’un grand optimisme». Elle rappelle toutefois que les patients répondant très bien à l’alliance de la chimiothérapie et de la radiothérapie sont malgré tout 20 % à 30 % à voir leur tumeur réapparaître au bout d’un certain temps. «On ignore encore combien de temps il faut pour pouvoir conclure qu’une excellente réponse au dostarlimab équivaut à une guérison», résume-t-elle.

Les chercheurs du Sloan Kettering Memorial Cancer Center, qui poursuivent l’essai avec d’autres patients atteints de tumeurs rectales, se préparent également à tester le traitement sur d’autres tumeurs MMRD affectant le pancréas, l’estomac et la prostate.

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Dupond-Moretti, poursuivi mais reconduit à la Justice

Actu

Le garde des Sceaux, dont le ministère public de la CJR a demandé le renvoi devant la Cour le 10 mai pour des soupçons de «prises illégales d’intérêts», est maintenu dans ses fonctions.

Julia Hamlaoui

Les jours de mai se suivent mais ne se ressemblent pas vraiment pour Eric Dupond-Moretti. 10 mai : le ministère public de la Cour de justice de la République (CJR) annonce avoir requis son renvoi devant la Cour pour des soupçons de « prises illégales d’intérêts » dans le cadre de ses fonctions de Garde des sceaux. 22 mai : Emmanuel Macron et Élisabeth Borne décident malgré tout de le reconduire au ministère de la Justice. « Le piètre bilan d’un ministre en plein conflit d’intérêts n’aura pas empêché son maintien. Le monde judiciaire est évidemment dans l’incompréhension », commente le syndicat de la magistrature.

Eric Dupond-Moretti maintenu au poste de GDS. Le piètre bilan d'un ministre en plein conflit d'intérêts n'aura pas empêché son maintien. Le monde judiciaire est évidemment dans l'incompréhension. Mais en définitive, c'est surtout les justiciables qui en subiront les conséquences

— SMagistrature (@SMagistrature) May 20, 2022

Dès l’annonce du gouvernement Castex à l’été 2020, la nomination de l’avocat médiatique avait suscité la polémique du fait de son implication dans certains dossiers. Dans la foulée, des plaintes de syndicats de magistrats et de l’association anticorruption Anticor, dénonçant deux situations de conflit d’intérêts depuis son arrivée à la Chancellerie, sont déposées. Celles-ci donnent lieu à l’ouverture d’une information judiciaire. Au final, Eric Dupond-Moretti a été mis en examen en juillet 2021 mais n’avait pas démissionné pour autant. Deux de ses interventions en tant que ministre sont en cause. D’abord, le déclenchement d’une enquête le 31 juillet 2020 à l’encontre de trois magistrats du Parquet national financier qui avaient fait éplucher ses factures téléphoniques détaillées («fadettes») quand il était encore une star du barreau. Ensuite, l’engagement de la même procédure, le 18 septembre suivant, contre un juge d’instruction précédemment en fonction à Monaco qui avait mis en examen l’un de ses ex-clients et dont il avait fustigé les méthodes de « cow-boy ». Mais le tout semble ainsi ne poser aucun problème au chef de l’État.

Gouvernement Borneéric dupond-morettijustice
Le Figaro

Emploi salarié : 69.500 créations nettes dans le privé au 1er trimestre, selon l'Insee

Au quatrième trimestre 2021, l'emploi salarié privé avait augmenté de 0,8% (+167.200), clôturant une année faste pour l'emploi.

L'emploi salarié privé a ralenti au premier trimestre en France, progressant de 0,3%, soit 69.500 créations nettes d'emplois, selon l'estimation définitive publiée jeudi par l'Insee, qui a en revanche fortement revu à la hausse les créations en 2020 et 2021.

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Cette progression est quasi inchangée par rapport à l'estimation flash parue le 6 mai. L'Insee a toutefois revu à la hausse la progression de l'emploi au quatrième trimestre 2021 à +0,8% contre +0,6% dans sa précédente estimation. Plus largement, via un changement méthodologique, l'Insee a revu très fortement à la hausse les créations d'emplois entre fin 2019 et fin 2021 pour y inclure les alternants, ce qu'elle ne faisait pas jusqu'à présent. «Or, les alternants relèvent sans ambiguïté de l'emploi, selon les définitions du Bureau international du travail (BIT)», souligne l'Insee dans un communiqué. L'apprentissage ayant fortement augmenté en 2020 et surtout en 2021, «cette révision conduit à comptabiliser 240.000 créations d'emplois supplémentaires entre fin 2019 et fin 2021», annonce l'Institut. Au total, au premier trimestre 2022, l'emploi salarié dépasse de 3,6% (soit +724.900 emplois) son niveau d'un an auparavant. «Près d'un tiers de cette hausse sur un an s'explique par le dynamisme des contrats en alternance, notamment en apprentissage», explique l'Insee.

Un secteur des services qui contribue le plus à cette hausse

Au total, fin mars 2022, l'emploi salarié privé dépasse son niveau d'avant la crise sanitaire, fin 2019, de 3,3%, soit +651.700 emplois. Dans le détail, au premier trimestre, l'intérim, boussole du marché de l'emploi, se replie légèrement (-1,7%, soit -13.800 emplois) après sept trimestres consécutifs de hausse. Dans le tertiaire marchand, l'emploi salarié privé garde sa dynamique au premier trimestre (+0,6%, soit +78.000, après +70.300 emplois au dernier trimestre 2021).

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Ce dynamisme explique l'essentiel de la hausse de l'emploi salarié total. Le secteur des services aux entreprises contribue le plus à cette hausse (+34.300 emplois, hors intérim); suivent les secteurs de l'information-communication (+19.300 emplois), des services aux ménages (+12.800 emplois) et du commerce (+11.300 emplois), les autres secteurs étant quasi stables sur le trimestre. Sur un an, l'emploi tertiaire marchand (hors intérim) augmente de 4,9%, soit +573.600 emplois. L'emploi industriel baisse de 0,1% au premier trimestre, après +0,2% au trimestre précédent (soit -1.900 après +7.000 emplois). Entre fin mars 2021 et fin mars 2022, il augmente de 0,8% (+25.000 emplois). Dans la construction, l'emploi salarié ralentit ce trimestre: +0,1% après +0,4% au trimestre précédent (soit +2.200 après +6.300 emplois). L'emploi y augmente de 1,9% sur l'année (soit +29.200 emplois). Enfin, l'emploi salarié dans le tertiaire principalement non marchand augmente de nouveau au premier trimestre: +0,2% après +0,3% au trimestre précédent (soit +16.100 après +25.700 emplois) ce qui porte à +0,7% la hausse sur un an (soit +58.000 emplois)

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Le Figaro

Chaos au Stade de France : le préfet Didier Lallement reconnaît «un échec»

Près de deux semaines après les violences survenues en marge de la finale de la Ligue des champions à Paris, le préfet de police de Paris «assume complètement» le chiffre de 30.000 à 40.000 personnes sans billet valide.

Le préfet de police de Paris a reconnu jeudi 9 juin devant le Sénat que la gestion policière autour de la finale de la Ligue des Champions Real Madrid-Liverpool le 28 mai était «à l'évidence un échec».

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«C'est à l'évidence un échec», a déclaré Didier Lallement, mentionnant les personnes «bousculées ou agressées» et «l'image ébranlée» de la France. «C'est une blessure pour moi», a-t-il ajouté.

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Le château avait été fermé au public dès 15h30 en prévision de l'orage.

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L'Humanité

Moscou. La population s’accommode de la guerre en Ukraine

Reportage

Dans les premières semaines de l’invasion, de nombreux citoyens russes s’étaient soulevés contre le conflit. Aujourd’hui, une majorité soutient le pouvoir. Un changement profond ? Reportage

Vadim Kamenka

Moscou (Russie), envoyé spécial.

Sur les bords de la Moskova, le parc Gorki est pris d’assaut par les habitants qui profitent des beaux jours. Malgré la bonne humeur ambiante, les discussions se concentrent sur la guerre. « Comment l’éviter ? interpelle Olga. En plus de l’inflation et des sanctions, nous avons tous des amis ou de la famille à Marioupol, Odessa, Kharkiv, Kiev… On aimerait qu’il en soit autrement. Hélas, c’est notre quotidien depuis février. »

Au terme de cent cinq jours de conflit, la majorité des Russes semblent soutenir l’invasion de l’Ukraine. Divers instituts de sondage partagent le constat. Le niveau de soutien de la société envers « l’opération spéciale » au cours des trois mois écoulés reste élevé. Selon le Centre panrusse d’étude de l’opinion publique (VTsIOM), « 72 % des citoyens soutiennent la décision de mener une “opération militaire spéciale” de la Russie en Ukraine, 18 % ne la soutiennent pas ».

Sur les objectifs, l’enquête démontre que 40 % de l’opinion estiment que le conflit est censé « protéger la Russie », « désarmer l’Ukraine » et « empêcher le déploiement de bases militaires de l’Otan sur son territoire ». 20 % des personnes interrogées évoquent, en outre, la nécessité de changer « l’orientation politique de l’Ukraine » et de « la purifier des nazis » ; 18 % citent « la protection de la population du Donbass ».

Le retour du concept de guerre préventive

Rue Bolshaya Dmitrovka, devant l’immense bâtiment du Conseil de la Fédération de Russie (Chambre haute de l’Assemblée fédérale), un homme en tenue militaire se tient avec un drapeau aux rayures orange et noire. Ces couleurs symbolisent l’ordre de saint Georges, une décoration impériale puis militaire à l’époque soviétique célébrant la victoire de l’Armée rouge sur l’Allemagne nazie. « Les gens doivent savoir que l’on se bat pour la Russie et nos valeurs, pour la dénazification de l’Ukraine et sa démilitarisation », reprend celui qui récite les objectifs fixés par Vladimir Poutine, le 24 février.

Donbass. Le serment des blouses blanches de Volnovakha

« Certains ont des positions caricaturales, mais on a assisté à une évolution de l’opinion. Choquée au départ, elle soutient désormais le pouvoir. Adhèrent-ils à tous les objectifs et aux arguments ? Cela reste à démontrer », estime un député de la Douma.

Au prétexte d’éviter une attaque sur Donetsk et Lougansk, les autorités russes rendent à leur tour légitime le concept de guerre préventive utilisé en son temps par les États-Unis contre l’Irak et la Libye. « L’armée ukrainienne et de nombreux bataillons s’étaient regroupés le long des Républiques du Donbass. Si l’armée russe n’était pas intervenue, on aurait assisté à un bain de sang et à un bombardement similaire à Marioupol. On ne pouvait attendre la mort de milliers de personnes », défend Boris Litvinov, du Parti communiste à Donetsk.

La hausse des prix de près de 20 % inquiète

Les sanctions internationales modifient le visage de la capitale. Les devantures de Starbucks, McDonald’s et autres enseignes occidentales affichent porte close. Au total, près de 400 entreprises étrangères auraient décidé de suspendre leurs activités depuis le 24 février. Pourtant, face au Kremlin, les voitures garées devant la Douma demeurent largement étrangères (BMW et Mercedes).

Renault a annoncé son départ, la cession de ses parts à AvtoVAZ et de ses usines à Moscou. L’entreprise française, renommée Moskvitch, est devenue propriété de la capitale. Le constructeur russe KamAZ deviendrait le principal partenaire technologique. « La plupart des entreprises étrangères vont installer une équipe russe à leur tête pour continuer à pouvoir rester sur le territoire sans risquer de sanctions. McDonald’s, par exemple, va rouvrir sous un autre nom », glisse un dirigeant d’entreprise.

Près de 2 millions de Russes pourraient voir leur emploi supprimé d’ici à la fin de l’année.

Dans les grandes surfaces et supermarchés, les rayons restent approvisionnés. Seuls certains produits importés manquent. « On peut s’en passer. Et puis, cela peut relancer la production nationale. On a déjà subi les mêmes choses en 2014 », affirme Sergueï, venu faire ses courses.

La hausse des prix de près de 20 % inquiète davantage. Selon la banque centrale russe, en 2022, l’inflation atteignait + 23 % par rapport à 2021. Rien qu’en avril, les prix de l’alimentaire ont flambé de 20,5 %. Les produits les plus touchés sont les céréales (+ 35,5 %), les pâtes (+ 29,6 %), le beurre (+ 26,1 %) et les fruits et légumes (+ 33 %).

Les plus précaires sont aussi les plus opposés à la guerre

Avant la guerre, plus de 16 millions de Russes vivaient en dessous du seuil de pauvreté. Ce chiffre devrait certainement s’accroître au vu de la récession, qui avoisinerait les 10 %, et des risques de flambée de chômage. Près de 2 millions de Russes pourraient voir leur emploi supprimé d’ici à la fin de l’année. Plusieurs économistes alertent sur un autre phénomène : celui des employés sans salaire.

Pour l’heure, les classes « moyennes » et aisées, souvent critiques à l’égard du pouvoir, soutiennent la guerre. Une étude de la société sociologique Russian Field démontre néanmoins quelques failles. Parmi les 18-29 ans, seuls 42 % soutiennent l’intervention. De même, les plus précaires sont ceux qui s’y opposent davantage, avec les femmes (48 %).

Des divisions régionales existent, note le rapport : « La plupart des détracteurs se trouvent dans les districts fédéraux du Caucase du Nord et de Sibérie. » Ces territoires font partie des plus pauvres nationalement et les habitants composent l’essentiel de l’armée.

La plupart des Russes tablent sur une guerre longue

Au sein de la population, le nombre de morts dépasse désormais celui de l’intervention soviétique en Afghanistan (1979-1989). Cela ne semble pas déstabiliser l’opinion publique. « Je pense que la majorité des gens n’en ont pas conscience, notamment dans les grandes villes. Les soldats sont issus de familles les moins aisées, en dehors des grands centres urbains. Leur décès apparaît moins visible que lorsqu’il s’agit d’une véritable mobilisation nationale », analyse le député communiste Mikhaïl Matveyev.

La plupart des Russes tablent sur une guerre longue, selon une enquête publiée par le centre Levada, début juin : « Il n’y a pas d’opinion claire dans la société sur la durée de l’“opération spéciale”. Environ un tiers (37 %) pense que cela peut durer jusqu’à six mois ; 44 % des répondants pensent que cela peut durer plus de six mois ; 23 %, de six mois à un an ; 21 %, plus d’un an. »

Sur la place Pouchkine, lieu traditionnel des mobilisations de l’opposition, des forces de police sont déployées en permanence.

Pour le Kremlin, un cessez-le-feu ne sera possible qu’en cas de victoire significative sur le terrain. Le Parlement russe a validé une nouvelle législation qui ne limite plus l’accès contractuel à l’armée aux citoyens âgés de 18 à 40 ans. « Toute personne volontaire n’ayant pas atteint l’âge légal de la retraite (61,5 ans) peut y accéder. On ne sait pas réellement quand l’exécutif estimera avoir rempli ses objectifs. Mais on peut imaginer qu’en contrôlant les zones administratives des régions de Donetsk et Lougansk, une partie des buts de guerre sera réalisée », note Mikhaïl Matveyev. Les autorités ukrainiennes évoquaient récemment jusqu’à 125 000 km2 de territoire sous contrôle russe, contre 43 000 avant l’invasion.

Ukraine. En 100 jours, le pays a perdu 20 % de son territoire

Sur la place Pouchkine, lieu traditionnel des mobilisations de l’opposition, des forces de police sont déployées en permanence. Le mouvement antiguerre qui a émergé au début du conflit se fait plus rare. « Les diverses législations émises contre les médias et les citoyens participent pleinement à décourager toute action et toute prise de parole. Et le pouvoir aurait été capable, à mon sens, d’être encore plus répressif face un mouvement de révolte en tirant sur la foule. On ne peut même plus exercer notre métier », conclut la journalise Nadejda Prousentkova, de Novaya Gazeta, désormais fermée. Pas sûr que cette chape ne se fissure au retour de la paix.

Guerre en UkraineRussiesanctions économiquesmoscou
L'Humanité

Guerre en Ukraine. « Il faut l’organisation d’une conférence internationale pour la paix »

Entretien

Pour Oleg Bodrov, militant pacifiste et environnemental russe, la guerre pourrait durer jusqu’à cet hiver. Le risque nucléaire reste posé, notamment le recours à des frappes par Moscou.

Vadim Kamenka

Peut-on encore espérer un cessez-le-feu ?

Un accord de paix ne peut être obtenu que par la mobilisation des citoyens russes et ukrainiens. C’est la seule chose qui peut rendre possible un tel geste diplomatique. Mais la société russe ne me semble pas prête à entamer un tel rapport de forces pour arrêter cette guerre. Et en Ukraine, la population semble dans le même état d’esprit.

Une autre option est possible. Parmi les démarches politiques, une initiative m’apparaît décisive : l’organisation d’une conférence internationale pour la paix. Elle devrait se tenir dans un pays neutre et mobiliser une majorité de dirigeants et de forces progressistes. Juste avant ce conflit, avec mes collègues d’Europe et des États-Unis, nous avions interpellé le président finlandais pour qu’il organise, en 2025, un sommet sur la sécurité et la coopération à l’occasion des cinquante ans des accords d’Helsinki. Bien évidemment, le contexte n’y est pas favorable et un cessez-le-feu ne semble possible qu’en cas de victoire significative de l’un des deux acteurs.

Si un processus de paix dépend d’une victoire de l’Ukraine ou de la Russie, les combats ne risquent-ils pas de s’éterniser ?

Cette « opération spéciale » devrait durer encore quelques mois, jusqu’à l’hiver prochain. À partir de cette période, le climat aura un impact trop lourd sur le terrain et rendra les choses beaucoup trop incertaines. À mon avis, faute de pouvoir poursuivre la guerre durant cette saison, il y aura une pause. Quant à l’escalade nucléaire, elle a déjà commencé. Il suffit de s’apercevoir que la centrale de Tchernobyl a été un des objectifs militaires russes. Et que des risques demeurent avec celle de Zaporijjia. Quand des armes lourdes, des tanks sont déployés à proximité de tels sites, le péril s’avère considérable. À propos de l’escalade militaire et de l’utilisation d’arme nucléaire, le danger est bien réel. Deux hypothèses rendent possible leur utilisation par la Russie : un échec important sur le terrain ou si l’Ukraine lance une vaste opération pour reprendre la Crimée.

Comment analysez-vous le comportement de la population face à ce conflit. Existe-t-il encore une opposition ?

La Russie est un immense pays qui se compose de 150 millions d’habitants. Il existe des différences considérables en fonction des territoires, des villes, des conditions sociales. Dans les régions du Nord ou de l’Ouest, les populations se sentent proches des Européens. Cela explique une forme d’opposition à la guerre. À Saint-Pétersbourg, qui se trouve être une ville frontalière, une véritable proximité culturelle existe avec l’Europe. Les habitants se rendaient régulièrement en Finlande pour les congés. Dans la logique de confrontation avec l’Otan, les régions frontalières de l’Estonie, la Lettonie et la Finlande se sentent également directement menacées par une possible guerre. Elles y sont peu favorables, à la différence de régions centrales et plus reculées qui ne subissent pas le conflit. Néanmoins, je pense que leur préoccupation principale demeure l’inflation, l’emploi, la santé… Seule l’élite politique dans son ensemble soutient cette intervention.

Est-ce que les forces progressistes, les mouvements pacifistes peuvent favoriser la reprise d'un dialogue pour la paix?

Il est très important de montrer aux citoyens russes qu’en Europe et aux États-Unis, il existe des mouvements pacifiques. Chez nous, la propagande affirme que la Russie est seule contre les pays occidentaux et contre l’occident en général. À Saint-Pétersbourg nous organisons une conférence de presse internationale, le 21 juin. La veille d’une date symbolique pour les Russes : le déclenchement de la Grande Guerre patriotique avec l’invasion des troupes nazies en Union soviétique. Pour le 81e anniversaire de cet événement, nous avons invité des pacifistes américains, français, allemands, finlandais, japonais, scandinaves pour montrer l’existence d’autres voix et affirmer que nous devons nous unir pour exiger auprès de nos dirigeants l’arrêt de la guerre.

Lors de cette conférence de presse nous nous adresserons aussi aux citoyens, élus au niveau régional et municipal. Il est très important que les populations qui habitent dans les territoires frontaliers entre la Russie et les pays de l’Otan (Mourmansk, Carélie, Saint-Pétersbourg…), prennent la parole et comprennent les dangers d’une telle confrontation. Plusieurs organisations et groupes de citoyens coopèrent déjà avec les Norvégiens, les Finlandais et les Estoniens afin de stopper ce processus. Les premières victimes d’un tel conflit demeurent les civils. Ces habitants ont pris conscience qu’il fallait agir et exigent que la société et les dirigeants de ces régions se montrent plus actifs.

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Le Figaro

Le refus d'obtempérer est-il suffisamment sanctionné en France ?

Paule Gonzalès

LA VÉRIFICATION - Xavier Bertrand, le président de la région Hauts-de-France, a émis des doutes sur la bonne application des peines suite à cette infraction.

LA QUESTION. La justice a bon dos. Surtout quand il s'agit d'infractions contre les «personnes dépositaires de l'autorité publique», autrement dit, contre la police. Le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, interrogé sur RTL lundi matin, n'a pas failli à la règle. L'ancien candidat à la primaire LR a émis des doutes sur la bonne application des peines prononcées après un refus d'obtempérer.

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«Revenons aux choses essentielles. Les policiers sont là pour protéger les Français, mais il faut aussi protéger ceux qui nous protègent. Clairement, les refus d'obtempérer ne sont pas assez sanctionnés aujourd'hui. Normalement, c'est jusqu'à 2 ans de prison et 15.000 euros d'amende. Quand est-ce que ces mesures-là sont vraiment appliquées ? », s'est interrogé l'homme politique.

VÉRIFIONS. Selon les chiffres du ministère de l'intérieur, en 2021, les forces de police et de gendarmerie ont enregistré 27.756 refus d'obtempérer, services de police et de gendarmerie confondus. En 2020, malgré un confinement de deux mois, ces derniers atteignaient déjà 24.000. Des chiffres qui doivent être mis en relation avec les centaines de milliers de contrôles routiers qui se déroulent chaque année sur notre territoire.

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De son côté, la chancellerie affichait, en 2015, 15.699 condamnations prononcées pour une infraction de «refus d'obtempérer à une sommation de s'arrêter». En 2021, ces condamnations ont atteint 19.524 condamnations, dont 5671 de prison ferme et 4613 d'emprisonnement avec sursis. Soit 10.284 condamnations à de la prison, contre 9626 en 2015. Cela signifie aussi que 9340 condamnations sont, dès l'audience, des peines alternatives, soit près de la moitié. Eric Mathais, procureur de Bobigny insiste cependant sur «la proportion importante de condamnations pour les refus d'obtempérer par rapport à d'autres contentieux, comme le vol simple, où le taux de poursuite est proportionnellement très inférieur. Vous ne trouverez aucun procureur pour vous dire qu'il traite par-dessus la jambe ce genre de contentieux. Cela fait systématiquement l'objet de garde à vue, souvent de déferrement, parfois de comparutions immédiates, et même de mandat de dépôt».

Des peines plus lourdes

Quant au quantum des peines infligées dont s'alarme Xavier Bertrand, il a, en sept ans, un peu progressé. En 2021, la moyenne des peines d'emprisonnement était de 8 mois, contre 6,1 mois en 2015. En matière de peine ferme, il n'a progressé entre les deux dates que d'un seul petit mois, passant de 3,8 à 4,8. Nous sommes donc effectivement très loin des deux ans encourus et des 15.000 euros d'amende. Une broutille, il est vrai, quand on sait que les courtes peines sont quasiment hors la loi en France et qu'en dessous d'un an prononcé, toute peine est aménagée.

Cette réalité de notre système des peines s'impose aux magistrats. Jean-Baptiste Bladier, président de la conférence nationale des procureurs de la République rappelle d'ailleurs que «ce différentiel entre les peines encourues et prononcées n'est pas propre au refus d'obtempérer, mais à toutes les infractions puisque, par la loi, toute peine doit être individualisée et prendre en considération le dossier pénal du mis en cause, son insertion ou sa capacité de réinsertion, et s'il présente des garanties de représentation. Le système est sans doute perfectible mais si la justice était si laxiste, les prisons ne seraient pas pleines. D'ailleurs la vraie difficulté en matière de refus d'obtempérer est moins judiciaire que policière, car il faut pouvoir arrêter les individus». Cyril Lacombe, procureur de Poitiers, ajoute que «le refus d'obtempérer est rarement une infraction isolée mais peut donner lieu au constat d'autres infractions connexes, comme la mise en danger, les violences, la rébellion et l'outrage».

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À ce sujet, Jean-Baptiste Bladier rappelle que depuis une loi du 24 janvier 2022, le refus d'obtempérer n'est plus soluble dans les autres peines. En matière de peine en effet, contrairement aux États-Unis par exemple, le droit érige en principe la confusion des peines et non leur addition en cas de plusieurs infractions. Le délit de refus d'obtempérer donne donc désormais lieu, quel que soit le contexte, à une peine spécifique.

En résumé, de la même manière qu'un vol simple ne sera jamais puni du maximum de la peine encourue, à savoir trois ans d'emprisonnement, il y a peu de chance que le refus d'obtempérer soit sanctionné d'une peine de deux ans, à moins d'un casier fort lourd, et d'infractions connexes aggravant le contexte. En revanche, les magistrats et notamment les parquets sont d'autant plus attentifs à cette infraction qu'ils restent mobilisés sur les questions des infractions commises sur personnes dépositaire de l'autorité publique. La statistique judiciaire, notamment par le nombre de décisions rendues et les condamnations à de la prison montrent un durcissement de la politique pénale au cours de ces sept dernières années. Enfin, une nouvelle loi du 24 janvier 2022 sanctuarise le refus d'obtempérer dans le droit des peines. Mais ni la vigilance des magistrats, ni le durcissement de la loi ne suffisent à contrecarrer la tendance lourde du droit français qui fait de la prison une exception et les alternatives à l'incarcération la règle.

Blanquer aspergé de chantilly : les deux professeurs assument et revendiquent leur geste

Les deux enseignants, qui seront jugés le 4 juillet, ont expliqué pourquoi ils s'en sont pris à l'ancien ministre de l'Éducation nationale. Ils dénoncent entre autres la violence subie au quotidien au sein de l'institution scolaire.

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Métropole de Lyon : les Verts veulent créer des pistes cyclables non genrées

En charge de la voirie et des mobilités actives pour le Grand Lyon, Fabien Bagnon veut concevoir des pistes «inclusives».

Agressions à la seringue: ce que l’on sait du premier suspect interpellé

INFO LE FIGARO - Un homme a été mis en examen à Toulon. La plupart de ses victimes sont des femmes.

L'Humanité

Donbass. Le serment des blouses blanches de Volnovakha

Histoire de la semaine

Plus de trois mois après l’invasion russe de l’Ukraine, l'hôpital de Volnovakha dans le Donbass continue de soigner et guérir, malgré les fracas de la guerre. Une prouesse rendue possible grâce au courage, au dévouement et à l’humanisme des équipes médicales et des employés qui œuvrent parmi les gravats. Reportage.

Vadim Kamenka

Volnovakha, envoyé spécial.

Une façade est à terre et laisse apparaître un trou béant. Deux étages ont été complètement arrachés. Sur l’autre partie de l’édifice, le toit tient à peine. Cet immense immeuble blanc ravagé, marqué par l’impact des tirs et des obus, se trouve dans le nord de Volnovakha, place Tsentralnaya. « Bienvenue dans notre hôpital ! » s’exclame, les traits tirés, le directeur Viktor Saranov, la cinquantaine passée.

« Je me demande encore comment ces murs percés à plusieurs endroits ne se sont pas tous effondrés », dit-il, en nous indiquant l’ancien bâtiment principal et son entrée. Tout a été déplacé dans une autre aile de l’établissement, le temps de reconstruire les salles et les chambres des patients qui ont été endommagées.

 Écoles, magasins, immeubles, centre culturel, rien n’a été épargné. Mais L’hôpital peut presque fonctionner normalement, un vrai miracle. »

Konstantin Zintchenko, responsable administratif de la municipalité

L’équipe médicale fait la fierté des habitants. Dès le début de l’invasion russe, le 24 février, présentée comme une « opération militaire spéciale » par Moscou, la ville ukrainienne, où vivaient plus de 20 000 personnes, se trouve en première ligne des combats, qui vont durer près de trois semaines, faisant des dizaines de morts.

À mi-chemin entre Marioupol et Donetsk

L’intensité des affrontements ne se limite pas à l’hôpital. L’ensemble de cette cité semble avoir subi un gigantesque séisme. « Près de 80 % des infrastructures ont été touchées. Écoles, magasins, immeubles, centre culturel, rien n’a été épargné. Cela fait pratiquement deux mois que l’on déblaie. On a réussi à réinstaller dans plusieurs quartiers le gaz, l’électricité, l’eau et à rouvrir des écoles. L’hôpital peut presque fonctionner normalement, un vrai miracle », explique le responsable administratif de la municipalité, Konstantin Zintchenko, nommé à la mi-avril.

Cet ancien mineur a été choisi par les autorités de la République autoproclamée de Donetsk pour assurer la restauration de Volnovakha, sorte de carrefour routier dont l’emplacement s’avère stratégique – la ville se situe à mi-chemin entre Marioupol et Donetsk.

Tenir jusqu’au dernier patient soigné

Cette vingtaine de jours de combat a paru extrêmement longue aux employés de l’établissement hospitalier, aux infirmières et aux médecins. « On était plus de 70 personnes à travailler malgré les bombardements. Tout a débuté aux alentours du 27 février, quand l’armée ukrainienne est venue dégager le parking et y installer de l’artillerie. Le lendemain, ils se sont installés aux deuxième et troisième étages de la clinique en apportant différents types d’armes comme des lance-grenades. Nous leur avons demandé de partir en leur expliquant que c’était contraire aux règles internationales et que nous avions encore près de 400 patients venus des autres villages. Ils n’ont rien voulu savoir », déplore Viktor Saranov.

Un récit que confirme Alexandre Belozerov, le médecin-chef adjoint de l’hôpital. « Nous avons même tenté de les éloigner en récoltant des signatures des patients et du personnel. Puis, nous les avons transmises aux autorités ukrainiennes et militaires en leur demandant de retirer l’armée d’ici et de la déplacer plus loin. Cet appel a été ignoré. Mais nous les avons soignés car nous sommes médecins. »

Viktor Saranov, directeur de l’hôpital, garde espoir : « J’espère qu’on arrivera à dépasser cette haine. ». Photo DR

L’ensemble de l’équipe médicale décide de prêter serment : tenir coûte que coûte jusqu’au dernier patient soigné. Ils ne quitteront plus l’hôpital. Des habitants leur apportent des provisions. Ceux qui n’ont pas de cave ou de sous-sol pour se protéger des bombardements incessants des forces russes et des répliques ukrainiennes trouvent refuge ici.

En parcourant les anciennes salles, avec le directeur, un collègue chirurgien lui remémore un épisode. Il nous montre la vidéo. Filmés à l’occasion du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, ils improvisent avec la vingtaine d’employés, dans une pièce transformée en zone de repos, une petite célébration.

Malgré leur bonne humeur, on les découvre épuisés, couverture sur le dos. « Il n’y avait plus d’électricité, plus d’eau, plus de chauffage. Avec les vitres cassées sur presque l’ensemble des étages, le froid commençait à pénétrer. Mais on a vécu un bon moment, même si les choses étaient vraiment compliquées à cette période. Nous avons tenu en équipe et réussi à stériliser le matériel. Cette solidarité a été essentielle aussi bien entre nous qu’avec les habitants », juge Viktor Saranov.

Les ombres de 2014

Huit ans auparavant, les combats avaient déjà été violents à Volnovakha. À l’époque, peu après les référendums organisés le 11 mai dans les diverses villes des deux oblasts (régions) de Lougansk et Donetsk, les forces du Donbass et l’armée ukrainienne s’étaient affrontées. À l’issue de ces scrutins non reconnus, les deux administrations s’étaient autoproclamées Républiques populaires de Donetsk (DNR) et de Lougansk (LNR).

Dans cette période post-Maïdan, qui avait vu le président ukrainien Viktor Ianoukovitch fuir et se faire renverser le 22 février, le nouveau pouvoir installé à Kiev lançait une opération militaire dite « antiterroriste ». Tout juste élu, le milliardaire Petro Porochenko poursuivit l’objectif de rendre son intégrité territoriale au pays après avoir perdu la Crimée, en mars 2014, lors d’un référendum, et d’organiser son rattachement à la Russie.

« À cette époque, nous avions également soigné tout le monde : les soldats ukrainiens comme les opposants, se souvient Viktor Saranov. Nous ne faisons pas de politique. On est là pour sauver des gens. On continuera, quelle que soit l’issue. Mais il faudrait quand même que tout se termine rapidement. Trop de sang a coulé… »

Au final, quand le dernier patient a été soigné, l’ensemble du personnel hospitalier a décidé de rester. « On ne se voyait pas repartir chez nous. Des gens auraient forcément besoin de nous. Et on avait encore de quoi tenir », détaille une infirmière encore sous le choc d’un tir de missile qui a perforé le deuxième étage, faisant plusieurs victimes.

Pour Alexandre Belozerov, le médecin-chef adjoint, il ne s’agit pas d’une erreur. « Quand ils se sont enfuis juste avant l’arrivée de l’armée russe et du DNR, ils ont évacué tout leur matériel. En partant, ils ont commencé à tirer sur l’hôpital et même avec le char. Il y avait des trous énormes, notamment sur la maternité », affirme-t-il. Les témoignages sur cet épisode doivent être vérifiés. Mais les gens craignent d’en parler. La plupart, ayant de la famille ou des amis en Ukraine, préfèrent se projeter dans l’avenir.

À l’arrière du bâtiment, où seuls quelques impacts de balles sont visibles, les infirmières s’activent avec des habitants et des employés. Tous se démènent pour que l’ensemble des services de l’hôpital puissent rouvrir : pédiatrie, traumatologie, maternité, immunologie, neurologie, cardiologie, radiologie, etc. « En ce qui concerne les urgences, le plus difficile, ce sont les transports médicalisés. Les ambulances sont prises ou détruites. Et on ne dispose plus d’aménagements spécifiques, tous ont été détruits. On déplace les patients directement du véhicule, à pied, dans des brancards. Il faut les amener jusqu’aux étages par les escaliers car l’ascenseur a brûlé. Grâce aux dons, à l’aide des gens et aux équipes du ministère russe des Situations d’urgence (MTCHS), on a ce qu’il faut en médicaments, salles d’opération », raconte le directeur, également père d’un futur médecin : son fils entame sa dernière année d’études.

Devant le siège de l’administration de la ville, rue Travnya, les drapeaux russe et du DNR flottent déjà. Un troisième s’affiche à leur côté. Il s’agit de la bannière rouge symbolisant la victoire sur l’Allemagne nazie, le 9 mai. Dans ce quatrième mois de conflit, le lien avec la « grande guerre patriotique », selon le vocable employé en Russie, est fortement mis en avant. Quelques jours après avoir reconnu l’indépendance des deux Républiques du Donbass (DNR, LNR), le président russe avait invoqué, dans ses raisons du conflit, la menace de l’Otan et des États-Unis, la démilitarisation, le risque d’un génocide pour les populations du Donbass et de la dénazification de l’Ukraine… Le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, a réaffirmé, fin mai, que « l’opération militaire spéciale » se poursuivrait « jusqu’à la réalisation de tous les objectifs ».

« On craint une crise sanitaire »

En attendant, à Volnovakha, le marché a rouvert et les livraisons quotidiennes d’aide et de produits s’intensifient. Dans les magasins, le rouble commence à circuler et à remplacer la grivna, la monnaie ukrainienne. « Il faudra encore du temps pour tout remettre en ordre. Chaque jour on déblaie, mais c’est un travail sans fin. La priorité étant d’y arriver avant l’automne. Avec le mauvais temps et les températures, on craint une crise sanitaire », nous explique une des infirmières. Avec le directeur, elle espère un jour revoir ses anciens collègues partis en Ukraine. Plus de 8 des 44 millions d’habitants ont dû fuir à l’intérieur du pays, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU ; 6,5 millions sont partis à l’étranger. « Certains veulent revenir, mais c’est impossible désormais. J’espère qu’on arrivera à dépasser cette haine. Encore une fois, les populations sont les principales victimes », condamne Viktor Saranov, conscient d’avoir de la chance : sa femme et son fils sont encore en vie. Car, au bout de ces longs mois de guerre, des milliers de civils ont perdu la leur, s’ajoutant au décompte funeste de 15 000 morts depuis 2014. Les nouvelles autorités de Volnovakha, comme c’est le cas des administrations russe et ukrainienne, n’ont pas souhaité communiquer de chiffres précis, même pour la ville.

Les importants mouvements de troupes sur place et les installations défensives laissent peu de doute quant à la poursuite du conflit. De hauts responsables russes ont admis que celui-ci allait durer. Au regard de l’effort humanitaire déployé pour les villes prises par Moscou et les forces du Donbass, à l’instar de Volnovakha et Marioupol, leur avenir semble s’éloigner de Kiev.

Guerre en UkraineUkraineRussiedonetsk
Le Figaro

Salmonellose dans les œufs Kinder : une enquête préliminaire ouverte à Paris

Le groupe Ferrero a dû rappeler une dizaine de références et mettre à l'arrêt son site de production après plusieurs infections d'enfants.

La justice française s'empare du scandale alimentaire qui touche Ferrero. Après l'infection à la salmonellose de plusieurs enfants qui avaient consommé des produits Kinder, appartenant au groupe, une enquête préliminaire a été ouverte à la suite de plaintes, a annoncé le parquet de Paris.

Cette enquête a été ouverte des chefs de «tromperie aggravée par le danger pour la santé humaine», «atteintes involontaires à l'intégrité physique» et «mise en danger de la vie d'autrui», après une plainte déposée le 19 mai par l'association de défense des consommateurs Foodwatch France. Le parquet de Paris a ajouté que le Pôle santé publique du tribunal judiciaire de Paris s'était saisi «sur le fondement des retraits et rappels effectués par la société Ferrero, des éléments communiqués par Santé Publique France et de la plainte de l'association Foodwatch» de défense des consommateurs, déposée le 19 mai.

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Série de plaintes

L'association a elle-même regroupé plusieurs plaintes de familles de victimes. Ces dernières reprochent en outre à l'entreprise d'avoir proposé pour toute réponse un bon d'achat remboursant le prix des chocolats. Cette nouvelle enquête sur la sécurité alimentaire intervient peu après celle visant les pizzas Buitoni commercialisées par le groupe Nestlé, à l'origine de plusieurs cas graves de contamination d'enfants par la bactérie Escherichia coli. La salmonellose, due à une bactérie, provoque des symptômes proches de ceux d'une gastroentérite parfois aiguë: diarrhée et crampes abdominales, légère fièvre, vomissements.

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Cette enquête s'ajoute également à celle actuellement menée par la justice belge, puisque l'usine incriminée dans cette vague de contamination est située à Arlon, en Belgique. Cette usine, qui produit toute la gamme Kinder, (Kinder Surprise, Kinder Mini Eggs, Kinder Surprise Maxi 100g et Kinder Schoko-Bons) est désormais fermée jusqu'à une date indéterminée. Six perquisitions ont ainsi été menées mercredi 8 juin.

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Le groupe Ferrero est soupçonné d'avoir tardé à alerter les autorités et à rappeler ses produits, alors que de la salmonelle avait été détecté sur ses installations à Arlon dès le 15 décembre. La contamination proviendrait d'un filtre situé dans une cuve à beurre laitier, selon la multinationale.

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Cinquième vol de tourisme spatial réussi pour Blue Origin

La fusée de l'entreprise de Jeff Bezos, New Shepard, a emmené avec succès samedi six nouveaux touristes spatiaux dans l'espace, lors d'un vol de dix minutes.

Paris : les commerçants de la rue de Rivoli, interdite aux voitures, tirent la sonnette d'alarme

Les commerces de la zone déplorent une chute de leur chiffre d'affaires, qui serait liée à la fermeture de l'artère aux voitures.

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L'insécurité pousse-t-elle les entreprises à quitter la Seine-Saint-Denis ?

LA VÉRIFICATION - Selon Éric Zemmour, les agressions de salariés font fuir les entreprises de Seine-Saint-Denis. Est-ce vraiment le cas ?

Le Figaro

L'Europe acte la fin des véhicules neufs diesel et essence en 2035

Les eurodéputés ont adopté mercredi l'interdiction de la vente de voitures neuves émettrices de CO2. Les États doivent encore se prononcer.

Bruxelles

L'Europe passe la vitesse supérieure. La fin des ventes de voitures neuves à moteurs thermiques est actée dès 2035. Applaudissements et expressions de soulagement ont retenti dans l'hémicycle du Parlement européen mercredi en fin de journée lorsque est tombé le résultat du vote. Jusqu'au dernier moment, l'incertitude était palpable dans l'atmosphère électrique qui régnait à Strasbourg depuis le rejet, quelques heures auparavant, de la proposition sur la réforme du marché des quotas d'émissions.

Le Parlement européen s'aligne donc avec la proposition de la Commission européenne. Dans les négociations avec les États membres, les eurodéputés défendront la politique du zéro émission pour voitures et vans neufs à partir de 2035. Seuls les véhicules neufs à batteries électriques ou à hydrogène pourront être vendus. Pour s'y préparer, les constructeurs automobiles devront réduire les émissions de CO2 de leurs voitures neuves de 55 % à partir de 2030 (50 % pour les utilitaires).

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Contrairement à l'habitude, les divisions n'ont pas permis au Parlement européen d'adopter une position plus ambitieuse que celle proposée par la Commission. Mais les défenseurs de la mesure saluent une décision « historique », une « révolution ». « Les voitures circulant en moyenne quinze ans, il faut arrêter de produire des véhicules thermiques en 2035 pour être neutres en 2050 », explique-t-on. C'est d'autant plus important que le secteur représente à lui seul un cinquième des émissions de gaz à effet de serre de l'Union européenne.

Au-delà de la polémique

Le vote est cependant une défaite pour le Parti populaire européen (où siègent Les Républicains) qui souhaitait limiter cette échéance de 2035 à 90 % des véhicules, sans date d'élimination progressive. Au cœur de l'argument de la droite : les pressions immédiates des coûts énergétiques, les conséquences économiques de la guerre en Ukraine et la nécessité de donner à l'industrie plus de temps pour s'adapter. Agnès Evren, eurodéputée du PPE, dénonce cependant une certaine hypocrisie : « sur les moteurs à combustion, le Parlement européen refuse une marge de 10 % pour les constructeurs de Clio mais les Ferrari seront exemptées et pourront continuer à l'essence… »

Au-delà de la polémique, les eurodéputés se sont accordés pour introduire un fonds de transition pour accompagner les acteurs du secteur les plus affectés par la transition, pour imposer la fin des véhicules les plus polluants dès 2030 ou encore pour supprimer le régime favorable aux camions.

Le lobby automobile, l'arme au pied

Pascal Canfin, le président de la Commission environnement du Parlement, à la manœuvre sur les dossiers climat, salue particulièrement la décision d'intégrer le « rétrofit » (capacité de transformer véhicules essence ou diesel en véhicules hybride) dans les calculs des émissions des constructeurs. De quoi promouvoir cette méthode pour le bénéfice « notamment des personnes qui ne vont pas dans le marché du neuf » mais aussi de l'industrie française, en pointe sur cette technologie.

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Ce vote, aussi historique fût-il, n'est qu'une étape. Les Vingt-Sept doivent encore adopter leur propre position de négociation, probablement à la fin du mois. Débuteront alors les véritables tractations, avec l'objectif de parvenir à un accord entre États, Commission et Parlement d'ici la fin de l'année. Nul doute que le lobbying, déjà extrêmement intense dans le secteur automobile, va continuer.

Clash sur la taxe carbone aux frontières

Bruxelles

Coup de théâtre au Parlement européen. Le consensus trouvé après des mois de négociations sur la réforme du système d'échange de quotas d'émission a volé en éclats ce mercredi. En cause : l'adoption (votée par la droite et l'extrême droite) d'un amendement retardant l'entrée en vigueur de la suppression des quotas gratuits aux industriels européens.

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Celle-ci est prévue en échange d'une taxe carbone aux frontières de l'UE. Un rabotage de l'ambition jugé inacceptable par les Verts, les socialistes et la gauche radicale, qui ont décidé de contrer l'adoption du texte final. Le voici renvoyé en commission, pour nouvelle négociation. Par effet ricochet, les votes sur le mécanisme d'ajustement carbone aux frontières et le Fonds social pour le climat sont reportés. Le chaos du vote et les salves de reproches qui ont suivi sont le reflet des tensions et menaces grandissantes autour de la politique climatique européenne.

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Orages : après le gel et la sécheresse, les agriculteurs malmenés par la grêle

«Des dégâts très importants» ont été constatés, a indiqué le ministre de l'agriculture, qui pourrait bientôt déclencher le dispositif de calamité agricole.

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Pétrole: Iran et Venezuela en renfort

Le président américain, Joe Biden, serait tenté d’alléger les sanctions à l’égard de Téhéran.

L'Humanité

Ukraine. En 100 jours, le pays a perdu 20 % de son territoire

Décryptage

Déclenchée le 24 février, l’invasion russe commence à peser très lourd sur la population ukrainienne. Outre les dizaines de milliers de morts, l’intégrité territoriale du pays est brisée. Une issue diplomatique est-elle encore possible ? Décryptage.

Vadim Kamenka

Le 24 février, Vladimir Poutine prononçait un discours annonçant qu’une « opération militaire spéciale » avait été lancée en Ukraine. Un euphémisme pour parler de l’invasion du pays voisin. Au bout de cent jours de combats et de bombardements, la Russie « occupe 20 % du territoire ukrainien », a affirmé, jeudi, Volodymyr Zelensky devant le Parlement luxembourgeois.

Le président ukrainien estime que l’occupation russe a atteint 125 000 km2 (contre 43 000 km2 en 2014), après avoir conquis une partie du Donbass (Izioum, Volnovakha) et du littoral (Marioupol, Kherson…), le long des mers Noire et d’Azov. Une avancée qui leur assure une continuité stratégique jusqu’à la Crimée.

Désormais, les affrontements se concentrent dans le Sud-Est, autour de Zaporijia, Avdiïvka, et dans l’Est, à Severodonetsk, Kramatorsk, Lyssytchansk, Sloviansk. En plus du nombre de morts toujours tabou, qui avoisinerait 40 000 selon plusieurs experts, les chiffres humanitaires sont de plus en plus inquiétants : 5,2 millions d’enfants ont besoin d’aide, selon l’Unicef. Par ailleurs, on compte 13 millions de déplacés et de réfugiés.

Les objectifs ont-ils évolué ?

Lors de son discours, il y a donc cent jours, Vladimir Poutine avait donné trois objectifs : défendre les Républiques autoproclamées de Lougansk et de Donetsk (LNR et DNR) dans le Donbass, dont il venait de reconnaître l’indépendance ; dénazifier et démilitariser l’Ukraine. Dans les premiers jours, l’hypothèse d’une offensive éclair pour faire tomber le régime de Kiev a été avancée, trois fronts ayant été ouverts simultanément : au nord vers la capitale Kiev, à l’est et dans le Sud avec près de 150 000 hommes mobilisés.

Fin mars, une autre phase a débuté sur le plan militaire, en se concentrant sur le Donbass et le littoral ukrainien. Cette nouvelle stratégie visait clairement à reprendre les limites administratives des régions de Lougansk et de Donetsk. Cette conquête « est en passe d’être remportée au prix d’un sacrifice humain considérable. Des milliers de civils sont morts. Quant aux soldats, on a dépassé les pertes de l’intervention soviétique en Afghanistan (20 000 morts entre 1979 et 1989 – NDLR), qui a traumatisé des générations », affirme un député russe.

Côté ukrainien, le discours d’une victoire à tout prix est-il encore tenable ? Si, ces dernières semaines, il a été souvent répété par le président et ses ministres, puis relayé par une partie des dirigeants occidentaux, sur le terrain la situation est de plus en plus difficile. On entre dans une guerre d’usure. Severodonetsk est « occupée à 80 % » par les forces russes, a confirmé le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï.

Les États-Unis, l’Otan et la Russie se livrent une guerre « par procuration »

Dans une récente tribune, publiée par la revue Russia in Global Affairs, Dmitri Trenin, l’ancien directeur du centre Carnegie à Moscou, juge que « la confrontation entre la Russie et les pays occidentaux, qui se développe depuis 2014, s’est transformée en une confrontation active avec le début de l’opération militaire russe en Ukraine. En d’autres termes, le “grand jeu” a cessé d’être un jeu. (…) Le danger d’escalade dans le sens d’une collision directe, cependant, non seulement existe, mais augmente ».

La position de Washington a évolué au rythme du conflit. Le premier tournant a été réalisé lors de la visite en Pologne de Joe Biden. Dans un discours prononcé à Varsovie, fin mars, le président des États-Unis, qui saluait les sanctions à l’égard de la Russie, tint un discours résolument guerrier. Après avoir affirmé : « Nous sommes à vos côtés », évoqué un combat entre « la démocratie et l’autocratie », il a qualifié Vladimir Poutine de « dictateur » et affirmé : « Cet homme ne doit pas rester au pouvoir. »

Si le président des États-Unis a exclu la création d’une zone d’exclusion aérienne et une intervention directe, les ventes d’armes, l’aide financière et de renseignements n’ont alors cessé de croître. Dans un accord transpartisan, le pays a débloqué 40 milliards de dollars pour financer l’effort de guerre ukrainien. Et les gouvernements européens se sont joints à l’envoi d’armes lourdes.

Mardi, après plusieurs semaines d’hésitation, le président états-unien a annoncé la livraison de systèmes de lance-­missiles Himars (High Mobility Artillery Rocket System) d’une portée de 80 kilomètres, afin de changer le rapport de forces militaire sur le terrain.

Cette dernière livraison a été dénoncée par Moscou. « La ligne des États-Unis est de combattre la Russie jusqu’au dernier Ukrainien. De telles livraisons n’encouragent pas les dirigeants ukrainiens à vouloir relancer les négociations de paix », a réagi le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. La réponse du chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a été immédiate : « C’est la Russie qui attaque l’Ukraine, pas l’inverse. Pour être clair, la meilleure manière d’éviter une escalade est que la Russie mette fin à l’agression et à la guerre qu’elle a lancées », et de garantir cependant que les systèmes de lance-­missiles Himars ne seront pas utilisés pour viser des cibles en territoire russe. En attendant, Washington s’attend à une guerre qui pourrait bien durer « de nombreux mois ».

Face à cette situation, les forces russes ont bombardé, jeudi, plusieurs lignes de chemin de fer dans la région de Lviv (Ouest), par où arrivent notamment les armes livrées à l’Ukraine par les pays occidentaux. Pour Dmitri Trenin, « plus la guerre en Ukraine se prolonge, plus le risque d’accident ou d’incident nucléaire est grand. Et avec la stratégie de l’administration Biden visant à “affaiblir” la Russie par l’ampleur des livraisons d’armes, y compris des missiles antinavires, et les révélations de l’aide des services de renseignements américains à l’Ukraine, il est clair que les États-Unis et l’Otan sont dans une guerre par procuration avec la Russie ».

Une issue diplomatique est-elle encore possible ?

« Pour l’instant, il est clair que Poutine n’a pas de gages suffisants pour négocier », note l’ancien ambassadeur de France en Russie et directeur de recherche à l’Institut des relations internationales et stratégiques, Jean de Gliniasty.

À Moscou, plusieurs diplomates et députés russes estiment qu’une première phase militaire du conflit est sur le point de s’achever. « Un arrêt de l’offensive est à prévoir. Une fenêtre diplomatique va s’ouvrir durant l’été. Sur le terrain, elle ne sera pas favorable aux Ukrainiens. Les Russes devront aussi faire des efforts. Mais elle est nécessaire pour éviter, en cas de contre-offensive, une réponse beaucoup plus dure de la part du Kremlin. Je veux dire des frappes tactiques, nucléaires », nous confie l’un d’eux.

Interrogé par l’AFP, l’ancien diplomate Michel Foucher se demande aussi  « jusqu’à quel point les Américains ne vont pas, à un moment ou un autre, amener les Ukrainiens à faire des concessions territoriales ».

Crise alimentaire : le cri d’alarme des pays africains

Ce n’est plus seulement une sombre perspective… Les pays d’Afrique sont d’ores et déjà confrontés à une crise alimentaire et son ampleur croît au fil de la guerre en Ukraine. Branle-bas de combat sur la scène diplomatique : le président en exercice de l’Union africaine, le chef de l’État sénégalais, Macky Sall, va « porter la voix de l’Afrique » auprès de son homologue russe, Vladimir Poutine. Sa visite à Moscou, jeudi, avait pour objectif de contribuer « à la libération des stocks de céréales et de fertilisants dont le blocage affecte particulièrement les pays africains », indique son communiqué.

Un cri d’alarme. La flambée des prix des engrais, qui succède à celle du blé, pourrait provoquer, dès cette année, un effondrement de 20 à 50 % des rendements céréaliers en Afrique, alerte Macky Sall. De nombreux pays dépendent des engrais produits en Russie, en Ukraine et en Biélorussie, et les agriculteurs sont pris au piège de la spirale déclenchée par la hausse des tarifs du gaz.

En Afrique de l’Ouest, les stocks de céréales sont gravement insuffisants, la voie est ouverte à une montée brutale des prix et à la spéculation autour de la pénurie. Les pays du Maghreb connaissent le même sort. Farine, pâtes, riz, huile végétale, produits essentiels dans l’alimentation sont sous une tension croissante. L’insécurité alimentaire rebondit sur le terrain social et politique. Une explosion des revendications et des émeutes n’est pas bien loin.

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L'Humanité

UE-Russie. La grande déconnexion

Actu

Le Conseil européen a adopté, lundi et mardi, un embargo sur une partie du pétrole russe.

Gaël De Santis

Les dirigeants des pays de l’Union européenne (UE) ont décidé lors d’un sommet à Bruxelles d’un embargo sur le pétrole russe transporté par bateau. Cela représente les deux tiers des achats européens. Les importations de brut doivent cesser dans les six mois, celles de produits raffinés sous huit mois. Le pétrole transporté par oléoduc n’est pas touché par la mesure. Les Vingt-Sept souhaitaient ne pas pénaliser les pays qui, telles la Slovaquie, la République tchèque ou la Hongrie, dépendent trop grandement de l’or noir russe. Cela conjure, également, le risque d’un veto de la part de ces pays contre le sixième paquet de sanctions depuis le début de la guerre en Ukraine. Cette décision est un défi d’ampleur pour le bloc, dépendant pour son approvisionnement énergétique de son voisin. Ainsi, la part des produits russes dans les achats français compte pour 12 % pour le pétrole et 25 % pour le gaz. Les sanctions ne s’arrêtent pas au secteur des hydrocarbures : la principale banque russe, Sberbank, est exclue du système de paiements interbancaire Swift.

La politique de punition n’est pas à sens unique. Pour répondre à l’exclusion de certains de ses établissements financiers de Swift, la Russie avait imposé des achats de gaz en roubles – et non plus en dollars comme le stipulent les contrats. GasTerra ayant refusé de payer en monnaie russe, Moscou a annoncé mardi la fin des livraisons aux Pays-Bas. Le fournisseur néerlandais a annoncé avoir anticipé le problème en achetant du gaz ailleurs. 

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Le Figaro

Législatives 2022 : à Caen, Jean-Luc Mélenchon fait le procès d'Élisabeth Borne

Rodolphe Geisler

REPORTAGE - Le patron de La France insoumise est venu apporter son soutien aux six candidats de la Nupes du Calvados, le département où se présente la première ministre.

De notre envoyé spécial à Caen (Calvados)

Pour Jean-Luc Mélenchon, l'heure n'est plus à moquer la première ministre, dont il répète à l’envi qu'il va lui succéder, mais bien à faire son procès. En meeting dans le Calvados ce mercredi soir au centre des congrès de Caen, le patron de La France insoumise n'a pas boudé son plaisir de jouer les procureurs: « Cette dame, qui refuse tout débat avec moi, nous la connaissons bien. Quand elle était directrice dans un cabinet ministériel, c'est elle qui a signé la privatisation des autoroutes. Quand elle était ministre de l'écologie, c'est elle qui a repoussé l'usage unique du plastique… » Selon lui, la chef du gouvernement est «l'une des figures les plus dures de la maltraitante sociale de la macronie…» Et il va jusqu'à la qualifier de… «figure sinistre»!

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Arrivé peu après 20h30 sur l'estrade, où les six candidats de la Nupes pour le Calvados ont déjà pris chacun la parole, Jean-Luc Mélenchon fait du Jean-Luc Mélenchon. Hâbleur, crâneur. Le menton haut, le doigt vindicateur, le verbe cinglant: «Qu'est-ce qui empêchera Madame Borne de faire à la société française ce qu'elle à fait à la SNCF? Qu'elle s'en aille! » La salle applaudit son leader et siffle la première ministre. «Oui, un nouveau premier ministre est possible! Dans les démocraties on nomme premier ministre le responsable de la coalition majoritaire. Et bien Jean-Luc Mélenchon sera premier ministre…», lance encore l'ancien sénateur, avant de s'amuser des sondages.

En mode show

Configurée pour accueillir 500 personnes assises, la salle est pleine. Dans le hall et dehors, autant de personnes supplémentaires écoutent debout leur chef où un écran géant a été installé, ainsi qu'une sono. «J'avoue que je m'étais habitué à des salles plus petites… Et si quelque chose se passait effectivement?», observe de son côté Olivier Faure, le premier secrétaire du PS. Jean-Luc Mélenchon, lui, est dans son élément. Et dit assumer la polémique des derniers jours sur sa déclaration «la police tue»: «Si je ne le dis pas , on n'en parle pas! On dit: le problème c'est Jean-Luc Mélenchon. Non! Le problème c'est qu'une jeune fille a été tuée d'une balle dans la tête». Les militants applaudissent à tout-va.

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Puis, après un long discours sur l'urgence sociale ou encore les défis écologiques, le patron de la Nupes poursuit en mode show, moquant au passage Le Figaro, et s'en prenant cette fois aux soutiens du président de la République: «Selon Monsieur Le Maire me voilà devenu gaullo-chaviniste! Très bien… Quant à Monsieur Estrosi, il dit qu'il faut mettre Monsieur Mélenchon hors d'état de nuire. Un petit refus de priorité et, hop, s'est fait…»

Salle du Vaudeville

À soixante kilomètres de là, ce drôle de duel à distance s'installe, cela ne s'invente pas: salle du… Vaudeville à Vire ! Dans ce chef-lieu de cette 6ème circonscription située dans le sud-ouest du département où elle est candidate, Élisabeth Borne y tient elle aussi une réunion publique devant près de 300 personnes en présence notamment de Florence Parly. «N'en déplaise à Jean-Luc Mélenchon, Élisabeth Borne est tout sauf une technocrate», a rassuré l'ancienne ministre des armées du gouvernement Castex.

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Moins vindicative que le leader de la gauche radicale, la première ministre a préféré dérouler, selon nos confrères de Ouest-France, un discours portant essentiellement sur les enjeux nationaux. Alors que Jean-Luc Mélenchon parle de «réorganiser la société face aux défis climatiques», Élisabeth Borne a tempéré: « On ne peut pas faire la transition écologique contre les Français. Il faut rassurer les entreprises, les élus, les Citoyens et s'assurer qu'ils soient bien accompagnés».

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L'ancien premier ministre a appelé à faire barrage pour le second tour au candidat de la Nupes, Renaud Le Berre.

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«Bah si, bonhomme, tu vas le nommer» : Bompard somme Macron d'appeler Mélenchon à Matignon en cas de victoire

L'ancien directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon a fait mine de répondre à Emmanuel Macron, qui a affirmé en fin de semaine dernière qu'«aucun parti politique ne peut imposer un nom au président.»

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Élections législatives : les ministres battus devront démissionner

INFO LE FIGARO - L'Élysée maintient la consigne déjà édictée par Emmanuel Macron il y a cinq ans, et héritée de Nicolas Sarkozy en 2007. Quinze ministres sont concernés, dont la première d'entre eux Élisabeth Borne.

L'Humanité

Danemark. Les enjeux du référendum sur la participation à la politique de défense de l’Union européenne

Actu

Copenhague, qui avait obtenu une dérogation en 1992 sur le sujet, organise ce mercredi un référendum sur la participation à la politique de défense de l’Union européenne. Cette consultation intervient après les demandes d’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Alliance atlantique, sur fond de hausse des risques de tensions en mer Baltique.

Gaël De Santis

Les Danois se rendent aux urnes, mercredi. Le royaume nordique pourrait décider de participer à la politique de défense de l’Union européenne (UE). En 1992, Copenhague avait obtenu une dérogation. « Je crois de tout mon cœur qu’il faut voter oui. Lorsque nous devons nous battre pour la sécurité de l’Europe, nous devons être plus unis avec nos voisins », a déclaré la première ministre sociale-démocrate, Mette Frederiksen, le 29 mai, lors d’un débat télévisé. Les sondages penchent pour cette option : le dernier accordait 65 % d’intentions de vote pour le oui dans ce pays qui a dit non au traité de Maastricht en 1992 et à l’euro en 2000.

Les dépenses d’armements, un argument pour le non

On doit cette évolution à l’invasion russe de l’Ukraine, le 24 février. Dans la foulée, Copenhague a annoncé une hausse de son budget de défense pour le porter à 2 % du PIB dès 2024, en conformité avec les exigences de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan). Cette hausse des dépenses d’armements est la principal argument invoqué par la Liste unifiée, qui rassemble communistes et antilibéraux, pour appeler à voter non. Ce parti de gauche estime que rejoindre la politique européenne de défense pourrait contraindre le Danemark à dépenser davantage, le traité sur l’UE stipulant à son article 42 que « les États membres s’engagent à améliorer progressivement leurs capacités militaires ».

UE-Russie. La grande déconnexion

La politique européenne de défense a connu un coup d’accélérateur ces dernières années. Un embryon d’armée européenne de 5 000 hommes a été créé, un fonds permet de mutualiser l’industrie de l’armement, et un livre blanc de la défense européenne vient d’être adopté.

Le fait que le pays nordique rejoigne la politique de sécurité n’est pas pour autant un atout pour édifier une Europe de la défense indépendante de l’influence américaine. En effet, le pays est attaché à l’Otan : de 2009 à 2014, l’ancien premier ministre danois, Anders Fogh Rasmussen, occupait le poste de secrétaire de l’Alliance.

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De plus, cette décision intervient alors qu’il reste de moins en moins de pays de l’UE qui ne sont pas membres de l’Otan. La Suède vient de rompre avec une politique de neutralité vieille de deux cents ans et a demandé à rejoindre l’Alliance. La Finlande, qui a une frontière commune de 1 300 kilomètres avec la Russie, a entamé les mêmes démarches, mettant fin au non-alignement qui était le sien depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. À terme, dans l’UE, ne resteraient hors de la plus grande coalition militaire au monde que l’Irlande, Malte, Chypre et l’Autriche.

Principale voie d’accès russe à la mer du Nord

La décision de Copenhague risque fort d’accroître les tensions en mer Baltique, où se sont multipliés les exercices militaires de l’Otan ces dernières années, et les violations russes de l’espace aérien des pays voisins. Cette mer fermée devient de facto un lac de l’Otan. Elle est la principale voie d’accès russe à la mer du Nord, depuis Saint-Pétersbourg ou l’enclave de Kaliningrad. L’un des principaux pays côtiers, l’Allemagne, a choisi d’augmenter son budget militaire de 100 milliards d’euros dans les prochaines années. L’Estonie, la Lettonie et la Lituanie devraient porter leur effort de défense à 2,5 % du PIB. La Pologne veut même atteindre une cible de 3 %...

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L'Humanité

Allemagne. Berlin en passe de densifier son réseau de souffleries de CO2

Actu

Pour compenser la baisse, voire l’arrêt des livraisons de gaz naturel russe, le ministre vert de l’Économie programme un recours accentué au charbon et au lignite avec le prolongement, jusqu’en 2024, de centrales thermiques pourtant vouées à la fermeture.

Bruno Odent

L’Allemagne, qui avait tant misé sur l’utilisation du gaz naturel russe, est conduite à de très rudes révisions en matière d’approvisionnement énergétique. Une véritable réorganisation de ses équipements dévoués à la production d’électricité est ainsi programmée. Ce qui ne manquera pas d’avoir un effet amplificateur sur les émissions de gaz à effet de serre d’un pays qui était déjà l’un des plus gros pollueurs d’Europe.

Robert Habeck, le ministre vert de l’Économie et du Climat, vient d’annoncer qu’il allait prolonger la durée de vie et l’accessibilité au réseau de centrales qui fonctionnent au charbon, au lignite et au pétrole. Au total, quelque dix gigawatts issus de ces différentes sources devraient être rendus disponibles pour alimenter le réseau électrique « d’ici cet automne ».

Un risque accru de black-out

Berlin est confronté à un énorme dilemme. Un défaut total ou partiel du gaz naturel russe fait grimper, outre les prix du kilowattheure, le risque de coupures, voire de black-out sur le réseau électrique. L’arrivée, à tout moment, du courant dans les foyers et les entreprises n’est garantie qu’à condition de disposer de suffisamment de centrales électriques « pilotables », capables de s’adapter aux fluctuations de la demande.

Lancinant paradoxe : l’équipement du pays, déjà très dense, en éoliennes et en équipements photovoltaïques, n’est d’aucun secours pour assurer une fiabilité de l’approvisionnement électrique en continu. Car ces énergies sont, par définition, aussi intermittentes que le sont le Soleil et le vent.

Le bilan de cette brusque adaptation allemande pourrait être d’autant plus contre-productif en matière d’émissions de gaz à effet de serre que Robert Habeck a tranché contre un éventuel maintien en activité des trois dernières centrales atomiques allemandes, promises à la fermeture d’ici à la fin de cette année 2022. Cette soumission assumée au dogme antinucléaire va faire perdre un peu plus de quatre gigawatts supplémentaires au réseau début 2023, quelle que soit l’évolution des livraisons de gaz naturel russe et alors que l’énergie issue des centrales atomiques n’émet pas de CO2. Ce recours désormais programmé aux énergies fossiles les plus polluantes intervient en toute contradiction avec les engagements du gouvernement qui entendait réduire l’usage du charbon et du lignite pour s’en passer totalement «à l’horizon 2030».

La dépendance au charbon a pris une telle dimension que Berlin n’a pas rechigné à négocier des importations de houille avec le gouvernement du très droitier président colombien sortant, Ivan Duque. Le combustible vient d’une gigantesque exploitation à ciel ouvert où les droits des mineurs comme des populations indigènes des alentours sont foulés aux pieds.

Au même moment, Berlin prépare d’arrache-pied l’arrivée du gaz naturel liquéfié en provenance des États-Unis ou du Moyen-Orient. Faute d’infrastructures portuaires à cet effet, la finalisation de terminaux méthaniers offshore géants est en cours. Ce qui devrait contribuer à booster encore davantage la hausse du prix du kilowattheure sur un marché électrique européen libéralisé qui fonctionne selon le… modèle allemand.  

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L'Humanité

Donbass. Un journaliste français tué à Severodonetsk

Actu

Engagée depuis lundi dans une large offensive pour faire tomber cette ville , l’armée russe aurait tué une dizaine de civils. Le journaliste français de BFMTV, Frédéric Leclerc-Imhoff, 32 ans, fait partie des victimes.

Vadim Kamenka

Dans le Donbass, avec Kramatorsk, Severodonetsk est une des villes stratégiques qui essuie une violente offensive de l’armée russe, ces dernières semaines. Depuis dimanche, la cité industrielle encerclée, qui comptait 100 000 habitants avant l’invasion russe du 24 février, connaîtrait des combats de rue. « Les Russes avancent vers le milieu de Severodonetsk. (…) La situation est très difficile », a confirmé sur Telegram Serguiï Gaïdaï, gouverneur ukrainien de la région de Lougansk.

En ce 96e jour de guerre, la ville, qui se situe à une soixantaine de kilomètres à l’est de Lougansk, serait sur le point de tomber, selon plusieurs témoins. « L’avancée de l’armée russe et des forces de la République autoproclamée de Lougansk (LNR) laisse peu de doute quant à l’issue finale », note une source diplomatique. Si la majorité des habitants ont pu fuir, ceux restés sont pris au piège. Aucune route d’évacuation n’existe désormais. Les seules encore accessibles par la ville jumelle de Lyssychansk puis Bakhmout, plus au sud, essuient trop de tirs d’artillerie pour assurer le retrait des milliers de civils encore sur place et le transport de l’aide humanitaire.

Des habitants auraient trouvé la mort dans des bombardements, lundi, lors d’une nouvelle offensive russe destinée à pénétrer dans Severodonetsk. Parmi les victimes, un journaliste français de BFMTV. « Aujourd’hui (lundi – NDLR), notre véhicule blindé d’évacuation allait récupérer 10 personnes dans la zone et a essuyé le feu ennemi. Des éclats d’obus ont percé le blindage et porté une blessure mortelle au cou à un journaliste français accrédité », a informé Serguiï Gaïdaï, le gouverneur ukrainien de Lougansk, dans un communiqué. Quelques instants plus tard, Emmanuel Macron annonçait à son tour le décès du journaliste français Frédéric Leclerc-Imhoff, 32 ans, qui travaillait comme journaliste reporter d’image pour la chaîne d’information en continu. Le président a adressé ses condoléances à la famille et « le soutien inconditionnel de la France » à « celles et ceux qui assurent sur les théâtres d’opérations la difficile mission d’informer ». Une dizaine de journalistes auraient déjà trouvé la mort depuis le début de la guerre.

Des défaites successives

Cette mort intervient alors que la nouvelle ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, est arrivée en Ukraine, lundi. Il s’agit d’une première visite officielle d’un responsable français. Elle a immédiatement réagi en exigeant « une enquête transparente » après s’être rendue à Boutcha, dans la banlieue de Kiev, où ont eu lieu des massacres de civils dont les troupes russes sont accusées par les autorités ukrainiennes.

L’Union européenne a tenu un sommet à Bruxelles pour débloquer l’adoption d’un 6e paquet de sanctions contre Moscou. Seule certitude, la proposition de la Commission pour apporter jusqu’à 9 milliards d’euros en 2022 sous forme de prêts ou de dons à l’Ukraine, qui chiffre ses besoins à 5 milliards de dollars par mois.

Devant les défaites successives dans le Donbass, le président Volodymyr Zelensky réclame davantage d’armes. Mais le président des États-Unis, qui lui a accordé plus de 40 milliards de dollars d’aide, a refusé l’envoi de lance-roquettes. « Nous n’allons pas envoyer à l’Ukraine des systèmes de roquettes pouvant atteindre la Russie », a déclaré Joe Biden, craignant qu’ils ne soient récupérés par Moscou, ou de franchir une ligne rouge aux yeux des autorités russes. Interrogé sur ce qui pourrait permettre le retour de la paix, Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, lors d’un entretien sur TF1, a posé comme préalable la « démilitarisation de l’Ukraine ».

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L'Humanité

Ukraine. Comment cette guerre bouscule l’Europe

Décryptage

Depuis le début du conflit, le 24 février, l’Union européenne avance à pas de géant sur les dossiers de l’Europe de la défense, de l’énergie, mais aussi de l’accueil des exilés. décryptage

Gaël De Santis

Les guerres sont parfois des accélérateurs de l’histoire. Après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Union européenne (UE) avance à pas de géant. Défense, politique énergétique, élargissement à l’Ukraine ou à la Moldavie, hégémonie américaine… Elle a changé. L’UE avait déjà connu une révolution à la faveur de l’épidémie de Covid en 2020 et 2021. Les États européens avaient alors décidé d’un gonflement du budget communautaire d’un montant de 800 milliards d’euros. L’opération visait à attribuer des prêts et subventions aux États pour affronter la crise. L’Europe devenait ainsi en partie ce que Berlin refusait qu’elle soit : une union de transferts, où les États les plus en difficulté bénéficient d’une aide en échange du respect de critères austéritaires. Le 24 février, un nouveau cycle s’est ouvert pour l’UE.

8 avril. la présidente de la Commission Ursala von der Leyen, remet à Kiev au président Volodymyr Zelensky les documents de demande d'adhésion de l'Ukraine à l'UE. © Stringer/AFP

1 Une accélération de l’Europe de la défense

L’attaque de Poutine s’avère une aubaine pour Macron, qui, depuis son arrivée à l’Élysée en 2017, ne cesse de prôner l’instauration d’une Europe de la défense et d’une autonomie stratégique. Des petits pas en ce sens ont été faits ces dernières années. L’adoption du budget pluriannuel de l’UE pour la période de 2021 à 2027 a permis l’allocation de 7,9 milliards d’euros au Fonds européen de défense, qui permet la recherche et les investissements communs en matière d’industrie de l’armement. Avec la guerre en Ukraine, il a été décidé, lors du Conseil européen de mars, de créer un bataillon de 5 000 hommes et 200 officiers, un embryon d’armée européenne prêt à être déployé à tout instant. Par ailleurs, la boussole stratégique adoptée au même moment permet d’avoir une vision commune des menaces stratégiques.

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Par ailleurs, l’UE a mis à disposition une aide de 450 millions d’euros prélevés directement sur son budget. C’est inédit. Pas à pas, le conflit à ses portes permet une fédéralisation du Vieux Continent : un transfert des compétences des États aux institutions communautaires.

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2  L'affirmation du rôle des États-Unis

Peut-on en conclure que l’Europe s’autonomise, conformément aux vœux d’Emmanuel Macron ? Bien au contraire ! L’Europe de la défense a toujours été vue d’un mauvais œil avant le Brexit par le Royaume-Uni, qui a une « relation spéciale » avec Washington, et par les pays de l’Est, pour qui seul l’Oncle Sam est à même d’assurer leur défense. D’autonomisation, il n’est rien. Preuve en est : deux des six pays de l’UE n’appartenant pas à l’Otan ont décidé de la rejoindre : la Suède et la Finlande frontalière de la Russie. Or l’Alliance atlantique est l’un des principaux freins à l’autonomisation de l’Europe : c’est une coalition dominée par Washington.

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Ce sont d’ailleurs les États-Unis qui vont être les premiers bénéficiaires de la hausse des dépenses d’armement. Un à un, les États de l’UE affichent leur volonté de consacrer 2 % de leur PIB à leur défense. Plusieurs pays ont ainsi indiqué acquérir depuis le 24 février des avions de chasse F-35 américains. Or ils auraient pu porter leur choix sur les Gripen suédois, les Rafale français. Les décisions allemandes en ce sens pourraient mettre en péril le développement du Système de combat aérien du futur (Scaf), fruit d’une coopération entre Paris, Berlin et Madrid.

9 mai. À Strasbourg, Emmanuel Macron a proposé la création d'une "communauté politique européenne" qui rassemble plus de pays que la seule Union Européenne. © Agence Andalou/AFP

3 Une politique de souveraineté énergétique

Lors du sommet européen des 10 et 11 mars, les chefs d’État et de gouvernement se sont accordés pour « (se) défaire progressivement de la dépendance aux importations de gaz, de pétrole et de charbon russes ». 45 % du gaz consommé dans l’UE provient de Russie. Depuis le dernier sommet, la Commission européenne a proposé la fin des importations de tels produits. Plusieurs pays s’y opposent car ils sont ultra-dépendants, telles la Hongrie ou l’Allemagne.

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Toujours est-il que va être mise en place une politique communautaire de stockage de gaz. Une coopération se met en œuvre, en vue d’acheter du gaz naturel liquéfié (GNL), plus cher mais qui peut être acheminé sans gazoduc. Un terminal flottant de GNL va être installé en Grèce ; l’Allemagne en a commandé quatre. Tout le souci est que la production au Qatar, en Algérie ou encore au Nigeria n’est pas encore suffisante. À l’heure où nous écrivons ces lignes, Berlin peine à trouver un accord avec Doha.

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4 Un groupe de Visegrad désormais divisé

La géographie de l’Europe politique se redessine. Le débat s’organise depuis des années entre un bloc du Sud (Espagne, Italie, et parfois France), favorable à plus de solidarité, un bloc austéritaire (Pays-Bas, Finlande, Danemark, pays Baltes, parfois l’Allemagne) et le groupe de Visegrad, qui rassemble la Pologne, la Hongrie, la République tchèque et la Slovaquie, porteuses d’une voix ultra-conservatrice et référence des extrêmes droites du continent. Ce dernier bloc s’est fissuré. La Hongrie de Viktor Orban continue de chercher à être un pont entre l’UE et la Russie, et rechigne à appliquer un nouveau train de sanctions contre Moscou. La Pologne, elle, est en pointe dans la mise en place dans l’UE d’une politique antirusse. Varsovie et Budapest ne s’entendent plus. Cela pourrait les affaiblir quand arrivera un débat sur l’État de droit ou les questions sociétales dans les prochaines années.

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5 Un renouveau de la politique d’asile

Asile, migration, Frontex… la donne a changé. Qui aurait cru en 2021 qu’on entendrait un jour les dirigeants de Pologne ou de Hongrie prôner une politique de l’accueil ? L’invasion poutinienne a permis qu’une directive datant de 2001 soit enfin appliquée : les réfugiés ukrainiens bénéficient d’une protection temporaire qui a été refusée en 2015-2016 aux Afghans ou aux Syriens, malgré les morts en Méditerranée. Peut-être cette évolution sera-t-elle bénéfique aux pays de première ligne. Le président du Conseil italien, Mario Draghi, a ainsi rappelé que « la solidarité exprimée envers les réfugiés ukrainiens devra aussi nous pousser vers une gestion vraiment européenne, y compris des migrants qui arrivent d’autres contextes de guerre et d’exploitation. Plus généralement, il est nécessaire de définir un mécanisme européen efficace de gestion des flux migratoires, qui dépasse la logique du traité de Dublin », en vertu duquel un demandeur d’asile doit faire ses démarches dans le pays d’entrée dans l’Union.

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Le Figaro

Guerre en Ukraine: «La pire des humiliations est celle que le pouvoir russe inflige à son peuple»

Cyrille Louis

GRAND ENTRETIEN - Président du Parlement ukrainien, Ruslan Stefanchuk réclame aux Occidentaux davantage de systèmes d’armement.

Juriste de formation, considéré comme l’inspirateur du programme sur lequel Volodymyr Zelensky a été élu en 2019, Ruslan Stefanchuk préside depuis octobre 2021 le Parlement ukrainien (Verkhovna Rada).

LE FIGARO.- Quel bilan dressez-vous de ces cent premiers jours de guerre?

Ruslan STEFANCHUK. - Cette guerre à grande échelle a été déclenchée au cœur de l’Europe par un agresseur qui viole tous les principes et cherche à détruire notre pays. La Russie, qui prévoyait de prendre Kiev en trois jours, a connu un échec retentissant face à la résistance déterminée de l’Ukraine. Mais les combats qui se poursuivent depuis sont très durs dans l’est et le sud du pays. L’armée de la Fédération de Russie est considérablement plus nombreuse que la nôtre. Une grande partie de leurs armes date certes de l’époque soviétique, mais cela ne les empêche pas de causer d’importants dégâts. C’est pourquoi nous demandons à nos partenaires occidentaux de nous fournir davantage de systèmes d’armement lourd modernes - notamment des pièces d’artillerie, des chars, des lance-roquettes multiples ainsi que des missiles antiaériens et antinavires. Ces livraisons sont essentielles si l’on veut éviter l’enlisement dans une interminable guerre d’usure.

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Cette aide, si elle se poursuit, vous permettra-t-elle à terme d’engager une contre-offensive?

Nous sommes très reconnaissants de l’aide apportée par les États-Unis, notamment dans le cadre de la loi de prêt-bail, ainsi que des fournitures d’armes consenties dans l’urgence par la France. J’ai échangé avec les chefs militaires ukrainiens, qui sont très satisfaits des performances des canons Caesar. Une partie du matériel promis est déjà opérationnelle et le reste devrait être livré prochainement. Nous espérons ainsi atteindre cet été le volume critique d’armement nécessaire au lancement de la contre-offensive.

Celle-ci visera-t-elle un retour aux lignes du 24 février 2022, ou bien la reconquête de tous les territoires perdus depuis 2014?

L’Ukraine vise une grande victoire, qui devra se traduire par la restitution de l’ensemble des territoires sur lesquels sa souveraineté a été reconnue lors de sa déclaration d’indépendance (en 1991, NDLR), ainsi que par la traduction en justice des auteurs d’atteintes aux droits de l’homme et au droit international, et, bien sûr, par la réparation des dégâts entraînés par l’invasion russe. Pour autant, nous sommes bien conscients qu’il s’agit d’un processus long, et que celui-ci devra sans doute se dérouler par étapes. À titre personnel, il me semble qu’un retour à la situation qui prévalait à la veille du 24 février devrait créer les conditions d’un retour à la voie diplomatique

Emmanuel Macron appelle à ne pas «humilier» la Russie et persiste à maintenir le fil du dialogue avec Vladimir Poutine. Cette démarche est-elle utile?

La pire des humiliations est celle que le pouvoir russe inflige à son peuple. Pour le reste, il m’est difficile de donner des conseils à M. Macron car nous avons notre propre expérience des relations avec la Russie. Celle-ci nous a enseigné qu’un accord avec ses dirigeants ne vaut pas grand-chose dans la mesure où ils ne respectent ni leur parole ni les règles du droit international. Les soldats russes bombardent les convois humanitaires et pillent les habitations. Avant cette phase de la guerre, Volodymyr Zelensky pensait lui aussi qu’il fallait trouver une voie diplomatique pour régler le contentieux avec la Russie. Mais après Boutcha, Irpin, Marioupol et Borodyanka, cette porte est en train de se refermer.

La Commission européenne doit se prononcer d’ici à la fin du mois sur le statut de candidat à l’adhésion revendiqué par l’Ukraine. Mais certains pays, comme la France ou l’Allemagne, préviennent que la route sera longue…

Cette tournée européenne, qui m’a déjà conduit en Allemagne et va se poursuivre ces prochains jours à Strasbourg, aux Pays-Bas, en Belgique et en Autriche, vise à exprimer un message fort. Nous sommes pleinement conscients que le chemin vers l’adhésion à l’UE va exiger d’importants efforts et qu’il sera long. Mais soyons clairs: si le statut de pays candidat n’est pas accordé rapidement à l’Ukraine, ce sera une victoire pour Poutine. Nous avons besoin d’une feuille de route très précise pour nous guider vers le statut de membre à part entière. Les Ukrainiens, qui donnent leur vie pour défendre les valeurs européennes, méritent d’entendre que leur pays est engagé sur la voie de l’adhésion. Il a le droit d’entendre que sa résistance n’est pas vaine et que les mots d’Alexandre Dumas «un pour tous, tous pour un» ont un sens.

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Un débat parlementaire serein est-il possible en temps de guerre? Et pourquoi avoir récemment voté une loi qui interdit une dizaine de partis réputés prorusses?

Le Parlement n’a pas interrompu ses travaux un seul jour depuis le début de la guerre et il continue de siéger dans ses locaux de Kiev. Le mérite en revient en partie au président Zelensky, qui a d’emblée décidé que les institutions du pays devaient continuer à fonctionner normalement dans la capitale. Les clivages politiques ont été temporairement effacés au profit d’une coalition pour la défense de l’Ukraine. L’autre singularité de cette période, c’est que nous avons troqué notre costume et nos cravates pour la tenue militaire. Quant à la loi interdisant les activités des partis «rachistes» (contraction des termes «russe» et «raciste», NDLR), elle a été adoptée à une large majorité, y compris par des élus réputés russophiles. Elle ne vise pas à empêcher le débat politique, mais à tracer une ligne claire entre le bien et le mal.

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Les forces spéciales se préparent à de nouveaux défis

DÉCRYPTAGE - Créé il y a trente ans, le commandement des opérations spéciales tire les leçons de la guerre en Ukraine.

Arrestation au Maroc d'un baron de la drogue français recherché par Interpol

Le suspect, âgé de 33 ans, serait impliqué dans plusieurs opérations de trafic d'héroïne et de cocaïne entre la France, la Belgique et les Pays-Bas.

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Guerre en Ukraine : Moscou affirme avoir frappé Kiev pour détruire des blindés livrés par des pays d'Europe de l'Est

La Russie a procédé ce dimanche matin à des frappes aériennes sur la capitale ukrainienne, les premières depuis avril.

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L'Humanité

Festival de Cannes. Lina Tsrimova, «comme tous les citoyens russes, je me sens responsable de ce qui se passe en Ukraine»

Tribune

la réalisatrice d’origine russe, s’est exprimée lors de la présentation de son film La colline, le 21 mai, co-réalisé avec Denis Gheerbrant, projeté à l’Acid.  Discours

Le 21 mai, est le jour de la commémoration des victimes des guerres coloniales au Caucase du XIXème siècle. Aujourd’hui, c’est le peuple ukrainien qui subit les frappes de l’armée russe. Et moi, comme tous les citoyens russes, je me sens responsable de ce qui se passe. Responsabilité que l’on devra porter le reste de nos vies en contribuant à la reconstruction de l’Ukraine indépendante. Paradoxalement, c’est la première fois que je me sens russe et malheureusement pour de mauvaises raisons. Car, comme des millions des représentants des peuples non-russes et plus particulièrement des peuples du Caucase, je me sentais toujours comme citoyenne de seconde zone. Tous les peuples non-russes connaissent très bien la nature impérialiste du régime putinien, avec les restrictions politiques des républiques de la Fédération, avec l’impossibilité d’apprendre et faire vivre les langues non-russes, enfin, avec les guerres en Tchétchénie et les opérations militaires dont on ne voyait pas le bout au Caucase du Nord.

Aujourd’hui, pire encore, la jeunesse de ces périphéries parmi les plus démunies de la Russie est envoyée comme chair à canon en Ukraine, dans cette affreuse et criminelle guerre. J’ai envie de m’adresser, alors, à tous mes concitoyens russes et plus particulièrement à mes concitoyens caucasiens. Je vais m’adresser notamment au nom de mes amis qui ne peuvent pas le prononcer publiquement mais le pensent au fond de leur coeurs : « Vous savez mieux que quiconque ce que c’est l’impérialisme et le racisme de l’Etat putinien, ce que c’est la misère, la guerre et ces « opérations militaires ». Faites tout ce qui est dans votre pouvoir pour faire revenir vos frères, amis, parents qui sont partis en Ukraine. Cette guerre va vous couvrir de honte ainsi que vos familles et les générations à venir ! »

Festival de CannesGuerre en Ukraine
Le Figaro

Au Donbass, ces soldats ukrainiens démunis qui abandonnent le front: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - En première ligne, sans équipement ni formation adéquats, ils sont accusés d’insubordination.

Avec les volontaires des forces spéciales d’Azov et de Kraken qui libèrent la région de Kharkiv

REPORTAGE - À côté de «Viking», «Drozak» ou d’«Horus», de beaucoup plus frêles volontaires manient des drones. «Karma», l’infirmière, accompagne, elle, en première ligne ses camarades de combat.

Avec les gendarmes français qui enquêtent sur les crimes de guerre en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Depuis trois mois, des experts de la gendarmerie française réalisent des analyses en appui de la justice ukrainienne, dans le cadre de l’invasion russe.

Kramatorsk et Sloviansk sous la menace des bombes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Ces deux grandes villes au cœur du Donbass ne sont plus à l’abri depuis que les troupes ennemies ont contraint au repli des combattants ukrainiens parfois sous-équipés.

À Orikhiv, dans les tranchées avec les soldats ukrainiens: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À 300 mètres des positions russes, les soldats de la 128e brigade d’assaut de Transcarpatie défendent ce verrou qui protège la ville de Zaporijjia.

Face au pilonnage russe, Kiev mise sur une stratégie de fermeté: l’analyse de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Volodymyr Zelensky entend aborder d’éventuelles négociations en position de force.

Avec les soldats de l’Otan en Roumanie, rempart face au danger russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’Alliance atlantique a déployé une présence permanente en Transylvanie pour protéger son flanc oriental.

La nouvelle vie amère des réfugiés ukrainiens en Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Des centaines de milliers de personnes fuyant la guerre reçoivent un accueil inégal selon les régions.

En Ukraine, l’armée et les civils prêts pour une guerre longue: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Trois mois après le début de l’offensive russe, lancée par Vladimir Poutine, le conflit s’enlise dans le Donbass.

En Ukraine, la vie revient à Irpin, Borodyanka figée dans les ruines: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À Irpin, où l’armée ukrainienne est parvenue à bloquer les troupes russes lors d’une bataille clé, 75% des bâtiments d’Irpin sont endommagés, 875 complètement détruits.

Azovstal: le récit d’un siège héroïque devenu symbole de la résistance ukrainienne

REPORTAGE - Les combattants qui ont défendu la ville de Marioupol, réduits au gré des affrontements à un groupe assiégé dans l’aciérie, sont aujourd’hui des héros pour la population.

Comment les employés de Tchernobyl ont tenu tête aux Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Ils ont cohabité avec l’armée et tenté coûte que coûte de garantir la sécurité pour éviter un deuxième accident.

À l’est de Kharkiv, un enfer de tueries et de viols commis par les Russes dans leur déroute

REPORTAGE - À Malaya Rohan, occupée plus d’un mois, les habitants se terraient pour échapper aux abus et aux combats. Le récit de l’envoyé spécial du Figaro.

Sviatoslav Vakartchouk, la star du rock en tournée sur le front auprès des soldats ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le chanteur de rock et ancien député est venu soutenir les soldats ukrainiens de la 80e brigade parachutiste, sur le front du Donbass, dans un contexte de guerre contre la Russie.

Guerre en Ukraine: à Büchel, malgré la guerre, les pacifistes font de la résistance

REPORTAGE - À proximité de la base militaire américaine de Büchel (Rhénanie-Palatinat), les pacifistes allemands qui se mobilisaient, depuis la guerre froide, pour le retrait des armes nucléaires de leur sol s’opposent désormais aux livraisons d’armes allemandes à l’Ukraine.

La vie harassante dans les cités minières sinistrées du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Alors que les employés des mines tentent de poursuivre leurs activités, de plus en plus d’habitants, pourtant habitués à la guerre, songent à partir.

La guerre en Ukraine éloigne la Moldavie de Moscou et la rapproche de l’Europe

REPORTAGE - Dans ce petit territoire coincé entre la Roumanie, qui s’emploie très sérieusement à l’aider dans ses démarches d’adhésion à l’Union européenne, et l’Ukraine, en proie à l’invasion russe, 78 % des Moldaves ont confiance dans le projet européen de leur pays.

L’étonnante résilience des services publics ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le Donbass s’efforce de faire fonctionner les hôpitaux, les réseaux électriques, les chemins de fer et de maintenir les services essentiels malgré la guerre.

Au cœur de l'enfer en Ukraine, les guerres des femmes

REPORTAGE - Certaines, députées ou anonymes, ont pris les armes. D'autres ont choisi d'aider une population apeurée, terrée dans des abris souterrains, ou se sont muées en médecins de guerre. Nous les avons rencontrées.

Pourquoi, malgré la guerre entre la Russie et l’Ukraine, le commerce du gaz continue

REPORTAGE - Le gazoduc, qui permet d’acheminer cette source d’énergie en Europe, transite par l’Ukraine et lui profite aussi en dépit de la guerre qui l’oppose à la Russie.

Sieverodonetsk, le verrou du Donbass sous la pression des forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sous un feu d’artillerie constant, les villes jumelles de Sieverodonetsk et Lyssytchansk (dont la raffinerie pétrolière est en feu) résistent de plus en plus difficilement à l’offensive russe, qui cherche à encercler l’armée ukrainienne.

À Kharkiv, la vie souterraine s’est organisée dans le métro: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dès le 24 février, le système de transports a cessé de fonctionner, à mesure que les habitants affluaient pour se réfugier sous terre.

Sous les bombes russes, l’identité bousculée de Kharkiv la russophone: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dans cette ville ukrainienne où un habitant sur cinq a de la famille en Russie, plus de 2000 bâtiments ont été détruits par les bombes. Pour la population, c’est un monde qui s’effondre.

Malgré la résistance ukrainienne, les Russes se rapprochent de Sloviansk: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le feu massif de l’artillerie russe éprouve les défenses ukrainiennes et vide lentement de leur population les villes attaquées.

Après le fracas de la guerre en Ukraine, Kiev revient lentement à la vie

REPORTAGE - Bombardée pendant deux mois, la capitale ukrainienne porte encore de nombreux stigmates de l’agression russe. Mais, depuis que l’envahisseur a été repoussé des faubourgs nord, les habitants commencent à revenir chez eux, les commerces rouvrent leurs portes et la ville retrouve un peu de sa joyeuse vitalité d’avant.

Guerre en Ukraine: Jill Biden en Roumanie au chevet des réfugiés

REPORTAGE - La veille, la première dame américaine a rencontré des militaires américains sur la base aérienne de l’Otan à Constanta, sur la mer Noire.

Les rescapés de l’usine Azovstal de Marioupol racontent leur calvaire: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Ces habitants de Marioupol ont vécu l’enfer dans des abris souterrains bombardés depuis deux mois par les Russes.

En Transnistrie, les habitants craignent d’être rattrapés par la guerre voisine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sur ce petit territoire enclavé entre la Moldavie et l’Ukraine, la présence d’environ 1500 soldats sous commandement russe fait redouter une extension du conflit.

Demydiv, un village ukrainien fier d’avoir été noyé pour sauver Kiev des Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Demydiv se trouvait sur la route des Russes dans leur tentative, le 24 février dernier, de prendre Kiev. En faisant sauter un barrage, les militaires ukrainiens ont sauvé les 4000 habitants.

À Lviv, la cohabitation parfois difficile avec les déplacés de l’Est: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Dans l’urgence des premiers jours, les habitants ont accueilli des proches, des connaissances et même parfois des inconnus. Mais deux mois plus tard, la ville suffoque.

Traversée du Donbass, sur la route stratégique de Poutine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Notre journaliste a suivi ce corridor symbolique, du sud de la Russie jusqu’à la Crimée annexée.

Près de Mykolaïv, la guerre fait rage de part et d’autre du fleuve Boug: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sur les rives ensoleillées du Boug, près de l’endroit où le fleuve se jette dans la mer Noire, Russes et Ukrainiens s’installent dans ce qui ressemble de plus en plus à une guerre de position.

À Odessa, les danseurs de l’Opéra dans la guerre: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La scène du vaste bâtiment de style baroque est close et son rideau est lourd. Là-bas, les couloirs ne bruissent que de la sinistre musique des sirènes, quand menacent avions ou missiles russes.

L’Ukraine brise ses statues soviétiques: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Kiev se débarrasse des monuments, noms de rues et symboles hérités de l’URSS louant les liens avec la Russie.

Pendant la guerre, la lutte anticorruption s’enlise en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - À Odessa, dont l’image est noircie par le banditisme, les nombreuses affaires en cours passent au second plan.

Une Pâque orthodoxe sur fond de schisme entre Kiev et Moscou: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La guerre accélère la rupture entre l’Église orthodoxe ukrainienne de Kiev et le patriarcat de Moscou, allié politique de Poutine.

Sloviansk, le verrou ukrainien qui bloque les Russes dans le Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans cette ville, théâtre d’une des premières batailles entre l’armée ukrainienne et les séparatistes en 2014, riverains et combattants entendent repousser l’assaut imminent de Moscou.

La communauté grecque d’Odessa affiche sa solidarité avec l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les quelque 2500 Odessites d’origine grecque témoignent leur soutien à l’égard de l’Ukraine, comme un juste retour de l’Histoire.

Dans le Donbass, la vie des Ukrainiens sous les bombardements russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Située à moins de dix kilomètres de Donetsk, Avdiivka, dont une grande partie de la population a déjà été évacuée, se prépare à un assaut russe.

La guerre a forgé une nouvelle Ukraine, résolue, fière et déliée de la Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le sentiment national est à ce point exacerbé à Kiev que les plus russophones hésitent à utiliser la langue de Pouchkine.

Sur le front du Donbass, les cosaques se battent de père en fils contre les forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Même si elles sont sans nul doute fatiguées et amoindries par ces semaines de guerre, les unités ukrainiennes du front du Donbass sont les plus aguerries.

La guerre en Ukraine divise les pacifistes allemands

REPORTAGE - Les manifestants sont tiraillés entre le soutien inconditionnel aux victimes de l’agression russe et le refus de rentrer dans l’engrenage de la guerre.

Dans Kiev en guerre, le combat pour le salut de l’âme des chrétiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dimanche, la messe pascale a été célébrée par la petite communauté catholique de Kiev.

En Ukraine, les volontaires anglo-saxons qui évacuent les blessés sur le front et jusque derrière les lignes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À Kiev, pris sous le feu des forces russes le 31 mars, des membres de Harp, une organisation humanitaire américaine, évacuent un homme paralysé et sa famille pour les emmener en Pologne.

Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Vladimir Poutine ne perd pas de temps pour faire avancer son projet politique, contruire une «Novorussia» sur les ruines du Donbass.

Ces semaines de martyre imposées par les Russes aux villages du Sud: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans leur contre-offensive vers Kherson, les forces ukrainiennes libèrent des habitants qui témoignent de la sauvagerie dont ont fait preuve les envahisseurs envoyés par Moscou.

À Boutcha, une topographie de la terreur russe: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’ultime décompte des victimes tuées pendant l’occupation de cette localité au nord de Kiev est de 403 morts et 16 disparus.

À Zaporijjia, les rescapés de Marioupol assiégée racontent leurs traumatismes et l’enfer des combats

REPORTAGE - Selon l’armée de terre ukrainienne et des combattants du bataillon Azov, la lutte continue dans les décombres.

À Kramatorsk, poste avancé de la «grande bataille» du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - C’est dans cette ville stratégique qu’est établi l’état-major régional de l’armée ukrainienne. Vendredi, une frappe russe contre la gare ferroviaire y a tué plus de cinquante civils.

À Lymany, village pilonné sur la route de Kherson, les rares habitants se serrent les coudes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Accessible par un chemin de terre après un dernier check-point ukrainien, Lymany est l’un de ces coins ignorés où la guerre n’a jamais cessé depuis le 24 février.

Varsovie ploie sous l’afflux de personnes fuyant l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Logement, éducation, travail, santé… Pour les autorités polonaises, comme pour les réfugiés, les défis sont nombreux.

Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes

REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.

Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens

GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.

À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.

Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.

Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.

À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.

«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.

Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.

Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.

Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège

REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.

Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.

Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial

REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.

À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie

REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».

Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée

REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.

À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.

Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro

GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.

Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.

Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial

GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.

Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.

À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.

La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.

Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler

REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.

Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.

Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents

REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.

Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète

REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?

L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.

Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.

Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre

RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.

À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»

REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.

Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.

Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite

REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.

Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays

REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.

À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister

REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.

En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre

REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».

Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens

REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.

À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre

REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.

À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.

Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements

REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.

Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre

REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.

À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée

REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.

Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest

REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.

Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine

REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.

En Transnistrie, les pro-russes en embuscade

REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.

Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis

REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.

À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente

REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.

Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine

PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.

Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique

REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.

Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger

REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.

Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale

REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.

Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa

REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.

En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts

REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.

Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise

REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.

Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie

REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.

À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko

REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.

Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes

REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.

Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés

REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.

À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied

REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.

Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins

REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.

Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes

REPORTAGE - Personne ne veut ­imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.

À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front

REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.

Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe

REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.

Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent

REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.

À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés

REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.

«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation

REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.

Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation

RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et ­restaurants délicieux, les expo­sitions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.

Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires

REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.

Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés

REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.

À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes

REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.

Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé

REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.

Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes

REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.

Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou

REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.

Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode

REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.

Donetsk à l’heure de la mobilisation générale

REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.

Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais

REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.

À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir

REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.

Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion

REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.

Des colonnes de blindés en direction de Donetsk

EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.

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À Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»

REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.

Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade

REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.

L'Humanité

Madame Tout le Monde, anthologie de toutes pour tous

Nos recommandations culturelles

Poésie La réinvention contemporaine des formes et des outils poétiques est en grande partie le fait des femmes. Marie de Quatrebarbes a demandé à 18 d’entre elles de contribuer à son ouvrage et d’en présenter 20 autres. Convaincant et passionnant.

Alain Nicolas

Une « pince temporelle » de douze ans, de 2008 à 2020. Tel est l’outil que se donne Marie de Quatrebarbes pour le « geste anthologique » qu’elle propose. Geste toujours périlleux : composer une anthologie est par définition faire des choix, laisser de côté tel ou tel texte, et devoir forcément en assumer les critères. Ce qu’elle fait clairement. L’ouvrage ne prétend pas à l’exhaustivité, ni même à la représentativité. Il n’est pas un utilitaire, moins encore un palmarès.

Madame Tout le Monde est aussi une autre formulation de Tout le monde se ressemble, titre d’une anthologie publiée par Emmanuel Hocquard en 1995, qui faisait litière de l’hypertrophie du moi poétique tout en mettant au premier plan la singularité du langage de chacun. Mise au féminin ironique, Madame Tout le Monde insiste tout autant sur le refus de la survalorisation de la figure du poète, risque qui ne guette guère, il faut le reconnaître, les femmes qui écrivent de la poésie. Le livre se présente comme la trace d’une « trajectoire personnelle » qui a mené l’initiatrice vers d’autres femmes, à qui l’ont liée des rencontres, des collaborations, des lectures, et qui ont publié leur première œuvre entre 2008 et 2020. Elle leur a demandé de produire deux textes, un inédit d’elles, et un second né de leurs pratiques de créatrices de revues, de traductrices, de leurs rencontres avec des domaines différents, arts visuels, musique, spectacle vivant. Madame Tout le Monde est donc une anthologie à deux degrés, les autrices choisies en composant, en fin de compte, la moitié du texte.

Madame Tout le Monde se construit ainsi sur le compagnonnage, la confiance, l’inattendu. Dans cette pincée temporelle saisie par Marie de Quatrebarbes se lit une « archive récente » du champ poétique contemporain. Elle est marquée par deux traits majeurs. L’un est la réinvention permanente des formes, le réinvestissement des terrains nouveaux par la poésie. Christophe Tarkos rappelait qu’il avait « cherché des emmerdes en employant le mot poésie ». Emmanuel Hocquard, plus sobrement, insiste sur le «  malentendu sur le mot poésie ». Malentendu qui vient, poursuit Marie de Quatrebarbes, du fait que l’on attend d’elle des «  formes identifiables (…) codifiées et convoyées par la tradition », alors que la poésie, au contraire, n’est qu’invention de formes.

L’autre est que cette réinvention est, depuis ces dernières années, massivement le fait de femmes. Madame Tout-le-Monde, puisque c’est le nom de la poète contemporaine, crée ses propres outils, sans l’ « emporte-pièce verbal » ni les « moules en silicone » de la panoplie pâtissière poétique, «  faits pour supporter la cuisson et faciliter le démoulage ». Madame sort de sa cuisine, fabrique ses instruments, quitte à les détruire et à travailler à moule perdu. L’anthologie, loin de s’enliser dans les pièges de l’« écriture féminine », montre que cette liberté nouvelle est donnée à la poésie tout entière. Son caractère collectif en est à la fois la manifestation et le gage.

C’est ce travail de passeuses qui rend passionnant ce livre. On trouvera ainsi de petites anthologies d’Amandine André de la revue la Vie manifeste, Laura Vazquez de Muscle, A.C. Hello de Frappa, Cléa Chopard de l’Ours Blanc, qu’elles animent. Le choix est éclectique, Laura Vazquez proposant d’émouvants extraits de Voyage au centre d’un cerveau d’autiste, de Babouillec, et une magnifique traduction personnelle d’ Éliduc, de Marie de France. Muriel Pic dialogue avec le philosophe Maurice Merleau-Ponty. Carla Demierre propose Pauline Allié et Julie Sas ; Laure Gauthier, Rim Battal et Katia Bouchoueva ; Anne Kawala, Angéline Neveu ; Emmanuèle Jawad s’entretient avec Michèle Métail ; Marina Skalova traduit Galina Rymbu ; et Lucie Taïeb, Konrad Bayer.

On n’en finirait pas, entre retrouvailles et découvertes, de décliner le sommaire de ce passionnant ouvrage qui, même s’il ne se veut pas exhaustif, donne de belles vues sur ce nouveau paysage. Le lecteur curieux ne sortira de ce livre que pour se lancer sur l’une des nombreuses pistes qu’il ouvre. Au moment où la poésie s’expose en son marché, pourquoi ne pas faire le vôtre en prenant pour guide Madame Tout le Monde ?

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Le Figaro

Législatives 2022 : comment faire une procuration pour voter ?

Le Figaro

Certains électeurs ne pourront pas se déplacer dans leur bureau de vote les dimanche 12 et 19 juin. Comment et à qui donner sa procuration ? Jusqu'à quand pouvez-vous faire procuration ? Où trouver votre numéro d'électeur ? Nos réponses.

Ils sont près de 49 millions d'inscrits sur les listes électorales. Alors que les élections législatives approchent et que l'abstention a été importante lors de l'élection présidentielle, certains ne pourront pas se déplacer dans leur bureau de vote pour glisser un nom de l'urne. Seule solution : faire un vote par procuration. Voici un mode d'emploi, dont tous les détails sont à retrouver sur le site du ministère de l'Intérieur.

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Comment donner sa procuration ?

Vous pouvez faire votre procuration de deux manières. La première consiste à formuler une demande en ligne sur le site maprocuration.gouv.fr et de s'identifier avec FranceConnect. Plusieurs étapes sont à suivre : vous devez d'abord vous identifier puis, indiquer la commune dans laquelle vous votez. Ensuite, de préciser au choix le numéro d'électeur et la date de naissance de votre mandataire ou son état civil et sa commune/ consulat de vote.

Vous devrez vous rendre dans une brigade de gendarmerie, un commissariat de police ou un consulat pour que les autorités vérifient votre identité, muni de votre pièce d'identité et de la référence de votre demande de procuration (qui devrait vous avoir été adressée par mail après la validation de votre demande). Une fois cette étape accomplie, vous recevrez un mail indiquant que cette dernière a été validée. Enfin, une fois le mail intitulé «Votre procuration a été validée», votre mandataire pourra se rendre dans votre bureau de vote pour glisser un nom dans l'urne à votre place.

L'autre manière est de se rendre directement dans un commissariat de police, dans une brigade de gendarmerie ou au tribunal judiciaire ou de proximité. Une fois sur place, et muni d'un titre d'identité, vous pourrez remplir un formulaire Cerfa de demande de vote par procuration.

Comment choisir son mandataire ?

Vous pouvez confier votre vote à n'importe quel électeur de nationalité française. Ce, à plusieurs conditions. Lui comme vous devez être inscrits sur une liste électorale - sans qu'il ne soit obligatoire d'être inscrit sur la même. En revanche, votre mandataire doit se déplacer dans votre bureau de vote le jour du scrutin. Par ailleurs, votre mandataire ne doit pas avoir atteint le plafond maximum de procurations pour un scrutin donné.

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Où trouver votre numéro d'électeur ?

Ce numéro se trouve sur votre carte électorale. Vous pouvez aussi le retrouver en passant par le module «interroger sa situation électorale» sur le site service-public.fr. Il vous fait alors indiquer votre état civil complet, votre commune ou consulat de vote.

Jusqu'à quand pouvez-vous faire procuration ?

Vous pouvez faire procuration à n'importe quel moment, il n'y a pas de date limite. Naturellement, il vaut mieux le faire le plus rapidement possible, en prenant en compte les délais d'acheminement, par les mairies, de votre procuration. Une fois votre demande faite en ligne, vous pouvez vous rendre dans n'importe quel commissariat de police le jour même.

Comment faire si vous êtes à l'étranger ?

Votre demande de procuration en ligne doit être validée dans un délai de deux mois auprès de votre consulat ou de votre ambassade. N'hésitez pas à entrer en contact avec les instances les plus proches de votre domicile à l'étranger.

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Législatives: Manuel Valls éliminé dès le premier tour dans la 5e circonscription des Français de l'étranger

L'ancien premier ministre a appelé à faire barrage pour le second tour au candidat de la Nupes, Renaud Le Berre.

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«Bah si, bonhomme, tu vas le nommer» : Bompard somme Macron d'appeler Mélenchon à Matignon en cas de victoire

L'ancien directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon a fait mine de répondre à Emmanuel Macron, qui a affirmé en fin de semaine dernière qu'«aucun parti politique ne peut imposer un nom au président.»

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Élections législatives : les ministres battus devront démissionner

INFO LE FIGARO - L'Élysée maintient la consigne déjà édictée par Emmanuel Macron il y a cinq ans, et héritée de Nicolas Sarkozy en 2007. Quinze ministres sont concernés, dont la première d'entre eux Élisabeth Borne.

L'Humanité

Un bouquet d’herbes séchées et de fleurs sauvages

Nos recommandations culturelles

Recueil Jean-Michel Maulpoix vient d’être couronné par le Goncourt de la poésie. Il cultive avec art, dans Rue des fleurs, un rapport dynamique à la réalité concrète du monde, usant avec le même bonheur de la prose et du vers.

Muriel Steinmetz

Jean-Michel Maulpoix (né en 1952) vient de recevoir le prix Goncourt de la poésie pour l’ensemble de son œuvre. Il publie Rue des fleurs, un recueil de textes, dont certains relus, voire réécrits, bref, remis sur le métier. Les voilà autrement cousus, pièce à pièce, depuis jadis, où certains ont leur origine ; brassées d’ « images précoces » accointées à l’aujourd’hui. Sur cette « relecture-réécriture », dans un récent entretien, l’auteur parle de « yoga affectif ».

jardins ouvriers le long de l’autoroute

Ici, il a prélevé un titre, là un peu moins d’un texte, arrachant les mots à leur contexte initial pour mieux les rebouter ailleurs, comme on compose un bouquet à l’aide d’herbes séchées, de feuilles et de fleurs cueillies sur la route, puis redistribuées pour l’œil dans le vase. Il dit écrire avec « la mémoire de ses lectures » qui, tels des « poteaux d’angle » – la formule vient de Michaux –, lui servent de « repères ». Jean-Michel Maulpoix s’accorde ainsi une « pause lyrique », doublée d’un exercice de mémoire. L’ensemble tourne autour du texte Cimetière – initialement intitulé Toussaint – « Où n’entre plus le songe ni la rumeur/Ni le rayon de l’aube ni le murmure des voix d’amour (…) Où l’on ne vieillit plus, quittant d’un coup son âge et ses pensées ».

Il use avec le même bonheur de la prose et du vers, qui hante son écriture sur le ton de la basse continue. Le vers, en effet, donne le rythme et balaie d’un revers de main tout type de discours, de ceux qui finissent par faire la bouche sèche à ceux qui les profèrent. Maulpoix, lui, laisse entendre son propre souffle, défait la routine et tout prêt-à-porter du sens. Il avoue beaucoup « écrire à l’oreille ».

À la tête de la revue numérique de littérature et de critique le Nouveau Recueil, l’essayiste qu’il est aussi, qui fut d’abord édité chez Maurice Nadeau, se réclame volontiers d’un « lyrisme critique » ; sujet de sa thèse de doctorat, soutenue en 1987 à Nanterre. Il y prônait « l’implication subjective » et « le rapport dynamique avec la réalité concrète du monde ». Cette réalité est plus que jamais présente dans Rue des fleurs, qui s’ouvre sur une « banlieue pauvre », avec ses jardins ouvriers où « l’on voit le long de l’autoroute des carrés frisés de laitues », binés par « les petits vieux ».

« les émigrés qui marchent ne disent rien »

Au petit jour, apparaissent les travailleurs, « tous ensemble ils arrivent par le tram de 7 heures. Le bleu sent la Javel, la terre sent le goudron ». Le soir, «  on entend des musiques aux portes », là « où les fenêtres sont bleues à partir de huit heures ». Et « les émigrés qui marchent ne disent rien, ne vont nulle part ». La phrase chez Maulpoix respire sans sinuer. La virgule est rare. Le poète cultive l’accident favorable à la combinaison phonique, si contraire au tout-venant de la signification. Selon son propre aveu, il y a chez lui « un chef d’orchestre invisible qui se cache dans la page ».

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Le Figaro

La périlleuse marche de la Corse vers l’autonomie

Jean Chichizola

ENQUÊTE - Annoncées par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, alors que l’île, sonnée par l’assassinat d’Yvan Colonna, était en feu, les négociations sur le statut de la Corse devraient démarrer après les législatives.

Envoyé spécial en Corse

C’est la dernière case de L’Enquête corse, la bande dessinée à succès parue en 2000. «C’est une île compliquée pour un continental» , lâche le détective Jack Palmer. Et son ami insulaire de lui répondre: «Pour un Corse aussi.» L’humour de Pétillon paraîtra trivial aux yeux de certains et en agacera d’autres. Mais, à l’heure où des discussions se profilent, vingt ans après la fin du processus de Matignon initié par Lionel Jospin, il rappelle deux notions clés pour qui se frotte à la «question corse»: l’humilité et la complexité. Un fin connaisseur de l’île résume à sa façon: «Négocier en Corse, c’est aller fumer dans une soute à munitions. Si vous en ressortez, tout va bien.»

Signe de cette complexité: l’étonnant télescopage électoral en moins d’un an. Aux territoriales de 2021, près de 70% des électeurs s’étant exprimés ont voté au second tour pour des formations nationalistes (autonomistes et indépendantistes). À la présidentielle de 2022, avec un taux d’abstention comparable (autour de 40 %), Marine Le Pen a recueilli près de 60 % des suffrages exprimés. Qui sont ces électeurs? Revue de référence, Le Grand Continent évoque «l’archipellisation» d’un «électorat corse au sein duquel cohabitent plusieurs ensembles aux comportements politiques bien distincts: nationalistes corses majoritairement abstentionnistes aux élections françaises, nationalistes français majoritairement abstentionnistes aux élections corses, unionistes (non-nationalistes) participant plus volontiers aux deux séries de scrutin».

«Un processus à vocation historique»

Voilà pour la toile de fond démocratique des négociations que les «natios» attendaient depuis leurs victoires électorales de 2015, 2017 et 2021. En mars, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé «une discussion sans précédent autour de la question institutionnelle» et ajouté: «Nous sommes prêts à aller jusqu’à l’autonomie. La question est de savoir ce qu’est cette autonomie.» Le texte, validé par le ministre et le patron autonomiste de l’exécutif corse, Gilles Simeoni, précise que sera abordé «l’ensemble des problématiques, sans exclusive, parmi lesquelles l’évolution institutionnelle vers un statut d’autonomie qui reste à préciser. Ce travail sera conduit à la lumière des statuts existants dans la Constitution (Polynésie, Nouvelle-Calédonie…), en Méditerranée ou le long de l’Arc atlantique (Açores), voire de propositions sui generis». «Un processus à vocation historique» et sans «tabou» mais dont la genèse est en revanche des plus classiques. Depuis près de cinquante ans, Paris a toujours réagi ainsi aux éruptions de violence: les nuits bleues sur le continent, les attentats à la bombe dans l’île ou les émeutes urbaines comme celles qui ont agité la Corse en mars-avril après l’assassinat d’Yvan Colonna par un terroriste islamiste.

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Reste que la situation a bien changé depuis l’abandon du processus de Matignon, en 2002. L’État évoque d’abord clairement une évolution possible vers une autonomie à définir. Et s’en donne a priori le temps et les moyens. Fin juin, après les législatives, une première rencontre est prévue à Paris notamment pour dresser la liste des thèmes abordés: institutionnels mais aussi culturels, sociaux, économiques, fiscaux, ou encore budgétaires. Et traiter des modalités d’une discussion «décentralisée» (par le biais par exemple de groupes thématiques ou de microgroupes régionaux) permettant l’information et la participation d’autres acteurs de l’île. À Paris, on insiste sur l’intention de mener un dialogue à ciel ouvert, «sans combinazione ou rétro-accords». «Le plus dangereux, complète un ancien policier, serait que l’État joue les uns contre les autres.»

Autre évolution notable: sur le plan national, la grande majorité des familles politiques ne semble pas hostile à une autonomie. Lors de la campagne présidentielle, le LR Éric Ciotti estimait que «l’autonomie n’est pas un gros mot». Marine Le Pen elle-même note qu’il s’agit «moins de discuter sur l’autonomie qui, selon moi, est un leurre, que sur l’élaboration d’un statut particulier original pour une région française décentralisée et partie intégrante du territoire national. (…) J’observe qu’en Méditerranée, les îles ont des statuts qui permettent de tenir compte du caractère contraint de l’économie sur un territoire insulaire». Dernier point enfin: dans l’île, le paysage politique a été profondément bouleversé avec les succès politiques et culturels remportés par des nationalistes qui ont fait imploser la gauche et affaibli la droite, dont une partie n’est d’ailleurs plus hostile à une forme d’autonomie.

I l faut s’extraire du débat sur l’autonomie, même s’il faut en parler, et aborder l’ensemble des questions, de l’environnement à l’éducation, aux transports, à l’énergie,... pour un projet Corse 2050

Feu vert donc pour une Corse autonome? C’est peut-être aller un peu vite en besogne. Et, si la situation politique a radicalement changé, les écueils restent finalement les mêmes. Écueil tout d’abord sur les définitions mêmes. Gérald Darmanin a souligné «deux principes intangibles rappelés par le président de la République: “La Corse dans la République et le refus de créer deux catégories de citoyens”». Une formule qui semble fermer la porte à un statut de résident, à une coofficialité de la langue corse et à la reconnaissance d’un peuple corse. À l’inverse, Gilles Simeoni, s’il souligne «que l’autonomie n’est pas la sortie de la République», parle d’une autonomie «de plein droit et de plein exercice», ce qui sous-entend par exemple un pouvoir législatif sous une forme ou sous une autre. Or, le Conseil constitutionnel a déjà retoqué des textes, notamment les accords de Matignon en 2002, prévoyant, en Corse ou en outre-mer, des évolutions sur le plan législatif ou d’ailleurs linguistique.

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Autre écueil notable: la division de la classe politique insulaire, et notamment du camp nationaliste. Côté autonomistes, la formation de Gilles Simeoni, Femu a Corsica, majoritaire à l’Assemblée, soutient sa démarche vers «une réponse politique globale à la question corse». Président du Partitu di a Nazione Corsa, son ancien allié autonomiste Jean-Christophe Angelini, maire de Porto-Vecchio, est lui aussi favorable à une évolution et évoque une discussion pouvant par exemple se conclure, d’ici à 2023, par un référendum dans l’île, une révision constitutionnelle et… de nouvelles élections à l’Assemblée de Corse dont le renouvellement est pourtant prévu en 2028. Au sein de la droite insulaire, le maire d’Ajaccio et président de groupe d’opposition, Laurent Marcangeli, pilier d’Horizons, le parti d’Édouard Philippe, se définit comme «un républicain authentique», qui veut que «le pays entende une voix corse qui ne soit pas celle de la sécession, de la colère et de la violence».

Pour lui, «il faut s’extraire du débat sur l’autonomie, même s’il faut en parler, et aborder l’ensemble des questions, de l’environnement à l’éducation, aux transports, à l’énergie, etc. pour un projet Corse 2050». À l’extrême droite, François Filoni, le responsable local du Rassemblement national, venu du chevènementisme via la droite classique, met quant à lui en garde contre un statut «à la polynésienne» et «le danger d’être engagé dans un processus d’autodétermination dont on ne veut pas». Le ton est bien sûr différent chez les indépendantistes. Figure de Corsica Libera, qui fut allié au parti de Gilles Simeoni, Jean-Guy Talamoni, ancien négociateur du processus de Matignon, estime «qu’il ne faut pas prendre les Corses pour des imbéciles. S’il existe des lignes rouges sur la langue, le statut de résident, l’amnistie des prisonniers politiques, il n’y a pas de négociation». Et d’en appeler «à la désobéissance civile» et au «blocage» pour créer le rapport de force. «Si on veut bloquer la Corse, on peut le faire. On peut même empêcher le préfet de sortir de la préfecture», lance-t-il. L’autre parti indépendantiste, Core in Fronte, qui a refusé de s’allier aux autonomistes et qui compte dans ses rangs Paul Quastana, négociateur du processus de Matignon avec Talamoni, affiche aussi son intransigeance. En notant, par exemple, que le refus de créer deux catégories de citoyens est une «position figée (qui) ferme la porte à l’émergence d’une citoyenneté corse, garante des droits politiques du peuple corse».

Les spectres du terrorisme et de la mafia

Reste enfin l’écueil de la peur et de la violence, qu’elle soit politique ou criminelle. Les poseurs de bombe ont officiellement renoncé aux armes en 2014. Mais sans véritablement les rendre, comme l’ont fait les basques d’ETA, et en continuant à faire parler d’eux. En septembre 2021, le FLNC, ou plutôt un FLNC, estimait que «la voie de la paix, face à Paris, est un échec. Et que les élus nationalistes au pouvoir n’y changeront rien». Un double message adressé à Paris et à Gilles Simeoni et émanant, pour les services spécialisés, de la mouvance autour de Charles Pieri, indépendantiste historique proche de Jean-Guy Talamoni et présenté comme le chef d’un des FLNC. Le 16 mars 2022, nouvelle menace d’un retour à la violence. «Il faut sans doute s’attendre à un regain de l’action clandestine, estime un expert, avec peut-être une capacité de nuisance plus limitée. Car ils ont des problèmes de main-d’œuvre, de maîtrise technique et d’accès à l’explosif. Quelques dizaines de jeunes nationalistes sont toutefois au contact des anciens.»

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Si l’incertitude plane sur un retour du terrorisme, l’île sait que la violence mafieuse persistera. En 2018 déjà, un bilan était dressé par le ministère de la Justice pour une réunion de l’instance de coordination de l’action judiciaire en Corse. Il exposait notamment «les extorsions au préjudice des entrepreneurs et les règlements de compte ayant pour cause le contrôle des marchés illicites, mais également des activités légales» ainsi que «les collusions et la corruption, comme en atteste le nombre de mises en cause d’élus et d’officiers ministériels, preuve de l’implication du banditisme dans l’économie de l’île».

Derrière ce constat, la crainte que les groupes criminels, et leurs connexions politiques et économiques, bénéficient d’une évolution institutionnelle. Créé en 2019, un collectif antimafia, le Cullettivu Massimu Susini, se dit ainsi favorable à l’autonomie «à condition de ne pas dissocier lutte pour l’autonomie et combat contre la mafia». Créateur d’un second collectif, Maffia no’, a vita lè («Mafia non, la vie oui»), Léo Battesti, figure historique du FLNC des années 1970, dénonce-lui «des voyous» ayant des «leviers dans beaucoup de domaines au niveau économique» et exerçant des influences et des pressions «politiques considérables». Or chacun sait que la lutte contre cette gangrène, lutte vitale pour l’avenir de l’île quel que soit son statut, est autrement plus complexe que la plus complexe des négociations.

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L'Humanité

Prose. Dans le brasier du siècle

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Dans Séculaires, Olivier Barbarant mêle souvenirs, douleurs intimes et violences de l’Histoire. Un recueil de chair et de larmes.

Sophie Joubert

Séculaires, d’Olivier Barbarant, éditions Gallimard, 136 pages, 16,50 euros

«Q ue vaut un siècle dont les fils souffrent tant qu’ils se font bûcher ? » C’est sur ces mots incandescents, hommage aux immolés sur l’autel de l’Histoire, que s’achève (presque) Séculaires, recueil discrètement autobiographique où se nouent l’intime et le collectif. Entre vers libre et prose, Olivier Barbarant se retourne sur une vie commencée au milieu des années 1960 à Bar-sur-Aube, déployant d’abord son intériorité avant d’explorer le versant extime en inscrivant ses souvenirs dans une époque, une génération.

Construit en deux parties, le recueil s’ouvre sur l’image, entre rêve et éveil, d’un homme qui, par un matin d’été, aiguillonne le désir du poète en traversant un jardin. Qu’il soit souffrant ou désirant, le corps des hommes est l’un des motifs récurrents de la poésie charnelle et limpide d’Olivier Barbarant. Comme dans la Clé de chair, souvenirs de vibrantes sensations au contact d’une « forêt d’arbres humains » ou dans Adorations, où bras, torses, jambes et sexes d’hommes se font cartes, presqu’îles ou péninsules. Les attaches, qui ne se laissent pas saisir, nourrissent même le regret d’un poème jamais écrit intitulé l’Ode aux poignets d’hommes. Dans Amour, peut-être l’un des plus beaux et déchirants poèmes du recueil, c’est le corps gracile d’une femme, mère ou compagne, affaibli par la maladie et prêt à se casser, que tente de retenir le poète. Tout aussi précis quand il s’approche de la « chair des choses », comme dans le Goût de la craie, où il déjoue la nostalgie pour épuiser tous les sens du mot et de la chose dans un geste poétique qui fait écho à Ponge.

À la source du classicisme

Rétif à l’usage de la photographie et à ce qu’il nomme « l’appareil de mort », Olivier Barbarant préfère les souvenirs aux archives, au point de laisser l’oubli faire son travail de tri et d’« épure », cédant aux proches le soin de documenter sa vie. Si elle n’est pas photographique, sa mémoire convoque des images familières quand elle croise, dans Complainte à la charnière des temps, les grands événements de l’Histoire depuis 1981, l’élection de l’homme à la rose et le concert de Barbara, la chute du mur de Berlin et celle des tours jumelles, jusqu’à l’incendie de Notre-Dame brisant la flèche « comme un fétu ». Par sa densité et sa remarquable économie de moyens, ce poème semble contenir le projet d’ensemble d’un recueil qui puise à la source du classicisme : saisir l’inexorable course du temps et les assauts livrés contre le corps, retenir les morts qui jalonnent une vie trop brève.

poésieolivier barbarantLittérature
Le Figaro

L’éditorial du Figaro: «Mais où est passée la droite?»

Vincent Trémolet de Villers

Par Vincent Trémolet de Villers, directeur adjoint de la rédaction.

Après la déroute, la débandade? Non contente de s’effondrer au premier tour de l’élection présidentielle, la droite classique, le temps de la campagne législative, a choisi, tel un bernard-l’hermite, de rentrer dans sa coquille. Après la déferlante Macron, la vague Le Pen, l’écume Zemmour, elle attend que se retire la marée Mélenchon. Le temps joue pour elle, disent ses «stratèges», sans voir que les électeurs vont finir par s’habituer à cette absence. Comme hier les socialistes, Les Républicains pensent qu’un jour le pouvoir leur tendra les bras. C’est tout le contraire! Il faut d’urgence se retrousser les manches pour tout reconstruire, sinon, en 2027, leur candidat rétrécira la droite comme Anne Hidalgo a rétréci la gauche: 2 %, c’est le prix des demi-habiles.

On nous dira que, dans les «territoires», la campagne bat son plein, qu’il y a 577 élections, que les interventions nationales ne servent à rien. Comme si, pour répondre au profond désespoir des électeurs, le mieux était de ne pas leur parler. Ainsi, quand le chef de l’État nomme Pap Ndiaye, l’«inventeur du wokisme de salon» (Pierre-André Taguieff), Rue de Grenelle, LR murmure sa désapprobation, de peur d’être assimilé à Le Pen. Quand le fiasco du Stade de France mêle, en un fascinant précipité, les défaillances, le déni, les mensonges même du pouvoir en place, on cherche désespérément l’opposant capable de se hisser à la hauteur de l’événement. Quand le gouvernement Borne montre une discrétion coupable, la droite fait le choix de se rendre encore plus invisible. La voie est libre: tous aux abris! Et quand Jean-Luc Mélenchon traite les policiers d’assassins, c’est la majorité, pourtant si friable sur la sécurité, qui peut s’afficher sans peine en parti de l’ordre.

Soyons justes: quelques voix - Lisnard, Bellamy, Ciotti, Retailleau, Bertrand… - ont tenté de percer le silence, mais nul, sinon l’écho, ne répond à leurs mots. Pas de chef, pas de ligne, pas de perspective: la survie pour seule ambition. Le paradoxe est que des millions de Français cherchent une opposition raisonnable et une force d’alternance: une droite.

Covid-19: «Le grand avertissement»

L’éditorial du Figaro, par Yves Thréard.

Gilles-William Goldnadel: «En s'affichant avec Jeremy Corbyn, l'extrême gauche flirte avec l'antisémitisme»

FIGAROVOX/CHRONIQUE - L'ancien leader du Labour Jeremy Corbyn s'est affiché avec deux candidates de la Nupes aux élections législatives, vendredi 3 juin. L'avocat déplore la complaisance médiatique dont jouit la gauche radicale.

«Il est urgent de réinvestir dans notre Défense face à l'ampleur de la menace»

FIGAROVOX/TRIBUNE - La Défense a été la grande absente de l'élection présidentielle, déplore le député LR Jean-Louis Thiériot. Pour lui, la capacité à «gagner la guerre avant la guerre», c'est-à-dire à l'éviter, mérite de relever d'un «quoiqu'il en coûte» de la sécurité.

L'Humanité

Le racisme s’entremêle à la lutte des classes

Nos recommandations culturelles

Essai Dans son ouvrage, le philosophe Florian Gulli revient sur l’importante étude de l’historien marxiste C.L.R. James concernant la révolution de Saint-Domingue.

Florian Gulli propose dans ce livre très accessible une lecture de l’ouvrage majeur de Cyril Lionel Robert James, les Jacobins noirs. Né en 1901 dans les Petites Antilles, C.L.R. James publie en 1938 cette histoire de la révolution menée par Toussaint Louverture dans la colonie française de Saint-Domingue. Pour lui, l’événement « ouvre une gigantesque période d’émancipation au terme de laquelle l’esclavage va disparaître du continent américain ». Ce qui intéresse aujourd’hui le philosophe, c’est la manière dont James, en intellectuel marxiste, récuse l’analyse « raciale » en mettant en lumière les dynamiques de classes.

La lecture « raciale » – « esclaves noirs » contre « maîtres blancs » – était alors dominante dans le monde anglo-saxon. Ainsi, l’historien Lothrop Stoddard y voit le soulèvement des « sous-hommes » de couleur contre la « suprématie blanche »… Toute l’originalité de James réside dans la remise en cause de cette lecture « raciale » en montrant que « la question des races est subordonnée à celle des classes ». Florian Gulli suit alors les analyses minutieuses de C.L.R. James concernant Saint-Domingue pour souligner qu’il s’agit avant tout d’une société de « classes ». Les esclaves de la colonie n’ont pas toujours été des « Noirs » et la catégorie des « hommes libres » comprenait non seulement des « grands Blancs » mais aussi des « libres de couleur » et un ensemble hétéroclite de « petits Blancs » allant de la petite bourgeoisie à un véritable « lumpenprolétariat ». L’étude témoigne de la même exigence : ne pas traiter de façon abstraite la question du racisme et des classes.

Abolir le régime de propriété esclavagiste

Le cours des événements montre leur entrelacement. Si les « libres de couleur » se battent contre les discriminations raciales, ils refuseront de s’allier aux esclaves dont ils sont souvent propriétaires. Si la résistance des « Blancs » à la revendication égalitaire des mulâtres se comprend relativement au préjugé racial, elle a aussi à voir avec la question des classes car elle conduit à l’abolition de l’esclavage. Même lorsque la lutte des classes à Saint-Domingue dégénère en guerre des « races » avec le massacre des « Blancs », James montre que la haine raciale contre les Français se comprend sur fond de concurrence internationale et qu’elle a été attisée par la bourgeoisie britannique et américaine, se réjouissant de voir la France chassée de la « Perle des Antilles ». Le facteur racial n’est pas à négliger. Mais, en suivant attentivement la logique des moments révolutionnaires, ce seul facteur se révèle insuffisant, le facteur de classes s’avérant prépondérant. La révolution de Saint-Domingue apparaît donc comme le soulèvement des classes laborieuses noires pour abolir le régime de propriété esclavagiste.

Parce qu’il révèle à quel point le racisme s’entremêle aux luttes de classes, ce petit livre passionnant ouvre des pistes de réflexion salutaires à l’heure où la question divise les sciences sociales, ainsi que celles et ceux que la lutte contre le racisme devrait rassembler.

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Le Figaro

«Je me demande à qui profite le crime»: accusé d’agressions sexuelles, Pierre Ménès crie au complot

  • Par  Emilie Paul
  • Mis à jour le 09/06/2022 à 10:24
  • Publié le 09/06/2022 à 09:03

Le journaliste sportif de 58 ans est accusé par une hôtesse du Parc des Princes et deux vendeuses du magasin Nike des Champs-Élysées, à Paris.

Il était prêt. Mercredi, le procès de Pierre Ménès, accusé d’agressions sexuelles par trois femmes, devait se tenir au tribunal correctionnel de Paris. Mais le président Éric Vivian a décidé de renvoyer l’audience au 8 mars 2023. «C’est un dossier qui ne pourra pas tenir en 40 minutes. Je vais être clair: ce n’est pas parce que les victimes présumées ne sont pas présentes à l’audience et qu’il n’y a pas de plainte que nous devons bâcler ce dossier. Il faut vraiment prendre le temps de pouvoir tout anticiper», a justifié le juge.

» LIRE AUSSI - Pierre Ménès accusé d’agression sexuelle, son avocat dénonce «une atteinte grave à la présomption d’innocence»

Un sursis qui ne satisfait guère le journaliste sportif. «Cela fait six mois que la suspicion est sur moi. Et six mois que je me tais. Et là, j’en reprends pour un an. Pendant ce temps, la calomnie et le mensonge peuvent continuer à se répandre, sur les réseaux sociaux et ailleurs», a-t-il déclaré à nos confrères du Parisien . En novembre dernier, plusieurs mois après la diffusion sur Canal+ du documentaire de Marie Portolano, Je ne suis pas une salope, je suis journaliste dans lequel le comportement de Pierre Ménès est pointé du doigt, ce dernier a été accusé d’avoir touché la poitrine d’une hôtesse d’accueil lors de match PSG/Nantes joué au Parc de Princes. Le journaliste est également accusé par deux autres femmes, vendeuses du magasin Nike des Champs-Élysées dont les faits remontent à juin 2018.

« Ça fait de moi un coupable idéal »

Pierre Ménès

Des accusations que conteste avec force Pierre Ménès. «Je ne me suis jamais approché de cette femme, de près ou de loin. C’est une pure invention», a-t-il assuré au sujet de l’hôtesse. Dans sa plainte, la jeune femme a déclaré avoir été caressée par surprise avec la main «de [sa] poitrine jusqu’à [son] ventre» pendant la mi-temps du match de football. «Elle dit qu’on l’a bousculée et qu’on l’a touchée. Et quand elle s’est retournée, elle m’a aperçu. Je suis désolé, mais pour me faufiler entre une femme et le mur, vu mon gabarit, c’est impossible. Et puis elle dit que je l’ai touchée de dos, alors qu’en fait, elle dit que je l’ai touchée de face… Rien n’est cohérent», a-t-il ajouté avant de souligner: «Franchement, avec tout ce qui m’est tombé dessus, avec l’affaire Canal +, pour aller tripoter le sein d’une nana à la deuxième mi-temps d’un match — il y avait un peu de monde à ce moment-là qui revenait en tribune — faut quand même être le roi des irresponsables ou le roi des obsédés. Mais je comprends l’opinion publique, avec l’accumulation de choses… Ça fait de moi un coupable idéal».

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Concernant l’une des vendeuses de la boutique parisienne, Pierre Ménès a affirmé n’avoir fait que «ce que font les basketteurs torse contre torse, dans une sorte de “check”». «Cette femme dit aussi que je me suis frotté à elle, un peu plus tard. Comme vous le savez, le rayon basket dans cette boutique se trouve juste avant les caisses. Et la boutique à cet endroit se resserre beaucoup, sachant qu’il y a des bancs pour essayer les chaussures. Elle était avec un client, et moi je devais aller à la caisse. Il faut savoir que c’est une jeune femme très athlétique, elle fait ma taille. Effectivement, je me suis faufilé, et je l’ai peut-être un peu touchée à ce moment-là, mais je l’ai touchée faute de place. Il fallait bien que j’aille à la caisse», s’est-il défendu.

» LIRE AUSSI - «Dure période»: Pierre Ménès hospitalisé depuis une semaine

Absent au tribunal mercredi matin, Pierre Ménès a révélé avoir «passé trois semaines en réanimation». «J’en suis sorti il y a quatre semaines. C’était lié à une infection générale qui a touché mon cœur, mes reins, mes poumons, mon cerveau. J’ai donc fait une batterie de tests: IRM, scanner, coloscopie, biopsie du rein… Je ne suis pas beau à voir. Les médecins ne sont pas encore sûrs de ce que j’ai. [...] Mon médecin est convaincu que mon état de santé est directement lié à mes ennuis judiciaires», a souligné le journaliste sportif pour qui toutes ces affaires ne sont qu’«un complot pour [le] détruire». «Parce que je ne vois pas l’intérêt de s’attaquer à un homme comme moi. Mais il y a un phénomène de mode. On ne compte plus le nombre de gens connus qui sont accusés de choses. D’ailleurs, pour des faits beaucoup plus graves que moi. Moi, on me reproche des peccadilles. Mais je me demande à qui profite le crime.»

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Pour avoir un cerveau en bonne santé, voici le régime alimentaire à suivre

NOS CONSEILS - Une des clefs pour protéger notre cerveau réside dans nos assiettes. Une neuroscientifique nous indique comment composer nos menus.

Avoir un cerveau en bonne santé, ça se travaille. Pour ce faire, les terrains à occuper sont nombreux : une bonne gestion du stress, une hygiène de sommeil irréprochable... et une alimentation quotidienne saine. Cette dernière est essentielle pour protéger notre santé mentale et optimiser nos fonctions cognitives, et «est à adopter dès le plus jeune âge et jusqu'à la fin de sa vie», annonce d'emblée la neuroscientifique Emilie Steinbach.

Sous le pseudonyme feedingmybrain, la doctorante en nutrition livre sur Instagram des conseils à appliquer au quotidien pour se maintenir en bonne santé, le tout étayé d'études scientifiques. Elle indique la marche à suivre pour soigner le cerveau comme il se doit.

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En vidéo, les aliments à privilégier pour mieux dormir

La neuroscientifique recommande d'opter, globalement, pour le régime méditerranéen. «De très nombreuses études ont montré l'influence positive de ce régime traditionnel sur divers aspects de la santé, dont celle mentale et cognitive», commente-t-elle. Selon Emilie Steinbach, ce mode d'alimentation est varié, diversifié, avec des produits frais et locaux, et qui change donc au fil des saisons.

Dans le détail des menus, force est de constater que le régime méditerranéen coche de nombreuses cases. Il est composé de beaucoup de légumes, de fruits, de légumineuses, de céréales complètes, d'huile d'olive et de poisson en quantité modérée. «Il contient aussi une quantité plus modérée de produits laitiers, occasionnellement des produits dits «carnés» et pas d'aliments ultra-transformés, poursuit la neuroscientifique. Il est source de nombreuses vitamines, minéraux, et acides gras insaturés et polyinsaturés, essentiels pour le cerveau. Enfin, il apporte des fibres, indispensables au bon fonctionnement de l'intestin, que certains appellent 'deuxième cerveau'».

Les glucides pour avoir de l'énergie

Trois nutriments sont à intégrer quotidiennement dans ses assiettes pour donner au cerveau ce dont il a besoin ; à commencer par les glucides. Le cerveau est un organe dit «énergivore», autrement dit, il a besoin de beaucoup de «carburant» pour pouvoir fonctionner correctement. «Il ne pèse que 2% de notre masse corporelle mais consomme jusqu'à 25% de l'énergie qu'on apporte à notre organisme», commente la spécialiste.

Son carburant de prédilection est le glucose, soit le sucre. Mais pas sous n'importe quelle forme. Le cerveau apprécie les sucres lents. «Ils permettent d'apporter de l'énergie plus lentement et donc, de faire carburer le cerveau plus longtemps et de manière plus stable, précise Emilie Steinbach. Cela bénéficie au sentiment d'énergie et à notre humeur, contrairement aux sources de glucides simples, qui peuvent entraîner ces fameux pics et rechutes brutales d'énergie.»

En pratique, on se tourne vers des aliments peu transformés. On consomme des céréales, complètes de préférence, comme le riz ou le sarrasin, ainsi que des légumes secs, comme les lentilles, les pois cassés ou encore les haricots. On ralentit la consommation d'aliments qui contiennent des sucres ajoutés. On évite aussi les boissons sucrées tels que les jus de fruits ou les sodas.

Les protéines pour une bonne communication neuronale

La consommation de protéines est également indispensable. Elles influencent notre comportement et notre façon de penser. «Elles sont composées entre autres, d'acides aminés, aux fonctions essentielles. Ces derniers sont précurseurs de certains neurotransmetteurs, qui permettent à deux neurones de communiquer entre eux, et peuvent être à l'origine des sensations de bien-être, de plaisir, d'énergie...», explique la neuroscientifique.

Dans l'assiette, on consomme des protéines animales mais avec modération : «La viande est source d'acides gras saturés, dont l'apport doit être modéré ; il semblerait qu'une consommation excessive ait des conséquences néfastes sur la santé cardiovasculaire et donc indirectement sur celle du cerveau», précise Emilie Steinbach. La spécialiste recommande ainsi de se tourner principalement vers une alimentation végétale, et de varier et combiner les différentes sources de protéines. On peut ainsi opter pour du couscous mélangé à des pois chiches, ou encore du riz complet avec des haricots rouges.

Les lipides pour la santé mentale

«Le mieux est de consommer ceux dits mono-insaturés ou polyinsaturés, nommés "bons gras" par certains», conseille la neuroscientifique. L'huile d'olive, les huiles de colza, cameline ou de lin, peuvent ainsi être utilisées en assaisonnement, et on peut glisser quelques noix dans nos menus. «Les deux types d'acides gras polyinsaturés dits 'essentiels' se retrouvent principalement dans le poisson, complète la spécialiste. Il est donc conseillé de consommer des petits poissons gras, une à deux fois par semaine, comme des sardines, du hareng ou du maquereau.

«Il a été observé dans certaines études que la consommation d'acides gras oméga 3 permet de réduire le risque de développer certaines maladies psychiatriques, comme la dépression», commente Emilie Steinbach.

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En parallèle du contenu de nos assiettes, une bonne hydratation est aussi essentielle pour que le cerveau fonctionne correctement. «Une déshydratation peut être la cause de maux de tête, de fatigue ou d'une chute de performance intellectuelle, mentionne Emilie Steinbach. Les vitamines et les minéraux permettent aussi à toutes les cellules de fonctionner correctement.»

Enfin, il convient de se rappeler que le mode de vie en général influence la santé du cerveau, et qu'il est donc à soigner. À commencer par la qualité de notre sommeil, «tout premier pilier de notre santé», selon la neuroscientifique.

La température de l'eau et la durée d'infusion idéales pour bénéficier des bienfaits du thé

Pour bénéficier des atouts santé du thé, la température de l'eau et le temps d'infusion sont essentiels. Deux spécialistes livrent la marche à suivre pour chaque variété.

Ces signes qui prouvent que vous souffrez d'une addiction au sucre

Si les aliments sucrés sont réconfortants, ils peuvent devenir de véritables drogues au quotidien. Deux experts expliquent comment déceler une dépendance et comment s'en débarrasser.

Le Figaro

«Méditerranée, le parfum des jours heureux» : le nouveau numéro du magazine Figaro Voyage

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Redécouvrir Cythère ou l'archipel des Élaphites, s'offrir des escapades en van, mais aussi une sélection pointue de nouveautés hôtelières, d'expériences et d'itinéraires pour l'été... 148 pages de rêves et d'évasion à travers le monde, à retrouver en kiosque et en ligne dès aujourd'hui.

Bénédicte Menu

L'âme de fond … L'édito de Bénédicte Menu, rédactrice en chef.

Un vif débat a animé notre rédaction au moment de choisir la couverture de ce numéro du Figaro Voyage. Pour certains, il fallait à tout prix qu'elle soit bleue… « Des flots bleus, un ciel infini, c'est ça, la Méditerranée. C'est ce que tout le monde veut voir, et revoir encore. » Sommes-nous comme Mallarmé (« Je suis hanté. L'Azur ! l'Azur ! l'Azur ! l'Azur ! »), sous l'emprise du sortilège céruléen ? C'est qu'ils ont quelque chose d'absolu, ce firmament du Sud et son Grand Bleu liquide. Ensemble, se confondant à l'horizon, ils sont notre éternel été…

Peut-on résumer cet enchantement en un seul cliché bleu ? Voire en un seul paysage ? Savant biographe de la Méditerranée, l'historien et académicien Fernand Braudel ne nous le pardonnerait pas qui, à la question « Qu'est-ce que la Méditerranée », répondait « Mille choses à la fois ». Tantôt cruelle, tantôt calme, tantôt agitée, tantôt bienveillante… Cette mer étymologiquement « entre les terres » est tout à la fois plurielle et unique. Ce bassin merveilleux porte tant d'histoires, tant de rêves… Et nos souvenirs, aussi. Gorgés de rires d'enfants, de découvertes, d'insouciance et de douceur de vivre. Aussi avons-nous finalement choisi pour cette couverture les tons chauds de l'émotion. Le parfum des jours heureux dans l'or d'une fin d'après-midi d'été…

Où vous emmener ensuite ? Là encore, nous avons osé le pas de côté. Plutôt que les Cyclades, voici Cythère, berceau d'Aphrodite et pourtant si discrète. Plutôt que la Costa Brava ou Ibiza, voici Formentera. En Croatie, nous nous sommes laissé envoûter par les îles Élaphites. L'Italie des Marches, c'est Emanuele Scorcelletti, le photographe, qui vous la contera. Et notre Sud ? Nous le situerons, cette fois, en Narbonnaise.

Quant à la Grande Bleue du large, qui mieux que l'apnéiste Guillaume Néry et le photographe Greg Lecoeur, tous deux Niçois et profondément épris d'elle, pour nous en dévoiler les trésors ? Et les fragilités dont il faut se soucier… « On laisse sur le rivage la gravité qui arrime au sol et l'orgueil qui fait perdre pied », écrit Néry évoquant le bain de mer. « On nage […], le cœur est heureux, l'âme renaît. » En Méditerranée, Mallarmé aussi avait ressuscité.

Au sommaire de ce spécial Méditerranée

  • Grèce : Cythère, une beauté céleste
  • Croatie : îles Élaphites, l'archipel inattendu
  • France : Narbonnaise, nature occitane
  • Espagne : Formentera, un rêve éveillé
  • Hôtellerie : d'Ibiza à Mykonos, où poser vos valises
  • City guide : Balades gourmandes à Nice, Barcelone et Venise
  • Portfolio : Guillaume Néry et Greg Lecoeur, une ode à la Grande Bleue
  • To do list : 12 expériences pour redécouvrir le Sud
  • Flâneries : Italie, les Marches d'Emanuele Scorcelletti

ÉGALEMENT DANS CE NUMÉRO :

  • Tendances, hôtels, rencontres... Nos coups de cœur à travers le monde
  • Portraits : six créateurs nomades à suivre
  • Expo-philo : faut-il voyager pour être heureux ?
  • Inédit : toutes voiles dehors avec Jean-Louis Étienne
  • S'évader pour créer : les stages en France et en Europe
  • Circuits initiatiques : à la rencontre des artisans d'Asie
  • Balnéaire, bien-être, famille : nos bonnes pioches
  • Enquête : tout ce qu'il faut savoir sur le yachting

Le Figaro Voyage printemps-été 2022, 8,50 €.

En vente en kiosque et en ligne sur boutique.lefigaro.fr
Le Figaro

Une réintégration des soignants non vaccinés permettrait-elle d'endiguer la crise des urgences ?

Jeanne Paturaud

LA VÉRIFICATION - C'est ce que propose notamment Marine Le Pen ou l'urgentiste Patrick Pelloux, alors que les fermetures des services d'urgences se succèdent faute de soignants.

LA QUESTION. À quelques semaines de l'été, la pénurie de personnel soignant dans les services d'urgences continue d'inquiéter. Pour endiguer la crise, Emmanuel Macron a annoncé le lancement d'une «mission flash» afin d'évaluer l'ampleur des besoins sur le territoire. Mais certains lui opposent une solution plus concrète et rapide : réintégrer les soignants non vaccinés suspendus en septembre dernier.

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C'est notamment ce que considère Marine Le Pen, qui alertait récemment au micro de France 2 : «La situation des urgences est telle qu'elle met en danger la santé de nos compatriotes. Il faut évidemment réintégrer les 15.000 soignants suspendus». La cheffe de file du Rassemblement national n'est pas la seule à proposer cette solution : dans une interview accordée à Ouest-France , l'urgentiste Patrick Pelloux expliquait lui aussi que cette main-d’œuvre était nécessaire pour lutter contre la pénurie.

Le président de la République, lui, est pour le moment catégorique : la réintégration des suspendus «n'est absolument pas une réponse» à la crise des urgences, a-t-il expliqué le 31 mai lors d'une visite au centre hospitalier de Cherbourg. Qu'en est-il ? La réintégration des soignants non vaccinés permettrait-elle de transformer cette tempête en simple orage ?

VÉRIFIONS. La volonté de réintégrer ces soignants soulève plusieurs questions, à commencer par celle du nombre. Combien de soignants sont suspendus parce que non vaccinés ? Environ 15.000 salariés sur 2,7 millions, estimait en octobre dernier le ministère de la Santé auprès du Figaro . Un nombre calculé d'après les remontées effectuées par 50 à 60% des établissements sollicités cet automne, et repris dans la foulée par Olivier Véran, selon lequel ce chiffre était amené à diminuer progressivement.

Interrogé à ce sujet sur France Info en octobre, le ministre de la Santé d'alors estimait effectivement que la part de soignants suspendus était passée «de 0.9% à 0.6%» et qu'elle serait amenée à «continuer de descendre puisque, à mesure que les semaines passent, celles et ceux qui font le choix de démissionner car ils ne veulent pas être vaccinés deviennent une exception».

7 mois plus tard, aucune de ces informations n'a été actualisée. Interrogé par le Figaro, le ministère de la Santé explique en effet qu'un «état de la situation actuelle sur le nombre de soignants non vaccinés ainsi que leurs fonctions est en cours». Mais ce chiffre - 15.000 - repris notamment par Marine Le Pen, mérite d'être revu à la baisse. Car, en plus de ne pas être actualisé, «il ne permet pas d'établir le nombre précis de soignants ou d'agents administratifs», explique Emmanuel Rusch, épidémiologiste et président de la Conférence nationale de santé.

Plus important encore : «nous ne disposons pas d'informations relatives au nombre de soignants suspendus qui ont les compétences pour travailler dans un service d'urgences», poursuit le spécialiste. Au nombre 15.000, il faut donc soustraire les soignants finalement vaccinés depuis le mois d'octobre, les agents administratifs et les soignants qui ne sont pas habilités à travailler aux urgences.

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S'ajoute à ce calcul le flou autour du nombre précis de postes de soignants vacants aux urgences. Une liste établie en mai dernier par l'association Samu-Urgences de France faisait état de 120 services d'urgences concernés par une pénurie de personnel sur tout le territoire. Mais ce chiffre est évolutif en raison des départs fréquents comme des arrivées d'intérimaires par exemple.

Une certitude subsiste cependant : «la proportion de soignants suspendus est infime par rapport au manque de soignants dans les urgences», estime Mathias Wargon, directeur des urgences de l'hôpital Saint-Denis. Mais les urgences, en proie à une pénurie sans précédent et à des fermetures dans une soixantaine d'établissements peuvent-elles vraiment se passer de cette main-d’œuvre, même infime ? Les avis divergent.

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«J'ai perdu un ou deux soignants avec l'obligation vaccinale en septembre, mais il me manque 15 voire 20 personnes dans mon service, déplore Mathias Wargon. Si les suspendus revenaient, la situation est tellement catastrophique que ça ne changerait rien.» Pour Marie-Pierre, infirmière et membre du collectif interurgences, la question se pose. «Ça ne réglera pas le problème de fond mais je ne sais pas si on peut réellement se passer de ces personnes. Chaque soignant compte, même si ce n'est qu'une ou deux personnes par service», explique-t-elle.

En filigrane de cette question s'impose aussi l'éventualité d'une nouvelle vague du Covid-19. Mathieu Guyot, directeur des ressources humaines au centre hospitalier de Mayotte, estime que la réintégration des 5 ou 10 soignants suspendus n'aurait «aucun impact» sur son hôpital d'environ 3000 agents. Mais, surtout, il craint que la fin d'une suspension ne crée davantage de problèmes : «Si une nouvelle vague de l'épidémie frappe le pays, il faudra les suspendre à nouveau ? Ça n'a pas de sens : on ne peut pas réintégrer les soignants puis les suspendre au fur et à mesure de l'épidémie. Ce ne sont pas des kleenex», conclut-il.

En résumé, le nombre de soignants encore suspendus car non vaccinés n'a pas été actualisé depuis octobre 2020 mais il est vraisemblablement bien inférieur à 15.000. Si la proportion de soignants manquants est aussi méconnue, elle est cependant considérablement plus importante. Réintégrer les quelques soignants suspendus ne répondrait donc pas entièrement au problème de pénurie mais pourrait, selon certains soignants, soulager même très légèrement quelques services. Pour d'autres, cette réintégration aurait le désavantage de créer un nouveau déséquilibre au moment d'une éventuelle vague de Covid-19.

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Métropole de Lyon : les Verts veulent créer des pistes cyclables non genrées

En charge de la voirie et des mobilités actives pour le Grand Lyon, Fabien Bagnon veut concevoir des pistes «inclusives».

Agressions à la seringue: ce que l’on sait du premier suspect interpellé

INFO LE FIGARO - Un homme a été mis en examen à Toulon. La plupart de ses victimes sont des femmes.

Orages: 30.000 scouts rassemblés à Chambord mis à l'abri, dont 10.000 dans le château

Le château avait été fermé au public dès 15h30 en prévision de l'orage.

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L'Humanité

fiction La nuit où Éric Chevillard a dormi avec les dodos

Nos recommandations culturelles

Alain Nicolas

Au milieu des squelettes et des spécimens naturalisés, entre les vitrines et les socles, un « vrai lit de camp de broussard ». Sur le lit, un homme, qui va passer la nuit en compagnie d’espèces disparues et menacées. Menacées, pour la plupart d’entre elles, par l’homme : « Monstre glabre et technophile aux desseins obscurs, assoiffé de conquête, il capture, il asservit, il exploite. » Ce soir, le représentant de cette espèce est à titre personnel tout à fait innocent. Il est écrivain, s’appelle Éric Chevillard, et a été invité à passer une nuit au Muséum national d’histoire naturelle, dans la Grande Galerie de l’évolution.

Seul parmi les couaggas et les dodos, il patrouille, moderne Noé en mission de sauvegarde dans cette arche-­galerie. Une préservation déjà effective par les « lugubres reconstitutions » de la taxidermie, que, seul être vivant, il considère à la lumière de la torche que lui a confiée le gardien. Et c’est à une réflexion sur cette étrange pratique qu’il se livre, passant en revue ces « revenants revenus de tout ». Du Norman Bates de Psychose, le film d’Hitchcock, jusqu’aux écorchés animaliers de Jean-Honoré Fragonard et aux macabres « plastinations » de Gunther von Hagens, en passant par la plus étrange des propositions, celle de Mathias Mayor. Selon ce chirurgien suisse, l’« anthropo-­taxidermie » permettrait à chaque famille de garder le contact avec ses chers disparus (en les entreposant dans les placards) et à l’État d’honorer ses grands hommes (quelques-uns ont eu ce privilège) en les empaillant.

Placée sous le signe de la fin annoncée, l’arche de Noé ne serait-elle pas plutôt le Titanic ? Et qu’en est-il de l’écrivain, que son œuvre, croit-il, immortalise ? Ses feuillets impérissables ne seraient-ils pas mieux utilisés comme rembourrage ? « S’il y a des animaux dans les livres, pourquoi n’y aurait-il pas des livres dans les animaux ? » On ne s’embarque pas impunément dans un voyage au bout de la nuit zoologique.

Littératureeric chevillardmuséeespèces menacées
Le Figaro

Fête des pères : 10 idées cadeaux jardin

Jardinier, bricoleur, astronome : selon son profil et ses passions, voici une série d'idées pour le combler le dimanche 19 juin 2022.

Fête des pères: un homme, un parfum

Ambrosiaque, exotique, éthérée, vivifiante... L’eau de toilette que porte un père est une parure invisible, mais dont la présence révèle de façon sensible et intime sa personnalité. C’est dans le sillage des notes olfactives de différentes fragrances que se sont tracés les profils de l’esthète, de l’aventurier, de l’homme bohème et du sportif. Quatre univers où trouver, avant le 19 juin prochain, une idée pour une attention, un présent.

Fête des pères 2022: quelle est l’origine de cette tradition?

Ce dimanche 19 juin 2022, les papas seront à l'honneur. Mais qui a inventé la Fête des pères? Cette fête remonte aux années 50 et nous vient d'une opération commerciale.

Ces écrivains qui ont fêté leur père par leurs mots

QUIZ - QUIZ - Le Figaro redécouvre les citations littéraires qui glorifient la figure paternelle.

En images : Gigi Hadid, Diane Kruger, Guillaume Canet... Ils célèbrent la Fête des pères sur Instagram

Des hommages pleins d'amour et d'humour

Un cadeau de fête des pères original en quelques clics !

À seulement un jour de la fête des pères, vous n’avez toujours pas trouvé le cadeau idéal pour votre papa ? Pas de panique, MyVitibox vous propose un cadeau vin original, durable et responsable de dernière minute grâce à un abonnement vin.

Fêtes des pères : 5 montres à offrir à la dernière minute

Il n'est pas encore trop tard ! Envie d'un cadeau horloger de dernière minute ? Voici quelques idées à tous les prix à offrir ou s'offrir sans attendre.

Notre sélection de cadeaux très gourmands pour la Fête des pères

Chocolat, déco, tireuse à bière, four à pizzas...

La fête des pères s’annonce sous un arc-en-ciel de couleurs radieuses

EN IMAGES - À rebours d’une période monochrome, de l’orange au rose, une palette d’artistes a inspiré cette sélection de cadeaux à tous les prix.

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Fête des pères : nos idées de cadeaux pour un voyageur esthète

SHOPPING - Pièces nomades made in France pour un week-end au vert ou objets vagabonds inspirés du Japon, voici la sélection 2021 du Figaro Voyage pour des papas globe-trotteurs exigeants.

Fête des pères : six échappées de dernière minute sur le bassin méditerranéen

Le 20 juin, les pères seront à l’honneur dans tout l’Hexagone. Pour leur faire plaisir, on leur offre un peu de sérénité, loin des foules et du bruit du monde… Pour un week-end les pieds dans le sable.

Le Figaro

Au Louvre, une femme interdite d'allaiter son bébé par un agent

Tiphaine Honnet

Venue en famille pour une visite au Louvre, une Franco-Américaine s'est vu refuser le droit d'allaiter son enfant par un agent dans l'une des galeries ce jeudi 2 juin. Contactée par la mère, la direction du musée évoque une erreur d'interprétation.

Voilà une bien mauvaise publicité que la direction du Louvre n'est pas près d'oublier, ni les internautes. Alors qu'elle donnait le sein à sa fille de 5 mois sur un banc dans la galerie Richelieu, Jasmin a été interpellée la semaine dernière par un agent et sommer d'arrêter l'allaitement de son bébé, comme le révèle Le Parisien dans ses colonnes mardi 7 juin. Visiblement choquée, la trentenaire a raconté sa mauvaise expérience à nos confères.

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Priée d'allaiter... aux toilettes

« Il nous a regardées de plus près et m'a alors expliqué que ce n'était pas permis. Lorsque j'ai demandé pourquoi, il a répondu que cela pouvait déranger une partie des visiteurs », rapporte la jeune mère franco-américaine au Parisien. Cette dernière explique pourtant avoir porté ce jour-là une tenue adaptée à l'allaitement, recouvrant la quasi-totalité de sa poitrine.

Surprise par cette réaction, Jasmin tente alors l'ironie. «Si cela gêne des personnes, je vais couvrir leur visage», a-t-elle répondu à l'agent. Un effort vain puisque l'homme lui aurait demandé d'aller terminer son allaitement aux toilettes. Une proposition inenvisageable pour la jeune femme, qui décidera ensuite de quitter les lieux avec sa famille et d'adresser un courrier au musée.

Une mauvaise interprétation des règles

«Quand un bébé a faim, on ne peut pas attendre. Je pense que c'est une erreur humaine, mais s'ils pouvaient ré-informer leur personnel», souligne-t-elle au Parisien. Contactée par le journal, la direction du Louvre invoque «une mauvaise interprétation des règles» et assure qu'il est tout à fait possible d'allaiter au sein dans toutes les galeries du musée. «Cette dame a bien fait de nous écrire, nous allons faire un rappel général des consignes, ajoute le Louvre. Pour montrer patte blanche, la direction a d'ailleurs informé ses abonnés sur Twitter qu'un espace dédié aux parents, le Studio, a été récemment ouvert avec «chauffe-biberons, micro-ondes et fauteuil d'allaitement».

Racha Belmehdi : «Les femmes sont conditionnées à penser qu'une seule montera sur le podium»

Dans son premier ouvrage Rivalité, nom féminin (1), paru le 3 mars, l'autrice et journaliste aborde une thématique peu explorée, et souvent taboue : les rivalités féminines. Entretien.

De la virée en scooter au mariage à Tulle, Julie Gayet et François Hollande, un couple si secret

De la révélation de leur idylle dans Closer à leur union discrète à la mairie de Tulle le 4 juin : retour sur la chronologie du couple atypique formé par l'ex-président de la République de 63 ans, et l'actrice productrice de 45 ans.

Journée mondiale de l'Océan : «Ramasser le plastique sur la plage, c'est bien. Agir en amont pour qu'il n'y soit pas, c'est mieux»

À l'occasion de la Journée mondiale de l'Océan, le 8 juin, Louise Ropagnol, de l'association «Water Family», revient sur les gestes à adopter au quotidien pour préserver nos fonds marins.

Le Figaro

Revivez le «Club Le Figaro politique», l'émission hebdomadaire du Figaro

John Timsit

Le rapport de Jean-Luc Mélenchon aux forces de l'ordre, la campagne législative de Marine Le Pen, et les mauvaises prévisions pour la majorité étaient les thèmes traités dans ce numéro présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.

Le Figaro continue de faire vivre le débat pré-législatives. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission: «Le Club Le Figaro politique». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.

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Pour ce nouveau numéro du «Club Le Figaro politique», le directeur adjoint de la rédaction recevait Emilie Zapalski, communicante politique. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré de Guillaume Tabard, rédacteur en chef et éditorialiste politique au Figaro, de Marie-Cécile Renault, journaliste au service Économie du Figaro, et de Wally Bordas, journaliste au service Politique du Figaro.

À lire aussiGuillaume Tabard: «De l’élan de la Nupes à l’échec de Valls, le regrettable croisement des gauches»

Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Pourquoi Jean-Luc Mélenchon attaque-t-il les forces de l'ordre ?», «Pourquoi Marine Le Pen fait-elle une campagne au rabais ?» et «Emmanuel Macron aura-t-il la majorité absolue ?»

Pourquoi Jean-Luc Mélenchon attaque-t-il les forces de l'ordre ?

Les mots marquent la première polémique de la campagne côté Nupes. Dans un tweet ce week-end, Jean-Luc Mélenchon a affirmé que «la police tue» après la mort d'une jeune femme samedi à Paris. Mardi matin, sur France Inter, le leader Insoumis, malgré les critiques de l'opposition, s'est défendu d'avoir «monté le ton» pour fustiger «l'évolution de l'usage de la force de la police telle qu'elle est aujourd'hui définie par le pouvoir politique qui commande». À cinq jours du premier tour des législatives, cette phrase a-t-elle été utilisée d'une manière inopinée ou relève-t-elle de la stratégie électorale?

Pourquoi Marine Le Pen fait-elle une campagne au rabais ?

Alors que Jean-Luc Mélenchon mène une campagne tambour battant, l'autre pôle de radicalité de l'échiquier politique, lui, livre une bataille atone et sans fracas. Depuis plusieurs semaines, le parti à la flamme l'a indiqué : il n'aura pas la majorité absolue et Emmanuel Macron disposera très probablement d'une assise parlementaire. Comment peut-on expliquer cette stratégie alors que Marine Le Pen a rassemblé 41,45% des voix au second tour ? A-t-elle laissé involontairement le monopole de l'opposition à Jean-Luc Mélenchon ?

Emmanuel Macron aura-t-il la majorité absolue ?

C'est la grande question qui agite l'Élysée depuis quelques jours : et si le président de la République n'avait pas de majorité sur laquelle il s'appuierait pour faire appliquer son programme ? Dans les dernières études d'opinion, la coalition «Ensemble» ne pourrait obtenir qu'une majorité relative face à la poussée électorale de la Nupes, promise à environ 200 députés. Voire plus. Un scénario pas impossible et qui ferait prendre au deuxième quinquennat d'Emmanuel Macron un tournant inédit.

» Voir l'émission du mardi 7 juin :

«La police tue» : Mélenchon assume son propos estimant que c'est là son «devoir»

Invité sur France Inter, le leader des Insoumis a estimé nécessaire de «monter le ton».

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Nicolas Bouzou: «M. Mélenchon ne comprend pas l’économie»

ENTRETIEN - L’économiste estime que la vision de départ de la Nupes «est tout simplement fausse».

François Hollande et Julie Gayet se sont dit «oui» à Tulle

C'est le premier mariage de François Hollande, déjà père de 4 enfants qu'il a eus avec son ancienne compagne, Ségolène Royal.

Le Figaro

Emmanuel de Waresquiel, un historien au plaisir de Dieu

Etienne de Montety

PORTRAIT - Le biographe de Talleyrand reçoit le prix Jean-d’Ormesson pour un livre de souvenirs d’enfance.

Le prix Jean-d’Ormesson vient d’être attribué à Emmanuel de Waresquiel pour Voyage autour de mon enfance (Tallandier). Depuis le décès du célèbre académicien en 2017, ce prix réunit sa famille et ses amis, depuis son épouse Françoise, sa fille Héloïse, jusqu’à Dany Laferrière et François Sureau. Il a pour vocation d’illustrer un certain esprit, savant alliage d’amour de la littérature, de voyages et de vie. Les bonnes manières n’en sont pas absentes.

À lire aussiVoyage autour de mon enfance, d’Emmanuel de Waresquiel: un paradis vert

C’est pourquoi on ne s’étonnera pas de trouver des échos de la voix de feu l’enchanteur dans le petit livre autobiographique où Waresquiel évoque une enfance provinciale dans les années 1960, en ces temps si proches et si lointains où l’immémorial fut mis à mal par la modernité: «C’était un monde feutré et rassurant plein de rites et d’habitudes où rien ne changeait jamais que les saisons.» Jean d’Ormesson aurait ponctué par un: «C’était bien».

Entre eux, on peut trouver un lien de parenté, peut-être pas généalogique, mais évidemment spirituel: le Plessis-lez-Vaudreuil de Waresquiel est en Mayenne, c’est une grande maison, moins imposante que Saint-Fargeau, qui emprunte aux Chouans de Balzac plus qu’à un fief Guermantes. Le vent de galerne souffle toujours un peu, l’histoire y règne en maître.

Une famille heureuse à sa façon

À l’évocation par Waresquiel d’un oncle russe, un peintre qui portait un patronyme tolstoïen, on songe à la première phrase d’Anna Karénine, si vrai et si contestable à la fois: «Toutes les familles heureuses se ressemblent, mais chaque famille malheureuse l’est à sa façon.» Celle d’Emmanuel est, semble-t-il, heureuse comme beaucoup d’autres, mais aussi à sa façon.

On y trouve des aïeux qui ont servi le roi, la France. Si tel a hérité d’une terre, par le jeu compliqué des successions, il s’agit d’une des fermes du domaine de Vaux-le-Vicomte, pas moins. Elle porte un nom plein de poésie: Mimouche.

À lire aussiTout est calme, seules les imaginations travaillent, d’Emmanuel de Waresquiel: journal d’un honnête homme

L’histoire de Waresquiel est peuplée d’officiers et de propriétaires, il y flotte un parfum qu’on ne trouve plus guère que dans les romans de La Varende.

Accueilli naguère à l’Académie du Maine, le père d’Emmanuel avait prononcé un discours intitulé: «Le gentilhomme campagnard à travers les âges». Bon fils, il poursuit la tradition des âges, occupé une partie du temps par ses bois et son cheval. Il est un enfant de Raboliot et de Colette. Dans le maître de maison, le braconnier n’est jamais loin.

Un spécialiste du XVIIIe siècle

Cependant, tout changeant pour que rien de change, on trouve désormais à côté du Waresquiel des champs un Waresquiel des villes: notre homme est ancien élève de l’ENS Saint-Cloud, docteur en histoire, ingénieur de recherche à l’École pratique des hautes études. Il détient tous les quartiers de la noblesse intellectuelle qui valent à l’historien d’aujourd’hui d’être reconnu par ses pairs.

L’enfant sauvage des layons et des buissons est devenu un spécialiste du XVIIIe siècle. Une époque à laquelle d’Ormesson ressemblait tant, ne serait-ce que par sa curiosité encyclopédique. L’œuvre de Waresquiel aborde quelques-uns des protagonistes du siècle des Lumières et de la Révolution. Non pas un La Rochejaquelein ou un duc d’Enghien, ce qui aurait comblé sa grand-mère, mais des personnages plus troubles, qui n’en sont que plus passionnants: ses biographies de Talleyrand et de Fouché ont rencontré un grand succès. Il s’est glissé, avec curiosité et délices, dans leurs zones d’ombre pour les comprendre.

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Il est aussi l’auteur de Juger la reine, récit intimiste du procès de Marie-Antoinette, et de Sept jours: récit du déclenchement de la Révolution en une semaine. Sa plume élégante n’a pas son pareil pour montrer ce que la psychologie du temps peut avoir d’influence sur le cours des événements. Ces deux titres ont prouvé à ses lecteurs que l’historien était un écrivain à part entière: l’érudition n’écrase jamais la clarté.

Un homme dissimulé

Toutefois, à la lecture de ses livres, surtout les plus personnels, on ne peut pas ne pas s’interroger: qui est cet homme campant obstinément derrière les siens, dissimulé derrière le paravent de l’histoire?

Même dans ce qu’il faut bien nommer des souvenirs d’enfance, l’écrivain parle peu de lui, au fond: il n’apparaît qu’au travers d’un savant jeu de portraits de famille: la grand-mère, personnage proustien, cultivée, à l’image de son temps et de son milieu. La tante demeurant dans un charmant village provençal du nom de Saint-Tropez - c’était au temps où Dieu créa Bardot, mais le garçonnet n’en savait encore rien. La mère, «pour qui la création, la nature et la vie tenaient tout à la fois du miracle et du mystère divin sans cesse renouvelés». Le père qui servit dans l’armée de Lattre, les généraux de Monsabert et Juin étant témoins de leur mariage - quoi de plus naturel?

À lire aussiJ’ai tant vu le soleil, d’Emmanuel de Waresquiel: pour saluer Stendhal

Et Jean de Pange, l’oncle maternel, héros de Normandie-Niemen, auteur d’exploits dans le ciel de la Russie soviétique, suffisants pour enflammer l’imagination d’un jeune homme rêveur. Il a joué dans sa formation le rôle des héros de Dumas chez la plupart des enfants, donnant une idée précise de ce que signifie l’expression «noblesse oblige».

Une aventure dans son époque

Depuis quelques années, l’historien recru d’honneur, du prix Gobert de l’Académie française jusqu’à celui des Deux Magots, a muté. Il s’est déplacé. L’homme des archives et des portraits de famille s’aventure dans son époque. Il s’enhardit, risque un pas sur le sol glissant du contemporain. France Inter l’invite pour commenter l’actualité à l’aune de sa science, qui est grande: nous vivons une révolution, même si nous n’en connaissons pas bien la nature. Un hebdomadaire l’interroge: Mélenchon serait-il le nouveau Robespierre? L’historien répond, éclaire, il ne semble pas mécontent de ces incursions. N’a-t-il pas naguère dirigé un Dictionnaire de la contestation au XXe siècle?

Mais Waresquiel est-il fidèle, est-il rebelle? Nous revient en mémoire le titre d’un livre de d’Ormesson tiré d’un vers d’Aragon: Un jour je m’en irai sans en avoir tout dit.

Il faut accepter de connaître Waresquiel en mosaïque.

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Le prix du livre Inter 2022 attribué au Belge Antoine Wauters

L'écrivain de 41 ans a été primé pour son roman en vers libres Mahmoud ou la montée des eaux. Il a été choisi parmi dix ouvrages en compétition, par un jury composé de 24 auditrices et auditeurs de la station, présidé par la romancière Delphine de Vigan.

Découvrez Le président et le jardinier, la nouvelle inédite de Patricia Bouchenot-Déchin

EXCLUSIF - Chaque semaine, Le Figaro Magazine publie une nouvelle inédite d’un écrivain. C’est au tour de Patricia Bouchenot-Déchin.

Proust et Orwell magnifiés par la BD

ENTRETEN - Chloé Cruchaudet et Xavier Coste, stars du Festival Lyon BD les 11 et 12 juin, ont chacun adapté avec brio leurs romanciers fétiches.

L'Humanité

Anatolia, un huis clos glaçant

Nos recommandations culturelles

Cinéma Pour son second long métrage, Ferit Karahan plonge dans l’atmosphère fantomatique d’un pensionnat kurde, perdu au cœur des montagnes enneigées de l’Anatolie.

Malou Lebellour-Chatelier

Au cœur de l’hiver, le froid glace les élèves d’un pensionnat d’Anatolie dont le chauffage est tombé en panne. Lorsque le petit Mémo tombe malade, son ami Yusuf cherche de l’aide auprès des adultes. Errant de couloirs labyrinthiques en bureaux vides, l’enfant est confronté à des murs, réels et ­figurés. Le ­regard déjà accablé, sans personne pour l’écouter, il devient peu à peu fantomatique (comme le souligne subtilement une référence au dessin animé Casper). Quand les adultes prennent enfin la mesure de la situation, il est déjà trop tard. L’école est coupée du monde par une tempête de neige. Cette dernière, qui tombe à pierre fendre, figure un personnage à part entière du récit. C’est elle qui, encerclant l’école, empêche les secours d’arriver, faisant du film un huis clos doublé d’un compte à rebours : Mémo va-t-il mourir avant qu’une ambulance parvienne jusqu’à l’école ?

Tandis qu’il gît, inconscient, sur le lit de l’infirmerie, les adultes impuissants se renvoient la balle. Est-ce la faute du surveillant qui a infligé une douche froide à l’enfant ? Celle de l’enseignant qui a été aperçu le raccompagnant à son dortoir en pleine nuit ou celle du directeur, qui, préférant financer ses plaisirs personnels, n’a pas racheté des pneus neige ? La caméra à l’épaule rend l’atmosphère pesante. On frissonne face aux images des monts enneigés et des visages rougis. Le froid semble s’infiltrer dans la salle de cinéma. On rit aussi, presque nerveusement, face aux chutes répétées des instituteurs sur la glace, ou lorsque, le bras en l’air, ils cherchent du réseau pour appeler les secours. Au milieu de toutes ces grandes personnes qui s’accusent mutuellement, se tient Yusuf, enfant silencieux, dont les yeux noirs n’expriment rien d’autre que la détresse. Un sentiment de terreur émane de lui, celui de perdre son ami, d’être puni, d’être coupable.

inspiré d’Une enfance marquée par les privations

Samet Yildiz, acteur non professionnel, est bouleversant de ­justesse dans ce rôle où il nous rappelle les jeunes héros du cinéma d’Abbas Kiarostami. Ferit Karahan, né en 1983, s’inspire de sa propre enfance passée dans un pensionnat kurde. Marqué par les privations et les sévices, il dénonce un système éducatif régi par la menace, dans lequel les enseignants usent de la peur comme d’un outil pédagogique. Plus généralement, il condamne le cercle vicieux de l’oppression et la boucle de la violence masculine. « Je me rends compte aujourd’hui que contrôler les enfants, c’est essentiellement contrôler l’avenir », dit-il. Anatolia, sélectionné cette année à la Berlinale, est à l’image de son premier long métrage, The Fall from Heaven, un drame moral kafkaïen et engagé, qui pointe du doigt les maux de la société turque.

cinéma
L'Humanité

La vie mouvementée d’une bonne vivante nippone

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Cinéma Les vicissitudes et les frasques d’une mère fofolle et boulimique, dont la fille découvre la complexité du destin. Un anime attachant, fondé sur la rupture de ton et les ellipses, avec une apparence pop masquant un sous-texte mélancolique.

Vincent Ostria

Pur produit des studios d’animation nippons, où il a gravi lentement les échelons, Ayumu Watanabe s’est brusquement affirmé en 2019 avec les Enfants de la mer, qui lui a permis de prendre ses distances avec les franchises plutôt enfantines auxquelles il avait œuvré jusque-là. Après cette splendeur panthéiste évoquant l’élément marin avec des accents cosmiques, qui avait scotché les aficionados, le cinéaste revient avec ce qui ressemble a priori à une pochade bariolée, avec un rythme et un ton ludiques au diapason du personnage en titre, Nikuko, fofolle obèse qui se trimbale de ville en ville avec son enfant et cultive sa boulimie avec entrain. Ce n’est qu’une apparence.

En fait, La chance sourit à madame Nikuko est un (poignant) mélodrame, mais il faut une certaine patience pour le découvrir. D’autre part, malgré le titre, Nikuko, mère immature et je-m’en-foutiste, n’est pas réellement au cœur du récit. Il est avant tout question de sa fille, Kikurin, et de ses relations scolaires mi-figue mi-raisin. Cela n’empêche pas le film d’offrir une vision joyeusement épicurienne de l’existence, notamment la partie alimentaire qui, comme chez Miyazaki et dans d’autres animes, propose d’alléchantes visions. En parlant de Miyazaki, signalons au passage quelques clins d’œil de Watanabe à son célèbre aîné. Notamment, la reproduction d’un plan iconique de Mon voisin Totoro, où l’animal doudou attend le bus en compagnie d’une petite fille. Cette fois, Nikuko remplace Totoro – ressemblance que Kikurin lui fait remarquer. Mais, malgré une apparence un peu régressive et ludique, on n’est pas certain, en raison de la crudité de certaines situations et réflexions, que le film soit vraiment destiné aux enfants (disons plutôt aux adolescents et plus).

une brusque bifurcation du récit dans la troisième partie

C’est un des paradoxes de cette œuvre déroutante, malgré ses apparences avenantes et son style pop, qui se caractérise par son changement de registre et de régime, et ses ellipses abruptes. Voir le début au pas de course, sorte de résumé filmé des vicissitudes et des frasques de la mère bibendum qui la mèneront à s’installer in fine avec sa fille dans un vieux rafiot amarré dans un petit port, où elle démarrera une énième nouvelle vie. Mais cela n’est rien à côté d’une brusque bifurcation du récit dans la troisième partie – un grand saut dans l’espace-temps, que l’on prend d’abord pour un flash-forward situé environ dix ans plus tard, où Kikurin serait devenue adulte et vivrait dans une grande ville. Mais en fait, c’est un long flash-back qui éclaire le présent et la situation de Nikuko et Kikurin sous un jour complètement différent. On est donc déçu en bien que ce film ne soit pas la farce éclaboussante qu’il paraît être de prime abord, et comblé par sa complexité. De plus, au-delà de ses entrelacs psychologiques et humains, Watanabe, en continuateur de Miyazaki, ne néglige jamais la dimension contemplative, émaillant son récit de plans d’animaux et y insérant la nature, le paysage, les éléments – lien évident avec son envoûtant les Enfants de la mer.

cinémacinéma d'animationCinéma japonais
Le Figaro

Face une inflation débridée, la BCE passe à l'action et va relever ses taux

L'institution, qui prévoit plus d'inflation et moins de croissance, a confirmé ce jeudi une première hausse des taux depuis plus de dix ans, prévue pour le mois de juillet.

La Banque centrale européenne (BCE) a décidé jeudi de stopper ses mesures de soutien monétaire en mettant fin à des années de rachats d'actifs et annoncé qu'elle relèvera en juillet ses taux directeurs pour lutter contre l'inflation, une première depuis plus de dix ans. Annoncées à l'issue d'une réunion du conseil des gouverneurs, délocalisée à Amsterdam, ces décisions, largement attendues, marquent un tournant historique après des années de politique d'argent pas cher et abondant.

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Alors que les autres grandes banques centrales ont déjà amorcé le resserrement de leur politique monétaire, les gardiens de l'euro «ont l'intention de relever les taux directeurs de 25 points de base lors de la réunion en juillet», avant «une autre hausse en septembre», selon le communiqué de l'institution. Il s'agira de la première hausse de taux depuis mai 2011.

Depuis décembre, la BCE a été surprise par la dynamique de l'inflation, qui s'est encore accélérée avec la guerre en Ukraine. Elle a atteint 8,1% sur un an en mai, avec quatorze pays sur dix-neuf de la zone euro se situant au-dessus de cette moyenne. Du jamais vu depuis l'instauration de la monnaie unique et un niveau quatre fois supérieur à l'objectif de la BCE fixé à 2%.

Une inflation durable

Le reflux espéré des prix se faire attendre : la BCE a nettement relevé jeudi ses prévisions d'inflation jusqu'en 2024. L'institution s'attend désormais à une inflation de 6,8% en 2022, qui devrait ensuite ralentir à 3,5% en 2023, mais restant avec 2,1% au dessus de l'objectif des 2% même en 2024. Or «si les perspectives d'inflation à moyen terme persistent ou se détériorent», une augmentation plus importante des taux, supérieure à 25 points, «sera appropriée lors de la réunion de septembre», prévient la BCE.

Depuis plusieurs semaines déjà, les «faucons» de l'institution, partisans d'une plus grande rigueur monétaire, plaident pour des hausses de 50 points de base. D'autres banques centrales confrontées à une forte inflation, comme la Fed américaine et la Banque d'Angleterre, ont déjà engagé un cycle de relèvement des taux.

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La BCE s'est enfermée dans un calendrier de resserrement monétaire très progressif et y déroger maintenant mettrait à mal sa crédibilité. Ainsi, l'institution a confirmé jeudi qu'elle allait mettre fin «le 1er juillet» à ses rachats nets d'actifs, un préalable avant de commencer à relever ses taux.

Fer de lance, avec les taux directeurs négatifs, de son action contre la déflation, ces programmes ont permis à la BCE d'acheter à tour de bras des obligations sur le marché pour faire baisser les coûts de financement et faire repartir l'économie. Le montant colossal de quelque 5000 milliards d'euros d'obligations a été racheté par la BCE depuis 2015. Face à une inflation galopante, ce soutien n'est plus nécessaire.

Taux d'emprunt sous surveillance

La sortie de la politique des taux négatifs entamée en 2014, qui a suscité des flots de critiques en Allemagne notamment, est délicate. Cette politique fait que les banques sont taxées -de -0,5% à ce jour- sur leurs dépôts confiés aux banques centrales faute de les distribuer via des crédits. La BCE doit veiller à ne pas casser une croissance européenne déjà sérieusement ébranlée par les conséquences de la guerre en Ukraine.

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L'institution a ainsi abaissé jeudi ses prévisions de croissance annuelle: La hausse du PIB devrait se limiter à 2,8% en 2022 dans la zone euro, avant 2,1% en 2023, contre respectivement 3,7% et 2,8% lors des dernières prévisions de mars.

La BCE doit aussi être attentive à ce qu'un relèvement de taux ne débouche pas sur une fragmentation sur le marché de la dette souveraine en zone euro, autrement dit à ce que les États européens n'empruntent pas à des niveaux trop différents.

La présidente de la BCE Christine Lagarde devrait s'exprimer sur toutes ces questions lors de la conférence de presse prévue à partir de 14h30. Le risque est de voir en chemin les pays les plus endettés souffrir de la remontée de leurs coûts d'emprunt. Face à cela, «nous pouvons concevoir et déployer si nécessaire de nouveaux instruments», avait assuré récemment Christine Lagarde.

La moitié des seniors ne sont-ils «plus en activité» lorsqu'ils arrivent à la retraite ?

LA VÉRIFICATION - C'est ce qu'a affirmé ce mercredi matin sur Sud radio Frédéric Souillot, le nouveau nouveau secrétaire de Force ouvrière. À raison ?

Élisabeth Borne suscite la polémique à gauche en suggérant à une personne en situation de handicap de retravailler

La première ministre était interrogée par une femme handicapée privée d'allocation adulte handicapé. Elle a assuré ce mercredi n'avoir «pas eu l'intention» de la «blesser».

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Pourquoi de plus en plus de Français osent démissionner

ENQUÊTE - S'il reste largement moins marqué qu'aux États-Unis, le phénomène est «notable», selon les experts. Les motivations des salariés sont variées.

Le Figaro

La grève de la dernière promotion de l’ex-ENA «massivement suivie», selon les élèves

Par AFP agence • Figaro Etudiant • Publié le 09/06/2022 à 13:51

Les étudiants de l’INSP, qui a remplacé l’ENA, sont en grève ce jeudi 9 juin pour protester notamment contre une scolarité «chaotique», fruit d’une réforme «précipitée».

Ce jeudi 9 juin, le mouvement de grève de 24 heures quasi inédit décidé par la dernière promotion de l’ENA pour protester contre les conditions «chaotiques» de sa scolarité est «massivement suivi», ont indiqué les élèves dans un communiqué à l’AFP. «La grève est aujourd’hui massivement suivie par les élèves», ont-ils écrit, évoquant «85% de grévistes».

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«La direction de l’INSP (l’Institut national du service public, qui a succédé à l’ENA le 1er janvier, NDLR) nous a fait part de son souhait d’entamer une négociation», poursuit la promotion Germaine Tillon qui compte 82 élèves. Les grévistes soulignent également leur volonté de «donner une chance aux discussions désormais engagées». Une nouvelle assemblée générale de la promotion doit se réunir jeudi soir pour décider des «suites à donner au mouvement sur la base de l’avancée des négociations», ajoutent les élèves.

«C’est l’attractivité de la fonction publique qui est en danger»

Dans une tribune publiée ce mercredi par Le Monde sur son site internet, ceux-ci ont vivement dénoncé leurs «conditions de formation». «C’est aujourd’hui l’attractivité même de la fonction publique qui est en danger», ont déploré ces futurs hauts fonctionnaires, évoquant une «succession de réformes» mises en œuvre de manière «précipitée et non concertée».

Un tel mouvement social à l’ENA est sans précédent depuis 1991, alors que les élèves de l’époque avaient occupé les locaux parisiens de l’école pour protester contre son déménagement à Strasbourg. Ce mouvement s’inscrit aussi dans le sillage de celui des diplomates qui ont cessé le travail le 2 juin pour protester contre une série de réformes mettant en danger selon eux la diplomatie française, une première là aussi depuis des décennies.

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L'Humanité

« Si tout augmente, les salaires doivent suivre »

Reportage

pouvoir d’achat Au sud-ouest de Caen, dans la circonscription où Élisabeth Borne est candidate, on ressent comme partout ailleurs les difficultés posées par une inflation galopante et des salaires qui stagnent. Mais on compte davantage sur la solidarité que sur le gouvernement pour s’en sortir.

Benjamin König

Villers-Bocage (Calvados), envoyé spécial.

Mercredi matin, sur le marché de Villers-Bocage, aux alentours de la mairie reconstruite après guerre et inaugurée par le général de Gaulle , les habitants parlent peu des élections législatives qui se tiennent dimanche. Et pourtant : les projecteurs sont braqués sur ce petit bout de Normandie qui s’étend des portes de Caen jusqu’à Vire, la 6e circonscription du Calvados, où la candidate macroniste n’est autre que la première ministre, Élisabeth Borne. Elle était justement attendue ce mercredi dans la circonscription pour faire campagne, alors que, de son côté, Jean-Luc Mélenchon vient soutenir les candidats de la Nupes dans le département, parmi lesquels Noé Gauchard, l’insoumis qui va défier la cheffe du gouvernement.

Mais sur le marché du bourg d’un peu plus de 3 200 âmes, si on a entendu parler de la candidature d’Élisabeth ­Borne dont un partisan distribue le tract à l’entrée des allées, ce duel à distance passe plutôt au second plan. « Moi, de toute façon, je vote à Caen », objecte Simone, une retraitée qui va « sur (ses) 75 ans » et vit seule. Mais le problème du pouvoir d’achat « est le même pour tout le monde », ajoute-t-elle. En ce qui la concerne, il s’agit surtout « des charges qui sont les mêmes pour une personne seule que pour un couple : se chauffer, s’éclairer, et même rouler, tout devient compliqué ». Elle ne veut pas se plaindre de sa pension de retraite, qui lui donne « juste assez pour payer des impôts », mais « le loyer pèse lourd, je n’ai pas été épargnée par la vie et n’ai jamais pu devenir propriétaire ».

« Des gens de plus en plus pauvres »

Un peu plus loin, voici Patrick, un sapeur-pompier originaire « de la Guérinière, un quartier ouvrier et mélangé à Caen ». La hausse des prix, selon lui, « tout le monde la ressent, bien évidemment ». Il pense qu’une solution serait de « protéger le pouvoir d’achat » en bloquant les tarifs pour les « produits essentiels » dont « on voit sur le marché les prix s’envoler ». Avec son métier, il en perçoit régulièrement les conséquences : lors « des interventions, on voit des gens de plus en plus pauvres ». Mais lui estime, comme beaucoup ici, ne pas avoir trop à se plaindre. « C’est surtout pour les retraités que c’est dur », explique-t-il, évoquant sa mère « pour qui il y a tout à payer : loyer, électricité, même avec les chèques du gouvernement, c’est difficile. On l’aide, bien sûr, mais ce n’est pas normal quand on a travaillé toute sa vie. »

« LES vacances vont coûter beaucoup plus cher »

À côté de l’étal d’un des nombreux maraîchers locaux, Claude, retraité depuis trois ans et ancien travailleur dans l’industrie, pense aux « vacances qui vont coûter beaucoup plus cher », et au prix des matériaux, lui qui se dit « peu impacté par l’essence, car je roule peu et je bricole chez moi ». Par contre, il trouve « un peu bizarre cette inflation galopante, comme le prix du bois qui flambe alors que la France est autosuffisante », et estime que « si tout augmente, alors les salaires doivent augmenter aussi ». Mais il juge que, quel qu’il soit, « le gouvernement n’a pas trop de pouvoir ». En tout cas, il ira voter. « J’y vais toujours, au moins pour pouvoir râler après », sourit-il, même s’il se dit, lui non plus, « pas du genre à cracher dans la soupe ».

Patrick, lui, s’il doute de l’union « de dernière minute » de la gauche, estime que les mesures de l’actuel exécutif ne sont destinées qu’ « à se faire bien voir » et « ne règlent rien au fond du problème ». Comme un résumé d’un état d’esprit souvent partagé, Simone juge que, « de toute façon, le gouvernement, il faut qu’il rattrape des années d’erreurs ». Avant de lancer sur le blocage des prix : « Bien sûr qu’il faut le mettre en place. On voit des gens qui achètent 15 litres d’huile, ça ne rime à rien. »

Législatives 2022Élisabeth BorneNupescalvados
L'Humanité

Face à l’inflation, les cadeaux intéressés d’Emmanuel Macron

Actu

Le gouvernement a évoqué, ce mercredi, ses mesures pour le pouvoir d’achat. Aucune annonce d’ampleur n’a été faite, alors que la hausse des prix pèse lourdement sur le budget des ménages.

Lola Ruscio

Depuis sa nomination à Matignon, la première ministre, Élisabeth Borne, martèle qu’elle souhaite « protéger » le pouvoir d’achat des Français. En réalité, son gouvernement va prendre des mesures cosmétiques qui évitent de toucher aux profits des entreprises privées, comme la prolongation du « bouclier tarifaire » sur l’électricité et le gaz, la remise de 18 centimes sur le plein d’essence jusqu’en août ou le versement d’une aide exceptionnelle. Un dispositif qui rappelle le chèque énergie, une mesure ponctuelle d’un montant de 100 euros, distribués en décembre 2021. À quelques jours du premier tour des législatives, Olivia Grégoire, la porte-parole du gouvernement, a ainsi confirmé, mercredi, à l’issue du Conseil des ministres, qu’une aide sera versée aux familles modestes à la rentrée de septembre, en fonction du nombre d’enfants à charge, sans toutefois préciser son montant. Quant au chèque alimentaire plus ciblé sur les produits « de qualité » et « bio », il est toujours en cours de réflexion, selon Élisabeth Borne.

Certes, ces aides conjoncturelles – qui figureraient dans deux projets de loi distincts après les élections législatives – sont bienvenues au moment où l’inflation grimpe, mais elles s’avéreront insuffisantes pour faire face à une inflation qui a atteint 5,2 % en mai. Surtout, le gouvernement entend faire peser sur l’État, donc sur les contribuables, l’intégralité du financement de ces mesures, sans rien demander aux grandes entreprises. Les groupes du CAC 40 ont pourtant versé en 2021 à leurs actionnaires plus de 80 milliards d’euros en dividendes et en rachats d’actions. Pas de mise à contribution des plus hauts patrimoines non plus, mais une réforme du RSA stigmatisant les plus fragiles, puisque les bénéficiaires devront se soumettre à l’obligation de travailler pour toucher cette aide.

En outre, le gouvernement a indiqué que les minima sociaux, dont le RSA, l’allocation adulte handicapé (AAH), et les pensions de retraite (+ 4 %) doivent être réévalués dès juillet, sans attendre la revalorisation de janvier 2023. En revanche, aucune hausse des APL n’est envisagée, alors que les prix des loyers augmentent. À la Fondation Abbé-Pierre, on demande une majoration de 10 % des aides au logement ; plusieurs associations de consommateurs réclament un gel des loyers pour limiter les effets de l’inflation. Des revendications rejetées en bloc.

déprime, rien que des primes...

Suivant la même logique pro-business, aucune hausse significative du Smic n’est à l’ordre du jour. En Macronie, on défend plutôt la possibilité pour les entreprises de verser une prime allant jusqu’à 6 000 euros, exonérée de toute cotisation sociale et d’impôt sur le revenu. Problème : la précédente version de cette prime, accordée au bon vouloir de l’employeur, n’a été distribuée en 2021 qu’à 4 millions de salariés, selon les chiffres du gouvernement. Et son montant n’excédait pas 506 euros en moyenne, l’an dernier.

Toujours sur les salaires, le gouvernement s’est engagé à revaloriser, « dès cet été », celui des fonctionnaires. Une décision très attendue par la fonction publique d’État, l’hospitalière ou la territoriale, tant les agents dénoncent depuis des années le manque d’attractivité de leurs métiers et la dégradation de leur niveau de vie. Mais Stanislas Guerini, le nouveau ministre de la Fonction publique, se garde bien de dévoiler le montant du futur relèvement du point d’indice, arguant des discussions en cours avec les syndicats. « Le pouvoir d’achat des fonctionnaires a baissé de plus de 10 % depuis 2010 », a rappelé Céline Verzeletti, la secrétaire confédérale de la CGT, qui demande une hausse « immédiate » des salaires.

Dans le privé, le gouvernement mise aussi sur la participation et l’intéressement. La manœuvre est connue : ces primes étant exonérées de cotisations sociales et de taxes, les entreprises évitent soigneusement une participation à l’impôt ou à la Sécurité sociale. Une énième réforme libérale, comme la loi Pacte, dont les modalités pourraient s’étendre aux petites entreprises, selon Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie. « S’il faut aller encore plus loin dans la simplification pour que les TPE aient de véritables incitations, nous sommes prêts », a-t-il déclaré. Interrogé mercredi sur BFMTV, il a annoncé que le barème de l’impôt sur le revenu serait indexé sur l’inflation, omettant de préciser que ce dispositif existe déjà. L’ancien ministre sarkozyste n’imagine pas, en revanche, un dispositif pour taxer davantage les revenus du capital. Contre les crises qui s’intensifient, il y a pourtant une urgence : reconstruire une fiscalité progressive et redistributive, en commençant par rétablir l’impôt de solidarité sur la fortune.

Salaires et pouvoir d'achatEmmanuel Macroninflationcgt
L'Humanité

Victime de prix bas, la filière laitière va de mal en pis

Actu

Les éleveurs tirent la sonnette d’alarme : sans augmentation du prix du litre, la hausse des coûts des matières premières aura raison de nombre d’exploitations.

Gérard Le Puill

Joyeuse journée mondiale du lait ! La dernière édition, le 1er juin dernier, a été particulièrement lugubre. En France, selon la Fédération nationale des producteurs de lait, il manque en moyenne 50 euros par 1 000 litres livrés aux industriels pour permettre aux producteurs de gagner leur vie. Concernant le lait en bouteille plastique, les prix de ces flacons ont augmenté de plus de 70 % ces derniers mois et ceux des cartons d’emballage de 40 %.

Selon un communiqué publié le 27 par la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), affiliée à la FNSEA, « l’amont de la filière est aujourd’hui à un tournant décisif ». Car « la décapitalisation est en marche, même dans les régions très laitières ». Dit autrement, faute d’en tirer un revenu décent, de plus en plus de producteurs laitiers décident de s’orienter vers d’autres productions, surtout en céréales et graines à huile. Car les prix du blé, du maïs, du colza et du tournesol sont en hausse sensible depuis des mois. Le prix moyen des 1 000 litres de lait au départ de la ferme a été de 342 euros en 2021, sans les primes de qualité. Il aurait augmenté un peu depuis le début de cette année mais il manque encore 50 euros par 1 000 litres pour permettre aux producteurs de gagner leur vie, toujours selon la FNPL. Cette dernière ajoute que répercuter cette hausse intégralement à l’aval reviendrait à augmenter de 6 centimes du prix du litre de lait entier dans les magasins.

«Nous avons besoin de vous»

Dans son communiqué à l’attention de ses partenaires de l’aval, la FNPL affirme que « toutes les laiteries doivent dire maintenant à leurs éleveurs, nous avons besoin de vous. Tous les distributeurs doivent cesser ce jeu délétère qui entraînera la ruine de toute une filière et accepter ces hausses. Faute de quoi, comme les constructeurs automobiles aujourd’hui, dans quelques années ils seront à la merci des marchés mondiaux pour s’approvisionner en produits laitiers ». Ajoutons que le manque de pluie va réduire considérablement le rendement des prairies en herbe et augmenter les coûts de production cet été.

Les producteurs ne sont pas les seuls à souffrir dans la filière. Syndilait est une organisation professionnelle qui regroupe un nombre important d’entreprises qui mettent sur le marché des laits liquides, frais ou pasteurisés, des laits de longue conservation UHT et des laits aromatisés, la marque la plus connue étant Candia. Les grandes entreprises privées ou coopératives - dont font partie Lactalis et SODAAL - produisent une gamme de produits plus diversifiée, dont les fromages, le beurre, la crème et les yaourts. Elles ne sont pas membres de Syndilait. En prévision de la journée mondiale du lait initiée par l’ONU le 1er juin chaque année, Syndilait a fait le point sur l’évolution de la consommation de lait liquide en France.

Chaque français a consommé 43 litres de lait en 2021

En 2021, chaque Français a consommé une moyenne de 43 litres de lait conditionné, ce qui s’est traduit par la vente par 2,28 milliards de litres sur l’année dans la grande distribution. Sur ce total, le lait UHT de longue conservation représentait 96,5 % des volumes vendus par ces mêmes enseignes. Les laits porteurs de la mention « Responsable », « Équitable » comme « C’est qui le patron ? » représentaient 13,8 % des parts de marché en volume sur l’année 2019, 14,5 % en 2020 et 14,7 % en 2021. Concernant les prix, le lait entier conditionné se vendait 0,99 euro le litre en moyenne sur l’année 2021, soit 2,1 % de plus qu’en 2020. La hausse n’était que de 1,5 % pour le lait UHT mi-écrémé à 0,83 euro le litre. Au départ de la ferme le prix du litre acheté par les entreprises affilées à Syndilait se situait entre 36 et 38 centimes, prime de qualité comprise.

98,5 % du lait liquide est d’origine française

Toujours selon Syndilait, 98,5 % du lait liquide conditionné présent dans les magasins est d’origine française et les ventes de lait conditionné importé ont reculé de 82 % depuis 2015. En avril 2015, les pays membres de l’Union européenne mettaient fin aux quotas laitiers mis en place en 1984 pour réduire la surproduction, laquelle faisait chuter les cours. Mais la date de sortie de ces mêmes quotas fut fixée dès 2009 en Conseil des ministres européens. À l’approche de 2015, les Pays Bas, l’Allemagne et l’Irlande augmentèrent leurs troupeaux de laitières afin de gagner de nouvelles parts de marché à l’export dès la sortie des quotas. Du coup, les enseignes de la grande distribution en France choisirent d’accroître les importations, histoire de mettre la pression sur les fournisseurs hexagonaux. Pendant deux à trois ans, le prix moyen des 1 000 litres de lait chuta souvent de 25 % au départ de la ferme.

En ce printemps 2022 les producteurs de lait voient augmenter leurs coûts de production via la hausse du prix des carburants, des engrais et des tourteaux. Selon Syndilait, les entreprises sont également confrontées à une « hausse de leurs coûts de production de l’ordre de + 15 % à +20 % en 2022, après une année 2021 déjà marquée par une hausse de +8 % à +10 %. La reprise de l’économie dans le monde entraîne une flambée de l’ordre de +70 % en un an sur les matières premières plastiques et de +40 % pour le carton ».

Décidément, la spéculation fait flèche de tout bois en cette année 2022 marquée par la guerre et la sécheresse.

Gérard Le Puill

laitproducteurs de laitprix du laitmatières premières
L'Humanité

Mobilisations pour éviter un été meurtrier

Actu

Hôpital En cette journée de manifestations du personnel de santé, syndicats et collectifs alertent sur la cataclysme à venir, alors que les services d’urgences ferment ou réduisent leurs horaires les uns après les autres.

Cécile Rousseau

La saison estivale de tous les dangers. En cette journée d’action nationale dans la santé, plus de 200 rassemblements et actions se déroulent dans toute la France à l’appel de différents syndicats et collectifs pour taper du point sur la table avant un été qui s’annonce cataclysmique sur le front hospitalier. Si, tous les ans, les professionnels tirent la sonnette d’alarme, cette année, la situation est très dégradée depuis le mois de mai. Cent vingt services d’urgences sont en grande difficulté, partiellement ou totalement fermés. Au centre hospitalier de Chinon (Indre-et-Loire), ceux-ci ont baissé le rideau jusqu’à nouvel ordre depuis le 18 mai, tout comme la maternité. Mobilisés samedi dernier devant la mairie, les agents et usagers attendent des réponses. « 31 paramédicaux sur 32 étaient en arrêt maladie, explique Alexandre Robert, secrétaire de FO, en intersyndicale avec la CGT et la CFE-CGC. Une dizaine d’entre eux sont revenus mais ils ne sont toujours pas assez nombreux pour rouvrir. L’hôpital a un déficit de 9 millions d’euros et la direction oblige les collègues à s’autoremplacer. Pour l’été 2021, nous avions 26 mensualités de remplacement, contre 75 en 2019. »

Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI), rappelait, lors d’une conférence de presse la semaine passée, que l’austérité demeure la règle. « Nous sommes le seul pays au monde à avoir fermé 5 700 lits en 2020, en pleine pandémie ; 60 000 postes d’infirmiers étaient vacants à l’automne 2021. Sans compter que l’hôpital est en plan blanc en permanence. Et dire qu’on a cru qu’il y aurait un “monde d’après” avec le Covid ! »

« J’en ai absolument assez de travailler comme ça ! »

Face à un système en train de s’écrouler, l’annonce par Emmanuel Macron d’une « mission flash » d’un mois sur l’état des soins non programmés, confiée au président de Samu-Urgences de France, François Braun, et d’une conférence sur la santé, en juillet, n’a convaincu personne. Comme le martèle Patrick Pelloux, président de l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf), l’heure n’est plus au bilan. « Le dernier rapport du Sénat sur les urgences remonte à trois mois ! François Braun était le conseiller santé du président de la République pendant la campagne, il connaît la situation. La question est : où doit-on réorienter les patients ? Il n’y a plus rien ! La médecine de ville est submergée. On ne saura pas où mettre les gens s’il y a une canicule. Des personnes vont décéder, c’est une évide nce. Et je ne veux pas que les praticiens et les infirmières soient les boucs émissaires. J’en ai absolument assez de travailler comme ça ! »

Pour Pierre Schwob Tellier, du collectif Inter Urgences, le pacte de refondation des urgences, mis en place après les grèves en 2019, n’a fait qu’aggraver les choses. « L’accès aux urgences a été limité avec la mise en place du forfait (depuis le 1er  janvier 2022, tous les patients passant aux urgences sans hospitalisation doivent payer 19,61 euros – NDLR). Bientôt, vous ne pourrez plus arriver aux urgences par vos propres moyens. La régulation médicale sera privilégiée, surtout la nuit. » Infirmier à l’hôpital Beaujon, à Clichy (Hauts-de-Seine), il constate que, malgré la situation sanitaire, le projet de construction de l’hôpital Grand Paris Nord, à Saint-Ouen (censé remplacer en partie les hôpitaux de Bichat (Paris) et Beaujon – NDLR), n’est pas remis en cause, à rebours des besoins de la population : « Il y aura 400 lits en moins, une capacité de maternité divisée par deux et 1 000 postes de soignants supprimés. »

Accéder à des soins de qualité devient mission impossible

Lors de cette conférence de presse, une housse mortuaire avait été disposée devant les intervenants portant un brassard noir pour dénoncer les drames qui s’annoncent. Le bateau tangue dangereusement, comme le raconte Marion Malphettes, médecin dans le service d’immunologie à l’hôpital Saint-Louis (Paris) et membre du collectif Inter-Hôpitaux. Avec des conséquences très concrètes pour les malades : « Faute de personnel de nuit, le service ne peut pas rester ouvert en juin. Une patiente m’a demandé en consultation ce qui était prévu si elle rechutait (en cas de fermeture – NDLR), je lui ai répondu qu’il n’y avait rien… »

Accéder à des soins de qualité devient mission impossible. Michèle Leflon, présidente de la Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, pointe les limites du bricolage actuel : « Le recours à la régulation par téléphone pour les urgences est catastrophique, les usagers ne savent pas toujours s’exprimer sur la gravité de leur cas. Depuis le temps que nous dénonçons le manque d’effectifs, il aurait été possible de former des infirmiers et aides-soignants. Il faut un vrai plan. »

Pour parer au plus pressé, des solutions sont avancées. L’ensemble des médecins pourraient provisoirement participer à un système de garde, propose Patrick Pelloux. Christophe Prudhomme, urgentiste et représentant de la CGT santé, évoque aussi la remise en place de « contrats d’études qui existaient jusque dans les années 1970. Vous rentrez à 18 ans, vous signez un contrat payé au Smic et vous êtes affecté sur un territoire ». Comme le précise Mireille Stivala, secrétaire générale de la CGT santé et action sociale :  « On pourrait créer des milliers d’emplois pour les jeunes. Mais si on veut qu’ils restent, il va falloir avancer sur la question salariale ! »

Partout, la question des rémunérations faméliques et des conditions de travail détériorées pèse lourd. À Orsay (Essonne), si la pénurie de main-d’œuvre n’atteint pas encore le niveau de certaines structures, elle se creuse de jour en jour. « Mercredi dernier, il manquait deux infirmières et un médecin aux urgences, déplore Céline Van Marle, secrétaire de la CGT de l’hôpital. Les effectifs sont à l’os et les agents restants tombent comme des mouches. Le temps d’attente est plus long pour les patients. Deux villes proches ne peuvent plus être desservies par Orsay. On ne sait pas ce qui va se passer pendant cet été. »

hôpitalHôpital publicpersonnel soignantségur de la santé
Le Figaro

Covid-19: assiste-t-on au début d’une nouvelle vague épidémique?

Vincent Bordenave

LA VÉRIFICATION - Avec l’émergence de nouveaux variants en France, le nombre de cas repart à la hausse. Mais peut-on vraiment parler de «vague» dès cet été? Le Covid est-il en passe de devenir un virus saisonnier?

LA QUESTION. Le passe vaccinal semble déjà un lointain souvenir, tout comme le masque qui depuis plus de deux semaines n’est même plus obligatoire dans les transports publics. L’été arrive et jamais la possibilité de ranger l’épidémie de Covid dans les archives de l’histoire n’avait paru aussi réaliste. Pour autant, le virus circule toujours dans le pays. On note même une légère reprise épidémique ces derniers jours, puisque plus de 22.000 cas sont détectés quotidiennement - valeurs lissées sur une semaine - alors que nous étions retombés à moins de 18.000 fin mai.

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Alors que la situation épidémique s’emballe aussi dans plusieurs pays, comme le Portugal, certains épidémiologistes utilisent même de nouveau le mot de «vague». «Il semble que l’on reparte sur une nouvelle vague», affirmait par exemple le Pr Antoine Flahaut en début de semaine au micro de France Info. Qu’en est-il? Est-il pertinent de parler d’ores et déjà de «vague»? Le Covid-19 n’est-il pas en passe de devenir un virus saisonnier?

VÉRIFIONS.«Il faut sans doute y voir l’impact des sous-variants omicron BA.4 et BA.5, tout comme un recul des gestes barrières sur les derniers jours», analyse-t-on chez Santé publique France. Cependant, ces données sont bruitées par les nombreux jours fériés. «Quand on se concentre sur les indicateurs hospitaliers, la dynamique est toujours à la baisse , remarque Mircea Sofonea, épidémiologiste et maître de conférences à l’université de Montpellier. «Même si celle-ci ralentit ces derniers jours, il n’y a pas d’inquiétude particulière à court terme.» Moins d’une cinquantaine de personnes sont ainsi prises en charge chaque jour dans un service de soins critiques, quand ils étaient plus du double il y a trois semaines.

«Une phase de transition»

«Nous sommes dans une phase de transition, analyse Arnaud Fontanet, épidémiologiste à l’Institut Pasteur et membre du Conseil scientifique. On ne peut encore considérer que l’épidémie est derrière nous, car la possibilité de voir une vague liée aux nouveaux sous-variants à la rentrée ou même cet été reste très forte. Mais nous n’abordons plus ce risque de la même manière qu’il y a un an. Nous avons accumulé les injections et les infections ces derniers mois. Ce qui devrait nous protéger au moins contre une hausse des formes graves.»

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Les sous-variants Omicron BA.4 et BA.5 ont provoqué une hausse du nombre de cas dans plusieurs pays ces dernières semaines, notamment en Afrique du Sud et au Portugal. Selon les données de criblage, ils prennent de plus en plus de place en France, et devraient devenir majoritaires prochainement. Élément rassurant, les hausses constatées ailleurs dans le monde n’ont pas été accompagnées par une vague hospitalière. «De plus, une partie des pays concernés par ces sous-variants n’ont pas été frappés par une vague BA.2, contrairement à nous, juge Vittoria Colizza, épidémiologiste à l’Inserm. On peut donc considérer que nous sommes un peu mieux armés.»

L’épidémie pourrait connaître un léger rebond, mais la plupart des spécialistes sont assez optimistes. «Avec une nuance de taille, note Mircea Sofonea. Dans de nombreux centres hospitaliers, le personnel des services d’urgence est à bout.» Une vague estivale, même bien moins forte que celle de l’an passé, pourrait donc avoir des conséquences plus importantes que prévu. «D’autant que les deux derniers étés ont été très chargés, et que les soignants espéraient enfin l’accalmie avant une rentrée plus compliquée», ajoute l’épidémiologiste montpelliérain.

Une nouvelle campagne de rappel

Les beaux jours devraient limiter la hausse des cas liés aux nouveaux variants, et il serait surprenant de subir une nouvelle vague incontrôlée. Mais une fois l’été terminé, le contexte redeviendra favorable au virus et les experts estiment que l’on devrait assister à une nouvelle augmentation des contaminations. «Nous avons du mal à nous projeter sur le long terme à cause de nombreuses interrogations sur l’immunité, précise Vittoria Colizza. On commence à avoir de bonnes estimations sur la durée de la protection, mais à chaque fois les différents variants brouillent les pistes. Une nouvelle campagne de rappel sera nécessaire avant l’automne. Nous travaillons actuellement sur des modèles pour savoir quel doit être le public visé et quel serait le meilleur timing.»

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L’équipe de Mircea Sofonea a publié de son côté de premières projections selon plusieurs scénarios de vaccination. Selon ces travaux, une réduction du taux de transmission de 20% permettrait, quelle que soit la stratégie vaccinale, de diviser par deux le nombre annuel d’hospitalisations. «La vaccination seule n’empêchera, a priori, pas une surcharge de l’activité hospitalière à l’automne et hiver prochain, explique Mircea Sofonea. Mais cette réduction des contacts infectieux ne passe pas forcément par des restrictions. Tout ce qui concerne la qualité de l’air, par exemple en installant des capteurs de CO2, peut être très utile, tout comme agir sur les comportements.»

Comme la grippe?

Le Covid-19 semble bel et bien en voie de normalisation, et pourrait prochainement se comporter comme la grippe, mais son impact sur le système de soins demeure encore bien réel. «La mortalité et la morbidité du Covid restent supérieures à la grippe, note Arnaud Fontanet. Il faut donc garder un certain nombre de réflexes, comme le port du masque quand on est à risque de forme grave, ou quand on visite des personnes à risque. Tout comme il est encore nécessaire de maintenir le contact tracing. Celui-ci est petit à petit amené à disparaître, tout comme les autres restrictions que nous avons connues, mais il s’agit de ne pas brûler les étapes avant une rentrée qui recèle encore de nombreuses inconnues. Si aucun variant disruptif n’est pour le moment détecté, cela reste encore une possibilité.»

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Elisabeth Crépin-Leblond

FIGAROVOX/ENTRETIEN - Pour François de Closets, auteur de La parenthèse boomers, les politiques ont été menées au détriment de la jeunesse. À la logique individualiste de cette génération doit se substituer une nouvelle cohésion sociale qui permettra de répondre au défi du vieillissement, affirme le journaliste.

François de Closets est journaliste et essayiste. Il est l'auteur d'une vingtaine de livres, parmi lesquels Toujours plus !, Ed. Grasset, 1982, La France à quitte ou double, Ed. Fayard, 2015, et La parenthèse boomers, Ed. Fayard, 2022.

FIGAROVOX.- Dans votre livre, vous critiquez la politique menée par les enfants du baby-boom entre la fin des années 1970 et 2020, qui selon vous a mené la France au déclin. Pourquoi avoir voulu formuler cette critique ?

François DE CLOSETS.- La France a traversé une période que j'appelle «la parenthèse boomers» pendant laquelle elle n'a connu ni guerre, ni famine, ni épidémie, ni catastrophe ou crise économique majeure. Cette parenthèse pendant laquelle les boomers ont dirigé la France est unique dans l'Histoire de France. L'Histoire d'ordinaire est tragique, court d'une catastrophe à une autre et la paix n'est jamais qu'un entre-deux-guerres. Pendant «la parenthèse boomers», les Français ont cru avoir un droit acquis à vivre dans cette Histoire qui hiberne et dans cette actualité aux hasards de petites fluctuations. Ils ont cru avoir un droit acquis à la croissance, un droit acquis à la paix. Cependant, que s'est-il passé pendant cette période si heureuse ? La France a accumulé près de trois mille milliards de dette. Ces dettes sur le dos de nos enfants ne correspondent pas à des investissements, car le taux d'investissement public a diminué depuis que la France est en déficit, mais sont uniquement des dépenses de confort et de consommation. J'ai dénoncé ce scandale dans mes livres au cours des décennies, et je le dis encore aujourd'hui. La France ne s'était jamais surendettée dans son Histoire qu'en période de guerre. Que cet endettement se soit constitué en l'absence de toute contrainte particulière est abominable, et le silence sur ce sujet est insupportable.

Alors qu'il suffisait de maintenir cette situation, les boomers ont cédé à la commodité du crédit et du déficit.

Comment expliquez-vous ce revirement historique après les années de reconstruction d'après-guerre et les années gaulliennes ?

Il y a des revirements provoqués par des catastrophes. Ce revirement historique a été provoqué par l'absence de catastrophe. Cette génération des enfants gâtés s'est laissé prendre au piège de cette période extrêmement favorable. Tout semblait acquis, tout semblait dû. En 1970, la France était le pays le plus dynamique et le plus prestigieux d'Europe. Alors qu'il suffisait de maintenir cette situation, les boomers ont cédé à la commodité du crédit et du déficit. La France gaulliste avait les finances les plus solides du monde, ce qui poussait les banquiers à proposer des crédits. Dans ces conditions, les Français ont vécu à crédit, ne voulant pas faire les simples efforts minimums pour perpétuer ce qui leur avait été donné.

Vous critiquez l'idéologie des boomers fondée sur l'individualisme et l'égoïsme. Pour mener une politique en faveur du pays faut-il retrouver la notion de bien commun ?

Le général de Gaulle avait imposé une liberté civique au service de la collectivité. Il avait ainsi mis les Français au service de la France. Le pays passait avant la satisfaction individuelle et immédiate. Les Français renâclaient mais suivaient la politique gaullienne. En 1968, les jeunes qui considéraient la croissance perpétuelle comme acquise se sont révoltés et ont fait exploser ce système. La société a alors eu pour objectif suprême de respecter la liberté individuelle et la satisfaction instantanée, non plus d'assurer la continuité. Il faut revenir à la notion de liberté civique et en finir avec cette suprématie de la liberté individuelle. Le seul absolu doit être le bien commun.

Notre société est bouleversée par un changement majeur que nous n'avons pas voulu voir, qui est le vieillissement. Jamais une société dans l'Histoire n'a connu ce phénomène. Auparavant, l'existence s'étalait sur trois générations: les enfants, les adultes et les vieux qui existaient à peine. En 1945, l'espérance de vie des Français était légèrement supérieure à 60 ans. Tout à coup, il faut insérer dans notre société 25 années supplémentaires. Les boomers ont décidé de faire de ces années, la plus belle période de leurs vies où ils se font entretenir dans l'oisiveté par leurs enfants. Si la retraite à 60 ans pour les ouvriers était nécessaire, la retraite à 60 ans pour tous est un scandale. À 60 ans, une personne a en moyenne quinze ans de vie en bonne santé devant elle et n'a aucune bonne raison de se mettre totalement à charge de la génération suivante. Il est choquant de voir qu'aujourd'hui, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon proposent de revenir à la retraite à 60 ans, c'est-à-dire d'ajouter à la charge des actifs, deux années de pension à payer. Cela représente des dizaines de milliards à leur charge, alors que notre pays est le seul où les seniors à la retraite vivent mieux que les actifs qui paient les retraites. C'est la première fois que le fait de prendre à ceux qui ont le moins, pour donner à ceux qui ont le plus, est présenté comme un progrès social.

Le problème qui se pose est d'organiser les vingt années de vie supplémentaires, qui vont se traduire dans les années qui viennent par une augmentation prodigieuse des personnes en état de dépendance.

Vous évoquez justement dans votre livre la question du vieillissement qui entraîne celle de la dépendance. Pour répondre à ce défi de plus en plus présent, faut-il redéfinir les liens de la solidarité ?

Il faut repenser l'équilibre des générations en pensant que toute génération a le devoir de préparer la suivante. Dans le monde familial, tout est fait pour que les jeunes puissent prendre leur place dans la société. Les parents considèrent qu'ils ont un devoir d'aider leurs enfants à s'intégrer dans la société. De la même façon, les générations ont un devoir vis-à-vis de celles qui les suivent de les aider à progresser et à trouver leur place.

Le problème qui se pose est d'organiser les vingt années de vie supplémentaires, qui vont se traduire dans les années qui viennent par une augmentation prodigieuse des personnes de plus de 80 ans, et d'une augmentation très importante des personnes en état de dépendance. Les boomers se sont accordé une période heureuse sur le dos de leurs enfants, la période des seniors entre 60 et 75 ans, mais n'ont rien prévu pour la suite et sont incapables d'y faire face. Il faut donc tout repenser.

La cohésion est l'entraide des générations, chacune dans son rôle. Il y a aujourd'hui cinq âges dans la vie: les enfants, les adolescents, les adultes, les seniors et les vieux. Les seniors et les vieux ne sont pas dans la même catégorie ni dans le même état. Les premiers ont besoin d'argent pour vivre, les seconds d'assistance. Cette assistance ne peut pas venir uniquement de salariés car on ne trouvera ni le personnel, ni les ressources suffisantes. Il faut que ce soient les seniors qui aient l'obligation de remplir cette activité sociale en complément de leurs retraites.

Chaque Français et chaque Française à partir de 50 ans doit préparer sa vieillesse, comme un enfant prépare son âge adulte.

Vous proposez à la fin de votre ouvrage un Conseil de prévision. Comment fonctionnerait-il ?

Dans ce livre, je propose des choses concrètes. Il existe aujourd'hui des études scientifiques sur le vieillissement, et nous avons l'exemple de sociétés qui ont fait face à ce problème. À partir de cela, nous savons ce que nous devons faire. La Parenthèse boomers est un livre de propositions pour réconcilier les générations, et non un livre de dénonciation pour aboutir à la guerre des générations.

Je propose un système où, chaque Français et chaque Française à partir de 50 ans doit préparer sa vieillesse, comme un enfant prépare son âge adulte. Il doit être informé, avoir un diagnostic personnel selon son hérédité et sa façon de vivre. À partir de 60 ans, il doit choisir entre continuer à travailler ou mener une activité sociale, pour obtenir une retraite complète. Les personnes qui veulent arrêter de travailler à la soixantaine devront avoir une activité encadrée avec des responsabilités et des services à rendre. Cette activité doit être supérieure à du bénévolat et permettre de prendre en charge la génération vieillissante qui a besoin d'assistance. Ce ne sont pas aux actifs qui paient déjà les pensions de faire ce travail au-delà du cadre familial. C'est aux séniors qui sont entre 60 et 80 ans d'aller auprès des 80-100 ans pour ne pas les laisser dans la solitude. Un tel système fonctionne dans les pays scandinaves et au Danemark.

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Pistes cyclables «non-genrées»: «Et si on parlait plutôt de la délinquance, de l'incivilité, de l'insécurité à Lyon?»

FIGAROVOX/HUMEUR - La métropole EELV de Lyon veut concevoir des pistes cyclables «inclusives» et «non genrées». L'essayiste Anne-Sophie Chazaud estime que les élus devraient davantage se concentrer sur la délinquance, réelle, dans cette ville.

David Lisnard: «L’Etat bureaucratique: le nouveau nœud gordien»

TRIBUNE - Pour le président (LR) de l’Association des maires de France, répondre aux défis actuels - tant sécuritaires qu’économiques - implique de renouer avec le culte de la performance publique. Cela passe par une décentralisation accrue et par une débureaucratisation de l’État.

Le Figaro

Comment gérer une personnalité paranoïaque au bureau ?

Laetitia Lienhard

NOS CONSEILS - Très délétère pour le fonctionnement d'une équipe, ce type de comportement, une fois identifié, peut-être canalisé.

Votre collègue est toujours sur la défensive, se montre d'une vigilance extrême et fait preuve de rigidité... vous avez peut-être affaire à une personnalité paranoïaque. Selon les estimations, 0,5 à 2,5 % de la population serait atteinte de ce trouble, qui peut-être difficile à gérer au quotidien, notamment dans le cadre professionnel. Comment l'identifier ? Quels comportements éviter ? Le Figaro vous donne cinq conseils pour vous adapter au mieux à cette situation, en tant que manager, subordonné ou simple voisin de bureau.

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#1. L'identifier

La première étape consiste d'ores et déjà à identifier une personne qui a une tendance paranoïaque au sein de l'entreprise. «Cela se remarque par un comportement de vigilance extrême et même de méfiance lorsque la tendance paranoïaque de l'individu qui s'installe de plus en plus», explique Marc Durin-Valois, psychologue du travail. Cela se traduit par une personne qui pose beaucoup de questions, qui a l'impression que les autres lui veulent du mal et qui, par conséquent, est toujours sur la défensive, avec parfois des réactions très fortes et disproportionnées, notamment lors de réunions.

«Une personne à tendance paranoïaque a le sentiment de subir un préjudice et cherche ainsi à obtenir réparation. Pour cela, elle va en permanence rechercher des traces et des preuves pour monter des dossiers qui la confortent dans son délire paranoïaque», affirme le psychologue du travail. La dernière étape intervient lorsque l'individu concerné lance une action en justice, à l'encontre de l'entreprise notamment.

#2. Éviter tout comportement pathogène

Certaines attitudes au bureau peuvent renforcer les tendances paranoïaques de la personne concernée. Il est important de les éviter le plus possible. «Il faut faire attention à ne pas avoir un comportement dénigrant envers cette personne, tel que lui couper la parole en réunion, ne pas le saluer ou encore changer de comportement envers elle selon les jours», explique Marc Durin-Valois. Il est également nécessaire de ne pas l'isoler ou la stigmatiser pour ne pas le conforter dans son délire paranoïaque, en ne lui donnant pas les informations sur une réunion avec son équipe par exemple.

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#3. Rester factuel

Que la personne à tendance paranoïaque soit votre manager, collègue ou collaborateur, la meilleure option est de rester le plus factuel possible dans l'ensemble de vos échanges. « Lors des discussions, il faut mettre en avant des faits, sans passion, sans affect. Il est essentiel de ne pas entrer dans un débat basé sur les émotions car elle ne ressentira pas les choses de la même manière que vous. L'important est de s'en tenir aux faits », insiste Roland Guinchard, psychologue clinicien et auteur de «Psychanalyse du lien au travail». Par exemple, si votre collaborateur est persuadé qu'on veut démanteler son service, il faut lui montrer les montants qui ont été investis dans cette équipe et les recrutements qui ont été effectués récemment. «Il est important de ne pas être dans l'émotionnel mais plutôt apporter des réponses claires, précises et basées sur des données chiffrées sans jamais laisser la place à l'incertitude sinon on laisse le délire interprétatif se mettre en place », confirme Marc Durin-Valois.

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#4. Rester attentif à son comportement

Une tendance à la paranoïa peut s'aggraver pour laisser place à une vraie maladie psychiatrique. « Lorsque la personne bascule dans une profonde paranoïa, cela se traduit souvent par des excès de violence », déplore le psychologue du travail. Dans ces cas-là, l'entreprise est en capacité de se séparer du salarié concerné et peut tenter de l'accompagner dans sa prise en charge par des instituts psychiatriques spécialisés. Un suivi psychothérapeutique, lorsqu'il est instauré suffisamment tôt, peut permettre d'éviter l'évolution d'une personnalité paranoïaque vers une psychose paranoïaque.

#5. Garder une certaine distance

Quels que soient votre proximité ou votre rapport hiérarchique avec cette personne, il est essentiel de ne pas vivre dans la terreur et dans la crainte constante de ses réactions. « Il faut savoir prendre soi-même une distance avec cette personnalité pour ne pas s'abîmer », met en garde Marc Durin-Valois.

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Une hausse de dix points du taux d'emploi des 55-64 ans permettrait «d'équilibrer les comptes» du système de retraites d'ici 2032, sans toucher à l'âge légal ni à la durée de cotisation.

Le Figaro

Les Républicains jouent leur survie aux législatives

Emmanuel Galiero

ANALYSE - En cas de majorité absolue impossible à l’Assemblée, la droite se voit en groupe charnière avec lequel le pouvoir devrait compter pour réformer.

Le premier tour des élections législatives approche à grands pas et, selon différentes projections sur la répartition des sièges, les soutiens d’Emmanuel Macron ne sont pas certains d’obtenir la majorité absolue fixée à 289 députés. Dans cette hypothèse, le gouvernement serait contraint de composer avec Les Républicains. Ce qui, à droite, est vu d’un très bon œil. «En ayant la majorité au Sénat et en devenant le groupe charnière à l’Assemblée, le contexte politique changerait radicalement. Les Républicains pèseraient plus, même avec 50 députés seulement, que s’ils restaient une simple force d’opposition avec 100 élus», résume un parlementaire LR, qui préfère néanmoins observer les chiffres des sondages avec une prudence de Sioux.

Concentrée sur ses campagnes dans les territoires, la droite est presque invisible dans le débat national où la coalition de la gauche Nupes et les alliés pro-Macron d’Ensemble s’appliquent à saturer l’espace. Mais cela n’empêche pas Christian Jacob de juger le contexte politique favorable. Il se dit convaincu que Les Républicains auront bientôt un rôle «déterminant» à jouer. «Entre l’affligeant silence des ministres de Macron, preuve d’un immobilisme complet, et les extrêmes de Mélenchon et Le Pen, qui promettent la révolution permanente, il y a un vrai risque de blocage du pays. Et nous sommes les seuls à pouvoir incarner une opposition claire, capable de faire bouger les choses quand les textes vont dans le bon sens ou de nous opposer durement si cela est nécessaire pour le pays», soutient le président du mouvement LR.

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Sur la forme que pourrait prendre cette relation «responsable» avec le pouvoir, Les LR excluent tout «contrat de gouvernement» mais plutôt des positions ponctuelles, au fil des textes à voter. Devenir le groupe charnière serait une occasion pour LR de devenir un acteur central des réformes. «Si Macron n’a pas la majorité, alors nous pourrions, avec le Sénat, prendre le contrôle des textes qui seront soumis au Parlement», considère Bruno Retailleau. Le président du groupe LR au Sénat invite les électeurs de droite à dire, dès dimanche dans les urnes, s’ils veulent que la France soit gouvernée à droite.

Aboutissement d’une stratégie

Dans l’entourage de Gérard Larcher, sans tirer de plans sur la comète, on indique que la perspective d’une majorité relative pour Emmanuel Macron replacerait la droite parlementaire dans une position de force pour négocier texte par texte, «en fonction de l’intérêt du pays». Le président du Sénat défend les deux principes d’autonomie et de liberté pour sa famille politique et n’a pas l’intention de changer d’avis.

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Si Les Républicains préfèrent rester prudents face aux sondages, c’est parce qu’ils espèrent créer une surprise aux législatives, en démontrant notamment la résistance de leurs députés sortants (environ 80 sur 100) après le séisme de la présidentielle perdue au 1er tour (4,78 % des voix). Quel que soit le nombre d’élus au final, on insiste sur l’importance du poids politique des LR et de leurs alliés centristes.

Qu’on ait 50 ou 100 députés, on s’en fout. L’important, c’est d’avoir de la densité et de la cohésion

Hervé Morin le rappelle avec insistance: «Qu’on ait 50 ou 100 députés, on s’en fout. L’important, c’est d’avoir de la densité et de la cohésion. Qu’on ait un groupe avec une expression au Parlement et une incarnation politique.» Le président des Centristes anticipe un  «schéma à la Rocard en 1988», selon lequel le président de la République aurait besoin d’eux.  «Mais il va falloir faire du judo, savoir en faire un facteur de force sans devenir un partenaire de la majorité, surtout pas. Ce serait plutôt, on vote votre réforme mais avec nos conditions. Il faut qu’on soit l’alternative des gens raisonnables», confie le président de la région Normandie. «Une opposition force de proposition», ajoute Christian Jacob.

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Pour la droite, ce risque de majorité impossible pour Macron est l’aboutissement d’une stratégie cherchant à «embrasser large».«Cela lui met le nez dans le mur», juge Jacob, en dénonçant autant le flou des réformes (retraites, santé, sécurité, immigration…) que la fragilité d’une «fausse» alliance de gauche qui ne tardera pas à exploser au lendemain des élections, selon lui. Le président LR fustige aussi l’annonce d’un Conseil national de la refondation à cinq jours des législatives. «C’est une véritable humiliation pour ses députés qu’il traite avec mépris, des élus prisonniers de ce en même temps qui condamne notre pays à l’immobilisme», accuse-t-il. D’autres parlementaires craignent même le pire pour la première ministre: «Avec plus d’une centaine d’énergumènes Nupes, la pauvre Élisabeth Borne va souffrir .» Et finalement, l’absence de majorité prévue ne serait que le fruit d’une tactique présidentielle périlleuse. «Saison 1: il joue le RN à la présidentielle. Saison 2: il joue Mélenchon. Mais à force de jouer avec le feu en choisissant ses adversaires, la situation devient très compliquée. Et Macron va finir par se brûler les ailes …»

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Législatives 2022 : «Je ne veux pas qu'il gagne Mélenchon, sinon je ne pourrai pas faire les choses», explique Macron à une petite fille

En déplacement à Clichy-sous-Bois, le président de la République est entré de plain-pied dans la campagne électorale à quelques jours du scrutin.

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Élections législatives : les ministres battus devront démissionner

INFO LE FIGARO - L'Élysée maintient la consigne déjà édictée par Emmanuel Macron il y a cinq ans, et héritée de Nicolas Sarkozy en 2007. Quinze ministres sont concernés, dont la première d'entre eux Élisabeth Borne.

Législatives: Manuel Valls éliminé dès le premier tour dans la 5e circonscription des Français de l'étranger

L'ancien premier ministre a appelé à faire barrage pour le second tour au candidat de la Nupes, Renaud Le Berre.

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Le Figaro

Pour vivre plus longtemps, doit-on boire au moins deux tasses de café par jour ?

Tiphaine Honnetle café 

Les buveurs de café - avec ou sans sucre - sont moins exposés au risque de décès prématuré. Ce sont les conclusions d'une étude chinoise parue mardi 31 mai dans la revue Annals of Internal Medicine.

Arabica, Robusta, Excelsa... le café occupe une place particulière dans la vie des Français : 62% de la population en consomme chaque matin au petit-déjeuner selon un sondage Ifop pour C10, publié en octobre 2018. Mais siroter plusieurs «petits noirs» dans la journée, est-ce une habitude saine ? Oui, répond la communauté scientifique ; saine et même protectrice. Une équipe de chercheurs de la Southern Medical University de Guangzhou (Chine) a récemment observé un lien entre la consommation de café quotidienne et un risque de décès prématuré plus faible. Leur étude, publiée mardi 31 mai dans la revue médicale Annals of Internal Medicine, suggère même que l'ajout modéré de sucre n'altère pas les effets protecteurs du breuvage. Les buveurs ont vu leur risque de décès précoce réduire à partir d'une tasse et demie par jour.

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Entre 2,5 et 4,5 tasses de café pour réduire son risque de décès prématuré

Pour arriver à ce résultat, les scientifiques ont utilisé la base de données biomédicales de la UK Biobank et ont sélectionné les informations de 171.616 participants britanniques, âgés de 37 à 73 ans. Ces derniers ne présentaient aucun antécédent de maladie cardiovasculaire ou de cancer. Les données ont été collectées durant sept ans, entre 2009 et 2018. À l'issue de ce délai, les chercheurs ont étudié de près les certificats de décès de 3177 participants.

Après avoir pris en compte des facteurs tels que l'âge, le sexe, le tabagisme, l'activité physique, l'indice de masse corporelle et le régime alimentaire, l'équipe a constaté que, par rapport aux non-buveurs, les personnes qui consomment du café non sucré, présentent des risques plus faibles de mortalité, toutes causes confondues. Plus précisément, lorsqu'ils boivent entre 2,5 à 4,5 tasses par jour, les consommateurs ont 29 à 31% de risques en moins de mourir prématurément durant les prochaines années.

La tendance s'est aussi confirmée chez les amateurs de café sucré, buvant entre 1,5 et 3,5 tasses par jour (28% de réduction de risque). En revanche, pour des raisons que les chercheurs ignorent encore, les individus ayant eu recours aux édulcorants artificiels à la place du sucre n'ont pas présenté de baisse significative de risque de décès précoce.

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Le rôle clé des antioxydants

Selon Astrid Nehlig, directrice de recherche émérite à l'Institut national de la recherche médicale (Inserm), et qui a pu consulter les résultats, ces conclusions ne font que confirmer ce qui avait déjà été établi par la communauté scientifique. «Il a été démontré que boire 3 à 5 cafés quotidiennement était la consommation optimale pour réduire le risque d'accidents cardiovasculaires, de mortalité toutes causes confondues et dans une moindre mesure, pour réduire le risque de certains types de cancers», informe la spécialiste.

3 à 5 cafés quotidiens est la consommation optimale pour réduire le risque d'accidents cardiovasculaires

À quoi doit-on cet effet protecteur ? À un juste dosage de caféine, cette molécule aux propriétés stimulantes ? C'est l'autre surprise de cette étude : que le café soit instantané, moulu, ou même décaféiné, les bénéfices sur la longévité sont les mêmes. Comme l'explique Astrid Nehlig, si la caféine participe à augmenter notre vigilance et donc à réduire le risque d'accidents, lorsque le breuvage en est dépourvu, il conserve un atout majeur pour la santé : ses antioxydants. «Ces derniers protègent les cellules du vieillissement, limitent la cassure de l'ADN et diminuent l'inflammation des tissus», précise la directrice de recherche de l'Inserm.

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Les limites

Astrid Nehlig émet toutefois quelques réserves sur les résultats de ces travaux. «Il s'agit d'une étude d'observation, dont les résultats doivent être approfondis par d'autres travaux. Les conclusions peuvent aussi s'expliquer grâce à d'autres facteurs liés au mode de vie comme une alimentation équilibrée, observe la spécialiste. Il est aussi bon de noter que l'échantillon étudié est britannique et donc aussi consommateur de thé, une autre source précieuse d'antioxydants

Les scientifiques invitent également à la prudence quant à la quantité de sucre glissée dans le café. Les participants à l'étude déclaraient en effet un ajout modéré, soit un peu plus d'une cuillère à café. Rien à voir, donc, avec les quantités trouvées dans les breuvages achetés dans le commerce. Dans leurs colonnes, nos confrères du New York Times alertaient ainsi sur les boissons de l'enseigne Starbucks. Selon leurs informations, un grand Caramel Macchiato, par exemple, contient 25 grammes de sucre, soit environ cinq fois plus de sucre qu'une tasse de café sucré de l'étude. De quoi donner davantage envie de se cantonner au «fait maison».

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Le Figaro

Un incendie ravage une plateforme logistique Lidl en chantier

L'incendie est survenu jeudi sur la future plateforme logistique de Lidl à Plouagat ( Côtes d'Armor ), actuellement en chantier.

Un incendie a détruit plus de 20.000 m2 de la future plateforme logistique de Lidl à Plouagat (Côtes d'Armor), actuellement en chantier, a-t-on appris jeudi auprès des pompiers. Les pompiers ont été alertés mercredi vers 22H40 d'un feu ayant pris sur le site de cette plateforme en chantier.

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Une ouverture prévue pour 2023

Située à l'est de Guingamp, cette plateforme d'un coût de 95 millions d'euros devait ouvrir en 2023, selon les médias régionaux. «22.000 m2 des 56.000 m2 de surface que compte le site sont sinistrés», a indiqué le service départemental d'incendie et de secours des Côtes d'Armor (Sdis 22) sans pouvoir préciser dans l'immédiat l'origine du sinistre. «Du matériel a aussi brûlé», a ajouté le Sdis 22, sans autre détail.

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Depuis mercredi soir, 112 pompiers ont été mobilisés pour lutter contre les flammes. Si aucune victime n'est à déplorer, «150 personnes, essentiellement des agents de chantier, sont au chômage technique». «Le feu est maîtrisé, mais des pompiers sont toujours sur place pour rechercher des points chauds», selon le Sdis 22.

Les opérateurs de VTC veulent désormais prendre le taxi

FreeNow propose de réserver des taxis à Paris depuis quelques jours. Uber va le faire d’ici à fin juin à New York.

L'insécurité pousse-t-elle les entreprises à quitter la Seine-Saint-Denis ?

LA VÉRIFICATION - Selon Éric Zemmour, les agressions de salariés font fuir les entreprises de Seine-Saint-Denis. Est-ce vraiment le cas ?

Cinquième vol de tourisme spatial réussi pour Blue Origin

La fusée de l'entreprise de Jeff Bezos, New Shepard, a emmené avec succès samedi six nouveaux touristes spatiaux dans l'espace, lors d'un vol de dix minutes.

Le Figaro

«Polyamoureux mais pas libertins», ils cohabitent à quatre entre amants et amis

Madeleine Meteyer

ILS NE PENSENT (SANS DOUTE) PAS COMME VOUS (3/6) - Nounours, Fleur, Samantha et Sylvain ne lisent pas Le Figaro. Mais ils veulent bien expliquer à nos lecteurs pourquoi ils ont délaissé la monogamie.

Pour y comprendre quelque chose, il faut tracer une droite. Puis y placer quatre points. Celui de l’extrême gauche représente Samantha. Le point à côté du sien, Sylvain. À droite de Sylvain se trouve Fleur. Et enfin, à l’autre bout, il faut placer «Nounours».

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Face à une part de tarte kiwi framboises, on passe benoîtement le doigt sur la ligne en faisant mine d’être frappé par l’évidence. «Ceux qui sont reliés par la droite sortent ensemble», explique gentiment Fleur, 35 ans, visage large et pâle, cheveux noirs, directrice d'école. Samantha, 28 ans, ébéniste, est donc la compagne de Sylvain, un échalas aux longues boucles, vendeur dans un magasin de jeux de rôle… lui-même est le fiancé depuis 15 ans de Fleur… qui est aussi la compagne de Nounours, fonctionnaire de son état. En revanche Samantha et Nounours, situés aux deux extrémités, sont seulement amis. Tout comme Samantha et Fleur. Et Sylvain et Nounours.

La drôle de bouillabaisse qu’ils forment s’appelle «polycule», un mot-valise composé du néologisme américain «polyamory» , lui-même issu du grec et du latin. Être membre d’une polycule signifie, selon la définition de la réalisatrice Isabelle Broué, à l'origine du terme : «vivre des relations plurielles éthiques dans lesquelles l’amour (...) est libre de se développer».

Depuis toujours on se parle de tout, du fond du fond du fond et on a toujours été habitués à revisiter nos croyances.

Depuis trois ans Samantha, Sylvain, Fleur et Nounours vivent ensemble à Brignais, une commune de la couronne lyonnaise, dans la jolie maison aux volets gris où, cet après-midi de juin, ils dégustent donc cette tarte kiwi-framboises. Avec eux habitent aussi les filles de Sylvain et Fleur : Élodie, 11 ans et Maylis, 9 ans.

En 2014, Sylvain et Fleur formaient un couple monogame classique. Ils étaient parents, ensemble depuis 7 ans. «Et puis j’ai fait une sortie de route», raconte Fleur. Elle s’est mise à aimer passer du temps avec un autre homme, «je n’ai pas trompé Sylvain mais j’ai eu... un crush.» Elle culpabilisait et se demandait quoi faire vis-à-vis du père de ses filles (Sylvain).

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Sylvain et Fleur ne sont pas abonnés à Elle mais ils ont pleinement intégré la valeur des valeurs conjugales contemporaines : la communication. «Depuis toujours on se parle de tout, du fond du fond du fond et on a toujours été habitués à revisiter nos croyances et à les remettre en question, continue Fleur de sa voix grave. On a parlé de ce que je ressentais pour l'autre homme, de cette croyance qu'on avait que si on allait voir ailleurs, ça voulait dire qu’on ne se respectait pas.» Et ils l'ont «revisitée». Jusqu’à décider d’ouvrir leur couple selon un contrat - écrit même au départ. Lequel stipulait «on ne pioche pas parmi les amis, on en parle à l’autre».

Huit ans après, ils vivent avec Samantha et Nounours. Et s’en trouvent heureux. Quand Sylvain est entré dans la pièce, il a embrassé Samantha puis Fleur sur les lèvres. Aucune n’a cillé quand c’était le tour de l’autre. Habituellement les couples alternent d’une semaine à l’autre. «Mais on peut se montrer souple si l'un d'entre nous a absolument besoin de ne pas dormir seul un soir», détaille Fleur. Ils déménageront bientôt dans une maison d'un village voisin où chacun disposera de sa chambre. Pour la louer, ils ont dû cesser de se présenter comme «deux couples avec deux enfants qui cherchent un logement». «Les propriétaires refusaient. L'un d'eux a même dit “je ne veux pas de ça chez moi”», raconte Nounours.

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Comment les membres de notre polycule font-ils pour ne pas avoir de temps en temps envie de coller leur poing dans le nez de celui ou de celle avec qui ils partagent leur conjoint, conjointe ? Ont-ils grandi parmi des hippies ? Sont-ils immunisés contre la jalousie, partisans de l'infidélité ? Les questions se bousculent ; les cuillères raclent les bouts de tarte ; Fleur se penche vers la table.

«Mais c’est quoi la fidélité ? C’est une question qu’on se pose constamment dans un couple. Est-ce que penser à quelqu’un, c’est tromper son conjoint ? Est-ce qu’être amoureux, c’est de l’infidélité ?» La Princesse de Clèves, qui reste chaste pour son mari mais ne pense qu’au duc de Nemours était-elle une infidèle ? Pour les polyamoureux, ou les «polyacceptants» comme Nounours - il ne fréquente que Fleur -, avoir plusieurs conjoints revient à avoir plusieurs amis. «On partage notre temps».

Tout le monde sait

Reste la question des enfants. Alors que la conversation court sur la différence entre le polyamour et le libertinage («uniquement du sexe»), entre le polyamour et la polygamie («le couple n’est ouvert que pour l’un des deux : le mec») une gamine auburn, Maylis, vient se couler dans les bras de Sylvain. Sa sœur Élodie la suit. Et la conversation continue de rouler. Fleur et Sylvain ne sont pas gênés d’évoquer leur vie sentimentale devant leurs enfants.

Tout le monde est au courant à l'école.

«Elles sont au courant. Elles avaient quoi, 4 et 6 ans quand on leur a dit ?» Quand ils leur ont expliqué que «papa et maman étaient amoureux. Et que papa était aussi amoureux de Samantha et que maman était aussi amoureuse de Nounours.» Élodie s’est largement épanchée en répondant «ok». Maylis, elle, a posé deux questions. «La première était : “c’est quoi la finalité de tout ça ? rit Fleur. On lui a dit que c’était d’être honnête envers nous-mêmes. Et la deuxième “quand est-ce que vous m'achèterez des figurines ?”» Bref, pas de vague.

Scolarisées dans l’établissement que dirige Fleur, les petites ne cachent pas leur mode de vie à leurs camarades. Et elles ne sont jamais revenues à la maison blessées par une remarque. «Tout le monde est au courant à l’école, même les parents d’élèves alors qu’il y a des musulmans, des chrétiens. Les filles n’ont jamais été embêtées. Finalement, on a eu très peu de jugement, réfléchit Sylvain. Même nos amis cathos, quand on leur explique que tout le monde est au courant, ils répondent “ah, ok, très bien”.»

À ne pas forcément reproduire chez soi

En écoutant ces gens sympathiques louer l'honnêteté, le respect, on se demande si une partie des couples ne fait pas fausse route à se cramponner aux valeurs judéo-chrétiennes en se battant la coulpe lorsqu’il y a incartade avant de recommencer… Sylvain parle alors : «Attention, on ne défend pas le polyamour. Ce n’est pas fait pour tout le monde et c’est un coup à se perdre.»

«Et surtout, ça ne s’impose pas, précise Samantha, si ça blesse le conjoint, c'est de l'infidélité. Y’a d'ailleurs des gens qui s’en servent comme d’une excuse pour baiser à droite, à gauche. Y’a un ami de Nounours qui l’a plus ou moins imposé à sa compagne après qu’elle avait été infidèle sous l’emprise de l’alcool. Un jour, il nous a raconté toutes ses conquêtes et la damoiselle s'est décomposée. Il utilisait le polyamour comme un masque pour dire “je suis tellement woke” et tromper sa compagne.» s’indigne la jeune femme.

Tous les quatre ne trouvent-ils pas les monogames rigides, hypocrites avec leurs restrictions, leur frustration, leur jalousie et leur routine ? «Pas du tout, répond Sylvain, de sa voix très calme. On a des tas d’amis très heureux en couple. Tout ça, c’est un chemin. On a trouvé le nôtre…» Et il n’est pas sans ornière.

Il arrive fréquemment à Nounours d’être jaloux. À Samantha d’être impatiente quand elle doit s’occuper d’enfants dont elle n'a pas choisi l'éducation - positive, bien sûr. Il faut vivre avec, posé sur soi, le regard éventuellement curieux, voire désapprobateur des voisins. Et se justifier auprès des lecteurs d'un journal conservateur.

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Le Figaro

La révolte des villes touristiques contre le système Airbnb

Stéphane KovacsAgnès Leclair

RÉCIT - Hausse des prix, pénurie de biens immobiliers... L’avènement du «modèle Airbnb» contrarie les stations balnéaires, qui multiplient les mesures à son encontre.

De la petite maison néobretonne, il ne reste que quelques poutres calcinées et une façade noircie par les flammes. On y distingue des inscriptions au pochoir: «FLB». Dans la nuit du 17 au 18 mai, cette résidence secondaire de Caurel, au cœur de la Bretagne, a été ravagée par un incendie volontaire. En janvier, une autre habitation était dégradée dans le même village, qui compte 60 % de résidences secondaires. Avec la même signature. Un retour du Front de libération de la Bretagne, cette organisation active dans les années 1960 et 1970, responsable de plusieurs dizaines d’attentats?

Reste que dans la plupart des communes touristiques du littoral français, le fort taux de résidences secondaires, la surenchère des mises à prix, la pénurie de locations à l’année, le manque de logements accessibles aux saisonniers entraînent d’inextricables casse-tête pour les élus… et une vraie galère pour les habitants. D’après l’Insee, entre 1968 et 2018, le nombre de résidences secondaires a été multiplié par 3,6 sur le littoral breton. En parallèle, le nombre d’annonces de locations saisonnières a explosé, créant des tensions immobilières inédites.

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Depuis les confinements et l’essor du télétravail, l’offre de locations à l’année s’est encore restreinte dans les stations balnéaires. À La Couarde-sur-Mer, sur l’île de Ré, le maire, Patrick Rayton, vient d’adresser une lettre ouverte à ses administrés pour trouver des logements. En urgence: l’école de la petite commune de 1200 habitants, qui, en une vingtaine d’années, a perdu la moitié de son effectif, est menacée de fermeture. «Le phénomène est semblable partout sur l’île, confirme-t-on à l’agence immobilière Agim. Nous avons actuellement plus d’une centaine de familles en attente d’une location à l’année!»

Marché immobilier saturé

Quinquagénaire à la tête d’une petite entreprise de consulting, Louis n’a pas vraiment le profil du locataire insolvable. Pourtant, il vit actuellement dans un «appart hôtel» avec des étudiants, dans l’attente d’une location plus stable. Dans le marché immobilier saturé de la Côte d’Emeraude, trouver un logement entre Saint-Malo ou Dinard est devenu un parcours du combattant. «J’ai beau avoir fait la tournée de tous les agents immobiliers et avoir un bon revenu, cela devient impossible de trouver une location sans être fonctionnaire ou en CDI», déplore-t-il.

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Locataire d’un appartement en Airbnb entre septembre et avril, il a dû quitter les lieux à l’approche de la saison haute: le bien passait en location saisonnière… à prix quadruplé. «Je payais 850 euros par mois. À partir des vacances de Pâques, l’appartement est loué 900 euros la semaine, détaille Louis. Pour les propriétaires, le profil idéal, ce sont des étudiants qui rentrent chez leurs parents l’été. La plupart des gens qui travaillent à Saint-Malo vivent à 25 ou 30 kilomètres.» La ville est pourtant pionnière dans l’encadrement des locations touristiques de courte durée. À l’été 2021, elle a instauré la réglementation «la plus stricte» de France avec un quota maximal de logements de type Airbnb. Intra-muros, seulement 12,5 % des biens peuvent être loués en meublés touristiques. Un pourcentage encore plus restreint dans le secteur littoral alentour.

Cette tension constitue un frein au maintien de jeunes actifs et à l’installation à l’année de foyers aux revenus modestes

Frein à la liberté d’entreprendre dans la cité corsaire ou indispensable restriction? Un an après, bien que son impact reste inconnu, l’initiative séduit de plus en plus de communes. De Nice à Colmar, plusieurs dizaines de villes en France imaginent des contraintes. Non sans faire de vagues… La réglementation malouine fait ainsi l’objet de deux recours pour excès de pouvoir devant le tribunal administratif de Rennes. Le règlement «anti-Airbnb» de la ville «limite l’autorisation de ces locations aux seules personnes physiques, note Me Simon Guirriec, avocat d’une dizaine de propriétaires. Cela exclut les SCI (société civile immobilière, NDLR), notamment familiales, et apparaît constituer une inégalité». La réglementation est aussi accusée de ne pas correspondre complètement aux objectifs de la loi - protéger les logements afin d’éviter qu’une ville ne devienne un musée et que ses habitants ne puissent plus y vivre. «La réglementation malouine est notamment motivée par la lutte contre la concurrence faite au secteur hôtelier», relève Me Guirriec avant d’évoquer le «manque de transparence» du calcul des quotas.

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En février, le procès de Pascal, un travailleur saisonnier itinérant, avait marqué la Bretagne. Ayant squatté une maison à Belle-Île, qu’il pensait à l’abandon, il n’a été condamné par le tribunal de Lorient qu’à «une peine d’avertissement». Il avait reçu le soutien de quelques militants, venus interpeller les élus. «Chaque année le déséquilibre augmente avec la multiplication de programmes immobiliers en faveur de résidences secondaires, la spéculation liée au tourisme… avec pour conséquence une flambée des prix de l’immobilier impactant le parc locatif privé ainsi que l’accès à la propriété, s’indigne la coordination Un logement pour tou.te.s en Bretagne. Cette tension constitue un frein au maintien de jeunes actifs et à l’installation à l’année de foyers aux revenus modestes».

Pour limiter le nombre de résidences secondaires, le collectif propose de «placer toute la Bretagne en zone tendue, ce qui permettrait une surtaxation des résidences secondaires». Et de créer un statut de résident en Bretagne qui n’autoriserait, dans certaines communes, à acquérir un bien qu’après y avoir habité un an. «Il y a 330.000 logements vides neuf mois sur douze en Bretagne, déplore Olivier Ferrando, membre de la coordination. Il existe un arsenal de lois à disposition des élus locaux, mais ils ne sont pas toujours connus ni appliqués. À la suite de notre mobilisation, certains maires commencent à se bouger pour réglementer les séjours courts.»

Aujourd’hui, on parle de résidences semi-principales ou quasi permanentes. Tout l’enjeu pour les élus est d’inciter ces habitants à temps partiel à rester plus longtemps

Malgré l’envolée des prix de l’immobilier, l’Association nationale des élus des territoires touristiques (Anett) souligne que les résidences secondaires sont aussi «un gisement pour les collectivités». D’autant que celles d’aujourd’hui «ne sont plus celles des années 1960, où les propriétaires ne venaient que l’été», relève Géraldine Leduc, directrice Générale de l’Anett. «Aujourd’hui, on parle de résidences semi-principales ou quasi permanentes. Tout l’enjeu pour les élus est d’inciter ces habitants à temps partiel à rester plus longtemps, analyse-t-elle. Surtout à l’heure où les campagnes se dépeuplent et où un cycle en spirale est enclenché au niveau des dépenses publiques locales». Et de rappeler que les résidences secondaires supportent «des taux de taxe foncière et de taxe d’habitation plus élevés que les résidences principales» et que leurs habitants «consomment très peu de services publics locaux comme les crèches ou les aides sociales». Leur présence permet donc «de maintenir une activité et des emplois dans les territoires pour un coût dérisoire».

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Il y a une vingtaine d’années, Saint-Lunaire était «une ville fantôme l’hiver». Aujourd’hui, se réjouit Michel Penhouët, le maire de cette commune de «2500 habitants à l’année», «on vit avec nos résidents secondaires: ils viennent été comme hiver, participent à la vie de la cité, et pour une partie votent ici.». Conséquences moins enviables: «On atteint des prix parisiens!, constate l’édile. Le prix d’une maison a doublé, celui de certains terrains a triplé…». Autre problème, «le parc privé de location se réduit comme peau de chagrin». Sur les 1720 résidences secondaires de la commune, 191 sont déclarées en location saisonnière. «Dont 122 l’ont été ces quatre dernières années!, s’exclame Michel Penhouët. Et ça continue à augmenter, de manière exponentielle. Des restaurants sont déjà obligés de fermer deux jours par semaine, car ils ne trouvent pas d’employés. Bref on est sur une poudrière…»

Bail réel solidaire

En 2019, la mairie avait été taguée avec le chiffre «59,5 %». «J’ai cru que c’était mon futur score aux municipales, plaisante le maire. Mais c’était juste le taux de résidences secondaires! Le problème, c’est qu’il faut bien loger les gens à l’année, et surtout les jeunes! Nous les maires, on n’est pas trop fans de la réglementation, mais on en est à un stade où ça va virer à la confrontation…» Sans compter «la loi climat et résilience, qui a pour but de nous inciter à arrêter l’artificialisation des terrains à 2050, poursuit-il. Concrètement, on est en train d’organiser la rareté des terrains. Donc l’augmentation des prix. Il y a des villes que l’on peut densifier, et d’autres moins. Il est hors de question de détruire nos villas classées!» La municipalité va expérimenter un nouveau concept, le bail réel solidaire: «La personne est propriétaire de sa maison, mais le terrain reste à la commune, explique Michel Penhouët. Donc elle ne peut revendre qu’à quelqu’un de classe sociale moyenne, sans plus-value. Quatre logements de ce type vont être livrés en 2023.»

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Isabelle Balkany est sortie de l'hôpital

Hospitalisée depuis sa tentative de suicide en février dernier, Isabelle Balkany est sortie de l'hôpital samedi. Elle a été opérée d'un cancer du poumon, indique son avocat.

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Le château avait été fermé au public dès 15h30 en prévision de l'orage.

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Le Figaro

Ils avouent le vol du Banksy au Bataclan sans avoir pensé, disent-ils, au symbole de cette œuvre

Lors du procès qui s'est ouvert le 8 juin, à Paris, trois hommes ont reconnu avoir dérobé en 2019 La jeune fille triste conçue par le street artiste en hommage aux victimes du 13 novembre. Motivés par l'argent, ils ont reconnu ne pas avoir mesuré la portée symbolique de cet acte.

Un motif crapuleux, sans penser au «symbole» : mercredi, trois hommes, dont deux anciens amis aujourd'hui fâchés à mort, ont reconnu le vol en 2019 d'une porte du Bataclan ornée d'une peinture de Banksy en hommage aux victimes du 13 Novembre.

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Au premier jour du procès à Paris d'un Italien et sept Français pour le vol et le recel de cette œuvre, le tribunal a interrogé les trois trentenaires qui ont reconnu avoir subtilisé la porte, le 26 janvier 2019, peu après 4h00 du matin. Danis Gerizier et Kévin Gadouche ont «ouvert» la porte au pied de biche puis l'ont «portée», Franck Aubert a «utilisé une meuleuse» reliée à un groupe électrogène dans le fourgon pour «découper les gonds».

Le premier, Danis Gerizier a livré sa version. On lui a proposé de participer à l'opération «un mois avant les faits» et, après avoir hésité, il a «dit oui». «On est venu me chercher, le 25 janvier au soir, tout était prêt», raconte-t-il. En revanche, les deux autres, debout côte à côte à la barre, ne sont d'accord sur quasiment rien. Amis «depuis très longtemps», les deux hommes aux casiers judiciaires chargés ont «coupé les ponts» depuis les faits. Entre eux, la tension est forte.

Selon Franck Aubert, c'est son coprévenu qui a eu l'idée du vol et c'est lui qui a «tout préparé». Il reconnaît être allé voir le pochoir par curiosité à l'occasion d'une manifestation des «gilets jaunes» mais réfute tout «repérage». Donc toute préméditation. Plus encore, il affirme qu'il ne voulait pas participer et «espérait que ça avorte». Travaillant de «6h30 à 20h00», avec une «famille à s'occuper», il ne voulait pas «faire de conneries». S'il s'est résigné, c'est «par peur», après s'être fait «tirer dessus» au «Colt 45» par son ancien ami, assure-t-il. «Ce monsieur, il ment», s'énerve Kévin Gadouche. Ils ont eu l'idée «ensemble» et c'est son coprévenu qui s'est chargé d'acheter et de préparer le camion, jure-t-il. «Vous avez de l'expérience: vous avez déjà entendu ça, quelqu'un qui menace quelqu'un d'autre pour aller voler quelque chose ?», lance ce barbu aux cheveux longs retenus en chignon.

À son tour, il réfute un autre «repérage», cette fois en novembre 2018, lors d'un trajet à Paris avec son ami Mehdi Meftah qui allait chercher une Ferrari. Son téléphone a borné près du Bataclan ? Il est juste passé en voiture, affirme-t-il. Mehdi Meftah fait lui aussi partie des prévenus : cet homme, qui dit avoir gagné des millions au loto et a lancé une marque de t-shirt de luxe, est soupçonné d'avoir «commandé» le vol du Banksy, ce qu'il conteste.

«Manque de respect»

Infidélité, menaces, volonté de vengeance : les tensions entre les prévenus et leurs compagnes, tous placés sur écoute, ont mis les policiers sur la piste du lieu où était cachée la porte. Acheminée en Isère, puis dans le Var, elle a ensuite été emmenée à Tortoreto puis dans une ferme de Sant'Omero en Italie, où elle a été retrouvée le 10 juin 2020. Aucune tentative de revente n'avait eu lieu et personne n'avait touché d'argent. «Ce n'est pas n'importe quelle porte, n'importe quelle œuvre, souligne la présidente du tribunal. Le Bataclan, c'est un traumatisme pour la France, le symbole est très important. Comment vous vous retrouvez à voler cette porte ?»

«Pour l'argent», répond d'une voix étouffée Kévin Gardouche. «Les Banksy, c'est hors de prix...», ajoute-t-il. «Vous vous êtes dit : l'argent. Et le symbole des victimes de terrorisme ?», poursuit la magistrate. «J'ai pas pensé», avoue-t-il. Son coprévenu dit regretter lui aussi. «Je ne savais pas ce qu'elle représentait en fait (...) je ne pensais pas que ça allait avoir autant d'impact». «Je sais que c'est un très grand manque de respect, c'est sûr, confesse le troisième prévenu. Mais je n'ai pas réfléchi tout de suite.»

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Ukraine : un ermitage orthodoxe incendié lors des combats dans le Donbass

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ARCHÉOLOGIE - L'École française d'Athènes a mis en évidence un développement du site au tournant des Ve et VIe siècles.

Le Figaro

Kylie Jenner «libère les tétons» dans le bikini le plus osé de la saison

Mitia Bernetel

La vedette américaine de téléréalité succombe à la sulfureuse collection capsule Lotta Volkova x Jean Paul Gaultier et feint d'exposer ses seins dans un bikini trompe-l’œil déroutant.

Montrez ce sein que je ne saurais voir ! La dernière collaboration de Jean Paul Gaultier avec la styliste russe Lotta Volkova revisite le célèbre trompe-l’œil du trublion de la mode. Baptisée «Naked» (nu en anglais), la capsule joue avec les limites de la pudeur dans une série de pièces imprimées de photos de corps nus. Et le résultat est troublant. Démonstration avec la vedette de téléréalité Kylie Jenner, qui se jette à l'eau avec le maillot de bain issu de cette collection osée. Sur Instagram, l'Américaine de 24 ans prend la pose avec un haut de bikini triangle imprimé de seins, comme posés sur les siens. L'illusion d'optique fonctionne à merveille et le résultat est pour le moins déroutant.

Pari gagné pour la provocante Lotta Volkova qui signe une collection sulfureuse. Composée de pièces «nues», d'un pantalon ajouré sur les deux fesses ou d'un top qui laisse passer les tétons, les vrais cette fois, la capsule Lotta Volkova x Jean Paul Gaultier ne manque pas d'audace. Elle est pourtant fidèle à l'héritage de la maison (qui invite depuis 2020 des créateurs à le revisiter), mais aussi pile dans la tendance fétichiste en vigueur chez les stars.

On n'en attendait pas moins de la part de la styliste née à Vladivostok, une des têtes pensantes de l'esthétique post-soviétique dite «normcore» qui a repoussé les frontières du cool ces dernières années. Bras droit de Demna, membre du collectif Vetements, proche de Gosha Rubchinskiy, la styliste et consultante explore dans tous ses projets la notion de limites et de borderline et ne laisse personne indifférent. Lancée le 9 mai dernier, la collection est d'ailleurs en rupture de stock. Il y a de grandes chances pour que Kylie Jenner ne soit pas la seule nue et culottée sur la plage cet été.

En robe ouverte sur short, Anne Hathaway toute de jaune vêtue illumine le gala Bulgari à Paris

L'actrice américaine a illuminé le gala donné par la maison de joaillerie dans la capitale ce lundi, en couplant un ensemble jaune vibrant à un collier serti d'un millier de diamants.

Dans une robe à collerette démesurée, Priyanka Chopra éblouit Paris

Lors d'un événement Bulgari, la compagne de Nick Jonas et ancienne Miss Monde a misé sur une création de haute volée.

L'Humanité

Deux ans après le Ségur, les travailleurs du social ne voient toujours rien venir

Reportage

Éducateurs spécialisés, assistantes sociales, travailleurs en établissements spécialisés… Ils ont à nouveau battu le pavé cette semaine pour obtenir des revalorisations de salaires et plus de moyens pour leurs secteurs essentiels.

Deux ans après le Ségur de la Santé, les travailleurs du social et du médico-social n’ont toujours pas tous eu droit à la reconnaissance de leur rôle lors de la crise sanitaire. Infatigables dans leur quête de reconnaissance de leurs métiers essentiels, les éducateurs spécialisés, assistantes sociales ou psychologues ont à nouveau battu le pavé cette semaine. Comme à Paris, ce mardi, ils ont exigé d’avoir accès aux revalorisations salariales post-Ségur, mais pas seulement.

La crise covid a accentué le manque de moyens, dégradant les conditions de travail. Pour ces deux collègues de la protection sociale à l’enfance venues de Seine-Saint-Denis pour manifester, « à aucun moment pendant la crise covid, on a pensé à ces gens qui continuaient de travailler comme les travailleurs sociaux, dans les foyers, aux domiciles des gens. Tous ces travailleurs essentiels, mais qu’on ne voit pas », expliquent-elles, estimant être les grands « oubliés de la société ». Adrien Fabris, qui travaille comme éducateur spécialisé dans le champ du handicap mental, souligne : «  J’aime profondément mon métier, mais il y a une limite à tout. Plus que je l’aime, j’ai envie de défendre ce métier et avant tout défendre les personnes qu’on accompagne. Le principal, ce sont les personnes qu’on accompagne au quotidien. Pour les aider il faut qu’on soit là et pour être là, il faut qu’on puisse recruter et travailler.»

Or, les renforts n’arrivent pas, faute de salaires attractifs. «Sy mboliquement, le fait de ne pas être revalorisés nous montre quelque chose en termes de reconnaissance », déplore Adrien Fabris.

Depuis 2020, une partie du secteur de la santé a certes touché la revalorisation salariale de 183 euros. Si cette augmentation a été un peu élargie à d’autres personnels par l’ancien premier ministre Jean Castex en février, nombre de salariés en sont toujours privés. « Encore une fois, malgré ce décret, on se rend bien compte que les agents des collectivités territoriales n’ont pas été pris en considération. Nous ne sommes toujours pas inclus dans le Ségur. À tous les niveaux : autant chez les infirmières que les assistantes dentaires, les médecins, psychologues et psychiatres », remarque Émilie Seddik, secrétaire médicale au centre municipal de santé de Montreuil. « Les personnels administratifs ne sont même pas reconnus comme secrétaire médical dans la fonction publique territoriale. On ne parle absolument pas de nous pour le Ségur », relève-t-elle.

De la fonction publique aux associations à but non lucratif, l’exigence est la même pour tout le monde. Carlos Parada, psychiatre et responsable d’un externat médico-pédagogique, résume : « On veut ces 183 euros pour tout le monde sans distinction de fonctions. Le mépris pour nos salaires, c’est le mépris pour nos patients. »

travailleurs sociauxségur de la santéSalaires et pouvoir d'achatMédico-social
L'Humanité

En Allemagne, le retour en force des revendications salariales

Actu

Pouvoir d’achat Sur fond d’inflation record et d’explosion des loyers, les mouvements sociaux se multiplient outre-Rhin. Les sidérurgistes ont ainsi débrayé sur plusieurs dizaines de sites, les 1er et 2 juin, pour exiger plus de 8 % d’augmentation.

Bruno Odent

Les bras de fer se multiplient en Allemagne sur la question des salaires. À l’initiative du syndicat de la métallurgie IG Metall, plusieurs dizaines d’entreprises ont ainsi débrayé, les 1er et 2 juin. Le mouvement est parti des revendications des sidérurgistes, en pleine négociation pour la refonte de leurs accords tarifaires de branche (proches de ce que sont les conventions collectives de ce côté-ci du Rhin). IG Metall revendique une hausse générale des rémunérations de 8,2 %. La partie patronale s’arc-boute sur le versement d’une prime unique de 2 100 euros pour l’année en cours. «  Nous ne nous laisserons pas acheter cette négociation par le versement d’une telle prime  », a souligné Knut Giesler, chef négociateur du syndicat pour toute la région nord-ouest de l’Allemagne. Le syndicat entend obtenir par ces grèves dites d’avertissement une hausse conséquente des salaires mensuels, conforme aux somptueux bénéfices engrangés dans la dernière période par les entreprises du secteur. Il demande également la transformation des emplois précaires obtenus par sous-traitance en postes sous contrat à durée indéterminée et intégrés dans le statut tarifaire général.

Le climat social pourrait se tendre encore davantage

Les producteurs d’acier ne sont pas les seuls à monter au créneau sur le front des salaires. Des débrayages ont eu lieu également ces jours-ci dans le reste de la métallurgie. Des salariés de plusieurs concessionnaires de grands groupes automobiles ont lancé ainsi leurs propres grèves d’avertissement. Comme à Stuttgart, à deux pas de l’usine de Sindelfingen, l’un des principaux sites de production des automobiles Mercedes du groupe Daimler. Là aussi, les salariés revendiquent une hausse de plus de 5 % de leur rémunération mensuelle.

En fait, on assiste depuis quelques semaines à une recrudescence de mouvements de ce type. Dans de très nombreux secteurs, de la chimie à la construction en passant par les banques et assurances, les travailleurs et leurs syndicats ont révisé leurs revendications à la hausse et affichent un regain de combativité. L’inflation record (plus de 8 % sur un an) qui rogne sévèrement le pouvoir d’achat est passée par là, alimentant inquiétudes et mécontentement. La confédération DGB exige depuis quelques semaines que les accords tarifaires traduisent au moins une « indexation des salaires sur les prix ».

Le climat social pourrait se tendre encore davantage dans les jours qui viennent à la suite de la décision du groupe Vonovia, le plus gros mastodonte allemand de l’immobilier, d’augmenter prochainement de façon très sensible le prix des loyers pour, dit-il, sous la pression des actionnaires, s’ajuster sur… l’inflation. Les travailleurs allemands, qui sont encore très majoritairement des locataires, devraient ainsi voir leurs revenus réels encore amputés. Car, une hausse de la rente locative décrétée par le leader du secteur aura naturellement pour conséquence de pousser l’ensemble des prix vers de nouveaux sommets. À un moment où les prix des logements ont déjà été propulsés en Allemagne au niveau des centres urbains européens les plus chers.

AllemagneinflationIG Mettallmobilisations
Le Figaro

Les promenades à poney dans Paris pourraient disparaître

Éric De La Chesnais

DÉCRYPTAGE - Trois exploitants, mis en demeure par la mairie, ont jusqu’au 15 juin pour répondre à des accusations de maltraitance.

Au nom du bien-être animal, les balades à poney dans les parcs et jardins publics parisiens sont sur la sellette. Si cette attraction fait le bonheur des enfants et de leurs familles, elle entraînerait, selon l’association de protection animale PAZ, de «nombreuses souffrances» pour ces équidés. Elle pointe notamment du doigt le manque d’eau fraîche et de fourrage, mais aussi l’utilisation de mors et de rênes inadaptés. «Malgré la signature d’une charte généraliste sur le bien-être animal et d’une convention personnalisée avec la mairie de Paris, les centres équestres ne respectent pas leurs engagements, dénonce Amandine Sanvisens, cofondatrice de PAZ (Paris animaux zoopolis). Après enquête, nous avons relevé de graves manquements de leur part. Les poneys ne sont pas des jouets. Nous nous battons pour la fin des balades à poney à Paris, et regrettons que l’exécutif parisien ne nous suive pas.»

La question a été abordée lors du dernier Conseil de Paris, mardi 31 mai dans la soirée, et a donné lieu à des polémiques entre élus. «Il ne peut y avoir des manquements aussi importants. Soit on se donne les moyens de faire respecter cette charte et les conventions qui en découlent, soit on ne peut pas et on les résilie», défend Pierre-Yves Bournazel, conseiller d’opposition de Paris (Groupe indépendants et progressistes). L’élu, avec l’appui de PAZ, a présenté un vœu en ce sens. Il a été rejeté par la majorité municipale, qui se donne le temps du dialogue.

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«Nous n’avons pas attendu le rapport de PAZ pour faire des contrôles et constater de graves entorses aux conventions triennales que nous avons passées, en février dernier, avec chacun des trois exploitants, rapporte Christophe Najdovski, adjoint aux espaces verts. Cette activité permet de tisser un lien entre les animaux et les enfants du milieu urbain, mais ne peut pas être exercée dans n’importe quelles conditions. Les concessionnaires ont jusqu’au 15 juin pour faire valoir leurs points de vue. Si leurs explications ne sont pas satisfaisantes, la charte prévoit des sanctions financières, 500 euros par jour, jusqu’à la résiliation de la convention.»

«Notre mission a du sens»

Les entreprises et leurs représentants se défendent de maltraitance. «Nous sommes actuellement dans une phase de dialogue où chacun fait valoir son point de vue, rapporte Mathias Hebert délégué général du Groupement hippique national. Avec la Fédération française d’équitation, nous soutenons deux des trois exploitants qui ont monté des centres équestres en région parisienne et qui répondent à des normes et contrôles stricts. Au-delà de la charte, les conventions contiennent des mesures totalement inapplicables. Elles illustrent un combat dogmatique d’une association animaliste dont le seul but est d’en finir avec les poneys à Paris.»

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Un objectif difficile à comprendre, pour les exploitants. «L’animal a une place dans nos vies et dans nos cœurs, insiste Stéphane Michaud, responsable d’Animaponey, l’un des trois prestataires présents, avec ses 70 poneys dans 5 parcs et jardins de la capitale. Notre mission a du sens, nous amenons de la nature à Paris et offrons du bonheur à des enfants et à leurs parents. Pour certains petits, c’est leur premier contact avec l’équitation», poursuit cet enseignant, qui possède un centre d’équestre dans la vallée de Chevreuse, où résident ses poneys, quand ils ne sont pas en ville.

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L'Humanité

Les parfumeuses ne peuvent plus sentir leurs bas salaires

Actu

Commerce En grève nationale il y a une semaine, les salariées de Marionnaud, en très grande majorité payées au Smic, espèrent que les négociations annuelles obligatoires aboutiront à une revalorisation digne.

Marie Toulgoat

« E n 2014, les salaires ont été augmentés de 40 euros par mois, nous n’irons pas en dessous », indique Marilyn Gentil, déléguée syndicale CGT Marionnaud. À la veille de la seconde session des négociations annuelles obligatoires, ce mercredi,­ l’intersyndicale Unsa, CFDT, CGT, CFE-CGC de l’enseigne de parfumerie s’apprête à reprendre les armes. Il y a une semaine, mardi 24 mai, les salariées de la marque – en écrasante majorité des femmes – menaient un mouvement de grève inédit, le premier en dix ans. Environ 40 % des 420 points de vente gardaient leurs portes closes, tandis que plus de 200 employées se rejoignaient devant le siège de l’entreprise pour clamer leur colère. Une semaine plus tard et après le succès de la mobilisation, l’objectif n’a guère changé pour les organisations syndicales : grappiller coûte que coûte une revalorisation des rémunérations, malgré la posture inflexible de la direction.

La question est devenue une nécessité : les employées de Marionnaud doivent aujourd’hui se contenter de salaires insignifiants et sont contraintes de vivre l’intégralité de leur carrière au Smic. Certaines directrices adjointes de magasin, malgré leurs fonctions d’encadrantes, ne gagnent que 1 700 euros brut par mois . « 75 % des salariées sont payées au Smic, même après vingt-cinq années d’ancienneté. Il n’y a aucune reconnaissance de l’expertise à long terme », indique l’Unsa dans un communiqué. Bien que les salaires soient gelés depuis 2014 au sein de l’enseigne, la direction de Marionnaud n’a proposé que 5 euros d’augmentation des rémunérations lors de la première session des négociations annuelles obligatoires, il y a quelques jours. Indigne pour les organisations syndicales et les salariées, réunies devant leurs magasins la semaine dernière. « Nos salaires ne sont pas du luxe », pouvait-on lire sur les pancartes brandies de certaines d’entre elles.

Charge de travail décuplée et harcèlement

D’autant plus que, en dépit de salaires invariablement bas, les conditions de travail n’ont de cesse de se dégrader. Contraintes par les sous-effectifs chroniques à accélérer les cadences, les conseillères en boutique doivent également assurer l’entretien des magasins, la sécurité, le nettoyage et la manutention. Une charge de travail décuplée, doublée d’une surveillance de tous les instants par la direction, voire de harcèlement. « Les managers guettent grâce aux codes caisses qui vend quoi et en quelle quantité. Ils surveillent que les vendeuses écoulent bien les produits qu’on leur demande de vendre », explique Marilyn Gentil. « La conséquence, c’est que de nombreuses salariées décident de démissionner. Il y a aussi beaucoup de ruptures conventionnelles. »

Ce mercredi, les organisations syndicales attendent donc une proposition de la part des dirigeants à la hauteur du travail effectué par les salariées. En cas de conflit persistant sur la question des rémunérations, la CGT n’exclut pas d’appeler à un nouveau mouvement de grève lors du très animé week-end de la Fête des pères.

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L'Humanité

Mobilisation pour les salaires : « Sans nous, personne n’aurait d’électricité »

Reportage

Mobilisation En lutte pour de meilleurs salaires depuis plus de trois mois, les agents de maintenance de Réseau de transport d’électricité du site de Saint-Sébastien s’attaquent désormais, avec les autres syndicats et salariés des industries électriques et gazières, à la revalorisation de la branche. Une manifestation nationale est prévue le 2 juin.

Clotilde Mathieu

Saint-Sébastien-sur-Loire (Loire-Atlantique), envoyée spéciale.

Ce 21 février, des barnums à l’effigie de la CGT mines-énergie sont déployés devant l’entrée du centre de maintenance RTE (Réseau de transport d’électricité), ex-EDF, à Saint-Sébastien en Loire-Atlantique. Il est 7 heures du matin. Les grévistes, presque uniquement des techniciens de maintenance, sont loin de se douter qu’une fois lancée, leur lutte contaminera la France entière.

Le 0,3 % d’augmentation générale des salaires proposé par la direction, quelques jours plus tôt, après dix années de gel, a été un véritable électrochoc. L’ « insulte » de trop. Déjà, l’an dernier, ceux qui travaillent en haut des pylônes, parfois sous haute tension, l’avaient eu mauvaise de recevoir la même prime de 200 euros que les autres. Pourtant, alors que leurs collègues et une grande partie des Français s’étaient cloisonnés chez eux, ceux-là continuaient d’arpenter le territoire dans leur camion, se logeant bon gré mal gré et avalant leur repas sur le pouce, pour assurer la continuité du service public malgré la fermeture des restaurants, hôtels et aires d’autoroute.

Or, sans eux, « personne n’a d’électri­cité », s’amusent Xavier, David, Stéphane et Benoît (1). Leur travail est méticuleux et le risque élevé : avec 400 000 volts à gérer, mieux vaut ne pas se louper. À cela s’ajoutent les astreintes et, pour certains, l’obligation d’habiter à dix minutes d’un poste. Des essentiels qui ­assurent que l’énergie produite par la centrale thermique, électrique, le barrage hydraulique ou un champ éolien ou solaire soit transportée via d’immenses câbles, pour ensuite être distribuée à nos domiciles.

Pour se hisser tout en haut et manipuler ces drôles de colliers de perles qui parcourent nos territoires, les agents sont formés pendant « quatre à cinq ans », explique Éric Dessort, représentant syndical CGT du syndicat Énergie RTE Ouest. Pourtant, relève Francis Casanova, le délégué syndical central CGT, « notre niveau d’embauche, ­niveau bac, est à peine au-dessus du Smic », supérieur de 34 euros par mois exactement. Très loin du salaire du premier dirigeant, Xavier Piechaczyk, qui palpe un fixe annuel de 262 500 euros, soit 21 875 euros brut par mois, auquel s’ajoute une part variable de 105 000 euros, soit une rémunération globale de 367 500 euros à l’année. « Si les écarts de salaires vont de 1 à 7 dans l’entreprise, en revanche les primes individuelles à la performance vont de 1 à 26 », décrypte le représentant de la CGT.

661 millions d’euros de bénéfices en 2021

Avec des salaires compris entre 1 400 et 1 700 euros net après dix ou vingt années d’ancienneté, syndiqués ou pas, les quatre agents de maintenance de l’Ouest n’ont pas hésité à se mêler à la lutte. Très vite, la revendication d’une hausse des salaires de 5 % et une reconnaissance des compétences sur les grilles ont rejoint leurs aspirations. D’autant qu’en 2021, RTE a réalisé 661 millions d’euros de bénéfices (+ 27 %) et a versé 397 millions d’euros en dividendes, soit 60 % du résultat net, rappelle la CGT dans son communiqué. Quelques jours après le début du mouvement, la grève se massifie. Sur 100 personnes à travailler sur le groupe de maintenance, une quarantaine se mettent rapidement en grève, à l’appel de la CGT, au rythme de deux heures par jour. Une semaine plus tard, le mouvement fait tache d’huile. Les agents du site d’Orléans installent à leur tour un piquet de grève, rejoignant ensuite ceux de Bretagne, de Saumur ou encore de Lyon… Pour autant, la direction n’ouvre pas sa porte.

Les semaines passent, les mois aussi. Et toujours rien. Le 15 avril, un mois, trois semaines et quatre jours après le début du mouvement, une première réponse leur est adressée avec l’envoi de CRS sur le site de Saint-Sébastien pour déloger les grévistes. Idem à Saumur et Orléans, où les agents se sont fortement mobilisés. Une première dans l’histoire sociale de l’entreprise. Malgré les intimidations, les tentatives de pourrissement du mouvement en jouant la montre, la grève se poursuit, obligeant la direction à ­ouvrir le dialogue. Un protocole de sortie de crise est proposé à la CGT, le 15 mai. Une « nouvelle insulte », puisqu’il « ne prévoit qu’une petite augmentation pour 160 à 200 salariés particulièrement mal payés au regard de leurs compétences », raconte Francis Casanova. Pour rappel, les agents affectés à la maintenance sont 3 000. « Cela ne représenterait qu’environ 5 % du personnel concerné par la mobilisation », poursuit le syndicaliste. Les négociations salariales devront finalement attendre l’été, et surtout « les mesures gouvernementales relatives au pouvoir d’achat », explique Francis Casanova. « Une manœuvre grossière », poursuit-il.

Face au mépris, écœurés, certains agents n’hésitent plus à se reconvertir, à partir. Le statut qui offre notamment la sécurité de l’emploi ne suffit plus. Les grévistes citent le prochain départ d’un de leurs collègues, meilleur ouvrier de France, qui deviendra bientôt électricien à son compte. Le mouvement est surtout visible chez les jeunes qui « regardent particulièrement le bas de la fiche de paie », constate Frédéric Wallet, secrétaire général CGT du syndicat Énergie RTE Ouest. Sur « une ligne », un quart des effectifs ont quitté l’entreprise. « Notre statut n’est pas un privilège, insiste Xavier, sinon notre direction ne nous obligerait pas à mettre sur nos camions que RTE recrute et les jeunes se bousculeraient. »

Depuis le 15 mai, un deuxième acte se prépare. Malgré la perte de salaire d’environ 350 euros qu’implique la grève, calcule David, les agents de maintenance ne veulent rien lâcher. D’autant qu’ils ont entendu Bruno Le Maire, ministre de l’Économie tout juste reconduit dans ses fonctions, assurer qu’ «il faut que le travail paye, paye bien et garantisse à tous nos compatriotes la dignité dans leur existence. Les entreprises qui peuvent augmenter les salaires doivent augmenter les salaires ». Les débrayages quotidiens vont laisser place aux actions plus ponctuelles et se concentrer au niveau de la branche, cette fois en intersyndicale. Le 12 mai, une réunion avec les représentants patronaux des industries électriques et gazières, dont fait partie RTE, s’est soldée par un échec. Après une hausse de seulement 0,3 %, octroyée en début d’année, « les employeurs ont refusé toute mesure de branche » sur les salaires, notent les organisations syndicales CGT, CFE-CGC, CFDT, FO dans un communiqué commun. Celles-ci appellent à faire grève le 2 juin et réclament une revalorisation de 4,5 % des salaires. Une nouvelle étape, avant celle des retraites, lancent en cœur Xavier, David, Stéphane et Benoît.

ÉnergiegrèvesSalaires et pouvoir d'achat
Le Figaro

Les explications d'Angelina Jolie après que Brad Pitt l'a accusée d'avoir sali la réputation de Miraval

Depuis l'annonce de leur divorce en 2016, les deux acteurs se livrent une féroce bataille judiciaire. Leur dernier sujet de discorde ? La vente d'une partie de leur ancien vignoble, cédé par l'actrice à un oligarque russe.

En février, Brad Pitt déposait plainte contre Angelina Jolie, après la vente par l'actrice d'une partie de leur vignoble français. Depuis, l'acteur accuse son ex-épouse de lui avoir «porté intentionnellement préjudice» à travers cette transaction. En témoignent des documents judiciaires, datés du vendredi 3 juin et dévoilés par le Daily Mail trois jours plus tard. Le héros d'Ad Astra y affirme qu'en octobre 2021, Angelina Jolie a vendu sa part du domaine de Miraval «à un étranger aux intentions et réseaux toxiques». Selon lui, le milliardaire russe Yuri Shefler, nouvel acquéreur du domaine viticole, aurait pour intention d'en prendre le contrôle total.

La «passion» de Brad Pitt

L'équipe d'avocats de Brad Pitt soutient ainsi que l'homme d'affaires, également détenteur de la marque de vodka Stoli, tente de «mettre la main sur des informations confidentielles et exclusives au profit de son entreprise concurrente». Pour ce faire, Yuri Shefler aurait d'après eux mis en place «des tactiques commerciales impitoyables et des associations professionnelles douteuses». Le tout, avec l'aval d'Angelina Jolie, assurent-ils. Ils estiment par ailleurs que la marque Stoli a échoué dans ses «tentatives désespérées de se dissocier du régime de Poutine».

«Jolie savait et voulait que Shefler et ses alliés tentent de contrôler l'entreprise bâtie par Pitt, de saper son investissement dans le domaine de Miraval», écrivent-ils dans les documents juridiques, qualifiant la conduite de la comédienne d'«illicite et délictueuse». Les porte-parole de l'actrice n'ont, pour le moment, pas réagi à ces allégations. L'équipe du comédien souligne en outre, dans les documents juridiques, à quel point ce dernier a développé une «passion» pour le projet viticole, devenu «une entreprise mondiale valant plusieurs millions de dollars» et l'un des «producteurs de rosé les plus estimés du monde».

En vidéo, Brad Pitt incarne De Longhi dans un film réalisé par Damien Chazelle

«Furieuse et rancunière» ?

Brad Pitt rappelle par ailleurs que son ex-épouse a rompu l'accord qu'ils avaient conclu ensemble à la fin des années 2000. Celui-ci stipulait que les ex-époux ne devaient pas vendre leur part du vignoble sans approbation mutuelle. L'acteur reproche ainsi à Angelina Jolie d'avoir procédé à cette vente «en secret, en la lui dissimulant et en violant ses droits contractuels».

D'autant que la vente a, selon lui, eu lieu à un tournant du procès qui les oppose au sujet de la garde de leurs enfants. Un juge venait alors d'accorder la garde alternée - du «50/50» - à Brad Pitt, et ce, contre la volonté de l'actrice. Si la décision a par la suite été annulée, l'actrice «était furieuse et rancunière», a déclaré une source anonyme au tabloïd. L'ancien couple avait acquis le château de Miraval, à Correns, en 2008, et y avait célébré son mariage en 2014.

Face à ses accusations, l'interprète de Lara Croft a réagi par l'intermédiaire d'un porte parole dans le magazine People , mercredi 8 juin : «Après les événements qui ont conduit Mme Jolie à demander le divorce et les années qu'elle a consacrées à s'occuper de leurs enfants, Mme Jolie et les enfants n'ont pas pu retourner à la propriété, et elle a pris la difficile décision de vendre ses parts dans l'entreprise». Avant d'ajouter : «Après avoir fait de multiples offres à son ex-mari, et sachant que l'entreprise sera héritée par leurs enfants, elle a trouvé un partenaire commercial ayant une expérience dans l'industrie de l'alcool».

En vidéo, Meghan Markle et le prince Harry hués par les Anglais lors de la messe du jubilé

Le couple, qui habite en Californie depuis 2020, est revenu au Royaume-Uni pour rendre hommage à Elizabeth II, qui fête son jubilé de platine jusqu'au 5 juin.

En larmes, Jennifer Lopez remercie toutes les personnes qui lui ont «brisé le cœur», lors des MTV Movie Awards

Dimanche 5 juin, la chanteuse a reçu le prix spécial «Generation Award» lors de la cérémonie des MTV Movie et TV Awards.

L'indéniable complicité de Keanu Reeves et sa compagne Alexandra Grant réveille le tapis rouge de Los Angeles

Deux ans après leur dernière apparition, l'interprète de Matrix et sa compagne ont défilé main dans la main lors du gala MOCA 2022, le lundi 6 juin.

Le Figaro

Classement QS 2023: PSL entre dans le top 30 mondial des meilleures universités

Par Figaro Etudiant • Publié le 09/06/2022 à 11:35 • Mis à jour le 09/06/2022 à 12:10

Le classement Quacquarelli Symonds, publié ce mercredi 8 juin place deux universités françaises dans le prestigieux top 50 mondial. Paris Sciences et Lettres arrive à la 26e place.

Comme l’année dernière, on retrouve deux institutions françaises dans le top 50 et quatre dans le top 100 du classement QS mondial 2023 des meilleures universités, publié ce mercredi 8 juin. Une stabilité qui peut rassurer, mais qui met en exergue la difficulté qu’ont les universités françaises à se faire une place dans le monde universitaire international.

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Paris Sciences et Lettres (PSL), issue en 2010 du regroupement de 10 écoles, dont l’École Normale supérieure (ENS), l’université Paris Dauphine, les Mines ParisTech, et l’Institut Curie et qui a officiellement acquis son statut d’université en 2019, progresse en passant de la 44e place en 2022 à la 26e cette année. Derrière, l’Institut Polytechnique de Paris gagne une place en se hissant au 48e rang. La Sorbonne université progresse de la 72e à la 60e place, tout comme l’université Paris-Saclay, 69e cette année et 86e en 2022.

Les récentes fusions entre institutions portent leurs fruits

La progression des leaders universitaires tricolores est le résultat des fusions opérées récemment. Une stratégie qui permet de rivaliser avec les mastodontes anglo-saxons. À l’instar de PSL, l’Institut Polytechnique de Paris est le fruit de la fusion de cinq écoles d’ingénieurs (École Polytechnique, ENSTA Paris, Ensae Paris, Télécom Paris et Télécom SudParis). L’université Paris-Saclay, elle, est le résultat du rassemblement en janvier 2020 de quatre grandes écoles: CentraleSupélec, AgrosParisTech, ENS Paris-Saclay et l’IHES. En dehors du top 100, l’ENS Lyon se positionne 111e (130e l’an passé). L’Ecole des Ponts ParisTech demeure à la 174e place et l’université Paris-Cité se stabilise autour de la 250e place. Sciences Po Paris, 259e, ne gagne que deux points.

Comme d’habitude, les universités anglo-saxonnes accaparent le top 10. Cinq universités américaines, quatre anglaises et une suisse. Le MIT (Massachusetts Institute of Technology) garde la première place pour la onzième année consécutive. Suivent les universités de Cambridge et de Stanford. Oxford, deuxième l’an passé, perd deux places et sort du podium.

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Le Figaro

Variole du singe : hospitalisations, vaccin, contagions... Le point sur la situation

FOCUS - L'apparition soudaine de ce virus dans les pays non endémiques est suivie de près. Le Figaro fait le point sur la situation.

La variole du singe (monkeypox en anglais) est une maladie rare originaire d'Afrique et connue chez l'être humain depuis 1970. Elle est appelée ainsi car le virus, proche de la variole mais beaucoup moins grave, a été découvert pour la première fois au sein d'un groupe de macaques.

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  • Comment la maladie se transmet-elle ?

Cette maladie infectieuse est causée par un virus transmis à l'être humain par des animaux infectés, le plus souvent des rongeurs. L'incubation est généralement comprise entre 5 à 21 jours et les symptômes ressemblent, en moins grave, à ceux de la variole : fièvre, maux de tête et douleurs musculaires avant l'apparition d'éruptions cutanées sur le visage, les mains ou les pieds.

Le virus est endémique, c’est-à-dire présent en permanence, en Afrique de l'Ouest, mais pas dans le reste du monde. Sa soudaine propagation dans divers pays non endémiques suscite une certaine inquiétude, bien qu'on en guérisse en général spontanément.

  • Combien de cas ont-ils été recensés ?

Le dernier point de Santé Publique France date du 7 juin 2022. Il relève 66 cas confirmés sur tout le territoire : 48 en Île-de-France, 8 en Occitanie, 5 en Auvergne-Rhône-Alpes, 2 en Normandie, 1 dans les Hauts-de-France, 1 en Centre-Val de Loire et 1 en Paca. C'est 15 cas de plus que lors du point précédent, le 3 juin dernier.

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À échelle mondiale, l'OMS a déclaré mercredi que 1000 cas avaient été signalés dans les pays où la maladie n'est pas endémique, là où quelque 200 cas étaient détectés à la fin du mois de mai. La grande majorité des cas signalés concerne jusqu'à présent des «hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes», précise l'OMS.

  • Y a-t-il eu des hospitalisations ou des décès ?

Parmi les cas investigués par Santé publique France, un seul «a été hospitalisé mais ne l'est plus à ce jour» et «aucun n'est décédé», précise le point de situation publié mardi à 14 heures. Depuis, un second patient touché par la variole du singe a été hospitalisé au CHU de Bordeaux selon le Sud Ouest. «Un homme d'une trentaine d'années, domicilié dans la région bordelaise, dont l'état n'inspire pas d'inquiétude», étaye le quotidien.

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L'ampleur des hospitalisations dans les autres pays non endémiques n'est pas connue, mais l'OMS a affirmé mercredi qu'aucun décès n'avait été signalé sur ces territoires. À l’inverse, certains pays endémiques comme le Nigeria ou la République démocratique du Congo ont enregistré plusieurs décès. Le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, s'est dit particulièrement préoccupé «par les risques que présente ce virus pour les groupes vulnérables, notamment les enfants et les femmes enceintes».

  • Où la vaccination en est-elle ?

Au 7 juin, 33 personnes étaient vaccinées en France contre la variole du singe, indique Le Parisien . Ces individus sont des cas contact à risque de personnes contaminées, ce qui englobe les proches ayant eu un contact physique direct et non protégé comme les soignants exposés.

Le vaccin administré est «Imvanex», initialement prévu pour lutter contre la variole mais efficace à «85% pour la prévention de la variole du singe», a indiqué la Haute Autorité de Santé. Pour l'heure, aucune information concrète n'a été donnée concernant l'ampleur des stocks de ce vaccin. Seule une note transmise aux professionnels de santé par la DGS le 3 juin précisait l'existence de stocks «prépositionnés en Île-de-France, en Guyane, en Martinique, en Guadeloupe, à la Réunion et à Mayotte», selon le Parisien.

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À l'étranger, la vaccination est plus élargie dans certaines zones. À Montréal en particulier, la vaccination est désormais ouverte dans deux autres cas de figure : pour les hommes ayant eu des relations sexuelles avec au moins deux hommes et pour les personnes ayant été en contact avec des objets potentiellement contaminés. Au 8 juin, plus de 800 montréalais avaient déjà reçu leur première dose de vaccin contre le virus, alors qu'environ 90 cas étaient détectés au Québec.

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Le Figaro

Périscope N° 77 : Le continent des oubliés

Philippe Gélie

LETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Un regard à 360° sur la scène internationale, par Philippe Gélie.

Chers abonnés,

Chaque année, le Conseil norvégien aux réfugiés (NRC) publie un état des dix crises les plus négligées dans le monde. Il me semble que cette année, plus que toute autre, il s'impose d'en faire état.

Le continent des oubliés

Obsession. Le rapport du NRC s'ouvre sur cette phrase : « La guerre en Ukraine a mis en lumière l'immense écart entre ce qui est possible quand la communauté internationale se mobilise sur une crise et la réalité quotidienne des millions de gens qui souffrent loin des projecteurs. » La situation ukrainienne est certes « tragique », mais elle n'est pas unique. Ce qui l'est en revanche, c'est l'ampleur de la solidarité, de l'aide humanitaire, économique et militaire, du soutien politique et de la couverture médiatique qu'elle a reçue. Cet engagement, qu'on le juge indispensable ou disproportionné, a encore plus rejeté dans l'ombre le reste du malheur humain. Les organisations humanitaires sonnent l'alarme dans le désert, souligne le rapport norvégien : d'importants donateurs ont redirigé leurs fonds vers l'Ukraine ou l'accueil des réfugiés ukrainiens à travers l'Europe.

Méthode. Le NRC a étudié 41 crises dans lesquelles au moins 200.000 personnes ont dû quitter leur foyer. Le degré de « négligence » a été mesuré en s'appuyant sur trois critères : le manque d'intérêt au niveau politique, se traduisant par l'absence de résolutions de l'ONU, d'émissaires internationaux, de médiations ou de négociations ; le manque d'attention médiatique ; l'absence d'aide extérieure – levées de fonds, assistance humanitaire ou opérations de maintien de la paix.

Continent. En 2021 pour la première fois, note le NRC, les dix crises les plus ignorées sont toutes situées en Afrique. Vient en tête, pour la deuxième année d'affilée, la République démocratique du Congo (RDC), où la faim touche 27 millions de personnes, un tiers de la population, et bien sûr en priorité les femmes et les enfants. Suivent le Burkina Faso, avec 2 millions de déplacés, 3,4 millions de personnes menacées de famine et à peine 10% de ses besoins éducatifs satisfaits ; puis le Cameroun, où près de 4,5 millions de civils dépendent de l'aide humanitaire. Le « palmarès » aligne ensuite : 4/ le Soudan du Sud, 5/ le Tchad, 6/ le Mali, 7/ le Soudan, 8/ le Nigeria, 9/ le Burundi et 10/ l'Éthiopie. Selon le NRC, à peine 35% des besoins humanitaires du Tchad sont financés, 37% de ceux du Soudan. Et la RDC Congo détient la palme du désintérêt médiatique « rapporté au nombre de personnes déplacées ».

Dans les pays de cette liste, une combinaison désastreuse de conflits, de déplacements de populations et de désastres climatiques récurrents rend les besoins humanitaires encore plus aigus

Péremptoire. L'inconvénient, avec ce genre de rapports, c'est qu'il faut les prendre pour argent comptant, sans vraiment être en mesure d'évaluer leur pertinence. On pourrait par exemple s'étonner que le Yémen, ravagé par la guerre depuis près de 8 ans, ou même la Birmanie, martyrisée par sa junte, n'aient pas leur place dans ce classement. Comment mesurer objectivement l'intérêt des médias ou la négligence politique ? Prudent jusqu'à la pudeur, le NRC se garde de pointer les responsables des drames qu'il dénonce. Les victimes fuient « des violences », « une insécurité » dont les causes ou les auteurs – gouvernements corrompus, groupes armés, rébellions, djihadistes – ne sont jamais nommément identifiés. C'est le syndrome des humanitaires qui refusent de prendre parti... sauf lorsqu'il s'agit de dénoncer l'inertie de la communauté internationale.

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Leçons. Le lanceur d'alerte norvégien n'en tire pas moins quelques conclusions à méditer :

  • Une fois qu'un pays apparaît sur la liste des crises négligées, il lui est difficile d'en sortir : sept des dix n'y figurent pas pour la première fois cette année.
  • Résoudre ces crises nécessitera de surmonter « la lassitude des donateurs », de rechercher des solutions politiques et de « réévaluer l'efficacitéde plusieurs années de réponse humanitaire ».
  • Le risque de famine est encore exacerbé par la hausse des prix du blé et de l'essence provoquée par la crise en Ukraine.
  • « La vitesse à laquelle l'ONU, l'UE et les autres partenaires internationaux ont agi en réaction à la guerre en Ukraine devrait inspirer la même urgence pour trouver des solutions aux crises les plus négligées de notre époque. »

Nota bene. Chacun devant balayer devant sa porte, j'ai recherché dans la documentation électronique du Figaro le nombre d'articles consacrés à la situation politique, sécuritaire ou humanitaire dans ces pays durant l'année 2021 : le Mali sort en tête, sans surprise en raison du rôle de la France dans l'opération Barkhane, avec 235 titres. Suivent le Nigeria (130), l'Éthiopie (110), le Soudan (90), le Tchad (52), le Burkina Faso (22), la RD Congo (20), le Cameroun (12), le Soudan du Sud (11) et le Burundi (4). Ces chiffres tendraient à démentir l'allégation générale de désintérêt, mais ils confirment en même temps que le critère de la souffrance humaine n'est pas prépondérant dans les choix médiatiques, la RDC et le Cameroun occupant des places inverses à leur classement par le NRC. Difficile de résister à la pression des événements et au poids des enjeux géopolitiques.

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Centrale nucléaire de Tricastin : information judiciaire ouverte pour «non-déclaration d'incident»

L'enquête portera sur une douzaine d'infractions potentielles au Code pénal et au Code de l'environnement pour des faits courant de début 2017 à fin 2021.

Une information judiciaire a été récemment ouverte contre X pour «non-déclaration d'incident ou d'accident» à la centrale nucléaire de Tricastin (Drôme), «mise en danger d'autrui» et «faux et usage de faux» après la plainte déposée en octobre 2021 contre EDF par un cadre du site, a appris l'AFP jeudi de source proche du dossier. L'enquête sera menée par une juge d'instruction du Pôle de santé publique de cette ville. Le parquet de Marseille a confirmé à l'AFP l'existence de cette information judiciaire. Elle porte sur une douzaine d'infractions potentielles au Code pénal et au Code de l'environnement pour des faits courant de début 2017 à fin 2021, selon la source proche du dossier: «déversement dans l'eau par violation manifestement délibérée d'une obligation de prudence d'une substance entraînant des effets nuisibles», «obstacle au contrôle des inspecteurs de la sûreté nucléaire», «harcèlement moral», etc.

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Des anomalies non déclarées auprès de la Sureté nucléaire

«Cette décision, qui intervient à l'initiative du procureur de la République, traduit l'extrême gravité des faits dénoncés par notre client qui avait alerté en vain son employeur et averti le ministère de l'Écologie», ont réagi auprès de l'AFP les avocats du lanceur d'alerte, Mes Vincent Brengarth et William Bourdon. «L'ouverture d'une information judiciaire pour de telles qualifications, à l'encontre d'un opérateur économique de premier plan, constitue une décision exceptionnelle», estiment-ils. «Elle ouvre la voie à une reconnaissance par la justice des faits dénoncés et ayant valu à notre client, lanceur d'alerte, de traverser un véritable calvaire depuis plusieurs années», ont ajouté Mes Brengarth et Bourdon. «C'est un bon signe que donne la justice mais est-ce qu'elle aura les moyens d'aller au bout ? », a interrogé Roland Desbordes, porte-parole de la Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité (Criirad). «Les griefs formulés sont importants pour la sûreté interne des installations, pour la transparence de l'information, ils soulèvent beaucoup de problèmes et c'est bien que les juges se penchent dessus », a-t-il poursuivi. Sollicité par l'AFP, EDF n'a pas souhaité faire de commentaires.

En plein débat sur la place du nucléaire en France que le chef de l'État souhaite accroître, «Hugo» (prénom d'emprunt), un cadre de la centrale du Tricastin (Drôme) qui sollicite depuis le statut de lanceur d'alerte, avait déposé une plainte simple en octobre 2021 contre EDF et sa hiérarchie, les accusant de l'avoir placardisé pour avoir dénoncé une «politique de dissimulation» d'incidents de sûreté ces dernières années. Entré à EDF en 2004, Hugo est devenu chef de service à Tricastin en septembre 2016. D'après l'ingénieur, diverses anomalies - comme une surpuissance du réacteur n°1 en juin 2017 ou encore une inondation interne le 29 août 2018 sur la tranche n°3 - n'auraient pas été déclarées à l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) ou l'auraient été de façon à «minimiser les événements».

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«Arbitrage interne»

L'ASN n'a pas réagi dans l'immédiat mais en novembre, Christophe Quintin, inspecteur en chef de l'ASN, avait affirmé à l'AFP que les inspections au Tricastin n'avaient «pas amené à constater d'événements qui auraient été masqués ». Selon lui, il pouvait y avoir «un arbitrage interne à la centrale » sur les déclarations d'incident. La centrale nucléaire du Tricastin, mise en service en 1980 et 1981, est l'une des plus anciennes de France. L'ouverture de cette enquête intervient alors qu'EDF est confronté à de sérieux problèmes de corrosion de son parc nucléaire. À ce jour, 12 réacteurs sur 56 sont à l'arrêt pour un phénomène de «corrosion sous contrainte » (CSC) avérée ou soupçonnée, selon un dernier point de situation détaillé par le groupe le 19 mai.

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Ces difficultés, qui grèvent la situation financière de l'entreprise, surviennent alors que le groupe est confronté à une série de défis cruciaux pour son avenir: assurer la transition environnementale et la souveraineté énergétique de la France, en pleine guerre en Ukraine. L'exécutif compte sur EDF pour assurer la construction de six nouveaux réacteurs EPR, le prolongement du parc existant et le développement des énergies renouvelables. En février 2021, l'ASN a ouvert la voie à la poursuite de l'exploitation des plus vieux réacteurs, dont ceux de Tricastin, au-delà de quarante ans, enjoignant à EDF de réaliser des travaux pour améliorer leur sûreté.

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L'Humanité

Face à l’inflation, la Nupes dévoile son plan d’urgence

Actu

Pouvoir d’achat La coalition de gauche a présenté, mercredi, les mesures qu’elle mettrait en place dès cet été en cas de victoire, le 19 juin. Le gouvernement a, lui, repoussé ses annonces.

Florent LE DU

« F i nalement, il n’y aura que notre plan, ça tombe bien, c’est celui que nous comptons faire appliquer en juin. » Jean-Luc Mélenchon et la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) avaient prévu de présenter une alternative au plan d’urgence pour le pouvoir d’achat du gouvernement d’Élisabeth Borne. Celui-ci, qui doit comporter plusieurs mesures pour contrer l’augmentation des prix, a finalement été reporté à l’après-législatives. Le chef de file de la Nupes, qui a maintenu sa conférence de presse mercredi, a son avis sur ce report : «  Le gouvernement n’a aucune idée sur la manière de faire face à la situation ! » lance-t-il. Plus encore, il « soupçonne » l’exécutif « d’attendre les élections législatives pour faire le rattrapage des prix » annoncé par Jean Castex, alors premier ministre, lors du lancement du « bouclier énergie ». Car, sans s’attaquer au cœur du problème, « ce n’est pas tenable, sur la base du Trésor public, de continuer à compenser les augmentations », juge-t-il. L’inflation, selon l’insoumis, n’est pas « la conséquence d’une boucle perverse entre les prix et les salaires », mais « d’aspects purement spéculatifs, de surprofits et de l’interruption des chaînes de production mondiales ». Et la Nupes compte bien s’y attaquer : «  L’idée centrale, c’est de faire payer l’inflation aux profits plutôt qu’aux salaires, et d’éviter la contamination de l’inflation d’un secteur à l’autre », résume Jean-Luc Mélenchon.

blocage des prix, interdiction des coupures d’énergie...

La première des mesures sera un blocage des prix de l’énergie mais aussi des tarifs des produits de première nécessité, alors que « les gens sont étouffés quotidiennement à chaque fois qu’il faut faire les courses ou le plein », justifie l’insoumise Clémence Guetté. En cas de victoire en juin, la gauche promet de procéder par décret, comme le permet le Code du commerce en cas de circonstances exceptionnelles. La Nupes cherchera ensuite à pérenniser ce blocage : « Un bouclier prix est déjà mis en place dans les territoires d’outre-mer, développe Clémence Guetté.  L’idée est de former un panier de produits dont les prix seront contrôlés. »

Pour l’énergie, la coalition de gauche prévoit aussi d’abolir par la loi les coupures et réductions de puissance de l’électricité en instaurant une première tranche gratuite de « consommation de première nécessité », par décret. Afin de garantir l’accès aux réseaux de transport, elle propose aussi de créer un « billet unique pour les jeunes » et un pôle public de la mobilité qui « garantira qu’aucune petite ligne ne ferme », voire que celles supprimées soient rouvertes. Le logement, qui représente « 30 % des revenus » des locataires, n’est pas laissé de côté, avec « un nouvel encadrement des loyers » étendu à l’ensemble du territoire et prévu « à la baisse » dans les métropoles où la spéculation fait rage.

Création de l’impôt universel pour les entreprises

L’augmentation des salaires est également au cœur de ces mesures d’urgence pour le pouvoir d’achat. Outre l’augmentation du Smic à 1 500 euros prise par décret, la Nupes entend organiser une conférence salariale par branche pour renégocier les grilles de salaires. « À l’initiative de l’État, cela fonctionne, comme on a pu le voir récemment avec l’hôtellerie », fait valoir l’écologiste Éva Sas. La limitation des écarts de rémunération de 1 à 20 est aussi au programme, comme l’égalité professionnelle femmes-hommes, avec la création d’une « commission de contrôle dans les entreprises » et des sanctions augmentées pour celles qui ne respectent pas la règle . « On ne relèvera pas la France avec des Français mal payés », insiste le communiste Ian Brossat, détaillant l’instauration d’ « une garantie dignité, avec l’objectif qu’aucun Français ne vive en dessous du seuil de pauvreté de 1 063 euros » et d’ « une allocation d’autonomie pour tous les jeunes à partir de 18 ans ».

Par ailleurs, le point d’indice des fonctionnaires serait relevé de 10 points. « C’est 10 milliards d’euros, soit le rendement de l’ISF, avec un barème renforcé », précise Julien Bayou, secrétaire national d’EELV. L’« allocation d’autonomie pour les jeunes » serait, elle, compensée par la création de l’impôt universel pour les entreprises. Quant à l’augmentation des pensions de retraite à hauteur du Smic revalorisé, d’un coût de 25 milliards d’euros, elle serait financée par les cotisations sociales de revenus aujourd’hui exonérés (dividendes, intéressement, participation, épargne salariale, heures supplémentaires). « La Nupes, c’est un Robin des bois légal, sourit Julien Bayou.  Le fait de ne plus faire cotiser les plus riches sape les fondements de notre démocratie et le consentement à l’impôt. » Un paramètre que le gouvernement Borne, sciemment, ne prend pas en compte.

Législatives 2022NupesSalaires et pouvoir d'achat
L'Humanité

La bonne nouvelle. Pour les petites mains de Vuitton, l’affaire est dans le sac

Actu

Stéphane Guérard

Mégoter sur les augmentations d’ouvrières qui produisent des sacs Louis Vuitton entre 1 000 et 5 000 euros l’unité ? L’image de marque d’Arco Châtellerault commençait à pâlir alors que les ouvriers du site (1 000 salariés, dont 720 CDI), principalement des femmes payées en moyenne 1 350 euros mensuels, s’étaient mis en grève pour obtenir une augmentation significative. Lundi, à deux jours de la venue de hauts cadres du groupe de Bernard Arnault – l’homme qui a touché un Smic par minute en 2021 –, la direction s’est rendue à un compromis avec les représentants du personnel. « Sous-traitants, oui, sous-payés, non merci ! Grâce à la mobilisation, nous avons obtenu de très belles avancées », s’est réjoui Pascal Rouger-Cagé (CGT) dans Centre Presse. Résultat : 100 euros net de plus par mois ; majoration de 25 % des heures de nuit ; maintien de la prime d’assiduité ; forfait mobilité de 100 euros par an ; une journée par enfant malade par an rémunérée. Mardi, les couturières ont repris le travail « dans l’apaisement ».

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Le Figaro

Le journal du mercato : accord Real-Monaco pour Aurélien Tchouaméni

Le transfert de Tchouaméni, le rêve de l'OL ou encore la succession de Kamara : retrouvez toutes les infos mercato de ce jeudi 9 juin 2022.

Accord Real-Monaco pour Aurélien Tchouaméni

Le suspense n'est plus. Un temps annoncé pisté par le Paris Saint-Germain, Aurélien Tchouaméni (22 ans) devrait bien rejoindre le Real Madrid dans les prochains jours. Selon les indiscrétions du très informé Fabrizio Romano, la Maison Blanche aurait signé un accord avec le club du Rocher pour le transfert du milieu de terrain. L'opération devrait atteindre les 100 M€. Avant de s'engager officiellement avec sa nouvelle équipe, le Français doit encore satisfaire les traditionnels examens médicaux. Il devrait s'y atteler après la trêve internationale. Aurélien Tchouaméni avait rejoint l'AS Monaco à l'hiver 2020 en provenance des Girondins de Bordeaux pour un montant de 18 M€.

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Après Alexandre Lacazette, l'OL pense à rapatrier Corentin Tolisso

Ce jeudi matin, à travers une conférence de presse, l'Olympique Lyonnais a officialisé le retour d'Alexandre Lacazette. L'avant-centre âgé de 31 ans, qui quitte donc Arsenal au terme de son contrat, s'est engagé avec son club formateur jusqu'en juin 2025. Un grand coup pour la formation rhodanienne qui récupère un joueur de haut niveau et expérimenté. Mais les dirigeants lyonnais ne comptent pas s'arrêter en si bon chemin. Ils envisagent également de rapatrier Corentin Tolisso, libre après la fin de son aventure au Bayern Munich : «Je peux vous dire que le contact a été établi. Corentin est un joueur libre et ce peut être un bon renfort pour nous, tout comme Alex (Lacazette, ndlr). Il y a aussi d'autres joueurs qui peuvent nous intéresser. Le recrutement va être ambitieux », a confié Jean-Michel Aulas. Des propos qui devraient ravir les supporters des Gones.

L'OM a ciblé deux joueurs pour remplacer Boubacar Kamara

Comment remplacer Boubacar Kamara ? C'est l'un des enjeux du marché des transferts de l'Olympique de Marseille. Et à en croire les informations publiées par RMC Sport , Jorge Sampaoli privilégierait un profil différent du néo-international français. L'entraîneur argentin voudrait un joueur très technique, capable d'organiser le jeu en position reculée et de casser des lignes balle au pied. Son choix se porterait sur le prometteur brésilien Danilo (21 ans, Palmeiras) Mais sa formation ne compterait pas s'en séparer. Pablo Longoria, pour sa part, aurait ciblé Jordan Veretout (29 ans), qui n'est plus un joueur incontournable à l'AS Roma. L'ex-Nantais est estimé à 15 M€.

Gennaro Gattuso à Valence, c'est officiel

C'était attendu, c'est désormais officiel : Gennaro Gattuso (44 ans) est le nouvel entraîneur du Valence CF, a annoncé le club espagnol ce jeudi matin. L'Italien, qui prend la succession de José Bordalás, s'est engagé pour les deux prochaines saisons. Il retrouve ainsi un banc, un an après son départ du SSC Napoli.

Liverpool prêt à passer à l'offensive pour Darwin Núñez

Liverpool veut (encore) frapper fort. D'après les révélations publiées par Fabrizio Romano, les Reds seraient prêts à proposer 80 M€ à Benfica pour s'attacher les services de Darwin Núñez (22 ans). Le dossier s'annonce toutefois compliqué. D'une part, le club lisboète pourrait se montrer réticent à l'idée de vendre l'Uruguayen, qui constitue à n'en pas douter son plus grand talent. D'autre part, la concurrence est rude : Manchester United serait notamment sur les rangs. Affaire à suivre.

Mercato : accord entre le Real Madrid et Monaco pour Tchouameni

Courtisé par le PSG, le milieu de terrain international français de l'ASM devrait bien rejoindre le récent vainqueur de la Ligue des champions.

Ligue 2 : Costil quitte les Girondins de Bordeaux (officiel)

Une fin d'aventure au goût amer. Les Girondins de Bordeaux ont annoncé que Benoît Costil ne prolongera…

Mercato : après le bling-bling de l'été dernier, le PSG veut solidifier, alléger et renouveler

DÉCRYPTAGE – L'été et le marché des transferts seront chauds à Paris. Surtout si les indésirables de l'effectif rouge et bleu trouvent preneur...

Le Figaro

«Laurent Ruquier ne voulait plus être sur la photo avec moi»: Jean-Marie Bigard regrette son éviction des «Grosses Têtes»

  • Par  Le TVMag.com
  • Mis à jour le 09/06/2022 à 14:30
  • Publié le 09/06/2022 à 11:04

L’humoriste désapprouve la frilosité de l’animateur de l’émission de RTL et assure que «Les Grosses Têtes», «c’était mieux avec Bigard».

Son défaut? Avoir «un peu trop de couilles», assure Jean-Marie Bigard, invité dans la web-émission «L’Instant Deluxe» ce mardi. Il y revient sur son éviction des «Grosses Têtes», l’émission historique de RTL, où il n’a plus été convié depuis un peu plus de six mois. «RTL doit le regretter, commence Jean-Marie Bigard, qui confie dans la même émission s’être réconcilié avec Muriel Robin. Je faisais de l’audience, je suis un très gros raconteur de blagues. Des gens dans toute la France appréciaient que je sois là.» Laurent Ruquier concédait, l’an passé, qu’effectivement l’humoriste était l’un des meilleurs conteurs d’histoires drôles, mais regrettait qu’il soit «tombé dans un complotisme tel...»

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«Je n’ai jamais parlé de politique aux “Grosses Têtes”, je restais sur l’humour mais, quand même, Ruquier m’a entendu gueuler sur des ministres, notamment Agnès Buzyn, que j’ai traitée de “grosse connasse”. Ça a été un peu trop pour lui, il s’est retrouvé à ne plus vouloir être sur la photo avec moi. À ne plus vouloir être ami avec Jean-Marie Bigard». Spécialiste des thèses complotistes durant la crise sanitaire, l’humoriste avait multiplié les sorties de piste l’an passé, traitant également Olivier Véran de «mange-merde» .

« En retirant les mecs qui ont un peu trop de couilles, ça va déraper un peu sur le salon de thé »

Jean-Marie Bigard

«Je trouve qu’en retirant les mecs qui ont un peu trop de couilles, ce qui est mon cas, ça va déraper un peu sur le salon de thé, tonne Jean-Marie Bigard à propos de l’émission dans laquelle échangent désormais Yoann Riou, Jean Benguigui, Sébatien Thoen ou encore Caroline Diamant. Mais plus Jean-Jacques Péroni, parti en avril dernier. Ce que regrette Bigard. Les versions, sur le départ de celui-ci diffèrent d’ailleurs, puisque l’historique de RTL assure avoir été censuré, quand Laurent Ruquier explique que le proche de Laurent Gerra s’en est allé de lui-même. Et qu’il peut revenir «quand il le souhaite» .

«Je sais que “Les Grosses Têtes” n’ont pas fait de bons scores d’audiences ces derniers temps. Ils sont en perte de vitesse. J’ai l’impression que c’est mieux quand il y a Bigard...», conclut celui qui avait songé à se présenter à l’élection présidentielle. En avril dernier, le programme quotidien est effectivement passé sous la barre du million d’auditeurs. Ce qui s’expliquerait, assure RTL dans Le Parisien , par la demi-heure d’antenne rajoutée en début d’année, de 15h30 à 16 heures.

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L'Humanité

Enfants. Comment garder un bon rythme pendant les vacances scolaires

L’heure de ranger les cartables approche, et les enfants trépignent d’impatience avec l’arrivée des grandes vacances. Pour certains, ce moment de repos permet d’alléger les règles du quotidien, mais jusqu’où peut-on aller sans nuire à l’équilibre des plus petits ?

Noé Blouin

L’année scolaire se termine et le moment tant attendu des enfants arrive. Fini la rigueur de l’école, la cantine le midi, l’interdiction de regarder les dessins animés le matin, les couchers tôt, les exercices de maths… c’est bientôt les grandes vacances !

Si la perspective d’un assouplissement des contraintes quotidiennes a de quoi enchanter les plus jeunes, pour certains parents il serait contre-productif de perdre les bonnes habitudes difficilement acquises au cours de l’année. Certes, les vacances sont en premier lieu le vecteur d’un repos bien mérité après dix mois de labeur sur les bancs de l’école, mais elles ne doivent pas non plus être le synonyme de table rase d’un rythme de vie adapté à l’enfant. Sinon, gare à la rentrée…

Gare aux petits écarts !

Une grasse matinée par-ci, un film du soir par-là… Le sommeil est le premier à être impacté pendant les congés d’été. Le rythme biologique de l’enfant, propre à chacun d’entre eux, n’est pas tout à fait le même que le rythme scolaire. Les vacances sont donc un moyen de le laisser mieux écouter son corps, tout en ne bousculant pas trop ses habitudes.

  • Jusqu’à 6 ans, il faut rester sur le même rythme qu’au quotidien, même si la tentation d’un coucher tardif semble promettre aux parents un lever lui aussi reculé. Dans les faits, cette technique ne marche pas, et le petit ne fera que perdre un précieux temps de repos qu’il ne pourra rattraper.
  • Au-delà de 6 ans, le sommeil s’allonge et il est alors possible de décaler le coucher d’une heure ou deux lors des sorties nocturnes. Pour contrebalancer le manque de repos, on peut anticiper la veille, en mettant l’enfant au lit une heure plus tôt s’il n’arrive pas à dormir le matin. C’est avant tout le petit qui dictera sa loi en matière de sommeil : s’il manifeste des signes de fatigue durant la journée, il est nécessaire de repasser au rythme habituel. Quelques jours avant la rentrée, il est aussi conseillé de reprendre le même rituel du coucher que durant la période scolaire.

Jusqu'à six ans, il est bon de rester sur les horaires habituels.

Les vacances sont aussi synonymes des barbecues entre amis, de sorties à la fête foraine accompagnées de churros croustillants ou de petites glaces à déguster face aux embruns. Autant de petits écarts gourmands qui changent du quotidien.

La notion de plaisir est évidemment très importante pour déconnecter de la vie de tous les jours, mais, comme chaque petite entorse, tout est affaire de modération. Au niveau alimentaire, les vacances sont surtout le moyen d’appréhender la cuisine d’une façon différente. On a le temps de préparer le repas, d’essayer de nouvelles saveurs et de faire découvrir aux enfants des mets dont ils n’ont pas l’habitude. Pourquoi ne pas leur faire goûter, par exemple, les plats locaux de l’endroit où ils se trouvent ?

C’est également l’occasion de cuisiner avec eux, une activité familiale et pleine d’apprentissages pour les plus petits. Quant à l’heure des repas, même si on peut s’autoriser quelque souplesse, elle doit être définie au début des vacances et ne pas trop varier. Outre son importance sur le rythme biologique de l’enfant, elle assure aussi un moment partagé en famille.

Les cahiers de vacances ne sont pas indispensables

Les vacances mettent en pause l’éducation scolaire. L’occasion de laisser à l’enfant le temps de se reconnecter à ce qui l’entoure. Les cahiers de vacances pendant cette période ne sont pas indispensables.

D’autres apprentissages plus ludiques mais tout aussi importants peuvent cependant être expérimentés. Des sorties au musée, la découverte de nouveaux environnements, des activités créatives… Il existe pléthore de moyens de faire passer ces deux mois en un clin d’œil pour les enfants, tout en gardant leur attention éveillée. Mais cela doit se faire loin de tout stress et de toute pression.

Trois questions à  Elena Goutard, coach parental

« Il ne faut pas avoir peur que l’enfant s’ennuie »

Pourquoi les vacances sont-elles importantes pour un enfant ?

Comme nous, les enfants ont des emplois du temps très chargés pendant l’année, entre l’école, les activités extrascolaires, les trajets… Même si les week-ends sont là pour les aider à récupérer, les vacances constituent une vraie coupure et un relâchement général au cours desquels ils peuvent penser à l’instant présent. Cela fait énormément de bien au corps, il y a de la récupération à tous les niveaux – physiologique, émotionnel, mental. L’enfant récupère les ressources nécessaires pour appréhender la nouvelle année ou le nouveau trimestre.

Certains parents craignent que leur enfant ne s’ennuie durant les vacances, car il n’a plus autant d’activité qu’à l’accoutumée…

On s’en inquiète beaucoup car nous sommes dans une société où l’on cherche de l’efficacité. Quand on est parent, on veut parfois que son enfant apprenne tout le temps. C’est oublier que, lorsque le cerveau est surchargé, il est moins performant, et cela joue sur l’apprentissage. Quand on est fatigué, on comprend moins bien, on mémorise moins. Si on cherche à occuper l’enfant en permanence, on le prive de ce repos dont il a besoin. En général, les enfants arrivent à s’occuper tout seuls, si on leur en laisse le temps. Il y a forcément des moments d’ennui, mais il faut être parfaitement à l’aise avec ça, même s’il chouine un peu car il ne sait pas quoi faire. Il faut vraiment avoir confiance en sa capacité à s’occuper.

Le cerveau des enfants, comme celui des adultes, n’aime pas le vide ; après un moment d’ennui, l’enfant va puiser dans ses ressources en stimulant la créativité et l’imagination. Il ne faut pas avoir peur de l’ennui, au contraire, c’est l’un des bénéfices majeurs des vacances. C’est aussi l’occasion de faire des activités avec ses enfants et d’avoir des petits moments de complicité, de connexion, qui peuvent manquer au quotidien. S’il n’arrive vraiment pas à s’occuper seul, on peut aussi composer avec lui une petite liste d’activités hebdomadaires en lui laissant, par exemple, une petite heure où il ne fait rien. Il est évidemment important de faire attention aux écrans. Même si on peut être un peu plus souple car c’est les vacances, il ne faut pas que cela devienne un automatisme dès qu’il s’ennuie.

Faut-il garder un rythme dans l’apprentissage scolaire grâce aux cahiers de vacances, par exemple ?

Pour moi, les vacances, ce sont les vacances. Ce n’est pas l’objectif de continuer les apprentissages scolaires. L’enfant à besoin de cette coupure, de ne plus avoir à penser à rien. Cela l’aide à reprendre plus vite l’année qui suit. Pour les cahiers de vacances, si les enfants sont demandeurs car cela leur fait une activité – en général, ces cahiers sont très ludiques –, pourquoi pas ? Il faut cependant mettre un minimum de cadre dessus pour savoir gérer l’effet « nouveauté » et ne pas se retrouver avec quatre ou cinq cahiers de vacances à peine entamés à la fin de l’été. Il peut cependant être intéressant de profiter des vacances quand son enfant est en grande difficulté scolaire. On peut l’aider à revoir certaines bases, sans mettre de pression particulière, mais de manière ludique. Les fractions en jouant aux Lego, par exemple…

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Famillevacances
Le Figaro

Gérald Kierzek: «On assiste à la tiers-mondisation du "meilleur système de santé au monde"»

Martin Bernier

ENTRETIEN - Cette semaine, des soignants se sont mobilisés partout en France afin de dénoncer la situation de l'hôpital. Pour le médecin Gérald Kierzek, une vraie réponse doit être apportée à la crise qui frappe les urgences et l'hôpital, au-delà de la «mission flash» annoncée par Emmanuel Macron.

Gérald Kierzek est médecin urgentiste, chroniqueur santé et directeur médical de Doctissimo. Il a publié Votre santé dans le monde d'après - Préparez-la aujourd'hui ! (éditions du Rocher, 2022).

LE FIGARO. - Ce mardi, des rassemblements de soignants ont eu lieu partout en France. Quelles sont les revendications du milieu hospitalier ? Le Ségur de la santé a-t-il insuffisamment pris en compte ces demandes ?

Gérald KIERZEK. - Les revendications sont finalement toujours les mêmes et moins catégorielles que collectives. Les hospitaliers réclament depuis des années maintenant - on se souvient des grèves du collectif Inter-Urgences et Inter-Hôpitaux d'avant la crise Covid - plus de moyens pour l'hôpital et une refonte en profondeur. La vraie réforme structurante date de 1958 avec la création des CHU qui ont petit à petit tout absorbé et concentré dans le système de santé. Il est temps de revenir sur une organisation sanitaire différente, plus territoriale et graduée dans la réponse de soins entre le niveau de premier recours, les hôpitaux de proximité qui se meurent et les CHU qui tentent de survivre souvent au détriment du reste des acteurs du système de santé.

Une autre revendication importante au-delà des moyens financiers est de revoir la gouvernance. Depuis quelques décennies, la bureaucratie et l'administration ont envahi et maintenant empêchent même le soin ; ceux qui décident ne sont plus ceux qui font, les services et chefs de service n'ont plus aucun rôle de décision, les directions hospitalières et les agences régionales de santé sont des structures administratives et gestionnaires pures , déconnectées de la réalité médicale. Tout cela concourt à une démotivation forte des hospitaliers qui démissionnent ou ne font plus carrière ; l'hôpital n'est plus attractif et ne permet plus l'épanouissement professionnel et personnel qu'il offrait. Un cercle vicieux s'est installé, surchargeant les équipes encore en poste. Le Ségur n'a fait que saupoudrer dispendieusement - 19 milliards au total - des primes ou revalorisations salariales qui ne sont pas le cœur des problèmes.

Si tout l'hôpital est concerné, la situation est particulièrement préoccupante en ce qui concerne les urgences. Pourquoi ?

Les urgences sont la partie émergée de l'iceberg. Véritable goulot d'étranglement, elles cristallisent tous les dysfonctionnements du système de santé dans son ensemble, en amont et en aval. En amont, la médecine de ville est exsangue. Les collègues généralistes sont les parents pauvres depuis des décennies, dénigrés dans la formation hospitalo-centrée et peu valorisés financièrement, les contraignant souvent à un exercice malheureusement satisfaisant pour personne, ni pour eux ni pour les patients. La transition démographique avec une population française vieillissante et polypathologique, atteinte de maladies chroniques avec des décompensations aiguës, nécessite au contraire une prise en charge qui devrait être orchestrée et coordonnée par le médecin traitant. Mais cela prend du temps et des ressources, ressources qui ne sont plus disponibles: les spécialistes sont mal répartis sur le territoire ou pratiquent des exercices trop particuliers comme l'esthétique au lieu de la dermatologie médicale.

Espérons que cette mission flash ne confirme la phrase du confrère Clemenceau qui disait « Si vous voulez enterrer un problème, nommez une commission ».

Les hôpitaux de proximité ont disparu et avec eux le relais indispensable sur le terrain pour faire le bilan (scanner notamment) ou les lits pour hospitaliser un patient qui ne peut plus être géré à domicile. Tout le monde se retrouve donc aux urgences, de l'hôpital «plus loin et plus grand», déjà saturé car lui aussi en sous-effectifs et sous-capacités de lits ! À force de fermer des structures hospitalières de proximité (ou des maternités d'ailleurs), on a lentement mais sûrement assisté au détricotage du maillage territorial pour ne laisser que la médecine de ville et l'hôpital, usine à malades ; et au milieu les urgences avec de jeunes médecins et infirmières qui ne veulent plus de ces conditions.

Quel regard portez-vous sur la «mission flash» annoncée par Emmanuel Macron pour résoudre la crise des urgences ?

Une de plus ! Ce n'est pas en un mois que le problème qui date de plus de 15 ans va se résoudre. Le diagnostic est connu depuis des lustres et les rapports se sont accumulés: nous avons eu celui du député Thomas Mesnier et du responsable du Samu Pierre Carli en 2019 ; celui sur la territorialisation des urgences en 2015 ; celui sur l'aval des urgences, sans compter les rapports annuels de la Cour des comptes sur le sujet ou les rapports parlementaires comme celui du Sénat en 2017. Tous pointaient les dysfonctionnements, tous associaient le collègue François Braun chargé de la mission flash puisqu'il s'occupe du syndicat Samu-urgences de France et tous n'apportent qu'une seule réponse si je voulais caricaturer: «appelez le 15» (ou le SAS maintenant, Service d'accès aux soins, plateforme téléphonique gérée avec les Samu). Sauf que le 15 est saturé - avec des personnels épuisés -, n'a plus d'effecteurs pour apporter une réponse autre que les urgences. Plus grave encore, on instille la douce musique que les patients viennent pour rien aux urgences, qu'il faut en filtrer l'accès, etc. Or je ne connais aucun patient qui vienne pour rien ; il vient car il n'a pas de réponse médicale ailleurs, car il souffre, car il a une urgence ressentie ou réelle mais l'autodiagnostic ou le retard de soins risque de conduire à des drames. Espérons donc que cette mission flash ne confirme la phrase du confrère Clemenceau qui disait «Si vous voulez enterrer un problème, nommez une commission».

La santé est un sujet politique majeur à côté duquel les échéances électorales récentes - présidentielle - et futures - législatives - sont passées avec mépris.

Voyez-vous des perspectives d'amélioration à court et moyen terme ?

Il faut repenser toute la chaîne et pas seulement s'attaquer au problème des urgences. À court terme, redonnons de l'oxygène aux soignants ; cela passe par une revalorisation des gardes, un pouvoir accru de décision et d'organisation, un moratoire sur les fermetures de services ou d'établissements. À moyen terme, la mission ne doit être ni flash ni centrée sur les urgences mais porter sur une vision sanitaire globale, à l'instar de la grande réforme de 1958. Quelques principes directeurs doivent être la gradation des soins, un changement radical de gouvernance au profit des soignants qui doivent décider à tous les échelons, l'administration n'étant qu'en support, et enfin une revalorisation des carrières passant par la flexibilité des modes et lieux d'exercice, les passerelles entre fonctions soignantes et d'encadrement. Aujourd'hui, vous faites un choix de carrière à l'âge de 25 ans pour les quarante prochaines années. Pas étonnant que la nouvelle génération réfléchisse à deux fois avant de s'engager dans certaines spécialités pénibles ou peu rémunératrices et dont on manque pourtant cruellement !

La santé est un sujet politique majeur à côté duquel les échéances électorales récentes - présidentielle - et futures - législatives - sont passées avec mépris. Pourtant, tout le monde constate avec effroi le délitement, pour ne pas dire la tiers-mondisation de notre feu meilleur système de santé au monde, incapable de gérer une pandémie ou le quotidien maintenant. Tout citoyen, sans exception, veut avoir le même accès aux soins et en ce sens, la santé est un sujet de cohésion sociale et de consentement à l'impôt et en ce sens les politiques devraient s'en saisir urgemment dans leur «refondation» !

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Jean-Éric Schoettl: «Les forces de l’ordre sont-elles jugées plus sévèrement que les ennemis de la société?»

TRIBUNE - L’ancien secrétaire général du Conseil constitutionnel déplore l’asymétrie de traitement entre les forces de l’ordre et les délinquants.

David Lisnard: «L’Etat bureaucratique: le nouveau nœud gordien»

TRIBUNE - Pour le président (LR) de l’Association des maires de France, répondre aux défis actuels - tant sécuritaires qu’économiques - implique de renouer avec le culte de la performance publique. Cela passe par une décentralisation accrue et par une débureaucratisation de l’État.

«L'effondrement généralisé menace la société française»

FIGAROVOX/TRIBUNE- Pour le journaliste Jean-Baptiste Giraud et l'économiste Sébastien Laye, la situation très critique en matière de sécurité, de santé, et dans de nombreux secteurs économiques impose une reprise en main par la société civile face à l'État et aux politiques.

Le Figaro

Armes à feu : Biden dit qu'il ne veut pas agir par décret, et tacle Trump au passage

Interrogé sur la régulation des armes à feu, Joe Biden a assuré qu'il n'imiterait pas Trump et «la manière dont il a abusé de la Constitution et de son autorité constitutionnelle».

Le président américain Joe Biden a expliqué mercredi 8 juin, lors d'une émission télévisée satirique, qu'il n'entendait pas agir par décret pour réguler les armes à feu au-delà de ce que prévoit la Constitution, et en a profité pour tacler son prédécesseur Donald Trump.

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«Vous ne pourriez pas prendre un décret ? Trump en distribuait comme des bonbons d'Halloween», l'a interrogé le comédien Jimmy Kimmel. «Ce que je ne veux pas faire (...), c'est imiter Trump et la manière dont il a abusé de la Constitution et de son autorité constitutionnelle», a rétorqué Joe Biden. Le démocrate de 79 ans s'est prêté, pour la première fois depuis son élection, au jeu de l'enregistrement en studio d'une émission de «Late Show», ces programmes tardifs mêlant gags et satire politique typiques des télévisions américaines.

Les parlementaires américains mènent actuellement de pénibles discussions sur un encadrement légèrement plus strict des armes à feu, après un effroyable massacre dans une école au Texas, mais le président américain a donc une nouvelle fois estimé qu'il n'avait pas les moyens de prendre de grandes décisions avec son seul pouvoir exécutif. Joe Biden a certes déjà pris quelques décrets sur les armes à feu mais il s'agissait de mesures très limitées.

Au Donbass, ces soldats ukrainiens démunis qui abandonnent le front: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - En première ligne, sans équipement ni formation adéquats, ils sont accusés d’insubordination.

Les forces spéciales se préparent à de nouveaux défis

DÉCRYPTAGE - Créé il y a trente ans, le commandement des opérations spéciales tire les leçons de la guerre en Ukraine.

Guerre en Ukraine : la Russie furieuse après la fermeture de l'espace aérien à l'avion de Lavrov

La Bulgarie, la Macédoine du Nord et le Monténégro, tous trois membres de l'Otan, ont fermé leur espace aérien à l'avion du ministre des Affaires étrangères russe qui devait se rendre en Serbie pour une visite de deux jours.

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L'Humanité

Bricolage. Repeindre ses fenêtres : le b.a.-ba de la baie

Actu

Quand une fenêtre en bois accuse le poids des années, il suffit parfois de la repeindre pour lui donner un petit coup de jeune ! Nos solutions pour rechampir comme un champion.

Marcel Guedj

Le bois est chaleureux mais fragile. La peinture ne sert pas à l’embellir, mais à le protéger. Aussi, mieux vaut ne pas attendre qu’elle soit dégradée avant de la rénover.

Quelle peinture choisir ? Nous utilisons la même pour l’intérieur et l’extérieur, en préférant les peintures acryliques (à la rigueur alkydes) microporeuses pour bois extérieur : moins odorantes, moins polluantes, autorisant le nettoyage des outils à l’eau.

Est-il nécessaire de dégonder les vantaux avant de les disposer à l’horizontale pour les repeindres ? Non, il est possible de les conserver en place pour travailler, même s’ils demandent une rénovation poussée (remplacement des vitres, décapage, etc.). Mais il faudra être rapide et surveiller les coulures !

Les travaux préparatoires à la peinture, à savoir décapage de l’ancienne peinture, lessivage, rebouchage des trous et fentes et ponçage, restent essentiels au résultat final et doivent s’appliquer aussi bien aux vantaux qu’au cadre dormant, qui est aussi repeint. C’est maintenant à vous de jouer !

MatérielCouteau de peintre - papier de verre à grain fin - adhésif de masquage - pinceau plat, brosse à rechampir - peinture microporeuse acrylique - décapant gel

Les étapes

  1. Protéger le sol avec une bâche. Faire sauter la peinture qui s’écaille (couteau de peintre ou couteau américain).
  2. Appliquer un décapant gel spécial bois au pinceau, laisser agir puis gratter avec le couteau. Rincer. Ne pas jeter les résidus à l’égout ni dans le lavabo !
  3. Poncer avec du papier de verre. Dépoussiérer.
  4. Poser des bandes de ruban adhésif de masquage le long des parties à peindre (montants, traverses, cadre dormant) pour ne pas déborder.
  5. Commencer la peinture par le cadre dormant, fenêtre fermée.
  6. Peindre les traverses des vantaux, fenêtre fermée : les plus larges avec un pinceau plat, les plus étroites avec une brosse à rechampir.
  7. Ouvrir la fenêtre pour peindre ces mêmes traverses côté extérieur.
  8. Peindre les montants sur les côtés intérieur et extérieur, ainsi que les zones de contact des deux vantaux quand la fenêtre est fermée (mouton et gueule de loup).
  9. Retirer les bandes de masquage. Conserver la fenêtre ouverte pour laisser sécher le temps préconisé. Fermer les volets pour protéger la peinture fraîche de la poussière.
  10. Reposer des bandes de masquage pour appliquer la seconde couche dans le même ordre.

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Bricolage
Le Figaro

«J'espère que ça n'arrivera plus jamais»: le trou sur la pelouse à Vienne pour Autriche-France fait jaser

Baptiste Desprez

Après le trou béant sur le terrain qui s'apprête à accueillir les Bleus, les Autrichiens n'ont pas caché leur agacement.

Envoyé spécial à Vienne

Le sujet qui fait jaser. Et causer depuis près de soixante-douze heures. La blessure d'un joueur ? Un mauvais résultat ? La météo à Vienne ? Rien de tout cela. L'apparition d'un trou béant dans la pelouse du stade Ernst-Happel de Vienne a fait polémique ces derniers jours, au point d'être évoqué avec insistance ce jeudi lors des traditionnelles conférences de presse d'avant-match. Mais que les Bleus de Didier Deschamps, qui n'étaient pas inquiets mercredi soir, se rassurent, l'UEFA a donné son accord pour le maintien de la rencontre, comptant pour la troisième journée de Ligue des Nations.

«J'espère que ça n'arrivera plus jamais», a soufflé le sélectionneur de l'Autriche, ex-coach de Manchester United cette saison, Ralf Rangnick jeudi devant les médias. De son côté, David Alaba, partenaire de Karim Benzema au Real Madrid et capitaine de la sélection, estime avoir «un peu moins d'inquiétudes» après la validation de l'UEFA, suite notamment à une réunion qui s'est déroulée mercredi soir. «La pelouse a été analysée, et l'UEFA a donné son approbation donc nous avons un peu moins d'inquiétudes, voire aucune», a confié le défenseur autrichien, qui défiera les Bleus vendredi soir à Vienne.

Une polémique qui fait tache en Autriche avant de recevoir les champions du monde

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Pour rappel, l'apparition d'un trou béant d'au moins 30 centimètres de profondeur au milieu du terrain à la fin de la rencontre opposant l'Autriche au Danemark lundi soir en Ligue des Nations a contraint l'organisation à se pencher sérieusement sur ce sujet. Difficile d'en faire autrement au regard de l'état du gazon et face à une polémique grandissante avec des vidéos qui ont rapidement fait le tour des médias européens. Une séquence qui fait mauvais genre au moment de recevoir les champions du monde en titre.

«Le jour du match contre le Danemark, ça a été, je dirais que le terrain était en ordre. Il n'y avait pas de problème», a expliqué Alaba. Le sélectionneur allemand de l'Autriche Ralf Rangnick est aussi revenu sur la polémique de lundi soir, une soirée également marquée par une gigantesque panne de courant ayant retardé le coup d'envoi d'une heure et demie.

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Aucune nouvelle cavité identifiée

«Il s'est passé deux choses qui d'habitude ne se passent pas dans la même soirée. J'espère que ca ne se passera plus jamais dans les 30 prochaines années», a-t-il lancé. «Tous les éléments extérieurs sur le stade, on ne peut plus les influencer, donc on va se concentrer sur ce qu'on peut influencer», a-t-il repris.

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Enceinte de la finale de l'Euro-2008, le stade Ernst-Happel sera à guichets fermés pour l'accueil de la France, avec jusqu'à 44.800 spectateurs attendus. En espérant cette fois-ci aucune fausse note.

(Avec AFP)

Tops/Flops Croatie-France : le pari presque gagnant de Deschamps, des entrants pas dans le ton

Le match quasiment parfait des remplaçants habituels français, l'activité de Tchouaméni, mais également des jokers décevants côté Bleu : retrouvez les Tops et les Flops de ce match entre la Croatie et la France (1-1).

Foot : le match Autriche-France maintenu par l'UEFA malgré un trou dans la pelouse

LE SCAN SPORT - Avant la rencontre face aux Bleus vendredi soir à Vienne, la fédération autrichienne devait gérer un problème inédit de pelouse, qui était abîmée.

Foot : les joueurs anglais hués par 30.000 enfants hongrois pour s'être agenouillés avant un match

L'Angleterre, qui continue de mettre un genou à terre pour protester contre le racisme, ne digère pas les huées de jeunes supporters hongrois. Le gouvernement local a répondu.

L'Humanité

Cet été, laissez-vous tenter par la thalasso

Actu

En couple, en famille ou même seul, la thalassothérapie est un bon moyen de débrancher et de se ressourcer en vue de l’été ou avant la rentrée.

Théo Gobbi

Après une année de labeur qui aura été, souhaitons-le, celle de la sortie de la pandémie, l’occasion est belle de se ressourcer en se laissant bichonner pendant quelques jours au bord de la mer en thalassothérapie !

Avant de choisir sa destination, il est nécessaire de se renseigner sur le large panel de services proposés par les centres, en fonction de ses envies et de ses besoins. Certains opteront pour une formule bien-être, à base de massages relaxants, de spa, de bains de boue et d’algues. D’autres pour une remise en forme un peu plus énergétique, avec séances de gymnastique, programme diététique et hydrothérapie. Mais les instituts proposent également des soins spécifiques, contre l’arthrose et les douleurs musculaires, les jambes lourdes ou encore contre les douleurs dorsales. Les futures mamans peuvent aussi profiter de cures prénatales en milieu de grossesse, tout comme les jeunes mères, pour récupérer et retonifier leur corps.

Pour toutes les bourses

Un séjour vacancier en thalassothérapie est aussi l’occasion, entre deux sessions de Jacuzzi, de découvrir les alentours et les activités culturelles à proximité du centre. Comme un tour des remparts de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), si vous résidez dans la cité corsaire. Ou bien une visite en famille du Biodiversarium, si vous avez choisi de faire une cure à Banyuls-sur-Mer (Pyrenées-orientales). Si, à l’inverse des cures thermales, les thalassothérapies ne sont plus prises en charge par l’assurance-maladie (depuis 1998), elles ne sont pas pour autant réservées aux plus gros porte-monnaie. Tout dépend du lieu, des prestations désirées, du choix de la pension et de la durée du séjour. Pour ceux qui voudraient se laisser porter tout en détente, il existe des formules tout compris. Mais les centres proposent aussi des soins à la carte. Si, pendant les vacances, il vous arrive de passer près de l’un d’eux,il est possible de vous relaxer quelques heures pour un coût global moins élevé, donc. Par leur prix relativement bon marché, les box sont également une option avantageuse.

Le site Internet France Thalasso, du syndicat professionnel de la Thalasso, est un précieux allié pour faire son choix, se renseigner sur les différents programmes et même pour en apprendre plus sur l’histoire de la thalassothérapie, de l’Antiquité à nos jours. Il recense par ailleurs tous les centres, répartis entre la Manche, l’Atlantique et la Méditerranée. 

Bien-être
Le Figaro

«Je suis convaincue d’avoir fait mon travail»: Ophélie Meunier revient sur les menaces de mort reçues après le reportage de «Zone interdite»

  • Par  Emilie Paul
  • Mis à jour le 09/06/2022 à 10:35
  • Publié le 09/06/2022 à 10:35

Fin janvier, le magazine d’information de M6 s’intéressait aux lieux où se développe l’islam radical. Un sujet qui avait provoqué beaucoup de remous.

Au début de l’année, M6 consacrait un numéro de «Zone interdite» à l’islam radical. Dans cette vaste enquête, le magazine avait notamment pénétré, en caméra cachée ou non, différents endroits tels que des écoles hors contrat ou des édifices religieux. Parmi ceux-ci, la visite à Roubaix d’une boutique de jouets vendant des poupées sans visage car «seul Allah créé» et d’une librairie islamique proposant à ses clients un livre promouvant la défense de l’islam par les armes a provoqué l’ire de Roubaisiens et de musulmans mais également de responsables politiques de droite et d’extrême droite. Et à la suite de la diffusion du reportage, Ophélie Meunier avait été la cible de menaces de mort suscitant une vague de soutiens.

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Interrogée par nos confrères du magazine Elle , l’animatrice est revenue longuement sur cette «expérience étrange, particulière». «Au final, tout va bien», a-t-elle d’abord assuré. «Ce que je voudrais dire, c’est qu’à toutes les étapes de cette histoire, que ce soit avant, pendant, au plus chaud de l’affaire, ou aujourd’hui, alors que tout ça est derrière moi, en présentant ce reportage, je suis convaincue d’avoir fait mon travail. Je ne me suis jamais dit: j’ai déconné. Ce qui s’est passé est la preuve que le journalisme touche à des sujets sensibles et que nous avons plus que jamais besoin de les explorer. Par ailleurs, j’ai été touchée par les soutiens que j’ai reçus, publiquement ou en privé. De nombreux médias se sont manifestés. Je le savais déjà, mais j’ai pris conscience plus encore que c’est arrivé à d’autres avant moi et que ça se reproduira», a-t-elle ajouté.

« Personne n’a envie de vivre ça et je ne le souhaite à personne, mais il y a bien plus grave, il faut continuer à aller de l’avant »

Ophélie Meunier

Placée sous la protection de la SDLP, un service spécifiquement chargé de protéger les personnalités, Ophélie Meunier a avoué être «passée par des états où il a fallu qu’[elle] apprenne en avançant». «Apprendre à digérer la violence des insultes et les menaces... J’ai été accompagnée, entourée, protégée, ce qui m’a aidée à traverser cette période le mieux possible. Aujourd’hui, ça va, je n’ai aucune séquelle de tout ça. On a beaucoup communiqué avec ma famille, mes parents, mes frères et sœurs... Honnêtement, personne n’a envie de vivre ça et je ne le souhaite à personne, mais il y a bien plus grave, il faut continuer à aller de l’avant. Y compris sur ces sujets», a-t-elle affirmé après avoir souligné que «les attentats du Bataclan sont sans commune mesure avec ce qui [lui] est arrivé».

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À la suite des messages menaçants, Ophélie Meunier avait porté plainte ouvrant ainsi une enquête policière. «On a retrouvé certains auteurs des menaces, a-t-elle révélé. C’est pourquoi je le répète: il faut déposer plainte.» Si l’animatrice de 34 ans a aujourd’hui retrouvé une vie normale, «les deux mois qui ont suivi la diffusion du reportage n’ont pas été “normaux”». «Mais je ne me suis pas empêchée de vivre, je ne me suis pas enfermée, j’ai continué à emmener mes enfants au parc. Aujourd’hui, je n’y pense plus, hormis sous un angle purement journalistique: quel biais, si je devais retravailler sur ce sujet?», a-t-elle conclu.

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L'Humanité

En période de canicule, comment lutter contre les coups de chaud ?

Actu

Très désagréables, voire dangereux, les coups de chaleur dus à une insolation ou à une trop grande température extérieure sont l’un des facteurs importants de décès durant les périodes estivales.

André Goulven

L’été n’est pas encore arrivé que le mercure grimpe déjà au-dessus des 30 °C. Après un hiver relativement doux sur l’ensemble du pays, la France connaît ses premières vagues de fortes chaleurs. Réchauffement climatique oblige, ce type d’épisode sera amené à se répéter très certainement durant une saison estivale que Météo France prévoit déjà « plus chaude que la normale », avec tous les risques pour la santé que cela comporte.

Lorsqu’il est exposé trop longtemps à une forte chaleur, le corps tente de s’adapter pour réguler sa température interne à 37 °C. Mais il arrive que ce mécanisme d’autodéfense cesse de fonctionner, et la température du corps peut alors dépasser les 40 °C, c’est ce que l’on appelle un coup de chaleur. Les symptômes se manifestent par l’apparition de rougeurs, une forte déshydratation, un assèchement de la peau, des étourdissements, dans certains cas des nausées et des malaises. L’insolation est une forme de coup de chaleur qui s’attrape lorsqu’on reste trop longtemps sous un soleil de plomb. Pour les plus fragiles (personnes âgées, enfants en bas âge, personnes dépendantes, femmes enceintes), cela peut même entraîner un décès. Lors de la canicule de 2020, on a estimé à près de 2 000 le nombre de morts imputables aux fortes chaleurs. Un chiffre loin des 70 000 morts de l’été 2003, mais qui reste inquiétant. Certains accidents pourraient être évités grâce à quelques gestes simples.

Fuir les « îlots de chaleurs urbains »

Pour prévenir des insolations, il est important de minimiser le nombre de sorties durant les heures les plus chaudes de la journée, entre 11 heures et 17 heures. Si l’on y est contraint, il est recommandé de bien couvrir sa tête et sa nuque, les deux zones les plus sensibles. Quoi qu’il arrive, il est également conseillé de bien s’hydrater pour aider le corps à réguler sa température interne. Attention, cependant, aux personnes âgées susceptibles de faire de l’hyponatrémie, soit une baisse du taux de sodium dans le sang à cause d’une trop forte hydratation. Aider son organisme à lutter contre la chaleur passe aussi par l’alimentation, en privilégiant des produits frais et gorgés d’eau. Les mets trop gras ou les assiettes trop copieuses ont plutôt tendance à réchauffer le corps. À noter que l’alcool est un facteur de risque, à consommer plus que jamais avec modération.

En cas d’épisode de canicule, il ne faut pas hésiter, si on en a la possibilité, à fuir les grandes villes. Dans ces environnements où priment la densité démographique et architecturale, ainsi que les matériaux artificiels comme le béton et le bitume, se forment des « îlots de chaleurs urbains » aux températures bien plus élevées qu’en périphérie. Le manque de végétation, qui peut jouer habituellement un rôle de régulateur, n’aide en rien. La plateforme gratuite d’écoute et de conseils Canicule info service (0800 06 66 66) est mise en place par l’état durant les périodes de fortes chaleurs. Enfin, dès l’apparition de symptômes d’insolation, une consultation en urgence s’impose pour les plus fragiles. 

Santé
Le Figaro

Affaire Jubillar : le mari de la disparue devant les juges de la liberté

Margaux d'Adhémar

Placé en détention provisoire depuis maintenant un an, Cédric Jubillar et ses avocats comptent profiter de cette audition pour réclamer de nouveau une remise en liberté.

Une fois n'est pas coutume, les avocats de Cédric Jubillar ont prévu de demander ce jeudi 9 juin la libération de leur client. A l'aube des un an de son placement en détention provisoire, comme le prévoit la procédure, Cédric Jubillar sera entendu par le juge des libertés et de la détention (JLD) afin de déterminer si la mesure de détention dont il fait l'objet est toujours bel et bien pertinente.

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Passé ce délai d'une année, la détention provisoire peut tout aussi bien être prolongée de six mois comme elle peut prendre fin : à l'issue d'un débat contradictoire où chaque partie discutera des preuves et exposera sa vision de l'affaire, le juge pourrait ainsi décider de rendre sa liberté au mari de Delphine Jubillar. Cette infirmière et mère de famille reste, pour l'instant, toujours introuvable.

Un maintien en détention «injustifié»

Les avocats du mis en cause, Me Emmanuelle Franck, Me Jean-Baptiste Alary et Me Alexandre Martin comptent profiter de cette audition pour déposer une nouvelle demande de remise en liberté, malgré les quatre précédents refus. Ces derniers ne perdent pas espoir : d'après eux, le dossier étant «totalement vide» et les nombreuses fouilles réalisées autour de la maison des Jubillar n'ayant rien donné, le maintien en détention de Cédric Jubillar serait «injustifié».

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«Rappelons que, entre la disparition de Delphine Jubillar le 15 décembre 2020 et le placement en détention de son mari le 18 juin 2021, Cédric Jubillar était libre de ses mouvements, bien que sous surveillance, et il n'a jamais été établi qu'il aurait pu modifier une quelconque scène de crime ou influencer un témoin», explique au Figaro Me Franck. Son associé, Me Martin, explique de son côté au Parisien qu'il plaidera «la libération sous contrôle judiciaire» de son client, «hors du département du Tarn».

Si Cédric Jubillar est pour l'instant présumé innocent, le procureur de la République de Toulouse avait, l'année dernière, justifié son placement en détention par des «indices graves et concordants» indiquant que le peintre plaquiste aurait participé à la disparition de sa femme. Mis en examen le 18 juin 2021 pour «meurtre sur conjoint», celui qui s'est autoproclamé «le mec le plus connu du Tarn» continue malgré tout de clamer son innocence : depuis un an, il répète sans relâche qu'il ne serait pas impliqué dans la mystérieuse disparition de son épouse.

En dehors des affaires liées au terrorisme, une détention provisoire peut, au maximum, durer deux ans. Ainsi, si le juge des libertés et de la détention décide de garder Cédric Jubillar derrière les barreaux, il ne le reverra qu'à la prochaine audition. Soit dans six mois.

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«J'y crois encore, je ne l'abandonnerai jamais»: la quête acharnée du frère de Tiphaine Véron, disparue au Japon en 2018

ENTRETIEN - Dans Tiphaine, où es-tu ?, Damien et Sybille Véron racontent leur combat, entre la France et le Japon, pour savoir ce qui est arrivé à leur sœur. Ils dénoncent notamment l'inertie de la police japonaise.

Un mort et un blessé à Paris lors d'un contrôle : trois policiers en garde à vue

Les occupants d'une voiture, «bien connus des services de police», avaient foncé samedi sur des policiers à VTT qui voulaient les contrôler.

Regarder la vidéo

Isère : un homme frappé par trois jeunes en situation irrégulière qui squattaient son logement

La police a dû intervenir pour déloger et placer en garde à vue les trois squatteurs, clandestins originaires du Maghreb. Ils sont liés au chauffard qui a été arrêté samedi pour refus d'obtempérer à Vienne.

Le Figaro

À nouveau père à 50 ans, Matthieu Chedid se confie sur son âge et son rapport à ses enfants

Le musicien a accueilli son troisième enfant fin décembre, au lendemain de son anniversaire.

En tournée dans toute la France jusqu'en décembre 2022, pour la sortie de son septième album intitulé «Révalité», Matthieu Chedid dit M s'est confié dans un entretien au magazine Version Femina, le 4 juin 2022. Devenu père pour la troisième fois le 22 décembre 2021, lendemain de ses 50 ans, le chanteur y aborde son entrée dans ce nouvel âge et ses enfants, véritable source d'inspiration.

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«Nous avons tous les âges en nous»

Billie, sa fille aînée, fruit de son histoire avec Céline Barry, était déjà devenue grande sœur en mars 2019 avec l'arrivée du petit Tao. De ses deux filles et de son fils, l'interprète de Machistador parle avec une certaine reconnaissance : «Avoir des enfants réveille et éveille aussi. Ils m'apprennent des choses peut-être plus essentielles que celles que je leur enseigne. Ils sont dans l'instant présent, dans une pureté de regard», déclare celui qui partage sa vie avec Loïca, sa compagne et mère de ses deux derniers enfants.

Celui qui est devenu de nouveau père, vingt ans après la naissance de sa première fille Billie, ajoute : «Edgar Morin dit qu'il ne faut jamais oublier que nous avons tous les âges en nous. Cela dépend des instants, de l'humeur, des périodes, mais rien n'est figé. Je suis aussi au milieu, au centre de ma vie. J'ai eu une petite fille en même temps que mes 50 ans. Le fait d'être de nouveau papa pour la troisième fois ne donne pas le choix d'être trop vieux !», indique-t-il.

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Le couple, qui habite en Californie depuis 2020, est revenu au Royaume-Uni pour rendre hommage à Elizabeth II, qui fête son jubilé de platine jusqu'au 5 juin.

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Présente pour rendre hommage à Elizabeth II lors de son jubilé de platine, la sœur de Kate Middleton a fait une apparition très remarquée, samedi 4 juin.

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Deux ans après leur dernière apparition, l'interprète de Matrix et sa compagne ont défilé main dans la main lors du gala MOCA 2022, le lundi 6 juin.

Le Figaro

Les Air Force 1 de Nike et Louis Vuitton signées Virgil Abloh, une collaboration historique

Matthieu Morge Zucconi

DÉCRYPTAGE - Il y a un an, quelques mois avant sa disparition, le designer américain Virgil Abloh faisait défiler sa réinterprétation de la légendaire Air Force 1 pour le malletier. Les neuf modèles, mis en vente dans les prochains jours, sont déjà considérés comme des collectors.

«L’Air Force 1 est une icône.» Les mots sont de Virgil Abloh, le créateur américain disparu à 41 ans en novembre 2021. «Une icône, du fait de son histoire dans le sport, d’abord, mais aussi par sa charge culturelle, grâce au hip-hop. Elle est devenue un objet d’art, presque un ready-made, aussi bien que quelque chose que vous pouvez porter à vos pieds», confiait-il au Figaro il y a tout juste un an alors qu’il venait de présenter ce qui s’avéra être son dernier défilé pour Louis Vuitton, dont il était le directeur artistique des collections masculines…

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À l’époque, les réseaux sociaux s’enflamment à l’annonce de cette collaboration. Le fruit de cette association historique entre deux titans de l’industrie de la mode sera enfin commercialisé le 6 juillet.

Le nouveau graal des «sneakers addicts»

Quelques grands clients du malletier français ont eu le privilège de les précommander. Les autres devront s’inscrire (sur une plateforme en ligne à venir) à un tirage au sort et espérer faire partie des élus. Il leur restera à débourser 2000 euros pour une version basse et 2500 euros pour une version haute d’un des neuf modèles (sur les 47 qu’avait imaginés Virgil Abloh) afin de s’offrir l’un de ces collectors.

Une folie? Sans doute, au regard du prix d’une classique paire d’Air Force 1 de Nike, soit un peu plus de 100 euros. Mais ces pièces de luxe ne sont évidemment pas fabriquées en Asie du Sud-Est, comme la grande majorité des baskets, mais dans les ateliers de Vuitton à Fiesso d’Artico, non loin de Venise.

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Elles sont surtout le nouveau graal des «sneakers addicts», ces collectionneurs qui ont en quelques années créé un marché si spéculatif que les baskets rares sont devenues des objets d’investissement. Un phénomène dont Abloh était pleinement conscient: «Ces paires seront fabriquées selon les standards de Louis Vuitton, de manière que les fans puissent les collectionner, comme des œuvres», disait-il.

Des ponts entre la rue et la couture

D’ailleurs, pour célébrer ce lancement, la marque française a orchestré, fin mai, une exposition à l’espace Greenpoint Terminal Warehouse, à Brooklyn, retraçant la création des 47 modèles initiaux dont la paire numéro un, à damier Vuitton, que portait le créateur. Une opération réussie, en témoignent les 40.000 visiteurs et les plus de 38 millions de vues liées à cet événement sur les réseaux sociaux - la vidéo montrant des détails de fabrication de la chaussure est devenue la plus regardée sur le compte Instagram de Louis Vuitton.

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Comment expliquer cet engouement? Louis Vuitton a déjà collaboré avec d’autres marques par le passé (notamment le label de skate Supreme), mais cette association dépasse les autres puisqu’elle concerne deux des griffes les plus célèbres du monde. Et puis il y a l’aura de Virgil Abloh, le designer natif de Chicago, qui a participé à ouvrir le luxe aux jeunes générations en jetant des ponts entre la culture de rue (le sport, le hip-hop, etc.) et celle des maisons de couture. Ces créations seront donc ses dernières…

Et ce ne sont pas n’importe lesquelles: les fameuses Air Force 1 (AF1 pour les intimes) au design intemporel et accessible à tous. Lancées il y a tout juste 40 ans et toujours best-seller de l’équipementier, elles symbolisent à elles seules de la pop culture, mentionnées dans d’innombrables morceaux de rap, portées par une flopée d’artistes, copiées ou revisitées par toutes les marques qui se sont diversifiées dans le segment très porteur de la sneaker. Elles sont d’ailleurs le premier modèle de Nike à avoir fait l’objet d’une collaboration avec une griffe de luxe, à savoir Givenchy période Riccardo Tisci, en 2014.

8 millions de dollars aux enchères

Dans le détail, les neuf Air Force 1 par Louis Vuitton existent en cuir bicolore et blanc ou daim noir, embossés du monogramme de Louis Vuitton ou du fameux damier - le détournement de ce dernier motif se veut un hommage au tailleur de Harlem Dapper Dan, qui avait conçu en 1988 une AF1 à damier Vuitton pour le DJ E-Z Rock, qu’il portait sur la pochette de son album It Takes Two, mythe de l’iconographie du hip-hop. Outre cette silhouette légendaire associée aux codes historiques du malletier, on retrouve la signature plus discrète d’Abloh à l’instar de ce «Lacet», entre guillemets, inscrit à même le… lacet.

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Pour comprendre le phénomène, rappelons que, en février dernier, 200 paires ont été vendues aux enchères en avant-première chez Sotheby’s pour une estimation de 8 millions de dollars. Cette mise à l’encan a dépassé toutes les espérances, avec plus de 10.000 enchères et près de 25 millions de dollars de recettes (dont plus de 3 millions pour la seule taille 42). Autres chiffres notables: 50% des acheteurs avaient moins de 40 ans, 40% venaient d’Asie et 75% étaient nouveaux chez Sotheby’s… On dit que l’artiste américain Kid Cudi en a remporté trois paires: une pour la porter, les deux autres pour les exposer.

Avec cette association ­Nike-Vuitton, Abloh a élevé ces objets au rang d’icônes de la pop culture

«Nous avons battu cinq fois le record d’enchères pour une première journée de vente en ligne, confirme Brahm Wachter, en charge du streetwear pour la maison de ventes. La dernière fois que nous avons rencontré un tel succès, c’était en septembre 2021 avec les Nike portées par Marty McFly dans Retour vers le futur 3, rares et très attendues par les collectionneurs. Nous savions que les AF1 de Louis Vuitton étaient un produit magnifique et nous connaissions le succès des créations de Virgil Abloh. Mais c’est plus que ça: avec cette association Nike-Vuitton, Abloh a élevé ces objets au rang d’icônes de la pop culture

Dior Joaillerie cultive l’esprit couture

NOUS Y ÉTIONS - Le week-end dernier en Sicile, face à la Méditerranée, la maison de l’avenue Montaigne présentait à ses clients sa nouvelle collection de haute joaillerie, Dior Print, mixée avec quelques pièces de saisons précédentes.

Porterez-vous un bracelet de cheville cet été?

DÉCRYPTAGE - Il n’a pas toujours été synonyme de bon goût et pourtant son indice de désirabilité grimpe ces dernières semaines en même temps que les températures.

Le Figaro

Le pouvoir d'achat pourrait reculer de 0,8% cette année, selon l'OFCE

Cette baisse pourrait avoir lieu malgré les mesures de soutien déjà déployées ou annoncées par le gouvernement.

Le pouvoir d'achat des ménages français devrait se contracter en moyenne de 0,8% cette année du fait de l'inflation, prévoit l'OFCE, et cela, malgré les mesures de soutien déjà déployées ou annoncées par le gouvernement. Avec une inflation estimée en moyenne à 4,9% sur l'année et une croissance économique ramenée à 2,4%, «cette contraction du pouvoir d'achat va peser sur la dynamique de reprise à travers la faible dynamique de la consommation des ménages», juge l'Observatoire français des conjonctures économiques qui a publié jeudi ses nouvelles prévisions économiques pour 2022.

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Un taux d'épargne qui devrait atteindre 16,7% cette année

Selon l'OFCE, pour s'adapter à cette perte de pouvoir d'achat, les ménages vont surtout encore freiner leur consommation, qui a déjà reculé de 1,5% au premier trimestre, malgré la forte épargne accumulée par certains foyers durant la pandémie de Covid-19. Le taux d'épargne devrait encore atteindre 16,7% cette année.

«Les ménages continuent à épargner près de 2 points de plus qu'ils ne le faisaient par le passé (avant la pandémie, NDLR)», a souligné Mathieu Plane, directeur adjoint du département analyse et prévision de l'OFCE lors d'une conférence de presse. Cela s'explique d'abord par le fait que ce sont surtout les ménages aisés qui épargnent depuis 2020 et ces derniers subissent moins intensément le choc d'inflation que les ménages modestes. Cela illustre aussi une «prudence» des ménages face aux incertitudes géopolitiques, selon lui. Au total, l'OFCE prévoit que la consommation augmenterait de 2,5% en 2022 par rapport à l'an dernier.

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Ces prévisions tiennent compte des aides débloquées depuis la fin 2021 pour atténuer l'impact de l'inflation sur les ménages, et celles promises par Emmanuel Macron qui entreraient en vigueur après les législatives (hausse de 4% des retraites et prestations sociales, augmentation de la rémunération des agents publics que l'OFCE estime à +2%), chèque alimentaire, prolongation du bouclier tarifaire et de la remise carburant). L'OFCE fait aussi l'hypothèse d'une augmentation de 3,6% des salaires cette année.

L'ensemble de ces mesures permettraient de réduire sur 2022 de 2,1 points la hausse des prix, pour une dépense représentant 1,7 point de PIB, soit environ 40 milliards d'euros. En particulier, la revalorisation de 4% des prestations sociales «va permettre de limiter très fortement les pertes de pouvoir d'achat» pour les ménages qui les perçoivent, souligne Mathieu Plane.

E. Leclerc et Carrefour optent pour le vrac

Les deux groupes de grande distribution ont chacun augmenté leurs rayons de vente en vrac dans un ou plusieurs de leurs magasins. Ils proposent maintenant une offre plus large de produits et souhaitent investir à long terme dans ce secteur.

L'Humanité

Recettes. Le fenouil, mille qualités et zéro déchet

Actu

Pas toujours apprécié à sa juste saveur, le fenouil recèle pourtant de nombreux bienfaits, médicinaux comme nutritionnels. Cousin de l’anis vert, il se cuisine sous toutes ses formes et se prête à des cuissons et des préparations variées.

Lea Desportes

Le fenouil se plaît en Méditerranée, où il s’épanouit à l’état sauvage depuis fort longtemps. Pour preuve : Marathon, ancienne circonscription de l’Athènes antique, théâtre d’une des plus célèbres batailles de l’Antiquité, lui doit son nom. Le fenouil – marathon, en grec ancien, donc – poussait en abondance dans cette plaine de l’Attique. Les Grecs et les Romains - qui l’appelaient eux foeniculum, ou « foin de petite taille » - en raffolent. La culture de la plante commence vers la fin du Moyen Âge en Toscane. La variété au renflement bulbeux et charnu dont on consomme les feuilles est d’ailleurs baptisée fenouil de Florence. Popularisé par Catherine de Médicis, « il finocchio » devient et reste l’un des légumes préférés des Italiens. Devenue reine de France, la femme d’Henri II l’introduit à la cour royale, comme tant d’autres mets et arts de la table.

Le fenouil est aujourd’hui essentiellement planté en Provence et, dans une moindre mesure, dans la Drôme, en Ardèche ainsi qu’en Bretagne. Véritable défi pour le maraîcher, il ne supporte pas le moindre stress. Il est également possible d’apercevoir ses tiges surmontées d’ombelles garnies de petites fleurs jaunes dans la nature, sur les coteaux arides du Midi, au bord des chemins ou au milieu de la garrigue.

Présent une grande partie de l’année sur les étals des primeurs – sa récolte s’étend de mai à décembre –, le fenouil ne rencontre pas dans l’Hexagone le même succès que chez nos voisins transalpins. Son goût sucré et anisé déplaît à certains palais. Il le doit à l’anéthol, un composé naturel qu’il partage avec son cousin l’anis vert et qui est utilisé dans la fabrication du pastis ou de l’ouzo.

Un allié des femmes

Son huile essentielle, issue de la distillation des graines, en est riche. Elle est recommandée en cas de troubles digestifs et de perte d’appétit. Alliée des femmes tout au long de leur vie, elle soulage les douleurs menstruelles, les problèmes liés à la ménopause et stimule l’allaitement. Cru, le fenouil possède aussi de nombreuses vertus, dont celle de faciliter la digestion. Excellente source de potassium, il contient de la vitamine C, de l’acide folique, du magnésium, du calcium et du phosphore.

Autre raison d’adopter le fenouil : légume zéro déchet, chez lui, rien ne se perd, tout se consomme. Les tiges peuvent enrichir un bouillon ou se transformer en sirop. Les pluches, bien hachées, deviennent une herbe aromatique. Séchées au four à 80 °C pendant 15 minutes, elles peuvent par exemple servir à parfumer du sel. Les feuilles du bulbe, elles, sont souvent braisées – saisies avant d’être lentement mijotées, à feu doux et à couvert, pour accompagner du poisson. Le fenouil est également délicieux en salade et même en sucré. Dans les desserts, bien confit, son arôme anisé se marie parfaitement avec les agrumes, la pomme et la poire. Il y en a pour tous les goûts et toutes ses déclinaisons méritent bien une réhabilitation.

Polpette de ricotta, pain et fenouil sauvage, d’Alessandra Pierini

Préparation : 5 minutesDifficulté : facileIngrédients pour 4 personnes : 30 g de pluches de fenouil sauvage avant floraison, sans les tiges (ou, à défaut, ceux de fenouils bulbes achetés dans le commerce), 350 g de ricotta de vache ou de brebis, 150 g de chapelure de pain, éventuellement aromatisé avec des graines de fenouil, 3 œufs bio, 100 g de parmesan râpé, 50 g de farine, 25 cl d’huile pour frire, sel, poivre du moulin

  1. Dans un saladier, bien mélanger la ricotta avec la chapelure, les œufs entiers battus à la fourchette, le parmesan, le fenouil émincé, du sel et du poivre.
  2. Mettre la farine dans une assiette. Former avec les mains douze petites boules, les passer dans la farine et les frire 7 à 8 min dans l’huile chaude, à la poêle, jusqu’à ce qu’elles soient bien dorées et croustillantes.
  3. Les déposer sur du papier absorbant et les servir tièdes à l’apéritif ou en entrée.
  4. Accompagner les polpette d’une salade de fenouil à l’orange et aux olives.
  5. Peler quatre oranges à vif et récupérer les suprêmes au-dessus d’un saladier pour conserver le jus.
  6. Retirer les premières feuilles des bulbes puis les couper en tranches très fines. Les ajouter dans le saladier, ainsi que deux poignées d’olives noires.
  7. Assaisonner d’huile, de sel et de poivre. Servir très frais.
  8. Recette extraite du livre « le Fenouil, dix façons de le préparer », d’Alessandra Pierini, paru aux Éditions de l’Épure en 2021.

Note anisée. Un muscadet loin des clichés

Voici une cuvée qui devrait s’accorder avec les polpette (ou, plus classiquement, avec un poisson servi avec du fenouil). Et balayer au passage tous les clichés sur le muscadet. Ici, le melon de Bourgogne affiche un profil gourmand, tout en gardant beaucoup de fraîcheur. Des notes anisées de fenouil font un joli clin de nez au mets. Un très long élevage sur lies en cuve apporte suffisamment de matière pour faire le poids face au plat. L’acidité du vin et une finale saline permettent de contrebalancer le gras du fromage. Un grand vin de garde à prix très raisonnable. Muscadet-sèvre-et-maine Gorges, les Vigneaux 2015, 17 euros

Minéral. Accord local

Pour un accord local, misons sur un vin provençal. Le nom de cette micro-cuvée (seules 2 000 bouteilles sont produites) reflète le terroir. Originaire d’Italie, le vermentino porte en Provence le nom de rolle. Si le cépage est peu acide, l’altitude de la parcelle, une vinification et un élevage sur lies en cuve béton ovoïde contribuent à des sensations de fraîcheur et de minéralité aptes à accompagner les saveurs anisées du fenouil. Vermentitude 2021, 22 euros

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Bon et sainrecettes
Le Figaro

Des investisseurs mettent la pression sur Orpea

Keren Lentschner

INFO LE FIGARO - Dans une lettre à son PDG, Philippe Charrier, ils demandent un renouvellement total du conseil d’administration.

Les investisseurs haussent le ton face à Orpea. Dans une lettre ouverte à son PDG, Philippe Charrier, quatorze d’entre eux (Sycomore AM, Groupama AM, Edmond de Rothschild, Harmonie Mutuelle...) demandent à son président une «réforme profonde de la gouvernance et de la culture du groupe, un prérequis à l’amélioration de sa performance sociale et pour reconstruire la confiance vis-à-vis de l’ensemble du secteur». Ils appellent notamment à un renouvellement de l’ensemble du conseil d’administration alors que seuls quatre nouveaux administrateurs doivent être présentés aux actionnaires.

«Nous regrettons de n’avoir pas pu à ce jour restaurer de dialogue satisfaisant avec la direction du groupe, écrivent les quatorze signataires, actionnaires passés ou présents d’Orpea. Nous entendons néanmoins participer au débat qui s’ouvre avec les états généraux organisés par Orpea et permettre à toute partie prenante qui partagerait nos attentes de s’en saisir.» En réaction à la lettre, Orpea a indiqué «être à la disposition de l’ensemble de ses investisseurs pour engager rapidement un dialogue constructif».

La publication de cette lettre intervient quatre mois après la sortie du livre de Victor Castanet, Les Fossoyeurs, qui a plongé Orpea dans une tourmente à la fois politique, médiatique, judiciaire et financière. Les appels à la grève se sont multipliés le 3 juin dernier dans une trentaine de résidences du groupe. Ce mercredi, des perquisitions ont eu lieu au siège d’Orpea dans le cadre d’une enquête ouverte en avril par le parquet de Nanterre sur des soupçons d’infractions financières. Le groupe, qui a tardé à faire son mea culpa, organise depuis la fin mai des états généraux afin de recueillir les doléances des personnels et des résidents. Les investisseurs redoutent que faute de dialogue suffisant avec les parties prenantes, il ne s’agisse que d’un «coup de com’».

Effondrement du titre

À moins de deux mois de la tenue de l’assemblée générale d’Orpea, le temps presse, selon eux. Le nouveau directeur général, Laurent Guillot, ex-Saint-Gobain, prendra ses fonctions le 1er juillet. Il prévoit de présenter son plan de transformation à l’automne. «Les parties prenantes devront être embarquées dans ce plan et y adhérer, estime Sara Carvalho De Oliveira, analyste ESG chez Sycomore AM, l’un des signataires. Il faudra ensuite le soumettre au vote consultatif des actionnaires

Pour amorcer le changement, les investisseurs appellent à un meilleur équilibre au sein du conseil entre compétences financières et qualité du soin. Ils suggèrent ainsi que des représentants du secteur originaires des pays nordiques, à la pointe en Europe, siègent au board. Ils «auraient la capacité à repérer des signaux faibles», explique Sara Carvalho De Oliveira. En outre, les signataires appellent à plus d’interactions entre le conseil et les opérationnels du groupe (personnels, médecins, représentants des familles...). «Le dialogue ne peut se limiter aux contacts avec les responsables des relations investisseurs», ajoute l’analyste.

Il en va de l’avenir du groupe et du secteur. «Comme nous, de nombreux acteurs financiers ont préféré réduire leur exposition ou désinvestir. Ce n’est pas une solution satisfaisante à long terme s’agissant d’un acteur clé du secteur, martèle Sara Carvalho De Oliveira. Le dialogue est un préalable pour restaurer la confiance avec ces investisseurs.» Et les voir revenir au capital d’Orpea? L’action a perdu depuis le début de l’année plus de 72% de sa valeur.

Hasard du calendrier, cette lettre est publiée un an après la mise en place d’un collectif de 130 investisseurs internationaux (Initiative for Responsible Care), représentant 3800 milliards de dollars d’actifs sous gestion, désireux de contribuer à l’amélioration de la qualité du soin et des conditions de travail dans le secteur à l’échelle mondiale. Les déboires d’Orpea donnent à leur appel un écho supplémentaire.

Orages : après le gel et la sécheresse, les agriculteurs malmenés par la grêle

«Des dégâts très importants» ont été constatés, a indiqué le ministre de l'agriculture, qui pourrait bientôt déclencher le dispositif de calamité agricole.

Regarder la vidéo

La moitié des seniors ne sont-ils «plus en activité» lorsqu'ils arrivent à la retraite ?

LA VÉRIFICATION - C'est ce qu'a affirmé ce mercredi matin sur Sud radio Frédéric Souillot, le nouveau nouveau secrétaire de Force ouvrière. À raison ?

Pourquoi de plus en plus de Français osent démissionner

ENQUÊTE - S'il reste largement moins marqué qu'aux États-Unis, le phénomène est «notable», selon les experts. Les motivations des salariés sont variées.

Le Figaro

SANS TITRE

TERMINÉ : Fin du direct le 9 juin 2022 à 10:11

Ce qu’il faut retenir de la conférence de presse

Jean-Michel Aulas met un terme à la conférence de presse qui aura permis d’entendre les premiers mots d'Alexandre Lacazette, nouveau joueur de l’OL jusqu’en 2025. L’occasion pour l’attaquant d’insister sur le fait qui adhère au nouveau projet lyonnais et qu’il sera un des piliers du vestiaires. "C’était évident pour moi. Malgré l’absence de la Coupe d’Europe, le projet était plus important que toute autre chose. Je me sentais utile dans le vestiaire et sur le terrain dans ce projet donc c’était la meilleure décision; a confié l’international évoquant aussi son «émotion» au moment de revenir dans son club formateur.

À VOIR AUSSI - Quand Alexandre Lacazette évoquait son rôle de leader à Arsenal

Dans le domaine du recrutement, Jean-Michel Aulas a confirmé qu’un «contact avait été établi» avec Corentin Tolisso concernant une possible arrivée. Le joueur, passé par l’OL, est libre depuis son départ du Bayern Munich.

Enfin, Jean-Michel Aulas a évoqué les discussions avec les nouveaux actionnaires et le rachat de 40% des part de l’OL appartenant à Pathé et IDG. Le dirigeant a confirmé l’existence de négociations mais n’a pas souhaité dévoilé les noms des potentiels acheteurs, se contentant d’insister sur la nécessité de maintenir la confidentialité des pourparlers. Le patron du club lyonnais a aussi indiqué qu’il comptait rester en poste malgré l’arrivée probable de ces nouveaux investisseurs. Le dirigeant a conclu en affirmant qu’il souhaitait boucler le dossier avant le 23 juin.

Aulas veut boucler le dossier avant le 23 juin

«On est dans le money time mais tout peut basculer en une nuit dans un sens ou dans l’autre. Je veux conclure le sujet le 23 juin."

Aulas sur les négociations

«Je n’ai pas les moyens de racheter les parts du club. Mais j’ai eu des actionnaires, chinois, français et des fonds d’investissements comme partenaires. Oui, il y aura d’autres actionnaires, américains ou autre mais certaines informations jettent le trouble dans certaines discussion, il faut rester discret.»

Aulas sur l’arrivée de nouveaux actionnaires : «Il n’y a rien de conclu»

«Pour éviter de faire de longs discours dans un contexte boursier très surveillé... Des informations ont été jetées en pâture sur la place publique. Nous procédons à l’arrivée de nouveaux actionnaires. Oui, il y a des discussions, mais non il n’y a rien de conclu. Les informations trop précises et inexactes peuvent contribuer à ce que les choses ne se finalisent pas. Il n’y a aucune certitude sur les discussions menées pour reprendre les actions de Pathé et IDG. On va effectuer un renforcement des fonds propres du club. Je vais rester à la tête du groupe et j’ai l’intention de continuer à vivre cette aventure."

Anthony Lopes quitte la salle

Anthony Lopes sur ses ambitions

«On est dans un club ambitieux et on veut gagner des trophées. Si on peut faire les choses rapidement, on va pas s’en priver.»

Anthony Lopes sur le fait d’être le joueur d’un seul club

«C’est possible que je reste toute ma carrière à Lyon, pourquoi pas, allons-y.»

Anthony Lopes sur ses échanges avec Lacazette

«On a tous fait les choses rapidement car les deux parties savaient ce qu’elles voulaient. On a beaucoup échangé avec Alexandre Lacazette ces six derniers mois. On est très proches et c’était naturel car nous avons le coeur rouge et bleu.»

Anthony Lopes sur sa prolongation

«Je veux remercier mes dirigeants, mes conseillers qui ont fait que les choses se sont vite passées et ma famille. On a de belles années à venir et on avance ensemble avec le beau projet mis en place. C’était la suite logique de continuer l’aventure dans le club que j’aime et qui me fait vibrer.»

Aulas sur la prolongation de Lopes présent aux côtés du président

«Je suis heureux que tu sois avec nous pour longtemps et qu’on retrouve cette ambiance des grands moments à l’OL. On change les chose en essayant de renforcer les fondations du club et tu en fais partie». Le gardien a prolongé son contrat de deux ans.

Lacazette quitte la salle, Aulas reste pour aborder d’autres sujets

Lacazette sur une association avec Dembélé en attaque

«Evoluer avec Dembélé, ca me plait. Il a un profil différent et des qualités u mien mais je pense qu’on peut jouer ensemble»

Lacazette sur son émotion de revenir au club

«C’est émouvant de revenir ici. Ca me fait plaisir de reporter le maillot. J’ai hâte de retrouver mes partenaires et débuter une nouvelle saison."

Lacazette sur le brassard de capitaine

«Je n’ai pas besoin du brassard de capitaine pour parler dans le vestiaire mais le coach décidera. Je connais mon numéro mais je ne le donne pas»

Lacazette sur la pression de son retour

«Il y a de la pression, c’est pour ça que j’ai pris du temps à prendre ma décision mais c’est une bonne pression. C’est un beau défi. A distance j’ai vécu la saison compliquée de l’OL. C’était difficile en tant que supporter. J’espère qu’on va retrouver un grand Lyon.»

Le contact a été établi avec Tolisso, confirme Aulas

«Si c’est possible on fera revenir Corentin Tolisso», confirme Cheyrou. «Le contact a été établi avec lui», confirme Aulas qui annonce un «recrutement ambitieux.»

Lacazette sur l’arrivée de Tolisso

«C’est un joueur libre donc le club pourrait se pencher dessus. Oui, je pousse pour qu’il vienne mais c’est au club de gérer le dossier.»

Lacazette sur l’évolution du club

«J’ai trouvé que le club avait changé, au centre d’entraînement, le personnel. Le club évolue bien, ce n’est pas juste des paroles.»

Lacazette sur son nouvel entraîneur

« On a parlé avec le coach, c’était court. Il m’a expliqué ce qu’il attendait de moi mais on se reparlera plus longuement prochainement."

Lacazette et son envie de devenir meilleur buteur de l’histoire du club

«Etre meilleur buteur de l’histoire du club, c’est dans un coin de la tête mais je veux aider l’équipe à retrouver une place en coupe d’Europe."

Lacazette : «J’ai progressé»

«J’ai progréssé dans mon leadership et l’expérience. Dans le jeu j’ai progressé dans plusieurs aspects aussi. Je connais bien la maison et les valeurs du club. Il y a eu une petite cassure, j’espère aider tout le monde à retrouver le lien entre les supporters et le club."

Alexandre Lacazette : «La meilleure décision à prendre»

Bonjour, merci aux dirigeants et pour l’accueil que j’ai eu et l’amour qui m’a été porté ces derniers moi. Même sans qualification pour la Coupe d’Europe, le projet était important pour moi. C’était la meilleure décision à prendre."

Vincent Ponsot : «On cherche des joueurs concernés par notre projet»

«Ca fait longtement qu’on discute avec lui. C’est un mouvement important mais ce n’est pas le dernier. Ce qu’on cherche, ce sont des joueurs concernés par le projet du club. Alexandre est une première pierre très démonstrative car il a partagé ce projet. On veut aussi des leaders garants du projet. Il sera partie intégrante des valeurs du vestiaire»

Jean-Michel Aulas «Un plaisir d’accueillir Alexandre Lacazett»

C’est un plaisir de vous retrouver et d’accueillir Alexandre. On était dans la rumeur puis dans l’information rapide et nous sommes dans la réalité. Merci à Alexandre d’être avec nous pour les trois années qui viennent. On voulait remettre de l’ordre dans notre stratégie autour de la force de l’institution en voulant rendez crédible notre discours. Alexandre est un de nos généraux les plus appréciés et les plus performants."

Jean-Michel Aulas et les dirigeants de l’OL vont débuter la conférence de presse

L’arrivée d’Alexandre Lacazette et d’un nouvel actionnaire au menu du jour

Le club va communiquer sur le retour d’Alexandre Lacazette après avoir officialisé la nouvelle un peu plus tôt dans la matinée. Le joueur s’est engagé jusqu’en 2025 avec son ancienne équipe. Jean-Michel Aulas est aussi très attendu sur la question de l’arrivée d’un nouvel actionnaire américain.

Bonjour à toutes et à tous

Bienvenue dans ce direct pour suivre la conférence de presse de l’Olympique Lyonnais.

Ce qu’il faut retenir de la conférence de presse

Jean-Michel Aulas met un terme à la conférence de presse qui aura permis d’entendre les premiers mots d'Alexandre Lacazette, nouveau joueur de l’OL jusqu’en 2025. L’occasion pour l’attaquant d’insister sur le fait qui adhère au nouveau projet lyonnais et qu’il sera un des piliers du vestiaires. "C’était évident pour moi. Malgré l’absence de la Coupe d’Europe, le projet était plus important que toute autre chose. Je me sentais utile dans le vestiaire et sur le terrain dans ce projet donc c’était la meilleure décision; a confié l’international évoquant aussi son «émotion» au moment de revenir dans son club formateur.

À VOIR AUSSI - Quand Alexandre Lacazette évoquait son rôle de leader à Arsenal

Dans le domaine du recrutement, Jean-Michel Aulas a confirmé qu’un «contact avait été établi» avec Corentin Tolisso concernant une possible arrivée. Le joueur, passé par l’OL, est libre depuis son départ du Bayern Munich.

Enfin, Jean-Michel Aulas a évoqué les discussions avec les nouveaux actionnaires et le rachat de 40% des part de l’OL appartenant à Pathé et IDG. Le dirigeant a confirmé l’existence de négociations mais n’a pas souhaité dévoilé les noms des potentiels acheteurs, se contentant d’insister sur la nécessité de maintenir la confidentialité des pourparlers. Le patron du club lyonnais a aussi indiqué qu’il comptait rester en poste malgré l’arrivée probable de ces nouveaux investisseurs. Le dirigeant a conclu en affirmant qu’il souhaitait boucler le dossier avant le 23 juin.

Aulas veut boucler le dossier avant le 23 juin

«On est dans le money time mais tout peut basculer en une nuit dans un sens ou dans l’autre. Je veux conclure le sujet le 23 juin."

Aulas sur les négociations

«Je n’ai pas les moyens de racheter les parts du club. Mais j’ai eu des actionnaires, chinois, français et des fonds d’investissements comme partenaires. Oui, il y aura d’autres actionnaires, américains ou autre mais certaines informations jettent le trouble dans certaines discussion, il faut rester discret.»

Aulas sur l’arrivée de nouveaux actionnaires : «Il n’y a rien de conclu»

«Pour éviter de faire de longs discours dans un contexte boursier très surveillé... Des informations ont été jetées en pâture sur la place publique. Nous procédons à l’arrivée de nouveaux actionnaires. Oui, il y a des discussions, mais non il n’y a rien de conclu. Les informations trop précises et inexactes peuvent contribuer à ce que les choses ne se finalisent pas. Il n’y a aucune certitude sur les discussions menées pour reprendre les actions de Pathé et IDG. On va effectuer un renforcement des fonds propres du club. Je vais rester à la tête du groupe et j’ai l’intention de continuer à vivre cette aventure."

Anthony Lopes quitte la salle

Anthony Lopes sur ses ambitions

«On est dans un club ambitieux et on veut gagner des trophées. Si on peut faire les choses rapidement, on va pas s’en priver.»

Anthony Lopes sur le fait d’être le joueur d’un seul club

«C’est possible que je reste toute ma carrière à Lyon, pourquoi pas, allons-y.»

Anthony Lopes sur ses échanges avec Lacazette

«On a tous fait les choses rapidement car les deux parties savaient ce qu’elles voulaient. On a beaucoup échangé avec Alexandre Lacazette ces six derniers mois. On est très proches et c’était naturel car nous avons le coeur rouge et bleu.»

Anthony Lopes sur sa prolongation

«Je veux remercier mes dirigeants, mes conseillers qui ont fait que les choses se sont vite passées et ma famille. On a de belles années à venir et on avance ensemble avec le beau projet mis en place. C’était la suite logique de continuer l’aventure dans le club que j’aime et qui me fait vibrer.»

Aulas sur la prolongation de Lopes présent aux côtés du président

«Je suis heureux que tu sois avec nous pour longtemps et qu’on retrouve cette ambiance des grands moments à l’OL. On change les chose en essayant de renforcer les fondations du club et tu en fais partie». Le gardien a prolongé son contrat de deux ans.

Lacazette quitte la salle, Aulas reste pour aborder d’autres sujets

Lacazette sur une association avec Dembélé en attaque

«Evoluer avec Dembélé, ca me plait. Il a un profil différent et des qualités u mien mais je pense qu’on peut jouer ensemble»

Lacazette sur son émotion de revenir au club

«C’est émouvant de revenir ici. Ca me fait plaisir de reporter le maillot. J’ai hâte de retrouver mes partenaires et débuter une nouvelle saison."

Lacazette sur le brassard de capitaine

«Je n’ai pas besoin du brassard de capitaine pour parler dans le vestiaire mais le coach décidera. Je connais mon numéro mais je ne le donne pas»

Lacazette sur la pression de son retour

«Il y a de la pression, c’est pour ça que j’ai pris du temps à prendre ma décision mais c’est une bonne pression. C’est un beau défi. A distance j’ai vécu la saison compliquée de l’OL. C’était difficile en tant que supporter. J’espère qu’on va retrouver un grand Lyon.»

Le contact a été établi avec Tolisso, confirme Aulas

«Si c’est possible on fera revenir Corentin Tolisso», confirme Cheyrou. «Le contact a été établi avec lui», confirme Aulas qui annonce un «recrutement ambitieux.»

Lacazette sur l’arrivée de Tolisso

«C’est un joueur libre donc le club pourrait se pencher dessus. Oui, je pousse pour qu’il vienne mais c’est au club de gérer le dossier.»

Lacazette sur l’évolution du club

«J’ai trouvé que le club avait changé, au centre d’entraînement, le personnel. Le club évolue bien, ce n’est pas juste des paroles.»

Lacazette sur son nouvel entraîneur

« On a parlé avec le coach, c’était court. Il m’a expliqué ce qu’il attendait de moi mais on se reparlera plus longuement prochainement."

Lacazette et son envie de devenir meilleur buteur de l’histoire du club

«Etre meilleur buteur de l’histoire du club, c’est dans un coin de la tête mais je veux aider l’équipe à retrouver une place en coupe d’Europe."

Lacazette : «J’ai progressé»

«J’ai progréssé dans mon leadership et l’expérience. Dans le jeu j’ai progressé dans plusieurs aspects aussi. Je connais bien la maison et les valeurs du club. Il y a eu une petite cassure, j’espère aider tout le monde à retrouver le lien entre les supporters et le club."

Alexandre Lacazette : «La meilleure décision à prendre»

Bonjour, merci aux dirigeants et pour l’accueil que j’ai eu et l’amour qui m’a été porté ces derniers moi. Même sans qualification pour la Coupe d’Europe, le projet était important pour moi. C’était la meilleure décision à prendre."

Vincent Ponsot : «On cherche des joueurs concernés par notre projet»

«Ca fait longtement qu’on discute avec lui. C’est un mouvement important mais ce n’est pas le dernier. Ce qu’on cherche, ce sont des joueurs concernés par le projet du club. Alexandre est une première pierre très démonstrative car il a partagé ce projet. On veut aussi des leaders garants du projet. Il sera partie intégrante des valeurs du vestiaire»

Jean-Michel Aulas «Un plaisir d’accueillir Alexandre Lacazett»

C’est un plaisir de vous retrouver et d’accueillir Alexandre. On était dans la rumeur puis dans l’information rapide et nous sommes dans la réalité. Merci à Alexandre d’être avec nous pour les trois années qui viennent. On voulait remettre de l’ordre dans notre stratégie autour de la force de l’institution en voulant rendez crédible notre discours. Alexandre est un de nos généraux les plus appréciés et les plus performants."

Jean-Michel Aulas et les dirigeants de l’OL vont débuter la conférence de presse

L’arrivée d’Alexandre Lacazette et d’un nouvel actionnaire au menu du jour

Le club va communiquer sur le retour d’Alexandre Lacazette après avoir officialisé la nouvelle un peu plus tôt dans la matinée. Le joueur s’est engagé jusqu’en 2025 avec son ancienne équipe. Jean-Michel Aulas est aussi très attendu sur la question de l’arrivée d’un nouvel actionnaire américain.

Bonjour à toutes et à tous

Bienvenue dans ce direct pour suivre la conférence de presse de l’Olympique Lyonnais.

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VIDÉO - Auteur d'une reprise de volée acrobatique face à Strasbourg, l'attaquant marseillais Bamba Dieng a décroché le prix du plus beau but de la saison 2021-2022.

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L'Humanité

Savoir négocier son salaire lors de l’entretien d’embauche

Actu

Pour les candidats, aborder la question de la rémunération durant cette étape clé s’avère souvent délicat. Comment en effet vendre ses compétences au prix fort sans apparaître comme uniquement intéressé par le gain ? Nos conseils pour s’y préparer au mieux.

Mélanie Mermoz

Avec l’inflation en plein boom, le salaire est plus que jamais une préoccupation essentielle des candidats. Encore aujourd’hui, trop d’entreprises ne précisent pas le salaire dans les offres d’emploi, particulièrement pour des postes de cadre, mais se contentent des classiques « salaire à définir » ou « selon expérience ». Pour les candidats, c’est alors le casse-tête. À quel moment faut-il aborder la question de la rémunération ? Trop tôt, ce serait risquer d’apparaître comme uniquement motivé par l’aspect financier et non par le contenu du travail. Ne pas le faire, c’est peut-être vendre ses compétences au rabais. La situation idéale est que ce soit le recruteur qui aborde le sujet à la fin de l’entretien. La formulation la plus fréquente est : « Quelles sont vos prétentions ? » « C’est plus intéressant pour le candidat que : “Quelle est votre rémunération actuelle ?”, car le changement d’entreprise est souvent l’occasion d’augmenter son salaire », souligne Alexandre Martins, consultant développement professionnel à l’Association pour l’emploi des cadres (Apec).

Mieux vaut avoir anticipé la question en vous renseignant sur les rémunérations proposées dans le secteur pour un poste équivalent, salaire brut annuel mais aussi éventuels avantages en nature, part variable… Attention, mesdames, à ne pas vous sous-évaluer. « Les comparateurs salariaux sont alors un outil intéressant, notamment, bien sûr, celui de l’Apec. Le site glassdoor.fr est une autre ressource, il recense les avis de salariés et d’ex-salariés sur les entreprises et ceux-ci sont invités à préciser leur rémunération », ajoute-t-il. Mieux vaut alors ne pas donner un chiffre, mais plutôt une fourchette : en bas, votre minimum acceptable, en haut votre salaire annuel idéal, l’écart est souvent de 5 000 euros.

Retour à l’employeur

Autre stratégie, n’hésitez pas à renvoyer la question à votre recruteur. En cas de bonne surprise, si les chiffres énoncés sont plus hauts que ce que vous pensiez, cela vous évite de partir sur une base plus basse que ce que vous auriez pu obtenir. « Cette stratégie, inspirée des méthodes commerciales, est plutôt efficace, mais tous les candidats et toutes les candidates ne se sentent pas capables de l’utiliser », observe Alexandre Martins. Mieux vaut alors s’y préparer et, pourquoi pas, la répéter avec un proche.

Il arrive qu’à l’issue du premier entretien, la question de la rémunération n’ait pas été abordée. Deux possibilités s’offrent alors au candidat. Il peut se dire que cela sera abordé lors du second entretien. Le premier est parfois réalisé par un opérationnel pour évaluer les compétences, et la question est renvoyée au second, où les RH seront présents. Le candidat peut aussi l’aborder même si le terrain est un peu glissant. Attention toutefois à la manière de le faire. « Mieux vaut privilégier une formulation du type “nous n’avons pas parlé de rémunération, c’est peut-être volontaire...” », propose Alexis Martins. Une manière de respecter la convention un peu hypocrite qui voudrait qu’on ne travaille pas pour de l’argent.

droit du travail
Le Figaro

Camille Vasquez, avocate de Johnny Depp, promue au rang d'associée de son cabinet

Bleuenn Robert

Remarquée pour sa pugnacité durant le procès Depp-Heard, la juriste s'est vue proposer un poste d'associée dans le cabinet californien dans lequel elle exerce seulement depuis quatre ans.

La victoire de Johnny Depp dans le procès l'opposant à son ex-femme Amber Heard s'avère être bénéfique pour bien plus que l'ancien acteur de Pirates des Caraïbes. Camille Vasquez, 37 ans, l'avocate de l'interprète du capitaine Jack Sparrow a attiré l'œil tout au long du procès pour sa pugnacité. Tant et si bien que la juriste s'est vue proposer le poste d'associée du cabinet Brown Rudnick dans lequel elle plaide depuis 2018.

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Dans un communiqué partagé sur le compte Twitter de Brown Rudnick, William Baldiga, président-directeur général du cabinet confie avoir initialement prévu d'annoncer cette promotion «pour la fin de l'année fiscale», mais le très médiatique procès Depp-Heard aurait accéléré le processus. «La performance de Camille lors du procès de Johnny Depp a prouvé au monde entier qu'elle était prête à franchir cette nouvelle étape maintenant. Nous sommes incroyablement fiers d'elle et nous nous réjouissons de ce qu'elle accomplira en tant que notre nouveau partenaire», explique-t-il dans le communiqué.

Stratégie médiatique

De son côté, l'avocate s'est dite «ravie» que le cabinet dans lequel elle exerce depuis 2018 lui accorde sa confiance: «Je suis fière de l'équipe exceptionnellement talentueuse que j'ai eu le privilège de diriger, qui a su faire preuve d'esprit d'équipe et de collaboration, et je suis impatiente de continuer à représenter la culture d'excellence de Brown Rudnick».

D'après le média américain Deadline , cette belle promotion intervient alors que Camille Vasquez était courtisée depuis le verdict du procès par «un certain nombre de cabinets et d'agences de premier plan» qui auraient manifesté leur intérêt pour «débaucher ou représenter l'avocate littéralement «faite pour la télé»».

Tout au long de cette bataille juridique, Camille Vasquez s'est avérée être un atout de taille pour Johnny Depp et une véritable stratège médiatique. Elle avait notamment marqué les esprits dès les premiers jours des audiences en déclarant aux jurés qu'Amber Heard avait été l'agresseur tout au long de sa relation avec la star hollywoodienne. Pendant le procès, des rumeurs avaient également circulé sur une prétendue relation qu'entretiendraient l'acteur et son avocate, des rumeurs rapidement démenties par les deux intéressés.

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L'actrice Sand Van Roy porte plainte pour viol contre Luc Besson en Belgique

Parallèlement à la procédure en France, où la Cour de cassation va désormais devoir se prononcer après un non-lieu en faveur du producteur fin mai, l'ex-mannequin belgo-néerlandaise a chargé un avocat belge de porter l'affaire devant le tribunal de Bruges en avril.

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À Delphes, l'intrigante transformation du sanctuaire d'Apollon en cité chrétienne

ARCHÉOLOGIE - L'École française d'Athènes a mis en évidence un développement du site au tournant des Ve et VIe siècles.

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Tom Cruise de retour derrière les lunettes d'aviateur de «Maverick», une dystopie horrifique signée Cronenberg... Que faut-il voir cette semaine ? Découvrez la sélection cinéma du Figaro.

L'Humanité

Boson W, matière noire : ​​​​​​​les nouveaux défis du LHC, plus puissant accélérateur de particules au monde

Actu

Après trois années de travaux, le Grand Collisionneur de hadrons (LHC), enfoui 100 mètres sous terre près de Genève, reprend du service. Les scientifiques partent en quête d’une nouvelle physique. Objectifs : percer les secrets de la matière et valider – ou pas – les limites des théories actuelles.

Anna Musso

Enfoui 100 mètres sous terre près de Genève, le monstre s’est réveillé. Le plus grand et plus puissant accélérateur de particules au monde, le Grand Collisionneur de hadrons (LHC) géré par le Cern, l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire, a redémarré avec succès fin avril. Depuis trois ans, scientifiques et ingénieurs s’employaient à perfectionner ce géant technologique afin d’en augmenter sa puissance et sa précision de détection. Le LHC nouvelle version est désormais opérationnel, laissant espérer de nouvelles découvertes et même, envisagent certains, une nouvelle physique.

Le 22 avril, le  LHC  a repris progressivement son activité 

Cet anneau de 27 kilomètres de circonférence, formé de milliers d’aimants supraconducteurs, relève de l’exploit technoscientique. À l’intérieur de l’accélérateur, deux faisceaux de particules circulent en sens opposé, à des énergies très élevées et à une vitesse proche de celle de la lumière, avant d’entrer en collision l’un avec l’autre. Ce sont des protons (particules du noyau de l’atome) qui se heurtent frontalement à des vitesses colossales pour faire apparaître les composants élémentaires de notre monde. Avec pour objectif ultime de percer les secrets de la matière.

Depuis son redémarrage, le 22 avril dernier, le LHC a repris progressivement son activité : un petit nombre de protons a circulé en sens opposé le long de l’immense tunnel circulaire à un taux de collision faible mais qui va monter en puissance. « Les collisions de haute intensité et de haute énergie se produiront dans quelques mois », précise Rhodri Jones, chef de département faisceaux du Cern. Au fur et à mesure que la machine se remet en route, les équipes vont augmenter l’intensité des faisceaux de protons pour réaliser des collisions d’une énergie record.

12 000 scientifiques associés aux travaux du LHC

« Les travaux ont également permis d’améliorer la précision des quatre détecteurs du LHC », précise Roberto Salerno, chercheur au CNRS, associé au Cern, professeur à l’École polytechnique. « Cela nous permettra d’atteindre davantage de collisions de particules et ainsi de collecter une masse de données bien plus grande. » Les quelque 12 000 scientifiques associés aux travaux du LHC pourraient alors «étudier le boson de Higgs dans les moindres détails, se réjouit le physicien . Il nous reste à définir avec précision toutes ses propriétés et ses liens avec les autres particules, mais également à découvrir comment il acquiert sa propre masse ».

L’une des plus grandes lacunes du modèle standard est de ne pouvoir expliquer la matière noire, une masse invisible et théorique constituant l’Univers, ainsi que l’énergie noire qu’elle produit, censée expliquer l’accélération de l’expansion de l’Univers. Roberto Salerno

Lancées en 2008, les expériences du collisionneur ont permis, en 2012, d’établir la preuve de l’existence du boson de Higgs. Cette particule unique en son genre, surnommée « particule de Dieu », confère leur masse à toutes les autres particules et constitue ainsi l’une des clefs de voûte du modèle standard de la physique des particules. Une théorie, formulée dans les années 1960, qui permet d’expliquer tous les phénomènes observables à l’échelle de l’infiniment petit, conformément à la mécanique quantique. Elle s’applique à toutes les particules connues, ainsi qu’aux trois interactions agissant à cette échelle : électromagnétique, forte et faible. Mais quid de la gravitation, qui, elle, relève de l’infiniment grand, donc de la relativité générale d’Einstein ?

D’ici au prochain arrêt du LHC, programmé en 2026-2028, les physiciens espèrent avancer dans la recherche de ce phénomène gravitationnel et tester le modèle standard, récemment ébranlé par plusieurs expériences. Ainsi du boson W, découvert en 1983, dont la masse s’est avérée, lors d’une toute récente expérience, beaucoup plus lourde que prévu jusqu’ici par la théorie. « Toutes ces anomalies pourraient s’expliquer par une force nouvelle » qui viendrait s’ajouter aux quatre forces fondamentales régissant l’Univers (forte, faible, électromagnétique et gravitationnelle), explique le physicien Harry Cliff, de l’université de Cambridge.

Revoir la théorie d’Einstein

Mais l’un des grands défis pour le LHC serait de mettre au jour une particule hypothétique constituant une forme invisible de matière appelée « matière noire », insensible à la force électromagnétique. Si on ne parvenait pas à la détecter, il faudrait alors revoir la théorie d’Einstein. « L’une des plus grandes lacunes du modèle standard est de ne pouvoir expliquer la matière noire, une masse invisible et théorique constituant l’Univers, ainsi que l’énergie noire qu’elle produit, censée expliquer l’accélération de l’expansion de l’Univers », nous explique Roberto Salerno. Composant plus d’un quart de l’Univers, la matière noire reste l’un de plus grands mystères de la physique. Selon Rende Steerenberg, responsable des opérations au Cern, les travaux réalisés sur le LHC  devraient « considérablement augmenter la probabilité de nouvelles découvertes dans ce domaine ».

Pour y parvenir, les chercheurs peuvent essayer de produire de la matière noire en réalisant des collisions de protons contre protons. « Mais comme, par définition, cette matière noire n’est pas observable, il nous faudrait la coupler avec d’autres particules afin de déduire son existence par les déviations sur les résultats prévus qu’elle engendre », explique Roberto Salerno . Une autre méthode consisterait à la découvrir grâce à la désintégration de particules connues, comme le boson de Higgs. Alors, un pont pourrait enfin relier la physique de l’infiniment petit à celle de l’infiniment grand.

Encore plus puissant, le collisionneur du futur est déjà dans les tuyaux  Un géant, par sa taille et sa puissance, le Futur collisionneur circulaire (FCC) pourrait prendre la relève du LHC à partir de 2040. Les scientifiques et les responsables du CERN planchent sur ce colossal projet depuis 2019. Il s’agirait d’un collisionneur en forme d’anneau, trois fois plus grand et beaucoup plus puissant que le LHC, capable d’atteindre des énergies de collision supérieures à 100 TeV (milliers de milliards d’électronvolts), contre les 14 TeV maximum de l’actuel accélérateur de particules ! « La mission du FCC sera de repousser les frontières de l’énergie et de l’intensité des collisionneurs de particules, dans la perspective de la recherche d’une nouvelle physique », annonce le CERN. Une gigantesque et complexe structure pour explorer des champs de la physique encore inconnus aujourd’hui. Son coût est estimé à une vingtaine de milliards d’euros, mais cet investissement est indispensable aux avancées de notre connaissance du monde.

cernboson de higgssciences
Le Figaro

Paula Rego, peintre des femmes et des «Contes cruels»

Valérie Duponchelle

DISPARITION - Figure de l'art portugais, seule femme marquante de l'École de Londres, cette peintre figurative laisse une œuvre où le merveilleux côtoie le réalisme. Elle disparaît à 87 ans, en pleine saison culturelle France Portugal.

Unique artiste femme du groupe de l'École de Londres, Paula Rego se distinguait par une œuvre fortement figurative, littéraire, incisive et singulière, comme l'a démontré la Tate Britain par sa rétrospective l'an dernier à Londres. Née en 1935 à Lisbonne, Paula Rego avait quitté, adolescente, le Portugal et l'oppressante dictature de Salazar, pour faire ses études à Londres où elle vivait depuis plus de cinquante ans. Formée à la Slade School of Arts, elle y a côtoyé Francis Bacon, Lucian Freud, Frank Auerbach, David Hockney. La Tate Britain les avait réunis dans All Too Human : Bacon, Freud and a Century of Painting Life en 2018 : elle était la seule femme à tenir tête à tous ces mâles de la peinture. Cette rebelle souriante est morte le 8 juin à Londres à 87 ans.

Peintre à l'imaginaire théâtral, elle a élaboré avec virtuosité de grands polyptyques au pastel que le Musée de l'Orangerie a montré magistralement dans «Les contes cruels de Paula Rego» à l'hiver 2018. Habitée par une certaine littérature et culture visuelle du XIXe siècle, réaliste et fantastique, à l'instar de son compatriote cinéaste Manoel de Oliveira, Paula Rego entremêlait «de manière très contemporaine ces références (Jane Eyre, Peter Pan, Daumier, Goya, Lewis Carroll, Hogarth, Ensor, Degas...) à des éléments fortement autobiographiques et des éléments du réel, celui du monde actuel et de ses enjeux sociaux et politiques». Narratifs, grinçants, ses tableaux semblent issus de quelque conte cruel et évoquent la condition féminine dans des scènes étranges, à contre-courant des codes sociaux."Mes sujets favoris sont les jeux de pouvoir et les hiérarchies. Je veux toujours tout changer, chambouler l'ordre établi, remplacer les héroïnes et les idiots", confia-t-elle à Cécile Debray, alors directrice de l'Orangerie. En cela, Paula Rego rejoint l'esprit de Hogarth, Goya ou Grosz, interroge les conventions établies et relève avec ironie les traits de la société bourgeoise incarnée par la famille, la religion et l'État. S'inspirant de mannequins, poupées et masques mis en scène dans son atelier de Londres, raffiné et macabre, Paula Rego a créé des personnages ou animaux qu'elle transformait et travestissait, donnant ainsi naissance à des saynètes composées sur de grands formats, où se mêlent réalité et fiction, rêveries et cauchemars.

«Le plus important pour comprendre le travail de Paula Rego, c'est de l'envisager comme un produit mixte de deux cultures, la portugaise et l'anglaise. Elle a construit à partir de ce mélange son universalisme», analyse Helena de Freitas, curatrice à Fondation Calouste Gulbenkian à Lisbonne. «Partant des supports traditionnels de la modernité (collage, dessin, peinture), elle a réussi à aborder précocement, et d'une façon forte et performative, toutes les questions de l'actualité : le féminisme, la question postcoloniale, les relations de pouvoir dans la famille et dans la société. Elle croyait vivement dans la capacité de transformation de l'art. Et elle a bien travaillé pour prouver ça». Cette ancienne directrice de la Casa das Histórias/ Paula Rêgo à Cascais a mis Paula Rego à l'honneur parmi les 40 artistes femmes de «Tout ce que je veux» au CCOD de Tours, dans le cadre de la saison France Portugal (à voir jusqu'au 4 septembre).

«Paula Rego était un exemple majeur en tant que femme, artiste et citoyenne. Les trois allaient ensemble. Dans ses options comme dans ses atouts esthétiques, elle n'a jamais oublié son rôle social; même si son art est profondément individuel et subjectif, les thèmes peuvent être assumés par chacun de nous», souligne João Pinharanda, artiste et directeur du MAAT (Museum of Art +, Architecture and Technology) à Lisbonne. «La célèbre peinture-collage Salazar a vomitar a pátria du début des années 60, les peintures et dessins autour de la question de la légalisation de l'IVG au Portugal dans les années 90 qu'elle a intitulé Sans titre, sont deux exemples de cette volonté d'intervention au-delà d'une simple intention esthétique. Le croisement des racines portugaises (toujours revendiquées) et de la culture anglaise (ou elle a étudié, s'est mariée et a vécu), de la littérature et de la narration (qu'elle détourne toujours créant un univers nouveau dans chaque série) comme stratégie, donne la tonalité en même temps internationale et singulière de Rego. »

La galeriste parisienne Sophie Scheidecker est depuis longtemps une inconditionnelle, de la première heure, de l'œuvre de Paula Rego. « C'était un petit bout de femme, pétillante d'intelligence, souriante et poignante. Elle ne laissait personne indifférent. Avec elle, nous avions l'assurance d'être plongés dans l'émotion la plus vive. À l'heure de la négation de la narration dans l'art contemporain, Paula Rego apparaît comme une énigme. Figure incontournable de l'histoire de l'expressionnisme anglais des années 80, elle est célèbre pour sa force et son originalité.»

Cette historienne de l'art, fanatique des musées et juge sévère de leurs accrochages, analyse le charme de cette peintre figurative entre Londres et Lisbonne. «Sa jeunesse passée au Portugal avec les thèmes de La famille, de l'enfance et des liens générationnels, est l'une de ses principales sources d'inspiration. Mythes, légendes et récits intemporels viennent souvent envahir son travail comme celle de la Soupe aux cailloux qui trouve ces sources dans l'imaginaire populaire. Profondément féministe, l'artiste aborde dans son œuvre l'inceste, le viol, l'avortement et plus généralement la condition de la femme. Le pastel, l'aquarelle, le dessin et la gravure lui permettent d'exprimer au travers d'une narration dense, des sujets poignants où l'humanité dans ce qu'elle a de plus vif, se dessine sous nos yeux. Sous le trait acéré de l'artiste se joue le théâtre des vices et des turpitudes du genre humain. L'artiste confronte ainsi le public à des sentiments tels que la liberté, l'amour, la peur ou encore la domination. Elle conjugue le plaisir de créer et à celui de détruire.»

Même écho chez Philippe Vergne, directeur français de la Fondation Serralves à Porto depuis 2019. «Elle fut l'image même d'une liberté disruptive dans son œuvre comme dans sa vie. Elle se tient droite, rigoureuse et courageuse face aux “big guys with their big brushes”. Son pinceau était une arme qui tranchait et caressait dans le même geste. Elle a su représenter les conditions des femmes de son époque, le poids du patriarcat, traumatisme psychologique, traumatismes sexuels. Mais aussi la joie de peindre, de tordre les images, les stéréotypes, les contes pour enfants. Elle nous laisse des images de la joyeuse cruauté du théâtre du monde, un théâtre pictural de la cruauté.»

Celui qui fut au préalable directeur du Museum of Contemporary Art de Los Angeles et eut fort à faire avec ses mécènes tout-puissants, applaudit cette voix singulière ancrée dans l'Europe. «Paula Rego est la figure majeure de l'art au Portugal, représentée dans les grandes collections privées et institutionnelles du pays. Mais son œuvre est absolument internationale, comme le démontre sa participation aussi magnifique que tardive à l'actuelle Biennale de Venise (dans The Milk of Dreams, l'exposition internationale de Cecilia Alemani, NDLR). Au jour où la peinture figurative, narrative, critique, sociale, est souvent faite par des artistes femmes, l'œuvre de Paula Rego apparaît absolument nécessaire pour écrire cette histoire et la comprendre : de Nancy Spero à Kara Walker et Lynette Yiadom-Boakye. »

L'émotion est grande au Portugal qui fête sa scène moderne et contemporaine en France, du Château de Fontainebleau avec Miguel Branco à la Villa Tamaris de Toulon avec les photos de Manoel de Oliveira, du Centre Pompidou avec les artistes Pedro Costa, Rui Chafes et Paulo Nozolino, au Musée Cantini de Marseille avec la rétrospective Maria Helena Vieira da Silva. C'est l'histoire de l'art portugais qui enterre là une de ses légendes les plus iconoclastes.

Joana Vasconcelos qui enchante Lille 3000 de son humour, de son imaginaire et de son échelle démesurée avec sa Valkyrie blanche à la gare de Lille Flandres et son exposition à la Maison Folie Wazemmes, nous confie : «Cela m'attriste énormément que la reine du Portugal contemporain soit morte. Une figure iconique, essentielle et marquante pour tant de générations. J'ai été une consœur de Paula Rego à la galerie 111. J'ai eu le plaisir d'être à ses côtés à plusieurs occasions et d'être le témoin de son intelligence et de son ironie. C'était une femme très drôle avec un fort sens de l'humour et d'une sympathie désarmante. »

Elle rend hommage à son aînée . «Une créatrice de grande importance, avec un imaginaire universel et poétique bien à elle, Paula Rego était, est et sera toujours une grande Portugaise, une grande Européenne et une artiste du monde entier. Avec sa façon unique de peindre, elle a écrit une histoire particulière de l'art figuratif, inventé une expression très critique et pleine de sagacité du caractère portugais, avec de fortes références à la poésie, à l'esthétique et les couleurs nationales», nous dit-elle. «Une femme ancrée dans sa famille qui s'est battue pour sa carrière et pour faire entendre sa voix. Paula Rego a réussi à avoir une voix de femme, mais aussi une voix portugaise. Une voix qui ne pouvait jamais être tue. Elle sera toujours une étoile dans la constellation des grands artistes. »

À Paris, Cécile Debray, présidente du Musée Picasso, qui l'avait exposée au Musée de l'Orangerie, dresse le portrait d'une artiste à part. « Paula Rego aurait mérité, bien plus tôt, la pleine reconnaissance pour la puissance et la singularité de son œuvre. Elle disparaît alors que le public découvre enfin, émerveillé, ses pastels épiques, politiques et fantasmagoriques. C'était une femme sensible, malicieuse et gracieuse qui créait, au sein d'un atelier peuplé de figurines étranges, d'animaux empaillés, d'accessoires de théâtre - l'imaginaire d'une artiste éprise de littérature. Elle emporte avec elle un monde. Je l'aimais beaucoup. Nous parlions de Balzac, de Virginia Wolf et de Walt Disney….»

Paula Rego disparaît alors que la saison France Portugal s'annonce comme un beau succès, de la Renaissance portugaise au Louvre à Joana Vasconcelos au Château de Vincennes en septembre. Eva Nguyen Binh, présidente de l'institut français qui organise cette saison en France, interrompt son voyage en Israël pour nous répondre. «Paula Rego était une immense artiste portugaise. Nous lui rendons hommage au moment où nous célébrons la créativité portugaise en France. La Saison France Portugal 2022 venait justement de présenter certaines de ses œuvres au sein de l'exposition collective Tout ce que je veux proposée par le CCOD, le Centre Olivier Debré, à Tours. Son travail sera également présenté au Frac Meca à Bordeaux cet automne. Je tiens à saluer cette femme emblématique au parcours artistique très riche».

Fabienne Verdier, magicienne au service du vitrail

L’artiste peintre, qui travaille désormais sur le verre, a revisité la technique ancienne du jaune d’argent et de la grisaille pour l’église de Nogent-sur-Seine. Son travail est exposé au musée Camille Claudel.

Hommage à Jacques Villeglé, le gentilhomme de l'art

DISPARITION - Pionnier de l'inscription dans l'espace public, ce Quimpérois pétillant est mort à 96 ans alors que ses expositions tiennent l'affiche.

Christophe Leribault: «Orsay doit être plus qu’un musée des beaux-arts»

ENTRETIEN - Il a succédé à Laurence des Cars en septembre dernier. Le nouveau directeur dresse un premier bilan et confie en exclusivité les projets qu’il entend mettre en place pour ancrer cette institution muséale dans le XXIe siècle.

Le Figaro

Foo Fighters rendra hommage à son batteur Taylor Hawkins à Londres et Los Angeles

Le groupe de rock, qui avait annulé sa tournée 2022 à la suite du décès de Taylor Hawkins, montera sur scène en septembre avec d'autres artistes pour célébrer la mémoire du batteur.

Le groupe de rock américain Foo Fighters, qui avait annulé sa tournée 2022 après la mort en mars de son batteur, Taylor Hawkins, a annoncé mercredi 8 juin deux concerts pour lui rendre hommage en septembre, à Londres et Los Angeles.

Ces concerts, le 3 septembre au stade Wembley de Londres et le 27 au Forum d'Inglewood, à Los Angeles, réuniront des artistes, dont la liste n'est pas encore connue, la famille Hawkins et, «bien sûr, ses frères des Foo Fighters pour célébrer la mémoire de Taylor et son héritage en tant qu'icône mondiale du rock», indique le groupe dans un communiqué.

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Reconnaissable à son énergie sur scène, figure et pilier du groupe de Dave Grohl, dont il faisait partie depuis 1997, le batteur était brutalement décédé à 50 ans dans la nuit du 25 au 26 mars dans un hôtel de Bogota, avant un concert dans la capitale colombienne.

Le groupe, qui a marqué l'histoire du rock alternatif, avait annoncé dans la foulée l'annulation de sa tournée mondiale et n'était pas apparu aux Grammy Awards, le 3 avril, où il avait remporté trois nouvelles récompenses - meilleur album rock, meilleure chanson rock, meilleure performance rock - portant son total à 15.

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Des hommages avaient afflué dans le monde du rock et de la musique, à l'instar de la chanteuse Billie Eilish, apparue avec un tee-shirt à l'effigie du batteur sur la scène des Grammy Awards.

Les nouvelles «Star académies» de la musique classique

ENQUÊTE - De plus en plus de grands solistes épaulent leurs cadets par l’intermédiaire de leur fondation, de master class ou en les conviant sur scène cet été.

Les sosies d'Elvis seront-ils bientôt interdits de mariage à Las Vegas pour des histoires de gros sous ?

La capitale du jeu et des noces expéditives est connue pour ses célébrations organisées par des émules du rockeur. Mais les ayants droit réclament leur part du business.

Mariah Carey accusée d'avoir plagié le titre de All I Want for Christmas Is You

Le plaignant, qui réclame 20 millions de dollars, affirme que le tube sorti en 1994 a surfé sur le succès plus modéré d'une ballade country de 1989. Et qu'il n'aurait pas atteint sans cela les sommets de popularité qu'on lui connaît aujourd'hui.

L'Humanité

Pourquoi trèfle des villes et trèfle des champs n’ont plus le même ADN

Actu

Une vaste enquête internationale montre que le bagage génétique du trèfle blanc se modifie dès lors qu’il devient urbain. Et ce, à l’échelle planétaire.

Marine Cygler

Plante cosmopolite s’il en est, le trèfle blanc est présent dans les campagnes, au bord des routes, dans les pelouses, et aussi dans presque chaque ville du monde tant et si bien qu’il est aujourd’hui la première plante à faire l’objet d’une vaste étude pour comprendre quel effet l’environnement urbain a sur lui.

De fait, l’urbanisation met à l’épreuve la biodiversité et, comme elle a tendance à se généraliser, il est intéressant de mesurer son impact sur les espèces sauvages. Les quelque 300 scientifiques du projet Glue (pour Global Urban Evolution Project) ont montré que les pressions exercées par la ville façonnaient le bagage génétique du trèfle blanc à l’échelle planétaire. Leurs travaux ont été publiés dans la revue « Science », en mars.

Les biologistes ont échantillonné 110 000 trèfles appartenant à plus de 6 000 populations réparties dans 160 villes de 26 pays. Pour cela précisément, ils ont récolté des trèfles le long d’un gradient d’urbanisation allant du centre-ville jusqu’à la campagne environnante.Par exemple, l’équipe française impliquée dans cette méga-étude a prélevé des trèfles dans plusieurs sites parisiens intra-muros puis sur un axe, un « transect », qui traversait des zones suburbaines puis rurales jusqu’à Limours. Pour chaque plante, les chercheurs ont mesuré la concentration de cyanure d’hydrogène dans les tissus des trèfles.

Véritable poison au goût très amer, le cyanure d’hydrogène est un composé produit et libéré par la plante quand ses feuilles sont endommagées. Stratégie adoptée par de nombreuses plantes, la cyanogenèse est un moyen efficace de défense contre les escargots, les insectes ou encore les vaches et autres herbivores. « Les feuilles s’autodétruisent pour protéger l’ensemble de la plante.

C’est mieux de se protéger et de perdre quelques feuilles plutôt que de risquer d’être mangé en entier », explique Jacqui Shykoff, du laboratoire Écologie, Systématique et Évolution (ESE-CNRS/Université Paris-Saclay/AgroParisTech). Comme on connaît les deux gènes qui gouvernent la cyanogenèse chez le trèfle blanc et qu’on a déjà observé que les trèfles produisaient plus de cyanure d’hydrogène dans les endroits où il y avait davantage d’herbivores, les scientifiques se sont demandé si cette capacité de produire du cyanure d’hydrogène était conservée. Résultat : globalement, la proportion de plantes productrices de cyanure d’hydrogène est moins élevée en ville qu’en milieu rural. Et c’est lié à la sélection naturelle et non pas à un effet du hasard qui aurait été amplifié par l’isolement des plantes urbaines.

« À chaque génération, il se produit des mutations liées au hasard. La sélection naturelle laisse d’autres traces très spécifiques dans le génome. Ici on démontre, et c’est une première, que c’est bien la sélection naturelle qui agit et que le moteur de l’évolution, c’est l’urbanisation », explique Jacqui Shykoff.

Les chercheurs ont toutefois été surpris de se rendre compte qu’il y avait une grande hétérogénéité selon les populations de trèfles. Autrement dit, certaines populations urbaines ont conservé leur matériel génétique leur permettant de produire ce composé. « C’est le cas des populations de trèfles des villes, plus sèches en été. C’est un résultat que nous n’avions pas prédit », commente Jacqui Shykoff.

Son hypothèse : dans ces villes au climat sec, il n’y a pas de neige qui protège les plantes au sol du gel. Or le gel agirait exactement comme les herbivores et déclencherait la production de cyanure d’hydrogène, qui détruirait les feuilles endommagées par le coup de froid, et dont la réparation coûterait bien trop cher en énergie. Une amputation pour éviter que les dommages ne se répandent, en somme.

Au fait, que fait la plante de l’énergie économisée quand elle s’arrête de faire de la cyanogenèse ? Autrement dit, si elle perd une fonction, en gagne-t-elle une autre ? « On suppose que, si un organisme possède de l’énergie en plus, il va grandir, fabriquer plus de fleurs… » indique Jacqui Shykoff.

Avant de souvenir d’une réalité urbaine : « Mais la vie en ville est stressante pour les plantes avec la chaleur ou encore la pollution. Alors, il est possible que l’énergie supplémentaire soit juste allouée pour se maintenir en vie. » La chercheuse tient à insister sur le fait que, si les plantes se sont en effet adaptées à la ville, cela ne signifie pas qu’elles vont bien : le terme « adaptation » dans le langage des biologistes est plus neutre que dans le langage courant.

L’espèce humaine, un moteur des évolutions végétale et animale

Cette étude inédite démontre que les humains, en façonnant profondément leur environnement, sont un moteur de l’évolution pour le trèfle blanc dont les gènes sont modifiés par la ville. Et il y a fort à parier que ce résultat concerne d’autres espèces, végétales comme animales. « Il y a eu des études sur les oiseaux des villes. Les pigeons, des moineaux, des étourneaux sont des espèces qui n’ont pas peur : c’est une caractéristique qui a été sélectionnée », précise Jacqui Shykoff. D’ailleurs, ce sont les individus les moins peureux de ces espèces déjà peu peureuses qui vivent en ville. Une expérience facile pour mesurer cette crainte de l’humain : déterminer à quelle distance on peut les approcher avant qu’ils ne s’envolent. « Bien sûr, il y a un phénomène d’habituation, mais pas seulement. L’évolution doit intervenir, car ils ne pourraient pas passer leur temps à s’envoler dès qu’ils sont dérangés : ils n’arriveraient même pas à se nourrir », indique la chercheuse. Finalement, les volatiles urbains sont devenus plus tolérants à l’activité humaine, au bruit et à la lumière.

sciences
Valeurs Actuelles

[Vidéo] Passagère tuée à Paris : un policier donne un cours de balistique aux anti-flics

Samedi 4 juin, des policiers en patrouille ont ouvert le feu sur un véhicule qui refusait un contrôle et qui, selon les fonctionnaires, leur fonçait dessus. Une des passagères du véhicule a été mortellement touchée à la tête tandis que le conducteur, grièvement blessé, est toujours hospitalisé.

Ulcéré par les réactions politiques telle que celle de Jean-Luc Mélenchon et par certains syndicats de police, Cédric Vladimir, Délégué National de la Fédération Professionnelle Indépendante de la Police, a réalisé une vidéo expliquant comment ce genre de drame peut se produire.

Deux enquêtes sont ouvertes. L’une par l’IGPN pour « violence avec arme par personne dépositaire de l’autorité publique » pour trois fonctionnaires de police. Le conducteur est lui visé par une enquête pour « tentative d’homicide sur personne dépositaire de l’autorité publique »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Alexander Wolszczan : « Nous finirons par trouver de la vie extraterrestre sur les exoplanètes »

Entretien

Astronomie. La 5000e planète extrasolaire vient tout juste d’être ajoutée au catalogue officiel de la Nasa. Pour Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar, il est inévitable que l’on y découvre un jour la vie.

Anna Musso

La barre des 5 000 exoplanètes identifiées et confirmées, ces planètes extrasolaires dont on ne soupçonnait même pas l’existence il y a trente ans, a été franchie ! La Nasa vient tout juste d’en ajouter de nouvelles à son catalogue officiel. Il n’y a pas si longtemps, nous vivions dans un Univers qui ne comptait qu’un petit nombre de planètes connues, toutes en orbite autour de notre Soleil. Mais, depuis trois ans environ, les découvertes se sont accélérées, avec quelque 1 000 nouveaux spécimens confirmés en dehors de notre Système solaire.

Parmi les 5 000 planètes découvertes à ce jour, on compte de petits mondes rocheux comme la Terre, des géantes gazeuses plus grandes que Jupiter et des « Jupiter chauds » en orbite, très rapprochés autour de leur étoile. Il y a aussi des « super-Terres », qui sont peut-être des mondes rocheux plus grands que le nôtre, et des « mini-Neptune », des versions plus petites de la Neptune de notre Système. Ajoutez à cela les planètes orbitant autour de deux étoiles à la fois et les planètes tournant obstinément autour des restes effondrés d’étoiles mortes.

Ce n’est qu’une fraction des centaines de milliards de planètes que compte probablement notre galaxie. Selon l’astronome polonais Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar (étoiles à neutrons tournant rapidement), il est inévitable qu’on y découvre, un jour, de la vie. Entretien avec un pionnier.

Il y a tout juste trente ans, en 1992, vous avez identifié la première exoplanète autour d’un pulsar. Racontez-nous cette expérience extraordinaire et ce que vous avez ressenti.

La découverte a été faite au cours d’une vaste recherche d’étoiles à neutrons tournant rapidement, appelées pulsars millisecondes, que j’ai menée avec le radiotélescope d’Arecibo, de 305 mètres, situé au nord de l’île de Porto Rico. L’un des pulsars que j’ai identifiés présentait des irrégularités dans le temps d’arrivée de ses impulsions qui ne pouvaient s’expliquer que par la présence de deux, voire trois planètes en orbite autour de lui. Il est difficile de décrire exactement ce que j’ai ressenti lorsque j’ai compris qu’il ne pouvait s’agir que de planètes extrasolaires, peut-être une émotion pure mêlée à une tentative d’englober toute la gamme des conséquences d’une telle découverte.

Existe-t-il différents types d’exoplanètes ?

Oui, l’un des résultats de la découverte des planètes pulsars a été la prise de conscience qu’il pouvait y avoir beaucoup de planètes différentes orbitant autour de différents types d’étoiles. C’est exactement ce que nous voyons aujourd’hui, y compris des planètes et des Systèmes que nous n’avions pas prévus, sur la base de ce que nous savions de notre propre Système solaire.

Que savons-nous de ces planètes et que nous reste-t-il à découvrir ?

Nous avons maintenant dépassé la phase de découverte pure des exoplanètes et sommes entrés dans des études de plus en plus approfondies qui nous permettent d’en savoir plus sur leurs propriétés. Par exemple, nous disposons désormais de moyens observationnels et théoriques pour calculer la composition globale des planètes et nous pouvons étudier la composition chimique des atmosphères des plus grosses d’entre elles. Cette analyse se fait à l’aide de la spectroscopie dite de transmission. Cette technique étudie la lumière filtrée par l’atmosphère d’une exoplanète, alors que celle-ci passe devant son étoile. Les spectres stellaires portent avec eux des « empreintes » d’atomes et de molécules contenus dans l’atmosphère qui peuvent être analysées à l’aide de spectrographes fixés aux télescopes.

Le télescope James-Webb (JWST) est-il celui qui nous permettra d’en savoir beaucoup plus ?

Le JWST et les futurs très grands télescopes terrestres sont très susceptibles de faire des découvertes révolutionnaires concernant la vie extraterrestre en détectant dans les atmosphères planétaires des atomes et des molécules qui ne peuvent être synthétisés que par la vie, comme l’oxygène, le méthane et un nombre croissant d’autres molécules identifiées par les astrobiologistes. En outre, comme toujours, il existe un énorme potentiel de découvertes surprenantes que personne n’a anticipées.

Le 21 mars, la Nasa a annoncé que la barre symbolique des 5 000 exoplanètes avait été franchie avec l’ajout de 65 nouveaux spécimens aux archives des exoplanètes de l’agence spatiale américaine. Pensiez-vous qu’il pouvait y avoir autant d’exoplanètes dans l’Univers ?

Une fois de plus, les planètes pulsars suggéraient clairement que les planètes devaient être nombreuses dans l’Univers, et c’est précisément ce que nous constatons aujourd’hui. Je ne suis donc pas surpris, il fallait que cela se passe ainsi.

Les exoplanètes pourraient-elles abriter des formes de vie extraterrestres ? Comment les imaginez-vous ?

Oui, je pense que nous finirons par trouver de la vie extraterrestre. Notre relation étroite avec l’Univers, au moins en termes de chimie partagée, nous dit que cela doit arriver. Cependant, je partage l’opinion selon laquelle ce que nous allons découvrir ne sera pas ce que nous avons prévu. Ce que je veux dire, c’est que nous sommes limités par le fait même que nous ne connaissons qu’une seule manifestation de la vie, c’est-à-dire nous, ici sur Terre. Cela nous rend très anthropocentriques dans notre façon de penser à la vie ailleurs. Mais la vie sur d’autres planètes pourrait avoir évolué d’une manière que nous ne pouvons pas anticiper, et c’est ce qui peut rendre les découvertes futures encore plus passionnantes.

Entretien réalisé par Anna Musso

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L'Humanité

Les forêts qui cachent des arbres

Actu

Dendrologie Plus de 9 000 espèces d’arbres sont encore inconnues sur Terre ! Telle est la nouvelle estimation à laquelle sont parvenus une centaine de chercheurs du monde entier.

Anna Musso

Une centaine de chercheurs du monde entier ont publié, dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (1), une étude pour estimer le nombre d’espèces d’arbres sur Terre. Résultat très précis… 73 274 ! Ce nombre est ainsi supérieur de 14 % à celui établi précédemment, qui était de 64 100. Par conséquent, il n’en resterait pas moins de 9 200 à découvrir ! Pour obtenir cette estimation, les chercheurs ont construit une immense banque de données forestières en combinant les informations fournies par des plateformes comme TreeChange ou Global Forest Biodiversity Initiative. À partir de la quantité d’arbres rares contenue dans leur base, les chercheurs ont développé un nouveau modèle statistique d’extrapolation. La zone géographique qui abrite le plus d’espèces connues est l’Amérique du Sud. Là se trouveraient aussi près de 40 % de celles encore non découvertes, notamment dans le bassin amazonien et entre les Andes et l’Amazone. Une majorité d’espèces connues est située dans les forêts tropicales et subtropicales humides. Or ces zones sont peu étudiées par les scientifiques. Il y a donc là aussi encore beaucoup à découvrir. Mais, au fait, quel est l’intérêt de chercher de nouvelles essences d’arbres ? Il s’agit non seulement d’approfondir nos connaissances sur la biodiversité, mais aussi de préserver le fonctionnement fragile des écosystèmes, qui contribuent aux équilibres climatiques et à la qualité des milieux vivants. A. M.

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Le Figaro

Christophe Leribault: «Orsay doit être plus qu’un musée des beaux-arts»

Eric Biétry-RivierreClaire BommelaerFrançoise Dargent

ENTRETIEN - Il a succédé à Laurence des Cars en septembre dernier. Le nouveau directeur dresse un premier bilan et confie en exclusivité les projets qu’il entend mettre en place pour ancrer cette institution muséale dans le XXIe siècle.

Nommé en septembre 2021, le nouveau président d’Orsays’exprime en exclusivité sur ses projets d’avenir. Une refonte des parcours de visite, et de la présentation des œuvres, va être lancée. Elle introduira de la vidéo dans les salles, et mélangera médium, styles et techniques, afin de rendre compte de l’effervescence du XIXe siècle.

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LE FIGARO. - Dans quel état avez-vous trouvé le musée en arrivant?

Christophe LERIBAULT. - Il avait rouvert depuis quelques mois, avec une remontée progressive de sa fréquentation. Elle est aujourd’hui en deçà de 20 % par rapport à 2019. Grâce aux Européens, la proportion d’étrangers est à peu près la même (57%), en dépit de l’absence des visiteurs asiatiques. Ce printemps, l’exposition sur Gaudi fait le plein, avec près de 7 000 visiteurs par jour, et celle sur Maillol marche bien aussi.

Comment envisagez-vous son avenir?

Orsay doit être plus qu’un musée des beaux-arts. Il doit dire l’exceptionnelle énergie et modernité du XIXe siècle. Une époque qui change complètement d’échelle par rapport à la précédente. En témoigne le bâtiment même: une gare à l’origine, construite pour accueillir les visiteurs de l’Exposition universelle de 1900. Il possède une architecture métallique, industrielle, novatrice. Il faut rappeler d’abord cela pour savoir où on se trouve.

Cette nouvelle approche n’implique-t-elle pas un grand chambardement des collections?

Nous allons progressivement revoir les accrochages afin de souligner cette modernité du XIXe siècle. Le but étant de mieux comprendre les collections en les recontextualisant. Il n’y a pas que les impressionnistes et leur fabuleuse galerie du dernier étage. Le XIXe est vraiment pour moi autant le siècle de Manet ou de Degas que celui de Jules Verne ou de Louis Pasteur. Je veux que le cadre historique soit davantage expliqué. Un quart de nos visiteurs actuels sont nés aux XXIe siècle. Pour eux, cette époque est loin. Dans les collèges et les lycées on n’enseigne pas forcément la révolution de 1830, celle de 1848 ou la guerre de 1870. Éventuellement on parle de la Commune et de l’affaire Dreyfus, mais tout le reste n’est plus vraiment dans les têtes. Ces pages de l’histoire doivent être très clairement rappelées. Et également l’explosion du marché de l’art, le système des Salons, des expositions internationales, etc. Au-delà du mythe romantique de l’artiste solitaire il faut parler de ceux qui se sont intéressés au design, à la reliure, à l’édition, à l’affiche.

Dès la fin de l’année, nous projetterons à l’entrée du musée un film montrant les trains qui arrivaient en gare d’Orsay ainsi qu’un autre sur l’Exposition universelle de 1900

C’en est fini des peintures ici, des sculptures ailleurs, et de l’art décoratif dans un troisième espace?

Mon projet est de mêler davantage les objets, les médiums, les techniques qui sont en rapport les uns les autres. Et nous intégrerons, dans chaque section, quelques écrans pour diffuser des images et des films - c’est une chance dans un musée dont la période voit la naissance du cinéma et de l’image animée. Dès la fin de l’année, nous projetterons à l’entrée du musée un film montrant les trains qui arrivaient en gare d’Orsay ainsi qu’un autre sur l’Exposition universelle de 1900.

Comment faire en sorte que la visite reste lisible?

Je ne veux pas d’une alternance de salles avec uniquement des panneaux ou des écrans puis les œuvres d’art. Mais dans une section sur le symbolisme, il paraît nécessaire, quand même, d’évoquer Wagner, Huysmans ou Nietzsche en même temps qu’on admire des objets. Cela peut paraître dense, mais les accrochages au XIXe siècle l’étaient. Par ailleurs, je tiens à ce que d’ici à trois ans chaque œuvre exposée puisse être accompagnée d’une explication sur son cartel, ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui.

Comptez-vous élargir les horaires d’ouverture, comme le Louvre?

Nous avons toujours maintenu nos dimanches gratuits, avec succès. Quant aux nocturnes, elles ont très vite repris après la crise sanitaire. Depuis le 24 mars, elles sont passées à un prix réduit unique de 10 euros. C’est notre façon d’attirer les 25-35 ans, ce public qui entend sortir après le travail au prix d’une place de cinéma, voire moins. Cela marche très bien. On a même doublé la fréquentation, avec 2600 visiteurs. Financièrement on s’y retrouve, et nos objectifs d’étaler la fréquentation et d’avoir un public plus jeune sont remplis.

Faut-il aller plus loin, un musée toujours plus ouvert?

Cela dépendra de notre niveau d’effectifs, et nécessiterait un dialogue social. Étendre nos horaires, ce n’est pas évident pour nos agents, surtout ceux très nombreux qui habitent loin et se déplacent en transports en commun.

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Les touristes sont en train de revenir. Comment ne pas renouer avec les effets de foule, et garantir un confort de visite?

Depuis les périodes de restrictions de jauge, les visiteurs ont pris l’habitude de réserver en ligne, notamment pour les expositions (60 % des entrées). Cela permet de réguler les flux, de réduire l’attente à l’entrée, et d’offrir une meilleure expérience, une fois à l’intérieur. Nous allons également refaire toute la signalétique, car des visiteurs se perdent, y compris moi au début! Certains endroits sont vides, simplement parce que les escaliers sont mal fléchés. Et pourtant, ces endroits regorgent d’œuvres merveilleuses. Enfin, nous allons aménager des endroits où s’asseoir, se reposer, recharger son téléphone portable, et aussi créer des aires pour les enfants.

Plus d’explications et de bancs signifie-t-il moins d’œuvres à voir?

Pas du tout! La présentation doit rester riche et nos réserves moins remplies: il y en aura plus en dépôts en région, voire à l’étranger. L’essentiel est qu’elles restent visibles quelque part. Je suis en train de mettre en place un système d’échanges européen à long terme, que l’on va inaugurer avec certains collègues à Naples, Stockholm, Oslo, Bruxelles, Helsinki… L’idée est que nous puissions nous entendre pour créer un panorama plus complet des mouvements artistiques européens du XIXe siècle.

Quel est votre budget pour acheter des œuvres?

Il est plafonné à un pourcentage des recettes de billetterie (16 %). Évidemment, il a fondu ces dernières années, même si nous pouvons compter sur 1,9 million d’euros en 2022. Heureusement, on s’appuie aussi sur la société des Amis du musée, les American Friends, les mécènes particuliers ou d’entreprise, les dispositifs fiscaux existants (dations et classement trésors nationaux). Ces dispositifs vont bientôt nous permettre de faire entrer plusieurs œuvres capitales, au départ hors de notre portée. Nous les révélerons bientôt.

Ma passion est de trouver et de montrer des artistes européens encore méconnus en France

Quelle place pour les artistes moins connus et l’art contemporain?

Ma passion est de trouver et de montrer des artistes européens encore méconnus en France. Je crois qu’il est du rôle de toute grande institution muséale de montrer des grands noms, mais aussi, simultanément, d’en faire découvrir d’autres. Et ainsi séduire d’autres visiteurs. Les stars d’aujourd’hui n’étaient pas forcément connues à leur époque. Pour l’art contemporain, c’est la même chose: notre rôle est de mettre en avant des artistes français ou étranger et de croire en eux. Leur présence ne doit pas être artificielle. À l’instar du travail de Sophie Calle qui a vécu et travaillé dans la gare d’Orsay au moment où elle était désaffectée.

Votre prédécesseur, Laurence des Cars, avait lancé l’acquisition de l’hôtel de Mailly-Nesle, situé juste à côté, pour le transformer en centre de recherches. Avez-vous trouvé de l’argent pour ce projet?

L’historien de l’art Daniel Marchesseau, qui connaît très bien la maison, a accepté de vendre en notre faveur sa collection de sculptures du couple Lalanne, pour 5 millions d’euros, au profit de cette extension. C’est un geste immensément généreux. La demande de permis de construire va être déposée, et nous pourrons démarrer les travaux de restauration. À terme, il faudra encore trouver 15 millions d’euros, mais je suis très confiant. Nous prévoyons d’y ouvrir en 2025 ou 2026 un espace pour les chercheurs et une bibliothèque.

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Le musée a 35 ans. Dans quel état est le bâtiment?

Il a l’air solide mais il ne l’est pas. Il est indispensable de s’attaquer à une restauration de fond. Il y a des fuites d’eau dans la verrière, des corniches s’effritent. Les murs et le hall vitré sont des passoires énergétiques. L’accueil et l’entrée des touristes, qui ont été pensés à une époque où il n’y avait ni plan Vigipirate, ni Covid, ni réservations par internet, doivent être entièrement revus. Il faut impérativement conduire de lourds travaux monuments historiques, de manière pluriannuelle, par tranches, et avec un budget important, afin d’éviter de fermer le musée. Pendant des années, nous avons financé les travaux grâce à des expositions itinérantes et une fréquentation portée par le tourisme international. Ce modèle économique est désormais fragilisé, malgré le très fort soutien de l’État pendant le Covid. Sans d’avantage de mécénat et de subventions publiques, il sera impossible de remettre le Musée d’Orsay d’aplomb. Ces gros investissements sont prioritaires, et il faut les préparer dès maintenant même si une partie ne pourra démarrer qu’après les Jeux olympiques. Ces travaux d’amélioration de la performance énergétique de nos bâtiments vont également dans le sens d’une démarche écologique.

Une démarche qui vous amène aussi à des expérimentations…

Nous avons signé un partenariat original avec la ville d’Argenteuil qui intègre un projet de «séquestration carbone». Accompagnées par un écologue et un botaniste, les équipes d’Orsay travaillent avec celles de la ville pour repenser la végétalisation des berges de la Seine, en prenant appui sur des représentations des paysages d’Argenteuil peints par Monet dans un objectif de biodiversité. Cela représente 25 000 euros par an pendant trois ans.

En 2024, un anniversaire impressionniste dans toute la France

Début juillet, le Palais Lumière, à Évian, ouvrira une exposition de dessins et de pastels symbolistes du Musée d’Orsay. Elle ira ensuite au Musée des beaux-arts de Quimper. De manière générale, toutes les grosses opérations planifiées avant le Covid ont pu être maintenues par l’institution, au pire différées. Ainsi on verra en ses murs les monographies Edvard Munch et Rosa Bonheur à la rentrée, un rapprochement Manet-Degas l’année prochaine en partenariat avec le Met de New York. Et pour l’automne de l’année prochaine se prépare déjà une rétrospective Van Gogh à Auvers-sur-Oise avec le Musée Van Gogh d’Amsterdam.

En 2024, enfin, aura lieu la dernière exposition décidée par Laurence des Cars, prédécesseur de Christophe Leribault, aujourd’hui à la tête du Louvre: une reconstitution de la première exposition impressionniste, chez Nadar, en 1874, éclairée par les débats artistiques du moment. Ce sera une coproduction avec la National Gallery de Washington. Tous ces événements se veulent des blockbusters, mais ils découleront aussi d’un vrai propos scientifique, original, assure leur chef d’orchestre. Il ajoute que, «parallèlement à cette exposition du 150e anniversaire de l’impressionniste, nous envisageons un grand printemps de l’impressionnisme sur tout le territoire.»

Orsay proposera à tous les musées de région intéressés de leur prêter ses plus beaux tableaux de Sisley, Monet, Pissarro, «du moins ceux qui ne sont pas trop fragiles pour voyager» À chacun donc d’imaginer sa présentation, en lien ou pas avec ce qu’il conserve. «Pour cette opération, je suis vraiment prêt à vider les salles ; nos œuvres de 1874 xceptées» précise Christophe Leribault. Tout devra ensuite être revenu pour l’été puisque ce seront les Jeux olympiques. Alors les galeries devront être fin prêtes, éventuellement repeintes.

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L'application Tinder propose désormais des offres de jobs d'été

Emma Confrere

En partenariat avec le gouvernement, l'objectif est de faciliter l'accès à la plateforme 1jeune1solution, sur laquelle figurent près de 70.000 offres d'emploi.

En plus de faire de nouvelles rencontres, il est désormais possible de trouver un job d'été directement sur l'application Tinder. En partenariat avec le gouvernement, la plateforme lance une nouvelle campagne à destination de ses utilisateurs français âgés de 18 à 25 ans.

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Du 9 juin jusqu'au 31 juillet, différents visuels seront affichés aléatoirement entre les profils des utilisateurs : «En galère pour ton job d'été ?», «Tu cherches une opportunité ?» ou «Rejoins l'aventure pour créer ton futur».

En cliquant sur ces vignettes, les jeunes seront dirigés directement vers la plateforme 1jeune1solution. Ils pourront ainsi retrouver près de 70.000 offres de jobs d'été. En pleine période de pénurie de main-d’œuvre, les propositions sont multiples : serveur, caissier, aide ménager, conducteur routier, électricien, vendeur, boucher ou encore commis de cuisine. «Chaque année, un jeune sur deux est à la recherche d'un job d'été pour acquérir une expérience professionnelle utile, financer ses vacances ou économiser pour la prochaine rentrée scolaire», indique une étude Diplomeo de 2018.

Lancé en 2020, le site 1jeune1solution a déjà aidé plus de six millions de jeunes dans la recherche d'offre d'emploi, de stage ou d'alternance. Pour le porte-parole de Tinder France, Benjamin Puygrenier, «en donnant accès à cette plateforme, nous espérons pouvoir aider nos membres à accéder aux informations et au soutien nécessaires pour postuler au job d'été de leurs rêves et acquérir une expérience professionnelle pertinente».

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L'Humanité

Sciences. La musique, un langage qui convoque nos imaginaires

Actu

Une équipe de chercheurs a fait écouter différents extraits de musique à des personnes d’origines géographiques diverses. Leur verdict est sans appel : la culture et les antécédents influencent les narrations que nous imaginons lorsque nous écoutons une mélodie.

Jérémie Bazart

Lorsqu’on écoute « la Moldau », de Smetana, « les Quatre Saisons », de Vivaldi, ou trois notes d’harmonica d’Ennio Morricone dans « Il était une fois dans l’Ouest », des images arrivent tout de suite. Soit parce que ces musiques ont été composées pour un film, soit parce que leur titre, avant même l’écoute, contraint l’imaginaire aux désirs du compositeur et crée immédiatement des images. Ainsi, dans « la Truite », de Schubert, difficile de ne pas voir le poisson nager ; dans « le Vol du Bourdon », de Nikolaï Rimski-Korsakov, la vitesse des notes et les nuances qui y sont associées donnent tout de suite à voir l’insecte bourdonnant autour de nous ; pour le cygne du « Carnaval des animaux », de Camille Saint-Saëns, « la Mer », de Debussy, ou l’ensemble des instruments de « Pierre et le Loup », de Prokofiev, le même phénomène se produit : le titre prépare notre cerveau à l’écoute et les images se créent automatiquement – pour certaines personnes, il arrive aussi que des images de musique se créent spontanément dans leur cerveau (lire ci-dessous).

Mais, sans indication, sans indice, sans image préexistante, sans titre explicite, quel imaginaire nous apparaît-il ? Est-il toujours le même d’un individu à un autre, réalisant peut-être ainsi le souhait du compositeur de faire voyager l’auditeur dans son univers ? Partageons-nous un référentiel humain, commun, universel lorsque nous écoutons de la musique ? C’est pour étudier ces questions qu’une équipe internationale de chercheurs (dont un pianiste classique, un batteur de rock et un bassiste de concert) a demandé à des centaines de personnes quelles histoires elles imaginaient en écoutant de la musique instrumentale originale.

Oreille occidentale et oreille chinoise

Pour cela, l’équipe a testé 622 participants qui venaient de trois régions différentes de la planète, réparties sur deux continents : deux villes universitaires de banlieue aux États-Unis – l’une dans l’Arkansas et l’autre dans le Michigan – et une, Dimen, qui se trouve en Chine rurale, où les habitants ont peu accès aux médias occidentaux.

Les trois groupes ont entendu les mêmes 32 stimuli musicaux, qui se composaient d’extraits de 30 secondes de musique instrumentale occidentale et de 30 secondes de musique chinoise, sans la moindre parole. Après chaque extrait, chacun était libre de fournir une description des histoires, des images qui lui étaient parvenues lors de l’écoute. Les résultats de cette expérience ont été publiés en janvier dans les comptes rendus de l’académie des sciences américaine.

« L’expérience a été saisissante – explique Elizabeth Margulis, auteure de l’étude et professeur de musique à l’université de Princeton (États-Unis), dans un communiqué. Les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit des histoires très similaires, utilisant souvent les mêmes mots, tandis que les auditeurs de Chine ont eux aussi imaginé des histoires semblables, mais très différentes de celles des auditeurs états-uniens. » 

Par exemple, dans le passage musical identifié W9, les auditeurs américains, en fermant les yeux, voyaient un lever de soleil sur une forêt, avec des animaux et des gazouillis d’oiseaux. Pour les Chinois de Dimen, la musique évoquait un homme soufflant dans une feuille sur une montagne et chantant une chanson à sa bien-aimée. Lors d’une autre écoute, C6, les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit un cow-boy assis sous le soleil du désert, tandis que les participants de Dimen ont imaginé un homme du passé contemplant tristement la perte de sa bien-aimée.

la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.

« Vous pouvez prendre deux personnes au hasard qui ont grandi dans un environnement similaire, leur faire écouter une chanson qu’elles n’ont jamais entendue auparavant, leur demander d’imaginer un récit, et vous trouverez des similitudes », expliquent les auteurs. Pour les chercheurs, cette expérience est qualifiée à la fois de déroutante et de convaincante dans la publication, surtout en 2022. Car la façon dont nous écoutons de la musique aujourd’hui est souvent solitaire, au casque. Malgré cela, d’après cette étude, il s’avère qu’il s’agit presque toujours d’une expérience collective, comme une sorte de rêve partagé.

Cependant, si deux personnes n’ont pas une culture ou une situation géographique commune, tout est différent. Ainsi, si la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.

Le ver d’oreille, quand l’image de la musique résiste dans le cerveau. L’étude des chercheurs états-uniens montre donc que les imaginaires créés par la musique diffèrent d’une culture à l’autre. Mais il arrive aussi, à l’inverse, qu’une image de musique s’inscrive dans le cerveau.

Pour Nicolas Farrugia, chercheur transdisciplinaire en intelligence artificielle, neurosciences cognitives et musique à Brest, « c’est une expérience courante d’avoir de la musique en boucle dans la tête, on parle de “ver d’oreille” de “syndrome de la chanson coincée”, ou, plus formellement, d’imagerie musicale involontaire (Inmi) », déclare-t-il dans un article de 2015 consacré à ce sujet. Plus largement, ce phénomène se substitue à la conscience, on évoque aussi le terme de « cognition spontanée ». Pour le chercheur, « cette Inmi peut être considérée aux côtés d’autres pensées autogénérées telles que l’errance mentale ou la rêverie, qui sont connues pour occuper une part substantielle de la vie mentale ».

Cette imagerie est généralement déclenchée par une exposition musicale récente, ainsi que par des états d’attention faibles. Par ailleurs, il semblerait que les personnes formées à la musique font l’expérience de cette Inmi plus fréquemment. Le chercheur ajoute que « ces épisodes sont pour la plupart agréables mais peuvent aussi être dérangeants ». Ainsi, la musique génère des images chez tous le monde, mais des images musicales ne sont pas générées chez le commun des mortels. Encore un peu de ver d’oreille ?

sciencesMusiquemusique classique
Valeurs Actuelles

[VIDEO] Charlotte rencontre la descendante de Jeanne d’Arc !

20 ans après avoir elle-même incarné Jeanne d’Arc, Charlotte d’Ornellas vous emmène à Orléans à la découverte des fêtes johanniques. Fait exceptionnel cette année, la jeune fille figurant Jeanne d’Arc lors de ces célébrations centenaires n’est autre que Clothilde Forgeot d’Arc, descendante du frère de la pucelle d’Orléans. Une plongée, le temps d’un week-end, dans l’histoire glorieuse d’une jeune bergère qui mena les Français vers la victoire lors de la Guerre de Cent ans. Une mémoire toujours présente dans le cœur des Orléanais qui rendent hommage à son sacrifice chaque année.

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Valeurs Actuelles

[VIDEO] Macron réélu sans forcer, le RN machine à perdre ?


Pour la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, les soutiens d’Emmanuel Macron s’étaient donné rendez-vous au Champ de Mars tandis que ceux de Marine le Pen se retrouvaient au Pavillon d’Armenonville. L’équipe de VA + a suivi les militants des deux camps réunis pour suivre l’annonce des résultats. De la joie des uns à la colère et au dégoût des autres, revivez le meilleur et le pire de l’événement qui marque le début du second règne d’Emmanuel Macron. 

 

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Le Figaro

Pour des vacances d'été plus responsables, l'Ademe invite les Français à prendre le train

Nicolas Farmine

L'établissement public conseille aux voyageurs français de privilégier le train comme mode de transport en vue de l'été 2022.

Voyager et alléger son empreinte carbone, c'est possible...en prenant le train ! La recommandation vient tout droit de l'Ademe, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie. D'après l'établissement public chargé de coordonner les opérations de protection de l'environnement et la maîtrise de l'énergie, le transport ferroviaire pollue huit fois moins que la voiture et quatorze fois moins que l'avion. Un argument imparable pour les voyageurs soucieux de leur empreinte carbone.

Cette alternative aux transports plus polluants a néanmoins un coût : d'après l'Insee, en France, le prix des billets de train a augmenté en moyenne de 14,6% entre avril 2021 et avril 2022. À l'heure où le pouvoir d'achat est un enjeu quotidien pour de nombreux Français, prendre le train est peut-être bon pour la planète... mais moins pour son portefeuille.

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Des recommandations pour des vacances plus «vertes»

Dans cette optique de vacances «décarbonées», l'Ademe a adressé sur son site une série de recommandations, comme se passer le plus possible de la voiture en privilégiant la randonnée et le cyclotourisme. L'agence prévient aussi des risques de gaspillage alimentaire, en déployant une série de conseils : privilégier le fait maison, opter pour des couverts réutilisables ou expérimenter des recettes «ANTIGASPI».

D'un point de vue du logement, l'Ademe préconise depuis deux ans de se tourner vers des hébergements limitant leur impact sur l'environnement. Ils sont identifiables par des labels et se démarquent par leur consommation d'énergie réduite et renouvelable, l'achat de produits écoresponsables ou encore la lutte contre le gaspillage. Attention, l'appellation d'«hébergement responsable» est à prendre avec des pincettes : les plateformes dédiées n'ont parfois de vert que le nom...

Pourquoi déteste-t-on croiser des Français en voyage ?

DÉCRYPTAGE - Rien de plus banal que de croiser un compatriote à l'étranger. Si elle suscite généralement l'indifférence, une telle rencontre peut être mal supportée par les voyageurs en quête de dépaysement. Comment l'expliquer ?

Vacances d'été : renouveler ses papiers d'identité, mission impossible ? On a testé

Depuis des semaines les rendez-vous pour obtenir un passeport ou une carte d'identité sont pris d'assaut. Peut-on encore avoir ses nouveaux papiers d'identité avant le début des vacances ? Nous avons tenté notre chance à Paris.

Randonnée en été : dix indispensables à glisser dans votre sac à dos

Gourde filtrante, matériel de sécurité, vêtements techniques... Notre sélection de nouveautés utiles pour vos balades, en altitude notamment.

Valeurs Actuelles

[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?

Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.

Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.

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Le Figaro

Notre critique de Faking Hitler, la série d’Histoire TV qui revient sur l’affaire du faux journal intime

Blaise De Chabalier

CRITIQUE - La minisérie allemande inédite, suivie d’un documentaire, éclaire l’affaire de la publication en 1983 du soit disant journal intime du Führer. Découvert par un reporter du Stern, il s’agissait en réalité de l’oeuvre d’un faussaire. Une soirée spéciale à ne pas manquer, ce jeudi 9 juin à partir de 20 heures 50 sur Histoire TV.

Parfois la réalité dépasse tout ce qu’une fiction aurait pu imaginer. C’est le cas de l’affaire du faux journal intime d’Adolf Hitler. Entre 1981 et 1983, le très sérieux hebdomadaire allemand Stern dépense 9,3 millions de marks pour tenter d’acquérir une soixantaine de carnets prétendument écrits par le chef du IIIe Reich. Le 24 avril 1983, le journal britannique Sunday Times, propriété de Rupert Murdoch, a acheté les droits des carnets en première exclusivité et fait sa une sur ce scoop en en publiant des extraits. Ces derniers sont repris dans le monde entier, notamment en France dans Paris Match. Mais, rapidement, plusieurs experts remettent en cause l’authenticité des documents. Et, début mai, les archives fédérales allemandes prouvent que le journal est un faux…

Un faussaire talentueux voire génial

Comment un tel scandale a-t-il été possible? Face à cette aventure rocambolesque, la chaîne Histoire TV apporte des éléments de réponse en faisant appel à la fiction et au documentaire. Deux approches complémentaires, avec d’abord la diffusion d’une minisérie allemande inédite intitulée Faking Hitler (avec un drôle de jeu de mots!). Les deux premiers épisodes de cette œuvre (6 × 50 min), réalisée l’an passé par Tobi Baumann et Wolfgang Groos, sont proposés en début de soirée (les suivants le seront les 16 et 23 juin). Puis, à 22 h 30, place à un documentaire allemand réalisé en 2016 par Bruce Burgess dans le cadre de la série Les plus grandes arnaques de l’histoire.

Dans Faking Hitler, les grandes lignes de la véritable histoire des faux carnets du Führer sont correctement suivies. Cela au fil d’épisodes bien ficelés et bien rythmés, servis, il est vrai, par une intrigue principale aussi saisissante que réelle. On suit le parcours de Gerd Heidemann, reporter chevronné du Stern. Ce journaliste d’investigation, interprété avec justesse par le comédien formé au théâtre Lars Eidinger, apparaît ambitieux mais aussi mal dans sa peau. C’est lui qui découvre d’abord un carnet, puis deux autres. Cela par l’intermédiaire d’un antiquaire qui se fait appeler Konrad Fisher. Spécialisé dans le commerce d’objets de la période du IIIe Reich, ce Fischer est en réalité un faussaire talentueux, voire génial, dont le vrai nom est Konrad Kujau. Dans le secret de son atelier, celui qui prend la plume au nom de Hitler envisage sa supercherie comme «un travail artistique, mais il faut que ce soit crédible!». Le caractère fantasque de ce personnage est révélé par Moritz Bleibtreu, comédien qui a étudié l’art dramatique à Paris.

Aveuglement coupable

La fiction montre bien comment l’engrenage infernal se met en place dans une Allemagne où la fascination pour la période nazie, parfois sans répulsion, reste grande. Gerd Heidemann eut d’ailleurs une liaison avec Edda Goering et il avait acheté l’ancien yacht du père de cette dernière…

Dans le documentaire, l’ancien journaliste, âgé de 85 ans, évoque d’ailleurs l’affaire de sa vie dans un local où il a entreposé tous ses documents et objets liés à la Seconde Guerre mondiale. Finalement, Heidemann, comme l’ensemble de sa hiérarchie, a voulu croire, et faire croire, à ce qui aurait pu être le scoop du siècle. Leur aveuglement - malgré des doutes récurrents, avec en particulier l’erreur du faussaire qui mit un F en caractère gothique au lieu d’un A sur les couvertures des carnets qui arboraient les initiales de Hitler - laisse rêveur… Mais la volonté de croire coûte que coûte a été la plus forte.

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Le Figaro

Radars automatiques: bientôt la fin des panneaux actuels

DROIT DE L’USAGER - De nouveaux panneaux annonçant des zones de contrôle vont se déployer sur le territoire.

«Pour votre sécurité, contrôles automatiques» … Ce message signalétique bien connu des usagers depuis 2003 va progressivement disparaître des routes. Mais rassurez-vous la présence des radars demeure néanmoins signalée par une nouvelle signalisation.

En effet, de nouveaux panneaux font déjà leur apparition et devraient remplacer courant 2022 tous les anciens.

Ces nouveaux panneaux ne sont plus systématiquement installés quelques centaines de mètres en amont d’un radar fixe comme avant, mais ils sont déployés au bord des routes et annonceront une zone de contrôle.

Contrairement aux anciens panneaux plus précis, ils indiquent désormais la présence d’un radar sur une distance de plusieurs kilomètres.

Rappelons que la réglementation n’impose évidemment aucune signalisation des contrôles radars.

En rendant ainsi la signalisation des radars plus floue, les pouvoirs publics n’œuvrent pas pour concilier les usagers avec la politique de sécurité routière et pour freiner le développement des applications d’avertissement des radars.

Peut-on être interdit de conduire à vie?

DROIT DE L’USAGER - Justiciable pas comme les autres, le contrevenant au Code de la route est exposé à une multiplicité de peines qui peuvent se cumuler.

NamX HUV, un SUV français de luxe à hydrogène

DÉCRYPTAGE - La voiture à pile à combustible suscite des vocations. Après Hopium, c’est au tour de la start-up NamX de présenter un modèle, commercialisé en 2026.

Valeurs Actuelles

Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites

C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.

« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.

À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.

Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere

Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »

Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».

Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »

Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste

Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »

Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.

Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.

“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”

Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »

Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.

Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.

Photo © Marie de Jeaghere

Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »

Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.

L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.

“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”

Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »

Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »

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L'Humanité

La « bourde » d’Einstein pour comprendre l’Univers

Nos recommandations culturelles

Essai La « constante cosmologique » telle que définie par le physicien pour mesurer des grandeurs de l’espace-temps est aujourd’hui appliquée à la neurologie.

Paul Mazliak

Posant que la vitesse de la lumière dans le vide (300 000 km/s) est une vitesse limite, Einstein montre, en 1905, que toutes les grandeurs de temps et d’espace mesurées par un observateur, dans un milieu donné, sont relatives à la position ou au mouvement de cet observateur. Ces grandeurs relatives s’inscrivent dans l’espace-temps plat de Minkowski à quatre dimensions (trois spatiales et une temporelle). Vers 1915, Einstein montre que la gravitation est une accélération : il remplace alors l’espace-temps plat par un espace-temps courbe de Riemann, ce qui ramène la gravitation à une cavité de l’espace-temps. En 1917, on pensait l’Univers stable : Einstein introduisit donc dans ses équations une constante de stabilité, la « constante cosmologique ». C’est là une erreur qu’il qualifia lui-même comme « la plus grosse bourde de (s)a vie ». En effet, Georges Lemaître observa, en 1920, que les longueurs d’onde des lumières provenant des galaxies lointaines se décalaient constamment vers le rouge, ce qui prouvait que ces galaxies s’éloignaient sans cesse de nous et que l’Univers était instable, en expansion.

Le cerveau a aussi son espace-temps

Einstein supprima donc, en 1931, la « constante cosmologique » de ses équations. Notre Univers, vieux de 13,7 milliards d’années, né à la suite d’un big-bang, se dilate sans cesse grâce à une « énergie sombre » fournie par une « matière noire » de nature inconnue. Cet Univers présente des « trous noirs » absorbant toute lumière. On sait aujourd’hui que l’expansion de l’Univers s’accélère, ce qui justifie la réintroduction d’une « constante cosmologique » de très faible valeur (10-52).

Le cerveau humain a aussi son espace-temps. Les neurones (environ 100 milliards) ont des corps cellulaires avec de longs prolongements (les axones) parcourus par les influx nerveux. Les neurones ne sont pas contigus mais séparés par de petits intervalles : les synapses. Les influx nerveux parcourent les axones de 0,3 à 100 m/s ; ce sont des potentiels électriques dus au franchissement des membranes neuronales par des ions sodium ou potassium. Le franchissement des synapses se fait à l’aide de neurotransmetteurs (acétylcholine, dopamine…) captés par des récepteurs spécifiques qui, une fois chargés, déclenchent de nouveaux influx.

Le maillage des neurones cérébraux forme un réseau, le connectome cérébral, observable par neuro­-imagerie (IRM de diffusion). Les influx nerveux qui arrivent en un point du connectome ont des vitesses et des parcours différents selon la position du point et le moment de la réception. Le connectome cérébral peut donc être décrit mathématiquement par un espace-temps. Les états mentaux sont des configurations particulières de cet espace-temps. En cas de schizophrénie, la vitesse des influx se trouve limitée en certains points du réseau, alors qu’elle reste normale ailleurs. Ce décalage entraîne une incohérence dans l’expression du malade. Chaque cerveau interagit avec les cerveaux qui l’entourent. Un « tenseur d’interactions sociales » pourrait traduire mathématiquement les déformations induites dans un connectome cérébral par son environnement. Chez l’enfant autiste, certaines aires cérébrales étant altérées, les interactions entre le connectome de l’enfant malade et ceux environnants s’établissent très difficilement.

Essaisalbert einsteinsciences
Le Figaro

La vérité, découvrez le premier morceau de l'album testamentaire d'Arno

Atteint d'un cancer du pancréas, le crooner belge avait tenu à enregistrer un dernier album avant sa disparition, le 23 avril 2022.

La vérité, premier morceau de l'album testamentaire d'Arno, enregistré et bouclé juste avant sa mort par le crooner belge, a été dévoilé mercredi 8 juin sur les plateformes musicales.

«Je veux me marier avec le vent», chante Arno dès les premières mesures de cette chanson de presque 3 minutes, sortie en éclaireur de son ultime album, qui devrait être publié à la rentrée. «Hier c'était le passé, aujourd'hui la vérité» entonne-t-il en refrain, de sa voix rocailleuse, dans ce titre mélancolique à la trame électro-rock.

Le décès à 72 ans de celui qu'on appelait le Tom Waits belge avait été annoncé le 23 avril. En février 2020, le chanteur avait confié souffrir d'un cancer du pancréas.

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Un dernier album, et un duo avec Mireille Mathieu

Avant sa disparition, il avait tenu à entrer en studio pour enregistrer un dernier album, entre l'automne 2021 et le printemps 2022, à Bruxelles. À l'image d'un David Bowie, qui se savait condamné et avait laissé l'album Blackstar juste avant son décès.

Peu de choses ont filtré de cet ultime album d'Arno. À l'exception d'un titre avec la chanteuse française Mireille Mathieu, qui a confirmé à l'AFP avoir enregistré sa partie vocale. «Son désir presque testamentaire était d'enregistrer un duo avec moi. Il a enregistré sa voix avec beaucoup de courage. Arno était un véritable poète, avec une façon bien particulière de se raconter à travers ses chansons», avait-elle encore indiqué à l'AFP le jour du décès d'Arno.

À lire aussi«Bouleversée», Mireille Mathieu enregistrait un duo avec Arno au moment de sa mort

Le crooner avait commencé sa carrière au sein du groupe rock TC Matic dans les années 1980. Cette formation s'était fait connaître avec son hymne à l'Europe Putain, putain («Putain, putain, c'est vachement bien, nous sommes quand même tous des Européens»).

C'est en solo qu'il s'était ensuite révélé à un plus large public, grâce à des chansons comme Les yeux de ma mère ou sa reprise des Filles du bord de mer d'un autre Belge, Adamo.

Les sosies d'Elvis seront-ils bientôt interdits de mariage à Las Vegas pour des histoires de gros sous ?

La capitale du jeu et des noces expéditives est connue pour ses célébrations organisées par des émules du rockeur. Mais les ayants droit réclament leur part du business.

Mariah Carey accusée d'avoir plagié le titre de All I Want for Christmas Is You

Le plaignant, qui réclame 20 millions de dollars, affirme que le tube sorti en 1994 a surfé sur le succès plus modéré d'une ballade country de 1989. Et qu'il n'aurait pas atteint sans cela les sommets de popularité qu'on lui connaît aujourd'hui.

Mort à 70 ans d'Alec John Such, premier bassiste de Bon Jovi

DISPARITION - Le musicien, qui a joué avec le groupe de 1983 à 1994 avait participé à la cérémonie d'intronisation du groupe au Hall of Fame en 2018.

El País (ESP)

SANS TITRE

–"¡Camarero, un verdejito!".

Dentro de nada, a la que el mercurio arranque su escalada, escucharemos esta cantinela en multitud de terrazas del interior y del litoral español. El trabajo de branding que hay detrás de esta variedad es prodigioso: no imagino a nadie pidiendo una trepat, una tintilla de rota o una hondarribi zerratia. Esto de pedir los vinos por su variedad principal, bastante común en el Nuevo Mundo, en España no pasa. La verdejo es una de las pocas uvas -junto a la albariño y tal vez la tempranillo o la garnacha- que conocemos por su nombre. Y sin embargo no la conocemos nada.

Cuando pedimos un verdejo esperamos que nos sirvan un vino blanco con aromas que recuerdan a frutas tropicales maduras como el mango, el maracuyá o el plátano. Pero es que la verdejo no es así. “La verdejo es una uva bastante parca a nivel aromático”, explica Esmeralda García, una viticultora artesana que trabaja solo con esta variedad en Santiuste de San Juan Bautista (Segovia), “puedes hacerle lo que quieras”. Las cepas que cultiva Esmeralda, cuya producción no llega a las 20.000 botellas, sobrevivieron a la filoxera. Son plantas más que centenarias, algunas superan los doscientos años y dan vinos que nada tienen que ver con el “verdejito” de terraceo.

¿Y por qué dista tanto un verdejito de lo que es el verdejo en realidad? Pues hay varios motivos. Uno de ellos es que la Denominación de Origen Rueda, cuyo alcance geográfico abarca el sur de Valladolid, el oeste de Segovia y el norte de Ávila, permite que los vinos etiquetados como ‘Rueda Verdejo’ lleven hasta un 15% de otras variedades y los etiquetados como ‘Rueda’, sinónimo de verdejo para mucha gente, hasta un 50%. Mientras que la verdejo es, de lejos, la vitis más plantada en la DO -un 87% de la uva cosechada en 2020-, la sauvignon blanc está en segundo lugar (7,56% de la uva cosechada en 2020). Esta última, conocida por su avasalladora expresividad aromática, es parcialmente responsable de los aromas tropicales que atribuímos al verdejito.

Pero la mayor parte de responsabilidad recae en unos seres diminutos, responsables de transformar el mosto en vino: las levaduras. No unas levaduras cualquiera ni las naturalmente presentes en la uva, sino las levaduras industriales que las bodegas de volumen compran y emplean en la elaboración de sus caldos (aquí aplica, ya que son líquidos elaborados con varios ingredientes). Estas levaduras que, podríamos decir, ha fabricado la industria química, han sido diseñadas para desencadenar determinados aromas durante la fermentación del mosto, esos aromas a frutas asiáticas y caribeñas, tan propias del altiplano castellanoleonés.

Pero, bueno, no me enrollo más, que tú has venido a que te recomiende botellas para darle al pirraque: los que siguen son verdejos que saben a verdejo; quizá no sean lo que te esperas pero, seguramente, son mejor.

Bardos Verdejo 2019

La mayoría de los vinos que recomiendo en este artículo son de pequeños productores y están fuera de DO (da que pensar) pero este no es el caso. Bodegas Bardos pertenece a un grupo bodeguero, Vintae, que trabaja 300 hectáreas repartidas entre 14 denominaciones de origen; como La Rioja, Ribera del Duero, Toro, Navarra o Rueda: el caso es que trabajan mucho volumen pero lo trabajan muy bien. Este Verdejo elaborado con uvas de Rueda y La Seca (Valladolid) tiene su punto cítrico, mineral, afrutado… Es un vino perfecto para empezar a cambiar el chip.

Precio: 6,80 euros

Cucú

Estamos en La Seca, localidad de Valladolid considerada una de las cunas de la Verdejo. Clima con grandes variaciones térmicas y pocas precipitaciones, suelos avaros, un secarral como su nombre indica. Aquí trabaja sus vides Barco del Corneta, una bodega que presenta Cucú cantaba la rana (es el nombre completo) como su vino más asequible (los más caros no exceden los 30 euros). Pero, al tema: es expresivo, frutal y floral, muy fresquito. Tiene un ligerísimo paso por barrica sobre sus lías que le da cierta untuosidad y, bueno, ese poquito de todo que tiene lo hace una gran opción teniendo en cuenta la relación calidad precio.

Precio: 9,75 euros.

Cantayano

No salimos de La Seca. Ahí también trabajan Isaac Cantalapiedra y su hijo Manuel. Con respecto a Cucú, Cantayano es aromáticamente más discreto. Y, sin embargo, la primera vez que lo bebí sentí, literalmente, fuegos artificiales en el paladar. Tiene una acidez que es fantasía y que fa expresándose en estalliditos; como un peta-zeta, algo así. Es un vino muy divertido. En cuanto al aroma, pues aquí si que no vas a encontrar macedonia. A mí me huele a pasto seco y a hinojo, es decir, a lo que hay en los campos de La Seca. Riquísimo.

Precio: 10,45 euros.

Arenas de Santyuste

Nos movemos a Santiuste de San Juan Bautista (Segovia), donde trabaja Esmeralda García. Las zonas más altas siguen siendo un secarral pero en las bajas hay arroyuelos y pinares. Alrededor de Santiuste hay parajes muy diversos y Esmeralda trabaja viñedos en varios de ellos que embotella por separado o, como en este caso, mezclándolos. Arenas de Santyuste es el vino en el que Esmeralda combina uvas de distintas alturas y suelos para expresar su entorno en su totalidad. Vuelve a recordarme al hinojo y a las hierbas secas pero tiene una acidez más redondeada que Cantayano, quizá porque se cría con el 100% de sus lías y eso genera cierta untuosidad. Un vinazo.

Precio: 13,90 euros.

Evolución

Seguimos en Segovia pero nos vamos a Nieva. Ahí hace sus cosas Ismael Gozalo, uno de los elaboradores más polifacéticos de la zona y fundador de Microbio Wines. Espumosos, vinos tranquilos de todos los colores y, también, vinos de crianza biológica (ajerezados) como este. Y es que la verdejo, por su acidez y timidez aromática, es tan polifacética como Ismael y también da vinos biológicos y oxidativos (en varias zonas de Rueda son tradicionales los vinos dorados, oxidativos). A diferencia de la inmensa mayoría de los vinos de Jerez, este no viene encabezado -con alcohol añadido- y resulta fluido y refrescante. Apto, incluso, para non sherry lovers.

Precio: 20 euros.

Baron de Chirel Viñas Centenarias

Soy consciente de que el precio de este vino es algo prohibitivo pero no quería despedirme sin dejar de recomendar una botella de corte clásico, con su madera, con su elaboración de toda la vida. Esto sale de Aldeanueva del Codonal y Aldehuela (Segovia) y, de nuevo, con cepas prefiloxéricas. Resulta que los suelos arenosos de la zona impidieron que los gusanos de la filoxera prosperasen y ahí tienen un patrimonio vegetal de la parra (nunca mejor dicho). La pena es que mucho fue arrancado en pos de la remolacha azucarera financiada por Europa (muy mal, Europa). En fin, este es un verdejo muy señor que pasa por fudres y mantiene una acidez fantástica. Demostración de que lo clásico no está reñido con lo bueno y de que hacer un verdejo fuera del mainstream no es cosa de hipsters.

Precio: 42,50 euros

L'Humanité

Sciences. Comment un virus a donné son parfum à la rose

Actu

Quand un micro-organisme saute d’un chromosome à un autre, il peut créer l’odeur la plus appréciée universellement. Récit d’un heureux accident génétique.

Marine Cygler

D’où vient le parfum merveilleux de la rose ? D’un tour de passe-passe génétique, expliquent des chercheurs du Laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médicinales de l’université de Saint-Étienne, dont les conclusions ont été publiées dans « Molecular Biology and Evolution ».

Ils ont découvert que, en changeant la fonction d’un gène, un virus aurait amené les pétales de rose à produire du géraniol, molécule odorante essentielle au parfum typique des roses. Voici le récit qu’ils en font aujourd’hui.

L’églantier s’emmêle les pétales

Il y a plusieurs dizaines de millions d’années, les ancêtres des premières Rosidae ont connu un premier bouleversement génétique : le gène NUDX1 s’est multiplié trois fois sur le même chromosome. Puis ces ancêtres ont évolué et leurs descendants ont conservé les trois copies du gène.

Parmi ces descendants, il y a les premiers églantiers sauvages, dont l’un des spécimens a été vraisemblablement victime de l’attaque d’un virus. Celui-ci s’est intégré dans le matériel génétique du rosier, ce qui n’a rien d’exceptionnel, et il est devenu un transposon capable de sauter au hasard d’un chromosome à l’autre.

Et c’est ce qui s’est passé chez l’églantier. Lors d’un saut, ce transposon a entraîné avec lui une des trois copies de NUDX1 sur un autre chromosome. Cette copie s’est retrouvée à côté d’un autre transposon et leur interaction a profondément modifié le produit du gène : l’enzyme codée par le gène s’est non seulement mise à fonctionner uniquement dans les pétales, mais elle a commencé à fabriquer du géraniol.

35 000 variétés existantes à ce jour

Et cet accident a constitué un avantage évolutif évident, car les insectes pollinisateurs ont été attirés par la couleur, mais aussi l’odeur des roses. Si bien que le phénomène de duplication, c’est-à-dire de multiplication du nombre de copies d’un même gène, s’est reproduit, assurant une production maximale de molécules odorantes. Ce parfum a aussi séduit l’être humain qui a adopté cette fleur dont on compte 35 000 variétés aujourd’hui. Aucune plante, même la fascinante orchidée, ne peut rivaliser !

Le mystère du géraniol des roses

Le géraniol est une molécule odorante émise par de nombreuses fleurs, y compris la rose. Mais, en 2015, quand le matériel génétique du rosier a commencé à être séquencé, les généticiens n’ont pas retrouvé le gène qui code sa production chez le rosier. Autrement dit, ce gène connu chez les autres fleurs odorantes était absent chez les roses. C’est en fait un autre gène, dont l’histoire évolutive vient d’être démêlée, qui code le géraniol chez la rose.

 

« Il est très difficile de contrôler l’odeur de la rose »

 

Le point de vue  Jean-Claude Caissard, du laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médecinales (université de Saint-Étienne)

Dans la nature, à quoi sert le parfum de la rose ?

La couleur et l’odeur des roses sauvages, comme l’églantier par exemple, servent à attirer les insectes pollinisateurs. Ceux-ci entrent dans la fleur pour s’y nourrir de nectar et à l’occasion se couvrent de pollen. Quand ils passent d’une fleur à l’autre, le pollen se dépose sur le pistil des fleurs. Aujourd’hui, les roses horticoles ont moins de pollen et beaucoup de pétales, ce qui rend le cœur de la fleur peu accessible aux insectes. Le processus de pollinisation est assuré par la main de l’homme, au pinceau. Le sélectionneur prend le pollen d’un rosier et le dépose sur un autre. Il sème les graines obtenues et, lorsqu’un rosier a des roses qui lui plaît, avec toutes les caractéristiques souhaitées, il le conserve et le multiplie par bouturage. Pour obtenir un rosier commercialisable, le travail de sélection est extraordinaire. Sur les 20 000 à 30 000 nouvelles roses qu’elle obtient chaque année, la société Meilland n’en conserve qu’une en moyenne.

Est-on capable de contrôler l’odeur des roses ?

Non, c’est très difficile, car l’odeur de la rose, très complexe, résulte d’une combinaison d’environ 300 molécules. Aussi, seuls 10 % des rosiers obtenus par le croisement de deux rosiers parfumés ont des fleurs qui dégagent une odeur. Pour la grande majorité, soit il n’y a pas d’odeur, soit l’odeur obtenue est imperceptible pour le nez humain.

Pourquoi les roses du commerce sont-elles souvent sans odeur ?

La rose est la seule plante présente pendant toute l’histoire de l’humanité uniquement grâce à sa beauté et son odeur, et non à cause de propriétés culinaires ou médicinales. C’est probablement en remontant le temps qu’on peut expliquer pourquoi aujourd’hui les roses du commerce n’ont souvent plus d’odeur. Au XIXe siècle, les rosiers étaient sélectionnés pour leur parfum, ce qui explique qu’on peut encore retrouver des vieux rosiers très odorants dans les jardins. Puis au XXe siècle, avec l’industrialisation de l’horticulture, on a préféré les variétés très florifères, même si elles n’avaient pas de parfum. En outre, pour les variétés dont on coupe les fleurs pour les bouquets, les obtenteurs ont sélectionné des roses capables de tenir très longtemps, environ une vingtaine de jours en vase. Au laboratoire, nous avons essayé de comprendre pourquoi ces roses coupées n’avaient pas de parfum. Les obtenteurs avancent que l’épaisseur des pétales est en cause, car elle empêcherait le parfum d’être relargué. Nous avons testé cette hypothèse, sans succès. Je pense plutôt qu’à force de faire des croisements, on a peut-être fini par perdre des gènes essentiels pour le parfum. C’est sur ces gènes que nous travaillons.

À quoi ressemblera le rosier de demain ?

Cela dépend de l’utilisation. Si c’est pour le planter sur un rond-point par exemple, l’absence d’aiguillon sera une caractéristique essentielle qui sera sélectionnée afin que les jardiniers ne se blessent pas. On peut aussi imaginer des variétés avec une odeur prononcée à destination des fleuristes. Côté jardin, les rosiers couvrants dont les fleurs ne sont pas plus grosses que des pâquerettes à la mode aux États-Unis pourraient arriver en France. Je pense que, globalement, un des traits qui sera sélectionné très largement, quelle que soit l’utilisation du rosier, sera la rusticité, c’est-à-dire la résistance naturelle aux maladies, afin de pouvoir se passer de pesticide.

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Le Figaro

Seuls les (vrais) connaisseurs auront 10/10 à ce test sur Molière

QUIZ - Une trentaine de comédies et une galerie de personnages... Connaissez-vous véritablement l’œuvre de Jean-Baptiste Poquelin, plus connu sous le nom de Molière?

On fête cette année les 400 ans de sa naissance. Le dramaturge qui donna son nom à la cérémonie de récompenses du théâtre français ou encore au festival de théâtre annuel de Versailles (actuellement en cours, jusqu’à la fin du mois de juin) a mis en scène 372 personnages. Certaines figures sont devenues incontournables, de Scapin à Tartuffe en passant par Arnolphe: les personnages de Molière ont profondément marqué de leurs empreintes la littérature française.

» LIRE AUSSI - Pourquoi parle-t-on de la «langue de Molière»?

Si on surnomme le français la «langue de Molière», ce n’est peut-être pas pour rien... Le Figaro vous propose de tester vos connaissances sur les personnages de Molière, et de deviner les étymologies cachées derrière certains noms.

À VOIR AUSSI - 400e anniversaire de la naissance de Molière: son dernier fauteuil précieusement gardé à la Comédie-Française

Saurez-vous retrouver de quel livre cet enfant est le héros?

QUIZ - Le Petit Prince ou David Copperfield... La littérature regorge d’ouvrages dans lesquels les enfants sont choisis comme héros. Les reconnaissez-vous?

L'Humanité

Fraction armée rouge : 1972, année rouge sang en Allemagne

Il était une fois

Allemagne de l’Ouest, juin 1972. Le noyau historique de la Fraction armée rouge est arrêté après des attentats meurtriers contre la police, la justice, le groupe de presse Springer et des quartiers généraux américains. D’autres militants vont prendre le relais. Retour sur cette organisation, née dans le sillage du mouvement étudiant contre la société de consommation et la guerre au Vietnam, qui croyait « attaquer le système impérialiste sur ses arrières ».

Entre le 11 mai et le 24 mai 1972, la République fédérale d’Allemagne (RFA) est secouée par une vague d’attentats à la bombe frappant les quartiers généraux américains de Francfort et d’Heidelberg, les locaux de la police d’Augsbourg et de Munich, un juge de ­Karlsruhe et les bâtiments du groupe de presse Springer à Hambourg : quatre militaires américains, dont un officier, sont tués et 70 personnes (policiers, militaires et ouvriers) blessées. Les dégâts matériels sont partout considérables. Dans les heures qui suivent, ces actions sont revendiquées par la Fraction armée rouge (en allemand, Rote Armee Fraktion, RAF).

À l’origine de la Fraction armée rouge (RAF, en allemand), une poignée d’étudiants déterminés à renverser le capitalisme par tous les moyens. © DPA Picture-Alliance via AFP

Active depuis 1970, cette organisation, qui se définit comme fraction armée du mouvement anti-impérialiste, ne s’était jusqu’alors manifestée que par quelques braquages de banques et des cambriolages de bâtiments administratifs, suivis de fusillades avec la police. Mais l’offensive du printemps 1972, frappant six villes éloignées les unes des autres en moins de deux semaines, surprend par son ampleur, sa concentration dans le temps et son haut degré de préparation technique. Cependant, l’impression de puissance qu’elle dégage va être démentie par la rapidité des arrestations : en moins d’un mois, tous les membres du noyau historique de la RAF se retrouvent sous les verrous.

Anne Steiner : « Quand les cartes postales racontent l'histoire des luttes sociales »

Seize mille policiers sont affectés à la lutte antiterroriste, 200 000 DM de primes sont offerts pour la capture des 19 suspects figurant sur les avis de recherche diffusés partout dans le pays, et des centaines de personnes sont perquisitionnées et interrogées. Très vite, les moyens engagés par les autorités fédérales payent. Le 1er juin 1972, des blindés encerclent un garage de Francfort où Andreas Baader, Jan-Carl Raspe et Holger Meins ont trouvé refuge. Le 7 juin, Gudrun Ensslin est appréhendée dans un magasin de Hambourg et, dix jours plus tard, Ulrike Meinhof est arrêtée à Hanovre. Tous appartiennent au noyau initial de la RAF et, à tort ou à raison, les autorités leur attribuent un rôle majeur dans la conception, la préparation et la réalisation des attentats qui viennent d’ensanglanter l’Allemagne.

Née en 1940 près de Stuttgart, Gudrun Ensslin, étudiante en lettres et anglais, engagée depuis l’adolescence contre le réarmement de l’Allemagne et l’arme atomique, a participé activement au mouvement étudiant allemand qui commence en 1966 avec la protestation contre la guerre du Vietnam. Dans ce cadre, elle a connu Andreas Baader, né en 1943 à Munich, étudiant en art, fréquentant les milieux underground de Berlin. Ensemble, ils ont déjà comparu devant la justice en avril 1968 pour avoir provoqué un incendie dans deux grands magasins de Francfort. Ils entendaient protester contre l’indifférence de la population allemande à l’égard du conflit vietnamien et dénoncer le cynisme de la société de consommation. La journaliste Ulrike ­Meinhof, née à Oldenbourg en 1934, ancienne membre du KPD (Parti communiste d’Allemagne, dissous en 1956), éditorialiste et rédactrice en chef du magazine d’extrême gauche « Konkret », avait assisté au procès et noué des liens avec eux.

En 1968, Thorwald Proll, Horst Söhnlein, Andreas Baader et Gudrun Ensslin font de leur procès un happening sur le mode de la dérision. ©  Alamy Stock Photo

Entre-temps, Rudi Dutschke, leader charismatique du mouvement étudiant allemand, avait été victime d’une tentative d’assassinat par un jeune ouvrier proche de l’extrême droite. C’était pour Ulrike Meinhof le signe qu’il était devenu impossible de lutter sans sortir du cadre légal : « Les balles tirées sur Rudi ont mis fin au rêve de la non-violence. Qui ne s’arme pas meurt, qui ne meurt pas est enterré vivant dans les prisons, dans les maisons de rééducation, dans le sinistre béton des tours résidentielles ! »

Cet attentat avait débouché sur une radicalisation du mouvement étudiant et une répression accrue de la part de l’État. Des centaines de manifestants avaient été traduits en justice, condamnés à des peines de prison, et même radiés de l’université comme Holger Meins, né en 1941 à Hambourg, étudiant à l’Académie de cinéma à Berlin. C’est dans ce contexte tendu que s’est formée la RAF à partir d’une vingtaine de militants qui, las de la violence incantatoire des manifestations, envisageaient le recours à la guérilla urbaine sur le modèle des groupes latino-américains. Andreas Baader, Gudrun Ensslin, Holger Meins, Ulrike Meinhof, l’avocat Horst Mahler, menacé d’être radié du barreau pour sa participation à des manifestations violentes, et Jan-Carl Raspe, étudiant en sociologie né à Berlin en 1944, engagé dans des expériences de vie alternatives, faisaient partie de ce noyau initial.

Le 19 octobre 1977, le corps du président du syndicat des patrons Hanns-Martin Schleyer est retrouvé dans le coffre d’une voiture, après l’annonce des « suicides » en prison de Baader, Ensslin et Raspe. © AFP

Dès leur arrestation, les militants de la RAF sont soumis à des conditions de détention extrêmement strictes. Certaines femmes du groupe, internées à la prison de Cologne-Ossendorf, subissent même un isolement acoustique total avec lumière électrique allumée jour et nuit, dans des conditions de privation sensorielle absolue. En réponse au traitement qui leur est infligé, les prisonniers mènent plusieurs grèves de la faim collectives. La plus longue, de septembre 1974 à février 1975, dure 145 jours et entraîne la mort d’Holger Meins. Certaines revendications, comme le regroupement partiel des prisonniers, ont alors été satisfaites et les détenues de Cologne-Ossendorf ont été transférées dans d’autres lieux d’incarcération.

Le traitement judiciaire est tout aussi exceptionnel. Pour éviter toute tentative d’évasion, un bâtiment spécial a été construit à l’intérieur de l’enceinte de la prison de Stammheim, où sont incarcérés, à partir de 1975, huit des principaux membres du groupe. Les avocats de la RAF font l’objet, à plusieurs reprises, de perquisitions et même d’interpellations. Le verdict est rendu le 28 avril 1977 en l’absence des accusés, trop faibles pour suivre les débats, et des avocats, qui refusent de plaider pour protester contre les atteintes aux droits de la défense. Jan-Carl Raspe, Andreas Baader et Gudrun Ensslin sont condamnés à la prison à vie. Holger Meins, mort pendant une grève de la faim, et Ulrike Meinhof, retrouvée pendue dans sa cellule le matin du 9 mai 1976, ne seront jamais jugés.

Deux ans plus tard, de nouveaux militants, issus des comités de soutien aux prisonniers, passent à l’action. Le 7 avril 1977, le procureur fédéral ­Siegfried Buback, rendu responsable de la mort d’Holger Meins et d’Ulrike Meinhof, est abattu avec son chauffeur et un collaborateur. Le 30 juillet 1977, le banquier Jürgen Ponto, président de la Dresdner Bank, est tué lors d’une tentative d’enlèvement manquée. Enfin, le 5 septembre 1977, Hanns-­Martin Schleyer, président du syndicat des patrons allemands et ancien SS, est enlevé par un commando qui exige la libération de onze prisonniers de la RAF parmi lesquels Baader, Ensslin et Raspe. Tandis que les pourparlers traînent en longueur, un commando palestinien détourne un Boeing de la Lufthansa le 13 octobre, et joint ses propres revendications à celles du commando qui a enlevé Schleyer. Quatre jours plus tard, une section antiterroriste allemande donne l’assaut au Boeing, qui s’est posé en ­Somalie, à Mogadiscio, et libère les otages.

Quelques jours plus tard, leurs funérailles donnent lieu à une manifestation de soutien. Après un long silence, la RAF refait parler d’elle en signant une série d’attentats entre 1985 et 1991. © DPA Picture-Alliance via AFP

Le 17 octobre 1977 au matin, on annonce le suicide de trois prisonniers de Stammheim : Andreas Baader et Jan-Carl Raspe par balles et Gudrun Ensslin par pendaison. La version du suicide est immédiatement contestée par les avocats et les proches qui demandent comment des armes auraient pu être introduites dans la prison la mieux gardée au monde et comment les prisonniers privés, depuis l’enlèvement de Schleyer, de visites, de courrier, de radio et de presse auraient pu apprendre l’action de Mogadiscio et son échec, et s’entendre pour se donner simultanément la mort. Le 19 octobre, le corps de Hanns-Martin Schleyer est retrouvé dans le coffre d’une voiture à Mulhouse. La RAF revendique son exécution.

Dans l’ensemble, les actions de 1977 furent critiquées et même condamnées par l’extrême gauche allemande, qui reprochait à la RAF d’être devenue une organisation de libération de ses propres militants et de ne plus avoir aucun objectif politique. Quant au détournement de Mogadiscio, il contredisait un des principes de la RAF : ne pas risquer que des civils soient touchés par des actions de guérilla.

De 1970 à 1977, la RAF a produit un certain nombre de textes (interviews, textes d’explication ou de revendications, lettres de prison, déclarations au procès) qui permettent de comprendre son orientation stratégique, que nous présentons ici. Jamais elle n’a voulu se constituer en avant-garde pour déclencher une révolution en RFA. L’internationalisation du capital, l’uniformisation culturelle, la mobilité de la main-d’œuvre rendaient selon elle caduque cette conception et obligeaient les révolutionnaires à penser la lutte dans le cadre plus global du système impérialiste mondial dominé par le capital américain.

Dans la société industrielle avancée, les classes n’ont pas disparu, mais les exploités n’ont même plus la possibilité de se reconnaître comme tels. Car le système ne s’empare pas seulement de leur force de travail mais aussi de leur subjectivité, de leurs aspirations et de leurs utopies au moyen des mass media et de la consommation massive. Dans ces conditions, se constituer en avant-garde n’aurait aucun sens, mais il faut faire de cette situation, de cette atomisation, le point de départ d’une lutte radicale que tout un chacun peut mener.

Point n’est besoin de rejoindre un lointain foyer de guérilla car c’est dans les métropoles qu’on peut attaquer l’impérialisme sur ses arrières, d’où il exporte ses troupes, ses armes, ses instructions, sa technologie, ses systèmes de communication et ses normes culturelles. La Fraction armée rouge est la fraction d’une armée rouge mondiale regroupant tous ceux qui combattent le système impérialiste, en synergie avec les peuples du tiers-monde en lutte pour leur indépendance.

Après un long silence, la RAF revendique entre 1985 et 1991 plusieurs attentats visant des responsables politico-économiques. En avril 1998, elle annonce sa dissolution dans un communiqué en forme d’autocritique exprimant le regret de n’avoir pas été assez ouverte aux mouvements de contestation des deux dernières décennies, et d’avoir échoué à articuler travail politique légal et action armée.

Depuis les années 1970, nombreux ont été les artistes qui ont été inspirés par la RAF – parmi les plus connus, le peintre Gerhard ­Richter, le compositeur Helmut Lachenmann, l’écrivain Don DeLillo, les cinéastes Rainer Werner Fassbinder, Volker Schlöndorff et Margarethe von Trotta –, interrogeant dans leurs œuvres le refus définitif de ces hommes et femmes d’être en paix avec ce monde et leur détermination à le combattre par les armes, au péril de leur vie.

Anne SteinerAllemagneIl était une fois
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L'Humanité

Jean-Pierre Luminet : « Les arts et les sciences naissent des mêmes instincts et intuitions »

Entretien

Passionné de sciences, de littérature et de musique, l’astrophysicien publie un nouveau recueil de neuf histoires méconnues de grands et singuliers astronomes. Entretien

Anna Musso

Jean-Pierre Luminet, astrophysicien spécialiste des trous noirs et de la cosmologie, directeur de recherche émérite au CNRS, est aussi un écrivain, un poète et un musicien. Talentueux passeur de savoirs, le chercheur est déjà l’auteur de sept romans « historico-astronomiques ». Dans son dernier ouvrage (1), il offre neuf nouvelles inspirées d’histoires méconnues d’astronomes européens ayant vécu entre le XV e siècle et la fin du XIX e. Entretien avec un passionné de sciences et de beaux-arts, qui dépasse le clivage éducatif introduit dès le lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».

Dès la présentation de votre livre, vous annoncez vouloir à nouveau « réduire à néant » le cliché du savant qui serait toujours « dans la lune ». Pourquoi ce combat contre une telle image d’Épinal doit-il être toujours recommencé ?

Il faut toujours lutter contre les clichés, les idées toutes faites et surtout la pensée binaire, particulièrement en cette période de l’évolution de la société occidentale et de sa culture déclinante plus que jamais soumise à l’empire américain. Au-delà de cet aspect géopolitique et militant, je me suis toujours intéressé à l’histoire des hommes et des femmes qui ont apporté leur pierre à l’édifice des connaissances scientifiques, et dont le public ignore généralement tout. Pour ce qui est du cliché du savant distrait toujours dans la lune, l’expression « la tête dans les étoiles » souvent utilisée par les médias m’a toujours un peu agacé, car elle suggère que les savants n’ont pas les pieds sur terre, ce qui est une absurdité. Ces neuf histoires l’illustrent en mettant en scène des astronomes dont les vies, les parcours et les actes montrent toute la variété de la psyché humaine, allant de la générosité et du désintéressement à l’anticonformisme, l’extravagance, l’ambition ou la jalousie.

Théorie des cordes, matière noire, univers multiples, gravité quantique à boucles... Les explications de Jean-Pierre Luminet

Comment avez-vous choisi ces personnages originaux et peu connus ?

Au fil des années, à travers mes lectures et mes recherches sur l’histoire des sciences, je prends note des anecdotes les plus étonnantes et des aventures hors du commun qu’ont vécues certains savants du passé. Ma série de sept romans « historico-astronomiques » se concentrait sur des personnages phares comme Ptolémée, Copernic, Tycho Brahe, Kepler, Galilée, Newton… Les personnages que j’ai choisis dans ce recueil de nouvelles ne sont pas aussi célèbres, mais leurs aventures auraient pu faire l’objet de romans à part entière.

Vous rapportez des épisodes de leur vie quotidienne, des éléments scientifiques et des anecdotes. Ces récits sont-ils tous authentiques ou romancés ?

Tous reposent sur une sérieuse documentation historique. Il peut certes y avoir quelques incertitudes – l’assassinat au cœur du Vatican de Regiomontanus au XV e siècle est probable, mais n’a jamais pu être prouvé. De même que l’histoire de la reliure de livre en peau humaine a peut-être été enjolivée par Camille Flammarion. Mais le reste est parfaitement authentique, y compris les délires de Sylvain Bailly sur l’Atlantide et sa dernière phrase prononcée sur l’échafaud. La part romanesque tient dans certains dialogues que j’ai imaginés, mais de manière plausible en fonction des situations et du caractère des protagonistes.

J’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».

S’il n’y avait qu’une histoire à nous présenter, laquelle sélectionneriez-vous ?

Dans « La robe de Madame Hevelius », il y a trois personnages particulièrement attachants. Le Polonais Johannes Hevelius, astronome amateur puisque brasseur de profession, mais doué d’une vue si exceptionnelle qu’il dédaigne l’usage du télescope pour établir son catalogue d’étoiles. Elisabeth Hevelius, sa très jeune épouse, qui l’assiste dans ses observations tout en s’occupant des affaires de la brasserie, et qui, à la fin de sa vie, rédigera ses travaux en améliorant son style latin. Et le jeune Edmund Halley, qui deviendra plus tard célèbre pour sa prédiction du retour de la fameuse comète : envoyé par la Royal Society pour « piéger » Hevelius, il admet de bonne grâce la valeur du travail de ce dernier et décide de remercier le couple en faisant confectionner pour Elisabeth une robe d’apparat à la dernière mode londonienne !

En plus d’être astrophysicien et écrivain, vous êtes pianiste et mélomane. Quels liens unissent la musique et le Cosmos depuis l’Antiquité ?

La « Musique des Sphères » est une théorie d’origine pythagoricienne, fondée sur l’idée que l’Univers est régi par des rapports numériques harmonieux. Les orbites des « planètes » (incluant à l’époque la Lune et le Soleil) et de la sphère des étoiles fixes étaient censées reproduire les notes de la gamme naturelle, et leurs séparations mutuelles correspondre à des intervalles musicaux. L’astrophysique moderne a rendu caduque l’« harmonie céleste » rêvée par les Anciens, mais, à l’heure de la relativité, de la radioastronomie et de la conquête spatiale, le concept n’en garde pas moins un fort pouvoir d’évocation. Le bruit et la fureur cosmiques révélés par les télescopes contiennent une dynamique temporelle qui interpelle tout autant le compositeur que l’astrophysicien.

Dans votre récente autobiographie musicale (2), vous exprimez votre passion pour Franz Liszt. Racontez-nous cette « rencontre ».

Le point de départ a été ma première écoute, sur un vieux 78-tours en celluloïd rigide, de la « 2 e Rhapsodie hongroise » de Liszt. J’avais 11 ans. Je me rendrai compte plus tard que ce n’est sans doute pas le plus grand chef-d’œuvre du compositeur, mais c’était une introduction idéale à la partie de sa musique la plus connue, placée sous le signe du folklore hongrois et de la haute virtuosité. Outre son œuvre musicale immense, j’ai admiré la prodigieuse générosité du personnage. Exemple quasiment unique dans l’histoire de l’art, cet artiste a consacré une bonne moitié de sa vie à promouvoir la musique des autres : Berlioz, Wagner, Saint-Saëns, Borodine…

La création artistique et la recherche scientifique sont, in fine, inexorablement liées…

Physicien théoricien formé aux mathématiques et féru de géométrie, mais aussi et surtout amateur des beaux-arts, j’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ». Passionné par les diverses formes d’expression artistique, j’ai moi-même pratiqué ces multiples formes de l’imagination créatrice que sont la littérature, la musique et les arts plastiques. Mon programme vise à recréer un « humanisme de la connaissance » – non pas que les arts et les sciences soient confondus, car ils fonctionnent de manière très différente, mais ils naissent des mêmes instincts et intuitions. Je ne crois pas que l’on ait au départ une « âme d’artiste » ou une « âme de scientifique », il y a avant tout une dévorante curiosité pour le monde, et cette curiosité nous pousse à l’explorer à travers différents langages.

(1) « Histoires extraordinaires et insolites d’astronomes », Éditions Buchet-Chastel, 270 pages.(2) « Du piano aux étoiles, une autobiographie musicale », le Passeur Éditeur, 350 pages.

PROFIL

Jean-Pierre Luminet est un astrophysicien, écrivain et musicien français. Il est directeur de recherche au CNRS, membre du Laboratoire d’astrophysique de Marseille et de plusieurs académies et sociétés savantes. Auteur de sept romans, Il est lauréat de nombreux prix, notamment le prix Kalinga et la médaille Einstein de l’Unesco en 2021. Un astéroïde, découvert en 1991, porte son nom en hommage à ses travaux.

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Le Figaro

Deux jours à Namur, capitale de la Wallonie entre Sambre et Meuse

48 heures à Namur

CITY GUIDE – Posée au confluent de la Sambre et de la Meuse, la citadelle belge a toujours séduit les touristes et grâce à de gros aménagements récents, elle est plus attractive que jamais. Nos bonnes adresses.

C'est la ville de Benoît Poelvoorde – qui a exporté son truculent accent. La ville du poète Henri Michaux et du peintre Félicien Rops. Une ville riche en patrimoine, dominée par une citadelle signée Vauban. On aime se balader dans les ruelles des vieux quartiers, puis prendre une bière sur une terrasse ombragée. Bâtie au cœur de la Wallonie, là où la Sambre et la Meuse marient leurs eaux, Namur ne manque pas de charme. D'autant qu'elle vient de se refaire une beauté !

L'arrivée

En voiture

Namur est au carrefour des deux grandes autoroutes wallonnes, la E411 et la E42. L'accès par la route est donc aisé. Laissez votre voiture au parking Confluence. Le cœur historique de la cité se visite à pied.

En train

Namur est à 1h10 de Bruxelles et la fréquence est de 42 trains par jour. Plus d'infos sur belgiantrain.be.

En avion

Brussels Airport est à 65 km, Brussels South Charleroi Airport à 30 km, mais mieux vaut ensuite disposer d'une voiture si l'on veut arriver rapidement à Namur.

Se renseigner

Avant votre départ, téléchargez le Passeport touristique 2022 sur le site de l'Office du tourisme. Outre une série d'informations, il contient des bons de réduction pour nombre d'attractions.

Plus d'infos : namurtourisme.be et visitwallonia.be

En ce moment

À VOIR

Biotopia au Pavillon

Conçu par un architecte namurois, le pavillon belge de l'exposition universelle Milano 2015 a été reconstruit sur l'esplanade de la Citadelle. C'est désormais un lieu dédié à la création numérique. Ouvert en mode pop-up au printemps 2021, il accueille sa première grande expo cette année. À travers le regard d'artistes et de scientifiques, Biotopia mêle biotope et utopie pour interroger les limites de notre perception de l'environnement.

Biotopia , Le Pavillon, route Merveilleuse 65, 5000 Namur. Du 18 juin au 27 novembre 2022, du mercredi au dimanche, de 12 à 18h. Entrée: 10 €.

LA BONNE TABLE

Attablez-vous

Dès l'arrivée des mises en bouche et la découverte du pain feuilleté brioché, on devine le talent de Charles Jeandrain. Le jeune chef a décroché sa première étoile au guide Michelin l'an dernier. Il propose une cuisine tout en déclinaisons et associations. Foie gras, anguille fumée, rhubarbe et nougatine... Ou fraise, persil et poivre de kumpot. C'est élégamment maîtrisé, mais chaque produit a un goût franc et marqué. Les amateurs apprécieront aussi le chariot d'une cinquantaine de fromages affinés par des artisans locaux, ainsi que la carte des vins originale. Menu en cinq services à 66 euros.

Attablez-vous, tienne Maquet 16, 5000 Namur. Tél. : +32 81 20 10 23.

L'HÔTEL EN VUE

N5ST

C'est un lieu exclusif niché dans le quartier résidentiel de la Citadelle. Un chef étoilé de la région a racheté une ancienne ferme pour le transformer en petit hôtel de luxe. 2 duplex et 4 suites, tous différents et rénovés avec goût. Le mobilier design se mêle élégamment aux vieilles pierres et aux charpentes séculaires. On profite du spa dans les anciennes étables voûtées et du petit déjeuner dans l'ancien poulailler. Si vous désirez prendre le repas du soir, il vous sera servi directement dans votre suite. L'établissement dispose d'une piscine extérieure chauffée. Parking aisé. Nuitée à partir de 240 €. Dîner 90 €.

NE5T, Allée de Menton 26, 5000 Namur. Tél. : +32 81 58 88 88.

PRIX ET DISPONIBILITÉS AVEC BOOKING.COM

JOUR 1 : DÉCOUVERTE DE LA VILLE ET DE LA CITADELLE

Matinée

Au départ de la gare, on entre dans Namur par la Galerie Wérenne. C'est le quartier Art déco, construit dans les années 1930. Derrière l'Hôtel de Ville, le Jardin du Maïeur abrite la Fresque des Wallons. Plus de 300 personnalités y sont évoquées, de Georges Simenon à Justine Henin. La rue de Fer, la principale artère commerçante, accueille un marché le samedi matin. On aperçoit au loin la cathédrale Saint-Aubain, mais on préfère s'arrêter à l'église Saint-Loup, «merveille sinistre et galante», disait Baudelaire. Ce chef-d'œuvre d'art baroque est toujours une église paroissiale, mais il s'y organise de nombreux concerts. Vous êtes au cœur du Vieux Namur, quartier médiéval reconstruit après le grand incendie de 1650. Profitez des rues piétonnes. Vos pas vous mèneront vers la place du Marché aux Légumes et ses nombreuses terrasses. Notamment celle du Ratin Totli pus vi cabarèt d'Nameur (le plus vieux café de Namur). Il affiche fièrement la date de 1616, tout comme l'église voisine où l'on dit encore la messe en wallon. En vous dirigeant vers le confluent, vous apercevrez la place d'Armes et le Beffroi, inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco.

Déjeuner

Dans le quartier Art déco, arrêtez-vous au Bistro Belgo Belge. On y déjeune local. Des moules (20 €), des croquettes ou un pavé de Blanc Bleu Belge avec des frites cuites dans la graisse de bœuf. Mais la spécialité maison, ce sont les boulettes (de viande ou végétariennes) à déguster avec l'une des nombreuses sauces au choix (de 14,50 € à 16,50 €). Le chef, Guy Barbiaux, propose pour chacune une beer pairing. Juste envie de boire une bière ? Poussez la porte du bar clandestin…

Après-midi

Posée tout le long de l'éperon rocheux qui domine le confluent, la Citadelle de Namur est traditionnellement attribuée à Vauban, mais elle existait bien avant lui. Pour comprendre son histoire, visitez les souterrains. «La termitière de l'Europe», dixit Napoléon. Ils ont fait jusqu'à 7 km de long. 500 m ont été récemment restaurés et animés pour la visite. À côté, l'ancienne caserne de Terra Nova abrite un espace qui retrace l'histoire de la ville. Au sortir de ces deux lieux, profitez de la terrasse pour découvrir quelques produits du terroir. Notamment l'avisance, une saucisse enrobée de pâte feuilletée. La Citadelle est accessible en voiture ou en téléphérique. Les points de vue sur la ville sont nombreux. Avant de redescendre à pied pour en profiter, faites halte au Panorama. Tout juste rouverte, cette brasserie dispose de la plus belle terrasse avec vue.

Apéritif

Au pied du téléphérique, rendez-vous dans la bien nommée rue des Brasseurs. La Cuve à Bière propose plus de 200 bières, principalement locales. Autour du billard ou dans la charmante cour intérieure, Damien et son équipe vous orienteront selon vos goûts. Vous préférez un cocktail ? Valentin est un mixologue multiprimé. Avec Charlie, sa jeune épouse, ils vous accueillent chez Alfonse. Tous les cocktails sont inédits et toutes les préparations (liqueurs, sirops, extractions, infusions…) maison.

Dîner

Depuis la rue, on ne devine pas combien Fenêtre sur cour est une adresse hors du commun. Vous vous attablerez dans une salle à manger XVIIIe siècle, une verrière 1900 ou une cour intérieure surplombée par une cabine de l'ancien téléphérique. C'est là qu'est né Félicien Rops. Le patron, Claude Genette est un passionné de la ville et de son histoire. Il vient de confier la cuisine à un chef réputé. Il propose une carte de brasserie bien faite, créative et saupoudrée de produits belges – des crevettes grises au spéculoos.

JOUR 2 : MUSÉES, SHOPPING ET BALADE AU FIL DE L'EAU

Matinée

«Rops est le seul véritable artiste que j'aie trouvé en Belgique», écrivait Baudelaire. Le poète détestait les Belges et Belgique mais il avait une amitié sincère pour Félicien Rops – dessinateur, graveur et peintre namurois. C'est à lui qu'il commanda le frontispice des Fleurs du Mal. Rops était un artiste sulfureux, amateur de satanisme et d'érotisme. Le Musée Rops présente une bonne part de ses œuvres dont le fameux Pornocratès, une femme nue qui promène un cochon en laisse. C'est le musée incontournable de la ville. Trema, le musée des Arts anciens, abrite l'une des sept merveilles de Belgique : le trésor Hugo d'Oignies . Il s'agit d'un ensemble d'une cinquantaine de pièces d'orfèvrerie religieuses réalisées dans la région au début du XIIIe siècle. Dans un tout autre style, ne manquez pas le Computer Museum NAM-IP, un musée de l'informatique qui dispose de quelques pièces étonnantes. On y apprend mille choses sur la petite histoire des machines que l'on utilise désormais au quotidien. Puis on profite de la ville pour faire un peu de shopping. À L'Empreinte belge, une boutique de créateurs 100% belges. Chez Mais qui es-tu, une marque namuroise de textiles imprimés. Vous y trouverez notamment le t-shirt «Reviens gamin by Benoît», inspiré du film «C'est arrivé près de chez vous» avec Benoît Poelvoorde. Ou encore et dans un autre genre aux Caves de Wallonie, une épicerie fine spécialisée dans les produits locaux.

Déjeuner

Nouvellement installée à la pointe du confluent, La Confluence jouit d'un cadre magnifique. La cuisine est sous la houlette de Ludovic Vanackere. Il a décroché une étoile verte au Michelin pour l'Atelier de Bossimé, sa ferme gastronomique implantée en périphérie et ne travaille que des produits en circuit court. La Confluence est la déclinaison bistronomique de ce concept. Avec une carte brasserie et une belle offre de vins belges. Vous préférez manger sur le pouce ? Juste en face, il y a Demain à main. C'est un comptoir fast-food, mais de qualité ! Le chef, Guillaume Gersdorff, a fait ses classes chez Jean-François Piège. Il propose des bocaux, des rolls briochés ainsi que des pâtes maison, faites à la main tous les matins. À déguster sur la terrasse en bord de Sambre. Ces deux adresses servent en continu.

Après-midi

C'est au confluent de la Sambre et de la Meuse qu'est née la ville. Ces dernières années, le quartier avait été quelque peu délaissé, mais il vient de renaître. En vous baladant sur les chemins de halage, vous apercevrez le Parlement wallon, dans ce qui fut jadis un hospice. En face, le siège du gouvernement dans l'ancienne maison du confiturier Materne. Rénovée à grands frais, elle est surnommée L'Élysette. Depuis peu, L'Enjambée, une passerelle piétonne relie les deux rives. Traversez-la pour goûter les glaces du Gastronome. Dégustez-les installé sur le banc géant en bord de Meuse… Vous aurez l'air d'un lilliputien sur les photos! Pour explorer le fleuve un peu plus loin, embarquez en croisière sur L'Olympia. À la belle saison, vous pouvez aussi emprunter la navette fluviale Namourette.

Dîner

C'est une nouvelle adresse prometteuse, dans la campagne namuroise : Yirmi de Jeremy Vandernoot. Candidat en 2018 à Top Chef, il a travaillé dans de grandes maisons avant de revenir dans sa région voici quelques mois. Le petit restaurant de 16 couverts propose un menu unique en 6 services (que l'on déguste en tout ou partie). C'est à la fois classique et audacieux, toujours goûteux, et à base de produits régionaux. De 31 € (2 services) à 70 € (6 services).

Carnet d'adresses à Namur

À VOIR, À FAIRE

Visite guidée : Monique Van de Walle. Tél. : +32 472 25 44 27.

La Citadelle, route Merveilleuse 64, 5000 Namur. Tél. : +32 081 24 73 73.

Le Panorama, route Merveilleuse 82, 5000 Namur. Tél. : +32 081 84 11 34.

Le téléphérique, en bas : rue des Brasseurs 63, en haut : route Merveilleuse 61, 5000 Namur. Tél. : +32 81 20 03 60.

Musée Rops, rue Fumal 12, 5000 Namur. Tél. : +32 81 77 67 55.

Trema, rue de Fer 24, 5000 Namur. Tél. : +32 81 77 67 54.

Computer Museum NAM-IP, rue Henri Blès 192A, 5000 Namur. Tél. : +32 81 34 64 99.

L'Olympia, embarquement à L'Enjambée. Tél. : +32 475 49 38 90.

BELLES TABLES ET BUVETTES

Bistro Belgo Belge, rue Saint-Joseph 20, 5000 Namur. Tél. : +32 81 81 00 82.

Alfonse, rue des Brasseurs 46, 5000 Namur.

La Cuve à Bière, rue des Brasseurs 108, 5000 Namur. Tél. : +32 81 34 40 29.

Fenêtre sur cour, place Chanoine Descamps 6, 5000 Namur. Tél. : 081 23 09 08.

Brasserie de la Confluence, rue du Grognon 1, 5000 Namur. Tél. : +32 470 44 39 29.

Demain à main, rue des Bouchers 19, 5000 Namur. Tél. : +32 081 44 44 49.

Le Glacetronome, rue Mazy 73, 5100 Namur. Tél. : +32 493 93 35 33.

Yirmi, rue Trieux-Scieurs 22, 5020 Namur. Tél. : + 32 495 75 77 55.

SHOPPING

L'Empreinte belge, rue des Carmes 69, 5000 Namur. Tél. : +32 474 06 38 95.

Mais qui es-tu, rue de la Croix 54, 5000 Namur. Tél. : +32 81 40 05 35.

Les Caves de Wallonie, rue de la Halle 6, 5000 Namur. Tél. : +32 478 56 67 15.

OÙ DORMIR ?

Villa Balat

C'est la villa la plus en vue de Namur. Posée juste à côté de L'Enjambée, elle porte le nom de Balat, architecte du roi Léopold II, qui la conçut probablement pour ses nièces. Ici, rien n'a changé depuis 1906. Sauf la déco intérieure, pensée dans le respect des lieux par Muriel, la nouvelle propriétaire. Elle propose 3 chambres d'hôtes d'exception. On est d'emblée séduit par le jardin d'hiver et la lumineuse salle à manger où l'on prend le petit déjeuner avec vue sur Meuse. Meublée en Serrurier-Bovy, la Suite Alphonse Balat dispose d'une verrière qui surplombe le fleuve et d'une terrasse privée. Nuitée avec petit déjeuner à partir de 130 €.

Villa Balat, quai de Meuse 38, 5100 Namur. Tél. : + 32 473 30 55 00.

Château de Namur

Le Château de Namur est implanté dans un parc arboré et fleuri au sommet de la Citadelle. On y vient d'abord pour son restaurant, lié à l'École hôtelière de Namur, d'où sont sortis bon nombre de grands chefs belges. La salle à l'ambiance feutrée ouvre sur une vaste terrasse avec vue sur la vallée. C'est aussi là que se prennent les petits déjeuners. L'hôtel propose 5 suites et 24 chambres récemment rénovées dans un style baroque contemporain. Les anciennes salles de bains en marbre y cohabitent avec un éclairage domotique et des œuvres d'art numériques. Parking gratuit et vélos électriques à disposition. Chambre double à partir de 125 €.

Château de Namur, avenue de l'Ermitage 1, 5000 Namur. Tél. : +32 81 72 99 00.

PRIX ET DISPONIBILITÉS AVEC BOOKING.COM

The Royal Snail

Situé à la sortie de la ville, en bord de Meuse, The Royal Snail est un hôtel design ponctué d'allusions discrètes au folklore namurois. L'escargot (the snail) est l'emblème de Namur. Derrière la façade végétalisée, les chambres sont à dominante noire ou blanche, avec une salle de bains argentée ou dorée. À l'arrière : terrasse, piscine, jardin et parking. L'hôtel dispose aussi d'un espace wellness privatisable. Autre atout : un restaurant de qualité (et l'un des rares à être ouvert le lundi). On apprécie les formules à partager. Si vous commandez le menu 5 services en couple, vous dégusterez donc 10 assiettes différentes. Chambre double à partir de 130 €.

The Royal Snail, avenue de La Plante 23, 5000 Namur. Tél. : +32 81 57 00 23.

PRIX ET DISPONIBILITÉS AVEC BOOKING.COM

Plages du Débarquement en Normandie : notre guide de voyage

Ces plages demeurent un lieu de mémoire incontournable sur la ravissante côte normande, égrainée de villages balnéaires. Une émouvante balade historique entre baignades, châteaux de sable et gastronomie.

Nos plus beaux villages des Charentes, d'Ars-en-Ré à Villebois-Lavalette

Dispersés entre un littoral lumineux, de ravissantes campagnes et les rives d'un fleuve indolent, les villages charentais constituent un trésor à découvrir absolument.

France24 - Monde

En direct : l'Ukraine demande l'exclusion de la Russie de la FAO

Publié le : 09/06/2022 - 06:45Modifié le : 09/06/2022 - 13:33

FRANCE 24 Suivre

Les soldats ukrainiens livrent à Severodonetsk l'"une des batailles les plus difficiles" depuis le début de la guerre, pour résister aux forces russes qui contrôlent désormais une grande partie de cette ville stratégique de l'Est où, selon le président Volodymyr Zelensky, se joue "le sort" de la région du Donbass. Suivez notre direct.

  • 13 h 27 : Volodymyr Zelensky demande l'exclusion de la Russie de la FAO

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky demande l'exclusion de la Russie de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), sur fond d'accusations de Kiev de blocage et de vol des céréales ukrainiennes par Moscou.

"Il ne peut pas y avoir de discussion pour prolonger l'adhésion de la Russie à la FAO. Quelle y serait la place de la Russie si elle provoque la famine pour au moins 400 millions de personnes, voire plus d'un milliard ?", a lancé le président Zelensky dans un discours en visioconférence lors d'une réunion ministérielle de l'OCDE.

Le blocage des ports ukrainiens par la flotte russe de la mer Noire, à commencer par celui d'Odessa, principal port du pays, paralyse les exportations de céréales, notamment de blé, dont l'Ukraine était avant la guerre en passe de devenir le troisième exportateur mondial. Des pays africains et moyen-orientaux sont les premiers touchés et craignent de graves crises alimentaires.

  • 11 h 41 : à Kiev, "un certain calme" dans les rues malgré la guerre

  • 9 h 32 : l'Ukraine pourrait reprendre Severodonetsk "en deux, trois jours" avec des armes occidentales de longue portée

L'Ukraine pourrait reprendre la ville clé de Severodonetsk "en deux, trois jours", dès qu'elle disposera d'armes d'artillerie occidentales "de longue portée", estime Sergueiï Gaïdaï, gouverneur de la région de Louhansk, dans l'est de l'Ukraine.

L'armée russe tente depuis des semaines de s'emparer de cette ville industrielle, importante pour le contrôle de l'ensemble du bassin minier du Donbass. Elle y a repris du terrain ces derniers jours.

  • 6 h 18 : Washington veut s'assurer que ses systèmes d'artillerie Himars sont bien utilisés

Les États-Unis, qui ont annoncé l'envoi de quatre systèmes d'artillerie de précision Himars à l'Ukraine, veulent s'assurer que les soldats ukrainiens maîtrisent bien leurs systèmes avant de leur en envoyer davantage, a indiqué mercredi le chef d'état-major américain, le général Mark Milley.

Le Himars est un système "sophistiqué", et "il faut certifier ces garçons, s'assurer qu'ils savent comment utiliser ces systèmes correctement", a déclaré le plus haut gradé américain dans l'avion le ramenant à Washington après une tournée en Europe. Il faut former les opérateurs, mais aussi les soldats chargés de la maintenance, ainsi que les officiers et sous-officiers, a-t-il expliqué aux journalistes l'accompagnant dans sa tournée.

  • 4 h 52 : la "bataille" de Severodonetsk est "l'une des plus difficiles", selon Volodymyr Zelensky

"Nous défendons nos positions, en infligeant des pertes importantes à l'ennemi. C'est une bataille très dure, très difficile, probablement une des plus difficiles de cette guerre", a affirmé le président ukrainien au sujet de la ville de Severodonetsk dans une vidéo diffusée mercredi soir.

Pour la Russie, mettre la main sur cette ville serait déterminant en vue d'une conquête de l'intégralité du vaste bassin houiller du Donbass, déjà en partie tenu par des séparatistes prorusses depuis 2014. "À bien des égards, le sort de notre Donbass se décide là", a estimé Volodymyr Zelensky.

Avec AFP

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Reportage : l'armée ukrainienne manque toujours d'armement

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Comment l’égérie de l’écologie Greta Thunberg fait le jeu du capitalisme vert

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Quand une journaliste d'un grand média se permet de questionner le «Grand Remplacement» et l'absence de statistiques ethniques, cela suscite un tollé et de nombreuses attaques sur les réseaux sociaux : Géraldine Woessner en a fait les frais ce week-end. Elle a accepté de répondre à nos questions mais, sujet brûlant oblige, elle rappelle que ses propos n'engagent pas ses employeurs.

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Impôt sur le revenu, les sociétés, les successions… l'enfer (fiscal) français n'est pas pavé de bonnes intentions : il s'agit plus d'écoper que de préparer l'avenir.

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Historien spécialiste de l'Afrique, auteur d'une quarantaine d'ouvrages dont “Algérie, l'Histoire à l'endroit” (2017, L'Afrique Réelle), Bernard Lugan décrypte les enjeux et les scénarios possibles de la crise algérienne. Et alerte sur le risque d'une vague migratoire sans précédent.

Aurélien Taché, LREM et la laïcité : les limites du « en même temps »

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France24 - Monde

La campagne électorale dans la dernière ligne droite, les sondages se resserrent

Publié le : 09/06/2022 - 14:48

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Dans la dernière ligne droite d'une drôle de campagne, Emmanuel Macron a poursuivi jeudi la bataille sur le terrain de la sécurité lors d'un déplacement dans le Tarn, espérant marquer encore sa différence face à une gauche en pleine dynamique. À trois jours du premier tour, les sondages donnent le camp présidentiel et la Nupes au coude-à-coude.

Législatives 2022 © Studio graphique FMM

Face à la baisse des intentions de vote en faveur du camp présidentiel dans les sondages, Emmanuel Macron s'est rendu, jeudi 9 juin, à la brigade de gendarmerie de Gaillac, dans le Tarn. Le président y a rencontré des membres des groupes intervenant contre les violences intrafamiliales, les stupéfiants, et dans le secteur de la viticulture, qui lui ont présenté leurs moyens d'intervention.

Gaillac accueillera une des 200 nouvelles brigades de gendarmerie (trois dans le Tarn) promises lors de la campagne présidentielle. Ces nouvelles brigades "proposeront aux habitants des services publics tels que le dépôt de plainte ou l'accueil des victimes et renforceront la présence des forces de l'ordre en zone péri-urbaine et rurale", explique l'Élysée.

Une dernière semaine de campagne axée sur la sécurité

Après une visite mercredi à Clichy-sous-Bois sur le thème du sport, le chef de l'État "veut montrer qu'il ne lâche rien, ni à l'extrême droite, ni à l'extrême gauche, que ce soit sur le plan de la jeunesse ou celui de la sécurité", fait valoir un conseiller. Mercredi, Jean-Luc Mélenchon a ironisé sur la "panique à bord" de la "macronie". "Ayez peur, Mélenchon est agressif, il va manger vos enfants", a-t-il lancé.

Depuis plusieurs jours, le camp présidentiel concentre ses attaques sur le leader de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). "Est-ce que vous voulez de l'ordre dans la rue, ou est-ce que vous voulez (...) un responsable politique qui se veut demain Premier ministre et mettrait en accusation (la police ?)", a demandé aux électeurs Aurore Bergé, présidente déléguée du groupe La République en marche (LREM) à l'Assemblée nationale, jeudi sur Cnews.

Avant de se rendre sur un marché d'Agde (Hérault) jeudi, Marine Le Pen, candidate Rassemblement national (RN) dans le Pas-de-Calais, a ironisé de son côté sur la visite d'Emmanuel Macron dans le Tarn. "Il peut faire les pieds au mur avant les élections" mais il a "zéro crédibilité" sur la sécurité, a-t-elle fait valoir.

"Tout dépend des reports" de voix

Depuis dimanche, le camp présidentiel observe avec attention la percée de la gauche unie sous la bannière de la Nupes – La France insoumise (LFI), Parti socialiste (PS), Europe Écologie-Les Verts (EELV), Parti communiste français (PCF) – lors du premier tour des élections pour les Français de l'étranger dimanche dernier. À l'"encéphalogramme totalement plat" jusque-là des rapports de force succède en effet "un début de dynamique plutôt en faveur de la Nupes et une érosion d'Ensemble! (LREM, Modem, Horizons et Agir)", souligne Brice Teinturier, directeur délégué d'Ipsos.

Un sondage Ipsos-Sopra Steria publié jeudi montre que la Nupes, en légère hausse à 28 %, devancerait le camp présidentiel (27 %) en intentions de vote. Crédité de 260 à 300 sièges, Ensemble! n'a aucune certitude d'obtenir la majorité absolue de 289 sièges, tandis que la Nupes pourrait rafler 175 à 215 sièges.

Brice Teinturier souligne toutefois la "fragilité" de ces projections. "Tout dépend des reports" de voix entre les deux tours, avec "40 à 50 sièges (qui) peuvent riper d'un bloc à l'autre", met-il en garde.

Avec AFP

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France24 - Monde

Guerre en Ukraine : Russie cherche soldats désespérément

Publié le : 08/06/2022 - 18:34

Sébastian SEIBT Suivre

Après plus de cent jours de combats en Ukraine, l’un des principaux problèmes de l’état-major russe est une pénurie de soldats de plus en plus criante. Mais la guerre n’a, en réalité, fait qu’amplifier une faiblesse plus profonde de l’armée russe.

À Severodonetsk, l’armée russe gagne du terrain… mais lentement ce mercredi 8 juin. Le siège de cette ville-clé pour le contrôle d’une partie du Donbass est à l’image de la tournure prise par les combats depuis quelques semaines. Le conflit s’est transformé en “guerre d’attrition”, selon Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’Otan. Chaque bataille pour un pâté de maison ou un pont fluvial s’éternise.

Et cette guerre de position ou de tranchées ne fait pas les affaires de la Russie. Pour une raison simple : elle risque rapidement de manquer d’hommes sur le front. Aussi étrange que cela puisse paraître pour une nation qui, historiquement, est souvent apparue comme une machine à envoyer des hommes se battre, vague après vague, jusqu’à épuisement d’adversaires technologiquement supérieurs, tels que l’Allemagne nazie durant la Seconde Guerre mondiale.

Des promesses de salaires mirobolants

Pourtant, l’armée russe en est là. Elle a envoyé des camions de recrutement sillonner le pays jusqu’en Sibérie pour enrôler des nouvelles recrues pour le front ukrainien, a constaté le Moscow Times. Autre exemple : des bureaux de recrutement éphémères ont été installés aux abords de concerts de groupes de rock populaires, souligne le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung.  

Le président russe, Vladimir Poutine, a également approuvé une loi, le 25 mai, qui permet à tous les Russes entre 18 et 65 ans de rejoindre l’armée, alors que jusqu’à présent seuls les Russes âgés de moins de 40 ans pouvaient s’engager.

Moscou est prêt à dépenser beaucoup pour attirer ces nouveaux soldats. “L’armée propose actuellement de payer les nouvelles recrues qui signeraient un contrat de trois mois, l’équivalent ou presque d’un an de salaire d’un habitant de certaines régions pauvres”, note Jeff Hawn, spécialiste des questions militaires russes et consultant extérieur pour le New Lines Institute, un centre américain de recherche en géopolitique.

La seule limite que les autorités semblent se fixer, c’est celle “de ne pas envoyer des conscrits [jeunes hommes sur le point d'être incorporés dans l'armée, NDLR] sur le front car c’est illégal en Russie”, souligne Rod Thornton, spécialiste des forces armées russes au King’s College de Londres. Mais même à ce sujet, l’armée semble prendre quelques libertés avec la loi. Ainsi douze officiers ont été mis en examen, lundi 7 juin, pour avoir envoyé plus de 600 jeunes conscrits se battre en Ukraine, souligne le Moscow Times. 

Comment en est-on arrivé à cette quête effrénée pour trouver des volontaires ? En réalité, le ver était déjà largement dans le fruit de cette armée qui, avant le conflit en Ukraine, était décrite comme la deuxième plus importante au monde après celle des États-Unis. “Sur le papier, elle a un grand nombre de divisions d’infanteries, mais ce qu’il faut savoir c’est que la plupart des brigades qui les composent sont en sous-effectif depuis la fin de la guerre froide”, note Rod Thornton.

De l’artillerie plutôt que des hommes

Ce manque chronique d’hommes “est le résultat d’une évolution sur plusieurs générations pour une population qui a subi d’énormes pertes durant les deux guerres mondiales, qui a fait les frais des purges staliniennes et a souffert de l’industrialisation forcée durant l’époque soviétique”, résume Jeff Hawn. Autrement dit, la population mobilisable avait considérablement fondu lors de la chute de l’URSS.

Le traumatisme de cette période a, ensuite, poussé “Moscou à réviser sa doctrine pour mettre davantage l’accent sur l’artillerie et les blindés que sur les simples soldats”, explique Nicolo Fasola, spécialiste des questions de sécurité dans l'espace de l'ex-Union soviétique à l'université de Birmingham. Une volonté qui s’explique aussi par la crise démographique que traverse la Russie. Moscou ne veut pas sacrifier des hommes alors que les autorités font tout pour enrayer un sérieux déclin démographique.

>> Déclin démographique en Russie : "Poutine n’a pas d'autre issue que de gagner" en Ukraine

Une approche parfaitement adaptée aux conflits éclairs, comme en Crimée en 2014, et aux batailles où il convient d’écraser l’ennemi sous un déluge de feu, comme en Syrie. Mais pour le scénario de la guerre en Ukraine “où les forces d’invasion cherchent à prendre des territoires, il faut surtout des hommes capables ensuite de les occuper, ce qui est le talon d’Achille de l’armée russe”, affirme Nicolo Fasola. 

Les succès des Ukrainiens à Kiev et à Kharkiv, où les forces d’occupation ont été repoussées, illustrent cette faiblesse russe. “La manière dont le conflit se déroule était ainsi plus ou moins écrit d’avance à cause de ce problème d’effectif et de doctrine mal adaptée aux objectifs de la guerre”, résume le chercheur de l’université de Birmingham. 

Mais cette pénurie de soldats “est devenue un problème critique pour Moscou après 100 jours de combats”, assure Jeff Hawn. Les Russes ont, en effet, perdu beaucoup d’hommes depuis le début du conflit. Il est, certes, difficile d’avoir un chiffre exact, mais l’estimation des services britanniques de renseignement qui font état d’un tiers des forces d’invasion détruit est celle qui est le plus souvent reprise.

Conséquence : “Les Russes ont aujourd’hui beaucoup d’artillerie et de véhicules blindés sur le front, mais peu d’hommes pour les utiliser”, affirme Rod Thornton. On est très loin de la célèbre règle d’or de tout conflit armé où le rapport de forces doit être de 3 contre un en faveur de l’agresseur si ce dernier veut l’emporter. “Actuellement, ce serait plutôt du deux contre un et même du un contre un à certains endroits”, estime Jeff Hawn.

Tant que les remplaçants n’arrivent pas sur le front, cette “pénurie de soldats est vraiment devenue l’une des principales raisons du ralentissement de la progression russe dans le Donbass”, estime Jeff Hawn.

C’est d’autant plus vrai que les Ukrainiens ont, quant à eux, “beaucoup moins de mal que les Russes à motiver des volontaires à rejoindre l’armée pour défendre le pays” note cet expert. 

Mobiliser ou ne pas mobiliser, telle est la question

Toutes les initiatives mises en place par Moscou - ces campagnes de recrutement et la promesse de salaires mirobolants pour le commun des Russes - ne semblent pas avoir eu de franc succès, raconte le Moscow Times. Il faut dire que l’armée russe souffre d’un sérieux déficit d’image. “Elle a la réputation d’être très dure, et de n’offrir que très peu d’avantages sociaux”, assure Nicolo Fasola.

La promesse de salaire élevée “va surtout attirer des personnes appâtées par l’argent, ce qui n’en fera pas forcément les recrues les plus motivées face à des soldats ukrainiens qui se battent pour défendre leur pays”, analyse Jeff Hawn.

C’est pourquoi Moscou a fait venir, ces dernières semaines, des soldats des régions géorgiennes pro-Russes d'Ossétie du Sud et d’Abkhazie, de Syrie ou de Tchétchénie. “C’est un pansement temporaire qui ne va pas suffire à régler les problèmes d’effectif à plus long terme”, assure Nicolo Fasola. “C’est loin d’être suffisant pour combler les besoins, et ce sont des troupes qui vont devoir apprendre à s’intégrer à la chaîne de commandement mise en place en Ukraine”, ajoute Rod Thornton. 

Il reste à Vladimir Poutine une dernière solution : la mobilisation générale. Tous les experts interrogés estiment que le président russe ne s’y résoudra qu’en dernier recours. Il faudrait, en effet, qu’il reconnaisse que “l’opération spéciale” menée en Ukraine est une guerre “car sinon, la mobilisation générale serait illégale”, souligne Rod Thornton. Un pas que Vladimir Poutine ne veut pas franchir car “ce serait politiquement très coûteux pour lui”, assure Nicolo Fasola.

Le temps joue donc en faveur des Ukrainiens puisque l’avantage quantitatif russe va continuer à s’atténuer tant que Moscou ne trouvera pas un moyen de renforcer son front sans décréter une mobilisation générale. Mais ce n’est pas forcément un avantage qui mènera Kiev à la victoire finale. Le scénario le plus probable, d’après Rod Thornton, est “que les forces russes décident de passer en mode défensif pour camper sur leurs positions”.

Le Donbass se transformerait alors en une sorte de zone de conflit sans fin à l’horizon car “les Ukrainiens n’ont pas les moyens offensifs de déloger les Russes sauf à recevoir des armes plus puissantes de pays occidentaux”, affirme le chercheur du King’s College de Londres.  Et c’est une option qui n’enchante guère l’Otan, soucieux de ne pas apparaître comme un cobelligérant de ce qui aurait alors de plus en plus une allure de troisième guerre mondiale.

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Timor Oriental. 20 mai 2002, la naissance d’un État dans la douleur

Il était une fois

La petite nation arrache son indépendance, après plus de quatre siècles de colonisation portugaise, suivis de vingt-cinq ans d’une sanglante occupation indonésienne. Allié des États-Unis, qui craignent le « virus » indépendantiste et visent l’or noir du minuscule territoire, le dictateur de Djakarta, Suharto, mène une féroce répression qui fera entre entre 100 000 et 200 000 victimes dans l’indifférence générale.

Dominique Bari

Camp David, 5 juillet 1975. Dans la résidence de villégiature des présidents américains, le président Ford, son secrétaire d’État, Henry Kissinger, et le dictateur de Jakarta, le général Suharto se penchent avec appétit sur l’avenir d’un minuscule territoire de l’archipel de la Sonde, une moitié d’île coincée entre l’Indonésie et l’Australie (1) : le Timor oriental, libéré depuis le 16 mai 1974 du joug colonial portugais à la suite de la révolution des œillets (25 avril), à Lisbonne.

La perspective de l’indépendance se dessine pour les quelque 700 000 Est-Timorais, après quatre cents ans de domination lusitanienne. Les partis politiques, jusque-là interdits, militent au grand jour. Deux formations s’affirment : la conservatrice Union démocratique timoraise (UDT) et le Front révolutionnaire pour un Timor-Est indépendant (Fretilin), dont le leader, Xanana Gusmao, résume ainsi le programme : indépendance, élections libres et nouvelles structures économiques, sociales et politiques, s’appuyant sur la coopération villageoise.

Il n’en faut pas plus au trio de Camp David pour voir « rouge ». Le Fretilin est infiltré par de « dangereux marxistes » qui s’apprêtent à faire du Timor un « nouveau Cuba » dans les eaux du Pacifique aux portes de l’Australie et de Jakarta ! clame Suharto, partisan de l’annexion à l’Indonésie de l’ancienne colonie. Il avance ses pions avec un autre argument de poids : l’or noir. N’y a-t-il pas tout avantage à ce que les importantes réserves pétrolières du Timor oriental tombent entre des mains amies ?

Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie »

Quelques semaines après la défaite historique états-unienne au Vietnam (Saigon a été libéré le 30 avril 1975), la hantise de l’expansion communiste en Asie tétanise l’administration américaine et le vieil allié Suharto est le mieux qualifié pour entraver toute menace. Ce dernier, dix ans plus tôt, le 30 septembre 1965, a déjà été le bras armé des États-Unis pour se débarrasser de l’encombrant général Sukarno, organisateur de la Conférence afro-asiatique de Bandung en 1955, matrice du Mouvement des non-alignés. À la suite du putsch militaire, toutes les forces démocratiques indonésiennes ont été écrasées, à la grande satisfaction du clan occidental. Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie » (2). Depuis, Washington peut compter sur un ralliement sans faille de la dictature de Suharto à ses guerres menées en Extrême-Orient.

Avec la complicité des États-Unis et de l’Australie, qui font main basse sur le pétrole local, l’armée indonésienne étrangle une population révoltée par les vexations et les exactions. © John Stanmeyer/Redux-REA

Dès le printemps 1975, Jakarta est à la manœuvre pour contrer ce « virus » du nationalisme indépendant en Asie, selon la terminologie d’Henry Kissinger. Le temps presse : l’UDT et le Fretilin, passant outre leurs divergences idéologiques, se sont rassemblés au sein d’une coalition gouvernementale dans une perspective d’indépendance. Des élections pour une assemblée constituante sont prévues en octobre 1976.

Les services secrets indonésiens n’ont de cesse de briser la coalition en poussant l’UDT à un coup de force contre le Fretilin. Celui-ci a lieu le 11 août 1975 et échoue. S’ensuit un conflit fratricide au bilan meurtrier – entre 1 500 et 3 000 victimes –, dont le Fretilin sort vainqueur. Le 28 novembre, il proclame la République du Timor-Est. Elle ne vivra que dix jours. Le 7 décembre, les troupes indonésiennes envahissent le territoire est-timorais. Douze heures avant le déclenchement de l’offensive, Ford et Kissinger font escale à Jakarta. Dili, la capitale, est bombardée et prise. La chasse aux « communistes », indépendantistes et aux membres du Fretilin est ouverte. Le Timor-Est devient en une semaine « une prairie de feu et de destruction » (3).

Les Nations unies restent en retrait. L’octroi du prix Nobel de la paix en 1996, à José Ramos-Horta et à l‘évêque de Dili, Mgr Belo, n’y changera rien. © Tor Richardsen/Scanpix Nrway/AFP

Le 22 décembre 1975, le Conseil de sécurité de l’ONU, à la suite d’un vote de l’Assemblée générale, ordonne à l’unanimité le retrait de l’Indonésie du Timor oriental, mais aucune force d’interposition n’est envoyée. Daniel Patrick Moynihan, ambassadeur américain auprès de l’ONU, s’en explique dans ses mémoires. Il a reçu pour instruction du département d’État de rendre l’ONU « complètement inefficace, quelque initiative qu’elle entreprenne… Les États-Unis voulaient que les choses se passent comme elles se sont passées (et ils) agirent en ce sens ». En 1976, le Timor oriental devient la 27e province de la République d’Indonésie avec la bénédiction des puissances occidentales, plus intéressées à rechercher les faveurs de Suharto qu’à défendre les agressés. La France n’est pas en reste. En 1978, le ministre des Affaires étrangères de Giscard d’Estaing se rend à Jakarta pour offrir aide militaire et soutien diplomatique à la dictature indonésienne dans les forums internationaux (4).

Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. Mgr Carlos Belo

La résistance timoraise s’annonce plus importante que prévu et oblige Jakarta à porter à 25 000 hommes les effectifs engagés, soit un soldat pour 28 habitants. Des attaques foudroyantes sont menées contre les centaines de milliers de civils réfugiés dans la montagne. En décembre 1978, l’armée indonésienne reconnaît avoir interné 372 900 Timorais dans 150 camps (soit 60 % de la population) et la Croix-Rouge alerte sur des cas récurrents de famine. En 1989, l’évêque de Dili, Mgr Carlos Belo, en appelle au secrétaire général de l’ONU : « Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. » En vain, la chape de silence continue d’étouffer l’île martyre. Cette même année 1989, l’Australie signe un accord avec Suharto pour exploiter le pétrole de la « province indonésienne du Timor Oriental ». Accord auquel se sont associées les compagnies occidentales sans que cela suscite le moindre commentaire.

Après dix ans de traque, Xanana Gusmao, leader du Fretilin, est capturé en novembre 1992 et condamné à vingt ans de prison. Paradoxalement, son arrestation donne un nouveau souffle à la lutte, mais les manifestations sont durement réprimées. José Ramos-Horta, ancien ministre des Affaires étrangères de l’éphémère République est-timoraise et représentant à l’étranger du Conseil national de la résistance, parcourt le monde pour mobiliser les opinions publiques et briser l’indifférence générale et la passivité des gouvernements. Mais, même le prix Nobel de la paix, qui lui est décerné en octobre 1996 de concert avec l’évêque de Dili, ne fait pas réagir le Conseil de sécurité de l’ONU, ni n’oblige l’Indonésie à mettre un terme à son occupation illégale… Après la réception de son prix, le retour d’Oslo de Mgr Belo fut triomphalement salué à Dili : près du tiers de la population se trouvait dans les rues. La répression indonésienne fut à la mesure de l’événement.

La situation commence à évoluer à partir de 1997, année de la crise financière asiatique qui entraîne la chute des devises régionales et une récession économique de grande ampleur. Les conséquences sont terribles pour le peuple indonésien et suscitent une explosion de contestations. Après trente-trois années de pouvoir, Suharto démissionne en mai 1998 à la suite de violentes émeutes à Jakarta. Officiellement, la dictature a vécu, mais toutes les structures du régime restent en place, notamment l’armée. Jusuf Habibie, vice-président de Suharto, lui succède. Il consent à une consultation d’autodétermination organisée par les Nations unies auprès des Timorais.

Les militaires ne l’entendent pas ainsi. La perte du Timor oriental, où ils disposent de gros intérêts économiques, est inacceptable. À l’annonce du référendum, prévu à l’été 1999, ils lancent une nouvelle campagne de terreur et d’intimidation. L’équipe de l’ONU en charge de la préparation du scrutin témoigne de ces violences : en juillet 1999, 90 000 personnes, soit 13 % de la population, ont dû se réfugier dans les montagnes pour échapper aux agressions ; 3 000 à 5 000 personnes sont tuées dans les mois qui précédèrent le vote : « Le pire est peut-être à venir, alerte la mission. On ne peut écarter l’idée que l’on assiste aux premières étapes d’une campagne de génocide pour écraser définitivement par la force le problème du Timor oriental » (5).

Embastillé par l’occupant, le leader du Freitelin Xanana Gusmao est investi président, le 20 mai 2002, jour de la proclamation de l’indépendance. © Paulo Novais/Lusa/AFP

Des alarmes hautement fondées. En mai 1999, un document public de l’armée indonésienne confirme la planification de nouveaux massacres en cas de victoire indépendantiste : « Ce sera pire qu’il y a vingt-trois ans ! » prévient-il. Le mouvement indépendantiste « devra être éliminé du sommet à la base » (6). En dépit de ces annonces, la Maison-Blanche reste aux abonnés absents. L’administration Clinton refuse de discuter de la formation d’une force internationale pouvant faire échec aux buts de l’armée. Au contraire, le Pentagone fait état du succès d’« un exercice d’entraînement américano-indonésien, le 25 août ». Soit cinq jours avant le référendum.

Le 30 août 1999, c’est pourtant un pays entier qui se rend aux urnes : 98,6 % de participation et un résultat sans appel à 78,5 % des voix pour l’indépendance. Fidèle à ses promesses, l’armée indonésienne passe à l’action avec ses bataillons d’élite Kopassus – de sinistre renommée –, épaulés par les milices locales supplétives. Le territoire du Timor oriental est incendié et pillé, quasiment réduit en cendres. En quelques jours, en cette fin d’été 1999, près de la moitié de la population, selon un rapport des Nations unies, est expulsée de ses foyers, soit déplacée de force vers le Timor ouest, indonésien, soit fuyant vers les montagnes les exécutions sommaires. Au moins 1 400 civils sont massacrés.

Ce n’est que le 10 septembre 1999 qu’une force d’interposition internationale, l’Interfet, débarque à Dili pour faire cesser la terreur. En moins de trois semaines, elle sécurise l’ensemble du territoire. Une administration provisoire des Nations unies est créée et gérera pendant près de trois ans le pays dévasté. Elle travaille en étroite concertation avec les dirigeants timorais, réunis au sein d’une coalition de partis présidée par Xanana Gusmao et José Ramos-Horta. Au soir du 20 mai 2002, le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, leur remet symboliquement la souveraineté du Timor oriental, qui prend le nom officiel de République démocratique du Timor oriental.

Pendant un quart de siècle d’occupation indonésienne, 100 000 à 200 000 Timorais (sur une population de 700 000 en 1975) ont été tués dans des combats, sous les bombardements aériens, ou victimes de maladies consécutives aux conditions de vie des populations déplacées et assignées à résidence dans des équivalents locaux de camps de concentration. L’ancien président Clinton, invité à l’émouvante cérémonie du 20 mai 2002, y prononce cette phrase : « Je ne crois pas que nous puissions défendre tout ce que nous avons fait. » Cynique mea culpa.

timor orientalIl était une fois
France24 - Monde

Tuerie d'Uvalde : une fillette rescapée livre un témoignage glaçant au Congrès américain

Publié le : 09/06/2022 - 03:21

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Une fillette de 11 ans a décrit mercredi aux élus américains l'horreur qu'elle a vécue lorsqu'un lycéen armé d'un fusil d'assaut a massacré, le 24 mai, 19 de ses camarades et deux enseignantes dans son école d'Uvalde, au Texas. Son témoignage survient alors que le Congrès débat d'un encadrement limité des armes à feu après des décennies d'inaction.

"Je ne veux pas que ça se reproduise" : Miah Cerrillo, une fillette qui s'est recouverte du sang de son ami pour échapper à l'auteur d'une tuerie dans son école d'Uvalde, au Texas, a témoigné mercredi 8 juin devant le Congrès américain, plus que jamais sous pression pour adopter des mesures d'encadrement des armes à feu.

Le 24 mai, un lycéen de 18 ans porteur d'un fusil d'assaut a tué 19 écoliers et deux enseignantes dans un établissement scolaire d'Uvalde, une ville à l'ouest de San Antonio.

Le tireur "a dit 'bonne nuit' à mon institutrice et il lui a tiré dans la tête. Ensuite, il a tiré sur certains de mes camarades et sur le tableau", a témoigné la fille de 11 ans lors d'une audition au Capitole sur l'"épidémie de violence par arme à feu".

"Les écoles ne sont plus sûres"

"Quand je me suis rapprochée des sacs à dos, il a tiré sur mon ami qui était juste à côté de moi et j'ai pensé qu'il allait revenir dans la pièce", a raconté la petite fille à lunettes dans des propos retransmis par vidéo. "Donc j'ai pris un peu de sang et je me le suis étalé partout... Je suis restée silencieuse, puis j'ai attrapé le téléphone de mon institutrice et j'ai appelé (le numéro d'urgence) 911."

Miah Cerrillo a assuré qu'elle ne se sentait plus en sécurité à l'école. "Je ne veux pas que ça se reproduise", a-t-elle imploré.

Présent lors de l'audition, son père Miguel a affirmé en larmes que Miah n'était "plus la même petite fille avec qui il avait l'habitude de jouer". "Les écoles ne sont plus sûres, quelque chose doit vraiment changer", a-t-il supplié.

"Entêtement" ou "passivité" des politiciens ?

Le Congrès américain, qui débat en ce moment d'un encadrement limité des armes à feu après des décennies d'inaction, a aussi été confronté au témoignage de Roy Guerrero, pédiatre d'Uvalde, qui a décrit des corps d'enfants "pulvérisés", "décapités", "déchiquetés" par les balles. "Ce que je n'arrive pas à comprendre, c'est si nos politiciens nous laissent tomber par entêtement, par passivité, ou les deux", a-t-il fustigé.

Zeneta Everhart, dont le garçon de 21 ans a survécu à la tuerie raciste d'un supermarché de Buffalo le mois dernier, a aussi interpellé les élus. "Mon fils Zaire a un trou sur le côté droit de son cou, deux sur son dos, et un autre sur sa jambe gauche, causés par l'impact d'une balle de (fusil d'assaut) AR-15. En nettoyant ses blessures, je peux encore sentir des morceaux de balle dans son dos", a-t-elle assuré. "Maintenant, je veux que vous imaginiez ce scénario exact pour un de vos enfants."

Le président américain Joe Biden a maintes fois promis d'agir contre cet effroyable fléau que les gouvernements successifs ont jusqu'à présent été incapables d'endiguer. Mais dans un pays où près d'un adulte sur trois possède au moins une arme à feu, les conservateurs s'opposent vivement à toute mesure qui pourrait aller à l'encontre des droits "des citoyens respectueux de la loi".

Négociations au Sénat

L'étroite majorité du parti de Joe Biden au Congrès ne lui permettant pas d'adopter seul une loi sur les armes, tout le défi est donc de trouver des mesures qui pourraient obtenir l'aval de républicains.

Des discussions au Sénat tournent pour le moment autour de propositions limitées, comme la vérification des antécédents judiciaires ou psychologiques des acheteurs d'armes individuelles, ce que des associations réclament depuis des années.

En parallèle, la Chambre des représentants a voté mercredi soir en faveur d'un autre grand projet de loi qui interdirait entre autres la vente de fusils semi-automatiques aux moins de 21 ans et celle des chargeurs à grande capacité. Ces mesures sont vivement critiquées par l'opposition républicaine. Il paraît donc impossible qu'elles puissent passer l'étape du Sénat, où le soutien de dix conservateurs est nécessaire en raison des règles de majorité qualifiée.

Avec AFP

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Uvalde commence à enterrer ses morts, une semaine après la tuerie dans une école

Joe Biden demande au Congrès américain de limiter la vente de fusils d'assaut

États-Unis : deux fusillades distinctes font 6 morts en Pennsylvanie et dans le Tennessee

BBC

SANS TITRE

Some football-related news now. The Premier League has suspended its £43m six-year deal with Russian broadcaster Match TV over the country's invasion of Ukraine.

A previous deal with Russian media group Rambler was suspended in March after the war began - and a new contract with Match TV was set up in its place.

But with the conflict in Ukraine showing no signs of easing, the Premier League announced at its annual general meeting today that the new deal has been put on hold.

Read more here.

The Kremlin has announced that it does not expect Gazprom to cut gas supplies to any more European customers.

The Russian energy firm has already stopped supplies flowing to some countries, including Poland and Finland after they refused to make payments in Russian currency.

But the Kremlin says its roubles scheme - set up in response to Western sanctions - is functioning as intended, according to Reuters.

It also said no agreement has been reached with Turkey on exporting Ukrainian grain shipments across the Black Sea.

Turkey has been pushing for an agreement between Russia andUkraine on a plan to resume grain exports from Ukrainian ports.

President Putin's spokesperson Dmitry Peskov said work was continuing.

Over in the self-proclaimed "Luhansk People's Republic" (LPR), one of Ukraine’s breakaway regions, residents have been given a new deputy prime minister.

Vladislav Kuznetsov was formerly the deputy governor of Russia's Kurgan region. His new appointment was announced via the pro-Kremlin website Gazeta.ru.

The LPR is one of two separatist-controlled areas in Ukraine - founded in 2014 following Russia's annexation of Crimea - the other being the Donetsk People's Republic (DPR).

Russian President Vladimir Putin recognised both statelets as independent in February, which many saw as a precursor to the war that ensued days later.

In the DPR, Vitaly Khotsenko from Russia's industry and trade ministry has been made head of the statelet's government, according to Interfax.

The Russian news agency said Kremlin spokesman Dmitry Peskov confirmed the appointments of the former Russian officials.

Asked at a daily press briefing about the possibility of further similar appointments, Peskov is reported as saying: "This will depend on the choice of the people who live in these liberated areas.

"We live in a world where nothing can be ruled out."

Ukrainian President Volodymyr Zelensky has called for Russia to be expelled from the UN's Food and Agriculture Organization (FAO).

"There can't be any discussion on prolonging Russia's membership in the FAO. What is there for Russia to do if they are causing hunger for at least 400 million, or potentially more than a billion people?" Zelensky is quoted as saying by the AFP news agency.

He was addressing a ministerial meeting of the Organisation for Economic Co-operation and Development (OECD) group of countries in Paris by video link.

Western nations have accused Russia of creating the risk of a global famine by blocking Black Sea ports.

Ukraine is delaying exports of grain by not removing mines from its Black sea ports, Russian Foreign Minister Sergei Lavrov says, while also accusing Kyiv of "militaristic rhetoric".

Lavrov, speaking on Russian news channel Rossiya 24 while on a visit to the Armenian capital Yerevan, says unblocking the ports so foreign ships stuck there can leave and grain can be taken away by other ships should be "simplicity itself".

"The Russian military has, for over a month now, daily declared safe-passage corridors which can be used by any ship with no preconditions or hindrance or danger to themselves," he says.

Ukraine has said it needs "effective security guarantees" before it can start shipments, voicing concerns Moscow could use any potential corridors to attack from the sea.

Lavrov also says he hopes Ukraine will not again look towards the West for more arms deliveries.

"They should have stopped such rhetoric long ago, and stopped stirring things up in the media space in an effort to keep up their ratings," he says.

He also warns the West it "should realise that indulging in Kyiv's military mood will not lead to anything good".

Russia will gain control of Ukraine’s Donetsk and Luhansk regions soon, Moscow's UN ambassador Vassily Nebenzia has told the BBC’s Hardtalk programme.

As we reported earlier, he says Russia is making progress in the two regions, which comprise Donbas.

We reported earlier on Luhansk governor Serhiy Haidai's remarks about the situation in Severodonetsk. He said Ukrainian troops had been pushed back to the outskirts of the eastern city.

Haidai's added to that now, saying more than 90% of the region is "temporarily under Russian occupation", but repeated assurances that neighbouring Lysychansk remains out of Moscow's hands - for now.

Elsewhere, the head of Severodonetsk's military administration has described the fighting as "difficult but manageable". Oleksandr Stryuk said Ukrainian troops still held the industrial zone and adjacent areas in the city.

He added, in contrast to Haidai, that defence lines were holding but said it was now impossible to evacuate those still in Severodonetsk.

The BBC hasn't been able to independently verify these claims and it's important to note that as the fighting continues, views are likely to vary from official to official as they do their best to report what it is they're seeing and being told.

If you're just joining us, or need a refresher of what's been happening this morning, here's a round-up of today's main headlines from the war in Ukraine.

The battle for Severodonetsk

President Volodymyr Zelensky says the fate of the eastern Donbas region may be decided in the battle for Severodonetsk. Fighting there continues to be tough and Ukraine is suffering losses - but also inflicting heavy casualties on the Russians, he says. Ukrainian forces have been pushed back from the city and now control only its outskirts, Serhiy Haidai, the governor of Luhansk, says.

Food crisis

The latest major institution to voice concerns about the war's impact on global food supplies is the United Nations' Food and Agricultural Organisation. it says blockades of Black Sea ports mean the world's most vulnerable countries are paying more for less food.

Mariupol bodies

Hundreds of bodies are being found in the debris of destroyed buildings in the Russian-occupied city of Mariupol, the local authorities say - but they suggest the controlling Russian forces are beginning to end the searches.

Imogen Foulkes

Reporting from Geneva

The United Nations' Food and Agricultural Organization (FAO) has warned of growing food insecurity due to rising food and fuel prices in its twice yearly food outlook report, the first since Russia’s invasion of Ukraine.

Its findings are bleak: the FAO says the war in Ukraine and Russia’s blockade of Black Sea ports mean the world's most vulnerable countries are paying more for less food.

Russia and Ukraine produce a third of the world’s wheat, while Russia is a leading supplier of fertilisers.

Global food import costs are expected to reach a new record of $1.8tn (£1.4tn) this year, not because of increased imports, but because of higher prices.

Many farmers in low-income countries can no longer afford Russian fertiliser, their crops are much reduced.

In Africa's Sahel region, where famine already threatens, UN aid agencies have had to cut rations - the money they have buys less food, and less fuel to transport it.

The UN urgently wants Russia to unblock Ukraine's Black Sea ports, to allow millions of tonnes of grain out, but an agreement - and demining the ports - could take months.

The FAO describes the situation as alarming; it is calling for a food-import financing facility to protect the poorest countries from rising prices.

Hundreds of bodies are being found in the debris of destroyed buildings in Mariupol, according to an adviser to the city's mayor.

Petro Andryushchenko spoke on Telegram of an "unending caravan of death" in the occupied port city, where between 50 and 100 bodies per block of flats are being retrieved from under the rubble and transported to morgues or - depending on the state the bodies are in - to landfill.

In the post, published yesterday, he said the debris of about two-fifths of buildings have been searched by the occupying forces so far.

Last month, the head of the self-proclaimed Donetsk People's Republic said 60% of buildings in Mariupol had been destroyed, of which 20% could not be rebuilt.

But in a follow-up post this morning, Andryushchenko says the searches in the Left Bank district have stopped, saying: "The occupiers finally switched to the practice of demolishing houses and refusing to search for the bodies of those killed under the rubble."

He says it will never be known how many Mariupol residents died and are still under the debris - and they will be buried alongside rubbish.

"No words. Only rage," he says.

Fighting has intensified in Severodonetsk and Ukrainian President Volodymyr Zelensky has said the battle in the city would determine the future of the Donbas region.

Serhiy Haidai, governor for the Luhansk region, said if the West supplied long-range artillery, Ukraine would have the firepower it needs to push back Russian forces.

He said if Ukraine gets Western long-range weapons, Russia would "lose to the West, and our defenders will be able to clean up Severodonetsk in two to three days".

Haidai added that "silence in Severodonetsk lasts only when guns are reloaded" and evacuation from the city "is still impossible".

Joe Inwood

Reporting from Kyiv

"This is a very fierce battle, very difficult… I am grateful to everyone who defends this direction. In many ways, the fate of our Donbas is being decided there."

Those words from President Zelensky were describing the battle for Severodonetsk, the current focus of Russia’s invasion of the eastern Donbas region.

The old industrial city, almost the last part of the Luhansk oblast (region) controlled by his forces, has been characterised by huge artillery battles, fierce street fighting and heavy casualties on both sides.

Without doubt, both sides have thrown everything at Severodonetsk.

But, the suggestion that this city is crucial for the fate of the Donbas doesn’t tally with an interview we did with the Luhansk governor just a few days ago. Serhiy Haidai, so often the source of information on the conflict, told us that "Severodonetsk is of symbolic importance only, not military or strategic importance".

Indeed, he said it was the neighbouring city of Lysychansk that is the more strategically significant. "Lysychansk is much more important because it is located on the hill. It is easier for the military to defend and strike."

To understand why, we need to understand the geography of the region.

Severodonetsk is on relatively flat terrain on the eastern bank of a river called Siverskyi Donets, whereas Lysychansk sits on a hill overlooking on the western side. It is a far more defensible position, especially as approaching Lysychansk will involve crossing the river, something that has proved incredibly costly for Russia in the recent past.

People may remember some extraordinary images from a few weeks back, an entire battalion tactical group wiped out as it tried to bridge the Siverskyi Donets River.

Trying to cross that river once more will be the task which faces the Russians if they capture Severodonetsk.

It may be, therefore, that when President Zelensky says "the fate of our Donbas is being decided" in the battle for Severodonetsk, he is talking in symbolic not strategic terms.

Indeed, even if the Russians do capture the city, they will still face an uphill task to capture the rest of the Donbas, in more ways than one.

The body of French journalist Frédéric Leclerc-Imhoff - who was killed on 30 May after being hit by shrapnel near Severodonetsk - has arrived back in France.

It was around 3am when the plane carrying the remains landed at Le Bourget Airport from Kyiv. Leclerc-Imhoff's parents, partner, some of his relatives and France's Culture Minister, Rima Abdul-Malak, were all in attendance as his coffin was carried off an aircraft.

Officials from French TV channel BFMTV, where Leclerc-Imhoff had worked for six years, were also there. A tribute is due to be held for the reporter and cameraman in Paris at around 6.30pm on Friday, according to French media.

Initial reports suggested Leclerc-Imhoff, 32, suffered a fatal wound to the neck after shrapnel pierced an armoured vehicle he was travelling in. He was covering a civilian evacuation from the battle-hit region of eastern Ukraine when he died.

Over to Indonesia now, where Russian Ambassador Lyudmila Vorobieva has refused to confirm whether President Vladimir Putin will attend a G20 summit in Bali later this year.

"We cannot yet ascertain whether President Putin will attend [the meeting] offline or online... We still have time to think about that and await developments," Vorobieva is quoted by the Antara news agency as saying.

During a phone conversation with Indonesia President Joko Widodo in April, Putin said he would attend the G20 summit.

However, the US has since voiced opposition, saying "it can't be business as usual" with Moscow after its invasion of Ukraine.

It's rare Putin is seen in public nowadays, with rumours swirling about this health. Former MI6 spy Christopher Steele told the BBC yesterday the Russian leader would likely be gone within six months, suggesting he may be "incapacitated" by then.

The British Ministry of Defence (MoD) has just published its latest defence intelligence update on the war in Ukraine.

Its assessment is that Russia is seeking to regain momentum around Izyum to put further pressure on Severodonetsk.

Izyum sits on a key road into the Donbas region. The MoD says Russian advances in the city remained stalled since April, after Ukrainian forces "made good use" of the region's terrain to slow Russia's advance.

According to the MoD, gaining momentum in Izyum would give Russia the option of advancing deeper into the Donetsk Oblast.

Russian forces are progressing in the eastern Donbas region, Russia's UN ambassador Vassily Nebenzia has said

Speaking to the BBC, he dismissed comments about Moscow's operation stalling, or not moving as envisaged, saying "progress is being made".

"Nobody promised to deliver it [victory] in three or seven days."

Earlier this week, Nebenzia stormed out of a UN Security Council meeting after the European Council President Charles Michel blamed Russia's invasion of Ukraine for causing a global food crisis.

As we've been reporting, Ukrainian President Volodymyr Zelensky has said that fighting for the city of Severodonetsk may decide the outcome of the war in the Donbas, eastern Ukraine.

Ukraine has claimed to be inflicting heavy casualties on Russian troops.

But Serhiy Haidai, governor of the Luhansk region (which makes up the Donbas along with the neighbouring Donetsk region), said Ukrainian special forces had pulled back after Russia "started levelling the area with shelling and air strikes".

"Our [forces] now again control only the outskirts of the city," he told local media. "But the fighting is still going on, our [forces] are defending Severodonetsk."

"It is impossible to say the Russians completely control the city," he added.

The focus of the war switched to the east at the end of March, after Russian forces pulled back from the region around Ukraine's capital, Kyiv.

Large parts of the Donbas have been under the control of Russian-backed separatists since earlier fighting in 2014-15, when Russia annexed Crimea.

Haidai said some 15,000 civilians remained in Severodonetsk and the nearby city of Lysychansk.

Chris Partridge

BBC News

New satellite pictures show the aftermath of reported Russian attacks on large agricultural storage warehouses in southern Ukraine.

The strikes happened in the southern Black Sea port of Mykolaiv - a major hub for grain exports. Before and after images were taken on 31 May and 7 June.

Ukraine is one of the world’s biggest exporters of grain. It operates dozens of export terminals along the coast, where cities are regularly shelled.

Western countries have accused Russia of creating the risk of a global famine by shutting off Black Sea ports.

Yesterday, Russia’s Foreign Minister Sergei Lavrov held talks with his Turkish counterpart - in Ankara - on the crisis.

Lavrov said the onus was on Kyiv to solve the problem of shipments by de-mining its ports. Moscow also blames western sanctions for the drop in food exports.

We've been reporting on Ukraine's war-caused grain crisis over the last couple of days, including claims that Russia has been stealing - and exporting - certain products.

Moscow has denied the allegations, but the problem is - they came from Russian-appointed officials in occupied southern Ukraine.

This is on top of claims - which the BBC has not been able to verify - by Ukrainian officials who've accused Russia of stealing about 600,000 tonnes of its grain and exporting some of it.

Yevgeny Balitsky, in charge of Russian-held areas in Ukraine's Zaporizhzhia region, said grain had left the region on freight trains bound for Crimea - which Russia annexed in 2014 - and, from there, the Middle East.

Read more here.

Joe Inwood

Reporting from Kyiv

The battle for Severodonetsk has been intensifying in recent weeks, with both sides claiming gains and losses.

In his nightly address, Ukraine's President Zelensky said his forces were inflicting heavy casualties on the Russians.

"In many respects, the fate of the Donbas is being decided there," he said.

And, according to the top official in the region, it may not be going in his favour. Serhiy Haidai said that Ukrainian forces had been pushed back by intense Russian shelling – and now only held the outskirts of Severodonetsk.

But, control over this city has ebbed and flowed in recent days – and with the more defensible city of Lysychansk sitting just across the river, Russia will not find its path into the Donbas an easy one.

Valeurs Actuelles

Euthanasie : vous avez dit liberté ?

PMA ou la dissolution parentale

Deux phrases, prononcées récemment par le député LREM Jean-Louis Touraine, mettent en lumière la finalité du projet de loi que l'on dit “bioéthique” : casser le plus précieux repère originel de l'humanité.

Jean Vanier, l’ami des petits

Le fondateur de l'association À bras ouverts rend un dernier hommage à son ami Jean Vanier, prophète de la “liberté des fous”.

Tugdual Derville : “Entrave à l’humanité”

Tribune. Tugdual Derville est délégué général de l'association Alliance VITA. Alors qu'aujourd'hui va être discuté à l'Assemblée nationale le délit d'entrave numérique à l'IVG, il s'offusque qu'on puisse nier et faire taire une voix dissonante sur l'avortement, qui reste avant tout un drame humain.

Tugdual Derville – IVG : gare à la panique

Valeurs d'avenir. Tugdual Derville est délégué général d’Alliance Vita. Pour lui, « Forcer les femmes enceintes à se décider dans l'urgence, c'est leur faire violence ». Sur Twitter : @TDerville.

Saint humour

Un Planning de droit divin ?

Il faut sauver la loi Leonetti

France24 - Monde

Assaut du Capitole : une commission parlementaire présente ses premières conclusions

Publié le : 09/06/2022 - 05:05

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La commission parlementaire en charge de l'enquête sur l'attaque du Capitole par des partisans de Donald Trump le 6 janvier 2021 présente jeudi soir ses premières conclusions. Voici un point sur son enquête, en six questions.

Depuis près d'un an, un groupe d'élus du Congrès américain mène une enquête sur la responsabilité de Donald Trump dans l'assaut du Capitole le 6 janvier 2021. Jeudi 9 juin, cette commission parlementaire présentera ses premières conclusions lors d'auditions publiques.

  • Qu'a fait la commission jusqu'ici ?

Lors de ses audiences, la commission a promis de "fournir au peuple américain un résumé de ses conclusions sur la campagne coordonnée destinée à renverser les résultats de l'élection présidentielle de 2020 et à empêcher le transfert du pouvoir".

Depuis le début de son enquête, la commission dite du "6-Janvier", composée de sept démocrates et deux républicains, a entendu près de 1 000 témoins, dont deux enfants de l'ancien président, pour faire la lumière sur les faits et gestes de Donald Trump après l'élection de 2020.

Elle assure avoir épluché plus de 100 000 documents, dont des courriels, SMS et photos officielles de la Maison Blanche, et a envoyé une centaine d'assignations à témoigner.

Quatre des plus proches collaborateurs de Donald Trump et cinq élus républicains, dont le chef des conservateurs à la Chambre Kevin McCarthy, ont refusé de se plier à ces assignations.

  • Qu'attendre des audiences ?

SMS, documents officiels et vidéos à l'appui, une série d'avocats et de témoins clés présenteront les différents scénarios envisagés par Donald Trump et son entourage pour renverser le cours de l'élection présidentielle de 2020, jusqu'à l'assaut du Capitole le 6 janvier 2021.

Parmi ces différents scénarios, celui d'un projet de décret de la Maison Blanche qui ordonnait au plus haut responsable militaire du pays de saisir des machines électorales à travers le pays.

Les membres de la commission veulent aussi comprendre pourquoi Donald Trump a pris 187 minutes avant d'appeler la foule qui attaquait le Congrès américain à rentrer chez elle.

  • Qu'avons-nous appris jusqu'ici ?

Certaines des preuves obtenues par l'enquête parlementaire ont déjà fuité ces derniers mois. Parmi les documents les plus explosifs, une pluie de SMS entre Mark Meadows, le chef de cabinet de Donald Trump, et des célébrités conservatrices l'implorant de pousser le président à calmer la foule au Capitole.

Des SMS fantasques envoyés par la femme du juge le plus conservateur de la Cour suprême à Mark Meadows, le suppliant de se battre contre les résultats de la présidentielle de 2020, ont aussi fuité : "Aidez ce grand président à tenir bon, Mark !!! (...) La majorité des gens savent que Biden et la gauche tentent le plus grand hold-up de l'Histoire", écrit Ginni Thomas dans un message.

  • Comment suivre les audiences ?

Signe de l'importance que ces élus veulent apporter à leurs révélations, la première audience a été organisée à une heure de grande écoute : 20 h locales jeudi (0 h GMT vendredi).

Pour cette première, la commission a convié à témoigner une agente de la police du Capitole, Caroline Edwards, "la première membre des forces de l'ordre à être blessée par les émeutiers" le 6 janvier, ainsi qu'un auteur de documentaire, Nick Quested, dont l'équipe a documenté l'assaut du Capitole.

Cet exposé initial sera complété jusqu'au 23 juin par cinq autres audiences dont la liste des invités n'a pas encore été rendue publique.

  • Y aura-t-il des inculpations ?

La commission dite du "6-Janvier" n'a pas le pouvoir de procéder elle-même à des inculpations. Mais elle devrait toutefois remettre ses preuves à des procureurs fédéraux et peut recommander des poursuites.

En parallèle, une foule d'agents fédéraux s'attèle à une énorme enquête pour retrouver les manifestants ayant directement participé à l'assaut du Capitole. À ce jour, plus de 800 personnes ont été arrêtées et la majorité ont été inculpées, selon des données du ministère américain de la Justice.

  • Cette enquête va-t-elle marquer les esprits ?

Les partisans de cette commission parlementaire jugent son travail essentiel afin de garantir que l'un des épisodes les plus sombres de l'histoire américaine ne se répète jamais. Mais la majorité des républicains dénoncent les travaux de ce groupe d'élus, le principal intéressé Donald Trump fustigeant une "chasse aux sorcières".

La commission fait donc face à un défi de taille, celui de construire un récit capable de capter l'attention du grand public et de le convaincre.

Avec AFP

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France24 - Monde

Foot: Lewandowski, Mané, Pogba, stars annoncées du mercato d'été

Publié le : 09/06/2022 - 14:32Modifié le : 09/06/2022 - 14:30

Munich (Allemagne) (AFP) – Robert Lewandowski à Barcelone, Sadio Mané au Bayern et Paul Pogba à la Juventus? Le paysage de la saison 2022-2023 et le destin de quelques méga-stars se dessinent dès à présent, avec l'ouverture attendue du mercato estival en Europe.

. Allemagne: bras de fer Lewandowski-Bayern

Lewandowski, double meilleur joueur Fifa (2020, 2021), veut quitter le Bayern, un an avant la fin de son contrat.

Le FC Barcelone aurait proposé 32 millions pour l'avant-centre polonais (33 ans), mais les dirigeants munichois sont jusqu'à présent intransigeants: pas question de laisser filer leur atout maître, qui tourne depuis plusieurs années à plus de 40 buts par saison.

La situation est pour l'instant gelée, mais Lewandowski est déterminé: "Une chose est certaine: mon histoire avec le Bayern a touché à sa fin", a dit le joueur, qui ne cache pas son envie de partir en Catalogne.

"Un contrat est un contrat", lui a sèchement répondu le président du Bayern, Herbert Hainer.

. Angleterre: Mané lorgne l'Allemagne

Pour épauler - ou remplacer - Lewandowski, le Bayern songe à recruter Sadio Mané, l'attaquant sénégalais de Liverpool. Les deux clubs sont en négociations.

Dans le sens inverse Allemagne-Angleterre, le gros coup de l'été en Premier League est pour l'heure le recrutement d'Erling Haaland par Manchester City pour 60 millions d'euros, déjà bouclé mais pas officiellement signé.

Le Norvégien prodige de 21 ans, qui a marqué quasiment un but par match en deux saisons et demie à Dortmund (86 buts/89 matches), est prêt à relever le défi du championnat anglais.

La concurrence va devoir réagir. Liverpool, qui a échoué à un point des Citizens, pense à l'Uruguayen Darwin Nunez, mais les 100 millions d'euros demandés par Benfica en feraient le plus gros transfert de l'histoire des Reds.

L'absence de prolongation de Mohamed Salah et les perspectives de départ de Mané rendent ce recrutement encore plus crucial.

. Italie: en attendant Pogba et Lukaku

En Italie, les grandes manœuvres sont lancées pour tenter de boucler deux retours de prestige: celui de Paul Pogba à la Juventus et celui de Romelu Lukaku à l'Inter Milan.

Manchester United a officialisé le 1er juin la fin de l'aventure avec le champion du monde français de 29 ans, en fin de contrat après six ans chez les "Red Devils".

Selon la presse italienne, la priorité de Pogba est de revenir à la Juve, où il a vécu ses plus belles années en club entre 2012 et 2016. Il aurait accepté de revoir à la baisse son salaire anglais pour trouver un accord avec les Bianconeri.

Le dossier Lukaku est autrement plus épineux, s'agissant d'un joueur pour lequel Chelsea a déboursé 115 millions d'euros l'été dernier pour l'arracher à l'Inter.

Le Belge, mécontent du temps de jeu offert par Thomas Tuchel à Londres, ferait tout pour revenir chez les Nerazzurri avec qui il a été champion d'Italie en 2021. Reste à trouver une équation financière soutenable pour les comptes de l'Inter, soit à travers un prêt soit via un échange de joueurs.

L'Inter travaille toujours en parallèle à la venue de Paulo Dybala, le meneur argentin laissé libre par la Juventus et en discussions avancées avec les Nerazzurri.

. Espagne: que fera Dembélé ?

A Barcelone, le cas Ousmane Dembélé n'a pas avancé d'un iota.

Les prétentions salariales de l'international français, en fin de contrat, et de son agent Moussa Sissoko sont hors de portée du Barça, surtout si les Catalans arrivent à faire venir Lewandowski.

"Barça et Dembélé: un dialogue de sourds", résumait dimanche un article de Marca, le journal le plus vendu d'Espagne. Les négociations n'ont toujours pas été rompues entre le club catalan et le joueur, mais les deux parties ne sont pas parvenues à trouver un point d'entente financier.

Libre le 1er juillet, l'ailier français a notamment été approché par le Paris SG selon la presse catalane, mais aussi par Chelsea, Liverpool et le Bayern Munich.

Côté Real Madrid, malgré le recrutement manqué de Kylian Mbappé, déjà deux recrues pour le champion d'Europe en titre: le défenseur Antonio Rüdiger et le milieu Aurélien Tchouaméni, outre la prolongation du meneur vétéran Luka Modric (36 ans) jusqu'en 2023.

© 2022 AFP

France24 - World

Paris police chief admits ‘failure’ after Champions League fiasco

Issued on: 09/06/2022 - 11:48Modified: 09/06/2022 - 12:04

NEWS WIRES

The head of Paris police acknowledged on Thursday the "failure" of security operations for the Champions League final last month and apologised for tear-gassing supporters as they tried to enter the stadium.

The football showpiece hosted by Paris on May 28 was marred by scenes of mayhem as Liverpool fans struggled to enter the stadium for the match against Real Madrid, raising questions over the capacity of the French capital to host the 2024 Olympics.

"It is obviously a failure," Didier Lallement told a commission investigating the fiasco at the French Senate. "It was a failure because people were pushed around and attacked. It's a failure because the image of the country was undermined."

He said he was "sorry" for authorising the use of tear gas to move supporters away from the stadium before the match, but added that there was "no other means" of relieving the growing pressure at the gates. "We needed to get people to move back," Lallement explained. "We asked people to move back, then we used tear-gas... it's the only way to our knowledge of moving a crowd back, except for a baton charge."

He encouraged supporters from Liverpool and Real Madrid to file complaints if they were victims of counterfeited tickets or street crime outside the stadium "so that we can find the guilty parties and prosecute them." Lallement was also pressed on controversial figures given by Interior Minister Gerald Darmanin who blamed the presence of 30-40,000 supporters without tickets or with fake tickets for the disorder at the stadium and delays to the game.

The police chief said he was responsible for the figure and he based it on numbers given by Paris transport operators and "feedback" from officers on the ground. "Perhaps I made a mistake with the figure I gave to the minister," he said. "I never claimed that it was absolutely accurate."

He acknowledged that there were not 30-40,000 "at the gates of the stadium" but maintained that many thousands were in the vicinity. These claims have infuriated Liverpool supporters, as well as senior British politicians, who have accused France of unfairly trying to deflect the blame away from the police.

Mayor of the Liverpool city region Steve Rotheram is due to testify to the Senate commission later on Thursday.

(AFP)

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Liverpool demands apology from French sports minister for Champions League chaos

UEFA apologises to fans over Champions League final chaos in France

Champions League final 'could have been better organised', French interior minister tells Senate

L'Humanité

Il était une fois... Mai 1972, la « deuxième indépendance » malgache

Il était une fois

C’est une véritable révolution qu’a vécue Madagascar en mai 1972, douze ans après une indépendance qui fut source de vives déceptions, avec la perpétuation des pesanteurs coloniales et des inégalités. Lancée par les étudiants, la révolte va s’étendre jusqu’à devenir insurrection et abattre la Ire République. Un processus inachevé, mais qui pourrait un jour trouver un écho sur l’île Rouge en proie aux élites prédatrices.

Mai 1972 fut un temps de révolution à Madagascar. Douze ans après l’indépendance acquise le 26 juin 1960 par cette colonie française de l’océan Indien, de jeunes révoltés bientôt rejoints par parents et travailleurs revendiquent une « deuxième indépendance ». Ils s’insurgent contre la perpétuation de la présence française, codifiée dès 1960 par des accords de coopération signés avec la puissance coloniale et qui définissent les relations des deux États après l’indépendance. Ils désirent une société plus égalitaire. Et ils vont renverser la Ire République malgache, dont l’homme fort est le président Philibert Tsiranana, ouvrant ainsi paradoxalement la voie à des pouvoirs militaires.

Madagascar, 1971 : la révolte paysanne qui a ouvert l'avenir

Cette révolution trouve sa genèse dans un mouvement de contestation qui commence en janvier 1972 à l’école de Befelatanana, à Tananarive, la capitale. Elle formait sous la colonisation des médecins de « seconde zone », destinés à être les auxiliaires des Français. Les revendications sont d’ordre corporatiste, mais s’inscrivent sur un terreau général très sensible, celui des déceptions post-indépendance. Les élèves demandent une amélioration de leur quotidien – alimentation, douches… –, la fin des retards dans le versement des bourses, etc. C’est la mauvaise gestion gouvernementale qui va conduire à la radicalisation des revendications et aboutir à un mouvement d’ampleur. Le gouvernement laisse d’abord pourrir la situation, puis décide, en avril 1972, de fermer l’école, mettant ainsi les internes à la rue, et de dissoudre l’Association des étudiants en médecine et pharmacie.

Le 26 avril 1972, à Tananarive, une foule investit l’avenue de l’Indépendance et se dirige vers lestade pour dénoncer, notamment, les accords de coopération franco-malgache. Les manifestations se poursuivront jusqu’au 18 mai, quand le président Tsiranana remettra les pleins pouvoirs à l’armée. © Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar 

Les lycéens de Tananarive s’insurgent alors à leur tour, d’autant plus que le projet de création d’un concours d’entrée en seconde, gage de démocratisation dans l’accès à l’enseignement public, plus performant que le privé, vient d’être abandonné. L’université de Tananarive se met également en grève. Fondée en 1961, elle est encore très dépendante de la France : enseignement en français, enseignants majoritairement français, contenus non « malgachisés », et les réformes françaises y sont appliquées. Fin avril, on compte 95 établissements de la capitale en grève et 70 000 grévistes.

Élèves et étudiants se réunissent quotidiennement sur le campus de l’université, situé à 2 kilomètres du centre-ville. La Fédération des associations étudiantes de Madagascar impulse de nombreuses initiatives. Les étudiants s’organisent en divers conseils et commissions, et refont le monde dans un esprit de remise en question des inégalités et de révolte contre la persistance des pesanteurs coloniales, symbolisées par des accords de coopération qui couvrent tous les domaines. L’accord sur l’enseignement supérieur proclame notamment : « La langue française et l’enseignement d’inspiration française sont pour le peuple malgache l’instrument historique de sa promotion moderne et de son développement culturel, politique, économique et social. » Certains, réunis au sein du groupe Ny Andry, travaillent à malgachiser les concepts marxistes. De manière générale, la langue est au cœur de la révolte. On se réapproprie le malgache comme langue de savoir et de pouvoir. Les tracts sont d’abord écrits en français et en malgache, puis seulement en malgache.

Et la révolte gagne toute l’île, se propageant du centre et des hauts plateaux vers les côtes. Elle a aussi des dimensions festives, des groupes de musique, comme Mahaleo, s’y fabriquent une notoriété durable. Et lycéens et étudiants ont trouvé des alliés du côté des Zwam (« Zatovo western amical malagasy », Amicale des jeunes western), jeunes déscolarisés bien souvent descendants d’esclaves, qui se rebaptisent pour l’occasion Zoam (« Zatovo orin’asa malagasy », Jeunes sans travail). La révolte bénéficie aussi du soutien – ou tout au moins de la bienveillance – de la population et de celui des syndicats et des associations professionnelles. Ce mouvement s’inscrit parfaitement dans le prolongement des « global sixties » qui ont vu les étudiants et/ou travailleurs du monde entier s’insurger contre l’injustice et les pouvoirs en place. Certaines chansons reprises à Madagascar font d’ailleurs partie du répertoire mondial de la contestation : « Vous êtes reconnaissables, vous les flics du monde entier / Les mêmes imperméables, la même mentalité / Mais nous sommes de Tana, de Dakar et d’Abidjan et de Paris à Montpellier, à vous crier / À bas l’État policier ! »

Mais la révolte aurait pu s’essouffler si le pouvoir n’avait pas réagi encore une fois à contretemps et avec une grande maladresse. Un meeting convoqué le 26 avril par le ministre de la Culture donne l’occasion aux grévistes de défiler longuement, porteurs de pancartes et banderoles telles que : « Enseignement instable et non adapté aux Malagasy (Malgaches – NDLR) » ; « Les droits de l’élève » ; « À bas la colonisation culturelle » ; « Révisez les accords de coopération » ; « Non à la répression, oui à la compréhension » ; « Vous nous dites : ne gâchez pas le 1er Mai avec la grève, nous vous disons : ne gâchez pas notre avenir avec vos décisions instables » ; « Affrontons dès aujourd’hui les problèmes de demain, car qui dort sans prévoyance se réveille sans ressource » ; « Il vaut mieux mourir debout ! »

Parmi les bâtiments incendiés lors de l’insurrection du 13 mai 1972, l’hôtel de ville. Une banderole y proclame : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville. » ©  Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar 

Le meeting est un échec pour le ministre, d’autant plus que c’est le lendemain qu’apparaissent les premiers slogans visant directement le président : « Tsiranana dictateur » ; « Tsiranana capitaliste : 40 villas, 4 châteaux »… Malade, il s’est fait soigner en France et est parti se reposer dans une station thermale. Bien qu’absent, c’est lui qui prend la décision qui va transformer la révolte en révolution. Le 12 mai, les forces de sécurité (FRS, conçues sur le modèle des CRS français) encerclent le campus et arrêtent les 395 étudiants qui s’y trouvent. Ils sont déportés dans l’île de Nosy Lava, un symbole lourd de sens : c’est là qu’avaient été envoyés les internés de la répression de l’insurrection de 1947, puis les déportés de celle de la révolte du Sud, en 1971. La première a laissé de très douloureux souvenirs ; la seconde, menée également avec l’appui des troupes françaises, n’a pas eu le temps d’être oubliée.

1947, un massacre colonial français à Madagascar

Le 13 mai 1972 devait être un jour de meetings. Ce fut un jour d’insurrection. 100 000 personnes occupent les rues de Tananarive – pour quelque 250 000 habitants –, scandant des slogans hostiles au pouvoir et demandant le retour des « enfants », les étudiants déportés. Des bâtiments sont incendiés, dont l’hôtel de ville, et une banderole proclame sur ses ruines : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville ». Revenu à Tananarive, Tsiranana prononce un discours délirant : « Il y a des meneurs qui entraînent les petits enfants (…). Attention, ce sont des bandits, donc des communistes (…). Je vous donne un conseil, parents, travailleurs, élèves, si vous tenez a la vie, ne participez pas à la grève (…). Si c’est nécessaire, même s’il faut 2 000 morts, nous le ferons en une seule fois ! 2000, même 3 000 ! En une seule fois ! Tsssak, Tsssak ! » Loin d’apaiser les manifestants, il met plutôt de l’huile sur le feu. Et on réclame sa démission. Les FRS, débordées, tirent sur la foule. Il y aura 45 morts.

Les jours suivants, les travailleurs s’organisent tant dans la capitale qu’en province. Ils se regroupent comme les étudiants et les Zoam dans des comités : les KTM (Komitin’ny tolon’ny mpiasa) que chapeaute le KIM (Komity iraisan’ny mpitolona), le comité des comités. Des négociations ont lieu et, le 18 mai, la foule assiste au retour des « enfants ».

C’est alors, semble-t-il, que le slogan « Le pouvoir à l’armée » va faire son apparition. L’armée en effet est restée neutre, n’est pas intervenue et semble être le seul recours dans un pays où il n’y a pas d’opposition crédible. Les Églises regroupées dans une Fédération des Églises de Madagascar, les militaires, mais aussi, officieusement, les Français – conseillers français du président ou de l’ambassadeur de France Alain Plantey – se font médiateurs. Les Français, qui ont des bases militaires dans l’île, sous le commandement du général Bigeard, n’interviendront pas pour sauver Tsiranana. Et celui-ci va céder. Le 18 mai, il dissout le gouvernement et donne les pleins pouvoirs au général Gabriel Ramanantsoa. La révolte est devenue révolution et la Ire République malgache n’est plus.

Le 1er janvier 1973, les troupes françaises quittent définitivement l’île. En 1975, Didier Ratsiraka, « l’Amiral rouge », est élu président démocratique de Madagascar. Son régime, socialiste et autoritaire, restera en place jusqu’en 1991. Réélu en 1996, il cèdera la place à Marc Ravalomanana en 2002. © Joël Robine / AFP

Mais les lendemains de révolution ne sont pas toujours des lendemains qui chantent. Le rêve de démocratie sociale, d’un « État des petits » (Fanjakan’ny madinika), qui était celui des révoltés va faire long feu. Le général Ramanantsoa assoit son pouvoir par référendum. Un Congrès national populaire a bien lieu en septembre, mais ses résultats sont bien en deçà des attentes qui étaient celles des étudiants. Les paysans, largement majoritaires, ont été et restent absents du mouvement. Il y a néanmoins quelques victoires : dès 1973, la malgachisation des enseignements primaire et secondaire, le départ des troupes françaises de Madagascar et la renégociation des accords de coopération.

Ramanantsoa ne va pas rester longtemps en place. Le 5 février 1975, il transmet le pouvoir au colonel Richard Ratsimandrava, qui s’était fait une popularité dans son gouvernement. Mais celui-ci est assassiné six jours plus tard – meurtre resté non élucidé. Se met alors en place un directoire militaire qui devient bientôt Conseil supérieur de la révolution, dont le capitaine de corvette Didier Ratsiraka prend la tête.

Didier Ratsiraka instaure un socialisme malgache inspiré des modèles tanzanien ou nord-coréen. Malgré quelques acquis, les difficultés économiques s’accumulent et l’autoritarisme du pouvoir ne se dément pas. En 1991, après l’élaboration d’une convention du Panorama issue d’un mouvement social de grande ampleur, des élections présidentielles ont lieu. Ratsiraka est battu et laisse la place à Albert Zafy, mais revient gagnant en 1996.

Il ne nous appartient pas d’entrer dans le détail de la vie politique chaotique de Madagascar jusqu’à nos jours. On peut seulement dire que le pays, avec ses deux derniers présidents, l’industriel Marc Ravalomanana et maintenant l’ancien disc-jockey Andry Rajoelina, est la proie d’élites prédatrices qui n’ont cure des inégalités croissantes ou de la misère d’une bonne partie de la population.

Et pourtant, Mai 1972 avait été porteur d’immenses espoirs, de projets culturellement et socialement égalitaires, du désir d’une nation indépendante et heureuse, débarrassée des séquelles du colonialisme, du désir d’un monde meilleur pour toutes et tous. Peut-être un jour la révolution de 1972 trouvera-t-elle quelque écho, sous des formes que nous ne pouvons encore imaginer. Tout au moins pouvons-nous l’espérer.

En savoir plus♦ Madagascar 1972 : l’autre indépendance. Une révolution contre les accords de coopération,de Françoise Blum, in « le Mouvement social », 2011/3, n° 236. En ligne sur : www.cairn.info♦ Aux origines du mai malgache. Désir d’école et compétition sociale.1951-1972,d’Anne-Marie Goguel, Karthala, 2006.♦ Paysans, intellectuels et populisme à Madagascar. De Monja Jaona à Ratsimandrava (1960-1975),de Françoise Raison-Jourde et Gérard Roy, Karthala, 2010.♦ Histoire de Madagascar. La construction d’une nation, de Sylvain Urfer, Maisonneuve & Larose-Hémisphères, 2021.

madagascarIl était une foisindépendance1972
BBC

What to know about the 6 January riot hearings

Anthony ZurcherNorth America reporter@awzurcheron Twitter

After 11 months, nearly 100 subpoenas and more than 1,000 interviews, the congressional committee investigating the 6 January, 2021, attack on the US Capitol will step out from behind closed doors and hold a series of public hearings to present its findings. The first one is on Thursday.

The Democratic-led committee wants to create a definitive account of the riot and the attempts to undermine the 2020 presidential election results. It could lead to prosecutions and new laws to strengthen election security.

Democrats may also hope the hearings remind Americans of the chaotic Capitol attacks, carried out to buoy a Republican president - and keep that in mind when voters go to the polls for November's midterm elections.

It's been a while since the contentious House of Representatives vote last July creating this committee, after attempts to set up an independent inquiry failed, so here's a quick catch-up for those who may not have been following every twist and turn - leaked and reported - that the committee's efforts have taken.

Who is on this committee?

The panel, chaired by congressman Bennie Thompson of Mississippi, is made up of seven Democrats and two Republicans. Those latter two, Liz Cheney of Wyoming and Adam Kinzinger of Illinois, are staunchly anti-Donald Trump conservatives. They were appointed by Democratic Speaker of the House Nancy Pelosi after she rejected three congressmen suggested by her opposite, Republican minority leader Kevin McCarthy.

Haven't there already been investigations into the Capitol attack?

Yes, there have. Donald Trump's Senate impeachment trial in February 2021 offered a minute-by-minute accounting of the events on 6 January in an attempt to determine whether the former president helped incite the riot. More than 861 charges have been brought against individuals involved in the Capitol attack, with many resulting in plea agreements or guilty verdicts.

Congress has also held several public hearings that covered the events of 6 January. This committee held one last July where they questioned law enforcement officials on their response to the attack.

The stated purpose of this committee, and these hearings, is to provide a comprehensive account of not only the 6 January riot but the "coordinated, multi-step effort" to "overturn" the results of the 2020 presidential election, allegedly led by Mr Trump and some in his circle.

What will the hearings look like?

The proceedings are expected to be tightly scripted, in an attempt to avert the style of traditional committee hearings that can often descend into chaos or monotony. The panel has even hired a former television news executive to help with their efforts.

The committee will present footage from 6 January, interspersed with clips of previously recorded testimony, live appearances and excerpts of documents and communications, in an attempt to form a cohesive narrative.

Thursday night's production will include testimony and footage recorded by a British documentary filmmaker who accompanied members of the Proud Boys - a right-wing militant group whose leaders have been charged with seditious conspiracy - before and during the 6 January attack. It will also feature first-hand testimony by one of the police officers at the US Capitol that day.

Members of the committee will also use the evening to outline areas to be covered in future hearings.

Will there be anything new?

The committee interviewed a wide range of current and former Trump associates, advisers and administration officials - including Mr Trump's daughter Ivanka, son Donald Jr and son-in-law Jared Kushner.

Members of Vice-President Mike Pence's political team, law enforcement officials, individuals who were part of the protests that led to the Capitol attack and Republican officeholders across the US were also questioned.

Pieces of testimony, and of the documents and text messages from Mr Trump's circle, have already leaked to the public. If there were anything truly earth-shattering, it probably would have been revealed by now.

But there may be new information that can help fill in details.

In particular, investigators have been trying to find out what the president was doing during a three-hour period on that day - from the start of the Capitol attack to the time when he recorded a video address telling rioters to leave the Capitol.

White House logs offer sparse details, but the president made several phone calls - including to House Minority Leader McCarthy and Alabama Senator Tommy Tuberville. The committee has spoken with numerous people who were around the president during that time - and perhaps their hearings will reveal what they learned. It has also subpoenaed Mr McCarthy about his conversation with the former president, but the congressman has refused to comply.

Are Americans going to pay attention?

That will be hard to judge until the first batch of television ratings come out. The hearings will get plenty of media coverage, however. Three US television networks - ABC, NBC and CBS - have already committed to airing at least a portion of the Thursday proceedings. Notably, Fox News has opted to stick with its regular programming - including Tucker Carlson's highly rated but controversial conservative news opinion show.

It takes a lot for political events to cut through and capture the public's attention, however, and these hearings are a drama with a known script and ending.

The challenge for the committee will be making now familiar events seem fresh. To that end, Democrats are attempting to juice interest, organising more than 90 hearing "watch parties" across the US. In Washington, they will project the proceedings on a large screen outside the Capitol itself and provide attendees with free ice cream.

What will the Republicans be doing during the hearings?

Republican officeholders, particularly those most loyal to Mr Trump, are planning "counterprogramming" and a quick response to the committee's presentations.

Members of Congress like Jim Jordan of Ohio and Jim Banks of Indiana - two of the Republicans Ms Pelosi blocked from serving on the committee - will appear on media outlets like Fox News, One America News and Newsmax, and are likely to argue that the hearings are partisan grandstanding.

Many conservatives will argue that Democrats are focusing on the past when they should be addressing pressing concerns like the economy, immigration, trade and crime.

How long will these hearings go on?

Only the first two hearings - on Thursday night and during the day next Monday - have been scheduled, but committee members say there will be four more this month.

What happens after that?

The committee plans to produce a report, and possibly hold another hearing, in September to outline its findings, as well as offer suggestions for reforms to the US electoral process.

There is no set deadline for an end to the committee's work, but Democrats may lose a majority in the House in November's midterm elections and hand over control of the chamber in January. Republicans would be expected to quickly shut down the probe.

Will there be legal consequences?

Although the committee does not have power to bring charges, it can make recommendations and provide evidence to the US justice department, which is conducting its own criminal investigation into the 6 January attack.

It is possible, though far from certain, that the committee could recommend Mr Trump himself be charged with some form of criminal conduct.

In addition to the cases already launched against individuals who breached the Capitol, the justice department has brought charges against two Trump advisers, former White House strategist Steve Bannon and trade representative Peter Navarro, for refusing to comply with congressional subpoenas.

Trump Chief-of-Staff Mark Meadows and advisor Dan Scavino were held in contempt of Congress, but the justice department said it will not prosecute them.

What about the politics?

The biggest question may not be the scope of the legal consequences, but the political ones. In the days after the 6 January attack, Democrats predicted - and conservatives feared - that the American public would hold the Republican Party responsible. Since then, however, traditional partisan divides in the US have re-emerged.

Democrats may hope that these hearings remind voters heading to the polls in November of what happened the last time Republicans held the reins of power. At the moment, however, Americans seem more concerned with the price of petrol.

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France24 - Monde

Salmonellose dans les Kinder: une enquête préliminaire ouverte à Paris

Publié le : 09/06/2022 - 13:26

Paris (AFP) – Une enquête préliminaire a été ouverte après des plaintes dénonçant une contamination aux salmonelles liée à la consommation de produits Kinder fabriqués par le groupe Ferrero dans une usine en Belgique, a appris l'AFP jeudi auprès du parquet de Paris.

Cette enquête a été ouverte le 25 mai pour "tromperie aggravée par le danger pour la santé humaine", "atteintes involontaires à l'intégrité physique" et "mise en danger de la vie d'autrui".

Le parquet de Paris a ajouté que le Pôle santé publique du tribunal judiciaire de Paris s'était saisi "sur le fondement des retraits et rappels effectués par la société Ferrero, des éléments communiqués par Santé Publique France et de la plainte de l'association Foodwatch" de défense des consommateurs, déposée le 19 mai.

L'association a elle-même regroupé plusieurs plaintes de familles de victimes.

Cette nouvelle enquête sur la sécurité alimentaire intervient peu après celle visant les pizzas Buitoni commercialisées par le groupe Nestlé, à l'origine de plusieurs cas graves de contamination d'enfants par la bactérie Escherichia coli.

La salmonellose, due à une bactérie, provoque des symptômes proches de ceux d'une gastroentérite parfois aiguë: diarrhée et crampes abdominales, légère fièvre, vomissements.

Début avril, en pleine saison du chocolat à l'approche des fêtes de Pâques, le géant italien de la confiserie Ferrero avait procédé au rappel de tous les produits fabriqués dans son usine d'Arlon, en Belgique, après le signalement de dizaines de cas de salmonellose possiblement liés à la consommation de ses produits chocolatés dans plusieurs pays d'Europe.

Etaient concernés les Kinder Surprise, Kinder Mini Eggs, Kinder Surprise Maxi 100 g et Kinder Schoko-Bons, dans tous les pays où ils sont distribués, et quelle que soit la date de péremption.

Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) a indiqué qu'au 18 mai, 324 cas confirmés et 58 probables de Salmonella Typhimurium monophasique avaient été détectés dans les pays de l'Union européenne et en Grande-Bretagne.

Les enfants de moins de 10 ans ont été les principales victimes de cette infection, sans qu'aucun décès ne soit recensé à ce jour.

Dans l'Hexagone, Santé publique France a comptabilisé à la date du 2 juin 118 cas, donc 22 ont dû être un temps hospitalisés.

La justice belge a ouvert le 11 avril une enquête pour établir d'éventuelles responsabilités au sein de l'usine Kinder à Arlon.

cal-jpa-mk/gd/pa/sp

© 2022 AFP

L'Humanité

Il était une fois... Serge Reggiani, la douloureuse quête du bonheur

Il était une fois

Cent ans après sa naissance, le 2 mai 1922, sa présence au détour d’un film ou d’un refrain nous émeut toujours. C’est que Serge Reggiani a eu, en quelque soixante années de carrière, plus d’une corde à son arc artistique ! Théâtre, poésie, cinéma, chanson… Avec sa puissance d’interprétation teintée d’une inaltérable mélancolie, il nous a légué un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’humanité.

Edgard Garcia

Il aurait donc 100 ans ! Cela paraît incroyable, tant résonnent encore ses interprétations puissantes et la force du désarroi de vivre qu’il portait à fleur de peau. Assurément une des figures les plus attachantes de la scène artistique de la seconde moitié du XXe siècle, dont la présence au détour d’un film ou au tournant d’un refrain continue de nous émouvoir, Sergio Reggiani est né le 2 mai 1922 en Italie, à Reggio Emilia, dans un milieu très modeste. Il arrive en France en 1930, avec ses parents antifascistes contraints à l’exil. À Paris, faubourg Saint-Denis, son père ouvre un salon de coiffure, auquel Serge envisage de lier son destin. Sa mère, Laetizia, seconde son mari, souvent brutal, toujours volage et porté sur la boisson. L’appétit de savoir de leur fils en fait vite un bon élève, sensible et résolu. Deux mots qui le caractériseront toute sa vie.

En 1941, en pleine Occupation, Serge Reggiani fait ses débuts sur les planches. Il donne la réplique à Jean Marais, puis il est repéré par Jean Cocteau. Un  début de carrière où il se lie d'amitié avec Simone Signoret, qu’il retrouve en 1952 dans « Casque d'or". © Mondadori/Getty Images

Après avoir fait de la figuration et le clown à la terrasse des bistrots pour quelques sous, et fréquenté le petit cours de théâtre de Raymond Rouleau, il apprend l’ouverture d’un cours d’art dramatique dans le 8e arrondissement, un autre monde. Pas dégonflé, le petit rital s’y présente et y est pris. Assidu et travailleur, il décroche un premier prix d’interprétation l’encourageant à tenter le Conservatoire national supérieur d’art dramatique, où il passe deux ans d’intense apprentissage. En 1940, l’exode le pousse un temps sur les routes.

Revenu à Paris, il fait ses débuts au théâtre dans « le Loup-Garou », de Roger Vitrac, mis en scène par Raymond Rouleau. D’amitiés durables en rencontres remarquables, il décroche des rôles. Le voici, en 1941, dans « Britannicus » avec Jean Marais et dans « les Amants de Galice », de Lope de Vega, mis en scène par Charles Dullin. Puis, remarqué par Cocteau, il joue en 1942 dans les sulfureux « Parents terribles ». La pièce est vite interdite, accusée par la presse collaborationniste d’incitation à la dépravation morale. Début de carrière réussi ! Il fréquente le cabaret le Théâtre de nuit, où il récite des poèmes : exercice sans doute capital pour la suite de sa carrière. En 1942, « le Voyageur de la Toussaint », premier film avec Louis Daquin, où il noue une amitié pour la vie avec Simone Signoret, puis « le Carrefour des enfants perdus », de Leo Joannon, où il rencontre ­Janine Darcey, qui devient son épouse.

Ayant échappé au STO et à l’enrôlement dans l’armée de Mussolini (il ne sera naturalisé français qu’en 1948), le voici à l’affiche du premier film traitant de la Résistance et de la trahison, « les Portes de la nuit », du tandem Carné-Prévert. Il s’y mesure à un autre débutant, Yves Montand, forte tête italienne lui aussi : une autre amitié solide est nouée. Sa carrière est lancée, sa vie aussi : Stephan naît en 1946, puis Carine en 1951. Il tourne plusieurs films, tandis que le théâtre le rappelle pour « les Justes », d’Albert Camus, avec Maria Casarès ; il la retrouvera en 1953 pour « la Dévotion à la croix ».

En peu d’années, le jeune fils d’immigré est devenu un artiste accompli, pour qui s’ouvre une carrière s’annonçant riche et féconde. Une nouvelle occasion s’offre avec le tournage de « Casque d’or », de Jacques Becker (1952), avec Simone Signoret – une de ses plus belles réussites. 

Mais son couple bat de l’aile : comme son père, il préfère au domicile conjugal bars et cabarets. Il quitte Janine en 1955, puis épouse en 1957 Annie Noël, rencontrée sur un tournage. Celia naît un an plus tard. Annie engage Serge à renouer avec le théâtre et la poésie. Premier enregistrement : des poèmes de Pierre Villon, puis deux 45-tours consacrés à Blaise Cendrars. Sa belle voix de baryton se fait passeuse de poésie.

En 1974, un de ses plus beaux rôles au cinéma, sous la direction de Claude Sautet dans "Vincent, François, Paul... et les autres" avec Yves Montant et Michel Piccoli. © Michel Ginfray/Gamma-Rapho/Getty Images

Et le théâtre reprend ses droits : en 1959, il joue, dans « les Séquestrés d’Altona », de Jean-Paul Sartre, le rôle d’un jeune officier nazi dévoré par la culpabilité des horreurs commises en Russie. En pleine guerre d’Algérie, alors que l’usage de la torture est révélé, la pièce connaît un vaste succès. Reprise en 1965, il la jouera près de 420 fois. Sa famille agrandie par Simon (1961) puis Maria (1963) s’installe sur la Côte d’Azur, à Mougins, qui devient le havre des Reggiani.

Le cinéma frappe de nouveau à la porte en Italie, où il acquiert une belle notoriété en 1961 : il est Robespierre dans une très populaire série de la RAI, « I Giacobini », et joue dans « le Guépard », de ­Visconti. En France, c’est « le Doulos », de Jean-Pierre Melville, avec Jean-Paul Belmondo et Michel Piccoli, un de ses sommets au cinéma.

Ses amis Montand et Signoret lui font rencontrer Jacques Canetti, historique directeur artistique de Philips, dont il vient de claquer la porte, qui le convainc de faire un disque (1964) sur les chansons de Boris Vian, disparu en 1959. Ressortent particulièrement « Arthur, où t’as mis le corps ? » et « le Déserteur », fameuse chanson censurée moult fois. Reggiani impose sa formidable griffe d’interprète et se fraie un chemin auprès d’un jeune public, pourtant enamouré des idoles yéyé.

Pressé par Canetti, il donne, en janvier 1965, un premier récital en première partie de Catherine Sauvage, au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis : c’est l’ovation. Il fait alors la rencontre, décisive, de Barbara, qui le place en ouverture de plusieurs de ses récitals et lui prodigue aide et conseils. Une page est en train de se tourner : on verra toujours Reggiani sur les planches, mais celles du music-hall.

Sa puissance d’interprétation va agréger autour de lui une équipe de créateurs, musiciens et arrangeurs, dont Louis Bessières, complice de la bande à Prévert, qui s’étoffera de collaborations prestigieuses, tressant une œuvre d’une extraordinaire densité, mots et musique.

Son deuxième album, « N° 2 Bobino », en 1967, toujours chez Canetti, sera celui de la confirmation. « Les loups sont entrés dans Paris », chanson signée Albert Vidalie et Louis Bessières, fait un tabac en radio ; « Sarah », « Ma solitude » et « Ma liberté », de Moustaki, « le Petit Garçon », de Jean-Loup Dabadie, une reprise du « Déserteur » et d’autres titres signés Vian et même Gainsbourg en font un disque d’une exceptionnelle richesse, où sa voix mûrie fait des merveilles d’émotion. C’est ce qu’entend un vaste public populaire qui en fait un succès imposant. Ironie de l’histoire, son fils Stephan, engagé lui aussi dans une carrière dans la chanson, sera éclipsé par ce « nouveau » chanteur de 45 ans qui connaît une ascension fulgurante.

En 1967, il chante en soutien à Mendès France (PSU) pour les législatives. © Keystone france/Gamma-Rapho

Brouillé avec Canetti, il signe chez la major Polydor pour un troisième album, « Et puis… », en 1968, celui de la consécration. De « Votre fille a vingt ans » à « Il suffirait de presque rien », de « l’Homme fossile » à « la Java des bombes atomiques », il continue à explorer le registre de la mélancolie comme des chanson corrosives et cocasses. Anne Sylvestre lui propose « la Maumariée », encore un succès. Serge Reggiani figure dorénavant au panthéon des grands de la chanson française, interprète applaudi quand la mode vire aux auteurs-compositeurs-interprètes qui fleuriront tout au long des années 1970.

Et le comédien, plus prisé que jamais, tourne à un rythme soutenu : «  l’Armée des ombres », avec Melville, puis avec Lelouch, Verneuil et Chabrol, Claude Sautet ou Jacques Rouffio, mais aussi Luigi Comencini ou Aki Kaurismäki… Quelle carrière ! Impossible de citer ici tous ses films…

La poésie reste une source : en 1974, sort « Poètes 2 et 3 », album consacré à des textes de Prévert, avec notamment « l’Effort humain » qui « porte (…) les cicatrices des combats livrés par la classe ouvrière contre un monde absurde et sans lois… » : pour Reggiani, dire Prévert est aussi un acte politique.

Les disques succèdent aux films, Jean-Loup Dabadie, Claude Lemesle, Jean Dréjac, le jeune Sylvain Lebel et Michel Legrand, Alain Goraguer, Alice Dona, Moustaki, son fils Stephan et d’autres encore le nourrissent, sous la houlette de Jacques Bedos, l’ami producteur.

Sur l’écran comme sur les disques, Reggiani construit un personnage attachant, toujours un peu réservé, voire intimidé, porteur d’une inaltérable mélancolie, d’un vent de défaite face à l’avancée inexorable du temps qui empêche, dans notre immense appétit de vivre, de tout embrasser durablement. En 1973, nouvelle rupture et nouvel élan du cœur, il rencontre Noëlle Adam, danseuse et comédienne, qui sera sa compagne jusqu’au bout.

Pour autant, ce fond de gris dans ses yeux verts ne l’a pas empêché d’être de son monde, de prendre part aux combats politiques et sociaux, soutenant des causes telles que la résistance chilienne, et accompagnant, à sa façon, la gauche et sa promesse de changer de cap et la vie au fil des années 1970. Témoigne de cet élan progressiste « Villejuif », sur l’enfermement psychiatrique, mis en regard d’autres enfermements, à Prague, Athènes ou Madrid.

Cette période d’accomplissement se brise quand, le 30 juillet 1980, son fils Stephan se suicide. Un fils qui lui avait écrit de bien belles chansons ; un disque à deux et des concerts ensemble, notamment en 1975 à la Fête de l’Humanité, avaient cimenté leur complicité. 

Reggiani s’enfonce dans un état dépressif, avec l’alcool comme compagnon de tristesse – « un euphorisant qui empêche de craquer », écrira-t-il (1). En mai 1981, en pleine euphorie de la gauche victorieuse, il publie un 11e album et fait son premier Olympia sous les vivats d’un public heureux de le retrouver. Toutefois, le chanteur décline, sa santé est fragilisée par l’alcool, sa voix est rongée par la cigarette, sa mémoire défaille ; le succès est moins au rendez-vous.

Il parvient à surmonter ses démons avec la peinture – c’est à son ami Picasso qu’il doit de s’y être autorisé. Il peint, expose et reprend confiance pour de nouvelles chansons et des séries de concerts à l’Olympia, des tournées – Palais des congrès et Francofolies de La Rochelle –, jusqu’aux « Enfoirés » de la bande à Goldman. Le septuagénaire enregistre plusieurs disques malgré les ennuis de santé, toujours soutenu par ses amis, Lemesle, Legrand et autres artisans géniaux.

Honoré aux victoires de la musique en 2003, salué par ses pairs qui enregistrent un album d’hommages (2), alors qu’il entame une tournée en France et au Québec, il est terrassé par une crise cardiaque en juillet 2004, à l’âge de 82 ans. Le ciseleur de mots, le magicien de l’émotion, le fils d’immigrés intransigeant de dignité s’en va, laissant un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’une humanité fragile mais inflexible. Entre douleur et bonheur, une leçon de vie.

(1) « Dernier Courrier avant la nuit », de Serge Reggiani, l’Archipel, 1995 ; Archipoche, 2022.(2) « Autour de Serge Reggiani », avec entre autres Arno, Renaud, Patrick Bruel, Jane Birkin, Juliette… Trema, 2002.

DISCOGRAPHIE SÉLECTIVE 

Serge Reggiani. L’acteur de la chanson, de Daniel Pantchenko, Fayard, coll. « Biographies », 2014.Serge Reggiani. Album n° 2, disques Jacques Canetti, CD (l’album de 1967, comportant les 12 titres originaux).Serge Reggiani chante Boris Vian, disques Jacques Canetti, CD (le premier album paru chez Jacques Canetti).Disponibles, ainsi que d’autres trésors, sur : www.jacques-canetti.comSerge Reggiani. Intégrale des albums studio 1968-2002, coffret de 13 CD, Polydor, 2014.Les chansons de Serge Reggiani sont également accessibles sur les plateformes.

chanson françaiseserge reggiani
BBC

James Webb Space Telescope hit by tiny meteoroid

By Jonathan AmosBBC Science Correspondent

A tiny rock fragment has hit the new James Webb Space Telescope's main mirror.

The damage inflicted by the dust-sized micrometeoroid is producing a noticeable effect in the observatory's data but is not expected to limit the mission's overall performance.

James Webb was launched in December to succeed the revolutionary - but now ageing - Hubble Space Telescope.

Astronomers are due to release its first views of the cosmos on 12 July.

The US space agency Nasa said these images would be no less stunning because of what's just happened.

The incident appears to have occurred sometime between 23 and 25 May.

Analysis indicates the mirror segment known as C3 - one of the 18 beryllium-gold tiles that make up Webb's 6.5m-wide primary reflector - was struck. The contact left a "dimple" in the segment, Nasa told the Reuters news agency.

The speed at which things move through space means even the smallest particles can impart a lot of energy when colliding with another object. Webb has now been hit five times with this latest event being the most significant.

Webb has an open design; its mirrors are not guarded by the kind of tubular baffle seen on other space telescopes, such as Hubble. Instead, the reflectors sit behind one giant sunshield that allows them to maintain the stable, cold temperatures needed to detect infrared light.

The possibility of micrometeoroid hits was anticipated and contingencies like this were incorporated into the choice of materials, the construction of components and the different modes of operating the telescope.

"We always knew that Webb would have to weather the space environment, which includes harsh ultraviolet light and charged particles from the Sun, cosmic rays from exotic sources in the galaxy, and occasional strikes by micrometeoroids within our Solar System," said Paul Geithner, technical deputy project manager at Nasa's Goddard Space Flight Center in Greenbelt, Maryland.

"We designed and built Webb with performance margin - optical, thermal, electrical, mechanical - to ensure it can perform its ambitious science mission even after many years in space."

Engineers will adjust the positioning of the affected mirror segment to cancel out a portion of the introduced distortion, but they can't remove it all.

Webb is currently gathering observations of the Universe, near and far, to demonstrate its capabilities. Astronomers will present these pictures to the world next month.

Longer term, the scientists intend to use Webb to try to see the very first stars to light up the cosmos more that 13.5 billion years ago.

They'll also train the telescope's big "eye" on the atmospheres of distant planets to see if those worlds might be habitable.

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France24 - Monde

Législatives : Quitterie de Villepin, une candidature pour redonner goût à la politique

Publié le : 08/06/2022 - 16:24

Romain BRUNET Suivre

Candidate sans étiquette aux élections législatives dans la très chic deuxième circonscription de Paris, Quitterie de Villepin propose à ses électeurs d’être élue pour un mandat qui reposera sur l’intelligence collective des citoyens en instaurant un "mandat délibératif".

Législatives 2022 © Studio graphique FMM

"Nous avons mené la plus longue et la plus belle campagne des législatives de France." L’autosatisfecit de Quitterie de Villepin, candidate sans étiquette aux élections législatives (12 et 19 juin) à Paris pourrait prêter à sourire à première vue. Mais force est de constater qu’il est rare de voir une campagne indépendante de tout parti politique susciter autant d’enthousiasme.

Partie en campagne dès le 10 octobre, Quitterie de Villepin laboure depuis huit mois le terrain de la deuxième circonscription de Paris, qui regroupe le 5e arrondissement, une partie du 6e et la majeure partie du 7e, avec une idée en tête : redonner le goût de la politique aux citoyens avec la promesse d’instaurer le premier "mandat délibératif" à l’Assemblée nationale.

>> Législatives : Muriel Fusi et le Parti animaliste veulent "imposer la cause animale aux gros partis"

Le principe repose sur une nouvelle méthode : associer les citoyens au travail législatif en créant une assemblée locale délibérative rassemblant 100 personnes tirées au sort parmi les 100 000 habitants de sa circonscription. Ceux-ci se réuniraient tous les mois pour élaborer, avec leur députée, des propositions de loi et des amendements aux textes étudiés à l’Assemblée nationale. Le tout avec une "boussole" devant guider l’action politique de Quitterie de Villepin : faire en sorte que la France respecte l’accord de Paris sur le climat et les 17 objectifs de développement durable signés avec l’ONU.

Voici "Imaginons" notre proposition pour la 2ème circo de Paris. 7 mois à la rencontre des habitantes et habitants pour réparer la démocratie. Oui, les personnes sont prêtes.Oui, les conditions sont réunies ici et maintenant.Donnez à notre message de la force. Partagez le. pic.twitter.com/7T9fsNrYIo

May 20, 2022

"Je suis partie du constat que les Français affirment n’avoir aucun lien avec leur député, qu’il existe aujourd’hui une perte de repères et que le rôle joué par l’Assemblée nationale inquiète", explique la candidate de 44 ans, mère de quatre enfants et parente éloignée de l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin, engagée depuis 20 ans pour faire entendre la voix des citoyens.

"Autant il y a eu une forte aspiration à faire entrer la société civile en politique en 2017, autant la pratique qui a été celle du pouvoir ces cinq dernières années a accentué une forme de crise de la Ve République et de la représentation nationale, poursuit-elle. Aujourd’hui, les gens sont en perte de repères alors qu’il est possible d’avoir une démocratie plus aboutie."

Ancienne proche de François Bayrou

Engagée au début des années 2000 dans des associations comme Max Havelaar, Greenpeace ou Les Amis de la Terre, Quitterie de Villepin adhère à l’UDF en 2003. Elle se fait connaître lors de la campagne présidentielle de 2007 en étant la porte-parole des jeunes UDF et la responsable de la communication digitale de François Bayrou. Connue alors sous le patronyme Quitterie Delmas, la jeune femme prend de plus en plus de place au sein du parti centriste, devenu après la présidentielle le Mouvement démocrate (MoDem), jusqu’à se voir offrir une tête de liste aux élections européennes de 2009. Mais plutôt que d’accepter un mandat européen qui lui tendait les bras, elle claque la porte du MoDem.

"J’ai adoré les six années que j’ai passées à l’UDF et au MoDem, mais, d’une part j’étais en désaccord avec François Bayrou sur la structuration du parti, et surtout, j’ai vécu comme une fracture profonde la ratification du traité de Lisbonne. Même si j’avais voté 'oui' au référendum constitutionnel de 2005, que des gouvernements passent outre la volonté des citoyens m’a choquée. À ce moment-là, j’interroge pour la première fois le mot démocratie", se souvient Quitterie de Villepin, qui a depuis repris son nom de naissance à la suite de son divorce.

Salle comble dans la jolie école maternelle de la rue Mouffetard pour le réunion de @Quitt3rie de Villepin, un dimanche de week-end prolongé et de finale de Roland Garros. Il se passe vraiment quelque chose dans la deuxième circonscription de Paris ! #legislatives2022 #Circo7502 pic.twitter.com/SglogQmRzI

June 5, 2022

Après avoir tenté de faire vivre la démocratie participative au sein du MoDem, elle fait alors le choix de renouveler les pratiques démocratiques à l’extérieur des partis politiques. Elle contribue à la création d’initiatives citoyennes et de nouvelles approches au sein d’associations de parents d’élèves notamment. Elle s’implique dans le mouvement #MaVoix qui tente de faire élire des citoyens lors des élections législatives de 2017. Puis lance en 2020 le collectif Les Investies, qui vise à favoriser l’émergence de nouvelles candidates citoyennes.

"La démocratie pour moi, ce n’est pas une question de confiance, mais d’efforts. Il faut lui dédier du temps. Et mon combat, c’est de retisser les liens entre les gens et la politique en faisant le pari de l’intelligence collective. Il n’y a qu’à voir les travaux des 150 citoyens de la Convention citoyenne pour le climat. C’est canon ce qu’ils ont fait !", lance-t-elle, convaincue que des gens de gauche et de droite peuvent travailler ensemble pour faire émerger des propositions.

"Est-ce que le travail de terrain compte encore ?"

Ses huit mois de campagne semblent lui donner raison. Après des dizaines de réunions publiques, d’opérations de tractage sur les marchés et de rencontres avec les habitants, Quitterie de Villepin a provoqué suffisamment d’enthousiasme pour récolter 35 000 euros de dons issus de 165 donateurs – soit un don moyen de 212 euros par personne. De quoi faire pâlir n’importe quel candidat étiqueté par un grand parti.

"On a pu avoir les mêmes moyens que les gros candidats pour faire campagne. Cet argent nous a permis d’avoir une permanence, de faire trois envois de tracts dans les boîtes aux lettres, d’être présents sur les réseaux sociaux et de créer une dynamique autour de mon projet que les autres n’ont pas", assure la candidate.

On continue nos réunions dans les écoles #circo7502 Chaque jour qui passe, chaque question qui nous est posée renforce nos idées, notre vision.Oui, la #politique appartient à toutes et tous et elle peut changer la vie. #PrendreSoinDeLaDémocratie #legislatives2022📍#Paris6 pic.twitter.com/ruE7Fx4WcD

June 7, 2022

Parvenir au second tour serait toutefois un exploit, d’autant que se présentent face à elle le patron du groupe La République en marche à l’Assemblée nationale, Gilles Le Gendre, mais aussi le maire Les Républicains du 6e arrondissement, Jean-Pierre Lecoq, sans oublier Marine Rosset, candidate socialiste de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes).

"En se basant sur les résultats de 2017, nous avons estimé qu’il fallait 8 500 voix pour accéder au deuxième tour, explique Quitterie de Villepin. C’est l’objectif et c’est possible. Il y a un truc qui s’est créé sur le terrain avec les gens. Et d’ailleurs, ce que nous faisons interpelle bien au-delà de notre circonscription. On a déjà démontré qu’on pouvait faire une campagne hyper professionnelle et hyper bien financée, axée sur les rencontres avec les citoyens et leur implication. C’est pour cela que j’aime beaucoup cette campagne. Elle va apporter une réponse à une question essentielle : est-ce que le travail de terrain compte encore ?"

Le contexte actuel, avec un président de la République qui ne bénéficiera pas lors des législatives de la même vague électorale qu'en 2017 et une gauche unie autour de la figure de Jean-Luc Mélenchon, pourrait lui être favorable, veut croire Quitterie de Villepin. Réponse dimanche 12 juin.

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Législatives : la Nupes est "une nuance politique à part entière", tranche le Conseil d'État

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BBC

SANS TITRE

In the opening few minutes of the science-fiction film Blade Runner 2049, a police car flies over a landscape that has been transformed by synthetic farming. Concentrically-arranged mirrors for capturing solar energy point and tilt towards central towers like worshippers at Mecca, circle after circle stretching into the distance. Further on, a mosaic of plastic-covered indoor farms cover every inch of land, glinting in the dull sunlight like facets of cracked glaze. Inside one of these cells, a worker in a hazmat suit dredges a handful of squirming beetle larvae from a murky green pool. We learn these farming techniques saved humanity from famine caused by ecological collapse in the mid-2020s. The entire planet is ravaged, containing nothing but highly coveted relics of "real" organisms, and a dysfunctional climate characterised by dry dust. Even then, humans survive, and even prosper – there might be nothing wild left, but they can create perfectly engineered replicant animals to replace the real things. The metaphorical "umbilical cord" connecting human survival and the biosphere has been well and truly cut.

In Blade Runner 2049, solar panels and synthetic farming stretch to the distance (Credit: Blade Runner 2049)

Throughout 2020 and 2021 as the world hunkered down for the Covid-19 pandemic, I found myself reflecting on this bleak depiction, as part of my work at the Centre for the Study of Existential Risk (CSER) in Cambridge, UK. I puzzled over what the future might look like once humanity had overcome Covid-19, and the climate-ecological crisis shimmered once again into view. If severe environmental degradation continues, a plausible path is one where humans will, through necessity, decouple from a biosphere that ceases to function. A quote kept going around my mind, by complex systems researcher Brad Werner at a major scientific conference in 2012. In a talk entitled "Is Earth F**ked?", he said that global capitalism, aided by technology, "has made the depletion of resources so rapid, convenient and barrier-free that 'Earth-human systems' are becoming dangerously unstable in response".

What if, as Werner suggested, Earth really was in trouble and the planet's natural systems are fated to collapse and die off? Will we develop artificial back-ups to take their place, like in Blade Runner, and if so, what might that world look like? These questions led me to publish a paper exploring the consequences and dangers of severing the human-biosphere umbilical cord, and how this process may already have begun. Humanity is already on the path to decoupling from natural systems – so if we want to avoid the worst scenarios of this trajectory, what might we do about it?

Read more:

Faced with a looming collapse of Earth's natural systems, talk of decoupling is no longer science fiction. In some cases, it manifests as ever more profound "fixes" to preserve our pursuit of the good life. For example, scientists have begun devising ways to synthesise "ecosystem services" – such as pollination or other natural processes that benefit human society. In food production, this involves attempting to grow crops under artificial light underground, culturing microalgae, mycoprotein and mealworm in bioreactors, and introducing modified genes to increase the resilience of agricultural species to environmental change.

Culturing algae in a synthetic environment is one of many routes to replacing nature's ecosystem services (Credit: Yang Zhili/Getty Images)

At other times, the proposed decoupling is framed as a form of escapism. The newly touted "metaverse", for instance, promises a form of spatial, workplace and recreational departure from the "meatspace" of the physical world: why visit a polluted forest or lake when you can access a near-perfect digital simulation of a clean one from your home? Elsewhere in Silicon Valley, technologists and billionaires talk of the need to abandon a degraded Earth altogether, and are taking the tentative first steps to develop Mars-bound spaceships.

Even if we don't physically separate from nature to this extent, a technologically adapted future where the world is engineered and modified around our actions is seen by some as acceptable, if not necessary to meet the harsh conditions of the future. Indeed, the likely truth is that technology might be the only clear way out of future disasters given the terrifyingly short timescales involved. Even widespread reduction or restraint in human activity, such the recent global lockdowns, barely dents emissions and other destructive practices.

Some may believe that decoupling needn't be a concern. The threat of an exclusively human-technological world would not be a dystopia to many. Advocates of transhumanism, for example, imagine a future where humans have transcended their current state to combine with technology – in the most extreme cases, evolving into uploaded digital beings. This is not my own perspective, but in the past I have definitely been seduced by a vision of "green" transhumanism: an idea explored by the author and feminist Donna Haraway. This proposes that, rather than seeking to preserve natural systems, we might instead genetically integrate ourselves with the biosphere, such that both human and natural are transformed. I saw it as an attempt to preserve species threatened by extinction by acting as biological arks into the future, or as a form of beautiful annihilation into a future weird ecology.

Life on Mars, with no nature, would be a difficult existence (Credit: Stuart C Wilson/Getty Images)

However, a Blade Runner world that contains only humans and matter technologically arranged under their control, would be a machine wilderness rather than an organic one. In that future, green transhumanism would not even be possible. Either there wouldn't be anything left to get absorbed into, or the valuable bits of the biosphere would get wholly taken into us, assimilated and changed, appropriated, and the remainder would be gone.

Offsetting complexity

So, where do we go from here? Could there be alternatives to the most extreme forms of decoupling? There are no easy answers, but I would propose one idea.

Allow me to introduce you to a conceptual tool – a metaphor to explore this space. Imagine a gradient which represents all the material complexity in the world, with the extreme complexity of "self-organised" matter at one end and consciously "engineered" matter at the other. So, at that latter far end might be – for example – the most delicate and finely engineered human structure (AI or a supercomputer perhaps), and at the other end, the wildest and most diverse ecosystem. A midpoint might represent something alive but highly modified and controlled, like a monoculture of crops, or an ornamental garden.

This gradient acts as a conceptual tool for linking different parts of the spectrum of material existence. In modern times, there has been a rapid decline on the side of self-organised natural complexity and a substantial increase on side of human-engineered complexity. A forest is turned into a mine and then electronics. Trillions of organisms are utilised as food and broken down to fuel human bodies and invention. Skyscrapers rise, economies are created, land is razed or complex ecosystems replaced by simpler ones. As a result of this activity, 68% of biodiversity has been lost since 1970, and the amount of human-made material including concrete, plastic and bricks now outweighs the total mass of biological matter on the planet.

By weight, there's more human-made matter on Earth than all the trees, animals, humans and other living matter (Credit: Alamy)

But what if the creator of each new "manmade" thing had an obligation towards creating its opposite on this gradient? For example, a form of biodiversity investment or rewilding instigated when something is added to the engineered side. There is a profound symmetry to the idea that whatever complexity is built or created on one side, must be equally replaced or protected on the other for the system to remain stable.

Offsetting is not a new idea, and I certainly wouldn't want to take any credit for it here. We are most used to encountering it in the context of air travel: you can pay for a company to plant CO2-guzzling trees. In terms of carbon offsetting, trees are a good contender for the polar opposite of air-travel pollution on the gradient outlined above, even if the practice currently has problems in terms of a time-lag in carbon sequestration and unhealthy monocultures of trees. However, while pollution or illegal environmental damage are sometimes fined or taxed, offsetting is rarely considered for processes other than carbon production, and direct withdrawals from nature by new human creations are not "priced-in".

Another well-established category of offset is reserving land for national parks, green belts to contain cities, or nature reserves to preserve valuable ecosystems. Here, though, these schemes are often undertaken by governments, and there is often less of a direct link between the builders of engineered objects such as a new housing block or factory, and areas of regeneration or rewilding. While national efforts can have impact, it would be inspiring to see the burden of restoration fall more significantly on those who are directly unbalancing the system. For example, the UK government recently introduced legislation of Biodiversity Net Gain (BNG) whereby all new developments need to deliver a 10% improvement in local biodiversity.

Elsewhere, experiments with broader offsets are also beginning to happen. To take one specific example: a recent study led by Katie Devenish of Bangor University and colleagues found that a mining operation in Madagascar had successfully offset the forest loss caused by its new mine by slowing deforestation elsewhere in the country.

What if everything created in the built environment was balanced elsewhere? (Credit: Alamy)

There are also recent projects underpinned by so-called "nature positive" principles, which aim to build ecological resilience and reverse loss. Operation Wallacea, a biodiversity and climate research organisation, has devised biodiversity credits to trace the tangible improvements to biodiversity in any given area, and to develop an international biodiversity credit standard whichcould be traded in the same way as a carbon credit.

I am aware that offsetting is no panacea, and it can create moral quandaries too. The writer and environmentalist George Monbiot, for example, has compared offsetting to the sale of indulgences by the Catholic church in the 16th Century, when sinners could, in effect, pay to cancel out their bad deeds. It’s true the idea runs the risk of greenwashing or giving a green-light to damaging processes, but I would argue that any, and preferably equal, act of replacement is better than none.

A long-lived truth

As well as the practical benefits, I believe there could be deeper reasons to embrace an approach of balancing human complexity in this way, rooted in timeless human ideas. As I thought about the gradient metaphor, there was something about the two types of material complexity − extreme human engineering on one hand, and total organic wildness on the other − that reminded me of the concept of psychological wholeness; the balancing of the conscious and unconscious elements of the psyche. In stories and symbolism, the idea of balancing and combination of opposites has appeared continually over thousands of years – spanning mythologies, religions, and philosophies across the world. In the ancient principles of Daoism, out of the black and white of yin and yang the "10,000 things" are born: every species of animal, humans, all of life, matter, and every form of technology too. The Ancient Greeks conceptualised Dionisius and Apollo: the gods of pleasurable debauchery and enlightened decorum, respectively. It was not encouraged to live a life purely of one or the other, and as Friedrich Nietzsche pointed out, the fusion of Dionysian and Apollonian modes of being are what creates the dramatic arcs or meanings in this world. The principle of opposites even underlies the philosophies and experiments of ancient alchemy, with the purification and combination of opposites seen as an ultimate goal.  

At present, we don't offset the increased complexity of electronics with an investment in nature, but should we? (Credit: Alamy)

In these examples, to say there are opposites does not mean one is bad and one is good. It is more that up cannot exist without down, matter without anti-matter, and life could not exist without death. If this wisdom keeps re-occurring across folklore, mythology and in a multitude of symbols because it reflects an important truth, then we might be wise to heed its message and be concerned with the continued existence of opposites and the dynamic play between them. That is to say, even if you were someone who wouldn't enjoy spending time in nature, and even if we found a way to not rely on it for survival − for example, by creating artificial systems that would sustain us in a decoupled state – the decision to foster a balance between technology and nature aligns with long-held human values across many societies.

Humans do not need to insert themselves into controlling life processes in every corner of the world, down to the very strands of DNA, to force the Earth system to absorb the shocks of our presence. Instead, a far better future might be to become something closer to "alchemists" of the Earth system, creating areas of "high-modernity" but countering their creation with their natural opposite, leaving relinquished areas to regenerate.

The sociobiologist E O Wilson suggested, or rather implored, for half the world to be rewilded. This was framed as being essential for human survival, but this 50:50 split appears to me to have a particular beauty and intuitive fairness, which is not just an aesthetic feeling, but a spiritual feeling, not just of harmony but of "justness". What would be more interesting, whole and complete, than both forms of existence in their fullest realisations?

The Blade Runner future is one of many possibilities that lie ahead (Credit: Alamy/Warner Bros)

It might still be possible to have a balance between the total material existence of humanity (AI, skyscrapers, automobiles, concrete, computing, the economy, art, intensive farming), and nature (ant hills, the Amazon, English forests, sand dunes, Tampa swamps, deserts, deep sea trenches and coral reefs), if the latter is increased in quality and quantity. Imagine walking from a technologically mature mega-city, but then out through the city boundaries to the lushest, most complex and wild biodiversity stretching into the distance: technological complexity balanced by the organic.

The truth is we may need an existence like Blade Runner 2049 in some portions of the planet, and we do need to decouple to some extent, as technology will be needed to liberate the land required for rewilding. But, watching the recent flurry of commercial space flights, I wondered about how much biodiversity had been lost to make that happen, what it cost the Earth system. If the Earth is not to be irreversibly degraded and unbalanced, we need some equal and opposite pull in the direction of replenishing natural complexity. Surely the best reward of a healthy planet is space exploration, not it being an escape from a dying planet. If the human-biosphere umbilical cord is to be cut, it should leave mother Earth in peak health, and in service to both parties.

--

Lauren Holt is a researcher at the Centre for the Study of Existential Risk at the University of Cambridge. She is exploring the impact of humanity on biological complexity and technology’s effect on ecosystems.

BBC

SANS TITRE

The Jurassic films – that is, the three Jurassic Parks and the three Jurassic Worlds – are all about people knitting together DNA from different species, and the makers of Jurassic World Dominion have done some gene-splicing of their own. They have taken the heroes from the current trilogy, Owen (Chris Pratt) and Claire (Bryce Dallas Howard), and mixed in our old friends from the original trilogy, Alan (Sam Neill), Ellie (Laura Dern) and Ian (Jeff Goldblum). They have also taken all the usual scenes of dinosaurs sneaking around jungles, and combined them with shoot-outs, plane crashes, motorbike chases through exotic cities, and undercover missions in high-tech secret bases.

In other words, the sixth and supposedly final Jurassic film has been souped up with the genes of James Bond, Jason Bourne and other such globe-trotting adventurers. Indiana Jones's DNA is particularly dominant. In one scene, Alan is in a rocky tunnel, brandishing a flaming torch, and he risks being eaten by a dinosaur because he wants to retrieve his trusty hat. I wouldn't be surprised if 50 pages of the screenplay were ripped straight from a dusty unused script called "Indiana Jones and the Land that Time Forgot".

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This isn't a bad thing. Too many of the Jurassic films have taken us on trips to tropical islands where everything seems fine until suddenly it doesn't seem fine, and none of them has matched the 1993 original, directed by Steven Spielberg. Jurassic World Dominion is the first of the sequels to have its own strong, separate identity. For that reason alone, it's a T-Rex-sized step up from the previous instalment, 2018's Jurassic Park: Fallen Kingdom.

But that's not all it has to recommend it. Colin Trevorrow, who rebooted the franchise in 2015 with Jurassic World, hasn't made the most profound or ground-breaking work, but Jurassic World Dominion is a deft, proudly excessive piece of old-fashioned big-screen entertainment. To make the obvious comparisons, it rounds off a sequel trilogy more satisfyingly than Star Wars: The Rise of Skywalker, and it brings together old and new characters more satisfyingly than Star Wars: The Force Awakens. And I'm not just talking about human characters. Trevorrow welcomes back all of your favourite scaly fiends, but he also introduces various feathery newcomers who manage to be endearingly goofy and menacing at the same time.

One of the film's key achievements is that it can be nerveracking when the dinosaurs are breathing down people's trembling necks, but it is never so horrifying as to be unsuitable for all the family. Still, it's slightly disappointing that it doesn't have prehistoric monsters rampaging all over the globe, clambering up the Empire State Building and swimming along the Thames. (You'll have to look up 1925's The Lost World for the latter treat.) Trevorrow hasn't delivered the "World War D" that the franchise has always promised, and the amusing sight of pterodactyls spoiling holidays and disrupting weddings is consigned to a montage at the start. There are a few dinosaurs in the wild, we're told, but most of them are stomping around a valley in the Dolomite Mountains in Italy, under the protection of a genetic-engineering company called Biosyn. The company's Bezos-Musk-Jobs-alike boss (Campbell Scott) claims that he's tending to these dinosaurs for the good of humanity, and even though he has the distracted and entitled air of the equivalent tech-tycoon played by Mark Rylance in Don't Look Up, we can all agree that he is a 100-per-cent trustworthy fellow.

Jurassic World Dominion

Directed by: Colin Trevorrow

Starring: Sam Neill, Laura Dern, Jeff Goldblum, Chriss Pratt, Bryce Dallas Howard

Length: 2 hours 27 minutes

Or maybe not. After a protracted and fragmented prologue, Trevorrow shows us a cornfield in Iowa being stripped bare by swarms of locusts the size of cats. Ellie has a hunch that these ravenous beasties were bred by Biosyn, so she asks her old flame Alan to nose around the company's headquarters with her. Luckily for them, Biosyn's in-house philosophy lecturer is none other than Ian, who still likes to wear black shirts, and still likes to unbutton them a little too far down his chest. Soon, the Jurassic Park gang is reunited, and we have the pleasure of seeing exasperated Alan, enthusiastic Ellie and spaced-out Ian hanging out again after the best part of 30 years. 

Meanwhile, Owen and Claire have their own issues with Biosyn. They've been living peacefully in a cabin in the woods since the last film. Claire is busy with dino-rights activism, and Owen is a cowboy (or, more accurately, dinosaurboy). But then a band of mercenaries, hired by you-know-who, kidnaps their pet velociraptor and their adoptive teenage daughter Maisie (Isabella Sermon), who happens to be a clone (don't ask). They contact the surprising number of pals they have in the secret services, and they set about rescuing Maisie with the help of a daredevil pilot, Kayla (DeWanda Wise), who is basically a black bisexual Han Solo.

Be warned: like so many contemporary blockbusters, Jurassic World Dominion is way too long. I could have done with two or three fewer incidents in the hectic plot, not to mention eight or nine fewer instances of someone saying, "It's all right, we're safe," only to be proven drastically wrong a moment later. But the film's only major fault is Trevorrow's desperation to ensure that viewers get their money's worth. Jam-packed with silliness, spectacle, intrigue, romance and just about everything else, Jurassic World Dominion has regular popcorn-spilling scares, exhilarating, expertly choreographed action set pieces that would earn a tip of the baseball cap from Spielberg himself, and the numerous characters all have plenty to do. With its jocular nods and winks to those characters' histories, the film also gives you the distinct feeling that the actors were having a blast. Viewers who don't take it too seriously should have a blast, too.

★★★★☆

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France24 - Monde

Dans le nord de la Colombie, des postes de police pleins à craquer et insalubres

Publié le : 08/06/2022 - 18:58Modifié le : 08/06/2022 - 19:06

Chloé Lauvergnier Suivre

Des hommes entassés les uns sur les autres, parfois en très mauvaise santé : c’est ce que montrent des images prises dans les cellules de trois postes de police du nord de la Colombie, à la mi-mai. La délégation du Défenseur du Peuple qui a pris ces images dénonce les mauvaises conditions de détention de ces personnes, enfermées parfois depuis plusieurs années. 

“Soixante personnes dans une pièce de 4m2, nous ne pouvons pas vivre”, dénonce un homme dans une vidéo, tournée dans une cellule du principal poste de police de Riohacha, le chef-lieu du département de La Guajira, dans le nord de la Colombie. Une vingtaine d'hommes y sont visibles, par terre et dans des hamacs.

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Cette vidéo a été tournée par une délégation du Défenseur du Peuple, une institution de l’État colombien veillant à la protection des droits de l’Homme, dans le cadre d’une mission réalisée à La Guajira, à la mi-mai. À cette occasion, elle a également visité deux autres postes de police, dans les villes de Maicao et San Juan del Cesar.

“Les postes de police ne sont pas conçus pour accueillir des détenus dans la durée, donc pour eux, c’est pire que la prison”

La délégation du Défenseur du Peuple dénonce les conditions de détention dans ces trois postes de police :

Lors de notre visite au principal poste de police de Riohacha, 356 personnes étaient détenues dans deux cellules de 5m2 environ et dans un couloir de 2m2 environ, alors que sa capacité d’accueil est de 80 places. Elles étaient accusées de vol, d’extorsion, d’arnaque, d’homicide, de délit sexuel…

“Le problème de la surpopulation carcérale s’est transféré aux postes de police”

Ce problème de surpopulation date surtout de la pandémie de Covid-19. Avant, si une personne était arrêtée et envoyée au poste de police, une audience devait avoir lieu dans les 36 heures pour déterminer si elle était placée en détention provisoire en prison, ou non. Or, durant la pandémie, les prisons du pays ont cessé d’accueillir de nouveaux détenus, pour limiter les risques de contagion à l’intérieur, et même actuellement, elles reçoivent très peu de nouvelles personnes. Du coup, le problème de la surpopulation carcérale s’est transféré aux postes de police. De plus, il y a très peu de juges à Riohacha pour traiter les cas des personnes arrêtées.

Théoriquement, les personnes arrêtées ne devraient donc pas rester plus de 36 heures au poste de police. Mais à Riohacha, presque tous les détenus étaient là depuis plus longtemps. L’un d’eux était même là depuis cinq ans.

“Aucun médecin ne vient jamais les voir”

Les postes de police ne sont pas conçus pour accueillir des détenus dans la durée, donc pour eux, c’est pire que la prison. Par exemple, sur le plan de la santé, rien n’est prévu, aucun médecin ne vient jamais les voir. La police appelle l’ambulance uniquement en cas d’urgence vitale. Du coup, les détenus sont en mauvaise santé. On en a vu un, enfermé depuis trois ans, qui avait un problème rénal, de la fièvre, et apparemment, il y avait du sang dans son urine : nous avons exigé qu’il voie un médecin à l’extérieur. Mais il a ensuite dû revenir au poste de police.

“Ce n’est pas une façon de traiter un être humain, je ressens une forte douleur depuis deux jours, et ils ne m’ont pas encore fait sortir, ils attendent que je meure”, dit ce détenu, dans une cellule du principal poste de police de Riohacha, à la mi-mai. Il a ensuite pu voir un médecin, avant de revenir au poste de police. © Défenseur du Peuple (vidéo floutée par France 24).

De plus, les détenus ne se lavent presque jamais, même si des bassines leur sont parfois fournies pour cela. Donc beaucoup ont des problèmes de peau, et cela sent mauvais dans les cellules.

En outre, la mairie de Riohacha fournit la nourriture aux détenus, car c’est son devoir, mais en quantité insuffisante, ce qui ne les aide pas à rester en bonne santé. 

“Les détenus sont enfermés tout le temps”

L’autre problème des postes de police, par rapport aux prisons, c’est l’absence de cour où les détenus peuvent sortir : ils sont donc enfermés tout le temps. De plus, la police n’est pas en capacité de gérer les visites des familles des détenus. Certains reçoivent donc des visites, mais une fois tous les six mois. Par conséquent, il y a des problèmes de santé mentale chez les détenus.

Dans l’une des cellules du poste de police de Riohacha, il y a un WC, mais dans l’autre, il n’y en a pas : les détenus font donc leurs besoins dans des sachets.

Unique WC dans cette cellule du principal poste de police de Riohacha, à la mi-mai. © Défenseur du Peuple (vidéo floutée par France 24).

“Ils faisaient leurs besoins dans les petites boîtes où ils recevaient la nourriture”

Cela dit, concernant l’insalubrité, le poste de police de Maicao est encore pire. Lors de notre visite, il y avait 170 détenus, pour une capacité d’accueil de 60 places. La plupart étaient dans deux cellules, sans WC, donc ils faisaient leurs besoins dans les petites boîtes où ils recevaient la nourriture. Ils les jetaient ensuite dans un patio, où il y avait de fortes odeurs et des mouches. Certains détenus étaient également dans un hangar - avec WC - et dans un couloir.

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Concernant le poste de police de San Juan del Cesar, il y avait 25 détenus dans deux cellules, pour une capacité d’accueil de cinq places. La mairie ne leur donnait pas à manger, alors que c’est son devoir. C’était donc les familles de quelques détenus qui apportaient la nourriture, qu’ils se partageaient.

Selon le Défenseur du Peuple, près de 21 000 personnes étaient détenues dans les postes de police du pays en mai, pour une capacité d’accueil de 6 983 places. Les endroits les plus critiques se trouvaient sur la côte caribéenne et dans les départements d’Antioquia et Valle del Cauca.

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France24 - Monde

Législatives : la Nupes est "une nuance politique à part entière", tranche le Conseil d'État

Publié le : 07/06/2022 - 18:18

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Le Conseil d'État a enjoint, mardi, au ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, de prendre en considération la Nouvelle union populaire écologique et sociale comme "une nuance politique à part entière" lors des législatives des 12 et 19 juin, donnant raison à Jean-Luc Mélenchon qui l'avait saisi en référé.

Entre Gérald Darmanin et Jean-Luc Mélenchon, le Conseil d'État a tranché. La plus haute juridiction administrative française a enjoint, mardi 7 juin, le ministre de l'Intérieur de prendre en considération la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) comme "une nuance politique à part entière" lors des élections législatives des 12 et 19 juin.

Saisi en référé par le leader de la France insoumise, le Conseil d'État explique dans un communiqué que "comptabiliser les partis politiques de cette coalition séparément peut porter atteinte à la sincérité de la présentation des résultats électoraux".

Gérald Darmanin avait décidé "de ne pas regrouper, sous une nuance unique, les partis politiques ayant créé la coalition" issue de l'accord entre LFI, le PS, EELV et le PCF, a rappelé le Conseil d'État.

>> À lire aussi - Législatives : la Nupes dénonce des obstacles dans l'inscription de ses candidats

Le juge des référés a dès lors estimé que le nuancier mis en place par le ministre de l'Intérieur regrouperait sous l'étiquette Ensemble ! les résultats de la majorité présidentielle, alors que des candidats écologistes investis par la Nupes, par exemple, seraient "comptabilisés sous une autre nuance avec d'autres mouvements écologistes n'appartenant pas" à l'alliance.

Le ministère de l'Intérieur a pris acte sur Twitter "de la décision du Conseil d'État sur le nuançage des candidats aux élections législatives". "Il procédera à la modification de la grille des nuances afin de créer la nuance Nupes", a-t-il assuré.

Le ministère de l'Intérieur prend acte de la décision du Conseil d'État sur le nuançage des candidats aux élections législatives.Il procédera à la modification de la grille des nuances afin de créer la nuance NUPES.

June 7, 2022

Également sur Twitter, Jean-Luc Mélenchon a crié "victoire". "Le Conseil d'État valide l'obligation pour Darmanin de nous nommer et de nous décompter comme Nupes pour les élections législatives. Darmanin et Macron doivent cesser leurs bidouilles et manigances", a-t-il ajouté.

"Victoire !", s'est également exclamé le patron de EELV Julien Bayou, y voyant un "énorme camouflet pour le ministre de l'Intérieur qui avait osé cette manœuvre et reconnu la bannière commune de son mouvement mais pas la nôtre".

Victoire. Le Conseil d'État valide l'obligation pour Darmanin de nous nommer et de nous décompter comme #NUPES pour les élections législatives. Darmanin et Macron doivent cesser leurs bidouilles et manigances. pic.twitter.com/ztvJ8mfoOl

June 7, 2022

Le communiste Ian Brossat s'est aussi félicité que "les grossières manipulations du ministre de l'Intérieur viennent de se prendre le mur du Conseil d'État". 

L'alliance de gauche avait dénoncé le nuancier politique du ministère de l'Intérieur pour les élections des 12 et 19 juin qui ne prenait pas en compte la Nupes dans les inscriptions des candidats auprès des préfectures.

Avec AFP

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Législatives : la majorité présidentielle et la Nupes en tête chez les Français de l'étranger

En meeting, Jean-Luc Mélenchon galvanise la Nupes avec ses "chances de gagner" aux législatives

LÉGISLATIVES 2022

Législatives : la Nupes répond aux critiques avec son "programme partagé de gouvernement"

France24 - Monde

Clémence Guetté : "Il y a un problème de formation des policiers"

Publié le : 07/06/2022 - 20:18

Roselyne FEBVRE Suivre

À J-5 du premier tour des législatives, Jean-Luc Mélenchon, chef de file de LFI, a créé la polémique avec un tweet affirmant que  "la police tue". Des propos jugés indignes par la quasi-totalité de la classe politique. Pour en parler, Roselyne Febvre et Frédéric Rivière reçoivent Clémence Guetté, coordinatrice du programme de la Nouvelle union populaire économique et sociale (Nupes).

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Législatives 2022

Législatives : la majorité présidentielle et la Nupes en tête chez les Français de l'étranger

L'Humanité

Histoire. Philadelphie, 1972 : la traque mortelle du Move

Il était une fois

En 1972, une petite communauté noire, le Move, prône la révolution pour « libérer la vie » de l’exploitation capitaliste, responsable de l’oppression, des inégalités, du racisme, des guerres et de la destruction de la nature. Ce mouvement protestataire non violent a fait l’objet, à l’instar des Black Panthers, d’une répression systématique et démesurée, qui résonne encore aujourd’hui.

Michel Muller

Philadelphie, Pennsylvanie 1972. À Powelton, un quartier populaire et multiculturel, une communauté d’une trentaine de membres s’installe dans une vieille bâtisse sous le nom de Move, le mouvement, en tant que « l’essence même de toute forme de vie ». Prônant une sorte de synthèse entre le Flower Power de 68 et le militantisme des Black Panthers contre la ségrégation raciste, le petit groupe de familles affirme vouloir revenir aux valeurs originelles des êtres humains pour se libérer du « système » – la destruction de la nature par l’industrialisation – et de l’exploitation capitaliste responsable des inégalités et des guerres. Tous ont adopté le patronyme Africa, à la suite de John Africa, qui vient de fonder Move, car « c’est d’Afrique que provient toute vie ».

Avec la présidence de Richard Nixon, s’est ouverte, en janvier 1970, une longue période de répression de toute protestation visant en particulier les militants noirs. Sous la houlette du tout-puissant chef du FBI, John Edgar Hoover, le parti des Black Panthers (BPP) est l’objet d’une répression multiforme qui aboutit à sa désintégration. Dans le même temps, montent en puissance les révoltes des jeunes contre la guerre du Vietnam et le mouvement hippie qui incarne l’aspiration au retour à la « pureté primitive » de l’être humain.

1971. Scandale du Cointelpro : la face noire du FBI au grand jour

Dans les quartiers noirs de Philadelphie, la vie quotidienne est faite de luttes pour la survie et de résistance à la répression policière meurtrière. Le BPP y a un rôle social et organisateur majeur. C’est dans cette atmosphère que Mumia Abu-Jamal – aujourd’hui symbole du combat contre la peine de mort –, que nous retrouverons plus loin, fait son apprentissage, dès ses 14 ans, de militant puis de responsable de l’information du BPP, et de journaliste.

VIDÉO. Mumia Abu-Jamal, dans les prisons américaines depuis 40 ans

C’est aussi dans cet environnement que le futur fondateur de Move, Vincent Leaphart, connu comme « philosophe de coins de rue » pour ses tirades contre la mal-vie, survit avec des petits boulots. Sa rencontre en 1971 avec un doctorant en sociologie et militant antiraciste, Donald Glassey, lui donne la clé de l’épanouissement de ses idées : il rédige un document de 300 pages, « The Guidelines ».

Les lignes directrices de celui qui a pris pour nom John Africa sont une sorte de synthèse d’une volonté inébranlable de solidarité, de pacifisme et d’action pour la justice, l’égalité et la liberté, conjuguée à un mode de vie quasi monastique : ne posséder que ce que l’on porte sur soi, manger cru, ne former qu’une seule famille. « Il y a parmi nous des Noirs, des Blancs, des Latino-Américains, des gens d’origine sociale variée », proclame ce manifeste. « Organiser la révolution (…) a pour objectif de briser un mode de fonctionnement artificiel qui emprisonne la vie. Les industries doivent cesser de polluer l’air, l’eau et la terre : il faut libérer la vie. » Celle-ci, quelle que soit sa forme, a une origine unique : Dieu, Mère Nature ou Mama ; « chaque vie (étant) un élément de la chaîne du vivant, (elle) revêt une importance égale ». Il s’agit de « montrer aux gens combien le “système” est corrompu et tyrannique, à l’origine de tous leurs maux : le chômage, la drogue, l’alcoolisme, le racisme, la violence familiale, les maladies vénériennes, la criminalité, la guerre ».

Move multiplie les actions : interpellations de personnalités, happenings contre l’enfermement des animaux dans les zoos, et surtout contre le racisme et l’emprisonnement jusqu’à ce que mort s’ensuive. John Africa devient une sorte de « messie en dreadlocks ». Ce qui est un aspect de l’éthique de Move : « Hostiles aux produits cosmétiques et jetables, aux détergents chimiques, nous laissons nos cheveux pousser naturellement », tout en consacrant « énormément de temps à notre hygiène corporelle et à l’entretien de nos maisons ».

Tout cela ne peut qu’agacer l’establishment tenant aux « bonnes mœurs » et à « la loi et l’ordre ». Le clou noir qui dépasse doit être enfoncé : telle est la ligne de Frank Rizzo, élu maire de Philadelphie en 1972. L’ancien chef de la toute-puissante police de la ville a fait de celle-ci le bras armé de sa politique.

Move fait l’objet d’un harcèlement systématique, judiciaire et policier. La répression prend aussi la forme d’une violence ciblée : pour les hommes, les frapper aux parties génitales ; quant aux femmes enceintes, c’est le ventre qui est visé. Quelques exemples : le 9 mai 1974, Janet et Leesing Africa, arrêtées et battues, avortent à la suite des coups subis. Le 29 avril 1975, à l’issue d’une manifestation contre les violences policières, Alberta Africa, est frappée au ventre par quatre policiers et une infirmière : même dramatique résultat. Le 28 mars 1976, la police investit la maison sous prétexte de tapage nocturne : le nourrisson de Janine Africa, Life, est violemment piétiné et décède. Les policiers nient le meurtre, affirmant qu’il n’y avait pas de bébé. Un juge prononce un non-lieu : sa mère ayant accouché à domicile – selon les principes de Move –, l’enfant n’est pas déclaré à l’état-civil… et n’a donc jamais existé.

Mais le pire se prépare activement du côté du maire Frank Rizzo. Une campagne de presse accusant Move de clochardiser le quartier avec son mode de vie (notamment… l’usage d’une caisse de compost pour recycler les déchets) est lancée. Le 18 décembre 1975, une inspection des services d’hygiène est ordonnée : Move interjette des dizaines d’appels. Fin 1977, à la suite d’un arrêté de péril, un accord fixe un délai de 90 jours pour que Move trouve un autre lieu avec l’aide de la municipalité… qui n’en fait rien. Elle décide alors la destruction de l’habitation.

Le 16 mars 1978, des centaines de policiers investissent les alentours, des tireurs d’élite sont postés. Un blocus est mis en place pour affamer les habitants. « S’ils résistent, on les prendra de force, qu’il y ait des enfants ou non ! » annonce Frank Rizzo. Le 8 août 1978, à l’aube, la police envahit la maison. Les habitants se sont barricadés dans la cave : elle est inondée et des tirs éclatent en tous sens. Un policier, James Ramp, est tué et trois autres sont blessés. Les assiégés se rendent et sont violentés. Une photo fait le tour des médias : Delbert Africa, au sol, les bras tendus en croix, battu par trois policiers – qui seront acquittés.

C’est là que les destins de Move et de Mumia Abu- Jamal, jeune journaliste à la radio publique locale, se croisent. Ce dernier fait connaître à un large public le traitement infligé à Move. Neuf de ses membres ont été inculpés du meurtre du policier Ramp : Janine, Debbie, Janet, Merle, Delbert, Mike, Edward, Phil et Chuck Africa. Le 8 mai 1980, le juge Malmed les déclare coupables, sans qu’aucune preuve n’ait été produite ; les « Move Nine » (« les Neuf de Move ») sont condamnés à des peines d’emprisonnement allant de trente à cent ans.

Début 1980, les Move s’installent dans une maison au 6621 Osage Avenue, au cœur d’une cité de pavillons. Leur combat pour la libération des « Move Nine » se heurtant aux murs de la justice et au silence des médias, ils alertent les passants avec leurs porte-voix.

Toujours sous surveillance et harcelés, craignant un nouvel assaut, les militants se barricadent. Le 11 mai 1985, la juge Lynne Abraham émet des mandats d’amener contre Ramona, Conrad, Frank et Teresa Africa pour troubles sur la voie publique et menaces terroristes. Le lendemain, la police fait évacuer la cité.

Le 13 mai 1985, à l’aube, le commissaire Gregore J. Sambor lance aux Move un ultimatum pour qu’ils se rendent et, sans attendre, l’assaut est déclenché : des centaines de policiers usent de gaz lacrymogène, de canons à eau et de carabines, de fusils-mitrailleurs et de mitrailleuses. En une heure trente, au moins 10 000 coups de feu sont tirés. En début d’après-midi, un hélicoptère lâche sur la maison une bombe de 20 kg de TNT fournie par le FBI. Un incendie éclate, ordre est donné aux pompiers de ne pas intervenir ; il s’étend et détruit 65 pavillons de la cité. Cinq enfants et six adultes, dont John Africa, meurent brûlés vifs. Seuls Ramona Africa et un enfant, Birdy, ont pu s’échapper de la maison malgré les tirs. L’autorisation d’utiliser des explosifs avait été donnée par Wilson Goode, le premier maire noir de la ville fraîchement élu.

Dans le monde entier, télévisions et journaux diffusent les images de l’assaut. C’est un véritable séisme à Philadelphie. Le chef de la police démissionne. Une commission d’enquête municipale conclut, en mars 1986, que le largage d’une bombe sur une maison occupée, notamment par des enfants, est « inacceptable » et observe que l’attentat n’aurait pas eu lieu « si la maison Move et ses occupants avaient été situés dans un quartier blanc comparable ». Le maire sera pourtant réélu en 1987.

Aucun des responsables du crime raciste n’a été inculpé. Ramona Africa a été incarcérée sept ans pour « complot et émeutes ». Il a fallu attendre 1996 pour qu’un jury conclue que les autorités ont utilisé une « force excessive » et violé les droits constitutionnels de Move. La Ville de Philadelphie a été condamnée à verser 500 000 dollars à Ramona et 1 million aux proches de John Africa, 90 000 dollars à chacune des familles des adultes décédés, 25 millions aux parents des cinq enfants immolés et 1,7 million à Birdy Africa.

Les « Move Nine » n’ont été libérés qu’entre juin 2018 et février 2020. Deux d’entre eux ont passé plus de quarante-deux ans en prison, deux autres y sont morts dans des conditions très suspectes. Et ce n’est qu’en novembre 2020 que la municipalité a présenté des excuses officielles pour le crime de 1985.

Le 23 avril 2021, le quotidien britannique « The Guardian » a révélé qu’une anthropologue de l’université de Pennsylvanie a présenté à ses étudiants… des ossements de victimes de l’incendie de la maison Move issus du musée d’Anthropologie et d’Archéologie de l’université, où ils étaient entreposés. En mai 2021, le commissaire à la santé de Philadelphie a démissionné pour avoir ordonné, en 2017, l’incinération d’une partie de ces ossements sans prévenir les familles. Une boîte étiquetée « Move » a alors été retrouvée : les restes qu’elle contenait ont été rendus à la communauté. Interrogé par « The Guardian », Michael Blakey, professeur d’anthropologie en Virginie, a expliqué que « les États-Unis continuent à fonctionner sur le socle du “privilège blanc”. Ce que nous voyons ici en est la manifestation scientifique – l’objectivation de l’“autre” et l’absence d’empathie dans une société dont les Blancs croient détenir le contrôle ».

Move est toujours vivant, ses membres – dont les enfants devenus adultes – mènent notamment le combat pour la libération de Mumia Abu-Jamal. Leur incessante solidarité a contribué à sa survie dans le couloir de la mort après sa condamnation en août 1982.

En savoir plus

Sur move-thestory.com , un « livre-Web » militant, richement documenté, sur la longue histoire de Move, créé notamment par Claude Guillaumaud-Pujol, universitaire spécialiste des États-Unis.« Mumia Abu-Jamal. Un homme libre dans le couloir de la mort », de Claude Guillaumaud-Pujol, le Temps des cerises, 2007.

communautésblack panthersMoveÉtats-Unis
BBC

Uvalde attack: US House passes gun bill doomed to fail in senate

By Matt MurphyBBC News

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The US House of Representatives has voted through a series of measures regulating the sale of guns, but which are destined to fail in the Senate.

The new measures would bar sales of semiautomatic weapons to people under 21 and ban large-capacity magazines.

But Republican opposition in the Senate means the bill has little chance of entering law, despite a renewed focus on gun control in the wake of a series of mass shootings in the US.

Hours before the vote, survivors of the Uvalde school shooting gave emotional testimony to lawmakers which reduced some to tears.

The primary school shooting in the Texan city claimed the lives of 21 people, including 19 young children.

One 11-year-old girl told the hearing - in pre-recorded testimony - that she had smeared her classmate's blood on herself to play dead, and graphically described the moment the gunman shot her teacher in the head.

The Uvalde attack and other recent mass killings have sparked a new round of bipartisan talks on gun control in the US Senate, but Democrats need at least 10 Republicans on board to pass any new laws.

Conservatives want to protect the constitutional right to bear arms and object to limiting sales of the assault-style rifles used in the Uvalde shooting.

And while a group of Republican and Democratic senators are trying to find common ground, correspondents say that whatever they come up with is very unlikely to involve any sweeping reforms.

In the House of Representatives, Wednesday's wide-ranging package of legislation, called the "Protecting Our Kids Act" by lawmakers, passed by 223-204 votes with just five Republicans joining Democrats in supporting the bill.

In addition to tighter controls around the sale of guns, it would also introduce a scheme allowing local government to compensate individuals who surrender high capacity magazine and strengthen existing regulations on bump stocks and untraceable ghost guns.

However the measures cannot pass into law without approval in the Senate.

"America has lost more children from gun violence than any other cause. Does that embarrass you?" House Speaker Nancy Pelosi said during a debate on the bill. "To think that in our country, more children have died from gun violence than any other cause? These stories are tragically all too common in America today."

But House Republicans claimed the bill was an attack on citizens' constitutional rights to own a firearm.

"The speaker started by saying this bill is about protecting our kids," Ohio Republican Jim Jordan said. "But this bill doesn't do it. What this bill does is take away second amendment rights, God-given rights, protected by our Constitution from law-abiding American citizens."

Bipartisan negotiations are ongoing in the Senate on more moderate measures that could gain the support of enough Republicans to pass the 60-vote threshold required in the chamber.

But one senior Republican, Texas Senator John Cornyn, warned on Wednesday that there are "sticking points everywhere".

Only a handful of the 50 Republican senators appear open to new gun legislation, with Democrats seeking narrower measures as a compromise. Senators are expected to reach a final agreement by the end of the week.

Proposals with the greatest public support include a "red flag" law that would prevent individuals with mental illness or a criminal history from purchasing firearms, and expanded background checks on gun purchasers that would include private gun sales.

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Législatives : les clips de campagne du 1er tour

Publié le : 08/06/2022 - 17:14

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Temps de parole, affiches, clips de campagne : avec le début de la campagne officielle, lundi 30 mai, les candidats et les médias audiovisuels sont tenus de respecter la règle d'équité du temps de parole.

Les chaînes de télévision et les stations de radio doivent accorder aux candidats et à leurs soutiens un temps de parole correspondant à leur représentativité. France 24 publie ainsi chaque jour les clips de campagne des différents partis politiques.

Les élections législatives auront lieu comme suit :

  • en métropole, les dimanches 12 et 19 juin 2022 ;
  • en Polynésie française, les 4 et 18 juin 2022 ;
  • dans la zone Amérique et Caraïbes, les 4 et 18 juin 2022 ;
  • dans le reste du monde, les 5 et 19 juin 2022 ;
  • en Guadeloupe, en Guyane, à la Martinique, à Saint-Barthélémy, à Saint-Martin, à Saint-Pierre-et-Miquelon, les 11 et 18 juin 2022

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L'Humanité

Pio La Torre, une vie à combattre la Mafia

Il était une fois

Il était la voix forte du Parti communiste italien en Sicile et le premier à avoir dénoncé et combattu la mainmise de Cosa Nostra jusque sur la péninsule. Le 30 avril 1982, le député Pio La Torre était abattu en pleine rue. Prémices d’un électrochoc pour la société et les institutions, sa mort marque un tournant décisif dans la lutte contre la mafia.

Le 30 avril 1982 au matin, Pio La Torre, député et secrétaire régional du Parti communiste italien (PCI), est abattu avec son chauffeur Rosario Di Salvo en plein Palerme par Cosa Nostra, la Mafia sicilienne. Cette exécution s’inscrit dans un contexte particulier. Bien que divisée par une guerre interne qui cause un millier de morts entre 1978 et 1983, la Mafia mène en parallèle une terrible offensive contre l’État italien, en assassinant une quinzaine de ses représentants (membres des forces de l’ordre, magistrats, hommes politiques). L’année 1982 constitue l’apogée de ce déchaînement de violence mafieuse : Cosa Nostra élimine Pio La Torre puis, trois mois plus tard, le préfet de Palerme, Carlo Alberto Dalla Chiesa.

La Sicile fait figure de laboratoire

Né à la périphérie de Palerme, en 1927, dans une famille de paysans, Pio La Torre s’engage au PCI dès 1945 et participe aux luttes paysannes qui ont marqué le climat social de l’après-guerre en Sicile. Il se heurte d’emblée à Cosa Nostra et le refus de se soumettre à la domination mafieuse devient alors le fil rouge de toute sa vie militante. En tant que dirigeant de la CGIL (Confederazione Generale Italiana del Lavoro, syndicat proche du PCI), il mène la bataille de l’occupation des terres non cultivées pour libérer les paysans du joug de la Mafia qui contrôle le territoire et les travailleurs pour le compte des grands propriétaires terriens.

En pleine guerre froide, la Sicile fait figure de laboratoire. Le succès des forces de gauche aux élections régionales de 1947 risque de compromettre l’équilibre international des blocs (1). En Sicile, Cosa Nostra est utilisée comme bras armé par le gouvernement démocrate chrétien local – avec le soutien logistique de la CIA qui fournit des armes et favorise la réactivation de réseaux néofascistes – pour réprimer le mouvement paysan. Une quarantaine de syndicalistes sont assassinés mais La Torre s’investit pleinement, ce qui lui confère un grand prestige auprès des militants et de la population. Accusé à tort d’avoir frappé un policier lors d’une manifestation, il est emprisonné pendant un an et demi, jusqu’en août 1951, puis reprend son engagement politique.

Collusions entre  Cosa Nostra  et la Démocratie chrétienne

En 1952, La Torre est élu pour la première fois au conseil municipal de Palerme, où il siège jusqu’en 1966, et devient secrétaire général de la CGIL en 1959. Il dirige le PCI sicilien de 1962 à 1967, puis intègre en 1969 la direction centrale du PCI. En 1963, il obtient son premier mandat à l’assemblée régionale de Sicile (ARS).

Au conseil municipal de Palerme et à l’ARS, il révèle l’ampleur des collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne, parti largement majoritaire en Sicile jusqu’à sa dissolution en 1994. En échange du soutien électoral que la Mafia garantit au parti grâce au contrôle qu’elle exerce sur le territoire, les élus centristes lui permettent d’infiltrer l’économie légale en obtenant des appels d’offres pour les travaux du plan d’urbanisme de la ville.

La Torre brise ainsi l’omerta en dénonçant sans relâche le système politico-mafieux qui permet à la Mafia de blanchir l’argent sale issu du trafic de stupéfiants grâce à la spéculation immobilière.

Lien avec le pouvoir politique depuis 1943

Élu au Parlement en 1972, Pio La Torre intègre la commission parlementaire anti-Mafia. Il préface et cosigne le premier rapport de la minorité publié en 1976, intitulé « Mafia et politique », dans lequel il analyse le lien que Cosa Nostra a tissé avec le pouvoir politique depuis le débarquement allié en 1943 et dénonce le système de pouvoir mis en place au niveau local par la DC. Ce document est précieux car il retrace également l’évolution des activités de Cosa Nostra, qui passe en quelques décennies de mafia agraire à mafia urbaine, suivant ainsi les mutations de l’économie régionale.

Fort de cette fine connaissance du phénomène mafieux acquise sur le terrain, La Torre dépose, en mars 1980, une proposition de loi prévoyant l’institution d’un délit d’association mafieuse. En octobre 1981, en pleine guerre de la Mafia, il revient en Sicile pour diriger la section régionale du PCI. La bataille pour la paix – et contre l’ouverture d’une base de l’Otan – qu’il engage à Comiso vise également à empêcher Cosa Nostra de s’implanter dans la région de Raguse.

En mars 1982, il insiste auprès du président du Conseil, Giovanni Spadolini (premier non-démocrate-chrétien à ce poste depuis la Libération) pour que son projet de loi soit enfin discuté à la Chambre. La seule concession qu’il obtient est la nomination au poste de préfet de Palerme du général Carlo Alberto Dalla Chiesa, héros national de la lutte contre le terrorisme pour avoir arrêté les principaux chefs des Brigades rouges. Cependant, La Torre ne peut en mesurer les effets : il est assassiné quelques jours avant sa prise de fonction.

Une lutte ouverte contre la Mafia

La Torre n’a eu de cesse de revendiquer sa conception globale et salvatrice de la lutte contre la Mafia qui s’intègre dans un projet de développement économique, social et démocratique de la Sicile. C’est donc l’omniprésence de Cosa Nostra dans la société et l’économie siciliennes qui a transformé son combat politique pour le peuple sicilien en lutte ouverte contre la Mafia.

L’exécution de Pio La Torre et Rosario Di Salvo donne lieu à une mobilisation citoyenne importante mais cantonnée à la seule sphère militante. Ce n’est qu’après l’assassinat du préfet Dalla Chiesa, de sa femme Emanuela Setti Carraro et de leur policier d’escorte Domenico Russo, le 3 septembre 1982, qu’elle prend de l’ampleur et que l’État italien réagit.

La loi visionnaire imaginée par La Torre, adoptée en urgence le 13 septembre 1982 et qui porte son nom, marque un tournant dans la lutte contre la Mafia. Elle institue le délit d’association mafieuse en fournissant une définition précise du phénomène (entre autres, la force du lien associatif, le contrôle du territoire par la violence et le rapport congénital à la politique pour infiltrer l’économie) et met en place une mesure révolutionnaire, la confiscation des biens.

Le maxi-procès de 474 mafieux en 1986-1987

Grâce à ce formidable instrument juridique qui permet de sanctionner la seule appartenance à la Mafia, la magistrature palermitaine, emmenée par les juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, se lance dans une instruction tentaculaire qui débouche sur le maxi-procès de 1986-1987, où 474 mafieux sont renvoyés à la barre. La condamnation à perpétuité des principaux chefs mafieux constitue la première victoire judiciaire de l’État italien.

La confirmation de ce verdict en cassation, en janvier 1992, déclenche la vengeance de Cosa Nostra. Les attentats spectaculaires qui coûtent la vie aux juges Falcone et Borsellino ainsi qu’à leurs escortes, respectivement le 23 mai et le 19 juillet 1992 (2), suscitent l’effroi en Sicile comme dans la péninsule.

Le mouvement anti-Mafia actuel s’est forgé à la suite des assassinats retentissants de 1982 et de 1992. Le message anonyme « C’est ici qu’est mort l’espoir des Palermitains honnêtes », retrouvé sur le lieu de l’assassinat de Dalla Chiesa le lendemain, marque le début d’une prise de parole par une partie, certes encore très mince et largement minoritaire, de la société palermitaine.

Une première nationalisation de la mobilisation a lieu grâce à un appel à la grève générale lancé par tous les syndicats et à l’organisation d’une grande manifestation à Palerme en octobre 1982. Les étudiants venant des autres régions du Sud gangrenées par la Mafia (Campanie et Calabre) y découvrent de nouvelles formes d’action collective (marches aux flambeaux, séminaires de réflexion) qu’ils vont importer dans leurs régions d’origine.

Dans les années 1980, de concert avec les enseignants, les veuves et les filles de victimes interviennent auprès des jeunes dans les écoles, notamment en Sicile et à Milan. Des fondations sont créées à la mémoire des victimes, des collectifs citoyens apparaissent et on assiste à une première tentative de structuration du mouvement anti-Mafia. Cette mobilisation citoyenne, qui se renouvelle à chaque anniversaire, est l’embryon de la mobilisation massive qui se vérifie après les massacres de 1992.

Rupture entre les représentants politiques et les citoyens

Sensibilisée à la question mafieuse, la génération qui a grandi dans le climat de violence des années 1980 donne ainsi vie à une mobilisation anti-Mafia collective et citoyenne d’une ampleur inédite dans les années 1990. L’année 1992 est d’autant plus cruciale que l’opération « Mains propres », menée par la magistrature milanaise, met au jour un système de corruption qui touche, dans des mesures différentes, tous les partis politiques et entraîne leur dissolution. Discréditée, la classe politique n’apparaît pas légitime pour défendre les idéaux de justice et de légalité incarnés par les victimes de la Mafia. Lors des obsèques des juges Falcone et Borsellino, on assiste ainsi à une véritable rupture entre les représentants politiques et les citoyens qui s’approprient dès lors les valeurs des défunts.

L’association Libera, créée en 1995 par le prêtre Luigi Ciotti, regroupe les proches de victimes et promeut la mémoire de celles-ci auprès des jeunes, notamment en organisant chaque 21 mars la « Journée de la mémoire et de l’engagement en souvenir des victimes des mafias ». Colonne vertébrale du mouvement anti-Mafia citoyen, Libera est désormais un réseau présent dans toute la péninsule qui rassemble plus de 1 600 associations (fondations en mémoire des victimes, syndicats de travailleurs et d’élus, associations cultuelles et environnementalistes locales et nationales, coopératives).

Selon Nando Dalla Chiesa (3), il s’agit de « la meilleure expression du “Made in Italy” sur le plan citoyen », qui tente de faire bouger les lignes aussi à l’international grâce à son réseau Libera Internazionale auquel adhèrent près de 80 associations d’Europe, d’Afrique et d’Amérique latine. En 1996, l’organisation lance une pétition pour la réutilisation sociale des biens confisqués aux mafieux qui recueille un million de signatures et contraint l’État à légiférer en ce sens.

À travers sa branche Libera Terra, elle aide des jeunes à créer des coopératives agricoles sur les terrains confisqués. Elle montre ainsi qu’une alternative à la criminalité est possible en promouvant un modèle économique solidaire et vertueux capable de supplanter le modèle mafieux. Les produits, commercialisés sous l’étiquette « Les saveurs de la légalité » pour inciter à la consommation critique, sont la concrétisation de l’engagement anti-Mafia social qui a guidé la vie de Pio La Torre.

mafia
France24 - World

Live: ‘Millions’ may starve due to Russia’s Black Sea blockade, warns Zelensky

Issued on: 09/06/2022 - 07:21Modified: 09/06/2022 - 12:48

FRANCE 24 Follow

Ukrainian President Volodymyr Zelensky on Thursday warned that millions of people could starve due to a Russian blockade of the Black Sea amid fears of a mounting global food crisis. Follow FRANCE 24's live coverage of the war in Ukraine. All times are Paris time (GMT+2).

1:28pm: Zelensky calls for Russia to be expelled from the UN’s FAO 

Ukrainian President Volodymyr Zelensky has called for Russia to be expelled from the UN’s Food and Agriculture Organisation, as he says Moscow is to blame for the global grain crisis.

"There can't be any discussion on prolonging Russia's membership in the FAO," Zelensky told delegates at a Paris meeting of the Organisation for Economic Co-operation and Development (OECD) by video link.

Active in 130 countries worldwide, the FAO's mission is to "achieve food security for all".

12:18pm: Kremlin says no more gas cuts to European customers expected

The Kremlin said on Thursday it does not expect Gazprom to cut gas supplies to any more European customers, adding that its scheme to make buyers pay for their gas in roubles was functioning as intended.

Gazprom has cut supplies to some European countries for refusing to make payments for Russian gas in roubles under a new scheme the Kremlin set up in response to Western sanctions.

12:10pm: Russia adds 9.5 billion dollars to emergency reserve fund

The Russian government added 551.4 billion roubles (9.5 billion dollars) to its emergency reserve fund on Thursday as the Kremlin steps up its stimulus package in a bid to protect the economy from the impact of Western sanctions and its actions in Ukraine.

"The funds will be used in part to implement measures aimed at ensuring the stability of economic development in the conditions of external constraints," the government said in a statement announcing the cash injection. The reserves boost came from extra profits generated by Russia's vital oil and gas exports, which are bringing in hundreds of millions of dollars a day to the budget despite Western sanctions.

12:05pm: Russian navy starts Baltic Sea drills amid Ukraine tensions

Dozens of Russian ships on Thursday took part in military exercises in the strategic Baltic Sea, after Sweden and Finland recently announced bids to join NATO.  

Russia's defence ministry said in a statement that ships of its Baltic fleet, will "perform training tasks for the defence of sea lanes and fleet bases". It said that 60 ships and 40 aircraft were taking part in the manoeuvres which will also take place on land at training grounds in the Russian enclave of Kaliningrad. 

The navy drills come amid heightened tensions between Moscow and NATO after Sweden and Finland submitted their bids to join the US-led alliance after the start of Russia's military campaign in Ukraine. If their membership, currently blocked by Turkey, is approved, Russia would become the only non-NATO country on the Baltic Sea. 

10:58am: Ukraine sees threat of pollution to water basins after Russian invasion

Russia's invasion has posed a huge threat of pollution to Ukraine's water basins, including the Sea of Azov, said.Ukrainian President Volodymyr Zelensky.

In an address to a ministerial  meeting of the Organisation for Economic Co-operation and Development (OECD), Zelensky also underlined the need for green energy to replace Russian natural gas supplies following Russia's invasion.

10:36am: Ukraine regains some territory in counter-offensive in Kherson area

Ukrainian troops have won back some territory from Russian forces in a counter-offensive in the Kherson area of southern Ukraine, according to the Ukrainian defence ministry.

It gave no details but said the Russian forces had "suffered losses in manpower and equipment", mined territory as they were pushed back and erected barricades for the Ukrainian troops.

9:53am: Severodonetsk evacuation impossible, 10,000 civilians remain: mayor

Ukrainian forces still hold the industrial zone and adjacent areas in the city of Severodonetsk , and the situation is "difficult but manageable", said Mayor Oleksandr Stryuk.

He said defence lines were holding despite intense Russian artillery fire but that it was now impossible to evacuate people from Severodonetsk. About 10,000 civilians remained in the city, which is now the main focus of Russia's offensive in Ukraine.

9:30am: Western arms would end Severodonetsk fight in '2-3 days' 

Long-range artillery supplied by the West would give Ukraine the firepower it needs to beat back Russian forces and capture Severodonetsk within days, a regional Ukrainian official said Thursday.

"As soon as we have long-range artillery to be able to conduct duels with Russian artillery, our special forces can clean up the city in two to three days," Luhansk regional governor Serhiy Gaidai said in an interview distributed on his official social media channels.

9:02am: Russian forces shell Ukraine's Severodonetsk, street fighting rages

Fighting raged on the streets of Severodonetsk in eastern Ukraine on Thursday and Russian forces were destroying "everything that can be used for defence", the regional governor said.

Luhansk regional governor Serhiy Gaidai said Russia was shelling areas of the city that are still controlled by Ukraine but that Ukrainian forces would be able to "clean up" in the city once they received long-range artillery.

8:43am: Ukraine's president says millions could starve because Russia is blockading ports

Millions of people could starve because of Russia's blockade of Ukraine's Black Sea ports, Ukrainian President Volodymyr Zelensky said on Thursday. Warning that the world was on the brink of a "terrible food crisis", he said in a televised statement that Ukraine was unable to export wheat, corn, oil and other products and added: "Millions of people may starve if the Russian blockade of the Black Sea continues."

8:13am: Russian forces targeting south of Izium: UK

Russian forces have increased their efforts to advance to the south of the town of Izium in eastern Ukraine, likely wanting to secure further options in the region, according to the latest British military update.

"Russia's progress on the Izium axis had remained stalled since April, after Ukrainian forces made good use of the terrain to slow Russia's advance," Britain's Ministry of Defence said.

"Russia likely seeks to regain momentum in this area in order to put further pressure on Severodonetsk, and to give it the option of advancing deeper into the Donetsk Oblast."

Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine - 9 June 2022 Find out more about the UK government's response: https://t.co/og2mqOHzJQ🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/XGp8Uc97x9

June 9, 2022

6:18am: Ukrainian farmers fear grain could go to waste as exports blocked

If the war in Ukraine threatens a global food crisis, it is not so much for a lack of grain as an inability to export it. In the Dnipro region, the silos are full, the cubic meter price for agricultural warehouse storage has reached exorbitant rates and farmers no longer know where to store the harvest they were about to sell abroad when the war broke out. FRANCE 24’s Jean-Emile Jammine reports:

3:55am: ‘Fate of Donbas’ being decided in Severodonetsk, Zelensky says

Ukrainian President Volodymyr Zelensky called Severodonetsk the “epicenter” of the battle for the Donbas.

“This is a very fierce battle, very hard, perhaps one of the most difficult of the entire war,” he said in his nightly video address, which was recorded in the street outside his office in Kyiv.

He said the Ukrainian army is defending its positions and inflicting real losses on the Russian forces.

“In many ways, it is there that the fate of our Donbas is being decided,” Zelensky said.

Luhansk Gov. Serhiy Haidai acknowledged the difficulties of battling Russian forces, saying, “Maybe we will have to retreat, but right now battles are ongoing in the city.”

“Everything the Russian army has — artillery, mortars, tanks, aviation — all of that, they’re using in Severodonetsk in order to wipe the city off the face of the Earth and capture it completely,” he said.

2:40am: Millions hurt as Ukraine war hikes prices, UN says

A UN report says the war in Ukraine is increasing the suffering of millions of people by escalating food and energy prices, coming on top of ills from a growing financial crisis, the impact of the Covid-19 pandemic and climate change.

The report by the UN Global Crisis Response Group released Wednesday says the war “has exacerbated a global cost-of-living crisis unseen in at least a generation” and is undermining the UN goal of ending extreme poverty around the world by 2030.

The group was appointed by Secretary-General Antonio Guterres to assess the impact of Russia’s invasion of Ukraine on Feb. 24.

Guterres says the report makes clear that “the war’s impact on food security, energy and finance is systemic, severe and speeding up.”

12:29am: Sanctions wiping out 15 years of economic gains in Russia, report finds

Sanctions imposed on Moscow over the invasion of Ukraine are rolling back more than a decade of economic progress and three decades of integration with the West, according to an analysis Wednesday.

But economists at the Institute for International Finance caution that the impact is a “moving target” since more sanctions are being added, and Russia could retaliate, notably on energy.

The damage will make it more costly for Russian president Vladimir Putin to continue the war, but sanctions do not work like “flipping a switch,” IIF economist Elina Ribakova told reporters.

In its latest analysis, IIF forecasts Russia’s economy will contract by 15 percent this year and another three percent in 2023.

The “economic warfare” is “unraveling its economy,” and the report authors note that “some of the most meaningful consequences have yet to be felt.”

IIF Executive Vice President Clay Lowery said gauging whether the penalties imposed on Russia are effective depends on what governments are trying to achieve.

“If success is damaging the economy... then it’s definitely some impact,” and that is likely to increase, he told reporters.

But sanctions do not have “a great track record” of driving big policy shifts, he said.

(FRANCE24 with REUTERS, AP and AFP)

© France Médias Monde graphic studio

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OECD details 'hefty price' of Ukraine war on global economy

As it happened

Russian forces control most of eastern Ukraine's Severodonetsk, governor says

AS IT HAPPENED

UN nuclear watchdog says Chernobyl radiation detectors back online, levels normal

BBC

Berlin crash: Attack on capital's streets was ‘cruel rampage’ – Scholz

By Matt MurphyBBC News

German Chancellor Olaf Scholz has condemned Wednesday's attack on a busy Berlin street that left one person dead and 31 injured as a "cruel rampage".

Mr Scholz added that the attack, which was carried out by a 29-year-old man, had left him "deeply saddened".

Berlin's Mayor Franziska Giffey told local media the attack was "a dark day in the history of Berlin".

She added that the man, who remains in police custody, is "severely mentally impaired".

In a short statement issued on Thursday, police said they believe the attack was "an intentional act" by the "allegedly mentally ill 29-year-old". It added that he had been travelling in his sister's car.

Local media has reported that the suspect, who has been identified as a German-Armenian man who lives in the city, is co-operating with investigators. However, Ms Giffey cautioned that he has made a series of "confused statements".

The man's sister told the German tabloid Bild that he suffers from "serious problems" and Berlin's top security official, Interior Minister Iris Spranger, said the "evidence suggests this is a case of a mentally ill person running amok".

Ms Spranger said posters were found in the car used during the attack "in which he expressed views about Turkey", but she refuted an earlier report from Bild that a letter of confession had been found in the car. She said the reasons behind the crash will be investigated in detail by officials.

Almost all the injured were students who were on a school trip to celebrate finishing their exams. They had travelled from the small town of Bad Arolsen, in the norther Hesse region of Germany.

The woman who died has been identified as their schoolteacher. Another teacher remains in a critical condition.

A district administrator in Hesse, Jurgen van der Horst, told Bild that "everyone in Bad Arolsen is affected" by the tragedy.

"It's a big school in a small town," Mr van der Horst said. "Everyone knows everyone here and has contact with the families impacted."

Witnesses described seeing a silver Renault Clio veering into a crowd of people on the pavement near Berlin's busy Kurfürstendamm shopping avenue, before driving back on to the road and smashing through a shop window at around 10:30 local time (08:30 GMT) on Wednesday.

A witness who would only be named as F Kacan said the driver had abandoned the car and started to run away but "we were able to stop him", AFP news agency reports.

The man was not known to the security services but had been stopped by police for property offences, Bild reported.

The incident happened opposite Breitscheidplatz, where 12 people were killed in a terrorist attack in 2016 when a truck was deliberately driven into a crowd of people at a Christmas market.

On Wednesday the mayor said it was too early to know if the area had been chosen deliberately, but she said: "It's a situation where you think, for God's sake, not again!"

After the Christmas market attack in 2016, concrete barriers were erected near the site to prevent future attacks, but Ms Giffey admitted that it is impossible to provide such protections for "all of the city".

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BBC

Aamir Liaquat Hussain: Pakistan's shock televangelist dies at 50

By Simon FraserBBC News

One of Pakistan's most prominent and contentious TV hosts, Aamir Liaquat Hussain, has died aged 50 after being found unconscious at home in Karachi.

The anchor was taken to hospital but pronounced dead on arrival. A post mortem exam is being carried out.

Aamir Liaquat Hussain switched from televangelism to politics, becoming an MP for Imran Khan's PTI party.

His career was dogged by controversy - he gave babies to childless couples on TV and was banned for hate speech.

The outspoken anchor was married three times - and was currently in the midst of a controversy after his latest marriage broke up publicly and acrimoniously.

His third wife, 18-year-old Dania Shah divorced him last month, prompting Hussain to announce publicly that he planned to leave Pakistan.

Aamir Liaquat Hussain, who worked for many of Pakistan's leading media houses over his career, was undoubtedly popular with a section of the population but many others found him highly divisive.

An eloquent speaker and a great showman who guaranteed ratings, his broadcasts were well scripted, and included religious sermons - as well as frequent abuse.

There were regular complaints from those whom the televangelist named and shamed publicly on his programme. He would accuse people of acts such as blasphemy, treachery or fornication.

In September 2008, he dedicated an entire programme to exploring the beliefs of the Ahmadis, a sect who identify themselves as Muslim and follow the teachings of the Koran but are regarded by orthodox Muslims as heretical.

In it, two scholars said that anyone who associated with false prophets was "worthy of murder". Within 24 hours of the broadcast, a prominent member of the Ahmadi community was shot dead in the small town of Mirpur Khas in Sindh province.

The outspoken anchor will also be remembered for sexist remarks about liberal women in Pakistan - often artists, authors or human rights activists.

Quiz shows and product giveaways - cars, motorbikes and household electronics - were a big feature of his shows - and on one occasion in 2012, even abandoned babies.

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He insisted at the time that the move was aimed at saving abandoned infants and was not simply an attempt to boost his ratings.

"We were already top of the ratings before we gave away a baby. We took these children from the garbage, from the trash, and delivered them to the needy people," Hussain said on his website, where he described himself as "truly a legend".

The TV host was a member of parliament from 2002 until 2008, when he was expelled by the MQM party. He served as the minister of state for religious affairs from 2004 to 2007 under then president Pervez Musharraf.

As a politician, he was involved in several rows. On one occasion, he was held hostage by students angry at his work criticising suicide bombings.

On another occasion, he declared British-Indian novelist Salman Rushdi as "worthy of death" - comments that eventually forced him to resign from parliament.

In 2018 he turned back to politics again, joining the Pakistan Tehrik-e-Insaf (PTI) party and became a member of the National Assembly again the following year.

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France24 - World

Disney snubs French cinemas in streaming row

Issued on: 09/06/2022 - 13:24

FRANCE 24 Follow Catherine VIETTE Follow

Disney will not release "Strange World" in French cinemas and will instead send its upcoming animated adventure film straight to the company's streaming platform, Disney+. The entertainment giant is protesting against the country's strict rules that require theatrically-released films to wait 17 months before going to streaming platforms.

The movie was set to hit theatres on November 23, 2022. However, due to the disagreement between the French government and the studio, the latter decided to directly publish it on its streaming platform Disney+.

"The new, cumbersome media chronology is anti-consumer, ignoring how behaviour has evolved over the last several years... We will continue to make decisions on a film-by film basis and according to each market's unique conditions," the company said in a statement.

The move has angered the National Federation of French Cinemas, which has called it a "losing choice for everyone".

For the full FRANCE 24 report, click on the player above.

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Valeurs Actuelles

Législatives 2022 : Idir Boumertit, le candidat Nupes qui voulait « griller » Taha Bouhafs

« Mais il est bien court, le temps des cerises »… Si court, que le vent d’espoir qui soufflait sur la gauche le 7 mai, au soir de la convention de la Nupes, n’a même pas duré une semaine. Trois jours après la tenue de ce congrès historique, l’affaire Taha Bouhafs annonçait déjà la fin de l’état de grâce. « Le jeune journaliste et militant, (…) est visé par un signalement envoyé à la cellule de suivi contre les violences sexistes et sexuelles de La France insoumise », révélait Mediapart le 10 mai. « L’Union populaire lui a demandé de se retirer. »

Dès sa parution, l’article fait l’effet d’une bombe. Notamment parce que La France insoumise avait jusqu’alors joué la carte de l’antiracisme pour maquiller les vraies raisons du fiasco de sa candidature aux législatives, dans la 14e circonscription du Rhône. « Depuis des semaines, j’encaisse une tempête d’attaques sans précédent », écrit Taha Bouhafs sur Twitter, quelques heures avant de se faire épingler par Mediapart. « Aux yeux de beaucoup, je n’ai pas le droit d’exister politiquement. » La faute au racisme si lui, prétendu “icône” des jeunes de banlieue, ne peut pas mener sa candidature à terme. Grossière fiction victimaire que des têtes de pont du féminisme proches ou membre de LFI, telles que Caroline de Haas et Sandrine Rousseau, ne daignent même pas contester publiquement. Quand bien même ces dernières ont connaissance des signalements depuis le début du mois… Mais là n’est pas le plus étonnant.

C’est surtout le comportement de Clémentine Autain, tenue au courant des faits au même moment, qui fait alors couler le plus d’encre. Contrairement à ses deux comparses, la députée de Seine-Saint-Denis n’a pas la présence d’esprit de s’emmurer dans un silence gêné, le temps que les choses se tassent. En bonne militante, elle plaide haut et fort la cause de Bouhafs : « Il est plus que temps de regarder en face l’injustice, publie-t-elle sur Twitter, avant que Mediapart ne dégaine. La violence des attaques venues de l’extrême droite, relayées ad nauseam dans les médias, par la macronie et jusque dans certains rangs à gauche, contre un jeune homme sans diplôme, issu des QP et de l’immigration. » Rien sur les signalements. Rien sur les potentielles agressions sexuelles.

Interloqués par les réactions tardives des trois femmes, pourtant connues pour leur intransigeance, les internautes ne tardent pas à faire monter la pression sur les réseaux sociaux. Dos au mur, elles sont obligées de rendre des comptes. Mais pour seule défense, le trio récite son catéchisme intersectionnel : « Nous menons deux combats [contre le racisme et les violences sexuelles, NDLR] et il n’est pas question de choisir entre les deux », explique Clémentine Autain dans Marianne. Difficile à croire, compte tenu de son parcours militant. D’autant que d’autres détails troublants, transmis à Valeurs actuelles par des militants de LFI, viennent nourrir le climat de suspicion qui entoure cette affaire.

Meurtre sur le Rhône

« Cela fait plus d’un an que je suis au courant de rumeurs au sujet de Taha, mais il y a toujours un silence pesant lorsque l’on évoque son nom dans les conversations », confie une militante insoumise de région parisienne. Ainsi, faute de preuves et de témoignages, la militante n’a jamais pu démêler le vrai du faux sur le journaliste activiste… Jusqu’à ce que les signalements commencent à pleuvoir à la mi-mai. « Dire que je me suis retrouvée plusieurs fois seule avec lui », frisonne-t-elle. Révélateur de l’ambiance qui règne en interne à LFI, ce témoignage soulève surtout une question de taille : pourquoi une affaire qui a fait le tour des sections insoumises depuis « plus d’un an » n’est-elle sortie qu’au mois de mai, précisément au début de la campagne législative ? Un hasard de calendrier, pourrait-on penser… Mais des enregistrements, transmis à Valeurs actuelles le mois dernier, dans lesquels on distingue la voix d’Idir Boumertit, candidat Nupes qui remplace Taha Bouhafs dans le Rhône, laissent à penser que le dossier pourrait avoir des contours plus politiques.

Quatrième adjoint à la mairie de Vénissieux, Idir Boumertit nourrirait depuis longtemps l’ambition d’être le député insoumis de sa circonscription. « Son objectif est clairement affiché en interne depuis des années », glisse une source locale. À savoir : « La députation et ensuite la mairie de Vénissieux. » Un portrait qui tranche avec l’image de fidèle élu municipal qu’il veut se donner, surtout lorsqu’il parle à la presse : « Pour de multiples raisons, je vous avais fait part [il y a quelques semaines] de ma décision de ne pas briguer la candidature », expliquait-il par exemple à Expression Vénissieux, le 11 mai. « Mais ce matin, la donne a changé et les instances de La France insoumise et de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale m’ont demandé de prendre mes responsabilités. »

La présence de son nom sur la liste des candidats de l’assemblée de circonscription FI, que nous nous sommes procuré, ne laisse pourtant planer aucun doute : depuis le mois de décembre au moins, date à laquelle le document a été transmis aux militants du Rhône, Boumertit vise le palais Bourbon. Autant dire qu’avec un tel dessein, ce dernier a vu d’un mauvais œil le parachutage d’un rival aussi médiatique que Taha Bouhafs sur ses terres. « Demain, lorsqu’il aura candidaté, je dirai ce qu’il se passe, menace-t-il ainsi dans un enregistrement sonore. Il faudra qu’il assume. » Une basse manœuvre qui n’étonne pas les initiés locaux. « Lorsque l’on est Vénissian de naissance, adjoint à la mairie depuis sept ans, élu à la métropole et architecte principal du Parti de Gauche local, il est difficile d’accepter un parachutage », explique un de ses anciens collaborateurs.

Les militants ont tous voté contre lui.

« D’autant qu’il est le plus sérieux de la FI sur la circonscription, précise encore l’ancien insoumis. Il a toujours recadré les jeunes gauchistes du centre-ville de Lyon qui voulaient lui donner des cours de “wokisme” en réunion. » Pendant un instant, pourtant, c’est lui qui s’est fait recadrer. Plus jeune et fort d’une petite notoriété sur Twitter, Taha Bouhafs l’a éclipsé en un rien de temps au sein de l’assemblée locale. Résultat : « Les militants ont tous voté contre lui à part ses adjoints à la mairie », raconte notre source locale. Sans appel, cette lourde défaite a laissé un goût amer dans la bouche d’Idir Boumertit. Mais aussitôt retourné dans l’ombre, le candidat malheureux a tout fait pour revenir dans la course.

Ainsi, à la veille de l’affaire Bouhafs, il met en garde ses proches : « On va se mettre en mode “combat”, prévient-il sur une bande en notre possession. Ce n’était pas notre potentiel ennemi, mais maintenant on va “fighter”. » Affirmant savoir que la presse est au courant des accusations visant le journaliste du Média, Boumertit prédit auprès de ses camarades : « Il sera mis sur orbite dès demain après-midi. Moi, je vais le griller. » Revanchard, le futur candidat leur confie aussi qu’il se « fait balader » et qu’il se sent « pris pour un con depuis longtemps »… Mais qu’il est loin d’être « naïf ». Le « point de rupture sera là », s’entête Boumertit, tout va bientôt « s’écrouler comme un château de cartes ».

Déjà vainqueur de la vendetta l’opposant à Taha Bouhafs, l’élu municipal s’imagine désormais un destin national. « On va éliminer, comme on peut éliminer, assume-t-il sur un enregistrement. L’autre, c’est un parasite, il a des casseroles. Le national va être informé. » Calme et froid, le Vénissian répète encore : « Il va être éliminé. » Et la suite de l’histoire lui a donné raison. Pour le moment du moins. « C’est la politique de la terre brûlée », justifie-t-il. Ou bien est-ce une victoire à la Pyrrhus ? Contacté par nos soins, Idir Boumertit n’a pas donné suite à nos sollicitations. Ce sont donc les résultats de ce week-end qui trancheront.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Uvalde survivor tells Congress she covered herself in blood to save her life

Issued on: 09/06/2022 - 03:25

NEWS WIRES FRANCE 24 Follow

An 11-year-old girl who survived the mass shooting at an elementary school in Uvalde, Texas, recounted in video testimony to Congress on Wednesday how she covered herself with a dead classmate’s blood to avoid being shot and “just stayed quiet.”

Miah Cerrillo, a fourth-grader at Robb Elementary School, told lawmakers in a prerecorded video that she watched a teacher get shot in the head before looking for a place to hide.

“I thought he would come back so I covered myself with blood,” Miah told the House panel. “I put it all over me and I just stayed quiet.” She called 911 using the deceased teacher’s phone and pleaded for help.

Nineteen children and two teachers died when an 18-year-old gunman opened fire with an AR-15-style rifle inside Robb Elementary School on May 24.

It was the second day lawmakers heard wrenching testimony on the nation’s gun violence. On Tuesday, a Senate panel heard from the son of an 86-year-old woman killed when a gunman opened fire in a racist attack on Black shoppers in Buffalo, New York, on May 14. Ten people died.

In the video Wednesday, Miah’s father, Miguel Cerrillo, asked his daughter if she feels safe at school anymore. She shook her head no.

“Why?” he asks. “I don’t want it to happen again,” she responds.

The testimony at the House Oversight Committee came as lawmakers work to strike a bipartisan agreement on gun safety measures in the aftermath of back-to-back mass shootings.

Rep. Carolyn Maloney, D-N.Y., the panel’s chairwoman, called the hearing to focus on the human impact of gun violence and the urgency for gun control legislation.

“I am asking every member of this committee to listen with an open heart to the brave witnesses who have come forward to tell their stories about how gun violence has impacted their lives,” Maloney said. “Our witnesses today have endured pain and loss. Yet they are displaying incredible courage by coming here to ask us to do our jobs.”

But even as some lawmakers shed tears alongside the witnesses, the hearing displayed the contentious debate over gun control Congress has faced repeatedly after mass shootings. Several Republicans turned the conversation to the individuals who abuse guns and how “hardening schools” could help protect students.

Rep. Andrew Clyde, R-Ga., who owns a gun store, said that one of the things he learned in his military service was that “the harder the target you are, the less likely you will be engaged by the enemy.” He called on schools to keep doors locked, provide a single point of entry and “a volunteer force of well-trained and armed staff, in addition to a school resource officer.”

The parents of victims and survivors implored lawmakers not to let their children’s deaths and pain be in vain. After Miah spoke, her father told lawmakers that he testified because “I could have lost my baby girl.”

“But she is not the same little girl that I use to play with,” Cerrillo said. “Schools are not safe anymore. Something needs to really change.”

Also testifying was Zeneta Everhart, whose 20-year-old son Zaire was wounded in the Buffalo mass shooting.

Everhart told lawmakers it was their duty to draft legislation that protects Zaire and other Americans. She said that if they did not find the testimony moving enough to act on gun laws, they had an invitation to go to her home to help her clean her son’s wounds.

“My son Zaire has a hole in the right side of his neck, two on his back, and another on his left leg,” she said, then paused to compose herself. “As I clean his wounds, I can feel pieces of that bullet in his back. Shrapnel will be left inside of his body for the rest of his life. Now I want you to picture that exact scenario for one of your children.”

The parents of Lexi Rubio, who died in her classroom in Uvalde, also testified. Felix and Kimberly Rubio recounted finding out about their daughter’s death hours after leaving Lexi’s school awards ceremony where she had been recognized as an A-student. To celebrate, they had promised to get her ice cream.

To get to the elementary school after the shooting, Kimberly Rubio said she ran barefoot for a mile with her sandals in her hand and with her husband by her side. A firefighter eventually gave them a ride back to the civic center.

“Soon after we received the news that our daughter was among the 19 students and two teachers that died as a result of gun violence,” she said, fighting through tears.

She said that Lexi would have made a positive change in the world if she had been given the chance.

“Somewhere out there, there’s a mom listening to our testimony, thinking I can’t even imagine their pain, not knowing that our reality will one day be hers unless we act now,” Kimberly Rubio said.

Dr. Roy Guerrero described in stark terms the carnage he witnessed at the local hospital as he tried to treat the injured. He went to the area of the hospital where two dead children had been taken. The bodies were so pulverized, he said, “that the only clue to their identities was the blood-splattered cartoon clothes still clinging to them, clinging for life and finding none.”

After the hearing was over, the Democratic-led House passed legislation that would raise the age limit for purchasing a semi-automatic rifle and prohibit the sale of ammunition magazines with a capacity of more than 10 rounds.

But the legislation has almost no chance of becoming law as the Senate pursues negotiations focused on improving mental health programs, bolstering school security and enhancing background checks. The House bill does allow Democratic lawmakers a chance to frame for voters in November where they stand on policies that polls show appeal to a majority.

Majorities of U.S. adults think mass shootings would occur less often if guns were harder to get, and that schools and other public places have become less safe than they were two decades ago.

Chairwoman Maloney ended the lengthy hearing Wednesday telling the loved ones of the victims and survivors that the committee’s work on this topic will continue. Days after the Uvalde shooting the committee launched an investigation into five leading manufacturers of the semi-automatic weapons used in both the recent shootings.

“Over the last few days, the committee has received information from these companies that is very troubling,” Maloney said. “I also intend to hold a second hearing to hear directly from the gun industry, so they can explain to the American people why they continue to sell the weapons of choice for mass murderers.”

(AP)

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Anti-gun protesters gather outside NRA convention after school massacre

Biden grieves with Uvalde as anger mounts over worst US school shooting in decade

Perspective

Texas school shooting: Senate minority 'holding America hostage' over gun control

L'Humanité

Législatives. La Nupes a déjà la majorité de l’opinion

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Vilipendées par les libéraux, plébiscitées par les Français ! Les mesures de justice sociale, climatique et fiscale de la Nupes, qui réunit FI, PCF, PS et EELV aux législatives des 12 et 19 juin, remportent une nette et large adhésion, indique notre sondage Ifop. Enquête

Julia Hamlaoui

Plus la date du scrutin se rapproche, plus se multiplient les cris d’orfraie des libéraux et conservateurs sur les conséquences d’une victoire de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). « Un désastre prévisible », pour le think tank Terra Nova. Une gauche qui « propose n’importe quoi » et veut « bloquer le pays », accuse la porte-parole du gouvernement Olivia Grégoire. Un Jean-Luc Mélenchon « prêt à mener la France dans le chaos », selon le patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux. En cause ? Le programme de la coalition de gauche, dont le moteur est la « justice sociale, climatique et fiscale ».

Législative. Après la présidentielle, un « troisième tour » qui peut tout changer

Pourtant, ses mesures phares ne soulèvent pas le même effroi parmi les Français. Loin s’en faut. De la hausse du Smic au retour de l’ISF ou de la retraite à 60 ans, notre sondage Ifop que nous publions montre au contraire une large adhésion. « Quand la proposition concerne tout le monde, le soutien est très massif – c’est le cas de l’ambition climatique ou du blocage immédiat des prix, voire de l’attente de redistribution. Quand la mesure est plus idéologique ou catégorielle – comme les renationalisations ou l’augmentation du Smic –, il l’est moins », résume le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi. C’est ainsi celle qui porte sur le pouvoir d’achat – devenu « une sorte d’obsession pour beaucoup de Français », selon le politologue – qui arrive en tête de classement.

Carte interactive Qui est le ou la candidat.e de la Nupes dans votre circonscription?

« Le sujet, c’est l’urgence »

Face à l’inflation qui grignote le budget des ménages, le gouvernement tergiverse depuis des semaines et promet une loi pour après les législatives, dont un chèque alimentaire au montant inconnu. La Nupes, elle, propose de bloquer immédiatement les prix de l’essence et d’encadrer durablement les tarifs des produits alimentaires de première nécessité.

Des propositions approuvées par 89 % des sondés de notre enquête Ifop. Une majorité de 55 % y est même « tout à fait favorable ». « C’est le reflet du fait que son inaction est reprochée au gouvernement », commente le politologue de l’Ifop. Avec 95 %, ce sont les catégories modestes (900 à 1 300 euros de revenus) qui s’y montrent le plus favorables. « Le sujet aujourd’hui, c’est l’urgence : il faut que les gens mangent », a insisté durant la campagne Jean-Luc Mélenchon. Il faut aussi qu’ils puissent se déplacer.

L’ADHÉSION AUX DIFFÉRENTES PROPOSITIONS DE LA NUPESQuestion : Pour chacune des propositions suivantes, y êtes-vous favorable ou pas favorable ?

Source : Enquête Ifop pour « L’Humanité Magazine » menée auprès d’un échantillonde 1 008 personnes, du 31 mai au 1er juin 2022, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus  

Davantage impactés par le niveau des factures d’essence, qui en 2018 avait déjà été le déclic du mouvement des gilets jaunes, les sondés résidant en province plébiscitent davantage le blocage des prix (91 %) qu’en Île-de-France (82 %). Quant aux autoroutes, détenues par de grands groupes qui ont cumulé 2,5 milliards d’euros de dividendes en 2020 selon le Sénat, 78 % des interrogés se disent favorables à leur renationalisation.

L’UN DES LEVIERS DU SUCCÈS DE LA NUPES, C’EST SON OFFRE PROGRAMMATIQUE, QUI RESTE LA PLUS VISIBLE. FRÉDÉRIC DABI, IFOP

L’augmentation du Smic à 1 500 euros reçoit, pour sa part, le soutien de 76 % des Français. « Ni Macron ni Le Pen ne le proposent, c’est pourtant la seule loi efficace contre la vie chère », remarque le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel. En la matière, l’approbation la plus forte se retrouve parmi les classes populaires (85 % des employés et ouvriers sont pour), les moins diplômés (84 % des détenteurs de CAP et BEP et 82 % de non-diplômés) et les plus pauvres (89 % parmi ceux qui gagnent moins de 900 euros par mois). Seuls les sympathisants LR sont une courte majorité de 52 % à ne pas vouloir en entendre parler. Car même les sympathisants de la Macronie sont 67 % à se dire que ce ne serait pas une mauvaise idée… Et 60 % des dirigeants d’entreprise y sont favorables. Dont acte.

L’ADHÉSION AUX DIFFÉRENTES PROPOSITIONS PAR CATÉGORIES

L’inaction de la majorité sortante sur la question du pouvoir d’achat se retrouve au plan environnemental. « Élisabeth Borne, c’est la continuité d’un quinquennat d’inaction climatique », pour laquelle l’État a été condamné par deux fois, résume le secrétaire national d’EELV, Julien Bayou. Et ce, à rebours d’objectifs largement partagés par les Français : 81 % sont favorables à une baisse de 65 % des émissions de gaz à effet de serre en 2030, que prévoit la gauche. C’est l’électorat de Yannick Jadot à la présidentielle qui s’y montre le plus sensible, avec 94 % d’opinions favorables, contre 65 % parmi les électeurs de Valérie Pécresse (LR) où elle est au plus bas.

77 % DES FRANÇAIS SOUTIENNENT LE RETOUR DE LA RETRAITE À 60 ANS. IL N’Y A QUE L’ÉLECTORAT MACRONIEN POUR S’Y OPPOSER, À SEULEMENT 51 % !

Jeunes et retraite à 60 ans

Sur l’âge de départ à la retraite, le président, Emmanuel Macron, est loin d’être inactif : il a fait de son report à 65 ans l’une des réformes phares de sa campagne. On savait la mesure rejetée par une majorité de Français, à 69 % selon un sondage Elabe de mars. Mais, loin de se contenter du statu quo, 77 % d’entre eux soutiennent le retour à un âge légal de 60 ans, à taux plein, après 40 annuités de cotisation. « Revenir à 60 ans, à commencer par les carrières longues et les métiers pénibles, c’est la justice sociale », juge le premier secrétaire du PS, Olivier Faure. Dans le détail, seuls les électeurs du chef de l’État ne sont pas d’accord, s’y opposant à seulement… 51 %. « Cela en dit long sur les marges de manœuvre compliquées du gouvernement », note Frédéric Dabi.

LE BLOCAGE DES PRIX, QUE LA NUPES EST SEULE À PROPOSER, REÇOIT L’ADHÉSION DE TOUS, MÊME DES SYMPATHISANTS DE MACRON !

En revanche, 84 % des sympathisants de gauche (jusqu’à 95 % parmi ceux qui ont voté Fabien Roussel) sont pour. Le clivage est aussi générationnel. Les plus âgés, non concernés, sont ceux qui soutiennent le moins la disposition (65 % chez les 65 ans et plus). À l’inverse, les plus jeunes l’approuvent à 84 %. De même, « seuls » 54 % des plus aisés (plus de 2 500 euros par mois) regardent avec bienveillance la mesure, contre 90 % des catégories modestes. Cette préoccupation est aussi partagée par 88 % des électeurs de Marine Le Pen, qui a abandonné l’idée en rase campagne.

QUI SOUTIENT QUELLE MESURE ?

* De 900 à 1 300 euros de revenu mensuel par personne au foyer ** Ouvriers et employés *** Plus de 2 500 euros de revenu mensuel par personne au foyer

79 % pour le retour de l’ISF

N’en déplaise aux libéraux de tout poil, même sur la fiscalité, la Nupes ne tombe pas dans des abysses de désapprobation. Après cinq ans, le mythe du ruissellement, selon lequel les cadeaux aux plus riches et aux grands groupes finissent par atterrir dans la poche des plus modestes, a fait long feu. 79 % des sondés se prononcent pour le rétablissement de l’ISF. C’est parmi les catégories populaires que ce retour est le plus attendu, avec 84 % d’opinions favorables (jusqu’à 87 % parmi les ouvriers, contre 75 % pour les catégories supérieures). L’idée fait même son chemin chez les électeurs de Macron, avec 68 % de soutiens.

L’injuste répartition de la richesse produite entre capital et travail ne laisse pas non plus de marbre dans un contexte d’explosion des profits. « Au cours des dix dernières années, les versements de dividendes ont augmenté de 70 % et les investissements ont baissé de 5 % », a rappelé Jean-Luc Mélenchon au meeting parisien de la Nupes. La suppression de la flat tax que propose la coalition est ainsi approuvée par 63 % des Français.

« C’est l’un des leviers du succès de la Nupes : pour l’instant, son offre électorale et programmatique est la plus visible », assure Frédéric Dabi. Reste à transformer l’essai dans les urnes…

 

NupesLégislatives 2022sondage ifop
BBC

Champions League final: Paris police chief sorry for tear gassing Liverpool fans

By Paul KirbyBBC News

The man in charge of policing the Champions League final in Paris has apologised for using tear gas against Liverpool fans outside the stadium.

Didier Lallement offered sincere regrets for the trouble and admitted failures in the security operation.

But he also defended his handling of the chaos last month, saying his "red line" was to save lives.

French authorities blamed late arrivals and fake tickets for overcrowding and chaotic scenes before the match.

Liverpool fans - including children - were tear-gassed and pepper-sprayed outside the stadium by police ahead of the final between Liverpool and Real Madrid on 28 May.

Then as they left the area, some fans were were attacked by 300 to 400 local youths, Mr Lallement said.

"It was obviously a failure, because people were pushed around or attacked even though we owed them security," Mr Lallement told the French Senate on Thursday.

"I am fully aware that people acting in good faith, even families, were tear-gassed," he added. "I am very sorry about that."

He said his force was not prepared for the scale of the problem that thousands of fake tickets caused.

He explained that using tear gas outside the Stade de France was the only means they had to get the crowd to move back without charging at them: "I think it would have been a mistake to charge at people." He added that appeals had been made for supporters to move back but they had not worked.

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The fiasco outside the stadium prompted uproar in France as well as the UK and Spain.

Interior minister Gérald Darmanin has come under fire for his own response, blaming the trouble outside the stadium on "massive, industrial-scale" ticket fraud which caused Liverpool fans to turn up en masse.

Mr Lallement said the scale of fake tickets had not been considered ahead of the match. Asked why he had put the number of fake tickets at 30-40,000, the police chief admitted he may have been wrong but that was the number he had estimated at the time.

Liverpool fans have complained of fearing for their safety in the crush, despite arriving hours earlier. But they have also told of local gangs from the Saint-Denis area descending on crowds after the match, stealing phones and watches and threatening them with knives.

Mr Lallement pledged to do everything he can to find those responsible for the post-match violence and to bring them to justice. He encouraged British and Spanish citizens to file complaints to help find those responsible.

Liverpool Mayor Steve Rotheram, whose phone was stolen outside the stadium, will give evidence about the chaos to the Senate later on Thursday. The hearing will also hear from the French Football Federation.

Uefa eventually apologised to fans of both clubs last week for the "frightening and distressing events" they had witnessed. "No football fan should be put in that situation, and it must not happen again," the European football governing body said in a statement.

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France24 - Monde

Nucléaire iranien : l'Agence de l'énergie atomique rappelle à l'ordre Téhéran

Publié le : 08/06/2022 - 21:19Modifié le : 08/06/2022 - 22:44

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Le Conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique a adopté, mercredi soir, à Vienne, à une large majorité, une résolution admonestant Téhéran pour son manque de coopération, sur fond d'escalade du programme nucléaire iranien et d'impasse des négociations pour ressusciter l'accord de 2015. Une résolution saluée par la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni et les États-Unis.

La France, l'Allemagne, le Royaume-Uni et les États-Unis ont salué, mercredi 8 juin, dans un communiqué conjoint l'adoption par le conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) d'une résolution critiquant la coopération insuffisante de l'Iran avec l'AIEA.

Les 35 membres du conseil des gouverneurs de l'AIEA ont adopté par 30 voix pour, deux contre (Russie et Chine) et trois abstentions la résolution qui critique Téhéran pour ne pas avoir fourni d'explications sur la présence de traces d'uranium sur trois sites non déclarés.

Le conseil des gouverneurs dit sa "profonde préoccupation" face au manque de bonne volonté de l'Iran et l'invite à coopérer sans délai avec l'AIEA.

Dans leur communiqué conjoint, Paris, Berlin, Londres et Washington rappellent que l'attitude de Téhéran contrevient à l'accord de garanties conclu au titre du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP).

"Le vote de cette résolution à une très large majorité par le conseil des gouverneurs de l'AIEA aujourd'hui envoie un message clair à l'Iran sur la nécessité qu'il respecte ses obligations en matière de garanties, et qu'il apporte des clarifications techniquement crédibles aux questions pendantes liées à l'application des garanties", disent les quatre pays occidentaux qui avaient signé l'Accord sur le nucléaire iranien en 2015.

Caméras débranchées

Téhéran a d'ores et déjà riposté en débranchant, mercredi, des caméras installées par l'AIEA pour surveiller ses activités.

Washington a aussitôt prévenu que cette décision risquait de "compliquer encore davantage" les pourparlers de Vienne, déjà suspendus depuis mars.

Le porte-parole de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), Behrouz Kamalvandi, qui s'est rendu sur un site pour constater l'arrêt des appareils, a averti que "d'autres mesures étaient envisagées".

"L'Iran n'a pas d'activités nucléaires cachées ni de sites non signalés. Il s'agit (de la part des Occidentaux) de maintenir une pression maximale" sur la République islamique, a affirmé Mohammad Eslami, chef de l'OIEA, cité par l'agence officielle Irna.

Le Premier ministre israélien Naftali Bennett s'est félicité d'une "décision majeure qui expose le véritable visage de l'Iran", voyant là un "signal d'avertissement".

Avec AFP et Reuters

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Nucléaire iranien : les négociations marquent une "pause" après les demandes russes

Nucléaire : Washington entrevoit une entente sous peu si l'Iran est "sérieux"

Nucléaire iranien : l'AIEA tente une "approche pragmatique" avec Téhéran pour un accord

BBC

England v New Zealand: The five factors behind Kiwis' Test transformation

Last updated on 8 June 20228 June 2022.From the section Cricket

New Zealand were the inspiration for England to transform their limited-overs cricket after the 2015 men's World Cup. Now, in an attempt to reinvigorate their Test team, England are trying to borrow from them again.

That can be seen in the appointment as England's new Test head coach of Brendon McCullum, who captained New Zealand from 2012 to 2016. During those four years, McCullum helped his home country rise from eighth in the world rankings. Under his successor Kane Williamson, they reached number one for the first time in 2021, when they also won the inaugural World Test Championship.

New Zealand have thrived in the limited-overs game as well, reaching the finals of the past two one-day international World Cups and last year's T20 World Cup.

They have managed it all with a population of just five million - the smallest of any of the 12 Test sides - and with an annual revenue lower than the richest English counties, such as Surrey.

So what's the formula? And what might England learn from it? Here are five factors that have underpinned New Zealand's transformation from a team languishing among the lower echelons of Test nations into a side who excel in all three international formats of the game.

In 1995, three prominent New Zealand cricketers admitted to smoking marijuana on their tour of South Africa. One of those, Stephen Fleming, later said "more than half the squad were involved".

The turmoil that followed led to something that seldom promises major change: a governance review.

The old New Zealand Cricket (NZC) board comprised 13 members, all drawn from the country's six provincial associations and all unpaid. The Hood Report recommended a trimmer board of paid administrators, who would be the best people for the job, rather than part-timers selected by provincial associations. Remarkably, the old board effectively voted themselves out of existence.

NZC was now empowered to take decisions based on the best interests of the game in New Zealand, not the parochial interests of the provincial associations. The new board swiftly innovated to popularise cricket, developing shorter formats at grassroots level aimed at increasing participation. In 1996, they launched the short-format game Cricket Max - in many ways the precursor to Twenty20, which was first played in 2003.

The All Blacks were among those to emulate NZC's structure. But it remains largely an outlier in cricket. Cricket West Indies has rejected a series of reports calling for independent governance. In England, major changes need to be approved by an unwieldy vote of the England and Wales Cricket Board's 41 members - comprising the chairs of the 18 first-class counties, the 21 national counties, the Marylebone Cricket Club and the chair of the National Counties Cricket Association.

In 2000, domestic players in New Zealand were all semi-professional. The only professionals were the members of the national squad, who'd become so in 1995. It damaged standards; many players left the sport early because they weren't paid enough.

The New Zealand Cricket Players Association (NZCPA), formed in 2001, negotiated a fixed pool of money to be distributed from the board's revenue to players. It marked the beginning of the fully professional domestic cricket era in the country.

Today, 116 cricketers in New Zealand - 16 in each of the provinces and another 20 with central contracts - are professional, contributing to the country's unprecedented depth. They have so many options that Matt Henry, who took 7-23 against South Africa in February and was player of the match in two of his last three Tests, wasn't picked against England at Lord's.

And the professionalisation of the domestic game also extended to coaching. Before 2001, domestic coaches worked only in the summer, rather than being full-time professionals.

"The characters you could pick were pretty much people who were in jobs that could afford to take two or three months off, so clearly you weren't always getting the best people," says Mike Hesson, who worked in various coaching roles for Otago from 1996, and was national coach from 2012 to 2018.

Now, coaching is treated like a serious career, helping players to maximise their talents.

As well as improving pay for players and coaches, NZC has upgraded the sport's infrastructure.

In 2002-03, domestic matches were played at 24 different grounds, with the six provinces criss-crossing the country, playing games at small venues in small towns.

"Many of the venues just didn't have practice or playing facilities that were going to help develop players," Hesson recalls.

In 2005, the NZCPA pressed NZC to introduce a 'warrant of fitness' - essentially, criteria for playing and practice facilities that any ground hosting domestic cricket had to meet. This has been the catalyst for a surge in the quality of training and practice facilities.

It has also transformed the quality of pitches in New Zealand, which were traditionally green seamers - giving batters little experience of building long innings and bowlers little experience on flat pitches.

These have now become far more conducive to batting, replicating the conditions normally found in Test cricket. Since 2010, averages in New Zealand domestic cricket have been higher than anywhere else in the world, and the closest of anywhere in the world to the average in Test cricket.

The launch of the Indian Premier League (IPL) in 2008 meant that players - especially those from outside Australia, England and India - could now earn more from foreign T20 leagues than the international game.

Many countries long failed to recognise this reality. England were scornful of the IPL until 2015. West Indies mandated that players had to play in their domestic 50-over tournament to be eligible for the national one-day team, even though it clashed with major T20 leagues. It was a self-defeating policy, which meant that West Indies often picked weakened sides.

In 2018, South Africa's superstar AB de Villiers retired from international cricket. He wanted to play a combination of lucrative T20 tournaments and major internationals, but was unable to "pick and choose", as he termed it.

Of all leading nations, New Zealand have perhaps dealt with the new reality most shrewdly. Their flexible policy has allowed players to miss low-key internationals to play in T20 leagues, ensuring that, barring injuries, they have been at full strength for the games that matter most. Had they tried to limit players' participation in leagues, "you would end up with players retiring earlier, potentially prioritising IPL over international cricket," Hesson says.

NZC's pragmatism has extended to their own T20 competition. Other mid-sized countries have tried to generate their own mini-versions of the IPL, often with disastrous results. Cricket South Africa lost £11m on the Global T20 League, which was cancelled before its launch in 2017.

Of the 12 ICC full members, New Zealand is the only one that has not tried to create a glitzy T20 tournament built around new teams; instead, its T20 competition uses the same sides that compete in domestic first-class cricket. This means that the board has avoided overextending themselves in pursuit of a market that isn't there.

Before he walked out at number three at Lord's, Ollie Pope had never batted in the top three in any first-class match. Surrey would have been open to batting him at three at the start of this season - but England didn't think to ask, emblematic of how counties and the international side do not always work in synergy.

New Zealand have benefited from an altogether more collaborative approach between the national side and domestic teams. As New Zealand head coach, Hesson occasionally influenced domestic selection for the good of the national team.

Soon after taking over, he called up the Northern Districts head coach to ask if BJ Watling - who played as a specialist opener - could instead keep wicket and bat in the middle order. Watling would become arguably New Zealand's best Test wicketkeeper.

Similarly, Hesson requested that Canterbury move opener Tom Latham to bat in the middle order and keep wicket in one-day cricket - the same role that he would play in New Zealand's run to the 2019 World Cup final.

A combination of history and geography - the relative lack of regional divides and ease of travel - has created a culture in which the six districts are tasked with furthering the interests of the national team first, mirroring the system in New Zealand Rugby.

A portion of each domestic head coach's salary is directly paid by NZC, and developing international players is part of each coach's key performance indicators. Players who live in one major association but play in another can also get full access to local training facilities during the off-season.

Domestic sides have also accepted their fixture list being pared back for the greater good. In 2018, NZC reduced their domestic first-class programme from 10 rounds to eight to fund increasing investment in their A-team programme - a decision made possible by this collective understanding of the need to prioritise the national team.

Culture is perhaps New Zealand's greatest advantage. It might also be the hardest to replicate.

Stefan Szymanski and Tim Wigmore are the co-authors of Crickonomics.

New York Times - World

Ukraine Live Updates: ‘The Fate of Our Donbas Is Being Decided,’ Zelensky Says of Sievierodonetsk

Kyiv June 9, 3:53 p.m.

Moscow June 9, 3:53 p.m.

Washington June 9, 8:53 a.m.

From across the river in a twin city, the danger to outgunned Ukrainian forces is clear. The city is burning, and small-arms fire from street-to-street combat echoes across the water.

Andrew E. Kramer and Marc Santora

Here are the latest developments in the war in Ukraine.

With smoke rising from Sievierodonetsk and the rattle of gunfire echoing from vicious street-by-street combat, President Volodymyr Zelensky of Ukraine has described the battle for the eastern city as a crucial moment in the war as his outgunned forces struggle to deny Russian forces another foothold in the Donbas region.

Mr. Zelensky said late Wednesday that his troops were continuing to inflict losses on Russian forces. But from across a river in the Ukrainian-held city of Lyschansk, the perils facing the Ukrainian side are clear as barrages of artillery from the better-armed Russian forces send soldiers scrambling for cover.

The fighting in Sievierodonetsk has become a focal point in what is increasingly a war of attrition in Donbas as both sides struggle for control of what Mr. Zelensky has called “dead cities” that are mostly empty of people and ravaged by weeks of Russian bombardment. Last week, Ukrainian forces appeared to withdraw from Sievierodonetsk, only to mount a counterattack that has drawn Russian forces into brutal, close-quarters urban combat.

Even as more sophisticated weapons from Western countries begin arriving, Ukrainian officials have pleaded with the United States and its allies to send more arms, more quickly, to help dent Russia’s advantage in firepower. Still, Mr. Zelensky has insisted that Ukrainian troops are fighting on in Sievierodonetsk, where he said “the fate of our Donbas is being decided.”

The capture of Sievierodonetsk could move Russian forces closer to their objective of seizing all of Donbas. The British Defense Ministry said on Thursday in its latest intelligence assessment that Moscow’s troops were also trying to renew a push into Donbas from the occupied city of Izium to the west and warned that progress there could “put further pressure on Sievierodonetsk.”

In other developments:

In Ukrainian areas under Russian control, guerrilla-style attacks on Kremlin loyalists and proxies hint at continuing challenges from Ukrainians against Russia’s rule.

Radiation detectors at the defunct Chernobyl nuclear plant in Ukraine are back online for the first time since the Russian invasion and are showing readings of normal radiation levels, according to the International Atomic Energy Agency.

The European Parliament recommended that Ukraine be granted candidate status for membership in the European Union, according to Ukraine’s prime minister. The E.U.’s decision on Ukraine’s candidacy is expected in late June.

American citizens, permanent residents and companies are now prohibited from buying Russian stocks and bonds, the Treasury Department said in guidance published this week.

Andrew E. Kramer and Marc Santora

Street fighting and fires: The scene as fighting pummels Sievierodonetsk.

LYSYCHANSK, Ukraine — From the high ground across the river from the contested city of Sievierodonetsk, the precariousness of the Ukrainian position is clear.

The city is burning. As smoke rises, the boom of artillery thunders unceasingly. The clatter of small-arms fire from urban street battles echoes in the distance. Ukrainian soldiers still in control of Lysychansk, the twin city of Sievierodonetsk, scramble from bunkers to basements, seeking cover as mortars, artillery and rockets pound their position.

This is what a war of attrition looks like — both sides inflicting as much pain as they can while trying to hold their resolve. And in recent days Ukrainian officials have said that while there may be a need to withdraw from certain positions, the battle over the twin cities could prove pivotal in the war for the eastern region known as Donbas.

“In many ways, the fate of our Donbas is being decided there,” President Volodymyr Zelensky told Ukraine in his overnight address on Wednesday.

While fierce fighting has raged along basically the same front lines in eastern Ukraine for months — with Russia slowly making limited gains — both the Ukrainians and Russians in recent days have been placing an ever greater symbolic importance on a battle being waged for control over what Mr. Zelensky called “dead cities” that are mostly empty of people and ravaged by weeks of Russian bombardment.

In the current stage of the war, Russia has directed the bulk of its combat forces in Ukraine to the fight in the east, using its advantage in heavy artillery to obliterate towns and villages and drive out Ukrainians there before moving into the wreckage.

BELARUS

RUSSIA

Kyiv

Lviv

UKRAINE

Sievierodonetsk

Lysychansk

Dnipro

MOLDOVA

ROMANIA

Sea of

Azov

CRIMEA

100 mileS

By The New York Times

From Mr. Zelensky to the soldiers crouching in trenches and huddled in basements, the refrain is the same: Long-range Western artillery is not arriving fast enough.

“There is no problem here that we have bad positions or we maneuver badly or choose a good position,” Petro Kuzyk, the commander of a Ukrainian battalion fighting in the east, said on national Ukrainian television. “The problem is that we are catastrophically short of artillery.”

In the fight for Sievierodonetsk, the Ukrainians threw a wrinkle into the plans by appearing to withdraw from the city last week, only to then launch a counterattack. In close urban combat, Ukrainian soldiers feel that they have the advantage and can inflict heavy losses on the Russians.

Fighting continued to rage in Sievierodonetsk on Thursday even as the Ukrainian military said Russia was looking for weaknesses in its defense.

While Russian forces have struggled to cross the river separating Lysychansk from Sievierodonetsk, they are sending in what the Ukrainians call “diversionary sabotage groups” of commandos to target Ukrainian supply lines. Russian forces are also looking for ways to flank the forces.

The fighting for a key highway leading to Lysychansk from the south — which until recently was a key lifeline for getting humanitarian aid into the two cities — is the scene of fierce fighting. The Ukrainians moving in and out of the area now use back roads.

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Shashank Bengali

The British Defense Ministry said on Thursday in its latest intelligence assessment that fighting continued around the eastern city of Sievierodonetsk, whose capture could move Russian forces closer to seizing all of the Donbas region. It also said Moscow’s troops were trying to renew a push into Donbas from the occupied city of Izium to the west to “put further pressure on Sievierodonetsk.”

Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine - 9 June 2022 Find out more about the UK government's response: https://t.co/og2mqOHzJQ🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/XGp8Uc97x9

Carlotta Gall

For Ukraine’s frontline soldiers, frayed nerves and blank stares.

The number of Ukrainian casualties remains a closely guarded secret.

The media-conscious government of President Volodymyr Zelensky has carefully controlled the flow of information in an apparent attempt to keep public morale high. Hospitals and military officials are forbidden from disclosing casualty numbers. Reporters are generally not permitted to visit the front line in Ukraine and photographs and videos showing wounded and dead soldiers are rare.

Yet with Russian artillery pounding its forces in the east, Ukraine is seeing casualties mount at such a rate that last week Mr. Zelensky said the army was losing 60 to 100 soldiers a day, and for the first time visited troops on the front lines.

For the men at the front, the strain is visible: in the dead-tired eyes of a police chief after another day leading his men in a bombarded city; in the blank stare of a commander who had just lost one of his best soldiers; and in the tense look of a group of soldiers heading for the first time to ground zero, as they call the frontline trenches.

Those soldiers are facing perhaps the most grueling weeks and months of the war as they try to stem, and survive, the Russian onslaught.

Here is our report from the front line.

Valerie Hopkins

Reporting from Rusaniv, Ukraine

At 82, a Ukrainian artist with memories of World War II tries to capture the current disaster on canvas.

Volodymyr Titulenko has long been haunted by his early childhood memories of World War II. Now, at 82 years old, the artist is expressing his pain about the current war through his painting.

Mr. Titulenko’s home in the village of Rusaniv, an hour east of Kyiv, was on the front line between the Ukrainian military and the forces invading from Russia. With his wife and granddaughter in Kyiv making sure his work in a gallery there was safe, he spent two weeks sheltering in his village home alone.

Mr. Titulenko, who can see well out of only one eye, has been glued to television reports about the war, and that is reflected in his art.

After he returned to his studio in his flower-filled backyard, one of his first paintings was “Spring in Rusaniv,” which shows blossoming wildflowers in the foreground and flaming Russian tanks in the background. On the road near the tanks, the bodies of two Russian soldiers are splayed.

During a visit on Tuesday, Mr. Titulenko was painting fine brushstrokes on his latest work: “Mariupol ’22,” a large canvas depicting the destruction of the city and a Madonna-like figure cradling a child. He said he decided to paint it when he couldn’t get an image out of his head from the steel plant in the city where Ukrainian fighters held out for weeks. It was an image of Anna Zaitseva, who had been sheltering in the bowels of the steel plant since Feb. 25 with her infant son, Svyatoslav.

“I saw an image of a woman emerging from the Azovstal steel plant holding a child,” he said.

The mother figure had a halo around her head, a nod to another of his passions: icon painting.

Behind him, his granddaughter Eva was painting at a small easel. One of her paintings was going to be auctioned off to raise money for the Ukrainian army. Her mother was in Ukraine’s east volunteering to help the military.

Mr. Titulenko, who also carves wooden sculptures, has long painted political work along with his icons and bucolic landscapes. Some paintings hanging in his studio gallery satirize leaders like former President Viktor Yanukovych, who used his political position to become the richest man in Ukraine, and another businessman who became president, Petro Poroshenko. The two men are shown in one work roping off the country’s natural resources with a sign saying “New Tariffs.”

Nearby hung a painting of two small children standing before a heap of destroyed military hardware. The work was finished several years ago and was inspired by Mr. Titulenko’s childhood in postwar Berlin, where his father, a Soviet soldier, was stationed. During the war, he was with his grandparents in Ukraine, separated for several years from his mother, who was studying art in Moscow and had been evacuated to the Ural Mountains, and from his father, who had also been an art student in Moscow before being deployed to the front.

His mother eventually left Russia, posing as a nurse to pick up Mr. Titulenko in Ukraine before going to Berlin to reunite with his father, and he spent several years after the war in Germany. He did not expect to see childhood memories repeated in his old age, and he especially did not expect Russians to invade his home.

“My mother was from Russia,” Mr. Titulenko, who himself was born in the Russian capital while his parents were studying, said. “Who could expect someone would come from Russia to kill us?”

His wife, Ludmila, said she had a hard time understanding why Russia would invade.

“We always lived here peacefully, calmly,” she said. “No one had any problems with language or nationality; no one ever talked about it.”

Mr. Titulenko has one final major project in mind. “I will paint a mural to celebrate the Ukrainian victory,” he said.

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Victoria Kim

Zelensky cites a ‘very fierce battle’ over the city of Sievierodonetsk.

President Volodymyr Zelensky of Ukraine says his troops are continuing to inflict losses on Russian forces in a “very fierce battle” over the city of Sievierodonetsk, a center of the fight for the country’s eastern Donbas region and a sign of what has turned into a war of attrition as both sides mete out as much pain as they can.

“In many ways, the fate of our Donbas is being decided there,” the Ukrainian leader said in his nightly address on Wednesday.

The remarks underscored in perhaps his starkest terms the importance of what had been one of his military’s last major eastern strongholds, where the two sides have been locked in vicious street battles for days.

“We defend our positions, inflict significant losses on the enemy,” Mr. Zelensky said, calling the battle for the city “one of the most difficult throughout this war. I am grateful to everyone who defends this direction.”

The British Defense Ministry said on Thursday in its latest intelligence assessment that fighting continued around Sievierodonetsk, whose capture could move Russian forces closer to their objective of seizing all of Donbas. But the assessment also said that Moscow’s troops were trying to renew a push into Donbas from the occupied city of Izium to the west, and warned that progress there could “put further pressure on Sievierodonetsk.”

Alex Traub

The Treasury Department bars Americans from buying Russian stocks.

American citizens, permanent residents and companies are prohibited from buying Russian stocks and bonds, the Treasury Department said in guidance published on Monday.

New investments are forbidden, but Americans are not required to divest from Russian debt or securities, and they can sell their holdings to foreigners, according to the guidance, which is the latest addition to a raft of financial sanctions that the U.S. government has placed on Russia since its invasion of Ukraine.

On Feb. 24, the day Russia invaded Ukraine, Russia’s main stock index lost a third of its value, a trend celebrated by the Biden administration, which has sought to impose what it described at the time as “severe and immediate economic costs on Russia” in response to the war. Russia closed its stock market on Feb. 28 and reopened it under limited circumstances almost a month later.

The Treasury Department guidance suggests that some Americans have been betting that the market has overreacted to the war in Ukraine, said Paolo Pasquariello, a professor of finance at the University of Michigan’s Ross School of Business, who is studying the economic fallout of the war. He pointed out that the Russian ruble collapsed soon after the onset of the war but has since rebounded, meaning some investors could have earned a significant return by betting on the ruble.

He described these investors as likely subscribers to the Latin expression of amoral financial motivation, “pecunia non olet” — money does not stink.

The measure is likely to affect only the wealthiest Russians, Professor Pasquariello said. The stock market in Russia is underdeveloped, and is most relevant to members of the elite who invest in a small number of companies, many of them in oil and gas, he said. Average Russians tend not to invest their savings there, he added.

Some U.S. sanctions, like banning the importation of Russian oil, coal and natural gas, are aimed at hurting Russia’s ability to fund its war, he said, while others, like seizing the yachts of oligarchs and making it harder for them to sell stocks and bonds, are intended to punish and put pressure on the country’s elite.

Russian oligarchs know that their assets are losing value and would like to sell them, but sanctions are limiting their options, Professor Pasquariello said. “Yachts are becoming very illiquid, because they cannot retrieve them and sell them.”

“Something similar is happening with Russian stocks and bonds,” he added. “They will not find buyers.”

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Alex Traub

Shelling in Ukraine’s Sumy region destroyed an office of the Ukrainian border guard on Wednesday, Dmytro Zhyvytsky, the regional governor, said on Facebook.

Alex Traub

Russian shelling killed five people and injured 12 in the Ukrainian region of Kharkiv over a 24-hour period, with one dead and six injured in the city of Kharkiv, Oleg Synegubov, the state administrator for the region, said in a message on Telegram posted Wednesday. The city of Kharkiv had been relatively quiet in recent weeks.

Sophie Downes

President Volodymyr Zelensky of Ukraine addressed American executives via video link at Yale’s C.E.O. Summit on Wednesday, urging them not to do business with Russia. “It is very important for me to see that such an audience — and these, I emphasize again, are representatives of the most influential part of American business — believes that sanctions against Russia should be strengthened,” Zelensky said in his nightly address to Ukrainians.

Sophie Downes

The European Parliament recommended that Ukraine be granted candidate status for membership in the European Union, Ukraine’s prime minister, Denys Shmyhal, said on Twitter. The symbolic vote comes ahead of the E.U.’s decision on Ukraine’s candidacy, which is expected in late June.

The European Parliament recommended granting #EU candidate status for 🇺🇦! Deputies approved the resolution also calling for providing weapons to #Ukraine to fight the aggressor. Grateful to @EP_President & @Europarl_EN for solidarity with Ukrainian people. We will win together!

Anton Troianovski and Malachy Browne

As water starts flowing again to Crimea, Russia nears a major objective.

Russian forces have restored a piece of Ukrainian infrastructure vital to the “land bridge” that Moscow seeks to establish linking Russian territory to the Crimean Peninsula: a canal that supplies water from southern Ukraine to the peninsula, according to satellite images and a statement on Tuesday by the Kremlin’s defense minister, Sergei K. Shoigu.

For years, the 250-mile-long Northern Crimean Canal had channeled water from Ukraine’s Dnipro River to the arid peninsula of Crimea. Built by thousands of construction workers from across the Soviet Union, it was a marvel of engineering, dropping about an inch for every mile for the first half of its length to keep the water flowing.

All that changed after Russia, under President Vladimir V. Putin, annexed the peninsula in 2014.

Ukraine responded by damming the canal with bags of sand and clay to prevent the now Russian-occupied peninsula from benefiting from the valuable freshwater. Instead of flowing to Crimea, the water in the canal was used to irrigate the melon fields and peach orchards of Ukraine’s Kherson region, to Crimea’s north.

Ukrainian officials said that cutting off the water was one of the few levers at their disposal to inflict pain on Moscow after the annexation without using military force.

For the Kremlin, the blockage of the canal was a vexing and expensive challenge. Crimea’s residents began to suffer chronic water shortages and occasional shut-offs at the tap.

In early 2021, as Mr. Putin massed troops on the Ukrainian border in preparation for the invasion, some analysts speculated that restoring the flow of water in the canal might have been a major objective for Moscow.Russian engineers blew open the dam in late February, days after Russian forces invaded Ukraine and took control of the area around Kherson.

Satellite imagery reviewed by The New York Times shows that water is now flowing through parts of the canal that had been dry since 2014.

The New York Times

Ukrainian soldiers settle into trenches near the eastern front lines.

In Ukraine’s eastern Donetsk region, Ukrainian soldiers on Wednesday prepared defensive trenches, caching ammunition in the walls and decorating a sleeping area with children’s drawings.

France24 - Monde

Embargo de l’UE sur le pétrole russe : "Moscou va accélérer son virage vers l’Asie"

Publié le : 02/06/2022 - 16:51

Sophian AUBIN

Les dirigeants des 27 pays de l'Union européenne ont trouvé un accord, mardi, pour réduire de 90 % leurs importations de pétrole russe d'ici à la fin de l'année afin de tarir le financement de l'offensive russe contre l'Ukraine. Selon Anastasiya Shapochkina, spécialiste des relations russo-ukrainiennes, cet embargo n'aura cependant pas nécessairement d'impact sur l’économie russe, ni sur la poursuite du conflit. 

Les négociations autour de l'or noir russe auront duré près d’un mois. Les 30 et 31 mai, l'Union européenne a finalement décidé de mettre fin, d'ici à 2023, à ses achats de pétrole russe transporté par voie maritime, soit l’équivalent de plus de deux tiers de ses importations. 

Âprement négocié, ce consensus cède une exemption provisoire à trois pays membres de l'UE quasi exclusivement approvisionnés par la Russie : la Hongrie, la Slovaquie, et la République Tchèque. Ces trois pays pourront ainsi continuer de s’approvisionner en pétrole russe, via l'oléoduc Droujba [qui signifie "amitié" en russe].

L'extension de l'embargo aux livraisons par oléoduc devrait ensuite être discutée "dès que possible", selon les dirigeants européens qui estiment, qu'au total, 90 % des exportations de pétrole russe vers l'UE seront arrêtées d'ici à la fin de l'année.

"Très peu de gens" auraient prédit que l’on puisse s’entendre sur le pétrole russe, s’est félicité le président français, Emmanuel Macron, au cours d’une brève déclaration au sortir des négociations, mardi 31 mai. Le président du Conseil européen, Charles Michel, s'est réjoui quant à lui d’un "pas en avant essentiel pour arrêter la guerre en Ukraine".

Toutefois, rien n’est moins sûr, selon Anastasiya Shapochkina, présidente du think tank géo-économique Eastern Circles, maître de conférences en géopolitique à Science Po Paris et spécialiste des relations russo-européennes. 

France 24 : comment analysez-vous l’enthousiasme des dirigeants européens, comme Emmanuel Macron ou Charles Michel, après cet accord sur le pétrole russe ? 

Anastasiya Shapochkina : on peut y lire les difficultés surmontées pour parvenir à cet accord. Cet embargo progressif est le fruit de nombreux compromis, de débats et de réflexions au niveau national, qui ont ensuite dû être reconduits à l’échelon européen. 

Une pièce maîtresse de cet accord reposait sur la volonté politique de l’Allemagne et de la Pologne, grands consommateurs européens de pétrole russe, qui ont finalement accepté de mettre un terme à toute importation de pétrole russe d’ici à la fin de l’année.

L’or noir russe aura néanmoins réussi à semer la division parmi les 27, comme le rappelle l’accord laborieusement trouvé avec la Hongrie, la Slovaquie et la République Tchèque.

Bruxelles fait ainsi face à un bouleversement majeur : la Russie, partenaire de la sécurité énergétique de l’Europe, s’est muée, du jour au lendemain, en menace pour sa sécurité. 

Les 27 versent chaque mois 10 milliards d’euros à la Russie pour son pétrole. Ce manque à gagner va-t-il handicaper l’économie russe ?

Ce manque à gagner sera en grande partie compensé. Par un premier biais : la fraude. Dans six mois, l’embargo européen mettra un terme aux livraisons de pétrole par bateau, lesquelles représentent environ 70 % des importations européennes d’hydrocarbures russes. Mais ce type d’approvisionnement est plus difficile à contrôler que celui opéré via un oléoduc. Du pétrole russe pourra donc être labellisé comme venant d’autres contrées.

Une réorientation des exportations d’hydrocarbures russes vers l’Asie est par ailleurs en marche depuis dix ans. Avant le 24 février, le marché asiatique recevait ainsi 42 % des exportations de pétrole russe - à peine moins que l’UE, qui en achetait 48 %. Et depuis l’invasion de l’Ukraine, l’Inde a déjà triplé ses importations de pétrole russe. Comme l’application de l’embargo européen sera progressive, l’industrie pétrolière russe dispose d’un peu de temps pour continuer à accélérer ce virage asiatique.

La Russie entend, aussi, négocier avec la Chine d’égal à égal, en tant que puissance mondiale, qui, comme elle, s’oppose à l'Occident, même si dans cette nouvelle relation commerciale, le rapport de forces est très favorable à Pékin. Le géant asiatique, qui était déjà un énorme client de la Russie (30 % des exportations de pétrole russe) avant l’invasion de l’Ukraine, va devenir un acheteur plus que jamais incontournable. Pékin va, en revanche, pouvoir négocier le prix du baril russe, et il sera probablement en deçà du tarif auquel les Européens l’achètent.

Le "pivot vers l’Asie" entrepris par la Russie fait donc finalement d’elle une "annexe énergétique" de Pékin. Et ce sont là de mauvaises nouvelles pour Moscou.

Une baisse des revenus pétroliers pourrait-elle contribuer à tarir le financement de la guerre menée par Moscou en Ukraine ?

Atteignant 60 % du PIB, selon certains modes de calcul, les exportations d’hydrocarbures représentent la manne clé de l’économie russe. Mais les stocks d’armes dont dispose Moscou sont importants, et une dégradation de la situation économique n’aura absolument aucun impact sur la décision politique de poursuivre les objectifs stratégiques du Kremlin en Ukraine.

Comme lors de la Seconde Guerre mondiale, dont l’Union soviétique, pourtant en ruines, est sortie triomphante, la guerre n’a pas de lien avec l’économie en Russie. Vladimir Poutine pourrait poursuivre l’invasion de son voisin ukrainien, même avec une économie complètement détruite. 

Une forte dégradation du niveau de vie de la population pourrait-elle faire grandir l’impopularité du pouvoir, y compris au sein des élites, jusqu'à menacer sa pérennité ?

Les élites russes sont traditionnellement très déconnectées des conditions socio-économiques de la population. Le marasme économique ne les impacte donc pas.

Sur le plan culturel, une "révolution de palais" serait une grande surprise pour tous les spécialistes de la Russie. Si ce type d’insurrection s’est produit dans l’Histoire russe - c’est ainsi que les tsars Pierre III et Paul Ier furent assassinés - les hauts dignitaires de ce pays ciblent toujours les dirigeants considérés comme faibles, et se sont montrés incapables d’éliminer des tyrans tels que Staline, ou Ivan le Terrible.

Le mécontentement des classes moyennes et populaires a grandi avec la guerre en Ukraine, qui laisse des dizaines de milliers de familles endeuillées. Beaucoup de Russes vivent déjà dans la pauvreté, aggravée par la fermeture d’entreprises occidentales, de Renault à McDonalds, qui laissent de nombreux actifs au chômage. Le pouvoir d’achat va continuer son inexorable chute, et impacter de larges pans de la société. Mais combien oseront descendre dans la rue au risque de passer plusieurs années en prison ?

Depuis le vent de contestation à Poutine des années 2011-2012, le pouvoir a mis en place une machine de répression interne. L’ensemble des agences de maintien de l’ordre (les "Siloviki") comptent aujourd’hui près de 2 millions d'agents. Quand bien même les foules seraient gagnées par la colère, le Kremlin aurait désormais la capacité d’étouffer toute contestation.

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L'UE s'accorde sur un embargo progressif concernant le pétrole russe

L’invité du jour

Bruno Tertrais : "La Chine ne veut ni d'une Russie trop forte, ni d'une Russie trop faible"

La chronique de l’éco

TotalEnergies va finalement arrêter tout achat de pétrole russe

BBC

England v New Zealand: Captain Ben Stokes bringing back the 'fun'

Last updated on 36 minutes ago36 minutes ago.From the section Cricketcomments483

Captain Ben Stokes says he is looking to bring the "fun" back into playing for England.

Last week's five-wicket triumph over New Zealand ended a run of only one win in 17 Tests and England can seal the series with victory in the second Test.

Spinner Jack Leach has been passed fit to play for the home side at Trent Bridge on Friday.

"If we can't enjoy doing this, I don't really know what we can enjoy," Stokes told BBC Sport.

"Results and stuff will look after themselves. Let's just try to enjoy this as much as we possibly can. It will all be taken away from us one day."

Despite its reputation for bowler-friendly conditions and a partisan crowd, England have not won any of their past three Tests at Trent Bridge. Their last success in Nottingham came in 2015, when Stuart Broad famously routed Australia with figures of 8-15.

Stokes, who is new to the role alongside head coach Brendon McCullum, added: "One of the great things I've found over the last couple of weeks is how much fun it's been.

"Sometimes the pressure of being an international cricketer, delivering performances on a weekly basis, can get challenging.

"At the end of the day, when you're playing for your country, first and foremost is to make sure you have as much fun as you possibly can."

Stokes highlighted the impact of McCullum, citing the "energy" of the New Zealander.

On the field, England's fielding was vastly improved during the first Test at Lord's. Off it, they began Thursday's training session in Nottingham with a penalty shootout.

"That energy Baz has brought has been a lift for everyone," added Stokes. "It's been great having his enthusiasm around the group.

"Baz's input into this team has rubbed off very quickly and easily."

One of McCullum's mantras - for England to chase every ball all the way to the boundary - may have been a factor in the injury sustained by Leach at Lord's

In only the sixth over of the match, Leach took a heavy tumble when trying to make a stop on the boundary and had to be withdrawn from the Test with concussion. His place was taken by leg-spinner Matt Parkinson.

The Somerset left-armer has served a minimum seven-day period of gradually returning to play and retains his place in an unchanged England side.

Despite a green-tinged surface at Trent Bridge, Stokes confirmed England had not thought about leaving out the frontline spinner in favour of Craig Overton's seam.

"It was very unfortunate for Jack last week," said Stokes. "He was so excited to get the summer going.

"We all know that one of Baz's things is for fielders to chase the ball right to the boundary. He made a very good point, and made Leachy stand out, that one little thing epitomises what this team is all about.

"He was obviously bitterly disappointed, but then throughout the week saw the commitment that everyone was giving in the field."

New Zealand will make a least one change to their side after all-rounder Colin de Grandhomme suffered a heel injury at Lord's. Batter Henry Nicholls missed the first Test but is the most likely replacement if he is passed fit.

Left-arm spinner Ajaz Patel only bowled two overs in the first Test and could be replaced by pace bowler Neil Wagner.

England: Zak Crawley (Kent), Alex Lees (Durham), Ollie Pope (Surrey), Joe Root (Yorkshire), Jonny Bairstow (Yorkshire), Ben Stokes (Durham), Ben Foakes (Surrey), Matthew Potts (Durham), Jack Leach (Somerset), Stuart Broad (Nottinghamshire), James Anderson (Lancashire).

New Zealand squad: Kane Williamson, Tom Blundell, Trent Boult, Michael Bracewell, Devon Conway, Cameron Fletcher, Matt Henry, Kyle Jamieson, Tom Latham, Daryl Mitchell, Henry Nicholls, Ajaz Patel, Tim Southee, Neil Wagner, Will Young.

France24 - World

Biden lays out Latin America economic plan at summit marred by no-shows

Issued on: 09/06/2022 - 04:56

NEWS WIRES FRANCE 24 Follow

President Joe Biden announced on Wednesday a proposed new U.S. economic partnership with Latin America aimed at countering China’s growing clout as he kicked off a regional summit marred by discord and snubs over the guest list.

Hosting the Summit of the Americas in Los Angeles, Biden sought to assure the assembled leaders about his administration’s commitment to the region despite nagging concerns that Washington, at times, is still trying to dictate to its poorer southern neighbors.

The line-up of visiting heads of state and government in attendance was thinned down to 21 after Biden excluded Cuba, Venezuela and Nicaragua, prompting Mexican President Andres Manuel Lopez Obrador and several other leaders to stay away in protest.

“We have to invest in making sure our trade is sustainable and responsible in creating supply chains that are more resilient, more secure and more sustainable,” Biden told a gala opening ceremony.

Biden is seeking to present Latin American countries with an alternative to China that calls for increased U.S. economic engagement, including more investment and building on existing trade deals.

However, his “Americas Partnership for Economic Prosperity,” which still appears to be a work in progress, stops short of offering tariff relief and, according to a senior administration official, will initially focus on “like-minded partners” that already have U.S. trade accords. Negotiations are expected to begin in early fall, the official added.

Biden outlined his plan as he launched the summit, which was conceived as a platform to showcase U.S. leadership in reviving Latin American economies and tackling record levels of irregular migration at the U.S.-Mexico border.

But his agenda has been undermined by the partial boycott by leaders upset at Washington’s decision to cut out its main leftist antagonists in the region.

As a result, Biden found himself welcoming a larger-than-normal contingent of foreign ministers sitting in for their national leaders as the arriving dignitaries walked one-by-one up a red carpet flanked by a military honor guard.

U.S. officials hope the summit and a parallel gathering of business executives can pave the way for greater cooperation as governments grappling with higher inflation work to bring supply chains stretched by the COVID-19 pandemic closer to home.

Biden also used his speech to preview a summit declaration on migration to be rolled out on Friday, calling it “a ground-breaking, integrated new approach” with shared responsibility across the hemisphere. But he provided few specifics.

Even as Biden deals with priorities such as mass shootings, high inflation and the Ukraine war, the U.S. official said the president is seeking to press the administration’s competitive goals against China with the launch of the new partnership for the region.

The U.S. plan also proposes to revitalize the Inter-American Development Bank and create clean energy jobs.

Still, the administration appeared to be moving cautiously, mindful that an initiative that promotes jobs abroad could face U.S. protectionist pushback.

China’s challenge

The challenge from China is clearly a major consideration.

China has widened the gap on the United States in trade terms in large parts of Latin America since Biden came into office in January 2021, data show.

An exclusive Reuters analysis of U.N. trade data from 2015-2021 shows that outside of Mexico, the top U.S. trade partner, China has overtaken the United States in Latin America and increased its advantage last year.

“The best antidote to China’s inroads in the region is to ensure that we are forwarding our own affirmative vision for the region economically,” the administration official said.

Biden’s aides have framed the summit as an opportunity for the United States to reassert its leadership in Latin America after years of comparative neglect under his predecessor Donald Trump.

But diplomatic tensions broke into the open this week when Washington opted not to invite the three countries it says violate human rights and democratic values.

Rebuffed in his demand that all countries must be invited, Lopez Obrador said he would stay away, deflecting attention from the U.S. administration’s goals and toward regional divisions.

Biden’s national security adviser Jake Sullivan told reporters the choice by some leaders not to attend reflected their own “idiosyncratic decisions” and that substantive work would still be accomplished.

Cuban President Miguel Diaz-Canel said the United States lacked “moral authority” to lecture on democracy and thanked Lopez Obrador for his “solidarity.”

The leaders of Guatemala and Honduras, two of the countries that send most migrants to the United States, also stayed home, raising questions about the significance of the coming joint migration declaration.

Still, leaders from more than 20 countries, including Canada, Brazil and Argentina, are attending the summit, hosted by the United States for the first time since its inaugural session in 1994.

Biden will use a meeting on Thursday with Brazilian President Jair Bolsonaro to talk about climate change and will also discuss the topic of “open, transparent and democratic elections” in Brazil.

Bolsonaro, a populist admirer of Trump who has had chilly relations with Biden, has raised doubts about Brazil’s voting system, without providing evidence, ahead of October elections that opinion polls show him losing to leftist rival Luiz Inacio Lula da Silva.

(REUTERS)

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British journalist, Brazilian indigenous expert missing in the Amazon after threats

Mexico's Lopez Obrador to skip Biden's Summit of the Americas over 'exclusion' of some countries

Colombia presidential election: Leftist Petro and populist Hernandez headed for run-off

New York Times - World

Russia-Ukraine War

ukraine dispatch

From the Graveside to the Front, Ukrainians Tell of Grim Endurance

Ukraine’s casualties in the war against Russia are a closely guarded secret. But those who have been in the trenches along the front line know how relentless the fight has become.

Open graves at a military cemetery outside the city of Dnipro in eastern Ukraine.Credit...

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By Carlotta Gall

Photographs by Finbarr O’Reilly

DNIPRO, Ukraine — Nearly 600 graves stretch to the edges of the military cemetery outside the city of Dnipro, marked by ranks of yellow and blue Ukrainian flags snapping in the wind.

The graves represent just a small percentage of the thousands of Ukrainian soldiers who have died in eight years of war since Russia first began to annex parts of their country in 2014, but the rapid expansion of this graveyard in eastern Ukraine is telling.

Almost half the graves are fresh. Draped in wreaths of artificial flowers or marked with a wooden cross stuck in the bare mud, they belong to soldiers killed in the last three months, since Russia began its large-scale invasion of Ukraine.

“There would not be anything here at all, if they had not come,” Viktoria Martynova said of the Russians. “We did not attack anyone. We were living in our own country, in our homes, on our own land.”

Her husband, Oleksiy Martynov, an electrician, lay in one of the new graves. He enlisted on the first day of the war and was killed in a mine explosion near the Russian border in April, barely six weeks later.

The number of Ukrainian casualties remains a closely guarded secret. The media-conscious government of President Volodymyr Zelensky has carefully controlled the flow of information in an apparent attempt to keep public morale high. Hospitals and military officials are forbidden from disclosing casualty numbers. Reporters are generally not permitted to visit the front line in Ukraine and photographs and videos showing wounded and dead soldiers are rare.

Yet with Russian artillery pounding its forces in the east, Ukraine is seeing casualties mount at such a rate that last week Mr. Zelensky said the army was losing 60 to 100 soldiers a day, and for the first time visited troops on the front lines.

For the men at the front, the strain is visible: in the dead-tired eyes of a police chief after another day leading his men in a bombarded city; in the blank stare of a commander who had just lost one of his best soldiers; and in the tense look of a group of soldiers heading for the first time to ground zero, as they call the frontline trenches.

Those soldiers are facing perhaps the most grueling weeks and months of the war as they try to stem, and survive, the Russian onslaught.

The nature of the fight has changed for the Ukrainians from up-close urban fighting and hit-and-run attacks on Russian armored columns around Kyiv, at which they excelled, to long-distance artillery battles and airstrikes on the eastern front, where Russia’s superior firepower gives it the upper hand.

Soldiers who served in the trenches last week near the village of Dovhenke near the contested region of Donetsk described hiking to positions and digging in as tank shells, mortars and cluster bombs landed around them.

“We were digging in on our knees and in the mud because it was raining,” said Samara, 48, the deputy leader of a unit who has completed five rotations on the front line. Like most soldiers he asked to be identified by his code name for security reasons.

“The last 48 hours we did not have moment of silence,” he said.

A tank blasted at their positions for five hours, then Russian infantry began an assault on foot, he said. Ukrainian snipers stalled the infantry advance and soldiers managed to lay a mine in the tank’s path, but the men in the trenches could do little but wait it out, he said.

Live Updates: Russia-Ukraine War

“When a tank is firing you have to hide,” he said. “It’s a difficult situation.” His tin cup was punctured with several shrapnel holes. “I left it outside the trench,” he said, laughing. “I did not lift my head to see how it happened.”

No one sleeps during the 72-hour stint at “zero,” he said. The army had tried different lengths of rotations and determined that three days was the limit men should do before swapping out, he said.

Several soldiers said one of the hardest parts was digging in.

“We only had one spade and it was not very good,” said a 19-year-old soldier who uses the code name Air. At first things were quiet, so the men sat around joking and smoking as if on a camping excursion, he said.

They had dug a shallow trench, enough to lie in, but when the shelling started it proved barely enough. “The only thing you think about is why we dug so little,” he said. “We did not panic but my heart was beating so fast.”

Mortars and cluster bombs landed as close as 10 or 15 meters away, he said. “When you lift your head, you understand you are in a fog and you smell the gunpowder.”

One soldier, Vadym Melnyk, 40, who holds a doctorate in economics and teaches at Kyiv University, said he was disappointed not to see any evidence of Western-supplied weapons during his first rotation at the front last week.

Russia-Ukraine War: Key Developments

Power consolidation. As Russia continues to pound towns and villages across eastern Ukraine, the Kremlin is trying to deepen its hold on occupied territory in the south, restoring rail links and other key infrastructure to secure a “land bridge” from Russia to the Crimean Peninsula.

Grain exports. Western leaders continued to accuse Russia of holding up food supplies as a war tactic. Russia’s foreign minister, Sergey V. Lavrov, held talks with Turkish officials, but announced no progress toward allowing grain exports from Ukraine. Many countries across Africa and the Middle East have been facing alarming levels of hunger and starvation as a result of the blockade.

War losses. Ukraine announced the first officially confirmed exchange of dead bodies from the war with Russia since the conflict began; among the bodies returned to Ukraine were the remains of fighters killed in the battle for the Azovstal plant in Mariupol. More than 40,000 Ukrainian civilians have been killed or injured since Russia invaded, according to the Ukrainian government.

“Unfortunately I didn’t see any,” he said after his return. “And that place now is one of the most difficult on the front.”

Tasked with holding positions against a Russian attack, the unit was armed only with Soviet-made assault rifles and anti-tank weapons, he said. They did not even have American-made Javelin missiles, which have been sent in large numbers to Ukraine, he said.

The Russians, he said, had much greater firepower, including multiple rocket launcher systems, tanks and big caliber guns. “They used everything they had,” he said. “They were firing at us without any problems.”

He said he was troubled that for two days their unit was under fire from the same Russian mortar position but Ukrainian artillery forces did not seem to do anything to knock it out.

Planes dropped cluster bombs overhead but luckily for the unit the canister opened at some distance away and the bomblets did not reach their positions, Mr. Melnyk said. He also said he saw white phosphorus dropped in the woods near their positions. It looked like a firework salute, he said, adding that a soldier in a friend’s unit had lost his sight from horrific burns.

The fighting at Dovhenke, which lies south of the town of Izium, has been particularly intense in recent weeks as Russian forces punched their way south in a move to seize the last part of the Luhansk region. Russian forces captured the village at the end of May and have continued pushing toward the town of Sloviansk.

Airstrikes remain persistently devastating, and Ukraine seems to have little defense against them, commanders and soldiers said. One soldier said his regiment lost 28 men in one night of bombardment by Russian jets last week.

Yet those who survive a close call said it inspired a greater determination. No one was ready to quit in his unit, Mr. Melnyk said.

“Everyone stayed until the end of the rotation,” he said. The group included 19- and 20-year-olds, and men in their 50s, including a former convict and men with doctorates. “It’s such a crazy mix but everyone feels the same — we must be there, we must fight and we must win.”

He was aware of the mounting casualties, he said, but the Russians lost men, too.

“If you want to win you should fight,” he said. “We don’t have another way.”

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BBC

SANS TITRE

Jabar Al-Maliki stepped onto a stone perch and looked out over the boundless landscape. High up in the clouds at 1,600m, he peered over the craggy mountain tops cascading into terraced farms lined with coffee trees, banana plants and corn crops. Colourful houses and stone fortresses speckled the steep slopes of the Sarawat Mountains, which extend from Saudi Arabia's Jazan region over the border into Yemen just a few kilometres away. He whistled at a scurrying hyrax, the high-pitched echo ringing across the otherwise silent valley below. Then, with a twinkle in his eyes, he said, "It's time for qahwa [coffee]."

It is widely believed coffee beans were first roasted and consumed as the beverage we know today in the Sarawat Mountains in the 15th Century. Historically, the area was all part of greater Yemen, when borders were far less important than tribal and familial relationships. During that period, Arab historian Abd Al Ghaffar first documented an infusion made from roasted, ground coffee beans used by Sufis (Islamic mystics) to help them stay awake during religious recitations. Over time, it became an essential aspect of Arabian culture, with public cafés called maqha sprouting up across the region, where men would sit and drink coffee and share ideas.

But despite being an essential aspect of local Arabian culture for hundreds of years, Saudi Arabia's coffee has only recently been celebrated as a critical part of the country's cultural and historical heritage, a distinction further commemorated by the government's declaration of 2022 as the Year of Saudi Coffee.

"Coffee is part of my heritage and lineage," said Al-Maliki, whose farm dates back more than 130 years. "My grandfather, father and I climbed up and down these 2,000-year-old terrace rock steps under the sun's heat, carrying coffee cherries over our shoulders with just a sling cloth." Now, he shares his practices with his sons.

"Coffee is part of my heritage and lineage," said Al-Maliki, whose farm dates back more than 130 years (Credit: Matt Reichel)

We'd been road-tripping through Saudi Arabia for a month, and the journey to Al-Maliki's farmhouse had been particularly nerve-wracking: a slow, winding drive up and down steep mountain roads with continuous hairpins and groups of hamadryas baboons settled along the roadside. But it was a daring adventure that rewarded us with staggering views and an opportunity to explore Saudi Arabia's largest coffee-growing region.

As we watched, Al-Maliki's sons roasted coffee beans harvested from their fields in a cast-iron pan over an open fire, gently stirring them with a long metal stick flattened on one end. Typically, the beans are lightly roasted, ground and added to boiling water. Sometimes the brew is infused with spices like cardamom, ginger and cloves. We tried a lightly roasted version and a bitter, robust dark roast without spices. Both had a subtle flavour, more reminiscent of a cup of tea than a strongly brewed coffee.

The Jazan region is known across Saudi Arabia for its prized Khawlani coffee, named after the ancient tribes of Khawlan who lived between today's Saudi Arabia and Yemen. Cultivated at more than 800m above sea level, Khawlaniis defined by its high-altitude, fertile growing conditions, along with the grade of beans and the degree of roasting. No matter how it's prepared though, the coffee forms the cultural identity of the farmers here. They think of its cultivation as a 300-year-old art passed down through generations, and they consider the hospitality around it as a time-honoured tradition that strengthens social bonds across the remote valleys. Small cups of piping hot coffee require constant attention and refilling, allowing hosts to show respect and care for their guests.

As we watched, Al-Maliki's sons roasted coffee beans harvested from their fields in a cast-iron pan over an open fire (Credit: Matt Reichel)

"​We love all kinds of coffee. It's part of our everyday lifestyle, but many people don't even know that coffee is grown right here in Saudi Arabia," said Sara Alali, an internationally licensed coffee grader and café owner from the capital city, Riyadh. "Khawlani beans are considered special because of their origin in the southern part of the Arabian Peninsula."

Extending knowledge of Khawlani locally and internationally – and highlighting the coffee rituals specific to Saudi Arabia – are the goals of the Year of Saudi Coffee. The countrywide campaign includes competitions, festivals and workshops; and restaurants and cafes have even been instructed to refer to coffee as "Saudi coffee" instead of "Arabic coffee", as it is sometimes called.

To promote their farms, some local coffee growers have begun to post photos on social media, list their farms on Google and work with tourist guides. And while tourism in this remote corner of the country is still in its infancy (Saudi Arabia only started issuing tourist visas in September 2019), family coffee farms such as Al-Maliki's sit at the forefront of a societal shift within the Kingdom, one that encourages families to open up their lives and traditions to outsiders in an effort to establish community-based tourism initiatives.

Jazan is home to the largest concentration of coffee growers in the Kingdom. There are 724 coffee farmers, according to 2017 data from the Ministry of the Interior, with around 152,000 trees and an average production of 450,000 kg of coffee. For now, Khawlani coffee is primarily sold domestically, and high-grade beans can fetch prices as high as 100 rials (£21) per kilo, according to Al-Maliki, because they are positioned as a luxury, hand-picked, labour-intensive product.

The Jazan region is known across Saudi Arabia for its prized Khawlani coffee (Credit: Matt Reichel)

The hope is that Khawlani coffee's rich heritage and flavour will come to be recognised beyond Saudi's borders, too. "The government is promoting coffee plantations as a great destination," said Alali. Before this year, Al-Maliki rarely saw foreign visitors, except as part of agricultural research projects. Since October 2021, though, he's received a trickle of guests from Latin America and Asia.

A few other farms have also opened their doors to visitors. After a two-hour drive down near-vertical switchbacks from Al-Maliki's farm, we arrived at the Wadi Al Ain coffee estate, located in the village of Al-Aeen. We walked over a hanging bridge to a modern, Bedouin-style sitting area overlooking expansive coffee plantations with workers moving busily around the trees. Against the backdrop of the mountains and a glowing, orange sunset, owner Salem Al-Nakhaifi and his family treated us to a multi-grade coffee tasting: light, medium light and dark-roast. With each tasting, they encouraged us to move from one sitting area to the next so we could experience every part of the property – a 500-year-old farm that had been converted into an estate with a restaurant and a guesthouse so visitors can stay overnight.

Social media sensation Al-Raithi (right) gave us a joyous greeting and immediately prepared coffee in small cups, served out of a long, ornate silver pot (Credit: Matt Reichel)

Three hours north-west from there, near the spectacular Wadi Lajab canyon, we met another local farmer, social media sensation Faisal Al-Raithi. His nephew escorted us to their hosting area in a 1970s Land Cruiser, and when we arrived, Al-Raithi was seated in a large Bedouin tent with other tribesmen, all wearing elaborate, colourful floral headpieces. He gave us a joyous greeting and immediately prepared coffee in small bronze cups, served out of a long, ornate silver pot called a dallah.

Throughout the day, the hospitality did not stop. Al-Raithi served us a traditional meal of herb-roasted goat with rice and homemade bread prepared over hot coals. We took an hour-long hike overlooking the Wadi Lajab valley and returned to see his camels munching on tamarinds off the trees. Just before sunset, the men sang local songs over cups of tea and dried dates. We didn't stay overnight, but Al-Raithi said visitors are welcome to sleep in their hosting area. Eventually, he wants to set up individual bedouin-style canvas tents overlooking the canyon.

The goals of the Year of Saudi Coffee are to extend knowledge of Khawlani internationally and highlight the coffee rituals specific to Saudi Arabia (Credit: Matt Reichel)

The most memorable part of the experience was the farmer himself. Al-Raithi was a vibrant, compelling character who loved to talk, especially about anything related to coffee. "We treat the coffee trees like humans," he said, describing the care his community has been lavishing on the crop for more than 300 years. All parts of the coffee cherry are used, and nothing is thrown away. Beans are carefully harvested and then dried for 21 days. Peels are soaked in water for daily drinking and are considered a pain remedy.

This type of tourism is still niche and developing. Farmers like Al-Raithi, Al-Maliki and Al-Nakhaifi are just starting to create a footprint online and determining how to open their doors more publicly for coffee tastings and small tours. Many of these farms are not open to walk-ins; however, owners are happy to arrange a visit if contacted in advance. For now, they are just a tiny fraction of more than 700 farmers considering community-based tourism under the countrywide campaign.

As Alali explained: "For Arabs and Saudis, coffee is an integrated part of our culture and identity. It's how we show generosity and hospitality." The opportunities are endless.

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BBC

Gay or lesbian applicants in the UK are 5% less likely to be invited to an interview than heterosexual male or female applicants

The latest research into the sexuality pay gap reveals some blistering truths. 

A decade after graduation, college-educated workers in the US who self-identify as LGBTQ+ earn 22% less than their heterosexual cisgender counterparts, according to preliminary findings published in the Social Science Research Network in April 2022. A year after graduation, the earnings gap was 12% – meaning the figure almost doubles within a decade, with a range of forces responsible for deepening the disparity over time. 

Plenty of other studies have substantiated the LGBTQ+ salary gap; depending on the way data is collected and how sexual orientation is defined, each study posits a slightly different numerical figure. In surveying a nationally representative sample of more than 10,000 graduates, this new research posed specific questions about sexual orientation and gender identity as well as whether participants are out or closeted in the workplace, contributing to a clearer picture of earning disparities between LGBTQ+ workers and heterosexual workers.

Overall, these discrepancies are nuanced. In early 2022, the LGBTQ+ advocacy group HRC Foundation found that LGBTQ+ workers earn about 90 cents for every dollar earned by a typical heterosexual US worker. This gap is felt more starkly by LGBTQ+ people of colour, transgender women and men and non-binary people. LGBTQ+ Native American workers, for example, earn 70 cents for every dollar earned by a typical worker. A global meta-analysis from 2014 found that on average, gay men earned 11% less than heterosexual men. Lesbian women earned 9% more than heterosexual women, a premium that can be attributed to the income hit many women take when they have children, rather than a lack of discrimination.

Research shows the pattern of lower earnings across LGBTQ+ workers is set in motion long before people are established in the workplace, through choices they make in their younger academic years and early professional lives. Once in the workplace, discrimination compounds the effect of these decisions, holding people back from progressing the same way as their heterosexual peers.

Understanding how the gap forms and taking steps to close it is very much within reach – however concrete change is dependent on building inclusive talent pipelines and workplaces.

A decade after graduation, college-educated workers in the US who self-identify as LGBTQ+ earn 22% less than their heterosexual cisgender counterparts (Credit: Getty Images)

The impact of early choices

University of Chicago postdoctoral scholar Marc Folch, who authored the paper about US college graduates, believes the earnings gap begins with educational and professional choices workers make long before they consider an application for their first job. “For both males and females, their career choices – so their major and then their occupation – drives almost half of the earnings gap,” says Folch.  

First of all, LGBTQ+ students in the US are less likely in general to finish school and attend university.  Even if they don’t perform worse than their peers in standardised tests such as the SAT, they experience poorer educational outcomes, from fewer credits obtained at high school to lower grade averages, and are less likely to apply for and then attend college. Folch found that they’re also less likely to be in full-time employment a year after graduation. These gaps persist across the board, regardless of demographic characteristics, family background, US state and school profile.  

When it comes to tertiary education, Folch's research revealed that LGBTQ+ graduates were more likely to pick majors with a higher percentage of females. Some 29% of people aged between 13 and 23 who identify as lesbian, gay, bisexual, transgender, undefined, asexual (LGBTUA+) chose to avoid a career in STEM because of fears that they would be discriminated against. Among those who do pursue STEM, attrition rates are higher: research published in 2018 found that 71% of heterosexual undergraduate students in the US were still enrolled in a STEM major at the end of their fourth year of college, compared to 64% of students of a sexual minority.

Once LGBTQ+ people enter the workforce, they occupy different roles, with an unusually high concentration of gay and lesbian workers in psychology, law, social work and university teaching. As shown by a 2015 paper published in Administrative Science Quarterly, there’s some truth in the ‘gay jobs’ stereotype, with occupational segregation linked to an LGBTQ+ employee’s desire for task independence, which makes concealing their sexual orientation easier.

LGBTQ+ workers may also be drawn to roles that require high levels of social perceptiveness. Faced with the threat of prejudice from a young age, anticipating and reading the reactions of others is an innate skill that complements disciplines such as therapy, training management, urban planning, producing and directing. Conversely, it is estimated that today’s STEM industries have lost up to 120,000 viable candidates due to the cumulative effects of anti-LGBTQ+ bias.

The overall picture a number of studies paint is that LGBTQ+ workers often, consciously or unconsciously, steer clear of some occupations and workplaces they perceive they may not fit into or won’t be welcoming to them. LGBTQ+ men tend to pick female-dominated occupations more frequently than other men. Although not categorically connected with sexual orientation, this particular sample group said they avoided professions perceives to be masculine or macho, and sought out ones that are more female dominated, in the hope of finding a more comfortable work environment.

Folch's research also found LGBTQ+ graduates were more likely to work in an occupation where there were also a higher percentage of females. These, on average, tend to be occupations where salaries are lower. Together, these educational and professional decisions can have a far-reaching impact on pay. “In many ways, all these choices are not actually made, they are cumulative,” says Folch. 

Discrimination at work 

Folch believes that roughly half of the earnings gap can be ascribed to these academic and occupational choices. While other factors are hard to measure definitively, there’s evidence that the pay gap is also caused by discrimination, whether during the hiring stage or across a worker’s career. 

In recruitment situations, gay or lesbian applicants in the UK are 5% less likely to be invited to an interview than heterosexual male or female applicants. In the US, employers are more likely to view resumes from applicants who stated their sexual orientation as gay or lesbian with a critical eye.

Once employed, discrimination can derail careers. One in 10 LGBTQ+ people in the US said they had experienced workplace discrimination between 2020 and 2021, whether that was being passed over for a job, harassed at work, denied a promotion or raise, excluded from company events or denied additional hours. During that time period, 9% said they were denied a job or laid off due to their sexual orientation or identity.

Research shows the pattern of lower earnings across LGBTQ+ workers is set in motion long before people are established in the workplace (Credit: Getty Images)

Across the course of their careers, almost half of the workers surveyed said they had experienced employment bias – findings echoed in Folch’s study. As many as half of his graduate sample group had experienced some form of labour market discrimination in their first decade of work due to their sexual orientation or gender identity. A third of all college graduates surveyed in his study worked in a job where they considered their employer not to be accepting of LGBTQ+ employees. Discrimination can impact on earnings in different ways – whether by delaying a worker’s progression within a company or leading to more frequent job changes due to non-inclusive environments.

Whether employees are open about their sexuality at work results in both negative and positive outcomes. Being open about sexual orientation can lead to rejection, discrimination and greater pay discrepancy at work. A UK study published in the Industrial and Labor Relations Review found that the pay gap tends to be greater for gay men who are partnered – and therefore leading a visibly LGBTQ+ life – versus those who are single. However, gay men and lesbians who are open about their sexual orientation at their workplace are more likely to report higher job satisfaction.

Remaining in the closet – as 46% of the LGBTQ+ workforce are in the US – is one way to avoid possible discrimination, however non-disclosure can cause an increase in anxiety and stress. Concealing identity prevents people accessing community support as well as reducing potential work and social connections. It’s also connected with lower job satisfaction and curtailed career progression. On average, graduates who were closeted in either work, immediate family and/or social settings one year after graduation experienced 18% lower earnings and were 14% more likely to have a mental health issues, according to Folch’s research.

The end goal is to ensure that workers neither need to hide their sexual orientation or give an explanation – there should be no concept of being in the closet – Marc Folch

Folch says it is clear organisations should work to improve their environments for LGBTQ+ employees. “The end goal is to ensure that workers neither need to hide their sexual orientation or give an explanation – there should be no concept of being in the closet.”

Closing the gap

Until that becomes a reality, what can be done to reduce the pay gap? 

Making big picture legal changes is one approach with a clear and concrete impact. “Research has shown that when laws change in favour of LGBTQ+ rights, social norms tend to follow,” says Pawel Adrjan, director of EMEA economic research at global recruitment site Indeed. “In the US, for example, in states that legalised same sex marriage, there was a positive impact on labour force participation of LGBT people – and the likely mechanism for that was less discrimination and less prejudice.”

Going deeper, enshrining anti-discrimination policies by law can effectively narrow the LGBTQ+ pay gap in the workplace. Research from the US in 2020 found that anti-discrimination laws cut hourly earnings penalties by 11% for gay men, compared to heterosexual men.

At company level, it is essential that organisations practise zero tolerance of any prejudice or harassment towards the LGBTQ+ community once they join the labour force. “Businesses must ensure there’s equality of hiring, promotion and opportunity - extending to medical benefits packages, which should be equally available for same-sex spouses and partners,” says Adrjan. 

Workplace guidelines around gender transition are another essential approach for improving the lives of trans people. “This kind of positive workplace behaviour can make trans people feel more accepted, valued and trusted,” says Nick Drydakis, a professor of economics at Anglia Ruskin University, speaking about the findings from his 2020 paper.

But efforts can also begin well before the workplace. “Educational and occupational routes need to be open to people regardless of their sexual orientation,” says Adrjan. “Then people can choose a fulfilling career, whether they are LGBT or not.” Folch believes this should include more aggressive policies in favour of educating students about sexual orientation and gender identity, and the importance of diversity and acceptance.

With the sexuality pay gap seeded in people’s early years, and compounded as they move through education and into the workplace, reducing it, and in time eliminating it, calls for multi-pronged, cross-disciplinary action that will ultimately make the labour force a better place for everyone.

France24 - World

Battle for Severodonetsk: Ukraine says fate of Donbas rests in battleground city

Issued on: 09/06/2022 - 14:40

Catherine NORRIS TRENT

Ukrainian President Volodymyr Zelensky said the fate of the whole Donbas region hinges on the "very fierce" battle with Russian troops for the flashpoint eastern city of Severodonetsk. FRANCE 24's Catherine Norris-Trent reports from Kyiv, Ukraine.

L'Humanité

Dimanche, le choix. Le capital ou nos vies

Chronique

Patrick Le Hyaric

Les vieux réflexes de la bourgeoisie capitaliste ont repris le dessus. De l’extrême droite à toutes les variantes du macronisme, du grand patronat à la droite, aux médias propriétés de milliardaires, ce n’est que déchaînements, vociférations, contre vérités à l’encontre du programme de la coalition des gauches et des écologistes. Ce sera le « chaos » répètent – ils en cœur.

Comme en 1981, ils ne veulent absolument pas que les salaires et les prestations sociales augmentent ; que le Smic soit porté à 1 500 € ; que le point d’indice des fonctionnaires soit rehaussé d’au moins 10 %. Ils ne veulent pas entendre parler d’un retour de l’âge de la retraite à 60 ans ou d’investissements massifs pour une transition sociale et écologique permettant de vivre mieux, et d’une création massive d’emplois stables, sécurisés et ouverts aux formations modernes tout au long de la vie.

Si le programme de la Nupes manquait tant de sérieux, pourquoi la première ministre et les membres du gouvernement n’acceptent pas des débats contradictoires à la télévision. Ce serait un gage de clarté.

Un acte de démocratie permettant aux électrices et électeurs de faire un choix en connaissance de cause dimanche prochain.

En vérité, la macronie et les forces du capital redoutent ce scrutin qui, pour la première fois depuis de longues années, va permettre à celles et ceux qui le souhaitent d’exprimer par leur vote, avec cette fois une chance réelle de se faire entendre, leurs attentes de changements profonds.

Ils préfèrent miser sur une abstention massive des milieux populaires et de la jeunesse, c’est-à-dire chez ceux qui ont le plus à gagner d’un succès de la Nupes.

Car, les éléments du « chaos » sont bien là. L’hôpital ou encore l’éducation nationale sont affaiblis, rongés, minés par des décennies d’austérité. La crise écologique est d’une ampleur sans précédent. L’inflation galope, les chaînes logistiques d’approvisionnement et de production se disloquent et se bloquent maintenant dans certains secteurs.

Le fameux thème de la ré industrialisation rabâché à satiété par ceux-là mêmes qui ont délocalisé nos usines, n’est, en réalité, que le paravent pour faire passer de nouvelles diminutions des impôts sur les entreprises sans contrepartie.

La nouvelle contre-réforme des retraites n’est que le faux nez d’une exploitation renforcée du travail et de la mise en tension d’une société dans laquelle la route vers le travail pour les jeunes est parsemée d’embûches, de discriminations, d’inégalités, de salaires au rabais pendant que de plus en plus de seniors de moins de 60 ans se retrouvent sans emploi.

On ne compte plus les contrats à durée déterminée de courtes durées et le nombre de femmes à temps partiel imposé, rétribuées sous le Smic !

Les gardiens du temple de l’ordo libéralisme, qui courent les plateaux de télévision, veulent faire peur au quidam en chiffrant le coût du retour à la retraite à 60 ans à 100 milliards d’euros. Ce montant mériterait d’être discuté. Mais, ces mêmes donneurs de leçons en bonne gestion ne disent jamais un mot sur l’efficacité réelle des 130 milliards que l’État verse chaque année au secteur privé.

Quant au vocable « pouvoir d’achat », il n’est qu’un gargarisme pour la majorité macroniste et les droites qui refusent toute augmentation des salaires et tout blocage des prix tandis que les profits flambent et que la rémunération des propriétaires-actionnaires est au zénith.

Rien n’est envisagé pour l’indexation des salaires sur les prix. Et les minimes chèques alimentation et énergie, dont la durée de vie ne dépassera pas le temps des élections, ne suffiront pas à éviter une nouvelle récession.

Voilà le chaos ! Voilà ce qui est tu !

Ce sont ces politiques successives dites de l’offre qui coûtent cher au budget de la nation comme l’a confirmé le comité d’évaluation du CICE et de la réforme du capital.

Le programme de la Nouvelle union populaire écologiste et sociale (Nupes) répond aux besoins humains et propose d’investir dans une nouvelle politique de progrès social par un nouveau type de relance, grâce à l’augmentation des salaires et des retraites, à la progressivité de l’impôt, à l’allocation autonomie pour les jeunes, à la garantie du droit au logement et au blocage des loyers, au développement des services publics, à une sécurité de l’emploi combinée aux formations indispensables pour réussir la transition écologique.

C’est cette cohérence qui fait peur aux puissances d’argent. C’est pourquoi les milieux dirigeants font planer la menace d’une réaction négative des marchés financiers. Dans ces conditions, où est la démocratie ? Où est le respect du vote des électrices et des électeurs ?

Oui, soyons clairs, cette alternative progressiste vise à inverser les priorités. Le travail au lieu du service au capital. Les services publics au lieu de la finance. L’agriculture paysanne au lieu des fermes usines et les traités de libre-échange pour assurer la qualité alimentaire. La démocratie participative au lieu de la présidentialisation du pouvoir et la monarchie à l’entreprise.

Un gouvernement des gauches et des écologistes peut se donner les moyens de défendre les travailleurs et les citoyens par l’appropriation publique de grandes banques, pour un nouveau crédit public dans le cadre d’un pôle public financier et bancaire démocratique. Ni la Banque centrale européenne, ni l’Allemagne n’auraient intérêt à s’opposer à cette politique de relance durable. Elle serait plutôt un facteur de stabilité en Europe pour faire face aux nuées orageuses qui s’amoncellent à l’horizon.

Au-delà des questions de faisabilité économique, l’enjeu est d’abord politique.

Doit-on accepter l’ordre social du monde tel qu’il est ? Doit-on conférer comme seul rôle au gouvernement de gérer les choses comme elles sont, au service des forces dominantes ? Ou, au contraire, ne doit-on pas redonner à la politique son rôle plein et entier pour engager une nouvelle construction démocratique, humaine, sociale, culturelle, environnementale ?

N’est-il pas temps de s’engager collectivement dans un nouveau projet associant le peuple - les travailleuses, les travailleurs, les citoyennes, les citoyens, les jeunes et les enfants- qui change l’ordre des priorités et conteste en tout point l’ordre a-social et anti-environnemental capitaliste.

Une modification des rapports de force permettrait une nouvelle cohérence progressiste et écologique. La régénération de la démocratie est au cœur des grands projets novateurs de planification écologique, d’un nouveau progrès social, de la refondation de la construction européenne et du retour d’une France actrice d’un monde solidaire, de paix et de coopération.

La démocratisation doit être au cœur des processus de productions, d’échanges et de distributions Cela passe par de nouvelles législations conférant de réels pouvoirs nouveaux des salariés dans l’entreprise.

Pour cela, il faut forcément revenir sur les contre-réformes du droit du travail et notamment de donner aux comités d’entreprise la possibilité d’un véto suspensif en cas de licenciement boursier.

Il est temps de permettre et d’assurer une participation effective des salariés et des usagers à la gestion des entreprises nationalisées et des services publics. Il est temps d’engager la dé-financiarisation de l’économie ; la mise en place d’un impôt sur les transactions financières ; et de viser l’éradication de l’évasion fiscale.

Il s’agit d’enfoncer des coins, dans le modèle de production capitaliste, avec des projets échappant à la logique marchande comme l’ont été en leur temps la création de la sécurité sociale par Ambroise Croizat ou le statut de la fonction publique par Maurice Thorez.

Voilà ce qui fait peur aux possédants et à leurs valets politiques.

En vérité, deux conceptions s’opposent : Celle du conservatisme et de la réaction qui veut faire croire aux lois immuables du marché et veut maintenir un système qui appauvrit les plus modestes et les classes moyennes pour enrichir les détenteurs de capitaux.

L’autre conception, celle d’un nouveau progressisme à la française, tirant les leçons du patent échec de ce qui s’est fait jusque-là. Celle-ci considère que le chômage, la misère, les inégalités, l’épuisement de la nature, le surarmement ne sont pas des fatalités. Ce projet fait de la dépense sociale, du développement et de la démocratisation des services publics pour une transition écologique, des leviers pour tout à la fois répondre aux aspirations populaires, aux défis de notre temps et pour une nouvelle efficacité sociale et économique.

Dimanche prochain, voter et faire voter pour les candidats de la Nupes, c’est créer les conditions pour que la vie de millions de nos concitoyens change dès le mois de juillet parce que les choix sociaux, politiques, économiques, éducatifs et culturels d’un véritable nouveau gouvernement partiraient des besoins populaires et non ceux des puissances financières. S’abstenir revient à voter contre soi-même et laisser le pouvoir aux dominants de décider de nos vies. C’est ce que recherche le pouvoir macronien. Bousculons ses plans. Changeons de cap ! Choisissons une majorité parlementaire et un gouvernement de la gauche de transformation !

Législatives 2022
BBC

The power of videogames lies in the fact that you actually become the protagonist of the story; although the story itself may have been predefined, you control how and when it unfolds – Mark Choi

When we're playing a videogame, we're also dancing to its tune: catchy or haunting melodies; audio clues that spur us to quicken our pace; triumphant notes to confirm our success. When we hear this music outside gameplay, it can prove unusually moving. The first time I caught the London Video Game Orchestra in concert, I found myself hollering for my favourite characters during the Street Fighter II medley (Yoko Shimomura's exhilarating 1990s soundtrack, specially arranged here by Mark Choi). I also joined a surreal singalong, as LVGO conductor James Keirle swept the audience into a classic console start-up theme: "Se-ga!" It felt like a five-second hymn: nostalgic and weirdly rapturous.

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"SFII was honestly one of the most enjoyable arrangements I've done," enthuses classically trained musician, composer and life-long gamer Choi. "The individual themes are pretty short but intensely memorable, and irrevocably intertwined with their characters and the stages on which they fight. When themes get so deeply embedded into our psyche like this, it's impossible not to be moved when hearing them again."

Choi adds that while there are many parallels between videogame and movie soundtracks (such as title sequences, recurring character motifs, and narrative cut-scenes), gaming's non-linear, participatory nature means that the music strikes a potent chord in us: "The power of videogames lies in the fact that you actually become the protagonist of the story; although the story itself may have been predefined, you control how and when it unfolds," he says. "It's precisely this power – that you've been given to interact directly with the experience – that makes videogames stand apart and continues to excite me as an artist."

The upcoming Prom is the latest in a line of concerts that includes Video Games Live, a tour with different orchestras (Credit: Getty Images)

Videogame music really does play our emotions. Its impact and increasing sophistication has inspired a growing number of academic studies (in a field sometimes tagged "ludomusicology"); in their 2006 essay The Role of Music in Videogames, Sean M Zehnder and Scott D Lipscomb noted the multi-functionality of gaming soundtracks; they "enhance a sense of immersion, cue narrative or plot changes, act as an emotional signifier, enhance the sense of aesthetic continuity, and cultivate the thematic unity of a video game."

Ontario-based academic and filmmaker Karen Collins is associate professor at the University of Waterloo, and her excellent book Game Sound (2008) explores the history, theory and practice of videogame music and sound design. As Collins observes, the gamer is not a passive listener, but can actively trigger music in the game, as well as subconsciously reacting to it; she writes that "Mood induction and physiological responses are typically experienced most obviously when the player's character is at significant risk of peril, as in the chaotic and fast boss music… sound works to control or manipulate the player's emotions, guiding responses to the game." She points out that silence is additionally used to powerful effect, whether heightening tension, or when the player is inactive (a musical fade that she describes as the "boredom switch"), prompting us to finish the task so that the game can progress.

Videogame music is a global expression, both in its international studio collaborations and audience reach. Earlier this year, the Poland-based Game Music Festival presented a London concert, including a Polish big band performing the boisterously jazzy, Latin-inspired grooves of much-loved adventure Cuphead (2017), composed by Canadian artist Kristoffer Madigan. The concert finale focused on LA-based Brit composer Gareth Coker's enchanting (and devastatingly beautiful) award-winning scores for the games Ori and the Blind Forest (2015) and Ori and the Will of the Wisps (2020).

Coker originally studied composition at the Royal Academy of Music, and later lived in Japan; his musical range is expansive, including scores for film and TV – but his love of videogames runs especially deep. "Growing up, I have the fondest memories of playing videogames with my parents," he explains. "Those memories I've created with my own family, I'd like to be able to give to someone else."

For the Ori games, Coker spent several years with the development team, creating music that feels distinctly attuned to the title character/player role (a child-like forest spirit), and supernatural surrounds. "I respond heavily to visuals when I'm working on a game; then I can really get inside creating a soundworld for them," he says. "The visuals in Ori allow me to create that tapestry with the music, because we're asking people to expand their imaginations.

The LVGO's repertoire includes pieces from Pokemon, Halo, Final Fantasy, The Legend of Zelda and Assassin's Creed 4 (Credit: Rancho Dass)

"When you're playing a game, you're an active participant, so your brain has to handle a lot more. So how you write game music is fundamentally different, and the best games understand that you can't pile on everything, unless you've built up to that moment. When you're moving through Ori's environment, the music doesn't change all the time, because that's too much for the brain to deal with. Every musical cue is placed for a reason. There is a melody in Ori, but it's quite withdrawn and gentle, until it absolutely needs to take over."

This sensitive touch can yield a mighty emotional punch, as anybody who has encountered the Ori games and music can attest; they've also inspired numerous online "reaction videos" (with gamers invariably in tears by the ending). "I'm insanely lucky, because now we have sites like Twitch and YouTube, I get to see other people reacting to my work, in the way I remember reacting myself," smiles Coker. "It's kind of addictive; you get a real-time visceral reaction."

Spectrum of emotions

Coker's varied soundtracks seem to summon a spectrum of emotions, whether it's his music for the Minecraft Mythology series ("It's like a jukebox, designed to transport the player to that time and place; it gives the brain room to build," he says), or his contributions to the latest instalment of a role-playing blockbuster, Halo Infinite (2021).

"While Halo is an action score, it's not wham-bam-in-your-face for hours on end; it's very precise and measured, much like the main protagonist, Master Chief; nothing fazes him on the battlefield," says Coker. "Combat music is designed to make you feel like you really are a very powerful soldier; Halo is very rhythmic and groove-based, which is designed to make you feel confident when you walk through the environment. In the final level of the game, I basically had carte blanche to do what I want. We ended up using a Bulgarian choir and a ton of synths, over-processing traditional folk music to make it sound really otherworldly; it created quite a distinct sound for a new faction, the Endless."

We're looking to transport people to a time and place, and you cannot do that if you're clapping every five minutes, because the immersion spell is broken – Gareth Coker

Coker mentions that he'd like to see more classical concerts present long-form videogame symphonies, and engage gamers and non-gamers alike. "If you get it right, you'll leave the audience with something much more profound," he says. "We're looking to transport people to a time and place, and you cannot do that if you're clapping every five minutes, because the immersion spell is broken."

Each hotly anticipated videogame brings its own soundworld; the recent samurai adventure Trek To Yomi blends monochrome visuals with a heavily atmospheric score by Cody Matthew Johnson and Yoko Honda. The imminent new Cuphead game, The Delicious Last Course, promises fresh bops from composer Kristoffer Madigan, who tells BBC Culture: "While it retains much of the exciting, uptempo big band stylings from the original Cuphead, we have explored many styles and sounds new to the Inkwell Isles… my biggest inspirations were the early film scores of Max Steiner and Erich Korngold, as well as Disney's Leigh Harline and Frank Churchill."

This summer, videogame music also makes it to the BBC Proms, for the first time ever. From 8-Bit to Infinity on 1 August presents orchestral and electronic themes, including Shimomura's classic Kingdom Hearts and the European premiere of Hildur Guonadottir and Sam Slater's Battlefield 2042 – suite 14. As conductor/arranger Robert Ames says: "Videogame music has been on the cutting edge since its inception. Those early consoles were very basic compared to the technology we have now, and composers were really pushing them to the limit. I think that spirit is still very much part of videogame composing now."

Composer Gareth Coker has created award-winning scores for games including Ori and the Will of the Wisps (Credit: Moon Studios)

Meanwhile, the LVGO's next London concert (11 June) rewinds Choi's Street Fighter II medley, and adds a vocal level to the show, with community choir Ready Singer One. "We're all nerds and gamers to some extent, so RS1 is a safe, empowering space to be creative and explore our favourite universes together," says founder Elisabeth Swedlund. "Singing about so many diverse characters and challenges is, each time, an immersive experience. Because the themes are much more varied than in pop repertoire – we're pirates, sailors, AI! – the experience of being in a choir is much richer.

Their set list includes the exuberantly jazzy Jump Up Super Star from Super Mario Odyssey (composed by Naoto Kubo, 2017). "The piece has a variety of 'Easter Eggs', both in the words and in the music," says Swedlund. "There's a moment where we sing an exclamative "woo-oh!", and we very much feel like Super Mario bouncing around!" Videogame music offers an infinite playlist: transcendent and transformative, resonating way beyond game over.

The London Video Game Orchestra perform at Woolwich Works, London on 11 June.

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L'Humanité

Anthony Smith, le gardien des salariés qui se rêve député

Portrait

Gauche Réprimé en 2020 pour avoir fait son boulot par la ministre d’alors, Élisabeth Borne, l’inspecteur du travail est candidat Nupes dans la Marne pour porter la justice sociale à l’Assemblée nationale.

Marie Toulgoat

Il y a de ces personnes qui, interrogées sur un sujet qui leur est cher, peinent à masquer leur enthousiasme. Cheveux grisonnants et lunettes vissées sur le nez, Anthony Smith est de celles-là. Il faut l’interrompre s’il s’emporte, il parle beaucoup, prévient-il. D’autant plus que sa candidature à la députation de la 4e circonscription de la Marne sous la bannière de la Nupes anime désormais joyeusement toutes ses pensées. Avant d’être approché par le Parlement de l’Union populaire, en décembre 2021, le quarantenaire n’avait jamais imaginé tenter de rejoindre les bancs de l’Assemblée. « Mais ça m’a paru d’une grande cohérence. Mon identité, c’est d’être aux côtés des luttes, des conditions de travail, du salariat ! » lance-t-il dans un seul souffle.

« Ce programme, je le porte à 200 % »

Voilà donc un nouveau défi qui sied à merveille à celui qui, depuis sa jeunesse, semble avoir dédié la moindre de ses minutes à la lutte. Candidat à plusieurs reprises sur des listes municipales et régionales, délégué syndical CGT, fervent opposant de la nomination de l’ancienne ministre du Travail Muriel Pénicaud à l’Organisation internationale du travail, il a fait de la bataille pour le droit des travailleurs sa priorité. Et même son métier : Anthony Smith est inspecteur du travail. Son engagement dans la campagne législative n’est que la suite logique de son militantisme. «  Ce programme de la Nupes, je le porte à 200 %. Ces dernières années, on a trop attaqué ou brisé les conditions de travail. On a trop fait porter aux salariés le poids de la responsabilité individuelle. Un salarié qui se suicide, on ne pointe pas les organisations de travail défaillantes », déplore-t-il.

Le candidat est d’autant plus déterminé à priver Emmanuel Macron de majorité parlementaire que lui aussi, comme bien d’autres travailleurs, conserve des traces indélébiles du mandat précédent. En avril 2020, l’inspecteur du travail est mis à pied disciplinairement par sa ministre de tutelle, Muriel Pénicaud. Son tort ? Avoir déposé un référé contre une association d’aide à domicile pour l’obliger à offrir à ses salariées des mesures de protection satisfaisantes. L’arrivée d’Élisabeth Borne au ministère, trois mois plus tard, n’arrange rien à la répression que subit le fonctionnaire : il est démis de ses mandats syndicaux, suspendu de ses fonctions et muté « dans un placard » à Melun. Aujourd’hui réintégré, il attend toujours que le tribunal reconnaisse la bévue du gouvernement.

Une circonscription ancrée à droite

Un virage à 180 degrés pour les droits des travailleurs, c’est donc la première chose à laquelle Anthony Smith s’attellera, une fois à son siège de député. « Je voudrais porter une grande loi sur les conditions de travail des salariés qui réinstaurera les instances de représentation du personnel et qui portera le combat des 1 200 personnes mortes au travail chaque année. » La tâche ne semble toutefois pas aisée. La circonscription dans laquelle le Marnais mène sa campagne est loin d’être acquise à la gauche. Bien au contraire : au premier tour, les habitants du canton de Châlons-en-Champagne ont voté à plus de 30 % pour Marine Le Pen et n’ont élu, dans l’histoire de la Ve République, que des députés de droite. L’inspecteur du travail devra d’ailleurs tenir tête à l’élue sortante, Lise Magnier, candidate du parti Horizons investie par la majorité présidentielle. Pour autant, Anthony Smith refuse de percevoir la moindre ombre au tableau. « J’y crois à fond. » Malgré l’histoire droitière de la circonscription, Anthony Smith s’attache à prouver aux habitants, en majorité des ouvriers et des employés, qu’ils seront les premières victimes du passage de l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans. Et quoi qu’il advienne, l’expérience n’aura pas été en vain tant elle est belle, assure-t-il. Une gauche rassemblée qui fait fi de ses divisions pour porter un « projet de rupture », il en rêvait.

Législatives 2022inspecteurs du travailanthony smith
France24 - World

France tried to 'deflect blame' over Champions League chaos: Liverpool mayor

Issued on: 09/06/2022 - 14:38Modified: 09/06/2022 - 14:36

Paris (AFP) – French authorities tried to deflect blame and scapegoat Liverpool fans after their "incompetence" caused chaos at the Champions League final last month, the mayor of the Liverpool region told AFP Thursday.

Steve Rotheram, who is set to testify to a French Senate commission by video link later Thursday, said fans were still furious over the botched organisation of the game between Liverpool and Real Madrid on May 28.

"People's memories will forever be tarred by the lack of organisation and heavy-handed policing, and then of course the way authorities tried to deflect blame and scapegoat Liverpool fans for their incompetence," he said.

French Interior Minister Gerald Darmanin blamed "industrial scale" ticket fraud and the presence of 30-40,000 people with fake tickets or without tickets for causing a crush before the game.

Rotheram called the fake tickets issue a "red herring" and said the problems were due to issues such as bottlenecks in the lead up the stadium and a lack of clear signs.

He likened statements from French authorities to "the sort of tactics that were used in 1989 at Hillsborough. That's what leaves a very, very sour taste in the mouth."

Ninety-seven Liverpool fans were killed in a crush at the Hillsborough stadium in Sheffield, which a landmark enquiry later found was caused by policing and safety failures.

Bereaved families fought a 30-year legal battle to discover the truth after British authorities and media reports initially blamed Liverpool fans.

"This was just an absolute mess of organisation," Rotheram added of the final in Paris, saying he would try to set the record straight with his testimony to the Senate fact-finding commission.

"You can understand that they want to throw out some blame to other people, but they're picking on the wrong people by trying to blame Liverpool fans."

© 2022 AFP

BBC

Few submarine eruptions have been documented because they are usually hidden beneath miles of ocean water

During the summer of 1883, a caldera in the Sunda Strait, located between the islands of Java and Sumatra, became increasingly turbulent, releasing huge plumes of ash and steam into the sky. Then, on 26 August, an underwater volcano ejected approximately 25 km3 (six cubic miles) of debris, hurtling pumice ash and boiling lava flows across nearby settlements. The eruption killed tens of thousands of people. Krakatoa remains one of the most deadly underwater eruptions in history.

Nearly a century and a half later, on 15 January 2022, another underwater giant awoke from its slumber, this time off the shores of Tonga. The Hunga Tonga-Hunga Ha’apai eruption and resulting tsunami were different, however. Volcanologists were able to document the underwater mountain’s violent release in real time, and what they found confounded their expectations.

The South Pacific nation was all but cut off from the rest of the world after an undersea communications cable was severed by the explosion, but satellites captured hundreds of lightning discharges issuing forth from the volcano’s ash clouds. Remote sensors recorded powerful shock waves reverberating across the globe for days. A column of ash rose to never before seen heights, lingering in the outer reaches of the planet’s atmosphere.

The Hunga Tonga eruption remains a humanitarian disaster for the nearly 100,000 people who live in Tonga – and an unfolding tale of mystery and caution for the world. It prompted scientists to rethink their ideas on the hazards posed by the many submarine volcanoes lurking beneath the oceans. Now, the hunt is on to find these underwater seamounts in order to protect land and ocean alike.

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With increasingly sophisticated methods of detection, volcanologists hope to improve early warning systems, determine environmental impact, mitigate hazards posed by eruptions, and aid in ecosystem recovery. Who are the people trying to find where the next underwater volcano is hiding? And where do they look next?

Volcanos in the deep sea are much more difficult to locate than those at ground level; indeed, we know more about the surface of the Moon than we do about the ocean floor. But Hunga Tonga’s eruption has galvanised the scientific community and underscored the need for further exploration of this uncharted realm. In April 2022, New Zealand’s National Institute of Water and Atmospheric Research (Niwa) launched an ocean voyage to the site Tonga’s dramatic eruption. Their vessel, the RV Tangaroa, surveyed thousands of square kilometers of the seafloor and collected video images and physical samples, which are now being studied back on land.

Volcanologists hope to improve early warning systems, and mitigate the environmental and economic damage caused by eruptions (Credit: Shinobu Maeda/EyeEm/Getty Images)

Given that the region is so seismically active, Niwa is in a unique position to investigate Hunga Tonga’s dramatic impact. “Before our voyage, we had only anecdotal information from the small boats that had gone out from Tonga’s mainland,” says Mike Williams, chief scientist of oceans at Niwa. Underwater volcanos often fall under their own weight. When seawater mixes with magma, this can lead to an explosive collapse, which in turn may generate a tsunami (and create noxious vapours on land). “Imagine a ringed cake tin, and one side has exploded outside of the tin,” explains Williams.  

Researchers aboard the Tangaroa had a few immediate goals: map the site, retrieve volcanic deposits to help understand the chemistry and geology of the eruption, and examine the caldera’s impact on the surrounding seabed. “We arrived at the volcano at dawn, and saw the sun rise over two jagged peaks oozing fire and doom and violence,” says Kevin Mackay, veteran volcanologist and leader of Niwa’s voyage.

Once the vessel reached the outer caldera of Hunga Tonga, a remotely operated Deep Towed Instrument System (DTIS) traveled to the seamount’s flanks. There, the unmanned vessel glided down toward the seafloor like a torpedo with wings, allowing the team to record video footage and take samples. “It was a bit scary,” says Mackay. “The constant risk of a minor eruption under our steel boat meant we could, at any moment, sink in the blink of an eye.”

The team’s trial deployment of this new instrumentation allowed them to sniff out other volcanic plumes and to document changes to Hunga Tonga’s structure, which turned out to be rather dramatic.

“Before the eruption, the caldera was about 120m (396ft) high. Now it’s a kilometer deep,” says Mackay. “Additionally, we found pyroclastic flows – turbulent, dense, violent rivulets that have flowed along the seafloor – at least 60km (37 miles) away, radiating from all angles.”

Niwa’s voyage was part of the Tonga Eruption Seabed Mapping Project, an endeavour funded by the Nippon Foundation, a non-profit based in Japan which has helped underwater research since 1962. The programme is also supported by the General Bathymetric Chart of the Oceans (Gebco), an organisation aiming to map the world’s ocean floor by 2030. While Niwa doesn’t actively monitor submarine volcanos, the organisation has an active research programme geared toward investigating seamounts, many of which are extinct volcanoes.

Hunga Tonga's eruption remains a humanitarian disaster for the nearly 100,000 people who live in Tonga (Credit: Dana Stephenson//Getty Images)

Few submarine eruptions have been documented because they are usually hidden beneath miles of ocean water. Those that scientists have observed, however, may give us clues to future disasters. In 2018, for example, an underwater eruption off France’s Mayotte Island gave rise to a colossal new seamount, revealing a high level of seismicity in the region. Mayotte is now continuously monitored, its activity regularly updated by a group of scientists on Revosima, a coordinated platform which watches over volcanic hazards such as magma flow, water temperature and acidity, as well as seismicity.

Efforts like Revosima are particularly critical for ongoing eruptions, but they are extraordinarily expensive. Ship cruise time and operations can cost up to €50,000 day (£43,500). Securing a cable near a volcanic site (which allows for local data collection) can cost millions. Infrastructure takes years to fund and establish.

But the research is critical – not just so that we can ascertain the dangers posed to us by active volcanoes, but also so that we can develop a better understanding of their environmental impact.

People are interested in volcanoes because they are a risk – Javier Escartin

The way that these natural phenomena occur can tell us about how ecosystems recover, since volcanic eruptions tend to follow similar patterns of destruction as human disturbances such as mining, ocean trawling, fishing and other extractive operations. Much of a submarine volcano’s impact may be from the stirring up of the seabed or the blanketing by sediment, for example.

“People are interested in volcanoes because they are a risk,” says Javier Escartin, bathymetric researcher at the Laboratoire de Géologie at the Ecole Normale Supérieure in Paris. “In general, deep volcanoes do not pose much danger; more dangerous are those near the sea surface or that emerge above it.” Approximately 1,500 potentially active volcanoes dot the globe (about 500 of which have erupted in recorded time), but those do not account for the continuous belt of volcanoes on the ocean floor – of which there are untold hundreds. Many of these are likely located along the Pacific Rim, in the so-called Ring of Fire  which circles the Pacific Ocean. Most dangerous are volcanic islands where humans reside.

“Imagine an explosion the scale of Tonga in the Mediterranean or Hawaii,” says Escartin. “The death and destruction, the damage to the economy and transportation systems… but of course we can’t study the volcanoes if we don’t know where they are.”

The RV Tangaroa has surveyed thousands of square kilometres of the seafloor near New Zealand on recent missions (Credit: Marty Melville/AFP/Getty Images)

How do volcanologists search for these as yet undiscovered submarine volcanoes, especially when bathymetric data is relatively sparse? Hydroacoustic monitoring is one answer. When a volcano erupts underwater, it produces acoustic energy: when lava as hot as 1,200C (2,192F) interacts with near-freezing seawater, it vaporises, causing an explosion of sound – from sharp cracks and thunderous booms to slow rumbles. Seismic energy is converted to underwater acoustic energy at the seafloor-water boundary, a kind of Goldilocks zone for those listening for underwater vibrations.

At depths of approximately 1,000m (3,300ft), pressure, temperature and salinity combine to slow the movement of sound through water, facilitating its transmission. This zone is known as the Sound Fixing and Ranging (Sofar) Channel (whales use this same acoustic channel to communicate with one another underwater). Hydrophones, or underwater microphones, can detect the acoustic signal from sound waves produced by a conversion of seismic energy along the Sofar channel. This acoustic data gives clues to the emplacement of lava flows, a potential warning of impending or ongoing eruptions.

This shotgun blast into the sky was unique – Kevin Mackay

Researchers understand the collapse of volcanic islands as part of their geological history, and some expect the flanks to give away and collapse into the ocean, resulting in landslides, earthquakes and major tsunamis. “Though we have not had one such major event in recorded history, consequences could be catastrophic,” says Escartin. In the meantime, geologists and volcanologists continue their underwater detective work with the “crime scenes” available to them.

Consider Axial Seamount, an active volcano off the Pacific Northwest coast of the United States, and the most active underwater volcano known. With documented eruptions in 1998, 2011, and 2015, it is also the most heavily surveyed underwater volcano in the world. Bottom pressure recorders show that Axial is slowly reflating, while remote operated vehicles have discovered new lava flows, suggesting another eruption could happen in the not-too-distant future.

The United States maintains a Volcano Disaster Assistance Program, which includes geologists, volcanologists and other experts in all aspects of volcano hazard assessment, monitoring and volcano-emergency response. Many governments have similar teams in place. Would-be amateur volcano hunters can consult the USG’s handy guide to volcanoes, including a FAQ about eruptions portrayed in movies (turns out scientists can’t actually drive across bubbling lava in real life). But the guidelines for underwater volcano-generated tsunamis are still being written.

Few submarine eruptions have been documented because they are hidden beneath the water, making detection difficult (Credit: Mary Lyn Fonua/AFP/Getty Images)

“Hunga Tonga erupted out of type,” says Mackay, “and that’s what’s confused us: this volcano didn’t behave the way textbooks say it should.” The eruption in Tonga was more explosive than a super volcano, but instead of blowing apart, the volcano remained intact, prompting volcanologists to reassess their theories about what mechanism might have caused such violence. More puzzling still was the fact that Hunga Tonga’s energy dispersed in a sheer vertical pattern rather than outward across the seafloor. “This shotgun blast into the sky was unique,” says Mackay.

Hunga Tonga’s massive explosion not only generated ocean waves, it also produced sound waves and atmospheric waves, oscillations which radiated outward. These waves reached more than 100km (60 miles) into the atmosphere and traveled outwards at a speed approximately twice as fast as a jet liner. Even more unusual, “the waves didn’t follow the traditional pattern of decay”, says Williams. “They seemed to hold more energy and create a wave that was well recorded, even as far as the Ross Ice Shelf in Antarctica.”

Researchers are still trying to piece together the series of events that created, by any metric imaginable, one of the most devastating eruptions of the century. Hunga Tonga’s explosion was estimated to have unleashed the energy equivalent of 10 million tons of TNT, a paroxysm of ash and angry seawater that practically smothered the island.

The eruption not only disrupted local infrastructure, polluting water supplies and cutting off roadways; it had ripple effects across the globe. Earth is dotted with countless other submarine volcanos, any one of which could unleash its fury without notice. By studying Hunga Tonga, we can learn more about what protective measures to take when it comes to these other underwater time bombs, ticking away.

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L'Humanité

Éditorial. Court-termisme

Éditorial

Laurent Mouloud

Par Laurent Mouloud

C’est la ruée vers les mesures. À trois jours du premier tour des législatives, le gouvernement enchaîne les annonces en faveur du pouvoir d’achat. Chèque inflation, prolongation de la remise sur le carburant jusqu’à fin août et du bouclier tarifaire jusqu’à la fin de l’année, indexation des pensions de retraite sur les prix dès juillet… Face à l’imminence du scrutin et la sérieuse menace de la Nupes dans les sondages, l’exécutif, plus fébrile que jamais, se démultiplie pour séduire les Français sur ce thème prioritaire. Ces gages de volontarisme, on pourrait les saluer bien bas s’ils n’étaient téléguidés par des arrière-pensées électoralistes et une gestion court-termiste qui ne réglera rien sur le fond.

Il ne faut pas être naïf. La philosophie macronienne sur les questions de pouvoir d’achat ne poursuit qu’un seul but : répondre à la situation conjoncturelle de l’inflation. Cette politique faite de chèques et de bouclier a son utilité dans l’instant. Mais elle ne s’attaque pas à la faiblesse structurelle des revenus en France. Le rythme de croissance du pouvoir d’achat a été divisé par trois depuis le début des années 1980. Les progressions salariales, quand elles ont eu lieu, se sont faites de manière de plus en plus inégalitaire, au profit des hauts revenus. Aujourd’hui, les quelque 11 % de salariés au Smic survivent avec 1 300 euros par mois, tandis que 9,3 millions de personnes émargent sous le seuil de pauvreté (1 063 euros), soit 14,8 % de la population, taux le plus élevé depuis vingt ans.

C’est à cette situation générale qu’Emmanuel Macron refuse de s’attaquer. Ces mesures sont de simples pansements dont le coût, de surcroît, sera porté par l’État – nous tous – sans que les grandes entreprises, gavées comme jamais de dividendes, ne soient mises à contribution. Le programme de la Nupes, à l’inverse, prend le problème du pouvoir d’achat par tous les bouts. Conférence salariale, hausse du Smic, progressivité de l’impôt, baisse de la TVA, contrôle des loyers et des prix du gaz, de l’électricité et des autoroutes par la nationalisation… Dimanche, les Français auront clairement à choisir entre un projet qui voit loin et une vision sans lendemain.

Législatives 2022NupesSalaires et pouvoir d'achat
France24 - World

Platini was worth a million francs a year, Blatter tells Swiss court

Issued on: 09/06/2022 - 14:33

NEWS WIRES

Michel Platini "was worth his million" Swiss francs a year, former FIFA president Sepp Blatter insisted Thursday, telling a Swiss court he could not understand why the pair were answering fraud charges.

The former world football chief and French football legend Platini are being tried at Switzerland's Federal Criminal Court in the southern city of Bellinzona, following an investigation that began in 2015 and lasted six years.

The pair are being tried over a two million Swiss franc ($2.08 million) payment in 2011 to Platini, who was then in charge of European football's governing body UEFA.

Blatter spoke for the first time in the two-week trial, which opened on Wednesday.

"I just had this man on my team and he was worth his million," said the 86-year-old retired Swiss football administrator.

Platini was employed as an adviser to Blatter between 1998 and 2002. They signed a contract in 1999 for an annual remuneration of 300,000 Swiss francs, which was paid in full by FIFA.

The men insist that they had, from the outset, orally agreed to an annual salary of one million francs.

Blatter joined FIFA in 1975 and became the president of world football's governing body in 1998.

He told the court he turned to former France captain Platini for advice.

Platini is regarded among world football's greatest-ever players. He won the Ballon d'Or, considered the most prestigious individual award, three times in the mid-1980s.

"When I was elected as president of FIFA, we had a bad record. But I thought that a man who had been in football could help us -- FIFA and myself," Blatter told the court.

Platini "told me: 'I'm worth a million'. I told him: 'So you'll be with me for a million'," he added.

'Gentlemen's agreement' 

The prosecution accuses Blatter of having signed off an invoice for two million Swiss francs presented to FIFA by Platini in 2011, almost nine years after the end of his work as Blatter's adviser.

But the two men had never signed a contract providing for such a salary.

Blatter insisted that he had agreed with Platini a "balance" to be settled "later" when FIFA's finances would allow it, in a "gentlemen's agreement" concluded orally and without witnesses.

"It's a salary that was due," he insisted.

"I don't know why we are in a criminal hearing for an administrative procedure," he said in a strained voice, repeating that the investigation had put him through "seven years of punishment -- an eternity".

Both are accused of fraud and forgery of a document. Blatter is accused of misappropriation and criminal mismanagement, while Platini, 66, is accused of participating in those offences.

The trial will conclude on June 22, with the three judges expected to deliver their verdict on July 8.

If convicted, the pair could face up to five years in jail or a fine.

(AFP) 

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Disgraced FIFA chiefs Sepp Blatter and Michel Platini go on trial for fraud

Swiss prosecutors charge former FIFA officials Blatter and Platini with fraud

UEFA apologises to fans over Champions League final chaos in France

BBC

Sir David Attenborough receives royal honour at Windsor

Sir David Attenborough has received a prestigious royal honour from the Prince of Wales for services to TV, broadcasting and conservation.

Prince Charles awarded Sir David the honour at an investiture ceremony at Windsor Castle on Wednesday.

Sir David, 96, was knighted by The Queen in 1985.

The latest accolade, Knight Grand Cross of the Order of St Michael and St George, is an even more prestigious honour.

It was awarded to Sir David in recognition of his recent documentaries about the natural world and his climate change campaigning.

It comes after the much-loved British broadcaster - whose celebrated documentaries include The Green Planet and A Plastic Ocean - featured in a segment at the Platinum Jubilee concert held outside Buckingham Palace last weekend.

A clip of Sir David was projected on to the palace, while the Duke of Cambridge highlighted the efforts of "visionary environmentalists".

In April, Sir David stressed again how the world must take action now to protect nature and the planet, as he was named a Champion of the Earth by the UN's Environment Programme.

In Windsor on Wednesday, as well as Sir David, Snow Patrol singer Gary Lightbody collected his OBE for services to music and to charity in Northern Ireland, while actor Toby Jones also received the same accolade for services to drama.

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Législatives 2022 : le Rassemblement national ou l’opposition qui s’assume

Patience. La dernière campagne l’a démontré : Marine Le Pen se complait à prendre son temps. La candidate malheureuse a traversé sa campagne avec une relative discrétion, un calme — apparent — de tous les instants qui a parfois étonné ses adversaires et les observateurs. « Elle ne fait pas campagne », pouvait-on entendre çà et là, de septembre à mi-avril. Le soir du premier tour pourtant, tous ne pouvaient que s’incliner devant le succès d’une stratégie à bas bruit redoutable. L’entre-deux tours voit apparaître les premières fêlures de ce nouveau mantra mariniste. L’omniprésence d’Emmanuel Macron sur le terrain force Marine Le Pen à s’adapter. Tout devient plus hésitant. Les déplacements rondement menés d’hier laissent place à des interventions hésitantes, si ce n’est maladroites. La challenger joue sur la défensive, encaisse les coups. On attend la riposte. Elle ne vient pas. La machine s’est enrayée, au pire des moments. 

41,45 %. Le score reste historique. Jamais le “camp national” n’a été aussi proche. Une « éclatante victoire » assure même la principale intéressée le soir de sa défaite. Tous ne sont pas aussi positifs. La “victoire” peut parfois avoir un goût amer. « Bien sûr qu’on est contents… Mais en même temps, on se dit qu’on aurait dû en faire plus. Est-ce que la France peut se permettre cinq ans de plus de Macron ? », souffle un cadre de la campagne, quelques minutes après l’annonce des résultats. Marine Le Pen sort de sa troisième présidentielle grandie, mais sans dynamique. Certains au Rassemblement national percevaient dans les législatives à venir l’occasion rêvée d’asseoir la position du parti au centre de l’opposition. Raté.

Guerre d’opposants

Jean-Luc Mélenchon a tiré le premier. Deux jours de repos depuis sa demeure dans le Lot auront suffi au tribun insoumis pour recharger ses armes et repartir à la bataille. Une fois de plus. Le 19 avril, il demande aux Français de l’élire Premier ministre lors d’un “troisième tour” où tout serait remis en jeu. Le deuxième n’a pas encore eu lieu. Jean-Luc Mélenchon reprend à son compte le calendrier électoral. Au même moment, Marine Le Pen se met au vert dans le Calvados pour préparer son débat face à Emmanuel Macron. Sprint final oblige, le RN ne s’épanche pas sur la dernière sortie du député des Bouches-du-Rhône ou sur la direction qui sera prise pour les législatives.

Le 24 avril au soir, Marine Le Pen et ses principaux lieutenants esquissent les premiers traits d’une stratégie qui ne devrait pas dépayser leurs militants : le Rassemblement national fera, une nouvelle fois, une campagne solitaire où tout doit être réaliste et réalisable. Jusqu’aux ambitions du parti. Ne comptez pas sur Marine Le Pen pour s’imaginer à Matignon. Elle s’assume en opposante. Réalisme électoral ou manque d’ambition ? « Nous sommes la seule opposition crédible et constructive. Moi je suis la candidate de la vérité », avance-t-elle sur le plateau de TF1. L’après second-tour devait voir le RN affirmer son statut de principal garde-fou à Emmanuel Macron et sa “Renaissance”. Il se transforme en un duel frontal face à Jean-Luc Mélenchon. 

« Il y a un vote qui ne sert absolument rien, c’est le Front national, raille ce dernier depuis la tribune de la convention de la Nouvelle union populaire écologique et sociale. Qu’elle reste chez elle, ils ne présentent pas de candidat, ça ne sert à rien de voter pour eux, puisqu’ils ne feront rien et ils l’annoncent à l’avance ! » Réponse de Marine Le Pen dans la foulée : « La fable de Jean-Luc Mélenchon opposant à Emmanuel Macron, on va peut-être arrêter, maintenant… , tance-t-elle depuis ses terres d’Hénin-Beaumont. Il joue les fous du roi, il surjoue l’insolence à l’égard du président. La réalité, c’est que Jean-Luc Mélenchon a fait élire Emmanuel Macron. »

Une absence qui interroge

A qui profite l’échange de feux ? Une étude d’Elabe donne des premiers éléments de réponse : Jean-Luc Mélenchon (37 %) est désormais celui qui incarne le mieux, aux yeux des Français, l’opposition à la majorité. Marine Le Pen est reléguée à la deuxième place (33 %). « Jean-Luc Mélenchon a eu un avantage sur nous : en se faisant sortir dès le premier tour, il a gagné deux semaines », justifie un proche. La candidate s’est-elle montrée cette fois trop patiente ? Elle aurait pu se lancer corps et âme dans la bataille des législatives au lendemain de sa défaite, multiplier les interventions, mettre la pression sur le président réélu. 

Marine Le Pen a préféré prendre du recul. Deux semaines de retraite médiatique, seulement interrompue le temps de quelques minutes lors d’un bref appel au rassemblement pour le 1er mai publié sur ses réseaux sociaux. Il se murmure dans son entourage qu’elle serait restée chez elle, dans sa maison de la Celle-Saint-Cloud, dans les Yvelines. Marine Le Pen assiste ainsi, silencieusement, à la création de la Nupes. Silencieuse, elle l’est tout autant quand Eric Zemmour et les cadres de Reconquête l’exhortent au rassemblement du camp national.

Jordan Bardella, lui, n’a pas eu le droit à son “moment de réflexion”. En l’absence de la patronne, le jeune président par intérim s’est démultiplié. Un jour, il vient défendre le score de Marine Le Pen sur les plateaux télévisés. Le lendemain, il recueille les doléances d’élus inquiets pour leurs investitures. « Ça a quand même du mal à partir..», confie l’un d’entre eux. 

 Si on dépasse les 20 sièges, c’est une vraie victoire

Alors le RN accélère. Quand Marine Le Pen lance la campagne pour sa réélection à l’Assemblée depuis Hénin-Beaumont, l’eurodéputé est à Paris pour présenter la liste officielle des candidats investis. 569 sont — pour l’instant — sur la ligne de départ. « 289 hommes, 280 femmes », note Jordan Bardella. La parité fait son entrée. « Ce sont des purs produits de la stratégie d’implantation locale mise en œuvre par Marine Le Pen », assure le président du parti. Tous ceux qui ont fait la campagne présidentielle sont réquisitionnés. Certains, à l’image du jeune trésorier du parti Kévin Pfeffer, sont bien envoyés sur leurs terres. Dans la 6e circonscription de Moselle, ce dernier retrouvera un certain Florian Philippot, candidat pour la liste commune Les Patriotes-Debout La France, pour qui il a longtemps travaillé à son arrivée au “Front”. Pour d’autres, l’investiture ressemble plus à un cadeau pour “service rendu” qu’à une réelle “stratégie d’implantation locale”. Ainsi, Caroline Parmentier, l’attachée de presse et confidente de Marine Le Pen, est candidate dans la 9eme circonscription du Pas-de-Calais, à Béthune, où Marine Le Pen était arrivée en tête au premier tour le 10 avril dernier.

Le tandem Bardella/Le Pen, destiné à gouverner le parti à moyen terme, se met en ordre de marche. Jordan Bardella a hésité à se lancer, lui aussi, dans la danse. La 4e circonscription du Var — où Eric Zemmour est désormais candidat — était prête à accueillir les valises du natif de Drancy. Mais le parti a besoin de lui à Paris. « Et puis, ça fait loin en train », s’amuse-t-il. Marine Le Pen ne souhaite pas récupérer le siège qu’elle lui a légué en septembre dernier pour le besoin de la campagne. La passation de pouvoir devrait être entérinée après l’été, lors d’un congrès exceptionnel. 

La candidate malheureuse vise une autre présidence, celle de son éventuel groupe au sein de l’Assemblée nationale. Le poste convoité de secrétaire général est d’ores et déjà promis à Renaud Labaye. Grâce à sa fiabilité et sa supervision rigoureuse mais discrète de la campagne, le directeur de cabinet de Marine Le Pen a gagné des points. Mais encore faudrait-il qu’il y ait un groupe. Les projections quant au nombre de sièges que le parti peut espérer glaner varient en fonction de l’humeur ambiante. Au lendemain du second tour, en pleine euphorie de la “victoire”, on s’imaginait déjà, en interne, fort d’une centaine de députés marinistes. En déplacement ce mercredi en Haute-Marne, Marine Le Pen tablait plutôt sur 60 élus RN, contre seulement 7 actuellement. « Si on dépasse les 20 sièges, c’est une vraie victoire », tempère un cadre du parti. 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

France probes alleged nuclear power cover-up: source

Issued on: 09/06/2022 - 14:30

Paris (AFP) – French prosecutors are investigating claims that officials at a nuclear power station covered up incidents of malfunction at an ageing plant, a source close to the probe told AFP on Thursday.

The move follows a legal complaint filed by a whistleblower, a former engineer at the Tricastin power station in the southeast of the country.

In his complaint to police in October 2021 targeting nuclear plant operator EDF, the engineer, whose identity was not given, said he had repeatedly alerted the company to the incidents and also written to the environment minister.

Events that the nuclear operator failed to declare to the national safety agency ASN, or played down, include an unexplained power surge at one of the reactors in 2017 and flooding inside the station the following year, according to the engineer.

An investigating magistrate in the southern port city of Marseille is now probing the power station for fraud and "endangering the lives of others", the legal source said.

Other suspected violations include damage to the environment by leakage of toxic substances, obstructing checks by nuclear inspectors and workplace harassment of the engineer, who says he was sidelined after sounding the alarm.

France, which derives around 70 percent of its electricity from nuclear power, has been exploring a possible extension of the lifetime of its ageing stations, several of which have come up against their 40-year limit.

That includes Tricastin, built in 1980-81 -- making it one of France's oldest nuclear stations.

It is on a list of installations that the ASN agency said last year could be renovated to extend their lifespan.

Currently operations at 12 of France's 56 nuclear reactors are shut down because of corrosion issues, EDF said last month.

In February, President Emmanuel Macron called for a "rebirth" of France's nuclear industry, with 14 new plants, as part of efforts to move away from fossil fuels.

The launch of the Tricastin probe was evidence of the accusations' "extreme gravity", the whistleblower's high-profile lawyers Vincent Brengarth and William Bourdon said in a statement to AFP.

Contacted by AFP, both EDF and ASN declined to comment.

Last November, however, ASN chief inspector Christophe Quintin told AFP that routine checks at Tricastin had not revealed any incidents that might have gone unreported.

Independent radioactivity research association CRIIRAD welcomed the investigation, saying it raised important issues such as nuclear safety and transparency on nuclear issues.

"The judiciary is sending a strong signal, but will it be able to get to the bottom of this?" asked the association's spokesman, Roland Desbordes.

cal-jpa-ol-gd/jh/sjw/ach

© 2022 AFP

L'Humanité

Palestine. L’impunité d’Israël pointée du doigt par l’ONU

Actu

La commission d’enquête mise en place par le Conseil des droits de l’homme estime que les violences sont le fruit de l’occupation israélienne et que l’application des résolutions internationales est nécessaire.

Pierre Barbancey

L’an dernier, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU avait décidé de créer d’urgence une commission internationale indépendante et permanente pour enquêter sur les violations des droits humains commises dans les territoires palestiniens et en Israël depuis le 13 avril 2021. C’est-à-dire au moment des manifestations qui avaient mobilisé les Palestiniens de chaque côté de la Ligne verte. Dans les territoires occupés, la répression avait été terrible. En Israël même, l’extrême droite était venue épauler la police. Depuis Gaza, des roquettes étaient lancées alors que les avions israéliens bombardaient cette enclave. Bilan : 260 morts palestiniens et 13 israéliens.

Jérusalem-Est. Toujours plus de provocations israéliennes

Des résolutions « largement ignorées »

Pour les enquêteurs de la commission de l’ONU et leur présidente, la Sud-Africaine et ancienne haut commissaire aux droits de l’Homme, Navanethem (Navi) Pillay, la tâche n’a pas été simple. Israël les a empêchés d’entrer sur son sol, ainsi que dans les territoires palestiniens. Ce qui n’a pas empêché Tel-Aviv de dénoncer un rapport « partial et biaisé, disqualifié par sa haine pour l’État d’Israël et basé sur une longue série de rapports partiaux et biaisés » (sic), et de qualifier Navi Pillay de  « militante anti-Israël ».

Les États-Unis s'opposent à cette commission qu'ils jugent "partiale et biaisée"

« Les conclusions et recommandations liées aux causes profondes (de ce conflit – NDLR) pointent dans leur immense majorité vers Israël, ce que nous analysons comme un indicateur de la nature asymétrique du conflit et la réalité d’un État qui en occupe un autre », écrit Navi Pillay. On peut lire dans le rapport : « Mettre fin à l’occupation de territoires par Israël, en pleine conformité avec les résolutions du Conseil de sécurité, reste crucial pour mettre fin au cycle persistant de violences. Ce qui est devenu une situation d’occupation perpétuelle a été cité par des parties prenantes palestiniennes comme israéliennes comme l’une des racines des tensions récurrentes, de l’instabilité et du prolongement d ’un conflit aussi bien dans les territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-Est, qu’en Israël. »

La commission a passé en revue les nombreuses recommandations et résolutions déjà existantes. Navi Pillay fait remarquer que celles-ci « ont été largement ignorées, y compris les appels à ce qu’Israël rende des comptes pour les violations du droit humanitaire et des droits de l’homme, tout comme les tirs de roquettes à l’aveugle contre Israël par des groupes armés palestiniens ». Elle enfonce le clou : « C’est ce manque de mise en œuvre doublé d’un sens d’impunité ainsi que les preuves très claires qu’Israël n’a aucune intention de mettre fin à l’occupation et la discrimination permanente contre les Palestiniens qui sont au cœur de ces violations répétées aussi bien dans les territoires palestiniens occupés, y compris à Jérusalem-Est et Israël. » Ce rapport, qui n’est pas contraignant, risquent de connaître le même sort.

Du jamais-vu !

Les États-Unis ont réitéré leur « ferme opposition » à cette commission, jugée « partiale et biaisée » (les mêmes termes qu’Israël). Son existence perpétue « une tendance ancienne à réserver un traitement à part injuste pour Israël », selon le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price, pourtant en pointe pour dénoncer la présence de troupes russes en Ukraine. Interpellé lors d’un échange en marge du Sommet des Amériques, qui se tient cette semaine à Los Angeles, sur la mort de la journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh, Antony Blinken, secrétaire d’État américain, a estimé que les faits « n’ont pas encore été établis. Nous cherchons une enquête indépendante, crédible. Quand cette enquête sera là, nous suivrons les faits, où qu’ils mènent ». La journaliste d’ Al Jazeera a été la cible d’un tir d’un soldat israélien, avait conclu, le 26 mai, le procureur en chef palestinien. Une enquête de la chaîne américaine CNN pointe également une responsabilité israélienne. Du jamais-vu !

Palestine. L’occupation, responsable de la mort de Shireen Abu Akleh

Il est effectivement temps de se demander pourquoi aucune résolution des Nations unies n’est appliquée par Israël. Pourquoi aucune sanction n’est jamais envisagée contre ce pays pour qu’il respecte le droit international, pour le punir de cette occupation et de la poursuite de la colonisation ? Et, à l’inverse, pourquoi toute action citoyenne, comme celle du mouvement Boycott-Désinvestissement-Sanctions (BDS), est-elle criminalisée et qualifiée d’antisémite ? Comme le fait remarquer la commission de l’ONU, « il a été récemment démontré que des États tiers pouvaient prendre des mesures rapides et unifiées pour faire respecter le droit international lorsqu’un État membre de l’ONU contrevenait au droit international ». L’histoire jugera.

palestineOnuisraëlcolonies israéliennes
Valeurs Actuelles

Avec Gérald Darmanin, l’insécurité en roues libres

Il semblait inutile de traiter le sujet de l’insécurité pendant la campagne présidentielle, il se trouvait toujours quelqu’un pour rétorquer que le pouvoir d’achat inquiétait davantage les Français.

Personne ne contestera sérieusement l’inquiétude des Français pour leur pouvoir d’achat. Mais personne de sérieux ne peut regarder l’insécurité grandissante comme un sujet annexe, tant elle menace l’avenir d’une civilisation, la préservation du bien commun et l’existence même d’un peuple. Évidemment, la finalité de cette diversion était ailleurs : personne n’avait trop envie d’insister sur ces sujets qui sont l’apanage de “ceux qui font le jeu de l’extrême droite” depuis de trop longues années.

en quarante ans, le nombre d’agressions a été multiplié par sept.

À commencer par le président réélu, qui ne cesse de lister les “priorités” de son nouveau quinquennat sans évoquer la sécurité. Et pourtant, dès le lendemain de la campagne présidentielle, la réalité a repris ses droits. Pas un jour ne passe sans qu’une nouvelle horreur ne fasse la une, plus ou moins longtemps. Antoine Alléno tué par un multirécidiviste en cavale ; le père de famille Alban Gervaise assassiné devant ses enfants ; des enfants hospitalisés après avoir été percutés lors de rodéos sauvages ; des agressions en masse au Stade de France… Impossible d’énumérer correctement ces actes de sauvagerie qui inquiètent, blessent ou endeuillent des familles françaises .

On peut cependant remarquer plusieurs choses : au début de la campagne présidentielle, Gérald Darmanin a défendu le bilan sécuritaire du gouvernement en insistant sur la baisse du nombre d’atteintes aux biens. Rien, évidemment, sur l’augmentation des atteintes aux personnes. Les chiffres sont pourtant ahurissants : non seulement elles sont en constante augmentation depuis des années, mais l’intensité de ces violences ne semble pas trouver de limite. C’est d’ailleurs ce qui a conduit l’Institut pour la justice à annoncer une plainte contre l’État pour “inaction sécuritaire” : en quarante ans, le nombre d’agressions a été multiplié par sept.

Circulez, il n’y a rien à voir du côté du gouvernement

Le comportement du ministre de l’Intérieur après l’invraisemblable finale de la Ligue des champions est un cas d’école de déni de réalité : problème de billetterie, goulot d’étranglement à la sortie du RER, dysfonctionnement des scanners de billets, nombre de faux billets… Tout y est passé, sauf le sujet qui concerne directement le premier flic de France et que les témoignages de supporters et de policiers dessinent très clairement : une soirée marquée par une délinquance ultraviolente de jeunes habitants de Seine- Saint-Denis, notamment clandestins selon les premiers éléments récoltés pendant les gardes à vue.

Interrogé à ce sujet par la sénatrice LR Jacqueline Eustache-Brinio lors de son audition devant les commissions des lois et de la culture du Sénat, le ministre a une fois encore éludé le sujet en diabolisant la question, dénonçant « une essentialisation de la délinquance en évoquant des nationalités, en mettant en pâture un certain nombre de liens très nauséabonds qui font malheureusement l’écho d’une campagne présidentielle que pourtant les extrémistes ont perdu ». Circulez, il n’y a rien à voir du côté du gouvernement. On se retrouve avec un ministre de l’Intérieur qui peine à évoquer la délinquance et un président de la République qui accepte de constater l’augmentation de la violence dans la société, dans un entretien accordé à plusieurs quotidiens régionaux, en pointant… les réseaux sociaux !

l’immense majorité continue à faire son devoir le mieux possible, sans soutien, en première ligne face à cette insécurité grandissante.

La réalité impose pourtant une prise de conscience. Peu de gens osent lire l’accumulation de faits divers comme une transformation de la société elle-même, entraînant forcément une mutation du travail des forces de l’ordre.

Comment s’étonner du désarroi de cette profession particulièrement malmenée (lire notre article page 34) ? Il est vrai que la formation est faible, que les vocations sont rares, que certains policiers sont mal préparés. Il est vrai aussi que leur métier a perdu beaucoup de sens au gré de sa bureaucratisation. Mais l’immense majorité continue à faire son devoir le mieux possible, sans soutien, en première ligne face à cette insécurité grandissante.

Ceux qui tentent de lever le voile sur cette ultraviolence sont diabolisés. Pendant ce temps-là, le chef de La France insoumise — placée en tête dans les sondages d’intentions de vote aux législatives — assume une lecture politique des évènements. Non pour pointer la délinquance, mais pour attaquer la police, justement !

Haro sur la police

C’est ce qu’il a fait au moment de la mise en examen des policiers du Pont- Neuf, poursuivis pour avoir tiré sur une voiture après un refus d’obtempérer. C’est ce qu’il a encore fait lors du placement en garde à vue de trois policiers après le tir de l’un d’entre eux, lors d’un autre refus d’obtempérer, dans le XVIIIe arrondissement de Paris.

Il y a en France, en plus du reste, un refus d’obtempérer signalé toutes les vingt minutes. Pour Jean-Luc Mélenchon, ce n’est pas dans cette défiance à l’égard des forces de l’ordre que se dessine une transformation de la société, ni dans les casiers judiciaires souvent chargés des personnes impliquées, ni même dans une réponse pénale totalement dépassée, mais bien dans le comportement des policiers eux-mêmes.

Ce jour-là, une voiture fonce sur des policiers, qui sortent leur arme mais ne tirent pas

Cette vision du chef de La France insoumise a été douloureusement démentie par un récent refus d’obtempérer qui n’a pas fait la une de l’actualité. Il a eu lieu le 29 mai dernier, sur les Champs-Élysées. Ce jour-là, une voiture fonce sur des policiers, qui sortent leur arme mais ne tirent pas, préférant sans doute se jeter sur le côté que de risquer des poursuites judiciaires systématiques. Mais dans sa course ininterrompue, le conducteur a percuté une jeune femme de 23 ans morte sur le coup. Quel aurait été le discours médiatique si les policiers avaient tiré avant que cette jeune innocente ne meure ? Qu’aurait dit Jean-Luc Mélenchon ?

C’est peut-être une lecture plus globale de la délinquance en France qui permettrait de réformer correctement la police, la justice, et de sauver la France de l’ensauvagement.

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BBC

NFL: Denver Broncos sale to Walmart heir and family agreed after record bid

Last updated on 8 June 20228 June 2022.From the section American Football

Walmart heir Rob Walton and his family have entered into a purchase and sale agreement for the takeover of the Denver Broncos.

The Walton-Penner family is reported to have made a bid worth $4.65bn (£3.71bn) for the NFL team.

That would be a record for an American sports franchise, topping the $3.2bn (£2.55bn) paid for the NBA's Brooklyn Nets in 2019.

"We are thrilled to be selected to move forward," Walton said in a statement.external-link

The purchase now needs approval from the NFL's finance committee and league ownership.

It would more than double the most recent sale of an NFL team, with the Carolina Panthers sold for $2.28bn (£1.81bn) in 2018.

The Walton-Penner ownership group, led by Walton, his daughter Carrie Walton Penner and her husband Greg Penner, will acquire the Broncos from the Pat Bowlen Trust.

Bowlen, who died aged 75 in 2019, acquired the franchise in 1984 and it won three Super Bowls during his ownership.

Forbes valued the Broncos at $3.75bn (£2.99bn) in 2021, 10th on the list of NFL franchise valuation.

According to Forbes, 77-year-old Walton has a net worth of $65bn (£51.8bn) and is the 19th-richest person in the world as heir to the fortune of Walmart, the American multinational retail corporation.

"I am confident that their leadership and support will help this team achieve great things on and off the field," said Broncos chief executive and president Joe Ellis.

Denver made one of the most valuable trades in NFL history this off-season by signing quarterback Russell Wilson from the Seattle Seahawks.

They hope the 33-year-old will be the long-term successor to Peyton Manning, who retired after helping the Broncos win the Super Bowl in 2016.

BBC

D-Day ration pack last in the world, Dorset museum says

A museum believes a D-Day ration pack held in its collection is the only complete one of its kind in the world.

The sealed box at the Keep Military Museum in Dorchester, Dorset, was originally thought to date from the 1950s.

But a re-examination found it to be "the extremely rare assault rations of the Second World War", the museum said.

Its contents include chocolate, biscuits, tea and four pieces of toilet paper.

The pack is currently being held in storage due to its fragile state.

Assault ration packs were issued to British and Commonwealth soldiers for the D-Day landings.

The museum said: "Their small size allowed them to be carried in a mess tin. They were a lightweight solution to providing a soldier with the 4,000 calories he needed in a day.

"It is believed to be the only surviving complete assault ration pack in the world."

An X-ray on the waxed cardboard box by experts at Fishbourne Roman Palace in West Sussex revealed all the original contents were still intact.

Three chocolate bars, 10 biscuits, blocks of tea, sugar and milk and four pieces of toilet paper were among the items found in the pack.

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[D’Orcival]: L’oeil de Mélenchon sur ce scrutin…

Même s’il répète le contraire, Jean-Luc Mélenchon a peu de chances de succéder à Élisabeth Borne à Matignon pour y occuper les fonctions de Premier ministre. Ses allégations répétées contre la police (« La police tue ! ») ne peuvent pas l’y aider. En revanche, il peut se reposer sur une quasi certitude, celle de voir l’un des élus de son groupe dans la prochaine Assemblée porté à la présidence de la commission des finances. Ce qui serait déjà un beau succès quand on sait que cette commission est le coeur du Parlement. Parce qu’elle donne accès à tous les comptes de la nation, dans le détail. On imagine déjà ce qu’en ferait un député de La France insoumise.

Nupes: vers une présidence de la commission des finances  ?

Or, à qui Mélenchon le devra-t-il ? À Nicolas Sarkozy ! Car c’est lui qui, élu président de la République, en 2007, avait voulu que le président de la commission des finances fût issu des rangs du groupe le plus nombreux de l’opposition. Mais à l’époque, c’était le Parti socialiste, pas La France insoumise…

C’est donc un socialiste, Didier Migaud, qui avait été élu à cette fonction. Il allait en profiter pour présenter chaque année une analyse critique du budget, ce qui fi t de lui un expert des finances publiques. À ce point que le président de la République le nomma, en février 2010, à la tête de la Cour des comptes où il allait dénoncer, année après année, tout ce qui pouvait faire déraper les comptes publics. Entre-temps, la règle fut respectée et la présidence de la commission des finances toujours occupée par un élu d’opposition.

« La physionomie du quinquennat peut changer », croit Mélenchon à la veille de ce premier tour

Durant le quinquennat de François Hollande, c’est Gilles Carrez (UMP-LR) qui tint ce rôle, avec une connaissance des dossiers et une pertinence indiscutables ; il allait être suivi, sous Emmanuel Macron, par un autre LR, Éric Woerth, qui, à la différence de ses prédécesseurs, acheva son mandat en annonçant, en février dernier, qu’il rejoignait le parti du président — ce qui lui valut une volée de bois vert du président du groupe LR, Damien Abad… Lequel, un mois plus tard, décida à son tour d’adhérer au groupe de La République en marche (devenu Renaissance) pour être appelé au gouvernement ! (Nous verrons ce que sera son avenir, à l’issue de ces élections.)

Nouveau paysage à l’Assemblée nationale ?

« La physionomie du quinquennat peut changer », croit Mélenchon à la veille de ce premier tour, en estimant que la dynamique des sondages est de son côté. Cela n’est pas démontré. Certes, l’écart entre la force Mélenchon, baptisée Nupes (Nouvelle Union populaire écologique et sociale), et celle de Macron (Renaissance, MoDem, Horizons) s’est réduit à un ou deux points dans les enquêtes (Ipsos, Ifop). Mais nous ne sommes pas dans un système proportionnel. Le mode de scrutin reste, malgré tant de débats, majoritaire à deux tours.

Dans l’Assemblée sortante, les députés de La France insoumise sont 17, ceux du PC et de leurs alliés 15, et les socialistes, 28. Cela fait 60 sièges auxquels s’ajoutaient quelques isolés de gauche. Les instituts de sondages attribuent aujourd’hui de 155 à 205 sièges à la gauche refabriquée par Mélenchon. On verra le résultat réel au soir du 19 juin. Mais ce chiffre équivaut à un triplement des eff ectifs actuels de la gauche parlementaire. Il est indéniable que Mélenchon, au-delà de ses frasques, a bien joué.

Quant à Marine Le Pen, qui va scruter les chiffres d’Hénin-Beaumont, elle peut espérer un groupe de plus de 15 députés

Or, cela se fait au détriment du groupe central de Macron dont le total des élus, selon les instituts de sondage, se situerait autour de la majorité absolue (289 sièges). Cette situation peut redonner au groupe LR et UDI, qui sortirait diminué du scrutin, un rôle indispensable à droite, à moins que les élus macronistes choisissent de jouer à la majorité simple et que le gouvernement revienne à l’emploi de l’article 49-3 (aujourd’hui limité). Quant à Marine Le Pen, qui va scruter les chiffres d’Hénin-Beaumont, elle peut espérer un groupe de plus de 15 députés — les instituts lui en attribuent de 20 à 50. Seule certitude : nous ne sommes vraiment plus en 2017, lorsque La République en marche avait obtenu à elle seule la majorité absolue à l’Assemblée nationale.

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New York Times - World

Russia-Ukraine War

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Chinese Pilots Sent a Message. American Allies Said They Went Too Far.

Australia and Canada said Chinese jets harassed their military planes, though Beijing says it was defending its security. A mishap over Pacific waters could have ominous repercussions.

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By Austin Ramzy

HONG KONG — Chinese jets repeatedly buzzed a Canadian plane monitoring North Korea, sometimes coming so close that the pilots could see each other. Hundreds of miles to the south, a Chinese fighter plane sprayed metallic chaff in the path of an Australian surveillance craft, a maneuver that Australia called “very dangerous.”

To Chinese officials, these were reasonable responses to foreign military patrols that threatened China’s security. To the American allies, the Chinese pilots’ actions in recent weeks were worrying escalations, risking a midair collision or crash.

Such a mishap could trigger a broader conflict. “There are split-second differences between this being a passing headline and this being a major incident with enduring international ramifications,” said John Blaxland, a professor of security and intelligence studies at the Australian National University in Canberra.

The provocations in the Asia Pacific, and the rhetoric surrounding them, add to the growing tensions as China faces off against the United States and its allies.

In recent years, China has been increasingly assertive in the region, from building military infrastructure in the disputed South China Sea to sending ships and aircraft near islands claimed by both Japan and China. Last month, Secretary of State Antony J. Blinken called China the biggest challenger to the international order and said the United States would work with allies to curb its aggressive actions.

Beijing has denounced such efforts as attempts to thwart China’s rightful rise, saying it wouldn’t be constrained by American bullying. Last month, as President Biden visited the region, China and Russia sent bombers over the seas of northeast Asia in their first coordinated exercise since Moscow’s invasion of Ukraine. Chinese military aircraft regularly hold drills near Taiwan, the self-governing democracy that Beijing claims as its own.

The Russian attack on Ukraine has heightened concerns that China could similarly try to take Taiwan, potentially drawing the United States into a direct conflict over the island, which Mr. Biden last month promised to defend.

But the recent aerial encounters are a reminder of a more immediate potential flash point: a pilot’s misjudgment of a close encounter, which could trigger a deadly crash and an international incident.

It has happened before, as when a Chinese fighter jet collided with a U.S. Navy surveillance plane over the South China Sea in 2001. The Chinese pilot was killed, and the American EP-3E Aries II was forced to make an emergency landing on Hainan Island.

China held the American crew for 11 days. It allowed their release only after extensive negotiations and the release of a letter saying the United States was “very sorry” for the pilot’s death.

The incident has become a rallying point in China. The pilot, Wang Wei, was posthumously given the title “Guardian of Territorial Airspace and Waters,” and the date of his death, April 1, is still commemorated in extensive official propaganda.

Last year, the Communist Party tabloid Global Times interviewed an employee of the cemetery where Mr. Wang is buried, who said his grave was often covered with flowers and model aircraft left by mourners. She described reading the letter of one visitor who said he had joined China’s navy because of Mr. Wang.

“He wants to protect the country like Wang Wei,” said the worker, Shen Lu. “I think it is because the spirit of our heroes has been influencing our next generation.”

Live Updates: Russia-Ukraine War

But such commemorations mean that a confrontational model of flying is held up for new Chinese pilots to emulate, said Collin Koh, a research fellow at the Institute of Defense and Strategic Studies in Singapore.

“These incidents amply showed there has been no attempt to try to rein in the pilots,” he said, referring to the recent aerial encounters. “I think they encourage it, and one way is through Wang Wei.”

In confronting aircraft from Australia and Canada, China is challenging two close American allies. Each has its own difficult relationship with Beijing, and both are among the countries that the White House hopes will join a coordinated effort to constrain China.

Beijing appears intent on challenging those ties, pressing Washington’s allies to consider how closely they intend to follow its lead.

“Australia’s military planes have traveled thousands of miles to China’s door to conduct close reconnaissance in coordination with the United States’ Asia-Pacific strategy to threaten and deter China,” Song Zhongping, a Chinese commentator on current affairs, said in an interview.

“Australia must realize that it is not the U.S. military, and it cannot afford the cost of a military conflict with China or a mishap,” he added. “Australia must deeply realize that on this issue it is only a chess piece of the United States, a pawn.”

Russia-Ukraine War: Key Developments

Power consolidation. As Russia continues to pound towns and villages across eastern Ukraine, the Kremlin is trying to deepen its hold on occupied territory in the south, restoring rail links and other key infrastructure to secure a “land bridge” from Russia to the Crimean Peninsula.

Grain exports. Western leaders continued to accuse Russia of holding up food supplies as a war tactic. Russia’s foreign minister, Sergey V. Lavrov, held talks with Turkish officials, but announced no progress toward allowing grain exports from Ukraine. Many countries across Africa and the Middle East have been facing alarming levels of hunger and starvation as a result of the blockade.

War losses. Ukraine announced the first officially confirmed exchange of dead bodies from the war with Russia since the conflict began; among the bodies returned to Ukraine were the remains of fighters killed in the battle for the Azovstal plant in Mariupol. More than 40,000 Ukrainian civilians have been killed or injured since Russia invaded, according to the Ukrainian government.

Encounters between rival militaries in international waters and airspace are relatively common, as countries send ships and aircraft on training missions and to monitor other nations’ responses. Close shadowing and radioed warnings are part of the standard response.

But Australian and Canadian officials said the Chinese pilots’ actions last month went well beyond the norm.

The Australian military said one of its P-8 aircraft was carrying out routine maritime surveillance in the South China Sea when a Chinese J-16 fighter intercepted it and carried out a “maneuver which posed a safety threat.”

Richard Marles, Australia’s defense minister, told reporters that the Chinese plane fired flares, then cut in front of the aircraft. It released chaff, which contains metal used to throw off missiles, some of which was caught in the engine.

“Quite obviously, this is very dangerous,” Mr. Marles said.

China said the Australian plane had approached the Paracel Islands and ignored warnings to leave. The Paracels, which China calls the Xisha Islands, are a Chinese-held archipelago in the South China Sea that is also claimed by Vietnam and Taiwan.

“It is the Australia side that confuses black and white, repeatedly disseminates false information and instigates the hostility and confrontation,” said Senior Col. Tan Kefei, a spokesman for the Chinese defense ministry.

Canada said its CP-140 Aurora patrol craft had several troubling encounters with Chinese jets in international airspace while supporting the enforcement of United Nations sanctions imposed on North Korea. The Canadian crew was based in Kadena, Japan, during the monthlong mission, which ended on May 26.

Such work typically involves long, monotonous flights to monitor illicit trade, like clandestine fuel transfers at sea to circumvent U.N. restrictions on selling oil to North Korea.

China, as a member of the United Nations Security Council, supported the sanctions that the Canadians were helping to enforce, Professor Blaxland noted. He called China’s harassment of the surveillance flights “the application of a finely tuned set of double standards to threaten, cajole and punish Canada for complying with directives that it signed up to.”

The Chinese defense ministry accused Canada of using the U.N. mandate as an opportunity to monitor China, the North’s neighbor. Canada “stepped up close-up reconnaissance and provocations against China under the pretext of implementing the United Nations Security Council resolutions,” said Senior Col. Wu Qian, a ministry spokesman.

Joy Dong contributed reporting.

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BBC

India's loan scams leave victims scared for their lives

By Priti Gupta & Ben MorrisMumbai

When Raj took out a loan for $110 (£87) in March, he thought it would swiftly solve his financial problems, instead it has made his life much, much worse.

The Pune-based man had been lured into one of India's many digital loan scams.

Like many, Raj (not his real name), was attracted by the quick and easy loan approval process. All he had to do was download an app to his phone and supply a copy of his identity card to qualify.

He quickly received some money - but only half of the amount he requested. Just three days later the company started demanding he pay back three times the amount they loaned him.

His debts spiralled as he took loans out from other finance apps to pay off the first. Eventually, Raj owed more than $6,000 (£4083), spread across 33 different apps.

Many of the people running those apps began threatening him over repayments but he was too scared to go to the police.

The people running the apps gained access to all the contacts on his phone and his pictures, and have threated to send nude pictures of his wife to everyone on his phone.

To pay off the scammers he has sold all of his wife's jewellery, but says he is still frightened.

"I don't think they will let me go. I am scared for my life. I get threating calls and messages everyday," Raj says.

In India, this type of mobile phone scamming has become all too common. Between 1 January 2020 and 31 March, 2021, a study by the Reserve Bank of India (RBI) identified 600 illegal lending apps.

During that period, Maharashtra state recorded the highest number of complaints relating to lending apps, with 572 reported to the RBI.

"These apps promise hassle-free loans, quick money, and people are lured into them, not realising that their phones get hacked, their data gets stolen and their privacy is comprised," says Mr Yashasvi Yadav, special inspector general of police, Maharashtra Cyber Department.

"I would say it's a scam which is spreading because so many people in India are not eligible for [legitimate bank] loans," he adds.

Often the apps are run via servers in China, but the scammers themselves are usually located in India, says Inspector Yadav.

He says many scammers have been caught by tracking their bank accounts and phone numbers.

But one scammer the BBC spoke to said it was relatively simple to evade detection by the Indian authorities.

"The founders of apps, or people like us who work for them, are very difficult to trace as we use all fake papers to get a mobile number.

"We operate from all across India. Most of us don't have a fixed location to work from. All I need is laptop and a phone connection. One operator like me has more then 10 numbers to use for threatening the customer."

This particular scammer told us that they are trained to find "gullible and needy" people, who are then loaned just half of what they ask for. Then, as in the case of Raj, the scammer will demand that three times that amount is paid back.

If the victim fails to pay, more pressure is quickly applied.

"The first step is to harass. Then threaten. Then the actual game starts of blackmailing the person, as we have loanees' phone details," the scammer told us.

"Many don't go to authorities out of shame and fear."

The BBC has seen messages sent to victims - they include threats to tell family and work colleagues about the victim's debts. But some are more brutal, with threats to make and distribute porn videos using the victim's image.

The government has made some efforts to stamp out loan scam operators. In May last year, it urged Google to review the apps available from its Play app store.

Google is a key component, as almost all Indians with a smartphone will have its operating software, called Android, and use its app service, Play.

But when shut out from such services. the scammers move elsewhere, and use simple text messages to advertise.

Following its study of digital lending the RBI has asked the government to come up with new legislation to help curb illegal lending. It includes a central agency at the RBI which could verify apps.

The government is expected to respond within the coming weeks.

But any new rules will come in much too late for some.

According to his family, Sandeep Korgaonkar committed suicide on 4 May, due to the threats and harassment he was receiving from loan scammers.

According to his brother Dattatreya, Sandeep had not even taken out a loan, he had just downloaded the app.

Soon after that agents began calling Sandeep's work colleagues telling them he had bad debts. They also manipulated his images to make nude photographs and forwarded them to 50 of his colleagues.

"The harassment did not stop, even after he filed a police complaint," says Dattatreya.

"His life had become a living hell, he could not sleep or eat," he adds.

The police are now investigating the case.

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France24 - Monde

Témoignages : au Texas, un accès toujours plus difficile à l'avortement

Publié le : 29/05/2022 - 12:27

Cyrielle CABOT

Depuis septembre 2021, le Texas interdit l'IVG après six semaines de grossesse, c'est-à-dire à un moment où de nombreuses femmes ignorent encore être enceintes. Passé ce délai, elles sont obligées de se rendre dans un autre État ou de recourir au système D. Un aperçu de ce qui attendrait la moitié des femmes américaines si l'arrêt Roe vs Wade était suspendu par la Cour suprême des États-Unis.

Août 2021. La nouvelle tombe comme un couperet : Hayley, 31 ans, découvre qu'elle est enceinte. Une grossesse non désirée. Pour cette journaliste qui vit à Austin, au Texas, une seule issue est envisageable : avorter. Mais dans ce grand État très conservateur, religieux, et où les associations "pro-vie" - selon le vocable qu'elles utilisent - sont particulièrement influentes, interrompre une grossesse est un parcours du combattant. Réglementation stricte, procédure compliquée, manque de médecins… les obstacles sont nombreux. 

Surtout, pour Hayley, ces difficultés s'accompagnent d'une course contre la montre. La jeune femme a moins d'un mois avant que le gouvernement texan n'adopte l'une des lois les plus restrictives des États-Unis sur l'accès à l'avortement. À partir du 1er septembre, il interdira d'interrompre une grossesse une fois que les battements de cœur de l'embryon sont détectés, soit environ six semaines, y compris pour les victimes de viol et d'inceste. Un délai très court, qui signifie, concrètement, que les femmes doivent mettre fin à leur grossesse alors même que beaucoup d’entre elles ignorent encore être enceintes. 

"À une semaine près, je n'aurais pas pu avorter", raconte Hayley. "Cette période a été la plus angoissante de ma vie. Cette grossesse était le produit d'une relation abusive. Il était impossible que je garde cet enfant."

"Tout est fait pour nous dissuader d'avorter"

Même avant l'adoption de cette nouvelle loi, la Senate Bill 8 (SB8), le Texas s'est toujours illustré comme l'un des États les plus réfractaires à l'avortement, multipliant les réglementations. Conséquence directe : les médecins capables de pratiquer des interruptions volontaires de grossesse (IVG) manquent cruellement. Pour Hayley, la première grosse difficulté a donc été de trouver un rendez-vous. "J'ai passé plusieurs jours à appeler des cliniques. Mais, pour ne rien arranger, nous étions en pleine épidémie de Covid-19, donc beaucoup refusaient de prendre des patients", explique-t-elle. Au total, il lui faut près de trois semaines pour avoir le premier des trois rendez-vous obligatoires. "L'un sert à dater le début de la grossesse, l'autre est un rendez-vous obligatoire avec un psychologue et, finalement, il y a l'IVG. Tout cela doit toujours être espacé de plusieurs jours", détaille-t-elle.

Se pose ensuite un autre souci : payer l'IVG, une opération exclue des couvertures de santé privées et par le système Medicaid, une assurance maladie pour les personnes en situation de précarité. "J'avais quelques jours pour trouver 600 dollars. Et on ne peut pas étaler les paiements", se souvient-elle. Elle parvient à rassembler la somme grâce à des amies et à des associations.

Hayley se rend finalement dans une clinique d'Austin fin août pour subir l'IVG. "C'était un cauchemar", résume-t-elle. Elle se souvient, d'abord, de son arrivée dans l'établissement, sous les huées de manifestants anti-avortement. "Tout au long de la procédure, les choses sont faites pour essayer de nous dissuader d'avorter", raconte-t-elle. "Par exemple, on m'a lu un document qui m'expliquait que, étant donné que j'ai plus de 30 ans, j'étais peut-être en train de perdre ma dernière chance d'avoir un bébé." 

La loi texane oblige, en effet, les médecins à alerter les patientes sur une possible baisse de la fertilité et un risque accru de cancer du sein pour celles qui ont avorté. Des risques pourtant écartés par de nombreuses études scientifiques. La réglementation oblige, par ailleurs, toutes les patientes à faire une échographie juste avant la procédure. "Dans mon cas, j'étais sûre de moi, mais je ne veux pas imaginer ce que peut ressentir une femme qui veut des enfants mais pour qui ce n'est pas le bon moment…", déplore Hayley.

Pour autant, la jeune femme s'estime "très chanceuse". "Aujourd'hui, avec la nouvelle loi, je ne pourrais pas avorter", explique-t-elle. "Je n'aurais jamais trouvé de rendez-vous à temps et je n'aurai jamais pu récolter l'argent dans un délai aussi court." D'après les données du Planning familial américain, plus de 85 % des femmes qui avortent dans le pays le font après six semaines de grossesse. 

"J'ai l'impression de vivre dans une dystopie"

Quand Tom* a emménagé dans le sud du Texas il y a trois ans, son ambition était d'aider des patientes comme Hayley. "Quand j'ai commencé à travailler, aucun endroit n'était plus compliqué qu'ici pour avorter. C'est pour cela que j'ai décidé de venir m'installer ici. Je voulais me rendre utile", raconte ce médecin de 34 ans, spécialisé dans les IVG, qui a préféré rester anonyme par crainte de représailles. "Travailler au Texas a toujours été un défi. Mais avant, c'était très gratifiant. J'avais l'impression de faire la différence et les patients étaient très reconnaissants", raconte-t-il.

Mais depuis septembre, la frustration a pris le dessus. "C'est devenu quasiment impossible de faire mon métier. J'ai l'impression de vivre dans une dystopie", déplore-t-il. Il ne compte plus les femmes qui se présentent à son cabinet et à qui il est obligé de refuser une IVG car elles ont dépassé le délai légal. "Je me souviens de cette patiente qui a dû voyager neuf heures rien que pour venir me voir. Elle n'avait pas de clinique plus proche de chez elle", témoigne-t-il. "Elle était enceinte de huit semaines. Le mieux que je pouvais faire, c'était lui expliquer qu'elle devait conduire cinq heures de plus pour sortir de l'État et aller avorter ailleurs… Elle a gardé l'enfant."

Des histoires comme celles-ci, Tom "pourrait en raconter des centaines". "Il y avait aussi cette femme, d'origine mexicaine, en situation irrégulière. Elle avait peur de quitter le Texas. Elle ne l'a pas fait craignant d'être arrêtée et d'être ramenée à la frontière", continue-t-il. "Et cette adolescente de 14 ans… Sa mère et elles avaient voyagé trois heures pour venir me voir, en secret du père. Quand je leur ai dit que je ne pouvais rien faire, c'était la panique. Elles ont fini par aller au Mexique en y laissant une grande partie des économies familiales."

"Heureusement, parfois, il n'est pas trop tard !", dit en souriant le médecin. "Je me rappelle d'une femme de 45 ans, tombée enceinte alors qu'elle pensait ne plus pouvoir l'être. Elle avait déjà deux grands enfants et ne voulait pas de bébé. Elle était tellement soulagée !" S'il contrevenait à la loi, Tom pourrait perdre sa licence de médecin. La loi texane prévoit, par ailleurs, un "dédommagement" de 10 000 dollars à un citoyen qui engagerait une procédure judiciaire et la remporterait contre une personne impliquée dans un avortement illégal.

Avorter ailleurs, une solution coûteuse et compliquée

Face à ces difficultés, un nombre croissant de femmes tentent d'avorter dans un autre État. Une solution cependant très coûteuse et souvent difficile à mettre en place. Avant le mois de septembre, l'association Fund Texas Choice, qui aide les femmes dans cette démarche, recevait entre 40 et 50 appels par mois. Désormais, la ligne est continuellement saturée. "On reçoit environ 300 appels chaque mois. On parvient à aider environ 100 personnes", déplore, par téléphone, Jaylynn Far Munson, responsable de la communication pour l'association.

Concrètement, Fund Texas Choice aide les candidates à l'avortement qui les contactent à s'y retrouver dans toutes les démarches logistiques : "On trouve les billets d'avion ou de car, on réserve la chambre d'hôtel, on prend les rendez-vous, et s'il le faut, on trouve une solution de garde d'enfant…", liste Jaylynn. "Grâce à des dons de particuliers, on finance aussi l'ensemble du déplacement. Les patientes doivent cependant payer la procédure elle-même."

"Au total, pour le voyage, il faut compter entre 500 et 2 000 dollars, selon la destination", détaille-t-elle. "Dans le meilleur des cas, l'IVG coûte 500 dollars, mais en cas de grossesse tardive, par exemple, cela peut monter jusqu'à 2 500." 

De toutes les personnes qui se succèdent au bout du fil, la responsable de l'association est particulièrement touchée par les nombreuses femmes en situation irrégulière. "Souvent, elles ne parlent pas bien anglais et sont incapables de naviguer dans toute la paperasse administrative", déplore-t-elle. "On doit les envoyer dans un endroit qu'elles ne connaissent pas. Parfois, c'est la première fois qu'elles montent dans un avion, et elles se retrouvent livrées à elles-mêmes. On ne se rend pas compte de la charge psychologique que cela implique."

Selon une étude menée par le Texas Policy Evaluation Project, un groupe de chercheurs universitaires qui étudient les conséquences de la SB8, environ 5 600 femmes se sont ainsi rendues dans l'un des sept États les plus proches du Texas – Nouveau Mexique, Oklahoma, Louisiane, Arkansas, Colorado, Kansas et Mississippi – pour y avorter entre septembre et décembre 2021. 

Le Planning familial américain estime, quant à lui, que le nombre d'avortements au Texas a été divisé par deux depuis septembre. En revanche, dans le Colorado et l'Oklahoma, le nombre de patientes originaires de cet État représenterait la moitié du total des avortements entre le 1er septembre et le 31 décembre, contre 10 % l'année précédente. 

"Cela a mis une énorme pression sur les établissements qui pratiquent les IVG dans ces zones", explique Jaylyn. La conséquence : des délais toujours plus longs pour obtenir un rendez-vous. "Avant, il fallait compter environ une semaine. Désormais, cela peut aller jusqu'à un mois. Et quatre semaines, quand on est enceinte d'une grossesse non désirée, c'est très long."

Suspendre l'arrêt Roe vs Wade aurait "un effet domino catastrophique"

Désormais, les patientes vont devoir composer avec un nouvel obstacle. Depuis le 26 mai, l'Oklahoma a décidé à son tour de durcir drastiquement son accès à l'avortement, en l'interdisant "dès la fécondation". En d'autres termes : complètement. 

"C'est dramatique", estime Jaylynn. "Non seulement toutes les femmes que nous envoyons en Oklahoma vont devoir aller encore plus loin, mais en plus, les patientes de l'Oklahoma vont aussi devoir aller avorter ailleurs. C'est toujours plus de pression sur les établissements qui pratiquent encore les IVG", s'attriste-t-elle.

Aujourd'hui, Jaylynn a du mal à cacher son inquiétude pour l'avenir. Outre l'Oklahoma, le site Politico révélait, le 2 mai dernier, que la Cour suprême envisageait de suspendre l'arrêt Roe vs Wade, qui garantit théoriquement l'accès à l'avortement au niveau fédéral depuis 1973. Sans cet arrêt, 26 États, dont de nombreux du Sud, interdiraient immédiatement l'avortement. Un "scénario catastrophe" mais qui n'est plus "qu'une question de temps", craint-elle. 

"On assistera alors à un effet domino catastrophique", alerte-t-elle. L'association a d'ailleurs déjà commencé à s'y préparer. "Il faudra qu'on envoie les femmes au Mexique, voire à New York. Selon les budgets que l'on a dressés, cela divisera environ par deux le nombre de femmes total que nous pourrons aider."

"Le pire dans tout cela, c'est que cette situation ne va servir qu'à rendre les personnes précaires toujours plus précaires", dénonce Tom. "Les personnes qui le peuvent trouveront toujours des solutions pour avorter. Les autres ne pourront pas se permettre de dépenser des milliers de dollars pour une IVG. Le problème c'est qu'elles ne peuvent pas non plus se permettre d'avoir un autre enfant."

Or, les personnes précaires sont les premières concernées par la problématique. Selon le Guttmacher Institute, un organisme spécialisé dans les droits sexuels et reproductifs, 75 % des personnes qui avortent aux États-Unis sont en situation de précarité. Par ailleurs, 60 % sont issues des communautés afro-américaine ou hispanique.

Vers une explosion des avortements à la maison

Face à la difficulté de se déplacer dans un autre État et aux réglementations de plus en plus strictes dans l'ensemble du pays, les spécialistes de la santé reproductive prédisent que de plus en plus de femmes vont se tourner vers le système D. Outre la pratique de "techniques maisons" glanées sur Internet et bien souvent dangereuses, les médecins s'attendent à une envolée de l'achat de pilules abortives en ligne.

Aujourd'hui, l'IVG médicamenteuse est la technique la plus utilisée aux États-Unis. L'Agence fédérale des médicaments l'autorise, en théorie, jusqu'à dix semaines de grossesse et permet aux médecins de la prescrire par téléconsultation. Mais dans les États les plus conservateurs, comme le Texas, l'IVG médicamenteuse est soumise aux mêmes réglementations et délais que l'intervention chirurgicale traditionnelle par aspiration. 

Pour contourner la loi, certaines femmes se tournent donc vers des pharmacies en ligne basées à l'étranger. Un procédé normalement illégal. Selon une étude publiée fin février, en septembre 2021, la pharmacie en ligne danoise Aid Access, qui propose l'envoi par la poste de pilules abortives, a ainsi reçu 1 831 demandes. Trois fois plus qu'à la même période en 2020. "Heureusement, ces procédures sont assez sûres et efficaces. Mais pour beaucoup de femmes, procéder à cela sans accompagnement, en secret, cela peut être très effrayant", déplore Tom. 

Après des semaines d'hésitation, Tom a finalement décidé de quitter le Texas. "Je ne peux plus travailler dans ces conditions. Je pars dans un État plus progressiste, où je pourrais réellement aider", explique-t-il. "Et je ne suis pas le seul. Nombre de mes collègues ont le même dilemme, entre rester pour aider ceux qu'on peut encore, ou partir là où on pourra en aider beaucoup plus."

De son côté, Hayley assiste aujourd'hui à toutes les manifestations de défense du droit à l'avortement, appareil photo autour du cou, slogan à la main. "Dans ces manifestations, la parole se libère, le tabou de l'avortement se lève et on se rend compte qu'il n'est pas seulement question de nous, mais aussi de nos sœurs, de nos amies, de nos parents. N'importe qui, un jour, peut avoir besoin d'avorter", souligne-t-elle. Et de conclure : "Il faut à tout prix défendre ce droit fondamental."

*Le prénom a été modifié

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"C’est trop tard" : à Washington, une manifestation amère pour protéger le droit à avorter

États-Unis : l'Oklahoma interdit totalement l'avortement

Reporters

États-Unis : le droit à l'avortement menacé

BBC

The people making money from just surfing the internet

By Kathryn KyteBusiness reporter

The details of what each of us look at online are an incredibly valuable resource.

This tracked data helps the likes of Google and Facebook earn billions and billions of dollars a year in advertising revenue, as they use the information to target adverts at us.

For example, if you are browsing online fashion retailers to potentially buy a new pair of jeans, you should very soon see adverts for the denim trousers appearing elsewhere on your computer screen. We have all seen this happen regarding whatever we were thinking of purchasing.

The level to which we are being tracked online in this way is somewhat unnerving. The average European has data about his or her internet usage shared 376 times a day, according to one recent study. For US surfers this almost doubles to 747.

But what if you could not only have more control over how much of your data is shared, but actually make money from it?

That is the promise is of a Canadian tech firm called Surf, which last year launched a browser extension of the same name. It rewards people for surfing the internet.

Still in its beta or limited release stage in the US and Canada, it works by bypassing the likes of Google, and instead sells your data directly to retail brands. In return Surf gives you points that can be saved up and then redeemed for shop gift cards and discounts.

Firms signed up so far include Foot Locker, The Body Shop, Crocs, and Dyson.

Surf points out that all the data is anonymous - your email addresses and telephone numbers are not shared, and you don't have to give your name when you sign up. It does however ask for your age, gender and approximate address, but these are not compulsory.

The idea is that brands can use the data that Surf provides to, for example, see what are the most popular websites among 18 to 24-year-old men in Los Angeles. Then can then target their adverts accordingly.

Surf hasn't released details of how much people can earn, but so far it says it has enabled users to collectively earn more than $1.2m (£960,000).

People can also use Surf to limit what data they share, such as blocking information about certain websites they visit.

One Surf user is Aminah Al-Noor, a student at York University in Toronto, Canada, who says she feels that the extension has given her "the control back" over her online data.

"You can pick what you want to give Surf," adds the 21-year-old. "And other times I forget that I have it on, and a week later I will check, and my points just keep going up.

"All tech companies are going to collect our information, but the point is to make our experiences using the technology better, right," adds the 21-year-old.

New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.

Surf's co-founder and chief executive Swish Goswami says the firm wants to be "the frequent flyer rewards of internet browsing".

He adds: "From day one we have been clear with users on what we share and don't share, and we give them the ability to control their data as well.

"I think if you are upfront with people, and letting them know you are sharing data with brands, and you are doing it in an anonymised way - i.e. it cannot come back to them because we don't have their first or last name, then people are more comfortable to say 'yes' and share more with us."

Surf is part of a growing movement that some commentators have dubbed "responsible technology", part of which is to give people more control over their data.

Another tech firm in this space is fellow Canadian start-up Waverly, which allows people to compile their own news feeds rather than rely on Google News and Apple News' tracker and advertising-based algorithms.

With Waverly, you fill out the topics you are interested in, and its AI software finds articles it thinks you'd like to read. The Montreal-based firm is the brainchild of founder Philippe Beaudoin who was formerly a Google engineer.

Users of the app can change their preferences regularly and send feedback on what articles are being recommended to them.

Mr Beaudoin says that users have to make a bit of effort, in that they have to tell the app the stuff they are interested in, but that in return they are freed from being "being trapped by advertisements".

"Responsible tech should empower users, but it also shouldn't shy from asking them to do some work on their behalf," he says.

"[In return] our AI reads thousands of articles a day, and places them in an index [for users]."

Rob Shavell's US firm Abine, makes two apps that enable the user to increase his or her privacy - Blur and Delete Me. The former ensures that your passwords and payment details cannot be tracked, while the later removes your personal information from search engines.

Mr Shavell says his view is that the surfing the internet should come with "privacy by design".

Carissa Veliz, an associate professor at Oxford University's Institute for Ethics in AI, says that tech firms need to be "incentivised to develop business models that do not depend on the exploitation of personal data".

"It is worrisome that most of the algorithms that are ruling our lives are being produced by private companies without any kind of supervisions or guidance to make sure those algorithms are supportive of our public goods and values," she adds.

"I don't think transparency is a panacea, or even half of the solution, but policymakers in particular should have access to the algorithms."

Google points to its new "Privacy Sandbox" initiative, which has "the goal of introducing new, more private advertising solutions".

A Google spokesperson says: "That's why we're collaborating with regulators and the web community to create technologies, through the Privacy Sandbox, that will protect people's privacy online while helping keep online content and services free for all.

"Later this year, we'll launch My Ad Center, which expands our privacy controls to give people more direct control over the information used to show them ads."

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Valeurs Actuelles

Pour Éric Zemmour, Mélenchon est devenu « un rappeur qui chante ‘nique la police’ »

Jean-Luc Mélenchon fait l’unanimité – moins ses électeurs – contre lui. Depuis le refus d’obtempérer qui a fait un mort à Paris, samedi 4 juin, le patron de La France insoumise et de la NUPES ne retient pas ses coups contre les forces de l’ordre et plusieurs syndicats de policiers. Une offensive qui n’a pas échappé à Éric Zemmour, de passage à Paris jeudi 9 juin pour soutenir plusieurs candidats de Reconquête !. Sur le plateau de BFMTV, l’ancien journaliste a rappelé que « c’est la police qui est agressée, qui est un gibier, qui est harcelée par des voyous qui n’ont pas peur d’elle ».

Pour Éric Zemmour, pas de doute : Jean-Luc Mélenchon procède à une inversion accusatoire en affirmant que « la police tue ». Une pratique qui fait dire à celui qui rêve de devenir député du Var que Jean-Luc Mélenchon « s’est transformé en rappeur qui chante  »nique la police » ». Rien qui ne soit dû au hasard, poursuit Éric Zemmour : Jean-Luc Mélenchon « a analysé qui a voté pour lui ». « 69% des musulmans ont voté pour lui au premier tour », rappelle-t-il, évoquant également « un peuple d’étudiants de gauche et d’extrême gauche, de sociologues, etc. »

Un vote ethnico-religieux

Un électorat sur deux jambes qui se satisferait fort bien des bandrilles anti-police de l’ancien sénateur socialiste. Concernant l’adhésion des Français musulmans au projet mélenchoniste, Eric Zemmour ajoute que Jean-Luc Mélenchon « a manifesté contre l’islamophobie, a attaqué la laïcité et a défendu l’islam ». Un positionnement politique très critiqué, mais qui a permis l’émergence d’un « vote ethnico-religieux qui se transforme en vote politique ».

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Partygate : les dates du scandale qui affaiblit Boris Johnson

Publié le : 06/06/2022 - 15:01

Sabrina HAESSLER Suivre

Il a avoué, il s'est excusé, mais il refuse de démissionner. Le scandale du Partygate, qui a révélé que des fêtes avaient été organisées à Downing Street en plein confinement, poursuit Boris Johnson depuis des mois. Désormais, le Premier ministre britannique doit faire face, lundi, à une motion de défiance au sein de son propre parti. Retour sur cette affaire qui a fortement entamé la popularité de "BoJo".

L'exaspération a gagné les rangs des Tories : le Premier ministre britannique, Boris Johnson, va affronter lundi 6 juin un vote de défiance des députés du Parti conservateur. En cause, le scandale du Partygate, qui a révélé la tenue de plusieurs fêtes à Downing Street alors que le Royaume-Uni était soumis à un confinement strict.

La popularité de Boris Johnson est en chute libre depuis ces révélations, au point que des huées lui ont été adressées lorsqu'il est apparu lors des célébrations pour le jubilé de platine de la reine pendant le week-end.

Le chef du gouvernement exclut pourtant de démissionner et le vote de lundi, s'il tourne à son avantage, est présenté par ses équipes comme une manière de "tirer un trait" sur le Partygate et de "passer à autre chose".

Retour chronologique sur ces embarrassants rassemblements festifs organisés à Downing Street et leurs conséquences.

  • 19 juin 2020

Une fête d'anniversaire surprise est organisée en l'honneur du Premier ministre à Downing Street. Jusqu'à 30 personnes y prennent part, selon ITV. Une porte-parole de Downing Street affirmera plus tard que Boris Johnson a participé "moins de dix minutes" à ce "bref rassemblement" de ses collaborateurs.

  • 13 novembre 2020

Une fête réunit des collaborateurs de Boris Johnson à son appartement malgré un deuxième confinement. Le dirigeant assurera que "les règles ont tout le temps été respectées".

  • 15 décembre 2020

Le Premier ministre, flanqué de deux collaborateurs, participe à un quiz en ligne. Après la publication d'une photo par le Daily Mirror, Downing Street admet que le dirigeant a "brièvement" participé à l'événement, soulignant qu'il était virtuel.

  • 18 décembre 2020

Une conseillère de Boris Johnson a dû démissionner après avoir plaisanté, dans une vidéo devenue virale, sur une fête qui aurait réuni une quarantaine de personnes ce jour-là à Downing Street. Se disant "furieux", le Premier ministre a affirmé qu'il lui avait "été assuré à plusieurs reprises" depuis le début de l'affaire qu'"il n'y avait pas eu de fête" et qu'"aucune règle" n'avait été enfreinte.

  • 16 avril 2021

Selon le Daily Telegraph, deux pots de départ "arrosés" sont organisés à Downing Street la veille des funérailles du prince Philip, époux d'Elizabeth II. Ces fêtes contrastent avec les images des obsèques, lorsque la reine s'assoit seule, à distance de ses proches, dans la chapelle du château de Windsor.

Boris Johnson affirme ne pas avoir participé à ces événements – où de l'alcool a été introduit clandestinement dans une valise – car il était dans sa résidence de campagne de Chequers. Downing Street s'est excusé auprès de la reine.

  • 31 janvier 2022

Les grandes lignes du rapport de Sue Gray, haute fonctionnaire chargée d'enquêter sur les infractions au confinement commises par l'administration Johnson, sont rendues publiques. "Il y a eu des échecs de leadership et de jugement de la part de différentes parties de Downing Street et du Cabinet Office à des moments différents. Certains événements n'auraient pas dû être autorisés", estime le rapport.

Boris Johnson dit accepter les conclusions du texte et promet des changements dans le fonctionnement de son cabinet, mais exclut de démissionner.

  • 3 février 2022

Démission de quatre influents collaborateurs de Boris Johnson, impliqués à divers degrés dans l'organisation des fêtes à Downing Street.

  • 12 avril 2022

Boris Johnson est sanctionné pour le rassemblement le jour de son anniversaire : il écope d'une amende (de 50 livres sterling, ou 60 euros, selon la presse), du jamais-vu pour un Premier ministre en exercice. La semaine suivante, devant la Chambre des communes, il s'excuse "sans réserve".

Son épouse Carrie et son ministre de l’Économie et des Finances, Rishi Sunak, reçoivent également des amendes.

  • 21 avril 2022

Les députés britanniques approuvent l'ouverture d'une enquête parlementaire pour déterminer si Boris Johnson a sciemment induit en erreur le Parlement à propos des soirées organisées à Downing Street. Celle-ci est toujours en cours début juin.

  • 19 mai 2022

La police de Londres annonce avoir clos l'enquête sur les infractions au confinement à Downing Street et avoir infligé 126 amendes au total pour huit événements impliquant Boris Johnson et/ou ses collaborateurs, allant du 20 mai 2020 au 16 avril 2021.

  • 25 mai 2022

Le rapport de Sue Gray est publié dans son intégralité. La veille, de nouvelles photos sont diffusées dans les médias, montrant Boris Johnson partageant un verre à Downing Street pendant le confinement en novembre 2020. "J'assume l'entière responsabilité de tout ce qui s'est passé sous ma direction", déclare le dirigeant conservateur devant les députés, renouvelant ses excuses et excluant de nouveau de démissionner.

  • 6 juin 2022

Un vote de défiance est organisé au sein du Parti conservateur à l'encontre de Boris Johnson. Le président du Comité 1922 au sein du parti, Graham Brady, annonce que le seuil des 54 lettres de députés demandant son départ, soit 15 % du groupe parlementaire, a été atteint. Si Boris Johnson est défait, une élection interne devra désigner un nouveau dirigeant pour le parti, qui deviendra Premier ministre. En cas de victoire, il ne pourra pas être visé par une autre motion de défiance pendant un an.

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"Partygate" : mis en cause par le rapport Gray, Boris Johnson renouvelle ses excuses

Partygate : la police de Londres va bientôt livrer les conclusions de son enquête

Royaume-Uni : après le Partygate, Boris Johnson face à un vote de défiance de son parti

France24 - Monde

Sommet des Amériques : en ouverture, Joe Biden défend la démocratie sur le continent

Publié le : 09/06/2022 - 04:49

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Le président américain Joe Biden s'est exprimé mercredi lors de la cérémonie d'ouverture à Los Angeles du Sommet des Amériques. Il a insisté sur la nécessité de défendre la démocratie sur le continent et a vanté le lancement d'un "Partenariat des Amériques pour la prospérité économique".

Joe Biden a insisté mercredi 8 juin sur la nécessité de défendre la démocratie et de coopérer pour plus de prospérité économique, lors d'un Sommet des Amériques assombri par des différends diplomatiques.

Le président américain a estimé que la démocratie était un "élément essentiel pour l'avenir des Amériques", lors d'une cérémonie d'ouverture à Los Angeles ponctuée de chansons et de messages d'enfants vantant les merveilles naturelles des pays d'Amérique latine.

"Notre région est grande et diverse. Nous ne sommes pas toujours d'accord sur tout. Mais parce que nous sommes des démocraties, nous abordons nos différends dans le respect mutuel et le dialogue", a-t-il dit.

Le sommet régional est marqué par l'absence de certains chefs d'État, notamment du Mexique, du Guatemala, de Bolivie et du Honduras. Le président mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador en particulier reproche à la Maison Blanche d'avoir exclu Cuba, le Nicaragua et le Venezuela. L'exécutif américain a justifié ce choix par des "réserves" face "au manque d'espace démocratique et au respect des droits humains".

"L'économie du ruissellement, cela ne fonctionne pas"

Joe Biden a aussi vanté mercredi le lancement d'un "Partenariat des Amériques pour la prospérité économique" afin d'encourager une croissance plus inclusive en Amérique latine.

"Ce qui est vrai aux États-Unis est vrai dans chaque pays. L'économie du ruissellement, cela ne fonctionne pas", a dit le démocrate, qui a déjà plusieurs fois critiqué cette idée selon laquelle l'enrichissement des plus fortunés entraînerait automatiquement celui de tous les acteurs économiques.

Le Sommet des Amériques est censé illustrer la volonté de l'administration Biden de relancer et rénover la relation avec les pays d'Amérique latine, au moment où la Chine investit massivement dans la région.

Montée en puissance de Pékin

Le Council of Foreign Relations a compté que le président chinois Xi Jinping s'était rendu onze fois dans la région depuis son arrivée au pouvoir en 2013. Joe Biden n'a pas visité l'Amérique latine depuis son investiture en janvier 2021.

Mais Washington n'entend pas répliquer à la Chine avec des annonces financières agressives. "Les États-Unis n'ont jamais considéré que leur avantage dans le monde consistait seulement à lever d'immenses sommes d'argent public", a déclaré le principal conseiller diplomatique de la Maison Blanche, Jake Sullivan. L'objectif américain serait plutôt de "débloquer des montants importants de financements privés", a-t-il dit.

"Déclaration de Los Angeles" sur l'immigration

Joe Biden a aussi évoqué la signature, prévue vendredi, d'une "Déclaration de Los Angeles" sur l'immigration, un enjeu majeur de politique intérieure pour le président américain. Il a évoqué une "approche intégrée" visant à "partager la responsabilité", alors que de nombreux migrants arrivent à la frontière sud des États-Unis.

Les participants au sommet vont selon lui prendre un "engagement commun" pour à la fois créer des "possibilités de migration sûre et ordonnée" et "réprimer le trafic d'êtres humains".

Mardi, la vice-présidente américaine Kamala Harris avait annoncé des engagements du secteur privé totalisant 1,9 milliard de dollars pour soutenir la création d'emplois en Amérique centrale et décourager les départs vers les États-Unis.

Le sommet sera aussi pour Joe Biden l'occasion d'avoir des entretiens bilatéraux. L'un des plus suivis aura lieu jeudi avec le président brésilien d'extrême droite, Jair Bolsonaro, avec qui il aura son premier tête-à-tête.

Avec AFP

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Le Sommet des Amériques de Joe Biden débute sur une fausse note avec le boycott du Mexique

France24 - Monde

Vice-ministre ukrainien de la transformation digitale : l'Ukraine est "en guerre numérique depuis 2014"

Publié le : 08/06/2022 - 16:49

Marc PERELMAN

Depuis le 24 février, l'Ukraine s'emploie à contenir l'invasion russe également dans la sphère numérique. France 24 s’est entretenu avec George Dubinskiy, vice-ministre ukrainien de la Transformation numérique. Il explique depuis Kiev que l’Ukraine, qui a subi plusieurs cyberattaques de grande ampleur bien avant le 24 février, est en "guerre informatique" contre Moscou depuis 2014. Elle défend "non seulement ses frontières terrestres, mais aussi numériques".

George Dubinskiy s’est réjoui sur France 24 de la "réactivité" du mécène et milliardaire Elon Musk, qui a envoyé en Ukraine plus de 10 000 kits de connexion à internet via le système satellite Starlink, à la demande de Kiev, en février. Disponible à un moment "critique", cette technologie se révèle, selon le vice-ministre, un "moyen très efficace" de contrer les cyberattaques russes.

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L'Otan soutient l'Ukraine contre les cyberattaques après un piratage informatique massif

L'invité de l'éco

Armement numérique : "Le cyber est un terrain d'épanouissement pour Vladimir Poutine"

L’invité du jour

Stéphane Duguin : "Il y a énormément de campagnes de cyberattaques" depuis l’invasion de l'Ukraine

L'Humanité

Afrique du Sud. Quand Ryanair impose la langue de l'apartheid dans ses questionnaires

Pas honte

La compagnie aérienne low-cost demande aux citoyens de la nation arc-en-ciel qui se rendent au Royaume-Uni de répondre, par écrit, à une série de questions posées en afrikaans. Cette langue, propre à la communauté blanche, n’est pourtant parlée que par 12 % de la population.

Antoine Poncet

Sous prétexte de lutter contre la prolifération de faux passeports, la compagnie aérienne s’octroie le droit de vérifier la nationalité des voyageurs sud-africains via un questionnaire discriminatoire. Depuis quelques jours, les citoyens de la nation arc-en-ciel qui se rendent au Royaume-Uni doivent répondre, par écrit, à une série de questions posées en afrikaans. Cette langue, propre à la communauté blanche, n’est pourtant parlée que par 12 % de la population. En outre, elle est le symbole de l’oppression subie par la majorité noire du pays pendant l’apartheid.

Un argument réfuté par la diplomatie britannique

Ryanair assure pourtant se conformer aux règles du gouvernement britannique en matière de lutte contre les documents d’identité falsifiés. Un argument que la représentation diplomatique du Royaume-Uni réfute. « (Le test en afrikaans) n’est pas une exigence du gouvernement », a confirmé le haut-commissariat du Royaume-Uni à Pretoria (Afrique du Sud), le 3 juin sur Twitter. Interrogé par la BBC sur le choix de la langue du formulaire, Ryanair n’a pas répondu.

Apartheid. Le « Mengele sud-africain » exerce toujours...

Onze langues officielles

« C’est un sujet sensible en Afrique du Sud. La compagnie pourrait bien se retrouver devant la commission des droits de l’Homme », prévient Conrad Steenkamp, responsable du conseil de la langue afrikaans, dans une interview diffusée par France 24. L’afrikaans est l’une des onze langues officielles du pays, mais elle compte moins de locuteurs que le zoulou et le xhosa. Si la mesure imposée par Ryanair choque en Afrique du Sud, c’est surtout parce qu’elle rappelle les discriminations raciales et ethniques qui étaient légion dans le pays entre 1948 et 1991.

Histoire. Quand tombait le mur de l’apartheid en Afrique du Sudryanairdiscriminationsafrique du sudRoyaume-uni
BBC

Life at 50C: Qatar accused of under-reporting deaths in Gulf's killer heat

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Across the Gulf, extreme heat is affecting ever more people, especially millions of migrant workers who go there to support their families back home.

Temperatures that go above 50C, thanks to climate change, can leave workers with life-altering illnesses including heart failure.

A BBC Arabic investigation has uncovered allegations that Qatar is under-reporting the number of migrant workers who have died of heat stroke.

Migrant workers who have complained about labour laws being broken have been jailed.

UK viewers can watch the full Life at 50C documentary on BBC iPlayer. The Gulf: Killer Heat

France24 - Monde

Severodonetsk "en grande partie" sous contrôle russe, selon le gouverneur de Louhansk

Publié le : 08/06/2022 - 06:39Modifié le : 08/06/2022 - 18:37

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Les combats intenses se sont poursuivis mercredi pour le contrôle de Severodonetsk, dont Moscou affirme avoir "libéré" les zones résidentielles, tandis que Kiev a annoncé un nouvel échange de corps de soldats russes et ukrainiens, parmi lesquels ceux de certains défenseurs de l'aciérie Azovstal à Marioupol. Voici le fil du 8 juin.

  •  4 h 52 : la "bataille" de Severodonetsk est "l'une des plus difficiles", selon Volodymyr Zelensky

Les soldats ukrainiens livrent à Severodonetsk l'une des "batailles les plus difficiles" depuis le début de la guerre pour résister aux forces russes, qui contrôlent désormais une grande partie de cette ville stratégique de l'Est où, selon le président Volodymyr Zelensky, se joue "le sort" de la région du Donbass.

"Nous défendons nos positions, en infligeant des pertes importantes à l'ennemi. C'est une bataille très dure, très difficile, probablement une des plus difficiles de cette guerre", a affirmé le président ukrainien dans une vidéo diffusée mercredi soir.

  • 22 h 59 : les sanctions anéantissent 15 ans de gains économiques en Russie

Les sanctions imposées à Moscou à la suite de l'invasion de l'Ukraine sont en train d'effacer une quinzaine d'années de progrès économique de la Russie et trois décennies d'intégration avec l'Occident, selon un rapport de l'Institut de la finance internationale (IFF) publié mercredi.

L'impact de ces mesures reste toutefois difficile à prévoir tant elles sont mouvantes avec, d'un côté, de potentielles nouvelles sanctions et, de l'autre côté, une possible riposte de la Russie, notamment dans le secteur de l'énergie.

La guerre risque d'être plus coûteuse pour le président russe Vladimir Poutine, mais les sanctions ne fonctionnent pas comme "appuyer sur un interrupteur", a déclaré l'économiste de l'IIF Elina Ribakova lors d'un point-presse. Dans sa dernière analyse, l'IIF prévoit que l'économie russe se contractera de 15 % cette année et de 3 % supplémentaires en 2023.

  • 19 h 15 : Severodonetsk "en grande partie" sous contrôle russe

"La zone industrielle est encore à nous, il n'y a pas de Russes là-bas. Les combats se déroulent uniquement dans les rues à l'intérieur de la ville", a précisé sur la messagerie Telegram Serguiï Gaïdaï, le gouverneur de la région de Louhansk, tout en soulignant que Lyssytchansk connaissait "d'énormes destructions".

 "Les Russes tirent sur tout, ils détruisent toutes les maisons de Severodonetsk, avec des tanks, de l'artillerie. Ils tirent sur la zone industrielle aussi, mais les combats sont en cours, nos gars résistent dans les rues", a-t-il poursuivi.

La ville voisine de Lyssytchansk est, elle, entièrement contrôlée par l'armée ukrainienne mais subit des bombardements "puissants et chaotiques", a encore indiqué Serguiï Gaïdaï, accusant les forces russes de viser "délibérément" hôpitaux et centres de distribution d'aide humanitaire.

  • 18 h 20 : les conséquences dans le monde de la guerre en Ukraine s'aggravent, selon l'ONU

Les conséquences négatives dans le monde de l'invasion russe en Ukraine s'aggravent, touchant 1,6 milliard de personnes, a affirmé mercredi le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, en présentant un 2e rapport de l'Organisation sur ses répercussions internationales.

"L'impact de la guerre sur la sécurité alimentaire, l'énergie et les finances est systémique, grave et s'accélère", a-t-il dit. "Pour les populations du monde entier, la guerre menace de déclencher une vague sans précédent de faim et de misère, laissant dans son sillage le chaos social et économique", a averti le chef de l'ONU.

  • 15 h 24 : nouvel échange de corps de soldats russes et ukrainiens, annonce Kiev

Kiev a annoncé un nouvel échange de corps de soldats russes et ukrainiens, parmi lesquels ceux de certains défenseurs de l'aciérie Azovstal à Marioupol, tandis que des corps restitués à l'Ukraine lors du précédent échange étaient arrivés à Kiev.

"Un nouvel échange de corps de militaires tués a eu lieu. Cinquante héros tués ont été rendus", a annoncé le ministère ukrainien de la Réintégration. "Sur nos 50 défenseurs, 37 sont des héros d'Azovstal", a-t-il précisé.

L'échange a eu lieu sur la ligne de front dans la région de Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine "selon la formule 50 contre 50", selon la même source qui avait annoncé la semaine dernière le premier échange de 160 corps de soldats contre 160 qui s'est déroulé le 2 juin.

  • 13 h 15 : exportations de céréales : pas d'avancée à Ankara, malgré les risques de famine 

À la suite de la rencontre entre Serguei Lavrov, ministre des Affaires étrangère russe et son homologue turc, Mevlüt Cavusoglu, Moscou s'est dit "prêt" à sécuriser les exportations de céréales ukrainiennes à Ankara.  

Aucun mécanisme concret n’a toutefois été annoncé, malgré les alertes des pays méditerranéens sur le risque de famine pour des "millions" de personnes. 

  • 13 h 13 : Moscou promet de répondre aux sanctions françaises contre les chaînes RT et Spoutnik 

Moscou réagira à la décision de la France de suspendre la diffusion de certaines chaînes de télévision russes, a déclaré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.

Cette déclaration survient à la suite de la décision, de la France, de suspendre la diffusion de certaines chaînes de télévision russes tel que RT et Spoutnik.

La Russie avait averti les médias américains qu'ils risquaient de se voir retirer leur accréditation si le traitement des journalistes russes aux États-Unis ne s'améliorait pas, selon des sources au fait du dossier. 

  • 12 h 46 : l'Ukraine porte huit autres affaires de crimes de guerre devant la justice

L’Ukraine va juger huit nouvelles affaires de crimes de guerre, en plus des trois condamnations déjà prononcées à l’encontre de soldats russes, a déclaré mercredi la procureure générale d’Ukraine, Irina Venediktova. L’Ukraine a ouvert plus de 16 000 enquêtes sur d’éventuels crimes de guerre commis lors de l’invasion russe, qui a débuté le 24 février, a-t-elle déclaré à la télévision. Moscou nie les allégations selon lesquelles ses troupes ont commis des crimes de guerre au cours de ce qu’elle décrit comme une "opération spéciale" visant à démilitariser l’Ukraine.

"Chaque jour, nous constatons une augmentation [des enquêtes]", a déclaré Irina Venediktova. "Nous parlons de personnes qui ne sont pas seulement venues en tant que combattants militaires (…) mais qui sont aussi venues pour violer, tuer des civils, piller, humilier et ainsi de suite", a-t-elle ajouté.

>> Ukraine : comment juger les crimes de guerre ?

  • 11 h 30 : Moscou se dit "prêt" à garantir la sécurité des navires quittant les ports ukrainiens 

"Nous sommes prêts à garantir la sécurité des navires qui quittent les ports ukrainiens (...) en coopération avec nos collègues turcs", a affirmé le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov lors d'une conférence de presse avec son homologue turc Mevlut Cavusoglu à Ankara, où il est venu discuter de l'instauration de couloirs maritimes pour faciliter l'exportation de céréales.

  • 11 h 05 : la Turquie juge "légitime" de lever les sanctions sur les exportations agricoles russes

La Turquie juge "légitime" la demande de la Russie de lever les sanctions appliquées aux exportations agricoles russes pour faciliter les exportations ukrainiennes, a indiqué mercredi le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu.

"Si nous devons ouvrir le marché international ukrainien, nous pensons que lever les obstacles aux exportations russes est légitime", a déclaré Melvut Cavusoglu qui recevait à Ankara son homologue russe Serguei Lavrov pour trouver un accord sur les exportations de céréales ukrainiennes via la mer Noire.

>>> Retrouvez la conférence de presse de Melvut Cavusoglu et Serguei Lavrov

  • 11 h : l'Ukraine ne déminera pas le port d'Odessa de peur d'une attaque russe

L'Ukraine refuse de déminer le port d'Odessa pour permettre la reprise de ses exportations de céréales, car elle craint que les forces russes n'en profitent pour attaquer la ville, selon le porte-parole de l'administration de la région d'Odessa Serguiï Bratchouk. 

Si l'Ukraine démine le principal port du pays, la Russie "voudra attaquer, elle rêve de parachuter des troupes", a-t-il déclaré dans un message vidéo sur Telegram. "La flotte russe de la mer Noire fera semblant de se retirer vers la Crimée annexée. Mais dès qu'on déminera les accès au port d'Odessa, la flotte russe sera là", affirme-t-il. 

Le responsable a fait ces commentaires peu avant que le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov discute mercredi à Ankara avec son homologue turc Mevlüt Cavusoglu de l'instauration de couloirs maritimes afin de faciliter les exportations de céréales en mer Noire.

  • 10 h 35 : le Programme alimentaire mondial (PAM) s'allie à Uber pour distribuer de la nourriture

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé mercredi s'être allié à Uber, dont il utilise des véhicules plus petits que les siens, pour distribuer une aide d'urgence en Ukraine.

"Les gros véhicules ayant du mal à atteindre les personnes dans le besoin dans les agglomérations, la collaboration avec Uber permet au PAM de mieux coordonner, répartir et suivre une flotte de petits véhicules qui livrent des produits de secours depuis les entrepôts jusqu'aux personnes dans le besoin dans les zones densément peuplées d'Ukraine", indique un communiqué de l'agence onusienne spécialisée dans l'aide alimentaire d'urgence. Cette collaboration a déjà été mise en œuvre à Dnipro, Lviv ou Kiev, selon la même source.

  • 9 h 08 : "il faudra peut-être se retirer" de Severodonetsk, évoque le gouverneur de la région

Les forces ukrainiennes devront peut-être se retirer de Severodonetsk, ville-clé de l'est de l'Ukraine "bombardée 24 heures pour 24" vers des positions mieux fortifiées, a déclaré mercredi le gouverneur de la région de Louhansk, Serguiï Gaïdaï, sur la chaîne 1+1, alors que la ville est partiellement contrôlée par les Russes depuis des jours.

  • 8 h 25 : Sergueï Lavrov en Turquie pour la création de corridors maritimes

La création de couloirs maritimes sécurisés pour l'exportation de céréales par la mer Noire sera au cœur des discussions mercredi à Ankara entre le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et son homologue turc, Mevlüt Cavusoglu.

Sergueï Lavrov est arrivé mardi en Turquie et évoquera la possibilité pour l'Ukraine d'exporter ses récoltes bloquées dans ses ports. Un blocage qui fait flamber les prix et fait peser la menace d'une famine dans certains pays d'Afrique et du Moyen-Orient.

À la demande de l'ONU, la Turquie a proposé son aide pour escorter les convois maritimes depuis les ports ukrainiens, malgré la présence de mines dont certaines ont été détectées à proximité des côtes turques.

  • 1 h 18 : le président Zelensky évoque une "défense absolument héroïque" dans le Donbass

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a assuré dans son adresse vidéo quotidienne mardi soir que "la situation sur le front n’a pas changé significativement ces 24 dernières heures". Les forces russes n’ont fait aucune avancée significative dans la région orientale du Donbass au cours de la journée et selon lui, "la défense absolument héroïque du Donbass continue".

  • 1 h 01 : plus de 1 000 prisonniers ukrainiens ont été envoyés en Russie et font l'objet d'une enquête, selon TASS

Plus de 1 000 soldats ukrainiens, détenus après leur reddition, lorsque les forces russes ont pris le contrôle de la ville de Marioupol, ont été transférés en Russie et font l'objet d'une enquête, a rapporté mardi l'agence de presse TASS, citant une source au sein des forces de l'ordre russes.

Si cette information est confirmée, elle pourrait compromettre les pourparlers de paix déjà difficiles entre les deux parties. Kiev espère obtenir la libération des quelque 2 000 combattants de l'usine Azovstal dans le cadre d'un échange de prisonniers, mais les parlementaires russes ont exigé que certains d'entre eux soient traduits en justice.

Avec AFP et Reuters

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Union Européenne. Vers un chargeur unique pour tous les smartphones

Alexandra Fleisch Viard

Les 27 pays de l’Union européenne se sont mis d’accord, mardi 7 juin, pour imposer à l’échelle de l’UE, d’ici à l’automne 2024, un chargeur filaire unique pour les smartphones, consoles, liseuses électroniques, tablettes, écouteurs, casques et appareils photo numériques de toutes marques. Les ordinateurs portables seront soumis à la même exigence d’ici à 2026. Cette nouvelle réglementation vise à limiter les déchets de chargeurs non utilisés, nocifs pour l’environnement, et à défendre les droits des consommateurs, souvent contraints d’accumuler des chargeurs incompatibles entre leurs différents appareils. Selon la Commission européenne, 250 millions d’euros pourront être économisés, tandis que les déchets électroniques, évalués à 11 000 tonnes par an, seront réduits de 1 000 tonnes. Le projet d’harmonisation avait été lancé dès 2009 par la Commission, mais s’était heurté aux réticences de l’industrie, notamment d’Apple. Après plus de dix années de combat, c’est donc une double victoire, pour le climat et contre les lobbies.

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France24 - World

UK denies breaking law with new Northern Ireland plan

Issued on: 09/06/2022 - 14:22Modified: 09/06/2022 - 14:20

London (AFP) – Britain said on Thursday it was readying new legislation to rewrite its Brexit commitments on Northern Ireland but denied it was breaking its treaty obligations to the European Union.

The bill is expected next week, possibly on Monday, and would trigger unilateral changes to the so-called Northern Ireland Protocol in the teeth of objections from Brussels and most political parties in Belfast.

Ireland's Foreign Minister Simon Coveney said opposition to Britain's tactics had "hardened" across EU capitals, querying whether it was "serious about a negotiated solution", Irish media reported.

The UK says the bill is needed to fix trade distortions in Northern Ireland, which was left hanging in a unique situation by Brexit, and bring the province's biggest pro-UK party back into power-sharing government.

Prime Minister Boris Johnson's cabinet has signed off on the plan and only some final drafting remains, his spokesman told reporters.

"Yes, we are confident of that: the bill is lawful under international law," the spokesman added.

Senior minister Michael Gove denied that Johnson was looking to divert attention after he narrowly survived a no-confidence vote within his own party, by placating Brexit hardliners on the Conservative backbenches.

"I don't think it's about picking a fight," Gove said on BBC radio.

"It is absolutely right that we fix the problems with the Northern Ireland Protocol," he said.

The Democratic Unionist Party (DUP) refusing to re-enter government in the province unless the protocol is overhauled.

The protocol was agreed as part of Britain's Brexit divorce deal with Brussels, recognising Northern Ireland's status as a fragile, post-conflict territory that shares the UK's new land border with the EU.

It requires checks on goods arriving from England, Scotland and Wales, to prevent them entering the EU's single market via the Republic of Ireland.

That has infuriated the DUP, which says Northern Ireland's status within the UK is in jeopardy.

The UK says it plans to scrap most of the checks, arguing that the higher priority is ensuring no return to a hard border between the north and south of Ireland, in line with a 1998 peace agreement.

Overriding the protocol, the bill would let the UK create a "green channel" for British traders to send goods to Northern Ireland without making any customs declaration to the EU.

The EU would have access to more real-time UK data on the flow of goods, and only businesses intending to trade into the single market via Ireland would be required to make declarations.

Britain has vowed "robust penalties" for any companies seeking to abuse the new system, but would also remove oversight of the protocol by the European Court of Justice -- another red line for Brussels.

Britain also risks antagonising the United States, which helped broker the 1998 Good Friday Agreement.

But Northern Ireland Secretary Brandon Lewis has been briefing the US administration along with officials in Dublin and Brussels, to prepare the ground for the new bill, Johnson's spokesman said.

© 2022 AFP

L'Humanité

Football. Pourquoi la Ligue des nations fait hurler dans les vestiaires

Actu

Lucrative pour les fédérations, la compétition censée remplacer les matchs amicaux est loin de faire l’unanimité auprès des acteurs du jeu.

Éric Serres

Sans Raphaël Varane ni Kylian Mbappé, blessés tous les deux à l’issue de la première rencontre de la Ligue des nations contre le Danemark, l’équipe de France qui se déplaçait en Croatie a obtenu un match nul (1-1), lundi soir, avec un effectif totalement remodelé. Au-delà de ce match, cette Ligue des nations, instaurée en 2018 et organisée par l’UEFA sur une idée de son ancien président Michel Platini –, qui voulait redonner de la saveur aux rencontres amicales –, pose aujourd’hui problème.

Un calendrier surchargé et ingérable

Joueurs et entraîneurs se plaignent d’un calendrier surchargé et ingérable pour les organismes. Bernardo Silva, le milieu de terrain portugais de Manchester City, résume ainsi la situation : « C’est très dur pour les joueurs, lors d’une saison où nous avons joué 60 matchs, de venir ici et en jouer quatre de plus. Beaucoup de gens parlent de ça, trop de matchs avec, au final, plusieurs blessures. Nous allons commencer la nouvelle saison dans un mois et c’est sûr que nous ne serons pas à 100 % préparés. »

« L’une des idées les plus ridicules »

Mais il est loin d’être le seul à se plaindre de ces quatre matchs en à peine dix jours pour sa sélection. Jürgen Klopp, l’entraîneur de Liverpool, ne dit rien d’autre : « La Ligue des nations est l’une des idées les plus ridicules du monde du football. Les joueurs ont joué plus de 70 matchs. Quatre, cinq, six matchs avec les équipes nationales, c’est n’importe quoi. Je préférerais que l’UEFA prenne plus d’argent sur les finales de la Ligue des champions et se débarrasse de la Ligue des nations. C’est n’importe quoi ! » Propos soutenus par le sélectionneur des Pays-Bas, Louis Van Gaal : « C’était une saison très difficile avec beaucoup de matchs, sans oublier le stress lié aux infections au coronavirus. Jouer quatre autres matchs en onze jours, c’est fou. »

Une réforme urgente réclamée

N’importe quoi, donc, et ce d’autant plus que cette compétition, installée après les championnats domestiques et les coupes d’Europe, va obliger les footballeurs à jouer un match tous les trois jours dès le début de la saison pour être dans les temps de préparation de la Coupe du monde 2022, organisée au Qatar en novembre et décembre. La publication d’une enquête réalisée par le syndicat international des footballeurs (Fifpro) tire depuis des années la sonnette d’alarme au sujet de cette surcharge de travail et réclame une réforme urgente : « Les footballeurs professionnels dans leur grande majorité sont en faveur d’une nouvelle réglementation pour faire face à la congestion croissante des matchs et à la charge des déplacements qui viennent écraser leur sport. » Ainsi Mohamed Salah, l’attaquant vedette de Liverpool, aura effectué cette saison 70 matchs – finale de la Ligue des champions comprise –, pour 86,5 minutes en moyenne par match et près de 86 000 kilomètres dans les transports aériens.

L’argent fausse toute logique

Outre l’impact sur le physique, celui sur la santé mentale des footballeurs. Les données compilées à partir d’un logiciel de surveillance ( Player Workload Monitoring) de la charge de travail des joueurs font peur. Pas moins de 82 % des experts interrogés expliquent « avoir été témoins d’une surcharge causant aux joueurs des problèmes de santé mentale ». En conclusion, le rapporte insiste sur le fait que, au-delà de 55 matchs par saison, les conséquences physiques et mentales deviennent considérables.

Temps trop courts de récupération entre deux matchs, coupure estivale beaucoup trop petite, le constat est cinglant. Mais les retombées financières sonnantes et trébuchantes pour les fédérations européennes faussent toute logique. Ainsi, les douze équipes de la Ligue A recevront une même « prime de solidarité » de 1,5 million d’euros (1 million pour celles de la B, 0,75 million pour la C et 0,5 million pour la D). Chaque vainqueur de groupe percevra, ensuite, 1,5 million d’euros et le vainqueur final du tournoi, 4,5 millions d’euros. Au cumul, une équipe de la Ligue A pourra gagner jusqu’à 7,5 millions d’euros. Un pactole difficile à refuser pour les fédérations nationales qui ont pris de plein fouet la crise du Covid et s’accrochent, aujourd’hui, à toutes les branches qui peuvent faire tomber du « cash » dans leur escarcelle. On achève bien les chevaux alors pourquoi pas les footballeurs.

footballKylian Mbappé
L'Humanité

Roland-Garros. Caroline Garcia et Kristina Mladenovic, invitées gagnantes

La femme du jour

Emilio Meslet

Qui a dit que les Français ne gagnaient jamais à Roland-Garros ? Dimanche, juste avant le quatorzième titre de Rafael Nadal porte d’Auteuil, Caroline Garcia et Kristina Mladenovic sont venues à bout de la doublette américaine Gauff-Pegula (2-6, 6-3, 6-2), lors de la finale du double féminin.

Elles ont ainsi décroché leur deuxième titre commun sur la terre battue parisienne, après celui de 2016. « Il n’y a pas de meilleur titre pour nous », a lâché Caroline Garcia après leur triomphe. Surtout qu’en raison de leur classement, celles qui ont gagné une Fed Cup en 2019 n’auraient jamais dû jouer la compétition : c’est la Fédération française qui leur a accordé une invitation. À signaler également : le Français Gabriel Debru, 16 ans, s’est lui imposé dans le tournoi juniors.

tennisroland-garroskristina mladenovichomme ou femme du jour
France24 - World

France votes again: What's at stake in the legislative elections?

Issued on: 08/06/2022 - 17:28Modified: 08/06/2022 - 17:29

Florence VILLEMINOT Follow

This week, we explore the upcoming French legislative elections, the so-called "third round" of the presidential race. This time, French voters are electing 577 MPs to the Assemblée nationale, the lower house of parliament. Though arguably just as important as the race for the Élysée Palace, turnout tends to be lower. So do these elections work? We tell you more in this edition of French Connections.

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As France returns to the polls, can Mélenchon’s left deprive Macron of a majority?

French Legislative Elections

Macron leads in overseas legislative vote, ex-PM Valls eliminated

French Legislative Elections

Alarm bells for Macron amid poll boost for left, headed by firebrand Mélenchon

L'Humanité

Tennis. Nadal, l'extra terrestre !

L’Espagnol a soulevé, ce dimanche à Paris, pour la 14e fois de sa carrière la Coupe des Mousquetaires de Roland-Garros. Le Majorquin, malgré une blessure qui ne le lâche plus, a balayé le jeune Norvégien Casper Ruud (6-3, 6-3, 6-0). Un exploit unique, mais peut-être le dernier ?

Éric Serres

La joie illuminait son visage, la Coupe des Mousquetaires était sienne encore et encore et encore une fois. La quatorzième fois. Rien que cela ! Certes les années passent, les blessures se multiplient, les douleurs s'amplifient, mais à Roland-Garros « Rafa » est le roi, avec un règne en années tennis aussi long que celui de la Reine d’Angleterre qui a fêté ses 70 années de couronne. Rafael Nadal depuis ses 19 ans a empoché 22 titres du Grand Chelem. Deux jours après avoir fêté ses 36 ans, l'Espagnol n’a fait qu’une bouchée d’un jeune prince encore trop inexpérimenté et trop tendre à ce niveau de la compétition. Il a battu en trois sets secs le Norvégien Casper Ruud (6-3, 6-3, 6-0). « Je n'ai pas les mots pour dire ce que je ressens. Je n'aurais jamais pensé être compétitif à 36 ans, ni même (il y a quelques mois) être en mesure de jouer ici une fois de plus », a déclaré Nadal.

Tennis. Rafael Nadal, sa 15e demi-finale à Roland-Garros

L'Espagnol voulait ce trophée, et il l’a eu. Dès le premier set, il a mis la main sur le match en attrapant son adversaire par le col de la chemise pour lui expliquer que la jeunesse de suffisait pas à s’imposer (6-3). Dans le deuxième, il a encore une fois secouer le jeune prunier qui ne déméritait pourtant pas, mais voilà. Et puis dans le 3e set Nadal quelqu’un de reconnu pour son empathie, n’en n’a guère eu cette fois-ci (6-0).

Je ne sais pas ce qui va se passer dans l'avenir, mais je vais me battre pour continuer le plus longtemps possible » Rafael Nadal

Une roue de bicyclette qui sonnait l’envie du majorquin de ne pas s’éterniser trop sur un court qui l’a fait tant de fois roi, mais qui aujourd’hui le fait souffrir plus que tout autre. Le syndrome de Muller-Weiss , le hante à chaque minute. Cette nécrose de l’os scaphoïde du pied gauche, une pathologie rare, est le prix qu’il doit payer aujourd’hui à chaque match. Plus les années passent et plus la douleur se fait forte, mais Rafael ne veut pas encore abdiquer : « Je ne sais pas ce qui va se passer dans l'avenir, mais je vais me battre pour continuer le plus longtemps possible », a-t-il promis à la foule qui dès l’échauffement avait les yeux de Chimène pour son sublime torero. « C'est fou ce qui m'arrive cette année. Sans ma famille et mes proches, j'aurais déjà pris ma retraite », a-t-il expliqué à la fin du match pour nous narrer une saison décidément pas comme les autres. Après l'inimaginable titre en Australie où il s'était imposé en janvier après six mois d'arrêt pour soigner son pied puis un covid, Nadal a donc réalisé l'improbable à Roland-Garros en s'imposant malgré une préparation réduite et une première partie de saison sur terre battue assez quelconque. Mais tout le monde ne s’appelle Nadal.

En totale reconquête

Le n°5 mondial a traversé ces deux semaines en totale reconquête après une demi-finale perdue l’an dernier. Un parcours exténuant avec un 8e de finale de cinq sets et 4h21 contre Félix Auger-Aliassime, puis un quart de quatre sets et 4h12 contre Novak Djokovic et enfin une demi-finale de 3h13 pour... même pas deux sets contre Alexander Zverev qui a dû abandonner, mais un parcours digne d’un Richard Cœur de Lion revenant des croisades. Mais voilà, il y a les espoirs d’un homme qui ne connaît pas la renonciation et un corps qui semble définitivement lui dire stop. La pression retombée, Rafa du haut des 14 titres a fini par souffler en conférence de presse que : « Dans les circonstances actuelles, je ne peux pas et je ne veux pas continuer de jouer. » Qui aura raison de l’autre ? Personne ne peut le dire à ce jour.

tennisrafael nadal
Valeurs Actuelles

Mort d’une orque et folie animaliste

Rare incursion en eau douce d’un grand delphinidé noir et blanc, la remontée de la Seine par cette orque mâle méritait l’intérêt naturaliste. En principe, ce type de cétacé évolue en groupe. Pourquoi un spécimen d’Orcinus orca, la plus grosse espèce de dauphin, réputée pour son intelligence — et sa voracité —, a-t-il pu “choisir” de parcourir seul plus de 100 kilomètres en eau de plus en plus douce ? Et de quoi l’animal, avec son aileron plié, était-il malade ?

Il avait été filmé le 16 mai, près de Honfleur, par des marins pêcheurs. Son équipée fluviale a été suivie avec fièvre. L’État s’est mobilisé pour reconduire “gentiment” l’égaré à la mer : cellule de crise, réunions d’experts, conférences de presse, affrètement de bateaux. Une tentative de réorientation, à l’aide de sons d’orque diff usés sous l’eau, échoua.

À entendre le ton des commentateurs déplorant l’état de santé de l’animal, on eût cru qu’il s’agissait d’une personnalité. « Le pronostic vital est engagé. On est vraiment très très inquiets », s’alarmait un spécialiste, fondateur d’une association de protection des cétacés. Arguant sa maladie et ses « cris de détresse », on annonça finalement une « euthanasie ». Mais il ne fut pas nécessaire d’abattre l’orque. Elle fut retrouvée sur le flanc le 30 mai. De multiples articles déplorent son « décès ».

Accusé par un “spécialiste des dauphins” de ne pas l’avoir assez aidée, le préfet a dû se fendre d’un long communiqué justifiant les efforts de son administration. On avait décidé de cacher l’endroit où errait le cétacé, afin d’éviter de le déranger. Occasion perdue de montrer aux enfants sa rare présence dans les boucles de la Seine ? Voir mourir un animal peut enseigner la réalité de notre condition mortelle.

Le vocabulaire est gangréné par l’animalisme. Peta France a inclus des orques captives parmi les « 9 mamans animaux qui ont besoin de vous pour la fête des mères »

« On parlait plutôt d’un fantôme d’orque, tellement sa peau était ulcérée ; elle devait souffrir le martyre », a gémi le spécialiste. Le vocabulaire est gangrené par l’animalisme. Peta France a inclus des orques captives parmi les « 9 mamans animaux qui ont besoin de vous pour la fête des Mères » 2022.

Pour ramener à la raison, rien de tel que des vidéos de prédation : le tueur des mers raffole des fameux “bébés phoques” ; il faut le voir s’échouer sur un rivage où barbotent les petits pour les croquer vivants. Chassant en meute, les orques savent encercler un phoque crabier tapi sur un bout de banquise et créer des remous pour le précipiter à l’eau aussitôt rougie de son sang. Elles peuvent même occire une baleine bleue !

L’autopsie, après remorquage du cadavre, a surpris les naturalistes : ce n’est pas la pollution du fleuve qui a tué notre orque ; atteinte depuis longtemps d’une mycose généralisée, elle venait de loin, car son estomac contenait des griffes et des moustaches de phoques. Dévorés vivants ! Si l’orque est “décédée”, ses “pauvres” victimes auraient-elles été “assassinées” ?

La nature est tout simplement violente. Grâce au Ciel, les animaux sauvages se cachent souvent pour mourir. Sinon, on nous imposerait chaque jour des émois et des deuils imbéciles, quand tant d’êtres humains finissent leur vie sans qu’on s’en soucie.

* Tugdual Derville est porte-parole d’Alliance Vita et du collectif Soulager mais pas tuer, et auteur de “la Bataille de l’euthanasie, enquête sur les 7 affaires qui ont bouleversé la France” (Salvator).

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Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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Valeurs Actuelles

L’association PETA France milite en faveur des croquettes vegan pour chiens et chats

La PETA délivre des conseils aux maîtres d'animaux désireux de “leur offrir une alimentation sans viande qui soit équilibrée et saine”.

Le changement d’alimentation, c’est maintenant. À tel point que même la PETA, l’association de défense des droits des animaux semble convertie au véganisme. Elle propose ainsi, sur son site, des conseils destinés aux maîtres voulant nourrir leurs animaux sans viande.

La « très mauvaise qualité » des produits du commerce

« Alors que les aliments industriels pour animaux de compagnie peuvent contribuer à mettre en danger leur santé, il est non seulement facile de leur offrir une alimentation sans viande qui soit équilibrée et saine, mais cela permet également d’améliorer leur santé et de ne pas soutenir indirectement une industrie prête à tout pour faire du profit sur le dos d’animaux tués pour la consommation », peut-on lire en préambule. L’association évoque les « problèmes de santé » que peuvent causer, chez les animaux de compagnie, « les croquettes, la pâtée et les autres types de produits industriels ». En cause, la composition de ces aliments, lesquels seraient élaborés, notamment, à base « de parties d’animaux que l’on considère comme impropres à la consommation humaine – c’est-à-dire déjà morts, mourants, malades ou mutilés avant d’avoir été transportés à l’abattoir. »

« Si l’on regarde la régulation européenne en la matière, on constate que des parties animales qu’aucun félin ou canidé ne mangerait dans des conditions naturelles sont légalement acceptées comme ingrédients, tels que les têtes des volailles, les cornes, les pattes, les os et même les plumes ! », poursuit la PETA France. Et d’ajouter : « En plus d’être de très mauvaise qualité, ces produits contiennent également des hormones, des pesticides et des antibiotiques, tout comme les produits d’origine animale consommés par les humains. » « Les besoins nutritifs des chiens et chats peuvent en effet être remplis grâce à une alimentation sans produits animaux accompagnée de certains suppléments », assure encore le site Internet, faisant valoir que « si l’on souhaitait vraiment que nos chiens et chats mangent de manière naturelle, il faudrait leur donner des souris, des oiseaux ou autres petits animaux, ou les laisser chasser ».

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France24 - World

Paris shooting thrusts police violence into the spotlight as French legislative elections loom

Issued on: 07/06/2022 - 15:33

FRANCE 24 Follow

A fatal police shooting in Paris has thrust the issue of violence by security forces to the heart of an increasingly close French parliamentary election battle between a new left-wing coalition and allies of centrist President Emmanuel Macron.

Police killed a passenger in a car in northern Paris on Saturday after the vehicle failed to stop when summoned by officers and then allegedly drove towards them at speed.

“If you vote for me, I’ll change the doctrine governing the use of force by the police in our country,” Jean-Luc Mélenchon, leader of the Nupes left-wing alliance, told France Inter radio on Tuesday.

“It’s not normal that we kill someone for failing to stop,” he added, saying that four people had died in such circumstances in four months.

“The police kill,” he tweeted on Saturday, sparking condemnation from rival politicians and Interior Minister Gérald Darmanin ahead of the two-stage vote on June 12 and 19.

La police tue et le groupe factieux Alliance justifie les tirs et la mort pour "refus d'obtempérer". La honte c'est quand ?

June 5, 2022

Saturday’s shooting came just a week after police were widely condemned over their conduct at the Champions League final in Paris, where security forces teargassed fans and failed to stop street crime by local youths.

Images of frustrated passengers being teargassed outside a Paris train station over the weekend after rail services were cancelled also fed questions about their methods.

Self-defence?

The three officers involved in Saturday’s shooting say they opened fire on the car in self-defence and their lawyer claims there is video evidence to back them up.

The 38-year-old driver, who has been hospitalised with a throat injury, has a long criminal record and no driving licence, Le Parisien newspaper reported.

A woman in the front seat was hit in the head by one of the “eight or nine shots” fired in the capital’s 18th arrondissement (district).

The use of force by French police is a divisive political issue in France, with Mélenchon and other left-wingers frequently criticising security forces.

Darmanin said Monday that police “deserve respect” and that “insulting them dishonours those that want to govern”.

Far-right leader Marine Le Pen said Tuesday that Mélenchon “is always on the side of thugs, of criminals. He’s never on the side of the security forces.” 

“It’s not because someone has died that the police have done something that is open to criticism,” she told Franceinfo, adding that police had the right to defend themselves.

Prime Minister Elisabeth Borne bristled at Mélenchon’s comment in a Tuesday radio interview. “I find very shocking the way Jean-Luc Mélenchon systematically lashes out at the police with totally outrageous remarks,” Borne told France Bleu. “The police exercise a difficult mission at the service of the French,” she said.

“Beyond that, what happened this weekend, with a death, is obviously tragic,” Borne added, noting that investigations into the incident are under way.

Mélenchon hit back at the prime minister with a reaction tweet on Tuesday afternoon. “Four deaths in four months. The death of a young woman 21 years of age killed with a shot to the head: no big deal to Borne,” he tweeted. “For her, I’m the only one who is a problem. Borne, technocratic prime minister without a heart, without human compassion, without republican principles on law enforcement.”

The killing of police by jihadists as well as suspected drug dealers in recent years has led to public sympathy for their plight.

A policewoman was killed in southwest France in July 2020 when a car refused to stop and drove through a checkpoint, prompting an outcry at the time.

Police unions also complain about poor pay for officers and difficult working conditions, particularly in low-income suburbs where hostility to them is deeply rooted.

Macron majority?

Campaigning ahead of Sunday’s vote is set to intensify this week, with Macron making several trips around the country to lend support to his centrist “Ensemble” (“Together”) coalition.

Surveys suggest “Together” is on course for a narrow majority, but the results are viewed as hard to forecast because abstention is predicted to reach record levels of around 50 percent.

Mélenchon and the Nupes alliance – which groups his France Unbowed party, the Socialists, Greens and Communists – are hoping to block newly re-elected Macron by winning a majority.

The first results – for 11 constituencies representing French people living overseas – were published on Monday.

After a first round of voting at the weekend, they showed Macron’s candidates finishing top in eight out of the 11 as expected, but Nupes candidates making major gains compared with the last polls in 2017.

Macron’s Republic on the Move (LREM) party and allies have upped their attacks on Mélenchon in recent days, which analysts see as a sign of nervousness.

Senior MP Christophe Castaner said the former Trotskyist promised a “Soviet revolution”, while Economy Minister Bruno Le Maire called him a “French Chavez” in reference to late Venezuelan leader Hugo Chavez.

Mélenchon is promising to lower the retirement age to 60, introduce wealth taxes on companies and high-earners, and hike the minimum wage by around 15 percent.

Macron needs a parliamentary majority in order to push through his domestic agenda of tax cuts, welfare reform and raising the retirement age.

The 44-year-old defeated Le Pen in the second round of the presidential election on April 24, winning a second five-year term.

(FRANCE 24 with AFP)

 

French legislative elections © FRANCE 24

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Macron to increase oversight of police after brutality and racism claims

French police protest in Paris to demand a government crackdown on attacks

Champions League

French minister blames 'ticket fraud’ for stadium violence in Champions League final

Valeurs Actuelles

Mélenchon désavoué par les Français, dont une écrasante majorité (84%) a confiance dans la police

À quelques jours du premier tour des élections législatives, Jean-Luc Mélenchon a décidé d’exploiter à fond l’affaire du refus d’obtempérer, qui a eu lieu à Paris samedi 4 juin. Le patron de La France insoumise, également à la tête de la coalition des gauches siglée Nupes, multiplie les attaques à l’encontre des forces de l’ordre, et a même ressorti du placard le slogan « la police tue » – repris en cœur par les cadres de son mouvement. Une opération électoralement rentable ? Selon un sondage de l’Institut CSA réalisé pour le compte de CNews et diffusé mercredi 8 juin, les Français demeurent au contraire très majoritairement attachés à leur police. 

Dans le détail, 30 % des sondés disent avoir « tout à fait confiance » et 54 % « plutôt confiance » envers les policiers. Total des opinions favorables : 84%. À l’inverse, 12% des Français sondés n’ont « plutôt pas confiance », et seulement 4% disent n’avoir « pas du tout confiance » envers la police. Et les récents faits divers qui ont fait le cœur de l’actualité ne semblent pas avoir fait eu de conséquence sur la relation entre les Français et leur police. Au contraire, la proportion de confiance totale augmente par rapport à une précédente enquête menée en novembre 2021 par l’Institut CSA, dans laquelle elle était estimé à 79%. 

Un divorce presque consommé chez LFI

Sans surprise, ce sont les sympathisants de droite qui se montrent les plus enthousiastes : 97% des sympathisants de Reconquête !, 91% des LR et 88% des électeurs RN disent avoir confiance en les forces de l’ordre. Si, d’une manière générale, la gauche est un peu plus en retrait, l’écart entre les formations de droite et certaines familles de la gauche n’est pas massif : ainsi, les électeurs d’Europe Ecologie-Les Verts et du Parti socialiste sont 82 et 86% à faire confiance à la police française. 

Du côté de l’électorat mélenchoniste, en revanche, le divorce semble en passe d’être consommé, rapporte CNews : seuls 15% des sympathisants LFI ont « tout à fait confiance » en la police, et 39% « plutôt confiance » – portant le total confiance à 54%. À l’inverse, 33% d’entre eux n’ont « plutôt pas confiance » et 13% « pas du tout confiance ». En accusant la police de tuer et en traitant certains syndicats de formations « factieuses », Jean-Luc Mélenchon semble donc assurer l’essentiel auprès de son électorat. Une approbation de sa base qui ne devrait pas faire oublier l’important fossé qui le sépare de toutes les autres formations politiques sur ce sujet. 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - World

As France returns to the polls, can Mélenchon’s left deprive Macron of a majority?

Issued on: 08/06/2022 - 14:54

Benjamin DODMAN Follow

Coming on the heels of the Élysée Palace race, France’s legislative elections are often seen as an appendix to the presidential contest, a sideshow designed to hand the freshly elected president a working majority. It’s an assumption veteran leftist Jean-Luc Mélenchon plans to shatter as he leads a rejuvenated left-wing coalition into battle, aiming to force President Emmanuel Macron into an uncomfortable “cohabitation”.

Just weeks after re-electing Macron as their president, French voters return to the polls over the next two Sundays to renew the country’s National Assembly – the epilogue to a protracted election cycle made suspenseful by one man’s dogged refusal to yield.  

At the end of the April 10 presidential first round, Mélenchon – a fiery leftist who narrowly missed making it to the run-off – appeared to be bowing out as he concluded an emotional concession speech with a call on youngsters to take up the baton. His last words – “faites mieux” (“do better”, or “succeed where I failed”) – fuelled speculation that the hard left’s tireless campaigner might finally throw in the towel. 

In the end, talk of Mélenchon’s “retirement” lasted just nine days. 

By the time Macron crushed Marine Le Pen – for the second time – in a lopsided April 24 presidential run-off, Mélenchon had already barged his way back into the ring, defying custom and protocol to claim the prime minister’s job for himself. To that end, he urged voters to give his party a majority in parliamentary polls, often dubbed the “third round” of France’s two-round presidential election. 

Never mind the fact that presidents alone appoint prime ministers under France’s constitution – not parliament, nor the people, let alone oneself. Mélenchon’s brash call on voters to “elect (him) prime minister” thrust the 70-year-old back at the heart of the political debate, effectively sidelining the looming Macron-Le Pen rematch. It also guaranteed he would dominate the run-up to legislative elections just as he bossed the final stretch of the presidential campaign. 

French legislative elections © FRANCE 24

“Jean-Luc Mélenchon pulled off an extraordinary PR coup,” said Pascal Perrineau, a professor of political science at Sciences-Po Paris. “Asking the French to elect him prime minister might sound absurd, but it was an extremely shrewd strategy. It allowed him to both supplant Le Pen as Macron’s chief opponent and cast himself as the pillar of a revamped left.” 

The PR stunt was soon followed by another tour de force, which even critics have hailed as a masterstroke. In the days following Macron’s re-election, Mélenchon and his team engineered what many had come to see as an impossible feat: a broad alliance of France’s deeply fractured left, united around a common policy platform and fielding a single candidate in each of France’s 577 constituencies.  

With just days to go before the first round of parliamentary elections on June 12, that coalition is polling neck-and-neck with Macron’s bloc, raising fears for the ruling party that it may fail to secure the absolute majority it looked guaranteed to win only weeks ago. 

A resurgent left 

Just as it helped Macron in the presidential contest, France’s two-round system of voting is likely to favour the ruling party’s candidates in parliamentary run-offs on June 19, their centrist pitch being ideally positioned to draw support from left or right, depending on the adversary. Still, Mélenchon’s gamble has helped redraw the political map and alter the balance of power. 

The recent presidential election signalled the emergence of three camps of roughly equal weight: a centre-right bloc gravitating around the incumbent president, a far-right bloc dominated by Le Pen, and a scattered left that tried – and narrowly failed – to prevent a 2017 Macron v. Le Pen rematch. Paradoxically, it is the latter bloc that has bounced back in recent weeks, tossing aside the common assumption that the winner of the presidential contest necessarily has the momentum.  

“The far right is divided, Le Pen has shown little appetite for legislative elections, the mainstream right is virtually inaudible, and Macron’s camp has precious little to say aside from attacking Mélenchon – which is a bit thin for a political platform,” said Michel Wieviorka, a sociologist and professor at the École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS). 

“Mélenchon is the only one who has energised this campaign and his left-wing bloc is currently the force with momentum on its side,” Wieviorka added. 

Known by the somewhat awkward acronym “Nupes” (for Nouvelle Union Populaire, Écologique et Sociale), the coalition of the left is unprecedented in its breadth, encompassing Mélenchon’s La France insoumise (France Unbowed, or LFI) as well as the Greens, Communists, Socialists and other smaller groups. It is also the first such alliance to gravitate around the hard left, rather than the more moderate Socialists, leading critics to lament the centre-left’s “submission” to Mélenchon’s Insoumis

Astonishingly, the Nupes coalition includes bitter foes who spent much of the presidential campaign lambasting the veteran leftist rather than Macron. Personal and policy differences have nurtured suspicions that the bloc is little more than an alliance of convenience. Either way, the ability to bind them together marks a spectacular turnaround for Mélenchon, who has previously taken much of the blame for the left’s crippling divisions. 

“The Nupes is perhaps a motley crew but it has given visibility and momentum to a moribund left,” wrote the left-leaning daily Libération in an editorial on Tuesday. “Jean-Luc Mélenchon may well fail to fulfil his dream of becoming prime minister, but he has succeeded in building an opposition that quashes all others.”  

Talking up the left’s chances 

Mélenchon has repeatedly stressed that his prime ministerial ambition is not a “dream” – but a credible prospect. He has opted not to seek re-election to the National Assembly, surrendering his seat in Marseille. Instead, he has chosen to be everywhere at once, holding campaign rallies and press conferences up and down the country to drum up support for Nupes candidates. 

At each stop, Mélenchon has talked up the coalition’s prospects, no doubt mindful that a lack of belief in his own presidential hopes – coupled with the fact that pollsters underestimated his final score by a massive 5 points – may well have cost him a place in the April 24 run-off. 

“If people think we can win, they'll go out to vote in droves,” he told a crowd of several hundred at a campaign stop in Paris last week. Victory for Nupes is “highly likely”, he said days later in a suburb of Lyon. At every opportunity, he has detailed the coalition’s policy proposals, which include restoring a wealth tax scrapped by Macron, lowering the retirement age to 60, and hiking the minimum wage by 15 percent. 

Meanwhile, his aides have defended Mélenchon’s unorthodox decision to claim the PM’s job, stressing the need to give the election visibility at a time of growing abstention and voter disaffection. As his campaign director Manuel Bompard put it, the idea is to “give voters a clear and readable objective to make this election relevant”. 

An electoral ‘accident’ 

The LFI leader’s ubiquity on the campaign trail has contrasted sharply with Macron’s discretion and that of his entourage, including his newly appointed prime minister, Elisabeth Borne

While Mélenchon swiftly cobbled together a broad coalition and an ambitious platform for the legislative elections, Macron dithered at length over the composition of his reshuffled cabinet. When he finally made up his mind, he promptly instructed his new ministers to keep a low profile and steer clear of campaign mishaps.  

“This low-profile strategy has backfired,” wrote the Journal du dimanche, France's leading Sunday paper, adding that “the government’s deafening silence has turned into an echo chamber” for damaging incidents: first the accusations of sexual assault levelled at one minister, then the chaos that marred the Champions League football final near Paris in late May, tarnishing France’s image across the globe.  

Recent polls have served as a wake-up call for the ruling party, spurring calls to take the parliamentary vote seriously. On Tuesday, a survey by the Ifop group suggested Macron's Ensemble (Together) coalition would win between 250 and 290 seats, likely below the 289 needed for a majority. The Nupes coalition was seen making major gains with 170-205 seats, the poll suggested. Another poll by Ipsos on Wednesday put the ruling camp at between 275 and 315 seats. 

The Élysée Palace is also alarmed by results from early elections in overseas constituencies that are normally considered safe seats for Macron’s candidates. After the first round of voting, the ruling party led in most areas but faced a much stronger challenge from the left compared with five years ago, pointing to uncomfortably close run-offs next week. 

“We're taking [the threat] seriously because in the media and in the polls the only person who exists, apart from the presidential majority, is Jean-Luc Mélenchon,” Aurore Bergé, a senior ruling party MP, told France 2 television, describing the left-wing alliance as the only “strong and credible” alternative to the government. Her colleague Patrick Mignola, from the Macron-allied MoDem party, expressed fears of an “electoral accident” in the two-round parliamentary elections. 

Counter-balancing the president’s powers 

Talk of a possible “accident” reflects the ingrained tendency to view legislative elections as an appendix to the presidential contest – an almost procedural ritual designed to hand the president a workable majority. In the words of Olivier Véran, the minister for parliamentary affairs, failure to give Macron a majority in the National Assembly would represent a “major destabilisation of politics in our country for years to come”.  

That is precisely the scenario Mélenchon and his allies are aiming for, hoping to clinch a majority of seats and force Macron into appointing a left-wing government. No poll has yet predicted such an outcome. Analysts say it is highly unlikely, though not impossible. Pollsters are urging caution, stressing that even small differences in turnout could swing results one way or the other.

France has not had a president and a parliamentary majority from different parties since 1997-2002, when right-wing president Jacques Chirac ended up having to work with Socialist premier Lionel Jospin after calling an ill-judged snap election. A constitutional change in 2000 was meant to prevent such “cohabitations” by moving the parliamentary elections to immediately after the presidential ones. 

Since then, French voters have invariably given their presidents a parliamentary majority, reinforcing the notion that parliamentary votes are supposed to uphold the presidential verdict. Such precedents mean a majority for Macron is “likely but not automatic”, Wieviorka cautioned, adding that voters had also expressed a desire “not to give the president free rein in parliament”.     

While Macron ultimately trounced Le Pen in the presidential run-off, his victory was tarnished by the lowest turnout in half a century. Only one in five registered voters backed the incumbent in the first round on April 10 – a more accurate indicator of his support across the country. A poll by the BVA group last week found that only 35 percent of voters wanted Macron to have a parliamentary majority, reflecting the sharply fractured nature of the electorate. 

“Macron’s camp is still the likeliest to win the legislative elections,” Wieviorka added. “But polls also suggest that French voters are not inherently opposed to a ‘cohabitation’ and a parliament that counter-balances the president’s powers.” 

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Mélenchon's far-left party: five years of opposition at the National Assembly

FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS

‘Proud to be amateurs’: Five years on, have Macron’s political novices delivered?

FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS

‘Out of sight, out of mind’: Candidates vie to serve French expats in legislative districts abroad

France24 - World

‘Proud to be amateurs’: Five years on, have Macron’s political novices delivered?

Issued on: 02/06/2022 - 07:34

Romain BRUNET Follow Benjamin DODMAN Follow

France’s last parliamentary elections in 2017 gave flesh to President Emmanuel Macron’s pledge of political renewal, staffing the country’s National Assembly with newcomers plucked from the public. As their mandate comes up for renewal on June 12-19, has the promised change materialised? 

It’s been five years since Macron pulled a party out of his hat and triumphed in parliamentary elections, sending an army of political unknowns to the National Assembly, France’s lower house of parliament. 

Macron, himself a relative novice at the time, had promised to regenerate French politics by injecting new blood into parliament. His list of candidates featured men and women in equal numbers. More than half were newcomers to politics – people in ordinary jobs who had never held elected office.  

From that list, a staggering 308 were duly elected to the 577-seat assembly. The extraordinary result confirmed both French voters’ desire for change and their habit of handing newly elected presidents a workable majority. 

French legislative elections © FRANCE 24

“In 2017 Macron was able to transform a structural weakness into a communication asset,” said Étienne Ollion, a sociologist and author of a book on France’s most recent legislature, noting that Macron’s promise of renewal and his lack of an established party chimed with the public’s anti-establishment mood.  

While Macron urged his lawmakers to “be proud to be amateurs”, his “newbies” were frequently mocked in the first months of the legislature, “often unfairly so”, said Ollion, noting that gaffes and mistakes stemming from inexperience were mostly inconsequential.

“When people stammer because they’re not used to speaking in parliament, or are unsure about certain procedures, it’s no big deal,” he said. “If you want politics to be done by ordinary people, then you can’t expect everything to be perfect.” 

Members of the opposition coined the phrase ‘Playmobil lawmaker’ to refer to MPs from Macron’s La République en Marche (LREM), deriding their unwavering loyalty to the president. The taunts were nothing new, said Ollion, describing the ‘Playmobil’ jab as “merely the latest sobriquet for MPs who are seen as always toeing the government line, like ‘yes-men’.” 

Still, inexperience was inevitably a handicap for the party’s freshly elected lawmakers, stripped of both savoir-faire and connections. As a result, the few who did know how to navigate the National Assembly in the early days faced little competition and were rapidly able to gain prominent positions within the LREM group.  

“Within LREM, those who emerged from the ranks were those who already had some experience of politics, whether as elected officials or as their collaborators,” said Ollion. “It’s no small detail considering that Macron promised in 2017 to change politics by renewing the political corps.” 

Success stories and casting blunders 

While most early figureheads were turncoats from the old parties of right and left, notable exceptions included Jean-Baptiste Djebbari, a lawmaker from rural Haute-Vienne in central France who rose up the ranks to become a junior minister for transport, and Yaël Braun-Pivet, the newly appointed minister for France’s overseas territories.  

Things could easily have gone otherwise for Braun-Pivet, a lawyer and charity worker who was elected to represent the Yvelines department south of Paris in 2017 and rapidly found herself propelled to the head of the National Assembly's powerful law commission, a post typically given to seasoned lawmakers.  

The political novice was derided early on for mixing up laws and decrees, and for likening her fellow LREM lawmakers to couch potatoes, unaware that her mic was switched on. But what Braun-Pivet lacked in experience she soon made up for in work ethic, while her position ensured she had access to a large team of assistants and advisors. 

“Hers is an interesting case because it shows that with just one or two assistants in normal times, French MPs don’t have the means to do their jobs efficiently,” said Ollion. “If Braun-Pivet succeeded, it’s largely thanks to the support she enjoyed by virtue of her post.” 

Inevitably, Macron’s army of newcomers also resulted in its share of casting blunders, none more spectacular than Joachim Son-Forget, the MP for French nationals residing in Switzerland and Liechtenstein, whose long list of exploits included body-shaming a parliamentary colleague, posing with assault rifles, sharing a key Macron ally’s leaked sex video, and ultimately backing extreme-right candidate Éric Zemmour in the recent presidential election.  

“What a chore to be a lawmaker!” quipped the radiologist-turned-politician in a Le Monde profile two years ago, describing MPs as “petty officials who serve no purpose”. Despite his contempt for the job, Son-Forget is running for another term in office, though this time without the LREM nomination.  

So is Alsatian lawmaker Martine Wonner, like Son-Forget a staunch supporter of the controversial doctor and anti-vaxxer champion Didier Raoult. During her tumultuous term in office she described mRNA vaccines against Covid-19 as “genetically-modified junk” and accused both the government and health workers of perpetrating “crimes against humanity”. 

‘Just part of the decor’ 

While Son-Forget and Wonner are both extreme cases, talk of defections has been a recurrent theme during LREM’s five years in power, highlighting the party’s difficulty in bridging the old left-right divide and living up to its promise of renewal.  

Policies pursued by Macron and his government alienated many lawmakers, particularly from the party’s left wing. Others were disillusioned with parliament and its relative weakness in a political system dominated by the figure of the president.  

“While most of Macron’s novices embraced their mission with enthusiasm, many felt relegated to the background,” said Ollion, pointing to widespread disappointment regarding parliament’s ability to enact change.    

Prominent defectors included Matthieu Orphelin, one of the first LREM lawmakers to make a name for themselves – and also one of the first to walk out on Macron’s party in protest at what he described as the government’s lack of ambition on environmental issues.  

Orphelin, who backed Green candidate Yannick Jadot in the presidential election, is among 48 lawmakers who quit the LREM group during the legislature – a record under the Fifth Republic instituted by General Charles de Gaulle. By May 2020, the unprecedented haemorrhage had cost Macron’s party its absolute majority in the National Assembly.  

Lawmaker Annie Chapelier, a nurse from the southern Gard department, quit LREM earlier that year, slamming a party “disconnected and indifferent to the people” in which the rank and file are expected to “blindly obey”. She later published a vitriolic book denouncing a powerless parliament hostage to lobbies.  

“We’re merely part of the decor,” Chapelier told France Inter radio ahead of the upcoming parliamentary elections, in which she will not defend her seat.   

Changing the rules of the game 

As France heads to the polls on June 12 and 19 to renew the National Assembly, Macron’s ruling party has chosen not to repeat its experiment with political newcomers – discarding all talk of a renewal of French politics.  

>> Explainer: How do France's legislative elections work?

Around 70 lawmakers elected in 2017 under the LREM banner have either chosen not to seek a second term or have lost their nomination. Those vacancies have been filled by Macron allies or people who are already well-acquainted with French politics. 

In retrospect, LREM’s political novices helped shed light on the nature of contemporary politics and its impact on the lives of elected officials, said Ollion, pointing to threats levelled at members of the ruling party during Macron’s uniquely turbulent years in office, marked by often violent protests.  

“It’s a world in which you are no longer in control of your own life, in which there’s a constant dissociation between private life and public image, and in which violence is constant – whether internal, through back-stabbings between colleagues, or external, with members of the public who insult, threaten and in some cases even assault their MPs,” he explained. 

The experience of Macron’s “newbies” has also exposed the limits of attempts to breathe new life into the institutions of French democracy at a time of mounting voter disaffection, Ollion added.  

“The political novices soon found themselves constrained,” he said. “It’s not enough just to change the personnel. One also needs to change the rules of the game.” 

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Mapped: Expats kick off French legislative elections with online voting

Macron's new cabinet races to tackle cost of living crisis ahead of legislative elections

French politics

'Government of shame': Another French minister accused of rape, sparking calls for protest

France24 - Monde

Covid-19 : à Shanghai, retour à une vie pas si normale après deux mois de confinement

Publié le : 08/06/2022 - 14:11

Bahar MAKOOI Suivre

La plus grande ville de Chine, Shanghai, a levé ses restrictions anti-Covid le 1er juin après deux mois d’un des confinements les plus drastiques au monde. Mais sur place, la situation reste fragile, comme en témoignent plusieurs Français expatriés. Tests PCR tous les deux jours, reconfinement de quartiers entiers derrière des grilles… la métropole est loin d’avoir tourné la page. 

Vidéos festives, gratte-ciel éclairés de mille feux et retour du trafic dans les rues de la ville. Shanghai a levé le confinement dans la plupart de ses quartiers depuis le 1er juin.

With the lifting of a crippling 2-month lockdown, the streets of Shanghai looked (and sounded) like this. Video shows traffic and people along the Bund which has been all but deserted for weeks. #China https://t.co/nV1HWpCM9u

June 1, 2022

Mais l’euphorie des premiers jours a laissé place à la frustration de devoir faire la queue pendant des heures pour se faire tester au Covid-19 sur l’un de 15 000 sites de dépistage installés par les autorités. 

Car la menace du virus est toujours là, tout comme celle des restrictions. Des habitants sont reconfinés à la hâte, contraints de s'enfermer après la découverte de nouvelles contaminations. En vertu de la stratégie sanitaire nationale zéro Covid, les cas positifs sont toujours placés en quarantaine. 

Empêchés de quitter leur résidence, dans le centre de Shanghai, plusieurs dizaines d'habitants ont même protesté, lundi 7 juin, contre des fonctionnaires vêtus de combinaisons intégrales, en manifestant derrière le grillage qui entoure leurs bâtiments. 

Pour France 24, plusieurs Français, contactés une première fois par notre rédaction en avril, ont accepté de raconter leur quotidien à peine sortis du confinement. 

  • Géraldine, 40 ans, community manager 

Je ne dirais pas que la vie à Shanghai est revenue à la normale. On est en sursis. J’habite dans le centre historique et de plus en plus de quartiers autour du nôtre sont reconfinés. 

J’ai peur comme jamais. Je reste sur le qui-vive car nous devons quitter le pays dans sept jours si tout va bien, mon mari, ma fille de 4 ans et moi. C’était prévu de longue date et c’est ce qui m’avait aidé à tenir durant les deux mois de confinement. 

Dans mon district, il y a eu un cas positif et le comité de quartier [autorité locale] a demandé à faire tester tous les immeubles de notre résidence de plusieurs centaines d’habitants. On nous a fait descendre à minuit pour se faire tester en pleine nuit par ces fameux volontaires avec leurs tenues de protection de la tête au pied. Si jamais un cas positif au Covid-19 est détecté, on nous renferme immédiatement. Je vois bien en me baladant que certains immeubles d'habitation du voisinage sont encore confinés, il y a beaucoup de barrières autour de chez nous pour bloquer l’accès à des quartiers entiers, des policiers dans les rues et des kiosques de tests PCR. On doit se faire tester toutes les 48 heures pour accéder aux commerces ou même pour prendre un taxi. L’ambiance n’est pas à la fête. 

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Moi je suis un peu insouciante et tellement contente qu’on soit libérés que je voudrais profiter des derniers instants à Shanghai avant de quitter le pays. Après deux mois enfermés, j’ai passé très peu de temps dans l’appartement depuis le premier jour de déconfinement [le 1er juin]. Je vois beaucoup de copains, je pique-nique, je me balade. 

Les magasins et les commerces ont rouvert pour booster l’économie, mais malheureusement la plupart des restaurants sont restés fermés et peu de gens les fréquentent par crainte d’être testés positifs et de devoir s’isoler de nouveau. Je ne restreins pas mes déplacements mais je garde mon masque, je me désinfecte soigneusement les mains et je garde les distances. 

Nous allons devoir nous reconfiner quelques jours avant le départ, éviter les lieux clos pour ne pas avoir de mauvaises surprises avec le QR code qui passe au rouge. Ici, on est reliés à une application obligatoire, qui nous suit en temps réel, c’est un peu notre laissez-passer pour tout. Mais on est aussi surveillés. Et les autorités peuvent nous retrouver facilement si on a croisé une personne positive dans un centre commercial ou un autre lieu public, même si on ne la connait pas. 

Et puis la crainte d’aller en centre de quarantaine est toujours là. Cette histoire de camps d’isolement, ça continue. 

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Je suis contente de partir car Shanghai, la ville que j’ai adorée, est devenue triste. Ce n’est plus possible de vivre comme ça et la vie ne redeviendra pas comme avant. La première chose que je ferai en rentrant en France, c’est d’ôter mon masque. J’ai oublié la sensation que ça fait. Et de s’agglutiner dans un restaurant. 

  • Élodie, 41 ans, directrice d’une PME française de peinture  

Je n’avais pas mis les pieds sur notre site de fabrication depuis deux mois. C’est un soulagement. Ce matin, j’ai revu les ouvriers qui dorment sur place depuis fin mars. Mes équipes étaient presque toutes là. Certains dorment encore à l’usine, parce qu’ils habitent une province voisine de Shanghai et qui n’est pas encore déconfinée. S’ils retournent chez eux, ils doivent effectuer sept jours de quarantaine dans un centre, à leur frais, où ils dorment dans des box sans fenêtres. À l’usine, on leur a installé des lits, ils ont aussi un cuisinier qui leur prépare les repas. 

Je ne sais pas comment nos clients vont réagir et j’espère qu’ils ne vont pas décider de relocaliser à un moment ou à un autre. On ne peut pas continuer à faire du "on" / "off" en confinant, il va falloir apprendre à vivre autrement. C'est long et on ne parle pas du déconfinement en soi.

La vie d’aujourd’hui est différente. Pour se rendre au travail, je dois présenter un test PCR négatif de moins de 72 heures. On a les résultats avec plus de dix heures de retard, étant donné les millions de personnes qui se testent en ville, alors on est obligé de se faire tester tous les deux jours dans les faits. A partir de demain nous avons décidé de payer une société pour venir faire les tests à l’usine afin d’éviter à nos employés d’avoir à faire la queue dans la rue. 

Partout en ville, il y a des stands et des gens qui attendent des heures. Les personnes qui effectuent les tests ne sortent pas de leur cabine, des trous ont été prévus pour passer les bras hors du kiosque et effectuer les tests avec des gants en plastique.  

Je ne suis jamais sereine quand je passe le test. Jusqu’ici, j’ai réussi à éviter le Covid-19 et les centres de quarantaine. Mais le stress est toujours là. Ce déconfinement est assez particulier. 

Chaque fois que j’entre dans un centre commercial, je dois scanner mon QR code et je suis tracée, donc j’évite d’y aller. Dehors, tout n’a pas repris comme avant, les écoles sont encore fermées et de nombreuses personnes sont restées en télétravail. 

Mais sur le Bund de Shanghai [les berges aménagées de la rivière Huangpu], il y a beaucoup de monde, les gens pique-niquent, font du vélo. J’entends des flots de bruits, de rires, c’est la vie qui reprend. Ils profitent avant la saison des pluies qui ne va pas tarder.  

Ça fait du bien de revoir les amis après avoir passé deux mois, seule, entre quatre murs, même si je suis restée positive et bien occupée par les défis à relever au travail. 

  • Thibaut, 29 ans, informaticien 

J’ai réussi à rentrer en France dans la nuit du 27 au 28 mai. On était cinquante Français dans un Airbus et juste un Chinois qui a réussi à obtenir un rare visa de sortie. 

Mon permis de résidence chinois ayant expiré, j’ai bien failli ne pas partir. Je n’avais pas pu le faire renouveler durant le confinement parce que les services administratifs étaient fermés. J’ai dû corrompre un agent chargé des visas à quelques jours de mon départ. J’ai payé 2 500 euros. En plus de mon billet retour à 4 000 euros, cela fait cher. Mais je ne me voyais pas rester dans ces conditions à Shanghai. Quand je suis parti, je n’avais pas de visibilité sur la fin du confinement qui a finalement eu lieu les jours suivant. Il me fallait cette bouffée d’air frais. 

L’expérience a quand même été dure. En avril, quand je suis passé au QR code rouge [positif au test du Covid-19], la moitié des habitants de mon bâtiment a réclamé mon transfert immédiat en centre de quarantaine. J’ai réussi à y échapper mais le comité de quartier a placé un capteur sur ma porte pour en détecter toute ouverture. Et les jours suivants, je recevais un message pour me donner le créneau autorisé pour sortir ma poubelle. 

Le mois suivant, j’ai eu le temps d’échanger avec les autres résidents de mon bâtiment. J’étais le seul étranger, mais je parle couramment le chinois. J’ai compris qu’ils avaient vraiment eu peur de mourir du Covid-19. Ils ont encore en tête les images de Wuhan et la propagande d’État est très forte. À partir du moment où je leur ai présenté un certificat de rémission, ils ont été rassurés. 

Ce retour en France me permet de prendre du recul pour ne pas atteindre une limite qui m’aurait dégouté de la Chine. Quand j’ai quitté l’appartement il y a deux semaines, le capteur était encore sur ma porte. Rester plus longtemps m’aurait mis dans une position mentale compliquée. 

Je pense quand même revenir à Shanghai en septembre pour finir mon projet. Je présume que ça ira mieux car ce qu'il se passe est politique. J’ai l’impression que le gouvernement central souhaite punir Shanghai pour ne pas que la direction de la province de Shanghai prenne trop de poids au sein du Parti communiste chinois [dont le 20e congrès a lieu cet automne]

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Reportage : le durcissement du confinement à Shangaï exaspère une population à bout de souffle

REPORTAGE

Shanghai : après un confinement ultrastrict, la pressante envie d'ailleurs des jeunes

Covid-19 : Shanghai lève plusieurs restrictions après deux mois de confinement

France24 - Monde

Crise des urgences à l'hôpital : le gouvernement dévoile une série de "premières mesures"

Publié le : 08/06/2022 - 15:42

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La ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon, a annoncé, mercredi, de premières mesures de soutien aux services d'urgence hospitaliers en France, "sans attendre" les conclusions de la mission flash commandées par l'Élysée. "Le gouvernement prend ses responsabilités face à la crise", a-t-elle affirmé.

Heures supplémentaires payées doubles, élèves infirmiers "immédiatement" employables : la ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon, a annoncé, mercredi 8 juin, une série de "premières mesures" afin de surmonter un "été difficile" à l'hôpital, "sans attendre" les conclusions de la mission flash sur les urgences.

"L'été sera difficile" et il faudra "trouver des solutions pour que les Français ne soient pas privés de soins", a-t-elle déclaré lors d'une intervention au Congrès Urgences, qui se tient à Paris de mercredi à vendredi.

Alors que 120 services d'urgences ont été forcés de limiter leur activité ou s'y préparent, selon un décompte diffusé fin mai par l'association Samu-Urgences de France, "le gouvernement prend ses responsabilités face à la crise", a-t-elle affirmé.

L'exécutif a notamment "décidé de réactiver le doublement de la rémunération des heures supplémentaires du personnel non médical, et du temps de travail additionnel des médecins, pour l'ensemble de la période estivale".

La ministre a également annoncé "un dispositif exceptionnel" pour que "les élèves infirmiers et aides-soignants ayant achevé leur formation initiale en juin et juillet (puissent) commencer à exercer immédiatement, sans attendre la remise officielle de leur diplôme".

Les soignants retraités "volontaires pour reprendre une activité" cet été bénéficieront pour leur part de "facilités de cumul (avec) leur pension de retraite".

Par ailleurs, les agences régionales de santé (ARS) ont été sommées de "remobiliser les dispositifs territoriaux de gestion de crise" pour coordonner hôpitaux publics, cliniques privées et professionnels libéraux.

Ces "premières mesures seront bientôt complétées par les propositions de la mission Braun", a-t-elle ajouté.

Emmanuel Macron a en effet chargé le Dr François Braun, chef des urgences du CHR de Metz et président de Samu-Urgences de France, d'une "mission flash" sur les "soins non programmés", dont les résultats sont attendus avant le 1er juillet.

Avec AFP

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Crise des urgences à l'hôpital : faible mobilisation à quelques jours des législatives

Crise des services d'urgence : Emmanuel Macron lance une mission d'un mois

Valeurs Actuelles

Les produits d’hygiène pris aux passagers lors des contrôles à l’aéroport de Nice donnés aux Restos du cœur

Une jolie initiative. Depuis le mois de mai, les produits d’hygiène enlevés aux passagers lors des contrôles à l’aéroport de Nice sont donnés aux Restos du cœur, explique France 3 Provence-Alpes-Côte d’Azur. C’est l’un des bénévoles de l’antenne niçoise qui a eu l’idée, il y a quelques semaines, de solliciter l’aéroport pour récupérer ces produits. Les passagers sont depuis avisés que s’ils les laissent sur place, cela ne sera pas détruit, mais plutôt donné à l’association caritative qui vient en aide aux plus nécessiteux.

Des produits d’hygiènes, mais pas que

Et parfois, il arrive que des denrées alimentaires se retrouvent dans cette collecte, comme par exemple des bouteilles d’huile d’olive, une production typiquement provençale et parfois très onéreuse. « Cela peut paraître bête, mais je peux vous dire que les bénéficiaires sont heureux d’avoir des bouteilles d’huile d’olive de qualité, surtout au prix que cela coûte », explique le responsable local des Restos du cœur. « On récolte deux vols sur 12, on a une réunion en début de semaine prochaine pour pouvoir accéder au terminal 1, car avec le Covid, il a rouvert il y très peu de temps », continue-t-il. Ces allers-retours, le militant associatif les effectue régulièrement : « Nous, on passe trois fois par semaine. On a la chance d’avoir le véhicule qui se trouve route de Turin, si on nous appelle, on peut même passer dans l’heure. » Une belle initiative appelée à se pérenniser, et qui sait, à se généraliser à tous les aéroports de France.

Nice : les dernières actualités

Nice : 60% des détenus de la prison sont étrangers

Nice : un homme jugé pour empoisonnement sur une retraitée, il avait déjà été condamné pour une tentative

Nice : un homme abattu d’une balle dans la tête

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Threats, Then Guns: A Journalist and an Expert Vanish in the Amazon

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Dom Phillips, a British journalist, and Bruno Pereira, a Brazilian expert on Indigenous groups, have not been seen since Sunday. They faced threats before they disappeared.

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By Jack Nicas, Ana Ionova and André Spigariol

RIO DE JANEIRO — The Javari Valley in the Amazon rainforest is one of the most isolated places on the planet. It is a densely forested Indigenous reserve the size of Maine where there are virtually no roads, trips can take a week by boat and at least 19 Indigenous groups are believed to still live without outside contact.

The reserve is also plagued by illegal fishing, hunting and mining, a problem exacerbated by government budget cuts under President Jair Bolsonaro. Now local Indigenous people have started formally patrolling the forest and rivers themselves, and the men who exploit the land for a living have responded with increasingly dire threats.

That tension was the kind of story that has long attracted Dom Phillips, a British journalist in Brazil for the past 15 years, most recently as a regular contributor to The Guardian. Last week, Mr. Phillips arrived in the Javari Valley to interview the Indigenous patrols for a book. He was accompanied by Bruno Araújo Pereira, an expert on Indigenous groups who had recently taken leave from the Brazilian government in order to aid the patrols.

About 6 a.m. Saturday, the two men were with a patrol, stopped along a snaking river, when another boat approached, according to officials at Univaja, a Javari Valley Indigenous association that helps organize the patrols. The approaching vessel carried three men known to be illegal fishermen, Univaja said, and as it passed, the men showed the patrol boat their guns. It was the kind of threat that Univaja had been recently reporting to authorities.

The following morning, Mr. Phillips, 57, and Mr. Pereira, 41, began their journey home, traveling on the Itaquí River in a new boat with a 40-horsepower engine and enough fuel for the trip. They were scheduled to arrive in Atalaia do Norte, a small city on the border with Peru, at about 8 a.m. Sunday.

The men and their boat have not been seen since.

Over the past three days, various search crews, from Indigenous groups to the Brazilian Navy, have scoured the area; Brazilian politicians and celebrities have called for more action to find the men; and their disappearance has led the morning newspapers and nightly news across the country.

On Wednesday, state police officials said they were questioning a suspect and had seized a boat and illegal ammunition from him. Officials said the suspect’s green speedboat with a visible Nike symbol was seen traveling behind Mr. Phillips and Mr. Pereira’s boat Sunday morning.The suspect was one of the fishermen who showed the patrol their guns on Saturday, according to Soraya Zaiden, an activist who helps lead Univaja, and Elieseo Marubo, Univaja’s legal director. They said the man had shot at a Univaja patrol boat months earlier.

“We will continue the search,” Ms. Zaiden said. “But we also know that something serious, very serious, may have happened.”

Mr. Phillips, who also wrote regularly for The New York Times in 2017, has dedicated much of his career to documenting the struggle between the people who want to protect the Amazon and those who want to exploit it. Mr. Pereira has spent years defending Indigenous groups under the resulting threat. Now fears are growing that their latest journey deep into the rainforest could end up as one of the grimmest illustrations of that conflict.

Univaja said that Mr. Pereira “has profound knowledge of the region,” and local officials said that if the men had gotten lost or faced mechanical issues, they likely would have already been found by search crews. Univaja said Mr. Pereira had faced threats in the region for years.

Violence has long been common in the Amazon, but it has largely been between locals. From 2009 through 2020, there were 139 killings of environmental activists and defenders in the Amazon, according to data compiled by a journalism project called Tierra de Resistentes. But hardly any of those attacks were against Brazilian government officials or journalists who were outsiders in the region.

In 2019, a Brazilian government worker was shot and killed in apparent retaliation for his work combating illegal activity in the Javari Valley.

The 1988 murder of Chico Mendes, Brazil’s most famous conservationist at the time, helped spark an environmental movement in the country to protect the Amazon. That movement has faced significant headwinds lately, particularly under Mr. Bolsonaro, who has vowed to open the Amazon to mining, logging and other industry.

Deforestation has increased during his presidency, as his government has weakened many of the institutions designed to protect the forest.

On Tuesday, Mr. Bolsonaro said he prayed that Mr. Phillips and Mr. Pereira would be found. He also questioned their journey. “Two people in a boat, in a completely wild region like this, is an adventure that isn’t recommendable,” he said. “An accident could happen, they could have been executed, anything.”

Politics also cast a shadow over the government’s response, which many politicians, journalists and other public figures widely criticized as inadequate and slow.

Ms. Zaiden said that Univaja alerted federal authorities to the men’s disappearance midday Sunday. It then took a full day for Brazil’s Navy to send a search team, which consisted of a single boat, when an aircraft would have been far more effective and efficient for searching such a vast, remote area.

By Monday evening, the army said it was still awaiting authorization from the “upper echelons” of the Brazilian government to join the search, before eventually saying it was sending a team.

Alessandra Sampaio, Mr. Phillips’s wife, pleaded with authorities to intensify the search in a video posted online Tuesday morning.

“We still have some hope,” she said. “Even if we don’t find the love of my life alive, they have to be found, please. Intensify these searches.”

On Tuesday, the navy and army said they had deployed aircraft, as well as additional boats in the search. The Ministry of Defense said that the armed forces started assisting the search “as soon as the first information about the disappearance was released.” On Wednesday, a Brazilian judge ruled that the government had failed to protect the reserve and must use aircraft and boats to search for the missing men.

Mr. Phillips and Mr. Pereira knew each other well. In 2018, Mr. Phillips joined a 17-day journey led by Mr. Pereira deep into the Javari Valley — 590 miles by boat and 45 miles on foot — for a story about the Brazilian government’s search for signs of isolated Indigenous groups. “Wearing just shorts and flip-flop as he squats in the mud by a fire,” Mr. Phillips wrote in The Guardian, Mr. Pereira “cracks open the boiled skull of a monkey with a spoon and eats its brains for breakfast as he discusses policy.”

At the time, Mr. Pereira helped lead the government’s efforts to identify and protect such groups. After Mr. Bolsonaro became president in 2019, Mr. Pereira’s department faced cuts and shifting orders from the top, said Antenor Vaz, a former official in the department, stopping them from carrying out the expeditions once critical to protecting the reserve.

“It is a region that is extremely dangerous, especially since 2019 when the illegal actions of loggers, prospectors, fishermen and hunters surged,” Mr. Vaz said.

Mr. Pereira eventually took a leave from his post to help Indigenous groups in the Javari Valley fill the vacuum of enforcement. Those patrols have focused in part on documenting and reporting fishermen who illegally catch pirarucu, a freshwater fish that can weigh as much as 440 pounds and is considered endangered in Brazil.

As the Indigenous patrols organized by Univaja became a front line of enforcement in the Javari Valley, they began to face threats. In April, one man accosted several Univaja workers, telling one that if he didn’t stop reporting illegal activity, “he’d put a bullet in his face,” according to a police report that Univaja filed with local authorities.

Ms. Zaiden shared a letter Univaja received that threatened Mr. Pereira by name, accusing him of sending Indigenous people to “seize our engines and take our fish.” The letter added, “I’m just going to warn you once that if it continues like this, it will get worse for you.”

She said the organization had reported many of the threats to local authorities, asking for help. Marcelo Ramos, a congressman from the region, said that he had confirmed with federal authorities that the group had reported threats within the past week.

“We’ve been demanding action, but unfortunately there’s been no reaction,” Ms. Zaiden said. “Now our greatest fear is that this is the reason for Bruno and Dom’s disappearance.”

Leonardo Coelho contributed reporting from Rio de Janeiro.

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France24 - World

South Korean nightclubs accused of denying entry to foreigners

Issued on: 06/06/2022 - 20:19Modified: 07/06/2022 - 12:25

Thaïs Chaigne

Expatriates and immigrants in South Korea have taken to TikTok to share videos they say reveal xenophobia and discrimination at nightclubs around the country. Our Observers told us that some clubs and venues systematically ban foreigners from entering, a policy which particularly impacts people of colour. 

Many expats in South Korea looking for a night out know that there are some places they just can't enter. On social media, an increasing number of people have been documenting discrimination at the entrances to some nightclubs, bars and even restaurants. 

A video posted on TikTok on May 15 received nearly 400,000 views, reigniting the debate about the treatment of non-Koreans in South Korea. 

@theexpatpat#expatinkorea#southkorea#xenophobia♬ original sound - The Expat Pat

The video was posted by Patrick Ramos, who goes by "TheExpatPat" on social media. In the video, we see him with a bouncer, who tells him to stop filming before grabbing him by the wrist and pinning him against the wall. One of his friends who saw the incident told the FRANCE 24 Observers team that the bouncer continued to harass Ramos after the video ended. 

According to the Korea Herald, Ramos was live streaming as he passed in front of a nightclub called the Owl Lounge, which is known to prohibit non-Koreans from entering. The venue is located in Itaewon, an area of Seoul known as the international district. 

A sign on the entrance to the establishment, published by the Korea Herald, indicates that the only people allowed to enter are those with Korean national identity cards and foreigners with an F-4 visa, issued to members of the Korean diaspora. 

@beyonceibnidas♬ original sound - Krys Tha Sis

The FRANCE 24 Observers team spoke to several expatriates in South Korea who said they had also been refused entry to Korean nightlife hotspots on the pretext that they were not Korean.

Some of these establishments have offered various explanations to justify turning away foreigners. They blame their staff's lack of English-language skills, bad behaviour of foreigners in the past or, most recently, the Covid-19 pandemic.

In South Korea: "Apologies! Because of the coronavirus, foreigners are not allowed to enter for the time being." #Xenophobia #CoronavirusOutbreak h/t @jmoore2001 pic.twitter.com/N2EyQgem2H

February 3, 2020

These establishments have also pointed to serious abuses committed at nightclubs in the past by US soldiers based in South Korea, such as cases of rape or sexual assault. This is evoked in particular in Daegu, which is close to a major US military base.

The Owl Lounge, which has not responded to FRANCE 24's request for comment, told the Korea Herald that it excludes foreigners because they can flee the country with impunity in case of this kind of criminal wrongdoing. 

@denoz.yt#korea#korean#daegu#racism♬ original sound - DENOZ

Quentin F., a French exchange student who goes by Denoz on social media, filmed the video above. In an interview with the FRANCE 24 Observers team, he recounted the only way foreigners can enter some Korean clubs.

I live in Daegu, where there are very few foreigners and several nightclubs don't let us enter. Some foreigners can go into the clubs reservers for Koreans if they have someone who is South Korean who can vouch for them, preferably a celebrity who can promise they will behave appropriately.

People of colour especially targeted by discrimination

Our Observers in South Korea told us that the discrimination in nightclubs and bars particularly impacts people of colour, especially Black people and those of South Asian or North African descent.

@nya_0152#racistclubinkorea#expatinkorea#southkorea#daegu♬ original sound - nya_0152

Kirsten Keels is a Black American student living in Seoul and friend of Patrick Ramos. Like him, she has tried to raise attention about the discrimination that foreigners, particularly coloured people, face in South Korean nightclubs.  

I went to a pretty popular club in Gangnam two years ago. The bouncer, who looked at my friend, said, "Oh, there's people in your group that can't come in." And the bouncer leans forward and he meets eyes with me and he looks me up and down and he says, "Dress code." And I looked down and thought, "This isn't right, we checked the dress code." But it was the fact that he had made eyes at me that I thought this is not just about the dress code. It seems very obvious that he doesn't want us here. Or we're not welcome here. I'm not welcome here. It's pretty common to say, "There are too many foreigners" or "You can't come in." But then we see white individuals in the club who are being let in or let out.

@theexpatpat#expatinkorea#southkorea#lifeinkorea#movingtokorea♬ original sound - The Expat Pat

There are also clubs where you present your passport to them in order to check your drinking age or things like that. And if they see that you are from, say, a North African country like Morocco, they won't let you in. 

>> Read more on The Observers: Surveillance footage reveals shocking treatment of migrant in South Korean detention

Playing hiphop music but not allowing black ppl enter the club!? pic.twitter.com/EuBkvjyQRi

April 29, 2022

Michelle is a biracial woman from the US currently teaching English in Daegu. She told us that she was denied entry into a nightclub because she was a foreigner, before witnessing two white foreigners enter the club. Michelle explained that this kind of discrimination goes far beyond nightclubs and bars.

It's mostly stares in the streets. People touch my hair without asking, old women ask me if it's a perm. 

@chelle_mybelle_#southkorea#korea#lifeinsouthkorea#didyouknow#curlyhair#expatinkorea♬ original sound - Lorena Pages

Daegu is pretty conservative. I've had children who call me 'monkey teacher'. They must have learned it somewhere. Between foreigners, we have learned that the more Korean you learn, the worse time you have because you understand what people say about you. 

Keels, who grew up in the south of the United States, says she is used to hearing racist remarks, and sees it as a sign of ignorance and curiosity – particularly in South Korea, a country where immigration has been on the rise in recent years.

Sometimes people don't want to sit next to me or they tell their kids not to talk to me. But I'd say it's mostly just everyday racism, or sometimes just ignorance or curiousity because some people have never talked to foreigners. So I try to give them the benefit of the doubt. 

In order to help others who want to access nightlife in South Korea, Keels has created a list of venues that are safe spaces for foreigners – especially people of colour. 

A lot of times it's on Black and brown foreigners to have this 'sixth sense' to know that they're going to be discriminated against.

We created this list just to make it a bit easier for everyone involved. And also because we're tired of seeing our communities and multiple other communities harmed.  We're just recognising that we're here, we're not going anywhere. Our culture is valued here. We're valued here. And discrimination and racism are not okay. 

According to our Observers, the places that refuse entry to foreigners are in the minority, but it's hard to speak up against them on social media. Laws punishing defamation in South Korea are strict and can even lead to prison sentences. That means that people are hesitant to share the names of clubs that turned them away. 

There is no law to punish discriminatory practices in South Korea, be it on the basis of nationality, ethnicity, gender or sexual orientation.

Download the app

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France24 - Monde

Caravane de migrants : un sujet de tensions entre le Mexique et les États-Unis

Publié le : 09/06/2022 - 08:23

Elisabeth ALLAIN Claire HOPES Agnès LE COSSEC

Ils ont quitté à pied le Venezuela, le Salvador ou encore le Guatemala. Plusieurs milliers de personnes - hommes, femmes, et enfants - font actuellement route vers les États-Unis, en quête d'un avenir meilleur. Cette nouvelle caravane de migrants s'est élancée du Mexique en début de semaine, avec pour objectif de réussir à franchir la frontière américaine. 

Cette nouvelle caravane a trouvé un fort écho médiatique car le président américain Joe Biden espère conclure un accord de coopération régionale sur l'immigration lors du Sommet des Amériques qui se déroule à Los Angeles du 6 au 10 juin. Un rendez-vous international terni par l'absence du président mexicain Andrés Manuel López Obrador.  Il a choisi de le bouder pour protester contre le fait que ni Cuba, ni le Venezuela, ni le Nicaragua n'ont été conviés par la Maison Blanche, en raison de "réserves" sur la démocratie dans ces trois pays.

Aux États-Unis, à l'issue de près d'un an d'enquête, une commission parlementaire présente ce jeudi 9 juin ses premières conclusions à l'occasion d'auditions publiques. Un groupe d'élus du Congrès a longuement travaillé sur la responsabilité de Donald Trump dans l'assaut du Capitole qui s'est produit le 6 janvier 2021. Par la suite, 810 personnes ont été arrêtées et de nombreuses poursuivies, à l'instar de cinq militants d'extrême droite de la milice des Proud Boys inculpés cette semaine pour "sédition".

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Assaut du Capitole : une commission parlementaire présente ses premières conclusions

Sommet des Amériques : en ouverture, Joe Biden défend la démocratie sur le continent

Le Sommet des Amériques de Joe Biden débute sur une fausse note avec le boycott du Mexique

New York Times - World

Russia-Ukraine War

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Satellite Imagery Shows Ukrainian Water Flowing Again to Crimea, as Russia Nears Big Objective

Anton Troianovski and Malachy Browne

Russian forces have restored a piece of Ukrainian infrastructure vital to the “land bridge” that Moscow seeks to establish linking Russian territory to the Crimean Peninsula: a canal that supplies water from southern Ukraine to the peninsula, according to satellite images and a statement on Tuesday by the Kremlin’s defense minister, Sergei K. Shoigu.

For years, the 250-mile-long Northern Crimean Canal had channeled water from Ukraine’s Dnipro River to the arid peninsula of Crimea. Built by thousands of construction workers from across the Soviet Union, it was a marvel of engineering, dropping about an inch for every mile for the first half of its length to keep the water flowing.

All that changed after Russia, under President Vladimir V. Putin, annexed the peninsula in 2014.

Ukraine responded by damming the canal with bags of sand and clay to prevent the now Russian-occupied peninsula from benefiting from the valuable freshwater. Instead of flowing to Crimea, the water in the canal was used to irrigate the melon fields and peach orchards of Ukraine’s Kherson region, to Crimea’s north.

Ukrainian officials said that cutting off the water was one of the few levers at their disposal to inflict pain on Moscow after the annexation without using military force.

For the Kremlin, the blockage of the canal was a vexing and expensive challenge. Crimea’s residents began to suffer chronic water shortages and occasional shut-offs at the tap.

In early 2021, as Mr. Putin massed troops on the Ukrainian border in preparation for the invasion, some analysts speculated that restoring the flow of water in the canal might have been a major objective for Moscow.Russian engineers blew open the dam in late February, days after Russian forces invaded Ukraine and took control of the area around Kherson.

Satellite imagery reviewed by The New York Times shows that water is now flowing through parts of the canal that had been dry since 2014.

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France24 - Monde

Photos satellites et géolocalisation : le vol des céréales ukrainiennes documenté

Publié le : 08/06/2022 - 23:12

Antoine FENAUX

La Russie utilise l'arme agricole dans la guerre en Ukraine, en procédant à la destruction d'infrastructures de stockage ou en volant du matériel. Et des navires remplis de céréales tentent de quitter discrètement la Crimée.

Revue de presse

Guerre en Ukraine : "Comment éviter une famine qui pourrait toucher des millions de gens ?"

Le Débat de France 24

Blocage des céréales en Ukraine : l'autre arme de la Russie ?

DEMAIN A LA UNE

Céréales ukrainiennes : Lavrov en Turquie le 8 juin pour "discuter de corridors sécurisés"

France24 - Monde

Frontière maritime contestée : tensions entre le Liban et Israël autour du gaz offshore

Publié le : 08/06/2022 - 15:26

Meriem AMELLAL

Le torchon brûle de nouveau entre le Liban et Israël. Au cœur de ces tensions, le champ gazier de Karish, située à la frontière maritime entre les deux pays. Une plateforme flottante s'est postée dans cette zone contestée, avec pour objectif de commencer à exploiter du gaz pour l'État hébreu. Les deux pays voisins avaient entamé en octobre 2020 des négociations inédites sous l'égide de Washington pour délimiter leur frontière maritime dans cette zone maritime riche en hydrocarbures.

En Irak, un tribunal de Bagdad a condamné un Britannique de 66 ans à 15 ans de prison pour avoir tenté de dérober des antiquités d'Irak. Son co-accusé, un Allemand de 60 ans, a été acquitté. Les deux hommes avaient été arrêtés le 20 mars à l'aéroport de Bagdad avec dans leurs bagages des morceaux de pierre, des fragments de poteries brisées et de céramiques antiques.

En Arabie Saoudite, les femmes ont obtenu le droit de conduire en 2017. Aucune loi ne leur interdit de réparer des voitures, mais la société saoudienne, très conservatrice, ne voit pas forcement cela d'un bon œil. Pourtant, à Djeddah, des femmes ont décidé d'exercer le métier de mécano.

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Gaz offshore : la frontière maritime entre le Liban et Israël au cœur de nouvelles tensions

DÉCRYPTAGE

Gaz offshore : le Liban dos au mur avant des discussions avec Israël sur la frontière maritime

Irak : un Britannique écope de 15 ans de prison pour trafic d’antiquités

L'Humanité

Tour du monde à la voile : le défi 100 % féminin d'Alexia Barrier

Actu

Toutes dans le même bateau ! Dans un monde de la course au large dominé par les hommes, la navigatrice monte un projet d’équipage entièrement féminin en vue du Trophée Jules-Verne pour partir à l’assaut du record du tour du monde en multicoque. Récit.

Nicolas Guillermin

« C’est un projet qui a du sens, pas seulement un exploit sportif. On ne veut pas juste écrire une page de l’histoire de la voile en devenant, je l’espère, le premier équipage féminin à boucler un tour du monde sans escale et sans assistance sur un multicoque… On veut aussi entraîner dans notre sillage des jeunes filles et des femmes qui, aujourd’hui, n’osent pas plein de choses. On souhaite leur donner confiance en elles et l’envie de réaliser leurs rêves. » Après avoir terminé le Vendée Globe (24e en 2021), Alexia Barrier veut s’attaquer fin 2024 au Trophée Jules-Verne, le record du tour du monde, détenu par Francis Joyon (quarante jours) depuis 2017. Un défi 100 % féminin pour faire « bouger les lignes ».

Le démâtage de Tracy Edwards

La course au large est un des rares sports où la mixité existe, mais force est de constater que les hommes sont ultra-majoritaires. Sur les 33 skippeurs qui ont franchi la ligne de départ du Vendée Globe 2020-2021, tour du monde en solitaire sur des voiliers de la classe Imoca (18,28 mètres), 6 seulement étaient des femmes. En multicoque, ces dernières ne sont tout simplement pas représentées.

Voile. Jeanne et Julia Courtois, les jumelles qui courent en double

Dans l’histoire du Trophée Jules-Verne, créé il y a tout juste trente ans, notamment par Titouan Lamazou et Florence Arthaud, 26 tentatives ont été recensées, dont une seule par un équipage féminin. En 1998, à bord de « Royal Sun Alliance », un catamaran de 92 pieds (28 m), la skippeuse anglaise Tracy Edwards avait été contrainte d’abandonner, en raison d’un démâtage au beau milieu de l’océan Pacifique, alors qu’elle se trouvait dans les temps du record.

La course aux moyens

Vingt-quatre ans après, Alexia Barrier est bien décidée à reprendre le flambeau, même si elle reconnaît ne pas avoir de véritable expérience en multicoque océanique. « C’est un record qui me fascine depuis mon plus jeune âge, nous explique-t-elle. J’ai été déçue d’avoir autant de difficultés à racheter un bateau performant pour le prochain Vendée Globe. Tout était compliqué, il y a eu une flambée des prix sur les bateaux… Ce mode de fonctionnement ne me convenait plus. Comme j’avais très envie depuis longtemps de bâtir un équipage féminin pour le Trophée Jules-Verne, je me suis dit que c’était le moment de sauter le pas et de foncer ! »

Pour se donner les moyens de réussir, la Niçoise a mis en vente son Imoca tout en se lançant à la recherche de sponsors. « De grands groupes internationaux se montrent enthousiastes, ça bouge, mais ça prend du temps, glisse-t-elle, car on présente un programme international avec deux ans de préparation, composé de records comme San Francisco-Yokohama ou Miami-New York. »

Voile. François Gabart : « Sur ces bateaux, on essaie de rendre les risques acceptables »

La navigatrice vise un budget de 12 millions d’euros sur quatre ans. « C’est raisonnable par rapport à un projet gagnant sur le Vendée Globe, qui peut monter jusqu’à 20 millions d’euros sur quatre ans, étant donné ce qu’on propose en termes d’image et de visibilité. Une banque est très intéressée et pourrait apporter un tiers du budget jusqu’en 2025. Ça nous permettrait de démarrer rapidement le projet dès cet été. »

8 femmes à bord

Pour accomplir sa révolution, Alexia Barrier avoue avoir un faible pour « Idec Sport », le bateau détenteur du record, mais il n’est pas à la vente. Elle pourrait donc racheter l’ex-« Actual » d’Yves Le Blévec, un trimaran Ultim de 32 mètres, afin de participer à la Route du rhum 2022 en novembre puis s’entraîner à bord avec son équipage après avoir réalisé des « évolutions en chantier ».

Si le sponsor tarde à prendre sa décision, le projet démarrera sur un MOD 70, un multicoque de 21 mètres prêté par un propriétaire italien « en attendant de réunir les fonds nécessaires ». « Les filles sont super-motivées, elles rêvaient d’avoir une place un jour sur le Trophée Jules-Verne, s’exclame celle qui a terminé 2e de la Route de l’équateur en 2007, avec Florence Arthaud et Luc Poupon. On sera 8 à bord mais je forme un groupe de 10 femmes, ou peut-être plus, car sur trois ans il peut se passer plein de choses, c’est mieux d’avoir plus d’équipières… »

« On veut établir un temps de référence féminin »

Plusieurs navigatrices de renom ont déjà donné leur accord, comme Marie Riou et Marie Tabarly, l’Irlandaise Joan Mulloy, l’Américaine Sara Hastreiter, l’Anglaise Dee Caffari, la seule femme à avoir bouclé le tour du monde à la voile dans les deux sens, la Suédoise Helena Darvelid, équipière de Tracy Edwards, ou encore la Suissesse Élodie-Jane Mettraux.

Alexia Barrier peut déjà compter sur la participation de navigatrices chevronnées comme Dee Caffari (à gauche) et Marie Tabarly  (à droite). Photos AFP

Pour les aider à se préparer et réussir, plusieurs skippeurs renommés en multicoque comme Paul Larson, Brian Thompson ou Giovanni Soldini ont proposé leurs services bénévolement. « Ils sont enthousiastes et même fiers, car ils ont vraiment envie de porter un équipage féminin au plus haut niveau en multicoque, souligne Alexia Barrier. On veut établir un temps de référence féminin et, si on rencontre des conditions météorologiques optimales, pourquoi pas battre le record de quarante jours ? »

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France24 - World

‘This is not a game’: US girds for primetime hearings on January 6 attack

Issued on: 08/06/2022 - 23:47

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The Jan. 6, 2021, insurrection at the U.S. Capitol played out for the world to see, but the House committee investigating the attack believes a more chilling story has yet to be told — about the president and the people whose actions put American democracy at risk.

With personal accounts and gruesome videos the 1/6 committee expects Thursday’s prime-time hearing to begin to show that America’s tradition of a peaceful transfer of presidential power came close to slipping away. It will reconstruct how the president, Donald Trump, refused to concede the 2020 election, spread false claims of voter fraud and orchestrated an unprecedented public and private campaign to overturn Joe Biden’s victory.

The result of the coming weeks of public hearings may not change hearts or minds in politically polarized America. But the committee’s year-long investigation with 1,000 interviews is intended to stand as a public record for history. A final report aims to provide an accounting of the most violent attack on the Capitol since the British set fire in 1814, and ensure it never happens again.

“This is not a game,” said Steven Levitsky, a Harvard professor and co-author of “How Democracies Die,” who has written extensively on the world’s democratic governments.

“We suffered an assault on our democracy the likes of which none of us have seen in our lifetime.”

Emotions are still raw at the Capitol 17 months after Trump sent his supporters to Congress to “fight like hell” for his presidency. That was on a Wednesday, two months after the election, a traditionally celebratory if ho-hum day when Congress is tasked with certifying the November results.

Security will be tight for the hearings. Law enforcement officials are reporting a spike in violent threats against members of Congress.

Against this backdrop, the committee will try to speak to a divided America, ahead of the fall midterm elections when voters will decide which party controls the Congress. Most TV networks will carry the hearings live, Fox News will not.

“We’re going to tell the story of a conspiracy to overturn the 2020 presidential election,” says Rep. Jamie Raskin, D-Md., a member of the committee.

“You really have to go back to the Civil War to understand anything like it.”

First up will be wrenching accounts from police who engaged in hand-to-hand combat with the mob, with testimony from U.S. Capitol Police officer Caroline Edwards, who was seriously injured in the melee. Also appearing Thursday will be documentary maker Nick Quested who filmed the extremist Proud Boys storming the Capitol. Some of that group’s members have since been indicted as have some from the Oath Keepers on rare sedition charges over the military-style attack.

In the weeks ahead, the panel is expected to detail Trump’s public campaign to “Stop the Steal” and the private pressure he put on the Department of Justice to reverse his election loss — despite dozens of failed court cases and his own attorney general attesting there was no fraud on a scale that that could have tipped the results in his favor.

“It’s going to be there for the permanent record, and I think that’s important for history,” said Barbara Comstock, a former Republican congresswoman from Virginia.

The panel, made up of nine lawmakers, faced obstacles from its start. Republicans blocked the formation of an independent body that could have investigated the Jan. 6 assault the way the 9/11 Commission probed the 2001 terror attack.

Instead, House Speaker Nancy Pelosi ushered the creation of the 1/6 panel through Congress over the objections of Senate Republican Leader Mitch McConnell. She rejected Republican-appointed lawmakers who had voted Jan. 6 against certifying the election results, choosing her own preferred members to serve and naming civil rights advocate Rep. Bennie Thompson, D-Miss., as chairman.

The Jan. 6 committee’s lopsided composition includes seven Democrats and two Republicans, Liz Cheney of Wyoming and Adam Kinzinger of Illinois, both outspoken Trump critics now risking their political futures on this work.

After a year-long investigation, the story the committee aims to tell is still unfolding.

By many measures, the attack was set in motion months earlier, soon after Election Day, when Trump falsely claimed the voting was rigged and refused to concede once Biden was declared the winner.

The proceedings are expected to introduce Americans to a cast of characters, some well known, others elusive, and to what they said and did as Trump and his allies tried to reverse the election outcome.

The public will learn about the actions of Mark Meadows, the president’s chief of staff, whose 2,000-plus text messages provided the committee with a snapshot of the real-time scramble to keep Trump in office. Of John Eastman, the conservative law professor, who was the architect of the unsuccessful scheme to convince Vice President Mike Pence to halt the certification on Jan. 6. Of the Justice Department officials who threatened to resign rather than go along with Trump’s startling proposals.

Lawmakers have also been caught up in the probe, including House GOP Leader Kevin McCarthy, who defied the committee’s subpoena requests for testimony. Trump’s daughter Ivanka Trump, who urged her father to call off the rioters, appeared privately before the committee.

The Justice Department has arrested and charged more than 800 people for the violence that day, the biggest dragnet in its history.

Trump has dismissed the entire investigation as illegitimate. The committee cannot charge him or anyone else. Its jurisdiction allows it only to refer its findings to the department, which is investigating.

Many Republicans are poised to defend Trump. Rep. Elise Stefanik of N.Y. said at a GOP leadership press conference Wednesday the committee’s “shameless prime-time show” is nothing but a smear campaign against the former president, his party and his supporters.

As Trump weighs another run for the White House, other Republicans wonder quietly if the committee hearings will have an impact on the public — or if Jan. 6 will simply be forgotten.

Levitsky, the professor, said Americans have not had much experience watching their democracy at risk.

“One weakness that Americans have in in defending our democracy, is that we take it for granted,” he said. “We’re not aware of the warning signs,” he said.

He said the committee’s report should be taught in U.S. civics and history textbooks for years to come to inform Americans and bring them together. “That’s how democracy gets saved,” he said.

(AP)

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Proud Boys charged with seditious conspiracy for US Capitol attack

Trump engaged in ‘criminal conspiracy’ to block transfer of power, US congressional panel finds

Pence dismisses Trump claim that he could have overturned 2020 election

L'Humanité

Retraites, ce que cache la stratégie gouvernementale

Chronique

Jean-Christophe le Duigou

Le système de retraite est-il en déficit ? Et si c’est le cas de combien ? Il faudra attendre le mois de septembre pour avoir en main le nouveau rapport du Conseil d’orientation des retraites (COR). La copie était attendue pour juin. Le Conseil qui réunit partenaires sociaux, administrations et élus s’appuie, pour établir ses conclusions, sur les prévisions macroéconomiques actualisées du gouvernement. Mais l’exercice traditionnel qui consiste à intégrer les données officielles sur la croissance attendue, l’évolution de la masse salariale, le montant de l’inflation a pris du retard en raison des échéances électorales.

Pas moyen de faire tourner les modèles de prévision du COR sans ce cadrage économique. Ces prévisions servent à établir les projections financières du COR pour les années les plus proches, le Conseil s’appuyant ensuite sur des hypothèses à long terme comme la démographie, le chômage, la productivité pour éclairer l’horizon 2040 et au-delà. Quand les données gouvernementales de référence auront été transmises, les différents régimes de retraites établiront leurs prévisions avant que le COR ne les centralise. Ce qui renvoie les résultats à septembre. Ce n’est qu’ensuite que le Comité de suivi des retraites (CSR) cette autre instance chargée d’indiquer si elle considère que le système de retraite s’éloigne de façon significative ou non de l’équilibre rendra son avis. Situation qui ne peut qu’enchanter le Gouvernement qui n’imagine pas sa campagne des législatives parasitée par une réouverture trop précoce du dossier de la réforme des retraites. Et délai supplémentaire qui va être mis à profit par Bercy pour noircir le tableau, juste ce qu’il faut pour inquiéter les assurés.

Le rapport 2022 du COR est d’autant plus attendu que l’ensemble des syndicats au vu des besoins de financement des régimes, estime qu’il n’y a pas d’urgence à mener une réforme des retraites qui retarderait une fois de plus l’âge légal de départ. Certes le rapport du Conseil de juin 2017 avait quelque peu noirci le tableau, mais à ce stade rien n’indique que le système de retraite soit au bord de la faillite. Au contraire ! Les besoins de financement des régimes semblent contenus malgré la pandémie et l’équilibre financier serait assuré dès la prochaine décennie.

Force est de constater une nouvelle fois que les tenants de la retraite à 65 ans utilisent de faux arguments. La France n’a pas le système de retraite le plus favorable. La mise en avant des comparaisons de l’âge légal servent à dissimuler le fait que notre pays a l’une des durées de cotisation les plus longues d’Europe. Bientôt 43 ans pour obtenir une retraite à taux plein chez nous. Certes 45 ans en Allemagne, mais 35 ans en Espagne, 40 ans au Portugal, moins de 40 ans en Italie ou en Grèce. Contrairement à ce qui est généralement mis en avant la France n’a pas un niveau de pension extraordinaire. L’OCDE qui classe les systèmes de retraite en fonction du taux de remplacement du salaire par la retraite, situe notre pays dans la moyenne des pays européens mais plus bas que le Danemark, l’Autriche, les Pays-Bas, l’Espagne, l’Italie… Ce qui semble guetter nos retraités c’est une chute de leur niveau de vie. Certaines analyses évoquant une « paupérisation relative » de cette catégorie [1].

La stratégie du gouvernement qui subordonne tous ses choix à sa vision de la compétitivité apparaît clairement. Il lui faut trouver de nouvelles marges de manœuvre pour octroyer de nouveaux cadeaux aux entreprises notamment en allant plus loin dans le désengagement de celles-ci du financement de la protection sociale [2]. Dans cette optique le financement de la retraite apparaît comme le dernier réservoir d’allègement du « coût du travail ». Les dépenses de retraites passeraient d’un peu plus de 14,8 % du PIB à 12 ou 13 %, une marge de jeu de plus de 60 milliards d’euros. Tel est l’enjeu de la bataille qui va reprendre.

« 60 ou 65 ans : le débat tronqué sur les retraitesréforme des retraitesGouvernement Borne
France24 - World

Iran disconnects nuclear site cameras as IAEA raises concern over uranium traces

Issued on: 08/06/2022 - 21:22

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Iran said it disconnected some International Atomic Energy Agency cameras monitoring its nuclear sites Wednesday, hours before the UN nuclear watchdog adopted a resolution criticising the Islamic republic for failing to cooperate.

The move by Iran’s atomic agency came in anticipation of ratification of the censure, drafted after the Vienna-based IAEA raised concerns about traces of enriched uranium previously found at three sites Tehran had not declared as having hosted nuclear activities.

The UN nuclear watchdog formally adopted the censure, diplomatic sources told AFP, after it was submitted by Britain, France, Germany and the United States.

The censure – the first to criticise Iran since June 2020 – was approved by 30 members of the IAEA board of governors, with only Russia and China voting against it, according to two diplomats.

The move was welcomed by Israel, which said it was a “first and necessary step towards the goal of restoring Iran’s compliance with its safeguards obligations”.

After the adoption of the resolution, the US, Britain, France and Germany urged Iran “to fulfil its legal obligations, and cooperate with the IAEA”.

The foreign ministries of the four Western nations issued a joint statement welcoming the IAEA’s resolution “responding to Iran’s insufficient cooperation with the IAEA on serious and outstanding safeguards issues”, surrounding its nuclear activities.

“The overwhelming majority vote at the IAEA Board of Governors today sends an unambiguous message to Iran that it must meet its safeguards obligations and provide technically credible clarifications on outstanding safeguards issues,” the statement added.

“We urge Iran to heed the call of the international community to fulfil its legal obligations, and cooperate with the IAEA to fully clarify and resolve issues without further delay.”

‘Goodwill gesture’ ends

Iran earlier said the cameras it had disconnected had been operating as a “goodwill gesture”, outside its safeguard agreement with the IAEA.

“As of today, the relevant authorities have been instructed to cut off the On-Line Enrichment Monitor and the flow meter cameras of the agency,” said the Atomic Energy Organization of Iran.

The AEOI added that Iran’s agreement to allow the cameras to run was not “appreciated” by the UN agency but considered an “obligation”.

Its statement did not specify how many cameras had been turned off, but said “more than 80 percent of the agency’s existing cameras are operating according to the safeguard agreement and will continue to operate just as before”.

Behrouz Kamalvandi, spokesman for the Iranian agency, had “monitored the shutdown of two IAEA cameras at a nuclear facility,” the statement added.

“Other measures are being considered and we hope that they will come to their senses and respond to Iran’s cooperation with cooperation,” he told state TV.

‘Counterproductive’

The US State Department said that Iran’s reported move, if confirmed, was “extremely regrettable” and “counterproductive” to attempts to revive the 2015 nuclear deal.

Iran reached the deal limiting its nuclear programme in return for sanctions relief – but the agreement has been on life support since then president Donald Trump unilaterally withdrew the United States from it in 2018.

Tehran, which denies seeking to build a nuclear bomb, has backed away from some of its own commitments since 2019.

European capitals have expressed mounting concern over how far Iran has gone in resuming nuclear activities since the US began reimposing sanctions in 2018.

Iran has built up large stockpiles of enriched uranium, some of it enriched to levels far higher than those needed for nuclear power generation.

‘No hidden activities’

Iran’s nuclear organisation chief Mohammad Eslami had said earlier Wednesday that “Iran has no hidden or undocumented nuclear activities or undisclosed sites,” state news agency IRNA reported.

“These fake documents seek to maintain maximum pressure” on Iran, he added, referring respectively to the three sites that the IAEA is concerned about and the crippling economic sanctions reimposed by Washington under Trump.

“This recent move by three European countries and the US by presenting a draft resolution against Iran is a political one,” Eslami said, adding Iran had maintained “maximum cooperation” with the IAEA.

The UN watchdog has said its questions about the three sites were “not clarified” in its meetings with Iranian authorities.

The talks to revive the 2015 nuclear accord started in April 2021 with the aim of bringing the United States back in, lifting sanctions and getting Iran to return to the limits it agreed to on its nuclear activities.

But negotiations have stalled in recent months and the European Union’s top diplomat Josep Borrell warned last weekend that the possibility of returning to the accord was “shrinking”.

IAEA head Rafael Grossi said Monday that it would be “a matter of just a few weeks” before Iran could get sufficient material needed for a nuclear weapon if it continues to develop its programme.

(AFP)

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Iran arrests dozens protesting sudden price hike in food staples

Iran says two French nationals held for trying to 'foment unrest'

Greece accuses Iran of 'piracy' following seizure of two oil tankers in Gulf

L'Humanité

Le transport maritime s’oppose au dumping social

Actu

Mobilisation Marins, élus et dirigeants d’entreprise étaient réunis, mardi à Dieppe, pour défendre le service public et condamner les pratiques des compagnies de ferries low cost.

Jean-Baptiste Malet

Dieppe (Seine-Maritime), envoyé spécial.

Après l’inquiétude suscitée par les 786 licenciements illégaux de la compagnie P&O Ferries (lire l’Humanité­ du 7 juin), marins, syndicalistes, élus et dirigeants d’entreprise se sont rassemblés à Dieppe (Seine-Maritime) pour défendre le service public et énoncer des propositions contre le dumping social. Interdire les sociétés de manning, qui fournissent la main-d’œuvre à l’armateur, et les pavillons de complaisance, améliorer la qualité des formations, augmenter et durcir les inspections des navires, évaluer la fatigue des équipages, conditionner l’octroi d’aides publiques au respect de la légis­lation française… Les représentants syndicaux Pierrick Samson et Marc Sagot pour la CGT, ainsi que Thierry Le Guevel et Fabien Ducrocq pour la CFDT ont présenté des mesures visant à assurer des garanties sociales et de sécurité aux marins, navires et passagers. S’il est réélu député, le candidat communiste investi par la Nupes, Sébastien Jumel, s’est engagé à porter ces revendications. Le directeur général de la compagnie DFDS Seaways, Jean-Claude Charlo, a expliqué que la concurrence des entreprises low cost menace la sienne. Les marins de DFDS naviguent sous pavillon français premier registre, travaillent deux semaines à bord des navires, puis bénéficient de deux semaines de repos. Par conséquent, un navire de 70 marins exige d’en embaucher 140 pour assurer les rotations.

« concurrence déloyale »

Les compagnies low cost ont adopté un autre modèle afin de comprimer la masse salariale. « Pour un ferry similaire, en rallongeant le temps d’embarquement des équipages, ces compagnies n’engagent que 84 marins », explique Charlo. Il prévient : « Si rien n’est fait contre cette concurrence déloyale, DFDS ne pourra faire que deux choses : suivre ce modèle ou arrêter. » Le maire de Dieppe, Nicolas Langlois (PCF), a rappelé que, « au même titre qu’un pont ou qu’une route, un ferry sert l’intérêt général ».

Actuellement, deux ferries­ ­exploités par la compagnie DFDS naviguent sous la marque Transmanche Ferries afin d’assurer des liaisons quotidiennes entre Dieppe et Newhaven, en Angleterre. Établissement public rassemblant le conseil dépar­temental de Seine-Maritime, la communauté d’agglomération Dieppe Maritime et la chambre de commerce et d’industrie Rouen Métropole, le Syndicat mixte de promotion de l’acti­vité transmanche (SMPAT) a repris cette ligne en 2001, à la suite du désengagement des compagnies privées. Le SMPAT possède deux navires, le Côte-d’Albâtre et le Seven Sisters, d’une capacité­ de 600 passagers. La délégation de service public arrive à échéance le 31 décembre 2022. Un appel d’offres a été lancé pour la renouveler.

Les retombées économiques de cette ligne sont supérieures à la somme d’argent public investie par les collectivités locales pour son maintien. Pour un investissement public de 25 millions d’euros, la liaison génère 2,5 millions de nuitées touristiques, 219 millions d’euros de retombées globales en France, et 1 306 emplois.

transports maritimesdumping socialdieppemobilisations
France24 - Monde

La Transnistrie dans l'ombre de la guerre en Ukraine

Publié le : 03/06/2022 - 11:44Modifié le : 03/06/2022 - 11:49

Les Occidentaux suspectent la Transnistrie, une enclave séparatiste coincée entre la Moldavie et l'Ukraine, de servir de base arrière aux forces russes. Ce territoire prorusse, qui réclame son indépendance depuis la dislocation de l'URSS, est d'autant plus stratégique aujourd'hui du fait de sa proximité avec Odessa, la grande ville portuaire ukrainienne de la mer Noire. Lauriane Dherbecourt a pu se rendre dans ce territoire qui refuse, pour l'instant, de prendre part à ce conflit. Elle raconte un pays tiraillé entre l'Est et l'Ouest, entre l'attachement à Moscou et l'ancrage géographique européen.

La Moldavie appelle au "calme" et renforce sa sécurité après une série d'explosions en Transnistrie

BILLET RETOUR

Vidéo : la Transnistrie, république fantoche du bout de l'Europe

TOUR D'EUROPE

Ligue des champions : le modeste Sheriff Tiraspol surprend le Real Madrid

Valeurs Actuelles

Quand le pèlerinage de Chartres fait grincer les dents de la gauche intolérante

Il n’aura fallu qu’un tweet pour mettre le feu aux poudres. Samedi matin, vers 6 heures, les milliers de participants au pèlerinage de Chartres se rassemblent sur le parvis de l’église Saint-Sulpice à Paris où ils assistent à la messe avant de partir pour une marche de trois jours vers la cathédrale de Chartres. À 7 h 54, un certain Nassim, qui se présente sur Twitter comme membre de l’équipe nationale du mouvement politique de gauche Printemps républicain et son référent Île-de-France, poste ce message : « Ce matin, la place Saint-Sulpice était interdite d’accès aux citoyens parisiens pour cause d’un rassemblement de scouts catholiques pour beaucoup d’extrême droite. Le contrôle des accès était effectué par les organisateurs eux-mêmes. Une réaction Anne Hidalgo et Jean-Pierre Lecoq [maire du 6e arrondissement de Paris, NDLR] ? » Dans les minutes qui suivent, le tweet est partagé et commenté plusieurs milliers de fois. Un déferlement de réponses, certaines argumentées, d’autres moins diplomates, des internautes peinant à cacher leur ras-le-bol face à cette réaction en faveur de la laïcité.

Lors de ces longs échanges de messages entre Nassim et des dizaines d’internautes, beaucoup expriment d’abord un sentiment d’injustice. Pourquoi ce militant de gauche s’en prend-t-il à 12 000 catholiques qui ont traversé tout Paris sans causer le moindre dégât, nettoyant derrière eux les déchets ? Et beaucoup s’insurgent contre son accusation hâtive. « À quoi reconnaissez vous des scouts d’extrême droite ? Ils arborent une croix gammée ? », questionne un internaute. D’autres dénoncent le deux poids deux mesures idéologique, comme Gabrielle Cluzel, directrice de la rédaction de Boulevard Voltaire qui, dans l’émission « Face à l’Info » sur CNews, alors qu’elle évoquait la polémique sur le pèlerinage de Chartres, a commenté : « Il y a toujours deux poids, deux mesures en France. On traite les Black Blocs avec romantisme alors qu’on trouve suspects les scouts du pèlerinage de Chartres. »

« Les traiter de fachos, c’est mal les connaître »

En réponses aux critiques, Nassim répond un peu plus tard : « Vous allez m’expliquer que la “France aux Français” est un chant religieux, que le chant des lansquenets est neutre politiquement ainsi que le symbole sur la photo ci-dessous [image sur laquelle l’on peut voir un drapeau tricolore frappé du Sacré-Cœur de Jésus, NDLR]. Des pèlerins venus m’aborder l’ont reconnu. Et quid de l’interdiction de la place aux riverains ? » Pour Gabrielle Cluzel, « au-delà de ce tweet, c’est tout un état d’esprit qui est révélateur » : « Le catholicisme doit s’effacer pour montrer l’exemple [à l’islam, NDLR] ce qui est évidemment contre productif parce que la nature a horreur du vide y compris en matière spirituelle. » Émile, étudiant de 23 ans, a participé au pèlerinage pour la première fois de sa vie : « J’évolue dans un milieu athée depuis que je suis petit, mais voir ces milliers de jeunes, c’était tellement beau, les gens étaient accueillants et ouverts. Les traiter de fachos, c’est mal les connaître. J’invite ce Nassim à se joindre à nous l’année prochaine pour qu’il puisse les rencontrer vraiment et se faire sa propre idée. »

Pour un responsable du pèlerinage de Chartres, en revanche, il n’y a rien à dire : « Le chien aboie, la caravane passe. C’est juste quelqu’un qui a voulu choquer, faire le buzz. » Ce n’est pas la première fois que ces milliers de catholiques qui marchent d’une ville à une autre en chantant et priant dérangent. En 2018, un tweet du même genre avait aussi suscité la polémique et fait réagir des centaines de personnes : « Manif défilé catho tradi à Paris au cœur du 14e ! Prêtres en soutane, jeunes scouts en short ! Chants en latin et guerriers ! Bannières et oriflammes au cœur vendéen ! Puis slogans nationalistes, anti-avortement et homophobes, bien sûr. 19 mai 2018 et c’est mon pays ! Envie de vomir. » Sur le réseau social, l’auteur de ce message intolérant se présentait ainsi : « Militant pour la biodiversité marine, activiste pour la lutte contre le sida et les droits LGBTQI. »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

À Reims, on imprime désormais les logements sociaux en 3D !

Actu

Les premières maisons imprimées en béton ont été inaugurés à Reims, la semaine dernière. Ils sont beaux, écolos et porteurs de véritables changements dans l’industrie du bâtiment. Par ici la visite.

Pierric Marissal

Reims (Marne), envoyé spécial.

Ce qui marque immédiatement l’œil à la visite de ces maisons, ce sont les courbes. Les murs des façades sud, donnant sur les petits jardins, sont tout en arrondis et en cambrures. Ils n’ont pas été façonnés, ils ont été imprimés en 3D et en béton.

Ces cinq maisons locatives, des logements sociaux du bailleur Plurial Novilia, érigées dans un écoquartier à la périphérie de Reims, sont les premières du genre en France. Elles ont été inaugurées jeudi dernier. « Les possibilités sont virtuellement infinies car, grâce à l’impression 3D, on peut produire des pièces uniques de manière industrielle et sans surcoût », s’enthousiasme Emmanuel Coste, l’architecte de ces maisons. Pour preuve, 35 murs ont été imprimés et il n’y en a pas deux identiques.

En y regardant de plus près, on voit à leur aspect qu’ils ne sont pas classiques. Chaque mur est constitué d’une succession de lignes de béton rebondies, c’est « l’encre » laissée par chaque passage de la tête d’impression. « Nous avons dû développer un béton qui reste à la fois fluide dans la machine, mais qui se solidifie rapidement au contact de l’air et capable de supporter son propre poids », explique Romain Duballet, cofondateur de XtreeE, l’entreprise qui a imprimé les murs dans son atelier à Rungis.

Ce que l'on sait aujourd'hui sur la 5G : les explications de Serge Abiteboul, de l'Académie des Sciences

« C’était important d’imprimer dans un espace protégé, contrôlé, à l’abri des intempéries, pour économiser un maximum de ressources, poursuit l’ingénieur. Si les murs font 30 centimètres d’épaisseur, l’intérieur est constitué de plus de vide que de plein, on utilise ainsi 50 à 60 % de béton en moins.» L’argument est à la fois économique, écologique – cette industrie émet plus de CO2 que l’aérien – et permet une meilleure isolation thermique.

Faciliter la vie et le travail des ouvriers

L’imprimante est en réalité un bras robotique articulé, suffisamment grand pour ériger des pans de mur de près de 3 mètres sur 3. C’est un gros robot dont la tête est capable de pivoter à 90 degrés pour réaliser ce que les ingénieurs d’XtreeE ont programmé. «On peut aussi imaginer faire passer la chaleur ou le froid dans les alvéoles des murs, ou encore concevoir en amont des espaces pour intégrer tous les câblages de la maison connectée », développe Emmanuel Coste.

Quand il s’agit d’ériger un mur en méthode traditionnelle, un ouvrier peut porter jusqu’à une tonne par jour ! »

Jérôme Florentin, le directeur de la maîtrise d’ouvrage chez  Plurial Novilia

Cette technologie sert déjà à faciliter la vie et le travail des ouvriers. Sur site, les pans de mur arrivent découpés de manière qu’il ne leur reste plus qu’à les assembler. « La préfabrication de l’ouvrage en atelier rend les conditions de travail vraiment moins pénibles et moins risquées, pointe de son côté Jérôme Florentin, le directeur de la maîtrise d’ouvrage chez Plurial Novilia. Sans parler des charges : quand il s’agit d’ériger un mur en méthode traditionnelle, un ouvrier peut porter jusqu’à une tonne par jour ! »

« Bien au-dessus de la [norme] RE2020 »

Un chantier in situ comme celui de la construction de ces cinq maisons se voit ainsi abrégé de trois à quatre mois, selon le maître d’ouvrage. Soit, aussi, autant de nuisances en moins pour le voisinage. Même si, en l’occurrence, entre la pandémie et la pénurie de matières premières – les toits et les façades nord des maisons sont fabriqués en bois massif –, la livraison des habitations a pris plusieurs mois de retard.

En vidéo Le forum de l'Humanité relance le débat sur le logement

« Comme la technologie est complètement nouvelle, l’obtention de nos certifications a pris un an et demi ! Mais entre l’isolation thermique de qualité et les pompes à chaleur pour l’eau chaude et le chauffage, nous sommes bien au-dessus de la RE2020 », assure Jérôme Florentin, en faisant référence à la dernière réglementation environnementale pour les permis de construire, en vigueur depuis le 1er janvier dernier.

L’architecte n’est plus le seul maître à bord

Excepté un surcoût de 25 %, qu’on nous assure lié aux expérimentations et au prototypage – première fois oblige –, ces nouvelles perspectives en matière de construction ont visiblement convaincu les parties prenantes. « Ça change vraiment la manière de travailler, cela demande beaucoup plus de coopération en amont et, en un sens, l’architecte n’est plus le seul maître à bord », souligne Emmanuel Coste.

Il va falloir penser les constructions en amont avec les menuisiers, les électriciens, les peintres… et intégrer les contraintes de chacun. « Si les ouvriers vont être sollicités moins longtemps sur les chantiers, de nouveaux métiers vont émerger chez les industriels, pour superviser les robots, apprendre à se servir des logiciels… Cela pourra attirer des profils plus qualifiés dans le secteur », espère Jérôme Florentin. L’impression 3D a de l’avenir, « même si, pour être vraiment écoresponsable, je voudrais ne plus utiliser de béton », avoue de son côté l’architecte.

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Valeurs Actuelles

Les écologistes lyonnais veulent créer des pistes cyclables « non-genrées »

Un tweet qui ne passe pas. Dimanche 5 juin, l’élu écologiste lyonnais Fabien Bagnon a proposé la création de pistes cyclables « inclusives et non-genrées », déclenchant un tollé, rapporte Le Figaro. Fabien Bagnon, en charge de la voirie et des mobilités actives, y déclare : « C’est d’ailleurs la communauté de femmes à vélo @beyondmybike qui participe aux réunions techniques avec les équipes des #VoiesLyonnaises pour concevoir des pistes non-genrées et donc inclusives. » Et c’est peu de dire que ce tweet a déclenché de vives réactions.

C’est d’ailleurs la communauté de femmes à vélo @beyondmybike qui participe aux réunions techniques avec les équipes des #VoiesLyonnaises pour concevoir des pistes non genrées et donc inclusives.

— Fabien Bagnon 🌿🚨 (@Fabien_Bagnon) June 5, 2022

Bronca

Les internautes ont fait part à l’élu écologiste de leur incompréhension, à l’instar de celui-ci, qui écrit : « Même le sujet de la piste cyclable est inclus dans le rapport de force permanent créé par @EELVLyon. C’est vraiment fatigant ». Un autre lance, excédé : « Je suis une cycliste et je ne comprends pas non plus. Pourquoi fourrer ces mots partout et surtout n’importe où ? On dirait que vous ne savez même plus de quoi vous parlez. Faites des pistes cyclables toutes simples, le reste on s’en fout ! ». Un troisième attaque sans ménagement : « Après le burkini à Grenoble, la piste non-genrée à Lyon ». Pour se justifier, Fabien Bagnon répond : « Quand on parle d’aménagement non-genré, on cherche à identifier ce qui peut freiner son utilisation par un genre ». Quant à savoir ce qui pourrait bien empêcher une femme de rouler à vélo, l’élu ne le dit pas.

Lyon : les dernières actualités

Rhône : une octogénaire met en fuite un clandestin algérien qui tentait de la cambrioler

Face à l’insécurité, le maire du 6e arrondissement de Lyon appelle le gouvernement à lui donner plus de pouvoir

Étienne Blanc (LR) : « C’est bien une question de civilisation qui aurait dû être au cœur de la campagne présidentielle des Républicains »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Des solutions aux besoins des jeunes

Actu

législatives À la veille des élections, la CGT propose une série de mesures pour répondre à leur fragilité sociale.

Marie Toulgoat

Les présidentielles ont fait peu de cas du sujet, la CGT espère que les législatives changeront la donne. Le syndicat vient de présenter un « plan pour la jeunesse » censé répondre aux besoins et revendications des plus jeunes. « Une rupture radicale est urgente » en la matière, a martelé Céline Verzeletti, secrétaire confédérale de la centrale. Si la pandémie de Covid a fait toute la lumière sur la précarité de nombreux jeunes, le problème ne date pas d’hier, rappelle le syndicat. Selon une étude de l’Insee, en 2016, plus de 20 % des élèves et étudiants vivaient en dessous du seuil de pauvreté. Près d’un étudiant sur deux devait poursuivre une activité salariée en plus de son cursus, et un tiers d’entre eux avaient déjà renoncé à des soins ou des examens médicaux pour des raisons financières. Sans compter que 12,9 % des 15-29 ans ne sont ni en emploi, ni en formation, ni en études.

Pour répondre à ces enjeux pressants, le syndicat propose une panoplie de solutions. Parmi celles-ci, la création d’un véritable statut de stagiaire. « Les jeunes avec lesquels nous avons parlé regrettent de ne percevoir qu’une gratification, bien inférieure au Smic, pendant leurs stages, qui n’ouvre pas de droits au chômage et qui ne compte pas pour la retraite », détaille Nawel Benchlikha, membre de la commission exécutive de la centrale. Les stages – tout comme l’apprentissage – sont par ailleurs régulièrement détournés de leur objectif de formation par les employeurs dans le but de bénéficier d’une main-d’œuvre peu chère, ajoute-t-elle. La CGT propose la mise en place d’une allocation d’autonomie modulable qui permettrait aux plus précaires de ne pas avoir à travailler en même temps qu’ils étudient et à de nombreux jeunes de rester au-dessus du seuil de pauvreté. Entre autres propositions, la Confédération de Montreuil espère pouvoir ouvrir aux jeunes n’ayant jamais occupé d’emploi des droits à l’assurance-chômage et garantir aux jeunes précaires un accès à un logement digne.

saisir l’urgence

Pour l’organisation syndicale, la question est d’autant plus urgente que les gouvernements passés, loin de s’être illustrés en matière de protection de la jeunesse, ont même remué le couteau dans la plaie ; en témoigne la baisse de l’aide personnalisée au logement en 2018. Quant aux plans et mesures que les ministres d’Emmanuel Macron ont décidés lors du quinquennat, il ne s’agit que de « pansements » et de « mesurettes », regrette Céline Verzeletti. « Le plan “1 jeune 1 solution” a été extrêmement coûteux et a surtout profité aux étudiants du supérieur », explique-t-elle, faisant référence au programme à 9 milliards d’euros inauguré en 2020 et censé proposer aides à l’embauche, formations et accompagnement aux jeunes. Si le gouvernement n’a pas fait figure de bon élève, la CGT espère désormais que les candidats de la Nupes aux élections législatives sauront se saisir de l’urgence. Interpellés par des syndicalistes, certains d’entre eux ont d’ores et déjà reconnu la vitalité des enjeux soulevés par la Confédération et l’intérêt des solutions proposées.

cgtJeunessePrécarité
France24 - Monde

Vatican : pourquoi les rumeurs d'une abdication du pape François vont bon train

Publié le : 08/06/2022 - 15:01

Mathias HOSXE

Début mai, le pape François est arrivé à une audience en fauteuil roulant. Il vient aussi d'avancer la date d'un Consistoire et effectuera un déplacement à haute portée symbolique fin août. Il n'en fallait pas moins pour susciter les hypothèses les plus variées sur la démission prochaine du souverain pontife argentin.

La santé du pape François est scrutée avec plus d'attention qu'à l'habitude en ce début juin. Comme le rapportent The Guardian et Le Point, plusieurs signes qu'on pourrait croire annonciateurs encouragent dans la cité papale les rumeurs sur une éventuelle abdication.

Le 5 mai, François, qui souffre de douleurs persistantes au genou droit et à la hanche est arrivé en fauteuil roulant à une audience. La veille, place Saint-Pierre, le prélat de 85 ans était apparu en délicate posture, s'appuyant sur deux personnes du protocole pour se lever et marcher à leur bras. Il n'en fallait pas moins pour faire repartir les hypothèses de maladie grave, et donc de démission.

Prions pour le Pape François dont la santé et le genou sont préoccupants ! pic.twitter.com/5L77SVwmei

May 5, 2022

Selon le journaliste suisse, spécialiste du Vatican, Arnaud Bédat, cette apparition publique a surpris tout le monde. Personne n'avait été prévenu au service de presse. L'image d'un pape diminué renvoie à la fois à celle d'un Jean-Paul II opiniâtre et souffrant (presque) jusqu'à son dernier souffle et qui mourut dans ses fonctions. Mais aussi à celle d'un Benoît XVI, pape émérite, prédécesseur de l'actuel, premier pape depuis 1406 à abdiquer… Une abdication forcée en partie à cause d'une santé déclinante et des déplacements, en avion notamment, devenus problématiques alors qu'il avait 85 ans, comme François aujourd'hui.

Le Vatican, "une usine à rumeur"

En 2015, les rumeurs allaient déjà bon train quant à la santé du pape. Mais celles-ci correspondaient plus à des manœuvres visant à déstabiliser ce nouveau pape en train de réformer l'Église et le Vatican de l'intérieur. On attribuait alors au pape une tumeur au cerveau. Des "rumeurs au cerveau", comme le résume Arnaud Bédat, qui ajoute que le Vatican est "une usine à rumeur". Chacun scrute, observe le moindre signe de la santé de ce chef d'État… au même titre que la santé d'un président ou de la reine d'Angleterre.

Le jeune Jorge Mario Bergoglio a de longue date une santé dite fragile, rappelle le spécialiste. À l'âge 21 ans, il subissait une ablation d'une partie du poumon à la suite d'une pneumonie – ce qui a entraîné chez lui un rapport traumatique à la médecine, selon Arnaud Bédat, auteur de deux ouvrages sur le pape François.

Après les rumeurs de 2015, une opération au côlon en juillet 2021 qui n'a fait qu'accentuer de nouvelles spéculations sur un cancer et cette récente apparition en fauteuil, le fait que François n'ait pas présidé la messe de Pentecôte, dimanche, a fini de donner un ton de fin de règne aux bruits qui couraient.

Si Jean-Paul II, élu à l'âge de 58 ans, avait montré une grande vitalité physique tout au long de son pontificat, François, élu à l'âge de 76 ans, avait reconnu lui dès 2014, un an après son élection, ne pas exclure l'idée d'une démission.

Autre signe interprété par les exégètes : l'annonce surprise d'un Consistoire le 27 août, soit trois mois avant la date possible [les consistoires se tenant habituellement en février, juin ou novembre]. L'occasion de nommer seize nouveaux cardinaux électeurs en cas de conclave [réunion aboutissant à l'élection du nouveau pape] et accroître le nombre de cardinaux aux idées proches de celles de François.

Une démission au plus tôt fin août

Deux lectures implicites sont possibles, selon Arnaud Bédat. "Avec Bergoglio, on peut toujours tout lire dans les deux sens", explique d'ailleurs celui qui l'a rencontré par dix fois. Avancer la date de ce Consistoire, c'est soit abréger les souffrances du souverain pontife liées à sa santé déclinante, soit, tactiquement, pousser à faire sortir les potentiels candidats à sa succession et à se dévoiler – ce qui est tout à fait envisageable au regard de l'habileté politique du prélat qui se dit lui-même un peu "furbo" (rusé, en italien).

Dans tous les cas de figure, si la santé du pontife le lui permet, une démission ne serait envisageable qu'après cette réunion.

Pour les observateurs de la vie du Vatican, reste à savoir si le souverain pontife effectuera bel et bien les trois voyages apostoliques prévus à son agenda : en République démocratique du Congo et au Soudan du Sud du 2 au 7 juillet, et au Canada du 24 au 30 juillet.

Sont donc guettées les décisions du Saint-Siège : une annulation de déplacement en Afrique pourrait être justifiée par la situation au Nord-Kivu (est de la RD Congo) où les conflits ont repris, ce qui donnerait peu de lisibilité sur son état de santé.

Une absence au Canada, en revanche, serait facilement interprétable comme un nouveau signe de santé fragile. La préparation du voyage s'annonce d'ores et déjà "compliquée", rapporte Radio-Canada. Le bureau du Vatican a posé des conditions relativement drastiques : déplacements les plus limités possibles (pas d'hélicoptère, voiture sur un temps court), un seul grand événement par jour à présider, "à moins que le second ne soit de courte durée". Enfin, "son état de santé ne lui permet pas de dormir dans un lieu différent chaque nuit", dévoile Radio-Canada.

Autre symbole fort, laissant croire à une démission papale : sa visite pastorale à L'Aquila, prévue le 28 août, au lendemain du Consistoire avancé. Dans cette ville des Abruzzes est organisé le Pardon célestinien, événement catholique annuel également appelé Grand pardon, mais aussi (et surtout) s'y trouve la dépouille de Célestin V, pape du XIIIe siècle qui, après cinq mois de pontificat, démissionna.

Avant de savoir s'il faudra sous peu guetter de la fumée noire ou blanche sortir de la cheminée de la chapelle Sixtine, il n'en reste pas moins pour Arnaud Bédat, que le pape argentin a une très forte nostalgie d'un pays, d'une terre, d'un peuple auxquels il est très attaché : "Son pays lui manque, c'est certain, conclut-il. Ce n'est un secret pour personne parmi ses intimes en Argentine, cela fait près dix ans qu'il n'est pas revenu sur sa terre natale."

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Le pape François opéré pour une inflammation du côlon

Le pape François appelle à "entendre le cri de paix" en cette "Pâques de guerre"

Devant des migrants de Lesbos, le pape François appelle à la fin du "naufrage de civilisation"

Valeurs Actuelles

[Vidéo] L’avocate de Salah Abdeslam le qualifie de “très humain” et fait scandale

Alors que commencent les réquisitions, le procès des attentats du 13-Novembre vient de s’offrir une publicité dont beaucoup se seraient bien passés. Sur le plateau de Quotidien, lundi 6 juin dernier, l’avocate de Salah Abdeslam est revenue sur la délicate position qu’est la sienne : « Je n’ai pas hésité très longtemps parce que j’ai vu qu’il y avait quelque chose à faire, j’ai vu que le contact était bon, contrairement à toutes les idées que l’on avait pu se faire », a déclaré Me Olivia Ronen, avant d’ajouter que le dernier membre vivant des commandos du 13-Novembre est « quelqu’un qui est très humain, avec qui on peut discuter et construire quelque chose ».

Une déclaration qui a considérablement choqué : sur les réseaux sociaux, relate Le Parisien, de nombreux internautes ont jugé ces propos « indécents » ou « révoltants ». « Les familles des victimes des attentats du 13 novembre 2015 seront sans doute ravies d’apprendre que Salah Abdeslam est quelqu’un de très humain », écrit également un important compte de la sphère zemmouriste, suivi par plus de 70 000 personnes. De nombreux utilisateurs ont également rappelé les différentes déclarations de Salah Abdeslam au cours de son procès : « J’ai délaissé ma profession pour devenir un soldat de Dieu » ; « Je sais que je vais ressusciter, et que vous allez rendre des comptes. »

« Je n’ai pas hésité très longtemps, j’ai vu que le contact était bon : c’est quelqu’un de très humain, avec qui on peut discuter. »

Olivia Ronen parle du fait d’avoir accepté de prendre la défense de Salah Abdeslam ⬇️ #Quotidien pic.twitter.com/YJWDAX2Rgb

— Quotidien (@Qofficiel) June 6, 2022

Les associations de victimes calment le jeu

Contactée par Le Parisien, l’association Life For Paris – qui regroupe les blessés et les familles des victimes – a pourtant dénoncé cette polémique, s’emportant particulièrement contre les propos du compte Twitter zemmouriste : « C’est une énième récupération de la part de Reconquête !. Ils ont un candidat qui est père d’une victime [Patrick Jardin, ndlr] mais le parti ne représente aucunement les familles », a déclaré Arthur Dénouveaux, rescapé du Bataclan et président de Life For Paris.

« On est ravis de savoir que Salah Abdeslam est bien défendu », a-t-il poursuivi, estimant que Me Ronen « a le droit d’aller dire ça à la télévision ». « Olivia Ronen est dans son rôle. Elle ne va pas dire sur le plateau de Quotidien qu’il n’est pas humain », abonde Philippe Duperront, président de « 13Onze15: fraternité et vérité » – l’autre association de victimes. « Son humanité n’est donc pas contestée, mais c’est toute la difficulté de ce procès : ce sont bien des êtres humains qui ont commis ces actes pas des monstres », a ajouté celui qui a perdu son fils au Bataclan.

 

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New York Times - World

Fire Kills at Least 7 in South Korea; Arson Is Suspected

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A man in his 50s was suspected of setting off the explosion that started the blaze at a law firm’s office in the city of Daegu, the police said. He is believed to have died in the fire.

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By Jin Yu YoungJohn Yoon and Tiffany May

SEOUL — At least seven people were killed and dozens of others injured after an explosion ignited a fire on Thursday at the office of a law firm in the southern city of Daegu, South Korea, according to the police.

The police said the blaze was being investigated as arson, and after a review of security camera footage, a man in his 50s was identified as a suspect. The man is believed to have died at the site, the police said. He was not immediately identified.

Local news outlets reported that the police were investigating whether the fire had been started by a client disgruntled over a case, but no more information about a potential motive was officially released.

The fire broke out at about 10:55 a.m. on the second floor of a seven-story office building next to Daegu District Court, according to an officer with the police department in Daegu, a city of 2.4 million. The authorities said they had received reports of a loud explosion and black smoke coming from the law firm’s offices, Yonhap News Agency reported.

Nearly 60 fire trucks and about 150 firefighters rushed to the site, and they extinguished the fire in about 20 minutes. Firefighters rescued about 40 people from the building, officials said. All seven bodies were found on the same floor, according to the Daegu Fire Department.

At a news briefing Thursday afternoon, the police said that the five men and two women who had died were identified, but no names were released. The building had sprinklers only in the basement and not on the other floors, Fire Department officials said at the same news conference.

South Korea has had a number of high-profile fires in recent years, some of which have been linked to lax safety standards.

In April 2020, a fire at a warehouse in Icheon, southeast of Seoul, killed 38 workers. In 2018, a blaze at a hospital that also served as a nursing home in the southern city of Miryang killed 37. A fire tore through an eight-story building in the city of Jecheon in 2017, leaving at least 29 people dead. Most of those killed had been trapped in a public sauna on the second floor of the building, the authorities said.

In 1995, gas leaks at Daegu construction sites set off explosions and flames that killed at least 100 people, many of them teenagers.

Jin Yu Young and John Yoon reported from Seoul, and Tiffany May from Hong Kong.

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France24 - Monde

RD Congo : le roi de Belgique exprime ses "profonds regrets" pour la période coloniale

Publié le : 08/06/2022 - 13:33Modifié le : 08/06/2022 - 17:32

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Mercredi, à Kinshasa, le roi Philippe a, une nouvelle fois, fait part de ses "plus profonds regrets pour les blessures" infligées à l'ex-Congo belge durant la période coloniale, espérant marquer ainsi un nouveau départ dans les relations entre la Belgique et la République démocratique du Congo.

Une deuxième journée de voyage sous le signe de la mémoire et de la réconciliation. Le roi Philippe de Belgique a  réitéré, mercredi 8 juin, ses "plus profonds regrets pour les blessures" infligées à l'ex-Congo belge durant la période coloniale.

Le régime colonial, "basé sur l'exploitation et la domination", était "celui d'une relation inégale, en soi injustifiable, marqué par le paternalisme, les discriminations et le racisme. Il a donné lieu à des exactions et des humiliations", a déclaré solennellement le souverain dans un discours prononcé à Kinshasa, sur l'esplanade du Parlement.

"À l'occasion de mon premier voyage au Congo (...), je désire réaffirmer mes plus profonds regrets pour ces blessures du passé", a-t-il ajouté.

Des regrets qu'il avait déjà formulés, par écrit, dans une lettre au président Félix Tshisekedi il y a deux ans, à l'occasion du 60e anniversaire de l'indépendance. C'était alors une première historique.

Certains Congolais veulent voir dans cet examen du passé colonial le début d'un "nouveau partenariat", quand d'autres réclament encore excuses et réparations pour les souffrances endurées et les "pillages" des richesses de la RD Congo.

Le roi des Belges et son épouse, la reine Mathilde, effectuent depuis mardi après-midi en République démocratique du Congo, à l'invitation de Félix Tshisekedi, une visite à forte portée symbolique.

La deuxième journée de leur voyage a commencé au Mémorial aux anciens combattants, où le souverain a décerné une décoration au dernier ancien combattant congolais encore en vie de la "Force publique belge" ayant participé à la Seconde Guerre mondiale.

Le caporal Albert Kunyuku, qui vient de fêter ses 100 ans, avait été enrôlé en 1940 et a fait partie du contingent militaire d'appui médical envoyé en Birmanie en 1945. Assis sur une chaise, le vieil homme a longuement serré la main et échangé quelques mots avec le roi.

"Des promesses"

"Le roi vient de me faire des promesses. C'est très bien. Il faut les matérialiser", a ensuite déclaré à la presse le caporal Kunyuku.

"Décorer c'est bien. Mais, il faut aussi indemniser les familles de ces anciens combattants qui ont perdu la vie dans une guerre qui ne les concernait pas", commentait dans la rue Madeleine Yowa, une infirmière de 43 ans.

Le roi s'est ensuite rendu au Musée national de la RD Congo (MNRDC), où a été abordée la question de la restitution des objets d'art à l'ex-colonie, pour laquelle le gouvernement belge a défini une feuille de route en 2021.

Le souverain a remis au musée un masque géant "kakuungu", qui était utilisé pour des rites d'initiation de l'ethnie Suku. Cet objet, a-t-il précisé, est prêté pour une durée "illimitée" au MNRDC par le Musée royal de l'Afrique centrale de Tervuren, près de Bruxelles.

"Nos œuvres ont été emportées par le colonisateur, il est légitime qu'on nous les restitue", a déclaré à l'AFP Louis Karhebwa, un entrepreneur de 63 ans, "content" de la venue du roi en RD Congo.

L'histoire était aussi au rendez-vous d'une cérémonie au "palais de la nation", où avait été proclamée l'indépendance le 30 juin 1960.

C'est là que Patrice Lumumba, héros de l'indépendance qui allait devenir Premier ministre, avait marqué les esprits par son réquisitoire violent contre la colonisation belge, en présence du roi Baudouin, oncle de l'actuel roi des Belges, qui avait de son côté salué l'œuvre civilisatrice de son pays.

Le couple royal doit encore passer la journée de jeudi à Kinshasa, avant de se rendre à Lubumbashi (sud-est) puis à Bukavu, dans l'est, où il visitera, dimanche, la clinique du gynécologue Denis Mukwege, colauréat du prix Nobel de la paix en 2018 pour son action en faveur des femmes victimes de viols.

L'est du pays est en proie aux violences de groupes armés depuis près de 30 ans et cette visite intervient en plein regain de tension entre la RD Congo et son voisin le Rwanda, accusé par Kinshasa de soutenir des rebelles.

Le roi a évoqué dans son discours "l'intégrité territoriale du Congo" et l'instabilité dans l'Est, "où règnent trop souvent une violence inhumaine et l'impunité". "Cette situation ne peut plus durer", a-t-il dit.

Parmi les domaines de coopération qu'il voudrait voir renforcés, le président congolais a mentionné, de son côté, devant la presse, la "coopération militaire". Un temps suspendue, celle-ci a repris par de la formation, mais, a-t-il dit, "c'est à la Belgique de voir ce qu'elle peut apporter de plus"

Avec AFP

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RD Congo : à Kinshasa, le roi des Belges entame une visite très symbolique

Métis des ex-colonies : la Belgique face à la justice pour "crimes contre l'humanité"

Valeurs Actuelles

Alexandra Masson, la bonne élève de Marine Le Pen

C’est une rentrée dans l’atmosphère plutôt fracassante pour un caractère si délicat. Un scintillement soudain pour une personnalité si anciennement ancrée. Avocate de métier, bénévole associative de vocation, artiste d’affection, Alexandra Masson est apparue, au cours des derniers mois, comme une élue sans affect et sans limites. La faute à Philippe Vardon, l’inébranlable identitaire niçois, qui partage avec la conseillère régionale l’ambition de diriger la droite nationale à Nice.

C’est au cours des élections régionales de 2021 qu’Alexandra Masson rempile en politique, une passion militante restée en sommeil depuis 2013, année de sa dernière cotisation à l’UMP. Tête de liste de Thierry Mariani dans les Alpes-Maritimes, l’élue parcourt les routes et les plateaux avec Philippe Vardon, alors codirecteur de campagne. Le candidat défait face à Renaud Muselier se souvient d’un « duo tout à fait complémentaire, paradoxalement. Eux deux, c’est l’alliance de l’eau et du feu. Ça peut faire des ravages, mais ça ne dure pas longtemps. »

Un an plus tard, la bonne élève de Marine Le Pen est investie par le Rassemblement national (RN) dans la 4e circonscription des Alpes-Maritimes, son vilain petit canard, lui, est lâché par le parti qu’il avait rejoint grâce à l’entremise de Bruno Bilde, au profit de Benoît Kandel, ancien estrosiste passé par Reconquête !…

Alexandre Masson défend une image de droiture, dans les idées et les parcours professionnel et politique

Si la salade niçoise à un goût amer de tambouille politique, ce n’est que méprise pour Alexandra Masson, qui a la victoire modeste : « Je ne suis pas fâchée avec lui, je ne l’ai jamais attaqué. Philippe est quelqu’un de bien, il a d’ailleurs beaucoup aidé Jordan Bardella. Je pense qu’il est meilleur pour les autres que pour lui-même… » Exeunt les procès en manipulations et en pusillanimité intentés par Vardon. L’avocate, en instance de divorce avec Olivier Bettati, nouvel ami de Christian Estrosi après avoir été son ennemi juré, défend une image de droiture, dans les idées et les parcours professionnel et politique.

Plus de femmes et de gens de la vraie vie

Fille de l’ancienne sénatrice et universitaire Hélène Masson-Maret, petite-fille du maire de Vence (Alpes-Maritimes), Alexandra Masson a milité au RPR, fait campagne pour l’ancien maire de Nice et compagnon de route de Jean-Marie Le Pen, Jacques Peyrat, tracté auprès de Richard Giamarchi, son meilleur ami, conseiller général et “bébé Pasqua”, décédé brutalement il y a quelques années.

En compagnonnage distant avec le « Front », elle rencontre véritablement Marine Le Pen au cours d’un dîner, en 2019. « Elle était déjà absorbée par sa campagne présidentielle », se remémore celle qui entretient une réelle affinité avec la candidate. Même génération, mêmes parcours d’études, même métier, même passion pour les chats du Bengale, que le frère d’Alexandra partage avec Marine. « Et puis on est de bonnes vivantes », s’amuse l’intéressée.

Pour la présidentielle, elle sera nommée porte-parole, fonction qui attire les projecteurs comme les embûches, qui, c’est bien connu en campagne, volent en escadrilles… « Marine voulait faire monter plus de femmes et de gens de la vraie vie », argumente Alexandra Masson. La vraie vie…

Argument candide s’il en est, qui prend tout son sens à l’écoute de la déclinaison d’un curriculum vitae chargé. L’avocate, qui a créé le Léo Club — formation “jeune” du Lions Club — de Nice en 1993, enchaîne depuis les actions associatives. Durant dix ans, elle dirige L’OEuvre de la Fourmi, qui prodigue de l’aide sociale : ateliers de réinsertion pour jeunes handicapés, ateliers de couture, distribution de colis alimentaires… « C’est vital pour ne pas planer », s’explique- t-elle.

En parallèle, cette amatrice d’art contemporain crée trois associations culturelles, parfois mises en régie par Christian Estrosi — « preuve qu’il voulait [ma] peau et que ça marchait bien » —, anime la Nuit des galeries pendant dix ans, est l’exécutrice testamentaire de l’artiste Sacha Sosno, partenaire de Matisse, Klein et Arman, connu pour son originale Tête carrée qui abrite la bibliothèque de Nice.

Une circonscription bien à droite, mais une rude concurrence

Outre une ascension à confirmer, pour une élue rompue à la politique mais neuve sur le plan médiatique, ses défis restent très terre à terre. Si elle est bien à droite, la 4e circonscription qu’elle convoite, qui s’étend de Villefranche- sur-Mer à la frontière italienne, est composite. Limitrophe de la 1re, où est élu Éric Ciotti, et de la 3e, disputée par Philippe Vardon et Benoît Kandel, la protégée de Marine Le Pen a une place à se faire sur ce terrain décidément poreux, face à Damien Rieu, l’activiste ex-RN devenu Reconquête !.

Une ascension à confirmer, pour une élue rompue à la politique mais neuve sur le plan médiatique

Côté ouest, la circonscription n’échappe pas à l’aire d’influence de Christian Estrosi, qui rêve de voir disparaître le département au profit de la métropole qu’il préside, avec la bénédiction d’Emmanuel Macron. Côté est, l’autonomie des collectivités, sous l’emprise de la communauté d’agglomération de la Riviera française (Carf), est farouchement défendue. Au nord, deux grandes vallées, celle de la Roya, qui se relève encore de la tempête Alex, et celle des Paillons, qui présente ses problèmes urbanistiques propres, pimentent le tableau.

La députée LREM sortante, Alexandra Valetta-Ardisson, est la cible d’Alexandra Masson, dans une circonscription aux enjeux techniques et politiques conséquents. À quelques jours du premier tour, la candidate ne sait trop quoi penser : « Je suis en position de gagner, mais attention à l’abstention. De toute façon, on gagne une élection sur beaucoup de choses. » Alea jacta est.

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Valeurs Actuelles

En Haute-Vienne, le candidat de Reconquête ! soutenu par un ancien ministre de la Défense

Charles Millon, ministre de la Défense de 1995 à 1997, est venu mercredi 8 juin, soutenir le candidat de Reconquête ! dans la 3e circonscription de la Haute-Vienne, Antoine Ardant, a fait savoir son équipe de campagne. Ce dernier, ancien officier parachutiste, incarne cette branche de la droite dite « républicaine » qui a fini par rejoindre l’union des droites et des patriotes proposée par Eric Zemmour. Membre de l’Avant-Garde, du Mouvement conservateur, et de Sens commun, trois entités qui ont soutenu Les Républicains, mais aussi défenseur de la ruralité, il s’est rapproché de Jean Lassalle lors des élections régionales de 2021, mais a décidé de rejoindre l’union des droites en décembre dernier. Membre fondateur de l’Avant-Garde, Charles Millon est lui-même issu du centre droit. Il a été président du groupe UDF à l’Assemblée nationale.

Défenseurs de l’ « assimilation »

Le candidat et l’ancien ministre ont, au cours de ce déplacement, défendu « l’assimilation » chère à Eric Zemmour. Celle-ci « ne peut se faire que si on aime la France et que l’on respecte les lois et les coutumes de ce pays d’accueil », a défendu Antoine Ardant. Il a appelé à « revenir au droit du sang pour ne pas être submergé par des étrangers, soit qui ne veulent pas adopter nos lois et nos traditions judéo-chrétiennes, soit qui cherchent à nous imposer leurs religions incompatibles avec les lois de notre république ». Ils ont pris en exemple le cas d’un restaurateur chinois, ancien de la Légion étrangère.

Lors de la visite d’une des dernières entreprises de porcelaine de Limoges, Antoine Ardant a défendu ses propositions économiques : des « primes zéro charge » pour permettre aux entreprises de verser des primes jusqu’à 3.000 euros de salaire net et une exonération des charges et d’impôts sur les heures supplémentaires.

Haute-Vienne : les dernières actualités

Grippe aviaire : 10 000 canards abattus en Haute-Vienne

Un ancien Ehpad de la Haute-Vienne va être transformé en centre d’accueil pour les réfugiés ukrainiens

Haute-Vienne : le département mise sur les réseaux sociaux pour séduire de nouveaux agriculteurs

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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France24 - Monde

Un Américain mis en examen pour tentative de meurtre contre un juge de la Cour suprême

Publié le : 08/06/2022 - 18:00Modifié le : 08/06/2022 - 21:22

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Un jeune américain a été mis en examen, mercredi, pour tentative de meurtre après avoir été arrêté, lourdement armé, près du domicile du juge conservateur Brett Kavanaugh, membre de la Cour suprême des États-Unis. La juridiction est au cœur d'une tempête politique depuis la fuite, début mai, d'un projet d'arrêt laissant entendre qu'elle est prête à enterrer le droit à l'avortement.

Un jeune américain a été inculpé, mercredi 8 juin, de tentative de meurtre après avoir été arrêté, lourdement armé, près du domicile d'un juge conservateur de la Cour suprême des États-Unis qu'il voulait tuer avant de se suicider.

Son projet avorté, condamné par l'ensemble de la classe politique, a encore fait monter la tension autour de la haute juridiction, qui doit rendre d'ici au 30 juin des décisions très attendues sur le droit à l'avortement et les armes à feu.

Nicholas Roske, 26 ans, s'est rendu au milieu de la nuit au domicile du juge Brett Kavanaugh à Chevy Chase, une banlieue cossue du nord de Washington, selon des documents judiciaires.

Arrivé en taxi avec un sac à dos et une valise, il a constaté la présence de policiers et s'est éloigné de la maison. Peu après, il a appelé les services locaux de secours pour signaler ses intentions suicidaire et meurtrière.

Dépêchés sur place, des policiers l'ont interpellé sans difficulté vers 01 h 50 (05 h 50 GMT). Dans ses bagages, ils ont retrouvé une arme de poing, deux chargeurs et des munitions, un couteau, du gaz lacrymogène, des menottes, un gilet pare-balles...

Lors de son interrogatoire, il a déclaré aux enquêteurs être en colère contre la Cour suprême à cause d'un projet d'arrêt sur l'avortement et d'une fusillade meurtrière dans une école du Texas.

Convaincu que le juge Kavanaugh soutient une extension du droit au port d'armes, il a expliqué avoir "voulu donner un sens à sa vie" en le tuant.

"Inacceptables"

Le président démocrate Joe Biden a, par la voix de sa porte-parole, "condamné avec force" les actes du jeune homme. Les "menaces de violence" et les "tentatives d'intimidation contre des juges n'ont pas de place dans notre société", a déclaré Karine Jean-Pierre.

Elles "frappent le cœur de notre démocratie et nous ne les tolérerons pas", a ajouté son ministre de la Justice Merrick Garland, en soulignant avoir renforcé leur protection le mois dernier.

La Cour suprême est au cœur d'une tempête politique depuis la fuite, début mai, d'un projet d'arrêt laissant entendre qu'elle est prête à enterrer sa décision historique de 1973 "Roe v. Wade", dans laquelle elle a reconnu le droit des femmes à avorter.

Peu après cette révélation, une barrière de sécurité avait été érigée autour du bâtiment de marbre blanc qui abrite ses travaux sur la colline du Capitole, où des manifestants se sont régulièrement rassemblés ces dernières semaines.

Un petit cortège avait également défilé en mai entre les maisons de Brett Kavanaugh et du chef de la Cour, John Roberts. Cette démarche avait déjà été critiquée par la Maison Blanche, pour qui les juges "devraient pouvoir faire leur travail sans crainte pour leur sécurité personnelle".

"Apocalyptiques"

Mais mercredi, les républicains ont laissé entendre que les détracteurs de la Cour - parmi lesquels se trouvent de nombreux démocrates - portaient une part de responsabilité dans l'action de Nicholas Roske.

"C'est exactement le genre d'événements que beaucoup craignaient après les discours sans limite, inconscients et apocalyptiques tenus par des personnalités depuis des mois contre la Cour", a déclaré leur chef au Sénat, Mitch McConnell, dans l'hémicycle.

La Cour suprême fait l'objet de vives critiques à gauche depuis son remaniement par l'ancien président républicain Donald Trump, qui y a fait entrer trois juges sur neuf, dont Brett Kavanaugh.

Forte de sa nouvelle majorité ultraconservatrice, elle semble prête à révolutionner le droit à l'avortement, mais aussi le port d'armes.

Appelée à se prononcer sur une loi centenaire de New York, elle pourrait affirmer que les Américains disposent d'un droit à porter une arme à feu en dehors de leur domicile et ainsi compliquer les efforts des États qui tentent de limiter leur circulation dans les espaces publics.

Une telle décision raviverait la douleur d'une Amérique en deuil depuis des tueries dans une école du Texas et un supermarché fréquenté par des Afro-Américains près de la frontière avec le Canada.

Le juge Kavanaugh, qui avait été confirmé en 2018 après un débat acrimonieux impliquant des accusations d'agressions sexuelles remontant à sa jeunesse, incarne pour de nombreux progressistes américains le visage du virage à droite de la Haute Cour.

Pour certains observateurs, il est toutefois soucieux de l'image de la Cour et pourrait former une alliance avec le chef Roberts pour rendre des décisions en demi-teinte.

Avec AFP

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"C’est trop tard" : à Washington, une manifestation amère pour protéger le droit à avorter

États-Unis : grande journée de mobilisation nationale pour défendre le droit à l'avortement

ÉTATS-UNIS

Le Sénat confirme la nomination de Kavanaugh à la Cour suprême américaine

New York Times - World

Belgian King Returns Mask to Congo in Landmark Visit

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But so far, the monarch has not apologized for decades of brutal Belgian rule during which up to 10 million Congolese people died.

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By Ruth Maclean and Elian Peltier

DAKAR, Senegal — The king of Belgium on Wednesday handed over a large wooden mask to the president of the Democratic Republic of Congo, one of thousands of objects taken long ago to the European country from its former colony.

King Philippe, on his first visit to the country since assuming the throne in 2013, said that handing over the mask to the Congolese president, Felix Tshisekedi, was an important symbolic step.

But for many Congolese, speaking out on social media, it was not nearly enough. They asked for an apology for the notorious crimes committed against their ancestors in order to enrich the king’s forebear, Leopold II, who claimed the territory as his personal fiefdom in 1885 and plundered it for more than two decades.

The return of the Kakungu mask, used by the Suku people in the country’s southwest during ceremonies and bought by a Belgian scientist in 1954, was not a full restitution. It is on “indefinite loan,” the king said.

“I am here to return to you this exceptional work in order to allow Congolese to discover and admire it,” he said.

It was a small, symbolic moment in Belgium’s increasing acknowledgment of its exploitation of Congo, which today is plagued by violence and poverty despite its wealth of natural resources.

The restitution of looted works is high on the agenda for the king’s six-day visit, which coincides with ongoing parliamentary debates in Belgium about legislation that would pave the way for some objects to be returned.

Belgium gave the Congolese authorities an inventory in February of more than 84,000 works taken to Belgium before Congo’s independence in 1960. These objects make up 70 percent of the collection in the Royal Museum for Central Africa, just outside Brussels. Belgium’s Parliament is set to approve a law by the end of the month that will pave the way for restitution of the works on a case-by-case basis.

According to the Belgian plan, which has yet to be approved by the Congolese authorities, the Congolese government would make individual requests for each work it wished to be returned. A joint commission of Congolese and Belgian experts would then examine each request.

“Belgium no longer looks at Africa in the same way,” Thomas Dermine, the Belgian official who is overseeing the restitution of objects to Congo, told the Africa Report last week.

But some Congolese citizens took to Twitter to say that the king did not go far enough. “The Belgian king is not welcome in the DRC,” said one, Roger Kakul. “He just needs to apologize to the Congolese people.”

King Leopold II turned his private fortunes around on the backs of the Congolese people, forcing them to hand over quotas of rubber and ivory using torture and murder in what the Congolese professor Georges Nzongola-Ntalaja called “the Congo holocaust.” While funding antislavery conferences in Europe, he encouraged slave raids in central Africa.

He was forced to relinquish Congo as his personal possession in 1908, and it became a colony of Belgium, under which the brutality subsided but oppression and the system of economic exploitation remained.

King Philippe expressed regret for Belgium’s crimes in a letter to President Tshisekedi in 2020, on the 60th anniversary of Congo’s independence, but stopped short of apologizing. He echoed that sentiment in an address to the Congolese parliament on Wednesday afternoon.

“The colonial regime was based on exploitation and domination,” the king said in his speech. “This regime was that of an unequal relationship, in itself unjustifiable, marked by paternalism, discrimination and racism,” he added. “On the occasion of my first trip to Congo, here, in front of the Congolese people, and those who still suffer from it today, I wish to reaffirm my deepest regrets for these wounds of the past,” he said.

Later this month, Belgium is also scheduled to return the remains of Patrice Lumumba, Congo’s first prime minister, who was assassinated in 1960 following a coup supported by the Belgian authorities. All that will be returned is a gold-capped tooth pulled from his mouth by Belgian police before his body was dissolved in acid.

Monika Pronczuk contributed reporting from Brussels.

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France24 - Monde

Début des réquisitions au procès des attentats du 13-Novembre

Publié le : 08/06/2022 - 15:01Modifié le : 08/06/2022 - 21:29

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Les avocats généraux ont commencé leur réquisitoire, mercredi, au procès des attentats du 13-Novembre, qui juge à Paris 19 personnes avec Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des commandos des attentats qui ont fait 130 morts dans la capitale et à Saint-Denis.

C'est l'épilogue d'un procès hors norme. Les représentants du parquet national antiterroriste (Pnat) ont commencé à prendre leurs réquisitions, mercredi 8 juin à Paris, au procès du 13-Novembre, six ans et demi après une nuit d'"effroi" et de "terreur" qui a fait 130 morts et traumatisé le pays. 

Le réquisitoire, étalé sur trois jours, s'achèvera vendredi avec les peines réclamées à l'encontre de Salah Abdeslam et de ses 19 coaccusés. Douze d'entre eux encourent la réclusion criminelle à perpétuité.

"Que retiendra-t-on de cette audience ? Quelles images ? Quelles paroles resteront ?", a dit l'avocate générale Camille Hennetier, la première des trois avocats généraux qui se succèderont devant la cour d'assises spéciale.

"Votre verdict bien sûr. Le nom des disparus égrenés en septembre dernier. Les récits des victimes, enfin, incontestablement la cruauté des terroristes qui tirent au coup par coup et achèvent certaines personnes avec délectation", a-t-elle poursuivi. 

Ce procès hors norme par sa durée, ses plus de 2 500 parties civiles et sa charge émotionnelle, touche à sa fin, plus de six ans et demi après les pires attentats jamais perpétrés sur le sol français. Tour à tour et pendant trois jours, les représentants du Pnat vont se lever pour démontrer quelles sont, selon eux, les responsabilités de chacun des accusés jugés depuis le 8 septembre.

Camille Hennetier, Nicolas Braconnay et Nicolas Le Bris vont tenter de reconstituer le puzzle d'un titanesque dossier, d'abord dans un propos général, puis en développant le cas de chacun des 20 accusés – six d'entre eux, dont cinq hauts cadres de l'organisation État islamique présumés morts en Syrie, sont jugés en leur absence.

Ce n'est que vendredi qu'ils réclameront des peines leur encontre.

"Je vous demande de me détester avec modération"

Douze encourent la réclusion criminelle à perpétuité, dont Salah Abdeslam, unique membre encore en vie des commandos qui ont semé la mort au Stade de France, sur les terrasses parisiennes et dans la salle de concert du Bataclan.

Mutique pendant l'enquête, le Français de 32 ans a répondu aux questions pendant le procès, mais sa "vérité" a peiné à convaincre l'accusation. C'est "par humanité" et pas "par lâcheté", a-t-il expliqué, que lui-même n'a pas tué, renonçant à actionner sa ceinture explosive dans un bar du 18e arrondissement.

Celui qui s'était présenté comme un "combattant de l'État islamique" à l'ouverture du procès a finalement versé des larmes lors de sa dernière prise de parole quelques mois plus tard. "Je vous demande de me détester avec modération", a-t-il prié les rescapés et proches des victimes en demandant leur "pardon".

L'accusation, qui a toujours préféré la thèse d'un défaut de fonctionnement de sa ceinture, a mis Salah Abdeslam face à ses contradictions lors de ses interrogatoires.

"Étrange", "incongru", ont estimé les magistrats du Pnat, que le principal accusé n'ait été recruté par la cellule jihadiste que quelques jours avant les attaques, comme il l'a soutenu. Ou encore qu'il ne puisse identifier le bar qu'il devait viser - invisible dans les documents listant les "cibles" découverts dans un ordinateur de la cellule jihadiste.

Difficile à croire enfin, alors que les commandos du Stade de France, des terrasses et du Bataclan étaient tous composés de trois hommes, que Salah Abdeslam opère "tout seul", lui qui contrairement aux autres n'était jamais allé s'entraîner en Syrie.

Fin des plaidoiries des parties civiles

Outre le principal accusé qui encourt la perpétuité incompressible – une sanction rarissime qui rend très difficile tout aménagement de peine –, les avocats généraux requerront contre Mohamed Abrini, "l'homme au chapeau" des attentats de Bruxelles qui était aussi "prévu" pour le 13-Novembre, et les "bons copains" qui ont aidé Salah Abdeslam pendant sa cavale.

Certains, comme les accusés Farid Kharkhach, qui a fabriqué des faux papiers "sans savoir" qu'ils étaient destinés à la cellule jihadiste, ou Yassine Atar, qui jure n'être lié au dossier que parce qu'il est le frère du commanditaire des attentats Oussama Atar, espèrent que les débats ont fait changer d'avis l'accusation.

Il ne devrait pas y avoir de surprises dans les réquisitions, le dossier ayant peu évolué au cours des plus de 130 journées d'audience.

Ces réquisitions succèdent aux plaidoiries des parties civiles, achevées mardi soir.

Pendants deux semaines, les avocats sont revenus sur cette nuit d'horreur et de chaos, ces scènes de guerre devant le Stade de France ou en plein Paris qui ont laissé des blessures indélébiles. Après les réquisitions, la parole sera donnée à la défense à partir du 13 juin. Le verdict est attendu le 29 juin.

Avec AFP

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Procès du 13-Novembre : la majorité des onze accusés refusent de comparaître à l'audience

Au procès du 13-Novembre, les plaidoiries des parties civiles débutent

New York Times - World

Russia-Ukraine War

Evacuating the Vulnerable Amid the Terror of War

As Russian forces bear down on eastern Ukraine, a small army of volunteers is racing to bring to safety those unable to care for themselves.

Volunteers from Britain and Ukraine working with the aid organization Vostok-SOS carried Zinaida Riabtseva, who is 77, blind and struggled to walk down five flights of stairs, during a recent evacuation mission in Bakhmut, Ukraine. Credit...

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Photographs by Ivor Prickett

Text by Maria Varenikova

Reporting from Bakhmut, Pokrovsk and Sloviansk, Ukraine

The sounds of war echo throughout Bakhmut, a largely deserted city in eastern Ukraine, just 10 miles from the front. Even with a trained ear, it is hard to tell what artillery fire is outgoing or incoming.

The terror can be all the more acute for the vulnerable and those unable to care for themselves, among them Zinaida Riabtseva, 77, who is blind and cannot leave her fifth-floor apartment on her own.

As Russian forces bear down with intensifying ferocity in an effort to control the Donbas region, which borders Russia, aid workers are scrambling to evacuate the old, the infirm and the disabled. Those who leave their homes do not know if they will ever be able to return, joining the more than 12 million Ukrainians who have been displaced by Russia’s invasion.

Last week, British and Ukrainian volunteers with the aid group Vostok-SOS were called in to evacuate Ms. Riabtseva, along with her husband, Yuriy Riabtsev. After carefully placing her on a stretcher, volunteers carried her down five flights of stairs, while her husband followed behind with a few pieces of luggage.

Since the invasion began in February, Vostok-SOS has evacuated 15,000 people from eastern Ukraine. On one such evacuation mission, Vostok staff recently drove through back lanes to reach the home of their latest evacuee, Mykhaylo Silichkin. When they arrived in front of his tidy house, he hopped out through the front gate on his crutches, a cigarette perched in his mouth. One volunteer picked up his prosthetic leg. Others carried his luggage. Mr. Silichkin locked the gate as he left, not knowing if he would ever return.

The conflict in Ukraine has also upended the lives of many young people caught in the line of fire. Maria Alefirenko, 31, was paralyzed in a mortar attack during the fighting against Russia-backed separatists in eastern Ukraine eight years ago. On a recent day in Mykolaivka, an aid worker lifted her into a car. Her father, who had cared for her for years, stayed behind. He cried as she left.

Ukrainian officials say that about 80 percent of the civilian population of the Donetsk region, one of the two provinces that make up the Donbas, have already fled. Cities like Bakhmut have become ghost towns, their shops boarded up, their streets deserted but for military vehicles and ambulances zipping through. Some residents who remained behind cook food on campfires in their yards because there is no gas in the city.

But vulnerable people remain, and evacuations continue daily even in frontline towns that face regular shelling.

As towns and cities in eastern Ukraine empty out in the face of the Russian offensive, volunteers drive around in minivans, working off lists of addresses of older or disabled people who have remained behind, well past the time when it was safe to flee.

In Sloviansk, residents who have not left are now at risk from daily artillery and cruise missile strikes, which blow out windows in apartment buildings.

Maksym Sutkovy, a deputy mayor of Bakhmut, said Russian forces were advancing on an arc to the south and east. About 65,000 people had already fled, he said, from a prewar population of about 100,000, and heavy fighting persisted every day.

“We cannot climb into the heads of people,” said Mr. Sutkovy, adding that some residents had stayed behind because they were too poor to move or desensitized to danger after weeks of being bombarded. “People get used to living with explosions,” he said. “What in peaceful times is inconceivable becomes ordinary, everyday.”

Live Updates: Russia-Ukraine War

So the effort to evacuate the old and vulnerable goes on, even amid the thud of explosions. The departures and displacement provoke strong emotions, as people who have lived their whole lives in one place are finally, sometimes grudgingly, persuaded to leave.

“Now I’m going to a safe place to get better,” said Anatoliy Shevchenko, 73, who was injured in early May.

Valentyna Evtushenko cried as she waved goodbye to her brother Oleksandr Evtushenko, 68, who was being evacuated from a hospital in Sloviansk and transferred to one in Chernihiv, where his nephew lives, in northern Ukraine. Oleksandr, his sister said, “has only me,” adding that they live together in a private house on the outskirts of Sloviansk.

Amid painful goodbyes, there are small gestures of comfort.

In Bakhmut, Pavlo Boreyko leaned in close to his 90-year-old father, Petro Boreyko, gently explaining that it was time to go. His father sat on a sofa in front of a woven red carpet hanging on the wall before volunteers carefully slipped a stretcher under him. Incapacitated and no longer able to speak, the elder Mr. Boreyko was carried down the stairs of his apartment building. Once he was inside the minivan waiting below, his son made sure his father was comfortable. Then one of the volunteers placed his cat, in a travel box, beside him.

It was the start of a long journey, including several hours by minivan to the city of Pokrovsk, where Mr. Boreyko was then transferred to an evacuation train that took him to the relative safety of western Ukraine. It was also a journey fraught with danger. Russian missiles have been continuously targeting critical infrastructure across Ukraine and just four days before his evacuation, the depot at the train station in Pokrovsk was hit by a missile strike.

“It is important to show calmness to people even when the shelling starts, otherwise it will be hard to deal with their panic,” said Vladyslav Arseniy, a former construction worker who volunteered to evacuate residents from frontline towns.

Russia-Ukraine War: Key Developments

Power consolidation. As Russia continues to pound towns and villages across eastern Ukraine, the Kremlin is trying to deepen its hold on occupied territory in the south, restoring rail links and other key infrastructure to secure a “land bridge” from Russia to the Crimean Peninsula.

Grain exports. Western leaders continued to accuse Russia of holding up food supplies as a war tactic. Russia’s foreign minister, Sergey V. Lavrov, held talks with Turkish officials, but announced no progress toward allowing grain exports from Ukraine. Many countries across Africa and the Middle East have been facing alarming levels of hunger and starvation as a result of the blockade.

War losses. Ukraine announced the first officially confirmed exchange of dead bodies from the war with Russia since the conflict began; among the bodies returned to Ukraine were the remains of fighters killed in the battle for the Azovstal plant in Mariupol. More than 40,000 Ukrainian civilians have been killed or injured since Russia invaded, according to the Ukrainian government.

Mr. Arseniy said he has been driving on daily evacuation missions and has helped about 700 people leave their homes and find refuge elsewhere.

Mr. Arseniy said he had met many people who refused to leave. Every evening, his group studies a list of people willing to evacuate, dividing them up among evacuation teams. The teams then drive from house to house in the frontline towns and villages, picking up people and bringing them to train stations, where they then head west.

In Bakhmut, there is a particular urgency to work fast as the area is under attack.

Medical evacuation trains are not scheduled every day. On days when there are none, volunteers transport people to a hospital in Sloviansk and evacuate them the next day.

While helping her bedridden mother into an evacuation minivan, Oksana Zakharenko appeared distressed. She didn’t want to leave, having become accustomed to the continuous explosions. But aid workers with Mr. Arseniy’s group persuaded her the time had come to go.

“Why did we have to get used to it?” she asked.

Andrew Kramer and Ivor Prickett contributed reporting.

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BBC

Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'

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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.

The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.

But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.

France24 - World

Donald Trump, adult children to testify in New York fraud probe in July

Issued on: 09/06/2022 - 00:57

NEWS WIRES

Donald Trump and two of his adult children, Donald Trump Jr. and Ivanka Trump, have agreed to testify starting July 15 in a New York state civil investigation into the former U.S. president’s business practices.

The Trumps’ testimony could last through the following week, according to an agreement with state Attorney General Letitia James made public on Wednesday. James is investigating whether the Trump Organization misled lenders and tax authorities.

The deal for the Trumps to testify came more than six months after James first issued subpoenas for their testimony, which the Trumps fought bitterly in court. Last month, an intermediate state appeals court denied the Trumps’ bid to avoid testimony in James’ probe.

Trump, 75, and his son and daughter, both in their 40s, had argued that testifying in the civil probe would violate their constitutional rights because their words could be used in a related criminal investigation led by Manhattan District Attorney Alvin Bragg.

Separately, a New York state judge ruled in a virtual hearing on Wednesday that Trump must send James affidavits from several Trump Organization executives about their policies for retaining or destroying records.

But the judge, Arthur Engoron, said he would not yet fully purge a contempt order he issued against Trump in April for failing to comply with a subpoena from the state attorney general. Trump had said he had no documents that were relevant to the probe, a claim Engoron said he found “surprising.”

Engoron rejected a suggestion by Trump lawyer Alina Habba that he might have ruled differently had someone other than Trump been involved. “I try to take myself out of the equation,” the judge said.

The former president last month paid a $110,000 fine – one of the conditions needed to lift the contempt order – a sum being held in escrow pending Trump’s appeal of Engoron’s order.

James says her more-than-three-year investigation has found evidence that the Trump Organization – which manages hotels, golf courses and other real estate throughout the world – overstated asset values to obtain benefits such as favorable loans and understated the values to get tax breaks.

Trump, a Republican, has denied wrongdoing, and called the investigation politically motivated. James is a Democrat.

The Trumps have until June 13 to ask New York state’s highest court, the Court of Appeals, to further delay any testimony in James’ probe. The testimony would be postponed if that court issued a stay.

(REUTERS)

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US judge holds Donald Trump in contempt in New York fraud probe

‘This is not a game’: US girds for primetime hearings on January 6 attack

Trump 'guilty' of numerous felonies, says resigning New York prosecutor

L'Humanité

L’exercice spirituel de Chantal Thomas

Actu

Vincent RoyJournal de nage De Chantal ThomasSeuil145 p.17 euros

Ce sont des notations, un relevé d’impressions, des associations d’idées : « En écrivant ce Journal de nage , je poursuis l’entreprise paradoxale, entamée avec Souvenirs de marée basse (Point n° P4835), texte sur ma mère en nageuse, de saisir l’insaisissable, de doter d’une mémoire ce qui, tracé sur les flots, est voué à l’effacement immédiat. Je tends à rejoindre le monde, à célébrer sa splendeur dans son éclat le plus fugitif, et donc à l’inscrire ». Signer sa présence au monde et fixer le temps (photographier l’instant !), voilà l’objet même de l’écriture selon Chantal Thomas. L’écrivaine parle bien, et vous l’aurez noté, d’entreprise « paradoxale » : oui, car comment fixer ce qui est destiné à fuir, à échapper, ce qui surgit, à la verticale, pour disparaître à jamais, pour s’évanouir. Toute la beauté de ce Journal de nage tient à cette tentative de résurrection dans « la nasse » des phrases ! « Puissance du présent » tout en « chérissant les fantômes du passé ».

Techniquement, Chantal Thomas s’interroge pour mener à bien son « entreprise » littéraire. Il y a la forme du haïku, le condensé. Et la phrase de Proust, « phrase labyrinthique qui opère la résurrection d’un déjà mort et le relance dans une circularité infinie ». L’auteur de De sable et de neige (Mercure de France, 2021), appelle les deux de ses vœux. Utopie ? En effet, mais qui « l’anime ».

Le livre débute en 2021, à la fin de la crise sanitaire : « Les temps se sont radoucis ». Le 6 juin, l’écrivaine est à Nice, elle prend son premier bain : « Je suis entrée dans l’eau. Je suis entrée dans un autre mode d’être ». Le 15, nouvelle baignade, elle juge son corps « spectral » (sa peau appartient encore à l’hiver du confinement), et note : « Je me caresse un sein pour tester ma réalité ». Ici, le bain est un exercice spirituel. Il déclenche des épiphanies, des flashs. Rappel des fantômes. La petite fille que fut Chantal Thomas revient parfois. Elle sort de l’eau.

Journal de nage célèbre « le chemin flottant du retour à soi ».

La chronique littéraire de Vincent Roy
L'Humanité

Essai. Lointaines et curieuses origines des animaux et plantes

Nos recommandations culturelles

Gérard Le Puill

Le Monde vivant, de Bruno David et Guillaume Lecointre, éditions Grasset, 348 pages, 22 euros

L’ouvrage reprend 103 récits diffusés sur France Culture par les auteurs sur l’origine de la flore et de la faune. Pour la plupart, les noms sont familiers, mais quelques-uns sont peu connus. Du chameau au panda en passant par les animaux domestiques et sauvages de nos contrées, nous apprenons toujours quelque chose sur chacun et il en va de même pour les plantes. Sorti en ce début d’été, ce livre peut être lu à la plage. Les préadolescents, comme leurs parents et grands-parents, le refermeront en ayant acquis de nouvelles connaissances. Ainsi, l’ancêtre du cheval serait apparu en Amérique du Nord, « il y a 55 millions d’années avec Hyracotherium, petit herbivore de la taille d’un chien ». Il sera domestiqué à partir d’un profil bien différent au Kazakhstan, 4 500 ans avant notre ère.

natureanimauxplantes
France24 - World

Shipping movement continues in the Black Sea despite Ukraine war, sanctions

Issued on: 05/06/2022 - 20:07Modified: 05/06/2022 - 20:16

FRANCE 24 Follow

In response to Western sanctions over its invasion of Ukraine, Russia has blocked hundreds of ships mostly containing Ukrainian grain exports in the Black Sea and the Sea of Azov. Despite the blockade, observers have noted near-normal rates of shipping activity throughout the area. Key regional player Turkey has so far refrained from taking on a decisive role in stopping potential theft of the grain. 

The blockade risks causing a global food crisis as Ukraine is one of the world’s top agricultural suppliers, exporting upwards of 25 million tonnes of grain and other goods to international markets.

Some analysts say that Russia is using food as a weapon of war. The European Union hopes to overcome the supply problem by creating a land corridor to Poland’s Baltic Sea ports that would allow Ukraine’s vital food exports to reach the rest of the world. 

The number of ships on the route is nearly the same as before the war at 40,000, according to experts.

According to Vasyl Bodnar, Ukraine's ambassador to Turkey, the problem is that Russia is taking advantage of the blockade it has imposed to "steal Ukrainian grain and send it overseas from Crimea, including to Turkey". 

"In May alone, we counted at least 10 passages including two round trips from three vessels flying the Russian flag ... Not to mention those that we would have collectively missed."

According to an article in The Hill by Garrett I. Campbell, a retired US Navy captain, and Anna Borshchevskaya, a senior fellow at the Washington Institute for Near East Policy, one solution to this blockade could be to reflag international merchant vessels, meaning to have these ships fly flags from countries with which Russia has ties and thereby recommence international exporting that way.

Although Turkey has officially condemned Russia’s offensive in Ukraine, it has positioned itself as a neutral mediator and refused to join the West in implementing sanctions against Moscow. 

Turkey is a key regional player thanks to the 1936 Montreux Convention regarding the Straits, an international agreement that could play a decisive role in the Ukraine conflict since it allows Turkey to decide if, and which, civilian vessels and military warships can pass through the Dardanelles and Bosphorus straits, which form the seagoing link between the Black Sea and the Mediterranean.

After Ukraine asked Turkey to intervene to maintain regional peace, Ankara agreed to close the straits to Russian warships in late February. Russian ships had entered the Black Sea in early February and Turkey said it would not prevent Russian warships from entering the sea if Russia claimed they were returning home. A diplomatic source in Ankara added that Turkey is not legally entitled to intercept commercial ships or search them.

"We don't follow the ships on their way out of the Straits. We monitor them 10 kilometres before they enter and 10 kilometres after they leave," the source told AFP on condition of anonymity.

Elizabete Aunina, a researcher at Amsterdam University, told AFP: "If we look at the vague words of the Montreux treaty, it leaves a lot of room for interpretation."

"It did not foresee that merchant vessels could be carrying stolen goods... Turkey has before showed a certain commitment to sticking to the very basic interpretation of the Convention as a way to also protect itself from entering deeper into the conflict."

The European Union has imposed an embargo on Russian imports but tankers flying Greek and Maltese flags can be seen sailing through the Bosphorus up to the Black Sea and heading to Russian ports.

Maritime corridors

From his terrace overlooking the Bosphorus, Yoruk Isik, a 50-year-old Istanbul-born geopolitical analyst, has been observing ship movements on this key waterway between the Black Sea and the Mediterranean for the past decade.

Isik uses a combination of real-time tracking applications, a strong network of observers, and Russian and Ukrainian activists as well as satellite images to keep an eye on vessels.

"We can see from end to end," he said.

Some freighters loaded the wheat at Ukrainian ports that were under Russian blockade such as Odesa, Chornomorsk and Mariupol, he said.

These ships are bound for Syria, where Russia has an operational base, and then either Lebanon or Egypt, two countries that normally buy 81% and 85% of their grain, respectively, from Ukraine and are facing a food crisis as a result of this war.

Isik also saw a flotilla of old Turkish boats that have "never been seen before in the area" suddenly appear under another flag in the Russian port of Novorossiysk, which are "likely under contract with the Russian government".

He gives a few examples of others : Kocatepe (now Tanzania), Barbaros (Equatorial Guinea), Hizir (Malta) and Sampiyon Trabzonsport (Cameroon). Isik, who has a list of the cargo ships that belong to the Russian defence ministry and those of the private companies operating on its behalf, feels that "what is happening is unacceptable".

Geopolitical fallout

Africa has also been severely affected by the war in Ukraine. When Macky Sall, Senegal's president and the current head of the African Union, met with Russian President Vladimir Putin on Friday he said Russia’s blockade of Ukraine and its grain exports had worsened food crises in Africa. But Sall also acknowledged that Western sanctions on Russia had aggravated Africa’s lack of access to grain.

Many African countries have longstanding ties to Russia, some of which date back to when the Soviet Union supported these countries’ wars of independence against their colonial rulers. Putin has made sure to cultivate these relationships and thus has managed to avoid the ire of many African countries regarding the war in Ukraine.

Russian Foreign Minister Sergei Lavrov will visit Turkey on Wednesday, June 8, to discuss the possibility of establishing "sea corridors" – although Russia is secretly exporting Ukrainian wheat for its own benefit, according to some analysts.

"This is the information we get but we cannot stop, or check, or question the intention of any cargo ship except if we feel a threat to Turkish peace or security," the diplomatic source said.

EU considering tighter sanctions

"If Russia exports Ukrainian products, nobody authorises Turkey to stop the vessels," said Yucel Acer, an international law professor at the University of Ankara. 

The European Commission, however, is preparing its response, said a source in Brussels when their vessels are caught in the act.

"Most of these vessels are covered by European and British insurance: with this new package, they will no longer be able to use them," said the source. "This should have a significant impact."

But Turkey could do more, said Aunina of Amsterdam University.

"Following the annexation of Crimea (on 18 March 2014), Turkey technically banned ships from Crimea in its ports," Aunina said, adding: "This could be done as well."

Before the war, Ukraine was on track to become the world's third-biggest exporter of wheat. Africa and the Middle East both consume more bread products than other parts of the world and so are heavily reliant on Ukrainian exports. Africa imported $1.4 billion in wheat from Ukraine between 2018 and 2020, representing 12% of its wheat imports. 

(FRANCE 24 with AFP) 

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Russian blockade of Ukraine's ports puts global food supply at risk

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Russia says flagship Moskva cruiser of its Black Sea fleet has sunk

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Global food crisis: Leaders urge action as Ukraine war strains supply chains

L'Humanité

LIttérature Un homme sans nom dans un monde sans personne

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Nicolas Mathey

Personne. Plus personne. Cet homme qui retrouve sa vallée et sa ville de Chrysopolis, la ville d’or, « chef-lieu de sa détestation du monde », découvre un monde sans personne quand lui-même n’a plus de nom. Son auteur ne s’en fera un qu’après sa mort : Guido Morselli (1912-1973) ne connut la reconnaissance que post mortem, après avoir essuyé un énième refus de publication, précisément pour ce Dissipatio H.G. Drôle de titre pour une drôle d’œuvre : ce personnage sans nom fait face à la disparition de ses congénères. Toutes et tous sont partis, disparus, évanouis, prélevés, sans traces, ni messages. Dissipatio humani generis, dissipation du genre humain. Errant de place en place, entre soupçon de rêve et réalité non partagée, cette fable métaphysique et drolatique a des résonances singulières avec nos récentes expériences de confinement. Que sommes-nous sans les autres ? Le jour d’avant ce 2 juin d’on ne sait quelle année, dans son refuge de montagne, il avait, dégoûté du monde, décidé de se suicider. Manqué. «  J’ai appelé le 333, Un ami qui vous écoute. Dérision ? Je ne crois pas. Les philanthropies hypocrites de notre société, qui tend une main à ceux qu’elle a elle-même poussés dans le fossé, sont des lieux communs. » L’histoire intime de cet « ex-homme » se raconte comme celle de l’humanité, qui fait de chaque personne un anonyme, dissipe les liens sociaux et rend les solitudes authentiques. « Enlaidissement du monde », humanité malheureuse, civilisation périmée, « votre esclavage, vous l’avez voulu, vous en étiez les auteurs. Il ne pouvait disparaître qu’avec votre disparition ». Seul moyen de rompre le désenchantement du survivant, double halluciné de l’auteur, de sortir de ce monde sans personne et de cette œuvre sans lecteurs.

Littérature
France24 - World

Russian speakers reject the 'language of the enemy' by learning Ukrainian

Issued on: 30/05/2022 - 19:39

David GORMEZANO

One of the stated goals of Russia’s “special military operation” in Ukraine was defending Russian-speaking populations who were allegedly being persecuted by Ukrainian nationalists. Ironically, since the start of the war, Russian speakers in Ukraine have been signing up for classes to improve their Ukrainian-language skills. 

In Vyshhorod in the suburbs of Kyiv, around 12 women greet each other in the town hall where they have gathered on a Saturday morning. Dora and Roxanna fled Donbas in 2014 after the Donetsk and Luhansk regions were captured by pro-Russian militias armed and financed by Vladimir Putin’s government. Tatiana and Larissa are Russian and have lived in Ukraine for many years. And Olga, a Belorussian national, has lived in Kyiv since 2020.

All Russian speakers, they are here for the same reason: they want to improve their Ukrainian-language skills. Tatiana admitted finding the Ukrainian alphabet difficult. She has been coming to classes for three years and has made some progress. But “In everyday life, I still use Russian,” she said. Wearing a T-shirt in the colours of the Ukrainian flag, Roxanna said that Russian is her mother tongue. “I learned Ukrainian at school in Donetsk, but it’s not my language of choice. No one ever forced us to speak Ukrainian.” 

Ukraine is a largely bilingual country, but long-standing tensions with Russia have caused a shift toward the Ukrainian language in official life. Following the 2014 Maidan Revolution and years of fighting in Donbas, learning Ukrainian became mandatory in schools in 2017. A law was passed in 2019 that initiated a process to make Ukrainian language materials obligatory in all areas of the public sector. 

‘I started taking classes after the invasion’ 

Now public sentiment is further reducing the amount of Russian being spoken. A recent poll from the Ukrainian Institute found that, in 2022, only 16 percent of Ukrainians claimed Russian as their mother tongue compared with 40 percent in 2012. More than half of respondents (51 percent) said that they only spoke Ukrainian in their daily life while 33 percent said they used Ukrainian and Russian interchangeably.  

Oleksander is a 23-year-old Russian teacher in Kyiv who is originally from the Donbas. He speaks Russian with a translator who speaks Ukrainian, and both are able to understand each other perfectly. Nonetheless, he says, the use of Russian “will decline in Ukraine” as a result of the war. He has started telling people that he teaches foreign literature rather than Russian. 

Until early April, members of the Saturday morning class in Vyshhorod were hiding out in their homes and taking cover in basements and shelters as air raid sirens sounded. Russian troops got within 12 kilometres of the town before being pushed back by Ukrainian forces.

Larissa was born in Russia but has lived in Ukraine for 40 years. “My children speak Ukrainian and it bothers me that I don’t speak it very well,” she said. “At the moment, I feel a little ashamed not to speak Ukrainian in Ukraine. I started taking classes after the invasion on February 24, and I regret not signing up earlier.” 

‘It’s not just about learning grammar’ 

Over the past three months, Russian troops have allegedly committed atrocities in Ukraine under the guise of “de-Nazifying” the country with the support of Russian-speaking populations. In doing so, the Kremlin has stirred up powerful anti-Russian sentiment, even among those who have spoken Russian for decades. 

Although they all grew up speaking Russian, the war has reinforced a desire among these women to master the Ukrainian language and forge stronger connections with Ukrainian culture. “We had one case where a woman worked at the post office and her bosses really wanted her to learn Ukrainian,” said Dora, from the Russia-speaking region of Luhansk. “But here, the most important thing is to share Ukrainian culture and get to know Ukrainian poets and authors. It’s not just about learning grammar.”  

The class opened with a patriotic poem celebrating national independence. The closing words have now become familiar: “Glory to Ukraine, glory to the heroes.” In the poem, those who resist the invader are called Banderites – named after Ukrainian nationalist Stepan Bandera, who was a Nazi ally during World War II but whose supporters also fought against the Soviets and the Poles in the 1940s. 

The controversy surrounding this figure in Ukrainian history is not an issue for Olga, who fled fierce repression under Belarussian President Aleksandr Lukashenko during the country's 2020 elections. “We can celebrate all the members of the resistance who fought against the Soviets, the Nazis or the Poles,” she said. “The important thing is that Belarussians or Ukrainians can be free. We are living through historic times.”

‘The Russian language is not guilty’ 

The Russian invasion of Ukraine is the latest battle in the 500-year-long fight of Slavic nations for freedom from Russian imperialism. But even among the youth witnessing Russian aggression for the first time, the desire to distance themselves from the Russian language is strong. Roxanna’s daughter Alissa, 10, accompanies her to language class.

“When I’m older, I want to speak Ukrainian and English,” she said. “Not Russian. That is the language of the enemy.” 

For some Russian-speakers, links with Russia have been damaged irreparably. In Vyshhorod, Dora spoke for many in the class when saying that it could take generations to repair trust between the two nations. “The Russian language is not guilty for what the Russian’s are subjecting us to,” she said. “But decades, even centuries, will have to pass – until then we will never be brothers. The world has to understand that Russians have never hurt a country as badly as they have hurt ours. But we will win.” 

This article was translated from the original in French.

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War in Ukraine: Aboard the train taking Ukrainians away from the Donetsk, Luhansk regions

AS IT HAPPENED

Zelensky visits Ukraine’s east as Russia makes push for Donbas

AS IT HAPPENED

French foreign minister demands probe into journalist’s death in Ukraine

L'Humanité

poésie Réédition de textes de référence sur la Résistance

Nos recommandations culturelles

Muriel Steinmetz

« Jeunes gens qui me lirez peut-être, tout peut commencer. N’acceptez jamais de devenir les égarés d’une génération perdue/Ce livre n’est pas un livre d’historien/Mais un témoignage vivant/Le romancero des temps les plus sombres/où vous pouvez être à nouveau jetés/Écoutez et souvenez-vous. »

Poète, résistant et éditeur, Pierre Seghers, qui créa la célèbre collection « Poètes d’aujourd’hui » en 1944, retraçait en 1974, dans la Résistance et ses poètes, le destin de ceux qui s’engagèrent, au péril de leur vie, dans la lutte contre l’occupant nazi. Cette aventure a rassemblé les grands noms de la poésie, au nom desquels comptèrent Louis Aragon, René Char, Robert Desnos, Paul Éluard, Jules Supervielle, Jean Tardieu, Vercors et d’autres belles voix sans lendemain. Cet ouvrage de référence est réédité.­ Il comprend un récit historique (de la « drôle de guerre » à la Libération, des débuts de la Résistance à la guérilla ­organisée) et une anthologie. Pascal Ory, de l’Académie française, en signe la préface.

poésie
France24 - World

Population decline in Russia: ‘Putin has no choice but to win’ in Ukraine

Issued on: 24/05/2022 - 20:02

Cyrielle CABOT

With a slumping birth rate, a death rate on the rise and immigration slowly falling, Russia is experiencing population decline. Despite having launched some of the most encouraging childbirth policies, Putin is now facing a major problem for someone who believes population is synonymous with power, says French demographer Laurent Chalard.

Russia’s population has been declining at a dizzying rate for the past 30 years. The demographic trend has been steadfast since 1991, when the Soviet Union fell and Russia counted 148.2 million inhabitants within its far-reaching borders. By 2021, that number had fallen to 146.1 million, according to Russian statistics agency Rosstat. What’s even more striking is that, according to demographic projections, the country’s population will continue to fall and reach between 130 and 140 million inhabitants by 2050.

“Russia is paying the cost of the 90s,” explains Alain Blum, a demographer at the National Institute for Demographic Studies (INED) in France. “When the Soviet Union fell, the country plunged into a serious demographic crisis. For the first time, Russia’s mortality rate significantly exceeded its birth rate, leading to a decline in its population.” By the early 2000s, Russia had a population of only 143 million.

“Today, people of childbearing age are those who were born during that period, and there simply aren’t enough of them to drive population growth,” the researcher explains. Especially given that Russia is also facing an increased mortality rate at the moment as a result of the Covid-19 pandemic.

Childbirth policies and migration

But that’s not to say that President Vladimir Putin, who came to power in 2000, hasn’t made efforts to curb the trend. In addition to modernising hospitals and improving healthcare options, he also launched a major set of childbirth policies. “Russia has become one of the most encouraging countries in this regard,” Chalard, who specialises in population movements, points out.

“In recent years, the government has set up financial aid programmes for parents, family allowance systems, bonuses for large families…” Chalard recounts. “Not to mention very active propaganda around the issue. Putin himself regularly advocates for family values and calls on the population to have kids in his public speeches.”

At the same time, Putin has pursued a vast migration policy by opening Russian borders to immigrant workers who often come from Central Asia, facilitating naturalisation procedures for Russian speakers and giving out Russian passports to inhabitants of neighbouring countries. But these migratory movements were stopped dead in their tracks due to Covid-19.

‘Putin is obsessed’

“Putin is obsessed with this demographic issue,” says Chalard. “In his mind, the power of a country is linked to the size of its population. The larger the population, the more powerful the state.”

Following this mindset, Putin presented the demographic crisis as a “historic challenge” in January 2020, and assured his country that “Russia’s destiny and its historic prospects depend on how numerous we will be”.

In the face of this, population decline is clearly a key motivator for Russia in its war against Ukraine, Chalard and Blum agree. Ukraine has a population of 44 million people who are mostly of Slavic descent from the former Soviet bloc. For Putin, the invasion is not only about capturing territory he believes belongs to Russia, but about gaining control over a population he wants to "integrate" into the country.

In its latest population census, Moscow has included the 2.4 million inhabitants of the Donbas, parts of which were administered by pro-Russia separatists before the current invasion. For several weeks now, the Kremlin has also decided to refocus its efforts in the east of Ukraine with one objective in mind: organising local referendums on potential integration into Russia.

Consequences of the war in Ukraine

But could Putin's ambition to boost population growth backfire and, conversely, worsen the demographic crisis?

“If I take Ukrainian sources into account, Russia has sent 165,000 soldiers into Ukraine. That’s nothing compared to the total population, meaning deaths from the war will have a very small impact on Russian demography,” says Chalard. “Unless the situation turns into a global conflict and forces Russia to increase its troop deployment considerably.”

“On the other hand, this demographic anxiety could explain why Moscow is somewhat reluctant to send more soldiers to the front line. The government is well aware that limiting troop losses is important, especially young ones,” the demographer adds.

But the war could also catalyse another phenomenon: Russia’s brain drain. According to the Financial Times, some 150,000 people working in new technologies have fled the country. Many of them have settled in Israel or Turkey, countries stepping up their efforts to attract this wave of workers. “Once again, the impact on countrywide demographics will be limited since the phenomenon is quite marginal. On the other hand, from an economic point of view, this [trend] could have a significant impact in a context already troubled by sanctions,” Chalard explains.

No trust, no babies

Alexey Raksha, a Russian demographer living in Moscow, is already predicting a sharp drop in childbirth over the coming months as a reaction to the war in Ukraine, but above all to the economic crisis linked to the sanctions. “During economic crises, people are less inclined to have children, which is logical,” he explains. “Trust in the future plays a key role in a country’s birth rate.”

“The war will affect births from December,” Raksha predicts. “We’ll see the effects as early as 2023. It’s going to be a bad year for childbirth in Russia. And the following year won’t be much better,” he concludes. His predictions are supported by the latest statistics from Rosstat, which reported a 5 percent drop in births in the first quarter of 2022 compared to last year.

“I think that everything will depend on who wins the war,” adds Chalard. “If Russia wins, the resulting joy could lead to a boom in births. But losing and getting bogged down in an economic crisis will have the opposite effect,” he says. “What is certain is that Putin has his back against the wall. From a demographic point of view, he has no other choice but to win.”

This article has been translated from the original in French.

© France Médias Monde graphic studio

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The lessons learned after three months of war in Ukraine

Number of displaced people passes 100 million for first time, says UN

Perspective

Russian invasion of Ukraine is a 'war of civilisation', historian says

L'Humanité

Le «Parc» : 50 ans d'histoire de l’arène des Princes

Il était une fois

Le 25 mai 1972, le Parc des Princes accueillait son premier match. Le coup d’envoi d’émotions grandioses, servies par le PSG, le XV de France et les Bleus, tel le sacre de 1984. Devenue « monument national », l’enceinte parisienne – bijou de conception – s’ouvrira aux stars du rock, au pape... Récit d’un vaisseau des Trente glorieuses où s’est façonnée une partie de l’histoire du pays.

Lionel Venturini

Il a rendu le béton aérien. Le nouveau stade des compétitions internationales des équipes de France de football et de rugby ouvre le 25 mai 1972 avec une rencontre modeste, un match amateur retour des éliminatoires des JO 1972 de Munich. L’équipe de France olympique reçoit sa consœur soviétique, en tâchant de faire oublier le 5-1 infligé à l’aller.

Malgré la nouvelle enceinte remplie aux deux tiers (35 000 spectateurs, dont… 30 000 écoliers invités pour faire nombre), l’URSS d’Oleg Blokhine, futur ballon d’or trois ans plus tard, l’emporte 1-3. Les tribunes seront en revanche pleines le 4 juin 1972, pour la finale de la Coupe de France de football opposant, devant Georges Pompidou, l’OM à Bastia (2-1 pour les Marseillais). Vingt-six années durant, le « Parc », comme joueurs et supporters l’appelleront la plupart du temps, sera l’écrin des plus sublimes moments de football et de rugby.

Une ancienne zone de chasse de la noblesse

Dans la France de Georges Pompidou, il était temps que le pays se dote d’un stade moderne, audacieux dans sa forme, pour accueillir un football de plus en plus professionnel. Jusqu’à ce premier match de mai 1972, c’est le vieux stade Yves-du-Manoir, à Colombes, qui abrite les matchs internationaux de football et de rugby, ainsi que les finales de la Coupe de France.

L’enceinte des Hauts-de-Seine peut certes recevoir plus de 60 000 spectateurs, mais le manque d’investissements se fait ressentir, l’inconfort est là, au point que les trois quarts des tribunes seront bientôt interdites au public, avant d’être rasées.

La France des Trente Glorieuses ne sait pas alors que ces dernières vont bientôt s’achever quand, au milieu des années 1960, est prise la décision de doter la capitale d’un stade moderne et d’un troisième Parc des Princes. Sur l’emplacement de ce qui était à la fin XVIIIe siècle une zone de chasse de la noblesse, s’élève à partir de 1897 un premier stade vélodrome du Parc des princes : 3 200 places assises seulement, mais le directeur du stade, un certain Henri Desgrange, a le sens du spectacle – et de ses affaires.

Celui qui est aussi le directeur de « l’Auto-vélo » et le créateur du Tour de France cycliste en 1903, pour augmenter les ventes de son journal, prend ainsi soin d’y faire arriver l’ultime étape du Tour, jusqu’en 1967. Le Parc est alors plutôt un vélodrome prisé, même si des matchs de « football-association » ou de « rugby football », comme l’on disait alors, s’y déroulent.

Boxe anglaise et patinage artistique

En 1932, ce premier Parc évolue, les tribunes s’agrandissent, offrant 40 000 places, et leurs noms demeurent, encore aujourd’hui, tribune présidentielle, Paris, Auteuil et Boulogne. Ce deuxième Parc des princes est toujours à prédominance cycliste, le long des 454 mètres de ciment rose qui ceinturent l’arène centrale.

À côté des rencontres de Football et de rugby, de matchs des Bleus, du Stade français ou du Racing, la boxe anglaise s’y invite parfois et même le patinage artistique, en 1933. C’est là que Nicolas de Staël a, en 1952, un choc esthétique et peint cinq toiles sur les footballeurs du Parc, où la pelouse peut être pour lui rouge ou bleu sombre.

En 1967, Raymond Poulidor franchit en vainqueur de l’étape la porte du Parc et referme sur lui l’histoire entre le Parc et le vélo. C’est que pointe à Paris une autre enceinte, le boulevard périphérique. Construit tronçon par tronçon, celui-ci s’approche des beaux quartiers de l’ouest de la capitale. Son tracé passe juste… en dessous des tribunes du stade. Le second Parc est détruit pour laisser place à l’enceinte qui se dresse aujourd’hui encore.

50 portiques courbes

Son architecte, Roger Taillibert, y multiplie les audaces. Le Parc, c’est d’abord un coup de crayon, une ondulation de sa cime rythmée par 50 portiques courbes de béton précontraint, chacun de hauteur différente. « J’ai utilisé le béton, dira-t-il, pour démontrer qu’il pouvait être aussi intéressant que l’acier. Il peut prendre la même forme que ce dernier et la même résistance. Il propose aussi un espace beaucoup plus vivant. » « Le vocabulaire plastique du béton armé est si riche que l’on ne se lasse jamais de l’explorer », affirmait en écho Oscar Niemeyer, le grand architecte brésilien.

Ancré dans l’aire urbaine de la capitale, le Parc des princes, et ses encorbellements qui ajoutent des jeux d’ombre à sa façade, surgit au détour de la rue parisienne ou du périphérique, près de la porte de Saint-Cloud. Enchâssé dans les beaux quartiers parisiens, le stade se découvre mieux de l’intérieur : 77 000 m3 de béton et 7 000 tonnes d’acier l’enserrent.

Taillibert signera par la suite un stade plus audacieux encore, celui de Montréal pour les JO de 1976. Là encore, ce sera en béton, avec un toit rétractable – jamais il ne fonctionnera –, attaché par des câbles à une tour inclinée de 165 mètres de haut. Le Canada imputera à l’architecte et au maire de Montréal une lourde part de responsabilité dans le naufrage financier de ces jeux Olympiques.

Taillibert pourtant, à 80 ans, concevra encore des stades en Afrique du Sud, en prévision de la Coupe du monde de 2010, avant de mourir en 2019. En comparaison, le Parc des Princes, avec une facture finale de 150 millions de francs (168 millions d’euros en 2022 actualisés avec l’inflation), quoique doublée par rapport au devis initial, paraît raisonnable.

Un chaudron de béton

Le Parc, où aucun pilier n’est là pour gêner la vue des spectateurs, est aussi le premier en Europe à se doter d’un éclairage intégré sur le pourtour du toit, là encore pour libérer le regard. L’absence de piste d’athlétisme et le fort degré d’inclinaison des tribunes, comme dans les stades anglais, permet à la majorité des 45 000 spectateurs d’être à proximité des lignes de touche.

L’ellipse dessinée par Taillibert a toutefois un inconvénient majeur les tribunes situées dans les virages sont, elles, éloignées des buts, à l’instar des stades de la Beaujoire à Nantes ou de Gerland à Lyon. L’absence de parking est critiquée, tout comme la capacité, modeste. Mais quand Taillibert livre le stade, au terme d’un chantier principal de vingt-quatre mois, l’architecte sait ce qu’il a fait : un chaudron de béton.

« Quand les gens chantent, explique-t-il dans le documentaire “Le Parc, prince des stades”, de Nicolas Bergès (voir « En savoir plus »), le bruit tourne comme dans les arènes de Rome. » « Effectivement, une arène », songe lui aussi le rugbyman Jean-Baptiste Lafond, qui a plus à l’esprit l’image de gladiateurs secoués. La clameur du Parc, elle, peut tout autant porter qu’intimider. « On entend bien quand on se fait siffler », admet le footballeur Daniel Bravo, resté sept saisons sous le maillot parisien.

Jean-Pierre Rives, maillot en sang

Jusqu’à ce qu’il soit détrôné par le Stade de France, en 1998, pour les compétitions internationales, le Parc des Princes fut l’emblème de la nation. Club résident depuis son accession en première division en 1974, le PSG y gagne, en 1982, la Coupe de France face à Saint-Étienne au terme d’une rencontre épique, avec les supporters envahissant le terrain pour les tirs au but, devant un François Mitterrand impassible. C’est là encore que Jean-Pierre Rives en sort le maillot en sang, lors d’un France-Galles en 1983 – en fait, le sang de Serge Blanco qu’il a involontairement percuté. Là encore que les Tricolores emmenés par Platini remportent la finale du championnat d’Europe en 1984, face à l’Espagne (2-0).

À quelques reprises, le Parc sort de sa destination initiale, il accueille le pape Jean-Paul II en 1980, un concert des Stones en 1990 ou des Pixies en 2004, en dépit d’une acoustique inadaptée, voire un meeting de Jacques Chirac lors de la campagne présidentielle de 1981.

La face sombre du supportérisme

Le Parc est bien sûr indissociable du Paris Saint- Germain Football club (1), qui ne l’a plus quitté depuis 1974 et son accession à la première division, avec Just Fontaine comme entraîneur et Daniel Hechter comme président – le couturier dessinera le maillot historique du club. Quand Canal Plus rachète le PSG à Francis Borelli en 1991, c’est avec l’ambition de transformer le club parisien. L’aboutissement est ce titre de vainqueur de la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupes, en 1996, avec Luis Fernandez.

Le Parc, c’est aussi la face sombre du supportérisme ultra. Deux fois il fut endeuillé par la mort de supporters aux abords du stade. En 2006, un supporter du Paris SG est abattu par un policier lors d’échauffourées à la sortie d’un match contre l’Hapoël Tel-Aviv. En 2010, un supporter ultra meurt de ses blessures au cours d’un affrontement entre hooligans de la tribune Auteuil et de la tribune Boulogne. Sommé de réagir, le PSG se débarrasse du problème en supprimant les abonnements annuels à prix réduit.

Après l’intermède du rachat par le fonds d’investissement Colony Capital en 2006, le PSG est racheté en 2011, avec la bénédiction du président Nicolas Sarkozy, par une entité du fonds souverain qatari Qatar Sports Investments (QSI), émanation du soft power de l’émirat. QSI injecte des moyens conséquents dans le club, lui permettant d’écraser le mercato mondial et d’attirer des joueurs parmi les plus chers au monde, comme Neymar, Mbappé ou Messi.

L'aire des Qataris

Le représentant du fonds qatari, désormais propriétaire à 100 % du club, Nasser Al Khelaïfi, PDG depuis novembre 2011, engage vite des travaux de transformation du Parc. À commencer par des entrées modifiées pour rendre moins visible la présence de policiers… Ses invités se nomment Leonardo Di Caprio, Jay-Z ou Beyoncé ; 2 000 places supplémentaires sont créées pour une jauge qui approche les 48 000 au total. Plus de spectateurs choisis aussi : les places VIP en loges passent de 1 600 à 4 500 quand il n’y en avait que 350 dans les années 1980, des chiffres qui signent les transformations du football professionnel. « On s’est inspiré de l’avenue Montaigne », reconnaît l’architecte Tom Sheehan, qui a œuvré à la rénovation des espaces VIP du Parc. Les touristes se pressent pour visiter le vestiaire des joueurs, le couloir qui répertorie les maillots historiques du club, se calent dans les sièges rembourrés des loges qui contrastent avec les strapontins des virages.

Les Qataris ont fait entrer le Parc dans la cour des grands du foot business. Une loge à l’année peut monter à 300 000 euros, et Nasser Al Khelaïfi a obtenu de la Mairie de Paris (propriétaire du stade) un accord pour porter la capacité du Parc à 60 000 places après les JO 2024. En 1997, pour le dernier match au Parc du XV tricolore, Richard Bohringer prononce sur la pelouse, micro en main, une fois le match terminé, l’oraison funèbre d’un Parc qui en termine avec les matchs internationaux : « Une âme restera, un stade va s’éteindre, mais son écho nous suivra. »

(1) Voir « l’HD » n° 723 du 10 septembre 2020, « Paris Saint-Germain. Cinquante ans, encore trop jeune pour le sommet ? » par Patrick Mignon.

EN SAVOIR PLUS

« Roger Taillibert, architecte », d’Alain Orlandini, éditions Somogy, 2006.

« Le Parc, prince des stades », documentaire de Nicolas Bergès, 52 min, Productions-France Télévisions, 2012. Disponible en DVD et VOD sur capuseen.com

« Parc », de William S. Touitou et Jérôme Bénadiner, documentaire de 70 min, When We Were Kids Production, 2010 ; whenwewerekids.fr

Pour visiter le Parc : psg.fr/stadium-tour

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France24 - World

After Queen Elizabeth, what future for the Commonwealth?

Issued on: 04/06/2022 - 11:58

Diana LIU Follow

As the United Kingdom celebrates Queen Elizabeth’s 70th year on the throne, many in Britain and abroad are questioning the future of the Commonwealth of Nations, a group of 54 nation-states largely comprised of former British colonies which the Queen has championed throughout her reign. What purpose does this international club of nations serve, and what may the future hold? 

With roots in the British empire, the Commonwealth in its modern-day form came about in 1949 with the London Declaration establishing a precedent of member states being “free and equal”. Membership was not contingent on recognising the British monarch as the head of state. King George VI was the political association’s first head, and Elizabeth II took over in 1952 after her ascension to the throne.

Based on free and voluntary cooperation, the 54-member organisation represents about a quarter of the world’s population, with the vast majority being former British colonies.

These member states share in the values of democracy and human rights and champion youth affairs and the environment, among other issues. They participate in a biennial Commonwealth Heads of Government meeting, over which the queen presides, and the Commonwealth Games, an international sporting event which occurs every four years.

“The Commonwealth was created as an alternative way to keep ties of voluntary friendship and mutual interest among nations linked through English language and, for the most part, relationship with Britain as former colonies,” said Cindy McCreery, historian and senior lecturer at the University of Sydney and a specialist in the history of the British Royal Family.

“One of its key achievements is keeping so many diverse states in it - Canada, the UK, Australia, India, Caribbean countries and former colonies in Africa,” McCreery added. “The Commonwealth is also remarkable in that states have left and come back - like South Africa, which left the organisation under apartheid and came back voluntarily”.

Throughout her reign, Queen Elizabeth has played a crucial role in championing the Commonwealth and maintaining its relevance.

“The Commonwealth has always been a priority to the Queen, which is a key reason as to why it still survives,” said Craig Prescott, a lecturer in UK constitutional law at Bangor University.

“She has visited countries in the Commonwealth throughout her reign until relatively recently — her last trip abroad was to Malta in 2015 for the Heads of Government meeting. She has always reminded people of the importance of the Commonwealth, in her Christmas address or in her Commonwealth Day message."

“Elizabeth has been enormously influential. She has taken a great interest in leadership in the Commonwealth Heads of Government meetings, has tried to patch up differences between leaders and keep people feeling as though it is relevant for their nation to stay in the Commonwealth”, McCreery added.

A hangover from the colonial past or a useful platform for smaller states?

Although some of the wealthier nations in the Commonwealth, such as Australia, New Zealand, and Canada, still retain the Queen as their head of state, members in the Caribbean seem keen on breaking with the royal hierarchy. Officials in at least six countries in the Caribbean have indicated they they plan on removing the monarch as their sovereign following Barbados, which became the region’s newest republic at the end of 2021.

Prince William and Kate Middleton, the Duke and Duchess of Cambridge, visited the Caribbean in March in what was widely seen as an attempt to persuade countries not to sever ties with the monarchy. Their visit was met with protests in Belize and in Jamaica, where people called for a formal apology from the royals for the enslavement of Africans and demanded reparations.

Yet, even as smaller states move to reject the monarchy as a symbol of a colonial past to which they no longer wish to be tethered, staying in the Commonwealth could be seen as a way to continue to reap certain benefits under the British crown.

“When Barbados became a republic, it no longer had the Queen as the head of state, but this didn’t change its relationship to the Commonwealth. We don’t see countries leaving the Commonwealth en masse when they become republics,” said McCreery.

“On their own, small states in the Caribbean would have very little leverage in international affairs - so the Commonwealth is the main avenue they have for getting critical mass. The organisation offers a way for smaller states to band together and potentially have more influence regarding issues like climate change. It gives them a global platform to talk about issues of concern to them, find fellow members that share similar experiences, and potentially get wealthier members like Australia to help out in a spirit of friendship,” she added.

“It is significant that 54 nations signed up for it. I think nations feel that there is something in it for them, and that it’s not just a colonial hangover.”

What future for the Commonwealth?

As the monarch celebrates her platinum jubilee, many are asking what the future of the Commonwealth will look like when its strongest champion is succeeded by Prince Charles, who is presently heir to the British throne. The Commonwealth has been criticised as being ineffective, with a poor track record of bringing about major policy changes, and many have suggested that it has perhaps run its course historically.

“The biggest open goal of the Commonwealth is tackling climate change, as many countries in the organisation are likely to suffer greatly due to its effects. The organisation could really have a role to play, for instance by supporting countries to move away from carbon to net zero emissions,” said Prescott.

“Prince Charles has always showed a strong interest in climate change, so this may make him appealing to members of the Commonwealth. But this may require rethinking the shape of the Commonwealth — its resources and capabilities. There hasn’t really been political will to scale it up. It might as well be that it has been superseded by other international organisations and alliances, like the G20”, he adds.

“I bet that Charles will be much more interventionist for issues like the environment and youth affairs,” McCreery predicted. “Charles may actually have the ability to get more done than Elizabeth, as he has significant experience working with organisations that are campaigning in these areas.”

For the historian, the Commonwealth has a future and potential that is not necessarily tied to the Queen. It is a future model of the Commonwealth that may be gathering pace. In recent days, speculation has arisen that Australia may be the next Commonwealth nation to become a republic after the new prime minister, Anthony Albanese, appointed an Assistant Minister for the Republic.

“I think that more members of the Commonwealth will become republics, but that is more linked to their constitutional relationship to Britain rather than membership in the organisation. I’m sure many states would see it as a good organisation to be a part of, even if it’s only as a backup. The Commonwealth has potential, although I am not sure if it will reach it.”

For British conservatives, further engagement with the Commonwealth could help the UK achieve Prime Minister Boris Johnson’s “Global Britain” strategy, which consists of reconnecting with “old friends and new allies” in a post-Brexit world. Yet the success of this aspect of the country's foreign policy remains to be seen.

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Honouring Queen Elizabeth II's monumental Platinum Jubilee

PLATINUM JUBILEE

Queen Elizabeth to miss Jubilee thanksgiving service after ‘discomfort’ at kickoff

The Debate

The longest reign: What next for the British monarchy?

Valeurs Actuelles

Une septuagénaire égorgée à Mulhouse, trois clandestins algériens écroués

Le corps d’une septuagénaire a été découvert, lundi 6 juin à Mulhouse, révèle L’Alsace. Elle a été égorgée. Trois hommes de nationalité algérienne ont été interpellés et mis en examen pour vol avec violence ayant entraîné la mort. Les premiers éléments laissent en effet envisager un crime crapuleux. La macabre découverte a été faite par une amie de la victime qui s’inquiétait de ne pas avoir de nouvelles. Selon L’Alsace, elle a découvert le corps qui présentait une importante plaie au cou, ainsi que des blessures, probablement défensives, aux bras.

Deux prétendent être des mineurs isolés

Un premier suspect a rapidement été identifié. Et pour cause, il avait été interpellé un peu plus tôt dans la journée à la suite d’une tentative de vol avec effraction. Les policiers ont retrouvé sur lui les papiers de la septuagénaire. Le suspect est un SDF de 35 ans de nationalité algérienne. Les enquêteurs ont également fait le lien avec deux autres « marginaux » algériens. Ceux-ci avaient été contrôlés la veille en compagnie du premier suspect et en possession d’une carte de transports seniors. Ils ont été interpellés dans la foulée. Selon Actu 17, tous les trois sont en situation irrégulière.

Mulhouse : les dernières actualités

Mulhouse : les policiers pris à partie par une quarantaine de jeunes cagoulés

« Améliorez nos conditions de travail ! » : à Mulhouse, les soignants interpellent Emmanuel Macron

Haut-Rhin : harcelée, une adolescente de 14 ans se suicide

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Ukraine has been in a digital war 'since 2014', deputy minister says

Issued on: 08/06/2022 - 17:07

Marc Perelman Follow

Since February 24, Ukraine has been putting up fierce resistance against Russia: on the ground, but also in the digital sphere. FRANCE 24 spoke with Ukraine's Deputy Minister of Digital Transformation, George Dubinskiy. He explained that Ukraine, which suffered several large-scale cyberattacks long before February 24, has been in a digital war against Moscow "since 2014" and is defending not only its land borders, but also digital ones.

Speaking to FRANCE 24 from Kyiv, Dubinskiy hailed the response of billionaire Elon Musk, who sent more than 10,000 internet connection kits to Ukraine via the Starlink satellite system, at Kyiv's request, in February.

The Starlink antennae have enabled Ukraine to secure its "critical infrastructure", the deputy minister added.

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All quiet on the cyber front: Ukraine's internet infrastructure remains resilient

The Debate

Cyber warfare next? Russian invasion of Ukraine raises threat level

UKRAINE CRISIS

US, allies say they're ready to retaliate for Russian cyberattacks on Ukraine

Valeurs Actuelles

Nantes : un homme mis en examen pour avoir tenté d’égorger une passante

Une agression purement gratuite. Voilà pourquoi un individu de nationalité colombienne, âgé de 34 ans, a été mis en examen vendredi 11 janvier à Nantes, rapporte Actu17. Il aurait attaqué au couteau une passante dans les rues de la capitale des ducs de Bretagne le 4 février. La victime était gravement blessée au cou et à l’épaule, mais ses jours ne sont pas en danger. Le suspect a donc été mis en examen pour les chefs de « tentative de meurtre, vol, recel de vol et escroquerie ». Il a été retrouvé à Rennes mercredi 9 février.

Alcool et stupéfiants

Le procureur de la République indique qu’« au cours de sa garde à vue, l’intéressé a reconnu les faits, sans en expliquer les raisons si ce n’est par une alcoolisation massive et une consommation de produits stupéfiants ». Il est aussi accusé d’avoir, quelques heures avant l’agression, volé une carte bancaire et essayé de régler une coupe de cheveux chez un coiffeur. Le suspect a été placé en détention provisoire.

Nantes : les dernières actualités

Nantes : une femme « piquée » sur les quais, deux hommes interpellés

Nantes : après un accident de bus, un photographe menacé par des membres du groupe de rap PNL

“Ça aurait pu très mal se terminer”: à Nantes, un voleur dérobe l’arme d’un policier et le menace

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Faire la lumière sur les crimes médicaux commis en Alsace sous l’occupation nazie

Actu

En complément du rapport de la commission historique mise en place par l’Université de Strasbourg en 2016, une exposition dans le lieu de mémoire du Struthof fait la lumière complète sur les expérimentations médicales criminelles commises entre 1941 et 1944 dans le camp de concentration de Natzweiler-Struthof, sur ordre de la Faculté de médecine alors dirigée par des médecins nazis.

Jean-Jacques Régibier

Pourquoi a-t-il fallu attendre 80 ans pour que soient enfin établis et documentés de façon complète, rigoureuse et vérifiée, tous les crimes pour expérimentations médicales ordonnés par la ReichsuniversitätStrassburg, le nom donné par les nazis à l’Université de Strasbourg suite à l’annexion de l’Alsace par le 3e Reich ? « Les crimes qui ont été commis l’ont été dans une université nazie alors que l’Université française avait déménagé à Clermont-Ferrand à la même époque », rappelle Frédérique Nau-Dufour qui a dirigé de 2011 à 2019 le Centre européen du résistant déporté (CERD) situé sur l’ancien camp de concentration du Struthof, et qui a elle-même participé aux travaux sur les « crimes médicaux de guerre » commis en Alsace pendant l’annexion allemande. Elle ajoute qu’à la Libération, « les Français ont dit qu’ils n’avaient rien à voir avec cela puisque c’était un crime nazi. Sauf que ce qu’a permis de montrer en l’occurrence la commission de l’Université, c’est qu’une bonne part du personnel de cette université nazie, pas les grands professeurs, mais les assistants, les personnes qui travaillaient dans les facultés, étaient des Français, des Alsaciens, à 40 % ». Sans oublier qu’il y a eu aussi pendant la même période un certain nombre d’étudiants alsaciens qui, parce qu’ils n’avaient pas pu aller ailleurs, ont fait leurs études et obtenu leurs diplômes dans cette université nazie.

Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux

Pour bien comprendre les enjeux de cette mémoire compliquée que se sont renvoyée, après la Seconde guerre mondiale, les Français, les Alsaciens et les universitaires, «  cette mémoire qui semblait n’appartenir à personne », dit Frédérique Nau-Dufour, il a fallu aussi attendre que la France ouvre elle-même les yeux sur son passé vichyste, et une fois que ce travail a été fait en France, le cas spécifique de l’Alsace a pu à son tour sortir de l’ombre, explique l’historienne.

Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux nommés par l’Université de Strasbourg, qui ont collecté et croisé 150 000 pages d’archives réparties dans plusieurs pays. Une exposition sur le site de l’ancien camp de concentration du Struthof où eurent lieu les exécutions, présente la synthèse de ces recherches.

Gazés pour une collection anatomique

Le camp de concentration du Struthof, seul camp de concentration de la Seconde guerre mondiale construit sur le territoire français, ainsi que le « camp de rééducation par le travail » de Schirmeck, à une cinquantaine de km à l’ouest de Strasbourg, ont servi de « sources d’approvisionnement en êtres humains » à au moins trois professeurs de la Reichsuniversität de Strasbourg, explique la commission d’experts.

La transmission de la mémoire des camps de concentration jugée prioritaire par les Français

Dès son arrivée en 1941 à Strasbourg, le professeur SS August Hirt propose à Himmler d’élargir les collections anatomiques existantes en ajoutant des squelettes de sujets juifs, en expliquant que l’Université doit pouvoir les conserver à des fins d’études puisque les Juifs vont disparaître. Himmler donne son accord.

Une commission d’anthropologue SS se rend à Auschwitz pour « sélectionner » 86 personnes juives, essentiellement des hommes et des femmes jeunes, qui sont acheminées au camp de concentration du Struthof où elles sont immédiatement gazées, et leurs cadavres transportés à l’Institut anatomique de Strasbourg pour y être conservés dans de l’alcool.

Bien que Himmler ait ordonné d’effacer toute trace de ces crimes devant l’avancée des troupes alliées en novembre 1944, les restes des 86 corps échapperont à la destruction et seront inhumés à Strasbourg le 23 octobre 1945. Le médecin SS Hirt se livre également dès novembre 1942 à des expérimentations humaines utilisant l’ypérite, le gaz de combat mis au point par les Allemands sur le front des Flandres en 1914, dont il cherche un antidote.

Si l’on ignore le nombre exact des prisonniers ayant gravement souffert des expérimentations au gaz moutarde, on a réussi à identifier une dizaine de personnes ayant servi de cobayes, dont trois sont mortes au cours des expériences. D’autres expériences menées dans la chambre à gaz du Struthof en 1943 et 1944 par le médecin SS Otto Bickenbach sur un autre gaz de combat, le phosgène, ont fait une quarantaine de victimes, certaines issues de la communauté Rom, ciblée pour des motifs raciaux. La dernière expérience réalisée impliquait « l’utilisation d’une dose de gaz si élevée que la mort d’un certain nombre de détenus était prévue par le protocole expérimental », précise les experts.

Les rapports des recherches de Bickenbach seront encore utilisés en 1988 par des chercheurs américains. Un autre enseignant à la Reichsuniverstät de Strasbourg à partir de 1941, Eugen Haagen, brillant chercheur dont le nom avait été cité pour le Prix Nobel de médecine en 1936, teste son vaccin sur le typhus à Schirmeck, puis au Struthof, faisant des centaines de victimes dont 196 ont pu être identifiées à la suite des travaux de la Commission.

Photographie. Michael Kenna, une mémoire des camps nazis

Arrêté par les Américains en 1945, puis relâché en 1946, il sera condamné en France en 1952 et amnistié dès 1955. Il continuera à effectuer des recherches sur les maladies virales des animaux dans un institut fédéral allemand de Tübingen, dans le Bade-Wurtemberg, jusqu’en 1965. « On s’aperçoit que ces travaux n’étaient pas de la pseudoscience ne présentant aucun intérêt, mais qu’il s’agissait de travaux de qualité qui ont, pour certains, servi bien après la guerre. Cela montre que le camp du Struthof n’était pas isolé et sans rapport avec l’extérieur. Si l’on compare avec d’autres camps comme Auschwitz où le médecin SS Josef Mengele a été responsable du gazage immédiat des déportés et de diverses expérimentations médicales meurtrières sur de nombreux détenus, on a, à Strasbourg, des professeurs de médecine extérieurs au camp, qui prennent conscience qu’il y a un dispositif humain à leur disposition, et qui finalement commandent un certain nombre de cobayes, et pratiquent leurs expériences sur ces cobayes », analyse Guillaume d’Andlau, le directeur du Centre européen du résistant déporté du Struthof.

Plus de restes humains criminels datant de l’université nazie

Les travaux effectués par la commission d’experts permettent également d’affirmer qu’il n’y a plus de restes humains criminels datant de l’université nazie, aujourd’hui, dans les locaux de l’université de Strasbourg. « C’est vraiment une forme de soulagement parce que l’on redoutait qu’il y ait encore des cadavres dans le placard depuis la découverte faite en 2015 par Raphaël Tolédano, de trois flacons contenant des restes des personnes juives qui avaient été assassinées dans la chambre à gaz du Struthof », confie Frédérique Nau-Dufour. Au-delà de la présence de ces restes humains d’origine criminelle, c’est le silence pesant entretenu par les responsables successifs de l’Université sur l’épisode nazi qui était à nouveau mis en cause.

La présence de collections anatomiques « suspectes » dans les locaux de l’Université avait pourtant été signalée dès 1992 par deux lanceurs d’alerte du CNRS. Une association, le Cercle Menachem Taffel, du nom de la seule personne d’origine polonaise identifiée jusqu’en 2003 parmi les 86 victimes d’origine juive gazées pour les « collections anatomiques » du médecin nazi SS Hirt, se crée pour demander que toute la vérité soit faite sur cette période.

Président du cercle, le psychiatre strasbourgeois Georges Federmann parle de « l’hostilité de la Faculté de médecine jusqu’en 2003 », date-clé où un journaliste allemand, Hans-Joachim Lang, à la suite d’une longue et minutieuse enquête, révèle les noms des 85 autres victimes. « Pendant 11 ans, de 92 à 2003, c’est une volée de bois vert de la part de la Faculté de médecine de l’Université, de tous les doyens respectifs, de tous les présidents d’université qui s’opposent à nos travaux, qui laissent entendre que ça va altérer la réputation de l’Université, et que les étudiant vont confondre la ReichUniveristät et l’Université actuelle. La révélation de Lang en 2003 met les gens devant le fait accompli », explique Georges Federmann, connu par ailleurs à Strasbourg pour son aide aux sans-papiers.

Il a pourtant fallu encore attendre jusqu’en 2015 et la découverte du médecin chercheur strasbourgeois indépendant, Raphaël Tolédano, pour que l’Université se décide à lancer une enquête internationale indépendante. « La principale leçon, c’est qu’il est toujours préférable d’affronter son passé même quand il est lourd et nauséabond, plutôt que d’entretenir l’illusion que ce passé n’a pas existé. La seconde leçon, à l’échelle de l’humanité, c’est qu’il ne faut pas grand-chose pour que certains individus basculent du côté obscur, même quand ils sont apparemment prémunis par leur culture scientifique ou leur serment d’Hippocrate. Tout ce qui permet de faire carrière, de faire de l’argent ou de gagner en notoriété devient une source de mobiles ravageurs. Il faut que la société reste très vigilante surtout quand on a une idéologie mortifère qui favorise toutes les dérégulations », prévient l’ancienne directrice du lieu de mémoire du Struthof, où une grande exposition présente jusqu’au 19 mars 2023 l’histoire complète de cette sinistre période.

nazismecrimes nazisuniversitéstrasbourg
Valeurs Actuelles

Rennes : un homme mortellement percuté par une moto lors d’un rodéo urbain

Il avait été hospitalisé dimanche 5 juin dans un état grave. Un jeune homme de 19 ans est décédé mercredi 8 juin à Rennes, des suites de ses blessures, rapporte Ouest France. Il avait été percuté par un deux-roues lors d’un rodéo urbain. Un phénomène que les autorités locales jugeaient pourtant « marginal » dans la ville il y a encore quelques semaines. Les faits s’étaient produits dans le quartier Beaulieu. Selon les premiers éléments rapportés, le conducteur était en train de faire une roue avant avec un enfant de six ans assis sur le guidon lorsqu’il a renversé le jeune homme. A l’arrivée des secours sur les lieux, le véhicule avait disparu, emmené par « des amis du mis en cause », selon le parquet.

La garde à vue du conducteur levée

Le procureur a confirmé mercredi 8 le décès du piéton renversé. L’enfant avait été transféré aux urgences pédiatriques, mais avait pu en sortir dans la soirée. Le conducteur, âgé de 18 ans, a également été hospitalisé et placé en garde à vue. Mais celle-ci a été levée, « son état de santé n’étant plus compatible avec cette mesure », a fait savoir le procureur de la République, cité par Ouest France. L’enquête ouverte après les faits se poursuit, mais désormais sous la qualification d’homicide involontaire.

Début mai, la ville avait mis en place des patrouilles de police pour faire face au retour des rodéos urbains avec les beaux jours. « C’est relativement marginal, mais il y en a, on en constate depuis une semaine ou deux », avait alors affirmé à France Bleu le commandant Moal, chef de l’unité d’ordre public. Face à ce phénomène, la ville a misé sur l’observation et l’identification des délinquants plutôt que sur les poursuites, craignant les accidents que cela peut entraîner.

Rennes : les dernières actualités

Trois blessés, dont un grave, à la suite d’un rodéo urbain à Rennes

Un détenu de la prison de Rennes accuse des surveillants de violences et dépose plainte

Ille-et-Vilaine : trois rave-party en un mois, les habitants de Laillé exaspérés

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - Monde

Mali : tensions politiques à Bamako et échec d’une opération contre le groupe État islamique

Publié le : 08/06/2022 - 14:45Modifié le : 08/06/2022 - 16:15

Depuis le 4 juin, une coalition du MSA, GATIA et du GTIA8 de l’armée malienne ont initié une expédition pour déloger le groupe État islamique d’un de ses bastions à la frontière avec le Niger. Quelques jours plus tard, cette offensive a échoué. De son côté, l’imam Dicko, une des plus influentes figures politiques maliennes, a manifesté des critiques dures et directes vis-à-vis de la junte au pouvoir. Pourquoi maintenant après un long silence ? Les explications du journaliste Wassim Nasr.

New York Times - World

Iran Turns Off U.N. Surveillance Cameras at Nuclear Site

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The step came as tensions have risen over stalled efforts to revive a 2015 deal that limited Iran’s nuclear activities in exchange for the easing of sanctions.

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By Isabella Kwai

Iran has turned off two surveillance cameras used by the U.N. watchdog agency to monitor a nuclear site, state television reported on Wednesday, the latest sign of rising tensions with world powers over the revival of a 2015 deal that limited Iranian nuclear activities in exchange for the easing of international economic sanctions.

The Atomic Energy Organization of Iran removed two cameras surveying an “online enrichment monitor” installed by the United Nations’ International Atomic Energy Agency to monitor uranium enrichment, according to Iran’s Press TV. The report went on to say that more than 80 percent of the U.N. agency’s cameras would continue to operate as before under safeguard agreements.

Iran’s move comes after a snag in its negotiations with world powers over resurrecting the 2015 nuclear deal, which placed limits on the country’s enrichment of uranium. Russia is one of the signatories to the 2015 deal, and its war on Ukraine has further complicated the nuclear talks.

World powers censured Iran this week over advances in its nuclear program, which is expected to further escalate tensions. The United States, Britain, Germany and France submitted a resolution to the I.A.E.A’s board of governors at its quarterly meeting criticizing Iran for failing to fully address the nuclear agency’s questions over traces of uranium detected at locations that have not been declared nuclear sites. The resolution, which was opposed by Russia and China, passed on Wednesday.

The nuclear watchdog said on Wednesday that it was aware of the latest reports from Iran but declined to comment further. Iranian state media reported that the country’s nuclear agency had insisted it cooperated extensively with the I.A.E.A., but that the international agency did not appreciate its good will.

Earlier this week, the U.N. nuclear watchdog said that Iran was close to having a “significant quantity” of enriched uranium, meaning enough to make a nuclear weapon.

“It’s a matter of just a few weeks,” Rafael Mariano Grossi, the U.N. agency’s director general, told its board of governors on Monday. But he went on to say that this did not mean Iran had already created such a weapon and stressed the importance of I.A.E.A. inspectors having access to the country’s nuclear sites.

France, Germany and Britain said in a statement to the nuclear watchdog’s board on Tuesday that they were “deeply concerned” about Iran’s nuclear advances, warning that the country was further reducing the breakout time — or the time it would take to make a quick leap toward manufacturing a nuclear weapon. They said this was engendering distrust over Iran’s intentions.

“We strongly urge Iran to stop escalating its nuclear program,” their statement said, adding that a deal was “on the table” and Iran should conclude it urgently, because the terms being offered would not be available indefinitely.

Those expressions of concern led up to Iran’s announcement on Wednesday.

Iran has long maintained that its nuclear program is for peaceful purposes only. An assessment by American intelligence agencies some years ago, however, concluded that the country once had a nuclear weapons program, but halted it in 2003.

The Press TV report did not identify the facility where the surveillance cameras had been turned off, but said the operation of these cameras was “deemed beyond the obligations” laid out in an Iranian agreement with the international watchdog on nuclear safeguards.

An “online enrichment monitor” at the Natanz uranium enrichment facility was installed in 2016 and the I.A.E.A. said at the time that it would help assure the world that Iran would fulfill its nuclear-related commitments.

Last year, Tehran said that it had begun enriching uranium to 60 percent at Natanz, after an Israeli attack on the plant while talks on the nuclear deal were stalled.

Iran is also enriching uranium at Fordow, a nuclear facility embedded inside a mountain at a based protected by the powerful Islamic Revolutionary Guards Corps.

The U.N. watchdog said Iran had been withholding footage from its monitoring of its nuclear sites since 2021.

“The I.A.E.A. has been without crucial access to data on centrifuge and component manufacturing for a year and half now,” the statement by Germany, France and Britain said on Tuesday. “This means that neither the agency, nor the international community, know how many centrifuges Iran has in its inventory, how many were built, and where they may be located.”

Mr. Grossi also told the agency’s board on Monday that Iran has not provided credible explanations for the watchdog’s discovery of nuclear material at three undeclared locations. Nonetheless, he said, it was important for the agency to keep engaging with Iran.

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France24 - Monde

Les algues marines, une piste prometteuse pour la préservation de la planète

Publié le : 08/06/2022 - 10:33

Cyrielle CABOT

Nourrir les humains et les animaux, remplacer le plastique, servir de médicament tout en limitant le réchauffement climatique… Les algues marines offriraient un champ d'innovation immense pour aider la planète. Décryptage.

Cet article avait été initialement publié le 8 février 2022 à l'occasion du One Ocean Summit, à Brest. France 24 le republie mercredi 8 juin à l'occasion de la journée mondiale de l'océan.

"Il faut miser sur les algues marines !", s'exclament Philippe Potin, biologiste marin et directeur de recherche au CNRS, et Vincent Doumeizel, conseiller océan au Pacte mondial des Nations unies. "Souvent, quand on parle d'algues, on a cette image négative d'amas verts ou marrons échoués sur les plages en Bretagne ou dans les Antilles. C'est très dommage", déplore Philippe Potin. "Lorsqu'on les retrouve sur les plages, c'est parce qu'elles ont été arrachées à leur socle à cause de la pollution ou des activités industrielles. Elles ne sont pas le problème, elles en sont une conséquence."

"La réalité, c'est que ces végétaux jouent un rôle primordial pour notre planète", insiste le chercheur. Les algues sont aux espaces maritimes ce que les forêts sont aux surfaces terrestres. "Elles aussi sont des poumons de la planète. Grâce à leur photosynthèse, elles absorbent le CO2 et dégagent de l'oxygène", explique le scientifique, spécialisé sur la question au sein de la station biologique de Roscoff, en Bretagne. "À elles seules, elles sont responsables de la moitié du renouvellement en oxygène sur Terre. Elles rendent un grand service au climat."

"Elles sont aussi indispensables à la vie dans l'océan car elles permettent de créer des habitats particuliers pour des milliers d'espèces de poissons ou de coquillages", insiste le scientifique. "Par effet ricochet, c'est en partie grâce à elles que l'on peut avoir une grande diversité de pêche sur les côtes."

Au total, quelque 10 000 espèces d'algues visibles à l'œil nu sont dispersées sur l'ensemble de la planète – des laminaires sur les littoraux bretons aux kelps de Tasmanie, en passant par les wakamés au Japon.

"La ressource la moins bien exploitée au monde"

Outre leur rôle pour le climat et la biodiversité, ces végétaux pourraient être utilisés dans un grand nombre de secteurs allant de l'alimentaire à l'industrie, en passant par le médical. "Aujourd'hui, c'est l'une des ressources les moins bien exploitées de la planète", insiste Vincent Doumeizel, auteur de l'ouvrage "La Révolution des algues" (éd. des Équateurs).

"Notre planète est composée à 70 % d'eau et pourtant nos mers et océans ne servent qu'à 3 % de notre alimentation. C'est absurde", poursuit-il. C'est d'ailleurs ce constat qui a poussé cet ancien employé du secteur agroalimentaire à s'intéresser aux végétaux aquatiques. "Nous savons que l'un des grands défis de ce siècle, c'est que nous avons atteint nos limites terrestres en ce qui concerne nos systèmes alimentaires. Nous manquons de terres, notre agriculture intensive est particulièrement nocive pour la planète… Il est clairement temps de réfléchir à de nouveaux usages."

Or, les algues semblent avoir tout d'un ingrédient magique. Déjà consommées quotidiennement en Asie, elles sont plébiscitées par les diététiciens : bourrées de protéines, de vitamines et de fibres, elles ne concentrent que peu de lipides. Selon une étude menée par l'université de Wageningen, aux Pays-Bas, dédier 2 % des océans à la culture, avec les écosystèmes qui y sont liés – leurs poissons et coquillages –, pourrait ainsi permettre de couvrir les besoins en protéines de toute la planète.

Sans compter qu'il n'y a pas que les humains qu'elles peuvent nourrir. "On peut s'en servir comme alimentation pour les animaux, notamment les bovins. Cela permettrait d'améliorer leur système immunitaire", assure Vincent Doumeizel. Dans l'agriculture, la France compte déjà par ailleurs plusieurs villages, majoritairement en Bretagne, les utilisant comme engrais pour leurs plantations.

Dans le domaine médical aussi, les algues commencent à faire leur apparition, notamment dans des crèmes antifongiques ou anti-inflammatoires. La fucale est ainsi connue pour soulager les brûlures d’estomac. Autre exemple : récemment, un brevet a été déposé pour une crème et un gel à base de Skeletonema marinoi pour lutter contre l'acné.

En ce qui concerne les usages industriels, l'Europe compte une dizaine d'entreprises qui se sont lancées dans la production d'emballages biodégradables à partir d'algues, pour remplacer le plastique. "D'autres réfléchissent à les utiliser pour confectionner des vêtements. Aux Pays-Bas, une start-up s'est quant à elle penchée sur des protections hygiéniques provenant d'algues", liste le spécialiste.

"C'est finalement dans le domaine de l'énergie qu'elles se révèlent difficiles à exploiter", nuance Philippe Potin. "On avait envisagé pendant un temps d'en faire un agrocarburant mais les quantités nécessaires sont bien trop importantes."

L'Asie pionnière, le reste du monde à la traîne

"En réalité, tout cela n'a rien de nouveau. Les algues sont consommées depuis des centaines d'années. Les hommes préhistoriques en mangeaient, ainsi que des populations autochtones partout dans le monde", explique Vincent Doumeizel. "La pratique a simplement disparu quasiment partout à l'époque gréco-romaine, sauf en Asie."

Aujourd'hui, l'Asie, pionnière dans l'algoculture, c'est-à-dire la culture d'algues dans des bassins artificiels, concentre 99 % de la production mondiale. En 2015, la Chine caracolait loin en tête, avec 13 millions de tonnes collectées, suivie par l’Indonésie avec 9 millions de tonnes.

En Europe, ce sont la France et la Norvège qui dominent une production encore très limitée. Contrairement à l'Asie, l'algoculture y est encore balbutiante. Selon le rapport pour une économie bleue 2021 de la Commission européenne, seulement 32  % des algues en sont issues en Europe. Les 68 % restants viennent d'une récolte dite sauvage, c'est-à-dire de l'arrachage de ces végétaux directement dans leur milieu naturel. "On est vraiment au stade du chasseur-cueilleur !", ironise Vincent Doumeizel.

Le marché mondial est cependant en pleine expansion. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la production a triplé entre 2000 et 2018. C’est "le secteur de production alimentaire qui progresse le plus rapidement au niveau mondial", note l’institution.

Trouver un équilibre entre exploitation et protection

Aujourd'hui, Philippe Potin et Vincent Doumeizel appellent à accélérer l'algoculture. "Outre le potentiel économique, c'est d'autant plus crucial que beaucoup d'algues disparaissent aujourd'hui massivement à cause du réchauffement des océans lié au dérèglement climatique", explique Philippe Potin, citant l'exemple du large de la Californie où une forêt d'algues a régressé de 80 % ces dernières années. "Développer l'algoculture permettra de restaurer des écosystèmes."

"Mais évidemment, cela doit se faire de façon très raisonnée et prudente", poursuit-il. "Il n'est pas question d'abîmer encore plus nos océans en faisant n'importe quoi pour faire pousser des algues à tout prix." En Asie, l'algoculture montre en effet certaines limites. Comme l'agriculture intensive classique, elle est régulièrement pointée du doigt car elle prend souvent le pas sur d'autres activités liées à la mer. L'usage d'engrais pour accélérer la production est par ailleurs fréquent. "Et il s'agit souvent de monocultures qui écrasent, de fait, d'autres espèces", déplore Philippe Potin.

En Europe, il existe par ailleurs une difficulté majeure : "Sur les milliers d'espèces d'algues existantes, nous ne sommes capables aujourd'hui de n'en cultiver qu'une dizaine, et surtout des espèces asiatiques", explique le biologiste. "Il faut donc qu'on accentue les travaux de recherche sur nos espèces européennes. On veut éviter d'importer des algues exotiques qui perturberaient les écosystèmes."

Philippe Potin et Vincent Doumeizel ont ainsi pris la tête de la Safe Seaweed Coalition. Cette nouvelle organisation est gérée par les Nations unies, le CNRS et la Fondation Lloyd's Register. Leur ambition : rassembler les industriels, les scientifiques et les producteurs pour structurer cette exploitation et mettre en place une législation à l'échelle internationale.

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L'archipel des Kerguelen, réserve marine aux espèces inconnues

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Yvan Bourgnon : "On ne peut pas rester les bras croisés face à la pollution des océans"

New York Times - World

Australia’s Baby Steps Toward Severing Ties With the Queen

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The new Labor government has established a ministerial position to begin the process of making the country a republic. But the idea is far from the top of its agenda.

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By Yan Zhuang

MELBOURNE, Australia — For decades, many Australians have found it a curious thing that the country’s head of state is a queen sitting on a distant English throne. Occasionally, in times of controversy, they have even batted about the idea of cutting Australia’s final monarchical ties. But more pressing issues have inevitably prevailed.

Now, change is on the way. Kind of.

Anthony Albanese, the newly elected prime minister, is an avowed republican. He has appointed the country’s first ever “minister for the republic” — a position intended to begin the transition to an Australian head of state. Polling shows that a slim majority of Australians would support a republic if they had to choose yes or no.

But that does not mean that constitutional change on the republican front is anywhere near the top of Mr. Albanese’s agenda. The new ministerial position — an assistant minister — is a comparatively minor one, and its role will be limited, at least for the near term, mostly to conversation starter and weather vane.

Dennis Altman, a professorial fellow at La Trobe University in Melbourne and the author of “God Save the Queen: The Strange Persistence of Monarchies,” likened the sentiment to Lewis Carroll’s White Queen, who tells Alice, “Jam tomorrow and jam yesterday — but never jam today.”

Many Australians wished the country had become a republic when it attained its independence from Britain in 1901, he said, and many would like to see it become one in the future.

But, he went on, “there’s not that great a deal of interest, and the reason there’s not much interest is because, in a sense — and I think this is true for a number of countries that have the monarchies — the system isn’t doing anyone any great harm.”

During Queen Elizabeth II’s platinum jubilee over the weekend, there was little celebration in Australia — and thus little to stir up republican passions. Mr. Albanese delivered a speech about the constancy of Britain’s royal women and renamed an island in the queen’s honor.

“I think the republican sentiment,” said Ben Wellings, a senior lecturer in international relations at Monash University in Melbourne, “has settled on this passive republicanism — they’re pleased that we don’t have all those trimmings of monarchy, but at the same time, not motivated enough to really change the current setup, which is like a pale imitation of that.”

The new assistant minister position is “a way of testing the waters,” he said. “He’s got three years” — the time until the next federal election — “to see what sort of enthusiasm there would be for such a change.”

In one small corner, at least — the Australian republican movement — enthusiasm is already high.

The appointment of Matt Thistlethwaite, a longtime Labor politician, as the new assistant minister of the republic “is the biggest breakthrough for the republican movement in 30 years,” said Peter FitzSimons, chairman of the main republican organization.

The movement has been waiting years for a spark. It suffered a heavy blow in 1999, with the failure of a referendum on whether Australia should elect its own head of state. The proposal was defeated in part because of disagreement over whether an Australian head of state should be appointed or elected.

“Thomas Paine talked about the winter soldiers who kept the dream alive for America to gain independence from England,” Mr. FitzSimons said. “We relied, for the first 15 years after that referendum, on winter soldiers of the republican movement to keep the flame alive.”

Now, he added, “let the record show we now have a ‘minister of the Crown’ devoted to removing the Crown.”

Mr. Thistlethwaite, for his part, describes his role in less stirring terms. It is, he said, “initially one of educating the Australian people about our current constitutional arrangement and the fact that we have the British monarch as our head of state, and explaining that we can have an Australian in this role.”

He attributes the lack of support for the idea in recent decades to a lack of political leadership. But the time is right to revive the debate, he said. “As the queen comes to the twilight of her reign, Australians are naturally beginning to think, well, what comes next for us,” he said.

While the queen is technically the Australian head of state, she is represented in Australia by the governor-general, currently David Hurley. The governor-general’s role is largely ceremonial. He is tasked with swearing in new prime ministers and members of Parliament, with formally announcing federal elections — although the sitting prime minister chooses the date — and with giving “royal assent” to bills.

But the governor-general also has the power to dismiss the prime minister, which John Kerr did to Gough Whitlam in 1975, after the opposition party refused to allow a vote on the government’s spending bill unless Mr. Whitlam called an election.

The Labor Party has made it clear it will not seek a constitutional revision to make Australia a republic during its first term, meaning that change is unlikely before 2025 at the earliest. At the top of the party’s agenda is formally enshrining, through a referendum, a constitutional voice for Indigenous Australians through the Uluru Statement From the Heart.

“I very much hope that referendum will pass, at which point I hope, if this current government is re-elected, early in the next term there will be a referendum on the republic.” Mr. FitzSimons said. “It will be very straightforward: Do you think Australia can run its own show or not?”

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France24 - Monde

En Thaïlande, l'incroyable marché de la voie ferrée de Maeklong retrouve ses touristes

Publié le : 08/06/2022 - 17:50

Samia METHENI Suivre

La sirène du train retentit, et instantanément les toiles de ce marché près de Bangkok se replient les unes après les autres pour laisser passer le convoi qui frôle passants et étalages de fruits et légumes.

New York Times - World

Car Plows Into a School Group in Berlin, Killing 1 and Injuring 14

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A teacher was killed and those hurt were students traveling with her. The driver was described as “mentally impaired,” and police are investigating whether the crash was intentional.

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By Christopher F. Schuetze and Melissa Eddy

BERLIN — A car plowed into a crowd of people on a busy Berlin sidewalk on Wednesday, killing a female teacher on a school trip and injuring 14 teenage students traveling with her, before crashing into the window of a store near the site of a devastating 2016 terrorist attack, the police said.

Five of the victims have life-threatening injuries, a Fire Department spokesman said.

The police identified the driver as a 29-year-old German man of Armenian origin who lives in Berlin. Iris Spranger, a Berlin state senator who oversees the police, wrote on Twitter that “according to the latest information,” the attacker was “a mentally impaired person.”

Passers-by apprehended the driver at the scene and turned him over to the police, said Thilo Cablitz, a Berlin police spokesman. He said the police knew of no motive, but were investigating whether the crash was accidental or intentional.

“Part of the reconstruction of the event, of course, is to look at the extent to which this was an intentional act or a traffic accident that may have occurred because of an exceptional medical situation,” Thilo Cablitz, a Berlin police spokesman, told reporters on the scene.

Referring to the 2016 attack, Mr. Cablitz said: “It is a wound that still gapes in the heart of the city. Everyone remembers it.” He added that the police had since then increased security and their response tactics, although he declined to elaborate.

The crash occurred at 10:26 a.m. on a street in a busy shopping district in the west of the German capital, according to initial police reports. The driver first drove onto a sidewalk and into a group of pedestrians, then back onto the street, only to drive back onto the sidewalk and into the front of a store, according to witness accounts.

“The crime scene stretches over two blocks, about 200 to 300 meters,” said Adrian Wentzel, a spokesman for the Berlin fire brigade. The police said that 130 rescue workers were on-site.

The car, a Renault Clio with Berlin license plates, came to a stop just inside the shattered window of the store, across the street from the site of the 2016 attack. The police said the car was not registered to the driver.

The woman killed was a schoolteacher from the western state of Hesse who was in Berlin with her class, Ms. Spranger, the state senator, said at a news conference. It was not clear if there were any people injured aside from the 14 teenage students. By evening, the police had not released the names of any victims, waiting to alert their families.

The police used Twitter to ask witnesses for video recordings or photographs to help them with the investigation. They also asked witnesses not to circulate images of the investigation.

Several fire trucks and many firefighters were visible at the scene, with helicopters circling overhead. The police quickly roped off the area, which was near the location of a terrorist attack on a Christmas market in 2016.

The square has since been reinforced to safeguard it and protect the large numbers of people who pass through it every day. A medevac helicopter was seen lifting off from the area, normally a packed square filled with shoppers.

John Barrowman, a presenter and actor who has appeared on the television series “Doctor Who,” was on vacation in Berlin and browsing a store near where the incident occurred.

In a series of social media updates from the scene, Mr. Barrowman described seeing a body on the ground and injured people limping. Sirens could be heard blaring in the background as he showed emergency services vehicles parked on the street in one update, and a helicopter in another.

“The police presence is unbelievable. They are clearing out the area,” he said in one of the videos posted on Twitter. “I heard the bang and the crash when we were in a store and then we came out and we just saw the carnage,” he said.

“We are shocked that an incident has occurred that brings back bad memories in all of us,” said Franziska Giffey, Berlin’s mayor, during the same news conference, referring to the attack that took place in 2016 only yards from where she spoke.

In the 2016 terrorist attack, 12 people were killed by an attacker who stole a truck and plowed it into a crowd of people. The attacker was later killed in a shootout with the police in Italy.

According to the tabloid Bild, the police found a letter of confession in the car, but did not provide further details. The police, who did not confirm nor deny the existence of the letter, said that the driver was being treated in a hospital.

In 2018, two people were killed after the driver of a small truck crashed into a group of people in the heart of Münster’s old city, in western Germany. The driver killed himself in the cab of the truck immediately after the crash.

Two years later, five people were killed after a drunk 51-year-old German man zigzagged his S.U.V. for about a half-mile through a busy pedestrian shopping street lined with shops in the city of Trier, in the southwestern part of the country. The authorities said the man did not appear to be motivated by political or religious beliefs.

Anna Schaverien contributed reporting from London.

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France24 - Monde

Inde : quand les violences conjugales poussent au suicide

Publié le : 07/06/2022 - 17:32

Samia METHENI Suivre

Sardar Meena cherchait en vain trois de ses filles et deux de ses petits-enfants disparus depuis plusieurs jours du domicile conjugal à Dudu, village du Rajasthan en Inde, quand leurs corps ont été découverts dans un vieux puits perdu dans la campagne aride.

BBC

Dark skies over Presteigne helping track asteroid hazards

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Keeping watch for asteroids or comets which might be a future threat to the Earth is going on from an observatory near Wales' border with England.

The Spaceguard Centre near Presteigne in Powys is scanning the night skies looking for near-Earth objects.

But the town nearby has been doing its bit to help, by cutting down on light pollution.

Amber lighting and dimmed street lamps at different times are enabling those watching to look deeper and track objects much more accurately.

Just don't ask centre director Jay Tate about the film Don't Look Up!

New York Times - World

The Country Has Moved On, but Their Grief Has No End

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Eight years after the Sewol ferry disaster took the lives of 250 South Korean students, parents say they are still struggling to come to terms with the lessons the tragedy brought to bear.

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By Choe Sang-Hun

ANSAN, South Korea — His room remains as it was the day he left on a school trip in 2014, his bed still neatly arranged with the same pillow and blanket. The trophy he won in a piano competition stands proudly on a bookshelf. On his desk are his computer and cellphone, untouched next to some of his favorite snacks.

Lee Ho-jin died eight years ago at the age of 16, one of 250 sophomore students whose lives were taken when the Sewol ferry sank off the southwestern coast of South Korea on April 16, 2014. More than 300 people died that day, with all the students coming from Danwon High School in Ansan, a city just south of Seoul.

South Koreans quickly rallied around the victims’ families in the aftermath, united in their outrage. But South Korea’s most traumatic peacetime disaster soon divided the country as critics vilified the families’ quest for accountability and proper compensation as an antigovernment campaign. Eight years later — pressured by time and daily life — much of the country has moved on while Ansan seems frozen in grief.

To outsiders, the city may appear like any other in South Korea, with its quiet neighborhoods and tall apartment buildings. In cafes, young couples discuss housing prices and the cost of raising children. But a closer look reveals the ways in which Ansan is serving as a memorial to the victims and still struggling to come to terms with the lessons the disaster brought to bear on the entire nation.

Families in Ansan said that at least three parents have killed themselves after losing their children to the sinking. Some families have disintegrated in divorce. Others have moved away to grieve alone. Still others have banded together to console each other, keep their children's memories alive and help the nation understand the depths of their sacrifice.

A memorial in the shape of a yellow whale now overlooks the playground of Danwon High School. At the 4.16 Memorial Classroom, a museum dedicated to the students, the victims’ classrooms are recreated with desks, blackboards and other furniture from the school. Visitors realize the enormity of the loss when the names of all 250 students and 11 teachers who drowned are recited at the end of a video presentation.

“I go to my son’s classroom​ here​ to see his name, picture and desk and regain power​,” ​said Jeon In-suk, 51, who lost her only son, Im Kyong-bin​, and began working as a ​volunteer ​guide at the museum ​last year. Before that, she had camped out in front of the presidential office in Seoul for three long winter months, demanding an answer to whether official negligence during the rescue operation contributed to the death of her son.

Families talked about the visceral pain that follows them and how cities that undergo tragedies, like Uvalde, Texas, carry the weight of a loss that only victims and relatives can truly understand. But parents also said they have learned there was no way to deal with calamity other than to live through the grief.

Coping With Grief and Loss

Living through the loss of a loved one is a universal experience. But the ways in which we experience and deal with the pain can largely differ.

“You just have to cry when it’s hard; there is no way around it,” said Kim Mi-ok, Ho-jin’s mother. “No one, nothing, can console you.” She has refused to report her son’s death to the government and continues to pay his monthly cellphone bill as if one day she might hear his voice on the other side.

“When I miss him, I lie on his bed, hug his pillow, smell his smell and cry,” said Ms. Kim, 53.

On the day the Sewol ferry sank, live footage of the capsized boat slowly disappearing under the water was broadcast across South Korea. Fishermen and poorly equipped rescuers tried desperately to break windows and save passengers trapped inside. Cellphones salvaged from the wreckage showed videos of children frantically saying goodbye to their parents as the cold waves filled their cabins.

The disaster had been born of greed and negligence. The owner of the Sewol had added extra berths, making the ferry top-heavy. On its final voyage, it was carrying twice the legal limit of cargo, having dumped most of the ballast water that would have helped stabilize it. Regulators​ ruled the ship seaworthy. But when it made a sharp turn while fighting a strong current, it lost its balance.

As it keeled over, its crew kept urging the passengers through the intercom to wait in their cabins. The first coast guard boat that arrived at the scene did little more than pick up the fleeing crew members, including the captain​​, Lee Joon-seok, while passengers trapped inside banged on the windows and the ship slowly descended beneath the waves. The government initially told the nation that all the passengers had been rescued. Of the 476 people on board the Sewol, only 172 were rescued.

More than 150 regulators, crew members, ship inspectors and officials from ferry and loading companies have been indicted for their roles in the disaster. South Korea tightened safety rules and made laws to crack down on corruption and companies that put profit ahead of safety.​

Ansan families called multiple rounds of government investigations a whitewash because they never properly investigated the role of official incompetence and none of the top officials they held responsible have​ gone to prison. Angry parents camped out in central Seoul, some on weekslong hunger strikes, demanding a more thorough investigation. A new investigative panel​ is set to wrap up its work this month.

But as the ​mourning and ​investigations have carried on, helping to precipitate the ouster of then-President Park Geun-hye in 2017, many South Koreans, especially conservatives, have said they have had enough, accusing victims’ families of holding the country hostage and angling for bigger compensation packages from the government.

“People think it’s over and they wonder why we continue to protest,” said Kim Byong-kwon, 57, who left Ansan and moved to a new city and didn’t tell his new neighbors that he had lost his daughter, Kim Bitnara​, in the Sewol disaster. “But they don’t understand that our pain is not healed, and that nothing has changed.”

Kang Soon-joong, who also lost his daughter, joined an early morning soccer club to keep himself distracted from an onslaught of grief and anger. “Without soccer, I would be dead by now,” said Mr. Kang, 63. He abandoned friends of 50 years after they called the victims’ families “dealers of corpses.”

The most crushing thing of all has been the sense of guilt among parents who feel they failed to protect their children and are haunted by the memories of how they died.

When she first heard the news of the Sewol, Ms. Kim, Ho-jin’s mother, immediately called her son on the ferry. “Mom, don’t worry. I see the coast guard out the window,” Ms. Kim remembered ​him saying. “I will see you when I get back home.”

When ​she called him again, he didn’t ​answer.​ ​Ho-jin’s body was recovered 16 days later, and according to Korean funeral custom, he was buried three days afterward. It was May 5, Children’s Day in South Korea.

His father, Lee Yong-ki, took to drinking​, weeping alone while driving and listening to music. “Walking on and on along a stream near my home like a woman who lost her mind was all I could do,” Ms. Kim said. “Ho-jin was the first person on earth to call me mom.”

Ho-jeong, one of Ho-jin’s two younger sisters, said she hated spring and the April blossoms because they offer painful reminders every year of her brother’s death. Ho-yoon, the youngest child in the family, began hurting herself after her brother died.

But the family has also started to rebuild.

“My husband constantly had nightmares, kicking his legs and even grabbing me by the collar,” Ms. Kim said. “One night, when I hugged him after he let out a scream, he crouched like a baby. ​He looked so lonely when I looked at his back.”

This year, Mr. Lee agreed to take medication for anger management and panic disorder. Every Sunday, the family visits a memorial park where Ho-jin is buried.​ ​This year, on her birthday on April 19, Ho-jeong for the first time since the sinking asked her family to eat out together.​

She sends ​Ho-jin a Facebook message at midnight every day​ for fear she might forget him as much of the society has. ​Mr. Lee said it was important to keep the memories of Sewol victims alive: “We want a safer world where children no longer have to die like ours.”

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L'Humanité

Bruno Fuligni, le goût de l’anecdote

Un jour avec

D’une curiosité insatiable, l’essayiste passe avec délice d’un sujet à l’autre, explorant les moments les plus absurdes et les plus parlants de notre histoire, en bon pataphysicien.

Aurélien Soucheyre

Bruno Fuligni est le plus sérieux des drôles d’érudits. Voilà quelques années qu’il a été nommé régent du Collège de pataphysique. « La pataphysique est essentiellement compliquée. Elle est la science des solutions imaginaires, des épiphénomènes et des exceptions », expose-t-il d’un ton docte et courtois. « C’est le collège qui repère vos travaux et vous appelle. C’est ainsi que je suis devenu régent de Pompagogie, Pomponiérisme et Zozologie, avec des majuscules », précise-t-il. Bruno Fuligni en parle avec application et gravité. Pas un rire. Même pas un sourire dans l’œil ou dans la voix. Et c’est tout ce qui fait le charme de la démonstration. « La pataphysique est l’ennemie de la certitude. Il s’agit d’étudier très sérieusement ce que les esprits légers considèrent comme futile, et inversement. Cela me convient tout à fait. Dans la plus petite anecdote, on trouve des significations qui ne demandent qu’à être relevées et explorées. »

L’art de l’injure

Parfois, Bruno Fuligni porte la Grande Gidouille qui distingue les pataphysiciens. « Il n’y a aucune vanité à en tirer », ajoute-t-il aussitôt. Qu’a-t-il fait pour mériter pareille médaille ? Des livres, à la pelle, où sa passion pour cette petite histoire qui fait la grande s’exprime allègrement. C’est lui qui a dirigé un dictionnaire des injures politiques. Sa préférée ? « J’aime celles qui ont la beauté d’un compliment. À la mort de Faure, Clemenceau a déclaré : “En entrant dans le néant, il a dû se sentir chez lui”. C’est un pur chef-d’œuvre. » C’est aussi lui qui a écrit une histoire amusée des promesses électorales, dont certaines totalement absurdes. « On y trouve un candidat qui avait proposé d’accorder une particule à tous les Français. » Bruno Fuligni s’est également penché sur les guerres les plus stupides de l’histoire. « Celle des émeus est spectaculaire. C’est la première fois qu’une nation, l’Australie, va déclarer la guerre à une espèce animale, en plus de la perdre ! »

« Jaurès, l’honnête homme »

Le lecteur, dans son ouvrage consacré aux gastronomes de l’extrême, apprendra aussi qu’au XIX e siècle, des scientifiques et des élus avaient déjà essayé de convertir la population française à la dégustation d’insectes, au motif que c’est une formidable réserve de protéines. Sans succès. « Au Sénat, Achille Testelin a donné la recette de la soupe aux hannetons en pleine séance, c’est donc consigné au Journal officiel  », s’enthousiasme Bruno Fuligni, passionné par l’histoire parlementaire. Entré comme rédacteur de comptes rendus de séances à l’Assemblée nationale, il y est désormais chargé de mission. C’est lui qui a coordonné, à l’intérieur même du Palais Bourbon, l’exposition sur d’authentiques affiches placardées sur les murs de Paris pendant la Révolution française. « Un fonds colossal de 2 500 affiches. Un patrimoine historique qu’il fallait absolument mettre en valeur », mesure-t-il.

Sa connaissance de l’Assemblée l’a amené à écrire un livre sur les « quinze mille », soit le nombre de députés depuis la Révolution. « On serait plutôt à 16 000 aujourd’hui. Certains parcours me fascinent : Philibert Besson, poilu, sort d’hôpital psychiatrique lorsqu’il est élu député en 1932. Il prédit la Seconde Guerre mondiale et propose une solution pour l’éviter : lier les économies européennes avec une monnaie unique, qu’il appelle l’Europa. » Un autre député l’impressionne. « Dans la galerie des parlementaires, il y a des personnages d’exception tels Jean Jaurès. Il anéantit les cloisons entre philosophie, politique, poésie, histoire et journalisme. C’est l’idéal de l’honnête homme. Ses discours sont d’une très grande richesse, j’ai lu ses écrits par goût. » C’est Bruno Fuligni qui a écrit le docu-fiction la Séparation, sur la loi de 1905, en plus de deux pièces de théâtre consacrées à Jaurès, incarné par l’acteur Jean-Claude Drouot.

Vieux papiers et jargon taafien

Fils d’un militaire, petit-fils d’un marchand forain, l’auteur se dit émerveillé par Paris, cette « gigantesque bibliothèque » où il fréquente avec assiduité librairies, bouquinistes, marchés aux puces et salles de vente : « Je vais partout où il y a du vieux papier », à la recherche de documents rares. Il a ainsi exploré les archives de la police pour plusieurs livres. « Parce qu’elle écrit beaucoup, la police laisse des témoignages de ceux qui n’en ont pas laissé, de la vie sociale intime du peuple des bas-fonds. C’est ce qui m’intéresse. » Ses derniers ouvrages ? Un sur les « lois folles » de la République, dont celle autorisant de « glander » en forêt. Et, enfin, le premier lexique complet du taafien, le jargon utilisé sur les Terres australes et antarctiques françaises (Taaf). Là-bas, on gondonne, on slingue, on s’ensouille… Anecdotique ? « En réalité, il n’y a pas d’anecdote, car l’anecdote ne vaut que lorsqu’elle éclaire », répond Bruno Fuligni.

Histoireassemblée nationale
BBC

'It is all about raising the profile of carers'

By Egon CossouBusiness reporter

It was early evening, and Rebekah Zammett was about to leave her north Oxfordshire home to work a nightshift looking after teenagers at a local residential institution.

But then a thud came from the bedroom of her son Jack, who has cerebral palsy.

The then eight-year-old was having a seizure - one of dozens he experienced every day. Critical questions ran through her mind as his convulsions ebbed and flowed.

"Has it really ended? Is this one for the ambulance? Do we need to administer emergency medication," remembers Rebekah.

"No-one knows his medical history and the intricacies of his needs like I do. Not even my husband."

As the anxious minutes ticked by, Rebekah was acutely aware that people at her workplace - both staff and teenagers - were relying on her to turn up for her shift.

"I just felt really torn," she says. "The staff caring for the children at the home wouldn't be able to clock-off until I got there. And they would have done at least 12 hours with kids who had very high-level, complex needs.

"But if I did go to work, how on earth could I concentrate on that?"

Thankfully, Jack's seizure didn't require hospitalisation, and after waiting an hour to satisfy herself that he was stable, Rebekah went to work.

But there's been no let up in the pressure: Jack, now 13, needs help to eat, dress and go to the toilet, and must attend many regular hospital appointments.

This year's Carers Week, which is currently running across the UK until Sunday, 12 June, aims to throw a spotlight on the pressures facing the estimated 10.5 million people who are now supporting an elderly, disabled, or seriously ill relative or other loved one.

Charity Carers UK, one of the main organisers of the annual event, says that this 10.5 million figure equates to one adult in five having such unpaid caring duties.

For many, like Rebekah, it can be very tricky to balance this work with their paid, day job.

Her breaking point came when a previous employer wanted her to work extra hours to make up for the time she had taken off to care for Jack as he recovered from major surgery.

"I just couldn't go back in there knowing what they thought of me… that I've taken liberties. I felt completely broken." She quit the next day.

An increasing number of carers are making the tough decision to leave the workforce.

Carers UK says that just before the pandemic hit, 600 people a day were quitting work to look after a loved one. That figure is thought to be even higher now.

However, falling off the work-carer tightrope can have devastating financial consequences, especially in light of the current cost of living crisis.

That's been the experience of Kim Harry-Young from Newport, Wales, who had to stop working as a nightclub DJ three years ago to care for both her autistic 16-year-old son Logan, and her wife Michelle, who suffers from epilepsy.

"Financially it's a problem," says Kim. "You have to cut your spending."

She is relying on benefits to survive. But it's not just the money she's missing.

"I miss [performing] in front of people, being with people. But it's impossible to go back to work. You do feel alone sometimes, because it's just you doing it."

To compound matters further, Kim developed breast cancer since quitting work - but is now in remission.

"We're lucky," she says. "Family and friend support is everything. Without them, I don't know what we'd do."

Carers UK says that around 2.2 million carers are now worried about being able to cope financially, and the Joseph Rowntree Foundation reports a quarter of carers have slipped into poverty.

But it's not just the carers who suffer if they're not part of the workforce. The wider economy takes a hit as well.

An academic study in 2018 estimated that the annual cost of carers leaving the workforce was about £2.9bn in benefit payments and lost tax revenues.

Furthermore, the UK is in the grip of a recruitment crisis. There are now more job vacancies than there are unemployed people to fill them. Disruption in the travel industry, hospitality sector and healthcare are all blamed on chronic staff shortages.

The economy can ill-afford to have more people leave the workforce.

New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.

The UK government and campaigners agree that flexible working and time off to deal with emergencies, are key to making workplaces more carer-friendly. But plans to improve those rights failed to make it into the legislative programme announced in May.

Some companies have already taken matters into their own hands.

Big firms like Natwest and British Gas are part of the Employers for Carers network, which currently comprises 245 member organisations from the public, private and voluntary sectors. Together they aim to boost carer-friendly employment policies.

Insurance giant, Aviva, is part of the network. Its 22,000 staff can take up to 35 hours per year paid leave to deal with planned caring events and 35 hours for emergencies. The company also actively encourages flexible working to fit in around caring duties.

Danielle Harmer, the company's chief people officer, believes most big companies should be able to introduce similar policies.

"I don't think you do it just because it makes commercial sense," she says. "But of course it makes commercial sense to keep your talented people, and enable them to work out [the balance between] caring and work.

"If someone leaves, you have to replace them, maybe using a search firm and there are costs associated with that." She also estimates it can take up to six months for replacements to get fully up to speed.

"The retention of talent is a strong business case for what is actually doing the right thing,"

Meanwhile, Rebekah Zammett continues to care for her son Jack, and is balancing that with studying for an Open University degree from home.

She's adamant that the UK must place more value on its army of carers and the contribution they make.

"At the moment you're seen as low-skilled, and not a particularly desirable person to have around, " she says.

She wants carers to be protected by equality legislation, and is urging the introduction of a new government payment for carers taking time off to deal with emergencies.

"It's about raising the profile of carers and saying 'these people are really valuable to our workforce, they are committed and do care about their jobs'. Investing in [them] is investing in future generations."

A UK government Department of Health and Social Care spokesperson said: "Carers play a vital role in our communities and we recognise their hard work and the huge contribution they make.

"We are investing up to £25m to work with the sector to kick start a change in the services provided to support unpaid carers - which could include respite and breaks, peer group and wellbeing support, and new ways to combine these to maximise their impact."

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L'Humanité

Une plaque à la mémoire de Salek Bot et Hersch Zimmermann

Actu

À Paris, il y a 80 ans, deux résistants FTP-MOI périssent en préparant un attentat contre l’occupant nazi. Les habitants se mobilisent pour que leur combat et leur histoire soient reconnus.

Patrick Kamenka

Le 25 avril 1942, deux jeunes résistants juifs polonais communistes, appartenant au 2 e détachement des Francs-Tireurs et Partisans juifs de la Main-d’œuvre immigrée, trouvent la mort en préparant un attentat à l’explosif contre l’armée allemande.

Salek (Saül) Bot, violoniste, militant antifasciste, qui a quitté en la Pologne en 1937 pour la France où il poursuit des études musicales, est recruté en novembre 1941, par Anna Kowalska, ancienne rédactrice de Naïe Presse, le quotidien en langue yiddish de la section juive de la MOI, pour participer à des actions de résistance. Il entre alors dans la clandestinité sous le pseudonyme d’Yves Moulin. Il fait la connaissance de Hersch Zimmermann, ingénieur chimiste, un ancien des Brigades internationales, alias Henri Lefevre dans la Résistance.

Leur mission : créer un laboratoire clandestin pour y fabriquer des explosifs et frapper l’occupant à l’aide de bombes artisanales.

Ce 25 avril, réunis au 7 e étage du 49 rue Geoffroy Saint-Hilaire, les deux jeunes communistes s’activent pour fabriquer les bombes qui doivent être utilisées par la résistance contre une caserne allemande à l’occasion du 1 er mai. Mais une tragique erreur de manipulation provoque vers 20 h 30 une violente explosion – dont ne connaîtra jamais la cause réelle — entraînant la mort des deux résistants : l’un périra déchiqueté, l’autre grièvement blessé trouvera la mort à l’hôpital.

Avant ce tragique accident, Salek, qui utilisait pour donner le change son étui de violon afin de transporter armes et munitions, avait déjà opéré un attentat à la grenade contre une unité allemande et placé un engin explosif dans l’immeuble du journal allemand Parizer Zeitung…

Aussitôt, la direction des Renseignements généraux de la préfecture de police enquête sur les lieux de l’explosion et identifie Masza Lew, l’amie de Salek, elle-même résistante et militante du Travail allemand (TA) qui consistait à approcher les soldats allemands pour obtenir des renseignements et les pousser à déserter les rangs de la Wehrmacht.

Au lendemain de l’explosion, elle est appréhendée à son domicile 1 bis rue Lacépède, tout proche du laboratoire. Les Brigades spéciales, qui traquent les résistants, découvrent chez elle des documents prouvant sa participation à la lutte antinazie et au Travail allemand. Livrée aux nazis, Masza Lew sera internée à Drancy avant d’être déportée par le convoi N° 33 à Auschwitz où elle périra assassinée le 7 décembre 1942. Le nom de Masza Lew a été inscrit sur le mur des noms au Mémorial de la Shoah.

Après l’arrestation de Masza, les policiers tendent une souricière à son domicile entre le 26 et 30 avril et procèdent dans la foulée à l’arrestation le 4 mai de 10 militant(e) s juifs communistes, décapitant ainsi le réseau.

Parmi eux figurent deux femmes : Souka Guttmann, Raissa Kagan-Rappoport. Et sept hommes : Zygmunt Brajlowski, Bronislav Lecki, Tibor Kallai (chimiste), Joseph Bursztyn médecin et responsable du travail parmi les intellectuels juifs et non juifs, rédacteur de Notre Voix et Notre Parole édition en français de la Naïe Presse clandestine, Stanislas Toporowski, Samuel Nadler (1), et Natan Dyskin, ingénieur chimiste, engagé dans la Résistance dès l’arrivée des Allemands à Paris.

Accusés d’ « être des terroristes communistes à la solde de l’Angleterre », ils seront tous fusillés dans un groupe de 88 otages, le 11 août 1942 au mont Valérien. En hommage à ces femmes et ces hommes qui ont combattu les nazis, plusieurs personnalités, association et habitants ont formulé le souhait que la Ville de Paris, comme elle a l’habitude, apposera une plaque 49 rue Geoffroy Saint Hilaire. Cela permettrait de faire connaître une page méconnue de l’histoire de la Résistance, au cœur de la capitale.

Un musée virtuel dédié à la section juive de la MOI sera inauguré officiellement, au cours d’une soirée de présentation et artistique le 24 mai à 18 heures à l’espace Jean Dame 17 rue Léopold Bellan 75002 (2). C’est l’Association Mémoire des Résistants juifs de la Main-d’Oeuvre Immigrée (MRJ-MOI) qui a lancé ce projet (3). Elle a entrepris un travail d’Histoire et de Mémoire pour mettre en lumière le rôle de la section juive de la MOI et, après un film documentaire, a réalisé un musée virtuel dédié aux femmes et aux hommes de la section juive de la MOI qui se sont engagés dans la lutte civile et armée contre l’occupant nazi (dont Salek Blot et Hersch Zimmermann).

mrjmoi@mrj-moi.comFTP MOI2ème guerre mondialerésistance
France24 - World

Man charged with plotting murder of US Supreme Court Justice Brett Kavanaugh

Issued on: 08/06/2022 - 17:23

NEWS WIRES

A California man upset about mass shootings and the looming Supreme Court rulings on abortion and gun rights was charged Wednesday with attempting to murder conservative Justice Brett Kavanaugh.

Nicholas John Roske was arrested in the early morning hours outside Kavanaugh's house in the Washington suburb of Chevy Chase, Maryland carrying a semi-automatic Glock 17 pistol, a knife and tactical vest, according to documents filed in federal court.

Roske was spotted outside Kavanaugh's house by two US Marshals standing guard. He walked away and called emergency services, telling them he was feeling suicidal and had come from California to kill Kavanaugh, according to the documents. 

The 26-year-old was arrested without incident by local police while he was still on the phone.

He later told police "that he was upset about the leak of a recent Supreme Court draft decision regarding the right to abortion, as well as the recent school shooting in Uvalde, Texas," an FBI affidavit said.

"Roske indicated that he believed the justice that he intended to kill would side with Second Amendment decisions that would loosen gun control laws," it added.

President Joe Biden condemned the threat against Kavanaugh "in the strongest terms," the White House said.

Heightened security

The arrest came as the court prepares to release potentially landmark judgements on politically charged cases on gun rights and abortion by the end of June.

A draft opinion in the abortion case that was leaked at the beginning of May, written by conservative Justice Samuel Alito, suggested that the court was poised to overturn the five-decade-old Roe v Wade ruling that said women had a constitutional right to obtain abortions.

If Alito's draft opinion goes through with support from a majority of the justices, it will likely allow many states to immediately implement full or near-full bans on the procedure.

The prospect has sparked anger and dismay among advocates of abortion rights, and led to protests at the homes of Kavanaugh, Alito and Chief Justice John Roberts.

After the leak and the protests, security was increased for the justices and barriers were raised around the court itself to prevent protestors from nearing the building.

"Threats of violence and actual violence against the justices of course strike at the heart of our democracy," Attorney General Merrick Garland said Wednesday. "For that reason last month, I accelerated the protection of all the justices' residences, 24/7."

Swing vote?

Kavanaugh is one of six justices in the court's conservative wing, against three progressives, but he is not viewed as being as hardline as Alito or some of the others on the bench.

A Catholic native of Washington, his nomination in 2018 to the high court drew particularly heated debates over his views toward women and abortion rights.

His confirmation gave conservatives a 5-4 majority on the court, which grew further when Catholic, stridently anti-abortion Justice Amy Coney Barrett joined in October 2020.

The leak of the Alito draft opinion sparked speculation that someone was hoping to push the court in one direction or another in its final ruling on the abortion case.

Some analysts believe that Roberts and Kavanaugh could occupy a moderating position on the final judgement to partially sustain the abortion protections in the original 1973 Roe v Wade decision.

 Guns case 

The court is also expected to rule before the end of the month on a New York firearms case that could see it effectively loosen gun control laws.

That decision is also in focus following recent mass shootings, including the murder by a teenage racist of 10 African Americans in Buffalo, New York, and the separate killing of 19 schoolchildren and two teachers in Uvalde, Texas.

Those shootings have heightened calls for tighter controls on firearms, leading to sharp pushback from gun owners seeking less regulation.

(AFP)

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.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN INSIDE THE AMERICAS

US Supreme Court: Brett Kavanaugh's confirmation in turmoil

USA

Trump nominates conservative Brett Kavanaugh to US Supreme Court

In the papers

US Supreme Court leak reveals plan to roll back abortion rights ruling

Valeurs Actuelles

[Vidéo] Philippe Monguillot : un « homicide involontaire » ? Sous le choc, sa veuve demande justice

Après la mort du chauffeur de bus bayonnais Philippe Monguillot, mortellement agressé en juillet 2020 par des jeunes, le juge d’instruction en charge du dossier a décidé de requalifier les faits d’homicide volontaire en homicide involontaire. Les accusés échapperont dont à la cour d’assise. Une nouvelle qui a profondément choqué sa veuve, Véronique Monguillot, ainsi que l’ensemble de la ville de Bayonne où la mémoire de cette agression reste toujours vive. Reportage.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Inflation. Loyers, l’autre bombe à retardement pour les familles

Actu

Les prix des locations pourraient augmenter de 5 % cette année. Une hausse à laquelle le gouvernement refuse de répondre par le gel des loyers, alors que les charges de logement représentent déjà plus de 35 % pour les ménages les plus pauvres.

Camille Bauer

C’est une hausse dramatique pour le pouvoir d’achat des ménages les plus pauvres. Avec le retour de l’inflation, l’indice de référence des loyers (IRL), qui sert de base à leur révision annuelle, s’échauffe. Calculé sur l’évolution des prix à la consommation (hors tabac et loyers), il a bondi de 2,48 % au premier trimestre 2022, une première depuis 2008.

Dopé par la hausse des prix de l’énergie, il devrait continuer d’augmenter en 2022 de plus de 5 %. Ajouté à la hausse du prix du gaz et de l’électricité, cela va faire grimper les charges de logement, qui représentent déjà 32 % des dépenses contraintes des locataires, et même plus de 35 % pour les ménages les plus pauvres.

Douche froide

Que faire pour éviter cette catastrophe ? Les organisations de locataires, comme la Confédération nationale du logement (CNL), réclament un gel des loyers. Le 17 mai, à la suite d’une rencontre avec le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, l’association de consommateurs CLCV pensait avoir été entendue sur ce point.

Logement. Quinze ans après, pourquoi le Dalo toujours à la peine

Mais, dès le 22, c’était la douche froide. Dans le Journal du dimanche, la première ministre, Élisabeth Borne, estimait qu’il fallait « se méfier des fausses bonnes idées ». Les représentants des bailleurs, publics comme privés, ainsi que des promoteurs et administrateurs de biens, reçus le 1er juin, semblent, eux, avoir été entendus. Matignon s’est montré plus sensible à leurs arguments sur les risques de perte de revenus pour les petits propriétaires et de chute de la construction qu’au sort des locataires.

Malgré l’arrangement proposé par les associations d’une compensation par l’État des pertes pour le secteur HLM, l’option du gel, qui sera défendue aujourd’hui dans une proposition de loi du groupe des sénateurs communistes, a été enterrée.

L’excès d’attention accordé aux bailleurs

Des différents scénarios sur la table, le ministre de l’Économie semble désormais pencher en faveur de celui qui propose de retirer les prix de l’énergie du calcul de l’IRL. On aboutirait ainsi à une hausse de 3,2 %. Un chiffre jugé inacceptable par les associations, qui dénoncent l’excès d’attention accordé aux bailleurs.

À Reims, on imprime désormais les logements sociaux en 3D !

Autre piste qui semble avoir été négligée par le gouvernement, celle d’une hausse des APL, demandée par la Fondation Abbé-Pierre. Elle aurait pourtant l’avantage de cibler les ménages les plus fragiles, après un quinquennat marqué par des baisses multiples de cette aide. Les sénateurs PCF l’intègrent d’ailleurs dans leur proposition de loi, qui demande aussi de généraliser et de durcir l’application des règles sur l’encadrement des loyers.

VIDÉO. Le forum de l'Humanité relance le débat sur le logement

Pour remettre le sujet du logement au cœur des débats poitiques, l'Humanité a organisé un colloque au pavillon de l'Arsenal début 2022. Un forum auquel plus de 200 personnes ont participé et qui a été l'occasion de faire dialoguer les acteurs du secteur : constructeurs, bailleurs, salariés et décideurs politiques.

Les échanges ont été organisés autour de trois thèmes :

  1. Crise du logement : peut-on encore construire ?
  2. Bâtiment : le mur des conditions de travail
  3. Comment développer l'écoconstruction à grande échelle ?

Vous pouvez accéder ici aux vidéos de ces trois tables rondes.

loyersinflationsénateurs communistesGouvernement Borne
BBC

Ministry of Defence acquires government's first quantum computer

By Liv McMahonTechnology team

The Ministry of Defence (MoD) has acquired the government's first quantum computer.

Quantum computers can make very complex calculations extremely quickly and their creators say they can solve the problems regular computers cannot.

The MoD will work with British company Orca Computing to explore applications for quantum technology in defence.

Stephen Till, of the MoD's Defence Science and Technology Laboratory (DSTL), called it a "milestone moment".

The computers found in most of our homes and workplaces process data in bits, which have a binary value of either zero or one.

Quantum computers instead use a two-state unit for data processing called a qubit.

This can represent digits like one or zero simultaneously through a quantum mechanical process called superposition, letting quantum computers bridge binary digits and cope with uncertainty where regular computers cannot.

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Quantum computing experts and physicists say this means that the problems combed over by average computers for years could be solved in a matter of minutes.

Promise v reality

Prof Winfried Hensinger, head of the Sussex Centre for Quantum Technologies at University of Sussex, says the true potential of quantum computers will take time to fully materialise.

"They can't actually solve any practical problems yet. They're enabling you to maybe gauge the possibilities of what working on a quantum computer would have if you can scale this machine to really large system sizes."

But he adds the promise of quantum computing, and the MoD's exploration of it, is still significant.

"Quantum computing can be disruptive in nearly any industry sector," Prof Hensinger adds.

"You can imagine that within defence, there's a lot of problems where optimisation can play a huge and very important role."

Try explaining the ins and outs of quantum computing at a party and you may not hold your friends' attention for very long.

It is a very complex concept, and works in a completely different way to your laptop, or the phone in your pocket - or even the giant supercomputers that can process mind-boggling amounts of data in a nanosecond.

The promise of quantum computing is that it will help to solve problems that standard computers can't handle.

The idea is that it will be used in the fight against climate change, in the development of new drugs and improved artificial intelligence - and in this case, potentially to support the military.

Just like the early days of standard computers though, we are at the stage where these machines are very few and very cumbersome, not least because their building blocks, qubits, have to be kept frozen.

But Orca's machine does not require this, meaning the device can be a lot smaller, and a little bit more practical.

A vote of confidence

Richard Murray, chief executive of Orca Computing, says despite debate over the realities and capabilities of quantum computing, the company's work with the MoD is a "significant vote of confidence".

"Our partnership with MoD gives us the type of hands-on close interaction, working with real hardware which will help us to jointly discover new applications of this revolutionary new technology."

The MoD will work with Orca's small PT-1 quantum computer, which the company says is the first of its kind to be able to operate at room temperature, rather than require sub-zero surroundings to keep heat-sensitive qubits cool.

Orca's system uses photons, or single units of light, to optimise machine learning tasks like image analysis and decision-making.

Mr Till says having access to Orca's quantum computer will accelerate the MoD's understanding of the technology.

"We expect the Orca system to provide significantly improved latency - the speed at which we can read and write to the quantum computer," he says.

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France24 - World

Prosecutors begin closing arguments in Paris 2015 attacks trial

Issued on: 08/06/2022 - 16:29

NEWS WIRES

The trial over the November 2015 attacks in Paris, France's worst-ever terror assault, heard the beginning of closing arguments Wednesday by the three leading prosecutors in the case. 

For three days, the prosecutors will detail their version of the events on November 13, 2015, when 130 people died at the Bataclan concert hall and elsewhere in shootings that traumatised the country.

In accordance with French court procedure, the prosecutors will then lay out their assessment of the level of guilt of each accused and finally, on Friday, recommend sentencing.

In the dock is Salah Abdeslam, the only surviving member of the Islamist hit team that opened fire in the packed concert hall and on cafe terraces in adjacent streets, as well as at the Stade de France sports arena. 

Also on trial are 19 others accused of various degrees of assistance to the killers.

Twelve, including Abdeslam, risk life in prison, the maximum punishment under French law.

"What will we remember from this trial? What images? What words?" asked prosecutor Camille Hennetier as she delivered her closing remarks in what is France's biggest trial ever, which started in September 2021.

"Your verdict, of course," she said. 

"And the names of the dead that were read out in September. The testimony of the survivors. And finally, without a doubt, the cruelty of the terrorists who fired again and again and took pleasure in killing."

The length of the trial, its emotional charge and the number of plaintiffs -- 2,500 -- have made it the most impactful legal proceeding in French history.

Six suspects are being tried in absentia, including five leading Islamic State members presumed dead in Syria.

'Illogical' claim

Abdeslam, a 32-year-old Frenchman who was arrested in Belgium after five months on the run, kept silent during the police investigation but started talking during the trial, explaining how he gave up plans to blow himself up, and apologised to victims.

But his tearful appeal for forgiveness had little impact on the prosecutors, who do not believe that Abdeslam really changed his mind about the attack. Instead, they say, his explosive belt simply malfunctioned.

Prosecutors also said the accused's claim that he was recruited by a jihadist cell only a few days before the attacks was "strange" and "illogical".

They are expected to ask for Abdeslam to be sentenced to life in prison without parole, a verdict pronounced only very rarely in France and which all but rules out any later reduction of his sentence.

Most prisoners on life sentences in France are released after 20 to 25 years.

Closing arguments by the defence lawyers start next week, and the verdicts are scheduled for June 29.

 (AFP)

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Paris attacks trial set to resume after main suspect recovers from Covid-19

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November 2015 Paris attacks trial: Key suspect Salah Abdeslam back in court

PARIS ATTACKS TRIAL

'I didn't kill anyone,' says key suspect at Paris attacks trial

Valeurs Actuelles

Refus d’obtempérer : près de 30 000 cas recensés en France en 2021

Si le refus d’obtempérer qui a eu lieu à Paris samedi 4 juin fait particulièrement parler de lui, à cause de son bilan tragique, il est loin d’être un phénomène isolé. Selon les statistiques du ministère de l’Intérieur, les refus d’obtempérer sont même de plus en plus nombreux ces dernières années. En 2021, relate CNews, jeudi 9 juin, 27 756 cas ont été recensés par les autorités en France. Quelque 14 256 cas concernent la police nationale et 13 500 la gendarmerie. Techniquement, on constate donc un refus d’obtempérer toutes les vingt minutes.

Ces passages en force, qualifiés de « réactions dangereuses » par le porte-parole de la police nationale, ne sont pas sans conséquences. Dans de nombreux cas, les policiers et les gendarmes sont obligés d’ouvrir le feu sur des véhicules en fuite « mettant en cause l’intégrité des policiers et des individus ». En 2021, a détaillé le porte-parole de la police, « 157 usages de l’arme [par des policiers] sur des véhicules en mouvement sont intervenus ». Une statistique qui prouve que les policiers n’ouvrent le feu que très rarement, dans 1.1% des cas précisément.

Thread⤵️ En 2021, la @PoliceNationale a subi 14 256 refus d’obtempérer. Face à ces réactions dangereuses mettant en cause l’intégrité des policiers et des usagers, 157 usages de l’arme sur des véhicules en mouvement sont intervenus.

— Porte-parole de la police nationale (@PorteParolePN) June 9, 2022

Deux conditions pour ouvrir légitimement le feu

Une proportion qui est restée relativement stable ces dernières années, fait savoir CNews. En revanche, le nombre de cas de refus d’obtempérer a augmenté depuis 2020. Cette année-là, un peu plus de 24 000 cas avaient été signalés aux services statistiques du ministère de l’Intérieur. Une augmentation que doit relativiser le contexte de ces statistiques, relevées durant l’année des deux premiers confinements.

Depuis le mois de février 2017, les policiers ont le droit de répondre aux refus d’obtempérer de la même manière que les gendarmes. Une réforme qui avait été mise en place quelques temps après l’attaque de Viry-Châtillon, lorsque que plusieurs policiers avaient été attaqués au cocktail-molotov. L’alinéa 4 de cette loi autorise les policiers à ouvrir le feu si deux conditions sont réunies : les policiers doivent être certains de ne pouvoir arrêter le véhicule autrement, et la fuite du conducteur doit être « susceptible de perpétrer (…) des atteintes à leur vie ou à leur intégrité physique ou à celle d’autrui ».

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L'Humanité

Epicerie sociale, colis alimentaires... Dans le quartier de l’Ariane à Nice, la débrouille au quotidien face à la hausse des prix

Actu

Face à l’inflation galopante, à l’Ariane, l’un des quartiers les plus précarisés de Nice (Alpes-maritimes), les habitants sont dans l’impasse. Reportage.

Émilien Urbach

« Heureusement qu’il nous reste ça. On n’a plus rien. » Lilly, 76 ans, pleine d’énergie, traverse le groupe d’une trentaine de personnes amassées ce mardi 7 juin, à Nice, devant les locaux de France Services dans le quartier de l’Ariane.

À l’est de la ville, c’est l’un des plus défavorisés de la capitale azuréenne. « Je suis venue pour faire renouveler les papiers de mon logement social, reprend la retraitée. Ici, on nous aide dans nos démarches. Il n’y a rien d’autre, à part l’épicerie sociale sur la place du marché. »

La vieille dame n’a comme seuls revenus que le reversement d’une partie de la pension de son mari, décédé en 2018 : 900 euros par mois. « Mon loyer est de 600 euros. Avec l’augmentation des prix, je suis obligée de faire attention à tout. Heureusement qu’il y a les paniers alimentaires. » Elle subit, comme tous ceux qui attendent leur tour devant cette sorte de résidu de service public, la violence de l’inflation et la perte tous azimuts de pouvoir d’achat.

« En deux heures, nous avons déjà accueilli trente personnes »

« Je travaillais dans le bâtiment, explique Nasser, 70 ans. Je touche une retraite de 770 euros et ma femme handicapée touche une allocation. Avec la hausse des prix, on n’y arrive plus. » Et d’ajouter avec un regard chargé de gêne : « On reçoit un peu d’argent de nos enfants. On survit. »

Devant les trois barrières blanches, à l’entrée, chacun est venu régler une question administrative : un récépissé de renouvellement de carte de séjour, une demande de CMU, une réponse à un courrier de Pôle emploi…

Alexandra, employée de l’association Pimms Médiation, chargée de la gestion de ce pôle de France Services, sort pour faire le point des différentes demandes. « Je me perds un peu, confie-t-elle. Nous sommes quatre à tenir la permanence ce matin et, en deux heures, nous avons déjà accueilli trente personnes. »

Un de ses collègues, Olivier, sort faire une pause-cigarette. « Je suis détaché des finances publiques pour intervenir ici, explique-t-il. Les gens n’en peuvent plus. Ils viennent pour faire valoir leur droit au chèque énergie, par exemple, et se demandent déjà s’ils auront droit aux prochaines oboles annoncées ce matin par l’État. J’interviens aussi dans le village de Saint-André, auprès de populations plus aisées. Là-bas aussi, on se demande comment boucler la fin du mois. »

« Les aides de l’État, c’est comme un prêt à la consommation »

Élisa, 46 ans, au milieu du petit groupe agacé par l’attente prolongée pour accéder aux services de l’association, a été obligée d’abandonner son travail d’assistante maternelle dans le Nord pour suivre son compagnon qui a trouvé un emploi dans l’hôtellerie dans les Alpes-Maritimes. Elle compte à l’euro près. « On n’achète plus de vêtements aux enfants et on évite les petits plaisirs, confie-t-elle. Rien que pour manger, c’est compliqué. L’État donne un petit coup de pouce, un mois, puis le mois suivant, les prix augmentent de plus belle. Finalement, ses aides, c’est comme un prêt à la consommation avec des intérêts exorbitants. »

Devant elle, accoudé aux barrières, Paul acquiesce en levant les sourcils. À 38 ans, il vient de revenir vivre chez ses parents. « Je travaillais dans la verrerie mais j’ai été licencié, dit-il les lèvres pincées. Je n’y arrive plus. Avec mes vieux, retraités, on s’entraide. » ​​​​​​​À côté de lui, Kartouf, pressée de pouvoir entrer avant d’aller récupérer ses enfants à l’école, d’abonder : « Les prix augmentent partout. Même l’huile. À 5 euros le litre, c’est de la folie ! On galère, c’est vraiment dur et pourtant mon mari travaille beaucoup. »

« Je croyais qu’on la fabriquait à Dijon, la moutarde de Dijon ! »​​​​​​​

Quelques rues plus loin, derrière quelques pâtés d’immeubles, aux abords des étals du marché, un autre attroupement s’est constitué. Une cinquantaine de personnes, des femmes en très grande majorité, attendent de pouvoir entrer dans l’épicerie solidaire tenue par l’association Mir. Sur les portes, une pancarte indique que la distribution des colis alimentaires d’urgence ne sera plus assurée à partir du 15 juin.

« Personnellement, je n’y ai pas droit, explique Halima (le prénom a été modifié – NDLR) dans un haussement d’épaules. Je viens ici régulièrement parce qu’ils proposent, à petits prix, des produits qui viennent juste d’atteindre leur date de péremption et que les grandes surfaces leur donnent. Je suis fonctionnaire territoriale à 25 kilomètres d’ici. Je ne peux pas faire d’économies de carburant. Je dois aller travailler. Pareil pour l’eau et l’électricité. Alors j’essaie d’avoir moins de frais alimentaires. » Et d’ironiser dans un large sourire : « Même la moutarde, on nous dit que son prix augmente à cause de la guerre en Ukraine. Moi, je croyais qu’on la fabriquait à Dijon, la moutarde de Dijon ! »​​​​​​​

pouvoir d'achatnice
France24 - World

Eight go on trial for stealing Banksy artwork from Paris attacks site

Issued on: 08/06/2022 - 17:00

NEWS WIRES

Eight men go on trial in Paris on Wednesday accused of stealing a Banksy artwork, painted on the door of the Bataclan concert venue to honour 90 people killed in the 2015 terror attacks.

The seven French defendants and one Italian are suspected of removing the metal door from the building before dawn in January 2019 and transporting it to Italy.

It was decorated in 2018 with the stencil of a mournful young woman by the anonymous British street artist, giving it an estimated value of up to one million euros ($1.1 million).

A white van with concealed numberplates was seen stopping on January 26 in an alleyway running alongside the Bataclan in central Paris.

Many concertgoers fled via the same alley when the Bataclan became the focal point of France's worst ever attacks since World War II, as Islamic State group jihadists in November 2015 killed 130 people at a string of sites across the capital.

Three of those on trial, in their 30s, confessed to the theft when they were arrested, though two said they were only carrying out the orders of a man who was not present when the door was removed, Mehdi Meftah.

Meftah, 41, who founded a luxury brand of T-shirts embellished with 18-carat gold bars after claiming to win 7.5 million euros in the lottery, told police that his friend Kevin G., also on trial, presented him with the Banksy unannounced.

This version was confirmed by Kevin G., one of the three believed to have removed the door, but contested by the other two.

Four more defendants, aged between 31 and 58, are accused of transporting the stolen artwork.

Generators and grinders 

On the morning of the theft, three masked men climbed out of the van, cut the hinges with angle grinders powered by a generator and left within 10 minutes, in what an investigating judge called a "meticulously prepared" heist.

A burglary of a generator and angle grinders from a DIY shop in France's southeastern Isere region 12 days earlier put police on the trail of three of the suspects, who were recorded talking about the art theft when their phones were tapped.

Phone records showed the men were in Paris on the night of the heist.

Investigators pieced together the door's route across France and into Italy, where it was found in June 2020 on a farm in Sant'Omero, near the Adriatic coast.

"The symbolism (of the theft) is what it is, and no one is trying to play it down," said Margaux Durand-Poincloux, one of the defence lawyers.

"But in my client's case, it remains an aggravated theft in which he did not decide the target," she added.

In a separate court case, the city-owned operator of the concert hall is fighting the return of the Banksy-decorated door to the owners of the building.

Works by the street artist, often bearing a political message, have fetched millions of dollars at auction.

The sole surviving attacker, Salah Abdeslam, is facing a life term in prison at a marathon trial, which opened in Paris last September, with prosecutors set to make final arguments and sentencing requests this week.

(AFP)

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Banksy artwork honouring British health workers fetches a record €19.4 million

All migrants moved off Banksy-funded rescue vessel stranded in Mediterranean

In the papers

Climate vows, a shocking assault and the 'Knitting Banksy'

BBC

Ms Marvel: Critics praise Disney's 'joyful' first Muslim superhero story

Critics have hailed the release of Ms Marvel, Disney's first on-screen Muslim superhero story, as a "joyful" slice of "pop culture history".

The show centres around geeky teenager and Avengers comic book fangirl Kamala Khan, played by Pakistani-Canadian newcomer Iman Vellani.

She struggles to fit in until she gains superpowers, becoming Ms Marvel.

In a five-star review, The Guardian said: "She's funny, charming and effortlessly bats off preconceptions."

The paper's TV critic Lucy Mangan wrote: "Normally, you would fear for a young actor, but Vellani seems so born to the purple [the colour of her powers] that you almost have to shrug and say, as an elder might to a nascent superhero in - oh, I don't know, the MCU [Marvel Cinematic Universe] perhaps - that it is her destiny."

Mangan said the two available episodes of the six-part Disney+ series were "full of charm, wit, warmth, brio and truth".

Marvel superheroes have been leaping off the pages of comic books and onto TV and film screens since the 1970s, but more recently there have been attempts made to diversify its characters.

Early in the new series, Khan notes the lack of superheroes that look like her. "It's not the brown girls from Jersey City who save the world," she sighs, focusing her attentions on being an artist, vlogger and Avengers superfan instead.

However, that that soon changes when she happens upon an old bracelet that belonged to her reputedly mystical great-grandmother.

"The bangle allows her powers to be tied to Kamala's Pakistani heritage and the trauma of Partition in particular," Mangan continued.

In a four-star review, the Financial Times said Vellani's on-screen debut "charms" in "an adventure story as much about heritage as battling evil".

Journalist Dan Einav described the series, which depicts the Khans as an ordinary family, as "a small yet significant piece of pop culture history".

He wrote: "That Kamala is a practising Muslim of Pakistani origin isn't treated as incidental.

"Like the recent Pixar film Turning Red (and everything from Bend It Like Beckham to The Big Sick), the series humorously and sensitively reflects on the cultural gulf between parents rooted to tradition and children caught between their sense of identity and the desire to assimilate."

Khan first appeared in a solo comic book series in 2014, and Rolling Stone magazine described the character as "a genuinely great addition to the Marvel superhero ranks in print".

Alan Sepinwall's review of the streaming adaptation said that, in the first two episodes, she is still a "fascinating" character in the context of an on-screen teen drama, but cast doubt on her "uninspired" superhero credentials.

"The best and worst thing I can say about Ms Marvel is that there are long stretches where it's easy to forget it's a Marvel show," he wrote.

He added: "The show's first two instalments do such a strong job of establishing Kamala, her family, her friends... and the local Muslim community, that the MCU tie-ins can feel almost beside the point."

Her newfound superpowers, he underlined, serve as "a metaphor for Kamala trying to expand what she can be beyond familial and societal expectations".

The actress, who secured the role at an open casting call on her last day of school, seems to agree with his assertion, telling The Express Tribune: "I think that's the main theme of our show - to subvert expectations and throw away all the labels and become your own person."

She noted how her Pakistani heritage was something she had been "very dismissive about" and "disconnected from" before making the show.

While noting the efforts of the producers to improve representation, The Independent judged Ms Marvel to be "brash, tolerable and very much made for kids".

Critic Nick Hilton wrote: "I'm not here to review good intentions - indeed, Marvel is such a rampantly commercial enterprise that there are doubtless cynical motives at play here - but it's refreshing to see such commitment to creatives of South Asian origin leading a high-profile project."

He noted that the series was written by British-Pakistani comedian Bisha K Ali and directed by Belgian duo Adil & Bilall. "The creative influences are far more Michel Gondry and Edgar Wright than anything from South Asian film, but the whole thing is infused with a deep love of South Asian culture all the same," he said.

"But I suppose the only real question is whether this works as a superhero property."

For Empire magazine, the answer to that question was yes. In a four-star review, Destiny Jackson wrote: "Frothy and fun, Ms Marvel's opening act is relatively lightweight, but for both adults and its teen target audience, it's a compelling and unique addition to the MCU.

"For those who can roll with the punches of the awkward-but-relatable approach, there is much promise here."

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Refus d’obtempérer à Paris : les deux autres passagers bien connus des services de police

Il y avait du monde dans la voiture qui, le samedi 4 juin dernier, a refusé de se faire contrôler par des policiers à vélo à Paris. En repartant en trombe, manquant de peu de faucher un policier, le conducteur avait obligé les policiers à ouvrir le feu, tuant la passagère avant et le blessant. Dans les jours qui ont suivi le drame, on avait déjà appris que le conducteur était un multirécidiviste conduisant sans permis, sous l’emprise de l’alcool et produits stupéfiants. Mais selon les informations d’Europe 1, mercredi 8 juin, les deux passagers assis à l’arrière sont également largement connus des services de police.

Inès Z, la passagère qui a témoigné dans les médias en déclarant que les policiers n’étaient pas obligés de tirer, serait notamment connue pour outrage à agents, violences volontaires et proxénétisme. L’autre passager, un homme de 36 ans, aurait un CV judiciaire encore plus long : son casier ne comporterait pas moins de 126 mentions. Là encore, des faits de violences volontaires, d’usage et de trafic de stupéfiants, d’outrages et de vols seraient cités.

Les policiers libérés dès mardi

Dimanche 5 juin, rappelle Europe 1, les trois policiers qui ont ouvert le feu avaient été placés en garde à vue dans les locaux de l’IGPN. Accusés d’homicide involontaire, ils sont finalement ressortis libres le mardi 7 juin dernier, sans que des poursuites judiciaires n’aient été engagées. Leur avocat et plusieurs de leurs collègues ont déjà fait savoir que l’enregistrement d’une caméra de surveillance atteste du danger provoqué par le refus d’obtempérer du chauffeur.

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New York Times - World

Train Crash in Iran Kills at Least 21

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There were fears that the death toll could rise as rescuers searched the train cars after the deadly accident, which took place about 340 miles southeast of Tehran.

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By The Associated Press

TEHRAN — A passenger train partially derailed in eastern Iran early Wednesday, killing at least 21 people and injuring 87 more, the authorities said.

The train, operated by the state-run Islamic Republic Railway, was carrying about 350 people when it derailed near the town of Tabas, about 340 miles southeast of Tehran, on its way to the city of Yazd. The route had began as an overnight train out of Iran’s holy city of Mashhad.

Rescue teams with ambulances and helicopters arrived at the crash site, in a remote area with poor communications links. Aerial footage of the desert site of the disaster showed train cars on their side, with some rescuers running at the scene as they tried to care for those injured.

Over a dozen people suffered critical injuries, with some transferred to local hospitals, officials said. Ali Akbar Rahimi, the governor of Tabas, was quoted by Iranian media as saying the number of deaths could rise after rescuers searched the train cars.

One of those injured told the broadcaster they felt the train suddenly brake and then slow before the derailment. “Passengers were bouncing in the car like balls in the air,” said the injured passenger, who was not identified.

Iranian media reported that the crash was under investigation. Initial reports suggested the train collided with an excavator near the track, though it was not immediately clear why an excavator would have been close to the train track at night. One official suggested it could have been part of a repair project.

Iran’s worst train disaster came in 2004, when a runaway train loaded with gasoline, fertilizer, sulfur and cotton crashed near the historic city of Neyshabur, killing close to 300 people, injuring 460 others and damaging five villages. Another train crash in 2016 killed dozens and injured scores of people.

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BBC

Antarctica: Southern Ocean floor mapped in greatest ever detail

By Jonathan AmosBBC Science Correspondent

Scientists have made the most precise map yet of the mountains, canyons and plains that make up the floor of Antarctica's encircling Southern Ocean.

Covering 48 million sq km (18.5 million sq miles), this chart for the first time details a new deepest point - a depression lying 7,432m (24,383ft) down called the Factorian Deep.

Knowledge of the shape of the ocean's bottom is essential to safe navigation, marine conservation, and understanding Earth's climate and geological history.

But we still have much to learn.

Vast tracts of terrain have never been properly surveyed.

The International Bathymetric Chart of the Southern Ocean (IBCSO) has taken five years to compile and updates the first attempt at a comprehensive map, which was published in 2013.

The IBCSO project and others like it around the world are gradually filling in the gaps in our scant knowledge of the bottom of the world's oceans.

Ships and boats are being encouraged to routinely turn on their sonar devices to get depth (bathymetric) measurements; and governments, corporations, and institutions are being urged not to hide away data and put as much as possible into the public domain. This is paying dividends.

The new map covers all the Southern Ocean floor poleward of 50 degrees South. If you divide its 48 million sq km into 500m grid squares, 23% of these cells now have at least one modern depth measurement.

That's a big improvement on nine years ago.

Back then, IBCSO began only at 60 degrees South, and less than 17% of its grid boxes had a modern measurement.

"You have to realise just what the change from 60 degrees to 50 degrees means; we've more than doubled the area of the chart," said Dr Boris Dorschel from Germany's Alfred Wegener Institute.

"So, we've increased the area coverage, but we've also increased the data density, because, in parallel, we've kept on acquiring new data and knocking on doors to free up existing data," he told BBC News.

Much of the information in the chart comes from the ice-strengthened ships that support scientific endeavours in Antarctica, including from the UK's former polar ship, the RRS James Clark Ross. (In future, this British contribution will come from its successor, the RRS Sir David Attenborough, affectionately known as Boaty McBoatface.)

As these vessels shuttle back and forth between the White Continent and the likes of Chile, South Africa and Tasmania - their echosounders make a habit of surveying the submerged terrain below.

And this activity is increasingly coordinated, with research organisations from different nations working together to try to offset slightly the routes taken by their icebreakers.

The UK's new polar ship, the RRS Sir David Attenborough, is equipped to map millions of sq km of ocean bottom over its career. The above image shows the ship's hull in dry dock. The yellow rectangle in the centre is a cover made of a synthetic material over the 8m-long array of transmitting transducers for the deep-water multibeam echosounding system.

Better seafloor maps are needed for a host of reasons.

They are essential for safe navigation, obviously, but also for fisheries management and conservation, because it is around the underwater mountains that marine wildlife tends to congregate. Each seamount is a biodiversity hotspot.

In addition, the rugged seafloor influences the behaviour of ocean currents and the vertical mixing of water. This is information required to improve the models that forecast future climate change - because it is the oceans that play a pivotal role in moving heat around the planet.

"We can also study how the Antarctic Ice Sheet has changed over thousands of years just by looking at the seafloor," explained Dr Rob Larter from the British Antarctic Survey.

Read more from Jonathan:

"There's a record of where the ice flowed and where its grounded zones (places in contact with the seafloor) extended. This is beautifully preserved in the shape of the seafloor."

The new map was made possible by financing from Japan's Nippon Foundation and the support from Seabed2030, the international effort to properly chart Earth's ocean floor by the end of the decade.

At the moment, our knowledge of four-fifths of the planet's underwater terrain comes only from low-resolution satellite measurements that have inferred the presence of tall seamounts and deep valleys from the gravitational influence these features have on the sea surface. Water piles up over the mass of a large submarine mountain and dips slightly where there is a trench.

One key finding in the years between the first and second versions of IBCSO is the recognition of the Southern Ocean's deepest point. It's a depression called Factorian Deep at the far southern end of the South Sandwich Trench. It lies 7,432m down. It was measured and visited by the Texan adventurer Victor Vescovo in his submarine Limiting Factor in 2019.

The remote and often inhospitable nature of the Southern Ocean means substantial sections of it are unlikely to get mapped unless there is dedicated undertaking. There's high hope that an emerging class of robotic vessels could be given this task in the years ahead.

The International Bathymetric Chart of the Southern Ocean is published in the journal Scientific Data.

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France24 - World

Oceans of opportunity: How seaweed can help fight climate change

Issued on: 08/06/2022 - 10:35

Cyrielle CABOT

It’s a nutritional food source, an alternative to plastic, has medicinal properties and can help limit global warming: Marine algae might just be the next weapon in the fight against climate change.  

This article was originally published on February 8, 2022, during the One Ocean Summit in the northern French town of Brest. FRANCE  24 is republishing it on Wednesday, June 8, 2022, on the occasion of World Oceans Day.

From February 9 to 11, the French town of Brest hosted the One Ocean Summit, the first international summit dedicated to protecting the world’s oceans. Scientists, activists, business leaders and heads of state met in the Breton town to discuss how to protect marine ecosystems and promote sustainability.  

Philippe Potin, a marine biologist and researcher at the French National Centre for Scientific Research, and Vincent Doumeizel, a senior advisor and food expert for the United Nations Global Compact, spoke to FRANCE 24 about what’s at stake at the summit. 

There’s one point on which they are unanimous. “We have to invest in marine algae!” they say.  

“Often, when we talk about algae, it conjures up this negative image of piles of green or brown slime washed up on beaches in Brittany or the Caribbean. It’s a real shame,” says Potin. “When seaweed ends up on beaches, it’s because it’s been dragged up from the seabed by pollution or industrial activity. It’s not the problem, it’s a consequence.” 

"The reality is that these plants play a vital role for our planet,” Potin continues. Seaweed is to marine environments what forests are to the land. “They’re also the lungs of the planet. Thanks to their photosynthesizing, they absorb CO2 and emit oxygen,” he explains. “Alone, they are responsible for half of all of Earth’s renewal of oxygen. They are hugely helpful for the climate.” 

"They are also indispensable to ocean life because they help to create habitats for thousands of different types of fish and shellfish. There’s then a knock-on effect, because it’s in part thanks to algae that we have such a variety of fishing stock on the coasts.” 

In total, some 10,000 species of algae visible to the naked eye grow across the planet – from sea lettuce in Brittany to Tasmanian kelp and wakame in Japan.  

‘The world’s most under-used resource’ 

On top of the role seaweed plays for the climate and biodiversity, it can also be useful across a number of other sectors, like food, industry and even medicine. 

“It’s one of the world’s most under-used resources,” says Doumeizel. “Our planet is made up of 70 percent water and yet the seas and oceans only account for three percent of our food supply. It’s absurd.”  

He goes on, “We know that one of the biggest challenges we face this century is that we have reached our limit on land in terms of the food industry. We’re running out of land and intensive agriculture is particularly damaging for the planet … It’s clearly time to think of new ways of doing things.”  

So could seaweed be the magic answer to these problems? It’s already a daily foodstuff in Asia and is recommended by dieticians, who say it’s packed full of fibre, protein and vitamins and is low in fat. According to a study carried out by Wageningen University and Research in the Netherlands, devoting just two percent of the world’s oceans to farming algae could produce enough protein to fulfil the needs of everyone on the planet.  

It’s not just humans who stand to benefit. “We can also use it to feed animals, particularly cattle. It would help to improve their immune system,” says Doumeizel. In the agricultural sector, a number of French villages – mostly in Brittany – already use seaweed as fertiliser.  

Seaweed is already starting to leave its mark in the medical sector, predominantly in antifungal creams or anti-inflammatory products. Fucales, a type of brown algae, are known for being able to ease heartburn. Recently, researchers registered a patent for a cream and a gel to treat acne made from a type of microalgae.  

In the industrial sector, Europe already counts several companies using seaweed to manufacture biodegradable packaging as an alternative to plastic. "Other companies are planning on using it to make clothing. In the Netherlands, a start-up is even looking into producing sanitary products made from seaweed,” says Doumeizel.   

One place where it’s actually hard to use algae is in the energy sector. Potin tells FRANCE 24, “For a while we thought about using seaweed to make a biofuel, but the sheer quantity needed to do it is just too much.” 

Rest of the world trailing behind Asia  

"In reality, none of this is anything new. Algae has been consumed for hundreds of years. Prehistoric people ate it, as well as indigenous people all over the world,” explains Doumeizel. “The practice simply disappeared almost everywhere during the Roman and Greek period, apart from in Asia.” 

Nowadays, Asia is a pioneer in algaculture – the farming of algae – and is responsible for 99 percent of global production. In 2015, China was the world’s leading producer, with 13 million tonnes collected, followed by Indonesia with 9 million tonnes. 

In Europe, France and Norway are the biggest producers in a sector that’s still in its infancy. According to a report by the European Commission on the ‘Blue Economy’, only 32 percent of algae in Europe comes from algae farms. The remaining 68 percent comes from wild farming, or harvesting the plants directly from their natural environment. “We’re still at the hunter-gatherer stage!” says Doumeizel wryly.  

The global market is rapidly growing, however. According to the Food and Agriculture Organization of the United Nations, production tripled between 2000 and 2018. The report notes that algae accounts for the fastest-growing food sector in the world.  

Finding a balance between farming and sustainability 

Potin and Doumeizel are calling to accelerate research in algaculture. “Beyond its economic potential, it’s even more important because lots of alga species are disappearing, due to ocean heating and climate change,” explains Potin, drawing on the example of a forest of seaweed off the coast of California that has declined by 80 percent in the last few years. “Developing algaculture would allow us to restore ecosystems.” 

“But of course, this has to be done carefully and with a lot of thought,” he adds. “We mustn’t damage our oceans even further by doing anything we can to grow algae.” In Asia, algaculture has already come up against limitations. Just as with intensive agriculture, algaculture is often blamed for taking up too much space. The use of fertiliser for accelerating production is also very common. “And often it’s monocultures that are grown, which effectively wipe out other species,” Potin notes with regret. 

There’s an added challenge for algae farming in Europe. “Amongst the thousands of species of algae that exist, we are only able to farm about 10, and mostly Asian species. We have to do more research on European species. We want to avoid importing exotic algae that could disrupt ecosystems here,” emphasises Potin. 

Potin and Doumeizel are part of the team behind the Safe Seaweed Coalition, a new organisation managed by the United Nations, the French National Centre for Scientific Research and the Lloyd’s Register Foundation. Its aim is to bring together businesses, scientists and farmers to set up international legislation for the seaweed industry.  

At the One Ocean Summit, Doumeizel will be pushing algae’s many virtues in talks with Barbara Pompili, France’s minister of ecological transition. “France has huge potential. Brittany has a seaweed zone that’s unique in the world,” he says. “The government has to take advantage of it.” 

This story is a translation of the original in French.

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High seas at stake as calls to adopt a global ocean treaty gather pace

FISHING

Floating carpet of dead fish highlights France’s ‘lax’ attitude to overfishing

CLIMATE CHANGE

Oceans rising faster and ice melting more, says IPCC

Opex 360

L’Espagne envisage de transférer une quarantaine de chars Leopard 2A4 à l’armée ukrainienne

par Laurent Lagneau · 6 juin 2022

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Après avoir cédé à l’Ukraine une grande partie des chars T-72 qu’elle avait hérités de sa période soviétique, la Pologne cherche à les remplacer étant donné qu’elle ne peut pas se permettre le moindre déficit capacitaire dans ce domaine. Comme son armée dispose déjà de Leopard 2A4 de facture allemande, Varsovie s’adresse aux pays qui en sont dotés.

Comme la Suisse, qui en aligne 230, dont 134 en service et 96 mis en réserve. Seulement, le 3 juin, les autorités suisses ont écarté l’idée de transférer ces derniers aux forces polonaises. « L’aliénation de chars désaffectés à la Pologne ne peut pas être réalisée dans un délai utile », ont-elles fait valoir.

Une autre possibilité pour Varsovie aurait été de solliciter l’Espagne, où l’Ejército de Tierra dispose de 219 chars Leopard 2E [une version locale du 2A6] et 108 Leopard 2A4, dont 53 ont été mis sous cocon, en 2012, dans les installations du Groupe de soutien logistique n°41 de Saragosse. Selon les plans initiaux, ils devaient être transformés en engins de génie. Mais, faute de budget, ce projet n’a jamais pu être réalisé.

Seulement, il est peu probable de voir ces Leopard 2A4 espagnols prendre la direction de la Pologne… En effet, selon le quotidien El Pais, Madrid aurait l’intention de les céder aux forces ukrainiennes, dans le cadre de son aide militaire à Kiev. Au passage, celle-ci serait complétée par la livraison de missile de défense sol-air Sistema Aspide, qui ne sont actuellement plus en service.

Les Leopard 2A4 en question avaient été loués à l’Allemagne, en 1995, afin de préparer la mise en service des Leopard 2E. Puis, finalement, Madrid décida de les conserver. Ceux qui ont été placés en réserve devront donc être remis en état – du moins les quarante que Madrid parle d’expédier en Ukraine – ce qui prendre évidemment du temps.

En outre, l’armée ukrainienne n’ayant jamais utilisé de tels chars, il faudra former les équipages appelés à les mettre en oeuvre. D’après El Pais, et dans un premier temps, l’Espagne envisage de les former en Lettonie, au sein de son contingent déployé au titre de la présence avancée réhaussée [eFP] de l’Otan. Celui-ci dispose de six Leopard 2E. Puis leur entraînement se poursuivrait sur le territoire espagnol.

Photo : Ejército de Tierra

L’Espagne envisage de transférer une quarantaine de chars Leopard 2A4 à l’armée ukrainienne

par Laurent Lagneau · 6 juin 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Après avoir cédé à l’Ukraine une grande partie des chars T-72 qu’elle avait hérités de sa période soviétique, la Pologne cherche à les remplacer étant donné qu’elle ne peut pas se permettre le moindre déficit capacitaire dans ce domaine. Comme son armée dispose déjà de Leopard 2A4 de facture allemande, Varsovie s’adresse aux pays qui en sont dotés.

Comme la Suisse, qui en aligne 230, dont 134 en service et 96 mis en réserve. Seulement, le 3 juin, les autorités suisses ont écarté l’idée de transférer ces derniers aux forces polonaises. « L’aliénation de chars désaffectés à la Pologne ne peut pas être réalisée dans un délai utile », ont-elles fait valoir.

Une autre possibilité pour Varsovie aurait été de solliciter l’Espagne, où l’Ejército de Tierra dispose de 219 chars Leopard 2E [une version locale du 2A6] et 108 Leopard 2A4, dont 53 ont été mis sous cocon, en 2012, dans les installations du Groupe de soutien logistique n°41 de Saragosse. Selon les plans initiaux, ils devaient être transformés en engins de génie. Mais, faute de budget, ce projet n’a jamais pu être réalisé.

Seulement, il est peu probable de voir ces Leopard 2A4 espagnols prendre la direction de la Pologne… En effet, selon le quotidien El Pais, Madrid aurait l’intention de les céder aux forces ukrainiennes, dans le cadre de son aide militaire à Kiev. Au passage, celle-ci serait complétée par la livraison de missile de défense sol-air Sistema Aspide, qui ne sont actuellement plus en service.

Les Leopard 2A4 en question avaient été loués à l’Allemagne, en 1995, afin de préparer la mise en service des Leopard 2E. Puis, finalement, Madrid décida de les conserver. Ceux qui ont été placés en réserve devront donc être remis en état – du moins les quarante que Madrid parle d’expédier en Ukraine – ce qui prendre évidemment du temps.

En outre, l’armée ukrainienne n’ayant jamais utilisé de tels chars, il faudra former les équipages appelés à les mettre en oeuvre. D’après El Pais, et dans un premier temps, l’Espagne envisage de les former en Lettonie, au sein de son contingent déployé au titre de la présence avancée réhaussée [eFP] de l’Otan. Celui-ci dispose de six Leopard 2E. Puis leur entraînement se poursuivrait sur le territoire espagnol.

Photo : Ejército de Tierra

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Après avoir cédé à l’Ukraine une grande partie des chars T-72 qu’elle avait hérités de sa période soviétique, la Pologne cherche à les remplacer étant donné qu’elle ne peut pas se permettre le moindre déficit capacitaire dans ce domaine. Comme son armée dispose déjà de Leopard 2A4 de facture allemande, Varsovie s’adresse aux pays qui en sont dotés.

Comme la Suisse, qui en aligne 230, dont 134 en service et 96 mis en réserve. Seulement, le 3 juin, les autorités suisses ont écarté l’idée de transférer ces derniers aux forces polonaises. « L’aliénation de chars désaffectés à la Pologne ne peut pas être réalisée dans un délai utile », ont-elles fait valoir.

Une autre possibilité pour Varsovie aurait été de solliciter l’Espagne, où l’Ejército de Tierra dispose de 219 chars Leopard 2E [une version locale du 2A6] et 108 Leopard 2A4, dont 53 ont été mis sous cocon, en 2012, dans les installations du Groupe de soutien logistique n°41 de Saragosse. Selon les plans initiaux, ils devaient être transformés en engins de génie. Mais, faute de budget, ce projet n’a jamais pu être réalisé.

Seulement, il est peu probable de voir ces Leopard 2A4 espagnols prendre la direction de la Pologne… En effet, selon le quotidien El Pais, Madrid aurait l’intention de les céder aux forces ukrainiennes, dans le cadre de son aide militaire à Kiev. Au passage, celle-ci serait complétée par la livraison de missile de défense sol-air Sistema Aspide, qui ne sont actuellement plus en service.

Les Leopard 2A4 en question avaient été loués à l’Allemagne, en 1995, afin de préparer la mise en service des Leopard 2E. Puis, finalement, Madrid décida de les conserver. Ceux qui ont été placés en réserve devront donc être remis en état – du moins les quarante que Madrid parle d’expédier en Ukraine – ce qui prendre évidemment du temps.

En outre, l’armée ukrainienne n’ayant jamais utilisé de tels chars, il faudra former les équipages appelés à les mettre en oeuvre. D’après El Pais, et dans un premier temps, l’Espagne envisage de les former en Lettonie, au sein de son contingent déployé au titre de la présence avancée réhaussée [eFP] de l’Otan. Celui-ci dispose de six Leopard 2E. Puis leur entraînement se poursuivrait sur le territoire espagnol.

Photo : Ejército de Tierra

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Après avoir cédé à l’Ukraine une grande partie des chars T-72 qu’elle avait hérités de sa période soviétique, la Pologne cherche à les remplacer étant donné qu’elle ne peut pas se permettre le moindre déficit capacitaire dans ce domaine. Comme son armée dispose déjà de Leopard 2A4 de facture allemande, Varsovie s’adresse aux pays qui en sont dotés.

Comme la Suisse, qui en aligne 230, dont 134 en service et 96 mis en réserve. Seulement, le 3 juin, les autorités suisses ont écarté l’idée de transférer ces derniers aux forces polonaises. « L’aliénation de chars désaffectés à la Pologne ne peut pas être réalisée dans un délai utile », ont-elles fait valoir.

Une autre possibilité pour Varsovie aurait été de solliciter l’Espagne, où l’Ejército de Tierra dispose de 219 chars Leopard 2E [une version locale du 2A6] et 108 Leopard 2A4, dont 53 ont été mis sous cocon, en 2012, dans les installations du Groupe de soutien logistique n°41 de Saragosse. Selon les plans initiaux, ils devaient être transformés en engins de génie. Mais, faute de budget, ce projet n’a jamais pu être réalisé.

Seulement, il est peu probable de voir ces Leopard 2A4 espagnols prendre la direction de la Pologne… En effet, selon le quotidien El Pais, Madrid aurait l’intention de les céder aux forces ukrainiennes, dans le cadre de son aide militaire à Kiev. Au passage, celle-ci serait complétée par la livraison de missile de défense sol-air Sistema Aspide, qui ne sont actuellement plus en service.

le quotidien El Pais

Les Leopard 2A4 en question avaient été loués à l’Allemagne, en 1995, afin de préparer la mise en service des Leopard 2E. Puis, finalement, Madrid décida de les conserver. Ceux qui ont été placés en réserve devront donc être remis en état – du moins les quarante que Madrid parle d’expédier en Ukraine – ce qui prendre évidemment du temps.

En outre, l’armée ukrainienne n’ayant jamais utilisé de tels chars, il faudra former les équipages appelés à les mettre en oeuvre. D’après El Pais, et dans un premier temps, l’Espagne envisage de les former en Lettonie, au sein de son contingent déployé au titre de la présence avancée réhaussée [eFP] de l’Otan. Celui-ci dispose de six Leopard 2E. Puis leur entraînement se poursuivrait sur le territoire espagnol.

Photo : Ejército de Tierra

New York Times - World

Netanyahu’s Plan to Regain Power in Israel: Vote Against His Views

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To topple Israel’s government, Benjamin Netanyahu, the former prime minister, is voting down its initiatives — even if he agrees with them.

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By Patrick Kingsley

JERUSALEM — Almost a year after losing power, Israel’s former prime minister Benjamin Netanyahu has finessed a strategy to regain it: voting against his beliefs and those of his strongest supporters.

In one of the strangest episodes in Israeli political history, Mr. Netanyahu’s right-wing opposition alliance voted on Monday against extending the law that applies Israeli civilian statutes to Israelis in the occupied West Bank.

Thanks to Mr. Netanyahu’s intervention, the legislation failed to pass, potentially hindering a key part of his electoral base, the West Bank settlers. If the law is not extended by the end of June, when the current one elapses, the settlers will likely be subject to military instead of civil statutes, placing them on a similar legal footing as their Palestinian neighbors.

“An upside-down world,” Sima Kadmon, a columnist for Yedioth Ahronoth, a centrist broadsheet, wrote in a column on Tuesday. Mr. Netanyahu’s bloc “voted against a bill that serves their own electorate’s interests.”

The law is the basis of the two-tiered legal system in the occupied West Bank that distinguishes between Israeli settlers and Palestinians, and which is described by critics as a form of apartheid.

Mr. Netanyahu hasn’t suddenly changed his political stripes, however; he still supports the law and the settler movement.

But for the moment, he cares more about bringing down the current government and making himself prime minister again. To do that, his party, Likud, is refusing to vote for any of the government’s proposed legislation, even if it agrees with it.

Mr. Netanyahu’s aim is to widen the divisions within the government, a fragile and diverse alliance of parties across Israel’s political spectrum. Some leftist members of the governing coalition also voted against extending the law or abstained because they opposed it.

Without them and Mr. Netanyahu’s supporters, the government is struggling to muster the parliamentary majorities needed to enact legislation that furthers a right-wing program.

By withholding support for those measures, Mr. Netanyahu hopes to persuade right-wing lawmakers to defect from the coalition and join his camp. He argues that only a purely right-wing government, led by Mr. Netanyahu himself and unfettered by left-wing parties, can fulfill a truly rightist agenda.

“We want the right wing, under Netanyahu, to lead,” Miki Zohar, a senior Likud lawmaker, said in a radio interview on Tuesday, adding: “To give this coalition breathing room, that’s not something that we want to do. We want to topple this coalition and the sooner the better.”

Mr. Netanyahu is on trial for corruption, and his opponents say another term in office would allow him to take measures undermining the judiciary and even the prosecutors in his court case. Mr. Netanyahu has denied the claim.

Withholding support for right-wing ideas is not a new approach. Mr. Netanyahu has tried it ever since losing office — most memorably in withdrawing Likud’s backing for legislation that restricts the ability of Palestinians to join spouses in Israel, and initially refusing to back scholarships for Israeli Army veterans.

In those cases, the coalition survived — but this time, the plan might work. Gideon Saar, the pro-settler justice minister, has hinted that his party may quit the government if the law fails to pass by the end of the month, depriving the alliance of a majority.

Once an ally of Mr. Netanyahu, Mr. Saar joined the governing coalition last year to force his former colleague from power. Twelve months later, however, Mr. Saar has hinted that the government isn’t worth fighting for if that fight undermines the settlement enterprise.

“Survival is not a value in and of itself,” he said last week.

The legislation might still pass. Mr. Saar has called a second vote for Sunday, and if that fails, he still has time to hold a third round of voting before the end of the month. In the meantime, Mr. Netanyahu and his allies are facing considerable pressure from settlers to put their beliefs above their political ambitions, and they might end up supporting or abstaining from the vote after all.

“The opposition harms the residents of Judea and Samaria” — an Israeli term for the West Bank — “to sanctify Netanyahu’s leadership,” David Elhayani, a settler leader, complained on Monday. “Moral despicableness for the Likud,” he added.

Facing similar pressure, Likud ultimately backed the laws on veteran education and Palestinian family reunification, after initially blocking them.

Prime Minister Naftali Bennett and other leaders of the governing coalition are exerting huge pressure on wavering leftist and Arab lawmakers within their alliance, several of whom abstained or voted against the law. The leaders argue that opponents of the settlement law should see it as a lesser evil compared to the collapse of the government, which would give Mr. Netanyahu a shot at returning to power.

A similar rebellion was quelled last month when a Palestinian Israeli lawmaker, Ghada Rinawie Zoabi, revoked her resignation from the coalition after she was promised extra government support for Arabs in Israel.

Nevertheless, most analysts believe that the government’s disintegration is simply a matter of time. The coalition has been without a parliamentary majority since April, when a right-wing lawmaker, Idit Silman, quit the alliance, saying that it was undermining Israel’s Jewish character.

Just one more resignation could allow the opposition to call for new elections. The defection of a whole party, like Mr. Saar’s, could allow Mr. Netanyahu to form a new parliamentary majority without going to new elections.

Without a majority, the government “cannot function and it must die,” Nadav Eyal, another Israeli columnist, wrote in Yedioth Ahronoth on Tuesday. “That can take days, weeks or months, but without a miracle, its fate is to disintegrate.”

To many Palestinians, however, the focus on how the settlement law could affect internal Israeli politics is a distraction from a more meaningful conversation about the morality of Israel’s occupation of the West Bank.

Those who warn that the government will fall if the law fails to pass “are trying to escape the law’s true meaning,” said Aida Touma-Suleiman, a Palestinian Israeli opposition lawmaker, who voted against the measure on Monday.

“This law is the operating system of the illegal occupation, of apartheid in the occupied Palestinian territories,” she added, in a speech to Parliament shortly before the vote.

Reporting was contributed by Gabby Sobelman from Rehovot, Israel, and Myra Noveck from Jerusalem.

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L'Humanité

À Barbès, un mort et des tirs policiers en question

Actu

Police Un refus d’obtempérer supposé, des tirs de fonctionnaires : une jeune femme est décédée, samedi 4 juin, à Paris. Un scénario déjà vu, qui pose à nouveau la question du comportement des agents et de leur formation.

Olivier Chartrain

Trois affaires, quatre morts. À Sevran (Seine-Saint-Denis), le 26 mars ; sur le Pont-Neuf, à Paris, le 24 avril, et samedi 4 juin, à nouveau à Paris : c’est le bilan, en moins de trois mois, de tirs policiers sur des véhicules dont les conducteurs sont accusés d’avoir refusé d’obtempérer. La dernière s’est déroulée samedi, en fin de matinée, dans le 18e arrondissement. Selon les sources policières, elle suit le même schéma que les précédentes – et pose les mêmes questions sur le comportement des policiers, leur formation, leurs conditions d’exercice.

Boulevard Barbès, la voiture aurait tenté d’échapper à un contrôle. Les fonctionnaires tirent à neuf reprises. Le chauffeur est grièvement blessé. Sa passagère décède le lendemain. Deux enquêtes ont été ouvertes à la suite de ce drame. La première, confiée à l’IGPN, vise les trois policiers pour « violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de l’autorité publique ». Elle devra établir s’ils ont agi en situation de légitime défense. L’autre vise le conducteur et les occupants de la voiture pour « tentative d’homicide sur personne dépositaire de l’autorité publique ».

L’affaire a rapidement déclenché une polémique : le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a dénoncé sur Twitter « la peine de mort pour un refus d’obtempérer ». Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, lui a reproché d’utiliser les policiers « comme des otages d’une campagne électorale ». De son côté, Me Liénard, l’avocat des trois fonctionnaires, s’est fait entendre dans divers médias, mettant en avant le jeune âge de ses clients (entre 25 et 30 ans). « C’est la première fois qu’ils utilisent leurs armes », a-t-il fait valoir.

UNE formation déficiente

Ce dernier point pose la question de la formation et de l’encadrement de ces policiers. « À 10 mètres du véhicule, si on a la possibilité de sauver sa peau, on doit éviter de tirer », recadre Anthony Caillé, de la CGT police. Selon lui, il y a bien un problème de gestion de ces situations extrêmes : « La formation initiale a été ramenée d’un an, ce qui est déjà insuffisant, à huit mois. Suivis de douze mois de stage. Avant, on se retrouvait n° 4 ou 5 dans un équipage, aujourd’hui on arrive directement adjoint du chef. On envoie ces gamins au casse-pipe ! »

En parallèle, la formation au maniement des armes est dramatiquement déficiente : « En Île-de-France, il manque entre 120 et 130 instructeurs de tir, rappelle Anthony Caillé, soit presque la moitié de l’effectif. Et on peine à accéder aux stands de tir. » Résultat : le minimum d’entraînement prévu, soit trois tirs de deux fois quinze cartouches par an, est rarement effectué. En outre, « il y a de plus en plus de policiers contractuels. C’est le même problème que dans les autres services publics. C’est comme les professeurs, sauf que nous manipulons des armes ».

Le syndicaliste pointe aussi les discours martiaux de certains politiques et médias : « Depuis dix ou quinze ans, on assiste à une surenchère pour libérer les conditions de tir des policiers. Chez les jeunes collègues, le message passe. » La loi de 2017 a modifié les conditions de tir des forces de police en cas de refus d’obtempérer. Depuis, selon l’IGPN elle-même, le nombre de tirs a augmenté de 50 %.

policelégitime défensebavures policières
France24 - World

Summit of the Americas: Joe Biden's agenda overshadowed by invite controversy

Issued on: 09/06/2022 - 13:20

This week, the US pledged close to $2 billion in private sector funds to help fight migration, adding to another billion already promised in December. US Vice President Kamala Harris made the announcement on day one of the Summit of the Americas, which is taking place in Los Angeles. The move is supposed to help control migration from Central America, one of the major themes of the talks. But there were some key players missing from the US-hosted summit. We take a closer look.

The Summit of the Americas comes as thousands of migrants fleeing hardship have set off from southern Mexico, hoping to reach the US border. More than 4,000 people are thought to have joined the caravan, which activists say could be the biggest this year.

Also this week, a former leader of the Proud Boys and four other members of the far-right group were indicted on charges of sedition linked to the January 6, 2021 assault on the US Capitol. These are the most aggressive charges brought by the Justice Department against the group so far.

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BBC

Thailand legalises cannabis trade but still bans recreational use

By Frances MaoBBC News

People in Thailand can now grow cannabis plants at home and sell the crop after the nation removed marijuana from its banned narcotics list.

The nation is the first to advance such a move in South-East Asia, a region known for its stringent drug laws.

But recreational use is still banned, even though advocates say the easing effectively decriminalises marijuana.

The government is hoping that developing a local cannabis trade will boost agriculture and tourism.

It's even giving away one million cannabis seedlings to citizens to encourage pick-up.

"It is an opportunity for people and the state to earn income from marijuana and hemp," said Anutin Charnvirakul, deputy prime minister and health minister, on his social media accounts last month.

He shared a photo on Facebook of a chicken dish cooked with cannabis, adding that anyone could sell the dish if they followed the rules - the main one being that products must contain less than 0.2% of tetrahydrocannabinol (THC), the compound that gives users that "high" feeling.

From Thursday, households will be able to cultivate up to six cannabis pot plants at home if they register with authorities, and companies can also farm the plant with a permit.

Diners will also be able to order cannabis-infused dishes and drinks at restaurants.

Clinics across the country can also more freely offer cannabis as a treatment. Thailand was the first in Asia to legalise medicinal cannabis use in 2018.

However, using the drug for personal use is still illegal. Officials have warned people against smoking in public, saying it's considered a public nuisance and offenders risked arrest.

Under the plan the government says it also aims to release about 4,000 prisoners convicted of cannabis-related offences.

Thailand, with its year-round tropical climate, has long had a history with cannabis which many locals commonly used in traditional medicines.

A wider draft law on cannabis control is currently being considered in Thai parliament. Advocates believe that coming years could see a gradual relaxing on the rules governing use.

So is it legal or isn't it? As Thailand's tourist economy recovers from its long Covid slumber, many visitors will be wondering whether the new liberal regime governing cannabis means they can light up a joint wherever and whenever they please.

The answer from the government is no, you cannot smoke marijuana in public, and it is still illegal to sell or supply any products containing more than 0.2% of the main hallucinogenic compound THC.

The official goal is for Thailand to get a head start on its neighbours in winning a large slice of the lucrative market for health treatments using cannabis derivatives, in particular the milder compound CBD. But there is another motive; to reducing overcrowding in some of the world's most overcrowded jails.

Which means, in theory, with cultivation of the plant in any quantities now completely legalised, that the police are now unlikely to arrest people just for possession of marijuana.

Already there are hundreds of businesses in Thailand, operating even before the new law, offering a whole range of marijuana products, like restaurants putting the leaves in Thai curries. It is hard to see how the authorities can regulate how much THC they contain.

The government insists they are permitting production and consumption solely for medical, not recreational purposes, but in practice that line is already blurred.

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Why are so many countries now saying cannabis is OK?

Thailand approves medicinal cannabis

‘It’s either cannabis or die’

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New York Times - World

Amenazas y luego armas: un periodista y un experto desaparecen en la Amazonía

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La reserva en la que desaparecieron está plagada de pesca, caza y minería ilegales, un problema exacerbado por los recortes del gobierno de Jair Bolsonaro. Los indígenas locales comenzaron a patrullar la selva y los ríos y han recibido amenazas cada vez más serias.

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Por Jack Nicas, Ana Ionova y André Spigariol

RÍO DE JANEIRO — El Valle del Yavarí, en la selva amazónica, es uno de los lugares más aislados del planeta. Se trata de una reserva indígena densamente boscosa del tamaño de Maine, donde prácticamente no hay carreteras, los viajes pueden durar una semana en barco y se cree que al menos 19 grupos indígenas siguen viviendo sin contacto con el exterior.

La reserva también está plagada de pesca, caza y minería ilegales, un problema exacerbado por los recortes presupuestarios del gobierno del presidente de Brasil, Jair Bolsonaro. Ahora los indígenas locales han comenzado a patrullar formalmente el bosque y los ríos por sí mismos, y los hombres que se dedican a explotar la tierra han respondido con amenazas cada vez más serias.

Esa tensión es el tipo de historia que por mucho tiempo le ha interesado a Dom Phillips, periodista británico en Brasil durante los últimos 15 años, más recientemente como colaborador habitual de The Guardian. La semana pasada, Phillips llegó al Valle del Yavarí para entrevistar a las patrullas indígenas para un libro. Lo acompañaba Bruno Araújo Pereira, un experto en grupos indígenas que había pedido recientemente una licencia al gobierno brasileño para ayudar a las patrullas.

Hacia las 6 a. m. del sábado, los dos hombres estaban con una patrulla, detenidos en un río serpenteante, cuando se acercó otra embarcación, según funcionarios de Univaja, una asociación indígena del Valle del Yavarí que ayuda a organizar las patrullas. En la embarcación que se acercaba estaban tres hombres conocidos como pescadores ilegales, dijo Univaja, y al pasar, los hombres mostraron a la patrulla sus armas. Era el tipo de amenaza que Univaja había denunciado recientemente a las autoridades.

A la mañana siguiente, Phillips, de 57 años, y Pereira, de 41, iniciaron su viaje de regreso a casa, viajando por el río Itaquí en una embarcación nueva con un motor de 40 caballos de fuerza y suficiente combustible para el viaje. Estaba previsto que llegaran a Atalaia do Norte, una pequeña ciudad en la frontera con Perú, a eso de las 8 a. m. del domingo.

Los hombres y su barco no han sido vistos desde entonces.

En los últimos tres días, varios equipos de búsqueda, desde grupos indígenas hasta la Marina brasileña, han rastreado la zona; políticos y personalidades brasileñas han pedido más medidas para encontrar a los hombres; y su desaparición ha sido noticia en los periódicos matutinos y en los noticieros nocturnos de todo el país.

El martes por la noche, la policía estatal dijo que estaba interrogando a un sospechoso e inspeccionando su barco. El sospechoso era uno de los pescadores que mostraron sus armas a la patrulla el sábado, según Soraya Zaiden, activista que ayuda a dirigir Univaja, y Elieseo Marubo, director jurídico de Univaja. Dijeron que el hombre había disparado a una lancha patrullera de Univaja meses antes. Las autoridades estatales declinaron hacer comentarios sobre el sospechoso.

“Continuaremos la búsqueda”, dijo Zaiden. “Pero también sabemos que puede haber ocurrido algo grave, muy grave”.

Phillips, quien también escribió regularmente para The New York Times en 2017, ha dedicado gran parte de su carrera a documentar la lucha entre las personas que quieren proteger la Amazonía y las que quieren explotarla. Pereira ha pasado años defendiendo a grupos indígenas bajo la amenaza derivada de esta. Ahora crece el temor de que su último viaje a las profundidades de la selva tropical pueda acabar siendo uno de los retratos más sombríos de ese conflicto.

Univaja dijo que Pereira “tiene un profundo conocimiento de la región”, y los funcionarios locales dijeron que si los hombres se hubieran perdido o hubieran tenido problemas mecánicos, probablemente ya habrían sido encontrados por los equipos de búsqueda. Univaja dijo que Pereira llevaba tiempo sufriendo amenazas en la región.

Por mucho tiempo, la violencia ha sido común en el Amazonas, pero ha sido en gran parte entre los lugareños. Desde 2009 hasta 2020, hubo 139 asesinatos de activistas y defensores del medioambiente en la Amazonía, según datos recopilados por un proyecto periodístico llamado Tierra de Resistentes. Pero casi ninguno de esos ataques fue contra funcionarios del gobierno brasileño o periodistas que eran forasteros en la región.

En 2019, un trabajador del gobierno brasileño fue asesinado a tiros en aparente represalia por su trabajo de lucha contra la actividad ilegal en el Valle del Yavarí.

El asesinato en 1988 de Chico Mendes, el conservacionista más famoso de Brasil en ese momento, ayudó a desencadenar un movimiento ambiental en el país para proteger la Amazonía. Ese movimiento se ha enfrentado a importantes vientos en contra últimamente, especialmente bajo el mandato de Bolsonaro, quien ha prometido abrir la Amazonía a la minería, la tala y otras industrias.

La deforestación ha aumentado durante su presidencia, ya que su gobierno ha debilitado muchas de las instituciones diseñadas para proteger los bosques.

El martes, Bolsonaro dijo que rezaba para que Phillips y Pereira fueran encontrados. También cuestionó su viaje. “Dos personas en un bote, en una región completamente salvaje como esta, es una aventura que no es recomendable”, dijo. “Podría ocurrir un accidente, podrían haber sido ejecutados, cualquier cosa”.

La política también ensombrece la respuesta del gobierno, que muchos políticos, periodistas y otras figuras públicas criticaron ampliamente como inadecuada y lenta.

Zaiden dijo que Univaja alertó a las autoridades federales de la desaparición de los hombres el domingo a mediodía. La Armada brasileña tardó un día entero en enviar un equipo de búsqueda, que consistía en una sola embarcación, cuando un avión habría sido mucho más eficaz y eficiente para buscar en una zona tan vasta y remota.

El lunes por la tarde, el ejército dijo que seguía esperando la autorización de las “altas esferas” del gobierno brasileño para unirse a la búsqueda, antes de decir finalmente que iba a enviar un equipo.

Alessandra Sampaio, la esposa de Phillips, suplicó a las autoridades que intensificaran la búsqueda en un video publicado en internet el martes por la mañana.

“Todavía tenemos alguna esperanza”, dijo. “Aunque no encontremos vivo al amor de mi vida, hay que encontrarlo, por favor. Intensifiquen las búsquedas”.

El martes, la Marina y el ejército dijeron que habían desplegado aviones, así como barcos adicionales en la búsqueda. El Ministerio de Defensa aseguró que las fuerzas armadas empezaron a ayudar en la búsqueda “tan pronto como se dieron las primeras informaciones sobre la desaparición”. El miércoles, un juez brasileño dictaminó que el gobierno no había logrado proteger la reserva y que debía utilizar aviones y barcos para buscar a los desaparecidos.

Phillips y Pereira se conocían bien. En 2018, Phillips se unió a un viaje de 17 días liderado por Pereira en las profundidades del Valle del Yavarí —950 kilómetros en barco y 72 kilómetros a pie— para una historia sobre la búsqueda del gobierno brasileño de señales de grupos indígenas aislados. “Llevando solo unos pantalones cortos y unas chancletas mientras se acuclilla en el barro junto a una hoguera”, escribió Phillips en The Guardian, Pereira “abre el cráneo hervido de un mono con una cuchara y se come sus sesos para desayunar mientras discute políticas”.

En ese entonces, Pereira ayudaba a liderar los esfuerzos del gobierno para identificar y proteger a estos grupos. Después de que Bolsonaro se convirtiera en presidente en 2019, el departamento de Pereira enfrentó recortes y órdenes cambiantes desde arriba, dijo Antenor Vaz, un exfuncionario del departamento, lo que les impidió llevar a cabo las expediciones que alguna vez fueron críticas para proteger la reserva.

“Es una región extremadamente peligrosa, especialmente desde 2019, cuando aumentaron las acciones ilegales de madereros, mineros, pescadores y cazadores”, dijo Vaz.

Pereira acabó pidiendo una licencia en su puesto para ayudar a los grupos indígenas del Valle del Yavarí a llenar el vacío en la vigilancia. Esas patrullas se han centrado en parte en documentar y denunciar a los pescadores que capturan ilegalmente el pirarucú, un pez de agua dulce que puede pesar hasta 200 kilos y que está considerado en peligro de extinción en Brasil.

A medida que las patrullas indígenas organizadas por Univaja se convirtieron en la primera línea de aplicación de la ley en el Valle del Yavarí, empezaron a recibir amenazas. En abril, un hombre abordó a varios trabajadores de Univaja y le dijo a uno de ellos que si no dejaba de denunciar actividades ilegales, “le pondría una bala en la cara”, según un informe policial que Univaja presentó a las autoridades locales.

Zaiden compartió una carta que recibió Univaja en la que se amenazaba a Pereira por su nombre, acusándolo de enviar a los indígenas a “confiscar nuestros motores y llevarse nuestro pescado”. La carta añadía: “Solo voy a advertirle una vez que si sigue así, será peor para usted”.

Zaiden señaló que la organización había denunciado muchas de las amenazas a las autoridades locales, pidiendo ayuda. Marcelo Ramos, diputado de la región, dijo que había confirmado con las autoridades federales que el grupo había denunciado amenazas en la última semana.

“Hemos exigido que se actúe, pero desgraciadamente no ha habido ninguna reacción”, dijo Zaiden. “Ahora nuestro mayor temor es que este sea el motivo de la desaparición de Bruno y Dom”.

Leonardo Coelho colaboró con reportería desde Río de Janeiro.

Jack Nicas es el jefe del buró de Brasil, desde donde cubre Brasil, Argentina, Chile, Paraguay y Uruguay. Anteriormente cubrió temas de tecnología desde San Francisco y, antes de unirse al Times en 2018, trabajó siete años en The Wall Street Journal. @jacknicasFacebook

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Défense : la coopération franco-allemande tourne à la soumission de la France à l’Allemagne

SCAF, MGCS, traité d’Aix-la-Chapelle… En matière de Défense nationale, le couple franco-allemand pourrait résumer sa relation avec le fameux adage « donne moi ta montre, je te donnerai l’heure ». Dans les faits, rappelle pourtant Nicolas Meizonnet, Député RN du Gard et membre de la Commission Défense de l’Assemblée nationale, la France donne gracieusement sa montre à l’Allemagne, qui ne fait même pas l’effort de nous rendre l’heure et réclame plus encore.

Le 5 février dernier se tenait un Conseil de Défense franco-allemand durant lequel devait être abordé le sujet délicat du SCAF, système de combat aérien du futur, qui a notamment l’ambition de remplacer le Rafale et l’Eurofighter. La première phase de ce programme de développement industriel entre la France et l’Allemagne, auquel s’est récemment ajoutée l’Espagne, représente pour notre pays un coût de 2,5 milliards d’euros jusqu’en 2025 contre 1,5 milliard pour l’Allemagne.

Un pillage non-dissimulé du savoir-faire français

Mais ce partenariat industriel cache en réalité une véritable soumission de la France à l’Allemagne. En effet, contrairement aux industriels allemands, les groupes français apportent un savoir-faire, des technologies et une propriété intellectuelle qui résultent de plus de six décennies d’investissements nationaux dans l’outil de Défense. Alors que les négociations initiales fixaient que seules les technologies développées en commun dans le cadre du SCAF pourraient ensuite être réutilisées sur d’autres projets par les différents pays, l’Allemagne revient à la charge pour exiger que toute technologie utilisée ou développée nationalement pour ce programme puisse ensuite être réemployée à son bon vouloir : un pillage industriel non-dissimulé de la propriété intellectuelle française, qui révèle une équation largement en notre défaveur.

Le cas du SCAF n’est malheureusement pas isolé. En décembre dernier, la France a laissé l’Allemagne prendre progressivement le contrôle de son champion des blindés, Nexter, au nom d’une coopération avec l’allemand KMW : le programme KNDS. Bien qu’actionnaire à 50% du programme, l’Etat français a laissé l’industriel allemand mettre fin à la direction bicéphale et prendre le contrôle décisionnel de KNDS. Pire, notre « partenaire » envisagerait désormais d’y intégrer un deuxième industriel allemand, Rheinmettall, qui marginaliserait alors le groupe français Nexter. Le projet de char de combat franco-allemand MGCS, prévu pour 2035 afin de succéder au char français Leclerc, aurait même déjà accordé 3 des 9 piliers de R&D à Rheinmettall… La France sacrifie donc les pépites technologiques de sa Défense nationale sur l’autel d’une chimère que constituent le couple franco-allemand et la « Défense européenne ».

Cette soumission française en faveur de l’Allemagne n’est pas sans rappeler le Traité d’Aix-La-Chapelle du 22 janvier 2019, que le Rassemblement National a combattu. En effet, Emmanuel Macron a offert à l’Allemagne les bénéfices des atouts français enviés dans le monde entier : en plus d’une défense mutuelle garantie par notre dissuasion nucléaire, nous avons offert l’accès indirect à notre siège permanent au Conseil de Sécurité de l’ONU en nous engageant à coordonner nos positions et à concerter nos décisions avec l’Allemagne. De plus, la France s’est engagée à faire d’une « priorité » diplomatique l’attribution d’un siège permanant à l’Allemagne au sein du Conseil de Sécurité de l’ONU. Le tout avec une absence de réciprocité et de symétrie flagrante, qui en dit long sur la soumission de nos élites et leur conception de l’indépendance nationale.

La France sacrifie les pépites technologiques de sa Défense nationale sur l’autel d’une chimère que constituent le couple franco-allemand et la « Défense européenne »

Cette soumission ne se limite hélas pas à l’Allemagne, comme le rappelle par exemple le bradage par Emmanuel Macron d’Alstom à l’américain General Electric : depuis 2014, la France n’est plus souveraine en matière de fabrication et de maintenance des turbines nucléaires qui équipent le porte-avions Charles de Gaulle, nos sous-marins nucléaires, et qui sont indispensables pour en produire à l’avenir.

Alors que la souveraineté et la puissance militaire sont indissociables d’une indépendance industrielle, Emmanuel Macron multiplie les abandons de nos fleurons stratégiques aux puissances étrangères.

Le Rafale et le char Leclerc sont de véritables réussites nationales qui équipent nos forces armées et s’exportent à l’étranger. Au lieu de profiter de ces pépites pour les moderniser et développer de nouveaux programmes industriels innovants en France, nos dirigeants préfèrent offrir unilatéralement nos brevets et talents à des puissances étrangères sans réelle contrepartie : font-ils alors preuve de naïveté, d’aveuglement idéologique ou de duplicité ? Quoi qu’il en soit, il s’agit de haute trahison contre les intérêts français.

La coopération franco-allemande se fait à sens unique

Malgré les belles incantations, les faits sont têtus : la coopération franco-allemande se fait à sens unique. Notre pays a de formidables atouts pour réaliser des merveilles industrielles et technologiques, encore faut-il qu’il mette fin à son complexe de dépendance aux autres Etats et reprenne son destin en main. Seul un véritable changement de dirigeants mettra fin au déclassement de la France dans le concert des nations.

En 2022, les Français auront le choix entre les candidats mondialistes qui rabaissent la France et la soumettent au profit des intérêts étrangers, et Marine Le Pen qui rétablira la grandeur de notre pays en défendant les intérêts nationaux.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Voitures thermiques : l’Europe coupe les moteurs

Actu

Sous l’impulsion de la gauche et des Verts, les eurodéputés ont rejeté la réforme du marché carbone et deux autres mesures du paquet climat européen, « torpillées par les lobbies et la droite ». La vente des voitures thermiques, en revanche, sera interdite dès 2035 .

Marie-Noëlle Bertrand

Un coup de théâtre et une victoire : si les séances du Parlement européen réservent souvent des surprises, rares sont celles aussi déroutantes que le vote qui s’est tenu ce mercredi 8 juin. Création d’une taxe carbone aux frontières, mise en place d’un fonds social d’aide à la transition, réforme du marché carbone et interdiction de la vente de voitures thermiques : les eurodéputés devaient se prononcer sur les principales mesures du paquet climat européen. Mais, à la mi-journée, le vote des trois premières a été reporté sine die… sous l’impulsion de ceux-là mêmes qui les défendaient. Les Verts et la gauche européenne ont voté contre, préférant botter en touche plutôt que de laisser passer un texte « torpillé par la droite et les lobbies », souligne dans un communiqué la délégation de la France insoumise au Parlement européen. Ultime retournement en fin d’après-midi, l’interdiction de la vente des véhicules diesel et essence a quant à elle été validée et sera effective dès 2035. Ce qui, une fois n’est pas coutume, est une plutôt bonne nouvelle pour le climat.

Pour rappel, en avril 2021, après d’âpres négociations, un accord avait été trouvé entre les États membres, le Parlement européen et la Commission concernant les objectifs à tenir afin de respecter l’engagement climatique, pris six ans plus tôt à Paris, de limiter la hausse des températures globales à moins de 2 °C.

Un paquet de lois qui devait être adopté cette semaine

Le pacte vert – Green Deal – ainsi conclu prévoit une réduction nette d’au moins 55 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) de l’Union européenne d’ici à 2030, par rapport au niveau enregistré en 1990. Comme tout compromis, celui-ci n’est pas parfait. Ce taux de réduction des émissions prend en compte leur compensation par des puits de carbone naturels, via la reforestation par exemple, ce qui limite le niveau d’efforts réellement opérés.

Par ailleurs, il n’est pas aussi ambitieux que l’aurait souhaité le Parlement européen, lequel réclamait une baisse d’au moins 60 % des émissions de GES – s’appuyant sur les données du Giec, de nombreuses ONG exigeaient même une baisse de 65 %. Ce pacte n’en reste pas moins l’accord le plus encourageant jamais validé par les pays de l’Union. Reste à le rendre effectif et, pour cela, à réorganiser le pan de l’économie le plus impliqué dans le réchauffement climatique. C’était donc l’objectif du paquet de lois qui devait être adopté cette semaine

Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ans

L’une de ses principales mesures concerne le secteur routier qui, incluant les automobiles particulières, est jugé responsable de 72  % des émissions de GES de l’ensemble des transports. La Commission européenne proposait d’interdire la vente de tous les véhicules thermiques, diesel comme essence, à compter de 2035. Passé cette date, seules les voitures dites à zéro émission – 100 % électriques ou hydrogène – pourront être mises sur le marché. Pour le coup, c’est acté.

Des manœuvres jusqu’à la dernière minute

Et pourtant, « la pression des lobbies de l’industrie a été énorme », assure Neil Makaroff, responsable des politiques européennes pour le Réseau Action Climat (RAC France). BMW, par exemple, a tenté d’instaurer un système de crédits carbone à acheter, lequel aurait permis de continuer à vendre des véhicules thermiques au-delà de la date limite. Les manœuvres sont ainsi allées bon train, jusqu’aux dernières heures des débats parlementaires. Les marchands de voitures ne sont pas seuls en cause. Cimentiers et aciéries ont eux aussi donné tout ce qu’ils pouvaient. « Lafarge, ArcelorMittal… ces trois derniers jours, nous avons vu les industriels mettre la pression sur les députés dans les couloirs même du Parlement, pour ne pas avoir à payer le prix de leurs émissions », reprend Neil Makaroff.

La réforme du marché carbone, qui prévoyait l’annulation en 2030 des crédits carbone distribués gratuitement aux grandes entreprises (officiellement pour qu’elles puissent faire face à la concurrence internationale), les inquiétait tout particulièrement. Eurofer, qui représente les 34 principales aciéries européennes, n’a pas lésiné sur les arguments, assurant, sans plus étayer ses propos, qu’une telle mesure coûterait au bas mot 30 000 emplois à l’Europe. La droite européenne a suivi. L’amendement sur le point d’être adopté repoussait l’échéance à 2034, autrement dit dans douze ans. Les Verts et la gauche ont dit non.

Le processus a été le même concernant la création d’une taxe carbone sur les produits importés depuis l’extérieur de l’UE, ainsi que sur celle d’un fonds social. L’ensemble va devoir être rediscuté en commission environ­nementale. Un coup de poker dont il peut ressortir le meilleur comme le pire, mais qui témoigne, quoi qu’il en soit, de la fracture européenne persistante sur la question climatique.

Climatparlement européen
New York Times - World

Guerra Rusia-Ucrania

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Adiós, Chaikovski; adiós, Tolstói: los ucranianos buscan ‘descolonizar’ sus calles

Por todo el país, los funcionarios evalúan y rebautizan calles, parques y otros espacios públicos que llevan nombres rusos.

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Por Erika Solomon

Lejos del frente este de Ucrania, que se encuentra sumergido en la guerra, se libra otra lucha. No se pelea en las trincheras, sino en calles arboladas y en amplias avenidas. Ahí, el enemigo se llama Pavlov. O Chaikovski. O Catalina la Grande.

En toda Ucrania, las autoridades están iniciando proyectos para, como dicen, “descolonizar” sus ciudades. Las calles y paradas de metro cuyos nombres evocan la historia del Imperio ruso o la Unión Soviética se encuentran bajo el escrutinio de una población ansiosa por deshacerse de los vestigios de la nación que los invadió a finales de febrero.

“Estamos defendiendo nuestro país también en el frente cultural”, comentó Andriy Moskalenko, vicealcalde de Leópolis y jefe de un comité que ha revisado los nombres de cada una de las más de mil calles de la ciudad. “Y no queremos tener nada en común con los asesinos”.

Por supuesto, Ucrania no es el primer país que emprende una rendición de cuentas histórica de este tipo; por ejemplo, Estados Unidos ha batallado desde hace décadas por cambiarles el nombre a monumentos en honor de personajes de la Guerra de Secesión. Tampoco es la primera vez que Ucrania acomete este esfuerzo: tras la caída de la Unión Soviética, fue uno de los muchos países de Europa del Este que renombró calles y quitó estatuas que conmemoraban una era de gobierno comunista, el cual se había vuelto sinónimo de totalitarismo.

En esta ocasión, la decisión de borrar nombres rusos no solo es un símbolo de desafío ante la invasión y la historia soviética, afirmó Vasyl Kmet, historiador en la Universidad Nacional Ivan Franko de Leópolis. Su objetivo también es reafirmar una identidad ucraniana que muchos sienten ha sido reprimida por siglos de dominación a manos de su vecino más poderoso.

“El concepto de descolonización es un poco más amplio”, explicó Kmet. “La política rusa de hoy está construida con base en la propaganda de la llamada Russkiy mir, el mundo rusoparlante. Esto que estamos haciendo es para crear una alternativa poderosa, un discurso nacional ucraniano”.

La ciudad occidental de Leópolis es una de muchas áreas que están llevando a cabo campañas de “descolonización”, al igual que la ciudad de Lutsk en el noroeste del país, la cual planea rebautizar más de 100 vías públicas. En la ciudad portuaria de Odesa, al sur, cuyos habitantes son en su mayoría rusohablantes, los políticos están debatiendo si retiran un monumento a Catalina la Grande, la emperatriz rusa que fundó la ciudad en 1794.

En Kiev, la capital, el ayuntamiento está estudiando cambiar el nombre de la parada de metro León Tolstoi por el de Vasyl Stus, poeta y disidente ucraniano. La estación denominada Minsk —en honor a la capital de Bielorrusia, que ha estado al lado de Moscú durante la invasión — podría rebautizarse pronto como Varsovia, con el fin de honrar el apoyo que Polonia ha prestado a Ucrania.

Además, no son solo los nombres rusos los que están bajo escrutinio. El comité de Leópolis también tiene planeado eliminar los nombres de calles que rinden homenaje a algunos ucranianos. Una lleva el nombre del escritor Petro Kozlaniuk, quien colaboró con agencias soviéticas de seguridad, como la KGB, entre otras.

Retirar el nombre de algunos iconos culturales —lo cual el comité de Leópolis dijo que había hecho solo luego de consultar con académicos de las áreas pertinentes— ha resultado ser más polarizador. La historia de personalidades como Piotr Chaikovski a veces es más espinosa: las raíces de la familia del compositor se remontan a la actual Ucrania y algunos musicólogos sostienen que sus obras estuvieron inspiradas en la música folclórica ucraniana.

A unos cuantos kilómetros de Leópolis, Viktor Melnychuk tiene una fábrica de señalética que se está preparando para hacer nuevos postes y placas destinados a las vías rebautizadas. Si bien reconoce que tiene un interés comercial en cada cambio, se muestra ambivalente sobre algunos de los nombres nuevos.

“Tal vez deberíamos mantener algunos escritores o poetas clásicos si son de otra época. No estoy seguro”, expresó. “No podemos rechazar todo totalmente. Había algunas cosas buenas”.

Pero se atendrá a las opiniones del comité y su decisión había sido unánime: Chaikovski tenía que irse.

“Cuando renombramos una calle, no significa que decimos: ‘Esta persona no hizo esta invención o no fue importante’”, dijo Moskalenko, el vicealcalde de Leópolis. “Lo que decimos es que la obra de esta persona ha sido usada como una herramienta de colonización”.

Kmet, el historiador, vio la oportunidad de honrar a algunos ucranianos cuyas aportaciones se han perdido en la historia. Espera dar a una calle de Leópolis el nombre de un bibliotecario poco conocido, Fedir Maksymenko, quien, según él, salvaguardó en secreto la cultura y los libros ucranianos durante la época soviética.

“Yo y toda la cultura ucraniana le debemos mucho. Debemos esforzarnos mucho hoy para mantener lo que él salvó”.

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Guerre en Ukraine : « le sort du Donbass » se joue à Severodonetsk

31.700 soldats russes morts selon Kiev

Tous les jours, les autorités ukrainiennes diffusent le bilan des pertes humaines et matérielles russes. Au jeudi 9 juin, selon les données officielles de Kiev, 31 700 soldats russes ont été tués depuis le début du conflit. Une estimation difficile à confirmer, puisque Kiev a tout intérêt à gonfler ces statistiques et se garde bien, d’ailleurs, de fournir une estimation de ses propres pertes. Selon plusieurs spécialistes occidentaux, ces dernières seraient cependant à peu près équivalentes aux pertes russes, et tourneraient entre 15 et 25 000 tués.

Cinq millions de réfugiés ukrainiens enregistrés par l’ONU

Selon le Haut commissariat aux réfugiés de l’ONU, près de cinq millions d’Ukrainiens se sont enregistrés comme réfugiés dans toute l’Europe. « La guerre en Ukraine a provoqué l’une des plus grandes crises de déplacements de population humaine observées dans le monde », a souligné le HCR. Dans le détail, précise BFMTV, ce sont 4.816.923 Ukrainiens qui sont enregistrés comme réfugiés.

Pour gagner à Severodonetsk, Kiev réclame plus d’armes

Jeudi 9 juin, Kiev a réclamé à l’Occident des armes d’artillerie de longue portée afin de se battre plus efficacement à Severodonetsk, centre névralgique du conflit depuis quelques jours. Selon Volodymyr Zelensky, la bataille de Severodonetsk est l’une des « batailles les plus difficiles » qu’a mené l’armée ukrainienne depuis le début du conflit. « Nous défendons nos positions, en infligeant des pertes importantes à l’ennemi. C’est une bataille très dure », a affirmé le chef de l’Etat ukrainien dans une vidéo diffusée mercredi soir, en jugeant que « le sort » du vaste bassin houiller du Donbass « se joue » à Severodonetsk.

Selon Serguiï Gaïdaï, gouverneur de la région du Lougansk, l’envoi d’armes de longue portée permettrait effectivement à l’Ukraine de reprendre la ville « en deux ou trois jours ».

Les sanctions vont avoir de lourdes conséquences pour la Russie

Selon un rapport de l’Institut de la Finance internationale, les sanctions économiques imposées par les Occidentaux à la Russie vont avoir des conséquences désastreuses pour Moscou. Elles devraient même anéantir quinze ans de croissance économique continue, et trente ans d’efforts visant à s’intégrer à l’Occident. Selon ce même rapport, l’économie russe devrait chuter de 15% en 2022, et de 3% en 2023.

Pour Zelensky, le « sort du Donbass » se joue à Severodonetsk

Alors que les forces russes se concentrent sur la ville de Severodonetsk, où les troupes ukrainiennes sont en sérieuse difficulté, le président Zelensky affirme que le sort du Donbass se joue dans cette immense ville, désormais en ruines. La bataille qui s’y déroule est « très féroce », a-t-il également affirmé.

 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Fact or fake : le locataire de l'Élysée est-il à la tête de l'Union Européenne ?

Publié le : 29/04/2022 - 16:31

La France a pris la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne le 1er janvier 2022. Mais cette présidence ne signifie pas pour autant que le chef d'État français dirige l'Union Européenne. Notre équipe a fait le point sur le fonctionnement des institutions européennes pour clarifier les fonctions de chacun et démêler le vrai du faux.

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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New York Times - World

‘Necesitamos más resguardo’: la violencia en las zonas rurales de México atrapa a los médicos

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Mientras las bandas criminales ganan terreno en las regiones menos pobladas, los profesionales de la salud se muestran renuentes a trabajar en esos lugares. El gobierno anunció que invitaría médicos cubanos para suplir la escasez.

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Por Steve Fisher

CIUDAD DE MÉXICO — El doctor Espinoza, médico general de una zona rural del estado de Chihuahua, en el norte de México, estaba en su casa hace poco cuando un hombre armado se presentó en su puerta. El pistolero le dijo que un miembro de una banda había sido gravemente herido en un tiroteo y que necesitaba ayuda de inmediato.

No era la primera vez que el doctor Espinoza recibía la orden, a punta de pistola, de prestar atención médica. No hay opción. Así que fue a la casa del herido.

“Te levantan y tienes que ir”, dijo Espinoza, quien pidió que se reservara su nombre completo por temor a represalias. “Ya que llega un grupo armado por ti, sabes que no es para cosa buena.”

Cada vez más, los médicos y otros trabajadores de la salud están siendo atrapados en la violencia a medida que las organizaciones criminales en todo México se apoderan de más territorio, creando una escasez de médicos en las zonas donde los riesgos son más pronunciados.

En el estado fronterizo de Tamaulipas, al norte del país, los médicos son secuestrados para que atiendan a los miembros de las bandas heridos en combate. En el estado de Guerrero, los grupos criminales cobran a las clínicas una cuota mensual de extorsión. Y en el estado de Zacatecas, personal médico fue asesinado por trasladar a miembros de bandas enemigas a un hospital, según los trabajadores de la salud.

La situación se ha vuelto tan grave y la falta de trabajadores de la salud es tan significativa en algunas partes del país, que el gobierno federal ha anunciado que va a reclutar 500 médicos cubanos para ayudar a suplir los vacíos en las comunidades más pobres.

“El médico que egresa le da miedo, le da temor ir a ejercer en áreas rurales”, dijo José Luis Pérez Ávalos, director de estudios médicos de la Universidad Autónoma Metropolitana, con sede en Ciudad de México, en Xochimilco, “porque la delincuencia ha permeado en todos lados.”

El doctor Espinoza dijo que cuando llegó a la casa del miembro del cártel herido, encontró al hombre sangrando abundantemente por una herida de bala en el brazo. Después de que logró detener la hemorragia, el médico pudo regresar a su casa.

Todos los días, para poder visitar a los pacientes, debe pasar por un puesto de revisión en su ciudad que controlan los narcotraficantes.

“Donde nos topan nos bajan y nos pegan unos balazos si quieren”, dijo, refiriéndose a sí mismo y a sus colegas médicos. “Necesitamos más resguardo, más seguridad, pero no lo tenemos.”

El aumento de las vacantes de médicos y enfermeros en las zonas rurales a causa de la creciente violencia ha provocado una falta de acceso a la atención a la salud en algunas de las zonas más pobres del país.

Hay unas 50.000 vacantes para personal médico en México, muchas de ellas en regiones empobrecidas, dijo recientemente el presidente Andrés Manuel López Obrador, aunque los expertos dicen que el número real podría ser mucho mayor.

La creciente inseguridad, junto con los bajos salarios, ha hecho que médicos y otros trabajadores de la salud abandonen sus puestos de trabajo, dejando vacantes en clínicas desde los estados norteños de Tamaulipas y Chihuahua hasta los estados sureños de Chiapas y Oaxaca, según los expertos en salud.

Los funcionarios del gobierno también cuestionaron el sentido de responsabilidad profesional de los médicos que no están dispuestos a trabajar en las clínicas rurales.

“Se les olvida lo que es el principal sentimiento y derecho que tienen los pacientes de ser atendidos estén donde estén y esto es lo que nos señala por qué se tiene que recurrir a otras modalidades como es la contratación del extranjero”, dijo Jorge Alcocer Varela, secretario de Salud de México, a los periodistas en una reciente conferencia de prensa.

El anuncio sobre los doctores cubanos provocó la indignación de muchos médicos mexicanos, que afirmaron que el problema no era la falta de profesionales o la falta de voluntad para trabajar en las comunidades rurales, sino las condiciones de riesgo para la vida en las que deben trabajar.

“Es una cuestión ideológica y política”, dijo Germán Fajardo Dolci, director de la facultad de Medicina de la Universidad Nacional Autónoma de México, sobre la medida de reclutar médicos cubanos. “No es una cuestión técnica, ni científica, ni racional, digamos del punto de vista de operación de un sistema de salud.”

Fajardo Dolci dijo que la seguridad personal es la principal preocupación de muchos médicos. “Es una gran preocupación de todo el gremio”, aseguró.

En julio del año pasado, un médico fue asesinado a machetazos frente a su casa en el estado de Puebla, según las noticias locales. En enero, otro fue asesinado a tiros en el estado de Chiapas, durante un robo a mano armada. Y en abril, unos pistoleros mataron a tiros a un médico en el estado de Coahuila mientras operaba a un paciente, según informes locales.

La escalada de violencia también ha dificultado la vida de los residentes, según los expertos en cuidado a la salud.

En la comunidad de Guajes de Ayala, en las montañas del estado de Guerrero, en el oeste de México, la violencia expulsó a una persona que trabajaba como enfermera, dejando a la clínica de salud sin personal médico para atender a casi 1600 residentes de la región.

Una vecina, Andrea Arrollo Pérez, de 34 años, estaba embarazada de tres meses a finales del año pasado, cuando empezó a sangrar, tuvo fiebre y sintió un terrible dolor en el útero. Una banda criminal había bloqueado la carretera a la siguiente clínica más cercana, a seis horas de distancia, por lo que Arrollo Pérez recurrió a remedios caseros.

Después de una semana de graves pérdidas de sangre, Arrollo Pérez tomó la única opción que le quedaba: un día de viaje a caballo, a través de las montañas, hasta otra clínica.

Cuando llegó allí, el médico le dijo que no habría vivido si hubiera esperado mucho más tiempo. Pero había perdido el embarazo, como temía.

“Se siente una impotencia al saber que lo perdí por tanta delincuencia y con el gobierno que no nos apoya”, dijo.

En general, el país no tiene escasez de médicos. Hay 2,4 médicos por cada 1000 habitantes en México, según el Instituto Nacional de Estadística y Geografía. Esta cifra es superior a la de la mayoría de los países de América Latina, y apenas inferior a la de Estados Unidos, que tiene 2,6 médicos por cada 1000 habitantes.

Aun así, el gobierno mexicano ha lanzado recientemente un sitio web en el que se enumeran más de 13.000 puestos médicos vacantes en todo el país, muchos de ellos en zonas que sufren violencia significativa.

Además de hacer frente a la violencia en las zonas rurales, los expertos en atención a la salud afirman que el gobierno debe aumentar los salarios y garantizar que los hospitales y las clínicas dispongan de los suministros básicos. Fajardo Dolci dijo que los puestos en las zonas rurales suelen ser contratos temporales mal pagados.

El salario promedio de los médicos generales en México equivale a unos 15.000 dólares al año, y muchos médicos de las grandes áreas metropolitanas ven pocos incentivos para arriesgar sus vidas al ejercer en regiones azotadas por la violencia.

A pesar de los peligros, algunos médicos, como el doctor Espinoza, que creció en las montañas de Chihuahua, están decididos a quedarse. “Es mucho el riesgo”, dijo, pero “amo a mi profesión.”

Adonai Esparza, de 28 años, ayudante de cirujano en una clínica del estado de Michoacán, en el oeste de México, estaba trabajando el año pasado cuando un jefe de la banda local llegó una noche, rodeado de guardias armados.

El hombre había recibido cuatro disparos en el estómago y se encontraba en estado grave.

Sus guardaespaldas hicieron una dura advertencia al cirujano y a Esparza: sálvenlo o morirán.

El jefe del grupo criminal fue trasladado finalmente a un hospital situado a varias horas de distancia, donde murió.

“Te sientes vulnerable, con miedo, frágil”, dijo Esparza. “Los médicos están acostumbrados. Pero no es algo a lo que debería de estar acostumbrado nadie”.

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New York Times - World

Un historiador descubre en los archivos del Vaticano secretos ‘asombrosos’

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El perfil del sábado

David Kertzer ha pasado décadas escudriñando la historia oculta del Vaticano. Su trabajo ha ganado un Pulitzer y captado la atención de Hollywood. Su nuevo libro examina el papel del papa Pío XII en el Holocausto.

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Por Jason Horowitz

CIUDAD DEL VATICANO — David Kertzer dejó su capuchino, se echó la mochila al hombro y fue en busca de más secretos del Vaticano.

“Hay una parte que es como estar buscando un tesoro”, comentó Kertzer, un historiador de 74 años.

Unos momentos después, atravesó una multitud que estaba formada para ver al papa Francisco, le mostró su permiso a la Guardia Suiza y entró al archivo de la antigua sede de la Santa Inquisición.

En las últimas décadas, Kertzer ha invertido los papeles inquisidores con la Iglesia. Gracias a los propios archivos del Vaticano, este profesor de voz suave, investigador de la Universidad Brown y síndico de la Academia Estadounidense en Roma se ha convertido, sin duda, en el excavador más eficiente de los pecados ocultos del Vaticano, sobre todo de los que se cometieron justo antes y durante la Segunda Guerra Mundial.

Kertzer es hijo de un rabino que participó como capellán del ejército en la liberación de Roma y creció en un hogar que había adoptado a una chica cuya familia había sido asesinada en Auschwitz. Dichos antecedentes familiares y su activismo contra la guerra de Vietnam cuando estaba en la universidad le proporcionaron una conciencia de indignación moral que fue moderada por la prudencia del intelectual.

Como resultado, su obra incluye trabajos con los que ha ganado el Premio Pulitzer, captado la imaginación de Steven Spielberg y puesto al descubierto, en ocasiones de manera muy cruda, a una de las instituciones más sombrías de la tierra.

El libro más reciente de Kertzer, The Pope at War, analiza la participación de la Iglesia en la Segunda Guerra Mundial y el Holocausto, lo que él considera el acontecimiento formativo de su propia vida. El libro documenta el proceso personal de toma de decisiones que llevó al papa Pío XII a no pronunciarse prácticamente para nada sobre el genocidio de Hitler y sostiene que se subestima la influencia del pontífice en la guerra. Y no de forma positiva.

“Algo de lo que quiero hacer es demostrar la importancia del papel de Pío XII”, señaló.

En 2019, Francisco, el actual papa, dijo: “La Iglesia no le teme a la historia”, cuando ordenó que se abrieran los archivos de Pío XII. Pero mientras Francisco resuelve con cuánta firmeza repudiar a un dictador, esta vez al de Rusia, Vladimir Putin, Kertzer ha descubierto algunas pruebas alarmantes sobre el costo que tiene guardar silencio acerca de asesinatos masivos.

Kertzer argumentó que el enorme pavor al comunismo que tenía Pío XII, su creencia de que las potencias del Eje ganarían la guerra y su deseo de proteger los intereses de la Iglesia lo motivaron a no contrariar ni a Adolfo Hitler ni a Benito Mussolini, cuyos embajadores habían colaborado para ponerlo en el trono. Según el libro, al papa también le preocupaba que ponerse contra el Führer alejara a millones de católicos alemanes.

El libro también revela que un príncipe alemán y nazi acérrimo fungió como canal extraoficial secreto entre Pío XII y Hitler y que el asesor principal del Vaticano en asuntos judíos lo exhortó en una carta a no manifestarse en contra de la orden del régimen fascista de arrestar y enviar a los campos de concentración a la mayor parte de los judíos italianos.

“Eso me dejó pasmado”, comentó Kertzer sobre esa carta.

Los defensores de Pío XII, cuyos argumentos a favor de su canonización siguen evaluándose, han alegado durante mucho tiempo que trabajó tras bambalinas para ayudar a los judíos y que enemigos anticatólicos han tratado de manchar a la institución mancillando al pontífice.

“Una impugnación más abierta no habría salvado a ningún judío, sino que habría hecho que murieran todavía más”, escribió Michael Hesemann, quien considera a Pío XII defensor de los judíos, en respuesta a las pruebas divulgadas por Kertzer, a quien calificó como alguien “muy sesgado”.

Hesemann, quien también es autor de un libro reciente sobre el papa de los tiempos de la guerra que se basa en los archivos del Vaticano, sostuvo que este, aunque mantuvo su posición neutral, ocultaba judíos en los conventos y distribuía fes de bautismo falsas.

Kertzer alega que los documentos descubiertos dan una imagen más matizada de Pío XII y no lo muestran ni como el monstruo antisemita a quien con frecuencia denominaban “el papa de Hitler” ni como un héroe. Pero, según Kertzer, la insistencia en proteger la reputación de Pío es reflejo de una resistencia más amplia en Italia —y entre los defensores del Vaticano— a aceptar su complicidad en la Segunda Guerra Mundial, el Holocausto y el asesinato de los judíos de Roma.

El 16 de octubre de 1943, los nazis capturaron a más de mil judíos en toda la ciudad, incluyendo a cientos en el gueto judío, mismo que ahora es una atracción turística frecuentada por multitudes que se agasajan con las alcachofas al estilo judío cerca de la iglesia donde obligaban a los judíos a asistir a los sermones de conversión.

Los alemanes mantuvieron a los judíos durante dos días en un colegio militar cerca del Vaticano mientras revisaban quién estaba bautizado o tenía un cónyuge católico.

“No querían ofender al papa”, señaló Kertzer. En su libro demuestra que los altos asesores de Pío XII solo intercedieron ante el embajador alemán para liberar a los “católicos no arios”. Fueron liberados cerca de 250 y más de mil fueron asesinados en Auschwitz.

En una calle cercana, Kertzer se agachó junto a uno de los adoquines de latón que recuerdan a las víctimas. Sobre él se alzaba el Tempio Maggiore, la Gran Sinagoga de Roma.

“No puedo pensar en esa sinagoga”, dijo Kertzer, “sin pensar en mi padre”.

Cuando el 5º Ejército de Estados Unidos llegó a Roma, el padre de Kertzer, el teniente Morris Kertzer, un rabino nacido en Canadá, estaba con ellos y ofició en la sinagoga.

Un soldado estadounidense, un judío de Roma que había emigrado a Estados Unidos cuando Mussolini introdujo las leyes raciales en Italia, le pidió a Morris Kertzer que hiciera un anuncio para ver si su madre había sobrevivido a la guerra. El rabino colocó al soldado a su lado; cuando comenzó el servicio, se escuchó un grito y la madre del soldado corrió para abrazar a su hijo.

“Es el que más recuerdo de los relatos que contaba mi padre”, afirmó David Kertzer.

Un año antes del nacimiento de Kertzer en 1948, sus padres adoptaron a una adolescente sobreviviente de Auschwitz. Cada vez que aparecían en la televisión imágenes de soldados nazis, David y Ruth, su hermana mayor, corrían a apagar el aparato para proteger a Eva, su hermana adoptiva.

Para ese momento, su padre había llegado a ser director de asuntos interreligiosos en el Comité Judío Estadounidense principalmente para tratar de eliminar el antisemitismo de las iglesias cristianas. Como parte del trabajo de normalización, el joven David Kertzer apareció en el programa Tonight Show de Jack Paar cantando plegarias en el séder de Pésaj de la familia.

Su activismo contra la guerra de Vietnam en la Universidad Brown estuvo a punto de hacer que lo expulsaran e hizo que lo encarcelaran junto con Norman Mailer. Siguió estudiando y se enamoró tanto de la antropología como de Susan Dana, una estudiante de Religión de Maine.

Con el fin de estar cerca de ella, en 1969 se inscribió en la escuela de posgrado de la Universidad Brandeis, donde un profesor de antropología le planteó que su interés por la política y la religión encontraría tierra fértil de estudio en Italia.

Los resultados fueron un año de investigación en Bolonia, Italia, con Susan, para entonces su esposa, y su primer libro, Comrades and Christians. Después de obtener su doctorado, consiguió empleo en la Universidad Brown y en Bowdoin College, tuvo dos hijos, entabló una relación de por vida con Italia y una familiaridad cada vez mayor con los archivos italianos y luego, por casualidad, con los del Vaticano.

A principios de la década de 1990, un profesor de historia italiano le contó sobre Edgardo Mortara, un niño de 6 años de Bolonia hijo de padres judíos. En 1858, el inquisidor de la Iglesia ordenó que detuvieran al chico porque tal vez una sirvienta cristiana lo había llevado a bautizar en secreto, por lo que no podía permanecer dentro de una familia judía.

Esta historia lo condujo a lo que Kertzer llamó “un doble cambio de trayectoria”: a escribir para un público general y acerca de temas judíos.

El producto de esto fue su libro de 1998, El secuestro de Edgardo Mortara, finalista en la categoría de no ficción para el Premio Nacional del Libro. El trabajo llamó la atención de su amigo, el dramaturgo Tony Kushner, quien después se lo dio a Steven Spielberg, mismo que, a su vez, le dijo a Kertzer que quería llevarlo a la pantalla. Mark Rylance se integró al equipo para representar el papel de Pío XII y Kushner escribió el guion; ahora, todo lo que necesitaban era a un niño que hiciera el papel de Edgardo.

“Le hicieron pruebas a 4000 —no a 3900— niños de 6 a 8 años de cuatro continentes”, aseguró Kertzer. “Spielberg nos dice que no está conforme con ninguno de los chicos”.

El proyecto se detuvo, pero Kertzer no. Salió de los archivos para publicar Los papas contra los judíos, acerca del papel de la Iglesia en la aparición del antisemitismo moderno. En 2014, publicó The Pope and Mussolini, en el que analiza la participación de Pío XII en el surgimiento del fascismo y las leyes raciales antisemitas de 1938. Este libro se hizo acreedor al Premio Pulitzer.

Desde entonces, los archivistas del Vaticano lo reconocen y, en ocasiones, lo alientan.

“Tal vez hasta se alegran de que alguien de fuera puede sacar esto a la luz, porque es incómodo tal vez que algunos de ellos lo hagan”, dijo.

Luego de pasar una mañana reciente en los archivos, Kertzer salió de ahí con una sonrisa infantil. Acababa de descubrir que incluso durante la ocupación alemana de Roma, el papa Pío XII seguía concentrado principalmente en los peligros del comunismo. Los más altos cardenales del papa le aconsejaron “crear un partido católico. Son los orígenes del partido Demócratas Cristianos”, dijo Kertzer, refiriéndose a una fuerza que dominaría a Italia durante décadas.

“Dudo que alguien lo haya visto antes”, dijo. “Bueno, fuera del Santo Oficio”.

Jason Horowitz es el jefe del buró en Roma; cubre Italia, Grecia y otros sitios del sur de Europa. Cubrió la campaña presidencial de 2016 en Estados Unidos, el gobierno de Obama y al congreso con un énfasis en perfiles políticos y especiales. @jasondhorowitz

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Le Royaume-Uni va fournir à l’Ukraine des systèmes d’artillerie à longue portée M270 MLRS

par Laurent Lagneau · 6 juin 2022

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Depuis que l’état-major russe a réorganisé son dispositif pour se concentrer sur la région du Donbass et le sud de l’Ukraine, les forces ukrainiennes subissent des pertes importantes, notamment à cause de l’artillerie adverse.

« Nous perdons de 60 à 100 soldats par jour, tués au combat, et environ 500 sont blessés », a admis le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, la semaine passée. À titre de comparaison, en 1968, soit l’année la plus meurtrière de la guerre du Vietnam, les pertes quotidiennes infligées aux forces américaines s’étaient élevées, en moyenne à peu moins de 50 tués.

Quoi qu’il en soit, et en prenant en compte les blessés, mis hors de combat, temporairement ou non, la questuon est de savoir si les forces ukrainiennes pourront tenir dans la durée, alors qu’elles comptaient 250’000 hommes avant le déclenchement des hostilités…

« C’est l’un des moments critiques de la guerre, mais ce n’est pas le pic », a commenté le général général Viktor Muzhenko, ancien chef d’état-major des forces armées ukrainiennes [de 2014 à 2019, ndlr], auprès de l’agence Associated Press. « C’est le conflit le plus important en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Cela explique le niveau élevé des pertes. Afin de les réduire, l’Ukraine a maintenant besoin d’armes puissantes, qui égalent ou même dépassent celles des Russes », a-t-il estimé.

D’où la demande pressante de Kiev pour obtenir des systèmes d’artillerie à longue portée ainsi que les munitions guidées associées. Les États-Unis y ont répondu favorablement, promettant de livrer aux forces ukrainiennes quatre M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System], pouvant tirer des salves de six roquettes à guidage GPS/inertiel M30 [à sous-munitions] ou M31 de 227 mm contre des cibles situées à plus de 70 km. En revanche, la fourniture d’un autre modèle de lance-roquettes multiples, le M270 MRLS [Multiple Launch Rocket System] a pour le moment été exclue par Washington.

Cela étant, quatre M142 HIMARS ne permettront pas d’inverser le rapport de forces sur le terrain… Mais ils seront complétés par des M270 MLRS cédés par le Royaume-Uni.

En effet, via un communiqué publié ce 6 juin, le ministère britannique de la Défense [MoD] a annoncé son intention de fournir à l’Ukraine des systèmes de lance-roquettes multiples et une grande quantité de roquettes M31A1 afin de « l’aider à se défendre contre l’agression russe ». Et de préciser que cette décision est « étroitement coordonnée » avec celle des États-Unis relative à la livraison des M142 HIMARS.

« La décision de Ben Wallace [le ministre britanique de la Défense, nldr] fait suite aux demandes des forces ukrainiennes au sujet d’armes de précision à plus longue portée afin de se défendre contre l’artillerie lourde russe, qui a été utilisée avec des effets dévastateurs dans la région orientale du Donbass », fait valoir le MoD.

« À mesure que la tactique de la Russie change, notre soutien à l’Ukraine doit également changer. Ces systèmes de lance-roquettes multiples hautement performants permettront à nos amis ukrainiens de mieux se protéger contre l’utilisation brutale de l’artillerie à longue portée, que les forces de Poutine ont utilisée sans discernement pour raser les villes », a justifié M. Wallace.

Les artilleurs ukrainiens seront formés à l’utilisation des M270 MLRS au Royaume-Uni, comme cela a été le cas pour la livraison à Kiev des blindés Mastiff, Husky et Wolfhound.

Cependant, le MoD n’a pas précisé le nombre de MLRS concernés par cette nouvelle aide britannique. Actuellement, la British Army en dispose de 44 exemplaires. Et un programme visant à les moderniser pour les maintenir en service jusqu’en 2050 vient d’être lancé.

Il est ainsi question de les doter d’une nouvelle cabine blindée, de chenilles en caoutchouc composite, d’un système de caméra et de radar et d’un nouveau système de conduite de tir, développé dans le cadre d’un partenariat avec les États-Unis, l’Italie et la Finlande. Et, surtout, ils pourront tirer la roquette guidée GMLRS-ER, d’une portée de 150 km, ainsi que le futur missile américain PrSM [Precision Strike Missile, avec 499 km de portée] à partir de 2024.

L’annonce britannique concernant les MLRS promis à l’Ukraine a été faite moins de vingt-quatre heures après que le président russe, Vladimir Poutine, a mis en garde contre toute nouvelle livraison d’armes aux forces ukrainiennes.

S’exprimant après des frappes contre des dépôts de chars T-72 et de blindés fournis par des « pays d’Europe de l’Est » situés près de Kiev, le chef du Kremlin a prévenu que si des missiles de longue portée venaient à être livrés à l’Ukraine, alors Moscou « en tirera les conclusions appropriées » et « utilisera » ses « armes […] pour frapper des sites » qui n’ont « pas été visés jusqu’à présent ».

Le Royaume-Uni va fournir à l’Ukraine des systèmes d’artillerie à longue portée M270 MLRS

par Laurent Lagneau · 6 juin 2022

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Depuis que l’état-major russe a réorganisé son dispositif pour se concentrer sur la région du Donbass et le sud de l’Ukraine, les forces ukrainiennes subissent des pertes importantes, notamment à cause de l’artillerie adverse.

« Nous perdons de 60 à 100 soldats par jour, tués au combat, et environ 500 sont blessés », a admis le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, la semaine passée. À titre de comparaison, en 1968, soit l’année la plus meurtrière de la guerre du Vietnam, les pertes quotidiennes infligées aux forces américaines s’étaient élevées, en moyenne à peu moins de 50 tués.

Quoi qu’il en soit, et en prenant en compte les blessés, mis hors de combat, temporairement ou non, la questuon est de savoir si les forces ukrainiennes pourront tenir dans la durée, alors qu’elles comptaient 250’000 hommes avant le déclenchement des hostilités…

« C’est l’un des moments critiques de la guerre, mais ce n’est pas le pic », a commenté le général général Viktor Muzhenko, ancien chef d’état-major des forces armées ukrainiennes [de 2014 à 2019, ndlr], auprès de l’agence Associated Press. « C’est le conflit le plus important en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Cela explique le niveau élevé des pertes. Afin de les réduire, l’Ukraine a maintenant besoin d’armes puissantes, qui égalent ou même dépassent celles des Russes », a-t-il estimé.

D’où la demande pressante de Kiev pour obtenir des systèmes d’artillerie à longue portée ainsi que les munitions guidées associées. Les États-Unis y ont répondu favorablement, promettant de livrer aux forces ukrainiennes quatre M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System], pouvant tirer des salves de six roquettes à guidage GPS/inertiel M30 [à sous-munitions] ou M31 de 227 mm contre des cibles situées à plus de 70 km. En revanche, la fourniture d’un autre modèle de lance-roquettes multiples, le M270 MRLS [Multiple Launch Rocket System] a pour le moment été exclue par Washington.

Cela étant, quatre M142 HIMARS ne permettront pas d’inverser le rapport de forces sur le terrain… Mais ils seront complétés par des M270 MLRS cédés par le Royaume-Uni.

En effet, via un communiqué publié ce 6 juin, le ministère britannique de la Défense [MoD] a annoncé son intention de fournir à l’Ukraine des systèmes de lance-roquettes multiples et une grande quantité de roquettes M31A1 afin de « l’aider à se défendre contre l’agression russe ». Et de préciser que cette décision est « étroitement coordonnée » avec celle des États-Unis relative à la livraison des M142 HIMARS.

« La décision de Ben Wallace [le ministre britanique de la Défense, nldr] fait suite aux demandes des forces ukrainiennes au sujet d’armes de précision à plus longue portée afin de se défendre contre l’artillerie lourde russe, qui a été utilisée avec des effets dévastateurs dans la région orientale du Donbass », fait valoir le MoD.

« À mesure que la tactique de la Russie change, notre soutien à l’Ukraine doit également changer. Ces systèmes de lance-roquettes multiples hautement performants permettront à nos amis ukrainiens de mieux se protéger contre l’utilisation brutale de l’artillerie à longue portée, que les forces de Poutine ont utilisée sans discernement pour raser les villes », a justifié M. Wallace.

Les artilleurs ukrainiens seront formés à l’utilisation des M270 MLRS au Royaume-Uni, comme cela a été le cas pour la livraison à Kiev des blindés Mastiff, Husky et Wolfhound.

Cependant, le MoD n’a pas précisé le nombre de MLRS concernés par cette nouvelle aide britannique. Actuellement, la British Army en dispose de 44 exemplaires. Et un programme visant à les moderniser pour les maintenir en service jusqu’en 2050 vient d’être lancé.

Il est ainsi question de les doter d’une nouvelle cabine blindée, de chenilles en caoutchouc composite, d’un système de caméra et de radar et d’un nouveau système de conduite de tir, développé dans le cadre d’un partenariat avec les États-Unis, l’Italie et la Finlande. Et, surtout, ils pourront tirer la roquette guidée GMLRS-ER, d’une portée de 150 km, ainsi que le futur missile américain PrSM [Precision Strike Missile, avec 499 km de portée] à partir de 2024.

L’annonce britannique concernant les MLRS promis à l’Ukraine a été faite moins de vingt-quatre heures après que le président russe, Vladimir Poutine, a mis en garde contre toute nouvelle livraison d’armes aux forces ukrainiennes.

S’exprimant après des frappes contre des dépôts de chars T-72 et de blindés fournis par des « pays d’Europe de l’Est » situés près de Kiev, le chef du Kremlin a prévenu que si des missiles de longue portée venaient à être livrés à l’Ukraine, alors Moscou « en tirera les conclusions appropriées » et « utilisera » ses « armes […] pour frapper des sites » qui n’ont « pas été visés jusqu’à présent ».

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Depuis que l’état-major russe a réorganisé son dispositif pour se concentrer sur la région du Donbass et le sud de l’Ukraine, les forces ukrainiennes subissent des pertes importantes, notamment à cause de l’artillerie adverse.

« Nous perdons de 60 à 100 soldats par jour, tués au combat, et environ 500 sont blessés », a admis le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, la semaine passée. À titre de comparaison, en 1968, soit l’année la plus meurtrière de la guerre du Vietnam, les pertes quotidiennes infligées aux forces américaines s’étaient élevées, en moyenne à peu moins de 50 tués.

Quoi qu’il en soit, et en prenant en compte les blessés, mis hors de combat, temporairement ou non, la questuon est de savoir si les forces ukrainiennes pourront tenir dans la durée, alors qu’elles comptaient 250’000 hommes avant le déclenchement des hostilités…

« C’est l’un des moments critiques de la guerre, mais ce n’est pas le pic », a commenté le général général Viktor Muzhenko, ancien chef d’état-major des forces armées ukrainiennes [de 2014 à 2019, ndlr], auprès de l’agence Associated Press. « C’est le conflit le plus important en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Cela explique le niveau élevé des pertes. Afin de les réduire, l’Ukraine a maintenant besoin d’armes puissantes, qui égalent ou même dépassent celles des Russes », a-t-il estimé.

D’où la demande pressante de Kiev pour obtenir des systèmes d’artillerie à longue portée ainsi que les munitions guidées associées. Les États-Unis y ont répondu favorablement, promettant de livrer aux forces ukrainiennes quatre M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System], pouvant tirer des salves de six roquettes à guidage GPS/inertiel M30 [à sous-munitions] ou M31 de 227 mm contre des cibles situées à plus de 70 km. En revanche, la fourniture d’un autre modèle de lance-roquettes multiples, le M270 MRLS [Multiple Launch Rocket System] a pour le moment été exclue par Washington.

Cela étant, quatre M142 HIMARS ne permettront pas d’inverser le rapport de forces sur le terrain… Mais ils seront complétés par des M270 MLRS cédés par le Royaume-Uni.

En effet, via un communiqué publié ce 6 juin, le ministère britannique de la Défense [MoD] a annoncé son intention de fournir à l’Ukraine des systèmes de lance-roquettes multiples et une grande quantité de roquettes M31A1 afin de « l’aider à se défendre contre l’agression russe ». Et de préciser que cette décision est « étroitement coordonnée » avec celle des États-Unis relative à la livraison des M142 HIMARS.

« La décision de Ben Wallace [le ministre britanique de la Défense, nldr] fait suite aux demandes des forces ukrainiennes au sujet d’armes de précision à plus longue portée afin de se défendre contre l’artillerie lourde russe, qui a été utilisée avec des effets dévastateurs dans la région orientale du Donbass », fait valoir le MoD.

« À mesure que la tactique de la Russie change, notre soutien à l’Ukraine doit également changer. Ces systèmes de lance-roquettes multiples hautement performants permettront à nos amis ukrainiens de mieux se protéger contre l’utilisation brutale de l’artillerie à longue portée, que les forces de Poutine ont utilisée sans discernement pour raser les villes », a justifié M. Wallace.

Les artilleurs ukrainiens seront formés à l’utilisation des M270 MLRS au Royaume-Uni, comme cela a été le cas pour la livraison à Kiev des blindés Mastiff, Husky et Wolfhound.

Cependant, le MoD n’a pas précisé le nombre de MLRS concernés par cette nouvelle aide britannique. Actuellement, la British Army en dispose de 44 exemplaires. Et un programme visant à les moderniser pour les maintenir en service jusqu’en 2050 vient d’être lancé.

Il est ainsi question de les doter d’une nouvelle cabine blindée, de chenilles en caoutchouc composite, d’un système de caméra et de radar et d’un nouveau système de conduite de tir, développé dans le cadre d’un partenariat avec les États-Unis, l’Italie et la Finlande. Et, surtout, ils pourront tirer la roquette guidée GMLRS-ER, d’une portée de 150 km, ainsi que le futur missile américain PrSM [Precision Strike Missile, avec 499 km de portée] à partir de 2024.

L’annonce britannique concernant les MLRS promis à l’Ukraine a été faite moins de vingt-quatre heures après que le président russe, Vladimir Poutine, a mis en garde contre toute nouvelle livraison d’armes aux forces ukrainiennes.

S’exprimant après des frappes contre des dépôts de chars T-72 et de blindés fournis par des « pays d’Europe de l’Est » situés près de Kiev, le chef du Kremlin a prévenu que si des missiles de longue portée venaient à être livrés à l’Ukraine, alors Moscou « en tirera les conclusions appropriées » et « utilisera » ses « armes […] pour frapper des sites » qui n’ont « pas été visés jusqu’à présent ».

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« Nous perdons de 60 à 100 soldats par jour, tués au combat, et environ 500 sont blessés », a admis le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, la semaine passée. À titre de comparaison, en 1968, soit l’année la plus meurtrière de la guerre du Vietnam, les pertes quotidiennes infligées aux forces américaines s’étaient élevées, en moyenne à peu moins de 50 tués.

Quoi qu’il en soit, et en prenant en compte les blessés, mis hors de combat, temporairement ou non, la questuon est de savoir si les forces ukrainiennes pourront tenir dans la durée, alors qu’elles comptaient 250’000 hommes avant le déclenchement des hostilités…

« C’est l’un des moments critiques de la guerre, mais ce n’est pas le pic », a commenté le général général Viktor Muzhenko, ancien chef d’état-major des forces armées ukrainiennes [de 2014 à 2019, ndlr], auprès de l’agence Associated Press. « C’est le conflit le plus important en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Cela explique le niveau élevé des pertes. Afin de les réduire, l’Ukraine a maintenant besoin d’armes puissantes, qui égalent ou même dépassent celles des Russes », a-t-il estimé.

D’où la demande pressante de Kiev pour obtenir des systèmes d’artillerie à longue portée ainsi que les munitions guidées associées. Les États-Unis y ont répondu favorablement, promettant de livrer aux forces ukrainiennes quatre M142 HIMARS [High Mobility Artillery Rocket System], pouvant tirer des salves de six roquettes à guidage GPS/inertiel M30 [à sous-munitions] ou M31 de 227 mm contre des cibles situées à plus de 70 km. En revanche, la fourniture d’un autre modèle de lance-roquettes multiples, le M270 MRLS [Multiple Launch Rocket System] a pour le moment été exclue par Washington.

Cela étant, quatre M142 HIMARS ne permettront pas d’inverser le rapport de forces sur le terrain… Mais ils seront complétés par des M270 MLRS cédés par le Royaume-Uni.

En effet, via un communiqué publié ce 6 juin, le ministère britannique de la Défense [MoD] a annoncé son intention de fournir à l’Ukraine des systèmes de lance-roquettes multiples et une grande quantité de roquettes M31A1 afin de « l’aider à se défendre contre l’agression russe ». Et de préciser que cette décision est « étroitement coordonnée » avec celle des États-Unis relative à la livraison des M142 HIMARS.

« La décision de Ben Wallace [le ministre britanique de la Défense, nldr] fait suite aux demandes des forces ukrainiennes au sujet d’armes de précision à plus longue portée afin de se défendre contre l’artillerie lourde russe, qui a été utilisée avec des effets dévastateurs dans la région orientale du Donbass », fait valoir le MoD.

« À mesure que la tactique de la Russie change, notre soutien à l’Ukraine doit également changer. Ces systèmes de lance-roquettes multiples hautement performants permettront à nos amis ukrainiens de mieux se protéger contre l’utilisation brutale de l’artillerie à longue portée, que les forces de Poutine ont utilisée sans discernement pour raser les villes », a justifié M. Wallace.

Les artilleurs ukrainiens seront formés à l’utilisation des M270 MLRS au Royaume-Uni, comme cela a été le cas pour la livraison à Kiev des blindés Mastiff, Husky et Wolfhound.

Cependant, le MoD n’a pas précisé le nombre de MLRS concernés par cette nouvelle aide britannique. Actuellement, la British Army en dispose de 44 exemplaires. Et un programme visant à les moderniser pour les maintenir en service jusqu’en 2050 vient d’être lancé.

Il est ainsi question de les doter d’une nouvelle cabine blindée, de chenilles en caoutchouc composite, d’un système de caméra et de radar et d’un nouveau système de conduite de tir, développé dans le cadre d’un partenariat avec les États-Unis, l’Italie et la Finlande. Et, surtout, ils pourront tirer la roquette guidée GMLRS-ER, d’une portée de 150 km, ainsi que le futur missile américain PrSM [Precision Strike Missile, avec 499 km de portée] à partir de 2024.

L’annonce britannique concernant les MLRS promis à l’Ukraine a été faite moins de vingt-quatre heures après que le président russe, Vladimir Poutine, a mis en garde contre toute nouvelle livraison d’armes aux forces ukrainiennes.

S’exprimant après des frappes contre des dépôts de chars T-72 et de blindés fournis par des « pays d’Europe de l’Est » situés près de Kiev, le chef du Kremlin a prévenu que si des missiles de longue portée venaient à être livrés à l’Ukraine, alors Moscou « en tirera les conclusions appropriées » et « utilisera » ses « armes […] pour frapper des sites » qui n’ont « pas été visés jusqu’à présent ».

France24 - Monde

Macron 2 : une impulsion pour les Européens ?

Publié le : 29/04/2022 - 16:05

Caroline DE CAMARET

Les leaders des institutions et la majorité des eurodéputés ont poussé un ouf de soulagement à l'annonce des résultats des élections présidentielles françaises. Emmanuel Macron rempile donc pour un second mandat après avoir mené une campagne pro-européenne alors que la France est toujours présidente en exercice du Conseil de l'UE.

Du point de vue des européens, une victoire d'une candidate d'extrême droite, Marine le Pen, représentait un danger existentiel pour la construction européenne. La France, pays fondateur, deuxième économie de l'Union, et locomotive des 27, ne peut avancer sans son engagement. Cinq ans de plus, mais pour quoi faire au plan européen ? Quel regard nos voisins européens portent-ils sur ce second mandat et les ambitions affichées par Emmanuel Macron ?

Émission préparée par Isabelle Romero, Perrine Desplats, Sophie Samaille et Georgina Robertson.

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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  • Nicola BEER, Eurodéputée allemande, groupe Renew Europe (FDP)
  • Paolo BORCHIA, Député européen, Identité et Démocratie (Italie)
  • Marisa MATIAS, Députée européenne, La Gauche (Portugal)
Opex 360

L’armée de l’Air & de l’Espace a créé un « Topgun » à la française, avec la formation « QWI » pour les pilotes de Rafale

par Laurent Lagneau · 5 juin 2022

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Aux États-Unis, la « Weapons School » de l’US Air Force et le Naval Aviation Warfighting Development Center [NAWDC] de l’US Navy, dont fait partie le programme « Strike Fighter Tactics Instructor », plus connu sous le nom de « TOPGUN », forment des instructeurs spécialistes du combat aérien. Le Royaume-Uni a mis en place, sur la base aérienne de Lossiemouth, une formation similaire pour les pilotes de la Royal Air Force et de la Fleet Air Arm de la Royal Navy, avec la qualification « QWI » [Qualified Weapons Instructor].

Cultivant des liens étroits avec l’US Air Force et la Royal Air Force, comme en témoignent l’exercice Atlantic Trident et, surtout, les opérations qu’elle mène conjointement avec elles, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] vient à son tour de créer une telle formation. Celle-ci a en effet commencé le 30 mai, sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan, avec quatre pilotes de Rafale [dont un de la Marine nationale] et un navigateur-officier système d’armes [NOSA].

Cette formation, appelée « QWI Rafale », est dipensée par la « Weapons School » [ou École d’armes…] et les centres experts de Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM] de l’AAE, avec l’objectif de « créer un réseau d’experts tactiques au sein des unités de combat ».

Ainsi, pendant six semaines « intensives », les stagiaires vont enchaîner les cours théoriques, les séances de simulateurs et, évidemment, les vols. Cette formation vise, explique le CEAM, à « parfaire leur connaissance et leur maitrise de leur système d’arme et d’approfondir les tactiques, les techniques et les procédures des engagements dits de ‘haut du spectre' ». À l’issue, ils obtiendront la qualification « QWI », laquelle doit leur donner la « crédibilité et la légitimité nécessaires pour transmettre dans leur unité tout ce qu’ils auront appris ».

Pour rappel, le CEAM/AWC [pour Air Warfare Center / Centre de guerre aérienne] a vu le jour en 2015, avec la fusion du Centre d’expériences aériennes militaires et Centre tactique Air [CENTAC-Air] du Commandement des forces aériennes [CFA]. Ce qui avait été qualifié, à l’époque, de « réforme majeure » par le général Denis Mercier, alors chef d’état-major de l’armée de l’Air, dans la mesure où elle allait réunir, sous un même commandement, « tous les acteurs de l’innovation, qu’ils agissent dans le domaine des équipements, de la doctrine ou de la formation ».

L’armée de l’Air & de l’Espace a créé un « Topgun » à la française, avec la formation « QWI » pour les pilotes de Rafale

par Laurent Lagneau · 5 juin 2022

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Aux États-Unis, la « Weapons School » de l’US Air Force et le Naval Aviation Warfighting Development Center [NAWDC] de l’US Navy, dont fait partie le programme « Strike Fighter Tactics Instructor », plus connu sous le nom de « TOPGUN », forment des instructeurs spécialistes du combat aérien. Le Royaume-Uni a mis en place, sur la base aérienne de Lossiemouth, une formation similaire pour les pilotes de la Royal Air Force et de la Fleet Air Arm de la Royal Navy, avec la qualification « QWI » [Qualified Weapons Instructor].

Cultivant des liens étroits avec l’US Air Force et la Royal Air Force, comme en témoignent l’exercice Atlantic Trident et, surtout, les opérations qu’elle mène conjointement avec elles, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] vient à son tour de créer une telle formation. Celle-ci a en effet commencé le 30 mai, sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan, avec quatre pilotes de Rafale [dont un de la Marine nationale] et un navigateur-officier système d’armes [NOSA].

Cette formation, appelée « QWI Rafale », est dipensée par la « Weapons School » [ou École d’armes…] et les centres experts de Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM] de l’AAE, avec l’objectif de « créer un réseau d’experts tactiques au sein des unités de combat ».

Ainsi, pendant six semaines « intensives », les stagiaires vont enchaîner les cours théoriques, les séances de simulateurs et, évidemment, les vols. Cette formation vise, explique le CEAM, à « parfaire leur connaissance et leur maitrise de leur système d’arme et d’approfondir les tactiques, les techniques et les procédures des engagements dits de ‘haut du spectre' ». À l’issue, ils obtiendront la qualification « QWI », laquelle doit leur donner la « crédibilité et la légitimité nécessaires pour transmettre dans leur unité tout ce qu’ils auront appris ».

Pour rappel, le CEAM/AWC [pour Air Warfare Center / Centre de guerre aérienne] a vu le jour en 2015, avec la fusion du Centre d’expériences aériennes militaires et Centre tactique Air [CENTAC-Air] du Commandement des forces aériennes [CFA]. Ce qui avait été qualifié, à l’époque, de « réforme majeure » par le général Denis Mercier, alors chef d’état-major de l’armée de l’Air, dans la mesure où elle allait réunir, sous un même commandement, « tous les acteurs de l’innovation, qu’ils agissent dans le domaine des équipements, de la doctrine ou de la formation ».

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Aux États-Unis, la « Weapons School » de l’US Air Force et le Naval Aviation Warfighting Development Center [NAWDC] de l’US Navy, dont fait partie le programme « Strike Fighter Tactics Instructor », plus connu sous le nom de « TOPGUN », forment des instructeurs spécialistes du combat aérien. Le Royaume-Uni a mis en place, sur la base aérienne de Lossiemouth, une formation similaire pour les pilotes de la Royal Air Force et de la Fleet Air Arm de la Royal Navy, avec la qualification « QWI » [Qualified Weapons Instructor].

Cultivant des liens étroits avec l’US Air Force et la Royal Air Force, comme en témoignent l’exercice Atlantic Trident et, surtout, les opérations qu’elle mène conjointement avec elles, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] vient à son tour de créer une telle formation. Celle-ci a en effet commencé le 30 mai, sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan, avec quatre pilotes de Rafale [dont un de la Marine nationale] et un navigateur-officier système d’armes [NOSA].

Cette formation, appelée « QWI Rafale », est dipensée par la « Weapons School » [ou École d’armes…] et les centres experts de Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM] de l’AAE, avec l’objectif de « créer un réseau d’experts tactiques au sein des unités de combat ».

Ainsi, pendant six semaines « intensives », les stagiaires vont enchaîner les cours théoriques, les séances de simulateurs et, évidemment, les vols. Cette formation vise, explique le CEAM, à « parfaire leur connaissance et leur maitrise de leur système d’arme et d’approfondir les tactiques, les techniques et les procédures des engagements dits de ‘haut du spectre' ». À l’issue, ils obtiendront la qualification « QWI », laquelle doit leur donner la « crédibilité et la légitimité nécessaires pour transmettre dans leur unité tout ce qu’ils auront appris ».

Pour rappel, le CEAM/AWC [pour Air Warfare Center / Centre de guerre aérienne] a vu le jour en 2015, avec la fusion du Centre d’expériences aériennes militaires et Centre tactique Air [CENTAC-Air] du Commandement des forces aériennes [CFA]. Ce qui avait été qualifié, à l’époque, de « réforme majeure » par le général Denis Mercier, alors chef d’état-major de l’armée de l’Air, dans la mesure où elle allait réunir, sous un même commandement, « tous les acteurs de l’innovation, qu’ils agissent dans le domaine des équipements, de la doctrine ou de la formation ».

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Aux États-Unis, la « Weapons School » de l’US Air Force et le Naval Aviation Warfighting Development Center [NAWDC] de l’US Navy, dont fait partie le programme « Strike Fighter Tactics Instructor », plus connu sous le nom de « TOPGUN », forment des instructeurs spécialistes du combat aérien. Le Royaume-Uni a mis en place, sur la base aérienne de Lossiemouth, une formation similaire pour les pilotes de la Royal Air Force et de la Fleet Air Arm de la Royal Navy, avec la qualification « QWI » [Qualified Weapons Instructor].

Cultivant des liens étroits avec l’US Air Force et la Royal Air Force, comme en témoignent l’exercice Atlantic Trident et, surtout, les opérations qu’elle mène conjointement avec elles, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] vient à son tour de créer une telle formation. Celle-ci a en effet commencé le 30 mai, sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan, avec quatre pilotes de Rafale [dont un de la Marine nationale] et un navigateur-officier système d’armes [NOSA].

Cette formation, appelée « QWI Rafale », est dipensée par la « Weapons School » [ou École d’armes…] et les centres experts de Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM] de l’AAE, avec l’objectif de « créer un réseau d’experts tactiques au sein des unités de combat ».

Ainsi, pendant six semaines « intensives », les stagiaires vont enchaîner les cours théoriques, les séances de simulateurs et, évidemment, les vols. Cette formation vise, explique le CEAM, à « parfaire leur connaissance et leur maitrise de leur système d’arme et d’approfondir les tactiques, les techniques et les procédures des engagements dits de ‘haut du spectre' ». À l’issue, ils obtiendront la qualification « QWI », laquelle doit leur donner la « crédibilité et la légitimité nécessaires pour transmettre dans leur unité tout ce qu’ils auront appris ».

Pour rappel, le CEAM/AWC [pour Air Warfare Center / Centre de guerre aérienne] a vu le jour en 2015, avec la fusion du Centre d’expériences aériennes militaires et Centre tactique Air [CENTAC-Air] du Commandement des forces aériennes [CFA]. Ce qui avait été qualifié, à l’époque, de « réforme majeure » par le général Denis Mercier, alors chef d’état-major de l’armée de l’Air, dans la mesure où elle allait réunir, sous un même commandement, « tous les acteurs de l’innovation, qu’ils agissent dans le domaine des équipements, de la doctrine ou de la formation ».

France24 - Monde

En Amazonie, disparition d'un journaliste britannique et d'un expert brésilien

Publié le : 08/06/2022 - 10:23

FRANCE 24 Suivre Alice BROGAT

Le journaliste britannique Dom Phillips et le spécialiste brésilien des peuples autochtones, Bruno Araujo Pereira, ont disparu dans la Vallée de Javari, une région reculée d'Amazonie. Très expérimentés et fin connaisseurs de la région, les deux hommes n'ont plus été vu depuis dimanche, alors qu'ils avaient reçu des menaces.

Deux jours après la disparition dans une région reculée d'Amazonie d'un journaliste britannique et d'un spécialiste brésilien des peuples autochtones, les proches des deux hommes ont manifesté leur vive inquiétude, mardi 7 juin.

Le journaliste indépendant Dom Phillips, 57 ans, collaborateur régulier du quotidien The Guardian, qui faisait des recherches pour un livre dans la Vallée de Javari, et Bruno Araujo Pereira, 41 ans, spécialiste reconnu des peuples indigènes, n'ont plus été vus depuis dimanche matin. 

Ils avaient "reçu des menaces sur le terrain la semaine (précédant) leur disparition", ont révélé dans un communiqué l'Union des organisations indigènes de la Vallée Javari (Univaja) et l'Observatoire pour les droits humains des peuples indigènes isolés et récemment contactés (OPI).

La police civile d'Amazonas, qui est impliquée dans les enquêtes, a indiqué mardi soir qu'elle interrogeait un "suspect". Quatre autres personnes ont été interrogées "comme témoins". La police fédérale et la marine ont repris leurs recherches mardi, cette dernière avec des hélicoptères notamment.

Orpaillage et invasion de terres indigènes

Située dans l'ouest de l'Amazonie, près du Pérou, la Vallée de Javari est très difficile d'accès et abrite des tribus souvent totalement isolées. Cette région connaît une escalade de la violence armée en raison de la présence de mineurs, d'orpailleurs et de braconniers.

Selon l'Univaja et l'OPI, les deux hommes ont rejoint le lac Jaburu vendredi soir. Ils ont pris le chemin du retour dimanche matin, mais ne sont pas revenus comme prévu à Atalaia do Norte. Ils ont fait un arrêt dans la communauté de Sao Rafael, où Bruno Pereira avait prévu un rendez-vous avec le chef local afin d'évoquer la question des patrouilles indigènes pour combattre les "invasions" de terres, de plus en plus fréquentes sous le gouvernement Bolsonaro. Le chef local n'arrivant pas, ils ont décidé de rentrer à Atalaia do Norte, à deux heures de bateau. Ils ont été vus pour la dernière fois juste en aval de Sao Rafael.

La Vallée de Javari est l'un des plus grands territoires indigènes du Brésil. Elle abrite quelque 6 300 individus de 26 groupes ethniques, dont 19 sont isolés, d'après l'ONG Instituto Socioambiental.

Une disparition plus qu'inquiétante

La police fédérale a confirmé à l'AFP que les deux derniers hommes à avoir vu Phillips et Pereira avaient été interrogés lundi, puis relâchés. "Chaque minute compte (...). Nous appelons les autorités brésiliennes à faire tout leur possible", a imploré dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux depuis le Royaume Uni la sœur du journaliste, Sian Phillips. 

"Nous savions que c'était un endroit dangereux, mais Dom pensait qu'il était possible de préserver la nature et la vie des peuples indigènes", a-t-elle ajouté. L'épouse brésilienne du journaliste, Alessandra Sampaio, installée avec lui à Salvador (nord-est), a demandé dans une vidéo diffusée par TV Bahia "une intensification des recherches".

Sian Phillips appeals for urgency from Brazilian authorities in the search for brother Dom Phillips, journalist missing in the Amazon since Sunday, please keep up the pressure!@FCDOGovUK@trussliz@BrazilEmbassyUK@mhopkinsfco @marcolonghi4dn@fyldeca@jamescleverly pic.twitter.com/5KruRDOKjK

June 7, 2022

Bruno Araujo Pereira, qui a longtemps travaillé à la Funai, a régulièrement fait l'objet de menaces, y compris de mort, de la part d'exploitants forestiers et miniers clandestins convoitant des terres indigènes. 

Bolsonaro et Lula s'en mêlent

Une quarantaine de journalistes et d'amis de Phillips, qui collaborait aussi au Washington Post, au New York Times et à The Intercept, ont déclaré dans une lettre publiée par O Globo refuser "d'envisager le pire" et ont aussi réclamé une accélération des recherches.

"J'espère qu'ils seront retrouvés et rentreront en paix", a écrit sur les réseaux sociaux l'ex-président Lula da Silva, en postant une photo du journaliste lors d'une interview en 2017.

Lula and Dom just a few years ago in Brazil. “I hope they are found and can come home in peace to their families and friends,” he says of Dom and Bruno https://t.co/Bse4vh9JBe

June 7, 2022

Jaïr Bolsonaro a lui été critiqué après le refus initial des autorités militaires de mobiliser un hélicoptère pour tenter de repérer les deux hommes. "Deux personnes dans un bateau, dans une région comme celle-là, complètement sauvage, est une aventure qui n'est pas recommandable. Tout peut arriver", a déclaré le président brésilien dans un entretien accordé à la chaîne Sbt News.

"C'est peut-être un accident, ils ont peut-être été exécutés", a poursuivi M. Bolsonaro qui "prie Dieu qu'ils soient retrouvés le plus rapidement possible". "Les forces armées travaillent dur dans la région", a-t-il assuré.

Avec AFP

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L’Australie accuse la force aérienne chinoise d’avoir mis en danger un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon

par Laurent Lagneau · 5 juin 2022

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Quelques jours après que le Canada a accusé la force aérienne chinoise d’avoir harcelé de manière dangereuse l’avion de patrouille maritime CP-140 Aurora qu’il avait engagé au sein de l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], la structure des Nations unies chargée de documenter les violations des sanctions infligées à la Corée du Nord, l’Australie vient d’en faire autant.

Ainsi, selon le ministre australien de la Défense, Richard Marles, un incident sérieux impliquant un chasseur chinois de type J-16 et un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de la Royal Australian Air Force [RAAF] s’est produit le 26 mai, « dans l’espace aérien international de la région de la mer de Chine méridionale », dont la quasi-totalité est revendiquée par Pékin.

L’interception du P-8A Poseidon par le J-16 a « entraîné une manœuvre dangereuse qui a constitué une menace pour la sécurité » de l’avion et de son équipage », a dénoncé M. Marles, qui vient juste de prendre ses fonctions.

D’après les détails donnés à la presse, le J-16 chinois s’est approché du P-8A Poseidon avant de lancer des fusées éclairantes [destinées à leurrer les missiles à infrarouge]. Puis il lui a coupé la route en larguant des paillettes [chaff], constituées de fibres de verre enrobées d’aluminium pour tromper les radars.

Le chasseur chinois « a lâché un paquet de paillettes contenant de petits morceaux d’aluminium, dont certains ont été ingérés par le moteur de l’avion P-8 », a expliqué M. Marles. « Personne n’a été blessé et l’avion a pu rejoindre sa base. Nous avons exprimé nos préoccupations auprès de Pékin par les voies appropriées », a-t-il précisé.

En outre, le ministre a également fait valoir que l’Australie « agit complètement dans le cadre du droit international pour garantir la liberté de navigation en mer de Chine méridionale, car c’est fondamentalement dans l’intérêt de notre nation ». Visiblement, le nouveau gouvernement australien n’entend pas s’écarter de la ligne tracée par son prédécesseur, alors que les contentieux entre Canberra et Pékin se sont multipliées lors de ces dernières années.

En effet, comme les États-Unis [mais aussi la France et le Royaume-Uni], l’Australie considère que les revendications de Pékin sur la mer de Chine méridionale ne sont pas fondées, comme l’a ailleurs souligné la Cour permanente d’arbitrage en 2016. Or, faisant fi des revendications territoriales des pays riverains, la Chine y a pris possession de nombreux îlots [dont ceux des archipels Spratleys et Paracels] et y déploie des capacités de déni et d’interdiction d’accès [A2/AD], alors qu’une grande partie du commerce entre l’Asie et le reste du monde transite par cette région.

Quoi qu’il en soit, il s’agit du second incident impliquant les forces australiennes et chinoises depuis le début de cette année. En février, le « destroyer » de type 052D « Hefei », accompagné par le escortait le navire d’assaut amphibie de type 071 « Jinggang Shan », avait pointé un laser en direction d’un P-8A Poseidon de la RAAF qui survolait la mer d’Ararufa, bordée par la côte septentrionale de l’Australie et la Nouvelle-Guinée.

« De telles actions ne sont pas conformes aux normes que nous attendons des militaires professionnels », avait réagi Canberra. Mais, en retour, le ministère chinois de la Défense avait accusé l’avion australien de s’être approché d’un peu trop près de ses navires et d’avoir largué des bouées acoustiques, destinées à repérer la présence éventuelle de sous-marins. « Nous demandons instamment à l’Australie de respecter les droits légitimes des navires chinois dans les eaux concernées, conformément au droit international, et de cesser de diffuser de fausses informations sur la Chine », avait ensuite affirmé Pékin.

Photo : Royal Australian Air Force

L’Australie accuse la force aérienne chinoise d’avoir mis en danger un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon

par Laurent Lagneau · 5 juin 2022

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Quelques jours après que le Canada a accusé la force aérienne chinoise d’avoir harcelé de manière dangereuse l’avion de patrouille maritime CP-140 Aurora qu’il avait engagé au sein de l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], la structure des Nations unies chargée de documenter les violations des sanctions infligées à la Corée du Nord, l’Australie vient d’en faire autant.

Ainsi, selon le ministre australien de la Défense, Richard Marles, un incident sérieux impliquant un chasseur chinois de type J-16 et un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de la Royal Australian Air Force [RAAF] s’est produit le 26 mai, « dans l’espace aérien international de la région de la mer de Chine méridionale », dont la quasi-totalité est revendiquée par Pékin.

L’interception du P-8A Poseidon par le J-16 a « entraîné une manœuvre dangereuse qui a constitué une menace pour la sécurité » de l’avion et de son équipage », a dénoncé M. Marles, qui vient juste de prendre ses fonctions.

D’après les détails donnés à la presse, le J-16 chinois s’est approché du P-8A Poseidon avant de lancer des fusées éclairantes [destinées à leurrer les missiles à infrarouge]. Puis il lui a coupé la route en larguant des paillettes [chaff], constituées de fibres de verre enrobées d’aluminium pour tromper les radars.

Le chasseur chinois « a lâché un paquet de paillettes contenant de petits morceaux d’aluminium, dont certains ont été ingérés par le moteur de l’avion P-8 », a expliqué M. Marles. « Personne n’a été blessé et l’avion a pu rejoindre sa base. Nous avons exprimé nos préoccupations auprès de Pékin par les voies appropriées », a-t-il précisé.

En outre, le ministre a également fait valoir que l’Australie « agit complètement dans le cadre du droit international pour garantir la liberté de navigation en mer de Chine méridionale, car c’est fondamentalement dans l’intérêt de notre nation ». Visiblement, le nouveau gouvernement australien n’entend pas s’écarter de la ligne tracée par son prédécesseur, alors que les contentieux entre Canberra et Pékin se sont multipliées lors de ces dernières années.

En effet, comme les États-Unis [mais aussi la France et le Royaume-Uni], l’Australie considère que les revendications de Pékin sur la mer de Chine méridionale ne sont pas fondées, comme l’a ailleurs souligné la Cour permanente d’arbitrage en 2016. Or, faisant fi des revendications territoriales des pays riverains, la Chine y a pris possession de nombreux îlots [dont ceux des archipels Spratleys et Paracels] et y déploie des capacités de déni et d’interdiction d’accès [A2/AD], alors qu’une grande partie du commerce entre l’Asie et le reste du monde transite par cette région.

Quoi qu’il en soit, il s’agit du second incident impliquant les forces australiennes et chinoises depuis le début de cette année. En février, le « destroyer » de type 052D « Hefei », accompagné par le escortait le navire d’assaut amphibie de type 071 « Jinggang Shan », avait pointé un laser en direction d’un P-8A Poseidon de la RAAF qui survolait la mer d’Ararufa, bordée par la côte septentrionale de l’Australie et la Nouvelle-Guinée.

« De telles actions ne sont pas conformes aux normes que nous attendons des militaires professionnels », avait réagi Canberra. Mais, en retour, le ministère chinois de la Défense avait accusé l’avion australien de s’être approché d’un peu trop près de ses navires et d’avoir largué des bouées acoustiques, destinées à repérer la présence éventuelle de sous-marins. « Nous demandons instamment à l’Australie de respecter les droits légitimes des navires chinois dans les eaux concernées, conformément au droit international, et de cesser de diffuser de fausses informations sur la Chine », avait ensuite affirmé Pékin.

Photo : Royal Australian Air Force

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Quelques jours après que le Canada a accusé la force aérienne chinoise d’avoir harcelé de manière dangereuse l’avion de patrouille maritime CP-140 Aurora qu’il avait engagé au sein de l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], la structure des Nations unies chargée de documenter les violations des sanctions infligées à la Corée du Nord, l’Australie vient d’en faire autant.

Ainsi, selon le ministre australien de la Défense, Richard Marles, un incident sérieux impliquant un chasseur chinois de type J-16 et un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de la Royal Australian Air Force [RAAF] s’est produit le 26 mai, « dans l’espace aérien international de la région de la mer de Chine méridionale », dont la quasi-totalité est revendiquée par Pékin.

L’interception du P-8A Poseidon par le J-16 a « entraîné une manœuvre dangereuse qui a constitué une menace pour la sécurité » de l’avion et de son équipage », a dénoncé M. Marles, qui vient juste de prendre ses fonctions.

D’après les détails donnés à la presse, le J-16 chinois s’est approché du P-8A Poseidon avant de lancer des fusées éclairantes [destinées à leurrer les missiles à infrarouge]. Puis il lui a coupé la route en larguant des paillettes [chaff], constituées de fibres de verre enrobées d’aluminium pour tromper les radars.

Le chasseur chinois « a lâché un paquet de paillettes contenant de petits morceaux d’aluminium, dont certains ont été ingérés par le moteur de l’avion P-8 », a expliqué M. Marles. « Personne n’a été blessé et l’avion a pu rejoindre sa base. Nous avons exprimé nos préoccupations auprès de Pékin par les voies appropriées », a-t-il précisé.

En outre, le ministre a également fait valoir que l’Australie « agit complètement dans le cadre du droit international pour garantir la liberté de navigation en mer de Chine méridionale, car c’est fondamentalement dans l’intérêt de notre nation ». Visiblement, le nouveau gouvernement australien n’entend pas s’écarter de la ligne tracée par son prédécesseur, alors que les contentieux entre Canberra et Pékin se sont multipliées lors de ces dernières années.

En effet, comme les États-Unis [mais aussi la France et le Royaume-Uni], l’Australie considère que les revendications de Pékin sur la mer de Chine méridionale ne sont pas fondées, comme l’a ailleurs souligné la Cour permanente d’arbitrage en 2016. Or, faisant fi des revendications territoriales des pays riverains, la Chine y a pris possession de nombreux îlots [dont ceux des archipels Spratleys et Paracels] et y déploie des capacités de déni et d’interdiction d’accès [A2/AD], alors qu’une grande partie du commerce entre l’Asie et le reste du monde transite par cette région.

Quoi qu’il en soit, il s’agit du second incident impliquant les forces australiennes et chinoises depuis le début de cette année. En février, le « destroyer » de type 052D « Hefei », accompagné par le escortait le navire d’assaut amphibie de type 071 « Jinggang Shan », avait pointé un laser en direction d’un P-8A Poseidon de la RAAF qui survolait la mer d’Ararufa, bordée par la côte septentrionale de l’Australie et la Nouvelle-Guinée.

« De telles actions ne sont pas conformes aux normes que nous attendons des militaires professionnels », avait réagi Canberra. Mais, en retour, le ministère chinois de la Défense avait accusé l’avion australien de s’être approché d’un peu trop près de ses navires et d’avoir largué des bouées acoustiques, destinées à repérer la présence éventuelle de sous-marins. « Nous demandons instamment à l’Australie de respecter les droits légitimes des navires chinois dans les eaux concernées, conformément au droit international, et de cesser de diffuser de fausses informations sur la Chine », avait ensuite affirmé Pékin.

Photo : Royal Australian Air Force

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Quelques jours après que le Canada a accusé la force aérienne chinoise d’avoir harcelé de manière dangereuse l’avion de patrouille maritime CP-140 Aurora qu’il avait engagé au sein de l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell], la structure des Nations unies chargée de documenter les violations des sanctions infligées à la Corée du Nord, l’Australie vient d’en faire autant.

Ainsi, selon le ministre australien de la Défense, Richard Marles, un incident sérieux impliquant un chasseur chinois de type J-16 et un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de la Royal Australian Air Force [RAAF] s’est produit le 26 mai, « dans l’espace aérien international de la région de la mer de Chine méridionale », dont la quasi-totalité est revendiquée par Pékin.

L’interception du P-8A Poseidon par le J-16 a « entraîné une manœuvre dangereuse qui a constitué une menace pour la sécurité » de l’avion et de son équipage », a dénoncé M. Marles, qui vient juste de prendre ses fonctions.

a dénoncé

D’après les détails donnés à la presse, le J-16 chinois s’est approché du P-8A Poseidon avant de lancer des fusées éclairantes [destinées à leurrer les missiles à infrarouge]. Puis il lui a coupé la route en larguant des paillettes [chaff], constituées de fibres de verre enrobées d’aluminium pour tromper les radars.

Le chasseur chinois « a lâché un paquet de paillettes contenant de petits morceaux d’aluminium, dont certains ont été ingérés par le moteur de l’avion P-8 », a expliqué M. Marles. « Personne n’a été blessé et l’avion a pu rejoindre sa base. Nous avons exprimé nos préoccupations auprès de Pékin par les voies appropriées », a-t-il précisé.

En outre, le ministre a également fait valoir que l’Australie « agit complètement dans le cadre du droit international pour garantir la liberté de navigation en mer de Chine méridionale, car c’est fondamentalement dans l’intérêt de notre nation ». Visiblement, le nouveau gouvernement australien n’entend pas s’écarter de la ligne tracée par son prédécesseur, alors que les contentieux entre Canberra et Pékin se sont multipliées lors de ces dernières années.

En effet, comme les États-Unis [mais aussi la France et le Royaume-Uni], l’Australie considère que les revendications de Pékin sur la mer de Chine méridionale ne sont pas fondées, comme l’a ailleurs souligné la Cour permanente d’arbitrage en 2016. Or, faisant fi des revendications territoriales des pays riverains, la Chine y a pris possession de nombreux îlots [dont ceux des archipels Spratleys et Paracels] et y déploie des capacités de déni et d’interdiction d’accès [A2/AD], alors qu’une grande partie du commerce entre l’Asie et le reste du monde transite par cette région.

Quoi qu’il en soit, il s’agit du second incident impliquant les forces australiennes et chinoises depuis le début de cette année. En février, le « destroyer » de type 052D « Hefei », accompagné par le escortait le navire d’assaut amphibie de type 071 « Jinggang Shan », avait pointé un laser en direction d’un P-8A Poseidon de la RAAF qui survolait la mer d’Ararufa, bordée par la côte septentrionale de l’Australie et la Nouvelle-Guinée.

« De telles actions ne sont pas conformes aux normes que nous attendons des militaires professionnels », avait réagi Canberra. Mais, en retour, le ministère chinois de la Défense avait accusé l’avion australien de s’être approché d’un peu trop près de ses navires et d’avoir largué des bouées acoustiques, destinées à repérer la présence éventuelle de sous-marins. « Nous demandons instamment à l’Australie de respecter les droits légitimes des navires chinois dans les eaux concernées, conformément au droit international, et de cesser de diffuser de fausses informations sur la Chine », avait ensuite affirmé Pékin.

Photo : Royal Australian Air Force

France24 - Monde

Elles sont l'avenir de l'Europe

Publié le : 08/04/2022 - 12:46

Xavier CHEMISSEUR Céline SCHMITT

Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?

Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.

Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.

>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"

 

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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Conférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens

présidence française de l'UE

Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens

La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois

France24 - Monde

Journée mondiale de l'océan : au Kenya, une ONG replante des coraux

Publié le : 08/06/2022 - 12:13Modifié le : 08/06/2022 - 14:46

Bastien RENOUIL

Le 8 juin est la journée mondiale de l'océan. Une journée à l'initiative de l'ONU pour nous alerter sur l'impact que nous avons sur les mers et les eaux. Au Kenya, les villages des côtes dépendent grandement de l'océan. Le gouvernement l'a compris et investit massivement dans son économie bleue, qui peut rapporter plus de 4 milliards d'euros chaque année. Pêche, tourisme... Il est important de préserver les côtes, déjà grandement endommagées. Depuis l'année 1998 qui avait été particulièrement dévastatrice pour les coraux du monde entier, seuls 18% de la barrière de corail kenyane est en bonne santé. Elle continue d'être endommagée par le changement climatique et les activités. Une ONG se bat pour protéger et replanter des coraux.

France24 - Monde

Amara Camara, porte-parole de la présidence guinéenne : "Alpha Condé va revenir en Guinée"

Publié le : 08/06/2022 - 15:06

Marc PERELMAN

Le colonel Amara Camara, secrétaire-général de la présidence de Guinée, a accordé un entretien à France 24 depuis Conakry. Il assure que l'ex-président Alpha Condé, actuellement soigné en Turquie, "pourra revenir" en Guinée. La junte guinéenne au pouvoir suite à un putsch vient d’échapper une nouvelle fois aux sanctions dont la menaçait la Cédéao. Un report qui, selon Amara Camara, traduit une "meilleure compréhension de la situation guinéenne".

Dans son communiqué daté du 4 juin, la Cédéao demande au pouvoir guinéen "la "finalisation d’un chronogramme de transition acceptable" et fixe au 3 juillet le prochain examen de la situation politique de ce pays. Le colonel Amara Camara, secrétaire général de la présidence de Guinée, réaffirme que la décision de faire une transition de 3 ans avant la remise du pouvoir aux civils est le fruit d’une réflexion collective. Il en appelle à la compréhension de la communauté régionale et internationale, tout en ajoutant que la Guinée n’est pas fermée à un dialogue sur la question. 

Le colonel Amara Camara rejette les critiques sur l’absence de véritable dialogue avec les partis politiques. Il affirme que l’ancien président Alpha Condé est parti en Turquie pour des raisons médicales, mais qu’il reviendra pour faire face à la justice. Il note que l’ex-président est déjà allé aux Émirats arabes unis pour se soigner avant de revenir, ce qui signifie pour lui que l'ex-chef d'État reviendra de nouveau.

Il nie toute notion de chasse aux sorcières contre les opposants, comme Cellou Dalein Diallo parti hors du pays. Amara Camara promet que le colonel Mamady Doumbouya, chef de la junte guinéenne, respectera sa parole de ne pas se présenter aux futures élections, et qu’il ne compte pas rester au pouvoir en repoussant les scrutins ad vitam aeternam.

Mort d'un manifestant : "la lumière sera faite"

Le colonel Amara Camara a promis que "toute la lumière sera faite" sur la mort d'un jeune par balle en marge d'une manifestation  contre la hausse du prix des carburants, le 1er juin, tandis qu'une enquête a été ouverte, quatre policiers et un gendarme interpellés. 

Si "une mort est assez regrettable" selon le colonel, il estime que la hausse des prix du carburant provoquée par la guerre en Ukraine étant internationale , "ne pas faire de manifestations contre la hausse des prix du carburant est très souhaitable"

La mort du jeune homme survient tandis Conakry vient de rejeter la demande des Nations Unies de rétablir le droit de manifester, suite à la décision du Comité National du rassemblement pour le développement, (CNRD) le 13 mai de les interdire.

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Jeune tué par balle en Guinée : la justice réclame les noms des policiers sur le terrain

LE JOURNAL DE L’AFRIQUE

Guinée : la Cédéao rejette la transition de 36 mois, les autorités refusent de "recevoir des leçons"

Guinée : une information judiciaire pour "assassinats" ouverte contre l'ex-président Condé

L'Humanité

Intempéries. Après le gel et la sécheresse, le déluge…

Actu

 À cause des orages de grêle du week-end, nombre d’agriculteurs ont vu leurs récoltes détruites. Certains ne peuvent même pas compter sur les assurances.

Emilio Meslet

C’est ce qu’on appelle une série noire. Sauf que celle-ci n’est pas due au hasard mais très probablement au dérèglement climatique, dont les agriculteurs comptent parmi les premières victimes. Ces derniers affrontent une année 2022 cataclysmique qui n’est clairement pas synonyme de prospérité. Ils ont déjà dû faire face au gel dévastateur du printemps, puis à une importante et inquiétante sécheresse en mai, laquelle devrait durer tout l’été, selon les prévisions de Météo France. La triste série s’est poursuivie, le week-end passé, avec un intense épisode orageux qui a touché 65 départements français.

Une femme est morte noyée à Rouen (Seine-Maritime), coincée sous une voiture après avoir été emportée par une coulée de boue, et quinze personnes ont été blessées, dont deux gravement. Au-delà du terrible bilan humain, les dégâts sont aussi gigantesques dans l’agriculture. La présidente de la FNSEA, principal syndicat du secteur, Christiane Lambert, parle d’une « vraie catastrophe ».

Ce week-end, le ciel noir a été traversé par près de 50 000 éclairs sur l’ensemble du territoire. Les bourrasques ont même dépassé les 100 km/h par endroits. Une pluie battante et des grêlons – mesurant parfois plus de trois centimètres de rayon – se sont abattus partout. Les filets anti-grêle n’ont pas suffi : les vignes comme les champs de blé, d’orge, de maïs ou de soja ont été ravagés. Des mois de travail réduits à néant en quelques instants. Des dizaines d’exploitations se retrouvent dans un pétrin innommable. « Quand il s’agit de grêlons gros comme des balles de ping-pong ou de tennis, même les toits en tôle des bâtiments sont percés, commente Christiane Lambert à l’AFP. Il n’y a pas de protection possible. »

« Catastrophe naturelle »

Si l’ampleur des dégâts est en cours d’évaluation par les services de l’État, la FNSEA recense « plus de 40 départements » frappés par la grêle, du Gers à l’Allier en passant par les Yvelines comme le Morbihan. C’est, d’après Gérald Darmanin, « la première fois depuis vingt ans » qu’autant de zones du territoire sont simultanément frappées par des orages. Le ministre de l’Intérieur promet de demander à Élisabeth Borne, la première ministre, de décréter « l’état de catastrophe naturelle » d’ici à la « fin de semaine ».

Se pose dès à présent la question de l’indemnisation des agriculteurs victimes, pour qui les pertes sont colossales. D’autant plus que le dernier événement compromet parfois les récoltes de 2023, notamment en viticulture où seul un exploitant sur trois est assuré. Les autres ne peuvent compter que sur la solidarité nationale. C’est pourquoi Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture, a annoncé lundi une série de mesures visant à soulager les exploitations. Parmi elles, on trouve l’étalement du remboursement des prêts garantis par l’État ou « l’allègement de charges sociales, la défiscalisation sur la taxe sur le foncier non bâti ». En attendant l’entrée en vigueur, prévue le 1er janvier 2023, de la réforme de l’assurance-récolte, censée aider les agriculteurs à s’assurer contre les aléas climatiques.

intempériesagricultureClimat
L'Humanité

Énergie. Tout savoir sur le nucléaire

Nos recommandations culturelles

Pierre-Henri Lab

Le secrétaire général de la fédération mines-énergie de la CGT, Sébastien Menesplier, et l’un de ses prédécesseurs, François Duteil, cosignent un ouvrage présentant leur parti pris en faveur du recours au nucléaire afin de réussir la transition énergétique. Ils pointent le fait que la lutte contre le réchauffement climatique nécessite de réduire drastiquement la consommation d’énergies fossiles, en particulier de charbon, mais aussi de gaz, pour produire de l’électricité. Chiffres et statistiques à l’appui, ils s’attachent à démontrer les avantages de l’atome : faiblesse des émissions de CO2, disponibilité et pilotabilité des moyens de production, coût inférieur aux autres sources, même renouvelables. Les deux auteurs abordent la question du traitement des déchets – en particulier de ceux dits à vie longue, qui resteront radioactifs durant plusieurs milliers d’années –, mais aussi celle de la sûreté des centrales, tordant le cou au passage à des idées fausses comme celle qu’une centrale peut exploser comme une bombe... L’originalité de l’ouvrage est de montrer que le nucléaire en France constitue une véritable filière, qui s’appuie sur le savoir-faire de salariés à qui les deux auteurs donnent la parole tout au long du livre.

cgt mines-énergienucléairecentrales nucléairesÉnergie nucléaire
France24 - World

Disney pulls 'Strange World' from French cinemas over media timeline row

Issued on: 09/06/2022 - 11:26

Disney's upcoming animated adventure film "Strange World" will go straight to Disney+ in France, while it will debut on the big screen elsewhere. The entertainment giant is protesting against the country's strict rules that require theatrically-released films to wait 17 months before going to streaming platforms. But first, European lawmakers take a step closer to meeting the bloc's target of making all new cars emissions-free by 2035, by endorsing a proposed ban on new fuel-powered cars. 

France24 - Monde

Face à la montée des eaux, Singapour veut être le pionnier du combat climatique en Asie

Publié le : 08/06/2022 - 08:13

Aruna POPURI Caroline GARDIN Marina LOPES Constantin SIMON Aruna POPURI Caroline GARDIN Marina LOPES Constantin SIMON

Chaque année, la mer monte sur les côtes de Singapour, petit État insulaire entre la Malaisie et l'Indonésie. Pour lutter contre ce phénomène lié au réchauffement climatique, le gouvernement a créé une unité spéciale d'une quarantaine de scientifiques spécialisés. Reportage.

Un tout petit État entouré de mers et l'un des territoires les plus en danger face à la montée des eaux. Selon le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, le niveau de la mer pourrait monter de plus d'un mètre à l'échelle du globe d'ici à 2100 - une conséquence directe du réchauffement climatique. Face à ce phénomène, Singapour, petit État insulaire de 6 millions d'habitants entre la Malaisie et l'Indonésie est en première ligne. 

"Dans un scénario où les émissions de CO2 restent élevées, l'eau pourrait monter d'environ 90 cm", explique Jędrzej Majewski, chercheur à l'Observatoire de la Terre de Singapour. Selon ces prévisions, les eaux pourraient donc bientôt engloutir les monuments iconiques de cet État en grande partie construit sur la mer.

Plus inquiétant encore : jumelée à des pluies torrentielles en période de marée haute, la montée des eaux favorise un autre phénomène dévastateur, les "crues subites". 

Murs dans la mer, barrages, écluses...

Alors, depuis 2019, pour lutter contre la montée des eaux, le gouvernement singapourien a décidé de faire de la lutte contre le réchauffement climatique l'une de ses priorités. Son budget climatique est ainsi évalué à 70 milliards d'euros pour les cinquante à cent prochaines années.

"Pour nous, la protection des côtes est une question existentielle. Environ 30 % des terres de Singapour sont à moins de cinq mètres au-dessus du niveau de la mer", explique Ho Chai Teck, directeur adjoint  du département de la protection des côtes. Au total, un tiers des terres du pays sont menacées d'inondation.

"Les différentes solutions que nous avons mises en place comprennent des murs dans les mers, des barrières de protection, des barrages, des écluses pour les marées", détaille-t-il. Le gouvernement a aussi rehaussé d'un mètre le niveau minimum du rez-de-chaussée des nombreux immeubles construits sur la mer.

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Cinq îles Salomon disparaissent à cause de la montée des eaux du Pacifique

REPORTAGE

Montée des eaux à New York : "À terme, nous devrons quitter ces rivages"

REPORTAGE

Réchauffement climatique : l'île Maurice face à la dangereuse montée des eaux

L'Humanité

Australie. Le déni climatique manifeste de Scott Morrison cause sa perte

Actu

Marie-Noëlle Bertrand

Les incendies ont fini par le cramer. Scott Morrison, ex-premier ministre australien, climatosceptique endurci et conservateur émérite, a dû céder la place au progressiste Anthony Albanese à la suite de la victoire, la semaine dernière, des travaillistes aux élections législatives.

Outre ses positions homophobes et antisociales, c’est le déni climatique manifeste de Morrison qui a eu raison de lui. De sécheresses en inondations, l’Australie, cinquième producteur de charbon au monde, n’en finit plus d’écoper les effets de son addiction aux énergies fossiles. Mais les Australiens semblent en avoir soupé, et Anthony Albanese l’a compris, lui qui s’est empressé de clamer son ambition de faire de l’île-continent une « superpuissance des énergies renouvelables ». « Albo » promet aussi de réduire de 43 % les émissions de gaz à effet de serre du pays d’ici à 2030. Il le dit : le climat est une urgence. Mais saura-t-il l’écrire dans l’histoire ? Pas sûr. Le charbon continuera d’alimenter les centrales thermiques, a-t-il fait savoir, et les mines resteront actives. Rien qui n’éclaire l’avenir de la Grande Barrière de corail, dont une étude montre qu’elle vient de subir un nouveau blanchissement sur 91 % de sa surface, provoqué par la hausse des températures de l’eau.

CharivariaustralieRéchauffement climatique
BBC

Europe's 'largest ever' land dinosaur found on Isle of Wight

Remains of Europe's largest ever land-based dinosaur have been discovered on the Isle of Wight, scientists say.

Palaeontologists at the University of Southampton identified the remains of the predator, which measured more than 32ft (10m) long and lived about 125 million years ago.

The prehistoric bones belonged to a two-legged, crocodile-faced, predatory spinosaurid dinosaur.

PhD student Chris Barker, who led the research, said it was a "huge animal".

The remains, which include pelvic and tail vertebrae, were discovered on the south-west coast of the Isle of Wight.

The predator has been dubbed the "white rock spinosaurid", after the geological layer in which the remains were found.

"This was a huge animal, exceeding 10m in length and probably several tonnes in weight," Mr Barker said.

"Judging from some of the dimensions, it appears to represent one of the largest predatory dinosaurs ever found in Europe - maybe even the biggest yet known."

It would have lived at the beginning of a period of rising sea levels and would have stalked lagoonal waters and sandflats in search of food.

Co-author of the research, Darren Naish, said: "Because it's only known from fragments at the moment, we haven't given it a formal scientific name. We hope that additional remains will turn up in time."

Most of the fossils were found by Isle of Wight dinosaur hunter Nick Chase, who died just before the Covid pandemic.

Jeremy Lockwood, another co-author of the study and a PhD student at the University of Portsmouth and Natural History Museum, said: "I was searching for remains of this dinosaur with Nick and found a lump of pelvis with tunnels bored into it - each about the size of my index finger.

"We think they were caused by bone eating larvae of a type of scavenging beetle. It's an interesting thought that this giant killer wound up becoming a meal for a host of insects."

The discovery follows previous work on spinosaurids by the University of Southampton team, which published a study on the discovery of two new species in 2021.

Follow BBC South on Facebook, Twitter, or Instagram. Send your story ideas to south.newsonline@bbc.co.uk.

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Известия (RUS)

Путин отменил требование к экспортерам продавать 50% валютной выручки

Президент России Владимир Путин отменил требование к экспортерам продавать 50% валютной выручки. Долю будет определять комиссия правительства РФ. Соответствующий указ опубликован на портале правовой информации 9 июня.

Эксперты дали прогноз по курсу доллара на лето

Размер доли валютной выручки, которую экспортеры должны будут продавать, будет определять комиссия правительства по контролю за осуществлением иностранных инвестиций в России. Срок исполнения обязанности по продаже установит Совет директоров Центробанка.

«Резиденты <...> обязаны осуществлять продажу иностранной валюты, зачисленной на их счета в уполномоченных банках на основании внешнеторговых контрактов, заключенных с нерезидентами и предусматривающих передачу нерезидентам товаров, оказание услуг, выполнение работ, передачу результатов интеллектуальной деятельности, в том числе исключительных прав на них, в размере, определенном Правительственной комиссией по контролю за осуществлением иностранных инвестиций в РФ», — говорится в документе.

Минфин 28 февраля обязал экспортеров продавать 80% валютной выручки в рамках всех внешнеторговых договоров. Тогда партнер Capital Lab Евгений Шатов в беседе с «Известиями» уточнил, что решение было направлено на защиту курса рубля, чтобы не дать ему обесцениться. Позже, 24 мая, глава государства подписал указ, снижающий требования по обязательной продаже валютной выручки экспортеров до 50%. В министерстве финансов РФ смягчение валютного контроля объяснили стабилизацией курса рубля и достижением достаточного уровня ликвидности в иностранной валюте на внутреннем рынке.

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Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : une “grande partie” de Severodonetsk contrôlée par la Russie

Une « grande partie » de Severodonetsk aux mains des Russes

Le gouverneur de la région de Louhansk a informé que la ville de Severodonetsk est « en grande partie » sous le contrôle de Moscou ce mercredi 8 juin, relaie BFM TV. Toutefois, « la zone industrielle est encore à nous, il n’y a pas de Russes là-bas. Les combats se déroulent uniquement dans les rues à l’intérieur de la ville », a-t-il ajouté sur Telegram.

La flambée du prix des céréales causée par « l’agression russe », selon Kiev

D’après le chef de la diplomatie ukrainienne, la flambée du prix des céréales est causée par « l’agression russe », relate BFM TV. Une crise alimentaire mondiale est crainte, alors que certaines exportations de céréales sont bloquées en raison de la guerre. « La véritable cause de cette crise : il s’agit de l’agression russe, pas des sanctions », a repris le ministre ukrainien des Affaires étrangères, qui contredit la thèse de Moscou, assurant que le blocage des exportations est dû aux sanctions à son encontre.

Kiev agacé par Angela Merkel

L’ex-chancelière allemande Angela Merkel s’est expliquée, après avoir défendu une politique de rapprochement avec la Russie. Celle qui a dirigé l’Allemagne durant 16 ans n’a pas souhaité « s’excuser » d’avoir tenté d’éviter une guerre en Ukraine par la voie de la diplomatie et du commerce avec la Russie, relate BFM TV. Ses justifications n’ont en tout cas pas convenu à Kiev. Le conseiller de la présidence ukrainienne lui reproche notamment d’avoir soutenu le projet de gazoduc Nord Stream 2, devant acheminer le gaz russe en Europe à travers l’Allemagne.

Huit nouveaux procès pour crimes de guerre

Huit nouvelles affaires de crimes de guerre visant des soldats russes vont être jugées dans les prochains jours, a annoncé mercredi Irina Venediktova, procureure générale d’Ukraine. Depuis le début du conflit, 16 000 enquêtes sur de possibles crimes de guerre ont été ouvertes par Kiev, a-t-elle ajouté, alors que Moscou nie toujours formellement la moindre implication. Fin mai, rappelle BFMTV, un premier soldat russe avait été fait prisonnier, jugé puis condamné à la prison à vie.

Ankara juge « légitime » de lever certaines sanctions

 Dans le but de palier la crise alimentaire qui vient, la Turquie estime « légitime » la demande de la Russie de lever les sanctions appliquées aux exportations agricoles russes. Une opération qui permettrait de faciliter les exportations ukrainiennes, selon Mevlut Cavusoglu, ministre turc des Affaires étrangères.

« Si nous devons ouvrir le marché international ukrainien, nous pensons que lever les obstacles aux exportations russes est légitime », a-t-il déclaré alors qu’il recevait Serguei Lavrov.

Cinq morts dans des bombardements à Kharkiv

Le gouverneur de l’oblast de Kharkiv Oleg Synegubov annonce ce mercredi sur Telegram que les bombardements russes ont tué cinq civils et en ont blessé 12 autres au cours des dernières 24 heures, notamment à Kharkiv, Cherkaska Lozova, Korobochkyne et Pechenegs.

La Banque mondiale accorde un nouveau prêt à l’Ukraine

« Le maintien des services de base et la capacité du gouvernement à les fournir sont essentiels pour prévenir une nouvelle détérioration des conditions de vie et de la pauvreté en Ukraine », a expliqué le directeur de la Banque mondiale, alors que l’institution vient d’accorder un prêt de 1,49 milliard de dollars à Kiev. Depuis le début du conflit, note BFMTV, l’Ukraine a bénéficié de plus de 4 milliards de dollars de prêts.

« Défense héroïque » dans le Donbass

Dans sa prise de parole quotidienne, Volodymyr Zelensky a assuré « la situation sur le front n’a pas changé significativement ces 24 dernières heures » et que « la défense absolument héroïque du Donbass se poursuit ». Selon le chef d’Etat, « plus de 31.000 soldats russes sont morts en Ukraine ». « Depuis le 24 février, la Russie paie pour cette guerre complètement insensée près de 300 vies de ses soldats chaque jour. Mais il y aura un jour où, même pour la Russie, le nombre de pertes deviendra inacceptable. »

 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Foo Fighters announce Taylor Hawkins tribute shows

By Mark SavageBBC Music Correspondent

Rock band Foo Fighters have announced two shows this September to commemorate the life of their drummer, Taylor Hawkins.

The band will play in London's Wembley Stadium on 3 September, and the Kia Forum in Los Angeles on 27 September, to honour their "beloved bandmate".

It will be the first time they have played live since he was found dead in his hotel room in Colombia this March.

The 50-year-old had been the band's drummer since 1997.

No cause of death was announced, although a toxicology report showed traces of 10 substances in his body, including opioids, marijuana and anti-depressants.

Investigators did not say if the mix of drugs was a factor.

September's tribute concerts have been organised by his family in conjunction with his bandmates, Dave Grohl, Nate Mendel, Chris Shiflett, Pat Smear and Rami Jaffee.

For our dear friend, our badass bandmate, our beloved brother…Foo Fighters and The Hawkins family bring you the Taylor Hawkins Tribute Concerts. https://t.co/8gNTw2uxWl pic.twitter.com/N8mDZgJ2kk

In a statement, the band said they would team up with artists who inspired and were inspired by Hawkins, "playing the songs that he fell in love with, and the ones he brought to life".

Full details of the line-up will be announced soon.

Hawkins' wife Alison also released a statement, thanking fans for their support after his death.

"Your kindness has been an invaluable comfort for my family and me during this time of unimaginable grief," she wrote on social media.

"As Taylor's wife, and on behalf of our children, I want to share how much you meant to him and how dedicated he was to 'knocking your socks off' during every performance. Taylor was honoured to be a part of the Foo Fighters and valued his dream role in the band every minute of his 25 years with them. We consider every band member and the extended Foo Fighters team our family.

"Taylor's endearing spirit and deep love of music will live on forever through the collaborations he so enjoyed having with other musicians and the catalogue of songs he contributed to and created.

"In celebration of his life, it is now up to all of us who loved him most to honour Taylor's legacy and the music he gave us."

A Message from The Hawkins Family pic.twitter.com/mOOI9PXtJD

Hawkins joined Foo Fighters in 1997 as they became one of the world's biggest rock bands. A co-writer on songs like Best Of You, Learn To Fly and All My Life, he helped the band win 15 Grammy Awards - three of which were awarded posthumously this year.

A beloved collaborator and foil for frontman Dave Grohl, he often stepped out from behind the drum kit to perform a cover by his favourite band, Queen.

The band cancelled all of their upcoming engagements after Hawkins' death earlier this year.

Since then, hundreds of artists have paid tribute to the musician. Fleetwood Mac's Stevie Nicks remembered his "huge heart" and "glowing smile"; while Pearl Jam's Eddie Vedder said he was "someone who truly, truly loved living life on this planet".

Billie Eilish paid homage to Hawkins during her performance at April's Grammy Awards by sporting a black T-shirt with his image; while Queen's Roger Taylor compared Hawkins' death to "losing a younger favourite brother".

Follow us on Facebook, or on Twitter @BBCNewsEnts. If you have a story suggestion email entertainment.news@bbc.co.uk.

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France24 - Monde

Les chars de la discorde : bientôt des Leopard 2 en Ukraine ?

Publié le : 07/06/2022 - 16:55Modifié le : 07/06/2022 - 16:58

Sébastian SEIBT Suivre

L’Espagne souhaiterait faire parvenir à l’Ukraine des chars Leopard 2 de fabrication allemande, selon le quotidien espagnol El Pais. Ce serait une première pour un pays de l’Otan : fournir des tanks modernes à Kiev. Des chars qui pourraient avoir une influence sur l’issue des combats dans le Donbass, mais dont l’exportation vers le front ukrainien dépend de Berlin.  

“Notre solidarité [avec l’Ukraine] est totale”. C’est le seul commentaire que Margarita Robles, ministre espagnole de la Défense, a bien voulu fournir, lundi 7 juin, au sujet de l’envoi possible de chars Leopard 2 à l’Ukraine.

Difficile d’y voir un démenti ou une confirmation de l’information parue deux jours plus tôt dans le quotidien espagnol El Pais. “Le gouvernement espagnol est prêt à livrer à l'Ukraine les chars de combat Leopard 2 qui hibernent depuis une décennie dans la base logistique de l’armée espagnole à Saragosse”, a affirmé l’influent journal madrilène. 

Des chars de troisième génération

L’Espagne avait en effet acheté 108 de ces chars de fabrication allemande à Berlin en 1995 et aurait décidé d’en faire parvenir prochainement une quarantaine aux Ukrainiens pour les aider à se défendre dans la guerre qui les oppose à la Russie depuis le 24 février.

Les réticences des autorités espagnoles à confirmer cet envoi peuvent se comprendre. L’acheminement de chars Leopard 2 à Kiev représenterait un grand bond en avant dans le soutien militaire de l’Occident à l’effort de guerre ukrainien. “Ce serait la première fois qu’un pays de l’Otan fournirait des chars de combat modernes occidentaux”, souligne à l’unisson la quasi-totalité de la presse allemande. Une fourniture de matériel militaire “moderne” qui serait probablement aussi perçue par Moscou comme une escalade des tensions avec l’Occident. La Russie pourrait même s'en servir comme prétexte pour considérer l'Otan comme un "cobelligérant" dans le conflit. 

Jusqu’à présent, l’Ukraine se défend contre la Russie essentiellement avec des tanks de l’ère soviétique de la fin des années 1970. Du matériel qui présente deux inconvénients. Tout d’abord, “ce type de véhicules de l’époque de l’URSS commence à manquer et nous ne contrôlons pas toute la chaîne de valeur, ce qui fait que certains composants ne sont disponibles que via la Russie. C’est loin d’être idéal dans le contexte actuel. Il existe des solutions pour contourner ce problème, mais il serait temps que l’Ukraine passe à des équipements occidentaux”, souligne Gustav Gressel, spécialiste des questions militaires russes au Conseil européen des relations internationales basé à Berlin.

Les tanks T-64 et T-72 qui constituent l’essentiel de l’arsenal ukrainien sont, en outre, loin de l'équipement dernier cri. “Ce sont ce qu’on appelle des chars de deuxième génération, fabriqués jusque dans les années 1970, alors que les Leopard 2 sont de troisième génération”, souligne Alexandre Vautravers, expert en sécurité et en armement et rédacteur en chef de la Revue militaire suisse (RMS). 

Ce tank appartient donc à la même famille que ceux encore utilisés par les armées occidentales…. même s’il a environ dix ans de plus que le char Leclerc français.

Capables de faire la différence dans le Donbass

Ce passage à du matériel de troisième génération aurait des implications très concrètes pour l’armée ukrainienne. 

“Le blindage de tanks de troisième génération - surtout à l’avant - est deux fois plus efficace que sur les véhicules de précédentes générations”, note Alexandre Vautravers. 

La puissance de feu de ces tanks est aussi largement supérieure. La cadence est plus rapide et les munitions utilisées sont bien plus perforantes que sur les chars de seconde génération, précise l’expert suisse.

Ce sont également des chars beaucoup plus mobiles. La différence ne se fait pas tant sur la pointe de vitesse - 70 km/h contre 60 km/h - que sur l’accélération. “Ce sont des véhicules qui peuvent accélérer plus facilement et rapidement en terrain difficile”, résume Alexandre Vautravers. 

Il ajoute que “l’électronique embarquée a fait des progrès considérables”. Il y a dorénavant des systèmes avancés de stabilisation de visée et de prévision dynamique de mouvement de la cible. Des caractéristiques qui permettent “à un char en mouvement de tirer avec presque autant de précision que s’il était à l’arrêt”, conclut Alexandre Vautravers.

Et c’est probablement cette combinaison entre mobilité améliorée et électronique avancée qui pourrait faire la différence dans le Donbass si les Leopard 2 venaient à être envoyés à l’Ukraine. D’autant plus que les chars utilisés par les Russes sont également, dans leur grande majorité, des véhicules de deuxième génération, améliorés pour avoir des performances dignes des tanks plus modernes. Les Leopard 2 “seraient les seuls capables de combattre efficacement en mouvement et ils sont aussi beaucoup plus rapides à lâcher le premier coup, ce qui est souvent décisif dans un affrontement char contre char”, résume Alexandre Vautravers.

Mais encore faut-il que les Ukrainiens puissent utiliser ces chars. L’Espagne aurait proposé d’envoyer des formateurs, assure El Pais. Et ce n’est pas seulement une question de maîtrise au volant. Un char de troisième génération ne s’utilise pas comme un char de deuxième génération. “Si c’est pour s’en servir de la même manière - c’est-à-dire essentiellement pour se défendre - on ne verra pas une grande différence”, assure Alexandre Vautravers. Pour lui, il faudrait adapter la doctrine ukrainienne afin de tirer profit au maximum des capacités offensives de ces véhicules.

Berlin dans l’embarras

La formation n’est pas le seul obstacle à l’utilisation éventuelle de ces chars par les Ukrainiens. L’autre s’appelle Berlin. Comme le Leopard 2 est de fabrication allemande, l’exportation vers l’Ukraine nécessiterait un feu vert des autorités allemandes, rappelle la Süddeutsche Zeitung

C’est loin d’être acquis. Pour l’instant Berlin balaie la question en assurant que Madrid n’avait rien confirmé. Mais, le débat autour de l’envoi de chars de combat à Kiev fait de toute façon rage depuis des semaines parmi les responsables allemands. “Le chancelier Olaf Scholz a très peur pour des raisons historiques de l’effet politique d’images de chars allemands qui tirent sur des Russes”, souligne Gustav Gressel.

Le gouvernement a, certes, suggéré que l’armée allemande pourrait envoyer des chars de combat. Mais pour l’heure, il n’est question que de vieux chars de deuxième génération, et les autorités traînent des pieds pour mettre la machine à exporter en branle, rappelle l’expert allemand Gustav Gressel.

La possibilité que des chars allemands se retrouvent dans les rangs de l’armée ukrainienne grâce à la “solidarité” militaire espagnole ajoute une épine dans le pied allemand. Jusqu’à présent, Berlin pouvait prétendre que même si l’Allemagne hésitait à envoyer des chars, d’autres pays européens pouvaient le faire. Sauf que l’exemple espagnol rappelle “que l’Allemagne construit et fournit des chars à près de la moitié des pays européens”, souligne Gustav Gressel. Le potentiel soutien européen à Kiev avec des équipements militaires “modernes” dépend plus de l’Allemagne que de n’importe quel autre État.

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Sanctions : l’UE s’en prend finalement à Sberbank, le mastodonte bancaire russe

Reportage

Quand les russophones d’Ukraine se détournent du russe, "la langue de l’ennemi"

Reportage

Avec la guerre en Ukraine, faut-il repenser la sécurité nucléaire ?

L'Humanité

Préhistoire. À Marseille, la grotte Cosquer, un joyau à la portée de tous

Actu

Dans la cité phocéenne, la villa Méditerranée a ouvert au public une reconstitution de ce site majeur de l’art pariétal au paléolithique, désormais presque englouti par la montée des eaux.

Christophe Deroubaix

Nul besoin d’enfiler une combinaison, d’ajuster son masque, de vérifier son détendeur, de descendre à 37 mètres de profondeur, de remonter une galerie de 116 mètres de longueur, bref d’être un plongeur expérimenté, qui, plus est, disposant d’une autorisation. Prenez plutôt le métro, rendez-vous à la villa Méditerranée, juste à côté du désormais célèbre Mucem (Musée des civilisations d’Europe et de Méditerranée).

Préhistoire. La grotte Cosquer, une « beauté minérale » qui émerge de l’oubli

Empruntez l’ascenseur – pardon, le caisson de plongée fictif – qui descend aussi, paraît-il, à 37 mètres sous le niveau de la mer, montez dans une nacelle, à la façon du train fantôme de nos enfances, et laissez-vous (audio)guider pour un « voyage extraordinaire », selon le directeur du site, Frédéric Prades. Vous n’êtes certes pas dans la grotte Cosquer, classée Monument historique et site majeur de l’histoire de l’art pariétal au paléolithique, dont « l’importance scientifique mondiale » est rappelée par Xavier Delestre, conservateur régional de l’archéologie à la direction régionale des affaires culturelles (Drac). Vous êtes dans « Cosquer Méditerranée », sa reconstitution, vingt fois annoncée et enfin réalisée.

Égyptologie. Dans les manuscrits de Champollion

Trois ans et 23 millions d’euros plus tard

« Cela a même été un vrai serpent de mer. Ça fait vingt ans que l’on y pense. Quand on m’a appelé il y a trois ans, je me suis dit que c’était une tentative de plus », se remémore Michel L’Hour, archéologue sous-marin dont les surnoms trouvés sur Wikipédia sont assez éloquents (Indiana Jones en combinaison, Barberousse aux pieds palmés), également membre du conseil scientifique. Trois ans et 23 millions d’euros plus tard, Cosquer Méditerranée se dévoile, depuis le samedi 4 juin, au public.

Comme son nom l’indique, ce lieu unique serait resté totalement anonyme sans Henri Cosquer. Dans les années 1980, cet habitué de l’École de plongée de Cassis entretient à ses heures perdues son « jardin secret » : la fouille dans les calanques. En 1985, du côté du cap Morgiou, il aperçoit une galerie, s’y engouffre, remonte le fameux siphon immergé de 116 mètres, débouche sur la plage d’une caverne. Il y retourne ensuite à plusieurs reprises. Un jour, il pose sa lampe sur une roche. Le faisceau de lumière éclaire le motif d’une main. Il vient de découvrir un lieu unique, une grotte tellement éloignée des autres grottes alors connues. L’exploration totale du lieu fera apparaître une richesse absolument exceptionnelle avec 500 entités d’art pariétal.

Des œuvres réalisées entre 33 000 et 19 000 ans

Il y a 33 000 ans – soit 320 générations, calcule aujourd’hui Henri Cosquer –, la grotte se trouvait au sec. Le niveau de la mer était 120 mètres plus bas qu’aujourd’hui, et le rivage se situait à 12 kilomètres de son entrée. Des groupes d’Homo sapiens y ont d’abord laissé des empreintes de mains. Puis, génération après génération, pendant près de 15 000 ans, leurs descendants dessinent des chevaux, des aurochs (l’ancêtre de tous les bovidés, disparu au XVIIe siècle), des cervidés, bisons, cerf-mégacéros, bouquetins, chamois, antilopes saïga et même… des pingouins et des phoques. Il fait alors glacial sur les côtes provençales. On discerne également une vulve, les représentations sexuelles constituant un classique de l’art préhistorique.

Les datations au carbone 14 permettent de déterminer que les œuvres ont été réalisées il y a entre 33 000 et 19 000 ans. La majorité d’entre elles sont gravées au silex ou avec les doigts, une cinquantaine sont dessinées au charbon de bois, une dizaine associent gravure et charbon. Du pigment rouge est utilisé pour les empreintes de mains. À côté de l’œuvre de ces artistes du paléolithique, on retrouve des outils en silex, des coquillages marins, dont une coquille de pecten contenant un morceau de charbon de bois, une boulette d’argile pétrie avec des empreintes distinctes, une plaquette de calcite façonnée et utilisée comme lampe, des traces de foyers au sol, de mouchage de torches.

Une opération de « sauvetage virtuel »

Trente-sept ans après sa découverte, l’inventaire n’est pas encore terminé et ne le sera sans doute jamais. Un phénomène commencé il y a 10 000 ans s’accélère en raison du réchauffement climatique. Depuis la fin de la dernière glaciation, la montée des eaux a englouti les 4/5 es de la grotte. Le 1/5 e restant est grignoté à raison de 3 millimètres par an. À terme, ce joyau sera totalement englouti. Selon Geneviève Pinçon, directrice du Centre national de préhistoire, « c’est le site en France pour lequel on sait qu’on ne pourra pas sauver grand-chose. Tous les jours, on y perd quelque chose, c’est pourquoi le fouiller est devenu une urgence ».

Cosquer Méditerranée se voit en opération de « sauvetage virtuel ». À partir de la réalisation d’un modèle 3D, les équipes en charge du projet, constituées d’une centaine de personnes, ont dû surmonter d’innombrables obstacles, notamment celui de faire tenir les 2 300 m2 de la grotte, qui a la forme d’un huit, au deuxième sous-sol de la villa Méditerranée, dans un carré de 1 750 m2. Trois années de travaux dantesques et, pour le visiteur, trente-cinq minutes à déambuler dans ce « Lascaux des mers », comme si l’on remontait le temps de 33 000 années.

À voir sur Arte, le 25 juin, à 22 h 20 :  de Marie Thiry.

Site culturel La villa Méditerranée sauvée de la noyade

En accueillant une reconstitution de la grotte Cosquer, la villa Méditerranée échappe finalement au statut d’« éléphant blanc » qui lui semblait promis depuis que Michel Vauzelle, alors président (PS) de la région Paca, s’était mis en tête de créer à côté du Mucem un autre lieu, plus réflexif et « politique ». Comme le redoutaient nombre d’observateurs et d’élus, il n’a jamais trouvé sa fonction et, inauguré en 2013, il fut fermé en 2018. Ne demeuraient que l’acte architectural signé Stefano Boeri (le plus long porte-à-faux habité au monde) et une addition salée (73 millions pour la construction au lieu des 20 initialement prévus). L’actuel président ex-LR macrono-compatible Renaud Muselier se retire une épine du pied et, en cas de succès populaire, pourra en revendiquer une part du crédit.

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Valeurs Actuelles

Pour rajeunir sa population, l’Allemagne va naturaliser des dizaines de milliers de clandestins

L’Allemagne veut ouvrir grandses bras. Dans le but de pallier au vieillissement de sa population, le pays germanique compte assouplir ses lois sur l’immigration. C’est ce que prépare la ministre allemande de l’Intérieur, Nancy Faeser. Elle élabore un nouveau texte de loi qui permettra à des dizaines de milliers de clandestins de se voir accorder un titre de séjour en Allemagne, rapporte le média suisse RTS Info.

Des individus bien intégrés

Les personnes concernées sont des ressortissants étrangers non-expulsables à cause de la situation politique de leur pays d’origine. Cela n’empêcherait pas ces clandestins d’être bien intégrés en Allemagne et de cumuler des titres de séjour provisoire pour vivre sur le territoire de façon permanente. Environ 100 000 personnes se verraient reconduire leur titre de séjour régulièrement. Une situation déplorable pour les députés du Parti libéral-démocrate FDP. Comme le relate RTS Info, ce sujet serait régulièrement au centre des débats. Le député FDP, Stephan Thomae, a déjà pointé que « de nombreux maires, de nombreux artisans se plaignent que nous expulsons les mauvaises personnes ». Il s’est agacé au micro de la radio Deutschlandfunk : « Les familles bien intégrées, les jeunes qui ont trouvé un emploi, qui parlent allemand et sont culturellement bien intégrés, ceux-là, on veut les expulser », a-t-il ironisé.

Les « criminels » étrangers difficiles à expulser

Malgré cette fermeté, la question de la criminalité de certains ressortissants étrangers n’arriverait pas à être résolue : « Dans la plupart des cas, on n’arrive pas à se débarrasser des criminels et des personnes dangereuses », a ajouté Stephan Thomae. En 2020, l’Office fédéral de police criminelle allemand (BKA) avait par exemple dénombré pas moins de 890 immigrés arrêtés car suspectés d’être impliqués dans des affaires de crime organisé. Ce chiffre traduisait une augmentation de 76 % en seulement un an.

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France24 - Monde

En Israël, compte à rebours de la chute du gouvernement de Naftali Bennett

Publié le : 07/06/2022 - 18:27Modifié le : 07/06/2022 - 18:29

Marc DAOU Suivre

Stop ou encore ? En Israël, un an après sa formation, la coalition hétérogène du Premier ministre, Naftali Bennett, enchaîne les déboires. Après avoir perdu sa courte majorité en avril, en passant de 61 à 60 sièges, son gouvernement a essuyé, lundi, deux nouveaux camouflets lors de votes cruciaux à la Knesset. 

Peut-il encore gouverner le pays ? La question est sur toutes les lèvres en Israël, où la fragile coalition du Premier ministre, Naftali Bennett, composée de deux partis de gauche, deux du centre, trois de droite et de la formation conservatrice arabe Raam, est sur le point d’imploser.

Au point que certains médias locaux commencent à sérieusement envisager l’organisation prochaine de nouvelles élections législatives, les cinquièmes depuis 2019. Précisément ce que cette coalition avait promis d’éviter.

Sauf que le gouvernement formé par le leader nationaliste Naftali Bennett et le centriste Yaïr Lapid, en juin 2021, uni par la seule volonté de chasser l’inamovible ex-Premier ministre Benjamin Netanyahu du pouvoir, est privé de majorité au Parlement depuis le 4 avril. Ne disposant plus que de 60 sièges sur 120, soit autant que l'opposition, il essuie depuis revers sur revers à la Knesset, dont deux rien que lundi 6 juin.

Réunissant une majorité de voix contre un projet de loi visant à proroger l'application de la loi israélienne aux colons de Cisjordanie occupée, l'opposition a infligé un camouflet à Naftali Bennett – alors même que le Premier ministre est également le chef d‘un parti devenu le porte-étendard des colons.

Le camouflet reste symbolique : le projet de loi pro-colons devrait finir par être voté, car l’opposition de droite, dirigée par Benjamin Netanyahu, avait annoncé vouloir uniquement marquer sa défiance envers le gouvernement. Et prouver surtout que la coalition de Naftali Bennett ne peut ni diriger le pays, ni faire voter des lois tant il est affaibli.

"Bennett, rentrez chez vous. C’est terminé, a lancé le Likoud de Benjamin Netanyahu, dans un tweet publié après le vote. Il est temps de rendre Israël à la droite".

"Ceux qui ne peuvent pas vivre avec cette coalition doivent partir"

Mais le plus inquiétant pour la coalition, c’est que lundi soir, deux de ses membres, Mazen Ghanaim, un député du parti arabe conservateur Raam, et Ghaida Rinawie Zoabi, une députée de la formation de gauche Meretz, ont voté contre le projet de loi. Les trois autres élus du parti Raam et l'électron libre Idlit Sliman, du propre parti de Naftali Bennett, Yamina, n’étaient pas présents lors de la séance.

Pourtant, le ministre de la Justice Gideon Saar, qui avait supervisé le texte de loi, avait prévenu avant le vote qu’il s’agissait d’un test vital pour la survie de la coalition et de la loyauté de ses membres. En vain : l’opposition a réuni au total 58 voix, contre 52 pour la coalition.

"La situation du gouvernement Bennett est critique, explique à France 24 David Khalfa, chercheur à l'Observatoire de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient de la Fondation Jean-Jaurès. Sa coalition inédite, qui était traversée depuis sa création par des antagonismes idéologiques assez puissants et des sensibilités très opposées, n'a survécu jusqu’ici que par la crainte de voir revenir au pouvoir un certain Benjamin Netanyahu. Mais les failles qui sont apparues ces derniers mois en son sein sont devenues de plus en plus béantes ces derniers jours, et pas seulement sous la pression de la droite nationaliste".

"Ceux qui ne peuvent pas vivre avec cette coalition doivent partir", a grondé, mardi, le ministre des Affaires étrangères, Yaïr Lapid, lors d'un entretien télévisé, en référence aux deux parlementaires qui ont voté contre le projet de loi. Ambiance...

Un Premier ministre "qui n’a même pas la mainmise sur son propre camp"

Lundi, après minuit, c’est un autre vote qui a montré les limites de cette coalition. Précisément celui qui devait valider la reconduction du député Matan Kahana au poste de ministre des Affaires religieuses. Sauf que la députée Idit Silman du parti Yamina, celle-là même qui avait quitté la coalition début avril et privé le gouvernement de sa majorité, a voté contre cette reconduction au gouvernement.

Sa démarche a abouti à un vote de 55 voix pour, et 55 contre, et donc, faut d’une majorité simple, à un deuxième revers pour Naftali Bennett au Parlement dans la même soirée.

"Idit Silman, tu es une championne", l'a félicitée Benjamin Netanyahu sur Twitter après les résultats du vote.

Selon le Jerusalem Post, le gouvernement envisage de prendre des sanctions très dures contre la députée rebelle, en la privant dans un premier temps de son poste de présidente de la commission de la Santé à la Knesset. Après cela, il devrait demander au comité de l'assemblée de la déclarer officiellement comme transfuge, c'est-à-dire comme une députée qui a changé d'allégeance.

Conséquence : elle ne pourra pas se présenter aux prochaines législatives sous les couleurs d’un parti déjà présent à la Knesset, comme par exemple le Likoud qui lui fait les yeux doux, ni être désignée ministre dans un éventuel gouvernement dirigé par Benjamin Netanyahu. Ambiance... bis.

Joe Biden devait effectuer une visite en Israël au cours du mois de juin, mais sa tournée au Moyen-Orient a été reportée à juillet. Il se dit dans la presse israélienne qu’à Washington, on attendrait de voir s’il est utile de discuter de dossiers stratégiques entre alliés avec un Naftali Bennett qui pourrait être forcé de quitter le pouvoir d’un jour à l’autre...

"La position du Premier ministre peut rapidement devenir intenable, ajoute David Khalfa, spécialiste de la politique israélienne. Ce n'est pas la première fois qu’un gouvernent israélien parvient à survivre sans majorité, sauf que Naftali Bennett n’a pas la mainmise sur son propre camp, ni même sur son propre parti qui est lui-même minoritaire dans cette coalition. La question n’est pas de savoir s’il y aura de nouveaux 'déserteurs', mais quand cela va se produire."

Selon David Khalfa, certains membres de la coalition semblent, à travers leurs discours, se préparer pour la prochaine campagne électorale et être occupés à assurer leur propre survie politique. "Naftali Bennett lui-même apparaît résigné à participer à un nouveau scrutin et il est déjà en train de créer un récit en forme de bilan de son action gouvernementale qui lui permettrait de survivre politiquement dans le cadre de futures élections", conclut-il. 

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En Israël, la coalition au pouvoir devient minoritaire à la Knesset

En Israël, Naftali Bennett et sa coalition perdent leur majorité au Parlement

INTERVIEW

Avec le gouvernement Bennett, "Israël est entré en terre inconnue, politiquement"

Valeurs Actuelles

Royaume-Uni : un film sur la fille de Mahomet déprogrammé après des manifestations islamiques

La direction du groupe Cineworld explique avoir pris cette décision pour assurer la sécurité de ses équipes. Mardi 7 juin, le groupe – qui exploite plus de 1 800 salles au Royaume-Uni – a fait savoir qu’il déprogrammait le film La Dame du Paradis, dont la diffusion a provoqué une très importante polémique. Et pour cause, relate le Parisien : le film, qui retrace la vie de Mahomet, irrite considérablement les musulmans britanniques, qui ne tolèrent pas que leur prophète soit représenté. Le film, sorti en salle vendredi dernier, ne fait apparaître le père de l’islam qu’avec un visage généré par ordinateur – une initiative précisément conçue pour respecter l’interdiction de donner un visage humain à Mahomet.

Lancée dans la foulée de la sortie du film, une pétition qui qualifiait le film d’ « irrespectueux » et de « raciste » a malgré tout été signée par près de 120 000 personnes. Plusieurs manifestations de musulmans ont également été organisées devant les cinémas du groupe Cineworld. Partout, un seul objectif : obtenir le retrait d’un film considéré comme « blasphématoire ».

Under pressure

Dans une vidéo tournée lundi 6 juin, on peut apercevoir le directeur d’un cinéma de Sheffield annoncer au haut-parleur la déprogrammation du film, entouré par plusieurs centaines d’hommes vêtus de sombre. Sa déclaration est accueillie par une importante salve de « Allah Akbar ». Par la suite, et toujours entouré de près, le directeur affirme prendre le parti des manifestants. « Ce n’est pas nous qui avons décidé de projeter ce film, la décision est venue d’en haut », déclare-t-il, ajoutant même être « totalement d’accord » avec leurs réclamations.

This is reportedly the manager of a cinema in Sheffield addressing a theocratic mob protesting at the screening of a « blasphemous » film (The Lady of Heaven). Thoroughly depressing to see him capitulate to their demands and confirm the film has been binned. pic.twitter.com/eKMEPjG3ED

— Paul Embery (@PaulEmbery) June 6, 2022

« En raison de récents incidents liés aux projections de The Lady of Heaven, nous avons décidé d’annuler les projections à venir du film à l’échelle du pays pour assurer la sécurité de nos équipes et clients », a donc annoncé Cineworld au lendemain de cet incident. Une décision déjà très critiquée, note le Parisien. Malik Shlibak, producteur du film en question, a par exemple déclaré que le groupe devrait « défendre son droit de montrer des films que les gens ont envie de voir » plutôt que de céder aux pressions. Il estime également que la déprogrammation du film est « idiote » et contraire aux valeurs britanniques.

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France24 - Monde

Exposition "Dicokam" : la nouvelle génération d’artistes camerounais à l’honneur

Publié le : 07/06/2022 - 18:24

Laura MOUSSET Suivre

Peu représentée et étudiée dans le monde de l’art, la scène contemporaine camerounaise est mise à l’honneur dans l’exposition "Dicokam" à la 193 Gallery à Paris, jusqu’au 31 juillet. Huit artistes engagés exposent leurs œuvres, qui évoquent des problèmes politiques, écologiques ou sociétaux. 

Valeurs Actuelles

Exploration spatiale : la France s’associe aux Etats-Unis pour une nouvelle expédition sur la Lune

On va (bientôt) marcher sur la Lune. Le Centre national d’études spatiales (CNES) a annoncé, mardi 7 juin, que la France vient de signer les « accords Artemis ». Ces derniers, qui la lient désormais avec les Etats-Unis et une quinzaine d’autres pays, conditionnent la future exploration de la Lune prévue par la Nasa. Selon Le Figaro, la célèbre agence spatiale américaine ambitionne à nouveau d’envoyer des hommes sur la Lune, 50 ans après la dernière Apollo 17. Depuis 1972, en effet, plus aucun homme n’a mis le pied sur le satellite.

La NASA espère rééditer ce bel exploit en 2025. Avant cela, une station spatiale durable doit être assemblée en orbite lunaire, afin de permettre une présence humaine durable. Une plateforme qui devrait être baptisée Lunar Gateway, et servir de base arrière à d’éventuels vols habités plus lointains que la Lune. C’est le groupe Thalès qui sera chargé de la construction du module de communication et de ravitaillement de la Lunar Gateway.

Un peu plus près des étoiles

Chacun des vingt pays impliqués dans les accords Artémis a, en réalité, obtenu un accord bilatéral avec les Etats-Unis, sur les bases du traité international régissant la conquête spatiale signé en 1967. « À la fois pour notre communauté scientifique et notre industrie, ce nouveau cadre permettra de faire face à de nouveaux défis et de continuer à compter parmi les grandes puissances spatiales », a expliqué Philippe Baptiste, directeur du CNES. Dans le détail, les signataires adhèrent à une dizaine de règles limitant leurs futures activités sur la Lune : transparence des missions, interopérabilité des systèmes, assistance au personnel en cas de détresse, partage des données, etc.

Selon Le Figaro, une clause concernant la possible création de « zones de sécurité », permettant d’éviter les « interférences nuisibles » lors de l’exploitation de ressources lunaires, pourrait cependant poser problème. Selon plusieurs observateurs, elle ouvre la voie à l’appropriation nationale de parcelles du satellite lunaire, alors qu’une telle chose est formellement interdite par le traité de 1967.

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France24 - World

Food held hostage: How to free up Black Sea route for global supplies?

Issued on: 08/06/2022 - 20:21

François PICARD Follow

Talk about competing narratives. Russia's foreign minister is in Turkey's capital, where his hosts talked up the prospect of a UN-brokered plan to free up the Black Sea and the food supplies blocked by the war in Ukraine. The Kremlin wants the waters de-mined and the West to lift "sanctions" on food supplies that are critical to the developing world.

But wait: there are no Western sanctions on cereal and fertiliser exports. In front of the United Nations, the president of the European Council called on the Kremlin to "stop stealing grain in Ukraine while shifting the blame on others".

But despite an invaded nation's fight for survival, soaring commodity prices have many of Russia and Ukraine's developing world customers accepting Moscow's line. Anything to avert a global food crisis. Is now the time to cut a deal? Will war in Europe's breadbasket let Vladimir Putin off the hook?

>> Satellite images appear to show Russian vessels stealing grain from Ukraine

Produced by Charles Wente, Juliette Laurain and Guillaume Gougeon.

 

Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

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  • Bourzou DARAGAHI, International correspondent, The Independent
  • Ilana BET-EL, Senior Fellow, Kings College London
  • Yörük ISIK, Non-Resident Scholar at Middle East Institute
  • Vladislav DAVIDZON, Fellow at the Atlantic Council
People & Profit

Global food crisis: Leaders urge action as Ukraine war strains supply chains

The Debate

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Soaring food prices due to Ukraine war may stoke 'unrest' in Africa, says IMF

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Guerre en Ukraine : “Les zones résidentielles de Severodonetsk ont été totalement libérées”, selon Moscou

Gérard Larcher va se rendre en Ukraine

Le président Les Républicains (LR) du Sénat, Gérard Larcher, devrait se rendre « prochainement » à Kiev, après l’invitation du président du Sénat ukrainien, relaie BFM TV. À l’occasion d’une conférence de presse à Paris, entre les deux homologues, Gérard Larcher a ajouté qu’il rendra compte de sa venue au chef de l’Etats français, Emanuel Macron : « Il y a des moments où la France doit parler d’une voix. »

Les zones résidentielles de Severodonetsk libérées, selon Moscou

Le ministre russe de la Défense a annoncé lors d’une prise de parole diffusée à la télévision que les « zones résidentielles de Severodonetsk ont été totalement libérées ». Toutefois, il a précisé que « la prise de contrôle de sa zone industrielle et des localités voisines se poursuit ».

L’Ukraine accuse la Russie d’avoir emprisonné 600 personnes vers Kherson

La représentante du président ukrainien pour la Crimée a indiqué qu’environ « 600 personnes » seraient « détenues dans des sous-sols spécialement aménagés dans la région de Kherson », par les Russes. Parmi ces prisonniers, des journalistes mais aussi des militants pro-Ukraine qui auraient organisés « des rassemblements » à Kherson, relaie BFM TV.

Zelensky s’en prend à Macron après ses propos

Emmanuel Macron avait estimé la semaine dernière qu’il ne fallait pas « humilier » la Russie. Des propos qui ont vivement agacé son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky : « Je ne comprends pas…. Humilier la Russie. Cela fait huit ans qu’ils nous tuent. De quoi parlons-nous », a-t-il dénoncé comme le relaie BFM TV. 

Plus de 31 000 soldats russes morts depuis le début de l’invasion

L’armée ukrainienne a évalué les pertes humaines et matérielles subies par l’armée russe depuis le début de l’invasion de l’Ukraine le 24 février, rapporte Le Parisien. Ainsi, environ 31 360 soldats russes seraient morts sur le champ de bataille ukrainien. Un chiffre qui n’a pas été vérifié par un organisme indépendant.

La Russie aurait subit d’importantes pertes matérielles dans l’est de l’Ukraine

Le gouverneur de la région de Lougansk Serguiï Gaïdaï a déclaré que Moscou a subi un revers important dans les combats situés à l’est du pays, dont des dégâts matériels. « Un char, trois systèmes d’artillerie, deux véhicules de combat blindés, une voiture et deux dépôts d’armes », a-t-il listé, selon BFMTV.

Moscou accusé d’« intimider » les journalistes américains en Russie

Les États-Unis ont accusé la Russie d’ « intimider » les correspondants des médias américains à Moscou, relaie Le Parisien. « Le ministère russe des Affaires étrangères a convoqué vos collègues pour leur ‘expliquer les conséquences de la ligne hostile de leur gouvernement dans la sphère médiatique’ », a déclaré à la presse à Washington le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price.

La bataille fait rage à Severodonetsk

Les combats se poursuivent pour la prise de contrôle de Severodonetsk, ville située à l’est de l’Ukraine. « Nos héros tiennent leurs positions à Severodonetsk. D’intenses combats de rue se poursuivent », a déclaré le président Volodymyr Zelensky dans une vidéo, lundi 6 juin, rapporte BFMTV. Les Russes « sont en train de détruire la ville », a affirmé Oleksandr Striouk, responsable de l’administration de Severodonetsk. Les forcées armées russes « utilisent des frappes aériennes » et « de l’artillerie lourde », a-t-il ajouté. L’ évacuation des civils serait « quasiment impossible » désormais.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

La reina Isabel celebra el Jubileo de Platino: su reinado en fotos

Las imágenes muestran que la celebración es sobre todo un homenaje a uno de los grandes actos de constancia de la historia.

Credit...Chris Jackson/Getty Images

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Por Mark Landler

Produced by Mona Boshnaq

El Jubileo de Platino de la reina Isabel II, que celebra sus 70 años en el trono británico, es ante todo un homenaje a uno de los grandes actos de constancia de la historia.

Su reinado ha abarcado prácticamente toda la era posterior a la Segunda Guerra Mundial, convirtiéndola en testigo de turbulencias culturales desde los Beatles hasta el brexit; de avances tecnológicos desde la radio inalámbrica hasta Zoom, y de líderes políticos desde Winston Churchill hasta Boris Johnson.

Desde las imágenes sepia de su coronación en 1953 hasta su emotivo discurso por televisión a una nación sumida en la pandemia en 2020, la reina ha sido una presencia permanente en la vida británica durante casi todo el tiempo que la mayoría de los británicos han estado vivos.

Sus triunfos —las visitas históricas a Sudáfrica e Irlanda— han emocionado al país. Sus penas —los días tensos tras la muerte de Diana, princesa de Gales, en un accidente automovilístico en París, o el aislamiento forzado por la covid durante su duelo por la muerte de su esposo, el príncipe Felipe— se han convertido en las penas de la nación.

Quizá ninguna persona viva haya conocido a tantos personajes famosos, una galería de héroes y villanos que van desde Nelson Mandela hasta Vladimir Putin. Pero son sus innumerables encuentros con la gente común y corriente los que han dejado quizá la huella más duradera de la monarca británica que más tiempo ha estado en funciones.

Las fotografías que siguen son una pequeña representación de su reinado:

La reina en el Castillo de Balmoral, Escocia, con uno de sus corgis en septiembre de 1952.

La coronación de Isabel en junio de 1953, tras la muerte de su padre, el rey Jorge VI, en febrero de 1952.

Tenía 25 años cuando subió al trono en 1952.

Cabalgando delante del príncipe Felipe, el duque de Edimburgo, de camino al Horse Guards Parade de Londres para la ceremonia de desfile del estandarte en mayo de 1956.

Asistiendo a una cena con Winston Churchill y su esposa, Clementine, en la residencia oficial del primer ministro en el número 10 de Downing Street, en Londres, en abril de 1955.

La reina en una gira real por Nigeria en 1956.

Una caravana acompañó a la reina Isabel por la avenida Pennsylvania hasta la Casa Blanca en Washington en 1957, durante su primer viaje a Estados Unidos como monarca británica.

Isabel y Felipe con sus tres hijos —el príncipe Carlos, a la derecha, la princesa Ana, a la izquierda, y el príncipe Andrés— en Balmoral en septiembre de 1960.

Pasando revista a las tropas con el presidente Heinrich Lubke de Alemania Occidental en mayo de 1965.

Montando en un elefante después de una cacería de tigres, durante una gira real por Nepal en febrero de 1961.

La reina Isabel y el príncipe Felipe en el Muro de Berlín durante una visita a Alemania Occidental en mayo de 1965.

Con el emperador Haile Selassie de Etiopía en las cataratas Tis Isat o del Nilo Azul en febrero de 1965.

En el vuelo de regreso después de una visita a Yorkshire en una fotografía tomada durante el rodaje del documental Royal Family en 1969.

Isabel y Felipe al salir de Fort Qu’Appelle, Saskatchewan, durante una visita a Canadá en 1978.

En la embajada británica de Kuwait en febrero de 1979.

Visitando el Fuerte de Nizwa en Omán en febrero de 1979.

La reina Isabel con el primer ministro británico Edward Heath, a la izquierda, y el presidente Richard Nixon y la primera dama, Patricia Nixon, en Chequers, la casa de campo oficial del primer ministro, en 1970.

En Mount Hagen, Papúa Nueva Guinea, en octubre de 1982.

Cabalgando por los terrenos del Castillo de Windsor con el presidente Ronald Reagan, durante su visita de Estado a Inglaterra en 1982.

La reina Isabel con el Canciller de Alemania Occidental Helmut Kohl, a la izquierda, el presidente Ronald Reagan y la primera ministra británica Margaret Thatcher en el Palacio de Buckingham en 1984.

En el mausoleo del primer emperador Qin, en Xi’an, China, en 1986.

Con los príncipes Guillermo y Enrique en el Guards Polo Club de Windsor en 1987.

Visitando a la paciente de maternidad Molly Mavunda y a su bebé de 4 días, Caswell, en el Hospital Baragwanath de Johannesburgo, Sudáfrica, en 1995.

Con el presidente Nelson Mandela de Sudáfrica en el Palacio de Buckingham en julio de 1996.

Estrechando la mano de mujeres innu durante su visita a la aldea de Sheshatshiu en el centro de Labrador, Canadá, en junio de 1997.

Viendo las ofrendas florales y otros recuerdos a la difunta Diana, princesa de Gales, en el Palacio de Buckingham en septiembre de 1997.

Con la banda de pop Spice Girls en el Teatro Victoria Palace de Londres en 1997.

La reina Isabel con el presidente ruso Vladimir Putin de camino al Palacio de Buckingham en 2003.

Visitando el Royal Albert Hall de Londres con motivo del final de las obras de restauración en 2004.

En 2006, la reina recibió un pergamino de Bruce Two Dogs Bozsum en la catedral de Southwark, Londres, donde asistió a la bendición fúnebre para Mahomet Weyonomon, un jefe nativo estadounidense de la tribu mohegan que murió en 1736 y fue enterrado en una tumba sin nombre en el recinto.

El presidente Barack Obama y Michelle Obama, la primera dama, con la reina Isabel y el príncipe Felipe en Winfield House, la residencia del embajador de Estados Unidos en Londres, en 2011

Plantando un árbol en Dublín en 2011, ante la mirada de la presidenta de Irlanda, Mary McAleese, durante la primera visita de un monarca británico desde 1911.

Junto a Anna Wintour, la editora jefa de Vogue; Angela Kelly, modista de la realeza; y Caroline Rush, la directora ejecutiva del British Fashion Council, en el desfile de Richard Quinn en Londres en 2018.

La reina Isabel con Carlos, el príncipe de Gales, en el centro a la derecha, y Camila, la duquesa de Cornualles, en segundo lugar a la derecha, en la ceremonia de apertura del Parlamento en la Cámara de los Lores en Westminster en 2019

En un acto conmemorativo del Día D en Portsmouth, Inglaterra, con el presidente Donald Trump y la primera dama, Melania Trump, en junio de 2019.

La familia real en el balcón del Palacio de Buckingham en junio de 2019 durante el desfile anual por el cumpleaños de la reina.

Recibiendo al presidente Joe Biden y a la primera dama, Jill Biden, en el castillo de Windsor en 2021.

En el funeral del príncipe Felipe, fallecido a los 99 años, en la capilla de San Jorge del Castillo de Windsor en 2021.

Conduciendo su Range Rover durante el Festival Ecuestre Royal Windsor en el Castillo de Windsor en 2021.

La reina reunida con el personal del proyecto de transporte Crossrail de Londres en la estación de Paddington en mayo.

La reina con uno de sus perros, un corgi llamado Candy, en el castillo de Windsor en febrero.

Mark Landler es el jefe del buró de Londres. En sus 27 años en el Times, ha sido jefe del buró en Hong Kong y Fráncfort, corresponsal en la Casa Blanca, corresponsal diplomático, corresponsal económico europeo y reportero de negocios en Nueva York. @MarkLandler

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Valeurs Actuelles

Après la révolution Internet, celle de la blockchain ?

Internet a métamorphosé notre société, notre économie et notre psychologie. Qui osera affi rmer le contraire ? Cela s’est fait en deux temps. Le Web 1.0, l’Internet traditionnel, un grand catalogue en ligne, a d’abord permis aux professionnels de fournir verticalement des informations. Puis, au début des années 2010, le Web 2.0, l’Internet social, a entraîné un changement de paradigme : participation et interaction sont devenues les maîtres mots, grâce aux réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Instagram, etc.) : ils ont permis aux internautes de bâtir leur propre Web.

Et voilà qu’aujourd’hui, l’émergence d’une autre technologie, la blockchain, promet de supprimer les intermédiaires : elle permet de stocker et d’authentifi er l’ensemble des échanges entre utilisateurs dans un registre virtuel (une blockchain), donc de manière décentralisée, là où jusqu’à présent tout était enregistré sur des serveurs comme ceux possédés par Amazon ou Facebook. Une véritable révolution !

La première blockchain, apparue en 2009, aurait été créée par un mystérieux Satoshi Nakamoto — ce serait un pseudonyme derrière lequel se cachent une ou plusieurs personnes ; c’est l’architecture sous-jacente du bitcoin, une cryptomonnaie dont la valeur ne repose pas sur la confi ance en un État mais sur celle de ses utilisateurs.

Les cryptomonnaies permettent de sortir de l’hégémonie du dollar et d’avoir plus de liberté monétaire.

Avec un certain succès : entre 2013 et 2021, le prix d’un bitcoin a bondi de 1 000 à 68 000 dollars. Mais au prix d’une énorme volatilité : le bitcoin, qui vaut aujourd’hui 29 500 dollars, a perdu 46 % de sa valeur en six mois. Depuis 2009, des centaines de cryptomonnaies ont vu le jour et s’échangent sur des plates-formes, comme Binance, la plus grande au monde, créée par l’homme d’affaires sino-canadien Changpeng Zhao.

Leur praticité explique leur succès : aux États-Unis, on compte déjà plus de 30 000 bornes automatiques permettant au citoyen d’acheter et de vendre des bitcoins ou d’autres cryptomonnaies contre des dollars. En novembre 2021, leur capitalisation dépassait 3 000 milliards de dollars, supérieure à celle d’Aramco, l’entreprise la plus chère du monde. Mais au fur et à mesure de leur création, les cryptomonnaies ont aussi entraîné une certaine défi ance envers tout type d’intermédiaire, notamment les banques et les États. À tel point que des pays comme le Salvador et la République centrafricaine ont décidé d’ériger le bitcoin en monnaie offi cielle pour pallier la volatilité de leur propre devise.

Pour l’économiste Philippe Herlin, qu’un État fasse d’une monnaie privée sa monnaie offi cielle alors qu’il ne la contrôle pas constitue une fracture : « En 1905, l’État a été séparé des Églises : de la même manière, les cryptomonnaies se séparent maintenant de la monnaie. » Auteur d’un rapport d’information sur les cryptoactifs, le député LREM Pierre Person estime qu’il y a une autre raison : « Cela permet de sortir de l’hégémonie du dollar et d’avoir plus de liberté monétaire, en changeant de référentiel. Beaucoup considèrent que le bitcoin sera l’or numérique de demain. » Dans des pays comme le Nigeria, la Thaïlande ou l’Argentine, un tiers de la population utilise déjà des cryptomonnaies comme moyen de paiement.

Un euro numérique a été programmé par la Banque centrale européenne à l’horizon 2025.

Les banques centrales n’auraient pris la menace au sérieux que très récemment, selon Nathalie Janson Calamaro, professeur associée d’économie à la Neoma Business School : « Le fait que Facebook tente de lancer sa monnaie a changé la donne, car il dispose d’un canal de diff usion menaçant la souveraineté des États. » La Chine a réagi de manière radicale, interdisant toutes les cryptomonnaies, sauf la sienne, un yuan numérique prévu pour 2023. Elle y voit aussi le moyen d’augmenter le contrôle social, là où les cryptomonnaies privées sont la promesse du contraire.

Aux États-Unis, Joe Biden a évoqué, au mois de mars, la création d’un dollar numérique, alors qu’un euro numérique a aussi été programmé par la Banque centrale européenne à l’horizon 2025. Un mouvement inéluctable : pour Pierre Person, « la monnaie nationale sera forcément digitale : ce n’est qu’un support de plus, comme l’a été le chèque. Mais la question porte sur la collecte de nos données personnelles, car l’État aura accès à toutes nos transactions, en Europe comme en Chine ».

Quant aux banques privées, d’abord sceptiques, elles utilisent aujourd’hui massivement la blockchain dans leurs transactions. Certaines, comme JPMorgan Chase, ont lancé leur propre cryptomonnaie.

Dans l’économie, de plus en plus d’entreprises ont aussi recours à la blockchain, qui peut avoir plusieurs rôles. Si les compagnies aériennes peuvent rembourser immédiatement leurs usagers en cas de retard, les grands distributeurs comme Carrefour y voient une manière d’optimiser la traçabilité de leurs produits, notamment alimentaires.

Le marché de l’emploi pourrait aussi être touché de manière profonde. Pour Philippe Herlin, les professions diplômées occupant des fonctions d’intermédiaires sont en danger : « Tout ce qui nécessite la validation d’un tiers est amené à disparaître : les secteurs réglementés comme la banque ou les professions financières, mais aussi l’assurance et les métiers reposant sur un mécanisme d’enregistrement. Quant aux professions du droit, comme l’avocature ou le notariat, elles vont profondément changer. »

En 2021, le marché des NFT a atteint une valeur de 41 milliards de dollars, contre 65 milliards pour le marché de l’art traditionnel.

Le marché de l’art est déjà transformé avec l’avènement des NFT (non fungible tokens, “jetons non fongibles”, reposant sur une autre blockchain, l’ethereum), qui sont des certifi cats d’authenticité et d’unicité annihilant le risque de faux et permettant de vendre une oeuvre d’art immatérielle sans passer par un galeriste ou un commissaire- priseur. Techniquement, ce n’est plus l’oeuvre que l’on achète, mais le NFT garantissant son authenticité. Ici, la blockchain permet en outre une traçabilité de l’oeuvre, son auteur touchant des royalties à chaque revente.

En 2021, le marché des NFT a atteint une valeur de 41 milliards de dollars, contre 65 milliards pour le marché de l’art traditionnel. La vente record revient à un artiste américain, Beeple : pour 69,3 millions de dollars, il a cédé, il y a un an, Everydays : the First 5000 Days, un collage numérique composé d’animations et de dessins.

Désormais, la blockchain a également pour ambition de supprimer les intermédiaires en politique, ce qui pourrait correspondre à une aspiration de nos sociétés où la démocratie représentative est en crise. En France, selon un sondage OpinionWay du 16 décembre 2021, 83 % des citoyens réclament plus de démocratie participative. Gilles Mentré a décidé de s’engager en ce sens : cet inspecteur des Finances a fondé Electis, un projet d’infrastructure de vote électronique reposant sur la blockchain : « La vérifi cation des bulletins est décentralisée : grâce à des e-assesseurs et des e-scrutateurs, le risque de fraude est nul. Nous avons déjà organisé avec succès des votes dans un cadre municipal. Les maires s’engagent avec nous car ils sentent que la blockchain peut contribuer à restaurer la confi ance. » De la même manière, de nombreuses initiatives visent à utiliser la blockchain pour démocratiser et décentraliser le monde de l’entreprise, associatif ou syndical.

“On vend un rêve qui pourrait s’avérer être un cauchemar”

Si la blockchain rend plus concrets les modes de gouvernance, elle crée aussi des mondes où la frontière entre le virtuel et le réel est poreuse. Avec un casque de réalité virtuelle, chacun pourra, sous la forme d’un avatar, s’immerger dans un monde virtuel, le métavers, et acheter des accessoires, des vêtements de marque ou des NFT, assister à des concerts, participer à des réunions et même travailler. Le tout contre des cryptomonnaies. Une réfl exion qui n’a pas échappé aux entreprises : « D’abord investi par les hippies, déçus de l’échec des communautés réelles, Internet a ensuite été récupéré par les grands groupes. De la même manière, le métavers, censé incarner une contreculture, est déjà préempté par les entreprises », explique l’anthropologue Fanny Parise. Facebook a déjà été renommé Meta pour symboliser l’objectif ultime de son fondateur, Mark Zuckerberg : faire de son métavers « la plate-forme informatique du futur ». Pour cela, il embauchera 10 000 personnes en Europe, d’ici à 2026.

Pour Laurence Devillers, professeur en informatique appliquée aux sciences sociales à la Sorbonne, il y a une nécessité de régulation et un enjeu éthique : « On vend un rêve qui pourrait s’avérer être un cauchemar. Nous ne sommes pas à l’abri d’un clivage sociétal et d’une baisse de l’intelligence collective : d’un côté, il y aura la majorité, qui subit, et, de l’autre côté, une minorité aux manettes de ces métavers. Manipuler les gens n’aura jamais été aussi facile. » Quant à la généralisation de ces métavers, cela risque, selon elle, de devenir un enjeu de santé publique : « Lorsqu’on est dans un monde immersif, on peut perdre ses repères et avoir des troubles cognitifs. Il est impossible de savoir comment le corps et le cerveau vont s’habituer. »

Reste une inconnue, et de taille : notre planète pourra-t-elle s’adapter à la blockchain ? En 2021, le “minage” (la sécurisation) du bitcoin a nécessité plus de 134 térawattheures d’électricité, soit la consommation d’électricité de la Suède ! Si les blockchains ont besoin d’autant d’énergie, c’est que leur fonctionnement requiert l’utilisation d’un grand nombre d’ordinateurs et de serveurs, machines particulièrement énergivores. Exclus de Chine, de nombreux “mineurs” ont déferlé sur le Kazakhstan et l’Iran, avant d’en être expulsés en 2021. Leur activité avait entraîné une forte hausse de la consommation d’électricité au point de provoquer des coupures importantes et régulières, et des émeutes faisant des dizaines de morts.

De plus en plus de rançons réclamées en cryptomonnaies

Les délinquants n’ont pas non plus laissé passer le train de la blockchain ; son écosystème nécessite donc d’être surveillé et encadré. De plus en plus de rançons sont réclamées en cryptomonnaies. En 2020, elles ont atteint près de 700 millions de dollars. Les principales cibles sont les entreprises : en France, deux tiers d’entre elles ont subi un tel chantage. Des collectivités ou des services publics sont également visés, comme plusieurs communes de Seine-Saint-Denis, en décembre dernier. Selon le commissaire Fabrice Billot, à la tête de la brigade de lutte contre la cybercriminalité de la préfecture de police de Paris, « le recours aux cryptos explose car il y a peu de contrôle et les transactions sont anonymisées. En cavale, les criminels ont toujours accès à leurs cryptoactifs et ils peuvent les dépenser dans de plus en plus de pays ».

Partout où il y a de l’argent à blanchir, qu’il soit issu du trafi c de drogue, de vente d’armes, de la prostitution, la cryptomonnaie prospère donc. Y compris pour le fi nancement du terrorisme : en 2020, des djihadistes français ont ainsi été arrêtés pour avoir transféré plus de 250 000 euros en bitcoins vers la Syrie et l’Irak.

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France24 - World

Satellite images appear to show Russian vessels stealing grain from Ukraine

Issued on: 08/06/2022 - 22:38

Catalina Marchant de Abreu Follow

Ukraine is also fighting a war on agriculture against Russia, which is accused of hijacking Ukrainian grain and aggravating the global food crisis. Satellite images and videos also appear to show Russians deliberately targeting Ukrainian agricultural facilities and stealing harvest equipment. We tell you more in this edition of Truth or Fake. 

Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

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Mass arrests in El Salvador: 'Their right to legal defence has been blocked'

The Observers

Issued on: 08/06/2022 - 15:38

More than 35,000 people have been arrested in El Salvador since March 27, when the government declared a state of emergency in an effort to curb gang violence. Authorities have accused those detained of belonging to gangs. But innocent people have also been arbitrarily arrested and their rights have been violated, explains Lucrecia Landaverde, a criminal lawyer, in this week's episode of The Observers.

The Salvadoran Parliament declared a state of emergency on March 27 following the murder of 87 people in three days. The authorities attributed these crimes to "pandillas", or gangs.

Initially planned to last one month, the state of emergency has been extended twice. It is set to last until the end of June.

So far, more than 35,000 people have been arrested after being suspected of gang involvement. But NGOs like Human Rights Watch and Cristosal say that innocent people have also been detained. 

On May 9, the authorities acknowledged that 168 of those arrested had no connection with gangs and had been released. But they have not provided any new figures since then.

'They prevent us from accessing their files, from knowing where their court hearings are being held…'

Lucrecia Landaverde is a criminal lawyer who provides pro bono support for families whose loved ones have been detained.

These arrests have been arbitrary and illegal, just to boost the numbers, because the people who were arrested have no association with gangs. Plus, the police and military broke into people's homes or workplaces and arrested them without a warrant.

And moreover, their right to legal defence has been blocked. For example, they prevent us from accessing their files, from knowing where their court hearings are being held … It’s also important to point out that, before, defendants had the right to a hearing within 72 hours after being arrested. Now, due to the state of emergency, this time was extended to up to 15 days in theory.

According to Cristosal and Amnesty International, at least 18 people have died in detention since March 27. The authorities have reported 11 deaths. Those released have reported cases of mistreatment and even torture.  

 

>> For more information, read our full report on the subject: Mass arrests and arbitrary detentions: El Salvador’s war on gangs

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Mass arrests and arbitrary detentions: El Salvador’s war on gangs

New York Times - World

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

In 1791, enslaved Haitians did the seemingly impossible. They ousted their French masters and founded a nation.

In 1791, enslaved Haitians did the seemingly impossible. They ousted their French masters and founded a nation.

But France made generations of Haitians pay for their freedom — in cash.

But France made generations of Haitians pay for their freedom — in cash.

How much has remained a mystery, until now. The Times scoured centuries-old documents to find the answer.

How much has remained a mystery, until now. The Times scoured centuries-old documents to find the answer.

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

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By Catherine PorterConstant MéheutMatt Apuzzo and Selam Gebrekidan

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DONDON, Haiti — Adrienne Present steps into the thin forest beside her house and plucks the season’s first coffee cherries, shining like red marbles in her hands.

The harvest has begun.

Each morning, she lights a coal fire on the floor of her home in the dark. Electricity has never come to her patch of northern Haiti.

She sets out a pot of water, fetched from the nearest source — a mountain spring sputtering into a farmer’s field. Then she adds the coffee she has dried, winnowed, roasted and pounded into powder with a large mortar called a pilon, the way she was taught as a child.

Coffee has been the fulcrum of life here for almost three centuries, since enslaved people cut the first French coffee plantations into the mountainsides. Back then, this was not Haiti, but Saint-Domingue — the biggest supplier of coffee and sugar consumed in Parisian kitchens and Hamburg coffee houses. The colony made many French families fabulously rich. It was also, many historians say, the world’s most brutal.

Ms. Present’s ancestors put an end to that, taking part in the modern world’s first successful slave revolution in 1791 and establishing an independent nation in 1804 — decades before Britain outlawed slavery or the Civil War broke out in America.

But for generations after independence, Haitians were forced to pay the descendants of their former slave masters, including the Empress of Brazil; the son-in-law of the Russian Emperor Nicholas I; Germany’s last imperial chancellor; and Gaston de Galliffet, the French general known as the “butcher of the Commune” for crushing an insurrection in Paris in 1871.

The burdens continued well into the 20th century. The wealth Ms. Present’s ancestors coaxed from the ground brought wild profits for a French bank that helped finance the Eiffel Tower, Crédit Industriel et Commercial, and its investors. They controlled Haiti’s treasury from Paris for decades, and the bank eventually became part of one of Europe’s largest financial conglomerates.

Haiti’s riches lured Wall Street, too, delivering big margins for the institution that ultimately became Citigroup. It elbowed out the French and helped spur the American invasion of Haiti — one of the longest military occupations in United States history.

Yet most coffee farmers in Ms. Present’s patch of Haiti have never had running water or septic tanks. They have crude outhouses and cook their diri ak pwa — rice and beans — over campfires. They deliver their coffee harvests on the backs of thin horses with palm-leaf saddles and rope reins, or hoist the loads on their heads to carry them, by foot, for miles on dirt roads.

Many, like Ms. Present’s husband, Jean Pierrelus Valcin, can’t read, having never “sat on a school bench,” as the Haitian Creole saying goes. All six of the couple’s children started school, but none finished, given the steep fees charged in Haiti, where the vast majority of education is private because the country never built more than a tiny public school system.

“There is nothing here,” said Mr. Valcin, who is losing his eyesight but can’t afford to visit a specialist. “Our children have to leave the country to find jobs.”

He used a term you hear often in Haiti — mizè. More than poverty, it means misery.

Violence. Tragedy. Hunger. Underdevelopment. These bywords have clung to Haiti for more than a century. Kidnappings. Outbreaks. Earthquakes. The president assassinated — this time in his bedroom.

How is it possible, many ask, that Haiti shares an island with the Dominican Republic, with its underground subway system, health care coverage, public schools, teeming resorts and impressive stretches of economic growth?

Corruption is the usual explanation, and not without reason: Haiti’s leaders have historically ransacked the country for their own gain, legislators have spoken openly on the radio about accepting bribes and oligarchs sit atop lucrative monopolies, paying few taxes. Transparency International ranks it among the most corrupt nations in the world.

But another story is rarely taught or acknowledged: The first people in the modern world to free themselves from slavery and create their own nation were forced to pay for their freedom yet again — in cash.

Twenty-one years after Haiti’s revolutionary heroes declared their country’s independence, swearing to die before being put back in chains or living under French domination again, a squadron of French warships — equipped with some 500 cannons — loomed off Haiti’s coastline.

Twenty-one years after Haiti’s revolutionary heroes declared their country’s independence, swearing to die before being put back in chains or living under French domination again, a squadron of French warships — equipped with some 500 cannons — loomed off Haiti’s coastline.

The king’s envoy, the Baron of Mackau, issued a daunting ultimatum:

The king’s envoy, the Baron of Mackau, issued a daunting ultimatum:

Hand over a staggering sum in reparations to Haiti’s former slave masters, or face another war.

Hand over a staggering sum in reparations to Haiti’s former slave masters, or face another war.

The Haitians had ample reason for alarm. Two decades earlier, Napoleon had tried to destroy them, sending one of the largest expeditions of warships ever dispatched by France, with his brother-in-law at the helm. The Haitians won and declared independence. Napoleon lost more troops than he did at Waterloo and withdrew.

But rich French colonists continued to press to reconquer the territory, and they found another sympathetic ear when the Bourbon monarchy returned to power. One minister of the navy, a former colonist and prominent defender of slavery, even drafted a new plan to put Haitians back in bondage or “crush them” with a still larger army.

No country could be expected to come to Haiti’s defense. The world powers had frozen it out, refusing to officially acknowledge its independence. American lawmakers in particular did not want enslaved people in their own country to be inspired by Haiti’s self-liberation and rise up.

So, Haiti’s president, eager for the trade and security of international recognition, bowed to France’s demands. With that, Haiti set another precedent: It became the world’s first and only country where the descendants of enslaved people paid reparations to the descendants of their masters — for generations.

It is often called the “independence debt.” But that is a misnomer. It was a ransom.

The amount was far beyond Haiti’s meager means. Even the first installment was about six times the government’s income that year, based on official receipts documented by the 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.

But that was the point, and part of the plan. The French king had given the baron a second mission: to ensure the former colony took out a loan from young French banks to make the payments.

This became known as Haiti’s “double debt” — the ransom and the loan to pay it — a stunning load that boosted the fledgling Parisian international banking system and helped cement Haiti’s path into poverty and underdevelopment. According to Ardouin’s records, the bankers’ commissions alone exceeded the Haitian government’s total revenues that year.

And that was only the beginning. The double debt helped push Haiti into a cycle of debts that hobbled the country for more than 100 years, draining away much of its revenue and chopping away at its ability to build the essential institutions and infrastructure of an independent nation. Generations after enslaved people rebelled and created the first free Black nation in the Americas, their children were forced to work, sometimes for little or even no pay, for the benefit of others — first the French, then the Americans, then their own dictators.

Two centuries after French warships blew their terrifying cannons from Port-au-Prince’s harbor to celebrate the debt, the echoes from that moment still wash across the country in its slums, bare hospitals, crumbling roads and empty stomachs, even in the countryside, once considered the most lucrative and productive in the world.

“This was a poor country that was always impoverished after 300 years of exploitation,” Cedieu Joseph said over the buzz of cicadas in his coffee garden in Dondon, the town in northern Haiti where Ms. Present lives. He manages a coffee cooperative named after a Haitian revolutionary hero from the area, and calls the so-called independence debt a modern whip, wielded by France to punish its former colony for wanting, and winning, its freedom.

“The slaves fought for our independence,” he said. “To make them pay for that independence again, it was setting up another form of slavery.”

Since then, the double debt has largely faded into history. France has repeatedly downplayed, distorted or buried it. Only a few scholars have examined it deeply. No detailed accounting of how much the Haitians actually paid has ever been done, historians say. Even in Haiti, debates over its effect on the country’s economy, development and political destiny continue today.

The New York Times spent months sifting through thousands of pages of original government documents, some of them centuries old and rarely, if ever, reviewed by historians. We scoured libraries and archives in Haiti, France and the United States to study the double debt and its effect on Haiti, financially and politically.

In what leading historians say is a first, we tabulated how much money Haitians paid to the families of their former masters and to the French banks and investors who held that first loan to Haiti, not just in official government payments on the double debt but also in interest and late fees, year after year, for decades.

We found that Haitians paid about $560 million in today’s dollars. But that doesn’t nearly capture the true loss. If that money had simply stayed in the Haitian economy and grown at the nation’s actual pace over the last two centuries — rather than being shipped off to France, without any goods or services being provided in return — it would have added a staggering $21 billion to Haiti over time, even accounting for its notorious corruption and waste.

For perspective, that’s much bigger than Haiti’s entire economy in 2020.

We shared our findings and analysis with 15 leading economists and financial historians who study developing economies and how public debt affects their growth. All but one either agreed with our $21 billion estimate, said it was squarely within the range of possibilities, or considered it conservative. A few suggested additional ways of modeling, which mostly showed far bigger long-term losses for Haiti.

The reason is simple: Had the money not been handed over to Haiti’s former slaveholders, it would have been spent in the Haitian economy — by the coffee farmers, laundresses, masons and others who earned it. It would have gone to shops, school fees or medical bills. It would have helped businesses grow, or seeded new ones. Some of the money would have gone to the government, possibly even to build bridges, sewers and water pipes.

That spending pays off over time, boosting a country’s economic growth. It’s impossible to know with any certainty what Haiti’s economy would have looked like, and given the history of self-dealing by officials, some historians say the needs of poor farmers in places like Dondon would never have been priorities anyway.

But several others said that without the burden of the double debt, Haiti might have grown at the same rate as its neighbors across Latin America. “There is no reason why a Haiti free of the French burden could not have,” said the financial historian Victor Bulmer-Thomas, who studies the region’s economies. André A. Hofman, an expert on Latin America’s economic development, also called this scenario “very reasonable.”

In that case, the loss to Haiti is astounding: about $115 billion over time, or eight times the size of its economy in 2020.

Put another way, if Haiti had not been forced to pay its former slave masters, one team of international scholars recently estimated, the country’s per capita income in 2018 could have been almost six times as large — about the same as in its next-door neighbor, the Dominican Republic.

They called the burden imposed on Haiti “perhaps the single most odious sovereign debt in history.”

The Times calculated the impact of the double debt alone — the reparations to colonists and the initial loan to pay them.

But Haiti’s troubles didn’t end there.

The double debt helped set off a cascade of privation, budgetary shortfalls and onerous foreign loans that shaped the country into the 20th century and beyond.

Emmanuel Macron’s Second Term as President of France

With the reelection of Emmanuel Macron, French voters favored his promise of stability  over the temptation of an extremist lurch.

Though Haiti’s government made the last payments connected to its former slaveholders in 1888, the debt was far from settled: To finish paying it off, Haiti borrowed from other foreign lenders who, in league with a few self-serving Haitian officials indifferent to their people’s suffering, laid claim to a significant share of the nation’s income for decades to come.

Depleted after decades of paying France, Haiti took out even more loans after that. By 1911, $2.53 out of every $3 Haiti took in from coffee taxes, its most important source of revenue, went to paying debts held by French investors, according to Gusti-Klara Gaillard and Alain Turnier, Haitian historians whose accounts are consistent with ledgers found in the diplomatic archives in suburban Paris.

That left precious little to run a country, much less build one.

In some years of the United States occupation, which began in 1915, more of Haiti’s budget went to paying the salaries and expenses of the American officials who controlled its finances than to providing health care to the entire nation of around two million people.

Even after the Americans relinquished fiscal control in the late 1940s, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.

Debt still shrouded the country. In the 1940s, Haitian children lucky enough to attend school were asked to bring coins to class to finish paying the avalanche of loans that had weighed on their nation since its infancy.

Little of this history is recognized by France. The reparations Haitians were forced to pay their former masters for generations are not covered in French schools, researchers say. And when a Haitian president began loudly raising the subject, the French government scoffed and tried to squelch it.

In 2003, Jean-Bertrand Aristide, a former priest who became the first democratically elected president after decades of dictatorship, launched a campaign demanding that France repay the money it had extracted, with television ads, street banners and a legal team putting together the elements of an international lawsuit. The French government responded by assembling a public commission to study relations between the two countries, but quietly instructed it “not to say a word in favor of restitution,” Thierry Burkard, the French ambassador to Haiti at the time, recently told The New York Times in an interview.

The commission dismissed Mr. Aristide’s claims as the ploys of a demagogue and portrayed the independence debt as a “treaty” between Haiti and France — making only passing mention of the French warships looming off the Haitian coast to enforce the demand in an annex to a 2004 report.

A month later, the French government helped remove Mr. Aristide from power, saying it was trying to prevent Haiti, which was heaving with turmoil, from spinning into civil war. But while French officials have long said the restitution claim was not the reason for Mr. Aristide’s ouster, Mr. Burkard acknowledged it was “probably a bit about that, too.”

“It would have set a precedent” for many other countries, he said.

Despite Mr. Aristide’s removal, the issue has not gone away. In May 2015, François Hollande, France’s president, stunned an audience gathered for the opening of a memorial center on the slave trade in Guadeloupe when he referred to Haiti’s payments to its former slave masters as “the ransom of independence.”

“When I come to Haiti,” he continued, “I will, for my part, pay off the debt we have.”

The crowd, which included Haiti’s president at the time, instantly stood up in loud applause.

“People cried, African heads of state cried,” said Michaëlle Jean, the Haitian-born former secretary-general of the International Organization of la Francophonie, who was present at the speech. “It was immense.”

The excitement was short-lived.

A few hours later, Mr. Hollande’s aides clarified to news organizations that he was speaking only of the “moral debt” France owed to Haiti, not of any financial compensation. The French government maintains the same position today.

“France must face up to its history,” the French Foreign Ministry told The Times, expressing “solidarity” with Haiti. Even so, it has not calculated how much money France received from Haiti over generations.

“That’s the job of historians,” the ministry said.

Haiti’s payments to former colonists were supposed to go solely to individual property owners, not to the French government itself. Yet the state ended up with a cut anyway. The Times unearthed several government documents from the early 1900s revealing that 2 million francs from the descendants of Haiti’s enslaved people, or $8.5 million in today’s currency, landed in French state coffers. (France’s treasury declined to comment, saying its archives dated from only 1919.)

Some of the families that received payments over decades remain European royalty and French aristocracy. Their descendants include Maximilian Margrave of Baden, a first cousin of Prince Charles; the French businessman Ernest-Antoine Seillière de Laborde, who once ran the country’s powerful association of big businesses; and Michel de Ligne, the Belgian prince whose ancestors were close to Catherine the Great and built a castle known as the “Belgian Versailles,” where hundreds of Jewish children were hidden during the Holocaust.

The Times tracked down and spoke to more than 30 descendants of families that received payments under Haiti’s independence debt. Most said they had never heard of it.

“This is part of my family history I never knew,” Nicolaus Herzog von Leuchtenberg, the Duke of Leuchtenberg and a sixth-generation descendant of Joséphine de Beauharnais, Napoleon’s first wife, said in a phone interview from Germany.

The debt was not shouldered by all Haitians equally. The country’s small elite, who today live in gated mansions and travel regularly for vacations in Paris and Miami, remained largely untouched. It was the poor who paid — and continue to pay, many argue, because the country has never had enough schools, clean water, electricity and other basics.

“As of today, we suffer the consequences of the debt,” said Dr. Francis Saint-Hubert, a doctor who worked on Mr. Aristide’s restitution campaign and teaches at the Aristide Foundation for Democracy’s medical school in Haiti. On a recent visit to a public hospital, he found the cupboards bare of the most elemental supplies, like blood pressure cuffs, or even thermometers.

“We are still paying,” he said, “and sometimes with our lives.”

The documents reviewed by The Times show how that debt came to be, and how its impact stretched across history. The earliest records, in fact, date to a time before the nation of Haiti even existed.

The most profitable colony in the world

During slavery, Haiti brimmed with such wealth that its largest and most important city, Cap-Français, was known as the “Paris of the Antilles,” bursting with bookstores, cafes, gardens, elegant public squares and bubbling fountains. The Comédie du Cap sat 1,500 people and put on 200 performances a year — many direct from Paris — as well as regular dances and balls. The town’s slate-roofed houses, with their whitewashed walls and courtyards, rented for four times the price of a ground-floor apartment in central Paris, according to the historian John Garrigus. The harbor, choked with garbage today, was perennially full of ocean-worthy sailing ships.

All this happened quickly. The mountainous colony, tucked into the western part of the island of Hispaniola, was colonized by France later than most of the Caribbean, yet in less than a century its plantations were the leading suppliers of sugar to Europe. Only in the late 1730s were the colony’s first coffee plantations cut into the mountainsides in Dondon, where Ms. Present still farms today.

Within decades, the colony’s reliance on slave labor swelled. Between 1785 and 1790, Saint-Domingue absorbed 37 percent of the entire trans-Atlantic slave trade. Many kidnapped Africans died within a few years of being pulled from the putrid, crowded bowels of slave ships and branded with their new masters’ names or initials.

The survivors made up an astounding 90 percent of the colony’s total population, kept in line by hunger, exhaustion and public acts of extreme violence. Crowds of colonists gathered in one of the island’s fancy squares to watch them be burned alive or broken, bone by bone, on a wheel.

Sadistic punishments were so common they were given names like the “four post” or the “ladder,” historians note. There was even a technique of stuffing enslaved people with gunpowder to blow them up like cannonballs, described as burning “a little powder in the arse,” according to French historian Pierre de Vaissière, who cited a 1736 letter from a colonist.

“O land of mine, is there any other on this planet whose soil has been more soaked in human blood?” asked the Baron de Vastey, a government officer in the northern part of Haiti in his 1814 work “The Colonial System Unveiled.”

“To France’s shame, not a single one of the monsters,” he wrote, singling out plantation owners and their managers by name, has experienced “even the slightest punishment for his crimes.”

France strengthened its laws forbidding the mutilation or killing of enslaved people in the 1780s, a sign of how openly cruel some plantation owners had become. A few years later, 14 enslaved people from a remote coffee plantation made the long trip to the Cap-Français courthouse to test the new laws. Their master, a rich planter named Nicolas Lejeune, had tortured two women whom investigators found in chains, their legs charred from burns. They died soon after, yet Lejeune was acquitted.

The only thing that will prevent “the slave from stabbing the master” is “the absolute power he has over him,” Lejeune wrote to the prosecutor, according to historian Malick Ghachem. “Remove this brake and the slave will dare anything.”

The enslaved people of Saint-Domingue rose up late one August evening in 1791, starting what some historians call the largest slave uprising in history.

Little documentation about the early days of the revolution exists. One enslaved person confessed, most likely under torture, that a clandestine meeting took place in the woods, attended by 200 others from across the north. The rebels later held a ceremony, vowing to destroy their oppressors and the tools of their subjugation.

They did it with whatever weapons they could grab or fashion and — most effectively — with fire, burning sugar cane fields and plantation buildings. The cloud of black smoke that engulfed Cap-Français made the sky glow after sunset like the northern aurora, one French surgeon recounted.

Within two weeks, every plantation within 50 miles of Cap-Français was reduced to ash and the rebels, many dressed in rags, organized into three armies, with hundreds on horseback. One leader became infamous for wielding the same cruel punishments slaveholders had used, whipping colonists hundreds of times and hacking off their hands.

After two years, the French commissioners of the colony announced that all enslaved people would be free and become French citizens. It was practical — they needed recruits to defend the colony against attacks, including from Britain or Spain, which controlled the eastern side of Hispaniola. But it was also ideological, some historians say, reflecting the revolutionary ideals that had erupted back home.

Soon after Louis XVI and Marie Antoinette were guillotined in France, the revolutionary government abolished slavery in 1794, not just in Saint-Domingue but in all French colonies. The historian Laurent Dubois calls that the most dramatic change brought about by the French Revolution, yet for enslaved people of Saint-Domingue, he says, “it was only the end of the beginning of a long struggle for freedom.”

Napoleon, who seized power in 1799, had very different views on slavery. In December 1801, he dispatched some 50 ships to Saint-Domingue to reimpose the French colonial empire and “rid us of these gilded Africans,” as he put it to the commander, his brother-in-law. Napoleon reinstated the slave trade in France’s other colonies and thought it would take three months to vanquish the Haitians.

Instead, as many as 50,000 French soldiers, sailors and colonists died, according to the historian Philippe Girard. Almost two years later, the ragged remains of Napoleon’s forces pulled out of the charred harbor of Cap-Français — later renamed Cap-Haïtien.

The declaration of independence for Haiti — the Indigenous name that revolutionaries reclaimed for their country — offered enslaved people hope from Brazil to South Carolina, noted the historian Julius S. Scott.

But for their masters, it set a chilling precedent.

“The peace of 11 states in this union will not permit the fruits of a successful Negro insurrection,” Senator Thomas Benton of Missouri told his fellow lawmakers in Congress, explaining why the United States should not recognize Haiti’s independence. “It will not permit Black consuls and ambassadors to establish themselves in our cities, and to parade through our country.”

Or, as Senator John Berrien of Georgia said, official relations with Haiti would “introduce a moral contagion” that would make even the most horrifying pestilence seem “light and insignificant.”

The ultimatum

Haiti knew the French would return, a premonition that still towers in stone over the country from a green peak above Dondon’s coffee farms. It is called the Citadelle, the largest military fortress in the Caribbean and arguably Haiti’s most important building. Its gray walls, now patched with orange lichen, are as thick as 16 feet and as high as 147 feet. From one angle, they sweep like the prow of a monstrous ocean tanker bearing down on any flimsy vessels below. More than 160 cannons point threateningly from its openings and ledges.

Some 20,000 peasants — conscripted by the new Haitian government — built it in just 14 years, beginning shortly after independence. It was just one of 30 forts ordered up by Jean-Jacques Dessalines, Haiti’s first ruler, in preparation for what he called “an eventual offensive return of the French.”

That day finally came, 21 years after independence.

On July 3, 1825, a French warship, accompanied by two other ships, sailed into the port of Port-au-Prince, Haiti’s capital.

They were sent by Charles X, the newly installed king of France, to enforce an ordinance: In exchange for 150 million francs, and an enormous reduction in custom taxes on French goods, France would recognize its former colony’s independence.

If the Haitian government did not accept the ordinance, exactly as written, the Baron of Mackau, Ange René Armand, had orders to declare Haiti an “enemy of France” and blockade its ports. In his own handwritten account, the baron said he had been instructed to launch military operations that “can no longer be stopped.”

“I am not a negotiator,” he told Haiti’s president, Jean-Pierre Boyer, according to the baron’s account, which was published in France this year. “I am only a soldier.”

Just up the coast, 11 more French warships waited. One of the Haitian president’s top generals rushed a letter to him in the middle of the talks, saying his men in the coastal mountains northwest of Port-au-Prince had spotted the French fleet.

The idea of payment had been raised before, first by the Haitian president in 1814 as a way of fending off what many saw as an imminent French invasion. Frozen out of trade with France and at times the United States, Boyer himself had discussed the idea, in exchange for international recognition of Haiti’s independence.

But those were diplomatic negotiations. Now, a crippling amount was being demanded under threat of war. The French demand was “excessive” and beyond “all our calculations,” Boyer said, according to the baron’s account.

But after three days of meetings, he relented.

Some historians dispute the notion that Boyer accepted the demands merely to protect his people from war. Alex Dupuy, a Haitian American scholar, argues that the president wanted to enshrine the property rights of the Haitian elite who had taken over land, and knew the costs would be offloaded onto the poor masses. “One has to understand the pressure France put on Haiti, but also the interests of the Haitian ruling class,” he said.

The ordinance broke new ground. Typically, historians say, war reparations are imposed on the losers. Victorious European nations forced France to pay them after the Napoleonic Wars in 1815, a decade before the Baron of Mackau set foot in Haiti. After World War I, Allied nations imposed huge penalties on Germany in the Treaty of Versailles, fueling bitter resentment that carried into World War II.

But in this case, the victors — who had first thrown off their shackles, and then defended themselves by beating back Napoleon’s forces — were the ones to pay. Instead of remedying, or even acknowledging, the abuses of slavery, the ordinance focused on the financial losses of the former masters.

In the coming decades, some nations, like Britain, abolished slavery and paid slaveholders for their losses, while also requiring newly freed people to continue working for their former masters for a number of years without pay. As the Swiss historian Frédérique Beauvois points out, the United States was an outlier: It freed people after the Civil War, and granted no compensation to their enslavers.

But Haiti’s case was unique. The Haitians had already freed themselves.

In the other cases, governments paid slaveholders to ease their opposition to abolition laws and to ensure that the economy would not crash, she said. But with Haiti, France demanded payment from those who had been in chains.

“It was to punish them,” Ms. Beauvois said. “It was vengeance.”

The price tag was huge. In 1803, France sold Louisiana to the United States for 80 million francs — just over half what it demanded from Haiti. And back then, Louisiana encompassed a large sweep of the continent, stretching across all or parts of 15 modern states. Haiti was 1/77 the size.

The Haitian government didn’t have enough money to pay even the first of five installments.

So the baron brought three Haitian diplomats with him back to France. There, they sealed a 30 million franc loan. But after the group of bankers, which included the Rothschilds, took its commissions, Haiti got only 24 million francs.

Instead of 150 million, Haiti suddenly owed 156 million, plus interest.

It was one of the first of many loans by French bankers to foreign governments that transformed Paris into a hub of international finance. And it became a prototype for controlling colonies after their independence, fulfilling the vision of the baron, who later became France’s minister of the navy and colonies.

“Under such a regime,” he wrote, “Haiti would undoubtedly become a highly profitable and costless province of France.”

‘Reduced by Death’

In Paris, the king named a commission to sort through more than 27,000 demands for compensation that flooded in decades after the Haitian revolution.

The biggest single payout went to the family of one of the biggest slaveholders in Haiti’s history, Jean-Joseph de Laborde, a banker for Louis XV, according to Oliver Gliech, a German historian who has created a database of former colonists.

In the late 18th century, Laborde shipped nearly 10,000 Africans to Haiti in his slave boats and had more than 2,000 enslaved people on his plantations there, many of whom died. French revolutionaries beheaded him in 1794, but two of his children, Alexandre and Nathalie, received about 350,000 francs, or about $1.7 million today, for his claimed losses in Haiti.

Officially, former colonists got just one-tenth of what they lost. But Laborde’s son, Alexandre, a fervent abolitionist, said in an 1833 parliamentary debate that the compensation payments were so large they actually exceeded the plantation owners’ losses.

“With half of the compensation I would receive, I could buy the three houses I owned,” he told lawmakers.

By law, the commission could compensate Frenchmen only for lost real estate. But it was clear that “slaves were almost the only value of Saint-Domingue” and should be part of the calculus, Jean-Marie Pardessus, an official who helped set the rules on compensation, told his fellow lawmakers.

What little is known about the commission’s decisions comes from a 990-page volume of its original handwritten notes discovered in the French archives in Roubaix in 2006.

Some former colonists submitted letters from slave ship captains and slave merchants as proof of the kidnapped Africans they had purchased on the eve of the revolution. Conversely, commissioners subtracted the value of enslaved people colonists took with them when fleeing.

In 1828, the commission heard from Philippine Louise Geneviève de Cocherel. Her father, the recently deceased Marquis of Cocherel, had owned six properties, including a sugar plantation and a coffee plantation.

Cocherel had been singled out by the Baron de Vastey in his treatise on the horrors of slavery, but in flowing handwriting, the commissioner’s note taker recorded the marquis’s losses with bureaucratic dispassion:

His sugar and cotton plantations had been “reduced by death” to 220 enslaved people, valued at 3,425 francs per head.

The coffee plantation’s slaves had been “reduced to 40 by death,” their worth put at 3,250 francs each. On the ranch, the seven enslaved people had been “reduced to” six, worth 2,500 per head.

In 1789, before the slave rebellion, the marquis bought 21 recently kidnapped Africans before leaving for France. But he didn’t indicate where they were put to work, so the commission valued them at an average rate, down to the cent: 3,366.66 francs.

In the end, it awarded Cocherel’s daughter, a newly married marquise, average annual payments of 1,450 francs, or about $280 in the 1860s, for dozens of years, according to government publications of the commission’s decisions.

By contrast, coffee farmers in Haiti were earning about $76 a year in 1863, Edmond Paul, a Haitian economist and politician, wrote at the time — barely enough to cover one meal a day of “the least substantive foods.”

It was reminiscent, he said, of slavery.

‘Ready to Fight’

The Haitian government ran out of money right away. To finish its first payment, it emptied its state coffers, sending it all to France on a French ship, sealed in bags inside nailed crates reinforced with iron bands. That left no money for public services.

The French government threatened war to collect the rest.

“An army of 500,000 men is ready to fight,” wrote the French foreign minister in 1831 to his consul in Haiti, “and behind this imposing force, a reserve of two million.”

In response, President Boyer passed a law commanding every Haitian to be ready to defend the country. He built the leafy suburb of Pétionville, now the bastion of the Haitian elite, up the hill from the harbor — out of range of cannon fire.

Even French diplomats recognized their threats had prompted the Haitian government to pour money into its military, rather than send it to France.

“The fear of France, which naturally wants to be paid, does not allow it to reduce its military state,” reads a 1832 letter by one French diplomat.

In late 1837, two French envoys arrived in Port-au-Prince with orders to negotiate a new treaty and get the payments flowing again. The so-called independence debt was reduced to 90 million francs, and in 1838, another warship returned to France with Haiti’s second payment, which swallowed much of Haiti’s revenues once again.

The military sucked up another large chunk, according to the French abolitionist writer and politician Victor Schœlcher. After that, there was very little left for hospitals, public works and other aspects of public welfare. Education had been assigned a mere 15,816 gourdes — less than 1 percent of the budget.

‘And Then Sells Himself’

From the very beginning, French officials knew how disastrous the payments would be for Haiti. But they kept insisting on getting paid, and for decades — with some exceptions, notably during periods of political upheaval — Haiti came up with the money.

The Times tracked each payment Haiti made over the course of 64 years, drawing from thousands of pages of archival records in France and Haiti, along with dozens of articles and books from the 19th and early 20th centuries, including by the Haitian finance minister Frédéric Marcelin.

In some years, Haiti’s payments to France soaked up more than 40 percent of the government’s total revenues.

“They don’t know which way to turn,” a French captain wrote to the Baron of Mackau in 1826 after collecting a shipment of gold from Haiti.

“After trying domestic loans, patriotic subscriptions, forced donations, sales of public property, they have finally settled on the worst of all options,” the captain wrote: 10 years of exorbitant taxes that were “so out of all proportion to the achievable resources of the country, that when each one sells all that he possesses, and then sells himself, not even half of the sums demanded will be collected.”

Yet by 1874, Haiti had paid down all but 12 million francs of its double debt to France, in large part through coffee taxes. To finish off the rest — and finally invest in the country’s development by building bridges, railroads, lighthouses — the government took out two more hefty loans from French bankers.

The borrowing ended up being a “shameless waste,” the president of Haiti’s national assembly said after a parliamentary investigation.

In an 1875 loan, the French bankers and investors took a 40 percent cut off the top. Most of the rest went to paying other debts, while the remainder lined the pockets of corrupt Haitian officials who, historians say, enriched themselves at the expense of their country’s future.

Instead of escaping mizè, Haitians slid deeper into it.

While the world’s great powers, and even some smaller countries like Costa Rica, were investing in huge public health projects to fight disease and improve their citizens’ quality of life, Haiti had scraps for things like hospitals and water pipes. In 1877, when the public works department was officially created, it had two architects and six engineers for the entire country.

One British diplomat, Spencer St. John, described Port-au-Prince at this time as perhaps “the most foul smelling, dirty and consequently fever-striken city in the world,” with human waste collecting in fetid pools on the streets that “in other countries is carried off by the sewers.”

The bank that benefited most from the 1875 loan was Crédit Industriel et Commercial, the French institution that helped finance the Eiffel Tower. And soon after its first lucrative foray into Haiti, Crédit Industriel shaped the country yet again, helping to establish the National Bank of Haiti.

Nearly the only thing Haitian about it was the name.

Headquartered in Paris, controlled by French businessmen and aristocrats, the bank took over Haiti’s treasury operations, charged a commission any time the Haitian government so much as deposited money or paid a bill, and delivered the profits to its shareholders in France. In 1894, a banner year, its French investors earned more than the Haitian government’s proposed agriculture budget for the entire country.

After 1915, when the Americans replaced the French as the dominant force in Haiti, they did more than just control the country’s national bank: They installed a puppet government, dissolved parliament at gunpoint, entrenched segregation, forced Haitians to build roads for no pay, killed protesters and rewrote the nation’s Constitution, enabling foreigners to own property for the first time since independence.

The military occupation lasted 19 years, and was justified as vital to securing American interests in the region and taming Haiti’s chaos. The United States, where lawmakers once feared the contagion effect of Haitian independence, now depicted the invasion as a civilizing mission, necessary because, as Secretary of State Robert Lansing wrote in 1918, “the African race are devoid of any capacity for political organization.”

There was another hand behind the occupation, as well: Wall Street, in particular the National City Bank of New York, the predecessor of Citigroup. By 1922, its affiliate had bought all the shares in Haiti’s national bank and, with a guarantee from the American government that it would be repaid, won the chance to lend still more money to Haiti. The bank ended up controlling nearly all of Haiti’s foreign debt — and then followed a well-established pattern.

It did little to develop Haiti, while sucking up a quarter of the country’s revenues over the next decade, according to annual fiscal reports reviewed by The Times.

When investigators with the newly formed United Nations visited Haiti after the Americans gave up financial control in 1947, they found a country in the same desperate straits as always.

From 1825 to 1957, the analysis by The Times found, international debt drained an average of 19 percent of the country’s annual revenue, and in some years ate up more than 40 percent.

“It’s a really massive number by modern standards,” said Ugo Panizza, an Italian economist who has examined the double debt.

Moreover, loans are often taken on by countries to invest in their welfare and development. That was rarely the case in Haiti. The double debt was imposed by an outside power that provided no goods or services in return, sapping the new nation’s wealth from the beginning.

“The first economic impact of this drain was the absence of funds to invest in education, health and infrastructure,” said Thomas Piketty, a French economist who has also studied the double debt. “But even more decisively, in the long term, this drain has totally disrupted the process of state building.”

Not everyone agrees. In some periods, the biggest line item in the Haitian state’s budget — even bigger than its debt payments — was the military.

Some experts described the expense as understandable, given the Haitian fear of a French invasion and the American occupation decades later. But others see Haiti’s heavy military spending as a reflection of a predatory government more interested in reaping financial rewards and staying in power than helping its people.

“There was always the alternative: Spend less on the military, spend more on development,” said Mats Lundahl, a Swedish economist who has published several books on Haiti. “This was a deliberate choice.” From 1843 to 1915, Haiti had 22 governments, he pointed out. Seventeen were deposed in revolutions or coups.

The double debt imposed by France clearly had an impact, Mr. Lundahl said, but “I don’t think it’s the main reason for Haitian underdevelopment.” Haiti’s leaders, he said, “did a pretty good job themselves.”

‘President for Life’

A bookish, middle-aged doctor was elected president in 1957.

François Duvalier, who had run a clinic training doctors to treat a disfiguring disease called yaws, promised to free the government from the grip of the country’s elite and represent the other Haiti: the poor with no paved roads, no running water and no education. He called them “the great unacknowledged” and promised to bring them out of their mizè.

The country’s prospects looked good. For the first time in more than 130 years, Haiti was unburdened by crippling international debt. And after frost had damaged Brazil’s coffee crop, the price of the commodity soared, offering Haiti’s government a windfall that it began to spend on irrigation canals and the country’s first big hydroelectric dam.

“The present moment offers Haiti an exceptional opportunity,” the World Bank said in 1954, adding that “this opportunity has to be seized now.”

Instead, Duvalier drove his country into despair.

The 28-year dictatorship he shared with his son Jean-Claude terrorized the nation. The Tontons Macoutes, a militia Duvalier created, attacked every perceived threat, including students and journalists. Hundreds were thrown into a network of prisons Human Rights Watch called the “triangle of death” and never heard from again. Others were shot on the street, their bodies left in heaps. In 1964, Duvalier declared himself “president for life.”

Professionals fled the country, taking their expertise. By 1970, more Haitian doctors were practicing in Montreal than in Haiti, one journalist, James Ferguson, estimated.

Duvalier perfected the corruption of past leaders, dipping into the state tobacco monopoly and skimming the pay of Haitian workers sent to Dominican sugar mills. His government outright extorted citizens, particularly through its “National Renovation Movement,” demanding that they donate to the construction of what jurists called a “purely fictitious” city named “Duvalierville.”

Initially, the Duvalier government found an ally in the Cold War struggle unfolding across the hemisphere: the United States.

After a Haitian diplomat voted in favor of ejecting Cuba from the Organization of American States, the American government agreed to fund a large airport — named the François Duvalier International Airport — in Port-au-Prince. The arrangement was widely cast by journalists as a tit-for-tat agreement, but the United States Agency for International Development soon closed its freshly built headquarters in Port-au-Prince because of corruption in the Duvalier government.

After a second heart attack, Duvalier, nicknamed “Papa Doc,” had the country’s Constitution changed so that his young son, just 19, could replace him. Known as “Baby Doc,” Jean-Claude Duvalier continued his father’s reign of terror and graft. By the time protests forced the dictator and his family to be spirited away on an American plane to France, he and his relatives had stolen hundreds of millions of dollars, having treated the state like a “royal fiefdom,” a Haitian government investigation found.

Over that time, the country’s misery deepened. Fewer than one in four adults could read, according to a 1985 World Bank report. From a quarter to half of Haitian children suffered severe malnutrition. Many were in the countryside, where coffee farmers earned even less than they had before the Duvalier regime.

After Jean-Claude Duvalier fled the country, the coffee tax was removed for the first time in more than a century. But it was too little, too late.

Farmers had been growing coffee more or less the same way since the days after the revolution, in very small garden plots where the trees seeded themselves naturally, mixed with banana and orange trees, as well as vegetables. There had never been a serious push by the government to develop the industry with new technology, fertilizers or new varieties of coffee.

The bountiful harvests that continued for generations and paid the nation’s debts were “like magic,” said Jobert Angrand, the former head of the National Coffee Institute of Haiti and a recent minister of agriculture.

By the 1980s, the magic had worn off. Poor farmers began to cut down their coffee trees and plant quicker-growing cash crops instead, leading to erosion. In Dondon, farmers who once couldn’t see the Citadelle from their fields because of the thick foliage above them suddenly had a clear view. Coffee exports began to plummet.

“This is the problem in Haiti,” said Mr. Angrand. “There is no investment in the countryside.”

‘All the Better’

The Americans arrived at the gates of President Jean-Bertrand Aristide’s house before dawn on Feb. 29, 2004. Flanked by security officers, a U.S. diplomat climbed the mansion’s steps to see the president — and ask for his resignation letter before whisking him into exile.

Mr. Aristide, a former Catholic priest who had railed against the dictatorship from his pulpit in the slums, and the first lady, Mildred Aristide, stepped into a diplomatic car to the airport and boarded an American plane from the tarmac.

Their destination was unknown even then. They were simply being removed from the country.

As the plane circled in the air, its blinds down, French officials frantically called the leaders of African countries, searching for someone willing to host Haiti’s soon-to-be former president, according to Mr. Burkard, the French ambassador to Haiti at the time. Finally, after three rejections, President François Bozizé of the Central African Republic agreed.

After Mr. Aristide landed in Bangui — a capital thousands of miles from his own, on a different continent — he made reference to Toussaint Louverture, the Haitian revolutionary leader. He had been abducted by French soldiers in 1802 after signing a peace agreement, carted off to France and thrown in prison without a trial in the frozen Jura Mountains, where he died a year later.

Louverture’s famous line is a standard of Haitian history books: “In overthrowing me, you have done no more than cut down the trunk of the tree of Black liberty in Saint-Domingue. It will spring back from the roots, for they are numerous and deep.”

Mr. Aristide changed it slightly. “In overthrowing me they have uprooted the trunk of the tree of peace,” he said, “but it will grow back because the roots are Louverturian.”

Later, he was more pointed: He told American news outlets by phone that he’d been kidnapped.

Haiti’s two former colonizers described their joint action as both a rapprochement after their friction over the Iraq War and a humanitarian mission to avoid a looming civil war in Haiti. Haitian rebel soldiers were in the north, threatening to soon take the capital and Mr. Aristide. Pro-Aristide and anti-Aristide protesters had clashed violently in the streets. Secretary of State Colin L. Powell called Mr. Aristide’s claim of being kidnapped “absurd.”

But Mr. Burkard, the French ambassador, told The Times in a recent interview that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide by forcing him into exile.

And while Mr. Aristide’s demand for financial restitution from France was not the principal reason for his removal, Mr. Burkard said, his ouster had an added benefit: It ended Mr. Aristide’s noisy campaign, which had landed with the force of a grenade, threatening to blow up relations with all former colonies.

That made his removal “all the better,” said Mr. Burkard.

Mr. Aristide had been ousted before, in a military coup in 1991, less than a year after winning the first democratic election since the dictatorship. But he was re-elected nine years later and launched his restitution campaign in 2003, on the 200th anniversary of Toussaint Louverture’s death.

With the money Haiti shipped to France for the so-called independence debt back in hand, he said, his country could invest in all the things it had never been able to afford, including schools, hospitals, roads, tractors and water for peasants.

Tallying Haiti’s losses, he presented a bill: $21,685,135,571.48.

The figure, both for its size and its precision, was mocked by French diplomats and denounced by some Haitian intellectuals as an attempt by Mr. Aristide to distract from the country’s woes and maintain his grip on power. But, as the estimates vetted by economists and historians consulted by The Times show, his calculations may have been close to the mark — and possibly even modest.

The Aristide government had hired international lawyers to assemble arguments and a researcher to dig through French archives. On the nation’s 200th Independence Day, Mr. Aristide celebrated before huge crowds on the lawn of the national palace, promising to replace a 21-gun salute with 21 things he would do once the restitution was paid — a retort to the cannons fired by the Baron of Mackau’s fleet centuries ago.

“Why after 200 years, is Haiti this impoverished?” Mr. Aristide asked during a rare interview with The Times at his home office in the suburbs of Port-au-Prince, a large gold-painted bust of Toussaint Louverture on a table behind him.

“We were condemned to live in poverty — not just poverty, but misery,” he said. “An abject misery tied to 1825.”

Since his departure, none of his successors have pressed the issue. In 2003, the French government dismissed his claim of restitution. Twelve years later, Mr. Hollande acknowledged that France did indeed owe Haiti a debt — before his staff quickly said it was not a monetary one.

Still, Mr. Aristide argued that he and others had “seeded the field,” noting that while the Haitian revolution started in 1791, it took years before enslaved people became free, and years more until they claimed independence.

“It’s not finished,” he said.

‘Resign yourself to mizè’

The tinny scrapes of metal shovels on concrete echo outside the Vincent Ogé coffee cooperative. Using methods that haven’t changed for generations, workers scoop up the coffee beans drying in the sun and toss them in wheelbarrows.

As dusk nears, the farmers begin to arrive, carrying the season’s first crop directly from their gardens in buckets and in thick plastic sacks.

“All the benefits of coffee were never returned to the peasants,” says Françisque Dubois, the local coffee cooperative’s founder.

“Even if the money came back, it wouldn’t reach us,” he says. “It would go into the pockets of the gwo moun — the big shots,” he adds, “like Duvalier, who put it all in Swiss banks.”

Mr. Dubois greets the arriving farmers from a straw chair in the dim processing room. Beside him, a barefoot worker dips each farmer’s load into a bucket of water to remove any cherries that have been hollowed out by pests. Then, the cherries’ flesh is removed, and the remaining seeds — known widely as beans — go to a cistern to ferment. The process hasn’t changed all that much since the coffee boom of Saint-Domingue.

Very few of the coffee farmers in Dondon had heard of the so-called independence debt, despite the pivotal roles their ancestors played in paying it. The handful who had a notion said they were too full of other worries to ponder what it meant for the nation’s evolution. They were busy battling mizè.

Hunger. Sickness. Unpaid school fees. The crippling cost of a father’s funeral. One man steps out of the cooperative, runs his hands over his face, and says forlornly that he can’t keep anything in his head since his grandchild died of fever.

“You have to resign yourself to mizè,” said Rose Melanie Lindor, a 70-year-old coffee farmer on the other side of town. Five of her 10 children died.

By the time Etienne Roberson stepped into the cooperative, the sun had painted the trees with honey. He almost made it through high school before his family stopped being able to pay the fee, and knew more than most about the so-called independence debt.

“It was bad for the country,” he said. “When we were paying it, that’s when the country became poor.”

Across the dirt road, Ms. Present stopped picking cherries from her coffee trees earlier that day, taking a rare moment to contemplate her nation’s past and her ancestors’ parts in shaping it.

“If we have our liberty now because of coffee,” she said finally, “I’m proud of that.”

Then, she got back to work.

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

Haiti’s Lost Billions

How a French Bank Captured Haiti

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Research was contributed by Charles Archin, Harold Isaac and Ricardo Lambert from Port-au-Prince; Daphné Anglès, Claire Khelfaoui and Oliver Riskin-Kutz from Paris; David Foulk from Mont-de-Marsan, France; Sarah Hurtes and Milan Schreuerfrom Brussels; Allison Hannaford from North Bay, Ontario; and Kristen Bayrakdarian from New York. Photo and video editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran. Map by Scott Reinhard.

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France24 - World

Transnistria: Moldova's breakaway region in the shadow of war in Ukraine

Issued on: 03/06/2022 - 12:02

With the war in Ukraine now in its 100th day, we focus on the situation in Transnistria, a small breakaway region of Moldova on Ukraine’s south-western border. Western countries suspect the region of acting as a rear base for the Russian military. The separatist enclave, which has claimed its independence since the fall of the Soviet Union, is located near the strategic Ukrainian port city of Odesa on the Black Sea. Our reporter Lauriane Dherbecourt gained rare access to Transnistria, which for now refuses to take part in the conflict in Ukraine. She discovered a land whose people are torn between East and West.

Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

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Moldova urges calm, boosts security after Transnistria blasts

Analysis

Moldova, then Georgia, now Ukraine: How Russia built ‘bridgeheads into post-Soviet space’

Moldova's pro-Russian president concedes race to pro-European challenger Sandu

El País (ESP)

Por qué hay que hacer un crucero en familia al menos una vez en la vida

CRUCEROS

En las travesías no hay tiempo para el aburrimiento, los más pequeños disfrutan de actividades pensadas para ellos y se suma la comodidad de descubrir destinos a bordo de un hotel flotante

No nos engañemos. Hasta hace pocos años éramos los típicos mochileros que solo hacían un día de parada en la playa de turno y porque quedaba de paso en la ruta. Nuestra prioridad era ver lugares de manera incansable, dejando al margen el tiempo para el descanso, así que oír hablar de un crucero nos causaba más indiferencia que otra cosa.

Pasó el tiempo, y aprendimos a disfrutar un poco más del viaje. El ansia viva por conocer nuevos sitios se fue apaciguando y surgió la oportunidad de hacer un crucero, así que dijimos: “¿Por qué no? Vamos a probar”. Y una vez más aprendimos que abrir la mente a nuevas experiencias puede resultar de lo más placentero.

Dicho esto, si estáis en este momento de vuestras vidas en el que os estáis planteando si hacer o no un crucero quizá nuestra experiencia os ayude.

Los cruceros son una especie de todo incluido itinerante (obviamente, cada uno tiene sus circunstancias, pero en todos se suele incorporar, al menos, el servicio de comidas —las bebidas pueden ir aparte—). En ellos, una vez embarcas y te asignan camarote, tienes al alcance de tu mano la comodidad de conocer diferentes puertos y las ciudades o poblaciones más cercanas a los mismos, sin necesidad de ir cargando con la maleta de un lado a otro. El barco se encarga de llevarte, habitualmente durante la noche.

Los hay pensados solo para adultos, pero también los hay que hacen disfrutar a toda la familia, como por ejemplo los ambientados en Disney y sus personajes. Ya veis que el mundo crucerista es amplio… Nosotros hemos hecho un par de ellos, de los enfocados a todo tipo de pasajeros y de todas las edades. El primero lo hicimos con nuestra hija Daniela y el segundo, también con Oliver.

Los barcos ofrecen actividades pensadas para toda la familia que todos acabamos disfrutando mucho. Puedes ir con los más pequeños a los espectáculos diarios en su teatro, a las piscinas o parques infantiles, a proyecciones de cine, jugar a minigolf, a ping pong, trepar por un rocódromo, subir a toboganes imposibles, y disfrutar con ellos de decenas de instalaciones inimaginables si nunca has visto un barco de este tipo por dentro. Quizá no será lo más llamativo, pero guardamos un muy buen recuerdo del crucero con los peques cuando disfrutábamos todos juntos del desayuno en el balcón del camarote todas las mañanas, o de las clases de baile, de las de cocina… Ya veis que no hay tiempo para el aburrimiento en familia.

De manera adicional, tenéis que saber que este tipo de travesías suelen ofrecer una especie de servicio de guardería en el que aceptan a peques de todas las edades y, muchas veces, una vez que entran no quieren salir. Esto es porque allí hacen amigos (algunos de otras nacionalidades, lo cual está genial para que socialicen con niños que tienen otras costumbres e idiomas), y los monitores (también de diversas partes del mundo) cuidan de ellos mientras realizan actividades variopintas a la vez que divertidas. Un día se disfrazan, otro se pintan las caras, otro construyen su propia obra de arte, otro día cocinan, tienen su propia discoteca… Vamos, que se lo pasan pipa y los padres tienen la confianza de que están bien cuidados el tiempo que pasan allí.

Normalmente, los servicios básicos están incluidos en el precio del crucero, pero os recomendamos que antes de contratar uno u otro preguntéis qué servicios requieren cargos adicionales. Tened en cuenta que se suele pagar por acceder a internet, por bebidas premium, por masajes o peluquerías… pero los espectáculos o actividades como los ya nombrados suelen estar comprendidos.

Datos prácticos si hacéis un crucero con niños

En el terreno gastronómico, algo muy útil es que los cruceros suelen incluir un rincón de comidas pensadas para los niños. Así que, si la restauración es un problema, olvidaos, será difícil que no encuentren algo que les guste en un bufé de semejantes dimensiones.

Otra cosa importante: normalmente los barcos disponen de tiendas en su interior para comprar cosas básicas si en un momento dado os hacen falta por ejemplo pañales. Si no se da el caso y os habéis dejado en tierra parte de la maleta, tendréis que esperar a llegar a puerto para comprar más, pero en caso de necesidad, hablad con la tripulación, siempre tienen un plan B por si acaso.

A la hora de bajar a puerto, cuando el crucero hace parada suele existir la posibilidad de recorrer las inmediaciones por cuenta propia, de montarte tu propia excursión o de contratar alguna de las que ofrece el barco. En el caso de las excursiones contratadas, siempre suele haber alguna especialmente diseñada para los más peques.

Último dato: normalmente el precio del crucero marca la calidad del mismo (salvo chollos y grandes ofertas, ¡claro!), pero las actividades o la comida suelen ser sensibles a estas variaciones de precio. A mayor categoría del barco, mejores son estas cosas…

Y a modo de reflexión, podemos decir que a pesar de que mirábamos a los cruceros con algo de recelo, nos parecen un tipo de vacaciones que merece la pena plantearse hacer al menos una vez en la vida, y si es con peques, genial, puesto que te permite disfrutar de las actividades cotidianas (y de algunas más especiales) con tus hijos, sin las prisas del día a día y con la comodidad de ir descubriendo destinos a bordo de un hotel flotante.

Adrián Rodríguez y Gosi Bendrat son autores del blog Mola Viajar desde 2008. Tanto en su blog como en su canal de YouTube, cuentan cómo recorren el mundo en compañía de sus hijos, Daniela y Oliver.

Encuentra inspiración para tus próximos viajes en nuestro Facebook y Twitter e Instragram o suscríbete aquí a la Newsletter de El Viajero.

New York Times - World

Haiti’s Lost Billions

By Lazaro GamioConstant MéheutCatherine PorterSelam GebrekidanAllison McCann and Matt ApuzzoMay 20, 2022

Two decades after Haiti won its independence from France, a squadron of warships returned with an ultimatum from King Charles X.

Two decades after Haiti won its independence from France, a squadron of warships returned with an ultimatum from King Charles X.

The choice: money or war.

The choice: money or war.

France demanded that Haitians pay their former masters 150 million francs, a staggering amount, far beyond their means.

France demanded that Haitians pay their former masters 150 million francs, a staggering amount, far beyond their means.

With the warships looming off the coast, Haiti agreed.

With the warships looming off the coast, Haiti agreed.

With that, Haitians, who had paid for their freedom in blood, were forced to pay for it yet again — this time in cash.

With that, Haitians, who had paid for their freedom in blood, were forced to pay for it yet again — this time in cash.

French National Library

French National Library

In exchange, France recognized Haiti’s independence. At home, Charles X was portrayed as the true liberator of the Haitian people.

Lepelletier de Saint Remy

But a different history is written in ledgers and banking statements. They reveal a debt so large, and so lasting, that it would help cement Haiti’s path to poverty and underdevelopment.

Haiti became the first and only country where the descendants of enslaved people paid the families of their former masters for generations.

The New York Times pored through archives and government documents to make what many historians call the first complete tabulation of how much Haiti paid for its independence.

The New York Times pored through archives and government documents to make what many historians call the first complete tabulation of how much Haiti paid for its independence.

What France demanded

150 million francs

1st payment

2nd

3rd

4th

5th

In 1825, France demanded five annual payments of 30 million francs.

In 1825, France demanded five annual payments of 30 million francs.

The amount was far beyond Haiti’s meager means. The first payment alone was about six times Haiti’s entire revenue that year, according to the prominent 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.

The amount was far beyond Haiti’s meager means. The first payment alone was about six times Haiti’s entire revenue that year, according to the prominent 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.

That was part of France’s plan.

That was part of France’s plan.

France pushed Haiti into taking out a loan, so it could make its first payment. But that only added to the burden, after interest and commissions for French bankers.

France pushed Haiti into taking out a loan, so it could make its first payment. But that only added to the burden, after interest and commissions for French bankers.

Together this became known as Haiti’s “double debt” — the French demand and the loan to start paying it.

Together this became known as Haiti’s “double debt” — the French demand and the loan to start paying it.

In late 1837, a second French fleet sailed into Port-au-Prince, intent on forcing the Haitians to pay.

In late 1837, a second French fleet sailed into Port-au-Prince, intent on forcing the Haitians to pay.

France ultimately agreed to reduce its original demand to 90 million francs. But we found that Haiti made payments totalling 112 million francs over the course of seven decades, or about $560 million in today's dollars.

France ultimately agreed to reduce its original demand to 90 million francs. But we found that Haiti made payments totalling 112 million francs over the course of seven decades, or about $560 million in today's dollars.

If that money had remained in Haiti, rather than being shipped off to France, it would have added $21 billion to Haiti’s economy over the last two centuries.

If that money had remained in Haiti, rather than being shipped off to France, it would have added $21 billion to Haiti’s economy over the last two centuries.

While the exact amount is unknowable, numerous economists and financial historians who reviewed our analysis said that estimate was, if anything, conservative.

While the exact amount is unknowable, numerous economists and financial historians who reviewed our analysis said that estimate was, if anything, conservative.

Others said that if Haiti had not been forced to pay the double debt, the country could have mirrored the growth rates of its neighbors across Latin America.

Others said that if Haiti had not been forced to pay the double debt, the country could have mirrored the growth rates of its neighbors across Latin America.

That would put our estimate at a $115 billion loss for Haiti.

That would put our estimate at a $115 billion loss for Haiti.

Departmental Archives of Landes

Federico Rios for The New York Times

In 1826, Haiti emptied its treasury, looking for money to complete the first payment. Documents from a French ship captain detail how the money was collected and transported back to Paris inside locked cases.

In 1826, Haiti emptied its treasury, looking for money to complete the first payment. Documents from a French ship captain detail how the money was collected and transported back to Paris inside locked cases.

Afterward, Haiti began defaulting on payments almost immediately.

Afterward, Haiti began defaulting on payments almost immediately.

The burden wasn’t shouldered by the country's elite. It was the coffee farmers who ultimately paid it, through taxes on their exports.

The burden wasn’t shouldered by the country's elite. It was the coffee farmers who ultimately paid it, through taxes on their exports.

Haiti, also battered by natural disasters, soon faced another revolution.

Haiti, also battered by natural disasters, soon faced another revolution.

French National Library

In 1843, Jean-Pierre Boyer — the Haitian president who agreed to the double debt — was driven out of the country by people demanding more rights and fewer taxes.

Many were bitter that he had resumed payments on the reviled debt.

National Archives, France, CC//379

Despite Haiti’s troubles, France made sure its former colony kept paying. It sent warships again, threatening to bomb the country’s ports.

The payments were France's "principal interest in Haiti, the question that dominated everything else for us," explained one French minister at the time.

Mauricio Lima for The New York Times

For decades, Haiti continued to pay down the double debt. Then, a French bank arrived on the scene — Crédit Industriel et Commercial. In 1880, it set up Haiti’s first national bank.

For decades, Haiti continued to pay down the double debt. Then, a French bank arrived on the scene — Crédit Industriel et Commercial. In 1880, it set up Haiti’s first national bank.

It was a disaster — national in name only.

It was a disaster — national in name only.

Haiti’s treasury was now controlled by a French bank. The Haitian government could not deposit or spend money without paying a commission.

Haiti’s treasury was now controlled by a French bank. The Haitian government could not deposit or spend money without paying a commission.

In some years, French profits exceeded Haiti’s entire public works budget.

In some years, French profits exceeded Haiti’s entire public works budget.

Haiti’s debt burden

In 1825 french francs

Double debt

1874 and 1875 loans

Haiti officially made its last payments on the double debt in 1888. But, to do that, it took out two additional hefty loans in 1874 and 1875.

Haiti officially made its last payments on the double debt in 1888. But, to do that, it took out two additional hefty loans in 1874 and 1875.

Again, the French bankers took handsome commissions. Corrupt Haitian officials also lined their pockets, siphoning off much of the money.

Again, the French bankers took handsome commissions. Corrupt Haitian officials also lined their pockets, siphoning off much of the money.

More disastrous loans followed. Officially, they were not directly tied to the double debt. But by this point Haiti’s coffers were so depleted that its leaders could barely govern, let alone build the country.

More disastrous loans followed. Officially, they were not directly tied to the double debt. But by this point Haiti’s coffers were so depleted that its leaders could barely govern, let alone build the country.

In 1910, Haiti’s national bank was re-established under new owners. A Parisian bank still owned the biggest share, but American and German banks took over the rest.

In 1910, Haiti’s national bank was re-established under new owners. A Parisian bank still owned the biggest share, but American and German banks took over the rest.

It may have been the national bank of Haiti, but Haiti didn’t own it.

It may have been the national bank of Haiti, but Haiti didn’t own it.

Soon after, the national bank issued a new loan to Haiti on terrible terms, and often withheld money from the government, worsening the nation’s political instability.

Soon after, the national bank issued a new loan to Haiti on terrible terms, and often withheld money from the government, worsening the nation’s political instability.

Library of Congress

By 1911, $2.53 out of every $3 that Haiti earned from coffee taxes, its most important source of revenue, went to paying debts held by French investors.

French National Library

In France, meanwhile, it was a time of prosperity. The cafes of Paris overflowed, many of its patrons drinking coffee cultivated by debt-hobbled Haitians half a world away.

U.S. Navy

Museum of the City of New York, via Getty Images

Library of Congress

Bettmann Archive/Getty Images

Bettmann Archive/Getty Images

In December 1914, this gunboat pulled into harbor in Port-au-Prince. The U.S. Marines on board were on a mission.

In December 1914, this gunboat pulled into harbor in Port-au-Prince. The U.S. Marines on board were on a mission.

For years, U.S. business interests led by the National City Bank of New York — Citigroup’s predecessor — had pushed for American control over Haiti.

For years, U.S. business interests led by the National City Bank of New York — Citigroup’s predecessor — had pushed for American control over Haiti.

They persuaded the U.S. State Department to remove gold from the vaults of Haiti’s National Bank.

They persuaded the U.S. State Department to remove gold from the vaults of Haiti’s National Bank.

Marines strolled into Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold.

Marines strolled into Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold.

Their loot was in New York within days.

Their loot was in New York within days.

The Marine operation was a precursor to a full-scale invasion of Haiti the following summer. Americans took control of Haiti’s government and rewrote the country’s Constitution.

The Marine operation was a precursor to a full-scale invasion of Haiti the following summer. Americans took control of Haiti’s government and rewrote the country’s Constitution.

Lasting 19 years, the military occupation was one of the longest in U.S. history.

Lasting 19 years, the military occupation was one of the longest in U.S. history.

The Americans forced Haitians to build roads for no pay, and soldiers shot those who tried to escape. Many Haitians saw this as a return to slavery.

The Americans forced Haitians to build roads for no pay, and soldiers shot those who tried to escape. Many Haitians saw this as a return to slavery.

Haiti’s Debt Burden

In 1825 french francs

Americans invade

Franc loses value

The U.S. now controlled Haiti’s finances.

The U.S. now controlled Haiti’s finances.

In 1922, Haiti was forced to borrow from Wall Street, despite fierce objections from Haitians that it would drive them deeper into debt.

In 1922, Haiti was forced to borrow from Wall Street, despite fierce objections from Haitians that it would drive them deeper into debt.

American financial control continued until 1947. By that time, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.

American financial control continued until 1947. By that time, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.

Bettmann Archive/Getty Images

Damon Winter/The New York Times

Federico Rios for The New York Times

Federico Rios for The New York Times

Federico Rios for The New York Times

Adriana Zehbrauskas for The New York Times

Federico Rios for The New York Times

Federico Rios for The New York Times

It’s easy to see the history of Haiti as just a story of corruption. Some leaders, most notoriously the Duvalier father-and-son dictators who ruled for nearly 30 years, enriched themselves and plunged their country further into poverty.

It’s easy to see the history of Haiti as just a story of corruption. Some leaders, most notoriously the Duvalier father-and-son dictators who ruled for nearly 30 years, enriched themselves and plunged their country further into poverty.

It’s easy to see the history of Haiti as just a series of hurricanes, epidemics and natural disasters, like the 2010 earthquake that devastated the country.

It’s easy to see the history of Haiti as just a series of hurricanes, epidemics and natural disasters, like the 2010 earthquake that devastated the country.

Haiti has been called a disaster. A failed state. An aid trap.

Haiti has been called a disaster. A failed state. An aid trap.

But for generations after independence, Haiti was forced to send a large portion of its wealth overseas.

But for generations after independence, Haiti was forced to send a large portion of its wealth overseas.

A bronze statue in Haiti’s capital, known as Nèg Mawon, depicts a rebel who has escaped slavery and blows a conch shell to summon the revolution.

A bronze statue in Haiti’s capital, known as Nèg Mawon, depicts a rebel who has escaped slavery and blows a conch shell to summon the revolution.

The price of that freedom was long lasting, depleting Haiti of the resources it needed to build a nation.

The price of that freedom was long lasting, depleting Haiti of the resources it needed to build a nation.

The legacy of the debt and the history of extraction is embedded in Haiti’s education system, where even today only one in four children make it to high school, according to Haiti’s education ministry.

The legacy of the debt and the history of extraction is embedded in Haiti’s education system, where even today only one in four children make it to high school, according to Haiti’s education ministry.

The debt is also felt in Haiti’s public hospitals, many of which lack basic equipment and supplies.

The debt is also felt in Haiti’s public hospitals, many of which lack basic equipment and supplies.

And it is present in Haiti’s inadequate water and sanitation infrastructure.

And it is present in Haiti’s inadequate water and sanitation infrastructure.

After U.N. peacekeepers introduced cholera to the country in 2011, it spread rampantly, killing thousands.

After U.N. peacekeepers introduced cholera to the country in 2011, it spread rampantly, killing thousands.

The debts may be paid, but Haitians are still paying the price.

The debts may be paid, but Haitians are still paying the price.

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

How a French Bank Captured Haiti

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Additional production by Gray Beltran, Jonathan Huang and Rumsey Taylor.

Opex 360

La Marine nationale réforme sa filière dédiée au renseignement

par Laurent Lagneau · 4 juin 2022

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Avec les capteurs de ses frégates multimissions et de défense aérienne ainsi que ceux de ses sous-marins nucléaires d’attaque [SNA], ses aéronefs [en particulier l’avion de patrouille maritime Atlantique 2, le Rafale équipé de la nacelle RECO NG et, bientôt, ses drones embarqués], ses sémaphores, ses Escouades spécialisées de neutralisation et d’observation [ESNO] des commandos de Penfentenyo et Montfort et le navire Dupuy-de-Lôme, qui oeuvre au profit de la Direction du renseignement militaire [DRM], la Marine nationale dispose de capacités de premier plan pour collecter les informations présentant un intérêt maritime [RIMAR] et militaire.

Cependant, et même si ses marins ont leur propre insigne depuis septembre 2016, la filière « renseignement » de la Marine nationale manque toujours de visibilité. D’où la réforme qui entrera en vigueur à partir du 1er janvier 2023, laquelle consistera à créer six nouvelles spécialités accessibles dès l’entrée à l’École de Maistrance, qui, pour rappel, forme les futurs officiers-mariniers. Les quartiers-maîtres candidats au brevet d’aptitude technique [BAT] pourront postuler en interne.

« Cette réforme a pour ambition de prévenir un risque de fragilisation de la filière renseignement. Il s’agit d’abord de donner toute sa place au renseignement d’intérêt maritime qui connaît, avec la croissance exponentielle des données, une transformation rapide de ses méthodes et de ses outils. Il s’agit ensuite de proposer aux marins des parcours professionnels attractifs et plus lisibles par les employeurs extérieurs à la Marine [comme la DRM, par exemple], d’harmoniser les critères d’avancement et d’augmenter la durée d’emploi dans des métiers où l’expérience et la maturité sont déterminantes. Enfin, grâce au recrutement externe, il sera possible de réduire la tension sur les effectifs », explique la Marine nationale.

Ces six nouvelles spécialités remplaceront les certificats de la branche générale du renseignement. À ce propos, les marins qui en détiennent au moins un « basculeront automatiquement dans la spécialité correspondante ».

Dans le détail, la Marine nationale va donc « créer » les métiers d’opérateur d’écoute [OPECOUT], de détecteur et analyste des signaux électromagnétiques [DASEM], d’opérateur linguiste d’interception [OPLIN] en particulier en chinois, russe, arabe et persan, d’analyste traitant du renseignement [ANATRAIT], d’analyste du renseignement d’origine électromagnétique [ANAROEM] et d’analyste en renseignement d’origine image [ARAROIM].

Ainsi, par exemple, la mission de l’OPECOUT consistera à analyser de la phonie, afin de définir la langue de la fréquence écoutée, ainsi que les différents types d’écriture [morse, etc], à localiser les sources d’émission et à transmettre des enregistrements aux ANAROEM et DASEM. Quant aux OPLIN, ils auront la tâche d’intercepter et de traduire des documents et d’étudier l’évolution de la situation dans la zone géographique dont ils sont spécialistes.

Enfin, la Marine nationale souligne que la filière « renseignement » offre des perspectives d’avancement rapide compte tenu de la spécificité et des qualifications des métiers qu’elle offre, avec la possibilité de servir aussi bien en mer qu’à terre ou encore d’être affecté à l’étranger [au sein de l’Otan ou en mission de Défense, par exemple]. « Autre avantage, les spécialités du renseignement ouvrent le droit à des primes telles que l’indemnité liée aux langues et, sous certaines conditions, la prime de lien au service », conclut-elle.

Photo : Marine nationale

La Marine nationale réforme sa filière dédiée au renseignement

par Laurent Lagneau · 4 juin 2022

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Avec les capteurs de ses frégates multimissions et de défense aérienne ainsi que ceux de ses sous-marins nucléaires d’attaque [SNA], ses aéronefs [en particulier l’avion de patrouille maritime Atlantique 2, le Rafale équipé de la nacelle RECO NG et, bientôt, ses drones embarqués], ses sémaphores, ses Escouades spécialisées de neutralisation et d’observation [ESNO] des commandos de Penfentenyo et Montfort et le navire Dupuy-de-Lôme, qui oeuvre au profit de la Direction du renseignement militaire [DRM], la Marine nationale dispose de capacités de premier plan pour collecter les informations présentant un intérêt maritime [RIMAR] et militaire.

Cependant, et même si ses marins ont leur propre insigne depuis septembre 2016, la filière « renseignement » de la Marine nationale manque toujours de visibilité. D’où la réforme qui entrera en vigueur à partir du 1er janvier 2023, laquelle consistera à créer six nouvelles spécialités accessibles dès l’entrée à l’École de Maistrance, qui, pour rappel, forme les futurs officiers-mariniers. Les quartiers-maîtres candidats au brevet d’aptitude technique [BAT] pourront postuler en interne.

« Cette réforme a pour ambition de prévenir un risque de fragilisation de la filière renseignement. Il s’agit d’abord de donner toute sa place au renseignement d’intérêt maritime qui connaît, avec la croissance exponentielle des données, une transformation rapide de ses méthodes et de ses outils. Il s’agit ensuite de proposer aux marins des parcours professionnels attractifs et plus lisibles par les employeurs extérieurs à la Marine [comme la DRM, par exemple], d’harmoniser les critères d’avancement et d’augmenter la durée d’emploi dans des métiers où l’expérience et la maturité sont déterminantes. Enfin, grâce au recrutement externe, il sera possible de réduire la tension sur les effectifs », explique la Marine nationale.

Ces six nouvelles spécialités remplaceront les certificats de la branche générale du renseignement. À ce propos, les marins qui en détiennent au moins un « basculeront automatiquement dans la spécialité correspondante ».

Dans le détail, la Marine nationale va donc « créer » les métiers d’opérateur d’écoute [OPECOUT], de détecteur et analyste des signaux électromagnétiques [DASEM], d’opérateur linguiste d’interception [OPLIN] en particulier en chinois, russe, arabe et persan, d’analyste traitant du renseignement [ANATRAIT], d’analyste du renseignement d’origine électromagnétique [ANAROEM] et d’analyste en renseignement d’origine image [ARAROIM].

Ainsi, par exemple, la mission de l’OPECOUT consistera à analyser de la phonie, afin de définir la langue de la fréquence écoutée, ainsi que les différents types d’écriture [morse, etc], à localiser les sources d’émission et à transmettre des enregistrements aux ANAROEM et DASEM. Quant aux OPLIN, ils auront la tâche d’intercepter et de traduire des documents et d’étudier l’évolution de la situation dans la zone géographique dont ils sont spécialistes.

Enfin, la Marine nationale souligne que la filière « renseignement » offre des perspectives d’avancement rapide compte tenu de la spécificité et des qualifications des métiers qu’elle offre, avec la possibilité de servir aussi bien en mer qu’à terre ou encore d’être affecté à l’étranger [au sein de l’Otan ou en mission de Défense, par exemple]. « Autre avantage, les spécialités du renseignement ouvrent le droit à des primes telles que l’indemnité liée aux langues et, sous certaines conditions, la prime de lien au service », conclut-elle.

Photo : Marine nationale

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Avec les capteurs de ses frégates multimissions et de défense aérienne ainsi que ceux de ses sous-marins nucléaires d’attaque [SNA], ses aéronefs [en particulier l’avion de patrouille maritime Atlantique 2, le Rafale équipé de la nacelle RECO NG et, bientôt, ses drones embarqués], ses sémaphores, ses Escouades spécialisées de neutralisation et d’observation [ESNO] des commandos de Penfentenyo et Montfort et le navire Dupuy-de-Lôme, qui oeuvre au profit de la Direction du renseignement militaire [DRM], la Marine nationale dispose de capacités de premier plan pour collecter les informations présentant un intérêt maritime [RIMAR] et militaire.

Cependant, et même si ses marins ont leur propre insigne depuis septembre 2016, la filière « renseignement » de la Marine nationale manque toujours de visibilité. D’où la réforme qui entrera en vigueur à partir du 1er janvier 2023, laquelle consistera à créer six nouvelles spécialités accessibles dès l’entrée à l’École de Maistrance, qui, pour rappel, forme les futurs officiers-mariniers. Les quartiers-maîtres candidats au brevet d’aptitude technique [BAT] pourront postuler en interne.

« Cette réforme a pour ambition de prévenir un risque de fragilisation de la filière renseignement. Il s’agit d’abord de donner toute sa place au renseignement d’intérêt maritime qui connaît, avec la croissance exponentielle des données, une transformation rapide de ses méthodes et de ses outils. Il s’agit ensuite de proposer aux marins des parcours professionnels attractifs et plus lisibles par les employeurs extérieurs à la Marine [comme la DRM, par exemple], d’harmoniser les critères d’avancement et d’augmenter la durée d’emploi dans des métiers où l’expérience et la maturité sont déterminantes. Enfin, grâce au recrutement externe, il sera possible de réduire la tension sur les effectifs », explique la Marine nationale.

Ces six nouvelles spécialités remplaceront les certificats de la branche générale du renseignement. À ce propos, les marins qui en détiennent au moins un « basculeront automatiquement dans la spécialité correspondante ».

Dans le détail, la Marine nationale va donc « créer » les métiers d’opérateur d’écoute [OPECOUT], de détecteur et analyste des signaux électromagnétiques [DASEM], d’opérateur linguiste d’interception [OPLIN] en particulier en chinois, russe, arabe et persan, d’analyste traitant du renseignement [ANATRAIT], d’analyste du renseignement d’origine électromagnétique [ANAROEM] et d’analyste en renseignement d’origine image [ARAROIM].

Ainsi, par exemple, la mission de l’OPECOUT consistera à analyser de la phonie, afin de définir la langue de la fréquence écoutée, ainsi que les différents types d’écriture [morse, etc], à localiser les sources d’émission et à transmettre des enregistrements aux ANAROEM et DASEM. Quant aux OPLIN, ils auront la tâche d’intercepter et de traduire des documents et d’étudier l’évolution de la situation dans la zone géographique dont ils sont spécialistes.

Enfin, la Marine nationale souligne que la filière « renseignement » offre des perspectives d’avancement rapide compte tenu de la spécificité et des qualifications des métiers qu’elle offre, avec la possibilité de servir aussi bien en mer qu’à terre ou encore d’être affecté à l’étranger [au sein de l’Otan ou en mission de Défense, par exemple]. « Autre avantage, les spécialités du renseignement ouvrent le droit à des primes telles que l’indemnité liée aux langues et, sous certaines conditions, la prime de lien au service », conclut-elle.

Photo : Marine nationale

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Avec les capteurs de ses frégates multimissions et de défense aérienne ainsi que ceux de ses sous-marins nucléaires d’attaque [SNA], ses aéronefs [en particulier l’avion de patrouille maritime Atlantique 2, le Rafale équipé de la nacelle RECO NG et, bientôt, ses drones embarqués], ses sémaphores, ses Escouades spécialisées de neutralisation et d’observation [ESNO] des commandos de Penfentenyo et Montfort et le navire Dupuy-de-Lôme, qui oeuvre au profit de la Direction du renseignement militaire [DRM], la Marine nationale dispose de capacités de premier plan pour collecter les informations présentant un intérêt maritime [RIMAR] et militaire.

Cependant, et même si ses marins ont leur propre insigne depuis septembre 2016, la filière « renseignement » de la Marine nationale manque toujours de visibilité. D’où la réforme qui entrera en vigueur à partir du 1er janvier 2023, laquelle consistera à créer six nouvelles spécialités accessibles dès l’entrée à l’École de Maistrance, qui, pour rappel, forme les futurs officiers-mariniers. Les quartiers-maîtres candidats au brevet d’aptitude technique [BAT] pourront postuler en interne.

accessibles

« Cette réforme a pour ambition de prévenir un risque de fragilisation de la filière renseignement. Il s’agit d’abord de donner toute sa place au renseignement d’intérêt maritime qui connaît, avec la croissance exponentielle des données, une transformation rapide de ses méthodes et de ses outils. Il s’agit ensuite de proposer aux marins des parcours professionnels attractifs et plus lisibles par les employeurs extérieurs à la Marine [comme la DRM, par exemple], d’harmoniser les critères d’avancement et d’augmenter la durée d’emploi dans des métiers où l’expérience et la maturité sont déterminantes. Enfin, grâce au recrutement externe, il sera possible de réduire la tension sur les effectifs », explique la Marine nationale.

Ces six nouvelles spécialités remplaceront les certificats de la branche générale du renseignement. À ce propos, les marins qui en détiennent au moins un « basculeront automatiquement dans la spécialité correspondante ».

Dans le détail, la Marine nationale va donc « créer » les métiers d’opérateur d’écoute [OPECOUT], de détecteur et analyste des signaux électromagnétiques [DASEM], d’opérateur linguiste d’interception [OPLIN] en particulier en chinois, russe, arabe et persan, d’analyste traitant du renseignement [ANATRAIT], d’analyste du renseignement d’origine électromagnétique [ANAROEM] et d’analyste en renseignement d’origine image [ARAROIM].

Ainsi, par exemple, la mission de l’OPECOUT consistera à analyser de la phonie, afin de définir la langue de la fréquence écoutée, ainsi que les différents types d’écriture [morse, etc], à localiser les sources d’émission et à transmettre des enregistrements aux ANAROEM et DASEM. Quant aux OPLIN, ils auront la tâche d’intercepter et de traduire des documents et d’étudier l’évolution de la situation dans la zone géographique dont ils sont spécialistes.

Enfin, la Marine nationale souligne que la filière « renseignement » offre des perspectives d’avancement rapide compte tenu de la spécificité et des qualifications des métiers qu’elle offre, avec la possibilité de servir aussi bien en mer qu’à terre ou encore d’être affecté à l’étranger [au sein de l’Otan ou en mission de Défense, par exemple]. « Autre avantage, les spécialités du renseignement ouvrent le droit à des primes telles que l’indemnité liée aux langues et, sous certaines conditions, la prime de lien au service », conclut-elle.

Photo : Marine nationale

France24 - World

Arrival of Israeli gas installation reignites Lebanon maritime border dispute

Issued on: 07/06/2022 - 17:31

Marc DAOU

An Israeli floating gas production unit arrived in the maritime zone disputed between Israel and Lebanon on Sunday – prompting the anger of the Lebanese government, especially as negotiations between the two countries on this dispute are at a standstill.

In abeyance for more than a decade, the dispute between Israel and Lebanon over the two countries’ maritime borders resurfaced on June 5. The Lebanese presidency warned the Israeli government against any “aggressive actions” in the disputed maritime area.

After a floating production, storage and offloading unit belonging to the company Energean (listed in both Tel Aviv and London) arrived on Sunday, the problem was obvious: Israel and Lebanon have never drawn their borders. The Karish gas field where Israel is exploring is located in a disputed area of 860 km2 in the middle of the eastern Mediterranean where huge gas reserves have been found in recent years.

The Lebanese government even invited the US envoy Amos Hochstein – charged by President Joe Biden with mediating between the two countries – asking him to help restart talks with Israel over the issue.

Any exploration, drilling or extraction work Israel carries out in the disputed areas would constitute a “provocation and act of aggression”, said a joint statement by Lebanese President Michel Aoun and outgoing Prime Minister Najib Mikati.

However, the Israeli government sees the Karish gas field as part of its exclusive economic zone and therefore believes that it’s not relevant to its maritime dispute.

‘Everything will go very quickly for the Israelis’

Custom-built for the Karish field, the platform is expected to deliver gas to Israel later this year, according to Energean.

“With the arrival of this platform, everything will go very quickly for the Israelis – the production and sale of gas will be able to start in three or four months, since contracts have already been signed with Israeli companies,” said Laury Haytayan, a Lebanese expert in the geopolitics of hydrocarbons and director of the Middle East programme of the Natural Resource Governance Institute in New York.

The timing of this gas project could make it especially lucrative for Israel, as the Russian invasion of Ukraine has left Europe scrambling for non-Russian sources of gas.

While Lebanon has been aware that the gas project was on the horizon since last year, Haytayan pointed out – but its problem has been that its fractious ruling class lacks a unified position on the maritime border issue, meaning talks have been unable to proceed.

Resolving this dispute is crucial for Lebanon – mired in an intractable economic crisis since 2019 – to be able to carry out its own exploration for hydrocarbons in the disputed area, where Block 9 of the Lebanese Exclusive Economic Zone is located. Found just off the shore of southern Lebanon, this area is considered one of the most promising in terms of natural gas resources.

Israeli-Lebanese talks aimed at resolving the maritime dispute started in October 2020, under the aegis of the UN and the US.

US diplomat and mediator Frederic Hof, Washington’s point man on the issue from 2010 to 2012, divided the area into two parts. The “Hof line” attributed 55 percent of the area to Lebanon and 45 percent to Israel. The Lebanese side has not accepted this demarcation.

‘Thinking about their own survival’

Dialogue restarted at the headquarters of the UN Interim Force in southern Lebanon in October 2020 after the two countries agreed on a framework for talks. But two months later they reached an impasse again because the Lebanese delegation claimed an extra 860 km2 in the south.

Beirut has nevertheless not made this claim official at the UN, because while President Michel Aoun initially supported his country’s bid for the additional maritime territory, he feared it could “end” negotiations with Israel – whose government said in October 2021 it was ready to resolve its dispute with Lebanon while refusing to let Beirut dictate the terms of the talks.

When the US’s Hochstein visited the region earlier this year, Tel Aviv and Beirut both expressed their willingness to resume direct talks. But to no avail.

At the end of a two-day visit to Beirut in February, Hochstein called on the Lebanese government to adopt a united position on the maritime dispute with Israel to allow it to move forward. He also dismissed Lebanon’s maximalist Line 29 proposal – thus implicitly giving Israel the green light to exploit the Karish gas field.

In February 2022, Aoun ended up saying that the more limited Line 23 was indeed the Lebanese maritime border, Haytayan noted, backtracking from his original position as a proponent of the maximalist Line 29. “This presidential reversal was a gesture of goodwill the American negotiator expected as a means of allowing the negotiations to restart,” Haytayan said.

But negotiations remain stalled. “The Lebanese political class isn’t thinking about the interests of the people or the country’s financial well-being; they’re thinking about their own survival,” Haytayan said.

‘Time to decide!’

That explains why they didn’t think it was important to settle the maritime border issue – even though Israel has been keen to do so.

“It remains to be seen whether the American envoy will be interested in negotiating with them,” Haytayan said. “Do the Lebanese leaders want to negotiate from Line 23, the official position adopted in 2011, or do they want to go as far as line 29, a position they claimed in 2020 but never formalised with the UN?”

“It’s time to decide!” Haytayan said. “If Lebanon wants to negotiate from Line 23, then the Karish field falls outside of the disputed area [putting it in the Israeli zone].”

Making a decision about what Lebanon wants is the “only way to ensure that the people in the region can bolster their development” through natural resource extraction, Haytayan continued.

“Lebanon has no more time to lose; it needs to resume negotiations and conclude them by getting a favourable result,” Haytayan added.

Both parties have a further incentive to resolve the maritime border conflict: It risks interacting dangerously with the ongoing tensions between the Jewish state and Hezbollah – the Shia military pollical movement that has proclaimed itself the defender of Lebanese hydrocarbon resources, with Hezbollah leader Hassan Nasrallah repeatedly threatening Israel with bombing its installations in the event of unilateral exploration in disputed maritime areas.

This article was translated from the original in French.

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Opex 360

La Royal Navy va investir 300 millions d’euros pour accroître les capacités de ses missiles de croisières Tomahawk

par Laurent Lagneau · 4 juin 2022

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Si les forces aériennes françaises et britanniques sont dotées du même type de missile de croisière [le SCALP, pour « Système de croisière conventionnel autonome à longue portée », appelé « Storm Shadow » outre-Manche], il en va autrement pour la Marine nationale et la Royal Navy, la première disposant d’une version navale du SCALP [le MdCN] tandis que la seconde arme ses sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] avec des Tomahawk de facture américaine depuis la fin des années 1990.

Va-t-il autrement à l’avenir, avec le programme franco-britannique FMAN/FMC [Futur missile antinavire/Futur missile de croisière]? En effet, confié à MBDA, celui-ci vise à remplacer les missiles anti-navire Exocet et Harpoon ainsi que les Scalp EG/Storm Shadow et, à terme, le MdCN. Peut-être que la Royal Navy y verra-t-elle un successeur au Tomahawk… Mais on n’en est pas encore là.

Ainsi, le 31 mai, le gouvernement britannique a annoncé son intention d’investir 265 millions de livres [soit 308 millions d’euros] pour porter au standard « enhanced Block V » les missiles Tomahawk emportés par ses SNA de type Astute.

Cette mise à niveau doit permettre de traiter leurs obsolescences [et prolonger leur durée de vie de 15 ans] et d’accroître leurs performances, notamment en terme de portée, celle devant être étendue à 1600 km. Et elle le rendra « moins vulnérable aux menaces externes », selon un communiqué du ministère britannique de la Défense [MoD]

Cette opération, qui doit durer cinq ans, fera l’objet d’un contrat signé dans le cadre du dispositif américain dit des « Foreign Military Sales » [FMS].

« En utilisant la recherche et l’expertise américaines existantes sur ce missile amélioré, ce contrat signifie que le Royaume-Uni continuera de bénéficier d’un accès complet au programme américain Tomahawk, tant au niveau du soutien que des mises à niveau », justifie le MoD.

À ce propos, un premier lot de Tomahawk Block V a été livré à l’US Navy par Raytheon en mars 2021.

Le nombre de Tomahawk concernés par cette mise à niveau n’a pas été précisé. Pour rappel, le Royaume-Uni avait commandé 64 exemplaires de la version Block IV en 2004. Puis il avait complété cette commande dix ans plus tard, avec 65 missiles supplémentaires.

« Capable d’être tiré depuis un sous-marin d’attaque nucléaire britannique furtif, la portée, la précision et la capacité de survie exceptionnelles du système [le Tomahawk Block V] offrent au Royaume-Uni, aux côtés de nos alliés américains, une capacité de frappe de précision inégalée dans le monde », s’est félicité l’amiral Simon Asquith, le « directeur » des sous-marins au sein de la Royal Navy.

La Royal Navy va investir 300 millions d’euros pour accroître les capacités de ses missiles de croisières Tomahawk

par Laurent Lagneau · 4 juin 2022

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Si les forces aériennes françaises et britanniques sont dotées du même type de missile de croisière [le SCALP, pour « Système de croisière conventionnel autonome à longue portée », appelé « Storm Shadow » outre-Manche], il en va autrement pour la Marine nationale et la Royal Navy, la première disposant d’une version navale du SCALP [le MdCN] tandis que la seconde arme ses sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] avec des Tomahawk de facture américaine depuis la fin des années 1990.

Va-t-il autrement à l’avenir, avec le programme franco-britannique FMAN/FMC [Futur missile antinavire/Futur missile de croisière]? En effet, confié à MBDA, celui-ci vise à remplacer les missiles anti-navire Exocet et Harpoon ainsi que les Scalp EG/Storm Shadow et, à terme, le MdCN. Peut-être que la Royal Navy y verra-t-elle un successeur au Tomahawk… Mais on n’en est pas encore là.

Ainsi, le 31 mai, le gouvernement britannique a annoncé son intention d’investir 265 millions de livres [soit 308 millions d’euros] pour porter au standard « enhanced Block V » les missiles Tomahawk emportés par ses SNA de type Astute.

Cette mise à niveau doit permettre de traiter leurs obsolescences [et prolonger leur durée de vie de 15 ans] et d’accroître leurs performances, notamment en terme de portée, celle devant être étendue à 1600 km. Et elle le rendra « moins vulnérable aux menaces externes », selon un communiqué du ministère britannique de la Défense [MoD]

Cette opération, qui doit durer cinq ans, fera l’objet d’un contrat signé dans le cadre du dispositif américain dit des « Foreign Military Sales » [FMS].

« En utilisant la recherche et l’expertise américaines existantes sur ce missile amélioré, ce contrat signifie que le Royaume-Uni continuera de bénéficier d’un accès complet au programme américain Tomahawk, tant au niveau du soutien que des mises à niveau », justifie le MoD.

À ce propos, un premier lot de Tomahawk Block V a été livré à l’US Navy par Raytheon en mars 2021.

Le nombre de Tomahawk concernés par cette mise à niveau n’a pas été précisé. Pour rappel, le Royaume-Uni avait commandé 64 exemplaires de la version Block IV en 2004. Puis il avait complété cette commande dix ans plus tard, avec 65 missiles supplémentaires.

« Capable d’être tiré depuis un sous-marin d’attaque nucléaire britannique furtif, la portée, la précision et la capacité de survie exceptionnelles du système [le Tomahawk Block V] offrent au Royaume-Uni, aux côtés de nos alliés américains, une capacité de frappe de précision inégalée dans le monde », s’est félicité l’amiral Simon Asquith, le « directeur » des sous-marins au sein de la Royal Navy.

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Si les forces aériennes françaises et britanniques sont dotées du même type de missile de croisière [le SCALP, pour « Système de croisière conventionnel autonome à longue portée », appelé « Storm Shadow » outre-Manche], il en va autrement pour la Marine nationale et la Royal Navy, la première disposant d’une version navale du SCALP [le MdCN] tandis que la seconde arme ses sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] avec des Tomahawk de facture américaine depuis la fin des années 1990.

Va-t-il autrement à l’avenir, avec le programme franco-britannique FMAN/FMC [Futur missile antinavire/Futur missile de croisière]? En effet, confié à MBDA, celui-ci vise à remplacer les missiles anti-navire Exocet et Harpoon ainsi que les Scalp EG/Storm Shadow et, à terme, le MdCN. Peut-être que la Royal Navy y verra-t-elle un successeur au Tomahawk… Mais on n’en est pas encore là.

Ainsi, le 31 mai, le gouvernement britannique a annoncé son intention d’investir 265 millions de livres [soit 308 millions d’euros] pour porter au standard « enhanced Block V » les missiles Tomahawk emportés par ses SNA de type Astute.

Cette mise à niveau doit permettre de traiter leurs obsolescences [et prolonger leur durée de vie de 15 ans] et d’accroître leurs performances, notamment en terme de portée, celle devant être étendue à 1600 km. Et elle le rendra « moins vulnérable aux menaces externes », selon un communiqué du ministère britannique de la Défense [MoD]

Cette opération, qui doit durer cinq ans, fera l’objet d’un contrat signé dans le cadre du dispositif américain dit des « Foreign Military Sales » [FMS].

« En utilisant la recherche et l’expertise américaines existantes sur ce missile amélioré, ce contrat signifie que le Royaume-Uni continuera de bénéficier d’un accès complet au programme américain Tomahawk, tant au niveau du soutien que des mises à niveau », justifie le MoD.

À ce propos, un premier lot de Tomahawk Block V a été livré à l’US Navy par Raytheon en mars 2021.

Le nombre de Tomahawk concernés par cette mise à niveau n’a pas été précisé. Pour rappel, le Royaume-Uni avait commandé 64 exemplaires de la version Block IV en 2004. Puis il avait complété cette commande dix ans plus tard, avec 65 missiles supplémentaires.

« Capable d’être tiré depuis un sous-marin d’attaque nucléaire britannique furtif, la portée, la précision et la capacité de survie exceptionnelles du système [le Tomahawk Block V] offrent au Royaume-Uni, aux côtés de nos alliés américains, une capacité de frappe de précision inégalée dans le monde », s’est félicité l’amiral Simon Asquith, le « directeur » des sous-marins au sein de la Royal Navy.

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Si les forces aériennes françaises et britanniques sont dotées du même type de missile de croisière [le SCALP, pour « Système de croisière conventionnel autonome à longue portée », appelé « Storm Shadow » outre-Manche], il en va autrement pour la Marine nationale et la Royal Navy, la première disposant d’une version navale du SCALP [le MdCN] tandis que la seconde arme ses sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] avec des Tomahawk de facture américaine depuis la fin des années 1990.

Va-t-il autrement à l’avenir, avec le programme franco-britannique FMAN/FMC [Futur missile antinavire/Futur missile de croisière]? En effet, confié à MBDA, celui-ci vise à remplacer les missiles anti-navire Exocet et Harpoon ainsi que les Scalp EG/Storm Shadow et, à terme, le MdCN. Peut-être que la Royal Navy y verra-t-elle un successeur au Tomahawk… Mais on n’en est pas encore là.

Ainsi, le 31 mai, le gouvernement britannique a annoncé son intention d’investir 265 millions de livres [soit 308 millions d’euros] pour porter au standard « enhanced Block V » les missiles Tomahawk emportés par ses SNA de type Astute.

Cette mise à niveau doit permettre de traiter leurs obsolescences [et prolonger leur durée de vie de 15 ans] et d’accroître leurs performances, notamment en terme de portée, celle devant être étendue à 1600 km. Et elle le rendra « moins vulnérable aux menaces externes », selon un communiqué du ministère britannique de la Défense [MoD]

Cette opération, qui doit durer cinq ans, fera l’objet d’un contrat signé dans le cadre du dispositif américain dit des « Foreign Military Sales » [FMS].

« En utilisant la recherche et l’expertise américaines existantes sur ce missile amélioré, ce contrat signifie que le Royaume-Uni continuera de bénéficier d’un accès complet au programme américain Tomahawk, tant au niveau du soutien que des mises à niveau », justifie le MoD.

À ce propos, un premier lot de Tomahawk Block V a été livré à l’US Navy par Raytheon en mars 2021.

Le nombre de Tomahawk concernés par cette mise à niveau n’a pas été précisé. Pour rappel, le Royaume-Uni avait commandé 64 exemplaires de la version Block IV en 2004. Puis il avait complété cette commande dix ans plus tard, avec 65 missiles supplémentaires.

« Capable d’être tiré depuis un sous-marin d’attaque nucléaire britannique furtif, la portée, la précision et la capacité de survie exceptionnelles du système [le Tomahawk Block V] offrent au Royaume-Uni, aux côtés de nos alliés américains, une capacité de frappe de précision inégalée dans le monde », s’est félicité l’amiral Simon Asquith, le « directeur » des sous-marins au sein de la Royal Navy.

France24 - World

Fears rise as UK journalist goes missing in Amazon

Issued on: 08/06/2022 - 13:18

NEWS WIRES

Rights groups and families of a British journalist and Brazilian Indigenous expert who went missing deep in the Amazon after receiving threats pleaded Tuesday for authorities to accelerate the search operation.

Veteran freelance journalist Dom Phillips, 57, and respected Indigenous specialist Bruno Pereira, 41, went missing early Sunday while traveling by boat in Brazil's Javari Valley, near the border with Peru, where Phillips was researching a book.

As the 48-hour mark passed, speculation swirled around whether they could have fallen victims to an accident or foul play. As of Tuesday night, authorities had no reports on their whereabouts but Amazonas state civil police said they were questioning a "suspect" and that four other people had testified as "witnesses," though no arrests were made.

Local Indigenous activists said the pair received threats last week for their work in the remote region, which has seen a surge of illegal logging, gold mining, poaching and drug trafficking. Loved ones were holding out hope the pair would be found. 

"I want to make an appeal to the government to intensify the search," Phillips's Brazilian wife, Alessandra Sampaio, said in a video message. "We still have some small hope of finding them. Even if I don't find the love of my life alive, please find them," she said, choking back sobs.

The Brazilian government expressed its "grave concern," and said police were taking "all possible measures to find (the men) as quickly as possible." But the authorities faced accusations of failing to act urgently enough.

The Ministry of Defense said in a statement that since Monday the army had deployed 150 soldiers who are "specialists in jungle environment operations, who know the terrain where the searches are being carried out."

 

O Ministério da Defesa e as Forças Armadas estão prestando todo o apoio necessário nas buscas ao indigenista Bruno Araújo Pereira, servidor da Funai, e ao jornalista inglês Dom Philips desaparecidos na região da Amazônia.

June 7, 2022

But three Indigenous rights groups in the region earlier said in a joint statement that just six state police officers were actively working on the operation, and urged the government to deploy helicopters and a task force. "The Brazilian government was very slow to act, in a situation where acting quickly is absolutely essential," the World Wildlife Fund (WWF) Brazil office said in a statement.

Brazil's federal police later said they had deployed a second helicopter to aid the effort.

Nesta terça-feira (07), um helicóptero do 1° Esquadrão de Emprego Geral do Noroeste será empregado, além de duas embarcações e uma Moto Aquática.

June 7, 2022

Bolsonaro response criticized

President Jair Bolsonaro drew criticism for appearing to blame the missing men, both of whom have extensive experience in the Amazon rainforest basin. "Two people in a boat in a region like that, completely wild -- it's an unadvisable adventure. Anything can happen," Bolsonaro said.

"Maybe there was an accident, maybe they were executed." The far-right president has faced accusations of fueling invasions of Indigenous lands in the Amazon with his pro-mining and pro-agribusiness policies.

Pereira, an expert currently on leave from Brazil's Indigenous affairs agency FUNAI, has spent much of his career fighting such invasions -- making him a target of frequent threats.

'Anguished' wait

The men's families urged the authorities to act fast. "Time is a key factor in rescue operations, particularly if they are injured," Pereira's family said in a statement. It said his partner, three children and other relatives were in "anguish."

Phillips's sister Sian posted a video message online, fighting back tears. "We are really worried about him and urge the authorities in Brazil to do all they can," she said. "Every minute counts."

A group of about 40 reporters and friends of Phillips appealed to Brazilian authorities in a letter published in O Globo newspaper to expand the search effort. In addition, 11 press organizations requested an emergency meeting with the justice minister and other high-level officials to get a progress report on the hunt.

Phillips, who is based in the city of Salvador, had previously accompanied Pereira in 2018 to the Javari Valley for a story in Britain's Guardian newspaper, where he was a regular contributor. The 85,000-square-kilometer (33,000-square-mile) reservation is home to around 6,300 Indigenous people from 26 groups, including 19 with virtually no contact with the outside world.

FUNAI's base there, set up to protect Indigenous inhabitants, has come under attack several times in recent years. In 2019, a FUNAI officer there was shot dead.

The region has seen a surge of illegal mining, logging and poaching in recent years, and its remoteness makes it a haven for drug traffickers, said Fiona Watson, research director at Indigenous rights group Survival International.  "You're talking about dense tropical forest," she told AFP. "The operation to try and locate Bruno and Dom is immensely challenging."

(AFP)

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Brazil storm death toll rises to at least 100

British journalist, Brazilian indigenous expert missing in the Amazon after threats

Perspective

Brazil's Pedro Cesarino on deconstructing stereotypes about anthropology

France24 - Monde

Grève des magistrats en Tunisie : "Exposer la vie privée des femmes, est-ce digne du président ?"

Publié le : 09/06/2022 - 10:00

FRANCE 24 Suivre Lilia BLAISE Hamdi TLILI

Une manifestation pour dénoncer le traitement dont ont été victimes deux magistrates récemment limogées par le président tunisien a eu lieu mercredi à Tunis. Reportage de Lilia Blaise et Hamdi Tlili.

Une centaine de juges, avocats et membres d'associations ont manifesté mercredi 8 juin devant le tribunal de Tunis pour dénoncer le traitement infligé à deux magistrates limogées par le président Kaïs Saïed et accusées d’outrage aux mœurs.

Ce dernier a révoqué 57 juges en les accusant de corruption et entrave à des enquêtes, après avoir renforcé sa tutelle sur le système judiciaire, entraînant une grève d'une semaine des magistrats qui a démarré lundi 6 juin.

"Nous sommes là pour protester contre l’instrumentalisation des femmes, de leur vie privée et de leur corps dans des histoires politiques", explique l'une des manifestantes au micro de France24.

La grève doit se poursuivre jusqu'à vendredi, mais le bras de fer avec le président risque de durer.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Tunisie : les magistrats en grève pour dénoncer "l’ingérence permanente" du président Kaïs Saïed

Tunisie : heurts lors d'une manifestation contre le référendum à Tunis

En Tunisie, le président Kaïs Saïed limoge 57 juges qu'il accuse de corruption

Opex 360

La Suisse refuse de vendre à la Pologne ses chars Leopard 2A4 mis en réserve

par Laurent Lagneau · 4 juin 2022

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Ayant transféré aux forces ukrainiennes une bonne partie de ses chars T-72 hérités de la période soviétique [le nombre exact n’a pas été confirmé officiellement mais il serait question de 200 exemplaires, ndlr], la Pologne s’emploie désormais à les remplacer, alors que le Royaume-Uni s’était dit prêt à combler ce déficit capacitaire temporaire.

Pour cela, Varsovie comptait sur l’initiative « Ringstausch » qui, justement, prévoit le remplacement par l’Allemagne des équipements datant de la période soviétique livrés à l’Ukraine par les pays membres de l’Otan.

La République tchèque, qui a donné aux forces ukraniennes une partie de ses T-72M1, doit en bénéficier, Berlin ayant annoncé son intention de lui livrer une quinzaine de chars Leopard 2A4 prélevés sur les stocks de la Bundeswehr. En outre, Prague a engagé des discussions pour acquérir 50 Leopard 2A7+. La Slovénie et la Grèce auront également accès ce dispositif après avoir respectivement transféré à l’Ukraine leurs chars M-84 et leurs véhicules de combat d’infanterie BMP-1.

Seulement, il en va autrement pour la Pologne. Le gouvernement allemand « n’a pas tenu ses promesses […] et franchement, nous en sommes très déçu », a récemment lâché Andrzej Duda, le président polonais. « Nous avons fourni à l’Ukraine un grand nombre de chars. Ce faisant, nous avons affaibli notre propre potentiel militaire et nous avons épuisé nos propres stocks militaires. C’est pourquoi la Pologne espérait également le soutien de l’Allemagne », a-t-il rappelé.

À Berlin, on fait valoir qu’il n’est pas possible de « livrer du matériel lourd en appuyant sur un bouton ou en claquant des doigts ». Il est « important que nous soyons en communication constante les uns avec les autres afin d’éviter tout malentendu », a toutefois estimé Annalena Baerbock, la ministre allemande des Affaires étrangères.

Mais pour la Pologne, le problème reste entier. Aussi cherche-t-elle à se procurer des Leopard 2 [dont elle dispose déjà environ 250 exemplaires] auprès de pays qui en mettent en oeuvre. Et cela, en plus des 250 chars M1A2 SEPv3 Abrams que les États-Unis doivent lui livrer, dans le cadre d’un contrat de 5 milliards d’euros. Et c’est la raison pour laquelle elle s’est tournée vers la… Suisse.

En effet, par le passé l’armée suisse a reçu jusqu’à 380 chars « 87 Leo » [c’est à dire des Leopard 2A4]. Et il lui en reste 134 en ligne et 96 en réserve. Certains ont été transformés en engins de génie ou chars de dépannage. Et 42 ont été repris en 2010 par le groupe allemand Rheinemetall, lequel devait utiliser les « châssis pour la construction de véhicules d’appui », selon un communiqué publié à l’époque.

Quoi qu’il en soit, les Leopard 2A4 mis en réserve ne pouvaient qu’intéresser la Pologne, qui a adressé à cette fin une demande à Berne, en la motivant par le fait qu’elle « a livré des armes en quantité substantielle à l’Ukraine, y compris des moyens lourds, et qu’elle a donc maintenant besoin de moyens pour reconstituer ses propres stocks et capacités de défense ».

Cette démarche s’est révélée vaine, les autorités suisses ayant exclu tout transfert de ces Leopard 2A4. « Étant donné que l’aliénation de chars désaffectés à un autre État suppose en amont une mise hors service de ces systèmes, étape soumise à l’approbation du Parlement dans le cadre de messages sur l’armée, le DDPS [département de la Défense, de la Protection de la population et des Sports, ndlr] estime que, dans les circonstances actuelles, l’aliénation de chars désaffectés à la Pologne ne peut pas être réalisée dans un délai utile », ont-elles expliqué, via un communiqué publié le 3 juin.

En revanche, la Suisse estime que l’Allemagne « peut disposer librement » des 42 chars revendus à Rheinmetall. Au passage, ces Leopard 2A4 ne sont pas complets puisque leur canon de 120 mm, leurs mitrailleuses ainsi que d’autres composants avaient été préalablement démontés.

« Le DDPS a confirmé à l’Allemagne que l’utilisation ultérieure des chars vendus il y a douze ans déjà relève de la seule responsabilité de Rheinmetall et est donc soumise à la législation allemande sur l’exportation de matériel de guerre. L’Allemagne peut ainsi décider librement de l’utilisation ultérieure de ces véhicules », a expliqué Armasuisse.

Par ailleurs, Berne a confirmé son refus de donner suite à une demande allemande concernant environ 12400 obus de 35 mm de fabrication suisse pour les blindés anti-aériens Gepard que Berlin a l’intention de donner aux forces ukrainiennes. Même chose pour une requête adressée par le Danemark au sujet de 22 blindés Piranha III produits en Suisse.

« Selon la loi fédérale sur le matériel de guerre [LFMG], les exportations de matériel de guerre doivent être refusées si le pays de destination est impliqué dans un conflit armé international. Or la Russie et l’Ukraine sont impliquées dans un tel conflit. Comme les exportations de matériel de guerre de provenance suisse à destination de l’Ukraine ne peuvent être autorisées en raison de l’égalité de traitement découlant du droit de la neutralité et des dispositions de la LFMG, il n’est pas possible de répondre favorablement aux demandes de l’Allemagne et du Danemark en vue de la transmission de matériel de guerre à l’Ukraine », ont expliqué les autorités suisses.

La Suisse refuse de vendre à la Pologne ses chars Leopard 2A4 mis en réserve

par Laurent Lagneau · 4 juin 2022

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Ayant transféré aux forces ukrainiennes une bonne partie de ses chars T-72 hérités de la période soviétique [le nombre exact n’a pas été confirmé officiellement mais il serait question de 200 exemplaires, ndlr], la Pologne s’emploie désormais à les remplacer, alors que le Royaume-Uni s’était dit prêt à combler ce déficit capacitaire temporaire.

Pour cela, Varsovie comptait sur l’initiative « Ringstausch » qui, justement, prévoit le remplacement par l’Allemagne des équipements datant de la période soviétique livrés à l’Ukraine par les pays membres de l’Otan.

La République tchèque, qui a donné aux forces ukraniennes une partie de ses T-72M1, doit en bénéficier, Berlin ayant annoncé son intention de lui livrer une quinzaine de chars Leopard 2A4 prélevés sur les stocks de la Bundeswehr. En outre, Prague a engagé des discussions pour acquérir 50 Leopard 2A7+. La Slovénie et la Grèce auront également accès ce dispositif après avoir respectivement transféré à l’Ukraine leurs chars M-84 et leurs véhicules de combat d’infanterie BMP-1.

Seulement, il en va autrement pour la Pologne. Le gouvernement allemand « n’a pas tenu ses promesses […] et franchement, nous en sommes très déçu », a récemment lâché Andrzej Duda, le président polonais. « Nous avons fourni à l’Ukraine un grand nombre de chars. Ce faisant, nous avons affaibli notre propre potentiel militaire et nous avons épuisé nos propres stocks militaires. C’est pourquoi la Pologne espérait également le soutien de l’Allemagne », a-t-il rappelé.

À Berlin, on fait valoir qu’il n’est pas possible de « livrer du matériel lourd en appuyant sur un bouton ou en claquant des doigts ». Il est « important que nous soyons en communication constante les uns avec les autres afin d’éviter tout malentendu », a toutefois estimé Annalena Baerbock, la ministre allemande des Affaires étrangères.

Mais pour la Pologne, le problème reste entier. Aussi cherche-t-elle à se procurer des Leopard 2 [dont elle dispose déjà environ 250 exemplaires] auprès de pays qui en mettent en oeuvre. Et cela, en plus des 250 chars M1A2 SEPv3 Abrams que les États-Unis doivent lui livrer, dans le cadre d’un contrat de 5 milliards d’euros. Et c’est la raison pour laquelle elle s’est tournée vers la… Suisse.

En effet, par le passé l’armée suisse a reçu jusqu’à 380 chars « 87 Leo » [c’est à dire des Leopard 2A4]. Et il lui en reste 134 en ligne et 96 en réserve. Certains ont été transformés en engins de génie ou chars de dépannage. Et 42 ont été repris en 2010 par le groupe allemand Rheinemetall, lequel devait utiliser les « châssis pour la construction de véhicules d’appui », selon un communiqué publié à l’époque.

Quoi qu’il en soit, les Leopard 2A4 mis en réserve ne pouvaient qu’intéresser la Pologne, qui a adressé à cette fin une demande à Berne, en la motivant par le fait qu’elle « a livré des armes en quantité substantielle à l’Ukraine, y compris des moyens lourds, et qu’elle a donc maintenant besoin de moyens pour reconstituer ses propres stocks et capacités de défense ».

Cette démarche s’est révélée vaine, les autorités suisses ayant exclu tout transfert de ces Leopard 2A4. « Étant donné que l’aliénation de chars désaffectés à un autre État suppose en amont une mise hors service de ces systèmes, étape soumise à l’approbation du Parlement dans le cadre de messages sur l’armée, le DDPS [département de la Défense, de la Protection de la population et des Sports, ndlr] estime que, dans les circonstances actuelles, l’aliénation de chars désaffectés à la Pologne ne peut pas être réalisée dans un délai utile », ont-elles expliqué, via un communiqué publié le 3 juin.

En revanche, la Suisse estime que l’Allemagne « peut disposer librement » des 42 chars revendus à Rheinmetall. Au passage, ces Leopard 2A4 ne sont pas complets puisque leur canon de 120 mm, leurs mitrailleuses ainsi que d’autres composants avaient été préalablement démontés.

« Le DDPS a confirmé à l’Allemagne que l’utilisation ultérieure des chars vendus il y a douze ans déjà relève de la seule responsabilité de Rheinmetall et est donc soumise à la législation allemande sur l’exportation de matériel de guerre. L’Allemagne peut ainsi décider librement de l’utilisation ultérieure de ces véhicules », a expliqué Armasuisse.

Par ailleurs, Berne a confirmé son refus de donner suite à une demande allemande concernant environ 12400 obus de 35 mm de fabrication suisse pour les blindés anti-aériens Gepard que Berlin a l’intention de donner aux forces ukrainiennes. Même chose pour une requête adressée par le Danemark au sujet de 22 blindés Piranha III produits en Suisse.

« Selon la loi fédérale sur le matériel de guerre [LFMG], les exportations de matériel de guerre doivent être refusées si le pays de destination est impliqué dans un conflit armé international. Or la Russie et l’Ukraine sont impliquées dans un tel conflit. Comme les exportations de matériel de guerre de provenance suisse à destination de l’Ukraine ne peuvent être autorisées en raison de l’égalité de traitement découlant du droit de la neutralité et des dispositions de la LFMG, il n’est pas possible de répondre favorablement aux demandes de l’Allemagne et du Danemark en vue de la transmission de matériel de guerre à l’Ukraine », ont expliqué les autorités suisses.

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Ayant transféré aux forces ukrainiennes une bonne partie de ses chars T-72 hérités de la période soviétique [le nombre exact n’a pas été confirmé officiellement mais il serait question de 200 exemplaires, ndlr], la Pologne s’emploie désormais à les remplacer, alors que le Royaume-Uni s’était dit prêt à combler ce déficit capacitaire temporaire.

Pour cela, Varsovie comptait sur l’initiative « Ringstausch » qui, justement, prévoit le remplacement par l’Allemagne des équipements datant de la période soviétique livrés à l’Ukraine par les pays membres de l’Otan.

La République tchèque, qui a donné aux forces ukraniennes une partie de ses T-72M1, doit en bénéficier, Berlin ayant annoncé son intention de lui livrer une quinzaine de chars Leopard 2A4 prélevés sur les stocks de la Bundeswehr. En outre, Prague a engagé des discussions pour acquérir 50 Leopard 2A7+. La Slovénie et la Grèce auront également accès ce dispositif après avoir respectivement transféré à l’Ukraine leurs chars M-84 et leurs véhicules de combat d’infanterie BMP-1.

Seulement, il en va autrement pour la Pologne. Le gouvernement allemand « n’a pas tenu ses promesses […] et franchement, nous en sommes très déçu », a récemment lâché Andrzej Duda, le président polonais. « Nous avons fourni à l’Ukraine un grand nombre de chars. Ce faisant, nous avons affaibli notre propre potentiel militaire et nous avons épuisé nos propres stocks militaires. C’est pourquoi la Pologne espérait également le soutien de l’Allemagne », a-t-il rappelé.

À Berlin, on fait valoir qu’il n’est pas possible de « livrer du matériel lourd en appuyant sur un bouton ou en claquant des doigts ». Il est « important que nous soyons en communication constante les uns avec les autres afin d’éviter tout malentendu », a toutefois estimé Annalena Baerbock, la ministre allemande des Affaires étrangères.

Mais pour la Pologne, le problème reste entier. Aussi cherche-t-elle à se procurer des Leopard 2 [dont elle dispose déjà environ 250 exemplaires] auprès de pays qui en mettent en oeuvre. Et cela, en plus des 250 chars M1A2 SEPv3 Abrams que les États-Unis doivent lui livrer, dans le cadre d’un contrat de 5 milliards d’euros. Et c’est la raison pour laquelle elle s’est tournée vers la… Suisse.

En effet, par le passé l’armée suisse a reçu jusqu’à 380 chars « 87 Leo » [c’est à dire des Leopard 2A4]. Et il lui en reste 134 en ligne et 96 en réserve. Certains ont été transformés en engins de génie ou chars de dépannage. Et 42 ont été repris en 2010 par le groupe allemand Rheinemetall, lequel devait utiliser les « châssis pour la construction de véhicules d’appui », selon un communiqué publié à l’époque.

Quoi qu’il en soit, les Leopard 2A4 mis en réserve ne pouvaient qu’intéresser la Pologne, qui a adressé à cette fin une demande à Berne, en la motivant par le fait qu’elle « a livré des armes en quantité substantielle à l’Ukraine, y compris des moyens lourds, et qu’elle a donc maintenant besoin de moyens pour reconstituer ses propres stocks et capacités de défense ».

Cette démarche s’est révélée vaine, les autorités suisses ayant exclu tout transfert de ces Leopard 2A4. « Étant donné que l’aliénation de chars désaffectés à un autre État suppose en amont une mise hors service de ces systèmes, étape soumise à l’approbation du Parlement dans le cadre de messages sur l’armée, le DDPS [département de la Défense, de la Protection de la population et des Sports, ndlr] estime que, dans les circonstances actuelles, l’aliénation de chars désaffectés à la Pologne ne peut pas être réalisée dans un délai utile », ont-elles expliqué, via un communiqué publié le 3 juin.

En revanche, la Suisse estime que l’Allemagne « peut disposer librement » des 42 chars revendus à Rheinmetall. Au passage, ces Leopard 2A4 ne sont pas complets puisque leur canon de 120 mm, leurs mitrailleuses ainsi que d’autres composants avaient été préalablement démontés.

« Le DDPS a confirmé à l’Allemagne que l’utilisation ultérieure des chars vendus il y a douze ans déjà relève de la seule responsabilité de Rheinmetall et est donc soumise à la législation allemande sur l’exportation de matériel de guerre. L’Allemagne peut ainsi décider librement de l’utilisation ultérieure de ces véhicules », a expliqué Armasuisse.

Par ailleurs, Berne a confirmé son refus de donner suite à une demande allemande concernant environ 12400 obus de 35 mm de fabrication suisse pour les blindés anti-aériens Gepard que Berlin a l’intention de donner aux forces ukrainiennes. Même chose pour une requête adressée par le Danemark au sujet de 22 blindés Piranha III produits en Suisse.

« Selon la loi fédérale sur le matériel de guerre [LFMG], les exportations de matériel de guerre doivent être refusées si le pays de destination est impliqué dans un conflit armé international. Or la Russie et l’Ukraine sont impliquées dans un tel conflit. Comme les exportations de matériel de guerre de provenance suisse à destination de l’Ukraine ne peuvent être autorisées en raison de l’égalité de traitement découlant du droit de la neutralité et des dispositions de la LFMG, il n’est pas possible de répondre favorablement aux demandes de l’Allemagne et du Danemark en vue de la transmission de matériel de guerre à l’Ukraine », ont expliqué les autorités suisses.

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Ayant transféré aux forces ukrainiennes une bonne partie de ses chars T-72 hérités de la période soviétique [le nombre exact n’a pas été confirmé officiellement mais il serait question de 200 exemplaires, ndlr], la Pologne s’emploie désormais à les remplacer, alors que le Royaume-Uni s’était dit prêt à combler ce déficit capacitaire temporaire.

Pour cela, Varsovie comptait sur l’initiative « Ringstausch » qui, justement, prévoit le remplacement par l’Allemagne des équipements datant de la période soviétique livrés à l’Ukraine par les pays membres de l’Otan.

La République tchèque, qui a donné aux forces ukraniennes une partie de ses T-72M1, doit en bénéficier, Berlin ayant annoncé son intention de lui livrer une quinzaine de chars Leopard 2A4 prélevés sur les stocks de la Bundeswehr. En outre, Prague a engagé des discussions pour acquérir 50 Leopard 2A7+. La Slovénie et la Grèce auront également accès ce dispositif après avoir respectivement transféré à l’Ukraine leurs chars M-84 et leurs véhicules de combat d’infanterie BMP-1.

Seulement, il en va autrement pour la Pologne. Le gouvernement allemand « n’a pas tenu ses promesses […] et franchement, nous en sommes très déçu », a récemment lâché Andrzej Duda, le président polonais. « Nous avons fourni à l’Ukraine un grand nombre de chars. Ce faisant, nous avons affaibli notre propre potentiel militaire et nous avons épuisé nos propres stocks militaires. C’est pourquoi la Pologne espérait également le soutien de l’Allemagne », a-t-il rappelé.

À Berlin, on fait valoir qu’il n’est pas possible de « livrer du matériel lourd en appuyant sur un bouton ou en claquant des doigts ». Il est « important que nous soyons en communication constante les uns avec les autres afin d’éviter tout malentendu », a toutefois estimé Annalena Baerbock, la ministre allemande des Affaires étrangères.

Mais pour la Pologne, le problème reste entier. Aussi cherche-t-elle à se procurer des Leopard 2 [dont elle dispose déjà environ 250 exemplaires] auprès de pays qui en mettent en oeuvre. Et cela, en plus des 250 chars M1A2 SEPv3 Abrams que les États-Unis doivent lui livrer, dans le cadre d’un contrat de 5 milliards d’euros. Et c’est la raison pour laquelle elle s’est tournée vers la… Suisse.

En effet, par le passé l’armée suisse a reçu jusqu’à 380 chars « 87 Leo » [c’est à dire des Leopard 2A4]. Et il lui en reste 134 en ligne et 96 en réserve. Certains ont été transformés en engins de génie ou chars de dépannage. Et 42 ont été repris en 2010 par le groupe allemand Rheinemetall, lequel devait utiliser les « châssis pour la construction de véhicules d’appui », selon un communiqué publié à l’époque.

Quoi qu’il en soit, les Leopard 2A4 mis en réserve ne pouvaient qu’intéresser la Pologne, qui a adressé à cette fin une demande à Berne, en la motivant par le fait qu’elle « a livré des armes en quantité substantielle à l’Ukraine, y compris des moyens lourds, et qu’elle a donc maintenant besoin de moyens pour reconstituer ses propres stocks et capacités de défense ».

Cette démarche s’est révélée vaine, les autorités suisses ayant exclu tout transfert de ces Leopard 2A4. « Étant donné que l’aliénation de chars désaffectés à un autre État suppose en amont une mise hors service de ces systèmes, étape soumise à l’approbation du Parlement dans le cadre de messages sur l’armée, le DDPS [département de la Défense, de la Protection de la population et des Sports, ndlr] estime que, dans les circonstances actuelles, l’aliénation de chars désaffectés à la Pologne ne peut pas être réalisée dans un délai utile », ont-elles expliqué, via un communiqué publié le 3 juin.

En revanche, la Suisse estime que l’Allemagne « peut disposer librement » des 42 chars revendus à Rheinmetall. Au passage, ces Leopard 2A4 ne sont pas complets puisque leur canon de 120 mm, leurs mitrailleuses ainsi que d’autres composants avaient été préalablement démontés.

« Le DDPS a confirmé à l’Allemagne que l’utilisation ultérieure des chars vendus il y a douze ans déjà relève de la seule responsabilité de Rheinmetall et est donc soumise à la législation allemande sur l’exportation de matériel de guerre. L’Allemagne peut ainsi décider librement de l’utilisation ultérieure de ces véhicules », a expliqué Armasuisse.

Par ailleurs, Berne a confirmé son refus de donner suite à une demande allemande concernant environ 12400 obus de 35 mm de fabrication suisse pour les blindés anti-aériens Gepard que Berlin a l’intention de donner aux forces ukrainiennes. Même chose pour une requête adressée par le Danemark au sujet de 22 blindés Piranha III produits en Suisse.

« Selon la loi fédérale sur le matériel de guerre [LFMG], les exportations de matériel de guerre doivent être refusées si le pays de destination est impliqué dans un conflit armé international. Or la Russie et l’Ukraine sont impliquées dans un tel conflit. Comme les exportations de matériel de guerre de provenance suisse à destination de l’Ukraine ne peuvent être autorisées en raison de l’égalité de traitement découlant du droit de la neutralité et des dispositions de la LFMG, il n’est pas possible de répondre favorablement aux demandes de l’Allemagne et du Danemark en vue de la transmission de matériel de guerre à l’Ukraine », ont expliqué les autorités suisses.

Opex 360

Pour ses 30 ans, le Commandement des opérations spéciales lance « Opération Kernel 3.0 »

par Laurent Lagneau · 3 juin 2022

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Le Commandement des opérations spéciales [COS] a trouvé un moyen bien particulier pour célébrer ses trente années d’existence. En effet, avec le concours de Cap Gemini et de Succubus Interactive, il propose au grand public de participer à un jeu en ligne qui, appelé « Opération Kernel 3.0« , sera disponible pendant deux semaines, à partir du 27 juin prochain.

« Prenant la forme d’un escape game et d’un challenge de type capture the flag, ce jeu sera […] accessible depuis un ordinateur ou un smartphone. Il invitera les participants à se glisser dans la peau d’un membre des forces spéciales pour déjouer une prise d’otage », explique le ministère des Armées, dans sa dernière synthèse hebdomadaire de l’actualité.

Le scénario? Les participants seront intégrés dans un groupe d’intervention qui aura seulement 50 minutes pour libérer Lise Mitener, une « célèbre physicienne nucléaire française » retenue en otage dans un hôtel par des terroristes, lors d’une conférence internationale.

Pour la petite histoire, le nom de l’otage s’inspire de celui de Lise Meitner, une physicienne ayant joué un rôle important dans la découverte de la fission nucléaire [et qui aurait dû lui assurer le prix Nobel de physique]. Seulement, cette scientifique de renom n’était pas française. Née en Autriche, elle avait pris la nationalité suédoise, après avoir longtemps travaillé en Allemagne.

Quoi qu’il en soit, explique le ministère des Armées, les joueur d’opération Kernel [noyau] devront « devront utiliser tout le savoir-faire des forces spéciales pour mener à bien les différentes missions « , à savoir « réflexion, innovation, technologie, discrétion, coopération et rapidité ».

Qui dit jeu dit lots… En l’occurrence, le COS propose des sauts en parachute, des « goodies » et des entrées pour le Musée de l’Armée, qui va présenter une exposition dédiée aux opérations spéciales de la Seconde Guerre Mondiale à nos jours à partir du 12 octobre prochain.

« De façon inédite, la sélection, la formation, la spécialisation et l’entraînement de ces hommes et femmes sont présentés au grand jour. […] L’exposition présente également pour la première fois leurs modes opératoires, leurs techniques spécifiques, leurs équipements et leur armement. Cette manifestation qui lève le voile sur l’une des entités les plus discrètes de nos Armées est également l’occasion de traiter de la représentation des Forces spéciales au cinéma », précise le Musée de l’Armée.

Le site de l’opération Kernel 3.0 : https://www.operation-kernel.fr/

Pour ses 30 ans, le Commandement des opérations spéciales lance « Opération Kernel 3.0 »

par Laurent Lagneau · 3 juin 2022

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Le Commandement des opérations spéciales [COS] a trouvé un moyen bien particulier pour célébrer ses trente années d’existence. En effet, avec le concours de Cap Gemini et de Succubus Interactive, il propose au grand public de participer à un jeu en ligne qui, appelé « Opération Kernel 3.0« , sera disponible pendant deux semaines, à partir du 27 juin prochain.

« Prenant la forme d’un escape game et d’un challenge de type capture the flag, ce jeu sera […] accessible depuis un ordinateur ou un smartphone. Il invitera les participants à se glisser dans la peau d’un membre des forces spéciales pour déjouer une prise d’otage », explique le ministère des Armées, dans sa dernière synthèse hebdomadaire de l’actualité.

Le scénario? Les participants seront intégrés dans un groupe d’intervention qui aura seulement 50 minutes pour libérer Lise Mitener, une « célèbre physicienne nucléaire française » retenue en otage dans un hôtel par des terroristes, lors d’une conférence internationale.

Pour la petite histoire, le nom de l’otage s’inspire de celui de Lise Meitner, une physicienne ayant joué un rôle important dans la découverte de la fission nucléaire [et qui aurait dû lui assurer le prix Nobel de physique]. Seulement, cette scientifique de renom n’était pas française. Née en Autriche, elle avait pris la nationalité suédoise, après avoir longtemps travaillé en Allemagne.

Quoi qu’il en soit, explique le ministère des Armées, les joueur d’opération Kernel [noyau] devront « devront utiliser tout le savoir-faire des forces spéciales pour mener à bien les différentes missions « , à savoir « réflexion, innovation, technologie, discrétion, coopération et rapidité ».

Qui dit jeu dit lots… En l’occurrence, le COS propose des sauts en parachute, des « goodies » et des entrées pour le Musée de l’Armée, qui va présenter une exposition dédiée aux opérations spéciales de la Seconde Guerre Mondiale à nos jours à partir du 12 octobre prochain.

« De façon inédite, la sélection, la formation, la spécialisation et l’entraînement de ces hommes et femmes sont présentés au grand jour. […] L’exposition présente également pour la première fois leurs modes opératoires, leurs techniques spécifiques, leurs équipements et leur armement. Cette manifestation qui lève le voile sur l’une des entités les plus discrètes de nos Armées est également l’occasion de traiter de la représentation des Forces spéciales au cinéma », précise le Musée de l’Armée.

Le site de l’opération Kernel 3.0 : https://www.operation-kernel.fr/

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Le Commandement des opérations spéciales [COS] a trouvé un moyen bien particulier pour célébrer ses trente années d’existence. En effet, avec le concours de Cap Gemini et de Succubus Interactive, il propose au grand public de participer à un jeu en ligne qui, appelé « Opération Kernel 3.0« , sera disponible pendant deux semaines, à partir du 27 juin prochain.

« Prenant la forme d’un escape game et d’un challenge de type capture the flag, ce jeu sera […] accessible depuis un ordinateur ou un smartphone. Il invitera les participants à se glisser dans la peau d’un membre des forces spéciales pour déjouer une prise d’otage », explique le ministère des Armées, dans sa dernière synthèse hebdomadaire de l’actualité.

Le scénario? Les participants seront intégrés dans un groupe d’intervention qui aura seulement 50 minutes pour libérer Lise Mitener, une « célèbre physicienne nucléaire française » retenue en otage dans un hôtel par des terroristes, lors d’une conférence internationale.

Pour la petite histoire, le nom de l’otage s’inspire de celui de Lise Meitner, une physicienne ayant joué un rôle important dans la découverte de la fission nucléaire [et qui aurait dû lui assurer le prix Nobel de physique]. Seulement, cette scientifique de renom n’était pas française. Née en Autriche, elle avait pris la nationalité suédoise, après avoir longtemps travaillé en Allemagne.

Quoi qu’il en soit, explique le ministère des Armées, les joueur d’opération Kernel [noyau] devront « devront utiliser tout le savoir-faire des forces spéciales pour mener à bien les différentes missions « , à savoir « réflexion, innovation, technologie, discrétion, coopération et rapidité ».

Qui dit jeu dit lots… En l’occurrence, le COS propose des sauts en parachute, des « goodies » et des entrées pour le Musée de l’Armée, qui va présenter une exposition dédiée aux opérations spéciales de la Seconde Guerre Mondiale à nos jours à partir du 12 octobre prochain.

« De façon inédite, la sélection, la formation, la spécialisation et l’entraînement de ces hommes et femmes sont présentés au grand jour. […] L’exposition présente également pour la première fois leurs modes opératoires, leurs techniques spécifiques, leurs équipements et leur armement. Cette manifestation qui lève le voile sur l’une des entités les plus discrètes de nos Armées est également l’occasion de traiter de la représentation des Forces spéciales au cinéma », précise le Musée de l’Armée.

Le site de l’opération Kernel 3.0 : https://www.operation-kernel.fr/

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Le Commandement des opérations spéciales [COS] a trouvé un moyen bien particulier pour célébrer ses trente années d’existence. En effet, avec le concours de Cap Gemini et de Succubus Interactive, il propose au grand public de participer à un jeu en ligne qui, appelé « Opération Kernel 3.0« , sera disponible pendant deux semaines, à partir du 27 juin prochain.

Opération Kernel 3.0

« Prenant la forme d’un escape game et d’un challenge de type capture the flag, ce jeu sera […] accessible depuis un ordinateur ou un smartphone. Il invitera les participants à se glisser dans la peau d’un membre des forces spéciales pour déjouer une prise d’otage », explique le ministère des Armées, dans sa dernière synthèse hebdomadaire de l’actualité.

Le scénario? Les participants seront intégrés dans un groupe d’intervention qui aura seulement 50 minutes pour libérer Lise Mitener, une « célèbre physicienne nucléaire française » retenue en otage dans un hôtel par des terroristes, lors d’une conférence internationale.

Pour la petite histoire, le nom de l’otage s’inspire de celui de Lise Meitner, une physicienne ayant joué un rôle important dans la découverte de la fission nucléaire [et qui aurait dû lui assurer le prix Nobel de physique]. Seulement, cette scientifique de renom n’était pas française. Née en Autriche, elle avait pris la nationalité suédoise, après avoir longtemps travaillé en Allemagne.

Quoi qu’il en soit, explique le ministère des Armées, les joueur d’opération Kernel [noyau] devront « devront utiliser tout le savoir-faire des forces spéciales pour mener à bien les différentes missions « , à savoir « réflexion, innovation, technologie, discrétion, coopération et rapidité ».

Qui dit jeu dit lots… En l’occurrence, le COS propose des sauts en parachute, des « goodies » et des entrées pour le Musée de l’Armée, qui va présenter une exposition dédiée aux opérations spéciales de la Seconde Guerre Mondiale à nos jours à partir du 12 octobre prochain.

« De façon inédite, la sélection, la formation, la spécialisation et l’entraînement de ces hommes et femmes sont présentés au grand jour. […] L’exposition présente également pour la première fois leurs modes opératoires, leurs techniques spécifiques, leurs équipements et leur armement. Cette manifestation qui lève le voile sur l’une des entités les plus discrètes de nos Armées est également l’occasion de traiter de la représentation des Forces spéciales au cinéma », précise le Musée de l’Armée.

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Le site de l’opération Kernel 3.0 : https://www.operation-kernel.fr/

Le site de l’opération Kernel 3.0 :https://www.operation-kernel.fr/
France24 - Monde

En RD Congo, le roi Philippe renouvelle ses "regrets" mais ne présente pas d'excuses

Publié le : 08/06/2022 - 23:23

Meriem AMELLAL Célia CARACENA Suivre

Lors d'un discours prononcé mercredi à Kinshasa, le roi Philippe a renouvelé ses profonds "regrets" pour l'exploitation, le racisme et les violences infligés lors de la domination coloniale belge en République démocratique du Congo, tout en s'abstenant une nouvelle fois de présenter des excuses officielles.

Au Sénégal, de nombreux manifestants ont répondu, mercredi 8 juin, à l'appel de la coalition de l'opposition Yewwi Askan Wi. Ils ont dénoncé à Dakar l'inflation des prix des denrées de premières nécessités, la mauvaise qualité du système sanitaire et éducatif. Ils réclament également la réhabilitation de la liste nationale de Yewwi Askan Wi rejetée par le Conseil Constitutionnel à quelques semaines des élections législatives. Nos correspondants Sarah Sakho et Elimane Ndao étaient sur place.

La mobilisation des magistrats se poursuit en Tunisie après le limogeage de 57 d'entre eux pour corruption et autres délits par le président Kaïs Saïed. Alors que les tribunaux sont pratiquement à l'arrêt depuis le début de la semaine, une centaine de juges, avocats et associations, ont manifesté, mercredi 8 juin, pour dénoncer le traitement de certains juges limogés. Le reportage de Lilia Blaise et Hamdi Tlili.

Mamadou Touré, ministre ivoirien de la Promotion de la Jeunesse, de l'Insertion professionnelle et du Service civique, est l'invité du "Journal de l'Afrique". Il évoque un programme de service civique pour les jeunes à la frontière avec le Burkina Faso, une initiative lancée par son ministère pour éviter que des jeunes désœuvrés ne rejoignent les rangs des jihadistes.

Cheffe d'édition : Célia Caracena

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Opex 360

Quelles seront les capacités que les forces allemandes pourront financer avec le fonds spécial de 100 milliards d’euros?

par Laurent Lagneau · 3 juin 2022

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Ce 3 juin, soit quelques jours après avoir trouvé un accord, les députés du Bundestag [chambre basse du Parlement allemand] ont approuvé à une très large majorité [683 voix pour, 96 voix contre et 20 abstentions] la modification de la Constitution [ou Loi fondamentale] afin pouvoir créer le fonds spécial de 100 milliards d’euros destinés à remédier aux lacunes de la Bundeswehr.

Reste à voir quelles seront les priorités de Berlin pour ses forces armées… La presse d’outre-Rhin a pu mettre la main sur un document recensant les projets susceptibles de bénéficier d’un finacement via ce fonds spécial.

Ainsi, le domaine aérien et spatial devrait être le grand gagnant, avec des investissements devant s’élever, au total, à 40 milliards d’euros. De quoi financer l’acquisition – annoncée – de chasseurs-bombardiers F-35A pour que la Luftwaffe puisse maintenir sa participation au partage nucléaire l’Otan ainsi que celle d’avions Eurofighter Typhoon dédiés aux missions de guerre électronique. Ces appareils remplaceront les PANAVIA Tornado, dont les coûts de maintien en condition opérationelle [MCO] devrait augmenter significativement dans les années à venir.

L’achat de 60 hélicoptères de transport lourd [HTL] CH-47F Chinook [au block II] sera également financé par ce fonds spécial. De même que l’armement des drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] Heron TP. Il serait aussi question de revoir à la hausse le nombre d’avions de patrouille maritime P-8A Poseidon, dont cinq exemplaires ont déjà été commandés auprès de Boeing et de renforcer la flotte d’hélicoptères léger de type H145M, construits par Airbus Helicopters. Actuellement, 15 exemplaires sont en service, exclusivement pour les besoins des forces spéciales.

Le fonds spécial servira à financer des projets menés en coopération. Le document évoque le Système de combat aérien du futuf [SCAF], actuellement bloqué à cause du refus d’Airbus de signer l’accord que lui a soumis Dassault Aviation, en sa qualité de maître d’oeuvre pour l’avion de combat sur lequel doit reposer ce programme. Et aussi le Main Ground Combat System [MGCS], le char franco-allemand du futur, également embourbé en raison désaccords entre les industriels concernés. Mais le standard Mk3 de l’hélicoptère d’attaque Tigne n’est pas cité, pas plus que l’intention prêtée à Berlin de se procurer des AH-64E Guardian [du moins, pour le moment].

Toujours au chapitre des projets menés dans le cadre d’une coopération, Berlin entend investir dans le programme européen TWISTER qui, conduit par la France, vise à mettre au point un système anti-missile reposant sur un intercepteur multi-rôles endo-atmosphérique censé contrer les menaces émergentes [dont celle les missiles hypersoniques].

Sans surprise, les systèmes de défense aérienne font partie des priorités. En la matière, le gouvernement allemand serait intéressé par le THAAD [Terminal High Altitude Air Defense] et l’Arrow 3 isaélien, dont le puissant radar « Super Green Pine » permettrait d’assurer la couverture de la Pologne et des États baltes.

Le deuxième axe majeur de la modernisation de la Bundeswehr portera sur les systèmes de commandement et de contrôle, avec une enveloppe d’environ 20 milliards d’euros. Il s’agira de remédier à une lacune de premier ordre, les forces allemandes manquant de capacités à communiquer de manière sécurisée. Plusieurs projets devraient donc bénéficier de la manne du fonds spécial, dont le DLBO [projet Digitalization of Land-Based Operations], le réseau étendu tactique [TAWAN] ou encore les communications par satellite.

Les forces terrestres allemandes bénéficieront d’une enveloppe de 16,6 milliards d’euros. Hormis les investissements prévus pour le MGCS, il n’est pas question, a priori, d’acquérir des chars de combat Leopard 2A7+ supplémentaires… En revanche, l’infanterie mécanisée devrait pouvoir remplacer ses blindés Marder [probablement par un nouveau lot de Puma] et accélérer le renouvellement de ses Fuchs par des ARTEC Boxer. De même que celui des véhicules haute mobilité Hägglung BV206.

Quant à la Deutsche Marine, elle pourra compter sur un effort de 20 milliards d’euros en sa faveur. De quoi lui permettre de se procurer [outre les P-8A Poseidon déjà cité], deux corvettes K-130 supplémentaires [cinq ont déjà été commandées, ndlr] et d’envisager l’acquisition de deux frégates F-126 en plus des quatre prévues. L’ambition du programme de sous-marin de type 212CD, conduit en coopération avec la Norvège, pourrait être revue à la hausse, avec deux unités de plus.

Enfin, un effort sera fait sur les petits équipements, indispensables à la « cohérence opérationelle » même s’ils sont souvent négligés, faute de visibilité politique. Deux milliards d’euros seront donc investis pour améliorer l’équipement individuel des militaires allemands [habillement, jumelles de vision nocturne, etc].

L’objectif de ce fonds spécial vise non seulement à combler des lacunes… mais aussi à renforcer les capacités de la Bundeswehr en revoyant à la hausse les « cibles » de certains programmes, notamment pour ce qui concerne le domaine naval.

Si l’Allemagne a longtemps été critiquée par les États-Unis pour la faiblesse de ses dépenses militaires [que l’on se souvienne des « sorties » de Donald Trump à ce sujet…], elle l’est désormais par la… Russie.

« Nous prenons cela comme une confirmation supplémentaire que Berlin a pris la voie d’une nouvelle remilitarisation. On sait bien comment ça peut se finir », a en effet commenté Maria Zakharova, la porte-parole de la diplomatie russe, au sujet du « fonds spécial » dédié à la Bundeswehr. Nul doute que, comme le fait Pékin à l’égard de Tokyo, Moscou s’attachera, dans les jours et semaines à venir, à renvoyer Berlin à son passé, et plus particulièrement à son réarmement qui avait précédé le déclenchement de la Seconde Guerre Mondiale.

Quelles seront les capacités que les forces allemandes pourront financer avec le fonds spécial de 100 milliards d’euros?

par Laurent Lagneau · 3 juin 2022

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Ce 3 juin, soit quelques jours après avoir trouvé un accord, les députés du Bundestag [chambre basse du Parlement allemand] ont approuvé à une très large majorité [683 voix pour, 96 voix contre et 20 abstentions] la modification de la Constitution [ou Loi fondamentale] afin pouvoir créer le fonds spécial de 100 milliards d’euros destinés à remédier aux lacunes de la Bundeswehr.

Reste à voir quelles seront les priorités de Berlin pour ses forces armées… La presse d’outre-Rhin a pu mettre la main sur un document recensant les projets susceptibles de bénéficier d’un finacement via ce fonds spécial.

Ainsi, le domaine aérien et spatial devrait être le grand gagnant, avec des investissements devant s’élever, au total, à 40 milliards d’euros. De quoi financer l’acquisition – annoncée – de chasseurs-bombardiers F-35A pour que la Luftwaffe puisse maintenir sa participation au partage nucléaire l’Otan ainsi que celle d’avions Eurofighter Typhoon dédiés aux missions de guerre électronique. Ces appareils remplaceront les PANAVIA Tornado, dont les coûts de maintien en condition opérationelle [MCO] devrait augmenter significativement dans les années à venir.

L’achat de 60 hélicoptères de transport lourd [HTL] CH-47F Chinook [au block II] sera également financé par ce fonds spécial. De même que l’armement des drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] Heron TP. Il serait aussi question de revoir à la hausse le nombre d’avions de patrouille maritime P-8A Poseidon, dont cinq exemplaires ont déjà été commandés auprès de Boeing et de renforcer la flotte d’hélicoptères léger de type H145M, construits par Airbus Helicopters. Actuellement, 15 exemplaires sont en service, exclusivement pour les besoins des forces spéciales.

Le fonds spécial servira à financer des projets menés en coopération. Le document évoque le Système de combat aérien du futuf [SCAF], actuellement bloqué à cause du refus d’Airbus de signer l’accord que lui a soumis Dassault Aviation, en sa qualité de maître d’oeuvre pour l’avion de combat sur lequel doit reposer ce programme. Et aussi le Main Ground Combat System [MGCS], le char franco-allemand du futur, également embourbé en raison désaccords entre les industriels concernés. Mais le standard Mk3 de l’hélicoptère d’attaque Tigne n’est pas cité, pas plus que l’intention prêtée à Berlin de se procurer des AH-64E Guardian [du moins, pour le moment].

Toujours au chapitre des projets menés dans le cadre d’une coopération, Berlin entend investir dans le programme européen TWISTER qui, conduit par la France, vise à mettre au point un système anti-missile reposant sur un intercepteur multi-rôles endo-atmosphérique censé contrer les menaces émergentes [dont celle les missiles hypersoniques].

Sans surprise, les systèmes de défense aérienne font partie des priorités. En la matière, le gouvernement allemand serait intéressé par le THAAD [Terminal High Altitude Air Defense] et l’Arrow 3 isaélien, dont le puissant radar « Super Green Pine » permettrait d’assurer la couverture de la Pologne et des États baltes.

Le deuxième axe majeur de la modernisation de la Bundeswehr portera sur les systèmes de commandement et de contrôle, avec une enveloppe d’environ 20 milliards d’euros. Il s’agira de remédier à une lacune de premier ordre, les forces allemandes manquant de capacités à communiquer de manière sécurisée. Plusieurs projets devraient donc bénéficier de la manne du fonds spécial, dont le DLBO [projet Digitalization of Land-Based Operations], le réseau étendu tactique [TAWAN] ou encore les communications par satellite.

Les forces terrestres allemandes bénéficieront d’une enveloppe de 16,6 milliards d’euros. Hormis les investissements prévus pour le MGCS, il n’est pas question, a priori, d’acquérir des chars de combat Leopard 2A7+ supplémentaires… En revanche, l’infanterie mécanisée devrait pouvoir remplacer ses blindés Marder [probablement par un nouveau lot de Puma] et accélérer le renouvellement de ses Fuchs par des ARTEC Boxer. De même que celui des véhicules haute mobilité Hägglung BV206.

Quant à la Deutsche Marine, elle pourra compter sur un effort de 20 milliards d’euros en sa faveur. De quoi lui permettre de se procurer [outre les P-8A Poseidon déjà cité], deux corvettes K-130 supplémentaires [cinq ont déjà été commandées, ndlr] et d’envisager l’acquisition de deux frégates F-126 en plus des quatre prévues. L’ambition du programme de sous-marin de type 212CD, conduit en coopération avec la Norvège, pourrait être revue à la hausse, avec deux unités de plus.

Enfin, un effort sera fait sur les petits équipements, indispensables à la « cohérence opérationelle » même s’ils sont souvent négligés, faute de visibilité politique. Deux milliards d’euros seront donc investis pour améliorer l’équipement individuel des militaires allemands [habillement, jumelles de vision nocturne, etc].

L’objectif de ce fonds spécial vise non seulement à combler des lacunes… mais aussi à renforcer les capacités de la Bundeswehr en revoyant à la hausse les « cibles » de certains programmes, notamment pour ce qui concerne le domaine naval.

Si l’Allemagne a longtemps été critiquée par les États-Unis pour la faiblesse de ses dépenses militaires [que l’on se souvienne des « sorties » de Donald Trump à ce sujet…], elle l’est désormais par la… Russie.

« Nous prenons cela comme une confirmation supplémentaire que Berlin a pris la voie d’une nouvelle remilitarisation. On sait bien comment ça peut se finir », a en effet commenté Maria Zakharova, la porte-parole de la diplomatie russe, au sujet du « fonds spécial » dédié à la Bundeswehr. Nul doute que, comme le fait Pékin à l’égard de Tokyo, Moscou s’attachera, dans les jours et semaines à venir, à renvoyer Berlin à son passé, et plus particulièrement à son réarmement qui avait précédé le déclenchement de la Seconde Guerre Mondiale.

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Ce 3 juin, soit quelques jours après avoir trouvé un accord, les députés du Bundestag [chambre basse du Parlement allemand] ont approuvé à une très large majorité [683 voix pour, 96 voix contre et 20 abstentions] la modification de la Constitution [ou Loi fondamentale] afin pouvoir créer le fonds spécial de 100 milliards d’euros destinés à remédier aux lacunes de la Bundeswehr.

Reste à voir quelles seront les priorités de Berlin pour ses forces armées… La presse d’outre-Rhin a pu mettre la main sur un document recensant les projets susceptibles de bénéficier d’un finacement via ce fonds spécial.

Ainsi, le domaine aérien et spatial devrait être le grand gagnant, avec des investissements devant s’élever, au total, à 40 milliards d’euros. De quoi financer l’acquisition – annoncée – de chasseurs-bombardiers F-35A pour que la Luftwaffe puisse maintenir sa participation au partage nucléaire l’Otan ainsi que celle d’avions Eurofighter Typhoon dédiés aux missions de guerre électronique. Ces appareils remplaceront les PANAVIA Tornado, dont les coûts de maintien en condition opérationelle [MCO] devrait augmenter significativement dans les années à venir.

L’achat de 60 hélicoptères de transport lourd [HTL] CH-47F Chinook [au block II] sera également financé par ce fonds spécial. De même que l’armement des drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] Heron TP. Il serait aussi question de revoir à la hausse le nombre d’avions de patrouille maritime P-8A Poseidon, dont cinq exemplaires ont déjà été commandés auprès de Boeing et de renforcer la flotte d’hélicoptères léger de type H145M, construits par Airbus Helicopters. Actuellement, 15 exemplaires sont en service, exclusivement pour les besoins des forces spéciales.

Le fonds spécial servira à financer des projets menés en coopération. Le document évoque le Système de combat aérien du futuf [SCAF], actuellement bloqué à cause du refus d’Airbus de signer l’accord que lui a soumis Dassault Aviation, en sa qualité de maître d’oeuvre pour l’avion de combat sur lequel doit reposer ce programme. Et aussi le Main Ground Combat System [MGCS], le char franco-allemand du futur, également embourbé en raison désaccords entre les industriels concernés. Mais le standard Mk3 de l’hélicoptère d’attaque Tigne n’est pas cité, pas plus que l’intention prêtée à Berlin de se procurer des AH-64E Guardian [du moins, pour le moment].

Toujours au chapitre des projets menés dans le cadre d’une coopération, Berlin entend investir dans le programme européen TWISTER qui, conduit par la France, vise à mettre au point un système anti-missile reposant sur un intercepteur multi-rôles endo-atmosphérique censé contrer les menaces émergentes [dont celle les missiles hypersoniques].

Sans surprise, les systèmes de défense aérienne font partie des priorités. En la matière, le gouvernement allemand serait intéressé par le THAAD [Terminal High Altitude Air Defense] et l’Arrow 3 isaélien, dont le puissant radar « Super Green Pine » permettrait d’assurer la couverture de la Pologne et des États baltes.

Le deuxième axe majeur de la modernisation de la Bundeswehr portera sur les systèmes de commandement et de contrôle, avec une enveloppe d’environ 20 milliards d’euros. Il s’agira de remédier à une lacune de premier ordre, les forces allemandes manquant de capacités à communiquer de manière sécurisée. Plusieurs projets devraient donc bénéficier de la manne du fonds spécial, dont le DLBO [projet Digitalization of Land-Based Operations], le réseau étendu tactique [TAWAN] ou encore les communications par satellite.

Les forces terrestres allemandes bénéficieront d’une enveloppe de 16,6 milliards d’euros. Hormis les investissements prévus pour le MGCS, il n’est pas question, a priori, d’acquérir des chars de combat Leopard 2A7+ supplémentaires… En revanche, l’infanterie mécanisée devrait pouvoir remplacer ses blindés Marder [probablement par un nouveau lot de Puma] et accélérer le renouvellement de ses Fuchs par des ARTEC Boxer. De même que celui des véhicules haute mobilité Hägglung BV206.

Quant à la Deutsche Marine, elle pourra compter sur un effort de 20 milliards d’euros en sa faveur. De quoi lui permettre de se procurer [outre les P-8A Poseidon déjà cité], deux corvettes K-130 supplémentaires [cinq ont déjà été commandées, ndlr] et d’envisager l’acquisition de deux frégates F-126 en plus des quatre prévues. L’ambition du programme de sous-marin de type 212CD, conduit en coopération avec la Norvège, pourrait être revue à la hausse, avec deux unités de plus.

Enfin, un effort sera fait sur les petits équipements, indispensables à la « cohérence opérationelle » même s’ils sont souvent négligés, faute de visibilité politique. Deux milliards d’euros seront donc investis pour améliorer l’équipement individuel des militaires allemands [habillement, jumelles de vision nocturne, etc].

L’objectif de ce fonds spécial vise non seulement à combler des lacunes… mais aussi à renforcer les capacités de la Bundeswehr en revoyant à la hausse les « cibles » de certains programmes, notamment pour ce qui concerne le domaine naval.

Si l’Allemagne a longtemps été critiquée par les États-Unis pour la faiblesse de ses dépenses militaires [que l’on se souvienne des « sorties » de Donald Trump à ce sujet…], elle l’est désormais par la… Russie.

« Nous prenons cela comme une confirmation supplémentaire que Berlin a pris la voie d’une nouvelle remilitarisation. On sait bien comment ça peut se finir », a en effet commenté Maria Zakharova, la porte-parole de la diplomatie russe, au sujet du « fonds spécial » dédié à la Bundeswehr. Nul doute que, comme le fait Pékin à l’égard de Tokyo, Moscou s’attachera, dans les jours et semaines à venir, à renvoyer Berlin à son passé, et plus particulièrement à son réarmement qui avait précédé le déclenchement de la Seconde Guerre Mondiale.

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Reste à voir quelles seront les priorités de Berlin pour ses forces armées… La presse d’outre-Rhin a pu mettre la main sur un document recensant les projets susceptibles de bénéficier d’un finacement via ce fonds spécial.

Ainsi, le domaine aérien et spatial devrait être le grand gagnant, avec des investissements devant s’élever, au total, à 40 milliards d’euros. De quoi financer l’acquisition – annoncée – de chasseurs-bombardiers F-35A pour que la Luftwaffe puisse maintenir sa participation au partage nucléaire l’Otan ainsi que celle d’avions Eurofighter Typhoon dédiés aux missions de guerre électronique. Ces appareils remplaceront les PANAVIA Tornado, dont les coûts de maintien en condition opérationelle [MCO] devrait augmenter significativement dans les années à venir.

L’achat de 60 hélicoptères de transport lourd [HTL] CH-47F Chinook [au block II] sera également financé par ce fonds spécial. De même que l’armement des drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] Heron TP. Il serait aussi question de revoir à la hausse le nombre d’avions de patrouille maritime P-8A Poseidon, dont cinq exemplaires ont déjà été commandés auprès de Boeing et de renforcer la flotte d’hélicoptères léger de type H145M, construits par Airbus Helicopters. Actuellement, 15 exemplaires sont en service, exclusivement pour les besoins des forces spéciales.

Le fonds spécial servira à financer des projets menés en coopération. Le document évoque le Système de combat aérien du futuf [SCAF], actuellement bloqué à cause du refus d’Airbus de signer l’accord que lui a soumis Dassault Aviation, en sa qualité de maître d’oeuvre pour l’avion de combat sur lequel doit reposer ce programme. Et aussi le Main Ground Combat System [MGCS], le char franco-allemand du futur, également embourbé en raison désaccords entre les industriels concernés. Mais le standard Mk3 de l’hélicoptère d’attaque Tigne n’est pas cité, pas plus que l’intention prêtée à Berlin de se procurer des AH-64E Guardian [du moins, pour le moment].

Toujours au chapitre des projets menés dans le cadre d’une coopération, Berlin entend investir dans le programme européen TWISTER qui, conduit par la France, vise à mettre au point un système anti-missile reposant sur un intercepteur multi-rôles endo-atmosphérique censé contrer les menaces émergentes [dont celle les missiles hypersoniques].

Sans surprise, les systèmes de défense aérienne font partie des priorités. En la matière, le gouvernement allemand serait intéressé par le THAAD [Terminal High Altitude Air Defense] et l’Arrow 3 isaélien, dont le puissant radar « Super Green Pine » permettrait d’assurer la couverture de la Pologne et des États baltes.

Le deuxième axe majeur de la modernisation de la Bundeswehr portera sur les systèmes de commandement et de contrôle, avec une enveloppe d’environ 20 milliards d’euros. Il s’agira de remédier à une lacune de premier ordre, les forces allemandes manquant de capacités à communiquer de manière sécurisée. Plusieurs projets devraient donc bénéficier de la manne du fonds spécial, dont le DLBO [projet Digitalization of Land-Based Operations], le réseau étendu tactique [TAWAN] ou encore les communications par satellite.

Les forces terrestres allemandes bénéficieront d’une enveloppe de 16,6 milliards d’euros. Hormis les investissements prévus pour le MGCS, il n’est pas question, a priori, d’acquérir des chars de combat Leopard 2A7+ supplémentaires… En revanche, l’infanterie mécanisée devrait pouvoir remplacer ses blindés Marder [probablement par un nouveau lot de Puma] et accélérer le renouvellement de ses Fuchs par des ARTEC Boxer. De même que celui des véhicules haute mobilité Hägglung BV206.

Quant à la Deutsche Marine, elle pourra compter sur un effort de 20 milliards d’euros en sa faveur. De quoi lui permettre de se procurer [outre les P-8A Poseidon déjà cité], deux corvettes K-130 supplémentaires [cinq ont déjà été commandées, ndlr] et d’envisager l’acquisition de deux frégates F-126 en plus des quatre prévues. L’ambition du programme de sous-marin de type 212CD, conduit en coopération avec la Norvège, pourrait être revue à la hausse, avec deux unités de plus.

Enfin, un effort sera fait sur les petits équipements, indispensables à la « cohérence opérationelle » même s’ils sont souvent négligés, faute de visibilité politique. Deux milliards d’euros seront donc investis pour améliorer l’équipement individuel des militaires allemands [habillement, jumelles de vision nocturne, etc].

L’objectif de ce fonds spécial vise non seulement à combler des lacunes… mais aussi à renforcer les capacités de la Bundeswehr en revoyant à la hausse les « cibles » de certains programmes, notamment pour ce qui concerne le domaine naval.

Si l’Allemagne a longtemps été critiquée par les États-Unis pour la faiblesse de ses dépenses militaires [que l’on se souvienne des « sorties » de Donald Trump à ce sujet…], elle l’est désormais par la… Russie.

« Nous prenons cela comme une confirmation supplémentaire que Berlin a pris la voie d’une nouvelle remilitarisation. On sait bien comment ça peut se finir », a en effet commenté Maria Zakharova, la porte-parole de la diplomatie russe, au sujet du « fonds spécial » dédié à la Bundeswehr. Nul doute que, comme le fait Pékin à l’égard de Tokyo, Moscou s’attachera, dans les jours et semaines à venir, à renvoyer Berlin à son passé, et plus particulièrement à son réarmement qui avait précédé le déclenchement de la Seconde Guerre Mondiale.

France24 - Monde

Sahara occidental : l'Algérie suspend le traité de coopération avec l'Espagne

Publié le : 08/06/2022 - 18:05Modifié le : 08/06/2022 - 18:10

FRANCE 24 Suivre

L'Algérie a suspendu, mercredi, un "traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération" conclu en 2002 avec l'Espagne. Cette mesure est une réponse au revirement de Madrid sur le dossier du Sahara occidental pour s'aligner sur la position du Maroc, a annoncé la présidence. L'Espagne a dit "regretter" cette décision.

Le torchon brûlait depuis plusieurs mois. L'Algérie a annoncé, mercredi 8 juin, qu'elle suspendait son traité de coopération avec l'Espagne après que le royaume a annoncé soutenir le plan d'autonomie du Maroc pour le Sahara occidental. Une annonce en rupture avec la position traditionnelle de neutralité de l'ancienne puissance colonisatrice espagnole. 

Estimant que la nouvelle position des autorités espagnoles était en "violation de leurs obligations juridique, morale et politique", l'Algérie "a décidé de procéder à la suspension immédiate du Traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération qu'elle a conclu le 8 octobre 2002 avec le royaume d'Espagne et qui encadrait le développement des relations entre les deux pays", a indiqué la présidence de la République.

"Ces mêmes autorités qui assument la responsabilité d'un revirement injustifiable de leur position depuis les annonces du 18 mars 2022 par lesquelles le gouvernement espagnol actuel a apporté son plein soutien à la formule illégale et illégitime de l'autonomie interne préconisée par la puissance occupante, s'emploient à promouvoir un fait accompli colonial en usant d'arguments fallacieux", précise un communiqué de l'agence de presse APS.

L' #Algérie 🇩🇿 suspend le Traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération avec l' #Espagne🔗https://t.co/jsXCnzMDa7 pic.twitter.com/GWGEDrSd2y

June 8, 2022

Le traité hispano-algérien prévoyait le renforcement du dialogue politique entre les deux pays à tous les niveaux, et le développement de la coopération dans les domaines économique, financier, éducatif et de la défense.

L'Espagne a dit regretter "l'annonce de la présidence" algérienne, ajoutant considérer "l'Algérie comme un pays voisin et ami et réitère sa disponibilité entière pour continuer à maintenir et à développer les relations spéciales de coopération entre les deux pays".

Un organisme bancaire clé en Algérie a d’ores et déjà annoncé des restrictions sur les transactions commerciales avec l’Espagne, après la suspension de ce traité, selon un document publié par des médias locaux. Aucune annonce officielle n’a été faite pour l’heure concernant cette décision prévoyant le gel des domiciliations bancaires de commerce extérieur de et vers l’Espagne.

L'Espagne aux côtés de la France, de l’Allemagne et des États-Unis

Ce épisode vient conclure des mois de tensions entre Alger et Madrid. Le 18 mars, le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a effectué un revirement de taille en déclarant que le plan "d'autonomie" pour le Sahara occidental proposé en 2007 par Rabat était "la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend". Le socialiste avait ainsi placé l’Espagne aux côtés de la France, de l’Allemagne et des États-Unis.

Un revirement de taille car l'Espagne avait toujours prôné la neutralité entre le Maroc et les indépendantistes sahraouis du Polisario. Cette décision a aussi permis à l'Espagne de mettre fin à une grave crise diplomatique avec Rabat depuis près d'un an. En avril 2021, le chef du Polisario, Brahim Ghali, avait été accueilli par l'Espagne pour y être soigné du Covid-19. Une hospitalité qui n'avait pas été du goût du royaume chérifien. Et, mi-mai 2021, plus de 10 000 migrants étaient arrivés en 48 h dans l'enclave espagnole de Ceuta, à la faveur d'un relâchement des contrôles par les autorités marocaines.

Dans un rapport confidentiel révélé par El Pais et consulté par l'AFP, les services de renseignement espagnols ont affirmé que l'accueil de Brahim Ghali avait été utilisé par Rabat "comme une magnifique opportunité pour obtenir de plus grandes concessions" de l'Espagne.

Ces concessions avaient alors provoqué l'ire d'Alger. Dès le 18 mars, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, avait immédiatement déclaré qu'avec ces annonces le "chef du gouvernement (Pedro Sanchez, NDLR) avait tout cassé".  Alger avait ensuite rappelé son ambassadeur en Espagne et  réclamé des "clarifications" avant tout éventuel retour de son représentant à Madrid. La compagnie nationale d'hydrocarbures Sonatrach avait aussi évoqué une hausse des prix du gaz algérien livré à l'Espagne.

Le conflit, dans cette vaste zone désertique, bordée d'eaux poissonneuses et au riche sous-sol minier, oppose depuis 1975 le royaume chérifien aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par le pouvoir algérien. Pour l’ONU, le Sahara occidental, contrôlé à 80 % par le Maroc, est un territoire non autonome. 

Le Polisario réclame un référendum d'autodétermination, prévu par l'ONU lors de la signature en 1991 d'un cessez-le-feu, mais jamais concrétisé.

Avec AFP et Reuters

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Sahara occidental : l'Espagne ne veut pas "alimenter des polémiques stériles" avec l'Algérie

L'Algérie menace de rompre son contrat de fourniture de gaz à l'Espagne

Réconciliés, le Maroc et l'Espagne rouvrent leurs frontières terrestres

L'Humanité

Santé. Pour vivre longtemps, mieux vaut vivre avec l’élu(e) de son cœur

Actu

Les personnes célibataires atteintes d’insuffisance cardiaque semblent avoir une mortalité significativement plus élevée que celles qui vivent en couple. Une récente étude confirme cette étonnante hypothèse, déjà soulevée en 2017. Explications.

Jérémie Bazart

En 2017, une étude de l’université d’Atlanta publiée dans le « Journal of the American Heart Association » établissait un lien statistique entre le statut matrimonial d’une personne et son risque de décès.

En l’occurrence, l’étude, qui portait sur plus de 6 000 patients, montrait un risque accru de décès par arrêt cardiaque de 52 % chez les personnes célibataires, divorcées, séparées, veuves ou jamais mariées, par rapport aux personnes mariées…

En pratique, les patients ont été suivis pendant 3,7 ans et, sur cette période, plus de 1 000 décès ont été à déplorer. Dans le détail, concernant le risque de décès par arrêt cardiaque, l’étude a montré qu’il était augmenté de 40 % pour les personnes qui n’avaient jamais été mariées ; de 41 % pour les personnes divorcées ou séparées ; et de 71 % pour les personnes veuves. « J’ai été quelque peu surpris par l’ampleur de l’influence du mariage sur les patients cardiaques », déclarait alors l’auteur principal de l’étude dans un communiqué de l’université d’Atlanta.

Chaque semaine La chronique de Christophe Prudhomme, médecin urgentiste

Ces données coïncident avec une étude française de l’Insee de 2007. Pour expliquer en partie ce résultat, le chercheur d’Atlanta mettait en avant le soutien social fourni par le mariage, et le fait d’avoir un compagnon ou une compagne pour « s’occuper » de soi.

Manque de confiance pour gérer la maladie

Cinq ans plus tard, ce critère de l’aidant est également au cœur d’une nouvelle étude, présentée au congrès de la Société européenne de cardiologie (ESC) à Madrid. « Le soutien social aide les personnes à gérer des conditions à long terme », a déclaré dans un communiqué de l’ESC l’auteur de l’étude, le Dr Fabian Kerwagen, du Centre d’insuffisance cardiaque de l’hôpital universitaire de Wurtzbourg, en Allemagne.

Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVC

« Les conjoints peuvent aider à l’observance des traitements, encourager et aider à développer des comportements plus sains, ce qui pourrait affecter la longévité. Dans cette étude, les patients non mariés présentaient moins d’interactions sociales que les patients mariés et manquaient de confiance pour gérer leur insuffisance cardiaque. Nous cherchons à savoir si ces facteurs pourraient expliquer le taux de survie de ces patients. »

Cette fois, l’étude présentée a inclus 1 008 patients hospitalisés entre 2004 et 2007 pour insuffisance cardiaque ; 633 (63 %) étaient mariés et 375 (37 %) célibataires, dont 195 veufs, 96 jamais mariés et 84 séparés ou divorcés. Au départ, la qualité de vie, les limitations sociales (1) et l’autoefficacité (2) ont été mesurées à l’aide d’un questionnaire spécialement conçu pour les patients souffrant d’insuffisance cardiaque. L’humeur dépressive a également été évaluée à l’aide d’un questionnaire standard sur la santé du patient.

« À propos de la qualité de vie globale ou de l’humeur dépressive,  explique Fabian Kerwagen, nous n’avons pas observé de différence entre les deux populations. En revanche, le groupe non marié a obtenu de moins bons résultats en matière de limitations sociales et d’autoefficacité par rapport au groupe marié. » 

Adapter la posologie au degré de célibat

Au cours du suivi, 679 (67 %) patients sont décédés, et le fait d’être célibataire plutôt que marié était associé à des risques plus élevés de décès, toutes causes confondues. Comme pour l’étude de 2017, les patients veufs présentaient le risque de mortalité le plus élevé, avec des risques augmentés de 1,7 pour les décès toutes causes et de 2,22 pour ceux liés à des maladies cardio-vasculaires, par rapport au groupe marié.

Recherche médicale. Des fourmis capables de renifler le cancer ?

« Le lien entre le mariage et la longévité indique l’importance du soutien social pour les patients souffrant d’insuffisance cardiaque. Un lien qui a vraiment été démontré avec la mise en place des distanciations sociales pendant la pandémie. Les professionnels de la santé devraient envisager de demander aux patients leur état civil et, plus largement, leur groupe social afin de recommander l’appui de groupes de soutien dans l’objectif de combler des lacunes potentielles », poursuit Fabian Kerwagen. Une piste pour les nombreux malades à travers le monde et en France ?

En 2017, les auteurs allaient même jusqu’à suggérer qu’il pourrait être important de tenir compte de l’état matrimonial d’un patient dans le traitement de sa maladie coronarienne ! Il s’agirait en quelque sorte d’adapter la posologie au degré de célibat… Un critère qui n’est, pour le moment, pas intégré dans les ordonnances ou dans les prises en charge !

Les maladies cardio-vasculaires en France et dans le monde

Ces maladies constituent un ensemble de troubles affectant le cœur et les vaisseaux sanguins. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il s’agit de la première cause de mortalité dans le monde et, d’ici à 2030, près de 23,6 millions de personnes mourront d’une maladie cardio-vasculaire (cardiopathie ou accident vasculaire cérébral, principalement).

Les principaux facteurs de risques de ces pathologies sont constitués par une mauvaise alimentation, un manque d’activité physique, le tabagisme et l’usage nocif de l’alcool. L’OMS affirme que ces facteurs de risques comportementaux sont responsables d’environ 80 % des maladies coronariennes et des accidents vasculaires cérébraux.

En France, selon la Fédération française de cardiologie, ces pathologies représentent la première cause de mortalité chez les femmes et les plus de 65 ans, et la seconde chez les hommes. Elles provoquent 31 % des décès, ces chiffres progressant chaque année, et seraient à l’origine d’environ 140 000 décès par an, soit 400 morts par jour.

sciencesSantémédecine
Известия (RUS)

Минпросвещения РФ утвердило стандарт поднятия флага и исполнения гимна в школах

Министерство просвещения России утвердило для школ стандарт по поднятию государственного флага и исполнению гимна. Об этом в четверг, 9 июня, сообщил глава ведомства Сергей Кравцов журналистам.

«Здесь простыми словами о патриотизме не отделаешься» Детский омбудсмен Анна Кузнецова — об участии подростков в незаконных митингах, проблемах дистанционки и навигаторе безопасности

«Сегодня мною подписан стандарт церемонии поднятия государственного флага нашей страны в школах. Этот стандарт согласован с председателем геральдического совета при президенте РФ. В нем описаны и порядок проведения церемонии поднятия флага, установления флага, герба нашей страны», — заявил Кравцов.

27 мая в распоряжение журналистов попал документ кабмина РФ, в тексте которого говорится о планах правительства выделить российским регионам около 1 млрд рублей на закупку государственных символов для образовательных учреждений.

Отмечается, что бюджет будет выделен в рамках федерального проекта «Патриотическое воспитание граждан России».

11 мая Всероссийский центр изучения общественного мнения (ВЦИОМ) представил результаты опроса, который показал, что абсолютное большинство россиян выступает за поднятие флага и исполнение гимна перед школьной учебной неделей, а также положительно относится к проведению уроков, посвященных спецоперации по защите Донбасса.

25 апреля перед стартом учебной недели в 89 школах Тверской области впервые исполнили гимн России и подняли государственный флаг.

19 апреля Сергей Кравцов заявил, что исполнение гимна в начале учебной недели будет проводиться в каждой школе с 1 сентября следующего учебного года. Данное мероприятие будет сопровождаться поднятием государственного флага, добавил он.

Член комитета Совета Федерации по науке, образованию и культуре Елена Писарева назвала эту идею правильной. Президент России Владимир Путин на заседании набсовета АНО «Россия — страна возможностей» поддержал эту идею.

ВКонтакте
France24 - Monde

Rachat de Twitter : Elon Musk et la Chine, des liaisons dangereuses pour la sécurité américaine ?

Publié le : 03/06/2022 - 19:20

Sébastian SEIBT Suivre

L’offre d’Elon Musk pour racheter Twitter agite les spécialistes américains des questions de sécurité nationale, observe le Washington Post. En cause : les liens entre le groupe Tesla, qui appartient au multimillionnaire, et la Chine. Selon eux, cette opération risquerait de transformer Twitter en mégaphone pour la propagande antiaméricaine de Pékin.

Lorsqu’Elon Musk avait assuré, mi-avril, vouloir acquérir Twitter au nom de la "liberté d’expression", d’aucuns voyaient déjà le spectre de Donald Trump revenir hanter le célèbre réseau social. D’autres redoutent une autre ombre… celle de la Chine, qui profiterait de l’accession du patron de Tesla et de SpaceX à la tête de Twitter. Cette acquisition pourrait constituer une "menace pour la sécurité nationale américaine", ont ainsi assuré une douzaine d’anciens et d’actuels membres de l’administration, chargés de contrôler les investissements étrangers aux États-Unis, interrogés par le Washington Post, jeudi 2 juin.

"Étant donné le volume d’informations, le nombre d’utilisateurs influents et la quantité de données personnelles sensibles dont dispose Twitter, toute possible influence étrangère dans cette opération sera regardée de très près", assure au Washington Post, Richard Sofield, qui a travaillé au Comité pour l'investissement étranger (CFIUS) durant les présidences de Barack Obama et de Donald Trump. Le CFIUS a d’ailleurs commencé à s’intéresser aux ramifications de cette transaction à l’étranger et plus spécifiquement en Chine, souligne le quotidien de la côte Est. 

La giga-usine en Chine, talon d’Achille de Tesla ?

L’inquiétude porte essentiellement sur les liens entre Tesla et la Chine. Le Comité pour l’investissement étranger n’est pas le premier à tirer la sonnette d’alarme : Jeff Bezos, le PDG d’Amazon, s’est déjà demandé le 26 avril si "Pékin ne venait pas de gagner un peu de moyen de pression sur notre place du village [Twitter] grâce à cette offre". Mais, à l’époque, les observateurs y avaient surtout vu un coup bas porté par l’un de ses principaux concurrents dans la course à l’espace. Jeff Bezos, patron de Blue Origin, aurait sciemment agité le chiffon rouge chinois, conscient que l’administration américaine est très chatouilleuse sur la question.

Interesting question. Did the Chinese government just gain a bit of leverage over the town square? https://t.co/jTiEnabP6T

April 25, 2022

Il n’empêche qu’il est difficile de minimiser la dépendance de Tesla à l’égard de la Chine. "En 2019, Tesla est devenue la première entreprise non chinoise à être propriétaire à 100 % de son usine en Chine et Elon Musk en a profité pour construire une giga-usine qui marche très bien", rappelle Jean-François Dufour, directeur du cabinet de conseil DCA Chine-Analyse.

Pékin avait par ailleurs déroulé le tapis rouge à l’entrepreneur nord-américain en lui faisant bénéficier "d’aides à l’implantation valant plusieurs milliards de dollars à travers des terrains accordés à bas prix, des prêts à faibles taux d’intérêt et des réductions d’impôts", rappelle le New York Times

En contrepartie, Elon Musk a fait de cette usine la base arrière de son expansion, non seulement en Chine, mais dans toute l’Asie. Preuve de l’importance de ce site pour le numéro 1 mondial des voitures électriques : en 2021, plus de la moitié des automobiles fabriquées par Tesla dans le monde ont été assemblées précisément dans cette usine. À lui seul, le marché chinois a rapporté plus de 13 milliards de dollars à la marque américaine, soit plus d’un quart de ses revenus, détaille le Wall Street Journal.

Des profits qui pourraient rapidement devenir le talon d’Achille de Tesla si Pékin décidait de s’en servir comme moyen de pression. "Les autorités peuvent très bien restreindre l’accès des voitures Tesla au marché chinois si Elon Musk vient à les décevoir d’une manière ou d’une autre", affirme Jean-François Dufour.

Un précédent en 2019

Un tel scénario n’est pas si abracadabrantesque : en 2019, Pékin avait demandé à Tesla de ne pas envoyer aux États-Unis les données que ses voitures connectées collectaient sur les utilisateurs chinois. Sous pression, le groupe d’Elon Musk avait donc ouvert un centre de données à Shanghai deux ans plus tard. Cette bataille pour le contrôle des données personnelles traduit, selon Jean-François Dufour, "la volonté de Pékin de marquer son territoire et de réaffirmer son autorité sur les acteurs étrangers présents sur son territoire". 

Et Elon Musk avait alors pu voir à quel point Pékin pouvait se montrer vindicatif à l’égard des entreprises ne caressant pas le régime dans le sens du poil. Ainsi, la marque H&M s’est, elle, retrouvée bannie d’Internet en Chine [et des tout-puissants sites d’e-commerce comme Alibaba] pour avoir décidé, en 2021, de ne plus utiliser de coton provenant de la région du Xinjiang, où Pékin est accusé d’avoir recours au travail forcé dans les champs de coton.

La "giga-usine" de Tesla à Shanghai n’est, en outre, pas sa seule source de dépendance économique à la Chine. Il en va de même pour la fabrication des moteurs électriques dont sont équipées les voitures du groupe américain. Dans un rapport de mai 2022 sur les composants utilisés pour la fabrication de ses véhicules, Tesla note que la plupart viennent de fournisseurs chinois et dépendent de matières premières extraites principalement en Chine ou par des groupes chinois.

"Tesla n’est pas plus dépendant de ces fournisseurs chinois que n’importe quel autre constructeur de voitures électriques, mais vu l’influence d’Elon Musk, Pékin peut davantage être tenté d’utiliser cette arme contre Tesla que contre General Motors ou Volkswagen", résume Jean-François Dufour.

Conscient des implications de cette dépendance, Tesla a évoqué la possibilité de se lancer dans l’industrie minière, mais "cela prendrait plus de sept ans pour y parvenir", a estimé Gavin Montgomery, spécialiste des matières premières pour la cabinet américain, Wood Mackenzie, interrogé par le Washington Post. 

Un cheval de Troie de la Chine pour quoi faire ?

Les craintes des autorités américaines de voir Elon Musk se transformer en cheval de Troie de la Chine, s’il rachetait Twitter, viennent aussi du fait que "l’entrepreneur a toujours eu un discours très positif à l’égard de la Chine et de ses intérêts", note Jean-François Dufour. Il a ainsi accepté sans broncher que Pékin ferme son usine à Shanghai au moment du confinement de la capitale économique chinoise en mars. Elon Musk avait pourtant crié au scandale lorsque les autorités californiennes avaient pris une décision similaire avec son usine de Fremont au début de la pandémie, en avril 2020. Il avait même alors menacé de délocaliser toute sa production au Texas.

>> À lire aussi sur France 24 :  Covid-19 : Elon Musk rouvre son usine Tesla et met au défi les autorités américaines de l'arrêter

La Chine a donc les moyens d’obtenir d’Elon Musk un traitement de faveur. Mais en quoi cela constitue-t-il un risque pour la sécurité nationale américaine ? D’abord, "un problème évident est l’accès aux données personnelles des utilisateurs de Twitter", affirme au Washington Post un ancien conseiller de Barack Obama, qui a préféré garder l’anonymat.

"La Chine va clairement profiter de cette situation pour demander des informations sur tous ceux qui critiquent Pékin sur Twitter", abonde dans le New York Times, Murong Xuecun, un écrivain chinois qui avait été interrogé par les autorités chinoises en 2019 après deux tweets critiques à l’égard du président chinois Xi Jinping. 

"Si Twitter est interdit en Chine, c’est bien parce que Pékin reconnaît que cela peut être un formidable outil d’influence", résume observe Jean-François Dufour. Et selon l’expert, le régime chinois compte bien s’en servir beaucoup plus librement si Elon Musk prend effectivement les rênes du réseau social : "la crainte est que Twitter deviennent un mégaphone mondial pour la propagande chinoise", note cet expert.  

Les Chinois sont déjà passés maîtres dans l’art de diffuser leur propagande sur les réseaux sociaux, souvent pour critiquer les États-Unis. Mais Twitter tentait jusqu’à présent de réduire cette désinformation en fermant des faux comptes utilisés uniquement pour amplifier le discours officiel chinois, rappelle le Wall Street Journal. Et la vision d’une "liberté d’expression absolue", défendue si ouvertement avec ardeur par Elon Musk, se marierait très bien avec les ambitions chinoises de porter haut et loin leur message sur la scène internationale.

Les autorités manquent de moyens pour empêcher ce rachat au nom de la sécurité nationale. Le Comité pour l'investissement étranger n'a pas vocation à bloquer une opération entre deux Américaines, ce qui est le cas avec Twitter et Elon Musk. Leur seul espoir est que le patron de Tesla décide finalement qu'être à la tête de l'empire des gazouillis ne l'intéresse plus. 

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Elon Musk suspend son rachat de Twitter, mais n'abandonne pas

Le rachat de Twitter ne pourra se faire sans garantie sur les faux comptes, annonce Elon Musk

États-Unis : Elon Musk se dit prêt à réintégrer Donald Trump sur Twitter

Известия (RUS)

В МО Украины заявили о нехватке оружия для борьбы с армией РФ

Министр обороны Украины Алексей Резников заявил, что Киеву хватило бы оружия для борьбы с любой армией Европы, но не с российской. Об этом он написал в четверг, 9 июня, на своей странице в Facebook (принадлежит компании Meta, признанной на территории РФ экстремистской).

Украинские военные массово складывают оружие в Северодонецке. Спецоперация в Донбассе 19 мая, день 84-й Как развиваются события в ЛДНР, на Украине и в мире на ее фоне — в онлайн-репортаже «Известий»

«Мы уже получили от партнеров, приобрели на рынке, изготовили и передали Вооруженным силам значительное количество оружия. Его хватило бы для победоносной обороны от любой армии в Европе. Но не от России», — сказал он.

Он добавил, что по этой причине Украине нужно тяжелое вооружение, и очень быстро.

Ранее 9 июня газета The Independent со ссылкой на данные американской разведки сообщила, что украинские войска несут огромные потери, потому что уступают российским войскам 20 к одному в артиллерии и 40 к одному в боеприпасах. Издание отметило, что Киев практически исчерпал все имеющиеся запасы, в то время как армия РФ не намерена сдавать позиции.

Накануне The New York Times со ссылкой на неназванных официальных лиц написала, что Украина скрывает от США полную информацию о ситуации в стране, опасаясь, что замедлятся поставки оружия.

В свою очередь, президент РФ Владимир Путин уточнил, что продолжающиеся поставки западного вооружения имеют только одну цель — затянуть как можно дальше конфликт. Кроме того, российский лидер отмечал, что Запад подталкивает Киев к кровопролитию, поставляя оружие и наемников. Ранее в Кремле подчеркивали, что на спецоперацию данные поставки не повлияют.

С начала спецоперации России по защите Донбасса западные страны нарастили военную поддержку Украины. Министерство иностранных дел России неоднократно призывало страны перестать накачивать украинскую сторону оружием. Так, 27 апреля официальный представитель МИД РФ Мария Захарова отметила, что Запад устроил «адскую карусель» из поставок оружия. Она отметила, что такие действия приводят к гибели людей.

Спецоперация РФ по защите Донбасса, о начале которой президент РФ объявил 24 февраля, продолжается. Ситуация в регионе обострилась в середине февраля из-за обстрелов со стороны украинских военных.

Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия»

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France24 - Monde

E-sport : les clichés passés au crible

Publié le : 03/06/2022 - 19:44Modifié le : 03/06/2022 - 19:48

Guillaume GRALLET Suivre

En dépit d'une reconnaissance au plus haut niveau de l'État, les idées reçues sur le sport persistent. Ils rendraient obèse, violent, addict, macho et moins intelligent. Contre-exemples dans Tech 24, et entretien avec Kayane, joueuse professionnelle de e-sport.

En 2021, une étude révèle que 9,4 millions d'internautes français de 15 ans et plus s'intéressent au e-sport, soit une hausse de 1,6 million par rapport à 2020. 

Au-delà des jeux de course, de combat et autres jeux à succès, comme Fortnite et Rocket League, le e-sport réserve de nombreuses surprises. Comme le récent engouement qu'il a suscité dans le monde des échecs. La Fédération française d'échecs (FFE) songe d'ores et déjà à muscler sa section e-sport… 

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Valeurs Actuelles

Rachat de Twitter : Elon Musk accuse la société de dissimuler des informations et menace de retirer son offre

Le feuilleton Twitter – Elon Musk ne semble pas près de se terminer. Plus d’un mois après l’annonce du rachat du réseau social par le multimilliardaire, le dossier n’est toujours pas finalisé. Pire encore, l’excentrique patron de Tesla et SpaceX semble prendre un malin plaisir à souffler le chaud et le froid. Lundi 6 juin, rapporte BFMTV, il a une nouvelle fois menacé la direction de Twitter d’annuler l’ensemble de l’opération.

Dans un document publié ce lundi, il explique notamment que l’entreprise californienne « résiste activement » à plusieurs de ses demandes d’informations, notamment autour du nombre de faux comptes existant sur l’application. Une résistance qu’Elon Musk estime être une violation manifeste des engagements pris par le réseau social dans le cadre des négociations.

Un dernier obstacle d’importance

« Elon Musk se réserve tous les droits en résultant, y compris son droit de ne pas consommer la transaction et son droit de résilier l’accord de fusion », est-il écrit noir sur blanc dans le document précité, adressé au responsable juridique de Twitter. Depuis le début des discussions, le réseau social assure que les faux comptes ne représente que 5% des utilisateurs inscrits sur la plateforme.

La question des faux comptes est primordiale dans le cadre du rachat de Twitter. « Comment les annonceurs peuvent-ils savoir ce qu’ils paient vraiment ? », avait déjà déclaré Elon Musk par le passé, estimant qu’un tel sujet est « une question fondamentale pour la santé financière de Twitter. » Et donc, fatalement, pour la viabilité d’un tel rachat. Reste à savoir si cet ultime obstacle sera levé : en attendant, les autorités américaines de la concurrence ne sont pas saisies du dossier, ce qui équivaut à un feu vert laissant le champ libre à la finalisation du rachat.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Singapore warily monitors rising sea levels as world marks Oceans Day

Issued on: 08/06/2022 - 08:29

FRANCE 24 Follow

On World Oceans Day 2022, climate experts and activists aim to inform the public on the impact of human activity on the seas. It's a familiar topic in Singapore, where rising sea levels pose an existential threat to the city-state of 6 million inhabitants.

Dr Jędrzej Majewski, a research fellow at the Earth Observatory of Singapore, plunges a scale into the water to measure the current sea level.

The water level right now is not alarming, but that, Majewski warns, could change. “Under the high emission target, we may reach 90 centimeters something and there is some very low probability that because we don’t understand the Antarctic ice sheets, there may be advances that make it rise to actually roughly 1.7 meters… it’s the size of me,” said Majewski with a wry smile.

The smile though hides a very real fear for the future of this wealthy island nation. One of the richest countries in the world, Singapore is also one of the most endangered.

Click on the video player above to view the full report

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Simba becomes Singapore’s first lion cub born via artificial insemination

Singapore tests patrol robots to police ‘undesirable social behaviour’

Access Asia

Death penalty in Singapore: demonstrations organized as 'sense of injustice' grows

Известия (RUS)

Власти Запорожской области заявили о планах сохранить два государственных языка

В Запорожской области намерены сохранить государственными русский и украинский языки, вопрос могут вынести на референдум. Об этом в четверг, 9 июня, сообщил член главного совета военно-гражданской администрации Запорожской области Владимир Рогов.

В разрядке исключения: будут ли Херсон и Запорожье включены в переговоры РФ и Украины В ближайшей перспективе эксперты не видят предпосылок к возобновлению диалога

Он подчеркнул, что на освобожденной территории области используется два языка и никакого языкового преследования нет, в отличие от города Запорожье, где русский под запретом.

«Если будет запрос в обществе, если будут обращения, требования, просьбы — пожалуйста, мы будем выносить тогда на голосование, на референдум, спрашивать мнение. Пока проблемы нет, главное, чтобы был русский в том числе. Это то, чего люди долгие годы ждали», — сказал он ТАСС.

Ранее в этот день официальный представитель Кремля Дмитрий Песков подтвердил, что украинский язык останется государственным на освобожденных территориях Донбасса.

В тот же день стало известно, что запись на подачу документов для оформления гражданства РФ заполнена на месяц вперед в Запорожской области. Как пояснил Рогов, жители любых регионов Украины, переезжающие на освобожденные территории Запорожской области, имеют право подавать документы на оформление гражданства РФ, независимо от прописки.

8 июня Рогов заявил, что в этом году пройдет референдум по вхождению Запорожской области в состав РФ, подготовка к нему займет несколько месяцев. Он отметил, что подавляющее число жителей области хотят быстрее стать частью России. Рогов уверен также, что чем быстрее Запорожье войдет в состав РФ, тем быстрее в регионе наладится жизнь.

24 мая сообщалось, что русский язык наравне с украинским получит статус государственного в Херсонской области. Как пояснил замглавы военно-гражданской администрации региона Кирилл Стремоусов, основным языком для делопроизводства, общения и всех вопросов государственного значения станет русский язык. Украинский язык при этом не запрещается. Он добавил, что в школах и вузах обучение будет вестись на русском языке, однако по желанию родителей могут быть сформированы и украинские классы.

Херсонскую и часть Запорожской области Украины российские войска освободили в ходе спецоперации, начатой 24 февраля. В Москве пояснили, что в ее задачи входят демилитаризация и денацификация Украины, реализация которых необходима для обеспечения безопасности России. Решение было принято на фоне обострения в регионе в результате обстрелов со стороны украинских военных.

Больше актуальных видео и подробностей о ситуации в Донбассе смотрите на телеканале «Известия»

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Valeurs Actuelles

Immobilier : l’heure des arbitrages

La crise sanitaire du Covid restera à jamais dans les mémoires des professionnels de l’immobilier. Et pas seulement pour la hausse des prix (+ 7,1 % en 2021) qui a suivi : après tout, le marché de la pierre est sur une tendance vertigineuse depuis plus de vingt ans. D’abord à Paris, où les prix au mètre carré ont franchi la barre des 10 000 euros, après avoir triplé en euros constants depuis 2001, mais aussi dans le reste du territoire, où ils augmentent désormais plus rapidement que dans la capitale.

Les durées de commercialisation des produits sans défaut avec un espace extérieur n’ont jamais été aussi courtes

Non, ce que nous retiendrons de la pandémie, c’est l’appel de la chlorophylle et de l’iode qu’ont ressenti les Français après les confinements. Et plus qu’une envie de grand air, la crise sanitaire a créé chez les Français un besoin d’espace. En ville comme à la campagne, ils veulent plus de volume, une pièce supplémentaire ou des espaces verts. Avec le Covid, les propriétaires se sont parfois rendu compte qu’ils avaient sacrifié leur confort de vie pour habiter au plus près de leur travail. Depuis un an et demi, ils sont revenus aux fondamentaux, une quête de “mieux vivre”. « Cela s’est traduit par une vague sans précédent de Paris vers la province et des villes vers la campagne », observe Olivier de Chabot-Tramecourt, directeur général de Mercure.

Le marche du luxe se porte bien

« Un besoin de reconnexion avec la nature et les provinces françaises » , décrypte Bertrand Couturié, directeur associé de Barnes Propriétés et Châteaux. Jamais le marché du luxe, en particulier celui des maisons avec jardin à Neuilly-sur-Seine ou à Saint-Cloud, ne s’est aussi bien porté. Chez Féau, les transactions sur les biens de plus de 3 millions d’euros ont augmenté de 188 % depuis le premier quadrimestre 2019 ! « Et les durées de commercialisation des produits sans défaut avec un espace extérieur n’ont jamais été aussi courtes ; de fait, les prix sont résolument orientés à la hausse » , analyse Charles-Marie Jottras, président de Daniel Féau. De son côté, le président de Barnes, Thibault de Saint Vincent, ajoute : « À Paris ou en proche banlieue, les terrasses qui ouvrent de plain-pied sur un salon, qui se pondéraient auparavant à 50 %, se valorisent désormais au prix d’un mètre carré intérieur. »

On peut anticiper un engouement pour le Sud-Ouest avec les prolongements de la ligne TGV de Bordeaux vers Toulouse d’une part et Dax d’autre part

L’autre effet de la pandémie se mesure sur les marchés financiers. Les flux de liquidités des banques centrales ont propulsé les Bourses mondiales à des valorisations record : dans cet environnement risqué, l’immobilier, notamment le patrimoine de jouissance, c’est-à-dire la résidence principale mais aussi secondaire, est devenu plus que jamais une valeur refuge. Avec, à la clé, une modification du profil des candidats aux maisons de campagne : « Avant le Covid, notre clientèle était essentiellement composée de passionnés de vieilles pierres. Dès le premier confinement, nous avons observé l’arrivée d’une clientèle en quête de verdure, qui présentait un fort pouvoir d’achat et cherchait tous les attributs de confort moderne » , précise Olivier de Chabot-Tramecourt.

« Avec l’acceptation durable du télétravail, la crise sanitaire a entraîné l’apparition d’un nouveau concept : la résidence semi-principale ou semi-secondaire », renchérit Bertrand Couturié. En somme, un temps partagé entre deux lieux de vie ; le plus souvent un appartement à Paris ou dans une grande métropole et une maison de campagne ou en bord de mer. Au cours des dernières années, les marchés de Bordeaux, Nantes et Rennes ont pleinement profité de l’effet TGV. Ce phénomène a conduit à des hausses de prix spectaculaires. De la même façon, on peut anticiper un engouement pour le Sud-Ouest avec les prolongements de la ligne TGV de Bordeaux vers Toulouse d’une part et Dax d’autre part. Mais il est difficile de mesurer l’ampleur de ce mouvement, car le marché régional est déjà très tendu. Plus que l’accessibilité, c’est l’absence de nuisance sonore ou visuelle qui constitue le premier critère de choix.

Même le marché des châteaux, sinistré depuis quarante ans, a retrouvé la cote

« Plusieurs de nos clients se sont installés au Cap-Ferret, sur la Côte basque ou sur la Côte d’Azur dans l’optique d’y passer entre trois et sept mois par an. Mais après négociation avec leur employeur, ces résidences semi-secondaires deviennent principales » , confie Thibault de Saint Vincent. Il cite l’exemple d’une famille qui se partageait entre son appartement parisien à Montmartre et sa maison à Saint-Malo, avant qu’un rapprochement professionnel ne lui permette de s’installer complètement dans cette dernière.

De nouvelles envies

Les régions qui combinent la proximité de Paris – entre une et deux heures de la capitale – et la facilité d’accès aux gares sont aussi les grandes gagnantes. Parmi les plus prisées, la Normandie, réputée pour ses nombreux loisirs (golf, équitation, chasse… ). Les agences immobilières – dont Sotheby’s, qui vient d’ouvrir une agence à Rouen – ne s’y sont pas trompées. Les biens au prix élevé (1,3 million d’euros pour une maison de 200 mètres carrés à Deauville dans l’agence Daniel Féau, 2,94 millions pour une propriété de 300 mètres carrés à Honfleur chez Barnes) partent parfois en moins d’une semaine et les offres manquent. Le même phénomène s’observe dans le Perche, où les prix oscillent autour de 1,25 million d’euros pour une magnifique propriété à proximité de Mortagne-au-Perche (agence Patrice Besse) et, dans une moindre mesure, en Bourgogne, en particulier sur la côte viticole qui s’étend de Mâcon à Dijon. La région Hauts-de-France, totalement délaissée jusqu’en 2019 et dont les prix sont jusqu’à deux fois inférieurs à ceux de la Normandie, reprend aussi des couleurs.

En cas de nouvelle crise sanitaire – ou économique -, la pierre permet de sécuriser sa vie de famille.

Signe de ce nouvel attrait, même le marché des châteaux, sinistré depuis quarante ans, a retrouvé la cote. « Nous vendons trois fois plus de châteaux qu’avant la crise sanitaire. Même dans des régions peu attirantes, la dynamique est là », poursuit Charles-Marie Jottras. Mais attention, acheter un château, ou plus simplement une maison de campagne, engage une vie ; il faut de la passion et une envie manifeste d’investissement, pas seulement financier mais aussi en moyens humains, en énergie, en temps. « Choisissez votre propriété en fonction de votre projet de vie et surtout de vos moyens. Ce n’est pas le château qui s’adapte au châtelain mais bien l’inverse » , glisse Olivier de Chabot-Tramecourt.

L’année 2021 a été celle de tous les records. 2022 sera sans doute une année moins florissante, d’abord parce que la hausse des prix de l’immobilier – et de ceux des matières premières nécessaires aux travaux – a réduit le pouvoir d’achat des ménages. Ensuite parce qu’on ne peut exclure le risque de hausse des taux d’intérêt, même si, pour l’heure, la compétition entre les banques permet encore d’obtenir d’excellentes conditions de crédit. « Depuis plusieurs décennies, les biens luxueux sont beaucoup moins impactés par la hausse des taux que le reste du marché » , estime Charles-Marie Jottras. Il rappelle qu’en cas de nouvelle crise sanitaire – ou économique -, la pierre permet de sécuriser sa vie de famille. En plus de son patrimoine.

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France24 - World

Disgraced FIFA chiefs Sepp Blatter and Michel Platini go on trial for fraud

Issued on: 08/06/2022 - 09:39

NEWS WIRES

Sepp Blatter and Michel Platini, once the chiefs of world and European football, appeared in a Swiss court on Wednesday to face trial over a suspected fraudulent payment.

Former FIFA president Blatter, 86, and Platini, 66, appeared in Switzerland's Federal Criminal Court in the southern city of Bellinzona, following an investigation that began in 2015 and lasted six years.

The pair are being tried over a two million Swiss franc ($2.08 million) payment in 2011 to Platini, who was then in charge of European football's governing body UEFA.

Both are accused of fraud and forgery of a document. Blatter is accused of misappropriation and criminal mismanagement, while Platini is accused of participating in those offences.

Retired Swiss football administrator Blatter, wearing a three-piece suit and a white shirt, arrived at the court with his daughter Corinne and his lawyer Lorenz Erni.

"I am very confident", Blatter told reporters before going inside, adding that he had a "clear conscience".

Platini arrived wearing a suit and a blue and white pinstripe shirt.

The trial will conclude on June 22, with the three judges expected to deliver their verdict on July 8.

If convicted, the pair could face up to five years in jail or a fine.

Infantino 'conspiracy theory' 

In court, before going into the charges levelled at the defendants, Platini's legal team attempted to widen the scope of the case to bring in a separate investigation into the current FIFA president Gianni Infantino, which has been running since 2020.

Before the 2015 fraud investigation launch, Platini had ambitions to take over the FIFA helm. Infantino was appointed in 2016.

"There is a direct link" between the suspicions of fraud against Platini, and several secret meetings between Infantino and the former Swiss attorney general, claimed Platini's lawyer Dominic Nellen.

But prosecutor Thomas Hildbrand dismissed any purported link between the two dossiers, while FIFA lawyer Catherine Hohl-Chirazi branded it a "conspiracy theory" put forward "again and again" to evade the substance of the charges.

The defence and the prosecution agree on one point: Platini was employed as an adviser to Blatter between 1998 and 2002. They signed a contract in 1999 for an annual remuneration of 300,000 Swiss francs.

Both FIFA and UEFA are headquartered in Switzerland, in Zurich and Nyon respectively.

The Office of the Attorney General of Switzerland (OAG), which brought the indictment, says this amount was invoiced by Platini and paid in full by FIFA.

But it is alleged that more than eight years later, Platini submitted a fictitious invoice for money still due for his time as an advisor.

Oral contract claim 

The former France captain "demanded a payment in the amount of two million francs", the OAG alleges.

"With Blatter's involvement, FIFA made a payment to Platini in the said amount at the beginning of 2011.

"The evidence gathered by the OAG has corroborated that this payment to Platini was made without a legal basis.

"This payment damaged FIFA's assets and unlawfully enriched Platini," the federal prosecution alleges.

The men insist that they had, from the outset, orally agreed to an annual salary of one million francs.

Joseph "Sepp" Blatter joined FIFA in 1975, became its general secretary in 1981 and the president of world football's governing body in 1998.

He was forced to stand down in 2015 and was banned by FIFA for eight years, later reduced to six, over ethics breaches for authorising the payment to Platini, allegedly made in his own interests rather than FIFA's.

Platini is regarded among world football's greatest-ever players. He won the Ballon d'Or, considered the most prestigious individual award, three times -- in 1983, 1984 and 1985.

Platini was UEFA's president from January 2007 to December 2015. 

He appealed against his initial eight-year suspension at the Court of Arbitration for Sport, which reduced it to four years.

(AFP)

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Amnesty says FIFA should pay $440 million to 'abused' migrant workers in Qatar

EYE ON AFRICA

FIFA bans CAF leader Ahmad Ahmad for five years

Swiss prosecutors charge former FIFA officials Blatter and Platini with fraud

New York Times - World

How a French Bank Captured Haiti

How a French Bank Captured Haiti

It helped finance the Eiffel Tower as it drained millions from Haiti. The bank, C.I.C., won’t talk about it, but The Times tracked how much its investors made — and what Haiti lost.

It helped finance the Eiffel Tower as it drained millions from Haiti. The bank, C.I.C., won’t talk about it, but The Times tracked how much its investors made — and what Haiti lost.

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By Matt ApuzzoConstant MéheutSelam Gebrekidan and Catherine Porter

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Every sentence of the invitation ended with an inky flourish, a triple loop of calligraphy befitting a night of dinner, dancing and fireworks at Haiti’s national palace.

Debt had smothered the country for more than half a century. Despite ousting its colonial rulers in a war of independence, Haiti had been forced to pay the equivalent of hundreds of millions of dollars to its former French slave masters, a ransom for the freedom it had already won in battle.

But on the night of Sept. 25, 1880, paying off the last of that money finally seemed within reach. No longer would Haiti lurch from one financial crisis to the next, always with a weather eye on the horizon for the return of French warships. The new president, Lysius Salomon, had managed a feat that had eluded the nation since birth.

“The country will soon have a bank,” he told his guests, proposing a toast. Outside, soldiers paraded down streets festooned with enormous flags.

Salomon had reason for optimism. European national banks had financed railroads and factories, softened the blows of recessions and added certainty to the business of governing. They helped bring life to a majestic version of Paris, one with clean water, sewers and grand avenues — investments that would pay off long into the future.

Now, it was Haiti’s turn. Salomon called it “a great event, which will go down in history.”

It was all a mirage.

The National Bank of Haiti, on which so many hopes were pinned that night, was national in name only. Far from an instrument of Haiti’s salvation, the central bank was, from its very inception, an instrument of French financiers and a way to keep a suffocating grip on a former colony into the next century.

Haiti’s central bank was set up by a Parisian bank, Crédit Industriel et Commercial. At a time when the company was helping finance one of the world’s best-known landmarks, the Eiffel Tower, as a monument to French liberty, it was choking Haiti’s economy, taking much of the young nation’s income back to Paris and impairing its ability to start schools, hospitals and the other building blocks of an independent country.

Crédit Industriel, known in France as C.I.C., is now a $355 billion subsidiary of one of Europe’s largest financial conglomerates. But its exploits in Haiti left a crippling legacy of financial extraction and dashed hopes — even by the standards of a nation with a long history of both.

Haiti was the first modern nation to win its independence after a slave uprising, only to be financially shackled for generations by the reparations demanded by the French government for most of the 19th century.

And just when that money was nearly paid, Crédit Industriel and its national bank — the very instruments that seemed to hold the promise of financial independence — locked Haiti into a new vortex of debt for decades more to come.

French elites, including a descendant of one of the wealthiest slaveholders in Haiti’s history, controlled Haiti’s national bank from the French capital. Their ledgers show no investments in Haitian businesses, much less the kinds of ambitious projects that modernized Europe.

Instead, original records uncovered by The New York Times show that Crédit Industriel siphoned tens of millions of dollars out of Haiti and into the pockets of French investors.

The national bank that Crédit Industriel created charged fees on nearly every transaction the Haitian government made. French shareholders earned so much money that in some years, their profits exceeded the Haitian government’s entire public works budget for a country of 1.5 million people.

That history has been all but erased. Scholars say most of Crédit Industriel’s archives have been destroyed, and Haiti does not appear on the timeline used to publicize the company’s history as one of France’s oldest lenders. When it commissioned an official history to commemorate its 150th birthday in 2009, Haiti barely warranted a mention. The scholar who wrote that history, Nicolas Stoskopf, called the company “a bank without a memory.”

A spokesman said the bank had no information about this period and declined repeated requests to discuss it. “The bank that we manage today is very different,” the spokesman, Paul Gibert, said. (After this article was published, the chairman of the bank’s parent company said it would hire researchers to delve into the bank’s history in Haiti and any role it may have played in “financial colonization.”)

Today, the brazen assassination of Haiti’s president in his own bedroom, the rampant kidnappings and the gangland lawlessness in the capital have given fresh urgency to a question that has long bedeviled the Western world: Why does Haiti seem perpetually stuck in crisis, with staggering illiteracy, $2-a-day wages, hunger and disease? A country without public transportation, reliable electricity, garbage collection or sewage systems?

The Ransom

How much did Haiti’s independence from France truly cost? A team of Times reporters tried to put a number on it.

Persistent corruption by Haiti’s leaders is surely part of any answer. But another part can be found in long-forgotten documents sprinkled in archives and libraries across Haiti and France.

The Times sifted through 19th-century texts, diplomatic records and bank documents that have seldom, if ever, been studied by historians. Together, the documents make clear that Crédit Industriel, working with corrupt members of the Haitian elite, left the country with barely anything to operate, let alone build a nation.

By the early 20th century, half of the taxes on Haiti’s coffee crop, by far its most important source of revenue, went to French investors at C.I.C. and the national bank. After Haiti’s other debts were deducted, its government was left with pennies — 6 cents of every $3 collected — to run the country.

The documents help explain why Haiti remained on the sidelines during a period so rich with modernization and optimism that Americans dubbed it the Gilded Age and the French called it the Belle Époque. This extraordinary growth benefited both faraway powers and developing neighbors, yet Haiti had vanishingly little to invest in basics like running water, electricity or education.

The damage was lasting. Over three decades, French shareholders made profits of at least $136 million in today’s dollars from Haiti’s national bank — about an entire year’s worth of the country’s tax revenues at the time, the documents show.

The Times vetted its methodology and sources for these calculations with economic historians and accountants. The financial historian Éric Monnet of the Paris School of Economics summed up the national bank’s role as “pure extraction.”

But the cumulative losses to Haiti were far greater: Had the wealth siphoned off by Haiti’s national bank stayed in the country, it would have added at least $1.7 billion to Haiti’s economy over the years — more than all of the government’s revenues in 2021.

And that’s if the money had simply remained in the Haitian economy, circulating among its farmers, laborers and merchants, without being invested in bridges, schools or factories, the sort of projects that help nations prosper.

More important, the toll Haiti’s national bank took came after generations of payments to former slaveholders that inflicted as much as $115 billion in losses to the Haitian economy over the last two centuries.

It did not take long after the fireworks and feasting at the palace for Haitians to realize that something was not right. The national bank extracted so much and returned so little that Haitians quickly called it “the financial Bastille,” equating it with the notorious prison that became a symbol of a despotic French monarchy.

“Isn’t it funny,” the Haitian politician and economist Edmond Paul wrote of the national bank in 1880, “that a bank that claims to come to the rescue of a depleted public treasury begins not by depositing money but by withdrawing everything of value?”

Hopes and Aspirations

Haiti’s president was not the only one with heady aspirations. In Paris, the president of Crédit Industriel, Henri Durrieu, had ambitions of his own.

Durrieu was not born into the world of high finance. He started his career as a tax collector, like his father, before striking off in his 40s to join a new bank, C.I.C. But the early years were tough. The bank had introduced the checking account to France, yet the novelty had not taken off and, by the 1870s, the company remained stuck in the second tier of French finance.

Crédit Industriel enjoyed an advantage, though. It was the preferred bank for much of the nation’s Catholic bourgeoisie, clients who had money to invest and expected returns.

Durrieu, with a taste for risk taking, drew inspiration from state-led banks in French colonies like Senegal and Martinique. He and his colleagues were enthralled by the idea of “creating a bank in these rich but distant countries,” as they described it in handwritten notes found in the French National Archives.

These banks “generally give brilliant results,” the founding fathers of the National Bank of Haiti said.

Haiti — “a country new to credit markets, a country of renowned wealth,” the national bank’s executives concluded — seemed a good bet.

“Wealth” might seem a peculiar word for a Parisien banker to use to describe Haiti at the time. Its capital, Port-au-Prince, was overrun by trash and human waste that washed into the harbor. Streets and infrastructure were so neglected that Haitians had a saying: “Go ’round a bridge, but never cross it.”

But while Haitians themselves were poor, Haiti could make you rich. As a British diplomat, Spenser St. John, wrote in 1884: “No country possesses greater capabilities, or a better geographical position, or more variety of soil, of climate, or of production.”

Slaveholders had taken that wealth for themselves, first with the whip, then with a flotilla of French warships, demanding compensation for plantations, land and what France considered its other lost property: the Haitian people. It was the first and only instance in which generations of free people had to pay the descendants of their former slave masters.

A half-century later, Durrieu and C.I.C. approached Haiti with a different tactic: the outstretched hand of a business partner.

‘We Owe More Than Before’

Durrieu knew how to sell a dream.

Five years earlier, C.I.C. and a now-defunct partner had issued Haiti a loan of 36 million francs, or about $174 million today. The money was supposed to build bridges, marketplaces, railroads and lighthouses.

It was a time of worldwide investment. England built new schools and passed laws on mandatory education. Paris opened a 97-mile aqueduct carrying clean drinking water to the capital. In New York, the iconic arches of the Brooklyn Bridge rose above the East River, an engineering marvel that would forever transform the city’s economy.

Beyond bricks and steel, Haiti earmarked about 20 percent of the French loan to pay off the last of the debt linked to France’s original ransom, according to the loan contract. “The country will finally come out of its malaise,” the Haitian government’s annual report predicted that year. “Our finances will prosper.”

None of that happened. Right off the top, French bankers took 40 percent of the loan in commissions and fees. The rest paid off old debts, or disappeared into the pockets of corrupt Haitian politicians.

“None of the goals has been achieved,” one Haitian senator declared in 1877. “We owe more than before.”

The 1875 loan from Crédit Industriel and its partner left two major legacies. First is what the economist Thomas Piketty called the transition from “brutal colonialism” to “neocolonialism through debt.”

Haiti took on millions in new interest, hoping to finally shed the burden of paying its former slave masters. In that way, the loan helped prolong the misery of Haiti’s financial indentureship to France. Long after the former slaveholding families considered the debt settled, Haiti would still be paying — only now to Crédit Industriel.

Haitian leaders, of course, share the responsibility, and some scholars have argued that this loan shows that politicians cared more about lining their pockets than developing a nation.

The second legacy was felt more immediately. The loan initially obligated the Haitian government to pay C.I.C. and its partner nearly half of all the taxes the government collected on exports, like coffee, until the debt was settled, effectively choking off the nation’s primary source of income.

That was the first step, giving Durrieu and his French bank a claim to much of Haiti’s financial future. He soon set his sights on even more.

The National Bank

Haiti had tried to start a national bank for years. Salomon’s predecessor had even bought bank vaults. But in 1880, Haiti’s longing for financial independence aligned neatly with Durrieu’s plans.

The contract establishing Haiti’s national bank reads like a series of giveaways. Durrieu and his colleagues took over the country’s treasury operations — things like printing money, receiving taxes and paying government salaries. Every time the Haitian government so much as deposited money or paid a bill, the national bank took a commission.

Lest there be any doubt where that money was headed, the contract said the National Bank of Haiti would be chartered in France and exempted from Haitian taxes and laws. All power was put in the hands of the board of directors in Paris. Haiti had no say in the operation of its own national bank.

The national bank’s headquarters — which also happened to be Crédit Industriel’s headquarters — sat in the Ninth Arrondissement of Paris, in the shadow of the lavish Palais Garnier opera house.

Durrieu was the first chairman of a board that included French bankers and businessmen, including Édouard Delessert, a great-grandson of one of the biggest slaveholders in Haiti’s colonial history, Jean-Joseph de Laborde.

Handwritten notes from the national bank show, from the beginning, who was in charge. As the Paris Financial Association wrote in 1896: “The National Bank of Haiti is a French financial institution whose headquarters, which is open to bondholders, is in Paris. Its offices in Haiti are only branches, placed under the authority and control of the head office.”

Durrieu’s gamble paid off. At a time when typical French investment returns hovered around 5 percent, board members and shareholders in the National Bank of Haiti earned an average of about 15 percent a year, according to a New York Times analysis of the bank’s financial statements. Some years, those returns approached 24 percent.

Durrieu made out handsomely. His contract with Haiti granted him thousands of special shares in the national bank, worth millions in today’s dollars.The same year he christened Haiti’s national bank, he was named a commander of the Légion d’Honneur, an order of merit awarded for service to France.

‘Betrayed by Their Own Brothers’

The fact that Haiti would agree to such debilitating terms — particularly with the same bank behind an earlier loan so publicly condemned — shows its desperation. But it also highlights a recurring figure in Haitian history: the self-serving member of Haitian society who prospers as his country suffers.

In the case of the national bank, Haiti’s chief negotiator was Charles Laforestrie, a Haitian official who had spent most of his life in Paris. The French newspaper La Petite Presse described him at the time as a man whom “fortune had always taken by the hand and led to the best seats in government.”

When Parisian bankers held a party to celebrate the 1875 loan from Crédit Industriel, Laforestrie made a grand entrance. At a time when Haitian coffee farmers raised families on roughly 70 cents a day, Laforestrie arrived elegantly dressed, passing out expensive cigars, according to Paul, the Haitian economist, who described the gala a few years later.

Laforestrie pushed so hard to get the national bank approved that the president of Haiti called him out by name during the palace celebration, according to a diplomat’s handwritten notes of the party. But Laforestrie did not stick around for the fallout. Dogged by corruption allegations, he resigned and retired to France.

Laforestrie’s critics ruefully noted that he retired with a generous pension from the Haitian government. He later padded that retirement with another job: as a board member of the National Bank of Haiti.

“That’s not the first case of a Haitian official selling the interest of his country for personal gains,” said Georges Michel, a Haitian historian. “I would say it’s almost a rule.”

That’s why, historians say, Haitians cannot blame French or American meddling alone for their misfortunes.

“They were betrayed by their own brothers,” Mr. Michel said, “and then by foreign powers.”

Dashed Hopes

Soon after the fireworks display at the national palace, Haitians began realizing they had received a raw deal.

The national bank offered no savings accounts to Haitian people or businesses. And though the contract allowed it to loan money to businesses — and Haitians clearly hoped it would — bank ledgers from an archive in Roubaix, France, showed that seldom, if ever, happened.

“It is not from the Bank of Haiti, as it functions, that Haitians can expect their recovery,” Haiti’s finance secretary, Frédéric Marcelin, wrote at the time.

Marcelin, the mustachioed son of a successful Haitian merchant, emerged as the bank’s most passionate opponent. A businessman, journalist and politician, he spent years trying to wrest control of the national bank from Paris.

The relationship was so lopsided that, Marcelin wrote, “at the National Bank of Haiti, the only positions reserved for Haitiens are the cashier boys.”

Yet Another Loan

The second half of the 19th century should have offered Haiti an enormous opportunity. Global demand for coffee was high, and Haiti’s economy was built around it.

Across the Caribbean Sea, Costa Ricans were putting their coffee wealth to work building schools, sewage systems and the first municipal electrified lighting system in Latin America. Haiti, by contrast, obligated much of its coffee taxes to paying France — first to its former slaveholders, then to Crédit Industriel.

Despite all that, Haiti was a middle-of-the-road Caribbean economy, thanks to high coffee prices. But when the market tanked in the 1890s, Haiti’s coffee taxes exceeded the price of the coffee itself. The entire economic model was on the brink of collapse.

It was time for yet another loan: 50 million francs (about $310 million today) from the National Bank of Haiti in 1896. It was, once again, guaranteed by coffee taxes, the country’s most reliable source of money.

Haitians had been poor for generations. But this moment — when the country was tethered to coffee, C.I.C. and the national bank — is when Haiti began its steep decline relative to the rest of the region, according to data compiled by Victor Bulmer-Thomas, a British economist who studies Caribbean history.

“Haiti made plenty of its own mistakes,” he said, like taking on new debt and failing to diversify its economy. “But there’s no doubt, a lot of its problems from the late 19th Century onward can be attributed to these imperial powers.”

The Fall of the National Bank

Durrieu died in 1890, before the unraveling of the national bank he created.

The Haitian authorities began accusing the bank in 1903 of fraudulent overbilling, double-charging loan interest and working against the best interest of the country. But the bank reminded them of an important detail: It was chartered in France, and considered such disputes beyond the reach of Haitian courts.

Undeterred, Marcelin persuaded Parliament to retake control of the government treasury. Haiti would print its own money and pay its own bills.

But records in the French Diplomatic Archives show that the national bank still had a powerful ally in its corner: the French government.

In January 1908, France’s envoy to Haiti, Pierre Carteron, met with Marcelin and urged him to restore normal relations with the bank. Marcelin refused. The National Bank of Haiti, should it survive at all, would actually need to work toward the economic development of Haiti, he said.

That might be possible, Carteron replied. Of course, he added, Haiti would first have to return its treasury to French control. And besides: “You need money,” Carteron said, according to his own notes. “Where are you going to find it?”

As his handwritten messages show, Carteron suspected Marcelin would never agree to that. So he encouraged his colleagues in Paris to come up with a new plan.

“It is of the highest importance that we study how to set up a new French credit establishment in Port-au-Prince,” Carteron wrote, adding: “Without any close link to the Haitian government.”

That new institution opened in 1910 with a slight tweak to the name: the National Bank of the Republic of Haiti. France still had a stake, but, after 30 years, Crédit Industriel et Commercial was out.

By then, there was a new center of gravity in the financial world: Wall Street, and a swaggering group of bankers from the National City Bank of New York, which ultimately became Citigroup.

The American financiers continued operating from Durrieu’s playbook and became the dominant power, leading to a consequence even more lasting than the debt he helped orchestrate.

After all, Wall Street wielded a weapon more powerful than a French diplomat making oblique threats. American bankers called on their friends in Washington and, 35 years after Durrieu’s bank came into existence, the United States military invaded Haiti.

It was one of the longest military occupations in American history, enabling the United States to seize control over Haiti’s finances and shape its future for decades to come.

Once again, the country had been undermined by the institution President Salomon had so proudly feted that night at the palace: Haiti’s national bank.

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

Haiti’s Lost Billions

How a French Bank Captured Haiti

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Reporting was contributed by Daphné Anglès and Claire Khelfaoui in Paris; Sarah Hurtes and Milan Schreuer in Brussels; Kristen Bayrakdarian in New York; Ricardo Lambert, Harold Isaac and Charles Archin in Port-au-Prince. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.

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Valeurs Actuelles

Vivre l’Harmonie à l’île Maurice

Lîle Maurice fut créée d’abord, et ensuite le paradis fut copié sur l’île Maurice… Une citation de Mark Twain tirée de son ouvrage Following The Equator. Semaris Property Development Ltd et Beachcomber Resorts & Hotels (déjà implanté sur l’île depuis 1952 avec 8 hôtels) s’en sont sans doute inspirés pour leur projet immobilier, Harmonie Golf & Beach Estate. S’étendant sur une surface de 150 hectares sur la côte ouest de l’île, précisément aux Salines à Rivière Noire, il prévoit la construction, à terme, de 220 villas de luxe, destinées aux acheteurs mauriciens comme étrangers, bâties autour d’un golf de 18 trous, dessiné par Sandlake Golf Design. D’un montant de 250 millions d’euros, il devrait voir le jour en 2025 (pour la première phase) et sera commercialisé en France par un des grands spécialistes de l’immobilier de prestige, Vaneau Luxury Real Estate.

Trois types de villas (les Harmonie Golf Villas), disposant de 3 chambres avec salle de bains, nichées sur des surfaces moyennes de 2 000 mètres carrés, sont proposées à la vente, chacune ayant une orientation principale : le modèle N (pour nord, située face au golf et à la montagne de la Tourelle du Tamarin, surface intérieure nette de 169 mètres carrés pour une surface bâtie de 401 mètres carrés), le modèle W (pour ouest, face au coucher de soleil, 177 mètres carrés pour 430) et le modèle S (pour sud, avec vue sur la mer et la péninsule du Morne, 204 mètres carrés pour 507). Chaque acheteur pourra ensuite choisir entre trois types de décoration (Typik, Metalik et Basaltik).

Semaris Property Development Ltd et Beachcomber Resorts & Hotels ont apporté un soin particulier à l’aspect durabilité du projet. Pour chaque villa, l’agence JFA Architects s’est inspirée de la maison de type créole, et a œuvré pour réduire les besoins en énergie (- 30 % par rapport à la norme internationale EarthCheck). Cela a été rendu possible en favorisant la circulation naturelle et transversale de l’air autour d’un patio central à l’allure tropicale, et en utilisant des matériaux à faible empreinte carbone, sélectionnés pour leurs propriétés visant à diminuer la quantité de chaleur et purifier la qualité de l’air.

Le prix catalogue – les villas sont commercialisées en Vefa (vente en l’état futur d’achèvement), sous le cadre légal du Property Development Scheme -varie entre 1,49 million d’euros pour la villa N et 1,61 million pour le modèle S. Ce prix pourra augmenter en fonction des options retenues par les acquéreurs ; il y en a une vingtaine disponibles, dont l’installation de panneaux solaires photovoltaïques (et ce, afin d’avoir une villa 100 % hors réseau électrique) et une quatrième chambre. Il conviendra ensuite de prévoir des charges mensuelles de gestion d’environ 500 euros.

Les promoteurs du projet se sont également engagés à soutenir le progrès économique et social de la région : 5 000 emplois sur le site devraient être créés pendant les trois phases de construction, dont 1 500 lors de la première qui comprendra la construction de 81 villas, du club house et des 9 premiers trous du parcours, tandis qu’il devrait y avoir à terme 500 emplois permanents créés. Il y aura aussi un programme social de 1 million d’euros destiné à l’éducation des jeunes, la formation des adultes, la culture, les loisirs et le sport, l’entrepreneuriat et l’amélioration des conditions de vie.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

'A little bit of panic': Thai railway market makes post-pandemic comeback

Issued on: 08/06/2022 - 17:47

Sam BALL

Along a 500-metre stretch of railway track near Bangkok, Thailand, lies one of the world's most unique – and hair-raising – markets. Stalls at the Mae Klong Railway Market are set up so close to the tracks that vendors and shoppers must scramble out of the way each time a train passes. After two hard years due to the Covid-19 pandemic the market is now starting to recover.

Valeurs Actuelles

Cap sur la “porte des Amériques”

Paul a réalisé un investissement « incroyable ». Ce Français sexagénaire, qui a reçu un gros chèque après avoir cédé ses parts de société, se prépare à une retraite paisible partagée entre Paris et Miami. Déjà, il y passe plusieurs semaines de vacances par an : il apprécie le climat tropical unique aux États-Unis, les longues plages de Miami Beach, la proximité avec l’Amérique latine et les Bahamas, et le dynamisme économique. L’an dernier, Miami s’est hissé à la deuxième place des villes américaines à la plus forte croissance (plus de 1 000 multinationales) et à la première pour l’implantation de start-up. La fiscalité y est très avantageuse pour les particuliers – la Floride ne prélève pas d’impôt sur le revenu, seul l’impôt fédéral s’applique – comme pour les entreprises, avec un taux d’imposition sur les sociétés limité à 5,5 %. Suffisant pour attirer les investisseurs européens et français en particulier, qui peuvent miser sur une rentabilité nette par an de 7 à 9 %.

A Miami, les prix de l’immobilier pourraient encore progresser d’environ 20%

« Grâce à sa qualité de vie, Miami a toujours été perçu comme une destination de rêve par les touristes du monde entier. Depuis le Covid, elle est aussi devenue la ville préférée des investisseurs fortunés » , indique Enzo Rosani, directeur de Barnes Miami. Selon le réseau immobilier qui étudie chaque année les acquisitions réalisées par les grandes et très grandes fortunes individuelles, Miami occupe désormais la première place des destinations les plus prisées, loin devant Paris (5e ). Pour le patron de Barnes, Thibault de Saint-Vincent, « les prix de l’immobilier pourraient encore progresser d’environ 20 %, même s’ils ont déjà fortement augmenté depuis la dernière crise, comme nous l’avions d’ailleurs prévu ».

Les acquéreurs peuvent acheter en nom propre ou à travers une société, ce qui permet de déduire les frais de déplacement en avion et les charges d’entretien. Dans ce cas, il faut prévoir les frais de constitution de société (entre 1 500 et 2 500 dollars) et de mutations (entre 1 et 2 % du prix).

Les spécialistes de Barnes affirment que plusieurs quartiers disposent d’un fort potentiel. « À Downtown, les bâtiments vieillots ont été remplacés par des tours ultramodernes, dont le projet commercial et résidentiel le plus cher des États-Unis actuellement en construction et qui sera livré en 2025. Il y a fort à parier que ce quartier va détrôner Miami Beach », poursuit Enzo Rosani.

L’agent immobilier cite plusieurs programmes d’investissements locatifs susceptibles d’intéresser des investisseurs : au Marina Blue, un superbe appartement de 122 mètres carrés (2 chambres) avec vue panoramique sur la baie, proposé à la vente à 630 000 dollars ; sur la base d’un loyer de 4 500 dollars, le bien procure un rendement net de 8 %.

Une rentabilité proche de 10 %

Autre quartier, longtemps délaissé : Edgewater, avec un programme neuf offrant une vue panoramique sur la baie et de nombreuses prestations de service (piscines, conciergerie, salle de fitness… ). Les appartements, de 100 à 250 mètres carrés, commercialisés à partir d’un million de dollars, seront livrés en 2024. « Les charges de copropriété qui ont souvent été jugées excessives par le passé sont désormais stabilisées à un niveau acceptable. Ce qui permet une rentabilité nette moyenne proche de 10 % », détaille l’expert de Barnes.

Le cas de Miami est symptomatique du développement des ventes en cryptomonnaies. En janvier, quelques semaines après une vente record d’un bien à 22,5 millions de dollars payé en monnaie numérique, le directeur de Barnes Miami a vendu un penthouse à 6,9 millions de dollars en ethereums. Selon lui, près d’une vente sur cinq dans les programmes neufs se négocie désormais en cryptomonnaies, et cette part pourrait monter à 40 % d’ici à trois ans.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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New York Times - World

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

The long occupation of Haiti began with a drumbeat from the bank that became Citigroup, decades of diplomatic correspondence and other records show.

The long occupation of Haiti began with a drumbeat from the bank that became Citigroup, decades of diplomatic correspondence and other records show.

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Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

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By Selam GebrekidanMatt ApuzzoCatherine Porter and Constant Méheut

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In the drowsy hours of a December afternoon, eight American Marines strolled into the headquarters of Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold, packed in wooden boxes.

They drove the loot by wagon to the shore, past American soldiers in civilian clothes who kept watch along the route. Once at the water, they loaded the boxes and sped to an awaiting gunboat.

The gold was in the vault of a Wall Street bank within days.

The operation took place in 1914 — a precursor to the full-scale invasion of Haiti. American forces took over the country the following summer and ruled it with brute force for 19 years, one of the longest military occupations in American history. Even after the soldiers left in 1934, Haiti remained under the control of American financial officers who pulled the country’s purse strings for another 13 years.

Invading Haiti was necessary, the United States said. The country was so poor and unstable, the explanation went, that if the United States didn’t take over, some other power would — in America’s backyard, no less. Secretary of State Robert Lansing also portrayed the occupation as a civilizing mission to end the “anarchy, savagery and oppression” in Haiti, convinced that, as he once wrote, “the African race are devoid of any capacity for political organization.”

But decades of diplomatic correspondence, financial reports and archival records reviewed by The New York Times show that, behind the public explanations, another hand was hard at work as well, pushing the United States to step in and seize control of Haiti for the wealth it promised: Wall Street, and especially the bank that later became Citigroup.

Under heavy pressure from National City Bank, Citigroup’s predecessor, the Americans elbowed the French aside and became the dominant power in Haiti for decades to come. The United States dissolved Haiti’s parliament at gunpoint, killed thousands of people, controlled its finances for more than 30 years, shipped a big portion of its earnings to bankers in New York and left behind a country so poor that the farmers who helped generate the profits often lived on a diet “close to starvation level,” United Nations officials determined in 1949, soon after the Americans let go of the reins.

“I helped make Haiti and Cuba a decent place for the National City Bank boys to collect revenues,” Maj. Gen. Smedley Butler, a leader of the American force in Haiti, wrote in 1935, describing himself as a “racketeer for capitalism.”

For more than a century, Haiti has been labeled a disaster, a basket case, a place so destitute, indebted, lacking and lawless that it needs constant saving. The assassination of the president in his bedroom, the kidnappings in the capital, the swells of Haitian migrants heading to the United States — they all point to a country in a seemingly endless vortex of despair that the world’s great powers, whether with troops or mountains of aid, have not managed to fix.

But the documents and financial records reviewed by The Times in Haiti, the United States and France show how much of Haiti’s misery has been brought by the outside world — and how often intervention has been portrayed as a helping hand.

By the time U.S. forces arrived in the summer of 1915, Haiti had already spent more than half a century handing over big slices of its meager earnings to France. Though the Haitians had overthrown their French enslavers, beaten Napoleon’s forces and declared their independence in 1804, French warships sailed back to Haiti decades later, demanding staggering amounts of cash under threat of war.

Haiti became the first and only country where the descendants of enslaved people paid the families of their former masters for generations, hampering its ability to build a nation almost since birth.

After that came French bankers, dangling loans before a country that had been depleted by decades of paying France. They took so much in commissions, interest and fees that, in some years, their French shareholders’ profits were bigger than the Haitian government’s public works budget for the entire country.

Next were the Americans, at times portraying their intervention as a way of defending Haitian “sovereignty.” And just as it had for generations of Parisian bankers, Haiti proved profitable for Wall Street. In its filing to the Senate Finance Committee in 1932, National City Bank said it secured one of its largest margins during the 1920s from a debt it controlled in Haiti.

Little of that history remains part of Citigroup’s public profile today. Haiti is barely mentioned in its official timeline. The company declined to provide access to its archives and said it was unable to find any information on some of its biggest loans to Haiti.

But according to nearly two dozen annual reports published by American officials and reviewed by The Times, a quarter of Haiti’s total revenue went to paying debts controlled by National City Bank and its affiliate over the course of a decade — nearly five times the amount spent on government-run schools in Haiti during that time.

And in some years, the American officers who controlled Haiti’s finances spent more of its money on their own salaries and expenses than on public health for the entire nation of about two million people.

“We have had absolute domination” by the United States, Georges Léger, a Haitian lawyer, told American senators in 1932, explaining how deeply Haitians resented the financial and political control of their country “just to satisfy a group of New York bankers.”

At first, many American lawmakers wanted nothing to do with Haiti and adamantly ignored its independence. Though Haitians had fought alongside Americans during the Revolutionary War, the United States refused to recognize Haiti for nearly six decades, fearful it might inspire enslaved people to rise up and overthrow their masters in the American South.

But around the turn of the 20th century, as the American footprint in the hemisphere expanded, Americans saw an imperative — and an opportunity. They wanted to blunt European influence in the region, particularly Germany’s, but also recognized what the French had known all along: There was ample money to be made.

Historians still debate the legacy of the American invasion and how it shaped, or continues to shape, the Haiti of today. Some credit the occupation with imposing order in Haiti at a time of searing violence and coups, while others note that the Americans crushed dissent, shot civilian protesters, committed extrajudicial killings and enforced martial law for long stretches of time.

Some historians cite tangible gains, like hospitals, 800 miles of roads and a more efficient civil service, but they also point to the American use of forced labor, with soldiers tying up civilians in ropes, making them work for no pay and shooting those who tried to flee.

The Ransom

How much did Haiti’s independence from France truly cost? A team of Times reporters tried to put a number on it.

Still others say the American land grab in Haiti set off one of the most intractable crises besieging the hemisphere today: the vast migration of Haitians to countries across the region.

The United Nations experts who visited in the late 1940s, shortly after the end of American financial control, found an impoverished nation lagging “even more markedly than other countries and territories of the region.” Most towns had no lights, sewage systems or paved streets. As few as one in six children attended school.

American financial officers had been so focused on paying off Haiti’s loans — including the ones the United States had imposed on the country over strident objections — that a commission appointed by President Herbert Hoover to investigate the occupation questioned “the wisdom of this course.”

“It might have been better,” its report said in 1930, to have kept “more money in the country where experience has shown it was badly needed.”

More than a century after American forces landed, the United States remains an abiding feature of Haitian politics. Washington has propped up successive presidents, at times even the Duvaliers, the father and son dictators who ruled for nearly three decades after the occupation. Jovenel Moïse, the president assassinated in his bedroom last July, also enjoyed the public backing of two American presidents despite mounting evidence of his government’s abuses, enraging opponents of his autocratic rule.

When the senior American diplomat in Haiti, Daniel Foote, quit his job last year, he drew attention to American mistreatment of Haitian refugees at the cracking end of a whip. But he also made an argument that didn’t receive the same attention: that foreign meddling had led to disastrous consequences in Haiti.

“What our Haitian friends really want, and need, is the opportunity to chart their own course, without international puppeteering,” Mr. Foote wrote.

‘Detrimental to American Interests’

“Let us take the high ground,” Robert Y. Hayne of South Carolina appealed to his fellow American lawmakers in 1826 — Haiti’s independence was a subject that “the peace and safety of a large portion of our Union forbids us even to discuss.”

For decades, Southern planters had worried about Haiti, the modern world’s first nation to emerge from a slave uprising, and Hayne was a natural emissary of their fears: a staunch defender of slavery who had been born on a rice plantation and at one point enslaved 140 people.

He was the state’s attorney general during the failed slave insurrection led by Denmark Vesey, a free man from the West Indies, and like some of his contemporaries, Hayne believed that recognizing Haiti — or even debating slavery at all — would “put in jeopardy our dearest interests.”

“Our policy, with regard to Haiti is plain,” he said in his address to Congress. “We never can acknowledge her independence.”

Only during the Civil War, after Southern States had left the union, did President Abraham Lincoln recognize Haiti. He saw it, along with Liberia, as a viable destination for America’s freedmen and sent a few hundred of them there to set up a settlement.

By the early years of the 20th century, Haiti sat at the nexus of multiple American interests. It was across the Caribbean Sea from the Panama Canal, which was under construction. The United States had taken over Puerto Rico and American money had flooded into sugar plantations in Cuba. Import and export taxes in the Dominican Republic, which shares an island with Haiti, were under American control.

The French still exerted sway in Haiti, but in 1910, the United States saw an opening to gain a foothold: the reshuffling of Haiti’s national bank.

The bank was national in name only. Controlled by its board in Paris, it had been set up in 1880 by the French bank Crédit Industriel et Commercial to deliver eye-popping profits for its French investors and shareholders. It controlled Haiti’s treasury — the Haitian government could not even deposit or spend money without paying commissions to it — but the Haitian authorities eventually accused the national bank of fraud, jailing some of its employees.

As Haitian distrust of the national bank deepened, investors from France and Germany scrambled to recast it under new European ownership. The United States cried foul: The State Department called the proposal a threat not only to the United States, but also to the welfare and independence of the Haitian people.

One top State Department official lashed out at the 1910 deal as “so detrimental to American interests, so derogatory to the sovereignty of Haiti” that it could not be permitted.

Secretary of State Philander Knox invited a few Wall Street banks to Washington and encouraged them to invest in Haiti’s national bank. Four American banks, including the National City Bank of New York, bought up a significant portion of the bank’s shares. Another slice went to a German bank. But the largest piece stayed in Paris.

No Haitians had a controlling stake. The National Bank of the Republic of Haiti was, once again, run by foreigners.

“It was the first time in the history of our relations with the United States that they intervened so openly in our affairs,” wrote Jean Coradin, a Haitian historian and former ambassador to the United Nations.

Soon after it was set up, the new national bank did what its predecessor had: charge the government for every deposit and expense, while generating big profits for its shareholders abroad. It also issued a loan to the Haitian government. After commissions and profits were deducted, Haiti received about $9 million — but still had to pay the full face value of nearly $12.3 million.

Haitians started wondering which politicians had been paid off to secure such a bad deal, and the bank became so powerful that one Haitian president publicly mused whether his country had ceded its independence.

French shareholders fretted about growing American control, and with good reason. The U.S. investment in the national bank was the start of the American campaign to squeeze them out of Haiti — with one man in particular egging it on.

Claiming the Gold

Roger Leslie Farnham was a former journalist turned lobbyist when National City Bank poached him in 1911.

His mandate was to push the bank’s interests abroad, and Haiti was one of his first stops. He rode across the country on saddle horses he imported from Wyoming and, along the way, became the American government’s most trusted source on Haiti.

Farnham, already well known in Washington for his machinations to persuade Congress to choose Panama for the canal, was a frequent caller at the State Department and was close to William Jennings Bryan, the secretary of state under President Woodrow Wilson.

Bryan did not know much about the Caribbean nation. So, in 1912, he invited John H. Allen, a manager of Haiti’s national bank who became a National City Bank vice president, to “tell me everything there is about Haiti.”

According to Allen’s account of the meeting, Bryan was surprised by what he heard. “Dear me, think of it! Niggers speaking French,” Allen recounted the secretary of state as saying.

Though Bryan had expressed hostility to Wall Street in political campaigns, declaring “you shall not crucify mankind upon a cross of gold,” he trusted Farnham’s counsel. The two men met in Washington, exchanged telegrams and wrote each other confidential letters. They eventually became so close that Bryan sought Farnham’s approval for new government hires.

Farnham used this relationship to press for an invasion of Haiti to secure American business interests, and he got Washington’s attention by raising the specter of a German takeover. At the time, National City Bank’s footprint in the country was expanding, and Wall Street began exerting its leverage over Haiti’s leaders by withholding the money it controlled at the national bank.

In the months to come, the State Department adopted what diplomats called the “Farnham Plan,” laying out the American takeover of Haiti’s import and export taxes, a vital source of the country’s income.

Though the Americans were still minority stakeholders in the national bank, Farnham later told Congress that France eventually became far too consumed by World War I to run it, so “active management has been from New York.” The State Department drafted a convention based on Farnham’s plan and sent him to help deliver it.

Haitian lawmakers assailed their minister of foreign affairs over the deal. They accused him of “endeavoring to sell the country to the United States” and even tried to deliver their fury through “severe blows,” forcing him to flee the National Assembly “amidst the wildest excitement,” according to a State Department telegram.

The national bank punished them for their defiance: It held back funds, and Haiti’s government, already reeling from political and economic turmoil, became even more unstable. The country changed presidents five times in three years during successive coups, some financed by German merchants who traded in Port-au-Prince, American officials said at the time.

Then, in December 1914, the State Department stepped in more forcefully. Bryan authorized the Marine operation that seized $500,000 in gold after a last-minute consultation with Farnham.

The Haitian government was outraged, calling the operation a brazen heist of central bank funds and a “flagrant invasion of the sovereignty” of an independent nation. But the United States shrugged off the complaint, arguing that it had taken the gold to protect “American interests which were gravely menaced.”

Historians note that American politicians and financiers were not always in sync. “The relationship between Wall Street and Washington was complicated,” said Peter James Hudson, a U.C.L.A. associate professor of African American studies and history who has written an account of Wall Street’s actions in the Caribbean. “It’s a lot of collusion, but it’s sometimes contradictory.”

At times, Bryan wavered on America’s role in Haiti. He believed that Haiti needed American guardianship, but he was reluctant to be a tool for Wall Street. “There is probably sufficient ground for intervention, but I do not like the idea of forcible interference on purely business grounds,” he wrote to President Wilson.

But Farnham pressed his hand, issuing what the historian Hans Schmidt called a threat: All American businesses would leave Haiti, Farnham warned, unless the United States government intervened to protect their interests.

In the end, Bryan wrote to Wilson in support of the invasion.

“The American interests are willing to remain there, with a view of purchasing a controlling interest and making the bank a branch of the American bank,” he said. “They are willing to do this provided this government takes the steps necessary to protect them.”

‘The Triumph of the Wolf’

An angry mob dragged Haiti’s president from the French Consulate and killed him in July 1915, part of the political upheaval Wall Street feared — and, some historians say, worsened by withholding money from the shaky Haitian government and seizing the gold.

American troops occupied the country the same day.

The invasion followed a detailed plan that the United States Navy had drawn up the previous year. American soldiers took over the presidential office and the customs houses that handled import and export taxes.

The Americans installed a puppet government, and by that fall Haiti had signed a treaty giving the United States full financial control. The United States appointed American officials, whom they called advisers, but the term hardly conveyed their true power: They oversaw Haiti’s revenue collection and approved, or denied, its expenses.

Martial law became the rule of the land. Private newspapers were muzzled and journalists jailed.

The Americans explained the invasion by saying Haiti was bound to fall to the Europeans, particularly Germany.

“If the United States had not assumed the responsibility, some other power would,” Secretary of State Lansing, who had replaced Bryan a month before the occupation, later said.

Lansing was also blinkered by racial prejudice. He once wrote that Black people were “ungovernable” and had “an inherent tendency to revert to savagery and to cast aside the shackles of civilization which are irksome to their physical nature.”

Racism shaped many aspects of the occupation. Many administrators appointed by the United States came from Southern states and made no bones about the worldview they brought with them.

John A. McIlhenny, an heir to Louisiana’s Tabasco sauce fortune who had fought in Theodore Roosevelt’s Rough Riders cavalry during the Spanish-American War, was appointed American financial adviser in 1919, with broad authority over Haiti’s budget.

At one official luncheon before his appointment, McIlhenny could not stop staring at a Haitian government minister because, as he later told Franklin D. Roosevelt, “that man would have brought $1,500 at auction in New Orleans in 1860 for stud purposes.”

Soon after the occupation, the American overseers started building roads to connect Haiti’s mountainous interior to its coast. To do so, they resurrected corvée, a 19th-century Haitian law for indentured labor.

The law required citizens to work on public works projects near their homes for a few days a year in lieu of paying taxes. But the American military, along with a constabulary it trained and oversaw, seized men and forced them to work far from home for no pay. Rich Haitians paid their way out of indentured labor, but the law entrapped the poor.

Haitians saw this as a return of slavery and revolted. Armed men, called cacos, fled to the mountains and began an insurgency against American forces. Laborers forced into corvée fled their captors and joined the fight. One leader of the cacos, Charlemagne Péralte, invoked Haiti’s revolution against France to call on his countrymen to “throw the invaders into the ocean.”

“The occupation has insulted us in every way,” read one poster plastered on walls in Port-au-Prince, the capital.

“Long live independence,” the poster read. “Down with the Americans!”

The United States responded forcefully. Soldiers bound workers in rope to keep them from fleeing. Anyone who attempted to escape corvée labor was treated like a deserter, and many were shot. As a warning, the Americans killed Péralte and distributed an image of his corpse tied to a door, evoking a crucifixion.

Leaked military documents from the time showed that the “indiscriminate killing of natives has gone on for some time,” with 3,250 Haitians killed. When Congress began investigating in 1921, the American military lowered the number, saying that 2,250 Haitians had been killed in the occupation, a figure Haitian officials denounced as an undercount. As many as 16 American soldiers died, as well.

“It was a strict military regime, the triumph of the wolf,” Antoine Bervin, a Haitian journalist and diplomat, wrote in 1936.

The first few years after the invasion brought little economic benefit to Haiti. American advisers appointed by the United States president collected up to 5 percent of Haiti’s total revenues in salaries and expenses — more, at times, than the spending on public health for the entire country.

In 1917, the United States directed Haiti’s National Assembly to ratify a new Constitution to allow foreigners to own land. Since independence, Haitians had outlawed foreign land ownership as a symbol of their freedom and a bulwark against invasion.

When Haitian lawmakers refused to change the Constitution, General Butler dissolved parliament by what he called “genuinely Marine Corps methods”: Soldiers marched into the National Assembly and forced lawmakers to disperse at gunpoint. The Americans then pushed through a new Constitution that Franklin Roosevelt later claimed at a campaign rally to have written himself.

American businesses leased thousands of acres of land for plantations, forcing farmers to either serve as cheap labor at home or migrate to neighboring countries for better pay. The Haitian-American Sugar Company once boasted to investors that it paid only 20 cents for a day’s worth of labor in Haiti, compared with $1.75 in Cuba.

According to the Haitian historian Suzy Castor, women and children in Haiti were paid 10 cents a day.

Displaced farmers went to Cuba and the Dominican Republic, setting off what some historians say is the most lasting effect of the American occupation: the mass migration of Haitians to other countries in the Americas.

“This is the big legacy,” said Weibert Arthus, Haiti’s ambassador to Canada and a historian.

As Secretary of State Bryan suggested in his letter before the invasion, Farnham was not satisfied with a share of Haiti’s national bank, so he worked with the State Department to orchestrate a full takeover. By 1920, National City Bank had bought out all shares of the national bank for $1.4 million, effectively replacing the French as the dominant financial power in Haiti.

With Haiti’s national bank under his control, and the troops protecting American interests, Farnham began acting like an official envoy himself, often traveling aboard American warships, historians say.

“The word of Mr. Farnham supersedes that of anybody else on the island,” wrote James Weldon Johnson, the executive secretary of the National Association for the Advancement of Colored People, who visited Haiti in 1920.

Farnham was also not shy about his views on Haiti and its people.

“The Haitian can be taught to become a good and efficient laborer,” he told senators investigating the occupation. “If let alone by the military chiefs he is as peaceful as a child, and as harmless.”

“In fact,” he continued, “today there are nothing but grown-up children.”

‘Haiti Does Not Want This Loan’

For five years, American officials insisted that Haiti borrow from New York banks to settle its past debts. And for five years, Haitians resisted.

“Haiti does not want this loan. Haiti does not need this loan,” wrote Pierre Hudicourt, a Haitian lawyer who represented Haiti in debt negotiations.

Any new loan, Haitians knew too well, would extend the authority of American financial advisers who determined the country’s future from afar. McIlhenny, the Tabasco heir appointed as financial adviser, spent much of the year on his pineapple plantation in Louisiana while drawing a big salary from Haiti’s revenues. He also suspended the salaries of senior Haitian officials who disagreed with him.

By 1922, the United States was determined to arrange a loan from Wall Street. Tired of Haitian resistance, the Americans installed Louis Borno, a savvy politician sympathetic to the occupation, as president.

Borno admired Mussolini and aspired to a Fascist ideal of Haiti’s rapid development under American control, historians say. He once wrote that the invasion “came to us when we were on the brink of a bloody chasm and saved us.” Weeks after he took office, he greenlighted a loan from New York.

National City Bank, which now owned Haiti’s national bank through an affiliate, issued the first loan after securing an upfront guarantee that the United States would manage Haiti’s finances until the debt was paid off. The bank ended up controlling nearly all of Haiti’s foreign debt.

Just as it was during the 19th century, Haiti was often too indebted to invest in its people. Even Borno, addressing National City Bank’s bigwigs in New York, noted that Haiti’s debt was getting paid off faster than the United States’ own.

That continued even with the stock market crash of 1929 and the economic devastation that followed. Years of austerity helped fuel widespread discontent, and plummeting global coffee prices deepened hardship in a country that relied so heavily on the crop. Protests erupted against the United States and the Borno administration doing its bidding.

Students demonstrated against the withdrawal of scholarships. Customs employees in Port-au-Prince stormed their workplace demanding better pay. In the city of Les Cayes, more than a thousand farmers railed against their threadbare living conditions. A detachment of 20 U.S. Marines confronted the crowd and killed at least a dozen people. It became known as the Les Cayes massacre.

Faced with an international outcry, the United States began to contemplate its withdrawal.

Nearly five years later, in August 1934, the last American troops left Haiti. But the United States retained financial control for 13 more years, until Haiti paid off the last of its debts to Wall Street.

How much responsibility the United States bears for Haiti’s chronic instability is still a matter of fierce disagreement.

Some historians say the original payments demanded by France to punish Haiti for its independence inflicted a deeper scar on the nation’s development. Others say the long history of self-enrichment by Haiti’s leaders is the principal cause. But many say that, taken together, more than 130 years of sending a large share of Haiti’s income overseas took an indelible toll, sapping its ability to build a nation since its infancy.

“This succession of financial debacles is, in part, responsible for where we are at right now,” said Mr. Hudson, the U.C.L.A. professor, adding that the American occupation was a “psychic blow” that curtailed Haiti’s independence for decades.

“I think that’s as important as any kind of financial loss,” he said.

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

Haiti’s Lost Billions

How a French Bank Captured Haiti

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Reporting was contributed by Harold Isaac from Port-au-Prince; Sarah Hurtes from Brussels; Kristen Bayrakdarian from New York; and Audrey Kolker from New Haven. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.

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France24 - World

A country 'worth defending': Finnish women learn defence skills amid Russia fears

Issued on: 07/06/2022 - 18:15

Sam BALL

Since Russia's invasion of Ukraine on February 24, there has been a surge in the number of women in Finland signing up for defence and survival training, according to the organisation that runs the courses, amid fears in the country that they could be the Kremlin's next target.

New York Times - World

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

A firebrand Haitian president tried to hold France to account for its years of exploitation. He soon found himself ousted from power.

A firebrand Haitian president tried to hold France to account for its years of exploitation. He soon found himself ousted from power.

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Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

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By Constant MéheutCatherine PorterSelam Gebrekidan and Matt Apuzzo

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The shock came midway through the speech.

Reparation!” boomed Jean-Bertrand Aristide, Haiti’s firebrand president, to the cheers of the farmers, workers and students in the crowd.

The French ambassador sitting on stage hid his alarm behind an awkward smile. He knew Mr. Aristide well enough to expect barbs at Haiti’s former French colonizers and slave masters. But on that day, April 7, 2003, the president suddenly started calling for reparations, a bombshell that became a hallmark of his presidency — and, diplomats now concede, part of his undoing.

“We had to try to defuse it,” the French ambassador, Yves Gaudeul, said of Mr. Aristide’s call for reparations, calling it an “explosive.”

With his remarks, Mr. Aristide tried to excavate a history that remains all but buried in France. Long after Haitians threw off their shackles, beat Napoleon’s forces and won their independence two centuries ago, France came back with warships and an unheard-of demand: that Haitians pay astounding amounts of money to their former slave masters, or face war again.

Haiti became the first and only nation to pay reparations to its former masters and their descendants for generations. According to a New York Times analysis of thousands of pages of archival documents, it shipped the equivalent of hundreds of millions of dollars to France, setting off a cycle of perpetual debt that sapped Haiti’s ability to build a nation for more than 100 years.

Yet to this day, that history is not taught in French schools, and many of the country’s most prominent aristocratic families are unaware that their ancestors kept collecting payments from Haiti’s poorest people — long after the end of slavery.

Mr. Aristide, Haiti’s first democratically elected president after decades of dictatorship, wanted France to do far more than acknowledge its past. He wanted restitution.

“What beautiful schools, universities and hospitals we will be able to build for our children!” he told the crowd. “How much food we will have in abundance!”

The consequences were immediate, and lasting. In interviews, a dozen French and Haitian political figures recounted how a worried France worked quickly and doggedly to stifle Mr. Aristide’s call for reparations before siding with his opponents and collaborating with the United States to remove him from power.

France and the United States have long said that Mr. Aristide’s call for restitution had nothing to do with his ouster, that he had taken an autocratic turn, lost control of the country, and was spirited into exile to prevent Haiti, already heaving with turmoil, from careening into chaos. But France’s ambassador to Haiti at the time, Thierry Burkard, said in an interview that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide, and that his abrupt removal was “probably a bit about” his call for reparations from France, too.

“It made our job easier” to dismiss the reparations claims without Mr. Aristide in office, Mr. Burkard noted.

The showdown underscores how, two centuries after France forced Haitians to pay their former slave masters for the liberty they had already won in battle, the effects continue to ripple through the politics of both countries. By calling for restitution, Haiti, a nation born from what historians call the world’s most successful slave rebellion, struck at France’s national identity as a beacon of human rights and threatened to inspire others with historical grievances against France to follow its lead, from the Caribbean to Africa.

“We were very disdainful of Haiti,” Mr. Gaudeul recalled. “What I think we will never forgive Haiti for, deep down, is that it is the country that beat us.”

Even after Mr. Aristide’s removal in 2004, the calls for restitution have continued to reverberate, leading to a stunning concession more than a decade later by François Hollande, France’s president, who referred to the money Haiti was forced to hand over as “the ransom of independence.”

Since then, scholars have increasingly explored the history of Haiti’s payments. Just this past December, at a conference on the grounds of the French Finance Ministry, one of the most prominent French historians on relations between the two countries, Jean-François Brière, called the payments a form of “meta-slavery” that prevented Haiti from breaking free of France, long after independence.

“All French people are affected” by the nation’s past in Haiti, said Jean-Marc Ayrault, a former French prime minister. Yet, he said, French students don’t learn about it and few officials discuss it.

“It’s never taught,” he said. “It’s never explained.”

$21,685,135,571.48

Mr. Gaudeul, France’s former ambassador to Haiti, wanted to negotiate.

Mr. Aristide’s sudden call for restitution was a political hand grenade, he feared, threatening to embarrass France on the world stage and rip apart relations between the two countries.

Yet Mr. Aristide’s stance was not unreasonable, he recalled thinking.

“He wasn’t wrong to say how much harm it had done to his country,” Mr. Gaudeul said of France’s history in Haiti, “and to ask France for compensation in turn.”

The ambassador said he urged the French government to open discussions with Haiti to help defuse the situation, but was firmly rejected.

“I didn’t understand how we could be so stupid,” Mr. Gaudeul said.

Mr. Aristide, a polarizing figure who rose to office as a champion of the poor, knew his campaign was contentious and had timed it for maximal impact: He announced his demand on the 200th anniversary of the death of Toussaint Louverture, the Haitian revolutionary leader seized by Napoleon’s forces and carted off to prison in France, where he died without trial.

“Why, after 200 years, is Haiti this impoverished?” Mr. Aristide said in a recent interview at his home in a suburb of Haiti’s capital. One of the reasons, he said, was the enormous amount of money Haiti had been forced to hand over to France for generations — a heavy burden often called “the independence debt.”

Mr. Aristide uncovered this history only after he had already been ousted from office the first time, his aides said, when a military coup deposed him in 1991 and forced him into exile in the United States. He began immersing himself in the growing scholarship on a history that, even as Haiti’s president, he knew little about.

After the Americans helped restore him to power, he was re-elected in 2000 and intensified his research. “He would call many times, asking for more information,” recalled Dr. Francis Saint-Hubert, a Haitian physician who had studied the links between the abysmal state of public health in Haiti and the money siphoned off by France.

On the bicentennial, Mr. Aristide upped the political ante by declaring the precise amount he said France owed Haiti: $21,685,135,571.48.

French diplomats and some Haitians mocked the multibillion dollar figure as a misguided publicity stunt by a demagogue trying to maintain his grip on power. A group of 130 Haitian intellectuals denounced the restitution campaign as a “desperate attempt” to distract attention from the Aristide government’s “totalitarian drift, incompetence and corruption.” A French Foreign Ministry spokesman said France did not need to take “lessons” from Haiti’s leaders.

But a New York Times analysis of the long-term damage done by sending enormous sums to France shows that Haiti’s losses may have been surprisingly close to Mr. Aristide’s figure.

In fact, his estimate may have even been modest.

The Times scoured thousands of pages of archival government documents to determine how much Haiti sent to France over the course of generations, not just in official payments to former slaveholders, but also for a loan to help pay them. We found that Haiti paid France a total of $560 million in today’s dollars.

But that only begins to account for the loss. With the help of 15 leading economists from around the world, we modeled what might have happened if that money had gone into the Haitian economy, rather than being shipped off to France without getting any goods or services in return.

Our estimates found that over time, the payments to France cost Haiti from $21 billion to $115 billion in lost economic growth. Put in perspective, that is anywhere from one to 8 times the size of Haiti’s entire economy in 2020.

“We were building a path to the truth,” Mr. Aristide said in the interview, without being told the outcome of The Times’s analysis.

The French Fight Back

Mr. Aristide’s calls for reparations grew bolder. Banners, bumper stickers, government ads and graffiti demanding restitution were plastered around the country.

The government hired Bichot Avocats, a French law firm, and Günther Handl, a professor of international law, to draft legal arguments and find a court where Haiti could press its case, according to hundreds of pages of documents and email exchanges reviewed for the first time by The Times.

The chances of legal success appeared uncertain. But the legwork seemed less about winning at trial than pressuring France.

“As part of this strategy,” Mr. Handl wrote in a November 2003 email to Ira Kurzban, an American lawyer who served as counsel for Haiti’s government, “Haiti must convey to France” that there are suitable opportunities “for washing France’s dirty laundry in public.”

France’s views soon shifted from disdain to concern, former officials said, especially as Mr. Aristide invited other former colonies to join his fight. It sent a new ambassador to Haiti, Mr. Burkard, who saw the restitution campaign as “a trap” that risked opening the floodgates for similar demands from former French colonies.

“Algeria can perfectly make claims, as well as most of our colonies,” recalled Mr. Burkard. “There was no end to it. It would have set a precedent that we would have been greatly blamed for.”

France moved swiftly. Soon after Mr. Burkard arrived in Haiti, France’s foreign minister launched a commission headed by a famous philosopher, Régis Debray. The commission was publicly tasked with exploring ways to improve French-Haitian relations. But in private, another mandate was made clear, according to both Mr. Burkard and Mr. Debray: to shift the discussion away from reparations.

Mr. Burkard, now retired, said Mr. Debray was “instructed not to say a word in favor of restitution.”

The commission’s trip to Haiti in December 2003 was tense, according to interviews with six of its members and with several Haitian officials. The group went to a meeting at the Foreign Ministry with armed officers, prompting Mr. Aristide’s team to protest what it saw as intimidation.

“You have not demonstrated anything serious on this subject,” Mr. Debray said, dismissing the restitution request, according to handwritten notes taken by a commission member.

Mr. Debray said in an interview that while he deplored the fact that the history of France’s colonial rule in Haiti had been erased from French memory, he considered the restitution request “some demagogy for a 7-year-old child.”

Dr. Saint-Hubert, the Haitian physician, who was seated at a conference table during the meeting, said Mr. Debray argued that France owed a moral debt to Haiti — not a financial one.

“What we paid, it wasn’t in morals,” Dr. Saint-Hubert recalled responding. “It was cash. Good solid cash.”

Several members of the French commission told The Times that they saw the Haitian president as corrupt, and worried that any money given to him would be used for personal gain.

Clashes between Mr. Aristide’s supporters and opponents had grown violent, and Mr. Aristide’s government was accused of cracking down on dissent. Human rights groups said his police force and “pro-government thugs” were attacking opponents and the independent press. American officials accused — and later convicted — some members of his administration of drug trafficking.

In its final report, the commission praised Mr. Aristide’s adversaries as a hopeful sign of “a civil opposition” that is “ready to assume its civic rights and duties.” It hinted that Mr. Aristide might not last in office and discussed “a future interim government.” Jacky Dahomay, a French philosopher and commission member, said he “was in favor of Aristide leaving.”

In mid-December, Mr. Debray showed up at Mr. Aristide’s presidential palace in Port-au-Prince to deliver a warning.

“It smells like trouble for you,” Mr. Debray said he had told Mr. Aristide, advising him to leave office to avoid a fate like Salvador Allende’s, the Chilean president who died in 1973 as his presidential palace was overrun by the military.

Mr. Debray said in the interview that he had wanted only to help save the president’s life, and warned him that the United States planned to depose him. But Mr. Burkard said Mr. Debray had gone “too far,” and Mr. Aristide publicly said he had been told to resign.

“The threats were clear and direct: ‘Either you resign, or you can be shot!’” Mr. Aristide later said of the meeting.

A Flight to Anywhere

The pilots didn’t know where they were going. Neither did Mr. Aristide. The plane circled for hours, the blinds drawn, while French officials scrambled to find a country willing to take him.

It was Feb. 29, 2004, and Mr. Aristide had just been removed from power.

Before dawn, Luis Moreno, a senior American diplomat, had driven through the large gate of the president’s walled compound and climbed the steps to the front door, accompanied by security officers from the State Department.

Mr. Moreno had helped Mr. Aristide return to Haiti after the military ousted him a decade earlier. Now, the opposite was happening: Mr. Moreno greeted the president — and asked for his resignation letter.

Minutes later, Mr. Aristide and his wife were taken to the airport, where an American-chartered plane flew them into exile.

“How ironic it was that I was one of the first people to shake his hand when he returned out of exile,” Mr. Moreno recalled saying to Mr. Aristide. “And now I was going to be the last one to say goodbye to him.”

With the plane in the air, Mr. Burkard said, the French authorities pleaded with the leaders of three African countries to take Mr. Aristide in. All refused. At last, the Central African Republic, a former French colony, agreed. Mr. Aristide stayed there about two weeks before being sent into exile, briefly in Jamaica and then in South Africa, until 2011.

Mr. Aristide called it a kidnapping. Secretary of State Colin L. Powell called that “absolutely baseless, absurd” and, along with France, said the president had left power willingly.

To this day, many French and American officials maintain that Mr. Aristide resigned to prevent the political crisis upending Haiti from escalating into civil war. Armed rebels were closing in on Port-au-Prince. France had publicly urged Mr. Aristide to step down, while the United States had strongly hinted at it.

Mr. Moreno said Mr. Aristide’s departure “was all at his behest” and that he “wanted to avoid a bloodshed.”

But Mr. Aristide’s resignation letter was written in Haitian Creole, and debates over the proper translation continue to this day. Mr. Burkard, the former ambassador at the time, said that the letter was “ambiguous,” and that the wording did not exactly point to a resignation.

He also acknowledged, for the first time, that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide by pressuring him to step down and taking him into exile. Another former French ambassador to Haiti, Philippe Selz, a member of the French commission to Haiti, said in an interview that the decision had been made in advance “to extradite the president, to send him away.”

A few weeks after his removal, Gérard Latortue, Haiti’s new Western-backed interim leader, met with President Jacques Chirac of France, walked out of the gilded Élysée Palace in Paris and told reporters that he had dropped the restitution claims. French-Haitian relations needed a new start, he said, after being “negatively affected by all the efforts of the former regime to demand restitution of the independence debt.”

A Silenced History

Looking back, Mr. Gaudeul, the former ambassador, said France’s combative response to the restitution claims had been rooted in its reluctance to reckon with a past that challenged its national narrative as a champion of universal human rights.

“Haiti was really a very bad example” for France, he said.

Much of the nation’s history in Haiti remains distorted, downplayed or forgotten, researchers say. Barely any French textbooks mention that by the late 1780s, Saint-Domingue, the name of Haiti under colonial rule, absorbed 40 percent of the entire trans-Atlantic slave trade, they say. Or that Napoleon, when he tried to reinstate French rule over Haiti in 1803, lost more soldiers there than at Waterloo.

A report published in 2020 by France’s Foundation for the Remembrance of Slavery found that only one in 10 French primary and secondary school students learn about Toussaint Louverture and the Haitian revolution.

As for the history of Haiti’s payments to France, it is “not included in the French school curriculum at any level,” said Nadia Wainstain, a history teacher who coordinated the foundation’s report.

France’s education ministry said the report did not account for some of the instruction on Haiti in French middle schools, but it acknowledged that the ministry had never discussed teaching students about the payments to former slaveholders.

Even the descendants of slaveholders who were paid say they have been largely left in the dark.

They include members of Napoleon’s family, European royalty and some of France’s most famous aristocratic families. Very few of the 31 descendants contacted by The Times said they were aware of this past.

“I didn’t know about it,” said Louis Baudon de Mony-Pajol, a sixth-generation descendant of Jean-Joseph de Laborde, a banker to King Louis XV who was also one of the biggest slaveholders in Haiti, comparing this history to “a political and social bombshell” threatening to ignite a cultural war.

Emmanuel de la Burgade, a descendant of another slaveholder, said he had discovered the history only while writing a book about his family. When he told his father about it, he remembered him answering, “Don’t tell anyone.”

Several Laborde descendants said they discovered their family’s past while reading the news in 2015 that an antiracism group in France announced it would sue Ernest-Antoine Seillière de Laborde, a rich French businessman, for having profited from the slave trade.

“It was scathing news,” said Natalie Balsan, a seventh-generation Laborde descendant. “To know that I was the descendant of a slave owner was quite a slap in the face.”

In the late 18th century, Jean-Joseph de Laborde shipped nearly 10,000 Africans to Haiti on his slave ships and enslaved as many as 2,000 people on his plantations there, many of whom died. A village in southwestern Haiti is still named after him.

Laborde lost his plantations during Haiti’s slave uprising and was guillotined by French revolutionaries in Paris in 1794. But two of his children, Alexandre and Nathalie, received compensation totaling about $1.7 million in today’s dollars — the biggest payout to a single family, according to a database compiled by Oliver Gliech, a German historian.

The lawsuit against his descendant never happened, but it ignited a discussion in the family. Cousins started to exchange emails. Mr. Seillière de Laborde — a former head of France’s largest business lobby and an heir to the Wendel family, one of France’s richest — consulted several historians to look into the payments to his family.

One historian said the money had most likely been squandered by Alexandre, the son, who died broke. Mr. Seillière de Laborde did not respond to several interview requests made through his family and business associates.

Five Laborde descendants, including Ms. Balsan, said they did not feel responsible for their ancestor’s actions. But she supported the restitution claims, saying they were “justified” by the damage suffered. Mr. Baudon de Mony-Pajol, her cousin, disagreed, saying that France did not have to show repentance and that the calls for restitution were part of a “woke culture” coming from the United States.

Romée de Villeneuve Bargemont, 22, another Laborde descendant, said he regretted not having learned this history in school. A 10-volume family biography lies in a cardboard box in his apartment in Paris, the history of the compensation payments occupying barely a few lines.

“France’s longstanding policy on history has been more or less to forget,” he said.

A Painful Reckoning

Haiti’s payments to its former slave masters added up for generations, costing its economy billions of dollars over time, The Times analysis found, and a little-known public bank called the Caisse des Dépôts et Consignations collected the vast majority of the money.

But after Haiti’s disastrous earthquake in 2010, Didier Le Bret, the French ambassador, said the bank reached out to him to help and, at least partly, make amends: It donated about $400,000.

A spokesman for the bank said the donation was simply part of its policy to help countries afflicted by humanitarian disaster. But Augustin de Romanet, the bank’s director at the time of the donation, told The Times that “there were probably some useful things to do toward Haiti, in view of what had happened in the past.”

The bank’s discreet gesture, however small, spoke to a broader phenomenon: Mr. Aristide has been out of power since 2004, but his fight has forced a slow, often painful, reckoning in France.

In recent years, famous intellectuals have spoken out in favor of restitution, and academics have increasingly explored the economic and legal aspects of reparations. Last year, France’s national public research organization published a database listing compensation paid to French slaveholders, including the ones from Haiti.

Myriam Cottias, who oversaw the database, was a member of the French commission that dismissed Mr. Aristide’s calls for restitution two decades ago. But she said that her views had changed, and that reparations should be discussed.

“The debate, yes, it must be raised,” she said.

The French authorities have, at times, shown some willingness to address this past as well. In mid-December, France’s finance ministry hosted, for the first time, an international symposium on the economics of slavery, with conferences focusing specifically on the history of Haiti’s payments to France.

But the public discussion has involved some rhetorical tightrope walking.

In his 2015 speech, Mr. Hollande, France’s president, acknowledged that Haiti’s payments to its former slave masters were sometimes called “the ransom of independence.”

“When I come to Haiti,” he said, “I will, for my part, pay off the debt we have.”

The crowd before him, which included African heads of state and the Haitian president, instantly stood up in applause.

“People cried,” recalled Michaëlle Jean, the former secretary-general of the International Organization of la Francophonie, who attended the speech. “It was immense.”

A few hours later, Mr. Hollande’s aides issued a major caveat: Mr. Hollande was speaking only of a “moral debt” France owed to Haiti, not a financial one. The French government maintains the same position today. (Mr. Hollande declined to comment for this article.)

France’s delicate stance toward Haiti reflects a lingering uncertainty, at times a malaise, over the way to address the country’s colonial and slave-owning past. In 2016, France’s parliament symbolically repealed the 1825 ordinance that required the Haitian payments to former slaveholders — but stopped short of considering any financial restitution.

“One cannot, objectively, present the slightest argument that claims we owe nothing to Haiti,” Christiane Taubira, a justice minister in Mr. Hollande’s government, said in an interview.

Looking back, Mr. Aristide said that his restitution campaign had at least led to French acknowledgments of its past.

“If I hadn’t asked the question in 2003, probably in 2015 François Hollande wouldn’t have admitted to the debt,” he said.

“That was a step,” he said. “It’s not finished.”

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

Haiti’s Lost Billions

How a French Bank Captured Haiti

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Research was contributed by Daphné Anglès and Claire Khelfaoui in Paris, Charles Archin, Harold Isaac, Ricardo Lambert and Gessika Thomas in Port-au-Prince, Haiti, and Allison Hannaford from North Bay, Ontario. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.

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El País (ESP)

SANS TITRE

La ensaladilla rusa es una cumbre del ingenio humano difícil de superar. ¿Eso la convierte en la única ensalada de patata merecedora de un hueco en nuestros corazones? No debería. Las papas cocidas son tan amables que, en frío, pueden acoger en su seno múltiples ingredientes y aliños, y solucionarnos un aperitivo o una guarnición para unas verduras, un pescado o una carne.

Las tres ensaladas de hoy parten de las mismas patatas, cocidas con piel al vapor en el microondas. ¿Que no te gustan con piel? Las pelas. ¿Que eres magufo y piensas que el microondas da cáncer? Las cueces en agua hirviendo a la manera tradicional. Lo importante es que las juntes con ingredientes jugosos, ácidos y aromáticos, para que el resultado sea ligero.

ENSALADA DE PATATA, APIO Y PEPINILLOS

Ingredientes

Para 4 personas

  • 400 g de patatas monalisa, red pontiac o kennebec
  • 4 de pepinillos
  • 1/2 rama de apio
  • 2 cucharadas de mayonesa
  • 1 cucharadita de mostaza de Dijon
  • 1 cucharada de zumo de limón
  • 2 cucharadas de perejil picado
  • 2 cucharadas de eneldo picado
  • Sal y pimienta negra

Preparación

  1. Cortar las patatas en trozos de bocado. Ponerlas en un estuche de silicona o en un plato hondo. Salpimentar ligeramente, mojarlas con un chorrito de agua, y cerrar el estuche o tapar el plato con otro llano. Cocer unos ocho o nueve minutos a potencia máxima. Dejar que se enfríen a temperatura ambiente.
  2. Picar el pepinillo y el apio.
  3. Mezclar la mayonesa con la mostaza, el zumo de limón y un poco de pimienta.
  4. Juntar todo con las patatas, remover con suavidad y corregir de sal.
  5. Rematar con perejil y eneldo picados y alguna rodajita extra de pepinillo, y servir inmediatamente.

ENSALADA DE PATATA, ROMESCO Y NARANJA

Ingredientes

Para 4 personas

  • 400 g de patatas monalisa, red pontiac o kennebec
  • 250 g de tomates cherry
  • 2 cucharadas de romesco
  • 40 g de almendras saladas
  • 1 cucharada de aceite de oliva
  • 1/2 cucharadita de comino en polvo
  • 1 cucharadita de miel
  • 1/2 naranja
  • 1/2 cebolla tierna
  • Sal y pimienta negra

Preparación

  1. Cortar las patatas en trozos de bocado. Ponerlas en un estuche de silicona o en un plato hondo. Salpimentar ligeramente, mojarlas con un chorrito de agua, y cerrar el estuche o tapar el plato con otro llano. Cocer unos ocho o nueve minutos a potencia máxima. Dejar que se enfríen a temperatura ambiente.
  2. Cortar la cebolla en juliana y ponerla en un bol. Añadir la ralladura de naranja y su zumo, y dejarla macerando unos 10 minutos.
  3. Mezclar las almendras picadas, el comino, la miel y el aceite de oliva. Rebajar con una cucharadita de agua.
  4. En un bol grande, mezcla con suavidad las patatas y el romesco. Si se ve muy espeso, rebajar con un poco de zumo de naranja de la cebolla.
  5. Juntar los tomatitos cortados por la mitad con la cebolla, y salarlos ligeramente.
  6. Servir la ensalada poniendo primero las patatas, luego los tomatitos con cebolla y finalmente las almendras. Rematar si se quiere con un poco más de ralladura de naranja.

ENSALADA DE PATATA, ACEITUNAS Y HUEVO COCIDO

Ingredientes

Para 4 personas

  • 400 g de patatas monalisa, red pontiac o kennebec
  • 1/2 cebolla roja
  • 1 huevo grande
  • 2 cucharadas de aceitunas negras (de las blandas morunas que se deshuesan fácil)
  • 2 cucharadas de aceitunas verdes rellenas de anchoa
  • 2 cucharadas de perejil picado
  • 3 cucharadas de aceite
  • 2 cucharadas de vinagre de Jerez
  • Sal

Preparación

  1. Picar la cebolla en juliana y aliñarla con sal, vinagre y aceite. Dejarla marinando 15 minutos como mínimo,
  2. Mezclar las patatas, las aceitunas rellenas, las aceitunas negras deshuesadas y la cebolla marinada con su aliño.
  3. Remover bien, corregir de sal y terminar con el huevo cocido rallado y el perejil picado por encima.

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Opex 360

Otan : La Finlande laisse entendre qu’elle pourrait acquérir des drones TB-2 pour amadouer la Turquie

par Laurent Lagneau · 3 juin 2022

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Pour le moment, la Turquie s’oppose toujours à l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan, en avançant l’argument selon lequel ces deux pays seraient trop conciliants à l’égard des partisans Fethullah Gulen, un prédicateur accusé d’avoir manigancé la tentative de coup d’État de juillet 2016, et des activistes du Parti des travailleurs du Kurdistan [PKK], une organisation considérée comme terroriste par l’Union européenne et les États-Unis. En outre, elle leur reproche également l’embargo sur les armes qu’ils ont décrété à son égard au moment de son offensive dans le nord de la Syrie, en octobre 2019.

En début de semaine, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a assuré que, tant qu’il serait au pouvoir, la Turquie ne dira jamais « oui » à « l’entrée dans l’Otan de pays qui soutiennent le terrorisme ».

« La Turquie soutient que l’adhésion à l’Otan de la Suède et de la Finlande comporte des risques pour sa propre sécurité et l’avenir de l’organisation. Nous sommes parfaitement en droit d’attendre de ces pays, qui pourraient éventuellement voir la deuxième plus grande armée de l’Alliance venir les défendre en vertu de l’article 5, qu’ils empêchent le recrutement, la collecte de fonds et les activités de propagande du PKK, que l’Union européenne et les États-Unis considèrent comme une entité terroriste », a encore fait valoir M. Erdogan, dans les colonnes de l’hebdomadaire The Economist.

Au passage, cette fermeté d’Ankara arrange les affaires de la Russie, qui voit évidemment d’un mauvais oeil tout élargissement de l’Alliance vers ses frontières. Ce qui, par ailleurs, pourrait également favoriser son dessein de prendre le contrôle du Kurdistan syrien, avec l’assentiment tacite de Moscou.

En outre, les autorités turques pourraient également être tentées de demander aux États-Unis de revenir sur l’exclusion de la Turquie du programme d’avion de combat F-35, ou, a minima, d’accepter de lui vendre des F-16 Viper de dernière génération.

Cela étant, au regard de ce que la Turquie pourrait obtenir en faisant ainsi monter les enchères, la Finlande a peu d’atouts dans son jeu [et cela vaut aussi pour la Suède, ndlr]. Mais elle entend cependant les jouer. Ainsi, dans un entretien publié par le Financial Times, le ministre finlandais des Affaires étrangères, Pekka Haavisto, a déclaré que son pays pourrait acquérir des équipements militaires auprès de l’industrie turque de l’armement.

« Il est existe une technologie turque qui pourrait intéresser la Finlande. Tout le monde a suivi les drones et autres systèmes. Mais je ne veux pas précipiter les évènements. Regardons d’abord l’état des négociations en cours », a dit M. Haavisto au quotidien économique britannique.

La « technologie » évoqué par le ministre finlandais est vraisemblablement le drone Bayraktar TB-2, utilisé – non sans succès – par les forces ukrainiennes contre leur adversaires russes. Ces appareils sont produits par le constructeur turc Baykar, dont le directeur technique, Selçuk Bayraktar, est le gendre de M. Erdogan. Et pour amadouer Ankara, Helsinki devrait probablement en acquérir une grande quantité [pour rappel, le prix unitaire d’un tel aéronef est de 5 millions de dollars environ].

Quant aux exportations finlandaises de matériels militaires, M. Haavisto a fait valoir qu’elles étaient autorisées au cas par cas… et que l’appartenance à l’Otan ne pourrait que faciliter celles en direction de la Turquie. Ce qui n’est pas une « assurance » suffisante pour Ankara : en 2019, la France avait décidé de suspendre les contrats en cours avec le ministère turc de la Défense. En outre, l’industrie finlandaise de l’armement est relativement modeste…

Otan : La Finlande laisse entendre qu’elle pourrait acquérir des drones TB-2 pour amadouer la Turquie

par Laurent Lagneau · 3 juin 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Pour le moment, la Turquie s’oppose toujours à l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan, en avançant l’argument selon lequel ces deux pays seraient trop conciliants à l’égard des partisans Fethullah Gulen, un prédicateur accusé d’avoir manigancé la tentative de coup d’État de juillet 2016, et des activistes du Parti des travailleurs du Kurdistan [PKK], une organisation considérée comme terroriste par l’Union européenne et les États-Unis. En outre, elle leur reproche également l’embargo sur les armes qu’ils ont décrété à son égard au moment de son offensive dans le nord de la Syrie, en octobre 2019.

En début de semaine, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a assuré que, tant qu’il serait au pouvoir, la Turquie ne dira jamais « oui » à « l’entrée dans l’Otan de pays qui soutiennent le terrorisme ».

« La Turquie soutient que l’adhésion à l’Otan de la Suède et de la Finlande comporte des risques pour sa propre sécurité et l’avenir de l’organisation. Nous sommes parfaitement en droit d’attendre de ces pays, qui pourraient éventuellement voir la deuxième plus grande armée de l’Alliance venir les défendre en vertu de l’article 5, qu’ils empêchent le recrutement, la collecte de fonds et les activités de propagande du PKK, que l’Union européenne et les États-Unis considèrent comme une entité terroriste », a encore fait valoir M. Erdogan, dans les colonnes de l’hebdomadaire The Economist.

Au passage, cette fermeté d’Ankara arrange les affaires de la Russie, qui voit évidemment d’un mauvais oeil tout élargissement de l’Alliance vers ses frontières. Ce qui, par ailleurs, pourrait également favoriser son dessein de prendre le contrôle du Kurdistan syrien, avec l’assentiment tacite de Moscou.

En outre, les autorités turques pourraient également être tentées de demander aux États-Unis de revenir sur l’exclusion de la Turquie du programme d’avion de combat F-35, ou, a minima, d’accepter de lui vendre des F-16 Viper de dernière génération.

Cela étant, au regard de ce que la Turquie pourrait obtenir en faisant ainsi monter les enchères, la Finlande a peu d’atouts dans son jeu [et cela vaut aussi pour la Suède, ndlr]. Mais elle entend cependant les jouer. Ainsi, dans un entretien publié par le Financial Times, le ministre finlandais des Affaires étrangères, Pekka Haavisto, a déclaré que son pays pourrait acquérir des équipements militaires auprès de l’industrie turque de l’armement.

« Il est existe une technologie turque qui pourrait intéresser la Finlande. Tout le monde a suivi les drones et autres systèmes. Mais je ne veux pas précipiter les évènements. Regardons d’abord l’état des négociations en cours », a dit M. Haavisto au quotidien économique britannique.

La « technologie » évoqué par le ministre finlandais est vraisemblablement le drone Bayraktar TB-2, utilisé – non sans succès – par les forces ukrainiennes contre leur adversaires russes. Ces appareils sont produits par le constructeur turc Baykar, dont le directeur technique, Selçuk Bayraktar, est le gendre de M. Erdogan. Et pour amadouer Ankara, Helsinki devrait probablement en acquérir une grande quantité [pour rappel, le prix unitaire d’un tel aéronef est de 5 millions de dollars environ].

Quant aux exportations finlandaises de matériels militaires, M. Haavisto a fait valoir qu’elles étaient autorisées au cas par cas… et que l’appartenance à l’Otan ne pourrait que faciliter celles en direction de la Turquie. Ce qui n’est pas une « assurance » suffisante pour Ankara : en 2019, la France avait décidé de suspendre les contrats en cours avec le ministère turc de la Défense. En outre, l’industrie finlandaise de l’armement est relativement modeste…

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Pour le moment, la Turquie s’oppose toujours à l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan, en avançant l’argument selon lequel ces deux pays seraient trop conciliants à l’égard des partisans Fethullah Gulen, un prédicateur accusé d’avoir manigancé la tentative de coup d’État de juillet 2016, et des activistes du Parti des travailleurs du Kurdistan [PKK], une organisation considérée comme terroriste par l’Union européenne et les États-Unis. En outre, elle leur reproche également l’embargo sur les armes qu’ils ont décrété à son égard au moment de son offensive dans le nord de la Syrie, en octobre 2019.

En début de semaine, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a assuré que, tant qu’il serait au pouvoir, la Turquie ne dira jamais « oui » à « l’entrée dans l’Otan de pays qui soutiennent le terrorisme ».

« La Turquie soutient que l’adhésion à l’Otan de la Suède et de la Finlande comporte des risques pour sa propre sécurité et l’avenir de l’organisation. Nous sommes parfaitement en droit d’attendre de ces pays, qui pourraient éventuellement voir la deuxième plus grande armée de l’Alliance venir les défendre en vertu de l’article 5, qu’ils empêchent le recrutement, la collecte de fonds et les activités de propagande du PKK, que l’Union européenne et les États-Unis considèrent comme une entité terroriste », a encore fait valoir M. Erdogan, dans les colonnes de l’hebdomadaire The Economist.

Au passage, cette fermeté d’Ankara arrange les affaires de la Russie, qui voit évidemment d’un mauvais oeil tout élargissement de l’Alliance vers ses frontières. Ce qui, par ailleurs, pourrait également favoriser son dessein de prendre le contrôle du Kurdistan syrien, avec l’assentiment tacite de Moscou.

En outre, les autorités turques pourraient également être tentées de demander aux États-Unis de revenir sur l’exclusion de la Turquie du programme d’avion de combat F-35, ou, a minima, d’accepter de lui vendre des F-16 Viper de dernière génération.

Cela étant, au regard de ce que la Turquie pourrait obtenir en faisant ainsi monter les enchères, la Finlande a peu d’atouts dans son jeu [et cela vaut aussi pour la Suède, ndlr]. Mais elle entend cependant les jouer. Ainsi, dans un entretien publié par le Financial Times, le ministre finlandais des Affaires étrangères, Pekka Haavisto, a déclaré que son pays pourrait acquérir des équipements militaires auprès de l’industrie turque de l’armement.

« Il est existe une technologie turque qui pourrait intéresser la Finlande. Tout le monde a suivi les drones et autres systèmes. Mais je ne veux pas précipiter les évènements. Regardons d’abord l’état des négociations en cours », a dit M. Haavisto au quotidien économique britannique.

La « technologie » évoqué par le ministre finlandais est vraisemblablement le drone Bayraktar TB-2, utilisé – non sans succès – par les forces ukrainiennes contre leur adversaires russes. Ces appareils sont produits par le constructeur turc Baykar, dont le directeur technique, Selçuk Bayraktar, est le gendre de M. Erdogan. Et pour amadouer Ankara, Helsinki devrait probablement en acquérir une grande quantité [pour rappel, le prix unitaire d’un tel aéronef est de 5 millions de dollars environ].

Quant aux exportations finlandaises de matériels militaires, M. Haavisto a fait valoir qu’elles étaient autorisées au cas par cas… et que l’appartenance à l’Otan ne pourrait que faciliter celles en direction de la Turquie. Ce qui n’est pas une « assurance » suffisante pour Ankara : en 2019, la France avait décidé de suspendre les contrats en cours avec le ministère turc de la Défense. En outre, l’industrie finlandaise de l’armement est relativement modeste…

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Pour le moment, la Turquie s’oppose toujours à l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan, en avançant l’argument selon lequel ces deux pays seraient trop conciliants à l’égard des partisans Fethullah Gulen, un prédicateur accusé d’avoir manigancé la tentative de coup d’État de juillet 2016, et des activistes du Parti des travailleurs du Kurdistan [PKK], une organisation considérée comme terroriste par l’Union européenne et les États-Unis. En outre, elle leur reproche également l’embargo sur les armes qu’ils ont décrété à son égard au moment de son offensive dans le nord de la Syrie, en octobre 2019.

En début de semaine, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a assuré que, tant qu’il serait au pouvoir, la Turquie ne dira jamais « oui » à « l’entrée dans l’Otan de pays qui soutiennent le terrorisme ».

« La Turquie soutient que l’adhésion à l’Otan de la Suède et de la Finlande comporte des risques pour sa propre sécurité et l’avenir de l’organisation. Nous sommes parfaitement en droit d’attendre de ces pays, qui pourraient éventuellement voir la deuxième plus grande armée de l’Alliance venir les défendre en vertu de l’article 5, qu’ils empêchent le recrutement, la collecte de fonds et les activités de propagande du PKK, que l’Union européenne et les États-Unis considèrent comme une entité terroriste », a encore fait valoir M. Erdogan, dans les colonnes de l’hebdomadaire The Economist.

Au passage, cette fermeté d’Ankara arrange les affaires de la Russie, qui voit évidemment d’un mauvais oeil tout élargissement de l’Alliance vers ses frontières. Ce qui, par ailleurs, pourrait également favoriser son dessein de prendre le contrôle du Kurdistan syrien, avec l’assentiment tacite de Moscou.

En outre, les autorités turques pourraient également être tentées de demander aux États-Unis de revenir sur l’exclusion de la Turquie du programme d’avion de combat F-35, ou, a minima, d’accepter de lui vendre des F-16 Viper de dernière génération.

Cela étant, au regard de ce que la Turquie pourrait obtenir en faisant ainsi monter les enchères, la Finlande a peu d’atouts dans son jeu [et cela vaut aussi pour la Suède, ndlr]. Mais elle entend cependant les jouer. Ainsi, dans un entretien publié par le Financial Times, le ministre finlandais des Affaires étrangères, Pekka Haavisto, a déclaré que son pays pourrait acquérir des équipements militaires auprès de l’industrie turque de l’armement.

par le Financial Times

« Il est existe une technologie turque qui pourrait intéresser la Finlande. Tout le monde a suivi les drones et autres systèmes. Mais je ne veux pas précipiter les évènements. Regardons d’abord l’état des négociations en cours », a dit M. Haavisto au quotidien économique britannique.

La « technologie » évoqué par le ministre finlandais est vraisemblablement le drone Bayraktar TB-2, utilisé – non sans succès – par les forces ukrainiennes contre leur adversaires russes. Ces appareils sont produits par le constructeur turc Baykar, dont le directeur technique, Selçuk Bayraktar, est le gendre de M. Erdogan. Et pour amadouer Ankara, Helsinki devrait probablement en acquérir une grande quantité [pour rappel, le prix unitaire d’un tel aéronef est de 5 millions de dollars environ].

Quant aux exportations finlandaises de matériels militaires, M. Haavisto a fait valoir qu’elles étaient autorisées au cas par cas… et que l’appartenance à l’Otan ne pourrait que faciliter celles en direction de la Turquie. Ce qui n’est pas une « assurance » suffisante pour Ankara : en 2019, la France avait décidé de suspendre les contrats en cours avec le ministère turc de la Défense. En outre, l’industrie finlandaise de l’armement est relativement modeste…

L'Humanité

Vitamine D, tomate, génétique

Chronique

Sylvestre Huet

Soyons taquin. J’ai une bonne nouvelle pour les végans… s’ils acceptent des tomates dont le génome a été, très légèrement, modifié en laboratoire : l’information provient de la revue Nature Plants, où une équipe (1) explique comment faire de la tomate une source de vitamine D 3. Cette vitamine est nécessaire à la santé. Sa carence provoque des troubles musculaires et osseux, voire pire si elle est profonde. Sa fabrication par le corps humain semble aisée, l’exposition au Soleil le permet. Pourtant, «environ un milliard de personnes dans le monde sont carencées », affirme Nature Plants (2). Souvent des nourrissons, des femmes enceintes, des personnes âgées. Nos aliments les plus favorables à la vitamine D 3 ? L’huile de foie de morue, les poissons gras, les huîtres. Pas très végan.

Les tomates vertes contiennent bien la pro-vitamine D 3, mais pas la tomate mûre. Cela pourrait changer grâce à ces chercheurs qui ont « édité » son génome. Une manipulation opérée avec la technique Crispr-cas9, nobélisée en 2020. Elle n’introduit aucun gène étranger dans la tomate. Les généticiens ont simplement mis à profit le double gène qui la protège contre des agresseurs. Or, ont-ils découvert, il suffit d’éteindre un des deux gènes pour que la tomate mûre soit bien gorgée du précurseur de la D 3, le second suffisant à maintenir la protection et la croissance de la plante. En outre, manger la tomate ainsi modifiée n’est pas le seul moyen d’en bénéficier. Ses feuilles peuvent fournir une supplémentation «  utilisable pour les végans », souligne le commentaire de la revue (2) lui aussi très taquin.

Utiliserons-nous cette découverte ? Boris Johnson, profitant du brexit, vient de proposer une loi autorisant les plantes au génome édité. L’Union européenne y demeure hostile, les enfermant avec les technologies de modification génétique permettant l’ajout de gènes étrangers. Lesquelles ont été interdites pour l’agriculture de manière générale, sans étude des avantages et inconvénients des différentes plantes et modifications possibles. Un très mauvais exemple de débat sociétal sur le contrôle démocratique des technologies, mené à coups d’anathèmes, de slogans et d’objectifs politiciens, au détriment de la nuance et de la précision nécessaires à des décisions instruites et efficaces pour la santé humaine et l’environnement.

(1) Li, J.  et al. Biofortified tomatoes provide a new route to vitamin D sufficiency.  Nat. Plants (2022). L’équipe comprend des chercheurs de Grande-Bretagne, Italie, Chili et Cuba.

(2) Van Der Straeten, D., Strobbe, S. Tomatoes supply the sunshine vitamin.  Nat. Plants (2022).

la chronique scientifique de sylvestre huet
France24 - World

Saudi Arabia: Pioneering female car mechanics flout gender stereotypes

Issued on: 03/06/2022 - 18:14Modified: 03/06/2022 - 18:15

Sam BALL

Only four years ago, women in Saudi Arabia were banned from driving. But now, a handful of pioneering women have gone from behind the wheel to under the hood, taking on jobs as trainee mechanics and challenging gender stereotypes in the still deeply conservative country.

L'Humanité

Télévision. Pour le réalisateur Rodolphe Tissot, « régler une scène de sexe, c’est comme régler une cascade »

Entretien

Elle s’appelle Solange, a 15 ans et explore sa sexualité. L’héroïne de  Clèves, roman de Marie Darrieussecq, prend vie à l’écran grâce à Rodolphe Tissot. Entretien

Caroline Constant

Clèves, vendredi, Arte, 20 h 55

Clèves, village imaginaire du roman de Marie Darrieussecq (2011), fait évidemment référence à la princesse du même nom de madame de La Fayette. Mais, quand l’héroïne de cette dernière dit non tout le temps à celui qu’elle aime, Solange se précipite dans les bras de ses amants. Avec curiosité, et gourmandise, elle commence à explorer le champ de la sexualité, à 15 ans tout juste. Quitte à s’y brûler les ailes, et à éprouver à ses dépens quelques violences et la notion de consentement. Solange (lumineuse Louisiane Gouverneur) grandit, aussi, au fil de ses expériences. Le roman de Marie Darrieussecq est merveilleusement transposé à l’écran par Rodolphe Tissot, auteur déjà des séries  Ainsi soient-ils, sur Arte, et Ce que Pauline ne vous dit pas, sur France 2.

D’où vous est venue l’envie d’adapter ce roman de Marie Darrieussecq ?

Ce roman a été un vrai choc. L’adolescence est pour moi une période de la vie importante, fondatrice. Tous mes courts métrages en parlent. Dans le livre de Marie, toute l’adolescence est là et même encore plus. Et d’une manière un peu étrange, je me suis vraiment reconnu dans Solange. Je n’ai évidemment pas vécu son expérience de la toxicité masculine. Mais j’y ai retrouvé des sentiments douloureux et violents que j’ai alors éprouvés. Et puis, au-delà de la sexualité, le roman explore la vie en province, dont on veut partir tant on s’y sent étriqué. J’aime aussi le fait que le coup de fil d’Arnaud, son petit ami (Aymeric Fougeron), est mille fois plus important que la santé de sa mère. Parce que c’est ainsi qu’on vit à cet âge-là. Et il y a une manière très crue, sans tabou, d’aborder la sexualité, sans être jamais glauque ni sombre. Je voulais que ce film soit solaire, et qu’il ressemble à la pulsation de vie de l’adolescence et de Solange.

Vous transposez le roman aujourd’hui, alors qu’il se déroule dans les années 1980, et à la montagne plutôt que dans les Landes…

Je trouvais que la montagne raconte quelque chose de visuellement très fort, à la foi cocon et prison. Et puis, c’était chez moi : j’habitais à la campagne, adolescent, près d’Annecy. Sans mobylette, tu étais mort. Je n’ai pas voulu non plus situer l’action du film dans les années 1980, parce que je n’avais pas envie de réaliser un film nostalgique. Et que, pour une jeune fille de 15 ans, la question du consentement a un peu changé depuis. Mon empathie va aussi à Arnaud. Même si c’est un abruti, il change un peu pendant le film, ce qui le rattrape un peu. Et ce n’est pas évident de se construire quand on a 17-18 ans et que les seules images à disposition, c’est le porno, qui ne renvoie pas forcément à la réalité.

Vous avez engagé une coordinatrice d’intimité ?

Ça m’a paru indispensable et nécessaire. Parce que, jouer la comédie, ce n’est pas se faire du mal. J’en avais l’envie et le besoin. Je voulais que les comédiens, et la comédienne en particulier, n’aient pas de problème de communication. En cas de situation de malaise, sur le tournage, ils avaient une interlocutrice. Et inversement : pour moi, il n’était pas toujours évident de parler fellation ou sodomie à de si jeunes gens. Maryam Muradian, la coach, est très décomplexée vis-à-vis de la sexualité. Elle arrivait à aborder de façon joyeuse même les scènes les plus difficiles. Elle a réalisé un travail basé sur la danse, et des exercices pour appréhender le corps de l’autre, comme d’aller à la piscine avec les trois interprètes principaux (dont Vincent Deniard). Pour le reste, tout était chorégraphié au millimètre, pour que les comédiens soient en accord avec chaque geste, et que ça corresponde au scénario. Régler une scène de sexe, c’est comme régler une cascade, sur le fond.

Solange subit une forme de violence très masculine, mais elle ne se voit jamais comme une victime. Elle est même actrice de tout ce qu’elle entreprend. Ce qui fait de Clèves presque un récit d’apprentissage…

C’est ce que j’aimais beaucoup dans le roman. Le livre s’est fait pas mal attaquer sur le sujet, d’abord. Car Solange accepte certaines pratiques sans le vouloir. Elle a soif d’apprendre et elle aime les sensations que la sexualité lui apporte. À notre époque, raconter l’histoire de Solange peut s’avérer périlleux. D’autant que, dans la seconde partie du film, elle prend aussi conscience que son corps peut représenter une forme de pouvoir. La sexualité fait partie de son apprentissage et de son émancipation. Elle comprend qu’elle ne peut pas vraiment compter sur les adultes. Elle grandit.

TélévisionArtetéléfilmsexualité
France24 - Monde

L'illectronisme, cette inégalité face au numérique que l'on aurait tort d'ignorer

Publié le : 27/05/2022 - 17:59

Guillaume GRALLET Suivre

Ce mot-valise, né de la contraction entre illettrisme et électronique, risque d'handicaper de plus en plus la population, alors que notre démocratie se digitalise. Tour du monde des solutions.

Entré, en 2020, dans le dictionnaire qui le définit comme "l'état d'une personne qui ne maîtrise pas les compétences nécessaires à l'utilisation et à la création des ressources numériques", l'illectronisme va s'observer de plus en plus au quotidien. D’ailleurs, l'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep) a relevé, en 2019, que 23 % des Français de plus de 12 ans ne possédaient pas un smartphone et 24 % un ordinateur. Cette inégalité est de plus en plus sociale.

Les personnes touchées par l’illectronisme sont souvent peu ou pas diplômées – 34 %, contre seulement 2 % des diplômés du supérieur. Une part importante des non-diplômés est âgée, mais même les moins de 60 ans sont plus souvent dans cette situation – 15 %, contre 1 % des diplômés du supérieur.

L'illectronisme touche tous les actifs a degré variable : les cadres et les professions intermédiaires (2 %), les employés (5 %), les artisans (7 %), les ouvriers (11 %) et les agriculteurs (23 %). Deux cadres actifs sur trois ont une maîtrise élevée du numérique, en lien avec leurs usages professionnels.

Pourtant, comme on le voit dans Tech 24, le matériel ne fait pas tout. Comme l'explique un rapport du Sénat, l'illectronisme ne se résoudra pas par un coup de tablette magique. Il est important de donner confiance en soi, de valoriser tout un chacun et de couper court à l'accélération technologique. De Colori aux Descodeuses, des initiatives existent pour contrer cette difficulté numérique. Tour d'horizon des meilleurs initiatives.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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L'Humanité

La vérité plus forte que les fantômes du IIIe Reich

Nos recommandations culturelles

Télévision En exhumant cette histoire vraie des faux carnets du Führer, la minisérie Faking Hitler interroge sur la fascination pour les artefacts nazis et la recherche du scoop à tout prix.

Grégory Marin

Gert Heidemann (Lars Eidinger) est le « plus grand journaliste » du pays, selon le rédacteur en chef du Stern, qui l’emploie depuis vingt-cinq ans. Ce fin « Limier » (son surnom dans la profession) est pourtant controversé, y compris parmi ses collègues : collectionneur d’objets ayant appartenu aux cadres du régime nazi, il passe son temps sur l’ancien yacht de Hermann Göring et couche même avec sa fille, Edda. Autant dire que, lorsqu’il apprend l’existence de carnets intimes rédigés par Adolf Hitler, il imagine tenir le scoop du siècle ! Ce sera plutôt une énorme déception : les écrits sont des faux. On les doit à Konrad Kujau (impeccable Moritz Bleibtreu), antiquaire faussaire qui va berner tout le monde, experts compris, en les revendant au Stern.

Les réseaux d’admirateurs

L’histoire est vraie et a provoqué l’un des plus gros scandales médiatiques des années 1980 en Allemagne. Parce qu’elle touche un magazine à gros tirage, mais surtout parce que, en pleine traque d’anciens SS, elle interroge sur la fascination d’une partie de la population allemande pour le IIIe Reich et ses fantômes. Le pays cherche alors à se purger de ses démons. C’est le rôle attribué au personnage inventé d’Elisabeth Stöckel (Sinje Irslinger), jeune rédactrice au Stern qui mène une enquête qui lui dessillera les yeux au contact de Léo, un jeune juif : « Quand ton voisin éradique toute ta famille, t’as pas envie de lire qu’il était gentil avec ses chats ou qu’il faisait une collection de timbres. Tu as envie de lire que c’était un monstre. »

La série montre bien les réseaux souterrains d’admirateurs du Führer qui perduraient, collectant les artefacts pour mieux honorer sa mémoire. Pour Konrad Kujau, établissant ici un faux certificat d’authenticité pour un casque soi-disant porté par Hitler à la bataille d’Ypres ; là, un faux tableau représentant sa nièce, ce n’était qu’une manière facile de gagner de l’argent grâce à son talent.

Un culte tourné en ridicule

Pour ces nostalgiques, il s’agissait d’un culte, tourné en ridicule par les auteurs, Tobi Baumann et Wolfgang Groos. Car, dans la réalité, la « patte » de Kujau, examinée a posteriori par des experts, est assez grossière. On se demande comment il a pu flouer son monde. À commencer par le journal.

Le Stern avait déjà fait face à des scandales, mais jamais d’une telle ampleur : le 25 avril 1983, lors de l’annonce de la publication des fameux carnets, l’expert qui les avait authentifiés se dédit. Et la police fédérale confirme la supercherie. Dans la scène d’ouverture de la série, Heidemann, qui entend la nouvelle à la radio, en perd le contrôle de sa voiture ! Il faut dire qu’il a fait payer ces écrits 9,3 millions de Deutsche Marks par le propriétaire du journal, contre l’avis de la rédaction… L’affaire a provoqué la démission des rédacteurs en chef, et une grève du personnel contre « le contournement par la direction des canaux éditoriaux traditionnels et des garanties ». Le Stern, « autrefois reconnu pour ses reportages d’investigation », était devenu pour longtemps le symbole du « journalisme de chéquier à la recherche de sensations ».

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Известия (RUS)

Анталья может потерять 45% российских туристов по итогам года из-за санкций

Популярный среди россиян турецкий курорт Анталья может потерять 2,5 млн российских туристов по итогам года из-за санкций и сокращения количества рейсов. Об этом в четверг, 9 июня, сообщили в Ассоциации туроператоров России (АТОР).

Побережное отношение: путевки в Турцию на лето подорожали до 30% Что ждет гостей на морских курортах в сезон отпусков

Сейчас в Анталью совершается более 450 рейсов в неделю. Однако сами турецкие эксперты признают, что этого очень мало. В начале сезона 2021 года в некоторые даты прибывало по 160 рейсов в день. Если перевозка в Турцию останется на прежнем уровне, то на курорте смогут отдохнуть около 2,9 – 3 миллионов россиян.

«Такой показатель для Антальи будет на 45% меньше, чем в 2019 году (тогда приехали свыше 5,5 млн туристов из РФ) и даже на 17% меньше, чем в «ковидном» 2021 году», — отмечается на сайте ассоциации.

При этом, как указали в АТОР, падение турпотока в Анталью не означает, что россияне не хотят отдыхать в Турции. На фоне закрытия других пляжных стран для россиян спрос на турецкое направление остается высоким, так как этим летом Турция осталась практически единственным массовым зарубежным направлением.

Как сообщает 9 июня «Газета.ru», в этом месяце на курорты Турции летают прямые рейсы восьми российских и турецких авиакомпаний из 17 городов России. Летом 2019 года количество авиакомпаний составляло 18, а рейсы были из 46 городов РФ.

Ранее, 5 июня, владелец турецкого отеля Old House Эрсин Кызылэльм рассказал «Известиям», что с начала спецоперации по защите Донбасса у туристов в Турции возникали проблемы с оплатами. Сейчас турецкие терминалы принимают российские карты. Провести платежи, в частности, можно по карте «Мир». А в банках можно без проблем снять деньги с небольшим процентом. Он также отметил, что на сегодняшний день в стране наблюдается больше европейских путешественников, чем российских или украинских.

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BBC

'I was a poor kid but it put steely determination in me'

By Dougal ShawBusiness reporter, BBC News

As a young, black entrepreneur with few industry contacts, Timothy Armoo, 27 has more than beaten the odds to raise investment, scale and then sell his start-up.

He grew up on a council estate in south London and puts some of his success down to a "lucky break" as a teenager.

"When I talk to my girlfriend about it," says Mr Armoo, "she goes, 'you know that you're not meant to be able do this?'"

Mr Armoo founded his social media advertising business, Fanbytes, in 2017, building it up to employ 65 people.

The London company connects social media influencers with big brands for promotion work. He has just sold the business to a larger advertising firm called Brainlabs for an eight-figure sum, he says - both companies are in private hands so the exact sum has not been disclosed.

It is still incredibly difficult for black entrepreneurs to access funding for start-ups.

Less than one per cent of venture capital investment in the UK went to black entrepreneurs between 2009 and 2019, according to a recent report by Extend Ventures - a similar figure to the United States.

And recent government statistics suggest black-owned businesses are four times more likely to have their business loan applications rejected, than white or South Asian business founders.

Mr Armoo was born in Hackney in London but moved to Ghana to live with his grandmother when he was 3 months old, remaining there for ten years.

Returning to London in his early teens, he lived in Mawby House council estate on the Old Kent Road, in a flat with his father, a first generation immigrant. "I was a poor kid, we never had a lot of money and it put some steely determination in me," says Mr Armoo.

But then he got what he calls "a lucky break", when he won a sixth-form scholarship to independent school, Christ's Hospital in London, where boarding fees are more than £12,000 per term.

"It introduced me to a world I hadn't known before," he says.

"There was a kid who one day got picked up by helicopter. It opened up my eyes and gave me a sense of confidence for what is possible, even though there weren't that many people who looked like me there.

He says the experience gave him confidence "in how to talk in certain circles, the subjects you engage in," he then used those skills building Fanbytes for meeting investors among other things.

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Mr Armoo has also capitalised on the growing value of social media influencers in advertising.

Fanbytes signs up social media stars on TikTok, Instagram and Snapchat, getting them to work with big brands to collaborate on their advertising campaigns.

Mr Armoo created Fanbytes with two other black entrepreneurs and close friends, Ambrose Cooke and Mitchell Fasanya.

Mr Cooke developed the company's proprietary algorithm as part of his university dissertation at Imperial College, London. It scrapes data to search for up-and-coming social media influencers - meaning Fanbytes can sign them up before they get popular and expensive.

These days it works with some of TikTok's biggest stars, like Rhia, from the UK, who is a toy influencer with more than 14m followers, and vlogger Bella Poarch, who has 89m followers.

Clients have included everyone from Deliveroo to the UK government.

Fanbytes has been bought up by Brainlabs, a digital advertising company set up in 2012 by former Google employee Daniel Gilbert.

"Influencer marketing has rapidly become an integral part of the digital media mix and influencers have become the new A-listers," says Mr Gilbert, "so to be able to offer it alongside our other capabilities under one roof is a huge advantage to our clients."

TikTok's advertising revenue is likely to triple to $11bn in 2022, more than the combined ad revenues of Twitter and Snapchat, according to research firm, Insider Intelligence.

"Influencer advertising is growing in importance to brands, as people spend increasing amounts of time looking at content from social media personalities," says Rebecca McGrath, Mintel's associate director for Media and Technology.

Nearly one in five (19%) people who viewed influencer content bought a product or service after seeing an influencer promote it on social media in the three months to November 2021, according to a recent Mintel report.

This means advertising firms that still focus on traditional advertising, like print, in the future might start buying smaller start-ups dedicated specifically to influencers, says Ms McGrath.

Mr Armoo hopes that he can inspire others to follow in his footsteps.

One of the biggest hindrances for black founders says Mr Armoo, "is that they don't see other people like them doing it, which would normalise success. The funding is there, and the opportunities are there."

Mr Armoo has been sharing his business advice on his social media accounts.

"I've always seen myself as an entrepreneur first, then a black entrepreneur," he says. "Otherwise, you start to put too much emphasis on your race and you start to think about all the statistics around lower funding rates, or lack of exits, which results in you mentally playing on the back foot.

"Be objective, and solve problems. Focus on being so good they can't ignore you."

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France24 - Monde

Chaos au Stade de France : le préfet Didier Lallement reconnaît un "échec"

Publié le : 09/06/2022 - 11:02Modifié le : 09/06/2022 - 11:47

FRANCE 24 Suivre

Le préfet de police de Paris, Didier Lallement, a reconnu jeudi matin un "échec" de la gestion policière de la finale de Ligue des champions organisée le 28 mai au Stade de France et a admis que le chiffre "de 30 000 à 40 000 personnes" sans billet valide "n'avait pas une vertu scientifique".

Le préfet de police de Paris a reconnu, jeudi 9 juin, devant le Sénat, que la gestion policière autour de la finale de la Ligue des Champions Real Madrid-Liverpool le 28 mai était "à l'évidence un échec".

"C'est à l'évidence un échec", a déclaré Didier Lallement, mentionnant les personnes "bousculées ou agressées" et "l'image ébranlée" de la France. "C'est une blessure pour moi", a-t-il ajouté.

« N’éludant pas mes responsabilités, je regarde avec la plus grande lucidité ce qu’il s’est passé. C’est à l’évidence un échec. Des personnes ont été bousculées ou agressées alors que nous leur devions la sécurité. L’image du pays a été ébranlée. », Didier Lallement #Sénat pic.twitter.com/YGsydGGkHu

June 9, 2022

Revenant sur le chiffre, évoqué par les autorités françaises, de 30 000 à 40 000 personnes sans billet valide pour le match, Didier Lallement a admis qu'il "n'avait pas une vertu scientifique".

Il s'agissait simplement de "la remontée d'une information qui, elle, était absolument capitale : c'est qu'il y avait largement plus de personnes que la contenance du stade et que si ces personnes avaient fait pression sur les barrages et ensuite sur les portes, nous allions à d'extrêmes difficultés".

>> À lire aussi : "Chaos au Stade de France : 'Les choses auraient pu être mieux organisées', reconnaît Darmanin"

"Peut-être me suis-je trompé (...), mais jamais je n'ai prétendu que ce chiffre était à quelques milliers parfaitement juste."

« Le chiffre n’avait pas une vertu scientifique mais simplement la remontée d’une information. (…) Peut-être je me suis trompé dans le chiffre donné au ministre, mais jamais je n’ai prétendu que ce chiffre était parfaitement juste », Didier Lallement, préfet de police #Sénat pic.twitter.com/YIhwkv6pyU

June 9, 2022

Cette estimation, reprise par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, est contesté par de nombreux observateurs, ainsi que par les Britanniques.

Didier Lallement s'est néanmoins satisfait que "le match se tienne et surtout qu'il n'y ait aucun blessé grave et aucun mort".

"La doctrine du maintien de l'ordre" n'est pas en cause

Le préfet a dit ses "regrets sincères" aux supporters britanniques et espagnols et les a encouragés à porter plainte, ce qui est possible depuis lundi en téléchargeant un formulaire sur le site de l'ambassade de France au Royaume-Uni.

"Les forces de sécurité intérieure n'étaient pas chargées du contrôle des billets" au niveau du préfiltrage à la sortie des transports en commun, a-t-il relevé, soulignant "la responsabilité de l'organisateur".

"Avec l'arrivée tardive et massive, ce contrôle s'est embolisé" à la sortie du RER D, a-t-il poursuivi, alors qu'il y avait une grève sur le RER B. Il a regretté que la préfecture de police n'ait pas disposé d'"informations précises" concernant les supporters de Liverpool.

Concernant l'usage de gaz lacrymogène par les forces de l'ordre sur le parvis du stade, le préfet a répété à deux reprises qu'il s'agissait du "seul moyen policier pour faire reculer une foule sauf à la charger", ce qui aurait été une "erreur grave". Il s'est dit "désolé" pour les "gens de bonne foi, il en existe", qui ont respiré ces gaz, mais selon lui "la doctrine du maintien de l'ordre" n'est pas en cause. Il a concédé un "problème de manœuvres".

« Pour diminuer la pression de la foule sur les grilles et les tourniquets, (…) nous avons utilisé du gaz lacrymogène, seul moyen pour faire reculer une foule, sauf à la charger. Je l’assume totalement. » Didier Lallement, préfet de police de Paris #Sénat #StadedeFrance pic.twitter.com/rUn4k85fEE

June 9, 2022

Le préfet de police était auditionné devant la commission de la culture et des lois du Sénat. Suivront, à partir de 14 h 30, plusieurs responsables de la Fédération française de football (FFF) : Philippe Diallo, vice-président, Florence Hardouin, directrice générale, Erwan Le Prévost, directeur des relations institutionnelles, et Didier Pinteaux, responsable sécurité.

Le maire de Liverpool, Steve Rotheram, sera également auditionné à 16 h. Il était lui-même présent au Stade de France et a été victime de pickpockets.

Avec AFP

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L'UEFA présente ses excuses pour les incidents au Stade de France

Le Débat de France 24

Ligue des champions : fiasco du Stade de France, à qui la faute ?

Chaos au Stade de France : "Les choses auraient pu être mieux organisées", reconnaît Darmanin

L'Humanité

Les sinistres œuvres de Marc Dutroux, violeur et meurtrier d’enfants

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Télévision Cette série documentaire en quatre épisodes retrace le parcours du pédocriminel, condamné à la perpétuité en 2004.

Gérald Rossi

L’ignoble individu a été condamné en 2004. Mais l’affaire, qui a ému la Belgique et bien plus largement l’Europe dès 1995, hante encore les familles et la mémoire collective. L’histoire commence officiellement dans la région de Liège, il y a vingt-cinq ans, rappelle ce documentaire en quatre épisodes de Malika Attar, Sylvie Chevalier, Jan Van Der Weken Joeri Vlekken et Stéphane Bergmans.

Le 24 juin 1995, deux fillettes de 8 ans, Mélissa et Julie, disparaissent. Quelques semaines plus tard, An et Eefje, âgées de 17 et 19 ans, sont portées disparues elles aussi. Passé quelques mois, c’est Sabine, puis Laetitia, respectivement 12 et 14 ans, qui disparaissent. Ces deux dernières sont retrouvées vivantes, enfermées au fond d’une cave, pourtant déjà visitée par la police.

Les excuses du roi

Les errements de la police vont d’ailleurs être à plusieurs reprises pointés du doigt par les familles, souligne le documentaire. La piste des enquêteurs, cependant, aboutit à un certain Marc Dutroux, âgé alors de 39 ans, déjà condamné pour enlèvements de mineurs, viols et séquestrations. L’individu, enfin interpellé, parvient à s’échapper du palais de justice en 1998. Il est rattrapé au bout de quatre heures… Les parlementaires se saisissent de l’affaire, et le roi est contraint de reconnaître publiquement « des erreurs ». La justice n’est pas épargnée. D’autres orientations auraient peut-être permis d’éviter des drames, relèvent plusieurs témoins. De nombreux reportages des télévisions nourrissent cette série. Ces documents d’actualités donnent largement la parole aux proches des jeunes victimes et permettent de suivre chronologiquement l’enquête sur le terrain. « Ce n’était pas une série télévisée, mais bien une histoire vraie », note un des témoins dans l’enceinte du tribunal. Hélas.

Télévisionpédocriminalitébelgiquedocumentaire
France24 - Monde

Ligue 1 : Alexandre Lacazette de retour à Lyon

Publié le : 09/06/2022 - 10:14

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L'attaquant Alexandre Lacazette revient à l'Olympique lyonnais. Le club a officialisé jeudi le retour au bercail de l'ancien pensionnaire de son centre de formation.

Un retour aux sources pour Alexandre Lacazette. L'attaquant français a signé pour trois saisons avec son club formateur, l'Olympique lyonnais (OL), cinq ans après avoir été transféré en Angleterre. Le club a officialisé le transfert jeudi 9 juin.

En fin de contrat outre-Manche, l'international français s'est engagé avec l'OL jusqu'au 30 juin 2025, selon un communiqué du club lyonnais. Le joueur a passé mercredi sa visite médicale et une conférence de presse de présentation a lieu en sa présence jeudi matin.

Le retour de Lacazette était "une priorité depuis plusieurs mois" pour l'OL qui, 8e de la dernière saison de Ligue 1, ambitionne "d'insuffler une nouvelle dynamique", indique le communiqué de presse.

Âgé de 31 ans, Lacazette, transféré à Arsenal en juillet 2017 pour 60 millions d'euros (bonus compris), y a disputé 206 matches et marqué 71 buts. Cette saison, il a joué 36 rencontres, pour six buts et huit passes décisives.

🔥 For the 206 games and 71 goals💪 For your dedication to The Arsenal Thank you for 𝗲𝘃𝗲𝗿𝘆𝘁𝗵𝗶𝗻𝗴, @LacazetteAlex ❤️

June 3, 2022

L'attaquant compte 16 sélections en équipe de France (trois buts) entre 2013 et 2017. Natif de Lyon, il a été formé à l'OL, où il est arrivé en 2003 et a débuté comme professionnel à partir de 2010 sous l'ère Claude Puel, inscrivant un total de 129 buts en 275 matches.

Alexandre Lacazette a été le premier buteur en janvier 2016 au Groupama Stadium de Décines-Charpieu et détient le record de buts marqués à l'OL en une saison de L1 (28 buts en 2016/17).

"Thank you, Laca" : Arsenal avait ainsi salué vendredi dernier le départ de Lacazette qui, sous le maillot du club londonien, aura remporté une Coupe d'Angleterre en 2020, un Community Shield en 2017, et perdu une finale de Ligue Europa en 2019, sans parvenir à disputer la Ligue des champions avec les Gunners.

Avec AFP

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Ligue 1 : l'OM retrouve la Ligue des champions, Metz et Bordeaux relégués

LES VERTS VOIENT ROUGE

Graves incidents au stade de Saint-Étienne, relégué en Ligue 2

SAGA MBAPPÉ

Football : Kylian Mbappé reste à Paris, "un grand jour pour le PSG"

BBC

In pictures: Platinum Jubilee pageant

A huge pageant has taken place in central London, on the final day of the Queen's Platinum Jubilee celebrations.

More than 10,000 people - including the military, performers and key workers - took part, while politicians and members of the Royal Family watched from stands outside Buckingham Palace.

The pageant started with a military parade.

There was a starring role for the Gold State Coach, which the Queen rode in for her coronation, and in processions for previous jubilees. This time, she appeared as a hologram on screens in the windows.

The next part of the pageant was called The Time Of Our Lives, a through-the-ages celebration exploring seven decades of music, fashion, technology, trends, and culture from 1952 to 2022.

A vintage car carrying Bake Off judge Prue Leith had to be pushed after it broke down.

A section celebrating the 1950s featured the first of some unexpected celebrity appearances. Katherine Jenkins, Chris Eubank and Sir Cliff Richard stood together on top of the 1950s bus.

The 1960s were represented, in part, by Anthea Turner and Basil Brush.

On the 1990s bus were model Erin O'Connor, model Kate Moss, make-up artist Charlotte Tilbury, actress Patsy Kensit and models Rosemary Ferguson and Naomi Campbell.

.

On the 2000s bus were Chris McCausland, Sir Mo Farah, Sally Gunnell, Dame Kelly Holmes and Gok Wan - and a photograph of singer Amy Winehouse was on the side of the bus.

There was a bus with children's TV characters from across the decades, featuring the Teletubbies, Peter Rabbit and characters from Peppa Pig.

Prince Louis stole the show again, pulling faces then sitting on the lap of his grandfather, Prince Charles.

The final part of the pageant featured carnival floats.

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Valeurs Actuelles

À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette

« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »  

À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes. 

« La SNCF a volontairement annulé des trains »

Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. » 

Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle. 

Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique. 

La gauche réunie derrière Assa Traoré 

D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège. 

La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard. 

Une prière de rue organisée au milieu de la route 

La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.

En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».

Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre. 

Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8

— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021

La famille Traoré : une guerre de l’image 

À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme. 

La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char. 

Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs 

Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète. 

Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. » 

De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. » 

Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival. 

« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »

Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène  de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. » 

Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Julie, victime d’agression sexuelle, se rebiffe et dénonce

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Podcast  Kintsugi, l’histoire de ma reconstruction est le témoignage, en sept épisodes, d’une jeune femme agressée lorsqu’elle était enfant. Un récit au long cours, recueilli par son amie, la journaliste Nina Pareja.

Perrine Bontemps

Julie a subi des agressions sexuelles de son voisin entre 8 et 11 ans. Ami de ses parents et père d’une amie d’enfance, son bourreau l’intimidait assez pour qu’elle ne parle pas. Elle se confie pour la première fois, à l’âge de 16 ans, à son amie et confidente Nina Pareja, qui est aujourd’hui journaliste. Julie revendique ce récit au long cours : « Je voulais faire quelque chose de ma parole, et je ne voulais pas qu’après toutes ces années de silence, ça ne dure que cinq minutes. »

À travers les sept épisodes, les auditeurs suivent donc la jeune femme, de son dépôt de plainte à sa reconstruction, dans ses réflexions les plus intimes et ses discussions familiales. Tout au long de ces trois ans de parcours, Nina Pareja accompagne son amie. Elles évoluent ensemble, prennent du recul sur la situation et se confient sans retenue. Accompagnées par la rédaction de Slate, en particulier par Aurélie Rodrigues, monteuse et réalisatrice, elles ont donc pris le temps de penser le sujet. La parole recueillie est « vraiment sincère », selon la journaliste, qui précise : « Si nous avions calculé ce projet, il serait différent. » Julie, de son côté, estime « n’avoir pas du tout été aidée ». D’où son besoin de témoigner, pour soutenir les victimes, à sa manière.

Dans les premiers épisodes, déjà disponibles, Julie va au commissariat. « Porter plainte, pour moi, c’était symbolique », explique-t-elle Habitée par cette idée depuis longtemps, elle la repoussait toujours au lendemain. Elle « était hyperrésignée », pensait même « qu’il n’y aurait pas de suites ». Le podcast a été un prétexte pour la jeune femme « à assumer la réalisation de tous ces sentiments et actions ensommeillés » par l’agression, se dit-elle. En livrant son témoignage, elle souhaite créer un « guide » pour les personnes concernées. Que ce soit les victimes ou l’entourage, les expériences de Julie et Nina peuvent aider. « Si ça peut faire gagner du temps, économiser de la souffrance à des gens, c’est extraordinaire. Pour moi, le podcast a été un outil, et je trouve génial qu’il puisse être aussi un outil pour d’autres », déclare Julie avec enthousiasme.

Après la diffusion des premiers épisodes, Nina Pareja a reçu des messages d’auditeurs qui se sont reconnus dans le récit. Certains témoignages ont d’ailleurs été intégrés aux épisodes suivants : « Le projet est vivant et s’adapte », insiste la journaliste. Elle rappelle qu’il s’agit d’un « phénomène systémique », et qu’il est d’autant plus important d’en parler malgré les difficultés évidentes.

Podcastagressions sexuellesviolences faites aux femmes
France24 - Monde

Fifa : Michel Platini et Sepp Blatter comparaissent en Suisse pour escroquerie

Publié le : 08/06/2022 - 09:11Modifié le : 08/06/2022 - 16:57

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À partir de mercredi et jusqu'au 22 juin, Michel Platini et de l’ex-président de la Fifa Sepp Blatter comparaissent en Suisse pour "escroquerie". Au centre de l'affaire : un paiement suspect qui les a placés depuis 2015 au ban du football mondial. 

Après six ans d'une enquête hantée par les soupçons de complot, le procès de Michel Platini et de l'ex-président de la Fifa Sepp Blatter s'est ouvert mercredi 8 juin en Suisse, dans l'affaire de paiement suspect qui a brisé leur carrière en 2015.

En silence, le Français de 66 ans et le Suisse de 86 ans ont assisté à la bataille de procédure qui a lancé l'audience devant le tribunal pénal fédéral de Bellinzone (sud-est), pour "escroquerie", "gestion déloyale", "abus de confiance" et "faux dans les titres".

"Je suis très confiant", a seulement assuré à quelques journalistes Sepp Blatter, avant de s'engouffrer dans la juridiction tessinoise jusqu'au 22 juin, pour une décision attendue le 8 juillet.

Il n'a repris la parole qu'en fin d'audience pour signaler sa fatigue, alors que sa santé précaire, après une opération du cœur puis une longue hospitalisation début 2021, vaut au procès de se tenir uniquement en matinée.

Sans s'expliquer pour l'heure sur le fond du dossier, les accusés ont vu la défense de Platini tenter d'en élargir le cadre, pour y inclure une procédure distincte visant depuis 2020 l'actuel président de la Fifa Gianni Infantino.

Doit-on débattre uniquement de la facture de 2 millions de francs suisses (1,8 million d'euros) présentée par le Français en 2011 et validée par Blatter, comme le soutient le parquet ? Ou d'une conspiration visant à écarter le triple Ballon d'Or de la course à la présidence de la Fifa, qui lui semblait promise lorsque l'affaire a éclaté en 2015, en instrumentalisant la justice ?

"Théorie du complot"

"Il y a un lien direct" entre les soupçons d'escroquerie contre Platini, président de l'UEFA au moment des faits, et plusieurs rencontres secrètes entre Infantino et l'ancien chef du parquet suisse, a assuré Me Dominic Nellen, l'un de ses avocats.

Mais le procureur Thomas Hildbrand a balayé toute relation entre les deux dossiers, avant que l'avocate de la Fifa, Me Catherine Hohl-Chirazi, ne dénonce une "théorie du complot" avancée "encore et encore" pour escamoter le fond des accusations.

Et les trois magistrats ont suivi cette logique, refusant de joindre les affaires et recentrant les débats, qui reprendront jeudi matin, sur le paiement accordé à Michel Platini avec l'aval de Sepp Blatter.

Le Français, qui devrait s'exprimer jeudi face au tribunal, "est positif et impatient" de voir s'ouvrir les auditions des témoins, a déclaré à la sortie de l'audience Me Nellen.

Défense et parquet s'accordent sur un point : Platini a bien conseillé Sepp Blatter entre 1998 et 2002, lors du premier mandat de ce dernier à la tête de la Fifa, et les deux hommes ont signé en 1999 un contrat convenant d'une rémunération annuelle de 300 000 francs suisses, intégralement payée par la Fifa.

Mais en janvier 2011, "plus de huit ans après la fin de son activité de conseiller", l'ex-capitaine des Bleus "a fait valoir une créance de 2 millions de francs suisses", acquittée par l'instance du football "avec le concours" de Sepp Blatter, relève le parquet.

Accord oral ?

Pour l'accusation, il s'agit d'un paiement injustifié, obtenu en induisant "astucieusement en erreur" les contrôles internes de la Fifa par des affirmations mensongères des deux dirigeants, soit le critère clé de l'escroquerie.

Les deux hommes martèlent de leur côté qu'ils avaient dès l'origine décidé d'un salaire annuel d'un million de francs suisses, oralement et sans témoin, sans que les finances de la Fifa n'en permettent le versement immédiat à Michel Platini.

Il leur faudra néanmoins expliquer la contradiction avec le contrat de 1999, le fait que cette dette n'ait jamais été provisionnée par la Fifa, et le contraste avec les pratiques habituelles de l'instance, qui n'a jamais rémunéré de salarié ou consultant "sans base écrite", assurait son ancienne DRH dans le volet disciplinaire de la procédure.

Partie civile, la Fifa entend se voir restituer le salaire et les charges sociales payés en 2011, "pour que l'argent détourné par les accusés à des fins personnelles soit restitué au seul et unique but auquel il était destiné : le football", indiquait avant l'audience Me Hohl-Chirazi, avocate de l'instance.

Avec AFP

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Valeurs Actuelles

Une si longue attente

C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.

À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »

Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.

Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.

Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !

Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.

Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.

Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…

Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.

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BBC

In pictures: Stars throw Party at the Palace for Queen's Platinum Jubilee

Pop legends Diana Ross and Queen were among the stars who honoured the Queen at the Platinum Party at the Palace, a concert to celebrate the monarch's 70 years on the throne.

The band Queen opened the event by performing We Will Rock You in front of the Victoria Memorial, outside Buckingham Palace.

The bill ranged from veterans to newcomers like Sam Ryder, who was in in patriotic attire just three weeks after shooting to fame when he represented the UK at the Eurovision Song Contest.

Diversity performed a dance routine to songs by British acts of the last 70 years, from The Beatles to The Spice Girls and Stormzy.

Sir Rod Stewart gave an energetic performance after being persuaded to sing Neil Diamond's Sweet Caroline.

Members of the Royal Family - including the Duke and Duchess of Cambridge and their children Princess Charlotte and Prince George - were seen singing along and waving their flags to Sir Rod's rendition of Sweet Caroline.

The Queen herself was not at the event in person, but did appear in a pre-recorded comedy sketch with Paddington Bear, in which she admitted to keeping a marmalade sandwich in her handbag.

George Ezra played his hits Shotgun and Green Green Grass - although he tactfully dropped lyrics referring to "the day that I die" from the latter.

Duran Duran were joined by guitarist Nile Rodgers and rapper Ms Banks when they played their 1986 hit Notorious.

Models then walked along a catwalk in a celebration of British fashion as the band played Girls On Film.

As darkness fell, impressive visuals were projected onto the facade of Buckingham Palace, including images of the Queen from throughout her reign.

Craig David congratulated the monarch as he performed his songs Ain't Giving Up, Rewind and Fill Me In.

Jason Donovan sang Any Dream Will Do from Joseph and the Amazing Technicolor Dreamcoat, as part of a celebration of stage musicals.

Pop star Mabel said afterwards that she "definitely felt the energy when I was on stage that it was all about happiness and celebration".

Mabel performed with Jax Jones, who was also joined by Stefflon Don, John Newman and 12-year-old drumming sensation Nandi Bushell.

Watch the Platinum Party at the Palace on the BBC iPlayer.

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Valeurs Actuelles

Watts et joules : y a-t-il un physicien dans l’avion ?

En préambule de ce papier, de cette mise au point, il nous faut tordre le cou à deux idées reçues concernant les énergies éoliennes et solaires, dites “renouvelables” (en abrégé EnR), mais qui sont mieux caractérisées par les qualificatifs d’“intermittentes” et surtout “aléatoires”. La première assertion est qu’il y aurait “foisonnement” dans leur production. C’est la fameuse antienne reprise par les écologistes et les promoteurs du renouvelable : “Il y a toujours du vent et du soleil quelque part. ” Or, l’examen des diagrammes de production au jour le jour montre que ce n’est pas vrai. Ces données sont accessibles au grand public, via des sites Internet comme celui de RTE (Réseau de transport d’électricité) en France (éCO2mix) ou celui de l’institut Fraunhofer en Allemagne (energy-charts. info). Tout un chacun peut débusquer facilement ce mensonge.

D’abord, il y a – évidemment – la nuit. Il y a, certes, un décalage entre Lisbonne et Athènes, mais pas au point d’effacer l’obscurité sur l’Europe. En outre, contrairement à une idée reçue, l’électricité se transporte mal entre deux points éloignés d’un réseau. Voilà pour le soleil. Ensuite, en ce qui concerne le vent, il y a des périodes où le calme plat règne sur de larges parties de l’Europe, voire sur sa totalité. Cette situation est bien connue des météorologistes, lorsque de gigantesques anticyclones s’établissent sur une grande partie du territoire, et même sur l’Europe tout entière. Cela peut arriver en plein hiver, par un froid très vif, lorsque la consommation est à son maximum.

En France, par exemple, nous sommes restés en moyenne à 3 gigawatts (GW) de vent (pour 18 GW d’ éolien installés) les semaines 2, 3 et 4 de cette année, avec plusieurs passages à quelques centaines de mégawatts (MW) alors que la consommation était de 75 GW en moyenne. Et ce peut être commun à l’Allemagne et à la France, les deux plus grands réseaux européens : le 2 mars, les 154 GW d’éolien et de solaire installés dans les deux pays sont passés par un minimum de 5,3 GW ! Et on peut vérifier que les éoliennes offshore suivent la même courbe : quand il n’y a pas de vent sur terre, il n’y en a pas non plus le long des côtes.

La deuxième assertion est qu’“on saura stocker un jour”. Pourquoi pas ? En attendant que cela arrive, si on reprend l’épisode des trois semaines de janvier déjà cité, un calcul simple montre que pour pallier l’intermittence dans le scénario à 2050 tel qu’il est prévu par le gouvernement, il aurait fallu (selon les méthodes de stockage actuellement connues) soit pomper tout le lac Léman pour le remonter de 224 mètres, soit installer 540 millions de tonnes de packs de batteries Tesla Powerwall. Soit produire 33 milliards de mètres cubes d’hydrogène, les comprimer et les stocker en souterrain. Sans être spécialiste d’aucune de ces techniques, on sent bien qu’on touche du doigt quelque chose de délirant. L’avenir est plein de promesses, mais enfin il ne faut pas exagérer.

Quand il s’agit de potentialité, on peut faire ce qu’on veut, quand il s’agit de nécessité, on ne peut pas s’amuser avec des sources qui ne nous obéissent pas

En réalité, se passer des énergies fossiles et/ou du nucléaire est peut-être possible, pour autant que des technologies à l’état expérimental puissent être validées technologiquement et économiquement, ce qui est loin d’être évident. Maintenant que tout le monde a compris que si on ne dépend plus des Russes pour le gaz, on ira au Qatar, ce qui n’est pas mieux en termes d’indépendance, les études prospectives tablent sur l’hydrogène pour le stockage et sur la fabrication de méthane synthétique à partir d’hydrogène et de CO2. L’hydrogène a sans doute un rôle à jouer dans un panel de solutions. Mais l’institut Fraunhofer a esquissé un scénario “tout renouvelable” à 2050 pour l’Allemagne. Il implique de construire 700 GW d’éolien et de solaire (tous les vingt ans, c’est la durée de vie de ces équipements), 150 GW de turbines à gaz, 90 GW d’électrolyseurs, 500 gigawattheures (GWh) de batteries, sans compter le biométhane, la filière bois, etc.

Pour mémoire, la consommation de pointe de l’Allemagne est de l’ordre de 80 GW actuellement. Là aussi, on laisse le soin au lecteur de juger si tout cela est réaliste (pour rappel : un grille-pain, c’est 1 kilowatt (kW) ; 1 MW, c’est 1 000 grille-pain ; 1 GW, un million).

Revenons maintenant sur le titre et cette funeste confusion entre énergie et puissance. Selon les principes de la physique (qui se fiche de la politique), sur un réseau électrique, la production doit à tout instant égaler la consommation. Cette production instantanée d’énergie, on l’appelle puissance . On la chiffre en kW. C’est donc en kW qu’on doit dimensionner un réseau, et qui plus est, pour répondre à l’égalité entre production et consommation quelles que soient les situations, en kW pilotables à la demande. Or, l’éolien et le solaire ne sont pas pilotables à la demande, ils sont subis. Certes, on pourrait objecter qu’à deux ou trois jours à l’avance, on peut à peu près prévoir le soleil et le vent. Mais un réseau électrique doit se planifier des années à l’avance. À cette échelle de temps, plusieurs fois par an, la production de ces EnR sera quasi nulle. Dans le dimensionnement, on doit donc les compter pour zéro. Bien sûr, plus on installe d’EnR, moins on aura recours aux autres moyens, pilotables ceux-là. Les EnR produiront plus d’énergie, de kilowattheures (kWh), les autres moins (ce qui réduira d’ailleurs leur rentabilité et leur attractivité pour les investisseurs). On arrive donc à la conclusion suivante : on peut remplacer des kWh nucléaires ou fossiles par des kWh éoliens ou solaires, mais pas des kW. Or, ce sont les kW qui garantissent la sécurité du réseau électrique. Pour le dire encore autrement : quand il s’agit de potentialité, on fait ce qu’on veut, quand il s’agit de nécessité, et l’approvisionnement électrique est de l’ordre de la nécessité, on ne peut pas s’amuser avec des sources qui ne nous obéissent pas.

Jusqu’à une époque récente, la transition énergétique prévoyait d’arrêter en France 14 réacteurs nucléaires « lorsque les EnR auront monté en puissance » . De même, à la question, maintes fois posée aux autorités, “à quoi servent les EnR en France ?”, la réponse a toujours été la même : “avoir d’autres filières en cas de risque systémique sur le nucléaire”. La filière de “secours” étant intermittente non pilotable, nous voilà rassurés ! On aurait pu penser, vu la prise de conscience récente de nos politiques sur la nécessité du nucléaire, qu’ils avaient compris le petit raisonnement entre kW et kWh. Que nenni ! En face du péril russe, ils persistent et signent ; pour pallier les délais de construction du nucléaire et la difficulté d’approvisionnement en gaz, nos ministres, notre président et le chancelier allemand n’ont qu’une réponse : accélérer l’éolien et le solaire. Or, le gigantesque réseau européen était déjà en déficit de kW pilotables avant la guerre en Ukraine et avant l’arrêt des dernières centrales nucléaires belges et allemandes ! En réalité, si on compte sur les énergies renouvelables, les constructeurs de centrales à gaz ont de beaux jours devant eux. Et si les décideurs pouvaient lire (et comprendre) ces lignes, cela pourrait éviter quelques black-out et leurs funestes conséquences.

* Michel Negynas est spécialiste des questions industrielles et environnementales. Dernier ouvrage paru : “Chroniques d’un monde écofantasmé”, en e-book sur toutes librairies Internet, 4,99 €.

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France24 - Monde

Pour sauver la planète "il faut rester actif, pas optimiste"

Publié le : 09/06/2022 - 14:28

Achren VERDIAN

Pour la Journée mondiale de l'océan, FRANCE 24 reçoit Gianni Valenti, Fondateur & Président de l’ONG Gaia First, une ONG environnementale internationale accréditée par l'ONU et par la Commission européenne. Selon lui, l'océan est primordial et représente deux-tiers de la planète. "Tout passe par l'océan : les contrôles de climat, la température, la biodiversité et la santé générale. Donc, c'est très important de se concentrer sur l'océan". Il estime que la dégradation des océans, en termes de pollution et de biodiversité, s'est accélérée énormément ces dernières années : notamment à cause de la surpêche et la pollution. Gaia First est en train de développer des technologies afin de "collecter les déchets de l'océan et les convertir en énergie hydrogène via un système de gazéification". M. Valenti explique que cette opération "nettoie la surface des océans, et donne la possibilité aux phytoplanctons de se repeupler". Il nous rappelle que "le phytoplancton est responsable de la production d'oxygène. Donc l'absorption du CO2 est quatre fois plus importante que la même surface des forêts amazoniennes".

BBC

In pictures: Platinum Jubilee street parties and celebrations

Street parties and celebrations have been taking place across the country, as thousands of people turn out to mark the Queen's Platinum Jubilee.

The monarch's 70-year reign is being marked with four days of celebrations over the extended bank holiday weekend.

Here is a selection of images, as communities gather together to enjoy the occasion.

Some people in Cardiff had a chance to enjoy a cake baked by a royal - Prince George, Prince Louis and Princess Charlotte rolled their sleeves up to produce a batch of fairy cakes.

All pictures are subject to copyright.

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Valeurs Actuelles

Centrale solaire près de Marseille: le photovoltaïque de la discorde

Les Pennes-Mirabeau, petite ville provençale de 21 000 habitants dans la périphérie de Marseille. Une commune partagée entre une garrigue préservée et la zone commerciale de Plan de Campagne, l’une des plus importantes de France. La vie politique y est dominée depuis vingt ans par le maire de centre gauche Michel Amiel, ex-PS et ex-LREM. Cette bourgade résidentielle paisible est depuis peu confrontée à une controverse qui enfle. Comme bien d’autres avant elle, la mairie s’est laissé bercer par les sirènes des énergies renouvelables, leur image “verte” et les généreuses subventions publiques qui vont avec.

Lors du conseil municipal de décembre 2021, le premier adjoint, Jean-Marc Leonetti, annonce à la surprise générale le lancement d’un « appel à manifestation d’intérêt pour un projet de production d’électricité photovoltaïque », sur le site de la Grande Colle, juste en face du lycée Louis- Aragon. Il devrait déboucher sur un contrat avec une entreprise privée, censée valoriser cette zone de collines, ravagée par le grand incendie de 2016, où ne pousse plus qu’une courte végétation. Le premier adjoint promet que l’installation, prévue sur 11,7 hectares, servira également de coupe-feu. Face aux protestations des élus d’ opposition, le maire rétorque qu’« à force d’être contre tout, on va finir par s’éclairer à la bougie », et salue la « rentabilité financière incontestable » du projet.

L’information reste néanmoins confidentielle et sort peu de l’enceinte du conseil municipal. L’existence d’un projet est à peine mentionnée, sans précision, dans le Pennois, le magazine de la ville. C’est alors qu’un riverain, Patrick Bragado, découvre le pot aux roses : « J’ai vu des gens se balader sur mon terrain en prenant des mesures avec une carte. J’étais persuadé qu’ils allaient faire du reboisement, donc je suis allé les voir, et c’est là qu’ils m’ont parlé du projet qui avait été voté à la mairie. » Il prévient alors d’autres habitants, dont l’un contacte la presse. « Moi, je l’ai appris par un journaliste qui prenait des photos ! », s’exclame un voisin.

À en croire Jean-Charles Lamathe, habitant du village et bénévole de l’association France Nature Environnement, « dans les documents qui ont été transmis aux entreprises candidates, un paragraphe dit expressément qu’elles n’ont pas le droit de communiquer sur le sujet. Seule la mairie en a le droit, car c’est un projet qu’elle veut garder assez discret ». « Ce sont quand même 11 hectares de zone naturelle qui vont être détruits, c’est un projet industriel en pleine colline », ajoute-t-il. Contactée, la municipalité n’a pas donné suite aux sollicitations de Valeurs actuelles.

Un voisinage divisé

« Moi, je considère que c’est une bonne chose, avance un autre riverain. Je pense que beaucoup de gens sont contre à cause de non-dits, de manque de connaissances ou d’information. Ici, on est en fin de ligne, nous subissons des baisses de tension. Le fait d’avoir une ferme photovoltaïque nous donnerait une assurance au niveau de la qualité du réseau. L’autre avantage des panneaux solaires, c’est que ce ne sont pas des constructions définitives, tout est démontable et recyclable, contrairement aux éoliennes. Les panneaux de nouvelle génération sont généralement conçus pour éviter les problèmes d’éblouissement. Et avec le soleil d’ici, ça serait parfait. »

« On est pratiquement tous défavorables, la seule personne favorable, c’est un monsieur qui est à la mairie et son fils, même si on s’entend très bien, s’amuse Patrick Bragado. Moi, je ne suis pas contre ce projet, mais pas aussi près des maisons, surtout qu’ici nous avons énormément de contraintes : la décharge juste à côté, les avions qui passent au-dessus vers l’aéroport de Marignane, la carrière de plâtre juste derrière, la déchetterie, les camions qui passent toute la journée et les lignes à haute tension. »

Il est vrai que les lignes à très haute tension qui traversent la ville tout près des habitations ont suscité une opposition historique et produisent un fort crépitement lorsqu’il y a de l’humidité ou du vent. Mais elles étaient déjà présentes quand les habitants sont venus s’installer, en connaissance de cause. Une situation bien différente, donc.

Agir avant qu’il ne soit trop tard

Le projet termine sa phase d’appel à manifestation d’intérêt, qui est une présélection des entreprises candidates. Elles répondront ensuite à un appel d’offres en bonne et due forme. « Si le projet en vient à se mettre en place ici, on ira au tribunal, c’est sûr, on ne se laissera pas faire. S’ils le déplacent plus loin, au niveau de la piscine du Jas-de-Rhôdes, qu’ils le fassent. Mais si c’est derrière chez moi, il est sûr qu’il y aura une procédure », avertit Patrick Bragado. Il s’étonne que la commune, qui possède des centaines d’hectares aux alentours, ait choisi ce point si proche des habitations.

En France, les phénomènes de contestation locale des installations de production d’énergies renouvelables se multiplient, à mesure que les sites les plus favorables et les moins dérangeants pour la population sont occupés. Les longues procédures devant les tribunaux administratifs font perdre des années aux porteurs de projets et à l’État. Pour atteindre ses objectifs en matière de transition énergétique, ce dernier met les préfets sous pression pour recouvrir le territoire d’éoliennes et de panneaux solaires.

Lorsqu’une action judiciaire est entreprise, il est souvent trop tard et les habitants doivent s’incliner après des années de combat. Comme à Artigues et à Ollières, dans le Var, où malgré la ténacité des associations, des éoliennes dévastent les abords de la montagne Sainte-Victoire si chère au peintre Paul Cézanne. Auprès de nos confrères de France Bleu Provence, le maire des Pennes-Mirabeau s’est cependant dit ouvert à des aménagements en fonction des remarques. Si les opposants veulent obtenir gain de cause, ils devront agir vite.

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France24 - Monde

Automobile : le Parlement européen vote la fin des moteurs thermiques en 2035

Publié le : 09/06/2022 - 04:20

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Les eurodéputés ont validé, mercredi, un texte visant à réduire à zéro les émissions de CO2 des automobiles neuves. Ce vote serré détermine la position des eurodéputés avant leurs négociations avec les États membres pour finaliser un compromis.

Le Parlement européen a approuvé, mercredi 8 juin, malgré une farouche opposition de la droite, la proposition de Bruxelles de réduire à zéro les émissions des automobiles neuves à partir de 2035, n'autorisant de facto que la vente de véhicules électriques.

Les eurodéputés, réunis en séance plénière à Strasbourg, ont validé le texte sur la régulation des émissions de CO2 des voitures et camionnettes, qui s'inscrit dans l'ambitieux plan climat de l'Union européenne, par 339 voix pour (249 voix contre, 24 abstentions).

Avec le vote mettant fin à la vente de voitures non zero emissions en 2035 nous prenons une décision historique qui nous mène vers une nouvelle ère celle de la neutralite climat. C’est une victoire majeure ! @Renaissance_UE

June 8, 2022

Ce vote serré détermine la position des eurodéputés avant leurs négociations avec les États membres pour finaliser un compromis. Les voitures représentent au moins 12 % des émissions de CO2 dans l'UE.

Le texte adopté reprend les objectifs intermédiaires proposés par Bruxelles : réduction de 15 % des émissions automobiles d'ici 2025 et de 55 % en 2030.

Alors que le Parlement n'avait pas réussi, plus tôt mercredi, à s'entendre sur une réforme du marché carbone, il a approuvé plusieurs autres textes du paquet climat, dont le relèvement des objectifs contraignants de capture de CO2 par les "puits de carbone" naturels (forêts, usage des terres...).

Âpre bataille

L'objectif du "zéro émission" automobile a donné lieu, lui, à une âpre bataille, avec un amendement du PPE (droite proeuropéenne et première force au Parlement) proposant de viser plutôt une réduction de 90 % des émissions automobiles en 2035.

Cela aurait permis de poursuivre la vente de voitures hybrides et, selon le PPE, d'encourager des technologies alternatives. L'amendement a finalement été rejeté de justesse. Pour leur part, les Verts, qui voulaient avancer l'interdiction des moteurs thermiques à 2030, n'ont pas non plus convaincu.

La droite, qui appelait aussi à prendre en compte le carbone émis pour la production d'une voiture, n'a pas fait passer un amendement promouvant l'usage de "carburants synthétiques" et autres biocarburants jugés moins carbonés que les fossiles.

Victoire pour le climat au Parlement 🇪🇺: la production de voitures thermiques sera interdite en 2035 !Les lobbies qui voulaient affaiblir le texte en réduisant l'objectif sont (pour une fois) mis en échec malgré le soutien de la droite et l'extrême-droite.On avance ! (un peu) pic.twitter.com/Tz1oNi1sm1

June 8, 2022

"Nous fixons un cap clair à l'industrie en soutenant la fin des moteurs thermiques en 2035, une victoire importante et cohérente avec l'objectif de neutralité carbone pour 2050", puisqu'une voiture roule en moyenne 15 ans, s'est félicité Pascal Canfin (Renew, libéraux).

Avec treize ans pour changer l'industrie la plus pourvoyeuse d'emplois en Europe, entrer dans l'ère électrique est "une façon de protéger à la fois le climat et les emplois du secteur dans le temps", a relevé Michael Bloss (Verts).

La droite s'alarme des conséquences industrielles

L'ONG Transport & Environment a vu dans la suppression progressive des moteurs à combustion "une opportunité historique de mettre fin à notre dépendance au pétrole". Et la production accrue de véhicules électriques aidera à faire baisser les prix, selon un de ses responsables, Alex Keynes.

La droite, qui a logiquement voté contre l'ensemble du texte, s'est alarmée des conséquences industrielles. "Imposer le 'zéro émission' reviendrait à condamner tout un pan de l'activité industrielle et pénaliserait fortement les consommateurs", a estimé Agnès Evren (PPE). Elle a fustigé un texte qui "empêchera de commercialiser des véhicules hybrides performants ou des véhicules utilisant des biocarburants", dont la production pourrait s'avérer moins chère que les véhicules électriques.

✌️💪🇪🇺La droite s’y opposait mais nous avons gagné! Le Parlement européen interdit la production de voitures thermiques en 2035.

June 8, 2022

"C'est une décision contre le marché, contre l'innovation et les technologies modernes, sans admettre qu'il n'y a pas suffisamment d'infrastructures de recharge dans une grande partie de l'Europe" pour les voitures électriques, a fustigé Hildegard Müller, présidente de la puissante fédération des constructeurs allemands VDA.

Par ailleurs, le texte prévoit que les véhicules de luxe (entre 1 000 et 10 000 voitures particulières immatriculées par an) bénéficient d'une dérogation leur permettant d'être équipés d'un moteur thermique jusqu'en 2036.

Avec AFP

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En plein krach high-tech, les voitures volantes peinent à décoller

COP26 : le défi de la voiture électrique en Californie

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Voitures électriques : que faire des batteries ?

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From the Bones of Victims, a Doctor Unearths a Drug War’s True Toll

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Raquel Fortun, one of only two forensic pathologists in the Philippines, is using her skills to show how other doctors falsely claimed some victims of the country’s drug war had died natural deaths.

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By Sui-Lee Wee

QUEZON CITY, Philippines — Standing in a university classroom surrounded by six skeletons lying on wooden tables, Raquel Fortun held up the broken skull of a man who was slain during President Rodrigo Duterte’s drug war.

She poked a finger through a hole in it.

“This looks like an entry,” said Dr. Fortun, who is one of only two forensic pathologists in the Philippines. “So an apparent gunshot wound to the head for this one.”

Since July 2021, Dr. Fortun, 60, has been quietly examining these bones at the behest of a Catholic priest, the Rev. Flaviano Villanueva, and the families of the victims.

What Dr. Fortun discovered made headlines in the country.

Out of 46 remains that she had examined, there were seven cases in which the death certificates had stated that the cause of death was natural, though her investigations showed them clearly to be homicides. The findings, disclosed at a news conference in April, raised questions about whether medical authorities were complicit in a cover-up.

Dr. Fortun’s discovery also suggests that the true extent of the drug war could be far bigger than what the government has disclosed. Rights activists have long argued that the number of people killed — up to an estimated 30,000 since 2016 — is far higher than the official figure. The Philippine National Police puts the number at over 6,200.

Before Dr. Fortun, there had been no independent inquiry into the drug war, including its many casualties. The International Criminal Court said last year that it would open an investigation, but the Duterte administration said it would block investigators from entering the country.

In response to Dr. Fortun’s findings, the Philippine National Police said it would conduct its own investigation into falsified death certificates, though any conviction is unlikely. Since the drug war began, only three police officers have been imprisoned — for the murder of a 17-year-old boy.

In a country where the justice system is weak, where extrajudicial killings are common, and where forensic pathology is almost nonexistent, Dr. Fortun has a kind of celebrity status. Family members of homicide victims either ring her up at the University of Philippines College of Medicine, where she chairs the pathology department, or track her down on social media.

She is skeptical of the police narrative that many suspects in the drug war were killed because they tried to fight back. She has been critical about the lack of a proper death investigation system in the Philippines that allows the police to handle the evidence, the witnesses and the bodies of victims killed in police shootouts.

“That’s how you get away with murder. Easily,” she said in an interview in her office. “And here I am in my ivory tower, saying: ‘No though, you’re wrong. You’ve missed this, you’ve missed that.’ How do you think they feel about me?”

“They hate me,” she said, chuckling.

Dr. Fortun grew up in Quezon City in a family of lawyers and doctors. As a child, she loved disassembling items, wanting to find out what was wrong with a broken doorknob or car part. She said she gravitated toward pathology, seeing it as “the backbone of medicine.”

Dr. Fortun graduated from medical school in the Philippines in 1987 and started her residency training in anatomic and clinical pathology in 1989 at the University of Philippines’ College of Medicine.

But it was a one-year training course in the King County Medical Examiner’s Office in Seattle in 1994 that led her to focus on forensic pathology. Dr. Fortun left her 4-year-old daughter, Lisa, behind with her in-laws. “That was the most difficult thing ever,” she said.

In a telephone interview, Dr. Richard Harruff, the chief medical examiner at King County and Dr. Fortun’s former boss, said he enjoyed being her mentor because “she wasn’t afraid of anything.”

“She was just as good as any pathologist that I’ve ever trained over the years,” he said. “She just basically absorbed everything, and decomposed bodies and skeletal remains were not a factor at all. She just did the work.”

Over the years, Dr. Harruff said he “always wondered how she managed not to get killed or assassinated.”

It’s a question Dr. Fortun has given a lot of thought to herself.

“Am I at risk? Should I consider moving elsewhere?” Dr. Fortun wondered aloud. “There’s a certain effect on your psyche. You’re not safe. Knowing that in the Philippines, assassins can simply come near you, start shooting and get away with it.”

Whatever the dangers, Dr. Fortun makes no effort to mince her words.

She is voluble on Twitter, where she tweets under the account @Doc4Dead. In 2016, she angered Mr. Duterte’s daughter, Sara Duterte, after she questioned whether Ms. Duterte’s announcement of being pregnant with triplets was part of a public-relations campaign for her father. Ms. Duterte, who is set to become the vice president on June 30, called Dr. Fortun a “bitter melon” and urged her to “turn off her Twitter.”

Dr. Fortun’s work has taken her to Cyprus, The Hague and East Timor. She would make more money if she practiced medicine abroad full time, but said she felt “there was always this guilt that I’m not in the Philippines where I’m needed.”

Most mornings, Dr. Fortun arrives at her makeshift lab in the University of the Philippines’ College of Medicine that she hastily put together with tables sourced from a junkyard. She works alone, sifting, piecing and gluing the bones together. In the past month, those mornings were interrupted by a radiotherapy program to treat early-stage breast cancer, after which she would head to the lab.

“When I’m there in the room with all of these skeletons, I feel that I’m giving them what was denied to them before,” she said. “They were not given a proper investigation, no proper examination. So I’m trying to see what was missed.”

Several things have stood out to Dr. Fortun: the victims were nearly all men, the majority had head wounds, and they were the “poorest of the poor.”

She held up a jawbone without teeth. “They’ve probably never seen a dentist in their life,” she said.

Dr. Fortun is working for free — she charges Father Villanueva about $96 per body to cover only the costs of materials. With more and more bodies that need to be exhumed, she said she “is on a treadmill.”

Dr. Fortun said she hopes to get help from the international forensic community but acknowledged it was unlikely even when Mr. Duterte leaves office. Ferdinand Marcos Jr., elected president in May, has indicated he would not help pursue the I.C.C.’s case and would only allow investigators to enter the Philippines as tourists.

What troubles Dr. Fortun the most, she said, are the unidentified. “What happens to the unnamed, unclaimed bodies?” she asked. “Where are they?”

Dr. Fortun saves hair and finger nails to remind herself that these “were all part of somebody.” Halfway through the interview, she rummaged in a shelf behind her desk and brandished a clear plastic bag of kneecaps she is keeping for possible DNA analysis. (“I love the patella!” she cried.)

“You never lose sight of the fact that you’re dealing with a person,” she said. “Especially when you meet the relatives.”

In presenting his case to the families to have their loved ones’ remains assessed, Father Villanueva, known as “Flavie,” said he told them “we have bones that could speak.”

“In Tagalog, we call it bones of truth,” said Father Villanueva, the founder of the AJ Kalinga Foundation, a nonprofit that is helping victims’ relatives. “Because the bones cannot lie.”

After finishing her examination, Dr. Fortun explains her findings to the families. Father Villanueva said he has seen many of the relatives embrace the urns with their loved ones’ ashes, while listening to her.

Father Villanueva said he knew there was only one person he could turn to to examine the bones. He had never doubted Dr. Fortun as far as her “sense of justice is concerned,” he said, and recalled her excitement when he told her about his plan.

“She’s been demanding, craving, and on a minimum, asking, that we bring bodies to her,” he said.

Five years away from retiring, Dr. Fortun said she sees this project as a culmination of her life’s work.

“When Father Flavie started referring them, I felt the sense of satisfaction, that, OK I’m going to make use of what I know,” she said. “Finally, I wouldn’t feel so useless. I shouldn’t have those regrets anymore of staying.”

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Valeurs Actuelles

[Vidéo] Eoliennes : la Commission de régularisation de l’énergie plaide pour que ceux qui n’en veulent pas “soient privés d’électricité”

Face aux anti-éoliens, Jean-François Carenco ne se laisse pas intimider. Le président de la Commission de régularisation de l’énergie (CRE) a accordé une interview au journaliste Pascal Perri, dans son émission PerriScope sur LCI, mercredi 7 juillet. Le haut fonctionnaire n’a pas hésité à dire que les Français qui refusent l’implantation d’éoliennes devraient être « privés d’électricité ». En effet, la colère gronde, notamment au nord de la France, où des éoliennes devraient être installées dans La Manche. En Bretagne et en Normandie, de gigantesques parcs éoliens en mer sont prévus au large de Courseulles-sur-mer (Calvados), de Fécamp (Seine-Maritime) et dans la baie de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor). De grandes manœuvres conduites par la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, qui souhaite doubler le nombre d’éoliennes d’ici 2028. Fin juin, des manifestations anti-éoliennes se sont succédées, notamment à Caen ou à Saint-Brieuc, pour réclamer l’arrêt immédiat des travaux en cours au large des côtes.

« Que ceux qui ne veulent pas des éoliennes soient privés d’électricité ». La promesse d’une énergie abondante et disponible pour tous est une promesse républicaine, il faut en accepter les contraintes. Jean-François Carenco, président de la @CRE_energie dans #Perriscope sur @LCI. pic.twitter.com/lKJwKfzjDr

— PERRI (@pascalperri) July 7, 2021

Des « désagréments » à accepter ?

Si Jean-François Carenco a avoué que ces protestations lui faisaient « mal au cœur », il a néanmoins pointé « la volonté d’un certain nombre (de Français) de vivre entre-soi, sans tenir compte des besoins de notre pays ». Le président de la CRE – nommé pour un mandat de six ans, par décret du président de la République Emmanuel Macron – a alors lâché : « Je suis pour que ceux qui ne veulent pas des éoliennes soient privés d’électricité. Au moins, c’est plus simple ! » Il a rappelé que « l’énergie est la vie de notre société ensemble » et que « produire de l’énergie » pouvait « créer des désagréments ». Une « évidence », selon lui. Jean-François Carenco a terminé, sur LCI : « Est-ce que l’on peut accepter un certain nombre de désagréments pour que, tous ensemble, nous vivions un peu mieux ? »

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France24 - Monde

Protéger les vagues, une première en France dans un village breton

Publié le : 08/06/2022 - 17:35

Bahar MAKOOI Suivre

Sources de biodiversité marine, les vagues sont de plus en plus menacées par la construction d’ouvrages visant à freiner la montée du niveau de la mer. Pour la première fois en France, ce patrimoine océanique fait l’objet d’une mesure de protection grâce à une "réserve de vagues" créée par la commune de Saint-Pierre-Quiberon en Bretagne. 

Depuis quatre mois, les vagues de la commune de Saint-Pierre-Quiberon, dans le Morbihan, sont protégées. Une première en France. La municipalité a adopté en février 2022 un arrêté définissant une "réserve de vagues" de 30 hectares le long de sa côte sauvage pour "préserver et promouvoir leur richesse et leur qualité". Cette mesure permet l’interdiction de toute construction humaine, telle que des digues, des travaux d’ensablement ou le drainage de sable, pouvant modifier la forme des vagues, voire induire leur disparition à terme. 

"Les vagues sont vulnérables", alerte Erwan Simon, à l’origine de cette initiative sur la presqu’île de Quiberon. Ce surfeur breton est un "chercheur de vagues". Il parcourt le monde pour les recenser et milite pour qu’elles soient reconnues d’utilité publique. 

Seules quelques réserves locales de vagues existent déjà dans de rares pays comme l’Australie et les États-Unis. Le Pérou, quant à lui, compte une trentaine de sites protégés. "Quand Erwan Simon est venu nous parler de ce projet, on a naturellement été d’accord. On est déjà en zone Natura 2000 [site classé par l’Union européenne] mais protéger les vagues c’est du jamais vu", raconte Stéphanie Doyen, la maire de Saint-Pierre-Quiberon.

"La France, explique Erwan Simon, possède la 2e plus grande aire maritime au monde et elle est championne de l’hydrodiversité, grâce à sa présence dans des zones tropicales, arctiques, tempérées. Les vagues en font partie. Notre pays compte énormément de spécimens remarquables, dans le Sud-Ouest comme à Hossegor [Landes], ou à Tahiti [Polynésie française] et nous nous devons de les protéger". 

Certaines vagues ont déjà disparu en France à cause de l’intervention de l’homme. "Dans la commune d’Anglet [Pyrénées-Atlantiques], la ‘barre’ était une vague réputée mondialement, parmi les plus belles du monde. Le spot n’a pas survécu à la construction de deux grandes digues d’agrandissement du port de Bayonne, dont le but était de faciliter l’accès des cargos dans une zone où ces vagues les empêchaient de passer", raconte Erwan Simon, qui a fini par fonder l’association France Hydrodiversité pour protéger ce patrimoine marin. 

Source de richesses sous-marines 

À Saint-Pierre-Quiberon, la fameuse vague, qui vient se fracasser contre les falaises déchiquetées, attire de nombreux touristes. "Puissante", "changeante", "rarement freinée par la houle", elle forme le deuxième spot de surf le plus connu de Bretagne. "Elle revêt un aspect patrimonial, avec des gens qui viennent séjourner ici pour la surfer, d’autres pour humer ses embruns", poursuit la maire de la commune. 

Outre l’aspect culturel et économique, l’existence des vagues favorise les ressources naturelles. "Il y a de la vie dessus et dessous. Elles viennent oxygéner l’environnement marin. Elles retournent le sable, font remonter des coquillages, qui servent de nourriture aux poissons, eux-mêmes chassés par les oiseaux marins", détaille Erwan Simon.  

Un avenir de plus en plus sombre pour les vagues 

Le fondateur de France Hydrodiversité prédit un avenir de plus en plus sombre pour les vagues dans les années à venir avec le réchauffement climatique et la montée des eaux face à laquelle "les hommes ont tendance à se lancer la tête baissée dans la construction de digues et par des travaux d’enrochement". 

C’est pourquoi la maire Stéphanie Doyen tient à l’aspect symbolique de leur initiative et aimerait faire du lieu une réserve pilote. "C’est important d’un point de vue philosophique pour moi. L’homme est aujourd’hui tellement puissant qu’il peut dans l’absolu tout détruire, même les vagues. On les voit dérouler à l’infini mais elles ne sont pas éternelles, donc c’est à nous de mettre en place des outils de protection". Depuis plusieurs semaines l'élue reçoit des coups de fils du monde entier pour saluer la démarche.

"Les mairies ont un droit de regard jusqu’à 300 mètres de leurs côtes, mais cette action reste encore trop faible d’un point de vue juridique", relève Erwan Simon, qui ambitionne d’aller plus loin en allant taper à la porte du ministre de la Transition écologique. "Il faut inscrire l’hydrodiversité dans la loi française, au même titre que la biodiversité".

Jusqu’ici, le Pérou est le seul pays au monde à avoir légiféré sur les vagues. Grâce à une loi adoptée en 2013 et surnommée "la déferlante", il y est interdit d'édifier toute construction pouvant altérer les fonds et les courants marins jusqu’à un kilomètre en amont de la formation des vagues. 

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Pêche en France : le dauphin, une espèce mal protégée

JOURNÉE MONDIALE DE L'OCÉAN

Face à la montée des eaux, Singapour veut être le pionnier du combat climatique en Asie

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Les algues marines, une piste prometteuse pour la préservation de la planète

New York Times - World

Deep in Vatican Archives, Scholar Discovers ‘Flabbergasting’ Secrets

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David Kertzer has spent decades excavating the Vatican’s hidden history, with his work winning a Pulitzer and capturing Hollywood’s attention. A new book examines Pope Pius XII’s role in the Holocaust.

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By Jason Horowitz

VATICAN CITY — David Kertzer put down his cappuccino, put on his backpack and went digging for more Vatican secrets.

“There’s an aspect of treasure hunting,” said Mr. Kertzer, a 74-year-old historian.

Moments later he cut through a crowd lined up to see Pope Francis, showed his credentials to the Swiss Guards and entered the archives of the former headquarters for the Holy Roman Inquisition.

Over the last few decades, Mr. Kertzer has turned the inquisitive tables on the church. Using the Vatican’s own archives, the soft-spoken Brown University professor and trustee at the American Academy in Rome has become arguably the most effective excavator of the Vatican’s hidden sins, especially those leading up to and during World War II.

The son of a rabbi who participated in the liberation of Rome as an Army chaplain, Mr. Kertzer grew up in a home that had taken in a foster child whose family was murdered in Auschwitz. That family background, and his activism in college against the Vietnam War, imbued him with a sense of moral outrage — tempered by a scholar’s caution.

The result are works that have won the Pulitzer Prize, captured the imagination of Steven Spielberg and shined a sometimes harsh light on one of earth’s most shadowy institutions.

Mr. Kertzer’s latest book, “The Pope at War,” looks at the church’s role in World War II and the Holocaust — what he considers the formative event of his own life. It documents the private decision-making that led Pope Pius XII to stay essentially silent about Hitler’s genocide and argues that the pontiff’s impact on the war is underestimated. And not in a good way.

“Part of what I hope to accomplish,” Mr. Kertzer said, “is to show how important a role Pius XII played.”

The current pope, Francis, said “the church is not afraid of history,” when in 2019 he ordered the archives of Pius XII opened. But as Francis wrestles with how forcefully to condemn a dictator, this time Vladimir V. Putin of Russia, Mr. Kertzer has unearthed some frightening evidence about the cost of keeping quiet about mass killings.

Mr. Kertzer makes the case that Pius XII’s overriding dread of Communism, his belief that the Axis powers would win the war, and his desire to protect the church’s interests all motivated him to avoid offending Hitler and Mussolini, whose ambassadors had worked to put him on the throne. The pope was also worried, the book shows, that opposing the Führer would alienate millions of German Catholics.

The Great Read

More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.

The book further reveals that a German prince and fervent Nazi acted as a secret back channel between Pius XII and Hitler, and that the pope’s top Vatican adviser on Jewish issues urged him in a letter not to protest a Fascist order to arrest and send to concentration camps most of Italy’s Jews.

“That was flabbergasting,” Mr. Kertzer said about coming across the letter.

Defenders of Pius XII, whose case for sainthood is still being evaluated, have long argued that he worked behind the scenes to help Jews, and that anti-Catholic enemies have sought to stain the institution by sullying the pontiff.

“A more open protest would not have saved a single Jew but killed even more,” Michael Hesemann, who considers Pius XII a champion of Jews, wrote in response to the evidence revealed by Mr. Kertzer, whom he called “heavily biased.”

Mr. Hesemann, who is also the author of a new book about the wartime pope based on the Vatican archives, argued that the Vatican, while following its tradition of neutrality, worked to hide Jews in convents and distribute fake baptism certificates.

Mr. Kertzer argues that the unearthed documents paint a more nuanced picture of Pius XII, showing him as neither the antisemitic monster often called “Hitler’s Pope” nor a hero. But the urge to protect Pius’s reputation, according to Mr. Kertzer, reflects a more general refusal by Italy — and apologists in the Vatican — to come to terms with their complicity in the Second World War, the Holocaust and the murder of Rome’s Jews.

On Oct. 16, 1943, Nazis rounded up more than a thousand of them throughout the city, including hundreds in the Jewish ghetto, now a tourist attraction where crowds feast on Jewish-style artichokes near a church where Jews were once forced to attend conversion sermons.

For two days the Germans held the Jews in a military college near the Vatican, checking to see who was baptized or had Catholic spouses.

“They didn’t want to offend the pope,” Mr. Kertzer said. His book shows that Pius XII’s top aides only interceded with the German ambassador to free “non-Aryan Catholics.” About 250 were released. More than a thousand were murdered in Auschwitz.

In a nearby street, Mr. Kertzer bent down by one of the brass cobblestones memorializing the victims. Above him loomed the Tempio Maggiore, the Great Synagogue of Rome.

“I can’t think of that synagogue,” Mr. Kertzer said, “without thinking of my father.”

When the U.S. Fifth Army reached Rome, Mr. Kertzer’s father, Lt. Morris Kertzer, a Canadian-born rabbi, was with them and officiated at the synagogue.

One U.S. soldier, a Jew from Rome who had emigrated to America when Mussolini introduced Italy’s racial laws, asked Rabbi Kertzer if he could make an announcement to see if his mother had survived the war. The rabbi positioned the soldier at his side, and when the services started, a cry broke out and the G.I.’s mother rushed up to embrace her son.

“That’s the one I remember the most of my father telling,” Mr. Kertzer said.

A year before Mr. Kertzer’s birth in 1948, his parents took in a teenage survivor of Auschwitz. When footage of Nazi soldiers appeared on television, Mr. Kertzer and his older sister, Ruth, would leap to switch the set off to protect their foster sister, Eva.

By then, his father had become the director of interreligious affairs for the American Jewish Committee, essentially to try to strip Christian churches of antisemitism. As part of the normalizing effort, a young Mr. Kertzer appeared on Jack Paar’s “Tonight Show,” singing prayers at the family’s Passover Seder.

At Brown University, his organizing against the Vietnam War nearly got him kicked out, and landed him in a jail cell with Norman Mailer. He stayed in school and became enamored with anthropology and with Susan Dana, a religion major from Maine.

To stay close to her, he went in 1969 to graduate school at Brandeis, where an anthropology professor suggested that his interest in politics and religion made Italy a rich field of study.

The result was a year of research in Bologna with Susan, now his wife, and his first book, “Comrades and Christians.” After earning his Ph.D., positions at Bowdoin and Brown followed, as did two children, a lifelong connection to Italy and a growing familiarity with Italian, and then by chance, Vatican, archives.

In the early 1990s, an Italian history professor told him about Edgardo Mortara, a 6-year-old child of Jewish parents in Bologna. In 1858, the church Inquisitor ordered the boy seized because a Christian servant girl had possibly, and secretly, had him baptized, and so he could not remain in a Jewish family.

The story represented what Mr. Kertzer called “a dual career shift,” toward writing for a general audience and about Jewish themes.

The result was his 1998 book, “The Kidnapping of Edgardo Mortara,” a National Book Award finalist in nonfiction. It caught the eye of his friend, the playwright Tony Kushner, who later gave it to Steven Spielberg, who told Mr. Kertzer he wanted to make it into a movie. Mark Rylance came on board to play Pius IX. Mr. Kushner wrote the screenplay. All they needed was a boy to play Edgardo.

“They auditioned 4,000 — not 3,900 — 4,000 6-to-8-year-old boys in four continents,” Mr. Kertzer said, adding, “Spielberg informs us that he’s not happy with any of the boys.”

The project stalled, but Mr. Kertzer didn’t. He emerged from the archives to publish “The Popes Against the Jews,” about the church’s role in the rise of modern antisemitism. In 2014, he published “The Pope and Mussolini,” examining Pius XI’s role in the rise of fascism and the antisemitic Racial Laws of 1938. It won the Pulitzer Prize.

Since then, Vatican archivists recognize and, sometimes, encourage him.

“Perhaps even they’re happy that some outsider is able to bring this to light because it’s awkward, perhaps, for some of them to do so,” he said.

After spending a recent morning in the archives, Mr. Kertzer emerged with a boyish grin. He had just discovered that even during the German occupation of Rome, Pope Pius XII was still primarily focused on the dangers of Communism. The pope’s top cardinals advised him “to create a Catholic Party. It’s the origins of the Christian Democrats party,” Mr. Kertzer said, referring to the force that dominated Italy for decades to come.

“I doubt anyone has seen it before,” he said. “Well, outside of the Holy Office.”

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L'Humanité

Portrait. Henri Wallon, l’éducation en héritage

Histoire de la semaine

Le psychologue de l’enfant et militant communiste, secrétaire général de l’éducation du CNR, Henri Wallon est un précurseur dans l’analyse des relations de l’individu avec les milieux. Il meurt en 1962.

Pierre Roche

Né le 15 juin 1879 à Paris, Henri Wallon grandit dans une atmosphère républicaine et démocratique. Ardent défenseur de l’innocence de Dreyfus, il est reçu en 1902 à l’agrégation de philosophie, et devient docteur en médecine en 1908. En 1922, il fonde le premier laboratoire de psychologie de l’enfant, lieu d’enseignement et de recherche, dans le vestiaire désaffecté d’une école à Boulogne-Billancourt.

Ce laboratoire sera composé à l’origine de bénévoles, dont son épouse, Germaine Wallon, et M. Falguière, directeur d’école, jusqu’à sa reconnaissance officielle, en 1927. C’est une grande pièce triste et pauvrement meublée de chaises de jardin et d’une estrade, où assistante et collaboratrices techniques poursuivent des recherches autour d’une consultation pour écoliers et d’une autre d’orientation professionnelle. Il sera par la suite transféré, en 1939, à l’Institut national d’étude du travail et d’orientation professionnelle (Inetop), au 41, rue Gay-Lussac, à Paris.

À cette époque et jusqu’en 1937, Henri Wallon enseigne à la Sorbonne, présente une thèse de doctorat ès lettres sur l’enfant turbulent soutenue en 1925, rédige de nombreux articles et plusieurs ouvrages. En 1927, il devient le président de la Société de psychologie, directeur à l’École pratique des hautes études et enseigne à l’Inetop. De 1937 à 1949, il enseigne au Collège de France, avec une interruption durant l’Occupation sur ordre des Allemands.

Président de la commission scientifique du Cercle de la Russie neuve en 1932, il contribue à populariser la science et la culture soviétiques et à faire comprendre les rapports de la science et de la société à la lumière du marxisme. Ainsi préfacera-t-il l’ouvrage À la lumière du marxisme, publié en 1935.

La démocratisation de l’enseignement

Dès le début de l’Occupation, il organise la résistance universitaire et fait partie de la direction du Front national universitaire, auquel il participe à partir de mai 1941. L’année suivante, il adhère au Parti communiste clandestin. En 1944, le Conseil national de la Résistance le désigne secrétaire général de l’éducation nationale, faisant fonction de ministre. À la Libération, en août 1944, dans la cour du ministère, il esquisse l’avenir : rétablir l’université française, effacer les traces du régime de Vichy et promouvoir, en s’appuyant sur le peuple et sur les enseignants, une politique de démocratisation de l’enseignement. Nommé à l’Assemblée consultative provisoire le 9 mars 1945, membre de la commission des Finances, il sera élu député communiste de plusieurs arrondissements parisiens, en octobre 1945, à la première Assemblée nationale constituante.

En juin 1947, la commission sur la Réforme de l’enseignement, qu’il préside depuis la disparition de Langevin, dépose le résultat de ses travaux, ce qu’on nommera le plan Langevin-Wallon et qui va devenir, durant tout le XX e siècle et encore aujourd’hui, un modèle pour mettre en œuvre la démocratisation de l’enseignement, une référence indépassable pour tous les discours de revendications, et la justification de certaines réformes à l’origine de la mise en œuvre des classes nouvelles et de la psychologie scolaire. Présentant une synthèse de l’école unique et de la pédagogie nouvelle, ce document vise à substituer au privilège de la fortune celui des aptitudes ou à accorder à chacun le droit de recevoir toute la culture, Wallon se reconnaissant plutôt dans un enseignement qui doit moins se démocratiser par une « sélection qui éloigne du peuple les plus doués que par une élévation continue du niveau culturel de l’ensemble de la nation ».

«Assumer des responsabilités souvent troublantes »

Ses responsabilités se multiplient : président du Groupe français d’éducation nouvelle (GFEN) à la Libération et de la Fédération internationale syndicale de l’enseignement à partir de 1949. En 1950, à l’occasion de son 70e anniversaire, il témoignera à la fois de son « grand bonheur » d’être communiste et du fait que suivre les indications du Parti conduit à « assumer des responsabilités souvent troublantes ».

De son œuvre, une dizaine de livres et plusieurs centaines d’articles sur les problèmes majeurs de la psychologie et de la pédagogie, nous retiendrons quelques voies et perspectives ouvertes dans la compréhension de la succession des âges de l’enfance, des échanges entre l’individu et les milieux, et dans la promotion d’une psychologie de la relation et de l’action, de la complémentarité du biologique et du social ou dans une psychologie des conduites en rapport avec une analyse des milieux et des situations qui substitue le processus à la propriété.

Il meurt le 1er décembre 1962. Le PCF salue sa disparition dans l’Humanité du 6 décembre, en invitant à « demeurer fidèles à son exemple, à sa méthode, à son idéal, à son combat ».

henri wallonprogramme du CNR
BBC

In pictures: Harry and Meghan join royals for National Service of Thanksgiving

The Royal Family and guests have attended a service of thanksgiving for the Queen at St Paul's Cathedral - but without the monarch herself. She is resting at Windsor Castle and is believed to have watched the service on television.

Many politicians were among the guests, including Prime Minister Boris Johnson and his wife Carrie.

Among the first members of the Royal Family to arrive were Zara Tindall, the daughter of Princess Anne, and her husband Mike Tindall.

Prince Andrew was not at the service because he has Covid, but both his daughters were there. Princess Beatrice arrived with her husband Edoardo Mapelli Mozzi.

Princess Eugenie arrived with her husband, Jack Brooksbank.

Soon after, Prince Harry and Meghan, Duchess of Sussex, arrived at the service. It was the first time they have been seen in public since coming to the UK from their home in California to attend the Platinum Jubilee celebrations.

They were followed by Princess Anne and her husband Tim Laurence, and Prince Edward and his wife Sophie, Countess of Wessex and their children.

Prince William and his wife Catherine, Duchess of Cambridge, came without their children.

The last guests to arrive were the Prince of Wales and his wife Camilla, Duchess of Cornwall.

Once the service started, Mr Johnson gave a reading.

The most senior members of the Royal Family sat together at the front.

The Wessex family, Princess Eugenie and Princess Beatrice and Prince Harry, sat across the aisle.

After the service, the family left in a procession.

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Valeurs Actuelles

Ukraine : devenons des ouvriers de paix

Les médias européens sont d’habitude prompts à reprendre les déclarations du pape François. Quand celui-ci a déclaré au Corriere della Serra, le 3 mai 2022 : « C’est l’aboiement de l’Otan à la porte de la Russie qui a poussé le chef du Kremlin à mal réagir et à déclencher le conflit », personne n’a salué son propos. Il est pourtant frappé d’un sain réalisme : la Russie n’a pas attaqué l’Ukraine sans raison.

Il faut avoir l’aveuglement de quelques demi-experts pour tenter les explications hystériques qu’on lit partout : ivresse du pouvoir, solitude de la maladie, fanatisme slave. Frayant régulièrement avec une détestable haine du monde russe, ces diabolisations procèdent d’une paresse analytique effarante. Quand tout un pays mobilise ses forces armées, son économie, son appareil industriel dans une opération de cette ampleur, ce n’est ni par folie ni par dessein mégalomaniaque.

Les Russes jugent que le déversement massif et continu d’armements américains chez leurs voisins est un danger pour leur sécurité

Oui, les Russes ne supportent plus d’être environnés de nations dont les élites, les diplomaties et les dirigeants sont biberonnés à un atlantisme belliqueux. Oui, les Russes jugent que le déversement massif et continu d’armements américains chez leurs voisins est un danger pour leur sécurité. Longtemps, la Russie a souhaité parvenir à un rapprochement avec l’Europe de l’Ouest et a travaillé en ce sens. Il est désormais à craindre que Moscou ne se soucie plus de nos nations, les jugeant inféodées aux États-Unis et désormais incapables d’indépendance sur la scène internationale.

Une autre attitude de l’Europe aurait évité un divorce avec la Russie et certainement empêché cette guerre en Ukraine. L’Union européenne a dérapé à l’Est lors d’élargissements précipités et mal calculés. Au lieu de soutenir l’envergure des nations du monde latin, historiquement portées à l’universel, Bruxelles s’est rendu dépendant d’États que l’histoire condamne à regarder avec angoisse la Russie. Cette évolution pénalise énormément la France dont l’intérêt sera toujours de faire prospérer la fameuse “alliance de revers” avec la Russie.

Par ailleurs, l’Union européenne use de cette situation pour avancer son agenda idéologique. La technocratie bruxelloise fait pression en usant de l’outil fédéraliste pour justifier l’avènement d’un super-État européen. Cette manipulation des opinions publiques correspond à une véritable stratégie du choc, instrumentalisant l’émotion des opinions publiques pour pousser des réformes suicidaires pour la souveraineté de nos nations. L’effet d’entraînement des investissements communs démentiels, comme les 300 milliards proposés pour l’énergie, la volonté de centraliser nos commandes de gaz et d’électricité, la réforme du cadre financier pluriannuel, la création de nouvelles ressources propres sont autant de signaux catastrophiques. Pire, Bruxelles cherche à établir son haut représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité comme un véritable ministre des Affaires étrangères de l’Union, violant un des derniers éléments fondamentaux de notre souveraineté. Le slogan de la souveraineté européenne n’est pas seulement un contresens politique, il est une trahison de la volonté des peuples et de l’histoire des nations en vue de l’établissement d’une Europe a-nationale. Notre continent est toujours sorti dévasté de ces utopies impériales si contraires au génie de nos peuples.

La France est-elle cependant encore capable d’une politique étrangère ambitieuse ? Le quinquennat d’Emmanuel Macron a largement affaibli notre stature internationale. Chassés d’Afrique, éloignés du Levant, humiliés en Indo-Pacifique, nous sommes une force en déshérence. Pire, notre diplomatie est désormais soumise à toutes les modes idéologiques. Nous avons perdu cette voix forte qui nous permettait d’être le phare du monde non aligné. Puissance multipolaire par excellence, la France s’estompe à l’international alors que nous connaissons le crépuscule de l’hégémonie américaine.

Volodymyr Zelensky est un acteur. Il se joue de toutes les errances du monde occidental. Avec l’invasion russe de l’Ukraine, il a su rapidement tirer profit de l’aveuglement européen

Ce paradoxe est d’autant plus terrible qu’en 2015 nous étions encore un acteur de stabilisation en Europe orientale. Ce furent Angela Merkel et François Hollande qui réussirent à négocier les accords de Minsk, qui permirent de stopper le conflit né de l’obstination de l’Union européenne à couper Kiev de Moscou. Force est de constater qu’Emmanuel Macron n’a rien fait pour encourager l’application de cet accord. Il faut dire que Zelensky n’a jamais cherché à le respecter.

Volodymyr Zelensky est un acteur. Il se joue de toutes les errances du monde occidental. Avec l’invasion russe de l’Ukraine, il a su rapidement tirer profit de l’aveuglement européen. Plus personne pour se souvenir qu’il fermait les journaux, bloquait les télévisions, traînait ses opposants devant les tribunaux. Plus personne pour s’étonner que sa tournée des Parlements européens n’ait pas été amorcée avant la crise, afin de préserver la paix dans son pays.

L’illusionniste Zelensky a su émouvoir des capitales européennes qui sont prêtes au suicide économique et géopolitique pour lui plaire. La livraison d’armes en flux tendu à l’Ukraine n’est pas une opération humanitaire, ce n’est même pas une décision stratégique, c’est la création d’un nouveau foyer de crispation qui porte et portera un tort infini à la France et à l’Europe. Nous voyons bien d’ailleurs les drames engendrés par ces fixations en Irak, en Syrie et en Libye.

L’intérêt de la France n’est pas la victoire de la Russie ou de l’Ukraine dans le conflit qui les oppose. Notre intérêt, c’est le retour le plus rapide possible à la paix et à des relations normales avec la Russie. Cette évidence stratégique est aujourd’hui diabolisée par des esprits soucieux de vivre leur guerre d’Espagne par procuration. Cette évidence sera pourtant partagée par toujours plus de Français à mesure qu’ils subiront les effets économiques et sociaux catastrophiques de cette situation. D’ailleurs, les médias finiront peut-être par se lasser des exigences débordantes du président ukrainien.

Cessons d’aboyer à la porte de la Russie. Cessons de fabriquer des opposants d’opérette, des mouvements fantoches et des campagnes agressives contre Moscou. Nous n’avons rien à gagner à devenir les mercenaires d’un empire déclinant quand la Russie, la Chine, l’Inde, l’Argentine, le Brésil ou le Mexique rebattent les cartes de la mondialisation. Nous n’avons rien à gagner à faire durer la guerre en Ukraine. Vite, devenons des ouvriers de paix.

* Thierry Mariani est député européen.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Free Ambulances in Mogadishu, Thanks to This Determined Dentist

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Dismayed that victims of the incessant violence in Somalia’s capital were being rolled to hospitals on wooden carts and in wheelbarrows, a dentist decided to do something about it.

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By Abdi Latif Dahir

MOGADISHU, Somalia — On the way to and from his dental clinic every day, Dr. Abdulkadir Abdirahman Adan was appalled by an all-too-common sight: severely injured and dead Somalis being transported to hospitals in wooden hand carts or wheelbarrows.

This was in 2006 in Somalia’s capital, Mogadishu, when government troops, bolstered by Ethiopian forces, were engaged in a brutal war with Islamist fighters that saw thousands of people killed and many more mutilated in the violence.

Dr. Adan, who had just returned to the city from studying abroad and had opened his dental practice in the city’s largest open air market, felt powerless to end the bloodshed. But he thought he could do something to help still-living victims get treatment faster and make sure the dead were handled with dignity.

“I asked myself, ‘How can I help my people?’” Dr. Adan said recently in an interview at his office.

His first step was modest: He rented a minibus, painted blue and white in the color of Somalia’s flag, and paid its owners a few dollars a day to carry the injured to safety. People would call Dr. Adan or the bus owners on their cellphones to direct them to those in need of aid.

But this approach could help only a handful of victims each day, and the city’s violence was only intensifying.

“I thought the situation would get better, but it kept getting worse,” he said.

So within months, Dr. Adan poured all his savings — about $2,400 — into buying a van, with some additional funding coming from a campaign he ran urging university students to donate $1 to save a life.

And so began Aamin Ambulance: the first and still the only free ambulance service operating in the capital of over three million people.

Sixteen years later, Aamin Ambulance — “Aamin” means “trust” in Somali — now has a fleet of 22 ambulances and a team of 48 drivers, nurses, paramedics, radio operators and security officers.

“Anyone who is in need of an ambulance, 24/7, we are here,” said Dr. Adan, 48. “And it is free.”

Since Aamin Ambulance was founded, there have been few periods of extended peace in Mogadishu, with Al Shabab, the Somali terrorist group affiliated with Al Qaeda, continuing to carry out frequent attacks. While its deadliest came in 2017 — a double truck bombing that killed 587 people — the group remains a constant threat. Just this week, President Biden authorized the deployment of hundreds of U.S. troops to the country on a counterterrorism mission.

The Aamin Ambulance workers are often among the first to arrive at the scene of an attack, often just minutes after a bomb blast.

“We almost always reach before the police come,” Dr. Adan said.

This has meant that Dr. Adan and his team are often the first call for journalists looking to verify the number of casualties and to help fact-check what transpired at the scene of the attack.

But this speed also puts the team at risk: The Shabab will sometimes detonate a second bomb in the area of an attack, specifically meant to target those arriving to help.

Abdulkadir Abdullahi, a nurse with Aamin, has experienced this type of explosion while evacuating casualties, with the windows of the ambulance he was in once shattering from a blast as he prepared to leave a scene. “Just when you think it is safe, it turns out that it isn’t,” Mr. Abdullahi said.

Responding to terrorist attacks is hardly the service’s only mission. It also transports sick children, mothers in labor, accident victims and anyone else in need of urgent care. Through its 999 hotline, the team fields a minimum of three dozen calls a day.

It also engages in public health campaigns, including educating people about Covid-19 and providing first-aid training.

Despite recent progress on some fronts, the health sector remains weak in Somalia. There are few public hospitals, and receiving treatment at private facilities is expensive and out of reach for many.

The coronavirus pandemic underscored how vulnerable Somalia’s health infrastructure is, with medical workers facing long working hours and lacking protective gear.

Mogadishu is particularly vulnerable to infectious diseases, with many residents living in cramped settlements with unsanitary conditions. Tens of thousands of displaced people, many of them with unvaccinated and malnourished children, continue to flock to the city, presenting a growing health challenge for the authorities, who must depend on private groups to deliver the services the government can’t.

“This is why the work that Aamin Ambulance does is indispensable,” said Mohamed Adow, the director of health at the Benadir Regional Administration, which oversees Mogadishu. “We need more of them.”

Dr. Adan is not alone in his civic engagement. His work is among many citizen-led initiatives that have sprung up across Somalia since its central government disintegrated in 1991.

For decades, this Horn of Africa nation has been caught between factional wars and terrorism, with successive weak governments unable to fully secure the country or provide key services. But through it all, Somalis have cobbled together some basic services: building schools and universities, establishing thriving telecommunication and banking services, collecting garbage, building streets and even rehabilitating child soldiers.

“People were the ones who made their own development, their own progress,” Dr. Adan said.

While Dr. Adan and his team have been exposed to the grisly aftermath of many attacks, the twin truck blasts on Oct. 14, 2017, at a busy intersection in Mogadishu still stand out, with nearly 600 killed and 316 injured.

“It was something that is not good to remember,” Dr. Adan said.

On that afternoon, he was about five minutes away from the bombing and immediately rushed there to meet his team. “Lots of people were crying, dying, bleeding,” he remembered. “It was highly disastrous. It is still like a nightmare in our mind.”

But the horrific attack brought much-needed recognition of the ambulance service, among both Somalis and international donors.

Nimo Mohamed was one of the many Somalis who rushed to the scene of the explosion that day to help. What she saw — burned body parts, mangled vehicles, collapsed buildings — shocked her, but also made her determined to do what she could to improve life in the capital.

She soon volunteered with Aamin and pursued a degree in nursing and midwifery.

“Our people need help,” said Ms. Mohamed, now a nurse and trained ambulance driver with Aamin.

In the days after the attack, a crowdfunding campaign for Aamin drew contributions from the Somali supermodel Iman and the British rock band Coldplay. Abdi Addow, a Somali-Swede, said he helped launch the campaign because he was both moved and surprised that Aamin provided such a public service for free.

In Somalia, he said, “Everyone is focused on his own benefit, of making profit out of the poverty and the chaotic systems.” But with Aamin Ambulance, he added, “They are the ones that always have the courage to help other people.”

Dr. Adan said he picked up the spirit of volunteerism and generosity to others from his grandfather, a religious scholar. Dr. Adan’s father taught the Quran and other religious subjects, and his mother ran a small shop.

Years after finishing high school in the capital, he left Somalia at the turn of the century to study dentistry at Peshawar Medical College in Pakistan. While there, he said, he was inspired by the example of Abdul Sattar Edhi, who had begun Pakistan’s largest ambulance service.

Dr. Adan’s work has not brought him the universal good will of the country’s authorities, with some questioning if the speed with which his team arrives at attack scenes means they were tipped off in advance. Other officials have expressed suspicions about how he’s able to afford running the service.

Dr. Adan dismissed the idea of getting any early attack warnings and said he funds the ambulances through income from his own dental practice, along with support from local companies, the United Nations and other nongovernmental organizations.

Aamin’s workers face harassment and even beatings by security forces, who regularly deny them access to pass roadblocks when carrying injured people.

“Security forces put a gun in your mouth and threaten you,” said Ali Mohamed, an ambulance driver with Aamin for 14 years. In its decade and a half of operation, three Aamin staff members have died on the job as a result of gunshots or accidents.

So far, the service has not received any threats from the Shabab, Dr. Adan said.

His future ambitions are to offer a free hospice and mortuary service in Mogadishu and to expand the ambulance service beyond the capital, eventually catering to the entire country.

“Somalia and Somalis deserve better,” he said.

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Valeurs Actuelles

Dans « Comedian Rhapsodie », Thomas VDB nous fait revivre ses années rock

À quoi reconnaît-on un dingue de musique ? À cette obsession de réécouter non pas une chanson mais quelques secondes qu’il trouve parfaites : « Quand on arrive aux alentours de 2′ 04 ” du titre ( I Just Threw Out The Love Of My Dreams , de Weezer), on se disait que quelque chose n’allait pas, tellement c’était trop bien », explique Thomas VDB (Vandenberghe) dans son livre Comedian Rhapsodie. À la lecture de ce titre qui renvoie au Bohemian Rhapsody de Queen, et parce que quinze cassettes audio figurent sur la jaquette, le lecteur devinera que la musique est le thème central du premier livre de ce chroniqueur de France Inter, que l’auteur de ces lignes n’écoute pas, ou peu, et seulement sous la contrainte.

C’est peut-être un tort ; s’il officie sur cette radio prompte à dénoncer, œillères à l’appui, les travers de la droite, Thomas VDB est ou a été aussi journaliste, comédien, directeur de publication, monteur de spectacles… Un esprit libre dont le premier choc musical fut West Side Story : « Inlassablement, je me demandais si je préférerais être membre des Jets ou des Sharks », se souvient l’auteur qui débute son apprentissage musical avec la très consensuelle écoute des Beatles, mais aussi du tout-venant : « Aussi loin que je me remémore mes passions musicales, je ne suis pas capable de déceler la moindre trace de cohérence dans mes goûts. » À la lecture de Hard Rock Magazine et Hard Force Magazine, ses goûts musicaux prennent progressivement une teneur métal. À la fin des années 1990, Thomas VDB, dont les parents habitaient près de Chinon, lance un fan-club et un fanzine, Divine, du nom d’un titre du groupe Korn. Un succès d’estime – « Dans le Landernau des magazines de rocket métal, la création d’un fan-club jeta une lumière nouvelle et inattendue sur Beaumont-en-Véron », se souvient-il -qui lui permet de rentrer dans l’industrie musicale. Mais il lui faut aussi vivre : Thomas VDB, également comédien intermittent du spectacle, se glisse un temps dans la peau du professeur Brocolino au Carrefour d’Angers.

Bienvenue dans la vie réelle

En 1998, il rencontre Yves Bongarçon, rédacteur en chef de Rock Sound : « J’avais passé les trois quarts de ma vie à écouter de la musique, je voulais que la situation se prolonge, quitte à en faire un métier. » Il signe son premier contrat le 6 avril 1999. Une vie de rêve où il croise les groupes Oasis, Weezer, Deftones, Rammstein, etc., « se sentant comme un reporter de presse, dans le feu de l’action, dans le flux de l’actu ». Il redescend sur terre : « Parfois, je suis transpercé par ce frisson de honte au seul souvenir d’un moment où j’ai dit n’importe quoi », reconnaît-il. Comme ce moment passé avec le chanteur Moby, qui lui jeta : « Si je devais interviewer un artiste qui écrit des essais dans ses disques, je les lirais ! »

À 24 ans, Thomas VDB est nommé rédacteur en chef de la version française de Rolling Stone et découvre qu’il est « devenu le rouage d’un système destiné à aider les majors à vendre des disques ». Bienvenue dans la vie réelle où il doit se confronter aux syndicats, au grammage du papier, aux questions financières, aux rachats. « À partir de ce moment, les choses commencèrent à prendre une tournure encore plus sombre dans ma tête, explique-t-il. J’avais rêvé de devenir [journaliste] et je l’étais devenu. Mais je venais curieusement d ‘en arriver à un point où il fallait que ça cesse. Ma décision était prise. » Thomas VDB est redevenu comédien.

“Comedian Rhapsodie”, de Thomas VDB, Flammarion, 384 pages, 20 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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L'Humanité

Gaz: le gouvernement promeut la dérégulation du marché

Actu

Depuis le 20 mai, Amélie de Monchalin est «Ministre de la Transition écologique et de la cohésion des territoires». Le même jour, Agnès Pannier-Runacher est devenue «Ministre de la transition énergétique». Cette semaine, un courrier avec une entête «Gouvernement» avec le logo du drapeau tricolore nous invite à «souscrire à une offre de marché» et donne une liste de 20 entreprises vendant du gaz pour choisir son distributeur.

Gérard Le Puill

 

La lettre envoyée cette semaine aux utilisateurs du gaz de ville débute ainsi: «Vous disposez actuellement de contrat de fourniture de gaz aux Tarifs Réglementés de Vente (TRV) chez Gaz Tarif Réglementé. Ce contrat prendra fin automatiquement le 30 juin 2023, conformément aux dispositions de la loi, qui prévoit que ces tarifs, fixés par les pouvoirs publics, seront supprimés à cette date. Vous devrez donc avoir choisi et signé un nouveau contrat en offre de marché avant cette date». Afin de faciliter la démarche, il est indiqué qu’elle est simple et le dernier des trois conseils est ainsi rédigé: «Je souscris à l’offre de marché de mon choix, je n’ai pas d’autre démarche à accomplir» (1)

Depuis le 20 mai, Amélie de Monchalin occupe «Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires». Il change de nom une nouvelle fois, tandis que la Première ministre se voit aussi «chargée de la planification écologique et énergétique». Sous le contrôle d’Elisabeth Borne, Amélie de Montchalin est appelée à coopérer avec Agnès Pannier-Runacher, nommée «Ministre de la Transition énergétique». Faut-il voir dans cette circulaire la priorité commune des deux ministres venues de la droite au moment où la guerre en Ukraine fait flamber le prix du gaz? Outre la circulaire du gouvernement, les noms et les coordonnées de 20 distributeurs de gaz figurent des ce courrier, dont Engie, EDF et TotalEnergies sont les plus connus. Comme toutes ces firmes feront beaucoup de publicité pour tenter de gagner des parts de marché, on imagine que le bilan carbone de cette libéralisation ira croissant.

De Monchalin fut stagiaire chez Valérie Pécresse en 2007

Née en 1985, Amélie de Monchalin a débuté sa vie professionnelle chez Exane BNP-Paribas. Elle a aussi effectué un stage à l’Assemblée nationale en 2007 auprès de Valérie Pécresse, participant, de ce fait, à la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Elle rejoint le mouvement « En Marche » en décembre 2016, juste après la défaite d’Alain Juppé dans l’élection primaire organisée par la droite pour désigner son candidat pour 2017, lequel sera François Fillon. Elle fut ensuite élue députée LaREM de la 6ème circonscription de l’Essonne aux législatives de 2017 en battant la candidate UDI- LR Françoise Couasse au second tour. Cette fois, le second tour pourrait l’opposer à Jérôme Guedj, ancien député socialiste et candidat de la Nupes. Agnès Pannier-Runacher, née en 1976, était ministre déléguée en charge de l’industrie depuis juillet 2020 auprès de Bruno Le Maire. Elle est diplômée d’HEC Paris et a fait l’ENA où l’un de ses camarades de promotion était Alexis Kohler, le directeur de cabinet de l’actuel président de la République. « En 2006, elle devint directrice adjointe de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), chargée de la stratégie et des finances. Elle fut notamment chargée des acquisitions stratégiques, ainsi que du suivi actionnarial des filiales et participations stratégiques de la CDC (Accor, Veolia, Eiffage, Dexia, CNP Assurances, Icade, Transdev).

Elle confesse une culture politique «presque nulle» 

Elle rejoint En Marche en 2016 et fit partie des premiers soutiens d’Emmanuel Macron lors de sa campagne pour l’élection présidentielle de 2017. Elle confesse une culture politique « presque nulle » avant son engagement en faveur de ce grand homme, qu’elle jugeait déjà « époustouflant » après l’avoir rencontré en 2007 au sein de l’inspection des finances , lit-on dans son parcours retracé sur Wikipédia. A l’époque l’époustouflant Macron fut chargé de rédiger la version finale du Rapport de la Commission Attali. Ce rapport servit de guide au gouvernement Fillon pour faire voter la Loi de modernisation économique (LME) par les parlementaires de droite. Elle sert depuis à piller les paysans au profit des enseignes de la grande distribution. Dans les pages 152 et 153 de ce rapport, rédigé comme une réponse obéissante aux attentes de Président Sarkozy et de Michel-Edouard Leclerc, Emmanuel Macon osait écrire: « La «revente à perte» n’est en général qu’un prix de connivence entre certains producteurs et certaines grandes surfaces (…) Il convient d’instaurer la liberté de négociation entre distributeurs et fournisseurs. C’est pris dans son ensemble que ce dispositif pourra livrer tout son potentiel de concurrence». Un plaidoyer pour la liberté du renard dans le poulailler.

Deux lois Egalim n’ont pas effacé la LME

On nous objectera que le président Macron a changé depuis, puisque deux lois Egalim ont été votées, l’une en 2018 et l’autre en 2021 pour tenter de réduire le pillage des producteurs agricoles et des PME de l’industrie agroalimentaire par les grandes enseignes. On nous dira aussi que le Marc Fesneau, le cinquième titulaire du poste en cinq ans, est désormais « Ministre de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire ». Il reste à voir si cela changera quelque chose dans les relations commerciales. Car malgré le vote de la loi Egalim 2 en automne 2021, le recours à des importations abusives permet toujours aux distributeurs de faire chuter les cours de certaines denrées produites sur le territoire national en réduisant la demande. C’est aussi de cette manière que les distributeurs s’opposent à la souveraineté alimentaire, alors que le gouvernement fait mine de la prendre en compte en attendant le résultat des élections législatives. En attendant, deux lois Egalim voulues par le président Emmanuel Macron n’ont pas effacé les effets pervers de la LME inspirée par un rapport que rédigea l’énarque Macron Emmanuel. (1)   « Plus d’informations sur ecologie.gouv.fr/tarifs-gaz », est-il indiqué en bas de page du courrier gouvernemental sur la fin des tarifs régulés pour le gaz  

loi agriculture et alimentation-Égalim
El País (ESP)

SANS TITRE

Después de chiquicientos años trabajando en la causa comidista, de vez en cuando me doy cuenta que alguna de las recetas que preparo muy a menudo en casa aún no han aparecido por aquí, y no deja de sorprenderme cómo a veces el ámbito doméstico y el laboral anden tan separados -sobre todo cuando parte de mi trabajo es hacer recetas domésticas-, pero por suerte estamos a tiempo de remediarlo. Ahí van estos pimientos guisados, que son un fijo en temporada y sirven para casi todo.

Los pimientos asados son uan delicia, pero encender el horno a estas alturas del año empieza a ser menos apetecible que un tiro en la rodilla, así que aprovechar cualquier momento en el que tengas que trastear en otras cosas por la cocina para prepararlo os llevará poco esfuerzo y mucha satisfacción posterior. Sé que el vinagre -y los sabores ácidos en general- no gustan a todo el mundo, pero en este caso contrastan perfectamente con la dulzura del pimiento, así que os animo a probarlo aunque sea en pequeña cantidad.

La cantidad de pimiento que podéis cocinar a la vez depende mucho del tamaño de vuestra cazuela y de la paciencia que tengáis: lo ideal es que no haya 20 capas de esta hortaliza, porque en este caso quedaría más hervido que compotado, y el resultado me parece menos sabroso. Pero si tienes paciencia y no te importa ir destapando y removiendo a menudo, puedes conseguir un guiso igual de delicioso aunque amontones el pimiento.

Puede parecer que la receta lleva mucho ajo, pero es que en este caso el ajo es parte intrínseca de la receta: me encanta preparar una tostada de buen pan de centeno y untar sobre ella una buena cantidad de este ajo delicioso, poner los pimientos encima con un poco de su jugo de cocción, un toque de pimienta y un poco de sal en escamas y comerlo tal cual; sin nada más, para desayunar o merendar.

Si tanto minimalismo te mata, hay un montón de cosas con las que puedes acompañar estos pimientos. Sin moverte de la tostada, el aguacate le va de muerte, igual que un par de cucharadas generosas de hummus o cualquier untable de legumbres. No se me ocurre ninguna conserva de pescado que no le vaya bien: lo he comido con atún, bonito, caballa, sardinas, melva y anchoas con excelente resultado; y en una ensalada con garbanzos o lentejas, cebolla encurtida y estas mismas conservas el éxito está asegurado. Un buen jamón cocido o lacón ahumado también serán buenos compañeros, y casi cualquier queso fresco o curado, ya que tiene un punto dulce y ácido a la vez que les hace venirse arriba.

¿Más ideas? En una ensalada con patata, cuscús o pasta, acompañando un simple lomo o solomillo de cerdo a la plancha, troceado sobre cualquier sopa fría, en tropecientos bocadillos o como relleno de unos huevos duros, mezclado simplemente con su yema. Las posibilidades son tantas que creo que termino antes si os digo donde no lo pondría: en un postre (y seguro que todo es ponerse para encontrarle el encaje).

Dificultad

La de cortar los pimientos.

Ingredientes

  • 1,2 kg de pimientos rojos
  • 100 ml de aceite de oliva
  • Vinagre de manzana al gusto
  • Un puñado de hojas de perejil
  • Una cucharada rasa de za’atar (o una mezcla de tomillo, romero y sésamo)
  • Una cabeza de ajos (o un poco más si es pequeña)
  • Sal
  • Pimienta

Preparación

  1. Triturar el perejil con dos cucharadas del aceite y una de vinagre. Reservar en la nevera para que no se oxide.
  2. Lavar los pimientos, quitarles el pedúnculo y las semillas y cortarlos en tiras.
  3. Ponerlos a fuego medio en una cazuela con el resto del aceite, los ajos pelados y cortados por la mitad a lo largo, sal, pimienta y un buen chorro de vinagre de manzana, el za’atar o la mezcla de hierbas y sésamo y cocinar tapado unos 10 minutos.
  4. Pasado este tiempo, destapar, remover bien y valorar: si hay mucho líquido, seguir cocinando destapado unos minutos hasta que gran parte se haya evaporado -removiendo a menudo-; si no, seguir cocinando tapado.
  5. Remover cada cinco minutos aproximadamente, hasta que los pimientos tengan un aspecto como confitado y su jugo se haya reducido y mezclado con los aderezos (el tiempo total depende del grosor de los pimientos y su frescura).
  6. Cuando estén listos, añadir el aderezo de perejil, remover y dejar cocinar destapado tres minutos más. Retirar del fuego, dejar enfriar y llevar a la nevera al menos 24 horas antes de comer; lo ideal es sacarlo de la nevera un rato antes para consumir a temperatura ambiente.

 Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.

New York Times - World

Colombia’s Presidential Election

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Teen Mother. Housekeeper. Activist. Vice President?

Francia Márquez could soon be Colombia’s first Black vice president, and she has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely seen in national politics.

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By Julie Turkewitz

CALI, Colombia — In the streets of Cali, a cradle of Colombian culture and protest, a crowd stretched for blocks, flying white campaign flags and wearing T-shirts that read “the people will not surrender!”

Amid the throng was a famous singer, an important senator, a well-known journalist, a child rapper and a cluster of local dignitaries. But the real celebrity was about to take center stage.

“We love you, Francia!” shouted hundreds of people.

Addressing the crowd, microphone in hand, was Francia Márquez, 40, who once worked as a housekeeper and is now Colombia’s leading vice-presidential candidate as the nation prepares for elections later this month.

For the first time in Colombia’s history, a Black woman is close to the top of the executive branch.

Wearing a printed blue and orange blouse that paid homage to Afro-Colombian style, Ms. Márquez called on the country’s marginalized peoples — Indigenous, Black, rural — to unite. She laid into the elite, who “have condemned our people to misery, to hunger, to desolation,” and evoked the Black Lives Matter movement by appealing to supporters “to break the structural racism that has not allowed us to breathe.”

“The moment has arrived to go from resistance to power!” she shouted before the crowd.

Then she invoked the most Colombian of phrases, as the crowd exploded in cheers: “Que viva la berraquera, carajo!”

Roughly: “Long live our strength, damn it!”

In a matter of months, Ms. Márquez, an environmental activist from the mountainous department of Cauca in southwestern Colombia, has become a national phenomenon, mobilizing decades of voter frustration to win third place in a March presidential primary, and compelling the country’s leading presidential candidate, Gustavo Petro, to name her as his running mate.

On the campaign trail, Ms. Márquez’s persistent, frank and biting analysis of the social disparities in Colombian society has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely heard in the country’s most public and powerful political circles.

Those themes, “many in our society deny them, or treat them as minor,” said Santiago Arboleda, a professor of Afro-Andean history at the Universidad Andina Simón Bolívar. “Today, they’re on the front page.”

Ms. Márquez’s rise is significant not only because she is Black in a nation where Afro-Colombians are regularly subject to racist insults and treatment and must contend with structural barriers, but because she comes from poverty in a country where economic class so often defines a person’s place in society. Most recent former presidents were educated abroad and are connected to the country’s powerful families and kingmakers.

Despite economic gains in recent decades, Colombia remains starkly unequal, a trend that has worsened during the pandemic, with Black, Indigenous and rural communities falling the farthest behind.

In all, 40 percent of the country lives in poverty.

Ms. Márquez has chosen to run for office, she said, “because our governments have turned their backs on the people, and on justice and on peace.”

“If they had done their jobs,” she said of the political establishment, “I wouldn’t be here.”

To a segment of Colombians who are clamoring for change and for more diverse representation, Ms. Márquez is their champion. The question is whether the rest of the country is ready for her.

Her more generous critics have called her divisive, saying she is part of a leftist coalition that seeks to tear apart, instead of build upon, past norms.

“She is part of the polarization of this country,” said Érika Ibargüen, an Afro-Colombian accountant who recently ran for Congress as a part of a centrist coalition. “We are part of the change of this country, but from the center.”

She has never held political office, and Sergio Guzmán, director of Colombia Risk Analysis, a consulting firm, said that “there are a lot of questions as to whether Francia would be able to be commander in chief, if she would manage economic policy, or foreign policy, in a way that would provide continuity to the country.”

Her more extreme opponents have taken direct aim at her with racist tropes, and criticize her class and political legitimacy, expressing sentiments that continue to pervade and sway portions of Colombian society.

In recent weeks, a well-known Colombian singer and television host has called her King Kong; a popular right-wing senator has suggested she should be “coherent” and change her name from Francia, a nation that was a “slaveholding colonizer”; and the head of the senate has called her the candidate of the National Liberation Army, a violent rebel group that claims to defend the poor.

“She has too much resentment to be vice president,” said José Luis Niño, 68, a taxi driver.

“Maybe she should go run a town in Africa,” he said.

Ms. Márquez grew up sleeping on a dirt floor in the community of La Toma, near Colombia’s Pacific Coast, in a region battered by violence related to the country’s long internal conflict. She became pregnant at 16, went to work in the local gold mines to support her child, and eventually sought work as a live-in maid.

Her mother, a midwife, gave birth to her alone, Ms. Márquez said in an interview, because no one else was home.

Ms. Márquez became an activist when she was around 13, amid a proposal to expand a dam project that would have diverted a major river in her region, upending community life. She eventually went on to law school, winning a legal campaign to stop major mining companies trying to move into the area.

In 2014, she drew national attention when she led a 400-mile march from Cauca to Bogotá, demanding that the government stop illegal miners with backhoes who had invaded her community.

The march ended in a sit-in at the Interior Ministry, and an accord with the government. For her work, Ms. Márquez won the Goldman Environmental Prize, sometimes called the “environmental Nobel.”

Colombia’s presidential election is May 29, and it comes at a critical inflection point in the country. For generations, national politics have been driven by opposition to a brutal leftist insurgency, the Revolutionary Armed Forces of Colombia, or FARC.

But in 2016, the insurgents signed a peace deal with the government, laying down their arms and ending a decades-long conflict that had helped conservatives stay in power for so long.

The end of the war between the government and the FARC has since opened space in the political discourse for left-wing movements that cannot be so easily dismissed as violent rebels. And it comes just as the most educated generation in the country’s history comes of age, with many young people expressing frustration with the low salaries and persistent barriers to economic ascension that they say they feel unable to escape.

So far, Mr. Petro, a former Bogotá mayor and a ex-member of a rebel group called M-19, is leading the polls against Federico Gutiérrez, a former mayor of Medellín representing a right-wing coalition.

Mr. Petro has rankled the right, and parts of the center, with his proposals to halt oil exploration and overhaul the pension system, while also drawing criticism from former allies, some of whom say he is an incapable administrator.

If Mr. Petro wins, Ms. Márquez is sure to try to push him toward a more feminist platform, and she has at times openly criticized his record on women’s issues.

In one presidential debate, Mr. Petro declined to offer full support for abortion rights, instead saying he would push for pregnancy prevention programs that would bring the country to “abortion zero.”

On the debate stage, Ms. Márquez turned to her ally: “I ask Petro, how many women have to die, how many women have to go through these painful situations until ‘zero abortion’ arrives?”

Today, for the first time, five of the country’s vice-presidential candidates are Afro-Colombian, something Mr. Guzmán attributed to Ms. Márquez’s rise.

“Once Francia became a candidate, inclusion became a central narrative in the election,” he said.

Like many activists in Colombia who challenge the status quo, Ms. Márquez has received repeated death threats.

At the campaign event not far from her hometown, Ms. Márquez stood surrounded by the Indigenous guard, a traditional security unit that carries wooden staffs meant to represent peace and strength.

Nearby was a squad of stone-faced plainclothes bodyguards, and beyond them, a circle of police officers in green.

In the crowd, amid a marimba player and a banner that read “dare to vote,” stood a cross-section of Colombia, including many women in turbans, which have come to symbolize Afro-Colombian struggle and strength.

Melba Sánchez, 67, in a purple turban, said she was there because “discrimination is what I have experienced most in life.”

On stage, Ms. Márquez said that if she’d followed the rules, she’d be washing dishes in a wealthy family’s kitchen.

“Part of what disturbs the elite,” she boomed, “is that a woman who was working in their homes, today is going to be their leader.”

Sofía Villamil contributed reporting from Bogotá.

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Valeurs Actuelles

Citroën C5 X, reine de l’asphalte

PHILOSOPHIE

Disons-le d’emblée : cette lointaine héritière de l’inoubliable reine du confort et de l’innovation que fut la DS Citroën est fabriquée en Chine. C’est une bien belle voiture, singulière dans ses lignes, sérieusement équipée et située dans la fourchette basse des prix des berlines de bon standing. Sur la version essence 1.6 ici à l’honneur, on est frappé par le faible poids de la caisse (moins de 1,5 tonne) comparé à son gabarit (plus de 4,80 mètres de long). C’est un gage d’agilité sur route et d’économie à la pompe. Et si l’on ajoute que cette C5 X accède à la suspension à butées hydrauliques progressives et à des sièges au compromis moelleuxfermeté incomparable, il y a de quoi se féliciter de voir une française entrer fi èrement dans le club des grandes routières. Elle se montre, qui plus est, très logeable, avec un coffre généreux.

PRESTATIONS

À bord, ambiance un peu sombre, décor des plus classiques. Avec le toit ouvrant panoramique optionnel, tout s’illumine ! Finition et matériaux de bonne facture, même si ce n’est pas du premium à l’allemande. L’écran tactile 12 pouces reste l’interface privilégiée pour le conducteur. Le combiné d’instruments derrière le volant est un peu rudimentaire. L’affichage “tête haute” le complète utilement et livre maintes informations en temps réel par réfl exion. Vous aurez droit bien sûr aux incontournables systèmes Apple CarPlay et Android Auto sans fi l, pour la connexion à vos appareils mobiles. La C5 X de base (Shine) comprend déjà pléthore d’aides à la conduite (régulateur de vitesse adaptatif, alerte franchissement de ligne, etc.). La radio et la climatisation peuvent se piloter directement par des molettes. Un vitrage acoustique feuilleté est fourni de série sur le second niveau de fi nition (Shine Pack), en plus des sièges avant chauff ants à réglages électriques, du hayon motorisé et des surtapis.

TECHNIQUE

La chasse aux rejets polluants a conduit le constructeur à renoncer à toute version Diesel, à réduire la cylindrée des moteurs essence retenus (3-cylindres 1.2 de 130 chevaux et 4-cylindres 1.6 de 181 chevaux). Citroën propose aussi une version hybride rechargeable de 225 chevaux pour coller à l’air du temps. Les sociétés y trouveront leur compte en termes d’avantages fi scaux. Le petit bloc 1.2 paraîtra un peu léger. Le moteur 1.6 se montre plus homogène. Il ne manque pas de punch. La C5 X fend l’air en silence ou presque sur les grands rubans d’asphalte et se conduit en souplesse. Cette reine des longs trajets consomme modérément. Une élégante dévoreuse de kilomètres, comme on les aime.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Les États-Unis pourront-ils enfin faire reculer le lobby des armes ?

Le débat

Après la tuerie d’Uvalde, au Texas, le président Joe Biden a appelé le Congrès à limiter l’accès aux armes à feu. Y parviendra-t-il alors que leur circulation ne fait qu’augmenter et que l’âge médian des tireurs est de 16 ans ?

Latifa Madani

Un accompagnement social et psychologique des jeunes et une réforme du financement de la vie politique sont indispensables.

Romain Huret Historien des États-Unis, directeur d’études à l’EHESS

L’incapacité des États-Unis à réguler le droit au port d’arme s’explique pour des raisons à la fois historiques, juridiques, constitutionnelles et politiques. Une partie de la population estime qu’il s’agit d’un droit inaliénable du citoyen. Cette position, extrêmement forte, est appuyée politiquement et financièrement par le lobby pro-armes, la National Rifle Association (NRA). Financeur de la vie politique, il empêche toute régulation du droit au port d’arme comme le seraient, par exemple, les background checks (dispositifs de vérification). La NRA bloque systématiquement. Elle finance des candidats afin qu’ils fassent obstruction. Ainsi, un projet de loi des démocrates est toujours bloqué par les sénateurs républicains.

Leur réponse n’est pas du tout de dés­armer mais d’armer davantage. Selon eux, face au mal, il faut être armé, comme l’a déclaré Donald Trump au Congrès de la NRA : « Le diable existe, il faut pouvoir riposter face à la violence du monde. » Après la tuerie d’Uvalde, la teneur du discours diffusé via les médias conservateurs est : « Si le corps enseignant avait été armé dans l’école, ils auraient pu riposter très vite. » Nous avons là une vision du monde qui est aux antipodes de la vision française. Ne plus être armé est une hantise pour beaucoup de gens ; c’est, pour eux, se mettre en danger.

Pourtant, d’après des enquêtes d’opinion, une majorité d’Américains seraient favorables à un encadrement du droit au port d’arme. Une dimension de ces drames, souvent occultée, concerne le profil des tueurs. Il s’agit dans la majorité des cas de jeunes : l’âge médian de ces auteurs de fusillades est de 16 ans ; 50 % ont moins de 20 ans ; 100 %, moins de 30 ans. Ils font partie d’une population plutôt pauvre, blanche, masculine. Ils habitent généralement dans des zones rurales et des villes moyennes où les taux de suicide sont élevés. Des régions dévastées par les crises économiques successives et le délabrement de l’État social, ainsi que par la crise des opiacés. Mettre en avant des dispositifs sociaux et psychologiques pour venir en aide à ces jeunes serait un moyen de trouver les réponses possibles, au lieu de trop focaliser sur le droit au port d’arme où le blocage est manifeste.

Des études mettent l’accent sur un problème spécifique à la jeunesse aux États-Unis. Ce ne sont plus les mêmes profils qu’il y a vingt ans. Le terrorisme intérieur était souvent lié aux guerres extérieures. De retour du front, des anciens combattants pétaient les plombs. Aujourd’hui, ce sont des gamins qui n’ont pas de tels antécédents. Des travailleurs sociaux réclament des aides sociales et des mesures d’encadrement.

S’il ne peut pas grand-chose pour limiter le port d’arme, Joe Biden peut, en revanche, entamer une réflexion plus large sur l’État social aux États-Unis. Il pourrait aussi réfléchir à une réforme sur le financement de la vie politique. Comme pour l’IVG, c’est sur ces sujets structurels que les États-Unis peuvent espérer un jour avancer.

Plus de 90 % des tueries sont le fait des hommes. Cette violence « genrée » devrait questionner au moment où l’opinion soutient des dispositifs de contrôle.

Marie-Cécile Naves Sociologue et politiste, chercheuse à l’Institut de relations internationales et stratégiques

Plusieurs centaines de fusillades de masse se produisent chaque année aux États-Unis. En 2021, il y en a eu près de 700, soit quasiment deux par jour. Celles à motivation raciste ou touchant des institutions scolaires sont plus médiatisées. Les massacres de l’école Sandy Hook, à Newtown en 2012, et du lycée de Parkland, en Floride en 2018, et plus récemment celui de l’ école d’Uvalde, au Texas, après celui survenu dans un supermarché au sein d’un quartier noir de Buffalo ont beaucoup choqué.

Le Congrès fédéral américain n’a toujours pas voté de loi significative pour restreindre le libre port d’arme, notamment interdire les fusils d’assaut. Si plusieurs États fédérés ont durci ou envisagent de durcir leur propre législation, d’autres, aux mains des Républicains, ne changeront rien. Vingt millions d’armes à feu ont été vendues aux États-Unis en 2021, après l’année record de 2020, avec près de 23 millions. Un business florissant.

Une majorité d’Américaines et d’Américains soutiennent cependant des mesures plus restrictives, comme les background checks (contrôle des antécédents des acheteurs potentiels), ou des dispositifs de red flags (drapeaux rouges) permettant aux proches de signaler aux autorités la dangerosité d’un individu afin qu’il se voie retirer les armes à feu en sa possession.

Du côté des pro-armes, les mêmes mots reviennent pour qualifier les tueurs : « malade mental », « individu isolé », « fanatique de jeux vidéo », « le diable »… Or, « on ne peut pas légiférer contre le Mal ». Il s’agit, en d’autres termes, de dépolitiser un sujet dont ils n’ignorent pas la dimension hautement politique. Plus de 90 % des fusillades de masse dans le pays sont perpétrées par des hommes. Si c’étaient des femmes, le débat public questionnerait l’enjeu de genre, mais ce n’est pas le cas, comme si cette violence masculine était normale.

Les tueurs de masse ont très souvent un passif de violences conjugales ou familiales. Ils font montre, dans des lettres ou des messages laissés sur Internet, d’une frustration et d’une colère qui n’ont trouvé à s’exprimer que dans les coups et les meurtres. La masculinité toxique n’est pas une spécificité des États-Unis mais elle y est indissociable de la très grande disponibilité des pistolets et fusils, au cœur d’une guerre culturelle imposée par une droite, pour ne pas dire une extrême droite, nostalgique d’un âge d’or mythifié de l’Amérique, galvanisée par les années Trump et fétichiste des armes à feu.

L’« autodéfense » contre des « ennemis » fantasmés et qu’il faut contrôler, et la volonté de revanche contre une société dont les normes traditionnelles s’effritent, et qui est donc perçue comme insécure, figurent toujours parmi les motivations des tueurs de masse. De leur côté, les pouvoirs publics, pour prendre ces sujets à bras-le-corps, gagneraient à s’appuyer sur les travaux des sciences sociales qui ont bien identifié la dimension genrée de cette violence.

« Ce que l’on sait des tueries dans les écoles aux États-Unis et de leurs auteurs », par les juristes James Densley et Jillian Peterson, à retrouver sur le site  The conversation

armesÉtats-UnisNRAtueries
France24 - World

Pro-EU 'Monsieur Europe' Emmanuel Macron re-elected: Europe reacts

Issued on: 29/04/2022 - 17:47

Catherine NICHOLSON Follow

It was a French election, to elect a French president. But Emmanuel Macron took to the stage below the quintessentially French Eiffel Tower on April 24 for his victory speech to the sound of the European anthem, Beethoven's "Ode to Joy". He told his supporters that their fellow electors had chosen "a more independent France and a stronger Europe". Many of them waved EU flags, as well as the French tricolore. So what does the re-election of "Monsieur Europe" mean for the Union and France's place in it? We speak to MEPs from the two European political groups represented by Emmanuel Macron and his rival Marine Le Pen.

Produced by Perrine Desplats, Georgina Robertson, Isabelle Romero and Sophie Samaille

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

French presidential election © France 24

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  • Paolo BORCHIA, Italian MEP, Lega party (Identity and Democracy Group)
  • Nicola BEER, FDP Party MEP (Renew Europe group)
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

What are the biggest challenges for Macron’s second term?

FRANCE IN FOCUS

Macron's challenges ahead: Re-elected president vows to unite a divided France

France's Macron faces a divided nation after election win

France24 - World

Debunking claims that the French president is the head of the EU

Issued on: 29/04/2022 - 18:31

Georgina ROBERTSON

In one of the final televised debates before the first round of the French presidential election, the far-left candidate Jean-Luc Mélenchon claimed that if he were elected, he would become the head of the European Union for six months. FRANCE 24's Georgina Robertson and Sophie Samaille look at what it actually means to be at the helm of the Presidency of the Council of the EU and how long the French presidency will last.

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France24 - World

Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent

Issued on: 11/04/2022 - 14:39

Céline SCHMITT

Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.

A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.

Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.

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Valeurs Actuelles

À Londres pour le jubilé de platine

Le 6 février 1952, la jeune Elizabeth, âgée de 25 ans, accédait au trône du Royaume-Uni à la suite du décès de son père, le roi George VI. En 2022, soixante-dix ans plus tard, elle est la première monarque britannique à fêter son jubilé de platine, une longévité exceptionnelle que le royaume célèbre avec quatre jours fériés, du 2 au 5 juin, mais aussi de nombreux événements et expositions durant l’été. Avant le lancement des festivités, la reine a même inauguré une nouvelle ligne de métro à son nom : la Elizabeth Line relie les périphéries est et ouest de la ville et sera achevée en 2023.

Hotel Café Royal

À un jet de pierre de Regent Street, à deux pas du célèbre magasin de jouets Hamleys et des théâtres de Piccadilly, cet hôtel ouvert en 1863 a été brillamment rénové par l’architecte David Chipperfield en 2012 puis par Piero Lissoni en 2020. Luxueuses et minimalistes, chambres et suites sont désormais totalement au calme et le Spa Akasha est une véritable oasis urbaine avec piscine. Pour le jubilé, le salon Oscar Wilde propose un teatime composé notamment de minisandwichs inspirés par les résidences royales et des gâteaux aux formes des accessoires de mode de la reine. Ceux qui veulent en savoir plus peuvent même prendre un cours sur l’étiquette du teatime avec William Hanson, directeur de The English Manner.

“Teatime” : 80 £ (94 €) par personne avec une coupe de champagne.

Cours d’étiquette : 105 £ (123 €) par personne, www.hotelcaferoyal.com.

Hôtel The Goring

Les plus informés vous diront qu’il s’agit de l’annexe de Buckingham Palace… Sa majesté y possède en effet sa porte d’accès privée. Ouvert en 1910, il fut le premier hôtel au monde où les chambres possédaient leur propre salle de bains avec de l’eau chaude et depuis 2013 le premier à recevoir le brevet royal d’Elizabeth II “pour ses services d’hospitalité”. Repris en 2005 par Jeremy Goring, arrière-petit-fils du fondateur, celui-ci maintient le raffinement des lieux. On vient y déguster le Jubilee Fizz, cocktail de Beirão, liqueur de pêche et Ysabel Regina infusé de banane, surmonté de champagne Bollinger et d’une touche royale de feuilles d’or.

28 £ (33 €), www.thegoring.com.

Hôtel Berkeley

Palace de légende du quartier de Knightsbridge, ce vaste bâtiment est un incontournable de la vie londonienne. Au Berkeley Bar & Terrace, habillé de panneaux de noyer et de colonnes de porcelaine par le décorateur Bryan O’Sullivan, on s’offre un single malt ou un champagne millésimé. À savourer jusqu’au 12 juin, les gâteaux du pâtissier Mourad Khiat, à accompagner d’un cocktail ou d’un thé Earl Grey.

79 £ (92 €) par personne, www.the-berkeley.co.uk.

Hôtel Mandarin Oriental

Trônant sur Knightsbridge, l’hôtel possède une vue magique sur Hyde Park et les toits de Londres. Entièrement rénové en 2017 par Joyce Wang, il est doté de lumineuses suites Art déco et d’un Spa avec piscine. Point d’orgue du lieu, The Rosebery, où se déroule un fabuleux afternoon tea, où sandwichs et douceurs s’arrosent d’une sélection de thés du monde entier.

À partir de 90 £ (105 €) par personne, www.mandarinoriental.com.

Hôtel Great Scotland Yard

Pour les amoureux des chiens. Cet hôtel situé près de Trafalgar dans un bel immeuble victorien est une escale parfaite pour ceux qui voyagent avec leur compagnon à quatre pattes. Parce qu’un peu d’humour anglais ne fait pas de mal, le classique afternoon tea a été décliné en version animale : le Dog Teatime permet aux toutous de découvrir aussi les créations de la pâtissière Verónica Garrido Martinez.

Jusqu’au 21 août, 49 £ (57 €) par personne et 25 £ (29 €) par chien, www.hyatt.com.

Mary Gillick au British Museum

En 1952, la sculptrice Mary Gillick a été invitée à modeler le profil de la reine qui est reproduit sur les pièces de monnaie. Pour ce faire, la reine a pris longuement la pose sous la surveillance du duc d’Édimbourg. Ce profil est également celui que l’on retrouve sur tous les timbres commémoratifs depuis 1966. L’exposition est également consacrée à la carrière de cette artiste, avec notamment les nombreuses médailles réalisées et les portraits en plâtre d’Elizabeth II.

Jusqu’au 31 juillet, www.britishmuseum.org

Royal Collection Trust au château de Windsor

Accessible en seulement cinquante minutes de train depuis la gare de Paddington, la résidence royale est ouverte au public. En plus des appartements, le château présente une exposition spéciale commémorant le couronnement d’Elizabeth II à l’abbaye de Westminster, le 2 juin 1953. On y admire l’imposante robe conçue pour l’événement par le couturier Sir Norman Hartnell, en satin blanc incrusté de perles de rocaille, paillettes et cristaux. La robe de succession, en velours de soie violet, aura nécessité plus de 3 500 heures de travail de douze brodeuses.

Du 7 juillet au 26 septembre, 26,50 £ (31 €) l’entrée, www.rct.uk.

Le shopping spécial jubilé

Buckingham Palace Road Shop, 7 Buckingham Palace Road, Fortnum & Mason, 181 Piccadilly.

Pour tout savoir

www.platinumjubilee.co.uk

www.visitbritain.com

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Lagos ex-governor wins Nigeria ruling party's nomination

Issued on: 08/06/2022 - 23:03

Georja Calvin-Smith Follow

Nigerian President Muhammadu Buhari's ruling APC party has picked former Lagos State governor Bola Tinubu as its candidate for the 2023 presidential elections. Buhari cannot run again, as he will already have served two presidential terms. Also, Belgium's King Philippe expresses his "deepest regrets" to DR Congo during a landmark trip, telling the country that Belgian colonial rule was unjustifiable and racist. And to mark World Oceans Day, we head to Kenya, where conservationists are replanting coral reefs. 

L'Humanité

Le chèque alimentaire en panne de calories

Actu

Après avoir entretenu le flou des semaines durant sur la mise en place d’un chèque alimentaire pour 3 à 5 millions de ménages, le chef de l’État et le gouvernement semblent s’orienter vers un versement unique d’un montant dérisoire à la rentrée de septembre

Gérard Le Puill

Deux sujets ont été longuement évoqués par les chaînes d’information en continu, comme sur celles de la télévision publique depuis le début du week-end de la Pentecôte. Dans un premier temps, des images spectaculaires donnaient à voir l’ampleur des dégâts causés par les orages de grêle sur les cultures, dans les serres et dans les champs, sur les vignes et sur les céréales. L’autre sujet concernait la somme que retiendra le gouvernement et manière dont sera versé ce chèque alimentaire. On a parlé d’une somme comprise entre 50 et 150€. Dans « Aujourd’hui en France » du samedi 4 juin, « quel montant et quand ? » furent deux des questions précises posées au président de la République qui s’exprimait dans plusieurs quotidiens régionaux. « Ce chèque alimentaire doit être simple. L’idée est plutôt qu’il soit versé en une fois », a déclaré Emmanuel Macron, sans répondre aux questions qui lui étaient posées.

Hier, à cinq jours du premier tour des élections législatives, la Première ministre Élisabeth Borne a été chargée d’entretenir le flou. Elle a indiqué qu’une loi d’urgence sera décidée en Conseil des ministres le 29 juin et que cela se traduira par un virement en septembre sur le compte de 3 à 5 millions de foyers en tenant compte du nombre d’enfants. Mais il ne s’agirait pas d’un chèque alimentaire bien que l’idée reste en discussion pour plus tard. Parallèlement, alors que les prix des carburants continuent d’augmenter au point de dépasser 2€ le litre dans de nombreuses stations-service, les 18 centimes de ristourne par litre sont maintenus jusqu’à la fin du mois d’août, en attendant une modification d’ici l’automne sous la forme d’une aide spécifique aux « grands rouleurs », sans que l’on sache qui sera concerné.

Forte hausse des prix alimentaires depuis des semaines

En attendant le virement annoncé par Élisabeth Borne, on sait que le prix des pâtes alimentaires vient d’augmenter de 15 %, celui de la farine de près de 12 %, celui des huiles de table d’environ 10 % à quoi s’ajoute le prix du beurre de la viande de poulet, laquelle serait en hausse de 16 % en raison de l’augmentation du prix des aliments pour volailles à base de céréales que subissent les éleveurs. On peut penser que l’inflation va se poursuivre, tant la guerre en Ukraine perturbe les exportations et favorise le déchaînement de la spéculation dans les salles de marché. Autant la situation justifie la mise en place d’un chèque alimentaire, rien ne prouve à ce jour qu’il permettra d’améliorer dans les prochaines semaines la situation des ménages les plus pauvres en France, à supposer qu’il soit mis en place.

Bruno Le Maire dit non à Christiane Lambert

Prévue depuis plus d’une semaine, une conférence de presse commune de Christiane Lambert, pour la FNSEA, et de Dominique Chargé, pour les coopératives agricoles, avait lieu hier. Elle était consacrée à la possible mise en place d’un chèque alimentaire. Christiane Lambert a tenu à montrer que vouloir défendre le pouvoir d’achat des ménages via les promotions et les prix bas, comme ce fut la stratégie affichée par les enseignes de la grande distribution ces dernières années, n’a servi qu’à piller les paysans sans empêcher le pouvoir d’achat des plus pauvres de reculer en France. La présidente de la FNSEA a indiqué que « ça bloque à Bercy concernant la mise en place du chèque alimentaire », notamment sur la question de la priorité à donner aux denrées produites en France, ce qui peut expliquer pourquoi Emmanuel Macron et Élisabeth Borne restent dans le flou pour le moment.

Ce matin sur BFMTV, Bruno Le Maire, ministre de l’Économise et des Finances, a confirmé que le montant du chèque n’est pas encore décidé. Selon lui, « on n’a pas résolu le problème de la priorité des achats accordé aux produits français », compte tenu de la réglementation européenne. Mais le ministre souhaite que « chaque Français puisse manger à sa faim ». Il promet, en même temps, de « protéger » ces mêmes Français « contre l’inflation tant qu’elle durera », ajoutant que cela ira « de quelques semaines à quelques mois ».

Découverts et frais bancaires élevés

En attendant de vérifier cette hypothèse, être pauvre expose aussi à des sanctions financières très coûteuses en France. Hier matin, une dépêche de l’Agence France Presse publiait les phrases essentielles d’une déclaration de l’UFC- Que Choisir, selon laquelle « les frais d’incidents bancaires sont beaucoup plus élevés en France que dans les pays voisins (…) Les frais de rejet de prélèvement sont 17 fois plus élevés en France qu’en Allemagne, 8 fois plus qu’en Italie et 3 fois plus qu’en Belgique ». L’association estime que « les consommateurs pourraient gagner plus d’un milliard d’euros si les frais de rejet étaient limités à 8€ au lieu de 20€ actuellement ».

Décidément, les incertitudes sont grandes et nombreuses alors que les Français vont à nouveau voter deux dimanches de suite pour élire les députés.

Opex 360

La Pologne va vendre à l’Ukraine des obusiers ASH Krab pour 650 millions d’euros

par Laurent Lagneau · 8 juin 2022

Il y a quelques jours, des obusiers automoteurs M109A3 de 155mm, de fabrication américaine, ont été repérés en Ukraine. Et les forces russes ont même affirmé en avoir détruit au moins un exemplaire… Or, ce 8 juin, le gouvernement norvégien a confirmé ce qui se disait jusqu’alors… à savoir qu’il avait fourni ces pièces d’artillerie aux forces ukrainiennes, dans le cadre de son soutien à Kiev.

« La Norvège a fait don de 22 obusiers automoteurs à chenilles M109 de 155 mm. Le don comprend également du matériel, des pièces de rechange et des munitions. […] La Norvège a également formé des soldats ukrainiens à l’utilisation du système. Cette formation a eu lieu en Allemagne », a-t-il en effet annoncé, expliquant avoir attendu de faire une telle annonce pour des « raisons de sécurité ». Et d’ajouter : « Les dons futurs ne peuvent être ni annoncés, ni commentés ».

Si Oslo a pu se défaire de 22 obusiers M109, c’est parce que ses forces armées sont en train de les remplacer par 24 systèmes K9 Thunder de 155 mm, commandés auprès du groupe sud-coréen Hanwha Defence, en décembre 2017.

Le châssis – chenillé – du K9 Thunder est le même que celui de l’obusier ASH Krab, produit en Pologne par le groupe Huta Stalowa Wola [ou HSW SA]. L’armée polonaise en a commandé 122 exemplaires. Et, sur les 80 qui lui ont été livrés, 18 ont été trasnférés aux forces ukrainiennes. Mais il est question d’aller encore plus loin pour Kiev.

En effet, le 7 juin, le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a annoncé que l’Ukraine venait de signer un grosse commande d’obusiers ASH Krab, lors d’une visite d’une usine appartenant à HSW SA.

« Nous signons maintenant l’un des plus gros, sinon le plus gros contrat d’exportation en matière de défense de ces 30 dernières années. […] Il s’agit d’une vente d’armes pour les Ukrainiens… qui seront des armes très importantes sur le champ de bataille, très probablement dans l’est de l’Ukraine », a affirmé M. Morawiecki, sand donner plus de détails.

Mais selon la presse polonaise, Kiev aurait commandé une soixantaine d’obusiers pour environ 650 millions d’euros. Les livraisons devraient commencer dès cette année et se terminer en 2023. Il est possible que les ASH Krab destinés aux forces ukrainiennes soit prélevés sur la commande passée par l’armée polonaise. Ce qui expliquerait l’accord de coopération signé la semaine passée par Varsovie et Séoul afin d’accélérer la production.

En tout cas, selon M. Morawiecki, l’Ukraine financera cette commande par ses propres ressources mais aussi par les fonds qu’elle reçoit au titre de l’aide octroyée par l’Union européenne.

En attendant, et selon le dernier point de situation publié par le ministère français des Armées, les forces ukrainiennes sont en difficultés, notamment à Severodonetsk, où les troupes russes auraient « progressé significativement », ce qu’a attesté Serguiï Gaïdaï, le gouverneur de la région de Lougansk, pour qui « tenir cette ville » est « une mission impossible ». En outre, la contre-offensive ukrainienne lancée au nord de Kherson a été arrêtée.

New York Times - World

Taking Senegalese Soccer to New Heights, With Pride and Style

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Aliou Cissé, one of the best of a new generation of African coaches, has reinvented Senegal’s national team and given the country a new sense of patriotism. His next goal: the World Cup.

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By Elian Peltier and Mady Camara

DIAMNIADIO, Senegal — Standing on the sidelines of Senegal’s brand-new national stadium, Aliou Cissé, the biggest fan of his own team, waved his arms at 50,000 fans, exhorting them to cheer even louder, his signature dreadlocks bouncing on his shoulders.

Fans roared back, clapping and blowing their vuvuzelas at a more deafening pitch. Minutes later, Senegal defeated its fiercest rival, Egypt, earning a qualification for soccer’s World Cup, which begins this November in Qatar.

“When we are together, Senegal wins,” a grinning Mr. Cissé, 46, said at a postgame news conference. Or, as he likes to repeat in Wolof, one of the country’s national languages, “Mboloo Mooy gagner” — “Unity brings victory.”

If Senegal feels proud and patriotic these days, it’s thanks in large part to its national team — and to Mr. Cissé, a former professional player who has reinvented Senegalese soccer and built what is currently the best team in Africa.

“The barometer of the Senegalese society today is soccer,” Mr. Cissé said in a recent interview with The New York Times in Diamniadio, a newly built city on the outskirts of Dakar where the new stadium sits. “People watch us play and they’re proud to be Senegalese, proud to be African.”

Mr. Cissé led the squad that won the Africa Cup of Nations earlier this year, the country’s first soccer title. In doing so, he proved to the Senegalese people that one of their own could succeed where no one else had.

European managers have long coached many African national teams, including Senegal’s, but that is changing, a shift embodied by Mr. Cissé.

From Algeria to Zimbabwe, Sudan to Burkina Faso, a rising generation of African managers are building a new coaching culture on the continent. Sixteen teams now have local coaches, and the three sub-Saharan African teams going to Qatar later this year — Cameroon, Ghana and Senegal — all have former national players as managers.

“More and more professional players on the continent want to be coaches,” said Ferdinand Coly, a former teammate of Mr. Cissé’s. “Local expertise is gaining ground.”

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Although Mr. Cissé maintains that European coaches have done a lot for African teams, that era is fading.

Born in the southern Senegalese region of Casamance in 1976, Mr. Cissé moved to France when he was 9 and grew up in the suburbs of Paris, one of the world’s best pools of soccer talent.

His trajectory is similar to many African players who were raised in Europe or joined youth academies there. “When I was out, I was French, but at home I was truly Senegalese,” Mr. Cissé said about speaking Wolof and following the family’s customs while in France.

Mr. Cissé joined the youth academy of Lille, in northern France, at 14, and played in French and English clubs in the 1990s and 2000s, including the French powerhouse Paris St.-Germain, Portsmouth and Birmingham City, which competed in England’s top league.

At the 2002 World Cup, he captained a Senegalese squad participating in its first World Cup — one that stunned France, the world champions at the time, in a surprise victory that many still refer to with warm nostalgia. Senegal reached the quarterfinals, the team’s biggest achievement to date in the competition.

As a coach, Mr. Cissé now appeals to both Senegalese players raised in their native country, and to those who moved to France in their youth like him, building a bridge between the squad’s “locals” and its “binationals,” as they are referred to among the team’s staff.

It has been a long road to success. When Mr. Cissé took over the team in 2015, Senegal had been performing poorly at the Africa Cup of Nations and had failed to qualify for the last three World Cup editions. Mr. Cissé’s predecessors were fired one after another.

Seven years later, Mr. Cissé, nicknamed “El Tactico,” for his efficient but restrained approach to the game, will bring Senegal to its third World Cup and his second one as a coach. The era when African teams were “observing” is over, he says, and one will win the coveted trophy one day.

“Why not us?” he said.

Régis Bogaert, a former French youth coach of Mr. Cissé’s at Lille and now his deputy on the Senegalese team, said Mr. Cissé had conveyed a sense of mission to his players. “He is making many people want to be the next Aliou Cissé in Senegal and in Africa,” Mr. Bogaert said.

Soccer, a national passion, is everywhere in Senegal, whether in the youth academies nurturing future talents, or on Dakar’s beaches, empty construction sites and pitches dotting the city’s corniche along the Atlantic Ocean.

“To be the coach of the national team today is to be a politician,” said Mr. Cissé, who often repeats that he lives in Senegal and feels the country’s pressure on a daily basis, unlike his players or the foreign coaches who live abroad. “It’s about knowing the economy, the culture, the education and history of your country.”

His sense of humor and fashion tastes have also helped with his popularity: Mr. Cissé often wears shiny white sneakers and thick black square glasses, and he keeps his dreadlocks under a New York Yankees or Team Senegal cap, giving him the air of a cool father. He has five children, whom he makes sound as challenging to manage as the national team.

If Mr. Cissé has shared Senegal’s biggest successes, he has also experienced some of the country’s worst traumas. In 2002, he lost 11 relatives in a shipwreck that killed more than 1,800 passengers off the coasts of Senegal and Gambia.

Senegal’s victory at the Africa Cup of Nations earlier this year came 20 years after Mr. Cissé missed a penalty in the final of the same tournament, depriving the team of its first trophy back then — a memory that long haunted his nights, he said.

Since then, Senegal has been having happier days on the pitch, and the national pride surrounding the team was on full display last month when Senegal defeated Egypt in a penalty shootout in its first game in Diamniadio’s stadium.

Some fans said they had slept outside the stadium the night before to make sure they got the best seats. Hours before kickoff, thousands more lined up to enter, the sounds of whistles and drums filling the air.

“It’s a great day for Senegal,” said Sally Diassy, a French-Senegalese 30-year-old who lives in France and said she was visiting Senegal to support her favorite team.

The jubilation on display after the win echoed the triumphant return of the Senegalese players after they won the Africa Cup of Nations in February. Tens of thousands of fans greeted them as they paraded in the streets of Dakar. President Macky Sall rewarded the team and Mr. Cissé’s staff with some land in the capital and in Diamniadio, along with about $83,000, an exorbitant sum that set off some minor protests in a country where nearly half of the population lives under the poverty line.

But some players have also given back: Sadio Mané, the team’s star, has built a hospital in his native village. Kalidou Koulibaly, the captain, bought ambulances for his father’s village.

“Players want to be role models in their own country,” said Salif Diallo, a veteran soccer journalist who has followed Mr. Cissé’s career as a player and a coach. “This team is changing the perception that Senegalese have of themselves.”

Those who know Mr. Cissé say that once he is done with the national team, he will want to play a greater role for his country.

“I’ve tried to set an example,” Mr. Cissé said of his career as both player and coach. “If a Senegalese player moves to Birmingham or Montpelier or wherever I’ve played tomorrow, I hope he will be welcomed because they will remember that Aliou Cissé was a good guy.”

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Valeurs Actuelles

Un écrin de gourmandise aux Baux-de-Provence

Baumanière, un nom magique. Le propriétaire en est Jean-André Charial. Juché au cœur des Baux-de-Provence, dans l’ombre des rudes et impressionnants rochers, entre la nature minérale et la douceur de vivre de la région, Baumanière est un domaine unique qui se divise en cinq lieux de vie et de gourmandise. Il ne manquait plus que la chocolaterie, imaginée par Jean-André Charial. Valeurs actuelles était l’un des premiers à pousser sa porte et à visiter le superbe atelier artisanal.

Dans cet écrin de gourmandise, Brandon Dehan, le chef pâtissier de l’ Oustau de Baumanière – trois étoiles au guide Michelin – , qui officie au côté de Glen Viel, relève le défi de proposer sa vision du chocolat au travers de ses créations, où le praliné a la primeur. Tablettes gourmandes et tablettes pure origine de Cuba, de Sao Tomé, d’Équateur, du Viêtnam, coffrets de bonbons et diverses confiseries réjouiront les papilles de tous. Située à l’ Oustau et communiquant avec la boutique, sur ce que l’on appelle la “place des artisans”, la chocolaterie, dans le style “échoppe d’antan revisitée”, est agencée avec élégance ; le bois, le verre et le métal y ont été privilégiés. Elle est la dernière nouveauté voulue par le propriétaire gastronome, fou de chocolat depuis son enfance, évidemment. On adore l’air bougon légendaire de Jean-André Charial, qui s’éclaire à l’instant où il goûte ces grands crus aux saveurs exotiques ou épicées. Ses yeux brillants prouvent son amour pour le chocolat. Avec Brandon Dehan, ils en ont la même vision.

« J’affectionne tellement ce produit aux possibilités infinies ! Le chocolat est le péché mignon de Jean-André Charial. Cela me tenait à cœur de réaliser avec lui ce projet, c’est un nouveau challenge très excitant que nous abordons avec une passion commune », nous dit le chef pâtissier.

Oustau de Baumanière, Mas de Baumanière, Les Baux-de-Provence (Bouches-du-Rhône). Tél. : 04.90.54.33.07.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Belgian king reiterates regrets for colonial past in DR Congo, stops short of apology

Issued on: 08/06/2022 - 18:12

NEWS WIRES

King Philippe of Belgium, in a historic visit to DR Congo, said on Wednesday that his country's rule over the vast central African country had inflicted pain and humiliation through a mixture of "paternalism, discrimination and racism."

In a speech outside the Democratic Republic of Congo's parliament, Philippe amplified remorse he first voiced two years ago over Belgium's brutal colonial rule -- an era that historians say saw millions die.

"This regime was one of an unequal relationship, in itself unjustifiable, marked by paternalism, discriminations and racism," Philippe said, speaking in French. 

"It led to abuse and humiliation," he said.

The king noted that many Belgians had been sincerely committed to the Congo and its people, however.

Philippe landed in Kinshasa on Tuesday afternoon for a six-day visit, billed as a chance for reconciliation between the DRC and its former colonial master.

Belgium's colonisation of the Congo was one of the harshest imposed by the European powers that ruled most of Africa in the late 19th and 20th centuries.

King Leopold II, the brother of Philippe's great great grandfather, governed what is now the DRC as his personal property between 1885 and 1908, before it became a Belgian colony. 

Historians say that millions of people were killed, mutilated or died of disease as they were forced to collect rubber under his rule. The land was also pillaged for its mineral wealth, timber and ivory. 

As the DRC headed to its 60th anniversary of independence, Philippe wrote a letter to Congolese President Felix Tshisekedi in 2020 to express his "deepest regrets" for the "wounds of the past."

The king's speech Wednesday went further in expressing regret, but it fell short of an apology for colonial-era crimes. 

Looted art

Earlier Wednesday, Philippe visited DRC's national museum in Kinshasa, where he handed over a mask the ethnic Suku group use in initiation rites. 

The ceremonial mask is on "unlimited" loan from Belgium's Royal Museum for Central Africa, he announced. 

The Belgian government last year set out a roadmap for returning art works looted during the colonial era, a sensitive topic in the DRC.  

"The coloniser hauled away our artworks, it's right that they should be returned to us," said Louis Karhebwa, a 63-year-old businessman.

Prince Pungi, a young civil servant, agreed. "Congo is changing, moving forward," he said. "It's time to take back what belongs to us". 

Philippe is due to address university students in the southern city of Lubumbashi on Friday. 

On Sunday, he will also visit the clinic of gynaecologist Denis Mukwege, co-winner of the 2018 Nobel Peace Prize for his fight against sexual violence, in the eastern city of Bukavu.

His trip comes as Belgium is preparing to return to Kinshasa a tooth -- the last remains of Patrice Lumumba, a hero of the anti-colonial struggle and short-lived first prime minister of the independent Congo. 

Lumumba was murdered by Congolese separatists and Belgian mercenaries in 1961 and his body dissolved in acid, but the tooth was kept as a trophy by one of his killers, a Belgian police officer.

Eastern violence 

The Belgian sovereign's trip also comes at a time of heightened tension between Kinshasa and neighbouring Rwanda over rebel activity in the conflict-torn eastern DRC. 

DRC's government has accused Rwanda of backing the resurgent M23 militia, an accusation which Rwanda has denied.

At a news conference in Kinshasa on Wednesday, President Tshisekedi told reporters that he saw security support as a priority in DRC's relationship with Belgium. 

"There is no development without security," the president said. 

The DRC, a nation of about 90 million people, is one of the poorest countries in the world.

Over 120 groups roam the country's volatile east, many of which are a consequence of regional wars more than two decades ago, and civilian massacres remain common.

King Philippe, in his speech Wednesday, also said the situation in eastern DRC "cannot continue". 

"It is the responsibility of all of us to do something about it," he added.

(AFP)

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Belgium's King Philippe begins historic six-day visit to DR Congo

EYE ON AFRICA

Anti-Rwanda protests hit cities in DR Congo as tensions rise

The Debate

Confronting colonial past: What's at stake in Belgian king's visit to DR Congo?

Opex 360

À cause de malfaçons, la modernisation du porte-avions russe « Amiral Kouznetsov » va prendre encore du retard

par Laurent Lagneau · 8 juin 2022

Immobilisé pour une lourde opération de maintenance et de modernisation à l’issue de son premier engagement opérationnel au large de la Syrie, en 2016, l’unique porte-avions de la marine russe, l’Amiral Kouznetsov, ne reprendra pas la mer cette année, contrairement à ce qu’avait assuré une source industrielle russe à l’agence Tass, en avril 2020.

Pour rappel, celle-ci avait affirmé que le porte-avions serait « prêt pour des essais en mer en 2022 ». Et, pour donner du poids à cette affirmation, un avis de marché pour la mise en peinture de sa coque avait été diffusé quelques semaines plus tôt par le chantier naval de Zvyozdochka, chargé de sa modernisation. « Conformément à la pratique courante, une fois la peinture terminée, un navire part en essais en mer », avait-il été avancé par Tass, à l’époque.

Cela étant, cette échéance paraissait ambitieuse au regard des impondérables ayant rythmé ce chantier. En octobre 2018, une coupure d’électricité fut à l’origine du naufrage d’un dock flottant… et de la chute de sa grue sur une partie du pont d’envol qui venait juste d’être refaite. Du moins, c’est ce qui avait avancé au moment des faits, PJSC Rossetti; le fournisseur d’électricité du chantier naval ayant affirmé ne pas avoir détecté de panne sur son réseau au moment de cet incident.

Puis, un an plus tard, un incendie s’était déclaré à bord du porte-avions, lors de travaux de soudure effectués près d’une cale où était stocké du… carburant. Il fallut vingt-quatre heures pour éteindre les flammes. On pensait alors que, en raison des fortes températures, ses structures avaient souffert. Ce qui, a priori, ne fut pas le cas. « Nous avons de la chance que l’incendie n’ait rien endommagé d’important. Il n’y a aucune raison de croire que l’accident affectera de toute façon l’achèvement de la révision de l’amiral Kouznetsov », expliqua alors Alexei Rakhmanov, le Pdg du conglomérat United Shipbuilding Corporation [USC].

Quoi qu’il en soit, le porte-avions ne sera pas au rendez-vous de l’échéance fixée il y a deux ans… En effet, Vladimir Korolev, le directeur général adjoint des activités militaires d’USC a récemment admis que le chantier serait finalement terminé en 2023. En réalité, la marine russe devra patienter au moins un an de plus. Et encore, si tout va bien…

« Le transfert de l’Amiral Kouznetsov à la flotte après sa modernisation et tous les tests d’État ultérieurs auront lieu au plus tôt en 2024 », a en effet confié une source industrielle à Tass, ce 8 juin. Et d’expliquer que le chantier prendrait encore « plusieurs mois » en raison de malfaçons découvertes après l’exécution de certains travaux.

En 2024, le porte-avions Amiral Kouznetsov n’aura pas navigué depuis au moins sept ans… Ce qui se traduira immanquablement pour l’aviation embarquée russe par des pertes de savoir-faire, faute de pouvoir former de nouveaux pilotes et entretenir les compétences des plus anciens.

Pour rappel, la modernisation du navire, évaluée à 300 millions d’euros au début du chantier, vise à changer ses chaudières, à remplacer ses installations aéronautiques et à le doter de nouveaux moyens de guerre électronique et de communication ainsi que des systèmes de défense aérienne modernes [dont le Pantsir-M]. Initialement, elle aurait dû être terminée en 2020.

Valeurs Actuelles

Patrimoine : la soie revient en majesté à Tours

C’est un fait très largement méconnu du grand public mais aussi de la plupart des historiens. Les 400 tentes du camp du drap d’or, pour certaines recouvertes de brocart, une étoffe de soie incrusté d’argent et d’or, ont été réalisées à Tours à la demande du roi François 1er. C’est cette épopée, synonyme du passé soyeux de Tours passé que se propose, 500 ans après l’événement, de faire découvrir la manifestation organisée pendant 15 jours par l’association « Tours, cité de la soie ». A la clé, un programme dense composé d’une exposition à l’Hôtel de ville tourangeau où seront présentés un métier à tisser du XVIIIe siècle et une tente de la Renaissance reconstituée. Côté animations, des initiations au tissage de fil d’or, mais aussi la présentation d’un élevage de vers à soie, seront proposées dans le cadre de cette manifestation. Enfin, un cycle de conférences sur le Camp du drap d’or et l’histoire de la soierie à Tours viendra encore enrichir cette biennale anniversaire. Il réunira les meilleurs experts anglais et français de ces sujets.

La dernière soierie tourangelle sauvée des eaux

Une seule soierie tourangelle, sur près d’une centaine à l’époque, témoigne aujourd’hui de ce passé : la société Jean Roze. Fondée en 1660 par Jean Baptiste Roze, elle a perduré non sans difficultés économiques. Jusqu’aux années 2000, les tissus de l’entreprise tourangelle étaient renommés dans la France entière. Ils avaient même dépassé les frontières de l’Hexagone: ses tentures d’ameublement revêtent ainsi les murs du palais de Buckingham et du palais du sultan d’Oman. Placée en liquidation en 2018, la société a dû son salut à Arnaud Lebert, un entrepreneur parisien qui ne voulait pas laisser mourir l’entreprise plus que tricentenaire. Cet amoureux de la Touraine et des fibres végétales a remis la soierie sur les rails du développement. Et les commandes sont reparties à la hausse tant grâce au carnet d’adresses du repreneur qu’au savoir-faire de la soierie tourangelle. Roze avait ainsi obtenu le label d’entreprise du patrimoine vivant en 2006 : une distinction dont bénéficie seulement un nombre réduit de sociétés. Les tissus français Pierre Frey et américain Claremont, références mondiales dans l’ameublement, se fournissent à nouveau auprès de l’entreprise tourangelle en marque blanche. Sauvée de la faillite, la soierie Roze a réalisé 1,5 million d’euros de chiffres d’affaires l’année dernière.

Le Camp du drap d’or : un événement diplomatique majeur

La rencontre diplomatique du Camp du drap d’or, destinée à renforcer la paix encore fragile entre la France et l’Angleterre, s’est tenue du 7 au 25 juin 1520 près de Calais, dans un no man’s land situé entre les deux pays. Avec l’élection de Charles 1er d’Espagne comme nouvel empereur du Saint empire romain germanique, le roi de France cherche alors des alliances, notamment celle de son puissant voisin anglais. Pas moins de 3 000 personnes seront accueillies et vivront dans cet immense village de tentes pendant ces quatre jours restés dans l’Histoire. Le souverain français, qui souhaitait éblouir son rival et cousin Henri VIII Plantagenet, ne confia pas par hasard à Guillaume de Seigne, seigneur de Bléré, la commande des quelque 400 tentes prévues pour la rencontre. Cet officier d’artillerie est à la fois un logisticien, habitués aux campements lors des campagnes, mais aussi un comptable hors pairs. Surtout, la bourgade de Bléré est située à quelques kilomètres de Tours, l’une des deux cités de la soie française avec Lyon. Œuvrent à l’époque en Touraine parmi les meilleurs tisserands du royaume, arrivés de Gênes en Italie à partir de 1470. Au XVe siècle, les soieries italiennes régnaient en maître parmi les cours royales européennes, dont elles avaient, de fait, le monopole de la fourniture en tissus précieux. Le roi Louis XI, installé à Tours, décide de changer la donne. Il invite 17 ouvriers génois à venir dans sa nouvelle capitale. Toutes les compétences sont représentées au sein de cette première vague de migrants économiques : tisserand, ourdisseur, dévideur, couturier notamment. La profession s’organise et se développe jusqu’à compter 70 maîtres tapissiers en 1512, dont les ateliers emploient en moyenne une dizaine d’ouvriers. Pas moins de 700 personnes, soit 20% environ de la population active tourangelles, travaillent dans les soieries de la ville au moment du Camp du drap d’or

Chantier mené en un temps record

A la dimension du chantier commandé en février 1520 aux tisserands tourangeaux par François 1er, s’ajoute un handicap supplémentaire : le délai de seulement trois mois. Les 700 spécialistes locaux se retrouvent bientôt tous à pied d’œuvre et une immense salle de l’archevêché de Tours est réquisitionnée. Une autre pièce du château est bientôt annexée, le premier atelier étant devenu trop exigu. Quatre forges sont installées dans le jardin de l’archevêché pour produire les ferrures des mats destinés à soutenir les tentes. Mené à terme dans un temps record, le chantier doit ensuite être déplacé dans le Nord, sur le lieu même de la rencontre. Pas moins de 100 charrettes chargées d’étoffes précieuses s’ébranlent en convoi au milieu du mois de mai 1520 sous bonne garde de l’armée. Sur place, le camp est monté par les Tourangeaux avec au centre le pavillon royal. François 1er dispose de plusieurs tentes, la plupart recouvertes de fil d’or, dont une chapelle. Le quartier du roi est traversé de coursives où se pressent courtisans et valets. Henri VIII n’est pas en reste dans la démonstration de luxe. Le souverain anglais s’est fait construire un palais mobile en bois et entièrement vitré, le Crystal Palace.

Jusqu’en 1685, date de la révocation de l’Édit de Nantes, Tours conservera son rang de cité de la soie, avec aux premières loges les ateliers Roze, Cerisier, Cartier et Champoiseau. Le départ de nombreux protestants à la fin du XVIIe siècle prive la ville de main d’œuvre, qui émigreront notamment à Krefeld aux Pays bas et dans le quartier londonien de Spitalfields. La révolution française, entraînant le désordre économique et l’émigration d’une partie de la noblesse, premiers consommateurs d’étoffes précieuses, tirera un trait presque définitif sur l’épopée de la soie à en Touraine. Seulement huit manufactures tourangelles perdureront après 1820. A force de concentration, elles ne seront plus que quatre en 1900. Après l’arrêt des soieries Le Manach en 2013, seule l’entreprise Roze témoigne aujourd’hui du passé soyeux de Tours. La représentante de la 12e génération de cette famille de fabricants, Antoinette Roze, présidente de « Tours cité de la soie », est d’ailleurs à l’origine de la biennale.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Algeria suspends Spain co-operation treaty over Western Sahara dispute

Issued on: 08/06/2022 - 18:03

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Algeria said Wednesday it was suspending a decades-old co-operation treaty with Spain, after Madrid backed the position of the North African country's arch-rival Morocco on the disputed Western Sahara.

"Algeria has decided to immediately suspend the treaty of friendship, good neighbourliness and co-operation," the Algerian presidency said in a statement.

Madrid and Algiers had signed the deal in 2002 to promote dialogue and cooperation on political, economic, financial, education and defence issues.

A Spanish diplomatic source told AFP that the government of Pedro Sanchez "regrets the Algerian decision".

Separately, Algeria's banking association issued a statement telling banks that imports of goods and services from Spain were stopping because the treaty was suspended.

Algeria's move came in retaliation after Spain in March publicly recognised Morocco's autonomy plan for the disputed territory, helping end a year-long diplomatic spat between the two kingdoms.

But Algeria said Wednesday that Spain's move had been "in violation of its legal, moral and political obligations" towards the territory, a former Spanish colony.

That reflects the complex challenge Madrid faces in balancing its ties with both states, bitter rivals.

Algeria, which backs the Polisario movement seeking independence in the Western Sahara, had in August last year broke off diplomatic ties with Rabat over "hostile acts".

Morocco controls 80 percent of the Western Sahara.

The rest is held by the Polisario, which fought a 15-year war with Morocco after Spanish forces withdrew in 1975 and demands a referendum on independence.

'Illegitimate formula'

Morocco has offered limited autonomy but insists the phosphate and fisheries-rich enclave must remain under its sovereignty. 

Spain officially endorsed that position in March to help resolve a year-long diplomatic dispute sparked by a visit by Polisario leader Brahim Ghali to Spain for treatment for Covid-19.

Weeks after his hospitalisation, Moroccan border forces looked the other way as more than 10,000 migrants surged into Spain's tiny North African enclave of Ceuta, an incident seen as meant to pressure Madrid.

In April Sanchez made an official visit to Morocco to patch up ties after his government backed Rabat's 2007 autonomy plan.

Algiers said Wednesday that Madrid had thereby "given its full support to an illegal and illegitimate formula... advocated by the occupying power".

Spain's position is complicated because while it shares borders and strong economic ties with Morocco, it also depends partly on Algeria for natural gas.

That dependence has become more acute as energy prices exploded following Russia's invasion of Ukraine, but also because Algeria in October last year stopped pumping gas to Spain through a pipeline traversing Morocco.

Algeria and Morocco have seen months of tensions since Morocco re-established ties with Israel in December 2020 in exchange for Washington also recognising Rabat's sovereignty over the Western Sahara.

That came just weeks after the Polisario had declared a 1991 ceasefire null and void, stepping up attacks on Moroccan forces.

(FRANCE 24 with AFP)

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Polisario Front breaks off contact with Spain over U-turn on Western Sahara

Spain’s Sanchez visits Morocco, marking ‘new phase’ after Western Sahara reversal

Dozens of migrants drown off Western Sahara, aid agency says

Opex 360

Rheinmetall et Krauss-Maffei Wegmann s’associent pour assurer le soutien des blindés de l’Otan dans les pays baltes

par Laurent Lagneau · 8 juin 2022

Vingt-quatre heures après que le chancelier allemand, Olaf Scholz, a indiqué que la Bundeswehr déploiera une « brigade robuste » en Lituanie afin de renforcer le flanc oriental de l’Otan face à la Russie, Rheinmetall et Krauss-Maffei Wegmann ont annoncé la création d’une co-entreprise qui, appelée Lithuania Defence Services, sera chargée d’assurer un soutien logistique aux unités engagées dans les pays baltes.

Cette filiale commune aux deux industriels allemands [qui se partagent son capital à parts égales] va commencer ses activités dès juin 2022. Pour cela, elle dispose d’un « centre de maintenance et de logistique à la fine pointe de la technologie » de 12’000 mètres carrés, implanté à Jonaga, soit à deux pas de la base de Rukla [Lituanie], où est déployé le bataillon multinational dont l’Allemagne est la nation-cadre.

Dans un premier temps, Lithuania Defence Services aura à s’occuper du Maintien en condition opérationnel [MCO] des véhicules blindés de combat d’infanterie « Boxer » [ou « Vilkas »] en service au sein de l’armée lituanienne. Puis ses activités s’étendront aux véhicules de facture allemande mis en oeuvre par les unités engagés dans les pays baltes sous la bannière de l’Otan, à savoir les obusiers automoteurs PzH 2000, les chars Leopard 2 et les blindés Puma.

#Rheinmetall and Krauss-Maffei Wegmann set up joint venture for servicing #NATO vehicles in the Baltic States.https://t.co/Hx7Uv91A21 #Defence #Military pic.twitter.com/Lr2iUDouzI

— Rheinmetall (@RheinmetallAG) June 8, 2022

« En tant que fabricants d’équipements de toutes ces plateformes, Rheinmetall et Krauss-Maffei Wegmann possèdent un savoir-faire inégalé », font valoir les deux industriels allemands.

Pour Rheinmetall, cette filiale implantée en Lituanie permettra notamment de réduire le temps d’intervention sur les véhicules en cas de besoin, d’améliorer la chaîne d’approvisionnement en pièces détachées et, surtout, de « promouvoir l’interopérabilité entre les forces armées et les industriels de la défense des États membres de l’Otan ». En outre, ce centre logistique pourrait être très utile dans le cas où le passage de Suwalki, coincé entre l’enclave russe de Kaliningrad et la Biélorussie venait à être bloqué…

France24 - Monde

Vendre dans le nouveau monde du travail

proposé et financé par

Publié le : 23/05/2022 - 10:52

Business Reporter

Suite à la pandémie, de nombreuses personnes souhaitent changer d'emploi, cela représente une véritable opportunité pour les professionnels des ventes.

La pandémie a sans aucun doute donné aux gens des fourmis dans les jambes. Ils n'ont pas seulement une envie de loisirs et de voyage, mais ils sont de plus en plus désireux de découvrir de nouvelles choses au travail. Et cela se traduit par un sursaut du nombre de transitions d'emploi.

Les données de LinkedIn montrent qu'il y a eu une augmentation de 19 % du nombre d'acheteurs B2B qui ont changé d'emploi dans la région EMEA entre octobre et décembre de l'année dernière. Avant la pandémie, un acheteur B2B conservait son emploi pendant plus de neuf ans en moyenne. Au plus fort de la pandémie, les changements d'emploi sont pratiquement passés à zéro.

Cependant, à mesure que le monde tire un trait sur ce qui est, espérons‑le, le pire de la crise, le turnover des employés atteint des niveaux sans précédent. On appelle ce phénomène le « Great Reshuffle », et il représente à la fois un défi et une opportunité pour les professionnels de la vente.

Ryan Roslansky, PDG, Linkedln.

La conséquence directe de la pandémie dans le monde du travail est la demande accumulée de gens qui cherchent de nouveaux emplois et déménagent à un rythme record. Cela peut poser des difficultés aux professionnels de la vente. Les objectifs de vente changent beaucoup plus souvent. Il n’est pas surprenant qu’un récent sondage de Linkedln ait révélé que quatre vendeurs sur cinq ont perdu une opportunité ou perdu du temps parce qu’une personne qui travaillait sur le compte en question était partie.

Sécurisation des comptes avec le multithreading

Mais si avoir à faire face à l'évolution des perspectives de vente peut être difficile, ce n'est pas un problème sans solution. La solution est le « multithreading ».

Le multithreading consiste à établir des relations de confiance avec plusieurs personnes qui ont une influence sur les achats effectués sur un compte. Cela fait partie des bonnes pratiques, comme le prouve la recherche de Linkedln Sales Navigator : les vendeurs qui sont connectés sur Linkedln à au moins quatre personnes sur un compte donné sont 16 pour cent plus susceptibles de conclure un accord avec cette entreprise, comparé aux vendeurs qui ont moins de quatre connexions.

Cela signifie que si vous pouvez établir des relations avec plusieurs personnes au sein d'une organisation, vous êtes plus susceptible de conclure un accord. C'est évident : si vous n'avez qu'un seul contact et que celui-ci s'en va, vous devrez tout recommencer et établir de nouveaux liens.

Pour éviter cela, vous devez vous montrer proactif. Faites un inventaire des personnes qui ont une influence sur les achats dans votre compte. Prenez le temps de comprendre qui sont ces personnes : prenez le temps d'apprendre à les connaître, d'évaluer leurs rôles et leurs besoins et de voir comment elles interagissent avec leurs collègues. Ensuite, faites de votre mieux pour nouer des relations multiples au sein de ce réseau.

Pour commencer, demandez à quelqu'un de votre réseau de vous faire une chaleureuse introduction auprès de ses collègues. Vous pouvez également vous présenter vous-même, peut-être en posant une question qui montre votre connaissance de leur secteur d'activité.

Le multithreading demande du temps et des efforts. Mais c’est beaucoup plus facile que de repartir de zéro sur un compte. Établissez de multiples relations au sein de vos comptes clés et vos opportunités de vente deviendront plus sûres, et pourraient même prendre de l’ampleur à mesure que les différentes exigences de vos différents contacts entrent en jeu.

L'opportunité offerte par les contacts qui changent de société

Le multithreading est un excellent moyen de protéger vos comptes lorsque des contacts importants s'en vont. Mais il existe également une épingle du jeu à tirer de ces changements. Si un employé clé quitte sa société, cela vous offre une porte d'entrée au sein de cette entreprise.

Cette opportunité ne concerne pas seulement les personnes que vous connaissez déjà. Toute personne qui commence un nouvel emploi est susceptible d'être plus ouverte à de nouveaux contacts, le temps qu'elle s'adapte à son nouvel environnement. Par exemple, les taux d'acceptation des lnMails Linkedln sont beaucoup plus élevés parmi les professionnels qui ont récemment commencé un nouvel emploi.

C'est particulièrement important lorsqu'un nouveau leader prend en charge une équipe. Bien souvent, ils souhaitent changer un peu les choses, et cela se traduit généralement par un investissement dans de nouveaux outils et services. C'est le moment idéal pour présenter une opportunité d'achat.

Donc, lorsque vous remarquez un nouvel employé dans un compte prioritaire, contactez-le pour le féliciter. Ensuite, apprenez à le connaître et à comprendre quels sont leurs défis et leurs objectifs, afin de savoir comment vous pourriez lui apporter une valeur ajoutée.

Pour profiter au mieux de cette opportunité, vous devrez tenir à jour une liste de contacts. Il est important de surveiller quand vos acheteurs actuels changent de rôle ou si un nouvel acheteur rejoint un compte clé. Vous devrez également identifier chaque personne qui a une raison d'acheter vos produits et établir des relations avec le plus grand nombre possible. Il est très utile de garder une liste de vos anciens acheteurs qui travaillent dorénavant dans d'autres entreprises. Toutes ces activités importantes peuvent être automatisées, par exemple en utilisant l'outil Sales Navigator de Linkedln.

S’adapter au « great reshuffle »

Il n'y a pas moyen d'éviter tous ces changements. Mais les vendeurs qui savent s'adapter verront cela comme une opportunité et en profiteront pour créer de nouveaux liens et élargir leur réseau, ce qui facilitera leur succès. Vos acheteurs vont changer. Et cela signifie que la façon dont vous abordez vos comptes cibles devra également changer. Il est crucial d'avoir la bonne information, mais aussi le bon état d'esprit pour utiliser cette information à bon escient.

« Cette tendance n'est pas propre à la vente, mais bon nombre de ses implications le sont », explique Liam Halpin de Linkedln. « Dans notre profession, tout dépend des relations - et les relations dépendent de la continuité. Nous ne pouvons pas accepter que les cycles de vente stagnent et que les clients s'en aillent parce que cette continuité est constamment interrompue. Il est donc essentiel pour nous de développer des structures et des méthodologies de vente qui peuvent continuer à fonctionner dans un monde en mouvement. »

Donc, acceptez le changement. Mais assurez-vous que vous et vos équipes de vente disposez des outils nécessaires pour tirer votre épingle du jeu.

En savoir plus sur Linkedln Sales Solutions ici

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Valeurs Actuelles

Jean des Cars : « Elizabeth II est un témoin actif de soixante-dix ans de nos vies »

Valeurs actuelles. Elizabeth II fête cette semaine son jubilé de platine. Bien qu’elle suscite l’admiration de son peuple, Elizabeth Alexandra Mary était-elle prête à être reine ? Jean des Cars. Lorsqu’elle naît en 1926, Elizabeth est princesse de famille royale. En aucun cas elle doit accéder au trône puisque son oncle, le futur Edouard VIII, doit être le prochain souverain. Puis vient le fameux scandale avec Mrs Wallis Simpson. Pour les Britanniques, l’année 1936 est un cauchemar. En janvier, Georges V, grand-père d’Elizabeth, meurt. Edouard VIII règne quelques mois puis abdique sans avoir été couronné. C’est donc son frère, Georges VI, qui monte sur le trône. Elizabeth II devient une princesse héritière à la fin du mois de novembre 1936. À partir de cette année, sa vie change.

Elle n’a donc pas été éduquée pour être reine … Elle a été éduquée comme une princesse. Elle avait une gouvernante belge. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Elizabeth passe la majorité de son temps à Windsor (comté royal du Berkshire) avec sa sœur Margaret puisque Londres, et notamment le palais de Buckingham, étaient bombardés. Pendant sa jeunesse, Elizabeth a fait l’expérience de la guerre, des restrictions, de la peur et a vu des familles meurtries par la perte d’un proche. Durant la guerre, elle a droit à un œuf par semaine, le dimanche. Elle apprend à conduire des camions et des voitures si bien qu’on lui concède des talents de mécanicienne. À partir de 1942, alors que la guerre s’envenime, Georges VI informe sa “Lilibeth” de tous les dossiers confidentiels.

Elizabeth II a été sacrée reine du Royaume-Uni le 2 juin 1953 en la cathédrale de Westminster. Racontez-nous cette journée. Elizabeth a appris qu’elle était reine le 2 février 1953 alors qu’elle était en voyage avec son époux au Kenya. Partie en princesse héritière, elle revient en reine. Dès l’annonce de la mort de Georges VI, Philip marche deux pas derrière Elizabeth, protocole oblige. Le gouvernement l’attend au grand complet à l’aéroport puis après le passage devant le conseil privé au palais de Saint-James, elle est reconnue comme héritière légitime. On prépare alors son couronnement et son sacre. Elizabeth exige que la cérémonie soit télévisée pour que les gens qui habitent dans les coins les plus reculés du Royaume-Uni et du Commonwealth puissent avoir le sentiment d’être conviés à Westminster. Winston Churchill était contre. Il s’agissait d’une opération mondiale de fin de guerre dans un Royaume-Uni en crise économique. J’avais dix ans lorsque j’ai vu “le spectacle” du couronnement de la reine retransmis à l’Olympia. Le sacre était discrètement filmé si bien qu’on n’a pas pu voir le moment de l’onction sacrée. Avec cette cérémonie, Elizabeth devient dès 1953 la reine de l’image… et elle l’est restée ! Petite précision importante, on dit toujours reine d’Angleterre alors qu’elle est reine du Royaume-Uni et d’une quinzaine d’États du Commonwealth, ce qui n’est pas rien.

Dans l’imaginaire populaire, Elizabeth II est perçue comme une femme à la fois rieuse et sérieuse. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur sa personnalité et ses qualités ? Elizabeth, très consciencieuse, travaille beaucoup. Elle étudie ses dossiers jusqu’à tard dans la nuit. On disait il n’y a pas si longtemps que si l’on voyait à Buckingham une fenêtre illuminée encore à 11 heures du soir, c’est que la reine est encore en train d’examiner les dossiers du gouvernement. Tout le monde a salué sa conscience professionnelle. Outre cette qualité, Elizabeth marque les esprits par son sens de l’humour. Elle aime beaucoup rire. Un jour, un membre du parti travailliste a dit à un journaliste : « Notre reine a de très jolies jambes. » Cette phrase a fait beaucoup de bruit si bien que l’homme en question s’est excusé auprès de Buckingham. La reine a répondu avec un grand naturel : « Il y a longtemps qu’un homme politique n’avait dit quelque chose d’aimable sur moi ».

En 2012, pendant les JO, elle a tourné dans le plus grand secret ce petit film avec Daniel Craig où elle joue son propre rôle. « Good evening Mr. Bond », a t-elle dit à la star hollywoodienne. Puis on a cru qu’elle sautait en parachute ! Les dizaines de milliers de spectateurs et les millions de téléspectateurs étaient stupéfaits. Elle a un sens de l’humour et de l’autodérision dans la tradition. Autre qualité importante, Elizabeth aime mettre les gens à l’aise. Lorsqu’elle a une audience avec une personne et qu’elle souhaite en finir, elle change son sac de bras discrètement pour que sa dame d’honneur mette fin à l’entrevue et présente l’invité suivant.

Enfin, c’est quelqu’un qui tient sa parole. Elle est très solide dans ses engagements. Elle avait promis au président du Ghana Kwame Nkrumah de venir le voir. Après plusieurs annulations, elle a décidé de le rencontrer malgré la réticence du gouvernement travailliste qui voyait d’un mauvais oeil que la reine se rende dans un pays devenu marxiste. Il y a une photo extraordinaire d’Elizabeth dansant avec le président du Ghana. Après cette danse, Kwame Nkrumah a déclaré que c’était « la reine la plus socialiste du monde ».

Quand on parle d’Elizabeth II, nous viennent tout de suite à l’esprit ses chiens et ses chevaux. Quelles sont les passions qui l’animent ? Je dirais que la vie à la campagne est sa plus grande passion. C’était d’ailleurs le grand drame de Diana. Elizabeth aime les piques niques, la nature et l’équitation. D’ailleurs, Londres est la ville où le cheval a conservé toute sa place car il y a toujours des cavalcades. Elizabeth est elle-même une grande cavalière. Le jour de son couronnement, elle a parié sur son cheval qui a malheureusement perdu. Après cela, Elizabeth a consolé l’entraîneur ! Très récemment, on l’a vu éclater de rire parce que son cheval avait gagné une course équestre. Cette photo est très touchante quand on sait ce qu’a traversé la reine dernièrement entre la mort de son mari et les histoires de famille. Signe de sa passion pour l’équitation, Elizabeth va recevoir d’Emmanuel Macron un cheval de la garde républicaine à l’occasion de son jubilé de platine.

Durant ses soixante-dix ans de règne, la reine a été confrontée à plusieurs crises. Quelles sont celles qui l’ont le plus marquée ? Toutes. La première crise politique et militaire a été celle de Suez en 1956 où Elizabeth a été mal conseillée. Cela a été un grand échec. Il y a aussi d’autres crises plus discrètes mais qui ont fait du bruit plus tard comme la découverte que sieur Anthony Blunt avait été un agent secret du roi Georges VI. La reine n’était pas contente de cette découverte. Elle a vécu aussi des scandales familiaux et toujours avec beaucoup de calme. Il y a également l’année 1992, cette « annus horribilis » avec, entre autres, l’incendie du palais de Windsor. Cette bâtisse de 1 000 d’histoire représente beaucoup pour la reine. C’est la plus grande forteresse du monde habitée. Pour l’anecdote, le grand-père d’Elizabeth a décidé en 1917 de remplacer le nom allemand familial de Saxe-Cobourgau au profit de Windsor qui retire toute consonance germanique. En 1992, son fils Andrew se sépare de sa femme, Sarah Ferguson, et sa fille, Anne, divorce de son premier mari, le capitaine Mark Phillips. À cela, s’ajoute la sortie du livre de Diana qui révèle ses problèmes conjugaux et la liaison de son époux le Prince Charles avec Camilla Parker-Bowles.

La relation tendue entre Diana et Elizabeth II n’a-t-elle pas entachée la monarchie ? Avec Diana, il y a toujours eu beaucoup de mal entendu. Diana en voulait à la reine qui ne voulait pas qu’elle soit protégée par les agents de sécurité. Lady Di est tombée entre les mains de Dodi Al-Fayed qui était un personnage douteux. Cela a été très dur.

Elizabeth est un extraordinaire mélange de tradition et d’innovation

Puis, la princesse de Galles est décédée dans un accident de voiture sous le pont de l’Alma en août 1997. On en a voulu à la reine car elle n’est pas revenue de Balmoral tout de suite. Il a fallu que Tony Blair intervienne. En réalité, Elizabeth voulait protéger ses petits-enfants William et Harry. Ce malentendu a conduit à une crise de la couronne. Les choses se sont arrangées lorsque Elizabeth a perdu sa mère, “la Reine mère”, décédée à l’âge de 101 ans, le 30 mars 2002.

En 70 ans de règne, Elizabeth II a été une témoin privilégiée des progrès techniques et des avancées sociales. Est-elle pour autant une reine moderne ? Elle l’est ! Elizabeth est un extraordinaire mélange de tradition et d’innovation. Elle accompagne dans les années 60 ce qu’on appelle le Swinging London, qui est un temps anglais de folie et de rénovation marqué par les Beatle et les Rolling Stones, entre autres. La monarchie est un spectacle et la reine a su vivre avec son temps. Elle est passée très vite des téléphones cryptés au téléphone portable et à internet. Elle regarde ses courriels et aussi les réseaux sociaux. Mais la reine préfère tout de même les discussions et les moments familiaux au téléphone. Elle a fait remarquer un jour à Meghan et à Kate que ce serait bien qu’elles lâchent leur portable de temps en temps.

La reine n’était pas ravie du vote en faveur du Brexit

La reine a-t-elle déjà enfreint ne serait-ce qu’une fois à son devoir de réserve ? Oui, notamment lors du référendum sur l’indépendance de l’Écosse. Tony Blair a expliqué que « la reine a ronronné de satisfaction » en apprenant la victoire du “non”. Ce n’est pas une surprise tant la reine est attachée à l’Écosse. Certains commentateurs pensent que la reine a montré son mécontentement au moment du Brexit. Au parlement, elle était tout de bleu vêtu et portait un chapeau avec des fleurs jaunes qui rappellent les étoiles du drapeau européen. Elizabeth, se considérant Européenne, n’était pas ravie du vote en faveur du Brexit. Il faut se souvenir de son enthousiasme lors de l’inauguration du tunnel sous la Manche.

Le duc d’Édimbourg est décédé l’année dernière. Quel couple formait-il ? Avec son humour invraisemblable et ses plaisanteries parfois douteuses, Philip d’Edimbourg a séduit la reine. Il a toujours été là pour elle. Rendez-vous compte qu’Elizabeth est tombée amoureuse de lui alors qu’elle n’avait que treize ans en juillet 1939. Elle a un sens de la décision qui est formidable : « Ce sera lui et personne d’autre », a-t-elle dit à l’époque. Les préparatifs du mariage étaient compliqués puisque les sœurs de Philip étaient mariées avec des Allemands.

Lors de leur noce d’or, Elizabeth a fait savoir à son époux qu’il était « son roc ». Le prince Philip est décédé le 9 avril 2021. Lors des funérailles, Elizabeth a touché le monde entier avec sa robe et son masque noirs. Mais la reine n’a pas voulu imposer sa vision du deuil au monde entier. Peu de temps après, elle s’est rendue au sommet des chefs d’État et de gouvernement en Cornouailles et portait une robe claire.

Que ma vie soit longue ou courte, je serai au service de votre nation

Malgré le poids de la fonction, Elizabeth II a t-elle été suffisamment présente pour sa famille ? La reine a été obligée après son couronnement de faire un tour du monde. Le prince Charles et la princesse Anne ont été séparés de leur mère le temps du voyage. Elizabeth a été très souvent absente. Charles se sentait un peu seul mais heureusement il a eu sa grand-mère, la reine mère, avec lui. La reine a été prise par son devoir d’État. Malgré ça, elle a un grand sens de la famille. J’ai été très frappé par son discours de Noël retransmis en décembre dernier qui était humaniste et sensible. Elle y parle entre autres de la douleur des gens qui perdent des proches en raison de la guerre ou de la maladie. Ce discours a bouleversé des gens qui ont perdu un être cher. À cette occasion, des photos des personnes les plus importantes de sa vie ; on y voit son père, George VI, son fils, Charles et son petit-fils, William. Harry et Meghan sont absents…

Les liens entre Elizabeth II et Harry et Meghan sont-ils rompus ? Elle a été très déçue par le déballage médiatique de son petit-fils. L’interview d’Oprah Winfrey a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase et les mémoires d’Harry vont bientôt être publiés… La reine a été très blessée lorsque Meghan, jugeant que ça n’avait pas de «grand intérêt», a refusé de rendre visite aux Etats du Commonwealth en Afrique. Il faut se souvenir de son discours à sa majorité le 21 avril 1947 : « Que ma vie soit longue ou courte, je serai au service de votre nation », a t-elle dit. La relation va de l’avant avec Harry. Malgré les drames de famille, Elizabeth va essayer d’avoir le maximum de gens sur le balcon de Buckingham. Peut-être pas Andrew puisqu’il a trop dégradé l’image de la couronne avec ses scandales sexuels. Elizabeth II est très courageuse et a beaucoup de retenu. Elle n’expose pas les querelles familiales et son linge sale pour protéger la couronne.

Elizabeth II est un témoin actif du siècle dernier

Comment les Anglais préparent-ils ce jubilé ? Il y aura de grandes fêtes avec des défilés et des banquets. Tout le Royaume-Uni est en effervescence. Son peuple pourra profiter de la célébration puisque le pays a décrété trois ou quatre jours fériés. Elizabeth II bat le record de longévité de Victoria. Elle est tellement contente de pouvoir fêter son jubilé de platine. Les Anglais sont également rassurés de voir que leur souveraine prépare sagement l’avenir. En février dernier, elle a désigné Camilla future reine consort. De son côté, le prince Charles a accès au contenu des dossiers secrets du gouvernement. Il y a trois semaines, il a récité son premier discours du trône au parlement.

Lorsqu’elle devient reine, Staline est toujours à Moscou

Ce n’est pas le premier livre sur Elizabeth II que vous écrivez. Pourquoi cette reine vous fascine autant ? Elle me fascine car elle est un témoin actif de soixante-dix ans de nos vies. Personne d’autre n’arrive à sa cheville. Elle a connu un nombre important de gens, de présidents français, de papes. François Mitterrand était fasciné par ce personnage qui a connu tellement de crises : celles de l’après-guerre, de la décolonisation, etc. Elle est actuellement le seul chef d’État en fonction qui a connu la Seconde Guerre mondiale. Lorsqu’elle devient reine, Staline est toujours à Moscou. C’est fou comme parcours ! S’il y a une chose qu’elle ne fera jamais c’est bien d’abdiquer. Elle peut être malade et affaiblie, elle restera toujours. Dans ce cas de figure, une régence pourra être proclamée. Elizabeth II a une force qui suscite mon admiration.

Jean des Cars, Pour la reine – hommage à Elizabeth II, 227 pages, Perrin, 15€

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Is it too late to avoid the worst of the climate crisis?

Issued on: 09/06/2022 - 12:18

Erin Ogunkeye

In what was largely seen as a final warning, the latest Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC) climate report cautioned that it's "now or never" if the world wants to prevent an irreversible climate disaster. As global leaders struggle to make meaningful changes, some of the world's most vulnerable nations are already facing the consequences of inaction. Roxy Koll, climate scientist at the Indian Institute of Tropical Meteorology and a lead author of the IPCC reports, joined us on Perspective to tell us more.

CLIMATE CHANGE

Singapore warily monitors rising sea levels as world marks Oceans Day

Climate talks start in Bonn as Ukraine war overshadows threat of global warming

environment

UN warns key climate change indicators hit record highs in 2021

Opex 360

Artillerie : La France pourrait prochainement livrer six CAESAr de plus à l’Ukraine

par Laurent Lagneau · 8 juin 2022

Le 5 juin, la chaîne de télévision publique France2 a diffusé un reportage au sujet des CAESAr [Camions équipes d’un système d’artillerie de 155 mm] récemment livrés à l’Ukraine par la France. Et, d’après un officier ukrainien, ces systèmes donnent pleinement satisfaction, avec au moins 80 pièces d’artillerie russes qui auraient été détruites depuis qu’ils sont entrés en action. Et cela, grace à leur portée d’environ 40 km, la rapidité de leur mise en batterie et leur mobilité, qui permet d’éviter un tir de riposte.

Selon France2, les forces ukrainiennes disposeraient de dix-huit CAESAr au total. Or, lors d’une audition au Sénat, en mai, le Délégué général pour l’armement [DGA], Joël Barre, avait indiqué que seulement six exemplaires, prélevés sur la dotation de l’armée de Terre, avaient été envoyés en Ukraine pour le moment.

Lors d’un déplacement à Kiev, la semaine passée, la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, n’a guère été précise au sujet de l’aide militaire fournie par la France à l’Ukraine.

« Le président de la République a indiqué à M. Zelenski [son homologue ukrainien, ndlr] que la France poursuivrait et renforcerait ses livraisons d’armements dans le cadre d’un dialogue dont je rappelerai qu’il était ancien et qui permettait tout à la fois d’évaluer les besoins de l’Ukraine et nos capacités à y répondre. Ça a été traduit répidement dans les faits […] avec l’arrivée de CAESAr. D’autres sont attendus. Nous n’avons pas pour habitude de parler de ces questions ouvertement sur la place publique. Nous en parlons entre amis », a déclaré Mme Colonna, avant d’assurer que l’on pourra constater de nouvelles livraisons d’armes dans les « quelques semaines qui viennent ».

Cela étant, et d’après une information d’Europe1, six autres CAESAr devraient prochainement prendre la direction de l’Ukraine, une annonce officielle devant probablement être faite à l’occasion d’un déplacement de M. Macron à Kiev.

« Il est le bienvenu, peu importe quand. Il serait bon que M. Macron vienne pendant la présidence française de l’UE [Union européenne, ndlr], et le meilleur serait qu’il vienne avec d’autres livraisons d’armes pour l’Ukraine, voici l’aide la plus précieuse que nous pouvons recevoir de la France », a d’ailleurs affirmé Dmytro Kouleba, le chef de la diplomatie ukrainienne, le 30 mai.

Comme l’avait expliqué M. Barre, les CAESAr destinés aux forces ukrainiennes ne sont pas exactement les mêmes que ceux utilisés par l’armée de Terre qui, si cette nouvelle aide se confirme, n’en comptera plus que 64 exemplaires [soit une réduction capacitaire de -16%]. À ce propos, dans un entretien publié par la presse régionale, le 4 juin, M. Macron a assuré que « ces livraisons [à l’Ukraine] seront compensées ». Et d’ajouter : « Et j’ai demandé à nos industriels d’accélérer la production d’armements, il ne s’agit pas seulement de reconstituer nos stocks mais aussi de renforcer notre indépendance. »

Quoi qu’il en soit, avant d’être envoyés en Ukraine, ces CAESAr prélevés sur l’inventaire de l’armée de Terre doivent être adaptés aux « systèmes de commandement ukrainiens ». Un travail qui a été confié à Nexter, selon M. Barre.

Par rapport à l’aide militaire fournie par d’autres pays [comme les États-Unis, le Royaume-Uni, la Pologne ou encore la République tchèque], celle de la France se limite à de « petits volumes », souligne Europe1. « La raison principale, selon plusieurs sources militaires, est la résistance politique. Avec ce sujet des armes, Emmanuel Macron avance sur une ligne de crête. D’un côté, il refuse d’apparaître comme belligérant aux yeux des Russes. De l’autre, il souhaite montrer que le rôle de la France ne se limite pas à de l’aide humanitaire, à des livraisons de camions de pompiers ou l’envoi de gendarmes pour enquêter sur les crimes de guerre », avance-t-elle.

Opex 360

Otan : L’Allemagne envisage de déployer une brigade « robuste » en Lituanie

par Laurent Lagneau · 7 juin 2022

Nation-cadre du bataillon multinational déployé en Lituanie au titre de la Présence avancée renforcée de l’Otan [eFP], l’Allemagne fit part de son intention de renforcer son contingent en portant son effectif de 500 à 850 soldats tout en mettant l’accent dans le domaines de l’artillerie, de reconnaissance et du combat NRBC [nucléaire, radiologique, biologique et chimique] quelques jours avant le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Depuis, et avec les mesures prises par l’Otan pour renforcer son flanc oriental face à la menace russe, la Bundeswehr a encore accru sa présence en Lituanie, fournissant environ 62% des 1600 soldats du groupement tactique qu’elle dirige. Mais ce n’est a priori pas fini…

En effet, ce 7 juin, à l’occasion d’un déplacement à Vilnius, où il a rencontré le président lituanien, Gitanas Nauseda, ainsi que les chefs des gouvernement letton et estonien, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a indiqué que l’Allemagne est prête à « renforcer » son « engagement » et « à le faire évoluer vers une brigade robuste ». Et d’ajouter : « Nous défendrons chaque centimètre du territoire de l’Otan ».

Cela étant, M. Scholz n’a pas précisé ce qu’il entendait par « brigade robuste »… Mais d’après l’agence Reuters, des sources gouvernementales allemandes ont affirmé que Berlin a l’intention de tenir une brigade prête au combat qui, forte de 3000 à 5000 hommes, serait susceptible d’être envoyée rapidement en Lituanie si nécessaire.

Il pourrait s’agir de la Panzerlehrbrigade 9 [brigade blindée] ou bien de la Panzergrenadierbrigade 37, qui formera l’ossature de la Force opérationnelle interarmées à très haut niveau de préparation [VJTF] de l’Otan en 2023. Mais dans un premier temps, il est question de porter le contingent allemand en Lituanie à 1500 soldats.

Pour rappel, la Lituanie occupe une place stratégique pour la défense du passage de Suwalki, qui est le seul accès terrestre des pays baltes a reste de l’Union européenne et de l’Otan. Celui-ci est coincé entre l’enclave russe [par ailleurs fortement militarisée] de Kaliningrad et la Biélorussie.

Photo : Bundeswehr/Sébastien Wilke

France24 - World

EU Parliament approves ban on new fossil-fuel cars from 2035

Issued on: 09/06/2022 - 03:53

FRANCE 24 Follow Camille NEDELEC

European Parliament lawmakers on Wednesday voted to support an effective EU ban on the sale of new petrol and diesel cars from 2035, rejecting attempts to weaken the proposal to speed Europe's shift to electric vehicles.

The EU assembly voted in Strasbourg, France to require automakers to cut carbon-dioxide emissions by 100 percent by the middle of the next decade. The mandate would amount to a prohibition on the sale in the 27-nation bloc of new cars powered by gasoline or diesel.

EU lawmakers also endorsed a 55 percent reduction in CO2 from automobiles in 2030 compared with 2021. The move deepens an existing obligation on the car industry to lower CO2 discharges by 37.5 percent on average at the end of the decade compared to last year.

The measure passed by 339 votes to 249 with 24 abstentions at a session in Strasbourg – in practice limiting future sales to emissions-free all-electric models.

Cars currently account for 12 percent of all CO2 emissions in the 27-member EU bloc, while transportation overall accounts for around a quarter.

The conservative European People’s Party (EPP), the parliament’s biggest group of lawmakers, had sought to push a compromise that would have diluted the proposals and allowed sales of hybrid vehicles to continue.

Their amendment was narrowly defeated while an ambitious attempt by the Greens to bring the measure deadline forward to 2030 also failed.

Conservatives were also unable to push through amendments on having a car’s production-related carbon footprint taken into consideration as well – potentially allowing carmakers credits for synthetic, so-called e-fuels, made with captured carbon dioxide and hydrogen produced from renewable sources.

After the vote, EU environmental committee chair Pascal Canfin triumphantly tweeted: “100 percent zero emission cars in 2035! I strongly welcome the vote on CO2 standards in the @Europarl_EN. This position of the European Parliament is an important victory and consistent with our objective of climate neutrality.”

 

100% zero emission cars in 2035 ! I strongly welcome the vote on CO2 standards in the @Europarl_EN. This position of the European Parliament is an important victory and consistent with our objective of climate neutrality. #GreenDeal

June 8, 2022

 

German Green EU legislator Michael Bloss also hailed the vote as a move that would simultaneously protect the climate and jobs in the sector.

French EPP lawmaker Agnes Evren was less impressed, however, with a decision she said would “condemn industrial activity and strongly penalise consumers”.

She said the legislation would prevent the commercialisation of high-performance hybrid vehicles or vehicles using biofuels, whose production she said could potentially prove less expensive and less polluting than electric vehicles.

Blow to carbon market reform

Earlier Wednesday, EU lawmakers rejected a proposal to upgrade the bloc’s carbon market, an unexpected move that exposed divisions over the bloc’s core climate policy and could delay negotiations to finish the measure.

A committee of lawmakers must now try to forge a new compromise after chaotic scenes and a blame game erupted in Parliament.

Green and Socialist lawmakers rejected the proposal because of conservative groups’ amendments they said weakened it too much, while right-wing groups considered it too ambitious, especially in the light of inflationary pressures.

Parliament’s rejection meant votes on two related climate policies were postponed. They are the EU’s world-first plan to place a CO2 levy on imports of goods such as steel and cement, and a fund that would use emissions trading revenues to support low-income citizens.

The rare rejection could set back the timeframe for finishing the law – which the EU is racing to do this year, so it can apply in 2023.

The proposal was meant to confirm parliament’s position for negotiations on a new proposed law to reform the Emissions Trading System (ETS).

The EU’s main policy tool for cutting emissions, the ETS requires power plants and industry to buy CO2 permits when they pollute.

Along with other new climate policies, the ETS upgrade would put the EU, the world’s third biggest polluter, on track to cut net planet-warming emissions by 55% by 2030, from 1990 levels.

Canfin, whose committee will redraft the proposal, said negotiators will attempt to reach a new deal by June 23.

(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)

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Hybrid cars outsell diesel in Europe for the first time

CLIMATE CHANGE

Summer of 2021 was Europe’s hottest on record

Nearly 60 million people displaced in 2021 by conflict and natural disaster

Opex 360

La force Barkhane est sur le point de transférer la base avancée de Ménaka à l’armée malienne

par Laurent Lagneau · 7 juin 2022

Le 19 avril dernier, l’État-major des armées [EMA] avait annoncé que la force française Barkhane venait de remettre les clés de la Base opérationnelle avancée tactique [BOAT] de Gossi aux Forces armées maliennes [FAMa], quelques jours seulement après avoir réalisé un état des lieux du site avec une délégation malienne. Et ce devrait être bientôt le tour de la BOAT de Ménaka.

En effet, le 6 juin, le colonel Tassel, l’actuel chef du groupe européen de forces spéciales « Takuba », qui relève de Barkhane, a reçu le colonel malien Bagayoko pour « l’état des lieux de la BOA de Ménaka », a indiqué l’EMA, via Twitter. « Le désengagement de la force Barkhane s’effectue en bon ordre, en sécurité et de manière maîtrisée », a-t-il assuré. En outre, le transfert de cette base avancée aux FAMa ne devrait plus tarder [ce qui pourrait donner lieu à une nouvelle tentative d’attaque informationnelle contre les militaires français, comme après celui de Gossi].

Pour rappel, conséquence du recours de la junte malienne au groupe paramilitaire russe Wagner, le président Macron avait annoncé, le 17 février, la « ré-articulation » des forces françaises au Sahel et de leur désengagement du Mali. Et, à l’époque, celui-ci avait estimé que le retrait de Barkhane prendrait entre quatre et six mois, compte-tenu de la complexité d’un tel retrait d’un point de vue logistique, avec le risque d’attaques contre les convois et la perspective de la saison des pluies, qui commence généralement vers la fin juin.

Le colonel TASSEL, chef de la Task Force #TAKUBA a reçu le colonel BAGAYOKO des @FAMa_DIRPA pour l’état des lieux de la Base Opérationnelle Avancée (BOA) de Ménaka. Le désengagement de la Force #Barkhane s’effectue en bon ordre, en sécurité et de manière maîtrisée.@EtatMajorFR pic.twitter.com/OXpGLdzkqN

— Armée française – Opération BARKHANE (@BARKHANE_OP) June 6, 2022

Cela étant, et alors que Bamako a dénoncé les accords de défense conclus avec Paris, ce qui empêche désormais tout soutien français aux FAMa, la région de Ménaka est actuellement sous la pression de l’État islamique au grand Sahara [EIGS] qui, ces dernières semaines, y a multiplié les exactions contre les civils [entre 250 et 500 tués, selon diverses estimations]. Et seuls deux groupes armés signataires des accords d’Alger, le Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés [GATIA] et le Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA] l’ont combattu jusqu’à présent. Du moins était-ce le cas jusqu’à ces derniers jours.

En effet, le Groupe tactique interarmes n°8 [GTIA 8] es FAMa s’est joint à ces deux formations pour tenter de chasser l’EIGS de la localité d’Anderamboukane. Si les débuts de cette offensive conjointe ont été leur avantage, les choses se sont compliquées par la suite, l’EIGS ayant a priori regagné le terrain qu’il avait perdu, à l’issue de plusieurs heures de combat.

#Mali #Ménaka le point culminant d’un échec. @Mossa_ag #MSA & le général Gamou #GATIA, avec le GTIA8 FAMa ont essayé, mais face à un #EI #Sahel qu’ils ont manifestement collectivement sous estimé pic.twitter.com/v1NlRgxUYA

— Wassim Nasr (@SimNasr) June 7, 2022

Quoi qu’il en soit, la Mission des Nations unies au Mali [MINUSMA] a fait part, via son chef civil, El-Ghassim Wane, de sa préoccupation au sujet de la situation sécuritaire dans la région de Ménaka. Et d’annoncer des « mesures » pour y faire face, comme l’intensification des patrouilles de Casques bleus dans la ville et ses environs.

D’ailleurs, dans un rapport remis au Conseil de sécurité, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres a estimé que le retrait de Barkhane du Mali allait « probablement créer un vide dans certaines régions, qui risque d’être exploité par des groupes terroristes armés »… Et cela, alors que la MINUSMA s’est récemment alarmée de la hausse « exponentielle » des exactions commises contre les civils tant par les forces maliennes [associées aux mercenaires de Wagner] que des organisations jihadistes.

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