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Armée de l’Air : Les capacités de simulation des menaces sol-air montent en gamme avec le système ARPEGE

par Laurent Lagneau · 7 avril 2022

Hormis des mesures ciblées sur la filière aéronautique, le plan gouvernemental « France Relance » qui, doté de 100 milliards d’euros, devait permettre d’accélérer la « refondation économique, sociale et écologique » du pays dans un contexte marqué par la pandémie de Covid-19″, n’avait pas directement profité au ministère des Armées.

Toutefois, assure la Direction générale de l’armement [DGA] dans un communiqué publié le 6 avril, ce plan de relance aura cependant permis de financer l’acquisition, pour 4,8 millions d’euros, de trois simulateurs de menace sol-air « ARPEGE », auprès de l’entreprise Avantix, spécialiste des systèmes de guerre électronique.

Le premier de ces trois systèmes ARPEGE a été réceptionné par la DGA le 17 mars dernier. Selon les explications qu’elle a fournies à cette occasion, il s’agit d’un dispostif qui « génère une onde électromagnétique, représentative d’une menace contre un aéronef ».

Plus précisément, cette onde est censé faire réagir le système d’autoprotection ainsi que l’équipage de ce dernier… « Trois contre-mesures sont envisageables : manœuvre d’évitement, leurrage, brouillage », précise la DGA. La réaction des pilotes face à ces menaces simulées par ARPEGE est ensuite évaluée par un « opérateur expérimenté ».

Ce premier système ARPEGE n’a pas tardé à être livré à l’Escadron de Programmation et d’Instruction de Guerre Electronique 07/330 [EPIGE] du Centre d’Expertise Aérienne Militaire [CEAM] de Mont-de-Marsan, lequel l’a intégré dans un environnement LVC [Live, Virtual, Constructive] lors de la dernière édition de l’exercice Serpentex, l’objectif étant d’assurer un entraînement des équipages dans des conditions proches de la réalité.

Les deux autres systèmes ARPEGE commandés sont actuellement « soumis à des opérations de vérification ». Ils seront très prochainement livrés à la DGA, qui les transférera ensuite au Centre de coordination du polygone de guerre électronique [CCPGE], géré par la France, l’Allemagne et les États-Unis.

Ce « polygone » de guerre électronique est unique en Europe. Grâce à des systèmes d’origine russe [ou soviétique], tels que les SA-8 « Gecko » ou SA-6 Gainful, et ses moyens de simulation, bientôt renforcés par les dispositifs ARPEGE, il vise à reproduire une menace sol-air la plus réaliste possible.

Photo : armée de l’Air & de l’Espace, via le CEAM

Valeurs Actuelles

La première des “légions internationales”

Ce 22 juillet 1936, André Malraux décolle du Bourget à destination de Madrid. L’écrivain part en mission d’information à la demande du ministre de l’Air, Pierre Cot, et de son chef de cabinet, un sous-préfet alors inconnu nommé Jean Moulin. Cinq jours plus tôt, le général Franco a lancé, à partir du Maroc espagnol, un coup d’État militaire contre le gouvernement de gauche de la République espagnole. La guerre civile est déclenchée.

À Paris, le gouvernement du Front populaire dirigé par le socialiste Léon Blum a pour premier réflexe de vouloir venir en aide aux autorités légales madrilènes. Encore faut-il le faire discrètement. D’où le choix d’envoyer le romancier pour sonder les besoins qui sont les leurs.

Malraux obtient de Pierre Cot l’envoi d’une dizaine d’avions français, des bimoteurs de bombardement Potez 540, qui seront pilotés par des “volontaires”

À son retour, Malraux obtient de Pierre Cot l’envoi d’une dizaine d’avions français, des bimoteurs de bombardement Potez 540, qui seront pilotés par des “volontaires” – on dirait aujourd’hui des mercenaires. Nommé colonel par les autorités espagnoles, Malraux va assurer le commandement de cette escadrille España ; il en fera la publicité dans son roman l’Espoir.

L’écrivain français est l’un des premiers parmi les milliers d’étrangers qui vont venir se battre en Espagne. Certes, à la demande de Paris et de Londres, Rome et Berlin ont accepté le principe d’un pacte de non-intervention, signé en août 1936. Aucun des gouvernements n’a alors intérêt à voir le conflit dégénérer en une nouvelle guerre mondiale. Mais très vite, l’Italie et l’Allemagne d’un côté, la France et l’Union soviétique de l’autre, envoient discrètement des armes, des munitions et du matériel aux nationalistes pour les premiers, aux républicains pour les seconds.

Mais Moscou va changer la donne. À l’initiative du Komintern, l’Internationale communiste, un appel est lancé, le 18 septembre, aux volontaires que l’on appelle à aller se battre auprès « des camarades espagnols en lutte contre le fascisme ». Des dizaines de milliers d’hommes et plusieurs centaines de femmes – de 35 000 à 50 000 au total, estime-t-on – provenant d’une cinquantaine de pays, vont répondre à l’appel.

Une mobilisation inédite de civils pour une guerre à l’étranger et dont l’ampleur ne se retrouvera que huit décennies plus tard, quand plus de 20 000 volontaires seront intégrés à la Légion internationale organisée par le gouvernement ukrainien, en riposte à l’invasion russe du 24 février 2022.

D’emblée, la création des Brigades internationales suscite l’engouement des militants et sympathisants communistes. Ils affluent de Paris et de New York, anciens combattants de la Première Guerre mondiale, infirmières britanniques, réfugiés politiques allemands et italiens, ou même polonais.

Un bataillon balkanique levé par le futur maréchal Tito

Un général soviétique, Karol “Walter” Swierczewski, dirige le bureau de recrutement basé à Paris. Le député communiste André Marty est envoyé en Espagne comme inspecteur général des brigades internationales. Le communiste croate Josip Broz (le futur maréchal Tito) lève un bataillon balkanique.

Parmi tous ces volontaires surgissent des personnalités. Le médecin canadien Norman Bethune créera sur le front la première unité mobile de transfusion sanguine. Le Hongrois Endre Erno Friedmann, connu plus tard sous le nom de Robert Capa, s’engage comme photographe de guerre chez les républicains. Le romancier américain Ernest Hemingway va les rejoindre.

Un général soviétique, Karol “Walter” Swierczewski, dirige le bureau de recrutement basé à Paris

Si les communistes sont les plus nombreux, certains viennent d’autres horizons comme l’acteur Jean-Pierre Aumont ou la philosophe Simone Weil : « Je n’aime pas la guerre mais ce qui m’a toujours fait le plus horreur dans la guerre c’est la situation de ceux qui se trouvent à l’arrière et bavardent de ce qu’ils ignorent », écrit-elle à Georges Bernanos, pour justifier son voyage. Elle reviendra, horrifiée par « la barbarie » de ses camarades « qui baignaient dans cette atmosphère imprégnée de sang avec un visible plaisir ».

Dans son Hommage à la Catalogne, George Orwell décrit le manque d’armement de certains des brigadistes : « Il ne fait guère de doute que les communistes retinrent définitivement les armes de crainte qu’il n’en allât trop aux mains des anarchistes qui ultérieurement s’en serviraient pour atteindre un but révolutionnaire. »

Le communiste hongrois Arthur Koestler, engagé comme journaliste, puisera lui aussi, dans cette expérience, de quoi nourrir sa dénonciation du totalitarisme.

Rassemblés à Albacete, une ville de Castille-La Manche, à 250 kilomètres au sud-est de Madrid, les brigadistes se regroupent par nationalités. Les Français, les plus nombreux, forment les bataillons Commune de Paris, Henri-Barbusse, Vaillant-Couturier ; les Allemands, le bataillon Thälmann (du nom du dirigeant communiste emprisonné par les nazis depuis mai 1933), les Polonais, les bataillons Dabrowski (un insurgé de la révolte de 1863) et Mickiewicz (le poète romantique), les Italiens, le bataillon Garibaldi (le héros de l’unité italienne), les Américains, les bataillons Abraham-Lincoln et George-Washington, reconnaissables à leurs beaux uniformes, les Canadiens, le bataillon Mackenzie-Papineau (les chefs des rébellions de 1837)… Bref, tous les noms propres tirés de l’histoire de chaque nation.

Les photos de Capa font la légende des brigades

À peine entraînés, les volontaires sont envoyés au front, dès le début de novembre 1936, à Madrid, menacé par les troupes franquistes. Les durs combats qu’ils livrent, dans la Cité universitaire, au nord-ouest de la capitale, où ils se battent à la baïonnette dans les amphis, assurent leur réputation.

Popularisés par les photos de Capa, ces affrontements vont faire la légende des Brigades. En tournée aux États-Unis, de Washington à Hollywood, en février 1937, Malraux s’appuiera sur ces combats dont il fait une épopée pour gagner le soutien de l’opinion publique américaine.

Partout, la propagande vante la cause des “internationalistes”. « Paris ne doit pas être le Madrid de demain », clame une affiche du Comité franco-espagnol chargé de recueillir des dons en France. Les syndicats appellent au boycottage des produits de l’Espagne franquiste. À Paris, le quotidien Ce soir est créé grâce aux fonds de la République espagnole afin de plaider sa cause ; Louis Aragon est l’un de ses directeurs.

Galvanisés par la résistance de Madrid, à l’automne 1936, qui leur est en partie redevable, les brigadistes vont tenir, au prix de lourdes pertes, les différents fronts autour de la capitale et participer ensuite à des tentatives de contre-offensives. Mais le déséquilibre des forces joue en leur défaveur.

« Beaucoup de volontaires, venus spontanément, croyaient qu’un combat de rue allait en quelques semaines libérer la République du putsch fasciste », écrit le brigadiste Roger Codou. « La réalité était différente , poursuit-il, c’était une autre guerre qui était engagée, une interminable guerre de positions avec la boue, le froid, la merde et le sang. »

Les “volontaires” de la légion Condor soutiennent Franco

Aidées par des “volontaires” italiens – tous envoyés par Mussolini – et l’aviation allemande de la légion Condor, également constituée de “volontaires”, les troupes de Franco prennent l’avantage.

À la demande de Paris et Londres, inquiets de l’internationalisation du conflit, le gouvernement de la République espagnole consent au renvoi des Brigades. Le 28 octobre 1938, un dernier défilé d’adieu, la Despedida, est organisé pour eux, à Barcelone.

La dirigeante du PC espagnol, Dolores Ibárruri, la Pasionaria, leur rend un hommage enflammé : « Vous pouvez partir fièrement. Vous êtes l’histoire. Vous êtes la légende… »

Les retours seront pourtant contrastés. L’ouvrier métallurgiste (et futur résistant) Henry Rol-Tanguy témoigne : « Au syndicat, j’ai dû me fâcher. D’aucuns m’interpellaient : “Ah voilà le traîneur de sabre !” À côté de l’aspect immédiat, idiot, stupide et blessant pour celui qui revient, cela signifie qu’on n’avait pas pleinement saisi, jusque dans le mouvement ouvrier français, ce que nous avions fait, ce qu’on représentait. »

Empêchés de revenir dans leur propre pays ou déclarés apatrides, les Allemands, Italiens, Tchèques, Polonais, Autrichiens qui franchissent les Pyrénées sont internés dans des camps du sud de la France. Le sort des Soviétiques, à leur retour à Moscou, est plus brutal encore : sur ordre de Staline, qui se méfie de ces combattants parce qu’ils auraient pu être contaminés par d’autres idéologies et par leurs camarades étrangers, beaucoup sont discrètement liquidés.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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Démonstration réussie pour la version « appui-feu » du robot « Mission Master » de Rheinmetall

par Laurent Lagneau · 8 avril 2022

Le 6 avril, le Bundestag [chambre basse du Parlement allemand] a fini par accepter que les drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] de la Luftwaffe puissent être armés. Ce qui a mis ainsi un point final à de longues années d’hésitations pour des questions éthiques. Cela étant, ces débats n’ont pas empêché le groupe allemand Rheinmetall Defence, via sa filiale canadienne, de développer la gamme de robots terrestres Mission Master, dont plusieurs versions sont… armées.

Ainsi en est-il du Mission Master SP – Appui-feu. Monté sur un châssis à roues 8×8, ce « véhicule terrestre autonome » est équipé d’un poste de tir téléopéré Fieldranger Multi, doté de deux lance-roquettes à sept tubes de 70 mm fourni par Thales. Et il vient de faire l’objet d’une démonstration devant six délégations venues de Suède, de Belgique, des Pays-Bas, de Pologne, du Danemark et de Norvège.

Dans le détail, relate Rheinemetall Canada, le Mission Master SP – Appui-feu a effectué des tirs de roquette guidée laser FZ275 [de Thales] au camp de base de Försvarets materielverk [FMV] Trängslet, en Suède. Il a ainsi détruit un véhicule tout terrain, situé à 4 km de distance. Et cela, via une « tablette sécurisée et personnalisée » et un logiciel de « commandement et de contrôle » mis au point par Rheinmetall. En clair, l’homme est « toujours dans la boucle », la décision de tir revenant à l’opérateur.

En outre, précise l’industriel, le choix de la roquette FZ275 s’explique par ses peformances. Ayant une portée plus longue que les munitions de sa catégorie, elle « offre une précision et une exactitude métriques, ainsi qu’un soutien au sol indéfectible aux forces armées », a-t-il justifié.

Cette démonstration a permis de finaliser le processus de qualification de la version « terrestre » du Fieldranger Multi configuré avec le lance-roquettes de Thales, Jusqu’alors, ce poste de tir n’était disponible que pour les aéronefs.

« Cette nouvelle configuration est maintenant prête à être intégrée sur d’autres types de plates-formes et de véhicules blindés », a fait valoir Rheinmetall, qui rappelle que le Mission Master, grâce à son architecture modulaire, peut être doté d’une mitrailleuse de 12,7 mm, d’un canon Dillon Aero M134D ou d’un lance-grenades de 40 mm.

France24 - Monde

L'actu en dessin : le Giec alerte sur le climat ? Il faut donc "supprimer le Giec"

Publié le : 08/04/2022 - 14:55

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Les promesses "creuses" entraînent la planète vers un réchauffement désastreux de 3 °C, mais le monde a encore une chance d'éviter le pire, a averti le Giec dans un rapport publié lundi. Pour inverser la tendance, les experts scientifiques recommandent de transformer radicalement l'économie et faire plafonner les émissions d'ici moins de trois ans, en commençant par se désintoxiquer des énergies fossiles. Le dessinateur de presse Rodho réagit à cette actualité.

"C'est maintenant ou jamais" : tels sont les mots employés par Jim Skea coprésident du groupe du Giec ayant produit un rapport de près de 3 000 pages sur le climat, publié lundi 4 avril.

Sans une réduction "rapide, radicale et le plus souvent immédiate" des émissions de gaz à effet de serre dans tous les secteurs d'ici moins de trois ans, il ne sera pas possible de limiter le réchauffement à +1,5 °C par rapport à l'ère pré-industrielle, ni même à +2 °C, avertissent les experts scientifiques.

"Certains gouvernements et responsables d'entreprises disent une chose et en font une autre. Pour le dire simplement, ils mentent", a d'ailleurs dénoncé le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, en qualifiant "d'accablant" ce nouveau rapport du Giec.

Le dessinateur de presse Rodho a décidé d'illustrer cette actualité en mettant en scène trois personnes en costume noir censées représenter des dirigeants mondiaux. "Plus que trois ans pour garder un monde vivable ! C'est le Giec qui le dit !", s'exclame le premier. "Qu'est-ce qu'on doit faire !?", interroge le deuxième. Le troisième, cigare à la bouche, répond : "Supprimer le Giec !", comme pour symboliser la réaction aux experts scientifiques qui dénoncent l'inaction face au réchauffement climatique.

Avec AFP

Cartooning for Peace est un réseau international de dessinateurs engagés à promouvoir, par l'universalité du dessin de presse, la liberté d'expression, les droits de l'Homme et le respect mutuel entre des populations de différentes cultures ou croyances.

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Selon le Giec, l'humanité dispose de trois ans pour réduire ses émissions de CO2

RECORDS DE TEMPÉRATURES

Comment expliquer le coup de chaleur sans précédent des régions polaires ?

DEMAIN A LA UNE

Rapport du Giec 2022 : vers une situation climatique irréversible ?

Valeurs Actuelles

Produits alimentaires : le patron de Lidl estime qu’il n’y aura “pas de pénuries” d’huile et appelle les clients à être “raisonnables”

La guerre en Ukraine se poursuit, au 39e jour de l’offensive russe, et se pose régulièrement la question de pénuries alimentaires, notamment en matière d’huile. Le directeur exécutif achats et marketing de Lidl France, Michel Biéro, s’est confié à ce sujet dans les colonnes du Parisien, samedi 2 avril. Selon lui, il n’y aura « pas de pénuries » d’huile. Raison pour laquelle il enjoint les clients à se montrer « raisonnables », en ne faisant pas de stocks. En revanche, il a précisé à nos confrères que les consommateurs devaient s’attendre à des hausses de prix généralisées, cette année, sur les produits alimentaires.  

Une inflation de 5 à 8 % 

Tous produits confondus, à combien Michel Biéro estime-t-il la hausse des prix à laquelle les clients doivent s’attendre ? « En janvier, j’avais estimé que l’inflation serait de 3 à 3,5 % au premier semestre dans l’alimentaire. Je pense désormais que la hausse des prix en France sera vraisemblablement deux fois plus forte, aux alentours de 5 à 8 % », a-t-il avancé auprès du quotidien régional. Avant d’ajouter, l’instant d’après, à ce sujet : « Certes, c’est beaucoup, notamment pour les familles aux revenus très modestes, mais nous ne sommes pas dans la même problématique pour le pouvoir d’achat que l’envolée du gaz ou du carburant. » 

Vers des pénuries de poulets et d’œufs ? 

Si Michel Biéro juge qu’aucun manque d’huile alimentaire n’est à craindre, toutefois, il estime que d’autres catégories de produits pourraient être concernées par des risques de pénuries. « Il y a un vrai risque pour les poulets et les œufs », commente-t-il auprès du ParisienDans ces deux cas, 80 % du prix de production est lié à l’alimentation de l’animal, des graines, détaille ensuite le directeur exécutif achats et marketing de Lidl France. Or, l’Ukraine était le grenier de l’Europe. » 

Aussi, bien que des stocks ont été faits, depuis la dernière récolte de l’automne 2021, « il y a beaucoup de spéculations autour de la peur que les semis n’arrivent pas à temps en Ukraine pour être plantés dans les semaines qui viennent », a-t-il ensuite poursuivi dans les colonnes du journal. Ce qui, ajoute Michel Biéro, compromettrait la prochaine récolte. Et de conclure : « Côté poulets, nous avons un autre souci : le plus gros producteur au monde est ukrainien. Il sortait 1,5 million de bêtes par semaine. L’ensemble du marché européen se tend et cherche d’autres sources d’approvisionnement. » 

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La Slovaquie donne son système de défense aérienne S300 à Kiev, en échange d’une batterie Patriot PAC-3

par Laurent Lagneau · 8 avril 2022

Afin de contrer l’invasion de son territoire par la Russie, l’Ukraine a demandé aux membres de l’Otan de lui fournir des avions de combat, des blindés, des missiles et des systèmes de défense aérienne. Étant l’urgence de la situation, il faut que les forces ukrainiennes soient en mesure d’utiliser rapidement les équipements qui leur seront éventuellement donnés. Et le mieux est donc de leur livrer ceux auxquels elles sont habituées. D’où les requêtes adressées aux pays possédant des chars T-72, des avions de combat MiG-29 ou bien encore des batteries de défense aérienne S-300.

S’agissant de ces dernières, la Grèce [qui a récupéré les S-300 qui avaient été acquis par la République de Chypre auprès de la Russie], la Bulgarie et la Slovaquie sont les seuls pays à pouvoir satisfaire le besoin exprimé par Kiev. On pourrait cependant ajouter les États-Unis, qui avaient la main sur un tel système après la Guerre Froide, à des fins de renseignement].

Pour la Grèce puisse se séparer des batteries S-300 qu’elle a en sa possession, il faudrait l’accord de Nicosie… Quant à la Bulgarie, elle a fait savoir qu’il n’était pas question de céder les siennes, notamment pour assurer la protection de la centrale nucléaire de Kozlodui. En outre, le président bulgare, Rumen Radev, a fait valoir que « toute livraison d’armes à l’Ukraine équivalait à entraîner le pays dans la guerre ».

Un point de vue qui n’est donc pas partagé par la Slovaquie, qui vient d’annoncer le don à l’Ukraine de son système S-300.

« Je peux confirmer que la Slovaquie a fait don du système de défense antiaérienne S-300 à l’Ukraine à la suite de sa demande d’aide à l’autodéfense en raison de l’agression armée par la Fédération de Russie », a en effet indiqué Eduard Heger, le Premier ministre slovaque, ce 8 avril. À noter qu’il a fait cette annonce durant un déplacement à Kiev, aux côtés d’Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, et Josep Borrell, le Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité.

I would like to confirm that #Slovakia has provided #Ukraine with an air-defence system S-300. #Ukrainian nation is #bravely defending its sovereign country and us too. It is our duty to help, not to stay put and be ignorant to the loss of human lives under #Russia’s agression.

— Eduard Heger (@eduardheger) April 8, 2022

Le 17 mars, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Nad, avait fait part de la disposition de Bratislava à céder cette batterie S-300, mais à la condition de pouvoir disposer d’un « système approprié de remplacement ». Ce qui sera effectivement le cas… puisque les États-Unis enverront une batterie Patriot PAC-3 en Slovaquie d’ici quelques jours.

Cette batterie s’ajoutera aux trois autres du même type déployées par les forces allemandes et néerlandaises dans le pays, dans le cadre de l’Otan. Ces quatre systèmes vont couvrir « le territoire slovaque et resteront aussi longtemps que nécessaire », a précisé M. Nad, après l’annonce du chef du gouvernement slovaque.

« Quatre batteries Patriot PAC-3, la version la plus moderne, offriront un potentiel défensif incomparablement plus élevé qu’un système S-300 non modernisé datant de 1987. Il s’agit d’un net renforcement de la défense de la Slovaquie », a insisté M. Nad.

Photo : Aaron Good/U.S. Army

Valeurs Actuelles

[Direct] Premier tour de la présidentielle : Emmanuel Macron largement en tête, Marine Le Pen deuxième, Eric Zemmour autour de 7 %

Le premier tour de l’élection présidentielle 2022 bat son plein ce dimanche 10 avril. Les bureaux de vote ont tous ouvert à 8 heures du matin pour accueillir les Français désireux de glisser un bulletin dans l’urne. Quelque 48,7 millions d’électeurs sont appelés aux urnes. Les douze candidats à la présidentielle ont tous voté dans la matinée, à l’exception d’Emmanuel Macron qui est arrivé vers midi au Touquet. À la mi-journée, le taux de participation était d’ailleurs de 25,48 %. En 2017, il était de 28,54 % à la même heure. À partir de 20 heures, ce dimanche soir, les premières estimations du résultat du premier tour seront révélées.

“Pas quelque chose de médiocre” : Jean-Pierre Raffarin analyse la campagne d’Éric Zemmour

Présent à la soirée de LREM, l’ex-Premier ministre de Jacques Chirac, Jean-Pierre Raffarin, relève à propos d’Éric Zemmour : « Son parcours a été puissant, il a fait bcp de choses, pour une entrée en politique. Je ne crois pas qu’on puisse considérer son résultat comme quelques chose de médiocre » Selon, les résultats de la soirée s’expliquent : « Le vote utile a évidement été un facteur prédominant de ces résultats. »

Richard Ferrand refuse de répondre à Valeurs actuelles

Présent à la soirée de campagne d’Emmanuel Macron, Richard Ferrand, ex-président de l’Assemblée nationale et soutien de longue date du Président, refuse de répondre aux questions de notre journaliste.

Deuxième tour : Eric Ciotti annonce qu’il ne votera pas Emmanuel Macron

Arrivé deuxième à la primaire Les Républicains, Eric Ciotti annonce sur TF1 qu’il ne donnera pas de consigne de vote. « Personnellement je ne voterai pas Emmanuel Macron au second tour. »

Le faible score d’Éric Zemmour ne fait pas les affaires du Rassemblement national

« J’aurais aimé que Zemmour soit plus haut, pour la réserve de voix », observe un cadre du RN. « Maintenant qu’Eric Zemmour appelle à voter Marine », lance un militant.

Douche froide chez Reconquête

Chez Eric Zemmour, les militants peinent à cacher leurs larmes au vu du très faible score de leur candidat, autour de 7 %. « on s’attendait vraiment pas à ça. On pensait qu’il serait au moins à 10 % », constate un cadre. Seule satisfaction : « Au moins on a tué LR. Enfin, ce parti de notables va mourir. »

Autour de 5 % l’avenir des Républicains entouré de questions

Amine Elbahi, de l’équipe de Valérie Pécresse, s’inquiète pour l’avenir de son parti : « Il faut se demander comment la droite va survivre demain, et comment attirer nos électeurs qui sont partis ailleurs. Il faut renouveler nos idées et trouver de nouveaux visages. »

Résultats du premier tour : Emmanuel Macron largement en tête, Marine Le Pen deuxième

Selon les premiers résultats du premier tour estimés par l’Ifop, Emmanuel Macron arrive en tête avec 28,6 % des suffrages, suivi de Marine Le Pen (24,4 %) et de Jean-Luc Mélenchon (20,2%). Eric Zemmour arrive 4e avec 6,8 %. Valérie Pécresse subit le coup le plus rude, avec 4,6 % des voix, sous la barre fatidique des 5 %. Yannick Jadot (4,6 %), Jean Lassalle (3,2 %), Fabien Roussel (2,5 %), Anne Hidalgo (1,9 %), Philippe Poutou (0,7 %) et Nathalie Arthaud (0,6 %) complètent le tableau.

« La maison risque de s’effondre. Et Emmanuel Macron est le responsable »

Charles Brisson, référent école et éducation de la campagne de Valérie Pécresse : « L’élection a été confisquée par un président qui avait écrit le scénario à l’avance. Il a appâté les électeurs de Valerie Pécresse en jouant les chefs de guerre. » Le sénateur insiste : « Si les extrêmes arrivent si haut, c’est à cause d’Emmanuel Macron. Il n’a pas fait campagne. A force de vouloir faire bouger la poutre, la maison risque de s’effondrer. Et Emmanuel Macron est le responsable. »

Reconquête en ordre de bataille pour les législatives

La présidentielle passée, la question des législatives va très vite se poser. « Pour les législatives, nous devons absolument nous entendre avec Marine Le Pen sans devenir son UDI », glisse un cadre d’Éric Zemmour.

Chez LREM, l’impatience gagne

Bruno Lemaire et Gabriel Attal viennent d’apparaître. Les ténors de LREM ne devront plus tarder à sortir. Pendant ce temps, les militants sont « impatients ». Certains se disent « tentés de prendre le drapeau européen », en laissant les drapeaux français.

🇨🇵🗳️ Estimation @IpsosFrance du taux d’abstention final : 26,2%, +4 points par rapport à 2017, et le plus bas niveau de la Vème République après 2002 (28,4%).

— mathieu gallard (@mathieugallard) April 10, 2022

Chez Zemmour, « si on ne termine pas devant Pécresse, c’est une catastrophe »

Entendu à la Mutualité : « Les électeurs sont déçus. Ils ont perdu avec Sarkozy, avec Fillon, avec Bellamy et maintenant avec Zemmour. Il faut absolument qu’on termine devant Pécresse sinon c’est une catastrophe. »

Le “scénario parfait” vu par le Rassemblement national

À une trentaine de minutes des résultats du premier tour, un cadre du Rassemblement national glisse : « Le scénario parfait, c’est Macron légèrement devant, pour ne pas surmobiliser l’électorat anti-Le Pen qui s’est endormi. »

Valérie Pécresse à la Maison de la Chimie pour suivre les résultats

La candidate arrive à la maison de la Chimie. Devant les caméras, elle envoie d’une main ferme : « Bonjour à tous. » Elle salue et empoigne amicalement quelques bénévole de son équipe. A ses côtés Patrick Stefanini lui fait un signe pour aller à la réunion.

Quels bulletins seront considérés comme nuls ?

Parmi les bulletins qui seront considérés comme nuls, 20Minutes cite ceux excédant le format et le grammage réglementaire, les bulletins imprimés sur papier de couleur, les bulletins comportant les noms de personnes non-candidates, les bulletins déchirés ou annotés, ou encore, un bulletin sans enveloppe.

Chez Les Républicains, « on s’est fait atomiser par le vote utile »

Charles Consigny, au QG des Républicains, dimanche soir

Au QG de Valérie Pécresse, Charles Consigny, présent avec les élus, réagit. « On s’est fait atomiser par le vote utile. Emmanuel Macron n’a pas été fair-play dans cette campagne, il n’a pas eu une attitude démocratique », explique-t-il. « On a fait une bonne campagne, mais on n’a pas vraiment réussi à imposer notre propre modèle de société. Je pense malgré tout que la droite n’a pas dit son dernier mot, nous devons avoir une attitude constructive, tout en assumant notre ligne. Mais il faudra vraiment donner du nouveau, faire la place à de nouvelles têtes », lance-t-il. Quand on lui demande ce qu’il pense d’une possible défaite, Charles Consigny répond en haussant les épaules. « Vous savez, je suis avocat pénaliste, j’ai l’habitude d’accompagner les chutes. » L’avocat ne se laisse pas abattre et pense déjà à la prochaine étape : les législatives.

T-shirts et drapeaux européens sont de sortie à la soirée d’Emmanuel Macron.

Emmanuel Macron s’exprimera à 21 heures

Le Président-candidat, qui n’est pas attendu Porte de Versailles avant 20h30, suivra les résultats depuis l’Élysée. Il devrait ensuite prendre la parole à 21h. Juste avant la fin de la soirée électorale de TF1, prévue à 21h15.

Éric Zemmour, interrogation de la fin de campagne ?

Olivier Ubeda : « Encore une fois, le fait politique de la soirée c’est Éric Zemmour. On sait ce que les autres candidats vont dire. Sauf lui. »

LREM fait son bilan de la campagne

Chez la majorité comme chez Les Républicains, l’heure est au bilan. Porte de Versailles, où se tient la soirée électorale de La République en Marche, les ténors de la macronie tiennent leur comité politique à l’abri des regards. Parmi les participants, Stanislas Guérini, Christophe Castaner et Ambroise Méjean. Ils sortiront publiquement à 19h30.

Xavier Bertrand absent de la soirée des Républicains

L’ancien candidat au congrès des Républicains Xavier Bertrand est le grand absent de la réunion du comité stratégique. Il prétexte une forte occupation en région sur le déroulé des élections. Il s’exprimera demain à l’antenne de RTL pour exposer sa ligne et son ressenti sur la suite de la campagne.

Cuvée “Marine présidente” pour la soirée électorale du Rassemblement national.

Michel Barnier arrive au QG de Valérie Pécresse

L’équipe d’Emmanuel Macron regrette que « Beaucoup de choses n’aient pas pu être débattues »

Au QG d’Emmanuel Macron, porte de Versailles, Stanislas Guerini est entouré d’une dizaine de journalistes : « On veut une confrontation, ce qui est nécessaire pour le débat du second tour. Beaucoup de choses n’ont pas pu être débattues, tout comme du côté de Marine le Pen, notamment le pouvoir d’achat, son soutien pour Poutine, sa volonté de sortir de l’OTAN et de l’Europe. » Il ajoute « on sait pas si un jour c’est la candidate du pouvoir d’achat, ou du pouvoir des chats. »

Les Républicains font le bilan

Comité stratégique chez Valérie Pécresse. à partir de 18h30, la candidate réunit son équipe afin de débriefer la campagne et de faire le point sur ce qui a marché et moins marché. Parmi ls participants, Christian Jacob, président du parti, Gérard Larcher, président du Sénat, ainsi que les conseillers politiques et les “mousquetaires” de Valérie Pécresse. Cette réunion devra permettra de définir la ligne tenir pour la prise de parole en plateau. La candidate dressera les grandes lignes de sa prise de parole prévue pour 20h30.

Jean Castex a utilisé un Falcon de la République pour aller voter

Le Premier ministre, Jean Castex, a utilisé un Falcon de la République pour se rendre dans son bureau de vote des Pyrénées-Orientales ce dimanche matin, relaye Libération. Avant de rentrer à Paris, il a passé deux heures sur place. Dans le détail, le Falcon qui l’a transporté a décollé de Vélizy-Villacoublay (Yvelines) ce matin, pour atterrir à Perpignan à 8 h 30. Et cela, avant de redécoller en direction de la capitale à 10 h 30.

Des bulletins Eric Zemmour dérobés

Ce dimanche, à Marseille, « toute la pile de bulletins Zemmour a été dérobée entre 8h30 et 9 heures », dans un bureau de vote, a fait savoir Antoine Baudino, assistant parlementaire de Stéphane Ravier, dont les propos sont cités par 20Minutes.

Dans le bureau de vote 0127 de #Marseille, toute la pile de bulletins Zemmour a été dérobé entre 8h30 et 9h. La journée commence bien, elle s’annonce longue.#Election2022

— Antoine Baudino (@AntoineBaudino) April 10, 2022

Manuel Valls a voté

Peu avant 17h30, ce dimanche, Manuel Valls a publié un tweet dans lequel il a dit avoir voté.

J’ai voté ! Droit, devoir, chance de vivre dans une démocratie et un pays libre. pic.twitter.com/NXIdSPI7rm

— Manuel Valls (@manuelvalls) April 10, 2022

« On flippe un peu du score de Mélenchon »

Malgré des sondages à leur avantage depuis le début, l’équipe de Marine Le Pen sait que rien n’est joué : « On flippe un peu du score de Mélenchon », peut-on entendre dans les couloirs du pavillon Chesnaie du Roy, au parc floral de Paris, où est prévue la soirée du Rassemblement national.

Faible mobilisation : LR pointe du doigt Emmanuel Macron

Au QG de Valérie Pécresse, Othman Nasrou, conseiller régional et porte-parole de la candidate prend le pouls des journalistes. Il confie : « la mobilisation est Île de France est faible. Sans être complotiste Emmanuel Macron a décalé le calendrier électoral de 2 semaines. »

Emmanuel Macron ne sera pas présent à la soirée LREM avant 20h30

Eric Zemmour, lui devrait arriver à la maison de la Mutualité vers 18h30. « Sera-t-on devant Pécresse ? C’est l’inconnu de la soirée », confie-t-on dans son entourage. Valérie Pécresse est, elle attendue vers 18h30-19h à la Maison de la Chimie, où une réunion est d’ores et déjà programmée avec son équipe « afin de peaufiner le discours ».

65 % de participation à 17 heures

Ce dimanche, le taux de participation s’élève à 65% à 17 heures au premier tour de l’élection présidentielle, d’après le ministère de l’Intérieur. Un chiffre en baisse de près de 5 points par rapport à 2017 à la même heure, et du jamais vu depuis la présidentielle de 2002. Cette année-là, le taux de participation s’élevait à 58,45%, souligne BFM TV. Pour rappel, au premier tour de la dernière élection présidentielle, le taux de participation à 17 heures s’élevait à 69,42%, contre 70,59% en 2012.

La Seine-Saint-Denis et la Corse peu mobilisées à 17 heures

Tandis que la participation au premier tour de l’élection présidentielle ce dimanche a enregistré un recul de 4,4 points en comparaison avec 2017 (69,42%), les cinq départements qui ont le plus voté à 17 heures sont la Dordogne (75,26 %), l’Aveyron (73,93%), le Gers (73,71%), la Haute-Loire (73,53 %) et les Pyrénées-Atlantiques (72,78%), détaille Le Point. En revanche, les cinq départements qui se sont le moins mobilisés à la même heure sont la Haute-Corse (51,23%), la Seine-Saint-Denis (51,71%), Paris (52,17%), l’Essonne (56,19%) et la Corse-du-Sud (58,48%).

Une participation annoncée en baisse, malgré des queues interminables dans certains bureaux

Paradoxe ou causalité? A Paris, il est parfois presque impossible de voter.

La participation est pourtant l’une des plus faibles à 17h: 52,17%. https://t.co/ENkfeBCqRY

— Raphael Grably (@GrablyR) April 10, 2022

À la soirée du RN, 500 militants et 380 journalistes attendus

Certains au RN aurait préféré que la soirée du premier tour se déroule dans le fief d’Hénin-Beaumont. Pour un message politique plus fort. Pour des raisons purement logistiques, la soirée se tient finalement au Pavillon Chesnaie du Roy, en plein coeur du Parc Floral de Paris. 380 journalistes et un peu plus de 500 militants sont attendus. Le champagne est, lui, déjà prêt.

Marine Le Pen a passé sa soirée d’hier avec sa famille. Ses jumeaux Louis et Mathilde ont fêté leur 23 ans. En revenant d’Hénin-Beaumont (où elle est allée voter, comme d’habitude) en fin de matinée, elle s’arrête dans une brasserie parisienne. Au menu : plateau de fromage et panier de fruits. Jamais de viande avant une soirée électorale. Arrivée prévue au Pavillon vers 18h45. L’entrée dans sa loge sera réservée au cercle intime, « ceux qui on fait la campagne » : Philippe Olivier et Marie-Caroline, Renaud Labaye, Jean-Philippe Tanguy. Les autres, les cadres du parti sont attendus sur les plateaux toute la soirée.

Boycott important en Corse ? La réalité différente

En dépit d’un appel au boycott de la part des partis indépendantistes, les chiffres de la participation en Corse ne sont pas très différents de ce que l’on observe dans le reste de la France, relaye 20Minutes. Ainsi, la participation en Haute-Corse était de 25,07% à midi, contre 28,99% à la même heure en 2017.

Pourquoi les bureaux de vote ne ferment pas à la même heure ?

Dans la plupart des bureaux de vote, l’horaire privilégié pour la fermeture est 18 heures, mais la présidentielle fait exception, rappelle Le Point. Et pour cause, une loi du 25 avril 2016 autorise les lieux de vote à rester ouverts jusqu’à 19 heures afin de glisser le bulletin dans l’urne. Il existe par ailleurs des exceptions, car des arrêtés préfectoraux permettent de décaler l’horaire de fermeture : soit une heure plus tôt, soit une heure plus tard. En France, dans la majorité des grandes villes, l’horaire privilégié est 20 heures. Les villes de Paris, Lyon, Bordeaux, Strasbourg, Nice ainsi que Marseille seront par exemple concernées. Ce sera aussi le cas de Caen, Cannes et Montpellier.

Aisne : de la glu dans la serrure d’un bureau de vote

Drôle de surprise pour les élus d’un bureau de vote situé dans l’Aisne, ce dimanche matin. Ces derniers ont découvert que de la glu avait été injectée dans la serrure de la porte d’entrée d’un bureau de vote qui se trouve à Watigny, nous apprend L’Aisne nouvelle. Les élus ont pu toutefois pénétrer dans le bâtiment en passant par la porte de derrière. Le bureau a donc pu ouvrir à 8 heures, comme prévu, sans que l’auteur des faits ne soit identifié.

À Pau, les bulletins d’Anne Hidalgo indisponibles durant 2 heures

Dans un bureau de vote de Pau, dans les Pyrénées-Atlantiques, des bulletins d’Anne Hidalgo n’ont pas été proposés aux électeurs durant deux heures, rapporte Sud-Ouest. Les bulletins à piocher désignant la candidate socialiste n’ont, en effet, pas été disposés comme les bulletins des autres candidats à la présidentielle dès 8 heures. Ils ont été ajoutés par la suite, à 10 heures. Cet incident sera retranscrit dans un rapport à l’attention du Conseil constitutionnel.

La participation en baisse dans les Outre-mer

À 17 heures, le taux de participation dans les territoires d’Outre-mer a baissé de manière générale par rapport à l’élection présidentielle de 2017, à la même heure. En Nouvelle-Calédonie, le taux de participation à 17 h était de 33,04 %, alors qu’en 2017, il était de 41,80 %. Du côté de la Polynésie française, l’écart s’est creusé, atteignant 23,78 % à 17 h contre 43,97 % à la même heure cinq ans auparavant. À Wallis-et-Futuna, le taux de participation était de 44,92 % ce dimanche 10 avril contre 49,15 % en 2017. 

Le site pour vérifier son inscription sur les listes électorales difficilement accessible

Ce dimanche 10 avril, à la mi-journée, le site permettant de vérifier son inscription sur les listes électorales n’est pas accessible. De nombreux électeurs se sont plaints. En voulant accéder au site, un message d’erreur apparaît et indique qu’« en raison d’un trafic particulièrement important, la page demandée ne peut s’afficher ». Les internautes sont invités « à renouveler (leur) demande dans quelques instants », relate Le Figaro.

Dans quels départements a-t-on le moins voté ?

Au contraire, les cinq autres départements, où les Français se sont peu mobilisés, sont la Seine-Saint-Denis (14,71 %), Paris (15,34 %), le Val-d’Oise (18,82 %), l’Essonne (18,89 %) et les Hauts-de-Seine (19,13 %).

Dans quels départements a-t-on le plus voté ?

À midi, les cinq départements qui ont le taux de participation le plus élevé sont la Saône-et-Loire (39,05 %), le Gers (37,71 %), l’Ardèche (35,55 %), la Dordogne (34,63 %) et le Vaucluse (32,64 %).

Emmanuel Macron a voté au Touquet

Emmanuel Macron a voté au Touquet ce dimanche. Le président de la République, candidat à sa réélection, s’est rendu sur place vers midi, accompagné de son épouse Brigitte Macron.

Le taux de participation est de 25,48 % à 12 heures

À la mi-journée, le taux de participation au 1er tour de l’élection présidentielle a atteint 25,48 %, ce dimanche 10 avril. Lors de l’élection présidentielle de 2017, ce taux était de 28,54 % à la même heure. En 2012, il était de 28,30 %. 

Nicolas Dupont-Aignan à Yerres pour voter

Le candidat de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan a voté à Yerres dans l’Essonne en fin de matinée.

Yannick Jadot a voté

Le candidat d’Europe Ecologie-Les Verts, Yannick Jadot, a voté à Paris peu avant midi.

Jean Lassalle à l’isoloir

Le candidat de Résistons!, Jean Lassalle, a glissé son bulletin dans l’urne dans un bureau de vote à Lourdios-Ichère, dans les Pyrénées-Atlantiques.

Marine Le Pen a voté

Vers 11 h 30, Marine Le Pen était dans un bureau de vote d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) pour voter au premier tour de l’élection présidentielle.

Nathalie Arthaud glisse un bulletin à Pantin

Nathalie Arthaud, candidate de Lutte ouvrière, est allée à Pantin, en Seine-Saint-Denis, pour glisser son bulletin dans l’une.

Éric Zemmour a voté à Paris

Le candidat de Reconquête!, Éric Zemmour, a voté en fin de matinée dans le 8e arrondissement de Paris.

Fabien Roussel a voté

Le candidat communiste Fabien Roussel a voté à Saint-Amand-les-Eaux dans le Nord vers 11 heures.

Philippe Poutou à l’isoloir

Philippe Poutou, candidat NPA était à Bordeaux, en Gironde, pour voter ce dimanche matin.

Valérie Pécresse a glissé son bulletin dans l’urne

La candidate Les Républicains, Valérie Pécresse, s’est rendue à Vélizy, dans les Yvelines, pour voter au premier tour de l’élection présidentielle.

Jean-Luc Mélenchon aux urnes

Le candidat de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a voté à Marseille peu avant 11 heures, ce dimanche 10 avril. Il était dans le 2e arrondissement de la cité phocéenne.

François Hollande a voté

Vers 10 heures, l’ex-président de la République François Hollande a voté à Tulle, en Corrèze, aux côtés de sa compagne Julie Gayet.

Jean Castex à l’isoloir

Le Premier ministre, Jean Castex, a voté à Prades, dans les Pyrénées-Orientales, peu après 9 heures.

Nicolas Sarkozy a glissé un bulletin dans l’urne

L’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, a voté tôt ce dimanche dans le 16e arrondissement de Paris.

Anne Hidalgo a voté

La candidate socialiste, et maire de Paris, Anne Hidalgo a voté dans le 15e arrondissement de la capitale peu avant 9 heures.

Edouard Philippe a voté

L’ancien Premier ministre d’Emmanuel Macron, Edouard Philippe, a ouvert le bal ce dimanche matin en votant au Havre (Seine-Maritime).

Les bureaux de vote ont ouvert

Les bureaux de vote ont ouvert dès 8 heures, ce dimanche 10 avril, dans toute la France. 48,7 millions d’électeurs sont invités à se rendre aux urnes pour voter dans le cadre du premier tour de l’élection présidentielle.

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Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - Monde

Présidentielle 2022 à J-4 : derniers jours pour mobiliser face à un risque d'abstention record

Publié le : 07/04/2022 - 09:47

Claire BONNICHON Suivre Achren VERDIAN Marina BERTSCH Suivre

Alors que le premier tour de la présidentielle se rapproche, l'écart se resserre encore dans les sondages entre le président sortant Emmanuel Macron et Marine Le Pen, candidate du Rassemblement National. De son côté, Nicolas Dupont-Aignan, crédité de 2 % dans les intentions de vote, fait son grand meeting de campagne. Également dans ce numéro, la place de l'écologie dans les programmes et le portrait de Philippe Poutou, candidat du Nouveau Parti Anticapitaliste.

ÉLYSÉE 2022

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Opex 360

Le ministère des Armées veut un concept « innovant » pour son futur centre de conduite de ses opérations Cyber

par Laurent Lagneau · 10 avril 2022

Les conséquences que peuvent avoir les opérations d’influence menées via les réseaux sociaux, comme on peut le constater au Sahel, montrent que le « cyber » est désormais incontournable pour s’assurer du succès d’une manoeuvre militaire. Et le ministère des Armées en a évidemment pris la mesure, avec la création du « Commandement Cyber » [COMCYBER], l’exercice annuel « DefNet » et la publication des concepts de Lutte informatique défensive [LID], de Lutte informatique offensive [LIO] et de Lutte informatique d’influence [L2I].

Cela étant, pour avoir une vue aussi complète que possible des menaces et mener des opérations dans le cyberespace, il est nécessaire de réunir dans un même lieu tous les moyens permettant d’évaluer et de traiter les informations, de gérer les risques « cyber » et d’apporter une aide à la décision pour les actions conduire. D’où le projet de « Centre de conduite des opérations cyber 3.0 », pour lequel l’Agence de l’innovation de Défense [AID] vient de lancer un défi, afin de trouver des idées innovantes pour le bâtir.

« Ce centre de conduite des opérations Cyber militaires doit faciliter le travail collaboratif entre les différents acteurs, en permettant la conduite de l’ensemble des opérations de LID, L2I, et LIO. […] Il doit permettre de disposer d’une visualisation du Cyberspace [des différentes couches et des menaces associées] permettant la compréhension d’une situation à des acteurs non nécessaires techniques [hautes autorités, chaînes de commandement, etc] », explique l’AID.

Pour ce défi, l’agence entend laisser « libre cours à l’imagination », en soulignant toutefois que cette « représentation du cyberespace » devra être « pensée pour être exploitée par plusieurs profils, dont « les experts cyber pour faciliter leurs analyses techniques, le commandement cyber pour aider à la prise de décision et la conduite des opérations, les hautes autorités pour la bonne compréhension des points de situation opérationnels ».

Cela étant, insiste l’AID, les candidats « ne devront pas limiter leur imagination à l’existant » et auront à « se projeter technologiquement, organisationnellement et physiquement sur un nouveau concept de Centre de conduite des opérations Cyber ». Au point que ces « projections pourront relever de la science fiction dans un objectif d’anticipation du futur ».

Si la participation à ce défi est gratuite, les idées éventuellement retenues le seront… aussi. « Les candidats ne peuvent prétendre à aucune indemnité pour leur participation », précise en effet le règlement.

Inscription au défi de l’AID : https://www.defense.gouv.fr/actualites/participez-au-defi-centre-conduite-operations-cyber-militaires-30

France24 - Monde

"Piégées" dans une fausse réunion sur l’éducation des femmes, des Afghanes déchirent une banderole

Publié le : 06/04/2022 - 18:27Modifié le : 08/04/2022 - 17:51

Alijani Ershad Suivre

Elles pensaient se rendre à une rencontre avec les Taliban pour évoquer le droit des femmes à l’éducation, mais elles ont vite déchanté. Environ 400 femmes, dont beaucoup en âge d’aller au lycée ou à l'université, se sont rendues le 1er avril dans une salle de sport de la ville de Bamiyan, mais se sont retrouvées en fait dans un meeting pour les Taliban, sans un seul mot sur l’éducation. Certaines n’ont pas hésité à manifester leur colère en déchirant une banderole et demandant à être entendues.

Deux de nos Observatrices se trouvaient parmi les femmes qui ont participé à ce meeting. Selon elles, des amis leur avaient dit que ça serait l’occasion de discuter  des droits des femmes à l'éducation en présence du gouverneur taliban de la province de Bamiyan. Mais à leur arrivée sur les lieux, elles ont vu une grande banderole sur laquelle était écrit : "les habitants de Bamiyan soutiennent les Taliban". Beaucoup de femmes se sont, selon nos Observatrices, senties piégées. 

Cet événement survient deux semaines après le revirement soudain des Taliban sur l’accès des filles aux écoles secondaires : les collèges et lycées avaient à peine rouvert le 23 mars après six mois de fermeture, lorsque les autorités annonçaient le même jour la suspension de l’ouverture des établissement, jusqu’à la mise en place d’un plan "en accord avec la loi islamique et la culture afghane". 

À Bamiyan comme dans le reste de l'Afghanistan, les filles de plus de 13 ans n’ont donc pas le droit d’aller à l’école. La présence de filles dans des sections séparées reste cependant pour le moment tolérée dans les universités. Les femmes afghanes ont déjà protesté à plusieurs reprises contre les Taliban depuis leur retour au pouvoir en août 2021. 

>> LIRE AUSSI SUR LES OBSERVATEURS : Manifestation à Kaboul réprimée par les Taliban : "Même si vous nous décapitez, nous repousserons"

"Pas d’école pour les femmes, pas de soutien de notre part" 

Adeleh (pseudonyme) est étudiante à l'université de Bamiyan.

On nous avait dit que ça serait une rencontre autour du droit des femmes à l'éducation. Beaucoup d’entre nous avait décidé d’y aller, la plupart des étudiantes ou des filles étaient en âge d’aller au lycée. 

Mais quand je suis arrivée, des hommes et des femmes chantaient des slogans disant "nous soutenons les Taliban". Quand des femmes ont demandé pourquoi il n’y avait pas de discussion sur l’éducation des femmes, les Taliban leur ont dit de se taire et de ne pas interrompre la réunion. Des femmes ont quitté la salle en signe de protestation, mais beaucoup d’entre elles sont restées, pensant peut-être que la question de l’éducation viendrait… mais il n’y a rien eu. 

À la place , les représentants taliban ont fait des discours de 9 heures à midi. Ils n’ont rien dit sur l'éducation des femmes. Après que certaines d’entre elles ont protesté, ils ont finalement autorisé une femme à parler au nom des 400 ou 500 femmes qui étaient là. Elle a déclaré : "il n’y aura pas de soutien des femmes afghanes aux Taliban tant qu’ils ne nous permettront pas d’avoir accès à l’éducation". Quand elle a continué à parler de notre droit à l’éducation, tous les représentants taliban ont quitté les lieux, juste comme ça. 

Des femmes se sont énervées et ont défait la banderole où était écrit "les habitants de Bamiyan soutiennent les Taliban". Les autres femmes dans le stade les ont applaudi.

 

صدای رسای زنان با وقار و شجاع بامیان تالار استبداد طالبان را لرزاند . pic.twitter.com/Zq6ZGln0Wo

April 5, 2022

C'était une bonne leçon pour les Taliban : ils sauront que ce n’est pas la peine d'essayer à nouveau de piéger les Afghanes. Peut-être que ça leur apprendra que ce que la plupart des Afghanes disent et veulent n’est pas la même chose que ce que disent leurs marionnettes en burqa noire. 

Aucune des femmes impliquées dans l’accrochage n’a été arrêtée le jour même, mais le 7 avril, 11 participantes ont été interpellées.  

Seifollah Mohammadi, chef du bureau culturel des Taliban à Bamiyan, a déclaré au service persan de la Deutsche Welle : quand la réunion s’est terminée, les officiels se sont dépêchés de retourner travailler. Après cela, il y a apparemment eu une dispute entre les personnes présentes et une banderole a été détachée."

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France24 - Monde

L’espace, nouvelle frontière de la guerre informatique ?

Publié le : 08/04/2022 - 17:14

Sébastian SEIBT Suivre

Alors qu’il y a de plus en plus de satellites en orbite autour de la Terre, les spécialistes de la cybersécurité rencontrés par France 24 craignent que ces constellations deviennent un nouveau terrain de jeux pour la cyberguerre ou la criminalité informatique. Le conflit en Ukraine en a été l’une des premières démonstrations.

L’invasion russe en Ukraine a eu un impact, de Kiev aux couloirs de l’ONU et jusqu’à… l’espace. Le 24 février, alors que le président russe Vladimir Poutine déclarait la guerre à son voisin ukrainien, le satellite KA-SAT était mis hors service par une cyberattaque. Conséquence : plus d’internet par satellite pour toute l’Europe - des milliers de Français y avaient recours - et 6 000 éoliennes en Allemagne ont dû être mises à l’arrêt car elles étaient contrôlées à distance par une connexion par satellite.

"C’est peut-être un tournant pour la sécurité informatique dans l’espace", répète inlassablement depuis lors Mathieu Bailly, vice-président espace pour Cysec, une société suisse de sécurisation des données sensibles. Comme lui, ils étaient nombreux à voir dans cette attaque "un moment Pearl Harbor pour le secteur spatial", ou "le 11-septembre de l’espace" lors du Cysat, la conférence sur les enjeux de sécurité dans l’espace qui s’est déroulée à Paris les mercredi 6 et jeudi 7 avril.

L'espace grouille de satellites

"C’est vrai que c’est la première fois qu’une attaque informatique contre un satellite commercial dans l’espace est portée à l’attention de tous", reconnaissent Xavier Mehrenberger et Aris Adamantiadis, deux consultants en sécurité informatique qui font aussi partie d’une équipe de hackers "éthiques" chargés de tester la fiabilité d’un satellite de l’Agence européenne de l’espace (ESA). 

Le scénario de l’espace qui se transforme en nouvelle frontière de la cyberguerre ou de la cybercriminalité est ce que redoutent les professionnels du secteur. "Entre les satellites militaires, les missions civiles ou encore les constellations de satellites commerciaux, il y a énormément d’actifs spatiaux à protéger", souligne Nicolas Chaillan, un serial entrepreneur français installé aux États-Unis qui a été le premier responsable de la sécurité logicielle pour l’armée de l’air américaine et la Space Force entre 2019 et 2021.

L’orbite basse terrestre (jusqu’à 2 000 km au-dessus de la Terre) grouille en effet de satellites. Il y en a près de 8 000, dont plus de la moitié sont Américains (environ 4 400 ). Et Elon Musk, le patron de SpaceX, lance parfois plus de 200 satellites par mois

Autant de cibles potentielles. Mais pour qui ? Difficile, en effet, de savoir si le piratage du satellite KA-SAT, attribué par les États-Unis aux Russes, est une exception ou simplement la partie émergée de l’iceberg spatial. Pendant un conflit, un des belligérants peut trouver judicieux de s’en prendre à un satellite surtout si "comme cela semble avoir été le cas avec KA-SAT, il était utilisé par l’armée ukrainienne pour communiquer", souligne Thomas Girard, responsable cybersécurité pour CS Group, une société française de gestion des infrastructures critiques dans le domaine de la défense et de l’espace. 

La menace vient surtout des acteurs étatiques

Mais en temps de paix ? Les rares précédents indiquent que des cyber-espions peuvent s’intéresser aux communications qui transitent par ces engins spatiaux. Ainsi, en 2018, la France avait soupçonné la Russie de tenter d’espionner le satellite franco-italien Athena-Fidus. "Alors qu’il continuait sa rotation tranquillement au-dessus de la Terre, un autre satellite [russe] s’est approché de lui, de près (…). De tellement près qu’on aurait vraiment pu croire qu’il tentait de capter nos communications", avait déclaré Florence Parly, ministre de la Défense à l’époque

Pour Nicolas Chaillan, "les cyberespions chinois s’intéressent depuis longtemps à l’industrie spatiale pour récupérer le savoir-faire américain". "On ne s’en rend pas compte parce que la plupart du temps ces tentatives d’attaques sont classifiées", assure cet ancien collaborateur du département américain de la Défense qui milite pour une plus grande transparence au sujet des attaques informatiques dans l’espace "afin de faire prendre conscience de l’urgence qu’il y a urgence à mieux se protéger".

La guerre informatique dans l’espace semble donc avant tout être une affaire d’États. Plus précisément, "dans les années 1980 et 1990, il y avait des hackers amateurs qui étaient intéressés par le défi de pirater quelque chose de nouveau comme un satellite, mais à partir de la fin des années 2000, les acteurs étatiques ont vraiment commencé à y investir des ressources car les données transitant par ces engins spatiaux devenaient de plus en plus stratégiques", explique Adrian Nish, directeur de la division cyber de BAE System, le géant britannique de la défense et de l’aérospatial. 

Il n’y a pas que les communications par satellite qui peuvent intéresser un pirate informatique à la solde d’un État. "Si quelqu’un réussissait à désactiver les satellites GPS ce serait catastrophique", souligne Nicolas Chaillan. "La plupart de nos opex [opérations extérieures] reposent sur des informations de géolocalisation par satellite", précise Julien Airaud, responsable de la cybersécurité au Centre national d’études spatiales (CNES).

L’imagerie satellite est aussi un enjeu stratégique. "Que se passerait-il si quelqu’un trafiquait les photos satellites qui permettent de localiser une cible ou de se rendre compte de la situation sur le terrain ?", s’interroge Thomas Girard, du CS Group. Les images satellites de la mobilisation russe à la frontière ukrainienne ont largement été utilisées pour prendre la mesure de l’imminence de l’offensive russe. Un piratage de ces ressources aurait pu changer la face du conflit.

Et demain des cybercriminels ?

C’est pourquoi la plupart des pays - comme la France et les États-Unis - considèrent l’espace comme un secteur d’importance vitale à protéger comme les infrastructures critiques.

Pirater un satellite n’est pas non plus à la portée du premier hacker venu. "Il faut comprendre le protocole utilisé pour configurer le satellite, c’est-à-dire savoir ‘communiquer’ avec l’interface", explique Aris Adamantiadis, le consultant en informatique qui a testé la fiabilité d’un satellite de l’ESA. C’est pourquoi les gangs cybercriminels gardent, pour l’instant, les pieds sur Terre. "Il est beaucoup plus facile de déployer des rançongiciels ou voler des bitcoins que de pirater des satellites et ça rapporte encore beaucoup d’argent", résume Adrian Nish.

Mais la sécurité informatique contre ces menaces sur Terre va s’améliorer. Les cybercriminels pourront alors être tenté de tourner leur attention vers les étoiles, car il y a de plus en plus de start-up qui veulent entrer sur ce marché potentiellement lucratif  du satellite et "pour gagner cette course, certains sont tentés de faire des économies sur la cybersécurité", regrettent la totalité de experts interrogés par France 24.

"Le risque principal vient de la chaîne d’approvisionnement, de la multiplication des fournisseurs et sous-traitants qui interviennent et qui n’ont pas tous la même maturité quant à la cybersécurité", souligne Julien Airaud, du CNES. Aujourd’hui les petits satellites commerciaux contiennent des composants produits à la chaîne par différentes entreprises, tandis que le lancement dans l’espace peut être effectué par une première société et l’interface de contrôle du satellite prise en charge par une autre. 

Il suffit alors à un pirate informatique de trouver une faille chez l’un de ces prestataires afin de se frayer un chemin jusqu’au satellite. C’est d’ailleurs ce qui s’est produit avec le satellite KA-SAT. Les assaillants se sont contentés d’attaquer le système de contrôle au sol qui permettait de récupérer les données transmises par le satellite. 

En fait, il se passe avec l’espace ce qui s’est passé avec tous les autres secteurs de l’innovation. "Au départ, les entrepreneurs pensent que la cybersécurité est optionnelle et qu’il sera toujours temps de s’en occuper quand les problèmes surviendront. Mais avec l’espace ce n’est pas aussi facile", avertit Nicolas Chaillan. En effet, s’il est relativement simple de corriger une faille de sécurité dans un programme sur un ordinateur au sol, c’est une autre paire de manches pour aller le faire sur un satellite.

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Pollution spatiale : "Un problème de sécurité", avertit Thomas Pesquet

La chronique de l’éco

Internet en orbite basse : la bataille de l'espace

TECH 24

Cyberguerre : l'autre front du combat contre l'Ukraine

France24 - Monde

Avec les satellites, une armée des ondes au service de l'Ukraine

Publié le : 01/04/2022 - 16:31

Guillaume GRALLET Suivre

En Ukraine, les satellites sont utilisés pour s’informer, témoigner auprès du reste du monde ou encore orienter les drones de combat. Cette bataille qui se déroule au-dessus de nos têtes pourrait influencer le cours de l'Histoire. Décryptage.

A-t-on surestimé la capacité de la Russie à submerger l'Ukraine sur le front cyber ? Cette semaine, nous nous intéressons aux différentes luttes d'influence, tout comme à la cyberdéstabilisation en cours dans le domaine des airs, avec notamment l'intervention d'Asma Mhalla, enseignante en numérique à Sciences Po et auteure du récent rapport "Cyberespace : extension du domaine de la lutte. Penser la techno-politique au XXIe siècle à l'aune de la guerre en Ukraine", publié avec la Fondation Jean-Jaurès.

Le conflit en cours relance également la bataille entre la constellation américaine Starlink et sa concurrente britannique OneWeb. Une conséquence mondiale supplémentaire de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

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L'Humanité

En direct : un 2e tour Macron-Le Pen. Résultats à gauche, réactions, analyse : suivez notre soirée spéciale du 1er tour de la Présidentielle 2022

Le second tour de l'élection présidentielle opposera le 24 avril Emmanuel Macron (avec un score estimé à 20 heures entre 29 et 31% des suffrages selon les instituts)  à Marine Le Pen (donnée par les instituts entre 22 et 24% des voix).

Plus de 13 millions d'abstentionnistes  : c'est ce à quoi équivaut le taux d'abstention entre 26,5% et 27% au premier tour de l'élection présidentielle que projettent les instituts Harris et Ipsos-Sopra-Steria. En 2017, il y avait eu 10,5 millions d'abstentionnistes. En 2002, ils étaient 8,4 millions.

L'abstention, les réactions et l’ambiance dans les QG en vidéo, et les premiers résultats dans votre commune, nos analyses et décryptages… Vivez toute l’actualité de ce premier tour de la présidentielle dans notre direct !

2 sec
France24 - Monde

MMA : Khamzat Chimaev, la superstar montante de l’UFC

Publié le : 09/04/2022 - 11:39

Nicolas BAMBA

En quatre combats à l’UFC, Khamzat Chimaev est devenu l’attraction de la plus importante ligue d’arts martiaux mixtes. L’invaincu suédois a écrasé tous ses adversaires avec une facilité déconcertante. Le prodige défie samedi le redoutable Gilbert Burns et lorgne déjà le trône des poids mi-moyens, occupé par Kamaru Usman.

La dernière apparition de Khamzat Chimaev dans l’octogone fut un bijou de perfection. C’était le 30 octobre 2021, à Abu Dhabi, face à Li Jingliang, 11e au classement des mi-moyens. Il n’a eu besoin que de dix secondes pour saisir son adversaire à bras le corps et le secouer comme un prunier, puis de s’adresser à Dana White, le patron de l’Ultimate Fighting Championship (UFC), assis au bord de la cage.

Tout en martyrisant Jingliang au sol, Chimaev a lancé à White : "Dana ! Dana ! Dana ! Je prendrai n’importe qui ! C’est moi le roi !"

"Il a joué avec lui comme avec un enfant", commente Alexandre Herbinet, journaliste et présentateur du podcast RMC Fighter Club. Quelques instants plus tard, Khamzat Chimaev mettait fin au calvaire du Chinois en le battant par soumission, avec un étranglement parfait. Une quatrième démonstration consécutive à l’UFC pour le phénomène.

"Je fracasse tout le monde"

Samedi 9 avril, le combat principal de la réunion UFC 273 à Jacksonville (Floride) va opposer Alexander Volkanovski, champion poids plumes, au "Korean Zombie" Jung Chan-Sung. Une affiche alléchante mais pourtant éclipsée par celle entre Gilbert Burns et Khamzat Chimaev.

Le retour du Suédois au bec-de-lièvre – stigmate d’une chute lorsqu’il était petit – est très attendu après ses précédentes prestations spectaculaires. Khamzat Chimaev, né en Tchétchénie en 1994 et immigré en Suède en 2013 où il a été naturalisé, est une fusion de ce qui marche le mieux en MMA : un talent hors du commun et une grande gueule pour ajouter du piquant.

Illustration le 16 juillet 2020 lors de son premier combat à l’UFC. Khamzat Chimaev, pur produit de l’école de la lutte tchétchène, balaye John Phillips en deux rounds. "Je veux me battre la semaine prochaine, peu importe quand. J’ai trop faim. Donnez-moi n’importe qui et je le détruis comme aujourd’hui", clame le vainqueur dans la foulée, sans se défaire de son sourire.

Dix jours plus tard, celui que l’on surnomme "Borz" ("Loup" en russe) impose une pression dantesque à Rhys McKee et l’emporte par KO technique en seulement trois minutes. "Je fracasse tout le monde. Donnez-moi les champions des moins de 84 kilos et des moins de 77 kilos, je les bats le même jour", lance-t-il encore dans son interview post-combat.

Le spécialiste de la lutte démontre ensuite toute la puissance de son punch à son troisième combat à l’UFC, le 19 septembre 2020 : son adversaire, Gerald Meerschaert, est mis KO en 17 secondes, d’un seul coup de poing. Treize mois plus tard, Chimaev ridiculisera Jingliang.

Les chiffres sont à peine croyables : 10 victoires et aucune défaite en carrière, moins de 13 minutes de combat en quatre confrontations à l’UFC, et 254 coups portés pour seulement 2 encaissés sur ces quatre sorties. Un vrai rouleau compresseur qui "marche sur tout le monde", résume Alexandre Herbinet.

Khamzat casually talking to Dana mid-fight 🗣[ @KChimaev | #UFC273 | Saturday | Live on ESPN+ PPV: https://t.co/KOluT7qhYi ] pic.twitter.com/49yCt2mAdU

April 7, 2022

Un stakhanoviste rescapé du Covid-19

Avec ses origines et sa lutte exemplaire, Khamzat Chimaev est souvent comparé à Khabib Nurmagomedov, l’invincible Russe aujourd’hui retraité (29 victoires, aucune défaite). Le parallèle est tentant, mais il a pourtant ce petit truc que n’avait pas son aîné : ce goût pour la provocation, pour la petite phrase qui va faire monter la pression et attirer les spectateurs. Le MMA est aussi une discipline où le show a son importance.

"Tu ne deviens pas une star à l'UFC si tu n'es pas ultradominant dans la cage et/ou si tu n'es pas une grande gueule. Mais pour être une vraie superstar, il faut les deux. C'était le cas de tous les gros comme Brock Lesnar, Ronda Rousey à sa grande époque, Conor McGregor... Ils avaient le charisme qui allait avec les performances", explique Alexandre Herbinet. "Borz" suit le même chemin, d’où son énorme popularité.

Khamzat Chimaev ne vit que pour le combat. Au Allstar Training Center de Stockholm, où il s’entraîne, "tous les mecs qui le côtoient le décrivent comme un stakhanoviste fou : il ne fait pas de pause, il n’a pas de jour off, il est tout le temps là et il s’entraîne toujours à haute intensité", développe le journaliste de RMC. Un dévouement proche de l’obsession qui s’est retourné contre lui.

Fin 2020, l’ascension de Borz s’est interrompue quand il a contracté le Covid-19. Durement atteint, Chimaev a quand même continué à s’entraîner, aggravant son état. Très diminué, démoralisé, il a annoncé sa retraite en mars 2021 avant de changer d’avis. Le soutien de son grand ami, le dirigeant tchétchène controversé Ramzan Kadyrov, y fut pour beaucoup. Son combat de retour contre Li Jingliang a prouvé qu’il n’avait pas changé.

Kamaru Usman, le boss final

Onzième au classement des mi-moyens de l’UFC, Chimaev tient une occasion en or avec ce combat contre Gilbert Burns, n°2 de la catégorie derrière le champion Kamaru Usman et le n°1 Colby Covington. Le Brésilien est un sacré client. Il représente le premier vrai test du Suédois. Une défaite briserait toute la passion soulevée ces deux dernières années.

Dana White, lui, a un plan : si Gilbert Burns est croqué à son tour par Chimaev, plus rien ne s’opposera à un combat de ce dernier pour la ceinture. C’est, en creux, ce que tout le monde du MMA attend : un combat entre Khamzat Chimaev, le jeune loup à l’appétit féroce, et le prédateur au sommet de la chaîne alimentaire, Kamaru Usman.

Ça fait maintenant plus de trois ans que le Nigérian écrase la catégorie des mi-moyens. Le champion a défendu son titre cinq fois. Colby Covington, le prétendant le plus sérieux ? Battu deux fois. Jorge Masvidal ? Même tarif, avec en prime le plus beau KO de l’année 2021. Gilbert Burns ? Emporté par "The Nigerian nightmare" ("Le Cauchemar nigérian") malgré une belle résistance. Kamaru Usman domine sans partage et occupe la place de n°1 toutes catégories confondues.

A finish for the history books 📖@Usman84kg takes home the #UFCHonors Fan Choice 'KO of the Year'[ 🏆 Presented by @ToyoTires ] pic.twitter.com/w4vwcNHCkE

January 4, 2022

Le combat de samedi va donc servir, pour "Borz", d’examen et d’antichambre vers une chance pour le titre. Alexandre Herbinet voit un "côté inéluctable" dans ce duel en filigrane : "Si Chimaev domine Burns, deux mecs ultradominants se retrouveraient pour la ceinture. S'il bat Burns samedi, Usman-Chimaev serait de loin le plus gros combat de l'année. Et sans doute le plus gros combat depuis très longtemps. Le pay-per-view vendrait vraiment bien. Bien plus que Ngnannou-Gane, qui était pourtant un combat attendu."

Khamzat Chimaev n’a jamais caché qu’il vise Kamaru Usman, et même Israel Adesanya, l’autre Nigérian qui règne chez les poids moyens. Avant cela, il doit franchir l’obstacle Gilbert Burns. Ce qui, à l’écouter, ne sera qu’une formalité. "Je vais l’écraser et le mettre KO en une minute, les gars, je vous le promets", a-t-il dit, sous les yeux de l’intéressé, à deux jours du combat.

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France24 - Monde

L'Espagne et le Maroc scellent une réconciliation "historique"

Publié le : 08/04/2022 - 01:21

FRANCE 24 Suivre Ethan HAJJI

Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, s'est rendu jeudi au Maroc où il a rencontré le roi Mohammed VI. Les deux hommes ont "réitéré la volonté d’ouvrir une nouvelle étape dans les relations entre les deux pays", brouillés depuis un an. Cette normalisation a été rendue possible par la décision de Madrid d'afficher désormais son soutien au plan d'autonomie marocain pour le Sahara occidental.

L'Espagne et le Maroc se sont engagés à "ouvrir une nouvelle étape" dans leur relations suspendues depuis un an, après le revirement de Madrid sur la question du Sahara occidental, lors d'une visite jeudi 7 avril à Rabat du Premier ministre, Pedro Sanchez.

"Nous nous sommes mis d'accord pour définir une feuille de route durable et ambitieuse", a dit Pedro Sanchez aux journalistes, en qualifiant ses entretiens de "moment historique". 

Pedro Sanchez, accompagné du ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a été reçu en audience dans la soirée par le roi Mohammed VI avant un "iftar", la rupture du jeûne du ramadan, offert en son honneur. Une marque de l'importance de son déplacement aux yeux des Marocains.

Dans une déclaration conjointe, le souverain chérifien et le chef du gouvernement espagnol ont convenu d'"inaugurer une étape inédite dans les relations entre les deux pays". 

"Réaliste et crédible"

Cette normalisation a été rendue possible par la décision de l'Espagne d'afficher désormais son soutien au plan d'autonomie marocain pour le Sahara occidental.

Pedro Sanchez "a tenu à réaffirmer la position de l'Espagne sur le dossier du Sahara, considérant l'initiative marocaine d'autonomie comme la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution du différend", a souligné le cabinet royal.

>> À lire aussi : Sahara occidental : aux origines de la crise entre l'Espagne et le Maroc

Quelques heures avant d'atterrir à Rabat, le Premier ministre socialiste avait essuyé un revers à la Chambre des députés espagnols qui a dénoncé l'abandon de la position "historique" de neutralité de Madrid sur l'ex-colonie espagnole.

Le conflit du Sahara occidental – vaste territoire désertique riche en phosphates et aux eaux très poissonneuses – oppose depuis des décennies le Maroc aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par l'Algérie. Tandis que Rabat prône un statut d'autonomie sous souveraineté marocaine, le Polisario réclame un référendum d'autodétermination sous l'égide de l'ONU.

Alger en colère

Si Pedro Sanchez a réfuté toute idée de "virage" sur ce dossier, il s'est mis à dos ses alliés de gauche et l'opposition de droite – comme le montre le vote des députés espagnols jeudi – mais aussi le Polisario et Alger, fournisseur de gaz de l'Espagne.

Le quotidien algérien L'Expression a accusé jeudi l'Espagne d'avoir "trahi (...) le droit légitime du peuple sahraoui à son autodétermination" et dénoncé "le jeu dangereux de Sanchez venu, surtout, aggraver les tensions dans la région".

La visite du dirigeant espagnol, à l'invitation du roi Mohammed VI, s'est inscrite "dans le cadre d'une nouvelle étape de partenariat" entre les deux royaumes voisins, marquant la fin d'une grave crise diplomatique. Comme attendu, les deux parties ont convenu de mettre en œuvre "une feuille de route couvrant l'ensemble des domaines du partenariat".

"Questions d'intérêt commun"

Parmi "les questions d'intérêt commun", figurent l'immigration illégale, la réouverture des frontières et des liaisons maritimes et la contrebande autour des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, situées sur la côte nord du royaume.

Mais également les échanges et les investissements – l'Espagne est le premier partenaire commercial du Maroc –, la coopération énergétique, tel l'approvisionnement en gaz naturel après la fermeture par Alger du gazoduc Maghreb-Europe (GME), ou encore la délimitation des eaux territoriales.

Pour Madrid, le rétablissement des relations avec Rabat a pour but principal de s'assurer de sa "coopération" dans le contrôle de l'immigration illégale alors que le Maroc, d'où partent la plupart des migrants vers l'Espagne, a été régulièrement accusé, par nombre d'observateurs, de les utiliser comme moyen de pression.

Le gouvernement espagnol espère aussi que Rabat mettra en sourdine sa revendication sur Ceuta et Melilla. Mais nombre d'analystes mettent en garde contre l'absence de réelles garanties obtenues par l'Espagne de la part du Maroc.

Avec AFP

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Sahara occidental : aux origines de la crise entre l’Espagne et le Maroc

L’Espagne et le Maroc mettent fin à une crise diplomatique liée au Sahara occidental

Sahara occidental : des centaines de personnes manifestent contre la "trahison" de Madrid

France24 - Monde

Toulouse : un "engin explosif" déposé dans la cathédrale, le suspect en garde à vue

Publié le : 08/04/2022 - 15:33Modifié le : 08/04/2022 - 15:49

FRANCE 24 Suivre

L'homme soupçonné d'avoir placé, vendredi matin, un engin explosif artisanal dans la cathédrale Saint-Étienne de Toulouse a été interpellé en début d'après-midi par la police, a-t-on appris auprès du procureur. La cathédrale avait été évacuée en pleine messe, suite à l'irruption d'un homme qui a déposé un colis suspect au pied de l'autel avant de s'enfuir.

La cathédrale Saint-Étienne de Toulouse a été évacuée, vendredi 8 avril en pleine messe, après qu'un homme a déposé un colis contenant un engin explosif artisanal, a priori sans dispositif de mise à feu, a-t-on appris de sources concordantes.

Le suspect a été interpellé en début d'après-midi par la police. "La personne suspectée d'avoir déposé le colis a été interpellée et placée en garde à vue, il va être entendu", a dit à l'AFP le procureur de la République de Toulouse, Samuel Vuelta Simon.

Il était connu des services de police pour conduite en état d'ivresse, outrage à agent, stupéfiants et avait été "mis en cause dans d'autres affaires et par deux fois déclaré pénalement irresponsable", a-t-il ajouté.

>> À lire : Dix ans après, Toulouse rend hommage aux victimes des attentats de mars 2012

Pris pour un livreur par le sacristain

Vers 8 h 30, la cathédrale Saint-Etienne de Toulouse est évacuée en pleine messe. 

Quelques instants plus tôt, un homme coiffé d'une casquette, pris pour un livreur par le sacristain, a traversé la nef pour déposer au pied de l'autel un paquet. Alors qu'il s'enfuyait en courant, il a bousculé le sacristain qui tentait de le retenir.

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qui avait signalé sur Twitter une "opération de police dans le centre-ville de Toulouse" en demandant d'éviter le secteur, a ajouté moins de 45 minutes plus tard que l'opération était "terminée. Aucune victime".

L’individu suspecté d'avoir déposé le colis s’apparentant à un engin explosif improvisé dans la cathédrale Saint-Étienne à Toulouse a été interpellé. Merci à nos services de police. https://t.co/dDN21FgUJZ

April 8, 2022

Le suspect a été recherché pendant plusieurs heures avant d'être localisé à Balma, une banlieue résidentielle de Toulouse.

Après l'incident, le sacristain a demandé aux fidèles d'évacuer la cathédrale, qui jouxte la préfecture, et a alerté la police.

Les abords de la cathédrale ont été bouclés le temps que les démineurs neutralisent le dispositif explosif qui ne contenait pas de détonateur.

"Célébrer la Semaine sainte avec confiance"

Le colis s'apparentait "à un engin explosif improvisé, a priori sans dispositif de mise à feu", a précisé Gérald Darmanin lors d'une déclaration à la chaîne Cnews.

"Des produits artisanaux mélangés étaient contenus dans une caisse en bois. (Le suspect) va être interrogé par la PJ [Police judiciaire], qui va essayer de comprendre ses motivations", a précisé le procureur de Toulouse.

Le suspect a déposé "un paquet blanc qui faisait entre 20 et 25 cm de large", selon la description de l'abbé Jean-Jacques Rouchi, qui célébrait la messe devant environ 40 personnes.

"Je condamne fermement cet acte et regrette que dans notre pays, un lieu de prière ainsi que ses fidèles soient visés par un engin explosif", a réagi l'archevêque de Toulouse, Guy de Kerimel, dans un communiqué, appelant les catholiques "à célébrer la Semaine sainte avec confiance".

Avec AFP

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El País (ESP)

SANS TITRE

Estas tortitas de bacalao y guisantes son una forma sencillísima de tomar pescado e incluso de aprovechar restos. De inspiración anglosajona -en los conocidos fishcakes-, tomamos la buena idea de usar patata cocida para amalgamar tortitas con pescado desmenuzado y verduritas variadas, amén de condimentos a nuestro gusto, componiendo un plato que podemos hacer tan económico o lujoso como queramos y además es muy apto para personas a las que el pescado digamos que les cuesta. Ah, y son perfectas para aprovechar restos de pescado y verduras (que no está la cosa para tirar comida).

El pescado que empleamos en este caso es bacalao desalado, aunque las tortitas quedan riquísimas también con bacalao ahumado troceado. Si usas bacalao ahumado puedes reducir la cantidad, ya que su sabor es algo más intenso. Agregamos a las tortitas un sofrito de cebolla o cebolleta, que da un punto dulce que contrasta muy agradablemente con la sal del bacalao. Si quieres jugar aún más con los sabores pon cebolla caramelizada (aquí tienes la receta sin azúcar) en lugar de sofrita, les aporta a las tortitas un contraste dulce-salado sabrosísimo y una miaja adictivo.

Dificultad

Poca, la de sazonar correctamente y tratar las tortitas con cariño para que no se desbaraten, pues son delicadas.

Ingredientes

Para unas 6-8 tortitas, según tamaño

  • 2 patatas medianas
  • 250 g de bacalao desalado o 200 g de bacalao ahumado
  • Un poco de leche
  • 150 g de guisantes frescos ya desgranados (o guisantes descongelados)
  • 150 g de cebolla o cebolleta
  • 1 huevo
  • Sal
  • Pimienta
  • Pan rallado
  • Aceite de oliva para freír

Preparación

  1. Si se usan guisantes frescos, desgranarlos y pesarlos. Tanto si se usan frescos como congelados, cocerlos cinco minutos en agua hirviendo con sal. Escurrir y reservar.

  2. Limpiar y picar finamente la cebolla o cebolleta; cubrir el fondo de una sartén mediana con aceite de oliva virgen y sofreír la verdura a fuego lento, hasta que esté transparente.

  3. Si se usa bacalao desalado, cocerlo en un cazo cubierto de leche dos minutos y reservar.

  4. Pelar las patatas y cocerlas en agua con sal o al vapor, hasta que estén tiernas. Poner las patatas cocinadas en una ensaladera y aplastarlas con un tenedor.

  5. Agregar a las patatas el sofrito un poco escurrido de su aceite, así como los guisantes escurridos y el bacalao también escurrido de la leche (si se usa bacalao ahumado basta con añadirlo troceado).

  6. Batir el huevo y salpimentarlo a conciencia. Añadirlo a la mezcla de patatas y homogeneizar. Debemos obtener una masa que nos permita formar tortitas gordas y que no se desbaraten con demasiada facilidad. Si le falta solidez podemos añadir pan rallado, y al contrario, si la masa está demasiado seca añadiremos un poco de leche. En cualquier caso, las tortitas son delicadas y hay que manejarlas con cariño y con dos espátulas al voltearlas.

  7. Pasar las tortitas por pan rallado y freír en poco aceite para dorarlas por ambos lados. Servir de inmediato con una buena ensalada.

Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.

France24 - Monde

Le Paris des Arts de Florence Thomassin

Publié le : 08/04/2022 - 12:10

Valérie FAYOLLE Suivre

Cette semaine, notre invitée est la sculptrice et comédienne Florence Thomassin. Elle nous emmène à la Halle Saint-Pierre, temple de l'art brut en France, découvrir l'exposition "Hey ! Le dessin". Nous allons aussi à la rencontre de la chanteuse Chloé Mons, qui nous parle de son album de reprises sur les thèmes de James Bond façon jazzy, "Globe Trotter (Ode to Bond)".

Remerciements

Galerie Grès

Halle Saint-Pierre

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Une émission préparée par Valérie Fayolle, Stéphanie Cheval et Pauline Heilmann.

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L'Humanité

Pourquoi notre système démocratique est-il en crise ?

Le débat

Assiste-t-on à une crise de régime et à une régression du débat politique ? Depuis plus d’une décennie, cette question revient à chaque scrutin en se traduisant par l’abstention et la montée de l’extrême droite.

Pierre Chaillan

Nous sommes entrés dans l’ère de la « post-démocratie », qui livre la politique aux intérêts privés. Dans ce contexte, le vote se retrouve démonétisé.

Rémi Lefebvre Politiste à l’université de Lille

La « crise de la démocratie » est devenue un lieu commun. On en glose depuis des années. Sondeurs, sociologues, commentateurs, hommes politiques… en sondent les symptômes, déjà bien documentés : abstention de plus en plus massive, défiance pour les gouvernants et le système politique, montée des « populismes », désintérêt pour la politique, épuisement des partis et fragilisation des médiations politiques, succession des alternances sans alternative, paupérisation et brutalisation du débat public…

Le sujet, inépuisable, ne cesse de susciter l’intérêt, sans doute parce que la « crise » se renouvelle, s’approfondit, s’intensifie. Quel sera le point de rupture ? Une victoire de l’extrême droite ? Cette hypothèse n’est désormais plus exclue. Notre démocratie, essentiellement représentative, est fondée sur la procédure électorale. Or, le vote est devenu un rituel essoufflé qui ne produit plus guère de légitimité. Il n’est plus l’occasion d’une véritable délibération.

Les campagnes sont atones et de piètre qualité. TF1 a même écourté sa soirée électorale et programmé les Visiteurs un soir de premier tour d’élection présidentielle – cela dit beaucoup de la démonétisation du vote… On invoque des éléments extérieurs – la crise sanitaire, la guerre en Ukraine… –, mais les causes sont plus profondes.

Le mécanisme de la délégation politique s’est déréglé. La personnalisation qui pouvait réenchanter le jeu électoral chez les électeurs les moins politisés ne prend même plus. Par voie de conséquence, les gouvernants n’ont plus un mandat clair des gouvernés, ce qui nourrit un procès constant en illégitimité et alimente une forme de fatigue et d’usure démocratiques. Mais pourquoi accorder encore du crédit à un processus électoral alors que les processus décisionnels échappent aux canaux de la légitimité traditionnelle ? Nous sommes entrés dans l’ère de « la post-démocratie » (Colin Crouch), dans laquelle les mécanismes formels sont respectés mais où pèsent désormais surtout des instances extra-démocratiques, les lobbies ou des forces économiques désormais omnipotentes.

Le rêve des néolibéraux est le gouvernement des experts et la dépolitisation par l’épistocratie, dont le macronisme est une bonne expression. Cette dé-démocratisation donne aux intérêts privés une grande force. Crise démocratique et crise sociale font ainsi système. La précarité, la pauvreté, l’explosion des inégalités nourrissent la mise en retrait des citoyens les plus fragiles du système politique tout autant qu’elles sont encouragées par un système démocratique qui n’a plus de prise sur l’économie.

Les réponses sont connues mais il manque le mandat et la volonté pour les conduire : refonte profonde de nos institutions, introduction de la proportionnelle, réforme du financement des partis, déprofessionnalisation de la politique et nouvel équilibre entre démocratie représentative et démocratie participative. Car la crise démocratique est aussi une crise d’exigence. Une partie des citoyens aspirent à plus de participation.

En France, il existe la possibilité d’entendre tous les candidats. Le problème posé est celui de la « méthode » à mettre en œuvre pour faire respecter l’intérêt public.

Sandra Laugier Philosophe et autrice

Démocratique n’est peut-être plus le bon qualificatif pour « notre système ». Les élections sont un des derniers rituels démocratiques. On mesure à ce sujet la chance, en France, de conditions de vote qui permettent à une grande majorité des citoyens d’y participer, si l’on compare au scrutin présidentiel aux États-Unis constamment sous pression de la part de ceux qui veulent en exclure une part des citoyens ou le biaiser par le découpage électoral. On note le caractère très horizontal et démocratique où on entend les « petits » candidats au même titre que les grands, du moins sur le service public de télévision.

Avec Albert Ogien, dans notre livre le Principe démocratie (2014), nous avons proposé de définir la démocratie non comme système institutionnel mais comme « forme de vie ». Elle ne se réduit pas à des moments électoraux ou à des principes comme la séparation des pouvoirs. Penser la démocratie, c’est étudier comment les membres d’une société vont élaborer un espace de vie par un travail d’enquête collective. Dans le Public et ses problèmes, le philosophe américain John Dewey propose une « méthode » et il l’appelle « démocratie ». Pour lui, le mot ne renvoie pas à un système mais à une exploration collective de l’intérêt public, une décision en commun « sur ce qui compte ». Les grandes orientations politiques (la lutte contre le changement climatique, les retraites, la pauvreté, les personnes âgées, le soutien à la jeunesse, le financement de l’université…) font l’objet d’une délibération collective sur « ce qui importe ». Le fait d’être « concerné » par une situation crée la compétence politique – pas pour décider tout seul, mais pour participer à la discussion.

Ce rappel est utile au moment où l’on a l’impression que l’espace dit de la « société civile » se réduit à une catégorie de citoyens considérés comme « responsables » et reconnus comme tels, quand il ne s’agit pas d’une fausse élite constituée de « gagnants » de la société. De ce point de vue, une des plus vastes pertes pour la démocratie a été, ces dernières années, la perversion du concept de société civile, au départ organisation de citoyens en lutte pour plus de justice, et désormais revendiqué par une clique au service du pouvoir.

On doit penser la démocratie à partir d’un principe : tous les membres d’une société se trouvent à égalité de responsabilités et de compétences pour les questions politiques. C’est ce qui a mobilisé tant de citoyens dans le monde entier avec les mouvements de désobéissance, les occupations de places. C’est cela, la puissance de la démocratie.

Ce principe devrait être évident, mais cela ne l’est pas du tout : on a appris que le gouvernement a fait appel à des cabinets d’experts pour des décisions de politique publique et d’intérêt général comme la gestion de la pandémie de Covid ou de l’enseignement. De ce point de vue, il est choquant qu’on fasse appel à des prétendus experts pour guider des politiques, alors qu’ils n’ont pas en vue le bien public mais seulement des enjeux de gestion de communication politique et sont incompétents sur les questions de fond.

Présidentielle 2022démocratiecrise démocratique
France24 - Monde

Antilles : le scandale du chlordécone pourrait ne jamais être jugé

Publié le : 08/04/2022 - 15:59

Kessi WEISHAUPT

La justice vient d’annoncer la clôture de l’instruction dans le cadre de l’affaire du chlordécone, un pesticide très nocif autorisé dans les bananeraies jusqu'en 1993. Aucune mise en examen n’a été prononcée, ce qui conforte l’hypothèse du non-lieu. Une décision vivement critiquée en Guadeloupe et en Martinique où, selon Santé publique France, plus de 90 % de la population adulte est contaminée par la substance.

L'État français, "premier responsable" de la pollution au chlordécone dans les Antilles

Martinique : manifestation contre "l'impunité" dans le dossier du chlordécone

SANTÉ

Entre les Antilles et le chlordécone, une ultratoxicité sous l'œil du microscope

L'Humanité

É​​​​​​​tats-Unis. Ketanji Brown Jackson, première femme noire à la Cour Suprême

Actu

La nomination de cette juge de 51 ans a reçu l’aval de 53 des 100 sénateurs. Joe Biden tient ainsi une de ses promesses de campagne tandis que les républicains, toujours en subtilité, y voient une victoire de l’extrême-gauche.

Christophe Deroubaix

Un « jour historique ». Le terme est souvent galvaudé mais il s’applique sans aucun doute à la confirmation de Ketanji Brown Jackson à la Cour Suprême. Cette juge de 51 ans est ainsi la première magistrate noire à siéger dans la plus haute instance judiciaire du pays. 53 sénateurs ont voté en sa faveur : les cinquante démocrates et trois républicains – Mitt Romney, Susan Collins et Lisa Murkowski. La confirmation, que la juge Jackson a regardée en direct depuis la Maison Blanche aux côtés de Joe Biden, a été accueillie par une ovation debout des démocrates dans l’hémicycle. Afin de renforcer la symbolique, la séance au Sénat était présidée par Kamala Harris, première femme et première personne non-blanche à occuper la fonction de la vice-présidence.

La promesse faite par Joe Biden de nommer une femme noire à la Cour Suprême avait surgi, lors de la campagne des primaires démocrates en février 2020, alors que, largement battu par Bernie Sanders dans l’Iowa, le New Hampshire et le Nevada, il jouait son va-tout en Caroline du Sud, où le vote des électeurs africains-américains est déterminant. Accueil glacial en revanche, côté républicain. « Aujourd’hui l’extrême gauche a obtenu la juge de la Cour suprême qu’elle voulait », a fulminé leur leader au Sénat, Mitch McConnell.

Parmi les 115 juges ayant jusqu’ici siégé à la Cour suprême depuis 233 ans, ne figurent que cinq femmes -- quatre blanches et une hispanique -- et deux hommes noirs, Thurgood Marshall, avocat des droits civiques, et l’ultra-conservateur Clarence Thomas nommé par Bush père qui s’y trouve toujours. Ketanji Brown Jackson remplacera le magistrat progressiste Stephen Breyer, 83 ans, qui prendra sa retraite fin juin. Mais sa nomination ne bousculera pas l’équilibre politique de la Cour, avec l’arrivée lors du mandat de Donald Trump de trois nouveaux juges, tous très conservateurs : Neil Gorsuch, Brett Kavanaugh et Amy Coney Barrett.

Le prochain rendez-vous crucial se déroulera en juin, mois où la Cour Suprême rend traditionnellement publiques ces décisions sur des sujets dont elle a décidé de se saisir et à propos desquels elle a mené des auditions. L’oracle le plus attendu concerne le droit à l’avortement. Une majorité des experts et observateurs estiment que l’instance judiciaire invalidera l’arrêt Roe v. Wade, datant de 1973, qui considère que le droit à l’avortement est constitutionnel.

Cour SuprêmeKetanji Brown JacksonRoe V. Wade
France24 - Monde

Afghanistan : l'impossible conditionnement de l'aide humanitaire à l'éducation des filles

Publié le : 31/03/2022 - 20:32

Bahar MAKOOI Suivre

Alors que l’ONU tente de mobiliser une aide humanitaire record de 4,4 milliards de dollars pour remédier à une grave crise humanitaire en Afghanistan, la décision des Taliban de fermer les collèges et lycées pour les Afghanes risque d'empêcher l'octroi des aides internationales.  

L'Afghanistan privée de dons ? Les conséquences de la décision brutale des Taliban d’interdire aux filles les écoles secondaires commencent à se faire sentir. La Banque mondiale a annoncé, mercredi 30 mars, la suspension de quatre projets d'une valeur d'environ 600 millions de dollars (540,9 millions d'euros). 

Ces projets étaient prêts à être mis en œuvre par des agences des Nations unies pour soutenir des initiatives dans les secteurs de l'éducation, de la santé et de l'agriculture, ainsi que les moyens de subsistance des communautés. C’était sans compter le revirement soudain des Taliban, qui sont revenus la semaine dernière sur leur décision de permettre aux filles d'étudier dans le secondaire, quelques heures à peine après la réouverture annoncée de longue date. Une volte-face qui a provoqué une vague d’indignation dans le monde et chez les femmes afghanes. 

Ce grand bond en arrière risque désormais de compromettre non seulement la reconnaissance internationale du régime de ces islamistes fondamentalistes, mais surtout les milliards d’euros d’aide internationale prévus pour sortir l’Afghanistan d’une profonde crise économique et humanitaire.

Pour cause, la communauté internationale a fait du droit à l'éducation pour toutes et tous une condition de l'octroi de cette aide. Avant la Banque mondiale, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) avait, lui aussi, émis des réserves quant à l’attribution des aides promises à l’Afghanistan après le revirement des nouveaux maîtres de Kaboul. L'aide de la communauté internationale pourrait ainsi aller vers d'autres crises humanitaires dans le monde si les Taliban tardent à rouvrir les collèges et les lycées pour filles en Afghanistan, a ainsi prévenu le chef du PNUD, Achim Steiner, en visite, lundi, à Kaboul. 

Pourtant, le temps presse. Depuis l'arrivée au pouvoir des Taliban et l'arrêt des financements internationaux, qui représentaient 75 % du budget afghan, le pays est plongé dans une profonde crise qui aggrave une situation humanitaire déjà désastreuse après quatre décennies de conflits et des récentes sécheresses. Selon les Nations unies, quelque 23 millions d’Afghans souffrent désormais de la faim et 95 % des habitants du pays ne mangent pas à leur faim, tandis que 10 millions d'enfants ont un besoin urgent d'aide pour survivre. 

"Un million d'enfants en sévère malnutrition sont au bord de la mort", a pour sa part averti le chef de l'ONU, Antonio Guterres, qui tente de mobiliser une aide humanitaire record de 4,4 milliards de dollars (3,9 milliards d'euros), tout en condamnant les interdictions édictées par les Taliban aux Afghanes. Une conférence des donateurs, coorganisée jeudi 31 mars par l'ONU, le Royaume-Uni, l'Allemagne et le Qatar, visait à réunir cet appel de fonds, le plus grand jamais engagé pour un seul pays. Mais jusqu'à présent, seuls 13 % de la somme nécessaire ont été promis. 

"Ils ne feront jamais de concessions"

"Les donateurs risquent de se montrer moins généreux, or chaque dollar compte pour sauver des vies humaines", déplore Heather Barr, co-directrice par intérim de la division Droits des femmes de Human Rights Watch (HRW). Jointe à Islamabad par France 24, elle se dit pessimiste quant à la réouverture des écoles pour filles en Afghanistan.

Le ministère afghan de l'Éducation, qui n'a donné aucune explication claire pour justifier la fermeture du secondaire aux filles, avait évoqué "quelques problèmes d'ordre pratique non résolus avant la date limite prévue pour l'ouverture". Une déclaration laissant entendre qu’un compromis serait possible sur l’adoption d’un uniforme pour les jeunes afghanes, une tenue qui viserait notamment à couvrir leur visage sur le trajet de l’école.   

"Les Taliban ont pris le pouvoir en août 2021, et en sept mois ils n’ont toujours pas trouvé de solution ?", ironise Heather Barr. "Je n’y crois pas. Ils ne feront jamais de concessions. Ils vont faire miroiter ça et ne le feront jamais, tout comme il y a 25 ans".  

Dénonçant une augmentation des attaques contre les droits des femmes, HRW estime que les Taliban "semblent avoir cessé de faire semblant d'apaiser les donateurs dans l'espoir d'obtenir de l'aide et de la reconnaissance". L'ONG rappelle d’autres restrictions annoncées les jours suivant la fermeture des écoles pour filles, comme l’interdiction aux femmes de voyager en avion sans un membre masculin de leur famille, ou encore l’interdiction pour elles de fréquenter les parcs de Kaboul quatre jours par semaine. 

Des Taliban divisés au sujet des libertés accordées aux femmes 

"Les Taliban sont encore divisés en factions. Les luttes de pouvoir entre ces groupes ont joué sur ces revirements de dernière minute en défaveur des Afghanes", assure Heather Barr.  

"Certains Taliban ont été éduqués en dehors de l’Afghanistan, ils ont passé du temps au Pakistan, ou ailleurs. Notamment au Qatar, où ils ont pu constater que l’islam encourageait l’éducation des femmes tout en faisant respecter des règles vestimentaires strictes pour celles-ci", explique à France 24 Afzal Ashraf, maître de conférences en relations internationales et sécurité à l'Université de Loughborough. "Mais la plupart ont une approche plus traditionnelle. Ils souhaitent que les femmes ne sortent pas de la maison. Ces Taliban considèrent toute concession sur cette question comme une défaite de l'Occident, qui veut qu'ils scolarisent les jeunes filles dans le cadre de son désir constant de changer les croyances et les coutumes de leur peuple".

Le chercheur avance par ailleurs que chez les Taliban, le leadership n'est pas central. Aussi, le poids politique des différentes factions change au gré des alliances. "Leur influence est proportionnelle à la puissance militaire, elle est fondée sur le nombre d'hommes qui suivent un chef taliban plutôt que sur des motifs religieux". Une complexité qui explique sans doute les volte-face à répétition et le flou politique depuis l'arrivée des Taliban au pouvoir.  

"Ne punissez pas tous les Afghans"  

Pour nombre d’observateurs de la société afghane, l’Occident ne doit pas s’attendre à des engagements des maîtres de Kaboul en matière d’éducation et ne doit pas lier l’aide humanitaire aux politiques incertaines du nouvel exécutif afghan, d’autant que l’urgence est autre. "Ne doit-on pas sauver la vie des femmes avant de se soucier de leur éducation ? Sans cette aide, des Afghanes et leurs bébés vont mourir. La question de l’éducation des jeunes filles afghanes ne se posera plus, puisqu’elles seront mortes de faim", souligne Afzal Ashraf. 

"Ne punissez pas tous les Afghans pour les abus des Taliban", implore de son côté HRW. "L'Afghanistan souffre d'une crise humanitaire largement due aux décisions des donateurs, en particulier des États-Unis. Les exactions des Taliban ne doivent pas freiner les efforts des donateurs pour endiguer la crise humanitaire et débloquer l'économie afghane". 

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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En Afghanistan, "certains vendent déjà leurs enfants pour nourrir leur famille"

Afghanistan : les Taliban interdisent finalement aux filles de reprendre l'école

Manifestation en Afghanistan contre la fermeture des collèges et lycées aux filles

L'Humanité

Barbara Hannigan : « Tout est affaire d’authenticité »

Entretien

Musique. Depuis deux décennies, la chanteuse et cheffe d’orchestre canadienne dynamite avec un succès ininterrompu les codes du chant lyrique et de la musique contemporaine. Entretien.

Clément Garcia

Dans le domaine codé et feutré de l’art lyrique, Barbara Hannigan est un véritable phénomène. Ses interprétations incandescentes du Grand Macabre de Ligeti ou de Lulu, héroïne de l’opéra éponyme d’Alban Berg, avaient notamment marqué les esprits et l’époque. Familière du répertoire contemporain qu’elle stimule d’une fougue peu commune, courtisée par les plus grands compositeurs du moment, elle suscite une attention permanente en montant des projets toujours plus audacieux. Après trois saisons de résidence à la Maison de la Radio et de la Musique, auprès de l’Orchestre philarmonique de Radio France, la soprano et cheffe d’orchestre décapante prolonge le bail en inaugurant le poste de «première artiste invitée”, pour trois nouvelles saisons. L’occasion pour le public de partir à la rencontre d’une personnalité hors du commun. Cueillie par internet à New-York, où elle faisait escale entre Hambourg et Paris, l’artiste suractive nous a accordé un entretien.

Quels ont été les moments forts de la collaboration que vous avez nouée avec l’Orchestre de Philarmonique de Radio France?

Il y en a eu beaucoup ! Je pense au concert de dernière minute que nous avons ajouté au début de la pandémie, en juillet 2020. C’était très spécial, un signe de confiance fort envers moi et les musiciens, avec un programme sérieux, Stravinsky, Haydn et Britten. Je pense encore à un programme en janvier dernier sur les animaux et la nature, deux thèmes qui me tiennent à cœur. Et c’était un programme joyeux, comme celui que nous avons monté en mai 2022 avec la Gaité Parisienne d’Offenbach, Pucinella de Stravinsky. Offenbach n’est pas facile à jouer, Il nécessite d’avoir le cœur ouvert, de ne pas faire de demi-pas. Il faut vraiment plonger ensemble dans la musique, et j’adore ça ! J’aime mêler le sérieux à la joie, la bonne humeur, le rire. Nous avons noué une relation de confiance avec l’orchestre qui nous permet d’être ouverts à des styles de musique différents.

Vous effectuez des allers-retours permanents entre le répertoire classique et contemporain. Ce choix s’est-il imposé naturellement ?

Oui, tout à fait naturellement. Je ne pense jamais à la date de composition d’une œuvre. Ca ne représente rien pour moi. La musique me touche par sa matière dramatique et sa construction dramaturgique. Le lien entre les œuvres n’est pas une question d’époques, de siècles. Je regarde, j’écoute, j’étudie les partitions, et puis je fais mes choix avec le cœur. Dans un autre domaine, lorsque je vais au musée, j’aime les expositions thématiques, et moins chronologiques ou dédiées à une époque.

Comme sur votre album récent, La Passionne, où une symphonie de Haydn est insérée entre Djamila Boupacha, œuvre de Luigi Nono consacrée à la célèbre résistante algérienne torturée par l’armée française, et les « Quatre chants pour franchir le seuil » de Gérard Grisey….

Oui, cet album reflète parfaitement ma démarche. C’était le même choix qui présidait à un album précédent, Crazy Girl Crazy avec des œuvres de Bério, Berg et Gershwin. Pour moi, c’est normal de fonctionner ainsi.

Djamila Boupacha, que vous deviez également jouer sur scène, s’insère parfaitement dans cette thématique de « la passion » qui vous est chère.

Djamila Boupacha est un chant sur l’espoir, la recherche et la perte de liberté. Je devais le chanter en concert mais nous l’avons remplacé par un chant ukrainien qui traite du printemps, de l’espoir, de l’amour. Il a la même fonction dramatique selon moi. Je veux faire de ce chant quelque chose de moderne, avec un arrangement pour voix seule où l’on retrouve la gamme très « élastique » de Djamila Boupacha. J’utilise le mot « passion » dans ses différentes acceptions : la passion dans un sens religieux, mais aussi la passion nécessaire pour entrer en communion sur scène avec les musiciens et le public. C’est quelque chose de très spirituel pour moi.

Le programme que vous jouez à la Maison de la Radio est en effet très spirituel, entre le concerto de Berg et le Requiem de Mozart…

Oui, c’est un programme lourd. Le concerto de Berg « à la mémoire d’un ange », est dédié à la fille d’Alma Mahler et Walter Gropius, décédée jeune.  Et dans le Requiem de Mozart, il y a des moments de pure panique. Ce n’est pas seulement un hommage aux morts. Il évoque le désespoir, la crainte qui modifie l’équilibre de chaque personne et des sociétés. Et aujourd’hui avec la pandémie, la guerre en Ukraine, hier avec la guerre en Syrie, le monde entier vit dans cette angoisse, cette crainte.

D’où vous vient cette passion pour la musique contemporaine ?

Je viens d’un petit village de Nouvelle-Ecosse, au Canada où, enfant, je n’écoutais pas de musique contemporaine, ni celle de Berg ou de Mahler. Mais tout le monde chantait, jouait de piano. La musique était au centre de ma vie. J’ai aussi eu la possibilité de forger une discipline, avec des professeurs de très bon niveau, puis j’ai commencé des études au conservatoire de Toronto. J’y ai découvert la musique contemporaine, mais aussi classique. J’avais une curiosité pour tout, mais refusais les stéréotypes, les catégories. Car toutes les musiques sont compliquées et fonctionnent avec les émotions, le cœur. J’ai observé qu’autour de moi, pas grand monde n’était passionné par la musique contemporaine. Mais moi, oui. J’ai tout de suite senti une vocation et j’ai choisi de lui consacrer mes efforts. « Noblesse oblige », comme on dit... 

Que vous a apporté le fait de travailler directement avec des compositeurs ?

Je travaille avec les compositeurs depuis très longtemps. A 17 ans, j’ai joué ma première création mondiale, puis j’ai continué. Les compositeurs vivent souvent isolés, et je les vois comme des personnes très vulnérables. Spécialement au moment où ils doivent offrir leur musique aux musiciens. C’est comme s’ils confiaient leur bébé. C’est aussi une situation de confiance qui se créée, de fragilité, quasi-psychologique, qui nécessite un dialogue. La manière de travailler est toujours différente selon le compositeur. Nous cherchons ensemble, parfois avant, parfois après l’écriture. Des compositeurs m’ont ouvert des possibilités qui m’étaient inconnues. Par exemple, Pascal Dusapin ou le saxophoniste John Zorn, avec lequel je joue en ce moment, ont révélé des possibilités qui nichaient en moi, des choses que je considérais techniquement impossibles en observant la partition. Je dis toujours à Pascal, c’est une blague entre nous : « Je suis Pascal Dusapin !». Et il me répond « Je suis Barbara Hannigan ! ». Quand je chante la musique de Pascal, je suis en représentation de Pascal.

Le corps, la danse occupent centrale dans votre manière de chanter. Et vous venez de sortir un album intitulé « Dance With Me ». L’expression corporelle relève-t-elle pour vous de la nécessité ?

Je pense que c’est naturel. Quand j’étais jeune, je ne savais pas rester assise à écouter. Et c’est beaucoup plus confortable pour moi de bouger lorsque je chante. Je ne sais pas rester fixe, ce n’est pas moi. Sur scène, mon souffle est plus libre et je chante bien mieux quand je suis en mouvement.

Vous dirigez des orchestres, en plus de chanter. Comment voyez vous le rapport entre ces deux activités ?

Après douze ans de direction, je dirais que c’est de plus en plus la même chose. En répétition, récemment, j’ai dit aux musiciens que je ne souhaitais pas donner le tempo. Le but, pour moi, est de trouver le bon geste, qui n’est pas forcément un geste orthodoxe. Les musiciens sentent instinctivement l’authenticité d’une proposition. Vous pouvez être très précis sans que l’orchestre comprenne. Et vous pouvez avoir une gestuelle plus vague et l’orchestre comprendra tout. Tout est affaire d’authenticité.

Vous venez de mener un nouveau projet avec le saxophoniste d’avant-garde John Zorn. Pouvez-vous nous en dire plus ?

J’adore John Zorn. C’est un esprit absolument libre qui a véritablement changé ma vie. Quand j’ai commencé à travailler avec lui, il y a cinq ans, c’était différent de tout ce que j’avais fait jusqu’ici. Il monte sur scène quand je chante, m’a initié à l’improvisation, a révélé en moi une puissance et une force que je peux ensuite offrir pour d’autres collaborations, avec les jeunes musiciens que je dirige ou avec d’autres compositeurs. Les concerts que nous avons joués à Hambourg relevaient de l’impossible : 3 pièces « Jumalattaret », « Song of Songs » et « Pandora’s Box » où l’ensemble des musiciens communient dans l’énergie, la générosité, le risque. C’était superbe. Et vous pourrez bientôt voir ça en France !

Pouvez-vous nous parler de vos projets futurs ?

Les orchestres sont en train annoncer leur programmation, je ne peux donc pas trop m’avancer. C’est de toute façon difficile pour moi de penser mes projets six mois en avance. Je vis les choses au temps présent malgré les plannings pour les répétitions, les nécessités administratives. C’est très ennuyant... Aujourd’hui, je dirige Debussy et Haydn, et c’est ça qui m’occupe. Je suis « là ». C’est difficile de me projeter dans autre chose.

Mathieu Amalric vous a filmée à plusieurs reprises et l’on vous voit dans différents projets documentaires. Êtes-vous attirée par d’autres projets, au cinéma par exemple ?

Le cinéma, non... Les trois documentaires que nous avons faits avec Mathieu relevaient du dialogue, et j’ai adoré ça, c’était quelque chose de très spécial. Un autre film va sortir en avril, Fuoco Sacro, un film réalisé par Jan Schmidt-Garre au sujet du « feu sacré » de la voix. Autour de trois chanteuses lyriques, moi, Ermonela Jaho, et Asmik Grigorian.

Musique
France24 - Monde

Présidentielle : quand le vote utile devient l’enjeu majeur pour accéder au second tour

Publié le : 05/04/2022 - 17:08

Romain BRUNET Suivre

Pour un candidat à l’élection présidentielle, le choix des mots n'est jamais anodin. Tout au long de la campagne, France 24 vous explique les raisons ayant poussé un candidat à l’Élysée à prononcer un mot ou une expression. Cette semaine, le "vote utile" et ses dérivés utilisés aussi bien par Jean-Luc Mélenchon que par Marine Le Pen.

"Aujourd’hui, il est évident que le vote utile, à gauche, c’est Mélenchon." Avec cette déclaration prononcée le 16 février sur BFMTV, l’ancienne candidate socialiste à la présidentielle, Ségolène Royal, lançait la bataille du vote utile à gauche.

Depuis, le candidat insoumis préfère parler de "vote efficace". Longtemps victime des appels au vote utile favorisant le Parti socialiste, le candidat à l’élection présidentielle se refuse à reprendre à son compte cette expression, assurant qu’il n’y a pas de "vote inutile". Pour autant, le "vote efficace" qu’il appelle de ses vœux a bien la même fonction : il s’agit ici de convaincre des électeurs hésitants à miser sur le candidat de leur famille politique – en l’occurrence la gauche – le mieux placé, selon les sondages, pour atteindre le second tour, à savoir Jean-Luc Mélenchon (entre 15 et 17 % des intentions de vote selon les sondages).

Le soutien de @RoyalSegolene est le bienvenu. Mais je n'aime pas le terme « vote utile », le vote inutile n'existe pas, chacun déploie une conviction et met un bulletin de vote en pensant à l'intérêt du pays. #LaFranceDansLesYeux pic.twitter.com/9VJmBZGklI

February 17, 2022

En face, Anne Hidalgo tente de convaincre que seul le Parti socialiste peut représenter un vote utile. "S’il y a un vote utile, c’est celui d’une gauche en capacité de rassembler une majorité de Français et de mener une vraie politique. Je suis cette gauche-là qui peut conduire au pouvoir et au gouvernement", a-t-elle affirmé le 20 février sur Radio J. Quant à Yannick Jadot, il insiste sur la nécessité de voter par conviction. "On agite le mirage d’un vote utile ou efficace. Mais le vote utile au premier tour, c’est le vote de conviction", a lancé le candidat écologiste le 27 mars lors de son meeting au Zénith de Paris, estimant que le vote écologiste était un "vote de lucidité".

Le vote utile est également invoqué à l’extrême droite. Consciente du danger Mélenchon qui pourrait la priver d’un second tour, Marine Le Pen a appelé les électeurs tentés par un vote Éric Zemmour de voter utile. "J’en appelle aux électeurs qui sont attachés à la France, parce que Jean-Luc Mélenchon soutient des théories racialistes, des groupements islamistes (…). Tous ceux qui sont des patriotes doivent regarder cette situation et voter en conscience pour permettre à une candidate nationale de pouvoir être présente" au second tour, a-t-elle déclaré le 21 mars sur Franceinfo. Elle se veut même très explicite dans l'un de ses clips de campagne : "Ni abstention, ni dispersion. Mais un vote utile, très utile." Réponse d’Éric Zemmour dimanche 3 avril dans Le Figaro, à nouveau formulée mardi 5 avril sur France 2 : "Il n’y a pas de vote utile, je suis le vote vital."

A tout les patriotes, a tout le peuple tous aux urnes le 10 avril et voter #MarineLePen 👏 Le seul vote utile de cette #Presidentielle2022 c'est de voter Marine Le Pen 🇫🇷 mettons un terme à #MacronCNon#JeVoteMarine #MarinePresidente #Marine2022 #DynamiqueMarine #avecmarine pic.twitter.com/DfPh2oKNFZ

March 28, 2022

D’où vient l’expression "vote utile" ?

La question du "vote utile" est apparue dans le débat politique français après l’élimination du candidat socialiste Lionel Jospin au premier tour de l’élection présidentielle de 2002, selon l’observatoire des médias Acrimed. Favori des sondages, l'ancien Premier ministre avait dû composer avec sept autres candidatures de gauche, n'obtenant au soir du premier tour que 16,18 % des voix, derrière Jacques Chirac (19,88 %) et Jean-Marie Le Pen (16,86 %). Dans une enquête publiée en 2019, Acrimed note que le terme "vote utile" n’a été utilisé que 39 fois par les médias lors de la campagne présidentielle de 2002, contre 1 075 fois en 2007, 1 068 fois en 2012 et 1 503 fois en 2017.

Le concept est simple : il s’agit pour un électeur de voter pour le candidat de sa famille politique le mieux placé dans les sondages afin de lui assurer une qualification au second tour, plutôt que de voter par conviction pour un autre candidat, dont les chances d’accéder au second tour son quasi nulles – le but étant d’éviter une dispersion des voix, comme ce fut le cas en 2002 pour la gauche.

Est-il utile d’appeler au vote utile ?

En 2017, Jean-Luc Mélenchon avait pleinement profité du vote utile pour finir avec 19,58 % des suffrages, tandis que le candidat socialiste d’alors, Benoît Hamon, ne recueillait que 6,36 % des voix. Pour accéder au second tour de la présidentielle de 2022, le député des Bouches-du-Rhône sait qu’il a besoin d’une dynamique similaire, détaillée par une récente note de la Fondation Jean Jaurès. Convaincre les électeurs hésitants de voter pour lui même s’il ne représente pas leur choix de cœur est donc primordial pour le candidat insoumis.

La même logique est à l’œuvre chez Marine Le Pen, qui a besoin de réduire au maximum le score d’Éric Zemmour, autre candidat d’extrême droite. Son objectif semble en passe de se réaliser : alors que les deux candidats étaient encore proches dans les sondages à la mi-février, leurs courbes ont depuis pris des chemins inverses, Marine Le Pen dépassant désormais les 20 % d’intentions de vote, Éric Zemmour se situant sous les 10 %.

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Présidentielle : quelles sont les propositions économiques des candidats ?

ÉLYSÉE 2022

Présidentielle : les clips de campagne des 12 candidats

ÉLYSÉE 2022

Présidentielle : dernière semaine de campagne pour les candidats

France24 - Monde

Présidentielle : l'abstention au premier tour estimée à 26,2 %, contre 22,2 % en 2017

Publié le : 10/04/2022 - 06:57Modifié le : 10/04/2022 - 19:52

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Au terme d'une campagne atone et largement éclipsée par la guerre en Ukraine, les Français se déplacent aux urnes dimanche pour le premier tour de l'élection présidentielle, afin de désigner les deux candidats qui s'affronteront au second tour fixé au 24 avril.

Parmi les douze prétendants à l'Élysée, qui accédera au second tour ? C'est aux Français d'en décider ce dimanche 10 avril. Depuis vendredi, minuit, les candidats à la présidentielle sont tenus à la plus grande discrétion jusqu'aux résultats du scrutin qui seront dévoilés à 20 h.

  • À 17 h, le taux de participation au premier tour s'élève 65,00 %, contre 69,42 % en 2017.
  • Le taux d'abstention du premier tour est estimé à 26,2 % selon Ipsos-Sopra Steria pour France 24 (contre 22,2 % en 2017 et 28,4 % en 2002).

Cette page n'est plus actualisée. Suivez la soirée électorale sur le live suivant.

Si le live ci-dessous ne s'affiche pas, rafraîchissez la page.

Les Français se rendent au premier tour de l'élection présidentielle

 

 

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Élection présidentielle française : mode d'emploi

ÉLYSÉE 2022

Présidentielle : soumis au confinement de Shanghai, les Français privés de premier tour

L'Humanité

Entre eux

Billet

Maurice Ulrich

« L’égalité ne peut régner qu’en ­nivelant les libertés. » On ignore si Nicolas Beytout, le directeur de l’Opinion, est un lecteur de Charles Maurras, à qui on doit cette pensée, mais il s’inquiète dans son dernier éditorial de « la dérive égalitaire » que représente le temps de ­parole équivalent accordé aux candidats validés par le Conseil constitutionnel ­pendant les quinze jours précédant le scrutin. Comment, la parole d’un Emmanuel Macron, d’une Marine Le Pen, d’une Valérie Pécresse « doit être strictement équivalente à celle d’un Philippe Poutou ou d’un Jean Lassalle » ? Voilà donc « le piège dans lequel s’enferme une démocratie qui donne autant de chances à des candidats prêts à gouverner qu’à ceux qui ne sont là que pour témoigner ». Peut-on suggérer à Nicolas Beytout de déposer lui-même les listes des candidats qui pourraient être agréés selon ses vœux, par un aréopage de personnalités libérales et du CAC 40, à la condition de disposer d’un certain patrimoine comme d’une fortune les autorisant à intervenir dans le débat public entre eux ?

le billet de Maurice UlrichPrésidentielle 2022nicolas beytoutl'opinion
L'Humanité

Qui propose quoi ? Comparateur des programmes des candidats à l'élection présidentielle 2022

Avant l'élection présidentielle des 10 et 24 avril prochains, nous avons synthétisé plusieurs centaines de propositions des candidats, classées autour de 17 grandes thématiques proches des préoccupations des Français.

la rédaction

ouvrir le Comparateur

La campagne pour l'élection présidentielle entre dans sa dernière ligne droite. Le dimanche 10 avril aura lieu le premier tour de cette élection structurante et déterminante de la Ve République. 12 candidats sont en lice.

Le contexte particulier marqué par la guerre en Ukraine dans lequel se déroule ce scrutin a réduit la place des débats et confrontations nécessaires entre les candidats et les projets qu'ils portent.

Pour que les électeurs puissent choisir en connaissance de cause, l'Humanité met à disposition des internautes ce comparateur des programmes des candidats soutenus par les principales formations politiques ou ayant le plus d’intentions de votes selon les sondages.

Notre comparateur de programmes synthétise plusieurs centaines de propositions, et ce qui différencie les candidats autour de 17 thèmes. D’autres seront ajoutés au fur et à mesure.

Que se soit pour connaître les principaux engagements d'un candidat ou pour comparer les différentes propositions sur un sujet, ce comparateur vous permettra d'en savoir plus sur « qui propose quoi ».

ÉLECTIONS 2022. Un seul endroit pour suivre toute l'actualité de la campagne de la présidentielle et des législatives.

Nous avons sélectionné pour vous

En fin de compte... C’est quoi le macronisme ?

Débat. Les sondages influencent-ils les électeurs ?

  • La campagne vue de...

Saint-Claude (Jura), une ville en colère

À Mer (Loir-et-Cher) : l’accès aux soins en cale sèche

Roubaix (Nord) : « On ne demande pas du luxe, juste un toit »

À Allonnes (Sarthe), « on ne sait plus pour qui voter »

Avion (Pas-de-Calais) : dans le bassin minier, « on préfère se démerder tout seuls »

Vaulx-en-Velin (Rhône). Au pied des tours, « l’écœurement »

À Neuilly (Hauts-de-Seine) : droite ou extrême droite ? « Pour la première fois, on hésite »

    Notre émission politique

A VOTÉ #7. La guerre des clips

A VOTÉ #6. Prix de l'essence : les candidats à la présidentielle ont-ils la solution ?

A VOTÉ #5. Valérie Pécresse va-t-elle couler la droite ?

A VOTÉ #4. Vous avez aimé Macron 1, vous allez adorer Macron 2 !

A VOTÉ #3. Comment la guerre en Ukraine percute la campagne présidentielle

A VOTÉ #2. Il est encore temps de s’inscrire sur les listes électorales !

A VOTÉ #1. Retraite à 60 ans : Le Pen et le RN tombent le masque

  • Sujets de campagne

Comment la gauche compte mettre au pas la finance

La vieille arnaque du « Travailler plus »

Cette école de la concurrence que le candidat Macron veut pour les élèves

Le programme de 10 personnalités pour remettre la Culture sur le devant de la scène

« Grand remplacement », aux origines d'une théorie raciste

Hervé Le Bras : « Hier comme demain, le grand remplacement n’a aucune réalité »

Cinq chantiers pour instituer l’égalité hommes-femmes

L'Humanité relance le débat sur le logement

Droits de succession : la gauche affiche sa volonté de réformer

Services publics : jeu de dupes à droite et au RN

Les Français sont-ils lassés du présidentialisme ?

Quelles solutions pour ramener les jeunes aux urnes ?

Qui veut la peau de la Constitution ?

Sur l’Europe, des gauches « irréconciliables » ?

 

Présidentielle 2022Élections 2022démocratieLogement
L'Humanité

Résultats élection présidentielle 2022. Bilan du premier tour : carte interactive par villes et départements

  • Découvrez dès dimanche soir les résultats du premier tour de l'élection présidentielle 2022 dans votre commune, votre département et votre région en temps réel avec notre carte interactive.
  • Retrouvez en attendant les résultats de la présidentielle 2017 dans votre commune et votre département avec les cartes ci-dessous.
  • Et suivez ici dans notre direct l'actualité politique avant le premier tour de l'élection présidentielle.

Présidentielle 2022 Les résultats du 1er tour : 

Présidentielle 2017 Les résultats du 1er tour : 

Présidentielle 2017 Les résultats du 2nd tour :

Présidentielle 2022Élections 2022Résultats présidentielle 2022
L'Humanité

Ukraine. Volodymyr Zelensky piégé par les Pandora Papers

Actu

Les révélations se multiplient autour du président ukrainien sur de nombreuses affaires commerciales via des sociétés offshore. Elles débouchent sur une crise politique pour le dirigeant, qui avait promis de combattre ces maux lors de son élection en 2019.

Vadim Kamenka

Une semaine de tous les dangers. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky essuie une véritable tempête médiatique et politique. Les révélations sorties dans le cadre des Pandora Papers depuis lundi le visent directement. Cette enquête, menée par plus de 600 journalistes de 117 pays qui ont étudié 11,9 millions de dossiers confidentiels, pointe comment s’organise l’évasion fiscale.

Zelensky, de comédien à chef de guerre : le parcours déroutant du président ukrainien

En Ukraine, c’est le site d’investigation de Slidstvo.info qui, en participant au Consortium international des journalistes d’investigation (Icij), a sorti plusieurs documents impliquant le président Zelensky dans des tractations commerciales secrètes. L’un d’eux pointe ainsi l’achat par des compagnies offshore (une entreprise enregistrée à l’étranger), appartenant à sa société de production Kvartal 95, « de trois appartements dans le centre de la capitale britannique (…) pour une somme d’environ 7,5 millions de dollars », atteste Slidstvo.info. Les journalistes ont réussi à retrouver leur localisation exacte. Les deux premiers appartiennent à l’entreprise de Serhiy Shefir, premier assistant du chef de l’État. L’un, acquis pour 3 millions de dollars en 2018, est situé dans une maison appelée Chalfont Court, en face du bâtiment 221B Baker Street. Le second se trouve dans l’immeuble Clarence Gate Gardens juste à côté. Le dernier, détenu par le copropriétaire de Kvartal 95, Andriy Yakovlev, se situe à quelques mètres du palais de Westminster.

Guerre en Ukraine Suivez l'évolution de la situation, retrouvez les reportages de nos envoyés spéciaux, nos analyses et décryptages.

Des entreprises détenues par son groupe d’amis

Cette affaire est éclairante sur le cercle proche de Volodymyr Zelensky, issue de sa société de production Kvartal 95 qui se trouve au cœur du scandale. Elle est derrière un vaste réseau tentaculaire d’entreprises enregistrées à l’étranger pour cacher leur activité et détenues en copropriété par son groupe d’amis. Tous sont issus soit de la ville natale de Zelensky, Kryvyï Rih, dans le sud, ou de sa société de production. « Il s’agit de Serhiy Shefir, qui a produit les émissions à succès de Zelensky, et le frère aîné de Shefir, Borys, qui a écrit les scripts. Un autre membre du consortium est Ivan Bakanov, un ami d’enfance. Bakanov était directeur général du studio de production et le réalisateur, producteur et copropriétaire de Kvartal 95, Andriy Yakovlev », raconte Slidstvo.info.

Lire aussi Pandora papers. Tony Blair, Dominique Strauss Kahn, Abdallah II... ou le gotha mondial de l’évasion fiscale

Ce partenariat autour de la société de production apparaît quand Volodymyr Zelensky est acteur, humoriste et comédien et pas encore dirigeant. Il s’est servi d’une de ses séries les plus populaires, Serviteur du peuple, où il tenait le rôle d’un enseignant indigné par la corruption de son pays qui devient président. En 2019, Zelensky reprend le nom de la série pour en faire une formation politique et se faire élire avec 73 % des voix sur un programme sans concession : la lutte contre les inégalités, mettre fin au système oligarchique et à la corruption. « Même si ces révélations ne nous surprennent plus. Nous sommes extrêmement déçus. Durant la campagne, Zelensky avait incarné un espoir de changement. Il s’en est pris à l’ancienne génération dirigeante impliquée dans de nombreux scandales, critiquant son prédécesseur Petro Porochenko, sur le fait de cacher des actifs à l’étranger, ou de ne pas assez combattre la corruption », rappelle Xenia, la quarantaine qui avait participé aux mobilisations massives de 2013 et 2014 sur la place Maïdan.

Deux autres crises : le Donbass et Nord Stream 2

À Kiev, un mécontentement général prend forme. Et cette colère populaire à l’égard du président pourrait bien grandir dans les jours qui viennent. Car Slidstvo.info promet encore de nombreuses révélations sur Zelensky et d’autres responsables ukrainiens. Pour Lena, une retraitée de 65 ans, habitant dans les environs de Kiev, ce scandale « n’apporte rien de nouveau. Tous les dirigeants ont été impliqués dans une affaire depuis l’indépendance. Mais il choque de nombreuses personnes qui voient leur retraite, leur salaire ne jamais augmenter, à la différence des prix, de la TVA, de l’énergie. Et à chaque fois les mêmes dirigeants nous promettent de sortir le pays de la crise économique et sociale et que chacun devra faire des efforts . Après deux révolutions (2004 et 2013-2014 – NDLR), on n’y croit plus. Et c’est le plus dangereux et regrettable ».

Tous nos articles sur le gazoduc Nord Stream 2

Deux autres crises émergent actuellement pour le chef de l’État : le Donbass et Nord Stream 2. Depuis plusieurs jours, la situation dans la région de l’est de l’Ukraine apparaît préoccupante. Les violations répétées du cessez-le-feu ont fait plusieurs morts. L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe a d’ailleurs quitté la zone frontalière de la Russie, la mission n’ayant pas été renouvelée par Moscou. La paix dans la région, pour un conflit qui a causé la mort de 13 000 personnes, devait être l’autre priorité fixée par le président ukrainien pour son mandat. Elle est au point mort alors qu’un autre échec diplomatique semble se dessiner : la mise en marche du gazoduc reliant la Russie à l’Allemagne. Elle apparaît inéluctable dans les prochains mois, le processus de remplissage ayant débuté.

Vidéo Pandora Papers : quelles solutions pour que cesse le scandale ?

UkraineVolodymyr Zelenskypandora papersévasion fiscale
L'Humanité

A VOTÉ #8 - L’abstention serait une aubaine pour Macron

Vidéo

30 %, c’est le taux d’abstention qu’on pourrait atteindre, dimanche 10 avril pour le 1er tour de la présidentielle, selon les différentes projections des sondages. Un record pour ce scrutin. Comment en est-on arrivé là ? Cyprien Caddeo, journaliste du service politique de l’Humanité décrypte les causes et s'interroge sur les conséquences qui pourraient être favorable au président sortant. 

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

L'Humanité

VIDÉO. Présidentielle. Fabien Roussel : « Le 10 avril, votez pour vos convictions »

Vidéo

À quelques jours du premier tour de l'élection présidentielle, le 10 avril, le candidat communiste Fabien Roussel nous a reçus dans son bureau, situé au dernier étage du siège du Parti communiste français, pour un entretien à découvrir en intégralité dans l'Humanité Magazine, le 7 avril, ou à retrouver ici (abonnés) « Ne votez pas en fonction du second tour, votez pour vos idées, pour des réformes heureuses car on en a tellement besoin » , souligne le député du Nord, qui a réussi à populariser sa campagne des « Jours heureux ».

L'Humanité

A VOTÉ #7 - La guerre des clips

Vidéo

Depuis le 28 mars, et alors que s'applique désormais l'égalité stricte du temps de parole, les candidats à la présidentielle ferraillent à coups de clips de campagne à la télévision. Qui est le plus « punchlineur », le plus mitterrandien, le plus anxiogène, la plus enrhumée ? On fait le récap' pour vous, dans ce nouvel épisode d'A voté, notre chronique de la campagne. 

Cyprien Caddeo

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause. 

L'Humanité

VIDÉO. Carburants et précarité : la colère gronde chez les chauffeurs VTC

Vidéo

Environ 150 chauffeurs VTC (voiture de transport avec chauffeur), ont manifesté lundi, à Paris, afin d'exiger plus de protection alors que la hausse du prix de l'essence grève leurs revenus. Une première mobilisation qui s'est tenue à l'appel de l'intersyndicale nationale VTC (INV).

"On veut un tarif minimum, horaire et kilométrique, négocié entre le gouvernement et les indépendants", a souligné Brahim Ben Ali, secrétaire général de l'INV, le syndicat national des chauffeurs VTC, qui revendique un peu plus de 2200 adhérents. 

"On a vu énormément de chauffeurs s'enfuir de cette profession qui nous promettait d'être nos propres patrons"."Même si l'Etat nous aide sur le prix du carburant, les plateformes vont baisser les prix pour attirer les clients", a dénoncé le responsable syndicale.

Des pleins de diesel à 120 euros trois fois par semaine

Autour de la Nation, où se sont rassemblés les chauffeurs, certains décrivaient des revenus divisés par deux depuis le début de la pandémie, avec des pleins de diesel à 120 euros trois fois par semaine. Uber, leader du marché, est au centre des attaques pour les fortes commissions qu'il prélève alors que les tarifs des course évoluent régulièrement à la baisse. Une situation devenue intenable avec la hausse des prix des carburants.

Les gens veulent du low cost

"Est-ce que l'on veut demain, pour nos enfants et petits enfants, des professions précaires, sans droit et sans aucune visibilité", s'alarme Denis Oudinet, président d'une petite société de VTC. Très inquiet pour l'avenir de sa société, l'entrepreneur rajoute : "Tout le monde regarde le prix donc les gens veulent du low cost et malheureusement, à ce prix là, on ne peut pas avoir un service de qualité."

A Nantes, selon la police, une quinzaine de VTC ont organisé une opération escargot sur la rocade. L'opération a duré moins d'une heure et provoqué 3 km de ralentissements selon Bison Futé.Des actions de VTC étaient également prévues à Bordeaux, Toulouse et Marseille entre lundi et mardi, et l'INV promet d'accélérer le mouvement début avril avec des opérations escargot, notamment à Rungis. 

M. Ben Ali a aussi interpellé les candidats à l'élection présidentielle à se positionner sur cette question des plateformes. "Qu'allez-vous faire si demain, vous êtes dans un monde où il n'y a pas une police du numérique pour réguler tout ça ? Dans un monde où on utilise les citoyens que l'on jette à la poubelle sans raison...Voilà la question aujourd'hui ?"

L'Humanité

« La Cour pénale internationale a déjà mis en place une équipe d’enquêteurs »

Entretien

Pour la spécialiste de la justice internationale, Raphaëlle Nollez-Goldbach, l’enquête ouverte par la CPI pour les crimes commis en Ukraine est inédite.

Gaël De Santis

Raphaëlle Nollez-Goldbach Chargée de recherche au CNRS

Comment va enquêter Karim Khan, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), qui s’est saisi du dossier ukrainien en mars ?

On sait qu’il est allé sur place. Qu’il aille sur le terrain alors que la guerre en Ukraine se poursuit est quelque chose qui n’a jamais eu lieu. Il a rencontré la procureure générale d’Ukraine et le président ukrainien. On peut imaginer qu’il a déjà établi des contacts institutionnels pour avoir accès à des éléments de preuve collectés par les enquêteurs nationaux. On sait également qu’il a mis en place une équipe spéciale à la CPI, avec de nouveaux recrutements. Ce procureur a une expérience approfondie des nouvelles méthodes d’analyse de la preuve numérique. Avant d’être procureur de la CPI, il dirigeait l’équipe d’enquêteurs des Nations unies sur les crimes de Daech en Irak. Il avait utilisé et développé tout un système d’analyse de la preuve numérique : récupération de disques durs, de téléphones, d’images et de vidéos. Il existe maintenant des nouvelles techniques d’analyse avec l’utilisation de l’intelligence artificielle, du traitement automatique du langage. Cela permet de repérer, de classer, de hiérarchiser des photos et des vidéos. Le procureur mène aussi un travail sur place, quand les villes sont libérées, pour récupérer des preuves. C’est-à-dire repérer des corps, faire des autopsies, être présent quand on déterre les cadavres des fosses communes. En Ukraine, il semble que les habitants indiquent directement les endroits de celles-ci aux enquêteurs, mais elles peuvent aussi être détectées par l’usage d’images satellites. Les enquêteurs procèdent enfin à l’audition de témoins des crimes.

La Russie n’est pas membre du Statut de Rome. Sur quelles bases ses ressortissants peuvent-ils être jugés ?

La CPI ne peut juger que les crimes commis sur le territoire d’un État qui a ratifié le Statut, ou commis par un citoyen d’un de ces États. Cela laisse des brèches. Un ressortissant russe qui a commis un crime sur le territoire d’un État qui est membre de la Cour peut donc être jugé. La question se posera – si des mandats d’arrêts sont émis – de la réalité du procès et d’une éventuelle sanction. La Cour, qui ne dispose pas d’une force de police, dépend de la coopération des États pour arrêter les suspects.

Jusqu’où les poursuites peuvent-elles remonter dans la chaîne de commandement ? Les responsables politiques peuvent-ils être inquiétés ?

La CPI a été mise en place pour juger les plus hauts responsables. Elle n’est pas censée juger les soldats de base, qui relèvent des juridictions nationales. La justice internationale se concentre sur les hauts responsables. L’article 28 du Statut prévoit la responsabilité du chef militaire, qui n’a peut-être pas commis de crimes de ses mains, mais en a donné l’ordre ou n’a pas pris les mesures nécessaires pour empêcher ou réprimer l’exécution de tels crimes par les troupes qu’il dirigeait. L’article 27, lui, précise qu’il n’y a pas d’immunité de fonction pour les chefs d’État devant la CPI.

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L'Humanité

L'Humanité soutient le SPF : face aux horreurs de la guerre, l’arme de la solidarité

Actu

Au cours d’une soirée pour la paix, l’Humanité a remis, mardi, au Secours populaire français plus de 150 000 euros récoltés auprès de ses lecteurs pour aider les réfugiés ukrainiens.

Camille Bauer

« En attendant la paix, la solidarité est indispensable », a rappelé Henriette Steinberg, mardi 5 mars, à l’occasion de la soirée de soutien à l’Ukraine organisée par l’Humanité.

De sa voix forte, la secrétaire générale du Secours populaire français a expliqué l’engagement concret de son organisation auprès de ceux qui vivent sous les bombes.

Entouré de la direction de la rédaction, le directeur du journal, Fabien Gay, lui a remis un chèque de plus de 150 000 euros, fruit de la collecte organisée auprès des lecteurs. « Ensemble, nous avons donc décidé d’œuvrer à cette solidarité qui nous tient tant à cœur, nous avons décidé de la mettre en actes et de contribuer. (…) C’est tout le sens de la campagne d’appel aux dons », a-t-il expliqué à la bonne centaine de participants réunis dans la salle de la Bellevilloise, à Paris.

Les besoins sont immenses

Cette solidarité s’est exprimée d’abord en faveur du peuple ukrainien, dont les besoins sont immenses. « Nous savons qu’il va falloir beaucoup d’argent pour aider les familles à survivre, à manger », a indiqué Henriette Steinberg. Tous les éléments de la vie courante font défaut aux 10 millions de déplacés et plus encore à ceux qui sont restés sur place : nourriture, accès à l’hygiène, etc. Le peuple russe, coincé entre dirigeant autocrate et sanctions, n’a pas non plus été oublié. « Il est très difficile de mettre en regard ce qui arrive à la population russe et ce qui arrive à la population ukrainienne, qui reçoit les bombes », a néanmoins rappelé la chercheuse Anna Colin Lebedev.

Un appel a aussi été lancé pour que l’incroyable élan dont bénéficient les réfugiés ukrainiens soit étendu à tous ceux qui fuient la guerre et la répression. L’ex-députée européenne et actuelle vice-présidente de la Ligue des droits de l’homme, Marie-Christine Vergiat, a d’ailleurs regretté que l’Union européenne n’ait accordé la protection temporaire qu’aux seuls Ukrainiens. « C’est le moment de défendre l’égalité des droits et la liberté de circuler », a-t-elle martelé.

Il s’agissait aussi de mieux comprendre la situation. Les reporters de l’Humanité sont venus raconter les difficultés à couvrir ce conflit. « Il n’est pas possible d’approcher de la zone de combat et il y a un climat de suspicion », a relaté Pierre Barbancey. Tentant de tracer des perspectives, l’ex-député européen Francis Wurtz a dit la nécessité de voir fonctionner les pourparlers entre Russes et Ukrainiens. Il a souhaité la création d’un « grand mouvement de masse pour la paix et la solidarité ». Plus inquiète, Anna Colin Lebedev a estimé que « la coupure entre les deux camps est en train de s’approfondir », évoquant une « déshumanisation réciproque ».

Un peu de poésie est tout même venu éclairer la soirée. Avant la chanteuse Garance Bauhain, le comédien Olivier Rabourdin et l’écrivain Laurent Gaudé sont venus dire des textes. Dans un rôle inhabituel, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a lui déclamé le poème d’Aragon le Chant pour la paix.

La campagne de soutien au peuple Ukrainien continue !

Vous aussi, participez :

  1. Téléchargez ce formulaire en PDF, à nous retourner (adresse : l'Humanité, Immeuble Calliope, 93528 Saint-Denis Cedex), accompagné de votre chèque libellé à l'ordre de : l'Humanité en partage - Solidarité Ukraine
  2. Envoyez-nous par mail vos messages pour la paix.
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L'Humanité

Pour une sécurité alimentaire mondiale

Chronique

L’injustifiable et effroyable guerre déclenchée par le pouvoir Russe contre le peuple Ukrainien provoque une puissante série de réactions en chaîne : désorganisation des approvisionnements énergétiques et des matières premières essentielles à l’industrie ; risque de crise alimentaire mondiale, déraillement des actions pour sauver le climat.

Patrick Le Hyaric

Dans le contexte de la mondialisation capitaliste, la guerre met au grand jour les interdépendances mondiales pour l’agriculture et l’alimentation organisées par le capital transnational dans le cadre de la division internationale du travail qu’il a imposée. Les travailleurs des villes et des campagnes du monde entier sont placés en concurrence les uns avec les autres pour tirer vers le bas les rémunérations du travail. Cette stratégie capitaliste met en cause les sécurités énergétiques et alimentaires tout comme les sécurités environnementales.

La réaction en chaîne inflationniste impacte les prix du gaz et du pétrole, comme ceux du blé, du tournesol, du colza ou du soja. La flambée des prix du gaz indispensable à la fabrication d’engrais renchérit les coûts de production des céréales. Et, la hausse des prix des céréales et des oléo protéagineux fait augmenter les coûts de l’alimentation animale. Cet enchaînement entraîne la montée des prix des viandes de volailles, de porc ou du lait. Ces hausses frappent les consommateurs sans amélioration des revenus paysans. Les prix de l’énergie ont un impact négatif sur les cultures de fruits et légumes sous serre ainsi que les coûts des pêches maritimes.

L’organisation pour l’agriculture et l’alimentation des Nations-Unies, la FAO, prévoit une augmentation des prix alimentaires pouvant aller de 8 % à 20 %. Inutile de dire que celles et ceux qui souffrant déjà beaucoup, souffriront encore plus demain. Pour les pays en développement, le choc va donc être encore plus rude.

L’Union européenne importe peu de céréales pour l’alimentation humaine. Par contre le modèle agricole intensif, impulsé par les modifications successives de la politique agricole commune, a rendu les élevages européens dépendant du blé ukrainien et russe, de l’huile et des tourteaux de tournesol d’Ukraine comme du soja brésilien. Aujourd’hui, 10 % des calories consommées au sein de l’Union européenne sont importées. Ces politiques agricoles européennes ne contribuent donc pas à une sécurité du système alimentaire mondial. La concentration agraire avec l’élimination des petites et moyennes exploitations agricoles, dictée par les secteurs industriels et de la distribution, fragilisent notre sécurité alimentaire tout en portant atteinte à la qualité alimentaire, à la santé humaine et animale, et contribue au saccage des cultures vivrières des pays du sud.

Et, voici que ces derniers jours, à la faveur de la guerre, les multinationales de l’agrobusiness ont poussé à réintensifier encore les productions agricoles au point d’obtenir l’annulation des quelques dispositions positives inscrites dans le plan climat de la PAC votées au mois de décembre dernier par le parlement européen.

On tente de faire croire que la mise en culture de surfaces considérées en jachère serait un facteur de stabilité des prix. C’est un double leurre. Les semis de blé sont déjà réalisés depuis plusieurs mois et en général les jachères ne concernent pas les surfaces susceptibles de produire du blé. Mais montrer du doigt le « verdissement » de la PAC permet de détourner les regards des véritables responsables de la montée des prix :

Ainsi, on maintient l’opacité sur les stocks mondiaux organisée par certains pays et les sociétés de courtage qui font la pluie et le beau temps sur les marchés mondiaux des céréales : Cargill, Glencore, Vital, Transfigura ou Louis Dreyfus Compagny. Comme dans le secteur pétrolier, celles-ci organisent la spéculation et fixent chaque jour les prix mondiaux.

Sous l’égide de l’ONU et de son département chargé de l’alimentation une initiative est donc indispensable pour stabiliser, contrôler et bloquer les prix mondiaux.

Une conférence mondiale pour la sécurité alimentaire devrait être préparée - incluant évidemment la Russie et l’Ukraine - afin de prendre des décisions pour empêcher les famines. Celle-ci devrait ouvrir un dialogue pour permettre aux sept millions de tonnes de blé bloquées dans les ports de Marioupol et Odessa de transiter via un corridor céréalier afin d’être stocké sous intervention internationale afin d’être libéré en faveur des pays qui ont urgemment besoin de blé : les pays africains, L’Égypte, le Liban, la Tunisie, le Maroc, le Soudan, l’Irak, le Yémen.

Les pays qui sont aujourd’hui sous « ajustement structurel » du Fonds monétaire international (FMI) doivent bénéficier d’un moratoire de plusieurs années sur leur dette afin de pouvoir investir dans la production agricole et alimentaire.

Une telle conférence devrait également mettre à son ordre du jour, des coopérations nouvelles et de nouveaux développements des productions vivrières dans les pays du Sud aptes à affronter les changements climatiques. Ne pas engager un nouveau programme pour la souveraineté alimentaire de chaque peuple c’est condamner des millions de personnes à la famine et la sous-alimentation et des millions d’autres à prendre les redoutables et incertaines routes de l’exil.

C’est de notre solidarité, de notre humanité, dont ont besoin les populations, les jeunes et les familles, quelles que soient leurs origines, poussées à fuir famine et guerre. La mondialisation capitaliste déshumanise et fournit ce terreau empoisonné aux porteurs de haine, de racisme et de xénophobie qui prospère depuis des mois avec la complicité du grand média-business et des puissants. Et, tous ces dirigeants européens qui, il y a quelques mois, pour glaner quelques voix aux élections étaient prêts à construire un mur aux frontières de l’union européenne auront ils le courage de venir en aide à peuples menacés de famine en faisant cesser cette spéculation ? En appelant à la violence contre plus pauvre que soit, tous détournent les regards des véritables responsables des désordres du monde. Ces faiseurs de ressentiments, de violences et de douleurs, sont les gardiens zélés de la tranquillité des puissants, l’assurance vie du système. Ce sont les choix politiques fondamentaux qu’il faut radicalement changer.

Par exemple, il devient urgent d’engager une révolution des modes de consommations et de productions qui exige de ne plus utiliser les céréales à des fins industrielles et de se détourner de l’usage des agrocarburants que les États-Unis comptent bien nous revendre au prix fort. Les terres agricoles doivent en effet être réservées à l’alimentation humaine et animale.

La politique agricole commune doit redevenir une politique favorisant l’agriculture paysanne qui porte un modèle agricole non intensif, donc moins consommateur de céréales importées pour l’élevage et moins d’intrants chimiques.

Une Politique agricole et alimentaire qui permette la fixation de prix rémunérateurs pour un quantum de production par agriculteur. C’est possible avec le retour d’outils d’intervention à l’opposé des choix faits en 1992 sous la pression du reaganisme et de la construction de l’organisation mondiale du commerce. Constituer des stocks agricoles ou énergétiques devient une condition de nos sécurités. Plus qu’hier encore, nos concitoyens découvrent que l’agriculture et l’alimentation ne peuvent être considérées comme des marchandises mais comme des biens communs humains. Le combat pour la sécurité alimentaire mondiale doit être mené. Pour le bien de tous !

alimentationGuerre en Ukraine
L'Humanité

Analyse. Après Boutcha, l’ONU se penche sur les crimes russes

Actu

DROIT INTERNATIONAL Volodymyr Zelensky a demandé la création d’une commission d’enquête. Moscou accuse les forces ukrainiennes de se comporter « comme des nazis ». À charge pour la CPI de définir la nature des actes commis en Ukraine.

Christophe DeroubaixLina Sankari

Tolkien, le maître de la fantasy, a à son tour fait son entrée sur le terrain de guerre. Et avec lui, ses « Orques », des créatures abjectes avides de massacre. C’est désormais ainsi que certains Ukrainiens désignent l’armée russe. Les centaines de corps de civils retrouvés dans les rues de la ville de Boutcha, dans la région de Kiev, après le départ des troupes de Vladimir Poutine, semblent leur donner raison, mais, insiste sur son compte Twitter Anna Colin Lebedev, maîtresse de conférences à Paris-Nanterre, « en tant que sociologue, je ne peux évidemment pas souscrire aux thèses de la monstruosité. Notre tâche est de comprendre ce qui s’est passé ». Reste donc à définir ces crimes.

Hier, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est exprimé en direct lors du Conseil de sécurité des Nations unies. Une première en six semaines de conflit. L’ombre de Boutcha a plané sur cette réunion prévue de longue date. La veille, il s’était rendu sur place une demi-heure, où il a accusé les forces russes de «  crimes de guerre », qui seront, selon lui, « reconnus comme génocide ». Après avoir détaillé la liste des crimes de guerre et des exécutions sommaires, le président ukrainien a indiqué que Boutcha n’était qu’un exemple parmi d’autres. Disant disposer de « preuves irréfutables, (d’)images satellitaires », il a demandé l’ouverture d’une enquête, la comparution des responsables russes « devant un tribunal comme celui de Nuremberg », en référence à la cour qui jugea les nazis en 1945. Une allusion loin d’être anodine, puisque ce procès constitue la première étape de l’établissement d’une juridiction pénale internationale. Volodymyr Zelensky a également exhorté à la suspension de la Russie, qui par son droit de veto bloque le fonctionnement du Conseil de sécurité. Autre point fort de son intervention, la réforme du système des Nations unies pour que la paix soit préservée de manière effective. Pour ce faire, le président ukrainien propose une « conférence internationale à Kiev ». Le Kremlin évoque « falsifications » et mises en scène tandis que son représentant à l’ONU nie l’existence de preuves et de témoignages. Et contre-attaque en accusant les forces ukrainiennes de se comporter « comme des nazis (…) dans la bonne tradition de Goebbels ».

la russie ne reconnaît pas la cour pénale internationale ; l’Ukraine, si

C’est ici que la Cour pénale internationale (CPI) entre en piste. L’Ukraine n’en est pas membre, mais a accepté, en 2014, la juridiction de l’instance. La Russie a, quant à elle, révoqué sa signature du statut de Rome (qu’elle n’avait par ailleurs jamais ratifié), fondateur de la CPI, en 2016. En clair, des Russes ne pourront répondre de leurs actes que s’ils venaient à être arrêtés sur le territoire d’un État qui respecte cette juridiction. Le retrait russe était alors motivé par un rapport du procureur daté de la même année spécifiant que « la Fédération de Russie déploie ses forces armées pour prendre le contrôle de certaines parties du territoire ukrainien sans le consentement du gouvernement de ce pays ». Le droit continuerait toutefois à s’appliquer, puisque le territoire de la Crimée et de Sébastopol subit, selon la définition internationale, un état d’occupation. À cet égard, la CPI peut donc avoir compétence sur d’éventuels crimes si le Conseil de sécurité des Nations unies donne son feu vert.

Depuis le procès de Nuremberg, relève des crimes de guerre tout « assassinat, mauvais traitement ou déportation pour des travaux forcés, ou pour tout autre but, des populations civiles dans les territoires occupés, assassinat ou mauvais traitements des prisonniers de guerre ou des personnes en mer, exécution des otages, pillages de biens publics ou privés, destruction sans motif des villes et des villages, ou dévastation que ne justifient pas les exigences mi litaires ». L’emploi du mot génocide ne peut pas non plus être pensé en dehors de sa définition juridique qui prend également sa source à Nuremberg. Dans l’acte d’accusation, on peut lire que les criminels de guerre nazis « s’étaient livrés au génocide délibéré et systématique, c’est-à-dire à l’extermination de groupes raciaux et nationaux parmi la population civile de certains territoires occupés afin de détruire des races ou classes déterminées de populations et de groupes nationaux, raciaux ou religieux ». En janvier 1946, la première session de l’Assemblée générale des Nations unies explicite ce qu’il convient d’entendre par «  génocide », avant que cette définition ne soit gravée dans le marbre par la convention pour la prévention et la répression du crime de génocide du 9 décembre 1948.

L’article II stipule que « le génocide s’entend de l’un quelconque des actes ci-après, commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux comme tel : meurtre de membres du groupe ; atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe ; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale o u partielle ; mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe ; transfert forcé d’enfants du groupe à un autre groupe ». Ce qui caractérise un génocide n’est donc par en soi l’un des actes répertoriés mais l’intention, via ces « moyens » employés, de détruire un groupe pour ce qu’il est. Ni un massacre révoltant, ni un accablant bilan en nombre de morts ne constituent, au regard du droit international, un « génocide ».

On pourrait objecter : en quoi le droit prime lorsque, avec un mot, on peut alerter, sensibiliser sur un drame vécu par des êtres humains ? Qualifier de « génocide » tout crime de guerre, voire un crime contre l’humanité peut revenir à nier la nature singulière de ce qu’est réellement un génocide, et d’une certaine façon à le banaliser. L’ONU reconnaît pour sa part trois génocides : celui des Arméniens par l’Empire ottoman, en 1915-1916 ; celui des juifs par les nazis, de 1941 à 1945 ; celui des Tutsis par le pouvoir hutu, au Rwanda, en 1994. Quant à la notion de « crime contre l’humanité », elle a elle aussi été créée lors du procès de Nuremberg et désigne une « violation délibérée et ignominieuse des droits fondamentaux d’un individu ou d’un groupe d’individus inspirée par des motifs politiques, philosophiques, raciaux ou religieux ». En tout état de cause, c’est la CPI qui est habilitée à déterminer la nature des faits commis en Ukraine, personne d’autre.

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L'Humanité

La population moldave face à la guerre en Ukraine

Reportage

ACCUEIL Avec 2,6 millions d’habitants, la Moldavie demeure avec la Pologne le principal pays à s’occuper de l’arrivée quotidienne et massive de réfugiés. Malgré la crainte de l’extension du conflit, la solidarité se poursuit.

Émilien Urbach

Chisinau, Palanca (Moldavie), envoyé spécial.

Svletana est debout, un sac rose à ses pieds, à côté de la guérite des gardes-frontières de la République de Moldavie. Immobile, elle balaye depuis Palanca, dans le sud-est du pays, l’horizon pluvieux et l’Ukraine juste en face, dont elle vient. Soudain, un homme, son cousin, court vers elle, l’étreint et la prend par la main jusqu’à sa voiture. « J’ai vu mon père mourir devant moi, raconte la jeune femme aux yeux clairs, encore hantée par la mort et les bombes. Je suis restée cachée deux jours dans les ruines de mon immeuble à attendre que les soldats s’en aillent. »

Au volant de sa camionnette bleue, à moins d’un kilomètre de là, Zaccaria roule sur une longue route bordée de lavande et de vignes. Après le bombardement d’une raffinerie dans la banlieue d’Odessa, sur les bords de la mer Noire, à 50 kilomètres de là, l’homme se dit résigné : « On verra bien ce qui se passera. Mais la guerre, on connaît », dit-il en pointant la région voisine de Transnistrie, dans l’est du pays. Une façon d’évoquer les trente dernières années et le conflit qui a éclaté en 1992 opposant les populations de l’est du pays, en majorité slavophones, aux troupes de l’État moldave.

Les autorités de cette région frontalière de l’Ukraine avaient unilatéralement déclaré l’indépendance du territoire, la République moldave du Dniestr (RMD) en 1991, lors de la chute de l’Union soviétique et de l’indépendance de la Moldavie. Ni l’ONU ni la Russie ne l’ont reconnue. Près de 1 400 militaires russes sont encore déployés le long du Dniestr dans une opération de maintien de la paix qui regroupe aussi des forces de Moldavie et de Transnistrie. L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) a voté une résolution dans laquelle la Transnistrie a été qualifiée de zone d’occupation russe à la mi-mars.

Avec un quart de ses habitants qui vivent en dessous du seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale, la Moldavie fait partie des pays les plus pauvres d’Europe. Militairement neutre dans leur Constitution, avec un gouvernement libéral résolument engagé dans le projet d’adhésion à l’Union européenne (UE) et une population consciente de l’hyperdépendance aux ressources russes et ukrainiennes, chacun retient son souffle à chaque avancée russe vers sa frontière. « À l’heure actuelle, aucune information ne permet de confirmer la mobilisation de troupes russes dans la région de Transnistrie », a indiqué, dimanche, le ministère des Affaires étrangères moldave en réponse à la déclaration de l’état-major général ukrainien évoquant « des provocations et des actions de démonstration à la frontière ».

La Moldavie ne s’est pas alignée sur le processus de sanctions occidentales contre Moscou. Sa participation dans cette guerre réside dans l’accueil des réfugiés avec 400 000 personnes qui ont fui l’Ukraine depuis le 24 février. « Les premiers fuyaient parce qu’ils avaient peur, explique Zaccaria. Ceux qui arrivent maintenant ont véritablement connu les combats, les destructions, les coupures d’eau et d’électricité. » Ils sont souvent moins fortunés aussi.

« Dans les premiers jours, les Moldaves ont vu arriver des personnes dans de belles voitures », explique Popa, un responsable de Médecins sans frontières France (MSF), installé à la périphérie de la capitale, Chisinau. « Une certaine défiance s’est instaurée à l’égard des réfugiés venus d’Ukraine. Ici, un médecin du service public, avec vingt ans d’ancienneté, ne gagne pas plus de 750 euros par mois », explique-t-il. Attablé au bar d’un hôtel huppé, dans le centre-ville de Chisinau, Pavel, artiste plasticien, confirme cet état d’esprit : « L’Ukraine est un pays riche. La population vivait bien mieux là-bas qu’ici en Moldavie. C’est un peu paradoxal d’avoir aujourd’hui à les aider. »

Depuis plusieurs jours, les réfugiés qui passent la frontière sont ceux qui n’avaient pas forcément les ressources ou la possibilité de partir au début de l’invasion russe. Si la plupart des premiers réfugiés ont pu rejoindre de la famille ou des amis dans d’autres pays, ceux qui restent dans les centres d’hébergement d’urgence ou dans des familles d’accueil ne savent pas vraiment où aller. 100 000 seraient dans cette situation. « Nous sommes le pays le plus pauvre d’Europe, mais nous avons aussi le cœur le plus grand, s’enorgueillit timidement Stella, dans l’immense salle de la Maison du gouvernement. Dans le cadre du dispositif “Moldova pentru pace” (Moldavie pour la paix, MPP – NDLR), nous tentons d’orienter les dons en fonction des besoins. Le gouvernement a lancé un appel à projets, dès le 24 février, pour s’appuyer sur la société civile afin d’organiser l’accueil. »

Le gouvernement a également ouvert plusieurs centres d’hébergement, dont l’un regroupe spécifiquement les populations d’origine rom. « On fuit une guerre terrible, nous aussi », insiste Drima, assise dans les escaliers de l’université désaffectée de relations internationales, à Chisinau. C’est ici que les autorités ont choisi de placer les familles tziganes. « Il ne faut pas y voir de discrimination, jure Madalina, bénévole en charge de leur accueil pour MPP. C’est simplement qu’ils ont des besoins propres à leur communauté », justifie-t-elle… Ce n’est pas l’avis de Popa. « En Roumanie, on me disait, enfant, lorsque je faisais une bêtise : “On va te donner aux Roms”, relate l’humanitaire. Ils subissent un véritable racisme dans toute l’Europe de l’Est. Ce n’est pas nouveau et ça se retrouve dans la façon dont sont organisés leur départ d’Ukraine et l’accueil, ici, en Moldavie. »

Cette réalité n’empêche pas, dans la cour de l’ancienne université, des dizaines d’enfants roms de jouer. « J’ai eu des problèmes pour passer la frontière, confirme néanmoins Drima. Surtout côté ukrainien, car je n’avais pas de papiers. » Avant la guerre, ils étaient entre 250 000 et 400 000 Roms vivant en Ukraine et subissant régulièrement des actions violentes de groupes d’extrême droite et de la police. Le responsable de MSF constate : « Même au sein de nos équipes locales, il y a eu un véritable travail d’éducation, reprendre des bénévoles qui refusaient de donner des couvertures aux Roms plutôt qu’aux autres réfugiés. »

De l’autre côté de la capitale, dans un centre d’accueil installé aux abords d’un bucolique point d’eau, le Haut-Commissariat aux réfugiés (UNHCR) est venu en appui de l’effort d’accueil moldave. Le lieu sert habituellement de parc des expositions. Il se nomme Modexpo. Des familles y sont réparties dans deux grands bâtiments, plutôt bien équipés. Mais là aussi, la situation précaire des derniers arrivés est criante. « Je suis ici depuis douze jours, explique Victoria, 85 ans, dans sa chaise roulante. Je ne connais personne. » Sylvia, une bénévole de MPP est à ses côtés. Elle lui caresse la main, souriante, tout en essayant d’accrocher son regard. « Depuis deux jours, elle accepte de nous parler. Sa fille a pu rejoindre une amie en Allemagne mais pas elle. » Tatiana, elle, vit ici avec sa sœur et ses deux enfants depuis moins d’une semaine. « Je ne sais pas où aller. Nous avons d’abord été accueillis par des amis, mais ils n’avaient plus les moyens de nous garder chez eux. »

Pour le Parti communiste des Républiques moldaves (PCRM), le pouvoir libéral pro-européen n’est pas à la hauteur pour permettre à la population de faire face à cette nouvelle crise. « Les dirigeants nous disent que les “bons temps” sont terminés. Et ils nous promettent des “temps difficiles”. »

Avec l’afflux ininterrompu des réfugiés venus d’Ukraine, les autorités parient sur l’aide des ONG internationales. À Palanca, dans le campement de réfugiés à quelques centaines de mètres de la frontière, MSF a installé deux containers chauffés. « Nous y menons un accompagnement psychologique des enfants, explique Popa. Ceci en parallèle du travail de formation des personnels hospitaliers à la médecine de guerre. En cas d’intensification du conflit dans le sud de l’Ukraine, ils vont devoir faire face à un afflux de personnes blessées. »

Émilien Urbach

UkraineGuerre en Ukrainemoldavie
L'Humanité

Quand les salariés paient l’addition de la guerre en Ukraine

Actu

Économie La présence de groupes français en Russie, tels Leroy Merlin, Decathlon ou Renault, pèse sur leurs employés dans l’Hexagone, tiraillés par les décisions de leurs directions.

Cécile Rousseau

La guerre a fait irruption dans son magasin sans prévenir, un soir de mars, aux alentours de 19 heures. « L’homme est entré en brandissant un drapeau ukrainien, raconte Lisa Maruskin, vendeuse au Decathlon de la Madeleine (Paris) et élue CFDT. Il a crié “Decathlon assassin !” Les vigiles l’ont interpellé dans l’allée centrale et l’ont raccompagné vers la sortie. Cela ne m’a pas affectée plus que ça, mais une collègue inquiète m’a dit récemment : “Un jour, quelqu’un va débarquer ici et péter les plombs…” »

Chez Decathlon, Auchan ou Leroy Merlin, les rumeurs de la guerre qui se déroule à plus de 2 000 kilomètres se sont invitées dans le quotidien des salariés, pris en tenaille entre la crainte des répercussions économique en cas de départ de la Russie et la solidarité envers les collègues russes ou ukrainiens. Faut-il partir de Russie, quitte à y laisser des plumes ? Faut-il rester, au risque de se retrouver accusé de financer – indirectement – les bombes qui pleuvent sur Marioupol ? Dans l’enseigne de bricolage qui salarie toujours près de 45 000 travailleurs sur le sol russe, ces questions hantent les employés depuis cette funeste nuit du 21 mars. Le centre commercial Retroville, dans le nord-ouest de Kiev, est alors pulvérisé par un bombardement de l’armée russe. Au moins huit personnes trouvent la mort. Sur Instagram, le compte officiel de Leroy Merlin Ukraine publie une photo d’un magasin dévasté par l’explosion barrée de la mention « Stop sales in Russia » (arrêtez les ventes en Russie). L’onde de choc gagne la France.

« Un peu partout dans le pays, on me rapporte des incidents, assure Bernard Vigourous, élu FO de l’enseigne de bricolage. Des clients nous traitent de suppôts de Poutine… “J’espère que vos enfants mourront sous les bombes”, nous a dit quelqu’un. Certains collègues gardent une capacité de recul, d’autres sont choqués. Je n’ai pas de problème avec les clients qui nous boycottent au nom de leurs convictions. Mais ceux qui achètent chez nous et nous insultent ensuite… »

Pris à partie par les clients

Le délégué syndical nous a envoyé quelques photos prises dans les Leroy Merlin au cours des dernières semaines. Sur l’une d’entre elles, on voit une image de bombardement ornée de cette phrase s’adressant aux clients potentiels : « Ce magasin continue de financer le régime de Poutine. Chaque euro dépensé ici finance l’armement de la Russie. Chaque euro dépensé ici coûte des vies humaines en Ukraine. » « Il y a bien sûr des magasins où il ne se passe rien du tout, reprend Bernard Vigourous. Dans d’autres, des clients mécontents lancent quelques phrases aux personnels de caisses, avant de partir. Se prendre ça en pleine figure, c’est violent… »

Avant le début de la guerre en Ukraine, plus de 500 entreprises françaises employant 160 000 salariés étaient implantées en Russie, dont 35 multinationales du CAC 40. Depuis, sous la pression, un certain nombre ont plié bagage, à l’image de Decathlon. « La direction a suspendu ses activités en Russie, mais uniquement parce qu’elle ne pouvait plus approvisionner ses magasins en raison des sanctions internationales, précise Sébastien Chauvin, de la CFDT. Nos containers passent par les ports européens, où ils se sont retrouvés bloqués. On a entendu dire que les salariés russes continueraient à percevoir leur rémunération : la direction n’agit pas par pure générosité, mais pour s’assurer que les salariés seront toujours là quand ils rouvriront ! Avec un salaire moyen en deçà de 400 euros par mois, cela ne pèse pas trop sur les finances du groupe… »

Pour sa part, Leroy Merlin a décidé de garder ses magasins ouverts, arguant qu’une fermeture pourrait être considérée comme une « faillite préméditée » « ouvrant la voie à une expropriation qui renforcerait les moyens financiers de la Russie ». Les syndicalistes que nous avons interrogés sont divisés. Un élu du groupe Mulliez nous a confié, sous couvert d’anonymat : « Je suis totalement solidaire du peuple ukrainien. Mais je vois mal ce qu’on aurait à gagner en quittant la Russie : cela risque de retomber sur la figure des salariés russes, qui pourraient se retrouver licenciés, sans pour autant arrêter Poutine. Si on veut prendre des mesures économiques efficaces, arrêtons d’importer du gaz de Russie ! » Réaction diamétralement opposée de Lisa Maruskin : « J’étais totalement opposée à ce que Decathlon reste là-bas. C’est d’ailleurs une position partagée par environ 60 % des salariés de mon magasin… Notre direction est gouvernée par des préoccupations uniquement financières. »

Après l’intervention du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, devant l’Assemblée nationale dénonçant le maintien du groupe Auchan en Russie (spécialisé dans le hard-discount), le PDG, Yves Claude, s’était expliqué dans le Journal du dimanche, assurant que « le plus important à nos yeux est de préserver nos collaborateurs et d’assurer notre mission première, qui est de continuer à nourrir les populations dans ces deux pays (Russie et Ukraine) ». Face à ces arguments, les employés sont tiraillés. « Ce n’est pas évident de se positionner. Le conflit aura un impact mais nous n’avons aucune visibilité pour l’instant, résume Christophe Delay, élu FO au CSEC. C’est compliqué en termes d’image et en même temps, les salariés sur place n’y sont pour rien. » Alors que le pays représente 10 % du chiffre d’affaires global (3,2 milliards d’euros de ventes en 2021, avec des pertes à venir en 2022), le groupe a tout de même annoncé le blocage des investissements en Russie.

renault réfléchit aux « options possibles »

Il n’y a pas que la famille Mulliez qui aurait beaucoup à perdre en cas de départ : de toutes les grandes entreprises françaises, Renault est probablement l’une de celles qui jouent le plus gros. Sa division auto y réalise la moitié de son résultat opérationnel, ce qui est considérable. Le 23 mars, la direction s’est résignée à annoncer la suspension des activités de son usine de Moscou, tout en assurant réfléchir aux « options possibles concernant sa participation dans AvtoVAZ », premier constructeur russe (40 000 salariés). De quoi donner des sueurs froides à certains. « Les conséquences financières peuvent être très importantes, redoute Laurent Giblot, de la CGT. Depuis 2018, nous accumulons les problèmes : d’abord une crise de gouvernance de deux ans (suite à l’arrestation de Carlos Ghosn – NDLR), ensuite la Covid, puis la crise des composants… Heureusement que l’État a mis la main à la poche pour financer nos salaires à coups de chômage partiel. Mais le groupe est très affaibli. Le marché russe est le deuxième plus gros du constructeur, et je crains des répercussions très fortes sur l’emploi. »

Les salariés suivent l’évolution du conflit à travers l’intranet de Renault, où ils reçoivent parfois des messages de leurs collègues russes. « Les travailleurs d’AvtoVAZ, on les connaît depuis des années, raconte Florent Grimaldi (CGT). Tout le monde se sent concerné. Beaucoup d’entre nous sont choqués par la communication de Renault, qui ne parle que de “crise ukrainienne” et très peu de “guerre”. Sur l’intranet du groupe, nous recevons des réactions très touchantes. Il y a quelques jours, un collègue russe a osé écrire qu’il avait peur d’être doublement victime de ce conflit : d’abord parce qu’il se retrouve embringué dans une guerre qu’il n’a pas voulue et qu’il dénonce ; ensuite parce qu’il pourrait subir les conséquences sociales d’un éventuel départ de Renault. »

Nul ne sait si la direction finira par se désengager pour de bon, ni si elle prendra prétexte des conséquences de la guerre pour annoncer de nouvelles restructurations. « Le sentiment qui domine, c’est que les salariés seront perdants quoi qu’il arrive, soupire Florent Grimaldi. La direction commence déjà à nous expliquer qu’il va falloir accélérer le programme de réduction des coûts, sans faire de lien direct avec la Russie. Une chose est sûre : s’ils s’estiment perdants, c’est à nous qu’ils feront payer les pots cassés. »

Guerre en Ukrainedécathlonrenaultauchan
L'Humanité

Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien 

Éditorial

Fabien Gay

Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.

Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.

Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.

Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.

Vous aussi, participez :

  1. Téléchargez ce formulaire en PDF, à nous retourner (adresse : l'Humanité, Immeuble Calliope, 93528 Saint-Denis Cedex), accompagné de votre chèque libellé à l'ordre de : l'Humanité en partage - Solidarité Ukraine
  2. Envoyez-nous par mail vos messages pour la paix.
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L'Humanité

Les ennemis de nos ennemis sont-ils nos amis ?

Chronique

Francis Wurtz

Les images qui nous parviennent d’Ukraine sont insoutenables. Nul besoin d’être un partisan de l’Otan pour être révolté par la cruauté de la guerre russe contre ce pays ! Il suffit pour cela d’être attaché au droit international le plus élémentaire et d’avoir un peu de cœur ! Pourtant, les circonstances tragiques de ce conflit offrent aux thuriféraires de « l’Occident » (merci M. Poutine !) une occasion rêvée de tenter de réhabiliter la vieille logique des deux « camps » : quiconque ne se retrouve pas dans l’un est sommé de faire allégeance à l’autre. L’Union européenne est, à cet égard, dans l’œil du cyclone : toute critique entamant l’unité de la « famille occidentale » est assimilée à de la complaisance envers le Kremlin.

C’est le retour aux mœurs détestables de la guerre froide ou encore du début des années 1990, quand s’opposer à la guerre du Golfe vous classait parmi les soutiens à Saddam Hussein ! Le « camp occidental » est si verrouillé que la timide réserve formulée par Emmanuel Macron à propos du qualificatif dont Joe Biden a affublé son homologue russe passerait presque pour de l’impertinence. Y compris les dirigeants de l’UE qui se voulaient naguère si attachés à « l’autonomie stratégique » de l’Europe placent désormais, comme au bon vieux temps, le « chef du monde libre » sur un piédestal. C’est si vrai que, fin mars, le président américain a participé à la réunion du… Conseil européen. Les deux principaux sujets à l’ordre du jour de ce sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’UE étaient l’alourdissement des sanctions contre la Russie (qui ne coûtent pas cher à Washington) et le renforcement de la sécurité énergétique de l’Europe (qui lui rapporte gros). En prime a été réaffirmée à cette occasion « la coopération solide entre l’Otan et l’UE ».

Il faut espérer que ces pressions ne réussiront pas à altérer la pensée critique ni à instaurer une quelconque autocensure parmi nos concitoyens et concitoyennes ! Ainsi, ne laissons pas la légitime aspiration des Européens à veiller à leur sécurité face à un pouvoir russe, plus que jamais vécu comme une menace, se traduire par une folle course aux armements réclamée par Washington et le complexe militaro-industriel. Rappelons que, d’ores et déjà, les dépenses militaires des seuls pays de l’UE sont quatre fois supérieures à celles de la Russie. En cas d’agression, ils auraient largement les moyens d’assurer, en coopération, leur défense commune.

Plutôt que de se lancer dans une nouvelle orgie d’armements et de s’abriter sous l’illusoire « parapluie nucléaire » américain, les Européens seraient bien inspirés d’approfondir sérieusement leur politique de prévention des tensions et des conflits sur le continent ! Et, de ce point de vue, l’Otan s’est davantage révélée comme pourvoyeuse de crises que comme facteur de confiance – cet ingrédient indispensable à la construction d’une paix durable. Les ennemis de nos ennemis ne sont pas toujours nos amis.

Guerre en Ukraine
L'Humanité

Fabien Roussel à Gentilly : « Des poches pleines pour remplir le panier »

Actu

Fabien Roussel s’est rendu à Gentilly, à quatre jours du scrutin. Les préoccupations sociales étaient au cœur des discussions avec les habitants.

Naïm Sakhi

Après une vie au travail, sa pension n’est que de 1 100 euros, soit au niveau du seuil de pauvreté. À la terrasse d’un café, béret sur la tête, Marcel savoure l’un des rares apéritifs qu’il partage avec ses amis. « Quand j’en ai les moyens, je paye ma tournée, elle me coûte 16 euros », raconte cet ancien agent, catégorie C, de la fonction publique.

À la retraite depuis deux ans, il est contraint de calculer ses dépenses au centime près. « La vie est de plus en plus chère, les prix augmentent, mais pas nos retraites », déplore-t-il. Quand les fins de mois sont intenables, il est contraint de réclamer de l’aide à ses enfants pour faire ses courses. « Ça me permet au moins de remplir le congélateur », assure-t-il.

Difficultés à boucler le mois

La présidentielle ? Ce fan d’Eddy Mitchell a arrêté son choix. Ce sera Fabien Roussel. « Il parle vrai, sans chichi, et ne nous juge pas. Et son programme est bon », argumente Marcel. D’ailleurs, le candidat communiste est assis non loin de lui, à la table d’à côté. Le député du Nord achève une déambulation sur un marché populaire de Gentilly.

Dans cette municipalité communiste du Val-de-Marne, mercredi 6 avril, les difficultés à boucler les fins de mois monopolisent les discussions avec les électeurs. « J’ai perdu sur les deux tableaux, 20 euros sur ma complémentaire et aussi sur ma pension générale », s’inquiète Marie-Jeanne, une ancienne aide-soignante. « D’un côté, on vous distribue un chèque pour faire face à l’augmentation du prix de l’énergie, mais de l’autre, on vous prend les sous dans la poche », s’agace Fabien Roussel, rappelant au passage sa mesure d’un minimum retraite de 1 200 euros. Et d’ajouter, « ce soir, je mettrai les pieds dans le plat au journal télévisé », promettant ainsi à cette retraitée de relayer son témoignage. Avec une amie, Marie-Jeanne est conquise. Mais comme nombre d’électeurs, son choix n’est pas arrêté : « Voter Fabien Roussel ? C’est une possibilité. » Elle précise avoir « toujours voté à gauche ».

Un peu plus loin, le candidat est interpellé par un commerçant. « J’ai ouvert ma boucherie en 2006, et depuis je ne peux que constater la baisse du panier moyen des clients, malgré les promotions », confie-t-il. « Pour remplir le panier, il faut d’abord que les poches soient pleines », répond le communiste. Loin des fantasmes de l’extrême droite autour du « grand remplacement », le pouvoir d’achat est la préoccupation principale des Français dans cette élection (cité par 57 % d’entre eux, selon un sondage Elabe). Pour y répondre, Fabien Roussel souhaite relever le Smic à 1 923 euros brut par mois et revaloriser les salaires des fonctionnaires de 30 %, afin de rattraper le gel du point d’indice. À quatre jours du scrutin, et à la veille de son ultime meeting, le communiste entend jeter toutes ses forces dans la bataille. « Jusqu’à la dernière seconde, je veux convaincre ceux qui hésitent. Les choses peuvent bouger », insiste-t-il.

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Présidentielle. Pour Fabien Roussel, «les gens ont besoin de retrouver de l’espoir »

La rencontre

Après un an à arpenter le pays, le député du Nord a réussi à creuser son sillon dans la présidentielle. Le candidat communiste a marqué la campagne, fort d’un projet positif qui s’attaque à la finance et redonne du pouvoir aux salariés. Rencontre avec Fabien Roussel heureux et fier de défendre les classes populaires.

Julia HamlaouiCédric Clérin

À la veille du premier tour de l’élection présidentielle, le 10 avril, Fabien Roussel nous a reçus, entre un déplacement à Besançon, dans le Doubs, et un plateau télé. Le candidat communiste n’en démord pas ; il veut s’adresser à cette France populaire, encore indécise : « Je souhaite les convaincre, comme ceux qui ont voté à droite ou à l’extrême droite, ou qui ont été abstentionnistes», affirme le député du Nord, fier du chemin parcouru depuis le lancement de sa campagne pour des « Jours heureux ».

Le premier tour n’est plus qu’à quelques jours, dans quel état d’esprit êtes-vous alors que cette campagne présidentielle – la première avec un candidat PCF depuis quinze ans – arrive à son terme ?

D’abord, je mesure le chemin parcouru. Depuis son lancement, il y a presque un an, notre campagne s’est élargie, nous rassemblons bien au-delà des communistes. Nous finissons avec de nouvelles forces à nos côtés, d’anciens socialistes, les Radicaux de gauche, la Gauche républicaine et socialiste, le Mouvement républicain et citoyen, etc. J’ai aussi mesuré combien les Français s’attachent autant aux contenus qu’à la personne qui les porte. C’est une élection qui reste très personnalisée. J’ai aussi un regret : l’absence de débat entre candidats, projet contre projet. J’aurais souhaité notamment débattre avec le candidat Macron de la fraude fiscale, de la vie des salariés, des retraités… C’est grave qu’il ait refusé. Surtout si c’est ensuite pour verser des larmes de crocodile en cas de forte abstention. C’est un risque, car on a vécu une campagne sous Pfizer, on la finit sous morphine. A contrario, j’ai été frappé par le fait que les gens ont besoin de retrouver de l’espoir, qu’on les respecte, qu’on les défende. C’est pour cela que j’ai jusqu’au bout mis ma campagne aux couleurs des « Jours heureux ». On en a tellement besoin.

J’ai un regret : l’absence de débat entre candidats, projet contre projet. J’aurais souhaité notamment débattre avec le candidat Macron de la fraude fiscale, de la vie des salariés, des retraités… C’est grave qu’il ait refusé. Surtout si c’est ensuite pour verser des larmes de crocodile en cas de forte abstention.

Ce parcours est-il conforme à ce que vous imaginiez au départ ?

Nous savions que ce serait un immense défi, un chemin parsemé d’embûches. On n’a pas été déçu.Mais je n’avais pas imaginé non plus à quel point ce serait une campagne enthousiaste. En réalité, j’aimerais que ça continue : j’ai cet appétit des rencontres avec les Français. Je pense aux salariés des Fonderies du Poitou, qui n’ont pas de repreneur, à ceux de la SAM auxquels on demande de dégager, aux étudiants pour lesquels Macron estime que le stress de Parcoursup est salutaire. Je veux continuer de les défendre, me battre à leurs côtés, faire respecter leur boulot.

Après le Covid, la guerre en Ukraine a bouleversé la campagne. Face à une telle crise, quelles seraient vos premières décisions à l’Élysée ?

La situation évolue très vite, mais je serais guidé par deux priorités. La première, c’est donner toute sa force à la diplomatie pour un cessez-le-feu le plus rapide possible. Tout doit être fait pour peser sur Vladimir Poutine, obtenir un cessez-le-feu, et éviter l’embrasement. Il faut renforcer les sanctions contre les oligarques. Elles s’appliquent aux patrimoines d’au moins 5 milliards d’euros. Au début, c’était même 10 milliards. À ce tarif, ils ont de quoi voir venir. Ma deuxième priorité serait de mesurer l’impact de chaque décision sur la vie des Français. Parce que je n’accepterais pas davantage de dégradation de leur pouvoir d’achat ou de l’emploi.

Je mettrais en œuvre immédiatement l’augmentation du Smic à 1923 euros brut, des pensions à un minimum de 1 200 euros. Puis je lancerais une grande concertation avec l’ensemble des filières pour une hausse générale des salaires.

Dès le départ, vous avez fait de la lutte contre la vie chère un enjeu majeur de votre campagne. Alors que la plupart des candidats – parfois contraints et forcés par l’actualité – se sont saisis de la question du pouvoir d’achat, en quoi faites-vous la différence ?

Je mets en première ligne l’augmentation des salaires et des pensions. C’est tellement urgent que même la droite a été obligée de s’y mettre. Mais, attention, certains la proposent à la mode des assureurs, avec un petit astérisque « sans hausse des cotisations », voire « avec baisse des cotisations ». Bien sûr ils ne le précisent jamais, mais cela signifie en vrai, « demain, sans Sécurité sociale ». J’alerte donc sur ces arnaqueurs. À gauche, l’une des différences que j’ai revendiquées, c’est que nous voulons non seulement mieux répartir les richesses, mais aussi décider comment nous les produisons. Pour cela, il faut se réapproprier nos moyens de production en partageant le pouvoir dans les entreprises. Ce n’est pas une mesure fiscale, mais démocratique. Elle consiste à prendre le pouvoir sur la finance. C’est le cœur de mon projet pour la France.

Ça ne coûte rien – au-delà d’abroger les lois El Khomri et les ordonnances Macron – de donner du pouvoir aux salariés dans les comités d’entreprise, dans les conseils d’administration pour décider de produire mieux en respectant les êtres humains, les ressources naturelles, la biodiversité, l’égalité salariale... L’autre volet, c’est la défense et le développement de nos services publics. En cinq ans, nous proposons 500 000 créations d’emplois dans la santé, l’enseignement, les douanes, la justice, etc. Il s’agit même d’en créer un nouveau : un service public du lien pour tous ces métiers en contact avec les aînés ou la petite enfance. À 80 %, ce sont des emplois féminins avec des horaires décalés, sous-payés, alors qu’ils sont essentiels.

Au-delà de ces profonds changements, comment, au lendemain de l’élection, si vous étiez au pouvoir, les Français pourraient-ils finir leur mois plus facilement ?

Pour tout de suite donner un coup de fouet au pouvoir d’achat des Français par la loi, je mettrais en œuvre immédiatement l’augmentation du Smic à 1923 euros brut, des pensions à un minimum de 1 200 euros. Puis je lancerais une grande concertation avec l’ensemble des filières pour une hausse générale des salaires. Si nous n’y parvenons pas par le dialogue, je mettrai en place un mécanisme, qui a existé dans les années 1980 : l’échelle mobile des salaires, pour les indexer sur l’évolution du Smic. Nous nous engagerons aussi sans tarder dans la relocalisation de notre production. C’est déterminant, parce que si les gains de pouvoir d’achat servent à acheter des produits venus de l’étranger, ça ne marche pas. C’est ce qu’on a appris des années 1980. Il faut à la fois un choc de la demande et de l’offre locale.

Nous augmenterons le budget de l’État en allant chercher l’argent là où il est avec la lutte contre la fraude fiscale, la taxation du capital, le rétablissement et le triplement de l’ISF, le prélèvement à la source des bénéfices des multinationales, etc. Dès la première année, 30 milliards d’euros peuvent entrer dans les caisses de l’État.

Emmanuel Macron, en tête dans les sondages, promet retraite à 65 ans et RSA conditionné à des heures d’activité. Vous y opposez des « Jours heureux », des « réformes positives », dont la retraite à 60 ans et l’augmentation des minima sociaux. Où en trouvez-vous les moyens ?

D’abord, nous dépenserons mieux l’argent public. Le plan de relance d’Emmanuel Macron, c’est 100 milliards d’euros. Donner gratis à des multinationales comme Amazon ou Total, qui viennent de faire 160 milliards d’euros de bénéfices, c’est hors de question. Nous conditionnerons les versements à des investissements, au respect de règles climatiques et sociales. Second levier : nous augmenterons le budget de l’État en allant chercher l’argent là où il est avec la lutte contre la fraude fiscale, la taxation du capital plutôt que du travail, le rétablissement et le triplement de l’ISF, le prélèvement à la source des bénéfices des multinationales, etc. Dès la première année, 30 milliards d’euros peuvent entrer dans les caisses de l’État. La Banque centrale européenne doit aussi jouer un tout autre rôle. Le pacte de stabilité est mort, et nous voulons faire définitivement sauter le verrou budgétaire pour investir, non pas principalement dans des dépenses d’armement, mais dans des politiques sanitaires, les services publics, la formation, l’école. Enfin, créer des emplois bien rémunérés dans les services publics ou avec la relocalisation de la production, sécuriser l’emploi et la formation tout au long de la vie afin d’éradiquer le chômage de masse, ça produit des ressources tout de suite avec les cotisations sociales, la TVA, les impôts… Avec une France où les salariés sont bien payés, heureux au travail comme dans leur vie, respectés, on est beaucoup plus efficace économiquement, malgré ce que prétendent les libéraux et le Medef.

L’extrême droite est historiquement forte et occupe le débat public avec des saillies racistes, notamment de Zemmour, encore inimaginables il y a quelques années. La gauche a-t-elle été à la hauteur de cette menace ?

Ces dernières années, on a trompé les Français en leur faisant croire que leurs problèmes de salaire, de travail, du quotidien étaient liés à l’immigration. C’est une honte : tout a été fait pour les diviser en fonction de leurs origines, de leur couleur, de leur religion, même de leur prénom. Cela a aussi permis de ne pas parler des vrais sujets, des questions sociales. C’est dans un tel contexte qu’une partie de la gauche s’est détournée des classes populaires, qu’elle n’a pas su ou voulu répondre à leurs attentes, y compris la sécurité et la tranquillité publiques. On m’a aussi reproché de parler de souveraineté, d’alimentation, de « bonnes bouffes ». Or, ce sont des questions qui comptent. Je souhaite parler aux classes populaires, aux classes moyennes, des banlieues comme de la campagne, sans distinction. Parler de justice sociale, de justice fiscale, de tranquillité publique… sans complexes. Par ailleurs, tout le monde joue avec l’extrême droite en la mettant au centre du débat. Depuis un an, on nous dit que l’élection est pliée et que ce sera un duel Macron-Le Pen. Combien de fois l’ai-je dénoncé ? On récolte ce que l’on sème.

Vous avez en effet été attaqué au fil des semaines. Qu’est-ce qui vous a paru le plus injuste ?

J’en retiens deux. Lorsque j’ai défendu le droit de manger une bonne viande, tout en précisant qu’il fallait en manger moins, mais mieux. Je le répète une nouvelle fois : je suis pour la réduction de 20 % de la consommation de viande et pour qu’elle soit produite en France, alors qu’elle vient aujourd’hui à 50 % de l’étranger. Cela m’a valu une déferlante sur les réseaux sociaux. Comme lorsque j’ai plaidé pour le mix énergétique et la nécessité d’investir dans le nucléaire. Avec la même réaction en chaîne. Mais, cela est davantage passé sous les radars médiatiques, j’ai surtout été beaucoup soutenu, énormément même. Au-delà de ma famille politique.

Une de mes priorités, c’est la défense et le développement de nos services publics. En cinq ans, nous proposons 500 000 créations d’emplois dans la santé, l’enseignement, les douanes, la justice, etc. Il s’agit même d’en créer un nouveau : un service public du lien pour tous ces métiers en contact avec les aînés ou la petite enfance.

Vous plaidez pour une écologie qui « ne culpabilise pas les classes populaires », dites-vous, notamment sur l’alimentation ou l’usage de la voiture, mais un changement des modes de consommation n’est-il pas nécessaire face à l’urgence climatique ?

Justement, je défends une vraie révolution de nos modes de production, de déplacement, de consommation. Mais de manière positive, heureuse. Prenons l’exemple de la mobilité : je veux rendre accessibles les transports non polluants avec la gratuité la plus étendue possible des transports en commun, avec un investissement massif dans le rail, ou encore dans 100 000 kilomètres de pistes cyclables. Néanmoins, ceux qui n’ont pas d’autre choix que d’utiliser leur voiture doivent pouvoir la changer pour un véhicule propre avec une prime à la conversion, plutôt que de se voir interdire l’accès aux grandes villes. Moi, je ne demanderai pas à ceux qui ont déjà des petits salaires et des petites retraites de payer en plus. Je suis le seul à proposer cette économie positive, à mettre sur la table 65 milliards d’euros d’investissements publics, pour les transports, les logements, l’agriculture.

Une femme meurt sous les coups de son conjoint tous les deux jours et demi, et on ne devrait rien dire ? Nous devons former des agents, mettre des moyens dans les commissariats pour non seulement recueillir les plaintes, mais aussi écouter les femmes et les protéger.

Pourquoi jugez-vous nécessaire de porter le fer sur le terrain de la sécurité, d’ordinaire terrain privilégié de la droite et de l’extrême droite ?

Parce que c’est un droit fondamental. Et, avec le pouvoir d’achat, c’est l’une des principales préoccupations des Français. Quand j’entends la droite ériger ce sujet en étendard tout en disant qu’il faut privatiser la police ou développer les polices municipales, je dis qu’ils sont dangereux ! C’est un terrain de combat idéologique avec la droite et l’extrême droite que je veux assumer. D’autant que ce sont eux les responsables. On a fermé des commissariats, des gendarmeries, on a réduit les services publics et affaibli nos communes. Cela pose des questions réelles pour la tranquillité publique comme pour la lutte contre les trafics. Par exemple, on continue de supprimer des postes de douaniers alors que la drogue arrive par conteneurs entiers au Havre ou à Marseille. S’y ajoutent la prostitution, les trafics d’êtres humains… Et on n’aurait pas le droit de parler de tout ça ? Une femme meurt sous les coups de son conjoint tous les deux jours et demi, et on ne devrait rien dire ? Nous devons former des agents, mettre des moyens dans les commissariats pour non seulement recueillir les plaintes, mais aussi écouter les femmes et les protéger, permettre aux quartiers populaires de vivre paisiblement, sauver la justice du sinistre actuel. Une politique de gauche, de progrès social, portée par l’État en matière de tranquillité publique est indispensable. Ce n’est d’ailleurs pas qu’une question de police et de gendarmerie – au passage, les bleus ont des petits salaires, ce sont des ouvriers de la sécurité –, c’est aussi une question de République, de services publics, de moyens pour nos communes, nos écoles, nos transports publics…

Vous avez défendu tout au long de cette campagne une « République sociale et laïque ». En quoi consiste-t-elle ?

Les deux vont de pair. « La République sera sociale si elle est laïque », disait Jaurès. Et c’est un combat qui prend tout son sens aujourd’hui. D’abord, parce que tout a été fait pour qu’on évite de parler des questions sociales, du pouvoir d’achat. Et, d’autre part, parce que la laïcité a été dévoyée, utilisée notamment pour stigmatiser une partie de la population – je pense aux personnes de confession musulmane. Je souhaite pour ma part porter une République qui garantisse l’égalité des droits, l’égalité de tous les citoyens, la paix sociale. Et donc une République à la fois sociale et laïque. Sans y ajouter d’adjectifs : toute la laïcité, rien que la laïcité, celle contenue dans notre belle et grande loi de 1905.

Une présidentielle est une élection à deux tours. Il faut donc arrêter de nous jouer sans cesse le second avant que le premier ait eu lieu. Cela fait vingt ans qu’on nous demande de voter par défaut, de voter au premier tour pour éliminer un candidat prévu au second. On a vu à quelles impasses cela a mené en 2012 et en 2017. Il y en a marre. Au premier tour, on vote pour ses idées, on vote pour soi.

Une partie des autres candidats évoque un vote utile en leur faveur. Quel rôle peut jouer le bulletin de vote à votre nom, au vu des rapports de forces de cette présidentielle ?

D’abord, une présidentielle est une élection à deux tours. Il faut donc arrêter de nous jouer sans cesse le second avant que le premier ait eu lieu. Cela fait vingt ans qu’on nous demande de voter par défaut, de voter au premier tour pour éliminer un candidat prévu au second. On a vu à quels échecs, à quelles impasses cela a mené en 2012 et en 2017. Il y en a marre. Au premier tour, on vote pour ses idées, on vote pour soi. Il n’y a pas de vote inutile. D’ailleurs, j’entends tout le monde le dire à gauche. Je sais que des électeurs resteront indécis jusqu’au jour J. Je veux jusqu’au bout m’adresser à ceux qui doutent, qui hésitent, qui ont voté un coup à gauche, un coup à droite. Je leur demande de voter pour eux, pour leur porte-monnaie, l’avenir de leurs enfants. Je leur dis qu’avec ma candidature ils votent pour un projet de rassemblement et de reconstruction d’une gauche qui retrouvera le chemin du pouvoir parce qu’elle tournera la page du passé. Ils peuvent être assurés de mon engagement et de ma sincérité, pleine et entière.

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Face aux indécis, Fabien Roussel cherche à convaincre

Actu

CAMPAGNE Le candidat communiste participait lundi soir à un porte-à-porte dans un quartier populaire de Malakoff. Aux habitants, il a dit vouloir rendre leur vote le plus utile possible et « redonner de l’espoir ».

Diego Chauvet

« Il reste 30 % de Français qui n’ont pas encore fait de choix. C’est énorme, et ça peut tout changer », mesure Fabien Roussel. Alors lundi soir, à Malakoff (Hauts-de-Seine), le candidat PCF à la présidentielle s’est déplacé dans un bâtiment de la commune pour un porte-à-porte aux côtés des militants. Avec cet objectif : convaincre les abstentionnistes et ceux qui hésitent encore. Entouré d’une nuée de caméras et de micros, le secrétaire national du PCF s’engouffre dans le hall. Direction le 17e étage de ce HLM, où il commence à sonner aux portes. C’est Lydie, une retraitée, qui lui ouvre et le reconnaît. « Je ne peux plus faire grand-chose, mais je parle autour de moi, dit-elle d’emblée. Ce que je veux, c’est que le fascisme ne passe pas. » Du coup, question presque naturelle d’un journaliste : « Fabien Roussel est-il un bon candidat ? Il est derrière Jean-Luc Mélenchon dans les sondages. » Réponse de Lydie : « Je vais voter quand même pour Fabien Roussel. » Le candidat communiste n’a pas besoin de convaincre Lydie, seulement de l’écouter parler de sa petite retraite pour constater que son programme en la matière (la retraite à taux plein à 60 ans) correspond à ses besoins et attentes.

Quelques étages plus bas, c’est un futur retraité qui lui ouvre. Fonctionnaire catégorie C à Paris, il s’arrêtera en octobre 2023. Et déjà, il s’inquiète : « Je vais devoir me débrouiller avec 1 400 euros par mois, c’est-à-dire avec 600 euros de moins, après toute une vie de travail. » Il constate amer que les « primes » qui ont complété son salaire ne comptent pas dans le calcul de sa retraite. « Je suis pour que l’on calcule les pensions sur les dix dernières années de carrière », lui rappelle alors Fabien Roussel.

« donner de la force »

Le futur retraité écoute, acquiesce. Il dit ne pas avoir encore choisi pour qui il votera, et qu’il se déterminera à la dernière minute. Une autre fonctionnaire, catégorie C également, se plaint de la faiblesse de sa rémunération et de l’augmentation des prix. « Je propose le dégel du point d’indice des fonctionnaires, souligne Fabien Roussel.  Et la baisse des factures de gaz et d’électricité. »

À un autre étage encore, c’est un homme qui se dit « déchiré » qui ouvre sa porte au candidat. « Déchiré » par le choix qu’il devra faire dimanche dans les urnes. « Je regrette qu’il n’y ait pas d’union de la gauche », dit-il au candidat communiste, en affichant sa proximité avec ses idées et son programme. « J’hésite malgré tout à voter pour Jean-Luc Mélenchon. Le problème, c’est la porte ouverte actuellement à Macron et Le Pen », redoute-t-il. « Je voudrais que votre vote soit le plus utile possible », lui répond alors Fabien Roussel. « Comment peut-on imaginer que toutes ces idées que j’ai défendues dans la campagne soient balayées ? Ou pas utiles ? Je veux leur donner du poids, de la force. » Le candidat PCF rencontre ensuite d’autres indécis qui n’en disent pas plus sur leurs hésitations. Puis il évoque la situation des handicapés et son programme pour l’écologie avec un jeune de 18 ans qui votera pour la première fois le 10 avril.

Fabien RousselPrésidentielle 2022abstentionclasses populaires
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Fabien Roussel veut incarner le vote contre l’évasion fiscale

Actu

Campagne Le candidat PCF entend s’attaquer aux « délinquants en col blanc ». Il propose la création de « brigades Eliot Ness » , chargées de récupérer entre 80 et 100 milliards d’euros qui s’évaporent, chaque année, dans les paradis fiscaux.

Naïm SakhiJulia Hamlaoui

Villeurbanne (Rhône), envoyés spéciaux.

Il y en a qui s’en prennent au RSA, qui ciblent la dépense publique et fustigent la dette. Et puis, il y a un candidat à la présidentielle qui garde en ligne de mire le fléau de l’évasion fiscale, qui coûte entre 80 et 100 milliards d’euros aux finances publiques par an. Durant près d’une heure, samedi, en meeting près de Lyon, Fabien Roussel s’est attaché à dénoncer cette insupportable « délinquance en col blanc ». « Certains disent “optimisation fiscale”. C’est plus chic, c’est légal, mais c’est tout aussi déloyal et antipatriotique », accuse le candidat PCF. « Avec ces 100 milliards d’euros, tous les ans, on peut doubler le budget de l’éducation nationale et, en même temps, supprimer la CSG ou encore financer la retraite à 60 ans, qui ne coûte que 27 milliards d’euros », assure celui qui veut récupérer cet argent. « Le vote rentable, celui qui remplira nos caisses pour vivre mieux, c’est le vote de la France des Jours heureux ! » lance-t-il, avant de détailler comment il entend « mettre le paquet ».

Si Fabien Roussel devient président de la République, le sénateur PCF Éric Bocquet sera nommé ministre de la Lutte contre l’évasion fiscale. Et le gouvernement mettra sur pied des « brigades Eliot Ness », en recrutant 30 000 agents des impôts. « Elles seront chargées de traquer les fraudeurs fiscaux jusqu’à ce qu’ils finissent derrière les barreaux », précise Fabien Roussel. Le candidat plaide aussi pour le prélèvement à la source des bénéfices des multinationales. « Avec moi, c’est l’État qui calcule le montant et il l’imposera avant que les bénéfices ne partent dans les paradis fiscaux, assure le député.  C’est possible, j’ai déjà déposé le texte de loi » à l’Assemblée nationale, prévient-il. « Je serai toujours votre soutien sur ce combat-là », affirme Nicolas Forissier, lanceur d’alerte dans le scandale de la banque suisse UBS, dans une vidéo diffusée durant le meeting.

« La casa de Roussel »

La veille, le vendredi 1er avril, le candidat communiste avait lancé l’opération « Gros poissons » pour lutter contre la fraude fiscale. Si la mise en scène et l’affiche « La casa de Roussel », inspirée d’une célèbre série espagnole, tenaient de la blague, l’initiative était très sérieuse sur le fond. Avec un sourire, plusieurs militants se sont retrouvés devant le siège de l’Autorité des marchés financiers, à Paris, en combinaisons rouges et masques à l’effigie de Fabien Roussel. « Voilà notre 1er avril : la chasse aux gros poissons est ouverte. Ce tas de billets symbolise cet argent qui manque à la République. Il y a 100 sacs contenant chacun 1 milliard d’euros. C’est votre argent, c’est notre argent, on veut le retrouver dans le progrès social, dans les services publics, dans notre pouvoir d’achat  ! » lance le prétendant à l’Élysée ceint de son écharpe de député, depuis une nacelle parée d’une banderole « Le vote contre l’évasion fiscale, c’est Roussel !» 

Le candidat poursuit sa plaidoirie. « J’accuse les fraudeurs fiscaux de piller la République  ! » assène-t-il, avant d’envoyer sur le même banc les « cabinets fiscalistes, cabinets de conseil, sociétés offshore qui font le jeu de la fraude », «  les traités européens responsables de la concurrence fiscale déloyale », ou encore « les multinationales du CAC 40 qui font le choix d’installer leur siège social dans ces paradis fiscaux ». « J’accuse aussi ce gouvernement, comme le précédent, de complicité. Sur 100 milliards d’évasion, il n’en récupère que 10, à peine 10 % », dénonce-t-il, avant de dérouler des propositions. Dont l’établissement d’une « vraie liste » des paradis fiscaux et la tenue d’une « conférence européenne » dédiée à la lutte contre la fraude. En pleine affaire McKinsey, révélée par la commission d’enquête du Sénat sur les cabinets de conseil dont la sénatrice PCF Éliane Assassi est la rapporteure, Fabien Roussel l’assure : « Voilà à quoi sert le vote communiste. C’est un vote utile pour lutter contre l’évasion fiscale.  »

« pour que l’argent serve les gens »

À côté de Lyon, samedi, le candidat s’est de nouveau indigné de cette affaire. « Passer des contrats avec des McKinsey tout en sachant qu’ils ne payent pas d’impôts ? Oui, dit le candidat Macron, c’est anormal, mais c’est légal », déplore le député. En cinq ans, 2,3 milliards d’euros au minimum ont été dépensés par l’État auprès de cabinets de conseil. Et ce alors même que la Macronie détricote la haute fonction publique et impose des cures d’austérité aux administrations… À l’inverse de ce que réalise Emmanuel Macron, « voter communiste », c’est voter pour des services publics de qualité, contre l’évasion fiscale et « pour que l’argent serve les g ens », assurent les militants réunis au meeting.

Une allusion directe à la pression du « vote utile » à gauche, qui s’amplifie à l’approche du scrutin. « J’hésite avec Jadot et Mé lenchon, mais Roussel, c’est mon choix de cœur. Il sait parler et ne renonce pas aux idéaux sociaux de la gauche », confie Pascal, qui regrette l’absence d’une union à gauche pour « empêcher Marine Le Pen d’atteindre le second tour ». « Je vais sans doute finir par voter utile. Mais la candidature communiste construit l’avenir. Fabien Roussel est la relève de la gauche radicale », mesure Jordan. « Jean-Luc Mélenchon n’a rien fait de ses 19 % de 2017. Pas question de “voter utile”. Je l’ai fait en 2012 et 2017, et cela n’a rien apporté pour changer la vie. Maintenant, je vote pour mes idées », répond Morgane. « On ne vote pas en fonction des calculs, mais pour des convictions », souligne à son tour Bernard Thibault. Dans une vidéo, l’ancien secrétaire général de la CGT a appelé à voter Fabien Roussel, rappelant que «  dès que le PCF a eu une influence dans le pays, ce sont l à que les acquis sociaux ont été les plus forts ».

« La pente est rude mais nous la grimpons. Il reste encore huit jours pour renouer avec les grands progrès et les grandes espérances dont notre pays a le secret », affirme Fabien Roussel. Ce meeting près de Lyon a marqué l’avant-dernier exercice du genre pour le candidat, d’ici au 10 avril. Le prochain aura lieu à Lille, jeudi. Pour l’occasion, ses équipes ont affrété un TGV, le « train des gens heureux », au départ de Paris. «  Je suis à vos côtés aujourd’hui et je le serai demain. Toute la force que vous mettez, c’est de la force pour se faire respecter ! » assure le candidat.

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Présidentielle. Contre la fraude fiscale, Fabien Roussel s’érige en « vote rentable »

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En meeting près de Lyon, le candidat communiste entend s’attaquer aux « délinquants en col blanc », et propose la création de « brigades Elliot Ness », chargées de récupérer les 100 milliards d’euros qui s’évaporent, chaque année, dans les paradis fiscaux.

Naïm Sakhi

Villeurbanne (Rhône), envoyé spécial.

À huit jours du premier tour, ce meeting lyonnais de Fabien Roussel fait doublement écho à l’actualité. Par les intempéries climatiques, d’abord, la neige ayant empêché plusieurs bus venus de la Loire et du Puy-de-Dôme de rejoindre les près de 4 000 personnes réunies au double mixte de Villeurbanne. Par le thème du discours, ensuite, axé sur la lutte contre l’évasion fiscale. « Passer des contrats avec des McKinsey tout en sachant qu’ils ne payent pas d’impôts ? Oui, dit le candidat Macron, c’est anormal, mais, c’est légal », déplore le communiste. Une allusion au scandale qui éclabousse l’actuel locataire de l’Élysée, autour des cabinets conseils qui ont bénéficié, en 5 ans, de 2,3 milliards d’euros de commandes publiques.

Eric Bocquet à Bercy

Durant près d’une heure, samedi 2 avril, Fabien Roussel s’est attaché à dénoncer « la délinquance en col blanc ». Un fléau qui coûte près de 100 milliards d’euros aux finances publiques. « Certains disent ’’optimisation fiscale’’. C’est plus chic, c’est légal, mais c’est tout aussi déloyal et antipatriotique », poursuit-il. Dans l’assistance, Jordan, 18 ans, approuve. « Ce n’est pas être contre les riches, mais si quelqu’un en a les moyens, il se doit d’aider la société », mesure l’étudiant. Pour ce faire, le candidat communiste entend mettre sur pied des « brigades Elliot Ness », en recrutant 30 000 agents des impôts. « Ils seront chargés de traquer les fraudeurs fiscaux jusqu’à ce qu’ils finissent derrière les barreaux », précise-t-il. « Je serai toujours votre soutien sur ce combat-là », assure le lanceur d’alerte dans le scandale de la banque suisse UBS, Nicolas Forissier, dans une vidéo diffusée en amont du discours.

Car cette lutte pour une « finance éthique » est menée de longue date par le secrétaire national du PCF qui s'est plusieurs fois illustré sur ce terrain à l'Assemblée nationale. L’intéressé plaide aussi en faveur du prélèvement à̀ la source des bénéfices des multinationales. « Avec moi, c’est l’État qui calcule le montant et il l’imposera avant que les bénéfices ne partent dans les paradis fiscaux, assure le député. C’est possible, j’ai déjà déposé le texte de loi. » Un combat qu’il confiera, s’il est élu, au sénateur PCF Éric Bocquet, au travers d’un ministère dédié. « Avec ces 100 milliards d’euros, tous les ans, on peut doubler le budget de l’Éducation nationale et, en même temps, supprimer la CSG ou encore financer la retraite à 60 ans qui ne coûte que 27 milliards d’euros », assure Fabien Roussel. « Le vote rentable, celui qui remplira nos caisses pour vivre mieux, c’est le vote de la France des jours heureux », clame le candidat du PCF.

Soutien de Bernard Thibault

Une allusion directe à la pression du « vote utile » à gauche, qui s’amplifie à l’approche du scrutin. « J’hésite avec Jadot et Mélenchon, mais Roussel c’est mon choix de cœur », confie Pascal, à l’image du quart des électeurs qui se déclare certain d’aller voter mais ne sait toujours pas quel bulletin glisser dans l’urne. Ce consultant en informatique de 57 ans regrette l’absence d’union à gauche « pour empêcher Marine Le Pen d’atteindre le second tour ». « Fabien Roussel sait parler et il ne renonce pas aux idéaux sociaux de la gauche », poursuit l’ancien militant PS. Une hésitation que partage aussi Jordan : « Je vais sans doute finir par voter utile. Mais cette candidature construit l’avenir. Fabien Roussel est la relève de la gauche radicale ». « Jean-Luc Mélenchon n’a rien fait de ses 19 % » de 2017, nuance Morgane, venue avec son bébé. Pour cette cadre territoriale de 35 ans, plus question de « vote utile » : « Je l’ai fait en 2012 et 2017 et cela n’a rien apporté pour changer la vie. Maintenant, je vote pour mes idées ». « On ne vote pas en fonction des calculs, mais pour des convictions », souligne Bernard Thibault. Dans une vidéo, l’ancien secrétaire général de la CGT a dévoilé son soutien à Fabien Roussel, rappelant que «  dès que le PCF a eu une influence dans le pays, ce sont là que les acquis sociaux ont été les plus forts ».

« La pente est rude mais nous la grimpons. Il reste encore huit jours pour renouer avec les grands progrès et les grandes espérances dont notre pays a le secret », affirme Fabien Roussel. En terres lyonnaises, ce meeting marque l’avant-dernier exercice du genre pour le candidat, d’ici au 10 avril. Le prochain aura lieu à Lille, chez le député du Nord, jeudi. Pour l’occasion, ses équipes ont affrété un TGV, le « train des gens heureux », au départ de Paris. Regardant vers l’avenir, le communiste l’assure : «  Je suis à vos côtés aujourd’hui et je le serai demain. Toute la force que vous mettez, c’est de la force pour se faire respecter. »

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L'Humanité

L’urgence démocratique est là

Éditorial

Fabien Gay

Considérons-nous que, pour exercer librement leurs choix électoraux éclairés, les citoyens et les citoyennes doivent disposer des informations nécessaires ? Au regard de la campagne électorale que nous vivons, privés de débats entre les candidates et candidats et alors même qu’une partie croissante du corps électoral boude les élections, la question mérite d’être posée.

À moins de dix jours du premier tour de la présidentielle, le président-candidat refuse le débat pour éviter le bilan de son quinquennat ; des candidats ayant obtenu leurs parrainages se voient privés de soirées avec les autres sur des grandes chaînes de télévision sous des prétextes de plus en plus discutables. Il n’y a pas loin que celles et ceux qui sont amenés à se déplacer aux urnes aient l’impression qu’on leur confisque le débat sur l’élection, donc leur choix.

Les soutiens du président-candidat se relaient pour asséner leur unique argument : « Aucun président sortant n’a fait de débats du premier tour, d’autant plus qu’il est en tête dans les sondages. Il ne va pas s’abîmer. » Fermez le ban, il n’y a rien à débattre, pas même la retraite à 65 ans, le travail pour celles et ceux qui touchent le RSA, ou encore la grande ­Sécurité ­sociale. Et s’il arrive en tête de l’élection, rien ne pourra le dévier de ces réformes annoncées mais jamais débattues, ni contredites. Le président nous a vendu le Grand Débat permanent mais, autant sur la forme que sur le fond, il ne fait que reprendre le pire du ­libéralisme économique vieux de trois siècles à l’aide d’une Constitution datant de 1958.

Contrairement à l’époque des présidents Mitterrand et Chirac, nous vivons aujourd’hui une ère d’information continue et de pseudo-débat permanent. Alors que le régime monarchique de la Ve République, le quinquennat et l’inversion du calendrier électoral ont renforcé le présidentialisme, refuser de débattre revient à priver les citoyennes et citoyens d’un choix éclairé.

Personne ne peut prévoir ni le résultat ni le taux de participation, mais l’urgence démocratique est là et le changement vers une VIe République nécessaire pour redonner du pouvoir au Parlement, aux citoyens dans la cité, aux salariés dans l’entreprise.

Cette hyperprésidentialisation a un second effet pervers. Sommés de ne pas voter pour « nos idées » pour éviter la « dispersion », il nous faudrait voter « utile », car être absent du second tour, c’est être éliminé. Alors, depuis cinquante ans, les forces qui dominent, à droite comme à gauche, utilisent cet argument au détriment des autres forces, éloignant au fil du temps une partie des citoyens du fait même de voter.

Le vote utile n’a fait que nourrir des désillusions, ­associé au « nouveau » système des primaires, véritable machine à perdre les élections – exception faite du candidat Hollande –, broyer des idées et faire du ­gagnant ou de la gagnante le « prisonnier du vaincu » – comme Pécresse de Ciotti ou Jadot de Rousseau.

Pour l’emporter, la gauche doit regagner la bataille idéologique et faire 50,1 % au second tour. En portant une campagne positive, en parlant différemment du salaire, de l’emploi, de l’énergie ou de la réindustrialisation, le candidat communiste Fabien Roussel s’emploie à redonner de l’espoir et à regagner des points sur l’abstention.

Plus haut sera le score de Fabien Roussel, plus haut sera celui de toute la gauche – permettant de gagner en cas de qualification d’un candidat de gauche au second tour. Chaque vote pour le candidat communiste n’est donc pas « perdu » mais nécessaire et vital, et comptera au mois d’avril mais aussi aux législatives, pour élire un maximum de députés communistes et, dans les mois à venir, pour conquérir les Jours heureux.

Fabien RousselPrésidentielle 2022
L'Humanité

Évasion Fiscale. Fabien Roussel déclare ouverte la pêche aux « gros poissons »

Actu

Le candidat communiste à la présidentielle et les militants du PCF se sont lancés ce vendredi dans une opération « Casa de Roussel » pour dénoncer l’évasion fiscale avec un happening reprenant en plein Paris les codes de la célèbre série.

Julia Hamlaoui

#Grospoissons, c’est un mystérieux hashtag lancé par le PCF sur les réseaux sociaux à la veille du 1 eravril. La presse, elle, est convoquée le lendemain pour une « pêche au gros » du côté du métro Grands boulevards. Le cigare et les billets de banque qu’arbore le poisson accompagnant l’invitation donnent certes un indice sur ce que prépare le candidat communiste à la présidentielle, Fabien Roussel, mais le secret demeure bien gardé.

Jour J, H-90 minutes : c’est l’effervescence place du Colonel Fabien où on joue à fond la carte de l’opération clandestine. Et pour cause les militants s’apprêtent à dérouler le scénario de « La casa de Roussel », comme le proclame l’affiche inspirée de la célèbre série mise en ligne un peu plus tard. Au troisième sous-sol du siège de la formation, c’est Olivier Marchais qui endosse le rôle du professeur. En attendant son entrée en scène, les participants continuent de s’interroger, ils ne sont pas plus au parfum : « alors qu’est-ce qu’on va faire ? », lance l’un, « il est question de déguisement, on m’a dit de prendre un sac à dos », répond l’autre.

Le rideau (un vrai, rouge et accroché au mur de béton, duquel dépassent la tête de Bernard Arnault et le logo de la BNP – un autre indice) ne tarde pas à se lever : le plan du casse est littéralement dévoilé. « Notre cible c’est l’Autorité des marchés financiers au métro Bourse, commence le coordinateur de la campagne. À 19 heures vous recevrez un SMS, commencez à converger vers le carrefour et au coup de sifflet enfilez votre combinaison rouge et… votre masque Fabien Roussel. » Applaudissement dans l’assistance.  « Ça correspond bien aux Jours heureux (le nom du programme du PCF, N.D.L.R.), on va porter un message des plus sérieux tout en se marrant », glisse Luce une communiste du 20e arrondissement parisien.

Rejoints par une autre équipe briefée dans le Val-de-Marne, les braqueurs d’un jour sont à l’heure au rendez-vous. Des trois camions qui bloquent la circulation sont sortis 100 sacs griffés des noms du Crédits agricole, de la Société générale, et autre Natixis. Tout est prêt, des « Fabien président » commencent à être scandés. La star du happening présidentiel peut arriver. « Voilà notre premier avril : la chasse au gros poisson est ouverte. Ce tas de billets symbolise cet argent qui manque à la République. Il y a 100 sacs contenant chacun 1 milliard d’euros. C’est votre argent, c’est notre argent, on veut le retrouver dans le progrès social, dans les services publics, dans notre pouvoir d’achat », lance le prétendant à l’Élysée ceint de son écharpe de député, depuis une nacelle parée d’une banderole « Le vote contre l’évasion fiscale c’est Roussel ! ».

Et le candidat d’enchaîner sa plaidoirie : « J’accuse les fraudeurs fiscaux de piller la République », assène-t-il avant d’envoyer sur le même banc les « cabinets fiscalistes, cabinets de conseil, sociétés offshore qui font le jeu de la fraude », «  les traités européens responsables de la concurrence fiscale déloyale », ou encore « les multinationales du CAC 40 qui font le choix d’installer leur siège social dans ces paradis fiscaux ». « J’accuse aussi, poursuit-il, ce gouvernement comme le précédent de complicité. Sur 100 milliards d’évasion il n’en récupère que 10, à peine 10 %. Moi président de la République, je nommerai un ministre chargé de la lutte contre la fraude fiscale », promet-il déroulant ses propositions, de l’établissement d’une « vraie liste » des pays concernés, à la tenue d’une « conférence européenne » dédiée, en passant par le prélèvement à la source des bénéfices des multinationales. Et en pleine affaire Mckinsey, révélée par la commission d’enquête du Sénat sur les cabinets de conseil dont la sénatrice PCF Éliane Assassi est la rapporteure, Fabien Roussel l’assure : « Voilà à quoi sert le vote communiste. C’est un vote utile pour lutter contre l’évasion fiscale. »

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L'Humanité

Macron, un candidat ne devrait pas faire ça

Récit

À 48 heures du premier tour, retour sur la campagne éclair choisie par le président sortant. Confiant en son socle électoral et la faiblesse de ses oppositions, Emmanuel Macron a délibérément esquivé les débats mais a été perturbé par l’affaire des cabinets de conseil.

Cyprien Caddeo

« Président autant que je le dois, candidat autant que je le peux. » En réalité, Emmanuel Macron a été candidat aussi peu qu’il l’a voulu. Décidé dès la rentrée à se présenter le plus tard possible, conscient que le rôle de capitaine à la barre du pays lui va mieux que celui de punching-ball pour ses adversaires, le président sortant a fait moins que le minimum syndical. « Les crises m’ont forgé », lâche-t-il au Figaro. La gestion du Covid puis la guerre en Ukraine lui ont surtout fourni de parfaits prétextes pour retarder son entrée dans l’arène, en plus de le crédibiliser en tant que chef de l’exécutif.

Récit. Une campagne présidentielle atone, avec des airs d’élection confisquée

Il a fallu attendre le 3 mars, soit la veille de la date limite de déclaration de candidature, pour voir l’ancien ministre de François Hollande tuer le faux suspens et se déclarer candidat dans une « lettre aux Français ». La Russie a alors envahi son voisin ukrainien sept jours plus tôt, forçant Emmanuel Macron à annuler un premier grand meeting envisagé à Marseille.

Mais peu importe, puisque le chef de l’État a de toute façon choisi l’évitement. Le 4 mars, ses équipes de campagne lance « Le Candidat », une web série hebdomadaire consacrée à sa campagne. Fait amusant, ces vidéos sont dédiées entièrement à ses pérégrinations, ignorant le travail de terrain des militants (bien moins nombreux qu’en 2017 il est vrai) et des ministres envoyés multiplier les réunions publiques.

Emmanuel Macron assume de ne pas débattre avec ses adversaires. En Macronie, on justifie la décision du Prince : un plateau à douze comme il y a cinq ans risquerait de se transformer en pugilat. Rendre des comptes devant ses adversaires, vous n’y pensez pas ? Le président préfère débattre directement avec les Français. Le format « grand débat national » est ressorti du chapeau. Problème, à Poissy, le 7 mars, la presse se rend vite compte que les citoyens « choisis au hasard » pour interroger le candidat sont pour partie des membres du conseil municipal de la ville, soutien du chef de l’État. Il réitérera l’exercice à Pau ou encore à Dijon, dans des formats plus spontanés (notamment à Pau, devant les lecteurs de Sud Ouest). Mais à Poissy, plus c’est gros, plus ça passe : les questions sont écrites à l’avance pour lui permettre de dérouler les grands axes de son programme.

Et quel programme… L’ex-banquier d’affaires démarre certes en retard, mais en trombe, et à droite toute. Deux mesures chocs parmi ses promesses de campagne : le recul de l’âge légal de départ en retraite de 62 à 65 ans, et le conditionnement du RSA à 15 ou 20 heures de travail hebdomadaire. La guerre sociale est (à nouveau) déclarée. Emmanuel Macron peut se le permettre : les sondages lui promettent une balade de santé au premier tour. Dopé par l’effet « Ukraine et chef de guerre », il est même crédité par certaines enquêtes de plus 30 % des intentions de vote.

Quand, soudain, un premier accroc. Une commission d’enquête sénatoriale, initiée par les communistes, révèle l’affaire dite McKinsey, du nom d’un de ses nombreux cabinets de conseil que le gouvernement arrose d’argent public pour des missions qui se substituent aux compétences de l’État. Le cabinet américain McKinsey, au sein duquel on retrouve ou on a retrouvé plusieurs profils proches de La République en marche (Karim Tadjeddine, Paul Midy…)… et qui ne paie pas ses impôts en France.

L’affaire embarrasse. Le programme oublie, lui, de cajoler l’électorat social-démocrate. À cela s’ajoute les dynamiques de fin de campagne de Jean-Luc Mélenchon et surtout Marine Le Pen. Le scénario idyllique de la Macronie s’enraille un peu : les courbes se rapprochent avec le RN et la victoire de l’extrême droite au second tour apparaît comme une hypothèse envisageable.

LaREM s’offre son premier et seul grand baroud militant à Nanterre, le 2 avril. La Défense Arena, 40 000 places, est remplie aux trois quarts. Emmanuel Macron s’offre une entrée à l’américaine, avec jeu pyrotechnique et interminable bain de foule. Là, son discours se veut plus social. Le « président des riches » fait applaudir les soignants, les enseignants, « ces artisans de la République », qu’il promet de mieux rémunérer. Tout en assumant le « travailler plus et travailler plus longtemps », car « il n’y a toujours pas d’argent magique ». Reste que l’événement est une incontestable réussite sur la forme. Drogué à lui-même, le président n’est jamais meilleur que quand il est seul et sans contradicteur. Le 5 avril, il refuse d’ailleurs de se rendre dans l’émission Élysée 2022 et de répondre aux questions de la journaliste de France 2 Anne-Sophie Lapix. Un déplacement dans le Finistère lui est préféré. France 2 diffuse à la place… des extraits de son super-show à La Défense, au nom de l’égalité des temps d’antenne. Il faudra attendre le 10 avril pour savoir si les Français sanctionnent ou non ce flagrant déni de démocratie.

Emmanuel MacronPrésidentielle 2022
L'Humanité

À gauche, nombre d’indécis choisiront dans l’isoloir

Actu

Coincés entre leurs convictions, les divisions entre partis et l’envie d’éviter le même second tour qu’en 2017, les électeurs de gauche se montrent très hésitants cette année.

Aurélien Soucheyre

Que se passe-t-il dans la tête des électeurs de gauche ? À quelques jours du premier tour, ils sont à peine plus d’une moitié à être certains de leur vote, et ce quel que soit l’institut de sondage. Ainsi, 50 % de ceux qui ambitionnent de voter Fabien Roussel précisent qu’ils pourraient changer d’avis une fois dans l’isoloir. Et 58 % des électeurs qui prévoient de se saisir d’un bulletin au nom de Yannick Jadot se disent capables de changer d’avis au dernier moment. Des chiffres stables depuis des mois. Seul Jean-Luc Mélenchon progresse sur ce plan, puisqu’il est passé en quelques semaines de 66 % à 79 % d’électeurs potentiels se disant définitivement convaincus de voter pour lui.

« Un œil sur les sondages »

Malgré cette évolution notable pour l’un des candidats, la volatilité observée à gauche reste très forte pour les autres, ce qui rend le scrutin de dimanche d’autant plus illisible. « J’hésite sans cesse entre Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel. Entre se donner une chance de battre Le Pen ou donner du poids à une candidature qui reconstruit la gauche », souffle ainsi Bouchra, juste après avoir vu le candidat communiste en déplacement au marché de Gentilly (Val-de-Marne). « D’un côté, je suis plus proche du projet de Roussel, notamment sur le nucléaire, et puis Mélenchon n’a rien fait de ses 19 % en 2017. Mais, d’un autre côté, éliminer Le Pen d’emblée, puis avoir une confrontation et un débat public entre Mélenchon et Macron au second tour, c’est tentant », ajoute-t-elle. Le candidat insoumis est d’ailleurs celui qui bénéficie le plus d’un « vote de barrage » ou « vote contre », au premier tour, puisque 21 % de ceux souhaitant voter pour lui disent le faire afin d’empêcher un autre candidat d’y accéder, selon les enquêtes d’opinion. Bouchra n’a pas rejoint ces électeurs-là. Elle hésite encore. « Je garde un œil sur les sondages et je verrai au dernier moment », conclut-elle.

Une indécision qui se retrouve de la sortie de la station de métro Jules-Joffrin jusqu’à la fin de la rue commerçante du Poteau, à Paris, où militants PCF, FI, EELV et PS tractent régulièrement. « Moi, ne me demandez pas, je vote Hidalgo, je suis déjà prêt à prendre une claque  ! » assène Gérard, quand d’autres électeurs historiques du PS confient hésiter entre Roussel, Mélenchon et Jadot. « Je change d’avis tout le temps. Un coup, je me dis que mon vote naturel va à Yannick Jadot ; un coup, je me dis qu’à en croire les sondages, si je veux qu’il y ait un candidat qui défende la bifurcation écologique au second tour, il va falloir que je vote Mélenchon, même si je ne peux pas le supporter. Et puis, je me dis que, de toute façon, Mélenchon va rater le second tour, alors je repars sur Jadot, et mon raisonnement tourne en boucle », confie Marc.

« Si c’est juste pour faire barrage…»

« C’est perdu d’avance. Mélenchon sera en haut d’un champ de ruines, dont il est l’un des grands responsables, avec François Hollande. Alors moi, je vote pour repartir sur des bases saines. J’ai toujours voté PCF, et la gauche a besoin d’un PCF fort. Dans son histoire, elle n’a jamais rien fait de bien sans ce parti », mesure pour sa part Fanny, qui trouve que Fabien Roussel a réussi sa campagne. « Il risque de se faire siphonner un peu à la fin. L’argument du vote utile en faveur de celui qui est en tête à gauche, ça marche toujours, surtout quand l’extrême droite est en embuscade. Mais le fait que Mélenchon ne soit pas clair sur sa consigne de vote en cas de duel Macron-Le Pen, franchement, ça ne me donne pas envie de voter pour lui », regrette Paolo, qui ne sait toujours pas ce qu’il fera le 10 avril.

Par rapport à 2017, le nombre de Français ne se déclarant pas certains d’aller voter a augmenté de 11 %. « Je n’ai pas trop suivi cette année. Je m’en fous un peu. On sait très bien que Macron et Le Pen sont donnés devant depuis des mois, mais la gauche n’a rien tenté pour gagner cette élection. J’aurais bien voté Taubira. Une candidature de rassemblement avec un programme qui va à tout le monde à gauche, c’était une bonne idée. Je n’ai pas compris pourquoi personne n’a suivi », regrette Stéphanie, qui ira sans doute voter « pour faire barrage à Le Pen, quand même ». « Si c’est juste pour faire barrage, je vais plutôt attendre le second tour et voter pour un candidat qui me plaît au premier tour, reste à savoir qui entre Jadot et Hidalgo, car c’est un peu la même chose, non ? » expose ensuite Valérie. Sa fille, qui n’a pas encore le droit de vote, à deux mois près, lève les yeux au ciel. « Moi non plus, je ne sais pas ce que j’aurais fait car les partis de gauche se font la guerre pour rien, alors que l’urgence est là ! » tance-t-elle.

Présidentielle 2022gauche
L'Humanité

Bilan : le retour des inégalités « naturelles »

Chronique

Pierre Serna

Avant de songer aux deux derniers candidat·e·s dans la course pour l’Élysée, il s’agit de ne pas oublier ce qui n’a cessé d’être pointé dans la politique de l’extrême centre durant le quinquennat : tout faire pour reproduire le second tour de 2017, en espérant que la médiocrité de la représentante de l’extrême droite construise le boulevard d’une réélection facile. Entre-temps, le réel et les conséquences d’une politique néolibérale dévastatrice sont venus quelque peu gripper le projet. En effet, en tant que candidat longtemps invisible, le président Macron doit assumer son bilan.

Concrètement, en défendant cette vision des premiers de cordée comme moteurs de la société, en défendant systématiquement la caste des oligarques qui désormais s’avancent dans le contrôle systématique des médias, le président a rompu un pacte démocratique et républicain dont il est le garant. En sabotant l’égalité des chances par la déstructuration permanente de l’éducation nationale, de l’université et de leurs diplômes, les inégalités se sont creusées, jusqu’à devenir « naturelles », comme une logique d’une lutte pour la survie, comme une règle prétendue imparable du monde tel qu’il est. La déconstruction des services publics, la dernière affaire McKinsey, dévoilant l’authentique système d’une République s’en remettant à des sociétés privées et incompétentes, démontrent que l’État entre dans un système de vénalité, comme avant 1789.

Tournant le dos au projet émancipateur d’une République démocratique et sociale, refusant la construction d’une société où les richesses sont à partager de façon équitable, ne prenant même pas la peine de cacher les préférences systématiques dans les nominations aux plus hauts postes, notamment dans le domaine de l’audiovisuel, le président a renforcé une politique de la verticalité. En ne cherchant même pas à créer de l’empathie avec un peuple qui a manifesté son désarroi, il a encore renforcé le poison de cette monarchie républicaine qu’est devenue la Ve République. Face à cette construction d’une société hiérarchisée et bloquée, trop visible pour ne point provoquer une colère légitime, sa réélection devient plus difficile.

Vénalité, privilèges, mépris de caste, fatalisme conservateur, refus d’une démocratie participative et, désormais, aveuglement écologique quand l’urgence à proposer une autre société, fondée sur les nouveaux droits du vivant, montre que, de l’extrême centre, la France macronienne est devenue réactionnaire et, désormais, assume des idéaux contre-révolutionnaires. Voilà le bilan de l’extrême centre qui s’imaginait une victoire jupitérienne.

Présidentielle 2022pierre serna
L'Humanité

« Le Pen et Zemmour sont les deux faces d’une même pièce »

Entretien

À la veille du premier tour, le danger que le « camp national » – selon l’expression de Marine Le Pen – ne s’impose n’a jamais semblé aussi prégnant. Il a dicté ses thèmes dans le débat et la cheffe du RN a adouci son image et son discours. En façade tout au moins.

Benjamin König

Raphaël Llorca Doctorant à l’EHESS en philosophie du langage et expert à la Fondation Jean-Jaurès

C’est à Perpignan, plus grande ville dirigée par le RN avec Louis Aliot, que Marine Le Pen a tenu ce jeudi son dernier meeting. La fin d’une campagne marquée par l’émergence d’Éric Zemmour, qui a apporté à la cheffe du RN de potentielles réserves de voix, une médiatisation sans précédent des thèmes de l’extrême droite, mais aussi – par contraste – une image de sérieux et de modération. Une dissimulation qui cache un danger mortel : la possibilité de voir l’héritière du FN accéder à l’Élysée. Auteur du récent ouvrage les Nouveaux Masques de l’extrême droite (éditions de l’Aube, février 2022), Raphaël Llorca décode les stratégies et les évolutions qui ont conduit à voir l’extrême droite aux portes du pouvoir.

Dans une note de la Fondation Jean-Jaurès, vous écrivez que cette campagne restera comme celle qui a étendu plus que jamais la sphère d’influence de l’extrême droite. De quelle façon et pour quelles raisons ?

Tout d’abord, il y a le constat arithmétique. Marine Le Pen a de grandes chances de faire un meilleur score qu’en 2017, mais avec un Éric Zemmour en plus. Au premier comme au second tour, l’extrême droite n’a jamais été aussi puissante. Ce qui me frappe, c’est sa capacité, dans une bataille de long terme qui semble se cristalliser sur les douze derniers mois, à imposer ses mots, ses images, ses raisonnements. Je pense à l’expression « grand remplacement », longtemps cantonnée à une frange marginale, et qu’une partie de la droite républicaine a reprise. Dans le jargon des communicants, on parle d’élargissement de la fenêtre d’Overton (théorie qui situe les idées et opinions considérées comme acceptables dans le débat public – NDLR). Première conséquence : les discussions des thèmes radicaux dans le débat public ont explosé. La seconde est que, par effet de contraste, toutes les propositions historiques de Marine Le Pen apparaissent comme modérées, adoucies. On ne discute même plus des conséquences philosophiques et idéologiques de la préférence nationale, on ne parle pas non plus de l’interdiction du voile dans l’espace public. On se rend compte qu’Éric Zemmour a été d’une aide assez extraordinaire pour Marine Le Pen. Sur la guerre en Ukraine, il a aussi servi de paratonnerre.

Elle ne parle pas de « grand remplacement » mais de « dissolution du peuple français »… Comment analysez-vous cette nouvelle stratégie de la dissimulation, alors que les fondamentaux sont là : préférence nationale et référendum contre l’immigration ?

Son analyse est de dire : « Quand la société est d’accord avec mes idées, la brutalité devient inutile. » C’est sa différence avec Zemmour. Au fond, elle peut conserver la charge radicale de son programme tout en la neutralisant, en multipliant les signes d’unité, d’adoucissement, et même, pour reprendre l’expression malheureuse de Darmanin, de « mollesse ». Mais il faut insister sur trois points quand on parle de son programme : le référendum sur l’immigration, l’interdiction du voile dans l’espace public et la préférence nationale, qui est une rupture majeure de l’égalité des citoyens. Le tout accompagné d’une forme de sérénité, de rires, de « cocooning », qu’elle a beaucoup travaillée : rien n’est laissé au hasard. Il faut faire abstraction des horreurs qu’a prononcées Éric Zemmour pour retrouver une capacité d’indignation sur des points de programme défendus par Marine Le Pen.

Précisément, le fait qu’il y ait une « hydre à deux têtes » marque une nouveauté dans cette campagne ?

Je parle à ce sujet de « deux faces d’une même pièce », en rappelant la citation de Guy Debord : « Pour que le spectacle fonctionne, il faut qu’il y ait de fausses oppositions. » À force de vouloir les distinguer, les comparer, on oublie qu’il y a une différence de degré, mais pas de nature.

D’ailleurs, dans son entretien au Figaro, Marine Le Pen parle à nouveau « d’unité du camp national », regrettant la candidature de Zemmour…

Il ne faut pas s’y tromper : demain, si Marine Le Pen est présidente, son gouvernement fera de la place aux zemmouristes. Les deux sont en tandem. Je parle dans le livre de force centrifuge et force centripète : l’une part de la marge pour s’adresser au centre et cherche à gagner des franges plus modérées de la société, l’autre (Zemmour) veut radicaliser le centre de la société, les 40 % de Français qui ne s’estiment ni modérés ni radicaux, notamment la bourgeoisie patriote. Cet électorat n’a jamais pensé voter Le Pen, pour des raisons sociologiques et culturelles, et a une tradition intellectuelle d’extrême droite, avec Maurras, Bainville. Zemmour apporte ainsi à Marine Le Pen des réserves de voix dont elle ne disposait pas jusqu’ici.

Après la « dédiabolisation », la stratégie de Marine Le Pen tend vers une « normalisation ». Comment la désamorcer, quand les alertes sur les dangers qu’elle représente et les appels au front républicain semblent inopérants ?

Elle s’est arrogé la carte de la « campagne thérapie » qui historiquement n’est pas celle de l’extrême droite, et qui est très difficile à déconstruire car elle entre en résonance profonde avec l’état de la société. Marine Le Pen vient coller aux émotions dominantes du pays en essayant d’accompagner dans ce registre les Français. Une façon de déconstruire cette posture est de prendre le contrepied de cette image de psy démago qui brosse dans le sens du poil les pulsions de ses patients.

Pour la gauche, quelles sont les réponses à apporter pour déconstruire ce récit ?

Retrouver cette capacité d’indignation sur le programme de Marine Le Pen, qui est aujourd’hui banalisé. Ce ne sera pas suffisant, mais c’est nécessaire. Deuxième élément : mener la bataille de l’émotion, ne pas lui laisser le monopole de la compréhension émotionnelle de la société. Enfin, s’attaquer à sa stratégie du « cocooning », qui vise à endormir le front républicain. Elle parie non pas sur une conquête d’électeurs, mais sur le fait que, notamment au second tour, des gens de gauche ne votent pas Macron. Il ne faut pas leur jeter la pierre, et Macron a une énorme responsabilité, mais le problème est qu’elle joue à plein là-dessus. Si le loup entre dans la bergerie, il sera trop tard.

Extrême droiteMarine Le PenÉric ZemmourPrésidentielle 2022
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Récit. Une campagne présidentielle atone, avec des airs d’élection confisquée

Récit

Pandémie mondiale, guerre en Ukraine, course aux sondages, gauche souvent inaudible, duel à l’extrême droite médiatisé à outrance… la présidentielle 2022 semble s’être jouée dans une sorte de désintérêt général, des éléments venant empêcher le nécessaire débat de fond.

Aurélien Soucheyre

Le langage est loin d’être soutenu mais on ne saurait lui donner complètement tort. « C’est une campagne de merde !  » s’indigne Jean Lassalle au sujet de la présidentielle de 2022. Ce regard cruel n’est pas seulement porté par un candidat à l’Élysée lui-même. C’est aussi le ressenti de nombre de Français, qui, à quelques jours du premier tour, ont l’impression que la « grande explication » et la promesse de débat démocratique consubstantielle d’une telle élection leur sont passées sous le nez. L’un après l’autre, des éléments perturbateurs sont venus empêcher les échanges de fond dans une succession, certes, inattendue, mais suffisante pour dévitaliser un système démocratique déjà plus que balbutiant. Récit, par étape, d’une campagne empêchée.

L’ombre du Covid

Tout a très mal commencé, dès l’automne 2021. En résumé, la pandémie était toujours là, mais l’espoir d’un « monde d’après », né durant le premier confinement, s’était déjà envolé. Les failles et injustices béantes de notre modèle de société mises en lumière par le Covid s’étaient comme normalisées. Seuls restaient les restrictions contre les libertés publiques, les freins à tracter, faire du porte-à-porte, organiser des grands meetings et tenir des réunions publiques, en plus de la crainte à venir d’une nouvelle vague – ce qui fut le cas avec le variant Omicron. Certes, il restait bien les réseaux sociaux et la télévision pour parler d’écologie, de justice sociale, de service public, de souveraineté industrielle et alimentaire, mais c’est là qu’un nouveau diable est sorti de la boîte de Pandore : Éric Zemmour.

La zemmourisation des débats

L’éditorialiste d’extrême droite est ouvertement pétainiste, misogyne et xénophobe. L’avenir ne lui promet qu’une chose : les poubelles de l’histoire, dont il vient, un temps, de ressortir. Et pourtant, le cercle médiatique se met à tourner en boucle autour de lui dès septembre 2021. L’agenda politique, donc le débat public, se retrouve vampirisé par les sorties du candidat sur les « prénoms français » et par sa promotion du concept détestable et mensonger de « grand remplacement ». Les projecteurs se braquent même sur le « duel » à l’extrême droite entre Éric Zemmour et Marine Le Pen, avec chaque jour un nouveau sondage les donnant pendant des mois et des mois au coude-à-coude.

La gauche renvoyée à ses divisions

Embourbée depuis cinq ans, voire dix ans, la gauche reste globalement hors des radars à l’automne, puis pendant l’hiver. À chaque fois que l’un de ses candidats arrive avec une proposition forte sur les salaires, la retraite, la transition écologique, la première question des journalistes vient invariablement renvoyer la gauche à ses divisions : « La gauche a de nombreux candidats, tous donnés éliminés dès le premier tour. Pourquoi ne pas vous unir ? » Cette question du rassemblement, posée sans cesse pendant des mois et des mois, va venir installer l’idée que la gauche a déjà perdu et qu’elle n’est pas venue pour gagner. Qu’elle joue davantage sa recomposition que la conquête du pouvoir. Ce qui peut avoir un effet démobilisateur. L’organisation de la primaire populaire, fin janvier 2022, qui verra Christiane Taubira s’imposer avant qu’elle ne jette l’éponge, installe elle aussi une nouvelle séquence médiatique durant laquelle seule la dispersion de la gauche est interrogée, au-delà de son programme.

Des primaires désertées

Très peu investis dans les différentes primaires organisées, avec des participations très basses chez EELV, fin septembre, et surtout chez LR, début décembre (à peine plus de 100 000 votants dans les deux cas), les électeurs semblent alors se détourner du scrutin qui s’annonce. Le débat s’enlise dans une sorte de ventre mou. Valérie Pécresse, coincée entre d’un côté Emmanuel Macron et de l’autre l’extrême droite, ne trouve aucune mesure marquante à défendre, si ce n’est sa reprise du pseudo-concept de « grand remplacement », lors d’un meeting catastrophique mi-février, qui tient plus de la farce et renforce l’impression que cette campagne est une supercherie. Les jours s’égrènent et certains candidats marquent des points, notamment Fabien Roussel, qui réalise une percée, là encore mi-février, en expliquant qu’il souhaite que tout le monde puisse manger des produits sains, de bonne qualité et locaux. Il invite, comme Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot et Anne Hidalgo, à augmenter les salaires. Mais ce sentiment étrange que la campagne n’a toujours pas commencé, et qu’elle pourrait ne jamais décoller, semble s’installer durablement.

La guerre en Ukraine

Et c’est là, le 24 février, qu’un nouveau coup de massue s’abat, avec l’invasion russe et le déclenchement de la guerre en Ukraine. L’avant-dernier rapport alarmant du Giec sur la situation climatique passe d’ailleurs complètement inaperçu. Et Emmanuel Macron, qui n’était toujours pas entré en campagne, s’envole mécaniquement dans les sondages. Sa posture de chef d’État, de pôle de réassurance, qui s’était déjà confortée lors de la crise sanitaire, s’en trouve de nouveau renforcée, avec cette idée très présente dans les enquêtes d’opinion qu’« on ne change pas de capitaine dans la tempête ». La guerre en Ukraine monopolise alors tous les débats. Chaque candidat tente pourtant de montrer que son programme, tant sur les relations internationales, sur les politiques de souveraineté énergétique et alimentaire, sur l’Union européenne et l’Otan, est le bon.

Un président sortant qui refuse le débat

Le match paraît alors plié. Et il est assez curieux de constater comment il a semblé l’être tout du long, alors même que les Français disent majoritairement ne pas vouloir d’un second tour opposant une nouvelle fois Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Le président sortant, qui se déclare enfin début mars, semble lui-même persuadé de marcher sur l’eau. Non seulement, il refuse de débattre avec les autres candidats, mais il rejette même l’idée d’une interview par Anne-Sophie Lapix sur France 2. Une attitude qui condense son mépris des Français et son caractère monarchique de par son refus non seulement d’être contesté, mais même d’avoir à répondre à la moindre question qu’il pourrait trouver dérangeante.

Le chef de l’État, qui aurait pu être plombé par son bilan, s’enivre de lui-même à force de voir les planètes s’aligner de nouveau en sa faveur, et croit alors qu’il pourra l’emporter les doigts dans le nez, même en proposant tout et n’importe quoi. C’est là que, sûr de son fait, il indique à la mi-mars qu’il décalera l’âge de départ à la retraite à 65 ans. Et la proposition s’abat alors sur la tête des Français, quasiment comme une fatalité. Pendant des semaines, le président de la République n’apparaît pas comme l’un des candidats les plus antisociaux qui soient, mais comme celui qui dialogue avec Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky dans le but d’éviter le pire et de mettre fin à la guerre. Ce qui a pour effet d’anesthésier la campagne française.

Les sondages plutôt que les programmes

La situation politique semble alors bloquée. Pourra-t-elle se retourner au pied du mur ? C’est ainsi, début avril, quelques jours avant le scrutin, que le dernier rapport du Giec est tombé : il ne reste plus que trois ans pour tout changer si l’humanité veut éviter la catastrophe climatique. Et c’est alors que les Français réalisent, peut-être, qu’ils n’ont qu’à peine parlé de cette question pendant la campagne, comme tant d’autres… Beaucoup disent d’ailleurs n’avoir suivi la présidentielle qu’à travers les sondages, comme une course de petits chevaux. Beaucoup disent aussi qu’ils détermineront leur vote en fonction de ces sondages, au dernier moment. Près de 30 % disent vouloir s’abstenir. Et près de 30 % de ceux qui se disent certains d’aller voter ne sont pas encore sûrs de leur vote. Un désarroi qui en dit long sur la tenue de la campagne.

Un troisième tour social ?

Reste à savoir si un réveil est à espérer. Le fait que Macron se soit mis à baisser dans les sondages peut indiquer que son état de grâce se termine, et que sa proposition sur les retraites est finalement entrée dans les oreilles, suffisamment pour provoquer des envies de refus. Une certaine latence fait que, même l’affaire McKinsey, à la suite de la commission d’enquête sénatoriale initiée par les communistes, a rattrapé le président, mais plusieurs jours après la présentation de ses résultats, le 17 mars. Comme s’il existait des temporalités différentes entre la sortie d’une information et sa concrétisation dans les esprits… Reste une certitude : si jamais le jeu électoral s’avérait se dérouler comme le prévoient les sondages, les Français n’en auront pas fini pour autant avec la politique, malgré cette campagne atone. « Non seulement le premier tour du 10 avril n’est pas joué d’avance, tout comme le second. Mais il est, de plus, fort possible que le troisième tour soit social et se joue dans la rue, avec de grandes mobilisations citoyennes, passé l’élection », prévient le politologue Jérôme Fourquet.

Présidentielle 2022
L'Humanité

Quelle est la nouvelle logique économique des « Jours heureux » ?

Agoras

Fabien Roussel se distingue dans le débat de l’élection présidentielle sur les questions liées au travail et à l’emploi. Cette démarche très singulière sous-tend un programme économique cohérent et chiffré qu’il présente aux suffrages des électeurs.

Pierre Chaillan

Concomitante à la crise sanitaire et ses enseignements, cette campagne électorale du premier tour aura été marquée par le retour d’un débat politique autour de la réponse aux besoins sociaux et à la question du pouvoir d’achat. Les propositions audacieuses de Fabien Roussel auront irrigué cette nouvelle prise de conscience qu’il n’est plus possible de mener une politique austéritaire et que les moyens existent pour insuffler d’autres choix économiques. Trois militants et acteurs politiques et sociaux donnent les clés de cette dynamique des « Jours heureux ».

Qu’est-ce qui différencie le programme des « Jours heureux » et en fait la cohérence ?

Frédéric Boccara Le projet répond d’abord aux besoins sociaux et écologiques (emploi, salaires, retraites, services publics, pouvoir d’achat, nouvelle production…). Pour cela, nous rompons avec l’austérité et « commençons par l’emploi », la formation et les salaires dans les services publics (hôpital, éducation, justice, culture, recherche…) et dans les entreprises (productions nouvelles, écologiques et sociales). Ces emplois vont progressivement créer des richesses. Il faut pour cela qu’ils soient appuyés par un effort massif de formation et par des investissements matériels efficaces – créateurs d’emploi, de valeur ajoutée –, économisant carbone et matières. Les travailleurs vont créer les richesses avancées, dépensées en début de quinquennat, soit, au bout de cinq ans, 650 milliards de PIB supplémentaires et 5 millions d’emplois. Notre logique est celle d’un double choc : de demande (revenus, dépenses) et d’offre efficace (production s’appuyant sur l’emploi, la formation et l’investissement efficace). Le développement qui s’ensuit va ensuite s’autoentretenir. Dans notre logique, l’emploi est créateur de richesse, au lieu d’être un coût ou un simple résultat de l’activité… Nous inversons les fins et les moyens. C’est révolutionnaire. En commençant par l’emploi, nous donnons sa pleine puissance créatrice au travail humain. Car l’emploi, ce n’est pas seulement « du travail », comme le prétend Emmanuel Macron avec la création de France Travail, qui sonne comme une injonction : « France, travaille ! Et tais-toi ! » L’emploi, c’est un statut, c’est une situation dans un collectif, une possibilité de coopérer pour réaliser un service ou une production. L’emploi, ce sont des protections. L’emploi, c’est un salaire. Bref, tout un ensemble de dispositifs qui permettent de donner au travail sa pleine créativité et son efficacité. Il faut aussi former massivement. Nous proposons des prérecrutements massifs, notamment dans la santé et l’éducation nationale, ainsi qu’un revenu étudiant pour toutes et tous. L’industrie aussi crève du manque de formation de qualité.

Marie-Claire Cailletaud La logique du programme les « Jours heureux » est profondément marxiste. Elle part du principe que c’est le travail qui crée les richesses et que celles-ci doivent être mises au service de toute la société, de l’intérêt général, des services publics. Pour cela, chacun doit avoir accès à un emploi pour participer à cette création de richesse collective, grâce à un travail émancipateur, utile socialement. Fabien Roussel parle du travail, mais en revenant aux racines comme c’est indiqué dans l’article 5 de la Constitution de 1946 : « Chacun a le droit de travailler et d’obtenir un emploi. » C’est fondamental ! Il permet de prendre le contre-pied de théories mortifères. Après la société postindustrielle et l’entreprise sans usines, qui ont fait tellement de dégâts et ont justifié la désindustrialisation massive de notre pays et fragilisé toute l’économie, on nous ferait maintenant le coup de la fin du travail ou de l’entreprise sans travailleurs… La proposition de construction d’un droit universel à l’emploi et à la formation mettant en place les mécanismes de sécurisation du travailleur en lui permettant d’alterner les périodes de travail et de formation percute le besoin du capitalisme d’avoir une armée de réserve de chômeurs pour fonctionner, mettre en concurrence les uns et les autres. Ceux qui travaillent et ceux qui sont au chômage ou encore les travailleurs français et immigrés. Les propositions des « Jours heureux » permettraient de travailler tous, mieux et moins.

Liêm Hoang-Ngoc Le programme de Fabien Roussel fixe l’horizon de « Jours heureux » pour les travailleurs, car eux seuls créent la richesse. Il propose de rémunérer la force de travail à sa juste valeur et de réduire la peine au travail tout au long de la vie. Il met l’activité économique au service de l’intérêt général en développant les services publics et en relocalisant les activités utiles à la nation. Les salaires, la dépense publique, l’impôt, l’industrie, les nationalisations, les 32 heures, la retraite à 60 ans ne sont plus des gros mots. La philosophie de ce programme est de permettre aux salariés de se réapproprier peu à peu le fruit de leur travail. En leur octroyant de nouveaux droits dans le conseil d’administration des entreprises, il instaure un contrôle plus collectif de la production. Il rétablit la justice fiscale, envisage de renationaliser des entreprises stratégiques et se distingue à tous égards des politiques actuellement menées au bénéfice de la rente financière.

Quels sont les principaux leviers à actionner pour réussir cette politique de transformation sociale ?

Frédéric Boccara Il faut deux choses : de l’argent, pour créer tout de suite les emplois, augmenter les salaires, les minima sociaux ; et changer la façon de faire des entreprises et des banques, leur gestion et leur utilisation de l’argent. L’argent de tous les profits du CAC 40 n’y suffirait pas (137 milliards) ! Notre programme prévoit 143 milliards de dépenses publiques supplémentaires dès la première année et 237 par les entreprises. Il faut donc faire des avances, par le crédit bancaire. Les milliards de la BCE à 0 %, et ceux des banques doivent être utilisés pour cela, pas pour le capital ! Ce mouvement sera appuyé par une réforme de la fiscalité, une réorientation des aides publiques et une consolidation des cotisations sociales (et non de la CSG). Il faut dans le même temps des réformes de structure pour changer la façon de faire des entreprises et des banques, sinon il en sera comme avant et l’argent ira au capital. Nous en proposons cinq principales : nouveau service public de l’emploi et de la formation, nationalisations avec des pouvoirs aux travailleurs, pôle financier public pour un autre crédit, conférences permanentes et nouvelles institutions démocratiques de planification, de financement et de suivi des engagements des entreprises et des banques, en enfin, un fonds de développement économique, social et écologique. Dans le même temps, nous tendons la main à tous les pays pour de nouveaux traités internationaux de coopération et de développement des biens communs. Baisser le coût du capital et changer l’utilisation de l’argent par des réformes de structures à l’appui des luttes, aucun autre programme ne le propose. Ni la droite (baisser le « coût du travail »), ni l’extrême droite (dénoncer le coût du « voisin », immigré ou allocataire), ni de gauche (baisse « sympa » du coût du travail payée par l’État, pour EELV et le PS ou, pour Jean-Luc Mélenchon, un « pari » soumis à la bonne volonté du patronat et des entreprises, l’État payant « en dernier ressort »).

Liêm Hoang-Ngoc Trois leviers devront être mobilisés. D’abord, le levier financier : tant que nos concitoyens préféreront rester dans l’euro, il faudra proposer de suspendre définitivement le pacte de stabilité, qui empêche les gouvernements de changer la vie « quoi qu’il en coûte ». La renégociation du pacte est, cette année, à l’ordre du jour des travaux du Conseil de l’Union européenne. Le président élu en mai doit creuser ce chantier. Il doit demander la remise à plat des textes encadrant le régime des aides d’État. Car, dans l’euro, puisque les États ne peuvent pas dévaluer leur monnaie nationale en cas de déséquilibre extérieur, ils doivent pouvoir mobiliser la politique industrielle pour redessiner le tissu productif de leurs économies respectives. Enfin, la BCE ne doit pas cesser ses programmes de rachats de dettes (ce qu’elle vient malheureusement d’annoncer), afin de permettre aux États de financer à bas taux d’intérêt la transition écologique et les relocalisations. Ensuite, le levier social : les réformes sociales proposées devront être appuyées, comme en 1936, par une mobilisation syndicale permettant d’inverser le rapport de forces dans la négociation sociale. Et enfin, le levier politique : les idées économiques libérales se sont malheureusement propagées dans notre camp au cours de ces trente dernières années. Le programme économique défendu par la gauche sociale et républicaine, aujourd’hui porté par Fabien Roussel, doit redevenir majoritaire au sein de la gauche. Toute la gauche républicaine et sociale doit pour cela commencer par se rassembler pour mener campagne commune dès les prochaines élections législatives.

Marie-Claire Cailletaud Pour réussir cette profonde transformation sociale, remettre au centre l’humain, il faut redresser l’économie et prendre la main sur le secteur productif afin que les fruits du travail servent l’intérêt général. Cela ne se fera pas sans réindustrialiser le pays, qui a vu son industrie fondre comme neige au soleil. Les grands groupes préfèrent aller produire là où l’exploitation des hommes leur est la plus aisée, et sans se soucier des dégâts environnementaux causés par la production et la circulation des marchandises. L’industrie au plus près des besoins, dans une économie circulaire, boostée par la recherche et des collectifs de travail stables et créatifs, acteurs des décisions dans l’entreprise, fournira les biens et services pour améliorer la vie de chacun. Nous aurons besoin pour cela du sang de l’économie, l’énergie. Cette question, déjà centrale avant la guerre en Ukraine, revient en force sur le devant de la scène. Nous n’avons pas le choix. Pour notre indépendance énergétique, la réponse aux besoins des populations, la réindustrialisation du pays tout en sortant des énergies carbonées, nous aurons besoin de produire plus d’électricité. De l’électricité bas carbone et pilotable. En cela, le programme des « Jours heureux » est le seul à porter clairement cette question : oui, nous aurons besoin d’une filière industrielle du nucléaire, aucun autre candidat à gauche ne porte cela, mais dans un grand service public, avec un statut de haut niveau pour tous les salariés, permettant une appropriation sociale du secteur. Ce que ne porte aucun candidat de droite.

L’objectif affiché est de vivre des « Jours heureux ». En quoi peut-on parler d’un projet de société et même d’une véritable révolution anthropologique ?

Marie-Claire Cailletaud Vivre les « Jours heureux » est déjà un formidable projet de société en lui-même. Parler de bonheur et d’espérance fait du bien dans la morosité et la période anxiogène traversée, dans une société fracturée qui va jusqu’à trier les réfugiés… Le bonheur, c’est contagieux ! Plus fondamentalement, le programme présenté prend à bras-le-corps la nécessité de produire et consommer autrement en conjuguant cause écologique et cause anthropologique afin que l’homme vive bien et en harmonie avec la nature. C’est donc bien un changement d’ordre civilisationnel. Pour cela, il faudra que ce projet collectif soit encore mis en débat démocratiquement afin qu’il soit partagé. Il faut arriver à rendre hégémoniques, dans la tête d’un plus grand nombre, des grandes propositions du niveau de la Sécurité sociale, dont l’obtention par des luttes massives et victorieuses cranterait la sortie du capitalisme. Sortir du capitalisme pour aller vers les biens communs, passer du « capitalocène » au « communocène », c’est un beau projet.

Liêm Hoang-Ngoc L’esprit des « Jours heureux » est celui du programme du Conseil national de la Résistance (CNR). Celui-ci était porteur, pour reprendre les termes de Bernard Friot, d’îlots de « déjà-là » communistes : la Sécurité sociale gérées par les travailleurs, les services publics, les entreprises et les banques nationales, le plan indicatif, le Code du travail, etc. Cet esprit a également imprégné le programme commun, qui était la poursuite du programme du CNR. Contrairement à la propagande officielle, la politique qui s’en est inspirée en 1981 était pertinente. Elle fut piteusement abandonnée lors du tournant de la rigueur, opéré en 1983 pour ancrer le franc au mark dans la perspective de la monnaie unique, alors promue par Jacques Delors, le ministre des Finances de l’époque. Quarante ans plus tard, le « peuple de gauche » dit désormais « non à l’Europe libérale ! »   et demande simplement à ses représentants de s’unir et de travailler à l’élaboration d’un nouveau programme commun, adapté aux urgences sociales et planétaire du XXIe siècle. Il faut remercier Fabien Roussel d’avoir créé les conditions de ce rassemblement et de ce travail au sein du Conseil national de la République (CNR).

Frédéric Boccara La démocratie est au cœur de ce projet pour donner un sens au travail mais aussi à la vie en société, qui exige une réduction massive du temps de travail. Le projet de sécurité d’emploi ou de formation, d’éradication du chômage, ne nie pas le travail, mais pour une émancipation bien au-delà du travail, sans s’y enfermer avec l’immense enjeu des services publics. En mettant la formation et la sécurité en son cœur, la société se donnerait aussi comme but le développement de chacun et chacune. Les  « Jours heureux »,   c’est un sacré défi face à la domination du capital, pour des idées qui vont nourrir autant les élections que les luttes à venir et les constructions qui s’ensuivront.

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L'Humanité

Le sens de la démocratie

Éditorial

Sébastien Crépel

Le poison du présidentialisme aura fait son œuvre sans relâche jusqu’aux dernières heures de la campagne. D’abord en promettant depuis des mois, par le jeu d’un mode de scrutin qui écarte les voix de dizaines de millions d’électeurs d’un tour à l’autre, la réédition du duel final de 2017 Macron-Le Pen, dont la majorité des Français ne veulent pas. Et même quand est apparue une lueur d’espoir de déjouer ce funeste scénario au second tour, que croit-on qu’il advint ? La logique toxique du présidentialisme a repris le dessus, transformant l’espoir en chantage au « vote utile » pour des centaines de milliers d’électeurs de gauche.

Il n’y a que dans l’élection présidentielle française, qui allie scrutin majoritaire à deux tours et concentration des pouvoirs unique au monde entre les mains du vainqueur, que l’on peut trier les suffrages des électeurs pourtant égaux en droit entre votes « utiles » et ceux qui ne le seraient pas. Dans ce système, les soutiens des candidats crédités de moins de 15 % dans les sondages doivent rentrer dans le rang, sous peine d’être accusés de favoriser l’adversaire commun. Le moyen et la fin sont inversés : les querelles de tactique électorale prennent le pas sur l’adhésion à un projet de société. L’extrême droite contre laquelle chacun se bat est constamment remise au centre du jeu, tandis que des électeurs convaincus de voter à gauche sont repoussés vers l’abstention faute de se laisser dicter leur choix.

La candidature de Fabien Roussel fait au contraire le pari que c’est en retrouvant le sens de la démocratie que l'on fera reculer la droite et l’extrême droite. Nombre d’électeurs ont confié leur soulagement de voir leurs idées retrouver droit de cité avec Fabien Roussel comme porte-parole. Il est redevenu possible de débattre du mode de production énergétique dans le cadre de la lutte pour sauver le climat ou de donner de la noblesse au mot « populaire ». Surtout, il est redevenu possible de parler de « Jours heureux ». L’intérêt suscité par la campagne du candidat communiste montre que le pays et la gauche en ont grand besoin.

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L'Humanité

Portrait. Catherine Deneuve sans doublure

Prescription culture

Gérald Rossi

Discrète mais pas secrète. Catherine Deneuve, qui a toujours tenu loin des médias sa vie privée, s’est cependant racontée lors de multiples interviews. Alors qu’elle a tourné dans plus de cent trente longs métrages, c’est « par hasard » qu’elle s’est retrouvée pour la première fois devant une caméra, dans « Les portes claquent » de Jacques Poitrenaud, sorti en 1960, après une première figuration, trois ans plus tôt, dans « les Collégiennes » d’André Hunebelle. Tourner, « c’était difficilement compatible avec ma nature », dit-elle sans fausse modestie.

Ce documentaire de Virginie Linhart raconte une carrière de soixante ans, « sans éclipse », qui a définitivement été lancée avec « les Parapluies de Cherbourg » de Jacques Demy, palme d’or à Cannes en 1964. Au fil des années, Catherine Deneuve s’est imposée comme une des principales stars françaises.

Sa carrière, jalonnée de récompenses, n’a pas été marquée, comme elle le reconnaît, que par des réussites. Mais des épisodes difficiles, comme la disparition brutale de sa sœur, Françoise Dorléac, grâce à qui elle est elle aussi devenue actrice, ont été surmontés face aux caméras. « J’avais l’impression que cela me permettait de ne pas sombrer », poursuit-elle dans ce film sensible qui aborde aussi l’engagement de l’artiste sur de grandes questions de société comme le droit à l’avortement.

Télévision
L'Humanité

« Cher président, camarade Lula »

Prescription culture

Au cours des 580 jours de son incarcération arbitraire, l’ex-chef de l’État brésilien a reçu des milliers de lettres de ses concitoyens saluant l’homme et une action politique qui a contribué à changer, adoucir, leur vie. Des histoires personnelles poignantes. Un vrai trésor documentaire.

Cathy Dos Santos

Il y a des dessins, des images iconiques de Lula, des photos, des prières comme autant de souhaits, et il y a, bien sûr, des lettres. Des lettres rédigées par des enfants et dont la calligraphie témoigne d’un effort d’application considérable. Et puis, il y a l’écriture parfois hésitante de ces adultes qui laisse transparaître l’émotion et la ferveur, la reconnaissance et l’amour. Ces lettres de Brésiliens et Brésiliennes – à peu près 25 000 – ont été adressées au président Luiz Inacio Lula da Silva, au lendemain de son arrestation le 7 avril 2018 et durant les 580 jours que dura sa détention dans la prison de Curitiba. Sous la direction de l’historienne Maud Chirio, un groupe d’experts et de professionnels s’est chargé d’un incroyable travail d’archivage au sein de l’Institut Lula, où elles étaient entreposées, afin de préserver ce patrimoine d’une rare densité. Il constitue un matériau historique de grande valeur puisqu’il témoigne – au singulier et au pluriel – d’une époque, de vécus, de souffrances et d’espérance.

Les lettres reproduites dans « Mon cher Lula » disent, en premier lieu, toute l’affection portée à un président auquel les auteurs s’identifient. Certains pourront être gênés par un tel débordement de sentiments, tant la norme de ce côté-ci de l’Atlantique est de haïr les chefs d’État en raison de leurs réformes impopulaires et méprisantes. Dans ces missives, il est question de reconnaissance à l’endroit d’un homme qui, durant ses deux mandats (2003-2011), a promu des politiques d’inclusion sociale qui ont radicalement transformé le destin de ses concitoyens, ainsi que le visage du Brésil.

La déclaration d’un peuple

Juliana Freitas, militante du Parti des travailleurs dès son plus jeune âge, raconte comment la fille de sa femme de ménage est devenue instutrice, cassant ainsi la perpétuelle reproduction de l’échelle sociale. Adriane Cunha, infirmière, évoque la faim qui la tenaillait lorsque, enfant et bonne, elle s’endormait le ventre creux. « Toi, Lula, tu m’as redonné de la dignité. Et pas seulement à moi, mais à de nombreux enfants qui rêvaient comme moi devant le frigo des patronnes », écrit-elle à l’instigateur du programme « Faim zéro ». Il y a aussi le témoignage de Livia, avocate grâce aux bourses d’études que la gauche a instaurées, qui dit avoir quitté le monde judiciaire, « qui devrait être impartial », à la suite de la condamnation très idéologique de Lula, au terme d’une cabale judiciaire. D’autres encore soulignent la misère noire, le racisme endémique et les angoisses soulevées par l’avènement de l’extrême droite de Jair Bolsonaro.

Avant de se rendre à la justice, Lula avait été porté par une foule solidaire et passionnée. Il avait alors déclaré que l’on ne pouvait emprisonner une idée qui a façonné le Brésil au point de le bouger en profondeur. Au-delà de la beauté de l’objet, « Mon cher Lula » donne la mesure de ces vies bouleversées à jamais par ce môme pauvre devenu président par et pour le peuple. De ces milliers de Lula qui ont pris la plume et le relais de ses combats.

Lulabrésil
L'Humanité

Biodiversité. Voyage au cœur de mare nostrum

Prescription culture

Sohir Belabbas

C’est de séduction, de naissance et de soin dont traitent les deux premiers épisodes de la série de Frédéric Fougea consacrée à la mer Méditerranée. Les caméras suivent le périple d’une tortue caouanne qui traverse « mare nostrum » pour pondre ses œufs, précisément sur sa plage de naissance. Ce reptile marin dispose de facultés sensorielles qui lui permettent de s’orienter mieux que le plus performant des GPS. Un cigogneau vit sa migration, des dunes du Sahara aux toits de l’Andalousie, à la recherche d’un nid pour y fonder sa famille. L’air chaud est la force qui lui permet de voler à plus de 1 000 mètres d’altitude. Les plans aériens et sous-marins transportent également le spectateur. Le ballet nocturne des thons rouges pour donner la vie ou les gros plans sur l’hippocampe (l’une des rares espèces animales où c’est le mâle qui accouche) donnent le sourire.

Mais la biodiversité des milieux marins est fragile. Si les quotas qui ont limité la surpêche ont permis d’éviter la disparition des thons rouges de Méditerranée, l’activité humaine abîme sa faune et sa flore. « L’équivalent de 34 000 bouteilles en plastique atterrissent en Méditerranée chaque minute », précise la voix de la chanteuse Camélia Jordana. Une jeune tortue ne peut faire la différence entre un sac et une méduse, et à force d’en avaler, finit par flotter comme un bouchon. La faim, l’habitat ou la protection des petits et des fragiles : le documentaire rappelle l’unité du vivant.

Plus de cinquante scientifiques ont été mobilisés pour donner à voir l’étonnante biodiversité de la Grande Bleue. Le tournage ayant commencé au début du confinement, les équipes ont pu approcher les espèces et capter des paysages vides et grandioses. Le récit est à la fois divertissant, enrichissant et émouvant. Après « le Plus Beau pays du monde », Frédéric Fougea récidive en offrant de nouveau un spectacle pour les yeux.

Télévision
France24 - Monde

En direct : Emmanuel Macron (28,1%) et Marine Le Pen (23,3%) qualifiés pour le second tour

Publié le : 10/04/2022 - 19:01

Pauline ROUQUETTE Suivre Romain BRUNET Suivre

Au terme d'une campagne atone et largement éclipsée par la guerre en Ukraine, Emmanuel Macron (28,1%) et Marine Le Pen (23,3%) se sont qualifiés pour le second tour, selon l'estimation Ipsos-Sopra Steria pour France 24. Jean-Luc Mélenchon arrive en troisième position avec 20,1 % des suffrages.

  • Emmanuel Macron (28,1%) et Marine Le Pen (23,3%) se sont qualifiés pour le second tour de l'élection présidentielle, selon l'estimation Ipsos-Sopra Steria pour France 24.
  • Les autres candidats arrivent dans l'ordre suivant : Jean-Luc Mélenchon (20,1 %), Éric Zemmour (7,2 %), Valérie Pécresse (5,0 %), Yannick Jadot (4,4 %), Jean Lassalle (3,3 %), Fabien Roussel (2,7 %), Nicolas Dupont-Aignan (2,3 %), Anne Hidalgo (2,1 %), Nathalie Arthaud (0,8 %), Philippe Poutou (0,7 %).
  • Le taux d'abstention du premier tour est estimé à 26,2 % selon Ipsos-Sopra Steria pour France 24 (contre 22,2 % en 2017 et 28,4 % en 2002).

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L'Humanité

Photographie. Derrière le cliché de Willy Ronis, Rose Zehner et les gars d’Espagne

Prescription culture

L’historien Tangui Perron mène une enquête émouvante sur la célèbre photographie de Rose Zehner prise par Willy Ronis. Derrière l’image se déploie un contexte grave et tumultueux.

Clément Garcia

Mars 1938. À l’atelier Javel des usines Citroën, dans le 15e arron­dissement de Paris, une grève massive est lancée à l’appel de la fédération CGT de la métallurgie. Une grève longue, dure, locale, qui mobilise 20 000 ouvriers sur l’ensemble des usines du constructeur automobile et 8 000 sur le seul site de Javel. Il s’agit, pour l’essentiel, d’instaurer un rapport de forces en vue de la nouvelle convention collective, la dernière, adoptée dans la dynamique du Front populaire, arrivant à échéance.

Le magazine communiste « Regards » décide, au plus fort du conflit, d’envoyer dans l’atelier un jeune photographe bohème et inconnu, Willy Ronis. Il en tirera la photographie iconique de la syndicaliste Rose Zehner, 37 ans, haranguant d’un bras tendu un auditoire d’ouvrières attentives, emmurées par les tôles de l’atelier. Pour célèbre qu’elle soit devenue, la photographie n’avait pas été retenue par Ronis, nous rappelle Tangui Perron dans cet ouvrage sensible et documenté. Il a fallu attendre le début des années 1980 pour qu’elle ressurgisse du tréfonds des archives à la faveur d’une monographie consacrée au photographe, puis d’une publication dans les pages de « l’Humanité », avant de connaître un succès ininterrompu et des usages divers.

Le moment du cliché, nous rappelle l’auteur, est charnière, pesant. Près de deux ans après la victoire du Front populaire et en plein milieu du second et éphémère gouvernement Blum, le ciel des conquêtes sociales s’assombrit. Un patronat revanchard perçoit l’opportunité de saborder les 40 heures, les congés payés, la semaine « des deux dimanches » comme les conventions collectives.

Aides aux républicains espagnols

Le contexte international l’y pousse : le 18 mars, les bombardements de l’aviation fasciste et nazie démolissent Barcelone. L’émoi est à son comble et le PCF comme la CGT s’insurgent contre la politique de non-intervention à laquelle s’accroche le gouvernement de Front populaire et organisent des actions de solidarité avec l’Espagne républicaine jusque dans les lieux de travail. On apprend que la dirigeante syndicale rend compte, lorsque le cliché est pris, d’un entretien au ministère de la Guerre où une délégation était allée plaider l’aide directe aux républicains espagnols. Revendications sociales et lutte antifasciste se mêlent dans une ambiance fiévreuse.

Tangui Perron fait parler la photo, investigue, déniche le moindre indice, fait revivre quelques fantômes de la mémoire ouvrière, comme le photographe Alexis Leveillé ou la journaliste Léa Maury. Il construit et suggère, à partir d’archives, le scénario qui précède et succède à cet instantané. À la manière d’un palimpseste, la photographie révèle son décor et ses sous-couches : le parcours de Zehner, le contexte international et culturel, l’action syndicale, le crépuscule du Front populaire, les tensions internes au mouvement ouvrier… Et surtout la condition des ouvrières, dont la présence massive sur les chaînes de montage contribue alors à bousculer le système patriarcal.

willy ronisphotographie
France24 - Monde

Abstention estimée plus forte qu'en 2017, mais moindre qu'en 2002

Publié le : 10/04/2022 - 18:20Modifié le : 10/04/2022 - 20:02

FRANCE 24 Suivre FRANCE 2

En France, le taux de participation à la présidentielle, à 17 heures (heure de Paris) dimanche, s'élevait à 65 %. Il est en baisse de plus de 4 points par rapport à 2017, mais est bien plus élevé qu'en 2002, où l'abstention avait atteint un niveau record de 28,4 %. 

La participation au premier tour de l'élection présidentielle dimanche s'établit à 65,00 % exactement, à 17 heures, en recul de 4,4 points par rapport à 2017 (69,42 %), selon les chiffres du ministère de l'Intérieur.

Cette participation est en revanche plus élevée (+6,5 points) qu'en 2002 (58,45 %), année record pour l'abstention à un premier tour d'élection présidentielle.

Les cinq départements qui ont le plus voté à 17 heures sont la Dordogne (75,26 %), l'Aveyron (73,93 %), le Gers (73,71 %), la Haute-Loire (73,53 %) et les Pyrénées-Atlantiques (72,78 %).

Les cinq départements qui se sont le moins mobilisés à 17 heures sont la Haute-Corse (51,23 %), la Seine-Saint-Denis (51,71 %), Paris (52,17 %), l'Essonne (56,19 %) et la Corse-du-Sud (58,48 %).

>> À voir aussi : Génération abstention : la politique autrement

Une abstention estimée à 26,2 %

Le taux d'abstention du premier tour est estimé à 26,2 % selon Ipsos-Sopra Steria pour France 24 (contre 22,2 % en 2017 et 28,4 % en 2002).

Contrairement aux prévisions les plus pessimistes, le record de 2002 ne devrait donc pas être battu, mais un tel niveau d'abstention reste néanmoins très élevé pour une présidentielle, considérée comme l'élection reine de la Ve République.

En dehors de 2002, les abstentions les plus élevées jusqu'alors avaient été, pour un premier tour, 1969 (22,4 %) et 2017 (22,23 %).

Après des taux catastrophiques aux municipales de 2020 et surtout aux régionales et départementales de 2021, où les deux tiers des Français avaient boudé les urnes, un taux de 25 % à 26,5 % signerait toutefois un rebond notable de la participation, confirmant que la présidentielle demeure malgré tout l'élection préférée des Français.

Avec AFP

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Présidentielle : l'abstention au premier tour estimée à 26,2 %, contre 22,2 % en 2017

ÉLYSÉE 2022

Présidentielle : soumis au confinement de Shanghai, les Français privés de premier tour

L'Humanité

Thriller. Après le viol

Prescription culture

Caroline Constant

James Whitehouse (Rupert Friend), ministre, est accusé de viol. Sa femme, Sophie (Sienna Miller), le soutient publiquement. Mais dans l’intimité, elle ne peut s’empêcher de se poser des questions et de mener l’enquête… En face, Kate Woodcraft (Michelle Dockery), avocate, défend les intérêts de la plaignante. Qui ment? Qui dit la vérité? Un thriller sous haute tension, adapté du roman à succès de Sarah Vaughan, par le producteur David E. Kelley (« Ally McBeal », « Boston Justice », « The Undoing »…) et Melissa James Gibson, une des scénaristes de la série « House of Cards ».  

Écrans
France24 - Monde

En direct : plus de 1 200 corps découverts dans la région de Kiev, après le départ de l'armée russe

Publié le : 10/04/2022 - 16:01Modifié le : 10/04/2022 - 19:54

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Plus de 1 200 corps ont été dénombrés à ce jour dans la région de Kiev, en partie occupée pendant plusieurs semaines par les forces russes, selon la procureure générale d'Ukraine. À l'est, l'aéroport de Dnipro a été de nouveau bombardé dimanche par les Russes et "complètement détruit", a annoncé le gouverneur régional. Suivez notre direct. 

  • 19 h 49 : la présidentielle en France, un enjeu pour l'Ukraine

  • 18 h 15 : l'Ukraine au menu d'une réunion virtuelle entre Joe Biden et Narendra Modi, lundi

Le conflit en Ukraine sera au menu d'un échange virtuel entre Joe Biden et le Premier ministre indien, Narendra Modi, lundi, a annoncé la Maison Blanche.

Le président américain évoquera "les conséquences de la guerre brutale de la Russie contre l'Ukraine et comment atténuer son impact déstabilisant sur l'approvisionnement alimentaire mondial et le marché des matières premières", a indiqué sa porte-parole, Jen Psaki.

Les deux leaders n'étaient pas parvenus à une condamnation commune de l'invasion russe lors de leur dernier échange début mars dans le cadre d'une réunion de l'alliance dite du "Quad", qui réunit États-Unis, Inde, Australie et Japon.

L'Inde a jusqu'ici refusé de se joindre aux votes condamnant Moscou aux Nations unies, tout en se disant "profondément troublée" par les "meurtres" de civils dans la ville de Boutcha, en Ukraine

  • 18 h 05 : le chancelier autrichien, Karl Nehammer, rencontrera Vladimir Poutine, lundi à Moscou

Le chancelier autrichien, Karl Nehammer, va devenir, lundi, le premier dirigeant européen à rencontrer le président Vladimir Poutine à Moscou depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine, a annoncé la chancellerie à l'AFP dimanche.

"Il y va en ayant informé Berlin, Bruxelles et le président ukrainien, Volodymyr Zelensky [pour encourager le dialogue]", a précisé un porte-parole du chancelier qui était samedi en Ukraine.

  • 17 h 01 : manifestations prorusses controversées en Allemagne

Plusieurs rassemblements prorusses controversés se sont tenus ce week-end en Allemagne, à l'initiative de l'importante communauté russophone du pays, qui s'estime victime de discriminations depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine.

Environ 800 personnes, selon la police, se sont réunies dimanche dans le centre de Francfort derrière le mot d'ordre "contre la haine et le harcèlement" et brandissant une marée de drapeaux tricolores russes, a constaté l'AFP.

À Hanovre, dans le nord du pays, 600 personnes se sont réunies au même moment à l'appel de membres de la communauté russophone, a indiqué la police locale à l'AFP. La veille des manifestations du même type s'étaient tenues à Lübeck, dans le nord, avec 150 participants, selon la police, ainsi qu'à Stuttgart.

  • 16 h 26 : l'aéroport de Dnipro "complètement détruit" après un bombardement russe

L'aéroport de Dnipro, grande ville de l'est de l'Ukraine, a été de nouveau bombardé dimanche par les Russes et "complètement détruit", a annoncé le gouverneur régional.

L'accès à l'aéroport a été interdit aux journalistes. Une équipe de l'AFP a pourtant entendu un avion décoller, signe que la piste n'a probablement pas été touchée par la frappe. 

"Nouvelle attaque contre l'aéroport de Dnipro. Il n'en reste plus rien. L'aéroport lui-même et les infrastructures à proximité ont été détruits. Et les missiles continuent de voler", a écrit sur Telegram Valentin Reznitchenko, le gouverneur régional. "On est en train de déterminer le nombre de victimes", a-t-il poursuivi. 

  • 16 h 08 : plus de 1 200 corps découverts dans la région de Kiev

"À ce jour, nous avons 1 222 personnes tuées seulement pour la région de Kiev", a déclaré Iryna Venediktova, la procureure générale d'Ukraine, qui s'exprimait en anglais dans une interview. Elle a également fait état de 5 600 enquêtes ouvertes pour crimes de guerre présumés depuis le début de l'invasion russe le 24 février.

Elle n'a pas précisé dimanche si les corps découverts étaient exclusivement ceux de civils.

Il y a une semaine, Iryna Venediktova avait fait état de 410 civils morts retrouvés dans les territoires libérés de la région de Kiev. 

  • 13 h 44 : l'Ukraine "prête pour les grandes batailles" à l'est, les évacuations se poursuivent

"L'Ukraine est prête pour les grandes batailles. L'Ukraine doit les gagner, y compris dans le Donbass", région de l'est du pays, a déclaré samedi soir le conseiller présidentiel ukrainien Mykhaïlo Podoliak, cité par l'agence de presse Interfax-Ukraine.

Les frappes aériennes et bombardements continuaient dans le même temps sur l'Ukraine. Dimanche matin, des bombardements à Kharkiv et dans sa banlieue, ont fait au moins deux morts, a annoncé le gouverneur régional, Oleg Sinegoubov, sur Facebook.

"L'armée russe continue de faire la guerre aux civils, faute de victoires sur le front", a-t-il dénoncé, indiquant qu'au cours des dernières 24 heures, Kharkiv et sa banlieue avaient été bombardées 66 fois.

Dimanche, la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, a indiqué que 4 532 civils avaient été évacués la veille.

La majorité ont quitté la région de Zaporojie, a-t-elle ajouté, précisant que près de 200 personnes ont pu quitter la ville portuaire assiégée de Marioupol, dans le sud et plus d'un millier ont fui Melitopol, Lysychansk, Severodonetsk, Roubijne, Kreminna et Popasna dans la région de Louhansk.

  • 12 h 39 : le pape appelle à une "trêve de Pâques" pour "arriver à la paix"

Le pape François a appelé dimanche à une "trêve de Pâques" en Ukraine "pour arriver à la paix à travers de véritables négociations".

"Que débute une trêve de Pâques, mais pas pour recharger les armes et reprendre le combat. Non. Une trêve pour arriver à la paix à travers de véritables négociations", a-t-il déclaré après avoir célébré en public la messe des Rameaux, place Saint-Pierre.

"Quelle sorte de victoire sera celle consistant à planter un drapeau sur un tas de ruines ?", s'est interrogé le pape à propos d'"une guerre dont on ne voit pas la fin". "Une guerre qui, chaque jour, met devant nos yeux d'odieux massacres et des cruautés atroces commis contre des civils sans défense", a-t-il dénoncé.

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En Ukraine, un missile russe frappe la gare de Kramatorsk tuant au moins 52 civils

Guerre en Ukraine

L'Ukraine prête à livrer une "grande bataille" dans l'est de son territoire

LE FIL DU 8 AVRIL

"La Russie va sombrer dans la décomposition", affirme Ursula von der Leyen à Boutcha

Le Figaro

Le point de situation

EN COURS : Mis à jour le 10 avril 2022 à 19:55

  • L'Ukraine a ouvert 5600 enquêtes pour crimes de guerre présumés sur son territoire depuis le début de l'invasion russe, a indiqué dimanche la procureure générale du pays Iryna Venediktova sur la chaîne britannique Sky News. Plus de 1200 corps ont été découverts à ce jour dans la région de Kiev, en partie occupée pendant plusieurs semaines par les forces russes, a-t-elle dit, sans préciser si ces corps étaient exclusivement ceux de civils. Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba a appelé de son côté les scientifiques à étudier les effets de la propagande russe qui a, selon lui, préparé le terrain pour les atrocités de Boutcha, au nord-ouest de Kiev.

  • L'aéroport de Dnipro, grande ville de l'Est de l'Ukraine, a été de nouveau bombardé dimanche par les Russes et «complètement détruit», a annoncé le gouverneur régional. Des bombardements ont eu lieu par ailleurs à Kharkiv (nord-est) et dans sa banlieue, faisant au moins deux morts, a annoncé le gouverneur régional Oleg Sinegoubov.

  • Le chancelier autrichien Karl Nehammer doit devenir lundi le premier dirigeant européen à rencontrer le président Vladimir Poutine à Moscou depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine le 24 février, a annoncé la chancellerie à l'AFP dimanche. Le conflit en Ukraine sera par ailleurs au menu d'un échange virtuel lundi entre Joe Biden et le Premier ministre indien Narendra Modi, a annoncé la Maison Blanche.

  • Les ministres des Affaires étrangères de l'UE vont discuter lundi à Luxembourg d'un 6e paquet de sanctions contre Moscou, mais l'arrêt des achats de pétrole et de gaz pour cesser de financer l'effort de guerre russe divise les 27. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky ne cesse de demander à ses interlocuteurs européens «l'adoption de sanctions puissantes». Il réclame un arrêt des achats de pétrole et de gaz et la fourniture d'armes lourdes pour résister à l'offensive annoncée dans la région du Donbass (est).

  • Deux jours après le massacre de la gare de Kramatorsk (Est), où 52 civils dont cinq enfants qui se préparaient à fuir ont été tués dans une frappe attribuée à un missile russe, l'évacuation de la population se poursuit. Dimanche, la vice-première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, a par ailleurs indiqué que 4.532 civils avaient pu être évacués la veille de zones menacées par les combats. La majorité ont quitté la région de Zaporijjia, près de 200 personnes ont pu quitter la ville portuaire assiégée de Marioupol (Sud) et plus d'un millier ont fui des villes de la région de Lougansk, dans l'est.

L'Ukraine au menu d'une réunion virtuelle entre Biden et Modi lundi

Le conflit en Ukraine sera au menu d'un échange virtuel lundi entre Joe Biden et le premier ministre indien Narendra Modi, a annoncé la Maison Blanche dimanche. Le président américain évoquera «les conséquences de la guerre brutale de la Russie contre l'Ukraine et comment atténuer son impact déstabilisant sur l'approvisionnement alimentaire mondial et le marché des matières premières», a indiqué sa porte-parole, Jen Psaki.

Les deux leaders n'étaient pas parvenus à une condamnation commune de l'invasion russe lors de leur dernier échange début mars dans le cadre d'une réunion de l'alliance dite du «Quad», qui réunit Etats-Unis, Inde, Australie et Japon. L'Inde a jusqu'ici refusé de se joindre aux votes condamnant Moscou aux Nations unies, tout en se disant «profondément troublée» par les «meurtres» de civils dans la ville de Boutcha en Ukraine.

New Delhi qualifie Moscou de «pilier essentiel» de la politique étrangère indienne en raison de son «partenariat stratégique» pour sa sécurité nationale. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui a rencontré Narendra Modi à New Delhi début avril, avait félicité l'Inde pour son approche équilibrée du conflit.

Peu auparavant, Joe Biden avait au contraire trouvé l'Inde «hésitante» dans sa réponse à l'invasion de l'Ukraine. La sécurité dans la région Asie-Pacifique, la pandémie de Covid-19 et la crise climatique seront également au menu des discussions entre Joe Biden et Narendra Modi, selon la présidence américaine.

Le chancelier autrichien Karl Nehammer rencontre Poutine lundi à Moscou

Le chancelier autrichien Karl Nehammer va devenir lundi le premier dirigeant européen à rencontrer le président Vladimir Poutine à Moscou depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine le 24 février, a annoncé la chancellerie à l'AFP dimanche.

«Il y va en ayant informé Berlin, Bruxelles et le président ukrainien Volodymyr Zelensky» pour encourager le dialogue, a précisé un porte-parole du chancelier qui était samedi en Ukraine.

Retrait de Kiev, bataille du Donbass : tout comprendre l'acte II de la guerre en Ukraine

Avec le repositionnement des forces russes dans l'Est ukrainien, une nouvelle phase de l'invasion russe lancée le 24 février s'ouvre. Cartes à l'appui, Le Figaro en décrypte les principaux enjeux. Quarante minutes pour comprendre la situation militaire et le contexte géopolitique de la guerre en Ukraine.

> Retrouvez notre vidéo ici

Oligarques, députés, journalistes... Qui sont les Russes sanctionnés par l'UE ?

L’Union européenne a adopté vendredi une cinquième salve de sanctions économiques contre la Russie. Bruxelles a notamment ajouté plus de 200 citoyens russes à sa liste noire, qui comporte désormais plus de 1000 noms. Les avoirs que ces personnalités détiennent en Europe sont gelés, et elles sont interdites de séjour dans l'Union.

Parlementaires, hauts gradés de l'armée, ministres, journalistes, oligarques… Qui sont les principales personnalités de cette liste ?

> Retrouvez notre article

À VOIR AUSSI – «L'idée c'est de couper les oligarques russes du régime de Poutine en leur rendant la vie impossible»

La Russie pourrait-elle être exclue du conseil de sécurité de l'ONU ?

Alors que la Russie est accusée de «crimes de guerre» en Ukraine, Volomydyr Zelensky a demandé cette semaine à exclure Moscou de son siège au Conseil de Sécurité de l'ONU. S'appuyant sur les images d'horreur du massacre à Boutcha, près de Kiev, le président ukrainien a insisté pour que «le droit de veto ne signifie pas le droit de tuer». Mais serait-ce vraiment possible ?

> Retrouvez notre vérification : Guerre en Ukraine : la Russie pourrait-elle être exclue du conseil de sécurité de l'ONU ?

Plus de 1200 corps découverts dans la région de Kiev

Plus de 1200 corps ont été découverts à ce jour dans la région de Kiev, en partie occupée pendant plusieurs semaines par les forces russes, a annoncé dimanche la procureure générale d'Ukraine Iryna Venediktova sur la chaîne britannique Sky News.

«A ce jour, nous avons 1222 personnes tuées seulement pour la région de Kiev», a déclaré Iryna Venediktova qui s'exprimait en anglais dans cette interview où elle a également fait état de 5600 enquêtes ouvertes pour crimes de guerre présumés depuis le début de l'invasion russe le 24 février. Elle n'a pas précisé dimanche si les corps découverts étaient exclusivement ceux de civils. Il y a une semaine, Iryna Venediktova avait fait état de 410 civils morts retrouvés dans les territoires libérés de la région de Kiev.

À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: à Boutcha, l'armée russe laisse l'horreur derrière elle

Les bombardements russes ont fait deux nouveaux morts à Kharkiv dimanche, selon le gouverneur régional

Dans une vidéo publiée sur Facebook dimanche matin, le gouverneur régional de Kharkiv, Oleg Sinegoubov, a fait savoir que les bombardements russes avaient fait deux nouveaux morts dimanche dans la ville ukrainienne, pilonnée par l’armée russe.

«L'armée russe continue de battre avec la population civile car il n'y a pas de victoire sur le front», a-t-il indiqué, ajoutant que «66 frappes d’artillerie» russes avaient été enregistrées au cours des dernières 24 heures.

> Retrouvez notre grand reportage : Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro

Pourquoi les couloirs humanitaires sont-ils si difficiles à créer ?

Les couloirs humanitaires ne cessent de faire partie des points de négociation des pourparlers entre Russes et Ukrainiens, depuis le début de la guerre en Ukraine fin février. Dans la ville ukrainienne assiégée de Marioupol, l'ouverture de couloirs humanitaires pour évacuer les civils ne cesse d'être annoncée puis finalement reportée, les deux parties s'accusant mutuellement de ne pas coopérer.

De premiers couloirs humanitaires avaient toutefois permis, du 10 au 17 mars, l'évacuation de 30.000 personnes, selon le maire. Comment se négocie et s'organise un couloir humanitaire en temps de guerre ? Pourquoi sont-ils si difficiles à mettre en œuvre en Ukraine ?

> Retrouvez notre décryptage : Guerre en Ukraine : pourquoi les couloirs humanitaires sont-ils si difficiles à créer ?

Les commerces de Kiev commencent à rouvrir

Après le retrait des forces russes de la région de Kiev, les commerces de la capitale ukrainienne commencent petit à petit à rouvrir leurs portes. Sont désormais ouverts 900 épiceries, 460 cafés, 535 ateliers de réparation automobile, 35 marchés alimentaires, 55 boulangeries et 75 magasins de vêtements et de chaussures, selon les chiffres de l'administration municipale, relayés par The Kyiv Independent.

Une carte des commerces ouverts a été réalisée et est disponible ici.

Manifestations prorusses en Allemagne

Plusieurs rassemblements prorusses se sont tenus ce week-end en Allemagne à l'initiative de l'importante communauté russophone du pays, qui s'estime victime de discriminations depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine.

Dimanche, environ 600 personnes brandissant une marée de drapeaux tricolores russes se sont réunies dans le centre de Francfort sous le mot d'ordre «contre la haine et le harcèlement», a constaté l'AFP. Autant de personnes étaient rassemblées au même moment à Hanovre, dans le nord du pays, à l'appel de membres de la communauté russophone, a indiqué la police locale à l'AFP. La veille des manifestations du même type s'étaient tenues à Lübeck, dans le nord, avec 150 participants, selon la police, ainsi qu'à Stuttgart.

À VOIR AUSSI – Guerre en Ukraine: la Russie menacée de «décomposition», l'Ukraine a un «avenir européen», selon von der Leyen

La Russie cherche à mobiliser d’anciens combattants face aux «pertes croissantes», affirme Londres

Selon le renseignement britannique, la Russie cherche à rappeler sous les drapeaux des militaires à la retraite, face aux «pertes croissantes» en Ukraine.

«En réponse aux pertes croissantes, les forces armées russes cherchent à renforcer leurs effectifs avec du personnel libéré de son service militaire depuis 2012», peut-on lire dans le dernier rapport du renseignement britannique sur la situation en Ukraine, relayé sur Twitter par le ministère de la Défense britannique.

Par ailleurs, «les efforts pour générer plus de puissance de combat incluent également la tentative de recruter dans la région non reconnue de Transnistrie en Moldavie», indique le rapport. La Transnistrie est une région moldave sécessionniste prorusse, qui a proclamé son indépendance de la Moldavie en 1991 mais n’est pas reconnue par la communauté internationale.

Nouveau bombardement de l'aéroport de Dnipro, «complètement détruit»

L'aéroport de Dnipro, grande ville de l'est de l'Ukraine, a été de nouveau bombardé dimanche par les Russes et «complètement détruit», a annoncé le gouverneur régional.

«Nouvelle attaque contre l'aéroport de Dnipro. Il n'en reste plus rien. L'aéroport lui-même et les infrastructures à proximité ont été détruits. Et les missiles continuent de voler», a écrit sur Telegram Valentin Reznitchenko, le gouverneur régional. «On est en train de déterminer le nombre de victimes», a-t-il ajouté.

Plus de 4,5 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis l'invasion russe

Plus de 4,5 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis l'invasion ordonnée par le président russe Vladimir Poutine le 24 février, selon les chiffres du Haut commissariat aux réfugiés (HCR). Le HCR recensait exactement 4.503.954 réfugiés ukrainiens dimanche. Ce sont 62.291 de plus que lors du précédent pointage samedi. L'Europe n'a pas connu un tel flot de réfugiés depuis la Deuxième guerre mondiale.

Quelque 90% de ceux qui ont fui l'Ukraine sont des femmes et des enfants, les autorités ukrainiennes n'autorisant pas le départ des hommes en âge de porter les armes. Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) de l'ONU, environ 210.000 non-Ukrainiens ont aussi fui le pays, rencontrant parfois des difficultés à rentrer dans leur pays d'origine. L'ONU estime aussi à 7,1 millions le nombre de déplacés à l'intérieur du pays, selon les chiffres de l'OIM publiés le 5 avril.

Au total, ce sont donc plus de 11 millions de personnes, soit plus d'un quart de la population, qui ont dû quitter leur foyer soit en traversant la frontière pour gagner les pays limitrophes, soit en trouvant refuge ailleurs en Ukraine. La Pologne accueille de loin le plus grand nombre de réfugiés. Depuis le 24 février, 2.593.902 d'entre eux sont entrés en Pologne au 9 avril, selon le HCR. Dimanche matin, les garde-frontières polonais ont parlé de 2.630.000 arrivées.

> LIRE AUSSI : Guerre en Ukraine: l’Europe se penche sur l’accueil des réfugiés

L'Ukraine a ouvert 5600 enquêtes pour crimes de guerre commis par la Russie

L'Ukraine a ouvert 5600 enquêtes pour crime de guerre présumés sur son territoire depuis le début de l'invasion russe, a indiqué dimanche la procureure générale d'Ukraine Iryna Venediktova sur la chaîne britannique Sky News.

Qualifiant le président russe Vladimir Poutine de «principal criminel de guerre du 21e siècle», la procureure générale ukrainienne a affirmé avoir identifié 5600 cas de crimes de guerre présumés, ainsi que 500 criminels de guerre russes. Elle a notamment cité l'attaque ayant visé la gare de Kramatorsk (est) dans laquelle 52 civils dont cinq enfants ont été tués dans une frappe attribuée à un missile russe.

Le Patriarche russe appelle à «faire corps» autour du pouvoir

Le Patriarche orthodoxe Kirill, l'un des piliers du régime de Vladimir Poutine, a appelé dimanche à se rallier autour du pouvoir pour combattre les «ennemis extérieurs et intérieurs» de la Russie, en plein conflit en Ukraine.

«Dans cette période difficile pour notre Patrie, que le Seigneur aide chacun de nous à faire corps, y compris autour du pouvoir, et qu'il aide le pouvoir à assurer sa responsabilité devant le peuple et à le servir avec humilité et bonne volonté jusqu'à lui donner sa propre vie», a déclaré Kirill lors d'une messe à Moscou. «C'est ainsi qu'une véritable solidarité apparaîtra dans notre peuple, ainsi qu'une capacité à repousser les ennemis extérieurs et intérieurs, et à construire une vie avec plus de bien, de vérité et d'amour», a-t-il poursuivi, cité par l'agence de presse publique TASS

La propagande russe a conduit aux atrocités de Boutcha, selon Kiev

Le chef de la diplomatie ukrainien Dmytro Kouleba a appelé les scientifiques à étudier les effets de la propagande russe qui a, selon lui, préparé le terrain pour les atrocités de Boutcha, ville près de Kiev qui a été sous occupation russe.

«Boucha ne s'est pas fait en un jour. Pendant de nombreuses années, les élites politiques et la propagande russes ont incité à la haine, déshumanisé les Ukrainiens, nourri la supériorité russe et préparé le terrain pour ces atrocités», a écrit Dmytro Kouleba sur Twitter. «J'encourage les chercheurs du monde entier à examiner ce qui a conduit à Boutcha», a-t-il poursuivi.

> LIRE AUSSI : Massacres à Boutcha : peut-on parler de «génocide» en Ukraine ?

À VOIR AUSSI – «Génocide», «crime de guerre», «crime contre l'humanité»: comment qualifier ce qu'il s'est passé à Boutcha?

Pourquoi le 9 mai est une date butoir pour Vladimir Poutine

Selon les renseignements américains, qui ont glissé l’information à CNN, Vladimir Poutine aurait choisi la date du 9 mai pour crier victoire face à l’Ukraine. «Il est à peu près sûr que pour Vladimir Poutine, le 9 mai doit être un jour de victoire», a abondé Emmanuel Macron sur RTL. Mais pourquoi le 9 mai ? Car il s’agit jour du anniversaire de la victoire contre l'Allemagne nazie, lors duquel, chaque année, des cérémonies patriotiques sont organisées en Russie.

Retrouvez notre décryptage : Guerre en Ukraine : pourquoi le 9 mai est une date butoir pour Vladimir Poutine

Deux corps découverts dans une bouche d'égout près de Kiev

Deux corps ont été découverts dimanche dans une bouche d'égout d'une station-service sur une autoroute à l'extérieur de Kiev, près de la localité de Bouzova qui a été sous occupation russe, a constaté un journaliste de l'AFP.

L'AFP a vu des policiers et des militaires sur le site, utilisant un camion-citerne pour aspirer l'eau de l'intérieur. Les victimes semblaient être habillées en civils, mais selon les habitants elles pouvaient faire partie de la défense territoriale. Des traces de chars sont visibles sur la route et il y a deux chars détruits près de la station-service.

Samedi, Taras Didytch, un responsable local, a par ailleurs annoncé à la télé ukrainienne que des corps de civils avaient été découverts dans une fosse à Bouzova. «Près d'une station service à Bouzova, on a trouvé des civils dans une fosse. Une personne est morte à Bouzova lors d'un tir avec un char contre une maison», a-t-il dit.

> LIRE AUSSI : «Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

La banque russe VTB perd le contrôle de sa filiale européenne

Le régulateur bancaire allemand a annoncé dimanche avoir retiré à la deuxième plus grande banque russe VTB, visée par des sanctions en raison de la guerre en Ukraine, le contrôle de sa filiale européenne, dont les activités peuvent néanmoins se poursuivre. Le groupe russe «n'a plus de contrôle» sur VTB Bank SE, filiale basée en Allemagne, après «l'interdiction de l'exercice du droit de vote», explique l'autorité des marchés financiers BaFin dans un communiqué.

La direction de l'entité européenne a désormais l'interdiction de «suivre des directives» de l'établissement russe, ajoutée vendredi à la liste des entités sanctionnées par l'UE. Une interdiction de transfert de fonds vers des «entités du groupe VTB» est en vigueur depuis «plusieurs semaines», précise la BaFin. VTB «ne peut plus disposer des avoirs financiers» de sa filiale européenne, qui est ainsi «entièrement isolée» du groupe russe, selon le régulateur.

> LIRE AUSSI : Sanctions économiques contre la Russie : ce qu'il faut savoir

Zelensky s’est entretenu au téléphone avec Scholz, de possibles sanctions supplémentaires contre la Russie évoquées

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré dimanche qu'il s'était entretenu au téléphone avec le chancelier allemand Olaf Scholz. Lors de cet appel ont été évoquées de possibles sanctions supplémentaires contre la Russie, ainsi que la défense et le soutien financier à l’Ukraine, a-t-il indiqué sur Twitter.

Par ailleurs, le cabinet de Volodymyr Zelensky a déclaré dans un communiqué que le président avait participé à une conférence téléphonique avec des responsables ukrainiens, au cours de laquelle les propositions de Kiev pour un sixième paquet de sanctions de l'Union européenne à l’égard de Moscou avaient été élaborées.

À VOIR AUSSI – Ukraine: l'Allemagne fait «tout ce qu'elle peut» pour réduire l'utilisation d'hydrocarbures russes

Le pape appelle à une «trêve à Pâques» pour «arriver à la paix»

Le pape François a appelé dimanche à une «trêve de Pâques» en Ukraine «pour arriver à la paix à travers de véritables négociations». «Que débute une trêve de Pâques, mais pas pour recharger les armes et reprendre le combat. Non. Une trêve pour arriver à la paix à travers de véritables négociations», a-t-il déclaré après avoir célébré en public la messe des Rameaux place Saint-Pierre.

L'UE va discuter lundi d'un 6e paquet de sanctions contre Moscou

Les ministres des Affaires étrangères de l'UE vont discuter lundi à Luxembourg d'un 6e paquet de sanctions contre Moscou, mais l'arrêt des achats de pétrole et de gaz pour cesser de financer l'effort de guerre russe divise les 27. «Nous venons d'imposer de lourdes sanctions à la Russie et nous sommes en train de préparer une sixième vague», a annoncé vendredi la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, lors de sa visite à Kiev avec le chef de la diplomatie Josep Borrell.

Josep Borrell a annoncé son intention de lancer lundi la discussion sur un embargo pétrolier, «mais une proposition formelle n'est pas sur la table», a reconnu vendredi un haut fonctionnaire européen. «L'unanimité est nécessaire pour l'adoption des sanctions. Or on voit bien les dépendances vis-à-vis de la Russie dans plusieurs États membres», a-t-il souligné. «On ne va pas présenter quelque chose qui ne passera pas. Les propositions doivent être faites au moment opportun», a-t-il expliqué.

> Retrouvez notre vérification : Énergie: l’Europe peut-elle vraiment se passer du pétrole russe ?

À VOIR AUSSI – Ukraine: Volodymyr Zelensky avertit que l'Europe est la «cible» de l'agression russe

Boris Johnson célèbre les «gens de fer» après son voyage en Ukraine en train

Le premier ministre britannique Boris Johnson a confié dans une vidéo diffusée dimanche, au lendemain de sa visite surprise à Kiev, avoir voyagé à bord d'un train depuis la Pologne pour se rendre dans la capitale ukrainienne, rendant hommage aux «gens de fer». «Bonjour, je suis Boris Johnson, premier ministre du Royaume-Uni, je voyage à bord d'un train fantastique des chemins de fer ukrainiens depuis la Pologne vers Kiev», annonce-t-il dans la vidéo, où il apparaît debout à bord d'un train, vêtu d'une chemise blanche et un pull bleu marine.

«On vous appelle ici "les gens de fer". C'est lié à votre métier, mais cela reflète votre mentalité, une vraie mentalité dont les Ukrainiens font preuve en résistant à l'affreuse agression russe», a-t-il poursuivi. Il a également présenté ses condoléances aux cheminots, victimes de la frappe d'un missile vendredi contre une gare à Kramatorsk, dans l'est de l'Ukraine, qui a fait au total 52 morts dont cinq enfants, qui se préparaient à fuir.

À VOIR AUSSI – Boris Johnson annonce l'envoi de missiles antichars et antiaériens supplémentaires à l'Ukraine

Le conflit en Ukraine, une «guerre mondialisée», analyse le professeur Bertrand Badie

Dans un entretien au Figaro, Bertrand Badie, professeur en science politique et en relations internationales à Sciences Po Paris, explique que la guerre en Ukraine est «d'un genre totalement renouvelé». «Il s'agit d'une "guerre mondialisée" en raison du contexte qui est nouveau, des stratégies qui sont inédites et des conséquences qui sont incertaines. S'agissant du contexte, tous les pays du globe, aussi éloignés soient-ils, sont de fait impliqués et ressentent directement ou indirectement les effets de cette guerre», analyse-t-il.

«La mondialisation donne à la menace d'exclusion une portée dissuasive qui se veut très forte. En même temps, dans cette conflictualité nouvelle, la mondialisation renforce très sensiblement le rôle des sociétés, quelles qu'elles soient», indique encore l’auteur de Puissances mondialisées : repenser la sécurité internationale (éd. Odile Jacob, 2021).

> Retrouvez ici l'entretien complet : Bertrand Badie : «En Ukraine, nous assistons à la première guerre mondialisée»

Les forces spéciales britanniques présentes en Ukraine

Selon notre grand reporter Georges Malbrunot, la visite de Boris Johnson à Kiev samedi pour rencontrer Volodymyr Zelensky «confirme la place de Londres comme premier allié de l’Ukraine». «Les unités d'élite des forces spéciales SAS [une unité des forces spéciales de l’armée britannique, NDLR] sont présentes en Ukraine depuis le début de la guerre, de même que les Delta américaines [une unité des forces spéciales américaines, NDLR]», écrit-il sur Twitter, citant une source française du renseignement.

> LIRE AUSSI : Guerre en Ukraine : Boris Johnson offre à l'Ukraine des blindés et des missiles antinavires

Johnson et Zelensky ont marché ensemble dans Kiev samedi

Le premier ministre britannqiue Boris Johnson, en visite surprise en Ukraine samedi, et le président ukrainien Volodymyr Zelensky se sont promenés ensemble dans les rues de Kiev, dont plusieurs quartiers ont été bombardés par la Russie, a indiqué le service de presse de la présidence.

Dans une vidéo diffusée par la présidence, on peut voir les hommes, apparemment sans équipement de protection, déambuler dans le quartier où se trouve l'administration présidentielle.

Les atrocités à Boutcha ont «entaché de façon permanente» la réputation de Poutine selon Boris Johnson

Les atrocités commises à Boutcha, petite ville près de Kiev où de nombreux cadavres de personnes habillées en civil ont été retrouvés après le retrait de troupes russes, ont «entaché de façon permanente» la réputation du président russe Vladimir Poutine, a déclaré samedi le Premier ministre britannique Boris Johnson.

«Ce que Poutine a fait à Boutcha et Irpin sont des crimes de guerre et ont entaché de façon permanente sa réputation et la représentation de son gouvernement», a-t-il fustigé lors d'une déclaration conjointe avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

À VOIR AUSSI – Guerre en Ukraine: «À Boutcha, nous avons vu notre humanité se briser», déclare Ursula von der Leyen

Cinq civils tués dans des bombardements dans l'est samedi

Cinq personnes ont été tuées et cinq autres blessées samedi dans des bombardements russes dans l'est de l'Ukraine, région qui s'attend à une offensive russe majeure, a indiqué dans la soirée Pavlo Kyrylenko, le gouverneur régional sur Telegram.

«Cinq personnes sont mortes à la suite des frappes russes dans la région de Donetsk. (...) Cinq autres personnes ont été blessées », a déclaré Pavlo Kyrylenko. Quatre autre civils ont été tués à Vougledar, à 60 kilomètres au sud-ouest de Donetsk, et un autre à Novomikhaïlivka, un village voisin.

L'Ukraine prête pour la «grande bataille» dans l'est, les évacuations se poursuivent

L'Ukraine s'est dite prête à livrer une «grande bataille» dans l'est de son territoire, cible prioritaire de Moscou, où l'évacuation des civils se poursuit dans la crainte d'une offensive imminente.

«L'Ukraine est prête pour les grandes batailles. L'Ukraine doit les gagner, y compris dans le Donbass», région de l'est du pays, a affirmé le conseiller présidentiel ukrainien Mykhaïlo Podoliak, cité par l'agence de presse Interfax-Ukraine. «Et quand ça arrivera, l'Ukraine aura une position plus forte dans les négociations, ce qui lui permettra de dicter certaines conditions», a-t-il ajouté.

L’Otan prépare des plans pour une force militaire permanente à ses frontières

Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a annoncé samedi que l'Alliance préparait des plans pour une force militaire permanente à ses frontières pour prévenir toute nouvelle agression de la Russie.

«Ce que nous voyons maintenant est une nouvelle réalité, une nouvelle normalité pour la sécurité européenne. Pour cette raison, nous avons demandé à nos commandants militaires de fournir des options pour ce que nous appelons une réinitialisation, une adaptation à long terme de l'Otan», a-t-il affirmé dans une interview publiée samedi par le quotidien britannique Daily Telegraph.

Cette nouvelle force sera, a-t-il ajouté, une «conséquence à long terme» de l'invasion de l'Ukraine ordonnée par Vladimir Poutine.

Bonjour à tous

Bienvenue dans ce direct consacré à la journée de guerre après l’invasion russe de l’Ukraine. Suivez minute par minute les dernières informations au sujet du conflit.

Vous pouvez retrouver la journée de samedi ici.

Le point de situation

  • L'Ukraine a ouvert 5600 enquêtes pour crimes de guerre présumés sur son territoire depuis le début de l'invasion russe, a indiqué dimanche la procureure générale du pays Iryna Venediktova sur la chaîne britannique Sky News. Plus de 1200 corps ont été découverts à ce jour dans la région de Kiev, en partie occupée pendant plusieurs semaines par les forces russes, a-t-elle dit, sans préciser si ces corps étaient exclusivement ceux de civils. Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba a appelé de son côté les scientifiques à étudier les effets de la propagande russe qui a, selon lui, préparé le terrain pour les atrocités de Boutcha, au nord-ouest de Kiev.

  • L'aéroport de Dnipro, grande ville de l'Est de l'Ukraine, a été de nouveau bombardé dimanche par les Russes et «complètement détruit», a annoncé le gouverneur régional. Des bombardements ont eu lieu par ailleurs à Kharkiv (nord-est) et dans sa banlieue, faisant au moins deux morts, a annoncé le gouverneur régional Oleg Sinegoubov.

  • Le chancelier autrichien Karl Nehammer doit devenir lundi le premier dirigeant européen à rencontrer le président Vladimir Poutine à Moscou depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine le 24 février, a annoncé la chancellerie à l'AFP dimanche. Le conflit en Ukraine sera par ailleurs au menu d'un échange virtuel lundi entre Joe Biden et le Premier ministre indien Narendra Modi, a annoncé la Maison Blanche.

  • Les ministres des Affaires étrangères de l'UE vont discuter lundi à Luxembourg d'un 6e paquet de sanctions contre Moscou, mais l'arrêt des achats de pétrole et de gaz pour cesser de financer l'effort de guerre russe divise les 27. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky ne cesse de demander à ses interlocuteurs européens «l'adoption de sanctions puissantes». Il réclame un arrêt des achats de pétrole et de gaz et la fourniture d'armes lourdes pour résister à l'offensive annoncée dans la région du Donbass (est).

  • Deux jours après le massacre de la gare de Kramatorsk (Est), où 52 civils dont cinq enfants qui se préparaient à fuir ont été tués dans une frappe attribuée à un missile russe, l'évacuation de la population se poursuit. Dimanche, la vice-première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, a par ailleurs indiqué que 4.532 civils avaient pu être évacués la veille de zones menacées par les combats. La majorité ont quitté la région de Zaporijjia, près de 200 personnes ont pu quitter la ville portuaire assiégée de Marioupol (Sud) et plus d'un millier ont fui des villes de la région de Lougansk, dans l'est.

L'Ukraine au menu d'une réunion virtuelle entre Biden et Modi lundi

Le conflit en Ukraine sera au menu d'un échange virtuel lundi entre Joe Biden et le premier ministre indien Narendra Modi, a annoncé la Maison Blanche dimanche. Le président américain évoquera «les conséquences de la guerre brutale de la Russie contre l'Ukraine et comment atténuer son impact déstabilisant sur l'approvisionnement alimentaire mondial et le marché des matières premières», a indiqué sa porte-parole, Jen Psaki.

Les deux leaders n'étaient pas parvenus à une condamnation commune de l'invasion russe lors de leur dernier échange début mars dans le cadre d'une réunion de l'alliance dite du «Quad», qui réunit Etats-Unis, Inde, Australie et Japon. L'Inde a jusqu'ici refusé de se joindre aux votes condamnant Moscou aux Nations unies, tout en se disant «profondément troublée» par les «meurtres» de civils dans la ville de Boutcha en Ukraine.

New Delhi qualifie Moscou de «pilier essentiel» de la politique étrangère indienne en raison de son «partenariat stratégique» pour sa sécurité nationale. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui a rencontré Narendra Modi à New Delhi début avril, avait félicité l'Inde pour son approche équilibrée du conflit.

Peu auparavant, Joe Biden avait au contraire trouvé l'Inde «hésitante» dans sa réponse à l'invasion de l'Ukraine. La sécurité dans la région Asie-Pacifique, la pandémie de Covid-19 et la crise climatique seront également au menu des discussions entre Joe Biden et Narendra Modi, selon la présidence américaine.

Le chancelier autrichien Karl Nehammer rencontre Poutine lundi à Moscou

Le chancelier autrichien Karl Nehammer va devenir lundi le premier dirigeant européen à rencontrer le président Vladimir Poutine à Moscou depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine le 24 février, a annoncé la chancellerie à l'AFP dimanche.

«Il y va en ayant informé Berlin, Bruxelles et le président ukrainien Volodymyr Zelensky» pour encourager le dialogue, a précisé un porte-parole du chancelier qui était samedi en Ukraine.

Retrait de Kiev, bataille du Donbass : tout comprendre l'acte II de la guerre en Ukraine

Avec le repositionnement des forces russes dans l'Est ukrainien, une nouvelle phase de l'invasion russe lancée le 24 février s'ouvre. Cartes à l'appui, Le Figaro en décrypte les principaux enjeux. Quarante minutes pour comprendre la situation militaire et le contexte géopolitique de la guerre en Ukraine.

> Retrouvez notre vidéo ici

Oligarques, députés, journalistes... Qui sont les Russes sanctionnés par l'UE ?

L’Union européenne a adopté vendredi une cinquième salve de sanctions économiques contre la Russie. Bruxelles a notamment ajouté plus de 200 citoyens russes à sa liste noire, qui comporte désormais plus de 1000 noms. Les avoirs que ces personnalités détiennent en Europe sont gelés, et elles sont interdites de séjour dans l'Union.

Parlementaires, hauts gradés de l'armée, ministres, journalistes, oligarques… Qui sont les principales personnalités de cette liste ?

> Retrouvez notre article

À VOIR AUSSI – «L'idée c'est de couper les oligarques russes du régime de Poutine en leur rendant la vie impossible»

La Russie pourrait-elle être exclue du conseil de sécurité de l'ONU ?

Alors que la Russie est accusée de «crimes de guerre» en Ukraine, Volomydyr Zelensky a demandé cette semaine à exclure Moscou de son siège au Conseil de Sécurité de l'ONU. S'appuyant sur les images d'horreur du massacre à Boutcha, près de Kiev, le président ukrainien a insisté pour que «le droit de veto ne signifie pas le droit de tuer». Mais serait-ce vraiment possible ?

> Retrouvez notre vérification : Guerre en Ukraine : la Russie pourrait-elle être exclue du conseil de sécurité de l'ONU ?

Plus de 1200 corps découverts dans la région de Kiev

Plus de 1200 corps ont été découverts à ce jour dans la région de Kiev, en partie occupée pendant plusieurs semaines par les forces russes, a annoncé dimanche la procureure générale d'Ukraine Iryna Venediktova sur la chaîne britannique Sky News.

«A ce jour, nous avons 1222 personnes tuées seulement pour la région de Kiev», a déclaré Iryna Venediktova qui s'exprimait en anglais dans cette interview où elle a également fait état de 5600 enquêtes ouvertes pour crimes de guerre présumés depuis le début de l'invasion russe le 24 février. Elle n'a pas précisé dimanche si les corps découverts étaient exclusivement ceux de civils. Il y a une semaine, Iryna Venediktova avait fait état de 410 civils morts retrouvés dans les territoires libérés de la région de Kiev.

À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: à Boutcha, l'armée russe laisse l'horreur derrière elle

Les bombardements russes ont fait deux nouveaux morts à Kharkiv dimanche, selon le gouverneur régional

Dans une vidéo publiée sur Facebook dimanche matin, le gouverneur régional de Kharkiv, Oleg Sinegoubov, a fait savoir que les bombardements russes avaient fait deux nouveaux morts dimanche dans la ville ukrainienne, pilonnée par l’armée russe.

«L'armée russe continue de battre avec la population civile car il n'y a pas de victoire sur le front», a-t-il indiqué, ajoutant que «66 frappes d’artillerie» russes avaient été enregistrées au cours des dernières 24 heures.

> Retrouvez notre grand reportage : Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro

Pourquoi les couloirs humanitaires sont-ils si difficiles à créer ?

Les couloirs humanitaires ne cessent de faire partie des points de négociation des pourparlers entre Russes et Ukrainiens, depuis le début de la guerre en Ukraine fin février. Dans la ville ukrainienne assiégée de Marioupol, l'ouverture de couloirs humanitaires pour évacuer les civils ne cesse d'être annoncée puis finalement reportée, les deux parties s'accusant mutuellement de ne pas coopérer.

De premiers couloirs humanitaires avaient toutefois permis, du 10 au 17 mars, l'évacuation de 30.000 personnes, selon le maire. Comment se négocie et s'organise un couloir humanitaire en temps de guerre ? Pourquoi sont-ils si difficiles à mettre en œuvre en Ukraine ?

> Retrouvez notre décryptage : Guerre en Ukraine : pourquoi les couloirs humanitaires sont-ils si difficiles à créer ?

Les commerces de Kiev commencent à rouvrir

Après le retrait des forces russes de la région de Kiev, les commerces de la capitale ukrainienne commencent petit à petit à rouvrir leurs portes. Sont désormais ouverts 900 épiceries, 460 cafés, 535 ateliers de réparation automobile, 35 marchés alimentaires, 55 boulangeries et 75 magasins de vêtements et de chaussures, selon les chiffres de l'administration municipale, relayés par The Kyiv Independent.

Une carte des commerces ouverts a été réalisée et est disponible ici.

Manifestations prorusses en Allemagne

Plusieurs rassemblements prorusses se sont tenus ce week-end en Allemagne à l'initiative de l'importante communauté russophone du pays, qui s'estime victime de discriminations depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine.

Dimanche, environ 600 personnes brandissant une marée de drapeaux tricolores russes se sont réunies dans le centre de Francfort sous le mot d'ordre «contre la haine et le harcèlement», a constaté l'AFP. Autant de personnes étaient rassemblées au même moment à Hanovre, dans le nord du pays, à l'appel de membres de la communauté russophone, a indiqué la police locale à l'AFP. La veille des manifestations du même type s'étaient tenues à Lübeck, dans le nord, avec 150 participants, selon la police, ainsi qu'à Stuttgart.

À VOIR AUSSI – Guerre en Ukraine: la Russie menacée de «décomposition», l'Ukraine a un «avenir européen», selon von der Leyen

La Russie cherche à mobiliser d’anciens combattants face aux «pertes croissantes», affirme Londres

Selon le renseignement britannique, la Russie cherche à rappeler sous les drapeaux des militaires à la retraite, face aux «pertes croissantes» en Ukraine.

«En réponse aux pertes croissantes, les forces armées russes cherchent à renforcer leurs effectifs avec du personnel libéré de son service militaire depuis 2012», peut-on lire dans le dernier rapport du renseignement britannique sur la situation en Ukraine, relayé sur Twitter par le ministère de la Défense britannique.

Par ailleurs, «les efforts pour générer plus de puissance de combat incluent également la tentative de recruter dans la région non reconnue de Transnistrie en Moldavie», indique le rapport. La Transnistrie est une région moldave sécessionniste prorusse, qui a proclamé son indépendance de la Moldavie en 1991 mais n’est pas reconnue par la communauté internationale.

Nouveau bombardement de l'aéroport de Dnipro, «complètement détruit»

L'aéroport de Dnipro, grande ville de l'est de l'Ukraine, a été de nouveau bombardé dimanche par les Russes et «complètement détruit», a annoncé le gouverneur régional.

«Nouvelle attaque contre l'aéroport de Dnipro. Il n'en reste plus rien. L'aéroport lui-même et les infrastructures à proximité ont été détruits. Et les missiles continuent de voler», a écrit sur Telegram Valentin Reznitchenko, le gouverneur régional. «On est en train de déterminer le nombre de victimes», a-t-il ajouté.

Plus de 4,5 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis l'invasion russe

Plus de 4,5 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis l'invasion ordonnée par le président russe Vladimir Poutine le 24 février, selon les chiffres du Haut commissariat aux réfugiés (HCR). Le HCR recensait exactement 4.503.954 réfugiés ukrainiens dimanche. Ce sont 62.291 de plus que lors du précédent pointage samedi. L'Europe n'a pas connu un tel flot de réfugiés depuis la Deuxième guerre mondiale.

Quelque 90% de ceux qui ont fui l'Ukraine sont des femmes et des enfants, les autorités ukrainiennes n'autorisant pas le départ des hommes en âge de porter les armes. Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) de l'ONU, environ 210.000 non-Ukrainiens ont aussi fui le pays, rencontrant parfois des difficultés à rentrer dans leur pays d'origine. L'ONU estime aussi à 7,1 millions le nombre de déplacés à l'intérieur du pays, selon les chiffres de l'OIM publiés le 5 avril.

Au total, ce sont donc plus de 11 millions de personnes, soit plus d'un quart de la population, qui ont dû quitter leur foyer soit en traversant la frontière pour gagner les pays limitrophes, soit en trouvant refuge ailleurs en Ukraine. La Pologne accueille de loin le plus grand nombre de réfugiés. Depuis le 24 février, 2.593.902 d'entre eux sont entrés en Pologne au 9 avril, selon le HCR. Dimanche matin, les garde-frontières polonais ont parlé de 2.630.000 arrivées.

> LIRE AUSSI : Guerre en Ukraine: l’Europe se penche sur l’accueil des réfugiés

L'Ukraine a ouvert 5600 enquêtes pour crimes de guerre commis par la Russie

L'Ukraine a ouvert 5600 enquêtes pour crime de guerre présumés sur son territoire depuis le début de l'invasion russe, a indiqué dimanche la procureure générale d'Ukraine Iryna Venediktova sur la chaîne britannique Sky News.

Qualifiant le président russe Vladimir Poutine de «principal criminel de guerre du 21e siècle», la procureure générale ukrainienne a affirmé avoir identifié 5600 cas de crimes de guerre présumés, ainsi que 500 criminels de guerre russes. Elle a notamment cité l'attaque ayant visé la gare de Kramatorsk (est) dans laquelle 52 civils dont cinq enfants ont été tués dans une frappe attribuée à un missile russe.

Le Patriarche russe appelle à «faire corps» autour du pouvoir

Le Patriarche orthodoxe Kirill, l'un des piliers du régime de Vladimir Poutine, a appelé dimanche à se rallier autour du pouvoir pour combattre les «ennemis extérieurs et intérieurs» de la Russie, en plein conflit en Ukraine.

«Dans cette période difficile pour notre Patrie, que le Seigneur aide chacun de nous à faire corps, y compris autour du pouvoir, et qu'il aide le pouvoir à assurer sa responsabilité devant le peuple et à le servir avec humilité et bonne volonté jusqu'à lui donner sa propre vie», a déclaré Kirill lors d'une messe à Moscou. «C'est ainsi qu'une véritable solidarité apparaîtra dans notre peuple, ainsi qu'une capacité à repousser les ennemis extérieurs et intérieurs, et à construire une vie avec plus de bien, de vérité et d'amour», a-t-il poursuivi, cité par l'agence de presse publique TASS

La propagande russe a conduit aux atrocités de Boutcha, selon Kiev

Le chef de la diplomatie ukrainien Dmytro Kouleba a appelé les scientifiques à étudier les effets de la propagande russe qui a, selon lui, préparé le terrain pour les atrocités de Boutcha, ville près de Kiev qui a été sous occupation russe.

«Boucha ne s'est pas fait en un jour. Pendant de nombreuses années, les élites politiques et la propagande russes ont incité à la haine, déshumanisé les Ukrainiens, nourri la supériorité russe et préparé le terrain pour ces atrocités», a écrit Dmytro Kouleba sur Twitter. «J'encourage les chercheurs du monde entier à examiner ce qui a conduit à Boutcha», a-t-il poursuivi.

> LIRE AUSSI : Massacres à Boutcha : peut-on parler de «génocide» en Ukraine ?

À VOIR AUSSI – «Génocide», «crime de guerre», «crime contre l'humanité»: comment qualifier ce qu'il s'est passé à Boutcha?

Pourquoi le 9 mai est une date butoir pour Vladimir Poutine

Selon les renseignements américains, qui ont glissé l’information à CNN, Vladimir Poutine aurait choisi la date du 9 mai pour crier victoire face à l’Ukraine. «Il est à peu près sûr que pour Vladimir Poutine, le 9 mai doit être un jour de victoire», a abondé Emmanuel Macron sur RTL. Mais pourquoi le 9 mai ? Car il s’agit jour du anniversaire de la victoire contre l'Allemagne nazie, lors duquel, chaque année, des cérémonies patriotiques sont organisées en Russie.

Retrouvez notre décryptage : Guerre en Ukraine : pourquoi le 9 mai est une date butoir pour Vladimir Poutine

Deux corps découverts dans une bouche d'égout près de Kiev

Deux corps ont été découverts dimanche dans une bouche d'égout d'une station-service sur une autoroute à l'extérieur de Kiev, près de la localité de Bouzova qui a été sous occupation russe, a constaté un journaliste de l'AFP.

L'AFP a vu des policiers et des militaires sur le site, utilisant un camion-citerne pour aspirer l'eau de l'intérieur. Les victimes semblaient être habillées en civils, mais selon les habitants elles pouvaient faire partie de la défense territoriale. Des traces de chars sont visibles sur la route et il y a deux chars détruits près de la station-service.

Samedi, Taras Didytch, un responsable local, a par ailleurs annoncé à la télé ukrainienne que des corps de civils avaient été découverts dans une fosse à Bouzova. «Près d'une station service à Bouzova, on a trouvé des civils dans une fosse. Une personne est morte à Bouzova lors d'un tir avec un char contre une maison», a-t-il dit.

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La banque russe VTB perd le contrôle de sa filiale européenne

Le régulateur bancaire allemand a annoncé dimanche avoir retiré à la deuxième plus grande banque russe VTB, visée par des sanctions en raison de la guerre en Ukraine, le contrôle de sa filiale européenne, dont les activités peuvent néanmoins se poursuivre. Le groupe russe «n'a plus de contrôle» sur VTB Bank SE, filiale basée en Allemagne, après «l'interdiction de l'exercice du droit de vote», explique l'autorité des marchés financiers BaFin dans un communiqué.

La direction de l'entité européenne a désormais l'interdiction de «suivre des directives» de l'établissement russe, ajoutée vendredi à la liste des entités sanctionnées par l'UE. Une interdiction de transfert de fonds vers des «entités du groupe VTB» est en vigueur depuis «plusieurs semaines», précise la BaFin. VTB «ne peut plus disposer des avoirs financiers» de sa filiale européenne, qui est ainsi «entièrement isolée» du groupe russe, selon le régulateur.

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Zelensky s’est entretenu au téléphone avec Scholz, de possibles sanctions supplémentaires contre la Russie évoquées

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré dimanche qu'il s'était entretenu au téléphone avec le chancelier allemand Olaf Scholz. Lors de cet appel ont été évoquées de possibles sanctions supplémentaires contre la Russie, ainsi que la défense et le soutien financier à l’Ukraine, a-t-il indiqué sur Twitter.

Par ailleurs, le cabinet de Volodymyr Zelensky a déclaré dans un communiqué que le président avait participé à une conférence téléphonique avec des responsables ukrainiens, au cours de laquelle les propositions de Kiev pour un sixième paquet de sanctions de l'Union européenne à l’égard de Moscou avaient été élaborées.

À VOIR AUSSI – Ukraine: l'Allemagne fait «tout ce qu'elle peut» pour réduire l'utilisation d'hydrocarbures russes

Le pape appelle à une «trêve à Pâques» pour «arriver à la paix»

Le pape François a appelé dimanche à une «trêve de Pâques» en Ukraine «pour arriver à la paix à travers de véritables négociations». «Que débute une trêve de Pâques, mais pas pour recharger les armes et reprendre le combat. Non. Une trêve pour arriver à la paix à travers de véritables négociations», a-t-il déclaré après avoir célébré en public la messe des Rameaux place Saint-Pierre.

L'UE va discuter lundi d'un 6e paquet de sanctions contre Moscou

Les ministres des Affaires étrangères de l'UE vont discuter lundi à Luxembourg d'un 6e paquet de sanctions contre Moscou, mais l'arrêt des achats de pétrole et de gaz pour cesser de financer l'effort de guerre russe divise les 27. «Nous venons d'imposer de lourdes sanctions à la Russie et nous sommes en train de préparer une sixième vague», a annoncé vendredi la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, lors de sa visite à Kiev avec le chef de la diplomatie Josep Borrell.

Josep Borrell a annoncé son intention de lancer lundi la discussion sur un embargo pétrolier, «mais une proposition formelle n'est pas sur la table», a reconnu vendredi un haut fonctionnaire européen. «L'unanimité est nécessaire pour l'adoption des sanctions. Or on voit bien les dépendances vis-à-vis de la Russie dans plusieurs États membres», a-t-il souligné. «On ne va pas présenter quelque chose qui ne passera pas. Les propositions doivent être faites au moment opportun», a-t-il expliqué.

> Retrouvez notre vérification : Énergie: l’Europe peut-elle vraiment se passer du pétrole russe ?

À VOIR AUSSI – Ukraine: Volodymyr Zelensky avertit que l'Europe est la «cible» de l'agression russe

Boris Johnson célèbre les «gens de fer» après son voyage en Ukraine en train

Le premier ministre britannique Boris Johnson a confié dans une vidéo diffusée dimanche, au lendemain de sa visite surprise à Kiev, avoir voyagé à bord d'un train depuis la Pologne pour se rendre dans la capitale ukrainienne, rendant hommage aux «gens de fer». «Bonjour, je suis Boris Johnson, premier ministre du Royaume-Uni, je voyage à bord d'un train fantastique des chemins de fer ukrainiens depuis la Pologne vers Kiev», annonce-t-il dans la vidéo, où il apparaît debout à bord d'un train, vêtu d'une chemise blanche et un pull bleu marine.

«On vous appelle ici "les gens de fer". C'est lié à votre métier, mais cela reflète votre mentalité, une vraie mentalité dont les Ukrainiens font preuve en résistant à l'affreuse agression russe», a-t-il poursuivi. Il a également présenté ses condoléances aux cheminots, victimes de la frappe d'un missile vendredi contre une gare à Kramatorsk, dans l'est de l'Ukraine, qui a fait au total 52 morts dont cinq enfants, qui se préparaient à fuir.

À VOIR AUSSI – Boris Johnson annonce l'envoi de missiles antichars et antiaériens supplémentaires à l'Ukraine

Le conflit en Ukraine, une «guerre mondialisée», analyse le professeur Bertrand Badie

Dans un entretien au Figaro, Bertrand Badie, professeur en science politique et en relations internationales à Sciences Po Paris, explique que la guerre en Ukraine est «d'un genre totalement renouvelé». «Il s'agit d'une "guerre mondialisée" en raison du contexte qui est nouveau, des stratégies qui sont inédites et des conséquences qui sont incertaines. S'agissant du contexte, tous les pays du globe, aussi éloignés soient-ils, sont de fait impliqués et ressentent directement ou indirectement les effets de cette guerre», analyse-t-il.

«La mondialisation donne à la menace d'exclusion une portée dissuasive qui se veut très forte. En même temps, dans cette conflictualité nouvelle, la mondialisation renforce très sensiblement le rôle des sociétés, quelles qu'elles soient», indique encore l’auteur de Puissances mondialisées : repenser la sécurité internationale (éd. Odile Jacob, 2021).

> Retrouvez ici l'entretien complet : Bertrand Badie : «En Ukraine, nous assistons à la première guerre mondialisée»

Les forces spéciales britanniques présentes en Ukraine

Selon notre grand reporter Georges Malbrunot, la visite de Boris Johnson à Kiev samedi pour rencontrer Volodymyr Zelensky «confirme la place de Londres comme premier allié de l’Ukraine». «Les unités d'élite des forces spéciales SAS [une unité des forces spéciales de l’armée britannique, NDLR] sont présentes en Ukraine depuis le début de la guerre, de même que les Delta américaines [une unité des forces spéciales américaines, NDLR]», écrit-il sur Twitter, citant une source française du renseignement.

> LIRE AUSSI : Guerre en Ukraine : Boris Johnson offre à l'Ukraine des blindés et des missiles antinavires

Johnson et Zelensky ont marché ensemble dans Kiev samedi

Le premier ministre britannqiue Boris Johnson, en visite surprise en Ukraine samedi, et le président ukrainien Volodymyr Zelensky se sont promenés ensemble dans les rues de Kiev, dont plusieurs quartiers ont été bombardés par la Russie, a indiqué le service de presse de la présidence.

Dans une vidéo diffusée par la présidence, on peut voir les hommes, apparemment sans équipement de protection, déambuler dans le quartier où se trouve l'administration présidentielle.

Les atrocités à Boutcha ont «entaché de façon permanente» la réputation de Poutine selon Boris Johnson

Les atrocités commises à Boutcha, petite ville près de Kiev où de nombreux cadavres de personnes habillées en civil ont été retrouvés après le retrait de troupes russes, ont «entaché de façon permanente» la réputation du président russe Vladimir Poutine, a déclaré samedi le Premier ministre britannique Boris Johnson.

«Ce que Poutine a fait à Boutcha et Irpin sont des crimes de guerre et ont entaché de façon permanente sa réputation et la représentation de son gouvernement», a-t-il fustigé lors d'une déclaration conjointe avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

À VOIR AUSSI – Guerre en Ukraine: «À Boutcha, nous avons vu notre humanité se briser», déclare Ursula von der Leyen

Cinq civils tués dans des bombardements dans l'est samedi

Cinq personnes ont été tuées et cinq autres blessées samedi dans des bombardements russes dans l'est de l'Ukraine, région qui s'attend à une offensive russe majeure, a indiqué dans la soirée Pavlo Kyrylenko, le gouverneur régional sur Telegram.

«Cinq personnes sont mortes à la suite des frappes russes dans la région de Donetsk. (...) Cinq autres personnes ont été blessées », a déclaré Pavlo Kyrylenko. Quatre autre civils ont été tués à Vougledar, à 60 kilomètres au sud-ouest de Donetsk, et un autre à Novomikhaïlivka, un village voisin.

L'Ukraine prête pour la «grande bataille» dans l'est, les évacuations se poursuivent

L'Ukraine s'est dite prête à livrer une «grande bataille» dans l'est de son territoire, cible prioritaire de Moscou, où l'évacuation des civils se poursuit dans la crainte d'une offensive imminente.

«L'Ukraine est prête pour les grandes batailles. L'Ukraine doit les gagner, y compris dans le Donbass», région de l'est du pays, a affirmé le conseiller présidentiel ukrainien Mykhaïlo Podoliak, cité par l'agence de presse Interfax-Ukraine. «Et quand ça arrivera, l'Ukraine aura une position plus forte dans les négociations, ce qui lui permettra de dicter certaines conditions», a-t-il ajouté.

L’Otan prépare des plans pour une force militaire permanente à ses frontières

Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a annoncé samedi que l'Alliance préparait des plans pour une force militaire permanente à ses frontières pour prévenir toute nouvelle agression de la Russie.

«Ce que nous voyons maintenant est une nouvelle réalité, une nouvelle normalité pour la sécurité européenne. Pour cette raison, nous avons demandé à nos commandants militaires de fournir des options pour ce que nous appelons une réinitialisation, une adaptation à long terme de l'Otan», a-t-il affirmé dans une interview publiée samedi par le quotidien britannique Daily Telegraph.

Cette nouvelle force sera, a-t-il ajouté, une «conséquence à long terme» de l'invasion de l'Ukraine ordonnée par Vladimir Poutine.

Bonjour à tous

Bienvenue dans ce direct consacré à la journée de guerre après l’invasion russe de l’Ukraine. Suivez minute par minute les dernières informations au sujet du conflit.

Vous pouvez retrouver la journée de samedi ici.

«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.

Des images montrent des soldats ukrainiens achevant des militaires russes

L'unité à laquelle appartiennent les soldats ukrainiens n'a pas encore été clairement identifiée. Ces événements sont constitutifs de crimes de guerre.

En Russie, l’union sacrée derrière Vladimir Poutine

ANALYSE - Pourquoi la popularité du tyran russe fait-elle des bonds spectaculaires depuis le début de la guerre en Ukraine?

Le Figaro

Élection présidentielle : les douze candidats à l'Élysée ont voté

Cécile Bertrand

EN IMAGES - Quelque 48,7 millions d'électeurs étaient attendus ce dimanche pour départager les douze candidats à l'Élysée. Les premières estimations des instituts de sondage sont attendues pour 20 heures.

Après des mois d'une campagne atypique, les Français votent ce dimanche au premier tour de l'élection présidentielle, où la participation s'annonce à la mi-journée en retrait par rapport à 2017. Elle s'établissait à 25,48% à midi, soit trois points de moins qu'en 2017 (28,54%) et qu'en 2012 (28,3%), selon les chiffres du ministère de l'Intérieur.

EN DIRECT - Présidentielle 2022 : abstention en hausse, les QG se remplissent en attendant les résultats

Quelque 48,7 millions d'électeurs départagent les douze candidats à l'Élysée. Les bureaux de vote fermeront pour la plupart à 19 heures, à l'exception des grandes villes comme Paris, Marseille, Bordeaux, Nantes, Toulouse ou Nice dont la fermeture est retardée à 20 heures. Les premières estimations des instituts de sondage sont attendues à partir de 20 heures.

Jean Lassalle a voté à Lourdios-Icheres

Le candidat de Résistons !, parti rural, s'est rendu dans le bureau de vote de cette commune des Pyrénées-Atlantique.

Nicolas Dupont-Aignan s'est rendu aux urnes à Yerres

Le candidat du parti Debout La France a déposé son bulletin de vote dans un bureau de vote à Yerres, dans le département de l'Essonne.

Emmanuel Macron a déposé son bulletin au Touquet

Le président de la République et candidat à l'élection présidentielle s'est présenté dans un bureau de vote du Touquet autour de 12h30.

À VOIR AUSSI – Présidentielle 2022: au Touquet, Emmanuel et Brigitte Macron ont voté

Nathalie Arthaud a voté à Paris

La candidate du parti Lutte ouvrière a voté pour le premier tour dans un bureau de vote à Paris.

Yannick Jadot a déposé son bulletin à Paris

Le candidat Europe Ecologie Les Verts s'est rendu à 11h30 dans un bureau de vote du Xe arrondissement.

Le candidat Reconquête! Éric Zemmour a voté à Paris

Le candidat nationaliste et leader du mouvement Reconquête ! s'est rendu dans un bureau de vote parisien en fin de matinée.

À VOIR AUSSI – Présidentielle 2022: le candidat Reconquête! Éric Zemmour a voté à Paris

Fabien Roussel s'est rendu aux urnes à Saint-Amand-les-Eaux

Le candidat du Parti communiste français a déposé son bulletin de vote pour le premier tour de l'élection présidentielle dans un bureau de vote à Saint-Amand-les-Eaux, dans le nord de la France.

Marine Le Pen a voté à Hénin-Beaumont

La candidate du Rassemblement National s'est rendue aux urnes dans la commune du Pas-de-Calais, département dont elle est députée.

À VOIR AUSSI – Présidentielle 2022: la candidate du RN Marine Le Pen a voté à Hénin-Beaumont

Philippe Poutou a déposé son bulletin de vote à Bordeaux

Le candidat du Nouveau Parti Anticapitaliste a voté à Bordeaux. Philippe Poutou est membre du conseil municipal et de la communauté de la ville.

Valérie Pécresse s'est rendue aux urnes à Vélizy-Villacoublay

La candidate Les Républicains a déposé son bulletin de vote dans la commune des Yvelines.

Jean-Luc Mélenchon a voté à Marseille

Le candidat à la présidentielle du parti La France Insoumise a voté dans la matinée, dans un bureau de vote de Marseille.

Anne Hidalgo a ouvert le bal à Paris

Anne Hidalgo, maire de Paris et candidate du Parti socialiste à la présidentielle est la première des douze candidats à avoir déposé son bulletin de vote pour le premier tour de l'élection présidentielle. (8h51).

À VOIR AUSSI – 2022: la candidate socialiste Anne Hidalgo a voté à Paris

Présidentielle 2022 : le lapsus de Zemmour sur les législatives

En parlant trop vite, le candidat nationaliste a annoncé qu'il serait prétendant à la députation. Avant de rectifier le tir quelques secondes après.

Regarder la vidéo

Présidentielle 2022 : le programme de Jean-Luc Mélenchon

Le leader de la France Insoumise a officiellement déclaré sa candidature à l'Élysée le 8 novembre 2020. Quel est son parcours ? Que propose-t-il sur l'écologie, les institutions, la sécurité, la justice, le social ? Nos réponses.

Présidentielle 2022 : le programme d'Emmanuel Macron

Le président sortant, candidat à sa réélection, a présenté son programme le 17 mars.

L'Humanité

Huit méga-entrepôts bloqués : la grande bataille pour les salaires des Amazon France

Actu

La mobilisation est sans précédent. Les huit grands centres logistiques que compte le géant du e-commerce en France sont en grève. L'objectif : obtenir une revalorisation bien plus haute que celle de 3 % proposée par la direction de la filiale hexagonale. La bataille est d'envergure, malgré les pressions. Récit.

Luis ReygadaJoseph Korda

La mobilisation est sans précédent. Voilà en effet plusieurs jours que les salariés des huit grands centres logistiques que compte la filiale tricolore d’Amazon sont en grève, à l’appel d’une large intersyndicale, pour réclamer de meilleurs salaires.

Fruit de négociations annuelles obligatoires dans lesquelles la direction campe sur une augmentation salariale de 3 %, la contestation s’est propagée ce jeudi à huit entrepôts de préparation de commandes du géant du commerce en ligne. Entre 1 200 et 1 500 salariés (selon SUD) auraient cessé le travail sur les sites de Brétigny-sur-Orge (Essonne), Boves (Somme), Saran (Loiret), Montélimar (Drôme), Lauwin-Planque (Nord), Metz (Moselle), Senlis (Oise), et Sevrey (Saône-et-Loire).

Une hausse minimale de 5 % pour entamer de véritables discussions

Sur le site de Saran, qui compte 2 200 salariés, des salariés avaient spontanément cessé le travail avant même que les cinq syndicats représentatifs (CAT, CFE-CGC, CFDT, CGT et SUD) n’aient lancé le mouvement, lundi dernier. « Ça s’est passé vendredi 1er avril, explique Jean-François Bérot, représentant syndical SUD. Une trentaine de collègues ont débrayé pour protester, entre autres, contre la proposition de la direction. »

Alors que l’inflation fait s’envoler les prix, il précise que les organisations syndicales tablent sur une hausse minimale de 5 % pour entamer de véritables discussions. « Il faut voir l’argent qu’ils se mettent dans les poches depuis la crise sanitaire ! renchérit-il. Au lieu d’augmenter les salaires, ils proposent de revaloriser la prime de départ à la retraite, ainsi que les ruptures conventionnelles pour les employés présents depuis plus de quatorze ans. Ce qui n’arrive quasiment jamais sur nos sites. »

Filtrage des camions à l’entrée du site

Ses camarades grévistes du site de Boves montrent sur les réseaux sociaux une détermination entière et une organisation à faire pâlir d’envie leur employeur : stocks de palettes et de pneus, braseros copieusement alimentés, barnums ornementés de drapeaux aux couleurs de l’intersyndicale et même présence d’un DJ pour ambiancer le tout…

L’inflation, une arme du capital contre les hausses de salaire

Des dizaines de travailleurs en tenue, chasuble orange de sécurité de rigueur, apparaissaient dans l’après-midi à l’entrée de l’entrepôt situé en périphérie d’Amiens, tandis qu’un barrage filtrant ne laissant passer les transporteurs qu’au compte-gouttes créait une file d’attente de camions. « C’est parti pour un bon moment, prévient dans une vidéo un représentant du personnel CGT d’Amazon France Logistique. Tant qu’on n’aura pas gain de cause, on continuera. Aujourd’hui on (sera) là jusqu’à minimum minuit, une heure, voire jusqu’à demain matin…»

Certains sites s’étaient déjà mis en grève quelques semaines auparavant, mais c’est la première fois que les huit méga-entrepôts placés au cœur du dispositif logistique du numéro un mondial de la livraison à domicile coordonnent une action en même temps. Et coupent ainsi l’herbe sous le pied aux dirigeants de la filiale aux 7,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires (2020), habitués à dérouter les livraisons lorsque l’entreprise doit faire face à des mobilisations ponctuelles.

Quelle influence de la vie chère sur le vote des électeurs ?

Des pressions pour briser le mouvement

Pour l’heure, les témoignages faisant état de « pressions » de la part des managers pour briser le mouvement s’accumulent. Dans une communication, la CGT Beauvais dénonce une «  entrave au droit de grève » et prévient : « L’inspection du travail va être saisie. » Joint par téléphone, Mathieu Ciserane, représentant du personnel SUD à Brétigny-sur-Orge, confirme : « Des managers sous-entendent aux grévistes qu’ils n’auront pas d’avancement, ni de prime ou d’intéressement… » Pas de quoi casser, selon lui, le « ras-le-bol général. Les cadences sont toujours plus élevées et on est de plus en plus surveillés. Au pack, si tu es à 60 colis préparés à l’heure, ils viennent te voir pour te demander de monter à 100 ».

Conforama, le pays où les salaires sont moins chers

Une « intensification de la charge de travail » que met en lumière un nouveau rapport rendu en février par Progexa, missionné par le CSE d’Amazon. « L’amélioration des conditions de travail devra être un des défis majeurs » des années à venir, indiquait le cabinet indépendant, tout en soulignant une « précarisation de la rémunération ».

L’actuel mouvement social semble confirmer cette tendance. La multinationale se glorifiait de payer ses employés au-dessus du Smic. Mais les seules revalorisations successives et mécaniques de ce dernier, du fait de l’augmentation de l’inflation, risquent de voir la majorité des payes versées par la multinationale rejointes par le salaire minimum légal.

Pour l’heure, la direction justifie sa proposition de faible augmentation collective par « des augmentations de salaire supérieures à la moyenne de la branche transport et logistique, ainsi que d’autres avantages ». L’argument tiendra-t-il encore, jeudi 14 avril, date de l’ultime réunion de négociation avec l’intersyndicale ?

AmazonSalaires et pouvoir d'achatsmiclogistique
France24 - Monde

Cisjordanie occupée : attaque au couteau contre un policier israélien, l'assaillante tuée

Publié le : 10/04/2022 - 19:25

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Selon un porte-parole de la police, les forces de l'ordre israéliennes ont tué dimanche une Palestinienne ayant poignardé un policier dans le centre-ville de Hébron, en Cisjordanie occupée.

Les forces de l'ordre israéliennes ont tué, dimanche 10 avril, une Palestinienne ayant poignardé un policier dans le centre de Hébron, grande ville du sud de la Cisjordanie occupée, a indiqué un porte-parole de la police.

Une Palestinienne "s'est présentée à un point de contrôle de la police des frontières pour poignarder un officier", qui a été "légèrement blessé", a indiqué cette unité de police dans un bref message à la presse.

Interrogé par l'AFP, un porte-parole de la police des frontières, Tamir Pero, a précisé que l'assaillante avait été abattue.

>> À lire aussi : "Série d'attaques en Israël : 'la réponse sécuritaire de Naftali Bennett est inquiétante'"

L'incident s'est produit près du Caveau des patriarches, nommé aussi mosquée Ibrahimi, un lieu saint à la fois pour le judaïsme et pour l'islam.

La ville de Hébron est une poudrière où près de 1 000 colons juifs vivent sous haute protection militaire parmi 200 000 Palestiniens.

Une Palestinienne succombe à ses blessures près de Bethléem

Plus tôt dimanche, une Palestinienne se dirigeant de manière "suspecte" vers des soldats israéliens près de Bethléem, en Cisjordanie occupée, a été la cible de tirs des soldats et a succombé à ses blessures. Il s'agit de Ghada Sabatine, une quadragénaire veuve et mère de six enfants, selon l'agence de presse palestinienne Wafa.

L'armée israélienne a confirmé avoir ouvert le feu sur le "bas du corps" de la femme, affirmant qu'elle se dirigeait de façon "suspecte" vers des militaires malgré des "tirs de semonce" pour l'en dissuader.

Elle a reçu des premiers soins sur place de la part des soldats avant d'être prise en charge par le Croissant-Rouge palestinien, a indiqué l'armée israélienne, qui a annoncé avoir diligenté une enquête sur cette affaire.

Selon le ministère palestinien de la Santé, la femme était blessée grièvement à son arrivée à l'hôpital de Beit Jala, près de Bethléem, où elle est décédée après avoir perdu "beaucoup de sang".

Ces incidents interviennent alors que les forces israéliennes mènent une opération dans le nord de la Cisjordanie occupée dans la foulée d'une attaque ayant fait trois morts jeudi soir à Tel Aviv et qui a été perpétrée par un Palestinien originaire du camp de réfugiés de Jénine.

Avec AFP

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Deux Palestiniens tués par l'armée israélienne lors d'une opération en Cisjordanie

Trois Palestiniens du Jihad islamique tués lors d'une opération israélienne en Cisjordanie

Le Figaro

Présidentielle 2022: Jean-Luc Mélenchon, la dernière bataille

Pierre LepelletierSophie de Ravinel

GRAND RÉCIT - Donné troisième dans les sondages, le candidat de LFI rêve de créer la surprise pour sa dernière participation.

À l’étage de la dernière rame d’un TGV se dirigeant vers Toulouse, Jean-Luc Mélenchon est entouré de son équipe, discrète et silencieuse. Feuilles volantes, ordinateurs, imprimante portable, sachets de bonbons ouverts, bouteilles en aluminium, gobelets de café, écouteurs, journaux, stylos… Tout est disposé en équilibre dans un désordre peu savant. Contre la fenêtre, le candidat Insoumis est de mauvaise humeur - comme toujours lorsqu’il prépare un discours. Il n’a pas vu passer les heures. La Ville rose est proche. Le lendemain, ce sera le dernier meeting de plein air de sa troisième et dernière campagne présidentielle. Il nous regarde, sincère: «Ça fait quelque chose…» Comment supposer le contraire?

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À l’entendre, cette campagne est une sorte d’apothéose, «le fruit d’une expérience accumulée». «Nous venons de faire seize mois de campagne sans une engueulade! Vous vous rendez compte?» Là aussi, on comprend l’impression de soulagement. Mais dans une formation ultra-disciplinée autour de lui, le contraire eut été étonnant. Pas de communistes avec qui s’engueuler comme en 2012 et 2017. Contrairement à 2017 aussi, pas de nouveauté. «La deuxième campagne avait été anxiogène avec la création de La France insoumise. Nous n’étions plus un parti et il nous avait fallu passer au-dessus des appareils traditionnels, dépasser nos réflexes, apprendre de nouvelles pratiques. Cette campagne-ci a été nettement plus détendue, sans perturbation de trajectoire.»

Tourbillon hivernal

Au lancement de cette présidentielle, à l’automne 2020, beaucoup jugeaient pourtant Mélenchon hors du coup ; que sa sortie de route lors des perquisitions judiciaires d’octobre 2018 - et son célèbre hurlement: «La République, c’est moi!» - l’avait rendu infréquentable. Estimé au départ entre 8 % et 10 %, le député de Marseille semblait donc bloqué par son propre «plafond de verre». «Il ne pourra pas refaire son score de 2017. À moins de 10 %, il finira par se retirer derrière nous», pronostiquaient un peu rapidement de nombreux cadres d’Europe Écologie-Les Verts, imaginant un boulevard s’ouvrir devant eux après les municipales. David Cormand, ex-secrétaire national du parti et député européen, les mettait en garde: «Jean-Luc Mélenchon, c’est comme Roger Federer. Ça joue moins vite, ça tape moins fort, mais ça reste du haut niveau.»

Distançant largement, très largement, ses concurrents de gauche en fin de campagne, le candidat LFI savoure. À Marseille, le 27 mars, il glisse aux journalistes: «Vous m’aviez vu revenir des catacombes?»

Jean-Luc Mélenchon est fort de la faiblesse des autres. Les gens ne disent pas “J’aime Mélenchon” mais “Que puis-je faire pour soutenir la gauche ?”

Si les mauvais scores des adversaires de son camp lui ont mécaniquement bénéficié, il a su aussi affronter les obstacles. Jean-Luc Mélenchon a soigneusement évité le tourbillon hivernal de la Primaire populaire, ce collectif citoyen militant pour une union à gauche. Pas un doigt dans cet engrenage. L’ancien socialiste avait déjà refusé après 2017 d’incarner cette union. Puis il avait envoyé un seul émissaire peu motivé aux premières propositions de rassemblement avancées par Yannick Jadot en avril 2021…

Le candidat des écologistes et surtout la candidate du PS Anne Hidalgo ont en revanche été confrontés de longues semaines à cette injonction unitaire. «Ce n’est pas de l’union dont nous avons besoin. C’est de la clarté et de mobilisation populaire», avait-il répété lors de son meeting olfactif à Nantes le 16 janvier dernier. «Vous ne pouvez pas mobiliser si vous donnez l’impression que vous êtes un menteur qui va ensuite arranger des carabistouilles dans un coin avec ses copains des autres partis. Je ne suis pas leur copain! Que cela soit dit une bonne fois pour toutes.»

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Face à la confusion générale - avec notamment une participation éclair à la campagne de Christiane Taubira, victorieuse de la Primaire populaire -, Jean-Luc Mélenchon est déjà apparu comme un pôle de stabilité à gauche. Dès la fin de janvier, son premier objectif est atteint: apparaître comme seul «vote utile» à gauche. «Jean-Luc Mélenchon est fort de la faiblesse des autres. Les gens ne disent pas “J’aime Mélenchon” mais “Que puis-je faire pour soutenir la gauche?”», soupire Olivier Faure, le premier secrétaire du PS.

Fin février, pourtant, les Insoumis ont redouté la tempête. Quelques heures après l’invasion russe en Ukraine, le 24 février, des propos de Jean-Luc Mélenchon tenus quelques jours plus tôt remontent à la surface. Sur France 2, l’Insoumis avait désigné l’agresseur: «L’Otan, sans aucun doute.» Pas la Russie donc mais l’Otan, sa bête noire, incarnation à l’entendre de l’impérialisme américain… Son ennemi Éric Zemmour tient peu ou prou les mêmes positions. Pour lui, la chute est vertigineuse dans les sondages. Le candidat LFI en revanche ne dévisse pas. Il s’accroche à une conviction répétée comme un mantra: son statut de «non-aligné» empêchera une troisième guerre mondiale. «Mélenchon a joué sur les peurs de l’élargissement du conflit. C’est lâche mais bien joué», admet une figure de gauche.

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Parfum d’optimisme

La «tortue électorale sagace» - comme il aime se dépeindre auprès des siens - fait son chemin. Jean-Luc Mélenchon se place à la troisième place derrière Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Un parfum d’optimisme s’installe autour de lui, un peu moins qu’en 2017 mais réel. Pourtant, tout ne se déroule pas comme prévu. Les Insoumis ont théorisé qu’Éric Zemmour, Valérie Pécresse et Marine Le Pen se neutraliseraient dans les enquêtes d’opinion, abaissant de fait le seuil de qualification au second tour. Mais en fin de course, la candidate du RN connaît une nouvelle dynamique, remontant au-dessus de la barre des 20 %.

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Pour tenter de la rattraper et parce que l’actualité l’impose avec les conséquences économiques du conflit en Ukraine, le candidat Insoumis axe sa fin de campagne sur les priorités sociales. Objectif: convaincre les «fâchés mais pas fachos» qu’il peine à toucher. «Le vote Mélenchon en 2022 est pour l’instant un vote des catégories intellectuelles supérieures. Plus encore qu’en 2012 et qu’en 2017, le vote Mélenchon n’est ni un vote de classe ni un vote populaire», analysent et préviennent dans une longue note Antoine Bristielle et Laura Chazel, politologues de la Fondation Jean Jaurès.

Roussel, j’espère juste que ce ne seront pas les deux, trois points qui nous manqueront

Ce vote populaire, le communiste Fabien Roussel a prétendu l’incarner. Le député du Nord a été élu par les siens au dernier congrès du PCF pour que leur parti soit à nouveau présent à la présidentielle. Avec sa campagne des «jours heureux», son apologie de la bonne viande, ses «apéRoussel», il a été une épine dans le pied des Insoumis. Jean-Luc Mélenchon l’a minimisé. Volontairement. À Lille, mardi, pour son dernier meeting avant le premier tour, il a avoué: «Tenez, moi ça fait seize mois que je suis en campagne. Seize mois que je ne me suis engueulé avec personne à gauche. Ça me cuit la bouche! Je ne le ferai pas, pour ne pas désespérer. Pour ne pas laisser dire: “Regardez, ils sont nuls, ils se sautent à la gorge sans arrêt!”» Soucieux d’incarner la responsabilité… Cette rupture avec le PCF, il le sait, pourrait lui coûter cher. «Roussel, j’espère juste que ce ne seront pas les deux, trois points qui nous manqueront», a déjà glissé le député LFI Éric Coquerel.

Jean-Luc Mélenchon sait aussi que cette présidentielle présage de la suite, avec cette fameuse recomposition à gauche à venir, dès les législatives. À Toulouse, dimanche, devant 18.000 personnes et alors que le PS culmine à 2 %, il s’est posé en sauveur. Lui et les siens n’ont pas laissé le drapeau à terre: «Ce que je craignais, au-dessus de tout, c’est que la tradition française de l’humanisme radical et, j’ose le mot, révolutionnaire, fût effacée du sol, des mémoires, comme la gauche magnifique, la gauche brillante, la gauche créative du peuple frère italien a été rasée jusqu’aux racines par les aventuriers qui l’ont dirigée et emmenée dans le lit du social libéralisme jusqu’à l’extinction!» Face à la foule, il leur a confié l’avenir: «La tâche est faite, la force est là, vous en attestez!» 

Les dates clés

8 novembre 2020Jean-Luc Mélenchon se porte candidat à l’élection présidentielle.

18 novembre 2021Le candidat de La France insoumise dévoile son programme, dans la continuité de celui de 2017.

16 janvier 2022Meeting «immersif et olfactif» à Nantes.

20 mars 2022Jean-Luc Mélenchon revendique 100.000 participants lors d’un rassemblement place de la République à Paris.

5 avril 2022Dernier grand meeting à Lille, retransmis dans onze villes en France sous forme d’hologrammes.

Les propositions fortes du candidat LFI

Par Marius Bocquet 

La retraite à 60 ans, le smic revalorisé et les prix des carburants bloqués, LFI promet l’amélioration du pouvoir d’achat.

• VIe République

Jean-Luc Mélenchon prévoit de passer à la VIe République en cas d’élection. Ce régime consacrerait plus de pouvoir au Parlement et moins au président de la République. Pour cela, il souhaite convoquer une Assemblée constituante et rédiger une nouvelle constitution par référendum.

• Smic à 1400 euros

Le leader de La France insoumise veut fixer le salaire minimum à 1400 euros net, contre 1269 actuellement. Il promet de mettre en place cette mesure dès le mois de mai s’il est élu.

• Retraite à 60 ans

Sur les retraites, le candidat Insoumis propose de fixer l’âge légal de départ à 60 ans. Il promet une retraite minimum égale au smic, revalorisé à 1400 euros. Le minimum vieillesse serait quant à lui augmenté à hauteur du seuil de pauvreté (environ 1100 euros).

• Blocage des prix des carburants

Le député des Bouches-du-Rhône veut bloquer les prix des carburants à 1,40 euro par litre. Il promet aussi de bloquer les prix des produits de première nécessité comme l’alimentation.

• Sortie du nucléaire

Jean-Luc Mélenchon souhaite planifier la sortie du nucléaire, qu’il considère comme un danger, et abandonner les projets de nouvelles centrales. À la place, le candidat insoumis veut atteindre l’objectif de 100 % d’énergies renouvelables d’ici à 2050.

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L'Humanité

Simon Vasseur, « manip radio » sous les radars

Un jour avec

Cet expert en radiologie, au front face au Covid, puis privé de prime et de revalorisation, se bat pour la reconnaissance de sa profession aux côtés des soignants.

Cécile Rousseau

Soignant au même titre qu’un infirmier. D’emblée, Simon Vasseur, manipulateur en électroradiologie médicale (Meem) aux urgences de Roubaix (Nord), rappelle le rôle-clé de sa profession. « Quand vous mettez le pied dans un hôpital, il y a de grandes chances que vous passiez à un moment entre nos mains. Nous sommes à la confluence de beaucoup de disciplines et au cœur des échanges d’informations au sein d’un groupement hospitalier de territoire (GHT). » S’il monte au créneau, c’est que son métier passe allègrement sous les radars. Une invisibilisation qui se retrouve au sein même du système de santé. « Les autres personnels ne savent pas ce que nous faisons, à tel point que, quand le journal interne du centre hospitalier a fait un reportage sur nous, d’autres collègues nous ont interpellés : “On ne pensait pas que vous piquiez les malades pour poser des perfusions.” Nous avons zéro reconnaissance », déplore Simon.

« on rencontre des gens avec des trajectoires de vie incroyables »

Lassés d’être considérés comme de simples techniciens juste bons à appuyer sur un bouton, les « manips radio » de toute la France ont envoyé plus de 5 000 courriers au ministère de la Santé, aux députés et aux sénateurs. Le 15 mars, ils sont repartis, à l’appel de la CGT, sous les fenêtres d’Olivier Véran pour exiger la prise en compte de leurs revendications. Une grève qui s’inscrit dans la continuité des mobilisations de 2019 stoppées par la pandémie. « La réponse a été : non à tout. On nous a rétorqué que nous n’avions rien de commun avec les infirmiers. Je n’ai pas du tout apprécié. C’était dénigrant », tacle le secrétaire adjoint de la CGT de l’hôpital.

Manip radio de père en fils, Simon, 38 ans, a démarré sa carrière par un job d’été, avant d’en faire l’activité d’une vie. Remonté quand il s’agit de défendre sa vocation, le Ch’ti ne tarit pas d’éloges sur son métier : « L’imagerie 3D, c’est hyperintéressant, les technologies évoluent tout le temps. Travailler de nuit aux urgences, c’est aussi super enrichissant ! On ne sait jamais ce qui va se passer : on rencontre des gens avec des trajectoires de vie incroyables. »

Depuis deux ans, les clichés des poumons et du thorax se sont enchaînés à un rythme effréné. Tous les matins, un spécialiste des rayons X et un aide-manipulateur se baladent avec leur appareil portatif en réanimation, en soins intensifs et en cardiologie pour radiographier les malades non transportables, dont ceux du Covid. Mais ces allers-retours incessants ont leurs limites. « Les radios au lit se sont banalisées. Les médecins ont gardé l’habitude de nous faire déplacer, observe Simon. Une fois, nous sommes arrivés dans une chambre pour un cliché pulmonaire et le patient était descendu en bas pour fumer… Pendant ce temps-là, aux urgences, il n’y a qu’un collègue et des personnes avec des fractures attendent leur tour. »

Après 18 h 30, un seul manipulateur radio reste sur place avec possibilité d’appeler une astreinte. « C’est hélas souvent le rush à cette heure-là, avec beaucoup d’entrées de patients », note ce père de trois enfants. Durant le premier confinement, les « manips » des urgences avaient bénéficié d’un renfort, envolé depuis. À Roubaix, sept recrutements de jeunes ont donné un peu d’air, mais l’effectif n’est toujours pas complet. Comme le confirme une enquête de l’inspection générale des affaires sociales, en 2021, l’attractivité du métier, classé en catégorie A de la fonction publique, affiche un encéphalogramme plat.

en résistance contre la privatisation rampante

La discrimination face aux rémunérations n’aide pas à embaucher. La prime Veil de 90 euros brut par mois leur échappe au motif qu’ils ne seraient pas assez soignants. « Nous ne sommes pas juste derrière un écran. Nous injectons du produit de contraste iodé pour le scanner, nous posons des cathéters, nous rassurons aussi les malades claustrophobes avant qu’ils aillent passer des IRM. Normalement, nous n’interprétons pas les images, mais quand le médecin senior laisse son externe s’occuper des examens, ils n’hésitent pas à solliciter notre avis », liste le diplômé depuis 2006. La prime Buzyn, ou indemnité forfaitaire de risque, leur passe souvent sous le nez car il faut rester au moins 50 % du temps aux urgences pour la toucher. « Nous circulons beaucoup et le scanner n’est pas dans le service, tout comme le coronarographe. Cette situation est totalement ubuesque », tance-t-il.

Présent sur tous les fronts, Simon Vasseur est entré en résistance contre la privatisation rampante de l’imagerie médicale depuis la tarification à l’activité. À Roubaix comme dans de nombreuses structures, elle gagne toujours plus de terrain. Sur trois scanners, un est dédié à l’hôpital public et deux autres principalement au secteur privé : « Pendant la pandémie, un de ces deux scanners était réquisitionné. Mais c’est fini. Ils sont redevenus comme avant, des machines à cash pour répondre aux impératifs de rentabilité. »

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France24 - Monde

Pakistan : le Premier ministre, Imran Khan, renversé par une motion de censure

Publié le : 09/04/2022 - 22:23Modifié le : 09/04/2022 - 22:54

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Après plusieurs semaines de crise politique au Pakistan, le Premier ministre, Imran Khan, a été renversé dimanche par une motion de censure votée au Parlement. L'ancienne star du cricket a appelé ses partisans à manifester dans le calme et affirmé qu'il "n'accepterait pas" le nouveau gouvernement. 

Ses jours à la tête du Pakistan étaient comptés : le Premier ministre, Imran Khan, a été renversé dimanche 10 avril par une motion de censure votée à son encontre par l'Assemblée nationale, à l'issue de plusieurs semaines de crise politique.

La motion a été "approuvée" par 174 des 342 députés, a annoncé le président par intérim de la chambre, Sardar Ayaz Sadiq. Imran Khan est le premier chef de gouvernement pakistanais à chuter sur un vote de défiance.

Son successeur à la tête de cette république islamique de 220 millions d'habitants dotée de l'arme nucléaire devrait être Shehbaz Sharif, le leader de la Ligue musulmane du Pakistan (PML-N).

Aucun Premier ministre n'est jamais allé au bout de son mandat au Pakistan, depuis l'indépendance du pays en 1947, mais Imran Khan est le premier à chuter sur un vote de défiance.

Imran Khan pensait avoir esquivé le couperet six jours plus tôt, en obtenant que la motion ne soit pas soumise au vote et que l'Assemblée soit dissoute. Mais la Cour suprême a jugé tout le processus inconstitutionnel.

Elle a restauré l'Assemblée et ordonné qu'elle procède au vote sur la motion de censure, que M. Khan, lâché depuis quelques jours par plusieurs de ses alliés, a perdu.

Toujours populaire auprès de larges pans de la population, il n'a sans doute pas dit son dernier mot en vue des prochaines échéances électorales.

Mais son bilan et sa propension ces derniers jours à accentuer les fractures de la société pakistanaise, avec de virulentes attaques envers l'opposition, accusée de "trahison", pourraient jouer contre lui.

Imran Khan est arrivé au pouvoir en 2018, après la victoire aux législatives de son parti, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), sur une plateforme populiste mêlant promesses de réformes sociales, conservatisme religieux et lutte contre la corruption.

Insécurité grandissante

Vingt-deux ans après son entrée en politique, la ténacité de celui qui est idolâtré par des millions de Pakistanais pour avoir mené l'équipe nationale de cricket, sport roi dans le pays, à sa seule victoire en Coupe du monde en 1992, était ainsi récompensée.

Comme chef du gouvernement, il a d'abord capitalisé sur son image d'incorruptible et la lassitude de la société à l'égard des partis traditionnels, qui ont monopolisé le pouvoir pendant des décennies avec l'armée.

Pendant la pandémie de Covid-19, son choix de ne pas imposer de confinement national, qui aurait "fait mourir de faim" les gens, s'est révélé populaire et gagnant. Le pays a été largement épargné (30 000 morts).

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Mais la conjoncture économique et ses mauvais choix ont fini par le rattraper. La forte inflation, la dépréciation de la roupie depuis juillet et le creusement de la dette l'ont affaibli.

La détérioration de la sécurité, en particulier depuis la prise du pouvoir par les talibans en Afghanistan mi-août, a aussi contribué à ses difficultés.

Leur retour triomphal a d'abord été interprété comme une victoire pour le Pakistan, accusé de longue date de les soutenir, et pour celui qui a été affublé du sobriquet de "Taliban Khan" pour n'avoir jamais cessé de prôner le dialogue avec eux.

Mais après plusieurs années d'un calme relatif, les attentats ont repris de plus belle depuis août, menés notamment par les talibans pakistanais du Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP).

Réputation de playboy 

Imran Khan a aussi pâti de la dégradation probable de ses liens avec l'armée, qui était accusée d'avoir interféré en sa faveur en 2018, même si celle-ci est restée silencieuse ces derniers jours.

Ses efforts pour positionner le Pakistan en acteur régional incontournable n'ont guère porté non plus. Les liens avec Washington et les pays européens se sont distendus, notamment sous l'effet de ses diatribes contre l'islamophobie, déguisée à ses yeux en Occident sous les traits de la liberté d'expression.

Islamabad s'est encore plus rapproché de la Chine. Et la visite officielle à Moscou d'Imran Khan le jour même du déclenchement de la guerre en Ukraine lui a valu nombre de moqueries.

Ce fils d'une riche famille de Lahore, diplômé d'Oxford, marié trois fois après avoir entretenu pendant sa carrière sportive une réputation de play-boy, s'est aussi vu reprocher sa complaisance envers les religieux radicaux.

Marié en troisièmes noces en 2018 avec Bushra Bibi, issue d'une famille conservatrice et qui porte le voile, il a défendu avec véhémence la controversée loi sur le blasphème.

En novembre, son gouvernement a levé l'interdiction pesant sur le Tehreek-e-Labbaik Pakistan (TLP), décrétée en avril après de violentes manifestations anti-françaises organisées par ce parti islamiste, qui dénonçait le soutien apportée par la France au droit de caricaturer, y compris le prophète Mahomet.

Souvent accusé d'avoir restreint l'espace d'expression de la presse, Imran Khan a aussi suscité l'indignation des organisations féministes en établissant plusieurs fois un lien entre le viol et la manière de s'habiller des femmes, dans un pays où les violences sexuelles sont courantes. 

Avec AFP

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Pakistan : la Cour suprême annule la dissolution de l'Assemblée nationale

Pakistan : le Premier ministre Imran Khan en sursis après la défection de son principal allié

Pakistan : le Premier ministre échappe à une motion de censure, l'Assemblée nationale dissoute

Le Figaro

Approximations, exagérations... Retrouvez nos vérifications sur sept candidats à l'élection présidentielle

Le Figaro

LA VÉRIFICATION - Durant la campagne présidentielle, Le Figaro a publié plus de 200 vérifications sur les programmes et déclarations des candidats. Nous vous proposons une sélection.

Sécurité, énergie, souveraineté, Constitution, Europe, guerre en Ukraine, environnement, fiscalité, santé, éducation... Depuis plusieurs mois, de nombreuses thématiques se sont imposées à tour de rôle dans le débat public. Mouvementée, la campagne présidentielle a été le théâtre de nombreux débats, de polémiques, d'échanges véhéments, d'accusations, d'idées et de propositions émergeant de tous les bords politiques.

Pour vous aider à y voir plus clair dans ce déluge ininterrompu d'informations et de prises de parole parfois contradictoires, Le Figaro s'est engagé tout au long de la campagne. Grâce à la mobilisation de ses équipes, plus de 200 «vérifications» - un format désormais bien connu de nos abonnés - ont été publiées sur tous les thèmes présents dans le débat public. À l'orée du premier tour, alors que les Français s'apprêtent à prendre une décision définitive sur leur choix de vote, nous vous proposons de retrouver une sélection d'articles décryptant certaines des idées et déclarations phares des sept candidats majeurs à l'élection présidentielle.

Emmanuel Macron

Le président sortant parviendra-t-il à rester au pouvoir ? Crédité de 27% des intentions de vote au premier tour, Emmanuel Macron dispose aujourd'hui d'une avance confortable sur ses concurrents, mais qui a tendance à s'éroder dans les sondages. Le chef de l'État met régulièrement en avant son bilan en matière d'emploi, de création d'entreprises et de lutte contre le chômage pour assurer que la «révolution» promise en 2017 est bel et bien en marche.

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Marine Le Pen

Pour sa troisième campagne, la candidate du Rassemblement national veut y croire. Créditée, à ce jour, de 22% d'intentions de vote, Marine Le Pen est en seconde place dans la course à l'Élysée et progresse dans les sondages. Si son discours fait du «pouvoir d'achat» un axe central, la lutte contre l'immigration incontrôlée demeure un sujet essentiel de son programme.

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Jean-Luc Mélenchon

Le tribun insoumis va-t-il parvenir à se faufiler dans le «trou de souris» ? Fort de 16% d'intentions de vote dans les sondages, Jean-Luc Mélenchon compte bien dépasser son score de 2017, en parvenant au second tour. Emploi, fiscalité, environnement... Son programme comprend des mesures fortes pour construire un «autre monde».

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Eric Zemmour

Le passage de journaliste à homme politique portera-t-il ses fruits ? Crédité d'environ 10% dans les sondages, Eric Zemmour a fait de sa lutte pour «l'immigration zéro» et la souveraineté de la France les axes centraux de son programme. Assumant des propositions fortes, le candidat Reconquête! promet qu'avec lui, «la France restera la France».

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Valérie Pécresse

La candidate LR espère déjouer les pronostics. Créditée d'environ 9% des intentions de vote, Valérie Pécresse revendique son «courage de faire» et promet de porter les réformes que les majorités précédentes n'ont pas menées. Emploi, hôpital, fiscalité, compétitivité, sécurité... La candidate compte bien transformer des pans entiers de la société française, si elle est élue.

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Yannick Jadot

La bataille pour l'environnement portera-t-elle Yannick Jadot à l'Élysée ? Crédité d'environ 5% d'intentions de vote dans les sondages, le candidat EELV a mis l'accent, durant sa campagne, sur les bouleversements engendrés par la crise climatique. Et promet de modifier considérablement la société française pour y faire face.

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Anne Hidalgo

La maire de Paris a-t-elle raison de ne pas croire les sondages ? Créditée d'environ 2% des intentions de vote, Anne Hidalgo estime qu'un vote pour sa candidature est «utile pour la gauche» et pour la France. Elle mise sur la mobilisation des électeurs de son camp pour accéder au pouvoir et permettre à l'Hexagone de «changer d'avenir».

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Le Figaro

Guerre en Ukraine : six concepts du théoricien militaire Carl von Clausewitz pour éclairer le conflit

Hugues Maillot

GRAND DÉCRYPTAGE - Près de deux cents ans après sa mort, les écrits de Clausewitz sont toujours aussi actuels. Car en conceptualisant l'idée même de guerre, le stratégiste prussien a rendu son œuvre pérenne.

C'est un nom qui revient en force depuis le début de l'offensive russe en Ukraine. Inconnu ou oublié pour certains, référence pour d'autres, le Generalmajor Carl von Clausewitz signe un retour fracassant pour éclairer le conflit, près de 200 ans après sa mort. Les concepts de cet officier prussien, publiés post mortem par son épouse en 1832, sous le nom de De la guerre, semblent toujours parfaitement illustrer ce qui se déroule aujourd'hui sur le terrain. Ses prédécesseurs, de Machiavel à Jomini, s'étaient contentés de «prescriptions pour savoir comment bien faire la guerre». Clausewitz a lui posé dans son œuvre un réel «questionnement philosophique», souligne Édouard Jolly, chercheur à l'Irsem en théorie des conflits armés et philosophie de la guerre.

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L'œuvre du théoricien reste étonnamment d'actualité, alors même que la guerre a considérablement évolué depuis sa mort et qu'il avait été quelque peu oublié avec l'apparition des conflits asymétriques. Car la définition de la guerre chez Clausewitz s'attache avant tout à comprendre la guerre interétatique, celle qui avait lieu à son époque… et qui revient tragiquement aujourd'hui. Surtout, de tout temps, «la guerre reste un objet politique et toute guerre se rattache à cela. Les moyens ont évolué, mais pas les finalités politiques», résume le spécialiste.

Avec son aide, et celle de Martin Motte, directeur d'étude à l'École pratique des hautes études et membre de l'Institut de stratégie comparée, Le Figaro revient sur six concepts de Clausewitz qui permettent aujourd'hui de mieux comprendre le conflit en Ukraine. Car avec De la guerre, l'officier prussien a avant tout cherché à conceptualiser l'idée même de conflit, faisant de son œuvre un outil utilisable après lui.

La «trinité clausewitzienne» : la guerre comme concept

C'est la base du raisonnement clausewitzien. Pour théoriser la guerre, Clausewitz l'a définie en trois grandes étapes conceptuelles : le calcul des probabilités stratégiques, le but politique et la violence aveugle. Une «trinité» valable quelle que soit la guerre, qui a ensuite été traduite plus concrètement, explique Martin Motte. La première étape correspond à la guerre qui «prend la forme d'un duel à grande échelle témoignant d'une violence entre deux parties belligérantes», traduit Édouard Jolly. Autrement dit, «deux volontés qui s'opposent et veulent s'imposer l'une à l'autre». La deuxième indique que «la guerre est un objet politique». «C'est là l'originalité de Clausewitz : la politique fixe la finalité, l'aspect militaire et le moyen». La troisième implique l'élément populaire, «l'hostilité sociale du peuple» étant également une spécificité clausewitzienne.

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Cette trilogie se traduit parfaitement en Ukraine. Le «calcul des probabilités stratégiques» est incarné par Poutine et Zelensky, «qui personnifient leur État respectif et s'opposent par la violence de leur armée». «Le but politique» se traduit côté ukrainien par la volonté de «préserver un territoire». Il est plus difficile à identifier côté russe, puisque les objectifs de Poutine sont «mouvants». Et la «violence aveugle» est représentée par «deux peuples qui s'opposent». D'un côté la mobilisation de la défense territoriale ukrainienne, de l'autre l'usage des conscrits russes. Mais pour Martin Motte, la trilogie russe est justement «incomplète» à ce niveau. «Les Russes n'ont pas déclaré la guerre à l'Ukraine et n'ont donc pas décrété la mobilisation générale», souligne-t-il. Ce qui «accrédite l'hypothèse que Poutine ne voyait pas cette campagne comme une guerre mais comme un simple renversement de régime».

Le Ziel et le Zweck

Dans De la guerre, Clausewitz distingue les buts dans la guerre et la finalité de la guerre. Le «Ziel», qui correspond à l'objectif tactique, et le «Zweck», qui traduit l'objectif politique. «Le Zweck est un escalier dont les Ziel sont les marches», illustre Édouard Jolly. Il s'agit de faire en sorte que «les victoires tactiques, l'obtention des buts de guerre, nous permettent d'aboutir à une victoire politique». En fonction des résultats sur le terrain, le Zweck peut évoluer. Et c'est ce qui semble se dérouler actuellement, avec le redéploiement des forces russes dans le Donbass. «Au départ, les Russes partaient sur un conflit avec pour objectif politique le renversement total du gouvernement. Puisque ce but a échoué, la finalité est devenue plus limitée, une conquête territoriale», analyse le chercheur à l'Irsem.

La montée aux extrêmes

Clausewitz voyait dans la guerre deux dynamiques : une logique d'ascension, «parce que la seule manière d'éviter d'être tué, c'est de frapper toujours plus fort», et une logique de désescalade, «qui vient des limitations à la fois physique (fatigue) et logistique (manque de munitions, de carburant), mais aussi du calcul politique : tous les objectifs ne valent pas tous les sacrifices», expose Martin Motte. La «montée aux extrêmes» se traduit généralement par «une surenchère dans la puissance», complète Édouard Jolly.

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Si l'armée russe a fait preuve d'une relative retenue au début de la guerre, c'est parce que «Poutine semble avoir réellement cru qu'il ne mènerait pas une guerre majeure mais une opération de changement de régime, avec l'appui d'une partie considérable de l'opinion publique ukrainienne», ajoute le spécialiste.

Sur le plan purement théorique, cette montée aux extrêmes aurait pu conduire à l'utilisation russe d'un missile nucléaire tactique.

Mais face à la résistance de l'État, de l'armée et de la population, la Russie a choisi la «montée aux extrêmes», en «se censurant moins sur l'utilisation de l'artillerie». «Sur le plan purement théorique, et c'est ce qui a fait peur à tout le monde, cette montée aux extrêmes aurait pu conduire à l'utilisation russe d'un missile nucléaire tactique», ajoute Édouard Jolly. Le massacre de Boutcha pourrait également illustrer ce concept. Mais «on ne sait pas encore si c'est le fait d'unités qui ont perdu le contrôle parce qu'elles étaient mal encadrées ou s'il y avait une réelle volonté de terroriser», tempère Martin Motte.

Le point culminant

«Clausewitz nous rappelle toujours que la guerre dans sa réalité est faite de frictions, de surprises, de contingences, d'épuisements et d'imprévus», explique Édouard Jolly. Côté russe, ces «imprévus» se sont notamment traduits par une forte faiblesse logistique et une capacité de mobilisation efficace de la défense territoriale ukrainienne. Avec pour conséquences, de lourdes pertes. Le «point culminant» illustre ce moment où une armée est obligée «de passer de l'offensive à la défensive», car attaquer lui «coûte plus cher logistiquement qu'elle ne rapporte militairement», résume Martin Motte.

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Dans son œuvre, Clausewitz insiste d'ailleurs beaucoup sur les sièges comme facteurs aggravants de ce concept. Là encore, cela s'est traduit sur le terrain : en assiégeant Kiev, Kharkiv, Marioupol et Tchernihiv en même temps, les Russes ont usé leurs forces. «Leur volonté de se regrouper dans le Donbass en évacuant la région de Kiev permet de libérer des effectifs» et de faire souffler les troupes, traduit Martin Motte. Pour mieux repartir à l'offensive avant d'atteindre, peut-être, un autre point culminant.

Le centre de gravité

Ce sans quoi un des belligérants ne peut pas continuer la lutte. D'après Clausewitz dans le texte, cité par Martin Motte, le centre de gravité est «la partie du pays où les unités ennemies les plus nombreuses sont concentrées». Cette description très physique rejoint la définition plus conceptuelle du théoricien : «Un centre de puissance et de mouvement dont tout dépend et contre lequel il faut diriger toute notre énergie». Pour Clausewitz, il y en avait trois : l'armée, la capitale et l'allié principal. Il paraît évident que lors des premières semaines du conflit, le centre de gravité était Kiev. «Dans l'optique du changement de régime, si les Russes renversaient le pouvoir dans la capitale, l'affaire était plus ou moins réglée», résume Martin Motte.

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Mais avec le basculement des forces vers le Donbass, le centre de gravité a changé. «Ce pourrait désormais être l'armée ukrainienne», indique le chercheur. «Si Poutine veut pouvoir vendre la victoire à son peuple, il faut qu'il remplisse ses objectifs de guerre : la dénazification et la démilitarisation», ajoute-t-il. Pour le premier objectif, il suffira vraisemblablement de prendre Marioupol, où se concentre le régiment Azov. Pour le second, «même si Poutine ne pourra pas empêcher l'Ukraine de se réarmer après la paix, il pourra décemment dire à son opinion publique qu'il a détruit la menace militaire» s'il écrase l'armée ukrainienne, analyse Martin Motte.

Les avantages de la défense sur l'attaque

Les objectifs défensifs sont toujours plus aisés à atteindre que les objectifs offensifs, nous dit Clausewitz. Un principe qui paraît évident sur le papier, mais que le théoricien a également conceptualisé en profondeur dans De la guerre. Dans le cadre de la guerre en Ukraine, les forces locales ont deux objectifs : conserver le territoire et préserver ses forces. Une tâche ardue, mais sans doute plus accessible que les objectifs russes, qui sont «la conquête et la destruction», souligne Édouard Jolly. «La conduite défensive de la guerre est plus facile car elle ne va pas nécessairement chercher à vaincre la puissance de l'adversaire mais simplement chercher à empêcher celui-ci de gagner», résume le chercheur.

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Et Clausewitz décrit dans son œuvre plusieurs manières de défendre efficacement. Le théoricien explique notamment «qu'une manière efficace de se défendre c'est de refuser la bataille décisive aux frontières et de reculer en attirant l'adversaire à l'intérieur du pays», pour ainsi étirer les lignes logistiques de l'ennemi et l'user, détaille Martin Motte. Il s'est ainsi inspiré «de la campagne de Russie de 1812, où le plan de Napoléon était de profiter de sa supériorité manœuvrière et tactique pour écraser l'armée russe à la frontière entre la Russie et la Pologne». «On peut raisonnablement formuler l'hypothèse que c'était également le souhait des Russes : écraser l'armée ukrainienne devant Kiev», estime le spécialiste. Mais comme les Russes en 1812, les Ukrainiens ont refusé la bataille frontale et «préféré un repli élastique», dans un modèle très clausewitzien.

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France24 - Monde

Présidentielle 2022 : "les militants exultent" au QG d'Emmanuel Macron, en tête du premier tour

Publié le : 10/04/2022 - 20:15Modifié le : 10/04/2022 - 20:17

Marie SCHUSTER

Près de 48 millions de Français étaient appelés aux urnes, dimanche, pour le premier tour de l'élection présidentielle où douze candidats étaient en lice.Selon les premières estimations, Emmanuel Macron et Marine Le Pen s'affronteront au second tour le 24 avril.

Le Figaro

Guerre en Ukraine : l'UE va discuter lundi d'un sixième paquet de sanctions contre la Russie

Un embargo sur le pétrole russe sera sur la table, a indiqué le chef de la diplomatie européenne.

Les ministres des Affaires étrangères de l'UE vont discuter lundi à Luxembourg d'un 6e paquet de sanctions contre Moscou, mais l'arrêt des achats de pétrole et de gaz pour cesser de financer l'effort de guerre russe divise les 27. «Nous venons d'imposer de lourdes sanctions à la Russie et nous sommes en train de préparer une sixième vague», a annoncé vendredi la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, lors de sa visite à Kiev avec le chef de la diplomatie Josep Borrell.

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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky ne cesse de demander à tous ses interlocuteurs européens «l'adoption de sanctions puissantes». Il réclame un arrêt des achats de pétrole et de gaz et la fourniture d'armes lourdes pour résister à l'offensive annoncée dans la région du Donbass (est).

Josep Borrell a annoncé son intention de lancer lundi la discussion sur un embargo pétrolier, «mais une proposition formelle n'est pas sur la table», a reconnu vendredi un haut fonctionnaire européen. «L'unanimité est nécessaire pour l'adoption des sanctions. Or on voit bien les dépendances vis-à-vis de la Russie dans plusieurs États membres», a-t-il souligné.

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L'Allemagne, l'Italie, l'Autriche et la Hongrie sont très dépendantes du gaz russe. «On ne va pas présenter quelque chose qui ne passera pas. Les propositions doivent être faites au moment opportun», a-t-il expliqué.

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500 millions supplémentaires pour armer l'Ukraine

Depuis le début de la guerre en Ukraine fin février, le Kremlin a engrangé 27,3 milliards de dollars avec les achats de pétrole, gaz et charbon de l'UE, selon Velina Tchakarova, directrice de l'Institut autrichien pour l'Europe et la politique de sécurité (AIES). L'UE a décrété un embargo sur les achats de charbon mais leur montant est très inférieur à ceux de gaz et pétrole.

Les ministres vont en revanche valider le déblocage de 500 millions d'euros supplémentaires pour financer et livrer de nouvelles armes à Kiev, selon plusieurs diplomates de l'UE. «Les sanctions sont importantes, mais elles ne résoudront pas le problème dans le Donbass. La bataille dans le Donbass sera décisive pour l'issue de la guerre», a souligné samedi Josep Borrell.

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La Russie bombarde l'Ukraine depuis la mer à partir de navires situés hors de portée des armes ukrainiennes et les forces de Kiev ont besoin «d'armes à longue portée et de davantage de véhicules blindés», a expliqué un haut responsable européen. La Slovaquie a annoncé vendredi avoir fourni à Kiev un système de défense anti-aérien russe S-300. Lors de leur réunion, les ministres s'entretiendront avec le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, du soutien de l'UE aux enquêtes sur de possibles crimes de guerre en Ukraine.

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Une réforme est-elle inévitable pour équilibrer le système des retraites ?

LA VÉRIFICATION - Emmanuel Macron affirme qu'il faut relever l'âge de départ à 65 ans pour combler le déficit des retraites, alors que les syndicats assurent que cette mesure n'est pas nécessaire.

Enquête du BEA après un «incident grave» sur un vol Air France à l'atterrissage à Roissy

Les pilotes d'un Boeing 777 ont été confrontés lundi à une «instabilité des commandes de vol».

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La Hongrie prête à payer le gaz russe en roubles

Moscou a menacé de couper l'approvisionnement en gaz aux pays «inamicaux» qui refuseraient de payer en roubles.

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L'Humanité

Préoccupations des Français : le cœur à gauche, le vote à droite ?

Actu

Pouvoir d’achat, système de santé, environnement : en quelques mois, ces trois thèmes sont devenus ceux qui compteront le plus dans le choix des électeurs à la présidentielle. Sans que cela semble profiter à la gauche.

Florent LE DU

Les préoccupations des Français convergent avec les aspirations de la gauche. Pour ce qui est de leur vote, c’est une autre histoire. Quand on demande aux électeurs les trois enjeux qui détermineront le plus leur vote, le 10 avril, le pouvoir d’achat arrive largement en tête (55 %), devant le système de santé (26 %) et l’environnement (25 %), selon une étude Ipsos du 28 mars. Alors que, jusqu’à l’hiver, cinq thèmes étaient plus ou moins à égalité en tête des préoccupations, celui du pouvoir d’achat s’est envolé, tandis que deux autres ont fortement reculé : l’immigration, passée de 31 % en décembre 2021 à 24 %, et la délinquance, tombée de 25 % à 17 %. Une évolution liée à celle du débat public, démesurément axé sur ces thématiques, fin 2021, sous l’effet de la communication du gouvernement pendant l’été, puis de la candidature d’Éric Zemmour.

Une perte de confiance due au désastreux quinquennat Hollande

Pour autant, les intentions de vote cumulées pour les candidats d’extrême droite, qui surfent sur ces problématiques, sont restées stables sur cette même période. Mais, sous l’effet de l’évolution des attentes des Français, une hiérarchie s’est installée entre les deux, estime Antoine Bristielle, chercheur à la Fondation Jean-Jaurès : « À partir du moment où l’enjeu du pouvoir d’achat est monté, tandis que celui de la délinquance baissait, les courbes des deux candidats se sont éloignées. Dans le détail, les personnes préoccupées à la fois par l’immigration et l’insécurité votent davantage pour Éric Zemmour, quand celles qui mettent en avant l’immigration et le pouvoir d’achat se tournent massivement vers Marine Le Pen. »

Contrairement à Éric Zemmour, la candidate du RN a compris que la montée des prix des carburants et des produits de première nécessité dès novembre 2021, et davantage depuis le début de la guerre en Ukraine, aurait un impact sur la présidentielle. Mais son discours reste de façade. « Elle a un programme très libéral, qui n’améliorera pas les conditions de vie des Français, mais entretient la confusion en ne parlant que de ça depuis un mois, analyse le politiste Rémi Lefebvre, auteur de l’essai Faut-il désespérer de la gauche ? (Textuel, 2022). Comme elle a du crédit dans une partie des catégories populaires, le discours sur le pouvoir d’achat articulé avec celui, bien ancré, de l’immigration fonctionne. »

D’après une étude Ifop du 2 avril, selon laquelle le pouvoir d’achat aura un impact sur 74 % des électeurs, Marine Le Pen n’est cependant pas celle en qui les sondés ont le plus confiance pour l’améliorer. Elle est tout de même deuxième (17 %) derrière… Emmanuel Macron (21 %). Plus nombreux encore sont ceux qui n’ont confiance en aucun candidat (26 %), tandis que la gauche est distancée, 13 % citant Jean-Luc Mélenchon, 2 % Fabien Roussel. Alors que les solutions portées par ces deux candidats – voire par Yannick Jadot – ne manquent pas : Smic à 1 400 ou 1 600 euros, hausse des pensions, revenu étudiant, chèques énergie, blocages des prix…

Alors, qu’est-ce qui cloche ? Pourquoi la progression du pouvoir d’achat comme enjeu déterminant du vote n’a pas fait monter les scores potentiels de la gauche ? « D’une part, le thème du “pouvoir d’achat” en lui-même n’est pas la justice sociale. Il n’est plus propre à la gauche, tous les candidats en parlent, avec des solutions très différentes », avance Rémi Lefebvre. Au-delà des impostures sociales, ce paradoxe renvoie aux difficultés de la gauche à convaincre et mobiliser, en particulier les catégories populaires. Une perte de confiance s’est notamment installée avec le désastreux quinquennat Hollande, qui a déteint sur toute la gauche, selon Rémi Lefebvre : « Beaucoup d’électeurs peuvent amalgamer tout le camp de la gauche comme ayant de bonnes paroles jamais suivies d’effet lorsqu’il est au pouvoir. Marine Le Pen profite aussi de cela, avec le fameux argument “on n’a jamais essayé”. » Et question crédibilité , « une petite musique sur le financement difficile des mesures, le danger d’une dette qui se creuserait, est entrée dans les têtes de beaucoup de gens », ajoute Antoine Bristielle.

Chercheuse au Cevipof, Janine Mossuz-Lavau pointe aussi la teneur du débat politique qui laisse moins de place au fond et aux explications : « Les candidats sont plus dans la communication que dans le développement de leurs projets. Or les solutions avancées pour le pouvoir d’achat peuvent paraître utopiques, il y a donc un besoin de détailler, d’expliquer », estime-t-elle. Les programmes sont justement faits pour cela. À gauche, particulièrement chez Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon, les propositions sont détaillées, chiffrées, expertisées. Les électeurs ont encore trois jours pour s’y plonger.

Présidentielle 2022SondagesSalaires et pouvoir d'achat
L'Humanité

L’inflation, une arme du capital contre les hausses de salaire

Actu

Économie Dans une note récente, deux chercheurs membres du collectif des Économistes atterrés montrent pourquoi les revalorisations salariales revendiquées dans les entreprises ne sont pas de nature à accentuer l’augmentation des prix.

Clotilde Mathieu

L’inflation atteint les sommets. La flambée de l’énergie, à la suite de la guerre en Ukraine, a fait accélérer les tarifs. Selon l’Insee, sur un an, le coût de l’électricité, du gaz et des carburants s’est envolé de 28,9 % par rapport à mars 2021, entraînant une hausse des prix globale de 4,5 %. Un pic ? Personne ne le sait. « Il y a un an et demi, un tel scénario était illusoire », explique l’économiste Jonathan Marie, spécialiste des dynamiques inflationnistes et des épisodes d’hyperinflation à l’université Sorbonne Nord. Désormais, ce dernier se garde bien de tout pronostic. « Nous sommes dans une période d’incertitude radicale », insiste le coauteur d’une note publiée par les Économistes atterrés. Celle-ci indique que la hausse des prix de l’énergie a désormais « des effets de déversement sur les prix de l’alimentation et plus largement de production, avec des facteurs de grande spéculation ».

L’Insee observe une nette croissance du prix des produits manufacturés et de l’alimentation. Ceux des produits frais, par exemple, ont progressé de 7,2 % sur un an (5,9 % sur un an lors du précédent relevé mensuel). Avec la reprise de la pandémie en Chine, un autre facteur pourrait accélérer la valse des étiquettes : celui de la rupture dans les chaînes d’approvisionnement globales, déclenchant ainsi de semblables pénuries comme en 2021.

Dans ce contexte très changeant, la Banque de France s’est toutefois risquée à l’exercice de la prévision. « À cause, en particulier, de sa composante énergétique », l’institution envisage que « l’inflation soit élevée en 2022 : à 3,7 % en moyenne sur l’année et proche de 4 % au moins jusqu’en septembre ». Pour ensuite décliner en 2023 et 2024 (3,3 % et 1,5 %).

Face au renchérissement du coût de la vie, les salariés tirent la langue. Or, note Jonathan Marie, si « les revendications progressent » et les luttes sociales se multiplient dans les entreprises, « une progression des salaires en réaction à la hausse des prix ne semble pas s’enclencher ». La timide hausse du Smic (entre 2,4 % et 2,6 % au 1er juillet prochain), sans aucun coup de pouce, n’est pas de nature à changer la donne. Ni même les mesures ponctuelles lâchées par le gouvernement à l’approche des élections. Résultat : les classes populaires trinquent.

Des coûts qui ne cessent de grimper

Or, pour les auteurs de la note, « l’inflation n’est pas nécessairement synonyme de perte de pouvoir d’achat pour les salariés. Il suffit que les salaires augmentent plus vite ou qu’ils suivent le rythme de la hausse des prix ». Mais cela reviendrait à toucher au taux de marge des entreprises. Une idée à laquelle s’attaquent sans relâche gouvernements et économistes libéraux. D’autant que, si la masse salariale représente une enveloppe importante de dépenses pour les entreprises, les coûts des matières premières, des biens importés qui entrent dans le cycle de production, ou encore les coûts financiers ne cessent de grimper. Ce sont eux qui pèsent sur les marges des entreprises. Celles-ci préfèrent les répercuter sur leurs prix. Selon l’Insee, les prix de production de l’industrie française sont en hausse de 20,1 % sur un an.

Pour contenir les revendications salariales, le gouvernement n’hésite pas à faire le parallèle avec le choc pétrolier des années 1970, lorsque l’évolution des prix était indexée sur celle des salaires, entraînant une spirale « inflation-salaires », où « les prix rattrapent les salaires et les salaires rattrapent les prix dans une sorte d’échelle de perroquet qui n’en finit pas, et ce sont les salariés qui finissent perdants », comme aime à le répéter Bruno Le Maire. Le ministre de l’Économie oublie cependant que, jusqu’au début des années 1970, l’indexation prix-salaires n’avait pas été « incompatible avec des niveaux d’activité et d’emploi importants ».

Pour Jonathan Marie, on ne peut plus nous chanter le même refrain. « S’il était audible, à l’époque, que la hausse des salaires mette en péril la rentabilité des entreprises, ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui. Au contraire, le taux de profit des entreprises, particulièrement des plus grosses, est extrêmement élevé. » Pour rappel, les multinationales du CAC 40 ont dégagé des profits record de près de 160 milliards d’euros en 2021. Plus globalement, en France, les taux de marge des entreprises non financières n’ont jamais été aussi élevés : 32,2 % à la fin du premier trimestre 2022, après un pic à 35,9 % à la fin du premier semestre 2021. Il y a quarante ans, ce taux côtoyait les 28 % en 1963, pour descendre à 26,5 % en 1975, 24,8 % en 1981, avant de stabiliser autour de 33 % entre 2007 et 2019.

Pour les économistes Jonathan Marie et Virginie Monvoisin, l’inflation est avant tout « l’une des manifestations de l’existence de rapports sociaux et des intérêts antagonistes qui existent en économie (…) et opposent les détenteurs du capital aux travailleurs ».

www.atterres.org/hausse des prixinflationSalaires et pouvoir d'achatconjoncture
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Présidentielle 2022 : Macron (28,1 %) et Le Pen (23,3 %) qualifiés pour le second tour de l'élection

Publié le : 10/04/2022 - 20:09Modifié le : 10/04/2022 - 20:12

Près de 48 millions de Français étaient appelés aux urnes, dimanche, pour le premier tour de l'élection présidentielle où douze candidats étaient en lice.Selon les premières estimations, xx et xx s'affronteront au second tour le 24 avril.

L'Humanité

Quelle influence de la vie chère sur le vote des électeurs ?

Actu

Alors que nous allons voter dimanche pour le premier tour de l’élection présidentielle, la défense du pourvoir d’achat par la hausse des salaires et des pensions de retraite devient la principale préoccupation des Français. Depuis l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, la spéculation mondiale sur les produits énergétiques et alimentaires se traduit aussi par les hausses de prix spéculatives, difficilement supportables pour beaucoup de nos concitoyens. 

Gérard Le Puill

Publiée le 31 mars, une note de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), portait le titre suivant: «En février 2022, les prix des produits agricoles à la production ralentissent légèrement à + 14,4% sur un an après + 15,7% en janvier». Dans le détail, cette note faisait état d’une hausse de 21,1% du prix des céréales sur douze mois, de 16% pour les vins, de 26% pour les graines oléagineuses,  de 13,9% pour les animaux de boucherie, de 10,4% pour les poulets et de 13,20% pour le lait. Si ces hausses sont effectivement élevées, elles se sont surtout produites à partir de l’été 2021, en raison de récoltes mondiales inférieures aux prévisions.

Ces hausses moyennes constatées sur douze mois ne signifient pas que les paysans en ont vraiment bénéficié en termes de revenu au moment de vendre leurs produits. Beaucoup de céréales ont été vendues par les producteurs sur le marché à terme avant la hausse des cours intervenues à partir de l’été  2021. Durant l’automne de la même année, le prix du kilo de carcasse de porc évoluait entre 1,20€ et 1,25€ de semaine en semaine sur le marché au cadran de Plérin dans les Côtes d’Armor, contre plus de 1,50€ au printemps. Mais la tonne de maïs qui entre dans l’alimentation des cochons coûtait 245€ en moyenne durant l’automne 2021, contre moins de 200€ en 2020 et 160€ en 2019. Durant ce même automne 2021,  la tonne de colza-  dont on extrait de l’huile pour la consommation humaine et des tourteaux pour alimenter le bétail- se vendait 700€ en moyenne contre 400€ un an plus tôt. Or,  que l’on produise de la viande de porc, de volaille ou du lait de vache, l’achat de ces tourteaux est indispensable pour équilibrer la nourriture du bétail.

Nouvelle et forte spéculation depuis cinq semaines 

Publiée hier matin une, dépêche de l’Agence France Presse (AFP) citait le témoignage d’un producteur d’œufs de poule qui indiquait que ses coûts de production allaient augmenter de 500€ par jour du fait de la seule hausse du prix de céréales, soit une dépense de 15.000€ de plus par mois.  Pour s’en sortir il avait besoin d’augmenter de 1,35 centimes le prix de l’œuf au départ de la ferme. Mais il n’est pas certain de l’obtenir. Car les enseignes de la grande distribution refusent souvent de prendre en compte cette hausse des coûts de production, ce qui ne les empêche pas d’augmenter sensiblement certains de leurs prix sur les produits du quotidien. C’est le cas du beurre dont le prix est en passe de doubler en deux ans, contre moins de 20% pour le prix du lait de vache qui demeure encore trop bas au regard de la hausse des coûts de production.

Les calculs de l’INSEE sur l’évolution des prix agricoles entre mars 2021 et février 2022 ne prenaient pas en compte ce qui a changé dès l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. Le 1 er mars, la tonne de blé français destiné à l’exportation cotait 332€ contre 255€ deux semaines plus tôt. Il en allait de même pour la tonne de maïs à 290€ contre 240€. Le 29 mars la tonne de blé cotait 365€ et la tonne de maïs 347€. En deux ans, le prix de la tonne de graines de colza est passé de 400€ à 941€. 

Les hausses de prix des énergies se répercutent aux aliments 

Du fait de la guerre, l’Ukraine et la Russie ont arrêté leurs exportations de blé, de maïs et de tournesol depuis plus d’un mois. Mais des pays importateurs comme l’Egypte, la Tunisie, l’Algérie, le Maroc, le Liban et quelques autres voient le prix du blé et des autres céréales s’envoler. Du coup, certains sont aux achats auprès des pays occidentaux tandis que d’autres attendent de voir si les prix vont baisser avant de passer des commandes à des pays exportateurs comme la France, le Canada, les Etats Unis, l’Argentine ou l’Australie. Tout cela alimente la spéculation dans les salles de marché. 

Dans les exploitations agricoles, le prix des carburants pour le tracteur, des engrais pour les cultures,  du gaz pour le chauffage des serres, des maternités de porcelets et de poussins, vont aussi augmenter les coûts de production durant les prochains mois. Ajoutons que les abattages massifs de poulets et de palmipèdes à foie gras de janvier à mars pour tenter d’éradiquer la grippe aviaire ont causé d’importantes pertes de revenu dans les exploitations spécialisées. La hausse des coûts de production est également subie parles nombreuses PME dans l’industrie agroalimentaire. Cela va du prix des carburants pour les transports de marchandise à celui de l’énergie sur les chaînes de production, sans oublier le prix des emballages également en forte hausse.  L’inflation va continuer et revaloriser le seul SMIC ne suffira pas pour maintenir le pouvoir d’achat des Français. Il faudra aussi augmenter les salaires, les pensions de retraite, les allocations familiales,  les aides personnalisées au logement, les minimas sociaux. 

Avoir plus de députés communistes à la prochaine assemblée

Quel que soient les résultats du premier et du second tour de l’élection présidentielle, nous voterons à nouveau au mois de juin pour élire les députés.  Voilà aussi une question qui interpelle chaque électeur s’il veut que son vote pèse sur la politique de la prochaine législature.  A ce propos,  le combat acharné mené par André Chassaigne durant la mandature qui se termine a permis d’obtenir une revalorisation des retraites paysannes depuis l’automne 2021. Voilà qui montre montre à quel point il est important d’avoir des parlementaires communistes en France. 

Grâce à cette loi, un ancien chef d’exploitation né en 1942 et bénéficiant d’une carrière complète, dont 31 ans comme chef d’exploitation et 11 ans comme aide familial auprès de ses parents avant de leur succéder,  pouvait confier au magazine trimestriel «La Terre» paru en mars,  que sa pension mensuelle était passée de 858€ en octobre dernier à 1.019€ depuis le mois de novembre.

Mais ce combat d’André Chassaigne avait commencé en 2016, alors que François Hollande était encore président de la République. Voté cette année là par les députés, le projet de loi Chassaigne ne put passer devant le Sénat avant l’élection présidentielle de 2017. Il fut ensuite écarté par le président Macron et ses ministres. Il a ensuite fallu qu’André Chassaigne trouve des ouvertures via la procédure des «niches parlementaires »  pour faire voter deux textes en automne 2021. 

Depuis, quand il prend publiquement la parole,  Emmanuel Macron ne manque pas une occasion pour intégrer cet acquis à son bilan! 

Salaires et pouvoir d'achatÉlections 2022
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Chez Atalian, la colère des forçats de la propreté

Actu

Mobilisations Les agents de nettoyage employés par ce géant des services aux entreprises se battent pour de meilleurs salaires. Dans les Bouches-du-Rhône, la grève des salariés affectés au site d’Airbus Helicopters fait tache d’huile.

Rosa Moussaoui

La vie chère et les bas salaires aiguisent depuis longtemps leur exaspération. Sur le site d’Airbus Helicopters, à Marignane (Bouches-du-Rhône), la colère des travailleuses et travailleurs de la propreté a débordé, lundi : ils sont entrés en grève pour exiger de leur employeur Atalian, géant des services aux entreprises (2,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2021), des hausses de salaire, l’augmentation de leur prime de transport, la prise en charge de leur mutuelle, une prime Covid pour 2021 et la généralisation du treizième mois, jusque-là réservé aux cadres.

Une trentaine de salariés, sur la quarantaine affectés à la propreté du site, étaient mobilisés. « Ça devient intenable. Des salariés qui n’ont que deux ou trois heures par jour veulent une rupture conventionnelle car ils ne s’en sortent plus : ils ont l’impression de payer pour venir travailler, expose Christelle, agent de service et déléguée syndicale CGT . On nous donne 16 euros brut par mois pour les transports, et cette prime est proratisée pour les temps partiels. Avec l’augmentation des prix des carburants, c’est dérisoire. On est loin de pouvoir se payer un plein d’essence avec ça. »

Le 7 février, un épisode judiciaire a soulevé l’écœurement parmi ces salariés mal payés. Ce jour-là, devant le tribunal judiciaire de Paris, Atalian a accepté de payer 15 millions d’euros d’amende pour éviter des poursuites judiciaires. En cause : une affaire de fausses factures destinées à gonfler artificiellement le prix de cession proposé pour deux de ses filiales dont l’une, Elale (éclairage public), a été vendue à Vinci en 2015 – la vente de la seconde société n’ayant finalement pas été conclue.

« variable d’ajustement »

15 millions d’euros : la somme donne le vertige à Christelle, rémunérée 10,76 euros de l’heure comme agent de service de deuxième niveau. « Pour ça, ils ont de l’argent pour payer, mais pour les salariés, ils n’ont pas d’argent ! » s’indigne-t-elle. En travaillant 35 heures par semaine, elle perçoit 1 300 euros net par mois.

Lundi, lors d’une longue séance de négociation, la direction a proposé aux grévistes une requalification des postes et une revalorisation de 22 centimes du taux horaire. Entre-temps, leurs collègues d’autres sites sont entrés en lutte. Mardi matin, à Marseille, les travailleurs de la propreté affectés aux magasins Carrefour Grand Littoral et le Merlan ont débrayé à leur tour ; ceux qui interviennent chez Carrefour Vitrolles pourraient suivre. Au même moment, sur le site de ST Microelectronics à Rousset, les salariés d’Atalian tenaient une assemblée générale : ils n’excluent pas d’entrer eux aussi en grève. « Ils prennent des chantiers au plus bas prix pour remporter le marché, ils mettent moins d’heures pour le nettoyage. Même les renouvellements de chantiers sont revus à la baisse : les salariés sont la variable d’ajustement », résume Christelle.

C’est en fait toute la branche qui est en ébullition, avec des salariés très exposés tout au long de la pandémie sans en tirer la moindre reconnaissance sur la fiche de paie. « L’augmentation de 2,6 % négociée en novembre avec la Fédération des entreprises de la propreté n’est pas complètement appliquée : nous avons bien perçu une hausse de 1,6 % en janvier, mais le 1 % restant se fait toujours attendre, au prétexte que cet accord salarial n’est pas encore paru au Journal officiel . Et de toute façon, cette augmentation a déjà été absorbée par l’inflation », regrette Mohamed Boukfoussa, de la CGT propreté des Bouches-du-Rhône. Les travailleuses et travailleurs de la propreté sont indispensables : ils ne veulent plus se contenter de « miettes », alors que flambent les profits de leurs employeurs comme ceux des donneurs d’ordres.

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Valeurs Actuelles

[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?

Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.

Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Le Figaro

Élection présidentielle : le service en ligne pour trouver son bureau de vote connaît des difficultés

«Un trafic particulièrement important» est invoqué en ce jour de présidentielle.

Le service en ligne pour vérifier son inscription sur les listes électorales est visiblement pris d'assaut en ce dimanche de premier tour d'élection présidentielle. La plateforme, accessible via le site service-public.fr, est en effet difficilement accessible.

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Un message d'erreur s'affiche, expliquant qu'«en raison d'un trafic particulièrement important, la page demandée ne peut s'afficher». «Nous vous invitons à renouveler votre demande dans quelques instants», est-il également indiqué. En rafraîchissant la page plusieurs fois, elle finit par s'afficher.

Des internautes se sont plaints de ces difficultés sur les réseaux sociaux, qui tombent mal en plein jour de vote. Le site avait déjà connu des pannes similaires fin février, comme l'avait repéré Numerama.

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Sur Twitter, la plateforme service-public.fr a reconnu «un trafic important», indiquant qu'une «page de délestage» avait été mise en place. «Actualisez la page régulièrement pour pouvoir accéder à "Interroger votre situation électorale"», conseille-t-elle.

Ce service du gouvernement permet aux électeurs de savoir sur quelle liste électorale ils sont inscrits, et de connaître l'adresse de leur bureau de vote. Pour cela, ils doivent seulement fournir quelques informations personnelles : nom, prénom, sexe, date de naissance, commune de vote.

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Les utilisateurs du réseau social ont dépensé 840 millions de dollars entre janvier et mars pour offrir des cadeaux virtuels à leurs créateurs favoris.

France24 - Monde

Angleterre: City et Liverpool reste au coude-à-coude après leur nul (2-2)

Publié le : 10/04/2022 - 20:00

Londres (AFP) – Comme au match aller, Manchester City et Liverpool se sont neutralisés (2-2) au terme d'un choc palpitant, dimanche, pour la 32e journée de Premier League, les deux équipes restant séparées d'un point, en faveur de City, en tête du classement.

Les deux équipes qui dominent le football anglais depuis quelques années se sont rendu coup pour coup, même si City aurait sans doute mérité de l'emporter aux points.

Moins agressifs qu'à leur habitude, surtout en première période, les Reds ont tout de même réussi à revenir deux fois au score, tout comme les Citizens avaient réussi à le faire à Anfield Road, en octobre dernier, lors du match aller.

Et ce n'est pas un mince exploit car, depuis le début de la saison, les hommes de Pep Guardiola avaient remporté les 22 rencontres où ils avaient ouvert le score.

Le Catalan avait choisi de titulariser Gabriel Jesus, sans doute pour l'effet de surprise, vu le peu de titularisations du Brésilien dernièrement, et Phil Foden à gauche, plutôt que dans l'axe, laissé à Raheem Sterling.

Jürgen Klopp avait, lui, joué la sécurité avec un onze des plus classique et Diogo Jota dans l'axe entouré de Sadio Mané et Mohamed Salah.

Liverpool a de la ressource

Ce que Klopp n'avait sans doute pas prévu, c'est le début de match assez poussif de son équipe, bien loin de ses standards en termes de dynamisme et d'impact, surtout dans la récupération des seconds ballons.

Pendant tout le premier acte, City a pu manoeuvrer presque à sa guise, se jouant avec son habileté coutumière de la ligne haute des Reds plusieurs fois prise à revers.

L'ouverture du score est ainsi venue d'un coup franc rapidement joué par City, sur lequel Kevin de Bruyne a pu s'approcher des buts, éliminer bien trop facilement Fabinho d'un crochet, avant de frapper et de marquer (1-0, 5e), quelques secondes seulement après un face-à-face perdu par Sterling avec Alisson.

Sa frappe avait, certes, été déviée par Joel Matip avant de toucher le poteau pour rentrer, mais cette réussite a récompensé la détermination plus grande des locaux.

De même, le deuxième but des Sky Blues est venue d'une très belle diagonale de Joao Cancelo vers Jesus, qui a pris à revers la défense de Liverpool qui remontait après un corner, pour marquer au deuxième poteau (2-1, 36e).

Mais Liverpool a de la ressource et si sa série de 10 victoires consécutives en championnat s'interrompt, il reste au contact du tenant du titre, alors qu'il ne reste que sept journées à jouer.

Jesus et Mahrez ratent le coche

Il le doit à un but de Jota, qui avait été très bien servi par une déviation en retrait par Trent Alexander-Arnold, monté aux avants-postes (1-1, 13e) et à une sublime passe de Salah pour Mané, après moins de 50 secondes de jeu en seconde période, que le Sénégalais a converti avec sang-froid (2-2, 46e).

Malgré un second acte plus équilibré et où Jota, encore sur une passe de Salah, aurait pu donner la victoire aux Reds de l'extérieur du pied (52e), City peut avoir des regrets.

Jesus qui, a par deux fois, préféré essayer de faire la différence seul au lieu de servir des coéquipiers mieux placés et démarqués (61e, 72e), peut s'en vouloir.

De même, Riyad Mahrez, entré en jeu à un quart d'heure de la fin, aurait pu faire basculer la rencontre en faveur des siens avec un coup franc qui a heurté l'extérieur du poteau (90e).

Et surtout, dans le temps additionnel, après avoir été magnifiquement servi par De Bruyne, il a raté son ballon piqué aux seize mètres, alors qu'Alisson avait déserté ses cages (90e+3).

Les amateurs de football, eux, ne peuvent que se réjouir à la fois du spectacle offert et du suspense intact après ce choc.

La lutte pour le titre promet d'être intense jusqu'à la toute dernière journée entre les deux rivaux.

© 2022 AFP

Valeurs Actuelles

Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites

C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.

« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.

À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.

Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere

Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »

Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».

Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »

Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste

Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »

Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.

Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.

“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”

Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »

Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.

Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.

Photo © Marie de Jeaghere

Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »

Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.

L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.

“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”

Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »

Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »

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Le Figaro

Présidentielle : qui avait donné quelle consigne de vote après le premier tour en 2017 ?

Paul Sugy

FOCUS - L'affiche du second tour n'est pas encore connue mais déjà la question torture les partis et les candidats : pour qui appeler à voter en cas d'élimination dès le premier tour ?

Un candidat à la présidentielle est un électeur comme un autre, et son vote est secret : il doit faire son choix dans l'isoloir et glisser dans l'urne un bulletin camouflé par l'enveloppe. En France, le «scrutin secret» apparaît dès 1795 dans la Constitution de l'an III, et ce principe est rappelé dans l'article 3 de la Constitution actuelle, celle de 1958 : «Le suffrage peut être direct ou indirect dans les conditions prévues par la Constitution. Il est toujours universel, égal et secret.»

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Pourtant les candidats à l'élection présidentielle, dont on peut facilement suspecter le vote au premier tour, dévoilent régulièrement leur vote au second tour lorsqu'ils n'y figurent pas. À deux jours du premier scrutin, le sujet enflamme le débat politique et la question est d'ores et déjà posée par des journalistes aux candidats en mauvaise passe dans les sondages. Les pièges sont nombreux : envisager d'être éliminé, c'est envoyer un signal démobilisateur à ses troupes puisque cela signifie que l'on considère la défaite comme possible. Et puis, révéler son intention trop tôt, c'est entrer dans une logique de connivence voire d'alliance avec un autre candidat qui, pour l'heure, est encore un adversaire. Mais d'un autre côté, rester dans l'ambiguïté alors que les sondages promettent un duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, c'est hésiter face à une candidate décrite comme étant d'extrême droite. C'est donc s'exposer aux foudres des adeptes du «front républicain» contre le Rassemblement national.

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Certains candidats ont donc commencé à dévoiler quelle serait leur attitude au cas où ils ne seraient pas au second tour. Valérie Pécresse, que ses rivaux à droite attaquent régulièrement sur le sujet («Je l'appelle Madame 20h02. Car à 20h02, le soir du premier tour, entre Emmanuel Macron et moi, elle appellera à voter Macron», déclarait Éric Zemmour à son sujet) a choisi une solution intermédiaire : elle ne donnera pas de consigne de vote, mais dévoilera pour qui elle votera malgré tout, a-t-elle fait savoir sur France Inter. Une partie des Républicains veut s'en tenir au «ni-ni» en cas de second tour entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, quand d'autres veulent appeler explicitement à voter pour le candidat Macron (ou, plus pudiquement, appeler à «voter contre l'extrême droite», pour le dire avec des éléments de langage). Jean-Luc Mélenchon ne donnera pas non plus de consigne de vote : «Ce n'est pas vraiment une bonne idée pour moi d'appeler à voter pour des gens que je combats continuellement», a-t-il déclaré sur RMC. À l'inverse de Fabien Roussel qui, en cas de duel Macron/Le Pen, appellera à voter Macron : «Jamais nous n'accepterons que l'extrême droite arrive au pouvoir en France», a déclaré le candidat du PCF à France 2.

Les consignes de vote en 2017

Et par le passé ? Jetons un petit coup d'œil dans le rétroviseur. En 2017, 11 candidats étaient en lice pour le premier tour - nous les rappelons, en gras, dans les lignes qui suivent. Dans l'ensemble, pratiquement tous les sondages avaient permis d'anticiper avant le vote la qualification d'Emmanuel Macron et de Marine Le Pen pour le second tour.

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Le soir du premier tour, François Fillon avait appelé à voter pour Emmanuel Macron, comme d'autres personnalités du parti, dont Nicolas Sarkozy ou Valérie Pécresse, qui avait répondu aux questions du Figaro dans l'entre-deux tours. L'actuelle candidate avait alors déclaré : «Ne louvoyons pas, ne tergiversons pas. Nous devons faire battre Marine Le Pen car elle peut aujourd'hui gagner. Cela veut dire en clair voter Emmanuel Macron, même à contrecœur. Au second tour, on ne choisit pas, on élimine ! Et nous devons éliminer le plus grand danger pour le pays.»

Mais cette décision avait divisé Les Républicains. Laurent Wauquiez et Éric Ciotti n'avaient pas donné de consigne de vote. Plusieurs personnalités du parti avaient également appelé à ne pas voter Emmanuel Macron (sans appeler toutefois à voter Marine Le Pen), à l'instar de Nadine Morano, de Guillaume Larrivé, de Brice Hortefeux ou de Henri Guaino. Nicolas Dupont-Aignan, lui, s'était engagé dans la campagne de Marine Le Pen, tandis qu'Emmanuel Macron était rallié par Jean-Louis Borloo ou Bruno Le Maire, candidat malheureux à la primaire de la droite. François Asselineau n'avait donné aucune consigne de vote.

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À gauche, Benoît Hamon avait appelé à voter Emmanuel Macron dès le soir du premier tour. Jean-Luc Mélenchon avait consulté ses soutiens via une plateforme numérique et décidé de ne pas donner de consigne de vote, tout en précisant à titre personnel qu'il ne voterait pas pour Marine Le Pen. Jacques Cheminade avait fait de même. Philippe Poutou avait appelé à ne voter pour aucun des deux candidats, estimant qu'Emmanuel Macron n'était «pas un rempart» contre le RN. Nathalie Arthaud avait indiqué qu'elle voterait blanc - de même que Jean Lassalle, du reste, qui n'avait pas donné de consigne de vote.

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Le leader de la France Insoumise a officiellement déclaré sa candidature à l'Élysée le 8 novembre 2020. Quel est son parcours ? Que propose-t-il sur l'écologie, les institutions, la sécurité, la justice, le social ? Nos réponses.

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Le président sortant, candidat à sa réélection, a présenté son programme le 17 mars.

Le Figaro

Présidentielle 2022: Emmanuel Macron, maître des horloges rattrapé par le temps

Arthur BerdahFrançois-Xavier Bourmaud

GRAND RÉCIT - Président-candidat, candidat-président, le chef de l’État n’a cessé de jouer l’ambiguïté. Le prestige de sa fonction le plaçait au-dessus de ses adversaires au risque de se lancer tardivement.

Le maître des horloges a déréglé sa montre. La petite aiguille indique le président mais c’est le candidat qu’on voit. La grande pointe sur le candidat mais c’est le président qui apparaît. Tout au long de sa campagne, Emmanuel Macron n’a cessé de jouer l’ambiguïté. Pour conserver le plus longtemps possible le prestige de la fonction et se placer en surplomb de ses adversaires. Les circonstances l’y ont aidé. Un peu d’habileté tacticienne aussi.

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Dès le début de la précampagne, il fixe une borne: le 19 janvier 2022, date du discours inaugural de la présidence française de l’Union européenne. C’est en président qu’il veut se présenter devant le Parlement de Strasbourg pour donner du poids à la parole de la France. Il y a la crise sanitaire aussi. Un nouveau variant menace de déferler sur le pays. Il faut rester aux commandes. «Président jusqu’au dernier quart d’heure», comme il dit. Ce qui ne l’empêche pas de se comporter en candidat. Dès la rentrée de septembre, avec un déplacement de trois jours à Marseille. C’est là qu’il donne le coup d’envoi d’une campagne en creux, qui va voir le président parcourir le pays et occuper le terrain pendant que ses adversaires s’écharpent pour décrocher la deuxième place dans les sondages. Et espérer le défier au second tour. C’est l’enjeu. Presque le seul.

Nous sommes dans une période sensible et très politique. Ce n’est pas parce que les sondages sont bons que c’est gagné

Dans toutes les études d’opinion, Emmanuel Macron est donné en tête des deux tours. Vainqueur dans tous les cas. Mais face à qui? Et sur quels thèmes? L’incertitude domine la rentrée. Éric Zemmour réalise une percée fulgurante et menace Marine Le Pen. Chez Les Républicains, tout le monde ou presque peut gagner. Le provincial Xavier Bertrand, l’expérimenté Michel Barnier, la carte femme Valérie Pécresse, la droite dure d’Éric Ciotti… De l’autre côté, les écologistes n’ont pas choisi leur candidat mais leurs thématiques imprègnent la société. Et puis il y a Jean-Luc Mélenchon aussi, toujours très bon en campagne. «Nous sommes dans une période sensible et très politique. Ce n’est pas parce que les sondages sont bons que c’est gagné», met régulièrement en garde Emmanuel Macron.

Depuis l’Élysée, le chef de l’État laisse la précampagne décanter. Il demande à ses troupes de défendre son bilan dans les médias, pendant que lui se promène partout dans le pays en distribuant des chèques à la volée. C’est ici 1,5 milliard pour Marseille. Ce sont là 500 millions pour la sécurité, 600 millions pour le chèque énergie, 2 milliards pour la prime à la rénovation, 600 millions pour l’assurance récolte des agriculteurs… Le président arrose pour que le candidat récolte.

À côté du ring

Parfois il glisse un pied dans le débat. Quand il en ressent le besoin. Un jour pour dénoncer les propos d’Éric Zemmour sur les prénoms français. Un autre pour aller chasser Xavier Bertrand sur ses terres des Hauts-de-France. Il engage le tournant nucléaire pour radicaliser les Verts. Fait entrer Joséphine Baker au Panthéon pour rassembler la nation…

Les semaines passent, le paysage s’éclaircit. Marine Le Pen a résisté à l’offensive d’Éric Zemmour. Les Républicains ont désigné Valérie Pécresse. Les écologistes ont choisi Yannick Jadot. Jean-Luc Mélenchon rejoue sa campagne de 2017. Les socialistes pleurent déjà devant celle d’Anne Hidalgo. Le casting se fige. Emmanuel Macron l’observe de loin. Il campe à côté du ring, pressé de toute part de se déclarer. Mais le Covid rode toujours, et lui offre un peu de répit avant d’entrer dans l’arène. Alors il tergiverse. Ce n’est pas parce qu’il n’y a aucun suspense qu’il ne faut pas l’entretenir. Résultat, le débat public s’en trouve confiné.

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Les questions de la sécurité, de l’identité ou de l’immigration, portées par les nationalistes à l’automne, n’impriment plus. Le sanitaire, omniprésent à l’hiver, ne protège plus. Seule la lame de fond du pouvoir d’achat reste sous-jacente. Emmanuel Macron a tenté de déminer le sujet en ratissant large, mais la question reste explosive. Et plus actuelle que jamais, comme le montreront la guerre en Ukraine et l’explosion des coûts de l’énergie, du carburant, et de certaines matières premières.

Car en même temps que le virus touche à sa fin, le début d’un conflit armé se prépare aux portes de l’Europe. Vladimir Poutine masse des troupes aux frontières voisines. Les Américains assurent que le président russe va attaquer. Emmanuel Macron leur répond qu’il est encore temps de discuter. Il file à Moscou, puis à Kiev, puis à Berlin. Début février, plus question de candidature quand l’avenir du monde est en jeu. Voilà donc le président de la République au Kremlin, installé face à son homologue au bout d’une table longue de sept mètres. Diplomate en chef, et bientôt chef de guerre quand la Russie envahira l’Ukraine. L’élection présidentielle se rapproche, la candidature d’Emmanuel Macron s’éloigne. Le voilà accaparé par ce conflit que personne n’avait vu venir, pendu au téléphone avec Vladimir Poutine pour tenter d’obtenir un cessez-le-feu, en contact quotidien avec ses homologues européens et américains pour mettre en place des sanctions. Bien obligé d’accepter qu’une entrée en campagne dans ce contexte n’aurait aucun sens.

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Il y a une date butoir pourtant. Le 8 mars, jour où les candidats doivent déposer leurs parrainages au Conseil constitutionnel. Pendant un mois, Emmanuel Macron a gagné en présidentialité. Comme avec le Covid, il fait des allocutions solennelles, campé dans son rôle de président de la République. «La guerre en Europe n’appartient plus à nos livres d’histoire, à nos livres d’école, la démocratie n’est plus considérée comme un régime incontestable», prévient-il depuis l’Élysée. La campagne est loin. Incongrue même au regard de l’enjeu: un risque de Troisième Guerre mondiale entre puissances nucléaires. Il va bien falloir rattraper le temps perdu malgré tout. Face à ce conflit engagé par un régime autoritaire contre un pays voisin tenté par le monde occidental, l’élection présidentielle française est une réponse. La démocratie tient bon. La campagne est en suspension malgré tout.

«Je n’ai pas pu partir aussi vite que je l’aurais souhaité en raison de la fin de l’épidémie et du début de la guerre. C’est ainsi, cela fait partie des contraintes», confiera Emmanuel Macron au Figaro à l’orée du premier tour. Il regrette le timing, mais pas seulement. La forme le travaille aussi. Lui qui aurait aimé se déclarer l’air de rien, pendant un bain de foule au milieu des Français, juge finalement cette option trop légère au regard de la situation sanitaire et diplomatique. Certains le poussent alors à profiter d’une intervention solennelle, pourquoi pas dans un «20 heures», pour confirmer que oui, il brigue bien sa succession, mais que non, le contexte ne lui permet pas de faire campagne dans l’immédiat. L’hypothèse sera cette fois jugée trop décalée. Reste donc la «Lettre aux Français», format sobre s’il en est.

Mobilisation générale

Publié dans la presse quotidienne régionale le 3 mars, le document tient en une page à peine et ne suscite ni surprise démesurée ni enthousiasme particulier. Y compris dans la majorité. Loin de «l’effet wahou» et de la «disruption» qui avaient fait son succès jusqu’ici, Emmanuel Macron se contente de rester dans les clous. La prise de risque est minimale. C’est voulu: la popularité du président sortant (45 % ; +6) a été donnée la veille, à son plus haut depuis 2017, selon le baromètre du Figaro Magazine. L’urgence est donc à la gestion. Soit précisément l’exercice dans lequel Emmanuel Macron est le moins à l’aise.

Homme de conquête et de campagne plutôt que d’affaires courantes, le candidat se replie pourtant derrière le président. Il fait de son costume une armure dans laquelle il se claquemure. Les déplacements sur le territoire sont réduits à portion congrue. Le premier meeting prévu à Marseille est reporté. Seuls quelques «petits grands débats» sont organisés à la place, dans des villes choisies parce qu’«amies».

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C’est Poissy (Yvelines), le 7 mars, commune de l’ex-LR Karl Olive, qui croit bon de relire et de centraliser les questions des habitants avant de les autoriser à les poser. C’est ensuite Pau (Pyrénées-Atlantiques), dix jours plus tard, fief de son allié MoDem François Bayrou, qui arbitre un «face aux lecteurs» de la presse locale, mais croit bon de remplir la salle de 450 sympathisants venus faire la claque. C’est enfin, entre les deux, une conférence de presse de quatre heures aux accents de discours de mi-mandat, où le bilan du quinquennat semble faire office de projet pour les cinq années à venir. Les étapes sont convenues mais elles ne conviennent pas à Emmanuel Macron. Ni à ses proches. «Le fait que vous soyez tous là, à discuter avec nous, plutôt que là-bas, à l’écouter lui, montre bien qu’il y a un truc qui ne va pas», lâchent devant la presse en marge d’un déplacement deux proches du président, qui comptent parmi piliers de sa campagne. Le constat est suivi d’effets.

Dix jours plus tard, Emmanuel Macron se rend à Dijon (Côte-d’Or), pour mettre en lumière le ralliement récent de l’ancien ministre et désormais maire ex-PS François Rebsamen. En un quart d’heure sur place, le président adopte la parfaite panoplie du candidat. Bain de foule et attaques contre ses adversaires en bras de chemise. Et même point presse avec les journalistes sur un bout de trottoir. L’occasion d’envoyer des signaux à son aile gauche, et de répondre au procès en droitisation qui lui est instruit depuis qu’il a dit vouloir reporter l’âge légal de départ en retraite à 65 ans, et conditionner le versement du RSA à une activité. Rebelote lors de son grand meeting de Paris - La Défense, où les quelque 5000 chaises restées vides n’enlèvent rien à la clameur des 30.000 personnes présentes. Et où le message vise cette fois à rassurer les professeurs, échaudés par le «travailler plus pour gagner plus» qu’il entend leur imposer.

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Sur scène, le discours est aussi long que décousu. À l’inverse de la conclusion qui, elle, ne laisse guère trop de place au doute. Elle signe la charge contre les populistes de tous bords, et ressuscite une sorte de «front républicain» habillé en rassemblement. Il s’agit de cliver au maximum avec «le tandem de l’extrême droite», composé selon lui par Éric Zemmour et Marine Le Pen. C’est le premier acte de la nouvelle stratégie. Le deuxième ne tarde pas, tant la courbe des intentions de vote se tasse. Et que l’écart avec la candidate RN se resserre, au premier comme au second tour. À Spézet (Finistère), Emmanuel Macron réinstalle donc le match avec le Rassemblement national. Parti dont il parle comme d’un «clan» et qu’il continue de désigner sous son ancien nom: le Front national. Il l’accuse de vouloir sortir de l’Europe. La rhétorique ne correspond pas à la réalité du programme de son adversaire, mais peu importe. L’heure est à la mobilisation générale. Celle qui va «de la social-démocratie aux gaullistes, en passant par les écologistes». L’heure est à l’accélération aussi.

Durant la dernière semaine de campagne, Emmanuel Macron se déploie tous azimuts dans les médias, radios, télévisions, presse écrite. Comme pour rattraper le temps perdu. Celui après lequel il aura couru tout au long de son mandat. «Les choses vont si vite, si vite!» soupire-t-il à la fin de son entretien avec Le Figaro. Maître des horloges rattrapé par le temps.

Les dates clés

27 janvier 2022Mise en ligne du site web Avec vous, présageant l’entrée en campagne d’Emmanuel Macron

3 mars 2022Le président déclare sa candidature dans une lettre adressée aux Français

7 mars 2022Premier déplacement de campagne à Poissy, dans les Yvelines

17 mars 2022Emmanuel Macron dévoile son programme lors d’une conférence de presse

2 avril 2022Meeting à La Défense Arena à Nanterre

Ses propositions marquantes

Par Marius Bocquet

• RSA conditionné

En cas de réélection, Emmanuel Macron promet de conditionner le revenu de solidarité active (RSA) à 15 à 20 heures d’activité hebdomadaire. Il s’agit d’une sorte de contrepartie de la part des bénéficiaires du RSA. Ces heures d’activité pourraient s’apparenter à des formations ou à des mises en situation professionnelles, selon l’exécutif. L’objectif pour Emmanuel Macron est d’atteindre le plein-emploi d’ici cinq ans.

• Retraite à 65 ans

Le président sortant annonce qu’il lèvera l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans s’il est réélu. Une promesse qu’il justifie en partie par l’augmentation de l’espérance de vie en France. Depuis la «suspension» de la réforme des retraites en mars 2020 pour cause de confinement, le président de la République répète qu’elle devra être remise à l’ordre du jour.

• Suppression de la redevance TV

Le candidat Macron veut supprimer la redevance audiovisuelle. Il l’a annoncé lors de la présentation de son programme aux Docks de Paris, à Aubervilliers. Cette contribution à l’audiovisuel public de 138 euros est adossée à la taxe d’habitation depuis 2009 pour toute personne disposant d’un téléviseur.

• «Pacte» avec les enseignants

«Mieux rémunérer les heures mobilisées» et le «suivi individualisé des élèves». Emmanuel Macron veut instaurer un «pacte nouveau» avec les enseignants. Autrement dit, le président-candidat promet une rémunération intégrant davantage de mérite, dans un système où la progression se fait en fonction de l’ancienneté. Sur le chantier de l’école, Emmanuel Macron souhaite par ailleurs donner «plus de liberté pour les établissements».

• Lutte contre les déserts médicaux

Avec l’éducation, la santé est un des «grands chantiers» promis par Emmanuel Macron. Contre les déserts médicaux, le candidat veut mettre en place un système de «référents» dans certains territoires. Il pourrait s’agir d’un pharmacien ou d’un infirmier désigné pour réaliser des actes simples comme des renouvellements d’ordonnance. Emmanuel Macron plaide par ailleurs pour une quatrième année d’internat dans les zones rurales pour les médecins généralistes, afin de les inciter à s’installer dans les déserts médicaux.

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Le président sortant, candidat à sa réélection, a présenté son programme le 17 mars.

Présidentielle : appel «à la plus grande prudence» après un «faux sondage»

De nombreuses personnes ont reçu dans la soirée un SMS plaçant Éric Zemmour au second tour de l'élection présidentielle.

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En parlant trop vite, le candidat nationaliste a annoncé qu'il serait prétendant à la députation. Avant de rectifier le tir quelques secondes après.

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Le Figaro

Saint-Brieuc : trois morts dans le crash d'un avion de tourisme

Les victimes sont âgées de 20 à 50 ans. Une vingtaine de secouristes sont présents sur la zone du sinistre.

Un avion de tourisme s'est crashé dimanche matin après son décollage à l'aéroport de Saint-Brieuc, faisant trois morts, a annoncé ce dimanche le Codis des Côtes-d'Armor.

Parmi les victimes figurent le pilote âgé d'environ 50 ans et un couple passager, âgés entre 20 et 30 ans, selon la même source, faisant état d'une vingtaine de secouristes présents sur les lieux de l'accident. Deux fourgons incendie sont également mobilisés. L'accident a eu lieu vers 11h15 et l'appareil, un DR 400, «s'est crashé dans un champ», non loin de la piste de décollage, ajoute le Codis.

Il s'agit d'un week-end noir pour l'aviation de tourisme en Bretagne. Samedi matin, un sexagénaire est mort lors d'un accident d'avion à Plouhinec dans le Morbihan, près de Lorient.

Gers : un homme mis en examen pour des faits de violences envers ses compagnes et 28 enfants

Cet homme de nationalité ivoirienne est poursuivi pour faits de viol sur son épouse, actes de torture et barbarie sur deux de ses enfants, ainsi que de faits de violence sur l'ensemble des enfants et sur ses trois concubines.

Affaire Jubillar : «L'enquête n'est pas au point mort», affirme l'avocat des parties civiles

Alors que l'oncle et la tante de Delphine Jubillar ont été entendus par la justice pour la première fois vendredi dernier, le pénaliste explique que de nouvelles recherches ont été lancées.

Théo Luhaka et ses frères condamnés pour escroquerie aux contrats aidés

La fratrie a été déclarée coupable de l'utilisation de centaines de milliers d'euros d'aides publiques versées à des associations pour l'embauche d'«emplois d'avenir».

L'Humanité

Les agents de GRDF au cœur des quartiers

Un jour avec

Depuis la grève sur les salaires à l’appel de la CGT énergie, fin janvier, les gaziers ne se sont pas démobilisés. Dans le Nord, ceux qui interviennent en zone sensible, parfois au péril de leur intégrité physique, réclament une prime.

Ludovic Finez

Roubaix (Nord), correspondance.

« E n moyenne, dans cette pièce, on est à 50 heures de grève depuis fin janvier, certains à 80. » Le décompte est proclamé sans forfanterie, juste pour souligner la détermination des 25 agents de GRDF réunis ce lundi, depuis la prise de poste à 7 h 30, en assemblée générale. Ils font partie de la soixantaine de techniciens de l’agence de Lille Métropole, basée à Roubaix, qui dispose d’une seconde antenne à Wambrechies. Ce matin, les grévistes des deux sites sont rassemblés au siège roubaisien. Ils sont sur le pont depuis la grève nationale du 25 janvier, lancée par la CGT mines-énergie pour l’augmentation de leur salaire national de base (SNB). La CGT a calculé qu’en moyenne annuelle entre 2010 et 2020, le SNB a augmenté de 0,5 %, les prix de 0,9 % et les rémunérations des dix plus haut dirigeants de GRDF… de 7,1 %. Depuis, à Roubaix et Wambrechies, le mouvement est régulièrement reconduit, sur des revendications locales, avec manifestations, rassemblements, blocages de sites et menaces de coupures sur le réseau.

« Nous sommes le service public »

Anthony, Charles, Majidh, Mathias, Nicolas, Sofiane et les autres interviennent chez les usagers pour mettre en service ou couper des compteurs de gaz et réaliser des réparations ou des travaux sur le réseau de distribution. Leur secteur, la métropole lilloise, comprend des quartiers difficiles, où leur arrivée perturbe certains trafics. « On se fait parfois fouiller par des gamins de 13 ans qui pourraient être nos fils, confisquer notre carte professionnelle, interdire l’utilisation de tel ascenseur ou escalier… », énumèrent-ils. Plusieurs ont subi des agressions verbales ou physiques. Exemple : « Lors d’une intervention à Lille-Sud, j’ai reçu un gros caillou dans le pare-brise. Je me suis également fait tirer dessus avec des billes de paintball. » Un autre confie avoir été poursuivi en voiture jusqu’au commissariat par un usager mécontent qu’il n’ait pas attendu son retour suffisamment longtemps devant sa porte. « Il m’a menacé de mort devant les policiers. » Son voisin, lui, s’est retrouvé nez à nez avec une arme, alors qu’il devait couper les robinets de gaz dans tout le quartier, à cause d’un incident technique. « J’ai signalé l’adresse aux collègues, pour qu’ils fassent attention, mais la direction n’a rien fait. » Tous l’assurent : GRDF ne se joint jamais aux plaintes en justice. « Nous sommes le service public. Nous ne demandons pas de ne plus intervenir dans ces secteurs, mais une reconnaissance », insiste Mouadh Aboudi, secrétaire général de la CGT énergie Lille Métropole, lui-même technicien gaz. Ils réclament pour cela une prime mensuelle de 160 euros brus.

Jusqu’à 25 interventions par jour

La direction a d’abord refusé toute négociation, avant de proposer, le 14 février, 120 euros. Situation bloquée depuis. « On ne reviendra pas en arrière », assure Mouadh Aboudi. À 10 heures, le groupe se dirige vers les bureaux de l’agence, décidé à transmettre directement son message. L’adjoint régional, présent sur place, accepte de recevoir le secrétaire du syndicat. Pendant ce temps, les discussions se poursuivent autour d’un café. On évoque les journées infaisables : jusqu’à 25 interventions, programmées par logiciel, sans tenir compte des encombrements routiers ni des difficultés de stationnement. La fin de la trêve hivernale les tracasse : « Les coupures pour raison de sécurité, j’ai moins de scrupules, mais pour impayés, je n’y arrive pas. Quand une femme t’ouvre en pleurs et te dit qu’elle n’aura plus de chauffage ni d’eau chaude pour ses enfants… » On raconte aussi les petites pressions des managers sur les grévistes, à l’heure où se décident les augmentations individuelles : « C’est dommage, tu étais sur la liste… » À l’inverse, la caisse de grève organisée par leurs anciens collègues retraités les réconforte.

Après quelques minutes, les agents ouvrent la porte du bureau et avertissent : « La semaine prochaine (cette semaine - NDLR), il pourrait y avoir des surprises ! » Ils nous rapportent que le délégué régional s’est contenté de répondre : « C’est limpide, je transmets. » L’Humanité n’a pas pu recueillir plus d’informations auprès du directeur d’agence, « pas habilité à parler », qui nous signale que nous ne sommes « pas autorisés à pénétrer sur un site GRDF ». Un échange avec le service communication nous apprendra juste que GRDF « ne souhaite pas apporter de commentaire ». En fin de matinée, la grève est levée pour la journée. Chacun retourne à son programme de travail : tournée de clientèle à Lille centre, entretien avec un manager, intervention pour suspicion de fuite de gaz dans une commune frontalière avec la Belgique… Tout sourire, Mouadh Aboudi lève le poing et lance : « Force et honneur, les gars ! » Ils le savent, la lutte n’est pas finie.

GRDFSalaires et pouvoir d'achatfnme-cgtroubaix
France24 - Monde

Présidentielle 2022 : une campagne bousculée par la guerre en Ukraine

Publié le : 10/04/2022 - 19:49

Sylvain ROUSSEAU

Au terme d'une campagne atone et largement éclipsée par la guerre en Ukraine, les Français se déplacent aux urnes dimanche pour le premier tour de l'élection présidentielle, afin de désigner les deux candidats qui s'affronteront au second tour fixé au 24 avril.

L'Humanité

Fabien Roussel, face à des citoyens, « La richesse de la France, c’est vous, pas les actionnaires »

Premier plan

Guerre, pouvoir d’achat en berne, réchauffement climatique… à ce monde en crise, Fabien Roussel veut opposer des « Jours heureux ». Le candidat communiste s’en explique avec des citoyens engagés pour la paix, la justice sociale et le climat, invités par l’Humanité.

Julia HamlaouiNaïm SakhiAurélien Soucheyre

À un peu plus d’une semaine du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat communiste Fabien Roussel entre « dans la dernière ligne gauche de sa campagne », plaisante-t-il, déterminé à « ne rien lâcher ». Pour l’interroger, l’Humanité a sollicité des citoyens engagés dans des luttes sociales, écologiques, pour la paix. Premier thème : le pouvoir d’achat. Une question, en conséquence de l’inflation liée à la guerre en Ukraine, plus que jamais en tête des préoccupations des Français : pour 57 % d’entre eux – c’est ce qui comptera le plus dans leur choix le 10 avril, selon Elabe.

À ce sujet, avec la coordination Pas sans nous, qui a organisé un tour de France des quartiers populaires, Fatima Lancien a accepté de répondre à notre invitation. Salariée d’un grand hôtel et syndicaliste, elle a participé aux luttes menées par les petites mains des palaces. Le conflit en Ukraine a aussi, depuis son déclenchement par la Russie le 24 février, mis en lumière de nombreuses questions qui, d’habitude, passent sous les radars d’une telle élection.

Sveta, une habitante de Kiev, et Jean-Marie Collin, porte-parole d’Ican France, s’en font l’écho. Enjeux non moins essentiels, climat et transition écologique ont, a contrario, été un peu éclipsés du débat public cette année. Charlène Fleury, porte-parole d’Alternatiba, interpelle Fabien Roussel dont les positions, sur le nucléaire ou la viande, détonnent à gauche.

POUVOIR D’ACHAT

Fatima Lancien : Je suis en poste depuis quatorze ans, j’ai commencé à 1 300 euros et je gagne aujourd’hui 1 600 euros. Est-ce qu’on peut vivre avec ça ?

Non, madame. C’est impensable et, pourtant, c’est une réalité : des gens travaillent et sont pauvres. On ne reconstruira pas la France avec des Français mal payés, épuisés et pas respectés. Mais on le fera en faisant confiance aux salariés, en leur redonnant le pouvoir. Nous, nous voulons la France de la bonne paie, augmenter le Smic à 1 500 euros net et convoquer une conférence générale pour la hausse des salaires de l’ensemble des branches professionnelles. Il y a en moyenne 20 % à rattraper. Si les patrons font de la résistance, je remettrai en place ce qui a existé il y a une quarantaine d’années : l’échelle mobile des salaires pour les indexer sur l’évolution du Smic.

Fatima Lancien : Je suis pour les 32 heures. Mais en faire 35, voire 39 avec des heures supplémentaires exonérées d’impôt, cela permet de finir le mois avec plus d’argent…

Mais le palace où vous travaillez, il n’a pas les moyens d’augmenter les salaires ? C’est le salaire avec les cotisations qui financent la Sécurité sociale, la retraite, la santé. Vous savez, les libéraux, la droite, le Medef théorisent que le salarié doit être stressé, pressuré en permanence pour être le meilleur. Nous avons une tout autre conception de la société : en misant sur un monde du travail heureux, nous sommes plus efficaces économiquement. Je veux entendre parler non plus de la valeur des actionnaires, mais de celle des hommes et des femmes qui produisent par leur travail. La richesse de la France, c’est vous. Et c’est aussi ceux qui soignent, qui enseignent, ceux qui produisent, qui créent… Si on investissait dans tous ces gens-là, nous aurions la plus belle des France.

L’Humanité : Vous évoquez les grands groupes, mais les TPE/PME, impactées par la crise économique liée au Covid, peuvent-elles assumer ces mesures ?

Beaucoup de PME et TPE ont besoin d’être soutenues. Cela passe d’abord par arrêter de donner de l’argent aux donneurs d’ordres qui sous-traitent à l’étranger ou imposent des prix si bas que les petites entreprises rognent la masse salariale. Je baisserai aussi leur facture énergétique, leur prime d’assurance avec la nationalisation d’Axa, les libérerai du poids des banques avec la nationalisation de deux d’entre elles et des prêts bonifiés. Enfin, je veux que les gros payent gros et que les petits payent petit. Les grandes multinationales doivent s’acquitter d’un impôt juste, à 30 %, prélevé à la source sur leurs bénéfices pour qu’elles arrêtent de les délocaliser, comme McKinsey et compagnie.

Fatima Lancien : Je vais bientôt avoir 65 ans, je suis toujours au travail, comment partir plus tôt en retraite ?

L’espérance de vie en bonne santé d’un ouvrier, c’est 59 ans. Alors, oui, la retraite à 60 ans, c’est un minimum de justice sociale. Ce droit, je le finance avec une cotisation sur les revenus financiers, pour lesquels Macron a mis en place un bouclier fiscal. C’est 30 milliards d’euros dans les caisses tout de suite. Il faut aussi augmenter les salaires pour relever le niveau des cotisations et des pensions. Avec 1 600 euros de salaire, vous allez avoir une retraite de misère.

Fatima Lancien : Un peu plus de 800 euros, et j’ai travaillé toute ma vie...

Comment peuvent-ils défendre un tel modèle ? Avec 800 euros, vous tombez en dessous du seuil de pauvreté, comme des millions de retraités. Je propose un minimum retraite à 1 200 euros net.

La coordination Pas sans nous : Face à la précarité et au manque de perspectives pour la jeunesse, créerez-vous un ministère dédié pour une politique ambitieuse et non plus morcelée ?

Oui, je souhaite un ministère dédié à la jeunesse et les moyens qui vont avec. Cela implique un revenu étudiant d’au moins 850 euros par mois pour être autonome sans avoir à travailler ni à souscrire un prêt, mais aussi la gratuité des transports ou encore la prise en charge de 50 % de la licence sportive. Car les jeunes que j’ai rencontrés demandent un statut social dès 18 ans, pour accéder au logement, à la culture… Pour faire vivre ces droits, je propose la création de maisons de la jeunesse dans chaque commune de plus de 9 000 habitants. Enfin, je veux passer un pacte avec le Medef pour garantir un emploi aux 800 000 jeunes qui sortent de l’école tous les ans.

Fatima Lancien : La droite risque de l’emporter, la gauche ne pourrait-elle pas s’unir pour empêcher cela ? Pourquoi ne pas vous allier avec Jean-Luc Mélenchon, vous auriez plus de chance de prendre le pouvoir ?

Je souhaite que la gauche l’emporte. Et elle le fera, reste à savoir quand et pour quoi faire. Je veux que ce soit le plus vite possible, mais pas pour mettre en place la politique menée sous Hollande. Et pour cela, il faut convaincre. Car on peut toujours additionner Mélenchon, Roussel, Hidalgo, Jadot, ça ne fait pas une majorité, parce que la gauche a déçu. Nous, nous ne nous étions pas présentés depuis 2007 et, avec ma campagne, j’ai réussi à faire revenir à gauche des Français qui n’y croyaient plus. Au premier tour, je leur demande de voter pour leurs idées, pas par défaut. Toute la force qu’on me donnera le 10 avril comptera pour la suite. Je la mettrai au service de la France et des travailleurs. Et de la gauche aussi, car je n’y ai pas d’ennemis. Au contraire, je veux la rassembler sur une politique qui tourne la page de toutes les erreurs du passé et qui remette en cause le pouvoir de la finance.

GUERRE EN UKRAINE

Sveta : Cela fait plus d’un mois que la Russie a envahi mon pays et nous subissons au quotidien ses bombardements. Comment comptez-vous stopper cette guerre et venir en aide aux populations ?

Vladimir Poutine a violé l’intégrité d’un État, c’est sans précédent de la part d’une puissance nucléaire. Les pressions les plus fortes doivent s’exercer contre les dirigeants russes afin d’obtenir le respect du droit international et, le plus vite possible, le cessez-le-feu. C’est ce qui doit guider la mobilisation de toutes les nations : protéger les civils et mettre fin aux crimes de guerre. Or, des places financières où ils ont leurs habitudes jusqu’au quai des milliardaires à Antibes où sont amarrés leurs yachts, les pressions contre les oligarques russes restent minimes.

Il faut faire bien plus. En revanche, nous ne sommes pas en guerre contre le peuple russe, nous devons tendre la main aux pacifistes russes qui subissent une répression sévère. La solidarité avec le peuple ukrainien va, bien sûr, de soi, nous devons lui permettre de résister, d’avoir accès à tout ce qui est vital, et accueillir ceux qui fuient la guerre.

Jean-Marie Collin : La guerre frappe à nos portes avec une puissance nucléaire qui a mis à bas le tabou de l’utilisation de l’arme nucléaire. Et Jean-Yves Le Drian (le ministre des Affaires étrangères – NDLR) a indiqué, en guise de réponse, que la France en possédait aussi. Cette menace inquiète, comment protégeriez-vous les Français si vous étiez à l’Élysée ?

La planète est devenue une véritable poudrière remplie d’ogives nucléaires. À la moindre étincelle, en quelques heures, l’humanité pourrait être rayée de la carte. La Seconde Guerre mondiale nous a appris que les pires crimes contre l’humanité sont possibles. Et souvenons-nous qu’il y a peu, un dirigeant américain disait au dictateur nord-coréen : «  J’ai un plus gros bouton que le tien. » Voilà où on en est. Le danger est réel, donc, en tant que président de la République, à l’issue de cette guerre, je souhaiterais que la France prenne la tête du combat pour un désarmement nucléaire multilatéral. Nous devons nous mettre autour d’une table et décider collectivement de cesser d’investir – cela coûte 5 milliards par an à la France – et de désamorcer nos bombes nucléaires. À ceux qui pensent que c’est utopiste, je rappelle qu’en pleine guerre froide, un traité de non-prolifération – bafoué depuis – a été signé. Je suis d’ailleurs favorable à ce que la France participe comme observateur à la conférence du traité sur l’interdiction des armes nucléaires, prévue en juin.

Jean-Marie Collin : Si vous preniez la tête de la présidence française de l’Union européenne, quel dialogue mettriez-vous en place avec les États de l’Union européenne, en particulier l’Allemagne avec laquelle la France tente de développer une politique européenne de défense ?

Cette guerre a montré que l’ensemble des pays européens peuvent condamner d’une même voix la violation des règles internationales. C’est très important. Mais, des pays Baltes et du Nord – qui poussent depuis longtemps à l’élargissement de l’Otan jusqu’aux portes de la Russie –, à la France et l’Allemagne qui l’ont toujours refusé et ont même dit non à l’intégration de l’Ukraine en 2008, nos divergences sont profondes. Je souhaite préserver la voix indépendante et originale de la France. Bien sûr, je le dis clairement, en période de guerre, il n’est pas d’actualité de sortir du commandement intégré de l’Otan. Mais à l’issue de celle-ci, plutôt qu’à une Europe de la défense atlantiste, je veux travailler avec les 50 pays du continent européen à un traité de sécurité collective. Je préfère nourrir la paix que l’engrenage sans fin de la guerre.

CLIMAT

Charlène Fleury : Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a décrit le 2 e volet du rapport du Giec paru en février comme un atlas des souffrances à venir. L’État français a été condamné à deux reprises pour son inaction climatique et la France n’est toujours pas sur une trajectoire compatible avec l’accord de Paris. En quoi votre programme permet-il de diminuer les émissions de gaz à effet de serre ?

C’est dans la décennie à venir que tout se joue ; nous devons mettre le paquet. Le Giec estime qu’il faut investir 6 % du PIB par an, soit 900 milliards d’euros à l’échelle de l’Union européenne et 140 milliards pour la France. C’est ce que propose notre programme des Jours heureux. Le capital doit participer à cette transformation de notre modèle économique, mais nous prévoyons aussi 65 milliards d’euros d’investissements publics par an.

C’est plus que la droite – ce n’est pas difficile –, mais aussi que le reste de la gauche, et de loin. Il s’agit d’atteindre la neutralité carbone en 2050, et pour cela, nous proposons d’investir dans les énergies renouvelables – l’éolien, le solaire, l’hydraulique – et dans le nucléaire. Donc investir dans les deux, et dans un service public. Macron veut confier les renouvelables au privé, c’est le projet Hercule. C’est dangereux car les Total, les BlackRock qui deviendront actionnaires nous feront payer très cher quand nous en aurons le plus besoin, en cas de guerre par exemple.

Charlène Fleury : Avez-vous l’impression que vous préparez un changement en profondeur suffisant, notamment au niveau de la sobriété, qui est un levier indispensable ? Et cela alors que vous défendez encore la voiture individuelle, une industrie relocalisée – certes un peu décarbonée grâce au nucléaire – et même la consommation de viande.

Je souhaite juste que ceux qui ne peuvent pas se chauffer, les douze millions de personnes en précarité énergétique, aient le droit à un toit qui ne soit pas une passoire thermique. Je suis aussi pour le grand remplacement des cuves à fioul. C’est deux milliards d’euros, on peut le faire. Je veux également que ceux qui ne peuvent pas manger dignement – sept millions de personnes font la queue de l’aide alimentaire – aient droit à une alimentation saine et française.

Venons-en aux voitures. Nous devons d’abord inciter à prendre les transports doux avec la gratuité dans les métropoles, notamment. Mais ne pas punir. Je n’ai jamais dit : « Allez-y, continuez d’utiliser votre voiture polluante. » Au contraire, pour les classes populaires, tous ceux qui n’ont pas d’autre choix pour se déplacer, je propose une prime à la conversion de 10 000 euros pour acheter un véhicule propre d’occasion de vignette Crit’Air 1 ou 2.

Charlène Fleury : Oui mais concernant la viande, par exemple, un ouvrier en consomme 25 % de plus qu’un cadre. Donc, promouvoir une consommation de viande, même française, ne semble pas aller dans le sens de la transition écologique, alors que sa production représente 80 % des émissions du secteur de l’agriculture.

Il faut manger moins de viande, réduire de 20 % notre consommation. Oui, mille fois oui. Manger moins de viande, mais de la bonne, pas de la gonflée aux antibiotiques, pas de l’importée. Je ne suis pas pour de l’élevage intensif. Il y a plein de pâtures ! Savez-vous que Xavier Niel et les Gafa (les géants du numérique Google, Apple, Facebook et Amazon – NDLR) sont en train d’investir dans les grands champs de céréales pour faire des steaks sans viande ?

Charlène Fleury : Mais pour produire un kilo de bœuf, il faut beaucoup plus de céréales que pour faire un kilo de steak aux céréales. Si on dit que tout le monde va manger de la bonne viande trois à quatre fois par semaine, on va dans le mur.

Mais permettez à ceux qui n’en mangent pas, ou que de la mauvaise, d’en manger de la bonne, et vous verrez qu’il y aura besoin de soutenir nos éleveurs français, nos espaces herbagés, en luttant contre l’industriel. Je veux un système agricole vertueux, vivable, avec moins et mieux de viande.

Charlène Fleury : Imaginons que ce système agricole soit mis en place, comment faites-vous pour que sa production soit accessible à tous ? À Alternatiba, nous défendons une sécurité sociale de l’alimentation. Un chèque de 150 euros par mois et par personne à dépenser uniquement dans des endroits conventionnés bio et durables. Vu que le PCF a été à l’origine de la Sécurité sociale, que pensez-vous de cette proposition ?

Je préfère augmenter les salaires et les retraites et ne pas avoir besoin de donner un chèque alimentaire. Je propose aussi un fonds alimentaire doté de 10 milliards d’euros pour garantir à tous nos enfants, de la maternelle à l’université, l’accès à des cantines proposant des plats issus de l’alimentation locale, avec des normes respectant le vivant, la planète et nos engagements climatiques. Pour éduquer les enfants au goût, au bon. Mais aussi pour offrir un débouché à tous nos agriculteurs et paysans.

On a perdu notre souveraineté alimentaire : pour les fruits et légumes comme pour la viande, nous dépendons à 50 % de l’étranger. Et on perd 100 000 agriculteurs tous les dix ans. À ce rythme-là, dans quelques années, on ne pourra même plus produire des steaks aux céréales. Il faut donc réformer nos codes de marchés publics avec une préférence locale et sociale.

Entretien coordonné et retranscrit par Julia Hamlaoui, Naïm Sakhi et Aurélien Soucheyre

Présidentielle 2022Fabien Rousselpcfgauche
France24 - Monde

Présidentielle 2022 : les raisons de l'abstention électorale en France

Publié le : 10/04/2022 - 19:35Modifié le : 10/04/2022 - 19:40

Le suspense monte dimanche en même temps que le taux d'abstention qui s'annonce plus important qu'en 2017: après des mois d'une campagne atypique, le score s'annonce incertain au premier tour de l'élection présidentielle, avec Emmanuel Macron et Marine Le Pen donnés en tête par les sondages, et Jean-Luc Mélenchon en embuscade.

L'Humanité

Présidentielle. Face à la vie chère, que propose la gauche ?

Décryptage

Déjà en tête des préoccupations des Français, le pouvoir d’achat revient dans les débats avec la guerre en Ukraine, à quelques semaines de la présidentielle. Mesures d’urgence face à l’envolée des prix, hausse des salaires… les candidats de gauche avancent leurs idées.

Julia Hamlaoui

Quand le prix à la pompe dépasse les 2 euros à quelques semaines de la présidentielle, impossible de faire l’impasse sur le pouvoir d’achat. Surtout lorsque, pour 54 % des Français, c’est le sujet qui comptera le plus au moment du vote (+ 21 points par rapport à 2017), selon un sondage Odoxa publié juste avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Le contexte de guerre rend l’urgence d’agir encore plus palpable, alors qu’une enquête Ifop révèle que seuls 22 % des Français jugent le bilan d’Emmanuel Macron positif en la matière. Un terrain que les candidats de gauche sont déterminés à lui disputer, de nombreuses propositions à l’appui.

 

1 - Des mesures d’urgence contre la flambée des prix

Face à l’inflation liée au conflit en Ukraine, les prétendants progressistes à l’Élysée ont concocté des mesures d’urgence. Pour le communiste Fabien Roussel, il s’agit d’éviter que la guerre ne s’invite « dans le porte-monnaie des Français ». Il propose ainsi, outre une baisse des taxes sur les carburants et un chèque énergie de 700 euros, la création d’un « dividende citoyen » financé par la taxation « à 100 % dès le mois de juin de la totalité des dividendes du CAC 40 », et appelle à sortir les céréales et l’énergie des cotations boursières. Jean-Luc Mélenchon plaide, lui, pour le blocage des prix de l’énergie et des produits de première nécessité (dont un panier de 5 fruits et légumes) : « On veut revenir à 1,40 euro, au niveau d’avant cette grande inflation », précise le député Alexis Corbière, concernant le tarif des carburants, jugeant que la baisse de 15 centimes annoncée par le gouvernement « va compenser des augmentations dont profitent des groupes privés ». Il s’agit également pour la candidate PS, Anne Hidalgo, de bloquer les prix à la pompe « au moins pendant cette période exceptionnelle » à hauteur de 1,76 euro en ramenant la TVA à 5,5 %. Quant à Yannick Jadot, qui souhaite un embargo total sur le gaz russe, il défend une mesure plus ciblée avec 400 euros supplémentaires pour les personnes qui bénéficient déjà du chèque énergie, et 100 euros pour 15 millions de familles supplémentaires.

 

2 - Le Smic et les salaires revus à la hausse

Au-delà des mesures pour parer à la crise, c’est bien la hausse des revenus que visent les candidats de gauche. À commencer par la revalorisation du salaire minimum. Anne Hidalgo veut un Smic augmenté de 15 %. Yannick Jadot souhaite, lui, le porter à 1 500 euros net d’ici à 2027. Jean-Luc Mélenchon propose 1 400 euros net tout de suite et Fabien Roussel, qui tient à mettre l’accent sur le montant brut, met sur la table 1 923 euros (soit 1 500 net). Une façon pour le communiste d’insister sur l’importance des cotisations sociales, alors qu’à droite Valérie Pécresse s’applique à vendre une augmentation des salaires en rognant celles-ci (ce qui revient à prendre dans une poche pour en remplir une autre). Mais, d’EELV au PCF, tous plaident aussi pour une hausse dépassant le seuil fixé par l’État. Si, pour le candidat écologiste, elle doit en priorité concerner les « métiers qui ont tenu la société et qui sont aujourd’hui renvoyés à l’ingratitude sociale », pour les autres, des négociations de branche doivent être mises en route sans tarder dans le privé. Quant au public, si le gouvernement a opportunément décidé de dégeler le point d’indice d’ici à l’été, Jean-Luc Mélenchon veut le revaloriser de 15 %. La maire de Paris avait fait du doublement du traitement des professeurs une proposition phare, qu’elle a depuis ramenée à une augmentation, pour un début de carrière à 2 300 euros. « Les salaires de la fonction publique seront augmentés de 30 % », assure de son côté Fabien Roussel.

 

3 - Soutenir les jeunes et les personnes âgées

Du grand âge à la jeunesse, la crise sanitaire a particulièrement mis en lumière la pauvreté et la précarité des retraités comme des moins de 25 ans. Concernant les aînés, Anne Hidalgo justifie le statu quo qu’elle propose sur l’âge de départ à la retraite (62 ans) par la priorité qu’elle souhaite accorder à la revalorisation des « montants nets du minimum vieillesse à 1 000 euros et du minimum contributif à 1 200 euros ». Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon proposent pourtant de revenir à la retraite à 60 ans, sans pour autant y sacrifier le montant des pensions. Avec, pour le premier, un minimum de 1 200 euros, la fin de la CSG, le rétablissement de la demi-part fiscale pour les veufs. Avec aucune pension sous le Smic revalorisé à 1 400 euros net pour une carrière complète, pour le second. Les candidats de gauche se rejoignent en revanche pour, face à l’urgence, ouvrir le droit au RSA aux moins de 25 ans. La candidate PS leur promet également un « capital de départ sous condition de ressources » de 5 000 euros. Le prétendant FI y préfère « une garantie d’autonomie » atteignant le seuil de pauvreté (1 063 euros), quand celui du PCF propose, outre de conditionner les aides publiques à l’embauche de jeunes en CDI, un revenu étudiant d’au moins 850 euros par mois. L’écologiste Yannick Jadot, lui, entend créer « un revenu citoyen » de 880 euros, « automatique » dès 18 ans.

 

4 - Une pierre angulaire : la justice fiscale

Avec les « primes », la baisse des impôts est devenue la réponse automatique d’Emmanuel Macron face au pouvoir d’achat en berne, comme récemment avec sa proposition de supprimer la redevance. Une illusion qui profite aux plus riches, de la disparition de l’ISF à l’instauration de la flat tax. À l’inverse, c’est vers davantage de justice fiscale que veut tendre la gauche : « Que les gros paient gros et les petits paient petit », résume Fabien Roussel. À côté du triplement de l’ISF ou de la « taxation à la source des bénéfices des multinationales », le candidat PCF veut rendre l’impôt sur le revenu (IR) plus progressif avec 15 tranches, souhaite la disparition de la CSG et la réduction de la TVA. Pour les insoumis, le barème de l’IR devrait avoir 14 tranches, afin de le rendre, comme la CSG et la taxe foncière, plus progressif. Les réductions de TVA sur les produits de première nécessité seraient, elles, compensées par une « TVA grand luxe », tandis que l’ISF ferait son retour avec un volet climatique. Tout comme Yannick Jadot, qui veut baisser le taux d’IR pour les premières tranches et le déconjugaliser, Anne Hidalgo entend également remettre en selle un ISF « climat et biodiversité » destiné à accompagner les classes moyenne et populaire dans la transition écologique.

Présidentielle 2022gaucheSalaires et pouvoir d'achatYannick Jadot
France24 - Monde

Élection présidentielle française : mode d'emploi

Publié le : 01/02/2022 - 16:53

Romain BRUNET Suivre

Les 10 et 24 avril, les Français éliront leur futur président de la République, pour un mandat de cinq ans, renouvelable une fois seulement. Le scrutin est uninominal majoritaire à deux tours. Règles de financement, de parrainage, de participation au scrutin, dates limites de candidature, temps de paroles… Explications.

Les électeurs français doivent choisir en 2022 leur nouveau président de la République – ou reconduire l'actuel chef de l'État pour un second et dernier mandat. Le scrutin se déroulera les 10 et 24 avril, au suffrage universel direct. France 24 fait le point pour mieux comprendre les règles entourant cette élection majeure.

  • Qui peut être candidat ?

Quelques conditions sont à remplir. Pour être candidat, il faut être de nationalité française, être majeur – c'est-à-dire avoir au moins 18 ans –, être inscrit sur les listes électorales, ne pas être privé de ses droits d'éligibilité par une décision de justice, ne pas être placé sous tutelle ou sous curatelle, et avoir satisfait aux obligations imposées par le code du service national. Dernière condition : le ou la candidat.e doit faire preuve de "dignité morale". Une notion pour le moins floue qui n'a jamais été précisément définie.

Par ailleurs, pour être candidat, 500 parrainages d'élus provenant d'au moins 30 départements ou collectivités d'outre-mer différents sont nécessaires. Une obligation qui vise à écarter les candidatures jugées peu sérieuses. Ces signatures peuvent être accordées par : les membres du Parlement (députés et sénateurs) ; les maires des arrondissements de Paris, Lyon et Marseille ; les présidents de métropoles, de communautés urbaines, de communautés d'agglomération et de communautés de communes ; les conseillers de Paris et de la métropole de Lyon ; les conseillers départementaux et régionaux ; les conseillers territoriaux de Saint-Barthélemy, de Saint-Martin et de Saint-Pierre-et-Miquelon ; les membres élus des assemblées de Corse, de Guyane, de Martinique, de la Polynésie française, des Assemblées de province de la Nouvelle-Calédonie et de l'assemblée territoriale de Wallis-et-Futuna ; le président du conseil exécutif de Corse, le président du conseil exécutif de Martinique, le président de la Polynésie française et le président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie ; les conseillers de l'Assemblée des Français de l'étranger ou les présidents des conseils consulaires.

Les candidats doivent enfin envoyer au Conseil constitutionnel une déclaration de situation patrimoniale et une déclaration d'intérêts et d'activités, rendues publiques par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP).

La date limite pour déposer sa candidature est fixée cette année au 4 mars. Le Conseil constitutionnel publiera le lundi 7 mars la liste officielle des candidats.

  • Quelles sont les règles de financement ?

Le financement des campagnes électorales est limité par un plafond. Pour l'élection de 2022, celui-ci est fixé à 16 851 000 euros pour les candidats présents au premier tour et à 22 509 000 euros pour ceux présents au second tour.

L'État rembourse 47,5 % du plafond des dépenses des candidats obtenant au moins 5 % des suffrages. Pour les autres, le remboursement ne va pas au-delà de 4,75 % du plafond des dépenses. Le reste du financement doit être issu de fonds privés, provenant notamment des partis et des dons des particuliers – les entreprises ne sont pas autorisées à effectuer des dons. Chaque particulier peut donner jusqu'à 4 600 euros par an.

Concernant les prêts, seuls ceux octroyés par des partis politiques ou par des banques ayant leur siège social dans l'espace économique européen sont autorisés. Nouveauté de 2022 : il est désormais interdit à un État étranger ou à une banque non européenne de prêter de l'argent à un candidat ou à un parti.

Les candidats ont enfin l'obligation de tenir un compte de campagne qui devra ensuite être déposé dans les deux mois suivant l'élection à la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP). Celle-ci est chargée de les contrôler et de veiller au respect du plafonnement des dépenses. Des sanctions pécuniaires et pénales sont prévues en cas d'infraction.

  • Qui peut prendre part au scrutin présidentiel ?

Les personnes françaises, âgées d'au moins 18 ans, au plus tard la veille du premier tour du scrutin, jouissant de leurs droits civils et politiques et inscrites sur les listes électorales sont autorisées à voter à l'élection présidentielle.

Il est possible de s'inscrire sur les listes électorales au plus tard le sixième vendredi précédent la veille de l'élection, soit le vendredi 4 mars cette année. Les personnes étant dans une situation particulière (18e anniversaire dans les dernières semaines de la campagne, déménagement, acquisition de la nationalité française, droit de vote recouvré) peuvent s'inscrire jusqu'au dixième jour précédent le premier tour de l'élection.

  • Comment se déroulent l'élection et la campagne électorale ?

Il s'agit d'un scrutin uninominal majoritaire à deux tours au suffrage universel direct. Pour être élu, un candidat doit obtenir la majorité absolue des suffrages exprimés. Aucune participation minimale n'est exigée. Si aucun candidat n'obtient la majorité absolue à l'issue du premier tour, il est procédé à un second tour entre les deux candidats arrivés en tête. Les dates de l'élection présidentielle de 2022 ont été fixées au 10 et au 24 avril. Le président de la République est élu pour un mandat de cinq ans, renouvelable une fois.

Concernant la campagne électorale, une règle d'équité du temps de parole entre les candidats prévaut dans les médias audiovisuels entre la publication de la liste des candidats par le Conseil constitutionnel et le début de la campagne officielle, fixée au deuxième lundi précédant le premier tour, soit le lundi 28 mars cette année. Lors de cette période, les médias audiovisuels doivent répartir le temps de parole en fonction de la représentativité des candidats, qui est appréciée en tenant compte des résultats obtenus aux précédentes élections et des sondages d'opinion.

Puis, entre le début de la campagne officielle et le dernier vendredi avant le jour du scrutin, soit le vendredi 8 avril cette année, une règle d'égalité stricte du temps de parole est à observer par ces mêmes médias.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Présidentielle : quand le vote utile devient l’enjeu majeur pour accéder au second tour

DEMAIN A LA UNE

Présidentielle en France : une campagne dans un contexte particulier

L'Humanité

Aider les plus petits à passer l’étape du déménagement

Actu

Un changement d’habitat représente un vrai chamboulement dans la vie des enfants. Eux qui redoutent avant tout l’instabilité se retrouvent soudainement face à l’inconnu. Quelques pistes pour les accompagner pendant cette période difficile.

Noé Blouin

Changer de vie alors que l’on commence juste à construire la sienne, voilà qui peut faire peur. Les causes peuvent être multiples (un divorce, l’arrivée d’un bébé, une envie d’ailleurs après le confinement, etc. ), mais le résultat est le même. Pour un jeune enfant, partir de sa maison signifie beaucoup de choses, à commencer par une perte de stabilité.

Au départ, il y a souvent le stress généré par les parents. Qu’importe le contexte, un déménagement est toujours une période délicate, même pour les adultes. À n’importe quel âge, l’enfant est affecté par son environnement et ressent chaque changement dans les habitudes du foyer.

Irritabilité et troubles du sommeil

Avant 2 ans, le petit peut déjà se rendre compte qu’un événement inhabituel survient dans sa famille et se montrer plus tendu, en multipliant les crises par exemple, ou en dormant moins bien. Pour les enfants un peu plus âgés, qui commencent à aller à l’école, les symptômes sont plus variés. Il est ainsi possible qu’ils régressent, se remettent à uriner au lit, deviennent irritables et, surtout, qu’ils rejettent en bloc ce nouvel habitat dont ils ont tant entendu parler. Et ce, malgré les avantages possibles : un jardin spacieux, une chambre pour eux, davantage de place pour ranger leurs jouets, etc. Mais, parfois, le petit s’en moque, car la dernière chose qu’il désire, c’est dire adieu à la maison qui l’a vu grandir. Et puis, s’imaginer dans un nouvel environnement alors que son cerveau a encore du mal à traiter les données conceptuelles demeure une tâche très compliquée. Pour un jeune enfant, chaque chose qu’il connaît est tacite pour tout le monde, et sa maison est donc sa maison, il lui est impossible de s’imaginer dans une autre.

Il faut ainsi éviter de trop impliquer les plus petits dans le processus. « C’est bien de lui dire que l’on fait les cartons, mais bien souvent les enfants sont extrêmement tristes, explique la psychologue Charlotte Argod. Un déménagement, cela représente beaucoup d’efforts pour un enfant, il ne faut pas non plus trop lui en demander. » Pas la peine non plus qu’il soit présent pour aider modestement à déplacer les étagères le jour J. Pour une question pratique, tout d’abord, mais aussi parce que l’un des instants les plus importants dans le petit deuil qu’il va traverser reste surtout le moment où il dira au revoir, avec toute la famille, à son ancien habitat.

Retrouver ses habitudes

Par la suite, il doit retrouver ses repères dans cette nouvelle maison. Inutile de tout changer d’un coup, c’est plus simple si le mobilier reste en grande partie le même, ne serait-ce que quelques mois, avant de faire place au neuf. Dormir pour la première fois seul, sans petit frère ou petite sœur, dans une chambre demande un certain temps d’adaptation (différent selon les enfants). Cela se passe donc mieux si l’enfant retrouve l’espace rassurant du lit douillet qu’il a toujours connu. Outre la décoration, c’est aussi la continuité dans les routines quotidiennes qui aide les plus jeunes à retrouver leur place. Le petit déjeuner avec les parents dans la cuisine, les jeux dans le salon après le goûter sont autant de petites briques qui viennent consolider les repères.

Si les pipis au lit et les crises persistent les mois suivant l’arrivée dans la nouvelle maison, il faut continuer, même si cela peut s’avérer usant, à expliquer à l’enfant que ce n’est pas grave et que ses troubles sont toujours dus au déménagement. Comme à chaque fois dans ce type de cas, patience et bienveillance sont de mise. Les choses rentreront dans l’ordre au fur et à mesure que l’enfant se construira des souvenirs et des bons ­moments dans ce nouvel environnement. Il est important que le lieu devienne celui où il reçoit ses nouveaux amis, où il fête ses anniversaires, etc. L’enfant finira par se dire qu’elle n’est pas si mal, après tout, cette nouvelle maison.

3 questions à…. « Il ne faut pas l’impliquer, mais il doit entendre parler du projet »

Charlotte 

Argod

, psychologue

Pourquoi est-il si difficile pour un enfant de changer de maison ?

Le déménagement est compliqué pour deux raisons : d’une part, parce que les parents sont stressés, donc moins disponibles pour l’enfant ; d’autre part, car l’enfant aime la stabilité. Lui dire que l’on change de maison l’inquiète car ce qu’il aime, c’est son habitat à lui. Lui expliquer que l’on déménage pour un espace plus grand ne l’intéresse pas, car son univers est restreint : il n’y voit pas les mêmes avantages que ses parents. En général, le petit ne veut pas changer d’environnement car il veut garder ses habitudes. Les symptômes que l’on perçoit de façon récurrente sont davantage de pleurs, de stress, un regain de pipi au lit, ou le mal de ventre.

Comment aider un jeune enfant à se préparer à un déménagement ?

Il faut mesurer ce que le déménagement engendre dans l’environnement de l’enfant. S’il y a un changement de crèche, d’école, de ville ou de quartier, etc. Il faut le prévenir au plut tôt. Il ne faut pas forcément l’impliquer, mais il doit entendre parler du projet. On ne peut pas lui demander d’être heureux de déménager, à quelques exceptions près. Même si la maison est plus belle, plus grande, avec un meilleur environnement, bien souvent il n’en veut pas. Pour une transition plus douce, on peut l’emmener dans le nouveau quartier, lui faire visiter la maison, sa nouvelle école ou sa nouvelle crèche. On peut aussi faire des photos avec lui dans son ancien environnement et préparer un petit album. Après le déménagement, l’enfant va connaître une petite période de deuil et il aura besoin de se souvenir, d’en reparler. C’est à ce moment-là qu’il faudra être à l’écoute de ses émotions. Les parents ont souvent tendance à dire : « D’accord, tu es triste, mais tu verras, c’est beaucoup mieux car tu auras ta chambre, etc. » Ce n’est pas la bonne solution. Il faut, au contraire, partager ce que l’on ressent, échanger avec l’enfant en lui faisant part de sa propre tristesse de quitter l’ancienne maison et de sa joie d’arriver dans une nouvelle demeure. En un mot, il faut parler de ses propres émotions, plutôt que de minimiser celles des enfants au prétexte de vouloir les rassurer.

Et après ?

L’enfant a besoin de stabilité, mais il a aussi besoin de continuité. La continuité, c’est de faire en sorte qu’il retrouve un minimum de repères. Ce n’est donc pas le moment de tout changer dans cette nouvelle maison. Il vaut mieux commencer par garder son vieux canapé et le changer quelques mois après, qu’il retrouve son lit, etc. Ce sont de petites choses mais il est important, par exemple, de conserver la même lessive. Les enfants sont très sensibles aux odeurs. Il faut que l’enfant se retrouve dans le même univers.

Familleenfants
France24 - Monde

Présidentielle : soumis au confinement de Shanghai, les Français privés de premier tour

Publié le : 09/04/2022 - 11:54

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L'ambassade de France à Pékin a indiqué vendredi que les ressortissants français de Shanghai ne pourront pas voter dimanche au premier tour de la présidentielle en raison du confinement mis en place pour lutter contre la propagation du Covid-19.

Une grande déception. "Les Français de Shanghai ne pourront pas voter dimanche pour le premier tour de l'élection présidentielle en raison du confinement imposé dans la ville chinoise face à une résurgence de l'épidémie de COVID-19", a annoncé vendredi 8 avril l'ambassade de France à Pékin.

Des démarches répétées auprès des autorités chinoises pour obtenir l'autorisation d'ouvrir un bureau de vote au consulat français et pour que les électeurs et membres du bureau de vote soient autorisés à quitter leur domicile ont échoué, a indiqué l'ambassade.

"Malheureusement, les autorités de Shanghai ont répondu le 7 avril que 'compte tenu de la situation grave et compliquée à Shanghai, il est objectivement impossible de remplir les conditions d'organisation par votre consulat de l'élection, pour la sécurité de toutes les personnes résidant à Shanghai'", a déclaré l'ambassade sur son compte WeChat.

"Une grande frustration"

Les autorités de Shanghai et le ministère chinois des Affaires étrangères n'ont pas immédiatement répondu à une demande de commentaire de Reuters.

La ville de Shanghai compte environ 26 millions d'habitants, dont 4 848 électeurs français inscrits en décembre, selon l'ambassade. La ville est sous confinement pour lutter contre la pire épidémie de Covid-19 en Chine depuis le début de la pandémie à Wuhan il y a plus de deux ans.

"C'est une grande frustration, car c'est un droit que nous avons et nous n'avons jamais manqué une seule élection", témoigne David Iosub, 47 ans, un Parisien qui vit avec sa famille à Shanghai depuis huit ans.

Les bureaux de vote dans six autres villes de Chine, dont Pékin, Hong Kong et Canton, seront ouverts comme prévu.

Avec Reuters

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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À Shanghai, un confinement en deux temps face à la flambée du Covid-19

PANDÉMIE

Covid-19 : la Chine organise à Shanghai le plus important confinement depuis celui de Wuhan

Le Figaro

Feuille de match

Julien Stéphan

Peter Bosz

EN COURS : Mis à jour le 10 avril 2022 à 19:27

Strasbourg veut creuser l'écart (26')

Les Alsaciens continuent d’attaquer avec le capitaine Dimitri Liénard qui centre son ballon pour Aholou, ce n’est pas cadré. Lyon a du mal à exister.

Antohny Lopes s’est fait mal (20')

La gardien yonnais grimace. Il s’est fait mal au contact avec Sissoko au moment du but.

Buuuuuuut de Sissoko !!! (20')

Quelle erreur de la défense Lyonnaise !! Ajorque remet le ballon de la tête dans la surface. Ndombélé et Da Silva sont dessus mais Ibrahima Sissoko est plus rapide qu’eux et ouvre le score.

Strasbourg a du mal dans le dernier geste (18')

Les hommes de Stephan jouent bien et parviennent à se créer des occasions mais pour le moment le duo Ajorque Gameiro ne parvien tpas à être tranchant dans le dernier geste. Méfiance aux contre-attaques lyonnaises, pour le moment est Nyamsi intraitable

Strasbourg se rapproche (15')

Bel échange Sissoko et Ajorque sur le côté gauche. L’attaquant centre son ballon mais ne trouve personne. Pas de regrets, le numéro 25 était hors-jeu.

Début de match équilibré (12')

Les deux équipes s’observent et ne prennent pour le moment pas beaucoup de risques.

Le centre de Dubois ! (7')

L’international Français est oublié sur la droite et se retrouve à l’entrée de la surface de réparation. Son centre au ras du sol ne trouve personne.

Quel retour de Nyamsi ! (4')

Superbe tacle glissé dans la surface pour empêché Dembélé de frapper. L’attaquant avait été trouvé en profondeur par Paqueta. sur un geste magnifique.

Première faute de Ndombélé (1')

Le Lyonnais fait une faute d’entrée avec un tacle sur Sissoko. Le coup franc est tiré mais les Strasbourgeois ne craquent pas

C’est parti à Strasbourg !

Lyon donne le coup d’envoi de cette superbe affiche. Bon match à tous !

Les joueurs entrent sur la pelouse de La Meinau !

Le stade affiche complet. Le match sera arbitré par Clément Turpin. Strasbourg - Lyon c’est dans quelques instants !

Strasbourg, impérial en défense

Les Alsaciens n’ont encaissé qu’un seul but sur leurs cinq derniers matches. Une statistique que les Strasbourgeois doivent en parti à son super gardien Matz Sels.

Première titularisation pour Matheus Tetê

Le Brésilien va débuter un match sous les couleurs de Lyon pour la première fois depuis son arrivée le 31 mars dernier. Découvrez son portrait juste ici :«Quand on aime le foot, on paye pour voir des joueurs comme Tetê»: zoom sur le nouveau «bon gamin» de Lyon

Les compositions du jour

Deuxième succès de la journée pour Lyon ?

Les hommes de Peter Bosz pourront s’inspirer de leurs jeunes lionceaux qui se sont qualifiés en finale de la coupe Gambardella

Bonsoir à tous !

Bienvenue sur notre site pour vivre cette rencontre entre Strasbourg et l’Olympique Lyonnais. Match palpitant entre le 4e et le 10e du championnat Français. Coup d’envoi à 19h.

Strasbourg veut creuser l'écart (26')

Les Alsaciens continuent d’attaquer avec le capitaine Dimitri Liénard qui centre son ballon pour Aholou, ce n’est pas cadré. Lyon a du mal à exister.

Antohny Lopes s’est fait mal (20')

La gardien yonnais grimace. Il s’est fait mal au contact avec Sissoko au moment du but.

Buuuuuuut de Sissoko !!! (20')

Quelle erreur de la défense Lyonnaise !! Ajorque remet le ballon de la tête dans la surface. Ndombélé et Da Silva sont dessus mais Ibrahima Sissoko est plus rapide qu’eux et ouvre le score.

Strasbourg a du mal dans le dernier geste (18')

Les hommes de Stephan jouent bien et parviennent à se créer des occasions mais pour le moment le duo Ajorque Gameiro ne parvien tpas à être tranchant dans le dernier geste. Méfiance aux contre-attaques lyonnaises, pour le moment est Nyamsi intraitable

Strasbourg se rapproche (15')

Bel échange Sissoko et Ajorque sur le côté gauche. L’attaquant centre son ballon mais ne trouve personne. Pas de regrets, le numéro 25 était hors-jeu.

Début de match équilibré (12')

Les deux équipes s’observent et ne prennent pour le moment pas beaucoup de risques.

Le centre de Dubois ! (7')

L’international Français est oublié sur la droite et se retrouve à l’entrée de la surface de réparation. Son centre au ras du sol ne trouve personne.

Quel retour de Nyamsi ! (4')

Superbe tacle glissé dans la surface pour empêché Dembélé de frapper. L’attaquant avait été trouvé en profondeur par Paqueta. sur un geste magnifique.

Première faute de Ndombélé (1')

Le Lyonnais fait une faute d’entrée avec un tacle sur Sissoko. Le coup franc est tiré mais les Strasbourgeois ne craquent pas

C’est parti à Strasbourg !

Lyon donne le coup d’envoi de cette superbe affiche. Bon match à tous !

Les joueurs entrent sur la pelouse de La Meinau !

Le stade affiche complet. Le match sera arbitré par Clément Turpin. Strasbourg - Lyon c’est dans quelques instants !

Strasbourg, impérial en défense

Les Alsaciens n’ont encaissé qu’un seul but sur leurs cinq derniers matches. Une statistique que les Strasbourgeois doivent en parti à son super gardien Matz Sels.

Première titularisation pour Matheus Tetê

Le Brésilien va débuter un match sous les couleurs de Lyon pour la première fois depuis son arrivée le 31 mars dernier. Découvrez son portrait juste ici :«Quand on aime le foot, on paye pour voir des joueurs comme Tetê»: zoom sur le nouveau «bon gamin» de Lyon

Les compositions du jour

Deuxième succès de la journée pour Lyon ?

Les hommes de Peter Bosz pourront s’inspirer de leurs jeunes lionceaux qui se sont qualifiés en finale de la coupe Gambardella

Bonsoir à tous !

Bienvenue sur notre site pour vivre cette rencontre entre Strasbourg et l’Olympique Lyonnais. Match palpitant entre le 4e et le 10e du championnat Français. Coup d’envoi à 19h.

«Toi et ton président êtes les plus tordus» : Gourvennec s'en prend à Ben Arfa...qui réplique vertement

Le coach lillois a tenu des propos forts à l'encontre de son joueur, écarté et contre qui le club a enclenché une procédure. Le milieu offensif a répondu.

Ligue 1 : Lorient renverse Saint-Etienne qui s'enfonce au classement

En ouverture de la 31e journée de Ligue 1, Lorient s'est imposé face à Saint-Etienne (6-2), dans un match…

PSG : une prime de 150M€ à la signature ? Le nouveau contrat fou proposé à Mbappé

Le Paris Saint-Germain serait prêt à débloquer plus de 250 millions d'euros pour conserver Kylian Mbappé. Un nouveau contrat de seulement... deux ans pourtant.

Le Figaro

Comment gérer son cerveau anxieux?

NOS CONSEILS - Jamais le futur n'a semblé si incertain. Dans un tel climat délétère, certains cerveaux saturent, et déclenchent les signaux d'alarmes. L'anxiété n'est pas une fatalité: les conseils du psychiatre Jean-Christophe Seznec pour mieux vivre.

Il suffit d'un rien. Un SMS de sa banque, un collègue de bureau pris d'une quinte de toux, des oiseaux près la piste de décollage... et le cerveau d'Eliott, expert-comptable de 42 ans, entre en surchauffe. «Le SMS va m'annoncer que mes comptes sont vides, mon collègue a le Covid, pire, un nouveau variant va me contaminer, les oiseaux vont être pris dans le réacteur et mon avion va se crasher…» Ces flashs s'accompagnent souvent de sueurs froides, son cœur s'emballe, la panique le gagne. Après deux années de pandémie qui l'ont déjà bien éprouvé, depuis le début de la guerre en Ukraine, le quadra confie être souvent incapable de sortir de chez lui. «J'ai toujours été quelqu'un d'anxieux . Quand j'étais enfant, les grandes vacances n'avaient rien de joyeux pour moi car je savais qu'elles annonçaient le passage dans une autre classe, qui m'était inconnue et que je m'imaginais forcément terrible», se souvient-il.

Loin d'être rare, l'anxiété est aujourd'hui le trouble psychiatrique le plus répandu, avec près de 20% de la population française concernée. Autant de cerveaux anxieux plus enclins au pessimisme, à la rumination aussi. L'anxiété affecte les compétences: difficulté à se concentrer, baisse des performances intellectuelles, incapacité à faire des projets. Et provoque des symptômes physiques: douleurs musculaires, tachycardie, troubles digestifs, vertiges même. «L'anxiété est en premier lieu un phénomène naturel, une réponse transitoire d'adaptation de l'organisme pour faire face à une épreuve ou anticiper un danger. Mais lorsqu'elle devient excessive, durable et survient en dehors d'un contexte anxiogène, elle est considérée comme pathologique», résume le psychiatre Jean-Christophe Seznec, auteur du Guide pratique de survie en cas de crise (1).

En vidéo, 4 plantes pour lutter contre le stress et la fatigue

Héritage de Cro-Magnon

Notre cerveau émotionnel est un héritage de la préhistoire: il fallait anticiper les dangers pour survivre. Depuis, notre physiologie ne s'est pas adaptée aussi vite que notre évolution. «Ce système de traitement de données, conçu pour analyser un environnement d'homme des cavernes, peut dérailler dans une rame de métro bondée où les stimuli sont trop nombreux, résume Jean-Christophe Seznec. Par ailleurs, il y a des sensibilités à l'anxiété, tout comme nous n'avons pas tous les mêmes compétences musculaires, nos cerveaux ne sont pas tous équipés de la même manière.»

L'anxiété est en premier lieu un phénomène naturel pour faire face à une épreuve ou anticiper un danger. Mais lorsqu'elle devient excessive, durable et survient en dehors d'un contexte anxiogène, elle est considérée comme pathologique

À Bordeaux, Anna Beyeler, chercheure Inserm au Neurocentre Magendie, cheffe de l'équipe Circuits neuronaux de l'anxiété, s'est lancé le défi de révéler certains des mécanismes en jeu: «L'anxiété pathologique touche près d'une personne sur cinq et pourtant son origine biologique reste mal connue». Seule certitude à ce jour: il n'y a pas de gènes de l'anxiété. «La recherche a mis en évidence plusieurs régions cérébrales jouant un rôle: le cortex insulaire et l'amygdale. Elles sont alors suractivées», avance-t-elle.

Quatre réflexes à adopter pour apprivoiser un cerveau anxieux

Pour apprivoiser un cerveau anxieux il faut: anticiper. De même qu'on n'attend pas d'avoir une carie pour adopter une bonne hygiène bucco-dentaire, il faut ici développer son hygiène émotionnelle. Le psychiatre Jean-Christophe Seznec a conçu un plan de bataille en quatre phases: agir sur soi, passer à l'action, muscler son humanité et prendre soin de soi. «Il s'agit en premier lieu de s'ancrer dans le présent, grâce à la méditation , pratiquer la cohérence cardiaque  permet de faire baisser le niveau de tension intérieure», explique-t-il.

L'activité physique est aussi préconisée. «Elle a une vertu anxiolytique et antidépressive, assure le docteur Seznec. Surtout si elle est pratiquée à l'extérieur. Passer à l'action signifie également tenir un journal pour purger par l'écrit ses émotions et noter ses fiertés ou encore se valoriser en s'adonnant à des tâches pour lesquelles nous sommes douées, le jardinage par exemple.»

Les humains sont des animaux grégaires qui s'apaisent par le contact et la relation bienveillante à l'autre

Faisant fi des directives sanitaires, le psychiatre recommande aux grands anxieux de «serrer leurs proches dans leurs bras. Les humains sont des animaux grégaires qui s'apaisent par le contact et la relation bienveillante à l'autre», clame celui qui a vu débarquer dans son cabinet une vague d'adolescents dont les dépressions s'expliqueraient par la privation de contacts physiques. Enfin, pour prendre soin de soi, le médecin ne voit pas meilleur médicament que… le rire !

Ce qu'il faut éviter

Pour ne pas alimenter son anxiété, il faut absolument éviter la surinformation. Exit donc les chaînes d'infos en continu et autres notifications sur le téléphone. «Il ne faut pas hésiter à prendre des pauses électroniques, tous ces écrans nourrissent un imaginaire anxiogène», assure le psychiatre. De même les oiseaux de mauvais augure sont à bannir de son entourage. Certes, les relations humaines apaisent, mais attention: il faut identifier les personnes-ressources! Si un simple bavardage, une discussion anodine, permet de faire baisser le niveau d'anxiété, ressasser les dernières déclarations de Vladimir Poutine avec son alter ego anxieux ne peut que mener à l'escalade émotionnelle.

«Le futur est très incertain, plein de danger partout qu'il ne faut pas dénier. Mais attention à notre biais de négativité du cerveau. Personnellement je juge l'humanité bien immature mais je préfère retenir deux révolutions majeures de notre temps: l'espérance de vie qui a doublé et le bien vieillir. Regardez Iggy Pop du haut de ses 78 ans: on peut vieillir sans être vieux», conclut-il.

(1) Guide pratique de survie en cas de crise, de Jean-Christophe Seznec, à paraître aux éditions Leduc le 12 avril.

«Je n'ai pas ressenti de connexion» : Serena Williams se confie sur le difficile attachement à son bébé pendant sa grossesse

Dans une tribune publiée dans le numéro d'avril du magazine ELLE US, la star du tennis revient sur sa grossesse contrastée et l'accouchement éprouvant de sa fille Olympia, aujourd'hui âgée de 4 ans.

Couple : ils s'aiment malgré leurs désaccords politiques

Le jour de l'élection, ils ne choisiront pas le même bulletin de vote. Donneront même leur voix à des candidats opposés.

Pourquoi fait-on les choses à moitié?

Ce petit geste presque complet, que l'on commence sans jamais le terminer. La philosophe Géraldine Mosna-Savoye explique d'où vient cette manie de toujours faire les choses à moitié.

France24 - Monde

Présidentielle : les candidats se démultiplient à l'avant-dernier jour de campagne

Publié le : 07/04/2022 - 12:12

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Alors que la campagne présidentielle prend officiellement fin vendredi à minuit, la tension monte d'un cran pour les 12 candidats à l'Élysée, qui continuent de se mobiliser sur le terrain. Ils devront tous répondre à deux défis de taille : l'abstention et les électeurs encore indécis.

Les candidats à la présidentielle se démultiplient sur tous les terrains jeudi 7 avril, avant-dernier jour de campagne à trois jours d'un scrutin qui voit l'écart se resserrer entre les deux favoris, Emmanuel Macron et Marine Le Pen.

Pour les 12 prétendants à l'Élysée, deux grands défis s'imposent avant la fin officielle de la campagne vendredi à minuit : mobiliser leurs partisans alors que l'abstention pourrait approcher ou dépasser le record de 2002 (28,4 %) et aller chercher les nombreux indécis, qui représentent un tiers des personnes sûres d'aller voter.

Le scrutin de dimanche intervient dans un contexte international très tendu, avec la guerre en Ukraine et ses répercussions, qui ont des effets très concrets sur la vie quotidienne des Français, avec une flambée des prix de l'énergie et de l'alimentation. L'élection se tient aussi sur fond de pandémie du Covid-19.

>> À lire aussi : "JO-2024, infrastructures et passion football… Le programme sportif des candidats"

Tardivement entré en campagne et après avoir été très mobilisé par la situation en Ukraine, le candidat-président, toujours donné favori avec environ 27 % des intentions de vote au premier tour, et donné victorieux au second tour par les sondages, était dans la matinée face aux lecteurs du quotidien Aujourd'hui en France - Le Parisien.

Mercredi soir, il a promis d'indexer les retraites sur l'inflation "dès cet été" tout en réaffirmant qu'il faudrait faire la réforme des retraites "à l'automne".

"Notre objectif est d'abord de conforter notre avance, éviter qu'elle (Marine Le Pen) soit devant au premier tour", a confié à l'AFP un membre de la majorité présidentielle.

"Choses sérieuses"

"C'est pas parce que Marine Le Pen s'est drapée dans une cape de banalité depuis quelques mois qu'elle a changé en profondeur, elle reste la représentante d'une extrême droite en France, mais surtout, elle est quelqu'un qui prétend être présidente de la République en proposant tout et n'importe quoi", a encore asséné Christophe Castaner, chef de file des députés LREM, sur Sud Radio.

Dans son programme, le président sortant promet une baisse des impôts et le retour du plein emploi. Mais la campagne de l'entre-deux-tours pour un possible duel Macron-Le Pen, remake de 2017 avec un score donné beaucoup plus serré, "va être très violente. Je n'exclus pas des boules puantes", a-t-il ajouté.

>> À voir : "Élection présidentielle à J-5 : le scrutin face à un risque d'abstention record"

De son côté, la candidate d'extrême droite, qui a beaucoup œuvré pour lisser son image même si son projet reste aussi "radical" sur le plan migratoire et institutionnel, tient son dernier meeting dans le plus grand fief du RN, à Perpignan.

Son ancien compagnon et vice-président du parti, Louis Aliot est le seul maire RN à diriger une ville de plus de 100 000 habitants en ayant fait échouer un "front républicain" organisé par le maire LR sortant.

Dynamique insoumise

En pleine dynamique dans les sondages ces derniers jours, autour de 21/22 %, Marine Le Pen veut mobiliser un électorat largement populaire, face à la menace de l'abstention qui pourrait être particulièrement importante dans les classes modestes.

Bien décidé à s'inviter au second tour, le candidat insoumis Jean-Luc Mélenchon, en hausse autour de 16 % des intentions de vote, met également les bouchées doubles.

LFI multiplie les réunions publiques, au moins une dans chaque département.

Un cran en-dessous, l'écologiste Yannick Jadot sera en déplacement à Nantes, où il tiendra en soirée son dernier meeting.

La candidate LR Valérie Pécresse et son rival d'extrême droite Éric Zemmour (Reconquête !), tous deux autour de 8/9 % après être partis de bien plus haut, se livrent une bataille acharnée en vue d'une recomposition dans leur camp. La première tiendra une réunion publique le soir à Lyon, le second un meeting à Paris.

"Vous m'avez vu trébucher dans cette campagne, parce que c'était ma première campagne, parce que j'ai commis des erreurs, mais vous m'avez vu aussi me relever", a fait valoir jeudi matin Valérie Pécresse sur CNews.

Autour ou sous la barre fatidique des 5 %, qui détermine le remboursement des frais de campagne, le communiste Fabien Roussel sera en meeting à Lille, la socialiste Anne Hidalgo à Rouen et, pour l'extrême gauche, Philippe Poutou (NPA) à Toulouse.

Anne Hidalgo appellera "de toute façon à faire barrage à l'extrême droite" au second tour, a-t-elle indiqué jeudi sur France 2, tandi qu'au Parti socialiste, on pense de plus en plus à l'après-présidentielle.

"Le PS d'Épinay arrive à la fin de son histoire", a reconnu un cadre de la campagne, laissant augurer des changements profonds à gauche après le couperet de dimanche.

Avec AFP

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Présidentielle : quand le vote utile devient l’enjeu majeur pour accéder au second tour

France 2022 : l'heure du choix

Présidentielle française à J-5 : la mort de Jeremy Cohen s'invite dans la campagne

ÉLYSÉE 2022

Présidentielle : quelles sont les propositions économiques des candidats ?

Le Monde

Marine Le Pen : un programme fondamentalement d’extrême droite derrière une image adoucie

Ivanne Trippenbach Franck Johannès

Publié le 31 mars 2022 à 11h30, mis à jour à 08h56

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Analyse« Le Monde » a passé au crible le projet de la candidate du Rassemblement national à l’élection présidentielle. Les modifications de la Constitution qu’elle prévoit visent à la mise en place d’un Etat autoritaire.

Une présidente suscitant le rejet, un scandale qui couve et un candidat d’extrême droite en passe de gagner l’Elysée : dans le film Le Monde d’hier, du réalisateur Diastème, sorti en salle ce mercredi 30 mars, le secrétaire général de l’Elysée alerte la cheffe de l’Etat quatre jours avant le premier tour de l’élection : le chef de file de d’extrême droite « ne fait peur à personne pour le moment, mais tu sais comme moi qu’il est très dangereux. Il commencera en douceur, et puis… » Et puis l’« horreur », achève-t-il.

Election présidentielle 2022 en direct : Emmanuel Macron en tête (28,5 %) devant Marine Le Pen (23,6 %) et Jean-Luc Mélenchon (20,1 %)

A dix jours du scrutin présidentiel de 2022, l’« horreur » n’est plus associée dans l’opinion à Marine Le Pen. La candidate du Rassemblement national (RN) a plus que jamais adouci son image quand son programme demeure, lui, toujours contraire aux valeurs démocratiques et républicaines. Celle qui a évité de surfer sur le pouvoir de la rue pour tout miser sur la présidentialité et le respect du processus électoral s’affirme légaliste.

De fait, elle promet de « respecter » la loi et la Constitution, mais elle entend, en réalité, changer l’une et l’autre de fond en comble. La politique prime le droit, assume-t-elle, avec l’ambition de mettre en œuvre un projet qui écorche droits fondamentaux et libertés individuelles, sans lesquels la démocratie n’est que le pouvoir du plus grand nombre et non le respect de tous.

Marine Le Pen présente un budget bancal de son projet pour la présidentielle

Marine Le Pen a prévenu : la première mesure qu’elle prendra si elle accède à l’Elysée sera de soumettre par référendum un projet de loi, déjà rédigé, sur l’immigration et l’identité, et dont découle sa politique. Elle videra de son contenu une partie du préambule de la Constitution de 1946 et modifiera au moins six articles de la Constitution de 1958… « sans remettre en cause l’Etat de droit », dit-elle, avec aplomb. « Un avantage considérable », souligne-t-elle toutefois dans son projet, puisque « le Conseil constitutionnel ne peut examiner une loi adoptée par référendum. Elle est donc entièrement applicable sans restriction ».

Il s’agit d’un coup de force constitutionnel qui, s’il était adopté, bouleverserait jusqu’à l’héritage de la philosophie des Lumières et de la Révolution française. Forte du précédent de 1962, où de Gaulle avait instauré par référendum l’élection du président de la République au suffrage universel, elle entend s’appuyer sur l’article 11 de la Constitution, qui ne vise pourtant pas les révisions constitutionnelles. « Ce que Marine Le Pen propose, c’est une sorte de coup d’Etat ! », s’indigne le constitutionnaliste Dominique Rousseau. Réplique de l’eurodéputé RN Jean-Paul Garraud, le potentiel ministre de la justice de la candidate, qui rédige ses textes : « Si le peuple le veut, on le fait. »

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Le Figaro

La Russie poutinienne, malade d’une psychose impériale explosive

Laure Mandeville

GRAND RÉCIT - Des courants marginalisés après la chute de l’URSS sont sortis des caves et constituent le cadre psychologique et intellectuel du régime.

Correspondante

On a l’impression d’être dans un asile de fous, mais la scène se passe à la télévision russe, lors de l’émission vespérale de la première chaîne de télévision ORT, où tous les soirs, officie le présentateur vedette Vladimir Soloviev, propagandiste télévisuel en chef du pouvoir poutinien vêtu d’une longue vareuse de style néobolchevique, et entouré d’une série de «stratèges» chargés de dérouler la pensée du Kremlin. Le matraquage idéologique poutinien dure depuis deux décennies, mais depuis 2014, et surtout depuis le 24 février 2022, c’est devenu un spectacle surréaliste et fascisant, où les intervenants hurlent des invectives contre l’Ukraine et son «maître» américain, tout en affirmant que la Russie est victime d’un vaste complot occidental et assaillie de toutes parts.

Ces dernières semaines, le flot de paroles est continu et désordonné, souvent empreint de violence et de grossièreté, parfois hystérique. Détaché de la réalité et sans freins aucuns. Comme si le surmoi des intervenants et de leur «modérateur» avait disparu. On y parle beaucoup «des cafards» ukrainiens ou occidentaux, qu’il faudra aller écraser ; de l’Occident à la fois faible et manipulateur. «L’Ukraine, les États-Unis s’en foutent complètement, l’Ukraine est un tas de merde qu’ils utilisent pour salir la Russie!», lance Vladimir Soloviev. «Regardez comment s’effondrent les supposées institutions internationales, ricane un certain Dimitri Evstafiev, lors de l’émission du jeudi 25 mars dernier. Le G7? C’est qui ça? Et l’Otan, c’est quoi? Les États-Unis, la Pologne, la France… Parlons de la France: trois ou quatre sous-marins atomiques! Voilà leur contribution!»

À lire aussiEn Russie, Vladimir Poutine consolide son pouvoir

Tous tonnent bruyamment contre la Pologne, parce qu’elle est en première ligne dans l’aide à l’Ukraine. Pour eux, «Varsovie se comporte comme le IIIe Reich et veut reconstruire une Grande Pologne», possiblement en envahissant l’Ukraine occidentale. Ils disent qu’elle ferait bien de se méfier car «la Russie pourrait aller jusqu’à Varsovie», voire lâcher une bombe nucléaire. «Il n’y aura pas d’article 5!», rigole l’un. «Si, ce sera la grande guerre en Europe», hurle au contraire un autre, qui appelle «à créer un couloir jusqu’à l’enclave de Kaliningrad», c’est-à-dire à envahir le territoire de la Lituanie… Et de se moquer des soldats américains présents en Pologne et dans les pays Baltes qui «seront tués en un clin d’œil», et aussi du premier ministre Boris Johnson, «un guignol».

L’Ukraine, les États-Unis s’en foutent complètement, l’Ukraine est un tas de merde qu’ils utilisent pour salir la Russie!

À regarder cette séquence remplie de menaces obscènes et de mensonges, pendant qu’en terre ukrainienne, on découvre les crimes de guerre de l’armée russe contre les civils à Boutcha et ailleurs, la première réflexion qui vient à l’esprit est que la Russie est profondément malade par «la tête». Non pas que Vladimir Poutine soit devenu «fou», comme le sous-entendent certains observateurs occidentaux qui croyaient à tort pouvoir s’entendre avec lui et ont été surpris par ses décisions guerrières. Mais parce que le pouvoir poutinien est malade de toutes les théories enflammées et paranoïaques - national-impérialisme slavophilo-stalinien, haine de l’Occident «pourri», idéologie de la force brute, orthodoxie radicale - qui ont resurgi de la conscience nationale historique russe pour devenir le cœur de la vision du monde du Kremlin ; construisant une idéologie du ressentiment mâtinée de messianisme impérial, qui a mené le pays à une guerre totale contre l’Ukraine. Un constat qui amène une question centrale: comment a-t-on pu en arriver là?

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Les espoirs de retrouvailles russo-occidentales

Quand la perestroïka gorbatchévienne s’engage dans la seconde moitié des années 1980, un immense espoir de retrouvailles russo-occidentales émerge. Les occidentalistes, ce courant intellectuel russe presque toujours étouffé au cours de l’histoire millénaire de la Russie, ont soudain le vent en poupe. Les langues se délient, les crimes du communisme commencent d’être publiés dans une presse hardie et vibrante. Un désir longtemps contenu de démocratie, de prospérité, et pour tout dire d’Occident, gagne les esprits. C’est l’heure de la chute du Mur, du retrait précipité de l’Armée rouge de toute l’Europe de l’Est, et bientôt, de l’effondrement de l’URSS elle-même.

Si les espoirs suscités par les changements sont immenses, le coût économique et psychologique de cette faillite du monstre totalitaire s’avère colossal, plongeant les peuples dans le chaos de la survie. Sur le coup pourtant, les larges épaules de Boris Eltsine semblent faire rempart contre les risques d’une réaction. La Russie met le cap à l’Ouest, s’engageant courageusement dans la voie de la décommunisation et d’un renoncement hâtif et pacifique à l’empire, qui disparaît presque en catimini fin 1991. À l’époque, quand Eltsine accepte sans violence le départ de l’Ukraine et de la Biélorussie, signant avec ses homologues ukrainien et biélorusse l’acte de décès de l’URSS que Gorbatchev sera forcé d’entériner trois semaines plus tard, tout le monde crie au miracle, même si ce démantèlement provoque un effondrement économique dévastateur. Opposant cette décolonisation pacifique aux flammes de la guerre de reconquête serbe en ex-Yougoslavie.

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Pourtant, si les nostalgiques de l’empire rouge disparaissent largement de la scène idéologique dans les années 1990, ils sont toujours là, petit courant extrémiste qui vocifère et s’agite dans les souterrains du monde intellectuel, entretenant la nostalgie de la grandeur impériale et l’apologie de la force, comme remède à «la chienlit» du marché et de la «merdocratie». Dans la foulée de la crise de 1993, quand Eltsine en vient à bombarder le Parlement pour venir à bout de la révolte national-conservatrice qui tente de reprendre le pouvoir par la force, ces drôles de prophètes réapparaissent avec force sur les marges. Se réclamant à la fois de Staline, de l’eurasisme de gauche anti-occidental du poète de la révolution Lev Goumilev et d’une forme d’orthodoxie radicale, ces produits d’un salmigondis idéologique hétéroclite rappellent les personnages hybrides, mi-robots mi-humains, imaginés par George Lucas dans La Guerre des étoiles. Ce qui les rassemble, note l’historien Vladimir Pastoukhov, c’est «l’héritage commun de l’État russe théocratique qui se cristallise au milieu du XIXe siècle, alliant orthodoxie et autocratie, et se voyant un destin de puissance globale» destinée à «sauver le monde». Ils se nourrissent tous de la thèse slavophile du «destin exceptionnel» de la Russie, bref de «la voie russe» qui «dans sa version marxiste comme orthodoxe, se construit par opposition à un Occident» dépravé, individualiste et satanique cherchant supposément à la détruire. Un complexe à la fois victimaire et messianique habite donc cette tradition ancrée dans la psyché russe.

«Le stalinisme n’est pas un accident»

«Le stalinisme n’est pas un accident, mais un élément organique de cette tradition» slavophile, explique Pastoukhov dans la Novaïa Gazeta. Parmi les «hérauts» de cette nébuleuse extrémiste, se distingue Alexandre Prokhanov, rédacteur en chef de la revue d’extrême gauche Zavtra, qui, dès la fin de l’URSS, se fait remarquer par son engagement bruyant auprès des nostalgiques les plus caricaturaux de l’empire. Poète, enclin au lyrisme comme au radicalisme, il tiendra un journal de bord de l’insurrection violente du Parlement russe de 1993, puis transformera le journal Zavtra en rendez-vous de la nouvelle alliance entre bruns nationalistes et rouges néosoviétiques pour appeler à l’émergence d’une voie russe presque «christique», alliant retour à l’empire et haine de l’Occident. Tout cela dans une ambiance de secte complotiste et de pratiques de spiritisme, note la russologue Françoise Thom. «Notre archaïsme fait que nous restons pleins d’empathie, naïfs, confiants, fous et cruels… Nous sommes vivants, la Russie reste l’âme du monde», déclare Prokhanov en 2017 lors d’une conversation avec l’idéologue Alexandre Douguine, autre figure emblématique de la mouvance national-impériale.

Les deux hommes se fréquentent dès la fin des années 1980, quand l’inconnu Douguine, une sorte de mage à longue barbe et aux écrits déjantés, qui commence sa carrière dans le mouvement nationaliste antisémite Pamiat avant de passer chez les nationaux-bolcheviques, apporte un premier texte à la rédaction de Sovietskaïa Kultura, où Prokhanov officie. «Dès ce moment, il jette les bases de sa doctrine néoeurasienne, afin de tenter un sauvetage de l’URSS dont l’idéologie marxiste-léniniste sombre, raconte la russologue Françoise Thom dans La Marche à rebours. Il s’agit pour lui d’élaborer une idéologie de substitution capable de sauver les éléments essentiels du système soviétique: l’empire pluriethnique, un État puissant antilibéral, la “justice sociale” et la lutte des Bolcheviks contre l’Occident», précise Thom.

Il s’agit d’élaborer une idéologie capable de sauver les éléments essentiels du système soviétique: l’empire pluriethnique, un État puissant antilibéral, la lutte des Bolcheviks contre l’Occident

Dès 1990, Douguine théorise l’idée de la Russie comme centre d’un «grand espace autarcique eurasien», qui devra tourner le dos à l’Occident, tout en travaillant à séparer l’Europe, et notamment l’Allemagne, du monde anglo-saxon. Un programme qui va susciter un véritable engouement dans les cercles militaires russes où Prokhanov fait entrer l’agitateur. Ce dernier, plein d’outrances et de fascination pour la force, se pose aussi en chantre d’un conservatisme mystique basé sur l’orthodoxie, qu’il oppose au libéralisme néfaste de l’Occident. En 2013, dans une vidéo stupéfiante, il prônera la conquête militaire et la soumission culturelle de l’Europe, comme «nouvelle idée russe».

Au départ, ces thèses violentes et échevelées qui prônent le régime autoritaire d’un tsar et d’un patriarche représentant «l’éternité de l’être russe», et qui envisagent la création d’une garde prétorienne de «moines soldats» orthodoxes sur le «modèle des gardiens de la révolution iranienne ou des SS nazis», font rire les occidentalistes. Mais insensiblement, Douguine, Prokhanov et des nuées d’autres idéologues marginaux font des émules à travers une nouvelle génération de «nationaux-patriotes» qui se présentent comme des «conservateurs étatistes, soucieux de rétablir la Russie comme puissance et de contester l’ordre américain, raconte Juliette Faure, doctorante à Sciences Po. Moins fantaisistes et moins flamboyants que leurs maîtres, ces nouveaux venus, comme Vitaly Averyanov ou Valeri Korovine, vont donner un emballage plus professionnel et plus présentable à leurs thèses, et les diffusant sur les réseaux sociaux», explique-t-elle.

On a eu la rencontre de deux sectes, une politique et l’autre idéologique. Cela a donné l’alliance du sabre et du goupillon, autrement dit l’apparition des tchékistes orthodoxes

Surtout, l’arrivée au pouvoir en 2000 de l’ex-officier du KGB Vladimir Poutine, un nostalgique de l’empire qui considère la fin de l’URSS comme la «plus grande catastrophe géopolitique du XXe siècle», va permettre à ces courants de se frayer un chemin au sein des institutions politiques russes. Entre le clan des tchékistes saint-pétersbourgeois et les idéologues eurasiens la jonction commence à se faire. «On a eu la rencontre de deux sectes, une politique et l’autre idéologique. Cela a donné l’alliance du sabre et du goupillon, autrement dit l’apparition des tchékistes orthodoxes», a récemment expliqué l’historien Vladimir Pastoukhov dans ses Conversations du jeudi, sur YouTube.

Dans un pays qui n’a pas opéré le moindre repentir face aux crimes du totalitarisme communiste, cette jonction entre un clan issu du bras armé de l’ancien État totalitaire et une idéologie slavophile orthodoxe radicale, est un tournant, même si peu, au départ, le reconnaissent, aveuglés par le fait que Poutine conserve dans ses équipes des libéraux, pour leurs compétences techniques et économiques. Elle annonce la rechute russe, cette «néfaste répétition» («durnaïa povtoriaemost») selon la formule du philosophe Merab Marmardachvili, de ce que la Russie a toujours connu: la guerre comme mode de mobilisation, la recherche du bouc émissaire et l’obsession de l’expansion territoriale, en lieu et place de la laborieuse et nécessaire logique de développement du «jardin russe» dont elle aurait tant besoin. La sale guerre de Tchétchénie de 1999-2000, qui verra Grozny écrabouillée sous les bombes, était évidemment un gigantesque avertissement lancé à la société russe et à l’Occident, tant les continuités sont évidentes avec la guerre d’Ukraine aujourd’hui. Mais, à l’époque, tout le monde, à l’exception de quelques journalistes héroïques comme Anna Politkovskaïa, qui paiera de sa vie son obstination à dire la vérité sur «le fascisme» des exactions massives de l’armée russe, détourne les yeux, parce que Poutine met fin à une rébellion séparatiste teintée d’islamisme qui pourrait emporter tout le Caucase. Certains «libéraux», comme l’ancien vice-premier ministre Anatoli Tchoubaïs, aujourd’hui en fuite, iront même jusqu’à louer «la renaissance de l’armée russe en terre tchétchène»! Poutine utilise quant à lui ce succès militaire pour se placer dans le sillage de la victoire glorieuse de 1945. Pour lui, la reconquête ne fait que commencer.

L’œil de Poutine rivé sur le passé

Si le nouveau président russe fait illusion auprès d’un Occident bien peu regardant, en profitant du 11 septembre 2001 pour faire avaler la violence de la guerre du Caucase, son œil est en réalité rivé sur le passé et la reconstitution de la puissance perdue. À l’intérieur, il ouvre sa présidence en lançant une guerre d’une grande brutalité contre les oligarques qui, comme Vladimir Goussinski ou Mikhaïl Khodorkovski osent défendre le pluralisme, mettant aussi au pas, dès 2003, tous les contre-pouvoirs, pour se positionner à l’offensive sur la scène de l’ex-URSS. Les révolutions «de couleur» démocratiques et populaires qui embrasent alors la Géorgie et l’Ukraine, vont néanmoins prendre le nouveau président de court, renforçant ses soupçons d’un grand complot occidental antirusse. C’est un moment clé pour les idéologues eurasiens sollicités pour encadrer les mouvements de jeunesse poutiniens et formuler un nationalisme officiel progouvernemental, afin de prévenir toute contagion d’une révolution démocratique à l’ukrainienne. Là est la hantise véritable de Poutine, bien plus que la question de l’Otan, dont personne ne parle encore à Kiev.

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Mais ce n’est vraiment qu’en 2011-2012 que Poutine décide d’utiliser plus largement, par l’intermédiaire de son conseiller en technologies politiques, Vladislav Sourkov, la force idéologique de la nébuleuse Douguine, quand des émeutes libérales d’ampleur secouent Moscou, réveillant au Kremlin le spectre d’une révolution de couleur, version russe. «Poutine était premier ministre et il a eu très peur, à la fois que le président Medvedev ne quitte plus le pouvoir, et qu’une révolution populaire lui réserve le même sort qu’à Kadhafi en Libye», raconte le journaliste russe d’opposition Sergueï Parkhomenko, insistant toutefois sur le statut de «simples pions» idéologiques de personnages comme Douguine. C’est à cette époque que Prokhanov, Douguine et d’autres créent le club Izborsk, qui vise à rassembler les intellectuels blancs, monarchistes orthodoxes, et les rouges nationaux-communistes. Leur manifeste appelle pompeusement la Russie à se définir comme un «anti-Occident», «pour combattre le paradigme libéral qui mène au déclin de l’humanité». Le ministre de la Culture, Vladimir Medinski, anti-occidentaliste aujourd’hui membre de la délégation russe aux négociations de paix russo-ukrainiennes, participe à la première réunion du club.

Que les Occidentaux continuent à s’interroger sur le sexe des hommes et des femmes mais qu’ils nous laissent tranquilles

Mais au-delà d’Isborsk, c’est en réalité Poutine qui est le poumon et la tête de la métamorphose idéologique russe. Lecteur des philosophes Nikolaï Berdiaev et Ivan Iline, ou en tout cas de morceaux choisis où il puise credo conservateur, piété orthodoxe et glorification de la nation russe, (laissant en revanche de côté l’appel à rester en symbiose avec la civilisation européenne de Berdiaev par exemple), le «maître absolu» de la Russie les intègre au substrat tchékiste de sa vision du monde pour se penser peu à peu en rassembleur des terres russes et en sauveur des valeurs traditionnelles européennes à la place d’un Occident qu’il méprise. «Qu’ils continuent à s’interroger sur le sexe des hommes et des femmes mais qu’ils nous laissent tranquilles», lance-t-il, narquois, dans ses discours. S’ajoutent à ces postures le vertige d’un pouvoir de plus en plus absolu et l’intériorisation d’une vision mystique de son rôle d’«empereur», au contact d’une hiérarchie orthodoxe et de conseillers informels comme l’oligarque religieux Constantin Malofeïev, qui voient l’Occident à la fois comme le prolongement de l’ennemi catholique d’antan, et comme Sodome et Gomorrhe, ce qui n’est pas sans ironie vu l’anomie de la société russe et la propre déliquescence de ses mœurs. «Le poutinisme pour cent ans», déclare sans complexe le conseiller idéologique de Poutine, Vladislav Sourkov, ce nouveau concept devenant dès lors le successeur officiel des autres «ismes» russo-soviétiques.

2014, le grand tournant

La Russie poutinienne est désormais mûre pour le grand tournant de 2014. Comme l’explique le politologue Sergueï Medvedev dans Les Quatre Vérités de Poutine, c’est le moment où «la digue s’est rompue et les eaux troubles de la politique intérieure russe se sont déversées à l’extérieur (…) Les fantaisies eurasiennes d’Alexandre Douguine, le kitsch patriotique d’Alexandre Prokhanov, la géopolitique fruste de nos académies militaires dirigées par des généraux en retraite, toutes ces élucubrations trash se sont d’un seul coup transformées en idées majoritaires». «Il en est résulté une guerre réelle (…) D’un seul coup, la Russie a mis fin au projet de normalisation et d’intégration au monde globalisé qui avait débuté un quart de siècle plus tôt en 1989», écrit le politologue. Désormais, «la politique russe n’est plus aux mains du cadre de Gazprom propriétaire d’une villa à Antibes mais du tchékiste orthodoxe qui se vante d’avoir lu le philosophe monarchiste de l’émigration Ivan Iline, avertit Medvedev. Une révolution jungienne s’est produite, l’inconscient collectif, l’archétype, le mythe ont fait irruption dans la politique. L’irrationnel a peu à peu pénétré (…) pour devenir le prisme à travers lequel le Kremlin voit le monde», ajoute encore Medvedev.

L’historien Vladimir Pastoukhov confirme lui aussi la nocivité des idées, qui ont mené à la catastrophe actuelle: celle de la domination nécessaire de la nation russe, supposément unique et supérieure aux autres nations comme l’Ukraine, qui ne seraient que des proto-États au service des intérêts américains, celle de la présence d’un ennemi civilisationnel irréductible, le monde anglosaxon, avec lequel il convient de combattre parce qu’il incarne un ordre libéral maléfique. L’idée aussi «du droit à la guerre, car il s’agit d’un but sacré», comme l’a énoncé le patriarche Cyrille, lors de son scandaleux sermon de début mars, où il a justifié platement l’invasion, suscitant l’indignation d’une partie de l’église orthodoxe russe. L’idée, enfin, de «l’Ukraine comme un Graal», qu’il faut absolument récupérer.

La fixation pathologique du Kremlin sur l’Ukraine est remarquablement analysée par Sergueï Medvedev dans son chapitre «Le ressentiment russe». Il y raconte que depuis 2014, la propagande télévisuelle a fait du thème ukrainien un point tellement focal que «les gens d’âge moyen et les seniors, après avoir regardé les nouvelles, s’excitent à tel point qu’ils tournent en rond dans leurs logements en éructant des injures à l’adresse de la “junte de Kiev”». «L’Ukraine est devenue un champ de tir mental de la conscience postsoviétique où l’on s’entraîne en apprenant (…) les procédés de fabrication de “l’Autre”», écrit Medvedev, notant que cette manie témoigne d’un «profond traumatisme post-impérial». Mais le politologue y voit aussi «un transfert, une projection de complexes», «un ressentiment qui, selon Nietzsche, provient de l’incapacité à changer sa propre condition» et mène à vouloir empêcher la figure symbolique de l’Autre (en l’occurrence l’Ukraine) de s’émanciper. «Dans la petite musique de la trahison ukrainienne (envers la Russie), on entend distinctement des échos du ressentiment de Weimar et de la théorie du Doltchoss, “le coup de poignard dans le dos” des Juifs, si populaire dans l’Allemagne des années 1920-1930», avertit l’intellectuel, affirmant que l’invention d’un «nazisme ukrainien» qui n’existe pas mais vise à «déshumaniser totalement l’adversaire» cache en réalité un nouveau fascisme… russe.

«Dénazification et déseuropéanisation»

Nombre d’intellectuels russes comme Vladimir Pastoukhov et Dmitri Bykov, annoncent, eux aussi, «l’avènement» à Moscou «d’une forme de fascisme néostalinien», susceptible de déboucher sur une guerre civile contre tous les «Russes européens» qui seraient en désaccord avec l’orientation poutinienne, bref une nouvelle forme de terreur. Le stupéfiant et effrayant article que vient de publier sur le site de l’agence officielle russe RIA Novosti, un certain Timofeï Sergueïtsev, sous le titre «Que doit faire la Russie avec l’Ukraine», semble confirmer leur analyse, appelant ni plus ni moins qu’à la liquidation de l’Ukraine en tant que nation, à travers «la dénazification et la déseuropéanisation». Les dirigeants devront être «liquidés», «une grande partie des masses populaires», «des nazis passifs» qui se cachent derrière leur désir d’indépendance et d’Europe, devront être «châtiés» et «expier leur faute vis-à-vis de la Russie», écrit-il. Les appels de Poutine à dénoncer les nationaux-traîtres, et de récents articles de l’ancien président Dmitri Medvedev, d’une rare violence, affirmant que l’Ukraine est un «fake» et qu’elle doit perdre jusqu’à son nom, sont autant de signes de la mise en place d’une théorisation de la terreur, décrypte la russologue Françoise Thom sur le site Desk Russie. «La lecture du texte évoque une sorte de Katyn programmé 2.0», note une source proche du renseignement français. «À moins d’un changement de régime, qui semble improbable, on s’oriente vers un scénario nord-coréen à l’échelle d’un continent», s’inquiète une source russe, qui juge la Russie toujours prisonnière du clan tchékiste qui a pris le pays dans ses griffes en 1917.

L’une des questions que se posent tous les occidentalistes, qui observent avec stupeur la catastrophe, est de comprendre le soutien populaire troublant par son ampleur que garde Poutine, même s’il est difficile à mesurer en période de dictature. Il y a la propagande bien sûr, qui depuis vingt ans, a formaté les esprits, comme le fit en son temps au Rwanda la radio des Mille Collines, note le journaliste Sergueï Parkhomenko, sur son compte Facebook. Mais «cette attitude s’explique aussi par une absence d’immunité génétique, un substrat culturel et psychologique spécifique, une prédisposition à la violence, au mensonge, à l’illogisme et au romantisme», affirme l’historien Vladimir Pastoukhov. «Sous l’apparence de la normalité, toutes ces années, a monté une énorme inquiétude du lendemain, le sentiment que les choses ne vont pas bien. Notre société est en état de psychose aiguë, elle fait l’union au bord de l’abîme, comme un Poutine collectif», explique-t-il. «Le peuple est en état de transe (…) et parce qu’il est trop douloureux de faire face à la réalité, il s’invente une réalité alternative où il est du côté du bien», décrypte encore Pastoukhov.

Ce n’est nullement une déviation d’un chemin historique, mais au contraire la continuation de la Russie que nous connaissons

«C’est le syndrome de Stockholm, la société russe ne veut pas se sentir comme une ordure, et la réalité idéologique que lui offre le Kremlin, qui lui dit que les Ukrainiens sont des nazis, lui permet d’y parvenir», confirme l’ancien magnat russe Mikhaïl Khodorkovski, qui a passé dix ans en prison pour avoir bravé Vladimir Poutine. Plus largement, explique un autre observateur russe, «c’est toute l’idéologie slavophile, qui confère à la nation russe une supposée supériorité qui maintient notre pays dans cette ornière impériale du passé.» Bolchevique ou tsariste, «cette Russie a sacrifié le développement de la société russe à sa névrose impériale», insiste-t-il, citant les nombreux travaux publiés de grands penseurs du passé comme Piotr Tchaadaïev, Vladimir Soloviev, Alexandre Ianov, qui ne furent jamais vraiment lus ni écoutés alors qu’ils avaient mis à nu «l’essence de la maladie russe». «Il est temps de sortir de cette idée que nous sommes différents et meilleurs, de revenir au bon sens, à la limitation des pouvoirs et à la coopération avec l’Occident, il est temps de nous repentir comme le demandait Soljenitsyne, sinon le dragon du totalitarisme n’en finira pas de renaître», dit cet interlocuteur.

Ce décryptage de l’idéologie national-impériale poutinienne et de son désir maladif d’expansion, remet totalement en question les présupposés de ceux qui en Occident, n’ont cessé, au nom du réalisme mais avec une naïveté ou un cynisme aveugles, d’affirmer que la dérive de Poutine était imputable à une préoccupation de sécurité russe. En réalité, la maladie est bien plus ancienne, «ce n’est nullement une déviation d’un chemin historique, mais au contraire la continuation de la Russie que nous connaissons, et elle n’est pas née avec l’expansion de l’Otan ni même avec le XIXe siècle», note le grand spécialiste de la Russie de Princeton, Stephen Kotkin, arguant que l’organisation militaire atlantique a au contraire joué un rôle de «contrepoids» vital pour préserver la Pologne et les Baltes de l’agression russe. C’est une obsession de domination, non de sécurité, qui sert aujourd’hui de ressort central à la guerre de Poutine contre l’Ukraine.

«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.

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France24 - Monde

Présidentielle : les clips de campagne des 12 candidats

Publié le : 07/04/2022 - 17:26

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Temps de parole, affiches, clips de campagne : avec le début de la campagne officielle, lundi 28 mars, les candidats et les médias audiovisuels sont tenus de respecter des règles strictes.

Fini les interviews tous azimuts des principaux candidats, pendant que les autres se battent pour grappiller quelques minutes d'antenne. Le temps de parole des douze candidats à la présidentielle, du président Macron à la candidate de Lutte ouvrière Nathalie Arthaud, est désormais décompté selon le principe d'égalité stricte, chacun disposant du même temps d'antenne dans les médias audiovisuels.

Il en va ainsi des clips de campagne sur les radios et télévisions, que France 24 diffusera sur son antenne et mettra en ligne tous les jours jusqu’au vendredi 8 avril minuit, date de fin de la campagne officielle.

Le premier tour de l’élection présidentielle a lieu le dimanche 10 avril. Un second tour est prévu le dimanche 24 avril.

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Dans les Alpes-Maritimes, de la résilience à la renaissance

La relance du tourisme et des activités économiques est un pan important de la reconstruction. Le tout dans le respect de l’environnement. Du reste, comme le dit Charles Ange Ginésy, « les politiques de transition écologique et numérique, le Green Deal et le Smart Deal, que je porte depuis 2017, trouvent aujourd’hui plus que jamais leur pertinence après ce qu’il s’est passé dans nos vallées ». Et c’est vrai que l’approche Green Deal de transition écologique donne un cap à la reconstruction et à la préservation des vallées dans le respect du milieu naturel. Alors que, de son côté, le Smart Deal, plan de transition numérique porté par le département depuis 2018, devient un outil central pour prévenir les risques climatiques.

Le 7 janvier dernier, le président du département des Alpes-Maritimes visite plusieurs chantiers départementaux dans la vallée de la Roya. Sont également présents, notamment, Éric Ciotti, député, président de la commission des finances du département des Alpes- Maritimes, Jean-Pierre Vassallo, le maire de Tende et vice-président de la communauté de la Riviera française (Carf), qui regroupe 15 communes et près de 75 000 habitants. Charles Ange Ginésy est touché par le travail considérable qui a déjà été réalisé. Il déclare : « C’est une grande fierté de constater, sur le terrain, l’avancée des travaux dans la vallée de la Roya. Dès le lendemain de la tempête Alex, le conseil départemental est devenu le premier acteur de la reconstruction. Je me réjouis d’effectuer aujourd’hui cette visite dans la vallée de la Roya et de constater les avancées considérables accomplies en un an et demi. Il nous reste un point important à traiter, l’accès à Castérino, avec la réouverture d’ici quelques mois d’une route départementale qui permettra de redonner de l’oxygène à l’activité touristique et économique de la vallée des Merveilles. Il reste encore beaucoup à faire, mais nous avons, plus vite que prévu, réussi à panser cette vallée et à redonner foi à ceux qui veulent continuer à y vivre. »

L’IA au service des vallées

Regarder l’avenir en face, c’est aussi donc prévenir les futurs risques climatiques. D’ailleurs, le président du département souhaite installer au centre administratif départemental un bureau de prévention des risques, qui utilisera l’intelligence artificielle et les mégadonnées, dans le but salutaire d’anticiper et de s’adapter aux phénomènes météorologiques. L’avenir des vallées, c’est finalement ce mélange réussi, cet équilibre subtil entre le patrimoine, les valeurs ancestrales et les technologies modernes. Que seraient devenues toutes ces vallées et celle de la Roya sans le “petit train” de Tende ? Véritable “ligne de vie”, lien incontournable pour aider les sinistrés, il incarne l’espérance. Le train des Merveilles donc, inauguré en 1928, une des lignes les plus chères à exploiter dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, serait sauvé. Il relie Nice à Tende en passant par Sospel, Breil et Fontan et serpente dans toute la vallée de la Roya. Il a démontré, à ceux qui en doutaient, toute son utilité vitale. Foin de calcul de rentabilité financière ! Ce “petit train” a un coût évidemment élevé, mais il a été clairement établi, après le désastre, qu’il n’avait pas de prix. L’État, avec un protocole d’accord, s’est engagé officiellement à sauver la ligne qui continuera, donc, à musarder à travers les vallons et les rivières. Tous ont été frappés par la force de la résilience des “Maralpins des hauteurs”, quelle que soit leur vallée de coeur et d’origine.

Tous, les habitants, les artisans, les chefs de chantier, les associatifs, les gendarmes mettent en avant ce dynamisme et cette envie d’aller de l’avant. Les hauts fonctionnaires aussi ont été touchés par la grâce des lieux et de ses habitants.

Le berger de Tende

La vie n’existerait pas sans ces histoires humaines qui scellent des destins. Xavier Pelletier, le préfet chargé de la reconstruction, a trouvé les mots pour inscrire son histoire dans celle du berger de Tende : « Je resterai sans aucun doute marqué par certaines figures des vallées ; je pense notamment au berger du col de Tende, Armand Giordano, qui a perdu son frère, Paul, et la moitié de son troupeau, le 2 octobre au soir, et avec qui j’ai peu à peu tissé une relation de confiance aujourd’hui pleine d’amitié. Je le retrouve régulièrement, souvent accompagné du plus beau cadeau qu’il pouvait me faire — Speggi, le chiot border collie qu’il m’a offert en début d’année, symbole vivant de la générosité des vallées et emblème des montagnes et du pastoralisme. J’ai choisi de l’appeler Speggi — c’est le nom d’une ancienne piste militaire stratégique italienne de la haute Roya —, autre symbole qui renvoie à l’histoire de ce territoire et aux liens avec nos amis italiens. »

Cet automne, les résultats de la “grande concertation” citoyenne, lancée par le préfet des Alpes-Maritimes auprès des habitants et des maires des vallées, seront connus. « Nous allons identifier avec le département, la métropole niçoise et la communauté de la Riviera française les projets structurants qui pourront être portés dans tous les domaines (mobilités, tourisme, agriculture, santé…) pour déboucher à l’automne sur une contractualisation État/collectivités territoriales. Il faudra à la fois retenir les stratégies des collectivités territoriales sans oublier l’apport des habitants et des maires », conclut Xavier Pelletier. De quoi jeter les bases de la reconstruction finale et sonner le départ d’une nouvelle stratégie au service de toutes ces vallées.

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Le Monde

Ces Français fortunés qui font le choix rare de déshériter leurs enfants

Stéphanie Marteau

Publié hier à 05h00, mis à jour à 09h44

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DécryptagesChefs d’entreprise, Jean-Pascal, Cyrille ou Yann ont décidé de ne pas léguer tout leur patrimoine à leurs enfants, pour qu’il soit utilisé à des fins qui leur tiennent à cœur. Une tendance encore très minoritaire qui va à l’encontre de la plupart des propositions des candidats.

Jean-Pascal Archimbaud n’est pas du genre à faire semblant. Il sourit s’il veut, s’agace pour un rien, coupe la parole. A 60 ans, le rugueux patron du Groupe Archimbaud, qui a fait prospérer, près de Niort, la scierie familiale jusqu’à en faire le leader européen de la palette en bois (100 millions d’euros de chiffre d’affaires, 450 salariés), régente tout le monde à des kilomètres à la ronde.

Fils de céréaliers des Deux-Sèvres, d’ascendance protestante, il jure que « l’argent est un poison », porte un pantalon en velours défraîchi et roule en Tesla, seul signe ostensible de richesse, sur les routes un peu défoncées de Périgné, fief familial niché à un quart d’heure de Melle. S’il vole en jet pour honorer ses rendez-vous professionnels un peu partout en Europe, il se contente parfois du vétérinaire du village quand il a besoin d’une ordonnance en urgence. Sa maison de pierre, semblable à celle de ses voisins, est à quelques virages de celle d’une vieille cousine, dont le fond du jardin est hérissé de pierres tombales de sa famille.

« Soit je vends tout, je pars aux Bahamas, et je vous lègue un jour de quoi ne pas travailler sur deux générations, mais je n’en ai pas envie. Soit je fais un truc qui me ressemble, pour aider le territoire… » Jean-Pascal Archimbaud, chef d’entreprise

Longtemps, ce père divorcé et célibataire a régné sans partage sur son entreprise, en actionnaire ultra-majoritaire (75 %). En 2016, à l’heure de préparer sa succession, et alors que de nombreuses propositions alléchantes de rachat se présentaient (de groupes étrangers, en particulier), il a réuni ses trois enfants. « Soit je vends tout, je pars aux Bahamas, et je vous lègue un jour de quoi ne pas travailler sur deux générations, mais je n’en ai pas envie. Soit je fais un truc qui me ressemble, pour aider le territoire… », a-t-il posé, sans beaucoup plus d’explications.

Comme d’habitude, il a décidé seul et a choisi de céder, de façon irrévocable et inaliénable, tous ses titres à sa fondation actionnaire, un modèle de fonds de dotation très répandu en Europe du Nord, mais encore rarissime en France, où les fortunes familiales se transmettent d’habitude de génération en génération… Le Fonds Archimbaud pour l’homme et la forêt pilotera donc l’entreprise et touchera des dividendes qu’elle devra entièrement octroyer, c’est la loi, à des causes d’intérêt général, chères à la famille.

En 2020, le patriarche, devant notaire, a transféré 25 % de ses parts à cette fondation, soit 12 millions d’euros, sur les 40 millions qu’il compte donner avant sa mort. Ses enfants, Pierre-Louis, éducateur, Claire, architecte, et Paul, qui a monté sa start-up dans l’informatique, tous trentenaires, les cheveux en bataille et vêtus de jeans hors d’âge – la signature familiale –, n’y voient aucun inconvénient. Ils ont grandi à Melle, sont allés à l’école publique, se sont baignés dans la rivière avec les gosses du coin, travaillent et sont établis dans les villages alentour, avec leurs enfants. « La plus grosse peur de notre père, c’était qu’on ne fasse rien. Qu’on soit rentiers », rigole Claire, 36 ans, en dégustant une tranche de terrine.

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L'Humanité

Des bulbes chargés de jolies promesses

Actu

Les bulbes à fleurs ont ceci d’extraordinaire qu’ils stockent des réserves pour refleurir chaque année. Voici venu le temps de planter ceux qui fleuriront l’été prochain.

Marcel Guedj

Dans la catégorie des plantes bulbeuses, on a coutume de rassembler non seulement les bulbes proprement dits (jacinthes, jonquilles, tulipes, freesias, crocus, etc.), mais aussi les ­tubercules (dahlias), les griffes (renoncules) et les rhizomes (agapanthes, iris, muguet). Et l’on distingue grosso modo celles qui fleurissent au printemps, parfois dès le mois de février, et celles qui fleurissent en été jusqu’en hiver. Les premières se plantent en automne, les ­secondes au printemps.

Où, quand et comment

On les plante au printemps, en jardinière ou en massif, seules ou en associant les genres, les tailles, les formes et la couleur des fleurs : la richesse et la variété des coloris permettent de créer tout l’été des compositions du plus bel effet.

Miser sur le mariage des dahlias (dont les dimensions varient de 20 cm à 2 m), qui offrent une vaste palette de tons, des arums, cannas, bégonias tubéreux, lys, anémones, renoncules, etc. Ils se plaisent au soleil, à l’exception des bégonias et des renoncules qui préfèrent la mi-ombre, et dans une terre de jardin ordinaire.

On leur évitera néanmoins les sols argileux, car trop compacts et qui par conséquent retiennent l’humidité, néfaste pour eux (risque de pourriture). À moins de corriger la structure du sol au moment de la plantation en apportant un peu de sable et de tourbe, ou un terreau adapté. En conteneur, prendre la précaution d’en percer le fond et de disposer une couche de petits cailloux pour assurer le drainage de l’eau d’arrosage.

Les bons gestes pour une bonne plantation

Ameublir le sol avec une binette.

Ouvrir un trou à une profondeur qui permettra de recouvrir le bulbe d’une hauteur de terre égale à deux fois son épaisseur environ.

Installer le bulbe dans le trou et étaler ses racines s’il y a lieu le mieux possible.

​​​​​​​Disposer un tuteur si la plante doit prendre de la hauteur.

​​​​​​​Recouvrir le bulbe de terre. Tasser légèrement avec la main et arroser.

​​​​​​​Ajouter éventuellement un peu de terre là où l’arrosage aura créé des manques.

Conseils : sensibles au gel, les bulbes seront déterrés après la floraison et avant l’hiver pour être conservés sous abri sans arrosage (si possible dans du sable sec) jusqu’au printemps suivant où ils pourront être replantés. Séparer les petits bulbes accrochés à l’oignon principal ou diviser le tubercule avec un couteau. Replantés, ces fragments grandiront pour donner de nouvelles fleurs.

Jardinage
Le Monde

Abstention générationnelle

Editorial du « Monde ». Commencée en temps de pandémie et achevée en temps de guerre, cette campagne présidentielle suspendue entre deux périls débouche sur un premier tour menacé par un double danger. Le premier vient de loin, et n’a jamais été aussi grand : c’est l’abstention. Les projections du vote de dimanche 10 avril laissent entrevoir une participation qui pourrait être encore inférieure au plus bas enregistré un 21 avril 2002 de funeste mémoire. L’élection majuscule, qui domine depuis des décennies notre vie démocratique, pourrait ainsi constituer un nouveau jalon de son affaissement.

Election présidentielle 2022 en direct : Emmanuel Macron en tête (28,5 %) devant Marine Le Pen (23,6 %) et Jean-Luc Mélenchon (20,1 %)

Il pourrait paraître rassurant de considérer que c’est cette campagne tronquée, aux débats escamotés et au cours percuté par des événements majeurs, qui est responsable de ce surcroît de désintérêt. Ce serait se mentir. Tout, dans les secousses des derniers mois, aurait dû stimuler la controverse électorale. L’agression de l’Ukraine par l’armée d’un Vladimir Poutine qui entend annihiler toutes les libertés qui le menacent ; les remaniements géopolitiques, les répercussions sur le secteur de l’énergie, les risques de pénurie alimentaire qui en découlent ; les rapports successifs du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) détaillant la catastrophe climatique qui prend forme et les voies qui subsistent pour la limiter ; les dizaines de millions de morts et de malades de longue durée qu’a engendrées une pandémie de Covid-19 qui ne disparaît pas. Chacun de ces sujets aurait pu nourrir un débat sur les efforts que nous sommes prêts à consentir pour défendre notre liberté, pour protéger notre santé, pour préserver notre espèce et son milieu naturel. Mais aussi pour déterminer les mécanismes compensatoires indispensables afin que les plus fragiles et les plus exposés ne supportent pas le plus gros des sacrifices.

Abstention à l’élection présidentielle : vers un « syndrome 2002 » ?

Tout, dans cette conjonction, signale la fin d’une époque, celle d’une mondialisation qui s’est mise en place il y a trente ans, après l’effondrement du bloc soviétique, et dont l’économie avait pris les commandes, comme une sorte de pilote automatique qui suivait les courants de la libre circulation des marchandises. Mais, alors que partout la politique reprend le contrôle, l’électeur français s’apprête à s’absenter de l’isoloir au moment du choix majeur qui lui est proposé, comme tous les cinq ans.

Cette lassitude ne peut pas s’expliquer seulement par le sentiment d’assister à la répétition d’une compétition jouée d’avance. Elle puise dans des raisons plus anciennes et plus profondes qui portent sur le personnel politique tout autant que sur les citoyens, le court-termisme des uns aggravant l’érosion du sens de l’intérêt général des autres, entre autres multiples explications. Ce tableau n’est pas incompatible avec l’émergence de nombreuses nouvelles formes de mobilisation et de militantisme. Mais celles-ci se trouvent de plus en plus souvent totalement déconnectées de l’acte de voter, notamment chez les jeunes, chez qui Brice Teinturier, le directeur général délégué de l’institut de sondages Ipsos, décèle la mise en place d’un phénomène d’abstention générationnelle. Durant les semaines intenses que nous venons de traverser, l’agenda de la campagne aura ainsi coexisté sans vraiment interagir avec la mobilisation en faveur des réfugiés ukrainiens ou la prise de conscience de la catastrophe climatique encore accrue par les rapports du GIEC.

Election présidentielle 2022 : le risque d’une abstention historique au premier tour

Comment réarticuler ces nouveaux engagements politiques avec le goût du vote ? A l’évidence par une adaptation en profondeur de tous nos processus démocratiques, dont la mise en chantier pourrait s’enclencher dès le début d’un nouveau mandat. De ce point de vue, celui qui s’achève n’aura pas fait avancer les choses. Du soliloque du grand débat national, consécutif au mouvement des « gilets jaunes », à la déception de la convention citoyenne pour le climat, les tentatives de renouvellement lancées par Emmanuel Macron sont restées sans suite.

Effet d’optique

A vrai dire, l’urgence de ces grands travaux civiques doit apparaître relative au président sortant, dont l’électorat ne paraît pas le plus touché par cette usure démocratique. Qu’elles soient plus aisées ou plus âgées que le reste de la population française, les catégories les plus enclines à voter (comme à répondre à un sondage) sont celles qui sont aussi les plus conservatrices. Comme l’a montré le sociologue Vincent Tiberj (dans Esprit, janvier-février 2022), c’est cet effet d’optique qui fait prendre la partie pour le tout, un morceau de l’électorat pour le pays entier, qui entretient en partie l’impression que la population se droitise toujours davantage.

A l’approche du premier tour de l’élection présidentielle, les risques d’un scrutin incertain

Logiquement, comme le montre le total des scores projetés par les sondeurs au premier tour de cette présidentielle, c’est la gauche qui souffre le plus de l’abstention massive, notamment des jeunes. Cette désaffection française explique, au moins en partie, que, dans le grand effondrement promis aux anciennes formations dominantes, ce soit le Parti socialiste qui subisse les plus gros dégâts, avec le très faible score annoncé à Anne Hidalgo. Ou encore que la prise de conscience des enjeux environnementaux, très prégnante chez nombre de jeunes abstentionnistes, ne parvienne pas à imposer la proposition écologiste représentée par Yannick Jadot comme une des candidatures qui pourrait peser dans ce vote, autant qu’elle compte en Allemagne, par exemple.

L’action oui, les urnes non : paroles d’une jeunesse engagée mais abstentionniste

Ces phénomènes ne font que renforcer l’autre péril de cette élection. Pour la deuxième fois d’affilée, la candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen, dispose de bonnes chances de participer au second tour. Et, pour la première fois, si l’on en croit les sondages, les probabilités qu’elle puisse l’emporter avec un programme d’extrême droite ne sont pas nulles. Bien sûr, ces hypothèses doivent être formulées avec prudence. La tendance n’en est pas moins assez nette pour que le président de la République, dont l’avance aux deux tours s’effrite depuis qu’il est entré en campagne, concentre ses critiques sur sa concurrente, tout en reconnaissant cet autre échec de son quinquennat, son impuissance à endiguer l’extrême droite.

Marine Le Pen : un programme fondamentalement d’extrême droite derrière une image adoucie

Les raisons de la situation inédite de la candidate du Rassemblement national ont été largement commentées. L’opinion dominante est qu’elle doit beaucoup à la présence de l’autre candidat d’extrême droite, Eric Zemmour, qui, après avoir manqué de la désarçonner, contribue involontairement aujourd’hui, par ses outrances, à la crédibiliser et à adoucir son image, tout en constituant un réservoir de voix inespéré pour le second tour. Pourtant, il suffit d’écouter l’agacement avec lequel Marine Le Pen évoque l’ancien chroniqueur du Figaro pour constater que la gêne provoquée par sa présence surpasse toujours la satisfaction de l’avoir vu échouer à la supplanter.

Le candidat de Reconquête ! représente en effet une menace permanente sur la fragile stratégie de dédiabolisation de la candidate. Par sa violence verbale, par le ressassement de ses obsessions racistes et xénophobes, il rappelle à chacune de ses interventions ce que Marine Le Pen s’ingénie à ne plus mettre en avant depuis des années, et qui demeure encore au cœur de son programme et de son parti, comme nos enquêtes l’ont démontré ces derniers mois. Elle se retrouve obligée de critiquer la forme de ses interventions, sans jamais en démentir le fond. Et de supporter cet encombrant voisin qui dit tout haut ce qu’elle ne chuchote même plus, de crainte de perdre son pouvoir d’attraction sur de nouveaux électeurs.

Dans cette quête de voix supplémentaires, c’est l’apparence du changement qui compte. La recherche de proximité et la posture de bienveillance masquent opportunément l’isolement politique et le clanisme dans la gestion du petit parti formé autour d’un noyau familial. Dès le début de l’offensive russe sur l’Ukraine, un camouflage a dû être aussi déployé sur ses relations internationales. Il a fallu faire oublier au plus vite, au-delà du prêt consenti par une banque moscovite, l’admiration pour le maître du Kremlin, la complaisance envers un ultranationalisme purificateur toujours opposé à l’élan démocratique des peuples qui s’émancipent. De fait, l’éventuelle élection de Marine Le Pen à la tête de l’Etat nous placerait dans le camp du pire en Europe, le poutinisme, et du pire des Etats-Unis, le trumpisme.

Marine Le Pen, une dynamique qui vient de loin

Ces rappels à la vraie nature de leur parti et de leur idéologie ont le don d’exaspérer la candidate du Rassemblement national et ses proches. Elle qualifie ainsi de « paresse intellectuelle » le travail d’enquête légitime qui ne se contente pas de la description d’un changement d’image, mais cherche à éclairer l’idéologie contenue dans le programme électoral pour anticiper les conséquences de son éventuelle application au pouvoir.

Ces critiques donnent l’occasion de le rappeler ici, comme il y a cinq ans : le rôle du Monde, journal et site d’information, dont la rédaction est indépendante de tout pouvoir, n’est pas de soutenir un candidat, encore moins d’appeler à voter pour lui. Ce journalisme non partisan n’en est pas moins fondé sur des valeurs, qui peuvent nous inciter à alerter sur un certain nombre de dangers. Dès sa création, notre titre s’est constitué autour d’un intérêt majeur pour les questions internationales, qui l’attache notamment à la construction européenne, ce qui ne vaut pas approbation des erreurs commises au cours des deux dernières décennies dans l’édification, trop peu politique, si peu sociale, de l’Union. A la tentation du repli derrière des frontières, nous opposons la conviction que rien n’est possible dans un seul pays. La résolution des crises climatiques et géopolitiques, la guerre atroce qui revient frapper notre continent, les mouvements de réfugiés, les menaces toujours vivaces du terrorisme, la prise en compte des risques sanitaires, la résorption des inégalités et des injustices imposent une association toujours plus confiante avec nos voisins.

Election présidentielle 2022 : ce qu'il faut savoir sur les douze candidats

Notre progressisme nous situe aussi du côté de la cohésion sociale, de l’égalité entre femmes et hommes, de la solidarité entre générations et des libertés publiques. Enfin, tout en étant lucides sur ses dysfonctionnements actuels, nous défendons la démocratie, attaquée de toutes parts. Cela nous conduit à conseiller à chacune et à chacun de participer au vote de ce dimanche. Mais aussi à affirmer que, parmi les candidatures majeures à ce scrutin, deux d’entre elles, celles de Marine Le Pen et d’Eric Zemmour, sont incompatibles avec tous nos principes, tout autant qu’elles sont contraires aux valeurs républicaines, à l’intérêt national et à l’image de la France.

Le Monde

Jérôme Fenoglio(Directeur du « Monde »)

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France24 - Monde

Puy du Fou, Dieu et extrême droite… Le monde de l'oligarque russe Konstantin Malofeev

Publié le : 09/04/2022 - 18:16

Leela JACINTO

C'est la première procédure judiciaire engagée aux États-Unis contre un oligarque russe depuis le début de l'invasion de l'Ukraine. Les procureurs américains ont inculpé le 6 avril Konstantin Malofeev, un ultra-conservateur proche de Vladimir Poutine, pour violation des sanctions. Ses intérêts commerciaux, de la Grèce à l'Afrique, en passant par la Crimée annexée, révèlent l'ampleur de ses intentions idéologiques, avec l'aide de partenaires commerciaux occidentaux conservateurs et consentants. 

L'homme d'affaires de Moscou, Konstantin Malofeev, est accusé d'avoir violé les sanctions américaines contre la Russie, selon un acte d'accusation de 21 pages d'un tribunal de New York daté du mercredi 6 avril. Il s'agit de la première procédure judiciaire engagée contre un oligarque russe aux États-Unis depuis le début de l'invasion de l'Ukraine, le 24 février.

Konstantin Malofeev, investisseur et fervent partisan du président russe, Vladimir Poutine, est accusé d'avoir tenté de mettre la main sur 10 millions de dollars d'actifs américains gelés, avec l'aide de son employé américain, Jack Hanick, ex-directeur de la chaîne de télévision conservatrice américaine Fox News et soutien de Donald Trump.

L'acte d'accusation détaille comment Konstantin Malofeev, nationaliste russe et fondateur de la chaîne de télévision orthodoxe Tsargrad TV, a tenté d'échapper aux sanctions américaines. 

>> À lire aussi : Guerre en Ukraine : les très discrètes filles de Vladimir Poutine dans le viseur des Occidentaux

Konstantin Malofeev avait été sanctionné en 2014 par le Trésor américain pour avoir financé des Russes qui soutenaient le séparatisme en Crimée. Bien que les sanctions l'aient empêché de faire affaire avec des citoyens américains, les procureurs affirment que Konstantin Malofeev a contourné ces restrictions en recrutant Jack Hanick pour qu'il travaille pour lui dans des réseaux en Russie et en Grèce. Selon les juges, il aurait demandé l'aide de l'Américain pour essayer d'acquérir une chaîne de télévision en Bulgarie. 

Tout cela faisait partie d'une stratégie visant à répandre la propagande pro-russe à travers l'Europe, selon le département américain de la Justice. 

"Nos yeux sont fixés sur chaque pièce d'art, chaque bien immobilier acheté avec de l'argent sale et sur chaque portefeuille bitcoin rempli avec les recettes de vols ou d'autres crimes", a averti la procureure générale adjointe Lisa Monaco, en annonçant, mercredi, les dernières sanctions américaines contre la Russie. 

De son côté, Jack Hanick, qui a notamment contribué au lancement de Fox News, a été arrêté à Londres le mois dernier et attend une procédure d'extradition. 

Jack Hanick était prêt, selon l'acte d'accusation, à "mettre en œuvre" la "vision" de son employeur russe dans la chaîne de télévision qui l'a embauché, Tsargrad TV. Car l'ex-directeur de Fox News était en phase avec le conservatisme de Konstantin Malofeev. 

Le soir de la victoire de Donald Trump à l'élection de 2016, Jack Hanick était à Moscou, à une soirée pro-Républicains, où les organisateurs ont dévoilé un immense portrait du vainqueur de l'élection présidentielle américaine, selon le magazine américain Rolling Stone

"L'Amérique a été fondée sur des principes chrétiens et maintenant, l'Amérique s'éloigne du christianisme", a expliqué Jack Hanick, lors de cet événement, dans une interview postée sur YouTube. 

Assis à côté du portrait nouvellement dévoilé de Donald Trump, Jack Hanick a affirmé que "l'Amérique était en train de perdre son noyau moral et sa fibre. Maintenant la Russie, d'un autre côté, ouvre les bras au christianisme orthodoxe". 

Banquier d'affaires qui dit avoir "trouvé Dieu" pendant ses études universitaires, Konstantin Malofeev est un fervent chrétien orthodoxe dans un pays qui, sous Poutine, a délaissé le communisme pour l'Église chrétienne. Depuis, le Kremlin et le patriarcat de Moscou opèrent dans une synergie visant un renouveau russe. 

Fondateur du fonds d'investissement Marshall Capital Partners, Konstantin Malofeev [parfois écrit Malofeyev] a utilisé ses contacts religieux pour accroître sa fortune, en investissant dans le géant russe des télécommunications, Rostelecom, pendant qu' Igor Shchegolev, son ami orthodoxe, était ministre des Télécommunications, selon le Financial Times. 

En 2015, quand il a lancé Tsargrad TV – grâce à l'expérience de Jack Hanick à Fox News – la nouvelle chaîne russe orthodoxe a aussi commencé à diffuser quotidiennement sur Spas, une chaîne religieuse dirigée par l'Église orthodoxe. 

De Moscou à Athènes avec un certificat d'actions trafiqué

C'est après le lancement réussi de la chaîne de télévision que Konstantin Malofeev a chargé Jack Hanick de créer une chaîne de télévision en Grèce et d'acquérir une chaîne bulgare. D'après l'acte d'accusation, le duo s'est allié pour transférer illégalement les 10 millions de dollars gelés dans une banque d'investissement du Texas à un complice en Grèce, violant alors les sanctions américaines adoptées peu après l'annexion de la Crimée.  

Plus tôt cette semaine, Konstantin Malofeev a démenti ces accusations dans une interview au Financial Times. Il a insisté sur le fait qu'il ne détenait pas d'actifs aux États-Unis depuis 2014 et a rejeté l'action en justice engagée contre lui, la qualifiant de "comique".

Cependant, selon les procureurs américains, un certificat d'actions [un document légal qui atteste l'achat d'actions d'une société] concernant les fonds de Konstantin Malofeev – consulté par le biais d'une société écran aux Seychelles – a été frauduleusement antidaté pour faire croire qu'il avait été émis en juin 2014, soit avant l'imposition des sanctions.  

L'acte d'accusation donne des précisions sur un voyage effectué en 2015 par Jack Hanick de Moscou à Athènes, durant lequel il a transporté le certificat d'actions et transféré les fonds à un associé grec pour un dollar seulement. Cette affaire est toujours en cours.      

La "volonté de Dieu" en Crimée 

Konstantin Malofeev est, par ailleurs, un royaliste assumé qui considère la Crimée comme une partie intrinsèque de l'Empire russe, que Vladimir Poutine cherche à faire revivre. 

Selon le propre récit de l'oligarque, son obsession pour la Crimée a commencé en janvier 2014, quelques mois avant l'arrivée des soldats russes, alors que Konstantin Malofeev voyageait en Russie avec le patriarche russe. Konstantin Malofeev avait emporté avec lui d'anciennes reliques chrétiennes. 

La Crimée, selon l'oligarque russe, n'était pas au programme du voyage. Mais lorsqu'ils se sont arrêtés dans la capitale de la Crimée, Sébastopol – qui compte environ 100 000 habitants – un tiers de la population locale s'est rassemblée pour prier avec les reliques. "Tous les habitants n'ont fait qu'une seule prière : que Sébastopol fasse à nouveau partie de la Russie. C'est la volonté de Dieu", a déclaré en 2014, Konstantin Malofeev, au Financial Times

Lorsque la Crimée a été rattachée à la Russie – cette annexion n'a pas été reconnue par la communauté internationale – Konstantin Malofeev a immédiatement été placé sur les listes américaine et européenne des personnes sanctionnées.  

Le projet d'un Puy du fou en Crimée 

Mais les sanctions de l'UE n'ont pas empêché certains de continuer à faire des affaires avec Konstantin Malofeev. 

C'est le cas du fondateur du Puy du Fou, Philippe de Villiers, un homme politique, aristocrate catholique, royaliste et eurosceptique convaincu, doué d'un sens aigu des affaires. Konstantin Malofeev, oligarque russe ultra-orthodoxe et monarchiste, a vu en lui un partenaire idéologique parfait.   

En août 2014, quelques semaines seulement après que l'UE a imposé des sanctions à Konstantin Malofeev, Philippe de Villiers a annoncé avoir trouvé un accord avec l'oligarque russe pour construire un parc à thème historique en Crimée. 

L'annonce a été faite lors du voyage de Philippe de Villiers en Russie, où il a rencontré Vladimir Poutine au palais de Livadia, la résidence d'été des tsars russes, dans la station balnéaire de Yalta, en Crimée. "Quel homme d'État !", s'était exclamé Philippe de Villiers, le lendemain sur Twitter.

J'ai été reçu hier par Vladimir Poutine à Yalta. Une rencontre inoubliable. Quel Homme d'Etat.. @KremlinRussia_E pic.twitter.com/WZpQbrH8x6

August 15, 2014

Philippe de Villiers, deux fois candidat à l'élection présidentielle, est issu d'une famille aristocratique, la famille Le Jolis de Villiers de Saintignon. Celle-ci a un héritage militaire – son frère, le général Pierre de Villiers, est ancien chef d'état-major. Et ils ont plutôt bien réussi dans les affaires. 

Certains historiens ont beau accuser le Puy du Fou de véhiculer des erreurs historiques et une vision "réactionnaire et ultra-catholique" du monde, le Puy du Fou est le deuxième parc à thème le plus visité de France, après Disneyland. Philippe de Villiers a également créé une radio locale, Alouette. Son frère Bertrand, en est le PDG. 

Malgré l'abandon du projet de parc, les rêves monarchistes persistent

En août 2014, l'administration de la Crimée, soutenue par Moscou, a indiqué que Philippe de Villiers, Konstantin Malofeev et Sergei Axionov, le chef du gouvernement de Crimée, avaient signé un protocole d'accord. Celui-ci prévoyait que la société Puy du Fou International de Philippe de Villiers, ainsi que Konstantin Malofeev, investiraient au moins 4 milliards de roubles (110 millions de dollars) dans le parc en Crimée. Le nouveau projet a été baptisé le Puy du Fou Tsargrad. 

"Notre projet va promouvoir l'histoire de la Crimée comme une longue partie de l'histoire de la Russie", avait ajouté Philippe de Villiers. 

Malgré le rejet des sanctions de l'UE par Philippe de Villiers, ce rêve de parc à thème en Crimée ne s'est finalement pas concrétisé.  

Les experts ont fustigé l'accord dès le début du projet. Un avocat étranger à Moscou avait déclaré au Financial Times qu'il n'y avait "aucune chance" que le projet puisse être réalisé, à cause des sanctions européennes. Étant donné qu'il s'agissait seulement d'un protocole d'accord, sans aucune preuve de transactions financières, l'avocat a expliqué que Philippe de Villiers ne risquait pas encore de subir des conséquences juridiques. "Ce n'est qu'un gigantesque coup de pub", a-t-il dénoncé. 

Selon un spécialiste de la Russie interrogé en 2014 par le quotidien Ouest-France, les sanctions visaient seulement, à cette époque, les Russes faisant des affaires en Europe et non les Européens faisant des affaires avec la Russie ou exportant vers la Russie. "C'est légal, mais très mal vu, dans le contexte actuel, de commercer avec la Russie", a expliqué Jean Geronimo.

Le directeur artistique du Puy du Fou, Nicolas de Villiers, a confirmé que les projets de son père en Crimée avaient échoué. "Le président Poutine imaginait un Puy du Fou en Crimée. Mais les sanctions économiques contre la Russie nous empêchent d'envisager un tel projet", a-t-il déclaré en 2019 au magazine Capital. Le plus jeune fils de Philippe de Villiers a ajouté être déjà "bien chargé" avec les projets internationaux du groupe en Espagne et en Chine. "Pas question d'avoir les yeux plus gros que le ventre", a-t-il souligné.

Le renforcement des sanctions, à la suite de l'invasion russe en Ukraine, semble avoir empêché Konstantin Malofeev de promouvoir ses valeurs chrétiennes, d'extrême droite et ultra-conservatrices des deux côtés de l'Atlantique. Ce contexte a également entraîné un examen minutieux des liens entre les personnalités d'extrême droite en France et Vladimir Poutine

Les projets internationaux de Konstantin Malofeev sont peut-être au point mort, mais l'oligarque a toujours de grands projets pour sa Russie natale. Dans une interview accordée en 2020 au New York Times, il a salué la décision de Vladimir Poutine de s'octroyer deux mandats supplémentaires de six ans chacun, après la fin de son mandat actuel en 2024.

La Russie est désormais "une quasi-monarchie" pour Konstantin Malofeev, ce qui, selon lui, est "une très bonne chose". Mais l'oligarque de 47 ans se projette encore plus. "Ce n'est pas la fin", affirmait-il. "L'introduction d'une monarchie constitutionnelle dans un avenir prévisible – par exemple, après le règne de Poutine en 2036 – est devenue réaliste."

Article traduit de l'anglais par Tiffany Fillon. L'original est à lire ici.

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La collection Morozov prise dans la tourmente de la guerre en Ukraine

DIPLOMATIE

Guerre en Ukraine : la Turquie jongle entre Moscou et Kiev sur fond d'intérêts économiques

LE FIL DU 8 AVRIL

"La Russie va sombrer dans la décomposition", affirme Ursula von der Leyen à Boutcha

Le Figaro

À Lymany, village pilonné sur la route de Kherson, les rares habitants se serrent les coudes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Accessible par un chemin de terre après un dernier check-point ukrainien, Lymany est l’un de ces coins ignorés où la guerre n’a jamais cessé depuis le 24 février.

Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes

REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.

Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens

GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.

À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.

Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.

Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.

À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.

«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.

Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.

Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.

Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège

REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.

Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.

Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial

REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.

À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie

REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».

À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.

Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro

GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.

Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.

Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial

GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.

Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.

À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.

La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.

Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler

REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.

Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.

Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents

REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.

Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète

REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?

L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.

Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.

Guerre en Ukraine : notre envoyée spéciale revient sur son reportage avec Vadym, un soldat âgé de 18 ans

STORY - À 18 ans, Vadym s’est engagé dans la défense territoriale à Kiev, en Ukraine. Notre envoyée spéciale Margaux Benn l’a rencontré à un point de contrôle aux abords de la capitale. Retrouvez également son reportage «Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre»

Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre

RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.

À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»

REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.

Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.

Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite

REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.

Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays

REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.

À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister

REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.

En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre

REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».

Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens

REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.

À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre

REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.

À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.

Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements

REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.

Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre

REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.

À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée

REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.

Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest

REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.

Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine

REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.

En Transnistrie, les pro-russes en embuscade

REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.

Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis

REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.

À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente

REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.

Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine

PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.

Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique

REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.

Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger

REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.

Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale

REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.

Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa

REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.

En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts

REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.

Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise

REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.

Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie

REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.

À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko

REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.

Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes

REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.

Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés

REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.

À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied

REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.

Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins

REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.

Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes

REPORTAGE - Personne ne veut ­imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.

À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front

REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.

Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe

REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.

Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent

REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.

À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés

REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.

«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation

REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.

Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation

RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et ­restaurants délicieux, les expo­sitions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.

Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires

REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.

Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés

REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.

À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes

REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.

Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé

REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.

Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes

REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.

Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou

REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.

Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode

REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.

Donetsk à l’heure de la mobilisation générale

REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.

Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais

REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.

À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir

REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.

Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion

REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.

Des colonnes de blindés en direction de Donetsk

EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.

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À Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»

REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.

Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade

REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.

À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre

REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.

France24 - Monde

Guerre en Ukraine : la Turquie jongle entre Moscou et Kiev sur fond d'intérêts économiques

Publié le : 09/04/2022 - 13:23

En tant qu'hôte des pourparlers entre Moscou et Kiev, la Turquie entend jouer un rôle majeur pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Ankara a une position d'équilibriste entre les deux parties qui prend ses racines dans les liens profonds de l'économie turque – en difficulté – avec les deux pays engagés dans le conflit.

La Turquie est au centre de l'échiquier diplomatique entre l'Ukraine et la Russie. Après les pourparlers de paix qui se sont tenus à Istanbul, du 28 au 30 mars, un haut responsable turc a affirmé vendredi 8 avril que Kiev et Moscou étaient toujours "d'accord" pour reprendre les discussions malgré la récente découverte des exactions russes commises sur le terrain, notamment dans la ville de Boutcha.

"[Les deux pays] sont d'accord pour tenir des pourparlers en Turquie, mais restent loin de s'accorder sur un texte commun", a indiqué aux journalistes ce responsable de haut niveau souhaitant rester anonyme. Déjà, jeudi 7 avril, le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, avait assuré à l'occasion d'une visite à Bruxelles que "la Russie et l'Ukraine semblent disposées à se réunir de nouveau à Istanbul".

Ce choix de la Turquie comme terrain de négociation ne doit rien au hasard. Ankara ménageait les deux parties avant même le début du conflit. Le 23 février – veille de l'invasion russe –, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, exprimait clairement cette ambivalence en déclarant "ne pas pouvoir renoncer" ni à l'Ukraine, ni à la Russie.

Fidèle à cette approche, la diplomatie turque a qualifié d'"inacceptable" et de "grave violation du droit international" l'invasion de l'Ukraine le 24 février. Quatre jours plus tard, Ankara a accédé à la demande de Kiev de reconnaître le conflit comme une guerre. Conformément à la convention de Montreux de 1936, la Turquie ferme alors l'accès, pour la plupart des navires de guerre, aux détroits du Bosphore et des Dardanelles.

Parallèlement, Ankara s'est opposé aux sanctions occidentales contre Moscou : Mevlut Cavusoglu a notamment déclaré que les oligarques russes restaient "bien sûr" les bienvenus en Turquie et libres d'y faire des affaires, dans le respect du droit international. C'est d'ailleurs là qu'ont trouvé refuge plusieurs yachts possédés par des milliardaires russes tels que Roman Abramovitch.

Ainsi, la Turquie occupe une position singulière, à la fois "pro-ukrainienne" mais "pas franchement anti-russe", comme le résume auprès de France 24 Ozgur Unluhisarcikli, directeur du bureau d'Ankara du German Marshall Fund.

Moscou, partenaire économique essentiel d'Ankara

La "crise économique" que connaît la Turquie ces dernières années est "ce qui lui importe le plus dans ses calculs [actuels]", explique par ailleurs Howard Eissenstat, spécialiste de la Turquie à l'université St. Lawrence dans l'État de New York et au Middle East Institute à Washington DC, contacté par France 24. 

La livre turque a perdu 47 % de sa valeur en 2021, et les prix ont grimpé de plus de 54 % dans le même temps. Cette inflation record sur les vingt dernières années a marqué un nouveau tournant pour la Turquie, secouée depuis 2018 par une crise monétaire. 

La Turquie ne veut pas "se mettre à dos" Moscou, relève Howard Eissenstat, car elle se trouverait "extrêmement vulnérable [sur le plan économique] en cas de perte de blé, de gaz et de pétrole russes".  

La Russie est un partenaire commercial essentiel pour Ankara : elle lui fournit 45 % de sa consommation de gaz naturel et 70 % de son blé – une importation particulièrement importante au regard de la hausse des prix du pain, une source majeure de mécontentement en Turquie. Enfin, les Russes sont aussi importants pour le secteur du tourisme turc : 4,7 millions de visiteurs (soit 19 % du total en 2021) s'y sont rendus l'année dernière.

Une "coopération concurrentielle" entre la Turquie et la Russie

Ankara et Moscou partagent aussi un passé commun marqué par plusieurs antagonismes. Entre le XVIe et le XXe siècle, la Russie tsariste et l'Empire ottoman se sont affrontés à plus d'une dizaine de reprises. Au début de la Guerre froide (1952), la Turquie kémaliste – à la fois anticommuniste et pro-occidentale – a rejoint l'Otan et a accueilli sur son sol des missiles nucléaires américains, une source de contrariété pour les Soviétiques jusqu'à ce qu'ils soient retirés après la crise des missiles de Cuba (1962). 

La dernière crise diplomatique en date entre les deux pays remonte à 2015, quand la Turquie a abattu un avion russe près de la frontière syrienne. Les excuses officielles de Recep Tayyip Erdogan ont cependant rapidement mis fin aux sanctions décidées par Moscou en représailles, amenant à un dégel rapide des relations entre les deux pays.

Ce récent paradigme dans les relations russo-turques peut être qualifié de "coopération concurrentielle" dans le sens où le soutien apporté par Ankara et Moscou à des forces rivales à l'étranger "ne les empêche pas de coopérer dans les domaines de l'énergie et du commerce", explique Ozgur Unluhisarcikli.  Les deux nations ont ainsi soutenu des camps opposés dans plusieurs conflits que ce soit en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabakh. 

En 2016, la tentative avortée de coup d'État contre Recep Tayyip Erdogan a ouvert la voie à un approfondissement des liens entre Ankara et Moscou. Le gouvernement turc a estimé qu'il n'avait pas été suffisamment soutenu par l'Occident après cette tentative de putsch, et Vladimir Poutine "a réussi à semer davantage de doute dans l'esprit [du président turc]", analyse Reilly Barry, spécialiste de la Turquie à l'université de Harvard, contactée par France 24. 

Le président russe "a obtenu l'effet désiré, à savoir créer un fossé entre les alliés de l'Otan, lorsque la Turquie a acheté le système russe de missiles S-400, une ligne rouge majeure à ne pas franchir pour un pays membre de l'Alliance atlantique", poursuit la chercheuse. Et d'ajouter qu'Ankara s'est positionné en voyant Moscou "comme une potentielle grande puissance protectrice au cas où les relations avec les pays occidentaux ne conviendraient pas à ses intérêts." 

Avec la guerre en Ukraine, cette proximité accrue d'Ankara avec Moscou pourrait rendre la Turquie "extrêmement vulnérable si elle venait à employer le même langage [que l'Occident] pour condamner la Russie", selon Reilly Barry. Une menace qui serait d'ailleurs bien proche : "Les États-Unis et d'autres pays ne partagent pas une mer avec la Russie et ne sont pas seulement séparés par un autre pays [la Géorgie]".

Des "intérêts économiques de longue date" en Ukraine

Au-delà de cette proximité avec Moscou, la Turquie a aussi des liens économiques avec l'Ukraine. Kiev représente 15 % des importations de blé d'Ankara, ce qui en fait son deuxième plus gros fournisseur après la Russie. L'Ukraine est aussi la troisième source de tourisme de la Turquie : quelque 2 millions de personnes y sont venus en vacances en 2021.

Par ailleurs, le florissant secteur turc de la défense a établi des liens importants avec l'Ukraine avant le conflit actuel. Parmi les multiples partenariats avec Ankara, Kiev a construit sur son sol en 2021 une usine pour la coproduction du drone de combat Bayraktar TB2 – conçu par la société Baykar, dont le directeur de la technologie est le gendre de Recep Tayyip Erdogan.

Ce fleuron de l'industrie militaire turque est réputé pour son efficacité sur des zones de guerre, que ce soit pour l'Azerbaïdjan au Haut-Karabakh ou maintenant pour l'Ukraine contre la Russie. Kiev a également signé des contrats pour la fabrication de moteurs qui serviront à la fois aux nouveaux modèles du drone TB2 et à un futur hélicoptère militaire turc.

"Les intérêts économiques de longue date [de la Turquie en Ukraine signifient qu'elle] ne voit aucun avantage éventuel à ce que la Russie prenne le contrôle [du pays]", explique Howard Eissenstat. Cela explique pourquoi Ankara "souhaite soutenir à voix basse l'Ukraine", poursuit-il, tout en voulant éviter de s'aliéner la Russie.

Jusqu'à présent, le jeu d'équilibriste d'Ankara lui permet de préserver des relations correctes avec les deux parties. La Turquie a accueilli des pourparlers de paix la semaine dernière, mais elle devrait également recevoir les négociateurs russes et ukrainiens prochainement pour reprendre ces discussions.

"Les deux pays sont disposés à jouer le jeu avec Ankara", conclut Howard Eissenstat. "Moscou ne se plaint pas des drones Bayraktar, Kiev ne se plaint pas de l'absence de sanctions turques. Tous deux font l'éloge de la Turquie parce qu'ils veulent qu'Ankara soit, autant que possible, de leur côté."

Article traduit de l'anglais par Jean-Luc Mounier. L'original est à lire ici.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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"Neutralité" de Kiev, Donbass... Plusieurs questions au centre des pourparlers russo-ukrainiens

Revue de presse

Négociations russo-ukrainiennes : "leurre ou lueur ?"

LE FIL DU 29 MARS

Les leaders occidentaux prudents face aux promesses russes de désescalade

Le Figaro

À Lymany, village pilonné sur la route de Kherson, les rares habitants se serrent les coudes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

Pierre Avril

REPORTAGE - Accessible par un chemin de terre après un dernier check-point ukrainien, Lymany est l’un de ces coins ignorés où la guerre n’a jamais cessé depuis le 24 février.

Envoyé spécial à Lymany

À Lymany, du matin au soir, toute la gamme de l’artillerie se fait entendre, mais plutôt que de prêter attention au son du canon, Nadejda Vaissman préfère entonner les refrains patriotiques de sa jeunesse. Accoudée au portail de sa maison, cette babouchka de 70 ans est l’une des rares personnes restées dans ce village de plus de 3000 habitants situé au sud de Mykolaïv, tout près de la ligne de front, dans l’estuaire du Boug méridional.

Sa demeure est brinquebalante, les fenêtres sont barricadées ou recouvertes d’un tissu en plastique noir. Elle donne directement sur le «jardin d’été», un parc en plein air parsemé de bancs, équipé d’un jardin d’enfants, où des troupes du village, à la belle saison, viennent se produire devant leurs voisins. Le toit de la scène est criblé d’éclats d’obus, le sol est creusé de petits cratères. Toujours en face, le bâtiment de la mairie qui abritait aussi la bibliothèque est réduit en ruine. Mais pour rien au monde, Nadejda ne quitterait sa maison, «sa terre ukrainienne».

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«Je suis tellement endurcie que je peux non seulement rire, mais aussi chanter», explique-t-elle dans un large sourire qui étonne son interlocuteur. La vieille dame est née à Melitopol, dans le sud-est du pays, où elle a obtenu son diplôme soviétique de pédagogue avant d’arriver à Lymany, où elle a enseigné jusqu’à la retraite. L’école, située en face de son domicile, et dont elle fut directrice durant les quinze dernières années de sa carrière, est également endommagée.

Accessible par un chemin de terre après un dernier check-point ukrainien, Lymany est l’un de ces coins ignorés où la guerre n’a jamais cessé depuis le 24 février. Il forme un chapelet de villages aligné sur une route secondaire menant de Mykolaïv à Kherson, occupé par les Russes. Un no man’s land coincé entre deux objectifs militaires stratégiques, où l’on ne sait plus qui tire sur qui. Malgré la menace incessante, les irréductibles de Lymany gardent une foi intacte, certains en la paix, d’autres en la victoire finale.

Nous nous soutenons les uns les autres autant que nous pouvons. On cuisine ensemble. On fait notre lessive ensemble. Ils m’ont aidée à réparer le toit. Demain nous allons planter des pommes de terre et des tomates. Nous ne manquons de rien et j’espère que tout va aller

«Nous combattrons jusqu’à la dernière goutte de notre sang», promet Nadejda. Elle, qui a des proches et des cousins à Moscou ou dans l’Extrême-Orient russe, se sent trahie par ses «frères» slaves, devenus ses «ennemis». «Avec le peuple russe, nous avons combattu Hitler, et aujourd’hui, plutôt que de nous apporter leur aide, ces crapules nous ont attaqués. Nous n’avons pas pu profiter de notre indépendance», regrette-t-elle. D’autres, comme Olga, espèrent des négociations de paix, mais ignorent tout des compromis nécessaires pour l’atteindre. Elle préfère «laisser cela à Zelensky en qui nous avons confiance».

«Dans tout le village, nous ne sommes plus que dix», estime l’enseignante quadragénaire. Compte tenu des conditions de sécurité, ce chiffre est probablement surévalué. Cette dame vive à la chevelure rousse inclut dans le nombre, son mari et ses trois voisines plus âgées, Klava, Elena et Svetlana. Lorsque la voiture de Denys s’approche des maisons, lors de sa patrouille quotidienne, le petit groupe sort joyeusement dans la rue pour accueillir le policier. À trois cents mètres au loin, on aperçoit la mer inondée de soleil. Les détonations ne gâchent rien au bonheur rapide des retrouvailles. Denys prend des nouvelles, échange des paroles de réconfort. Là aussi, les maisons portent les traces des combats quotidiens. «J’ai failli être tuée dans ma rue, et deux soldats ont été aussi tués sous mes yeux. Un obus est tombé ici et un autre là», explique Svetlana en montrant d’abord le domicile de son voisin, dont la toiture a été éventrée, puis l’arrière de son jardinet.

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«Comment faites-vous pour vivre dans ces conditions?», lui demande-t-on. «Il faut vivre. L’Ukraine doit vivre», répond Elena. «Ça, c’est bien vrai», renchérit Denys, également témoin des violences quotidiennes. «Avant-hier, vers midi, un homme a été tué ici», raconte le policier, à l’angle de la rue Prodol, «la rue longue», désormais peuplée de chiens abandonnés.

D’ailleurs, si ce n’est du chaos ambiant, aucun des habitants ne se plaint. «Nous nous soutenons les uns les autres autant que nous pouvons. On cuisine ensemble. On fait notre lessive ensemble. Ils m’ont aidée à réparer le toit. Demain nous allons planter des pommes de terre et des tomates. Nous ne manquons de rien et j’espère que tout va aller», explique Klava, tout en essayant de faire taire ses deux caniches. À Lymany, l’aide humanitaire parvient régulièrement, et d’ailleurs, «à 70 ans, on n’a plus besoin de viande», affirme l’ancienne directrice d’école, Nadejda Vaissman.

Carcasse de bombe

Jeudi 7 avril, Mikhaël, retraité du MSE, les services d’urgences ukrainiens, a touché trois miches de pain. Une fois la livraison effectuée, il rentre chez lui à pied, pousse sa bicyclette sur le chemin et arrête la voiture de Denys. Il offre à travers la vitre, une première miche au policier, puis une deuxième - que le bénéficiaire accepte avec réticences - puis la troisième. «Mais arrête, t’es fou», rigole joyeusement Denys en repoussant, cette fois, l’offre du vieux monsieur. Sur le chemin du retour, nous découvrons sur le bord de la route l’énorme carcasse d’une bombe à fragmentation, preuve supplémentaire que l’armée russe utilise ces engins prohibés par la convention de Dublin - à laquelle l’Ukraine n’a pas davantage souscrit.

Lymany est un village très endommagé, déserté par ses habitants, où la menace venue du ciel pèse perpétuellement. Mais plus loin, au nord-est en direction de Kherson, d’autres localités, d’une taille similaire, sont totalement rasées. Le bourg de Possad-Potrovskoe ne compte plus que deux sexagénaires, témoigne Konstantin S., volontaire d’une organisation d’aide humanitaire qui, chaque jour depuis le début de la guerre, livre au volant de sa camionnette des denrées alimentaires à ces bourgades constamment sous le feu.

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Jeudi, les vagues de bombardements se déclenchaient à intervalles de vingt minutes, explique Konstantin, l’obligeant, lui est ses camarades, à écourter au maximum les arrêts, le temps d’une livraison et d’une poignée de mains. «Notre présence là-bas est essentielle», poursuit Konstantin qui témoigne, par ailleurs, d’exactions rapportées par deux habitants, survivants d’un village voisin de Myrne. Des hommes à l’accent caucasien, identifiés comme des membres des troupes de Ramzan Kadyrov, le leader tchétchène, procéderaient dans ce village à des exécutions sommaires sur les civils. «Là-bas, les gens sont terrorisés», explique Konstantin S.

Ces témoignages corroborent les informations de l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, qui, sur la foi d’interceptions des services de renseignement allemands, résume l’état des connaissances à Berlin. Les exactions contre les civils, généralisées, «ne seraient pas fortuites et feraient partie d’une stratégie claire visant à répandre la peur parmi la population civile et à étouffer toute résistance». Par comparaison avec les villages situés sur la ligne de front, Lymany, avec son bord de mer et ses tirs d’artillerie permanents, semble comme épargné.

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Emmanuel Macron a tenu ces propos dans Le Parisien en réaction aux critiques de Mateusz Morawiecki sur ses entretiens téléphoniques avec Vladimir Poutine.

Le Monde

Tropisme fondamental

Chronique. Lors du premier tour de la présidentielle de 2017, quatre candidats avaient réalisé entre 20 % et 24 % des voix : autant dire que de nombreux seconds tours étaient possibles et auraient pu se produire, au sein d’un paysage politique et idéologique profondément morcelé. Jusqu’au dernier moment, les électeurs de 2022 ont, eux aussi, à faire face à des incertitudes considérables, et en particulier à un choix entre un second tour entre l’extrême droite et la droite (Le Pen contre Macron, que la grande majorité des électeurs placent désormais et assez logiquement à droite) ou entre la droite et la gauche (Macron contre Mélenchon). Ce choix est tout sauf anodin, et il emporte avec lui des conséquences considérables sur le type de délibération publique qui occupera le pays pendant deux semaines (et peut-être davantage) : un débat centré sur la chasse aux immigrés et aux musulmans dans le premier cas, ou bien l’espoir d’une discussion portant sur les salaires et les conditions de travail, la santé et l’éducation, la justice sociale et fiscale, les énergies renouvelables et les services publics dans le second.

Présidentielle 2022 : retour sur une campagne atone dans une France éprouvée par les crises

Pour autant, quelle que soit l’issue de l’élection, on peut déjà être sûr d’une chose : nous n’assisterons pas au paisible retour d’un rassurant clivage gauche-droite. D’abord parce que la droitisation générale du paysage politique et l’émergence d’un puissant bloc électoral antimigrants correspondent à une tendance lourde, que le macronisme au pouvoir a dangereusement accentuée. Ensuite, car il faudra un long travail pour que les forces de gauche parviennent à s’unir et à accéder au pouvoir.

Commençons par le premier point. Les choses sont maintenant écrites. En s’appropriant le programme économique de la droite, le centrisme macronien a aussi contribué à droitiser le pays, en poussant la droite républicaine à une course-poursuite sans issue avec l’extrême droite sur les questions identitaires. Le plus dangereux est l’arrogance du président candidat, qui prétend être réélu sans débat ni programme, ou bien avec des mesures bâclées trahissant son tropisme fondamental : gouverner d’abord et toujours pour les premiers de cordée, en misant sur les divisions de ses adversaires.

Election présidentielle 2022 : en un coup d’œil, visualisez les grands clivages entre les candidats

La palme du cynisme a été atteinte avec la question des retraites. Rappelons que, pour avoir droit à une retraite à plein taux, il faut remplir deux conditions : atteindre l’âge légal minimum (actuellement 62 ans) et valider la durée requise de cotisations, qui augmente régulièrement et atteindra bientôt quarante-trois annuités (à partir de la génération 1973). Autrement dit, pour tous ceux qui font des études supérieures et commencent à travailler à 22 ans ou au-delà, le fait de porter l’âge légal à 65 ans n’aura strictement aucun effet : dans la législation actuelle, ils devront déjà attendre 65 ans ou au-delà pour avoir une retraite pleine.

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L'Humanité

Effet placebo, ou le pouvoir magique du cerveau

Actu

Comme un baiser calme les bobos après une chute de vélo ou une promesse de guérison améliore l’état général, le placebo peut agir efficacement sur la douleur physique et les maux psychologiques, et ce malgré l’absence de tout produit thérapeutique ! Un phénomène remarquable, et pourtant bien réel. Explications.

Théo Gobbi

«Placebo : préparation ne contenant aucune substance active, mais dont la prise a un effet bénéfique sur le patient qui la croit agissante. » La définition du Dictionnaire de l’Académie française, dans lequel ce mot est entré au XXe siècle, pourrait se résumer à « quand l’esprit trompe le corps ». Médicalement parlant, c’est le théologien Robert Burton qui, en 1628, nomme ainsi la pratique consistant à soigner un patient uniquement en lui donnant l’impression de l’être par le biais d’un traitement. En résumé, il s’agit d’effectuer une action visant à faire croire au cerveau qu’elle va être bénéfique, en faisant, par exemple, passer un cachet, une injection, un liquide ou encore une chirurgie totalement neutres pour de véritables soins. Une grande quantité de neurotransmetteurs, tels que la dopamine et l’endorphine, seront alors libérés par le cerveau, qui réagit ainsi de manière à tromper la douleur, convaincu d’avoir reçu les moyens de lutter.

Si le placebo fonctionne et connaît même des résultats extrêmement positifs, c’est en partie grâce au « conditionnement répondant » dont nous faisons l’objet, et ce dans tous les aspects du quotidien.

Une question de contexte

Il s’apparente au réflexe de Pavlov, expérimenté originellement sur un chien. Lorsqu’on apporte de la nourriture à l’animal, ce dernier salive systématiquement. Pour réaliser son expérience, Ivan Pavlov fait sonner une cloche avant chaque repas, jusqu’au jour où le simple tintement a suffi à faire saliver le chien, sans repas à la clé. Chez l’homme, on constatera des réflexes similaires. Pour des maux bénins, le simple fait de se rendre chez le médecin pour une consultation et recevoir une ordonnance ou une prescription de traitement permet, parfois, d’aller déjà mieux.

Plus concrètement, en cas de maux de tête, avaler une gélule de sucre en pensant qu’il s’agit de paracétamol aura, chez certains, un effet équivalent que la prise réelle du médicament. Cela induit d’avoir précédemment eu recours au traitement que vous croyez prendre de nouveau. Cependant, certains placebos peuvent aussi avoir un effet sans qu’il n’y ait jamais eu utilisation d’un principe actif auparavant. Dans ce cas, les résultats positifs seraient à mettre sur le compte des attentes positives du patient quant à sa guérison. Pour que la méthode fonctionne, il n’est d’ailleurs pas obligatoire de cacher au patient qu’il s’agit en réalité d’un placebo.

Si le placebo a tout pour convaincre, il possède un pendant négatif, l’effet nocebo. Du latin « je nuirai », le nocebo intervient lorsque le médicament ou placebo prescrit au et pris par le patient a des effets secondaires connus de ce dernier, tels que des maux de tête, des nausées ou une somnolence. Cela pourra avoir pour conséquence de créer des troubles, alors même que, comme pour le placebo, le traitement ne possède aucun principe actif capable de déclencher des effets thérapeutiques, et encore moins secondaires.

Santé
Valeurs Actuelles

L’Arc de triomphe à la gloire des armées françaises

Faut-il haïr ou aimer Napoléon ? Un bicentenaire sous le signe de la division

L’Europe faite et défaite de Napoléon

Elle existait à la veille de la Révolution, elle allait être unifiée par l'Empire ; elle rayonnait quand les mouvements nationaux l'ont finalement défaite. Et Napoléon n'y a pas survécu.

Quand Napoléon forgeait son propre mythe

Le démontage de la statue de l'Empereur à Rouen a fait naître une polémique absurde. Faudrait-il jeter à bas les statues impériales ? Elles sont nombreuses en France, d'époque et d'origine différentes. En voici un petit inventaire.

La police au siècle des Lumières

L'acte fondateur du pouvoir policier date de la fin du XVIIe siècle. Il est signé par Louis XIV. Les Archives nationales racontent comment ce quatrième pouvoir s'est installé durant un siècle et demi, avant la Révolution.

Les grands procès de l’histoire : Danton, la voix d’un homme qui défend sa tête

Il fut un tel avocat de lui-même que Robespierre et Saint-Just durent convaincre la Convention d'enjoindre au Tribunal révolutionnaire de l'envoyer à l'échafaud.

Bonaparte, de la ruine au redressement

La Révolution avait achevé la ruine du Trésor public. Il fallait recréer de la confiance par les institutions, la monnaie et la stabilité des rentrées fiscales. Il fallait surtout des ministres compétents.

Etats généraux de 1789 : Le grand déballage des cahiers de doléances

Comment les états généraux de 1789 convoqués pour tenter de régler les questions de la dette et de l'impôt allaient provoquer l'explosion sociale et, à travers elle, la Révolution…

Le vrai Vidocq et sa légende

Forçat évadé du bagne ou de la prison, recruté par la police, devenu chef de la brigade de sûreté dans le Paris de Napoléon : Vidocq. Son personnage a inspiré le roman, les feuilletons, la bande dessinée et le cinéma…

Trois mois après la bataille de Marengo, un sénateur disparaît…

Histoire. C’est peut-être l’enlèvement le plus mystérieux de notre histoire. Trois mois après la bataille de Marengo, un sénateur disparaît. Quel est le rôle du ministre de la Police ?

France24 - Monde

La collection Morozov prise dans la tourmente de la guerre en Ukraine

Publié le : 09/04/2022 - 15:43

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Alors que l'exposition phare de la fondation Louis Vuitton s'est achevée cette semaine, le ministère de la Culture a annoncé samedi que deux tableaux de la collection Morozov resteraient à Paris. L'un appartient à un oligarque russe visé par des sanctions, l'autre est la propriété d'un musée ukrainien et sera temporairement conservé en France pour des raisons de sécurité.

La guerre en Ukraine a fini par rattraper la collection Morozov, exposée jusqu'à la semaine dernière à Paris : deux tableaux dont celui appartenant à l'oligarque russe Petr Aven, visé par un gel de ses avoirs, resteront en France au lieu de retourner dans leur pays.

C'est la première fois que cette vaste collection, constituée de Van Gogh, Cézanne, Matisse, ainsi que d'œuvres de peintres russes comme Malevitch et Répine, sortait de Russie pour être exposée à l'étranger.

Alors que l'exposition s'est achevée dimanche dernier et était en cours de démontage cette semaine, le ministère de la Culture a annoncé samedi 9 avril à l'AFP que deux tableaux resteraient en France.

Pour le premier, la mesure durera tant que "son propriétaire, un oligarque russe, demeurera visé par une mesure de gel d'avoirs", a indiqué le ministère, sans donner le nom du propriétaire.

Selon une source proche du dossier, il s'agit de Petr Aven, proche de Vladimir Poutine, qui figure sur la liste des personnalités russes faisant l'objet de sanctions occidentales. Le tableau concerné est un autoportrait de Piotr Kontchalovski, datant de 1911.

Le milliardaire, qui a annoncé mi-mars son retrait du fonds d'investissement LetterOne, est un grand collectionneur d'art qui a prêté par le passé plusieurs de ses œuvres notamment au MoMA à New York et à la Royal Academy de Londres.

>> À lire aussi sur France24.com : Champagne, voitures de luxe… le mode de vie de l’élite russe dans le collimateur des Occidentaux

Le second tableau – un portrait de Margarita Morozova du peintre Serov – restera en France "à la demande des autorités ukrainiennes. Il appartient au musée des Beaux-Arts de Dnipro [ou Dnipropetrovsk], dans l'est de l'Ukraine, et risquerait d'être endommagé.

Une troisième œuvre "détenue par une fondation privée, liée à un autre oligarque qui vient d'être ajouté sur la liste des personnalités visées par des mesures de gels, fait l'objet d'un examen par les services de l'État", a ajouté le ministère.

Il s'agit de la fondation privée Magma et de l'oligarque Viatcheslav Kantor, dont un tableau du peintre Serov représentant un parent de la famille Morozov, fait également partie de la collection, a-t-on appris de source proche du dossier. 

Interrogée par l'AFP, la Fondation Louis Vuitton a affirmé qu'elle "respecterait la décision du gouvernement".

Exposition à succès

Environ 200 œuvres de Van Gogh, Gauguin, Renoir, Cézanne, Matisse, Bonnard, Monet ou Manet ont été exposées depuis le 22 septembre à la Fondation Louis Vuitton, à l'ouest de Paris, aux côtés de peintres russes comme Golovine, Gontcharova, Korovine, Machkov, Malevitch, Melnikov, Répine, Serov...

Ces chefs-d'œuvre ont été réunis par les deux frères Mikhaïl et Ivan Morozov, industriels passionnés d'art moderne du tournant des XIXe et XXe siècles.

La plupart des œuvres doivent regagner leurs institutions d'origine, principalement le musée Pouchkine et la galerie Tretiakov à Moscou, ainsi que le musée de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg.

Même dans le cadre des sanctions européennes, les États membres de l'UE peuvent déroger à l'interdiction de transfert et d'exportation vers la Russie des œuvres d'art dès lors que ces œuvres ont été prêtées dans le cadre d'une coopération culturelle officielle avec la Russie, a précisé le ministère.

Interrogée à plusieurs reprises par l'AFP, la fondation Louis Vuitton n'a pas souhaité fournir plus de précisions quant au mode de transport pour des raisons de sécurité notamment.

L'exposition, prolongée jusqu'au 3 avril, alors qu'elle devait prendre fin le 22 février, a réuni plus d'un million de visiteurs et pourrait dépasser en termes de fréquentation celle d'un autre grand collectionneur russe, Sergueï Chtchoukine, qui avait attiré 1,29 million de visiteurs en 2016-2017 à la fondation privée. Un record pour une exposition d'art en France.

Les chiffres de fréquentation définitifs de l'exposition Morozov seront connus en début de semaine prochaine.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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La guerre en Ukraine bouleverse le monde de la culture

Valeurs Actuelles

No Borders : chaos à Briançon

Briançon, ville historique et bucolique, gorgée de soleil toute l’année, perchée à 1 326 mètres d’altitude, son décor de carte postale façonné par Vauban et son domaine skiable, Serre Chevalier, parmi les plus grands du pays… Comment ne pas succomber aux charmes de ce grand village, véritable havre de paix des Hautes-Alpes ? Depuis quelques années pourtant, Briançon et ses fortifications classées au patrimoine mondial de l’Unesco ont vu le ciel s’assombrir. La carte postale a pris l’eau, laissant place au chaos.

“Les remparts Vauban ont été tagués”

Dans la nuit du 23 au 24 novembre 2021, devant le domicile d’Arnaud Murgia, maire de la commune, une voiture s’embrase. Au petit matin, l’édile de Briançon constate qu’il s’agit de son véhicule. Si les conclusions de l’enquête n’ont pas encore été dévoilées, il n’y a guère de doute sur l’origine de cet acte de vandalisme.

Le réseau d’activistes No Borders est dans le viseur. Comme pour la collégiale, taguée il y a un peu plus d’un mois, comme pour le commissariat, régulièrement affublé d’“Acab” (All cops are bastards, en français “Tous les flics sont des salauds”), comme ce drapeau français, arraché du monument aux morts et brûlé au sol dans la nuit du 26 au 27 mars.

« Depuis plusieurs mois, des activistes se réclamant du mouvement No Borders dégradent la totalité de nos monuments historiques, se désole Arnaud Murgia. Un conseiller municipal a été agressé en pleine ville, les remparts Vauban ont été tagués, tout comme un télésiège de Serre Chevalier. »

Plaque tournante de l’immigration

Un contexte migratoire pesant qui a amené certains de ces extrémistes à poser leurs valises illégalement à Briançon, en squattant un bon nombre d’appartements. « Ils viennent d’Italie, d’Allemagne, des Pays-Bas, pour faire passer des migrants », nous révèle une source bien implantée dans le département et proche du dossier. Comme nous le rappelions le 18 mars dernier dans un article paru sur notre site, les Hautes-Alpes sont en effet victimes d’une immigration incontrôlée depuis quelques années. À quelques kilomètres de là, dans la commune de Montgenèvre, sur la frontière italienne, les associations Tous Migrants et Médecins sans frontières facilitent chaque jour le passage des clandestins.

“L’ombre de George Soros plane”

Samedi 12 mars, au soir, plus d’une cinquantaine de manifestants avaient même réussi à extirper des clandestins d’une fourgonnette de police lors d’une grande maraude solidaire. Selon cette même source, « l’ombre de George Soros plane dans le département » tant les montages fi nanciers et juridiques de ces mouvances « sont dignes d’entreprises multinationales ».

Des groupuscules qui nuisent à l’image d’un territoire peu habitué à l’insécurité. Interrogé, un commerçant briançonnais déplore cette situation. « Briançon était connu pour être la plus haute ville de France. Elle fait désormais la une des médias nationaux à cause des migrants qui affluent du monde entier en provenance d’Italie, souffle-t-il avant de reprendre, résigné, c’est une véritable catastrophe pour l’image de notre si belle commune. »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

La Grand’Combe, une mine de souvenirs dans l’écrin cévenol

Actu

Dans le nord du Gard, l’herbe a repoussé sur les puits et terrils de La Grand’Combe. Mais le site a conservé les traces de son passé minier. Le terrain privilégié d’une escapade nature à la découverte du patrimoine légué par les « gueules noires ».

Lea Desportes

Qui se souvient que les Cévennes étaient un pays minier ? Les charbonnages de la région comptent pourtant parmi les plus anciens de France : les premiers textes évoquant une exploitation minière remontent au XIIIe siècle. Au XIXe, l’industrie prend son essor avec la conquête des basses vallées. La création d’une ligne de chemin de fer qui relie Saint-Germain-des-Fossés, dans l’Allier, à Nîmes et donc au Rhône permet de désenclaver les gisements du bassin houiller d’Alès, dont celui de La Grand’Combe, à une quinzaine de kilomètres plus au nord. Ici, pas de coron, mais une ville-champignon. Sa devise : Mans negros, pan blan, « Mains noires, pain blanc ». L’ouvrier est pris en charge de la naissance à la mort. En témoigne l’imposante église Notre-Dame-de-l’Immaculée-Conception. L’alliance du patronat et de l’autel, et plus généralement le modèle paternaliste, prennent fin avec la Première Guerre mondiale. Le bassin devient une terre socialiste, puis communiste. Si l’édifice néogothique domine toujours de sa hauteur la mairie construite à ses côtés, la place centrale de la cité, sur laquelle s’élèvent les deux bâtiments, porte le nom de Jean-Jaurès.

Les puits ferment dans les années 1960 et 1970

À la sortie du second conflit mondial, la nationalisation regroupe l’ensemble des compagnies privées. Lors de la grande grève des mineurs de 1948, les gueules noires occupent le puits Ricard, le plus profond des Cévennes jusqu’à la mise en service de Destival (822 mètres) en 1950. Les affrontements avec les CRS sont violents et les grévistes délogés par des blindés. Les travailleurs sont embauchés en nombre et participent à l’effort national pour relancer une économie exsangue. L’activité se modernise et un record de production est atteint à la fin des années 1950. L’euphorie fait long feu. En 1963, autre temps fort de la lutte, la grève permet d’obtenir des avancées, mais elle n’empêche pas les puits de fermer les uns après les autres dans les années 1960 et 1970. Après quarante-trois ans de fonctionnement, l’activité dans le puits Ricard s’éteint en 1978. Il est classé monument historique trente ans plus tard.

Un patrimoine industriel et ouvrier

Si La Grand’Combe a tourné la page du charbon depuis longtemps, elle a su conserver et mettre en valeur ce patrimoine industriel et ouvrier. La Maison du mineur raconte les conditions de travail difficiles et dangereuses dans le fond. La visite (guidée sur demande) commence dans l’ancien bâtiment des douches, qui date de 1935. Jusqu’à 350 mineurs s’y lavaient, en file indienne pour pouvoir frotter le dos du voisin. Dans la « salle des pendus » dansent au plafond les paniers, casiers volants attribués à chaque ouvrier pour y ranger ses vêtements. La vaste salle présente des photos et des outils d’époque, grisoumètres, lampes, casques ou encore pioches. Le tour se poursuit à l’extérieur. Le chevalement du puits Ricard, spectaculaire enchevêtrement de poutres en métal et en béton, descendait les mineurs à 801 mètres sous terre et le minerai à la vitesse de 13 mètres par seconde. La salle des machines abrite le tambour sur lequel s’enroulaient les câbles de l’engin d’extraction, unique en Europe.

Des ateliers proposés aux enfants

Il faut souligner les efforts du lieu pour accueillir les familles. Des ateliers sont proposés aux enfants sur réservation et un jeu de pistes gratuit leur permet de repartir avec un petit cadeau. Des masques de réalité virtuelle offrent une excursion à 360 degrés pour découvrir la vue du haut du chevalement ou encore les galeries. Les images de ces dernières proviennent de la mine témoin d’Alès, qu’il est d’ailleurs possible de visiter pour un aperçu du fond.

Un bol d’air à travers les nombreux chemins de randonnée

Après cette plongée dans les entrailles de la terre, quoi de mieux qu’un bol d’air ? Entourée par une nature préservée et le parc national des Cévennes, La Grand’Combe est parcourue de très nombreux chemins de randonnée. Pour les plus pressés ou les moins sportifs, à 200 mètres de la Maison du mineur, le sentier du Puech, une boucle de 7 kilomètres, ne présente aucune difficulté. Au milieu de la bruyère et des pins maritimes, la piste empierrée traverse l’ancien plan incliné de la mine qui servait à transporter les poussières de charbon, qui étaient ensuite agglomérées en boulets et briquettes dans les usines de la ville. On passe devant la maison où logeait l’accrocheur de wagonnets, un des nombreux métiers du charbon. Dans le Sud aussi, dans les esprits comme dans les paysages, le passé minier n’est pas près de s’effacer.

Balade aux portes du parc naturel des Cévennes

  1.  Le circuit du sentier du Puech permet de découvrir quelques vestiges de l’histoire minière de la ville. Point de départ, le parking de santé de l’Arboux.
  2.  À voir aussi, l’église néogothique Notre-Dame-de-l’Immaculée-Conception, construite par la Compagnie des mines et inaugurée en 1864.
  3.  N’hésitez pas à faire une pointe jusqu’à la Maison du mineur où restent le chevalement du puits Ricard, fermé en 1978, et le tambour de la machine d’extraction, tous les deux classés monuments historiques. La visite guidée dure 1 h 30. Vallée Ricard, rue Victor-Fumat, 30110 La Grand’Combe.
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Le Figaro

Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

Alexis FeertchakService Infographie

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 44e jour de l'invasion, la carte de l'offensive russe est profondément transformée avec le retrait russe au nord du pays.

Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées chaque jour.

La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle délimitait une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts au Nord, au Sud et à l'Est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté Kiev au Nord et se concentrent dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par des séparatistes depuis 2014 et où se concentrent les principaux combats actuellement. Au Sud, la ligne de front est immobilisée.

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Malgré cette réorientation, les Russes restent engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945», comme le rappelait l'historien militaire Michel Goya, par ailleurs ancien colonel des troupes de marine, dès les premiers jours du conflit. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). La carte suivante montre l'évolution de la ligne de front et les différentes zones sous contrôle russe ou ukrainien.

Moscou n'aura donc pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni renverser le gouvernement. Les combats, qui s'annoncent longs sauf percée diplomatique majeure à ce stade improbable, se déroulent désormais largement en milieu urbain, ce qui entraîne des affrontements meurtriers, y compris pour les civils.

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Depuis le 24 février, les Ukrainiens montrent une résistance farouche. Les Russes ne contrôlent qu'une grande ville - Kherson -, pourraient par ailleurs conquérir le port stratégique de Marioupol dans les prochains jours, mais ont largement abandonné leur politique de siège aux abords de Tchernihiv, Kharkiv ou Kiev. Ce retrait russe partiel montre que Moscou n'est pas en mesure de réaliser une poussée sur toute la ligne de front : un «effondrement brutal» des forces ukrainiennes, évoqué il y a quinze jours par le chef d'état-major français, le général Burkhard, est à ce stade improbable, en revanche un enlisement des forces russes est loin d'être certain dans la mesure où les Russes concentrent désormais leur effort dans le Donbass. En revanche, l'idée que l'on s'approche du «point culminant» de la guerre - ce qui ne signifie pas pour autant la fin du conflit - est avancée par plusieurs analystes, notamment dans une récente note de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).

Passons en revue les fronts.

À l'Est, avancée russe dans le Donbass

À l'est du pays, les forces russes maintiennent une pression aux abords de Kharkiv - deuxième plus grande ville d'Ukraine avec 1,5 million d'habitants - et de Soumy, mais ont interrompu leur tentative d'encerclement, qui était pour eux hors de portée.

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Le front de l'Est est malgré tout le plus stratégique puisque c'est là qu'a lieu la principale offensive, dans le Donbass, les séparatistes ne contrôlant à ce jour que 40% de l'oblast de Donetsk et 90% de celui de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses dans cette région où seraient concentrées environ 40% de l'ensemble des forces de Kiev avec des fortifications établies depuis 2014, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud.

Au Nord, cette tenaille s'est particulièrement resserrée ces derniers jours avec la prise de la ville d'Izyoum. Mais les Russes avancent par ailleurs lentement dans cette zone fortement urbanisée - avec notamment les localités de Sievierodonetsk et Lisichansk - qui rend structurellement la tâche de l'attaquant plus difficile.

En ligne de mire aussi, cette fois dans le sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Les Russes l'ont encerclé depuis le 1er mars et sont désormais à l'intérieur de la ville. Le 24 mars, ils auraient même pris la mairie, selon les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov, atout essentiel du Kremlin, face aux combattants ukrainiens du bataillon ultranationaliste Azov désormais retranchés dans plusieurs quartiers de la ville. Des couloirs humanitaires ont été mis en place afin d'évacuer la population, mais Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.

Au Sud, percée interrompue autour du Dniepr

La bataille de Marioupol ne se joue pas seulement sur le front de l'Est. L'encerclement n'aurait pas été possible si, sur le front du Sud, l'armée russe n'avait pas avancé depuis la Crimée dans le but de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes du Donbass. Avant d'atteindre le verrou de Marioupol, les Russes ont conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le 27.

Le front au Sud a donc comme objectif probable le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, voire une remontée vers le Nord sont d'autres cibles potentielles, même si la ligne de front s'est là aussi stabilisée, avec même des contre-attaques ukrainiennes aujourd'hui interrompues.

Depuis la Crimée, les forces russes ont très rapidement poussé vers le Nord-Ouest dans les premiers jours de l'invasion. Dès le 2 mars, elles ont conquis la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant sur l'autre rive, et s'est approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, mais que les Russes n'ont pas réussi à encercler. Des troupes avancées, mais qui ont été repoussées ces deux dernières semaines, ont même poussé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» était craint, mais il est plus qu'improbable à ce stade sans avancée terrestre en parallèle. Si les Ukrainiens perdaient cette ville fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait privée de tout accès à la mer. On en est loin. Les Russes sont aujourd'hui sur la défensive et retranchés à Kherson.

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Depuis la Crimée, les troupes russes ont également percé vers le Nord avec la prise de contrôle le 3 mars de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, située le long du Dniepr au sud de la grande ville de Zaporijié qui pourrait être à l'avenir un prochain objectif russe. Dans la même direction mais de l'autre côté du fleuve, les Russes ne sont certes plus loin de Kryvyï Rih, mais manquent de combattants pour avancer plus loin car leurs troupes sont largement fixées dans le Donbass, priorité du moment. Une victoire dans cette partie orientale de l'Ukraine pourrait leur permettre de redéployer des forces vers l'Ouest ou vers le Nord, mais un tel mouvement est improbable à court terme car la bataille du Donbass s'annonce longue.

Au Nord, la fin de la bataille de Kiev

Le principal retournement de ces derniers jours est la fin - au moins temporaire - de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés dans les premiers jours d'avril alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique - et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes : il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler. Même s'ils n'ont pas formellement été battus - puisqu'ils se sont retirés de la région - cela sonne comme une défaite pour le Kremlin puisque, depuis le 24 février, en termes d'ampleur des déploiements, le front du Nord apparaissait comme le plus stratégique.

La réorientation vers le Donbass apparaît donc comme une révision à la baisse des objectifs russes. L'idée soutenue par Moscou selon laquelle l'opération vers Kiev était en fait secondaire et visait à y fixer les forces ukrainiennes ne semble guère crédible au regard du dispositif militaire engagé au départ de l'invasion. Vers Kiev, trois percées étaient observables. Pour les deux premières, les forces russes ont été engagées depuis le territoire biélorusse en suivant les rives du Dniepr des deux côtés. Les Russes sont ainsi arrivés jusqu'à l'ouest de la capitale avec des combats particulièrement violents à Irpin et Boutcha, localité marquée par la découverte de corps de civils abattus par balles ; ils sont également arrivés à l'est de Kiev, au niveau de Brovary. Cette percée passait en amont par la grande ville de Tchernihiv que les Russes n'ont pas réussi à prendre ni à encercler complètement. Enfin, la troisième percée venait directement du front de l'Est - depuis le territoire russe et non biélorusse - avec l'encerclement de la ville de Konotop. Dans ces trois directions convergeant vers la capitale, les Russes se sont entièrement retirés.

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Quant au plan initial russe, une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement, il a échoué. Le premier jour de l'opération, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale. Sauf que les Ukrainiens ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.

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Echec de la stratégie russe ?

La stratégie russe en Ukraine a subi un revers. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass. Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche était trop haute.

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Faute de manœuvres, le risque pour Moscou était que son invasion s'enlise et se transforme en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, les Russes ont levé les principaux sièges et se reconcentrent dans le Donbass. Mais, à Donetsk et Lougansk, «les Ukrainiens résistent par une manœuvre de freinage fondée sur des bastions urbains. Le coût en pertes et en temps pour s'emparer de chaque kilomètre est très élevé pour les Russes», commentait récemment Michel Goya. La réorientation de la campagne russe est donc loin d'être gagnée d'autant que, si les forces russes présentes au Nord vont pouvoir être redéployées dans le Donbass, c'est aussi le cas des troupes ukrainiennes.

Un recours croissant à l'artillerie

Depuis le début de l'invasion, les experts militaires ont noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à cette résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.

Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue. Depuis début mars, conformément à la doctrine soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front, notamment autour des principales villes assiégées ou en passe de l'être.

De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, et même de TOS-1 utilisant des projectiles thermobariques aux effets particulièrement dévastateurs. L'emploi de chasseurs-bombardiers Soukhoï, au départ limité, monte également en puissance.

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Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré plus de 1000, selon Washington. «Les deux tiers du stock ont déjà été consommés», estime Michel Goya. Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal. Ce tir d'une arme dite «stratégique» représente surtout un message adressé aux Occidentaux et fait partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.

Une forte résistance ukrainienne

Du côté des Ukrainiens, leur équipement, largement d'origine soviétique, est assez similaire à celui utilisé par les Russes, mais ils peuvent par ailleurs s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014, notamment des missiles anti-chars Javelin ou des missiles anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. Les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont d'ailleurs équipées de cages «anti-Javelin», mais leur efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent : plusieurs centaines d'entre eux auraient été détruits ou capturés.

Les Ukrainiens disposent aussi de drones turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh. Plusieurs convois russes ont été détruits, y compris des systèmes anti-aériens qui n'ont pas pu réagir. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, plusieurs chasseurs et hélicoptères russes ayant été abattus ces dernières semaines.

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La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens.

Une victoire russe toujours possible ?

Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.

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Quid de la suite ? «Nous avions une puissance nucléaire face à une puissance non nucléaire et le rapport de force, sur le papier, penchait clairement en faveur des Russes. C'est pourquoi les observateurs pensaient initialement à un conflit dissymétrique. Or, le déroulement des combats nous amène à penser que nous faisons face désormais à un conflit symétrique», analyse sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), qui observe que «les forces russes sont essoufflées et manquent de masse, ce qui était initialement leur qualité supposée».

La principale interrogation est désormais le sort du Donbass : les Russes parviendront-ils à défaire les Ukrainiens lors d'une bataille décisive ? Et la guerre va-t-elle se limiter désormais aux deux oblasts de Donetsk et Lougansk ? Ou Moscou pourrait-il reprendre l'offensive vers l'Ouest pour conquérir les bords de la mer Noire et priver l'Ukraine d'un accès la mer ? Il est trop tôt pour le dire.

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Au fond, pour les Russes, une victoire militaire, mais géographiquement localisée, est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? C'est tout l'enjeu, aussi, des négociations qui ne devraient pas avancer substantiellement dans les semaines à venir. «Il leur faut obtenir des résultats minimaux. [Mais] les deux parties ont des espoirs d'avancée militaire dans les jours ou semaines à venir. La fenêtre de négociation vient donc de se refermer. Surtout, plus la guerre dure, moins l'une ou l'autre partie sera prête (sauf écroulement local) à abandonner la partie», analyse Olivier Kempf, qui prédit : «La guerre durera donc encore longtemps. Et même si l'Ukraine gagne, elle sortira très durement affectée de cette guerre».

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Désir de sensationnel

L’autre jour, je fus convié par l’institutrice de mon fils aîné à intervenir dans sa classe, pour expliquer le métier de journaliste. Même si je n’ai pas poussé la coquetterie jusqu’à enfiler une veste multipoche, moi dont l’intense activité de terrain se déroule essentiellement en open space, me voilà néanmoins debout dans cette pièce encombrée de posters et de fiches mémo, venu incarner la quintessence de la profession. Inutile de dire que je suis un peu stressé. Avant de venir, j’ai effectué un rapide passage sur le site Wikipédia, histoire de vérifier quel était le fondement de mon sacerdoce : « Le journalisme est l’activité qui consiste à recueillir, vérifier et éventuellement commenter des faits pour les porter à l’attention du public dans les médias en respectant une même déontologie du journalisme. »

La déontologie ? L’intérêt de la médiation ? En réalité, les premières questions portent surtout sur les aspects pragmatiques de la profession. J’y perçois une forme de bon sens tout à fait louable : si l’on veut s’orienter vers une filière, mieux vaut en connaître les arrière-cuisines : « Monsieur, combien vous gagnez ? », « Quand vous partez en reportage, est-ce que c’est vous qui payez vos billets ? », « Vous avez déjà rencontré des stars ? », « Et des sportifs ? », « Est-ce qu’il y a des journalistes spécialisés dans la météo ? », « Quels sont vos horaires de travail ? », « Est-ce que vous avez déjà croisé des reporters de TF1 ? », « Vous êtes passé à la télé ? », « On vous laisse le temps de vous reposer ? », « Est-ce qu’on vous invite pour des voyages ? », etc. Les questions sont tellement hétéroclites que j’ai presque le sentiment de passer le test de Voight-Kampff, celui qu’utilise Harrison Ford dans Blade Runner pour débusquer les « réplicants », ces robots humanoïdes dénués d’empathie.

Comme la classe a activement travaillé sur les « fake news » durant les semaines précédentes, un autre volet de questions porte sur la fiabilité de l’information. « Quand quelqu’un est mort, comment peut-on vérifier qu’il est vraiment mort ? », me demande un élève. Tout cela permet d’aborder la question des sources officielles, d’évoquer l’existence de l’Agence France-Presse, de parler du travail des collègues des Décodeurs, d’apprendre aux enfants que beaucoup de nécrologies sont préparées à l’avance (moue horrifiée de la maîtresse). Face à moi, dans le coin droit de la classe, une petite fille ne cesse de lever le doigt pour me reposer toujours la même question : « Monsieur, comment est-ce que l’on reconnaît une “fake news” ? »

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  • Boris Johnson, qui a marché samedi dans les rues de Kiev au côté de Volodymyr Zelensky à l’occasion d’une visite surprise, s’est engagé à fournir à l’Ukraine des véhicules blindés et des missiles antinavires. Il a rendu hommage à l’armée ukrainienne pour « le plus grand fait d’armes du XXIe siècle » qui a permis de défendre Kiev et de mettre en échec « les desseins monstrueux de Poutine ».
  • 4 532 personnes ont été évacuées samedi en Ukraine par les dix couloirs humanitaires mis en place pour permettre le départ de civils de plusieurs villes de l’Est et du Sud, où se concentrent les opérations militaires russes, a annoncé le chef de cabinet adjoint de la présidence, Kirill Timoshenko. Vendredi, 6 665 personnes avaient pu fuir les combats.
  • Cinq personnes ont été tuées et cinq autres blessées samedi dans des bombardements russes dans l’est de l’Ukraine qui s’attend à une offensive russe majeure dans cette partie du territoire, a fait savoir, dans la soirée, le gouverneur de l’oblast de Donetsk, Pavlo Kyrylenko, sur Telegram.
  • Au moins 52 personnes, dont cinq enfants, ont été tuées, vendredi 8 avril, lors d’une frappe de missile sur la gare de Kramatorsk, dans l’est de l’Ukraine. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui a dénoncé un « crime de guerre », demande « une réponse mondiale ferme ». Moscou a démenti être responsable de l’attaque.
  • L’Ukraine a annoncé samedi avoir procédé à un nouvel échange de prisonniers avec la Russie depuis le début de l’invasion russe, permettant la libération de 12 soldats et 14 civils ukrainiens.
  • Un couvre-feu est en vigueur depuis samedi soir et jusqu’à lundi matin à Odessa, le grand port ukrainien placé dans l’ouest du pays, au bord de la mer Noire, face à la « menace » de frappes de missiles, ont annoncé les autorités locales.
  • Une collecte internationale de fonds a permis de réunir 10,1 milliards d’euros destinés à soutenir l’Ukraine, a annoncé samedi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. La campagne Stand Up for Ukraine, organisée par l’Union européenne, le premier ministre canadien, Justin Trudeau, et l’organisation internationale Global Citizen, visait à collecter des fonds pour les déplacés et réfugiés ukrainiens.
  • Plus de 4,4 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis le début de l’invasion de leur pays par la Russie, le 24 février, selon les chiffres du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR). L’ONU estime, par ailleurs, à 7,1 millions le nombre de déplacés à l’intérieur du pays.
  • Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme fait état, le 9 avril, de 4 149 victimes civiles en Ukraine, dont 1 766 tués, précisant que « les chiffres réels sont considérablement plus élevés, étant donné que la réception d’informations en provenance de certains endroits où se déroulent des hostilités intenses a été retardée, et que de nombreux rapports doivent encore être corroborés », notamment à Marioupol.

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L'Humanité

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droit du travail
France24 - Monde

Boris Johnson promet à l'Ukraine des blindés et des missiles antinavires

Publié le : 09/04/2022 - 06:55Modifié le : 09/04/2022 - 21:52

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Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, en visite surprise samedi à Kiev, s'est engagé à fournir à l'Ukraine des véhicules blindés et des missiles antinavires. Au lendemain d'une frappe de missile sur la gare de Kramatorsk, dans l’est de l’Ukraine, qui a fait au moins 52 morts, dont cinq enfants, le président ukrainien exhorte les dirigeants internationaux à apporter une "réponse mondiale ferme". De son côté, la Russie nie toute responsabilité dans l'attaque.

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  •  21 h 40 : cinq civils tués dans des bombardements dans l'est selon les autorités ukrainiennes

Cinq personnes ont été tuées et cinq autres blessées samedi dans des bombardements russes dans l'est de l'Ukraine, qui s'attend à une offensive russe majeure dans ce territoire, a indiqué dans la soirée le gouverneur régional sur Telegram. 

"Aujourd'hui, cinq personnes sont mortes à la suite des frappes russes dans la région de Donetsk. […] Cinq autres personnes ont été blessées", a déclaré Pavlo Kyrylenko, chef de l'administration militaire régionale de Donetsk. 

  • 19 h 46 : l'Ukraine annonce un nouvel échange de prisonniers avec la Russie

L'Ukraine a annoncé avoir procédé à un "troisième échange" de prisonniers avec la Russie depuis le début de l'invasion russe, permettant la libération de 12 soldats et 14 civils ukrainiens.

"Sur ordre du président Volodymyr Zelensky, un troisième échange de prisonniers a eu lieu aujourd'hui. Douze de nos militaires, dont une femme officier rentrent chez eux. Nous avons également permis la libération de 14 civils, dont 9 femmes, soit au total 26 personnes", a écrit sur Telegram la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk.

  • 19 h 37 : d'autres pays doivent "suivre l'exemple" de Londres affirme Volodymyr Zelensky

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé les pays occidentaux à "suivre l'exemple" du Royaume-Uni quant au soutien militaire à l'Ukraine et aux sanctions contre la Russie

"D'autres États démocratiques occidentaux doivent suivre l'exemple du Royaume-Uni", a-t-il déclaré aux côtés du Premier ministre britannique, Boris Johnson, qui s'est engagé à fournir à Kiev des véhicules blindés et des missiles antinavires. 

"Il est temps d'imposer un embargo total sur les hydrocarbures russes, d'augmenter les livraisons d'armes à nous", a-t-il poursuivi. 

  • 18 h 43 : Boris Johnson offre à l'Ukraine des blindés et des missiles antinavires 

Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, en visite samedi à Kiev, s'est engagé à fournir à l'Ukraine des véhicules blindés et des missiles antinavires, en rendant hommage à l'armée ukrainienne pour "le plus grand fait d'armes du XXIe siècle".

"C'est grâce au leadership inébranlable du président Zelensky et à l'héroïsme invincible et au courage du peuple ukrainien que les desseins monstrueux de [Vladimir] Poutine sont déjoués", a déclaré Boris Johnson après sa rencontre avec Volodymyr Zelensky, selon un communiqué de ses services.

  • 16 h 35 : plus de 10 milliards d'euros réunis pour l'Ukraine lors d'une collecte internationale

Une collecte internationale de fonds a permis de réunir 10,1 milliards d'euros destinés à soutenir l'Ukraine envahie par l'armée russe, a annoncé samedi lors d'une collecte de fonds à Varsovie la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

"Le monde a finalement promis 9,1 milliards d'euros dans le cadre de la campagne [Stand up for Ukraine] […] En outre, la Commission, en collaboration avec la BERD, ajoute 1 milliard supplémentaire pour les personnes déplacées en Ukraine. C'est fantastique. Donc 10,1 milliards d'euros", a déclaré Ursula von der Leyen.

  • 16 h 14 : Boris Johnson est à Kiev pour rencontrer Zelensky 

Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a entamé samedi une visite surprise à Kiev par un entretien en tête-à-tête avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a annoncé Andriï Sybyga, chef adjoint de la présidence ukrainienne. 

"La Grande-Bretagne est le leader dans le soutien militaire de l'Ukraine, leader de la coalition antiguerre, leader des sanctions contre l'agresseur russe", écrit Andrïi Sybyga sur Facebook en postant une photo montrant les deux dirigeants en train de discuter. Boris Johnson est le premier leader du G7 à se rendre en Ukraine depuis le début de l'invasion russe, le 24 février.

Boris Johnson s'est rendu en Ukraine "pour rencontrer le président Zelensky en personne, dans un geste de solidarité avec le peuple ukrainien" et doit y "présenter un nouvel ensemble d'aide financière et militaire", a indiqué un porte-parole des services du Premier ministre britannique.

Today I met my friend President @ZelenskyyUa in Kyiv as a show of our unwavering support for the people of Ukraine.We're setting out a new package of financial & military aid which is a testament of our commitment to his country's struggle against Russia’s barbaric campaign. pic.twitter.com/KNY0Nm6NQ3

April 9, 2022
  • 14 h 42 : l'Ukraine est "toujours prête" à des pourparlers avec la Russie assure Volodymyr Zelensky

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a réaffirmé samedi sa volonté de négocier avec la Russie pour mettre fin aux combats. 

"Nous sommes prêts à nous battre et à chercher parallèlement des voies diplomatiques pour arrêter cette guerre. Pour l'instant, nous envisageons parallèlement un dialogue", a assuré le président ukrainien au cours d'une conférence de presse avec le chancelier autrichien, Karl Nehammer, en visite à Kiev et à Boutcha, au nord-ouest de la capitale ukrainienne, devenue un symbole des atrocités de l'invasion russe

  • 12 h 55 : plus de 4,4 millions de réfugiés, un record depuis la Deuxième guerre mondiale

Plus de 4,4 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis l'invasion ordonnée par le président russe, Vladimir Poutine, le 24 février, selon les chiffres du Haut commissariat aux réfugiés (HCR). Le HCR recensait exactement 4 441 663 réfugiés ukrainiens samedi. Ce sont 59 347 de plus que lors du précédent pointage vendredi.

Quelque 90 % de ceux qui ont fui l'Ukraine sont des femmes et des enfants, les autorités ukrainiennes n'autorisant pas le départ des hommes en âge de porter les armes. L'Europe n'a pas connu un tel flot de réfugiés depuis la Deuxième guerre mondiale.

  • 11 h 55 : Moscou accuse YouTube d'avoir bloqué le compte de la chaîne parlementaire russe

Des responsable russes ont accusé YouTube, propriété du géant américain Google, d'avoir suspendu le compte de la chaîne parlementaire russe, promettant des représailles qui font craindre un blocage du service en Russie.

Le président de la Douma, Viatcheslav Volodine, a affirmé que la chaîne YouTube de la chambre basse du Parlement russe, "Douma-TV", avait été bloquée, dénonçant une mesure de Washington violant "les droits" des Russes.

  • 11 h 44 : deux tableaux, dont celui d'un oligarque russe, bloqués par la France

Deux tableaux de la collection Morozov, dont celui d'un oligarque russe et un autre appartenant à un musée ukrainien, exposés à la Fondation Vuitton à Paris depuis septembre, vont "rester en France", a annoncé à l'AFP le ministère de la Culture.

Le premier tableau "restera en France tant que son propriétaire, un oligarque russe, demeurera visé par une mesure de gel d'avoirs", a indiqué le ministère, sans donner le nom du propriétaire, tandis que le second, appartenant au musée des Beaux-Arts de Dnipropetrovsk en Ukraine, restera "jusqu'à ce que la situation du pays permette son retour en sécurité".

  • 11 h 13 : l'armée russe détruit un dépôt de munitions sur une base ukrainienne (Interfax)

Les forces russes ont détruit un dépôt de munitions sur la base aérienne de Myrhorod dans le centre de l'Ukraine, a rapporté l'agence de presse Interfax, qui cite le ministère russe de la Défense. Un avion de chasse MiG-29 et un hélicoptère Mi-8 de l'armée de l'air ukrainienne ont également été détruits lors de l'attaque de la base située de la région de Poltava, a déclaré le porte-parole du ministère russe de la Défense.

  • 10 h 37 : le gouverneur de Louhansk réclame plus d'évacuations de civils

Le gouverneur de Louhansk a demandé que davantage de civils soient évacués de la région de l'est de l'Ukraine où les bombardements se sont intensifiés ces derniers jours et où l'armée russe renforce ses troupes.

S'exprimant à la télévision, Serhiy Gaidai a indiqué que 30 % des habitants se trouvaient encore sur place dans la région et qu'ils avaient été prié d'évacuer.

  • 9 h 03 : l'Allemagne renforce son infrastructure d'abris souterrains

L'Allemagne a commencé à travailler à un renforcement de ses abris souterrains et à la constitution de stocks de crise en cas de guerre, rapporte samedi le journal Welt am Sonntag, qui cite le ministre allemand de l'Intérieur.

  • 7 h 26 : "un missile Tochka-U a semble-t-il frappé la gare de Kramatorsk"

"Plusieurs milliers de personnes – on parle de 4 000 –, attendaient leur train dans la gare de Kramatorsk, suite à une consigne d'évacuation délivrée par les autorités nationales", explique Roméo Langlois, envoyé spécial à Kharkiv qui revient sur les circonstances de l'attaque meurtrière de Kramatorsk.

  • 04 h : Volodymyr Zelensky demande "une réponse mondiale ferme" après le massacre de Kramatorsk

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a demandé "une réponse mondiale ferme" après le bombardement meurtrier d'une gare dans l'est de l'Ukraine, à Kramatorsk, où des civils étaient rassemblés pour fuir la région, par crainte d'une offensive russe, un massacre qui a suscité une vive indignation occidentale.

"C'est un autre crime de guerre de la Russie pour lequel chacun parmi ceux impliqués sera tenu responsable", a déclaré le président Zelensky dans un message vidéo, évoquant la frappe de missile qui a tué vendredi 52 personnes, dont 5 enfants, selon un dernier bilan des autorités locales.

Le président américain, Joe Biden, a dénoncé une "horrible atrocité" commise par Moscou, et la diplomatie française un "crime contre l'humanité".

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En Ukraine, un missile russe frappe la gare de Kramatorsk tuant au moins 52 civils

LE FIL DU 8 AVRIL

"La Russie va sombrer dans la décomposition", affirme Ursula von der Leyen à Boutcha

En direct : des dizaines de civils fuyant l'est de l'Ukraine tués dans l'attaque d'une gare

Le Monde

Election présidentielle 2022 : la participation au premier tour s’établit à 65 % à 17 heures, toujours en baisse par rapport à 2017

Cette participation est, en revanche, plus élevée de 6,5 points qu’en 2002 (58,45 %), année record concernant l’abstention à un premier tour d’élection présidentielle.

L’abstention risque-t-elle d’être importante ce dimanche 10 avril ? Si elle ne battra sûrement pas le triste record de 2002, elle sera à des niveaux élevés. A 17 heures, la participation au premier tour s’établissait à 65 %, en baisse de 4,4 points par rapport à 2017. Il y a cinq ans, il était de 69,42 %, à la même heure.

Au premier tour de l’élection présidentielle de 2012, il était de 70,59 % à la même heure et, en 2007, ce taux s’élevait à 73,63 %.

Cette participation est, en revanche, plus élevée de 6,5 points qu’en 2002 (58,45 %), année record quant à l’abstention à un premier tour d’élection présidentielle.

Election présidentielle 2022 en direct : Emmanuel Macron en tête (28,5 %) devant Marine Le Pen (23,6 %) et Jean-Luc Mélenchon (20,1 %)

Les départements franciliens et la Corse mobilisent peu

Les cinq départements qui ont le plus voté à 17 heures sont la Dordogne (75,26 %), l’Aveyron (73,93 %), le Gers (73,71 %), la Haute-Loire (73,53 %) et les Pyrénées-Atlantiques (72,78 %).

Les cinq départements qui se sont le moins mobilisés à 17 heures sont la Haute-Corse (51,23 %), la Seine-Saint-Denis (51,71 %), Paris (52,17 %), l’Essonne (56,19 %) et la Corse-du-Sud (58,48 %).

Aussi, la participation au premier tour de l’élection présidentielle dimanche s’établissait à 25,48 % à 12 heures, soit trois points de moins qu’en 2017 (28,54 %) et qu’en 2012 (28,3 %), selon les chiffres du ministère de l’intérieur. La participation à 12 heures était toutefois plus élevée de quatre points que le 21 avril 2002 (21,39 %).

Le Monde et AFP

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France24 - Monde

Sri Lanka : manifestation massive à Colombo contre le président Rajapaksa

Publié le : 09/04/2022 - 14:11

FRANCE 24 Suivre

Le Sri Lanka, en proie à une crise économique sans précédent, fait face à une vague de mécontentement général. Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi à Colombo contre le président du Sri Lanka, Gotabaya Rajapaksa, qu'ils tiennent pour responsable de la situation chaotique du pays.

Ils veulent en finir avec le président. Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi 9 avril à Colombo contre Gotabaya Rajapaksa, accusé d'être responsable d'une crise économique sans précédent, même le patronat exprimant désormais son profond mécontentement.

Répondant à des appels sur les réseaux sociaux, les protestataires ont parcouru la promenade du front de mer du quartier de Galle Face, dans le centre de Colombo, en brandissant des drapeaux sri-lankais et des pancartes réclamant le départ du chef de l'État.

Il s'agissait de la manifestation de loin la plus massive à avoir lieu depuis le début du mouvement de protestation, selon des journalistes de l'AFP ayant couvert l'ensemble du mouvement de contestation.

🇱🇰 « Une tempête parfaite. Un naufrage, total et prévisible. Le Sri Lanka, la perle de l’océan Indien, aux atouts considérables, est un pays en faillite »Le Sri Lanka, une île à la dérive – via @lemondefr@sophielandrinhttps://t.co/EZnC9ABiJ1

April 9, 2022

"Tous des difficultés pour vivre"

Le défilé s'est déroulé pacifiquement, mais les forces anti-émeutes, équipées de canons à eau et de gaz lacrymogènes, ont pris position devant le siège de la présidence, située sur le parcours de la manifestation.

"Nous avons tous des difficultés pour vivre. Le gouvernement doit partir et laisser une personne capable diriger le pays", a lancé un vieil homme dans la foule.

Les Églises anglicane et catholique du Sri Lanka avaient elles aussi appelé à manifester.

Le cardinal Malcolm Ranjith, le chef des catholiques du pays, a lui-même pris la tête d'un cortège à Negombo, dans la banlieue nord de Colombo. "Tout le monde doit descendre dans la rue jusqu'à ce que le gouvernement parte. Ces dirigeants doivent partir. Vous devez partir. Vous avez détruit ce pays !", a-t-il lancé.

Le patronat, qui avait pourtant soutenu M. Rajapaksa lors de ses campagnes électorales, s'est joint au mécontentement général.

Crise économique

Dans un communiqué conjoint, 23 fédérations industrielles, représentant une grande partie du secteur privé sri-lankais, ont appelé à un changement de gouvernement, estimant que des millions d'emplois étaient menacés par la crise.

"L'actuelle impasse politique et économique ne saurait durer plus longtemps. Nous avons besoin d'un gouvernement intérimaire d'ici une semaine au plus tard", a déclaré Rohan Masakorala, chef de la puissante association de l'industrie du caoutchouc.

Le Sri Lanka, un pays de 22 millions d'habitants, traverse une profonde crise économique, marquée par des pénuries d'aliments et de carburants, des coupures d'électricité, une inflation galopante et une dette abyssale.

Samedi, la plupart des stations-service du pays étaient à court d'essence, et les rares restées ouvertes étaient prises d'assaut. À Panadura, dans la banlieue de Colombo, certains automobilistes faisaient la queue depuis cinq jours, selon les médias locaux.

Cette crise, due à la pandémie de Covid-19 qui a privé le pays de sa manne touristique, a été aggravée par une série de mauvaises décisions politiques, selon les économistes.

"Limiter les dégâts"

Jeudi, un nouveau gouverneur de la Banque centrale, Nandalal Weerasinghe, a été nommé. Dans la foulée, l'institution monétaire a porté le taux d'emprunt de référence à 14,5 % – soit une hausse record de 7 points – dans le but de "stabiliser" la roupie, qui a perdu plus de 35 % de sa valeur en un mois.

"Nous essayons de limiter les dégâts", a commenté Nandalal Weerasinghe vendredi lors de sa toute première première conférence de presse.

"Nous n'aurions pas été obligés de faire une hausse aussi brutale si les taux avaient été relevés progressivement sur une période longue", a-t-il souligné, en s'engageant à relâcher les contrôles introduits pas son prédécesseur sur les marchés des devises.

Son prédécesseur, Ajith Cabraal, est visé par une plainte le tenant pour responsable de la crise. Il s'est fait confisquer son passeport et doit comparaître devant un tribunal le 18 avril.

Le gouvernement a reconnu qu'il s'agissait de la pire crise économique depuis l'indépendance en 1948 et a demandé l'aide du Fonds monétaire international (FMI), mais les négociations pourraient durer jusqu'à la fin de l'année.

Avec AFP

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Au Sri Lanka, le gouvernement démissionne en bloc après l'échec du couvre-feu

Sri Lanka : l'opposition défie le couvre-feu, les réseaux sociaux inaccessibles

En pleine crise au Sri Lanka, le président tend la main à l'opposition

L'Humanité

Remplacer la viande par des pois… chiche ?

Actu

Bon à rien dans la tête, le pois chiche a tout bon dans l’assiette. Prisée pour ses vertus environnementales et ses qualités nutritionnelles, cette légumineuse sans défaut voit sa culture s’étendre en France.

Lea Desportes

Longtemps cantonné au couscoussier, le pois chiche est de plus en plus apprécié des Français. Certes, il ne pèse pas lourd dans notre alimentation : en 2018, seuls 3 % des ménages en achetaient au moins une fois dans l’année (étude France AgriMer). Mais la tendance semble bien là. Près d’un consommateur sur deux déclare manger régulièrement des légumineuses (­Crédoc, chiffres 2021), dont 18 % plus d’une fois par ­semaine, la fréquence préconisée par Santé ­publique France. Car ces plantes cultivées pour leurs graines, parmi lesquelles les lentilles ou les haricots secs, sont sources de protéines ­végétales de qualité. Le pois chiche, qui en contient entre 17 % et 23 %, ­représente un excellent substitut aux protéines animales. Un atout de taille pour les ­végétariens et la population désireuse de réduire sa consommation de viande. Pauvre en matières grasses et sans cholestérol, il est aussi riche en fibres, en fer, en ­magnésium et en vitamine B9.

À ces vertus nutritionnelles, il faut ajouter des avantages agronomiques. Plante rustique, peu gourmande en eau et en ­engrais, elle s’adapte aux conséquences du changement climatique. Elle est même bénéfique pour l’environnement : en captant l’azote de l’air pour la restituer aux sols, elle agit comme un véritable engrais vert, au service de sa propre croissance et de celle des cultures suivantes.

Un plat du pauvre à la table des grands chefs

Planter des pois chiches en rotation, par exemple avec des céréales, permet d’augmenter les rendements naturellement. Rien d’étonnant alors que les surfaces en France, environ 23 500 hectares en 2021, ont été quasiment multipliées par trois en dix ans (données de Terres Univia­, l’interprofession des huiles et protéines végétales).

Originaire du Proche-Orient, le pois chiche est un familier des recettes orientales et méditerranéennes. Arrivé en Inde il y a deux siècles seulement, il occupe une place de choix dans la cuisine de ce pays qui est devenu le premier producteur au monde. Dans l’Hexagone, où sa présence est très ancienne, le bassin de production se trouve dans le Sud-Ouest et le Sud-Est, où l’on se régale de préparations traditionnelles à base de farine de pois chiche, comme la socca niçoise ou la panisse marseillaise. Elles servaient de casse-croûte aux travailleurs ou de repas du pauvre en raison de leur prix modeste.

Aujourd’hui, la petite graine s’invite à la table des grands chefs. Au four, en salade accompagné de coriandre et de cumin, dans des spaghettis avec de l’ail et du citron ou mixé en purée pour remplacer la farine de blé dans un gâteau, le pois chiche se cuisine de l’apéro au dessert. Une chose est sûre : économique, bon pour la santé, il y a de quoi en faire tout un plat.

 

 

 

 Le houmous

Ingrédients pour 4 personnes : 125 g de pois chiches secs ou 300 g de pois chiches bio en bocal, 3 cuillères à soupe de tahini (crème de sésame, disponible dans les épiceries orientales et bio), 1 gousse d’ail, 3 cuillères à soupe d’huile d’olive, 1 jus de citron, 2 pincées de sel, poivre.

Préparation : 5 minutesDifficulté : facile

Le vrai houmous se prépare avec des pois chiches secs, locaux de préférence, que l’on fait tremper toute une nuit dans de l’eau froide additionnée de bicarbonate de soude (1 cuillère à café). Pour que les graines ne durcissent pas, on sale uniquement en fin de cuisson (une heure). Mais il est possible d’utiliser des pois chiches en bocal, déjà cuits. On en trouve aujourd’hui de bonne qualité.

  1. Égoutter les pois chiches, mais ne pas jeter l’eau. Réserver également une cuillère à soupe de pois chiches.
  2. Mixer jusqu’à obtenir une texture onctueuse. Ajouter le tahini, le jus de citron et la gousse d’ail écrasée. Assaisonner avec sel et poivre.
  3. Si le résultat est trop dense, détendre avec l’eau du bocal (ou de cuisson).
  4. Au moment de servir, arroser d’un trait d’huile d’olive et parsemer de quelques pois chiches.

 Vins et accompagnement

  Cathare pétillant

Le Lauragais, en Haute-Garonne, concentre une part importante de la production française de pois chiche. Un peu plus au sud, dans le même pays cathare, le domaine du Grès Vaillant élabore des vins en agriculture biologique, aidé par trois chevaux de trait. Pour un accord qui tranche sur le houmous, on choisit leur blanquette de Limoux brute nature, dans laquelle aucun sucre n’a été ajouté au moment du dégorgement. La vivacité du cépage mauzac contrebalance le gras apporté par l’huile et le tahini, et ses fines bulles réveillent les papilles entre deux bouchées de l’onctueuse préparation.

  • Blanquette de Limoux 2019, domaine du Grès Vaillant, 14,90 euros, gresvaillant.fr

Rouge, l’accord parfait

Aux portes de Carcassonne, le Pas de la Dame et sa cuvée Rosa offrent un mariage original. Les arômes de fruits rouges et d’épices (poivre noir, clou de girofle) et la persistance de ce vin rouge sont à la hauteur du caractère relevé de la spécialité proche-orientale. La structure tannique rend le houmous plus digeste et le gras du plat enrobe les tannins du vin. Du gagnant-gagnant. Le domaine, conduit en agriculture biologique, se trouve en appellation malepère, la plus occidentale du Languedoc viticole.

  •  Malepère cuvée Rosa 2020, le Pas de la Dame, 9 euros, lepasdeladame.fr

Un peu d’étymologie

Son nom savant, Cicer arietinum, vient du latin aries qui signifie bélier et fait référence à la forme de la graine qui rappelle la tête de l’animal flanquée de ses cornes.

 

Bon et sain
Le Monde

En Russie, sur la question ukrainienne, le choc des générations

Benoît Vitkine (Moscou, correspondant)

Publié aujourd’hui à 05h16, mis à jour à 14h03

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ReportageL’« opération militaire spéciale » déclenchée par Vladimir Poutine déchire des milliers de familles. Les plus âgés regardent une télévision sous contrôle et soutiennent en majorité leur président. Les jeunes, informés par Internet, sont bien plus critiques.

Le matin du 24 février, quand le conflit a commencé en Ukraine, Jenia n’a eu qu’un réflexe : filer chez ses parents, à l’autre bout de Moscou. « J’étais choqué et je me suis dit qu’on devait être tous ensemble, se soutenir émotionnellement », raconte le photographe de mode de 25 ans, qui a pris son indépendance quelques mois auparavant. Dans l’appartement familial, l’accueil n’est pas tout à fait celui qu’il imaginait. « Ma mère était devant la télévision, ravie. Mon père, allongé sur le canapé… Les premiers mots qu’il m’a lancés ont été : “Toi, tu es du côté des khokhli !” »

Le terme khokhli, très péjoratif, désigne les Ukrainiens. En clair, pour le père de Jenia, ouvrier dans une usine d’électronique, son fils est dans le camp des ennemis. Les jours suivants sont pires, le ton et la défiance ne cessent de monter entre le jeune homme et ses parents, qui répètent que la Russie « ne fait que se défendre », et se réjouissent que « l’abcès ukrainien crève enfin ». Quand il évoque les destructions ou la souffrance des civils, sa mère lui répond que des « nazis » se cachent parmi eux.

La force de la propagande

« On n’a pas les mêmes idées politiques, mais je pensais que cette guerre était quelque chose de si radicalement différent qu’on pourrait se comprendre », explique Jenia, d’autant plus étonné que, si sa mère, couturière, est une adoratrice de Vladimir Poutine, son père déteste « tous les politiques », président compris. « C’est la force de la propagande : avoir réussi à désintéresser totalement les gens de la politique, mais les réveiller avec quelques mots-clés : “nazis”, “fascistes”… Là, ils passent en pilote automatique. Et c’est renforcé par une conviction profondément ancrée en eux : la Russie ne peut pas faire quelque chose de mal. »

« En partant, je veux faire comprendre à mes parents à quel point le sujet est important pour moi, leur rappeler que soutenir la guerre peut avoir des conséquences très concrètes. Je vois cela comme un geste citoyen. » Jenia, 25 ans

Début mars, Jenia quitte Moscou, direction l’Arménie, seul pays où il peut se rendre sans visa ni passeport international. Les perspectives de travail sont limitées, mais Erevan, la capitale arménienne, est « vivante ». Aujourd’hui, le jeune photographe s’y sent libre. Comme pour les dizaines de milliers d’exilés qui viennent de fuir la Russie, les motivations sont multiples. Il y a le dégoût de voir ses concitoyens adhérer massivement au discours du pouvoir, des considérations sécuritaires, aussi : une amie de Jenia a été condamnée à douze jours de prison pour un commentaire sur Facebook disant qu’« il faudrait manifester ».

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France24 - Monde

Guerre en Ukraine : dans le sillon de l'armée russe, des mines antipersonnel sophistiquées

Publié le : 07/04/2022 - 17:41

Sébastian SEIBT Suivre

Des mines antipersonnel POM-3 ont été identifiées par l’ONG Human Rights Watch autour de la ville de Kharkiv fin mars. C’est le premier cas documenté de recours à des mines depuis le début de la guerre en Ukraine. Surtout, il s’agit d’un modèle sophistiqué très récent.

Les soldats russes commencent à laisser des mines derrière eux alors que leurs troupes reculent ou se repositionnent en Ukraine. Le président ukrainien Volodymyr Zelenski a tiré la sonnette d'alarme dès dimanche 3 avril en affirmant que l'armée russe laissait des mines antipersonnel autour "des maisons détruites, des équipements abandonnés et même dans les corps de ceux qui ont été tués". 

Des affirmations quant à l'utilisation massive de ce type d'armes qui n'ont pas pu être vérifiées sur le terrain indépendamment, souligne l'agence de presse AP. En revanche, l'existence de mines antipersonnel laissées en Ukraine par des Russes a déjà pu être vérifiée par Human Rights Watch (HRW). 

Des mines à capteurs sismiques

L'organisation non-gouvernementale a reçu des photos de ces engins meurtriers prises dans la région de la ville de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine. "Elles nous ont été envoyées par des démineurs ukrainiens le 28 mars", souligne Fred Abraham, directeur associé des programmes pour Human Rights Watch, contacté par France 24. Les clichés ont ensuite été soumis pour vérification à des experts indépendants travaillant avec HRW.

#Ukraine Les forces russes ont utilisé des mines terrestres antipersonnel dans la région de Kharkiv. Ces armes sont pourtant interdites par un traité international, en raison de leur effet dévastateur sur les civils. https://t.co/5rx5fVPCRz pic.twitter.com/4YD1DpACxS

March 30, 2022

C'est le premier cas documenté de recours à des mines antipersonnel depuis le début de la guerre d'invasion en Ukraine déclenchée par Moscou le 24 février. La Russie, qui n'est pas signataire de la Convention sur l'interdiction des mines antipersonnel de 1997 contrairement à l'Ukraine, a l'habitude d'avoir recours à ce type d'armes au cours des conflits auxquels elle participe. "On n'a pas été surpris, car partout où les soldats russes vont, que ce soit en Syrie, en Libye ou ailleurs, ils laissent des mines derrière eux", affirme Mark Hiznay, directeur associé de la division armes de Human Rights Watch, contacté par France 24. "Nous avons trouvé des traces de mines antipersonnel de facture soviétique ou russe dans 60 pays", précise Fred Abraham.

Mais celles qui ont été localisées autour de Kharkiv sont d'un genre nouveau. Il s'agit de mines POM-3 qui "ont été fabriquées en 2021 et qui étaient en développement depuis cinq ans", détaille Mark Hiznay. Ce nouveau modèle peut se déclencher avant même qu'une victime marche dessus. Il est doté de capteurs capables de détecter le mouvement à proximité et qui se déclenchent à une certaine distance.

Ce mécanisme, en tant que tel, n'a rien de neuf. "Ce sont des capteurs sismiques qui sont utilisés sur des mines depuis les années 1970, et notamment par les Américains durant la guerre du Vietnam. Ils ne servent pas uniquement à repérer les mouvements, mais peuvent aussi être configurés pour déclencher la mine uniquement lorsqu'un certain poids est détecté, ce qui permet, par exemple en théorie, de n'exploser que lorsqu'un camion militaire passe et pas une voiture civile", explique Alexandre Vautravers, expert en sécurité et en armement et rédacteur en chef de la "Revue militaire suisse" (RMS), contacté par France 24.

Mais les POM-3 poussent la sophistication meurtrière bien plus loin. Lorsqu'elles sont déclenchées, ces mines bondissent au-dessus du sol et explosent en se fragmentant sur un périmètre de 16 mètres autour d'elles, précise le site d'informations militaires CAT-UXO ("Collective awareness to UXO", un sigle qui désigne les Unexploded Ordnance, ou "engins explosifs immergés"), qui a documenté ce modèle de mines antipersonnel russes.  

Le déminage rendu plus difficile et dangereux

En d'autres termes, ce sont des munitions qui ont été mises au point pour exploser au niveau de la tête des victimes et faire des dommages sur une aire bien plus large que les mines antipersonnel traditionnelles. 

Ce n'est pas tout. Ces mines ne sont pas placées manuellement. Elles sont envoyées par grappe de dizaines depuis des lance-roquettes sur une distance de 15 kilomètres. Les POM-3 sont aussi équipés d'un système d'autodestruction qui peut être déclenché à distance et permet de programmer l'explosion de l'engin huit heures ou 24 heures plus tard, peut-on lire sur le site de CAT-UXO.

Enfin, les POM-3 seraient capables "de faire la différence entre un animal et un être humain", écrit le New York Times. C'est en tout cas "ce que le constructeur affirme sur sa documentation commerciale, arguant qu'il y a des algorithmes et de l'intelligence artificielle embarquée qui permettent de faire la distinction", note Mark Hiznay. Pour Alexandre Vautravers, "c'est purement un discours marketing, il n'existe pas de mines antipersonnel capables de faire ça". 

Même si ces mines ne sont pas aussi "intelligentes" que le prétendent les Russes, "il peut sembler étonnant d'utiliser des engins aussi perfectionnés", souligne Mark Hiznay. Peut-être "qu'ils n'ont plus rien d'autres comme mines", note cet expert de Human Rights Watch.

Il reste à savoir si Kharkiv est le seul endroit où les POM-3 ont été disposées par l'armée russe. Leur découverte "doit en tout cas nous pousser à intensifier nos recherches, surtout autour d'autres villes en Ukraine dont l'armée russe s'est retirée ces derniers temps, comme Kiev ou Marioupol", note Fred Abraham de Human Rights Watch. 

C'est d'autant plus important que ce type de mines antipersonnel est plus complexe à désamorcer à cause de ses capteurs. "À l'heure actuelle, nous n'avons pas de solution pour ce type de menace", affirme au New York Times James Cowan, directeur du HALO Trust, une ONG britannique qui travaille à nettoyer les anciennes zones de conflits des engins explosifs qui seraient restés, tels que les mines. "Il faudra probablement qu'un donateur nous fournisse des robots capables de désamorcer ces engins à distance", conclut-il. 

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Ukraine : le massacre de Boutcha, un mode opératoire qui rappelle la Tchétchénie

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France24 - Monde

Série d'attaques en Israël : "la réponse sécuritaire de Naftali Bennett est inquiétante"

Publié le : 08/04/2022 - 20:54

Cyrielle CABOT

Au moins trois personnes ont été tuées jeudi, lors d'une fusillade à Tel-Aviv. Il s'agit de la quatrième attaque meurtrière en Israël en moins de trois semaines. De quoi faire craindre une flambée de violences alors que le pays célèbre à la fois le ramadan et la Pâque juive.

Les rues de Tel-Aviv, en Israël, ont été le théâtre de scènes de chaos jeudi 7 avril. Un homme, un Palestinien originaire de Cisjordanie, a ouvert le feu dans la rue Dizengoff, en plein cœur de la ville, tuant au moins trois personnes. Il a finalement été tué par les forces de sécurité après une chasse à l'homme de plusieurs heures. 

Cette attaque est la quatrième à survenir dans le pays en moins de trois semaines. La série noire a commencé le 22 mars lorsqu'un Bédouin d'origine israélienne a tué quatre personnes à l'arme blanche et à la voiture bélier dans la ville de Beer Sheva, dans le sud du pays. Le 27 mars, deux cousins Arabes israéliens ont ouvert le feu dans la ville côtière d'Hadera. Rapidement, les deux enquêtes mettent en avant des liens entre les assaillants et le groupe État islamique (OEI).

Les deux dernières attaques, le 29 mars en banlieue de Tel Aviv et jeudi, ont quant à elles été perpétrées par deux Palestiniens originaires de Jénine, en Cisjordanie occupée. Un territoire considéré comme un bastion des factions armées palestiniennes.

Au total, ces quatre attentats ont causé la mort d'au moins 14 personnes. Ce bilan en fait la pire vague d’attaques depuis l’intifada des couteaux, une série d’attaques à l’arme blanche qui a tué environ 270 personnes, Israéliens et Palestiniens, en 2015 et 2016.

Face à ces violences, le gouvernement de Naftali Bennett a répondu avec fermeté annonçant, vendredi, donner "carte blanche" aux forces de sécurité pour "vaincre" cette "nouvelle vague de terreur".

Hugh Lovatt, spécialiste du Proche-Orient au Conseil européen des relations extérieures, situé à Londres, revient pour France 24 sur l'origine de ces attaques. Selon lui, elles s'inscrivent dans un "cycle de violences" en cours depuis des années dans la région.

France 24 : comment expliquez vous la multiplication des attaques depuis trois semaines en Israël 

Hugh Lovatt : il y a plusieurs facteurs qui peuvent expliquer cette situation et il est assez difficile, à ce stade, de déterminer si l'un d'eux a été prédominant. Vraisemblablement, il s'agit d'une combinaison de raisons individuelles, locales et religieuses. 

L'attaque du 22 mars a été perpétrée par un Bédouin israélien dans la région du Néguev. Or, cette zone est le théâtre d'un conflit avec le gouvernement depuis plusieurs mois. Les Bédouins y réclament la reconnaissance de certains villages que l'État voudrait déplacer. Impossible de savoir ce qui a été vraiment déclencheur, mais ce contexte joue certainement un rôle.

De même, il est difficile d'établir les motivations précises des assaillants Palestiniens mais les causes de leur colère peuvent être multiples : la colonisation de la Cisjordanie se poursuit et on dénombre une quinzaine de Palestiniens tués dans diverses circonstances, que ce soit à Jérusalem ou en Cisjordanie, depuis le début de l'année. De plus, les assaillants sont originaires de la région de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, un bastion de la résistance. Les attaques répétées des forces israéliennes y ont forcément un impact sur l'opinion publique. Si on y ajoute un facteur individuel - être humilié en passant la frontière ou se voir refuser l'accès quelque part par exemple - cela peut mettre le feu aux poudres.

À Beer Sheva et Hadera, les assaillants sont liés au groupe État islamique. Pourtant la dernière attaque revendiquée par le groupe dans la région remonte à 2017. Que représente-t-il aujourd'hui dans la région et est-ce que cela peut laisser présager une résurgence ?  

En réalité, les assaillants en question sont des individus radicalisés qui sont inspirés par l'idéologie du groupe État islamique et qui s'identifient à ce mouvement. Mais d'après les différents éléments dont nous disposons, ils n'ont bénéficié d'aucune aide extérieure. Donc, non, je ne vois pas ces attaques comme une preuve d'une résurgence de l'OEI dans la région. 

Il faut savoir que le groupe n'est pas totalement absent dans la région, mais il est un acteur très marginal. Il est d'ailleurs complètement exclu que ces attaques soient le résultat d'une alliance quelconque entre l'OEI et des mouvements palestiniens. Pour cause, les groupes palestiniens n'ont aucun intérêt à voir l'OEI émerger dans la région. Du côté du Hamas, c'est la même chose. L'OEI est considérée comme une force ennemie. 

En bref, tous - Israël, autorités palestiniennes et Hamas - travaillent pour lutter contre une expansion de l'OEI dans la région. Le seul endroit où le groupe islamiste peut trouver des alliés, c'est à Gaza, et cela reste très limité.

Le gouvernement de Naftali Bennett a perdu sa majorité au parlement, la Knesset, mercredi. Ces différentes attaques pourraient-elles favoriser un retour de Benjamin Netanyahu au pouvoir ? 

Bien sûr. Déjà parce que cette série d'attaques va clairement prendre de l'importance dans l'opinion publique. D'autant plus que celle de jeudi a eu lieu en plein centre-ville de Tel-Aviv, dans une artère très fréquentée, une veille de week-end. 

Il faut se souvenir que, pendant les douze ans où il a été au pouvoir, Benjamin Netanyahu s'est toujours positionné comme un protecteur de l'État israélien et il s'est souvent vanté de ses atouts sécuritaires. Par effet ricochet, ces attaques donnent donc l'impression d'une défaillance sécuritaire pour la coalition Naftali Bennett. On sait que d'autres députés de la coalition de Bennett hésitent à changer de camp. Ces événements peuvent donc leur donner l'impulsion.  Ce n'est d'ailleurs pas par hasard si ce dernier a réagi très fermement vendredi, en donnant carte blanche aux forces de sécurité.

En 2021, des heurts en cette période du ramadan avaient entraîné onze jours de guerre entre le Hamas et Israël. Craignez-vous que ces attaques entraînent une nouvelle escalade de tensions dans la région 

Selon moi, ces attaques ne sont pas surprenantes. Elles s'inscrivent dans un cycle de violences qui est en cours depuis des années où les attentats arrivent par vagues et la tension retombe d'elle-même au bout de quelques semaines. C'est juste une preuve que le statu quo régional ne fonctionne pas sur le long terme.

Dans ce cas précis, tout est effectivement aussi exacerbé par l'arrivée de la période du ramadan, un moment toujours propice aux tensions. Mais selon moi, le danger principal est que ces attaques en entraînent d'autres, dans une sorte de mimétisme terroriste, jusqu'à ce que la situation s'apaise d'elle-même. 

L'an dernier, le Hamas s'était lancé dans la guerre car il voulait justement sortir de ce statu quo. Cette fois-ci, il n'a aucune volonté d'escalade, il est affaibli et stratégiquement perdu. Certes, lui et le Jihad islamique ont salué l'attaque de jeudi, mais ils sont globalement restés en retrait. Et Mahmoud Abbas a, lui, condamné les attaques, ce qui est un fait rare. 

Cependant, la réponse sécuritaire de Naftali Bennett m'inquiète. Il a décidé de limiter les déplacements entre la Cisjordanie et Israël. S'il va encore plus loin, et leur interdit l'accès à la mosquée Al-Aqsa en pleine période de ramadan, cela pourrait en revanche accentuer les tensions régionales et mettre le feu aux poudres. 

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En Israël, Naftali Bennett et sa coalition perdent leur majorité au Parlement

Israël : au moins deux morts dans une nouvelle attaque armée à Tel-Aviv, le tireur abattu

Deux Palestiniens tués par l'armée israélienne lors d'une opération en Cisjordanie

Le Monde

SANS TITRE

L’invasion russe de l’Ukraine a suscité, dans de nombreuses capitales européennes, un examen de conscience sur l’ampleur de l’aveuglement des dirigeants en place par rapport aux ambitions pourtant affichées de Vladimir Poutine. A Berlin, c’est le pari d’Angela Merkel sur l’intégration de la Russie par le commerce qui est mis en cause, tant il a accentué la vulnérabilité de l’Allemagne plutôt qu’encouragé un cycle vertueux avec Moscou.

Guerre en Ukraine en direct : le chancelier autrichien va rencontrer Vladimir Poutine à Moscou ; les bombardements se poursuivent dans l’est du pays

En France, le débat demeure indulgent envers Emmanuel Macron et « l’architecture de sécurité et de confiance entre l’Union européenne et la Russie » qu’il a proposée en août 2019 à Poutine, en l’accueillant à sa résidence d’été de Brégançon. Peu après, le président français stigmatise en « Etat profond » les diplomates qui osent émettre des doutes sur sa volonté de rapprochement stratégique avec Moscou. Cette menace à peine voilée contribue à étouffer toute critique en interne du volontarisme élyséen. Ce n’est cependant pas en Europe, mais en Afrique du Nord, que s’est déroulé un des épisodes les plus troublants d’une telle séquence.

Du Soudan au Mali, comment la Russie place ses pions en Afrique

Tous unis pour Haftar

La première guerre civile de Libye, de février à octobre 2011, aboutit au renversement et à l’élimination de Mouammar Kadhafi, après quatre décennies de pouvoir absolu. Il faut attendre mai 2014 pour qu’éclate la deuxième guerre civile, à l’initiative d’un ancien général de Kadhafi, Khalifa Haftar, bientôt proclamé « maréchal ». Celui-ci se rêve en émule libyen de l’ex-maréchal Sissi, qui vient d’être « élu » à 97 % des voix à la tête de l’Egypte, après en avoir renversé le président islamiste. Dénonçant l’ensemble de ses adversaires comme des « terroristes », Haftar implante à Tobrouk, dans l’est du pays, des autorités rivales du gouvernement installé dans la capitale de Tripoli. Il refuse, en mars 2016, de se rallier au gouvernement d’union nationale de Faïez Sarraj, pourtant reconnu par l’ONU dès sa prise de fonction à Tripoli.

Haftar est ouvertement soutenu par l’Egypte et les Emirats arabes unis, qui violent l’embargo international pour continuer de l’armer, et plus discrètement par la Russie et par la France. Pour le Kremlin, il s’agit d’une forme de revanche sur la campagne de l’OTAN en 2011 en Libye. Pour François Hollande, la coopération avec Haftar participe de la logique « antiterroriste » sur l’ensemble du Sahel. En 2016, trois militaires français meurent en « service commandé » dans la chute d’un hélicoptère des forces d’Haftar à Benghazi.

La Libye face au risque d’un nouveau schisme entre « autorités parallèles »

Emmanuel Macron, deux mois après son entrée à l’Elysée, réunit Sarraj et Haftar à La Celle-Saint-Cloud, en juillet 2017, au nom de la réconciliation entre Tripoli et Tobrouk. Peu importe que soient ainsi mis sur le même plan le gouvernement reconnu par l’ONU et les autorités de fait du chef rebelle, l’essentiel est pour le président français de sortir de l’impasse, un espoir vite déçu. Mais le biais de Paris en faveur d’Haftar persiste et il est même accentué par la très forte proximité entre Macron et Mohammed Ben Zayed, l’homme fort des Emirats arabes unis, dont les dirigeants français épousent volontiers les querelles, notamment son obsession anti-islamiste.

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Valeurs Actuelles

Pouvoir d’achat, le grand enfumage

Quand la justice condamne des éleveurs pour « troubles du voisinage »

Guerre en Ukraine : « La Mondialisation heureuse, c’est terminé ! »

Carlos Ghosn veut que la vérité éclate

Affaire de la Vierge à l’Ile de Ré : deux poids, deux mesures

Carlos Ghosn : “Le gouvernement français s’est rendu complice des Japonais”

Panique sur le blé : tous touchés

Attaques portées contre le régime de l’assurance vie : un risque à la fois fiscal et humain

Les rendements accusent le coup

La France en voie de déclassement : ce que le gouvernement veut nous cacher

Le Figaro

Quinquennat d'Emmanuel Macron : quel bilan pour les femmes ?

Sofiane Zaizoune

Violences sexuelles et conjugales, quotas de dirigeantes, écart salarial, PMA… Emmanuel Macron se voulait le président des femmes. Malgré des avancées majeures, l'urgence demeure.

Libération de la parole, et après ?

Dans la rue comme sur Internet, les femmes dénoncent le harcèlement, les violences sexuelles et la difficulté à être entendue. Pour leur répondre, le gouvernement – à travers deux lois votées en 2018 et en 2021 – a créé l'infraction d'outrage sexiste (passible d'une amende de 750 €), allongé de dix ans le délai de prescription des crimes sexuels sur mineurs, précisé et durci les peines encourues, instaure des seuils de non-consentement (15 ans en général, 18 en cas d'inceste), recrute des intervenants sociaux en commissariat, etc. Une brèche s'ouvre.

Le nombre de signalements bondit de 82 % en cinq ans et de 33 % rien qu'entre 2020 et 2021. Mais les dépôts de plainte restent rares. Il faut dire que, d'après une étude du collectif Nous Toutes de mars 2021, 66 % des plaignantes se sont senties mal reçues au commissariat… «Certaines n'ont sans doute pas été accueillies comme elles le souhaitaient ou comme il aurait fallu, mais les choses évoluent, insiste Bérangère Couillard, députée LREM de Gironde et membre de l'équipe de campagne de la majorité présidentielle. Plus de 90.000 policiers et gendarmes ont été formés, des brigades s'organisent, nous avons permis le dépôt de plainte à l'hôpital et désormais depuis un lieu tiers (ce dernier dispositif est en phase d'expérimentation, NDLR).» Des changements nécessaires mais qui peinent – ou tardent – à porter leurs fruits.

À lire aussiCamaïeu dérange avec cette campagne contre les violences faites aux femmes sur sa boutique en ligne

Au travail, pas de résultats sans quotas

Sur le terrain du travail, le quinquennat aura accouché de plusieurs lois majeures. La première, en 2018, a instauré l'index de l'égalité professionnelle. Il contraint les entreprises à mesurer les écarts de salaire et de progression entre femmes et hommes, puis à les corriger, au risque de pénalités. «Elles avaient trois ans pour déclarer leur index. Les sanctions vont bientôt tomber pour celles qui ne tiennent pas les engagements fixés», précise la députée LREM Bérangère Couillard.

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Le second texte, la loi Rixain de décembre 2021, impose aux sociétés de plus de 1000 salariés un quota de 30 % de femmes dirigeantes en 2027 et de 40 % en 2030. Une mesure phare qui en cache d'autres visant à améliorer l'accès des mères célibataires à la formation professionnelle et aux crèches. En juillet 2021, le gouvernement a aussi allongé le congé paternité de 14 à 28 jours (dont sept obligatoires). Malgré tout, l'écart salarial persiste. Il s'élevait à 16,5 % en 2019, selon Eurostat, notamment parce que les femmes occupent davantage d'emplois à temps partiel et de métiers mal rémunérés.

La demi-réforme des pensions alimentaires

Novembre 2018, début du mouvement des «gilets jaunes». En première ligne, les mères célibataires sont plus visibles que jamais. Elles représentent 85 % des 2 millions de familles monoparentales, dont un tiers vit sous le seuil de pauvreté. En cause, notamment, les 30 à 40 % de pensions alimentaires non payées ou pas entièrement. Deux ans plus tard, une réforme permet aux Caisses d'allocations familiales (CAF) de jouer l'intermédiaire pour récupérer les sommes dues et assurer le versement des prochaines mensualités. Depuis ce 1er mars, les CAF interviennent automatiquement, sans que les parents n'aient à signaler un impayé.

Le système français déjudiciarise ce qui constitue pourtant un délit

Le gouvernement vante une réforme d'ampleur, digne de l'exemplaire modèle québécois – où seulement 4 % des pensions sont impayées. Vraiment ? Outre-Atlantique, le Trésor public, chargé des pensions alimentaires, offre en réalité une protection plus solide qu'en France et peut déclencher des poursuites judiciaires, contrairement aux CAF. «Le système français déjudiciarise ce qui constitue pourtant un délit (l'abandon de famille, passible de deux ans d'emprisonnement et de 15.000 euros d'amende, NDLR)», déplore Stéphanie Lamy, cofondatrice du collectif Abandon de famille – tolérance zéro !. D'autant plus que certains pères quittent la France ou organisent leur insolvabilité… Autres trous dans la raquette : les pensions versées sont déductibles des impôts, tandis que celles reçues sont soumises à l'impôt sur le revenu. Enfin, l'allocation de 116 € (censée compenser les impayés) est suspendue si une mère solo se remet en couple : celle-ci est alors priée de s'appuyer sur son nouveau conjoint… Bien loin de «l'émancipation économique» défendue par la loi Rixain.

Le milliard de la discorde

Ce chiffre cristallise les promesses des uns et les reproches des autres. Selon un rapport du Haut Conseil à l'égalité, une lutte efficace contre les violences conjugales coûterait un milliard d'euros par an. «Ne pas l'avoir investi est le plus grand renoncement du quinquennat», déplore Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des femmes. D'autant plus que, d'après cette dernière, les violences conjugales coûtent 3,6 milliards d'euros par an à l'État, et l'ensemble des inégalités – par exemple, au travail, en santé ou en matière de délinquance – 118 milliards. Certes, les budgets publics consacrés à l'égalité n'ont cessé d'augmenter depuis 2017, approchant même les deux milliards d'euros en 2022, dont plusieurs centaines de millions dédiés aux seules violences familiales.

En vidéo, les vrais chiffres des violences faites aux femmes

De quoi financer de nombreuses mesures, pour la plupart issues du Grenelle des violences conjugales de 2019 : bracelets anti-rapprochement, téléphones grave danger et centres de prises en charge des hommes violents se sont ainsi multipliés. «À la fin de l'année, nous atteindrons aussi 9000 places en centres d'hébergement d'urgence des victimes», souligne Bérangère Couillard, députée LREM de Gironde. Sauf qu'il en faudrait plus du double, selon le Haut Conseil à l'égalité ! En somme, les chiffres du quinquennat traduisent d'incontestables avancées, mais un autre nombre – implacable – dit leur insuffisance : plus de 500 femmes ont été tuées par leur (ex)conjoint depuis 2017. Entre le 1er janvier et la fin février 2022, treize sont déjà mortes.

PMA, contraception et IVG pour toutes ?

François Hollande l'avait promise, son successeur s'en est chargée. Une réforme de la loi bioéthique adoptée en juin 2021 a ouvert la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples lesbiens et aux femmes seules. Le texte a également permis à toutes les femmes de congeler leurs ovocytes pour les préserver, sans devoir justifier d'infertilité ni présenter de prescription médicale. Quelques mois plus tard, en septembre, Olivier Véran, ministre de la Santé, annonçait la gratuité de la contraception et des rendez-vous médicaux associés pour toutes les femmes jusqu'à 25 ans à partir du 1er janvier. En réalité, certains modes de contraception – pilules de troisième et quatrième générations, anneau vaginal, patch – restent payants. L'Assemblée a aussi lancé un rapport parlementaire visant à développer la contraception masculine. Enfin, en février, le Parlement a voté une loi qui, entre autres dispositions, allonge le délai de recours à une IVG de 12 à 14 semaines. Une mesure nécessaire, d'après les défenseurs du texte, pour garantir à toutes les femmes l'accès à l'avortement.

Guerre en Ukraine : la photoreporter américaine Heidi Levine raconte de l'intérieur

Star du photoreportage de guerre, la journaliste américaine Heidi Levine couvre l'invasion russe de l'Ukraine à Kiev depuis le début des combats. Elle nous raconte ce conflit de l'intérieur.

Faire du non-partage des tâches ménagères un délit ? Une femme sur deux y serait favorable, selon une étude

Le sondage, réalisé par l'Ifop et publié ce jeudi 7 avril, revient sur la proposition pas si «farfelue» de l'écologiste Sandrine Rousseau, lancée fin mars.

Le Monde

Election présidentielle 2022 : à Lyon, « on a l’impression qu’il y a beaucoup de monde pour aller voter, c’est bizarre »

Les assesseurs du gymnase Régine-Cavagnoud, dans le 8ᵉ arrondissement, se disent étonnés de l’affluence dans les bureaux de vote. Les électeurs, parfois désabusés, assurent ne pas vouloir rater une échéance « importante cette année ».

7 h 55, dimanche 10 avril. Christine Dumoulin, 58 ans, a tout préparé. Sa carte d’électrice et sa pièce d’identité dépassent de son portefeuille. Pas question de rater son devoir citoyen. Pull en polaire, baskets aux pieds, la première électrice se présente devant le gymnase Régine-Cavagnoud, dans le 8e arrondissement de Lyon. « C’est très important de voter. Je ne rate jamais une élection. Des gens se battent dans le monde pour avoir le droit de voter. Cela ne nous prend pas beaucoup de temps. Aujourd’hui, je me suis organisée très tôt », confie Mme Dumoulin.

Suivez la journée du premier tour sur LeMonde.fr

L’assistante de laboratoire se présente au bureau 815, glisse son bulletin et repart en pressant le pas. La Lyonnaise a prévu une randonnée pour ce dimanche frais et ensoleillé. Elle part avec son club en Saône-et-Loire, à une bonne heure de route au nord de la capitale des Gaules, pour gravir la… roche de Solutré. « Ça ne s’invente pas !  », dit l’électrice dans un sourire, en référence au site rendu célèbre par les visites annuelles de François Mitterrand. Ironie savoureuse en ce jour de premier tour de présidentielle.

« On est surpris par le monde »

Après Christine, une douzaine d’électeurs traversent déjà le grand gymnase, aux panneaux de basket relevés. Signe d’une mobilisation imprévue ? « Ce matin, on a l’impression qu’il y a beaucoup de monde, c’est bizarre. J’ai rarement vu une file d’attente avant l’ouverture des portes », confie Catherine Chatain, 52 ans, assesseure.

A 8 h 30, 32 votants ont été enregistrés, sur les 1 228 inscrits du bureau 814. L’affluence est inattendue, contrastant avec les précédentes élections. « Aux municipales, aux régionales, parfois on attendait deux heures sans voir un seul électeur. Bien sûr, la présidentielle, c’est différent, mais on est surpris par le monde de bon matin », explique Mme Chatain. Au précédent scrutin, en 2017, près d’un quart des électeurs se sont abstenus dans ce secteur, un des niveaux les plus élevés des neuf arrondissements de Lyon. « Trois mille nouveaux électeurs se sont inscrits dans l’ensemble du 8e arrondissement de Lyon », assure un assesseur, qui y voit un autre indice positif de participation.

De quel candidat êtes-vous le plus proche ? Répondez à notre quiz

Najia Elabidi, 39 ans, s’est décidée mercredi dernier. « Je ne votais plus, j’ai hésité, et un enseignant m’a convaincu de revoter. J’ai discuté avec lui sur un marché. Cette année, l’échéance est importante », confie l’employée. « Je ne sais plus comment on fait ! », dit l’électrice en se présentant devant le bureau de vote. Bulletins, isoloir, enveloppe, pièce d’identité…, la votante se remémore le parcours et repart en tirant une valise à roulettes, pressée de prendre un train.

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France24 - Monde

Le journaliste et Nobel de la paix Dmitri Mouratov, la résistance à tout prix face au Kremlin

Publié le : 08/04/2022 - 16:26

Stéphanie TROUILLARD Suivre

Le journaliste russe Dmitri Mouratov a annoncé avoir été attaqué, jeudi, par un inconnu l'ayant aspergé d'un produit rouge dans un train. Prix Nobel de la paix 2021, le rédacteur en chef du journal indépendant Novaïa Gazeta avait récemment annoncé mettre aux enchères sa médaille en faveur des réfugiés ukrainiens. Malgré les menaces, il se bat depuis les années 90 pour la défense de la liberté de la presse dans son pays.

Le visage et le t-shirt maculés de peinture rouge. Le journaliste russe Dmitri Mouratov, rédacteur en chef du journal indépendant Novaïa Gazeta, s'est photographié dans les toilettes du train dans lequel il se trouvait, jeudi 7 avril.

"Un inconnu a attaqué le rédacteur en chef de Novaïa Gazeta et prix Nobel de la paix Dmitri Mouratov dans le wagon d'un train", a annoncé le journal sur sa chaîne Telegram cliché à l'appui.

"Ils ont versé de la peinture à l'huile avec de l'acétone dans le compartiment. Les yeux me brûlent terriblement. Dans le train de Moscou à Samara. Le départ a déjà été retardé de trente minutes. Je vais essayer de me laver", a également expliqué Dmitri Mouratov, prix Nobel de la paix 2021, cité dans cette publication. "Il [l'agresseur, NDLR ] a crié 'Mouratov, c'est pour nos gars'", a-t-il ajouté.

❗️Неизвестный напал на главреда «Новой газеты» и лауреата Нобелевской премии мира Дмитрия Муратова прямо в вагоне поезда pic.twitter.com/xrhR62zJts

April 7, 2022

Une deuxième photo accompagnant ce message montre un compartiment de train couchette éclaboussé par une grande quantité de liquide de couleur rouge sang. "Mouratov a obtenu les premiers soins médicaux et a pris son train pour aller voir sa mère (...). Nous recherchons le criminel qui a fait ça", a également déclaré sur Twitter Kirill Martinov, l'ancien adjoint de Dmitri Mouratov. La police a indiqué avoir ouvert une enquête et rechercher deux hommes pour cette attaque, selon l'agence TASS.

Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a dénoncé sur Twitter un acte "inacceptable" et "une nouvelle attaque envers la sécurité des journalistes et la liberté d'informer en Russie". "L'UE continuera de soutenir le journalisme indépendant russe", a-t-il affirmé. Comme en écho, les journalistes de la publication exilés à l'étranger ont annoncé, jeudi, le lancement d'une nouvelle publication Novaïa Gazeta Europe en plusieurs langues, dirigée par Kirill Martinov, tout en précisant qu'il ne s'agissait pas d'une filiale du journal d'origine mais bien d'une initiative indépendante.

Nobel Peace Price laureate & @novaya_gazeta chief editor Dmitry Muratov was attacked in Moscow. This is completely unacceptable and yet another assault on safety of journalists and media freedom in #Russia. The EU will continue supporting Russian independent journalism.

April 7, 2022

"Les conditions d'une censure militaire"

Depuis le début de la guerre en Ukraine, les médias russes sont en effet de plus en plus muselés par le Kremlin. Pilier du journalisme d'investigation, Novaïa Gazeta avait ainsi annoncé, fin mars, suspendre ses publications en ligne et au format papier en Russie, après avoir reçu un deuxième avertissement du gendarme des télécoms russe, Roskomnadzor, pour manquement à une loi controversée sur les "agents de l'étranger".

"Il n'y a pas d'autre solution. Pour nous, et, je le sais, pour vous, c'est une décision terrible et douloureuse. Mais il faut que nous nous protégions les uns les autres", avait écrit Dmitri Mouratov, dans une lettre adressée aux lecteurs du journal. Selon lui, sa rédaction a poursuivi son travail pendant 34 jours "dans les conditions d'une censure militaire". Depuis le début de l'invasion, les sites de nombreux médias russes ou étrangers ont été bloqués en Russie. En mars, les autorités ont également voté plusieurs lois réprimant ce qu'elles considèrent comme de "fausses informations" sur le conflit. 

Novaïa Gazeta faisait figure de dernier bastion de la presse libre encore en activité. Dmitri Mouratov n'avait pas hésité à annoncer, le 22 mars dernier, qu'il souhaitait mettre aux enchères sa médaille de prix Nobel au profit des réfugiés ukrainiens. Le rédacteur en chef avait indiqué dans un communiqué qu'il voulait ainsi aider "les civils réfugiés, les enfants blessés et ceux malades qui ont besoin d'un traitement urgent".

Informer malgré les risques

À 60 ans, Dmitri Mouratov est une immense figure du journalisme russe. Né en 1961 à Samara, dans le sud-est de la Russie, il obtient son premier poste dans un journal dans les années 80 après avoir servi dans l'armée. Il découvre sa vocation de journaliste en travaillant à la pige pour quelques publications locales pendant ses études de philologie à l'Université d'État de Moscou.

Après avoir fait ses armes au sein du quotidien populaire Komsomolskaïa Pravda, il participe, en 1993, à la fondation de Novaïa Gazeta, avec notamment le soutien financier du dernier dirigeant soviétique, Mikhaïl Gorbatchev, lui-même prix Nobel de la paix. Sous la houlette de Dmitri Mouratov, Novaïa Gazeta, qu'il dirige de façon quasi continue depuis 1995, s'impose en machine à scoops.

Corruption, affaires impliquant le pouvoir : ce journal se penche sur tous les thèmes délicats, y compris ceux qui, avec l'arrivée à la présidence de Vladimir Poutine en 2000, deviennent inabordables pour les autres médias, notamment la guerre en Tchétchénie. Plus récemment, Novaïa Gazeta a enquêté sur les mystérieux mercenaires du groupe Wagner, des soldats de l'ombre de la Russie, ou la répression des homosexuels en Tchétchénie, s'attirant les foudres du dirigeant de cette république du Caucase russe, Ramzan Kadyrov, connu pour sa brutalité.

Cet engagement a coûté la vie à six de ses collaborateurs, dont la célèbre journaliste Anna Politkovskaïa, connue pour ses critiques de la guerre sanglante du Kremlin en Tchétchénie et assassinée le 7 octobre 2006 dans le hall de son immeuble. Les commanditaires de ce crime n'ont toujours pas été identifiés. Ébranlé par ce meurtre, Dmitri Mouratov avait envisagé de fermer le journal, qui lui semblait "dangereux pour la vie des gens". Mais face à la détermination de sa rédaction, il avait finalement décidé de continuer.

Un prix Nobel de la paix

Ce travail d'investigation a aussi valu à la rédaction de Novaïa Gazeta plus de soixante récompenses, dont le prix Pulitzer. Dmitri Mouratov a surtout reçu, en octobre dernier, le prix Nobel de la paix aux côtés de la journaliste philippine Maria Ressa pour "leur combat courageux pour la liberté d'expression".

[A LA UNE A 18H] Le prix Nobel de la paix a récompensé deux journalistes d'investigation, la Philippine Maria Ressa et le Russe Dmitri Mouratov, consécration d'une liberté de la presse menacée de toutes parts dans ces pays et au-delà #AFP pic.twitter.com/RiKIlLQfA4

October 8, 2021

Ironie du sort, le Kremlin avait salué à cette occasion le "courage" et le "talent" de Dmitri Mouratov. "Nous pouvons féliciter Dmitri Mouratov. Il travaille en continu en suivant ses idéaux, en les conservant. Il est talentueux et courageux", avait déclaré aux journalistes le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.

Lors de son discours de réception du Nobel, prononcé le 10 décembre, le rédacteur en chef avait pour sa part dédié son prix à Novaïa Gazeta et à ses collaborateurs assassinés pour leur travail et leurs enquêtes. "Ce prix est également destiné aux collègues vivants, à la communauté qui remplit son devoir professionnel", avait-il insisté.

"Nous grognons et mordons. Nous avons des crocs et une poigne. Mais nous sommes la condition du mouvement en avant. Nous sommes l'antidote contre la tyrannie", avait-il clamé avant de conclure : "Je veux que les journalistes meurent vieux".

 Avec AFP

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Le prix Nobel de la paix attribué aux journalistes Maria Ressa et Dimitri Muratov

GUERRE EN UKRAINE

Rappelé à l'ordre, le journal indépendant russe Novaïa Gazeta suspend sa publication

Le Figaro

DIRECT - Masters d'Augusta : Tiger Woods en piste pour le tour final

  • Par  Laurent Louët et Romain Schneider (envoyé spécial à Augusta)
  • Mis à jour le 10/04/2022 à 19:34
  • Publié le 10/04/2022 à 09:50

Ce dimanche, retrouvez les commentaires de nos journalistes sur l'épilogue de la 86e édition du Tournoi des Maîtres, qui se déroule sur l'Augusta National Golf Club, en Géorgie (E.-U.).

A VENIR : Début du direct : 10/04/2022 à 16:23

EN COURS : Mis à jour à 19:54

TERMINE : Fin du direct :

Masters d'Augusta 2022 : le leaderboard complet en temps réelRetrouvez le classement complet en temps réel de la 86e édition du Masters d'AugustaRory McIlroy et Collin Morikawa entrent en jeuTiger Woods se recentre sur le green en gaucher

Tiger getting creative. 👀 pic.twitter.com/8GWBKL8XXU

April 10, 2022C'est parti pour Hideki MatsuyamaPas de réaction de Tyrell Hatton après son double bogey au 13...

Forgive me but I couldn’t resist seeing how Tyrrell Hatton reacted to his 8 at 13 yesterday. This was after shot 6. Have the anger management classes paid off? pic.twitter.com/Rw8JgENgWi

April 10, 2022Rahm boucle l'aller en -1, Woods est en +2Nouveaux bogeys au 6 et 7 pour Tiger Woods

Tiger a vraiment du mal à se déplacer lors de cette dernière journée#TheMasters - 4ème tour➡ https://t.co/rnuu8bx9mR pic.twitter.com/v0cXZVZCI7

April 10, 2022Lâcher de club au 5 pour Tiger WoodsFamily First...

Team Woods is at Augusta. https://t.co/XMLnprYtWs

April 10, 2022L'approche au mât de Billy Horschel

Superbe fer de Horschel à l'approche du green#TheMasters - 4ème tour➡ https://t.co/rnuu8bx9mR pic.twitter.com/WsWCC6rIAQ

April 10, 2022Premier birdie pour le Tigre au 2

Everyone wants to see these two. #TheMasters pic.twitter.com/As2ZASKCyu

April 10, 2022Oh le bon drive de Tiger Woods !

335 yards. #themasters pic.twitter.com/P7wobcKbSw

April 10, 2022C'est parti pour Tiger Woods et Jon Rahm

Go time. pic.twitter.com/IMFR4AEDgX

April 10, 2022Les "Patrons" attendent le Tigre

The patrons are ready to have a day pic.twitter.com/g6dHz7jGIm

April 10, 2022Le soleil de retour, moins de vent et des températures plus clémentesLes positions de drapeaux du 4e tour

Masters Sunday hole locations. #themasters pic.twitter.com/p2rddM5Vcp

April 10, 2022Les horaires de départ du 4e et dernier tour (heure française)Tiger WoodsCoup de froid pour Tiger Woods à AugustaMasters : Coup de froid pour Tiger Woods à AugustaScottie Scheffler n'est plus seul au monde à AugustaMasters : Scottie Scheffler n'est plus seul au monde à AugustaBienvenue sur Le Figaro Golf pour suivre le Masters d'Augusta 2022Masters d'Augusta 2022 : revivez le film du 3e tourMasters : ces greens d'Augusta qui rendent fouÀ Augusta, les jeunes loups affamés du Masters«J'ai joué l'Augusta National Golf Club»Sondage : croyez-vous à une victoire de Tiger Woods au Masters d'Augusta cette année ?

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April 10, 2022C'est parti pour Hideki MatsuyamaPas de réaction de Tyrell Hatton après son double bogey au 13...

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April 10, 2022Rahm boucle l'aller en -1, Woods est en +2Nouveaux bogeys au 6 et 7 pour Tiger Woods

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April 10, 2022L'approche au mât de Billy Horschel

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April 10, 2022Premier birdie pour le Tigre au 2

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Valeurs Actuelles

Voter utile pour Marine le Pen ? Les Républicains tiraillés

« Si ça continue comme ça, on va nous appeler à voter Le Pen », écrit un militant LR sur la boucle WhatsApp d’un réseau francilien, désemparé par la tournure de la bataille électorale. À quelques jours du premier tour, la qualification de Valérie Pécresse pour la finale semble plus que compromise et pousse des adhérents à réfléchir à leur vote dimanche. Beaucoup continuent de respecter, malgré tout, les consignes des coordinateurs de groupes militants, mais certains envisagent de changer de vote une fois dans l’isoloir. « Il faut comprendre que personne ne croit au second tour, encore moins à la victoire », nous souffle un jeune adhérent républicain dont le vote pour Marine le Pen n’est plus une option, mais une évidence. Il semblerait d’ailleurs que cette éventualité se soit démocratisée dans les rangs : « On est de plus en plus nombreux à parler d’un vote Le Pen dès le premier tour », poursuit notre interlocuteur.

L’ascension de la “droite castor” contre l’extrême gauche

Au premier tour, on choisit, au second on élimine, répète-t-on souvent pour se convaincre de ne pas se soumettre au vote utile. Seulement, l’angoisse de voir le candidat insoumis Jean-Luc Mélenchon en finale dissuade certains électeurs de Valérie Pécresse de respecter le dicton. « Ce serait la peste ou le choléra » tance le jeune militant. Alors pas question pour lui de voir s’afficher, dimanche soir, le visage du candidat insoumis à côté de celui du président sortant.

Dans l’histoire de la Ve République, le vote utile a longtemps été un réflexe de gauche. Depuis que Jean Marie Le Pen a accédé au second tour de l’élection présidentielle en 2002, la branche socialiste de l’hémicycle tente des combines malheureuses pour contrer l’ennemi politique. La fameuse “gauche castor” — ou “front républicain” selon les jours —, se démenait lors de chaque scrutin pour empêcher Marine Le Pen d’arriver à ses fins. Aussi curieux que cela puisse paraître, ce schéma politique s’est inversé depuis quelques semaines. La candidate RN est désormais poussée en finale pour stopper l’ascension d’extrême gauche.

Pendant la campagne, un leitmotiv a collé à la peau de la candidate Pécresse. Pour qui appellera-t-elle à voter au second tour ? Beaucoup de ses opposants l’ont accusée d’être “Macron-compatible”, seulement les militants préfèrent se tourner vers la candidate du rassemblement national. « C’est le côté régalien de sa politique qui pourrait nous séduire. En face, Emmanuel Macron a eu une politique de gauche durant cinq ans, chez les militants personne ne votera pour lui » explique un adhérent de la première heure.

Les cadres gardent le cap

Mis face à cet intérêt grandissant des militants LR pour la candidate du Rassemblement national, les cadres eux, campent sur leur position. « Marine Le Pen n’est pas un vote utile », tranche la sénatrice des Alpes-Maritimes Alexandra Borchio Fontimp. La directrice déléguée de campagne de Valérie Pécresse minimise cet attrait sa base militante pour Marine Le Pen. « Les électeurs ont conscience qu’au deuxième tour, Marine Le Pen aura très peu de chances de l’emporter, analyse l’élue maralpine. Je connais certains de nos adhérents qui vont voter pour elle, car ils n’ont pas été séduits par le projet de Valérie Pécresse. Je leur dis que ce n’est pas en votant Marine Le Pen au premier tour que la droite va l’emporter. » En somme, elle résume ce ‘‘vote utile’’ Le Pen comme « l’incarnation d’un vote Macron ».

Un point de vue que partage le député de l’Essonne Robin Reda. Ce “Pécressiste” de la première heure estime que « si Marine Le Pen est si haute, elle le doit à sa seule notoriété ». Pas question pour lui d’entendre parler d’un vote en faveur de la candidate du RN. Il ne voit pas non plus les militants de sa circonscription afficher un quelconque soutien pour la chef de file du parti frontiste. « Le vote utile Le Pen existerait si elle assumait de faire une vraie politique de droite », se moque l’ex-patron des Républicains de l’Essonne qui ajoute : « Elle a clairement énoncé qu’elle n’était pas là pour faire une politique de droite. Regardez d’abord sa ligne économique. Il n’y a pas eu de changements fondamentaux entre la Marine Le Pen de 2017 et celle de 2022. C’est la candidate du désordre institutionnel et social. »

Dans ma famille politique, j’entends beaucoup plus parler d’Éric Zemmour que de Marine Le Pen

Son collègue parlementaire du Vaucluse, Julien Aubert, se montre plus incisif à ce propos : « Je ne pense pas que cette percée de Marine Le Pen joue sur l’électorat de droite. Nous ne partageons rien en commun. Je pense qu’il y a surtout une remobilisation des électeurs abstentionnistes qui n’aiment pas Macron. C’est du côté de la gauche qu’il faut se déporter et ce sont eux qu’ils la font monter. Mais je constate à droite que notre candidate est celle qui présente le plus de garanties, contrairement à madame Le Pen. »

Dans la tête de ces cadres de la Rue de Vaugirard, on s’attendait plus à devoir résister face à Éric Zemmour, concurrent direct à droite. « Dans ma famille politique, j’entends beaucoup plus parler d’Éric Zemmour que de Marine Le Pen. Il continue d’avoir une proposition politique incarnée qui séduit non adhérents plus que Marine Le Pen », expose Alexandra Borchio Fontimp. Quant à Julien Aubert, il ne mâche pas ses mots : « Eric Zemmour parle d’unir les droites. C’est son projet. Le Pen cherche l’union autour d’elle. La droite n’a pas d’attrait pour elle. Dans notre famille politique, la question ne se pose pas. Et nous ne voterons jamais pour ni pour l’un, ni pour l’autre. »

Quel horizon pour les Républicains ?

Le vote utile n’est pas la seule question qui empêche les Républicains de dormir. La présidentielle passée, il faudra très vite se plonger dans le bain des législatives. Lundi, au lendemain du premier tour, au QG du parti, une réunion doit se tenir pour discuter des investitures. La multiplication des partis “alternatifs à droite”, au premier rang desquels Horizons, créé par l’ex-Premier ministre Edouard Philippe, menace de siphonner les réserves de candidats à droite. En cas de défaite de Valérie Pécresse dès le premier tour, bons nombres d’élus ou d’adhérents pourraient se tourner vers le parti du maire du Havre.

Comme le dit la journaliste du Figaro Eugénie Bastié, la gauche a une qualité, « cette capacité a y croire encore ». À 2,5 % dans les sondages, 3 dans les bons jours, la candidate socialiste Anne Hidalgo a, au moins, le mérite de conserver un peu d’enthousiasme. Faculté déroutante que les opposants du parti LR peinent à maintenir en vie. Autour de la candidate Pécresse, beaucoup de militants semblent avoir déjà jeté l’éponge, dans cette campagne qui n’a jamais réellement décollé.

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Le Figaro

Présidentielle 2022: comment le pari d’Anne Hidalgo a viré au fiasco total

Pierre Lepelletier

RÉCIT - Les socialistes pensaient avoir trouvé leur championne. Ils s’attendent désormais à «une défaite historique et lourde» lors du premier tour.

Au PS, il faut se pincer pour y croire. Leur candidate, Anne Hidalgo, s’est tellement écroulée dans les sondages - elle se situe entre 1,5 et 2,5 % - qu’elle se retrouve au coude-à-coude avec Jean Lassalle et Philippe Poutou. Vertigineux, et même honteux pour tous ces éléphants socialistes qui occupaient, il y a encore quelques années, les plus grands ministères du pays. La rose du PS, qui plie depuis longtemps, semble désormais à rien de rompre.

À lire aussiPrésidentielle 2022: Anne Hidalgo s’offre un dernier tour de piste au Cirque d’hiver

Les socialistes pensaient pourtant avoir trouvé leur championne. Maire de Paris, réélue dans un fauteuil en 2020, fille d’immigrés qui doit tout à la République, consciente des défis climatiques… Anne Hidalgo coche les cases. Pourtant, le décollage dans les sondages n’arrive pas. Et les premières polémiques s’invitent. En septembre, sa proposition de doubler le salaire des professeurs passe pour une promesse racoleuse. En parallèle, Anne Hidalgo est ciblée sur les réseaux sociaux pour sa gestion de la capitale. «Nous avons mal anticipé l’importance du bashing contre elle», admet un membre de son premier cercle.

Tentative avortée

Pour revenir dans la course, la candidate veut frapper un grand coup. Le 8 décembre, elle s’invite au «20 Heures» de TF1 et propose «une primaire de la gauche» . «La gauche doit se retrouver, se rassembler pour gouverner», affirme-t-elle. Nombre de socialistes découvrent cette annonce à la télévision et s’indignent de ne pas avoir été mis dans la confidence… «Nous ne savons plus quoi dire à nos militants. On leur a dit qu’Anne Hidalgo serait candidate jusqu’au bout, mais maintenant?», s’alarme un parlementaire parmi d’autres. La maire de Paris croyait pourtant à son coup de poker, persuadée que Yannick Jadot céderait sous la pression. «À ce moment-là, elle pense que l’évidence fera accepter les écologistes», se souvient un proche.

Rien à faire, l’eurodéputé EELV rejette tout en bloc. Auprès de Libération, Anne Hidalgo en tire la conclusion: «Chacun va donc porter ses couleurs, ce sera plus difficile mais la politique réserve de belles surprises. Je m’y colle, j’y vais» lâche la socialiste. Les mots en disent long et sa tentative avortée passe désormais pour une porte de sortie manquée. Un aveu de faiblesse entretenu par ses adversaires. «Je ne suis pas pharmacien, je ne suis pas là pour donner du Xanax aux socialistes» lance notamment Yannick Jadot dans la presse. Le Titanic socialiste vient de toucher l’iceberg. Démarre la fulgurante descente aux enfers.

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À VOIR AUSSI - 2022: Anne Hidalgo appelle les socialistes à ne «pas raser les murs» et être «fiers»

Mardi, Anne Hidalgo assénait encore sur France 2 qu’elle ne «pensait pas avoir commis d’erreur» Corinne Narassiguin, numéro deux du PS, déplore: «Comment peut-on être crédibles face aux électeurs avec un tel message? À 2 %, que leur dit-elle au final? Qu’ils sont idiots?» dit-elle. Son porte-parole, Sébastien Vincini, joue les médiateurs: «Ce serait trop facile de dire que c’est la faute d’une candidate ou de la direction du PS. C’est bien plus profond. Ségolène Royal avait aussi fait des boulettes, elle avait l’appareil du PS contre elle, et elle s’est qualifiée pour le second tour» dit-il. Les socialistes ne s’attendent à rien dimanche, sinon à «une défaite historique et lourde». À deux jours du vote, un socialiste espère: «Une partie de notre électorat va peut-être se remobiliser en se disant: “Est-ce qu’ils méritent de se prendre une aussi grosse crêpe?”»

Présidentielle 2022 : le programme de Marine Le Pen

La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen accède au second tour, avec 24,4% des voix. Que propose-t-elle sur l'immigration, la sécurité, le pouvoir d'achat , la famille ? Quel est le parcours de celle qui est candidate pour la troisième fois ?

Présidentielle 2022 : l'électorat potentiel de Marine Le Pen en forte hausse

SONDAGE - Selon une enquête Kantar Public - Epoka pour Le Figaro, 38% des Français envisagent de voter pour la candidate du RN, au coude à coude avec Emmanuel Macron (39%).

Présidentielle 2022 : le programme de Jean-Luc Mélenchon

Le leader de la France Insoumise a officiellement déclaré sa candidature à l'Élysée le 8 novembre 2020. Quel est son parcours ? Que propose-t-il sur l'écologie, les institutions, la sécurité, la justice, le social ? Nos réponses.

El País (ESP)

24 horas en la preciosa Ribadavia, la capital del Ribeiro

24 HORAS

El río Avia, a punto de unirse con el Miño, baña la villa orensana. Famosa por su vino y su judería, aquí esperan bodegas centenarias, iglesias románicas, dulces hebreos y unas termas de aire japonés

Dos ríos poderosos: el Avia, que refleja como un espejo la villa medieval de Ribadavia, y el Miño, que se lo bebe poco después. Bajo tierra, un mar de aguas termales. Sobre ella, otro de vino: esta es la capital de la comarca de O Ribeiro. Y bajando por las rúas cuestudas, entre casas blasonadas e iglesias románicas, un Amazonas de historia: esta ciudad de la provincia de Ourense fue una boyante judería y la capital del reino de Galicia. Mucha agua, mucho vino, muchos siglos…

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 09.00 Un paseo fluvial

Una buena manera de empezar el día, con energía, es acercarse al puente medieval de San Francisco (1) y echarse a caminar, trotar o pedalear por el paseo fluvial que baja por la margen derecha del Avia y luego del Miño. Interesa llegar al pequeño pueblo de Francelos (2), que está a unos dos kilómetros y medio (media hora andando a buen paso), para admirar la iglesia de San Xés, obra encantadora de estilo prerrománico del siglo IX, con una ventana calada de granito que más que de picapedreros parece labor de palilleiras o encajeras. Al volver, se puede desayunar en The Boot Coffee (3), junto al convento de Santo Domingo, o en la terraza del Café Calvo (4) (Rúa VIrxe O Porta, 5), contemplando el castillo de los Condes de Ribadavia.

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11.00 El castillo, por dentro

Para ver el interior del castillo, que se alza sobre una peña llena de tumbas antropomorfas, hay que acercarse a la Praza Maior y atravesar la oficina de turismo, que ocupa parte del pazo de los Condes (5), del siglo XVII. Aquí y en el vecino castillo vivieron los señores de Ribadavia, los Sarmiento, un apellido muy apropiado para una villa vinatera. El pazo alberga también el Centro de Información Judía, donde se cuenta la historia de la comunidad hebrea local, que fue una de las más florecientes de Galicia, enriquecida con el comercio del vino. También fue de las más envidiadas y perseguidas. En 1606, un malsín (del hebreo malšīn: soplón) denunció por prácticas judaizantes a 200 vecinos, incluidos sus cuñados, hermanos y su difunta madre. Dos de ellos fueron condenados a la hoguera y 40 a penas de entre seis meses y cuatro años de cárcel.

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12.30 Un recorrido por la judería

Una vez vista la plaza Mayor y todo lo que hay en ella se ha de bajar por la rúa Merelles Caula 6), que fue la principal de la judería, donde estuvo la sinagoga. En la calle de San Martiño los ojos se van para la Casa de la Inquisición (7), un edificio del siglo XVI con cinco escudos de familias ligadas al Santo Oficio. Y en la paralela de Santiago, se van para la iglesia del mismo nombre, románica, del siglo XII, la primera que hubo en la villa. Al lado está el Museo Etnolóxico (8), con una atractiva sección dedicada a la pesca fluvial, la mayor riqueza que tuvo antiguamente Ribadavia, después del vino. Calle arriba, en el número 11, se encuentra la pastelería de As Nisas (9), donde tres hermanas elaboran y venden dulces hebreos. Sus cañitas de crema son famosas.

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14.30 Pulpo con queso de tetilla o a la brasa

Conviene no abusar de los dulces, porque ya es hora de comer y, a dos pasos de la pastelería, en la Praza da Madalena, aguarda uno de los mejores restaurantes de Ribadavia: O Birrán (10) (988 47 23 17). Quien pide el confit de pato, el pulpo con queso de tetilla o la carrillada de ternera, acierta. Otro restaurante óptimo es A Comanda (11) (988 54 52 52) y otros aciertos, su pulpo a la brasa, sus navajas y sus carnes asadas. Para una ocasión especial, porque no es barato, a las afueras de Ribadavia está Sábrego (12) (988 49 18 09). Lo que cocina Marco Varela es digno de estrella Michelin.

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16.00 Santo André, paraíso del vino

Si comemos en Sábrego no tendremos que andar ni cien metros para visitar después el Museo del Vino de Galicia (13), porque está al lado mismo, en el lugar de Santo André de Campo Redondo. Ocupa una monumental bodega del siglo XVIII, donde en su día se hacía vino para el monasterio de San Martín Pinario de Santiago de Compostela. Cien mil litros salían de aquí todos los años. Lógicamente, una de sus salas está dedicada a la comarca vinícola circundante, la de O Ribeiro, una de las de mayor personalidad y más antiguas de Galicia. Redondearemos la escapada enológica en Santo André de Campo Redondo visitando Adega Doña Elisa (14), una bodega de colleiteiro (de cosechero) familiar, minúscula, con menos de una hectárea de viñedo, que elabora un vino delicioso: Canción de Elisa. Lo producen con cuentagotas: 5.000 botellas al año. Nada que ver con el gigante Viña Costeira, la bodega más grande de Ribadavia y de toda la comunidad, que vende cinco millones de botellas. También se puede visitar.

20.00 Baño termal al anochecer

Después, no es mala idea dejarse caer por las Termas Prexigueiro (15), a unos cinco kilómetros al sur de Ribadavia. Son unos baños al aire libre de inspiración japonesa en un pinar, con pozas donde el agua mana a unos 40 grados, tanto en invierno como en verano. Dependiendo de la temperatura ambiente y de la presión atmosférica, el agua es transparente, blanca o turquesa. La visitan 60.000 personas cada año. Es muy popular, como los precios: 5,70 euros por hacer un circuito termal de 90 minutos. Los sábados y domingos hay cola, así que mejor ir un día entre semana. Al anochecer, cuando se iluminan las pozas, es cuando más apetecibles están. 

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21.30 Cena y al alojamiento rural

De vuelta en Ribadavia, entrar en la Taberna Papuxa (16) (609 96 09 61) es como colarse de golpe en la Edad Media: suelos de tierra elemental, grandes cubas de madera, parroquianos sirviéndose el vino a sí mismos en cuncas de loza… Aquí se puede beber y picar algo. Para cenar-cenar, iremos a O Pucheiro (17) (988 47 09 06), donde probar las anguilas del Miño, célebres por su finura y su exquisito sabor. También están ricos el pulpo, el bacalao y los chipirones.

Aquí, dos alojamientos rurales excelentes, donde se duerme a pierna suelta con un silencio de cámara acorazada, son el Pazo dos Ulloa (18), una casa del siglo XV de la parroquia de Esposende, y el hotel-bodega Casal de Armán (19), que ocupa un edificio del XVIII en lo alto de Santo André de Campo Redondo, rodeado de los socalcos milenarios donde arraigan las vides del Ribeiro. Buen lugar también para ver amanecer.

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Le Monde

Imran Khan, premier ministre du Pakistan, renversé par une motion de censure

La motion a été approuvée par 174 des 342 députés. Imran Khan est le premier chef de gouvernement pakistanais à chuter à la suite d’un vote de défiance.

Le premier ministre du Pakistan, Imran Khan, a été renversé, samedi 9 avril, par une motion de censure, votée à son encontre par l’Assemblée nationale, à l’issue de plusieurs semaines de crise politique. Malgré deux ajournements dans la journée, la manœuvre de M. Khan pour se maintenir au pouvoir au Pakistan a échoué.

La motion a été approuvée par 174 des 342 députés, a annoncé le président par intérim de la chambre, Sardar Ayaz Sadiq. Aucun premier ministre n’est jamais allé au bout de son mandat au Pakistan, depuis l’indépendance du pays, en 1947, mais M. Khan est le premier à chuter sur un vote de défiance.

Il était devenu premier ministre en 2018. Son successeur à la tête de cette république islamique de 220 millions d’habitants dotée de l’arme nucléaire devrait être Shehbaz Sharif, le leader de la Ligue musulmane du Pakistan (PML-N).

Le premier ministre pakistanais poussé vers la sortie

Dissolution de l’Assemblée anticonstitutionnelle

Ce vote s’est tenu alors que la Cour suprême avait infligé, jeudi, un cuisant revers au premier ministre pakistanais. Ce dernier, 69 ans et célèbre pour avoir mené l’équipe nationale de cricket à sa seule victoire en Coupe du monde, en 1992, avait tenté d’échapper, quatre jours plus tôt, à cette motion de l’opposition en faisant dissoudre l’Assemblée nationale et en appelant à des élections générales anticipées.

Les cinq magistrats de la plus haute juridiction du pays avaient jugé, à l’unanimité, que le stratagème pour empêcher le vote de défiance était anticonstitutionnel et que toutes les décisions ultérieures étaient sans effet juridique. L’Assemblée nationale avait donc été rétablie, ainsi que le gouvernement.

Toujours populaire auprès de larges pans de la population, M. Khan n’a sans doute pas dit son dernier mot en vue des prochaines échéances électorales. Mais son bilan et sa propension, ces derniers jours, à accentuer les fractures de la société pakistanaise, avec de virulentes attaques contre l’opposition, qu’il a accusée de « trahison », pourraient jouer contre lui.

Le Pakistan et ses contradictions dans l’œil de Lucas Barioulet

Imran Khan est arrivé au pouvoir en 2018, après la victoire aux législatives de son parti, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), sur une plate-forme populiste mêlant promesses de réformes sociales, conservatisme religieux et lutte contre la corruption. Vingt-deux ans après son entrée en politique, il est ainsi récompensé pour sa ténacité.

Choix populaires, conjoncture économique difficile

Comme chef du gouvernement, il a d’abord capitalisé sur son image d’incorruptible et la lassitude de la société à l’égard des partis traditionnels, qui ont monopolisé le pouvoir pendant des décennies avec l’armée. Pendant la pandémie liée au Covid-19, son choix de ne pas imposer de confinement national, qui aurait « fait mourir de faim » les gens, s’est révélé populaire et gagnant. Le pays a été largement épargné (30 000 morts).

Mais la conjoncture économique et ses mauvais choix ont fini par le rattraper. La forte inflation, la dépréciation de la roupie depuis juillet et le creusement de la dette l’ont affaibli. La détérioration de la sécurité, en particulier depuis la prise du pouvoir par les talibans en Afghanistan, à la mi-août, a aussi contribué à ses difficultés.

Le Pakistan et ses contradictions dans l’œil de Lucas Barioulet

Leur retour triomphal a d’abord été interprété comme une victoire pour le Pakistan, accusé de longue date de les soutenir, et pour celui qui a été affublé du sobriquet de « Taliban Khan » pour n’avoir jamais cessé de prôner le dialogue avec eux. Mais après plusieurs années d’un calme relatif, les attentats ont repris de plus belle depuis août, menés notamment par les talibans pakistanais du Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP). Imran Khan a aussi pâti de la dégradation probable de ses liens avec l’armée, qui était accusée d’avoir interféré en sa faveur en 2018, même si celle-ci est restée silencieuse ces derniers jours.

Accusé de complaisance envers les extrêmes

Ses efforts pour positionner le Pakistan en acteur régional incontournable n’ont guère porté non plus. Les liens avec Washington et les pays européens se sont distendus, notamment sous l’effet de ses diatribes contre l’islamophobie, déguisée à ses yeux en Occident sous les traits de la liberté d’expression. Islamabad s’est encore plus rapproché de la Chine. Et la visite officielle à Moscou d’Imran Khan le jour même du déclenchement de la guerre en Ukraine lui a valu nombre de moqueries.

Ce fils d’une riche famille de Lahore, diplômé d’Oxford, marié trois fois après avoir entretenu, pendant sa carrière sportive, une réputation de play-boy, s’est aussi vu reprocher sa complaisance envers les religieux radicaux. Marié en troisièmes noces en 2018 avec Bushra Bibi, issue d’une famille conservatrice et qui porte le voile, il a défendu avec véhémence la controversée loi sur le blasphème.

En novembre, son gouvernement a levé l’interdiction pesant sur le Tehreek-e-Labbaik Pakistan (TLP), décrétée en avril à la suite de violentes manifestations anti-françaises organisées par ce parti islamiste, qui dénonçait le soutien apporté par la France au droit de caricaturer, y compris le prophète Mahomet.

Le Pakistan cède aux exigences d’un parti islamiste antifrançais

Souvent accusé d’avoir restreint l’espace d’expression de la presse, Imran Khan a aussi suscité l’indignation des organisations féministes en établissant plusieurs fois un lien entre le viol et la manière de s’habiller des femmes, dans un pays où les violences sexuelles sont courantes.

Le Monde et AP et

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France24 - World

Live: Macron leads first round of French election, to face Le Pen in run-off (exit poll)

Issued on: 10/04/2022 - 19:00

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French President Emmanuel Macron will face the far right’s Marine Le Pen in a presidential run-off on April 24 after leading the first round on Sunday with 28.5% of the vote to Le Pen's 23.6%, according to an Ipsos exit poll. Join FRANCE 24 right here for live coverage of the results as they roll in.

  • Macron was projected to win 28.5% of the vote, ahead of Le Pen (23.6%) and third-placed Jean-Luc Mélenchon (20.3%), according to projections by our partners Ipsos Sopra Steria.
  • Some 48.7 million voters were called to the polls for Sunday’s first round. By 5pm, 65 percent of registered voters had cast a ballot, down 4.4 points on the previous election in 2017.
  • Twelve candidates, from the far left to the far right, were on the ballot for the first round. The two finalists will vie for France's top job in two weeks' time, on April 24.

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Le Figaro

En Ukraine, l'escalade de l'horreur: le témoignage de la photographe du Figaro Magazine

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EN IMAGES - La guerre en Ukraine a définitivement changé de physionomie pour montrer son vrai visage, celui d'un conflit d'une violence inouïe, raconte Véronique de Viguerie. Attention, certaines photos sont susceptibles de choquer.

«Ce que j'ai vu»

Quand nous avons entendu les rumeurs qui disaient que des cadavres avaient été retrouvés à Irpin et à Boutcha, dans la banlieue de Kiev, après le départ des troupes russes, nous avons décidé de nous rendre sur place aussi vite que possible. Nous nous sommes d'abord arrêtés dans un village, puis nous avons ­continué sur la route où nous avons ­commencé à voir plusieurs voitures abandonnées. C'est alors que nous avons aperçu les premiers corps, dont certains avaient été brûlés et recouverts de vieux pneus. Malgré moi, j'ai pensé à Pompéi tant leurs membres et leurs ­visages tannés par les flammes me ­rappelaient les victimes romaines de l'éruption du Vésuve. Autour des voi­tures calcinées, des coulées de métal en fusion s'étaient incrustées dans le sol.

En poursuivant notre avancée, nous avons vu encore d'autres corps. Certains avec des traces d'impact, d'autres dont les mains semblaient avoir été ­attachées… Quelques-uns avaient été déplacés et entassés les uns sur les autres. Impossible de dire s'il s'agissait de femmes ou d'hommes, mais je n'ai pas vu d'uniformes.

Plus loin, nous sommes tombés sur un char russe touché par des tirs. Il ressemblait à un énorme insecte. Près de la tourelle démantelée, j'ai vu émerger la tête d'un soldat. Malgré le feu qui l'avait saisi dans la mort, je voyais bien qu'il était jeune. Il avait les cheveux noirs et les traits asiatiques. Un Sibérien mort ici, pour rien, en Ukraine.

Voir ces corps carbonisés et difficilement identifiables était insupportable. On ne comprenait pas ce qui s'était passé. J'ai déjà couvert de nombreux conflits et vu, malheureusement, trop de scènes d'horreur, mais là… Je crois que ce qui m'a le plus mis mal à l'aise, c'est de ne pas comprendre pourquoi tout cela est arrivé. Cette question tourne encore dans ma tête.

Véronique de Viguerie

En Ukraine, l'escalade de l'horreur

À VOIR AUSSI - «Génocide», «crime de guerre», «crime contre l'humanité»: comment qualifier ce qu'il s'est passé à Boutcha?

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France24 - Monde

Comment utiliser les VPN et continuer à accéder à certains sites censurés ?

Publié le : 01/04/2022 - 15:38

Sans les VPN, votre connexion Internet peut facilement être détectée ou surveillée par d'autres personnes. Ces programmes protègent notamment votre historique de navigation, les consultations en direct de médias en ligne, vos coordonnées bancaires, vos mots de passe et se révèle indispensable pour contourner les mesures de censure du Web qui existent dans de nombreux pays.

Sans un dispositif VPN, tout ce que vous effectuez sur le Web et les réseaux sociaux peut être retracé jusqu'à votre appareil à l'aide de votre adresse Internet. Elle est siglée, par convention internationale, par les lettres IP. Cette adresse qui est une série de numéros uniques, liée à votre appareil connecté, peut révéler l'emplacement physique de votre ordinateur ou de votre smartphone avec la possibilité de vous localiser en temps réel.

Mais lorsque vous êtes connecté au moyen d'un VPN, votre activité sur Internet est cryptée et votre véritable adresse IP est masquée. Personne ne peut voir qui vous êtes ou la nature de vos activités en ligne, pas même les fournisseurs d'accès Internet, les autorités surveillant votre connexion ou des pirates informatiques pressés de voler vos informations personnelles.

► À lire aussi : Mali : comment continuer à écouter RFI et à regarder France 24 ?

a seule chose qu'un FAI ou une autorité étatique de surveillance peut constater est l'existence d'un trafic de données chiffrées entre un serveur informatique situé, par exemple, dans une autre région du monde et un appareil non identifié dans votre pays. Alors que des dizaines de pays censurent les contenus de la Toile, la seule façon de contourner ces restrictions est donc de passer par les réseaux d'un VPN, afin d'accéder aux sites Web bloqués. 

VPN : mode d'emploi 

Pour installer un logiciel VPN sur votre machine, il convient au préalable de se poser les bonnes questions. Un VPN pour quoi faire ? Et quel en sera mon usage : s'agit-il de télécharger des fichiers, de consulter des sites bloqués, de suivre en direct des émissions de télévision ou de radio sur la Toile ? Une fois votre usage déterminé, vous devez, en tout premier, bien choisir votre fournisseur de solution VPN, selon vos besoins de navigation sur Internet.

S'il existe pléthore de VPN payants très efficaces qui demandent toutefois de souscrire à un abonnement mensuel, certains de ces logiciels sont gratuits. Mais prudence… Aucun de ces programmes n'offre de niveaux de protection satisfaisante.

Pire, la plupart des concepteurs de ces logiciels gracieusement offerts vivent du commerce de données, en vendant vos informations de connexion à des entreprises tierces ou à des États. La plupart des offres gratuites sont clairement des arnaques, avec l'installation en prime et à votre insu de logiciels espions ou rançonneurs.  

ProtonVPN, le meilleur du gratuit  

Une exception figure dans le paysage peu reluisant des VPN gratuits : il s'agit de ProtonVPN de la société suisse Proton Technologies AG, qui est aussi connue pour son système de messagerie cryptée ProtonMail. Pour installer le logiciel dans sa version gratuite, rien de plus simple. Sur la page officielle du site Proton, vous cliquez sur le bouton situé au centre de votre écran "Obtenir ProtonVPN maintenant", qui vous orientera vers une page de tarification sur laquelle figure évidemment l'offre gratuite.

Pour télécharger le logiciel, vous devez vous inscrire, en renseignant un nom d'utilisateur, un mot de passe et une adresse e-mail [courriel] valide. Vous recevrez ensuite un code d'acceptation afin d'activer votre compte. Une fois toutes ces étapes effectuées, ProtonVPN s'ouvre automatiquement pour une utilisation immédiate ou, si ce n'est pas le cas, vous pouvez cliquer sur "Connexion rapide". L'interface de ProtonVPN est très agréable, intuitive et claire, il suffit de suivre les instructions qui s'affichent alors sur votre écran. 

Avantages et inconvénients des VPN 

Quels sont les avantages et les inconvénients de ce VPN dans sa version gratuite ?  Les paramètres de sécurité que propose le logiciel sont excellents et garantissent, notamment, la non-conservation des logs [ou journal] sur les serveurs informatiques distants installés par la société suisse. Rappelons qu'un fichier log permet de stocker un historique des événements numériques sur un serveur, un ordinateur ou une application.

Ce "journal" qui se présente sous la forme d'un fichier, ou équivalent, liste et horodate, par exemple, tout ce qu'un internaute a réalisé au cours de sa navigation. Par ailleurs, le procédé de chiffrement utilisé par ProtonVPN est de qualité militaire en employant une norme considérée comme la plus avancée au monde (et qui se nomme AES 256 bits à titre indicatif pour les férus de sécurité informatique).  

Du côté des inconvénients, ProtonVPN ne brille pas par le nombre de serveurs protégés dont la société suisse dispose, ce qui aura comme conséquence de ralentir fortement votre accès aux pages Internet. Il convient de préciser que la vitesse de connexion à un serveur VPN est l'un des paramètres les plus importants à prendre en compte pour l'utilisation de ce type de logiciel. Cette rapidité de navigation en ligne dépend en grande partie du nombre des serveurs auquel vous avez accès.

Pour faire simple : plus ils sont nombreux et bien répartis dans le monde, plus votre navigation Internet sera fluide en réduisant les temps de latence durant celle-ci. Et c'est dans ce domaine précis, avec un nombre restreint de serveurs informatiques que ProtonVPN fait preuve de faiblesse, en affichant des vitesses de connexion bien décevantes.

Par ailleurs, la version gratuite du logiciel n'offre qu'une seule connexion possible par abonnement, celle qui a été certifiée avec votre adresse de courriel. À vous de choisir judicieusement l'appareil sur lequel vous allez l'installer. Le programme ne fonctionne pas pour visionner des programmes de télé en ligne, notamment ceux diffusés par Netflix. Enfin, certains pays comme la Chine, la Russie ou encore la Turquie bloquent l'installation en ligne de ce VPN et son utilisation est un délit pénal, au regard de la loi et selon les autorités de régulation des télécoms dans ces pays.

Gratuit ou payant, choisissez votre VPN en fonction de vos usages 

Signalons que les offres premium, donc payantes, de proton VPN ajoutent au dispositif gratuit de multiples fonctionnalités. Elles sont, certes, très performantes, mais excessivement chères, ce qui exclut de facto un grand nombre d'utilisateurs. Comparativement, les VPN de la concurrence affichent à prix moindre des services bien supérieurs inclus par défaut dans leurs formules qui débloqueront n'importe quelles plates-formes et contenus Web inaccessibles, quel que soit le pays dans lequel vous résidez.

Ces VPN par abonnement comme ExpressVPN, CyberGhot ou encore NordVPN ont été conçus pour un usage intensif de l'Internet avec des vitesses de connexion optimales. Tous ces logiciels proposent, par ailleurs, le test gratuit de leurs solutions payantes pendant trente jours minimum.

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Clichés de campagne (10/10) : 2017, Macron choisit l'hyper-maîtrise de son image

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EN IMAGES - Lors de sa première campagne présidentielle candidat d'En Marche ! se vend comme un homme «neuf» et donne à voir.

Clémentine Maligorne

ÉPISODE 10/10. Quelles images resteront de la campagne électorale ? Meetings, déplacement, débat télévisé...En politique, convaincre c'est séduire, et tout particulièrement en période électorale. Qu'on le veuille ou non, la bataille de l'image reste primordiale. Comment les candidats construisent leur image et parviennent (ou non) à s'imposer ? Retour sur la campagne électorale de 2017.

En cette fin d'année 2016, François Fillon, sorti vainqueur de la primaire de la droite, est donné favori pour succéder à François Hollande qui a décidé de ne pas briguer de second mandat. Alors que l'ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy est déjà donné pour gagnant, l'affaire Penelope Fillon coupe sa candidature en plein vol, laissant un boulevard à Emmanuel Macron, l'ex-ministre des Finances de François Hollande, en marche depuis quelques mois déjà pour la présidentielle.

L'impossible campagne de Fillon

Après les révélations du Canard Enchaîné, François Fillon maintient malgré tout sa candidature. Pour celui qui était surnommé «Monsieur propre», faire campagne devient presque impossible. L'affaire du Pénélope Gate est une véritable déflagration pour l'image du vainqueur de la primaire de la droite, jusqu'alors perçu comme honnête et droit. Plombé par ce dossier et des erreurs de communication, il ne parvient pas à remonter la pente. Le meeting du Trocadéro début mars devant ses partisans lui permet de se stabiliser dans les intentions de vote. Mais il n'est pas qualifié pour le second tour et termine juste derrière Marine Le Pen.

Macron l’homme «neuf»

Pendant ce temps-là, Emmanuel Macron l'outsider devient peu à peu le favori. L'ancien ministre de François Hollande, âgé de 38 ans, joue sur sa figure d’homme politique «neuf» et en «rupture». Lui, jeune candidat de 39 ans, s'affiche avec sa femme Brigitte, de 20 ans son aînée. «Macron a largement profité du fait que les électeurs voulaient voir un outsider l’emporter. Il n'était pas là depuis longtemps. Il a parfaitement répondu à cette attente», commente Christophe Piar, spécialiste de la communication politique.

Une communication verrouillée ?

Son image, il la maîtrise. Trop peut-être jugent les photographes de presse qui sont tenus à distance lors de ses meetings. «On devait dépenser énormément d'énergie pour un pas de côté. On était relayé à 25 mètres. On devait travailler au téléobjectif», se souvient, un peu exaspéré, le photojournaliste Claude Coutausse. Seul quelques privilégiés, comme la photographe Soazig de la Moissonnière, qui deviendra d’ailleurs sa photographe attitrée à l’Élysée, a ses entrées. Elle seule parvient à immortaliser - et à magnifier - les coulisses de la campagne d'Emmanuel Macron. En France, on la compare à Pete Souza, célèbre photographe de Barack Obama. «C'est d'une certaine façon, un moyen de contrôler son image, de la privatiser pour mieux la maîtriser», commente le photographe Eliot Blondet, de l'agence Abaca, qui suit Emmanuel Macron depuis son entrée à l'Elysée.

Cette maîtrise de l'image se poursuivra au Palais avec «Mimi», le surnom de Michèle Marchand, patronne de Bestimage, agence de presse qui règne sur le marché de la photo people et conseille Brigitte Macron... sur son image ! Bestimage est en même temps membre du très officiel comité de liaison de la presse présidentielle qui organise les «pools» de photographes accrédités pour accompagner le président. Une position ambiguë qui interpelle.

Mélenchon innove

Durant cette campagne de 2017, à l’extrême gauche et à l’extrême droite, les candidats, chacun à leur manière, travaillent aussi leur image. Jean-Luc Mélenchon innove en se dédoublant en direct lors de ses meetings. Il diffuse sa campagne sur les réseaux sociaux via un hologramme. «Il se donne ainsi une image de modernité. D’autant plus nécessaire pour lui, car il présent dans la vie politique française depuis longtemps», souligne Christophe Piar. Quatrième homme de cette élection, il obtient des scores importants parmi l'électorat jeunes.

À l’autre bout du spectre politique, la candidate du Front national, Marine Le Pen, a elle aussi travaillé sur son image. Depuis 2012 elle a enclenché une entreprise de «dédiabolisation» de son image et en termes idéologiques. Sa stratégie : la proximité. «Elle est dans la dédiabolisation dès le départ. Puis elle est obligée de revenir sur ses fondamentaux dans la dernière ligne droite. Au risque de donner le sentiment d'une candidate inconstante» observe Christophe Piar.

Marine Le Pen parvient à se qualifier pour le second tour. Pour la première fois sous la Ve République, aucun candidat d’un parti traditionnel (PS/LR) n’y parvient. Lors du débat télévisé face à Emmanuel Macron, elle ne parvient pas à convaincre. Les téléspectateurs assistent à une dégradation de son image en un peu plus de 2 heures. Le Figaro qualifie ce débat «d'une brutalité inédite», «qui a souvent manqué de hauteur» au cours duquel «le leader d'En marche ! a dominé son adversaire sur les questions économiques». Il l'emporte au second tour 66% contre 33% pour son adversaire.

Une victoire qu'il avait anticipé en allant fêter sa qualification au second tour à la Rotonde, une brasserie parisienne. La soirée fait jaser. Elle rappelle la soirée de Nicolas Sarkozy au Fouquet's le soir de sa victoire. Mais à la différence de son prédécesseur, Macron on ne l'y reprendra plus.

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Valeurs Actuelles

[Entretien] Thierry Mariani : « J’appellerai à voter pour le candidat en face de Macron »

En juin 2021, vous étiez battu par Renaud Muselier (LR) au second tour des élections régionales. Comment jugez-vous son action à la tête de la région depuis ? J’ai été conseiller régional sous Jean- Claude Gaudin et sous Michel Vauzelle, il y avait un certain sens du rassemblement une fois les élections passées. On voit aujourd’hui un petit chef de bande qui essaie de régler ses comptes avec les maires d’Arles et de Cannes ou Éric Ciotti. Il est même intervenu au Conseil d’État, via des personnes interposées, m’accusant de ne pas être de la région. C’est tellement grotesque d’avoir à me justifier, moi qui ai été ici trois fois maire, trois fois conseiller régional et quatre fois député, jamais battu une fois élu. Cette petite vendetta me rappelle le personnage pathétique de la bande dessinée Iznogoud, qui saute sur sa chaise en répétant qu’il veut être le calife. Cela relève plus de la psychiatrie que de la politique. Du reste, notre opposition n’est pas du tout considérée. Il a de plus menti sur son programme, en promettant, par exemple, de prendre en charge les Tickets-Restaurant pour tous les étudiants de la région. À la sortie, ça s’est transformé en un chèque unique de 50 euros pour les étudiants inscrits dans la filière sanitaire et sociale. Franchement, je leur souhaite bon appétit !

Votre directeur de campagne, Philippe Vardon, a été écarté du bureau national du Rassemblement national une semaine après votre défaite. Il est aujourd’hui en confl it dans sa fédération des Alpes-Maritimes. Comment observez-vous cela ? J’ai beaucoup de sympathie et d’amitié pour Philippe Vardon, qui a fait un travail extraordinaire. Il a été une cible de choix pour Muselier, qui est allé ressortir des choses qu’il avait faites il y a vingt ans. Vous remarquerez que j’ai refusé d’évoquer la mise en examen d’une très proche de Renaud Muselier durant toute la campagne. Certains me l’ont proposé, mais j’ai refusé de faire une campagne de caniveau. Il ne méritait pas de ne plus être au bureau national, d’autant qu’il est resté fidèle jusqu’au bout. Les attaques qu’il subit ne sont pas méritées.

Votre défaite vous a-t-elle montré les limites du Rassemblement national comme moyen de conquête du pouvoir ? Cette expérience m’a appris à ne plus croire aux sondages. Certains expliquent que les régionales n’étaient pas un vrai enjeu pour les électeurs et que ce qui compte, c’est la présidentielle. Quant aux limites du parti et de Marine Le Pen, je pense qu’elle a fait une très bonne campagne, sans faute, et qu’elle a beaucoup travaillé, c’est unanime. La vraie question est de savoir si notre électorat va se mobiliser.

Depuis plusieurs mois, vous êtes plutôt discret en Paca et dans la campagne présidentielle. Stéphane Ravier, Gilbert Collard, Nicolas Bay, Jérôme Rivière et d’autres de vos amis du Rassemblement national ont quitté le navire. Pourquoi restez-vous ? Je ne me sens pas à l’écart et je pense qu’ils ont fait une erreur. Et que malheureusement pour eux, si les sondages se confirment, j’ai fait le bon choix. Je pense qu’Éric Zemmour, avec qui j’ai dîné en septembre et pour qui j’ai beaucoup d’estime, n’est pas fait pour la politique. Il faut une certaine sensibilité, une connaissance du terrain, un contact avec les Français et la réalité qui ne s’improvisent pas. Il n’a rien compris quand il explique qu’il ne faut pas accueillir les réfugiés ukrainiens. Ce genre d’erreur de débutant se paie très cher à un mois des élections. On ne peut pas sortir le discours du FN des années 1990 et espérer être élu. Il faut rassembler. Je les entends dire qu’ils vont créer le grand parti de droite de demain. Mon problème, c’est d’éviter cinq ans de plus de Macron. À 20 h 01, j’appellerai à voter pour le candidat qui restera, et je pense que ce sera Marine Le Pen. Elle et Zemmour sont dans le même camp, avec des sensibilités différentes. Alors que Pécresse est un clone féminin de Macron, sans vraiment de convictions et formée dans le même moule. Si elle est au second tour, je me mettrai enfi n à la pêche !

Marine Le Pen a déclaré, sur BFM TV, que son ministre des Affaires étrangères devrait être dans « une ligne d’équidistance, d’indépendance et de constance », ce qui ne serait pas votre cas. Que lui répondez-vous ? Il est évident que dans le contexte actuel, je ne peux pas être ministre des Affaires étrangères, car je suis trop proche d’un pays. Je ne suis pas du tout surpris et je trouve même que sa réponse a été trop modérée. Si vous voulez tout savoir, je lui ai même téléphoné juste après pour lui dire que, si on lui reposait la question, la réponse devait être plus évidente : c’est non, car je suis classé trop proche des Russes. Hubert Védrine ou Dominique de Villepin, qui sont des diplomates professionnels, sont plus proches du profil idéal. Je vais vous dire : je rêvais d’être ministre, je l’ai été, mais je ne rêve plus forcément de l’être.

Pourquoi avoir voté contre la résolution de soutien financier à l’Ukraine proposée par l’Union européenne, au début de la guerre ? J’ai voté contre une résolution qui accordait à l’Ukraine 1,2 milliard d’euros d’aide supplémentaire, parce que je suis attentif à l’argent du contribuable européen. Le 23 septembre 2021, la Cour des comptes européenne a sorti un rapport qui, comme toujours, est solide et vite enterré. Il dénonce l’inefficacité de l’aide à l’Ukraine, avec 8 milliards de dons et 9 milliards de prêts qui ne seront jamais remboursés et qui n’ont servi à rien, sinon à enrichir la grande corruption. L’Ukraine a touché plus que certains petits pays européens, alors que ce rapport dit très clairement qu’elle a un fonctionnement mafieux. Il y a donc deux solutions. Soit on remet 1 milliard pour faire plaisir à l’air du temps, soit on se dit que l’argent du contribuable doit être utilisé intelligemment. J’ai voté contre, je ne le regrette pas et je le voterai encore. La question n’est pas pourquoi j’ai voté contre, mais pourquoi les autres ont voté pour.

Vous êtes aussi défavorable aux sanctions contre la Russie. Sans cette option, comment incite-t-on la Russie à arrêter cette guerre ? Peut-on véritablement négocier avec un autocrate comme Poutine, qui s’est mis en tête de soumettre l’Ukraine ? Faisons un bref retour en arrière. Les accords de Minsk, signés en 2014 sous la supervision de François Hollande et Angela Merkel, réglaient tous les problèmes. Macron n’a pas fait l’après-vente et n’a pas exigé de l’Ukraine qu’elle les applique. Si cela avait été le cas, nous n’aurions pas eu les problèmes dans le Donbass depuis, avec 14 000 morts qui n’ont jamais ému personne. On aurait certainement pu éviter une guerre. Cela n’excuse pas les Russes, mais cela explique. Aujourd’hui, ils n’ont plus aucune confiance en la parole occidentale.

Les grands groupes français qui hésitent à quitter la Russie ont-ils raison d’avoir des problèmes de conscience ? C’est une énorme erreur de quitter la Russie. M. Zelensky, lors de son discours devant l’Assemblée nationale, exige le boycott de Renault alors qu’on lui livre des armes et nos députés se lèvent pour l’applaudir… Le plus grave dans tout cela, c’est que nous n’avons plus de politique étrangère, car nous sommes entraînés par les ex-pays du bloc soviétique. Le dernier soldat du tsar a quitté la France en 1815, mais le dernier char soviétique a quitté les pays Baltes et la Pologne dans les années 1990. Je comprends donc tout à fait que des pays qui ont une histoire douloureuse récente avec l’URSS n’aient pas du tout la même approche que la France. Mais l’Union européenne nous entraîne dans leurs histoires alors que la France n’a aucun problème avec la Russie.

Avec l’explosion des prix en Europe, qui découle de la guerre, sommesnous en train de nous fragiliser trop dangereusement et de renforcer notre vassalisation aux États-Unis ? C’est une évidence. Ces sanctions sont une stupidité. En août 2020, nous avons décidé un train de sanctions contre le Bélarus à la suite d’élections contestées. L’engrais de potasse, dont il est un des premiers producteurs au monde, a vu son prix tripler. Mes amis au Bélarus sont morts de rire, ils n’ont jamais encaissé autant de fric! Si j’interdis Valeurs actuelles et que vous triplez votre prix en le vendant de la même manière à d’autres, vous gagnerez trois fois plus ! Une partie de la planète ne peut donc plus acheter d’engrais, notamment l’Afrique, et les circuits se sont réorganisés. La sanction financière pour le régime du Bélarus, c’est open bar. L’Iran, la Russie, Cuba, la Corée du Nord… Citez-moi un pays qui a changé sa politique à cause des sanctions ? Le principe des sanctions, c’est l’arroseur arrosé. On vient de supprimer 300 millions d’euros sur notre budget de la défense pour en payer le prix et on nous apprend qu’on se prépare à subir des coupures de courant l’hiver prochain. Nous payons tout plus cher et nous sommes encore plus dépendants des Américains, qui nous vendent leur gaz trois fois au prix du cours. Il faut toujours continuer le dialogue. En 1962, Khrouchtchev a retiré ses fusées de Cuba, car les préoccupations de sécurité des États-Unis étaient légitimes. Lorsque la Russie demande depuis dix ans qu’on n’arme pas ses frontières, c’est aussi une préoccupation légitime.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Le Figaro

Avec vingt ans de retard et beaucoup d'émotion, Jennifer Lopez et Ben Affleck annoncent leurs fiançailles

Léa Mabilon

L'acteur avait déjà demandé en mariage la chanteuse en 2002, mais leur union s'était soldée par une rupture deux ans plus tard. Vingt ans plus tard, ils se disent oui à nouveau.

Après tout juste un an de relation et une myriade de projets en commun, Jennifer Lopez et Ben Affleck se sont à nouveau dit oui. Cela faisait déjà plusieurs jours que des rumeurs de fiançailles circulaient. Notamment, depuis que la chanteuse avait été aperçue dans les rues de New York munie d'une bague à l'annulaire sertie d'une émeraude et de diamants.

C'est donc désormais officiel. L'interprète de Ain't Your Mama a publié le 9 avril, une vidéo sur ses réseaux sociaux, légendée du message : «Annonce importante !!!!». Le regard face caméra, elle explique à ses fans, très privilégiés, qu'elle leur a concocté une surprise en image, dans sa newsletter «OnTheJLo». Sur son site OnTheJlo.com, la chanteuse de 52 ans reprend ainsi le cours de son histoire avant que l'objectif ne se penche sur sa main et ne dévoile le fameux bijou. «Elle est parfaite», confie-t-elle en regardant l'alliance, fendue d'un large sourire et les larmes aux yeux.

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Jennifer Lopez et Ben Affleck ont déjà vécu une première histoire d'amour en 2002, suivie d'une demande en mariage, qui s'était finalement soldée par une annulation en 2004, et une rupture, notamment à cause de la pression médiatique. Séparés pendant près de vingt ans, et soucieux de ne plus faire les mêmes erreurs, les deux amoureux vivent désormais leurs plus beaux jours. Depuis leurs retrouvailles, en mai 2021, ils n'ont eu de cesse de multiplier les démonstrations d'affection en public, tout en gardant une certaine discrétion. Le 23 mars dernier, le couple «Bennifer» avait ainsi été photographié main dans la main, dans la Cité des Anges, et s'était notamment embrassé dans les rues de New York, en septembre 2021.

Un domaine à 55 millions de dollars pour Jennifer Lopez et Ben Affleck

«Je ne me suis jamais sentie aussi bien», déclarait Jennifer Lopez, mardi 1er février, dans une interview accordée au magazine People . Et d'ajouter : «Nous sommes plus âgés maintenant, nous sommes plus intelligents, nous avons plus d'expérience, nous sommes à des moments différents dans nos vies, nous avons des enfants, et nous devons être conscients de ces choses». Ces fiançailles interviennent ainsi dans la continuité de leur nouveau chemin de vie. Les deux amoureux venant tout juste d'emménager ensemble.

Serena Williams, Eva Longoria, Gordon Ramsay... En photos, le mariage 5 étoiles de Brooklyn Beckham et Nicola Peltz

L'aîné du clan Beckham s'est marié avec l'héritière Nicola Peltz, ce samedi 9 avril à Palm Beach, Miami. Le couple était entouré par des invités triés sur le volet.

En robe de dentelle transparente, Chloë Sévigny enterre sa vie de jeune fille... après son mariage

L'actrice et icône de mode est connue pour ne rien faire comme tout le monde. Et en a donné la preuve lors de ce séjour entre amies sur l'île des Grand Caïmans.

Le Figaro

Présidentielle 2017: Emmanuel Macron, marcheur et dynamiteur

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (10/10) - Totalement inconnu trois ans plus tôt, l’ancien ministre de l’Économie de François Hollande marginalise le PS, profite de «l’affaire» Fillon et s’impose nettement face à Marine Le Pen.

Présidentielle 2012: avec François Hollande, un socialiste revient à l'Élysée

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (9/10) - Bénéficiant du coup de théâtre qui disqualifie Dominique Strauss-Kahn en mai 2011, l’ancien premier secrétaire du PS s’impose à la primaire socialiste. Et bat Nicolas Sarkozy.

Présidentielle 2007: la dynamique Sarkozy s'impose à droite

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (8/10) - Le ministre de l’Intérieur fait campagne sur la «rupture» avec le quinquennat Chirac dont il fut l’un des premiers acteurs. Face à lui, Royal et Bayrou créent aussi la surprise.

Présidentielle 2002: Jean-Marie Le Pen prive Lionel Jospin de second tour

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (7/10) - Le «21 avril» deviendra une date symbole, synonyme d’élimination de la gauche au profit du Front national. Jacques Chirac est réélu avec 82,21% des voix.

Présidentielle 1995: l'incroyable retour de Jacques Chirac

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (6/10) - Face à Édouard Balladur, grand favori de la compétition, le maire de Paris reprend des forces en faisant campagne sur le thème de la «fracture sociale».

Présidentielle 1988: Mitterrand joue la «France unie» contre Chirac

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (5/10) - La gauche n’a pas su redresser le pays. Mitterrand est pourtant réélu avec 54% des voix. Il a su faire de sa défaite aux législatives une arme contre la droite.

Présidentielle 1981: François Mitterrand impose l’alternance politique

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (4/10) - Le premier secrétaire du Parti socialiste est élu président à la troisième tentative. Grâce à l’accord secret passé avec Chirac.

Présidentielle 1974: Valéry Giscard d'Estaing conjugue changement et continuité

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (3/10) - Le ministre de l’Économie s’impose face à François Mitterrand, candidat de la gauche unie, dans le duel le plus serré de toutes les présidentielles de la Ve République

Présidentielle 1969: Georges Pompidou invente l'après-gaullisme

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (2/10) - L’ex-premier ministre se lance sans l’aval du général de Gaulle. Celui-ci en nourrit une certaine amertume et ne le soutiendra pas officiellement.

Présidentielle 1965: le général de Gaulle en ballottage, qui l'eût cru?

DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (1/10) - Lors de la première élection du président de la République au suffrage universel, deux tours sont nécessaires à Charles de Gaulle pour battre François Mitterrand.

Valeurs Actuelles

Dans les Alpes-Maritimes, le grand feuilleton de la droite proche du dénouement

« On va tous vous buter » : à Bordeaux, les militants d’Eric Zemmour sont traqués par les « antifas »

En Ukraine, David Lisnard veut montrer « un rapport de force » à l’ours russe

Loïc Dombreval : “Emmanuel Macron est le nouveau représentant de la droite modérée”

Le RN azuréen face au spectre Zemmour

Général Bertrand Soubelet : « Je propose une task force de 1500 personnes pour les quartiers en rupture »

[Exclusif] Benoît Kandel : le “J’accuse” d’un ancien colonel contre un magistrat

Saint-Honorat, la « Jérusalem céleste » de la Côte d’Azur

Éric Pauget : « Pour gagner en 2022, il faut aller chercher chez Macron et Zemmour »

Renaud Muselier, histoire d’un crash programmé

Le Figaro

En couple, en famille ou à petit budget : quel safari est fait pour vous ?

Partir en Afrique à la rencontre des grands animaux est de ces voyages «bucket list», de ceux que tout un chacun rêve de faire, au moins une fois. Mais encore faut-il savoir où partir. Plutôt flambeur ou budget serré ? En amoureux ou avec des enfants ? À chaque envie, son safari.

Le safari fait partie de ces expériences de voyage qu'il faut avoir vécues. Les voyages en Afrique, qui n'ont jamais vraiment cessé pendant le confinement, connaissent depuis quelques années un vrai regain d'intérêt. Recherche de grands espaces, sensibilisation à la préservation des espèces, envie de retour aux origines ou à l'essentiel... Le safari s'inscrit durablement dans les tendances de voyages.

Oui mais voilà : où partir ? Le choix est pléthorique en Afrique, des pays les plus courus (l'Afrique du Sud, le Kenya et la Tanzanie) aux chemins de traverse que sont la Namibie, le Botswana, le Zimbabwe ou la Zambie. Enfin, viennent les destinations plus thématiques, autour des grands singes, comme le Rwanda ou l'Ouganda mais aussi plus confidentielles, comme le Congo. Dans cette galaxie de pays si différents, il faut se méfier des modes, du qu’en-dira-t-on, et choisir en fonction de ses attentes et aussi, de ses rêves - car un safari demeure un voyage de rêve. Voici donc quelques pistes pour le réaliser.

VOIR LE DOSSIER - Safari : guide de voyage, infos et conseils du Figaro

En couple

Il fait partie des classiques du voyage de noces. Il faut avouer que le livre La ferme africaine de Karen Blixen et le film qui en fut inspiré Out of Africa ont contribué à rendre le safari en Afrique des plus romantiques. Si l'on s'en tient aux scènes mythiques de ce film, le safari en amoureux parfait correspondrait peu ou prou à la recette suivante : la possibilité de se sentir hors du temps, un soupçon de confort à inspiration coloniale britannique et le moins de monde possible dans le paysage. Si l'on ajoute à cela, le souhait de terminer le voyage sur une plage de rêve, la destination commence à se dessiner doucement. Ce sera la Tanzanie.

Le nord du pays abrite des sanctuaires animaliers uniques sur le continent dont deux sont classés au patrimoine mondial, le cratère de Ngorongoro et le parc national du Serengeti. Aux paysages attendus du safari, tels que les plaines à perte de vue seulement ponctuées de quelques acacias parasols, succèdent des paysages à couper le souffle. Le plus grand cratère fermé au monde, le Ngorongoro, est l'un des espaces sauvages les plus petits et les plus époustouflants du continent. La photo de couple, surplombant ce géant de terre et de pierre, est un incontournable.

Mais c'est dans le Serengeti, vaste savane aride que l'on atteindra le mythe : des camps de toile, tels que le Migration Camp ou le Pioneer, adossés à un monticule de rochers (Kopjes) et surplombant la plaine qui abrite le plus grand nombre de lions au monde ou qui voit passer chaque année la fameuse grande migration. Comme partout en safari, c'est à la nuit tombée, dans le silence de la nuit sauvage, que le séjour prend toute sa dimension. Dîner aux chandelles, douce chaleur sèche, un ciel pur et rien que vous, ou presque. Le Nord de la Tanzanie a ceci de particulier qu'il est peu peuplé. À l'exception des fameux Massaïs ou des Hadzabe, la plupart des terres ici sont préservées de l'activité humaine… Hors du temps, hors du monde.

L'activité la plus romantique : que ce soit lors de trajets en petits avions ou en montgolfière, survoler le nord tanzanien est un rêve. Il existe, dans divers endroits du Serengeti, mais aussi dans le parc du Tarangire, des solutions pour survoler la savane au lever du soleil. Le gonflage du ballon a lieu aux aurores, avant de s'envoler au moment où le ciel se décroche de l'horizon. Lorsque le ballon se pose, un petit déjeuner vous attend en pleine savane. Couverts en argent, verre de champagne et rien autour de vous que le monde sauvage.

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En famille

Avec les enfants, on oublie les références romantiques et l'on se rapproche des dessins animés et du plus connu d'entre eux, Le Roi Lion. Les enfants n'auront sans doute pas échappé à ce classique et leurs parents non plus. D'ailleurs, il n'est pas rare que les attentes « romantiques » se mêlent aux souvenirs d'enfance marqués par le fameux film d'animation. Si la Tanzanie peut faire l'affaire, le Kenya reste le plus approprié. Tout d'abord parce que ce sont les paysages de ce pays qui ont inspiré le film : la plaine qui s'étend au pied du Kilimandjaro (parc d'Amboseli), la savane et les plaines infinies (réserve du Masai Mara) et l'on peut même aller jusqu'au nord du pays, dans la région qui a inspiré les créateurs du Roi Lion : le parc de Samburu.

Un tel voyage offrira aux enfants (et aux parents) de nombreuses expériences : rencontrer les Massaïs (en évitant les villages touristiques aux allures de cirque), découvrir les grands espaces et le point culminant du continent africain (Kilimandjaro), traverser des villes et villages, découvrir de grands lacs recouverts de flamants. Puis on longera le magnifique Mont Kenya, on traversera l'équateur et l'on se dirigera vers Samburu. Semi-désertique, cette région propose des paysages à la fois arides, durs et quelques zones luxuriantes. Les puristes savent que l'histoire du Roi Lion se déroule dans cette région difficile, faite de roche et de sable, parcourue de rivières tourmentées peuplées d'immenses crocodiles.

On dormira dans des tree lodges, où le safari consiste seulement à attendre que les animaux viennent s'abreuver. On rencontrera de fabuleuses populations d'éléphants, de rhinocéros (région des lacs) et bien sûr les félins, lions, guépard et autres léopards. Mais on rencontrera également tous les « personnages » emblématiques du film : le fameux Pumba, le phacochère, les hyènes, quelques singes. Seul le suricate, Timon, manque à l'appel. Logique, on ne le retrouve que dans la région australe du continent, principalement au Kalahari… À quelques milliers de kilomètres de là. Conduits par un guide, dans un 4X4 à toit ouvrant et vision panoramique, le Kenya offrira une version à la fois rêvée et humaine de l'Afrique.

L'activité pour les enfants : rentrer dans le reportage animalier et rencontrer des scientifiques qui travaillent avec les lions et partagent, de manière vulgarisée, le fruit de leurs recherches. C'est à l’Alex Walker Serian Camp que cela se passe. Un camp intimiste dans la North Conservancy du Masai Mara, au milieu d'une région sauvage et préservée. Ici, les safaris se font à pied et les rangers sont parfois des scientifiques. Là, les lions ont des noms et sont scrutés depuis des années. On connaît leurs ancêtres et leur descendance, leurs habitudes et leur caractère. Ils sont sauvages mais cette immersion permet de passer de rentrer dans l'intimité du roi des animaux.

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Pour les petits budgets

L'Afrique du Sud, si loin, est contre toute attente la destination safari la plus accessible car la plus riche, la plus variée, la plus vaste et sans doute aussi la plus ancienne. Le pays est resté longtemps replié sur lui-même. Ce n'est qu'à la fin de l'apartheid, au début des années 1990 qu'il s'est ouvert au tourisme. Conséquence de cette histoire, l'Afrique du Sud dispose d'un ensemble unique de parcs nationaux avec des hébergements simples mais confortables qui permettent de faire des safaris à petit prix.

Ce pays aux infrastructures développées, avec des routes magnifiques et de nombreuses liaisons aériennes, permet aux voyageurs de conduire eux-mêmes (certes à gauche), de parcourir en toute liberté et en toute sécurité des espaces sauvages préservés comme le parc Kruger, celui de Hluhluwe Umfolozi, ceux de montagne de Giant Castle, ceux côtiers de Santa Lucia au Zululand ou de Tsitsikamma plus au sud. On peut même tenter, pour les amateurs de bitume, les parcs désertiques du Kalahari Gemsbok (aujourd'hui Kgalagadi Transfrontier Park) ou, plus proche du Cap, le parc national du Karoo. Une galaxie de parc nationaux, composés de nombreux « rest camps ». Au prix modique (de 50 à 150 € la nuit), ils permettent de vivre au cœur d'espaces sauvages uniques, tout en étant libres : salle de bains (certes simple), literie correcte et propre et toujours l'indispensable Braaï (le barbecue) compris dans le prix.

Si l'Afrique du Sud possède parmi les plus beaux lodges du continent (les plus chers aussi), la facilité d'y voyager permet de vivre ce pays sans y laisser toutes ses économies. Ajoutez à cela, un coût de la vie 30 à 40 % moins cher qu'en Europe et un art de vivre accessible (avec une table de qualité, du très bon vin et globalement un art de vivre très proche de nos repères). Sans oublier une multitude de merveilleuses maisons d'hôtes abordables et un kaléidoscope de paysages.

Le plus économique : dans le fameux parc national Kruger, grand comme la Belgique et qui regroupe quasiment tous les animaux d'Afrique, le safari peut se faire aussi à petit prix. Tout seul à bord de son véhicule de location (un SUV idéalement), on circule sur des pistes bien tannées ou des routes goudronnées, au cœur de l'un des plus grands espaces sauvages du continent. Et si vous souhaitez vivre l'expérience d'un safari de nuit à petit prix : choisissez le Camp de Satara, au milieu du parc, pour un safari nocturne guidé. De quoi découvrir une zone inaccessible aux autres à la nuit tombée. L'expédition se fait certes en camion 4X4, mais pour un coût de 25 à 30 € par personne…

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Brésil : cinq bonnes raisons de s'attarder à Paraty, petit bijou de la Costa Verde

Ce port préservé, à mi-chemin entre Rio et Sao Paulo, est la porte d'entrée de la «côte verte» brésilienne. Architecture coloniale, nature foisonnante et bonne chère font partie de ses atouts charme.

Italie : cinq pizzas qui vont vous donner envie de retourner à Rome

La pizza, née à Naples, s'est bien implantée à Rome, où on la mange à tous les coins de rue. Plus qu'un plat de street food, c'est une vraie spécialité locale, à croquer à tout prix dans l'une des innombrables pizzerie de la ville. Nos cinq préférées.

Le Monde

Election présidentielle 2022 : dans les quartiers chics de Marseille, la tentation du « vote utile »

Plusieurs leaders des Républicains soutiennent Emmanuel Macron, à l’instar du président de la région PACA, Renaud Muselier. Une conversion critiquée par certains électeurs.

L’école Prado-Plage (8e), au cœur du quartier le plus huppé de Marseille, accueille trois bureaux de vote. Ici, la droite républicaine, locale comme nationale, a longtemps réalisé ses meilleurs scores marseillais. Comme pour donner l’exemple dans un scrutin où il redoute une forte abstention, Renaud Muselier est arrivé tôt, à l’ouverture des bureaux, en chemise et sans cravate, dialoguant au téléphone avec sa mère.

A l’image des autres anciens grands leaders des Républicains (LR) du Sud-Est, le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur s’est affirmé depuis quelques mois comme un soutien du président sortant. Il reconnaît que, localement, le sentiment anti-Macron est fort, mais il se montre confiant : « Il faut relativiser ce sentiment. Mes choix clairement affichés m’ont amené à être élu aux régionales avec 14 % d’avance, rappelle-t-il. Les électeurs votent pour le plus efficace, pas pour le plus sympathique. »

Suivez le premier tour de l’élection présidentielle sur « Lemonde.fr »

« Cesser de faire les enfants gâtés »

La conversion des chefs de file de la droite locale au camp présidentiel peut-elle aider le sortant à faire mieux qu’en 2017 à Marseille, où il n’était arrivé que troisième, loin derrière Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen ? Ce matin de vote, elle semble d’abord laisser un goût amer chez certains inscrits de Prado-Plage. « Judas », glisse, dents serrées, un notaire, qui refuse de voir son nom dans la presse. Comme d’autres électeurs croisés là dans la matinée, il affirme haut et fort qu’il « vote Zemmour », mais reconnaît qu’il aurait pu se « laisser séduire par un candidat comme Eric Ciotti ».

De quel candidat êtes-vous le plus proche ? Répondez à notre quiz

Philippe Fayolle, encarté LR, regrette, lui, les choix des anciennes figures de son parti. « Moi, je reste fidèle à ma formation », assure cet ancien cadre du port à la retraite qui dit ne pas avoir été séduit par le mandat qui se termine. « Le président pense qu’il a éliminé la droite comme il a éliminé la gauche. Et comme il n’y a plus de partis, tout se passe dans la rue. Et là, on a vu que ses moyens de résistance [étaient] faibles », regrette-t-il. « Il faut être cohérent, il y a les législatives derrière. Comment vont-ils faire ? » remarque-t-il également.

Michelle Muller, 67 ans, est une adepte de cette idée de dépassement des barrières entre droite et gauche. Elle a adhéré au concept porté par Emmanuel Macron depuis 2017. « Je suis plutôt satisfaite de cette mandature. Les Français devraient regarder ce qui se passe autour d’eux et cesser de faire les enfants gâtés », juge-t-elle.

« Dans le contexte, on vote utile »

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Le Monde

La vie brisée de Lioudmyla Kolossovytch, metteuse en scène du théâtre de Marioupol : « J’avais ressenti une peur sauvage »

Cette Ukrainienne s’efforçait de défendre la culture de son pays dans son théâtre aujourd’hui en ruine. Elle aura traversé sept pays avant d’arriver en France.

Cela faisait des semaines qu’elle se disait qu’il fallait partir. Quitter Marioupol. Sa fille, installée à Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine, n’arrêtait pas de lui répéter. Quelques jours avant l’invasion russe, le ton était encore plus pressant : « Maman, tu es encore jeune et belle, tu dois vivre. Pars immédiatement, je te l’ordonne. » Lioudmyla Kolossovytch, 58 ans, hésitait et tentait de calmer ses angoisses avec des plantes médicinales.

Cette Ukrainienne aux longs cheveux blonds et à l’allure soignée était metteuse en scène au théâtre dramatique de Marioupol quand la Russie a lancé l’offensive, le 24 février. Son arrivée remonte à juin 2020. En un an et demi, elle monte trois pièces, dont une de Tchekhov, Verotchka. Leur particularité : tout est joué en ukrainien. « C’était très novateur pour Marioupol », explique-t-elle au Monde. La ville, située dans le sud de l’Ukraine, est historiquement russophile et russophone. Jusqu’en 2015, le théâtre s’appelait d’ailleurs Théâtre dramatique russe de la région de Donetsk à Marioupol – un héritage de l’époque soviétique.

Guerre en Ukraine : les rescapés de Marioupol racontent un mois sous l’enfer des bombes

L’ancienne comédienne, elle, a longtemps baigné dans la langue et la culture ukrainiennes. « Sous l’URSS, tout le monde parlait russe, mais dans mon village, à Sloviansk [dans le Donbass], on parlait ukrainien. Ma mère et ma grand-mère me chantaient des chansons dans cette langue, que les Russes détruisaient petit à petit. » Pendant ses études de théâtre, Lioudmyla Kolossovytch est sommée d’apprendre le russe littéraire, considéré comme noble, pour pouvoir jouer sur scène. Devenue metteuse en scène, elle décidera de ne monter des pièces qu’en ukrainien. « Pour moi, c’est très important de promouvoir la culture et la langue ukrainiennes, explique-t-elle. C’est un trésor dont j’ai hérité dans mon enfance et que j’ai envie de transmettre aux gens. »

A Marioupol, le public réserve un bon accueil à ses pièces. Mais, au sein même du théâtre, la fronde s’organise. « J’ai découvert que beaucoup de comédiens n’aimaient pas l’ukrainien. Ils résistaient ouvertement. C’était désagréable et inattendu. Cela m’a perturbée. » Elle finit par élever la voix pendant les répétitions. Quinze comédiens, dont ceux qui tiennent les rôles principaux, ripostent par une lettre au directeur pour se plaindre. « J’ai vécu ça comme une immense trahison, raconte Lioudmyla Kolossovytch. Ils ne voulaient pas travailler en ukrainien, par paresse, par ignorance, ou parce qu’ils regardaient plutôt vers la Russie. »

Trains bondés

Le 24 février, il est 5 heures du matin lorsque son téléphone sonne. C’est l’un de ses amis, dramaturge à Kiev. « La guerre a commencé », lui dit-il. Lioudmyla Kolossovytch ne comprend pas tout de suite. « J’ai été frappée de stupeur, raconte-t-elle. Comme j’habitais à 14 kilomètres de la ligne de front [du conflit dans le Donbass, en cours depuis 2014], j’entendais tout le temps des explosions, donc je m’étais habituée. » Elle raccroche, puis décide de prendre le premier train. Elle jette en hâte une doudoune dans sa valise, où traînent encore deux robes de soirée et des tongs – souvenirs de ses festivals de théâtre à Sloviansk et Kramatorsk, dans le Donbass.

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Le Monde

Antibes Juan-les-Pins, terres d’inspiration(s) en Méditerranée

Une destination de rêve en toutes saisons

Contenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.

Antibes, ses ruelles pavées, son Fort carré, Juan-les-Pins ; son festival de jazz, ses plages de sable fin et la Presqu’île du Cap d’Antibes, poumon vert d’Antibes Juan-les-Pins, ont en commun la douceur de vivre ! Version arty, jazzy, nature et archi… À chacun son voyage au bord de la Méditerranée.

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Les trésors d’Antibes

Son centre historique, lové entre des remparts dessinés par Vauban, est une perle de la Côte d’Azur. Une fois passée la Porte Marine, on plonge dans le dédale de ruelles du vieil Antibes ; la rue Sade et ses petits commerces, la rue Saint-Bernardin et sa chapelle gothique, les charmantes ruelles du Haut et du Bas Castelet de la Commune du Safranier, le cours Masséna et son marché provençal couvert… Une balade piétonne enchanteresse au cours de laquelle on ne manquera pas une halte au Musée Picasso ! Fondé sur l’ancienne acropole de la ville grecque d’Antipolis, il a été habité jusqu’en 1608 par la famille Grimaldi. On peut y admirer quelque 275 œuvres de Picasso ainsi que celles de Fernand Léger, Modigliani, Miró ou Nicolas de Staël. La Galerie municipale des Bains Douches, installée dans les casemates d’Antibes, d’anciens locaux militaires, recense peintres, céramistes et maîtres verriers et organise des expositions !

À deux pas du centre urbain, domine le Fort Carré entouré d’un îlot de verdure de 4 hectares semé de palmiers européens, d’oliviers, de caroubiers et de fleurs qui regardent la mer, terrain de jeux des plus grands sportifs ! Parmi eux, Alain Bernard, champion olympique de natation en 2008 et 2012 ou Nicolas Charbonnier, quintuple champion du monde de voile et médaillé de bronze aux JO de Pékin. Sans oublier les autres « stars » d’Antibes : Jean Quiquampoix (double médaillé : argent à Rio) et médaille d’or en tir rapide au JO de Tokyo et Alexis Raynaud, médaille de bronze à la carabine à Rio. Pour profiter de l’art de vivre dans la vieille ville, on pose ses valises à la Villa Port d’Antibes & Spa, un hôtel 4 étoiles flambant neuf situé à deux pas du Port Vauban. Côté régalades, on ne manquera pas les pâtisseries du chef Lilian Bonnefoi, dans son atelier boutique de la place du Safranier, les ateliers de cuisine des fleurs organisés par Yves Terrillon ou un repas gastronomique au Figuier de Saint-Esprit, la table étoilée du chef Christian Morisset.

La Presqu’île et le Cap d’Antibes

Antibes Juan-les-Pins, c’est aussi un littoral de 23 km et des espaces naturels préservés. Depuis 2013, le site « Baie et cap d’Antibes-îles de Lérins » est d’ailleurs classé Zone Natura 2000 avec ses côtes rocheuses, le site du Fort Carré et le Bois de la Garoupe. Ce dernier, qui recense 9 hectares, abrite une majestueuse forêt de chênes verts ! Sur un promontoire rocheux, à l’extrémité Sud du Cap d’Antibes, la Batterie du Graillon, organise des visites guidées sur sa faune et sa flore à préserver. En suivant le balisage du sentier de « Tire-poil », une promenade de 3,7 km autour du Cap d’Antibes, on découvrira de nombreuses essences méditerranéennes. On peut aussi flâner dans le jardin et la roseraie de la Villa Eilenroc, symbole du luxe de la Belle Epoque, qui plonge sur la baie des milliardaires. Légende de la Riviera, l’Hôtel du Cap-Eden-Roc, 5 étoiles, a fêté ses 150 ans en 2020. Ne manquez pas son restaurant Louroc, 1 étoile Michelin, dont la carte est signée Eric Frechon en collaboration avec les chefs Sébastien Broda et Lilian Bonnefoi.

Juan-les-Pins, côté nature et jazz

Véritable icône du jazz, c’est à Juan-les-Pins que le saxophoniste et clarinettiste Sidney Bechet a composé ses plus grands morceaux. Un an après son décès, en 1960, le mythique festival Jazz à Juan, qui se tient chaque année en juillet, a vu le jour ! C’est en sifflotant un air jazzy que l’on peut parcourir le jardin botanique de la Villa Thuret labellisé « Jardin remarquable » avec ses pins parasols centenaires et ses espèces en voie d’extinction. Entre Juan-les-Pins et Antibes, le parc Exflora ouvre une parenthèse nature au cœur des nuances du jardin méditerranéen, depuis la Rome antique à la Riviera du XIXe siècle. Enfin, en juin, on ne manquera pas les Voiles d’Antibes, une régate qui convoque les plus beaux voiliers du monde, dans la baie d’Antibes Juan-les-Pins. Peut-être les apercevrez-vous depuis votre chambre à l’Hôtel Belles Rives, ancienne demeure de Francis Scott Fitzgerald, niché dans une anse du cap d’Antibes.

www.antibesjuanlespins.com

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L'Humanité

Ces enseignants qui nous disent : « Si Macron repasse, j’arrête »

Témoignage

Éducations nationale. Après cinq années de réformes blanquériennes, les départs volontaires se multiplient. Une enquête du SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire, révèle que plus de la moitié des professeurs des écoles envisagent d’arrêter. Nous avons recueilli des témoignages qui montrent le lien direct entre la politique menée – que le candidat Macron veut poursuivre et aggraver – et cet inquiétant phénomène.

Olivier Chartrain

Ce n’est pas encore un tsunami, mais c’est clairement une lame de fond : celle des enseignants qui quittent le métier. Souvent à leur corps – parfois au sens littéral du terme – défendant, contraints et forcés, avec parfois le sentiment d’abandonner le navire et surtout les élèves.

Mauvaise nouvelle : tout indique que cette lame de fond ne va pas cesser de grossir, après cinq années de potion Blanquer et le risque, au regard des annonces du candidat Macron en matière d’éducation, d’en reprendre encore pour cinq ans.

Décryptage. Cette école de la concurrence que le candidat Macron veut pour les élèves

« C’est le sujet des repas entre profs »

Dans les salles des profs, c’est devenu un sujet de conversation incontournable. « C’est le sujet des repas entre profs », précise même un ancien responsable syndical, qui ajoute, pince-sans-rire : «  Ça parle reconversion, vers quelle formation se tourner, comment on peut concilier cours et formation, on évoque des initiatives du type retaper un gîte, louer une chambre, vendre de la drogue… »

En dix ans, le nombre de départs volontaires de l’éducation nationale a crû de… 630 %, de 364 l’année 2008-2009 à 2 286 l’année dernière (2020-2021). Le premier degré comme le second degré sont touchés en proportions comparables, mais c’est chez les enseignants stagiaires, dont la carrière débute à peine, que le taux de départ est le plus élevé : 3,2 %.

« Étonnamment, pas mal de jeunes collègues... »

Encore plus alarmants sont les résultats d’une enquête approfondie (plus de 26 000 participants), tout récemment publiée par le SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire : 73 % des professeurs des écoles en exercice se disent insatisfaits de leur situation professionnelle et plus de la moitié d’entre eux envisagent d’arrêter, soit en partant pour de bon (33 %), soit en allant exercer d’autres fonctions dans l’éducation nationale (19 %).

Rentrée 2022 : coupes claires dans les collèges et lycées

Des chiffres jamais vus, que confirment les observations de terrain. Sophie Lambert, militante du Snes-FSU (second degré) dans l’Essonne, raconte que, lors des permanences téléphoniques qu’elle tient pour son syndicat, les appels ayant pour objet démission, reconversion, rupture conventionnelle ont dernièrement « doublé ou triplé. Avec, étonnamment, pas mal de jeunes collègues. Beaucoup évoquent le mépris ressenti pendant la crise sanitaire, la réforme du lycée, la difficulté du métier en général ». Elle évoque un « degré de ras-le-bol tel que l’absence de projet ne les arrête pas forcément. Quitte à ce que, parfois, pour les jeunes femmes, cela aboutisse à un retour à la maison avec de petites activités en complément de revenu »…

Un phénomène qui rappelle l’affaire France  Télécom…

Les témoignages que nous avons recueillis (voir encadré ci-dessous) n’ont pas la prétention d’être représentatifs. Mais ils montrent que les profs passent à l’acte. C’est d’autant plus grave que, de l’autre côté – et pour les mêmes raisons –, le métier n’arrive plus à recruter.

Et, attention, outre les jeunes, découragés avant même d’avoir commencé, ce que nos témoignages montrent, c’est que ce sont aussi les plus aguerris, les plus exigeants envers eux-mêmes, les plus combatifs, enfin les plus attachés au service public d’éducation, que le système pousse à partir à force de maltraitance, de travail empêché et de perte de sens. Un phénomène qui rappelle douloureusement l’affaire France Télécom…

Car cette fuite des cerveaux ne doit rien au hasard. Vider l’éducation nationale de ses forces vives est une stratégie pour mettre en place le projet que l’on voit se dessiner, avec des profs jetables, mal formés, interchangeables, tout juste capables de venir réciter des cours prémâchés devant des élèves voués, s’ils ne suivent pas, à être écartés de la scolarité générale dès après la classe de 5e, pour mieux offrir aux entreprises un volant de main-d’œuvre à bas coût.

Destruction de l’école : Macron prêt à tirer la deuxième rafale

Au-delà de la séquence électorale en cours, on a le sentiment que seule une très forte mobilisation de l’ensemble du corps social – et pas seulement des personnels de l’éducation nationale – pourra sauver l’école de la République.

Ils témoignent

« Nos élèves sont en état de détresse »

« En 2016-2017, j’avais déjà pensé à partir. J’avais retravaillé mon CV, pris des contacts, constaté que c’était faisable. Aujourd’hui, je vise les métiers de la communication culturelle, dans une mairie ou dans l’associatif, peut-être hors de France.

Je voudrais pouvoir continuer, alors j’attends les législatives. Après tout, avec une autre majorité, les choses pourraient encore être sauvées. Je ne suis pas saturé de l’enseignement, ni des élèves. C’est un métier passionnant. Mais, si c’est encore Macron, ce ne sera plus possible.

Je ne connais pas un établissement où des collègues ne soient pas partis en burn out ou en dépression. En vingt ans, je n’avais jamais vu ça. »

Lire la suite du témoignage d'Achille*, professeur d’histoire-géographie dans l’académie d’Amiens.

« Ceux qui vont partir ne sont pas les moins bons »

« Je viens de demander une mise en disponibilité. Cela devrait me permettre de prendre au maximum trois ans sans salaire, mais sans perdre le bénéfice de mon statut, pour réfléchir à ce que je veux faire dans les années à venir. Peut-être écrire…

Voilà plus de vingt ans que j’exerce ce métier dans des établissements très différents, mais nous venons de passer deux années très difficiles et j’ai besoin de prendre du recul. J’ai adoré ce métier, que je voulais faire depuis toute petite bien que n’étant pas dans une famille d’enseignants. »

Lire la suite du témoignage de Karine*, professeure d’histoire-géographie à Paris.

« La réalité du terrain, c’est de la souffrance »

« Le 31 mars, j’ai démissionné après avoir eu une opportunité de travailler dans une collectivité locale. J’avais choisi le métier d’enseignant parce que j’ai fait beaucoup d’animation, que je voulais continuer à travailler avec des enfants et qu’en primaire, on a la possibilité de suivre les élèves sur la durée. Mais, pendant sept ans, je n’ai fait que des remplacements.

Au début, je trouvais cela enrichissant, formateur, mais rester aussi longtemps sans pouvoir monter de projet, sans pouvoir choisir le fonctionnement de sa classe, travailler en pédagogie coopérative comme je le souhaitais, ce n’est pas satisfaisant. »

Lire la suite du témoignage d'Amelle*, professeure des écoles dans la Vienne.

* Les prénoms ont été changés, à la demande des témoins.

Éducation nationaleEmmanuel Macronjean-michel blanquerréformes
Le Figaro

«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

Margaux Benn

REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.

Envoyée spéciale à Kiev

En près de dix ans de métier, Kateryna Haliant n’avait jamais pleuré après une consultation. «C’est parce qu’on ne m’avait jamais raconté l’enfer», dit-elle. Cette psychologue clinicienne est l’une des quelques professionnels qui ont choisi de recevoir en consultation, gratuitement et de manière anonyme, des jeunes filles et des femmes affirmant avoir été violées par des militaires russes dans des territoires que ces derniers occupaient.

Les histoires se ressemblent, «comme si les Russes avaient planifié tout cela», juge Kateryna Haliant. «D’abord, le matin ou l’après-midi, les soldats vérifiaient qui vivait dans les maisons. Puis ils revenaient le soir, tuaient les éventuels hommes du foyer, pillaient l’argent et les objets précieux. Ils mangeaient et buvaient ce qu’ils trouvaient dans la maison et, quand ils étaient saouls, ils violaient les filles et les femmes. Même en présence d’enfants», raconte-t-elle, précisant que dans quasiment tous les cas connus par elle et ses collègues il s’agit de viols en réunion commis par des hommes de tous âges.

Les jeunes filles que je prends en charge n’ont plus de dents : les Russes leur ont cassées, en plus de les avoir violées

«La plupart des victimes auxquelles mes collègues et moi avons parlé jusqu’à présent sont mineures. Ce sont des adolescentes», rapporte-t-elle. «Cela donne une indication de la gravité générale de ces crimes, mais ce n’est que la partie émergée de l’iceberg», continue-t-elle. Pour l’instant, elle a personnellement eu vent d’une vingtaine de cas, principalement des jeunes femmes qui vivaient à Irpin, Boutcha et Hostomel, épicentres des combats opposant les forces ukrainiennes à l’armée russe, dans la périphérie au nord-ouest de Kiev. «Cela s’explique car les Russes s’en sont récemment retirés, donc certaines femmes peuvent venir témoigner», dit-elle.

À VOIR AUSSI - Washington dit avoir «des rapports crédibles sur des tortures, viols et civils exécutés» à Boutcha

«Pourquoi?»

«Les victimes que l’on connaît ont dû surmonter deux obstacles: ressortir vivantes de leur calvaire, et venir le raconter. Or, beaucoup d’entre elles sont mortes», croit savoir la thérapeute. Certains cas demeureront donc à jamais inconnus. Quant à certaines femmes qui ont été trouvées vivantes et avaient subi des violences trop importantes, nombre d’entre elles n’ont pas survécu et sont mortes à l’hôpital. À Boutcha, une ville dans la périphérie de Kiev, parmi les cadavres qui jonchaient les routes jusqu’à aujourd’hui (les autorités ont nettoyé la ville), il y avait des femmes au corps à moitié calciné. D’autres étaient des enfants.

À lire aussiDes corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

Les trois patientes actuelles de Kateryna Haliant, âgées de 16, 17 et 20 ans, ont presque totalement perdu la parole. Certaines sont si choquées qu’elles ne se souviennent plus de leur propre nom ou d’informations basiques sur leur identité ou leur vie. Mais en plus des traumatismes qui bloquent les souvenirs et les mots, il y a les séquelles physiques. «Les jeunes filles que je prends en charge n’ont plus de dents: les Russes leur ont cassées, en plus de les avoir violées», détaille-t-elle. Sa voix se brise. «Pourquoi? Par barbarie pure? Pour les empêcher de parler? Je ne comprends pas», lâche la thérapeute.

Alors, celles qui n’ont pas été battues au point d’avoir les bras cassés dessinent ou écrivent. «Pour l’instant, les sessions, ce sont surtout des pleurs, entrecoupés de mots: les miens. Le processus de guérison, pour ces femmes, va prendre beaucoup, beaucoup de temps», conclut-elle.

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Parmi les autres séquelles physiques relevées par les médecins ayant ausculté les survivantes figuraient également des problèmes d’organes internes. Certaines des survivantes doivent subir d’importantes opérations de reconstruction gynécologique. Des chirurgiens ont proposé leurs services gratuitement.

Plusieurs groupes informels de psychologues volontaires récoltent ces témoignages, qui alimenteront un dossier compilé par le bureau de la procureur générale d’Ukraine, Irina Venediktova, pour être envoyé à la Cour pénale internationale. Irina Venediktova a déjà fait état, au-delà des allégations d’agressions sexuelles, de 410 corps sans vie de civils découverts dans les territoires proches de Kiev récemment repris aux troupes russes. Le plus grand charnier concerne Boutcha: après le retrait des troupes russes, l’armée ukrainienne y a découvert une vingtaine de cadavres de civils dans les rues ainsi que des fosses communes recelant des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants ayant été abattus et, bien souvent, torturés.À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: à Boutcha, l’armée russe laisse l’horreur derrière elle

Des «crimes de guerre»

Selon Human Rights Watch, le 4 mars, à Boutcha, des Russes ont par exemple forcé cinq hommes à s’agenouiller, leur ont couvert la tête avec leur tee-shirt et ont exécuté l’un d’eux en tirant à l’arrière de sa tête. Le 6, à Vozel, un village non loin, des soldats ont jeté une grenade fumigène dans un sous-sol, puis ont ouvert le feu sur une femme et un enfant de 14 ans qui tentaient de fuir. Dans la région voisine de Chernihiv, où les combats continuent, les Russes ont rassemblé au moins six hommes le 27 février et les ont exécutés, selon la mère de l’un d’eux qui se trouvait à proximité et a relaté le crime à Human Rights Watch.

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Carla Del Ponte, l’ancienne procureur du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, a appelé la Cour pénale internationale à émettre un mandat d’arrêt international contre le président russe, Vladimir Poutine. Hugh Williamson, directeur de la division Europe et Asie centrale de l’organisation, souligne que «les viols, les meurtres et autres actes de violences commis par des soldats russes contre les populations devraient être soumis à une enquête et considérés comme des crimes de guerre».

Les Russes étaient ici comme les maîtres des lieux

Plusieurs habitants de villages et de villes en périphérie de Kiev ont par ailleurs indiqué au Figaro que les soldats russes pillaient systématiquement les maisons. Bois de chauffage, nourriture, alcool, vêtements et même petit électroménager étaient dérobés. «Non seulement ils prenaient ce qu’ils voulaient, mais ils réclamaient et donnaient des ordres», s’insurgeait ainsi, samedi dernier, une femme âgée dans la ville d’Irpin.

Des bouteilles de vin et de champagne vides étaient éparpillées près des logements. «Les Russes étaient ici comme les maîtres des lieux», se rappelait Myroslav, 53 ans.

Ce lundi, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est rendu dans la ville de Boutcha. Il a dénoncé «des crimes de guerre qui seront reconnus par le monde comme un génocide», tout en indiquant qu’il poursuivrait ses efforts «diplomatiques et militaires» pour mettre fin au conflit. La haute commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Michelle Bachelet, s’est dite «horrifiée» par les informations remontant des zones en périphérie de Kiev, appelant tous ceux qui le peuvent à «conserver toutes les preuves». Emmanuel Macron abonde, évoquant aussi des «crimes de guerre» tout en se positionnant en faveur de plus de sanctions sur les exportations russes de pétrole et de charbon.

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La Russie, elle, rejette «catégoriquement» toutes les accusations. Un porte-parole du Kremlin a publiquement dénoncé ce qu’il a appelé des «falsifications vidéo» décelées par des experts du ministère de la Défense russe en ce qui concerne les scènes découvertes à Boutcha. En retour, Moscou demande une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU pour statuer sur les supposées «provocations haineuses» de l’Ukraine.

Depuis des années déjà, dans la région du Donbass, à l’est de l’Ukraine, de nombreux assassinats extrajudiciaires et autres actes de torture sont imputés non seulement aux groupes séparatistes locaux mais également aux troupes russes, rappelle pourtant Anna Colin Lebedev, maîtresse de conférences à l’université Paris-Nanterre. «Toute personne accusée d’œuvrer pour le compte de l’Ukraine y est enlevée, arrêtée ou tuée, et les allégations d’abus sont légion», expose-t-elle.

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Par le passé, dans d’autres théâtres de conflit (dans le Caucase, en Tchétchénie…), l’armée russe s’est plusieurs fois illustrée par la sauvagerie de ses violences à l’encontre des civils. «Aujourd’hui, vingt ans plus tard, les soldats russes qui combattent en Ukraine sont les fils des soldats qui étaient en Tchétchénie, remarque la sociologue. Tout comme en Tchétchénie, ils commettent des abus contre un peuple voisin qui, linguistiquement et culturellement, leur ressemble.»

Comment expliquer que des soldats envoyés dans un pays voisin commettent viols, tueries et autres actes de torture? «Les soldats russes qui se trouvent en Ukraine sont souvent de tout jeunes hommes, à peine sortis de l’adolescence, propulsés dans l’horreur d’un contexte de guerre sans préparation ni information», analyse Anna Colin Lebedev, qui souligne que «ces facteurs ont depuis longtemps été prouvés comme favorisant des comportements inhabituels et violents en opération». Les forces armées sont, par ailleurs, des institutions violentes en Russie. «Les violences commises par les policiers, les tortures perpétrées en milieu carcéral, la réputation violente de l’armée font qu’en Russie, les hommes en arme sont nécessairement perçus - ou se perçoivent - comme violents», ajoute Anna Colin Lebedev.À VOIR AUSSI - Boutcha: Zelensky dénonce des «crimes de guerre» qui seront reconnus comme «génocide»

Des images montrent des soldats ukrainiens achevant des militaires russes

L'unité à laquelle appartiennent les soldats ukrainiens n'a pas encore été clairement identifiée. Ces événements sont constitutifs de crimes de guerre.

En Russie, l’union sacrée derrière Vladimir Poutine

ANALYSE - Pourquoi la popularité du tyran russe fait-elle des bonds spectaculaires depuis le début de la guerre en Ukraine?

Le Monde

Aix-en-Provence, une pépite de destination

Une destination de rêve en toutes saisons

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La cité aixoise offre une parenthèse chaleureuse et animée toute l’année. Places ombragées, marchés provençaux, hôtels particuliers chantent l’art de vivre de son centre-ville classé. Ville d’art et de culture, Aix-en-Provence se situe au beau milieu d’un formidable environnement. À proximité : les sentiers de la Sainte-Victoire et les domaines vignerons.

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Une ville multifacettes où l’on se promène

Qu’il est bon de flâner dans les ruelles du centre historique d’Aix-en-Provence ! D’un côté : le quartier Mazarin avec son emblématique fontaine des Quatre Dauphins (protégée au titre des Monuments Historiques), ses antiquaires et ses hôtels particuliers. Classée troisième ensemble d’architecture baroque en France, après Paris et Versailles, Aix-en-Provence est un véritable régal pour le promeneur sensible à l’élégance des centres urbains. Au centre, le Cours Mirabeau qui débouche sur la magistrale fontaine de la Rotonde. De part et d’autre ; des cafés, des restaurants et des librairies, qui font de cet axe long de 440 mètres le cœur battant de la ville !

Dans les ruelles adjacentes, que l’on parcourt à pied ou en diabline, un petit véhicule électrique, les magasins et les commerces de bouche sont légion. Pour un voyage olfactif, on poussera la porte de l’enseigne Rose et Marius, avec leurs eaux de parfums terriblement addictives. Ça se bouscule aux devantures de Maison Z & W, connue pour ses cookies bio juste sortis du four, ou des Madeleines de Christophe, très gourmandes. Pour une pause bien-être, le spa des Thermes Sextius, véritable institution, prend ses quartiers à l’emplacement des Thermes d’Aquae Sextiae (en 122 av. J.-C). Pour une virée shopping, on peut aussi mettre le cap sur Les Allées, au bas du Cours Mirabeau. Ville de marchés provençaux, Aix-en-Provence attire chineurs et gourmets chaque jour de la semaine ! Et, sur la place de l’Hôtel de Ville, on peut repartir avec un joli bouquet de fleurs.

Une parenthèse d’art et de culture

Cité au patrimoine remarquable, Aix-en-Provence regorge de curiosités comme la très ancienne place Albertas, au sol pavé et bordée d’hôtels particuliers. Plus à l’écart du centre historique, on visitera le Pavillon de Vendôme, une « folie » héritée du Grand Siècle avec ses jardins à la française. Dans le quartier Mazarin, l’Hôtel de Caumont Centre d’art est l’un des plus beaux hôtels particuliers de la ville où se tiennent des expositions toute l’année ! Après la visite, on se restaure à la table chic du Café Caumont qui donne sur des jardins romantiques.

Situé dans l’ancien palais de Malte, le Musée Granet abrite des œuvres de Rembrandt, Ingres et Cezanne. Il est classé parmi les plus beaux musées de France ! Plus contemporaine, la Fondation Vasarely, Monument Historique, explore l’univers fascinant de l’art optique avec 42 intégrations monumentales de l’artiste. À l’agenda de la cité aixoise, impossible de manquer le Festival International d’Art Lyrique (4 au 23 juillet 2022), dédié à l’opéra et à la musique classique. Le Pavillon Noir, conçu par l’architecte Rudy Ricciotti accueille le célèbre Ballet Preljocaj tandis qu’au Grand Théâtre de Provence on peut assister à des représentations de danse et des concerts symphoniques toute l’année.

La campagne aux portes de la ville

Emblème d’Aix-en-Provence, la montagne de la Sainte-Victoire est un paradis pour les randonneurs. On peut s’y rendre en empruntant la très bucolique route Cezanne, qui relie le centre d’Aix au village du Tholonet. Il s’agit de la seule route de France classée Monument Historique ! Dans les environs de la cité aixoise, on peut aussi découvrir le village belvédère de Ventabren duquel on aperçoit le Mont Ventoux. En chemin, vous croiserez le viaduc de Roquefavour, le plus grand aqueduc en pierre au monde qui enjambe la vallée de l’Arc.

Située au cœur du vignoble de Provence, Aix-en-Provence est également un point de départ vers des domaines viticoles de renom. Parmi eux, le Château de la Gaude qui propose des hébergements de luxe, plusieurs restaurants, un spa et l’exposition d’œuvres monumentales dans ses jardins. La villa Baulieu, quant à elle, prend place au creux d’un ancien cratère de volcan ! Le Château La Coste, connu pour son centre d’art contemporain à ciel ouvert, possède aussi des suites et des restaurants.

www.aixenprovencetourism.com

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Explainer: What you need to know about France’s presidential election

Issued on: 09/04/2022 - 18:08

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French voters head to the polls for the first round of presidential elections on Sunday after a muted campaign overshadowed by the war in Ukraine. FRANCE 24 takes a look at how France’s two-round presidential election plays out.

Some 48.7 million people are eligible to vote in Sunday’s presidential contest, choosing from a field of 12 candidates who are vying to lead the European Union’s second-largest economy and its only nuclear power. 

President Emmanuel Macron is seeking to become the first incumbent to win re-election since Jacques Chirac in 2002. His challengers range from a Communist on the left to anti-immigration candidates on the far right.

The two candidates who garner the most votes will qualify for the election’s second and final round on April 24

Who are the candidates?

Twelve candidates have made it onto the official ballot – including seven who also ran at the last election in 2017. They span the political spectrum, with half representing extremes to the left and right of France's mainstream. A third are women vying to become the nation's first présidente.

>> Read more: Who are the candidates in France's presidential election? 

Candidates include the 2017 finalists Emmanuel Macron and Marine Le Pen, who is making a third run for the Élysée Palace. Other veterans of past campaigns include leftist candidates Jean-Luc Mélenchon, Philippe Poutou and Nathalie Arthaud; nationalist right-winger Nicolas Dupont-Aignan; and centre-right ruralist Jean Lassalle.

The newcomers are Eric Zemmour, a far-right former TV pundit; Valérie Pécresse, the conservative head of the Paris region; Anne Hidalgo, the Socialist mayor of Paris; Yannick Jadot of the Greens; and Fabien Roussel, the Communist Party candidate.

Who votes?

All French adults born on or before April 9, 2004 – i.e., who are at least 18 years of age on the eve of the first round – are eligible to vote, provided they are registered on the electoral roll. 

Most voters had until March 4 to register, although some enjoyed a grace period until 10 days before the first round. They include those recently naturalised as French and those celebrating an 18th birthday or moving house in the home stretch of the campaign. 

>> Read more: After Brexit betrayal, British-born comic takes first vote as a Frenchman seriously

On election day, registered voters must head to their assigned polling station – often a local school – to cast their ballots. They can either cast one of the official ballots they received by mail or use an identical one available at the polling station.

Registered voters normally receive an “electoral card” by post ahead of the election. If you are registered but don’t have an “electoral card”, you can still vote as long as you show proof of identity at your local polling station.

>> Click here to find out whether you are registered and where you should vote

When will results come in?

French overseas territories begin voting on Saturday to take account of the time difference, starting with Saint Pierre and Miquelon off the coast of Canada, followed by territories in the Caribbean, the Pacific and finally the Indian Ocean.

Polls open across mainland France at 8am local time (6:00 GMT) on Sunday. They will close at 7pm local time in most places and at 8pm in the larger cities including Paris. The first exit polls will be published once voting has ended everywhere, at 8pm.

Exit polls generally give a good indication of which two candidates are set to qualify for the second-round run-off. Those exit polls will be updated throughout the evening, based on preliminary vote counts.

Official results will be published on the Interior Ministry website

Why two rounds of voting?

General Charles de Gaulle – a founding father of France's Fifth Republic and its 1958 constitution – was famously suspicious of political parties. He sought to curb their influence with a two-round voting system designed to choose France’s leader by direct universal suffrage (starting with himself, in 1965).

Technically, a French president could win office in a single round of voting by scoring more than 50 percent of the vote – but no contender for France's top job has ever managed that feat. In practice, the run-off vote decides the winner between the two candidates who won the most votes in the first round.

>> Read more: How does France's two-round presidential election work? 

A common refrain is that the two-round system allows voters to choose with their hearts in the first round and with their heads in the second. De Gaulle’s thinking was that the system would ultimately unite the country behind the candidate with the most consensus. However, the final presidential run-off is sometimes cynically described as a choice between “the lesser of two evils”.

What is the 'silence électoral'?

At midnight on Friday, France entered a period of “electoral silence” during which French media are barred from quoting candidates or publishing opinion polls to ensure they don’t unduly influence voters.

These rules also apply to candidates and their teams, who are strictly barred from campaigning in the last 44 hours before polling stations close at 8pm on Sunday.

Why the election matters to the world

The two-round election will determine who runs the European Union's second-largest economy as the war in Ukraine rages on the bloc's doorstep.

France is the 27-member bloc’s second economy, the only one with a UN Security Council veto and its sole nuclear power. As the war drags on in Ukraine, French leadership will help shape Europe's response. 

The bloodshed unleashed by Russian forces in Ukraine has upended the presidential campaign, putting international affairs at the heart of the debate. It has also cast a spotlight on the candidates’ very different stances on France’s commitment to NATO. 

>> Read more: Ukraine war puts France’s NATO-sceptic candidates in the spotlight

What are the dominant issues? 

The sinking purchasing power of many French families has emerged as voters’ top concern amid rising food and energy prices – with the war in Ukraine spurring galloping global inflation. 

Immigration received plenty of attention in the first months of campaigning, pushed by far-right candidates. Health and the climate crisis also ranked high among voter concerns, though many felt such topics were insufficiently addressed – partly because the war in Ukraine overshadowed them. 

>> Read more: Climate can wait – French election campaign ignores ‘humanity’s greatest challenge’

Abstention fears

The sense that France’s “phoney campaign” failed to address many key issues has heightened fears of low turnout. 

The Présidentielle traditionally attracts the most French voters – far more than parliamentary elections. However, turnout has decreased from 84% in 2007 to about 78% in 2017, and studies show that abstention this time may be even higher. A low turnout could have a major impact on the vote, pollsters have warned, noting that young and low-income voters appear less certain to go to the polls than retirees and more affluent people.   

The current abstention record was set in 2002 when 28.4% of voters failed to go to the polls in the first round. The low turnout was described as a key factor in allowing far-right candidate Jean-Marie Le Pen to qualify for the run-off, at the expense of Socialist candidate Lionel Jospin, who was once seen as a sure bet to make it to the final round. 

French presidential election © France 24

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The powers of the French president: A modern-day monarch?

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

Turnout concerns loom large for French presidential election frontrunners

France24 - Monde

Cette photo ne montre pas un crématorium mobile russe en Ukraine

Publié le : 08/04/2022 - 19:10

Alexandre Capron Suivre

Une photo relayée par des médias ukrainiens et le maire de Kiev Wladimir Klitschko est venue illustrer l’affirmation du maire de Marioupol de la présence de crématorium mobile russe visant à cacher les preuves de massacres en brûlant les cadavres. L’illustration utilisée vient d’un reportage datant d’il y a 9 ans et ne montre par un crématorium utilisé dans le cadre du conflit en Ukraine.

La publication a d’abord été relayée le 6 avril par le média Nexta TV, un des principaux médias d’opposition biélorusses, très actif sur la situation en Ukraine, qui reprend les propos du maire de Mariupol, Vadim Boychenko. Le même jour, ce dernier a déclaré sur sa chaîne Telegram que des crématoires mobiles russes avaient "commencé à fonctionner dans la ville" et que "des dizaines de milliers de personnes auraient pu mourir à Marioupol et à la crémation". Le but serait selon lui pour l’armée russe de "cacher les traces des crimes". Une photo d’un crématorium était attachée à cette légende.

La même photo a été relayée par le maire de Kiev, Vitali Klitschko, s’offusquant : "Crématorium mobile. C'est ce que les crimes de guerre russes (sic) utilisent à Marioupol pour cacher leurs crimes. Le comble de l'horreur."

Mobile crematoria in #Mariupol Mayor of Mariupol Vadim Boychenko said today that #Russian mobile crematoria have started operating in the city. According to him, tens of thousands of people could have died in Mariupol and the cremation, "covering up the traces of crimes". pic.twitter.com/mVj6dC3xK4

April 6, 2022

Pourquoi c’est trompeur

Une recherche d’image inversée sur la photo (voir ici comment procéder) permet de constater qu’elle apparaît depuis au moins 2015 sur plusieurs sites internet, dont celui-ci, publié sur un site ukrainien documentant la situation dans la région du Donbass. Dans cet article, des allégations d’utilisation de crématorium mobiles dans le Donbass étaient déjà présentes, et la même photo était utilisée.

Ces images sont en réalité encore plus anciennes, comme l’expliquaient nos confrères de Checknews du média Libération dans un article le 24 février. Elles viennent en fait d’une vidéo publiée en 2013 sur YouTube dont la légende indique : "Test d'une installation unique pour la destruction thermique (incinération) des déchets biologiques", avec un lien vers l’entreprise russe Turmalin.

On retrouve bien à la 40e seconde de la vidéo exactement l’image correspondant à celle des tweets de Nexta TV ou de Vitali Klitschko.

La photo avait déjà créé la confusion il y a deux semaines à la suite des déclarations du ministre de la Défense britannique Ben Wallace supposant que des crématoriums mobiles pouvaient avoir été utilisés en Ukraine car, selon lui, "[les Russes] l’ont déjà fait par le passé". Des médias britanniques comme The Telegraph avaient ainsi illustré leurs articles par cette même photo. 

Contactées pour connaître la raison de l’utilisation de cette photo suite aux allégations de présence de crématoriums mobiles à Marioupol, ni Nexta TV, ni la porte-parole de Vitali Klitschko n’avaient répondu à nos questions au moment de la publication de cet article. Nous actualiserons cet article si celles-ci nous parviennent.

Il n’existe à ce jour aucune preuve visuelle, malgré les affirmations des autorités ukrainiennes, de la présence de crématoriums russes dans le cadre de la guerre en Ukraine. 

Télécharger l'application

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L'Humanité

« Ceux qui vont partir ne sont pas les moins bons »

Actu

Olivier Chartrain

Karine professeure d’histoire-géographie à Paris

«Je viens de demander une mise en disponibilité. Cela devrait me permettre de prendre au maximum trois ans sans salaire, mais sans perdre le bénéfice de mon statut, pour réfléchir à ce que je veux faire dans les années à venir. Peut-être écrire…

Voilà plus de vingt ans que j’exerce ce métier dans des établissements très différents, mais nous venons de passer deux années très difficiles et j’ai besoin de prendre du recul. J’ai adoré ce métier, que je voulais faire depuis toute petite bien que n’étant pas dans une famille d’enseignants. Je me suis vraiment éclatée, mais, aujourd’hui, je doute. Je ne veux pas devenir une prof aigrie qui ne se reconnaît plus dans ce qu’elle fait.

Ces enseignants qui nous disent : « Si Macron repasse, j’arrête »

Il y a eu la réforme du bac, ses contenus qu’on nous a imposés sans concertation, la mise en concurrence des spécialités qui complique les rapports entre collègues, le contrôle continu qui met les élèves en souffrance, sous pression permanente… Nous ne sommes plus ceux qui les préparent au bac, qui les accompagnent : nous sommes des évaluateurs perpétuels.

L’apothéose a été la mascarade de l’an dernier, les convocations multiples, le grand oral, la désorganisation totale. Et depuis quatre ou cinq ans, nous sommes toujours ceux qui ne font pas bien, pas assez… ça joue, ce prof bashing, alors qu’on s’est débrouillés seuls depuis le premier confinement, avec notre propre matériel, avec des collègues contractuels ou vacataires à 1 300 euros par mois qui devaient acheter leurs boîtes de masques pour travailler !

Toujours en première ligne, sans jamais être prioritaires pour la vaccination. Et avec ce que Macron a annoncé, les cinq années à venir s’annoncent encore plus difficiles, on a le sentiment qu’on va privatiser l’éducation nationale. Nous, enseignants, nous sommes tous le produit de l’école laïque, publique, avec des valeurs fortes. On sent que ça risque de se terminer. Beaucoup des profs qui vont partir ne sont pas les moins bons : ce sont ceux qui auront développé des compétences, qui auront su se remettre en question. D’ailleurs, si une enseignante aguerrie comme moi se pose la question de quitter ce métier en or, c’est bien qu’il s’est passé quelque chose. Pour me retenir, il faudrait vraiment un gouvernement qui remette l’éducation au centre de ses préoccupations, qui soit à l’écoute, qui nous donne la considération dont on a besoin. »

Éducation nationaledémissionnairesEmmanuel Macronjean-michel blanquer
Le Figaro

Serena Williams, Eva Longoria, Gordon Ramsay... En photos, le mariage 5 étoiles de Brooklyn Beckham et Nicola Peltz

L'aîné du clan Beckham s'est marié avec l'héritière Nicola Peltz, ce samedi 9 avril à Palm Beach, Miami. Le couple était entouré par des invités triés sur le volet.

Les festivités ont démarré en grande pompe, samedi 9 avril, pour le mariage de Brooklyn Beckham et Nicola Peltz. Le fils de David et Victoria a passé la bague au doigt de l'héritière dans un sublime domaine privé de Palm Beach à Miami. Parmi la liste très 5 étoiles des invités : les sœurs Serena et Venus Williams, le chef cuisinier Gordon Ramsay, ou encore l'actrice Eva Longoria.

Pluie de stars au mariage de Brooklyn Beckham et Nicola Peltz à Palm Beach

Snoop Dog aux platines

Le rappeur Snoop Dog s'était quant à lui paré du costume de DJ pour ponctuer la fête. «David est mon pote depuis plus de dix ans maintenant et je suis proche de sa famille. Le mariage de Brooklyn va être un grand évènement et mon cadeau pour lui et sa future épouse sera de venir faire une performance le grand jour. Rien ne va mieux démarrer la fête après la danse des mariés qu'un set de Snoop... Le dancefloor va être en feu», avait-il déclaré au Mirror, le 22 janvier dernier. Selon les informations de plusieurs médias, d'autres personnalités étaient présentes pour l'heureux évènement. Gigi Hadid, Nicole Richie mais encore le quatuor des Spices Girl, Emma Bunton, Melanie Chisholm, Melanie Brown et Geri Halliwell.

Par ailleurs, Meghan Markle et le prince Harry, qui avait invité les Beckham pour leur mariage en 2018, manquaient à l'appel. Dimanche 10 avril, le journal britannique a rapporté que ces derniers n'avaient pas été conviés à l'évènement. «Meghan et Harry n'ont pas reçu d'invitation, a déclaré le Mirror. Les Beckham n'ont pas réussi à se mettre d'accord pour savoir qui inviter à cause des tensions entre William et Harry. Finalement, ils ont penché pour William et Kate, en raison de leur plus longue amitié», a déclaré le journal. Malheureusement, selon les informations du Daily Mail , le couple princier aurait «poliment refusé».

Le clan Beckham était pour sa part au complet. La mère de famille a publié une série de photos sur son compte Instagram, où apparaît son mari, l'ancien numéro 7 de Manchester, et ses enfants. «Un week-end bien excitant nous attend !! Gros bisous de Miami. On vous aime Brooklyn et Nicola», a-t-elle déclaré sous la publication.

Avec vingt ans de retard et beaucoup d'émotion, Jennifer Lopez et Ben Affleck annoncent leurs fiançailles

L'acteur avait déjà demandé en mariage la chanteuse en 2002, mais leur union s'était soldée par une rupture deux ans plus tard. Vingt ans plus tard, ils se disent oui à nouveau.

En robe de dentelle transparente, Chloë Sévigny enterre sa vie de jeune fille... après son mariage

L'actrice et icône de mode est connue pour ne rien faire comme tout le monde. Et en a donné la preuve lors de ce séjour entre amies sur l'île des Grand Caïmans.

France24 - World

Turnout in first round of French presidential election down 4% from 2017

Issued on: 10/04/2022 - 06:58

FRANCE 24 Follow

French voters cast their ballots in the first round of presidential elections on Sunday after a campaign overshadowed by Russia’s invasion of Ukraine. The final rate of abstention is projected to reach 26.5%, according to pollsters Ipsos-Sopra Steria, four points higher than in the first round in 2017. Follow election day as it unfolded on our live blog. 

Click here to follow our liveblog coverage of election results as they come in.

Eleven challengers – from a Communist on the left to anti-immigration candidates on the far right – are looking to unseat the incumbent, Emmanuel Macron, as he seeks to become the first French president to win re-election since Jacques Chirac in 2002. The two candidates who garner the most votes will qualify for the election’s second and final round on April 24. 

>> French presidential election: Who are the 12 candidates? 

Purchasing power and the war in Ukraine have topped voter concerns in the final stretch of an unusually subdued campaign, which has largely been overshadowed by the outbreak of war. Some 48.7 million people are registered to vote, though surveys have warned that as many as one in four may abstain from voting. 

First exit polls are expected at 8pm Paris time (GMT+2) when the last polling stations close in Paris and other cities. Until then, French media are barred from quoting candidates or publishing opinion polls to ensure they don’t unduly influence voters.

Voters must show proof of identity to cast their ballots. To find out whether you are registered and where you should vote, click here.

French presidential election © France 24

 

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Le Figaro

Enfants français retenus en Syrie: une enquête bientôt ouverte et confiée à un juge d'instruction

L'enquête pour «non-intervention d'un dépositaire de l'autorité publique pour détention illégale» concerne le cas d'une Française et ses trois enfants, retenus dans un camp kurde en Syrie depuis janvier 2017.

C'est une nouvelle étape dans le combat des familles pour rapatrier les enfants français retenus dans les camps syriens. Selon des informations du Journal du Dimanche , une information judiciaire va bientôt être ouverte en France pour «non-intervention d'un dépositaire de l'autorité publique pour détention illégale» concernant le cas d'une Française et ses trois enfants détenus dans un camp au Kurdistan syrien depuis janvier 2017.

À lire aussiSyrie: des enfants des camps de réfugiés risquent d'y rester 30 ans

L'ouverture d'une enquête, confiée à un juge d'instruction, fait suite à un arrêt de la Chambre de l'instruction datant du 17 mars 2022, concernant Estelle Kabaoui et ses trois enfants, retenus au camp de Roj. La mère de celle-ci, représentée par les avocats Vincent Brengarth et William Bourdon, multiplie depuis cinq ans les recours pour les rapatrier. Dans un premier temps, la justice française a estimé qu'il y avait une «absence d'infraction», puis s'est déclarée incompétente territorialement, avant un ultime revirement par un appel devant la Chambre de l'instruction qui lui a donné raison. «On va enfin comprendre pourquoi la France ne rapatrie pas les femmes et les enfants retenus sans droit ni titre dans les camps du Nord-Est syrien», s'est félicité Me Brengarth auprès du JDD.

200 enfants français dans les camps kurdes

Quelque 80 femmes françaises, qui avaient rejoint l'État islamique, et 200 enfants sont détenus dans les camps kurdes syriens d'Al-Hol et de Roj. En 2021, le premier a été le théâtre de tentatives d'évasion et d'attaques, 74 enfants y sont morts, dont huit ont été tués, selon l'ONG Save the Children. Jusqu'à présent, Paris a maintenu une politique de retour au cas par cas pour ces enfants - 35, majoritairement des orphelins, ont été rapatriés jusqu'ici - et considère que les adultes devraient être jugés sur place.

En février, le Comité des droits de l'enfant de l'ONU, chargé d'examiner des requêtes concernant 49 enfants français a déclaré que la France violait les droits des enfants français. «Le refus de la France de rapatrier des enfants français détenus dans des camps syriens dans des conditions mettant leur vie en danger depuis des années viole leur droit à la vie, ainsi que leur droit à ne pas subir de traitements inhumains et dégradants», a déploré cette instance chargée de surveiller la mise en œuvre de la Convention relative aux droits de l'enfant.

À VOIR AUSSI – Syrie: les civils forcés de fuir leurs maisons alors que les combats font rage entre les forces kurdes et les djihadistes de l'EI

Mort de Jérémie Cohen: le mystère persiste, des témoins espérés

RÉCIT - L'enquête sur la mort d'un jeune Juif à Bobigny se poursuit. Le mobile antisémite n'est pas avéré à ce stade.

Immigration : peut-on réviser la Constitution par référendum, comme l'affirme Marine Le Pen ?

LA VÉRIFICATION - La candidate du RN veut soumettre par référendum une réforme de la Constitution pour «modifier» le statut des étrangers, l'accès à la nationalité et «faire prévaloir» le droit national sur le droit international.

En Italie, les «baby gangs» dopés par les réseaux sociaux

RÉCIT - Dans les grandes villes italiennes ou celles du sud de la France, ces bandes d’adolescents se filment pendant qu’ils agressents leurs victimes afin de publier les vidéos sur Instagram.

France24 - World

Live: Death toll from missile strike on train station in Ukraine's Kramatorsk rises

Issued on: 10/04/2022 - 15:48Modified: 10/04/2022 - 20:06

FRANCE 24 Follow

The death toll from a missile strike on the train station in Ukraine’s Kramatorsk has risen to 57 people, Donetsk region governor Pavlo Kyrylenko said on Sunday. The announcement comes after Russian forces retreated from the Ukrainian capital’s surroundings, finally allowing emergency workers access to the formerly occupied areas. Follow our live blog below for the latest developments. All times are Paris time [GMT+2].

8:01pm: Death toll from Kramatorsk missile strike rises

The death toll from a missile strike on the train station in Ukraine’s Kramatorsk has risen to 57 people, Donetsk region governor Pavlo Kyrylenko said on Sunday.

Kyrylenko said 109 people were wounded in the attack, which Ukraine has blamed on Russia. The Russian Defence Ministry on Friday initially said it had used high-precision rockets to attack three railway stations in Donbas that it claimed housed Ukrainian reserves’ weapons and military equipment, but later moved to deny any involvement, saying the missile was Ukrainian.

7:56pm: Russians in Germany take to streets to protest anti-Russian discrimination

Around 800 people descended on the German city of Frankfurt on Sunday amid a sea of Russian flags to protest against the “hatred and harassment” they say they have suffered since the start of the war in Ukraine.

Germany is home to 1.2 million people of Russian origin and 325,000 from Ukraine. Authorities fear the conflict could be imported into Germany and the protests used to promote Moscow’s war narrative.

Police have so far recorded 383 anti-Russian offences and 181 anti-Ukrainian offences since the Kremlin’s invasion started on February 24.

6:50pm: Chernobyl situation far from normal, IAEA says

Ukraine has informed the International Atomic Energy Agency that the staff at its decommissioned Chernobyl nuclear plant has been rotated for the first time in three weeks after Russian troops left the area.

It said the situation remains far from normal, however, and that the staff had to be transported to and from the site by water, with the Pripyat River being the only way for people living in the city of Slavutych to currently reach the plant.

The IAEA said it had been informed  that analytical laboratories for radiation monitoring at the site were destroyed, with analytical instruments “stolen, broken or otherwise disabled". The automated transmission of radiation monitoring data has been disabled.

6:41pm: Austrian chancellor to meet Putin in Moscow on Monday

Austria’s Chancellor Karl Nehammer will meet Russian President Vladimir Putin in Moscow on Monday, the first European leader to meet him since Moscow’s invasion of Ukraine.

“He is going there, having informed Berlin, Brussels and Ukrainian President Volodymyr Zelensky” to encourage dialogue, said a spokesman for Nehammer, who was in Ukraine on Saturday.

4:31pm: Biden, Modi to meet virtually following India’s ‘shaky’ response on Ukraine

US President Joe Biden will meet virtually Monday with Indian Prime Minister Narendra Modi, weeks after Biden said India has been “shaky” in its response to the invasion of Ukraine.

Biden will use the talks to continue “close consultations on the consequences of Russia’s brutal war against Ukraine and mitigating its destabilising impact on global food supply and commodity markets", his spokeswoman, Jen Psaki, said in a statement Sunday.

India has so far refused to join the votes condemning Moscow at the United Nations General Assembly, while saying it was deeply disturbed by the alleged killings of civilians by Russian troops in the town of Bucha in Ukraine.

According to experts, Russia is India’s biggest supplier of major arms and India is Russia’s largest customer.

4:15pm: Russia applies new war tactics

Sunday’s attack on Ukraine’s Dnipro airport is part of Russia’s new war tactics, FRANCE 24’s Foreign Affairs Editor Rob Parsons explains in the report below, noting also that Moscow’s recent appointment of Alexander Dvornikov as its new war general underscores Russia's ambitions to concentrate command.

3:46pm: More than 1,200 bodies found in Kyiv region, prosecutor says

Ukraine’s prosecutor general Iryna Venediktova on Sunday told Britain’s Sky News that “we have actually now, only for this morning, 1,222 dead people only in Kyiv region”.

She did not specify whether the number referred only to civilians, or whether it included killed Ukrainian fighters too. A week ago, Venediktova said 410 civilians had been found dead in areas near Kyiv which had been occupied by Russian troops.

3:40pm: 2,200 Ukrainian men detained for trying to leave the country

Ukraine’s border guard agency says that about 2,200 Ukrainian men of fighting age have been detained so far while trying to leave the country in violation of martial law.

The agency said Sunday that some of them have used forged documents and others tried to bribe border guards to get out of the country. It said some have been found dead while trying to cross the Carpathian mountains in adverse weather, without specifying the number.

Under martial law, Ukrainian men between 18 and 60 are barred from leaving the country so that they can be called up to fight.

2:49pm: Russian rockets destroy Dnipro airport

Russian forces fired rockets into Ukraine’s Luhansk and Dnipro regions on Sunday, Ukrainian officials said, completely destroying an airport and potentially leaving casualties.

“The airport itself was destroyed, as well as nearby infrastructure. And the rockets fly and fly,” Valentyn Reznichenko, governor of the central Dnipropetrovsk region, said.

Serhiy Gaidai, governor of Luhansk, an eastern region bordering Russia, wrote earlier on Telegram that a school and a high-rise apartment building had been hit in the city of Sievierodonetsk. “Fortunately, no casualties,” Gaidai said.

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Ukraine preparing for ‘big battles’ against Russian forces in the east as civilians flee

War in Ukraine

As it happened: Ukraine’s Zelensky calls for more Western military aid as Boris Johnson visits Kyiv

WAR IN UKRAINE

'Evil with no limits': More than 50 killed in rocket attack on Kramatorsk rail station in Ukraine

New York Times - World

French Election Live Updates: It’s Macron vs. Le Pen, Projections Show

President Emmanuel Macron will again face the far-right leader Marine Le Pen in a runoff. He will go into the second round as the favorite, having fared a little better than the latest opinion polls suggested.

Here’s what you need to know:

Macron leads Le Pen, initial projections show.

French voters cast ballots with one eye already on the runoff.

‘We don’t have many expectations’: Voters speak of duty and disenchantment.

Voter turnout slips, but not as much as experts had feared.

Turnout is low around France, but some voting stations see long lines.

Even before the votes are counted, the French right has scored a victory.

In a Paris market, Macron’s tack to the right pushes votes to Mélenchon.

Macron leads Le Pen, initial projections show.

PARIS — President Emmanuel Macron will face Marine Le Pen, the French far-right leader, in the runoff of France’s presidential elections, according to projections based on preliminary ballot counts published by French polling agencies on Sunday at the close of voting.

The projections, which may still shift but are generally a good indicator of the outcome, showed Mr. Macron leading with about 28.5 percent of the vote, and Ms. Le Pen in second place with 24.2 percent, after a late surge that reflected widespread disaffection over rising prices, security and immigration.

With war raging in Ukraine and Western unity likely to be tested as the fighting continues, Ms. Le Pen’s strong performance demonstrated the enduring appeal of nationalist and xenophobic currents in Europe.

An anti-NATO and more pro-Russia France in the event of a Le Pen victory would cause deep concern in allied capitals, and could fracture the united trans-Atlantic response to the Russian invasion of Ukraine.

But Mr. Macron, after a lackluster campaign, will go into the second round as the favorite, having fared a little better than the latest opinion polls suggested. Some showed him leading Ms. Le Pen by just two points.

Ms. Le Pen’s ties to President Vladimir V. Putin of Russia are close, although she has scrambled in recent weeks to play them down. This month, she was quick to congratulate Viktor Orban, Hungary’s nationalist and anti-immigrant leader, on his fourth consecutive victory in parliamentary elections.

Last week, in an interview in the daily Le Parisien newspaper, Mr. Macron called Ms. Le Pen “a racist” of “great brutality.” Ms. Le Pen hit back, saying that the president’s remarks were “outrageous and aggressive.” She called favoring French people over foreigners “the only moral, legal and admissible policy.”

The gloves will be off as they confront each other over the future of France, at a time when Britain’s exit from the European Union and the end of Angela Merkel’s long chancellorship in Germany have placed a particular onus on French leadership.

Mr. Macron wants to transform Europe into a credible military power with “strategic autonomy.” Ms. Le Pen, whose party has received funding from a Russian and a Hungarian bank, has other priorities.

The runoff, on April 24, will be a repeat of the last election, in 2017, when Mr. Macron, then a relative newcomer to politics intent on shattering old divisions between left and right, trounced Ms. Le Pen with 66.9 percent of the vote to her 33.1 percent.

The final result this time will almost certainly be much closer than five years ago. Polls taken before Sunday’s vote indicated Mr. Macron winning by just 52 percent to 48 percent against Ms. Le Pen in the second round. That could shift in the coming two weeks, when the candidates will debate for the first time in the campaign.

Reflecting France’s drift to the right in recent years, no left-of-center candidate came close to qualifying for the runoff. The Socialist Party, long a pillar of postwar French politics, collapsed to about 2 percent of the vote, leaving Jean-Luc Mélanchon, the far-left anti-NATO candidate with his France Unbowed movement, to take third place with 20 percent.

Roger Cohen

French voters cast ballots with one eye already on the runoff.

VERSAILLES, France — The French, it is said, vote with their hearts in the first round and with their heads in the second.

But voters in diverse cities near Paris appeared to use both when casting their ballots on Sunday, further evidence that France’s two-round voting system encourages unusually strategic thinking.

Twelve candidates were on the ballot. But with polls showing that the second round will most likely be a rematch between President Emmanuel Macron and the far-right leader, Marine Le Pen, voters were already thinking of the showdown set for April 24.

In Versailles, a center of the conservative Roman Catholic vote, the center-right candidate, Valérie Pécresse, was the local favorite. But she was in the single digits in most polls.

After voting at City Hall, a couple who gave only their first names — Karl, 50, and Sophie, 51 — said they had voted for Éric Zemmour, the far-right TV pundit who ran an anti-immigrant, anti-Muslim campaign.

“I’m in favor of selective immigration, instead of the current situation where we have immigrants who are seeking to take advantage of the French system,” said Karl, who works in real estate. He added that he had voted for Mr. Macron in 2017, but that he had been disappointed by the president’s policies toward immigration and his failure to overhaul the pension system.

This time, he and Sophie, a legal consultant, said they would support Ms. Le Pen in the runoff because they believed that she had gained credibility.

For Grégoire Pique, 30, an engineer concerned about the environment, his choice had been Yannick Jadot, the Green candidate. But with Mr. Jadot languishing in the polls, Mr. Pique endorsed the longtime leftist leader, Jean-Luc Mélenchon, ranked third in most polls.

In the second round, Mr. Pique said, he planned to reluctantly vote for Mr. Macron to block Ms. Le Pen.

“I don’t like this principle,” he said, “but I’ll do it.”

About 10 miles from Versailles, in Trappes, a working-class city with a large Muslim population, similar calculations were taking place.

Georget Savonni, 64, a retired transportation worker, said he voted with his heart for Ms. Pécresse, even though he knew that she had little chance of making it into the second round. Two Sundays from now, he said, he planned to vote reluctantly for Mr. Macron, also to stop Ms. Le Pen.

“I agree with most of Macron’s economic programs, and I feel he handled the pandemic very well,” Mr. Savonni said. “But I feel he doesn’t respect people and that he’s arrogant.”

Bilel Ayed, 22, a university student, wanted to support a minor left-leaning candidate, but endorsed Mr. Mélenchon, the leading candidate on the left. In the second round, he said, even though he believed that Ms. Le Pen, as president, would be far more terrible for France than Mr. Macron, he was unable to forgive the president for what he said was a crackdown on personal freedoms, like the violent suppression of the anti-government Yellow Vest movement.

“I’m not voting in the second round,” he said. “I’m staying home.”

Norimitsu Onishi

Learn More About France’s Presidential Election

The run-up to the first round of the election has been dominated by issues such as security, immigration and national identity.

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‘We don’t have many expectations’: Voters speak of duty and disenchantment.

MELUN, France — Returning from a quick grocery trip, his black hoodie pulled over his head, Balla Gueye said he was not in an Election Day mood.

“Sure, I’ll go vote this afternoon,” Mr. Gueye, 31, said, as he pulled off his headphones. “But I’ll go reluctantly. It’s an election that divides more than it unites.”

Mr. Gueye lives in Melun, a city of 40,000 about an hour’s drive from Paris. Melun has long been at the crossroads of changes in French life: Remnants of medieval ramparts still run through the city, which became an important industrial center in the late 19th century. But on Sunday, many of its residents no longer seemed enthusiastic about shaping the county’s future.

“We don’t have many expectations,” said Floriane Vayssieres, 68, as she was walking her German shepherd through the city center’s cobble streets.

Ms. Vayssieres said she was just coming back from a polling station where she had cast a ballot for Jean Lassalle, an eccentric candidate from a farming background known for his passionate defense of rural towns. “He’s the only one who talks about ordinary people,” she said.

Other passers-by in Melun struck a disenchanted tone when asked about the election campaign, describing it as “voiceless” or “useless.”

Yolande, a retired nurse who declined to give her last name “because this election climate is too divisive,” said she had gone to vote “out of civic duty.”

A baguette tucked under her arm, she described herself as “a political junkie.” But, this year, she said, “I thought it was a sad campaign,” adding that she “didn’t hear any prospects for improvement in the candidates’ speeches.”

Another retiree, Monique Gandy, 84, said the campaign “had not been that striking.” She struggled to remember any specific theme that emerged in the election race.

This year’s election campaign has been largely muted by the coronavirus pandemic and the war in Ukraine, leaving little space for other themes to emerge in the public debate. The first months of the campaign were marked by polarized rhetoric on immigration and security — a characteristic that many residents in Melun deplored.

“It seemed like they were all fixated on immigration,” Ms. Gandy said, pointing to campaign posters that were displayed near the polling station she had just left.

Mr. Gueye — who said he would probably vote for Jean-Luc Mélenchon, a far-left candidate — said that in previous elections, “There was at least a thorough debate between the candidates.”

“This time,” he said, “it was simply missing.”

Constant Méheut

Voter turnout slips, but not as much as experts had feared.

MELUN, France — On Sunday, candidates and experts alike were looking at one key figure that may determine the path of France’s presidential election: voter turnout.

Figures released at noon by the French Interior Ministry showed that by then turnout was slightly lower than in the most recent presidential election, with about 25 percent of voters having cast a ballot, compared with 28 percent at the same point in 2017. Although that is the lowest rate since 2002, the comparison with the previous election also suggested that voters have not massively shunned the voting booth, as many experts feared.

In Melun, a medium-sized city south of Paris, some voters seemed to lack enthusiasm, and others said they had been disillusioned by politicians they no longer trust.

“I’m still hesitating between putting in a blank ballot and voting for Valérie Pécresse,” said Sylvie Zocly, 41, who was just a few feet away from a polling station, referring to the center-right candidate. “It’s quite messy in my head,” she said.

Like other residents of Montaigu, an underprivileged neighborhood in northern Melun, where grim high-rises dominate and the population is largely made up of North African immigrants, Ms. Zocly said she was disappointed with the tone of the campaign. She said she believed the debate had been muted by President Emmanuel Macron’s refusal to engage with the other candidates and overwhelmed by security and immigration issues.

Karim Hachemi, who had just cast a dispassionate glance at campaign posters on display near the polling station, said he would not vote this year. “I don’t identify with the candidates,” he said. “They don’t appeal to me — they lie a lot.”

Mr. Hachemi, a 29-year-old computer engineer, said many around him had the same feeling and would not participate in Sunday’s vote. “I’ll watch Netflix instead and play computer games.”

Marine Le Pen, a far-right candidate, and Jean-Luc Mélenchon, a far-left candidate, are the candidates most likely to suffer if voters don’t turn out, as their support bases — made up of young and working-class voters — are often the ones likeliest to stay home on Election Day.

A recent study by the polling firm Ipsos estimated that around 30 percent of voters could sit out this year, an eight-point increase from the previous presidential election. But the ministry’s midday turnout numbers — showing only a three-point drop in participation from 2017 — suggest that the overall picture may not be so bleak.

Among poll workers in Montaigu, where only about 20 percent of voters have turned out in recent local elections, the mood was even rather optimistic.

Alain Dejouy, a mustachioed assessor who was standing next to a ballot box where dozens of blue voting envelopes where lying, said that about 15 percent of the neighborhood’s voters had already cast a ballot by midday, compared with 10 percent in the previous presidential election.

“We’ve done really well!” Mr. Dejouy grinned.

Constant Méheut

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Turnout is low around France, but some voting stations see long lines.

With hours to go before the polls close on Sunday, turnout at 5 p.m. in the first round of France’s presidential election was at 65 percent — its lowest in decades.

That figure was about five points lower than in 2017, when nearly 70 percent of voters had cast their ballot by that same time. Over 48 million people are on French voting rolls, and they have until 7 p.m., or 8 p.m. in France’s largest cities, to vote. In France, there are no mail-in ballots and no early voting, although some voting stations in overseas territories and consulates abroad open on Saturday to account for time differences.

Figures from France’s Interior Ministry showed that Paris was one of the areas where turnout had fallen the most since 2017 — a bad omen for President Emmanuel Macron, whose voter base skews urban and who came out ahead in the French capital five years ago.

Turnout nationwide was also lower than in any presidential election since 2002. That year, Jean-Marie Le Pen, the founder of France’s main far-right party — now led by his daughter, Marine Le Pen — squeezed into the runoff against President Jacques Chirac thanks to record-high abstention, shocking the nation.

But there were signs that some voting stations could buck that trend. On Twitter, some voters in Paris shared pictures and videos of interminable lines, although it was unclear how widespread they were. Others complained that the official website used to find one’s voting station was suffering outages because of a swamp of requests.

At a kindergarten in the 14th arrondissement of Paris on Sunday, a long line of voters slowly shuffled into a small gymnasium where the ballot boxes were set up. When one voter expressed surprise at the size of the crowd, a poll worker wearily replied: “It’s been like this since 8 a.m.”

The 12 candidates in the race, who are barred from campaigning on election weekend, beamed for cameras as they cast their ballots but said little. Several voted in the French capital, while Mr. Macron and Ms. Le Pen both voted in northern France.

Mr. Macron cast his ballot in Le Touquet, a seaside resort where he and his wife have a residence, while Ms. Le Pen voted in the town of Hénin-Beaumont, one of her party’s strongholds, in a district where she was elected to France’s Parliament in 2017.

Aurelien Breeden

Here’s what you need to know about the elections.

France’s presidents — who have formidable powers at their disposal and set much of the country’s agenda — are elected directly by the people to five-year terms in a two-round voting system. This year, the first round is being held on Sunday, and the second round on April 24.

A candidate who gets an absolute majority of votes in the first round of voting is elected outright, but that has not occurred since 1965 — the first time a French president was ever chosen by direct popular vote. Instead, a runoff is usually held between the top two candidates.

Who is running?

President Emmanuel Macron is seeking a second term. He has been accused of using his status as a wartime leader and Europe’s diplomat in chief to avoid debating his opponents, with some political analysts worrying that the lopsided campaign has lacked substance.

Mr. Macron had been leading the polls, but the race has opened up recently with a surge from his main challenger, Marine Le Pen, the far-right leader with an anti-European Union, anti-NATO and pro-Russia platform that would reverberate globally if she won.

Other candidates include Jean-Luc Mélenchon, the left-wing candidate best positioned to reach the runoff; Valérie Pécresse, the mainstream conservative candidate; and Éric Zemmour, a far-right writer, pundit and television star.

What is at stake?

France, with more than 67 million people, is the world’s seventh-largest economy, the world’s most visited country, one of five permanent members of the United Nations Security Council and a nuclear power. It is a founding member of the European Union and a key driver of its policy.

While right-wing forces have largely won France’s culture wars in recent years, voter surveys show that French voters are now primarily concerned with the growing cost of living. Broad disillusionment with politics has also emerged as a major source of concern, with worries that this election could see the lowest voter turnout for a presidential race in decades.

How does the French election work?

On Election Day, the French news media will work with pollsters to publish projected results at 8 p.m. based on preliminary vote counts. That will give a good indication of who is expected to make it into the second round. but if the race is close, projections might not become clear until later. Official results will be available on the Interior Ministry website.

Before the second round of voting, he two runoff candidates will face off in a televised debate. In 2017, Ms. Le Pen’s defeat was partly attributed to a disastrous debate performance

Aurelien Breeden

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In a campaign muted by Covid and Ukraine, a motley mix of issues drove the debate.

With the pandemic disrupting the organization of rallies and the war in Ukraine shifting people’s attention to atrocities unfolding on the European continent, most of the French presidential candidates have struggled to drive the public debate in this year’s election.

Instead, most of the campaign’s talking points have stemmed from events unrelated to the election or were reactions to issues introduced by the entry into the race of the polarizing newcomer Éric Zemmour.

The campaign started with a bang in the fall when Mr. Zemmour, a hard-right TV pundit, announced his presidential bid. In the early months of the race, his meteoric rise in the polls ensured that the campaign would be fought almost exclusively on issues important to the right.

For weeks, other candidates were forced to react to Mr. Zemmour’s hard-line views on immigration, Islam and identity. Leaders of the mainstream center-right Republican Party even picked up on the phrase “great replacement,” a racist conspiracy theory popularized by Mr. Zemmour that white Christian populations are being replaced by nonwhite immigrants.

But it is the effect of the war in Ukraine on the prices of energy and consumer goods that has most fueled voters’ concerns — and candidates’ promises.

Marine Le Pen, the far-right leader, and Jean-Luc Mélenchon, the top far-left candidate, pushed hard on this concern, promising to impose price controls on basic necessities and slash taxes on energy. Meanwhile, President Emmanuel Macron promised to raise minimum pensions and give a tax-free bonus to employees this summer.

The candidates’ views on pension changes — a perennial issue in France — also fueled the public debate in the last weeks of the campaign.

But many other topics of discussion during the campaign emerged from outside the candidates’ circles. For instance, a reporter’s investigation on patient abuse in nursing homes forced a debate on elder care, and the publication of a scathing Senate report on the government’s use of consulting firms put Mr. Macron on the defensive.

Even more surprising, despite the growing concern in France for environmental causes, climate issues have barely been discussed. So much so that talks about the environment at some point focused on a Netflix movie that went viral in France: “Don’t Look Up,” a satire of political and media indifference to the climate crisis.

Constant Méheut

Macron’s pursuit of a high-tech economy stirs pre-election resentment.

A start-up boom in France was a core objective for Emmanuel Macron, a young leader elected president five years ago as a restless disrupter, promising to pry open the economy and make it competitive in the 21st century.

To some extent, Mr. Macron has succeeded, luring billions of euros in foreign investments and creating hundreds of thousands of new jobs, many in tech start-ups, in a country with a stubborn resistance to change. But disruption is just that, and the president has at the same time left many French feeling unsettled and unhappy, left behind or ignored.

The presidential election will be largely decided by perceptions of the economy. In Mr. Macron’s favor: The country has bounced back faster than expected from coronavirus lockdowns, with economic growth reaching 7 percent after a devastating pandemic-induced recession.

But the simultaneous spread of technology and inequality has posed acute problems, stirring social tensions. If a disenchanted France prevails, Marine Le Pen, the perennial candidate of the nationalist right, will most likely prevail, too.

It is two countries that will vote — a mainly urban France that sees the need for change to meet the era’s sweeping technological and economic challenges, and a France of the “periphery,” wary of innovation, struggling to get by, alarmed by immigration and resentful of a leader seen as embodying the arrogance of the privileged.

Which France shows up at voting booths in greater numbers will determine the outcome.

Liz Alderman and Roger Cohen

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Profile

Emmanuel Macron, a radical thinker, constant adjuster and mystery man.

PARIS — Five years ago, Emmanuel Macron, a bold upstart with a Bonapartist streak, upended French politics to become president at 39, promising to put an end to the sterile divisions of left and right, fast-forward France into the technological age, and forge a more united and powerful Europe.

The son of two medical doctors from northern France, a product of the country’s elite schools, a glib speaker forever refining ideas, Mr. Macron never lacked for boldness. At a time when revived nationalism had produced Brexit and the Trump presidency, he bet on a strong commitment to the European Union — and swept aside his opponents with an incisive panache.

Europe, and its liberal democratic model, proved to be the fixed point of an otherwise adjustable credo. Mr. Macron began with a strong pro-business push, simplifying the labyrinthine labor code, eliminating a wealth tax, courting foreign investment and vigorously promoting a start-up culture.

A former investment banker in a country with a healthy distrust of capitalism, he inevitably became known as “the president of the rich.” Reforming France is notoriously difficult, as many presidents have found.

Confronted by enormous protests against planned pension overhauls and by the coronavirus pandemic, Mr. Macron ended up with a “whatever it costs” policy to support workers through the crisis, declaring at one point that “we have nationalized salaries.” Debt ballooned. But the virus was beaten back; growth shot up to 7 percent this year.

In the end, Macronism, as it’s known here, remains a mystery, an elastic and disruptive political doctrine depending less on content than the charisma of its loquacious creator. The Parliament and political parties often feel marginal.

Mr. Macron’s back-and-forth on many issues — skeptical of nuclear power before he was for it, strongly free-market before discovering “solidarity” — has earned him the sobriquet of the “on the other hand” president.

Yet he is also a radical thinker, a contrarian who will speak his mind, as in 2019 when he said NATO had gone through a “brain death.” The comment reflected his belief that the end of the Cold War should have produced a new strategic architecture in Europe, ideally integrating Russia in some way. He believes passionately that Europe must develop “strategic autonomy” if it is not to be sidelined in the 21st century.

Russia’s war in Ukraine has prodded Europe toward the unity Mr. Macron seeks, even as it has raised the question of whether the president had been naïve in his persistent outreach to President Vladimir V. Putin of Russia.

How, and in the name of what, and against whom, could Russia be “integrated” into European security?

Accused at the beginning of his presidency of aloofness, so much so that he was compared with “Jupiter,” the king of the gods, Mr. Macron learned painfully to listen, especially to those who struggle to get to the end of the month, only to revert to a strange detachment during the current campaign that allowed his longtime rival, the far-right candidate Marine Le Pen, to turn an election that seemed won for Mr. Macron into a close-run thing.

Roger Cohen

Profile

Marine Le Pen, a far-right stalwart, repackages her campaign for mainstream voters.

It would be difficult to question the longstanding anti-immigrant, ethnonationalist credentials of Marine Le Pen, the veteran politician whose family has defined far-right politics in France for the past two generations.

Ms. Le Pen’s established status on the far right allowed her to wage a low-key campaign focusing on the economy and the rising cost of living, and while she appeared to flounder in the early months of the presidential race, the strategy paid off after the war in Ukraine began and led to an increase in the price of fuel and other goods.

According to polls, she was nipping at the heels of President Emmanuel Macron, her opponent in the 2017 runoff, by only a couple of percentage points, in what would be a significant rise over her performance five years ago.

Voters said that Ms. Le Pen understood the difficulties of everyday French people more than any other candidate, the polls showed, especially in comparison with Mr. Macron. His image as an arrogant, out-of-touch president of the rich was reinforced by recent revelations surrounding his government’s widespread use of McKinsey and other highly paid, politically unaccountable consultants.

In an interview last year with The New York Times, Ms. Le Pen said she felt that the French did not know her because of her intense reserve, even though she grew up in the public eye and was preparing for her third run for the presidency.

In an ultimately successful makeover strategy that tried to blunt her image as a far-right ideologue, she began opening up to the news media, talking first about her love of cats and then about traumas suffered growing up with a family name long identified with xenophobia, racism, antisemitism and populism.

She changed her party’s name from the National Front to the National Rally, in an “undemonizing” strategy meant to distance it from its founder, Jean-Marie Le Pen, her father.

And she tweaked her party’s positions to try to widen her support beyond the working class, dropping her plan to exit the eurozone, an idea that troubled many middle-class conservatives.

But the core of her anti-immigrant program was little changed, consisting of giving her supporters tax cuts and more services that would be financed by taking them away from immigrants. While she said she made a distinction between Islam and Islamism, she said she would make it illegal for Muslims to wear head scarves in public.

Ms. Le Pen’s campaign also benefited from an overall shift that pushed France further to the right. More unexpectedly, her image softened further thanks to the candidacy of Éric Zemmour, a television pundit who adopted extreme positions that were to the right of Ms. Le Pen’s.

Norimitsu Onishi

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Profile

Jean-Luc Mélenchon, the leading left-wing candidate, clings to the hope of reaching the runoff.

A skilled orator and veteran politician, Jean-Luc Mélenchon, the leading left-wing candidate, has surged recently in voter surveys, giving him hope that he can beat poll predictions of a rematch of the last presidential election, when Emmanuel Macron and Marine Le Pen faced off in the second round.

Mr. Mélenchon is now comfortably in third place, with about 16 percent of the vote, far more than his right-wing competitors Éric Zemmour and Valérie Pécresse. But he is still lagging Ms. Le Pen by some 5 percentage points, making his qualification for a runoff unlikely.

Mr. Mélenchon is a former Trotskyist and longtime member of the Socialist Party who left it in 2008 after accusing it of veering to the center. He is a perennial but divisive figure in French politics, with a reputation for irascibility. This is his third run for the presidency, after having missed the second round by only 2 percentage points in the last election.

French voters’ recent focus on rising prices and economic insecurity — both aftershocks of the pandemic and the war in Ukraine — has largely benefited Mr. Mélenchon, whose unabashedly left-wing economic policies, including a promise to impose price controls on some basic necessities, are resonating more than ever.

Mr. Mélenchon’s platform also includes lowering the legal retirement age to 60 from 62, introducing a monthly minimum wage of about $1,500, and making enormous investments in green energy.

To reach the second round, Mr. Mélenchon has appealed in recent days to all left-wing voters to support him, in what he says is the only “efficient vote.” Other political forces on the left are in disarray, including the once mighty Socialist Party and the Greens, whose candidates have failed to resonate among potential voters.

But leaders of these parties have resisted rallying to Mr. Mélenchon’s campaign, castigating him for pro-Russia comments before the invasion of Ukraine and saying his fiery nature made him unfit to govern.

Constant Méheut

Profile

Éric Zemmour, a far-right TV pundit, redefines the politically acceptable.

Éric Zemmour, a far-right TV pundit and a leader of the culture wars that have entrenched France on the political right, dominated the early months of the presidential race by setting the debate around immigration, Islam and national identity. Polls even briefly gave him a shot at making it into the runoff in France’s two-round elections.

But Mr. Zemmour began declining in the polls after the war in Ukraine began and the effort to impose sanctions on Russia shifted voters’ attention to the rising cost of living. He failed to reposition himself, especially against his far-right rival, Marine Le Pen, and at under 10 percent in most polls, he is unlikely to make it past the first round on Sunday.

A longtime political journalist, Mr. Zemmour, 63, wrote best sellers in the past decade denouncing the supposed decline of a nation whose Christian roots were being undermined by Muslim immigrants and their descendants. But it was his starring role as a commentator on CNews, a Fox-like news network on which he began appearing in 2019, that made him enough of a household name to launch his candidacy for president last fall.

Mr. Zemmour, who has been convicted of inciting racial hatred, describes himself as the savior of France facing a civilizational threat. He has pledged to stop immigration, even rejecting refugees from the war in Ukraine, and also proposed expelling immigrants as part of “remigration.”

Mr. Zemmour, who is Jewish and whose parents came from Algeria, pushed to rehabilitate France’s collaborationist government and its leader, Marshal Philippe Pétain. He won support among traditional conservatives, especially those drawn by Mr. Zemmour’s strong defense of Roman Catholicism.

Despite his flagging campaign, Mr. Zemmour’s influence on French politics could prove enduring. He widened the contours of what is politically acceptable to say in French politics — frontally attacking Islam and bringing into the mainstream previously taboo terms and concepts like the “great replacement,” a conspiracy theory according to which white French people are being intentionally replaced by Muslim Africans.

In the end, Mr. Zemmour’s main effect on the presidential campaign may have been unintentional. His positions were so extreme that he helped Ms. Le Pen appear moderate by comparison and allowed her to carry out an image makeover that, according to polls, has made her a stronger candidate against President Emmanuel Macron.

Norimitsu Onishi

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The unending Russian diplomacy of Macron.

PARIS — Nobody can accuse President Emmanuel Macron of stinting on efforts to avert, defuse or stop Russia’s war in Ukraine. He has clocked at least 17 phone conversations with President Vladimir V. Putin of Russia in the past four months, one personal meeting in Moscow and so many hours of discussion with his own aides that he has had scant time for the small matter of a presidential election in less than two weeks.

In the same period, he has spoken more than two dozen times to President Volodymyr Zelensky of Ukraine, and met with him in Kyiv and Brussels. On Feb. 25, he spoke twice in a single day to the Ukrainian leader, something he also did with Mr. Putin on Feb 11. All with a view, Mr. Macron said, “to securing a cease-fire and then the total withdrawal of troops.”

If diplomacy is measured by perseverance, Mr. Macron is a supreme diplomat. If it is measured by effective realism, the verdict appears less favorable. Up to now, on the face of it, he has achieved very little through his numerous calls and meetings. The war is into its second month with an untold number of dead. Millions of Ukrainian refugees have fled westward.

Mr. Zelensky, to judge by a recent interview in The Economist, has been underwhelmed. Asked about Mr. Macron’s statement at a recent NATO meeting that delivering tanks to Ukraine represented a red line not to be crossed, Mr. Zelensky said France took this position because “they are afraid of Russia. And that’s it.”

In relations with Russia, it is less fear that seems to inhabit Mr. Macron than a kind of romantic fascination with the country and its culture, as well as an intellectual conviction that Europe will not be stable until Russia is integrated into some new security architecture that reflects the Cold War’s end.

Roger Cohen

Even before the votes are counted, the French right has scored a victory.

Even before a single ballot is counted, a clear winner has already emerged from the race.

The French right.

Despite a late surge by Jean-Luc Mélenchon, the leading left-wing candidate, virtually the entire French campaign has been fought on the right and far right, whose candidates dominate the polls and whose themes and talking points — issues of national identity, immigration and Islam — have dominated the political debate. The far right has even become the champion of pocketbook issues, traditionally the left’s turf.

President Emmanuel Macron himself has pivoted to the right so consistently to confront the challenge that there is even discussion now of whether he should be regarded as a center-right president, though he emerged from a government run by the now-moribund Socialists in 2017.

“The great movement to the right — that’s done, it’s over,” said Gaël Brustier, a political analyst and former adviser to left-wing politicians. “It won’t set off in the other direction for 20 years.”

Marine Le Pen, the leading candidate on the right, and her party for decades softened the ground for the shift. But the right’s recent political ascendancy follows many years in which conservatives have successfully waged a cultural battle — greatly inspired by the American right and often adopting its codes and strategies to attract a more youthful audience.

The French right in recent months has done more than just wield the idea of “wokisme” to effectively stifle the left and blunt what it sees as the threat of a “woke culture” from American campuses. It has also has busily established a cultural presence after years with few, if any, media outlets in the mainstream.

Today the French right has burst through social barriers and is represented by its own version of a Fox-style television news channel, CNews, an expanding network of think tanks, and multiple social media platforms with a substantial and increasingly younger following.

Norimitsu Onishi and Constant Méheut

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In a Paris market, Macron’s tack to the right pushes votes to Mélenchon.

PARIS — Anand Shah stepped into a voting booth near the Marche d’Aligre, one of Paris’s oldest outdoor food markets, and paused before finally slipping a ballot for Jean-Luc Mélenchon, the main left-wing candidate running for the French presidency, into a pale blue election envelope.

Mr. Shah said he hadn’t wanted to vote for Mr. Mélenchon. His first choice was Philippe Poutou, a far-left politician, whose ideas to save the environment and take care of France’s working classes held strong appeal.

But above all, Mr. Shah didn’t want to see a rightist politician as president of France. For him and others buzzing around the market on Sunday, a vote for Mr. Mélenchon was a strategic move not only to keep Marine Le Pen at bay but also to oust President Emmanuel Macron, who has shifted to the right on issues like immigration and security during his presidency.

“Macron duped so many people for five years,” said Mr. Shah, 31, an information technology project manager for a French consulting firm. “The way he advertised himself in 2017 has very little to do with what has been done,” he added. “He has tacked so far to the right that he’s part of the right.”

While all eyes have been focused on the swift rise of Ms. Le Pen, the far-right candidate, Mr. Mélenchon, 70, the leader of the far-left France Unbowed party, has witnessed a comeback in recent weeks. A final victory for Mr. Mélenchon still seems remote, but he headed into the first round of voting on Saturday comfortably in third place with about 14 percent in the polls, far ahead of his competitors on the left and within a few points of Ms. Le Pen.

As Mr. Macron has drifted further right during his presidency to steal ground from Ms. Le Pen, a number of voters who had previously backed him are pivoting, albeit hesitantly, to Mr. Mélenchon, a divisive personality who has softened some of his more radical edges while sharpening his left-wing platform to put issues of inequality and the cost of living at its center.

Mr. Mélenchon “has a platform that focuses on people and their concerns about purchasing power,” said Djamel Aminou, 39, an engineer, citing pledges to increase the minimum wage and lower the retirement age to 60 from 62.

“I don’t want Le Pen as president, and I don’t want Macron to be re-elected,” he said. “On the streets, Macron is seen as out of touch and he’s very unpopular. Macron and Le Pen are almost the same. We need change in France.”

Liz Alderman

L'Humanité

« C’est un vrai métier et il faut l’aimer pour le faire »

Reportage

Éducation Les accompagnants d’élèves en situation de handicap du Val-de-Marne sont en grève depuis le 10 janvier. Ils étaient dans la rue, le mardi 5 avril, à l’occasion d’une journée nationale de mobilisation.

Olivier Chartrain

Les super-héros sont là ! En habit de lumière devant le bâtiment ultramoderne du secrétariat d’État chargé des personnes handicapées, Captain AESH et Wonder AESH, proches cousins de Captain America et Wonder Woman, ne sont pas venus pour arrêter les méchants. Encore que : AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap) parmi les AESH, ils manifestent pour « un vrai statut, un vrai salaire ». L’appel à la grève du mardi 5 avril est un appel national, signé d’une large intersyndicale (CGT, FSU, Solidaires, Snalc et SNCL), qui s’inscrit dans la suite des mobilisations, ces derniers mois, de ces salariés précaires de l’éducation.

Mais, cette fois, avant d’arriver devant le ministère de l’Éducation nationale, terminus de la manifestation, tout part du Val-de-Marne. Dans ce département du sud de la couronne francilienne, les AESH sont en effet en grève depuis le… 10 janvier. Bientôt trois mois ! Un record qui battrait celui des salariés de la RATP en grève contre la réforme des retraites, affirme Jérôme Antoine, animateur de la CGT Éduc’action pour les AESH dans le département. Tout est parti d’un avenant à leur contrat de travail, pour imposer la généralisation des Pial (pôles inclusifs d’accompagnement localisé). Encore un acronyme qui recouvre le fameux principe de la mutualisation, source majeure de la dégradation des conditions d’accueil des élèves en situation de handicap et des conditions de travail de leurs accompagnants. Pour schématiser, la mutualisation, c’est, plutôt que chaque enfant se voie attribuer un accompagnement en fonction de ses besoins, estimés par les maisons du handicap des conseils départementaux, il doit partager son AESH avec un, deux… ou bien plus encore d’autres élèves. Un ajustement comptable, en fonction du budget et du nombre d’AESH disponibles dans le Pial, au mépris de ce à quoi chaque enfant devrait avoir droit. L’école inclusive version Macron.

Dans le Val-de-Marne, la pilule n’est pas passée. Assemblée générale le 6 janvier, et début de la grève illimitée le 10. Ouverture dans la foulée d’une caisse de grève sous forme de cagnotte Leetchi, parce que, quand on gagne en moyenne 700 euros par mois pour 21 heures par semaine (juste 160 euros de plus que le RSA), tenir une grève dans la durée serait sans cela impossible. Ce n’est pas tout : « On a fait la tournée des écoles  pour aller à la rencontre des collègues mais aussi des enseignants, des parents d’élèves, raconte Lauranne, elle aussi à la CGT Éduc’action. On doit en être à 500 établissements, cela a permis d’élargir le mouvement. » Et la solidarité autour de celui-ci, avec une cagnotte qui compte désormais plus de 34 000 euros et le soutien d’élus comme la députée Mathilde Panot (FI) ou la conseillère départementale Flore Munck (PCF).

On retrouve Captain AESH, Bruno dans la vraie vie, qui exerce en lycée à Créteil, auprès de cinq à six élèves. « C’est beaucoup, confie-t-il, ça me laisse trois heures maxi par semaine pour chacun d’entre eux. » Trop peu, notamment pour ceux qui ont besoin de lui pour accéder aux salles de classe en fauteuil roulant ou prendre des notes en cours. Quand Bruno ne peut pas être avec eux, ils doivent se débrouiller ou demander l’aide d’un surveillant. « Avec trois heures par semaine, on ne peut pas répondre à leurs besoins. On sait qu’ils sont en souffrance et on se sent impuissant », confie Captain AESH dans son déguisement aux muscles rembourrés.

Ils refusent le rôle de « bouche-trous » des écoles

Comme tant d’autres AESH, pour tenter de joindre les deux bouts, Bruno cumule les emplois : aide aux devoirs, aide à domicile, voire jardinage. Beaucoup complètent en surveillant la cantine ou en animant les activités périscolaires. Précisément ce à quoi Emmanuel Macron voudrait les contraindre, dans la ­logique de ses annonces du 17 mars où il promettait aux AESH « 35 heures par semaine » mais avec, en contrepartie, un rôle de « bouche-trous » des écoles, dont les accompagnants ne veulent pas. « Ce n’est pas pour le salaire qu’on reste, s’exclame Françoise, AESH à Limeil-Brévannes depuis quinze ans. C’est un vrai métier, à mi-chemin du péda gogique et du soin, et il faut l’aimer pour le faire. Nous voulons un statut de catégorie B de la fonction publique, un vrai salaire à temps complet, des formations et, bien sûr, l’abandon des Pial. » Une revendication que les AESH du Val-de-Marne portent à bout de bras depuis trois mois en tentant d’élargir leur mouvement. « On ne reçoit rien de l’institution, conclut Françoise avec émotion, mais beaucoup des enfants, quand on arrive à les faire progresser vers l’autonomie. » 700 euros, pour un tel engagement : qui peut encore le supporter ?

AESHÉducation nationaleval de marne
France24 - World

Two Palestinian women killed as tensions mount in West Bank

Issued on: 10/04/2022 - 18:51Modified: 10/04/2022 - 18:55

NEWS WIRES

Israeli forces killed two Palestinian women on Sunday after one ran towards troops and the other stabbed a soldier in separate incidents in the occupied West Bank, Israeli security officials said.

The bloodshed follows a string of deadly Arab attacks in Israel. There have also been Israeli raids in the West Bank against what Prime Minister Naftali Bennett has called “a new wave of terrorism”.

No weapon was found on the body of the woman shot in Bethlehem after she ignored soldiers’ calls and warning fire to stop approaching, the Israeli military said, adding that it had launched an investigation.

In the second incident, a woman armed with a knife was shot dead after she slightly wounded a paramilitary border policeman in Hebron, outside the Tomb of the Patriarchs, which Muslims call al-Ibrahimi mosque, Israeli security officials said.

The Palestinian Health Ministry confirmed both deaths.

Israeli forces have been on high alert following attacks by three members of Israel’s Arab minority and two Palestinians from the West Bank that have killed 14 people in Israel since late March.

More than 20 Palestinians, many of them armed militants, have been killed by Israeli forces since January, while Palestinians have reported a rise in violence by Israeli settlers in the West Bank.

Vehicle fired on

Israel has responded with armed raids in the West Bank city of Jenin, a militant stronghold.

In an Israeli operation near Jenin on Sunday, soldiers fired at a vehicle carrying two brothers of a gunman who killed three people in an attack in Tel Aviv on Thursday, the military said.  It said the vehicle fled the scene.

The assailant himself was killed on Friday in nearby Jaffa by Israeli forces searching for him.

Hussein al-Sheikh, a senior Palestinian official, said Israel’s expansion of settlements on occupied land Palestinians want for a state and visits by far-right Israelis to the Al-Aqsa mosque compound in Jerusalem have led to escalation.

Bennett has said the assailants are “trying to destroy us” and are “moved by hatred of Jews and of the State of Israel”.

Al-Aqsa, in a part of Jerusalem that Israel captured along with the West Bank in the 1967 war, has been a flashpoint of violence, often during the Muslim holy month of Ramadan, which began last week.

The complex is revered by Muslims as the Noble Sanctuary and by Jews as Temple Mount, the site of two Biblical Temples.

(REUTERS)

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Israeli forces kill Palestinian in West Bank as violence spikes

Israeli troops kill Palestinian suspected of driving car into West Bank checkpoint

Israeli security forces kill three militants in West Bank amid surge of violence

France24 - World

Pakistan PM Imran Khan ousted after losing no-confidence vote in parliament

Issued on: 09/04/2022 - 22:01Modified: 09/04/2022 - 22:50

NEWS WIRES

Imran Khan was dismissed Sunday as Pakistan prime minister after losing a no-confidence vote in parliament following weeks of political turmoil.

It was not immediately clear when a new premier will be chosen, but Pakistan Muslim League-N (PML-N) chief Shehbaz Sharif was almost certain to be picked to lead the nuclear-armed nation of 220 million people.

No prime mister has ever served a full term in Pakistan, but Khan is the first to lose office this way.

Acting speaker Sardar Ayaz Sadiq said 174 lawmakers had voted in favour of the motion, "consequently the vote of no confidence has passed".

Khan, 69, tried everything he could to stay in power -- including dissolving parliament and calling a fresh election -- but the Supreme Court deemed all his actions illegal last week, and ordered the assembly to reconvene and vote.

There was drama right until the midnight deadline ordered by the Supreme Court, with the speaker of the assembly -- a Khan loyalist -- resigning at the last minute. 

In the end the session continued through to Sunday with a replacement.

"We will put a balm on the wounds of this nation," Sharif said immediately after the result was announced.

Khan, who was not present, lost his majority in the 342-seat assembly through defections by coalition partners and members of his own party, and the opposition had needed just 172 votes to dismiss him.

Militancy on the rise

Whoever takes over will still have to deal with the issues that bedevilled Khan -- soaring inflation, a feeble rupee and crippling debt.

Militancy is also on the rise, with Pakistan's Taliban emboldened by the return to power last year of the hardline Islamist group in neighbouring Afghanistan.

Tempers rose earlier when Sharif insisted a vote be held immediately -- as ordered by the Supreme Court on Thursday -- but Khan loyalists demanded discussion first on their leader's claims there had been foreign interference in the process.

Foreign Minister Shah Mehmood Qureshi accused the opposition of leading the country down a dangerous path.

"History will expose all those, who set the stage for this move to topple the government," he said, to chants of "vote, vote" from the opposition.

Khan insists he has been the victim of a "regime change" conspiracy involving the United States.

He said the PML-N and the Pakistan Peoples Party (PPP) -- two normally feuding dynastic groups who joined forces to oust him -- had conspired with Washington to bring the no-confidence vote because of his opposition to US foreign policy, particularly in Muslim nations such as Iraq and Afghanistan.

He also accused the opposition of buying support in the assembly with "open horse-trading... selling of lawmakers like goats and sheep".

How long the next government lasts is also a matter of speculation.

The opposition said previously they wanted an early election -- which must be called by October next year -- but taking power gives them the opportunity to set their own agenda and end a string of probes they said Khan launched vindictively against them.

Local media quoted an election commission official as saying it would take them at least seven months to prepare for a national vote.

Publicly the military appears to be keeping out of the current fray, but there have been four coups since independence in 1947 and the country has spent more than three decades under army rule.

(AFP) 

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Pakistani lawmakers abruptly adjourn before no-confidence vote on PM Khan

Pakistan top court rules against Khan over dissolving parliament

Access Asia

Pakistani PM Imran Khan fighting for his political life

L'Humanité

« Augmenter le temps scolaire pour assurer la réussite de tous »

Actu

La proposition iconoclaste du candidat communiste Fabien Roussel d’augmenter le temps scolaire – 27 heures en primaire, 32 heures au collège et jusqu’à 36 heures au lycée – suscite le débat. Explications avec l’une de ceux qui l’ont élaborée.

Olivier Chartrain

Coanimatrice de la campagne de Fabien Roussel pour l’éducation

Pourquoi cette proposition d’augmenter le temps scolaire, quand on entend souvent que les élèves sont fatigués ?

Parce que toutes les études montrent qu’à chaque fois que l’école délègue – aux familles, aux collectivités locales, au privé – son travail, les inégalités de réussite scolaire augmentent. Donc, il faut redonner à l’école le temps de prendre en charge la réussite de tous. On a enlevé ce temps à nos enfants en réduisant les horaires, en 2008 pour le primaire et en 2016 pour le collège. Mais, attention : il ne s’agit pas de passer 8 heures par jour à 40 par classe avec un enseignant précaire et surmené ! C’est plus d’école, mais mieux d’école, avec une baisse des effectifs par classe (20 en primaire, 25 dans le secondaire) et un travail sur les pratiques et les contenus.

Alors, parlons des contenus. Emmanuel Macron veut du travail manuel, Yannick Jadot des enseignements pratiques… vous aussi ?

Le PCF a toujours été pour une école « poly­technique », avec des enseignements techniques introduits très tôt dans la scolarité, dans une logique des « trois tiers » : un tiers pour les langues et sciences humaines, un tiers pour les sciences et techniques, un tiers pour les arts et le sport. Mais on ne peut pas alourdir des programmes qui le sont déjà trop et qui mettent les professeurs devant une injonction contradictoire : soit traiter tout le programme pour une minorité d’élèves, soit en sacrifier une partie pour que tous puissent suivre. C’est pourquoi nous voulons plus de temps scolaire, mais aussi accroître la liberté des enseignants en leur permettant de choisir, dans les programmes, ce qui leur paraît le plus approprié pour leurs élèves.

Quels moyens pour réaliser tout cela ?

Pour augmenter le temps scolaire sans alourdir le temps de travail des enseignants, nous proposons de recruter 90 000 professeurs tout de suite, avec un système de prérecrutement à bac + 2 ou bac + 3 de stagiaires de la fonction publique. Ceux-ci ne ­seraient pas en responsabilité devant les classes, mais assureraient des petits groupes ou viendraient en surnuméraires dans les classes. Nous proposons un recrutement tout aussi massif de 90 000 personnels des autres métiers de l’éducation – médecins, infirmières, assistants sociaux, CPE, surveillants, AESH, administratifs, conseillers d’orientation –, afin que les professeurs puissent se consacrer uniquement à l’enseignement.

Éducation nationaletemps de travailMarine Roussillon
France24 - World

French presidential election: Macron on 28.1% leads Le Pen on 23.3%

Issued on: 10/04/2022 - 20:16

Marc Perelman Follow

French President Emmanuel Macron and far-right leader Marine Le Pen came out on top of France's first-round presidential election, qualifying for the April 24 runoff, according to pollsters initial projections published on Sunday. FRANCE 24's French Politics Editor Marc Perelman tells us more.

L'Humanité

L’éducation réactive la lutte des classes

Actu

Enjeu de campagne Si elle n’occupe pas le devant de la scène électorale, l’école joue une grande partie de son avenir dans cette présidentielle. Deux visions s’opposent : aller plus loin vers la privatisation et le marché scolaire, ou rebâtir le service public dont la France a besoin ?

Olivier Chartrain

Dans les milieux enseignants et chez les nombreux Français qui s’intéressent de près ou de loin à l’école, on s’interroge et on s’agace : où est l’éducation dans la campagne électorale ? On écoute, on scrute… mais on ne trouve pas grand-chose. Première explication : le refus d’un des principaux candidats, Emmanuel Macron, d’affronter les autres au cours de véritables débats produit sur ce thème, comme sur bien d’autres, un effet anesthésiant. Comme si une partie essentielle de l’avenir social, économique, culturel de la France ne se jouait pas entre les murs des écoles, des collèges, des lycées et des établissements d’enseignement supérieur. Comme si l’éducation ne venait pas de vivre de véritables bouleversements au cours des cinq années écoulées. Comme si certains candidats ne souhaitaient pas trop exposer leurs visées à la lumière brûlante du débat public…

Un thème cher au clivage droite/gauche

L’impression est trompeuse : pas besoin de passer des heures à décortiquer les programmes pour comprendre que l’éducation est l’un des thèmes où le clivage droite/gauche apparaît de manière éclatante. Avec à droite la volonté, avouée ou non, de continuer ce qui a été entrepris sous Jean-Michel Blanquer ; et à gauche l’intention inverse : revenir sur les multiples réformes engagées depuis 2017. Car, sous la férule d’un ministre nimbé, à son arrivée, d’une aura de compétences, l’éducation nationale a subi de profondes transformations de contenu et de structure. Nolens volens, comme on dit chez les défenseurs des langues anciennes : de gré ou de force. Blanquer avait un plan, dont l’essentiel était exposé dès 2016 dans son ouvrage l’École de demain. Il l’a mené à bien sans faiblir pendant cinq ans, n’hésitant pas à faire de la crise du Covid une opportunité pour avancer encore plus ses pions.

Sous couvert de donner la priorité au primaire, il y a recentré les enseignements sur les « fondamentaux », fait mine de combattre les inégalités de réussite scolaire en dédoublant les classes de grande section, de CP et CE1 dans l’éducation prioritaire, installé des évaluations nationales obligatoires, déployé un cadrage fort des méthodes et des pratiques pédagogiques. À la clé, pas ou peu d’amélioration des apprentissages mesurée par les enquêtes comparatives internationales. Et si le primaire a échappé aux vagues de suppressions de postes (le secondaire, lui, a perdu 7 500 postes en cinq ans), la mobilisation de tous les moyens d’enseignement pour les dédoublements a conduit à la quasi­-disparition de dispositifs qui avaient fait leurs preuves pour l’aide aux élèves en difficulté. Elle a aussi entraîné une hausse généralisée des effectifs d’élèves dans les classes non concernées. Bref, les dédoublements, mesure d’affichage, ont sans doute eu un effet plus négatif que positif en termes de réussite scolaire et de lutte contre les inégalités.

Deux étages plus haut, le lycée a été le champ de tous les bouleversements : réformes du bac général et technologique comme du bac professionnel, loi ORE (orientation et réussite des étudiants) imposant le dispositif Parcoursup pour décider de l’avenir des néobacheliers… La disparition des anciennes filières du bac général, remplacées par un choix (à peu près) à la carte de « spécialités » et accompagnée de la montée en puissance du contrôle continu, a été rejetée par une partie importante des enseignants et des élèves. Une opposition méprisée et combattue, y compris par la répression, au prix d’un climat de tension qui s’est étendu à tous les personnels. Et aussi aux élèves, soumis dès le début de l’année à la pression des résultats, dans l’espoir d’avoir une chance que Parcoursup les oriente là où ils veulent aller. Car la finalité du système, outre une « économie » de postes, n’est pas une meilleure orientation, mais l’installation d’une sélection permettant de gérer les flux d’étudiants sans devoir investir à la hauteur des besoins.

Même mouvement pour la voie professionnelle où l’appauvrissement des matières générales et la promotion tous azimuts de l’apprentissage – en y consacrant des quantités faramineuses d’argent public – laissent entrevoir la finalité recherchée : restreindre les possibilités de poursuite d’études et d’évolution de carrière pour, avant tout, répondre aux besoins à court terme des entreprises locales.

Embauches massives de personnels

Toutes ces transformations ont affaibli le service public d’éducation, favorisant les offres privées, de la maternelle au numérique, en passant par les pédagogies alternatives. Elles laissent aussi entrevoir une fuite des cerveaux enseignants, las d’être maltraités financièrement, pédagogiquement et moralement, dans une institution à l’attractivité en chute libre et qui n’arrive plus à recruter. Des tendances que le programme d’Emmanuel Macron, enfin dévoilé, confirme et aggrave (lire l’Humanité du 22 mars). Et c’est aussi sur ce chemin que toute la droite s’engage, d’Éric Zemmour à Valérie Pécresse, en le colorant à son goût d’une volonté de retour à l’ancien, à l’uniforme, à la blouse, mais en préservant l’essentiel.

C’est donc ici que la différence se creuse avec les candidats de gauche. Si certains préfèrent, à l’abolition de Parcoursup et des réformes du bac promise par Fabien Roussel ou Jean-Luc Mélenchon, leur aménagement, tous prennent acte des dégâts du quinquennat Macron et promettent que leur objectif sera de renforcer le service public d’éducation, de lutter contre des inégalités de réussite scolaire aggravées. Tous, aussi, s’engagent pour des embauches massives de personnels (enseignants, mais aussi infirmières, AESH, CPE…), avec des chiffres qui peuvent varier beaucoup de l’un à l’autre – sans que leur justification apparaisse toujours avec clarté. La même chose vaut d’ailleurs pour les salaires de ces personnels, même si l’unanimité se fait sur la nécessité de revalorisations permettant au moins de rattraper le différentiel avec les autres pays européens.

Un clivage apparaît toutefois encore sur le sujet de l’apprentissage, dont Anne Hidalgo ou Yannick Jadot veulent continuer à pousser les feux, quand Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon se proposent, eux, de redonner au lycée professionnel toute sa place et les moyens qui vont avec. Comme quoi, si on ne parle pas assez école dans cette campagne, son issue sera déterminante pour l’avenir du service public d’éducation. Qu’on se le dise.

Éducation nationaleÉlections 2022service public
New York Times - World

Facing Disastrous Floods, They Turned to Mangrove Trees for Protection

In the Sundarbans, an ecological treasure straddling India and Bangladesh that is now on the front lines of climate change, local women are leading an effort to mitigate the dangers of rising waters.

Members of an environmental protection group returning from their weekly survey of a nearby mangrove forest in Lakshmipur, India, in March.Credit...

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By Suhasini Raj

Photographs and Video by Saumya Khandelwal

LAKSHMIPUR, India — The women adjusted their binoculars around their necks, secured their bright green saris and climbed onto a motorboat to begin their weekly patrol in the Sundarbans, one of the largest deltas in the world and an urgent case study on the effects of climate change.

As sea levels rise, eroding embankments and pushing water closer to their doorsteps, the residents of the hundreds of villages in the Sundarbans — an immense network of rivers, tidal flats, small islands and vast mangrove forests straddling India and Bangladesh — have found their lives and livelihoods at risk.

In the absence of much government support, women like Aparna Dhara, with help from a nonprofit environmental conservation organization, have devised their own solution: planting hundreds of thousands of additional mangrove trees to bolster their role as protective barriers.

“Our land and livelihoods have been battered many times over by raging cyclones and unpredictable, heavy rains,” said Ms. Dhara, 30, as she and the other women in the boat discussed where they needed to plant more trees. “The rhythm of our lives is dependent on the ebb and flow of the water around us, making the mangroves our lifelines.”

Their mission has a devastating backstory.

After Cyclone Aila slammed into the region in 2009, causing floods and mudslides, nearly 200 people lost their lives. The storm exposed the increasing dangers posed by climate change to the millions of people living in the low-lying Sundarbans, thousands of square miles of wetland jutting into the Bay of Bengal.

Amid the rising waters, crocodiles have begun entering villages. Erratic monsoon seasons have replaced more predictable ones. And higher salinity in the water has killed off fish “as if the entire area had been crushed under the thumb,” said Ajanta Dey, a Kolkata-based conservationist.

The harm has been disproportionately felt by the most marginalized in the Sundarbans, whose population on India’s side of the border is about 4.5 million. Many live in areas reached only after dayslong boat trips.

A few years ago, as Ms. Dey went around documenting the post-cyclone wreckage, women like Ms. Dhara approached her and pointed to areas where their homes had once stood. Ms. Dey suggested planting more mangroves between existing embankments and open water. By 2015, over 15,000 women had signed up to for the mission, according to Ms. Dey, program director at Nature Environment and Wildlife Society.

While all are welcome to participate, many men from the Sundarbans migrate to cities for work, meaning it’s the villages’ women who are often leading the climate change fight.

The women, drawing on their deep knowledge of the Sundarbans, make hand-drawn maps of areas where mangroves can be planted. They nurture seeds into saplings and then, in baskets or on boats, transport the young trees and dig in the mud flats to plant them. Later, they track their growth on a mobile app.

In Ms. Dhara’s village, Lakshmipur, the number of acres covered with mangroves has grown to 2,224 from 343 in the last decade. In areas that had been barren-looking mud flats just a few years ago, cranes, gulls and herons abound in the flat rounded leaves of the mangrove trees.

Mangroves, found only in tropical and subtropical climates, are distinctive for their ability to survive in brackish water. Research has shown mangrove forests to be an excellent way to mitigate the effects of climate change, especially the storm surge accompanying cyclones, by reducing the height and speed of waves. Mangroves also help reduce greenhouse gases, as they have high rates of carbon capture.

In addition to reducing the effects of flooding with their dense tangle of roots, they also help increase fish hauls by providing a natural habitat for crabs and other crustaceans.

Set against the picturesque Muri Ganga river, Lakshmipur lies in the southwestern part of the Sundarbans, whose vast expanse is home to tigers, lush mangrove forests and rare snakes.

In the village, every house has its own pond, where people bathe, wash clothes and draw water to irrigate their vegetable farms.

On a recent afternoon, women wove fishing nets in the alleys. Chicks ran through small farms flush with cauliflowers and tomatoes. A brick and cement embankment encircled one side of the village, which is home to over 2,500 people.

“Thousands of acres of village land has been lost to the river in the past 50 years,” said Bhaskar Mistry, 60, a village council member, who was born in Lakshmipur and has witnessed hundreds of storms there.

As the brackish water around them has continued encroaching on the village’s land, people have stopped growing rice, their staple crop, because the soil is too salty.

Ms. Dhara’s in-laws lost two of their homes, a big farm and their sweet water pond to the rising waters.

Years of living with the consequences of climate change have left Ms. Dhara gripped with anxiety, she said, unable to sleep soundly when it rains, afraid of what may come next.

While many in the village share her sense of living on the edge of a climate disaster, Ms. Dhara said it nonetheless seemed impossible at first to persuade her family to let her join the group of women planting mangroves back in 2013.

“Who will cook and wash and clean the house if you work? You are the daughter-in-law of the house and must work indoors like we did,” Ms. Dhara recalled her mother-in-law shouting at her. For many other women in the Sundarbans, the story is similar.

“Not only are these women supremely at risk, but they often aren’t even able to have their voices heard about how to avert that risk or how to avoid it,” said John Knox, a former U.N. special rapporteur on human rights and the environment.

But Ms. Dhara persisted, and was able to convince her family that the trees would not only help keep the village safe from floods, but were also a chance to earn extra income. Ms. Dey’s organization pays the women for growing and planting mangrove saplings, and also helps them sell fish, vegetables, honey, eggs and other local goods.

The women participating in the program earn, on average, about $430 a year, a meaningful boost to a family in India where the per capita income is about $1,900.

This sort of financial incentive in environmental restoration efforts is essential in getting local communities to participate, Ms. Dey said, especially women, whose families would not let them take part otherwise.

The women, finding that their fellow villagers weren’t taking their work seriously when they were wearing their everyday saris, also asked to be furnished with uniforms. The official-looking green ones they now have both symbolize the nature of their efforts and lend heft and credence to their mission, the women said.

In the village of Gobardhanpur, near the border with Bangladesh, a group of women ranging in age from 25 to 60 gathered in a mangrove nursery. Every monsoon, the women plant new seeds, braving snakes, thorny bushes and biting snails that hide deep in the mud.

But, they say, the benefits of all the hard work are clear.

As cyclones intensified over the last few years, everyone in the village noticed that the embankment next to the new mangrove forest did not give way. The wall of trees slowed the incoming water, lessening its impact by the time it reached the embankment.

Last fall, a group of men began sneaking into the mangrove forest to harvest a type of snail buried within the mangrove roots. They were uprooting the trees, and to Madhumita Bagh, who helps oversee the village’s mangrove efforts, it was like someone beating her child. She complained to the police, and the men stopped coming.

“We are not giving up,” said Ms. Bagh, who teaches women in neighboring villages about the mangrove program.

Ms. Dhara said she has also developed a familial affection for the trees.

“The mangroves are like our children,” she said. “If we don’t nurture them, they will die.”

Over the last couple years, the local government has begun granting participants public land to use as mangrove nurseries and has been buying some of the saplings from the women. They, too, have been impressed by their efforts.

“The women are like silent climate warriors,” said Shantanu Singha Thakur, an official with the district government.

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France24 - World

Macron to face far-right Le Pen in French election run-off

Issued on: 10/04/2022 - 20:14

FRANCE 24 Follow

According to an almost-complete count, Macron beat Le Pen by around 28 percent to 23 percent in Sunday's first-round of voting. The two will now face off in the decisive second round in two weeks time.

New York Times - World

A Popular British Politician Falls From Grace Over a Tax Scandal

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Rishi Sunak was once considered a potential successor to Prime Minister Boris Johnson. Now he faces scrutiny over his wealthy wife’s tax status, and over holding an American green card while in office.

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By Mark Landler and Stephen Castle

LONDON — Just two months ago, Rishi Sunak, a popular, fast-rising British politician who serves as chancellor of the Exchequer, looked like a good bet to replace the country’s scandal-scarred prime minister, Boris Johnson.

Now, Mr. Sunak’s future is suddenly clouded by a swirl of revelations about his wealthy wife’s tax status, as well as by the fact that he held a green card, allowing him to live and work in the United States, for 19 months after he became chancellor, the top finance post and second most powerful job in Britain’s government.

Even for a country accustomed to political turmoil, Mr. Sunak’s fall has been vertiginous.

Mr. Johnson, who himself fended off calls to resign over parties held at 10 Downing Street in breach of coronavirus restrictions, was forced to defend Mr. Sunak and deny suggestions that his aides had been planting negative stories about him.

“It’s difficult to imagine him making a successful bid for the leadership anytime soon, or possibly ever,” said Tim Bale, a professor of politics at Queen Mary, University of London. “It perhaps also speaks to the invulnerability and entitlement that affects someone who is so wealthy.”

Mr. Sunak’s wife, Akshata Murty, the daughter of one of India’s richest businessmen, claims non-domiciled status in Britain, which saved her millions of pounds a year in taxes on dividends from shares in her father’s technology company, Infosys. On Friday, Ms. Murty tried to defuse the crisis for her husband by announcing she would begin paying taxes in Britain on her overseas income.

The original arrangement, though common for foreigners living in Britain temporarily, has cast a harsh spotlight on the couple’s extreme privilege. At a time when Mr. Sunak is raising taxes to cover a pandemic-related shortfall in the public finances, his gilded lifestyle has become a political liability, making him appear jarringly out of touch to ordinary Britons who are facing a brutal squeeze in living standards.

“People have liked Rishi despite the fact that he’s ludicrously, fabulously wealthy,” said Jill Rutter, a former Treasury Department official who is now a researcher at U.K. in a Changing Europe, a think tank. “But being rich and appearing to be a tax manipulator is another thing.”

A normally poised politician, Mr. Sunak, 41, has been thrown off balance by the scrutiny. At first, he accused critics of unfairly “smearing” his wife. Given that the chancellor is responsible for setting Britain’s tax policy, Ms. Rutter said questions about Ms. Murty’s tax status were both relevant and legitimate.

Next, Mr. Sunak argued in an interview with The Sun newspaper that it “wouldn’t be reasonable or fair to ask her to sever ties with her country because she happens to be married to me.”

“She loves her country,” he said. “Like I love mine, I would never dream of giving up my British citizenship.”

There were two problems with that: Mr. Sunak’s green card effectively meant he was declaring himself a permanent resident of the United States for tax purposes, long after he became a member of Parliament. (He gave up the card before making his first visit to the United States as chancellor last October.)

Moreover, hundreds of thousands of Indian citizens live in Britain without non-domiciled status. Ms. Murty paid 30,000 pounds, or about $39,000, for the classification; tax analysts estimate she could have saved 20 million pounds, or about $26 million, by paying taxes on her dividends in a lower-tax jurisdiction like India. (She has not confirmed where she pays those taxes.)

“To claim she has to be non-domiciled to return home is farcical,” said Richard Murphy, an accountant who campaigns for tax justice. He predicted it would alienate voters. “Amongst the many things that are cutting through in political terms against the Tories at the moment,” he said, “this one is really going to hurt.”

Opposition leaders have called on the government to investigate whether Mr. Sunak violated the ministerial code of conduct. While Ms. Murty has pledged to pay British taxes on her overseas income, she will retain non-domiciled status, which could allow her to avoid hefty inheritance taxes.

Mr. Johnson insisted on Friday that Mr. Sunak was doing an “outstanding job.” But relations between them have chilled since the furor over parties threatened the prime minister’s job — hence the speculation that Downing Street was circulating damaging details about him. Mr. Sunak distanced himself from Mr. Johnson during the earlier scandal, and there was feverish speculation he would move to unseat the prime minister as leader of the Conservative Party.

But Mr. Sunak held his fire, and events have conspired to resuscitate Mr. Johnson’s fortunes while deflating his rival’s. Russia’s invasion of Ukraine has eclipsed the prime minister’s scandal, allowing Mr. Johnson to trumpet his relationship with President Volodymyr Zelensky — whom he visited in Kyiv on Saturday — and to take a hard line against President Vladimir V. Putin. Mr. Sunak was left to answer questions about why Infosys had not closed its office in Moscow. (It has since done so.)

Beyond that, Mr. Sunak has become identified with economic and tax policies that are imposing heavy burdens on Britons. It is a stark reversal from Mr. Sunak’s earlier image as the beneficent paymaster, doling out hundreds of billions of pounds of subsidies to cushion people from the ravages of the pandemic.

“The problem for Rishi Sunak is that these problems are coming out just as he is also being criticized for being Scrooge-like,” Ms. Rutter said. “What does this say about the chancellor’s judgment?”

The eldest son of Indian immigrants who attended the elite Winchester College, Mr. Sunak is in many ways a model for multiethnic Britain. After graduating from Oxford, he earned an M.B.A. at Stanford, where he met Ms. Murty. He worked for Goldman Sachs and hedge funds before running for a safe Conservative seat in Yorkshire. His father-in-law, Narayana Murthy, handed out leaflets for him. When Mr. Sunak won, the local papers called him the “Maharajah of the Yorkshire Dales.”

Now, they are more apt to lampoon Mr. Sunak’s regal tastes. In 2020, he drew japes after being photographed with a $235 “smart mug” that keeps tea or coffee at a precise drinking temperature. Last month, a photo opportunity went off the rails when Mr. Sunak seemed unsure how to fill up a car at a gas station.

In the cut-and-thrust of British politics, that makes him vulnerable. The same papers that once speculated about Mr. Sunak as a prime minister in waiting now question whether Mr. Johnson will demote him in a cabinet shuffle.

“Rishi Sunak does risk becoming one of those souffle politicians,” Professor Bale said, “looking like they are rising nicely but then collapsing disappointingly.”

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L'Humanité

Décryptage. Cette école de la concurrence que le candidat Macron veut pour les élèves

Actu

Éducation. Le sujet est l’une des priorités du candidat LaRem. Ses propositions visent à réaliser le « marché scolaire » promis en 2017 et esquissé dans un discours à Marseille. En s’en donnant les moyens, cette fois.

Olivier Chartrain

Après la conférence de presse du 17 mars, une forme de sidération s’exprimait dans les milieux enseignants. Pourtant, le programme présenté par le président-candidat ne comporte aucune idée nouvelle. Au contraire, il a raclé les fonds de tiroirs pour en sortir les propositions les plus réactionnaires émises pour l’école ces trente dernières années. Mais c’est logique : le reste, son homme de main – Jean-Michel Blanquer – l’a déjà réalisé ou enclenché. Il s’agit donc, dans l’éventualité d’un deuxième quinquennat, de parachever une « œuvre » dont l’aboutissement serait, ni plus ni moins, l’effacement du service public d’éducation au profit d’un marché scolaire.

1. Concurrence à tous les étages

Une large liberté de décision, pédagogique et managériale, pour les directeurs des écoles et établissements ; des recrutements sur profil ; au nom de la « transparence », la publication des résultats des évaluations permettant de comparer classes, écoles et établissements entre eux… Certaines de ces mesures ont déjà été lancées par Jean-Michel Blanquer, mais « là, on passe un cap », estime Guislaine David, porte-parole du SNUipp-FSU (primaire). C’est « une attaque en règle contre le service public d’éducation », abonde Sophie Vénétitay, du Snes-FSU, « une école où les parents iraient faire leur marché », dénonce Isabelle Vuillet, cosecrétaire générale de la CGT Éduc’action.

Les défenseurs de l’éducation prioritaire à Gennevilliers

Pourtant, « la compétition entre les écoles, ce n’est pas ce que nous attendons », réplique Nageate Belahcen, coprésidente de la FCPE (première fédération de parents d’élèves), pour qui il faut au contraire « offrir à tous les mêmes conditions d’apprentissage ». Pour Guislaine David, « c’est plus facile d’avoir de bons résultats dans une école où il y a peu d’élèves en difficulté. Cette mesure va renforcer la ségrégation, on va vers un système à l’anglo-saxonne ».

C’est en effet le modèle des charter schools (écoles sous contrat) qui est ici poussé, alors que les effets pervers en sont connus : face à la pression du résultat, les enseignants travaillent avant tout… la réussite aux tests. Un « bachotage » généralisé qui devient la mesure de toute chose et favorise le privé – qui, lui, choisit ses élèves.

L’État ferme les yeux sur les « dérives » des écoles privées hors contrat

2. Pour le personnel, c’est marche ou crève

Pour les enseignants, les choses sont claires : « On va augmenter leur rémunération, mais avec de nouvelles missions », a exposé le président-candidat qui, pour faire avaler la pilule, promet d’y consacrer 6 milliards d’euros par an pendant cinq ans.

Parmi ces « nouvelles missions », le remplacement obligatoire des absents, le suivi individualisé des élèves ou la formation hors temps d’enseignement. « Travailler plus pour gagner plus, on a déjà entendu ça », ironise Sophie Vénétitay, qui rappelle que, selon les propres chiffres du ministère de l’Éducation, « le temps de travail des enseignants est déjà de 42,5 heures par semaine ». « Le vrai problème, c’est l’attractivité du métier, complète Guislaine David. Ce n’est pas comme ça qu’on va attirer les jeunes, alors que les démissions explosent et que la baisse des candidats aux concours est telle que le ministère ne veut même plus donner les chiffres ! »

Rentrée 2022 : coupes claires dans les collèges et lycées

L’idée est à double détente : précariser le métier, et faire croire aux parents qu’on va résoudre le problème des remplacements. « D’après notre recensement, les élèves ont perdu 55 000 heures de cours depuis la rentrée », relève Nageate Belahcen, pour qui la proposition de Macron n’est qu’un « pansement. Ce qu’il faut, c’est une norme nationale qui fixe un nombre minimal de remplaçants sur un territoire ». Surtout, « on va créer des différences de statut entre enseignants, explique Guislaine David. On va généraliser petit à petit les contractuels au détriment des postes statutaires… Ce sera une école à deux vitesses. »

Plus inclusive malgré tout ? Emmanuel Macron fait miroiter aux AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap) des contrats de 35 heures par semaine, mais conditionnés à l’acceptation de tâches supplémentaires, notamment dans le périscolaire. « Les AESH ne veulent pas de ça ! » tonne Isabelle Vuillet, en dénonçant un « chantage malsain. Elles aiment ce qu’elles font, elles veulent un temps plein sur l’accompagnement ». Et non devenir les bouche-trous officiels du système.

3. Le « livret ouvrier » de la voie professionnelle

Le lycée professionnel a porté en grande partie la démocratisation du baccalauréat, réussissant à donner une qualification à des jeunes qui auparavant n’y accédaient pas ou peu. Pourtant, derrière un habillage qui parle « d’excellence » et fait miroiter une rémunération payée par l’État pour les lycéens en stage, il s’agit de changer « totalement la logique de formation, en s’inspirant de ce que nous avons réussi sur l’apprentissage », selon Emmanuel Macron.

Quelles propositions sur l'éducation ? Voir notre comparateur des programmes des candidats à l'élection présidentielle.

« Plus de temps en entreprise, donc moins de cours et moins de professeurs », note Axel Benoist, cosecrétaire général du Snuep-FSU. Pour les élèves, moins d’enseignements généraux, donc des possibilités réduites de poursuite d’études et d’évolution professionnelle. Les professeurs, eux, iront faire cours dans les lycées généraux et technologiques, comme l’envisageait dès l’an dernier un projet de décret – alors qu’ils enseignent deux matières et passent un concours différent.

Dans sa « Lettre aux Français » du 15 mars, Emmanuel Macron annonçait aussi « la fin de l’hégémonie des diplômes » à travers un « outil de gestion des compétences » : Pour Axel Benoist, c’est un « retour au livret ouvrier, comme à la fin du XIXe siècle. Les jeunes amasseraient des compétences sur le tas, au fil des stages et des contrats. Ils n’apprendraient pas un métier mais un poste, tout étant déjà productifs ». Une approche « utilitariste », dénonce-t-il, qui cherche avant tout à fournir aux entreprises de la main-d’œuvre pour leurs besoins à court terme.

InserJeunes. Les lycées professionnels mis en danger par un dispositif orienté

De son côté, Isabelle Vuillet rappelle les risques et les faux-semblants d’une telle stratégie : « Dans l’apprentissage, les discriminations à l’égard des femmes et des personnes racisées sont monnaie courante. Surtout, on nous vend une meilleure insertion dans l’emploi, mais ce n’est vrai que pour ceux qui vont jusqu’au bout », alors qu’échec et abandon touchent jusqu’à 50 % des apprentis dans certaines branches.

Éducation nationaleEmmanuel MacronPrésidentielle 2022jean-michel blanquer
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Man City's De Bruyne expects more twists in title race after Liverpool draw

Issued on: 10/04/2022 - 20:08

Manchester (United Kingdom) (AFP) – Kevin De Bruyne warned Manchester City not to start dreaming of Premier League title glory after Sunday's thrilling 2-2 draw against Liverpool left them in pole position to retain the trophy.

Pep Guardiola's side remain one point ahead of second placed Liverpool following a classic encounter at the Etihad Stadium, leaving them on track to pip the Reds to the title.

City led twice through goals from De Bruyne and Gabriel Jesus, but Liverpool hit back to equalise on both occasions thanks to Diogo Jota and Sadio Mane.

City midfielder De Bruyne knows pundits will make his team favourites to win the title for a fourth time in five seasons.

"I know people said whoever wins gets the title. But I don't think the teams think that way, the schedule is way too tough for both teams to win all their games," De Bruyne said.

Belgian international De Bruyne felt City did enough to take all three points, which would have been a hammer blow to Liverpool.

"Today we played very well, I think we had the upper hand. This is the way we need to play the rest of the season," he said.

"We should score more. It is what it is. It was a great game. I think it should be more before half-time but we were still winning.

"The way the second half started is the disappointment. I think we played great and created enough chances to win the game."

Liverpool captain Jordan Henderson conceded his team need City to stumble in the final weeks and urged the Reds to keep up the pressure.

"They don't drop many points of course, but we've got to concentrate on ourselves and win as many games as possible," Henderson said.

"If they do slip up we've got to be there right behind them."

The Reds were on a 10-game winning run in the league before City halted that blistering streak.

Henderson hailed Liverpool's refusal to surrender after City appeared set to claim a crucial victory following De Bruyne and Jesus's goals.

"It was an intense game. We wanted to come here and give it everything to get the win," he said.

"Unfortunately we didn't do that, but at the same time we didn't lose the game. We're still in the race, so it's positives and negatives.

"It's pleasing to come back twice from being behind, shows a lot of character to do that here.

"We got our goals, but at other times we could have defended better."

© 2022 AFP

L'Humanité

Les défenseurs de l’éducation prioritaire à Gennevilliers

Un jour avec

Relativement préservée jusqu’à présent, le dispositif pédagogique se retrouve dans le viseur de l’administration Blanquer finissante. Enseignants et parents se mobilisent pour défendre le collège Guy-Môquet.

Olivier ChartrainOlivier Chartrain

Dès 7 h 30, en ce lundi matin de rentrée des vacances d’hiver, ils sont une bonne cinquantaine devant le collège Guy-Môquet, dans le quartier du Luth à Gennevilliers (Hauts-de-Seine). Sous une banderole qui proclame la grève, enseignants et parents d’élèves se réchauffent dans le froid glacial avec du thé. Professeur de SVT (sciences de la vie et de la Terre), Flavien Tréby résume les raisons de la colère : « Entre 2019 et 2022, le collège aura perdu 95 heures annuelles d’enseignement. » Rapide calcul : sur trente-six ­semaines enseignées par an, cela fait plus de 2 h 30 perdues chaque semaine…

Le dernier gisement d’économies

Pourtant, Guy-Môquet est un collège classé REP + (éducation prioritaire renforcée). Un établissement où l’accueil d’un public socialement et scolairement en difficulté implique des conditions d’enseignement optimisées. Or ici, comme dans de nombreux établissements REP à travers la France, les dotations horaires globales (DHG) annoncées impliquent des coupes claires, à la rentrée 2022. Comme si l’éducation prioritaire était particulièrement visée. Comme si, après avoir taillé dans tous les autres établissements – 7 500 postes supprimés en cinq ans dans le secondaire –, l’éducation prioritaire apparaissait comme le dernier gisement d’économies à faire.

Bahija, une maman, ne décolère pas : « On crée des dispositifs pour te dire que tu es pauvre, mais qu’on t’aide ; et puis, après, on les vide de leur substance… et tu es juste pauvre ! On nous parle de “lire, écrire, compter”, mais on nous enlève justement ce qui permet d’y arriver. » Marianne Valensi, responsable de la FCPE dans le collège, explique : « Nous sommes placés devant un choix : soit supprimer des dispositifs spécifiques, soit augmenter les effectifs des classes. » Venue témoigner de sa solidarité, Elsa Faucillon, députée (PCF) de la circonscription, dénonce « une attaque sournoise, alors que les moyens de l’éducation prioritaire, ce n’est pas grand-chose pour un ministère qui se permet de rendre chaque année des millions au budget de l’État ! »

La classe de « grands décrocheurs » supprimée

Jusqu’à présent, « les élèves avaient une heure de maths par semaine en coanimation (avec deux professeurs – NDLR). On ne pourra plus le faire qu’en 6e », précise Rémi, professeur de maths. Les classes à horaires aménagés musique ou arts plastiques pourraient se retrouver menacées. Or, « ces classes constituent un énorme gain culturel pour l’ensemble des élèves, reprend Rémi. Ce sont elles qui ont permis de maintenir une diversité sociale dans le collège ».

L’établissement a déjà perdu, voilà trois ans, sa classe de 3e pour les « grands décrocheurs ». Guillaume Auzou, professeur d’EPS (éducation physique et sportive), s’en occupait : « C’était un projet à nous, qui ne se faisait pas ailleurs. On n’avait plus les moyens de la maintenir. Elle concernait une petite dizaine d’élèves volontaires, avec un emploi du temps et une pédagogie adaptés : on les emmenait au Louvre et on faisait cours devant le Radeau de la Méduse… » Irremplaçable pour sortir ces mômes de leur quartier et leur montrer d’autres manières d’apprendre. « C’étaient des élèves toujours absents ou “éteints”, avec des problèmes de comportement… » Aujourd’hui, sans cette classe, les « grands décrocheurs »… décrochent, sous le regard impuissant de leurs professeurs.

Un rassemblement devant le ministère

Alors, vers 9 heures, ceux-ci procèdent aux obsèques symboliques des dispositifs REP. Un petit cercueil en carton est dressé, ouvert, sous le visage de Guy Môquet peint sur le mur du collège. Comme lors d’un vrai enterrement, chacun défile pour y jeter, non des fleurs, mais des feuilles sur lesquelles ont été écrits les noms des dispositifs sacrifiés. Puis tout le monde se dirige vers le gymnase pour y tenir une assemblée générale et décider des suites. Car l’enterrement n’est pas une fin, mais un début. Les parents veulent occuper les locaux administratifs du collège. On se propose d’aller devant le ministère dès l’après-midi. D’afficher une immense banderole « SOS Guy-Môquet » sur une tour de la cité du Luth. De solliciter la solidarité des entreprises qui participent au forum des métiers. De demander au maire d’écrire au ministre – il l’a déjà fait par le passé. Il faut se coordonner avec le lycée Galilée, tout proche, qui lui aussi se mobilise pour ne pas perdre 70 heures d’enseignement à la rentrée prochaine. « Il ne faut pas gaspiller nos munitions en voulant faire des initiatives tous les jours, intervient un enseignant, stratège. On a besoin de tenir dans la durée ! » Car si les autorités de l’éducation nationale ne semblent guère disposées à écouter la voix de Guy-Môquet, Guy-Môquet n’est pas disposé à se taire. Au nom de tous les élèves de l’édu­cation prioritaire.

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France24 - World

Man City's De Bruyne expects more twists in title race after Liverpool draw

Issued on: 10/04/2022 - 19:58

Manchester (United Kingdom) (AFP) – Kevin De Bruyne warned Manchester City not to start dreaming of Premier League title glory after Sunday's thrilling 2-2 draw against Liverpool left them in pole position to retain the trophy.

Pep Guardiola's side remain one point ahead of second placed Liverpool following a classic encounter at the Etihad Stadium, leaving them on track to pip the Reds to the title.

City led twice through goals from De Bruyne and Gabriel Jesus, but Liverpool hit back to equalise on both occasions thanks to Diogo Jota and Sadio Mane.

City midfielder De Bruyne knows pundits will make his team favourites to win the title for a fourth time in five seasons.

"I know people said whoever wins gets the title. But I don't think the teams think that way, the schedule is way too tough for both teams to win all their games," De Bruyne said.

Belgian international De Bruyne felt City did enough to take all three points, which would have been a hammer blow to Liverpool.

"Today we played very well, I think we had the upper hand. This is the way we need to play the rest of the season," he said.

"We should score more. It is what it is. It was a great game. I think it should be more before half-time but we were still winning.

"The way the second half started is the disappointment. I think we played great and created enough chances to win the game."

© 2022 AFP

Le Figaro

Une faille dans le «modèle standard» de la physique des particules

Tristan Vey

La masse d’une particule semble en contradiction avec la théorie. Si cela se confirmait, ce serait une révolution.

Quarks, électrons, neutrinos, gluons, photons, bosons Z ou W: l’infiniment petit est un zoo de particules élémentaires aux comportements étranges. Celles-ci peuvent s’associer, de manière durable ou fugace, mais aussi se désintégrer spontanément pour donner des particules plus légères. Rien n’est statique, tout est mouvant, insaisissable. Des particules «virtuelles» apparaissent et disparaissent par exemple spontanément sur des temps très courts. À bien des égards, ce monde grouillant est déstabilisant pour le sens commun. Les physiciens ont pourtant appris à s’y mouvoir avec aisance, parvenant à décrire dans les moindres détails tous les phénomènes subtils qui s’y déroulent au sein d’un gigantesque édifice théorique extrêmement sophistiqué et élégant: le «modèle standard».

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Aussi impressionnante soit-elle, cette cathédrale conceptuelle n’est toutefois pas parfaite. Nous en avons la certitude parce que personne n’a réussi à y intégrer la gravité. Théorie de la relativité générale à l’échelle du cosmos et modèle standard à celle de l’infiniment petit cohabitent donc, avec quelques ponts jetés, sans qu’une théorie unificatrice démontrable n’ait réussi à les englober.

Trop tôt pour crier victoire

Pour pousser le modèle standard dans ses retranchements, et tenter de déchirer le voile sur la «nouvelle physique» qui doit se dissimuler derrière, deux pistes sont possibles. La première consiste à réaliser des collisions de particules de plus en plus énergétiques pour tenter d’en faire apparaître de nouvelles, de plus en plus grosses (masse et énergie sont en effet intimement liées en physique et reliées par la célèbre équation d’Einstein, E = mc2, où l’énergie est égale à la masse multipliée par la vitesse de la lumière au carré). Las, ces quarante dernières années, cette voie n’a que permis de trouver des particules… déjà prédites par la théorie: le boson W, porteur de l’interaction faible, au début des années 1980, et, en 2012, le boson de Higgs, la particule qui confère leur masse à toutes les autres.

C’est un travail sérieux, mené par une collaboration sérieuse, il faut donc se pencher attentivement sur la question. Mais il faut encore rester très prudent à ce stade tant qu’une autre expérience indépendante n’aura pas confirmé ce résultat. La mesure n’est pas simplement en contradiction avec la théorie, elle est aussi en désaccord avec toutes les mesures précédentes

C’est donc une deuxième voie, moins spectaculaire mais plus prometteuse pour l’instant, qui est explorée de plus en plus activement depuis une dizaine d’années: effectuer à l’aide de ces collisions des mesures extrêmement précises de certains paramètres en espérant qu’ils diffèrent des prédictions théoriques. C’est exactement ce que pensent avoir réussi des chercheurs de l’expérience CDF, aux États-Unis. Dans un article paru vendredi dans Science, les scientifiques expliquent avoir mesuré une «anomalie» dans la masse du boson W: 80,430 GeV (gigaélectronvolts) au lieu de 80,360 prévus par la théorie.

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Cela n’a l’air de rien, mais, comme la mesure est précise à 0,01 %, ce serait en fait le signal le plus fort jamais enregistré d’une faille dans le modèle standard. «La précision est spectaculaire, c’est une amélioration d’un facteur deux par rapport à ce qui avait été fait jusqu’à présent», commente Nicolas Morange, chercheur CNRS à l’IJCLab, à Orsay. «Il a fallu dix ans d’analyse de données pour y parvenir.» L’accélérateur sur lequel le détecteur CDF était installé, le Tevatron du Fermilab, dans l’Illinois, a d’ailleurs été mis à l’arrêt en 2011. C’était l’accélérateur le plus puissant au monde avant la mise en service du LHC du Cern, à Genève, en 2010.

«Cela pourrait être un indice fort que le modèle standard a un défaut important», souligne lui aussi Johann Collot, professeur de physique à l’Université Grenoble Alpes. «C’est un travail sérieux, mené par une collaboration sérieuse, il faut donc se pencher attentivement sur la question. Mais il faut encore rester très prudent à ce stade tant qu’une autre expérience indépendante n’aura pas confirmé ce résultat. La mesure n’est pas simplement en contradiction avec la théorie, elle est aussi en désaccord avec toutes les mesures précédentes.»

S’ils aimeraient tous que ce résultat soit confirmé, les scientifiques interrogés sont unanimes sur ce point: il est encore trop tôt pour crier victoire. «C’est très excitant. Si c’était confirmé par une mesure indépendante, cela bouleverserait nos programmes de recherche en pointant vers de nouvelles particules ou de nouvelles interactions fondamentales», souligne Maarten Boonekamp, directeur de recherche au CEA, responsable de la mesure de la masse du boson W dans l’expérience Atlas, installée sur le LHC.«À titre personnel, cela voudrait aussi dire que la valeur que nous avions mesurée était fausse. Mais, à tout prendre, je préférerais que ce soit le cas, parce que celle de CDF est plus porteuse pour la discipline!»

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Personne ne conteste la bonne foi des chercheurs de CDF, mais «c’est une mesure compliquée», rappelle Jan Stark, actuellement directeur de recherche CNRS au L2IT, à Toulouse, qui était en charge de la mesure du boson W sur l’expérience DØ, également installée sur le Tevatron. «Statistiquement, le résultat est formel. Il n’y a donc que deux possibilités: soit c’est une découverte majeure, soit il y a une erreur bien cachée quelque part. Et il va falloir un peu de temps pour analyser tout cela.» Maarten Boonekamp pointe par exemple l’utilisation de modèles théoriques un peu anciens qui interviennent dans l’analyse des données. «Mais je ne sais pas précisément à ce stade quelle influence exacte cela pourrait avoir sur le résultat», reconnaît-il.

«Maîtriser les erreurs expérimentales»

Existe-t-il par ailleurs des pistes pour expliquer cette anomalie, si elle était confirmée?«L’idée générale, c’est que nous verrions à travers ce type de mesure l’influence subtile de particules peut-être 1000 fois plus lourdes, qui sont encore hors de portée de nos accélérateurs actuels», explique Jan Stark.

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Et la masse du boson W ne serait pas la seule à être impactée. Les physiciens poursuivent deux autres pistes. Pour des raisons complexes, le moment magnétique du muon (qui caractérise la manière dont la particule se comporte dans un champ magnétique) fait aussi l’objet d’une prédiction théorique très précise. Or une expérience, appelée Muon g-2, mesure une valeur légèrement différente. D’autre part, différentes mesures montrent des signes d’une possible violation de la «théorie de l’universalité leptonique», qui établit une équivalence stricte entre le muon et l’électron (à la différence de masse près) dans les processus de désintégration du quark b. «À titre personnel, je ne pense pas que toutes ces pistes aboutiront, analyse Nicolas Morange. Je pense que la majorité de ces tensions disparaîtront avec le temps. Toute la difficulté de cette physique de précision est de bien maîtriser les erreurs expérimentales ou théoriques, et il est très facile de passer à côté de quelque chose. Mais il suffit qu’une ou deux tensions se confirment pour faire craquer le modèle standard. Et c’est ce que nous espérons tous.»

Covid-19 : 124 morts en 24 heures, 23.404 malades hospitalisés

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

Bactérie E. coli dans des pizzas Buitoni : ouverture d'une enquête pour «homicides involontaires»

Cette enquête est ouverte depuis le 22 mars. Les autorités sanitaires ont récemment établi un lien entre la consommation de ces pizzas et plusieurs cas graves de contamination, alors que des dizaines d'enfants français sont tombés malades et deux sont morts.

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Covid-19 : la circulation du virus reste soutenue, observe Santé publique France

Santé publique France dénombre entre 140.000 et 150.000 nouveaux cas, soit une «baisse d'environ 5% depuis cinq jours».

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French presidential election: Cost of living, inflation take central stage in the debates

Issued on: 10/04/2022 - 19:46

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The pain of inflation and rising gas, food and energy prices became the dominant election theme for many low-income households, as FRANCE 24's Business Editor Kate Moody explains.

Le Figaro

Jean-Pierre Robin: «Le taux d’inflation des Français varie de 2,3 % à 9,8 % selon leur mode de vie»

Jean-Pierre Robin

ANALYSE -Pourquoi la classe moyenne, bien plus que les pauvres, est pénalisée.

Dans une société fracturée, «archipellisée», où les modes de vie diffèrent profondément d’une classe et d’une communauté à l’autre, les indicateurs économiques nationaux sont-ils encore pertinents? Ainsi assiste-t-on aujourd’hui à la montée de l’inflation de mois en mois, la hausse des prix calculée sur l’année écoulée atteignant 2,8 % en décembre 2021, selon l’Insee, puis 2,9 % en janvier 2022, 3,6 % en février et 4,5 % en mars. Il n’y a pas lieu de contester la véracité de tels chiffres qui se fondent sur des centaines de milliers de relevés de prix chaque mois.

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Mais cette marée montante, très loin d’être uniforme, ne recouvre pas tout le monde de la même façon. Certains ont de l’eau aux genoux, quand d’autres voient leur poitrine recouverte. Alors que les prix à la consommation de l’énergie ont bondi de 28,9 % en un an et ceux des produits alimentaires frais de 7,2 %, tout dépend de l’importance de ces biens dans le budget de chacun.

Pour sa part, l’Insee établit chaque mois un indice des prix spécifique pour «les ménages du premier quintile de la distribution des niveaux de vie», autrement dit les 20 % de la population dont les ressources sont les plus faibles. Celui-ci a augmenté de 3,9 % en un an, au lieu de 3,6 % pour l’indice général (février 2022).

Situations des ménages hétérogènes

Or il est possible de raffiner les calculs pratiquement ad libitum. L’OFCE, l’observatoire des conjonctures économiques, a calculé que pour les 10 % de la population les moins «impactés» par l’envolée des prix de l’énergie et de l’alimentation, le taux d’inflation n’a été que de 2,3 %, voire moins, entre février 2021 et février 2022. En revanche, pour les 10 % les plus touchés, ce même taux atteint 6,3 % au moins. L’écart va donc de 1 à 3 entre les deux groupes, et encore s’agit-il de moyennes. Car, au sein de ces catégories opposées, rassemblant chacune 10 % des ménages, les situations sont très hétérogènes.

Raul Sampognaro, l’économiste de l’OFCE qui a effectué la recherche, nous précise que, pour les 5 % de la population les plus durement frappés, l’inflation dépasse 7,3 % ; elle atteint 8,7 % pour les 2 % les plus pénalisés et s’élève même à 9,8 % ou plus pour le 1 % extrême.

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Pour établir ces chiffres, l’OFCE se base sur l’enquête approfondie lancée tous les cinq ans par l’Insee qui passe au peigne fin les budgets de 29.000 ménages, leur demandant comment se répartit leur panier de consommation (décomposé en 120 types de produits ou services). Il en résulte alors des taux d’inflation individuels. Pour les curieux qui souhaiteraient savoir ce qu’il en est pour eux-mêmes, rappelons que l’Insee dispose sur son site d’un «simulateur d’indices des prix personnalisé» permettant de calculer son propre indice (1). Encore faut-il connaître précisément le montant de ses dépenses réparties en vingt postes (alimentation, loyer, carburants, tabac, etc.)!

Fragilité des budgets familiaux

À l’évidence, les budgets énergie et alimentation pèsent d’autant plus lourd, relativement, qu’on dispose de faibles ressources. La réalité est toutefois plus complexe, et, en dernier ressort, ce qui importe, ce sont les dépenses effectives et pas seulement le revenu. Les plus pauvres n’ont souvent pas de voiture ou circulent très peu. De même, les retraités, les chômeurs et les étudiants sont moins mobiles que les salariés. On utilise plus sa voiture à la campagne qu’à Paris… Compte tenu de ces spécificités, «si l’on classe les ménages suivant leur position dans l’échelle des niveaux de vie, on constate que l’inflation moyenne subie suit une courbe en U inversé», considère l’OFCE. En clair, les extrêmes se touchent, les plus modestes et les plus riches sont les moins concernés par l’inflation, certes pour des raisons contraires (sobriété énergétique forcée des uns et abondance de revenus des autres).

Pour 80 % des ménages, les aides n’ont pas compensé le surcoût de l’inflation, alors que pour 20 % des gens, elles l’ont surcompensé

En tout cas, les très grandes disparités de comportements et de ressources ne facilitent pas la politique d’aide de l’État. Outre les blocages tarifaires pour tous, les chèques énergie en faveur des plus démunis et l’«indemnité inflation» de 100 euros (pour les 38 millions de Français dont le revenu mensuel est inférieur à 2000 euros) ont-ils atteint leurs cibles? «Pour 80 % des ménages, les aides n’ont pas compensé le surcoût de l’inflation, alors que pour 20 % des gens, elles l’ont surcompensé», note Raul Sampognaro, de l’OFCE.

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Comparant le choc actuel au choc pétrolier de 1973, l’institut de conjoncture Rexecode évalue à 3 % du PIB le premier (à ce stade) et à 5 % celui d’il y a quarante-neuf ans. Au-delà de ces données objectives, il semblerait que la société française soit devenue plus vulnérable. Tout d’abord, en un demi-siècle, les dépenses d’énergie se sont fortement accrues (5,2 % du budget des ménages en 1973 et 8,9 % en 2022). En second lieu, le parc automobile a triplé, passant de 12,7 à 40,8 millions de véhicules (avec entre-temps un accroissement de 30 % de la population). Et, alors que seulement 60,7 % des ménages étaient équipés en automobile en 1973, aujourd’hui, ce sont 74 % des salariés qui utilisent chaque jour la voiture pour se rendre à leur travail (63 % des cadres et 78 % des ouvriers, selon l’Insee).

L’enrichissement et la démocratisation de l’auto sont spectaculaires, mais aussi la fragilité des budgets familiaux, comme l’ont rappelé bruyamment les «gilets jaunes» à l’hiver 2018-2019. Plus qu’économique, le choc énergétique actuel est-il d’abord social? L’inflation n’est pas la même pour tous et il ne s’agit pas d’un «ressenti» mais d’une réalité chiffrée. De la même façon le taux de chômage moyen de 6,9 % en France (2020) recouvre un taux de 0,6 % pour les agriculteurs, de 3,7 % pour les cadres et professions intellectuelles supérieures et de 15,9 % pour les ouvriers non qualifiés. Indice unique, indice inique?

(1) Étude Insee

«Ça ne doit plus jamais arriver» : les parents d'enfants hospitalisés s'organisent pour porter plainte contre Buitoni

TÉMOIGNAGES - Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris, après qu'un lien a été établi entre plusieurs cas de contamination par des bactéries E.coli et la consommation de pizzas surgelées de la marque. 22 familles ont d'ores et déjà saisi un avocat.

Pizzas Buitoni : 50 contaminations à la bactérie E. coli confirmées, dont deux décès

48 enfants et 2 adultes ont développé des symptômes en lien avec la consommation de pizzas Fraîch'Up, d'après les dernières investigations révélées par Santé Publique France.

Lactalis rappelle des fromages brie et coulommiers de la marque Graindorge

Les fromages rappelés sont susceptibles de contenir un agent responsable de la listériose, une infection alimentaire rare mais particulièrement meurtrière.

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France24 - World

Attacking South African plan pays off as Bangladesh lose three

Issued on: 10/04/2022 - 19:42Modified: 10/04/2022 - 19:40

Gqeberha (South Africa) (AFP) – South Africa's strategy came together as Bangladesh lost three quick wickets at the end of the third day of the second Test at St George's Park in Port Elizabeth on Sunday.

Spinners Keshav Maharaj and Simon Harmer, sharing the new ball, reduced Bangladesh to 27 for three after setting the tourists an improbable 413 to win.

The collapse came exactly a week after the same two bowlers had Bangladesh reeling at 11 for three at the end of the fourth day in the first Test in Durban, setting up a 220-run win for South Africa.

It was all planned, according to South African opening batsman Sarel Erwee, who explained that the hosts went for their shots before declaring in the second innings in order to pose Bangladesh another trial by spin in twilight conditions.

"We had (wanted) a minimum score of 400 runs lead before we declared and a certain amount of overs to get that lead," said Erwee. "So it was always in the plan. I suppose that's why you saw some positive shot-making while we were batting."

Erwee said that a declaration with more than two days remaining was in keeping with the policy of captain Dean Elgar and coach Mark Boucher.

"It's a state of mind, our mentality," said Erwee. "Dean's driving it into us. We want to be positive cricketers, we want to lead from the front. It's a positive decision that he's taken and that we take as a team.

"We've got to follow through with that. That's what we're trying to instil in this Test side and South African cricket, from Dean and coach Boucher."

Erwee said the decision to put spin pressure on Bangladesh was at least partly the result of the experience he and fellow opening batsman Elgar had at the end of the third day in Durban when they had to survive two tricky overs of spin.

"It makes your hearts flutter. It's not a nice period, that twilight period. We've got two world-class spinners so it's even worse if you have to face them."

Maharaj struck in each of his first two overs as Bangladesh had to bat in fading light with the floodlights on.

Mahmudul Hasan was out first ball, edging the left-arm spinner to Wiaan Mulder at a short gully position off wicketkeeper Kyle Verreynne's gloves. Mahmudul, who made a century in the first Test, was out for nought in the first innings as well, facing two balls.

Najmul Hossain went back on his stumps and was leg before to Maharaj before off-spinner Harmer dismissed Tamim Iqbal with the last ball of the day, caught at second slip off a ball which spun sharply and bounced to loop off the shoulder of his bat.

Bangladesh were earlier bowled out for 217 in their first innings, with Mushfiqur Rahim top-scoring with 51. Harmer took three wickets in 3.2 overs as the innings folded rapidly. Harmer finished with three for 39 while Maharaj took two for 57.

South Africa batted aggressively in their second innings and declared on 176 for six, scored at better than four runs an over.

Bangladesh left-arm spinner Taijul Islam took three for 67 to finish with match figures of nine for 202.

Erwee top-scored for South Africa with 41, while Verreynne made a hard-hit 39 not out off 30 balls.

© 2022 AFP

Le Figaro

L’Estonie, sentinelle sur le flanc est de l’Alliance atlantique

Arnaud De La Grange

REPORTAGE - Face à la Russie le petit pays balte, doté de faibles moyens militaires malgré l’enrôlement de la population, demande à l’Otan de passer à une posture plus dissuasive, au-delà du renforcement déjà acté de son dispositif grâce aux contingents britanniques, français et danois.

Envoyé spécial à Tallin et Tapa

Entre eux, ils s’amusent à s’appeler les «SAS», en référence aux célèbres commandos britanniques. SAS, pour «Saturday and Sunday»… Les membres de la Ligue de défense estonienne sont des volontaires, dont l’entraînement militaire se déroule essentiellement le week-end. Leur organisation, toutefois, n’a rien de folklorique et est au contraire au cœur de la sécurité du pays. Petite nation de 1,3 million d’habitants, aux modestes forces armées régulières, l’Estonie compte sur la mobilisation d’une large partie de la population pour faire face à un éventuel agresseur. Qui, bien sûr, ne peut être que russe…

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Karl-Erik Talvet est l’un de ces volontaires de la Ligue, affecté dans l’unité de Tallinn, spécialisée dans le combat urbain. Ancien élève des Beaux-Arts, il est peintre et caricaturiste. Ce passionné d’histoire est bien placé pour savoir que les frontières de son pays sont fragiles. Pour gagner sa vie, il est aussi guide au musée Kiek in de Kök dont les souterrains disent les strates d’occupation de la ville, par les Suédois, les Russes, les Soviétiques qui les avaient transformés en abri antiatomique. «J’ai rejoint la Ligue en 2013, parce que je voyais la rhétorique de Moscou devenir de plus en plus agressive, raconte ce trentenaire. Inutile de vous dire que le recrutement a fait un nouveau bond après le 24 février dernier»… Comme en 2007, après des émeutes prorusses en Estonie (les russophones forment 30% de la population) ou en 2008 avec la guerre en Géorgie, ou encore en 2014 avec les événements de Maïdan déjà en Ukraine.

Une sorte de scoutisme non armé

Depuis que la guerre en Ukraine a commencé, quelque 1500 volontaires ont rejoint la Ligue. Elle compte désormais près de 27.000 membres, dont 3000 femmes et une organisation de jeunesse, une sorte de scoutisme non armé. La tâche, pour tout citoyen, de défendre l’indépendance du pays est inscrite dans la Constitution. De sa «propre initiative» s’il le faut, une référence aux tristes heures de 1940 où l’armée russe avait investi le pays sans qu’un coup de feu n’ait été tiré. Les autres pays Baltes ont des organisations paramilitaires parallèles, ainsi que d’autres pays nordiques comme la Norvège, la Suède ou le Danemark.

Les volontaires de la Ligue sont encadrés par 230 militaires de carrière et forment une force de défense territoriale, même s’il existe aussi des groupes de «forces spéciales» et des unités de cyberguerre. Des armes sont gardées par certains volontaires, d’autres sont entreposées dans des caches. «Nous sommes implantés dans chaque village et connaissons parfaitement notre espace de bataille, dit le major Tanel Rütman, nous pouvons aussi bien être engagés dans un combat conventionnel que dans une lutte irrégulière.» Ces volontaires se veulent les héritiers des «Frères de la forêt», ces partisans qui menèrent la résistance contre les forces soviétiques après l’invasion de l’Armée rouge en 1940-1941 et furent actifs jusqu’au milieu des années 1950. «N’ayez pas peur des Russes, voyez leurs échecs en Ukraine. Ne doutez pas!», nous a dit notre commandant d’unité, confie Karl-Erik Talvet. «La guerre en Ukraine valide notre concept, confirme le major Rütman, on voit comment de petites unités mobiles et connaissant bien le terrain peuvent freiner voire stopper l’avance de colonnes blindées.»

Certes, il n’y a pas de menace terrestre immédiate à nos frontières, mais Poutine présentera une fois de plus les choses comme une victoire et son appétit va grandir

Nulle part ailleurs que dans les pays Baltes le choc qui se joue dans les plaines d’Ukraine n’est scruté avec autant d’attention. S’ils n’étaient membres de l’UE et de l’Otan, ils auraient pu connaître la même tragédie. Et Vladimir Poutine continue à laisser explicitement planer la menace. La première ministre d’Estonie ne mâche pas ses mots. «Sur la crise ukrainienne, les grands pays doivent faire plus», dit Kaja Kallas au Figaro. Son pays donne l’exemple en venant de décider de se passer du gaz russe. Et il a fourni à Kiev plus de 220 millions d’euros d’aide militaire, un effort énorme rapporté à la population. Au-delà, Kaja Kallas appelle à agir en profondeur. «Certes, il n’y a pas de menace terrestre immédiate à nos frontières, mais Poutine présentera une fois de plus les choses comme une victoire et son appétit va grandir, dit-elle. On voit que la posture des pays occidentaux depuis la Crimée n’a pas suffi à dissuader de l’attaque du 24 février, il faut donc maintenant aller plus loin». Pour elle, l’Otan doit désormais centrer son dispositif plus à l’est. Et, en Estonie, passer «d’une posture de dissuasion à une posture de défense avancée». La ministre des Affaires étrangères, Eva-Maria Liimets, exhorte ainsi l’Otan à évoluer «d’une présence ad hoc à une présence permanente et plus robuste sur ce flanc est». Elle espère que cela sera décidé au sommet de l’Alliance à Madrid en juin. Et remarque que l’environnement régional pourrait encore davantage changer, avec deux pays nordiques, la Suède et la Finlande, désormais sérieusement poussés vers l’Otan.

Gagner du temps

Numéro trois du ministère de la Défense, chargée de la politique de défense, Tuuli Duneton explique ce que signifierait ce changement de posture. L’Estonie voudrait plus de troupes de l’Otan mais surtout une «structure de commandement au niveau de la division, qui permettrait de conduire une guerre menée avec plusieurs brigades et pas seulement une». L’Estonie fait sa part du chemin en musclant ses propres forces. La tâche est immense car le pays a dû bâtir son armée de zéro après l’indépendance de 1990. L’armée de l’air est encore inexistante, la marine très modeste et les forces terrestres comptent quelque 7000 hommes, dont moins de la moitié sont professionnels. Elle repose sur un concept de réserves mobilisables en cas de conflit, à hauteur de 25.000 soldats environ parmi les anciens conscrits. La guerre en Ukraine a donné un nouveau coup de fouet à l’effort militaire. «Le budget de la Défense, qui atteignait déjà 2% du PIB depuis 2015, va être porté à 2,5% entre 2022 et 2026», dit Tuuli Duneton. Quelque 470 millions d’euros viennent d’être alloués à l’achat de munitions et aux moyens de renseignement. Les priorités vont aussi aller aux missiles antichars et à la défense antiaérienne.

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En terres baltes, l’Otan a déjà commencé à renforcer son dispositif. Sur ce flanc est de l’Alliance atlantique, quatre battle groups sont déployés, dans les trois pays Baltes et en Pologne. À chaque fois, un «pays cadre» et d’autres contributeurs. En Estonie, ce sont les Britanniques qui sont en pointe, épaulés par des contingents français et danois, qui théoriquement se relaient. Le colonel britannique Dai Bevan commande ce bataillon multinational déployé en Estonie. «Les effectifs viennent de doubler, explique-t-il, au lieu de faire une relève, nous avons accueilli des renforts». Les hommes du Royal Tank Regiment sont restés tandis que ceux du Royal Welsh ont débarqué, soit quelque 1500 hommes au total. «L’Otan réfléchit à la présence à long terme mais on ne reviendra sans doute pas à la situation d’avant car tout a changé, explique l’officier, nos forces ne peuvent dissuader d’une invasion massive mais elles peuvent contrer une incursion rapide. Et surtout gagner du temps pour laisser à d’autres forces de l’Otan le temps d’arriver.»

«Un savoir-faire du combat en montagne et en milieux climatiques compliqués»

Depuis 2017, dans le cadre de l’eFP (Présence avancée renforcée), quelque 1000 hommes étaient ainsi déployés, contre 2000 environ désormais. «Nous devions être relevés par les Danois mais nous avons décidé de ne pas nous désengager», explique le colonel Éric Mauger, chef des éléments français de cette mission «Lynx». Il y a deux semaines, une compagnie du 7e bataillon de chasseurs alpins a donc débarqué sur la base de Tapa, à une centaine de kilomètres de la frontière avec la Russie. Avec ce soutien, quelque 220 fantassins sont déployés. «Ici, si les axes sont propices aux chars, le terrain est souvent marécageux et boisé, poursuit le colonel Mauger, et des unités d’infanterie ont toute leur utilité.» À cela s’ajoute une centaine d’aviateurs déployés avec quatre Mirage 2000-5 sur la base d’Amari pour des missions de surveillance aérienne.

Ici, nous sommes exactement dans ce que veulent les patrons de nos armées aujourd’hui, la préparation à des conflits plus durs, l’entraînement à la haute intensité

Pour les soldats français, l’expérience est riche. Commandant de l’unité du 7e BCA, le capitaine Guillaume se réjouit de «développer l’interopérabilité avec d’autres armées, les Britanniques notamment». Et ici, pas de services, pas de gardes, les plages d’entraînement sont intenses. «Nos alliés sont par ailleurs très intéressés par notre savoir-faire du combat en montagne et en milieux climatiques compliqués», poursuit-il. Surtout, l’Estonie n’est pas le Mali. La guerre à laquelle on se prépare est celle qui revient en Europe. «Ici, nous sommes exactement dans ce que veulent les patrons de nos armées aujourd’hui, la préparation à des conflits plus durs, l’entraînement à la haute intensité», explique le colonel Mauger. Il rappelle aussi que, même si les Britanniques sont ici le grand partenaire politique et militaire, la France et l’Estonie ont noué depuis des années un partenariat stratégique. Tallinn a ainsi été le premier pays européen à envoyer des hommes aux côtés des Français au Sahel. Commandant de la 1re brigade d’infanterie estonienne, à laquelle sont intégrées ces forces de l’Otan, le colonel Andrus Merilo se félicite de cette coopération nourrie par des déploiements communs, en Afghanistan ou en Afrique. Et incite à ne pas s’endormir: «D’une certaine manière, les Ukrainiens se battent pour nous, en nous donnant du temps pour nous préparer.»

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Ancien diplomate et conseiller du ministère estonien de la Défense, Kalev Stoicescu n’est guère optimiste quant à l’évolution de la posture russe. «La Russie n’a jamais trouvé une capacité positive à s’imposer, elle n’a pas de soft power et sa place de pays moyen sur le plan économique ne correspond pas à ses ambitions stratégiques, dit celui qui est maintenant chercheur à l’International Centre for Defence and Security (ICDS). Sa seule façon de manifester sa puissance est de montrer qu’elle peut attaquer et détruire. Poutine et ses proches sont le produit d’un système totalitaire et ils ne savent pas faire autrement. Leur guerre ressemble d’ailleurs à un film de la Seconde Guerre mondiale…» Avec une faute majeure: «Sous l’ère Poutine, ils ont créé un mythe de puissance et ils ont fini par y croire eux-mêmes…»

«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

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L'unité à laquelle appartiennent les soldats ukrainiens n'a pas encore été clairement identifiée. Ces événements sont constitutifs de crimes de guerre.

En Russie, l’union sacrée derrière Vladimir Poutine

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France24 - World

Explainer: How does France's two-round presidential election work?

Issued on: 11/02/2022 - 10:00

Tracy MCNICOLL Follow

French voters will go to the polls to elect a new president – or re-elect incumbent centrist Emmanuel Macron – in two Sunday rounds on April 10 and 24. How does the two-round system work, how are campaigns financed and what restrictions are placed on media coverage? FRANCE 24 takes a closer look at the nuts and bolts of France's presidential election.

 

French presidential election © France 24

Who votes – and how?

All eligible French adults born on or before April 9, 2004 – who will be at least 18 years of age on the eve of the first round – and who are registered to vote can do so. Most voters can register until the sixth Friday (March 4 this year) before the first round on April 10. A few exceptions get a grace period, until 10 days before first vote: those naturalised as French, celebrating an 18th birthday or moving house in the home stretch of the campaign, for example. A French national can be deprived of voting rights by court decision. Citizens serving prison terms aren't automatically ineligible, although incarcerated individuals must use a special procedure to register. Unlike in municipal and European Parliament elections, other European Union nationals who live in France do not have a say in who holds France's highest office.

Voting in France is a paper-based process: Each registered voter receives an envelope in the mail containing every official candidate's platform and as many ballots – small pieces of paper inscribed with a candidate's name – as there are candidates. From 8am on Election Day, registered voters head to their assigned polling places – often a local school – to cast one of the ballots received by mail (or an identical one available at the polling place).

After a voter's identity and assigned polling place has been verified, he or she is given an official envelope and heads into a booth, pulling closed the curtain. The voter places one name in the envelope and then brings it to a transparent ballot box where the polling chief confirms the voter’s identity, opens the slot and checks that only one envelope is deposited. The polling official then calls out, "A voté!" ("Voted!") and the voter signs a list next to his or her name to complete the process. The voter's Electoral Card – which looks similar to a coffeeshop fidelity card with enough boxes to mark in several elections – is stamped with the day's date. Polls close at 6 or 7pm, except in large cities where they close at 8pm.

How does the two-round system work?

French voters go to the polls on two Sundays, two weeks apart. The two-round system that decides the president in France has no equal in North America and is a rarity in Western Europe, with the notable exception of Portugal. But it is a popular way to pick a leader in central and eastern Europe as well as Central Asia, South America and widely across Africa.

Technically, a French president could win office in a single round of voting by scoring more than 50 percent of the vote on that first Sunday – but no contender for France's top job has ever managed that feat. In practice, the run-off vote decides the winner between two finalists who won the most votes in the first round.

Why two rounds?

General Charles de Gaulle – a founding father of France's Fifth Republic and its 1958 constitution, as well as the first president of France's political modern era – was famously suspicious of political parties. He sought to curb their influence with a voting system he helped devise for choosing France’s leader by direct universal suffrage (starting with himself, as it happens, in 1965). As early as the 1940s, the World War II Resistance hero had advocated for a vote that would ultimately unite, not divide, the French public.

Indeed, as long as presidential hopefuls meet certain conditions (see below), they need not enjoy the backing of a long-established political party. Emmanuel Macron managed this exploit when he won office in 2017, having never been elected at any level and with a fledgling party, La République en Marche (Republic on the Move or LREM), that he had founded himself.

One effect of the system is that, potentially, representatives of every hue on the political spectrum can find themselves on the first-round ballot with little need to compromise on a unifying political line – not unlike aspiring nominees in US party primaries.

A common refrain is that the first round is for voting with one's heart while the second is for voting with one's head. Voters are free to choose their (more or less) ideal candidate at the ballot box on that first Sunday, but then must select from the two candidates left standing for the second – a run-off sometimes cynically described as choosing between “the lesser of two evils”.

Why does France vote for president in April?

Blame it on Georges Pompidou. The second president of France's political modern era, the Fifth Republic, died in office on April 2, 1974. The French Constitution requires that the vote to select a deceased leader's successor be held between 20 and 35 days later. The Fifth Republic's first presidential election by universal suffrage took place in December 1965 with the run-off held on the Sunday before Christmas.

Since 2002, French presidential elections have been held five years apart, down from the previous seven. But there is some wiggle room from election to election, which explains the exceptionally early April 10 and 24 votes in 2022. The constitution requires that a presidential election be held between 20 and 35 days before an incumbent's term ends, which in Macron's case is May 13. But problematically in 2022, the other option that rule left open was for votes to be held on April 17 and May 1: the first round would have fallen on Easter Sunday, the second on the May Day holiday. Every other run-off vote since 1981 has elected the president in early May.

Why so many candidates?

France's two-round system has a significant side-effect: a bounty of sundry candidates. And that carries inconveniences: A come-one-come-most first round lowers the threshold for making the run-off and can split the vote so finely that a favourite gets squeezed out before the final.

In 2002, a record 16 candidates competed in the first round, including eight on the political left. As a result, the Socialist Party candidate, popular sitting prime minister Lionel Jospin, was unexpectedly eliminated that first Sunday. Even more shocking at the time, far-right leader Jean-Marie Le Pen won a place in the final – with less than 17 percent of the vote. Incumbent conservative Jacques Chirac would see Le Pen off handily in an 82 percent landslide, after every voter other than extreme right supporters turned out to defeat Le Pen – but the fiasco left a bitter taste in the mouths of French leftists.

For 2022, more than 40 contenders have thrown their hats in the ring, but that crowded field is likely to thin considerably by March 7, when the official roster of candidates in announced.

Who can run for president?

French nationals aged 18 and older can run under certain conditions – much younger than the US minimum age of 35, although France has yet to install a teenager in the Elysée Palace.

The conditions include being registered to vote, having not been deprived of the right to stand for office in a court of law (a common penalty in corruption convictions, for example), not being under guardianship and having duly carried out any national service obligations (France had mandatory military service until 1997). Outgoing incumbents are allowed to stand for re-election only once for a second five-year term. Officially, presidential candidates are also supposed to demonstrate "moral dignity"; but somehow that concept has never been precisely defined.

Another requirement meant to weed out the riffraff – or at least the most marginal or obviously unfit to stand – is a system known as the parrainages, literally "Godfatherings" (or sponsorships). To make the ballot as an official presidential candidate, would-be contenders must earn the signatures of 500 elected officials spread across at least 30 French departments or overseas territories certifying their support for an individual's right to run in the election.

Hopefuls must present the 500 signatures when they apply to France's Constitutional Council to join the official presidential election ballot. They also must also provide statements detailing their financial status and business interests, which are made public in the name of transparency. The 2022 deadline for applying is March 4; the Constitutional Council will publish the official list of candidates on March 7.

How much do campaigns spend?

French campaign financing is regulated under a strict ceiling: For 2022, a first-round candidate can spend no more than €16,851,000 on the effort. A candidate who garners enough votes to earn a place in the second round sees the total allowed spending rise to €22,509,000.

The price tag on a presidential bid in France is a drop in the bucket compared with the United States. Ahead of the 2020 US presidential election, Republican incumbent Donald Trump and Democratic nominee hopeful Michael Bloomberg reportedly each spent $10 million (€8.8 million) on just two 30-second campaign ads during the 2020 Super Bowl.

And France's spending cap is no joke. Last September, former president Nicolas Sarkozy was convicted and handed a one-year jail sentence over illegally surpassing the financing cap during his unsuccessful bid for re-election in 2012 (a decision he is appealing).

Campaigns must be privately financed, namely by political parties or by individual donors. Companies are not allowed to make donations and individuals cannot donate more than €4,600 per year.

Loans are subject to restrictions, too; only political parties or banks headquartered within the European Economic Area can lend to a French campaign. For the 2022 election, political parties and candidates are no longer allowed to accept loans from foreign states or from non-European banks to prevent foreign interference in French elections.

Candidates are required to file their campaign spending ledgers with the National Commission for Campaign Funds and Political Financing within two months after the election.

For candidates who score at least 5 percent of the vote, the French state reimburses campaign spending equivalent to 47.5 percent of the ceiling. Those who score less than 5 percent are only entitled to 4.75 percent of that same ceiling.

Airtime and ‘electoral silence’

Media in France are subject to strict constraints on how much airtime they devote to presidential candidates, and those rules evolve as the election nears. After the Constitutional Council publishes the official list of candidates, expected on March 7 this year, radio and TV networks must provide "equitable" airtime – known as temps de parole or "speaking time" – to each of the candidates. What constitutes equity for each candidate during the period is regulated by France's Regulatory Authority for Audiovisual and Digital Communications (Arcom) based on how representative a candidate is deemed to be from poll numbers and his or her results in previous elections.

The regulator also takes into account when a candidate receives airtime; networks can't cut corners by featuring one candidate during primetime and relegating a rival to the middle of the night.

Once the official campaign begins, on March 28 this year, the rule changes. From then on, every candidate must be allotted the exact same airtime on every network – a contrivance to put the household names and the longest of long shots on an equal footing.

Right up until midnight on the Friday before the first round April 10, each first round candidate gets equal airtime from one network to another. From then until the polls close on first-round voting on Sunday at 8pm, French media must observe “la silence électorale” – when they are required to avoid quoting candidates or citing opinion polls for fear of unduly influencing voters.

From the day after the first round, the cycle repeats: Equal speaking time for each finalist until midnight on the Friday before the April 24 run-off and then “electoral silence” before polls close at 8pm on the big day.

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Dates with destiny: France's 2022 presidential election calendar

French presidential election

Explainer: Why are 500 signatures required to run for president of France?

French twist: Spectacular surprises are the norm in France's presidential elections

Le Figaro

En Russie, l’union sacrée derrière Vladimir Poutine

Isabelle Lasserre

ANALYSE - Pourquoi la popularité du tyran russe fait-elle des bonds spectaculaires depuis le début de la guerre en Ukraine?

Depuis le début de la guerre, les Occidentaux ont un rêve: que la population russe se soulève contre leur tyran Vladimir Poutine, celui qui met la région à feu et à sang, menace l’Europe et impose à ses compatriotes une vie d’isolement et de restrictions. Mais les signaux qui viennent de Russie douchent, jour après jour, tous leurs espoirs de démocrates incapables de regarder le régime russe en dehors de leurs lunettes d’Occidentaux, teintées de bons sentiments et de rationalité cartésienne.

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«Nous pensions que les Russes ne voulaient pas la guerre. Mais depuis qu’elle a commencé, nous observons un tsunami de soutiens en faveur de Vladimir Poutine», expliquent deux experts travaillant l’un pour un think-tank américain à Moscou, l’autre pour un institut de sondages russe indépendant. Invités pour une vidéo conférence à l’Ifri, ils ne peuvent parler que sous condition d’anonymat.

Auto-isolation de la Russie

Les deux spécialistes ont noté que la popularité de Vladimir Poutine a commencé à augmenter en novembre, quand la Russie massait ses troupes à la frontière de l’Ukraine et que les États-Unis dénonçaient les intentions belliqueuses du régime. Mais elle a fait des bonds spectaculaires depuis le début de la guerre, jusqu’à atteindre 80 % d’opinions favorables pour le président russe, selon un récent sondage de l’Institut indépendant Levada, qui utilise des méthodes de travail américaines.

Pourquoi? «Parce que l’auto-isolation de la Russie produit une sorte de syndrome de Stockholm. Les Russes se sentent obligés de soutenir leur président, devenu chef de guerre», affirme l’un des deux experts interrogés par l’Ifri. L’effet des sanctions joue à plein et la majorité des Russes en rendent responsable non pas Vladimir Poutine, dont les deux filles ont été sanctionnées par l’UE vendredi, mais Joe Biden. «Les Russes n’ont pas de compassion pour les riches et les oligarques qui sont frappés par les sanctions. Mais quand celles-ci visent toute la population, on voit se précipiter derrière Vladimir Poutine même ceux qui étaient contre la guerre, même ceux qui se considéraient dans l’opposition, même ceux qui entretenaient des relations avec l’Occident», constate le spécialiste de l’Institut de sondage.

Il est faux de dire que les Russes n’ont pas d’accès à l’information. Ils n’y croient pas, c’est tout. Ils considèrent qu’il ne s’agit que de propagande et de fake news. La majorité de la population est dans le déni total de ce qui se passe

L’impact est aussi psychologique. «Les Russes veulent être dans le courant dominant, ils ne veulent pas être du côté du diable, ils refusent de croire que la Russie peut être responsable de crimes de guerre et de massacres comme à Boutcha. Ils font preuve d’un conformisme agressif et sont prêts à soutenir Vladimir Poutine jusqu’à la fin de la guerre. Certains considèrent même que les négociations de paix seraient une trahison», poursuit l’expert du think-tank. Ce pourquoi, dit-il, la plupart d’entre eux bloquent les mauvaises nouvelles concernant la guerre et ne cherchent pas d’informations différentes. L’unique discours sur l’Ukraine est celui de la télévision officielle, directement produit par le Kremlin, qui dépeint une Russie attaquée par les États-Unis et par l’Otan.

«Il est faux de dire que les Russes n’ont pas d’accès à l’information. Ils n’y croient pas, c’est tout. Ils considèrent qu’il ne s’agit que de propagande et de fake news. La majorité de la population est dans le déni total de ce qui se passe», explique Anton Shekhovtsov, le président du Centre pour l’intégrité démocratique, basé à Vienne. Les cerveaux ont été formatés depuis longtemps. Par soixante-dix ans de totalitarisme soviétique. Mais aussi par la politique de révisionnisme historique menée depuis de longues années par Vladimir Poutine. «Le président russe a établi une égalité entre la guerre patriotique de 1945 et sa victoire possible en Ukraine, qui est une guerre par procuration contre l’Occident. Il rêve d’offrir aux Russes le 9 mai prochain, le jour de la fête de la victoire contre les nazis, une nouvelle victoire militaire. Et dans la population, ça marche», assure l’expert du think-tank américain de Moscou.

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Vrais et faux opposants

En mars 2014, l’annexion de la Crimée avait aussi entraîné une forte poussée de la popularité de Vladimir Poutine. «Comme en 2014, beaucoup de Russes ont changé d’avis avec le début de la guerre. Ils ont basculé du côté de Vladimir Poutine, parce qu’ils se croient encerclés par l’ennemi occidental. Il est impossible de convaincre ces gens qu’ils ne comprennent pas ce qu’il se passe», affirme l’expert du centre de sondages.

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Cet élan des Russes envers Vladimir Poutine, en tout cas de ceux qui n’ont pas choisi l’exil, pourrait expliquer l’apparent revirement de la journaliste Marina Ovsiannikova. Il y a trois semaines, elle avait osé défier le régime en interrompant le journal télévisé le plus regardé du pays par une pancarte brandie qui dénonçait la guerre et la propagande du régime. Depuis, la journaliste, considérée comme une héroïne en Occident, a critiqué, sans un mot de compassion pour les Ukrainiens, les sanctions imposées contre la Russie, qu’elle considère comme de la «russophobie». «On ne peut jamais croire ce qu’il se passe à la télévision russe. On ne peut pas exclure que Vladimir Poutine ait utilisé la journaliste, de gré ou de force, pour distraire l’attention de Marioupol. Certains opposants, comme Alexeï Navalny, sont de réels opposants. Mais il existe aussi en Russie une opposition libérale contrôlée par le Kremlin», explique Anton Shekhovtsov. Certains peuvent être à la fois contre et avec le régime.

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France24 - World

French voters in Covid-hit Shanghai barred from casting presidential ballots

Issued on: 09/04/2022 - 11:38

NEWS WIRES

French citizens under lockdown in Covid-hit Shanghai will be unable to vote at a city polling station in Sunday's tightly contested first round of the presidential election, France's embassy in Beijing said on Friday.

Repeated approaches to Chinese authorities seeking permission to open the polling station inside the city's French consulate, and for voters and polling officials to be allowed to leave their homes, were rejected, the embassy said.

"Unfortunately, it was answered by the Shanghai authorities on April 7 that 'given the serious and complicated situation in Shanghai, it is objectively impossible to fulfil the conditions for the organisation by your consulate of the election, for the security of all people residing in Shanghai'," the embassy said on its WeChat social media account.

Neither the Shanghai city government nor China's foreign ministry immediately responded to a Reuters request for comment.

Shanghai is home to roughly 26 million people, including 4,848 registered French voters as of December, according to the embassy. It has been under lockdown as it battles China's worst Covid-19 outbreak since the pandemic began in Wuhan over two years ago.

"It's a big frustration because it's a right that we have and we never missed a single election," said David Iosub, 47, a Parisian who has lived with his family in Shanghai for eight years.

French voters can only cast their ballots in person or via proxy, and applications to vote by proxy must be completed well in advance and in most cases must include a visit in person to designated locations such as a police station or a consulate.

"It is always regrettable from a point of view for democracy that a large number of French people cannot vote in a major election," said Franck Pajot, a Beijing-based candidate for this summer's French legislative elections for the Asia, Oceania and Eastern Europe constituency of French people living abroad, which includes China.

Polling stations in six other cities in China including Beijing, Hong Kong and Guangzhou will be open as planned.

A second round of voting will take place on April 24.

>> In pictures: Shanghai and its 26 million people under lockdown to curb the spread of Covid-19

(REUTERS)

French presidential election © France 24

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Shanghai in lockdown: Large parts of Chinese city closed as Covid-19 surges

Shanghai extends Covid-19 lockdown as Omicron cases soar

Business Daily

Shanghai lockdown adds to oil price volatility

Le Figaro

La météo du lundi 11 avril : jusqu'à 30°C attendu au Pays basque pour la première fois cette année

Le Figaro

La journée de lundi est marquée par la levée du vent du Sud qui provoque une grande douceur. Les températures seront élevées dans l'après-midi.

L'anticyclone présent ce dimanche se replie et provoque une fraîcheur matinale atténuée ce lundi 11 avril, selon La Chaîne Météo* . L'après-midi sera plus doux, avec des températures allant de 17 à 25°C, et un pic de chaleur de 25 à 30°C au Pays basque et notamment au sud de la Garonne. Quelques pluies s'abattront sur le Languedoc cévenol. Des vents souffleront sur les trois quarts du pays, avec des pointes à 100km/h le soir en Midi-Pyrénées.

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La météo de votre région

Les régions atlantiques connaissent un temps très doux. Mais quelques pluies concernent la pointe bretonne. En Nouvelle-Aquitaine, après une matinée calme, le vent du Sud se renforce l'après-midi sous un ciel de plus en plus voilé. En milieu de soirée, des ondées orageuses peuvent même se développer près du littoral. De 7 à 13 °C le matin (avec des pointes à 17 ou 18 °C sur le Pays basque), vous avez 18 à 25 °C l'après-midi du Finistère à la Gironde.

Des Landes au Pays basque, la barre des 30 °C pourrait être atteinte pour la première fois de cette année en France, ce qui est remarquablement précoce. En effet, les premières fortes chaleurs de l'année surviennent habituellement entre le 15 avril et le 10 mai.

Du Languedoc aux Cévennes, les entrées maritimes assombrissent votre journée, avec quelques ondées ou pluies éparses sur les reliefs. En Provence, Côte d'Azur, Roussillon et en Corse, vous avez davantage de soleil. Le vent Marin souffle jusqu'à 50 à 60 km/h en rafales. De 9 à 12 °C le matin, il fait frais avec 14 à 16 °C de maximum l'après-midi à cause du vent Marin qui limite la hausse du thermomètre.

De Midi-Pyrénées à l'Auvergne, le vent d'Autan souffle de plus en plus fort, jusqu'à 80 à 100 km/h en Midi-Pyrénées le soir. Sur le sud du Massif central, les rafales deviennent tempétueuses en soirée avec 110 à 130 km/h en pointe possible. Côté ciel, de nombreux nuages élevés circulent, sans apporter de précipitations. De 3 à 10 °C le matin, il fait 21 à 23 °C l'après-midi, un niveau de début de mois de juin.

Sur toutes les autres régions, ce sera un beau début de semaine sous un soleil généreux malgré quelques passages de nuages élevés. Il fait encore très frais au lever du jour des Ardennes aux vallées alpines avec de petites gelées blanches encore possibles. L'après-midi, les maximales évoluent de 17 °C à Lille à 22 °C à Carpentras.

*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.

La météo du dimanche 10 avril : retour du beau temps

Après un samedi instable, le temps s'adoucit ce dimanche avec un soleil assez généreux.

Regarder la vidéo

La tempête Diego s'éloigne, encore 30.000 foyers privés d'électricité

Tandis que la vigilance orange pour «vents violents» qui concernait trois régions a été levée dans la matinée par Météo-France, 1000 techniciens sont mobilisés pour réalimenter les foyers concernés.

Un nouveau nuage de sable du Sahara devrait recouvrir la France dans les prochains jours

Un flux important de sable saharien est attendu mardi 12 avril jusque dans le Nord, en plus grande quantité que lors du dernier épisode le 28 mars.

Le Figaro

Témoins de Jéhovah : l'épouvantable calvaire d'Hélène, qui dit avoir été violée par son père pendant 13 ans

Etienne Jacob

ENQUÊTE - Hélène a porté plainte pour «viols et agressions sexuelles» pour des faits survenus dès ses 8 ans, jusqu'à l'âge adulte. Elle témoigne auprès du Figaro.

Parfois, l'effroyable côtoie l'inimaginable. L'histoire racontée par Hélène, mère de famille de 34 ans, pourrait sortir d'un mauvais thriller. Cette Lorientaise, désormais professeure de piano, dit avoir été victime de viols et agressions sexuelles par son père, de ses 8 ans jusqu'à ses 21 ans. Avec la complicité, la maltraitance présumée de sa mère, et l'omerta généralisée de la communauté des témoins de Jéhovah, dont sa famille fait partie. «Ma vie est finie, je me bats pour mes enfants. Un pédocriminel est dans la nature», balaye celle qui n'a déposé une première plainte qu'en 2019, poussée par son mari, dont l'envie d'obtenir justice est au moins aussi forte que sa femme. Une enquête préliminaire a ainsi été ouverte et est toujours en cours, selon le parquet de Lorient. Pour accélérer les procédures et faire en sorte qu'un juge d'instruction soit nommé, Hélène s'est constituée partie civile en décembre 2021, révèle Le Figaro. «On passe d'une situation passive, à une situation où on est dans l'action», se félicite l'avocate Karine Shebabo, contactée par nos soins.

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Dans l'histoire d'Hélène, les faits ne sont pas prescrits, ayant eu lieu il y a moins de 30 ans - ce qui est plutôt rare en matière d'inceste. Les premiers sévices sexuels qu'elle aurait subis, la trentenaire bretonne s'en souvient parfaitement. Elle avait tout juste 8 ans. Comme souvent, les soirs, la famille regardait la télévision. Ce jour-là, c'était Croc-Blanc, adaptation sortie en 1991 du roman culte de Jack London. «Il y a eu une scène violente dans le film, quelqu'un avait été poignardé», se remémore-t-elle. Ce genre de scènes étant réprimées par les témoins de Jéhovah, la mère d'Hélène lui a alors demandé d'aller dormir... avec son mari, dans le lit conjugal. La petite fille qu'elle était se rappelle avoir senti le sexe de son père, sur ses jambes, lui qui dormait quasiment nu. «Mon père aimait les jeunes filles, ça l'excitait», commente-t-elle.

Devenu routier après une éphémère vie de musicien, le père d'Hélène, au physique imposant, cheveux châtain clair toujours coiffés sur le côté, semblait déborder de libido. Il aurait lui-même grandi dans un climat incestueux, assistant au viol de sa propre sœur Linda par son grand-père par alliance, confie celle qui est aussi la tante d'Hélène. «Ma mère le frustrait, le trouvait dégoûtant, et ça s'est répercuté sur nous», avance pour sa part Hélène. Dès ses 8 ans, à l'aube de la préadolescence, son père se fait plus insistant. Une «échelle de perversité» survenue sous les yeux de sa mère, qui «feignait l'ignorance». Laquelle préfère «traiter» sa fille de «coincée», lorsqu'il dépasse les bornes. Moment marquant de cette période: à 10 ans, Hélène se déchire l'hymen par accident en faisant du sport. Son père devient alors «fasciné» par le fait de «voir à quoi ressemble un hymen déchiré».

Climat pervers et incestueux

Dans les années qui suivent, Hélène dit avoir été contrainte à des pénétrations anales digitales, mais aussi avec divers objets comme «des bananes, crayons ou petites cuillères lorsqu'elle faisait la vaisselle, qu'elle était dans la douche ou qu'elle se baissait», a pu lire Le Figaro dans sa plainte. Son père aurait eu pour habitude de lui caresser ou pincer les seins ou les fesses, raillant régulièrement son manque de «formes». Des faits niés en bloc par l'intéressé. «Je n'ai rien fait, j'aime trop mes enfants pour leur faire du mal», répond-il aux policiers lors d'une audition, le 4 mai 2021. Interrogé sur le fait d'avoir «soupesé» la poitrine de sa fille, il déclare aux forces de l'ordre: «Elle se plaignait tout le temps (...) Quand nous avions eu cette conversation sur ses seins, nous avions essayé de la consoler». Hélène accuse son père de lui avoir, à certains moments, caressé tout le corps, le matin au réveil, lui maintenant les mains au-dessus la tête pendant qu'il commettait ses méfaits. La mère d'Hélène aurait été présente lors de plusieurs agressions, ce qui a valu à la plaignante de l'accuser de «complicité». Devant les policiers, elle a, elle aussi, fermement nié les faits. Était-elle contente d'avoir eu Hélène comme fille ? «Le médecin m'avait dit un garçon donc c'est vrai que cela m'a fait bizarre», a-t-elle admis lors de son interrogatoire. «J'ai eu d'autres patientes qui ont été victimes de viol, attouchements, sévices sexuels et [elles] ont les mêmes réactions que Madame», a témoigné la sage-femme d'Hélène devant la police.

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Ces violences auraient été commises dans un climat incestueux généralisé, où le père se baladait nu dans l'appartement familial, situé en haut d'une tour HLM. Il usait, d'après sa fille, de blagues perverses et graveleuses à outrance, lui demandant de se déshabiller pour «voir son évolution physique», ou encore de laisser la porte ouverte lorsqu'elle allait aux toilettes ou à la salle de bains. D'après Hélène, il justifiait aussi ses agissements par des prétextes religieux, accusant au contraire ses enfants de fanatisme à la lecture d'Harry Potter, ou à la vue d'un match de football: «Nous devions tout le temps être en robe ou jupe car nous devons honorer Dieu par notre tenue et être prêt à rendre témoignage en toutes circonstances à l'extérieur», relate-t-elle. Le bourreau présumé aurait été en proie à des crises de démences liées à ses croyances de fin du monde imminente. «Il parlait au Diable, l'entendait, se levait parfois la nuit pour ça. Ça a hanté notre enfance», se remémore-t-elle. «Je sais qu'il existe», a confirmé l'intéressé devant les policiers. Comme cette fois où, en balade sur le littoral, il aurait fait crier à ses enfants: «Je t'aime Jéhovah». «On ne criait pas assez fort donc il m'a secoué, m'a hurlé dessus j'étais terrifiée, il me claquait, me prenait par les cheveux et me disait de le dire plus fort. Je n'ai pas pu. Il m'a donc dit que je n'aimais pas Jéhovah, que je mourrai à Armageddon (le moment de la guerre finale entre les gouvernements humains et Dieu, à l'issue de laquelle il rétablira son royaume, NDLR)», décrit Hélène.

Jérémie, le frère d'Hélène, a été auditionné à plusieurs reprises en 2019. Il a, devant les policiers, confirmé la plupart des faits décrits par sa sœur, notamment à propos de son père. «Avec elle, il ne faisait que parler de sexe», indiquait-il en août 2019. «Il prenait Hélène sur ses épaules et on sentait qu'il prenait plaisir à avoir les fesses d'Hélène proche de sa tête», donnait-il comme exemple. Et de résumer: «Je sais que mon père prenait des plaisirs sur des choses qui ne sont pas saines». Concernant les scènes à caractère sexuel, «il y a des choses que je ne peux pas vous dire. J'avais décidé de l'enfouir loin et je ne peux pas le ramener. Tout ce que je peux dire c'est que je ne le ferai jamais à mes enfants», avait-il déclaré, énigmatique. «Il finira par parler, si un juge est nommé», espère Me Karine Shebabo.

«Mon père a une attirance pour les enfants, c'est indéniable», martèle Hélène. Elle cite l'exemple de petites filles gardées par sa mère, assistante maternelle, à son domicile, qui auraient elle aussi été touchées par son père. «Il le faisait dès que ma mère avait le dos tourné», assure-t-elle. Ces enfants, soulève-t-elle, auraient été à plusieurs reprises frappés, mal nourris et mal pris en charge lors de leurs passages à la maison. «Les fesses de Erwan* étaient rouges donc nous pensions qu'elle ne changeait pas régulièrement ses couches», a déclaré aux policiers la mère d'un «petit» dont la mère d'Hélène avait la garde. Malgré certains doutes pour certains, les parents n'ont pas explicitement fait état de trace de coups, ou d'attouchements devant les forces de l'ordre. Lors de ces interrogatoires, on apprend d'ailleurs que l'agrément de la mère d'Hélène lui a été retiré depuis plusieurs années, mais pas pour des raisons de maltraitance. «C'est aussi pour ces enfants que je me bats», fait valoir Hélène.

L'omerta chez Jéhovah?

Cette souffrance, Hélène assure l'avoir endurée en vase clos, au sein d'une famille vivant dans un cercle très restreint: celui des témoins de Jéhovah. «Nous n'avions pas le droit de côtoyer les gens du monde», souligne-t-elle. Chacun des membres de la communauté est noté. Ceux qui choisissent de maintenir des relations avec l'extérieur, ou des principes contraires à leurs valeurs (Noël, anniversaires, sport en compétition, fumer, etc) prennent le risque d'être mis à l'écart ou, pire, d'être excommuniés, c’est-à-dire exclus. D'après Hélène, les membres de ce cocon aux allures de bocal étaient, pour la majorité, au courant des violences. «Tout a toujours été géré en interne», déplore-t-elle. «Ce contexte communautaire, de non-dénonciation de crime, est très important et différencie cette affaire des autres affaires d'inceste», souligne Me Shebabo.

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La plainte d'Hélène fait état d'un évènement, survenu en 2013, qui va dans ce sens. Son frère venait d'avoir un deuxième enfant. Il a alors eu une violente altercation au téléphone avec leur père. Comme le veut la règle dans la communauté lors d'un incident de ce type, un «ancien», chargé de chapeauter et surveiller la famille, a été mis au courant. Le frère lui aurait alors révélé les horreurs subies par sa sœur. Un comité disciplinaire a été organisé, malgré la rétractation du plaignant. Lors de cette réunion, où les anciens ont confronté Hélène avec son père, ce dernier aurait alors déclaré: «Je ne m'en souviens pas, mais si je l'ai fait je m'en excuse».

L'ancien aurait alors conseillé à Hélène d'aller porter plainte. Les autres lui ont, a contrario, enjoint de «ne plus en parler au motif que de telles dénonciations allant salir le nom de Dieu et de la communauté et, qu'après tout, son père s'était excusé», peut-on lire dans la plainte. Personne n'a alerté les services de police et aucune sanction n'a été prise à l'encontre du père, qui continue de vivre à Lorient, avec son épouse, et à pratiquer le porte à porte, comme le font les fidèles. Si la communauté des témoins de Jéhovah de Lorient a, dans un premier temps, certifié avoir détruit toutes ses archives papiers, au motif de la loi RGPD de 2020, un document relatant ce «comité disciplinaire» a finalement été retrouvé. Cette réunion «est constituée(e) uniquement pour décider si la personne incriminée peut rester membre de l'assemblée ou non» et son action «n'interfère en rien avec la procédure judiciaire devant les autorités», avait précisé le Béthel, nom de la filiale française des témoins de Jéhovah, dans un courriel transmis à l'AFP en 2021.

« J'ai toujours peur de mourir car j'ai trahi Jéhovah »

L'omerta, chez les témoins? Il faut dire que les textes de la communauté n'aident pas. L'un d'eux stipule qu'«une fois que ces anciens ont sérieusement examiné une affaire de cette sorte et qu'une décision a été rendue, nul ne doit chercher à en connaître le pourquoi et le comment. Tous devraient accepter humblement la décision des anciens et continuer à soutenir ces étoiles de la congrégation». Une «tour de garde», leur revue internationale, diffusée en 1995, notifie également: «S'il y a de bonnes raisons de penser que l'agresseur présumé commet toujours des agressions sur des enfants, il faudra peut-être lui donner un avertissement. Dans une telle circonstance, les anciens de la congrégation peuvent apporter leur aide. Mais si ce n'est pas le cas, ne vous précipitez pas. Avec le temps, vous vous accommoderez peut-être de ne pas donner suite à l'affaire».

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Concernant l'histoire d'Hélène, le Béthel a réagi, lorsque l'affaire a été rendue publique: «Cette situation nous peine grandement, car la victime, si les faits sont avérés, risque de souffrir longtemps des atteintes subies. Notre première pensée est donc une pensée de compassion». Désormais mère de trois enfants, Hélène reconnaît être «formatée» à vie par les témoins de Jéhovah, tout en affirmant que ses croyances restent intactes. Elle se peint comme traumatisée, n'ayant pas respecté Exode 20:12, texte biblique qui demande à chacun d'«honorer sa mère et son père», elle qui a vécu avec eux jusqu'à ses 22 ans. Après avoir lancé une telle procédure judiciaire, Hélène l'admet: «Je crains les représailles et d'être excommuniée», ce qui pourrait entraîner une rupture totale avec ses enfants. Sans parler de sa «peur de mourir», après avoir «trahi Jéhovah».

*Le prénom a été changé.

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France24 - World

'Useful vote': French voters irk presidential contenders with 'tactical' ballots

Issued on: 06/04/2022 - 12:14

Tracy MCNICOLL Follow

Presidential campaigns offer an abundance of catch phrases, whether slogans finessed by a candidate's team to deliver maximum impact or coined spontaneously on the trail. The proclamations of presidential hopefuls bring texture to an election race and come to define a campaign – for a news cycle or forever in the history books. FRANCE 24 breaks through the language barrier to bring you the buzzwords of the 2022 French presidential race. In the spotlight: "Vote utile", the tactical (literally, "useful") vote.

The topic materialises with every French presidential vote and yet nevertheless elicits a frenzy of pearl-clutching from the offended adversaries: the vote utile, the appeal to cast a ballot tactically. The idea is a compromise: Go for a tolerable candidate with the best chance at the top prize, rather than the ideal pick in a perfect world. Better to win vaguely contented than to lose on stubborn principle in a blaze of glory.

But the prospect of such tactical voting is so frowned upon in France, particularly on the left, that the candidate with the most to gain from it in the 2022 presidential race, far-leftist Jean-Luc Mélenchon, has dodged that loaded phrase. Instead, he favours "le vote efficace", the efficient vote.

"I don't like the term 'useful vote'," Mélenchon demurred in a February tweet thanking former Socialist presidential candidate Ségolène Royal for controversially endorsing the La France Insoumise party candidate as the only sound tactical choice on the left. "The useless vote doesn't exist. Everyone acts on conviction and submits a ballot with the country's best interest in mind," said the 70-year-old.

Mélenchon continues to climb in the polls ahead of the French presidential election's first round on Sunday, leaving behind an idling pack of left-wing rivals. With many voters still undecided and up to 30 percent considering abstaining, Mélenchon is seeking to better his 2017 performance, when a late surge left him just 600,000 votes shy of advancing to the run-off.

But the leftist adversaries that Mélenchon is offending – namely Socialist candidate Anne Hidalgo, French Communist Party (PCF) candidate Fabien Roussel and Greens candidate Yannick Jadot – are pointedly not falling for his semantic antics. Mélenchon does want a tactical vote, the rivals say, and they won't stand for it. Jadot last week deemed "a useful or efficient vote" a "mirage", while Hidalgo on Sunday urged lapsed Socialists to "come back to your first family", even as she polls at under 2 percent.

Where does the term come from?

Candidates' entreaties to vote tactically have been a mainstay of French politics at least since the 2002 presidential election's historic shocker: Back then, for the very first time, a far-right candidate, the grizzled rabble-rouser Jean-Marie Le Pen, insinuated himself into the presidential run-off with less than 17 percent of the vote, beating out the much-heralded Socialist Party candidate Lionel Jospin, much to the surprise of all concerned.

>> Flashback: Jean-Marie Le Pen's 2002 'thunderclap' shocker

In 2002, the toxic alchemy of record low voter turnout, a record high number of candidates lowering the vote-count bar needed to advance, a glut of competing leftists, and plain old overconfidence proved politically deadly. The left wing was eliminated in the first round, leftist voters held their noses to re-elect the conservative Jacques Chirac over Le Pen in a run-off landslide, the defeated Socialist Jospin quit politics forever, and the general sentiment was. "never again".

In a 2019 study, the independent French media watchdog Acrimed found that the press and wire services had only used the term "useful vote" 39 times in the eight months running up to that fateful 2002 presidential vote. But their use of the term skyrocketed in the races to follow: 1,075 times in 2007, 1,068 in 2012 and, finally, 1,503 in 2017, when Marine Le Pen followed in her father's footsteps and scored a place for the far-right in the final.

Taboo remains

Be it a design flaw of France's two-round electoral system or its cathartic saving grace, the notion of voting tactically on the first Sunday of a presidential election remains somewhat taboo.

When Charles de Gaulle, a founding father of France's Fifth Republic and its first president, helped design the nation's modern system for voting by universal suffrage after 1958, he imbued it with his own mistrust of political parties and sought to curb their influence.

The upshot has been a presidential first-round ballot brimming with options of every political stripe, a wide palette of candidates who hardly need to engage in compromise to stand for France's top job. Indeed, the left-wing choices on offer habitually include a couple of revolutionaries – this time, there are two candidates from the Trotskyist school alone, Philippe Poutou and Nathalie Artaud.

Spoiled for choice, a common French voter refrain is that the first round is for voting with one's heart while the second is for voting with one's head. Voters are free to choose their (more or less) ideal candidate at the ballot box on the election's first Sunday. Pragmatism's place is in the resulting run-off two weekends later – when many are reduced to choosing between the lesser of two evils.

"The presidential election is two rounds. There is one where we vote for our ideas. It's a vote of conviction," PCF candidate Roussel told RTL radio on Friday. "Otherwise, we do it like they do in the United States: Republican, Democrat, one round, two candidates and we speak no more of it. There have always been five or six candidates on the right and five or six candidates on the left. The French love to vote for the one that they feel the closest to in the first round. Leave them to it," the Communist chief implored.

Roussel can take solace in the knowledge his party faithful won't begrudge him that stance. He won his party's leadership in 2018 on a specific pledge to put the French Communist Party back on the presidential ballot in 2022. The party regretted having declined to field a candidate under its own banner during the last two elections, backing Mélenchon instead. In the end, no matter how close the far-leftist had come to the ultimate prize in 2017, it wasn't worth it.

Le Pen turns the tables

With two high-polling far-right candidates on the presidential ballot in 2022, Marine Le Pen has, too, been appealing for a tactical vote in her favour at the expense of rival newcomer Éric Zemmour. Closing the gap on the centrist incumbent Emmanuel Macron down the stretch – and finally poised to profit from the tactical voting first brandished to keep her father from winning the Élysée Palace – she, however, doesn't shy away from the term. Keen to prevent Zemmour from splitting the far-right vote and keeping her from a run-off rematch with Macron, Le Pen used a campaign ad to command of voters "neither abstention nor dispersion, but a useful vote. Very useful".

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Race for the Élysée 2022: Macron's lead narrows ahead of first round of French election

Issued on: 07/04/2022 - 20:21

Mark OWEN Follow

All of a sudden it's neck and neck in the race for the French presidential election. Emmanuel Macron was sitting pretty and on course for a second term. So how has April turned into the cruellest month for the sitting French president? Macron's second term is facing a real threat from far-right candidate Marine Le Pen, as polls show a closing of the gap between the incumbent and his main rival. Could he really lose? 

Produced by Alessandro Xenos, Sophie Pizzimenti and Laura Burloux.

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  • Clovis CASALI, FRANCE 24 reporter
  • Philip TURLE, International Affairs Editor, France 24
  • Nicholas DUNGAN, Senior Fellow, Atlantic Council
  • Yves SINTOMER, Professor of political science, Paris 8 University
  • Ariane BOGAIN, Senior lecturer in French and politics, Northumbria University
Truth or Fake

'Swiss poll' predicting radical upset in French election disavowed by paper

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Le Pen shrugs off market 'doom-mongering' as French election race tightens

France 2022: The Campaign

French far-right challenger Le Pen narrows gap with Macron amid 'McKinsey affair'

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Russia-Ukraine War

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Israel’s Ukraine Policy Prompts Scrutiny of Russian-Israeli Oligarchs

Israel has expressed solidarity with Ukraine but avoided direct criticism of Russia, raising questions about Russian-Israeli businessmen close to the Kremlin.

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By Patrick Kingsley

JERUSALEM — When Avigdor Liberman, Israel’s Soviet-born finance minister, condemned the apparent atrocities in Bucha, Ukraine, this past week, he was careful not to blame Russia.

“Russia is accusing Ukraine and Ukraine is accusing Russia,” and Israel should avoid adjudicating one way or the other, Mr. Liberman told a radio station last Monday. “We here need to maintain Israel’s moral stand on the one hand,” he added, “and Israel’s interests on the other.”

It was a comment that underscored two aspects of today’s Israel: the Israeli government’s cautious approach to the war in Ukraine and the political and social role played by Russian-speaking Israelis from post-Soviet countries, particularly Kremlin-connected Russian-Israeli businessmen.

Israel has expressed repeated support for Ukraine, whose president, Volodymyr Zelensky, is Jewish. It has sent humanitarian aid, set up a field hospital in western Ukraine and voted on Thursday to suspend Russia from the United Nations Human Rights Council. But it has not sent military equipment or enforced formal sanctions on Russian oligarchs.

The Israeli prime minister, Naftali Bennett, has generally avoided direct criticism of Russia, pointedly leaving condemnations of the Kremlin to the foreign minister, Yair Lapid — most recently on Sunday, when the Foreign Ministry condemned a recent Russian airstrike that killed at least 50 people at a Ukrainian train station.

That delicate balancing act is seen as an attempt to allow Israel to mediate between the two sides, to avoid exposing Jews in both Russia and Ukraine to antisemitic attacks, and to maintain its delicate relationship with the Russian military in Syria.

Israel’s reluctance to anger Russia has nevertheless heightened scrutiny of the influence of Russian-speaking businessmen and politicians on Israeli policymaking and society.

Of Israel’s 9.2 million citizens, about 13 percent are from the former Soviet Union and qualified for citizenship through their Jewish ancestry. Some, like Mr. Liberman or Zeev Elkin, another cabinet minister, have become major political figures. Others, like Yitzchak Mirilashvili, who owns a right-wing Israeli television channel, control media outlets that help shape public discourse. Several, most prominently Roman Abramovich, the billionaire punished in Britain for his links to President Vladimir V. Putin of Russia, have become major donors to Israeli institutions.

At least four other Russian-speaking Israelis have had sanctions imposed against them by other countries for their connections to the Russian government.

But though Russian-Israeli oligarchs do wield influence, experts say they are not the reason for Israel’s neutral stance on the Ukraine war, which is driven by national security concerns.

“Frankly, I do not see an impact by those pro-Putin oligarchs on the government,” said Leonid Nevzlin, a Russian-Israeli billionaire who owns a minority stake in a major Israeli newspaper, the left-leaning Haaretz.

Instead, Israel’s position on Ukraine is based on “the common opinion of the Israeli establishment,” Mr. Nevzlin said in a phone interview. “The main priority is the interests of the State of Israel.”

Like many in the Russian-speaking Israeli community, Mr. Nevzlin is a longtime opponent of Mr. Putin, and he said he was giving up his Russian passport shortly after the Russian invasion of Ukraine.

About a third of Israel’s Russian-speaking citizens are of Ukrainian background, roughly the same number as those originally from Russia itself, according to government data.

Ihor Kolomoisky, a Ukrainian oligarch considered to be a patron of Mr. Zelensky during his election campaign, is also an Israeli citizen. The brother of Mr. Elkin still lives in Kharkiv, a Ukrainian city that has come under heavy Russian bombardment. And Natan Sharansky, who spent nine years in Soviet detention after trying to emigrate to Israel, has been one of the most vocal critics of the Israeli government’s Ukraine policy.

But while Mr. Sharansky opposes the government’s approach to Russia, he said its position had “absolutely nothing” to do with the influence of Russian-Israeli oligarchs.

“I don’t think the people who are making decisions really know about the fact that this channel is owned by this one or this channel by that one,” said Mr. Sharansky, a former Israeli deputy prime minister.

Live Updates: Russia-Ukraine War

“All the experts and ministers and the leaders of the state are explaining to me again and again that we have our challenge in Syria,” Mr. Sharansky added. “Unfortunately, the West gave the keys to the skies of Syria to Putin. And because of this we have no choice but to come to a strategic understanding with him.”

Analysts say that prominent Russian Israelis do have broader social capital that grants them access to opinion makers and decision takers. But they wield that influence in ways that are not particularly direct, tangible or quantifiable.

“They are within this ecosystem of wealth, politics and media,” said Vera Michlin-Shapir, an expert on Russia and Israel at King’s College London and a former official of Israel’s National Security Council.

Those with cultural sway include Mr. Mirilashvili, who owns Channel 14, a small right-wing television channel, and various real estate and technology firms. Mr. Mirilashvili’s father, Mikhael Mirilashvili, still has considerable energy and real estate investments in Russia and employed Yevgeny V. Prigozhin, now an oligarch close to Mr. Putin, as a manager in one of his restaurants during the 1990s.

Len Blavatnik, a dual American-British citizen who made his fortune in Russia, is a major shareholder of Channel 13, one of Israel’s two leading private television outlets.

Viktor F. Vekselberg, a Russian-Israeli businessman who has had sanctions imposed on him by the United States, once funded a spyware firm headed by Benny Gantz, now Israel’s defense minister. The firm folded after the United States punished Mr. Vekselberg in 2018.

Since becoming an Israeli citizen in 2018, Mr. Abramovich has donated hundreds of millions of dollars to Israeli groups, including a major hospital, a university and a settler organization. And that philanthropy has won him favor: Recently, several leading Israelis, including recipients of his money, wrote to the American ambassador in Jerusalem to request that Washington spare Mr. Abramovich from sanctions.

Mr. Liberman, the finance minister, has long used his platform to deflect criticism of Mr. Putin. In 2011, while foreign minister, he praised Russian parliamentary elections as free and democratic, despite widespread international concerns about their fairness. After the Russian annexation of Crimea in 2014, he argued against joining American sanctions on Russia.

Over time, that kind of intervention has inevitably had an effect on some Israelis and even on colleagues in government, Mr. Nevzlin said. Without it, perhaps the government’s “rhetoric would have been more clear, and the support and help to Ukraine would have been more prominent,” he added.

In general, Soviet-born Jewish oligarchs generally have a warmer reception in Israel than in some other countries because their Jewish heritage means they are not necessarily considered outsiders, said Mitchell Barak, an Israeli analyst who conducts public opinion research in both Israel and Russia.

Russia-Ukraine War: Key Developments

Striking civilian areas. Russian forces have escalated their attacks against civilian areas in Ukraine in recent days, including a rocket attack on a crowded train station in Kramatorsk that killed more than 50 people who were trying to flee the east of the country ahead of an expected offensive by Russian troops.

A strategy shift. Russia assigned a general to oversee its military campaign in Ukraine, creating for the first time a central command on the battlefield to coordinate its air, ground and sea units as the Russian military shifts its focus to Ukraine’s east and south. The general, Aleksandr V. Dvornikov, oversaw widespread atrocities by Russian forces in Syria.

Efforts to isolate Russia. In response to mounting evidence of Russian atrocities in Ukraine, the European Union approved a ban on Russian coal and imposed other measures, while the United Nations suspended Russia from the Human Rights Council. The U.S. Senate voted to strip the country of its preferential trade status with the United States.

“The oligarchs feel a real connection to Israel, historically, culturally and religiously,” Mr. Barak said. “They also feel physically safe here,” and their philanthropy affords them “access and acceptance among all segments of Israeli society.”

But the prominence of Russian-speaking businessmen does not empower them to tell Israeli politicians to “listen to the Kremlin,” Dr. Michlin-Shapir said. It simply gives them a platform to argue that “there are different sides to the story, ‘Let’s listen to all sides, let’s wait and see what the Russians have to say about this,’” she said.

The Israeli government has not enforced formal sanctions on Russian Israelis linked to Mr. Putin, despite frequent requests from Ukrainian and some American officials. But Israel has nevertheless signaled that it does not want to become a hub for laundered Russian money.

The Israeli Foreign Ministry publicly warned its embassies this week not to accept donations from individuals facing sanctions. Israeli officials say that Israeli banks are aware of the penalties they may incur from American authorities if they process money from those individuals.

And Israel has banned foreign-registered yachts and planes from staying in Israel for more than 48 hours — a measure aimed at deterring Russian oligarchs from relocating to Israel.

“Israel will not be a route to bypass sanctions imposed on Russia by the United States and other Western countries,” Mr. Lapid, the foreign minister, said in March.

Russian-speaking Israeli businessmen also are not necessarily any wealthier than immigrants from other national backgrounds. Of those named in a recent list of the 100 richest Israelis, published in Forbes magazine, only 10 were from post-Soviet origins — proportionally less than the size of the Russian-speaking population in Israel.

Most major foreign donors to leading Israeli institutions are still from North America and Western Europe. And Yad Vashem recently refused to take Mr. Abramovich’s money, suspending a planned donation worth tens of millions of dollars after Mr. Abramovich was penalized by Britain.

Perhaps most tellingly, Russian-owned news media outlets in Israel have not taken a pro-Kremlin position, and two Russian-language news websites were even blocked by Moscow in March because of their coverage of the Russian invasion of Ukraine.

In fact, it would be “absolutely impossible” for a Russian-Israeli media executive to push journalists to take a pro-Kremlin line, said Mr. Nevzlin, the billionaire Putin critic.

The executives would face both a local and an international backlash at a time when they are seeking to keep a lower profile, he added.

“There would probably be sanctions imposed on them,” Mr. Nevzlin said. “Why would rational people do something like that?”

Reporting was contributed by Gabby Sobelman from Rehovot, Israel; Myra Noveck and Jonathan Rosen from Jerusalem; and Carol Sutherland from Moshav Ben Ami, Israel.

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Le Figaro

Aux portes de Paris, plongée dans les entrailles fascinantes et monstrueuses du plus grand incinérateur d'ordures en Europe

Cécile Thibert

ENQUÊTE - Certains riverains s'inquiètent de possibles rejets de dioxines pointées par une étude controversée. Le Figaro s'est rendu sur place pour en visiter les coulisses.

Comme un rapace fondant sur sa proie, l'immense grappin métallique plonge dans la fosse. Maladroitement, ses lourdes griffes se referment sur un indescriptible monticule de sacs-poubelles, de plastiques et d'emballages de tout poil. Soudain, il remonte vers le ciel de l'usine et lâche son fardeau au-dessus de la bouche de l'un des deux énormes fours. « Il vient d'attraper 4 ou 5 tonnes de déchets, l'équivalent d'un camion-benne plein », lance le technicien, la main sur le levier de commande.

De l'autre côté de la vitre, la vision qui s'offre à nous est aussi monstrueuse que fascinante : un immense mur de déchets contenu dans une fosse en béton profonde d'environ 20 mètres – soit un immeuble de 6 étages –, s'étalant sur plusieurs dizaines de mètres de long. Contre toute attente, aucune odeur nauséabonde n'incommode ceux qui travaillent ici. On nous explique que c'est grâce aux hottes qui aspirent l'air et l'envoient dans les fours pour alimenter le feu en permanence.

Chaque jour, 400 à 500 camions poubelle viennent déverser leur contenu dans cette usine d'incinération des déchets implantée à Ivry-sur-Seine – la plus grosse du pays. Dans cette commune toute proche du sud-est de la capitale sont incinérées quelque 690.000 tonnes d'ordures ménagères par an. C'est plus que le poids d'un Boeing 737 qui y brûle chaque heure. Les déchets qui finissent ici sont ceux qui n'ont pas été triés (les ordures ménagères résiduelles) par les habitants de 11 arrondissements parisiens et de 14 communes alentour. La chaleur produite est en partie réutilisée pour produire de l'électricité et du chauffage (notamment pour les piscines et hôpitaux publics parisiens).

Une usine qui «a fait son temps»

Des boutons « vintage » du panneau de contrôle au carrelage jaune décrépit, tout dans cette usine rappelle les années 1960. Les couleurs primaires un peu fades des innombrables tuyaux – tous recouverts d'une fine couche de poussière grise – donnent aussi un charme désuet à l'ensemble. « L'usine a été mise en fonctionnement en 1969, c'est sûr qu'elle a fait son temps. Elle coûte quatre à cinq fois plus cher en entretien qu'une usine récente », glisse Bruno Bernier, chef de projet en charge de la transformation de l'usine Ivry/Paris XIII au Syctom, l'agence métropolitaine des déchets ménagers. Cet établissement public est en charge de 10 sites de traitement de déchets en Ile-de-France, dont celle d'Ivry-sur-Seine. Près des fours, la chaleur augmente sensiblement. Une petite trappe permet d'apercevoir l'immense brasier qui s'y tient nuit et jour. Un aperçu de l'enfer.

De l'usine, les riverains connaissent surtout les deux cheminées monumentales, hautes de 80 mètres. Les épais panaches blanchâtres qui s'en dégagent – visibles à plusieurs kilomètres à la ronde – sont vus d'un mauvais œil. « On nous dit que c'est de la vapeur d'eau, mais c'est faux. Il y a seulement 30% de vapeur d'eau », affirme Jean-Christophe Brassac, riverain de l'usine et coprésident du collectif 3R (réduire, réutiliser, recycler), une association qui milite à la fois contre l'incinération des déchets et pour une meilleure gestion de ceux-ci.

Une étude alarmante sur les dioxines

En février dernier, ce collectif a publié une étude qui montre que les niveaux en dioxines relevés aux alentours de l'usine sont élevés. L'étude en question a été réalisée à la demande du collectif 3R par Toxicowatch - une petite ONG hollandaise qui a fait de la bataille contre les incinérateurs en Europe sa spécialité - pour un coût d'environ 15.000 euros. Ses conclusions ? Des niveaux « élevés » en dioxines ont été mesurés sur des épines de résineux, des mousses et dans des œufs de poules récoltés près de l'usine. Sans tarder, l'Agence de Santé d'Ile-de-France a recommandé de ne plus manger d'œufs pondus à proximité immédiate de l'incinérateur par mesure de précaution, en attendant d'y voir plus clair.

Pour rappel, les dioxines sont une grande famille de quelque 200 molécules, dont une dizaine est redoutée pour leur toxicité depuis leur découverte au moment de la catastrophe industrielle de Seveso, en 1976. Un nuage d'herbicides échappé d'une usine dans le nord de l'Italie avait provoqué des dizaines d'hospitalisation (essentiellement des enfants), tué ou motivé l'abattage de milliers d'animaux domestiques, et contaminé les sols. Parmi les dioxines, deux sont des cancérigènes avérés pour l'homme ; d'autres sont suspectées d'avoir des effets néfastes sur les systèmes endocriniens, immunologique et neurologique, ou encore sur le développement fœtal, même si aucun lien de causalité n'est encore clairement établi.

Activités industrielles, incinération des déchets, brûlage de câbles pour récupérer du cuivre, feux de déchets verts mais aussi tabagisme, barbecue, éruption volcanique ou feu de forêt… Des dioxines sont émises dans l'atmosphère dès lors qu'une combustion a lieu, même lorsque celle-ci est d'origine naturelle. Les dioxines se déposent ensuite au sol et dans l'eau, des milieux à partir desquels elles contaminent la chaîne alimentaire. Une fois ingérées, ces molécules s'accumulent dans les graisses et dans le foie pendant de longues années. La contamination des êtres humains se fait quasi uniquement par la consommation de produits laitiers, de viandes, de poissons et d'œufs. La contamination par inhalation est quant à elle négligeable.

L'usine met en cause les résultats de l'étude fournie par l'ONG

Au Syctom, on reste circonspect devant le travail de l'ONG. « Leur étude comporte un certain nombre de biais, fustige Claire Bara, chimiste et directrice de l'écologie urbaine et de la réglementation environnementale au sein de l'établissement public. Par exemple, elle ne compare pas les valeurs obtenues avec des valeurs témoin obtenues en dehors de la zone d'influence de l'usine ». L'étude ne permet donc pas de savoir si les résultats sont anormalement élevés, ni d'attribuer cette pollution à l'usine. « Par ailleurs, la biosurveillance par les œufs n'est pas une méthodologie scientifiquement reconnue en raison de leur forte concentration en gras. Et concernant les mesures faites sur les mousses, ils ont mis du rouge partout pour signifier que les valeurs étaient trop élevées. Mais en pratique, la réglementation n'établit pas de seuil de biosurveillance pour les mousses, donc chacun peut interpréter les chiffres comme il veut. »

« Bien sûr, les questionnements des riverains à l'égard de l'incinérateur sont légitimes. Mais aujourd'hui il y a des filtres qui permettent de limiter considérablement les rejets de dioxines dans l'environnement ainsi que des protocoles de conformité stricts, nous ne sommes pas sur quelque chose de l'ordre de l'accident industriel», estime Xavier Coumoul, professeur de toxicologie à l'université Paris Cité. Le scientifique estime par ailleurs que « la causalité entre la présence de dioxines dans les œufs et l'incinérateur sera très difficile à établir, d'autant que cela concerne des molécules persistantes dans l'environnement qui peuvent résulter d'autres sources ».

Bien sûr, les questionnements des riverains à l'égard de l'incinérateur sont légitimes. Mais aujourd'hui il y a des filtres qui permettent de limiter considérablement les rejets de dioxine dans l'environnement ainsi que des protocoles de conformité stricts, nous ne sommes pas sur quelque chose de l'ordre de l'accident industriel.

Interrogée par Le Figaro, l'Agence de Santé d'Ile-de-France a fait savoir qu'une étude allait être menée pour « mieux appréhender les conditions et niveaux d'exposition des Franciliens aux dioxines, et plus particulièrement via la consommation de produits animaux issus d'élevages domestiques ». Autrement dit, tenter de définir qui, du collectif 3R ou de l'usine, a raison.

De son côté, le collectif 3R en est convaincu : on leur cache quelque chose. « Tout ronronne toujours du côté du Syctom. C'est comme s'il ne se passait jamais rien. Et quand il se passe quelque chose, c'est toujours minimisé », accuse Jean-Christophe Brassac.

Tout ronronne toujours du côté du Syctom. C'est comme s'il ne se passait jamais rien. Et quand il se passe quelque chose, c'est toujours minimisé.

En face, à l'usine, on se défend de toute malversation et on tente de jouer cartes sur table. « Le collectif 3R nous accuse d'un manque de transparence, mais nous leur avons fourni un carton entier avec toutes les informations demandées », fait valoir Claire Bara. « Nous avons également mis en accès libre sur notre site internet toutes les données de biosurveillance ainsi que le suivi des mesures de polluants pour l'année 2021 ». Pour le collectif 3R, on ne s'y serait pas pris autrement pour leur mettre des bâtons dans les roues. « Nous devons numériser tous les documents papiers, cela prend un temps fou ! Ne me dites pas qu'ils ne pouvaient pas nous les envoyer par mail », s'agace Jean-Christophe Brassac. Entre les deux parties, le dialogue semble impossible.

Des rejets de dioxines en très forte baisse

Pendant longtemps, les usines d'incinération de déchets représentaient l'une des principales sources d'émission de dioxines en France, avec le secteur de la transformation d'énergie et l'industrie manufacturière selon le Citepa (Centre interprofessionnel technique d'études de la pollution atmosphérique). Mais à partir du milieu des années 1990, leurs rejets ont considérablement diminué, grâce aux évolutions réglementaires et aux progrès réalisés en matière de traitement. En trente ans, les rejets de dioxines par les usines d'incinération de déchets ont ainsi été divisés par 800. Désormais, ces usines ne sont plus responsables que de 1% des dioxines émises chaque année en France, contre 25% en 1990, selon le Citepa.

En 2018, une campagne de mesures réalisée par Airparif - l'association chargée de surveiller la qualité de l'air en Ile-de-France - a même montré que « les centres d'incinération n'ont pas d'impact notable sur les niveaux de dioxines chlorées et bromées ». En revanche, les « sources diffuses non contrôlées » - notamment le brûlage des câbles pour récupérer le cuivre – sont liées à des niveaux de dioxines « nettement plus élevés que dans la zone de retombée des panaches de centres d'incinération de déchets ménagers ».

Une surveillance étroite

Alors, l'usine d'Ivry représente-t-elle oui ou non un danger pour la santé des riverains ? Ce qui est certain, c'est que jusqu'en 2005 – année de la mise en place d'une nouvelle réglementation –, les dioxines étaient directement rejetées dans l'atmosphère, sans aucun traitement. Désormais, elles sont en grande partie neutralisées grâce à une bonne maîtrise de la combustion (moins de dioxines sont émises au-delà de 750 degrés) et à l'ajout de réactifs permettant leur élimination. En parallèle, leur concentration dans les rejets fait l'objet d'une surveillance étroite, tout comme les autres substances. « Les dioxines sont prélevées dans les fumées des cheminées en continu via des cartouches qui sont analysées une fois par mois », renseigne Bruno Bernier du Syctom.

À en croire le dernier bilan annuel publié en juillet 2021, il semble que l'usine soit parfaitement dans les clous. « Toutes les émissions respectent parfaitement la réglementation, nous sommes même très en dessous des seuils limites », soutient Claire Bara. En 2020, les niveaux moyens de dioxines rejetés par l'usine dans l'atmosphère étaient en effet deux à cinq fois inférieurs au seuil imposé par la réglementation (0,1 nanogramme de dioxine par m3 de fumée). Ce qui ne veut pas dire que celui-ci n'est jamais dépassé. « La réglementation autorise 60 heures de dépassement par an. Nous étions à 10 heures en 2021 pour l'ensemble des polluants suivis en continu », indique Bruno Bernier.

Les émissions respectent parfaitement la réglementation, nous sommes même très en dessous des seuils limites.

Claire Bara reconnaît que « comme sur toute installation industrielle, des incidents d'exploitation peuvent se produire sur le centre de valorisation énergétique Ivry-Paris XIII ». Selon la responsable, « ces incidents peuvent conduire au rejet de fumées partiellement traitées ou non traitées sur une courte période. Ces rejets sont caractérisés et documentés au même titre que ceux issus d'un fonctionnement normal de l'installation et ces incidents sont systématiquement signalés à la Direction régionale de l'environnement ». Mais ils ne pèsent finalement pas très lourd dans la balance des rejets de l'usine: en 2020, les émissions accidentelles de l'usine étaient de 0,0016 gramme iTEQ* de dioxines, soit un peu moins du total de 2% des 0,084 gramme iTEQ rejetés dans l'atmosphère cette année-là.

Comme sur toute installation industrielle, des incidents d'exploitation peuvent se produire sur le centre de valorisation énergétique Ivry-Paris XIII (...). Ces incidents sont systématiquement signalés à la Direction régionale de l'environnement.

Quant aux dioxines retrouvées dans l'environnement à proximité de l'usine, des campagnes de mesures permettent de les contrôler chaque année dans l'eau de pluie, les mousses et les lichens prélevés dans les environs. Résultats ? « Aucun impact de l'activité de l'incinérateur d'Ivry-sur-Seine n'a été identifié lors de la campagne de mesures 2020 pour les dioxines et furanes », conclut le Syctom dans son rapport. En pratique, les concentrations mesurées autour de l'usine sont du même ordre que celles retrouvées au-delà de sa zone d'influence. De l'autosurveillance qui n'assure pas une indépendance absolue, selon le collectif 3R. « Un laboratoire de contrôle indépendant vient effectuer des analyses quatre fois par an à l'usine pour vérifier que nos mesures sont faites correctement », répond Claire Bara. Elle ajoute : «Toutes les données que nous collectons sont envoyées à l'État, nous n'avons jamais eu aucun retour négatif. »

Les riverains des usines moins exposés que les amateurs de poisson

Qu'en est-il de la contamination des riverains ? Il n'existe pas encore d'étude spécifique pour ceux résidant autour de l'usine d'Ivry-sur-Seine. Mais en 2009, une équipe de Santé publique France a cherché à savoir si les populations vivant à moins de 20 km d'une usine d'incinération d'ordures ménagères étaient davantage imprégnées par plusieurs polluants, dont les dioxines. L'étude, qui a notamment permis d'analyser des échantillons sanguins d'un millier de personnes (dont 80% exposées), a révélé qu'il n'y a pas de différence d'imprégnation entre les habitants des zones exposées et ceux des zones non exposées. À l’exception des agriculteurs consommateurs d'œufs et de produits laitiers locaux, en particulier ceux produits dans des zones exposées à d'anciens incinérateurs.

Malgré cette différence, « les concentrations de dioxines atteintes restent dans l'ensemble dans des valeurs observées actuellement en Europe pour des populations d'âge comparable et non exposées à un incinérateur pouvant émettre des dioxines », notent les chercheurs. Et surtout, « ces concentrations restent inférieures à celles des forts consommateurs de poissons ». Les poissons gras constituent en effet un très gros réservoir de dioxines.

Le tri, une alternative à la peine

« Nous ne disons pas que notre part dans l'émission de dioxines est nulle, mais elle est minime comparée à d'autres sources », plaide Bruno Bernier du Syctom. Lui et ses collègues reconnaissent volontiers que l'impact environnemental de l'usine n'est pas nul, bien que les normes soient respectées. Cela relève du bon sens : pour être exposé au minimum de polluants, mieux vaut habiter en pleine forêt que dans une ville comme Ivry-sur-Seine, qui est de surcroît à proximité immédiate du boulevard périphérique et de l'autoroute A4. Encore faut-il avoir le choix...

Les employés de l'usine estiment toutefois que l'impact environnemental pourrait être encore pire. « Aujourd'hui, il y a un haro sur l'incinération des déchets. Mais il ne faut pas oublier que sans cela, les ordures ménagères résiduelles seraient enfouies ! Le jour où il n'y aura plus de déchets à brûler, nous fermerons nos incinérateurs avec plaisir et nous ouvrirons des centres de tri. Mais cela fait trente ans que l'on a mis en place la collecte sélective et aujourd'hui elle stagne », dénonce-t-il.

Le jour où il n'y aura plus de déchet à brûler, nous fermerons nos incinérateurs avec plaisir et nous ouvrirons des centres de tri. Mais cela fait 30 ans que l'on a mis en place la collecte sélective et aujourd'hui elle stagne.

Quant à l'idée de déplacer l'usine à l'extérieur de la ville, les responsables du Syctom n'en voient pas l'intérêt. « Pourquoi aller incinérer ces déchets produits par les parisiens chez les habitants du 77 ou du 95 ? Ce ne serait pas juste. Et cela ferait faire des dizaines de kilomètres supplémentaires aux bennes, ce qui n'a pas de sens », estime Bruno Bernier, l'œil rivé vers la nouvelle usine en construction, dont la mise en service est prévue pour le printemps 2024. Un chantier pharaonique qui pourrait satisfaire en partie les habitants du quartier : non seulement la nouvelle usine sera moins polluante, mais sa capacité sera divisée par deux. Et surtout, elle utilisera un autre procédé de traitement ne générant pas de vapeur d'eau, et ne crachera donc plus de fumée blanche.

*iTEQ : équivalence de toxicité. Parmi les 210 dioxines et furanes qui existent, seuls 17 sont considérés comme toxiques. Chacun d'entre eux a un coefficient de toxicité. L'équivalent toxique d'un mélange de dioxines et de furanes est la somme des concentrations des 17 dioxines et furanes toxiques, pondérées par leurs coefficients de toxicité respectifs.

Bactérie E. coli dans des pizzas Buitoni : ouverture d'une enquête pour «homicides involontaires»

Cette enquête est ouverte depuis le 22 mars. Les autorités sanitaires ont récemment établi un lien entre la consommation de ces pizzas et plusieurs cas graves de contamination, alors que des dizaines d'enfants français sont tombés malades et deux sont morts.

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David et Valérie Sagnier, le combat d'un couple face à la maladie de Charcot

PORTRAIT - La maladie de Charcot a fait irruption dans la vie de David en 2017. Avec son épouse Valérie, il mobilise politiques, chercheurs et investisseurs pour améliorer les traitements contre la plus fréquente des maladies rares.

Covid-19 : la circulation du virus reste soutenue, observe Santé publique France

Santé publique France dénombre entre 140.000 et 150.000 nouveaux cas, soit une «baisse d'environ 5% depuis cinq jours».

France24 - World

Jean-Luc Mélenchon, the veteran leftist standing in the way of a Macron-Le Pen rematch

Issued on: 07/04/2022 - 21:41

Benjamin DODMAN Follow

In the space of a decade, Jean-Luc Mélenchon bounced back from a lifetime on the fringes of the Socialist Party to become the dominant force in France’s post-Socialist left. As voters head to the polls on Sunday, he is hoping to prevent a repeat of President Emmanuel Macron’s 2017 duel with the far right’s Marine Le Pen.

By most accounts, France’s presidential campaign ranks among the most disappointing in recent decades, overshadowed by the horror of the war in Ukraine, hampered by a largely absent incumbent, and tarnished by ramblings far removed from the real concerns of the public.

In the words of Jean Lassalle, the ruralist candidate who once donned a Yellow Vest in parliament, it’s been a “campagne de merde”.

But one man begs to differ. Veteran leftist Jean-Luc Mélenchon has described his third presidential run as the “most thrilling” yet – in part, no doubt, because it has cemented his status as the only powerful voice in a weak and divided left.

“Never before have we had so many critical issues to address,” Mélenchon told reporters in late March, as he prepared to address tens of thousands of supporters in Marseille. “We’re at a historic moment, I hope the French people realise this (…). If other candidates have nothing to say, that’s their problem,” he added. “I have plenty to say.”

French presidential election © France 24

Mélenchon’s response to this “historic moment” – most notably his stance on Russia’s invasion of Ukraine – has been the subject of intense scrutiny in the final stretch of the campaign. It has weighed heavily on leftwing voters as they agonise over their choice of ballot in the first round of the election on April 10.

In recent weeks, his rivals on the left have relentlessly targeted the candidate of the Union populaire (Popular Union), accusing him, at best, of complacency towards Russia’s Vladimir Putin. Whether their incessant negative campaigning will damage Mélenchon’s chances, or turn against them, could turn out to be a decisive factor in this election.

Either way, the focus on Mélenchon has bolstered his status as the campaign’s dark horse – and the only candidate with a chance, however slim, of pulling a surprise in an election long billed as a rematch of 2017.

“If I can make it to the second round [on April 24], the election would take on a whole different meaning,” Mélenchon said this week, hoping to sway undecided voters on the centre-left. “After 20 years of sectarian debates on security and immigration, we will finally turn the page.”

A man with a plan

According to his supporters, Mélenchon is not just the only man with a chance; he’s also the only man with a plan.

While his rivals have squandered their time in the spotlight attacking him, Mélenchon has seized on every opportunity to expose his policy platform – a detailed and vastly ambitious plan of action he has been polishing, updating and expanding for much of the past decade, channelling the imput of intellectuals, NGOs and civil society activists.

Of all the candidates’ platforms, Mélenchon’s L’Avenir en commun (Our Common Future) has consistently received the highest grades from advocacy groups, including feminist campaigners, health workers and – damningly for the Greens – climate activists. Even the head of France’s right-leaning business lobby, the Medef, has lauded the programme, suggesting Mélenchon is “ready to govern”, while Macron has praised his concept of long-term environmental planning.

“After years of the left pulling back, fighting a losing battle with neoliberal dogma and the far right,” one can only rejoice at the fact that Mélenchon is scoring points in the battle of ideas, Libération wrote in a column this week.

The leftist candidate has described his platform as “a global vision for our world, with extremely precise measures to get us there”. He has pushed it with professorial clarity on television sets and with exalted rhetoric before large crowds at campaign rallies.

There are indeed few topics this political omnivore has not touched on during the campaign. He has looked equally at ease discussing digital technologies, ocean pollution, space exploration or animal suffering.

“It’s the magic of politics, you can be interested in all sorts of things,” he told the Journal du Dimanche in mid-March. “Until my last breath, I will be a political activist. I cannot live any other way.”

A life in politics

The passion dates back to Mélenchon’s early childhood in Tangier, on the other side of the Mediterranean, where he was born in 1951 to French-Algerian parents of Spanish origin. He has spoken fondly of the animated political discussions and rallies for Moroccan independence that helped foster a lifelong taste for the rough and tumble of radical politics.

Mélenchon was 11 when the family moved to mainland France, in the eastern Jura region. Like many young leftwingers of his generation, he was drawn to Trotskyist politics during his student years, becoming a leader of the May 68 protests at his local university in Besançon. He got a first job in the press four years later, before starting a 32-year-long association with the Socialist Party in 1976. An admirer of François Mitterrand, who clinched the presidency in 1981, Mélenchon soon rose up the ranks to become France’s youngest senator five years later, aged 35.

Despite the promising start, Mélenchon would spend the next two decades on the party’s fringe, an outspoken and relatively well-known figure who was kept at bay by moderates at the helm. He finally broke with the Socialists in 2008, three years after he defied the party line by campaigning against a draft European constitution that he feared would enshrine neoliberal economics in EU law. The bitter divorce has hampered the French left ever since, resulting in irreconcilable factions that blame each other for wiping out the left.

When he walked out on the Socialists, the left was already a field of ruins, Mélenchon has argued, describing the once mighty party as an empty shell, bereft of ideas. So was the rump of the Communist Party, with which he teamed up in 2012 and 2017, but which is fielding its own candidate this year.

>> Let them eat steak: French Communists bounce back with recipe for ‘happy days’

“We had to start from scratch, without dissociating strategy and programme – whereas with the old left, it was only strategy,” Mélenchon told Libération last week, reflecting on his efforts to build an alternative force on the left. The turning point was “the growing environmental awareness of younger generations, and their radicalisation. I adopted it as the common thread of our ideological renewal", he said.

“Other parties, including the Greens, failed to grasp the radicalism of this new political ecology. The old left chose not to embrace it, hoping it would go away quietly, but we made the opposite choice,” Mélenchon added. “We are the youngest political force on the left and yet we are the largest, the better organised, the most coherent.”

On the campaign trail, Mélenchon has repeatedly said he was haunted by the vanishing of Italy’s Communist-led left wing, “long Europe’s most intelligent and creative”. During a two-hour address in Toulouse on Sunday, he recalled his fear that “France’s radical humanist tradition” would go the same way. Instead, he told the crowd of 20,000 crammed into the city’s main square, “our mission is accomplished, the strength is here, you are the living proof".

Chasing Le Pen

Mélenchon has enjoyed less success with his other stated mission: to reach out to working-class voters who were once solidly left-wing, and lure them back from the far right. According to a study by the Fondation Jean Jaurès published earlier this week, the share of blue-collar workers and employees who plan to back the leftist candidate has shrunk, relative to other professions since 2017. “The Mélenchon vote is neither a class-based vote nor a working-class vote,” the study argued.

After his rally in Marseille last month, Mélenchon spoke candidly to reporters about his chances in the upcoming presidential contest. “Either the quartiers populaires vote in droves on April 10, or I’m a dead man,” he sighed, referring to the working-class suburbs of Paris and other French cities, where many tend to shun the polls. Turning to the principal obstacle standing in his way, he added: “I don’t understand how Marine Le Pen can keep rising in the polls without even campaigning, whereas we have to chase down each vote with our teeth.”

The upcoming presidential contest marks the third time Mélenchon and Le Pen are vying for the elusive vote populaire. As in the past two elections, the leader of the far-right National Rally has enjoyed a comfortable headstart over her left-wing rival in what has always been a lop-sided contest. Polls suggest she is 3% to 7% ahead of third-placed Mélenchon, meaning she is likely to qualify for the all-important run-off on April 24.

>> Read more: Could Le Pen’s blandest campaign be her most successful yet?

While both Mélenchon and Le Pen have put purchasing power at the heart of their platforms, the latter’s pitch is likely to appeal more directly to low-income voters, said Cécile Alduy, a professor at Stanford University, noting that: “Mélenchon’s discourse is more political and ideological, whereas Le Pen talks about prices in supermarkets, fuel costs for fishermen and keeping people’s homes warm, all the while campaigning on the ground.”

On paper, the narrowing gap in second-round surveys suggests Le Pen is also more likely to benefit from the “anyone but Macron” vote than Mélenchon, who is seen as a longer shot to defeat the incumbent. Le Pen’s camp has been eagerly sharing the latest polls, hoping widespread voter anger can propel her to an unlikely victory over Macron.

A new Republic

Discontent with France’s self-styled “Jupiterian” president has highlighted one aspect of Mélenchon’s platform that allows him to reach beyond his core support: the promise to quash the presidential regime instituted by General Charles de Gaulle, France’s wartime hero, more than 60 years ago, and put power “back into the people’s hands”.

“Over the past five years, Emmanuel Macron has aggravated every aspect of the solitary power fostered by the Fifth Republic,” says the leftist candidate’s online platform. “His predecessors were presidential monarchs; he has become an absolutist presidential monarch.”

Mélenchon’s proposals for a Sixth Republic include introducing proportional representation to make parliament more representative; giving citizens the power to initiate legislation and referendums, and to revoke their representatives; and scrapping special powers that currently give France’s executive right to pass legislation without parliamentary approval.

But those are just proposals. The Union populaire candidate says it will be up to the people to decide on their next constitution. Never one to miss a revolutionary reference, he has promised to convene a constituent assembly whose members will be either elected or drawn by lots. Their draft constitution will then be submitted to the people via referendum.

>> Read more: Leftist Mélenchon promises to topple France’s ‘presidential monarchy’

Ironically, Mélenchon is, in many ways, the quintessential Fifth Republic politician: egotistic, domineering, temperamental, without the veneer of sophistication and politeness that allows his rivals to get away with the very same traits. But his promise of a new Republic has enabed him to lure voters allergic to his personality – people like 32-year-old dance teacher Hélène Lallemand, who quipped at a rally for the Sixth Republic in March that she showed up “despite Mélenchon, rather than because of him”.

Though no fan of the firebrand leftist, Lallemand praised his idea of convening a constituent assembly to draw up a new constitution – “by and for the people” – and giving voters the power to revoke their representatives. She said such moves were urgently needed to offset “the mounting voter apathy and disillusion that are sapping French democracy”.

“It is up to the people to write their constitution, not a cabinet of experts,” Mélenchon roared moments later as he addressed the crowd, promising to “breathe new life into a country that is dying a slow death through abstention".

‘Non-aligned’

The promise has allowed Mélenchon to reach out to some of Macron’s best-known foes: the Yellow Vest protesters that at one point looked capable of bringing his presidency to a premature end.

“There were two main requirements for our choice of candidate: to carry our aspirations and have a chance of beating Macron. Mélenchon is the only one who meets both,” said Sabine, a primary school teacher from the Montpellier area who has donned the Gilet jaune since Novembre 2018. She pointed to Mélenchon’s pledges to impose a cap on prices, boost wages, bolster public services and replace France’s “presidential monarchy”.

“Mélenchon is not our ideal candidate, he’s not to everyone's taste and we are well aware that there’s no easy fix,” she said. “But he’s our best option. We’re at a crossroads: either we change course now or we let those in power dismantle our social system.”

Like Le Pen, Mélenchon has been cautious in his appeals to the Yellow Vest electorate, wary of scaring away more moderate voters, said Frédéric Gonthier, a political scientist at the Pacte research centre in Grenoble. “For candidates who are trying to project an image of respectability, overtly anti-elitist statements aimed at seducing the Yellow Vests would be counterproductive,” he said.

Mélenchon has been at pains to reassure centre-left voters tempted to vote for the Green’s Yannick Jadot or the Socialist candidate Anne Hidalgo. He has refrained from attacking his rivals even as they branded him unfit to rule. He has also strived to remain calm and composed, hoping to erase memories of his infamous 2018 outburst, when he pushed aside a police officer who was searching his party’s premises, and shouted: “I am the Republic!”  

As war continues to rage in Ukraine, much will depend on those voters’ willingness to cast aside their misgivings about Mélenchon’s stance on NATO – the legacy of a lifelong hostility to American interventionism on the international stage.

>> Ukraine war puts France’s NATO-sceptic presidential candidates in a tight spot

In a chapter devoted to the subject of “Peace”, his policy platform describes the transatlantic alliance as “an instrument to make countries subservient to the United States”, calling NATO an “archaic” institution that “should have been dissolved at the end of the Cold War”. “Instead, it has only extended its reach with nefarious consequences for peace and our security.”

Only a week before the launch of Russia’s full-scale invasion, Mélenchon pleaded for France’s “non-alignment” in the Ukrainian standoff, writing on Twitter: “The Russians must not cross Ukraine’s borders, which must be respected, and the Americans must not annex Ukraine into NATO.” He has stuck to this line of thinking even as Russian forces continue to pound Ukraine, rejecting talk of a volte-face.

“Our condemnation of Russia’s military intervention does not mean we have shifted our stance, on the contrary,” he told reporters at the start of the war. “I have always said that we cannot continue to humiliate Russia by pushing NATO ever closer to its borders. It’s a danger they’ll never accept.”

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A new Republic: Leftist Mélenchon promises to topple France’s ‘presidential monarchy’

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

Closing in on Macron: Could Le Pen’s blandest campaign be her most successful yet?

FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

France's Mélenchon looks to magic up more leftist votes with hologram campaign rallies

New York Times - World

Ukraine Live Updates: Civilians Rush to Flee as Russian Troops Mass in the East

Kyiv April 10, 9:27 p.m.

Moscow April 10, 9:27 p.m.

Washington April 10, 2:27 p.m.

U.S. military officials said they expect Russia to carry out a major offensive from the city of Izium to Dnipro, a strategic target in eastern Ukraine. At a train station where dozens were killed in a missile strike on Friday, one survivor said, “The town is dead now.”

Cora EngelbrechtAustin Ramzy and Jesus Jiménez

Here are the latest developments in the war in Ukraine.

Civilians in eastern Ukraine rushed to evacuate at the urging of local officials as Russian forces massed in the region and struck residential areas there on Sunday.

U.S. military officials said Sunday that they expect Russian troops to carry out a major offensive from the city of Izium to Dnipro, a central city that is considered a strategic target in the Donbas region of eastern Ukraine, which encompasses two breakaway enclaves controlled by Russian-backed separatists. Across one of those enclaves, the Donetsk, a fleet of volunteer bus drivers was helping to evacuate residents before an anticipated onslaught by Russian forces.

Russian troops have escalated their attacks against civilian areas in Ukraine in recent days, including a rocket attack on a train station on Friday that killed more than 50 people who were trying to flee the east of the country.

A barrage of Russian strikes hit the airport in Dnipro, wounding five Ukrainian rescue workers, a local official reported Sunday.

As Ukrainian leaders and Western allies warned that the risk of civilian casualties was growing, Britain announced on Saturday that it would supply Ukrainian forces with missiles that can target aircraft, tanks and even ships, as Prime Minister Boris Johnson made an unannounced visit to Kyiv. Analysts say anti-ship missiles would be a notable addition to Ukrainian forces, which have struggled against Russian ships operating off Ukraine’s coast.

Here are some other major developments:

In the city of Kramatorsk, where the train station was attacked on Friday, residents were bracing for a renewed Russian offensive. The station’s main hall was still spattered with blood and littered with abandoned luggage on Sunday morning, as one resident who vowed to remain in the city said, “We think we will be swept off the face of the earth.”

As Western officials say Russian forces are grappling with devastating casualties in the war, British defense intelligence said on Sunday that Moscow was seeking to bolster its military with personnel who were discharged up to 10 years ago, along with recruits from Transnistria, the Russian-backed separatist region of Moldova.

On Sunday, the CBS News program “60 Minutes” will air an interview with Mr. Zelensky after coverage of the Masters golf tournament. In an excerpt from the interview, Mr. Zelensky spoke about evidence of Russian war crimes, saying: “We are defending the ability of a person to live in the modern world.”

Luke Broadwater

‘This clearly is genocide,’ Liz Cheney says after a missile strike on the Kramatorsk train station.

WASHINGTON — Representative Liz Cheney, Republican of Wyoming, said on Sunday that the Russian government was engaged in a genocide in Ukraine, two days after more than 50 people were killed and many more wounded in a missile strike at the Kramatorsk train station.

Speaking on CNN’s “State of the Union,” Ms. Cheney, a member of the House Armed Services Committee, pushed for more aggressive actions to try to halt the Russian invasion, including European embargoes on Russian oil and gas imports and the United States delivering “advanced weaponry” to Ukraine.

“I think this clearly is genocide,” she said. “I think that Europe needs to understand and grapple with the fact that you’ve got a genocidal campaign, the first horrific genocidal campaign that we’ve seen, certainly in recent decades. I think that also Europeans need to understand that they’re funding that genocidal campaign. I understand the economic consequences to countries in Western Europe, if they were to impose the kind of oil and gas embargo that the U.S. has imposed against Russian oil and gas, but they need to do it and we need to do everything we can to increase our own domestic production to help make sure that we can supply them with as much as possible.”

Appearing before Ms. Cheney, Jake Sullivan, President Biden’s national security adviser, condemned Russia’s slaughtering of civilians as “evil” but argued that labeling it “genocide” was less important than stopping the violence.

“The label is less important than the fact that these acts are cruel and criminal and wrong and evil and need to be responded to decisively, and that is what we are doing,” Mr. Sullivan said. “And we’re doing that not just by supporting international investigations and gathering evidence to hold the perpetrators all the way to the highest levels accountable. We’re doing it by providing sophisticated weapons to the Ukrainians that are making a major difference on the battlefield.”

Ms. Cheney was one of two Republican lawmakers who spoke on Sunday morning news programs to call for the Biden administration to make it clear the United States supports a Ukrainian military victory over Russia, not simply a stronger hand in peace negotiations.

The other, Senator Mitch McConnell of Kentucky, the minority leader, said on “Fox News Sunday” that the administration had not been clear enough about America’s support for an outright Ukrainian victory.

“We want the Ukrainians to win — to win — to defeat the Russians. The Russians should withdraw from the country, and that ought to be our goal,” Mr. McConnell said. “I think the administration has gotten better, but they’ve had to be pushed every step of the way to get more aggressive sooner. They are stepping up their game, but principally because of bipartisan pressure from Congress on the administration to do more quicker.”

Congress so far has taken several steps to try to help Ukraine, including approving $13.6 billion in emergency aid. On Thursday, Congress voted to strip Moscow of its preferential trade status and to ban the import of Russian energy into the United States, sending the legislation to penalize Russia’s economy over the invasion of Ukraine to Mr. Biden’s desk.

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Jeffrey Gettleman and Monika Pronczuk

Ukraine’s draft dodgers face controversy, guilt and shame.

CHISINAU, Moldova – Vova Klever, a young, successful fashion photographer from Ukraine’s capital, Kyiv, did not see himself in this war.

“Violence is not my weapon,” he said.

So shortly after Russia invaded Ukraine in late February, Mr. Klever sneaked out, breaking the Ukrainian law that prohibits men of military age from leaving the country.

Mr. Klever’s mistake, which would bring devastating consequences, was writing to a friend about being smuggled out and making it to London.

The friend betrayed his trust and posted their conversation on social media. It went viral, and Ukrainians all over the internet exploded with anger and resentment.

“You are a walking dead person,” one Twitter message said. “I’m going to find you in any corner in the world.”

The notion of people — especially men — leaving war-torn Ukraine for safe and comfortable lives abroad has provoked a moral dilemma among Ukrainians that turns on one of the most elemental decisions humans can make: fight or flee.

Thousands of Ukrainian men of military age have left the country to avoid participating in the war, according to records from regional law enforcement officials and interviews with people inside and outside Ukraine. Smuggling rings in Moldova, and possibly other European countries, have been doing a brisk business. Some people have paid up to $15,000 for a secret night-time ride out of Ukraine, Moldovan officials said.

The draft dodgers are the vast exception. That makes it all the more complicated for them — morally, socially and practically. Ukrainian society has been mobilized for war against a much bigger enemy, and countless Ukrainians without military experience have volunteered for the fight. To maximize its forces, the Ukrainian government has taken the extreme step of prohibiting men 18 to 60 from leaving, with few exceptions.

All this has forced the Ukrainian men who don’t want to serve into taking illegal routes into Hungary, Moldova and Poland and other neighboring countries. Even among those convinced they fled for the right reasons, some said they felt guilty and ashamed.

“I don’t think I can be a good soldier right now in this war,” said a Ukrainian computer programmer named Volodymyr, who left shortly after the war began and did not want to disclose his last name, fearing repercussions for avoiding military service.

“Look at me,” Volodymyr said, as he sat in a pub in Warsaw drinking a beer. “I wear glasses. I am 46. I don’t look like a classic fighter, some Rambo who can fight Russian troops.”

He took another sip and stared into his glass.

“Yes, I am ashamed,” he said. “I ran away from this war, and it is probably my crime.”

Ukrainian politicians have threatened to put draft dodgers in prison and confiscate their homes. But within Ukrainian society, the sentiments are more divided.

The vast majority of refugees are women and children, who have faced little backlash. But that’s not the case for young men. As cities continue to be pummeled by Russian bombs, many Ukrainians have been unsparing toward the draft dodgers.

This is what blew up on the young photographer.

In mid-March Olga Lepina, who has worked as a model and a modeling agent, said Mr. Klever sent her husband a message saying he had made it to London.

Her husband wrote back: “Wow! How?”

“Through Hungary with the smugglers for 5k $,” Mr. Klever replied, according to screenshots of the conversation provided by Ms. Lepina. “But that’s just between us, shush!”

Ms. Lepina said she and Mr. Klever had been friends for years. She even went to his wedding. She had left, too, for France, with her husband, who is not a Ukrainian citizen. But as the war drew near, she said, Mr. Klever became intensely patriotic and a bit of an online bully. When she found out he had avoided service, she was so outraged that she posted screenshots of the conversation on Instagram.

“For me, it was a hypocrisy to leave the country and pay money for this,” she explained. “I just decided to bring it to the public. He needs to be responsible for his words.”

Mr. Klever, who is in his 20s, was bombarded with hate-filled messages, including death threats. Some Ukrainians resented that he used his wealth to get out and called it “cheating.”

Responding to emailed questions, Mr. Klever did not deny skipping out on his service and said that he had poor eyesight and had “been through a lot lately."

“You can’t even imagine the hatred,” he said.

Mr. Klever gave conflicting accounts of how exactly he exited the country and declined to provide details. But for many other Ukrainian men, Moldova has become the favorite trap door.

Moldova shares a nearly 800-mile border with western Ukraine. And unlike Hungary, Poland, Romania and Slovakia, Moldova is not part of the European Union, which means it has significantly fewer resources to control its frontiers. It is one of Europe’s poorest countries and has been a hub of human trafficking and organized crime.

Within days of the war erupting, Moldovan officials said, Moldovan gangs posted advertisements on Telegram, a popular messaging service in Eastern Europe, offering to arrange cars, even minibuses, to spirit out draft dodgers.

Law enforcement officials said the typical method was for the smugglers and the Ukrainians to select a rendezvous point along Moldova’s “green border,” the term used for the unfenced border areas, and meet late at night.

On a recent night, a squad of Moldovan border guards trudged across a flat, endless wheat field, their boots sinking in the mud, looking for draft dodgers. There was no border post, just the faint lights of a Ukrainian village and the sounds of dogs barking in the darkness.

Out here, one can just walk into and out of Ukraine.

Moldovan officials said that since late February they had broken up more than 20 smuggling rings, including a few well-known criminal enterprises. In turn, they have apprehended 1,091 people crossing the border illegally. All were Ukrainian men, officials said.

Once caught, these men have a choice. If they don’t want to be sent back, they can apply for asylum in Moldova, and cannot be deported.

But if they do not apply for asylum, they can be turned over to the Ukrainian authorities, who, Moldovan officials said, have been pressuring them to send the men back. The vast majority of those who entered illegally, around 1,000, have sought asylum, and fewer than 100 have been returned, Moldovan officials said. Two thousand other Ukrainian men who have entered Moldova legally have also applied for asylum.

Volodymyr Danuliv is one of them. He refuses to fight in the war, though it’s not the prospect of dying that worries him, he said. It is the killing.

“I can’t shoot Russian people,” said Mr. Danuliv, 50.

He explained that his siblings had married Russians and that two of his nephews were serving in the Russian Army — in Ukraine.

“How can I fight in this war?” he asked. “I might kill my own family.”

Myroslav Hai, an official with Ukraine’s military reserve, conceded, “There are people who evade mobilization, but their share in comparison with volunteers is not so large.” Other Ukrainian officials said men ideologically or religiously opposed to war could serve in another way, for example as cooks or drivers.

But none of the more than a dozen men interviewed for this article seemed interested. Mr. Danuliv, a businessman from western Ukraine, said he wanted no part in the war. When asked if he feared being ostracized or shamed, he shook his head.

“I didn’t kill anyone. That’s what’s important to me,” he said. “I don’t care what people say.”

What happens when the war ends? How much resentment will surface toward those who left? These are questions Ukrainians, men and women, are beginning to ask.

When Ms. Lepina shamed Mr. Klever, she was no longer in Ukraine herself. She had left, too, for France. Every day, she said, she wrestles with guilt.

“People are suffering in Ukraine, and I want to be there to help them, to support them,” she said. “But at the same time I’m safe and I want to be here.”

“It’s a very ambiguous, complicated feeling,” she said.

And she knows she will be judged.

“Of course there will be some people who divide Ukrainian nationals between those who left and those who stayed,” she said. “I am ready for that.”

Siergiej Greczuszkin contributed reporting from Warsaw, and Daria Mychkovska from Przemysl, Poland.

Anton Troianovski

Spurred by Putin, Russians turn on one another over the war.

With President Vladimir V. Putin’s direct encouragement, Russians who support the war against Ukraine are starting to turn on the enemy within.

The episodes are not yet a mass phenomenon, but they illustrate the building paranoia and polarization in Russian society. Citizens are denouncing one another in an eerie echo of Stalin’s terror, spurred on by vicious official rhetoric from the state and enabled by far-reaching new laws that criminalize dissent.

There are reports of students turning in teachers and people telling on their neighbors and even the diners at the next table. In the western region of Kaliningrad, the authorities sent residents text messages urging them to provide phone numbers and email addresses of “provocateurs” in connection with the “special operation” in Ukraine, Russian newspapers reported. A nationalist political party launched a website urging Russians to report “pests” in the elite.

“I am absolutely sure that a cleansing will begin,” Dmitri Kuznetsov, the member of Parliament behind the website, said in an interview, predicting that the process would accelerate after the “active phase” of the war ended. He then clarified: “We don’t want anyone to be shot, and we don’t even want people to go to prison.”

But it is the history of mass execution and political imprisonment in the Soviet era, and the denunciation of fellow citizens encouraged by the state, that now looms over Russia’s deepening climate of repression.

Mr. Putin set the tone in a speech on March 16, declaring that Russian society needed a “self-purification” in which people would “distinguish true patriots from scum and traitors and simply spit them out like a fly that accidentally flew into their mouths.”

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Matina Stevis-Gridneff

The Austrian chancellor, Karl Nehammer, said he will visit Moscow on Monday to meet President Vladimir V. Putin of Russia. “We are militarily neutral, but have a clear position on the Russian war of aggression against the Ukraine. It has to stop!” Mr. Nehammer, who on Saturday met with President Volodymr Zelensky of Ukraine, said in a tweet.

Eric Schmitt

Russian troops will likely wage a major offensive between Izium and Dnipro, analysts say.

Analysts predict Russian troops will carry out a major offensive from Izium to the central city of Dnipro, a strategic target in eastern Ukraine’s Donbas region, U.S. military officials said on Sunday.

The assessment came as satellite images showed hundreds of military vehicles moving through the eastern town of Velykyi Burluk toward the city of Izium on Friday.

Fighting has intensified around Izium since Moscow announced its intention to focus its combat operations in the east, withdrawing tens of thousands of troops from the north after confronting a stiffer than expected Ukrainian resistance.

“We’ve been talking now for days and days about how Izium was so important to them because it lies almost in the middle of the Donbas region, to the west of it,” a senior Pentagon official said on Friday.

At the time, the senior Pentagon official said American intelligence analysts were seeing Russian troops in and around Izium preparing to push to the south and southeast to try to move deeper into the Donbas region.

Russian forces need Izium to hold their western-forward battle lines and allow them to push on to Dnipro and other strategic cities in the Donbas region, the U.S. officials said on Sunday.

Just south of the area is the city of Kramatorsk, where a Russian missile attack on the rail station Friday killed more than 50 people.

Jesus Jimenez

Workers at the defunct Chernobyl nuclear power plant in northern Ukraine have had their first staff rotation in three weeks, the International Atomic Energy Agency said on Sunday. The weekend staff rotation was only the second since Russian forces seized the site in late February. Russian forces withdrew from the site in late March.

Chris Cameron

Dmytro Kuleba, Ukraine’s foreign minister, said his country would continue to pursue peace talks with Russia despite Moscow's attacks on civilian areas. Mr. Kuleba told NBC's "Meet the Press" that while it was “extremely difficult” to think about sitting down with people who commit “atrocities,” if doing so could help prevent even one massacre, “I have to take that opportunity.”

Cora Engelbrecht

Five rescue workers were injured in the strikes on Dnipro airport, in central Ukraine, a local official reported on Sunday in a Telegram post. The airport had been nearly destroyed during fighting in 2014.

Cora Engelbrecht

A fleet of volunteer bus drivers is helping people escape eastern Ukraine.

Two days after a Russian missile strike hit a train station in eastern Ukraine’s city of Kramatorsk, killing more than 50 people, volunteer drivers across the Donetsk region are coming forward to help residents still looking to flee before an anticipated onslaught from Russian forces.

“We don’t have much time,” said Yuroslav Boyko, who is from Kramatorsk. He heads Everything Will Be Fine, a Ukrainian aid organization that has been working to evacuate people from Donetsk since the start of Russia’s invasion.

As Russia continued to amass forces near eastern Ukraine over the weekend and struck residential areas there on Sunday, thousands of civilians fled eastern and southern Ukraine at the urging of local officials, who have warned people to escape while there is still time.

“In my estimation, the Donetsk region could be encircled in three to four days,” Mr. Boyko said. “We need to make sure everyone who is looking to leave can get out.”

Mr. Boyko, 40, says he lost one of his volunteers, Roman Sementsov, in the Kraamtorsk attack. In a Facebook post on Friday he praised Mr. Sementsov for helping thousands of people find safety.

Mr. Boyko says he believes that Russia intentionally targeted the station, since it had served as an evacuation hub since the start of the invasion. But the number of casualties could have been much worse, he added, noting that many trains had been canceled on the day of the attack due to railway damage from a Russian missile strike the night before.

“It was a happy coincidence that they were not functioning properly,” he said. Two train stations are still operational in the Donetsk region — in the towns of Sloviansk and Pokrovsk — but residents have become wary of gathering in stations since the attack, he said.

Since Friday, Mr. Boyko says he has been inundated with calls from people hoping to volunteer and help with evacuations. He estimated that he’d received close to 70 requests on Sunday alone from drivers who would be ready to start shuttling on Monday.

“Every day the number is increasing,” he said. “These are ordinary people, coming from all over Ukraine, who just want to help.”

The volunteer fleet consists of at least 400 vehicles — including city buses and private vans — operated by approximately 1,000 volunteer drivers, who fan out daily to towns and villages across Donetsk to retrieve passengers.

“We are doing everything now to avoid mass casualties,” he said, noting that organizers have redrawn evacuation routes to keep big groups from gathering in open spaces.

For security reasons, passengers must contact volunteers directly to book tickets and are not given pickup locations or instructions until two hours before departure. Local officials have also been instructed not to advertise bus routes or schedules on social media too far in advance of departures.

“We could see another Mariupol here,” Mr. Boyko said, referring to the southern city that has been encircled and bombarded by Russian forces for weeks. “We are hoping that our armed forces can hold their positions but they are outnumbered.”

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Jesus Jimenez

House Republican Leader Kevin McCarthy of California led a bipartisan delegation of lawmakers to Poland over the weekend, his office said in a statement. It said the delegation met with Poland’s prime minister and defense minister in Warsaw, and U.S. troops and Ukrainian refugees elsewhere in northeast Poland.

Emma Bubola

Russian influencers are cutting up their Chanel bags in protest of the company’s wartime policies.

When Marina Ermoshkina, a Russian TV presenter, learned that employees at a Chanel store in Dubai had refused to sell a high-end bag to a Russian customer, after asking her to sign papers attesting that she would not wear the bag in Russia, she reacted in shock.

Ms. Ermoshkina, 28, bought a pair of gardening scissors, took a video of herself as she cut her Chanel bag in half and posted it to Instagram.

“This is Russophobia,” she said in a phone call from Moscow. “This is the purest form of discrimination.”

Hundreds of thousands of people saw her video, which was also broadcast on Russian television. Soon afterward, Victoria Bonya, a Russian social media influencer with 9.3 million Instagram followers, followed suit, taking a pair of scissors to a Chanel bag that sells for thousands of dollars.

“If Chanel house does not respect the clients, why do we have to respect Chanel house?” she said as she butchered her bag from the iconic French brand on video.

Chanel, like many international companies, suspended operations in Russia in response to President Vladimir V. Putin’s invasion of Ukraine. In addition to temporarily closing stores and suspending deliveries in Russia, Chanel also began asking customers in its global stores to attest that the items they were purchasing would not be used in Russia.

In a statement, the company said that it was attempting to comply with European Union and Swiss sanctions that prohibit the “sale, supply, transfer or export, directly or indirectly, of luxury goods to any natural or legal person, entity or body in Russia or for use in Russia.” The prohibition, the company said, applies to luxury goods whose value exceeds 300 euros per item (about $326), which applies to most of Chanel’s products.

This angered Ms. Ermoshkina, who said that while withdrawing from Russia was the company’s choice, its policy against customers bringing items into the country is discriminatory and humiliating.

“If all the women are the same, why does Chanel discriminate against women for their nationality?” she said.

Chanel declined to comment on the reactions of the Russian celebrities, but in the statement, it apologized “for any misunderstanding this may have caused, as welcoming all our clients, regardless of where they come from, is a priority for Chanel.” The company acknowledged that “this process of walking through the law has caused disappointment to some of our clients.”

Ms. Ermoshkina said she was glad Chanel apologized, but its response did not fully satisfy her. She has put up for sale all her other Chanel belongings and said she intends to donate the profits to an association that she said helps the people of Donbas, the region of eastern Ukraine that is home to many Russian-speaking people.

Other influencers have joined her in refusing to wear Chanel clothes and accessories. Some have reposted her words: “Not a single bag, not a single thing is worth my love for my motherland.”

Among them is the Russian D.J. Katya Guseva, who had always dreamed of owning a Chanel bag, like the Hollywood celebrities she admired. But she recently told her 500,000 Instagram followers that she no longer needed that bag. In a WhatsApp message, she wrote: “Without Chanel we will continue to live perfectly.”

Valeriya Safronova contributed reporting.

Chris Cameron

Jake Sullivan, President Biden’s national security adviser, downplayed the importance of whether Russian atrocities in Ukraine should be labelled “genocide.” More important than the label, Mr. Sullivan said on CNN’s “State of the Union,” is “the fact that these acts are cruel and criminal and wrong and evil, and need to be responded to decisively.”

Emma BubolaValeriya Safronova and Maria Varenikova

Russia’s invasion is pummeling Ukraine’s agriculture, threatening harvests in Europe’s breadbasket.

The farmer was working in his field on a recent morning when a neighbor called to tell him that his warehouses had been shelled. He rushed back and found them on fire and one of his workers lying on the ground with shrapnel lodged in his head.

“In one word, it was destruction,” said the farmer, Yuriy Gumanenko, 48. “Everything was destroyed into pieces.”

The farmworker, 62, was hospitalized and had little chance of surviving, Mr. Gumanenko said. Three of Mr. Gumanenko’s four tractors were destroyed, and so were the roofs of his warehouses. The wheat he was hoping to sell and many of his seeds were lost.

“All my life went to growing my farm,” he said, adding, “Now it’s all gone.”

In the past six weeks, Russian shells have destroyed Ukrainian cities, homes, hospitals and schools. But the war has also reached deep into the fertile plains of a region known as Europe’s breadbasket, paralyzing harvests, destroying granaries and crops, and bringing potentially devastating consequences to a country that produces a large share of the world’s grain.

Ukraine has already lost at least $1.5 billion in grain exports since the war began, the country’s deputy agriculture minister said recently. And Russia, the world’s leading grain exporter, has been largely unable to export food because of international sanctions.

The combination is creating a global food crisis “beyond anything we’ve seen since World War II,” the chief of the United Nations World Food Program has warned.

In Ukraine, warehouses are filled with grain that cannot be exported. Russia has blocked access to the Black Sea, Ukraine’s main export route, cargo trains face logistical hurdles, and trucking is stymied because most truck drivers are men aged 18 to 60 who are not allowed to leave the country and cannot drive agricultural exports across the border.

Ukraine has also banned some grain exports to ensure that it has enough food to feed its people.

On Tuesday, the Agriculture Ministry said that six large granaries had been destroyed by Russian shelling. Farmers say they face shortages of fuel and fertilizer, and that some of their workers have gone to the battlefield.

Some farmers have been pushed off their lands by the fighting, with shells and rockets destroying their machines, wounding their workers and killing their cattle.

“My farm has turned to ruins,” said Grigoriy Tkachenko, a farmer in the village of Lukashivka, near the northern Ukrainian city of Chernihiv. “There is almost nothing left.”

His farm was shelled on a recent evening at milking time, he said. A rocket struck the milking hall, and the workers ran to another building for shelter. When the attack ended, Mr. Tkachenko’s farm had been reduced to rubble and scores of cows and small lambs lay dead.

The farm — his cattle, warehouses and machinery — was the product of his life’s work. After working in collective farms when Ukraine was under Soviet rule, Mr. Tkachenko bought about 15 acres of land and seven cows in 2005. Over the years, he expanded his operation to 3,700 acres and 170 cows, also producing corn, wheat, sunflowers and potatoes.

“What we built over decades,” he said, “they destroyed it over just a few days.”

Farmland covers 70 percent of the country and agriculture was Ukraine’s top export, producing nearly 10 percent of its gross domestic product. Ukraine was one of the world’s main exporters of corn and wheat and the biggest exporter of sunflower oil.

The country now has 13 million tons of соrn and 3.8 million tons of wheat that it cannot export using its usual routes, primarily by sea, the deputy agriculture minister, Taras Vysotsky, said last week.

One farmer in the Kherson region of southern Ukraine said that he had 1,500 tons of grain and 1,000 tons of corn sitting in storage on his farm.

About 400 miles northwest, near Chernihiv, Ivan Yakub fled his farm after the area was occupied by Russia, leaving 100 tons of corn and wheat in his warehouse.

Farming has become impossible in several areas where there is heavy fighting or that are under Russian occupation.

Farmers also worry whether they will be able to sow crops this spring, putting next season’s crops at risk. On Thursday, Ukraine’s prime minister, Denis Shmygal, said that the government expected a 20 percent decrease in crops to be sown this spring.

Russian forces have mined some farmland, blown up machines and destroyed fuel reserves, an effort, Ukrainian authorities say, to disrupt planting.

“I don’t know if I will sow,” said Oleksandr Kyrychyshyn, a farmer in the village of Blahodativka, in the Kherson region. “They told us that every car that drives out into the field will be shot.”

Mr. Yakub, who fled his farm near Chernihiv, still wakes up at 6 a.m. out of habit. He makes tea, but cannot reach his tractor and fertilize his land to prepare for sowing sunflower seeds. His fields, under Russian occupation, remain fallow.

“I paid for the seeds but I can’t put them in the ground,” he said. “I’m just a farmer, I want to grow what people need.”

In less affected areas farmers have started to sow, but many lack fuel, fertilizer and seeds because ports have been blocked and imports from Russia and Belarus halted. A government survey last month found that farmers had 20 percent of the fuel needed for the spring sowing.

Anatoly Guyvaronsky, who represents the Dnipro region in Ukraine’s association of farmers and private landowners, said that his grain truck driver and grain elevator operator had gone to fight in the war.

The Ukrainian government has temporarily exempted agriculture workers from military duties, but some have chosen to fight. Women and children are now helping in the fields, Mr. Guyvaronsky said.

Around Ukraine, farmers have shown great displays of resilience and a determination to do everything in their power to sow and feed their people and the army.

Mr. Tkachenko, whose farm was destroyed in a Russian attack last month, had stayed on his land as long as possible, feeding Ukrainian soldiers and the local population with meat, milk and potatoes.

He, his wife, daughter and six grandchildren slept for a few hours a night in the cellar where they put up potatoes and preserves.

“This is our land, this is our farm, this is our village,” Mr. Tkachenko said. “Until the last moment we wanted to be with our people.”

They fled after their farm was attacked but returned last week, as soon as he heard that the Russian army had withdrawn by a few miles.

“Our land is our land,” he said in a phone call as he drove home. “Everyone will rush back to get back to work as soon as they can.”

Mr. Gumanenko, whose farm near Dnipro had been destroyed, spent the days after the attack going through the rubble to see what he could save to start sowing as soon as possible. “If you don’t sow it in time, you lose the harvest,” he said. He said he probably would not be able to find soy seeds, but his friends would give him other kinds.

“They can shoot at us but we’re going to keep working,” he said, adding, “I don’t know any other life. I was born a farmer and I’ll die a farmer.”

Valerie Hopkins contributed reporting.

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Cora Engelbrecht

Russian shelling has destroyed the Dnipro airport in central Ukraine, said Valentin Reznichenko, the regional governor. “There is nothing left of it,” he said in a Telegram post, adding that casualties have not been confirmed. Analysts have described the city as a strategic target for Moscow.

Elisabetta Povoledo

Pope Francis on Sunday called for a truce in Ukraine during Easter, leading to “real negotiation” to achieve peace. “Let the weapons be put down! Let the Easter truce begin,” Francis said at the end of a Palm Sunday celebration in St. Peter’s Square.

Thomas Gibbons-Neff and Natalia Yermak

Kramatorsk reels after the train station attack: ‘The town is dead now.’

KRAMATORSK, Ukraine — Two days after more than 50 people were killed on its platforms by a missile strike, the only sounds at the Kramatorsk railway station on Sunday morning were a distant air-raid siren and the rhythmic sweeping of broken glass.

“The town is dead now,” said Tetiana, 50, a shopkeeper who was working next to the station when it was attacked as thousands of people tried to board trains to evacuate the eastern city, fearing it would soon be besieged by Russian forces.

Friday’s strike was a gruesome turn for the city after nearly eight years of being near the front line of the country’s struggle against Russia-backed separatists in the region known as Donbas.

The station’s main hall was still filled with blood and luggage on Sunday morning, with the burned-out hulks of two sedans lying in the parking area outside.

Tetiana, who declined to provide her last name, recalled ducking inside the market next to the station to take cover when the missile struck. A family that took shelter with her was almost crushed by a piece of a falling roof that was sheared off in the blast.

“There were screams everywhere,” she said. “Nobody could understand anything, cars were burning and people were running.”

She estimated that about 2,000 people were at the station when it was hit. With Moscow’s decision to shift the focus of its war to eastern Ukraine, the people who remain in Kramatorsk fear that they will soon be shelled into oblivion, like the residents of Kharkiv and Mariupol, two other cities that have been surrounded by Russian forces.

“We are being encircled. We understand that,” said Tetiana, who has lived in Kramatorsk for 10 years. She said she would not leave the city because she must look after her 82-year-old mother, who is ailing. But she knows more than ever the danger that brings.

“We think we will be swept off the face of the earth,” she said.

Cora Engelbrecht

Russian forces continued to shell civilian infrastructure in the eastern regions of Luhansk and Dnipro, injuring one person, local officials reported early Sunday. A pair of residential buildings and a school were hit in Sievierodonetsk, a city in the the region of Luhansk. “Fortunately no casualties,” the region’s governor, Serhiy Haidai, wrote in a post on Telegram. But one person was wounded in Dnipro after Russian forces hit an industrial facility, the region’s governor Valentyn Reznichenko, reported in a post.

Cora Engelbrecht

Satellite images show hundreds of military vehicles on Friday moving through the eastern town of Velykyi Burluk toward the city of Izium in eastern Ukraine, according to Maxar Technologies. Russian forces seized Izium last week and have been using it as a staging ground for an apparent drive toward Sloviansk, a city critical to gaining full control of eastern Ukraine.

Jane Arraf

Russian forces on Saturday prevented buses from evacuating civilians in three cities in the east, breaching an agreement brokered by the Red Cross. More than 4,000 people were evacuated Saturday through other corridors, according to the Ukrainian official in charge of corridors.

Austin Ramzy

Russia is seeking to bolster its military with personnel who were discharged up to 10 years ago and recruits from Transnistria, the Russian-backed separatist region of Moldova, Britain’s defense ministry said. Russia has suffered significant casualties, leading to a shortage of combat-ready forces, Pentagon officials said last week.

Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine - 10 April 2022 Find out more about the UK government's response: https://t.co/8yjYrVmzHe🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/Xd1tmsCDme

Alan Yuhas

Zelensky calls for an embargo on Russian oil, saying it pays for the Kremlin’s ‘sense of impunity.’

President Volodymyr Zelensky of Ukraine called again on Saturday night for sanctions targeting Russian oil and gas, saying the wealth provided by that business was paying for the Kremlin's war efforts and sustaining its “sense of impunity.”

Speaking in his nightly address, Mr. Zelensky pushed for “more painful restrictions” on Russia’s cash flows, saying an oil embargo “should be the first step.”

Although the European Union, the United States and other nations have imposed severe sanctions on the Russian government, banks and wealthy people, European nations reliant on Russian energy have resisted cutting themselves off from those imports.

Mr. Zelensky’s remarks capped a day of diplomacy that included a visit from Britain’s prime minister. The Ukrainian president renewed the argument over Russia’s gas industry on Saturday night.

“Russia can still afford to live in illusions and bring new military forces and new equipment to our land,” Mr. Zelensky said. He added: “Oil is one of the two sources of Russian self-confidence, their sense of impunity.”

European leaders approved a ban this week on Russian coal, the imported energy source that would be the easiest to replace. Europe’s largest economy, Germany, is among the states in the bloc most reliant on Russian energy overall, with gas heating one out of two German homes and powering much of Germany’s export industry.

Germany’s chancellor, Olaf Scholz, met this week with Britain’s prime minister, Boris Johnson, who urged his counterpart to shift away from Russian oil. “We are doing all we can, and we are doing a lot,” Mr. Scholz said on Friday, warning that it would require massive investments to install the infrastructure to import gas from other countries.

Mr. Johnson met with Mr. Zelensky in Ukraine’s capital, Kyiv. Mr. Zelensky said that they had discussed new sanctions against Russia, though he did not describe them.

He framed support for Ukraine as a defense of Europe at large.

“Russian aggression was not intended to be limited to Ukraine alone, to the destruction of our freedom and our lives alone,” Mr. Zelensky said. “The whole European project is a target for Russia.”

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Valerie Hopkins

Reporting from Lviv, Ukraine

In Mariupol’s Drama Theater, a cry for ‘Mama!’ offered brief relief in the chaos of a bombing.

The explosion — deafening, blinding — collapsed the walls around them, and “the moments afterwards felt like an eternity, waiting to hear my child’s scream so I would know she was alive,” Viktoria Dubovitskaya said. “Maybe she will be without legs or arms, but just let her be alive.”

Ms. Dubovitskaya, interviewed last month at a shelter in Lviv, in western Ukraine, said she and her two young children were among the many civilians sheltering in Mariupol’s Drama Theater on March 16 when it was devastated by a Russian airstrike. A wall fell onto her 2-year-old daughter, Nastya, and in those horrific first moments, Ms. Dubovitskaya recalled, she did not know if the girl had survived.

Finally, she heard it: “Mama!” Nastya screamed. A mattress that had been propped up against the wall fell against her daughter, cushioning the blows. Under the shattered masonry, Nastya was alive, but the place where they had taken refuge for 11 days, along with hundreds of others, was destroyed.

The theater bombing in Mariupol, a port city in southern Ukraine, may have killed hundreds of people in a single strike and is one of the most prominent examples of the atrocities that Russia has inflicted in its invasion of Ukraine.

Like so much of what has happened in besieged and bombarded Mariupol, information about the attack on the theater has emerged in an unsteady trickle. It is not clear how many civilians were there or how many died. Mariupol’s administration says it believes about 300 people died in the theater strike. Officials said they knew of 130 survivors.

Multiple attempts to open safe corridors and evacuate Mariupol residents have been stymied. The mayor said on Thursday that he believed at least 5,000 people had been killed in attacks on the city.

Ms. Dubovitskaya, 24, said she lost her phone, with photographs from the theater, in the chaos of the bombing, and her story could not be independently verified. But the Instagram account of her husband, Dmitri Dubovitsky, features photographs of the family with geolocation tags showing they were from Mariupol. A friend of Mr. Dubovitsky’s, Maksim Glusets, said his wife had also been inside the theater and saw Ms. Dubovitskaya and her children, whom they also knew socially from Mariupol.

Ms. Dubovitskaya said she and her children were on the second floor of the theater, away from the bomb’s detonation. (Her husband was in Poland, where he had been working since before the war.)

The bomb hit near the stage, she said, and people who had been sheltering there, or in the basement under it, had little chance of surviving. With combat raging nearby, and follow-up strikes feared, emergency services could not immediately reach the scene.

“When we walked downstairs, we just saw dead bodies,” Ms. Dubovitskaya said. “So many bodies. The whole place was covered in blood. We knew that another strike could happen, or that Russian soldiers might come for a zachistka,” or “cleansing,” of the city.

“We just ran,” she said. Outside, they heard shelling and the burst of automatic weapons. They saw houses ablaze.

Her 6-year-old son, Artyom, saw a corpse as he stopped to take a breath.

“There is a man lying there,” he pointed out.

His mother responded with a lie: “He is just taking a nap.”

Jane Arraf

Reporting from Lviv, Ukraine

An 85-year-old mother recalls a desperate struggle to save her daughter in eastern Ukraine.

Lidiia, 85, shuffled through the Lviv train station in western Ukraine as a wave of faster-moving travelers rushed past. Bent over almost double from a spinal disorder, her eyes were on the floor as she tried to keep up with her son, a few steps ahead.

But her mind, she said, was on the village she had fled and the daughter she could not save when a Russian bombardment destroyed her house.

Before the war came, Lidiia had lived peacefully in the farming village of Dovhenke, near Izium, with her 61-year-old daughter, Iryna, who was paralyzed, and her two grandsons. Three weeks ago, the Russians starting bombing the village: the school, shops and people’s homes.

Lidiia and her son spoke on the condition their last names not be used, for fear of Russian reprisals.

At about 1:30 in the morning on March 26, Lidiia had gotten out of bed, freezing, to put more wood in the iron stove. Her daughter was asleep. They were alone. Her son, Volodia, 62, was sheltering at a friend’s house. One of her grandsons had been injured in a bombing the day before and was in a hospital. His brother was with him.

Then explosions sounded and the house started to shake. The roof came apart above Iryna.

“The ceiling fell and it all came down on her,” Lidiia said. “She was shouting, ‘Mom, save me’!”

There was no electricity. Lidiia tried to make her way in the dark toward her daughter’s bed, but she stumbled and fell.

“I got up and then I fell, I got up and fell, and then I crawled to her,” she said. “She was saying, ‘Quick, hurry up, I’m suffocating,’” Lidiia said, wiping her eyes with the edge of the mauve skirt she wore over flannel pajama bottoms.

The only light in the room came from the stars, visible through the hole in the roof, Lidiia said. She recalled painfully trying to move fallen wooden beams and chunks of clay from on top of her daughter. “She kept saying, ‘Quickly, quickly,’” Lidiia said. “I told her, ‘I can’t do it quickly. I don’t have the strength.’”

Lidiia did what she could, removing small pieces of debris covering her daughter until the sun rose. In the morning, a neighbor arrived, removed the biggest pieces of wood and rubble and wrapped Iryna in a blanket. She was still breathing but her hands and feet were blue. They took her to a relative’s house but with the shelling there was no way to get her treated.

“If she lives, she lives,” Lidiia said her doctor told her.

She died the next day.

Slow deaths like Iryna’s have received less attention than other horrors of the war — civilians who were found shot dead with their hands bound in places like Bucha or the bombing of a maternity hospital and a theater in Mariupol.

Lidiia blamed her daughter’s death on her hands, weakened by age and arthritis, and the curved spine that would not allow her to stand up straight.

“What can I say? My daughter perished,” she said, crying softly as she sat next to plastic bags holding her belongings. “If it weren’t for me she would have survived.”

At the train station, in the city of Lviv, the mother and son were on their way to stay with friends in Khmelnytski, in central Ukraine.

Volodia, with the expertise honed by years familiar with the conflict between Russian-backed separatists, recounted the types rockets he said rained down on their village: “They fired mortars and started to hit us with Grads, Smerch, Uragan.”

“My house was demolished, the barn was demolished. My car burned,” he said. “I had everything and now I have nothing.”

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Thomas Gibbons-Neff

At a crowded train station, people fleeing eastern Ukraine are ‘leaving to save our lives.’

DNIPRO, Ukraine — Svitlana Kyrychenko, 47, boarded a bus from Kramatorsk on Saturday morning with only a few days’ clothes, fleeing the eastern city where she had lived her whole life the day after a missile strike on its rail station left dozens dead and many more injured.

After an hourslong ride to the central Ukrainian city of Dnipro, she was waiting with her modest luggage at the city’s central train station and looking for a place to stay, along with her 18-year-old daughter, mother and aunt. The station, a transit hub for people heading west, was filled with exhausted families carrying what they could, many with pets in tow.

“I brought nothing with me,” Ms. Kyrychenko said. “I only brought my documents and clothes to change into for a few days.”

Ms. Kyrychenko said she had already decided to leave before the strike. She had heard warnings on the news in the days before that the next Russian offensive would envelop Kramatorsk.

“The Russian troops are coming, so we are leaving to save our lives,” she said. “We were not going to leave, because we thought the war wouldn’t affect our city.”

Kramatorsk has been a key military hub for Ukrainian troops since 2014, when Russia-backed separatists seized territory in the Donbas, a region roughly the size of New Hampshire. As signs have grown that Moscow is shifting its military focus east, officials have been urging residents of the city and region to get out quickly.

A former medical worker, Ms. Kyrychenko heard in detail from her colleagues about the strike that killed at least 52 civilians. “It was terrible,” she said through tears, recalling descriptions of a nightmarish scene and dozens of people with horrendous injuries.

Officials are warning of a long and grinding offensive in the east, but she was still hoping that she would back in Kramatorsk soon. “I think it’ll be over in a week,” she added. “I really hope so.”

Marina, a woman from Sloviansk, a city north of Kramatorsk believed to be a major target of Russian forces, had recently evacuated to Dnipro with her children. She was waiting for a bus that would take her to the western Ukrainian city of Lviv.

“It’s mentally difficult there,” she said of her hometown. “I haven’t slept in two days.”

Ben Hubbard

The new Russian commander named to lead operations in Ukraine oversaw a brutal campaign in Syria.

The Russian general who has been put in charge of the invasion of Ukraine earned distinction in Moscow for his handling of his country’s intervention in the Syrian civil war, where he helped to oversee a brutal, scorched-earth campaign that drew criticism from many countries and human rights groups.

The general, Aleksandr V. Dvornikov, was dispatched to Syria in 2015 to shore up the flagging forces of President Bashar al-Assad and directed Russian forces there for a year. He was named a Hero of the Russian Federation for his role and is currently the commander of Russia’s southern military district.

Under his command, Russian forces in Syria were widely accused of bombing civilian neighborhoods, targeting hospitals and resorting to other tactics to try to break the back of the rebel movement that sought to oust Mr. al-Assad.

“Bashar al-Assad is not the only one to be held accountable for killing civilians in Syria — the Russian general should too,” said Rami Abdulrahman, the head of the Syrian Observatory for Human Rights, a war monitor based in Britain. “As the commander of military operations, that means he’s behind killing Syrian civilians by giving the orders.”

The actions of Syrian government and Russian forces were widely decried by Western officials and human rights organizations, who said that some of their tactics amounted to war crimes.

Mr. Abdulrahman said that General Dvornikov played a key role in organizing Russian and Syrian forces to battle the Islamic State, which controlled a large part of eastern Syria during the war.

One commander in a Syrian Christian militia that received support and fought alongside Russian forces in Syria said that the general had been involved in battles near the city of Deir al-Zour in the east, the city of Daraa in the south and along the Syrian coast in the country’s northwest.

“He was a real commander, very serious, proud of the Russian army and its military history,” the commander said, speaking on condition of anonymity because he was not authorized to speak with journalists. “He doesn’t sleep much, but spends long hours exercising. He’s very organized, with a good memory.”

In a report on the “Lessons Learned” by the Russian military in the war in Syria, the Institute for the Study of War noted that General Dvornikov emphasized the importance of increasing the speed with which data is analyzed and translated into orders to subordinates in the field.

He also viewed the operation of the Hmeimim Airbase in Syria, which served as the headquarters for Russian military and allowed it to respond quickly to developments in the conflict, as a success, the report said.

Russia’s lack of communications between commanders and units on the ground and flawed intelligence on the stance of Ukrainian troops appear to have contributed to its decision to withdraw from cities in Ukraine’s north and gather its forces for a renewed offensive in the east and south.

Alissa J. Rubin contributed reporting.

Le Figaro

La difficile quête des instruments de musique spoliés

HISTOIRE - Moins connus que les tableaux de maître, nombre de violons, de harpes ou encore de pianos dépossédés par les nazis continuent d'être étudiés et recherchés par des historiens et archivistes spécialisés.

Depuis des années, Carla Shapreau recherche un Stradivarius volé sous les nazis à la famille Mendelssohn-Bohnke. Cette chargée de cours à l'université de Berkeley, aux États-Unis, fait partie de la trentaine d'intervenants français et internationaux participant au colloque consacré à la spoliation des instruments de musique en Europe, entre 1933 et 1945, qui vient de s'achever, samedi, à la Philharmonie de Paris. Bien moins connu que celui des œuvres d'art, ce registre de biens culturels spoliés a suscité un nombre important de travaux ces dernières années.

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«Près de 80 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, la recherche dans ce domaine a tardé à se développer et un grand nombre d'instruments de musique spoliés restent introuvables», a indiqué à l'AFP Carla Shapreau, qui documente ces spoliations et traque les instruments et partitions volés. Comme certains tableaux encore perdus, nombre de pièces historiques manquent à l'appel depuis près de 80 ans. Où se trouve le violon classé Stradivarius, confisqué à Vienne à Oscar Bondy, entrepreneur et collectionneur autrichien persécuté par les nazis? Les deux violons ayant appartenu à Johann Strauss fils et confisqués à sa belle-fille d'origine juive? Et est-ce que le Stradivarius offert par Goebbels à la prodige japonaise Nejiko Suwa en 1943 a-t-il appartenu à une famille juive ?

Historiens, musicologues, archivistes mais aussi marchands et luthiers s'intéressent de plus en plus à ce dossier complexe, dont l'étude se corse en raison de la disparition de témoins directs et l'absence de numéros de série sur de nombreux instruments. Ainsi, le violon ayant appartenu aux Mendelssohn-Bohnke que recherche Carla Shapreau a été localisé pour la dernière fois, selon les archives de la famille, en 1940. Il se trouvait alors au 51, Jaegerstrasse, un bâtiment berlinois qui leur appartenait et qui avait été saisi par le ministère des Finances du Reich. Qu'est-il devenu, depuis ? Mystère.

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Des instruments très convoités

D'autres fois, au contraire, retrouver à qui rendre un objet peut s'avérer presque aussi épineux. C'est le cas de Monika Löscher, membre de la Commission autrichienne pour la recherche de provenance au Kunsthistorisches Museum de Vienne, qui travaille sur le cas du piano-forte de la chanteuse Frida Gerngross, assassinée dans le ghetto d'Izbica, en Pologne. Ses héritiers sont toujours recherchés pour une éventuelle restitution.

Du côté des autorités nazies, plusieurs organismes se sont chargés pendant douze ans de la spoliation des biens musicaux. En 1996, l'ouvrage du musicologue Willem de Vries, Sonderstab Musik (traduit en 2019 en français, sous le titre Commando Musik. Comment les nazis ont pillé l'Europe musicale), détaillait l'activité d'une cellule formée de musicologues allemands, qui a localisé et fait confisquer aux juifs, pour le compte du ministère de la Propagande, plusieurs dizaines de milliers d'instruments et de partitions. Parmi eux, la riche collection de la célèbre claveciniste Wanda Landowska qui a vécu à Saint-Leu-la-Forêt (Val-d’Oise). «Dans la France de l'après-guerre, le Répertoire des biens spoliés durant la Guerre 1939-1945 liste, sans être exhaustif, près de 1500 instruments perdus», indique Carla Shapreau. Les retrouver est comme chercher une épingle dans une botte de foin.

Pour certains enfants, le violon de la grand-mère était tout ce qu'ils avaient.

Première complication: «si les pianos ont un numéro de série qui identifie la pièce; il faut que la personne ait des papiers qui attestent ce numéro», a précisé à l'AFP Christine Laloue, conservatrice au Musée de la musique de la Philharmonie de Paris. Des documents souvent perdus, rendant difficile de retracer la chaîne de propriété. «Pour la lutherie , c'est encore plus difficile, car les violons ou violoncelles portent rarement des numéros, explique-t-elle. L'instrument de musique a en plus pu subir des réparations importantes au fil des années».

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Le Musée conserve un étui de cistre et une harpe Erard classés comme MNR (Musées Nationaux Récupération), c'est-à-dire des objets potentiellement spoliés ou indiqués comme spoliés. Selon Christine Laloue, une des clés pour avancer est «de travailler en réseau» pour recouper les archives: celle des luthiers, les archives administratives sur les questions juives, les archives nationales et celles de Paris.

Enfin, encore plus que pour les tableaux, les instruments gardent une valeur sentimentale puissante. En Angleterre, Benjamin Hebbert, expert et marchand de violons qui participe également au colloque, a affirmé à l'AFP avoir rencontré des propriétaires de violons arrivés grâce au «Kindertransport», ces opérations de sauvetage qui ont permis de transférer d'Allemagne nazie vers le Royaume-Uni des milliers d'enfants juifs réfugiés. «Pour certains enfants, le violon de leur grand-mère était tout ce qu'ils avaient, a-t-il confié. Pour une famille qui a ramené un violon, cet instrument est probablement la seule chose qui les connectait à leur vie avant les nazis». Des retrouvailles qui se font de plus en plus rares, à mesure que disparaît la mémoire vivante de ces instruments.

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LE MEILLEUR DU PRIX GONCOURT - Chronique d'une fantastique utopie, ce roman nous parle du rêve d'une seconde France, amazonienne et tropicale, à six mille kilomètres de sa matrice.

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PATRIMOINE - Les camions ont été interceptés ce week-end alors qu'ils rapatriaient en Russie des collections prêtées par plusieurs musées, dont l'Ermitage. Leur valeur a été assurée à plus de 42 millions d'euros.

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Après plusieurs semaines d'incertitude, le ministère de la Culture a annoncé samedi que deux tableaux ne rentreront pas en Russie comme prévu.

New York Times - World

In a Village Divided, Palestinians See Their Hold on Territory Eroding

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Carved up over decades, the village of Walaja sits partly in the occupied West Bank and partly in Jerusalem. Palestinians say this type of fragmentation undermines prospects for a state.

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By Raja Abdulrahim

WALAJA, West Bank — On a gray metal gate that Israel built in the Palestinian village of Walaja hangs a biting sign: “Living behind this damned door and this spiteful wall is your brother and your son Omar Essa Hajajlah.”

The wall in question is part of the 440-mile-long barrier that Israel erected as a security measure years ago, largely separating its territory from the occupied West Bank. When it was built, it cut across Mr. Hajajlah’s long driveway, isolating him from his neighbors. The gate allows him and his family to cross from their home on one side of the wall into the rest of their village, though few are permitted to freely cross in the other direction.

Many of the major events that have shaped this corner of the Middle East have left their mark on Walaja — once a swath of terraced farmland with an ancient olive tree. Today, it serves as a pointed example of how decades of war, diplomatic agreements, Israeli settlement building, laws and regulations have carved up the West Bank and whittled away at territory under Palestinian control.

The 3,000 Palestinian residents of Walaja now live partly in the occupied West Bank and partly in Jerusalem, divided into several different zones governed by different laws and regulations. Palestinian leaders and rights groups say that this type of fragmentation undermines the possibility of ever building a Palestinian state on a contiguous piece of land.

“They want a land without its people so they can take the land without war and without loss of blood,” Mr. Hajajlah, 57, said of Israel, sitting on a broken chair on his terrace overlooking a valley with sheep grazing behind him. “And they are succeeding in this.”

The shrinking and division of Walaja began during the 1948 war when the 1,600 village residents fled their lands. This was part of what Palestinians call the nakba, or catastrophe, when hundreds of thousands fled or were driven out of their homes when Israel was created.

They resettled on a neighboring mountaintop that was part of Walaja’s agricultural lands and re-established their village on territory held by neighboring Jordan.

In the 1967 war, Israel defeated several Arab states that were mobilizing against it and seized control of the Gaza Strip and the Sinai Peninsula from Egypt; the West Bank and East Jerusalem from Jordan; and the Golan Heights from Syria.

Walaja was part of the captured West Bank.

Israel subsequently drew new municipal boundaries for Jerusalem, annexing some 17,000 acres of the West Bank into the city — land still considered occupied territory by most of the world. Jerusalem’s new municipal boundary cut through Walaja, putting part of the village in the West Bank, governed then by Israeli military law, and part in Jerusalem, where municipal laws and regulations applied.

In the post-1967 era, some of Walaja’s lands were taken to build Israeli settlements, according to the United Nations. Most of the world considers those settlements a violation of international law, though Israel insists that there has been a Jewish presence in the West Bank for thousands of years.

Then, in the 1990s, Israel and the Palestinians signed the Oslo Accords, the first peace agreement ever between them, hailed at the time as a historic breakthrough.

Under the accords, the West Bank side of Walaja was further divided into two zones — one came under Palestinian administration and the other remained under Israeli control. Those designations have since determined what construction is permitted and who permits it, among other rules.

The agreements that created these divisions were meant to be temporary, but took on a more permanent air when the Oslo negotiations collapsed after failing to reach a lasting settlement.

In 2002, after a surge of Palestinian attacks, Israel began building the separation barrier — a system of fences and concrete walls running along or, in some places, inside the West Bank. When construction of the wall reached Walaja in 2012, it added a new division: isolating Mr. Hajajlah’s family from the rest of the village.

“Walaja is representative of the fragmentation of Palestinian lands,” said Alon Cohen-Lifshitz, an architect and urban planner with Bimkom, an independent Israeli organization that campaigns for Palestinian land rights, which are tightly restricted by Israel.

“The occupation and the land grab is very sophisticated and they are using all kinds of techniques,” he added. “And planning is a very powerful tool.”

Israeli officials have denied that they are trying to push Palestinians off the land and claim that, to the contrary in Jerusalem, the government has made it easier for them to get building permits.

“The security fence was built to serve security needs and prevent terrorism,” the Defense Ministry said in a statement, something that Israel has hailed as a success in cutting down the number of attacks. “There is great importance for this fence even today,” it added.

“The wall in Walaja does not divide the village, except for a single house that is located right where the fence was built,” the ministry said.

Two signs translated into English mark the entrance to Walaja: One in green reads, “Al Walajah Welcomes You.” The other, in red, says, “This Road Leads To Palestinian Village The Entrance For Israeli Citizens Is Dangerous.”

The sectors of the village are easily distinguishable by the housing in each area, a reflection of the different laws that govern them.

In the section of the West Bank side under full Israeli control, two- and three-story structures dominate the landscape. But in the West Bank zone administered by the Palestinian Authority rises a cluster of midlevel apartment buildings — allowing for more Palestinians to move in.

And in the parts of Walaja that are within the bounds of Jerusalem, piles of rubble line the winding mountain roads, testament to Israeli laws on bulldozing homes that lack building permits — a policy that overwhelmingly affects Palestinians.

At least 32 homes have been demolished in Walaja since 2016, according to Ir Amim, a Jerusalem advocacy group.

Ibrahim Araj and 37 other homeowners in Walaja have taken their fight against home demolitions to Israel’s Supreme Court, a move that has forestalled the destruction. A decision at the end of last month extended the injunction against demolitions for these 38 homes for another seven months and gave the residents a chance to advance a zoning plan that would allow them to apply for building permits.

The case only protects those 38 homes, though.

“Walaja itself is like a microcosm of all the violations that Israel commits,” said Mr. Araj, a 37-year-old lawyer, whose home has been under a demolition order since 2016. From the front porch of his unfinished home, he can hear the sound of construction from a nearby Israeli settlement on land that used to be part of Walaja.

The tiny fraction of the village administered by the Palestinian Authority is experiencing a mini construction boom.

Readily apparent even from a distance, a cluster of seven- and eight-story apartment buildings stick out from the hilly terrain of modest family homes and the occasional villa.

From his desk at his real estate office, Sami Abu al-Teen, 52, can see the seven-story apartment building he recently finished building, named after one of his daughters.

“The authority doesn’t have any control here. They have no police or anything,” said Mr. al-Teen. “But we can still go to them and get building permits.”

Mr. Hajajlah said he felt like his family’s home, built over three generations, was an island unto itself. Two cameras watch as he, his wife and three sons come and go through a gate in the separation barrier.

Israel’s Defense Ministry said it worked to find a solution for the family and built a direct passage to their home, allowing them to cross without restrictions. When inviting guests, however, the family is required to notify the authorities, the ministry said.

Before the wall was erected, Mr. Hajajlah said his home hosted large gatherings, especially around holidays. But his family and friends no longer want to come, concerned about Israeli soldiers from a nearby checkpoint who patrol by his home regularly.

As he escorts some rare guests out through the metal gate, he passes painted flowers and pro-Palestinian graffiti on the separation barrier that reads: “Existence is resistance.”

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L'Humanité

Destruction de l’école : Macron prêt à tirer la deuxième rafale

Actu

Le volet éducatif du programme d’Emmanuel Macron n’est pas le moins important. Une proposition qui ne vise rien moins qu’à réaliser la « révolution » libérale de l’école, promise en 2017 et esquissée dernièrement à Marseille. Une régression générale qui concerne aussi bien les élèves que les personnels.

Olivier Chartrain

Après la conférence de presse du 17 mars, c’est une forme de sidération qui s’exprimait dans les milieux enseignants. À l’image de Guislaine David, la combative porte-parole du Snuipp-FSU (premier syndicat du primaire), qui avouait sans ambages le lendemain une « sensation de gueule de bois »… Pourtant le programme révélé par le candidat-président ne comporte aucune idée nouvelle. Au contraire : il semble avoir raclé les fonds de tiroir pour en sortir les propositions les plus réactionnaires émises pour l’école ces 30 dernières années. Mais c’est finalement assez logique : le reste, son homme de main Jean-Michel Blanquer l’a déjà réalisé ou enclenché. Il s’agit donc, dans l’éventualité d’un deuxième quinquennat, de parachever une « œuvre » dont l’aboutissement ne serait, ni plus ni moins, que l’effacement du service public d’éducation au profit d’un marché scolaire.

 

1. Bienvenue dans le marché scolaire

Une large liberté de décision, pédagogique et managériale, pour les directeurs des écoles et établissements ; des recrutements sur profil ; au nom de la « transparence », la publication des résultats des évaluations permettant de comparer écoles et établissements entre eux… Même si certaines de ces mesures ont déjà été lancées par Jean-Michel Blanquer, « là on passe un cap » estime Guislaine David. C’est « une attaque en règle contre le service public d’éducation » abonde Sophie Vénétitay, du Snes-FSU, « une école où les parents iraient faire leur marché », dénonce Isabelle Vuillet, co-secrétaire générale de la CGT Éduc’Action. Pourtant, « la compétition entre les écoles, ce n’est pas ce que nous attendons », réplique Nageate Belahcen, co-présidente de la FCPE (première fédération de parents d’élèves), qui craint une hausse des inégalités alors qu’il faudrait « offrir à tous les mêmes conditions d’apprentissage ». Or « il n’y a rien pour réduire les inégalités dans ce programme », constate Guislaine David. Pour elle, « c’est plus facile d’avoir de bons résultats dans une école où il y a peu d’élèves en difficulté que dans une autre. Cette mesure va renforcer la ségrégation, on va vers un système à l’anglo-saxonne ». C’est en effet le modèle des « charter schools » (« écoles sous contrat ») qui est ici poussé, alors que les effets pervers en sont connus : face à la pression du résultat, les enseignants travaillent avant tout… la réussite aux tests. Un « bachotage » généralisé qui devient la mesure de toute chose et favorise le privé – qui, lui, choisit ses élèves. Seules les familles aisées, qui connaissent les règles du jeu et ont les moyens d’aider leurs enfants, pourront tirer profit d’un tel système. Au détriment de toutes les autres.

 

2. Personnels : marche ou crève

Pour les enseignants, les choses sont claires : « On va augmenter leur rémunération, mais avec de nouvelles missions », a exposé le président-candidat, agrémentant son exposé du dénigrement de ceux qui « ne font pas plus d’efforts » ou qui auraient « disparu » pendant le confinement… Parmi ces « nouvelles missions » : le remplacement obligatoire des absents (qui, faute de préparation, ne pourrait se traduire que par de la garderie) ou le suivi individualisé des élèves. « Travailler plus pour gagner plus, on a déjà entendu ça » ironise Sophie Vénétitay, qui rappelle que selon les propres chiffres du ministère de l’Éducation, « le temps de travail des enseignants est déjà de 42,5 heures par semaine ». « Le vrai problème c’est l’attractivité du métier, complète Guislaine David. Or ce n’est pas comme ça qu’on va attirer les jeunes, alors que les démissions explosent et que la baisse des candidats aux concours est telle que le ministère ne veut même plus donner les chiffres ». L’idée est à double détente : précariser le métier, et faire croire aux parents qu’on va résoudre le problème des remplacements. « D’après notre recensement, les élèves ont perdu 55 000 heures de cours depuis la rentrée » relève Nageate Belahcen. Mais pour la FCPE, ce que propose Macron n’est qu’un « pansement. Ce qu’il faut c’est une norme nationale qui fixe un nombre minimum de remplaçants sur un territoire ». Surtout, « on va créer des différences de statut entre enseignants, explique Guislaine David, on va généraliser petit à petit les contractuels au détriment des postes statutaires… Ce sera une école à deux vitesses ». Au milieu de tout cela, l’école inclusive n’est pas oubliée. Emmanuel Macron fait miroiter aux AESH (Accompagnants d’élèves en situation de handicap) des contrats de 35 heures par semaine, mais conditionnés à l’acceptation de tâches supplémentaires, notamment dans le périscolaire. « Les AESH ne veulent pas de ça ! » tonne Isabelle Vuillet, en dénonçant un « chantage malsain. Elles aiment ce qu’elles font, elles veulent un temps plein sur l’accompagnement. » Non pas devenir les bouche-trous officiels du système.

 

3. Voie professionnelle, le retour du livret ouvrier

Le lycée professionnel a porté en grande partie la démocratisation du baccalauréat, réussissant à donner une qualification à des jeunes qui auparavant n’y accédaient pas ou peu. Pourtant, derrière un habillage qui parle « d’excellence » et fait miroiter une rémunération pour les lycéens en alternance, il s’agit de changer « totalement la logique de formation, en s’inspirant de ce que nous avons réussi sur l’apprentissage », a expliqué Emmanuel Macron. Ainsi l’année de terminale deviendrait une année d’alternance en entreprise. « Plus de temps en entreprise, donc moins de cours et moins de profs » note Axel Benoist, co-secrétaire général du Snuep-FSU. Pour les élèves, moins d’enseignements généraux, donc des possibilités réduites de poursuite d’études et d’évolution professionnelle. Les profs, eux, iront faire cours dans les lycées généraux et technologiques, comme l’envisageait dès l’an dernier un projet de décret – alors qu’ils enseignent deux matières et passent un concours différent. Dans sa « Lettre aux Français » du 15 mars, Emmanuel Macron annonçait aussi « la fin de l’hégémonie des diplômes » à travers un « outil de gestion des compétences » : pour Axel Benoist, c’est un « retour au livret ouvrier, comme à la fin du XIXe siècle. Les jeunes amasseraient des compétences sur le tas, au fil des stages et des contrats. Une approche utilitariste, où on n’apprend pas un métier mais un poste, tout en étant déjà productif. » Une approche, dénonce-t-il, qui cherche avant tout à fournir aux entreprises de la main-d’œuvre pour leurs besoins à court terme. Isabelle Vuillet rappelle de son côté les risques et les faux-semblants d’une telle stratégie : « Dans l’apprentissage, les discriminations à l’égard des femmes et des personnes racisées sont monnaie courante. Surtout, on nous vend une meilleure insertion dans l’emploi, mais ce n’est vrai que pour ceux qui vont jusqu’au bout », alors qu’échec et abandon touchent jusqu’à 50 % des apprentis dans certaines branches.

écoleÉducation nationaleEmmanuel Macronjean-michel blanquer
L'Humanité

L’école a plus souffert de son ministre que du Covid

Actu

Ces deux années de crise sanitaire dans l’éducation montrent que l’investissement des professionnels a pu permettre de limiter les dégâts, malgré une politique qui s’employait à creuser les inégalités.

Olivier Chartrain

Cela avait plutôt mal commencé pour Jean-Michel Blanquer, qui jurait encore, le 12 mars 2020 au matin, que les écoles ne fermeraient pas : le soir même, Emmanuel Macron annonçait le confinement pour tous dès le 17 mars. Par la suite, le ministre a fait de « l’école ouverte » un mantra politique, dont la répétition jusqu’à l’écœurement, pendant deux ans, devait montrer combien sa parfaite gestion de la crise sanitaire permettrait aux élèves français de s’en sortir pour le mieux.

La « continuité pédagogique » n’a jamais fonctionné

La réalité a fait litière de ces fariboles, celui qui se prenait pour le roi paraissant vite nu aux yeux des enseignants, mais aussi des familles et des élèves. Président de l’IR-FSU (Institut de recherches de la Fédération syndicale unitaire) et ancien inspecteur, Paul Devin explique : « Jean-Michel Blanquer a inventé une volonté de fermer les écoles qui n’existait pas, pour faire croire que les maintenir ouvertes – mais sans leur donner les moyens de fonctionner efficacement et en sécurité – relevait de la volonté d’un ministre exceptionnel ! »

Rentrée 2022 : coupes claires dans les collèges et lycées

Du confinement total aux cours hybrides, la « continuité pédagogique » n’a jamais fonctionné – sinon grâce à la bonne volonté et à l’investissement des personnels, entre matériel désuet, réseaux sous-calibrés, logiciels inefficaces, difficultés d’accès pour les familles populaires…

Un feu continu de dénigrement des enseignants

Dès le départ, de la droite à la Rue de Grenelle, un feu continu de dénigrement des enseignants a tenté de faire porter à ceux-ci la responsabilité des difficultés. Un discours qui n’a pas eu la portée escomptée : principale fédération de parents d’élèves, la FCPE reconnaît ainsi que la période a pu, au contraire, rapprocher familles et enseignants, les premières constatant les efforts des seconds pour maintenir le lien avec leurs enfants et réalisant que faire la classe, même à la maison, c’est un métier.

Témoignages : comment ces 2 ans de Covid ont infecté toute la société

Un constat nuancé par Laurent Frajerman, historien des politiques éducatives : « Beaucoup de parents ont compris que l’acte d’enseigner passe par l’oral, l’interaction. Mais la “continuité pédagogique” a aussi renforcé des attentes un peu consuméristes vis-à-vis de l’école qui peuvent, à l’avenir, constituer une source de problèmes. »

L’accroissement du décrochage

Reste l’essentiel : les difficultés des élèves eux-mêmes. Or, après deux années de crise, le constat n’a rien d’évident. Les études du ministère, se fondant par exemple sur les évaluations de septembre 2022, affirment que l’essentiel des retards scolaires dus à la crise a déjà été rattrapé. D’autres, comme celle menée au printemps 2021 pour le SNPDEN-Unsa (syndicat des personnels de direction), se montrent nettement plus alarmistes sur les retards pris dans les apprentissages, sur l’accroissement du décrochage…

Pour Stéphane Bonnéry, chercheur en sciences de l’éducation, « c’est lors des changements de cycle – entrée au collège, au lycée, à la fac – que les difficultés et les retards apparaissent. » Paul Devin nuance… et attaque : « On manque encore de recul et de données concernant les retards dans les apprentissages. L’impact de la crise tient plus à la politique du ministre, qui a fait avancer ses réformes à l’abri de la crise. »

« Retour de la conflictualité »

Réforme des baccalauréats, apprentissage de la lecture, place du numérique, management… le président de l’IR-FSU juge que « la période a couvert des transformations profondes de l’école qui seront à la base d’une accélération des inégalités. On le voit avec le gonflement d’une offre éducative commerciale, accessible aux seules familles qui en ont les moyens ». Laurent Frajerman redoute, lui, une école « à la brésilienne, avec des précaires ou des professionnels enseignant à l’occasion, avec des cours tout prêts sur des plateformes de type Uber ».

Tout en relevant un dernier enseignement de la période : « Avec la grande mobilisation du 13 janvier, on a vu le ministre obligé de composer à nouveau avec les syndicats. Ce retour de la conflictualité montre que les personnels ne se laisseront pas faire.  »

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France24 - World

As it happened: Ukraine’s Zelensky calls for more Western military aid as Boris Johnson visits Kyiv

Issued on: 09/04/2022 - 07:10Modified: 09/04/2022 - 22:57

FRANCE 24 Follow Selina SYKES

Ukrainian President Volodymyr Zelensky on Saturday called on the West to follow the UK in providing military aid to Ukraine and imposing sanctions on Russia during a visit by British Prime Minister Boris Johnson to Kyiv. Read our live blog to review the day's developments. All times are Paris time [GMT + 2].

10:52 pm: Five killed in east Ukraine shelling says Donetsk governor

Russian shelling killed five civilians and wounded five others in two east Ukrainian cities Saturday, the local governor said.

"Today, five people were killed after Russian shelling in the region of Donetsk," the Donetsk governor Pavlo Kyrylenko posted on Telegram.

Four of them died in the city of Vugledar, and one in the town of Novomikhaylovka, he added.

The fighting has become increasingly fierce in the region, where authorities have urged residents to evacuate before a feared Russian offensive.

10:37 pm: Russian forces continue to use IEDs to inflict casualties, says UK intelligence

Russian forces continue to use improvised explosive devices (IEDs) to inflict casualties, lower morale, and restrict Ukrainian freedom of movement, according to British military intelligence on Saturday.

"Russian forces also continue to attack infrastructure targets with a high risk of collateral harm to civilians," the Ministry of Defence said in a statement.

Russia's departure from northern Ukraine leaves evidence of the disproportionate targeting of non-combatants, the statement said.

Russia has denied targeting civilians in what it calls a "special operation" to demilitarise and "denazify" its southern neighbor.

10:00 pm: Ukraine says 4,532 people evacuated from cities on Saturday

A total of 4,532 people were evacuated from Ukrainian cities through humanitarian corridors on Saturday, fewer than the 6,665 who escaped on Friday, a senior official said.

Kyrylo Tymoshenko, deputy head of Ukraine's presidential administration, made the announcement in an online post.

09:07 pm: Ten humanitarian corridors for civilian evacuations in Ukraine's east

Ten humanitarian corridors for civilian evacuations are to open in Ukraine’s east on Saturday, according to Ukraine’s Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk. The corridors will allow residents to leave a number cities in the regions of Donetsk, Luhansk and Zaporizhzhia.

Those in Mariupol, Enerhodar, Tokmak, Berdyansk and Melitopol will be able to evacuate to the city of Zaporizhzhia, while those in Severodonetsk, Lysychansk, Popasna, Girske and Rubizhne can evacuate to the city of Bakhmut in the Donetsk region.

07:30 pm: Ukraine exchanges prisoners with Russia, 12 soldiers coming home says official

Ukraine carried out a prisoner exchange with Russia on Saturday, the third such swap since the start of the war, and 12 soldiers are coming home, Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said in an online post.

Vereshchuk also said that as part of the deal, 14 civilians were returning to Ukraine. She did not say how many Russians had been released.

07:24 pm: Zelensky calls on West to follow UK example on military aid

Ukrainian President Volodymyr Zelensky on Saturday called on the West to follow the UK in providing military aide to Ukraine and imposing sanctions on Russia during a visit by Prime Minister Boris Johnson to Kyiv. 

"Other Western democratic countries should follow the UK's example," Zelensky said after talks with Johnson. 

07:02 pm: UK's Johnson offers more armoured vehicles and missiles to Ukraine, says Russia sanctions will ratchet up

British Prime Minister Boris Johnson told Ukrainian President Volodymyr Zelensky at a meeting in Kyiv on Saturday that Britain would provide the country with 120 armoured vehicles and new anti-ship missile systems.

The aid was in addition to 100 million pounds' ($130 million) worth of high-grade military equipment announced on Friday, Downing Street said.

Today I met my friend President @ZelenskyyUa in Kyiv as a show of our unwavering support for the people of Ukraine.We're setting out a new package of financial & military aid which is a testament of our commitment to his country's struggle against Russia’s barbaric campaign. pic.twitter.com/KNY0Nm6NQ3

April 9, 2022

Britain would also guarantee an additional $500 million in World Bank lending to Ukraine, taking its total loan guarantee to $1 billion, and would liberalise tariffs on most imports from Ukraine and take other measures to free up trade.

He also said that countries supporting Ukraine following its invasion by Russia would continue to tighten the economic sanctions on Moscow.

"Together with our partners, we are going to ratchet up the economic pressure and we will continue to intensify, week by week, the sanctions on Russia," Johnson said in comments to the media, standing alongside Ukrainian President Volodymyr Zelensky.

05:01 pm: Kramatorsk rail station attack: Russia will 'always deny what it's doing' 

Ukraine is ready for a tough battle with Russian forces amassing in the east of the country, President Volodymyr Zelensky said on Saturday, a day after a missile attack in the east that officials said killed more than 50 civilians trying to evacuate at Kramatorsk rail station.

"Russia will always deny what it's doing," says FRANCE 24's international affairs editor Philip Turle. "The reason [Russians] are going after civilians is because they are not under the control of the military, and some of the soldiers there are just doing it for fun," he added. Watch the full video below: 

04:47 pm: Global pledging event raises 10.1 billion euros for Ukraine

A global pledging event for Ukrainian refugees called Stand Up for Ukraine has raised 10.1 billion euros ($11 billion), European Commission chief Ursula von der Leyen said in Warsaw on Saturday.

"The 'Stand Up For Ukraine' campaign has raised 9.1 billion euros for people fleeing bombs, inside and outside Ukraine, with an additional billion pledged by EBRD (the European Bank for Reconstruction and Development)," von der Leyen said.

Today we raised 9.1 billion euros for the people fleeing the invasion, inside Ukraine and abroad. And more will come!We will continue providing support. And once the bombs have stopped falling, we will help the people of Ukraine rebuild their country. #StandUpForUkraine pic.twitter.com/Phpyyl0QZW

April 9, 2022

04:09 pm: UK PM Boris Johnson meets with Zelensky in Kyiv

Ukrainian President Volodymyr Zelensky was meeting British Prime Minister Boris Johnson in Kyiv on Saturday, Ukrainian and British officials said.

Johnson's visit had begun with a one-on-one meeting with Zelensky, Andriy Sybiha, deputy head of the Ukraine president's office, said on Facebook.

Johnson met Zelensky "in a show of solidarity with the Ukrainian people", a Downing Street spokesperson said.

"They will discuss the UK's long-term support to Ukraine and the PM will set out a new package of financial and military aid."

Johnson's visit to the Ukrainian capital was not announced in advance, and comes as Russia is amassing troops in the east of the country.

"The UK will send more defensive weapons to Ukraine and will work with G7 partners to target every pillar of the Russian economy to ensure Putin fails," Johnson tweeted earlier on Saturday.

02:54 pm: Ukraine 'still ready' for talks with Russia, Zelensky says

Ukraine was "still ready" to continue negotiations with Moscow, which have stalled since the discovery of atrocities in Bucha and other areas near Kyiv, the Ukrainian President Volodymyr Zelensky said Saturday.

"We are ready to fight and to look in parallel to end this war through diplomacy," Zelensky said in a press conference with the Austrian Chancellor Karl Nehammer, who visited the capital and Bucha.

02:24 pm: EU discusses Ukraine war crime probes with ICC prosecutor

The EU is to discuss its support for war crimes probes in Ukraine in meetings over the next two days with the International Criminal Court's chief prosecutor, the European Commission said on Saturday.

Karim Khan, of The Hague-based court, is to meet EU foreign policy chief Josep Borrell on Sunday in Luxembourg, then take part in a meeting of EU foreign ministers in the city on Monday.

The meetings underline the European Union's strong support – also voiced in a G7 statement on Thursday – for investigations into atrocities in Ukraine, spurred on notably by killings in the town of Bucha, near Kyiv.

Ukraine's government and some neighbouring EU countries have said Russia –whose troops occupied Bucha before the discovery of the corpses – was responsible and guilty of war crimes. Moscow denies that.

EU foreign policy chief Josep Borrell was in Kyiv for talks with Zelensky

Touched by the resilience, determination and hospitality of @ZelenskyyUA & @Denys_Shmyhal.I return with a clear to do list:1. This war will be won on the battlefield. Additional €500 million from the #EPF are underway. Weapon deliveries will be tailored to Ukrainian needs. pic.twitter.com/Jgr61t9FfW

April 9, 2022

02:02 pm: More than 4.4 million Ukrainians flee war, UN says

The UNHCR said there were 4,441,663 Ukrainian refugees on Saturday – that was 59,347 more than the previous day.

Europe has not seen such a flood of refugees since World War II.

Ninety percent of those who have fled Ukraine are women and children, as the Ukrainian authorities do not allow men of military age to leave.

According to the UN's International Organization for Migration (IOM), around 210,000 non-Ukrainians have also fled the country, sometimes encountering difficulties returning to their home countries.

The United Nations estimates that 7.1 million people have been displaced within the country, according to figures published by the IOM on April 5.

More than 11 million people, or more than a quarter of the population, have been forced to flee their homes, cross the border into neighbouring countries or seek refuge elsewhere in Ukraine.

Before the conflict, Ukraine was home to more than 37 million people in territory controlled by Kyiv – which does not include Crimea, annexed by Russia in 2014, or areas in the east under the control of pro-Russian separatists.

01:00 pm: Civilian killings in Ukrainian town of Bucha amount to war crimes, Germany's Scholz says

The perpetrators of civilian killings in the Ukrainian town of Bucha were guilty of war crimes and must be held accountable, German Chancellor Olaf Scholz said on Saturday.

"This is something we cannot forget," Scholz said, referring to the deaths of civilians in the town to the northwest of Kyiv.

"We cannot overlook that this is a crime. These are war crimes we will not accept... those who did this must be held accountable."

12:10 pm: Italy intends to reopen embassy in Kyiv after Easter

Italy intends to reopen its embassy in Kyiv immediately after Easter, Foreign Minister Luigi Di Maio said on Saturday.

"We were the last to leave Kyiv and we will be among the first to go back," Di Maio said after a meeting at the ministry to discuss the war in Ukraine.

"At the same time we must intensify diplomatic pressure to bring (Russian President Vladimir) Putin to the talks table and reach a ceasefire."

11:50 am: Von der Leyen says ‘instinct’ tells her Russia has committed war crimes in Ukraine, but lawyers must investigate

European Commission President Ursula von der Leyen said on Saturday that Russian forces appeared to have committed war crimes by targeting civilians in Ukraine, but she said lawyers must investigate the alleged incidents.

Leaving Ukraine after a visit, she said she had seen with her own eyes on Friday the destruction in the town of Bucha near Kyiv. A forensics team began exhuming a mass grave on Friday containing the bodies of civilians who local officials say were killed while Russians occupied the town.

"My instinct says: If this is not a war crime, what is a war crime, but I am a medical doctor by training and lawyers have to investigate carefully," von der Leyen told reporters on board a train leaving Ukraine on Saturday.

11:36 am: Russian officials accuse YouTube of blocking Duma’s channel

Russian officials on Saturday accused US video hosting service YouTube of blocking the channel of the Duma, Russia’s lower house of parliament, and warned of reprisals.

Duma Chairman Vyacheslav Volodin said Washington was breaching "the rights of Russians" while foreign ministry spokeswoman Maria Zakharova said "YouTube has sealed its fate".

10:25 am: Russian forces destroy ammunition depot, fighter jet in central Ukraine, Russia’s defence ministry says

Russian forces have destroyed an ammunition depot at the Myrhorod Air Base in central Ukraine, Interfax news agency reported on Saturday, quoting the Russian Defence Ministry.

A Ukrainian air force MiG-29 fighter and a Mi-8 helicopter were also destroyed in the attack on the base in the Poltava region, ministry spokesman Igor Konashenkov said.

9:46 am: Leader of Swedish opposition party says could change stance on NATO membership

The leader of Sweden's second-biggest opposition party will, should neighbour Finland apply to join NATO, suggest that his party change its stance towards joining the transatlantic military alliance, he told daily Svenska Dagbladet.

Should Finland apply, "my ambition is to go to the party council with a request that we change our mind", the newspaper quoted Sweden Democrats leader Jimmie Akesson as saying in an interview.

A change of stance by the party would mean a swing to a parliamentary majority in favour of long-neutral Sweden joining the alliance.

9:14 am: More evacuations needed from eastern Ukraine’s Luhansk, governor says

More people need to evacuate from the Luhansk region in eastern Ukraine as shelling has increased in recent days and more Russian forces have been arriving, Luhansk Governor Serhiy Gaidai said on Saturday.

He said that some 30 percent of residents still remain in cities and villages across the region and have been asked to evacuate.

"They (Russia) are amassing forces for an offensive and we see [that] shelling has increased," Gaidai told public television.

8:23 am: Authorities in Ukraine’s Donetsk urge anyone with a vehicle to help evacuate civilians

Authorities in Ukraine's Donetsk region are appealing to anyone with a vehicle to help evacuate civilians amid fears of an imminent offensive by Russian forces. FRANCE 24's Catherine Norris Trent reports from Kharkiv.

7:50 am: Ten humanitarian corridors agreed for besieged regions in Ukraine

Ten humanitarian corridors to evacuate people from Ukraine's besieged regions have been agreed for Saturday, Ukraine's Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said.

The planned corridors include one for people evacuating by private transport from the city of Mariupol, Vereshchuk said.

7:36 am: Ukrainians hoping more Russia sanctions, weapons deliveries follow condemnation of Kramatorsk strike

Ukrainians are hoping that more sanctions on Russia and more deliveries of weapons to Ukraine's military will follow world leaders' condemnation of the missile strike on a train station in Kramatorsk that killed more than 50 people on Friday. FRANCE 24's chief international affairs editor Rob Parsons reports from Lviv, Ukraine.

6:51 am: Zelensky says Ukraine expects 'firm global response' to strike on Kramatorsk

Ukrainian President Volodymyr Zelensky called for a "firm global response" Friday after a missile strike killed 52 people at a train station in eastern Ukraine where civilians had gathered to flee a feared Russian offensive.

"This is another Russian war crime for which everyone involved will be held accountable," Zelensky said in a video message, referring to Friday's missile strike, whose victims included five children.

"World powers have already condemned Russia's attack on Kramatorsk. We expect a firm global response to this war crime," he continued.

World leaders condemned the attack in the Donetsk capital, with US President Joe Biden accusing Russia of being behind a "horrific atrocity" that the French condemned as a "crime against humanity."

At least 52 people including five children were killed, the regional government said, while Zelensky reported 300 wounded, saying the strike showed "evil with no limits".

(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)

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'Evil with no limits': More than 50 killed in rocket attack on Kramatorsk rail station in Ukraine

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‘Wrong about Putin’: Did Germany and France turn a blind eye to the threat from Russia?

Truth or Fake

These suspicious Twitter accounts are pretending to be journalists in Ukraine

France24 - World

Morozov’s Russian tableaus to remain in France after invasion of Ukraine

Issued on: 09/04/2022 - 15:24

NEWS WIRES

Two pictures from the smash hit Paris art exhibition of masterpieces collected by Russian afficionado Ivan Morozov are to remain in France due to circumstances created by Russia's invasion of Ukraine, the French culture ministry said Saturday.

One picture, currently owned by a Russian oligarch targeted by Western sanctions, and another, belonging to a Ukrainian museum, "will stay in France," the ministry said Saturday after uncertainty over the return of the pictures following the close of the record-breaking exhibition.

A source close to the issue, who asked not to be named, told AFP that the first picture is a self portrait by Russian artist Pyotr Konchalovsky owned by the Russian oligarch Petr Aven.

Aven, a billionaire financier and banker, is seen as close to President Vladimir Putin and is the target of Western sanctions imposed after Russia's invasion of Ukraine.

This painting "will remain in France so long as its owner... remains targeted by an asset freeze," the ministry said in its official statement.

The second picture, a painting of Margarita Morozova by the Russian painter Valentin Serov belongs to the Fine Arts museum in the Ukrainian city of Dnipro and will stay in France "until the situation in the country allows its return in security," said the ministry.

It emphasised that this was "at the request of the Ukrainian authorities".

Meanwhile, France is currently assessing the situation concerning a third picture owned by a private foundation linked to another Russian oligarch who is being added to the sanctions list, the ministry said.

The source added to AFP that this picture is owned by the Magma foundation linked to Viatcheslav Kantor. He is already targeted by UK sanctions over his shareholding in a fertilizer company.

The exhibition was on show at the Foundation Louis Vuitton in Paris from late September until April 3. 

It is now being dismantled and the some 200 pictures returned to the museums in Russia where most of them are usually kept.

The highlights of the collection include works by Impressionists and other European masters rarely shown abroad, as well as great works of Russian art.

Most of the Morozov collection is now held by the Tretyakov and Pushkin museums in Moscow and the State Hermitage museum in Saint Petersburg rather than by private collectors.

But there have been concerns about the return of the pictures, which is set to take place by land rather than air due to the current restrictions on air travel between Europe and Russia.

(AFP) 

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‘War destroys everything’: Russian culture workers denounce war in Ukraine

ON THE GROUND

A tiny English-language Kyiv theatre turned 'art shelter' goes to war

The France 24 Interview

Russian director Kirill Serebrennikov on Ukraine: 'This is a war and Russia started it'

Le Figaro

«La Diagonale du Figaro» N°1: les échecs, du jeu des rois au Jeu de la dame

Bertrand Guyard

LETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Cette première newsletter échiquéenne naît quelques semaines avant que le prodige français Alireza Firouzja participe au tournoi des Candidats qui désignera le challenger de Magnus Carlsen.

Chers passionnés du monde enchanté des 64 cases,

Notre jeu favori fascine les hommes depuis près de deux mille ans. En Inde, au IVe siècle, il se nommait le chaturanga. Puis de l'est vers l'ouest, les Persans l'ont appelé shatranj. Il a continué son périple à travers les civilisations, pour devenir les échecs modernes que nous connaissons en Europe. La dame «enragée», parce que surpuissante, rendit les affrontements des champions plus dynamiques.

En 1570, le prêtre Ruy Lopez de Segura aura été le premier à comprendre que la partie espagnole ouvrirait la voie à la stratégie. Deux siècles plus tard le grand Philidor, musicien à la cour de Louis XV écrivit, comme une prescience avant la Révolution que «les pions sont l'âme des échecs». La métaphore de la politique, - et de son acmé la guerre -, trouvait là son aboutissement. Sur l'échiquier, toutes les pièces doivent jouer leur rôle. Avant le «Shah mat», la mort du roi, l'échec et mat final, les fous, les cavaliers, les tours, la dame, mais surtout le bon agencement des pions déterminent et orientent le combat cérébral…

Depuis maintenant deux siècles de grands champions, formant une chaîne de pensée à l'instar des maîtres de la peinture, ont petit à petit raffiné la théorie échiquéenne. Les noms de Morphy, Capablanca, Alekhine, Tal, Spassky, Fischer, Karpov, Kasparov, Kramnik, Anand, parmi les plus grands calculateurs, mais aussi, Steinitz, Lasker, Nimzovitch, Réti, Bronstein, Sveshnikov, Zaïtsev parmi les plus grands penseurs ont inscrit leur nom au firmament du jeu.

Comme vous l'avez compris, l'histoire du jeu qui se poursuit au XXIe siècle avec autant de force que jadis a incité Le Figaro à me confier une lettre consacrée entièrement aux échecs, à l'actualité de son développement et des tournois des meilleurs maîtres de la planète. La passion qui m'anime depuis le match historique Karpov-Kortchnoï et qui m'a amené à étudier la stratégie et la théorie des ouvertures, notamment, me permettront de percer les mystères d'un jeu, qui comme le disait le grand Siegbert Tarrasch, «possède le don, comme la musique, les arts et l'amour, de rendre les hommes heureux».

La peur des ordinateurs

L'arrivée redoutée, au début des années 80, des programmes informatiques a fait craindre aux amoureux des échecs que leur distraction préférée allait disparaître; un monstre de silicone capable de traiter des millions puis bientôt des milliards de données à la seconde serait bien capable de résoudre le mystère des combinaisons. Heureusement, le désastre annoncé ne s'est pas réalisé. Les échecs ne se résument pas à une simple équation. Mieux que ça, les ordinateurs ont montré que les échecs étaient plus complexes et donc plus mystérieux qu'on imaginait. Magnus Carlsen, le Thor des échecs, le dieu actuel des 64 cases, s'est révélé le mieux armé pour déjouer les pièges des préparations cybernétiques. Il ne suit qu'un seul guide qui ne répond qu'à une seule question: inférieure ou avantageuse, ma position est-elle encore jouable ?

Le Jeu de la dame, un succès stratosphérique

Jouer donc, s'amuser, lutter, inventer de nouvelles lignes… les échecs art et science à ses prémices est devenu un sport cérébral pour les grands maîtres et un refuge ludique infini pour la grande majorité des amateurs, qui sont paraît-il, près de six cents millions dans le monde et quelque six millions en France. Le succès stratosphérique du Jeu de la dame, avec l'excellente Anya Taylor-Joy dans l'habit de la prodigieuse Beth Harmon, nous a rappelé que le génie féminin maîtrisait avec une fantaisie digne des rêves de l'Alice de Lewis Caroll les variantes combinatoires les plus folles. La fiction rejoignait ici la pénétrante inspiration qui fit écrire l'une de ses plus belles nouvelles à Stefan Zweig à la fin de sa vie.

Firouzja, le prodige français venu de Perse

La fabuleuse histoire des champions et aujourd'hui des championnes des échecs ne s'arrêtera donc pas dans ce monde 2.0. Dans quelques semaines Alireza Firouzja, un prodige français venu d'Iran, défiera les prétendants au titre mondial dans la plus exigeante des compétitions, le tournoi des candidats. Seul le premier de ces huit maestros aura l'insigne honneur de pouvoir défier le champion du monde en titre, Magnus Carlsen. Firouzja qui n'a que 18 ans fait montre souvent de ces fulgurances qui permettent d'atteindre le Graal. Comme l'illustre Paul Morphy, son jeu brillant, inattendu, nous fait croire qu'il possède les dons du ciel indispensables pour peut-être devenir le plus jeune roi des échecs.

Pour débuter comme il se doit cette première lettre, chers abonnés, Le Figaro vous présente deux prix de beauté incontestables: la fameuse partie de l'Opéra de Morphy contre le duc de Brunswick et le comte Isouard, et la victoire en cadence rapide d'Alireza Firouzja contre Magnus Carlsen jouée en ligne en 2021 lors du tournoi Aimchess parrainé par le site Chess24.

Paul Morphy - duc de Brunswick et comte Isouard en consultation, 1858

1.e4 e5 2.Cf3 d6 3.d4 Fg4 4.dxe5 Fxf3 5.Dxf3 dxe5 6.Fc4 Cf6 7.Db3 ! De7 8.Cc3 c6 9.Fg5 b5 10.Cxb5 ! cxb5 11.Fxb5+ Cbd7 12.O-O-O Td8 13.Txd7! Txd7 14.Td1 De6 15.Fxd7+ Cxd7 16.Db8+!! Cxb8 17.Td8 mat

Ce petit bijou de Morphy est aux échecs ce que L'Albatros de Baudelaire est à la poésie, une figure de style à revisiter sans cesse. Le génie américain montre ici de manière brillante ce qu'il faut essayer de faire dans une partie ouverte: un développement accéléré de toutes les pièces, un sacrifice de cavalier pour ouvrir des lignes, et une touche de génie ( 16.Db8+!!) pour mater le roi adverse.

Alireza Firouzja - Magnus Carlsen, Aimchess online en cadence rapide, 2021

1.e4 d5 2.exd5 Dxd5 3.Cc3 Da5 4.d4 Cf6 5.Cf3 Ff5 6.Ce5 c6 7.Fc4 e6 8.g4 Fg6 9.h4 Cbd7 10.Cxd7 Cxd7 11.h5 Fe4 12.O-O Fd5 13.Cxd5 cxd5 14.Fd3 Fd6 15.Df3 O-O-O 16.Fe3 g6 17.h6 Thf8 18.a3 f5 19.c4 e5 20.b4 Dc7 21.c5! Fe7 22.Fb5 e4 23.Dh3 f4 24.Fd2 Fg5 25.c6 Cf6 26.cxb7+Dxb7 27.Tac1+ Rb8 28.Fc6 De7 29.Tc5!! e3 30.fxe3 fxe3 31.Fe1 Ce4 32.Dh2+ Rc8 33.Fd7+! Rxd7 34.Tc7+ Re6 35.De5 mat

Une rixe disputée avec pas plus de 15 minutes de réflexion par joueur. Un véritable combat au couteau, bien sûr moins monolithique et pur que la partie de Morphy, mais où l'on perçoit les qualités de Firouzja. Dans une partie de roques opposés, par définition plus sauvage, le prodige franco-iranien va utiliser toutes ses armes tactiques pour réussir à prendre le dessus. Son coup 33.Fd7+ !! est unique et létal.

Merci d'avoir lu cette lettre. Je vous donne rendez-vous dans quinze jours pour la deuxième édition de «La Diagonale du Figaro».

Qu'est-ce qu'on a tous fait au bon Dieu, En même temps, Abuela… Les films à voir ou à éviter cette semaine

La suite des aventures de la plus multiculturelle des familles françaises, la cocasse comédie politique de Kervern et Delépine, le nouveau film horrifique du réalisateur de Rec... Que faut-il aller voir au cinéma cette semaine ?

Un convoi russe transportant des œuvres d'art «inestimables» saisi à la frontière finlandaise

PATRIMOINE - Les camions ont été interceptés ce week-end alors qu'ils rapatriaient en Russie des collections prêtées par plusieurs musées, dont l'Ermitage. Leur valeur a été assurée à plus de 42 millions d'euros.

Pourquoi il faut relire Rouge Brésil, de Jean-Christophe Rufin

LE MEILLEUR DU PRIX GONCOURT - Chronique d'une fantastique utopie, ce roman nous parle du rêve d'une seconde France, amazonienne et tropicale, à six mille kilomètres de sa matrice.

Le Figaro

Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes

REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.

De nos envoyés spéciaux Régis Le Sommier (texte) et Noël Quidu (photos)

Des éclats de voix en français, des rires ­qui résonnent depuis la table d'un restaurant du centre-ville d'Odessa. Ils sont ­arrivés par le train ou en taxi. En Ukraine, les distances sont longues, mais les billets de train restent très abordables. Ils n'ont pas beaucoup dormi. Les voilà enfin réunis et ils en ont des choses à se dire. Surtout Maxime qui, la veille encore, combattait aux côtés des forces ukrainiennes du côté de Mykolaïv.

Pour l'instant, ce n'est pas cette nouvelle expérience du feu qui le préoccupe. Son chômage n'est toujours pas tombé. Tout à l'heure, il a appelé sa copine pour qu'elle lui fasse un virement via ­Western Union. « Je lui en fais voir beaucoup, reconnaît-il. J'étais dans mon canapé quand j'ai entendu l'appel du président Zelensky . Elle s'est mise à pleurer. Elle savait que j'allais y aller. On ne s'est pas parlé pendant dix jours. »

Un passé de combattant

Max est arrivé sur le front sud de l'Ukraine il y a un mois. Un endroit où ça a tapé fort. Par deux fois déjà, il a échappé aux bombardements des ­casernes de volontaires par les ­Russes. La deuxième fois, il était en opération. « On a entendu les explosions et vu le ciel rouge. » Il a participé à la recherche des corps de ses camarades dans les gravats. Il a aussi perdu tout son équipement et ses papiers. De son ­paquetage, il sort deux patchs de soldats ­russes. On comprend qu'il les a eus au bout de son fusil, même s'il n'en dira pas plus. Le soir de leurs ­retrouvailles, Max et ses deux camarades, Sabri et Greg, ont pour projet de rejoindre ­diverses unités pour les intégrer. Très vite cependant, ils conviennent qu'ils doivent s'identifier, c'est-à-dire retourner à Lviv, au centre de recrutement.

À lire aussi«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

Circuler sans papiers officiels, en Ukraine, c'est trop risqué. Dans Odessa, les autorités sont nerveuses. Partout, on traque les espions et quoi de plus suspect à cette heure de n'avoir aucun papier… Nous les accompagnons. Le périple en train jusqu'à Lviv va durer neuf heures. Idéal pour ­remonter le fil de leurs vies. Sabri et Max se sont ­rencontrés au Rojava, la terre des Kurdes. Ils étaient tous deux à l'académie militaire. Max n'avait jamais vu une arme avant d'y aller. Il n'avait d'ailleurs ­jamais pris l'avion. C'était en juin 2015.

À 34 ans, Sabri avait déjà une grosse expérience militaire. Il a d'abord été dans l'armée française. Avec le YPG, il participera à la prise de la ville de Tabqa, en Syrie, contre l'État isla­mique. Puis il ira combattre en Irak, toujours le même ennemi. « J'aime le métier de militaire comme de se battre pour une cause. Il faut toujours savoir où est ta place. La mienne est ici aujourd'hui. » Sabri est arrivé à la frontière ukrainienne il y a une ­semaine : « Le douanier m'a serré la main et il m'a dit “bon courage”. »

À lire aussiDes corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

Le train s'ébranle, mais Max, affalé sur la banquette, est occupé à regarder ses photos sur son smartphone. Il parle de ses copains. Il y avait ­Michael, son premier copain mort. Puis vint le tour de Jac, l'Anglais. « C'était une star. Il parlait kurde comme personne. Il était toujours ­volontaire pour aller se battre contre Daech. Il est resté quatre ans avec les Kurdes. » Il s'attarde maintenant sur la photo d'une jeune combattante. « Elle s'appelait Gule. On faisait équipe tous les deux, au déminage des routes. On en profitait pour améliorer, moi, le kurde ; elle, l'anglais. On aurait bien fricoté, mais entre l'idéologie prônée par les Kurdes et la peur de se faire prendre, on n'a jamais osé. Un jour, elle est partie en opération. Sa chef est ­revenue et m'a donné son keffieh. Pour moi, le porter est plus efficace qu'un ­gilet pare-balles. »

Max, l'anarchiste

Le train file dans la nuit en direction du nord. À l'ouest, tout près, on sait qu'il y a la Transnistrie, une région ­séparatiste de Moldavie, fidèle aux Russes. Pour nous rendre à Odessa, nous avions longé cette frontière en plein jour. Les villages étaient vidés de leurs habitants. Les militaires étaient nerveux et méfiants. De la Transnistrie jusqu'au Donbass, l'Ukraine est un puzzle de haine. À Odessa, les nuits étaient agitées, au rythme des alertes, avec un ciel sur la mer Noire parfois maculé de flammèches rouges. « À Barcelone, il faisait un temps idéal pour les bombardements », écrivait il y a 85 ans la reporter Martha Gellhorn, l'épouse ­d'Ernest Hemingway. Ça n'a pas loupé. Les dépôts d'essence situés à l'ouest de la ville ont été incendiés le lendemain de notre départ.

À lire aussiLa guerre en Ukraine pourrait-elle toucher à sa fin ?

Max annonce aux autres qu'il a reçu un message des anarchistes. Cela peut paraître étrange de retrouver les « anars » au combat en Ukraine. Ce groupe puise son histoire du personnage de Nestor Makhno, un leader paysan ukrainien qui, après la révolution d'Octobre, avait levé une armée pour se battre à la fois contre les Russes blancs tsaristes et contre l'Armée rouge. Ces anars, c'est aussi la guerre d'Espagne avec ses volontaires venus de partout sur terre. Pour les volontaires, la comparaison tient totalement. Greg, qui est avec nous, est originaire de Wallis-et-Futuna, de l'autre côté du monde. Sauf que l'accueil de ses nouvelles brigades internationales n'est pas si ­organisé qu'il ne l'avait été par les Républicains espagnols. Ces jeunes sont prêts à mourir, mais ils ont toutes les peines à intégrer l'armée. Max est une exception. La plupart des volontaires sillonnent le pays depuis ­plusieurs ­semaines dans une sorte d'errance, renforcée encore par le fait qu'ils ne parlent souvent pas la langue et que les Ukrainiens ne sont pas non plus très polyglottes.

Je suis là pour remettre de l'ordre chez les internationaux. Ici, c'est moi qui commande. Il y a eu trop d'individus qui n'avaient rien à faire ici. Les Ukrainiens veulent qu'on les respecte

« Je combats avec mon cœur, déclare Max. Pour les gens qui subissent la guerre et qui n'ont rien demandé. Je n'ai rien contre les Russes, mais j'en veux à Poutine . Pour lui, nous sommes des criminels, donc on connaît le tarif si les Russes nous capturent. » Ça n'a pas l'air de le soucier plus que ça. Lorsqu'on lui parle de la mort, il dit n'avoir jamais rien ressenti à la donner, même si le souvenir des yeux de ses ennemis à l'agonie le mène quelques minutes plus tard au bord des larmes. Singulier ­personnage. Il répète qu'il n'a pas eu d'autre choix que de prendre les armes, en regardant le tatouage des YPG qu'il s'est fait sur le bras droit. Il compte bien ajouter sur le gauche celui de l'Ukraine avant la fin de la guerre. ­Vladimir Poutine l'obsède. « Il veut laisser une trace dans l'Histoire. Moi, j'ai été tabassé par la guerre. Je peux en prendre encore et ainsi éviter que des jeunes conscrits ukrainiens aillent se faire tuer. » Noël, le photographe, lui rétorque qu'ici, c'est la terre des Ukrainiens et qu'il n'est pas obligé de mourir pour elle. « C'est ­notre terre à tous », ­réplique Max qui reste lucide, malgré ce choix des ­armes. « Zelensky a réveillé l'ours russe qui était en hibernation et de mauvais poil. La guerre profitera aux Américains. Elle se passe loin de chez eux et ils nous vendent du gaz et des ­armes. » Les Américains. À cette heure, Max est loin de se douter qu'il va bientôt avoir affaire à eux.

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La base de recrutement des volon­taires est située dans la ville de Yavoriv, à une soixantaine de kilomètres à l'ouest de Lviv, au fond d'une forêt de bouleaux et de hêtres. Les villes qu'on croise sur la route ressemblent à Tchernobyl, avec leurs immeubles gris et marron et leurs cheminées de briques rouges. À mesure que le bus progresse, des Ukrainiens disciplinés viennent s'asseoir. En entendant du français, un papy s'écrie « Fransuski, fransuski » avant de leur demander de bien s'appliquer pour tuer du Russe. Les bords de route sont pavoisés de ­reliques de l'ère soviétique, souvenirs de l'époque où l'Ukraine et la Russie communiaient dans le paradis rouge. Une jeune femme leur adresse un ­baiser. Quelques flocons de neige ont fait leur apparition à travers la vitre du car. Place maintenant aux champs de terre noire. C'est le temps des semences en Ukraine. Du côté d'Odessa, les champs de blé étaient déjà verts. Ici les tracteurs tracent leurs sillons. Ce qui nous laisse penser que, si la guerre s'arrête, on peut encore éviter la ­famine aux quatre coins du monde. Une tonne de blé sur quatre produites sur terre provient en effet de ce pays.

Un instructeur… américain

Le bus marque l'arrêt au centre d'un village. « C'est ici », dit Max. Les Français prennent leur paquetage. Ils vont devoir marcher un kilomètre ­jusqu'à un point désigné par le GPS du smartphone de Max. Au détour d'un virage, deux soldats ukrainiens viennent à leur rencontre. « On est français. On vient pour la légion ukrainienne. » Un des soldats passe un coup de fil. Quelques minutes plus tard, un homme de corpulence athlétique, ­habillé de gris et portant un bonnet commando sur la tête sort d'un véhicule bizarrement immatriculé dans le Val-de-Marne. « Vous avez tous une formation militaire ? » demande-t-il après une poignée de main. Max et Sabri acquiescent. Ce militaire est américain. Il se fait appeler « Grinch », mais son vrai nom est Carl Larson. Vérification faite, c'est un ­vétéran de l'armée américaine qui a participé à la phase initiale de l'invasion de l'Irak. Il fait partie d'une équipe d'instructeurs américains venus former les volon­taires et son discours est plutôt surprenant : « Je suis là pour remettre de l'ordre chez les internationaux, dit-il aux Français. Ici, c'est moi qui commande. Il y a eu trop d'individus qui n'avaient rien à faire ici. Les Ukrainiens veulent qu'on les respecte. »

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« Si vous possédez des téléphones internationaux, il faudra les couper et ­prendre des cartes SIM locales. » Avant d'aller plus loin, je lui explique que Noël et moi sommes des journalistes et que nous souhaitons suivre les volontaires pendant leur formation et plus loin si cela est possible. Le ton change. « Vous devez partir. » Je proteste. « Les Français veulent savoir ce que deviennent leurs compatriotes qui viennent combattre ici. » Il appelle les Ukrainiens, pour la forme : « Vous ne voulez pas de reporters, n'est-ce pas ? » Puis il se tourne vers moi avec un sourire glaçant. « Ils ne veulent pas de ­reporters. » Max, Greg et Sabri nous saluent à regret, sans même oser nous serrer la main puis, tête baissée, ils prennent place dans le véhicule de l'Américain. Le lendemain, Sabri m'expliquera dans un SMS qu'ils sont partis en bus vers une ligne de front et qu'ils vont relever une armée. Ils ont signé un engagement jusqu'à la fin de la guerre.

Régis Le Sommier vient de publier La Vérité du terrain. Récits d'un reporter de guerre. Bouquins, 236 p., 20 €.

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New York Times - World

Russia-Ukraine War

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‘Everything Was Destroyed’: War Hits Ukraine’s Farms

Emma BubolaValeriya Safronova and Maria Varenikova

The farmer was working in his field on a recent morning when a neighbor called to tell him that his warehouses had been shelled. He rushed back and found them on fire and one of his workers lying on the ground with shrapnel lodged in his head.

“In one word, it was destruction,” said the farmer, Yuriy Gumanenko, 48. “Everything was destroyed into pieces.”

The farmworker, 62, was hospitalized and had little chance of surviving, Mr. Gumanenko said. Three of Mr. Gumanenko’s four tractors were destroyed, and so were the roofs of his warehouses. The wheat he was hoping to sell and many of his seeds were lost.

“All my life went to growing my farm,” he said, adding, “Now it’s all gone.”

In the past six weeks, Russian shells have destroyed Ukrainian cities, homes, hospitals and schools. But the war has also reached deep into the fertile plains of a region known as Europe’s breadbasket, paralyzing harvests, destroying granaries and crops, and bringing potentially devastating consequences to a country that produces a large share of the world’s grain.

Ukraine has already lost at least $1.5 billion in grain exports since the war began, the country’s deputy agriculture minister said recently. And Russia, the world’s leading grain exporter, has been largely unable to export food because of international sanctions.

The combination is creating a global food crisis “beyond anything we’ve seen since World War II,” the chief of the United Nations World Food Program has warned.

In Ukraine, warehouses are filled with grain that cannot be exported. Russia has blocked access to the Black Sea, Ukraine’s main export route, cargo trains face logistical hurdles, and trucking is stymied because most truck drivers are men aged 18 to 60 who are not allowed to leave the country and cannot drive agricultural exports across the border.

Ukraine has also banned some grain exports to ensure that it has enough food to feed its people.

On Tuesday, the Agriculture Ministry said that six large granaries had been destroyed by Russian shelling. Farmers say they face shortages of fuel and fertilizer, and that some of their workers have gone to the battlefield.

Some farmers have been pushed off their lands by the fighting, with shells and rockets destroying their machines, wounding their workers and killing their cattle.

“My farm has turned to ruins,” said Grigoriy Tkachenko, a farmer in the village of Lukashivka, near the northern Ukrainian city of Chernihiv. “There is almost nothing left.”

His farm was shelled on a recent evening at milking time, he said. A rocket struck the milking hall, and the workers ran to another building for shelter. When the attack ended, Mr. Tkachenko’s farm had been reduced to rubble and scores of cows and small lambs lay dead.

The farm — his cattle, warehouses and machinery — was the product of his life’s work. After working in collective farms when Ukraine was under Soviet rule, Mr. Tkachenko bought about 15 acres of land and seven cows in 2005. Over the years, he expanded his operation to 3,700 acres and 170 cows, also producing corn, wheat, sunflowers and potatoes.

“What we built over decades,” he said, “they destroyed it over just a few days.”

Farmland covers 70 percent of the country and agriculture was Ukraine’s top export, producing nearly 10 percent of its gross domestic product. Ukraine was one of the world’s main exporters of corn and wheat and the biggest exporter of sunflower oil.

The country now has 13 million tons of соrn and 3.8 million tons of wheat that it cannot export using its usual routes, primarily by sea, the deputy agriculture minister, Taras Vysotsky, said last week.

One farmer in the Kherson region of southern Ukraine said that he had 1,500 tons of grain and 1,000 tons of corn sitting in storage on his farm.

About 400 miles northwest, near Chernihiv, Ivan Yakub fled his farm after the area was occupied by Russia, leaving 100 tons of corn and wheat in his warehouse.

Farming has become impossible in several areas where there is heavy fighting or that are under Russian occupation.

Farmers also worry whether they will be able to sow crops this spring, putting next season’s crops at risk. On Thursday, Ukraine’s prime minister, Denis Shmygal, said that the government expected a 20 percent decrease in crops to be sown this spring.

Russian forces have mined some farmland, blown up machines and destroyed fuel reserves, an effort, Ukrainian authorities say, to disrupt planting.

“I don’t know if I will sow,” said Oleksandr Kyrychyshyn, a farmer in the village of Blahodativka, in the Kherson region. “They told us that every car that drives out into the field will be shot.”

Mr. Yakub, who fled his farm near Chernihiv, still wakes up at 6 a.m. out of habit. He makes tea, but cannot reach his tractor and fertilize his land to prepare for sowing sunflower seeds. His fields, under Russian occupation, remain fallow.

“I paid for the seeds but I can’t put them in the ground,” he said. “I’m just a farmer, I want to grow what people need.”

Russia-Ukraine War: Key Developments

Striking civilian areas. Russian forces have escalated their attacks against civilian areas in Ukraine in recent days, including a rocket attack on a crowded train station in Kramatorsk that killed more than 50 people who were trying to flee the east of the country ahead of an expected offensive by Russian troops.

A strategy shift. Russia assigned a general to oversee its military campaign in Ukraine, creating for the first time a central command on the battlefield to coordinate its air, ground and sea units as the Russian military shifts its focus to Ukraine’s east and south. The general, Aleksandr V. Dvornikov, oversaw widespread atrocities by Russian forces in Syria.

Efforts to isolate Russia. In response to mounting evidence of Russian atrocities in Ukraine, the European Union approved a ban on Russian coal and imposed other measures, while the United Nations suspended Russia from the Human Rights Council. The U.S. Senate voted to strip the country of its preferential trade status with the United States.

In less affected areas farmers have started to sow, but many lack fuel, fertilizer and seeds because ports have been blocked and imports from Russia and Belarus halted. A government survey last month found that farmers had 20 percent of the fuel needed for the spring sowing.

Anatoly Guyvaronsky, who represents the Dnipro region in Ukraine’s association of farmers and private landowners, said that his grain truck driver and grain elevator operator had gone to fight in the war.

The Ukrainian government has temporarily exempted agriculture workers from military duties, but some have chosen to fight. Women and children are now helping in the fields, Mr. Guyvaronsky said.

Around Ukraine, farmers have shown great displays of resilience and a determination to do everything in their power to sow and feed their people and the army.

Mr. Tkachenko, whose farm was destroyed in a Russian attack last month, had stayed on his land as long as possible, feeding Ukrainian soldiers and the local population with meat, milk and potatoes.

He, his wife, daughter and six grandchildren slept for a few hours a night in the cellar where they put up potatoes and preserves.

“This is our land, this is our farm, this is our village,” Mr. Tkachenko said. “Until the last moment we wanted to be with our people.”

They fled after their farm was attacked but returned last week, as soon as he heard that the Russian army had withdrawn by a few miles.

“Our land is our land,” he said in a phone call as he drove home. “Everyone will rush back to get back to work as soon as they can.”

Mr. Gumanenko, whose farm near Dnipro had been destroyed, spent the days after the attack going through the rubble to see what he could save to start sowing as soon as possible. “If you don’t sow it in time, you lose the harvest,” he said. He said he probably would not be able to find soy seeds, but his friends would give him other kinds.

“They can shoot at us but we’re going to keep working,” he said, adding, “I don’t know any other life. I was born a farmer and I’ll die a farmer.”

Valerie Hopkins contributed reporting.

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France24 - Monde

Après avoir giflé Chris Rock, Will Smith interdit de toute cérémonie des Oscars pour dix ans

Publié le : 08/04/2022 - 21:47

FRANCE 24 Suivre

Dix jours après la cérémonie des Oscars au cours de laquelle Will Smith a assené une gifle à l'humoriste Chris Rock, l'Académie des Oscars a décidé vendredi d'interdire l'acteur de toute cérémonie ou événement qu'elle organisera pendant dix ans.

L'Académie des Oscars a décidé, vendredi 8 avril, d'interdire Will Smith de toute cérémonie ou événement qu'elle organisera pendant une durée de dix ans, à titre de sanction pour la gifle que l'acteur avait assénée à l'humoriste Chris Rock en pleine soirée de gala, fin mars.

"Will Smith ne sera pas autorisé à assister à un quelconque événement ou programme de l'Académie, en personne ou virtuellement", qu'il s'agisse ou non des Oscars, et avec effet immédiat, écrit dans un communiqué le conseil d'administration de l'Académie des arts et sciences du cinéma, qui s'est réuni vendredi matin. L'Académie a accepté la démission de Will Smith, qu'il avait présentée la semaine dernière, mais ne lui a pas retiré l'Oscar du meilleur acteur reçu le mois dernier pour "La Méthode Williams".

Will Smith a dit accepter cette décision

"La 94e cérémonie des Oscars devait être un moment de fête pour tous les membres de notre communauté qui ont fait un travail incroyable au cours de l'année écoulée", a déclaré le président de l'Académie, David Rubin, dans un communiqué.

"Cependant, ces moments ont été éclipsés par le comportement inacceptable et dommageable de Will Smith sur la scène."

Will Smith, qui s'est vu remettre l'Oscar du meilleur acteur pour son rôle dans "La méthode Williams" ("King Richard"), moins d'une heure après avoir giflé Chris Rock en raison d'une mauvaise plaisanterie sur sa femme, a dit accepter cette décision.

Avec AFP

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Gifle lors des Oscars : l'Académie assure que Will Smith a refusé de quitter la cérémonie

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Gifle lors de la cérémonie des Oscars : Will Smith demande pardon à Chris Rock

Gifle lors de la cérémonie des Oscars : Will Smith démissionne de l'Académie

L'Humanité

Entre soulagement et inquiétude, l’école se démasque

Actu

Envie de retrouver des conditions de classe normales, mais crainte de la remontée des contaminations amènent les syndicats enseignants à interroger les raisons de la fin de cette mesure barrière.

Olivier Chartrain

À partir de ce lundi matin, 14 mars, le port du masque n’est plus obligatoire en classe, de l’école primaire (maternelle et élémentaire) au lycée. « Chez nos collègues, le soulagement domine », note Guislaine David, porte-parole du SNUipp-FSU (primaire). « On va enfin pouvoir retrouver le visage de nos élèves, exercer notre métier dans des conditions normales… Tout le monde était fatigué de porter le masque. Maintenant, était-ce vraiment le bon moment pour le faire ? Les contaminations remontent dans beaucoup d’endroits… » s’inquiète-t-elle, traduisant les sentiments contradictoires de nombre de familles et de personnels.

Le retour au niveau 1 du protocole sanitaire implique trois principales évolutions : d’abord, la fin du port obligatoire du masque, en extérieur (ce qui était déjà le cas) comme en intérieur, pour les élèves comme pour les personnels, de la maternelle au lycée et sur tout le territoire métropolitain. Cependant, le masque reste obligatoire dans les transports et « fortement recommandé » pour les personnes positives après leur période d’isolement (dont sont dispensés les moins de 12 ans et les personnes présentant un schéma vaccinal complet).

Guislaine David voit là un premier souci potentiel : « En novembre 2021, quand il a fallu remettre les masques après les avoir enlevés, ça a été compliqué à gérer, mais au moins l’obligation était toujours là. Cette fois, elle n’y est plus. » Sa collègue Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU (secondaire), remarque : « Nous avons demandé au ministère d’anticiper, en indiquant à partir de quel taux d’incidence du virus en population scolaire on pourrait revenir au port du masque. On nous a répondu que c’était une bonne idée, mais que c’était trop compliqué ! »

« limiter les brassages trop importants »

Autres conséquences du passage au niveau 1 : toutes les restrictions aux activités sportives, en extérieur ou en intérieur, sont levées. Enfin, alors que les mesures d’hygiène (lavage des mains, aération des lieux fermés et désinfection des surfaces de contact) restent en vigueur, les dispositions visant à limiter le brassage des élèves sont levées. Enfin, pas tout à fait puisqu’il est recommandé « dans la mesure du possible » de « limiter les brassages trop importants », notamment lors des récréations et à la cantine…

Mais la fin du masque obligatoire implique aussi que, face à un cas positif dans une classe, l’ensemble de celle-ci, enseignants inclus, devient cas contact. La gestion des cas contacts risque de devenir un casse-tête, en particulier au lycée puisque, avec la réforme du bac, ses spécialités et ses options multipliant les brassages, « de fait, il n’y a plus de groupe classe », explique Sophie Vénétitay : « Comment pourra-t-on recenser tous les groupes avec un élève positif ? À ce rythme, je crains qu’il ne faille pas longtemps avant qu’un lycée de taille moyenne soit entièrement cas contact ! » D’autant que les premiers examens ont lieu dès la mi-mai, et que la vaccination des élèves, note la syndicaliste, reste « très inégale, notamment dans les territoires les plus défavorisés ou dans les lycées professionnels ». C’est l’une des raisons pour lesquelles elle juge « précipitée » la fin de l’obligation du port du masque, suspectant qu’il s’agit avant tout d’une « décision politique ».

coronavirus covid-19masquesÉducation nationale
France24 - Monde

Burkina Faso : l'ex-président Kaboré transféré à son domicile, toujours sous surveillance

Publié le : 08/04/2022 - 00:03

Mounia KACEM Célia CARACENA Suivre

Renversé par un putsch fin janvier et placé depuis en résidence surveillée, l'ancien président du Burkina Faso a regagné son domicile à Ouagadougou. Mais selon son parti, le Mouvement du peuple pour le progrès, Roch Marc Kaboré subit toujours "des restrictions de liberté". Les précisions de Kalidou Sy, correspondant de France 24 à Ouagadougou.

Les avocats de la famille de l'ex-président burkinabè Thomas Sankara, assassiné lors d'un putsch en 1987, ont réclamé, jeudi 7 avril, l'extradition de Blaise Compaoré, qui a été condamné à perpétuité dans cette affaire et en exil en Côte d'Ivoire depuis 2014. Cette extradition est "une lutte de l'état burkinabè, du peuple burkinabè", a estimé Me Prosper Farama, lors d'une conférence de presse.

L'ONU a réclamé au gouvernement malien d'autoriser un accès "impératif" à la localité de Moura où l'armée malienne, assistée de forces étrangères présumées liées à la société russe Wagner, est accusée d'avoir perpétré un massacre fin mars.

L'organisation britannique de défense des droits de l'Homme Minority Rights Group International affirme dans un rapport publié mercredi 6 avril que des militaires et des gardes du parc national de Kahuzi-Biega, dans l'est de la RD Congo, ont commis des crimes à l'encontre de populations autochtones pygmées batwa vivant dans le parc. Julie Barrière, coordinatrice des programmes juridiques auprès de Minority Rights Group International, présente le contenu de cette enquête. 

Le Rwanda commémore, ce jeudi le 7 avril, le 28ème anniversaire du génocide des Tutsi. La préservation des archives des documents liées à 1994 et les témoignages des rescapés vieillissants devient un enjeu pour la mémoire du dernier massacre de grande ampleur du XXème siècle. L'organisation Ibuka a lancé un programme ambitieux de digitalisation de ces éléments. Le reportage de Simon Wohlfahrt.

Cheffe d'édition : Célia Caracena

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Massacres au Mali : l'ONU réclame un accès "impératif" à Moura

Mali : seul otage français au monde, Olivier Dubois est captif depuis un an

Le Débat de France 24

Procès Sankara : un verdict historique avec la condamnation à perpétuité de Blaise Compaoré

New York Times - World

The Coronavirus Pandemic

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Sydney Dispatch

An Australia Homecoming, Mixed With Yearning and Trepidation

When “Fortress Australia” sealed its borders, thousands of citizens were stuck abroad. When allowed to return home, a reporter wondered how she would find the country — and how it would find her.

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By Isabella Kwai

Photographs by Isabella Moore

SYDNEY, Australia — The tangy smell of eucalyptus leaves lining the streets. A casual friendliness even from strangers. Ten types of Asian cuisine in a 100-yard radius of the city center.

These were among an infinite list of things I yearned for in my hometown as I waited, stuck abroad for over a year, for a chance to return.

At Sydney’s airport, my father greeted me with an awkward hug. “You’re home,” he said, smaller and whiter-haired than I remembered him 18 months ago. But still dizzy with jet lag, it wasn’t until I staggered into the glare of morning light and heard the sound of native birds that I believed it: I really was, at last, back in Australia.

My family reunion this year — and many thousands of similar reunions across Australia — had been difficult to realize until November. That was when Australia announced an about-face in strategy: With high-enough vaccination rates to withstand an Omicron surge, “Fortress Australia” was lowering the drawbridge and reopening its borders to citizens and permanent residents, allowing an unlimited number of homecomings for the first time since the coronavirus pandemic began.

I had accepted this enforced separation as the price of working thousands of miles from home — and knew my wait in London, long as it seemed, was infinitely easier than the crushing hardships faced by thoughts of migrants and asylum seekers escaping violence and economic collapse in their countries.

Still, I was restless for home. But I was also nervous. After the abyss of a pandemic, how would I find Australia? And how would it find me?

In the decades before the pandemic, the accessibility of air travel and a diversifying population meant that Australia had become remarkably less insular than it once was. One-third of residents were born abroad — a number that reflects my own history, with my first glimpse of Australia as a baby from my mother’s arms as she carried me off the plane from Hong Kong.

In Britain during the pandemic, I had watched Australia maintain its strict border closures and enact long lockdowns that worked, at least initially, to keep it comparatively unscathed.

“We’re an island nation — we had opportunities that others didn’t have,” said Catherine Bennett, an epidemiologist at Deakin University in Melbourne. “We have made different sacrifices in order to avoid the kinds of waves that other countries had to live with.”

But had embracing its geographic insularity and isolation influenced the cultural identity of Australia? Would the country turn to a more provincial past with fewer connections to the world?

Observers of society whom I polled about the changes during my absence thought, at least to some extent, that yes, the pandemic has changed how Australia engages with the world.

Australia had united to get through the pandemic, said Marc Stears, the former director at the Sydney Policy Lab, a research group at the University of Sydney. “The flip side, though, is it’s happy to pull together — and pull away from the rest of the world.”

And where would I, an Australian born abroad who often felt caught between so many homes, fit into this pandemic-altered country?

For one, I could expect little sympathy from Australians for having been stranded abroad, said Tim Soutphommasane, a political theorist and sociologist at the University of Sydney.

For many Australians, the sealing of the borders, even to its own citizens, was a welcome reinforcement of the self-image of Australia as “a sanctuary, sheltered from the troubles of the world,” Mr. Soutphommasane said.

The Coronavirus Pandemic: Latest Updates

“People were forgetting the human cost involved in families being separated,” he said, pointing to another significant shift those returning might expect: “a greater willingness of Australians to accept expansion of executive and government power.”

Despite a vaccination campaign that critics said initially lagged, I could see what the experts meant when they told me that most Australians, trusting the government, had willingly acceded to its demands. Over 95 percent of adults are fully vaccinated and two-thirds of the nation boosted.

But in conversations, I sensed a stark division between those who were shocked by Australia’s decision to unseal its borders just as Omicron cases pushed higher and those who thought it was long overdue for the country to reopen.

Added into the mix, I noticed, was a feeling of whiplash from the abruptness of it all.

“We went from zero to complete explosion,” said a friend — recently recovered from Covid — about the number of cases as we walked the too-quiet route to Sydney’s iconic Opera House. “We’ve been so bombarded with these regulations. And now it’s supposed to be over.”

Many people, acclimated to lockdown routines, were still hesitant to socialize. It was as if Sydney had become an introverted relative of its former self. The throbbing streets and alleyways, whose secrets I had once known like the back of my hand, now felt too hushed and oddly unfamiliar without the crowds.

I became afraid to visit old haunts without calling, in case we arrived to find the windows dusty and the chairs stacked. And if they had survived the economic strain of the pandemic, I sat in them feeling guilty about sharing stories of traveling around Europe with friends who had not left the country in two years.

The skyline, too, had changed. Housing prices in Sydney, already one of the world’s most expensive cities, had only surged further in the past year, and developers wanted to take advantage. Across the city’s vast expanse, shiny new skyscrapers and apartment blocks had sprung up.

Even the weather cast an unusual pall: Unpredictable bouts of near-daily rain, thanks to the presence of La Niña, made it seem like I hadn’t escaped London’s gloominess after all.

Still, many of the things I had loved about Sydney remained. Sitting in a dark theater before a performance, I heard once more the Welcome to Country, a ceremony led by an Indigenous elder that pays respect to the traditional custodians of the land, which has become more mainstream as the country is reckoning with its violent history of colonization.

No matter where I went in the world, it was in Sydney that I felt closest to the wild abandon of nature, like meeting an old (and daring) friend. In the oceanside pools and beaches so core to Sydney’s identity, I plunged over and over again into the waves until it drove every thought from my mind.

When I craved some peace, I could drive in almost any direction and find myself in one of the city’s national parks, with only the sounds of cicadas and my own breath as company.

And there were my parents, who had kept their habit of drinking pu’er tea in the mornings. I met their new pet rabbit, who caused high drama when he escaped his cage and ate my father’s prized bok choy before surrendering himself in the driveway. My mother laughed at me one fateful beach day as she pulled a Pacific man o’ war jellyfish — known in Australia as a bluebottle — from my body as I screamed.

In February as I prepared my goodbyes, Australia got ready to open its borders to vaccinated international travelers, and since I’ve left, the country has continued its emergence from hibernation.

In terms of just how much, and how permanently, nearly two years of being a “fortress” had changed Australia, it would take time, experts told me, to calculate the full social and cultural impact.

For me, there is a sense of sorrow over the loss of the Sydney of my memory, but also of gratitude for the strict rules that helped protect my parents.

On my last days home, the weather played a bittersweet trick, making leaving that much harder: The La Niña-driven rain cleared for a few days and the sun I had so longed for in London appeared. I basked in it with loved ones for hours, as if I could bottle it up to last for the next year.

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France24 - Monde

"Ils vont mourir de faim": à Shanghai, les habitants "ne voient pas le bout" d’un confinement ultra-strict

Publié le : 08/04/2022 - 18:15Modifié le : 08/04/2022 - 18:52

Pariesa Young Suivre

La plus grande ville de Chine est en confinement total depuis le 5 avril en raison d’une forte recrudescence des cas de Covid-19. Les 26 millions d’habitants de la ville n’ont pas le droit de quitter leur maison ou leur immeuble et dépendent désormais des approvisionnements du gouvernement et des applications de livraisons, débordées, pour se nourrir. 

Les autorités chinoises avaient initialement prévu de mettre en place un confinement progressif à l’ouest et à l’est de Shanghai. Mais la mesure a finalement été étendue à l’ensemble de la ville pour une durée indéterminée, le nombre de nouveaux cas continuant à atteindre des niveaux jamais observés jusqu’alors dans la capitale financière. Un nombre record de 21 000 cas positifs a ainsi été enregistré le 8 avril, tandis que la ville intensifiait son programme de dépistage de masse. 

Like everyone else I know here in Shanghai, our apartment community is closed because of Covid, with no one allowed in or outWe were all (6,000+) required to test yesterday and again today. Yesterday was batch testing groups of 4 with mouth swabs, today groups of 10 with nose pic.twitter.com/7afRu1kHns

March 20, 2022

Les habitants ont interdiction de quitter leur domicile pour se ravitailler. Or, la logistique nécessaire pour leur permettre de se nourrir malgré le confinement s’avère extrêmement complexe. Des vidéos, partagées sur les réseaux sociaux chinois, montrent des habitants désespérés par le manque de denrées alimentaires et de soins médicaux. 

When people start to bang their pots and scream “ we want supplies” you know its not the Shanghai you used to know. #shanghai #lockdown pic.twitter.com/aAGVZRwhGh

April 7, 2022

"Les autorités utilisent en 2022 une méthode de 2020"

Céline (pseudonyme) est journaliste à Shanghai. Elle est en quarantaine chez elle depuis deux semaines.

Il y a beaucoup, beaucoup plus de cas que lors du pic à Wuhan [au début de la pandémie, en 2020, NDLR]. Les chiffres sont impressionnants, mais il s'agit principalement de cas du variant Omicron. La situation n'est donc pas si grave, mais le gouvernement ne savait pas jusqu'où cela irait et les autorités respectent toujours la politique du zéro-Covid. Elles utilisent la même méthode qu'en 2020... en plaçant les habitants dans une situation vraiment compliquée.

Dans mon immeuble, il n'y a aucun cas positif. Nous faisons des tests tous les deux jours. Personne ne sait contre quoi nous nous battons. 

As seen on Weibo: Shanghai residents go to their balconies to sing & protest lack of supplies. A drone appears: “Please comply w covid restrictions. Control your soul’s desire for freedom. Do not open the window or sing.” https://t.co/0ZTc8fznaV pic.twitter.com/pAnEGOlBIh

April 6, 2022

Les magasins ne sont pas ouverts. Et même si nous disposons habituellement de nombreuses applications de commande en ligne, elles ne fonctionnent pas : il n'y a presque plus d'offre de nourriture en ligne. Soit il n’y a pas de livreurs, soit il y a une pénurie de nourriture. Beaucoup d’habitants se lèvent à 6 heures du matin pour chercher de quoi manger, mais ils ne trouvent rien. Hier, deux personnes âgées de mon immeuble m'ont demandé de leur donner du riz parce qu'elles n'en avaient plus à la maison et qu'elles allaient mourir de faim. Je leur ai donc donné du riz. Ce n'est pas qu'ils n'ont plus d'argent, c'est qu'on ne peut plus rien acheter.

Ces derniers jours, les services de livraison de produits alimentaires ont été submergés par la demande, en plus de devoir faire face à un manque de personnel de livraison, eux-mêmes confinés.

Interestingly, the Sam’s Club app today is showing no stock of anythingPreviously, they always had items in stock but no delivery times - now no stock and no delivery times pic.twitter.com/7SYqb6ZUp7

April 2, 2022

Les autorités chinoises ont reconnu qu'il y a eu des retards dans la distribution de produits alimentaires, tout en assurant avoir suffisamment de réserves pour l’ensemble de la ville.

"Si le confinement se poursuit, je vais devoir trouver un autre moyen de me procurer de la nourriture"

C'est le chaos. C'est une ville très peuplée et il y a tellement de gens que je ne pense pas que l'approvisionnement du gouvernement sera suffisant. Les autorités assurent que le gouvernement se charge de fournir les denrées alimentaires, mais nous n'avons eu qu'un seul approvisionnement en huit jours. J'ai reçu seulement quelques légumes et j'ai déjà épuisé tous les stocks. Je ne sais pas quand ils vont nous livrer à nouveau. On ne voit pas le bout de ce confinement. Nous ne savons pas quand nous allons être libérés.

La nourriture que j'ai, ce sont des provisions achetées avant l'interdiction de sortir. Je pense que je peux tenir encore trois ou quatre jours. Si le confinement se poursuit au-delà, je vais devoir trouver un autre moyen de me procurer de la nourriture.

Picture of the govt food handout my pregnant friend received last night in Qingpu district of Shanghai. Four days ago she got milk, TCM and a small bag of rice.Folks in Shanghai: what have you received? What district are you in? How many mouths have you got to feed? pic.twitter.com/pwt8AfFeX7

April 8, 2022

In a community in #Shanghai, a woman delivered vegetables to neighbors for free by drone. pic.twitter.com/HnBsGhI1e5

April 7, 2022

"Beaucoup de gens ont l'impression de vivre dans une zone de guerre"

Certains habitants de Shanghai ont décidé de s’entraider pour trouver de quoi manger. Dans son immeuble, Céline s’est organisée avec quelques voisins : 

Nous avons créé un groupe WeChat [équivalent de Whatsapp en Chine, NDLR] et nous demandons à nos voisins ce dont ils ont besoin. Puis, nous lançons une commande collective de produits alimentaires pour un montant d'environ 500 euros. Si vous commandez pour de gros montants, la livraison sera effectuée. Je pense que c'est parce qu'il y a une pénurie de livreurs qu'il est difficile de se faire livrer individuellement. 

Même si ce n’est pas le cas, beaucoup de gens ont l'impression de vivre dans une zone de guerre.

Alors que de nombreux habitants de Shanghai se sont exprimés sur les réseaux sociaux pour alerter sur les pénuries de produits de premières nécessités, le gouvernement chinois invite les citoyens à distinguer "les rumeurs des faits". Des publications à propos du confinement ont même été supprimées de certaines applications. Quelques habitants contournent toutefois la censure, notamment grâce à des VPN, et partagent leurs contenus sur d’autres réseaux sociaux, bloqués en Chine, comme Twitter.

Télécharger l'application

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L'Humanité

En mars 1972, une pilule pas facile à faire passer

Il était une fois

Il a fallu cinq ans pour que la pilule contraceptive autorisée par la loi Neuwirth en 1967, devienne réalité en France. Une véritable révolution qui a permis aux femmes en maîtrisant leur fécondité, de libérer leur sexualité et de conquérir la souveraineté sur leur corps. Un peu tombé dans l’oubli, ce symbole fort de la lutte féministe est aujourd’hui remis en question, au profit d’une contraception sans danger et d’une responsabilité partagée avec les hommes.

Une texte de Myriam Chopin et Olivier Faron, historiens.

On associe généralement l’histoire de la pilule contraceptive à deux lois phares : celles portées respectivement par Lucien Neuwirth en 1967 et Simone Veil en 1974. Pourtant, 1972 est bien la véritable année de libéralisation de son accès car c’est de mars que datent les derniers décrets d’application de la loi Neuwirth. Il aura fallu cinq années pour que la libéralisation annoncée devienne réalité, pour que les femmes puissent enfin maîtriser leur fécondité. Cinq années pour que la société française connaisse une formidable révolution culturelle et sociétale, aujourd’hui un peu tombée dans l’oubli. La pilule permet en effet de rompre avec des siècles de contraception incertaine et essentiellement portée par des hommes recourant soit au coït interrompu, soit au préservatif.

Le député Lucien Neuwirth devient « le père de la pilule »

La pilule est d’abord une formidable découverte scientifique. Inventée par le médecin américain Gregory­ Pincus au milieu des années 1950, elle incarne l’explosion de l’utilisation des hormones. À la demande de la féministe Margaret Sanger, qui a créé outre-Atlantique dès 1942 le Planning familial, Pincus engage des recherches sur la reproduction des femmes. Composé original d’œstrogènes et de progestérones, la pilule empêche l’ovulation. Sa diffusion est toutefois plus que contrainte. En 1963, soit sept ans après les États-Unis, l’Enidrel est la première pilule utilisée en France, mais elle est prescrite sur ordonnance pour des insuffisances endocriniennes… sans que l’intention contraceptive ne soit mentionnée. Elle ne le sera qu’au début des années 1970. Depuis le début des années 1960, la pilule aura donc permis de manière détournée et fortement limitée la régulation des naissances.

Dans l’après-guerre, la France connaît une politique nataliste volontariste, appuyée sur un cadre juridique particulièrement restrictif. La loi de 1920, emblématique du traumatisme de 14-18, encore en vigueur dans les années 1960, proscrit toute forme de contraception dite moderne. Cela explique que les années 1950-1960 soient celles d’avortements sauvages, pratiqués dans des conditions ­inhumaines, qui meurtrissent les femmes, voire les tuent. Certaines grandes voix s’élèvent, comme celle du journaliste communiste Jacques Derogy qui dénonce en 1956 ce « drame intime des couples ». Pour le médecin lui aussi communiste Jean Dalsace, notre pays connaît à la fin des années 1960 autant d’avortements que de naissances, en raison de l’absence d’une véritable éducation sexuelle.

La contraception gratuite, c’est bien ; avoir le choix, c’est mieux

Des propositions d’abrogation de la loi de 1920 sont présentées sans succès par la gauche. Dès 1956, la journaliste Françoise Giroud dénonce des hommes ayant « toujours beaucoup de courage pour supporter les malheurs des femmes ». Créée la même année par le docteur Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé, la Maternité heureuse devient le Planning familial en 1960. C’est la naissance de l’un des plus importants mouvements associatifs de notre pays. En 1961, le centre grenoblois du Planning bénéficie de la tolérance des autorités pour distribuer des contraceptifs, principalement des stérilets. Mais c’est bien l’ensemble de la situation qu’il faut changer.

C’est un député stéphanois gaulliste, Lucien Neuwirth, qui porte cette cause. Il s’appuie sur l’action de tout un courant de pensée, incarné notamment par des médecins francs-maçons comme Pierre Simon. Pendant la campagne présidentielle de 1965, François Mitterrand fait de la contraception l’un des axes majeurs de sa campagne contre de Gaulle. Neuwirth réussit ensuite à rallier le général à peine réélu, qui aurait été influencé par sa femme, bouleversée par tous ces avortements dramatiques.

Le texte de 1967 est présenté devant un Parlement incandescent. Neuwirth est à contre-courant de son camp politique. Combat à front renversé quand il est défendu par la gauche et attaqué violemment par ses compagnons. Place à une surenchère oratoire où l’on dénonce pêle-mêle la « flambée inouïe d’érotisme » qui saisirait le pays, le « néant » qui s’annonce… Rien de moins que de demander un huis clos, bien entendu refusé, sur un sujet qui s’apparenterait à une « affaire de mœurs ». Attaqué personnellement, Neuwirth porte le texte avec beaucoup de courage et le soutien du ministre des Affaires sociales Jean-Marcel Jeanneney. Étonnant choc de dates et de personnalités : la loi Neuwirth est signée par le général de Gaulle à la fin de l’année 1967, six mois avant Mai 68. En définitive, elle constitue un plus grand accélérateur de la libération des mœurs qu’une révolution estudiantine, peu mobilisée sur la contraception des femmes.

Le débat ouvert en 1967 ne s’arrête pas et deux camps se forment. Les défenseurs de la pilule fourbissent leurs armes. Le quotidien « Paris Jour » du 13 février 1968 se prononce même en faveur du remboursement au nom du slogan évocateur « Non à la pilule du riche » ! Le début des années 1970 voit la naissance d’un féminisme français désormais organisé grâce au Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1970, suivi de Choisir la cause des femmes en 1971 et du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (Mlac) en 1973. Mais, si les militantes plébiscitent la pilule, elles sont de plus en plus happées par le combat majeur qui s’ouvre : celui pour l’interruption volontaire de grossesse.

Le courant anti-pilule se mobilise de son côté pour différentes raisons. Les premières renvoient aux frémissements initiaux de la pill scare, cette peur des dangers sanitaires induits par la contraception hormonale, surgie outre-Manche. « Le Nouvel Observateur » du 12 mai 1969 en arrive à s’interroger sur « Faut-il interdire la pilule ». La réponse du docteur Cohen, l’un des meilleurs experts, est plutôt rassurante : « Les risques secondaires existent, mais on exagère les dangers et nous le prouverons bientôt. » Ce sont toutefois surtout les catholiques qui s’interrogent. Comment appliquer le refus de tout moyen contraceptif artificiel prôné par Paul VI ? Un journal télévisé de la première chaîne, fin juillet 1968, souligne combien l’encyclique « Humanae Vitae », publiée le 25 du même mois, représente « un idéal élevé », voire trop, générant un complexe de culpabilité.

Entre 1967 et 1972, cinq années ont été perdues et les espoirs de la loi Neuwirth déçus, la diffusion de la pilule restant encore circonscrite. Difficile de trancher entre ce qui relève de la juste préoccupation de protéger la santé des femmes et ce qui renvoie au contraire à une hostilité d’ordre moral. En 1972-1973, les choses changent donc. Replongeons-nous dans les journaux télévisés de l’époque pour comprendre les enjeux du débat. Soulagé, Neuwirth n’en condamne pas moins les retards dus à « un état d’esprit rétrograde », à « un manque de clairvoyance ». De son côté, le ministre de la Santé publique Jean Foyer manifeste son refus de la contraception hormonale, en privilégiant la création de bureaux des « problèmes de la naissance », visant à une éducation de la personnalité, voire de l’amour. Il revient au premier ministre Pierre Messmer de trancher en faveur de la diffusion large de la pilule.

Ce jour où Simone Veil porta la dépénalisation de l’IVG au Palais-Bourbon

La loi Veil de 1975 marque une nouvelle étape dans la banalisation de la contraception, en supprimant notamment quelques blocages significatifs mis en place en 1967 pour faire passer le texte : c’est la fin en particulier du carnet à souches, qui assimilait de facto les contraceptifs à des drogues. En 1974 est aussi instauré le remboursement par la Sécurité sociale.

En un peu moins de trente ans, la France devient un pays « pilulo-centré » tant la contraception hormonale y est véritablement plébiscitée. Les clivages se sont progressivement estompés, à l’image des pratiques des femmes catholiques qui l’adoptent malgré l’interdit de l’Église. Le sommet est atteint en 2000, quand une femme sur deux en âge d’enfanter prend la pilule, alors que, de manière paradoxale, le nombre d’avortements ne baisse pas.

Depuis les années 1980, des ouvrages à charge mais à l’impact limité dénoncent le danger de la pilule, prônant le retour à des méthodes anciennes comme celle du Dr Ogino datant de 1924. Mais le consensus français autour de la contraception hormonale ne se lézarde véritablement qu’au milieu des années 2010, avec la crise de la pilule dite de troisième génération. Mise sur le marché en 1984, elle semble parée de tous les avantages, des dosages hormonaux plus légers permettant de diminuer les effets secondaires. Bien que sceptique sur les progrès médicaux engendrés, l’administration française en facilite même le remboursement.

C’est alors que des drames se produisent. Jeune Borde­laise de 18 ans, Marion Larat subit un AVC ischémique en 2006 et en reste lourdement handicapée. Alors qu’elle devient une lanceuse d’alerte grâce aux réseaux sociaux, « le Monde » raconte combien cette pilule de troisième génération traduit une pharmaco- négligence. Des analyses prescrites aux femmes à risques, notamment en raison de facteurs héréditaires, auraient ainsi permis d’éviter certains accidents. La ministre de la Santé Marisol Touraine se saisit en 2013 de la question en rencontrant les intéressées et en mobilisant les acteurs du système de santé.

La confiance en la pilule est toutefois considérablement ébranlée. La chute de consommation de ces nouvelles pilules est spectaculaire, sans être compensée par un retour aux anciennes. C’est le début d’une baisse inexorable et de nouvelles prises de position mettant en avant combien la pilule constitue à la fois un travail féminin « invisibilisé » et le symbole de l’hormonophobie qui se répand parmi des jeunes femmes, de plus en plus attachées à l’envi­ronnement et à leur propre bien-être. De nouvelles porte-parole proclament même qu’elles en ont « marre » d’une contraception qu’elles jugent dangereuse.

Contraception. La pilule a de moins en moins la cote

Difficile de prédire l’avenir de cette histoire de l’intime. Sur ce sujet comme sur d’autres, les jeunes femmes ont perdu la mémoire des luttes, celles qui ont abouti à la libéralisation de la contraception, donc de la sexualité – probablement parce qu’on leur a mal transmise. Elles ne se retrouvent pas dans un tout-pilule devenu une norme banalisée. Elles ­aspirent à autre chose, qui n’existe pas encore pour des raisons techniques et/ou culturelles. La recherche sur la contraception est en effet quasiment bloquée, ce qui explique que la fabrication d’une pilule masculine reste un horizon flou. En France, les hommes ont accepté allègrement une pilule prise par leur compagne. Ils sont bien loin d’utiliser des méthodes telles que le slip chauffant, l’anneau testiculaire ou la stérilisation à laquelle leurs homologues anglo-saxons recourent facilement, pour que la contraception soit, enfin, la responsabilité du couple.

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France24 - Monde

Cour suprême aux États-Unis : la longue marche de Ketanji Brown Jackson

Publié le : 08/04/2022 - 11:41Modifié le : 08/04/2022 - 11:43

Julien CHEHIDA Suivre

À la une de la presse ce vendredi 8 avril, une nomination historique à la Cour suprême américaine, deux destins ukrainiens à Marioupol et le retour d'un groupe de rock britannique mythique.

Le + : Recevez tous les matins la Revue de presse de France 24 sur votre iPhone ou sur tout autre mobile. Et également toujours sur votre PC en devenant fan de notre page Facebook

Une nomination "historique" pour le New York Times. À la une du quotidien américain s'affiche le sourire du président, Joe Biden, félicitant la nouvelle juge à la Cour Suprême, Kentaji Brown Jackson. Après plusieurs jours de débat, elle va devenir la première juge afro-américaine à accéder à la Cour suprême. C’est une première en 233 ans d’existence. Elle va remplacer un autre juge démocrate, Stephen Breyer qui, à 83 ans, prendra sa retraite dans quelques mois.

President Biden congratulated Judge Ketanji Brown Jackson in the White House as the Senate voted on Thursday to confirm her to the Supreme Court. She was confirmed on a 53-47 vote, with three Republicans joining all 50 Democrats in backing her. https://t.co/AZRjG7s3OO pic.twitter.com/FlUUybHyxG

April 7, 2022

Le chemin vers la plus haute cour de justice américaine n’a pas été un long fleuve tranquille. Le camp des Républicains s’était donné pour mission de faire craquer Kentaji Brown Jackson lors de son audition avec des questions parfois "grossières ou provocantes", rappelle le Washington Post. Un spectacle, qualifié de “honteux” pour la démocratie américaine, notamment lorsque les sénateurs les plus conservateurs ont accusé la juge d’avoir défendu des pédophiles et des terroristes. Des allégations "sans fondement", rappelle le journal, qui accuse les Républicains d’avoir utilisé ces auditions comme d’une tribune politique à quelques mois des élections de mi-mandat, en novembre 2022.

En Ukraine, de nouveaux corps de victimes des bombardements russes sont découverts chaque jour à Marioupol. Au moins 300 civils ont été tués dans le bombardement du théâtre de la ville, d’après les autorités ukrainiennes. Dans le Guardian, Dmitry Yurin témoigne. Il se trouvait dans les environs, le 16 mars, au moment de l’attaque. Il décrit "l’explosion massive, les cris, et puis les corps d’adultes et d’enfants couverts de sang". Après ce drame, il décide de quitter la ville mais elle est encerclée par les troupes russes. Dès lors, il se fabrique un équipement de fortune pour prendre la fuite via la mer d’Azov : 2h30 de nage dans une eau froide pour fuir les Russes en direction de l’Ouest. Au bout d’un peu plus de 3 kilomètres, il atteint une station balnéaire contrôlée par les Russes mais il passe sans encombre les points de contrôle et parvient à se mettre en sécurité.

D'autres n'ont pas eu cette chance. La presse internationale avait fait mention, ces derniers jours, de la mort du réalisateur lituanien Mantas Kvedaravicius, en tournage à Marioupol. Ce cinéaste reconnu avait tourné un documentaire sur cette ville portuaire en 2016. Il souhaitait, disait-il, tourner une forme de suite à l'occasion de l'invasion russe en Ukraine. Le quotidien lituanien Lietuvos Rytas apporte de plus amples informations sur sa mort. Sa compagne, à ses côtés au moment de sa mort, affirme que les soldats russes l’ont arrêté, après l’avoir reconnu, et l’ont exécuté.

La guerre en Ukraine a "dégoûté" David Guilmour, guitariste des Pink Floyd, au point de l'amener à rappeler ses vieux amis pour sortir une chanson inédite, en soutien au peuple ukrainien. Il s'agit du premier titre du groupe de rock britannique depuis 28 ans.

Here is the official video for 'Hey Hey Rise Up', Pink Floyd’s new Ukraine fundraiser feat Andriy Khlyvnyuk of Boombox. Stream / download from midnight. https://t.co/4U3P3WAQOZ

April 7, 2022

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La juge afro-américaine Ketanji Brown Jackson confirmée à la Cour suprême, une première historique

LE FIL DU 7 AVRIL

Guerre en Ukraine : la situation à Borodianka, "plus horrible" qu'à Boutcha, selon Zelensky

Le Débat de France 24

Guerre en Ukraine : faut-il boycotter la culture russe ?

Valeurs Actuelles

Une élue qui avait dénoncé des prêches radicaux d’un imam menacée et attaquée en diffamation

L’imam a repris ses prêches

De son côté, Isabelle Surply affirme avoir reçu « des centaines de messages de menaces de mort, de viol, de décapitation ». Elle a déposé plusieurs plaintes, mais ces démarches se sont révélées « infructueuses ». La police lui a en revanche fourni, vendredi 8 avril, un numéro de « contact direct » pour alerter d’une menace immédiate. Elle devra être interrogée par le juge le 15 avril prochain dans le cadre de la plainte en diffamation.

Loire : les dernières actualités

Nouvelle agression d’un gardien dans un centre de détention de Roanne

Loire : émeutes urbaines à La Ricamarie, deux policiers et un pompier blessés

Loire : un dangereux multirécidiviste repris après un mois de cavale

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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New York Times - World

Political Turmoil in Pakistan

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Pakistan Parliament Ousts Imran Khan as Prime Minister

The country will now face early elections after days of brinkmanship in which Mr. Khan tried to dissolve Parliament to head off the no-confidence vote.

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By Christina Goldbaum and Salman Masood

ISLAMABAD, Pakistan — Imran Khan, the former international cricket star turned politician who oversaw a new era of Pakistan’s foreign policy that distanced the country from the United States, was removed as prime minister early on Sunday after losing a no-confidence vote in Parliament.

The vote, coming amid soaring inflation and a rift between Mr. Khan’s government and the military, capped a political crisis that has embroiled the country for weeks and came down to the wire in a parliamentary session that dragged into the early morning hours. Pakistan remains in a state of turmoil as it heads into an early election season in the coming months.

Pakistan, a nuclear-armed nation with the world’s second-largest Muslim population, has struggled with instability and military coups since its founding 75 years ago. While no prime minister in Pakistan has ever completed a full five-year term in office, Mr. Khan is the first to be removed in a no-confidence vote.

The motion to oust Mr. Khan was passed with 174 votes, two more than the requisite simple majority.

Analysts expect that lawmakers will choose the opposition leader Shehbaz Sharif, a member of a Pakistani political dynasty, to serve as interim prime minister until the next general election, probably in October. Mr. Khan is expected to run in that election as well.

The vote in Parliament began just before midnight on Saturday after a chaotic day of political scrambling in the capital, Islamabad, as Mr. Khan’s allies appeared to be trying to delay a decision — stoking fears that the military might intervene.

Late Saturday night, with the two political factions at an impasse, the country’s powerful intelligence chief met with Mr. Khan.

The Supreme Court also signaled that it would open at midnight, should the court need to intervene. Police officers and prison vans waited outside the Parliament building lest the proceedings turned violent.

At 11:45 p.m., in protest of the no-confidence vote, lawmakers in Mr. Khan’s political coalition stormed out of the National Assembly hall.

Opposition lawmakers then proceeded with the no-confidence vote.

Mr. Khan has repeatedly said that the opposition’s moves against him were part of a United States-backed conspiracy to oust him from power and he called for his supporters to protest on Sunday.

“Your future is at stake,” Mr. Khan said in a televised address on Friday night. “If you do not take a stand to protect the sovereignty of our country, we will continue to remain subservient.” He added: “The nation has to rise together to save Pakistan.”

Mr. Khan, 69, had parlayed his athletic stardom into a populist political career, promising to rid the country of endemic corruption, set the sputtering economy back on track, and build a “new Pakistan” that he described as an Islamist welfare state.

But economic realities, including huge government debt and three straight years of double-digit inflation, thwarted his plans and undermined his popularity. Tackling corruption proved easier said than done. His shift away from the West and closer to China and Russia was polarizing.

And, perhaps most crucially, he appeared to have lost the support of the country’s powerful military in a dispute over its leadership.

That paved the way for a coalition of opposition parties to mount a no-confidence motion last month. But in a stunning bid to block the vote, he and his allies dissolved Parliament moments before it was expected to take place on April 3.

The Supreme Court on Thursday declared that Mr. Khan’s move violated the Constitution, and it ordered the vote to proceed on Saturday.

The public rebuke to his leadership from both the country’s courts and lawmakers, including some of his allies, has cost him significant political capital and eroded the aura of indomitability he had maintained for years.

But in a country where ousted political leaders are known to return in second and even third acts, Mr. Khan has shown no signs of backing down, and most analysts expect that he will run in the next elections.

“I don’t think that Imran is out of Pakistan’s politics,” said Ayesha Siddiqa, a political analyst at SOAS University of London. “He’s already in a better position, he’s completely distracted attention from inflation, from the economy, to this question of foreign conspiracy, and it’s benefiting him.”

Born to an affluent family in Lahore, Mr. Khan first rose to prominence in the late 1970s as an international cricket star, becoming the face of the sport at a time when cricketers from the former British Empire were beginning to regularly beat their former colonizer. Mr. Khan helped lead Pakistan to win the Cricket World Cup in 1992 — the country’s greatest sporting achievement.

His success on the cricket field and upper-class upbringing gave him a life of privilege and glamour. Throughout the 1980s, Mr. Khan was a regular fixture in London’s fashionable crowd, and he earned a reputation as a playboy.

In 1996, he turned to politics, establishing his own party, Pakistan Tehreek-e-Insaf, pitching himself as a reformer and promising an alternative to Pakistan’s entrenched political dynasties.

Despite his mass popularity and appeal, he struggled to make political inroads for over a decade. He was mocked for his political ambitions and for the blatant contradictions between his lavish lifestyle and his efforts to rebrand himself as a devout Muslim who identified with the poor and disavowed his English-speaking peers.

But by 2011, Mr. Khan seemed to find his political footing. His rallies began to draw hundreds of thousands of Pakistanis from the urban middle-class and educated young people who felt disgruntled with the system and energized by his populist, anti-corruption message and his criticism of the United States.

In 2018, he was elected prime minister — a victory many of his rivals attributed to a back room deal struck with the military. Politicians with other parties described a campaign of coercion and intimidation by the security forces that effectively narrowed the election field and sent a message that opposition to Mr. Khan was strongly discouraged. Military officials have denied those accusations, as have Mr. Khan and his aides.

But analysts said that he also over-promised, backing incoherent, often contradictory policies: He supported a deregulated, free-market economy but also a welfare state. He publicly opposed Islamic militance but his government and the military establishment provided a safe haven for the Taliban in northwestern Pakistan.

In a desperate bid to stabilize the economy, he turned to the International Monetary Fund for a $6 billion rescue package in 2019, a move many saw as betraying his election promise to never take foreign loans and aid.

As criticism of his leadership mounted, Mr. Khan’s government led a growing clampdown on dissent. Opposition parties criticized his anti-corruption drive as one-sided, accusing him of going after his opponents with a vengeance while turning a blind eye to accusations that swirled around his cabinet members and close friends. Still, unlike many of his predecessors, he has not been accused of corruption himself.

Human rights groups criticized his government for cracking down on the media, in particular. Several leading journalists known to be critical of Mr. Khan lost their jobs; others were intimidated, detained and threatened in organized social media campaigns, according to Human Rights Watch.

Still, his supporters have defended his record, which includes doling out government subsidies, building shelters and soup kitchens for the poor, and providing health care to low and middle-income households.

During his term, Pakistan weathered the coronavirus pandemic relatively well, spared the devastation witnessed in some other parts of the world despite early problems with an overwhelmed and undersupplied health care system. Mr. Khan attributed the success to a well-coordinated national effort, amplified by help from the military.

But his foreign policy decisions became a point of contention.

Seeking more independence from the West, he disengaged from the so-called war on terrorism. Last June, he said Pakistan would “absolutely not” allow the C.I.A. to use bases inside Pakistan for counterterrorism operations in Afghanistan. After the Taliban seized power in Afghanistan last year, even before American troops and officials had fully withdrawn from the country, he praised Afghans for having “broken the chains of slavery.”

But the critical blow to his leadership came last year after Pakistan’s military leaders appeared to withdraw their support, undercutting the political stability he had enjoyed for most of his tenure.

In recent months, the military establishment has eased its grip on opposition parties, analysis say, paving the way for the no-confidence motion. Days before the vote was expected take place last Sunday, Mr. Khan appeared to have lost a majority in Parliament and was facing demands to resign.

But he remained defiant, accusing his opponents of being pawns in a U.S.-led plot to remove him, and claiming that a communiqué from a former Pakistani ambassador to the United States contained proof of a conspiracy. He urged Pakistanis to stand up to the “forces of evil” and exhorted them to stand against his opponents, whom he called “slaves of America.”

Shehbaz Sharif is expected to take over as interim prime minister until the next general election. Mr. Sharif is the younger brother of former Prime Minister Nawaz Sharif and a former chief minister of Punjab, the country’s most populous and prosperous province.

The interim government he is expected to lead will inherit significant challenges, from soaring inflation to an increasingly polarized political climate that could spiral into unrest on the street.

“This crisis has created serious problems for Pakistan, with respect to the economy, political polarization and our foreign policy,” said Ijaz Khan, the former chairman of the department of international relations at the University of Peshawar. “Leading the country out of that will be a serious challenge for any future government.”

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France24 - World

Tens of thousands march against beleaguered Sri Lankan President Rajapaksa

Issued on: 09/04/2022 - 15:44Modified: 09/04/2022 - 22:55

NEWS WIRES Nicholas RUSHWORTH Follow

Tens of thousands marched on beleaguered Sri Lankan President Gotabaya Rajapaksa's office on Saturday, in the biggest protest to date over the country's dire economic and political crisis.

Sri Lanka's 22 million people have seen weeks of power blackouts and severe shortages of food, fuel and other essentials in the country's worst downturn since independence in 1948.

Saturday's social-media organised protest drew the largest numbers since the crisis blew up last month, according to AFP reporters. And pressure on Rajapaksa intensified further as the country's powerful business community also began withdrawing support for the president. 

Men and women poured onto Colombo's seafront promenade and laid siege to the colonial-era Presidential Secretariat, chanting "go home Gota" and waving the national lion flag. 

Others carried handwritten placards that read "it's time for you to leave" and "enough is enough."

Barricades blocked the entrance to the president's office with police in riot gear taking up positions inside the tightly guarded compound.

"These are innocent people here. we are all struggling to live. The government must go and allow a capable person to lead the country," one man told the crowd.

The protests appeared to be peaceful, but a police official said teargas and water cannon were at the ready if needed. On Friday security forces fired water cannon at demonstrating students.

Residents said there were widespread protests in the suburbs of the capital too while the Catholic and Anglican churches also brought their followers onto the streets.

The head of the Catholic Church, Cardinal Malcolm Ranjith led a protest in the town of Negombo, just north of Colombo, urging people to continue protesting till the Rajapaksa administration resigned. 

"Everyone must get on the streets till the government leave, these leaders must go. You must go. You have destroyed this country."

Fuelling losses

Sri Lanka's business community, which largely funded Rajapaksa's election campaign, also appeared to ditch the president on Saturday. 

"The current political and economic impasse simply cannot continue any further, we need a cabinet and interim government within a week at most," said Rohan Masakorala, head of Sri Lanka Association of Manufacturers and Exporters of Rubber products.

His association joined 22 other business and industry organisations, seeking a change of government, saying daily losses had reached around $50 million due to the fuel shortage alone.

In a joint statement, they said that they were responsible for generating nearly a quarter of the country's $80.17 billion gross domestic product and warned millions of jobs would be in jeopardy.

Newly appointed central bank governor Nandalal Weerasinghe said a series of monetary policy blunders had led to the current crisis with no dollars to finance many imports.

In a desperate attempt to shore up the free-falling rupee, Weerasinghe on Friday implemented the country's biggest-ever interest rate hike of 700 basis points.

"We are now in damage control mode," he said. 

Weerasinghe added he expected the rupee to stabilise and dollar inflows to improve as he relaxes his predecessor's tight foreign exchange restrictions which he described as counter-productive.

The government is preparing for bailout negotiations with the International Monetary Fund next week, with finance ministry officials saying that sovereign bond-holders and other creditors may have to take a haircut.

New finance minister Ali Sabry told parliament on Friday that he expects $3 billion from the IMF to support the island's balance of payments in the next three years.

"We hope to get about a billion dollars a year in the next three years totalling a support of three billion," he said adding that Colombo will also seek a debt moratorium.

(AFP) 

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Sri Lanka's cabinet, central bank chief resign over spiralling economic crisis

Sri Lanka’s cabinet ministers resign amid protests, social media ban

Sri Lanka declares state of emergency amid street protests over economic crisis

L'Humanité

Mars 1932. L’affaire Lindbergh, ou l’éclosion de la presse à sensation

Il était une fois

Le 1er mars 1932, le bébé du célébrissime aviateur Charles Lindbergh est enlevé. « L’affaire du siècle », nourrie par une médiatisation sans précédent, passionne les États-Unis de la Grande Dépression et au-delà. Elle signe l’avènement d’un journalisme sans morale et va permettre la création d’une police fédérale aux pouvoirs colossaux, le futur FBI.

Pascal Cauchy

L’hiver prend fin dans le New ­Jersey où le célèbre aviateur Charles Lindbergh et son épouse Anne habitent une villa cossue, à l’écart de la petite ville de Hopewell (Virginie). En cette soirée du 1er mars 1932, leur fils, Charles Augustus Jr., 20 mois, dort à l’étage. Il est 22 heures quand la nurse, Betty Gow, vient s’assurer du sommeil de l’enfant.

Il n’est pas dans son lit, elle se précipite auprès des parents. Charles arrive dans la chambre de son fils. La fenêtre est ouverte, une échelle est placée contre le mur de la maison. Sur le rebord de la fenêtre, un papier froissé a été laissé en évidence.

Dans un anglais approximatif et avec une écriture maladroite, l’auteur réclame une rançon de 50 000 dollars, en coupures de 20, 10 et 5 dollars. Le ravisseur indique qu’il contactera les parents dans deux ou quatre jours pour fixer les conditions de l’échange. Bien entendu, la police ne doit pas être prévenue.

Le colonel Lindbergh, c’est son grade dans l’armée américaine, appelle immédiatement son avocat et ami, le colonel Henry Breckinridge, qui le convainc de prévenir la police de Hopewell. Le chef de poste informe la police de l’État, qui se charge de l’enquête. Lors de la perquisition, des traces de boue sont relevées dans la chambre de l’enfant. Des empreintes de pas sont retrouvées au pied de l’échelle, qui est brisée en son milieu, mais elles ne sont guère utilisables. Aucune tache de sang, aucune empreinte digitale.

1929. L'aviateur Charles Lindbergh (1902 - 1974) et sa femme, Anne Morrow (1906 - 2001),devant leur avion sur l'aéroport de Gleinview (Illinois). © George Rinhart/Corbis via Getty Images

Les domestiques des Lindbergh sont interrogés, les enquêteurs supposant qu’un complice dans la maison, volontaire ou non, a indiqué la chambre de l’enfant et les habitudes de la famille. Charles Lindbergh fait appel à des amis pour servir d’intermédiaires, et surtout pour lancer des appels aux ravisseurs et établir un contact. La police fait passer le mot par ses indicateurs de la pègre.

Le 6 mars, les Lindbergh reçoivent enfin une lettre. La rançon est portée à 70 000 dollars, mais rien n’est dit sur le moyen de contacter le ou les ravisseurs. Le gouverneur du New Jersey organise une réunion des différentes forces de police pour coordonner les efforts des enquêteurs. Des détectives privés sont engagés par Breckinridge. Une troisième lettre arrive à Hopewell le 8 mars. L’auteur refuse un intermédiaire nommé par les Lindbergh, mais demande que la famille corresponde par voie de presse.

Un maître d’école à la retraite, John F. Condon, du Bronx, publie une proposition dans le journal local : il offre d’agir comme intermédiaire et de payer lui-même une rançon supplémentaire de 1 000 dollars. Dès le lendemain il reçoit une lettre d’accord du ou des ravisseurs. De son côté, Lindbergh accepte la proposition de Condon et lui remet 70 000 dollars. Condon entame les négociations par petites annonces en utilisant le nom de code Jafsie. Le 12 mars, un chauffeur de taxi lui remet une cinquième lettre. Il rencontre un individu qui se fait appeler « John », et ils se mettent d’accord sur le paiement de la rançon, un vêtement de l’enfant devant être remis comme preuve de l’identité de celui-ci. Un pyjama envoyé le 16 est identifié par les parents. Il faut attendre encore quinze jours et plusieurs échanges de messages pour que Condon remette la rançon à « John » qui lui indique que le petit Charles se trouve sur un bateau dans le ­Massachusetts. Le colonel Lindbergh s’y rend en hydravion, mais l’enfant est introuvable.

Le 12 mai, un camionneur découvre le cadavre d’un bébé à quelques kilomètres de la maison des ­Lindbergh. Le petit Charles est formellement identifié. Le médecin légiste indique que le bébé est mort depuis deux mois d’un coup violent à la tête.

L’émotion est considérable dans tout le pays et bien au-delà. Charles Lindbergh est un héros mondial, il est l’homme de la première traversée de l’Atlantique sans escale et en solitaire sur le « Spirit of Saint Louis » en 1927, une fierté pour les États-Unis. La naissance, le 22 juin 1930, de son fils, largement couverte par la presse, a été célébrée par la nation américaine et dans le monde. Dès l’annonce de l’enlèvement, le pays est bouleversé et beaucoup, tel Condon, brûlent de participer au sauvetage du jeune enfant, surnommé « bébé de la nation », et à l’arrestation des ravisseurs.

La presse, au-delà même des États-Unis, s’empare avec frénésie de l’affaire. La célébrité de Lindbergh augure d’une publicité considérable et de ventes prometteuses pour les journaux. Le monde entier est ainsi invité à suivre les épisodes de l’affaire, jusqu’aux plus infimes. Mais la durée de l’enquête et le manque d’informations conduisent les journalistes à se faire feuilletonistes, brodant, spéculant, relayant des rumeurs, inventant de fausses pistes. En France, le fameux magazine « Détective » invente même un correspondant américain, Roy ­Pinker. Les mêmes mots saturent l’information, les mêmes photos sont reprises à l’infini. L’emballement médiatique ne cessera pas, de l’enlèvement à l’exécution, quatre ans après, de l’homme reconnu coupable. Tout cela n’est pas si neuf. En France, l’affaire Landru avait suscité une intense fébrilité médiatique, douze ans plus tôt.

Si l’affaire envahit les journaux, c’est aussi que le monde a besoin de rêves, y compris sous la forme d’une tragédie haletante. Les États-Unis sont traumatisés par la crise économique – et le reste du monde à leur suite. Le nombre de chômeurs y atteint le nombre terrifiant de 13 millions. Des millions d’Américains sont jetés sur les routes, urbains chassés par la misère, paysans chassés par la sécheresse.

Dans ce contexte, le cambriolage et le hold-up sont des fléaux. Et les enlèvements explosent : plus de 2 000 de 1930 à 1932. La plupart sont le fait de bandes organisées, mais celui de l’enfant du couple Lindbergh est le premier d’une célébrité. Il va d’ailleurs donner son sens moderne au terme kidnapping.

La montée du crime organisé et des kidnappings est une occasion pour le directeur du Bureau of Investigation, Edgar Hoover, d'étendre les moyens de son agence rebaptisée Federal Bureau of Investigation (FBI). © G. Rinhart/Corbis/Getty Images

Quand le corps du petit Charles est retrouvé, ce 12 mai 1932, une vague d’horreur soulève le pays et dépasse ses frontières. Les policiers du New Jersey n’ont aucune véritable piste. L’enquête prend une nouvelle tournure avec l’entrée en scène du Bureau of Investigation (BOI), créé en 1908, qui deviendra le Federal Bureau of Investigation (FBI) en 1935. C’est J. Edgar Hoover, son directeur depuis 1924, qui lui donne ses missions policières étendues et, surtout, la compétence fédérale qui lui permet de lutter contre le crime organisé, en particulier contre les gangs de Chicago.

Jusqu’à la découverte du cadavre de Charles Jr., le BOI n’avait qu’un rôle consultatif. Le 13 mai 1932, le président des États-Unis, Herbert Hoover – qui avait appelé personnellement les Lindbergh pour les assurer de son soutien –, l’autorise à participer aux investigations, et le Bureau devient officiellement l’agence de liaison et de coordination de l’enquête. En juin, le retentissement de l’affaire conduit le Congrès à voter le Federal Kidnapping Act, dit loi Lindbergh, qui reconnaît l’enlèvement comme crime fédéral, passible de la peine capitale.

Le seul vrai espoir des policiers réside dans les billets de la rançon, des « certificats or », billets convertibles en or qui ressemblent aux billets fédéraux. En avril 1933, face à la dévaluation et pour empêcher la thésaurisation de l’or pendant la Grande Dépression, la convertibilité est supprimée et les certificats or doivent être échangés contre des billets de la Réserve fédérale avant mai 1933. Une mesure qui permet aux enquêteurs de pister l’argent de la rançon, d’autant que les numéros des billets ont été répertoriés.

La piste est mince, mais non négligeable. Pour l’emprunter, il faut le concours de plusieurs administrations fédérales. C’est là qu’intervient le BOI. Il entreprend de faire un portrait-robot de « John ». Entre-temps, la Réserve fédérale indique que des certificats or de la rançon ont été déposés dans un bureau de New York, le 2 mai 1933. Il faut attendre le 18 septembre 1934 pour qu’un pompiste de cette ville, méfiant, note le numéro de plaque du véhicule d’un client qui venait de le payer avec un certificat or de 10 dollars. Les policiers remontent la piste jusqu’à Bruno Hauptmann, un menuisier, émigré allemand récent, arrêté le lendemain. Il est en possession d’un grand nombre des billets recherchés, pour 13 000 dollars. Le portrait-robot est ressemblant. Il est identifié par Condon.

Le 3 janvier 1935, s'ouvre le procès ultra-médiatisé, le tout premier filmé, du ravisseur Bruno Hauptmann (au centre, bras croisés). © SZPhoto/Bridgeman Collection

Le procès de Hauptmann commence le 3 janvier 1935 à Flemington, New Jersey. Surnommé « le procès du siècle », il dure cinq semaines et, pour la première fois, est filmé. La frénésie médiatique reprend de plus belle. Car Hauptmann est présenté comme l’envers du héros Lindbergh, son origine allemande, doublée de son immigration illégale, l’accable.

L’accusation repose sur des preuves circonstancielles. Les marques d’outils sur l’échelle correspondent à ceux de Hauptmann, et le bois de l’échelle à celui qui revêt le sol de son grenier. Le numéro de téléphone de Condon a été trouvé chez lui, griffonné à l’intérieur d’une porte de placard. L’écriture manuscrite sur les notes de la rançon correspond à celle de Hauptmann, qui clame pourtant son innocence.

Le 13 février 1935, il est condamné à mort. Malgré des recours et l’action de comités de soutien, il est exécuté le 3 avril 1936. Dans les années qui suivent, dans la presse, et longtemps encore par d’autres biais, doutes et spéculations perdurent sur sa culpabilité.

En décembre 1935, pour fuir la pression, les Lindbergh partent pour la Grande-Bretagne. Envoyé à Berlin par l’ambassade américaine pour faire un rapport sur la Luftwaffe, Charles Lindbergh se fait le zélateur du IIIe Reich et reçoit des mains de Göring, en 1938, l’ordre de l’Aigle allemand.

De retour aux États-Unis, où il est conseiller de l’armée de l’air, son engagement dans le mouvement isolationniste et suprémaciste blanc America First Committee (800 000 membres), opposé à l’aide américaine aux Alliés et à l’entrée en guerre, son refus de dénoncer l’Allemagne nazie et ses déclarations antisémites lui valent un certain ostracisme.

L’attaque de Pearl Harbor lui fait opérer un revirement ; il participe notamment à des missions aériennes dans le Pacifique. Côté vie privée, tout en ayant cinq autres enfants avec son épouse, les liaisons se multiplient, les naissances aussi. Il reçoit le prix Pulitzer en 1954 pour son autobiographie. Il meurt en 1974. L’affaire du bébé Lindbergh a connu une postérité notamment littéraire, inspirant par exemple Agatha ­Christie dès 1934 pour une partie du « Crime de l’Orient Express ».

enlèvementFBIÉtats-Unispresse écrite
Valeurs Actuelles

Présidentielle : le rappeur patriote Kaotik 747 se mobilise contre l’abstention

Il est l’un des rares rappeurs français à défendre les forces de l’ordre. Kaotik 747 avait déjà fait parler de lui en juin dernier avec son morceau Allons enfants de la patrie. Cette fois, il revient avec Être président. Quelques jours avant le premier tour de l’élection présidentielle, l’artiste niçois a sorti ce nouveau clip pour se mobiliser contre l’abstention. Par ses paroles, Kaotik 747 appelle les Français à aller voter au premier tour du scrutin présidentiel, ce dimanche 10 avril, et au second le dimanche 24 avril.

« Voter est un devoir »

Dans cette nouvelle vidéo, le rappeur est aperçu l’écharpe tricolore autour du buste. Des images marquantes de l’actualité sont également diffusées, notamment en référence à la crise des Gilets jaunes, aux attentats de Paris ou à la guerre en Ukraine. Il est possible d’entendre dans le refrain : « Être Président c’est gérer l’avenir de nos mômes ; Être Président c’est gérer l’avenir de ce monde ; Être Président / Vous voulez tous le trône ; La France est un royaume sans couronne que j’y (sic) rends hommage. »

« Françaises, Français, mes chers compatriotes, voter est un devoir », a écrit Kaotik 747, Karim de son vrai nom, en description de sa vidéo sur YouTube. Il a déploré que le « divorce entre les Français et la politique n’a jamais été aussi grand ». « En tant qu’artiste, je prends mes responsabilités », a enfin défendu le rappeur patriote, qui estime que son clip est « plus que de la musique ».

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New York Times - World

Russia-Ukraine War

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Why Calls for War Crimes Justice Over Ukraine Face Long Odds

If those in power act as if they are immune to the laws of war, it may be because they often are. But following through is not necessarily an empty exercise.

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By Max Fisher

This past week, as Ukrainian forces retook the town of Bucha to find its streets littered with the bodies of bound and shot civilians, and as rockets rained on a train station packed with fleeing families, killing dozens, two words were on the lips of diplomats, world leaders and rights groups: war crimes.

But as investigators comb Ukraine for evidence, which could be used to bring charges, an uncomfortable fact hangs over their work.

Members of sitting governments and their militaries, no matter how horrifying the evidence against them, virtually never face international prosecution for their country’s conduct in war.

There have been many successful war crimes trials since the foundations of such proceedings were laid at the end of World War II. But look closely and a pattern emerges that is not encouraging to hopes that the perpetrators in this war will be similarly held to account.

In practice, justice for war crimes has been applied by conquerors, as in postwar Germany or American-occupied Iraq; by victors in civil war, as in Rwanda or Ivory Coast; or by a new government overthrowing an old one, as in Serbia or Sierra Leone.

Champions of international law argue that the International Criminal Court and similar bodies apply rulings dispassionately and transparently. Trials typically stretch on for years and sometimes end in acquittals: It is hardly brute victor’s justice.

Still, the fact remains that perpetrators almost never arrive in the dock unless they are delivered there by the victors in a war or power struggle that has deposed them.

This means that as long as a government remains in power, any war crimes charges against it, however well proven, are likely be little more than symbolic. If those in power act as if they are immune to the laws of war, it is because, in practice, they often are.

This problem has long bedeviled the world’s efforts to police war, with atrocities going largely unpunished in Syria, Myanmar and many other conflicts where the accused remain in power.

Volodymyr Zelensky, Ukraine’s president, has expressed frustration at these limitations, telling the United Nations Security Council on Tuesday that it might as well “dissolve yourself all together.”

Urging the Council to establish a tribunal for possible Russian war crimes, he said of the body’s failure to hold Moscow accountable, “Do you think that the time of international law is gone?”

Maybe so, or maybe it has not yet quite arrived.

Justice for Some

The limits of international justice stretch back even to the Nuremberg tribunals, set up in Germany after World War II, and which became a basis for the international rules of war.

The tribunal was meant to establish that conduct in war can be punished as a crime, but would be done so under principles of due process and impartiality.

Ever since, global treaties and a body of international law have forbade deliberate attacks on civilians or population centers, among other acts, including torture and genocide.

Still, Nuremberg’s tribunal only considered atrocities by the vanquished Nazis. Conduct by the victorious allies was left to those countries’ own judicial systems, which, unsurprisingly, faulted some individual soldiers but not their governments.

This model has largely held ever since.

When Rwanda’s civil war toppled its government, widely accused of genocide, it may have been the United Nations that set up a tribunal, but it was the new Rwandan government that decided who was handed over. It was mostly the defeated who stood trial.

Live Updates: Russia-Ukraine War

Slobodan Milosevic, Serbia’s wartime leader, faced trial in The Hague only after opposition leaders deposed and extradited him. Milosevic, off Serbian soil, would be out of the picture. And outsourcing his punishment would keep the oppositions’ hands clean.

The International Criminal Court, or I.C.C., the pre-eminent body for prosecuting war crimes, has indicted about 40 people. All are from Africa. Many are leaders or rebels who lost a war or power struggle. Many, like Milosevic, were shipped over by those who’d deposed them.

While the court’s rulings are considered credible, it is perceived at times as rubber-stamp for the outcome of a civil war or power struggle by helping the victors banish their opponents to a faraway prison.

The reach of such courts and tribunals is often restricted by the countries in which they were called to investigate. The courts had access to Rwanda, Bosnia and Cambodia because those countries’ governments wanted them to.

In 2010, the I.C.C. opened an investigation into election violence that had killed over 1,000 people in Kenya, later naming the politician Uhuru Kenyatta and others as suspected instigators. But it dropped the case after Mr. Kenyatta became the country’s president, saying it had no way to proceed.

Mr. Kenyatta, before his case was dropped, even traveled to The Hague to sit before the court investigating him, dismissing the I.C.C. as a “toy of declining imperial powers.”

Serving Justice or Power?

Efforts to overcome the hurdles of bringing war crimes charges have struggled.

Some proponents of atrocity investigations in Ukraine have argued that senior Russian leaders might be tried in absentia.

Russia-Ukraine War: Key Developments

Striking civilian areas. Russian forces have escalated their attacks against civilian areas in Ukraine in recent days, including a rocket attack on a crowded train station in Kramatorsk that killed more than 50 people who were trying to flee the east of the country ahead of an expected offensive by Russian troops.

A strategy shift. Russia assigned a general to oversee its military campaign in Ukraine, creating for the first time a central command on the battlefield to coordinate its air, ground and sea units as the Russian military shifts its focus to Ukraine’s east and south. The general, Aleksandr V. Dvornikov, oversaw widespread atrocities by Russian forces in Syria.

Efforts to isolate Russia. In response to mounting evidence of Russian atrocities in Ukraine, the European Union approved a ban on Russian coal and imposed other measures, while the United Nations suspended Russia from the Human Rights Council. The U.S. Senate voted to strip the country of its preferential trade status with the United States.

This is what happened to Sudan’s longtime leader, Omar al-Bashir, for whom the I.C.C. issued arrest warrants in 2009 and 2010 for war crimes. This effectively barred Mr. Bashir from visiting countries that had signaled they would comply with the warrant.

Still, this travel ban — like so much of international law — was ultimately subject to the whims of national governments. Dozens of countries that wished to host Mr. Bashir continued to do so freely. Those that barred his entry now had a legal justification, though many had previously placed him under sanctions that had the same effect.

The world’s major powers have consistently resisted the ability of international courts to hold them or their allies accountable, even symbolically. The United States, Russia, China and India all reject the I.C.C.’s jurisdiction.

In 2002, a few months into the U.S.-led invasion of Afghanistan, Congress passed a law requiring that the United States cut off aid to any country that would not agree to never send an American to the court.

International justice officials have, in recent years, sought ways to investigate governments still in power.

In 2016, the I.C.C. opened an investigation into possible war crimes committed during Russia’s 2008 invasion of Georgia. Unable to gain access to territory that remains occupied by Russia, the court’s investigation has been limited. Prosecutors requested their first arrest warrants only last month, naming three individuals in Russian-held territory. None are expected to face arrest.

In 2020, the I.C.C. launched an inquiry into American conduct in Afghanistan. In response, the Trump administration imposed sanctions and travel bans against some I.C.C. officials, though the Biden administration reversed this.

Last year, the I.C.C. announced it would, after a decade of Palestinian lobbying, investigate possible war crimes in the Israeli-occupied Palestinian territories. Israeli officials are expected to bar the investigators from entering.

Symbolic Justice

Still, even when perpetrators are beyond reach, international courts can have a role to play.

For one, proving out crimes in absentia, under the auspices of an independent legal process, can help to establish what happened.

After a commercial airliner was shot down over separatist-held eastern Ukraine in 2014, an international investigation accused four people, three with ties to Russian intelligence, of responsibility. Some legal scholars have called for a similar approach in the current war.

Proof of responsibility, or the word of a trusted international court, can also be useful as tools of statecraft. Mr. Zelensky could use such charges to keep pressure on Western governments for military support or to lobby fence-sitters like India.

Such cases can also prove restorative for victims to see their suffering acknowledged.

The I.C.C. investigation in Georgia collected testimony from 6,000 witnesses, most in communities that felt the world had forgotten them. It also led to the creation of a fund, financed by donations from foreign governments, that provides medical care, counseling and financial support for families displaced by the war.

Still, with a few hundred thousand euros to spread among thousands of victims, and no power to punish Russian perpetrators, it is hardly the vision of justice conjured by references to Nuremberg, which Mr. Zelensky has urged as a model.

“We have heard about the I.C.C.,” Tina Nebieridze, a 73-year-old survivor of Russia’s invasion of Georgia, told Justice Info, a Swiss-based development site, last year.

“For 12 years they’ve been laughing at us, the government as well as the others in Strasbourg or The Hague,” Ms. Nebieridze said. Relocated to a crumbling apartment building far from her home, now under more than a decade of Russian occupation, she was little impressed by promises of coming assistance. “I no longer have any hope in justice.”

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France24 - World

Israel PM gives security forces free rein after surge in violence

Issued on: 08/04/2022 - 20:54

NEWS WIRES

Israeli Prime Minister Naftali Bennett gave security agencies "full freedom" Friday to curb a surge in violence, after a Palestinian gunman killed three men in a popular nightlife district.

 "There are not and will not be limits for this war," Bennett said, speaking hours after Thursday night's attack in the coastal city of Tel Aviv.

"We are granting full freedom of action to the army, the Shin Bet (the domestic security agency) and all security forces in order to defeat the terror," he said.

The Palestinian Islamist movement Hamas, which controls the Gaza Strip, and the Islamic Jihad group praised the attack -- drawing criticism from the UN -- but did not claim responsibility.

After an all night manhunt, Israeli police said they shot dead a Palestinian gunman who had opened fire on a street of crowded bars and restaurants, killing three people and wounding more than a dozen others.

Some 1,000 heavily armed police and army troops had fanned out across Tel Aviv to track the assailant, as residents cowered in restaurant kitchens or their homes.

Defence Minister Benny Gantz said officers had made "around 200 arrests", adding: "If necessary there will be thousands."

Engagement party becomes wake

Israeli childhood friends Tomer Morad and Eytam Magini, both 27, were killed late Thursday.

On Friday, Barak Lufan, died of his injuries, Tel Aviv's Ichilov Hospital said.

Magini was due to celebrate his engagement Friday, his fiancee's mother, Lia Arad, told public television.

"They were supposed to celebrate their engagement party tonight, Eytam's cousins organised it in this house where we are now sitting in mourning," she said.

Morad was an avid fan of the Hapoel Tel Aviv Basketball Club, which said in a condolence note it sent "a warm and loving hug". The two friends are to be buried Sunday.

Special forces confronted the attacker in the old city of Jaffa, the historic Arab district of Tel Aviv, "eliminating the terrorist by exchange of fire", police commissioner Yaakov Shabtai said.

The Shin Bet named him as Raad Hazem, 28, from Jenin in the north of the Israeli-occupied West Bank, where last week Israeli forces killed three people in a raid.

A total of 13 people have been killed in attacks in Israel since March 22, including some carried out by assailants linked to or inspired by the Islamic State group.

Over the same period, at least nine Palestinians have been killed, including assailants.

'No glory in terror'

Palestinian president Mahmud Abbas condemned the attack, saying "the killing of Palestinian and Israeli civilians only leads to a further deterioration of the situation," the Palestinians' official Wafa news agency reported.

US Secretary of State Antony Blinken said Washington stood with Israel "in the face of senseless terrorism and violence".

Fathi Hazem, the attacker's father, struck a defiant tone as he spoke to hundreds of well-wishers at the family home in Jenin, saying the Palestinians people were looking for "freedom and independence".

Hamas praised what it called a "heroic operation", while Islamic Jihad called it a "natural response" to Israel's crimes. Lebanon's Iran-backed Hezbollah lauded a "victorious" attack.

The UN envoy for Middle East peace, Tor Wennesland, denounced a "heinous attack" and slammed Hamas in a tweet.

"Deplore the welcoming of the attack by Hamas. There is no glory in terrorism," he said.

'A nightmare'

Ichilov Hospital was treating eight people, including one in a critical condition, while eight others with less serious injuries were taken to other hospitals and later discharged.

On Friday, mourners lit candles and left flowers outside the bar where the attack took place, as residents recounted the fear they felt.

"People on the street ran about shouting 'there is a terrorist' so we rushed inside a restaurant and people tripped as they panicked," said Dror Yeheskel, 39, who was having a drink with a friend when the shooting started.

Noa Roberts, 21, who works at a bar across the street from the attack, said she heard dozens of bullets as terrified customers and staff raced to shelter and hid for two hours.

"It was so scary... it was like a nightmare," Roberts said.

The attack came on the eve of the first Friday prayers of the Muslim fasting month of Ramadan, as Israeli security forces were on alert.

The prayers passed off peacefully at Al-Aqsa Mosque in Israeli-annexed east Jerusalem, Islam's third holiest site.

Police said 55,000 Palestinians took part, while several Palestinians said they were turned back by Israeli security forces at the Qalandia checkpoint outside Jerusalem.

Last year, nightly demonstrations in the Al-Aqsa compound and elsewhere in east Jerusalem escalated into 11 days of war between Israel and Hamas.

(AP)

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Israeli security forces kill three militants in West Bank amid surge of violence

Israeli lawmaker quits, threatening Bennett's fragile hold on parliament

Israeli security forces kill Palestinian shooter in deadly Tel Aviv terror attack

Valeurs Actuelles

Présidentielle 2022 : l’affaire McKinsey est “un jeu d’hypocrites complet”, estime Emmanuel Macron

La polémique McKinsey n’est pas encore éteinte. Il y a deux jours, le recours aux cabinets de conseils par l’exécutif a pris une tournure judiciaire, lorsque le Parquet national financier (PNF) a annoncé l’ouverture d’une enquête préliminaire pour « blanchiment aggravé de fraude fiscale ». Une initiative découlant d’un rapport du Sénat à propos du recours de l’Etat à ces entreprises, publié le 17 mars dernier. Ce vendredi 8 avril, Emmanuel Macron a accordé un entretien à Brut, au cours duquel le président-candidat a été amené à s’exprimer à ce sujet. Le dirigeant français a ironisé sur « l’opposition qui a fait [de cette affaire] ses choux gras », avant d’épingler « un jeu d’hypocrites complet ».

« Je n’ai jamais travaillé pour McKinsey » 

« Je n’ai jamais travaillé pour McKinsey », s’est défendu Emmanuel Macron. Après quoi, le journaliste de Brut, Thomas Snégaroff, lui a posé cette question : « Mais ils ont pu travailler pour vous ? » Ce à quoi le président-candidat a simplement répondu : « Ce sont des gens que je connais, parce qu’il se trouve que moi, j’étais dans le secteur privé, et ce sont des gens avec qui j’ai travaillé. » Et de poursuivre, après avoir fustigé « un jeu d’hypocrites complet » de la part de ses opposants politiques : « Même les opposants oublient qu’ils les ont fait travailler. Parce qu’il y a dix ans, quand il y avait des cabinets qui faisaient la réforme de l’Etat, c’était McKinsey qui les faisaient pour beaucoup. » 

Peu après, Emmanuel Macron a tenu à démentir toute « pratique déviante » de l’Etat sur les cabinets de conseils. « Que ce soit très clair : il n’y a pas d’intervention du président de la République sur les contrats », a-t-il assuré à nos confrères, avant de défendre, l’instant d’après, les règles françaises d’attribution des marchés publics. « La règle, c’est qu’on ne doit pas mettre quelqu’un d’extérieur quand on a la compétence en interne. Ça, c’est du contrôle. Et [si cela arrive], c’est une mauvaise utilisation d’argent public, a ensuite détaillé le chef de l’Etat. Moi, je n’ai pas eu la démonstration qu’il y en avait. S’il y en a, il faut évidemment l’éradiquer. »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Russia-Ukraine War

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In Mariupol’s Drama Theater, a Cry for ‘Mama!’ That Offered Brief Relief

A family shares its story of surviving the Russian attack on a theater that officials in the besieged southern Ukrainian city believe killed about 300 people.

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By Valerie Hopkins

LVIV, Ukraine — The explosion — deafening, blinding — collapsed the walls around them, and “the moments afterwards felt like an eternity, waiting to hear my child’s scream so I would know she was alive,” Viktoria Dubovitskaya said. “Maybe she will be without legs or arms, but just let her be alive.”

Ms. Dubovitskaya, interviewed last month at a shelter in Lviv, in western Ukraine, said she and her two young children were among the many civilians sheltering in Mariupol’s Drama Theater on March 16 when it was devastated by a Russian airstrike. A wall fell onto her 2-year-old daughter, Nastya, and in those horrific first moments, Ms. Dubovitskaya recalled, she did not know if the girl had survived.

Finally, she heard it: “Mama!” Nastya screamed. A mattress that had been propped up against the wall fell against her daughter, cushioning the blows. Under the shattered masonry, Nastya was alive, but the place where they had taken refuge for 11 days, along with hundreds of others, was destroyed.

The theater bombing in Mariupol, a port city in southern Ukraine, may have killed hundreds of people in a single strike and is one of the most prominent examples of the atrocities that Russia has inflicted in its invasion of Ukraine. Soon after that attack, President Biden labeled President Vladimir V. Putin of Russia a war criminal.

Like so much of what has happened in besieged and bombarded Mariupol, information about the attack on the theater has emerged in an unsteady trickle. It is not clear how many civilians were there or how many died, and communication with the city has been all but eliminated. Mariupol’s administration says it believes about 300 people died in the theater strike. Officials said they knew of 130 survivors.

Multiple attempts to open safe corridors and evacuate Mariupol residents have been stymied, and several aid convoys have been forced to turn back. The mayor said on Thursday that he believed at least 5,000 people had been killed in attacks on the city.

Ms. Dubovitskaya, 24, said she lost her phone, with photographs from the theater, in the chaos of the bombing, and her story could not be independently verified. But the Instagram account of her husband, Dmitri Dubovitsky, features photographs of the family with geolocation tags showing they were from Mariupol. A friend of Mr. Dubovitsky’s, Maksim Glusets, said his wife had also been inside the theater and saw Ms. Dubovitskaya and her children, whom they also knew socially from Mariupol.

The New York Times interviewed Ms. Dubovitskaya after being contacted by a volunteer helping to coordinate outreach to Ukrainian and international media so that evacuees could tell their stories. The volunteer was made aware by a doctor who helps displaced people that Ms. Dubovitskaya had arrived in Lviv. Ms. Dubovitskaya said she wanted to share her account of being in the theater in Mariupol, which has also been cut off from water and electricity during the fighting, with the West and to ask nations to send more weapons to Ukraine.

As the Russian military has flattened Mariupol and tightened its cordon around the remaining Ukrainian defenders, people have fled in fits and starts, in cars and buses weaving through rubble, craters, burned-out vehicles and Russian military checkpoints.

Ms. Dubovitskaya said she and her children were on the second floor of the theater, away from the bomb’s detonation. (Her husband was in Poland, where he had been working since before the war began on Feb. 24.) The bomb hit near the stage, she said, and people who had been sheltering there, or in the basement under it, had little chance of surviving. With combat raging nearby, and follow-up strikes feared, emergency services could not immediately reach the scene.

“When we walked downstairs, we just saw dead bodies,” Ms. Dubovitskaya said. “So many bodies. The whole place was covered in blood. We knew that another strike could happen, or that Russian soldiers might come for a zachistka,” or “cleansing,” of the city.

“We just ran,” she said. Outside, they heard shelling and the burst of automatic weapons. They saw houses ablaze.

Her 6-year-old son, Artyom, saw a corpse as he stopped to take a breath.

“There is a man lying there,” he pointed out.

Live Updates: Russia-Ukraine War

His mother responded with a lie. “He is just taking a nap,” she told him.

They eventually found shelter in a nearby school. On March 23, a week after the theater strike, they finally left the city, heading in the only direction they believed was safe: territory held by Russian troops, a town known as Nikolske but that locals refer to as Volodarske, 14 miles northwest of Mariupol.

In the meantime, Mr. Dubovitsky initiated a frantic search for his wife and children. He knew they had been sheltering inside the theater, and he crossed back into Ukraine from Poland to look for them.

“‘Even if I only find them as corpses, at least they will be with me,’” his wife said of his mentality at that time.

In an interview, Mr. Dubovitsky, who was staying in the same Lviv shelter with his wife, described his search. He said he arrived on the west side of Mariupol with volunteers who had come to help in the city, entering near the decimated Port City Mall and walking the rest of the way.

He had found out from a friend that his wife and children were alive and sheltering in the school near the theater, but he arrived there after they left. Someone told him they had gone to Volodarske, an account confirmed by his friend Mr. Glusets, whose wife had been sheltering with Ms. Dubovitskaya at the theater.

Russia-Ukraine War: Key Developments

Striking civilian areas. Russian forces have escalated their attacks against civilian areas in Ukraine in recent days, including a rocket attack on a crowded train station in Kramatorsk that killed more than 50 people who were trying to flee the east of the country ahead of an expected offensive by Russian troops.

A strategy shift. Russia assigned a general to oversee its military campaign in Ukraine, creating for the first time a central command on the battlefield to coordinate its air, ground and sea units as the Russian military shifts its focus to Ukraine’s east and south. The general, Aleksandr V. Dvornikov, oversaw widespread atrocities by Russian forces in Syria.

Efforts to isolate Russia. In response to mounting evidence of Russian atrocities in Ukraine, the European Union approved a ban on Russian coal and imposed other measures, while the United Nations suspended Russia from the Human Rights Council. The U.S. Senate voted to strip the country of its preferential trade status with the United States.

In Volodarske, his search began at another school turned shelter. He scanned the first floor for familiar faces, then he checked several classrooms on the second floor.

In the last room, he despaired — he had not recognized anyone. Then, a child in a familiar coat caught his eye. It was his son, who had changed drastically during the month they had been apart.

“I didn’t recognize him right away,” Mr. Dubovitsky said. “He used to have a bit of a tummy. But now he had lost so much weight his ribs were sticking out of his spine.”

The month her son spent in wartime Mariupol had affected him profoundly, Ms. Dubovitskaya said. “He probably knows at an adult level what war is,” she said. “He knows exactly what to do if there is an explosion, how to hide and what kind of hiding place to find. He knows everything.”

But he has been traumatized by what has happened around him — suffering that became evident days before the theater bombing.

“He fell asleep at lunch, and when he woke up, he did not know where he was, who I was or who my friend was,” she said. “I immediately took him to the doctor in my arms. This child does not sit in arms — he never sits at all — and then he allowed me to take him and carry him. And I try to talk to him, and he doesn’t recognize me. He calls out for his mother, and he doesn’t understand that I am his mother.”

Once he returned to himself 20 minutes later, she said, he told her, “I just want to live.”

Ms. Dubovitskaya said the episode brought home how much of his childhood had been taken from him. “He is not asking for toys or even for food,” she said. “He just wants to live.”

It was another visit to a doctor that may have saved the family’s lives.

Staying in the crowded, freezing theater, her daughter developed pneumonia, Ms. Dubovitskaya said. So she took her children to a makeshift clinic on the second floor, where they were allotted a place to stay. That took them away from the bomb’s point of impact.

When her daughter screamed, “Mama!” after the wall fell on her, Ms. Dubovitskaya said, happiness and relief rushed through her. “I began to grope around in the rubble,” she said. “I felt some kind of fabric, and just pulled and pulled. She was all white, except for her face, because she covered her face with a blanket and fell into it.”

“It probably saved her,” Ms. Dubovitskaya said, “because if a stone had hit her head, it would be almost impossible for a 2-year-old child to survive.”

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L'Humanité

Le FIS précipite l’Algérie dans une décennie noire

Il était une fois

Confronté à une déferlante du Front islamique du salut lors des élections législatives et à une vague d’attentats des groupes djihadistes, le pouvoir algérien décrète l’état d’urgence le 9 février 1992. S’ensuivent dix années de violence qui vont déchirer le pays, mettre à mal l’état de droit et causer des dizaines de milliers de morts.

Hassane Zerrouky

La proclamation de l’état d’urgence, le 9 février 1992, est survenue moins d’un mois après la démission, le 11 janvier, du président Chadli Bendjedid. Démission suivie, le lendemain 12 janvier, par l’annulation des élections législatives, marquées par une forte abstention (41 %), qui prive le Front islamique du salut (FIS) d’une victoire totale en cas de second tour ! Le parti islamiste avait frôlé la majorité absolue en remportant 188 sièges (3,2 millions de voix, soit 23 % du total des inscrits) sur les 430 en lice : il ne lui manquait donc que 28 sièges. 

En ballottage très favorable dans 135 circonscriptions sur 199, il était assuré, en cas de second tour, d’une victoire écrasante. Ses concurrents directs, le Front des forces socialistes (FFS, social-démocrate) avec ses 25 sièges (510 000 voix), et le FLN, avec 15 sièges (1,6 million de voix), étaient dans tous les cas de figure dans l’impossibilité d’inverser la tendance. Autant dire que les jeux étaient faits, or, comme on le verra plus loin, le FIS, qui faisait régner l’ordre islamiste dans les villes et quartiers sous sa coupe, projetait d’instaurer un État islamique.

Les islamistes sous-estimés par  le pouvoir politique et l’armée

Le choc causé par la victoire des islamistes est tel que plusieurs organisations de la société civile, dont le syndicat Ugta (Union générale des travailleurs algériens) d’Abdelhak Benhamouda (qui sera assassiné en 1997), le syndicat de l’enseignement supérieur, le patronat public, la dizaine d’associations féministes, le Rais (Rassemblement des artistes, intellectuels et scientifiques) et plusieurs personnalités, créent le 30 décembre 1991 le Comité national de sauvegarde de l’Algérie (CNSA) et appellent à l’annulation des élections. À partir de là, comités locaux du CNSA, appels, déclarations, pétitions d’intellectuels, rassemblements se multiplient à travers l’Algérie pour empêcher le second tour des législatives.

Et ce, dans une conjoncture où le pouvoir politique et l’armée, qui avaient sous-estimé les islamistes, étaient totalement désemparés par la tournure d’une situation qu’ils avaient eux-mêmes contribué à créer. N’avaient-ils pas autorisé, en 1989, la légalisation du FIS en violation de la loi qui interdisait la création de partis fondés sur des bases religieuses ? Or ce parti n’avait pourtant jamais fait mystère de ses objectifs et, pour lui, la souveraineté divine était exclusive de toute autre forme de souveraineté (1). En réalité le pouvoir, incarné alors par Chadli Bendjedid, pensait instrumentaliser les islamistes contre les courants démocrates, progressistes et berbéristes qui constituaient à ses yeux la vraie menace.

« Premier pas vers la restauration du califat »

Le 2 janvier 1992, deux jours après la création du CNSA, plus de 500 000 personnes marchent à Alger à l’appel du leader du Front des forces socialistes, Hocine Aït Ahmed, pour « barrer la route à toutes les forces totalitaires ». Face à ces réactions, le dirigeant islamiste Abdelkader Hachani, qui n’avait jamais laissé planer le moindre doute sur les intentions de son parti, se charge alors de le leur rappeler, le vendredi 3 janvier 1992, à la mosquée Es-Sunna de Bab-el-Oued, un des fiefs islamistes de la capitale algérienne, devant plusieurs milliers de barbus. Qu’on en juge : « Les pharaons ont fait appel aux magiciens pour combattre Moïse et ils ont perdu. Le pouvoir a fait appel aux démocrates et il a perdu. Il n’y a qu’un seul parti en Algérie, c’est le parti de Dieu. »

En verve, Abdelkader Hachani dénonce « cette démocratie défendue par l’Occident qui prétend préserver les libertés, celle des homosexuels, et qui nous a amené le communisme, le marxisme et le capitalisme, des systèmes qui asservissent l’homme, alors que l’islam, lui, le libère », avant d’asséner : « Notre combat est celui de la pureté islamique contre l’impureté démocratique ! »  Juste avant ce prêche, l’imam de la mosquée, Abdelkader Moghni, un des membres fondateurs du FIS, avait qualifié ce premier tour des élections législatives de « premier pas vers la restauration du califat ». Et Mohamed Saïd, de son vrai nom Lounis Belkacem, futur dirigeant du GIA (Groupe islamique armé), avertit les Algériens qu’il faudra désormais changer de tenue vestimentaire après avoir promis l’instauration du califat (État théocratique).

La peur de l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle

En vérité, il n’y avait là rien de nouveau dans le discours des islamistes sinon une réaffirmation de ce que le FIS, depuis sa légalisation, n’avait cessé de clamer à coups de prêches incendiaires contre les femmes, les démocrates et progressistes, les intellectuels, les artistes et tout ce qui incarnait la modernité, sur fond d’agressions de proximité, de pressions au quotidien et d’interdits, comme ceux des concerts et la fermeture de salles de cinéma (2).

Et les premiers actes terroristes ne faisaient qu’alimenter les craintes et suspicions à son endroit : attaque du poste frontalier de Guemar (frontière tunisienne), le 28 novembre 1991, provoquant la mort de plusieurs militaires, suivie par des attentats ciblant des policiers et gendarmes à Alger, Boumerdès et dans d’autres localités, que le FIS n’a ni condamnés ni franchement désavoués, ainsi que le fait qu’il ait laissé planer la menace de recourir au djihad si le régime ne respectait pas « le choix du peuple ».

Car la peur qu’inspirait l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle : chaque manifestation des islamistes à Alger était ponctuée en fin de cortège par une parade de centaines d’« Afghans (3)» (ces vétérans algériens de retour d’Afghanistan) défilant en tenue afghane et au pas de commando. Et les assurances données par les dirigeants du FIS que la loi islamique ne serait appliquée que par étapes ne rassuraient pas !

Le « djihad » contre le « taghut »

À compter du 12 janvier, date de l’annulation des élections, les événements vont se précipiter. « La bataille est engagée entre, d’une part, le peuple, sa religion, d’autre part, le colonialisme et ses valets », estime alors Abdelkader Hachani (4), dont le parti a fait le pari d’un basculement de la population en faveur des islamistes, oubliant ce faisant que seuls 23 % du corps électoral avaient voté pour le FIS.

Le 2 février 1992, Ikhlef Cherrati, autre membre fondateur du FIS, qui présidait sa « cellule de crise », promulgue une fatwa (avis religieux) autorisant le djihad : « Désormais, plus de coexistence possible entre l’islam et la nouvelle religion choisie par le pouvoir. Guerre à la religion de l’occidentalisation et de la laïcité ! » Et de menacer : « Nulle excuse n’est plus permise à qui ne se dresse pas contre la junte et ne la combat pas, en donnant sa vie et son argent ; en aidant, hébergeant, soignant les moudjahidin, en leur apportant toute l’assistance voulue, en prenant en charge leurs proches chassés de leur travail. » Une fatwa que n’a pas attendue le mouvement Baqoun Ala Ahd (les Fidèles du serment) de Kamreddine Kherbane, dirigeant du FIS et ancien d’Afghanistan, pour proclamer le « djihad » contre le « taghut » (le pouvoir mécréant), tandis que le MIA (Mouvement islamiste armé), déjà réactivé en juin 1991 dans les monts de Zbarbar (à l’est d’Alger), s’apprêtait à entrer en action (5).

« La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! »

Avant d’en arriver à cette décision extrême, le FIS n’avait même pas jugé utile de consulter les partis politiques qui n’étaient pas d’accord avec la décision d’annulation du scrutin législatif. Ni de donner suite à la main tendue par Mohamed Boudiaf  6), président du HCE (Haut Comité d’État, présidence collégiale), dans son discours du 4 février 1992 : « Le FIS est un parti comme les autres, reconnu. Nous n’avons nullement l’intention de remettre en cause cette reconnaissance », ajoutant qu’il était prêt à l’écouter s’il renonçait à « utiliser les mosquées et la religion à des fins politiques » et au recours à la violence. Réponse du parti islamiste dans un communiqué signé par celui qui deviendra le chef du FIS clandestin, Abderrazak Redjem : « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! » Ce qui a fait dire à Aït Ahmed (FFS), pour qui le président Boudiaf était « un homme sincère », que « le FIS n’a pas su prendre ses responsabilités et se démarquer de la violence ».

Alger, Médéa au sud d’Alger, El Eulma, Aïn Beïda, Khenchela et Batna dans l’Est algérien, Bel-Abbès, Saïda dans l’Ouest algérien et les universités algériennes sont dès lors le théâtre d’affrontements quasi quotidiens entre policiers et manifestants islamistes, à quoi s’ajoutent des attaques armées contre des policiers et gendarmes. Des milliers d’islamistes, dont des dirigeants du FIS, parmi lesquels Abdelkader Hachani et Ikhlef Cherrati, sont alors interpellés et internés. Et le nombre de morts commence à se chiffrer par dizaines.

Une tragédie macabre qui fera plus de 100 000 morts

C’est en arguant de la réelle menace d’insurrection que le Haut Comité d’État proclame, le 9 février, l’état d’urgence pour un an sur l’ensemble du territoire algérien. Fallait-il y recourir ? Mohamed Boudiaf avait-il un autre choix quand on sait que l’ex-FIS ne lui avait laissé aucune alternative ? Toujours est-il que le président Boudiaf avait préalablement informé neuf partis politiques, dont le FLN, le FFS, le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) et les communistes du Pags (Parti de l’avant-garde socialiste), de sa décision d’instaurer l’état d’urgence, mesure qui ne ciblait que le FIS et qui ne mentionnait ni la suspension des activités politiques des autres partis, ni les libertés syndicales, d’expression et de la presse. Le lendemain 10 février, neuf policiers sont froidement abattus au bas de la Casbah d’Alger. Quatre jours après, le 13 février, un commando islamiste attaque l’amirauté d’Alger, tuant plusieurs militaires. Le 4 mars, le FIS est dissous par la loi.

À partir de là, l’Algérie va basculer dans une tragédie macabre qui va durer plus de dix ans et qui fera plus de 100 000 morts. Plus de 200 000 cadres, chercheurs, médecins, étudiants, artistes et intellectuels devront s’exiler. Quelque 4 731 unités économiques, ainsi que 916 établissements scolaires, universitaires et de formation ont été tout ou en partie détruits par les groupes islamistes armés, pour un coût financier estimé à près de 20 milliards de dollars, avec plusieurs centaines de milliers de salariés en chômage technique.

Valeurs Actuelles

Présidentielle 2022 : Le Pen et Macron désormais au coude-à-coude pour les deux tours, selon un sondage

Le premier tour de l’élection présidentielle se tiendra dimanche 10 avril. En attendant, l’écart continue de se réduire dans les intentions de vote, entre Emmanuel Macron, le chef de l’Etat sortant, et Marine Le Pen, candidate du Rassemblement national, d’après les résultats d’un sondage réalisé pour BFM TV et publié vendredi 8 avril. Concernant le premier tour, l’actuel locataire de l’Elysée (LREM) est crédité de 26% des intentions de vote (-2 points par rapport à un précédent sondage, en date des 4 et 5 avril). Quant à son adversaire, elle obtient 25% des intentions de vote (+2 points).

Certains électeurs pourraient changer d’avis 

Quid du second tour ? Une fois encore, l’écart entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen se réduit. Désormais, le président de la République sortant se trouve à 51 % (-2), tandis que Marine Le Pen récolte 49 % des intentions de vote (+2), observent nos confrères. Toutefois, l’institut de sondage précise que 21 % des personnes interrogées « n’ont pas exprimé d’intention de vote »

Comment expliquer que ces deux candidats se retrouvent désormais au coude-à-coude ? Les sondeurs, dont les propos sont cités par BFM TV, évoquent deux phénomènes. D’abord, « une dynamique du premier tour très favorable à Marine Le Pen (+2) et défavorable à Emmanuel Macron (-2) », mais également, « un meilleur report de voix des électeurs de premier tour d’Eric Zemmour (82%, +10) et de Valérie Pécresse (34%, +6) en faveur de Marine Le Pen, par rapport au début de semaine »

D’après ce sondage, 24 % des personnes qui ont déclaré qu’elles allaient voter « pourraient changer d’avis d’ici à l’élection ». En revanche, les électeurs les plus sûrs de leur choix sont ceux de Marine Le Pen (85%) et d’Emmanuel Macron (84%). Ils devancent les potentiels électeurs d’Eric Zemmour (81%), de Jean-Luc Mélenchon (80%) et de Valérie Pécresse (78%).

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Russia-Ukraine War

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Putin’s War in Ukraine Shatters an Illusion in Russia

Russians long lived with an understanding: Stay away from politics, and live your life as you choose. The war in Ukraine wrecked that idea.

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By Sabrina Tavernise

The last time I was in Russia, the summer of 2015, I came face to face with a contradiction. What if a place was unfree, but also happy? How long could it stay that way?

Moscow had blossomed into a beautiful, European city, full of meticulously planted parks, bike lanes and parking spaces. Income for the average Russian had risen significantly over the course of the previous decade. At the same time, its political system was drifting ever closer to authoritarianism.

Fifteen years earlier, Boris Yeltsin had left power in shame, apologizing on national television “for having failed to justify the hopes of the people who believed that we would be able to make a leap from the gloomy and stagnant totalitarian past to a bright, prosperous and civilized future at just one go.”

By the summer of 2015, his successor, President Vladimir V. Putin, had seemingly made Russia bright and prosperous. The political system he built was increasingly restrictive, but many had learned to live with it.

Many Russian liberals had gone to work for nonprofits and local governments, throwing themselves into community building — making their cities better places to live. A protest movement in 2011 and 2012 had failed, and people were looking for other ways to shape their country. Big politics were hopeless, the thinking went, but one could make a real difference in small acts.

There was another side to this bargain: Mr. Putin was seemingly constrained, as well. Political action may have been forbidden, but there was tolerance when it came to other things, for example religion, culture and many forms of expression. His own calculus for the system to run smoothly meant he had to make some room for society.

I lived in Russia for nine years, and began covering it for The New York Times in 2000, the year Mr. Putin was first elected. I spent lots of time telling people — in public writing and in my private life — that Russia might sometimes look bad, but that it had a lot of wonderful qualities, too.

But in the weeks since Russia invaded Ukraine, I have felt like I am watching someone I love lose their mind. Many of the Russian liberals who had turned to “small acts” are feeling a sense of shock and horror, too, said Alexandra Arkhipova, a Russian anthropologist.

“I see lots of posts and conversations saying these small deeds, it was a big mistake,” she said. “People have a metaphor. They say, ‘We were trying to make some cosmetic changes to our faces, when the cancer was growing and growing in our stomachs.’”

I began to wonder whether Russia was always going to end up here, and we just failed to see it. So I called Yevgeniya Albats, a Russian journalist who had warned of the dangers of a K.G.B. resurgence as early as the 1990s. Ms. Albats kept staring into the glare of the idea that at certain points in history, everything is at stake in political thought and action. She had long argued that any bargain with Mr. Putin was an illusion.

She said 2008 was a turning point, the moment Mr. Putin divorced the West, even invaded another country, and the West barely noticed.

“For Putin, it was a clear sign,” she said by telephone last month, “that he can do whatever he wants. And that’s exactly what he started doing. He behaved extremely rationally. He just realized that you don’t care.”

She was referring to Russia’s 2008 invasion of Georgia, which came shortly after President George W. Bush began to talk about NATO membership for Georgia and Ukraine. I covered that war, and spent the night with a Russian unit in the Georgian town of Gori and remember how invigorated the soldiers seemed, laughing, joking. The Soviet defeat in the Cold War had left a bitter sense of humiliation and loss. The invasion seemed to have renewed them.

“When Putin came, everything changed,” one officer told me. “We got some of our old strength back. People started to respect us again.”

Ms. Albats sounded tired but determined. The day we talked, she had traveled to a Russian penal colony to be present for the sentencing of her friend Aleksei A. Navalny, Russia’s popular opposition leader, who used his allotted time to give a speech against the war.

“We now understand that when Putin decided to go into war in Ukraine, he had to get rid of Navalny,” she said, because he is the only one with the courage to resist.

Live Updates: Russia-Ukraine War

Indeed, Mr. Navalny never accepted the turn away from direct confrontation and was building a nationwide opposition movement, leading people into the streets. He rejected the bargain and was willing to go to prison to defy it.

Ms. Arkhipova pointed out that his mantra, that the fight was not of good against evil but of good against neutral, was a direct challenge to the political passivity that Mr. Putin was demanding.

Many people I interviewed said the poisoning of Mr. Navalny in 2020 and the jailing of him in early 2021, after years of freedom, marked the end of the social contract and the beginning of Mr. Putin’s war. Like Al Qaeda’s killing of Ahmed Shah Massoud on the eve of Sept. 11, 2001, Mr. Putin had to clear the field of opponents.

Greg Yudin, a professor of political philosophy at the Moscow School of Social and Economic Sciences, argues it was the political opposition’s success, which began to accelerate in 2018 and 2019, that tipped Mr. Putin toward war.

Professor Yudin said it was inconceivable to Mr. Putin that there could be people inside Russia who wanted the best for their country, yet were against him. So he looked for traitors and nursed an obsession with the idea that the West was after him.

“It’s a feature of this kind of regime,” Professor Yudin said. “It recodes internal dissent into external threats.”

As for my 2015 question — how long can a place be unfree and also happy — perhaps we have lived into the answer. Many liberals have left. Many of those who have not left face fines or even jail. In the weeks after the invasion, the police detained more than 15,000 people nationwide, according to OVD-Info, a human rights group, substantially higher than in the protests in 2012, when about 5,000 people were detained over 12 months, said Ms. Arkhipova, who studied that movement.

Russia-Ukraine War: Key Developments

Striking civilian areas. Russian forces have escalated their attacks against civilian areas in Ukraine in recent days, including a rocket attack on a crowded train station in Kramatorsk that killed more than 50 people who were trying to flee the east of the country ahead of an expected offensive by Russian troops.

A strategy shift. Russia assigned a general to oversee its military campaign in Ukraine, creating for the first time a central command on the battlefield to coordinate its air, ground and sea units as the Russian military shifts its focus to Ukraine’s east and south. The general, Aleksandr V. Dvornikov, oversaw widespread atrocities by Russian forces in Syria.

Efforts to isolate Russia. In response to mounting evidence of Russian atrocities in Ukraine, the European Union approved a ban on Russian coal and imposed other measures, while the United Nations suspended Russia from the Human Rights Council. The U.S. Senate voted to strip the country of its preferential trade status with the United States.

Ms. Albats has stayed and is angry at Russian liberals who have not.

The message, she said, is that “Russian liberals, they don’t have any tolerance for any problems.” She added, “They just run away.”

At the same time, she said, it’s an extremely hard choice. “Choosing between jail and not jail, I’d rather choose not jail,” Ms. Albats said, adding that she already faces thousands of dollars in fines just for reporting about the war.

Mr. Yudin said the choice was hard because the crackdown was complete, and because political opposition was now being pulverized.

“The best comparison is Germany in 1939,” he said. “What kind of democratic movement would you expect there? This is the same. People are basically right now trying to save their lives.”

Not everyone, of course. Lev Gudkov, a sociologist at Levada Center, a research group that tracks Russian public opinion, told me that about two-thirds of people nationwide approve of Mr. Putin’s actions in Ukraine.

“It is a less-educated, older part of the population, mainly living in rural areas or in small and medium-sized cities, where the population is poorer and more dependent on power,” he said, referring to those who rely on public funds like pensions and state jobs. “They also receive their whole construction of reality exclusively from television.”

He points out that “if you look at 20 years of our research since Putin came to power, then the peaks of support for Putin and his popularity have always coincided with military campaigns.”

One such campaign was the war in Chechnya, a particularly brutal subduing of a population that in 1999 was Mr. Putin’s signature act before being elected president the first time. We are starting to see some of the features of that war in Ukraine: bodies with hands bound, mass graves, tales of torture. In Chechnya, the result was the systematic elimination of anyone connected to the fight against Russia. It is too soon to say whether that was the intent in Bucha.

Now the bargain is broken, the illusion has shattered. And the country has been pitched into a new phase. But what is it? Mr. Yudin argues that Russia is moving out of authoritarianism — where political passivity and civic disengagement are key features — into totalitarianism, which relies on mass mobilization, terror and homogeneity of beliefs. He believes Mr. Putin is on the brink, but may hesitate to make the shift.

“In a totalitarian system, you have to release free energy to start terror,” he said. Mr. Putin, he said, “is a control freak, used to micromanagement.”

However, if the Russian state starts to fail, either through a collapse of Russia’s economy or a complete military defeat in Ukraine, “unleashing terror will be the only way for him to save himself.”

Which is why the current situation is so dangerous, for Ukraine and for people in Russia opposed Mr. Putin.

“Putin is so convinced that he cannot afford to lose, that he will escalate,” Professor Yudin said. “He has staked everything on it.”

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God, church, Tsar: The world of Russian oligarch Malofeyev and his Western associates

Issued on: 08/04/2022 - 18:05

Leela JACINTO Follow

In the first criminal proceeding against a Russian oligarch since the start of the Ukraine invasion, US prosecutors have charged Konstantin Malofeyev, an arch-conservative with close ties to Russian President Vladimir Putin, for sanctions violations. The Kremlin crony’s business interests, from Greece to Africa to annexed Crimea, reveal the scope of his ideological intent – aided by willing, conservative Western business partners. 

Nearly a year after the 2014 annexation of Crimea, an American TV news director and former Fox News employee updated Konstantin Malofeyev, his Russian oligarch boss, about a board briefing for a new Russian TV station. 

The board news policy, wrote former Fox News director Jack Hanick, was meant “to implement your vision and to provide you with information for you to make decisions …You are the founder and chief architect of the project. We, as board members, have the responsibility to direct the staff to implement your instructions.” 

The allegations, made in a 21-page indictment in a New York court, charges Moscow-based businessman Malofeyev of violating US sanctions in the first criminal proceeding against a Russian oligarch since the February 24 start of the Ukraine invasion. 

Malofeyev, an investor and ardent supporter of Russian President Vladimir Putin, is accused of attempting to tap $10 million of frozen US assets with the help of his American employee, Hanick, an experienced TV news executive and supporter of Donald Trump. 

The indictment provides a detailed account of how Malofeyev, a Russian nationalist and founder of Orthodox news channel Tsargrad TV, attempted to evade US sanctions. 

Malofeyev was sanctioned by the US Treasury Department in 2014 for financing Russians promoting separatism in Crimea. Although the sanctions barred him from doing business with US citizens, prosecutors say Malofeyev evaded those restrictions by hiring Hanick to work for him in networks in Russia and Greece, and enlisted the US national’s help in trying to acquire a TV station in Bulgaria.  

It was all part of an effort to spread pro-Russia propaganda throughout Europe, according to the US Justice Department.  

Announcing the latest crackdown on Wednesday, US Deputy Attorney General Lisa Monaco warned that, “we have our eyes on every yacht and jet. We have our eyes on every piece of art and real estate purchased with dirty money and on every bitcoin wallet filled with proceeds of theft and other crimes.”  

Hanick, a high-level director who helped launch Fox News, was arrested in London last month and is awaiting extradition proceedings.

Russia embraces Orthodox Christianity 

If Hanick, as the US indictment alleges, was willing to “implement” his Russian employer’s “vision” at the TV station where he was hired, it was because the former Fox News director was ideologically in sync with Malofeyev’s conservative philosophy. 

On the night of Trump’s victory in the 2016 election, Hanick was in Moscow, attending a pro-Republican soirée, where the organisers unveiled a massive portrait of the victorious US presidential candidate, according to US magazine Rolling Stone.

In an interview at the event, which was posted on YouTube, Hanick explained that “America has been founded on Christian principles and now America is moving away from Christianity.” Sitting next to the newly unveiled portrait of Trump – the subject of several sexual misconduct lawsuits – Hanick noted that, “America was losing its moral core and fibre … Now Russia, on the other hand, has been embracing Orthodox Christianity.”  

An investment banker who says he “found God” during his university years, Malofeyev is a devout Orthodox Christian in a country that, under Putin, has leapt from communism to the church, with the Kremlin and the Moscow Patriarchate operating in revivalist synergy. 

As the founder of a private equity firm, Marshall Capital Partners, Malofeyev [sometimes spelled Malofeev] used his religious contacts to enlarge his wealth, investing in Russian telecoms giant Rostelecom while his fellow Orthodox friend, Igor Shchegolev, was telecoms minister, according to the Financial Times.

In 2015, when he launched Tsargrad TV – with Hanick’s Fox News expertise – the new Russian Orthodox TV station also began broadcasting daily on Spas, a religious channel run by the Orthodox church. 

From Moscow to Athens with a share certificate 

It was after the successful launch of the Russian TV network that Malofeyev handed Hanick the task of starting a TV station in Greece and acquiring a Bulgarian news channel. The US indictment alleges that the pair conspired to illegally transfer Malofeyev’s frozen $10 million in a Texas investment bank to a business associate in Greece in violation of US sanctions that were passed shortly after the 2014 Crimea annexation.  

Malofeyev denied the charges in a phone interview with the Financial Times from Russia earlier this week, insisting that he has not had assets in the US since 2014 and dismissing the legal action against him as “comical”.

US prosecutors however say a share certificate for Malofeyev’s funds – which was accessed through a shell company in the Seychelles – was fraudulently backdated to make it appear as if it had gone through in June 2014, prior to the imposition of sanctions.  

The indictment has details of a 2015 trip by Hanick from Moscow to Athens when the US national physically carried the share certificate and transferred the funds to a Greek associate for the price of just $1.  

The case against Hanick is still pending. 

‘God’s will’ in Crimea 

In addition to his staunch Orthodox Christian faith, Malofeyev is a self-confessed royalist who views Crimea as an intrinsic part of the Russian empire, which Putin, in his role of Tsar 2.0, is seeking to reinvent. 

Malofeyev’s engagement with Crimea, a peninsula historically controlled by various empires, appears to be mystical.

By his own telling, the connection was fixed by a miracle. The narrative starts in January 2014, months before Russian soldiers appeared in Crimea, when Malofeyev was travelling with the Russian patriarch, taking ancient Christian relics on a tour through Russia. 

Crimea, according to the Russian oligarch, was not on the travel agenda. But when they did stop in the Crimean capital, Sevastopol, around 100,000 people – a third of the local population – gathered to pray with the relics. “It was one prayer from all the people: for Sevastopol to once more be part of Russia. God’s will,” Malofeyev told the Financial Times in a July 2014 interview.

When Crimea did become part of Russia in an annexation not recognised by the international community, the God-fearing Malofeyev was immediately put on US and EU sanctions listings.  

Historical theme park in Crimea 

But the EU sanctions did not deter a fellow conservative Frenchman from seeking to do business with Malofeyev. 

Enter Philippe de Villiers, a Eurosceptic French politician and businessman who is also the founder of Puy du Fou, a popular historical theme park in the Vendée region of western France.  In de Villiers, an aristocratic, Catholic, royalist with business acumen, Malofeyev – the ultra-Orthodox, monarchist Russian oligarch – found a perfect ideological match.   

In August 2014, just weeks after the EU imposed sanctions on Malafeyev, de Villiers announced a deal with the Russian oligarch to build a historical theme park in newly annexed Crimea. 

The announcement came during de Villiers’ trip to Russia, where the French politician-businessman met Putin at Livadia palace, the summer residence of Russian Tsars in the Crimean resort city of Yalta. A day after his “unforgettable” meeting, de Villiers sounded as excited as a fanboy. “What a statesman,” gushed the French politician in a Twitter post featuring a photograph of the meeting. 

J'ai été reçu hier par Vladimir Poutine à Yalta. Une rencontre inoubliable. Quel Homme d'Etat.. @KremlinRussia_E pic.twitter.com/WZpQbrH8x6

August 15, 2014

De Villiers – a two-time, but longshot French presidential hopeful – hails from an aristocratic family, Le Jolis de Villiers de Saintignon. The family has a military heritage – his brother, General Pierre de Villiers is a former French chief of defence staff. 

They have not done too badly in business as well. 

The Puy du Fou theme park in Vendée features a sweep of historical shows ranging from ancient Frankish resistance against the Roman Empire, Viking landings and medieval knights. Some historians have dubbed the park, “Puy du Faux” [Puy of Fakes], criticising historical errors and a “reactionary, ultra-Catholic” vision of the make-believe world. The park nevertheless is a popular destination and is the second-most visited theme park in France after Disneyland.

De Villiers also owns a local radio station, Alouette Radio.

Theme park plan ends, but monarchist dreams linger  

For a Russian oligarch seeking the glory of bygone empires and heading a TV station named Tsargrad, a business deal with a French aristocratic politician and head of a historical theme park was a marriage made in revivalist paradise. 

Announcing the deal in the Russian capital in August 2014, the Moscow-backed Crimean administration said de Villiers, Malofeyev and Sergei Aksyonov, the head of the Crimean government, had signed a memorandum of understanding under which de Villiers’ company Puy du Fou International and Malofeyev would invest at least 4 billion Roubles ($110m) in the Crimean park. The new project was called Puy du Fou Tsargrad. 

The prospect of breaking EU sanctions in annexed terrain did not daunt de Villiers, who declared, “Sanctions are an act of war. Cooperation is an act of peace. We have come to deliver an act of peace,” in a 2014 press release. “Our project will promote the history of Crimea as a long part of the history of Russia,” he added. 

Once a mainstream conservative, de Villiers founded a now defunct Eurosceptic political party and made two unsuccessful bids for the French presidency in 1995 and 2007. He has since moved further right, has spoken out against Islam in France and currently supports far-right candidate Éric Zemmour in the 2022 French presidential race. 

Despite de Villiers’ dismissal of EU sanctions, the Crimea theme park dream in the end failed to materialise.  

Experts dismissed the deal from its inception, with a foreign lawyer in Moscow telling the Financial Times that there was “no way” the planned theme park could go ahead under EU sanctions. Since the agreement was just a memorandum of understanding, with no evidence of financial transactions, the lawyer explained that de Villiers might not face legal consequences yet. “This is just a gigantic PR stunt,” he dismissed.

A Russia expert interviewed in 2014 by French daily, Ouest France, explained that sanctions at that time targeted Russian doing business in Europe but not European doing business or exporting to Russia. "It's legal but very badly viewed, in the current context, to trade with Russia," explained Jean Geronimo.

In a 2019 interview with French website Capital, de Villiers’ son and Puy du Fou artistic director Nicolas de Villiers confirmed his father’s Crimea plans had failed. “President Putin imagined a Puy du Fou in Crimea. But the economic sanctions against Russia prevent us from considering such a project,” said the younger de Villiers, adding that the group’s international projects in Spain and China were already keeping the group “quite busy. "No question of biting off more than we can chew,” he said.

The war in Ukraine, which has seen a tightening of sanctions, appears to have stalled Malofeyev’s vision of promoting his far-right, ultra-conservative Christian values on both sides of Atlantic.  It has also sparked scrutiny of the links between French far-right figures, including presidential candidate Marine Le Pen, and Putin. 

Malofeyev’s international ventures may have stalled, but the oligarch still has big plans for his native Russia. In a 2019 interview with the New York Times, Malofeyev hailed Putin’s move to grant himself two additional six-year terms after his current tenure expires in 2024.

Welcoming the prospect of Putin staying in power until 2036, Malofeyev said Russia now has “a quasi-monarchy” which, he said, was “a very good thing”.

But the 47-year-old oligarch is looking further into the future. “This isn’t the end,” said Malofeyev. “The introduction of a constitutional monarchy in the foreseeable future — for instance, after Putin’s rule in 2036 — has become realistic.”

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EU adopts fresh sanctions against Russia including coal import ban

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US sanctions target Putin's daughters amid belief they help hide his wealth

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Valeurs Actuelles

Scandales sanitaires : plus de 80 centres dentaires dans le viseur de l’Assurance maladie

Partout en France, ils investissent les centres-villes. Actuellement, il y a 1101 centres dentaires dans l’Hexagone. Autrement dit, le double d’il y a cinq ans. Ces derniers, censés améliorer l’accès aux soins, se retrouvent parfois au cœur de scandales sanitaires, qui ont permis de mettre en lumière les dérives du secteur. Parmi les scandales qui ont accompagné cette croissance : Dentexia et ses 3000 plaignants, mal ou partiellement soignés, dans les années 2010. Ou encore, Proxidentaire, dont les deux centres situés en Bourgogne-Franche-Comté ont été fermés l’an dernier. Et cela, parce que l’Agence régionale de santé (ARS) avait reconnu « des actes de mutilation et de délabrement effectués sur des dents saines ». A l’heure actuelle, plus de 80 établissements sont dans le viseur de l’Assurance maladie, détaille Le Parisien, dimanche 10 avril.

La fréquence des contrôles augmente

« Aujourd’hui, plus de 80 centres dentaires font l’objet de contrôles à des stades différents, confie Thomas Fatôme, directeur général de l’Assurance maladie, dans les colonnes du quotidien régional. Nous agissons en collaboration avec les ARS. Pour chaque contrôle, il y a des vérifications sur place et sur pièce pouvant aller jusqu’au dossier individuel du praticien ou du patient. » Et d’ajouter, peu après, pour étayer son point de vue : « Nous augmentons la fréquence des contrôles et nous accélérons aussi les procédures dont la durée a été ramenée à 12 mois. » 

En janvier dernier, un établissement rouennais (Seine-Maritime) a été forcé de rappeler ses patients à cause de manquements aux règles d’hygiène, rappelle Le Parisien. Puis, fin février, la directrice et trois chirurgiens-dentistes portugais du centre Dentexelans d’Orléans ont été mis en examen, après avoir été accusés d’exercice illégal de la profession de chirurgien-dentiste et d’escroquerie en bande organisée. Après un mois de fermeture, l’établissement vient de rouvrir ses portes.

Eviter le recours au tourisme dentaire

Chaque fois, ce sont des centres dentaires créés sous la forme d’une association loi 1901 à but non-lucratif, indique le journal. A savoir que la plupart des nouveaux établissements adoptent ce statut permis par la loi Bachelot de 2009. Au départ, l’objectif du législateur était d’améliorer l’accès aux soins dans les zones sous-dotées. Notamment pour les personnes les plus fragiles. Et cela, afin d’éviter le recours au tourisme dentaire.

Problème, « ces associations se transforment en sociétés commerciales déguisées, s’agace auprès du Parisien Abdel Aouacheria, vice-président de la Dent bleue, qui vient en aide aux patients victimes du secteur dentaire. Et dans quelques cas crapuleux, l’association s’entoure d’une nébuleuse de sociétés satellites, où vous trouvez à chaque fois les mêmes dirigeants, qui vont s’approprier l’argent de la structure. » Le vice-président fustige également un certain nombre de « dérives financières, qui vont se traduire par une augmentation du risque pour la patientèle et des scandales sanitaires ».

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Marie-Claude Vaillant-Couturier : Une grande dame dans la mêlée

Il était une fois

Reporter-photographe, résistante, survivante des camps nazis, infatigable militante de la mémoire de la déportation, féministe pionnière, élue et dirigeante communiste... Suivre les pas de Marie-Claude Vaillant-Couturier, née en 1912, c’est arpenter la vie et le parcours d’une héroïne du XXe siècle.

Patrick Apel-Muller

Elle s’est plantée face à Göring et Rudolph Hess, et les a regardés dans les yeux. Le lundi 28 janvier 1946, Marie-Claude Vaillant-Couturier témoigne au procès de Nuremberg, qui juge les crimes nazis. « Je parle pour toutes celles qui ne sont plus là. Pourvu que je n’oublie rien. » Assise la main sur la barre, elle parle précisément, détache ses mots face au micro, consulte rarement ses notes, le regard lointain. Belle, trop pour l’un des avocats des 21 criminels qu’on juge. « Nous nous étions dit, il n’est pas possible que nous mourions toutes comme des rats. Il faut que ça se sache, que le monde sache ! » Elle a remonté sa manche sur le numéro tatoué, et elle a raconté Auschwitz, les paillasses, la fumée des crématoires, le typhus, les enfants juifs, le travail dans les marais, les microbes injectés aux jeunes Polonaises, les stérilisations, les coups, les corps qui tombent. Et Ravensbrück.

Jamais elle n’oubliera le serment de témoigner. À la barre face au chef du camp de Ravensbrück, aux procès en France de Klaus Barbie, le chef de la Gestapo à Lyon et le bourreau de Jean Moulin, ou de Paul Touvier, le milicien. Marie-Claude Vaillant-Couturier restera fidèle aux mortes comme sa camarade communiste Danielle Casanova, mais aussi à celles qui ont partagé la même souffrance, telles Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion ou Martha Desrumaux. Avec l’avocat communiste Joë Nordmann, elle fait grandir la notion de crime contre l’humanité et son imprescriptibilité.

Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes

À 21 ans, reporter-photographe formée par le génial Imre Kertész et travaillant aux côtés de Capa, Brassaï ou Cartier-Bresson, elle avait été la première à photographier les camps de concentration d’Hitler en 1933, Dachau et Oranienburg. « J’ai photographié l’entrée du camp de Dachau avec des SA puis nous avons tourné autour du camp et je suis montée sur le capot de la voiture pour faire une photo par-dessus le mur pour regarder les types qui travaillaient à l’intérieur », raconta-t-elle. La zone était interdite et le reportage périlleux. Ses photos seront publiées dans les numéros 268 et 269 du magazine « VU » sous le titre : « “VU” explore incognito le IIIe Reich ». Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes.

Quel itinéraire pour cette jeune femme, élevée par des précepteurs, fille du fondateur du « Jardin des modes », de « VU » et patron de « Vogue », parente du créateur de « Babar » ! Elle a fréquenté la meilleure société et est destinée au scintillement de cette bourgeoise intellectuelle que fascinent les États-Unis. À la faisanderie, le relais de chasse que loue son père, Lucien Vogel, dans la forêt de Saint-Germain, se croisent, autour d’une grande table, les grands noms du temps : Einstein, le roi Gustav de Suède, Picasso, Daladier, Fernand Léger, André Gide, René Clair, l’ancien président de Hongrie… et Paul Vaillant-Couturier. Il n’est pas encore, en 1932, le rédacteur en chef de « l’Humanité », d’où l’avait écarté un virage sectaire du PCF. Mais c’est une personnalité fascinante, d’une immense culture, chaleureuse, prête à débattre et à s’engueuler, amoureuse de la vie.

« Paul, c’était un homme, voyez-vous, au sens plein du terme, pas un personnage en représentation, écrira Aragon, qui le porte au plus haut. Je connais des gens que ça indignera si j’écris d’abord de lui qu’il aimait les femmes. Et ne s’en privait pas. Mais, que voulez-vous, c’était comme ça… Pas de honte, mes enfants, pour quelqu’un qu’on dise de lui, au bout du compte, qu’il a été un coureur… Il aimait les femmes, la chasse et la pêche… Un beau jour, on a appris qu’il se mariait. Pour un homme comme lui, c’est toujours un scandale et même un défi. Surtout parce qu’il y avait désormais dans sa vie cette jeune fille dont j’ai entendu dire que sa beauté était scandaleuse. Elle était très belle, pas un peu. »

C’est le temps des choix, des apprentissages

La liaison entre la jeune femme de 20 ans et le séduisant quadragénaire fait tousser Lucien Vogel, qui multiplie les obstacles, puis finit par baisser les bras. Pour Marie-Claude Vaillant-Couturier, c’est le temps des choix, des apprentissages comme celui du métier de reporter-photographe et des engagements. Elle a adhéré aux Jeunesses communistes en 1934. Sans le dire à Paul, c’était son affaire. Très vite, dans le sillage de Danielle Casanova, elle était devenue une animatrice de l’Union des jeunes filles de France (UJFF).

Il lui fallait tracer sa voie. Pas si facile dans le tourbillon de Paul. Comme s’il voulait toujours précéder les mouvements du siècle et anticiper les espoirs ou les périls qui se dessinent, particulièrement en Espagne, d’où il témoigne et mobilise, comme le 28 juillet 1936 à Santander.

Le temps est compté. Elle se marie fin septembre 1937 et Paul meurt dix jours plus tard, fauché en pleine partie de chasse. Sur son lit de mort, il lui dit : « Tu vois, quand on se marie avec quelqu’un de beaucoup plus vieux que soi, on est veuve de bonne heure. » Et ce nouveau statut pèse lourd. Des centaines de milliers de personnes assistent aux obsèques, un cortège interminable de peine et de fleurs rouges dans Paris. Marie-Claude évoquera « le souvenir d’un grand fleuve avec des milliers de gouttes d’eau et j’étais une goutte d’eau parmi des milliers d’autres gouttes. J’appartenais au fleuve. La mort n’était donc pas ce trou noir que j’avais imaginé… »

Dès 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste

Difficile pourtant de se remettre. Thorez lui a proposé de devenir photographe à « l’Humanité » – ses collègues n’apprécient pas tous l’arrivée d’une femme –, elle prend des responsabilités à l’UJFF, travaille un temps à Moscou… Puis la guerre. Dès l’automne 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste qui se reconstitue, avec Pierre Villon notamment. Architecte dans la lignée de Le Corbusier et Lurçat, celui qui se nomme en fait Roger Ginsburger est devenu un « révolutionnaire professionnel ». Désormais compagnon de Marie-Claude, il est le père d’un petit Thomas que la jeune femme, qui ne peut avoir d’enfant, élève comme son fils.

En lien avec Arthur Dallidet, le bras droit de Jacques Duclos, elle travaille avec Georges Politzer, corrige les épreuves des publications clandestines, comme « la Pensée libre », « l’Université libre », ou « les Cahiers du bolchevisme » ; elle concourt à la rédaction de l’appel aux intellectuels français, puis à celui pour la constitution d’un Front national de lutte pour l’indépendance de la France. Elle est chargée de transmettre à Marcel Cachin, sur lequel les nazis veulent faire pression, une injonction à passer dans la clandestinité. Dans ces temps de désorganisation, les animatrices de l’UJFF vont jouer un rôle important pour reconstituer des réseaux, nouer des contacts, retisser des liens et des liaisons.

Le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée

Pierre Villon est arrêté le premier (il s’évadera plus tard du château de Gaillon). Les « époux Delguet », c’est leur nom sur les faux papiers, se retrouvent dans une planque, mais le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée. Un contact a parlé. Elle ne reverra Pierre et Thomas qu’en juin 1945, au retour d’Auschwitz.

Emprisonnée d’abord au fort de Romainville, elle y retrouve Danielle Casanova et toutes deux mettent sur pied une structure communiste dans les chambrées de la prison, avec revendications et manifestations. Le 23 janvier 1943, départ pour l’Allemagne. Dans ce convoi, près des deux tiers des 230 femmes appartiennent à la résistance communiste. En entrant à Birkenau, elles chantent « la Marseillaise » malgré le gel mordant. Sur un panneau, Marie-Claude traduit pour ses compagnes : « Vernichtungslager », « camp d’anéantissement ». Les portes de l’enfer. Parce qu’elle parle allemand, la jeune femme trouve des occasions pour soulager d’autres déportées moins bien loties. Charlotte Delbo, qui relate leur histoire, décrit : « Quand elle arrive avec son bon sourire, dans ce bloc sombre, c’est comme une flamme qui nous réchauffe. » Elle apporte quelques cachets d’aspirine, du pain dérobé, un lainage… et surtout quelques nouvelles du dehors. La victoire de Stalingrad. Danielle Casanova meurt du typhus et c’est Marie-Claude qui prend sa place comme « responsable des Françaises » dans la résistance internationale du camp.

Une des premières femmes élues à l’Assemblée nationale

« Auschwitz ! Auschwitz ! Ô syllabes sanglantes ! /(…) C’est vous que je salue en disant en cette heure, la pire / Marie-Claude, en disant : “Je vous salue Marie”. » Des informations ont fuité vers la France, et les vers d’Aragon, sous le pseudonyme de François La Colère, paraissent dans le recueil clandestin « le Musée Grévin ». Après le transfert à Ravensbrück, Marie-Jo Chombart de Lauwe raconte la générosité et la force de celle qui deviendra une amie pour la vie.

Le 22 juin 1945, son avion atterrit au Bourget. Personne ne l’attend. Elle se fait conduire au siège du Parti communiste. Carrefour Châteaudun, elle retrouve Maurice Thorez, Jeannette Vermeersch, et Laurent Casanova, le mari de Danielle. Dès le lendemain, elle assiste au congrès du PCF qui s’ouvre. Mais avant, elle retrouve Pierre. Président du comité militaire du CNR, il est l’un des dirigeants nationaux de la Résistance. Elle entre comme suppléante au comité central de son parti. Elle en sera membre jusqu’en 1983.

Mais d’abord, elle reprend place auprès de Pierre et de Thomas. L’enfant de 4 ans en a 8 désormais. Mais, et c’est peut-être le meilleur moyen de chasser les horribles spectres qui la hantent, elle s’engouffre dans la vie publique. Membre de l’Assemblée consultative, dirigeante de l’Union des femmes françaises et de la Fédération des déportés (FNDIRP), elle est élue pour la première fois députée de Villejuif, au siège de Paul. Une des premières femmes à l’Assemblée nationale. Elles n’ont le droit de vote que depuis avril 1944… En 1946, elle figure en troisième position sur la liste communiste derrière Maurice Thorez et le général Malleret-Joinville. Dans les années suivantes, elle devient une des animatrices de l’Appel de Stockholm contre l’arme atomique et noue une amitié avec le dessinateur de la « Colombe de la paix », Picasso.

Manifestation pour la journée internationale des femmes, le 7 mars 1955. De tous les combats, Vaillant-Couturier a porté très tôt celui de l’égalité des sexes. © Mémoires d’Humanité/Archives départementales de la Seine-Saint-Denis.

Jusqu'aux rencontres du PCF avec les femmes, en avril 1975. Ici en compagnie d’Angela Davis. © Proust Fréderic/Sygma/Getty Images

Elle préside en 1966 la commission qui examine la loi Neuwirth

« Je suis revenue féministe des camps de concentration. » Un sentiment puissant de sororité mais aussi une attention à la place des femmes qu’elle fera retentir dans l’Hémicycle comme sur les tribunes de la Fédération démocratique internationale des femmes, aux côtés de la Pasionaria, Dolorès Ibarruri. Elle préside en 1966 la commission spéciale chargée d’examiner la loi Neuwirth, qui abolit l’interdiction de la contraception. Elle doit ferrailler dur pour faire passer le texte. Égalité salariale, contribution patronale pour le financement des crèches, renforcement des droits des femmes dans les régimes matrimoniaux, abaissement de la majorité à 18 ans… elle cède sa place de députée à Georges Marchais quand, en 1974, le projet qui autorise les femmes à choisir d’avoir ou non un enfant est adopté.

À deux reprises, Marie-Claude Vaillant-Couturier est élue vice-présidente de l’Assemblée nationale, qui n’avait guère connu de femmes à un poste qu’elle avait assumé « avec élégance et autorité, relevait Philippe Séguin. Toujours avec les mêmes égards pour ses adversaires. Sans aucune concession sur ses idées et ses convictions ».

marie-claude vaillant-couturierHistoireFéminismeIl était une fois
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‘Wrong about Putin’: Did Germany and France turn a blind eye to the threat from Russia?

Issued on: 05/04/2022 - 22:02

Benjamin DODMAN Follow

The escalating civilian toll of Vladimir Putin’s war in Ukraine has fuelled calls for a reappraisal of more than a decade of French and German efforts to engage with a leader whose forces stand accused of committing horrific war crimes in Ukraine.

Ukraine’s embattled President Volodymyr Zelensky did not mince his words as he addressed Western leaders in a video message late on Sunday, just hours after witnessing the trail of death and destruction that Russian forces left in their wake as they retreated from Kyiv’s northern suburb of Bucha.

He had a special message for the former leaders of Germany and France, Angela Merkel and Nicolas Sarkozy, whom he accused of denying Ukraine a path to NATO.

"I invite Ms Merkel and Mr Sarkozy to visit Bucha and see what the policy of concessions to Russia has led to in 14 years," Zelensky said, referring to the gruesome killing of Ukrainian civilians in towns north of the capital – which world powers have described as "war crimes".

“See with your own eyes the tortured and slain Ukrainians,” he added.

Zelensky was speaking on the anniversary of the 2008 NATO summit in Bucharest, where the transatlantic alliance offered Georgia and Ukraine a promise of future membership but without a timetable – a compromise that, according to Zelensky, left Ukraine in a “grey zone” and exposed to Russian aggression.

“They thought that by refusing Ukraine, they could appease Russia, to convince it to respect Ukraine and live normally alongside us,” he said in his video address, accusing NATO members of acting “in fear” of the Kremlin.

Collapse of the post-Cold War order

Back in 2008, both France and Germany had deemed it too early for Ukraine and Georgia to join NATO, arguing that neither country was ready. They also warned that bringing in the former Soviet Republics would compromise relations with Russia, echoing warnings voiced by US diplomats who sought to dissuade the White House from offering a concrete path to membership.

In a short statement issued by her spokeswoman on Monday, Merkel said she “stood by her decisions in relation to the 2008 NATO summit in Bucharest”. She also offered her support to “all efforts to bring an end to Russia’s barbarism and war against Ukraine”.

In hindsight, “it is hard to know whether a membership plan for Ukraine would have been enough to dissuade Putin”, said Laure Delcour, an expert in EU-Russia relations at the Sorbonne Nouvelle University in Paris.

“NATO membership is a very long process and it is quite possible that Ukraine would still not be a member as we speak,” she told FRANCE 24. “One can also imagine that Putin would have moved faster to thwart Ukraine’s admission.”

“Move fast” is precisely what Putin did just four months after the Bucharest summit, sending his tanks into Georgia in support of pro-Russian separatists in the breakaway provinces of Abkhazia and South Ossetia. He repeated the trick six years later in Ukraine’s Donbas region, going one step further with the annexation of Crimea.

Each of Putin’s incursions met an ambivalent response from European leaders, alternating between heated rhetoric and sanctions, at first, and attempts at détente, soon after. With Ukraine now in the throes of a catastrophic war, those leaders stand accused of emboldening the Russian president and being blind to his imperialist ambitions.

>> Moldova, then Georgia, now Ukraine: How Russia built ‘bridgeheads into post-Soviet space’

“Europe didn’t go wrong, Germany and France did,” said Thomas Kleine-Brockhoff, vice-president of the German Marshall Fund and head of its Berlin office, in an interview with FRANCE 24. 

“France and Germany tend to speak for the rest of Europe. But these miss-assessments were made in Paris and Berlin, not elsewhere. Eastern Europe didn’t go wrong, northern Europe didn’t go wrong,” he added.

Kleine-Brockhoff said the war in Ukraine called for an urgent reappraisal of German and French policy vis-à-vis Russia. He added: “Not only is the post-Cold War order crumbling in front of our eyes, so are the strategies deployed by Germany and France.”

Nord Stream repentance

The reappraisal is well under way in Germany, where Putin’s invasion of Ukraine has cast a pall over the legacy left by Merkel after 16 years at the helm.

“What Germany and Europe have experienced over the last days is nothing short of a reversal of Merkel's policies of guaranteeing peace and freedom through treaties with despots,” the conservative daily Die Welt wrote last month, describing the former chancellor’s trade-based diplomacy as “an error”.

Criticism has come from some of Merkel's closest aides, including her former defence minister, Annegret Kramp-Karrenbauer, who has condemned Germany's “historical failure” to bolster its military over the years. “After Georgia, Crimea, and Donbas, we have not prepared anything that would have really deterred Putin,” she tweeted in March.

Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

Under particular scrutiny is Germany's reliance on Russian energy, which accounted for 36 percent of its gas imports when Putin seized Crimea and had risen to 55 percent by the time the Kremlin’s tanks rolled into Ukraine.

The dependence on Russian power has left Berlin saying it is unable to follow a call by the US and other allies to impose a full energy embargo on Moscow.

>> Baltic states end Russian gas imports – but can the rest of Europe follow suit?

German President Frank-Walter Steinmeier, who served as foreign minister in two of Merkel's cabinets, on Monday admitted that he made a “mistake” in pushing for Nord Stream 2, the controversial pipeline built to double gas imports from Russia to Germany.

“We were holding on to bridges that Russia no longer believed in and from which our partners had warned us about,” he said. 

The United States and EU members like Poland had deeply opposed the €10 billion pipeline which bypasses Ukraine, depriving Kyiv of gas transit fees. After obstinately defending it through its construction, Germany finally put the project on ice following Russia's invasion of Ukraine.

Like Merkel, Steinmeier has come under fire over the pipeline project. His Social Democrats in particular have over the years pushed for closer ties with Russia – most notably Merkel's predecessor Gerhard Schroeder, who has refused to quit key posts at Russian energy giants Rosneft and Gazprom despite the war in Ukraine.

“We failed to build a common European house,” Steinmeier said. “I did not believe Vladimir Putin would embrace his country's complete economic, political and moral ruin for the sake of his imperial madness,” he added. “Like others, I was mistaken.”

Running after a chimaera

The war in Ukraine has pricked the bubble Germany had been living in since the 1990s, said Kleine-Brockhoff, “a post-Cold War order offering it the most advantageous international set-up since industrialisation, with peace, affluence, and the idea that the country could get along with everybody and therefore did not need to guarantee its own defence”.

An “end-of-history” thinking had led countries like Germany to “believe that the whole world was on a path to democracy”, Kleine-Brockhoff added. “Russia would take time but would eventually come on board, that was the idea. It proved to be a chimaera.”

“Germany believed that trade would be a peacemaker, that interconnectedness would prevent us from going to war with each other,” he said. “There was a belief that trading with Russia – notably with what it does best, namely oil and gas – was a strategy for peace. But that strategy has failed.”

Turning to France, Kleine-Brockhoff said an ingrained French “ideology of European strategic autonomy” had driven President Emmanuel Macron into a “wrong assessment of Putin, of who he is and of what he wants”, as well as a misunderstanding of Europe’s position vis-à-vis the United States and Russia.

“We’ve seen that the defence of Europe is not Europe, it’s NATO,” he said. “That’s the conclusion from everything we’re seeing [in Ukraine]. The solution to our security problem lies in Western unity – not in fantasies of European armies that will never become true.”

A tour of France’s chateaux

Delusions about the nature of Russia’s leader and Europe’s ability to reason with him have led Macron to engage with Putin for longer than is warranted, according to Kleine-Brockhoff.

“The attempt to prevent war and to engage the Russians is not to be criticised – what is to be criticised is the lofty ambitions, instead of a more realistic assessment of what is possible,” he said, adding: “For how long do you engage in serial phone calls with mass murderers?”

The problem is not so much the dialogue as the timing and purpose, said Sorbonne University’s Delcour, noting that “some form of dialogue is necessary insofar as Russia will remain both Europe’s and Ukraine’s neighbour – but one has to be clear about the objectives”.

While Macron’s recent exchanges with Putin have been focused on preventing the war, and then ending the bloodshed, past attempts at a rapprochement with Moscow had sent mixed messages, she explained.

No foreign leader has Macron tried harder to sway than the Russian president, whom he treated to a grand reception at the Palace of Versailles in May 2017, just two weeks after taking office. He hosted Putin again two years later, this time at the Fort de Brégançon, the summer retreat of French presidents. 

“A Russia that turns its back on Europe is not in our interest,” Macron stated at the time, a year after he celebrated France’s World Cup win in a VIP box in Moscow at Putin’s invitation – an event other Western officials had shunned over the Skripal poisonings in London.

“The Brégançon meeting took place a year after the Skripal affair and five years after the annexation of Crimea, and was preceded by very little consultation with EU allies,” Delcour noted. “In that context, one can legitimately question the wisdom of inviting Putin for a reset.”

As Europe reflects on two decades of failing to deter the strongman in the Kremlin, it is important to distinguish between the factors behind Moscow’s post-Cold War angst, some of them understandable, and Putin’s own decision to wage war on Russia’s neighbours, Delcour added.

“We know NATO enlargement had a major impact on Moscow’s perceptions, but the real problem is how Russia responded to enlargement,” she said. “We should not confuse cause and consequence. In this case, the problem is the consequence.”

>> Did NATO ‘betray’ Russia by expanding to the East?

Ultimately, Macron and his predecessors have been guilty of clinging to the belief that Putin could be accommodated within a security architecture he has repeatedly rejected and violated, said Kleine-Brockhoff.

“We have wanted to believe that Russia would come on board to become a responsible stakeholder in the current European and global order,” he said. “And we have chosen to overlook the indications to the contrary.”

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Scorched earth? West weighs stiffer sanctions as Russia denies war crimes in Ukraine

As it happened

France to expel 35 Russian diplomats after Moscow's invasion of Ukraine

WAR IN UKRAINE

Suspected Russian war crimes in Ukraine's Bucha spark global outrage

France24 - World

Russia uses abductions to intimidate Ukrainians in occupied territories

Issued on: 29/03/2022 - 17:44

Lara BULLENS Follow

Ukrainian journalists, public officials, civil rights activists and even civilians who are vocal against the invasion of their country are being arbitrarily detained by Russian forces. The tactic is being used to instil fear in local communities, some say, with forced detentions lasting anywhere from a day to two weeks. 

It was an icy cold morning on March 23 when Russian forces knocked on Svetlana Zalizetskaya’s front door in Melitopol in southeast Ukraine. Hoping to find her inside, they came face to face with her elderly parents instead. “I wasn’t home at the time,” she told FRANCE 24. The three armed men searched the place, turning the house “upside down”, and took her 75-year-old father to an unknown location.

Zalizetskaya, the director of local newspaper Holovna Gazeta Melitopolya and news website RIA-Melitopol, had fled the city days earlier. “I was intimidated by Galina Danilchenko,” she said, referring to the pro-Russian acting mayor who replaced Ivan Fedorov, who was himself abducted on March 11 and eventually released in exchange for nine Russian conscripts.

“[Danilchenko] asked me to become a propagandist for Russia and to start reporting in support of the occupation. She tried to convince me by promising a great career in Moscow,” said Zalizetskaya, who refused the proposal and packed her things to leave the city for fear of reprisal. A few days later, she received a call and found that her father had been taken hostage.

“Their demand was clear: he would be returned if I gave myself in.” But Zalizetskaya turned down the Russian proposal once again, “so they demanded that I shut down RIA-Melitopol”.

On March 25, two days after her father’s abduction, Zalizetskaya posted on Facebook announcing the transfer of her news website to third parties “in exchange for evacuation” and "in territory controlled by Ukraine" who, according to her, "provide objective information". She is still sharing articles by RIA-Melitopol on her Facebook page and said that she did not personally consent to cooperation beyond the statement. 

Her father was released later that day, relatively unscathed but deprived of the medicine he needed and badly shaken up by his abduction. Though Zalizetskaya was relieved, the anger she feels is palpable. “I regard such actions of the occupying forces as terrorism,” she said, adding that she is determined to continue working as a journalist to document the horrors Ukrainians face in Russian-occupied territories.

#Ukraine: RIA-Melitopol editor-in-chief Svitlana Zalizetska’s father was released last night after being taken hostage by Russian forces earlier this week. Zalizetska refused to cooperate with Russian authorities and instead transferred control of her news site to third parties. pic.twitter.com/w23Vog6X2M

March 26, 2022

This wasn’t the first time a journalist or a relative had been detained by Russian forces in Ukraine. The UN’s monitoring mission on the ground, which is documenting abductions, found that 21 journalists and civil society activists have been arrested since Russia began its invasion on February 24. Family members are often kept in the dark on the whereabouts of their loved ones, without any idea of what is happening to them. Of the 21 captured, only nine have been “reportedly released”, according to the UN.

International nonprofit Reporters Without Borders also published a handful of alarming accounts regarding the detention, torture, intimidation and threats media workers in Ukraine are facing. 

Consequences of speaking out

The UN says many perpetrators of abductions come from the Kherson, Luhansk and Zaporizhzhia regions, home to self-proclaimed “republics” allied with the Russian Federation and pro-Russian armed groups. Cases have also been reported in parts of Kyiv, Kheron, Donetsk, Sumy and Chernihiv.

“It’s becoming increasingly dangerous for journalists and editors to stay in regions occupied by Russia,” Sergiy Tomilenko, president of Ukraine’s National Union of Journalists, told FRANCE 24. “They are isolated in these territories. They can’t leave.”

Local officials are also being targeted for detention. Abductions have also been alleged in northern cities including Nova Kakhovka, where the secretary of the city council has vanished, and in Bucha, where six local council members were detained and eventually released following a Russia raid, according to the BBC.

The UN found that 24 public officials and civil servants of local authorities had been detained in Russian-controlled regions. Thirteen have reportedly been released, but the location and status of the remaining 11 are unknown. 

Political analyst Mattia Nelles, who is normally based in Kyiv but now lives in Germany, has been tracking abductions in the east and south of Ukraine. He said Russian forces will target “anyone who is actively speaking out against the occupation” and are especially quick to detain those calling for protests.

“I even heard of two cases in Kherson where people were randomly picked up at checkpoints after Russian forces searched their phones and found many pro-Ukrainian channels open on their Telegram [app],” he explained. “My friend who lives there says he never takes his phone with him when he goes outside now.”

‘You could be next’

Nelles, his Ukrainian wife and her parents managed to flee the country early on, though a large part of their family is still living in Svatove, a city in the Luhansk Oblast. On March 26, neighbours informed his uncle that Russian forces had come looking for him. “It was unclear why, but we assumed it was because he is an army veteran. He served as a medic in 2016 and 2018 for the Ukrainian army in Donbas.”

His uncle went into hiding, but Russian forces found him shortly after and detained him for interrogation. “It lasted three hours,” Nelles said. “And it turned out that they were looking for his son-in-law, who is an active army soldier and is also registered at my uncle’s house. Hence the mix-up.”

Nelles’ uncle was released and, despite being deeply distressed, was unharmed. Others, like the Ukrainian fixer for Radio France who was tortured for nine days, were not as lucky.

“There are varying degrees of severity when it comes to how [Russian occupiers] treat people,” Nelles explained. “I imagine that it’s a case-by-case situation. It depends on how much the person resists, how involved they are with the Ukrainian army, or how much of a problem they were for the occupying forces.”

It also depends on what Russian forces want to get out of their detainees. When speaking about the abduction of Zalizetskaya's father, Tomilenko explained that the case was a clear example of Russia trying to neutralise Ukrainian media by using a carrot-and-stick method. “First, they arrest local journalists and editors, [and] try to intimidate them into saying they support the occupation,” he said. If this fails, Russian forces “simply demand that they stop covering the news”.

The goal of the abductions is crystal clear. They are an effective means of instilling fear in local populations, making it easier for Russian forces to exert control. And for some, it seems to be working. Tomilenko hears of new abductions on a daily basis and has an increasing number of journalist colleagues afraid to leave their houses. “Two colleagues in Kherson haven’t gone outside in two weeks,” he said.

In an effort to clamp down, human rights organisations in Ukraine are putting together missing persons lists and campaigning to shed light on what is happening on the ground. Ukraine’s National Union of Journalists has also published guidelines for journalists and editors in occupied territories, urging them to refrain from posting anything on social media and to use pseudonyms if working as local correspondents for international or national media outlets.

But the sense of intimidation left behind by the abductions can be felt by even the most courageous souls. “The message being sent out is: ‘If you dare to speak out, you could be next’,” Nelles explained. “That is terrifying. Especially for those who hold any official position.”

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Solidarity and French bureaucracy: the Ukrainian refugees of Paris

Reporter's notebook

From Lviv to Kyiv, snapshots of Ukraine in a time of war

The Observers

War in Ukraine: Kherson residents stand up to Russians, and a military expert outlines Russia's weaponry

L'Humanité

L’opération « Mains propres », cataclysme à l’italienne

Il était une fois

Le 17 février 1992, une affaire de pots-de-vin révèle au grand jour l’étendue de la corruption dans le système politique de la péninsule. Suivront deux années d’enquêtes et de procès à l’issue desquelles aucun des partis qui ont gouverné le pays depuis l’après-guerre ne survivra. Une crise du régime qui mettra en selle un « cavaliere » nommé Berlusconi.

Gaël De Santis

Les intuitions des communistes sont parfois les bonnes. Le 27 novembre 1980, quatre jours après un tremblement de terre en Irpinia où l’État a démontré son incapacité à venir en aide aux rescapés, le Parti communiste italien (PCI) réunit sa direction. Son secrétaire général décide d’en finir avec la politique du « compromis historique », l’appui extérieur au gouvernement de la Démocratie chrétienne, et de passer dans l’opposition. Enrico Berlinguer déclare alors : « La vérité est que tout cela met en cause non seulement la responsabilité d’un ou plusieurs ministres, ou de l’actuel gouvernement, mais un système de pouvoir, une conception et une méthode de gouvernement qui ont généré une inefficacité et une confusion dans le fonctionnement des organes de l’État, de la corruption et des scandales dans la vie des partis gouvernementaux, l’omerta et l’impunité pour les responsables. La question morale est devenue aujourd’hui la question nationale la plus importante. » L’appel aux partis gouvernementaux, démocrate-chrétien, socialiste, républicain, social-démocrate, libéral, à se réformer n’est pas entendu.

Le système de corruption survit jusqu’à ce que les communistes ne fassent plus peur. Il faut attendre que tombe le mur de Berlin en 1989 et que le plus puissant parti communiste d’Occident se transforme en force sociale-démocrate en 1991. Car avant cette date, face à la peur du rouge, les pressions sont fortes – des États-Unis au Vatican en passant par le patronat, la Confindustria – pour que rien ne change.

La « partitocratie » est à son comble

Pourtant, il y a besoin d’un coup de balai. Les scandales bancaires se succèdent. Les formations politiques gouvernementales vivent sous perfusion d’argent sale. « La particularité italienne était que là, on ne finançait pas subrepticement les partis, comme partout ailleurs ; en Italie, les pots-de-vin servaient pour financer les courants des partis », rappelle le journaliste Alberto Toscano (1). À l’époque, les électeurs votent à la proportionnelle, mais doivent exprimer, au sein de la liste présentée par un parti, quatre préférences. Les courants avaient donc besoin d’argent liquide pour entretenir un système clientéliste et promouvoir leurs poulains. De plus, il existe un phénomène dit de « lottizzazione » : les partis gouvernementaux et leurs courants se répartissent les emplois publics. Entre 1965 et 1990, 65 % des nouveaux fonctionnaires ont été embauchés hors concours. La « partitocratie » est à son comble.

Mais, en 1992, le système craque. Luca Magni, un entrepreneur, est fatigué de payer des pots-de-vin. Il prévient la justice. Le 17 février, il se rend avec 7 millions de lires au bureau de Mario Chiesa, directeur de l’hôpital milanais Pio Albergo Trivulzio.

À peine le deal est-il conclu que les carabiniers débarquent et arrêtent ce dernier. Il est membre du Parti socialiste. La machine s’emballe ; d’autres arrestations viendront. L’opération « Mains propres », ou encore l’enquête « Tangentopoli » (« pots-de-vin city »), désignera désormais l’enquête du pool des magistrats de Milan autour d’Antonio Di Pietro. D’autres affaires de dessous-de-table sont mises au jour qui touchent tous les partis de la coalition gouvernementale : le Parti socialiste italien, la Démocratie chrétienne, le Parti républicain, etc.

Une telle opération n’aurait jamais pu être organisée deux ans plus tôt. Avec un Parti communiste italien à près de 30 % des voix, la peur du rouge était trop grande. « Dans les années 1970, une enquête de ce genre n’aurait certainement pas provoqué les mêmes effets, et la preuve en est qu’à chaque fois que l’on prenait quelqu’un les mains dans le pot de confiture (…), c’était le juge qui était dessaisi, d’habitude par le biais de mutations ou de promotions », rappelle Alberto Toscano. Cette fois-ci, les juges peuvent faire leur travail.

Des billets de banque volettent au-dessus de la foule

C’est tout un système politique qui s’effondre. La confiance entre citoyens et hommes politiques est rompue. En témoigne la sortie de l’hôtel Raphael du leader socialiste et ex-premier ministre Bettino Craxi, le 30 avril 1993. Le Parlement avait refusé aux juges l’autorisation de le poursuivre pour quatre des six chefs d’inculpation auxquels il était confronté. Des centaines de mécontents l’accueillent en reprenant une chanson populaire : « Il n’est qu’un chef de bande/Il est un pharaon/Qui se fait passer pour Mitterrand/Mais est pire que Néron », l’empereur qui incendia Rome. Des billets de banque volettent au-dessus de la foule, les gens lui jettent des pièces de cinq cents lires en criant : « Vole aussi celles-ci ! » Un an plus tard, mis en examen, Bettino Craxi s’exile en Tunisie, à Hammamet, où il mourra en l’an 2000.

Plus de vingt mille personnes seront visées par une enquête Tangentopoli. 4 600 personnes feront l’objet d’un mandat d’arrêt. Le Parlement est particulièrement visé puisqu’on y comptera 338 députés et cent sénateurs poursuivis ! Des élus échappent au lynchage en pleine rue. On déplorera également une vingtaine de suicides. Parmi eux, Sergio Moroni. Dans une lettre adressée au président du Parlement, il écrit : « J’ai commis une erreur en acceptant le “système”, considérant que recevoir des contributions et soutiens pour le parti se justifiait dans un contexte où c’était la pratique commune. (…) Et pourtant je suis (…) reconnu dans la définition de “voleur” aujourd’hui si diffuse. Je ne l’accepte pas. J’ai la conscience sereine de n’avoir jamais profité personnellement d’une seule lire. » Cet épisode, et d’autres, conduiront à noircir l’image du pool de Milan. Craxi parlera de « climat infâme ».

Une mort civile des suspects

Leurs procédés ont pu apparaître discutables, notamment la généralisation de l’incarcération préventive pour faire parler les suspects. Arnaldo Forlani, secrétaire d’une Démocratie chrétienne vouée à disparaître, parle de « méthode de Gestapo ». Plus tard, face aux juges qui l’interrogent sur le financement illégal des partis, il dira : « Je ne me souviens pas. » Parallèlement, quatre journaux, « l’Unità », « Corriere della Sera », « la Repubblica » et « la Stampa », se coordonnent en ce que le journaliste de « l’Unità » Marco Brando appelle une « rédaction judiciaire unifiée ». Le secret de l’instruction n’est plus respecté, conduisant à une mort civile des suspects.

Cet épisode aura une conséquence politique profonde. Les partis qui ont dominé la vie politique depuis 1945 en faisant corps contre les communistes sont balayés. Le Parti socialiste italien (PSI) plonge dans une crise abyssale. Plus jamais ses héritiers ne dépasseront la barre des 2 %. La Démocratie chrétienne (DC) se saborde en 1993, une aile gauche fondant un éphémère Parti populaire et une aile droite formant un plus éphémère encore CCD. Le Parti républicain et le Parti libéral retournent à l’anonymat. Ce séisme, accompagné suite à un référendum d’une réforme du système électoral qui abandonne la proportionnelle intégrale, entraîne la naissance de ce qui sera appelé la « Seconde République », où le Parlement perd son poids prépondérant au profit du gouvernement. Les « toges rouges », pourfendues par la droite, participent de la recomposition politique.

Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique

Pas pour le meilleur. D’autant plus qu’en changeant de nom en 1991 pour devenir le Parti démocrate de gauche, les héritiers du Parti communiste italien s’enferrent dans une fuite en avant sociale-libérale. Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique avec, à sa tête, l’ancien banquier central Carlo Azeglio Ciampi. Il a pour mission de faire appliquer les critères du traité de Maastricht, signés dix jours avant l’arrestation de Mario Chiesa en février 1992. C’est le début d’un nouveau cycle politique où la priorité est donnée à la lutte contre les déficits publics et aux premières réformes rétrogrades du système de retraite. La disparition de la Démocratie chrétienne et du Parti socialiste italien – qui, au moins, étaient liés aux syndicats CISL et UIL – laisse un vide pour l’électorat modéré, effrayé par la perspective de voir les anciens communistes arriver au pouvoir. Ce vide sera comblé au Nord par la Ligue séparatiste d’Umberto Bossi, qui doit son succès au fait d’épouser la cause des juges en criant « Rome voleuse ! », au Sud par les anciens fascistes d’Alliance nationale de Gianfranco Fini et, pour unifier le tout, par Forza Italia du millionnaire Silvio Berlusconi.

Dans un pays où l’attribution des marchés publics est bloquée depuis deux ans du fait des enquêtes, l’homme d’affaires et de télévision, qui connaîtra lui aussi une vie judiciaire agitée, se fait élire en mai 1994 en laissant entendre que le monde de l’entreprise est plus vertueux et surtout plus efficace que celui de la politique. À partir de ce jour, le centre droit sera plus libéral et plus populiste qu’il ne l’a jamais été sous l’ère démocrate-chrétienne.

Un cycle se ferme. Les vieilles pratiques reprennent sous d’autres formes. Un retour à la normale est enclenché. Le ministre de la Justice Alfredo Biondi adopte un décret, le 13 juillet 1994, qui réduit les possibilités d’incarcération préventive dans les affaires de corruption. Cette date est celle où l’Italie bat la Bulgarie et se qualifie pour la finale de la Coupe du monde de football. Une bonne façon de faire oublier le scandale des « flammes sales » (en référence au logo de la garde des finances), un vaste réseau de pots-de-vin à Milan pour éviter les contrôles fiscaux dans lequel est mêlé un certain Berlusconi… Le 6 décembre 1994, Antonio Di Pietro, l’un des principaux juges du pool de Milan, démissionne après une campagne de déstabilisation contre lui orchestrée par les médias proches de Berlusconi. Les enquêtes s’achèvent. Pour en savoir plus

Le tribunal populaire et médiatique

Les excès du traitement judiciaire de la crise politique entraînent un nouveau clivage durable qui divise et la gauche et la droite depuis trente ans. D’un côté, on trouve les « garantistes », qui en appellent aux droits de la défense, que l’on retrouve sur les bancs du centre gauche et des berlusconiens, mais aussi dans le patronat et les syndicats, pour qui la stabilité économique est importante. De l’autre, naît un courant « justicialiste » et antipolitique incarné dans les années 1990 par le juge Di Pietro, qui a créé un parti, Italie des valeurs, qui pèsera jusqu’en 2004 plus de 5 % des suffrages.

À partir de 2009, cette sensibilité sera incarnée par le Mouvement 5 étoiles du comique Beppe Grillo, qui se hisse au rang de premier parti du pays avec 30 % des voix. Cette conception justicialiste invite à faire le ménage et appelle à démissionner dès qu’une enquête est ouverte contre un individu qui se retrouve jugé par le tribunal populaire et médiatique avant que justice ne passe. Dans un pays où les affaires judiciaires ne se concluent qu’au bout de trop longues années, ce courant restera minoritaire, mais influent. La question de la corruption politique, irrésolue, alimentera le populisme qui mine la péninsule depuis trois décennies. La rage populaire se tourne depuis cette date contre une classe politique loin d’être à la hauteur plutôt que contre un système économique improductif, népotiste et inégalitaire.

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Valeurs Actuelles

Éoliennes de Nozay : vers un nouveau scandale sanitaire ?

Hier encore, nous avons perdu cinq veaux, mort-nés, au pied des éoliennes. Le sixième a tenu seulement quarante-huit heures, dénombre machinalement Didier Potiron, éleveur de vaches laitières à Puceul, en Loire-Atlantique. L’éleveur est désormais rodé à ce décompte macabre. En huit ans, il a vu son cheptel décimé : pas moins de 420 vaches sont mortes de manière inexpliquée. Outre ces pertes, ses normandes et charolaises peinent à vêler et la quantité comme la qualité de leur lait s’amenuisent. La faute à une augmentation du taux de cellules somatiques, symptôme de mammites à répétition, qui soumet l’éleveur à des pénalités lors de la vente de sa production aux laiteries. Le tout a d’importantes conséquences financières : la chambre d’agriculture a chiffré ses pertes à 250 000 euros depuis 2013, nous indique-t-il, le nez plongé dans un dossier.

D’un geste las, Didier nous montre du doigt le coupable présumé de ses déboires. À quelques centaines de mètres de son exploitation, le parc éolien des Quatre-Seigneurs et ses huit éoliennes dressées crucifiant la campagne. En cause : les champs électromagnétiques diffusés par les câbles transportant leur électricité enfouis dans un sol strié de veines d’eau. Nous y reviendrons plus loin. Au pied des aérogénérateurs, les arrêtés préfectoraux jaunis s’amoncellent, cloués sur un poteau de bois, stigmates d’un bras de fer avec l’exploitant du parc, qui dure depuis plus de huit ans.

Communes exsangues, terreau fertile pour faire pousser des éoliennes

Tout a commencé en 2008 par une visite du promoteur éolien allemand Abo Wind. Chargé de prospectus vantant les bienfaits de cette énergie verte, le commercial est parvenu rapidement à convaincre Didier d’installer une éolienne sur l’une de ses parcelles. Moyennant une rente de 4 000 euros par an, Didier, qui, comme la plupart des agriculteurs, tire le diable par la queue, voit là une aubaine. « Et puis, nous étions fiers de participer à sauver la planète, nous autres fermiers que l’on accuse bien souvent de polluer les sols », nous confie-t-il l’œil brillant.

Une fois l’accord de principe des différents propriétaires obtenu, le promoteur frappe à la porte de la mairie pour lui proposer de réaliser une étude de faisabilité. En bas du document, en caractères minuscules que précède bien souvent un astérisque, il est stipulé qu’en cas de volte-face de la mairie sur le projet de ferme éolienne à l’issue de l’étude jugée satisfaisante, son mon tant, estimé aux alentours de 50 000 euros, sera in fine à la charge de la commune. De quoi démotiver toute bourgade déjà exsangue financièrement de s’opposer au projet. D’autant que, pour les communautés de communes, l’arrivée d’un parc éolien présente bien souvent l’opportunité de remplir des caisses asséchées par la baisse des dotations de l’État : le promoteur leur verse une redevance annuelle de 7 200 euros par mégawatt installé à partager avec les départements.

Dans le cas du parc de Nozay, les 80 000 euros que rapporte l’éolien sont loin d’être négligeables. « D’un côté, nous avons des agriculteurs qui peinent à joindre les deux bouts. De l’autre, des communes rurales nécessiteuses. Le terreau favorable, en somme, pour faire pousser un champ d’éoliennes ! », résume Fabien Bouglé, auteur d’ Éoliennes, la face noire de la transition écologique (Éditions du Rocher).

Pour le promoteur, il ne reste plus qu’à déposer le dossier à la préfecture dont la priorité est de mener à bien la politique du gouvernement en matière de transition énergétique, soit la multiplication par deux du nombre d’éoliennes d’ici à 2028. « La préfecture organise alors une enquête publique fantoche, menée par des commissaires-enquêteurs rétribués par le promoteur par l’intermédiaire du tribunal administratif ! », poursuit Fabien Bouglé.

La supercherie ne s’arrête pas là : arrivée enfin de vie au bout d’une vingtaine d’années de fonctionnement, l’éolienne devra être démantelée. Pour ce faire, l’exploitant a provisionné 50 000 euros par aérogénérateur. Or, le devis pour ce type d’opération avoisine plutôt les 400 000 euros… Outre son recyclage problématique, puisque seul le mât en acier peut l’être, qui paiera la différence ? Les agriculteurs entant que propriétaires de la parcelle ? Les communautés de communes s’ils s’avèrent insolvables ? Une bombe à retardement financière menace bel et bien nos territoires…

“On nous a soupçonnés de maltraiter nos bêtes”

Céline Bouvet a repris l’exploitation familiale de vaches laitières à Saffré, à quelques kilomètres de chez Didier Potiron. Entre deux bouchées de galette qu’elle avale à la hâte, elle nous raconte peu ou prou la même histoire. Ses prim’holstein qui meurent sans raison, la quantité comme la qualité de leur lait qui déclinent. Leur comportement étrange, surtout : leur nervosité à l’approche de la salle de traite, leur refus d’obstacles à l’approche d’une barrière métallique et du champ d’éoliennes au pied duquel elles paissent, leurs yeux exorbités, les kystes qui déforment leurs articulations… « On nous a soupçonnés de maltraiter nos bêtes ! », s’insurge Céline Bouvet, en référence aux multiples expertises vétérinaires diligentées par la préfecture pour tenter de dénouer ce sac de nœuds qui enserre la commune.

Mais ces perturbations ne touchent pas seulement les animaux. Depuis l’arrivée des éoliennes, Céline, Didier et plusieurs riverains se plaignent d’insomnies, de céphalées, de tachycardies, de douleurs abdominales et articulaires… Des maux qui disparaissent sitôt les pales à l’arrêt. Céline a perdu son père il y a deux ans. « En quelques semaines, tout s’est détraqué et il s’est éteint sans que les médecins n’y comprennent rien ! », raconte-t-elle. Quant à son fils Axel, envoyé en pension à Derval pour s’éloigner des nuisances, il a été opéré d’un mystérieux kyste à la cheville, le même que ceux qui déforment les pattes de ses vaches.

Courants “vagabonds” et failles d’eau

Mais quel serait le problème au juste avec ces éoliennes, que la presse locale a qualifié de « tueuses » ? Emmanuel Raffray est électricien et habite lui aussi à Saffré. Armé d’un appareil de mesure des champs électromagnétiques, il longe pour nous le câble Enedis enfoui qui transporte l’électricité générée par le parc éolien jusqu’au poste source situé à Nort-sur-Erdre. Sur le tronçon qui jouxte sa maison, il ne relève pas moins de onze fuites de courant électrique ! Il en est certain : de mauvaises jonctions, voire l’utilisation de câbles en aluminium et non en cuivre réglementaire, généreraient des courants “parasites” qui se redirigeraient vers sa maison, située sur une faille d’eau. Dans le cas de nos deux éleveurs, ces courants “vagabonds” se baladeraient jusqu’à leur exploitation et notamment les salles de traite, ensuivant les veines d’eau dont le sol schisteux est strié. Les vaches, plus sensibles que les hommes à ces ondes, se prendraient en quelque sorte des “châtaignes” en continu… Comble pour un électricien, Emmanuel Raffray est devenu électrosensible à force d’expositions prolongées à ces champs et se bat aux côtés de nos deux éleveurs pour que ces facteurs soient plus profondément étudiés.

Face à la complexité du dossier et à l’échec de nombreuses médiations, une mission interministérielle (Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux et Conseil général de l’environnement et du développement durable) a été lancée fin 2020. Dans sa conclusion, le rapport retient les phénomènes de courants vagabonds et la situation hydrogéologique du sous-sol comme facteurs susceptibles d’expliquer les ravages dans les élevages. Pour autant, le lien de causalité serait impossible à établir par manque de connaissances scientifiques. Aussi, il préconise un arrêt temporaire du parc pour trancher ce nœud gordien.

Pourtant, une autre théorie a été omise dans ledit rapport interministériel. Un chaînon manquant qui pourrait pourtant accréditer la thèse de la nuisance des champs électromagnétiques chez les animaux, comme chez les humains. Matthieu Davoli est président de toxSeek, un laboratoire indépendant qui analyse les polluants de notre environnement. En étudiant le poil des vaches et les cheveux des agriculteurs comme ceux des riverains malades de Nozay, il a constaté une contamination anormale aux terres rares, métaux aux vertus magnétiques et fortement toxiques, présents dans la croûte terrestre et utilisés pour la conception de produits hautement technologiques (téléphones, voitures électriques et… aérogénérateurs).

Recrudescence de cancers pédiatriques

Les champs électromagnétiques, attirés par les terres rares, figeraient-ils dans le sang ces métaux toxiques, freinant leur élimination naturelle ? Prudent sur le choix des mots qui pourraient discréditer sa thèse, Matthieu Davoli nous répond : « Ce que nous avons constaté, c’est qu’en cas de contamination aux terres rares, les symptômes augmentent en cas de soumission continue à des champs électromagnétiques. » Deux ans auparavant, il avait été dépêché à Sainte-Pazanne, commune de 6 900 habitants à une cinquantaine de kilomètres de Nozay, confrontée à une recrudescence de cancers pédiatriques. Après l’analyse des cheveux des enfants malades, il constatait là aussi une concentration anormale enterres rares. Sainte-Pazanne est cernée par des parcs éoliens, le raccordement de trois d’entre eux se faisant au niveau d’un poste source situé juste en face d’une école. Les câbles à haute tension venant des éoliennes passent sous la cour de récréation. Quatre des 24 enfants malades que compte le secteur de Sainte-Pazanne étaient scolarisés dans cette école…

« C’est une bombe sanitaire qui est lâchée ! Aussi explosive que celle de l’amiante ou le scandale du sang contaminé ! », s’émeut Eddie Puyjalon, qui a porté plainte contre quatre membres du gouvernement, dont Jean Castex, pour “administration de substances nuisible” et “abstention volontaire de combattre un sinistre”. Le président du Mouvement de la ruralité, lui-même victime du sang contaminé après un accident de chasse et exposé à l’amiante au cours de sa carrière professionnelle, a pris à bras-le-corps le dossier de Nozay. Comme beaucoup d’autres, il est prêt à se battre pour contrer cette invasion qui affecte la santé et martyrise les paysages. « On nous prend pour des bouseux ! ? Eh ben on se laissera pas faire ! », prévient Céline Bouvet.

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Valeurs Actuelles

Paris : la municipalité part en guerre contre les tagueurs

La mairie de Paris est préoccupée par la recrudescence des tags dans les rues de la capitale française. Selon elle, ces graffitis, qui se comptent désormais par milliers, nécessitent des coûts de nettoyage exorbitants et dégradent l’image de la ville. Raison pour laquelle, mardi 29 mars, elle a présenté un plan pour endiguer ce phénomène, détaille 20Minutes

« La dégradation visuelle participe au sentiment d’insécurité » 

Dans le détail, pas moins de 500 tags sont chaque jour enlevés, ce qui signifie que 650 m² sont nettoyés. Pour cela, 4 000 interventions hebdomadaires sont nécessaires. Des chiffres que la municipalité ne peut plus supporter. « Nous voulons lutter contre ce fléau urbain », témoigne, dans les colonnes de nos confrères, Emmanuel Grégoire, premier adjoint d’Anne Hidalgo. Au moment de lancer, fin mars, une conférence à ce sujet, celui-ci a d’abord tenu à différencier les tags et l’art urbain : « Les street-artistes font de belles choses, savent choisir des emplacements discrets, adaptés […] et sont capables de faire quelques clins d’œil artistiques. » En revanche, les tagueurs multiplient les signes un peu partout, d’après la mairie. « Les Parisiens savent très bien faire la différence », juge Emmanuel Grégoire.

Sur le site Dans ma rue (DMR), les signalements de tags n’ont cessé de croître au cours des derniers mois, provoquant des besoins toujours plus importants en matière de nettoyage, poursuit 20Minutes. De ce fait, la municipalité de Paris est forcée d’augmenter ses capacités afin de répondre à la demande. Ainsi, le budget alloué aux nettoyages est passé de 5,8 millions d’euros en 2021, à 8 millions d’euros en 2022. Pour Nicolas Nordman, adjoint à la Maire de Paris en charge de la sécurité et de la police municipale, ces opérations de nettoyage sont nécessaires, car « la dégradation visuelle dans une ville participe au sentiment d’insécurité ».

Des peines dissuasives 

Pour remédier à cette situation, la mairie ne mise pas simplement sur le nettoyage. Désormais, elle compte aussi agir en matière de prévention. « Nous voulons vraiment mettre un coup d’arrêt à ces habitudes très narcissiques qui constituent à signer tous les quatre mètres », précise Emmanuel Grégoire à nos confrères, avant de faire part de son regret vis-à-vis du fait que les réseaux sociaux engendrent « une forme de compétition ».

Pour taper fort, la municipalité s’appuie désormais à la fois sur les signalements effectués par les habitants sur DMR, mais aussi sur les photos prises par les forces de l’ordre. L’objectif : constituer des fichiers qui permettront ensuite aux policiers d’identifier les auteurs des graffitis. Afin de dissuader les tagueurs en puissance, les élus espèrent désormais des peines exemplaires. Et dans la continuité de cette démarche, la municipalité va distribuer des modes d’emploi aux 15 000 syndics de copropriété de la capitale, afin de les inciter à porter plainte lors du constat de graffitis.

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France24 - World

‘At first people yelled’: #CallRussia activists fight the Kremlin's propaganda machine

Issued on: 25/03/2022 - 11:23

Louise NORDSTROM Follow

When Vladimir Putin’s government started blacking out news of its war in Ukraine, a group of Lithuanian friends quickly moved to download as many Russian phone numbers as they could. The idea was simple: to break through the Kremlin’s propaganda machine by calling Russians, one by one, to tell them what was really going on in Ukraine. “At the beginning, they were really angry and yelled a lot, but now we’re sensing a shift in sentiment,” one of the founders of the #CallRussia campaign said.

On March 3, one week after Russia launched its invasion of Ukraine and the Kremlin began to shut down any news outlet that deviated from the regime-scripted narrative of its “special military operation”, Vilnius native Paulius Senuta received a phone call from a friend. “He told me he’d downloaded Russian phone directories, and I immediately saw how this could be a way to get through to Russians who have no idea about what is really going on.”

From that moment on, it took only 120 hours for Senuta and his friends, who also reeled in dozens of tech experts, communications specialists and psychologists, to set up the #CallRussia information campaign. The initiative was rolled out on March 8, and consists of a digital platform that allows Russian-speaking volunteers from across the world to connect with the 40 million Russians whose telephone numbers have been coded and saved into its database.

"One conversation cannot overcome Putin's evil propaganda, but 40 million might. Russians empowered with truth and compassion are the only ones who can stand up against Putin's lies and end this war," #CallRussia announced on its launch day.

‘Putin will take care of you!’

Since then, Senuta said some 25,000 volunteers in 116 countries have joined the movement, having already placed almost 100,000 calls.

Senuta said that out of the near 150 calls he has made himself so far, the ones made in the first few days of the campaign were by far the hardest. “There were basically two types of interactions. About two-thirds of the people were really very angry and they would yell at you for like five to seven minutes. And about a third would just be kind of polite, they wouldn't talk to you, but they would listen. They were really afraid to speak.”

Senuta said the yellers have been particularly difficult to deal with. “Emotionally it’s hard, you have to be prepared for that before you call,” he said, and noted that #CallRussia has developed both scripts and guidelines to help its volunteers handle the often very challenging conversations.

“For example, there was this crazy lady who asked me if I knew who she was, and who told me that she was Putin’s daughter and that she was going to call her father on me. ‘He will take care of you,’ she said.”

Hate mail and hacking attacks

In the three weeks the campaign has been running, Senuta said his team has received several hateful messages and that its website has been the target of numerous hacking attacks. “We get messages like: ‘How much are you being paid for doing this’ and ‘stop the lies’, and they [the hackers] have tried to take down the site a few times, but we always get it back up running pretty quickly again.”

Since the beginning of March, Russia has passed a flurry of laws banning both media and people from spreading so-called “fake news” about its war in Ukraine, including by use of the term “war”. Anyone breaching the law risks heavy fines and up to 15 years in prison. The Kremlin has also accused US tech giant Google and its video subsidiary YouTube of conducting  “terrorist” activities, and has blocked access to most international social media platforms such as Facebook, Twitter and Instagram, as well as several independent media.

The near total media outage means that most Russians – especially those of older generations – have for the past month almost exclusively been limited to the Kremlin propaganda broadcast by state TV.

“They [the respondents] are all pretty much repeating the same thing: that it’s a very small, targeted military operation aimed at denazifying Ukraine, that Russia is saving the Ukrainian people, and that it is bringing them food and clothes. It’s like a copy-paste of Russian state media.”

‘The conversations are getting longer’

But in the past week or so, Senuta said both he and other volunteers have begun to note a change in tone in their calls to Russia. “There’s a sense that the sentiment is changing,” he said. “People aren’t shouting as much anymore, and there’s more interaction. There are more people talking and the conversations are getting longer.”

Senuta said that even though this doesn’t necessarily mean that the majority of Russians have suddenly changed their minds about what they think is happening in Ukraine, it is a very positive sign.

Senuta said that the increasing duration of the calls is one of the only ways to measure the success of the project. “What we’re trying to do is to convey the scale of the human tragedy so that people take a stance based on the humanitarian issues rather than the ideological issues, and some of our volunteers have now been able to talk to people for quite long, sometimes for an hour.”

“The longer we can talk to people, the more we can actually tell them about what is really happening, and we think that this can have a real impact and change the way they see the war,” he said. “We’re not expecting to be able to suddenly turn pro-war Russians into anti-war, but if we can neutralise them, those that actually are against the war would feel more empowered and might actually go out into the streets [and protest].”

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Pentagon says it has evidence Russia plotted to film fake attack to justify invading Ukraine

Russia threatens to restrict YouTube over blocking of two German-language channels

INTERVIEW

‘We’re at war’: The ‘Lithuanian Elves’ who take on Russian trolls online

France24 - Monde

Guerre en Ukraine : à Jytomyr, la vie au rythme des sirènes d'alerte

Publié le : 08/04/2022 - 16:53

Si la tension a baissé à Jytomyr avec le retrait des troupes russes de la région, la ville – située à 150 kilomètres à l'ouest de la capitale Kiev – a vécu pendant plusieurs semaines au rythme des sirènes et des bombardements. Sa proximité avec les lignes de front en a fait un hub aussi bien pour l'acheminement de l'aide humanitaire que pour l'accueil des déplacés. Nos envoyés spéciaux ont pu mesurer l'incompréhension de la population face à l'offensive russe mais aussi sa détermination à résister.

BBC

SANS TITRE

Jessica Parker

Reporting from Paris

Huge cheers erupted here at the election night HQ of Emmanuel Macron.

French and EU flags waved wildly amongst supporters in this vast conference hall. Their man has made it through, as expected.

Nerves had been jangling tonight with fears the first-round vote could prove wafer-thin close. Supporters tell us they’re pleased with the lead he’s managed but also that the incumbent will now need to be more present on the campaign trail.

There’s work to do but overall tonight, a sense of relief.

Far-right candidate Eric Zemmour, with 7.2% of votes (according to Franceinfo's exit poll), did not do as well as expected.

Conservative candidate Valérie Pécresse, with only 5% of the votes, has registered the worst score for a mainstream party of the right in decades, Franceinfo reports.

The same goes for centre-left Socialist Party candidate Anne Hidalgo, who received 2.1% of the votes.

The candidate for the Greens, Yannick Jadot, did marginally better than those two but still fared worse than expected with 4.4% of the votes.

Different exit polls have slightly different figures, but they all clearly show that incumbent Emmanuel Macron and far-right leader Marine Le Pen are through to the second round, as had been widely predicted by opinion polls throughout the campaign.

This means the second round is between the same two candidates as at the last presidential election in 2017.

In third place was hard-left candidate Jean-Luc Mélenchon, who had about 20% of the votes.

And the first exit polls are in: they show Emmanuel Macron garnered 28.1% of the votes in the first round of voting, while rival Marine Le Pen received 23.3% of the votes.

It's 20:00 in France, which means voting has now ended. The first exit polls are due shortly. We'll bring you the latest updates as we get them.

We're into the last minutes of this first round of France's presidential election. At 19:00 BST (20:00 local) voting will end in major French cities - they closed an hour ago in other areas.

Shortly afterwards we're expecting exit polls that should give a sense of who will go through to the second round - and just how close the votes are.

We're reporting live this evening from the Macron and Mélenchon headquarters as well as that of Le Pen. This is the scene at the Macron HQ at Porte de Versailles. The phrase Nous Tous - All of us - is emblazoned over the stage. Mr Macron has not yet arrived.

There's also growing suspense at far-left candidate Jean-Luc Mélenchon's campaign HQ,

He polled 19.6% five years ago. How close can he get this time?

Our correspondent managed to grab a few words with one of his party's MPs, Eric Cocquerel, as he arrived. "I feel there's a sense of hope rising in this country. Whether that's enough to get into the second round - I don't know at this point."

Hugh Schofield

Reporting from Paris

The ritual declaration "a voté" (meaning “has voted") has been uttered many millions of times today by polling officials across France, as the country sets about choosing its next head of state.

All eyes this evening will be on the incumbent Macron and his main challenger Le Pen - and in probable third place, the far-left-winger Mélenchon.

In Paris, finding Le Pen voters is not so easy. She's never done well in the capital. But Paris is not France, and one theme that's emerged in this campaign is a growing political divergence between the metropolis and the provinces.

Now in her third race for the presidency, Le Pen has never been as well placed in the polls. But if, as expected, she gets through to the second round again against Macron, then a whole new campaign opens up from this evening. And there'll be dire warnings aplenty of the political earthquake, were she actually to be elected on 24 April.

There's a mood of expectation at Marine Le Pen's campaign headquarters. Her supporters are looking happy and it's buzzing with journalists

There are hundreds of reporters but plenty of champagne on ice as well. This time Marine Le Pen's supporters think they're heading not just for the second round but for the presidency too.

Le Pen has already arrived at Le Pavillon Chesnaie du Roy in Paris but we won't hear from her until we know the exit polls.

Anna Holligan

Reporting from Paris

At 70 Jean-Luc Mélenchon is the oldest candidate, but he's also the most tech savvy and has succeeded in connecting with young voters.

At rallies he's used holograms to project 3D images of himself on stage. There was also a mini hologram filter he launched on Instagram and Twitter to encourage first time voters to take part.

Mélenchon is a socialist who has promised to lower the age of retirement, raise the minimum wage, tax the wealthy and freeze food and fuel prices. This appeals to his core, who are young, disillusioned, disenchanted and anti-elitist.

He also says he would pull France out of Nato and block any future EU free trade deals.

He spent the campaign urging voters to plough all their hope into him and the chance of blocking the almost inevitable Le Pen-Macron run-off. But if he doesn’t make it through, who would his supporters choose?

Polls suggest many of them would vote for Le Pen – something unthinkable a few years ago. Not because of her anti-immigration policies. But because some are so frustrated by the current president's perceived failures, they may bend right to the other end of the political spectrum in protest.

As we head towards the first snapshot of who has done well in the first round of voting, here's a look at how the popularity of the candidates changed in the run-up to voting:

Paul Kirby

Reporting from Paris

The big moment at the end of the first round comes in just under an hour at 20:00 (19:00 UK time) when the big TV channels give the first indication of which two candidates will contest the second round run-off on 24 April.

We'll also find out how the other 10 candidates have fared and which of them is likely to fall below 5% of the vote and end up footing their campaign bill.

In UK elections, the BBC carries out surveys of thousands of voters as they leave polling stations all over the country. But in France it's more of a real snapshot of what the result will be.

One of the main TV networks, TF1, has explained how its pollster, Ifop, selects 260 polling stations out of 70,000 across France and uses a sample of votes that are already counted. That way we'll have a real snapshot of the election.

"We're confident in the result we get - we get a rather exceptional level of reliability," says François Kraus of Ifop.

In just over an hour we'll get exit polls from the first round of the French election. That should give us a clear indication of which two candidates will go into the second round on 24 April.

This is what we know so far:

He says his biggest achievements have been lower unemployment and taxes, as well as higher spending for security.

He made it easier for companies to fire workers and introduced tough security laws to tackle terrorism.

But he was forced to scrap a proposed fuel tax in 2018 after weeks of unrest stoked by yellow-vest protesters, known as gilets jaunes.

Other reforms, including a promise to bring the jobless rate down from more than 10% to 7% by 2022, were hit by the Covid pandemic, although unemployment is currently down to 7.4%.

He has had to rethink a controversial plan to make a back-to-work benefit for the unemployed called RSA conditional on 15-20 hours of work a week.

Read more on what he is proposing to do if he is re-elected here.

Jessica Parker

Reporting from Marché des Batignolles in Paris

Meat, fish, cheese and flowers are all on sale an the indoor market at Marché des Batignolles, a relatively wealthy neighbourhood in north-west Paris.

What’s most striking talking to people here is the apathy. Most we speak to are going to the polls with little enthusiasm, if at all. Cheese-seller Jean Chaudemanche says he’s considering voting “blank”. That means he won’t vote for anyone this time, and maybe in the second round too.

Blank voting isn't the same as spoiling your vote but casting either an empty envelope in the ballot box or an unmarked ballot is still an act of protest.

Chaudemanche complains he doesn’t feel represented and sees the candidates as mere “managers” who lack statesmanship.

Anne Rubie, who has just bought some fish, is voting Green this time but says she will vote blank if it's a Macron v Le Pen run-off.

She doesn’t want Marine Le Pen to win but she doesn’t want to help Emmanuel Macron either in a run-off that would be the same as 2017. “Nothing changes,” she laments.

Macron alongside his wife Brigitte, and his main challenger Marine Le Pen, were among the presidential hopefuls pictured at polling stations around the country.

Most Covid restrictions were lifted in France last month, and government spokesman Gabriel Attal announced before the vote that anyone who had Covid was still allowed to vote.

He did make clear people had to use common sense and act responsibly.

There's no need to show a Covid pass or a recovery certificate, and social distancing is not compulsory either.

Masks and hand sanitisers have been made available at polling stations. And anyone who's Covid positive has been strongly advised to wear a mask.

Paul Kirby

Reporting from Paris

This has become a vote all about spiraling bills and rising prices. The phrase on voter’s lips is pouvoir d’achat, which translates as spending power but most will understand as the cost of living.

Petrol prices have soared beyond €2 ($2.18; £1.67) a litre, annual inflation is up by 4.5% but fresh food prices are higher than that, and then energy bills are up by at least 30%.

Most countries are feeling the pinch, but it’s feeding through to the ballot box here. Pay packets and basic pensions are not keeping pace with prices.

Naturally it’s hitting lower income voters most, as well as under-35s. Health is another core issue, particularly difficulties within the system as a result of the Covid pandemic. Voters are also exercised about security, pensions, immigration and the environment.

All 12 candidates have tailored their policies to the cost of living crunch. Some have offered steep increases in basic income, or in Marine Le Pen’s case waiving income tax for under-30s.

Valeurs Actuelles

“Islamo-gauchisme à l’université” : le rapport demandé par Frédérique Vidal traîne, les magistrats s’impatientent

Depuis près d’un an, plus rien. Le ministère de l’Enseignement supérieur n’aurait plus avancé sur la tenue d’une enquête concernant « l’islamo-gauchisme à l’université ». Et comme le rapporte le Journal du Dimanche, le 10 avril, les magistrats perdent patience et réclament en vain la suite des opérations judiciaires.

L’annonce retentissante… sans suite

Tout avait commencé le 14 février dernier. La ministre de l’Enseignement supérieure, Frédérique Vidal, avait indiqué qu’elle allait demander « notamment au CNRS », de mener une enquête portant sur « l’ensemble des courants de recherche » en lien avec « l’islamo-gauchisme » à l’université. Une demande depuis déclinée par le CNRS et par Athéna, l’alliance nationale de la recherche publique française en sciences humaines et sociales. Quatre mois après l’annonce de Frédérique Vidal, Le Monde révélait que six enseignants-chercheurs attaquaient la ministre pour « excès de pouvoir ».

Une situation « ubuesque »

Les fonctionnaires et leurs deux avocats, Me William Bourdon et Me Vincent Brengarth, avaient ainsi déposé un recours devant le Conseil d’Etat le 13 avril 2021. Puis le 13 juillet, la requête avait été transmise au tribunal administratif de Paris. Depuis, plus aucune nouvelle. Une situation que juge « ubuesque » Me Vincent Brengarth, auprès du JDD ce dimanche 10 avril : « Pourquoi alors faire travailler le tribunal administratif, après le Conseil d’État, sur un rapport qui n’existerait pas ? »

Celui qui souhaite qu’une enquête de ce type soit menée a notamment rédigé dans son recours de l’année dernière : « Une décision de diligenter une enquête a été prise, tant il n’est pas imaginable que la ministre annonce aux Français et à la représentation nationale l’ouverture d’une enquête si ce choix n’avait pas été acté ». Nos confrères du JDD ont sollicité à deux reprises – en décembre dernier et plus récemment en avril – le ministère de l’Enseignement supérieure, mais il n’a pas voulu répondre.

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France24 - Monde

En Ukraine, un missile russe frappe la gare de Kramatorsk tuant au moins 52 civils

Publié le : 08/04/2022 - 21:30Modifié le : 08/04/2022 - 23:01

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Au moins 52 personnes, dont cinq enfants, ont été tuées vendredi à la suite d'une frappe sur la gare de Kramatorsk dans l'est de l'Ukraine, d'où se déroulaient des évacuations de civils. Le président américain accuse la Russie d'avoir commis une "horrible atrocité".  Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves le Drian, qualifie le bombardement de "crime contre l'humanité".

Le missile s'est abattu vers 10 h 30, vendredi 8 avril, à l'heure où les candidats à l'évacuation se regroupent depuis des jours par centaines. Au moins 52 personnes, dont cinq enfants, ont été tuées dans le bombardement de la gare de Kramatorsk, dans l'est de l'Ukraine. Cette attaque survient quelques jours après la découverte de fausses communes à Boutcha, à la suite du départ des troupes russes. 

Un "mal sans limite" selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky, une "horrible atrocité" commise par Moscou pour le président américain Joe Biden, un "crime contre l'humanité" selon la diplomatie française : le massacre de Kramatorsk a suscité une vague de condamnations occidentales, mais Moscou a nié toute responsabilité.

>> À lire : Le fil du 8 avril : "l'UE est à vos côtés", assure Ursula von der Leyen à Volodymyr Zelensky

Le ministère russe de la Défense avait annoncé plus tôt vendredi que l'armée russe avait détruit avec des missiles de haute précision "des armements et d'autres équipements militaires dans les gares de Pokrovsk, Sloviansk et Barvinkove", des localités toutes situées non loin de Kramatorsk.

Après avoir retiré ses troupes de la région de Kiev et du nord de l'Ukraine, la Russie a fait de la conquête totale du Donbass, dont une partie est contrôlée depuis 2014 par des séparatistes prorusses, sa priorité.

Une boucherie 

En fin de matinée vendredi, un silence de mort règne sur la coquette gare au fronton de briques rouge et blanc, et sa grosse locomotive à vapeur des années 1930 installée sur la pelouse du rond-point où stationnent d'habitude taxis et familles des voyageurs.

Un coup d'œil au parvis donne vite une idée de l'ampleur de la tragédie : de longues traînées de sang, des bris de verre, des bagages abandonnés éparpillés partout. Même spectacle un peu plus loin, sur le quai : une canne gît près d'un écœurant amas de chair informe. Là, un lapin en peluche rougi par le sang.

Un sac à main en cuir, intact, est posé à deux pas d'un point d'impact qui a troué le béton, un pied arraché dans sa chaussure de basket est encore visible sous un banc où patientaient les candidats au départ. Au milieu des bris de verre, un policier ramasse ici et là dans un carton les téléphones sanguinolents, dont l'un sonne dans le vide.

"Frappe délibérée"

Les corps déchiquetés ou criblés d'éclats ont été rassemblés dans un coin du parvis, sous les auvents de petites boutiques où les voyageurs achètent d'habitude une boisson ou des cacahuètes avant de sauter dans le train.

Dans ce sinistre alignement, on comptabilise plus d'une trentaine de corps, dans les sacs mortuaires ou sous des bâches plastiques vertes. 

À une main vieillie déjà blanchie par la mort, une botte de fourrure enfantine, une calvitie... on devine des victimes de tout âge. La tente qui accueillait et abritait ordinairement les familles du froid ou de la pluie a été soufflée par l'explosion, sa bâche kaki découpée pour ramasser et couvrir les dépouilles.

Sous les ordres d'un médecin militaire, des soldats et policiers procèdent déjà péniblement à l'évacuation des corps à bord d'un camion mortuaire de l'armée.

Selon le gouverneur de la région, Pavlo Kyrylenko, au moins 52 personnes, dont cinq enfants, ont été tuées dans cette "frappe des troupes d'occupation russes sur la gare de Kramatorsk". Une centaine ont été hospitalisées, notamment dans un hôpital militaire.

"Une cinquantaine étaient dans un état grave, beaucoup vont mourir car ils ont perdu beaucoup de sang, et nous manquons de sang ici", a commenté un militaire sur place ayant participé à la réception des blessés.

Le directeur des chemins de fer ukrainiens Ukrzaliznytsia, Oleksandre Kamychine, a dénoncé une "frappe délibérée".

Des milliers de personnes avaient été évacuées ces derniers jours par train depuis la gare de Kramatorsk, capitale du Donbass sous contrôle ukrainien et qui vit dans l'angoisse d'une offensive russe majeure et imminente.

Les autorités ukrainiennes n'ont cessé ces derniers jours d'appeler la population à évacuer le Donbass au plus vite.

Pour l'armée russe pourtant, qui dénonce une provocation, "le but de la frappe orchestrée par le régime de Kiev (...) était d'empêcher le départ de la population" de Kramatorsk.

Au moins quatre points d'impacts

Environ une heure avant la frappe, ils étaient déjà des dizaines de civils - personnes âgées, femmes et enfants - à faire la queue devant la gare.

"Je cherche mon mari, il était là, je n'arrive pas à le joindre", sanglote une femme à col roulé rouge. Tremblante, elle hésite à s'approcher des corps, son téléphone collé à l'oreille.

"Il y avait plein de monde dans et devant la gare. J'étais à l'intérieur, j'ai entendu comme une double explosion, je me suis précipitée contre le mur pour me protéger".

"C'était un missile Tochka, une bombe à fragmentation", a affirmé à l'AFP un officier de police sur place : "Il explose en plusieurs endroits, sur une superficie de la taille d'un terrain de football".

À en croire le sang sur le sol et les témoignages recueillis sur place, les victimes ont été fauchées en plusieurs endroits de la gare, sur le quai principal attenant et son parvis.

L'AFP a comptabilisé au moins quatre points d'impacts dans le périmètre de la gare, autour desquels étaient concentrées les victimes.

L'un de ces impacts a touché également de plein fouet des rails le long d'un train à quai, à l'intérieur de la gare. Il y a eu de nombreuses victimes, et notamment des enfants, à en croire les dessins enfantins par terre entre deux flaques de sang, et les nu-pieds souillés de bambins laissés là.

L'équipe de l'AFP a pu également collecter sur place des morceaux d'acier en forme de petits anneaux à ailettes, tranchants comme des rasoirs.

Sur le missile est tagué en russe, à la peinture blanche, "Pour nos enfants". 

Une sentence qui sonne comme une vengeance, expression récurrente des séparatistes prorusses en référence à leurs enfants tués depuis la première guerre du Donbass, commencée en 2014.

Avec AFP

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Guerre en Ukraine : nouvelles sanctions de l'UE contre la Russie, embargo sur le charbon

Reporters

Guerre en Ukraine : la force du courage face à l'offensive russe

LE FIL DU 8 AVRIL

"La Russie va sombrer dans la décomposition", affirme Ursula von der Leyen à Boutcha

BBC

SANS TITRE

The Russian Ministry of Defence claims it carried out attacks on 86 military units in Ukraine on Saturday night, in a statement released on Sunday.

They were in the central-eastern city of Dnipro, the southern Ukrainian city of Mykolaiv, and Ukraine's second-largest city, Kharkiv.

According to spokesman Major General Igor Konashenkov, the list of affected sites includes:

It said eight Ukrainian unmanned aircraft were shot down in the air.

The BBC has not been able to independently verify the claims.

Boxer turned Ukrainian fighter Wladimir Klitschko has thanked US rock band the Red Hot Chili Peppers for their support for Ukrainian refugees.

Referencing their song Can't Stop, which he used as his entrance music for part of his boxing career, the brother of Kyiv mayor Vitali Klitschko says: "The world 'Can't Stop' caring, all support matters."

The Californian rockers had called on world leaders and people around the world to support refugees in a tweet.

If you're just joining us or if you need a catch-up, here are the latest developments in Ukraine:

We've got a little more now on Austrian Chancellor Karl Nehammer's trip to meet Vladimir Putin in Moscow on Monday.

"He is going there, having informed Berlin, Brussels and Ukrainian President Volodymyr Zelensky" to encourage dialogue, a spokesman for Nehammer said.

Austrian Chancellor Karl Nehammer will travel to Russia tomorrow to meet President Vladimir Putin, an Austrian government spokesperson has said according to the Reuters news agency.

It follows Nehammer's visit to Kyiv on Saturday to met Ukrainian President Volodymyr Zelensky.

BBC Monitoring

Russia has stepped up its "mobilisation" campaign in the eastern Donbas region and started to draft men who are not eligible for conscription, the Ukraine's military intelligence service has said on the online messaging platform, Telegram.

The agency said that employees of "strategic enterprises", who had previously been exempt from military service, were now being drafted.

It noted that the Russians plan to mobilise about 1,700 employees of the Alchevsk steelworks alone, and workers responsible for maintaining power lines were no longer off the hook for military service.

According to the Main Intelligence Directorate, several mobile brigades are operating in the self-proclaimed Luhansk People's Republic, where they stop men and issue them with a summons to come to a military enlistment office.

Earlier, the UK's Ministry of Defence said in its latest public intelligence update that Russia was trying to boost troop numbers with personnel discharged since 2012.

More than 4.5 million Ukrainian refugees have fled their country since the Russian invasion on 24 February, according to the United Nations refugee agency (UNHCR).

The UNHCR said there were 4,503,954 Ukrainian refugees on Sunday - 62,291 more than the previous day.

It says Europe has not seen that number of refugees since World War II.

90% of those who have fled are women and children, as most men aged 18-60 are not allowed to leave Ukraine as they must stay and join the resistance.

According to the UN's International Organization for Migration (IOM), around 210,000 non-Ukrainians have also fled the country, sometimes encountering difficulties returning to their home countries.

A further 7.1 million people have been displaced within the country, according to figures published by the IOM on 5 April, meaning more than a quarter of the population have been forced to flee their homes.

Poland hosts by far the largest number of refugees from Ukraine, with 2,593,902 people crossing into Poland since the start of the war, the UNHCR said.

Ukraine's prosecutor general says 1,222 bodies have been found in the Kyiv region since Russian forces withdrew from the area.

Iryna Veneditktova told Sky News, Ukrainian authorities are investigating 5,600 cases of alleged war crimes committed by Russian troops since the invasion began, and it had identified over 500 suspected war criminals, including top military and government officials in Russia.

"What we see in all regions of Ukraine is war crimes, crimes against humanity, and we do everything to fix it," she says.

She adds that Ukraine has evidence that Russia carried out a missile attack on a train station in the eastern city of Kramatorsk, which killed more than 50 people who were waiting for a train to take them west, to relative safety.

Russia has denied it was responsible for Friday's attack and claims that it wasn't their missile. It has also denied targeting civilians.

There's a growing number of international volunteers joining Ukrainian soldiers on the frontlines.

The UK government has warned people not to travel to the conflict; but the BBC's Emma Vardy has been speaking to those joining the conflict, including one former British Army soldier from Belfast.

She has had special access to Ukraine’s international legion of foreign fighters, which says it’s seeing large numbers of people wanting to join them, following the recent Russian attacks.

Ukrainian presidential advisor Mykhaylo Podolyak has told national television that "Ukraine is ready for big battles" against Russia.

He says Ukraine must beat back Moscow's forces in the eastern Donbas region, where Moscow controls two separatist territories, for more negotiating power before before a meeting can take place between the Ukrainian President Volodmyr Zelensky and Russian President Vladimir Putin.

"Ukraine is ready for big battles. Ukraine must win them, including in the Donbas. And once that happens, Ukraine will have a more powerful negotiating position," he said, as quoted by the Interfax news agency.

"After that the presidents will meet. It could take two weeks, three."

Fergal Keane

BBC News, Lviv

Accounts of atrocities committed by Russian troops against Ukrainian civilians are emerging daily. There are calls for President Putin and others to be prosecuted for war crimes - but how likely is that to happen?

The threat to the peace of Europe is greater now than at any time since the end of the Cold War in 1989. For nearly a month, I watched families flee westward from Lviv in trains, cars and buses as Russia waged war on their homeland.

Less than a year ago, I walked through the Hurov with Lyubov Vasilievna and Dominic, her two-year-old grandson.

I have known Lyubov for eight years, since the day she was wounded and two other grandchildren - Nikita, 10, and Karolina, six - were killed at the war's beginning in 2014 after Russian-backed forces staged a rebellion in eastern Ukraine against the Kyiv government.

The three of them had been out walking when a shell exploded. In hospital, Lyubov told me she blamed herself for their deaths.

So, it was heartening to meet her again last year, in a time of relative peace, with a new grandchild. "I am smiling because I live for him now," she told me.

Now, as Mariupol is being destroyed, I do not know what has happened to Lyubov and Dominic. I have called and called, but her phone no longer rings.

Read Fergal Keane's full report here.

Russian missile strikes have hit the airport in the central-eastern Ukrainian city of Dnipro and a village in the region, the head of the regional military administration, Valentyn Reznichenko, said on Telegram today.

"There has been another attack on Dnipro airport. It had been completely ruined already, both the airport and infrastructure nearby. But missiles keep flying," Reznichenko said.

He added that an infrastructure facility had been hit in Zvonetske, adding that the authorities were trying to get more information about the damage and casualties.

Jonathan Beale

BBC defence correspondent

A day after more than 50 people died in a missile strike on a train station in the eastern Ukrainian city of Kramatorsk people attempted to pick up the pieces.

The bodies of the dead were soon removed from the scene but you could see the dried blood and some evidence of human remains 24 hours later.

The uncollected travel bags of those who did not survive had been gathered together and lay in an empty ticket office.

Sergei, a volunteer with the Ukrainian Army, is used to death. He's been recovering the bodies of Ukrainian soldiers killed in battle.

But on Friday, he was having to gather the corpses and the remains of unarmed civilians - the innocents of this war. He has no doubt that Russia is to blame for the attack that has left more than 50 people dead and many more injured.

Watching mothers grieve over children killed in the blast had clearly taken its toll on Sergei.

"When you see our future, the future of Ukraine being killed, you can't control your emotions," he said. He calls it a genocide.

"You just don't understand the motivation of the people who did this. What was this for?"

Read more from Jonathan here.

Satellite imagery firm Maxar Technologies has shared pictures of what it says is a large Russian military convoy, located east of Kharkiv.

The images, taken on 8 April, show hundreds of armoured vehicles trucks with towed artillery, and other military vehicles - stretching for at least eight miles (12km) and moving south through the Ukrainian town of Velykyi Burluk.

In a tweet, military analyst George Barrow - with the Institute for the Study of War (ISW) - said the convoy was likely heading south to the city of Izyum.

The BBC has not been able to independently verify this claim.

Russian forces seized the town of Izyum last week and have been using it as a staging ground for an apparent drive toward Slovyansk, a town critical to Moscow’s objective of capturing all of eastern Ukraine.

Russian forces have recently seized the strategic town of Izyum and used it as a staging post to attack Slovyansk, to the south.

The ISW says if Ukraine holds on to Slovyansk, Russia's campaign to seize the eastern regions of Donetsk and Luhansk "will likely fail".

In the Finnish capital Helsinki, the Ukrainian Association in Finland has laid out a memorial to children killed in Mariupol.

The display features dozens of children's shoes encircling a yellow child's overalls and a stuffed animal toy.

It's unclear how many children have been killed since the fighting began on 24 February, but earlier today Ukraine's prosecutor general announced new figures saying that at least 177 have died and 336 have been injured.

More now on Pope Francis' call for an Easter ceasefire to allow for a push for peace in Ukraine.

Speaking at a service for tens of thousands of people at Saint Peter's Square in the Vatican today he said the war was a "folly" that was leading to "heinous massacres" and "atrocious cruelty" against defenceless people.

Without naming Russia directly, he asked: "What victory is there in planting a flag on a pile of rubble?"

On Wednesday, the Pope condemned the targeting of civilians in Ukraine, calling the discovery of bodies in Bucha near Kyiv a "massacre" and embracing a Ukrainian flag from the "martyred town".

Russia has denied responsibility for the apparent killings of civilians in Bucha, accusing Ukraine of staging them.

The Pope has also expressed his willingness to contribute to halting the fighting in Ukraine and said he would be ready to travel to Kyiv.

Ukraine says Russian forces who occupied the former Chernobyl nuclear plant stole radioactive substances from research laboratories that could potentially kill them.

Ukraine's State Agency for Managing the Exclusion Zone said on Facebook that Russian troops entered a storage area of the Ecocentre research base and stole 133 highly radioactive substances.

"Even a small part of this activity is deadly if handled unprofessionally," the agency said, adding "the location of the stolen substances is currently unknown."

The BBC has not been able to confirm this independently.

Earlier this week Ukraine's energy minister German Gulashchenko said Russian soldiers exposed themselves to a "shocking" amount of nuclear radiation, saying some of them may have less than a year to live.

"They dug bare soil contaminated with radiation, collected radioactive sand in bags for fortification, breathed this dust," Gulashchenko said on Facebook on Friday after visiting the exclusion zone.

The BBC's Yogita Limaye was among the first journalists to look inside the former nuclear power plant since the Russians left - you can read her report here.

If you're just joining us or if you need a catch-up, here are the latest developments in Ukraine:

During his visit to Kyiv on Saturday Boris Johnson praised the resilience of Ukrainian rail workers when he took the train to the capital from Poland.

The UK prime minister said the workers' nickname the "iron people" reflected their spirit in "standing up to the appalling aggression that we are seeing".

His comments came a day after an attack on the train station in the city of Kramatorsk saw 52 people killed as they awaited evacuation.

Johnson said: "I am so sorry for the loss of some of your colleagues and comrades in Kramatorsk.

"I want to say a massive thank you to all the staff of Ukrainian railways for what you're doing."

Earlier we reported that Ukraine said it discovered another mass grave near Kyiv, in the village of Buzova.

A Ukrainian official has since told the Reuters news agency that at least two civilian bodies have been found at the site.

"There are other people who we cannot find," said Taras Didych, head of the Dmytrivka community that includes Buzova.

"They could be in different places, but this doesn't lessen the pain of the loss of loved ones," he added.

There's been no independent confirmation, but several mass graves have so far been found in areas around the Ukrainian capital previously occupied by Russian troops.

There's been international condemnation of Moscow over alleged war crimes, but Moscow denies targeting civilians.

New York Times - World

Spurred by Putin, Russians Turn on One Another Over the War

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Citizens are denouncing one another, illustrating how the war is feeding paranoia and polarization in Russian society.

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By Anton Troianovski

Marina Dubrova, an English teacher on the Russian island of Sakhalin in the Pacific, showed an uplifting YouTube video to her eighth-grade class last month in which children, in Russian and Ukrainian, sing about a “world without war.”

After she played it, a group of girls stayed behind during recess and quizzed her on her views.

“Ukraine is a separate country, a separate one,” Ms. Dubrova, 57, told them.

“No longer,” one of the girls shot back.

A few days later, the police came to her school in the port town of Korsakov. In court, she heard a recording of that conversation, apparently made by one of the students. The judge handed down a $400 fine for “publicly discrediting” Russia’s Armed Forces. The school fired her, she said, for “amoral behavior.”

“It’s as though they’ve all plunged into some kind of madness,” Ms. Dubrova said in a phone interview, reflecting on the pro-war mood around her.

With President Vladimir V. Putin’s direct encouragement, Russians who support the war against Ukraine are starting to turn on the enemy within.

The episodes are not yet a mass phenomenon, but they illustrate the building paranoia and polarization in Russian society. Citizens are denouncing one another in an eerie echo of Stalin’s terror, spurred on by vicious official rhetoric from the state and enabled by far-reaching new laws that criminalize dissent.

There are reports of students turning in teachers and people telling on their neighbors and even the diners at the next table. In a mall in western Moscow, it was the “no to war” text displayed in a computer repair store and reported by a passer-by that got the store’s owner, Marat Grachev, detained by the police. In St. Petersburg, a local news outlet documented the furor over suspected pro-Western sympathies at the public library; it erupted after a library official mistook the image of a Soviet scholar on a poster for that of Mark Twain.

In the western region of Kaliningrad, the authorities sent residents text messages urging them to provide phone numbers and email addresses of “provocateurs” in connection with the “special operation” in Ukraine, Russian newspapers reported; they can do so conveniently through a specialized account in the Telegram messaging app. A nationalist political party launched a website urging Russians to report “pests” in the elite.

“I am absolutely sure that a cleansing will begin,” Dmitri Kuznetsov, the member of Parliament behind the website, said in an interview, predicting that the process would accelerate after the “active phase” of the war ended. He then clarified: “We don’t want anyone to be shot, and we don’t even want people to go to prison.”

But it is the history of mass execution and political imprisonment in the Soviet era, and the denunciation of fellow citizens encouraged by the state, that now looms over Russia’s deepening climate of repression. Mr. Putin set the tone in a speech on March 16, declaring that Russian society needed a “self-purification” in which people would “distinguish true patriots from scum and traitors and simply spit them out like a fly that accidentally flew into their mouths.”

In the Soviet logic, those who choose not to report their fellow citizens could be viewed as being suspect themselves.

“In these conditions, fear is settling into people again,” said Nikita Petrov, a leading scholar of the Soviet secret police. “And that fear dictates that you report.”

In March, Mr. Putin signed a law that punishes public statements contradicting the government line on what the Kremlin terms its “special military operation” in Ukraine with as much as 15 years in prison. It was a harsh but necessary measure, the Kremlin said, given the West’s “information war” against Russia.

Prosecutors have already used the law against more than 400 people, according to the OVD-Info rights group, including a man who held up a piece of paper with eight asterisks on it. “No to war” in Russian has eight letters.

“This is some kind of enormous joke that we, to our misfortune, are living in,” Aleksandra Bayeva, the head of OVD-Info’s legal department, said of the absurdity of some of the war-related prosecutions. She said she had seen a sharp rise in the frequency of people reporting on their fellow citizens.

“Repressions are not just done by the hands of the state authorities,” she said. “They are also done by the hands of regular citizens.”

In most cases, the punishments related to war criticism have been limited to fines; for the more than 15,000 antiwar protesters arrested since the invasion began on Feb. 24, fines are the most common penalty, though some were sentenced to as many as 30 days in jail, Ms. Bayeva said. But some people are being threatened with longer prison terms.

In the western city of Penza, another English teacher, Irina Gen, arrived in class one day and found a giant “Z” scrawled on the chalkboard. The Russian government has been promoting the letter as a symbol of support for the war, after it was seen painted as an identifying marker on Russian military vehicles in Ukraine.

Ms. Gen told her students it looked like half a swastika.

Later, an eighth grader asked her why Russia was being banned from sports competitions in Europe.

“I think that’s the right thing to do,” Ms. Gen responded. “Until Russia starts behaving in a civilized manner, this will continue forever.”

“But we don’t know all the details,” a girl said, referring to the war.

“That’s right, you don’t know anything at all,” Ms. Gen said.

A recording of that exchange appeared on a popular account on Telegram that often posts inside information about criminal cases. The Federal Security Service, a successor agency to the K.G.B., called her in and warned her that her words blaming Russia for the bombing of a maternity hospital in Mariupol, Ukraine, last month were “100 percent a criminal case.”

She is now being investigated for causing “grave consequences” under last month’s censorship law, punishable by 10 to 15 years in prison.

Ms. Gen, 45, said she found little support among her students or from her school, and quit her job this month. When she talked in class about her opposition to the war, she said she felt “hatred” toward her radiating from some of her students.

“My point of view did not resonate in the hearts and minds of basically anyone,” she said in an interview.

But others who have been the targets of denunciation by fellow citizens drew more hopeful lessons from the experience. On Sakhalin Island, after local news outlets reported on Ms. Dubrova’s case, one of her former students raised $150 in a day for her, before Ms. Dubrova told her to stop and said she would pay the fine herself. On Friday, Ms. Dubrova handed the money over to a local dog shelter.

In Moscow, Mr. Grachev, the computer repair store owner, said he found it remarkable that not one of his hundreds of customers threatened to turn him in for the “no to war” text that he prominently displayed on a screen behind the counter for several weeks after the invasion. After all, he noted, he was forced to double the price of some services because of Western sanctions, surely angering some of his customers. Instead, many thanked him.

The man who apparently turned in Mr. Grachev was a passer-by he refers to as a “grandpa” who, he said, twice warned his employees in late March that they were violating the law. Mr. Grachev, 35, said he believed the man was convinced he was doing his civic duty by reporting the store to the police, and most likely did not have access to information beyond state propaganda.

Mr. Grachev was fined 100,000 rubles, more than $1,200. A Moscow politician wrote about the case on social media, including Mr. Grachev’s bank details for anyone who wanted to help. Enough money to cover the fine arrived within two hours, Mr. Grachev said.

He received 250,000 rubles in total, he said, from about 250 separate donations, and he plans to donate the surplus to OVD-Info, which provided him with legal aid.

“In practice, we see that not everything is so bad,” he said in an interview.

Mr. Grachev is now pondering how to replace his “no to war” sign. He is considering: “There was a sign here for which a 100,000 ruble fine was imposed.”

Alina Lobzina contributed reporting from Istanbul.

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France24 - Monde

"La Russie va sombrer dans la décomposition", affirme Ursula von der Leyen à Boutcha

Publié le : 08/04/2022 - 06:36Modifié le : 08/04/2022 - 23:02

FRANCE 24 Suivre

Au moins 52 personnes ont été tuées, vendredi, lors d'une attaque perpétrée contre la gare de Kramatorsk, dans la région de Donetsk, d'où cherchaient à partir des civils. Les autorités s'efforcent de procéder à des évacuations dans l'est de l'Ukraine, menacé par une offensive russe. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a assuré le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, du soutien de l'Union européenne.

Cette page n’est plus mise à jour. Retrouvez plus d’informations sur la situation en Ukraine en cliquant ici.

  • 21 h 54 : l'UE va rouvrir sa représentation diplomatique à Kiev

L'Union européenne a annoncé, vendredi 8 avril, qu'elle allait rouvrir sa représentation diplomatique à Kiev, après l'avoir temporairement transférée en Pologne au début de l'invasion russe. Joseph Borrell a présenté cette initiative comme un moyen d'apporter un soutien accru au gouvernement et au peuple ukrainiens.

  • 21 h 24 : la Banque centrale de Russie va réautoriser la vente des devises étrangères

La Banque centrale de Russie a annoncé réautoriser à partir du 18 avril la vente des devises étrangères, suspendue début mars dans le pays frappé par des sanctions occidentales sans précédent en raison du conflit en Ukraine.

Les banques russes "pourront de nouveau vendre des devises en liquide aux citoyens à partir du 18 avril 2022", a indiqué la Banque centrale dans un communiqué, tout en précisant que seules les devises reçues par les banques à partir du 9 avril pourront être vendues.

  • 21 h 13 : Emmanuel Macron veut "rassembler des preuves" contre "des crimes de guerre des Russes"

Le président français a affirmé que la France était en train de "rassembler les preuves" contre "des crimes de guerre des Russes" en Ukraine où des exactions contre des civils ont été attribuées à la Russie qui dément.

"Même en prenant le maximum de précautions que je me dois de prendre" en tant que chef d'État, "je peux dire que ce sont des crimes de guerre des Russes", a affirmé Emmanuel Macron sur le réseau social Brut, ajoutant que "des gendarmes, des magistrats" français avaient été envoyés pour aider les Ukrainiens à l'établir.

  • 20 h 13 : la Russie ferme les bureaux locaux d'Amnesty et HRW

La Russie a fermé les bureaux locaux des ONG de défense des droits humains Amnesty International et Human Rights Watch, selon un communiqué publié vendredi par le ministère russe de la Justice.

La représentation locale d'Amnesty (Royaume-Uni) et celle de HRW (États-Unis) ont "été exclus du registre officiel des organisations non-gouvernementales étrangères" en Russie, en raison de "violations de la législation russe", selon le communiqué. Il s'agit de facto de leur fermeture, a précisé pour sa part Amnesty dans un communiqué.

  • 20 h 10 : la Russie menacée de "décomposition", l'Ukraine a un "avenir européen"

La Russie est menacée de "décomposition" en raison de sanctions toujours plus sévères, tandis que l'Ukraine a un "avenir européen", a déclaré Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, à l'occasion d'une visite à Kiev. 

"La Russie va sombrer dans la décomposition économique, financière et technologique, tandis que l'Ukraine marche vers un avenir européen", a-t-elle dit au cours d'une conférence de presse commune avec le chef de l'État ukrainien Volodymyr Zelensky. 

  • 19 h 27 : pour Paris, le bombardement de Kramatorsk est un "crime contre l'humanité"

Le bombardement de la gare de Kramatorsk, dans l'est de l'Ukraine, est constitutif d'un "crime contre l'humanité", a déclaré le chef de la diplomatie française. "Ils tapent la gare sur des réfugiés, donc sur des civils donc ça répond aux crimes contre l'humanité", a estimé Jean-Yves Le Drian sur la chaîne France 5.

  • 19 h 19 : "Votre combat est aussi notre combat", affirme Ursula von der Leyen à Volodymyr Zelensky

En visite en Ukraine, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen s'est adressée au président ukrainien, Volodymyr Zelensky, vendredi après s'être rendue à Boutcha. "L'UE est à vos cotés, nous sommes à vos côtés", a-t-elle assuré.

"Nous ne serons jamais à la hauteur du sacrifie du peuple ukrainien, mais nous mobilisons notre puissance économique pour que Poutine paie un prix très élevé", a-t-elle poursuivi, évoquant les cinq vagues de sanctions mises en place jusqu'ici. "Nous préparons la série suivante".

  • 19 h 11 : le chancelier autrichien se rend à Kiev et à Boutcha

Le chancelier autrichien Karl Nehammer a quitté Vienne vendredi pour l'Ukraine et se rendra notamment samedi à Kiev et à Boutcha, devenue un symbole des atrocités de la guerre russe, selon une déclaration transmise à l'AFP.

  • 19 h 02 : l'ONU souhaite publier un bilan plus réaliste du nombre de victimes civiles

Les Nations unies souhaitent publier un chiffre plus réaliste du nombre de victimes civiles en Ukraine, a indiqué cette semaine un responsable de l'organisation à l'ONG spécialisée Airwars.

L'ONU, à travers la Mission de surveillance des droits de l'homme en Ukraine, recense les victimes civiles dans ce pays depuis 2014, année durant laquelle Moscou a annexé la Crimée.

Cette mission a poursuivi son travail depuis l'invasion russe de l'Ukraine le 24 février, ce qui permet au Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme de publier quotidiennement un bilan humain du conflit.

Ainsi, le Haut-Commissariat évoquait vendredi au moins 1 626 civils tués dont 132 enfants. Mais de l'aveu même de l'ONU, il fait peu de doutes que les bilans réels sont très supérieurs.

  • 18 h 32 : Joe Biden accuse la Russie d'avoir commis une "horrible atrocité" à Kramatorsk

Le président américain Joe Biden a accusé la Russie d'avoir commis une "horrible atrocité" après qu'au moins 52 personnes, dont cinq enfants, ont été tuées vendredi dans un bombardement sur la gare de Kramatorsk dans l'est de l'Ukraine.

"L'attaque d'une gare ukrainienne est une nouvelle horrible atrocité commise par la Russie, frappant des civils qui tentaient d'évacuer et de se mettre en sécurité", a affirmé Joe Biden dans un tweet.

The attack on a Ukrainian train station is yet another horrific atrocity committed by Russia, striking civilians who were trying to evacuate and reach safety.

April 8, 2022
  • 17 h 58 : la Turquie réclame l'ouverture urgente de couloirs d'évacuations pour les civils

La Turquie a exprimé sa "grande tristesse" après le tir de missile sur la gare ukrainienne de Kramatorsk qui a fait au moins 52 morts et appelé à "l'ouverture urgente" de couloirs d'évacuation pour les civils.

"Cet événement tragique a une fois de plus démontré l'importance et l'urgence d'établir des couloirs humanitaires afin d'assurer l'évacuation en toute sécurité des civils", indique le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Proche allié de l'Ukraine, la Turquie fait en sorte de maintenir le contact avec Kiev et Moscou, en encourageant les deux parties à reprendre les pourparlers de paix sur son sol.

  • 17 h 32 : couvre-feu de samedi soir à lundi matin à Odessa

Un couvre-feu sera en vigueur de samedi soir à lundi matin à Odessa, le grand port ukrainien sur la Mer Noire, face à la "menace" de frappes de missiles, ont annoncé les autorités locales.

Après le bombardement de la gare de Kramatorsk, dans l'est de l'Ukraine, qui a fait au moins 52 morts, "une menace d'attaque au missile plane à Odessa, le 10 avril 2022. C'est pourquoi un couvre-feu est imposé à Odessa et dans sa région à partir de 21 heures le 9 avril jusqu'à 6 heures le 11 avril 2022", a annoncé l'administration militaire régionale.

>> À lire : "On n'accueillera pas les Russes avec des fleurs" : Odessa se prépare à l'assaut

  • 16 h 57 : Londres renforce son aide militaire à l'Ukraine

Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a annoncé renforcer l'aide militaire britannique à l'Ukraine, avec l'envoi de missiles antichars et antiaériens, après l'attaque "inconsciente" contre la gare de Kramatorsk. 

"Les crimes de la Russie en Ukraine ne resteront pas impunis", a averti le dirigeant britannique lors d'une conférence de presse avec le chancelier allemand Olaf Scholz, qui a dénoncé de son côté des bombardements "épouvantables".

  • 16 h 48 : un sommet extraordinaire de l'UE les 30 et 31 mai

Les dirigeants des Vingt-Sept se réuniront pour un Conseil européen extraordinaire les 30 et 31 mai prochains afin d'évoquer notamment la guerre en Ukraine et les questions énergétiques, a annoncé le président du Conseil européen Charles Michel.

  • 16 h 38 : Ursula von der Leyen est à Boutcha

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, est arrivée à Boutcha, une petite ville au nord-ouest de Kiev devenue un symbole des atrocités de la guerre en Ukraine, a constaté un journaliste de l'AFP.

Accompagnée du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, elle avait annoncé se rendre dans la capitale, Kiev, en signe de soutien à l'Ukraine. Les deux responsables sont allés voir les fosses communes creusées à Boutcha pour y enterrer les dizaines de civils tués dans les combats.

  • 16 h 01 : le bilan de l'attaque de Kramatorsk grimpe à 50 morts

Le bilan de l'attaque à la gare de Kramatorsk, dans l'est de l'Ukraine, grimpe à 50 morts, dont cinq enfants.

"Cinquante morts, dont cinq enfants. C'est le nombre des victimes à cette heure à la suite de la frappe des troupes d'occupation russes sur la gare de Kramatorsk", a écrit sur la messagerie Telegram Pavlo Kyrylenko, précisant que 98 blessés avaient été hospitalisés. 

  • 15 h 51 : Emmanuel Macron dénonce l'attaque "abominable" contre des civils à Kramatorsk

Dans un tweet, le président français à dénoncé l'attaque "abominable" qui a coûté la vie à plusieurs dizaines de personnes à la gare de Kramatorsk, dans l'Est de l'Ukraine, dont Moscou a démenti être l'auteur.

"En Européens, nous prenons de nouvelles sanctions. Et nous continuons à soutenir l'Ukraine sur les plans humanitaire, militaire et financier", a ajouté Emmanuel Macron.

En Européens, nous prenons de nouvelles sanctions. Et nous continuons à soutenir l'Ukraine sur les plans humanitaire, militaire et financier.

April 8, 2022
  • 15 h 46 : la Russie expulse 45 diplomates polonais en mesure de représailles

La Russie a annoncé l'expulsion de 45 diplomates polonais en représailles à une mesure équivalente décidée fin mars par Varsovie.

"Du fait du principe de réciprocité, 45 collaborateurs de l'ambassade de Pologne et de ses consulats généraux à Irkoutsk, Kaliningrad et Saint-Pétersbourg ont été déclarés 'persona non grata'", a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.

  • 14 h 36 : la Russie et l'Ukraine "désireuses" de tenir de nouveaux pourparlers

La Russie et l'Ukraine restent "désireuses" de tenir de nouveaux pourparlers en Turquie, malgré les récentes exactions survenues notamment à Boutcha, a affirmé un haut responsable turc.

"La Russie et l'Ukraine sont désireuses de s'entretenir à nouveau en Turquie, mais elles restent loin d'un accord sur un texte commun", a indiqué à des journalistes ce responsable de haut niveau, refusant d'être nommé.

  • 14 h 04 : plus de 4,38 millions de réfugiés

Plus de 4,38 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis l'invasion ordonnée par le président russe, Vladimir Poutine, le 24 février, selon les chiffres du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR).

Le HCR recensait exactement 4 382 316 réfugiés ukrainiens vendredi. Ce sont 62 822 de plus que lors du précédent pointage, la veille.

"Le personnel du HCR a observé que les réfugiés nouvellement arrivés proviennent de diverses régions du pays, y compris de l'est, certains déclarant avoir passé des semaines à se terrer chez eux ou dans des abris dans des conditions désastreuses", a déclaré un porte-parole du HCR, Matt Saltmarsh, lors d'un point de presse à Genève.

L'Europe n'a pas connu un tel flot de réfugiés depuis la Deuxième Guerre mondiale.

  • 13 h 51 : l'Allemagne annonce un important plan d'aide aux entreprises

Le gouvernement allemand a présenté un programme d'aides de plusieurs milliards d'euros aux entreprises touchées par les conséquences de la guerre en Ukraine, notamment à cause des coûts de l'énergie et des pénuries de matériaux.

Ce plan contient notamment une enveloppe de "100 milliards d'euros" de prêts garantis par l'Etat, "7 milliards d'euros" de prêts publics à taux réduit et ouvre la voie à des "aides en capital" et des "subventions" pour alléger la facture énergétique des entreprises, a détaillé le ministère de l'Économie.

  • 13 h 36 : le Premier ministre slovaque annonce avoir fourni à l'Ukraine le système de défense anti-aérien S-300

Eduard Heger a annoncé que la Slovaquie avait fourni le système de défense aérienne S-300 à l'Ukraine. Selon le Premier ministre slovaque, ce "don" est une réponse de son pays à une demande d'assistance formulée par l'Ukraine dans l'exercice de la "légitime défense", en vertu de l'article 51 de la Charte des Nations unies.

Le système mobile multicanal de missiles sol-air S-300, de conception russe, a fait partie des demandes ukrainiennes précises de livraisons d'armes en provenance des pays occidentaux.

Le Premier ministre slovaque a souligné que la livraison du système "ne signifie pas que la République slovaque soit devenue partie prenante du conflit armé en Ukraine". 

  • 13 h 09 : le bilan de l'attaque de la gare de Kramatorsk passe à 39 morts, dont quatre enfants

"Les fascistes russes ont bombardé la gare de Kramatorsk, 39 morts dont quatre enfants", a indiqué sur Facebook le porte-parole des services de sécurité ukrainiens (SBU), Artiom Dekhtiarenko. Un précédent bilan faisait état de 35 décès.

>> À lire - "Je déteste cette guerre" : Sergueï a fui la Russie au premier jour de l'invasion de l'Ukraine

  • 12 h 34 : l'UE a déjà gelé au moins 29,5 milliards d'euros d'avoirs russes

Les pays de l'UE ont déjà gelé au moins 29,5 milliards d'euros d'avoirs russes et biélorusses dans le cadre des sanctions adoptées contre la guerre menée en Ukraine, selon un décompte encore partiel annoncé par la Commission européenne.

Ces actifs incluent des bateaux, des hélicoptères, des biens immobiliers, des œuvres d'art pour près de 6,7 milliards d'euros. Cette évaluation "est toujours en cours" a précisé la Commission dans un communiqué. Bruxelles a demandé aux États membres de partager leurs informations et, pour l'instant, "plus de la moitié d'entre eux" ont communiqué le bilan de leurs mesures.

  • 12 h 21 : l'UE dénonce une attaque "horrible" de la Russie

Des responsables européens ont accusé la Russie d'avoir mené une attaque "horrible", qui a fait plusieurs dizaines de morts, contre la gare de Kramatorsk, dans l'Est de l'Ukraine

"Horrible de voir la Russie frapper l'une des principales stations utilisées par les civils évacuant la région où la Russie intensifie son attaque", a déclaré le président du Conseil européen, Charles Michel, sur Twitter.

Horrifying to see Russia strike one of the main stations used by civilians evacuating the region where Russia is stepping up its attack.Action is needed: more sanctions on Russia and more weapons to #Ukraine are under way from the EU. 5th package of EU sanctions just approved.

April 8, 2022
  • 11 h 51 : l'armée russe dément avoir frappé Kramatorsk, dénonce une "provocation" ukrainienne

L'armée russe a démenti tout tir de missile sur la gare de Kramatorsk, dans l'est de l'Ukraine, dénonçant une "provocation" des forces de Kiev.

"Toutes les déclarations des représentants du régime nationaliste de Kiev sur le fait que la Russie a mené une attaque de missile contre la gare ferroviaire de Kramatorsk sont une provocation et ne correspondent pas à la vérité", a dit le ministère de la Défense, affirmant même que seules "les forces armées ukrainiennes" utilisent ce type de missile Totchka-U.

"Le but de la frappe orchestrée par le régime de Kiev sur la gare ferroviaire de Kramatorsk était d'empêcher le départ de la population de la ville afin de pouvoir l'utiliser comme bouclier humain", a encore accusé le ministère, assurant que le missile avait été tiré depuis la localité de Dobropillia.

  • 11 h 24 : Londres sanctionne les filles de Poutine et de Lavrov

Le Royaume-Uni a sanctionné les deux filles du président russe Vladimir Poutine et celle du chef de la diplomatie Sergueï Lavrov en raison de l'invasion de l'Ukraine, disant vouloir s'en prendre au "train de vie fastueux du cercle rapproché du Kremlin".

Katerina Tikhonova et Maria Vorontsova, filles de Vladimir Poutine avec son ex-femme Lioudmila, ainsi que Ekaterina Vinokourova, fille de Sergueï Lavrov, sont désormais interdites d'entrée sur le territoire britannique, où tout éventuel actif sera gelé, a indiqué dans un communiqué la diplomatie britannique, qui prend ainsi la suite de Washington et Bruxelles.

  • 11 h 21 : Zelensky dénonce un "mal sans limite" après l’attaque sur la gare de Kramatorsk

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé un "mal sans limite" déchaîné par la Russie après l'attaque à la roquette sur la gare de Kramatorsk dans l'Est, d'où évacuaient des civils, qui a fait au moins 35 morts.

"Sans la force et le courage de nous affronter sur le champ de bataille, ils détruisent cyniquement la population civile. C'est un mal qui n'a pas de limite. Et s'il n'est pas puni, il ne s'arrêtera jamais", a écrit Volodymyr Zelensky sur Telegram, dénonçant les méthodes "inhumaines" des forces russes.

  • 11 h 12 : le Japon va cesser d'importer du charbon russe, parmi d'autres sanctions

Le Japon a annoncé vendredi de nouvelles sanctions à l'encontre de la Russie en protestation de ses violations du droit international en Ukraine, dont l'interdiction d'importation de charbon russe.

"Nous allons interdire l'importation de charbon russe. Nous adopterons des alternatives et en réduisant progressivement les importations, nous réduirons notre dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie", a déclaré le Premier ministre, Fumio Kishida, lors d'une intervention retransmise à la télévision.

  • 10 h 53 : au moins 35 morts dans une attaque sur la gare de Kramatorsk 

Deux roquettes qui se sont abattues sur la gare de Kramatorsk, dans l'est de l'Ukraine, selon la compagnie ferroviaire ukrainienne, alors que des centaines de civils s'y trouvaient pour tenter de quitter la région.

Un volontaire humanitaire qui participe à l'évacuation des corps a affirmé à l'AFP qu'au moins 35 personnes étaient mortes.

Plus tôt, le patron de la compagnie ferroviaire ukrainienne Ukrzaliznytsia, Oleksandre Kamychine, avait évoqué 30 morts et plus de 100 blessés, dénonçant sur sa chaîne Telegram une "frappe délibérée".

  • 10 h 28 : l'expulsion de la Russie du Conseil des droits de l'Homme saluée par les ONG

L'expulsion de la Russie du principal forum de l'ONU de défense des droits de l'Homme renforce l'institution et lance un puissant message : les pays coupables de violations ne peuvent pas en être membre, estiment plusieurs ONG.

  • 10 h 27 : les prix alimentaires mondiaux à un niveau jamais enregistré 

L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a indiqué que les prix mondiaux des denrées alimentaires ont atteint en mars leurs "plus hauts niveaux jamais enregistrés" en raison de la guerre en Ukraine, qui "provoque des chocs" sur les marchés des céréales et des huiles végétales.

  • 9 h 24 : la région de Soumy "libérée" des forces russes

La région de Soumy, frontalière de la Russie dans le nord-est de l'Ukraine, a été totalement "libérée" des forces russes, a indiqué le chef de l'administration régionale, Dmytro Jivitsky. "Le territoire de la région est libéré des Orcs", a-t-il annoncé sur Telegram, en utilisant le surnom, tiré du livre "Le Seigneur des anneaux", qui est fréquemment donné aux soldats russes en Ukraine. Il a ajouté toutefois que la zone n'était "pas sûre" et que des opérations de déminage étaient en cours.

  • 7 h 55 : des centaines de réfugiés affluent à Lviv

Les messages du gouvernement ukrainien appelant les civils à fuir l'est du pays ont conduit des centaines de milliers d'Ukrainiens à prendre la route et à s'abriter dans des camps de fortune, comme l'explique Sylvain Rousseau, envoyé spécial de France 24 à Lviv.   

  • 7 h 05 : rencontre entre Ursula von der Leyen et Joseph Borrell et le président Volodymyr Zelensky

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, se rendent aujourd'hui à Kiev pour exprimer leur "soutien indéfectible" à l'Ukraine dans son combat contre l'invasion russe. Ils doivent notamment rencontrer le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.

  • 6 h 30 : l'Ukraine s'efforce d'évacuer les civils dans l'Est

Redoutant une offensive russe contre les régions de l'Est, les autorités ukrainiennes ont à nouveau appelé la population civile à les quitter.

Les forces russes ont "endommagé la voie ferrée à Chtchastia. Désormais, l'évacuation aura lieu uniquement par bus", a indiqué le gouverneur de la région de Louhansk, Serguiï Gaïdaï. "Toutes les horreurs que nous avons connues risquent d'empirer. Ne vous condamnez par à la mort vous-mêmes ! Partez ! Les prochains jours seront la dernière chance" pour une évacuation, a-t-il lancé sur Facebook.

Et à Donetsk, le chef de l'administration militaire régionale, Pavel Kirilenko, a indiqué que trois trains d'évacuation avaient été immobilisés temporairement après une frappe russe contre une voie ferrée.

Un autre nouvel appel concernait notamment la ville de Severodonetsk, la plus à l'Est, tenue par les forces ukrainiennes, pilonnée par les troupes russes et où des journalistes de l'AFP ont vu jeudi des civils évacués par cars, pendant que des explosions retentissaient régulièrement à sa périphérie.

Avec AFP

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'Evil with no limits': More than 50 killed in rocket attack on Kramatorsk rail station in Ukraine

Issued on: 08/04/2022 - 20:39

NEWS WIRES

Some 52 civilians were killed in the city of Kramatorsk on Friday in an attack on a train station as some 4,000 tried to flee the threat of a Russian offensive in eastern Ukraine.

A rocket attack on a train station in the eastern Ukrainian city of Kramatorsk killed dozens on Friday, as civilians raced to flee the Donbas region bracing for a feared Russian offensive.

World leaders condemned the attack with US President Joe Biden accusing Russia of being behind an "horrific atrocity" while the French government called it a "crime against humanity" and British Prime Minister Boris Johnson described it as "unconscionable".

Fifty people were killed, including five children, the regional governor of Donetsk, Pavlo Kyrylenko, said as the toll rose on one of the deadliest strikes of the six-week-old war.

President Volodymyr Zelensky reported 300 were injured, saying the strike showed "evil with no limits".

Odessa, fearing an attack on the Black Sea port city, imposed a weekend curfew "given events in Kramatorsk" and the "threat of a missile strike".

AFP journalists at the scene of Friday's strike saw the bodies of at least 30 people under plastic sheets next to the station.

There were pools of blood on the ground and packed bags were strewn outside the building where the remains of a large rocket was lying with the words "for our children" in Russian.

"I'm looking for my husband. He was here. I can't reach him," a woman told AFP, sobbing and holding her phone to her ear.

Another woman in a state of shock said: "I saw people covered in blood entering the station and bodies everywhere on the ground."

Body parts, broken glass and abandoned baggage lay scattered around the station and across the platform.

Russia's defence ministry said suggestions it had carried out the attack were "absolutely untrue".

The bombing came as European Commission President Ursula von der Leyen and EU foreign policy chief Josep Borrell were in Kyiv to show solidarity with Ukraine.

Russia faces "decay" because of ever more stringent sanctions and Ukraine had a "European future", she said at a news conference with Zelensky.

More than a month into President Vladimir Putin's invasion of Ukraine, Moscow has shifted its focus to eastern and southern Ukraine after stiff resistance torpedoed plans to swiftly capture the capital Kyiv.

Instead, Russian troops appear set on creating a long-sought land link between occupied Crimea and the Moscow-backed separatist statelets of Donetsk and Lugansk in Donbas.

Heavy shelling has already begun to lay waste to towns in the region, and officials have begged civilians to flee, while the intensity of fighting is impeding evacuations.

But officials continued to press civilians to leave.

"There is no secret -- the battle for Donbas will be decisive. What we have already experienced -- all this horror -- it can multiply," warned Lugansk regional governor Sergiy Gaiday.

"Leave! The next few days are the last chances. Buses will be waiting for you in the morning," he added.

'More horrific'

Meanwhile, near the capital Kyiv, residents and Ukrainian officials returning after a Russian withdrawal from the area were trying to piece together the scale of the devastation.

Violence in the town of Bucha, where authorities say hundreds were killed -- including some found with their hands bound -- has become a byword for allegations of brutality inflicted under Russian occupation.

But Zelensky warned worse was being uncovered.

"They have started sorting through the ruins in Borodianka," northwest of Kyiv, he said in his nightly address.

"It's much more horrific there. There are even more victims of Russian occupiers."

Violence in the area has caused massive destruction, levelling and damaging many buildings, and bodies are only now being retrieved.

Ukraine's Prosecutor General Iryna Venediktova said on Thursday that 26 bodies had been recovered from two destroyed apartment buildings so far.

"Only the civilian population was targeted. There is no military site here," she said, describing evidence of war crimes "at every turn".

Fresh allegations emerged from other areas too, with villagers in Obukhovychi, northwest of Kyiv, telling AFP they were used as human shields.

'Help us now'

Moscow has denied targeting civilians but growing evidence of atrocities has galvanised Ukraine's allies to pile on more pressure.

On Thursday, the EU approved an embargo on Russian coal and the closure of its ports to Russian vessels as part of a "very substantial" new round of sanctions that also includes an export ban and new measures against Russian banks.

In addition, it backed a proposal to boost its funding of arms supplies to Ukraine by 500 million euros ($544 million), taking it to a total of 1.5 billion euros.

So far, the bloc has frozen 30 billion euros in assets from blacklisted Russian and Belarusian individuals and companies under sanctions, it said Friday.

In a show of support, the EU's von der Leyen and Borrell were in Kyiv Friday for talks with Zelensky and to visit the scene of civilian deaths in Bucha.

En route to Kyiv, Borrell told journalists the EU would supply 7.5 million euros to train Ukrainian prosecutors to investigate war crimes, which Russia is accused of committing in the country.

The Group of Seven industrialised nations also agreed to more sanctions, including a ban on new investments in key sectors and fresh export restrictions, as well as the phasing out of Russian coal.

At the United Nations, 93 of the General Assembly's 193 members voted on Thursday to suspend Russia from the body's human rights council over its actions in Ukraine.

Russia blasted the move as "illegal and politically motivated", while US President Joe Biden said it confirmed Moscow as an "international pariah".

"Russia's lies are no match for the undeniable evidence of what is happening in Ukraine," Biden said, calling Russia's actions in the country "an outrage to our common humanity".

Ukraine has welcomed new measures on Moscow, as well as the UN suspension, but it continues to push for more support.

Zelensky called for a "cocktail" of sanctions in an address to the Finnish parliament, scolding "those who are making us wait, wait for the things that we need badly, wait for the means of protecting our lives".

The president's appeal echoed a call from his foreign minister, Dmytro Kuleba, who earlier asked NATO for heavy weaponry, including air defence systems, artillery, armoured vehicles and jets.

"Either you help us now -- and I'm speaking about days, not weeks -- or your help will come too late and many people will die, many civilians will lose their homes, many villages will be destroyed," Kuleba said after meeting NATO foreign ministers in Brussels.

Following his latest appeal, Britain on Friday said it was sending Ukraine more "high-grade military equipment" including Starstreak anti-aircraft missiles and 800 anti-tank missiles, while Slovakia said it had given Ukraine an S-300 air defence system.

(AFP)

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Land Mines on a Timer, Scattered Over a Ukrainian Town

Civilians near Kharkiv in northeastern Ukraine are discovering a new threat: munitions that eject up to two dozen small mines that explode at intervals.

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By Thomas Gibbons-Neff and John Ismay

BEZRUKY, Ukraine — When Sergiy, a 47-year-old construction worker, got out of bed Sunday morning in this small town in northeastern Ukraine, he discovered a chilling new hazard in a war filled with them: He had woken up in a minefield.

He had heard a rocket land near his home around 1 in the morning but thought little of it. There had been plenty of rockets since Russian forces invaded in late February. The thuds, crumps and blasts had become a cruel but familiar soundtrack to those who stayed behind, along with the acidic smell the weapons left in the air.

But what landed in his yard was a new weapon for the town’s residents to add to their growing lexicon of destruction: they knew the Smerch, the Grad, the Hurricane — and now they were introduced to the PTM-1S land mine, a type of scatterable munition.

“Nobody understood what it was,” said Sergiy, declining to provide his surname out of fear of retribution. The weapons roar in like any rocket, but instead of exploding instantly, they eject up to two dozen mines that explode at intervals, parceling out death in the hours afterward.

Since the start of the invasion, Russia has made clear that it is willing to mete out violence and destruction to achieve its aims, often indiscriminately. It has launched cruise missiles, sent in tanks and fired mortars, artillery and rockets. Now it has also turned to something less ominous in appearance, but just as brutal.

These scatterable mines, banned under some interpretations of international law and never officially recorded during this war, have appeared only sparingly in Bezruky and elsewhere in the periphery of Kharkiv, Ukraine’s second-largest city. The weapons add yet another element of peril for civilians trying to navigate parts of the ruined landscape.

The mines are green tubes about the size of a liter of soda, packed with three pounds of explosives. They are often used to disable tanks but had, in Sergiy’s case, landed where his 8-year-old daughter likes to play when the weather is pleasant.

“These weapons combine the worst possible attributes of cluster munitions and land mines,” said Brian Castner, a senior arms researcher for Amnesty International. “Any one of these indiscriminate attacks is unlawful, and they’re happening on top of each other.”

Scatterable land mines can include those meant to kill people and those designed to destroy tanks. The United States last used them during Operation Desert Storm in 1991, and they have since largely been banned by a 1997 international treaty signed by 164 nations, including Ukraine, that targeted anti-personnel mines.

Some anti-vehicle mines — like the PTM-1S that landed in Sergiy’s yard — have sensitive fuses that can cause them to explode when people pick them up, and can be considered anti-personnel mines. They are thus banned under international law, though neither Russia nor the United States has joined the relevant treaty.

The morning of April 3 began like any other in Bezruky since the Russian invasion began: another day without power for the several thousand residents, and the sporadic shelling between Ukrainian and Russian forces that had become commonplace.

It was mostly quiet, but at around 10 a.m., Sergiy’s backyard shed exploded. There was no sound of an incoming artillery shell or rocket, just the blast.

Live Updates: Russia-Ukraine War

Sergiy, who had lived in Bezruky for much of his life, went out to inspect the damage. Debris had scattered all over his workbench, the side of the shed was damaged and a rectangular crater several inches deep had appeared.

He went out to board up the windows of his house, fearing there might be another explosion, when he spotted a green tube, another PTM-1S mine, next to the fence in his neighbor’s backyard. He quickly snapped a picture and went back inside.

It exploded 20 minutes later, he said.

“The bursts continued throughout the day with intervals around 50 minutes, and the last one was around 3 o’clock the next night after it first landed,” Sergiy said. There is no Ukrainian military equipment in Bezruky. The Russian front lines are roughly seven miles to the north, and to the south are Ukrainian artillery positions.

The mines were set to self-destruct at specific times, a feature baked into each mine, which can be set at two-hour intervals for up to 24 hours. Nobody was killed or injured in the series of blasts that rocked his neighborhood.

“It was lucky that kids didn’t play there that day,” Sergiy said. “Normally they would play in the backyard at the time of the first pieces detonating, but it was rainy that day.”

Russia-Ukraine War: Key Developments

Striking civilian areas. Russian forces have escalated their attacks against civilian areas in Ukraine in recent days, including a rocket attack on a crowded train station in Kramatorsk that killed more than 50 people who were trying to flee the east of the country ahead of an expected offensive by Russian troops.

A strategy shift. Russia assigned a general to oversee its military campaign in Ukraine, creating for the first time a central command on the battlefield to coordinate its air, ground and sea units as the Russian military shifts its focus to Ukraine’s east and south. The general, Aleksandr V. Dvornikov, oversaw widespread atrocities by Russian forces in Syria.

Efforts to isolate Russia. In response to mounting evidence of Russian atrocities in Ukraine, the European Union approved a ban on Russian coal and imposed other measures, while the United Nations suspended Russia from the Human Rights Council. The U.S. Senate voted to strip the country of its preferential trade status with the United States.

Bomb disposal technicians in Kharkiv, who respond to calls for unexploded munitions across the city and its periphery, said this was the first recorded appearance of the PTM-1S since the war’s beginning.

As Russia shifts its focus to the country’s east after its stinging defeats around the country’s capital, Russian forces have increased their shelling around Kharkiv and elsewhere in the region, often resorting to indiscriminate attacks to tie up resources.

Intentionally targeting civilians with weapons of any kind is prohibited under the Geneva Conventions, and Russia’s use of these scatterable mines would likely constitute an indiscriminate attack, given that the artillery rockets carrying these mines, which can travel up to 20 miles, were fired at a civilian area devoid of military targets.

“Last week this weapon appeared,” said the team leader of an explosives removal unit working in Kharkiv and the towns nearby. He provided only his first name, Maksym, for security reasons. There are at least six other teams like his deployed throughout the region.

The randomly exploding mines are just a new feature of Maksym’s grueling job. His team of half-a-dozen men have been working nonstop in the Kharkiv region since Russia invaded. It will likely take years, and possibly decades, to clear all of the ordnance launched into Ukraine during the war.

The 26-year-old team leader records five to 30 incidents a day, fields reports of rockets landing in homes on his phone and is often asked by passers-by to come look at explosive debris.

On Tuesday, Maksym’s rounds included digging out a 122-millimeter rocket casing from in front of a supermarket and removing debris from an apartment building and an amusement park.

Toward the end of the day, as he worked in a farmer’s field to extract the remains of a Smerch rocket, a man on a bicycle rode up and waved him down.

“Can you go pull out the same thing from my place?” the man shouted.

Thomas Gibbons-Neff reported from Bezruky, and John Ismay from Washington. Natalia Yermak contributed reporting from Bezruky.

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Valeurs Actuelles

France : les premières éoliennes offshore bientôt en service

Petit à petit, le projet évolue. D’ici la fin 2022, les 80 éoliennes du parc offshore de Saint-Nazaire auront été mises en service, rapporte Révolution énergétique, vendredi 8 avril. En effet, le chantier s’apprête à franchir une étape historique, puisque les quatre premières turbines sont en cours d’installation sur leurs fondations. A ce jour, il s’agira des toutes premières éoliennes marines « posées » sur les côtes françaises.

Les travaux initiés en septembre 2019

Dans le détail, à 12 kilomètres au large du Croisic, en Loire-Atlantique, un champ d’éoliennes d’une ampleur conséquente s’apprête à naître. Au total, 80 turbines d’une puissance cumulée de 480 MW seront, avant la fin de l’année, raccordées au réseau, précise le site dédié au traitement des questions en lien avec les énergies renouvelables. Ces turbines composeront le parc éolien en mer, qui sera le premier de ce genre à entrer en service dans l’Hexagone. Les travaux, initiés en septembre 2019, viennent d’entrer dans une phase décisive : l’installation, sur leurs fondations, des éoliennes.

La tempête pourrait retarder le chantier

Ainsi, le 6 avril dernier, quatre premiers mâts d’une hauteur de 81 mètres, accompagnés de leurs pales et de leurs nacelles, ont pris la mer à bord du « Vole au vent », poursuit Révolution énergétique. A savoir que le navire dédié aux chantiers éoliens offshore aura pour objectif de placer les mâts sur leur fondation monopieu, de hisser les nacelles, ainsi que d’y fixer les pales. Lorsque les conditions météorologiques sont favorables, une telle opération dure environ 24 heures par éolienne. Toutefois, le chantier devrait être retardé de plusieurs jours en raison du passage de la tempête Diego. Ensuite, viendra une phase de branchements électriques et de réglages techniques. Celle-ci s’étalera sur une semaine environ.

Afin que soient installées les 80 turbines du parc de Saint-Nazaire, le « Vole au vent » sera forcé d’effectuer vingt allers-retours entre la base technique à terre et la zone en mer, indique Révolution énergétique. Et cela, en emportant au maximum quatre éoliennes à chaque rotation. Ces opérations devraient durer environ quatre mois. Enfin, il faut savoir que le parc de Saint-Nazaire devrait produire chaque année 1 735 GWh ; autrement dit 20 % de la consommation de la Loire-Atlantique.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

‘They are going to starve to death’: Shanghai residents in lockdown with ‘no end in sight’

Issued on: 08/04/2022 - 18:15

Pariesa Young Follow

Shanghai, China’s largest city and financial hub, has been under a total lockdown since April 5 as Covid-19 cases skyrocket. The city’s 26 million inhabitants have been barred from leaving their homes or apartment buildings and are now depending on government supplies and overloaded grocery delivery apps for food. The rapid spread of the virus alongside logistical challenges related to closing down the city have left residents desperate with no end in sight, our Observer says. 

Chinese authorities initially planned a phased lockdown in the eastern and western parts of the city, a measure that was extended city-wide indefinitely as cases continue to rise to unseen levels in Shanghai. A record 21,000 positive cases were registered on April 8 as the city ramped up its mass testing program.

Like everyone else I know here in Shanghai, our apartment community is closed because of Covid, with no one allowed in or outWe were all (6,000+) required to test yesterday and again today. Yesterday was batch testing groups of 4 with mouth swabs, today groups of 10 with nose pic.twitter.com/7afRu1kHns

March 20, 2022

Some people have been completely barred from leaving their homes to gather supplies for more than two weeks. The logistics of locking down the country’s largest city and keeping its residents fed are proving to be difficult. Videos shared on Chinese social networks have shown people in desperation, complaining of lack of food and medical care.

When people start to bang their pots and scream “ we want supplies” you know its not the Shanghai you used to know. #shanghai #lockdown pic.twitter.com/aAGVZRwhGh

April 7, 2022

‘They are using a 2020 method for the 2022 virus’

Celine (not her real name) is a journalist in Shanghai who has been in quarantine in her home for two weeks. 

There are much, much more cases than at the peak in Wuhan [Editor’s note: during the initial outbreak in 2020]. This is extreme in terms of numbers, but actually, the cases are mainly Omicron. So the gravity of the situation isn’t that bad, but the government wasn’t sure how far it was going to go. They are still abiding by the Zero-Covid policy. They are using a 2020 method for the 2022 virus. And the situation that they’re putting people into is quite serious.

In my compound, there is no virus at all – no positive case. We’re taking tests every two days. No one knows what we’re defending against because there are basically no cases.

As seen on Weibo: Shanghai residents go to their balconies to sing & protest lack of supplies. A drone appears: “Please comply w covid restrictions. Control your soul’s desire for freedom. Do not open the window or sing.” https://t.co/0ZTc8fznaV pic.twitter.com/pAnEGOlBIh

April 6, 2022

The shops are not open outside and this is a very tech-savvy city: we have a lot of apps where you can buy groceries, but nothing is there. There is almost no food supply anymore online. It’s either a shortage of delivery people or a shortage of food. A lot of people get up at 6am to look for food but they can’t get any. Yesterday, there were two old people in my building who asked me to give them rice because they didn’t have any more at home and they are going to starve to death. So I gave them rice. It’s not that they’re running out of money – it’s that you can’t buy anything.

Grocery delivery services have been overwhelmed by demand, in addition to dealing with a lack of delivery personnel, many of whom are themselves locked down.

Interestingly, the Sam’s Club app today is showing no stock of anythingPreviously, they always had items in stock but no delivery times - now no stock and no delivery times pic.twitter.com/7SYqb6ZUp7

April 2, 2022

Chinese officials have acknowledged that there have also been delays in distributing food, but that they do have enough supplies for the population.

‘If the lockdown continues after five days, I need to figure out a way to get food’

It’s chaos. It’s a very populous city and there are so many people that I don’t think the governmental supply is enough. They said that the government was going to supply food, but we only had one supply about eight days ago. It was just a few vegetables and I personally ran out of them already. I don’t know when they’re going to deliver and there’s no end in sight. We don’t know when we are going to be released.

The food I have is what I hoarded previously. I think I still have about three or four days to go. But if the lockdown continues after five days, I need to figure out a way to get food.

We’re happy with what we can get at this point SPAM, noodles, and sausages - thanks to the local government! pic.twitter.com/LaKbOoBCB5

April 1, 2022

Picture of the govt food handout my pregnant friend received last night in Qingpu district of Shanghai. Four days ago she got milk, TCM and a small bag of rice.Folks in Shanghai: what have you received? What district are you in? How many mouths have you got to feed? pic.twitter.com/pwt8AfFeX7

April 8, 2022

In the absence of adequate government deliveries, people have turned to community initiatives and the kindness of strangers. 

In a community in #Shanghai, a woman delivered vegetables to neighbors for free by drone. pic.twitter.com/HnBsGhI1e5

April 7, 2022

Celine and her compound have banded together to find better ways to order their groceries. 

‘A lot of people are under the impression that we are living in a war zone’

We established a WeChat group with everyone in the compound. We ask people what they want to get up to a certain amount of money. We order around 500 euros worth of groceries for one delivery – if you buy a certain amount, they will make one delivery and I think that’s because they have a shortage of delivery workers. This is the only way we can get food.

There’s not enough food so they are trying to make a planned economy because otherwise there are many acts of hoarding. There are lots of homes that hoarded much more than they need. Before the lockdown happened, you would get to the supermarket and they only had potatoes left. Even though we’re not in wartime, a lot of people are under the impression that we are living in a war zone.

While Shanghai residents have taken to the internet to protest their lack of food and supplies, the Chinese government has warned them to “distinguish rumours from facts”. Government censors have also removed videos and articles where people express their discontent over the lockdown. Despite strict internet censorship in China, many people have been attempting to share posts about daily life using VPNs to access blocked websites such as Twitter. 

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France24 - Monde

Guerre en Ukraine : la force du courage face à l'offensive russe

Publié le : 08/04/2022 - 13:28

Gwendoline DEBONO

D'Odessa à Kiev, en passant par Mykolaïv et Irpin, Gwendoline Debono, envoyée spéciale de France 24, a parcouru un chemin marqué par la guerre et la mort. Elle a rencontré les combattants volontaires, les civils qui se terrent dans les sous-sols et les femmes qui accouchent sous les bombes. Elle a constaté l’horreur du conflit à la morgue de Mikolaïv, où s’entassent les cadavres que les familles viennent identifier. Elle a suivi le travail des ambulanciers qui essaient inlassablement de venir au secours de celles et ceux qui sont bloqués par les combats.

Retrouvez tous les reportages et interventions de Gwendoline Debono en cliquant ici.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Reportage en Ukraine : à Kharkiv, un mariage sous les bombes russes

GUERRE EN UKRAINE

Reportage en Ukraine : à Tchouhouiv, avec les civils qui se terrent dans des caves

EXCLUSIF

Reportage en Ukraine : à Kharkiv, avec les derniers habitants d'un quartier sous les bombes

BBC

SANS TITRE

FT: Man City 2-2 Liverpool

You can say that again!

FT: Man City 2-2 Liverpool

Liverpool

Liverpool captain Jordan Henderson speaking to BBC Radio 5Live: "It was intense, which we knew it would be. There are positives to take, but mixed emotions. Getting a draw at the Etihad Stadium under normal circumstances isn't a bad result, but we wanted to come here and win the game to put the last games in our hands, unfortunately we couldn't do that. But we came from behind twice and showed great character, staying in the game. That is important; if they slip up, we have to be ready to pounce,

"We didn't settle into the game until they scored and that is disappointing. But we showed great resilience to come back, play football, get in pockets and hurt them. That is where [Jota's] goal comes from. We could have done that more, but we've found a way to keep going within the game and not lose. In football you never know what is going to happen.

"The big games come thick and fast; there is no time to dwell, you've got to learn from this and take it forward and prepare for Benfica."

FT: Man City 2-2 Liverpool

Liverpool’s Diogo Jota and Man City’s Gabriel Jesus both found the net in this game and both kept up their records of never losing in a Premier League game when they score.

Jota is unbeaten in 33 matches (W27 D6) and Jesus in 45 (W42 D3), with only James Milner (54 games) and Darius Vassell (46) scoring in more without losing in Premier League history.

Man City 2-2 Liverpool

Former Manchester United midfielder Roy Keane speaks to Sky Sports: "What the teams are brilliant at is out of possession. That is the key for these teams. Even established international players can't deal with it because they are being put under pressure."

FT: Man City 2-2 Liverpool

Liverpool

Liverpool forward Diogo Jota to BBC MOTD: "Very intense game. They are very good and playing at home. We tried to do our best but we felt at the end we could have done a little better. They had their chances and we had our too. We were fighting until the end.

"We tried to condition their game the way they wanted but they are obviously very good at what they do so it's not easy. You know sooner or later you can steal one or two balls and it's a football game so you need to take advantage of your chances.

"We were losing so we needed to change a little bit and it's nice to have a break to go again [at half-time]. We had a very good beginning. It's a draw in the end and now we need to believe from here until the end.

"That's why you play football for these types of games that are very important and very decisive. We wanted to win this game but it was not possible so we have to keep believing."

Man City 2-2 Liverpool

Sky Sports

Former Liverpool defender Jamie Carragher speaks to Sky Sports: "The performance from Liverpool not so much in terms of quality but their mentality to come out in the second half. They'd been given the run around in the first half. I don't think they did anything completely different. They didn't change. These teams believe in what they do and rightly so. To come out in the second half and match City, maybe do better, I was so impressed with both sides today."

FT: Man City 2-2 Liverpool

Peter Schmeichel

Former Manchester City goalkeeper on BBC Radio 5 Live

You can only do what your opponent allows.

Liverpool might have set out to win this game and tried and tried, but they are up against the highest quality. Liverpool tried to win because what they are, Jurgen Klopp is not setting up to draw.

To win leagues or anything, you have to try to win every game. The opposition dictates how that goes.

FT: Man City 2-2 Liverpool

Sky Sports

Former Manchester United midfielder Roy Keane speaking to Sky Sports: "The quality, what impressed me with all these top quality players was their desire to keep going for their win at the end. No team was going to dominate for long spells as there is so much quality on both sides.

"Liverpool showed their character in the second half. But then City had great chances as well. A great reminder to us all of what this game is about."

FT: Man City 2-2 Liverpool

Liverpool

Liverpool's Jordan Henderson speaking to Sky Sports: "It was an intense game which we knew it would be. We knew it would be tough but we wanted to give it everything and get the win. We couldn't do that but we didn't lose. It's not the end of the world, we are still in the race, so positives and negatives.

"I think we started OK but we were a little hectic at times. Of course we knew we would come under pressure early on, they are a fantastic team. I felt we settled down a bit and caused them problems. It's pleasing how we twice came from behind. We want to do better of course.

"You have to keep going, you have to be prepared to suffer. You have to stay positive, stay on the front foot and not give them time. It worked at times, at others we can defend better."

On whether Manchester City will be happier with the point: "We'll have to wait and see. They don't drop many points, we know that. We have to concentrate on ourselves and win as many games as possible. If they slip up we have to be there right behind them. We'll keep going until the end."

FT: Man City 2-2 Liverpool

It is not often that everyone involved in a game of football - both sets of players, the fans of each side and every neutral - comes away from a game of football happy with the outcome.

Even the most blinkered of Man City and Liverpool supporters must know deep down that they've just witnessed two exceptional sides going toe to toe.

Sometimes, all you can do is sit back and bask in it.

That is certainly the tone coming across in the post-match reaction from players and managers.

Don't go anywhere if you want to read the best of it...

Man City 2-2 Liverpool

Former Manchester City defender Micah Richards speaks to Sky Sports: "On fixtures, Liverpool have the harder run but every game, one at a time. It is going to be tough no matter what. I thought City were outstanding today. The levels of fitness, quality, decision making. I thought City had the better chances. In that first half I thought City had more than Liverpool."

FT: Man City 2-2 Liverpool

Peter Schmeichel

Former Manchester City goalkeeper on BBC Radio 5 Live

Right from the first second, Kevin de Bruyne was running everywhere, putting pressure on, leading his team. The pass he put in for Mahrez's chance was genius. There is no stopping him impressing me in the way he plays; he played so well on Tuesday and he put in another world-class performance.

FT: Man City 2-2 Liverpool

Manchester City

Manchester City's Kevin de Bruyne speaking to Sky Sports: "It was hard. To be fair I think we played excellent. The way we played was very good and we should score more. It is what it is. It was a great game.

"I think it should [be more before half-time] but we were still winning. The way the second half started is the disappointment. I think we played great and created enough chances to win the game."

On the chance for Riyad Mahrez at the end: "It's a great chance. Riyad chose to chip and if it goes in it's a wonder goal.

"Today we played very well, I think we had the upper hand. This is the way we need to play the rest of the season."

On who the point benefits more: "It's similar. I know people said whoever wins gets the title. But it's too hard, the schedule is too tough for both teams to win every game, but we will try."

Man City 2-2 Liverpool

Former Manchester United midfielder Roy Keane speaking to Sky Sports: "We saw today the different qualities - City outstanding first half and Liverpool showed their quality second half. All the talk was it would not be decided today but they played like it was going to be. It was like a final. I think a draw was a fair result."

Man City 2-2 Liverpool

Peter Schmeichel

Former Manchester City goalkeeper on BBC Radio 5 Live

What a treat, what a game of football. Great set up by both team; entertainment, chances, we've seen everything today.

The best that English football can deliver.

FT: Man City 2-2 Liverpool

FT: Man City 2-2 Liverpool

There was an almighty big hug at the end between Pep Guardiola and Jurgen Klopp. Talent recognises talent.

They'll have sweated through that game, but I'm pretty sure they'll have loved the spectacle.

FT: Man City 2-2 Liverpool

Peter Schmeichel

Former Manchester City goalkeeper on BBC Radio 5 Live

You can not have a bigger chance to win the game in the last minute! What a pass from Kevin de Bruyne; everyone thought he was looking for Phil Foden.

I don't know what Mahrez was doing trying to chip there. A side-foot would have been enough and Man City would have won the game.

Man City 2-2 Liverpool

A sensational game. But who would you pick as star man? You can rate the players here.

Man City 2-2 Liverpool

Once again, nothing can separate the best two sides in the country.

It swung and twisted with boundless quality but in the end yields just a point each.

The gap between the two remains a solitary point. Advantage City. Just.

New York Times - World

¿El mayor promotor de la revocatoria presidencial en México? El presidente

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La votación tiene el potencial de cambiar el sistema político del país. Pero hay quienes temen que no sea más que un instrumento de propaganda.

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Por Natalie Kitroeff

CIUDAD DE MÉXICO — Al pasear por la capital de México en estos días, sería fácil asumir que el presidente del país está en riesgo inminente de perder su trabajo.

Las calles de la ciudad están llenas de carteles, volantes y vallas publicitarias que instan a los mexicanos a votar para saber si deben sacar del poder al presidente Andrés Manuel López Obrador en una elección revocatoria este domingo.

Solo que no es la oposición la que le dice a la gente que vaya a las urnas. Son los leales al presidente.

“Apoya al presidente López Obrador,” dice un volante. “Si NO participas, los corrupto$ nos quitarán las becas, los apoyos y las pensiones que hoy recibimos”.

López Obrador ha calificado la revocatoria de mandato como “un ensayo democrático del primer orden”, muchos temen que se convierta en algo mucho menos significativo: un intento de reforzar la afirmación de poder del presidente y una herramienta que puede emplear para socavar a sus detractores.

Los líderes de la oposición han pedido a sus seguidores que boicoteen el ejercicio, y los analistas creen que la participación podría ser demasiado baja para que los resultados cuenten.

El promotor más entusiasta de la votación —y la persona más interesada en poner a prueba la consolidada popularidad del mandatario— ha sido el propio presidente. López Obrador propuso la revocatoria y los analistas dicen que la usará para crear una victoria política incluso si la participación es baja.

“Se supone que es un mecanismo de control cívico del poder, pero se ha convertido en un instrumento de propaganda política”, dijo Carlos Bravo Regidor, analista político y crítico del gobierno. El partido en el poder, dijo Bravo Regidor, “quiere que esto sea una demostración de fuerza, de músculo y capacidad para sacar a la gente a las calles y hacer explícito su apoyo a López Obrador”.

En un cálido lunes en Ciudad de México, los voluntarios de la campaña del presidente se desplegaron por un barrio residencial armados con volantes y amplias sonrisas, anunciando alegremente los centros de votación cercanos y diciendo a cualquiera dispuesto a escuchar que fuera a votar en la revocación de mandato.

Allan Pozos, uno de los líderes del grupo, dijo que esperaba que el ejercicio sentara “un precedente” para que los futuros líderes pudieran ser expulsados si fuera necesario. Esta vez, sin embargo, solo quiere que el presidente sepa que se le quiere.

“Es para demostrar que Andrés Manuel tiene el fuerte apoyo del pueblo”, dijo Pozos. “Andrés muchas veces se siente solo, porque tiene que ir contra todo un sistema y no tiene apoyo”.

Tal muestra de apoyo no podría llegar en un mejor momento para el presidente, que ha completado la mitad de su mandato mientras enfrenta dificultades para cumplir con las promesas clave de la campaña que lo llevó al cargo en una victoria arrolladora en 2018, cuando propuso este tipo de referéndum. Prometió una “transformación” del país que iba a reducir la pobreza, poner en marcha la economía y atajar la violencia endémica de raíz.

Pero después de una pandemia y una recesión mundial, las tasas de pobreza siguen siendo persistentemente altas, el crecimiento económico es anémico y los homicidios siguen rondando niveles récord.

Sin embargo, López Obrador sigue siendo muy popular, ya que más de la mitad de los mexicanos aprueban su gestión, según las encuestas. Su gobierno ha tratado de mejorar la situación de los pobres, al aumentar el salario mínimo cuatro veces e incrementar el gasto en bienestar social.

López Obrador también ha ganado puntos con gestos simbólicos, como convertir la residencia presidencial en un museo abierto al público, y volar en avión comercial, incluso al visitar Estados Unidos.

Su alta estima entre los votantes es también un tributo, según coinciden partidarios y críticos, a su implacable difusión de una narrativa oficial en la que se presenta como un guerrero solitario del pueblo, que se enfrenta a los grupos corruptos del poder tradicional.

“Los resultados han estado por debajo de las expectativas del propio gobierno”, dijo Jorge Zepeda Patterson, un destacado columnista mexicano que ha apoyado al presidente, refiriéndose a los logros de López Obrador durante su mandato.

“La polarización es muy rentable políticamente, sobre todo si no tienes resultados”, dijo Zepeda Patterson, y agregó: “Al menos puedes construir la narrativa de que estás luchando”.

El principal riesgo de la revocatoria para el presidente es la posibilidad de que grandes sectores del país simplemente ignoren el ejercicio por completo, especialmente porque tiene lugar el Domingo de Ramos. Por ley, para que el voto se convierta en vinculante, al menos 37 millones de mexicanos necesitan participar, el 40 por ciento del electorado, significativamente más que el número de personas que votaron por López Obrador en las elecciones de 2018 y que lo llevaron a la presidencia en una victoria contundente.

Pero López Obrador ya ha identificado un chivo expiatorio en caso de baja participación: el organismo de control electoral del país.

Durante meses, el presidente ha atacado al Instituto Nacional Electoral porque considera que ha fracasado al no dedicar suficientes recursos a la publicidad y la gestión del proceso.

“Desde el principio debieron promover la consulta, no actuar de manera tramposa, guardando silencio, no difundiendo la consulta para que la gente no se enterara, instalando casillas en lo más apartado”, dijo el presidente en una reciente conferencia de prensa, refiriéndose al instituto electoral. “Pura trampa y luego abiertamente en contra de nosotros, en contra mía”.

El instituto pidió al gobierno federal más dinero para supervisar la contienda, con pocos resultados. Con solo aproximadamente la mitad del presupuesto que dijo necesitar, el organismo electoral instaló aproximadamente un tercio de las mesas que colocaría en una elección normal.

Lorenzo Córdova, el presidente del instituto electoral, conocido por su acrónimo INE, dice que le están tendiendo una trampa para que fracase.

“No es solo el presidente”, señaló Córdova, “hay una campaña sistemática y bien organizada para descalificar al INE”. El objetivo, dijo, es “lesionar al árbitro y eventualmente propiciar su captura política”.

La Suprema Corte de Justicia de la Nación ha dicho que los partidos políticos no pueden hacer publicidad de la revocatoria, y, sin embargo, el rostro de López Obrador ha aparecido en carteles en todo el país.

Córdova dice que el instituto electoral no ha determinado quién paga por todos los anuncios, pero dijo que hay al menos el doble de ellos en los estados donde el partido del presidente competirá en las elecciones para gobernador en junio.

“Hay que sospechar que hay una intencionalidad política”, detrás de la campaña de mercadotecnia, dijo Córdova.

Hay, por supuesto, beneficios estratégicos que podrían provenir de pedir al país que opine sobre si les gusta o no el presidente en este momento particular. López Obrador fundó su partido político y tiene un interés obvio en hacer todo lo posible para asegurar la victoria en las elecciones generales para reemplazarlo en 2024.

Los patrones de votación en la revocatoria de mandato le indicarán al presidente dónde están los puntos débiles de su lado, y cuál de los posibles candidatos a la presidencia es capaz de lograr que la gente acuda a las urnas.

“Es una especie de experimento, un ensayo”, dijo Blanca Heredia, profesora del CIDE, un centro de investigación de Ciudad de México. “De cara al 24, para ir midiendo qué capacidad tienen sus operadores para movilizar el voto”.

Pase lo que pase el domingo, para muchos en México es difícil ver cómo la primera revocatoria presidencial de la historia del país perjudicará seriamente a este presidente.

“Andrés Manuel tiene esa cosa de que hasta cuando pierde, gana”, dijo Heredia. “Siempre tiene una manera de volver la derrota un triunfo”.

Oscar Lopez colaboró con reportería desde Ciudad de México.

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France24 - Monde

Agir ou disparaître : le défi lancé par Volodymyr Zelensky au Conseil de sécurité de l'ONU

Publié le : 08/04/2022 - 09:38

Leela JACINTO

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé mardi le Conseil de sécurité de l’ONU à se réformer ou à se dissoudre, pointant du doigt sa défaillance dans le maintien de la paix. Avec cinq membres permanents disposant d'un droit de veto, dont la Russie, ce système qui date de la Seconde Guerre mondiale montre désormais ses limites. Décryptage.

Volodymyr Zelensky n'a pas mâché ses mots, mardi 5 avril, pour son premier discours devant le Conseil de sécurité de l'ONU depuis le début de l'invasion de son pays par la Russie. Le président ukrainien, vêtu de sa désormais caractéristique tenue militaire, a mis l'accent sur l'incapacité du principal organe mondial à remplir sa mission de maintien de la paix et de la sécurité internationale.

"Vous pouvez exclure la Russie en tant qu'agresseur à l'origine de la guerre, afin qu'elle ne bloque pas les décisions relatives à sa propre agression", a déclaré Volodymyr Zelensky. "Ou, s'il n'y a pas d'alternative, la prochaine option serait de carrément vous dissoudre."

Volodymyr Zelensky a tenu ce discours au lendemain de sa visite très médiatisée à Boutcha, où il accuse les troupes russes d'avoir commis "des crimes de guerre" et "un génocide" pendant qu'elles occupaient cette ville au nord-ouest de Kiev.

Devant les 15 États membres de l'organe exécutif de l'ONU, il appelé à l'exclusion de la Russie du Conseil de sécurité et à une réforme du système des Nations unies, afin que "le droit de veto ne signifie pas le droit de mourir". Avant d'avertir : "Si cela continue, les pays ne pourront compter que sur la puissance de leurs propres forces pour assurer leur sécurité, et non plus sur le droit international, sur les institutions internationales," et "les Nations unies n'auraient plus qu'à fermer."

Une fois de plus, la guerre en Ukraine a mis en lumière les imperfections du principal organe de sécurité mondial, au sein duquel cinq membres permanents – la Chine, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et la Russie – ont le pouvoir de bloquer le vote de résolutions. D'ailleurs, les débats autour de ce système des Nations unies et les propositions de réforme sont légion depuis sa création, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

Élargir le cercle des membres permanents

Le droit de veto – qui est à l'origine d'une grande partie des difficultés actuelles du Conseil de sécurité – a été mis en place dès à la conférence de San Francisco, en 1945, devant jeter les bases de l'ONU en créant un successeur à la Société des nations (SDN), qui s'est avérée impuissante à empêcher la Seconde Guerre mondiale.

Lors de discussions avec le dirigeant soviétique Joseph Staline, le président américain d'alors, Franklin D. Roosevelt, avait plaidé pour que le droit de veto soit limité à un nombre restreint de pays disposant des effectifs nécessaires à des expéditions militaires. Selon Roosevelt, le consensus – plus facile à trouver avec un groupe de pays restreint – devait permettre au nouveau Conseil de sécurité de surmonter les problèmes que connaissait la SDN.

"Mais deux ans après la création de l'ONU, la Guerre froide a commencé, et ce fut la fin du consensus que Roosevelt essayait d'établir avec Staline à cette époque", explique sur France 24 Yves Doutriaux, ancien ambassadeur adjoint français à l'ONU.

La fin de la Guerre froide n'a pas pour autant permis de surmonter les blocages. Depuis 2010, la Russie, souvent associée à la Chine, a utilisé son veto à 23 reprises, principalement dans le conflit syrien. En comparaison sur la même période, les États-Unis ne s'en sont servis que quatre fois, principalement sur la "question palestinienne". Le Royaume-Uni et la France n'ont pas utilisé leur droit de veto depuis 1989.

Outre la question du droit de veto, des puissances émergentes comme l'Inde, le Brésil et l'Afrique du Sud affirment que la limitation du Conseil de Sécurité à cinq membres permanents ne reflète pas l'évolution de l'équilibre des pouvoirs dans le monde, ni la population.

Comme l'a fait valoir en 2009 l'ancienne ambassadrice des États-Unis auprès des Nations unies, Samantha Power, les cinq membres permanents représentaient au départ40 % de la population mondiale, contre seulement 29 % maintenant.

Parmi les propositions de réforme, on retrouve des appels à l'élargissement du Conseil aux nations les plus peuplées du monde - l'Inde, le Brésil ou encore l'Indonésie - ou encore à l'inclusion d'une ou plusieurs nations africaines - le Nigeria, l'Éthiopie ou l'Égypte.

Difficulté d'une "alliance mondiale" qui "sécurise le monde libre"

Cependant, la guerre en Ukraine a montré que bon nombre des aspirants au Conseil de sécurité n'ont pas rejoint une "alliance mondiale unissant les démocraties" et qui "sécurise le monde libre", comme l'expliquent Michael Beckley et Hal Brands dans un article pour le magazine américain Foreign Affairs.

Plusieurs d'entre eux ne se sont pas joints aux condamnations de l'agression de la Russie et de la violation de la souveraineté de l'Ukraine. Ils n'ont pas non plus répondu présents aux appels lancés par les États-Unis et l'UE pour sanctionner Moscou.

Quelque 35 pays, dont l'Inde et l'Afrique du Sud, se sont abstenus le 3 mars lors du vote de l'Assemblée générale des Nations unies condamnant l'invasion de l'Ukraine. Si la résolution a été adoptée à une écrasante majorité (141 voix sur les 193 pays membres), 16 pays africains entretenant des liens étroits avec la Russie se sont abstenus.

La dépendance à l'égard du matériel militaire russe bon marché et la sympathie pour Moscou lors des luttes anticoloniales et anti-apartheid expliquent, dans une certaine mesure, la plupart de ces abstentions. La Russie a aussi tiré profit du sentiment anti-Occident dans plusieurs pays d'Afrique, d'Asie du Sud et d'Amérique latine, ciblant des pays comme l'Inde, le Pakistan, le Mali et la Centrafrique avec des campagnes de désinformation.

Pas de consensus, pas de réforme

La position de l'Inde, par exemple, est ambiguë concernant l'invasion de l'Ukraine. New Delhi s'est abstenu à plusieurs reprises de la condamner, mais son malaise face aux actions de la Russie est évident dans ses déclarations fermes à l'ONU appelant au "respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale des États" – sans toutefois nommer Moscou.

>> À lire aussi : Guerre en Ukraine : l'Inde prise au piège de sa proximité avec la Russie

Pour l'Inde comme pour d'autres pays, cet exercice d'équilibre ne repose pas seulement sur la dépendance à l'égard des armes russes, mais aussi sur une dette diplomatique pour le soutien passé de Moscou au Conseil de sécurité sur des questions liées aux intérêts régionaux et de politique étrangère de New Delhi.

Dans la tradition diplomatique onusienne, les pays membres de l'Assemblée générale s'associent généralement à un des membres permanents du Conseil de sécurité. Ce dernier opposera son veto à toute résolution dirigée contre eux en échange d'avantages diplomatiques, économiques ou sécuritaires.

Bien que la plupart des membres permanents se déclarent officiellement favorables à un élargissement, dans les faits, le mouvement est bloqué en coulisses par les détenteurs du droit de veto, ainsi que par des rivalités géopolitiques.

"Le Conseil de sécurité est bloqué à dessein, car les Nations unies ont été bâties ainsi", note Kenneth Roth, directeur exécutif de Human Rights Watch (HRW). "La réforme du Conseil de sécurité est à l'ordre du jour depuis longtemps, mais elle ne peut aller nulle part, à moins que les cinq membres permanents ne soient d'accord. Or, il n'y a pas de consensus à ce sujet."

Des organes de l'ONU actifs malgré un Conseil de sécurité "dans l'impasse"

Cependant, le responsable de HRW met en garde contre les critiques excessives qui ferait du système onusien un système défaillant. "Le Conseil de sécurité est peut-être dans l'impasse, mais les autres organes de l'ONU parviennent à agir dans leur périmètre", explique Kenneth Roth. Il cite par exemple le vote de l'Assemblée générale condamnant l'invasion de l'Ukraine, ainsi que les activités d'organes tels que la Cour pénale internationale (CPI) et le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU (CDH).

Signe de son activité, l'Assemblée générale des Nations unies a voté, jeudi 7 avril, la suspension de la Russie du CDH en raison de "violations et d'abus flagrants et systématiques des droits de l'Homme" en Ukraine. Quelque 93 voix se sont déclarées favorables à cette suspension, 24 pays ont voté contre et 58 se sont abstenus – dont l'Inde.

New Delhi a cependant durci sa position et a explicitement condamné, en début de semaine, les "rapports de meurtres de civils à Boutcha" et a soutenu les appels à une enquête indépendante – également demandée par l'Ukraine.

Moscou avait averti, de son côté, certains membres de l'Assemblée générale de l'ONU que les abstentions ou les votes positifs sur la résolution seraient considérés comme un "geste inamical" ayant des conséquences sur les relations bilatérales. Après le vote, le porte-parole du Kremlin a averti que la Russie continuera de "défendre ses intérêts par tous les moyens légaux".

La Russie peut avoir un contrôle sur le Conseil de sécurité avec son droit de veto, mais les actions de la plupart des États membres de l'ONU, ainsi que des gouvernements individuels, garantissent que, même si tous les membres ne sont pas égaux dans le système onusien, ils respectent les principes d'égalité et de justice.

Article traduit de l'anglais par Jean-Luc Mounier. L'original est à lire ici.

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Exactions à Boutcha : Poutine devra-t-il rendre des comptes ?

LE FIL DU 6 AVRIL

Joe Biden dénonce des "crimes de guerre majeurs" en Ukraine

LE FIL DU 5 MARS

Volodymyr Zelensky réclame l'exclusion de la Russie du Conseil de sécurité

Valeurs Actuelles

Soupçons de fissures sur les circuits des réacteurs nucléaires de Flamanville : EDF “poursuit les contrôles”

EDF a annoncé que « les contrôles se poursuivent », concernant la recherche d’éventuels dégâts sur les circuits de sécurité de plusieurs réacteurs nucléaires, rapporte Ouest-France, dimanche 10 avril. Le fournisseur d’énergie n’a ni confirmé ni infirmé les informations selon lesquelles des fissures auraient été découvertes dans la centrale de Flamanville (Manche). Plusieurs réacteurs français ont dû être mis à l’arrêt depuis février afin de vérifier l’existence de traces de corrosions. EDF en a confirmé la découverte dans les centrales de Civaux (Vienne), Chooz (Ardennes) et Penly (Seine-Maritime).

La moitié du parc nucléaire à l’arrêt

Jeudi 7 avril, le site Montel, citant une source syndicale, affirmait que des fissures dues à la corrosion avaient été découvertes sur les réacteurs 1 et 2 de Flamanville. « Flamanville 1 est arrêté depuis le 22 mars pour rechargement d’une partie de son combustible et son arrêt programmé est prévu jusqu’au 28 avril », a répondu EDF, interrogé par Ouest-France. Quant au réacteur numéro 2, qui est également à l’arrêt jusqu’au 29 juillet, les contrôles sont « toujours en cours ».

Les deux réacteurs de Flamanville ont plus de 30 ans. Un EPR doit y voir le jour, mais sa mise en route a été retardée et le budget des travaux a explosé. Symbole du vieillissement du parc nucléaire, les 56 réacteurs français doivent être inspectés d’ici 2023. Près de la moitié d’entre eux (27) sont donc actuellement à l’arrêt. EDF a donc dû revoir à la baisse sa production annuelle d’énergie.

Manche : les dernières actualités

Manche : les ossements d’un soldat allemand décédé en 1944 retrouvés dans un champ

Manche : un homme pénètre dans une église durant la messe et crie “Allah Akbar”

Manche : l’implantation d’éoliennes menace les fortifications de Vauban de déclassement

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Imran Khan ousted as Pakistan's PM after vote

Pakistan's Prime Minister Imran Khan has been ousted from power after losing a no-confidence vote in his leadership.

The vote was held past midnight after opposition parties brought a motion against him, following days of drama.

The motion was first brought last week, but the former cricket star blocked it by dissolving parliament.

Sunday's vote took place after the country's Supreme Court ruled in favour of opposition parties and said that Mr Khan had acted unconstitutionally.

Opposition leader Shehbaz Sharif - who is expected to be chosen as the new prime minister on Monday - said Pakistan and its parliament were "finally freed from a serious crisis", adding in a tweet: "Congratulations to the Pakistani nation on a new dawn."

If voted in by parliament, Mr Sharif - a long-time rival of Mr Khan and brother of former three-time Prime Minister Nawaz Sharif - would be able to hold power until October 2023, when the next election is due to be held.

The vote makes Mr Khan the first Pakistani prime minister to be ousted by a no-confidence motion, with opposition parties securing 174 votes in the 342-member house in support of the no-confidence motion.

His supporters are expected to take to the streets on Sunday evening.

'International conspiracy'

Mr Khan has previously said he would not recognise an opposition government, claiming - without evidence - that there was a US-led conspiracy to remove him because of his refusal to stand with Washington on issues against Russia and China.

He has repeatedly said that Pakistan's opposition parties are working with foreign powers. Members of his party (PTI) left the building just ahead of the vote, also insisting he was the victim of an international conspiracy.

The US has said there is "no truth" in these allegations, and Mr Khan has never provided any evidence.

What led to his downfall?

When Imran Khan was elected prime minister in 2018, he seemed to have almost everything in his favour.

A national hero from his cricketing days, he had transformed into a charismatic politician and, after years of struggle, managed to supplant the two rival established political dynasties that had dominated Pakistan for decades.

He emerged as a fresh force, with vibrant rallies full of catchy songs which, along with his huge social media presence, amplified his staunch anti-corruption message. Mr Khan promised to bring "change" to the country, creating a "new Pakistan".

No prime minister has ever completed a full five-year parliamentary tenure in Pakistan, and Imran Khan looked as though he could well be the first.

The reason his position appeared so secure, however, also helps explain his downfall. Both sides deny it, but it's widely acknowledged he came to power with the help of Pakistan's powerful army and intelligence services - and now he has fallen out with them.

The vote was initially due to take place in parliament last Sunday, but deputy speaker Qasim Suri - a member of Mr Khan's political party - swiftly blocked the motion, saying it showed "foreign interference". Mr Suri also said that it went against the constitution, which calls for loyalty to the state.

Mr Khan's government went on to dissolve parliament and called for a snap election to be held. This angered several opposition members, with some accusing the prime minister of treason for blocking the vote.

Opposition figures submitted a petition to the Supreme Court to assess the situation.

On Thursday, Pakistan's top court ruled that Mr Khan's decision to stop the vote from going ahead was unconstitutional. It ordered that the no-confidence vote should go ahead again.

However an impasse over the vote continued well into Saturday evening, prompting the speaker of the lower house of parliament - Asad Qaiser, an ally of Mr Khan - to resign.

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Pakistan: The basics

Who is the ruling party in Pakistan? Pakistan's current ruling party is Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), which is one of the three major political parties of Pakistan. It is now headed by former cricketer-turned-politician and PTI head Imran Khan, who took power as Prime Minister in 2018 after PTI emerged as the dominant party in government following the 2013 general elections.

Who are the opposition? The opposition is headed by the Pakistan Muslim League-N (PML-N) and the Pakistan Peoples Party (PPP) -- two usually feuding dynastic groups that dominated national politics for decades until prime minister Imran Khan forged a coalition against them.

How long does the prime minister serve for? The prime minister of Pakistan serves for a five-year term. However no elected or appointed prime ministers have served the entirety of their term to date.

More on this story

What led to Pakistan PM Imran Khan's downfall

Why Imran Khan shouldn't be written off yet

Imran Khan is fighting for his political life

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France24 - Monde

Steven, 73 ans, vétéran du Vietnam parti combattre en Ukraine

Publié le : 08/04/2022 - 14:58

Juste avant de quitter New York pour la guerre en Ukraine, Steven Straub, vétéran américain du Vietnam, s'est fait tatouer le drapeau bleu et jaune du pays sur le bras, ainsi que les mots "Ukraine libre". L'homme de 73 ans est arrivé en Ukraine au milieu du mois dernier, alors que les forces russes encerclaient les grandes villes et se rapprochaient de la capitale Kiev. 

L'Humanité

Donner de la force à l’espoir

Éditorial

Fabien Gay

Dans une Ve République à bout de souffle, l’élection présidentielle est passée du grand moment démocratique et citoyen à un échange politique réduit au mieux au commentaire, au pire à un pronostic. Comme si les sites de paris en ligne – dont les cotes seraient les sondages – nous donnaient les favoris sur lesquels il faudrait « miser » ou voter utile.

Privés de débat, de confrontation d’idées et donc en réalité de choix éclairé, nos concitoyen·nes sont appelés aux urnes ce dimanche. Le taux de participation sera un des premiers enseignements et l’abstention, si elle est plus haute qu’à l’accoutumée, ne pourra pas être balayée d’un revers de main, comme à chaque scrutin.

Comment ne pas comprendre le désintérêt, voire la colère, qui gagne de nombreuses personnes réduites au rang de spectateurs ?

Pourtant, les enjeux contemporains sont majeurs. Les crises successives et multidimensionnelles qui se superposent font planer des menaces immédiates et durables pour notre pays et pour le monde. Le déchirement du contrat social, l’affaiblissement des institutions républicaines au service d’un projet libéral, inégalitaire et parfois autoritaire contribuent à créer une forme de rejet de la politique. Les crises écologiques et diplomatiques, qui ont des impacts brutaux sur le quotidien des Français·es, ouvrent tous les scénarios possibles, y compris les pires. À l’affût, les extrêmes droites se targuent de vouloir récupérer cette colère, l’héritière Le Pen n’hésitant pas à jouer la carte sociale.

À l’opposé, une candidature a décidé de répondre à ce scénario mortifère, en prenant un chemin d’espoir, de progrès partagé, sortant de l’ornière capitaliste qui alimente la suraccumulation des profits et nourrit des nationalismes toujours plus belliqueux. C’est le sens de la candidature communiste, portée par Fabien Roussel et sa démarche des Jours heureux. Dès le début, il a bousculé le scénario de la campagne pour redonner une centralité à la question sociale. La flambée des prix de l’énergie et des matières premières a démontré la pertinence des propositions communistes de revalorisation des salaires, des pensions et de maîtrise publique de secteurs comme l’énergie.

Face à une banalisation d’un dualisme prédateur entre les marchands de sang et de larmes et les marchands de sang, de larmes et de haine, l’heure est à reconstruire une riposte progressiste, populaire, massive pour relever les défis du XXIe siècle. La candidature de Fabien Roussel aura permis de redonner de la fierté à des dizaines de milliers d’hommes et de femmes, de s’intéresser à nouveau à la politique, grâce à son parler vrai et juste du quotidien des travailleur·ses.

Dimanche, se saisir du bulletin de vote Fabien Roussel dans l’isoloir, c’est esquisser un autre chemin possible pour vivre enfin dignement de son travail, dire l’urgence de sortir du secteur marchand des biens et des services nécessaires à nos vies, c’est donner de la force aux services publics pour que la République s’incarne partout sur le territoire, dans les zones rurales, comme dans les quartiers populaires en passant par les outre-mer. C’est tracer les contours d’une politique de réindustrialisation et de souveraineté vitale pour le pays et c’est aussi s’attaquer aux traités de libre-échange pour sauvegarder notre modèle agricole et permettre une alimentation saine, variée et locale pour toutes et tous.

Dimanche, donner de la force au bulletin Fabien Roussel, qui rassemble les énergies du Parti communiste et d’autres partenaires de gauche, c’est construire le chemin des Jours heureux, d’une société qui met au centre de son projet le partage des richesses, du pouvoir et du savoir.

Editorialfabien gayPrésidentielle 2022
BBC

Ukraine war: The foreign fighters supporting the Ukrainian army

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There's a growing number of international volunteers joining Ukrainian soldiers on the frontlines.

The UK government has warned people not to travel to the conflict; but the BBC's Emma Vardy has been speaking to those joining the conflict, including one former British Army soldier from Belfast.

She has had special access to Ukraine’s international legion of foreign fighters, which says it’s seeing large numbers of people wanting to join them, following the recent Russian attacks.

Shoot edit: Dave Bull

Researcher: Olga Pona

L'Humanité

Extrême droite. La stratégie dangereuse d’Emmanuel Macron

Actu

Tout au long de son quinquennat, le président sortant a soufflé sur les braises pour mieux enfermer le débat politique dans un duel l’opposant à Marine Le Pen. Une stratégie périlleuse qui risque de lui brûler les ailes et d’enflammer le pays.

Lola Ruscio

Emmanuel Macron le reconnaît du bout des lèvres. «  Je sais qu’on adore toujours faire dire à un président de la République qu’il a des échecs. J’ai fait beaucoup de mea culpa. (…) Je n’ai pas réussi à endiguer » la montée de l’extrême droite, a admis le chef de l’État sortant, interrogé sur France inter. Mais le candidat-président refuse d’endosser seul la responsabilité de la progression de Marine Le Pen, qui recueille désormais 23 % des intentions de vote, juste derrière lui (26,5 %), selon un sondage Ipsos. «  Il y a un grand dérèglement dans nos sociétés. On l’a vu avec la pandémie, le dérèglement du vivant, le dérèglement écologique, un dérèglement aussi géopolitique, le dérèglement des consciences lié aux réseaux sociaux, un doute sur l’information. Tout cela crée, dans notre société, des peurs. Et ceux qui jouent avec les peurs montent », a-t-il expliqué devant les journalistes.

Le président sortant a beau nier l’évidence, son quinquennat lui a déroulé le tapis rouge. Lois liberticides, polémique crasse sur une syndicaliste voilée à l’Assemblée nationale, procès en « islamo-gauchisme » intenté à une partie de la gauche et aux universitaires, instrumentalisation des attentats… Sans oublier la mise en scène de son amitié avec Philippe de Villiers – qui aujourd’hui appelle à soutenir Eric Zemmour —, son entretien fleuve au journal d’extrême droite Valeurs actuelles pour parler islam et identité. Le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin, qui utilise en pleine crise sanitaire, le terme « ensauvagement » que le RN a contribué à populariser, tout en jugeant « molle » Marine Le Pen. Sa collègue Sarah El Haïry, secrétaire d’État chargée de la jeunesse et de l’engagement, qui déclare, en septembre 2021 sur France 5, que « ce qui (l)’effraie, encore plus que Zemmour, ce sont les discours intersectionnels du moment ». Jamais ces membres du gouvernement n’ont d’ailleurs été désavoués ni rappelés à l’ordre par l’exécutif, trop content d’installer Le Pen et consorts au centre du jeu dans la perspective du match retour de 2017.

Une stratégie des plus cyniques… et des plus dangereuses. Le secrétaire d’État aux affaires européennes, proche du président sortant, Clément Beaune, théorise à nouveau ouvertement, dans un entretien au Monde en août dernier, qu’Emmanuel Macron doit incarner « le camp de la République et de la raison » face à celui du pessimisme. Une rhétorique en partie reprise aujourd’hui par le candidat qui mise sur une réélection face à sa meilleure ennemie. Sauf que le président sortant risque de s’y brûler les ailes – et nous avec – car le pari, à force de casse sociale et de mépris de classe, est de plus en plus dur à emporter. Les premiers débats sur l’attitude à adopter en vue d’un second tour l’opposant à l’extrême droite en attestent. Et l’annonce de la retraite à 65 ans, malgré la grève historique des salariés avant l’épidémie, comme l’obligation d’activité « de 15 à 20 heures » pour les bénéficiaires du RSA n’arrangent rien.

À l’approche du scrutin, Emmanuel Macron lance un appel à la « mobilisation générale » et invite « de la social-démocratie au gaullisme, en passant par les écologistes » à le rejoindre pour lutter contre « le repli » et « les nationalistes ». Il espère ainsi dévitaliser toute autre alternative à sa politique, achever la décomposition de la droite et de la gauche, pour mieux s’installer seul face au RN, au risque de payer le prix d’un effet boomerang. En somme, si le barrage à l’extrême droite sera toujours la première des priorités, combattre la politique anti-sociale d’Emmanuel Macron est également une urgence vitale.

Emmanuel MacronExtrême droite
Valeurs Actuelles

Les boîtes aux lettres installées pour les migrants de Calais détruites

Permettre une procédure contradictoire

Pas-de-Calais : les dernières actualités

Migrants : le projet de caméras sur le littoral du Pas-de-Calais au point mort

À Calais, le Secours catholique veut ouvrir une « maison d’entraide » pour les migrants

Calais : une bombe de la Seconde Guerre mondiale à désamorcer au sud du port

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Belgium shuts Ferrero plant over Kinder salmonella link

Issued on: 08/04/2022 - 16:49Modified: 08/04/2022 - 16:51

NEWS WIRES

Belgian health authorities ordered Italian confectionary group Ferrero on Friday to suspend production at its plant in Belgium, after an investigation into dozens of cases of salmonella linked to the company's Kinder chocolates.

Ferrero, which recalled several batches of Kinder Surprise chocolate eggs and other products from shelves in Spain, Britain, Ireland and United States, said other Kinder products made at its Arlon site had also been recalled.

The company did not explicitly link the recall to the salmonella cases.

But Belgium's food safety agency AFSCA-FAVV said that a link had been confirmed between more than a hundred cases of salmonella over several weeks and Ferrero production in southern Belgium.

On Wednesday, Europe's health agency had said it was investigating dozens of reported and suspected cases of salmonella linked with eating chocolate in at least nine countries, mostly among children aged under 10.

The Arlon plant accounts for around 7% of total global volumes of Kinder products, Ferrero said.

The Belgian agency said the decision to suspend production there was taken after it concluded that information from Ferrero was incomplete. Lifting the suspension would only happen once the plant was shown to be meeting all food safety rules.

The agency urged consumers not to eat any of the recalled products, which include Kinder Surprise, Kinder Surprise Maxi, Kinder Mini Eggs & Kinder Schokobons.

The company said there were internal inefficiencies, creating delays in retrieving and sharing information in a timely manner.

It previously described recalls as precautionary and said that no Kinder products released to the market had tested positive for salmonella.

(REUTERS)

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Taste of the future: EU agency decides mealworms are safe to eat

Down to Earth

Edible insects: Mealworms on the menu

FRANCE IN FOCUS

France puts food quality on the table

Valeurs Actuelles

Présidentielle : une station de ski de Haute-Savoie propose un forfait à un euro à ceux qui votent au 1er tour

Une idée originale pour se mobiliser contre l’abstention. Et pour motiver certains Français à aller voter au premier tour de l’élection présidentielle, ce dimanche 10 avril. Comme le rapporte l’Huff Post, la station de ski les Gets, située en Haute-Savoie, a lancé l’opération Tous Skitoyens. Le principe : proposer un forfait de ski à un euro pour les personnes ayant voté ce dimanche. « Chaque électeur votant se verra ainsi proposer son forfait de ski au tarif symbolique de 1 euro la journée », est écrit sur le site web dédié à l’opération. Un forfait dans cette station de ski coûte habituellement 37,40 euros pour la journée. Une offre qui s’adresse également aux promeneurs, qui devront emprunter des télécabines pour se rendre sur les parcours prévus pour contempler la chaîne du Mont-Blanc, relate l’Huff Post.

Une abstention à prévoir pour la présidentielle ?

L’opération Tous Skitoyens a déploré le fait que « l’abstention est devenue au fil des scrutins locaux et nationaux un phénomène massif et majoritaire ». Et la tendance ne serait pas près de s’inverser puisque les prévisions sont tout aussi pessimistes pour l’élection présidentielle de 2022. À midi, ce dimanche 10 avril, le taux de participation au premier tour était de 25,48%. Une baisse de trois points par rapport à l’élection présidentielle de 2017, où le taux était de 28,54% à la même heure. En 2012, il était de 28,30%.

Pour bénéficier de la réduction du prix d’un forfait à la journée, il faut simplement prouver que l’électeur s’est bien rendu au bureau de vote, informe le Huff Post. Il suffit de présenter sa carte d’électeur tamponnée ou bien le récépissé d’une procuration valide et signée par l’administration.

Haute-Savoie : les dernières actualités

Des gendarmes visés par des tirs de projectiles en Haute-Savoie

Haute-Savoie : sans permis, un jeune de 19 ans arrêté à 205 km/h sur l’autoroute

Thonon-les-Bains : le maire refuse d’inscrire le nom d’usage d’une personne transgenre sur sa tombe

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Ronaldo: Police investigating after Manchester United forward appears to break fan's phone

Last updated on 7 hours ago7 hours ago.From the section Man Utd

Merseyside Police are investigating an alleged assault after Manchester United forward Cristiano Ronaldo appeared to break a fan's phone.

Footage was shared on social media alongside comments claiming he smashed the device as he left the pitch after his side's 1-0 loss at Everton.

Ronaldo, 37, later apologised on social media.

Merseyside Police said they were investigating "reports of an alleged assault" at Goodison Park on Saturday.

A spokesperson said they were liaising with both Manchester United and Everton.

"As players were leaving the pitch at 2.30pm, it was reported that a boy was assaulted by one of the away team as they left the pitch," they added.

"Inquiries are under way and officers are currently working with Everton to review CCTV footage and are carrying out extensive witness enquiries to establish if an offence has taken place.

"Anyone with information on this incident is asked to contact Merseyside Police social media desk via Twitter MerPolCC or Facebook Merseyside Police contact centre quoting reference number 228 of 9 April 2022."

Manchester United said they were aware of "an alleged incident" and would "co-operate with any police inquiries".

The result damaged United's hopes of qualifying for the Champions League and came against an Everton side who had been one point above the relegation zone before kick-off.

"It's never easy to deal with emotions in difficult moments such as the one we are facing," said Portugal international Ronaldo.

"Nevertheless, we always have to be respectful, patient and set the example for all the youngsters who love the beautiful game.

"I would like to apologise for my outburst and, if possible, I would like to invite this supporter to watch a game at Old Trafford as a sign of fair play and sportsmanship."

France24 - World

Cyprus's Varosha, where time came to a halt in 1974

Issued on: 08/04/2022 - 16:24Modified: 08/04/2022 - 16:30

Shona BHATTACHARYYA

Occupied by Turkish soldiers for close to half a century, the former Cypriot resort town of Varosha lies in ruins. Known as Marash in Turkish, the town is situated in the Turkish Republic of Northern Cyprus, an entity only recognised by Ankara. It's also home to one of the two Turkish military bases on the island. According to a 1984 UN resolution, Varosha must be returned to its original owners. But neither the Greek Cypriot authorities, nor the Turkish Cypriot administration have taken steps to apply the decision. Our regional correspondents Shona Bhattacharyya and Ludovic de Foucaud report.

In a show of good faith, the Turkish Republic of Northern Cyprus (TRNC) recently opened two of Varosha's streets to visitors. It has become a tourist attraction, with bike rentals, cafes, playgrounds and a beach volley court at the foot of empty buildings on the verge of collapse. According to Ankara, since the partial reopening of Varosha one and a half years ago, more than 400,000 visitors have walked its streets. 

Among them are often former inhabitants of the town – Greek Cypriots who hope to return to their homes and properties one day. Since the 1984 UN resolution is not being applied, former residents are taking their cases to the Immovable Property Commission, a TRNC court. But their ownership of land in Varosha is being challenged by a Muslim religious foundation, Evak, that claims to be the sole owner of the town. It has documents dating from 1571, when the Ottoman Empire conquered the island, to back up its claim.

Varosha has a special place in negotiations between the two sides of the island, but is representative of one of the biggest challenges to Cyprus's reunification: expropriation and land ownership.  

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Cyprus: New illegal immigration routes converge on divided island

UN Security Council slams Turkish plan to reopen disputed Cyprus resort

France slams Erdogan 'provocation' after Cyprus two-state comments

L'Humanité

La sécurité, ligne de clivage gauche - droite

Actu

Si tous les candidats s’engagent à améliorer la sécurité des Français, plusieurs visions s’affrontent, entre partisans d’une politique « progressiste » et tenants d’une ligne ultra-conservatrice.

Lola Ruscio

Partout, la même outrance. « Nous allons éradiquer la racaille ! » a tancé Éric Zemmour lors d’un déplacement au commissariat de Sevran, trois jours après le décès de Jean-Paul Benjamin, tué le 26 mars à Aulnay-sous-Bois par un tir policier, ayant entraîné la semaine dernière des révoltes en Seine-Saint-Denis. « La loi et l’ordre : avec nous, l’État ne reculera pas, ne capitulera pas ! », a clamé son rival Jordan Bardella, patron du RN et dauphin de Marine Le Pen. Depuis le début de la campagne, droite et extrême droite ont tenté d’imposer leur discours sécuritaire au cœur de l’élection présidentielle.  Une opération en décalage avec l’évolution des préoccupations des Français : d’après un récent sondage Elabe, le pouvoir d’achat (57 %), la santé (28 %) et les retraites (24 %) devancent ainsi la sécurité (19 %).

Mais quand l’extrême droite parle de sécurité, c’est avant tout pour promouvoir sa vision autoritaire et répressive. Marine Le Pen (Rassemblement national- ex FN) et Eric Zemmour (Reconquête !) veulent augmenter le nombre de policiers, mais, surtout, laisser les mains libres aux forces de sécurité en élargissant la présomption de légitime défense, une vieille revendication du puissant syndicat Alliance. Eric Zemmour va d’ailleurs encore plus loin, puisqu’il propose de créer un droit de « défense excusable » pour les policiers et les citoyens « agressés ». Comprendre : chacun sera libre de riposter sans risquer de sanction, la porte ouverte à l’arbitraire le plus total.

De son côté, Emmanuel Macron s’oppose à ces mesures - « sinon, ça devient le Far West. Et je ne veux pas d’un pays où prolifèrent les armes et où l’on considère que c’est aux citoyens de se défendre » , explique-t-il. Mais il multiplie les clins d’œil appuyés aux principaux syndicats policiers en promettant notamment une simplification de la procédure pénale. Sa rivale Valérie Pécresse (LR), qui a démarré sa campagne en jurant de ressortir le « Kärcher » pour « nettoyer » les « ghettos », veut introduire la légitime défense… dans la Constitution. La candidate propose aussi la mise en place de peines planchers « en cas d’agression contre les représentants de l’autorité publique ». Du reste, elle ne craint toujours pas la caricature, puisqu’elle promet carrément de lutter contre les « zones de non-France ». Comme ses concurrents d’extrême droite, l’ancienne ministre sarkozyste établit un lien entre « immigration et terrorisme » et « immigration et délinquance ».

Face à ce discours sécuritaire ouvertement xénophobe, les gauches entonnent un tout autre refrain. Du PCF à la France insoumise en passant par EELV, leur candidat prône un retour généralisé de la « police de proximité », une expérience à laquelle Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’intérieur, avait brutalement mis fin en 2002. Soucieux d’ « engager une politique progressiste de la tranquillité publique », Fabien Roussel, qui défend depuis le début de sa campagne « le droit à la sécurité » pour les classes populaires, propose le recrutement de 30 000 policiers statutaires et le retour des services publics dans les « territoires abandonnés par la République ». À cela s’ajoutent une refonte de la stratégie du maintien de l’ordre, l’abrogation de la loi sécurité globale, la mise en place d’un récépissé en cas de contrôles d’identité ou la création d’un organisme indépendant de contrôle de l’action des policiers.

Une revendication partagée par l’essentiel des candidats, dont Yannick Jadot et Anne Hidalgo. Cette mission aujourd’hui confiée aux inspections générales de la police et de la gendarmerie, la candidate socialiste voudrait la transférer à « une autorité indépendante spécialisée », dont on ignore la composition et le fonctionnement. Jean-Luc Mélenchon (FI) propose, lui, de démanteler les Brigades anti-criminalité (BAC) au profit d’une « police nationale de proximité » centrée sur le dialogue, la prévention, mais aussi davantage de moyens dédiés à la prévention des suicides dans la police et la gendarmerie, ou encore le retour de zones sans contrôle d’identité sauf en cas de flagrant délit. Et, comme le candidat du PCF, le renforcement de la formation des policiers, des moyens dédiés aux enquêtes, ou encore la fin de la privatisation des missions de sécurité.

En la matière, le clivage est réel entre la droite et la gauche. Celle-ci, malgré ses propositions, reste souvent jugée frileuse sur la question. Une posture que le candidat communiste a pris le parti de battre en brèche, jusqu’à parfois suscité la polémique. « Partout dans le pays, estime-t-il, les élus locaux des quartiers et des villes populaires savent combien les problèmes d’insécurité, de délinquance, de trafic sont un véritable poison ».

sécuritéÉlections 2022
L'Humanité

À Lille, Fabien Roussel appelle chacun à «voter pour ses idées»

Actu

C’est chez lui, dans le Nord, que le candidat communiste a tenu son dernier meeting devant 5 000 personnes. Pour l’occasion, ses équipes ont affrété un TGV, rebaptisé «Train des Gens Heureux», au départ de la capitale. À bord, ses soutiens saluent une campagne offensive, conscients du défi relevé, malgré la pression du « vote utile » à trois jours du scrutin.

Naïm Sakhi

« Toute l’équipe de campagne et moi-même, avec nos amis cheminots, avons le plaisir de vous accueillir à bord ». La surprise était de taille pour les militants franciliens du PCF embarqués en direction de Lille, dans un TGV affrété pour l’occasion : c’est la voix de leur candidat, Fabien Roussel, et non celle de la SNCF, qui les a accueillis à bord. Sur ses terres, le candidat a tenu, jeudi, son dernier meeting avant le premier tour. Devant 5 000 personnes, le communiste a renouvelé son appel aux Français : « votez pour vos idées », a-t-il invité alors que ses potentiels électeurs subissent la pression d’un vote utile, visant à barrer la route de Marine Le Pen au premier tour.

Dans le train en direction de Lille, les militants font valoir leurs arguments, saluant le chemin parcouru par le député du Nord. À l’instar de Didier : « Si la gauche n’est pas au second tour, ce sera d’abord la conséquence des reniements des gouvernements socialistes qui l’ont profondément affaiblie, couplée à un individualisme exacerbé dans la société qui empêche toutes valeurs collectives », relève-t-il. Ce paysagiste de profession milite à Bonneuil-sur-Marne (Val-de-Marne) mesure le chemin parcouru par sa formation. « On avait disparu du paysage médiatico-politique. Maintenant, nous avons notre rond de serviette à la table des grands. C’est une première victoire et nous sommes allés la chercher avec les dents », poursuit-il. Inconnu il y a encore un an, Fabien Roussel a réussi à crever l’écran avec un enthousiasme à toutes épreuves, mais aussi en prenant à contre-pied une partie de la gauche, quitte à cliver sur des sujets sensibles comme le nucléaire ou la sécurité. « À la différence de beaucoup, je vis dans un quartier populaire. C’est nous, les banlieusards, qui subissons l’insécurité ou qui avons du mal à payer les factures d’électricité », rétorque Didier. « Cette candidature nous sort des années d’autocensure, mesure Laura, assise dans un compartiment à bagage. Fabien Roussel a eu le courage d’évoquer de nouveau, à gauche, la question du travail. »

Des salaires et du droit à une vie digne, il en a été question lors de son discours, prononcé au Zénith de Lille, que les 400 passagers du « Train des gens heureux » rejoignent à pied, avant d’être accueilli par des morceaux de Jazz joués par une fanfare. Comme à son habitude, le communiste n’a pas manqué de délivrer quelques-unes de ses bonnes formules. « Les primes, c’est la déprime, c’est à̀ la tête du client et ça ne coûte pas à̀ la Sécu ! », glisse le candidat, qui table sur une hausse du SMIC brut à 1923 euros par mois. « Voter pour les Jours Heureux, c’est voter pour la baisse des factures, c’est dire stop la vie chère ! », poursuit-il, en plaidant pour la baisse des taxes sur l’essence assortie d’une enveloppe annuelle de 20 milliards d’euros dans le développement des transports collectifs.

Mais le candidat a surtout tenté de s’extirper de la pression du vote utile, « l’assurance vie du système et la promesse que rien ne changera, au risque de nourrir l’abstention », estime-t-il. «  Y a-t-il plus utile qu’un député́ comme André Chassaigne, qui arrive, dans l’opposition, à obtenir la revalorisation des retraites agricoles ou qu’une sénatrice comme Éliane Assassi qui révèle le scandale des cabinets conseils ? », interpelle Fabien Roussel. Le communiste pense aussi à l’après : « Ce n’est pas notre dernier meeting. Je serai toujours là, avec vous, au-delà ​ de ces élections », assure-t-il, avec la volonté de reconstruire « une gauche populaire et républicaine. »

« C’est un discours offensif. Fabien Roussel essaie de casser le désespoir et la culpabilisation », salue Thomas. Sur le quai de la gare, où il attend le train du retour, ce contractuel de la fonction publique, déplore une campagne « sans débat et marquée par de faux clivages ». « Il n’y a plus de confrontations idéologiques, entre un projet libéral et un autre émancipateur, mais on demande aux gens s’ils sont pour ou contre un tas de sujets : les vaccins, Macron, le nucléaire… », complète-t-il. « Aux portes à portes, dans nos points de rencontres, nous avons tenu un discours clair auprès des habitants. Même si dimanche le score risque de ne pas être à la hauteur de notre investissement, nous avons semé des graines pour la suite », poursuit Laura, avant de monter dans le train. Thomas, lui, a aussi participé ce vendredi à un dernier « apé’Roussel ». Mais avant cela, à bord du TGH, tout au long du trajet en direction de la gare du Nord, chants et fraternité sont au rendez-vous, à l’image de la campagne des Jours heureux.

Présidentielle 2022Fabien Rousselpcflille
Valeurs Actuelles

En Bretagne, les élus réclament à leur tour davantage d’autonomie

L’Etat « aussi omnipotent qu’impotent »

Le texte s’inscrit dans une logique de décentralisation. Il demande au futur gouvernement « d’entamer des discussions pour la définition d’un possible modèle d’autonomie pour la Bretagne », jugeant que les régions « se trouvent trop souvent réduites à demander à l’Etat d’agir pour régler des problèmes qui pourraient relever de leur responsabilité ».

Bretagne : les dernières actualités

À Quimper, deux adolescents interpellés au volant d’une voiture après une violente course-poursuite

Le local du Parti socialiste de Douarnenez tagué d’inscriptions nazies

Un maire breton de gauche devient par erreur conseiller d’Eric Zemmour dans une bande-dessinée

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

French Presidential Election

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Elecciones presidenciales de Francia: ¿quiénes son los candidatos, cómo funcionan las votaciones y qué está en juego?

Los franceses eligen a su presidente en abril, una votación crucial para Francia y clave para Europa. El presidente Emmanuel Macron es el favorito para ganar, pero la carrera se ha puesto reñida.

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Por Aurelien Breeden

PARÍS — Los franceses acuden a las urnas este mes para elegir a su presidente, el cargo más poderoso de Francia y que tiene un control considerable de la política interior y exterior, en uno de los Estados miembro más poblados e influyentes de la Unión Europea.

La guerra en Ucrania ha dominado la cobertura informativa en Francia y ha eclipsado en gran medida la campaña. El presidente Emmanuel Macron ha sido acusado de utilizar su condición de líder en tiempos de guerra y de diplomático en jefe de Europa para evitar enfrentarse a sus oponentes y llegar a un segundo mandato, y algunos críticos se preocupan de que la campaña desigual haya carecido de un debate sustantivo.

Sin embargo, la carrera se ha abierto recientemente con el auge de su principal contrincante, Marine Le Pen, la líder de extrema derecha con una plataforma anti-UE, anti-OTAN y pro-Rusia que repercutiría globalmente si llega a ganar.

Esto es lo que hay que saber sobre la votación, que se celebrará en dos rondas el 10 y el 24 de abril.

¿Qué está en juego?

Francia, una nación de más de 67 millones de habitantes, es la séptima economía del mundo, el país más visitado, uno de los cinco miembros permanentes del Consejo de Seguridad de las Naciones Unidas y una potencia nuclear. Es miembro fundador de la Unión Europea y un motor clave de su política.

El próximo presidente de Francia tendrá que ayudar al país a sortear dos fuerzas que actualmente azotan a Europa: la brutal invasión rusa a Ucrania, que ha desplazado a millones de personas a las puertas del continente, y una recuperación económica relacionada con una pandemia que está tensando las cadenas de suministro.

Aunque las fuerzas de la derecha han ganado en gran medida las guerras culturales de Francia en los últimos años, las encuestas muestran que los votantes franceses están ahora preocupados principalmente por el creciente costo de la vida. El próximo presidente tendrá que compaginar estas preocupaciones con otras cuestiones a largo plazo en la mente de los votantes, como la transición de Francia a energías limpias, la sostenibilidad de su generoso modelo de bienestar, el temor a la inmigración y el nerviosismo por el lugar que ocupa el Islam en el país.

La desilusión generalizada con la política también se ha convertido en una fuente importante de preocupación, y se teme que estas elecciones puedan ser las de menor participación en una elección presidencial en décadas.

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The run-up to the first round of the election has been dominated by issues such as security, immigration and national identity.

¿Cuáles son los poderes de la presidencia francesa?

Los presidentes franceses disponen de poderes extraordinarios, más que la mayoría de los líderes occidentales, con menos controles y equilibrios que limitan el poder ejecutivo en otros países.

A diferencia de los primeros ministros británicos o los cancilleres alemanes, que son elegidos por los partidos que controlan el mayor número de escaños en sus parlamentos, los presidentes franceses son elegidos directamente por los ciudadanos para mandatos de cinco años. Poco después de esas elecciones, Francia vuelve a las urnas para elegir a los representantes de la Asamblea Nacional, la cámara más poderosa del Parlamento, cuyos mandatos también duran cinco años.

El hecho de que ambas elecciones se celebren en el mismo ciclo de cinco años aumenta considerablemente la probabilidad de que Francia vote por legisladores que apoyen al presidente recién elegido, lo que significa que los presidentes franceses no tienen que preocuparse tanto como otros líderes por la agitación interna de los partidos o las elecciones de mitad de mandato. El primer ministro de Francia, como jefe de gobierno, desempeña un papel importante en el sistema constitucional, al igual que el Parlamento. Pero el presidente, que nombra al primer ministro, establece gran parte de la agenda de Francia

¿Quiénes son los candidatos?

Hay 12 candidatos oficiales, pero las encuestas sugieren que solo unos pocos tienen posibilidades de ganar.

French Presidential Election: Live Updates

El actual favorito es Macron, de 44 años, un exbanquero de inversión que fue elegido en 2017 con poca experiencia política y que se presenta a un segundo mandato. Fue elegido sobre las ruinas de los partidos políticos tradicionales de Francia con una fuerte plataforma proempresarial. Reformó el código laboral, eliminó un impuesto sobre el patrimonio y reformó la compañía nacional de ferrocarriles. Pero su afán reformista ha sido atenuado por las huelgas masivas a raíz de sus planes de reforma de las pensiones, las protestas de los “chalecos amarillos” y la pandemia de coronavirus. La guerra de Ucrania lo puso por delante en las encuestas, pero su ventaja se ha reducido recientemente, hasta aproximadamente el 25 por ciento en los sondeos.

La principal contrincante de Macron es Le Pen, de 53 años, la eterna líder de extrema derecha que se presenta por tercera vez y que perdió ante él en 2017. Lidera la Agrupación Nacional, un movimiento conocido desde hace mucho por su antisemitismo, su nostalgia nazi y su postura antiinmigrante, que ella ha tratado de sanear y convertir en un partido creíble y capaz de gobernar. Le Pen se ha enfrentado a las críticas por su anterior simpatía por el presidente ruso, Vladimir Putin, pero la inflación y el aumento de los precios de la energía encajan bien en su plataforma proteccionista. Actualmente ocupa el segundo lugar en las encuestas, con un 20 por ciento de apoyo.

Varios candidatos, que tienen entre el diez y el 15 por ciento de los votos, se disputan el tercer puesto con la esperanza de lograr un aumento de última hora que los haga pasar a la segunda vuelta.

Jean-Luc Mélenchon, de 70 años, es el líder del partido de extrema izquierda Francia Insumisa y el candidato de izquierda mejor posicionado para llegar a la segunda vuelta. Político veterano y hábil orador, conocido por su retórica apasionada y su personalidad divisiva, ha prometido invertir en energía verde, reducir la edad legal de jubilación, aumentar el salario mínimo mensual y redistribuir la riqueza poniendo impuestos a los ricos. También quiere reformar radicalmente la Constitución francesa para reducir los poderes presidenciales.

Valérie Pécresse, de 54 años, es una política que preside la región francesa de Île-de-France, una potencia económica y demográfica que incluye a París. Es la candidata de Les Républicains, el principal partido conservador francés. Varias de sus propuestas económicas, como el aumento de la edad legal de jubilación a los 65 años, son similares a las de Macron. Pero en unas elecciones en las que las voces más radicales han marcado el tono del debate en la derecha, ella ha dado un giro duro en temas como la inmigración y la delincuencia, lo que la deja con problemas para sobresalir entre los otros candidatos de la derecha.

Éric Zemmour, de 63 años, es un escritor, comentarista y estrella de la televisión de extrema derecha que lleva años en los medios de comunicación franceses, pero cuya campaña, con ecos de Donald Trump, ha revuelto la política francesa. Es un nacionalista que evoca imágenes de una Francia en franca decadencia a causa de la inmigración y el islam, y ha sido condenado en múltiples ocasiones por infringir las leyes que castigan la difamación o los actos que provocan el odio o la violencia por motivos de raza y religión. Últimamente, sus perspectivas se han ido desvaneciendo.

El resto de los candidatos tienen un porcentaje de votos de un solo dígito y tienen pocas posibilidades de llegar a la segunda vuelta. Entre ellos se encuentran Anne Hidalgo, de 62 años, alcaldesa de París y candidata del moribundo Partido Socialista, y Yannick Jadot, de 54 años, candidato del Partido Verde, que ha tenido dificultades para avanzar a pesar del creciente apoyo a las causas medioambientales en Francia.

¿Cómo funciona?

El candidato que obtiene la mayoría absoluta de los votos en la primera vuelta es elegido directamente, un resultado improbable que no se produce desde 1965, la primera vez que un presidente francés fue elegido por votación popular directa. En su lugar, suele celebrarse una segunda vuelta entre los dos primeros candidatos.

Las normas electorales francesas son estrictas, con rigurosos límites a la financiación de las campañas y al tiempo de emisión, y con un apoyo financiero y logístico del Estado que pretende igualar las condiciones. (Aun así, muchos medios de comunicación son propiedad de personas adineradas, lo que les da una vía para influir en las elecciones).

Los gastos de campaña tienen un tope de unos 16,9 millones de euros para los candidatos en la primera vuelta, o sea, unos 18,5 millones de dólares, y de unos 22,5 millones de euros para los que llegan a la segunda. Los que se saltan las normas —como Nicolas Sarkozy, expresidente de derecha— enfrentan multas y sanciones penales.

Las empresas privadas no pueden hacer donaciones de campaña, y los particulares únicamente pueden donar hasta 4600 euros para toda la elección. Los candidatos reciben el reembolso de una parte de sus costos de campaña, y el Estado paga algunos gastos.

El tiempo de emisión está estrechamente regulado por el organismo de control de los medios de comunicación de Francia. En un primer momento, las televisiones y radios deben garantizar que los candidatos tengan una exposición que se corresponda aproximadamente con su importancia política, basándose en factores como los sondeos, la representación en el Parlamento y los resultados de las elecciones anteriores. Cuando la campaña comienza oficialmente, dos semanas antes de la votación, todos los candidatos tienen el mismo tiempo de emisión. Está prohibido hacer campaña los fines de semana de votación.

¿Qué sucede después?

A las 8 p. m. del día de las elecciones, el 10 de abril, los medios de comunicación franceses colaborarán con las encuestadoras para publicar los resultados previstos, basados en el recuento preliminar de votos. Eso dará una buena indicación de quién se espera que pase a la segunda vuelta, pero si la elección está reñida, las proyecciones podrían no estar claras hasta más tarde. Los resultados oficiales estarán disponibles en el sitio web del Ministerio del Interior.

Los dos candidatos a la segunda vuelta se enfrentarán en un debate por televisión antes de la nueva votación, el 24 de abril. Si Macron no es reelegido, el nuevo presidente tendrá hasta el 13 de mayo para tomar posesión. La atención se centrará entonces en las elecciones para la Asamblea Nacional. Todos los escaños estarán en juego, en un sistema similar de dos rondas de votación, el 12 y el 19 de junio.

Aurélien Breeden cubre Francia desde la oficina de París desde 2014. Ha informado sobre algunos de los peores atentados terroristas que ha sufrido el país, el desmantelamiento del campamento de migrantes en Calais y las tumultuosas elecciones presidenciales de Francia en 2017. @aurelienbrd

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France24 - Monde

Guerre en Ukraine : les tomates françaises en danger

Publié le : 07/04/2022 - 17:39Modifié le : 07/04/2022 - 17:49

Laura MOUSSET Suivre

Depuis la flambée des prix du gaz, qui ont atteint jusqu'à dix fois leur cours habituel à cause de la guerre en Ukraine, Jean Guilbaud, cultivateur de tomates, a drastiquement réduit le chauffage dans ses serres. Privées de chaleur, les tomates risquent de pousser moins vite et de développer des maladies, entraînant une chute des rendements.  

BBC

Manchester City 2-2 Liverpool: Top two draw to maintain pulsating title race

Last updated on 36 minutes ago36 minutes ago.From the section Premier Leaguecomments1216

Manchester City retained their slender one-point advantage at the top of the Premier League as they fought out a classic draw with closest rivals Liverpool at Etihad Stadium.

The meeting between the country's two outstanding sides lived up to its pre-match billing and in the end there was nothing to separate them, with the destination of the title still hanging in the balance with seven games remaining.

City flew out of the blocks to take an early lead through Kevin de Bruyne's deflected strike but Liverpool were quickly on terms when Diogo Jota turned home Trent Alexander-Arnold's pass.

Pep Guardiola's side dominated a magnificent first 45 minutes but failed to convert a host of chances before Gabriel Jesus stole in behind Alexander-Arnold to restore their lead from Joao Cancelo's cross nine minutes before the break.

Liverpool had been strangely nervous but came out rejuvenated after the re-start, equalising when Sadio Mane celebrated his 30th birthday by scoring from Mohamed Salah's perfect pass in the 47th minute.

Raheem Sterling had a goal ruled out for offside as both sides pressed for a winner in this superb match, with City substitute Riyad Mahrez wasting a chance to win it in the dying seconds as he lifted his finish over the top.

Manchester City and manager Pep Guardiola may regret their failure to turn first-half superiority into a more meaningful advantage but they will not be wholly dissatisfied with the outcome.

There will certainly be no dissatisfaction with City's level of performance, which was outstanding apart from a sloppy first 15 minutes at the start of the second half, during which Liverpool equalised and the reigning Premier League champions were on the back foot.

City's supporters seemed happy enough with the final outcome, clearly living on their nerves in the closing stages knowing Liverpool's threat and their capacity to strike at any time.

De Bruyne was at his imperious best, although Sterling struggled against his former club, his day summed up when arguably his most composed piece of play in a frenetic afternoon saw a low finish past Alisson ruled out for offside, while Liverpool's keeper also denied him in the opening moments of the game.

City's advantage at the top of the table is just that one point but knowing how formidable Liverpool's challenge can be, you suspect Guardiola will settle for it with only seven games left and a fixture list that looks manageable.

He would have preferred the victory that would have opened up a crucial gap but City have survived their toughest fixture of the season against their most dangerous opponents largely unscathed.

This was never going to be the so-called title decider, no matter what the outcome. There is still the capacity for too many potential twists and turns to call it so soon.

Liverpool came into the game in outstanding form, on the back of 10 straight league wins and a club record eight successive away wins in all competitions.

And yet, they started with uncharacteristic unease and hesitancy, especially at the back where there were several nervous moments.

Even when they are off their best, Liverpool still possess ever-present menace and the poacher supreme Jota settled Jurgen Klopp's side with a trademark finish for his 15th Premier League goal of the season.

Liverpool were fortunate to be only 2-1 down at half-time, although City keeper Ederson sent palpitations around Etihad Stadium when he lost control of the ball on his goal-line with Jota in close attendance, recovering to show nerves of steel and regain his poise.

Klopp clearly delivered some stern messages to his players at the break and Liverpool were much more themselves in the second half, Mane striking almost immediately and their pressing game finally rushing City into mistakes.

Liverpool may still be in second place but they are right in this title hunt. Like Guardiola, Klopp would have preferred all three points but he will not be unhappy with one from this wonderful Premier League spectacle.

Player of the match

De BruyneKevin De Bruyne

Manchester City

Avg

6.95

6.10

6.06

6.05

5.86

5.68

5.65

5.54

5.48

5.41

5.40

5.23

4.84

Liverpool

Avg

6.73

6.67

6.41

6.27

6.26

6.21

6.13

6.13

6.05

6.00

5.98

5.93

5.87

5.72

Line-ups

Formation 4-3-3

Formation 4-3-3

Match Stats

Live Text

Match ends, Manchester City 2, Liverpool 2.

Second Half ends, Manchester City 2, Liverpool 2.

Attempt missed. Riyad Mahrez (Manchester City) left footed shot from outside the box is too high. Assisted by Kevin De Bruyne with a through ball following a fast break.

Foul by Kevin De Bruyne (Manchester City).

Fabinho (Liverpool) wins a free kick in the attacking half.

Riyad Mahrez (Manchester City) hits the left post with a left footed shot from outside the box from a direct free kick.

Virgil van Dijk (Liverpool) is shown the yellow card for a bad foul.

Kevin De Bruyne (Manchester City) wins a free kick in the attacking half.

Foul by Virgil van Dijk (Liverpool).

Foul by Rodri (Manchester City).

Thiago (Liverpool) wins a free kick in the attacking half.

Substitution, Liverpool. Roberto Firmino replaces Sadio Mané.

Substitution, Manchester City. Jack Grealish replaces Gabriel Jesus.

Fabinho (Liverpool) is shown the yellow card for a bad foul.

Bernardo Silva (Manchester City) wins a free kick in the attacking half.

Foul by Fabinho (Liverpool).

Substitution, Liverpool. Naby Keïta replaces Jordan Henderson.

Attempt missed. Jordan Henderson (Liverpool) left footed shot from outside the box is close, but misses to the right following a corner.

Corner, Liverpool. Conceded by Rodri.

Substitution, Manchester City. Riyad Mahrez replaces Raheem Sterling.

New York Times - World

Guerra Rusia-Ucrania

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‘Todos los días fueron difíciles’: un pueblo ucraniano relata lo que padecieron durante la ocupación rusa

Detenciones, amenazas y un estricto toque de queda confinó a los habitantes de una población al este de Kiev a sus casas durante más de un mes, sin ningún tipo de comunicación con el exterior.

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Por Carlotta Gall

NOVA BASAN, Ucrania — Muy asustados y hambrientos, los residentes de Nova Basan, un pueblo al este de Kiev, emergieron el lunes 4 de abril de sus cabañas y granjas y describieron cómo vivieron el aterrador suplicio de la ocupación rusa: detenciones, amenazas y un estricto toque de queda que los confinó a sus casas durante más de un mes, sin ningún tipo de comunicación con el exterior.

Nova Basan, a unos 96 kilómetros al este de la capital ucraniana, es uno de una serie de pueblos y aldeas que han sido recuperados del control ruso tras las batallas ocurridas durante la última semana de marzo y que apenas ahora está volviendo a la vida.

“Fue terrible”, dijo Mykola Dyachenko, el funcionario responsable de la administración del pueblo y las aldeas cercanas. “La gente no se esperaba algo así”. Según Dyachenko, él fue uno de los cerca de 20 prisioneros que las tropas rusas mantuvieron en custodia durante 25 días de la ocupación.

Dyachenko lucía exhausto. Su rostro estaba pálido y endurecido. Dijo que lo habían sometido unas 15 veces a lo que llamó un “simulacro de ejecución”, mientras lo interrogaban sobre las Fuerzas de Defensa Territorial ucranianas y las municiones almacenadas en la zona.

Dyachenko contó que los interrogadores dispararon un rifle de asalto sobre su cabeza durante el interrogatorio. Tenía los ojos vendados con cinta adhesiva, pero escuchó y sintió el disparo por encima de su cabeza. “Era presión psicológica”, dijo. “Estaban tratando de sacarme a la fuerza información que yo no estaba compartiendo”.

Otros dos hombres también describieron haber sido detenidos por soldados rusos, quienes, según relataron, los golpearon con las culatas de los rifles y les dieron puñetazos y patadas. Uno describió haber sido atado con los brazos suspendidos. Otro, Oleksiy Bryzgalin, de 38 años, trabajador de la construcción, narró que estuvo atado a una silla con una granada entre las piernas durante 30 horas y que también le dispararon cerca de la cabeza durante un interrogatorio.

Los detenidos eran trasladados de un lugar a otro y retenidos en graneros y sótanos. Solo les daban de comer dos papas al día y tenían una sola oportunidad de ir al baño al día, contó Bryzgalin.

Los detenidos dijeron que escaparon de sus cárceles improvisadas cuando los soldados rusos se preparaban para retirarse el miércoles 30 de marzo. Cinco días después, Bryzgalin afirmó que todavía le dolían las piernas por el hacinamiento y que le costaba conciliar el sueño.

El administrador de la comunidad, Dyachenko, dijo que todavía no conocía el nivel de bajas civiles y afirmó que apenas estaba comenzando a organizar equipos de búsqueda para monitorear a los residentes. El lunes 4 de abril, informó, se dirigiría a investigar el reporte de una ejecución de seis personas realizada el 28 de febrero por soldados rusos en un pueblo cercano. Eso fue justo después de que las tropas rusas llegaran a la zona.

Dyachencko afirmó que también sabía de un civil que había sido asesinado en su automóvil en una estación de servicio, cuando las tropas rusas ingresaron por primera vez al pueblo. Además, contó que un miembro herido de la Defensa Territorial había sido encarcelado junto a él, pero que se lo habían llevado y no se le había vuelto a ver desde entonces. El Kremlin ha negado cualquier participación rusa en las atrocidades.

A pesar del miedo y el trato violento a la población civil; al final, las tropas rusas quizá sufrieron más bajas que la gente del pueblo. La salida rusa fue parte de una retirada planificada anunciada por Moscú hace una semana, pero terminó en un repliegue caótico y sangriento tras una feroz batalla de tanques el jueves pasado, según contaron militares y voluntarios que participaron, así como residentes del pueblo.

El lunes, un grupo de militares ucranianos estuvieron apilando los cuerpos de los militares rusos abatidos en un remolque tirado por un todoterreno del ejército. Los soldados murieron cuando un tanque ucraniano se escabulló cerca de la entrada del pueblo y abrió fuego contra el puesto de control ruso que custodiaba la intersección principal, según militares y voluntarios que participaron en la ofensiva.

“Es el primer lote que hemos recogido”, dijo el militar ucraniano a cargo, el sargento mayor Andreiy Soroka, de 38 años. “Nueve cuerpos y medio”, dijo, con total naturalidad.

Cuatro de los hombres habían muerto en el vehículo blindado destruido por un tanque ucraniano, contó Soroka. Entre los otros militares rusos fallecidos se encontraba un capitán que hallaron en un edificio cercano y un recluta de 18 años que recibió disparos en el jardín de una casa, informó Soroka.

Un tanque destruido y un vehículo blindado en la carretera fueron los restos de la batalla, en la que un tanque ucraniano abrió fuego contra los vehículos rusos. Eran lo último que quedaba de la presencia rusa, que el día anterior había comenzado a empacar y a abandonar la ciudad.

Las tropas rusas habían sufrido una gran derrota días antes en Lukyanivka, y no habían conseguido retomar esa ciudad, dijo el comandante de un batallón de voluntarios, Oleksiy Serediuk, quien participó en los combates. “Estaban decepcionados y empezaron a salir de varios lugares”, dijo sobre las tropas rusas. Eso llevó al mando del ejército ucraniano a perseguir al ejército en retirada, dijo.

“El mando militar tomó una decisión muy inteligente, primero para hacer de su retirada una huida caótica y segundo para cortar su ruta de escape”.

Dijo que la batalla en Nova Basan fue caótica, ya que los rusos tuvieron que pelear para salir y los ucranianos trataron de cortar su ruta de escape. En la batalla, un vehículo blindado ruso se estrelló contra una fila de tiendas y otro se salió de la carretera, dijo.

“La mayoría de los ucranianos no creían en esta operación”, dijo, y añadió que los ucranianos eran muchos menos y que los rusos estaban mejor armados. “Pero fue un éxito. Creamos un verdadero caos con solo unas pocas personas y unos pocos vehículos”.

Mientras hablaba, los soldados estaban sacando el vehículo blindado ruso que se había estrellado contra la fila de tiendas. Un grupo de hombres, taxistas jubilados, examinaba los daños, mientras una fila de mujeres esperaba la primera venta de carne fresca en más de un mes.

Para el lunes, ya habían pasado cuatro días desde que las tropas ucranianas recuperaron el control de la ciudad, pero muchos de los residentes apenas comenzaban a salir de sus casas. El alivio en sus rostros era sincero.

“Llevo días sentada en casa, temblando”, dijo Maria Rudenko, de 82 años, quien se asomó con nerviosismo por la esquina de su calle antes de acercarse a un automóvil que repartía asistencia alimentaria. “Estaba tan asustada por el tiroteo que me da miedo caminar por aquí”.

Durante la ocupación, los militares rusos revisaron las casas y confiscaron teléfonos celulares y computadoras, y les ordenaron a las personas que permanecieran dentro de sus hogares, según afirmaron los residentes. Sin comunicaciones ni servicios públicos, y sin la posibilidad de ir a hacer compras, las personas comenzaron a pasar hambre y sentir miedo.

“Hubo ocasiones en que pasé tres noches sin una vela”, dijo Rudenko. No había electricidad en la mayor parte del pueblo ni gas. “Todos huyeron y yo me quedé aquí. Solo tenía papas y algunos pepinos para comer”.

Más adelante en la misma calle, hacia el extremo sur del pueblo, tres amigas comenzaron a llorar mientras recibían bolsas de alimentos de un grupo de voluntarios.

“Todos los días fueron difíciles, pero el día más duro fue cuando nos liberaron”, contó Olha Vdovichenko, de 70 años. “Todos estábamos escondidos dentro de nuestras casas y rezábamos. El bombardeo comenzó a las seis de la mañana y se prolongó hasta las siete de la noche, sin tregua”.

Para cuando todo se calmó, los militares ucranianos ya estaban en el pueblo buscando a los militares rusos que quedaban. Una mujer que se identificó como Tania contó que uno de ellos le preguntó si había algún enemigo cerca. “Yo estaba temblando y le dije: ‘¿Quién eres?’”, recordó. “Me contestó: ‘Uno de los tuyos’”. Al final, Tania terminó cocinando dos ollas grandes de borsch para toda la unidad ucraniana.

Los soldados ucranianos también le dijeron a Olha Maysak, de 66 años, que la ciudad había sido liberada. “A las seis de la tarde vinieron los muchachos a decírnoslo”, dijo.

Pero Vdovichenko, su vecina, no se dio cuenta de que todo había terminado. Se despertó a las siete de la mañana siguiente y escuchó a unos hombres hablando fuera.

“Uno dijo que éramos libres, que estábamos liberados”, dijo. “Así me enteré”.

Carlotta Gall es la jefa del buró del Times en Estambul y cubre Turquía. Antes reportó sobre las consecuencias de la Primavera árabe en Túnez, informó desde los Balcanes durante la guerra en Kosovo y Serbia y cubrió Afganistán y Paquistán. @carlottagallFacebook

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New York Times - World

Una joya artística en declive que simboliza las brechas de Venezuela podría ayudar a sanar al país

El Museo de Arte Contemporáneo de Caracas, emblema de una Venezuela moderna, fue desmantelado por los gobiernos socialistas. Su modesta reactivación ofrece esperanza a una nación atribulada.

Esculturas que decoran los jardines que conducen al Museo de Arte Contemporáneo de Caracas.Credit...

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Por Anatoly Kurmanaev y Isayen Herrera

Photographs by Adriana Loureiro Fernandez

CARACAS— En un complejo de viviendas en decadencia lleno de callejones llenos de basura, comercios cerrados y jardines estériles se encuentra uno de los mayores mayores tesoros artísticos en América Latina.

Las bóvedas que están encima de los sótanos inundados contienen la mayor colección pública de obras de Pablo Picasso en la región. También cientos de millones de dólares en pinturas y dibujos de maestros como Joan Miró, Marc Chagall y Lucian Freud.

Cerca de 700 esculturas de artistas icónicos, entre ellos Salvador Dalí y Fernando Botero, están en un gran salón, amontonadas para protegerlas de la invasión de la humedad.

Este es el Museo de Arte Contemporáneo de Caracas, o MACC, que alguna vez fue referente de educación cultural, y que ahora es víctima del colapso económico y el autoritarismo.

El museo, impulsado por la riqueza del petróleo venezolano, organizaba exposiciones de artistas de renombre internacional, compraba obras maestras y promovía artistas locales pioneros, proyectando la imagen de una nación que avanzaba a toda velocidad hacia la modernidad y la prosperidad. Ahora, los trabajadores mal remunerados del museo y los funcionarios culturales se esfuerzan por preservar y exhibir la colección luego de años de deterioro, cierres técnicos y la indiferencia de los organismos oficiales.

El declive del museo ilustra los efectos duraderos de la polarización política en la cultura nacional. La “revolución cultural” lanzada por el gobierno socialista de Venezuela en 2001 convirtió en un campo de batalla a todas las instituciones y dividió a los ciudadanos en fronteras ideológicas, destrozando la herencia cultural común de las últimas dos décadas.

“La cultura aquí, como todo, se polarizó”, dijo Álvaro González, un experto en conservación artística que trabaja en el museo. “El arraigo de lo que somos lo perdimos”.

Gracias al trabajo del equipo de González y el Ministerio de Cultura, así como a la presión de la sociedad civil y los medios locales venezolanos, el museo reabrió parcialmente en febrero luego de pasar dos años cerrado, un síntoma de la reciente –aunque desigual y modesta– recuperación del país.

Los trabajadores han repintado cinco de las salas de exposición del museo, sellaron el techo que gotea y remplazaron los focos fundidos con mobiliario moderno. Los funcionarios dicen que se realizan reparaciones en las ocho salas restantes.

El espacio renovado muestra 86 obras maestras seleccionadas del acervo de 4500 que posee la colección del museo. Una visita de The New York Times a la bóveda de almacenamiento principal en febrero encontró que las obras más importantes del museo parecen estar en buenas condiciones.

Algunos funcionarios consideran que la reapertura parcial del MACC presagiará una recuperación más amplia del ambiente artístico, en tanto el presidente Nicolás Maduro abandona las políticas sociales y económicas socialistas radicales en pro de un enfoque más moderado con el fin de atraer la inversión privada.

“La colección de nuestros museos es patrimonio de todo el pueblo venezolano, y por eso es tan importante que los espacios estén en óptimas condiciones para su preservación”, comentó Clemente Martínez, presidente de la Fundación Nacional de Museos, que supervisa los museos públicos de Venezuela.

No obstante, varios expertos en arte venezolano dijeron que la remodelación parcial del museo oculta algunos problemas que son más profundos y amenazan su colección. Advierten que el museo no se va a recuperar sin nuevas inversiones significativas y un cambio profundo en el modo en que el Estado venezolano concibe la cultura.

La mayor parte del museo sigue cerrado. El personal técnico especializado se ha marchado en gran medida, víctima de las purgas políticas del exmandatario socialista, Hugo Chávez, o al huir de la caída económica de su sucesor, Maduro.

Años de hiperinflación han vaciado los presupuestos de la institución, al obligar a la mayor parte del personal a migrar o mudarse al sector privado, que paga en dólares. Los altos funcionarios del MACC el año pasado ganaban el equivalente a 12 dólares al mes y el museo contaba con un presupuesto diario de 1,50 dólares para mantener los más de 9000 metros cuadrados de sus instalaciones, según un exempleado que accedió a hablar bajo condición de anonimato por miedo a las represalias.

El Ministerio de Cultura y el director del MACC, Roberto Cárdenas no quisieron hacer comentarios.

“No pueden seguir trabajando solo por el amor al arte”, dijo María Rengifo, quien fue directora del Museo de Bellas Artes de Venezuela, institución hermana del MACC. “Es muy duro ver cómo se han ido todos de los museos”.

Algunos empleados han cometidos robos debido a las dificultades económicas.

En noviembre de 2020, oficiales venezolanos de policía detuvieron al jefe de seguridad del MACC y a un curador por participar en el robo de dos obras de los renombrados artistas venezolanos Gertrud Goldschmidt y Carlos Cruz-Diez de las bóvedas.

Los expertos en arte dicen que la colección seguirá en riesgo hasta que el Estado pague salarios decentes, instale sistemas básicos de seguridad y adquiera una póliza de seguros.

Las principales obras del museo valían juntas unos 61 millones de dólares en 1991, la última vez que se llevó a cabo una valuación. Hoy en día, los marchantes de arte dicen que algunas partes de la colección, como las 190 pinturas y grabados de Picasso y 29 pinturas de Miró, valen unas 30 veces más que esa cifra y estiman que el valor combinado se ubica en cientos de millones de dólares, lo que convierte al acervo en un blanco para los criminales.

La crisis económica también ha destrozado el edificio del museo, que forma parte de un proyecto urbanístico llamado Parque Central. Construido durante la bonanza petrolera de principios de los setenta, Parque Central adoptó el lema de “un nuevo estilo de vida” para simbolizar la veloz modernización del país.

El complejo de 10 hectáreas incluía escuelas, piscinas, restaurantes, edificios de oficinas, una estación de metro, una iglesia y un teatro así como cientos de apartamentos de lujo en unos edificios que hasta 2003 eran los más altos de América Latina. Muchos de los apartamentos fueron puestos a disposición de residentes de clase obrera con hipotecas altamente subsidiadas.

Ahora, los pasillos y pasajes de Parque Central están llenos de basura, fugas de agua, preservativos usados y restos de animales muertos. Lo que antes eran jardines frondosos ahora son terrenos estériles salpicados de charcos llenos de mosquitos. El estacionamiento subterráneo ha quedado a merced de las aguas subterráneas que van subiendo.

El deterioro de Parque Central ha afectado al MACC, que dependía del aire acondicionado del complejo y de su presupuesto de mantenimiento para proteger al acervo artístico de la humedad.

Sin embargo, los expertos en arte consideran que el mayor golpe al museo no es resultado de la desaceleración económica sino de las políticas del Partido Socialista Unido de Venezuela.

Después de ganar la presidencia en 1998, Chávez, un exparacaidista que nació en una familia pobre de provincia, buscó una sepáración radical con los desacreditados partidos tradicionales, que se habían alternado en el poder desde los años cincuenta.

Chávez, imitando los lemas de su mentor, el líder cubano Fidel Castro, proclamó una “revolución cultural” que buscaba elevar la música, danza y estilos pictóricos tradicionales de Venezuela en detrimento de lo que él llamaba la cultura elitista de sus antecesores.

Uno de sus primeros objetivos fue el MACC, que había sido fundado y administrado desde su fundación por Sofía Ímber, una gestora cultural que fue trascendental para el arte en Venezuela. Para Chávez, Ímber encarnaba todo lo que estaba mal en el país: pertenecía a una élite cerrada que había monopolizado la riqueza petrolera de Venezuela.

Dos años después de acceder al poder, Chávez despidió a Ímber del MACC en vivo por televisión.

Era la primera vez en 42 años que un presidente de Venezuela intervenía en los centros culturales y resultó un presagio del desmantelamiento más amplio de las instituciones democráticas por parte de Chávez.

“El museo representó una visión del país, un espacio donde la excelencia artística reforzó la democracia y el libre intercambio de ideas”, dijo María Luz Cárdenas, quien era la curadora jefe del MACC durante el mandato de Ímber. “Se chocó con el proyecto del país, del gobierno”.

Las políticas de “inclusión cultural” de Chávez terminaron súbitamente luego de que los precios del petróleo y la economía nacional colapsaron tras su muerte en 2013. Su sucesor, Maduro, mostró poco interés en la alta cultura y enfocó sus menguantes recursos económicos en mantener el poder, mientras arreciaban las protestas masivas y las sanciones económicas.

“Cuando cayeron los precios del crudo, todo el sistema económico que apoyaba la política cultural había colapsado”, dijo Jacques Leenhardt, experto en arte de la Escuela de Estudios Avanzados de Ciencias Sociales de París. “El gobierno populista de Maduro, ahora sin dinero, no hizo nada para proteger este patrimonio cultural”.

El manejo de crisis de Maduro fue muy distinto al de sus aliados, Cuba y Rusia, que han protegido sus tesoros artísticos durante los peores años de sus recesiones.

En la actualidad, las instalaciones prolijas del Museo de Bellas Artes de La Habana contrastan con la decadencia del MACC. La propia Habana se ha convertido en un destino artístico, pues el gobierno comunista de Cuba organiza exposiciones y festivales para atraer divisas y mejorar su reputación.

Maduro nunca siguió el ejemplo de Cuba en términos culturales.

Sin embargo, paradójicamente, el colapso económico de Venezuela ahora podría ayudar a revivir las instituciones culturales del país, dijo Óscar Sotillo, que dirigía el MACC el año pasado.

Para sobrevivir a las sanciones estadounidenses, en los dos últimos años, Maduro ha empezado a cortejar discretamente a los inversionistas privados y ha devuelto algunas empresas nacionalizadas a sus dueños previos.

Esta moderación forzada se ha propagado al mundo del arte. Adriana Meneses, hija de Ímber, dijo que el gobierno la había contactado recientemente para recaudar fondos para apoyar proyectos culturales entre la diáspora venezolana, tradicionalmente adversa al gobierno, algo que hace unos años era impensable.

El gobierno también empezó a reparar el icónico Teatro Teresa Carreño y la Universidad Central de Venezuela, un sitio que es Patrimonio Mundial de la Unesco. La muy aplaudida red de orquestas infantiles estatales de Venezuela está negociando auspicios con el sector privado.

Las galerías privadas de Caracas están viviendo una bonanza, pues los oligarcas y funcionarios educados en Europa y Estados Unidos invierten su fortuna en el arte, imitando el estilo de vida de las élites tradicionales y adineradas.

“El arte tiene esta posibilidad de trascender la política”, dijo Sotillo. “¿Y qué es un país sino su cultura? El patrimonio no tiene precio”.

Colaboraron con la reportería Ed Augustin en La Habana y Robin Pogrebin en Nueva York.

Anatoly Kurmanaev es un corresponsal radicado en Ciudad de México, desde donde cubre México, Centroamérica y el Caribe. Antes de integrarse a la corresponsalía de México en 2021, pasó ocho años reportando desde Caracas sobre Venezuela y la región vecina. @akurmanaev

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France24 - Monde

Conférence sur l'avenir de l'UE : Laura Maria, pour une Europe ouverte, responsable et sans murs

Publié le : 07/04/2022 - 16:12

Xavier CHEMISSEUR

Tout au long de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, France 24 part à la rencontre des jeunes citoyens européens participant à l’événement. Près de 800 Européens originaires des 27 pays de l’UE sont concernés. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Quelles sont leurs attentes en matière de migration, d’environnement, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ? Rencontre avec Laura-Maria, l’une des voix de la Conférence, originaire d’Italie.

L’image a pu surprendre. Un à un, les panélistes réunis à ce moment-là montent sur une chaise pour donner leur point de vue. Il s’agit d'un atelier parallèle, né de la frustration engendrée par la lenteur des débats et l’incertitude concernant l’avenir et l’application des recommandations des panélistes lors de cette plénière du mois de mars. Tous - ou presque - appartiennent au groupe de travail consacré aux migrations et tous souhaitent rappeler que le fruit de leurs discussions doit être traité avec respect. Parmi eux, Laura-Maria, une Italienne, originaire de Toscane. Une détermination et une énergie mise au service du collectif, pour faire avancer ce dialogue auquel elle croit tant.

"Je me battrai jusqu’au bout pour défendre cet exercice. Un exercice démocratique unique en son genre"

Dès le mois d’octobre, Laura Maria avait tiré la sonnette d’alarme en plein hémicycle. Le ton de son allocution avait fait mouche parmi les participants. Pas question de se laisser dicter les agendas par les politiques, les citoyens de la Conférence ont des choses à dire :

"Nous voulons vraiment être une partie active de ce projet démocratique et nous voulons être entendus pour que vous puissiez nous aider à être cette partie active pour que cet événement soit vraiment réussi et ne soit pas juste une mascarade, mais quelque chose qui construit un vrai projet démocratique."

Du haut de la tribune, l’Italienne de 22 ans avait décidé d’interpeller les autorités de la Conférence pour tenter de "sauver cet exercice démocratique unique en son genre" et d’extérioriser un sentiment que beaucoup de panélistes ne parvenaient pas à exprimer.

"La première plénière, celle du mois d’octobre était vraiment mal organisée. C’était la première fois qu’un tel évènement avait lieu. Ça a beaucoup évolué depuis et tout le monde a beaucoup travaillé pour cela, j’en suis consciente. Mais à ce moment-là, je me suis sentie à la fois très frustrée et malheureuse parce que lors des discussions entre citoyens j’ai pu trouver un environnement poli dans lequel nous avons pu échanger nos propres idées, mais avec les politiques et les représentants de la société civile, ça s’est passé différemment. Et je ne m'y attendais pas. Mais je me battrai jusqu’au bout pour défendre mes idées et défendre cet exercice démocratique unique en son genre, pour ne pas que ça soit juste une mascarade."

Une énergie, un engagement pour faire avancer les choses qui ne semblent pas surprendre ses proches et tout particulièrement Fulvio, son ami d’enfance. Fulvio et Laura Maria sont voisins et se connaissent depuis la maternelle. C’est à deux pas de chez eux, dans son aumônerie, que nous retrouvons l’ami de la panéliste ce matin-là : Fulvio y enseigne le catéchisme.  L’anecdote fait sourire le jeune italien, qui retrouve là des traits de caractère bien connus de son amie :

"C’est la Laura Maria que je connais, celle avec qui j’ai grandi, oui, reconnaît-il dans un grand éclat de rire. C’est une personne engagée, 'cash', passionnée. C’est aussi quelqu’un qui s’implique pour les autres, pour sa ville. Quelqu’un de curieux et qui est toujours à l’écoute. Mais c’est aussi quelqu’un qui se bat pour ses idées. Je me rappelle que lors d’une élection des représentants des étudiants, elle m’avait moi-même mis en difficulté en questionnant certaines de mes propositions qui, d’après elles, n’allaient pas dans le bon sens. Elle est restée mon amie et nous avons fini par travailler ensemble, mais elle m’avait pas mal remis en question on va dire. C’est tout elle. Elle est impliquée et si elle s’engage c’est à fond. C’est quelqu’un de sincère et de respectueux aussi, qui écoute beaucoup, se remet en question et qui ne triche pas."

Le panel migration a choisi le dialogue pour avancer

Ne pas tricher, et profiter de cette opportunité pour tenter de faire bouger les lignes, tel pourrait être le crédo de Laura Maria au sein de la Conférence. La question des migrations au sein de l’Union européenne est un sujet clivant et elle le sait. Mais son panel a choisi le dialogue pour avancer.

"C'est un bon point de la Conférence :  les gens peuvent se rencontrer et échanger leurs propres expériences. Cela rend les esprits plus ouverts. Nous sommes des citoyens : nous ne sommes pas des hommes ou des femmes politiques, on n’a pas l’identité d’un parti ou un programme à défendre. Nous sommes plus flexibles, plus ouverts aux idées et ça rend les discussions plus ouvertes et plus équilibrées. Le sujet des migrations est controversé et c’est normal qu’on en discute. La controverse ne nous fait pas peur, cela peut rendre la discussion plus créative, productive, faire naître des idées ou des compromis. Mais j’ai du mal avec les controverses un peu 'vides' de certains partis ou de gens qui n’ont pas pris le temps de se renseigner sur la question… Parfois, les gens ne savent pas grand-chose sur les politiques européennes ou les lois nationales en ce qui concerne l'immigration. Je pense que les gens méritent d’être mieux informés à ce propos."

Le dialogue autour des migrations au sein des groupes de travail tourne à l’Erasmus démocratique. Il s’en dégage une énergie et une réelle complicité qui semblent faire avancer les discussions et dépasser les divergences de points de vue au moment d’établir des recommandations. Une alchimie s’installe au sein du groupe dans et en dehors de l’hémicycle du Parlement de Strasbourg.

"Ça s’est fait naturellement, quasi-immédiatement, explique Laura Maria en plein dîner alsacien et avant une partie de babyfoot. C’est incroyable d’ailleurs, on peut dire que la solidarité, cette solidarité qui manque quelquefois en Europe, on peut la retrouver ici entre nous. Je ne sais pas si la Conférence aura des conséquences, des résultats, des avancées mais ce qui est sûr, c’est qu’il y a un vrai esprit européen. C’est quelque-chose que j’ai découvert au début de cet évènement."

Laura Maria savoure chaque moment : son aventure strasbourgeoise - elle en est consciente - aurait pu ne jamais commencer. C’est au désistement de son père qu’elle doit sa participation. L’organisation souhaitait qu’un tiers des participants soient âgés de 16 à 25 ans. Son père a décidé de lui laisser la place.

"L’idée de la Conférence est bonne mais la réalisation n’est pas facile. Quand le téléphone a sonné j’ai pensé que c’était une expérience intéressante qui permettait de voyager, de rencontrer des gens, je me suis dit que ma fille était plus adaptée que moi pour profiter, pour vivre à fond cette expérience… Elle est passionnée de politique et elle est pleine de passion et d’enthousiasme et puis elle parle bien mieux que moi",dit tendrement son père, Rigo Roberto, un sourire aux lèvres.

Prato : un creuset de 124 nationalités et une inspiration pour Laura Maria

Cet enthousiasme, Laura Maria, fraîchement diplômée d’anthropologie culturelle à l’université de Bologne, le met au service de la Conférence et d’une certaine idée de l’Italie et de l’Europe, qu’elle souhaite ouvertes, accueillantes et responsables. Un engagement qui, selon elle, ne doit rien au hasard, mais trouve son origine dans sa ville de naissance : Prato, une ville de Toscane située à une quinzaine de kilomètres seulement de Florence. Prato compte un peu plus de 200 000 habitants, c’est une cité plutôt industrielle, considérée comme la capitale européenne du textile. Mais l’autre spécificité de la ville c’est son multiculturalisme : on y compte 124 nationalités.

"La diversité culturelle et la migration. C’est une chose à laquelle on est confrontés quasiment tous les jours depuis pas mal d’années, c’est donc quelque chose de naturel pour nous. Pour être tout à fait honnête, il y a pu y avoir des problèmes aussi ici en relation avec la migration bien sûr, mais avec les années, Prato a appris à bénéficier de cette diversité culturelle. Et je pense que cette diversité c’est quelque chose qui nous rend beaucoup plus riches au niveau humain." 

Pendant notre rencontre en Toscane, Laura Maria déambule au milieu des bâtiments Renaissance. Ses pas nous amènent assez naturellement vers le "Chinatown" local : Prato compte notamment la plus grande communauté chinoise d’Italie et l’une des plus importantes d’Europe. Une opportunité pour la jeune toscane, qui a décidé d’en faire un sujet d’études, une opportunité aussi pour la ville qui bénéficie d’un dynamisme culturel assez rare. C’est ici que Laura Maria retrouve Vitoria. L’artiste aux cheveux bleus a choisi de déménager dans le quartier il y a plus de dix ans pour profiter, elle aussi, de cette énergie nouvelle.

"L'art se nourrit de conflits, là où il y a conflit il peut y avoir créativité. L’art n’est pas là pour trouver des solutions aux conflits, ça ne nous appartient pas, ça c’est du domaine des politiciens, avertit l’artiste. Mais notre rôle, c’est de créer des liens, de permettre aux gens de se poser des questions, de se remettre en question peut-être aussi. Alors dans ce cas, on joue un rôle de médiateurs."

Sa galerie, Dryphoto, est devenue une référence et un symbole de dialogue entre communautés dans la ville. Vitoria n’hésite pas à faire entrer, par exemple, les grands photographes dans les magasins de la communauté chinoise de la ville. "Il faut questionner, décloisonner et faire entrer la culture un peu partout. L’art a un rôle à jouer."

Une action qui a "permis de créer des ponts et ce dialogue nous a rapprochés, confirme Victor, représentant de la communauté chinoise au conseil municipal. le regard sur les communautés a changé."

"C’est contre-productif de fermer les frontières. Nous avons besoin d’une organisation pour une politique gérée au niveau européen"

Tout au long de la Conférence, Laura Maria a trouvé, à Prato, une inspiration et défendu ce modèle avec enthousiasme. Les habitants de la ville n’oublient pas que c’est aussi sa communauté chinoise qui a en partie sauvé Prato pendant la crise du Covid, en appliquant les confinements avant l’heure et en fournissant du matériel médical comme les masques alors que l’Union européenne tardait à se montrer solidaire. Pour Laura Maria, la diversité peut être une chance, l’Europe doit rester ouverte et le terme crise migratoire problématique :

"Je pense qu'il est nécessaire de changer notre façon d'en parler. Ce n'est pas une crise. C’est quelque chose de naturel que les gens bougent. C'est contre nature de fermer les frontières. Nous n'avons pas besoin des murs, ils ne sont pas utiles du tout. Nous avons juste besoin d'une organisation pour de la politique migratoire, quelque chose qui se gère au niveau européen et pas forcément à un niveau plus ou moins national."

Après plusieurs sessions de travail et de discussions, cette conception d’une Europe ouverte et responsable est l’une des recommandations du groupe en charge des migrations. Laura Maria est consciente que l’idée demandera beaucoup de pédagogie, mais elle a décidé de se battre pour défendre le travail de son groupe et celui des 800 panélistes de la Conférence. Elle attend de voir comment les politiques s’en saisiront. L’anthropologue italienne mettra encore, en attendant, toute son énergie pour faire de cette Conférence une réussite de démocratie participative.

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BBC

Man City 2-2 Liverpool: Jurgen Klopp says draw is 'result we have to live with'

Last updated on 2 minutes ago2 minutes ago.From the section Premier League

Liverpool boss Jurgen Klopp says his side's 2-2 draw with Manchester City is a "result we have to live with".

Leaders City remain one point clear of Liverpool at the top with seven games remaining after a pulsating game.

"It was like a boxing fight. You have your arms down for a second and get a massive knock and you shake a little," said Klopp.

City boss Pep Guardiola said his side had missed "a huge opportunity" adding: "But there are many games left."

Liverpool twice fought back to equalise and Klopp added: "It was a great game and a result which we have to live with and can live with."

The meeting between the country's two outstanding sides lived up to its pre-match billing and in the end there was nothing to separate them, with the destination of the Premier League title still hanging in the balance.

"What a game. Wild," added Klopp. "The intensity of the game was crazy."

Liverpool captain Jordan Henderson said "it was not the end of the world" that the Reds did not win.

"There are positives and negatives," he said. "We are still in the title race.

"Manchester City don't drop many points but we have to concentrate on ourselves. If they do slip up, we have to be there. We stay positive and keep going until the end."

More to follow.

L'Humanité

Luttes sociales. Un collectif militant pour une information engagée

Prescription culture

Sohir Belabbasactualitedesluttes.info

Nadia est formatrice, Madeleine, documentariste et Joël ouvrier au chômage. Ce qui les unit, c’est « l’Actualité des luttes », une émission quotidienne, qu’ils animent bénévolement depuis douze ans sur la radio libre francilienne FPP (Fréquence Paris plurielle). Passionnés par la radio et les mouvements sociaux, ils sont le noyau dur d’un collectif indépendant qui propose une information alternative, au cœur des luttes. Travail, services publics, racisme, environnement, violences policières : sur ces questions, les émissions donnent voix aux militants de terrain. Sur les piquets de grève des travailleurs sans papiers de Chronopost, avec les salariés de la Fnac Saint-Lazare à Paris, en grève depuis trois mois, les journalistes tutoient les militants de terrain qu’ils suivent sur le long cours. L’équipe dispose aussi de plus de vingt heures de rushs sur la lutte des femmes de ménage des Batignolles.

Leur travail donne de la profondeur aux reportages et entretiens. Mais l’émission ne se désintéresse pas pour autant des luttes nationales, comme celle contre la réforme des retraites. Tout comme on ne rechigne pas à suivre les antipasse. L’émission propose aussi d’écouter des conférences en tout genre captées aux quatre coins de la région parisienne. À l’occasion des 150 ans de la Commune de Paris, le collectif a mis en ligne une formidable série de treize émissions pour revivre l’insurrection parisienne. Une émission où l’espace de parole est concret et éminemment politique.

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France24 - Monde

Conférence sur l’avenir de l'Europe : Zuzana, Européenne convaincue en terre eurosceptique

Publié le : 07/04/2022 - 09:57

Xavier CHEMISSEUR

Tout au long de la Conférence sur l'avenir de l’Europe, France 24 part à la rencontre des jeunes citoyens européens participant à l'événement. Près de 800 Européens originaires des 27 pays de l’Union sont concernés. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Quelles sont leurs attentes en matière de migration, d'environnement, de santé, ou de climat ? Rencontre avec Zuzana, jeune Slovaque de 22 ans. Dans un pays où l'adhésion à l'UE est parfois remise en cause, Zuzana a été désignée ambassadrice.

Cette semaine, une nouvelle fois, Zuzana va devoir boucler ses valises. Direction Strasbourg. Un voyage long dont elle a désormais pris l'habitude, pour retrouver une ville dont elle est tombée sous le charme. Zuzana vit à Bratislava, en Slovaquie, et c'est une Européenne convaincue. L'Europe est pour elle à la fois une passion et un sujet d'études, puisqu'elle prépare une thèse sur l'efficacité de la représentation des jeunes au niveau européen. La Conférence sur l'avenir de l'Europe, forcément, lui donne des idées même si l'événement ne sera pas terminé à temps pour lui permettre de concentrer sa thèse dessus. Depuis sa désignation comme ambassadrice slovaque auprès de la Conférence, la vie de Zuzana a pris une nouvelle dimension. 

"C'est vraiment particulier d'être invitée ici, de venir à Strasbourg, d'être choisie parmi toute la population de Slovaquie parmi quasiment 5 millions de personnes. Quand je pense qu'il y a trente ans environ, la Slovaquie n'était pas une démocratie et qu'aujourd'hui, je suis ici au Parlement européen, sans mandat élu pour le faire… Pour expliquer ce qu'attendent les gens en Slovaquie… C'est quelque chose de tellement incroyable", s'étonne encore Zuzana dans un large sourire.

Zuzana est originaire de Nové Zámky près de la frontière hongroise. Avec cette conférence, la voilà aux premières loges pour observer et comprendre un peu mieux encore le fonctionnement des institutions européennes. Chaque état membre de l'Union a dépêché un ambassadeur auprès de la Conférence l'été dernier.

60 bienfaits pour lutter contre l'euroscepticisme

Zuzana prend son rôle de représentante de la Slovaquie très au sérieux, que ça soit à Strasbourg ou à Bratislava. Bratislava où elle souhaite mettre en avant les bienfaits de l'Union afin de lutter contre une spécificité locale : l'euroscepticisme. La Conférence a été pour le gouvernement du pays l'occasion d'un tour des villes, "un roadshow" autour des thématiques européennes qui a permis de prendre le pouls des attentes et des espoirs, des déceptions aussi d'une population qui avait pourtant voté à une large majorité pour l'adhésion à l'UE en 2003 : 93,7 %. Le résultat était certes trompeur, puisque seulement 52,1 % des Slovaques en âge de voter y avaient participé. Depuis, l'euroscepticisme n'a visiblement pas faibli comme nous le confirme Martin Klus, secrétaire d'État slovaque aux Affaires européennes.

"Malheureusement, la Slovaquie est l'un des pays européens où les citoyens sont le moins investis dans le projet européen. Un exemple pour s'en rendre compte : nous détenons le record de la plus faible participation aux élections européennes des 27 États membres, regrette Martin Klus. Cette Conférence ça a été pour nous une superbe opportunité de persuader les gens que nous sommes Européens, que l'Europe c'est nous. Malheureusement, les Slovaques sont aussi vulnérables face aux 'fake news', et il est difficile de les convaincre que ce qui circule sur les réseaux sociaux ou sur Internet, ce n'est quelquefois pas de la véritable info. En ce sens, la participation de Suzana à notre 'roadshow' nous a permis de pénétrer d'autres bulles. C'est la personne idéale pour parler aux jeunes Slovaques. C'est normal. Et puis elle peut partager ses expériences à Strasbourg avec eux. De ce point de vue, ça a été fantastique de l'avoir à nos côtés", conclut le secrétaire d'État.  

Évidemment, la guerre en Ukraine et la menace russe pourraient bien avoir changé la donne et rapproché rapidement l'opinion publique de ce pays d'Europe centrale de Bruxelles. Pour Zuzana, l'adhésion à l'Union Européenne est une évidence et une véritable chance pour le pays. C'est le discours qu'elle a porté tout au long de l'été en présentant 60 bienfaits pour la Slovaquie d'être membre de l'UE. 

"Il y en a plus de soixante bien sûr, mais c'était important de pouvoir entrer dans le concret, de parler de ce qui marche : parler d'Erasmus, d'Erasmus+, de tout ce qui fait que l'Union est un progrès pour notre pays. Je pense que beaucoup de gens ici ne comprennent pas comment les institutions européennes fonctionnent. Ils pensent que c'est loin d'eux. Un exemple : j'ai parlé avec des Slovaques eurosceptiques. Certains étaient très nostalgiques du communisme, tout le monde avait du travail, tout était plus simple… J'ai compris que ces gens avaient surtout besoin que leurs sentiments, leurs doutes soient entendus. D'autres ont été victimes du communisme, et pour eux non plus ça n'est pas simple : ils ne comprennent pas qu'on puisse se laisser imposer des choses depuis Bruxelles", déplore-t-elle.

Cette expérience, ces craintes, ces doutes, Zuzana s'en est fait l'écho à la tribune du Parlement européen à Strasbourg en octobre 2021. En tant qu'Européenne convaincue, elle a rappelé que cet engagement appelait aussi quelques devoirs. Un discours direct qui a marqué les esprits.

"Je crois que c'est seulement en ayant une discussion directe avec les gens eurosceptiques, que nous pouvons les atteindre personnellement et les rassurer que l'UE est là pour eux. J'ai eu des discussions avec des personnes qui ont été stigmatisées par le régime communiste par le passé et qui ont perdu l'habitude de croire les politiciens. Pourquoi le feraient-ils ? Les gens auraient besoin de voir que les conclusions de cette Conférence seront mises en œuvre dans la réalité et qu'elles toucheront notre vie quotidienne. L'UE doit leur prouver son rôle par ses actions, et non par des promesses vides. Merci beaucoup. J'ai toujours voulu parler à un hémicycle à moitié vide."

À la tribune du Parlement, un discours direct de la part d'une européenne exigeante 

L'absence des députés au moment de son intervention avait choqué la Slovaque qui, bien que passionnée d'Europe et de questions européennes, se montre très sourcilleuse envers les institutions. 

"Comme toujours, comme partout, comme chez vous peut-être en France, mais particulièrement ici en Slovaquie, je crois qu'il faut expliquer les choses, faire preuve de pédagogie, mieux communiquer en somme pour montrer aux citoyens ce qui est fait pour eux. En particulier quand il y a des problèmes. Sinon, c'est toujours 'la faute à l'Europe', tout le monde blâme Bruxelles, cette bulle bruxelloise même si on ne sait pas vraiment ce que le terme recouvre. En revanche, quand quelque chose de bénéfique arrive grâce à Bruxelles, les politiques ont immédiatement le réflexe de le récupérer en disant : 'Regardez ce qu'on a fait/obtenu pour vous'. Il faut sortir de ce schéma, d'autant que les gens ne connaissent pas le fonctionnement des institutions."

Le fonctionnement des institutions européennes c'est à l'université que Zuzana l'a appris. Elle étudie les affaires européennes depuis trois ans. Entre la Conférence sur l'avenir de l'Europe, le dialogue pour la jeunesse et ses études, cette passionnée de musique vit à l'heure européenne quasiment 24 heures sur 24, même si son quotidien a été chamboulé par le Covid-19.

Une étudiante engagée sur tous les fronts

La Slovaquie a fait face à une propagation rapide de la pandémie. Celle-ci a coûté sa place au précédent gouvernement après un scandale de grande ampleur de vaccins russes achetés en catimini. Devant le faible taux de vaccination, le pays a dû recourir à des mesures drastiques et notamment un confinement long, les cours ont été placés en distanciel. 

C'est donc avec beaucoup d'émotion que Zuzana retrouve les bancs de l'université ce matin de décembre lorsque nous la rencontrons à Bratislava. Dans un pays alors en plein confinement, elle redécouvre des lieux qu'elle n'a plus fréquentés depuis plus de deux ans. Elle retrouve aussi des professeurs qui ont vu débarquer, dès sa première rentrée, cette étudiante engagée.

"À l'époque, nous étions encore sous le choc de l'assassinat de Ján Kuciak [journaliste slovaque] et de Martina Kušnírová, sa compagne. Zuzana, déjà, était très impliquée, explique son professeur. Et depuis, ça ne s'est pas démenti. C'est une exemple positif pour ses camarades, Zuzana s'engage en faveur de ce qu'elle pense être juste." 

Les sujets ne manquent pas : liberté de la presse, le droit des minorités et des LGBT+, la lutte contre les 'fake news', l'Europe ou la qualité de l'enseignement. Zuzana est sur tous les fronts. La guerre en Ukraine, pays voisin, évidemment et l'accueil des réfugiés devenant un nouveau sujet de préoccupation et d'engagement.

Les retrouvailles avec "son" Conseil européen

Cette semaine et à la fin du mois, Zuzana renouera avec la Conférence sur l'Avenir de l'Europe. Il y sera question, comme toujours depuis le début du conflit, de l'Ukraine, mais aussi de la défense des recommandations de chacun des groupes de travail. Zuzana souhaiterait voir apparaître un tronc de formation commun aux institutions européennes et à l'Europe dans toutes les écoles des 27. En tant qu'ambassadrice de son pays, la Slovaquie, elle s'impliquera totalement dans cette nouvelle session et dans un hémicycle où beaucoup la verraient faire carrière. 

"Quand je viens ici, que je m'assieds dans l'hémicycle et que j'ai des conversations avec les députés européens et toutes les parties prenantes, tout à coup, j'ai ce sentiment, je me dis : 'Oh mon Dieu, nous sommes en train de faire quelque chose de tellement énorme qui va probablement avoir un impact énorme', enfin je l'espère… J'aimerais que ça ne s'arrête jamais, car je pense que cette Conférence avec quelques améliorations peut devenir un outil formidable pour notre démocratie et pour les citoyens, pour leur permettre d'améliorer cette Union à laquelle nous participons, leur permettre de confronter leurs idées aux décideurs politiques et à leurs réalités aussi quelquefois. À mon sens, il faudrait donc que l'événement soit pérennisé évidemment. Il faudrait aussi que les recommandations puissent être mises en application, sinon évidemment, ça n'a pas de sens." 

Une fois les sessions terminées Zuzana retrouvera alors ce qu'elle appelle "[s]on Conseil européen" : d'autres ambassadeurs et ambassadrices des 27 qui, comme elle, participent à la Conférence. Avec ces nouveaux amis, un nouvelle fois, elle refera le monde. Il y sera beaucoup question, naturellement, d'Europe.

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens

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L'Humanité

Série « Chaque époque recycle à sa façon les formes de l’antisémitisme »

Actu

Dans cette série en quatre épisodes (Arte, mardi 12 avril 2022 20h55), historiens, sociologues, théologiens, psychanalystes mettent en commun leurs lumières pour décrypter un phénomène dont les prémices se repèrent dès l’Antiquité. Une œuvre utile dans un contexte marqué par d’inquiétantes résurgences de l’antisémitisme. Entretien avec son réalisateur, Jonathan Hayoun.

Laurent Etre

 

Quelle est la genèse de cette série documentaire ?

Cela s’est fait à la demande d’Arte, avec la société de production Effervescence, pour laquelle j’avais déjà œuvré par le passé. Ils m’ont proposé de porter ce projet qui correspond à un travail de plusieurs années. Le cadre était très clair : tenir un récit chronologique, appuyé sur des recherches historiques très poussées. C’est pourquoi il est apparu incontournable dès le début que le récit soit porté avant tout par la parole d’historiens et plus largement d’universitaires. Cette série a constitué un sacré défi.

L’histoire de l’antisémitisme, que vous retracez, s’étend sur deux millénaires. Qu’est-ce qui vous a conduit à élargir ainsi la focale ?

Il s’agissait de sortir de cette habitude qui consiste à ne traiter l’antisémitisme qu’à partir de l’invention du terme lui-même, au XIXe siècle, et bien sûr de son expression la plus tragique et horrible avec la Shoah, au XXe siècle. Nous avions le souci de ne pas nous limiter à la seule dimension politique et raciale que le terme revêt depuis son apparition. Pour appréhender le phénomène contemporain et moderne de l’antisémitisme, il est indispensable et incontournable de se pencher sur l’histoire plus longue de toutes les formes d’antijudaïsme, de judéophobie, dont on trouve les premières manifestations dans l’Antiquité. C’était déjà la démarche d’historiens comme Jules Isaac ou Léon Poliakov. Il a fallu des siècles pour défigurer les juifs dans l’imaginaire, des siècles pour que ce processus de déshumanisation se cristallise. Donc, nous devions nous pencher sur l’accumulation progressive des accusations, qui ont pris un tour racial à un certain moment, et débouché sur la forme génocidaire. L’antisémitisme contemporain résulte d’une construction lente, progressive, au fil des siècles. Et pour comprendre l’apparition des nouvelles formes d’hostilité et de haine antijuives, il est nécessaire d’en saisir les dimensions précédentes.

Dans le premier volet, on voit comment cette construction lente, que vous évoquez, connaît une accélération lors des croisades chrétiennes, au Moyen Âge. L’un des intervenants explique ainsi que les crises d’antijudaïsme de l’Antiquité débouchent sur de véritables « civilisations antijuives » avec le christianisme…

Pour que la partie antijuive du discours théologique prenne corps auprès des populations, cela ne se fait pas du jour au lendemain. Les croisades sont en effet, pour les juifs, la première grande vague de violences en Europe. C’est le moment où l’outil religieux rejoint l’instrument politique que peut représenter l’hostilité envers les juifs. Sur deux siècles, on observe une accélération absolue. Dès le XIIe siècle, on voit apparaître, dans les iconographies chrétiennes, des nez crochus, des chapeaux pointus… Se répand aussi la stigmatisation à travers l’association juifs et argent, à une époque où les juifs sont interdits d’exercer certaines professions et contraints de pratiquer les métiers de collecteur de taxes ou prêteur sur gage. Ils se voient alors accusés de vouloir accaparer le pouvoir financier.

Des stigmatisations et des préjugés qui traversent les époques…

Chaque époque recycle à sa façon les motifs, les formes d’expression des siècles passés. Et à la fin du XIXe siècle-début du XXe, certains penseurs entendent conférer à cette stigmatisation une prétention à la scientificité, à l’objectivité. On entre alors dans une autre dimension.

Votre série documentaire aborde également des périodes d’espoir, à commencer par le siècle des Lumières et la Révolution française. Cet héritage historique, qui est celui de l’universalisme des droits, n’est-il pas à réinvestir d’urgence, aujourd’hui, dans le combat contre l’antisémitisme et toutes les formes de racisme ?

Bien sûr. C’est un moment fondateur. Même si elle n’a pas mis fin à l’antisémitisme, cette émancipation des juifs, qui accèdent alors à la citoyenneté, a représenté un tournant majeur, source d’espoir. Donc, oui, il est très important de renouer avec cette mémoire des Lumières et de la Révolution française. Nous montrons également que cela ne s’est pas fait, là non plus, du jour au lendemain : l’universalisme est le fruit d’une bataille au cœur de la Révolution.

La série souligne par ailleurs que l’antisémitisme a pu s’immiscer jusque dans les rangs de la gauche et de l’extrême gauche. Comment une telle pénétration a-t-elle été possible ?

Cela a travaillé la gauche et le mouvement socialiste dès ses débuts, en pleine révolution industrielle. August Bebel, l’un des premiers socialistes allemands, parle bien de l’antisémitisme comme du « socialisme des imbéciles ». Donc, dès les origines, on assiste à des affrontements au sein de la gauche sur ce sujet. En France, l’affaire Dreyfus a constitué un tournant. On a eu l’impression, à ce moment-là, que la gauche avait définitivement tourné la page de l’antisémitisme. Mais on voit que l’antisémitisme y resurgit à certaines périodes. Cela n’a jamais totalement disparu.

Le dernier volet décrypte les formes actuelles d’antisémitisme, notamment celles qui tentent de se dissimuler derrière une revendication d’antisionisme. Comment préserver le droit légitime à la critique de la politique israélienne de toute confusion et instrumentalisation ?

L’antisionisme radical n’est pas, en réalité, une critique de l’État d’Israël. C’est l’application à un État de préjugés, de stéréotypes enracinés dans les siècles. Nombre de gens qui se déclarent antisionistes, d’ailleurs, ne le sont pas. Ils sont simplement très critiques à l’égard de la politique d’Israël, ce qui est tout à fait légitime. Une véritable distinction doit donc être posée : c’est lorsqu’on dresse de l’État d’Israël un portrait entièrement négatif que l’on tombe dans la diabolisation.

Histoire de l’antisémitisme. Série documentaire / Arte / Mardi 12 avril / 20 h 55

C’est une histoire de plus de deux mille ans que celle de l’antisémitisme. La première manifestation de violence envers les juifs remonterait à l’an 38, dans la cité d’Alexandrie, sur fond de jalousie de la population égyptienne à l’égard du souverain juif de Judée, Agrippa Ier. Au Moyen Âge, la haine prend un tour plus directement religieux. Sur le chemin des croisades chrétiennes visant la reprise de Jérusalem aux Turcs, ce sont les juifs qui sont à nouveau cibles d’exactions. Dans d’autres contextes, un fait divers suffit parfois à embraser des populations avides de boucs émissaires. Ce sera le cas à Norwich (Angleterre), en 1144, après la découverte du corps criblé de coups de couteau d’un jeune garçon, Guillaume. Les juifs seront alors accusés par la rumeur d’être derrière cet assassinat, qu’ils auraient commis à des fins rituelles. Une « légende de sang » qui a traversé les siècles. Les faits antisémites sont innombrables, de l’Antiquité jusqu’au summum de l’horreur avec la Shoah. En parcourant les époques et les contrées, cette série documentaire met au jour toutes les facettes de la haine des juifs. Un travail fouillé, mené avec le souci de toucher le plus large public, notamment à travers les reconstitutions historiques réalisées avec les images 3D d’Ubisoft.

lutte contre l'antisémitismeantisémitismeHistoire
BBC

SANS TITRE

Woods +11 (15)

Just won't drop for Tiger Woods at 15 as his birdie putt stays right and fails to break. Be nice to see at least one go in during these final few holes of his comeback...

Conners -1, Willett E (1)

Danny Willett puffs his cheeks out, shouts "go" and points up to the skies after coming up short with his approach on the first.

Don't think he's too happy with his shot into the green. It could be a lot worse, Corey Conners finds the sand with his second but both make scrambling pars.

Scheffler -9, Smith -6 (19:40 BST)

Scottie Scheffler is on the brink of his first major title as he arrives for the final round of the Masters with a three-stroke lead over nearest rival Cameron Smith, but admits he got a touch of fortune while finishing up on Saturday.

The world number one sprayed his drive into a bush on the 18th but escaped with a bogey after taking an unplayable drop.

"I feel great - I definitely played some nice golf," he said about his third round. "I made a few errors I haven't made in the last few days but to still get around in under par in the conditions is a pretty nice round.

"I was fortunate on the 18th that it was on the side of that bush where I could take an unplayable and get out of there.

"I was lucky to play a great shot on to the green and play a nice up and down."

Scheffler -9 (19:40)

This could have been very ugly for Scottie Scheffler after he gunned his tee shot on 18 straight left and into the woods.

The way he stayed so calm as the rules official sorted it all out was very impressive, but not as impressive as his recovery though.

Well worth a watch..

#bbcgolf

Giles Joiner: Have a funny feeling we could be in for a classic final round of the masters this evening

Scheffler -9, Smith -6 (19:40 BST)

Cameron Smith shot the lowest round of the day on Saturday as he carded a 68 to put pressure on leader Scottie Scheffler, and will hope to use his experience of finishing tied for second at Augusta in 2020 to go one better this year.

"I think it was a little bit more consistent out there," he said. "It was tough conditions again. The greens are starting to firm up. It got really spicy out there.

"I think the course is playing a lot different to what it was back then (in 2020). Just got to stay aggressive.

"I'm hitting my irons really good. I've just got to hit the right shot and hopefully putts go in."

Fleetwood +1 Kokrak +1 (1)

Tommy Fleetwood is up and running and gives himself an awkward lie right on the border of where grass meets pines after heading right off the tee.

With his preferred route to the green blocked by branches we he plays a nice bump and run, with his ball shuffling on and stopping 20 feet left of the pin, in a similar spot to Collin Morikawa's ball 10 minutes or so back.

Like Morikawa and his playing partner Jason Kokrak, he picks up a par to start.

#bbcgolf

James Bamford: Masters Sunday Birdies already going in everywhere. This could be good...

Woods +11 (14)

Wow... how about that. Tiger Woods leaves himself with a lot of work to do to make par at the 14th after his approach digs in a long way short. He barely tickles the putt but it picks up speed and races twice the distance past the hole to leave him an even harder bogey effort.

No bother, the five-time Masters champion just sizzles it in from 30-odd feet for bogey, but an impressive one.

You can imagine that this may just have caught the attention of a few of the later starters, who on paper at least look unlikely to challenge Scottie Scheffler.

McIlroy E, Morikawa +1 (1)

Rory McIlroy clatters his tee shot away down the first and then zips his iron shot into nine feet.

An early look at birdie is always welcome. And in it pops. Great start for McIlroy.

Nothing doing for Collin Morikawa, who had a testing putt from 25 feet and ends up with a par.

Scheffler -9 (19:40 BST)

How does the tournament leader relax on the night before the final round of the Masters?

If you're Scottie Scheffler you stick on The Office. Imagine it's more Michael Scott than David Brent for the American.

"It's by far my favourite show. I love it. I think we are like two episodes into season four," he revealed after yesterday's round.

"I'm just looking forward to sitting back and giggling a little bit and eating some good food."

Conners -1, Willett E (19:10 BST)

Danny Willett followed his 2016 Green Jacket with three missed cuts on the trot.

But the Englishman, who at one stage dropped to 462 in the world rankings, is also on course for a finish near to the top of the leaderboard again.

The 34-year-old dug in on Saturday, playing some pretty solid golf and will be hoping for more of the same with a sprinkling of birdies thrown in for good measure.

Fleetwood +1 Kokrak +1 (19:00 BST)

Only Cameron Smith managed to plot his way around Augusta National in a better score than England's Tommy Fleetwood on Saturday.

The 31-year-old is competing in his sixth Masters having made his debut here in 2017 and is in with a decent shout of bettering his best finish (T17) in 2018.

McIlroy +1, Morikawa +1 (18:50 BST)

Rory McIlroy used four hand warmers to combat the low temperatures and cool breezes on Saturday.

And the Northern Irishman will hopefully be nice and warm from the off as he sets his sights on a seventh top-10 finish in the Masters.

His record at Augusta National suggests that could well be on the cards. He finished the third round in a tie for ninth and since 2012, he has been 21 under across eight final rounds here, with six of those in the 60s.

Scheffler -9 (19:50 BST)

Scottie Scheffler is a decent leader for the third year in a row in the final round of the Masters - will he get the job done too?

Woods +10 (12)

A bogey for Tiger at 11 after coming up right of the green with his approach and failing to complete the up and down, instead rolling in for five. It takes him into double digits, although he responds with a par at the daunting par-three 12th.

Seems Scottie Scheffler can leave the padded sleeveless jacket in the locker room today.

Spring has sprung at Augusta.

The sunshine further brings out the blooming botanical colours which even Kew would be proud of.

#bbcgolf

Glad to see that Ken has set himself up nicely for this?

How've you prepared for Masters Sunday? Are there are specific routines you go through before settling down for the conclusion of the first major of the year?

And what treats have you got ready to see you through what may yet become a nerve-shredding finale?

There are scores to be had at Augusta on Sunday, much more so than during the rest of the week. Russell Henley is four under through 10 and lowest so far for the day, but Scotland's Robert MacIntyre is not far behind at three under having just completed the front nine.

L'Humanité

Polar social La juge, la DRH et la disparue

Prescription culture

Caroline Constant

Léonore (Julie Depardieu) a passé dix ans dans la police. Elle commence tout juste sa carrière de juge d’instruction. Le premier dossier qui lui tombe entre les mains, c’est la disparition d’une jeune femme, Lisa, signalée par ses patrons (Brigitte Lahaie et Daniel Russo). Léonore est la seule à trouver cette disparition étrange. Très vite, Amar (Pierre Rochefort), le policier chargé de l’enquête, renâcle mais abonde dans son sens. Très vite aussi, il apparaît que Lisa était victime de plusieurs formes de harcèlement au travail, dans un système cynique organisé pour la faire craquer. Léonore remue ciel et terre pour récupérer cette intense affaire, quitte à empiéter sur les prérogatives de la police.

« Disparition inquiétante » est plus une collection qu’une série : les épisodes sont rares. Après Sara Forestier et Alix Poisson, c’est au tour de Julie Depardieu d’apporter sa fraîcheur et sa force de conviction à cet univers. Et même si l’écriture est absolument classique, le téléfilm a le mérite de mettre en lumière un certain nombre de sujets de société.

Télévision
Valeurs Actuelles

Nord : deux frères adolescents interpellés pour assassinat

Une victime connue de la police

Les deux suspects ont été placés en garde à vue et déférés dans la foulée de leur interpellation. « Le jeune homme de 18 ans a été mis en examen du chef d’assassinat et son frère de 16 ans pour complicité », a précisé le parquet. Le plus âgé des deux frères encourt la réclusion criminelle à perpétuité si le chef d’accusation d’assassinat est maintenu. Les mineurs de plus de 13 ans ne peuvent être condamnés à une peine excédant la moitié de celle prévue pour un adulte, et à plus de 20 ans de prison lorsque la peine encourue est la perpétuité.

Nord : les dernières actualités

Manifestation à Dunkerque contre le projet d’éoliennes offshore

Dans l’ancien bassin minier du Nord, l’espérance de vie et très inférieure à la moyenne, alerte un rapport

Un homme agressé à coups de machette par des voleurs dans le Nord

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Life under the bombs in the western Ukrainian town of Zhytomyr

Issued on: 08/04/2022 - 17:49

Luke SHRAGO

As the war in Ukraine continues, we take you to the western town of Zhytomyr. Although tension has now eased there with the withdrawal of Russian troops from the region, Zhytomyr's inhabitants had to live with the sound of bombings and sirens for weeks on end and are now helplessly taking stock of the damage. Located 150 kilometres from the capital Kyiv, the town's proximity to the frontlines has also made it a regional hub for both aid distribution and displaced people. Our reporters Luke Shrago and Tarek Kai saw first-hand how its population is determined to resist the Russian invasion.

Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

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War in Ukraine: Courage and resilience amid Russian offensive

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Underground in Chuhuiv, Ukraine: Meet the civilians hiding from Russian bombs

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Zelensky says scenes in Borodianka ‘much more horrific’ than in Bucha

BBC

Norwich City 2-0 Burnley: Pierre Lees-Melou and Teemu Pukki keep Canaries' hope alive

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Bottom club Norwich City kept alive their slim hopes of avoiding a quick-fire return to the Championship and dealt a blow to fellow strugglers Burnley with a crucial win at Carrow Road.

Pierre Lees-Melou's first goal since signing from Nice last July and Teemu Pukki's 86th-minute finish settled a tense relegation scrap - and earned the Canaries only their fifth Premier League victory since winning promotion last season.

French midfielder Lees-Melou's ninth-minute deflected shot, which went in off the post, put the hosts on their way before Pukki drilled home the second to give Norwich a glimmer of hope of staying up, with Dean Smith's side now seven points from safety with seven matches left.

Burnley had their moments, with Maxwel Cornet, the match-winning hero against Everton in midweek, missing a glorious chance from three yards out.

In what was a must-win game, Norwich's defence came under relentless pressure at times but recorded back-to-back clean sheets in the league for the first time since October.

"We know it's hard and still a mountain but we have seven games to go now, so if you put a few wins together the table looks different," said Norwich boss Smith.

The result leaves the Clarets 18th in the table, four points from safety with eight matches remaining.

"It's still the same challenge but a game down," Burnley manager Sean Dyche said.

With struggling Everton beating Manchester United on Saturday, Norwich started Sunday's game 10 points from safety with eight matches left.

But Smith's side passed the pressure test in style with a first win in nine league games.

It will still require a monumental effort for them to survive. Three of their final seven matches include teams challenging for Europe - West Ham (home), Tottenham (home) and Manchester United (away).

"We want to take it to the last game, but we know how hard it could be," added Smith. "Hopefully we can find that resilience in the results."

Even before Lees-Melou's goal, Milot Rashica forced Nick Pope into a diving save, while the Burnley keeper denied Pukki with his legs.

Just as impressive for Smith was his side's performance at the back.

Norwich made several vital blocks to frustrate Burnley, including one by former Clarets defender Ben Gibson to keep out Ashley Westwood's volley.

In the closing stages, Norwich's Grant Hanley headed against the bar while Pope denied Rashica before Pukki had home fans celebrating a rare win.

Cornet will have nightmares about his 65th-minute miss, just days after he left the pitch at Turf Moor with fans singing his name following his late winner against Everton.

He looked certain to equalise as he slid to meet Dwight McNeil's lovely pass, but somehow put it wide as Burnley failed to score for the 15th time in the league this season.

"We can't miss chances like that," Dyche said. "He's done well for us this season. But we have to take the game on and be better than that in the front third."

Earlier, Cornet was denied by Tim Krul, but the Norwich keeper was not tested nearly enough in what was a high-stakes game.

Dyche will still believe his side can climb out of trouble in the closing weeks, and they still have to meet fellow strugglers Watford on 30 April. But despite beating Everton on Wednesday, Burnley's task has become more difficult after this defeat at Carrow Road.

"It was a huge setback after a huge step forward," added Dyche.

"It might come easier in a strange way when people write you off. Virtually everyone will think we're done, but we don't think that."

Player of the match

PukkiTeemu Pukki

Norwich City

Avg

7.53

7.13

7.13

6.97

6.89

6.78

6.72

6.71

6.71

6.69

6.69

6.66

6.53

6.46

Burnley

Avg

5.05

4.88

4.70

4.66

4.62

4.58

4.53

4.51

4.51

4.42

4.42

4.37

4.31

3.60

Line-ups

Formation 4-2-3-1

Formation 4-4-2

Match Stats

Live Text

Match ends, Norwich City 2, Burnley 0.

Second Half ends, Norwich City 2, Burnley 0.

Attempt saved. Josh Brownhill (Burnley) right footed shot from outside the box is saved in the bottom right corner. Assisted by Maxwel Cornet.

Corner, Burnley. Conceded by Tim Krul.

Attempt missed. Brandon Williams (Norwich City) right footed shot from outside the box is too high. Assisted by Milot Rashica.

Matej Vydra (Burnley) hits the bar with a header from the left side of the six yard box. Assisted by Matthew Lowton.

Foul by Maxwel Cornet (Burnley).

Sam Byram (Norwich City) wins a free kick in the defensive half.

Substitution, Norwich City. Christos Tzolis replaces Teemu Pukki.

Offside, Norwich City. Tim Krul tries a through ball, but Milot Rashica is caught offside.

Foul by Matthew Lowton (Burnley).

Milot Rashica (Norwich City) wins a free kick in the defensive half.

Josh Brownhill (Burnley) wins a free kick in the attacking half.

Foul by Mathias Normann (Norwich City).

Goal! Norwich City 2, Burnley 0. Teemu Pukki (Norwich City) right footed shot from the centre of the box to the bottom left corner. Assisted by Mathias Normann with a through ball.

Foul by Matej Vydra (Burnley).

Sam Byram (Norwich City) wins a free kick on the right wing.

Substitution, Burnley. Ashley Barnes replaces Jay Rodriguez.

Substitution, Norwich City. Brandon Williams replaces Dimitris Giannoulis.

Corner, Norwich City. Conceded by Matthew Lowton.

L'Humanité

Coursiers, modérateurs,... Travailler plus, gagner moins

Prescription culture

Sohir Belabbas

Ils sont coursiers pour Uber, modératrice sur Facebook ou analyste d’algorithmes pour Google. La série documentaire en quatre épisodes s’intéresse à l’armée de réserve des plateformes numériques. Ces travailleurs livrent des témoignages sur leurs conditions de travail où la précarité domine. Réalisé par Henri Poulain et Julien Goetz, la série alerte sur la réintroduction de formes anciennes de gestion du travail dans l’économie, dite moderne, du numérique.

Écrans
Valeurs Actuelles

Un jeune abattu aux portes de Marseille dans un probable règlement de comptes

Connu des services de police

Deux types de munitions de gros calibre ont été retrouvés sur place, dont une douille de calibre 7,62 mm, compatible avec un fusil d’assaut Kalachnikov. Ce qui laisse supposer qu’au moins deux tireurs étaient impliqués et ont ensuite pris la fuite. Une enquête a été confiée par le parquet d’Aix-en-Provence à la brigade criminelle de la PJ de Marseille. Depuis le début de l’année, six personnes ont été assassinées sur fond de trafic de drogue dans les Bouches-du-Rhône.

Bouches-du-Rhône : les dernières actualités

A La Ciotat, une pétition pour héberger des réfugiés ukrainiens sur un yacht russe recueille 27 000 signatures

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Un groupe de dealers payait une locataire pour utiliser son appartement d’Arles comme entrepôt de drogue

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Memelord-in-chief: Why Elon Musk could usher in major changes for Twitter

Issued on: 08/04/2022 - 17:58Modified: 08/04/2022 - 18:02

Peter O'Brien Follow

It's been a big week for the world's richest man, Elon Musk. Not only has he inaugurated Tesla's new "gigafactory" in Texas, but he's also officially become Twitter's biggest shareholder. But did he do it for the memes, or does he intend to truly transform Twitter and the social media landscape as a whole? FRANCE 24's Tech Editor Peter O'Brien gives us his take.

Business Daily

Tesla founder Elon Musk becomes Twitter's top shareholder

Elon Musk buys 9 percent stake in Twitter to become largest shareholder

Elon Musk named Time magazine's person of the year

BBC

Its impact is estimated to have been 8,500 times stronger than the A-bomb dropped on Hiroshima

The plane banked to the right, hard. As we took a first sweep at the runway – or, rather, the short stretch of bumpy land in the Arctic tundra that would serve as one – an alarm sounded, the lights above the emergency exits flashed red and the sound of the aircraft's engines roaring back into action filled the main cabin. My stomach lurched.

It was an exhilarating introduction to the far north of Quebec, in a region known as Nunavik. Comprising the top third of Canadian province (larger than the US state of California and twice the size of Great Britain) fringed by frayed edges of a peninsula known as Ungava, most people don't even know it exists. But that wasn't always the case.

Back in 1950, this area was splashed across newspapers globally and pegged as the eighth wonder of the world. Not because of the wilderness, and not due to any manmade structure, but because of the distinct land feature I was now flying over enroute to take another shot at the runway: Pingualuit Crater.

"The name is Inuktitut for the skin blemishes or pimples caused by the very cold weather," explained Isabelle Dubois, project coordinator for Nunavik Tourism, who had previously only visited the crater in winter when the landscape was covered with snow.

I looked out of the window to distract myself from our second landing attempt and thought how apt a moniker it was. The tundra here is pockmarked by clefts, fissures and depressions filled with tiny pockets of water. Yet amid the myriad indentations, the eponymous crater stood out significantly.

According to Markusie Qisiiq, the Inuit call the crater the "Crystal Eye of Nunavik" (Credit: Phoebe Smith)

With a diameter of nearly 3.5km and a circumference well over 10km, it wasn't only its size that distinguished it, but also its symmetry. Almost perfectly circular and filled with water, the crater seemed as though a giant had discarded a compact mirror on the ground, which our tiny Twin Otter aircraft was now reflected in, appearing as no more than a tiny speck of dust.

With a few bumps, more warning alarms and a sudden and dramatic halt, we landed, just a couple of kilometres from the edge of this curio. We would stay at Manarsulik camp, a cluster of five solar-powered cabins and the official base camp of anyone venturing into Pingualuit National Park, one of the remotest national parks in the country.

You may also be interested in: • Canada's little-known geological wonder • Canada's last Arctic village? • Norway's icy marvel of engineering

As we unpacked the plane (there are no porters or staff here) and set ourselves up inside the warm cabins, I chatted with Pierre Philie, a French cultural geographer with a strong interest in anthropology and resident of Kangiqsujuaq (Nunavik's most northern settlement and gateway to this geographical wonder). He was sent begrudgingly on assignment to this part of Quebec 40 years ago, fell in love with it and a local woman, and never left.

Philie showed me a copy of a black and white aerial photograph of Pingualuit. It was taken on 20 June 1943 by one of the US Army Air Force officers who spotted it. As I wondered what the officer must have made of it back then, Philie began to explain a little more about the crater.

"It was first known to anyone from the Western world that year, during World War Two, when fighter pilots spotted it and used it as a navigational aid. But they didn't share it with the rest of the world until the war was over," he said.

Formed 1.4 million years ago, the meteor crater has a diameter of nearly 3.5km (Credit: Phoebe Smith)

When they did, in 1950, one of the first people to be mesmerised by it was a prospector from Ontario called Fred W Chubb. He was convinced the landmark was caused by a volcano, which would likely mean diamonds lay within it. He asked the advice of the then-director of the Ontario Museum, Dr Meen, who, equally captivated, journeyed there with him to investigate (it's the reason that for a short time Pingualuit was known as Chubb Crater) – but the volcano theory was eventually dismissed.

"Now we know beyond doubt that it is a meteor crater," said Philie, as the sun began to set over Manarsulik Lake, located about 2.5km from Pingualuit, leaving the edge of the crater as faint as a watermark on the dazzling pink horizon. "Tomorrow we shall see it."

The next day began at sunrise with a stroll among great shards of rocky clitter. Some, Philie explained, were large chunks of granite and broken bedrock (relics from glaciation during the last Ice Age); others were examples of impactite, formed as a result of melting during impact. The latter were ink black and covered with tiny holes, evidence from when the minerals within liquified and bubbled during the heat and pressure of the collision.

"The impact happened 1.4 million years ago," confirmed Philie, as we ascended the lip of the rim. "Looking at the crater's width and depth [around 400m], its impact is estimated to have been 8,500 times stronger than the A-bomb dropped on Hiroshima." 

That fact was remarkable. But finally reaching the edge and gazing down on the gaping hole of Pingualuit, where the lake inside sparkled with ice that encrusted two thirds of it – despite it being July – was even more astounding.

Manarsulik camp is the official base camp of anyone venturing into Pingualuit National Park (Credit: Phoebe Smith)

"Of course, the Inuit knew about it before the Westerners came to look for diamonds," said Markusie Qisiiq, Pingualuit Park director and guide. "They called it the Crystal Eye of Nunavik."

From where I stood, under an impossibly blue sky dotted with as many clouds as the tundra was with "blemishes", that name seemed to fit best of all.

As we made our way over the rough ground, circling the lake, Philie became increasingly animated. He spoke about the clarity of the water inside – which is fed only by rain and thought to be the second purest water in the world (only more transparent is Lake Mashu in Japan); about the mystery of the Arctic char that live within it – which scientists still can't agree on how they got there as there's no streams running in or out, and who have turned to cannibalism to ensure their own survival; and about evidence that shows that as well as the Inuit, another people roamed here too at least 1,000 years before them.

"The landscape is a living book," he concluded. "There is so much we can learn if we take the time to read it."

In recent years people have been coming to do just that.

In 2007, a team of researchers from Laval University in Quebec, led by Professor Reinhard Pienitz, visited in winter to take samples from beneath the water. Pienitz described it then as a "scientific time capsule" and one that, even as they continue to learn more about it, can reveal clues about past episodes of climate change and how ecosystems adapted under pressure.

At a depth of 246m, Pingualuit lake is only ice-free for around 6-8 weeks each year (Credit: Phoebe Smith)

I walked to the water's edge, where Philie picked up a rock and tossed it onto the frozen surface. The otherwise silent air was immediately filled with a melodious chime as splinters of ice ricocheted against each other and drifted off into the water.

After filling our bottles to taste this pure H2O, we made our way back to camp. We only stopped once, forced to by the passing of an almighty caribou herd in numbers too large to count. As I watched this migrating wildlife spectacle alongside a crater as large as one found on the Moon, my stomach lurched once more.

But this time it wasn't caused by a bumpy landing. Instead, it was the realisation that while there may be no diamonds here, there is a wealth of stories and scientific revelations just waiting to be discovered, mere metres beneath the surface.

EDITOR'S NOTE: A previous version of this article incorrectly stated that an extinct ancestor to humans once roamed here. This has now been corrected.

Geological Marvels is a BBC Travel series that uncovers the fascinating stories behind natural phenomena and reveals their broader importance to our planet.

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Valeurs Actuelles

Corse : une propriété déjà ciblée par le FLNC touchée par un incendie probablement criminel

Le FLNC a menacé de reprendre les armes

L’incendie de dimanche 10 avril a détruit un bungalow, une cuisine d’été et le cadre en bois d’une piscine. Une enquête pour destruction par incendie a été ouverte et confiée à la police judiciaire. Le FLNC avait déposé les armes en 2014, mais a évoqué depuis septembre 2021 à plusieurs reprises un retour à la lutte armée. Plusieurs résidences secondaires ont été la cible de destruction par engin explosif, sans que ces actes soient revendiqués.

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Une manifestation sous tension en mémoire d’Yvan Colonna à Ajaccio

Funérailles d’Yvan Colonna : des centaines de personnes présentes à Cargèse

Les obsèques d’Yvan Colonna auront lieu vendredi à Cargèse

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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France24 - World

Abortion in Spain: Despite being legal, many doctors refuse to perform them

Issued on: 08/04/2022 - 14:51

Annette Young Follow

Abortion is legal in Spain yet a number of doctors in the public system still refuse to carry out the procedure, calling themselves "conscientious objectors." Their stance forcing women to use private clinics. We also head to Kibera in the Kenyan city of Nairobi which is Africa's largest urban slum; and where women outnumber men, as they struggle to exit a life of poverty. Plus we meet the Lebanese gay female stand-up comic who has no fear when it comes to breaking taboos.

BBC

Spanish police seize huge haul of illegal stuffed animals

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Spanish police have seized what is thought to be one of the largest hauls of animal taxidermy in Europe.

The Guardia Civil found more than 1,000 specimens at an industrial warehouse in Betera, Valencia.

The haul included some extinct animals, such as the scimitar oryx, and endangered species like lions, cheetahs and the Bengal tiger.

Investigators estimate the stuffed animals were worth €29m (£24.2m).

Valeurs Actuelles

Moselle : plus de 130 kilos de cannabis saisis lors du démantèlement d’un réseau

L’ampleur de la prise témoigne de l’importance du réseau de trafic de stupéfiants démantelé en Moselle. Plus de 130 kilos de cannabis ont été saisis lors d’une opération antidrogue qui a abouti à l’interpellation de sept personnes, rapporte France Bleu, dimanche 10 avril. L’affaire a mobilisé des équipes de police judiciaire, de la Section de recherches de Metz, de la BRI ainsi que des équipes d’intervention spécialisées.

Un million d’euros de drogue importé chaque mois

Les enquêteurs ont établi que le réseau importait du cannabis depuis l’Espagne par camions entiers. Ils estiment que les trafiquants recevaient pour environ un million d’euros de marchandise chaque mois. Elle était ensuite répartie dans diverses villes du département. Mercredi 6 avril, les policiers ont procédé à des perquisitions et à des saisies. Ils ont retrouvé 110 kilos de cannabis dans un camion portant de fausses plaques d’immatriculation. Le butin total est de 132 kilos de stupéfiants et de 237 000 euros en argent liquide.

Deux chefs de bande ont été identifiés ainsi que plusieurs autres suspects, chargés notamment du transport ou de la protection de la drogue et des recettes de ce trafic. Six des sept personnes interpellées et mises en examen ont été placées en détention provisoire. La dernière a été placée sous contrôle judiciaire.

Moselle : les dernières actualités

À Metz, un homme avec 112 mentions à son casier judiciaire interpellé après avoir percuté une voiture de police

“On est dans l’Absurdistan” : le maire de Thionville prêt à donner son parrainage à un candidat en difficulté

Forbach : Florian Philippot en meeting « chez lui »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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France24 - World

Will Smith banned from attending Oscars for 10 years after slapping Chris Rock

Issued on: 08/04/2022 - 21:23

NEWS WIRES

Hollywood's film academy on Friday said its board of governors banned Will Smith from any of its events, including the Oscars, for 10 years after the best actor winner slapped presenter Chris Rock on stage at the Academy Awards ceremony.

"The 94th Oscars were meant to be a celebration of the many individuals in our community who did incredible work this past year," Academy of Motion Picture Arts and Sciences President David Rubin and Chief Executive Dawn Hudson said in a statement.

"However, those moments were overshadowed by the unacceptable and harmful behavior we saw Mr. Smith exhibit on stage."

In a statement, Smith said, "I accept and respect the Academy’s decision." The actor had resigned from the academy on April 1 and has issued statements apologizing to Rock, the Oscars producers, nominees  and viewers.

At the March 27 televised ceremony, Smith strode up to the stage after comedian Rock made a joke about the appearance of the actor's wife, Jada Pinkett Smith, then smacked Rock across the face.

Less than an hour later, Smith gave a tearful speech on stage as he accepted the best actor award for his role in "King Richard." After the ceremony, he was seen dancing at Vanity Fair's annual post-Oscars party.

Rock's joke about Pinkett Smith made a reference to the 1997 film "G.I. Jane" in which actress Demi Moore shaved her head. It was unclear whether Rock was aware that she has a condition that causes hair loss.

(REUTERS)

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Will Smith refused to leave Oscars ceremony after Rock slap, says Academy

‘I was wrong’: Will Smith apologises to Chris Rock for slap at Oscars

Will Smith resigns from US motion picture academy over Oscars slap

BBC

52% of 1,000 single UK adults reported experiencing single shaming “since the start of the pandemic”

Asking why someone is ‘still’ single and assuring them they’ll ‘find their person soon’ may seem like thoughtful, even sensitive, ways to check in on single friends. However, these simple phrases constitute ‘single shaming’ – and they’re likely to be more harmful than helpful. 

Single shaming results from negative biases about people who are not partnered: they must be sad and lonely for not having a partner; they’re actively looking for one, but haven’t found a match yet; and there must be something wrong with them that’s causing to them to wind up alone. All these stereotypes are driven by pressures to conform to long-held societal standards: get the partner, shared home, 2.4 kids and dog, and a person has assembled all the ingredients they need for a happy life.

While people have been steadily re-evaluating these social norms for decades, recent research suggests single shaming is still going strong. Data from a survey by dating service Match, seen by BBC Worklife, shows 52% of 1,000 single UK adults reported experiencing single shaming “since the start of the pandemic”, likely due to the increased focus on whom people could rely on during lockdowns. And even though 59% said they were “content with their relationship status”, they still were the target of intrusive questions.

The persistence of these biases against singletons is not only demeaning, but also outdated in many countries. “Singlehood was once considered a transitional period, when people marked time until they were married or re-married,” says Bella DePaulo, author of Singled Out: How Singles are Stereotyped, Stigmatized, and Ignored, and Still Live Happily Ever After. But now, she says, Americans spend more years of their adult lives single than married. In 1970, she points out, citing US census data, 40% of US households consisted of married couples and their children, while 17% lived alone as singles. By 2012, 27% of US households consisted of singles, and just 20% were parents and children.

But even with these changing statistics, it’s clear both anecdotally and in the research that people who aren’t in romantic relationships continue to get a hard time from their coupled-up friends and family – and also from themselves. Even as singles seem to increasingly embrace and choose their relationship status, the pressure to find dates isn’t necessarily going away. But there may be at least some progress in the offing, as the growing representation of single people in the population may begin to outweigh the stigmatisation of singlehood.

In the film Bridget Jones's Diary, the titular character judges herself for her single status, despite her success (Credit: Getty Images)

The harms of single shaming

According to New York City-based psychotherapist Allison Abrams, single shaming is “negatively judging somebody for not being partnered up and not conforming to society’s expectations… of being married at a certain age”.

Shamers treat non-partnered people “differently” as a result, she says. “People tend to think that you’re bored and alone when you’re single,” adds Paris-based Ipek Kucuk, dating expert with the dating app Happn.

In the study shared by Match, researchers asked about the common “shaming phrases” single people have heard from others, and 35% said they were told “you’ll find someone soon”. Twenty-nine percent heard “you must be so lonely”, while 38% reported general pity over their relationship status.

DePaulo says myths around singletons include the idea that married couples have a special mastery of life that single people don’t; that the lives of singles are “tragic”; and that being single implies being selfish. (Indeed, some research supports that these are myths, including a 2018 German study suggesting that stereotypes around miserable singles and happy couples are not at all correct.)

The stereotypes about singles aren’t just wrong – they can also have damaging consequences. As psychotherapist Abrams says, internalised shame from societal attitudes towards singles can negatively affect self-image. Even if a single person’s friends and family aren’t shaming them for their status, not hitting big life milestones like marriage and children can take a toll – especially on someone who’s actively looking for a partner – because it’s what society tends to expect of them. 

“Many times, I've seen that play a part in depression,” says Abrams. A normalised ‘script’ for successful life can even force those who are happy being single to reconsider that attitude, and seek out something they’re fairly sure they don’t want, just so they can fit in with cultural norms.

And single shaming comes from many sources beyond nosy parents and friends. Governments play a part, by offering various benefits to those who are legally married, of which single people can’t take advantage. Some people believe this sends a message about the “right way” to go about life, serving as positive reinforcement for partnered people and making it very difficult for singles not to internalise the idea that they’re getting adulthood wrong.

In the US, for example, an employee can add their spouse to their health care plan – but single people can’t do that for important people like siblings or close friends, points out DePaulo. Couples and families also get perks not available to singles in other realms, ranging from discounts on vacations to workplaces granting special allowances for those with nuclear families.

Spinster versus bachelor 

Like any cultural stigma, single shaming isn’t equally distributed. Women tend to endure the brunt of it, and certain cultures emphasise marriage and having children more than others.

First, consider the words to describe single women as opposed to men. While men are known as ‘bachelors’, women are called ‘spinsters’. In the late Middle Ages, the latter originated as a term to describe women who spun wool professionally, most of whom were unmarried. The lower-status job was easier for them to get, since more desirable jobs were generally reserved for married women – who, through their husbands, could afford the materials required to do higher-status work. ‘Bachelors’, meanwhile, are often portrayed as fun, potentially suave (if not sleazy), living their best lives and carefree – these positive connotations go all the way back to Geoffrey Chaucer’s The Canterbury Tales.

‘Spinster’ has taken on even more negative connotations over time, used to disparage unmarried (and young) women in popular culture, such as in Bridget Jones’s Diary (the titular character is in her early 30s with a solid job in London, yet dwells on her ‘spinster’ status).

Plenty of singletons report being content with their status – yet still report experiencing single shaming (Credit: Getty Images)

“According to the conventional wisdom – which is neither wise nor even accurate – women care more about marriage than men do,” says DePaulo. “So, I think single women are more often subjected to the annoying sorts of questions like, ‘Are you seeing anyone?’” Anecdotally, Abrams says more of her female clients share experiences of being single-shamed than her male clients, but caveats that her overall client population skews female.

“Single men can get treated in disparaging and dismissive ways, too,” DePaulo adds, such as people perceiving them as childish, unable to care for themselves or “obsessed with sex”. 

Cultural demographics can influence the prevalence of single shaming, too. In her practice, Abrams has found clients with certain backgrounds, like those with families from Korea, China and India, tend to experience more pronounced single shaming from family members, as do some of her clients who moved to New York from the middle of the US. These cultures tend to emphasise more traditional gender roles around marriage, and not complying with these traditions can appear particularly unconventional. “I’ve heard one [client] say to me something like, [their] family feels shame for them not having a child at… 30 or even younger,” says Abrams. 

The ‘power of numbers’

What it means to be single is changing, and some experts believe the shifts, both in attitudes and demographics, could help normalise singlehood – and potentially diminish the jump to judge the unpartnered.

In recent years, influential figures on social media and traditional celebrities alike have spoken out proudly about their single status. Actor Emma Watson, for example, has publicly described herself as “self-partnered”, encouraging others to view their own lack of a romantic partner as positive, not negative. “As more people are embracing their status as a single person, I think more people feel liberated to do the same,” says Abrams.

Single women are more often subjected to the annoying sorts of questions like, ‘Are you seeing anyone?’

Dating app Bumble’s research from October 2021, seen by BBC Worklife, showed that 53% of the more than 8,500 Bumble users surveyed across Canada, France, Germany, India, Mexico, the Philippines, Australia, the UK and the US “realized that it’s okay to be alone for a while”, thanks to the pandemic. Additionally, since Covid-19, many singletons have reported positive feelings and outcomes regarding their relationship status. Per the Match survey, 42% said they “enjoyed” being single during the pandemic.

However, this statistic implies the other 58% of respondents did not; in fact, pandemic-wrought isolation affected many singles negatively, and increased shaming for some ­– Match reported 37% of singles surveyed said they got more questions from “concerned friends and family” about their love lives. Indeed, Abrams suggests single shaming is “still pretty rampant”, even as the ever-growing numbers of singles in countries like the US suggest a possible movement away from this behaviour.

Still, experts are hopeful that these changing demographics will continue to evolve judgements around singlehood. DePaulo calls this uptick in singletons “the power of numbers”, saying “just about every time the Census Bureau releases its latest statistics, the findings show that there are more single people, and a greater proportion of single people, than there were before”. 

She adds: “When whole swaths of the population are unmarried – in the US, close to half – it gets harder to insist that they all have something wrong with them.”

New York Times - World

Guerra Rusia-Ucrania

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Las fotografías de las atrocidades en Ucrania horrorizan al mundo

La aparente ejecución de civiles ucranianos por parte de las fuerzas rusas en retirada, con sus cuerpos esparcidos por calles y patios, ha centrado la atención en lo que constituye un crimen de guerra.

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Por Rick Gladstone

Tal vez fue la forma en que los cuerpos sin vida, ensangrentados por los disparos y algunos con las manos atadas, fueron dejados en las calles o trasladados a fosas comunes improvisadas. O la realidad de verlos tan cerca en las fotografías y los videos que circularon ampliamente.

Han sucedido otras atrocidades en las semanas transcurridas desde que Rusia invadió Ucrania, concentrando gran parte de su poder armamentístico en sitios donde hay viviendas y puntos de reunión de los ucranianos de a pie, pero la indignación internacional que provocaron se ha visto eclipsada por la reacción ante las revelaciones de que los soldados rusos en retirada dejaron muchos civiles asesinados cerca de la capital ucraniana.

Algunos de los cuerpos que fueron encontrados el fin de semana pasado en las afueras de Kiev estaban bocabajo y otros estaban acurrucados. Al parecer, los civiles fueron asesinados mientras andaban en sus bicicletas, caminaban por las calles o en los sótanos de las casas. En Bucha, un suburbio de Kiev donde se encontraron muchas de las personas fallecidas, una mujer descubrió tres cuerpos en su jardín.

Muchas de las víctimas habían recibido disparos en la cabeza. Un forense dijo que su equipo había recolectado docenas de cuerpos en Bucha. Durante los primeros días de la guerra los rusos disparaban contra cualquier persona, mientras sus tanques atravesaban la ciudad, dijeron algunos residentes.

Los funcionarios rusos negaron tener cualquier responsabilidad en esas muertes y descartaron las fotografías de los cuerpos diciendo que eran fabricadas, pero las imágenes satelitales tomadas durante la ocupación rusa de Bucha, y otras ciudades, desmintieron sus afirmaciones.

Un análisis de las imágenes satelitales realizado por The New York Times mostró puntos en las coordenadas exactas donde las fuerzas y los periodistas ucranianos encontraron los cuerpos en las áreas recién liberadas. Eso corroboró los relatos de testigos que dijeron que muchos estuvieron allí durante semanas.

Los asesinatos sumarios de civiles se suman a las crecientes evidencias de numerosas violaciones flagrantes de las leyes de la guerra cometidas por las fuerzas rusas, como se describen en los Convenios de Ginebra y las definiciones de la Corte Penal Internacional de los crímenes de guerra.

En los casos de crímenes de guerra, los fiscales tienen una tarea cuesta arriba. Pero los expertos en derecho internacional aseguran que las angustiosas imágenes de civiles asesinados a tiros en Bucha y otras ciudades abandonadas por los rusos, junto con los relatos de testigos oculares, podrían proporcionar una gran cantidad de documentación para las investigaciones.

A diferencia de otros horrores de la guerra de Ucrania, como el bombardeo de un hospital de maternidad, el derrumbe de un teatro donde la gente se refugiaba o el bombardeo de edificios de apartamentos, los asesinatos en Bucha no pueden ser presentados como daños no intencionales ni pueden ser negados fácilmente como propaganda por los rusos.

“Aquí lo que es diferente es que tienes imágenes de civiles ejecutados con las manos atadas, ese es un tipo de delito completamente diferente”, dijo Alex Whiting, profesor invitado en la Facultad de Derecho de Harvard que ha trabajado en procesamientos internacionales de crímenes de guerra. “Esto se parece mucho a un crimen”.

Rachel Denber, subdirectora de la división de Europa y Asia Central de Human Rights Watch, que ha estado reuniendo evidencia de crímenes de guerra en Ucrania, dijo que los asesinatos han generado tanta conmoción en parte porque muchas de las otras muertes de civiles en la guerra han sido causadas ​​por ataques y bombardeos indiscriminados, aunque eso no significa que sean menos atroces.

“Creo que una de las razones por las que la gente tiene una reacción diferente al descubrimiento de estos cuerpos es la sospecha de que estas víctimas no fueron indiscriminadas, sino deliberadas”, dijo.

Cuando Rusia comenzó la invasión el 24 de febrero, existían expectativas generalizadas de que su fuerza superior subyugaría con rapidez a Ucrania. Pero cuando encontraron la feroz resistencia ucraniana, los rusos pronto recurrieron a los ataques y bombardeos de misiles a gran escala, haciendo poca o ninguna distinción entre objetivos civiles y militares, y arrasando la totalidad o gran parte de algunas ciudades y pueblos.

De alguna manera, según los expertos legales, las imágenes de civiles ejecutados a quemarropa transmiten una malevolencia más personal.

“Supongo que en un nivel, al ver una ciudad destruida, uno piensa que este tipo de cosas suceden en la guerra”, dijo Andrew Clapham, profesor de derecho internacional en el Instituto de Graduados de Ginebra, quien es uno de los asesores del gobierno de Ucrania. “La gente suspende su horror y dice que eso podría suceder en tiempos de guerra”.

Pero las muertes en las afueras de Kiev, según el académico, mostraban la intención de matar a civiles.

“Es mucho más obvio que no hay excusas”, dijo Clapham.

Aquí presentamos un desglose geográfico de dónde se han reportado algunas de las peores atrocidades registradas en la guerra en Ucrania:

Mariúpol

El puerto del sureste, uno de los primeros objetivos de la invasión rusa, ha estado sitiado durante semanas con poca comida y cortes de los servicios de agua o energía. Según algunas estimaciones, su antigua población de 450.000 habitantes se ha reducido a 100.000 o menos. El 9 de marzo, un ataque con misiles por parte de Rusia dañó severamente un hospital de maternidad, dejando un número indeterminado de víctimas. Un bombardeo ruso ejecutado el 16 de marzo destruyó el Teatro Dramático Mariúpol, donde cientos de civiles habían buscado refugio y donde se había escrito la palabra “niños” en letras grandes en el exterior para disuadir a los atacantes aéreos. Funcionarios ucranianos dijeron que 300 personas que estaban en el interior murieron. El 21 de marzo, funcionarios ucranianos dijeron que los militares rusos habían trasladado a unos 4500 residentes de Mariúpol a territorio ruso, lo que, de confirmarse como una reubicación forzada, sería un posible crimen de guerra.

Járkov

La ciudad de 1,5 millones en el este de Ucrania, la segunda más grande del país, ha sido objeto de ataques aéreos rusos con misiles, artillería y municiones en racimo, armas ampliamente prohibidas que esparcen bombas en un área extensa. Según los residentes y los videos verificados por The New York Times, la destrucción de Járkov ha incluido escuelas primarias y residencias. Las autoridades ucranianas estimaron recientemente que al menos 500 personas habían muerto. Y Human Rights Watch, en un informe publicado el domingo sobre posibles crímenes de guerra en Ucrania, dijo que había documentado al menos un caso de violación por parte de soldados rusos en la región de Járkov, el 13 de marzo.

Chernígov

La ciudad del norte, cerca de la frontera con Bielorrusia, fue un refugio temporal para muchos civiles que buscaban escapar del avance inicial de Rusia para rodear Kiev. Pero las fuerzas rusas también sometieron a Chernígov a implacables ataques aéreos, después de que los defensores ucranianos impidieran que los invasores tomaran esa ciudad. Testigos dijeron que los ataques rusos destruyeron escuelas, dañaron hospitales y afectaron a personas civiles que esperaban en las filas para comprar pan.

Mykolaiv

La gran ciudad industrial del sur, con una población de 500.000 habitantes, que bloquea el camino del ejército ruso al puerto de Odesa en el mar Negro, ha resistido varios avances y ataques aéreos rusos. Uno destruyó un cuartel militar marino que mató a decenas, otros fueron más indiscriminados. Los ataques con misiles se han estrellado contra edificios de apartamentos residenciales. Y la semana pasada, un ataque con misiles golpeó un edificio del gobierno y mató al menos a 36 personas. Durante el fin de semana y el lunes, se informaron otros ataques mortales contra vehículos y viviendas en la ciudad y sus alrededores.

Suburbios de Kiev

Se han encontrado muchos cuerpos de civiles en los suburbios al norte de Kiev, principalmente en Bucha, pero hasta el lunes no se había determinado un recuento exacto. En su informe del domingo, Human Rights Watch relató la ejecución sumaria de un hombre de Bucha, el 4 de marzo, por parte de soldados rusos y el asesinato de una madre y su hija de 14 años en otra ciudad del norte, Vorzel, unos días después.

También se ha informado de violencia sexual por parte de los ocupantes rusos. El mes pasado, la fiscal general de Ucrania, Iryna Venediktova, dijo en una publicación de Facebook que un soldado ruso había matado a un civil desarmado y luego había violado repetidamente a su esposa en un suburbio de Kiev.

Laura A. Dickinson, profesora de la Facultad de Derecho de la Universidad George Washington que se especializa en derecho internacional, dijo que las fotografías de los cuerpos en los suburbios de Kiev ofrecen algunos de los signos más convincentes de que la parte rusa ha cometido atrocidades, independientemente de las negaciones del Kremlin.

“La evidencia es bastante condenatoria, diría yo”, comentó. “Es difícil descartarla como falsa”.

Rick Gladstone es editor y escritor de la sección de International con sede en Nueva York. Ha trabajado en el Times desde 1997, en donde comenzó como editor en la sección de Negocios. @rickgladstone

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France24 - Monde

Conférence sur l’avenir de l'Europe : Camille Girard, la santé et le handicap à cœur

Publié le : 06/04/2022 - 07:37

Xavier CHEMISSEUR

Tout au long de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, France 24 part à la rencontre des jeunes citoyens européens participant à l’événement. Près de 800 Européens originaires des 27 pays de l’UE sont concernés. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Quelles sont leurs attentes en matière de migration, d’environnement, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ? Rencontre avec Camille Girard, l’une des benjamines de la Conférence, originaire de Toulouse.

Depuis son siège en haut de l’hémicycle, Camille bat la mesure du pied droit sur la moquette du confortable Parlement de Strasbourg. Dans quelques minutes, elle va prendre la parole pour livrer son avis sur la séance du jour de l’assemblée plénière de la Conférence sur l’avenir de l’Europe.

Après plusieurs mois de travail au sein du groupe santé, Camille a pris de l’assurance mais c’est la première fois qu’elle va parler en public au Parlement de Strasbourg. Elle ne disposera que d’une minute de temps de parole, alors elle choisit les mots, les remplace et tente de se les réapproprier fébrilement. Le texte prend forme peu à peu, devant elle, sur son téléphone portable. Elle espère provoquer un électrochoc dans les rangs des députés européens participant à l’événement.

"Il faut vraiment que ça les booste un peu plus et qu’ils sortent de leur zone de confort, qu’ils arrivent à gérer nos recommandations différemment de la façon dont ils gèrent les affaires habituellement", assure-t-elle avec un brin d’impatience. "Je me dis que je n’ai pas fait tout ça pour rien quand même, car j'ai donné de mon temps, de la fatigue, je me suis vraiment donnée à fond. Je veux que notre travail soit utile et mis en application."

Un message volontaire et empreint d’humilité

À peine le temps d’apporter quelques retouches à son intervention, son nom apparaît sur l’écran géant. Guy Verhofstadt, qui copréside cette assemblée plénière de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, l’invite à prendre la parole.

"C’était très intense. Quand j'ai vu mon nom, je me suis dit que je n'avais plus le temps de réfléchir. Il va falloir se lever. Il va falloir parler. Quand j'ai entendu 'Girard', j'ai vite enlevé mon casque. Je me suis levée, j’ai allumé mon micro, j'ai inspiré et j'ai parlé. J'ai regardé ma mère d'un coin de l'œil", se souvient-elle.

Des mots simples, un message volontaire mais également empreint d’humilité – et un instant immortalisé par sa mère, portable à la main. En tant que mineure, Camille est accompagnée de sa mère pendant les plénières. C’est elle qui l’a inscrite à la Conférence. La candidature de sa fille a été retenue et Camille est même rapidement devenue ambassadrice de son groupe de travail, le panel consacré à la santé. Avant la Conférence, elle était peu habituée aux thématiques européennes mais en quelques mois, le Parlement de Strasbourg est devenu un lieu où elle a pris ses habitudes. Elle a aussi appris à défendre ses recommandations et celles de son groupe de travail.

"C'est la première fois qu'on est là, que les citoyens participent pleinement à cette aventure et donnent leur avis sous cette forme. C'est une innovation. Je pense qu'il faudrait quand même sortir de sa zone de confort. C'est déjà quelque chose de différent qu'on soit là, c'est la première fois", dit fièrement Camille. "Pourquoi ne pas gérer aussi nos idées différemment ? Et que ça ne prenne pas des années, et qu'il n'y ait pas qu'une seule recommandation sur une centaine qui passe."

Le bilan de son groupe de travail : 51 recommandations en faveur de la santé

Camille est sur tous les fronts ce samedi-là. Elle interviendra une deuxième fois en tant que porte-parole pour porter les recommandations de son groupe de travail consacré à la santé.

Une cinquantaine de recommandations (51 exactement). Le fruit de plusieurs mois de discussions, de confrontation et de recherche de solutions à des problématiques assez variées. Début octobre, Camille a été élue ambassadrice au sein de son groupe pour travailler au sein de la plénière, un instant clef qui a poussé l’une des benjamines de la Conférence à se lancer pleinement dans l’aventure. À seulement 16 ans, il lui a fallu appréhender un nouvel environnement complexe, apprendre en temps réel le fonctionnement des institutions et approfondir sa connaissance des dossiers de la santé au niveau européen.

Avant le Covid-19, la santé n’entrait que partiellement dans le domaine de compétence de l’Union européenne mais la pandémie a changé la donne. Le groupe de Camille souhaite en profiter pour faire avancer le développement des soins pour tous au sein des 27.

Une santé à échelle européenne et l’inclusion du handicap

Les États membres sont encore loin d’avancer au même rythme dans le domaine de la santé, ce qui chagrine la jeune panéliste et donne lieu à de nombreuses discussions en famille.

"Si j’avais une baguette magique, je crois vraiment que c’est ce que je changerais en premier, parce que là, on n’est pas du tout unis", déplore Camille. "Dans plein de domaines, d’ailleurs, et ça pose question. Plus d’union, à ce niveau-là, la santé, ça ferait partie de la solution pour que tout le monde aille dans le bon sens", glisse-t-elle sous le regard complice de son père.

Chez Camille, à Toulouse, l’Union européenne s’est invitée dans les discussions. Le sujet de la santé, lui, était déjà abondamment évoqué. La question du handicap et de l’inclusion retient particulièrement l’attention de Camille et de sa mère.

"Ce sujet-là me touche personnellement. Déjà parce que j’ai quelques personnes dans ma famille qui sont en situation de handicap, et également en raison de mon travail : je travaille dans un service RH", explique Stéverine, la mère de Camille.

"On en parle, c’est vrai. Ça fait partie du quotidien : du tien et donc du nôtre", complète Camille. "J’aimerais bien aller porter ça mais j’ai l’impression que mon avis n’est pas encore assez construit. Il y a certains problèmes que je vois à mon échelle mais vous, vous voyez plus dans les entreprises, dans votre vie quotidienne. Moi, je me réveille et je vais au lycée."

Le baccalauréat et la Conférence sur l’avenir de l’Europe la même année

Mener de front la Conférence et sa vie de lycéenne n’est d’ailleurs pas toujours simple pour la Toulousaine. Mais Camille a appris à jongler entre les cours de terminale, les devoirs à rattraper et sa présence à la Conférence. "Il y a des moments où je me suis dit que j'allais arrêter mais je suis là", confirme-t-elle dans un sourire.

Son expérience au sein de la Conférence, Camille a décidé de la partager avec ses camarades de classe du lycée Ozenne à Toulouse. Les lycéens n’ont pas forcément une bonne connaissance des institutions mais se prêtent au jeu. Une heure de questions-réponses menées sans langue de bois. Un exercice périlleux pour Camille, qui ne se laisse pas déstabiliser.

"Au début, je ne pensais pas trop que cette Conférence allait vraiment changer quelque chose. Et puis est arrivée la deuxième session, quand j’ai été nommée ambassadrice, et là, ça a un peu changé : il y avait des députés et on a parlé avec eux. Dans les groupes de travail aussi, on était avec eux. On avait l’impression de donner notre avis à des personnes qui peuvent faire quelque chose", raconte-t-elle.

"Ça t’a donné envie de faire une carrière politique ?", lui demande un camarade.

"Non, pas du tout, précise-t-elle. Je pense que c’est une expérience très enrichissante mais je ne me vois pas être là-dedans plus tard. C’est très intéressant, j’aime bien pouvoir donner mon avis mais débattre sur des sujets toute la journée, ça ne m’intéresse pas beaucoup."

"Est-ce que tu penses que ça a un vrai impact politique ou c’est trop difficile de faire ressortir quelque chose parce qu’il y a trop de différences entre les pays ?", interroge un autre élève.

"C’est compliqué mais je pense qu’on peut essayer de trouver un accord sur tous ces sujets", rassure Camille.

Cette expérience au sein de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, Camille la partage aussi sur les réseaux sociaux en petit comité, auprès de ses proches et de ses amis, qui se chargent ensuite de la relayer. Peu à peu, Camille s’est prise au jeu. Pour elle, la Conférence est une opportunité.

"La Camille du mois de septembre était perdue et elle s'est dit 'Dans quoi ma mère m'a embarquée ?' Et là, la Camille de maintenant, elle se dit 'Heureusement que ma mère m’y a embarquée parce que c’est vraiment un truc de fou.'"

Une transformation en temps réel : "Maintenant, c’est à fond 'one life'"

Touchée par le Covid-19 en janvier, elle n’a pas pu participer à la seule séance de travail en dehors du Parlement de Strasbourg, à Natolin, près de Varsovie, en Pologne. La déception passée, elle a décidé de s’investir jusqu’au bout dans cette aventure à la fois humaine et citoyenne.

"Le Covid, le rendez-vous manqué de Natolin, ça a été un électrochoc. Je me suis dit que c'était une raison de plus pour m'impliquer à fond. Et puis le fait d’en parler autour de moi, que tout le monde me dise 'Ah, c'est une opportunité de dingue, t'as vraiment de la chance d'être là' m'a fait vraiment prendre conscience que ça, je ne le vivrai qu'une fois probablement et que, du coup, maintenant, c'est à fond 'one life'."

Une transformation, une mue en temps réel qui n’a pas échappé à l’entourage de cette Conférence et notamment aux députés européens venus féliciter Stéverine pour l’implication de sa fille, qui aborde en avril deux de ses dernières séances plénières à Strasbourg avec forcément beaucoup d’attentes et d’émotion. Il y sera question de porter les propositions des groupes de travail. Celui de la santé pourra compter sur l’énergie et la fraîcheur d’une Camille plus investie que jamais.

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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Valeurs Actuelles

Engin explosif déposé dans la cathédrale de Toulouse : le suspect mis en examen

Une vaste opération de police impliquant l’intervention des démineurs a eu lieu, vendredi 8 avril au matin, autour de la cathédrale Saint-Etienne de Toulouse. Un individu a pénétré dans le lieu de culte en pleine messe et a déposé un colis. Selon un témoignage recueilli par Valeurs actuelles, l’individu est entré dans la cathédrale durant la messe de 8 heures, peu après la communion. Il a déposé un paquet devant l’autel, ce qui est apparu suspect. De premières informations ont évoqué l’agression d’un sacristain. Mais selon les sources de Valeurs actuelles, celui-ci a en fait tenté d’immobiliser le suspect qui prenait la fuite, mais sans succès. Il n’y a donc pas eu de véritables violences.

Un engin explosif à l’acide

Le sacristain a ensuite fait évacuer la cathédrale dans laquelle une quarantaine de personnes étaient rassemblées. Le suspect, décrit comme « ressemblant à un livreur » et portant une casquette et un bomber, est activement recherché par les autorités, via notamment les images de vidéosurveillance. Selon La Dépêche, les démineurs ont découvert que le paquet contenait un engin explosif artisanal contenant de l’acide, mais dépourvu de dispositif de mise à feu. Les motifs de ce geste restent inconnus. L’homme aurait vociféré des paroles dans l’église mais qui n’ont pas été comprises par l’assistance.

Le procureur de la République de Toulouse a fait savoir que le suspect est un homme de 47 ans, déjà connu de la justice et souffrant de troubles psychiatriques. Il a été l’objet d’une évaluation médicale qui a conclu à la compatibilité de son état avec la garde à vue. Il a été mis en examen samedi 9 avril pour « violence avec préméditation n’ayant pas entraîné d’incapacité totale de travail » et placé en détention provisoire. Il avait déjà été condamné pour « menace avec arme n’ayant pas entraîné d’ITT », a précisé le parquet. Selon les informations de La Dépêche du Midi, il aurait déjà déposé un colis suspect dans le métro toulousain une quinzaine de jours auparavant, et serait à l’origine de nombreux troubles du voisinage.  Le parquet antiterroriste n’a pas été saisi. 

Ce quartier de la ville, qui abrite notamment la préfecture, a été bouclé et les démineurs dépêchés sur place. Le suspect a été interpellé à la mi-journée par les policiers de la BRI (Brigade de recherche et d’intervention). Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a également tweeté sur le sujet: « Grâce à l’intervention rapide des services de déminage, opération de police terminée à Toulouse. Aucune victime. Merci aux agents », a-t-il déclaré. 

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BBC

The year-round average for PM2.5 pollution in New Delhi was the worst of any capital city in the world by a large margin

The onset of spring brings relief in more ways than one to Delhi. The air is cool and crisp, and with the milder weather come light showers that make the vegetation more lush. Around April, south-westerly winds sweep through the region, and the blanket of acrid smog that covers the city in the autumn and winter months begins to disperse. But it never really goes away.

For the last 10 years, Shaheen Khokhar has witnessed this annual cycle as a resident of Gurugram, south-west of Delhi in the Northern Indian state of Haryana. Around October, when she drives into the city, the unnaturally grey, seemingly overcast skies creep up without warning. "One minute, there's sunshine, and the next, you're engulfed in this dark, smoky haze," she says. "Every day, we see a deeply distressing, visual reminder of the pollution that we're forced to live with."

The effects of that pollution range from skin and eye irritation to severe neurological, cardiovascular and respiratory diseases, asthma, chronic obstructive pulmonary disease, bronchitis, lung capacity loss, emphysema, cancer, and increased mortality rates. Globally, outdoor air pollution kills around 4.2 million people each year.

In October and November, school children across Northern India, especially in India's capital city of New Delhi (which lies within the National Capital Territory of Delhi) and in the vicinity around Gurugram, have to contend with frequent disruptions. As the pollution worsens, schools shut for around two weeks every year. "Our children have worn masks to school long before the Covid crisis," says Khokhar.

Twenty-one of the world's 30 cities with the worst levels of air pollution are in India, according to data compiled in the 2021 World Air Quality Report. Six Indian cities are in the top 10. New Delhi has the highest exposure to toxic air in the country. People in India had the fifth highest annual recordings of fine particulate matter (PM2.5), a particularly harmful form of air pollution. The year-round average for PM2.5 pollution in New Delhi was the worst of any capital city in the world by a large margin.

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Industrial pollution and vehicular emissions are some of the greatest factors accounting for toxic air the whole year round, according to a report by the think tank Observer Research Foundation. But in the months of October and November, the pollution grows still more intense because of farmland fires. In 2019, Nasa's Earth observing satellites detected these fires from space.

Exactly how much of the annual peak in air pollution is down to crop burning is uncertain – official figures put it at around 10%, while other research suggests it could be higher. In Delhi, crop burning is thought to contribute as much as 42% of all particulate matter in the air. In the state of Haryana, observed PM2.5 and PM10 (a larger but also harmful form of particulate matter) rise to 2-3 times higher than National Ambient Air Quality Standard limits during the autumn burning season. People from all age groups experience increased respiratory illnesses during this time of year.

A significant proportion of New Delhi's air pollution is generated outside the city bounds by burning crop fields after harvest (Credit: Getty Images)

In 2015, crop burning was made illegal in Delhi and the states of Rajasthan, Punjab, Uttar Pradesh and Haryana – but the ban has proven hard to enforce. In January 2019, the Indian government launched the National Clean Air Program, a five-year plan aiming to curb worsening levels of pollution across the country and to improve monitoring and awareness. Today, the country may be on the cusp of change. The answer has involved addressing age-old agricultural practices that are worsening pollution, says Ashok Kumar Singh, director of the Indian Agricultural Research Institute. 

No fire without smoke

On a pleasant afternoon in September 2021, Dhruv Sawhney, an engineer and COO of nurture.farm, a digital platform for sustainable agricultural solutions, was addressing an audience of 200 men and women – all farmers in a village near Karnal in Haryana. In the open courtyard of a farmer's home, filled with rickety chairs stools and lightweight cots, and surrounded by ripe paddy fields, Sawhney explained how switching to a new method of clearing agricultural residue could help the farmer earn more, and in the long-term, would improve the health of the soil.

The emissions from travel it took to report this story were 0kg CO2. The digital emissions from this story are an estimated 1.2g to 3.6g CO2 per page view. Find out more about how we calculated this figure here.

As is commonplace in these gatherings, Sawhney was met with some disbelief. One burly farmer in particular wasn't impressed. "Are you sure this will work?" he asked sceptically. "I'd rather set my fields alight and be done with it."

Sawhney paused mid-speech. "If it doesn't work, I'll set your fields alight myself," he joked.

The solution he was urging farmers to try was a new organic microbial spray developed by the Indian Agricultural Research Institute in Delhi. Sawhney's platform, nurture.farm, was one of 12 Indian companies to whom the institute had licensed the use of this technology in August 2021.

Called the Pusa Decomposer, it is composed of seven different species of fungus naturally present in the soil, says Singh. After many lab trials, these species of fungi were found to be extremely effective in decomposing the stubble for energy and nutrients. This microbial spray would completely and rapidly decompose the stubble still left in the fields after the paddy was harvested. Within three weeks, the old stubble would integrate with the soil, acting as compost for the next growing season.

But field tests alone wouldn't be enough to see the spray rolled out among farmers. Understanding why farmers set their fields alight in the first place was critical to developing a solution, says Singh.

"Rice and wheat are predominant crops in India. These are crops that require substantial ground water for good growth," he says. "Ten years ago, rice paddy was cultivated in the beginning of April, during the hot summer months and harvested in September."

Burning crop residue after harvest has been outlawed in several Indian states, but the ban has proved hard to enforce (Credit: Getty Images)

However, because of groundwater depletion, the government decided to shift the sowing season to mid-June (when groundwater would be replenished by India's monsoons). The crop would then be harvested in the first week of November.

November is also the ideal time for farmers to grow wheat. "When you delay sowing wheat past 20 November, the yield declines drastically," says Singh. "So now, the farmer has a very narrow window to clear the fields of paddy stalks [residue from the rice harvest] and to prepare the field for sowing wheat. Burning this residue allows them to clear their fields quickly."

The practice flourished from the 1980s, particularly after Indian farmers started using mechanised harvesting techniques that left plenty of paddy stalks stuck in the soil. Prior to this, traditional labour meant harvesting paddy by hand. While this may have been time-consuming, it didn't leave the fields studded with stalks, Singh says. However, as farmers scaled up operations, 23 million tonnes of paddy residue is now burnt every year in Northern India. If you could package up all those stalks into 20kg (44lb) bales and stack them on top of one another, the tower would reach further than the Moon.

From waste to wealth

The fungal spray was not the first solution put forward to deal with the astronomical scale of the problem. In 2014, farmers were given the option to sow a drought tolerant hybrid rice variety that could be harvested in 120 days – that would give them a month to plough their fields manually and get rid of paddy stalk instead of burning the residue. However, hybrid varieties of rice weren't as popular with farmers as they remained unconvinced of their economic viability.

In 2006, The Happy Seeder – a machine devised for sowing could also remove the stubble, mulching and scattering it across the field. And though the government offers it at a 50% subsidy for small farmers, it is still an expensive proposition, especially if you are farming smaller parcels of land. The Indian Agricultural Research Institute noted the machine didn't distribute seeds uniformly and it caused issues with germination. Many farmers saw it as unviable investment

The fungal spray, too, got off to a bumpy start. Initially, farmers were required to ferment and prepare the microbial solution themselves. Each farmer was given five capsules containing the fungi. They were instructed to add five litres of water to each capsule, 150g of jaggery (a type of cane sugar that acted as a food source for the fungi) and 15g of chickpea (a source of protein). Each capsule was fermented for three days, and 25 litres of this solution was manually sprayed onto the fields over a period of two weeks. Each capsule cost the farmer 60-70 rupees (61-71p/80-93 cents) and could be used over one hectare (2.5 acres).

Applying a microbial spray to the crop waste allows the stalks to degrade into the soil, enriching it for the next harvest (Credit: nurture.farm)

However, media reports indicated that farmers weren't able to execute the solution effectively and authorities surmised that there were bound to be irregularities in preparing the capsules. The Pusa decomposer is now available in powder form; 300g of the formula is enough to spray on roughly half a hectare of land. Adapting the process has ensured that machines, made freely available to farmers, spray the fields in a more uniform way. The decomposed stubble enriches the soil, reducing dependence on chemical fertilisers by as much as 25%, says Singh. "When farmers burn the crop residue, the temperature of the top layer of soil rises to 42C and ends up killing all the beneficial microbes in the soil. The microbial spray, however, enriches the soil," he says.

The solution tackles not just air pollution, but poor soil health that can compromise our quality of food and water, according to a report led by Natalia Rodríguez Eugenio of the Food and Agriculture Organization of the United Nations. Poor soil health has the ability to impact biodiversity as well, says Rattan Lal, a distinguished professor of soil science at Ohio State University, Columbus.

"Soil in India is increasingly depleted of its organic matter stock," says Lal, who is not connected with the project. "In north-western states such as Punjab, Haryana, Rajasthan and Uttar Pradesh, soil organic carbon content in the surface 30cm (1ft) layer of soil is less than 0.25% and often as little as 0.1%." The optimal range for soil organic carbon should at least be 1-1.5%. He sees the fungal spray as a promising way to address the gap. "This way of using agricultural residue won't have adverse effects on the health of the soil," he says. "However, it's important to keep an eye on the cost and to ensure that the farmer is compensated for adapting a process that protects the planet." 

Earlier, some amount of crop residue was used as cattle feed before farmers burnt the rest. Using the Pusa spray could mean that there may be less available to feed India's 553 million livestock, says Lal. "Ensuring that doesn't happen and keeping an eye on the domino effect is important too. A judicious management of crop residue is critical to strengthening the 'one health' concept – the health of soil, plants, animals, people and ecosystems – it's all inter-related," he says.

Krishna Kumar, 48, has been farming for the last 30 years in the village of Bhanan Khera in the Hisar district of Haryana, where he owns five acres of land and has leased another 15. "I was intrigued by the decomposer spray, ever since a relative recommended I try it out," he says.

He used it last year and the crop residue on his lands decomposed completely. It enriched the soil and helped him save around 1,000-1,500 rupees (£10-15) per acre in fertiliser costs. He believes the long-term health of the soil looks promising. "Burning our fields, dealing with all that smoke isn't easy for the farmer either. I'm glad there's another viable option now," he says.

The smoke from burning crop fields in autumn is visible from space, covering swathes of Northern India (Credit: Nasa Earth Observatory/Lauren Dauphin)

Companies like nurture.farm have stepped in to make the process of deploying the microbial spray much easier for farmers, offering an app where the spraying can be booked for free, as well as offering other paid agricultural services such as equipment hire. Sawhney hopes eventually that the app could become a platform for the sale of carbon credits, due to the emissions saved by fungal decomposition.

Out of 3 million hectares (7.4 million acres) in Punjab under paddy, roughly half was burnt in the last cropping season across North India, says Singh. So far, the Pusa decomposer has been employed across 500,000 hectares (1.2 million acres) in the four states where the majority of the crop burning takes place: Punjab, Haryana, Delhi and Uttar Pradesh. 

After being used in this pilot project over a single season (the next phase will span a bigger area), it's still too early to exactly quantify the spray's impact on curbing overall pollution. Stubble burning remains just one part of India's air pollution challenge, alongside industry and transport. But if the spray is adopted on a wider scale, with more farmers and companies signing on, the difference could be quite significant, says Singh. Especially when pollution peaks in October and November.

As the relative respite of spring and changing winds help to thin the smog in the region of Delhi, residents like Shaheen Khokhar can only hope that interventions like this microbial spray might make the onset of the next smog a little more manageable than the season just past.

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France24 - Monde

Salmonellose : Ferrero reconnaît des "défaillances internes", l'usine Kinder arrêtée en Belgique

Publié le : 08/04/2022 - 16:55

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Le géant italien de la confiserie, Ferrero, a annoncé vendredi la mise à l'arrêt de son usine de chocolats Kinder à Arlon, en Belgique, à la demande de l'Agence de sécurité alimentaire belge (AFSCA), qui déplore des "informations incomplètes" de la part de la société. Dans la foulée, Ferrero a reconnu des "défaillances internes" alors qu'un lien a été établi fin mars entre une centaine de cas de salmonellose en Europe et l'usine de production d'Arlon.La production de l'usine Kinder stoppée en BelgiqueSalmonellose : Ferrero reconnaît des "défaillances internes", l'usine Kinder arrêtée en Belgique

L'agence de sécurité alimentaire belge (AFSCA) a annoncé, vendredi 8 avril, avoir ordonné l'arrêt de la production de l'usine des chocolats Kinder à l'origine de contaminations à la salmonelle, déplorant "les informations incomplètes" fournies par le géant italien de la confiserie Ferrero.

Dans la foulée, Ferrero a reconnu "des défaillances internes", dans un communiqué. Le groupe "regrette profondément cette affaire" et présente ses "sincères excuses à tous (les) consommateurs et partenaires commerciaux".

"Depuis plusieurs semaines, plus d'une centaine de cas de salmonellose ont été identifiés en Europe", a indiqué l'AFSCA, en soulignant qu'un "lien" établi fin mars entre ces intoxications et l'usine Ferrero d'Arlon (Belgique) "a été confirmé depuis lors".

"Après investigations (...) et suite aux constats de ces dernières heures que les infos fournies par Ferrero sont incomplètes, l'Agence procède aujourd'hui au retrait d'autorisation de l'usine de production de Ferrero d'Arlon", annonce l'AFSCA, qui ordonne aussi le rappel de tous les produits de la gamme Kinder issus du site.

Appel à ne consommer aucun des produits mis en cause

"Ce rappel exhaustif de produits concerne tous les produits du type 'Kinder Surprise', 'Kinder Surprise Maxi', 'Kinder Mini Eggs', 'Schoko-bons', et ce indépendamment des lots ou dates de péremption", a précisé l'agence dans un communiqué, demandant "aux entreprises de distribution de retirer tous ces produits des rayons".

L'autorité sanitaire souligne qu'elle "suivra de près les étapes entreprises par Ferrero et n'autorisera la réouverture du site qu'après avoir pu conclure que l'établissement répond à l'ensemble des règles et exigences de sécurité alimentaire".

L'enquête chez Ferrero se poursuit, a-t-elle précisé, en appelant les consommateurs à ne consommer aucun des produits mis en cause.

Rappel des modalités de contact concernant le rappel volontaire en cours de certains produits @kinderfr

April 8, 2022

La décision de retrait de l'autorisation de l'usine d'Arlon a été prise "afin de faire toute la clarté sur la situation", a commenté le ministre belge de l'Agriculture David Clarinval, cité dans le communiqué. "Une telle décision n'est jamais prise à la légère, mais les circonstances actuelles l'imposent", a-t-il ajouté, citant l'impératif de sécurité alimentaire.

Avec AFP

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New York Times - World

‘Fighting Was Easier’: Taliban Take On a Treacherous, Avalanche-Prone Pass

Afghanistan Dispatch

After overthrowing the government, the Taliban are now trying to save what’s left of the roads they spent years blowing up, with none more critical than a two-mile-high pass through the Hindu Kush.

Inside one of the tunnels in the Salang Pass in northern Afghanistan.Credit...

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By Thomas Gibbons-Neff and Yaqoob Akbary

Photographs by Kiana Hayeri

THE SALANG PASS, Afghanistan — The Taliban commander’s sneakers had soaked through from the melting snow, but that was the least of his problems. It was avalanche season in the Salang Pass, a rugged cut of switchback roads that gash through the Hindu Kush mountains in northern Afghanistan like some man-made insult to nature, and he was determined to keep the essential trade route open during his first season as its caretaker.

The worry about traffic flow was both new and strange to the commander, Salahuddin Ayoubi, and his band of former insurgents. Over the last 20 years, the Taliban had mastered destroying Afghanistan’s roads and killing the people on them. Culverts, ditches, bridges, canal paths, dirt trails and highways: None were safe from the Taliban’s array of homemade explosives.

But that all ended half a year ago. After overthrowing the Western-backed government in August, the Taliban are now trying to save what’s left of the economic arteries they had spent so long tearing apart.

Nowhere is that more important than in the Salang Pass, where, at over two miles high, thousands of trucks lumber through the jagged mountains every day. It is the only viable land route to Kabul, the capital, from Afghanistan’s north and bordering countries like Uzbekistan. Everything bumps up its slopes and down its draws: Fuel, flour, coal, consumer goods, livestock, people.

Whether approaching the pass from the north or south, vehicles are welcomed with an unexpected and signature flourish: dozens of car washers, often little more than one man or boy with a black hose that shoots cold river water in a continuous arc, waiting for a customer.

For the weary traveler, who just spent hours zigzagging through the mountains that tower over either side of the road like stone gods, the cleaners are beacons, signaling good news: You’ve made it through the pass and survived the trip. So far.

50 miles

SALANG PASS

HINDU KUSH Mountains

AH76

Kabul

AFGHANISTAN

TURKMEN.

AFGHAN.

PAKISTAN

PAK.

By The New York Times

After decades of war, overuse and ad hoc repairs, the highway is in poor shape and prone to calamity. Navigating it demands a certain daring.

So does the upkeep.

“The fighting was easier than dealing with this,” Mr. Ayoubi, 31, said last month, before hopping in his mud-spattered white pickup truck and making his way down the road, stopping occasionally to manage clogged columns of trucks.

Accidents and breakdowns are common occurrences on the potholed and perilous journey across the pass. But the greatest fear is getting stuck in a traffic jam in one of the highway’s long, pitch-black tunnels, where the buildup of carbon monoxide can suffocate those trapped within.

The centerpiece of the highway is the Salang Tunnel. Constructed by the Soviets in the 1960s, it was once the highest tunnel in the world.

Reporting From Afghanistan

Though there are different sections, the largest part of the tunnel is more than a mile long and takes anywhere between 10 to 15 minutes to traverse in the best scenario. The darkness within is all-encompassing, interrupted only by flickering yellow lights that seem to hang in midair because of the smoke and dust. Ventilation systems are limited to sets of fans at either end that do little except whine above the engine noise.

In the fall of 1982 it is estimated that more than 150 people died in the tunnel from an explosion of some kind, though details of the event still remain murky. Disasters such as that, along with avalanches like those in 2010 that killed dozens, loom over the Taliban running the pass, along with the several hundred infrequently paid former government workers alongside them.

To slow the road’s further destruction, the Taliban have strictly enforced weight restrictions on the trucks navigating the pass. The move is a small but substantive one, highlighting the group’s shift from a ragtag insurgency to a government acutely aware that foreign-funded road workers and lucrative construction contracts won’t materialize anytime soon.

But that decision hasn’t been without consequences: With trucks carrying less cargo, drivers are making less money each trip. That means they are spending less in the snack shops, hotels and restaurants that dot the road along the pass, piling additional misery on those who make their living here in a country whose economy was already collapsing.

“These Taliban policies affect all of us,” said Abdullah, 44, a shopkeeper who sells dried fruit and soft drinks. He is a second-generation Salang resident, and his stonewalled home overlooks the northern approach to the pass like a lighthouse. When his children peer out the windows to watch the convoy of trucks below, they look like tiny lighthouse keepers.

“In the past truck drivers would come and order three meals, now they just order one and share it,” Abdullah said.

In front of Abdullah’s house, Ahmad Yar, 24, a stocky truck driver hauling flour from the northern city of Mazar-i-Sharif, wasn’t thinking about his next meal. His truck, upon which his livelihood depended, had broken down. But in a fortunate twist of fate, he managed to frantically flag down a passing bus that miraculously had just the part he needed.

“Under the former government, we carried 40 tons of flour, now it’s 20,” Mr. Yar said, explaining that the Western-backed government couldn’t have cared less if his truck had been overweight. He then scampered up into his cab, threw his truck in gear and began the long trek up the pass.

Mr. Ayoubi defended the Taliban’s decision to enforce weight restrictions — and to alternate northbound and southbound traffic each day to avoid clogging the tunnels — arguing that keeping the road somewhat functional was better in the long run for Salang’s economy than letting it be completely destroyed.

But the short-term consequences have been devastating for Abdul Rasul, 49, a one-eyed food vendor who has been selling kebabs for 16 years in a spot tucked away behind the rows of car washers and the twisted metal of wrecked vehicles littered along the roadside. This season he’s made about $300, down from his average of around $1,000.

“They’re making less money,” he said of his customers, “so they’re taking less kebabs.”

“It’s not like the years before,” he added.

And indeed it isn’t, with the country’s economy in a shambles and the Taliban’s forces searching in the side valleys around the pass for remnants of resistance forces.

Everything seems to be different in the Salang Pass this year, except for the pass itself.

The towering rows of mountains and the rock-strewn valleys are as they’ve always been. In the distance, truck after truck could be seeing crawling up the pass like a line of ants. Beggars and cold dogs sit at the hairpin turns, where drivers have to slow almost to a stop. The passing old Soviet trucks and Ford pickups provide a history lesson of former occupiers.

Abdul Rahim Akhgar, 54, a traffic officer in the Salang for nearly three decades, held this same job the last time the Taliban were in power in the 1990s. On a recent afternoon he stood on the roadside at the northern mouth of the pass and looked at a twisted flatbed truck that had veered off the road and slammed into the side of a house below an hour or two earlier.

The crash killed one passenger and about a dozen or so caged chickens. Mr. Akhgar reckoned that 50 people die in the pass in accidents each year. But all in all, he added, it’s better now.

“There’s no fighting,” he said as a young boy wrestled with a chicken that survived the crash. “And travelers can travel easier.”

Najim Rahim contributed reporting from Houston.

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Strasbourg : un réseau de livraison de drogue à domicile démantelé

Connus des services de police

Les quatre individus, tous majeurs, étaient déjà connus des services de police, précise France Bleu. Ils ont été présentés à la justice vendredi 8 avril et doivent être mis en examen. Le juge d’instruction a prévu de demander un placement en détention provisoire. L’argent saisi « viendra abonder le budget de l’État dédié à la lutte contre les stupéfiants », précise la police judiciaire strasbourgeoise.

Strasbourg : les dernières actualités

Strasbourg : la police fait une saisie record de 1,7 tonne de résine de cannabis

[Vidéo] “On vous a nettoyé en 2015”, “Charlie zebi” : des militants de l’UNI menacés de mort à Strasbourg

Guerre en Ukraine : ouverture d’un centre pour les réfugiés ukrainiens à Strasbourg

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

(Bangkok): A Push for Parentheses Miffs Thais (Who Have Bigger Problems)

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The government wants Thailand’s capital to be known around the world as Krung Thep Maha Nakhon (Bangkok). Thais don’t object to the name, but they’d prefer their leaders focus on fixing the economy.

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By Hannah Beech

BANGKOK — Each morning in her market stall in the Bangkok Noi district of the Thai capital, Jintana Rapsomruay rolls balls of dough into a snack known for its resemblance to the eggs of an oversize lizard. The sweet treat, which looks like a doughnut hole, was supposedly invented by a consort of the first king of the Chakri Dynasty, which continues to reign 240 years later.

The 18th-century monarch liked to nosh on the eggs of water monitor lizards, so the story goes, but the concubine couldn’t get her hands on any, so she substituted dough stuffed with sweet bean paste. The king — among whose accomplishments was moving the Thai capital to its present location — was pleased.

The snack remains popular to this day, but Ms. Jintana can barely get by. Like millions of Thais struggling amid the coronavirus pandemic, her income has plummeted by half.

That is why Ms. Jintana, 60, says she is mystified, and miffed, by all of the time and attention given to the debate in Thailand over whether the capital should be known internationally as “Bangkok,” after the old riverside settlement where she lives, or “Krung Thep Maha Nakhon.”

“If I were the government, I would first take care of my people and fix the economy instead of making a fuss over a name for political reasons,” she said. “There are more important things to do.”

The formal name of the capital of Thailand runs 168 letters, so long that it has entered the Guinness World Records: Krung Thep Maha Nakhon Amon Rattanakosin Mahinthara Ayuthaya Mahadilok Phop Noppharat Ratchathani Burirom Udomratchaniwet Mahasathan Amon Piman Awatan Sathit Sakkathattiya Witsanukam Prasit.

None of those 168 Thai letters, it should be noted, spells out “Bangkok.”

The full moniker means City of Angels, Grand City of Immortals, Magnificent City of Nine Jewels (and so on and so on). It is drawn from the holy Pali and Sanskrit languages used in Buddhist and Hindu texts.

In February, the Office of the Royal Society, the official guardian of the Thai language, issued a decision that appeared to underscore its position that the capital should be known everywhere as Krung Thep Maha Nakhon, rather than Bangkok.

The Royal Society’s ruling was subtle, rendering the formal name for international purposes as “Krung Thep Maha Nakhon (Bangkok),” rather than what it had been: “Krung Thep Maha Nakhon; Bangkok.”

“By using the parentheses, this punctuation mark emphasizes the importance of the name in front of the parentheses,” said Santi Phakidkham, the deputy secretary general of the Office of the Royal Society.

The Thai cabinet — headed by Prime Minister Prayuth Chan-ocha, a former military chief and leader of the 2014 coup — approved the Royal Society’s ruling with its own decree, making a parenthetical Bangkok the law of the land.

The shift from semicolon to parentheses has provoked public dissatisfaction. But it’s not the name itself to which anyone really objects; the capital is universally known to Thai speakers as Krung Thep, or, by the initials “Kor Tor Mor.”

Rather, the way an elite clique did the update is what bothered some in a populace that appears increasingly unwilling to accept diktats from royalist, tradition-bound institutions.

“Using Krung Thep over Bangkok is crazy to the point of being idiotic,” said Charnvit Kasetsiri, a Thai historian and former rector of Thammasat University in Bangkok. “The upper-class Thais love to do this kind of thing, changing common names, real Thai names, into these fancy, partly Pali, partly Sanskrit, mixed up names.”

Mr. Charnvit noted that other Thai city names have been gussied up over the years, leading to confusion among locals who continue to refer to their hometowns by the older names. Korat, for instance, is formally known as Nakhon Ratchasima. On road signs, the more common form is sometimes appended in parentheses.

The government’s push to use what it considers a loftier name for the capital comes amid broader efforts to update international nomenclature, including President Recep Tayyip Erdoğan’s campaign to change Turkey to Türkiye and a push to refer to the capital of Ukraine as Kyiv rather than the Russian Kiev, a change The New York Times recently adopted.

It also comes amid a global movement to address the legacy of colonialism, including in place names.

But Thailand is the one country in Southeast Asia never to have been colonized, and the name Bangkok is not a relic of empire.

At a time when so many in Thailand are suffering from the economic fallout of the coronavirus pandemic, some Thais are wondering whether an official policy of Krung Thep Maha Nakhon (Bangkok) is really among the most pressing issues for the government.

“I don’t want to say more about the capital name because I don’t have good connections,” Ms. Jintana said, her fingers rolling dough. “But what I know is that all these people, they don’t even see vendors like me as human.”

While a mass protest movement has stalled, discontent with Mr. Prayuth’s government simmers. Some critics of the coup that brought him to power fled overseas and turned up dead. Dozens of young protest leaders have been imprisoned.

Prosecutions of royal defamation have increased sharply, with a former civil servant sentenced last year to more than four decades in prison. Some protest leaders have called for the monarchy to submit to the Constitution and are now facing, collectively, hundreds of years in prison for lèse-majesté, which criminalizes criticism of senior members of the royal family.

“People across Thailand, not just the young, recognize the argument of reforming the monarchy,” said Netiwit Chotiphatphaisal, who was elected president of the Student Union at Chulalongkorn University in Bangkok. “It’s not marginal, it’s mainstream.”

Mr. Netiwit lost his position in February after the school administration determined that he was connected to an event involving activists who have called for monarchical reform.

Some Thais are more enthusiastic about the government espousing the longer name.

On a recent morning, Vichian Bunthawi, 88, a retired palace guard, sat cross-legged on a bench at the sleepy railway station in Bangkok Noi. The capital should be known around the world as Krung Thep Maha Nakhon, he said, remembering how his primary schoolteacher would write the full name on the chalkboard.

“Krung Thep Maha Nakhon is the name of the capital,” he said. “It is where the king lives.”

The first king of the Chakri Dynasty, Rama I, moved the capital in 1782, from the left bank of the Chao Phraya River, where the Bangkok Noi district is, to the east bank. On marshy ground, he and his successors built gilded, jeweled palaces. The full name of Krung Thep Maha Nakhon includes a paean to “an enormous royal palace resembling the heavenly abode in which the reincarnated god reigns.” In Thai tradition, the king is semi-divine.

2 MILES

SIRAT EXPWY.

9

BANGKOK

NOI

Chao Phraya R.

Bangkok

laos

Thailand

Bangkok

cam.

vietnam

Map data from OpenStreetMap

By The New York Times

In 1932, absolute monarchy was abolished, but the royal family still retains an enormous presence in Thai life. Giant posters of King Maha Vajiralongkorn Bodindradebayavarangkun and Queen Suthida Vajiralongkorn Na Ayudhya, the current king’s fourth wife, tower over public places.

The king, whose lavish lifestyle contrasts with the austerity forced upon many Thais by the pandemic, spends most of his time in Germany.

Whether as Krung Thep Maha Nakhon or Bangkok, the character of the capital has changed drastically over the decades. City planners filled in the canals that used to be the city’s transportation arteries. Rice paddies gave way to malls and condominiums.

In a back alley behind a Buddhist temple in Bangkok Noi, Chana Ratsami still plays a Thai xylophone. His wife’s family of palace attendants lived in Bangkok Noi for generations.

Now, he said, the lane’s residents are mostly migrants from upcountry.

“They don’t know the history of this place,” he said, describing how the traffic-choked road at the end of the lane used to be a canal with boats floating past, filled with flowers and fruit. “I miss the old city, no matter what it’s called.”

Muktita Suhartono contributed reporting.

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BBC

SANS TITRE

How High We Go in the Dark by Sequoia Nagamatsu

Much of Nagamatsu's debut novel was completed before 2020, and its themes will strike readers with their prescience. Set in the near-future, a team of scientists in Siberia discover a mummified pre-historic female corpse they name "Annie", which holds a disease that sets off a catastrophic pandemic named "the Arctic Plague". Nagamatsu focuses on the human side of the crisis, leaping forward 6,000 years to reveal a society that has commercialised death, and the long-reaching legacy of past decisions. Expansive and genre-defying, it is told through discrete stories that slowly coalesce. "Like a Polaroid photograph, How High We Go in the Dark takes time to show its true colours. When they finally appear, the effect is all the more dazzling," writes the Guardian. It is, writes the New York Times, "a book of sorrow for the destruction we're bringing on ourselves. Yet the novel reminds us there's still hope in human connections, despite our sadness." (RL)

Burning Questions by Margaret Atwood

Now in the seventh decade of her remarkable literary career, Margaret Atwood has written her third collection of essays that, says the i newspaper, "brims with enthusiasm and verve". Broadly looking at events of the past two decades, the range of subjects is wide – from censorship and Obama, to #MeToo and zombies. And there are insights into her own craft and the function of fiction. As the i puts it: "Atwood always makes the idea of big questions a little more digestible. You find yourself asking: what can fiction do? What can we do, generally?" The essays are full of a "droll, deadpan humour and an instinct for self-deprecation" says the Guardian. "Atwood remains frank, honest and good company." (LB)

Bless the Daughter Raised by a Voice in Her Head by Warsan Shire

This is Warsan Shire's long-awaited, first full-length poetry collection, after two pamphlets, Teaching My Mother How to Give Birth (2011) and Her Blue Body (2015). It arrives nearly six years after the Somali-British poet shot to world-wide fame collaborating with Beyoncé on the latter's ground-breaking visual albums, Lemonade (2016) and Black is King (2020). The poems in Bless the Daughter… draw from Shire's own experiences, bringing to vivid life black women's lives, motherhood and migration. "Shire's strikingly beautiful imagery leverages the specificity of her own womanhood, love life, tussles with mental health, grief, family history, and stories from the Somali diaspora, to make them reverberate universally," writes Dfiza Benson in The Telegraph. (RL)

(Credit: Europa Editions)

In the Margins: On the Pleasures of Reading and Writing by Elena Ferrante

In the Margins is a collection of four essays in which the best-selling, pseudonymous author of the Neapolitan Quartet articulates how and why she writes – and her inspiration, struggles and evolution as both a writer and reader. Ranging from philosophical to practical, the essays give the reader an insight into the enigmatic author's mind, and include an exploration of what a writer is – less an embodied entity, she says, than a stream of "pure sensibility that feeds on the alphabet". As the New York Times puts it: "For those who wish to burrow gopher-like into the author's mind, Ferrante has prepared a tunnel." (LB)

Moon Witch, Spider King by Marlon James

The Booker Prize-winning novelist returns with part two of his Dark Star fantasy trilogy, after 2019's Black Leopard, Red Wolf, which the author initially described as the "African Game of Thrones" (he later insisted this was a joke). A female-centric counternarrative to the first novel, Moon Witch, Spider King follows Sogolon, the 177-year-old antihero, and Moon Witch of the title, on an epic and characteristically violent journey. "Like an ancient African Lisbeth Salander," writes the FT, "she dedicates her lonesomeness to meting out lethal rough justice to men who harm women." Praising the novel in The New York Times, Eowyn Ivey writes, "the Moon Witch lit my path and showed me how a woman might navigate this dangerous, remarkable world". (RL)

Olga Dies Dreaming by Xochitl Gonzalez

Identity, elites, race and capitalism are the areas explored in this multi-layered novel, the first by Xochitl Gonzalez. This "impressive debut", says the Observer, is "deeply satisfying and nuanced… a tender exploration of love in its many forms". Set in New York City in the months around a devastating hurricane in Puerto Rico, Olga Dies Dreaming follows the story of wedding planner Olga and her congressman brother Prieto. Family strife, political corruption and the notion of the American dream all feature in this "irresistibly warm yet entirely uncompromising" novel, says The Skinny. (LB)

(Credit: Penguin Books)

Glory by NoViolet Bulawayo

NoViolet Bulawayo became the first black African woman – and first Zimbabwean – to be shortlisted for the Booker Prize, for her 2013 debut, We Need New Names. Nine years later, Glory is an Orwell-inspired fable set in the animal kingdom of Jidada, which satirises the 2017 coup that toppled Zimbabwean President Robert Mugabe (Bulawayo has explained that Glory began its life as a non-fiction account of this history). As a fierce but comedic allegory, Glory can be seen as a companion piece to Wole Soyinka's 2021 satire of Nigerian society, Chronicles from the Land of the Happiest People on Earth. "By aiming the long, piercing gaze of this metaphor at the aftereffects of European imperialism in Africa, Bulawayo is really out-Orwelling Orwell," writes the New York Times. "Glory," writes the Guardian, "with a flicker of hope at its end, is allegory, satire and fairytale rolled into one mighty punch". (RL)

French Braid by Anne Tyler

Anne Tyler's 24th novel is "an extraordinarily rich portrait of a family in flux," according to the Evening Standard. "Tyler's set pieces seem undramatic, but her rhythms are masterly." The novel tells the story of the Garrett family across six decades, and like most of Tyler's works, is an ensemble piece that spans the generations, set in Baltimore. The story starts with a lakeside family holiday, where rifts emerge that are largely unvoiced, and that unravel in the lives of each family member as the years progress. It is "thoroughly enjoyable," says the Guardian, "and at this point any Tyler book is a gift". French Braid is "funny, poignant, generous… it suggests there's always new light to be shed, whatever the situation, with just another turn of the prism." (LB)

To Paradise by Hanya Yanagihara

Yanagihara's highly-anticipated third novel follows her bestselling, Booker Prize-shortlisted 2015 breakthrough, A Little Life. To Paradise, which was released in January to both rapturous acclaim and cries of dissent, is, like its predecessor, lengthy (at 720 pages) and dwells on deep suffering rather than joy, which has drawn criticism in some parts. Multi-form, and spanning three centuries, it is a compelling and wildly ambitious work, offering no less than an alternate retelling of the US, through 1890s New York, Hawaii and a dystopian, late-21st Century. "Resolution is not available here, but some of the most poignant feelings that literature can elicit certainly are," writes Vogue, while the Boston Globe calls it "a rich, emotional, and thought-provoking read." (RL)

(Credit: Doubleday)

The School for Good Mothers by Jessamine Chan

Frida Liu is a working single mother in a near future who makes the mistake of leaving her child alone at home for a couple of hours one afternoon. Authorities are summoned by the neighbours, and her daughter Harriet is taken from her. Frida is given the choice to either lose her child permanently, or to spend a year at a state-run re-education camp for mothers where inmates must care for eerily lifelike robot children, equipped with surveillance cameras. Calling this novel "dystopian" doesn't feel quite right, says Wired. "Near-dystopian, maybe? Ever-so-slightly speculative? This closeness to reality is what turns the book's emotional gut punch into a full knockout wallop." The School for Good Mothers is, says the New York Times, "a chilling debut". (LB)

The Exhibitionist by Charlotte Mendelson

The Hanrahan family gather for a weekend as the patriarch Ray – artist and notorious egoist – prepares for a new exhibition of his art. Ray's three grown-up children and steadfast wife, Lucia, all have their own choices to make. This fifth novel by Mendelson has been longlisted for the Women's Prize, and has been highly praised. The Guardian points to the author's "succinct specificity of detail," and "a precision of observation that made me laugh frequently and smile when I wasn't laughing". According to the Spectator, Mendelson excels at "vivid, drily hilarious tales about messy families". The Exhibitionist is "a glorious ride. Mendelson observes the minutiae of human behaviour like a comic anthropologist." (LB) 

Free Love by Tessa Hadley

Described by The Guardian in 2015 as "one of this country's great contemporary novelists," British writer and academic Hadley has been quietly producing works of subtly powerful prose for two decades. Like her recent novels, The Past (2015) and Late in the Day (2019), Free Love – Hadley's eighth – explores intimate relationships, sexuality, memory and grief, through an apparently ordinary-looking suburban family. But, Hadley writes, "under the placid surface of suburbia, something was unhinged." Set amid the culture clash of the late 1960s, the novel interrogates the counterculture's idealistic vision of sexual freedom, in, writes the i newspaper, "a complex tale of personal awakening and a snapshot of a moment in time when the survivors of war were suddenly painted as relics by a new generation determined not to live under their dour and hesitant shadow." NPR writes, "Free Love is a fresh, moving evocation of the dawning of the Age of Aquarius." (RL)

Black Cake by Charmaine Wilkerson

A debut novel, Black Cake tells the backstory of an African-American family of Caribbean origin, and two siblings who are reunited after eight years of estrangement at their mother's funeral where they discover their unusual inheritance. The plot is driven by an omniscient narrator, dialogue and flashbacks. It is, says the New York Times, full of "family secrets, big lies, great loves, bright colours and strong smells". The themes of race , identity and family love are all incorporated, says the Independent, "but the fun is in the reading… Black Cake is a satisfying literary meal, heralding the arrival of a new novelist to watch." (LB)

Auē by Becky Manawatu

Told through several viewpoints, Auē tells the story of Māori siblings who have lost their parents, with each sibling telling their tale, and later their mother, Aroha, also telling hers from the afterlife. The novel has already won two awards in New Zealand, and is now gaining wider praise. "The plot reveals are masterful," says The Guardian. "Auē has done well because it is expertly crafted, but also because it has something indefinable: enthralling, puzzling, gripping and familiar, yet otherworldly." (LB)

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Valeurs Actuelles

Calvados : des dizaines de miradors de chasse vandalisés

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Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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New York Times - World

A Bomb Crater as Business Partner for a Pit Stop on an Afghan Highway

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Afghanistan Dispatch

Along a lonely stretch of what was once the most dangerous road in Afghanistan, everyone slows down when they reach Hafiz Qadim’s mud brick shop. It’s not the food. Or the gas. It’s the big hole.

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By Thomas Gibbons-Neff and Yaqoob Akbary

Thomas is the Kabul bureau chief. In December, he and Yaqoob, a reporter, traveled the highway from Kabul to Kandahar and made a pit stop at a small shop that’s part of a much bigger story.

ALONG HIGHWAY 1, Afghanistan — The Bomb Crater Stop ’N’ Go is not the actual name of this shop along a desolate stretch of highway in rural Afghanistan. But that’s what it is: a small shed that sells fuel and snacks to passing travelers, right beside a scar in the earth where road and sand meet after an explosion there sometime in the last 20 years of the country’s violent history.

Hafiz Qadim, the 32-year-old shopkeeper, occasional gas attendant and snack dispenser, has no formal name for his business venture. It sits like a lone beacon of essential provisions among the sand dunes, rock outcroppings and occasional grape fields on the border of Kandahar and Zabul provinces in Afghanistan’s south, where the surrounding mountains cut through the sky like the backs of sleeping dinosaurs.

It is the only store for miles.

“I opened this shop after Kabul fell,” Mr. Qadim explained, gesturing toward his new steel roller door and the mud bricks that looked like they were still drying in the sun.

That was in August, when the capital was seized by the Taliban, consolidating their control of the country.

While Mr. Qadim is the sole owner, the crater is his de facto silent partner: Its very size forces cars, trucks and buses to slow down enough for their drivers and passengers to notice through their smudged windows what’s for sale. Some keep going, but plenty seize the chance to break for a fuel top up or a selection of rainbow colored energy drinks, bottles of shampoo, pairs of black loafers, assorted biscuits, canned foods, chips or a soda.

The odd pairing — Mr. Qadim’s shop and this propitious, outsized pothole — are physical manifestations of both Afghanistan’s very long war and its end.

There is peace now, or at least some version of it that includes the threat of the Islamic State and the fledgling resistance forces arrayed against the Taliban. The highway is quiet enough for new shops like Mr. Qadim’s and for farmers’ fields that can be hoed all the way up to the highway’s edge without fear of being shelled or shot.

But at what cost, this chance for commerce where there had been none for decades?

Mr. Qadim knows the answer because he is surrounded by the price he and so many others have paid. He’s reminded of it every day when he comes to work early in the morning and walks across the highway to his home every night. A half mile to the south — where, in the afternoon, rays of sun cut through its looted fortifications — is the abandoned hilltop police outpost where a firefight killed three members of his family.

Thirteen years ago, when Mr. Qadim was still a teenager, the Western-backed forces of Afghanistan’s government and the Taliban fought bitterly for the road his shop sits beside. In one of those gun battles near the police outpost, his mother, father and one of his sisters were killed.

Reporting From Afghanistan

“About 200 people living along on this road were martyred during the war,” Mr. Qadim said bitterly.

He left his family home soon after, one of the millions of the long war’s internally displaced people who were uprooted by the violence in rural areas and forced into the more secure cities. Zabul Province, where Mr. Qadim lives, was once one of the most violent of the entire conflict.

From there he built a life in Kabul, with stays also in the cities of Kandahar and Herat, bastions of safety as the war ebbed and flowed across the country.

TURKMENISTAN

AFGHANISTAN

Kabul

Herat

WARDAK

KABUL-KANDAHAR HWY.

(HWy.1)

1

ZABUL

Kandahar   

KANDAHAR

PAKISTAN

100 miles

By The New York Times

He eventually became a truck driver for seven years, shuttling livestock, fruit and wood countless times down the same highway that he now works beside: the 300-mile stretch of road, once deemed the most dangerous in the country, that connects its two largest cities, Kandahar and Kabul.

Others are also finding new work by the road, now that traffic accidents pose a greater risk than being caught in a crossfire.

A few miles north of the store, Nur Ahmad, 18, and other grape farmers are planting their crops at the edge of the highway, once too dangerous for any agriculture.

Planting right up against a busy road is not ideal, but in Afghanistan there is only so much arable land. Every square foot counts, especially with the country hampered by one of the worst droughts in decades, leaving many fields parched and their wells dry.

“I was jobless so I came here,” Mr. Ahmad said, his shovel striking the dirt between sentences.

A half-day’s drive from the young grape farmer, among snow-capped mountains and the potato fields of Wardak Province, Wahdat, 12, and his younger brother sifted through the ruins of another old military outpost along the same highway. Their family of five is reeling from the year’s poor harvest. More than half of Afghanistan’s population is currently not eating enough, according to the World Food Program.

“We are hungry,” Wahdat said.

With his hands dirty and the shovel almost bigger than him, he had set out on that day’s quest to peel the metal netting from a few remaining barricades at the outpost to use to build a chicken coop for his family’s eight chickens.

Wahdat doesn’t remember when the outpost he was disassembling was built, who occupied it or when it was abandoned. He just knew that at one point in his short life he was told not to go near it. And now he could.

The reminders of violence and the war are everywhere along the highway: shell-raked buildings, destroyed bridges, the twisted hulks of vehicles and the abandoned remains of those outposts that had provoked hourslong firefights and retaliatory airstrikes. But by far, the most common cues that war had raged here for years are the bomb craters.

Some are deep. Some are shallow. Some you can drive through and some you have to veer into oncoming traffic or even pull into a ditch to avoid. They snap axles and pop tires. Sometimes children will try to fill them with dirt, earning donations from passing drivers, only to take the dirt out and repeat the cash grab scheme the next day.

The Bomb Crater Stop ’N’ Go depends on its adjacent crater as much as a store elsewhere in the world might need convenient parking or inflatable advertising.

“I can build a shop anywhere on this land,” Mr. Qadim said, gesturing at the expanse of highway in either direction. “But if it is close to this plot,” he said, pointing to the hole, “it is good.”

A moped pulled up, blasting music (heavily discouraged by the Taliban), and the driver paid him back for a few liters of fuel that he had taken the other day.

Mr. Qadim doesn’t remember when the bomb went off that made his hole in the road. Or, rather, bombs: Several blasts occurred at this spot, next to a culvert.

Road culverts and roadside bombs went hand in hand during the war because the shallow ditches and drainage pipes made hiding the explosives there easier for the Taliban. And the nearby outpost only increased the attractiveness of this target.

But now the culvert was just a culvert, the bomb crater just a pothole, and unlike so many of his fellow countrymen who are grappling with an economic crisis, Mr. Qadim was making more money than he had in his entire life: roughly $100 a month.

Thanks to that mile marker of violence, the Bomb Crater Stop N’ Go has found a niche market in the middle of nowhere: some gas, some victuals and maybe a few bars of soaps for those who traveled along a road that was slowly coming back to life.

“I don’t know what the future will be,” Mr. Qadim said. “But I am happy.”

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BBC

A community health worker might go to a village, and then see all of a sudden a lot of kids sick. They are the best way to spot outbreaks quickly and bring in the cavalry – Robert Yates

When Cynthia Luogon and her young son became feverish and started vomiting one night, she feared the worst. It was 2014, and an epidemic of Ebola – the highly contagious haemorrhagic fever that can cause uncontrollable internal bleeding – was spreading like wildfire across West Africa.

Without phone signal or access to a vehicle, several of Luogon’s neighbours in the remote Liberian village of Gipo – just nine miles (15km) from the border with neighbouring Guinea – were forced to carry the pair in a hammock for over an hour to the nearest health facility. "I thought I was going to die," she says.

Luogon, now 35 and with nine children, was initially suspected of having Ebola, but later diagnosed with cholera. She eventually recovered after being treated. "We were lucky," she says. "But plenty others passed away in those days."

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Nearly a third of Liberia’s population lives in rural areas similar to Gipo, which health experts say have the potential to be hotspots for emerging infectious diseases that could in turn break out into major epidemics or, in the worst case, pandemics. Traditional healthcare provision systems often aren't a viable way to address this threat in many countries across sub-Saharan Africa, due to limited national budgets and often inadequate infrastructure.

But Liberia has found remarkable early success via another approach: recruiting members of rural communities to act as the crucial first line of defence against infectious diseases – helping to spot them before they become a wider problem.

Emmanuel Poler, a community health worker in Grand Gedeh county, tests a child for malaria (Credit: Peter Yeung)

Throughout the 21st Century, many infectious diseases have emerged or re-emerged across sub-Saharan Africa.

Rural areas in the region are often a particularly vulnerable to disease outbreaks, says Florence Fenollar, an infectious disease specialist at the University Hospital Institute of Mediterranean Infection in Marseille, France. Limited public health systems, poverty and social inequality, violent conflict, and close contact between humans and wildlife are among the reasons for this, she adds.

"Africa has both the greatest infectious disease burden and the weakest public health infrastructure in the world," says Fenollar. "This combination means the region must be observed carefully."

Some of the infectious diseases seen in sub-Saharan Africa in recent years, such as Rickettsia felis, a variety of cat-flea typhus, and the bacteria which causes Whipple's disease, are newly discovered. Others are historically well known, such as cholera and the bubonic plague. Still others, such as Ebola and Zika, are previously known diseases from elsewhere but have seen their first large outbreaks in the area.

The risk of failing to properly implement defences in the region has been underlined by the low supply of COVID-19 vaccines in Africa, which the World Health Organization has warned could lead to further variants. Liberia itself is currently battling with Covid-19, but must also be prepared for the potential resurgence of Ebola, as occurred in neighbouring Guinea last year. There is also the ever-present threat of an entirely new disease appearing that could lead to a serious outbreak.

But Liberia's community health workers offer a compelling solution to this threat, with thousands of them now on constant lookout for infectious disease in the furthest remote reaches of Liberia. They are part of a radical scheme in the West African nation that has provided disease surveillance and healthcare to rural populations since 2016.

Liberia’s threadbare infrastructure is a huge obstacle for quick diagnosis of disease outbreaks (Credit: Peter Yeung)

These workers are paid, trained healthcare providers who come from and are based in remote villages that traditional healthcare systems often can’t reach. Crucially, the workers also provide a new aspect of pandemic preparedness: rapid warning.

"If you’re building trust with the health workers and the communities, then this is a very effective way for the government to be kept abreast of goings on," says Robert Yates, director of the global health programme at Chatham House.

Sumor Lomax Flomo, a coordinator at the National Public Health Institute of Liberia (NPHIL), which carries out surveillance for 21 diseases including yellow fever and tuberculosis, describes a recent example where a community health worker identified two cases of measles in Liberia’s north-central Lofa County.

"That quick work prevented a serious outbreak," he says. "If they have proper support, they can prevent, detect and respond to public health threats."

The health workers are familiar with and trusted by their patients, he adds. This means their work can also be critical in potentially tricky issues such as vaccination hesitancy – an important factor in an age of rumour and disinformation.

Mercy Waylee says her five-year-old son Maurice's fever calmed after community health worker Theresa Wulu treated him. “The sickness stopped," she says (Credit: Peter Yeung)

There are now some 4,000 community health workers across Liberia's 15 counties, according to data shared by Liberia’s Ministry of Health. Each worker, who must be nominated by fellow villagers and then pass a literacy test, receives months of training, covering topics such as malaria diagnosis, first aid and maternal health. They then engage with members of their community, helping to respond to any concerns, registering the details of households in the area, and aiding the launch of a community committee to discuss health issues.

Since the scheme’s nationwide launch in 2016, there have been considerable signs of progress. Around 80% of Liberia’s one million rural residents now have access to care, according to the Ministry of Health, with 7.1 million household visits carried out to date. That is resulting in faster care, according to data (which is not publicly available) provided by the Liberian government which shows the proportion of malaria cases treated in less than 24 hours rose from 47% in 2016 to 71% in 2021. Other diseases are also being picked up by community health workers: the number of detected pneumonia cases nearly trebled to 33,800 between 2017 and 2021, with a similar rise seen in the number of seriously ill patients referred to health facilities.

"A community health worker might go to a village, and then see all of a sudden a lot of kids sick,"  says Yates. "They are the best way to spot outbreaks quickly and bring in the cavalry."

The next emerging disease will be identified by a community health worker. They are living on the frontlines – Daniel Palazuelos

The community health worker model also channels sorely needed income and employment to disadvantaged communities. Early indications also suggests the model is cost effective: the day-to-day running of standard health facilities would cost twice as much per year as the community health model to deliver the similar health services, according to an evaluation by Last Mile Health, one of the Liberian government’s implementing partners for the programme.

"The community health model has proven our best shot at reaching universal health coverage," says Ruston Yarnko, director of national community health systems at Last Mile Health. "It's improved prevention and control, surveillance and identification and coordination."

The Boundary health clinic in the village of Konobo, Grand Gedeh county, the birthplace of Liberia's community health programme (Credit: Peter Yeung)

Just a few years ago, the picture across rural Liberia was dramatically different.

The country’s long underfunded healthcare system was decimated by civil wars between 1989 and 2003. In 2008, just 51 doctors were serving a population of 3.7 million people, many living in rural, hard-to-reach areas.

With the arrival of Ebola, trust in health institutions plummeted: outpatient visits dropped 61% in a year, immunisation rates among children more than halved, dropping to as low as 36% and women began to give birth at home again. Ebola killed more than 11,000 across the region, 40% of all those infected.

But the epidemic also marked a turning point for Liberia’s health service, which was forced to innovate in the face of disaster. The community health model was thrust centre stage, providing, among other things, an early warning system for outbreaks.

"Before Ebola, community members were not engaged and they were not given responsibility," says Olasford Wiah, head of community health for Liberia’s Ministry of Health. "One of the lessons we learned was the power of communities."

Community health workers’ ability to rapidly identify infections was crucial in putting an end to the outbreak in 2016, the year the model was scaled nationally.  They were found to be more effective at carrying out Ebola-related activities than outsiders, and their relationships with locals proved resilient over time.

"Before, it could take days for villagers to be diagnosed," says Flomo. "By then, it was often too late. Community health workers cut the time it took for diagnosis and treatment to a fraction."

A community health worker measures the arm circumference of a child in Wulu Town, Konobo, to check for signs of malnutrition (Credit: Peter Yeung)

Life in Gipo, whose population of 4,600 relies heavily on subsistence agriculture, has markedly improved thanks to the community health workers, who visit people’s houses to check for signs of illness and are on call for emergencies.

Amelia Paye, a former farmer, has been watching over the community of Gipo, where she was born, since 2016. "I do this to help my people, my brothers and my sisters," says the 50-year-old.

My aunt’s child died of measles before. I don’t think that would happen again – Rita Leah

Zoonotic diseases – those transferred from animals to humans – are a particular risk in rural areas like Gipo, where local populations hunt monkeys and other bushmeat for food, according to Bernice Dahn, a public health expert at the University of Liberia and former chief medical officer for the country. These diseases are particularly likely to emerge in areas where humans mix with wildlife and account for more than 65% of all emerging infectious diseases globally.

Rita Leah, 26, who lives in Gipo says she sought help from a community health worker in December when one of her children had "hot skin". Within an hour the child tested positive for malaria, thanks to a rapid diagnostic test, and by the third day of treatment they were in good health. "My aunt’s child died of measles before," says Leah. "I don’t think that would happen again."

Drug stocks and health supplies including malaria tests, condoms and paracetamol for community health worker distribution at a health centre in Konobo (Credit: Peter Yeung)

Community-based health schemes like those being used in Liberia are increasingly seen by global health experts as both an effective way of spotting and preventing epidemics and of delivering better healthcare to rural communities around the world.

The Independent Panel for Pandemic Preparedness and Response, which was formed by the World Health Organization at the onset of COVID-19 pandemic, has called on countries to further invest in community health workers to "build resilient health and social protection systems".

"The pandemic has shown there’s too much at stake to have half-baked programs or approaches," says Daniel Palazuelos, assistant professor of medicine at the Blavatnik Institute at Harvard Medical School. "The next emerging disease will be identified by a community health worker. They are living on the frontlines."

Several countries have introduced community health worker schemes over the past 50 years. In the early 1970s, Bangladesh – then the world’s poorest and most densely populated country – began to deploy its first community health workers, which have helped to cut maternal mortality by 75% between 1990 and 2015. Ethiopia’s 40,000 full-time health extension workers and three million part-time volunteers ensure that 92% of the population has access to care. In 1988, Haiti’s "accompagnateurs" formed the world’s first programme to provide free HIV treatment in the Global South.

The hope is that, in Liberia at least, the humble community health worker could play a key role in nipping the next emerging infectious disease in the bud

When not sufficiently backed, however, the community model can flounder. Experts have warned that the failure to support Brazil’s 286,000 community workers, who, unlike Liberia’s, are low-paid and not considered to be health professionals, has put them "at risk" during the Covid-19 pandemic.

But Liberia’s community health scheme is breaking new ground. One reason is its formalisation, which includes several months of training and fixed pay of $70 (£53) a month for four hours work a day, a considerable income in a country where people earn on average just $1.70 (£1.30) a day.

"I’ve always railed against volunteer-based programmes," says Paula Tavrow, adjunct professor at the department of community health sciences at the University of California, Los Angeles. "To have a paid workforce who is supervised and more accountable and better equipped is definitely an improvement. They become the final fingertips of the healthcare system."

Another key plank is Liberia’s commitment to employing one community health worker for every 350 villagers. "It’s one of the lowest ratios I’ve seen," says Palazuelos. "In many other countries, it’s 1 to 2000 or it’s 1 to 500."

The speed of the programme’s scale-up – going from dispersed pilots in 2012 to fully-integrated nationwide scale four years later – is also remarkable. "It shows that even extremely low-resourced countries can achieve this," adds Palazuelos.

Bongarplay in Nimba County, Liberia’s second most populous county.Community health workers in Nimba have reported being overworked (Credit: Peter Yeung)

But the programme still has its difficulties. In Nimba, Liberia’s second most populous county, community health workers report being overworked. Paye says she should be visiting five households a day in Gipo, but often it’s many more. "All day we are in the community," she says.

Drug shortages are a regular occurrence in the county, which has porous borders with Guinea and the Ivory Coast. Supply chains must be improved, workers say, but demand is heightened by influxes of migrants visiting for free treatment. "The improvement has been immense," says Ibrahim Kamara of Plan International, Nimba’s implementing partner. "But everyone wants a piece of the pie."

The model has also yet to overcome gender barriers such as societal gender norms and literacy disparities. Just 17% of Liberia’s community health workers are female, which can be problematic if female patients aren't comfortable interacting with a male health worker about pregnancy or reproductive health.

And while the priority for community health workers is the diagnosis and treatment of children under five for malaria, pneumonia and malnutrition in rural areas, Liberia’s wider population also has enormous health needs.

Yet amendments are on the way as Liberia’s scheme evolves to the end goal of universal health coverage.

In its second five-year strategy, set to come into effect later this year, reporting tools and methods are being improved – negative as well as positive malaria test results, for example, will be recorded. Training will be expanded from four to eight modules, including new areas such as administering injectable contraceptives, and to tackle the low numbers of female community health workers, the minimum requirement of sixth grade education will be dropped to open up access.

"We are on the right trajectory," says Wiah. "But we want to see more being done."

A mother collects water from a pump in Tuglor, Grand Gedeh county (Credit: Peter Yeung)

Still, question marks remain over the long-term financial sustainability of the scheme, which is currently heavily reliant on funding from international donors such as US Aid and the Global Fund.

That funding could disappear at any time, particularly as governments cut foreign aid budgets. UNICEF, for example, provided technical and financial support to five Liberian counties from 2015 up until March 2021, when, according to a spokesperson, "it ran out of funds and could no longer support the programme".

A revolving drug fund (RDF) could be one solution. Here, users are required to pay fees for medication rather than receiving it for free, although those who can’t afford the fees can in theory be exempt. Implementing this system could help put an end to drug shortages. A pilot in Lofa County is currently trialling the system.

But global health experts argue that the Liberian government should take up the slack instead, arguing that introducing drug fees would see the poorest suffer. "It would be a huge mistake," says Yates. "Drug fees are inequitable and the poor get excluded – exemptions never work."

Yates points to the examples of Rwanda and Uganda, which scrapped fees, and Ethiopia, which pays for its community health workers through taxation. "I know public financing is difficult, but other countries have done it," he says. "But given Liberia’s economic situation, external funding will be needed for quite a while."

Studies show that the cost of the damage done by major outbreaks far outweigh the investment required to prevent them

Donors acknowledge the necessity of that long-term shift. A spokesperson for the Global Fund said it focuses on supporting countries in "moving away from donor financing toward domestically funded health systems" as they grow economically.

Studies show that the cost of the damage done by major outbreaks far outweigh the investment required to prevent them. The West African Ebola epidemic cost the region $6bn (£4.6bn), and the world $15bn (£11.4bn). Meanwhile, the Covid-19 pandemic is expected to cost the global economy at least $12.5 trillion (£9.6 trillion) by 2024.

The hope is that, in Liberia at least, the humble community health worker could play a key role in nipping the next emerging infectious disease in the bud. Meanwhile these workers on the health frontline keep their eyes open for anything out of the ordinary.

Under the baking afternoon sun, in Liberia's Wulu Town, Konobo, community health worker Emmanuel Poler examines a four-month-old whose mother has brought to him with swollen feet, a persistent fever, and, she says, "white eyes".

Wearing blue rubber gloves, Poler, 45, takes a pin prick of blood from the child to test for malaria, which comes out positive. Due to the severity of the symptoms, Poler refers the child to the health facility.

"They know the signs and symptoms themselves," says Poler, writing down the results in his large black notebook. "Now they come to me [for treatment]. They know that their health is in their hands. It’s in all of our hands."

 

Reporting for this article was funded by the European Journalism Centre, through the Global Health Security Call, a programme supported by the Bill & Melinda Gates Foundation.

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Valeurs Actuelles

Ile-de-France : deux hommes mis en examen pour des vols dans des églises

Des bénitiers, des calices… et même de l’argent trouvé dans les troncs des églises. Vendredi 8 avril, le parquet de Créteil a indiqué que deux hommes avaient été mis en examen et placés en détention provisoire pour vol en bande organisée, relaie BFM TV. En garde à vue depuis mercredi 6 avril, ces deux individus âgés de 24 ans et 42 ans sont accusés d’avoir cambriolé plusieurs églises. Les lieux de culte concernés sont pour la plupart situés en Ile-de-France, notamment à Paris, en Seine-Saint-Denis, dans le Val-de-Marne et dans les Hauts-de-Seine, a confié une source policière à BFM TV. La cathédrale de Grenoble a aussi subi un vol qui serait en lien avec cette affaire.

Les donations des fidèles volées

Le parquet de Créteil a ajouté que d’autres suspects étaient encore recherchés. Ils sont tous accusés d’avoir subtilisé « plusieurs dizaines de milliers d’euros », mais également « des calices » et des « bénitiers ». Les suspects auraient aussi volé les donations des fidèles qui se trouvaient dans les troncs d’églises. Le « coffre-fort » de la cathédrale de Grenoble a été cambriolé, relatent encore nos confrères de BFM TV.

Ce n’est pas la première fois que des églises sont victimes de profanations. Celles de Bondy et Romainville avaient aussi été touchées par ce fléau au début du mois de janvier. Ces vols intervenaient moins d’une semaine après des dégradations perpétrées à coups de barre de fer au sein de la basilique Saint-Denis. Face aux vols et aux actes de vandalisme dans les lieux de culte, Gérald Darmanin avait annoncé, en janvier dernier, débloquer quatre millions d’euros pour leur sécurisation. Le ministre entendait ainsi augmenter les moyens pour « équiper notamment en vidéoprotection les lieux de culte ».

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Chypre : à Varosha, le temps s'est arrêté en 1974

Publié le : 08/04/2022 - 16:15

Ludovic DE FOUCAUD Shona BHATTACHARYYA

Occupée par les soldats turcs depuis près d'un demi-siècle, Varosha – ou Maraş pour les Turcs – est en ruines. Cette ancienne station balnéaire se trouve en République turque de Chypre du Nord, une entité non reconnue internationalement, sauf par Ankara. Elle abrite l’une des deux bases militaires turques présentes sur cette île coupée en deux. Selon une résolution de l’ONU de 1984, Varosha doit être rendue à ses habitants d’origine. Mais ni les autorités chypriotes grecques, ni l'administration chypriote turque n'ont appliqué cette résolution.

Pour preuve de sa bonne volonté, la République turque de Chypre du Nord (RTCN) a récemment rouvert deux rues de Varosha aux visiteurs. L'activité touristique s'y développe, avec des points de location de vélos, des cafés, des aires de jeux et des terrains de beach volley à l’ombre d’immeubles vides qui menacent de s’écrouler.  Selon Ankara, depuis la réouverture partielle de Varosha il y a 18 mois, plus de 400 000 visiteurs ont arpenté ses rues.

Parmi eux se trouvent nombre d'anciens habitants de la ville, des Chypriotes grecs espérant retrouver leur maison ou propriété. Comme la résolution de l’ONU de 1984 n’est pas appliquée, les anciens résidents font appel à l'Immovable Property Commission, un tribunal de la RTCN. Mais ils font face à la Fondation Evkaf, qui déclare être la seule propriétaire de tout Varosha. Celle-ci s’appuie sur des documents qui datent de 1571, quand l'Empire ottoman a pris possession de l'île. Si Varosha reste un cas à part, elle souligne un des plus grands défis à la réunification de Chypre : la question des expropriations.

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Chypre : la France dénonce une "démarche unilatérale" d'Erdogan et "une provocation"

La Turquie et l'ONU s'écharpent sur le statut de Varosha, ville symbole du conflit à Chypre

Election à Chypre-Nord : victoire surprise du candidat d'Ankara

Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : Kiev a ouvert 5600 enquêtes pour crimes de guerre

La guerre en Ukraine se poursuit, au 46e jour de l’offensive russe. Dimanche 10 avril, la procureure générale d’Ukraine, Iryna Venediktova, a fait savoir sur la chaîne britannique Sky News que Kiev avait ouvert 5600 enquêtes pour crimes de guerre présumés sur son territoire depuis le début de l’invasion russe. Après avoir qualifié le dirigeant russe, Vladimir Poutine, de « principal criminel de guerre du XXIe siècle », la procureure générale ukrainienne a donc affirmé avoir identifié 5600 cas de crimes de guerre présumés, ainsi que 500 criminels de guerre russes. Par ailleurs, elle a notamment pris en exemple l’attaque qui a récemment visé la gare de Kramatorsk (dans l’est du pays), et dans laquelle 52 civils, dont cinq enfants, ont perdu la vie dans une frappe attribuée à un missile russe. 

Karl Nehammer va rencontrer Vladimir Poutine

Le chancelier autrichien Karl Nehammer va devenir ce lundi le premier dirigeant européen à rencontrer le président Vladimir Poutine, à Moscou, depuis le début de l’invasion russe. L’annonce a été faite ce dimanche par la chancellerie, relaye BFM TV. « Il y va en ayant informé Berlin, Bruxelles et le président ukrainien Volodymyr Zelensky » afin d’encourager le dialogue, a indiqué un porte-parole du chancelier qui était ce samedi en Ukraine.

Un convoi russe se dirige vers le Donbass

Sur des images satellites de Maxar datant du vendredi 8 avril et publiées ce samedi, on distingue un convoi militaire russe qui s’étend sur 13 kilomètres près de Kharkiv et se dirige vers le Donbass, où Moscou concentre ses efforts, note 20Minutes.

Une réunion virtuelle entre Joe Biden et Narendra Modi

Le conflit en Ukraine sera au menu d’un échange virtuel entre le dirigeant américain Joe Biden et le Premier ministre indien, Narendra Modi, lundi 11 avril, a fait savoir ce dimanche la Maison Blanche, comme l’indique France 24. Le président américain évoquera « les conséquences de la guerre brutale de la Russie contre l’Ukraine et comment atténuer son impact déstabilisant sur l’approvisionnement alimentaire mondial et le marché des matières premières », a précisé sa porte-parole, Jen Psaki. A savoir que les deux leaders n’étaient pas parvenus à une condamnation commune de l’invasion russe à l’occasion de leur dernier échange, début mars, qui s’était déroulé dans le cadre d’une réunion de l’alliance dite du « Quad ». Celle-ci réunit les Etats-Unis, l’Inde, l’Australie et le Japon. Jusqu’à présent, l’Inde a refusé de se joindre aux votes condamnant Moscou aux Nations unies, tout en se disant « profondément troublée » par les « meurtres » de civils à Boutcha, en Ukraine.

2200 Ukrainiens en âge de combattre arrêtés alors qu’ils s’efforçaient de fuir  

Au début de l’offensive russe, le gouvernement ukrainien a déclenché la loi martiale dans le pays. Celle-ci interdit aux hommes ukrainiens âgés de 18 à 60 ans de quitter l’Ukraine afin de rester combattre. Ce dimanche, l’agence des gardes-frontières ukrainiens a fait savoir qu’environ 2200 Ukrainiens en âge de combattre avaient été arrêtés alors qu’ils s’efforçaient de quitter le pays, relaye BFM TV

Ne pas avoir intégré l’Ukraine à l’Otan en 2008 ? Une « erreur stratégique » 

Ce dimanche, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, a estimé que la décision de l’Allemagne et de la France de ne pas avoir autorisé l’Ukraine à rejoindre l’Otan en 2008 était une « erreur stratégique »« L’erreur stratégique commise en 2008 par l’Allemagne et la France, qui ont rejeté les efforts des Etats-Unis et d’autres alliés pour faire adhérer l’Ukraine, est une erreur que nous payons, a-t-il déclaré sur NBCCe n’est pas l’Allemagne ou la France qui paient le prix de cette erreur, c’est l’Ukraine. Si nous étions membres de l’Otan, cette guerre n’aurait pas lieu. » Et de conclure : « L’Ukraine a gagné la bataille pour Kiev. Maintenant, une autre bataille s’annonce. » 

Allemagne : manifestations contre la russophobie 

Un certain nombre de rassemblements prorusses se sont tenus au cours du week-end en Allemagne, à l’initiative de l’importante communauté russophone du pays, qui juge être victime de discriminations depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, indique 20Minutes. Ce dimanche, environ 600 personnes brandissant des drapeaux tricolores russes se sont réunies dans le centre de Francfort, scandant les mots : « Contre la haine et le harcèlement. » Par ailleurs, à Hanovre, où les protestataires prorusses ont organisé un convoi de voitures en file indienne sous étroite surveillance policière, une contre-manifestation a rassemblé 3 500 individus sous le slogan « Soutenir l’Ukraine ! », d’après la police. La veille, à Lübeck, les forces de l’ordre avaient stoppé un convoi similaire d’une soixantaine de véhicules à cause « d’infractions à la législation », parmi lesquelles « le soutien affiché à la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine ainsi que l’utilisation de symboles interdits », a précisé la police locale. 

Kiev : plus de 1200 corps découverts dans la région de Kiev

D’après Iryna Venediktova, procureure générale d’Ukraine, plus de 1200 corps ont été découverts dans la région de Kiev. Elle l’a fait savoir à la chaîne britannique Sky News, comme le relaye BFM TV ce dimanche. « A ce jour, nous avons 1222 personnes tuées seulement pour la région de Kiev », a indiqué Iryna Venediktova.

 

Les commerces de Kiev rouvrent progressivement

Après le retrait des forces russes de la région de Kiev, les commerces de la capitale ukrainienne commencent à rouvrir leurs portes progressivement, note Le Figaro. Désormais, sont ouverts 900 épiceries, 460 cafés, 535 ateliers de réparation automobile, 35 marchés alimentaires, 55 boulangeries, ainsi que 75 magasins de vêtements et de chaussures, d’après les chiffres de l’administration municipale, relayés par The Kyiv Independent.

Les soldats russes accusés d’avoir volé des substances radioactives

Dans une publication partagée sur Facebook, l’agence ukrainienne en charge de la zone d’exclusion de Tchernobyl a déclaré, ce dimanche, que les soldats russes, qui ont occupé l’ex-centrale dès le 24 février, puis qui se sont retirés, avaient volé des substances radioactives mortelles, relate BFM TV. Dans le détail, plus de 133 substances auraient été dérobées des laboratoires de la centrale.

L’aéroport de Dnipro « complètement détruit » 

L’aéroport de Dnipro, grande ville située dans l’est de l’Ukraine, a été une nouvelle fois bombardé ce dimanche par les Russes. Désormais, il est « complètement détruit », a fait savoir le gouverneur régional, comme l’observe BFM TV« Nouvelle attaque contre l’aéroport de Dnipro. Il n’en reste plus rien. L’aéroport lui-même et les infrastructures à proximité ont été détruits. Et les missiles continuent de voler », a indiqué sur Telegram Valentin Reznitchenko, le gouverneur régional. Avant de préciser : « On est en train de déterminer le nombre de victimes. » 

L’UE va discuter d’un sixième paquet de sanctions 

Ce lundi, les ministres des Affaires étrangères de l’UE discuteront à Luxembourg d’un sixième paquet de sanctions contre Moscou, rapporte Le Figaro. Toutefois, l’arrêt des achats de pétrole et de gaz afin de cesser de financer l’effort de guerre russe continue de diviser les Vingt-Sept. « Nous venons d’imposer de lourdes sanctions à la Russie et nous sommes en train de préparer une sixième vague », a fait savoir ce vendredi la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, à l’occasion de sa visite à Kiev, avec le chef de la diplomatie Josep Borrell. 

Ce dernier a ensuite annoncé son intention de lancer lundi la discussion sur un embargo pétrolier, « mais une proposition formelle n’est pas sur la table », a admis vendredi un haut fonctionnaire européen. « L’unanimité est nécessaire pour l’adoption des sanctions. Or, on voit bien les dépendances vis-à-vis de la Russie dans plusieurs Etats membres », a-t-il ensuite argué. Avant de conclure : « On ne va pas présenter quelque chose qui ne passera pas. Les propositions doivent être faites au moment opportun. » 

Kharkiv et sa banlieue bombardées 66 fois en 24 heures 

Le gouverneur régional de Kharkiv, Oleg Sinegoubov, a fait savoir sur Facebook que des bombardements sur Kharkiv et sa banlieue, perpétrés ce dimanche, avaient fait au moins deux morts, relaye BFM TV« L’armée russe continue de faire la guerre aux civils, faute de victoires sur le front » a-t-il fustigé. Oleg Sinegoubov a précisé ensuite que la ville et sa banlieue avaient été bombardées à 66 reprises en l’espace de 24 heures. 

Deux corps retrouvés dans une bouche d’égout  

Ce dimanche, deux corps ont été retrouvés dans une bouche d’égout d’une station-service sur une autoroute à l’extérieur de Kiev, à proximité de la localité de Bouzova qui a été sous occupation russe, selon des informations citées par 20Minutes. Les victimes semblaient être habillées en civils, mais d’après les habitants, elles pouvaient faire partie de la défense territoriale. D’après le témoignage d’un journaliste présent sur place, une femme s’est approchée de la scène du crime et a regardé à l’intérieur, avant de s’effondrer, après avoir identifié le corps grâce aux chaussures : « Mon fils, mon fils », a-t-elle crié, précisent nos confrères. Les forces de l’ordre ont isolé la scène avec des bandes et ont attendu les démineurs avant de récupérer les corps. 

Le pape appelle à une « trêve de Pâques »  

Le pape François a appelé ce dimanche à une « trêve de Pâques » en Ukraine « pour arriver à la paix à travers de véritables négociations », rapporte BFM TV« Que débute une trêve de Pâques, mais pas pour recharger les armes et reprendre le combat. Non. Une trêve pour arriver à la paix à travers de véritables négociations », a-t-il déclaré, après avoir célébré en public la messe des Rameaux, au niveau de la place Saint-Pierre. 

Plus de 4,5 millions d’Ukrainiens ont fui leur pays 

D’après le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR), plus de 4,5 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine, indique BFM TV ce dimanche. Dans le détail, 4 503 954 réfugiés ont été recensés par le HCR. A savoir que l’Europe n’a pas connu un tel flot de réfugiés depuis la Seconde Guerre mondiale. Environ 90% de ceux qui ont fui l’Ukraine sont des femmes et des enfants, a précisé l’agence onusienne. Et à l’intérieur de l’Ukraine, l’ONU a estimé le nombre de déplacés à hauteur de 7,1 millions de personnes. Ainsi, ce sont donc plus de 11 millions de personnes, c’est-à-dire plus d’un quart de la population, qui ont été forcées de quitter leur foyer, soit en traversant la frontière pour gagner les pays limitrophes, soit en trouvant refuge ailleurs en Ukraine. 

La Corée du Nord décrit Biden comme un « vieil homme sénile »

La Corée du Nord s’est attaquée à Joe Biden, commentant les propos du président américain qui accuse Vladimir Poutine d’avoir commis des crimes de guerre en Ukraine. Joe Biden a été qualifié de « vieil homme d’âge sénile », relaie BFM TV. L’agence de presse officielle nord-coréenne KCNA a en effet écrit : « On pourrait arriver à la conclusion qu’il y a un problème avec ses facultés intellectuelles, et que ses remarques irresponsables ne sont que la preuve de l’imprudence d’un vieil homme d’âge sénile. » Le démocrate a aussi été décrit comme « faible » : « L’avenir des Etats-Unis paraît sombre avec un homme aussi faible au pouvoir. »

Neuf couloirs humanitaires ouverts

Neuf couloirs humanitaires ont été ouverts ce dimanche 10 avril, a annoncé la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk sur Telegram. Les civils le souhaitant peuvent désormais évacuer Marioupol pour relier la ville de Zaporijia. D’autres convois sont permis depuis les communes de Berdiansk, Enerhodar et de Tokmak, relate BFM TV. Cinq autres couloirs humanitaires sont organisés dans la région de Louhansk.

De prochaines évacuations par train dans la région de Louhansk

Ce dimanche 10 avril, le gouverneur régional de Louhansk, Serhiy Haïdaï, a informé sur Telegram que neuf trains allaient être mis à disposition pour de prochaines évacuations de civils.

Zelensky réclame encore un embargo sur le pétrole russe

Le président ukrainien a de nouveau demandé aux Européens d’imposer un embargo sur le pétrole russe, relate BFM TV. « L’Ukraine ne peut plus attendre. La liberté ne peut plus attendre. Quand la tyrannie lance une attaque contre tout ce qui maintient la paix en Europe, des actions doivent être prises immédiatement », a réclamé Volodymyr Zelensky dans une vidéo.

Kiev prête à livrer une « grande bataille »

Le conseiller présidentiel ukrainien, Mykhaïlo Podoliak, a indiqué ce dimanche 10 avril que l’Ukraine était prête à une « grande bataille » dans l’est du pays, relaie BFM TV. « L’Ukraine est prête pour les grandes batailles. L’Ukraine doit les gagner, y compris dans le Donbass », a-t-il déclaré à la presse. « Quand ça arrivera, l’Ukraine aura une position plus forte dans les négociations, ce qui lui permettra de dicter certaines conditions. »

Ce dimanche 10 avril marque le 46e jour de combats en Ukraine. Les visites diplomatiques s’enchaînent à Kiev. Après Ursula von der Leyen, puis le chancelier autrichien Karl Nehammer, le Premier ministre britannique s’est rendu dans la capitale samedi 9 avril. Boris Johnson a promis de fournir à l’Ukraine des véhicules blindés et des missiles antinavires. Vendredi, deux roquettes ont visé la gare de Kramatorsk, ville située dans l’est de l’Ukraine, alors que des centaines de civils se trouvaient sur place. Cette attaque a provoqué la mort d’au moins 52 personnes. Samedi, cinq civils ont perdu la vie, et cinq autres ont été blessés, après des bombardements russes perpétrés dans la région de Donetsk, à l’est du pays. Après ces énièmes drames, l’Ukraine s’est dit prête à livrer une « grande bataille » contre la Russie.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

For some, the impulse to retreat to nature seems to answer a profound, atavistic need to recognise they are part of the natural world

Burying our heads in a book and our toes in a beach offers escape from frantic working lives for many of us. Yet, when it comes to some of the world's most beautiful escapist getaways, from hotels and private villas to entire resorts, a complex, multisensory raft of factors come into play.

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Storytelling is the buzzword in interiors for creating spaces that imaginatively reference a venue's location and history, giving it a unique atmosphere. For guests, such decors draw attention to the venue's interesting past, overtly or subliminally, and make their stay more memorable.

A sense of sanctuary and escape is increasingly in demand from travellers (Credit: Courtesy Azulik)

Storytelling was a central concern for interior design firm Champalimaud Design when remodelling the interior of Troutbeck Hotel in New York's Hudson Valley, a former inn with historical and literary associations. "We preserved the house's historic aspects, including its stained-glass windows and original fireplace," says Ed Bakos of Champalimaud. "Many of the fabrics used for the furnishings were collected over years. The idea is for guests to feel completely at home in a layered place they can wander around and discover."

Escapist getaways can also include creative, witty touches that depart from historical authenticity. These can still deepen guests' connection to them – and boost their wellbeing. According to Pauline Sheldon, professor at the University of Hawaii, "Wellness includes an aliveness connected to creativity. In the design of spaces, a surprise element is important. Something that sparks a sense of wonder or awe and brings the visitor to the present moment is mentally calming."

Surprise elements abound in the projects of California-born interior designer and landscape architect Bill Bensley, whose maximalist maxim is "If it's worth doing, it's worth overdoing". After studying urban design at Harvard, he founded his studios in Bangkok and Bali in 1989 and 1990 respectively. His new book More Escapism: Hotels, Resorts and Gardens showcases 12 of his projects in Cambodia, Thailand, Vietnam, Indonesia and Laos. One of these – beach resort JW Marriott Lamarck University in Phu Qoc, Vietnam – riffs off its former incarnation as a university (named after French naturalist Jean-Baptiste Lamarck).

The designer of the Lamarck channelled the spirit of the former university campus in a playful way (Credit: Courtesy JW Marriott Phu Qoc)

Writing about it in his book, Bensley says: "I don't like big hotels – who does? So what's a designer like me do? I figured I needed to invent a culture, break the scale of a big hotel into a series of small ones and create a place to make people laugh – why do hotels have to be so serious? I wrote an elaborate script that includes a history of each building: when it was built and for what purpose. I live by the idea that a hotel should be like a movie, have a plot that makes it worth watching more than once."

In the event, he channelled the spirit of the former university campus in a playful, visually entertaining way, full of eye-catching details. He named several of its buildings after university departments, such as the "department of physical education" (spa and gym) and the "department of chemistry" (beach bar). Hallways display original etchings of natural studies, some dating back to 1760. "For two years, we collected some 3,000 antiques and vintage pieces to give the university authenticity," he says. These include a 19th-Century elevator, school bells arranged on the reception desk and sporting trophies cluttering a monumental storage unit. "We try to dive into local history as much as possible, and draw from it," says Bensley.

There is a sense of history in many of the retreats designed by Bill Bensley (Credit: Courtesy MGallery Hotel de la Coupole)

And Bensley admits that designers can fall into the trap of over-theming interiors to stultifying rather than inspiring effect – a theme-park look is best avoided, and is "the challenge with a strong narrative".

One antidote to predictable interiors are unexpected, surreal elements, a hallmark of many escapist getaways. At another Bensley project, Shinta Mani Wild, a luxury camp in Cardamom Forest, Cambodia, an antique rocking horse suspended above the bar appears to fly through the space – a wingless Pegasus perhaps. Elsewhere armchairs and bookshelves crammed with books offer guests the opportunity to escape into the worlds of novelists or poets.

Natural remedy

Another key characteristic of ultra-escapist getaways is their proximity to nature. "Tourists today want to connect with local regions through their senses. They seek out spaces that bring nature inside – green, planted walls, flowing water, pleasant, natural aromas," says Sheldon. "There's a restaurant in Slovenia where the tables have living planted herbs for diners to pluck and enjoy. One critical element that is often forgotten is fresh air – the ability to breathe deeply without pollutants and air-conditioning is important to wellness."

Shinta Mani Wild's bar is a structure with a roof but no walls, its parameters informally defined by a ruggedly raw boulder on one side, as well as panoramic jungle views. The resort is located in one of South East Asia's last unfragmented rainforests, and fully immerses visitors in nature. Asked what he requires from a truly escapist bolthole, Bensley says, "True wilderness – my favourite escape" and "No wifi (or at least very limited)". In his book, he points out that Shinta Mani Wild's attractions include sounds emanating from the forest, from a thunderous, fast-flowing waterfall to serene birdsong. "Rhythmic sounds, including crashing waves, enhance wellness," says Sheldon. "These can still a busy mind, although best of all is silence. But silence shouldn't be enforced."

Shinta Mani Wild doesn't deprive its guests of creature comforts though. A tent housing a restaurant looks like it's been parachuted into an impenetrable forest, except that its décor is maximalist, sybaritic and playful. There are stylish table settings with wine glasses and banquettes covered in a camouflage fabric, gleefully described by the room's interior designer as "camp". A jungle-facing daybed seems to invite post-prandial contemplation of the tropical wilds. In Bensley's world, natural settings and luxurious furnishings aren't deemed incompatible.

Hong Kong-based interior designer André Fu, meanwhile, has capitalised on the tranquility of nature at his project, Hotel The Mitsui in Kyoto. "I worked with Kyoto landscape master Shunsaku Miyagi to create a Japanese garden that fosters calm through flowers, grasses, water and breezes… A water pool outside the hotel's tea lounge provides a visual reflection of the landscape beyond. I like to design immersive environments that feel present and emotionally connected to their surroundings through scents, floristry and music."

The environmentalist complex Azulik Uh May in Mexico has walkways made of indigenous, vine-like bejuco wood (Credit: Courtesy Azulik)

For some, the impulse to retreat to nature seems to answer a profound, atavistic need to recognise they are part of the natural world. "We've distanced ourselves from nature and its wisdom," says Eduardo Neira, known as Roth, founder of Azulik, an environmentalist complex of villas rising above the jungle on the Yucatán Peninsula, Mexico. The villas are uncompromisingly organic in shape, with curved concrete and fibreglass walls and trees growing through the floor. They're linked by walkways made of indigenous, vine-like bejuco wood.

"When architectural structures follow the pattern of surrounding environment in a consistent, organic way, it helps people to reconnect with nature, which we humans are a part of," says Roth. The project chimes with the current trend for biophilic design, which incorporates nature – through water, trees, plants, light and natural ventilation – into architecture, in the interests of environmentalism, biodiversity and wellness.

Biophilia is also influencing escapist homes. A desire to connect with nature was the main inspiration behind a holiday home in Ibiza, with new interiors designed by architect and designer Natalia Miyar. "My clients, a London couple, bought a contemporary house in countryside facing the sea as a luxurious retreat from their busy lives," she says. "Our brief was to create a stylish, modern villa filled with warmth, anchored by organic shapes and colours in tune with the Balearic setting. We softened the building's modern architecture, using a palette of texture and pattern that combined warm hues with accents of vibrant turquoise that references the sea. Wherever possible, we chose natural materials and finishes – tumbled stone, rough edging and cane furniture – over ones with sharp, clean lines to achieve a rustic feel that connects the house with the outdoors. This has a calming effect." The house has retractable, floor-to-ceiling windows designed to connect a terrace seamlessly with the living room. "Everything we chose helps bring the natural, exterior palette indoors," adds Miyar.

The soft palette and textures in the décor of this Ibiza home create a calm mood (Credit: Natalia Miyar)

According to Sheldon, the use of natural materials is paramount when creating escapist getaways that also prize wellness: "Natural building materials, especially those that reflect the natural environment in the region, establishing a sense of place, are to be welcomed. The overall focus when promoting wellness needs to be on nature, which holds the clue to our wellness much more than something we can dream up."

Even so, in today's escapist getaways, the artificial and natural, actual history and myth are often intertwined. There is no set formula for the perfect retreat: it can be a construct with artificial features designed to fire the imagination – or a space embracing nature, allowing the mind to disconnect from all mundane concerns.

More Escapism: Hotels, Resorts and Gardens by Bill Bensley is published by Thames & Hudson.

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France24 - Monde

Guerre en Ukraine : nouvelles sanctions de l'UE contre la Russie, embargo sur le charbon

Publié le : 08/04/2022 - 15:01

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L'Union européenne a officiellement adopté, vendredi, une cinquième salve de sanctions contre la Russie, prévoyant notamment un embargo sur les importations de charbon, de bois et de produits chimiques. Depuis le début de la guerre en Ukraine, près de 30 milliards d'euros d'avoirs russes et biélorusses sont gelés.

L'Union européenne (UE) a officiellement adopté, vendredi 8 avril, son cinquième train de sanctions à l'encontre de la Russie, qui prévoit notamment un embargo sur les importations de charbon, de bois, des produits chimiques et d'autres produits.

Ces nouvelles sanctions empêcheront également de nombreux navires et camions russes d'accéder à l'UE et interdiront toute transaction avec quatre banques russes, dont VTB.

L'embargo sur les importations de charbon sera pleinement effectif à partir de la deuxième semaine d'août et aucun nouveau contrat ne pourra être signé à partir de vendredi, date à laquelle les sanctions seront publiées au journal officiel de l'UE.

Les contrats en cours devront être résiliés avant la deuxième semaine d'août, ce qui signifie que la Russie pourra continuer à recevoir des paiements de l'UE pour ses exportations de charbon jusqu'à cette date.

L'interdiction du charbon russe, une perte de 8 milliards d'euros par an

"Ces dernières sanctions ont été adoptées à la suite des atrocités commises par les forces armées russes à Boutcha et dans d'autres lieux sous occupation russe", a déclaré le haut représentant de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, dans un communiqué.

Selon le Kremlin, les accusations occidentales selon lesquelles les forces russes ont commis des crimes de guerre en exécutant des civils à Boutcha sont une "falsification monstrueuse" visant à dénigrer l'armée russe.

La Commission estime que l'interdiction du charbon russe représente, à elle seule, une perte de revenus de 8 milliards d'euros par an pour la Russie.

Outre le charbon, les nouvelles sanctions de l'UE interdisent les importations de nombreuses autres marchandises et produits en provenance de Russie, dont le bois, le ciment, les engrais, les fruits de mer et les alcools, pour une valeur totale estimée à 5,5 milliards d'euros par an.

L'UE a également restreint l'exportation vers la Russie d'un certain nombre de produits, dont le kérosène, les ordinateurs quantiques, les semi-conducteurs avancés, l'électronique haut de gamme, les logiciels, les machines sensibles et les équipements de transport, pour une valeur totale de 10 milliards d'euros par an.

Au total, plus de 29,5 milliards d'euros d'avoirs gelés

Dans le cadre des sanctions adoptées contre la guerre menée en Ukraine, les pays de l'UE ont déjà gelé au moins 29,5 milliards d'euros d'avoirs russes et biélorusses, selon un décompte encore partiel annoncé par la Commission européenne.

Ces actifs incluent des bateaux, des hélicoptères, des biens immobiliers, des œuvres d'art pour près de 6,7 milliards d'euros. Cette évaluation "est toujours en cours", a précisé la Commission dans un communiqué. Bruxelles a demandé aux États membres de partager leurs informations et, pour l'instant, "plus de la moitié d'entre eux" ont communiqué le bilan de leurs mesures.

Le commissaire européen à la Justice, Didier Reynders, a invité "instamment tous les États membres à prendre toutes les mesures nécessaires pour appliquer les sanctions et ceux qui ne l'ont pas encore fait à faire rapport à la Commission sans délai".

"Adopter des sanctions ne suffit pas. Il est également important de les mettre en pratique et de suivre nos progrès", a-t-il déclaré, cité dans le communiqué.

Avec AFP

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Guerre en Ukraine : la Russie estime que les sanctions pourraient provoquer la chute de l'ISS

La chronique de l’éco

Sanctions contre la Russie : l'UE peut-elle se passer du charbon russe ?

LE FIL DU 22 MARS

Deux bombes "superpuissantes" frappent Marioupol, de nouvelles sanctions en préparation

Valeurs Actuelles

Royaume-Uni : un spectacle sur “la sexualité, le plaisir sexuel et l’homosexualité” destiné aux enfants fait polémique

C’est une tournée qui risque de ne pas être oubliée de sitôt. En Angleterre, le spectacle The Family Sex Show, abordant les sujets de la sexualité, du plaisir sexuel et de l’homosexualité fait polémique. En effet, il est destiné aux enfants âgés de cinq ans et plus, rapporte le Daily Mail vendredi 8 avril. Et ce divertissement pour (très) jeunes enfants comporte une scène de nu. Sur le site web du Family Sex Show, il est écrit qu’il s’agit d’une « performance amusante et idiote sur le sujet souvent gênant du sexe, explorant les noms et les fonctions des attributs, le consentement, le plaisir, l’homosexualité, le genre et les relations », relate le Daily Mail. Il est également précisé que l’événement met en scène « des corps réels, des histoires personnelles, des chansons et des mouvements ». Une véritable « célébration de la différence, de l’égalité et de la libération », où le Family Sex Show « imagine un avenir où il n’y a pas de honte ».

Vives critiques

Sur Mumsnet – un forum anglais destiné aux parents – de nombreuses personnes se sont offusquées : « Je ne peux pas imaginer amener un enfant de cinq ans dans un théâtre où les gens lui parleront de sexe et lui montreront leurs corps nus. C’est moi le fou ? » a écrit un père de famille. Une mère a, quant à elle, jugé que si le spectacle s’adressait à des « adolescents », cela serait plus approprié : « Mais viser des enfants aussi jeunes que cinq ans est un non ferme. » Il est également écrit dans un autre commentaire, que rapporte encore le Daily Mail : « Les gens qui veulent se déshabiller avec de petits enfants, avec lesquels ils ne sont pas apparentés, sont un danger. » Pour contester la tenue de ce show jugé inapproprié par de nombreux parents britanniques, une manifestation est prévue le 30 avril prochain, en marge d’une première représentation qui aura lieu au Théâtre Royal de la ville de Bath, dans le comté de Somerset.

Une scène de nu de « cinq minutes »

Face aux vives critiques, la production du Family Sex Show s’est justifiée, rapporte le Daily Mail : « Il y a de la nudité oui. A un moment donné du spectacle, tout le monde sur scène enlève ses vêtements au niveau où il se sent à l’aise. » Cette scène ne durerait que « cinq minutes », selon la production. Le Family Sex Show s’est encore défendu : « Pour certaines personnes, il s’agit d’enlever tous leurs vêtements et d’être complètement nues. Pour d’autres, cela signifie enlever les bas, mais laisser des sous-vêtements, pour d’autres, cela n’enlève rien du tout. » Le spectacle devrait également se produire dans les villes de Bristol et Norwich.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

No matter what ingredients are used, this is a dish that is imbued in nostalgia for many of those who prepare it

It was a cold, drizzly January day in Istanbul and I was searching for inspiration at Goreme, an old-school dessert shop in the Kurtuluş neighbourhood. Renowned for its oven-baked pudding and consistently excellent dairy-based desserts, they also offer what is thought to be the oldest sweet treat known to mankind: ashure.

According to Islamic tradition, ashure ­– which is frequently dubbed "Noah's Pudding" – was prepared as a celebratory dish by the prophet's family after surviving the great flood and washing up on Mount Ararat, on the fringes of what is today the north-eastern borderlands of Turkey. Legend has it that this cornucopia of a dessert, which usually includes around a dozen different grains, fruits, nuts and legumes, was concocted by combining whatever ingredients were still left on the Ark.

The resulting dish is mildly sweet, rich and savoury with notes of fruit. When prepared hot, ashure takes on a comforting consistency resembling porridge; when served cold it congeals and takes on more of a custard-like texture.

Apart from bearing the lofty distinction as the world's oldest dessert, ashure retains important spiritual significance today across Anatolia, the lands comprising the majority of modern-day Turkey.

"Ashure means '10' in Arabic and refers to the 10th day in the month of Muharram, the first month of the Islamic calendar. The dessert is cooked in homes during that week and distributed to friends, symbolising the spread of love and abundance," wrote Vogue and GQ Turkey food editor Cemre Torun in an article for Fool Magazine, noting that ashure is "perhaps the most symbolic dish in this part of the world".

While there are countless recipes for ashure, common ingredients include chickpeas, beans, grains, nuts and fruit (Credit: Koraysa/Alamy)

"This date is of particular importance to Shiite Muslims – and of special significance to Alevis and Bektashis – because it represents the martyrdom of Prophet Mohammed's grandson Huseyin, an event that ignited the Shiite-Sunni split in Islam," Torun continued.

Torun's piece explored the culture and culinary habits of her late grandfather, a spiritual leader of the Bektashi faith, a Sufi-inspired sect influenced by Shiite traditions. Though the Bektashis trace their roots to Anatolia, their headquarters moved to Albania after Sufi orders were banned in 1925 by Mustafa Kemal Atatürk, the founder of the Turkish republic. Their belief system is close to that of Alevism, itself a heterodox, non-Sunni religion. Though Alevis constitute 20-25% of the Turkish population, their faith is not legally recognised by the government.

Religion and history aside, Torun told me that ashure reflects the broader attributes of Anatolian cooking.

"The presence of ingredients like chickpeas and beans showcases the importance given to balance and flavours, emphasis on abundance and prosperity, how nutritious the cuisine is in this region, and the importance of the pantry in our kitchens. They are always filled with all kinds of beans, lentils, grains and seeds," she said.

In Turkey and beyond, there are countless varieties and recipes for ashure, owing to the laundry list of ingredients that can be used. Usually vegan, it is chock-full of nutrients and is an ideal winter dessert because it is wholesome and filling.

Suna Cagaptay, a professor of architectural history and archaeology at Istanbul's Bahcesehir University, describes in her article for New Lines magazine about how the storied desert also made its way into Greek and Armenian culinary traditions, and how variants exist across the Middle East and Eastern Europe, though as a child she associated it with where she grew up: the south-eastern Turkish city of Malatya in a neighbourhood inhabited by both Sunnis and Alevis.

"When I was a naïve seven-year-old, I just assumed that the pudding was an Alevi-specific dessert. As a teenager, I realized that Sunnis made it too," Cagaptay wrote.

During the month of Muharrem, ashure is cooked in homes and distributed to friends and neighbours (Credit: Cometary/Getty Images)

I asked Capaptay to recall her and her family's experiences with the traditions surrounding ashure, and she explained how the dish – which her mother served hot using a minimalist eight-ingredient recipe (wheat, sugar, sultanas, chickpeas, white beans, water, cinnamon and walnuts) – is synonymous with sharing, good health, and warm neighbourly relations.

"My earliest memories of the making of the ashure are simply two. The first one takes me back to the moment of holding a little copper bucket filled with a cinnamon/walnut mix and accompanying my mom who would have a big copper bucket of steaming hot pudding and knock on our neighbours' doors. After my mother poured it into each neighbour's bowl, as her busser, I would garnish the pudding. This is of course, a rural way of sharing it," she told me.

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"In Istanbul or in other cities, you would use your own bowls to share your ashure and garnish it before you take it around," she added.

As a dessert with an ancient history and cultural significance that outpaces most sweets, it was an intimidating subject to tackle. I opted to dive in spoon-first, which is why I wound up at Goreme, a long-time fixture in the Kurtuluş, historically a Greek neighbourhood that retains a cosmopolitan feel and still has a significant Armenian, Greek and Jewish population.

In line with that cultural influence, owner Ilhan Yalcin said the shop's ashure recipe, devised by his grandfather, was based on an Armenian cold soup that could be described as an ashure variant. His version was on the simple side, but still boasted a plethora of ingredients: dried figs, dried apricots, raisins, chickpeas, white beans, oat berries, salt, rice starch, a sprinkle of crushed hazelnuts and a small amount of turmeric, which lent a pleasant yellow hue. The sweetness was natural and not overbearing, with the apricot imparting a surprising tartness.

Dessert shops are likely the best place for visitors to find ashure year-round, as I soon found out. I stopped by the renowned Ottoman restaurant Hunkar only to find out that it was available the day before but not during my visit. I phoned Haci Abdullah, another Istanbul eatery inspired by Ottoman cuisine, and they told me they weren't currently offering ashure, though it is listed on their website's menu. Torun said the reason for this is that some restaurants only serve ashure during the month of Muharram, and there might not be much demand at other times.

Goreme, an old-school dessert shop in Istanbul, sells a simple version of ashure that's based on an Armenian cold soup (Credit: Paul Osterlund)

So, I headed to Saray, a chain of Istanbul pudding shops, which features ashure as a regular fixture on the menu. Saray's ashure was based around the same foundation as the one I had eaten days earlier at Goreme, but intricately topped with fancier ingredients, including shaved coconut and pomegranate seeds.

No matter what ingredients are used, this is a dish that is imbued in nostalgia for many of those who prepare it. After Cagaptay's mother passed away in 2000, she began associating ashure with her and cooked it every year during the month of Muharram for two decades, developing her own recipe during the process. She adds nuts and fruits and serves it cold.

"I think that when it is eaten cold, it tastes much better as the wheat thickens and all the ingredients blend together really well. As I started cooking the first time, I found myself adding chopped fresh pears and apples, dried figs and apricots, throwing in a cinnamon stick, cloves or whole peeled almonds and adding a handful of rice to make the broth whiter," Cagaptay explained.

"Plus, I always liked to improvise the recipes I learned from my mother. So, again I think that deep down it made me connect with her on another level, thinking that she might have approved of it and enjoyed it very much."

Following years of researching recipes and cooking the dish, Cagaptay has drawn a number of satisfying and meaningful conclusions:

"I loved how ashure or its slight variants symbolises sweetness, commemoration, new beginnings and so on. I think very few recipes have the power of ashure: widely known, bearing Biblical and Muslim references, and directing us to think along similar lines."

Culinary Roots is a series from BBC Travel connecting to the rare and local foods woven into a place’s heritage.

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France24 - World

As it happened: EU’s Von der Leyen promises to speed up Ukraine membership process

Issued on: 08/04/2022 - 06:37

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EU Commission President Ursula Von der Leyen pledged on Friday to offer Ukrainian President Volodymyr Zelensky a speedier start to Ukraine's bid to become a member of the European Union. Follow our live blog for all the latest developments.  Read our live blog below to see how the day's events unfolded. All times are Paris time [GMT+2]. 

10:03pm: EU publishes sanctions against Putin's two daughters

The EU blacklisted Russian President Vladimir Putin's two adult daughters and more than 200 other people as part of its latest sanctions package over Moscow's war in Ukraine, according to an official list published late Friday.

Those on the list, which additionally included 18 companies, face asset seizures and travel bans in the 27-nation European Union.

The United States and Britain had already sanctioned Putin's two daughters: Maria Vorontsova and Katerina (or Ekaterina) Tikhonova, born in 1985 and 1986 respectively.

9:52pm: Russia military shift not expected to hinder security aid to Ukraine, Pentagon says

The Pentagon does not believe that the Russian military's shift to focus on Ukraine's south and east will hinder "in any appreciable way" the transshipment of security assistance by the United States to Ukraine, spokesman John Kirby told reporters on Friday.

9:51pm: EU says resuming diplomatic presence in Kyiv

The European Union will resume its diplomatic presence in Ukrainian capital Kyiv, after temporarily moving it to Poland after Russia's invasion of Ukraine, the bloc said on Friday.

Matti Maasikas, head of the EU delegation in Ukraine, joined top EU officials visiting the country on Friday and will remain in Kyiv to reopen the delegation and assess conditions for staff to return, the bloc's diplomatic service said.

Top EU diplomat Josep Borrell said the move would enhance the bloc's interactions with the Ukrainian government and help support Ukrainian citizens.

8:14pm: Moscow shutting down Amnesty, Human Rights Watch in Russia

Russia said on Friday it was shutting down the local offices of a number of international organisations including Human Rights Watch, Amnesty International and the Carnegie Endowment for International Peace.

The organisations have been taken off Russia's registry of international organisations and foreign NGOs due to "violations of the current legislation of the Russian Federation," the justice ministry said in a statement.

8:08pm: Russia looks to recruit more than 60,000 reservists, US official says

The United States has indications that Russia has started mobilising some reservists and could be looking to recruit more than 60,000 personnel, a senior US defence official said on Friday.

The official, speaking on the condition of anonymity, said it was not clear how successful Russia would be in that effort and where they would go.

8:07pm: Russia faces 'decay', Ukraine has 'European future', EU's Von der Leyen says

Russia faces "decay" because of ever more stringent sanctions while Ukraine has a "European future", European Commission chief Ursula von der Leyen said on Friday during a visit to Kyiv.

"Russia will descend in economic, financial and technological decay while Ukraine is marching towards a European future," von der Leyen said at a press conference with Ukrainian President Volodymyr Zelensky.

7:21pm: EU’s Von der Leyen promises Ukraine expedited membership process

EU Commission President Ursula von der Leyen pledged on Friday to offer Ukrainian President Volodymyr Zelensky a speedier start to Ukraine's bid to become a member of the European Union.

Handing Zelensky a questionnaire which will form a starting point for the EU to decide on membership for Kyiv, she said: "It will not as usual be a matter of years to form this opinion but I think a matter of weeks." Zelensky said he would come back with answers in a week.

6:15pm: Borussia Dortmund to host Dynamo Kiev in charity match

Bundesliga club Borussia Dortmund announced Friday plans to host a charity football match against Dynamo Kiev on April 26 to help those affected by Russia's invasion of Ukraine.

"We stand by the Ukrainians and have already brought many tonnes of relief supplies to the country. Now we also want to raise money," said CEO Hans-Joachim Watzke.

The proceeds of the benefit match will be donated to a humanitarian organisation to ensure that "Ukrainians in need are helped directly", the club said in a statement.

6:11pm: US to place one Patriot missile system in Slovakia

The United States will put one Patriot missile defence system, along with US troops to operate it, in Slovakia, US Defence Secretary Lloyd Austin said on Friday, after Bratislava agreed to donate its S-300 air defence system to Ukraine.

Austin said in a statement that the system will arrive in the coming days.

5:52pm: Evacuations in Donetsk region will continue despite rail attack, governor says

People will still be able to evacuate by rail from Ukraine's eastern Donetsk region despite a deadly missile strike on a railway station in the city of Kramatorsk on Friday, regional governor Pavlo Kyrylenko said on national television.

5:51pm: Czech Republic ship tanks, rocket launchers, artillery to Ukraine

The Czech Republic has delivered tanks, multiple rocket launchers, howitzers and infantry fighting vehicles to Ukraine among military shipments that have reached hundreds of millions of dollars and will continue, two Czech defence sources said.

Ukraine has repeatedly called on the West to urgently supply more weapons, especially heavy equipment, as Russian forces regroup in the country's east for a new offensive after withdrawing from around the capital Kyiv and other regions.

5:50pm: Mitsubishi says it has stopped vehicle production in Russia

Japanese car manufacturer Mitsubishi Motors said on Friday it had stopped production at its Russian plant in Kaluga, which it owns together with Stellantis, until further notice, joining other major carmakers that have halted their operations in Russia.

5:49pm: Odesa imposes weekend curfew over 'missile strike threat'

Ukraine's southern city of Odesa imposed a weekend-long curfew on Friday over a "missile strike threat" from Russia, after the shelling of a train station that killed dozens in the eastern city of Kramatorsk.

"A curfew will be introduced in Odessa and Odessa region from 9pm on April 9 to 6pm April 11," Odesa's regional military administration said on Facebook. The decision was taken "given events in Kramatorsk" and "threat of a missile strike on Odesa", it said.

5:48pm: Turkey voices 'sadness' after strike on Ukraine evacuation hub

Turkey on Friday expressed "great sadness" over a rocket attack on a train station in the eastern Ukrainian city of Kramatorsk, killing fifty people including five children.

"It has been learnt with great sadness that dozens of people waiting to be evacuated died and were injured" as a result of the strike, the foreign ministry said in a statement. "This tragic event has once again demonstrated the importance and urgency of establishing humanitarian corridors in order to ensure the safe evacuation of civilians," it added.

5:46pm: Russia's denial of attacks 'becoming a pattern'

Russia's denial following the rocket strike that killed at least 50 people in an evacuation hub in eastern Ukraine is "clearly part of what is becoming a pattern in this war, and it has been a pattern in previous wars in which Russia was involved, whether we're talking about Syria or Chechnya or wherever – a pattern of denial; blanket, categorical denial, of 'not us, not here," said FRANCE 24's International Affairs Commentator Douglas Herbert.

5:44pm: Germany could end Russian oil imports this year, Scholz says

Germany might be able to end Russian oil imports this year, Chancellor Olaf Scholz said on Friday, adding that it would take longer for Europe's biggest economy to wean itself off Russian gas.

Speaking during a news conference with British Prime Minister Boris Johnson in London, Scholz said Germany would continue to deliver weapons to Ukraine to help it fend off Russia's invasion.

5:01pm: UK's Johnson says sending Ukraine more anti-aircraft, anti-tank missiles

Britain is sending Ukraine more "high-grade military equipment" including Starstreak anti-aircraft missiles and 800 anti-tank missiles after an "unconscionable" attack on a train station, Prime Minister Boris Johnson said Friday.

The attack at Kramatorsk "shows the depths to which (Vladimir) Putin's once-vaunted army has sunk", Johnson told reporters alongside German Chancellor Olaf Scholz, who said the Russian strike was "atrocious".

4:38pm: EU's von der Leyen visits Bucha mass grave

EU Commission President Ursula von der Leyen on Friday visited a mass grave in Bucha, a town outside Kyiv where Russian forces are accused by Ukraine's allies of carrying out atrocities against civilians.

An AFP journalist reported that von der Leyen was in the town north of the capital as part of a trip to shore up support for Ukraine alongside the bloc's foreign policy chief Josep Borrell.

4:26pm: Macron condemns 'abominable' strike on Ukraine train station

President Emmanuel Macron on Friday denounced an "abominable" airstrike on a train station in eastern Ukraine, saying France would "support the investigations so that justice is done."

"Ukrainian civilians fleeing to escape the worst. Their weapons? Prams, toy dolls, baggage. This morning at the station in Kramatorsk, families who were leaving experienced horror. Deaths by the dozens, hundreds injured. Abominable," Macron said in a tweet.

4:09pm: Death toll from missile attack in eastern Ukraine rises to 50, governor says

At least 50 people were killed, including five children, in a missile strike on a rail station in the eastern Ukrainian city of Kramatorsk, regional governor Pavlo Kyrylenko said on Friday.

In an online post updating an earlier preliminary death toll of 39, Kyrylenko said the dead included victims who had died of their wounds after being taken to hospital or medical centres.

4:09pm: Finland to expel two Russian diplomats

Finland on Friday said it will expel two Russian diplomats over the war in Ukraine, following a wave of similar moves across Europe.

Finland shares a 1,340-kilometre (830-mile) land border with Russia, and is currently considering whether to join NATO. "The measure is in line with those taken by other EU member states," the prime minister's office said in a statement.

4:08pm: Russia expels 45 Polish diplomats

Moscow is expelling 45 Polish diplomats, Russia's foreign ministry said Friday, in a tit-for-tat move after Warsaw last month expelled the same number of Russian diplomats for espionage.

The ministry said it was declaring "persona non grata" 45 employees of the Polish embassy in Russia and of Polish consulates in the cities of Irkutsk, Kaliningrad and Saint Petersburg "as a response to Poland's unfriendly actions".

3:49pm: Ukrainian football club Shakhtar to start peace-themed tour

Ukrainian football club Shakhtar Donetsk will play a series of charity games on a government-backed “Global Tour for Peace” that will raise money for the country's military in the war against Russia.

The depleted squad has gathered in Turkey to prepare for Saturday's opening match against Greek league leader Olympiakos. The games will also raise money for Ukrainian refugees displaced by the war.

“Football diplomacy will help us involve millions of fans around the world in assisting Ukraine, which is really important,” Ukrainian Foreign Minister Dmytro Kuleba said Friday. “By this charity tour, we will continue attracting the world’s attention to Russian aggression against Ukraine and raise more funds for the Ukrainian army.”

3:34pm: Experts set to travel to Ukraine to identify the war's dead

An international organisation formed to identify the dead and missing from the 1990s Balkan conflicts is preparing to send a team of forensics experts to Ukraine as the death toll mounts more than six weeks into the war caused by Russia's invasion.

Authorities in Kyiv have reached out to the International Commission on Missing Persons to help put names to bodies that might otherwise remain anonymous amid the fog of war.

A team made up of a forensic pathologist, forensic archeologist and an expert on collecting DNA samples from bodies and from families to cross-match, is expected to travel to Ukraine early next week, Director-General Kathryne Bomberger told AP on Friday.

They will help identify the dead, but also document how they died – information that can feed into war crimes investigations in the future. The organisation's laboratory in an office block on a busy street in The Hague will build a central database cataloging evidence and the identities of the missing.

3:21pm: Russia complains to Turkey over drones sales to Ukraine

Russia has complained to Turkey over its sale of Bayraktar TB2 armed drones to Ukraine, a high level Turkish bureaucrat said on Friday, but added the sales were by a private Turkish company and not state-to-state deals.

"Russians are upset and from time to time they are complaining about the drone sales. They used to complain and they are complaining right now," the bureaucrat said at a meeting with foreign media. "But we have already given the answer [...] that these are private companies and these drone purchases had been done before the war as well."

3:11pm: Lithuania plans military purchases from US, Germany amid Ukraine war

Lithuania said on Friday it plans to buy military equipment for over 1 billion euros ($1.09 billion) each from the United States and Germany, for deliveries until 2027.

The Lithuanian defence ministry said the purchases were triggered by the war in Ukraine and will include Switchblade and other drones, Javelin anti-tank systems, radars and armoured vehicles from the US. It said it will soon launch a purchase of 10-ton trucks from Germany.

3:08pm: Russian soldiers looting 'everything that they can get their hands on'

"Apart from rape and murder of Ukrainian citizens by Russian soldiers, one of the other things that the Russians are accused of is looting indiscriminately in the cities and towns they've taken over -- taking washing machines, televisions, computers, scooters; everything that they can get their hands on, often calling their families back in Russia to find out what they would like them to steal," FRANCE 24 Chief International Affairs Editor Robert Parsons reported.

"And what is happening here is a display that has been put on by private citizens here in Lviv to show the sort of things that are being taken [...] and to try to persuade other people in other countries to do the same sort of thing outside Russian embassies and consulates, to shame the Russians into stopping doing this sort of thing."

 

2:56pm: Russia declares British think tank Chatham House 'undesirable'

Russia said Friday that it will add the UK think tank Chatham House to a blacklist of "undesirable" international organisations, calling it a threat to national security. Russia's Prosecutor-General's Office said in a statement that it had taken the decision "to declare the activities of the international NGO undesirable on Russian soil".

Chatham House is the informal name for The Royal Institute of International Affairs, a respected, more than century-old research institute in London that focuses on international affairs and is widely cited by media.

Ukrainian President Volodymyr Zelensky's chief of staff Andriy Yermak and Foreign Minister Dmytro Kuleba have recently taken part in events organised by Chatham House.

2:55pm: Still 'very dangerous in Kharkiv'

"It certainly is very dangerous here in Kharkiv, still," FRANCE 24's Catherine Norris-Trent reports. "In the last few minutes we've heard a series of very loud explosions and seen plumes of smoke rising up, coming from the north of the town, it seems. We've seen for ourselves the smoke rising from buildings this morning -- and early this morning there was the noise of an air strike on [the] town; so both Grad missiles falling on the city and air strikes as well. And that seems to have intensified in the past few days."

2:34 pm: Zelensky urges 'Molotov cocktail' sanctions on Russia

Ukrainian leader Volodymyr Zelensky Friday asked the West to impose "Molotov cocktail" sanctions on Moscow, including a ban on Russian gas, and appealed for more weapons as he addressed Finnish MPs.

Scolding "those who are making us wait, wait for the things that we need badly, wait for the means of protecting our lives," Zelensky called on Western leaders to impose a "sanctions cocktail" against Russia that "would be remembered just like Molotov cocktails".

Molotov cocktails are improvised incendiary devices popularised by the Finns in their war against the Soviet Union during World War II.

2:32 pm: Moscow accuses Ukraine of staging Kramatorsk attack

Russia on Friday accused Kyiv of carrying out a deadly attack on a railway station in the city of Kramatorsk in eastern Ukraine that claimed dozens of lives.

"The purpose of the Kyiv regime's attack on the railway station in Kramatorsk was to disrupt the mass exit of residents from the city in order to use them as a 'human shield' to defend the positions of Ukraine's armed forces," the defence ministry said in a statement.

The ministry claimed that the attack was carried out by Ukraine's forces from the town of Dobropillya, some 45 kilometres (27 miles) southwest of Kramatorsk.

2:31 pm: Lavrov says Belarus should become security guarantor for Ukraine

Russian Foreign Minister Sergei Lavrov said on Friday that Belarus should provide security guarantees for Ukraine in the future, once Kiev affirms its neutral status.

"At the request of the Ukrainian side, its neutral, non-bloc, non-nuclear status should be accompanied by security guarantees," Lavrov said.

1:19 pm: 39 killed, including four children, in train station strike

A strike on a train station in eastern Ukraine on Friday killed 39 people, including four children, Ukraine's SBU security service said.

"Russian fascists bombed Kramatorsk station, 39 killed including four children," SBU spokesman Artem Dekhtyarenko said on Facebook.

1:04 pm: No Ukrainian troops were at station hit by rockets, Zelensky says

Ukrainian President Volodymyr Zelensky said no Ukrainian troops were at a railway station in east Ukraine that was hit by rockets on Friday.

Zelensky told Finnish parliament that more than 30 civilians had been killed in the attack and added: "Russian forces hit the train station in Kramatorsk, (firing) on an ordinary train station, on ordinary people, there were no soldiers there."

Russia's defence ministry denied Russian forces carried out the rocket strike.

12:15 pm: Kremlin says Russia's operation in Ukraine could end 'in foreseeable future'

The Kremlin said on Friday that what it calls Russia's "special operation" in Ukraine could end in the "foreseeable future" since its aims were being achieved and work was being carried out by both the Russian military and Russian peace negotiators.

Kremlin spokesperson Dmitry Peskov also said Moscow understood that some countries that had tried to adopt a balanced position had been subjected to pressure to vote on Thursday to suspend Russia from the UN Human Rights Council.

11:58 am: Ukraine prepares for a Russian assault on the Donbas

Russia is currently redeploying its troops to eastern Ukraine, where Ukrainians are anticipating the heaviest assault yet. The situation is static for the moment but it is expected that the Russians will have deployed sufficiently to launch an intense attack in about a week. FRANCE 24's Rob Parson reports. 

 

11:29 am: Zelensky says Russia displays 'evil with no limits' in railway attack

Ukrainian President Volodymyr Zelensky described a Russian rocket attack on a train station in eastern Ukraine, which killed at least 35 people, as "evil with no limits".

"They are cynically destroying the civilian population. This is an evil that has no limits. And if it is not punished, it will never stop," Zelensky said in a statement on social media after the strikes on a hub that has been used by many civilians in recent days to flee an anticipated Russian advance.

11:13 am: EU adopts new sanctions against Russia including coal import ban

The European Union on Friday formally adopted its fifth package of sanctions against Russia, including bans on the import of coal, wood, chemicals and other products.

The measures also prevent many Russian vessels and trucks from accessing the EU, further crippling trade, and will ban all transactions with four Russian banks, including VTB.

10:41 am: At least 30 evacuees killed in Russian rocket strike on train station, rail company says

At least 30 people were killed and over 100 were wounded in a Russian rocket strike on a railway station in eastern Ukraine on Friday as civilians tried to evacuate to safer parts of the country, the state railway company said.

It said two Russian rockets had struck a station in the city of Kramatorsk, which is being used for the evacuation of civilians from areas under bombardment by Russian forces.

"Two rockets hit Kramatorsk railway station," Ukrainian Railways said in a statement. It later added: "According to operational data, more than 30 people were killed and more than 100 were wounded in the rocket attack on Kramatorsk railway station."

Reuters could not verify the information. Russia did not immediately comment on the reports of the attack and the casualty toll. Moscow has denied targeting civilians since invading Ukraine on February 24.

9:33 am: Ukrainian forces control Sumy region bordering Russia

Ukrainian forces are in control of the entire northeast region of Sumy along the border with Russia, its governor said Friday, warning residents against returning while it was being cleared of mines.

"The area is free of orcs," Sumy regional governor Dmytro Zhyvytsky said on social media, referring to invading Russian troops. "The region is not safe. There are many areas that have been mined and are still not cleared," he said.

9:23 am: Ukrainian negotiator says Bucha deaths affect mood at talks with Russia

Ukraine and Russia are "constantly" holding peace talks online but the mood has been affected by events including the deaths of civilians in the town of Bucha, Ukrainian negotiator Mykhailo Podolyak said in televised comments on Friday.

Ukrainian officials accuse Russian troops of carrying out extra-judicial killings in Bucha, outside Kyiv. Moscow denies targeting civilians in Ukraine and has said the deaths in Bucha were a "monstrous forgery" staged by the West to discredit it.

9:09 am: Ukrainian defences holding in Luhansk region

The governor of Ukraine's eastern region of Luhansk said on Friday Russia was accumulating forces in eastern Ukraine but had not broken through Ukrainian defences.

8:50 am: Russia's Polymetal says auditor Deloitte resigns

Russian precious metals producer Polymetal International Plc said on Friday its auditor Deloitte LLP has resigned, as the auditing firm decided to stop its operations in Russia and Belarus in the aftermath of the Ukraine crisis.

Polymetal said Deloitte took the decision as the firm would not be able to carry out an audit of a company whose majority of assets and operations are in Russia.

For many Russians, the biggest impact of western sanctions so far has been the rise in prices. Our colleagues at France 3 report from Zvenigorod, west of Moscow:

7:50 am: Ukrainian President Zelensky to meet EU's von der Leyen on Friday

In a show of support, European Commission President Ursula von der Leyen traveled to Kyiv on Friday with the bloc's diplomatic chief Josep Borrell for talks with Zelensky.

The prospects for peace talks, meanwhile, appeared to fade further as Russia accused Ukraine of shifting its position from earlier discussions in Istanbul.

Ukrainian residential adviser Mykhaylo Podolyak warned Moscow to "lower the degree of hostility" if it was interested in peace.

FRANCE 24's correspondent Dave Keating, reports from Brussels. 

6:27 am: UK says Russian forces have fully withdrawn from northern Ukraine

Russian forces have now fully withdrawn from northern Ukraine to Belarus and Russia, British military intelligence said on Friday.

At least some of these Russian forces will be transferred to East Ukraine to fight in the Donbas, the Ministry of Defence said on Twitter. The forces will require replenishment before being deployed further east, with any mass redeployment from the north likely to take at least a week, the ministry added.

The ministry said Russian shelling of cities in the east and south continues and Russian forces have advanced further south from the city of Izium, which remains under their control.

6:12 am: Volunteers aid evacuation effort in eastern Ukraine

Severodonetsk, in eastern Ukraine, is the city furthest to the country’s east that is still under Ukrainian control. Our colleagues at France 2 met Alexei Paveliev, a former taxi driver who is volunteering to evacuate civilians as the city comes under heavy fire from Russian forces:

4:32 am: Pentagon says Putin has given up on taking Kyiv but ‘significant battle’ still ahead for southeastern Ukraine

US Defense Secretary Lloyd Austin said Thursday that Russian President Vladimir Putin has given up on conquering Kyiv after his forces were soundly beaten back by the Ukrainian military.

“Putin thought that he could very rapidly take over the country of Ukraine, very rapidly capture this capital city. He was wrong,” Austin told a hearing of the Senate Armed Services Committee in Congress.

“I think Putin has given up on his efforts to capture the capital city and is now focused on the south and east of the country,” said Austin.

But the path of the overall war, six weeks after Russia invaded Ukraine, remains uncertain, the chairman of the Joint Chiefs of Staff, General Mark Milley, told the same hearing.

For Ukraine to “win” the fight, it needs to remain a free and independent nation, with its recognised territory intact, he said.

“That’s going to be very difficult. That’s going to be a long slog,” Milley said.

“The first part of it has probably been successfully waged,” he said of the war that began on February 24.

“But there is a significant battle yet ahead down in the south-east, down around the Donbas region where the Russians intend to mass forces and continue their assault,” he said.

“So I think it’s an open question right now, how this ends.”

2:12 am: Lviv sees new refugee influx as Ukraine warns civilians to flee Donbas

Ukrainian Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk urged civilians in eastern Ukraine to evacuate to safer regions before it was too late, after Moscow announced plans to concentrate its forces in the east.

As a result, aid organisations in the western city of Lviv are welcoming a new wave of refugees. FRANCE 24 Chief International Affairs Editor Robert Parsons reports on the ground:

(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)

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Zelensky says scenes in Borodianka ‘much more horrific’ than in Bucha

The France 24 Interview

'Compromise with Russia is impossible after Bucha,' says Ukraine's ex-president Poroshenko

Valeurs Actuelles

Aux Etats-Unis, le nombre d’utilisateurs de la Bible a enregistré une “baisse sans précédent”

Quel rapport les citoyens américains entretiennent-ils avec la Bible ? Aux Etats-Unis, le nombre d’utilisateurs de cet ensemble de textes sacrés a enregistré une « baisse sans précédent », a fait savoir la Bible Society américaine, qui a publié mercredi 6 avril son douzième rapport annuel sur le lien entre les Américains et la Bible, comme le relaye Info chrétienne« Dans chaque étude depuis 2018, les utilisateurs de la Bible représentaient entre 47 et 49% des adultes américains ; cependant, les données de 2022 ont montré une diminution de 10% par rapport à la même période en 2021 », détaille dans son rapport la Bible Society américaine, dont les propos sont cités par le site d’informations.

« Un Américain sur cinq a quitté la catégorie Ecriture engagée »

Et la Bible Society d’ajouter, peu après, pour étayer son point de vue sur la question : « Cela signifie que près de 26 millions d’Américains ont réduit ou arrêté leur interaction avec les Ecritures au cours de l’année écoulée. » Dans le même temps, celle-ci a fait part de ses inquiétudes vis-à-vis du taux d’engagement aux Ecritures. « Un Américain sur cinq a quitté la catégorie Ecriture engagée au cours de l’année écoulée (-2 % ou 14,7 millions d’adultes), peut-on lire dans le rapport. Seule la catégorie Bible désengagée a augmenté, et à un rythme alarmant, en hausse de 38% (45,2 millions d’adultes) en une seule année. » Un moine dominicain, dont les propos sont cités par Info chrétienne, s’est exprimé en ces termes, à ce sujet, à l’occasion d’une conférence inter-églises : « Dieu n’est pas surpris par les données et Dieu sait déjà ce qu’il va en faire. »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

War in Ukraine: Courage and resilience amid Russian offensive

Issued on: 08/04/2022 - 12:48Modified: 08/04/2022 - 12:49

Gwendoline DEBONO

The war in Ukraine is being waged on many fronts. From Odesa on the Black Sea to Irpin in the north, via Mykolaiv and the capital Kyiv, FRANCE 24's Gwendoline Debono has followed the trail of violence and devastation. Our reporter met fighters joining the war, civilians hiding in underground bunkers and women giving birth amid Russian shelling. She witnessed the horror of the morgue of Mykolaiv, where bodies are brought in all day long for families to identify. She also followed volunteer ambulance workers who take huge risks to try to save those trapped by the fighting.

Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

 

>> Click here to see more of Gwendoline Debono's reporting.

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Underground in Chuhuiv, Ukraine: Meet the civilians hiding from Russian bombs

ON THE GROUND

From Ukraine with love: Newlyweds defy Russian bombs in Kharkiv

WAR IN UKRAINE

On the ground: Kharkiv residents caught in the line of fire

BBC

US employers are paying first-year tech workers an average starting salary of $110,027 (£84,000)

Davis Nguyen specialises in helping college seniors begin a career in management consulting. It’s an industry that historically pays well: even before the pandemic, some of the biggest firms offered undergraduates salaries that often approached the six-figure mark. 

However, in the current market, Nguyen’s clients are doing particularly well. “They’ll come back and say ‘I have two great offers’,” explains the founder of My Consulting Offer, based in Georgia, US. “One is for $120,000 (£91,630), the other is for $140,000 (£106,900). Today’s climate means graduates can earn much more money than a few years ago.”

Management consulting is among the sectors in which graduates are increasingly walking straight from the lecture hall into six-figure roles – earning pay packets most people will never see in their lifetimes. In Big Tech, entry-level software engineers are often starting on such wages. At the largest banking corporations, pay for first-year analysts has spiked nearly 30% – a $110,000 (£83,979) base salary, in some cases. At the biggest London law firms, some newly qualified solicitors begin their careers on a £107,500 salary ($141,115). Nguyen says “20-year-olds earning $100,000 from the get-go” has increasingly become the norm since the pandemic.

Often, these young employees are joining firms where colleagues began with lower pay, and had to work hard for years to earn six figures. Such organisations would argue it’s a response to market needs: the hiring crisis means the competition for talent remains fierce; if an employer wants the best candidates willing to put in long hours, they have to pay a high price for them.

However, beyond matching the market rate, does offering graduates huge pay packets actually bring benefits, like incentivising longer hours or boosting work ethic? Or can it create unintended consequences, for both the young high-earner as well as the wider workforce?

‘High pay is an expectation’ 

Wages for graduates have been steadily rising for years. According to 2021 data from US non-profit the National Association of Colleges and Employers, the starting salary for some entry-level workers in particular fields has spiked dramatically: for example, the average wage for a computer-science major has risen to $72,173 (£55,100) – a 7% hike in just one year.

Nicholas Bloom, professor of economics at Stanford University, says demand for labour is fast outstripping supply in sectors, particularly in tech. The financial industry – with jobs that often require 70-hour-plus workweeks – has also driven up starting salaries to hire the best candidates. So, in most cases, graduates are being handed six-figure salaries simply as a “blunt recruitment tool” amid the current labour market conditions, adds Rue Dooley, an HR knowledge advisor for the Society for Human Resource Management (SHRM), based in the US.

“Workers want to be thought of as a prized asset by their employer,” says Dooley. “Younger employees are saying high pay is an expectation not because they necessarily demand it, but because they’re aware of the talent shortage and they know their price.” 

This means some entry-level workers can secure huge pay packets before they’ve even left the college dorm. “We’re regularly seeing firms double in size every 18 months, so graduate salaries are closely following the market,” adds Bloom.

In tech, smaller start-ups are also now having to pay entry-level employees higher salaries to match the more-established corporations. Josh Brenner, CEO of recruitment marketplace Hired, based in New York City, says US employers are paying first-year tech workers an average starting salary of $110,027 (£84,000). 

Nguyen’s undergrad clients often land jobs with wages that dwarf the pay of his own first management consulting role. He believes it to be a good thing. “The six-figure starting salaries of today are an upward trend that stretches back decades,” he says. “High pay opens up opportunities for people who simply wouldn’t otherwise have had them, and it doesn’t take money away from those who started on lower pay.”

In sectors including law, consulting, finance and computer science, graduates are snagging pay packets many people will never earn in their lives (Credit: Getty Images)

Golden handcuffs – and other problems

But while there are many upsides to the rise of six-figure salaries, these high compensation packets can come with insidious consequences.

In some cases, these workers may find themselves trapped in jobs they hate, especially if workers have built lifestyles around earning big pay-outs – a phenomenon often called ‘golden handcuffs’.

Nguyen says such wages can also skew young employees’ perception of pay, blocking them from pursuing more meaningful career paths. “Some may want to eventually move into teaching or work for a non-profit. Previously, the salary drop was around $50,000. Now, it’s closer to $100,000 – that could be enough to prevent someone from changing careers.”

Huge salaries can also weigh young employees with a psychological burden. Nguyen says some of his undergraduate clients can feel intimidated beginning their working lives in a job that pays a fortune. “There are some who come from low-income backgrounds and think, ‘What did I do to earn so much more than my parents ever made?’ It can cause imposter syndrome.” 

Others in the same organisations can also feel negative effects when first-time employees are handed six-figure salaries without hesitation. For example, experienced colleagues may bristle at entry-level compensation packets – especially when they take home less money than a recent graduate, despite years-long tenure at the company. “It can create pay disparity issues,” says Dooley.

Additionally, companies themselves may not necessarily get what they pay for. While sky-high wages can effectively ‘buy’ a candidate’s willingness to regularly clock unpaid overtime, it doesn’t necessarily guarantee better work ethic.

High wages may feel good when someone gets a job, but once they start, they typically want much more: the effects of good pay will be psychologically ‘spent’ – Tomas Chamorro

“The risk is employers, in some cases, assume staff are going to be super motivated because of their high compensation, but in fact they take it for granted,” says Tomas Chamorro, professor of business psychology at University College London. “High wages may feel good when someone gets a job, but once they start, they typically want much more: the effects of good pay will be psychologically ‘spent’.” 

'Jobs to grab while you can'

With the labour market as it is, six-figure starting salaries will probably continue to be the norm in certain high-paying industries. But it’s unlikely there’ll be much of a trickle-down effect for entry-level workers in less elite sectors.

Rather than push wages up across the board, six-figure salaries for an ultra-privileged subset of employees may instead drive pay inequities deeper. “What we’re seeing is clearly increasing inequality and the gap keeps growing,” says Bloom. “If you have a computer-science degree you can be earning $250,000 by 25, while if you left school at 16 you might be earning $25,000 – a ten-fold difference.”

The gap will likely keep growing even if the labour market snaps back in terms of supply and demand. Bloom explains while wages often rise, they almost never fall. For example, Nguyen says salaries in management consulting have long endured the rigours of recession. “We’ve seen wages withstand so many economic cycles: firms plan for it and restructure pay, but they wouldn’t ever get rid of the six-figure salary.”

So, given their resistance to the ebb and flow of the market, six-figure graduate wages are not only likely to become more and more ingrained, they may also climb further. And if jobs become scarcer due to a labour-market normalisation, these pay packets will become increasingly out of reach for most people. 

“Six-figure starting salaries are here to stay, and if growth cools it'll mean they’ll be even harder to come by,” says Bloom. “These are jobs to grab while you can – if you can – for a privileged few.”

New York Times - World

Ice Skating at a Rink Is Fun. Gliding Through a Forest? Glorious.

Ottawa Dispatch

Ottawa’s winter-lovers can now pick among a half-dozen skating trails that wind for miles through the wilderness in and around the city. But climate change threatens the good times.

Skating through the woods at Arrowhead Provincial Park near Huntsville, Ontario.Credit...

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By Ian Austen

Photographs by Aaron Vincent Elkaim

OTTAWA — No matter how enjoyable at first, whooshing round and round the constrained oval of an ice rink can get monotonous for even the most die-hard skater.

But gliding on the ice through miles of pristine forest, with birds in the trees, paw prints of wildlife imprinted in the snow and a new discovery beckoning around every bend? That never gets old to skaters in Ottawa, and ice trails winding through woodlots are multiplying in and around the city, Canada’s capital, helping fill what seems to be an insatiable demand there for new recreational skating options.

“This is an actual childhood dream come true: to be able to skate anywhere you want,” said Michelle Reid, who drove with her husband, Lee Larson, for about two hours from Kingston, Ontario, to celebrate their 23rd wedding anniversary at Icelynd, which became Ottawa’s sixth ice-trail network when it opened this January. “It’s travel by skate through a forest, instead of circles on a rink.”

Chris Neil, who played in the National Hockey League for 17 years, began cutting down trees last autumn to transform a patch of forest into Icelynd.

Chain saws in hand, he and one of his business partners, Jarrett Gibbons, plunged into the 25 acres of land that Mr. Neil owns. They had to chart new paths through the forest because the sorts of trails used for hiking, mountain biking, snow shoeing or cross-country skiing aren’t suited for skating. Slopes that would go unnoticed in any of those activities could mean water running downhill before it can freeze.

More worryingly, steep downhills can cause even experienced skaters to lose control — potentially creating a variation of ice cross downhill, the gladiatorial extreme sport in which contestants wearing full hockey gear plunge down ice tracks at speeds of up to 45 miles an hour.

When Mr. Neil and Mr. Gibbons encountered unexpected gradients as they felled trees, they were forced to abandon trail routes they’d sometimes spent days on — although there remained enough of a slope at the start of the trail to give even novice skaters a small taste of Olympic speedskating.

Mr. Neil, 42, spent his entire N.H.L. career with the Ottawa Senators, mostly as the team’s enforcer, a player more prized for his ability with his fists than his goal-scoring skill. But he didn’t want Icelynd to be about hockey. He followed the lead of all but one of the local ice trail centers and banned sticks and pucks from the trails.

Ottawa’s residents take a perhaps perverse pleasure in living in one of the world’s coldest capitals. On a bitterly cold afternoon at Icelynd, there were several young boys sporting their team’s red and white hockey jerseys as they zipped around less confident adult skaters. Also making swift progress was Makalya Green, a student who was skating with her father, Neil. As they moved along one long straightaway, Makalya compared the experience to snowmobiling.

“Except it’s quieter,” her father added. “You can hear everything. The ice cracking, the wind in the trees.” Referring to the temperature in Celsius, he added: “On a minus 20-something day, what else you going to do?”

Several other skaters, including a family gathered around one of the fire pits dotted around the circuit, also praised this newcomer to the area’s skating scene, but noted that its trails were narrower than the original trail center in the capital region: the 3-kilometer trail of Patinage en Forêt in Lac des Loups, Quebec, north of Ottawa.

CANADA

ONTARIO

QUEBEC

Detail

area

Arrowhead

Provincial Park

Toronto

N.Y.

QUEBEC

Patinage en Forêt

Rideau Canal

Skateway

ONTARIO

Icelynd

Ottawa

10 mileS

By The New York Times

When it opened a little over five years ago, that trail’s owner, Dave Mayer, said he anticipated that the trail, built across what had been his family’s farmland, might draw 3,000 people in its first season. But more people than that showed up the first weekend.

The nature trails charge between $11 and $15 a day for adults, but the capital also offers an almost five-mile ice path for free: the Rideau Canal Skateway, a 19th-century canal that has been flooded for skating, with ice groomed by the federal government for the last 52 years.

To compete against the free canal, the for-profit skate trail operators have harnessed two approaches for persuading people to pay. Unlike the canal skateway, which cuts through the heart of Ottawa’s downtown, the private initiatives promote themselves as a trip to the woods.

Mr. Mayer and Mr. Neil also aim to make their trail ice smoother than that of the canal. Cracks on the canal — formed when temperature fluctuations heave the ice — can grab skates, requiring paramedic patrols, sometimes in miniature on-ice ambulances.

Mr. Neil had a head start on keeping the surface of his ice smooth. Atypical even in Canada, both he and his business partner already owned their own ice-surfacing machines — similar to the Zambonis that appear between periods at N.H.L. games — to care for their families’ at-home rinks.

But skaters have singled out for praise the smoothness of the ice at Patinage en Forêt. Mr. Mayer said it took him much trial and error to discover the secret to making kilometers of smooth, durable ice in the woods. He declined to reveal his formula, but it involves a water tanker outfitted at the rear with modified nozzles similar to those used by firefighters, in addition to an ice surfacing machine.

Because the canal and all the outdoor trails rely on natural ice, climate change is a big threat to their viability.

The canal and all the trails rely on natural ice. For the Rideau Canal Skateway, which welcomes up to 1.5 million skaters a year, that’s meant seasons in recent years as short as 18 skating days in 2016, well below the historical average of about 50 days.

This winter, several unseasonal thaws and rain storms shut down all the for-profit trails for a few days. Seasonal opening and closing dates are difficult to predict, complicating business plans.

The National Capital Commission, the federal agency responsible for overseeing the canal skating, began working this year with engineers and scientists at Carleton University to find ways to extend, or at least preserve, the season. This season, the canal was open for 41 days, before closing on March 5.

One cold morning, before setting out to survey the canal’s ice using ground penetrating radar, Shawn Kenny, an associate professor in civil and environmental engineering, said there’s little possibility of extending the season as March gets warmer, earlier.

But, he said, the research team is considering ways to allow for an earlier opening, including by spraying slush on the canal to build up the ice up more quickly.

While other Canadian communities have ice trails, no place boasts as many as Ottawa. So when Icelynd opened in January, Mr. Mayer was not pleased to have another competitor.

Icelynd not only has the advantage of its affiliation with a local hockey legend, but it’s also just a quick drive away for many Ottawa residents.

Lac des Loups, by contrast, is about an hour from the city center, so Mr. Mayer relies on both the reputation of his smooth ice to draw customers, as well as novel events, like torchlight skating nights, also offered at Arrowhead Provincial Park in Huntsville, Ontario.

In addition to the new competition, Mr. Mayer also faced another challenge this winter: Beginning in late January, a convoy of trucks and cars blockaded downtown Ottawa’s streets in a raucous protest against pandemic restrictions. Police soon closed most of the bridges to Quebec. On the few that were left open, gridlock led to hourslong delays.

But just before he headed out for the winter’s final night of sweeping and flooding, Mr. Mayer said he was still happy with his season and optimistic about the next.

“It was actually a very, very good year,” Mr. Mayer said. “So, yeah, I would say that we’re in business next year.”

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BBC

Does it matter if we know where our food comes from?

By Elna SchutzBusiness reporter, South Africa

"My parents were coffee growers, I am a coffee grower, I have known how to handle coffee since my birth," says Faustin Mulomba, from Bweremana in the west of the Democratic Republic of Congo (DR Congo).

Mr Mulomba has spent most of his life working in coffee cultivation, but last year was put in charge of a coffee-washing station for the AMKA co-operative, a group of more than 2,000 farmers close to Lake Kivu.

Here, beans from farms across the region have their outer skin and pulp removed. They are washed, sorted and dried, before being sent to the city for further processing.

Up to 120,000kg of coffee cherries pass through his station in a year, which amounts to a little less than a container full of green coffee beans.

While Mr Mulomba's family has a long history in coffee production, the introduction of new technology has changed the way he looks at the business.

Now, when beans from his co-operative are sold to Nespresso, the company uses sophisticated data capturing and storage methods - including blockchain technology - to track the beans as they move from the farm to the customer.

Blockchain is a digital ledger, or a log, of transactions. The information is distributed and stored among a network of users. The idea behind using the ledger is to make the information easy to verify, but difficult to manipulate.

In practice, Mr Mulomba uses a simple smartphone app to scan QR codes that give him information about a particular bag of coffee, such as the weight and pulping data.

For Mr Mulomba, the new tech means he can see how much coffee has been produced in the co-operative, where the coffee is and if it has been handled correctly.

"It is a good tool because [...] it allows us to measure, or to have all the quantities supplied to the co-operative in real-time," he says.

Nespresso partnered with Australia-based start-up, OpenSC, a technology firm that specialises in food traceability. OpenSC has also worked with Austral Fisheries, using global-positioning system (GPS) data and sensors on fishing boats, to ensure vessels are not fishing in marine protected areas.

Chief executive and co-founder, Markus Mutz, says this system is a better than the alternative - manual spot-checks carried out by officials.

"Why would you trace something [in the first place] unless there's something about it that you can be proud of, or that is valuable?" he explains.

Retaining continuous data from the source of production can help improve the entire production process - preventing losses and bad practices.

But such tracing is not without its challenges. Like any process that requires a database, the quality of the information being fed-in is critical to its success. For instance, back in DR Congo, when coffee is harvested at night, there can be connection problems and delays in capturing the data.

Fairtrade International's Director of Global Impact, Arisbe Mendoza, says tracing technology unlocks opportunities for monitoring and supporting fair treatment and pay for workers across the supply chain.

The organisation would like to see more traceability in international trade.

Yet, she echoes Mr Mulomba's concerns, Ms Mendoza says: "My experience for some of the initiatives that we have had in the system is that technology is not the issue, it is the capacity building that we need to do behind this to ensure that producers and everyone in the supply chain who will be using these tools, is understanding and able to use it fully."

She says producers and farmers need to have full access and use of the data in the supply chain, to negotiate prices, prove compliance, and access markets. But often this is not the case, or data rights are unclear.

"Producers might have access to information, but not necessarily the rights to it. We need to ensure that they own the data, then they also can make use of the data anyway they want."

Sara Eckhouse, executive director of FoodShot Global, a food system investment platform, says not being able to trace food fuels consumer distrust and can even perpetuate bad labour practices, or lack of sustainability.

However, she is concerned that the costs and logistical difficulties of traceability will end up being pushed back to the producers. She also cautions that adding marketing around traceability to products could be more confusing than helpful for shoppers - who are already faced by a variety of supposedly sustainable labels.

"If each company is still going to have their own standards that they're verifying for, and if there's no uniform standard or expectation that everybody is meeting a minimum, you could still have companies making claims like 'blockchain verified sustainable', but what does that actually mean?"

More technology of business:

Shalini Unnikrishnan, is managing director and partner at the Boston Consulting Group (BCG), which supports a variety of projects working on food tracing, including at OpenSC. She says consumers are increasingly willing to change their food shopping habits for more sustainable products, including paying more money for certain items.

Mrs Unnikrishnan adds that while across the so-called 'digital agriculture' sector, there are lots of small exciting companies and pilots popping-up, policy frameworks are needed to scale these businesses up.

"I think regulation standards are really fundamental to make sure that the changes happening, are happening at scale," she says, because these provide companies, farmers and buyers "a signal of what is required and a framework for standards."

So, what do customers think?

German management consultant, Thomas Kunze, is a coffee lover who enjoys buying locally-sourced beans on his international travels. Quality and sourcing from interesting locations is important to him. He recently bought some limited edition coffee pods that display the traceability tool.

When Mr Kunze scans the package's QR code, he sees which area, or cooperative, his coffee came from, including the profiles of some of the farmers and whether they have been paid for their produce.

"It is interesting but not important," he says about seeing the journey his brew took. "Traceability is nice to see but, because I don't know anything about the different locations, I would need more information about the steps and locations."

Back in DR Congo, Mr Mulomba cheerily invites coffee drinkers to visit. "It is very important that the consumers render us visits, [then] maybe they will know our reality on the ground."

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Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : cinq civils tués dans des bombardements perpétrés dans l’Est

Samedi 9 avril, au moins cinq civils ont perdu la vie, et cinq autres ont été blessés, après des bombardements russes perpétrés dans l’est du pays. 

Au 45e jour de l’offensive russe, la guerre en Ukraine se poursuit. Au moins cinq personnes ont été tuées, samedi 9 avril, tandis que cinq autres ont été blessées ce samedi dans des bombardements russes ayant eu lieu dans l’est de l’Ukraine, qui s’attend à une offensive russe majeure dans ce territoire. L’annonce, relayée par Le Figaro, a été faite au cours de la soirée par le gouverneur régional sur Telegram. « Aujourd’hui, cinq personnes sont mortes à la suite des frappes russes dans la région de Donetsk, a déclaré Pavlo Kyrylenko. Cinq autres personnes ont été blessées. »

Le Canada accroît son aide humanitaire en Ukraine 

Ce samedi, le Canada a annoncé des mesures afin de faciliter l’arrivée sur son sol des réfugiés ukrainiens, rapporte 20Minutes. Aussi, le pays s’est engagé à verser la somme de 100 millions de dollars canadiens supplémentaires (73,1 millions d’euros) pour l’aide humanitaire en Ukraine ainsi que dans les pays voisins. Cette enveloppe additionnelle a pour vocation de servir pour les soins de santé d’urgence et les services de première nécessité. Par ailleurs, deux ministres du gouvernement Trudeau ont annoncé le même jour qu’Ottawa collaborait avec des compagnies aériennes canadiennes afin d’offrir des vols réservés aux Ukrainiens, mais également que le gouvernement allait dans le même temps proposer aux réfugiés ukrainiens un soutien au revenu, ainsi que deux semaines d’hébergement à l’hôtel. 

Moscou dit avoir déjoué une tentative d’évacuation des chefs du bataillon Azov de Marioupol

Le ministère russe de la Défense a affirmé ce samedi que les forces russes avaient ouvert le feu sur un navire ukrainien qui tentait d’évacuer des commandants du bataillon Azov de la ville assiégée de Marioupol, indique Le Point« Le régime de Kiev n’abandonne pas les tentatives d’évacuer les chefs du régiment nationaliste Azov et les mercenaires étrangers de Marioupol », a détaillé le ministère dans un communiqué. La veille, au cours de la soirée, les forces russes ont procédé à des tirs d’artillerie sur un vaisseau cargo ukrainien, lorsqu’il a changé de direction et tenté de percer le blocus du port de Marioupol. Après ces tirs, l’Apache, battant pavillon maltais, a pris feu. Avant de faire savoir qu’il se plierait aux demandes de la Russie. D’après Moscou, il n’y a aucune victime parmi les membres d’équipage.  

Boris Johnson offre des véhicules blindés et des missiles antinavires à Kiev

Samedi 9 avril, à l’occasion d’une visite à Kiev, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a offert à l’Ukraine des véhicules blindés et des missiles antinavires, afin de lutter contre les troupes russes, rapporte BFM TV. Par la même occasion, Boris Johnson a affirmé que les atrocités perpétrées à Boutcha avaient « entaché de façon permanente » la réputation du dirigeant russe, Vladimir Poutine. Interrogé par nos confrères, le conseiller du président ukrainien Volodymyr Zelensky, Igor Zhokva, a jugé que la visite de Boris Johnson, qui « n’est pas venu les mains vides », était « très importante pour l’Ukraine »« C’est l’une des personnes qui soutient l’Ukraine de façon symbolique et réelle », a estimé le conseiller du dirigeant, saluant par ailleurs les récentes visites diplomatiques qui se sont succédé à Kiev. 

Berlusconi se dit « déçu et peiné » par Poutine 

L’ancien Premier ministre italien, Silvio Berlusconi, s’est dit ce samedi « profondément déçu et peiné par le comportement de Vladimir Poutine », duquel il fut proche, mais qui a toutefois pris une « très grave responsabilité face au monde entier » en s’en prenant à l’Ukraine, relate Le Figaro« Je ne peux pas et je ne veux pas non plus cacher que je suis profondément déçu par le comportement de Vladimir Poutine, qui a pris une très grave responsabilité face au monde entier », a-t-il en effet détaillé à l’occasion d’une réunion publique organisée à Rome par son parti Forza Italia (droite). Celui-ci fait partie de la large coalition qui soutient le gouvernement dirigé par Mario Draghi. 

« Je l’avais connu il y a une vingtaine d’années et il m’avait toujours semblé être un démocrate et un homme de paix », a ensuite précisé le milliardaire de 85 ans, au sujet de Vladimir Poutine. Jusqu’à présent, Silvio Berlusconi s’était abstenu de s’en prendre publiquement au dirigeant russe. 

Lorsqu’il était encore au pouvoir, Silvio Berlusconi avait entretenu des liens d’amitié personnelle avec le chef de l’Etat russe, allant jusqu’à l’inviter pour des vacances dans sa villa située en Sardaigne, rappellent nos confrères. « Face à l’horreur des massacres de civils à Boutcha et dans d’autres localités, de véritables crimes de guerre, la Russie ne peut nier ses responsabilités », a-t-il par ailleurs dénoncé. 

L’Allemagne se dit limitée dans ses possibilités de livraisons d’armes 

Berlin a presque entièrement épuisé ses possibilités d’approvisionner l’Ukraine en matériel tiré des réserves de son armée, la Bundeswehr, relate 20Minutes. Toutefois, l’Allemagne planche sur des livraisons effectuées directement par l’industrie de l’armement, a fait savoir ce samedi la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht. « Pour les livraisons provenant des stocks de la Bundeswehr, je dois dire honnêtement que nous sommes entre-temps arrivés à une limite », a indiqué la ministre dans les colonnes du journal Augsburger Allgemeine. Elle a ensuite ajouté que l’armée allemande devait maintenir sa capacité d’action et être en mesure de « garantir la défense du pays et de l’Alliance atlantique (Otan) ». Toutefois, « cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas faire plus pour l’Ukraine, c’est pourquoi nous avons clarifié ce que l’industrie peut fournir directement », a-t-elle également souligné, dans le même contexte. 

Nouvel échange de prisonniers entre Kiev et Moscou 

Ce samedi, l’Ukraine a annoncé avoir procédé à un « troisième échange » de prisonniers avec la Russie depuis le début de l’invasion russe, permettant de ce fait la libération de douze soldats et de quatorze civils ukrainiens, relaye France 24« Sur ordre du président Volodymyr Zelensky, un troisième échange de prisonniers a eu lieu aujourd’hui. Douze de nos militaires, dont une femme officier, rentrent chez eux, a indiqué sur Telegram la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk. Nous avons également permis la libération de quatorze civils, dont neuf femmes, soit au total 26 personnes. » 

Des réfugiés ukrainiens quittent et rejoignent le Donetsk

Depuis un certain nombre de jours, les autorités ukrainiennes de Donetsk et Lougansk enjoignent les civils à évacuer en direction de l’ouest du pays, nous apprend 20Minutes. Des trains et des bus ont été mis à leur disposition, grâce au soutien de diverses organisations de bénévoles. Toutefois, discrètement, des évacuations soutenues se poursuivent dans l’autre sens, en direction des territoires prorusses. Et cela, par la route.

Lille : manifestation de jeunes champions ukrainiens réfugiés

Ce samedi, une vingtaine de jeunes athlètes ukrainiens de haut niveau, accueillis dans les Hauts-de-France afin de poursuivre leur préparation sportive, se sont entraînés de façon symbolique dans un parc de Lille, afin de manifester leur soutien à leur pays, indique Le Point. Au total, 25 athlètes ukrainiens, majoritairement des perchistes, des sauteurs en longueur et des lanceurs de javelot, sont hébergés par la région au Creps (Centre de ressources d’expertise et de performance sportive) de Wattignies, ainsi qu’à l’Arena Stade couvert de Liévin, des équipements sportifs régionaux. Ces jeunes « nous ont contactés pour que nous organisions cet événement sportif pour parler de la situation en Ukraine. L’opinion publique commence à se fatiguer de la guerre, mais ça ne diminue pas l’ampleur et les choses horribles qui se passent en Ukraine en ce moment », a réagi Iryna Lampeka, présidente de l’association Portail de l’Ukraine, dont les propos sont cités par nos confrères.

Est de l’Ukraine : les évacuations se poursuivent

Ce samedi, au lendemain de la frappe de missile survenue sur une gare qui a fait plus de 50 morts, les évacuations de civils se sont poursuivies à Kramatorsk, dans l’est de l’Ukraine, rapporte Le Figaro. Des mini-bus et des camionnettes sont venus récupérer plusieurs dizaines de rescapés du bombardement, qui ont passé la nuit dans une église protestante du centre-ville, à proximité de la gare, ont constaté des journalistes présents sur place.

Dans le détail, près de 80 personnes, en majorité des gens âgés, ont trouvé refuge dans ce bâtiment. « Hier, ils étaient près de 300 à 400 [à s’être] précipités ici, juste après la frappe, pour se mettre à l’abri », a confié Yevguen, un membre de cette église, dont les propos sont cités par nos confrères. « Ils étaient traumatisés. La moitié ont couru se réfugier dans la cave, les autres voulaient partir au plus vite. Certains ont été évacués dans l’après-midi en bus. Finalement, près de 80 sont restés, j’en ai pris aussi sept à la maison », a ensuite ajouté ce bénévole. Les réfugiés ont passé la nuit dans la petite église, à même le sol sur des matelas. Après quoi, ils ont pris un bus en direction de l’ouest, épargné par les bombes.

Kramatorsk : des échanges d’artillerie

Au lendemain de l’attaque qui a été perpétrée à la gare de Kramatorsk, de lourds échanges d’artillerie ont résonné tout au long de la journée de ce samedi, à intervalles réguliers dans le lointain, à une vingtaine de kilomètres, relate BFM TV. Ces lignes de front, autour du chaudron de Kramatorsk, enserré au sud et à l’est par les « républiques » séparatistes pro-russes de Donetsk et Lougansk, ainsi que par l’avancée des troupes russes au nord, n’ont pour l’heure connu aucun bouleversement majeur, rappelle le média. Toutefois, elles sont bouillonnantes, avec des échanges d’artillerie au quotidien. Avec, notamment, diverses tentatives d’infiltration autour des localités de Severodonetsk et de Popaska à l’est, ainsi que de Krasnopillia et de Barvinkove, plus à l’ouest.

Le 9 mai, une date butoir pour Poutine

Chaque année, à l’occasion du 9 mai, jour anniversaire de la victoire contre l’Allemagne nazie, des cérémonies patriotiques sont organisées. Ce jour-là, à Saint-Pétersbourg, une partie de la flotte du Nord se déplace devant les palais des Tsars. Mais cette année, la date pourrait revêtir une symbolique particulière. En effet, le dirigeant russe, qui justifie sa guerre comme une « dénazification » de l’Ukraine, aurait choisi cette date afin de crier victoire. L’information a été communiquée à CNN par les services de renseignement américain.

Boris Johnson en déplacement à Kiev

Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, s’est rendu à Kiev ce samedi, en signe de « solidarité » avec le peuple ukrainien, a fait savoir Downing Street, comme le relate France 24. Si Boris Johnson s’est rendu en Ukraine, c’est « pour rencontrer le président Zelensky en personne, dans un geste de solidarité avec le peuple ukrainien ». Là-bas, il va « présenter un nouvel ensemble d’aide financière et militaire », a précisé un porte-parole des services du Premier ministre britannique.

Ukraine : plus de 10 milliards d’euros versés

Une collecte internationale de fonds a permis de réunir la somme de 10,1 milliards d’euros, dans le but de soutenir l’Ukraine, envahie par l’armée russe. L’annonce a été faite ce samedi, à Varsovie, par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, rapporte 20Minutes. « Le monde a finalement promis 9,1 milliards d’euros dans le cadre de la campagne [Stand Up for Ukraine, ndlr], s’est réjouie Ursula von der Leyen. En outre, la Commission, en collaboration avec la BERD, ajoute un milliard supplémentaire pour les personnes déplacées en Ukraine. C’est fantastique. Donc [cela signifie] 10,1 milliards d’euros. »

Fermeture des ONG en Russie : une « répression impitoyable » pour Berlin

Le choix de Moscou de fermer les bureaux locaux d’un certain nombre d’ONG réputées de défense des droits humains, parmi lesquelles Amnesty International et Human Rights Watch, accentue « la répression impitoyable » de la liberté d’opinion en Russie, a fustigé ce samedi l’Allemagne, comme l’indique BFM TV. « Le gouvernement russe montre une fois de plus au monde son vrai visage : par des interdictions et une censure ciblées, il réduit systématiquement au silence toutes les voix qui s’engagent pour la transparence et la vérité, la justice, les droits de l’homme et la démocratie au détriment du peuple russe », a détaillé dans un communiqué une porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Ledit communiqué se poursuit ensuite en ces termes : « La répression impitoyable des opinions divergentes au sein de la Russie est le reflet de l’agression du régime russe vers l’extérieur. »

L’Ukraine est « toujours prête » à des pourparlers avec la Russie, selon Zelensky

Lors d’une conférence de presse au côté du chancelier autrichien Karl Nehammer, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a indiqué ce samedi 9 avril que son pays était « toujours prêt » à des négociations avec la Russie, relate BFM TV. « Nous sommes prêts à nous battre et chercher parallèlement des voies diplomatiques pour arrêter cette guerre. Pour l’instant, nous envisageons un dialogue. » Le chancelier autrichien est en déplacement à Kiev et Boutcha.

Plus de 4,4 millions d’Ukrainiens ont fui le pays

D’après les chiffres du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), que relaie franceinfo, plus de 4,4 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis le début de la guerre en Ukraine menée par Vladimir Poutine.

Des évacuations de civils à Kramatorsk

Durant toute la matinée, ce samedi, des mini-bus et camionnettes ont évacué plusieurs dizaines de rescapés de l’attaque contre la gare de Kramatorsk. Ces civils avaient passé la nuit dans une église située au cœur de la ville, près de la gare, relaie franceinfo.

La Russie accuse YouTube d’avoir bloqué le compte de sa chaîne parlementaire

Samedi 9 avril, des responsables russes ont accusé YouTube d’avoir bloqué le compte de la chaîne du Parlement russe, Douma-TV, relaie Le Soir. La Russie prévoit des conséquences. La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a en effet prévenu que le service vidéo avait « signé sa propre condamnation ».

Des « dizaines de milliers de réservistes » russes vont se mobiliser

D’après les informations du département américain de la Défense, des unités de l’armée russe se sont repliées en Biélorussie et ont été « presque complètement détruites », a déclaré le porte-parole du Pentagone, John Kirby, que relate Le Parisien. Mais l’armée russe est en train de mobiliser des « dizaines de milliers de réservistes ».

L’Allemagne renforce ses abris souterrains

En cas de guerre, l’Allemagne se prépare et renforce ses abris souterrains, rapporte le journal Welt am Sonntag. Les parkings souterrains, les stations de métro et les sous-sols pourraient être également renforcés pour devenir de potentiels abris. Le pays est aussi en train de se constituer des stocks de crise. La ministre de l’Intérieur, Nancy Faeser, a indiqué, comme le relaie Le Parisien, que les dépenses de protection civile allaient augmenter. Le gouvernement allemand songe enfin à moderniser ses systèmes d’abris publics. 

Dix couloirs humanitaires vont s’ouvrir 

Ce samedi 9 avril, la vice-première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, a informé que dix couloirs humanitaires allaient s’ouvrir dans le but d’évacuer davantage de civils, relate BFM TV. L’un des couloirs évacuera les personnes toujours bloquées à Marioupol, ville assiégée depuis des semaines. D’autres villes sont concernées comme Louhansk, Melitopol, Zaporijia et Berdiansk.

Kiev annonce la mort de 176 enfants ukrainiens

Depuis le début de la guerre en Ukraine, quelque 176 enfants seraient décédés, d’après un communiqué du ministère ukrainien partagé sur Twitter. De plus, 324 enfants auraient été blessés depuis le 24 février.

Zelensky réclame une « réponse mondiale ferme »

Après l’attaque contre la gare de Kramatorsk, qui a fait au moins 52 morts vendredi 8 avril, le président ukrainien a fait une demande à la communauté internationale. Dans la nuit de vendredi à samedi, Volodymyr Zelensky a appelé à une « réponse mondiale ferme » après ce récent drame, relaie BFM TV. Il a indiqué : « Comme le massacre à Boutcha, comme beaucoup d’autres crimes de guerre russes, le missile qui a frappé Kramatorsk doit être présenté devant un tribunal, qui devra avoir lieu. »

L’attaque contre la gare de Kramatorsk, vendredi 8 avril, a marqué les esprits. En ce 55e jour de guerre en Ukraine, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé la communauté internationale à une « réponse mondiale ferme » contre la Russie. La veille, de nombreuses personnalités avaient également condamné cette attaque contre la gare de Kramatorsk, qui a fait au moins 52 morts. Deux roquettes ont visé la gare dans la matinée alors que des centaines de civils se trouvaient sur place. Si Emmanuel Macron a fustigé un acte « abominable », l’Union européenne a également réagi. Le président du Conseil européen, Charles Michel, a jugé les faits d’« horribles », appelant à « plus de sanctions ». Du côté d’Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne s’est rendue à Boutcha vendredi pour faire état de la situation. Depuis cette ville, où des exactions ont eu lieu, Ursula von der Leyen a promis de « faire payer un prix très, très élevé à [Vladimir] Poutine ».

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France24 - World

In pictures: Shanghai and its 26 million people under lockdown to curb the spread of Covid-19

Issued on: 08/04/2022 - 14:21Modified: 08/04/2022 - 16:42

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Confronted by a sharp increase in Covid-19 infections, authorities across China are stepping up coronavirus control measures, including restrictions on movement, mass testing and new quarantine centres. Shanghai on Friday announced a record 21,000 new cases and a third consecutive day of Covid-19 testing as a lockdown of its 26 million people showed no sign of easing and other Chinese cities tightened curbs – even in places with no recent infections.

L'Humanité

Paris-Roubaix : « Des prix de kermesse »

Chronique

Mejdaline Mhiri

La boue constelle les jambes et les visages des athlètes illustrant l’effort dantesque réalisé… En octobre 2021, le Paris-Roubaix s’ouvrait enfin aux compétitrices, cent vingt-cinq ans après la première édition masculine. À l’issue d’une échappée en solitaire de plus de 80 kilomètres, Elizabeth Deignan triomphait en passant la ligne d’arrivée du vélodrome André-Pétrieux, suivie par plus de 2 millions de personnes derrière leur écran.

Néanmoins, il est acté que, ce samedi 16 avril, l’édition 2022 de la mythique course cycliste consacrera une nouvelle championne. La Britannique, enceinte, ne défendra pas son titre. Alors les paris vont bon train. Audrey Cordon-Ragot, première Française au classement (8 e), pourra-t-elle s’imposer sur l’épreuve d’un jour ? La Néerlandaise Marianne Vos, au palmarès impressionnant (huit fois championne du monde en cyclo-cross, deux fois sur piste, double championne olympique), s’annonce comme l’une des grandes favorites.

Quoi qu’il en soit, les 24 équipes engagées affronteront l’Enfer du Nord. Entre Denain et Roubaix, elles parcourront 124,7 kilomètres, dont 29,2 kilomètres de pavés, probablement sous les rafales d’un vent glacé. Un énorme défi physique relevé dans des conditions épouvantables : de quoi attirer les compétitrices ! C’est probablement la même passion qui les poussera à s’aligner au départ du Tour de France Femmes, le 24 juillet, la Grande Boucle fêtant son retour.

Ainsi, l’Union cycliste internationale a décidé, depuis 2020, d’un salaire minimum pour les neuf équipes féminines qualifiées en World Tour, le plus haut niveau international.

Ces deux événements marquent le virage pris par la discipline depuis plusieurs années pour rattraper le retard envers les femmes cyclistes, grâce notamment aux prises de parole des principales concernées et de leurs syndicats. Ainsi, l’Union cycliste internationale (UCI) a décidé, depuis 2020, d’un salaire minimum (dont le montant est destiné à augmenter) pour les neuf équipes féminines qualifiées en World Tour, le plus haut niveau international. Un cadre incitatif qui n’a pas tardé à faire des émules. Plusieurs équipes, comme les Américains de Trek-Segafredo ou les Australiens de BikeExchange ont annoncé qu’ils rémunéreraient tous leurs athlètes à la même hauteur, quel que soit leur genre.

Des évolutions positives qui ne doivent pas masquer les problèmes subsistants, comme le manque de compétitions pour les amatrices ou une pyramide de formations insuffisante pour les jeunes filles. Les primes reviennent également régulièrement dans le débat. En octobre, le vainqueur du Paris-Roubaix, Sonny Colbrelli, avait touché près de vingt fois plus que Lizzie Deignan : 30 000 euros, contre 1 535 euros. Audrey Cordon-Ragot avait touché 265 euros… contre 1 300 euros pour son homologue masculin, arrivé à la même place au classement. Interrogée par le Parisien, Marion Clignet, présidente de l’Association française des coureures cyclistes (AFCC), avait répondu sur le sujet : «  On dirait des prix de kermesse. » Pas faux.

La chronique sportive de Mejdaline Mhiri
New York Times - World

At Angkor Wat, ‘You Have One of the World’s Wonders to Yourself’

Angkor Wat Dispatch

Cambodia has been open to foreign tourists for months, but in this time of Covid, few have made the trip, making it possible to imagine that you alone have rediscovered the glorious temple complex.

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By Richard C. Paddock

Photographs and Video by Thomas Cristofoletti

ANGKOR WAT, Cambodia — Standing shoulder to shoulder, jostling for the perfect angle, hordes of tourists used to gather before dawn each morning to watch the sun rise over the magnificent ancient temple of Angkor Wat.

Motivating this multinational scrum was the chance to capture an iconic photograph of the monument’s spires mirrored on the surface of a nearby pond.

“It was like a sea of people in front of the reflecting pool,” said Rares Ispas, a dentist from New Zealand, recalling his visit to the celebrated Cambodian monument four years ago.

But that was before Covid-19 brought global tourism to a screeching halt.

This time, on a visit in late January, Dr. Rares and his wife were treated to a sublime experience that may never come again: They were almost alone at Angkor Wat, a bucket-list destination for untold millions whose enormous crowds could make the experience feel more like a theme park than a sanctum.

“This was the perfect opportunity,” said Dr. Rares, who now lives in Singapore. “You can’t help but feel a bit special when you have one of the world’s wonders to yourself.”

Cambodia, a nation of 17 million people wedged between Thailand and Vietnam, reopened to fully vaccinated tourists in mid-November with entry requirements among the least restrictive in Asia.

The country, headed by Asia’s longest-serving authoritarian leader, Prime Minister Hun Sen, was recently ranked second only to Taiwan in the Nikkei Covid-19 Recovery Index for its successful handling of the pandemic. With 84 percent of the population fully vaccinated, daily cases fell to nearly zero in December but have been rising with the Omicron variant, and are now averaging about 350.

Even so, the sprawling Angkor Wat complex, considered the world’s largest religious structure, has sat largely empty during this peak tourist season, which runs from November to March.

Local residents say the last time there were so few tourists here was in the early 1990s, when the country was recovering from decades of civil war and the Khmer Rouge genocide known as the “killing fields,” which wiped out a generation of leaders, teachers and intellectuals.

In the years before the pandemic, the Angkor complex — a stunning collection of Hindu and Buddhist temple complexes in various stages of ruin and restoration — was one of the most popular destinations in Southeast Asia and a major source of foreign revenue for the country. More than 6.6 million international tourists visited Cambodia in 2019, more than a third of them from China. But last year, fewer than 200,000 foreign visitors came.

A few miles from the Angkor Archaeological Park, the city of Siem Reap was once overflowing with tourists who packed its hotels, restaurants, bars and souvenir shops. But during what should be the high season, it felt like a ghost town.

Most businesses were closed, and many workers had left for the countryside. Until recently, a “Happy New Year 2020” sign still hung prominently over one of Siem Reap’s main streets, as if the town had been frozen in time. The once-thriving night market had become a dark, desolate street.

Among those in Siem Reap forced by the pandemic to shut their doors were Chin Meankung and his wife, Botum Nay, owners of the Khmer Grill, a restaurant so popular that foreign tourists lined up on the sidewalk waiting for a table.

Before they reopened in December in anticipation of the tourists’ return, Mr. Chin and Ms. Botum often took their children to visit the deserted archaeological park. “We love for the temples to be peaceful,” Mr. Chin said. “But it is also a very sad thing to see because, economically, Siem Reap is a town that relies solely on tourism.”

Since Cambodia’s reopening, the number of overseas tourists has been gradually increasing. On one morning in early March, several dozen tourists attended the Angkor Wat sunrise, up from just a handful.

But at lesser-known temples like Preah Palilay, where moss-covered faces carved into stone peer out from the ruins, it is still possible to spend hours in contemplation without seeing another visitor. In the stillness and solitude, it is easy to imagine that you alone had just rediscovered these monuments from a different age, so long swallowed up and kept secret by the jungle.

At the popular Bayon temple, famous for its giant stone heads, one of the few visitors was a monkey that felt free to wander around, climbing to the top of one of the massive stone towers, surveying the scenery from its high perch.

Cambodia’s reeling tourism industry got a significant lift in mid-December when Singapore Airlines resumed service between Singapore and Siem Reap, the first international flights to arrive since March 2020. Earlier this month, Thai Smile began flying again between Bangkok and Siem Reap.

Over the past 15 months, Siem Reap received a major face-lift, with nearly 70 miles of newly paved roads, renovated sidewalks and re-landscaped parks along the small Siem Reap River, which flows through town. Newly built bike paths connect Siem Reap and the temples.

“I’ve settled on cycling as the best way to discover the nooks & crannies of the spectacular Angkor Archaeological Park,” the United States ambassador to Cambodia, W. Patrick Murphy, posted on Twitter in January. “The new bike paths help!”

Angkor was once the seat of the Khmer Empire, which ruled much of Southeast Asia between the ninth and the 15th centuries. At its height, Angkor is believed to have had a population of nearly one million, making it one of the world’s largest cities at the time.

In the mid-19th century, French explorers were stunned to come across the temples, many of them completely overgrown by vegetation. International efforts to stabilize and restore the temples began soon after, only to be disrupted by the bloody conflicts that engulfed the country in the 1970s and 1980s before resuming in the early 1990s.

Tourism to Angkor got a major, global boost in 2001, when the ancient city was highlighted in the film “Lara Croft: Tomb Raider.” The movie was partly shot at Angkor Wat and at Ta Prohm, a temple beloved for the huge 200-year-old trees that grow from the ruins.

In the years leading up to the pandemic, hundreds of tourists at a time would line up at Ta Prohm to take photos of themselves standing by tree roots that wrap around the temple walls like giant snakes. Now, the temple sees fewer visitors than that in a day, said Long Sineout, a caretaker who has been working there for more than a decade.

“You see the photo spot by that tree?” he asked, pointing to a deserted wooden platform in front of huge roots that help hold a temple wall in place. “It was so crowded that people had to wait their turn.”

Tourism revenue aside, some younger Cambodians say they miss the large crowds at the temples, where mingling with fellow Cambodians and people from all over the world is part of the attraction for locals.

“There are two ways of thinking,” said Deourn Samnang, 25, a tech worker from a neighboring province. “We like to go to a place with a lot of people and see the other people. Western people like to go to a place and see the nature.”

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France24 - World

Russian director Kirill Serebrennikov on Ukraine: 'This is a war and Russia started it'

Issued on: 08/04/2022 - 18:34Modified: 08/04/2022 - 18:41

Marc Perelman Follow

In an interview with FRANCE 24, Russian theatre and film director Kirill Serebrennikov said that what was happening in Ukraine is indeed "a war" and that Russia "quite obviously" started it. In his native Russia, the conflict is being called a "special military operation" and describing it as a war is against the law. Serebrennikov said the "tragedy" in Ukraine breaks his heart and expressed concern that the war could transform into "hatred" [...] and destroy our hearts, our lives, our careers, everything". The director also criticised the boycott of Russian artists by Western countries.

Speaking to FRANCE 24 from Berlin, the Russian theatre and film director said he had no immediate plans to return to Russia due to his busy work schedule in Europe, adding that "the war breaks all possible schedules" and that he is living day-by-day.

The director criticised the boycott of Russian artists by Western countries over the war in Ukraine, calling it "wrong" and saying "culture should be the first and last bridge connecting people".

He said he was still planning to attend the Avignon Theatre Festival in southern France, where one of his plays will open the event, stressing that it was a symbol of togetherness.

Serebrennikov added that he was hoping to be invited to the Cannes Film Festival this year for his latest movie "Tchaikovsky's Wife", which he has just completed, but stressed that it was up to the organisers to decide.

Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde

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War in Ukraine: Courage and resilience amid Russian offensive

Focus

Life under the bombs in the western Ukrainian town of Zhytomyr

ENCORE!

War in Ukraine sparks anti-Russian cultural backlash

L'Humanité

Football. Un nouveau fair-play financier en version light sauvera-t-il le football européen ?

Actu

Censé rendre les finances des clubs de football professionnels en Europe mieux équilibrés, le fair-play financier tel qu’il a été appliqué depuis 2010 par l’Union européenne de football vit ses dernières heures pour faire place à un système plus souple mais plus ciblé. Une fausse bonne nouvelle ?

Éric Serres

En août 2009, Michel Platini, alors président de l’UEFA, avait annoncé le lancement du fair-play financier. Ce contrôle économique sur les clubs, avait pour idée simple : un club ne peut pas dépenser plus qu’il ne gagne. Un an plus tard, ce principe entrait en vigueur et permettait de réduire sensiblement les pertes. Jeudi, l’UEFA a remis les choses à plat et annoncée une autre réforme de ce fair-play. Dorénavant, il sera plus souple, mais plus ciblé. « La principale innovation va être l’introduction d’un contrôle des frais liés à l’équipe » a déclaré le président de l’instance européenne du football, Aleksander Ceferin. Les contrôles seront plus réguliers (tous les trimestres), promet l’UEFA, qui sera moins tolérante à ce propos.

Pour ne pas précipiter une vague de faillites -pour rappel le déficit cumulé du FC Barcelone est de 1,3 milliards-, l’instance européenne décide donc d’assouplir l’appréciation des déficits depuis le printemps 2020. L’UEFA s’éloigne de la stricte logique comptable du fair-play financier. Il ne s’agira plus d’exiger l’équilibre des comptes mais de limiter les dépenses allouées aux salaires, indemnités de transfert et commissions d’agent, considérés comme le principal problème économique du football.

Ainsi l’UEFA va doubler le déficit autorisé sur trois ans (à 60 millions d’euros) mais obligera les clubs à limiter leur masse salariale à 90 % de leurs revenus en 2023-2024, puis 80 % et enfin 70 % à partir de la saison 2025-2026, le temps que les contrats -souvent de trois ans- en cours arrivent à échéance. Pour Raffaele Poli, responsable de l’Observatoire du football CIES de Neuchâtel ce système permettra tout du moins aux investisseurs de gagner en prévisibilité : « ils peuvent chiffrer leur budget s’ils choisissent de dépenser au-delà du plafond salarial. »

L’UEFA met ainsi en place une forme soft de « plafond salarial » ou « salary cap », si courant en Amérique du nord dans le foot américain ou basket-ball. Soft car, les 55 fédérations sous la coupe de l’instance européenne du football ne possèdent pas les mêmes règles sociales et comptables.

Une fois les règles établies restent les sanctions. Les fautifs subiront des amendes préétablies selon l’ampleur du dépassement. Cette « taxe de luxe » imposée aux moins vertueux sera par la suite redistribuée parmi les clubs qui seront restés dans les clous. Mais il ne faut pas rêver, les retombées pour ces derniers seront des plus modestes.

Par ailleurs, l’UEFA prévoit des interdictions de recruter, limitations de prêts, mais en cas d’entorses graves ou répétées, des sanctions sportives : « interdiction d’utiliser un joueur précis acquis sur le marché, détaille Andrea Traverso, directeur financier à l’UEFA.

La déduction de points, déjà existante dans les règlements mais jamais appliquée, fera également peser une vraie menace. Dès la saison prochaine, mais encore davantage à partir de 2024, lorsque la Ligue des champions aura une formule Championnat dans sa première phase. Enfin, une dernière mesure toujours en discussion risque de voir le jour. Il s’agirait de reléguer un club d’une compétition à une autre. Qualifiée pour la C1, une équipe pourrait se retrouver en Ligue Europa. Ou en Ligue Europa Conférence si elle devait normalement disputer la Ligue Europa. Les conséquences seraient donc sportives, mais aussi économiques, puisque les retombées financières des trois compétitions sont très différentes.

Toutes ces nouvelles règles joueront dans la bataille entre clubs historiques et nouveaux mastodontes aux ressources illimitées et ce d’autant plus que l’abaissement progressif du plafond salarial laissera à ces derniers de flamber encore deux saisons pour faire le plein. Andrea Traverso, quant à lui, réfute cette idée de laisser-aller qui permettrait aux clubs les plus dépensiers comme le PSG ou City de faire comme bon leur semble : « Nous avons simplement voulu corriger les faiblesses du système, le rendre encore plus transparent. Mais les clubs ne peuvent pas faire tout ce qu’ils veulent, car ils seraient sévèrement punis. Et ils le savent. » Affaire à suivre…

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Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron fustige une attaque “abominable” à Kramatorsk

Au moins 50 personnes, parmi lesquelles cinq enfants, ont perdu la vie ce vendredi dans l’attaque au missile perpétrée au niveau de la gare de Kramatorsk, dans l’est de l’Ukraine, d’où se déroulaient des évacuations de civils. Le bilan, relayé par Le Figaro, a été annoncé par le gouverneur de la région. « Cinquante morts, dont cinq enfants. C’est le nombre des victimes à cette heure à la suite de la frappe des troupes d’occupation russes sur la gare de Kramatorsk », a écrit Pavlo Kyrylenko sur la messagerie Telegram, avant d’indiquer que 98 blessés avaient été hospitalisés. « Les civils ukrainiens fuient pour échapper au pire. Leurs armes ? Des poussettes, des peluches, des bagages. Ce matin, gare de Kramatorsk, les familles qui allaient partir ont connu l’horreur. Des morts par dizaines, des blessés par centaines. Abominable », a écrit Emmanuel Macron, ce vendredi sur Twitter, en réaction à cette attaque.

Les civils ukrainiens fuient pour échapper au pire. Leurs armes ? Des poussettes, des peluches, des bagages. Ce matin, gare de Kramatorsk, les familles qui allaient partir ont connu l’horreur. Des morts par dizaines, des blessés par centaines. Abominable.

— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) April 8, 2022

Russie : la Banque centrale va réautoriser la vente des devises étrangères

La Banque centrale de Russie a fait savoir ce vendredi qu’elle allait réautoriser dès le 18 avril la vente des devises étrangères, rapporte France 24. Celle-ci avait été suspendue début mars. Les banques russes « pourront de nouveau vendre des devises en liquide aux citoyens à partir du 18 avril 2022 », a précisé la Banque centrale dans un communiqué, avant d’ajouter que seules les devises reçues par les banques à partir du 9 avril pourraient être vendues.

Un millier de marins bloqués dans les ports ukrainiens

Ce vendredi, deux agences de l’ONU ont appelé à une action urgente pour venir en aide à environ un millier de marins qui sont bloqués dans les eaux et ports ukrainiens depuis l’invasion russe, relaye Le Figaro. D’après l’Organisation internationale du travail (OIT) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de cent navires de commerce sont dans l’impossibilité de quitter les ports d’Ukraine et les eaux voisines.

« Outre les dangers liés aux bombardements, de nombreux navires concernés manquent désormais de nourriture, de carburant, d’eau douce et d’autres fournitures essentielles. La situation des marins de nombreux pays devient donc de plus en plus intenable, ce qui présente de graves risques pour leur santé et leur bien-être », ont détaillé l’OIT et l’OIM dans une lettre adressée aux dirigeants de l’agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR), du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et de Médecins sans frontières (MSF), citée par nos confrères. Cette lettre demande aux HCR, au CICR et à MSF de « prendre des mesures urgentes » afin d’aider à réapprovisionner les navires concernés pour répondre aux besoins vitaux des marins qui se trouvent à bord.

Macron veut « rassembler des preuves » contre « des crimes de guerre »

Emmanuel Macron a déclaré ce vendredi que la France était en train de « rassembler les preuves » contre « des crimes de guerre des Russes » en Ukraine. Là-bas, un certain nombre d’exactions contre des civils ont été attribuées à la Russie, qui toutefois dément. « Même en prenant le maximum de précautions que je me dois de prendre » en tant que chef d’Etat, « je peux dire que ce sont des crimes de guerre des Russes », a ensuite déclaré le président de la République sur Brut, avant de préciser que « des gendarmes [et] des magistrats » français avaient été envoyés afin d’aider les Ukrainiens à l’établir.

Discuter avec Poutine ? « Ça me pèse », assure Macron

Emmanuel Macron, interviewé par Brut vendredi soir, a dit ne pas regretter ses appels téléphoniques avec Vladimir Poutine, sur fond de guerre en Ukraine. Il estime en effet qu’il s’agit de son « devoir » de négocier avec Moscou, et que cela se fait toujours en accord avec Volodymyr Zelensky, le dirigeant ukrainien. « Ça me pèse de parler [à Vladimir Poutine], ça n’est pas agréable. Mais qu’est-ce qu’on fait ? On doit préparer le cessez-le-feu », a-t-il ensuite jugé. Après quoi, le chef de l’Etat a assuré avoir « mis en cause » la « fiabilité de [son homologue russe] depuis des mois ».

Les filles de Poutine sanctionnées par l’UE

Les Européens ont sanctionné ce vendredi les deux filles de Vladimir Poutine, désormais inscrites sur la liste noire de l’UE, aux côtés de plus de 200 autres personnes, parmi lesquelles un certain nombre d’oligarques proches du dirigeant russe et des patrons de presse pro-Kremlin, relaye BFM TV. Maria Vorontsova et Katerina Tikhonova, nées respectivement en 1985 et 1986 et d’ores et déjà ciblées par Washington et Londres, sont les filles de Vladimir Poutine et de Lioudmila Poutina, dont le chef de l’Etat russe a dit avoir divorcé en 2013.

Moscou ferme les bureaux locaux d’Amnesty et de HRW

Selon un communiqué publié ce vendredi par le ministère russe de la Justice, la Russie a fermé les bureaux locaux des ONG de défense des droits humains Amnesty International et Human Rights Watch, relaye BFM TV. La représentation locale d’Amnesty (Royaume-Uni) et celle de HRW (Etats-Unis) ont « été exclues du registre officiel des organisations non-gouvernementales étrangères » en Russie, en raison de « violations de la législation russe », précise ledit communiqué. Il s’agit facto de leur fermeture, a déclaré pour sa part Amnesty, dans un communiqué.

Vladimir Poutine va « payer » pour Boutcha et Kramatorsk

« Notre humanité a été brisée à Boutcha », a lancé ce vendredi Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, indique 20Minutes. Elle a qualifié d’« épouvantable » la mort d’au moins cinquante personnes dans une frappe contre une gare à Kramatorsk, dans l’est de l’Ukraine, quelques heures plus tôt le même jour. Et de conclure : « Nous mobilisons notre puissance économique pour faire payer un prix très, très élevé à [Vladimir] Poutine. »

Au moins 1626 civils tués, dont 132 enfants

Les Nations unies ont fait savoir qu’elles souhaitaient publier un chiffre plus réaliste du nombre de victimes civiles en Ukraine, a précisé un responsable de l’organisation à l’ONG spécialisée Airwars, comme le relève ce vendredi France 24. L’ONU, par le biais de la Mission de surveillance des droits de l’homme en Ukraine, recense les victimes civiles dans ce pays depuis 2014. Cette année-là, Moscou avait annexé la Crimée. Cette mission a poursuivi son travail depuis l’invasion russe le 24 février dernier, ce qui permet au Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme de publier un bilan humain du conflit de façon quotidienne. De cette manière, le Haut-Commissariat évoquait ce vendredi au moins 1626 civils tués, parmi lesquels 132 enfants. Mais de l’aveu de l’ONU, les bilans réels sont certainement extrêmement supérieurs.

La Russie menacée de « décomposition »

La Russie est menacée de « décomposition » en raison de sanctions toujours plus sévères, tandis que l’Ukraine a un « avenir européen », a estimé ce vendredi Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, lors d’une visite à Kiev. « La Russie va sombrer dans la décomposition économique, financière et technologique, tandis que l’Ukraine marche vers un avenir européen », a jugé celle-ci, au cours d’une conférence de presse commune avec le chef de l’Etat ukrainien, Volodymyr Zelensky, relaye BFM TV.

Jean-Yves Le Drian fustige un « crime contre l’humanité »

« Ils tapent la gare sur des réfugiés, donc sur des civils, donc ça répond aux crimes contre l’humanité », a jugé Jean-Yves Le Drian sur la chaîne France 5, ce vendredi, à propos du bombardement perpétré à Kramatorsk. « C’est sordide, un carnage de plus », a-t-il ensuite ajouté. Peu après, il a précisé en ces termes : « Il faut des experts, vite, parce qu’il faut constater vite, il faut documenter dans l’urgence pour pouvoir ensuite apporter des preuves des crimes contre l’humanité. » Avant de rappeler qu’en matière de crime contre l’humanité, cela relevait de la Cour pénale internationale. Et de conclure : « Ces crimes ne pourront pas rester impunis. »

La Turquie réclame l’ouverture en « urgence » de couloirs humanitaires

Ce vendredi, la Turquie a exprimé sa « grande tristesse » après le tir de missile survenu au niveau de la gare ukrainienne de Kramatorsk et qui a fait au moins 50 morts. Après quoi, elle a appelé à « l’ouverture urgente » de couloirs d’évacuation pour les civils, relaye BFM TV. « Cet événement tragique a une fois de plus démontré l’importance et l’urgence d’établir des couloirs humanitaires afin d’assurer l’évacuation en toute sécurité des civils », a détaillé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. La Turquie, proche allié de l’Ukraine, s’évertue à maintenir le contact avec Kiev et Moscou. Et cela, en encourageant les deux parties à reprendre les pourparlers de paix sur son sol.

Kramatorsk : Biden accuse la Russie d’avoir commis une « horrible atrocité »

Le dirigeant américain, Joe Biden, a accusé la Russie d’avoir commis une « horrible atrocité », après qu’au moins 50 personnes, dont cinq enfants, ont perdu la vie ce vendredi dans un bombardement sur la gare de Kramatorsk, située dans l’est de l’Ukraine, indique France 24. « L’attaque d’une gare ukrainienne est une nouvelle horrible atrocité commise par la Russie, frappant des civils qui tentaient d’évacuer et de se mettre en sécurité », a estimé Joe Biden dans un tweet.

Comme l’indique de son côté Le Figaro, le président américain a par ailleurs remercié les autorités slovaques d’avoir fourni à l’Ukraine un système de défense anti-aérien S-300, dans le but d’aider Kiev à repousser l’invasion russe. Un don qui a été rendu possible par l’envoi de quatre batteries de défense antimissiles Patriot par l’Otan à la Slovaquie, précisent nos confrères. « Tandis que les forces russes se repositionnent pour la prochaine phase de cette guerre, j’ai demandé à mon administration de continuer de ne ménager aucun effort pour identifier et fournir à l’armée ukrainienne les armes modernes dont elle a besoin pour défendre son pays », a confié Joe Biden dans un communiqué.

En Russie l’inflation s’envole à 16,7 % en mars, sur un an

En mars, sur un an, l’inflation s’est envolée à 16,7 % en Russie. Un record depuis 2015. En comparaison avec le mois de février de cette année, les prix ont accéléré de 7,6 % d’un mois sur l’autre, en Russie, détaille 20Minutes. L’inflation des produits alimentaires a donc progressé de 19,5 %. Parmi les prix ayant le plus progressé en l’espace d’un an, on trouve les pâtes (+25 %), le beurre (+22 %), le sucre (+70 %), les fruits et légumes (+35 %), les matériaux de construction (+32 %), ainsi que l’électronique domestique (+40 %).

Odessa : un couvre-feu imposé

Les autorités ukrainiennes locales ont annoncé ce vendredi la mise en place d’un couvre-feu à Odessa, de samedi soir à lundi matin, relaye BFM TV. Et cela, alors même qu’une offensive de l’armée russe, dans la région, est attendue. Après le bombardement de la gare de Kramatorsk, qui a fait au moins 50 morts, « une menace d’attaque au missile plane à Odessa, le 10 avril. C’est pourquoi un couvre-feu est imposé à Odessa et dans sa région à partir de 21 heures le 9 avril, jusqu’à 6 heures le 11 avril », a précisé l’administration militaire régionale.

Londres renforce son aide militaire à l’Ukraine

Ce vendredi, le Premier ministre britannique Boris Johnson a communiqué sur le renforcement de l’aide militaire britannique à l’Ukraine. Et cela, par le biais de l’envoi de missiles antichars et antiaériens, indique Le Figaro. Une décision prise après l’attaque qu’il a qualifié d’« inconsciente » contre la gare de Kramatorsk. « Les crimes de la Russie en Ukraine ne resteront pas impunis », a mis ensuite en garde le dirigeant britannique, à l’occasion d’une conférence de presse avec le chancelier allemand Olaf Scholz. Ce dernier a dénoncé, de son côté, des bombardements « épouvantables ».

Ursula von der Leyen en déplacement à Boutcha

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, est arrivée ce vendredi à Boutcha, une petite ville située au nord-ouest de Kiev et récemment devenue un symbole des atrocités du conflit, observe 20Minutes.

Les dirigeants de l’UE vont se réunir en sommet extraordinaire

Les dirigeants des Vingt-Sept se réuniront pour un Conseil européen extraordinaire, les 30 et 31 mai prochains, rapporte France 24. L’objectif : évoquer, notamment, la guerre en Ukraine et les questions énergétiques. L’annonce a été faite par le président du Conseil européen, Charles Michel.

Moscou accuse Kiev d’avoir tiré sur la gare de Kramatorsk

Ce vendredi, la Russie a accusé les forces armées ukrainiennes d’avoir délibérément tiré un missile sur la gare bondée de Kramatorsk, dans l’est du pays, causant la mort d’au moins 50 personnes, relate Le Figaro. « Le but de la frappe orchestrée par le régime de Kiev sur la gare ferroviaire de Kramatorsk était d’empêcher le départ de la population de la ville afin de pouvoir l’utiliser comme bouclier humain », a estimé le ministère russe de la Défense, arguant ensuite que le missile avait été tiré depuis la localité de Dobropillia.

Propos de Macron : Varsovie convoque l’ambassadeur de France

L’ambassadeur de France en Pologne a été convoqué ce vendredi, au ministère des Affaires étrangères, rapporte BFM TV. Et cela, à la suite des propos tenus par Emmanuel Macron. Pour rappel, lundi 4 avril, le premier ministre polonais, Mateus Morawiecki, s’en était pris au président de la République française, lui reprochant notamment de persister à voir dans Vladimir Poutine un interlocuteur, déclarant ensuite que jamais personne « n’avait négocié avec Hitler ». Après quoi, Emmanuel Macron s’était défendu dans les colonnes du Parisien ce vendredi, reprochant notamment au chef du gouvernement polonais son « antisémitisme d’extrême droite ».

Tcherniguiv : près de 700 personnes tuées depuis le début de l’invasion

Depuis le début de la guerre en Ukraine, près de 700 personnes ont été tuées dans des bombardements russes perpétrés à Tcherniguiv, centre régional situé au nord de Kiev, à proximité de la frontière bélarusse, a fait savoir ce vendredi le maire de cette ville, cité par l’agence de presse Unian. « Je peux donner un chiffre approximatif : 700 personnes. Il s’agit des militaires et civils », a assuré le maire, Vladyslav Atrochenko, dont les propos sont cités par BFM TV. Après quoi, il a précisé que deux tiers des habitants avaient quitté cette localité.

La Russie et l’Ukraine « désireuses » de tenir des pourparlers

Selon un haut responsable turc, qui s’est exprimé ce vendredi, la Russie et l’Ukraine demeurent « désireuses » de tenir de nouveaux pourparlers en Turquie. Et cela, en dépit des récentes exactions notamment survenues à Boutcha, relaye BFM TV. « La Russie et l’Ukraine sont désireuses de s’entretenir à nouveau en Turquie, mais elles restent loin d’un accord sur un texte commun », a toutefois confié à la presse le responsable, qui a refusé d’être nommé.

Roquettes contre la gare de Kramatorsk : le bilan s’alourdit 

Après que deux roquettes ont visé la gare de Kramatorsk, le nombre de morts est passé à 39, dont quatre enfants. C’est ce qu’a annoncé le porte-parole du SBU, Artiom Dekhtiarenko sur Facebook : « Les fascistes russes ont bombardé la gare de Kramatorsk, 39 morts dont quatre enfants. »

L’UE condamne l’attaque à la gare de Kramatorsk

Le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, « condamne fermement » l’attaque perpétrée contre la gare de Kramatorsk, ayant tué au moins 39 personnes. Sur son compte Twitter, il a écrit : « Je condamne fermement l’attaque aveugle de ce matin contre une gare à Kramatorsk par la Russie, qui a tué des dizaines de personnes et fait de nombreux blessés. » D’après Josep Borrell, la Russie tenterait de « fermer les voies d’évacuation pour ceux qui fuient cette guerre injustifiée et de causer des souffrances humaines ».

I strongly condemn this morning’s indiscriminate attack against a train station in #Kramatorsk by Russia, which killed dozens of people and left many more wounded. This is yet another attempt to close escape routes for those fleeing this unjustified war and cause human suffering

— Josep Borrell Fontelles (@JosepBorrellF) April 8, 2022

Du côté du président du Conseil européen, Charles Michel a qualifié cette attaque d’« horrible ». Il a rédigé un message sur Twitter : « Horrible de voir la Russie frapper l’une des principales stations utilisées par les civils évacuant la région où la Russie intensifie son attaque. » Il a enfin appelé à « plus de sanctions », informant que le « cinquième paquet de sanctions de l’UE vient d’être approuvé ».

Horrifying to see Russia strike one of the main stations used by civilians evacuating the region where Russia is stepping up its attack.

Action is needed: more sanctions on Russia and more weapons to #Ukraine are under way from the EU. 5th package of EU sanctions just approved.

— Charles Michel (@eucopresident) April 8, 2022

La Russie nie être l’auteur des frappes contre la gare de Kramatorsk

Les troupes russes ont démenti avoir visé la gare de Kramatorsk – où se trouvait des centaines de civils – relaie franceinfo. Dans un communiqué, le ministère de la Défense russe a déclaré que « les forces armées russes n’avaient pas prévu et n’ont prévu aucun tir le 8 avril dans cette ville ». Au contraire,

Moscou a pointé une « provocation » de la part de l’Ukraine. Le ministère a encore assuré que des fragments de « missiles tactiques ‘Tochka-U’ » ont été retrouvés sur les lieux du drame et « ne sont utilisés que par les forces armées ukrainiennes ». 

Zelensky dénonce un « mal sans limites »

Le président ukrainien a réagi à aux frappes menées à Kramatorsk. Sur Instagram, Volodymyr Zelensky a déploré que le « mal est sans limites ». Il a poursuivi : « S’il reste impuni, il ne s’arrêtera jamais. » Le chef de l’Etat ukrainien a jugé que ces frappes témoignaient du « manque de force et de courage » de l’armée russe « pour nous tenir tête sur le champ de bataille ». Les troupes russes « détruisent cyniquement la population civile ». 

La gare de Kramatorsk visée par deux roquettes

La gare de Kramatorsk, ville située dans le Donbass, a été touchée par deux roquettes ce vendredi matin. Comme le relaie BFM TV, plus de 35 personnes ont été tuées dans ces frappes et au moins 100 personnes ont été blessées. La gare abritait des centaines de civils qui souhaitaient quitter la région et fuir la guerre. Le patron de la compagnie ferroviaire ukrainienne Ukrzaliznytsia, Oleksandre Kamychine, a pointé une « frappe délibérée » de la part de l’armée russe. Il a également confirmé les faits sur Telegram : « Suite aux tirs de roquette sur la gare de Kramatorsk, selon les données opérationnelles, plus de 30 personnes ont été tuées et plus de 100 blessées. » 

La région de Soumy a été « libérée » selon le gouverneur 

Le gouverneur de l’Oblast de Soumy a annoncé que la région avait été « libérée » de l’armée russe, relate Le Figaro. Cette région est située à la frontière avec la Russie.

« Je me sens sacrément chanceux », confie le journaliste de Fox News blessé en Ukraine

Le journaliste britannique Benjamin Hall, qui travaillait pour Fox News, a donné de ses nouvelles. Le 14 mars dernier, son véhicule avait été visé par un tir. Il se trouvait aux côtés du caméraman franco-irlandais, Pierre Zakrzewski, qui a perdu la vie dans cette frappe. Sur Twitter, vendredi 8 avril, Benjamin Hall a raconté qu’il avait « perdu une demi-jambe d’un côté et un pied de l’autre ». Dans le même message, il a écrit : « Une main est en train d’être reconstruite, un oeil ne fonctionne plus et mon ouïe est assez explosée, mais dans l’ensemble, je me sens sacrément chanceux d’être ici. »  

To sum it up, I’ve lost half a leg on one side and a foot on the other. One hand is being put together, one eye is no longer working, and my hearing is pretty blown… but all in all I feel pretty damn lucky to be here – and it is the people who got me here who are amazing! pic.twitter.com/HNjO6PbdGf

— Benjamin Hall (@BenjaminHallFNC) April 8, 2022

320 corps retrouvés à Boutcha d’après le maire de la ville

Dans une interview à BFM TV, jeudi 7 avril, le maire de Boutcha, Anatoliy Fedoruk, a indiqué que 320 corps ont déjà été retrouvés dans sa ville. Il s’agirait de personnes « torturées et tuées ». Pire, le nombre de victimes pourrait bien augmenter selon Anatoliy Fedoruk : « Nous trouvons d’autres fosses communes autour de notre ville. » Leurs morts ne seraient pas dues à des frappes aériennes mais bien à des tirs, voire à des exécutions : « Il y a des personnes qui ont été tuées avec une balle dans la nuque (…) elles avaient les mains liées et avec des traces de torture. »

Des massacres de civils à Borodyanka, selon Zelensky

Le président ukrainien a indiqué dans une vidéo que des exactions « bien plus horribles » qu’à Boutcha ont été commises. Ces crimes se seraient produits à Borodyanka, situé au nord-ouest de Kiev. Volodymyr Zelensky a informé qu’il y avait « plus de victimes » dans cette commune qu’à Boutcha.

Ursula von der Leyen à Kiev ce vendredi

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen va se rendre à Kiev ce vendredi 8 avril pour montrer son « soutien indéfectible » au peuple ukrainien dans « son combat courageux pour nos valeurs communes », relaie BFM TV. Elle a annoncé la nouvelle lors d’une conférence de presse tenue à Stockholm jeudi 7 avril : « Le peuple ukrainien mérite notre solidarité. C’est pour cette raison que je me rendrai à Kiev demain (vendredi). » 

Exactement 44 jours ont passé depuis le début de l’offensive russe en Ukraine. Alors que Moscou a reconnu des « pertes importantes » dans cette guerre, le pays dirigé par Vladimir Poutine a été suspendu du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Ce vendredi 8 avril, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, se rend à Kiev pour témoigner de son « soutien indéfectible » aux Ukrainiens. De son côté, Volodymyr Zelensky a affirmé que des exactions « bien plus horribles » qu’à Boutcha avaient été commises à Borodyanka. Les deux villes sont situées à 25 kilomètres l’une de l’autre. À Kramatorsk, deux roquettes ont visé la gare de cette ville du Donbass, provoquant la mort d’au moins 50 personnes.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Ian Woosnam: 'You work all your life for a putt to win the Masters'

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Ian Woosnam went into Masters week in 1991 ranked number one in the world, and backed up his status by winning the tournament by one shot from Jose Maria Olazabal.

Woosnam's par at the 18th on the final Sunday meant the realisation of a long-held dream, to win the famous Green Jacket, as his childhood heroes Jack Nicklaus and Gary Player had done.

Here the Welshman describes how he played the final hole and sank the crucial final putt to earn his victory.

New York Times - World

Russia-Ukraine War

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For Ukrainian Writer, War Evokes Scars of Time in Captivity

Stanislav Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his abuse in a prison run by Russian-backed separatists. Now, the war reminds him of why Ukrainians are fighting for their lives.

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By Valerie Hopkins

KYIV, Ukraine — Stanislav Aseyev spent two and a half years in a notorious prison run by Russian-backed separatists in eastern Ukraine, where he said he and other inmates were regularly tortured, beaten, demeaned and forced to wear bags on their heads. Yet, even he was unprepared for the grim scenes of abuse and executions that he witnessed in the Kyiv suburb of Bucha.

“I was still not ready for this,” he said. “I did not think that I would see genocide with my own eyes, despite the fact that I have a lot of experience in this war.”

Mr. Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his time in prison in a memoir published in 2020, “The Torture Camp on Paradise Street.” Today, he bears witness to a new brutality, a Russian invasion, and the physical and emotional scars that are being inflicted anew.

In Bucha, “the corpses lay in front of every private house,” said Mr. Aseyev, who had traveled there recently with a volunteer military unit to help ensure the safety of the region after Ukrainian forces had pushed the Russians back.

Mr. Aseyev had moved to the Kyiv area to put his prison years behind him, but war and its associated traumas found him once more, in February, when missiles whistled into the city’s eastern suburb of Brovary.

“I had thought that it was all over, that I still had a very long process ahead to work on it,” he said of the lingering scars in an interview conducted in the back seat of a car because it was too dangerous to speak at his home. “But now it’s all irrelevant, because now the old psychological traumas from captivity are again beginning to slowly make themselves felt.”

Jerked back to wartime, Mr. Aseyev has also chosen a new way to address his fears and anger. He has taken up arms for the first time in his life, defending his adopted city militarily as part of the Territorial Defense Forces, a volunteer unit in the Ukrainian army.

Mr. Aseyev’s story is an extreme version of the one many Ukrainians are experiencing today, as the Russian military spreads violence, indiscriminate and otherwise, throughout the country. His experiences have seen him — someone raised with Russian language and Russian culture, with a worldview relatively sympathetic to Moscow — reject all of that to the extent that he is not only ready but willing to kill Russian soldiers.

He was born in the town of Makiivka, just outside Donetsk, the largest city in eastern Ukraine. As a native Russian speaker, he grew up listening to Soviet rock bands like Kino, reading Dostoyevsky in the original Russian and learning history from a predominantly Russian perspective.

Before the separatist war that broke out in 2014, he says he was sympathetic to President Vladimir V. Putin’s vision of Ukraine as part of “Russky Mir,” or “Russian World,” a nationalist and chauvinistic ideology focused on the idea of Russia’s civilizational superiority. “I really had such ‘Russky Mir,’ illusions about Putin, Great Russia, all these things,” he said.

Those were shattered by his experiences after 2014, just as they are being shattered now for millions of other Ukrainians. He now prefers not to speak Russian, except to talk to his mother.

In 2014, Makiivka, a place that Mr. Aseyev has described as “a city of Soviet sleepwalkers,” was occupied by Russian-backed separatist forces loyal to the self-proclaimed Donetsk People’s Republic. Many of his friends signed up to fight on the side of the pro-Moscow rebels, buying the Russian propaganda line that Ukrainian fascists had taken control in Kyiv. Shortly thereafter, he said, he realized that the separatists were the ones committing human rights abuses.

In 2015, he started writing about the abuses for Ukrayinska Pravda, a daily newspaper, as well as the U.S. funded RFE/RL outlet and a liberal-leaning newspaper, Dzerkalo Tyzhnia, or Mirror Weekly. He continued that line of reporting under a pseudonym for two years, until he was detained on June 2, 2017.

Mr. Aseyev was first taken to “The Office,” a prison camp in a group of buildings along a wide boulevard in the center of Donetsk that had served as office space before the war. After beatings and electric shock torture, he said, he spent six weeks in solitary confinement, in a cell so cold that he had to grasp bottles of his own urine to stay warm.

Then he was transferred to Izolyatsia prison, named for a former insulation factory — both Russian and Ukrainian languages use the same word for insulation and isolation — that had become a cultural center after the Soviet-era factory went bankrupt. There, Mr. Aseyev says he was beaten and tortured for more than two years, before being released in a prisoner exchange in 2019, just before New Year’s Eve, having spent 962 days inside.

Live Updates: Russia-Ukraine War

Mr. Aseyev said that his own persecution, and the Russians’ pummeling today of cities around Kyiv and across southern and eastern Ukraine, many of them Russian-speaking areas, belied the Kremlin’s assertion that it went to war to protect ethnic Russians and Russian speakers from the “Nazis” supposedly in control in Kyiv.

“They don’t care who they kill,” he said. “I am a Russian speaker, I grew up on Russian culture, on Russian music, books, cinema, even Soviet in a sense.”

Despite this, he said, “I am definitely considered an enemy by these people, just as those who grew up somewhere in Lviv on completely different values,” he said, referring to the predominantly Ukrainian-speaking city in the country’s west that is the beating heart of Ukrainian nationalism.

“For them,” he said of Russia’s leadership, “the state of Ukraine simply does not exist, and that’s all. And everyone who does not agree with this is already an enemy.”

Mr. Aseyev spent the years after his release from prison trying to heal from his traumas. Much of that process centered on writing his memoir, which detailed the treatment he and others endured.

He described the horrors in a powerful passage from the introduction: “The principal tasks here are surviving after the desire to live has forsaken you and nothing in the world depends on you any longer, preserving your sanity as you teeter on the brink of madness and remaining a human being in conditions so inhuman that faith, forgiveness, hate, and even a torturer locking eyes with his victim become laden with manifold meanings.”

In thematic essays, he describes how a father and son were tortured together; how a man was electrically shocked in his anus; cases of rape and forced labor; the way cameras were constantly watching the inmates; and the depravity of Izolyatsia’s commander.

Russia-Ukraine War: Key Developments

Striking civilian areas. Russian forces have escalated their attacks against civilian areas in Ukraine in recent days, including a rocket attack on a crowded train station in Kramatorsk that killed more than 50 people who were trying to flee the east of the country ahead of an expected offensive by Russian troops.

A strategy shift. Russia assigned a general to oversee its military campaign in Ukraine, creating for the first time a central command on the battlefield to coordinate its air, ground and sea units as the Russian military shifts its focus to Ukraine’s east and south. The general, Aleksandr V. Dvornikov, oversaw widespread atrocities by Russian forces in Syria.

Efforts to isolate Russia. In response to mounting evidence of Russian atrocities in Ukraine, the European Union approved a ban on Russian coal and imposed other measures, while the United Nations suspended Russia from the Human Rights Council. The U.S. Senate voted to strip the country of its preferential trade status with the United States.

A collection of his dispatches from Ukraine’s occupied eastern Donbas region, written before his 2017 arrest, was also recently published in English translation by Harvard University Press.

When the war began in February, Mr. Aseyev took his mother to the country’s relatively safer west, and then took the train back to the capital. Returning to Kyiv in the first days of the war, he was one of only three people who disembarked at the city’s central station.

“There is simply nowhere else to run,” he said. “If we all leave Kyiv, then one way or another we will be crushed in the rest of Ukraine.”

In prison, his mother was “constantly” on his mind. “For two and a half years my mother went through hell,” he said, not knowing for long periods if he was dead or alive, and not being able to visit him or communicate with him.

While she is safe for now, Mr. Aseyev said he is furious about what she was subjected to, and is ready for revenge. “I will kill them at every opportunity,” he said.

Mr. Aseyev said he was convinced that “as soon as” Russian troops “have the opportunity and infrastructure to build something like Izolyatsia in the occupied territory, of course they will.”

He has continued his writing and advocacy for Ukraine even as he goes through military training. He recently visited the newly liberated town of Bucha, the site of numerous alleged atrocities by Russian soldiers, and posted photos on Facebook of a mass grave site.

In his memoir, Mr. Aseyev wrote a chapter on how and why he had considered taking his own life in prison.

“The choice to take my life, so I thought, was the last freedom I had,” he wrote.

In a video message shared by Secretary of State Antony J. Blinken on his Instagram account, Mr. Aseyev recalled this thought as he spoke about his time in Izolyatsia and implored Western leaders not to be afraid of Russia or Mr. Putin.

“They took away everything — relatives, friends, communications, even an old calendar” that had been hanging in his cell, he said. “But they couldn’t take one thing away from me: I was ready to die. This is something that cannot be taken away from a person even when everything else is taken away.”

And that, he said, is why Ukraine has stood up to the supposedly superior Russian forces, and why it will ultimately prevail.

“This is what our whole country is now,” he said. “We are more willing to die than to give up or lose. And that is why the Russian Federation has already lost in this war.”

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France24 - Monde

Olivier Dubois : 1 an de captivité pour le journaliste français au Mali

Publié le : 08/04/2022 - 22:34

Aline BOTTIN Fatimata WANE Suivre

Olivier Dubois est un journaliste indépendant de 47 ans qui est détenu depuis 1 an par une organisation terroriste au Mali. C'est le dernier otage français détenu dans le monde. Le président Emmanuel Macron a assuré la pleine mobilisation de l'état pour mettre un terme à "l'insupportable séquestration du journaliste". Pour en parler, on retrouve son amie, collègue et porte parole du comité de soutien au Mali : Célia D'Almeida. 

On passe à cette histoire qui rappelle celle de David contre Goliath. En Afrique du Sud, la petite communauté Khoï a réussi à faire plier Amazon. Elle a obtenu la suspension des travaux de près de 300 millions d'euros du siège du géant américain. La construction risquait de détruire son site sacré. Les industriels impliqués dans le projet ont fait appel de la décisions. Reportage au Cap de nos correspondants Caroline Dumay et Stefan Carstens. 

1-54 est de retour à Paris, pour sa deuxième édition, la foire d'art contemporain africain s'installe à nouveau chez Christie's. Cette année 50 artistes sont à l'affiche issus du continent et de la diaspora. Comme la tunisienne Aïcha Snoussi qui fait de l'archéologie artistique comme dans cette œuvre magnifique présentée au Moco de Montpellier : la sépulture aux noyés. Aïcha Snoussi sera aussi à suivre au Palais de Tokyo dès la semaine prochaine. Un autre artiste à suivre toujours dans cette foire c'est  Matthew Eguavoen, un peintre nigérian qui cherche à montrée une Afrique différente libre et moderne. Ecoutez le au micro de Célia Caracena et Myriam Bendjilali 

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L'Humanité

Pour Sansus, Laure de gloire a sonné

Actu

Rugby Le XV de France affronte l’Ecosse pour son troisième match du tournoi des Six Nations, dimanche au Scots Toun Stadium de Glasgow. La demi de mêlée Laure Sansus, au sommet de sa forme face à l’Irlande, devrait être à nouveau titularisée.

Léo Aguesse

Remplaçante lors du match d’ouverture face à l’Italie (39-6), elle avait réalisé une entrée fracassante. Samedi dernier, la manager Annick Hayraud l’a donc logiquement alignée d’entrée contre l’Irlande (40-5). Un choix payant puisque la demi de mêlée, en inscrivant deux essais, a réalisé une prestation de haute volée qui lui a valu d’être nommée femme du match. Face aux Ecossaises, la numéro 9 des Bleues, co-leaders du tournoi des Six nations (10 points) avec l’Angleterre et le pays de Galles (1) - constituera un sérieux atout dans la quête du Grand Chelem (France 2, 14 heures).

Lorsqu’on lui sert la comparaison avec le talentueux Antoine Dupont, également demi de mêlée du Stade Toulousain et de l’Équipe de France, la numéro 9 s’esclaffe.  «  Ce n’est pas la première fois qu’on me compare à lui. C’est le meilleur joueur du monde, donc je prends le compliment avec plaisir !  » L’analogie semble évidente, mais la joueuse de 27 ans reste modeste et préfère mettre le collectif en avant.  « Je relativise beaucoup. Sans les 14 filles qui jouent avec moi, je ne ferai pas ce type de prestations  ».

Pur produit du rugby occitan, l’internationale aux 25 sélections confie, non sans une pointe de fierté, être «  née avec un ballon dans les mains » et évoque les week-ends passés au bord des pelouses du Sud-ouest à scruter avec attention les matchs de son frère aîné. Jusqu’à ses 14 ans, elle joue avec les garçons. «  On s’habitue à évoluer dans un monde qui n’est pas fait pour nous. Forcément, il faut se battre », nous raconte celle qui a fait ses premiers pas au club de Labastide-Beauvoir, en Haute-Garonne.

Son parcours n’a rien d’un long fleuve tranquille. En 2017, un an après avoir remporté le trophée des Six Nations pour ses débuts en bleu, Laure doit raccrocher les crampons. Vendeuse chez Decathlon, elle a du mal à mener de front travail et sport de haut niveau.  «  On était des salariés lambda, se souvient-elle. Il n’y a vite plus de congés à poser pour partir en sélection. Afin d’avoir un salaire à la fin du mois, j’ai du arrêter le rugby ». Elle revient à ses amours en 2018, toujours sous le maillot rouge et noir mais armée d’un contrat fédéral qui lui permet de se consacrer au rugby, tout en étant employée comme gestionnaire des stocks à la boutique du club, afin de  «  garder la tête sur les épaules  ».

Au sein du vestiaire, la demi de mêlée cause tactique et stratégie mais ne se considère pas comme un  «  leader d’émotion  », de ceux qui galvanisent les troupes avant le combat. Ses deux essais inscrits face à l’Irlande témoignent d’une philosophie de jeu à son image, authentique et instinctive. En mêlée, Laure guette la brèche qui va lui permettre de s’engouffrer astucieusement dans la défense pour surprendre l’adversaire. Fidèle à elle-même, elle préfère mettre en lumière ses coéquipières qui la font rayonner.  «  En club comme en sélection, dit-elle, j’ai la chance d’appartenir à une équipe dominante, avec des avants qui font le boulot. C’est plus facile de briller dans ces conditions là  ».

Fortes de deux victoires au compteur, les Bleues peuvent rêver de Grand Chelem. Avec en prime, la perspective excitante de jouer une finale face à leurs  « meilleures ennemies anglaises  », le 30 avril à Bayonne. Avant cela, il faut se concentrer sur l’opposition de dimanche contre l’Écosse, quatrième du classement (2 défaites face à l’Angleterre et le pays de Galles), qui peut vite  «  se transformer en match piège. La météo sera mauvaise, elles seront à domicile et voudront nous faire tomber  ». La demi de mêlée rappelle qu’il ne faut  « pas se laisser endormir » par les succès afin d’éviter la douche froide.  « Tout n’est pas parfait. On est encore en rodage et il reste des automatismes à trouver », tempère-t-elle. À six mois de la Coupe du Monde en Nouvelle-Zélande, chaque match compte et les performances seront scrutées.  « Au-delà de la victoire, il faut aller en Ecosse avec l’intention de produire un jeu qui nous ressemble », assure la finaliste du championnat de France 2019.

Remporter le Grand Chelem serait une première pour celle dont la carrière était en suspens lors du dernier exploit des Bleues en 2018. La médiatisation croissante du rugby féminin témoigne en tout cas, selon elle, d’avancées significatives.  « Les barrières tombent progressivement : je vois de plus en plus de petites filles sur les terrains », se réjouit la native du Lauragais, en Haute-Garonne. Avec le Stade Toulousain comme en Équipe de France, Laure Sansus s’épanouit avant tout dans l’esprit d’équipe.  « On a toutes grandi et évolué ensemble. On est en train de construire notre histoire ».

France24 - Monde

Côte d'Ivoire : Laurent Gbagbo en visite à Duékoué, onze ans après le massacre

Publié le : 08/04/2022 - 18:00Modifié le : 08/04/2022 - 22:42

FRANCE 24 Suivre

L'ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, effectue une "visite de compassion", vendredi à Duékoué (ouest), où plus de 800 personnes ont été tuées en 2011 lors de la crise postélectorale. Accueilli par une population historiquement acquise à sa cause, il doit s'exprimer lors d'un meeting.

Il avait promis, à son retour en Côte d'Ivoire il y a un an, qu'il viendrait rendre hommage aux victimes de Duékoué. L'ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo, est en déplacement dans cette ville de l'Ouest du pays, vendredi 8 avril, où au moins 800 personnes ont été tuées en l'espace de 48 heures lors de la crise postélectorale de 2011. Une visite symbolique, mais non sans arrière-pensée politique.

>> À lire : Retour de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire : "Tout le monde souhaite aujourd’hui cet apaisement"

"Réconciliation nationale"

Laurent Gbagbo est arrivé dans l'après-midi, rapporte Hannane Ferdjani, envoyée spéciale de France 24, qui évoque une ambiance effervescence.

À Duékoué, la population est historiquement favorable à l'ex-président ivoirien, et continue de le soutenir, lui qui plaide en faveur de la libération des prisonniers politiques liés à la crise postélectorale. Un gage nécessaire, estime-t-il, pour la "réconciliation nationale".

L'ex-chef d'État doit s'exprimer plus tard dans la journée lors d'un meeting. Les prochaines échéances politiques en Côte d'Ivoire sont prévues en 2023 avec les élections locales et régionales.

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Côte d'Ivoire : un ex-chef de guerre condamné à perpétuité pour le massacre de Duékoué

Le Débat de France 24

Retour en politique de Laurent Gbagbo : un parti panafricain pour une réconciliation ?

Côte d'Ivoire : avec son nouveau parti, Laurent Gbagbo veut "unir les États Africains"

L'Humanité

Mondiaux de Ski-alpinisme. L’irrésistible ascension d’une discipline

Actu

Jusqu’au 9 avril, Flaine, en Haute-Savoie, accueille les finales de Coupe du monde de ce sport exigeant où les Français excellent. Des athlètes qui attendent avec impatience d’intégrer le programme des JO de Milan-Cortina, en 2026.

Georgia Diaz

Le ski-alpinisme est le versant compétition et technique du ski de ­randonnée. Une discipline d’endurance alternant des ascensions vertigineuses sur des skis légers équipés de peau de phoque ou à pied, skis dans le sac, puis des descentes hors piste. « Quand on aime l’effort et la montagne, c’est juste génial », soutient Axelle Gachet-Mollaret­.

« Gagner devant mon fils et ma famille »

À 29 ans, elle est une des meilleures athlètes de la discipline – encadrée en France par la Fédération de la montagne et de l’escalade. À son palmarès, notamment, trois consécrations sur la mythique Pierra Menta (2016, 2018, 2022), un record du monde de kilomètre vertical détenu depuis 2019 et plus d’une ­dizaine de titres de championne du monde, d’Europe et de France.

La Française a quasiment tout gagné et fait carton plein, cet hiver, sur les courses individuelles de Coupe du monde. Cinq victoires en autant de manches disputées. « Le calendrier était dense. J’ai choisi de renoncer à quelques courses pour pouvoir gérer au mieux ma vie personnelle, professionnelle et sportive (kinésithérapeute, elle est aussi maman depuis août 2020 — NDLR). Les résultats prouvent que c’était une bonne chose. J’ai fait une superbe saison et ce sera un beau défi que de gagner à Flaine devant mon fils et ma famille », avance-t-elle.

Épreuve reine de la discipline, l’individuelle, avec ses quelque 1 800 m de ­dénivelé positif et sa succession de cinq montées et descentes à réaliser le plus rapidement possible, est le format de course préféré d’Axelle Gachet-Mollaret, qui excelle aussi en vertical race, montée sèche sur 700 mètres de dénivelé…

Dans l’armée des champions

Le ski-alpinisme requiert d’être des sportifs « complets tant du point de vue physique que mental. Et contrairement à ce que beaucoup pourraient croire, il n’y a pas que la montée qui compte ! La descente peut permettre de creuser les écarts au chrono », poursuit la Française.

« Ski en hiver, vélo et ski-roue en été, préparation physique ­générale, gainage, étirements, récupération : un athlète de haut niveau s’entraîne de 700 à 1 000 heures par an », détaille Thibault Anselmet, 24 ans et déjà numéro 2 mondial chez les hommes. « J’ai commencé le ski alpin à 3 ans, fait mes premières randonnées dans les traces de mon père vers 13 ou 14 ans et j’y ai pris goût », raconte-t-il.

Membre de l’armée des champions, le groupe de sportifs de haut niveau sous contrat avec le ministère de la Défense, il peut se consacrer pleinement à sa carrière dans un univers majoritairement amateur ou semi-professionnel. « Notre sport évolue. L’implication des athlètes va probablement croître à l’approche des JO, et avec elle, le niveau et la densité de la concurrence », prévoit-il. L’intégration du ski-alpinisme au programme des Jeux de Milan-Cortina en 2026 a été entérinée lors de la 138e session du CIO, en août 2021

L’ancrage historique de la pratique dans les Alpes ainsi que son dynamisme croissant ont motivé cette décision. « On attend d’avoir plus de précisions quant aux modalités de sélection, nombre de dossards alloués dans chaque discipline et déroulement de la compétition, pour savoir comment s’entraîner et que mettre en place pour performer, mais c’est une chance énorme », se réjouit Anselmet. Et Axelle Gachet-Mollaret­ de renchérir : « Cela fera connaître notre sport et lui permettra peut-être d’avoir un peu plus de moyens. »

Arêtes vertigineuses

Et tant pis si, pour répondre aux critères du CIO en matière de présence de public, les épreuves doivent se dérouler au plus près des pistes et perdre peut-être de leur dimension sauvage. « Tant que le parcours est technique, qu’il y a des conversions et des portages, ça nous va. Il n’y a pas besoin de faire des arêtes ­vertigineuses pour que la compétition soit intéressante. »

À la Fédération française de montagne et d’escalade, le président, Alain Carrière, ne cache pas son enthousiasme. « La France est depuis longtemps dans les nations qui comptent. C’est particulièrement vrai cette année, avec sept titres remportés aux championnats d’Europe, toutes catégories et disciplines confondues. Cela nous met en confiance et ouvre de belles perspectives pour les Jeux. »

La structuration de la discipline, forte de 7 000 à 8 000 licenciés, s’accélère. En septembre, un pôle espoirs ski-alpinisme doit ouvrir à Font-Romeu. « On travaille aussi au développement du premier pôle France à Chamonix avec l’École nationale des sports de montagne (ENSM) », précise le dirigeant. ­Affaire à suivre.

ski
Valeurs Actuelles

[Del Valle] Quand le rouble, devise faussement faible, devient une stratégie de puissance pour la Russie

Le 7 mars, à la suite des méga-sanctions lancées par l’Occident contre la Russie, la demande de Poutine de faire payer le pétrole russe en roubles par les pays “inamicaux” semblait une bonne affaire pour l’UE, car le rouble, en baisse de 40 %, s’échangeait à 139 pour un dollar. Un mois plus tard, il se négociait à 78 pour un dollar, le niveau de celui d’avant l’invasion… Entre temps, de nombreuses sociétés publiques ou privées ont acheté des roubles, pendant que leurs gouvernements occidentaux affirmaient au G7 qu’ils ne « céderaient jamais » à la demande russe « non prévue dans les contrats »… Le rouble a été la devise la plus performante du monde en mars !, ceci malgré les méga-sanctions imposées au début de la guerre et renforcées depuis le carnage de Boutcha.

Comment les Russes ont-ils réussi à relancer leur monnaie ?

Premièrement, grâce aux “trous” dans le mur des sanctions imposées par la coalition de pays alliés aux États-Unis, qui épargnent le gaz russe et Gazprom/GazpromBank. Les sanctions visent à restreindre la capacité russe à acquérir des dollars et des euros, mais plusieurs pays européens continuent d’acheter du gaz russe parce qu’ils en sont dépendants et parce qu’il n’y a pas assez de fournisseurs alternatifs pour répondre à la demande. Trois pays de l’UE ont même accepté d’acheter directement le gaz russe en roubles, pas seulement la Hongrie de Orbán, mais aussi la Slovaquie et l’Autriche, pendant que les autres pays européens dépendants du gaz russe ont ouvert des comptes à la GazpromBank/Russie et y ont transféré des devises qui sont changées en roubles par cette banque, laquelle paie à son tour Gazprom en roubles au taux décidé par Moscou…

La mesure du Kremlin visant à imposer aux entreprises russes que 80 % de l’argent gagné par elles à l’étranger soit échangé contre des roubles, a été efficace.

Deuxièmement, on sait que l’augmentation des prix du pétrole et du gaz naturel puis la résilience des relations commerciales de la Russie avec d’autres grandes économies comme la Chine, le Brésil, l’union eurasiatique, l’Afrique, les pays arabes ou l’Inde, font qu’il y a toujours un flux constant de devises étrangères vers la Russie. Ceci a atténué les craintes d’une Russie devenue insolvable et contribué à mettre un plancher sous le rouble.

Troisièmement, si la moitié des 640 milliards de dollars et d’euros, de yens et d’autres devises étrangères que la Russie détient aux États-Unis et en Europe, ont été bloqués – sauf pour payer les intérêts sur sa dette souveraine –, le Trésor américain a permis aux intermédiaires financiers de traiter les paiements pour la Russie et cela a été d’une grande aide pour Moscou. Sans cela, la Russie aurait peut-être eu besoin de lever des dollars en vendant des roubles, ce qui aurait fait baisser sa monnaie. Et en cas d’incapacité de lever ces dollars, la Russie aurait fait défaut. Par ailleurs, le 28 février, la Banque centrale de Russie a augmenté les taux d’intérêt à 20 %. Tout Russe qui aurait pu être tenté de vendre ses roubles et d’acheter des dollars ou des euros a donc été incité à économiser cet argent à la place, or moins il y a de roubles mis en vente, moins il y a de pression à la baisse.

Quatrièmement, la mesure du Kremlin visant à imposer aux entreprises russes que 80 % de l’argent gagné par elles à l’étranger soit échangé contre des roubles, a été efficace. Par exemple, une société de sidérurgie russe qui gagne 100 millions d’euros en vendant de l’acier à la France est obligée de changer 80 millions de ces euros en roubles quel que soit le taux de change. Or nombre d’entreprises russes font beaucoup d’affaires avec des sociétés étrangères et gagnent ainsi beaucoup d’euros, de dollars et de yens. Cet ordre de convertir 80 % des revenus en roubles crée une demande importante pour la monnaie russe, ce qui contribue à la soutenir.

Et la Russie imposera de la même manière aux “pays hostiles” d’ouvrir des comptes en roubles dans les banques russes, le rouble devenant alors une monnaie gagée par des matières premières stratégiques et des réserves d’or importantes de la banque centrale.

Cinquièmement, le Kremlin a publié un décret interdisant aux courtiers russes de vendre des titres détenus par des étrangers. Or, en interdisant ces ventes, Moscou a renforcé à la fois les marchés boursiers et obligataires et a réussi à maintenir l’argent à l’intérieur du pays, ce qui contribue à empêcher le rouble de chuter.

Le pari de Poutine n’est toutefois pas gagné, même si le rouble s’est repris : les contrats de fourniture de gaz naturel signés avec la Russie stipulent tous que le paiement s’effectue en euros, en dollars ou dans d’autres devises étrangères, et pour ceux qui payaient en euros comme les Européens, Moscou devra renégocier les termes des contrats, or ces pays vont réduire la quantité de gaz qu’ils achètent à la Russie. Certes, la Russie est le plus grand producteur et exportateur de gaz naturel, mais les acheteurs pourraient se tourner vers de nouveaux fournisseurs, surtout si les pressions américaines (lois extraterritoriales, saisies d’avoirs) sont renforcées. Les États-Unis ne vont certainement pas rester passifs face au projet russe, chinois et d’autres acteurs “multipolaires” de dédollarisation qui risque de leur faire perdre un levier majeur de leur puissance. Ils ont d’ailleurs augmenté leurs envois de cargaisons de gaz de schiste vers l’UE, et les Européens vont augmenter leur approvisionnement depuis la Mer du Nord, le Qatar ou l’Azerbaïdjan.

Quant au gazoduc maritime euro-israélien EastMed, un temps bloqué par la Turquie, il va être réactivé. Certes, l’Europe importe chaque année 155 milliards de m3 de gaz, et est donc dépendante envers le gaz russe à hauteur de 40 %, proportion qui ne peut être que partiellement remplacé par du GNL de schiste américain (15 milliards de m3 au maximum, soit 10 % des besoins européens) ou qatarien, vendu plus cher que le gaz russe dans les ports européens. Et les méthaniers et usines de regazéification dont ses ports manquent ne seront pas construits en un an. Pour remplacer le seul gazoduc de Nord Stream 2, suspendu depuis la guerre en Ukraine, il faudrait plus de 700 méthaniers ! Par ailleurs, outre le gaz et le pétrole, le rouble sera à terme exigé par la Russie pour les achats de tous les produits stratégiques dont elle dispose (blé, engrais, métaux rares, engrais, pétrole) et dont nombre de pays ne peuvent se passer. Et la Russie imposera de la même manière aux “pays hostiles” d’ouvrir des comptes en roubles dans les banques russes, le rouble devenant alors une monnaie gagée par des matières premières stratégiques et des réserves d’or importantes de la banque centrale.

Cette stratégie eurasiatique a en fin de compte nui au “pivot asiatique” lancé par Barak Obama et s’avère bien plus contre-productive que l’isolationnisme de Donald Trump, car elle aura accéléré la tentative de dédollarisation/désoccidentalisation du monde, en voie de multipolarisation.

D’autres analyses estiment que si la Russie risque de perdre une grande partie de ses revenus qui ne seront pas remplacés si rapidement et aux mêmes prix par le marché asiatique, les Chinois vont monnayer leur achats supplémentaires de gaz et pétrole russes et leur violation de l’embargo occidental sur les produits russes avec l’obtention prix au rabais… Le rouble pourrait même retomber et la Russie faire défaut dans un scénario de sanctions et de confrontations longues et globales.

En conclusion, si la guerre en Ukraine cesse dans le cadre de négociations russo-ukrainiennes, déjà très avancées, les États-Unis pourraient regretter leur stratégie d’endiguement/refoulement du Heartland russe depuis les années 2000 qui a poussé la Russie à la guerre après l’extension de l’OTAN et de ses missiles et anti-missiles aux portes de la Russie et l’empiétement en Géorgie et en Ukraine (“lignes rouges”). Cette stratégie eurasiatique a en fin de compte nui au “pivot asiatique” lancé par Barak Obama et s’avère bien plus contre-productive que l’isolationnisme de Donald Trump, car elle aura accéléré la tentative de dédollarisation/désoccidentalisation du monde, en voie de multipolarisation. Elle risque même d’entraîner la chute du dollar au profit du rouble et du yuan chinois, que l’Arabie saoudite a accepté pour payer son pétrole. Bref la fin du pétrodollar…

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BBC

How to spring forage safely

Gone are the days where foraging had to involve a trip to the countryside. Urban foraging is on the rise and spring is the perfect season to get started.

As warmer weather arrives and we find ourselves spending more time outside, foraging becomes even more enticing. While autumn, with its nuts, berries and mushrooms – gains the most attention, spring is just as fruitful (no pun intended). From nettles to wild garlic and the excitingly-named hairy bittercress, there’s plenty of produce growing wild which is ripe for picking. Our local parks, gardens and hedgerows are home to edible treats too. So how can you make the most out of the spring and early summer foraging season and stay safe at the same time?

What you can find in spring and early summer

Wild garlic

The unmistakeable smell will guide you to an abundance of wild garlic in shady woodland throughout March and April and there’s no shortage of recipes you can make from it. The easiest is wild garlic pesto – just blitz a few ingredients in a blender/food processor and you’re done. In addition to pasta, you can use your pesto in other dishes such as this Tuscan soup. This free ingredient is beloved by Michelin-starred chefs – see Tom Kerridge's posh mushrooms with wild garlic on toast and Marcus Wareing's creamy chicken with wild garlic.

Dandelions

Gardeners can finally get their revenge on this weed, but only when the leaves are young and tender. Italians use it regularly to garnish, as in Theo Randall's grilled sirloin with salsa verde or combined with other greens as in Gennaro Contaldo's Easter spinach pie. Or add a different flavour to British classics. The bitter leaves complement this tangy warm potato salad with shallot dressing and other rich, salty and sharp dishes like gammon or a cheese soufflé.

Nettles

For obvious reasons, you’ll want to wear gloves while picking these, but as soon as they’re cooked/boiled they’ll lose their sting. Use the tender tops of the plants when they're young to avoid stringiness. This risotto of nettles and wild herbs makes the most of the spring foraging season. Mix in nettles with spinach or other seasonal greens in a flexible filo pie or soup.

Elderflower

It’s not just savoury ingredients found in spring, elderflower comes later in May. Pick the flowers early in the morning before the sun warms the flowers too much, making the scent more feline than fresh. You only need to cut a few handfuls of flowers to make a homemade elderflower cordial that can then be used in a variety of dishes such as: Nigella’s lemon and elderflower pudding or Mary Berry’s frozen elderflower posset.

Now want to head outdoors and get foraging? We spoke to Bristol-based urban forage expert, Martin Bailey who told us his top tips for staying safe, while getting the most out of foraging.

Know the rules

Urban foraging involves finding plants and fungi that have grown wild in a hedgerow along a path, in a local park, or overgrown lane. Legally speaking, Martin explains: “Some plants – such as Bristol rock cress and arabis scabra – are protected, and you can't pick them. It's also illegal to uproot any plant without a landowner’s permission in the UK.” Martin points out that people do have the right to forage for personal use from public land.

Martin also explains that, in addition to rules, there are foraging codes of conduct.

“Do what feels polite, like asking permission to pick things from a place is just good practice… Also be sensitive. For example, in a park there are planted areas, and it would be a bit off to go and pick where someone's obviously planted vegetables or plants – where you don't know the intention.

“But if it's weeds, like dandelions from an area that's a little bit more overgrown, or a wooded area with wild garlic that's likely grown by itself, then you’re probably ok picking that.”

Martin explains you shouldn’t over-pick either, just go for enough for a meal. “All good foragers think about the ecology. Consider what possible harm you might cause the environment if you're picking lots of things. Because you never know what moth or butterfly might be laying eggs in certain plants.”

Is it safe?

If anything is going to put you off the idea of foraging, it’s the prospect of accidently poisoning yourself. And, it’s not something you should be blasé about either. There are very real risks – especially when it comes to mushrooms/fungi]. However, there are potential risks with plants too.

“When I’m giving walks, I tell people about a mistake I made when I was younger, because it’s a really important point and I was lucky there wasn’t an awful outcome.

“I picked a leaf [of the poisonous plant] lords and ladies – which often grows amongst wild garlic – thinking it was the common sorrel. If you're paying attention and know what to look for… holding the leaves side by side, you’d spot the differences, but I'd picked it before it developed its features. I popped it in my mouth, chewed it and I got a tingly feeling, and knew it wasn’t right and spat it out. I was lucky that I’d only put a tiny bit in my mouth to taste, it could have hurt me a lot. And there’s some plants that could kill you with moderately, small amounts.”

Martin’s top safety tips

“Don't think about eating or popping anything into your mouth, or even taking a tiny nibble of something, until you're 100 percent sure what it is. Don’t let the thoughts of others or your own lead you astray. It's very easy to think ‘well the dog’s eating it’ or ‘I'm sure grandma used to eat those mushrooms’… You need to catch yourself. Don't eat anything you're not 100 percent sure about.”

This includes having multiple resources in order to check your findings. “You want to have several decent guidebooks or resources (at least) to cross reference, that's crucial. Never trust just one. Books and apps can get it wrong in my experience.”

“You can pay and go on a walk with somebody like me, who can show you a plant growing in its preferred habitat with it’s particular smell and three-dimensionality… Or there are lots of groups you can join where people can help and offer advice. For example in Bristol there’s a Meetup group as well as a WhatsApp group for Bristol foragers.”

“You're analysing and comparing, and cross referencing so take your time… There's no guarantee that you'll learn about a plant at the same rate as somebody else. We all perceive things differently. So be sensitive to how you learn as well as everything else.

“Likewise, there are plants that will take you seven years or so to master, so begin by sticking to easy plants, things like nettles and wild garlic”.

“We have to use all our senses – not just our eyesight… Using a couple of guidebooks for advice, you can check ID features against the specimen in front of you."

What are the visual clues? “Does a plant have a jagged edge? Does it have backwards facing lobe? Does it have veins radiating out in all directions or just one central vein? What size is it?”

How does it smell? “Every plant has a smell (though for some plants it is very faint) and that's a key identifier. For example, does it smell like apricot? Do the books say it smells like apricot? That said, when doing your research, remember smell can be subjective.”

How does it feel? “Does it feel soft? Does it feel cold? Does it feel hairy? Is it bristly?"

“Plants fall into categories and families and while some in the same family may be edible, others could be deadly. For example, we’ve got the carrot family, which has the easy to identify fennel. But then there's much harder ones to identify like hemlock water dropwort which is deadly poisonous and does look quite like celery.

“There’s another hemlock, which Socrates died from eating, that looks really similar to cow parsley. Hemlock will kill you, cow parsley is edible. There’s no substitute for years spent going through the seasons learning those and other plants. You need to get to know them intimately to be safe.”

“At the moment, everyone will be picking wild garlic but not everyone will know that there are other plants that grow very close to it, there’s ivy, lords and ladies and hemlock water dropwort.”

“You don't want to touch certain plants such as hogweed – you can get painful blistering. Even if you’re picking nettles, you’ll want to wear gloves.”

“A top tip is do your plant admin outside, as it's much more enjoyable. If you’re picking individual leaves of say wild garlic, rather than handfuls, you’ll be less likely to pick up nasties. You need to do this mindfully, not thinking about the pesto you’re going to make when you get home but checking each leaf before you put it in your Tupperware or your basket. Then you do a second check when you wash the leaves when you get home. Just in case, I wash most things twice in water, which acts as a third check. So it's thorough.”

Environmental problems you might encounter

Even if a plant is perfectly edible, think about its surroundings. “Certain herbalists and foragers that I've worked with have a keep-10-metres-away-from-a-busy-road rule, which I've also adopted. Also, think about how accessible a spot is to other environmental issues. If for example I was in a public park where there was a post which lots of dogs would pass, I probably wouldn’t pick dandelions from near it, because there’s the risk of dog pee, or just general rubbish. I could instead be looking towards the edge of the park or behind a hedge.”

Martin adds: “Blackberries can suck up toxins through their roots, so even though we don't have lead in the petrol anymore, that’s an extra reason not to pick lots which are near a busy road.” If you’re worried about other toxins, such as whether a land might be classified as contaminated, your local council will be able to advise.

France24 - Monde

Centrafrique : des investisseurs parient sur son immense potentiel agricole

Publié le : 08/04/2022 - 17:43Modifié le : 08/04/2022 - 17:51

Laura MOUSSET Suivre

Faute d'exploiter ses millions d'hectares de terres arables, la Centrafrique souffre de la faim. Mais une poignée d'investisseurs privés tentent de faire changer les choses. Ils ont fait le pari de développer l’agriculture dans la région de la Lobaye, aux portes de Bangui, relativement épargnée par les multiples crises sécuritaires qui secouent le pays et réputée pour sa fertilité. 

L'Humanité

Les métallos de la SAM ne lâchent rien

Un jour avec

Depuis plus de quatre mois, les employés de la Société aveyronnaise de métallurgie veillent sur la fonderie d’aluminium de Viviez, alors qu’un projet de reprise semble possible. Une présence jour et nuit qui a renforcé les liens de solidarité.

Bruno Vincens

Viviez (Aveyron), envoyé spécial.

Une pancarte égrène le temps qui passe : 137 e jour, ce vendredi, de présence dans l’usine. Des conteneurs alignés protègent l’entrée. Un petit groupe s’affaire à la cuisson des merguez pour le couscous préparé au même moment par Zine. Près du barbecue, Nathalie raconte qu’elle a consacré vingt-six ans de sa vie à la SAM (Société aveyronnaise de métallurgie) : « Je m’occupais de la conception des moules (qui produisaient les pièces pour automobiles – NDLR). » Nathalie est là « depuis le premier jour », le 22 novembre, lorsque le personnel du sous-traitant de Renault décida de veiller 24 heures sur 24 sur les machines-outils, les moules, l’immense stock de pièces usinées. Pas question de voir l’outil de travail s’envoler ! Face au retrait du constructeur, la lutte est tenace pour maintenir la fonderie d’aluminium à Viviez, dans le bassin de Decazeville.

« Je serai là jusqu’au dernier jour ! »

Comment tuer le temps dans une usine à l’arrêt ? « Je trouve à m’occuper, répond Nathalie. Je fabrique des tracts, des affiches. Il y a toujours un sujet de conversation avec les collègues ou un journal qui traîne avec un sudoku à faire. » Les concours de belote ? « Non, je connais à peine les règles. Mais on a en permanence des gâteaux apportés par des habitants du bassin. Certains ont pris des kilos ! »

Nathalie l’avoue tout de même : « Parfois, les journées sont longues. » Près du barbecue, Bernard est attentif aux merguez. Cet ancien responsable de l’équipe de nuit à la fonderie totalise trente-sept ans d’ancienneté à la SAM. Comme beaucoup, il assure ici une présence régulière : « Et je serai là jusqu’au dernier jour ! Avec cette lutte, on a créé des liens forts. Des collègues de travail sont devenus des copains. Cette amitié, c’est énorme, et personne ne pourra nous l’enlever. »

« Même pas peur ! »

Bernard raconte les journées : « On parle de chasse, de pêche, de tout, de la vie. Avec certains, on parle de la présidentielle. » Il ajoute, l’œil malicieux : « J’ai parié avec un collègue que Macron ne serait pas au second tour. »

Le couscous est fin prêt. Zine, aux fourneaux depuis la veille, est le boute-en-train de l’équipe : « J’usinais des pièces pour Renault, maintenant je suis cuistot. Il faut savoir tout faire à la SAM ! » explique celui qui porte un tablier à l’effigie de la Joconde. En sortant de la cuisine, il montre un carter d’embrayage qu’il a produit : « C’est vache ce que nous a fait Renault, alors qu’on commençait à travailler pour des véhicules électriques. »

Depuis le 5 avril, la présence des salariés dans les murs de l’usine est jugée illégale par le tribunal de Rodez. « Les CRS peuvent venir avec leurs boucliers et leurs matraques ! Même pas peur ! » rigole Zine. Comment se passent les journées ? « On parle de nos déboires, alors qu’on ne boit pas ! »

Le bâtiment de maintenance, transformé en salle à manger

Les couscoussiers sont posés sur un Fenwick qui d’habitude transporte de l’aluminium liquide. L’engin est conduit par JR. Il peste contre les mandataires du cabinet toulousain Egide qui veulent l’évacuation de la fonderie et, sans doute, vendre tout ce qu’elle contient : « Ils n’ont pas d’âme, ils ont un cœur de pierre. » Mais, pour Zine : « Les mandataires sont tombés sur plus forts qu’eux ! »

Vient le moment tant attendu de la dégustation avec 70 convives attablés dans le bâtiment de maintenance, transformé en salon-salle à manger et lieu de vie. Applaudissements pour le cuistot. Ici sont pris les repas. Ici les métallos aveyronnais ont suivi sur un écran plat la marche du XV de France vers le Grand Chelem.

« Plus jamais de ma vie je n’achèterai une Renault ! »

Au moment du café, Joris, 30 ans, explique qu’il y a passé les 24, 25 et 31 décembre : « Je n’ai pas vu ma famille à Noël. C’est atypique de passer les réveillons dans une usine ! » Avant de s’orienter vers la métallurgie, il avait obtenu un bac professionnel hôtellerie : « Ça me sert pour la préparation des repas ! L’après-midi, je m’occupe des dossiers pour les prud’hommes (282 salariés demandent des indemnités supra- légales à Renault – NDLR). » Si la voiture de Joris arbore un losange, il assure : « Plus jamais de ma vie je n’achèterai une Renault ! »

Embauchée en 1996, Stéphanie a été ouvrière de production avant de travailler au service des expéditions et emballages. « À 20 ans, je pleurais pour ne pas rester à la SAM, aujourd’hui je pleure pour ne pas en partir. »

« Tant qu’on est ensemble, ce n’est pas fini »

Elle est née « à Decaze », y a toujours vécu, a vu ses parents perdre leur emploi. « C’est la tragédie du bassin. » Les dirigeants de Renault ? « Ils ont arrêté nos projets de vie. Ils n’ont pas le droit ! » Stéphanie, « maman solo », parle de Lucas, son fils de 11 ans : « Quand on a un enfant, on a envie de lui promettre plein de belles choses. »

Tous les jours, elle est donc présente et espère voir aboutir le projet de reprise par MH Industries : « Tant qu’on est ensemble, ce n’est pas fini. » Joris approuve : « Il y a un horizon pour la SAM, sinon je ne serais pas là. » Dans cette fonderie d’aluminium, c’est Zine qui le dit : « J’y crois dur comme fer. »

fonderie SAMmétallurgieindustriedésindustrialisation
BBC

Ukraine war: Johnson and Zelensky tour near-empty streets in Kyiv

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The UK Prime Minister Boris Johnson made a surprise visit to Ukraine's capital and met President Volodymyr Zelensky. They walked through Kyiv's streets together and met a passer-by.

Mr Johnson's last-minute visit to the capital was unannounced - the first sign he was there came with a tweet by the Ukrainian embassy in London showing a photo of him meeting President Zelensky. Downing Street said the PM travelled to Ukraine in an attempt to show solidarity with Ukrainian people.

Valeurs Actuelles

Israël : une attaque terroriste fait deux morts et plusieurs blessés à Tel-Aviv

Israël fait face à une nouvelle attaque. Dans la soirée du jeudi 7 avril, une attaque terroriste a été commise dans la rue Dizengoff, en plein centre de Tel-Aviv. Deux personnes ont perdu la vie et plusieurs autres ont été blessées. Un important dispositif policier a été déployé.

L’assaillant neutralisé

Comme le rapporte Le Parisien ce vendredi 8 avril, les services de sécurité israéliens ont indiqué avoir abattu l’assaillant plusieurs heures après l’attaque. Il aurait été repéré à proximité d’une mosquée dans le quartier de Jaffa. « Le terroriste qui a perpétré l’attaque armée hier à Tel-Aviv a été localisé et neutralisé », a confirmé l’un des responsables des services de sécurité locaux ce vendredi 8 avril. L’auteur des faits serait un Palestinien originaire de la Cisjordanie occupée.

« Un combat pour sauver des vies »

Seize blessés seraient à déplorer, d’après les informations de la Magen David Adom – la Croix-Rouge israélienne – relayées par Le Parisien. Les victimes ont été transférées dans différents hôpitaux locaux. Le directeur de l’hôpital Ichilov de Tel-Aviv, Ronni Gamzu, a parlé de « plusieurs blessés graves avec différents types de blessures, principalement à la poitrine, à l’abdomen et certains au visage ». Mais parmi eux, « deux d’entre eux sont décédés » de leurs blessures. « Nous menons actuellement un combat pour sauver des vies », a-t-il déploré. La semaine dernière, une autre attaque a fait au moins cinq morts dans la banlieue de Tel-Aviv. Dans la soirée du mardi 29 mars, un homme circulant en voiture a fait feu sur des habitants de Bnei Brak, ville ultraorthodoxe en banlieue de Tel-Aviv. Puis, l’assaillant s’est rendu dans la ville voisine de Ramat Gan pour continuer son attaque. La police israélienne est intervenue sur place et a neutralisé l’individu au cours d’échanges de tirs.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Elon Musk : Mars, Vladimir Poutine, Twitter et moi

Publié le : 08/04/2022 - 17:59

Guillaume GRALLET Suivre Guillaume GRALLET Suivre

Tesla, Space X, SolarCity, OpenAI, Hyperloop... : on ne compte plus les chantiers qui mobilisent déjà Elon Musk. Pourtant, ce touche-à-tout a décidé de partir à l'assaut de Twitter. Pour quoi faire ?

Né il y a cinquante ans en Afrique du Sud, naturalisé canadien avant de devenir américain, le passionné de physique Elon Musk a récemment fait parler de lui en facilitant l'accès à Internet des foyers ukrainiens. L'homme qui a reçu en Californie le Premier ministre indien Narendra Modi et défié en duel Vladimir Poutine a aussi un avis bien tranché sur la liberté d'expression. Décryptage des intentions de celui qui vient de devenir administrateur de Twitter.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Valeurs Actuelles

Derrière l’Ukraine, le spectre de la faim

Dans les plaines de l’est de l’Ukraine qui s’étendent à perte de vue, il reste encore un peu de neige en ce début avril. C’est la période où les paysans sèment habituellement les cultures de printemps, du maïs, du tournesol et de la betterave. « Mais plus personne ne travaille dans nos fermes, il n’y a plus d’agriculteurs : ils sont tous réquisitionnés au front ou dans les bunkers. On est dans un épais brouillard », s’alarme Guillaume James, membre du conseil d’administration d’Agrogeneration, cotée à Paris mais dont la seule activité est d’exploiter des terres en Ukraine.

L’essentiel des fermes d’Agrogeneration, qui totalisent 60 000 hectares, se trouve dans une zone proche de Kharkiv : une région aux terres agricoles riches qui ont permis à l’Ukraine de devenir plus que le grenier à blé de l’Europe, le hangar à céréales d’une partie de la planète. « La pénurie alimentaire mondiale, ce n’est pas leur problème ; leur stress à eux, c’est de vivre », ajoute le dirigeant français.

Partout dans le pays, des milliers de paysans – un actif ukrainien sur sept travaille dans l’agriculture -, sont désorganisés. Ceux qui ne sont pas au front manquent de carburant pour faire tourner leurs tracteurs, de semences mais aussi d’engrais et de pesticides pour les cultures d’hiver. En ligne de mire : le blé, qui devrait actuellement être traité. Entre les grains abîmés et les champs bombardés, ce sont près de 2,5 millions d’hectares de blé qui seraient partis en fumée en un mois. Soit 35 % de la surface qui devait être moissonnée cet été. Idem pour le maïs. Les chiffres sont pires pour le tournesol, l’Ukraine assurant 50 % de la production mondiale.

« Même si la guerre s’arrête, je ne suis pas sûr que les agriculteurs puissent se remettre au travail, poursuit Alexandre James. Comme à chaque guerre, les fermes n’ont-elles pas été pillées ? Les tracteurs ont-ils été volés et vendus en pièces détachées ? Nous ne le savons pas encore. »

Face à la catastrophe annoncée, le ministre ukrainien de la Politique agraire et de l’Alimentation, Roman Leshchenko, a démissionné de ses fonctions le 24 mars. « Le pays fait face à deux interrogations : quel sera le niveau des cultures de printemps compte tenu des problèmes de main-d’œuvre, d’approvisionnements et de terres dévastées, et comment exporter les tonnages en stock ? », soulève l’économiste Philippe Chalmin, spécialiste des matières premières et des produits agricoles. Le pays est le cinquième exportateur mondial de blé et le quatrième pour le maïs. Sur les 100 millions de tonnes de céréales et d’oléagineux produits l’an dernier, la moitié était stockée dans les entrepôts. Il resterait encore des stocks évalués à 6 millions de tonnes de blé, 14 millions de tonnes de maïs et 4 millions de tonnes d’huile de tournesol. Certains ont été bombardés, d’autres saisis par le gouvernement ukrainien et interdits d’exportation. Dans l’immense port d’Odessa, les terminaux de grains sont à l’arrêt. Des centaines de navires ont été bloqués. Or, plus de 80 % des exportations de céréales passent par la mer.

Les spéculateurs font le pari d’un blocage à long terme

L’arrêt brutal des exportations s’est immédiatement traduit par une flambée des prix. Dès le début du conflit, la tonne de blé tendre et celle de maïs s’envolaient de 40 à 50 % en deux semaines. Le blé a franchi la barre, symbolique, des 400 euros. Comparé au prix de 280 euros la tonne avant le conflit et 150 euros au printemps 2020… Le colza et le tournesol suivent, sans atteindre de tels sommets. Jusqu’aux fertilisants, les engrais azotés étant produits à partir du gaz naturel : leur prix a doublé en un mois. Sur les marchés internationaux, les spéculateurs font le pari d’un blocage à long terme. « Je prends l’hypothèse que le monde devra se passer de l’Ukraine sur les marchés en 2022 et 2023. C’est une vision un peu extrême, mais le risque est réel », nous confie Philippe Chalmin. D’où les craintes d’une crise alimentaire mondiale. « La guerre en Ukraine pourrait entraîner un ouragan de famines », a ainsi estimé le secrétaire général de l’Onu, António Guterres.

De Rabat, au Maroc, à Aden, au Yémen, en passant par Le Caire, en Égypte, l’ensemble des pays arabes et africains se retrouvent, bien malgré eux, les victimes collatérales d’un conflit qui se joue à des milliers de kilomètres de leurs frontières. En 2019, le Maroc faisait venir d’Ukraine 30 % de sa consommation de blé, la Tunisie 52 %, l’Égypte 69 %, la Syrie, 24 %. Les pays africains dépendent, eux, à plus de 30 % de la Russie pour leurs importations de blé et dans certains pays, comme le Bénin, ce ratio tutoie les 100 %.

Une explosion sociale qui rappelle les émeutes de la faim de 2008

C’est dire si, entre le boycott, les destructions de parcelles et l’impossibilité de cultiver les terres dans les zones de conflit, les approvisionnements en céréales de ces pays sont mis à mal. Cette forte dépendance aux importations en provenance d’Ukraine et de Russie explique aussi pourquoi certains pays nord-africains et subsahariens ont aujourd’hui choisi d’adopter une relative neutralité – vis-à-vis notamment des États-Unis – plutôt que d’afficher un soutien ouvert à l’un des deux protagonistes de ce conflit ; seule l’Algérie a officiellement appuyé Vladimir Poutine, la Russie étant un de ses alliés historiques.

Avec une nouvelle augmentation des prix du blé, c’est-à-dire des prix du pain et de la semoule, tous les ingrédients sont aujourd’hui réunis pour qu’il y ait, dans un proche avenir, une explosion sociale dans beaucoup de pays du Maghreb, où la consommation de pain est bien supérieure à celle observée en Europe : l’Algérie est le deuxième plus important consommateur par habitant dans le monde derrière la Turquie et loin devant la France, qui se situe à la neuvième place.

Et fait aggravant, le conflit russo-ukrainien a débuté quelques jours avant que le ramadan – période où la consommation de pain est traditionnellement plus importante -débute. Cette céréale a donc plus que jamais retrouvé, depuis quelques mois, son statut d’arme géopolitique, comme l’expliquait en février, aux Échos, Sébastien Abis, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques et directeur général du Club Demeter, spécialisé dans la réflexion sur les enjeux agricoles, agro-industriels et agroalimentaires.

Nous devons éviter une crise alimentaire dans les douze à dix-huit mois à venir

Cette impossibilité actuelle de se fournir en blé à des prix décents – les besoins sont forts en Algérie (qui bénéficie toutefois de la hausse des cours du pétrole et du gaz pour faire face plus aisément à l’augmentation de la facture des importations), au Maroc et en Tunisie – fait craindre le pire. « Nous devons faire tout notre possible pour éviter […] un effondrement du système alimentaire mondial », s’inquiétait, à la mi-mars, António Guterres. « Nous devons éviter une crise alimentaire dans les douze à dix-huit mois à venir », expliquait Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, sur CNews.

Tous les observateurs scrutent avec attention ce qui se passe dans deux pays si prompts à l’enflammer socialement. D’abord, la Tunisie, où il n’y aura plus de réserves de blé d’ici deux mois. Tous se souviennent que c’est de là qu’était parti le printemps arabe, en décembre 2010, pour se répandre ensuite comme une traînée de poudre en Syrie, au Yémen, en Jordanie et en Égypte. C’est le deuxième point de fixation. L’Égypte est le premier importateur mondial de blé ; elle qui fait venir 85 % de sa consommation d’Ukraine et de Russie, soit 6 millions de tonnes tous les ans.

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France24 - World

EU adopts fresh sanctions against Russia including coal import ban

Issued on: 08/04/2022 - 14:48

NEWS WIRES

The European Union on Friday formally adopted its fifth package of sanctions against Russia since the country's Feb. 24 invasion of Ukraine, including bans on the import of coal, wood, chemicals and other products.

The measures also prevent many Russian vessels and trucks from accessing the EU, further crippling trade, and will ban all transactions with four Russian banks, including VTB.

The ban on coal imports will be fully effective from the second week of August. No new contracts can be signed from Friday, when sanctions are to be published in the EU's official journal.

Existing contracts will have to be terminated by the second week of August, meaning that Russia can continue to receive payments from the EU on coal exports until then.

"These latest sanctions were adopted following the atrocities committed by Russian armed forces in Bucha and other places under Russian occupation," EU's top diplomat, Josep Borrell, said in a statement.

The Kremlin has said that Western allegations Russian forces committed war crimes by executing civilians in the Ukrainian town of Bucha were a "monstrous forgery" aimed at denigrating the Russian army.

The coal ban alone is estimated by the Commission to be worth 8 billion euros a year in lost revenues for Russia. That is twice as big as the EU Commission's head Ursula von der Leyen had said on Tuesday.

In addition to coal, the new EU sanctions ban imports from Russia of many other commodities and products, including wood, rubber, cement, fertilisers, high-end seafood, such as caviar, and spirits, such as vodka, for a total additional value estimated in 5.5 billion euros ($5.9 billion) a year.

The EU also restricted export to Russia of a number of products, including jet fuel, quantum computers, advanced semiconductors, high-end electronics, software, sensitive machinery and transportation equipment, for a total value of 10 billion euros a year.

The sanctions also forbid Russian companies from participating in public procurement in the EU and extend prohibitions in the use of crypto-currencies that are considered a potential means to circumvent sanctions.

The Commission said that another 217 people were added to the EU blacklist as part of the new sanctions package, meaning their assets in the EU will be frozen and they will be subject to travel bans in the EU.

Most of them are political leaders of the separatist regions of Luhansk and Donetsk, but the sanctions also hit top businessmen, politicians and military staff close to the Kremlin.

This brings close to 900 the number of people sanctioned by the EU since the start of Russia's invasion of Ukraine, which Moscow calls a "special operation" to demilitarise and "denazify" the country.

(REUTERS)

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As it happened: EU’s Von der Leyen promises to speed up Ukraine membership process

Reporters

War in Ukraine: Courage and resilience amid Russian offensive

As it happened

Zelensky says scenes in Borodianka ‘much more horrific’ than in Bucha

Valeurs Actuelles

[Ferrand] Le syndrome de Macbeth

Rétif par nature aux mouvements de foule, j’ai toujours eu du mal à partager l’enthousiasme des militants – quels qu’ils fussent. Ainsi me suis-je demandé, cette année, comment mon amie Claude, par ailleurs si mesurée en tout, avait pu s’enticher à la folie d’Éric Zemmour. La France n’a pas dit son dernier mot est son livre de chevet ; le discours de Villepinte, un bréviaire à ses yeux ; “ben voyons”, l’expression qu’elle préfère… « Tant que tu n’as pas vu le candidat en meeting, tu ne peux pas comprendre ce qui est à l’œuvre ! », devait-elle ainsi me lancer, religieusement, lors d’un dîner.

On comprendra ma surprise, la semaine passée, de l’entendre vanter, sur un ton résigné, les mérites apparemment nouveaux de Marine Le Pen. « Mais… tu as donc changé de crèmerie ? me suis-je permis d’ironiser. Le soir de la Chandeleur, tu n’avais pas de termes assez durs pour flétrir cette candidate… » Claude a laissé passer dans son regard une lueur de malaise : « L’essentiel, m’a-t-elle répliqué mezza voce, c’est de faire battre Macron. » « Et tu ne penses donc plus que ce soit la mission sacrée de ton idole ? » Réponse embarrassée : « Tu vois bien qu’il n’est pas le mieux placé. »

Oserai-je le dire ? Cette volte-face m’a sidéré – moins par l’inconstance dont elle témoigne que par ce qu’elle révèle de l’influence des intentions de vote sur le choix des gens.

Trop de sondages tue le suffrage

Tous les analystes le répètent à l’envi : les sondages sont “une simple photographie de l’opinion, à un moment donné”. Ces instantanés peuvent se tromper – demandez à Édouard Balladur ou à Lionel Jospin ce qu’ils en pensent. Ils ne sont pas toujours exempts de biais, voire de tripotages, et font l’objet de correctifs parfois discutables. Surtout, ils perdent une part de leur pertinence en cas d’abstention massive – ce qui semble se dessiner pour le scrutin qui vient.

Lorsque j’étais à Sciences Po, je me rappelle avoir entendu René Rémond clamer : « Trop de sondages tue le suffrage », un de ses jeunes confrères ajoutant, pour sa part, qu’à l’approche des élections, les enquêtes d’opinion auraient dû être prohibées, parce qu’elles devenaient des outils d’influence – surtout entre les mains de rédactions acquises à tel ou tel candidat !

L’utilisation que les médias peuvent faire des sondages semble en effet relever de la prophétie autoréalisatrice chère à Merton et Thomas – cette prédiction fausse a priori, mais qui finit par se réaliser par le conditionnement qu’elle induit. Un des exemples les plus fameux en est la pièce écossaise de Shakespeare, où la divination des sorcières, promettant le trône à Macbeth, incite ce général à tuer le roi pour prendre sa place…

On rabâchait aussi aux étudiants que nous étions qu’à la présidentielle, “au premier tour on choisit, au second, on élimine”. La formule, galvaudée, n’en résumait pas moins la philosophie de ce double scrutin : voter d’abord selon ses préférences, ensuite en fonction de ses réticences…

Ce principe a volé en éclats lorsque le suffrage, délaissant le champ des convictions, a investi celui des stratégies. Au lieu de choisir, en son âme et conscience, l’homme ou la femme qui incarne le mieux ses opinions et lui paraît le plus apte à diriger l’État, l’électeur calcule désormais l’utilité relative de son vote, en fonction des rapports de force tels qu’établis par les instituts Ifop, Ipsos, Elabe ou autre… C’est dire l’importance considérable – déterminante, en vérité – d’enquêtes à présent réalisées sur Internet, en continu. Jusqu’à réduire le scrutin final à si peu de chose qu’une part importante du corps électoral choisit de s’en détourner.

L’amie Claude votera donc pour une candidate qui n’a pas vraiment ses faveurs – à moins qu’elle n’opte pour un coup de billard à trois bandes, et ne mette finalement dans l’urne le bulletin de son champion, anticipant le réflexe protestataire d’une partie de l’opinion… lassée par les sondages.

Retrouvez Franck Ferrand raconte sur Radio Classique, du lundi au vendredi, à 9 heures.

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France24 - World

'This is home': Kyiv slowly awakens after Russia withdraws

Issued on: 08/04/2022 - 19:28Modified: 08/04/2022 - 20:42

Sam BALL

Just a few weeks ago, Kyiv resembled little more than a deserted ghost town. But now, following the withdrawal of Russian troops from the region, the Ukrainian capital is slowly coming back to life, with some of those who fled returning home.

France24 - World

'Out to get the Russians': The 73-year-old Vietnam vet fighting in Ukraine

Issued on: 07/04/2022 - 18:10

Sam BALL

Out of the thousands of foreign volunteers to have taken up arms in Ukraine, 73-year-old Florida retiree Steven Straub is perhaps the oldest. But he is hoping his combat experience as a veteran of the Vietnam war will come in handy in the fight against the invading Russian forces.

Valeurs Actuelles

Des policiers blessés par des tirs dans un campement de gens du voyage à Clermont-Ferrand

Une intervention qui tourne mal. Samedi 19 mars, alors que des policiers intervenaient au sein d’un campement de gens du voyage à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), ils ont subi des tirs de petit plomb, rapporte La Montagne. Appelés vers 19h30, les policiers devaient sécuriser l’intervention des sapeurs-pompiers qui prenaient en charge un homme âgé de 46 ans blessé au visage à la suite d’une agression, et dont le véhicule aurait également été dégradé. C’est alors que les forces de l’ordre ont été prises à partie par des jets de pierres tout droit venus du campement.

Trois policiers blessés

Ripostant à l’aide de lanceurs de grenades lacrymogènes, les policiers essuient alors des tirs d’armes de chasse au petit plomb. Trois fonctionnaires sont blessés : deux au visage, et l’un au mollet. Le ou les tireurs n’ont pour l’heure pas été retrouvés. Les policiers visés ont déposé plainte. L’enquête a été confiée à la sûreté départementale de Clermont-Ferrand.

Clermont-Ferrand : les dernières actualités

Clermont-Ferrand : après un différend avec un automobiliste, il tire un coup de feu en l’air en plein centre-ville

Clermont-Ferrand : en 2022, Michelin devrait concrétiser son projet d’aile gonflable pour bateau cargo

Clermont-Ferrand : des cyclistes manifestent contre l’insécurité routière après plusieurs accidents mortels

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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International Space Station: First all-private astronaut crew readies for launch

Issued on: 05/04/2022 - 19:28

Sam BALL

For the first time in its more than 20 years of operation the International Space Station (ISS) is getting ready to welcome its first-ever all-private astronaut team. A four-man crew assembled by Houston-based start-up Axiom are set to blast off for the ISS on Friday in what the company and NASA have hailed as a major milestone in the growing commercialisation of spaceflight.

Valeurs Actuelles

Présidentielle : quel candidat prévoit de dépenser le plus ?

Une élection présidentielle, deux tours, douze candidats… et autant de programmes. Pour parvenir à occuper la fonction suprême, chacun de ceux qui y concourent présente une série de mesures, plus ou moins axées sur leurs thématiques de prédilection. Nouvelles dépenses, réformes fiscales, économies, etc. : chacun de ces programmes a un coût. Pour le compte des Échos, l’institut Montaigne s’est penché sur le sujet, afin d’identifier les candidats les plus dépensiers parmi les cinq personnalités les mieux placées.

« Aucun des projets mis sur la table n’est équilibré budgétairement », commence le célèbre institut d’obédience libérale. Néanmoins, il distingue deux types de candidats : ceux qui peuvent être considérés comme raisonnables – Emmanuel Macron et Valérie Pécresse – et les prétendants au trône qui, pour y accéder et le conserver, n’entendent pas lésiner sur les moyens – il s’agit cette fois de Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Éric Zemmour.

Un déficit qui pourrait exclure la France de la zone euro

Pour l’institut Montaigne, les programmes de ces trois derniers candidats font clairement peser « un vrai risque pour la dette et la soutenabilité des finances publiques ». Par exemple, le coût des nombreux cadeaux fiscaux présents dans le programme de Marine Le Pen est réévalué à 120 milliards d’euros, aboutissant à un déficit annuel de 102 milliards. « Compte tenu de ce niveau de déficit et d’une absence de trajectoire de redressement des finances publiques, les marchés financiers pourraient pousser la France à sortir de la zone euro », explique l’institut Montaigne aux Échos.

Même constat pour Éric Zemmour, dont les réformes porteraient le déficit national à 145,8 milliards d’euros. Une somme sans commune mesure avec le déficit que provoquerait l’application du programme de Jean-Luc Mélenchon : les nouvelles dépenses et les baisses de ressources engagées par l’hypothétique président atteindraient 332 milliards d’euros, contre 250 milliards selon son programme. Bilan des courses : un déficit national porté à 218 milliards, et une dette atteignant 134% du PIB.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Living With Gusto Despite a Rare, Fatal Disease, and Hunting for Answers

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The Saturday profile

At 26, Sammy Basso is believed to be the oldest person with the disease Progeria. And now he’s researching it, hoping to find a treatment and the secrets of aging.

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By Jason Horowitz

TEZZE SUL BRENTA, Italy — Like many an Italian man living at home in his mid-20s, Sammy Basso is a little embarrassed by the childhood mementos that clutter his small bedroom.

There is a poster of the alphabet, old toys, a cherished teddy bear and trophies he earned during arduous clinical trials at Boston Children’s Hospital when he was 12. Above votive candles, pictures on his wall show his meetings with three popes, including Francis, who called to chat when Mr. Basso was in high school.

Feet hanging off the bed, he showed off the medal of knighthood given to him by Italy’s president and put on the oversized novelty sunglasses he got in Roswell, N.M., where he played a prank on a woman in the U.F.O. museum by pretending to be an alien “because I look a little like them.”

But Mr. Basso, 26, looks less like a being from an advanced civilization than one from an advanced stage of life. At about 4 feet 5 inches and 44 pounds, he has barely any fat below his parchment thin skin, or any hair on his head. His face is small and wizened, his nose overly prominent. His bones are frail, his hip joints are at risk of painful dislocation, and his heart and arteries are blocked, calcified and stiffened like a person many decades older.

“By now, I’m the oldest person with progeria in the world,” said Mr. Basso, referring to Hutchinson-Gilford Progeria syndrome, an exceedingly rare and fatal disease that afflicts only about one in 18 million people. Progeria, from the Greek for prematurely old, weakens cell structure and creates the resemblance of aging on cells, the body and, fatally, the cardiovascular system. Unlike natural aging, the syndrome leaves the mind free from senility, which Mr. Basso joked in his soft and gravelly voice, could be considered a miracle, “or a damnation.”

He was hardly expected to outgrow his bedroom’s childhood memorabilia before the maladies of old age cut him down. “This was really painful for me,” Mr. Basso said of first understanding, as a child, that “my life span could be different.”

A breakthrough drug — tested during the trials in which Mr. Basso took part — has extended by at least two and a half years the traditional average life expectancy for people with progeria, 14.5 years. That has given researchers hope of an eventual cure, as well as critical insights into ordinary human senescence.

“Researching something that is premature aging,” Mr. Basso said, “you can understand aging better.”

Mr. Basso, busy in his borrowed time, is himself one of those researchers, after earning degrees in natural science and molecular biology.

The Great Read

More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.

In few places is aging as urgent a subject as in Italy, which has one of the world’s highest median ages, about 47 years. The country’s low birthrate and increased longevity mean it will face a daunting population boom of the old and infirm. Mr. Basso’s condition gives him a unique perspective on the ravages of aging, and how critical it is, no matter the economic cost, that his beloved Italy continue to “respect our ancestors,” value wisdom and understand that “physical limitations are not the most important thing.”

The power of Mr. Basso’s message and active example — whether in his theater group, Ted Talks, frequent television appearances or new local radio slot — has made him one of Italy’s most recognizable advocates for science and human dignity, regardless of age. In his native Veneto region, crowds have mobbed him on the street, artists sculpt him and officials have enlisted him as a unique spokesman for coronavirus vaccinations who can urge all Italians, whether young like him or seemingly old and vulnerable like him, to get inoculated.

“I lived this duality,” Mr. Basso said.

In fact, Mr. Basso’s slight frame embodies a dizzying span of human experience. He is a young man who appears old, an adult sometimes patronized like a child. He is a scientist and a devout Catholic, a clinical trials patient and a researcher.

And he is an example to the roughly 130 people worldwide, overwhelmingly children, identified by the U.S.-based Progeria Research Foundation as having the disorder. He hopes his high profile increases the chances of others coming forward for help.

“The thing I would like them to learn by my experience is that their life is important,” he said. “They can be helpful for the world.”

Mr. Basso often exhibits a drink-life-to-the-dregs wisdom far beyond his sped-up years. But spending a day with him in his family home in Tezze Sul Brenta reveals that he is, above all else, a fun guy to hang out with.

He peppers his good English and default Venetian dialect with Yiddish expressions. (“Oy-yoy-yoy.”) He can eye roll with the best of them. He is the star and inspiration of Sammy’s Runners club, a group of friends and fans who run marathons to support progeria awareness, and he smiles as his friends push him in a wheeled chariot around the track and the cold hits his face. (“I’m fine,” Mr. Basso said. “They’re the ones who are running!”)

In many ways, he is a typical Veneto guy, joking with his friends about his bottomless appetite and fondness for a tipple. When doctors in Boston told him red wine was good for his heart, he said he replied, “Oh, I will live forever.”

That levity was hard-earned.

Mr. Basso’s parents noticed something different about their son soon after his birth. After several invasive tests, a pediatrician, remembering a photo from medical school, told them he was sure their son had progeria,which occurs when a single uninherited genetic mutation produces toxic levels of an abnormal protein, progerin, which naturally increases, though in much lower levels, in aging people. Doctors told Mr. Basso’s parents to enjoy each moment with him, because he probably wouldn’t live past 13.

“We were devastated,” his mother, Laura Lucchin, 53, said. “You have a 2-year-old son and you have your plans and instead, no.”

But even as her son appeared to age faster and look older than his parents, “Sammy was never old to us,” she said. He was a happy child and remarkably resistant to self-pity. She recalled once crying as she did the dishes, when her son came in and told her, “Mom, give me a smile.”

His mother smiles at him a lot. She also gently scratches his back and puts on his New Balance shoes, one cobbled with a platform to help even out his gait. His father kisses him on top of the head when he comes home from working at a sweater factory. The toddler next door barges in, jumps into Sammy’s arms and showers her favorite neighbor with kisses. She is too young to notice the gradations of age.

In 2000, Mr. Basso for the first time saw other people with his condition at a meeting in Washington. It was nice to see people who looked and lived like him, he said, but just as impressively, “it was the first time I saw other people from other countries.”

In 2007, he returned to the United States for the first clinical trials of experimental drugs, and suffered a crisis of faith. He believed that God had given him the disease for a reason and that “trying to cure progeria for me was to go against God’s plan.” He said the researchers and his family “led me to understand that science was a gift of God,” a miracle “to do something for others.”

In recent years, he has faced new adversity. He just got over pneumonia and his hips hurt. In 2019, he underwent surgery to replace his aortic valve, an operation he put off until he got his first college degree.

“He didn’t even miss one exam,” his father, Amerigo, 56, said.

Since then, he has also kept up with his research into progeria, his foundation in Italy and his role as a global spokesman for the Progeria Research Foundation.

“He’s looking for ways to help because that’s what’s in his heart,” said Dr. Leslie Gordon, the foundation’s co-founder whose own son, Sam, was a good friend of Mr. Basso and died from progeria in 2014 at age 17. She has known Mr. Basso since he was 3, and seen him grow into a colleague with whom she can talk shop.

Topping their list is gene editing, which they are eager to test and which they think could eventually reverse the aging effects of progeria in children. First they need the funding, and in an aging-obsessed era, with billions spent on longevity science, Mr. Basso’s is a powerful voice to attract worthwhile attention.

After leaving the running track, Mr. Basso and his friends and parents went to the local pub, where he scarfed down an enormous burger, topped with cheese, lard and an egg. At a certain point his mother stopped him from washing down his medications, including the experimental drug from the trial, with his beer and slid over a glass of water. He rolled his eyes and cracked a smile.

“I’m still understanding who I am, what I’m going to become. I learned how to live with progeria as a baby, as a kid, as a teenager, and now I’m trying to understand how to live with progeria as an adult,” Mr. Basso said. “I don’t know if I will be able to do that. But I’m trying.”

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New York Times - World

‘I’m Old, Not an Idiot.’ One Man’s Protest Gets Attention of Spanish Banks

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A campaign by a 78-year-old retired doctor with Parkinson’s disease against banks closing branches and moving services online resonates with a rapidly aging Spanish population.

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By Raphael Minder

MADRID — Because he has Parkinson’s disease, and his shaking hands make it hard for him to push buttons, Carlos San Juan de Laorden, a retired Spanish doctor, finds it difficult to withdraw his money from the ATM.

So when in December his bank reduced its retail opening hours, and then told him that the only way of reaching a customer representative was by making an appointment using an app he found too complicated, Mr. San Juan, 78, felt not only distressed but also wronged.

“I was politely told that I could change banks if I didn’t like it,” he said. “I’ve kept my money in the same bank for 51 years, since I got my first paycheck, and it hurts to see that the digital world has dehumanized us to the point that loyalty has lost all of its worth.”

Infuriated, Mr. San Juan started an online petition that he called “I’m Old, Not an Idiot,” arguing that banks and other institutions should serve all citizens, rather than sideline the oldest and most vulnerable members of society in their rush to online services.

In two months, his petition gathered more than 600,000 signatures, attracting the attention of the local media and eventually forcing the banks and Spain’s government to respond. Mr. San Juan became something of a minor celebrity in Spain, and was invited on to a string of TV shows to talk about himself and his campaign.

In February, Mr. San Juan attended the signing of a protocol at the economic ministry in Madrid in which banks pledged to offer better customer services to senior citizens, including by extending again their branch opening hours, giving priority to older people to access counters and also simplifying the interface of their apps and web pages.

During the signing ceremony, José María Roldán, the president of the Spanish Bank Association, thanked Mr. San Juan for highlighting a problem that he said banks had overlooked. “We have seen that new measures are needed in order to not leave behind vulnerable groups” of people, said Mr. Roldán, whose association includes banking giants like Banco Santander and BBVA.

Spain has one of the world’s fastest aging populations, with 9.3 million people over the age of 65 who now account for one fifth of its residents. Before the pandemic hit, Spain was projected to overtake Japan as the country with the longest life expectancy in the world, according to a study by the Institute for Health Metrics and Evaluation, in Seattle.

But over the past decade, Spain’s banking network has also shrunk dramatically, following a financial crisis that forced the country to negotiate an international bailout in 2012. While there used to be a bank office in almost every Spanish village and at every city crossroads, Spanish banks have halved their number of branches to about 20,000 since the crisis.

Mr. San Juan is not a Luddite — for this article, he used WhatsApp and Skype. But he believes older adults should not pay the price for an online transition that has allowed banks and other institutions to make significant staff cuts and other savings.

In fact, Mr. San Juan said it was ironic that few of the senior citizens whom his petition sought to defend appeared to have been among its signatories, possibly because they were not online. Still, he said, “many younger people feel sympathy for us, starting with my own granddaughters who have been very worried about my health and many others who now have an older family member who cannot cope with apps, and in some cases somebody who cannot afford a smartphone.”

Mr. San Juan was forced into early retirement 13 years ago, when he was diagnosed with Parkinson’s and the shaking made it very hard for him to carry out his hospital work as a urologist in his home city of Valencia, in eastern Spain. Mr. San Juan has since spent his time listening to jazz and reading history books and spy novels — until he became an unlikely activist.

While acknowledging that the digital transition was unstoppable, Mr. San Juan said the authorities and major institutions had a duty to make the change “less abrupt” for older and vulnerable people. Almost every public organization or private corporation is now forcing people to communicate online, including in the health care sector, where Mr. San Juan worked his entire life.

Were it not for Parkinson’s, Mr. San Juan said he would have wanted to work more years, although he looks with some skepticism at changes in the profession that require more remote consultations with patients.

“For me, medicine is a human treatment, which requires looking a patient in the eyes, talking and perhaps consoling if that is what’s required.”

Mr. San Juan also noted that a model of Spanish society in which different generations used to live under the same roof, and help each other, was changing fast, putting more pressure on old people. When he was younger, Mr. San Juan lived for a while with his only grandmother. And after his mother-in-law was widowed, she spent her last 15 years living with him and his wife.

He added that he had long been attuned to the challenges faced by the elderly as a result of his medical specialty.

“Because I’m a urologist, most of my patients have been older people, so I’ve always had a clear understanding of the sense of helplessness and the suffering that can come with age,” he said.

As for the banks, Mr. San Juan said that his disappointment was fueled by the fact that the institutions did not hesitate to ask for billions in taxpayers’ money to rescue them during the financial crisis a decade ago. But when Covid-19 started to spread, he said, the same banks used the pandemic as an excuse to close more branches. Over 3,000 branches shuttered in Spain between the second quarter of 2020 and the third quarter of 2021, according to data from the Bank of Spain.

“The coronavirus has been a perfect excuse for banks and others to force people to stay away and act like robots, while also making their clients do the work that bank employees used to do,” he said.

Some banks took measures to offset their reduced footprint. In 2020, Banco Santander signed an agreement with the Spanish mail service to allow its clients to withdraw cash at post offices in about 1,500 municipalities where the bank doesn’t have a branch. But with millions of retirees forced to withdraw their pension payments from banks, Mr. San Juan believes the institutions still have a long way to go in terms of caring for those whose savings they rely on, rather than prioritizing their shareholders.

“The banks need to keep our pension money, but that should either oblige them to really act as a public service, or force the government to offer us a different way to get hold of the money that is ours,” he said. “You cannot expect old people to queue for hours in the baking sun or in the rain in order to get their life savings.”

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L'Humanité

Carton rouge. Chez Pro BTP, la pause pipi est désormais minutée

Actu

Stéphane Guérard

Dix minutes par jour, top chrono et pas une seconde de plus. Visiblement très à cheval sur les questions de productivité de ses employés, la direction de Pro BTP a décidé de chronométrer strictement leurs pauses pipi. La caisse de retraite du secteur du bâtiment est pourtant actrice de la protection sociale. Sans doute pas pour ses salariés.

Le syndicat FO, qui a lancé l’alerte, s’est dit, dans un communiqué, « interloqué par la décision de la direction générale de l’entreprise de demander aux salariés de débadger pour les pauses dites physiologiques » à partir de cette fatidique dixième minute. Sébastien Guerre, délégué syndical de l’organisme qui emploie 3 500 personnes, raconte : « C’est une dénonciation d’usage qui a été prise en CSE central au mois d’octobre. À la base, à nos pauses, que ce soit pour le café ou une cigarette, ou échanger avec des collègues, on ne débadgeait pas, on était rémunéré. On a posé la question des pauses physiologiques, les pauses sanitaires, et ils nous ont dit que c’était bien compris comme un temps de pause. » Avant de faire machine arrière, plein gaz. Dix minutes d’arrêt seulement. À la onzième minute, le temps est décompté.

La direction argue d’un respect plus strict des accords d’entreprise, en s’écartant de l’esprit jusqu’alors en vigueur pour prendre à la lettre « la gestion des pauses de ses salariés dans le respect du droit du travail ». Questionnée sur le sujet par l’AFP, l’avocate spécialisée dans le droit du travail Rachel Saada parle, elle, d’atteinte au « droit à l’intimité ». D’autant que l’entreprise part « du principe que le salarié va frauder, qu’il faut le contrôler ». En revanche, l’encadrement n’est pas concerné par ce tour de vis. Rémunéré en forfait jours, il ne pointe pas et peut donc assurer son transit en toute liberté.

Charivari
L'Humanité

Voter

Chronique

Arthur Hay

J’ai reçu ma première carte électorale avec joie. C’était en 2007, pile-poil pour l’élection présidentielle. À l’époque, j’avais envie de participer à l’effort démocratique. La veille du second tour, avec des amis, on avait passé toute la nuit à boire et convaincre un copain qu’il fallait absolument aller voter le lendemain. Cinq ans plus tard, pour ma deuxième carte électorale, je ne me rappelle plus si je l’ai jetée au tri ou dans le tout-venant. La troisième, je l’ai recyclée en la transformant en filtre à cigarette. Vous l’aurez compris, je n’ai pas été un citoyen assidu des bureaux de vote durant une bonne partie de ma courte vie d’adulte.

Il faut dire qu’en tant que jeune, peu engagé, il est facile de se désintéresser de la question politique. Toutes celles et tous ceux qui ont des responsabilités semblent mentir facilement. Ils semblent vivre loin des préoccupations du citoyen lambda, chercher la belle phrase plutôt que la bonne solution.

Mais j’en suis revenu. Je n’ai pas eu d’hallucination révélatrice à même de me redonner une foi absolue en la démocratie, sauce V e République. Mais, depuis six ans que je m’implique syndicalement contre des multinationales qui nous exploitent, j’ai appris certaines choses, j’ai rencontré certaines gens. J’ai appris que lorsqu’une plateforme de travail nous exploite, elle ne détruit pas que nos vies, elle détruit aussi les acquis des luttes sociales menées par des militants qui ont risqué gros.

Comme pour le vote, notre modèle social est basé sur ces luttes passées. Rien n’est définitif, rien n’est jamais obtenu pour toujours. En six ans, j’ai pu rencontrer nombre de militants qui perpétuent ces luttes, qui sont les gardiens de nos acquis et l’avenir de jours meilleurs. Beaucoup sont des syndicalistes, bien sûr. D’autres sont des politiques. Pour moi, un politique, c’était forcément un carriériste imbu de sa personne. Alors à quoi bon voter pour des gens qui n’ont pour idéal que le pouvoir et un mandat rémunérateur ? Mais parmi ceux qui sont venus apporter leur soutien à la lutte des livreurs, il y a des personnalités qui m’ont fait évoluer, qui m’ont fait changer d’avis. De vrais gens de gauche, sincères, militants actifs.

Plus que les candidats de gauche à la une de la présidentielle, ce sont ces politiques rencontrés sur le terrain qui m’ont redonné un peu d’espoir en la démocratie représentative. Parce qu’ils ne sont pas venus demander un soutien électoral ; ils sont venus apporter leur pouvoir à la lutte. Je crois que seule la lutte des travailleurs peut changer radicalement les choses. Mais si un parti politique est la prolongation ou la traduction des luttes menées, alors donner mon vote me semble utile.

Je n’ai pas le courage de vous dire pour qui je vote. Les échanges sur les réseaux sociaux entre militants du PCF, de la FI ou du NPA sont d’une violence que je souhaite éviter. Mais bon passage aux urnes à vous, en espérant avoir un candidat anticapitaliste au deuxième tour. Mais, quoi qu’il arrive, je vous dis à bientôt dans la rue.

la chronique d'arthur hay
France24 - World

'We will be forced to steal': Taliban bans poppy cultivation

Issued on: 04/04/2022 - 18:12

Sam BALL

Afghanistan is the world's biggest producer of opium poppies, the sap of which is used to produce heroin, in an industry that accounts for tens of thousands of jobs and a substantial proportion of the country's GDP. But now, the ruling Taliban has said it plans to put an end to poppy cultivation, leaving farmers fearing for their future in a country whose economy is in freefall.

New York Times - World

Russia-Ukraine War

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For a Ukrainian Poet, Putin’s War Is All Too Familiar

Ihor Kalynets, 83, spent a lifetime resisting Soviet domination. Now, he says, he’s not going anywhere.

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By Carlotta Gall

LVIV, Ukraine — At 83, no longer a young poet, Ihor Kalynets knows something of life under Russia’s thumb.

Having spent nine years in the Soviet Gulag, including hard labor cutting stone, he secretly wrote on cigarette papers what are regarded as some of his best verses. They were crumpled into tiny balls and smuggled out of prison.

For 30 years of his professional life — during Soviet times — he was only able to publish abroad, infuriating the authorities, or through samizdat, the underground self-publishing network.

Today he lives on a leafy street in Lviv, a city in western Ukraine inundated with Ukrainians displaced by Russia’s invasion of their country. His daughter and son-in-law live up the street, and he has opened his art-filled home to a family of refugees.

War is raging to the east and around the capital of Kyiv, but he insists he has no intention of joining the exodus of people fleeing to neighboring Poland and other European countries.

“I will stay in Ukraine,” he said, looking around his living room, where he sleeps on a cot, surrounded by his books and paintings, his old-fashioned radio close at hand. “The Russians will not come here,” he said, adding that western Ukrainians would put up a determined defense of their region.

More than habit, or age, what keeps Mr. Kalynets in Lviv is his entire life history, which has been one of resistance driven by a deeply rooted connection to his homeland and Ukrainian culture.

“I did not grow up as a pioneer or a komsomolets,” he said, referring to the Communist youth groups that schooled generations of Soviet youths. “I was bred in a Ukrainian family in the national spirit.”

Mr. Kalynets has seen the full arc of his country’s history, from before and during Soviet rule, to independence, and now to its present struggle.

Born in 1939, in Khodoriv, a town not far from Lviv, when western Ukraine was still part of Poland, he grew up in the tumult of World War II that ravaged the region and changed state borders. Lviv was occupied by Nazi Germany and then seized by the Soviet Army.

As a teenager he saw at close hand the resistance against the Soviet state that lasted well into the 1950s. Ukrainian nationalists, led by Stepan Bandera, had first opposed Polish rule, then joined forces with the Nazis and later British intelligence to fight against Soviet rule in their home territory.

“I was brought up in this milieu,” he said, and its imprint remains with him. “I think of the cruelty of the Muscovites and how the Ukrainian patriots were basically destroyed,” he said.

The early experience led to a lifetime of opposition to Soviet rule and stretches to Russia’s latest war, which President Vladimir V. Putin has termed an operation to de-Nazify and “liberate” Ukraine. “I knew who our so-called liberators were,” he said.

As a student he moved to Lviv and studied at the Language and Literature Faculty of Lviv University, graduating in 1961. He married another poet, Iryna Stasiv, and the two became well-known participants in the burst of cultural activity that emerged in the 1960s after the end of Stalinist repression.

“We were mostly interested in the political conditions in Ukraine,” he said. “We were not expecting to gain liberation and we understood it would be a long time to gain independence. There was only a handful of us, but we believed something should change.”

Live Updates: Russia-Ukraine War

He wrote a first collection of poems, “Excursions,” but it never saw the light of day. The entire print run was confiscated, according to an account of his life by the Kharkiv Human Rights Protection Group.

Some of the poems appeared in journals and newspapers, and in 1966 a collection, “Kupala’s Fire,” was published in Kyiv, but also swiftly proscribed.

A modernist poet — he developed his style from the avant-garde poets of the 1920s — he focused often on the richness of Ukrainian culture, celebrating literary figures and ancient customs, while offering a lament for the loss and destruction of that culture under Soviet rule. He wrote odes to a country water well, stained-glass windows and happiness, “written in sand with a finger.”

His poetry was criticized by the Soviet authorities, who demanded a more uplifting propagandistic tone of work. He was excluded from the Union of Writers.

Repression returned. As friends and acquaintances were arrested, and he and his wife organized human rights protests and appeals for their release, they came under the surveillance of the state security service, the K.G.B.

In 1971, his wife was arrested and charged with anti-Soviet agitation. Six months later, Mr. Kalynets was arrested, too. He served six years in a labor camp in Perm in the Ural Mountains, followed by three years of internal exile in Chita, in Siberia, where he was reunited with his wife.

“That’s how it went,” he said with a slight shrug. “A person can stand anything, but we had a certain idea that held us up.”

Russia-Ukraine War: Key Developments

Missile attack. A missile strike at a crowded train station in eastern Ukraine killed at least 52 and wounded nearly 100, hitting a major evacuation point for those trying to flee before an expected stepped-up offensive. A Pentagon official said that Russian forces were responsible.

A strategy shift. Russia assigned a general to oversee its military campaign in Ukraine, for the first time creating a central command on the battlefield to coordinate its air, ground and sea units as the Russian military shifts its focus to southeastern Ukraine.

Efforts to isolate Russia. Russia is facing punishing new sanctions in response to mounting evidence of atrocities in the suburbs of Kyiv. The European Union approved a ban on Russian coal and imposed other measures, while the United Nations suspended Russia from the Human Rights Council. The U.S. Senate voted to strip the country of its preferential trade status with the United States.

In a series of letters that he wrote to his nephews from prison, he composed a surreal children’s story called “Mr. Nobody,” about a boy who lost his sleeve and found it inhabited by a voice.

In the labor camp, he wrote some of his most beautiful poetry, said Oleksandr Frazé-Frazénko, a Ukrainian filmmaker and music producer, who made a documentary about Mr. Kalynets.

“He used to be a prince back in the day,” he said. In an era of Soviet realism, his poetry touched on the eternal. “His poetry has something royal about it; the way he wrote, the subject matter too. He wrote about nothing special, but about everything at the same time.”

Mr. Kalynets came back to Lviv in 1981 but ceased writing poetry and turned instead to children’s literature, to some extent to avoid further trouble, he said.

In 1987, with the opening up of press freedoms, or glasnost, under President Mikhail Gorbachev, he became an editor of one of the first uncensored periodicals.

After the fall of communism, he and his wife became involved in politics, known for their support for the Republican Party, the first political party in Ukraine to challenge the Communist Party’s dominance, and for the Ukrainian Greek Catholic Church, a 1,000-year-old church that follows the Byzantine Rite. The church is followed by the majority of people in western Ukraine, but was banned under the Soviet Union.

Mr. Kalynets remained a poet at heart, reciting his poems at political gatherings, and finally publishing his poetry for the first time in Ukraine. In 1992, he was awarded the Shevchenko Prize, Ukraine’s most prestigious literary award.

But he remains outspoken about politics. Ukraine has not achieved true independence from Moscow in the 30 years since it declared independence, he said. “It was oriented toward Moscow, it was absolutely Russified.”

“So we had to struggle to have that type of Ukraine that would hold up to the ideals of the cultural leaders of the previous generations,” he said. “And that’s how an independent Ukraine slowly emerged, bit by bit.”

Russia, in his view, had for centuries taken Ukrainian history and culture as its own, and then was left naked with the dissolution of the Soviet Union. “The powerful and glorious Russia is a country without history, and that is what alarms Putin the most,” he said. “To be without its history was not prestigious. That’s where the war comes from.”

He said he was not surprised to see Ukrainians rallying together when attacked by Russia, but did not put it down to Mr. Zelensky’s leadership. “It is just that Ukrainians suddenly became conscious and understood who they are.”

“It is quite simple,” he explained. “It is the consciousness of a subjugated nation, that wants to have its own country, and not to be the manure that fertilizes Russia.”

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France24 - World

France-Luxembourg: the ‘steel friendship’ in Esch-sur-Alzette

Issued on: 24/02/2022 - 18:04

Luxembourg’s second-largest city, Esch-sur-Alzette, is a community with a heavy industrial past. It’s located near the French border and sits as a monument to the country’s 20th century steel industry boom. Its numerous post-industrial brownfields bear witness to that, as well as its multiculturalism: 120 nationalities live here, including one in particular: the French. Many of them migrated to the Grand Duchy decades ago to work in the country’s successful steel industry.

Today, the city is steeped in history, earning it the honour as this year’s European Capital of Culture.

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L'Humanité

« La société du partage »

Chronique

Audrey Vernon

En route pour le théâtre, je lis « Civilisés à en mourir, le prix du progrès » (1). La civilisation est une maladie qui nous fait vivre dans un monde totalement inadapté aux humains qui sont sociaux, empathiques, collaboratifs. Rien ne va dans ce zoo pas fait pour nous, notre façon d’interagir, d’élever les enfants, notre lien à l’art. Je veux redevenir chasseur-cueilleur, vivre en communauté. « Trop tard », me textote B.

J’arrive à la Nouvelle Seine, l’ambiance est comme depuis le début de l’année un peu morose. Ça va, mais ça va pas non plus super. Tout le monde rame, souffre, galère, etc. Où est passé le fun ? L’excitation ?

Y a quelqu’un pour toi… C’est vrai ! À la Suite de ma carte blanche dans laquelle je voulais un monde entièrement bénévole, Jean-Philippe m’a contactée : « On a trouvé la solution, supprimer l’argent ! Et vous êtes la personne qu’il nous faut. »

Jean-Philippe a monté une initiative, Mocica (2), qui vise à nous délivrer de l’argent, définitivement.

– « C’est l’argent le problème : je te donne que si tu me donnes, ça crée la concurrence, l’obsolescence programmée, la surproduction, etc. Pour faire la transition, il faut que tout le monde soit d’accord, créer un phénomène de masse. Si on est assez nombreux dans tous les secteurs nécessaires, on peut retrouver notre autonomie. Il faut quelques années de préparation et un jour on fait la bascule ! On brûle tous les moyens de paiement…

– Comment on fait pour les maisons ? (Une Léa Salamé sommeille en moi.)

– Il y a 11 millions de logements vides et 4 millions de personnes sans abri. On attribue les logements non au plus offrant, mais selon un critère plus intelligent : l’utilité, l’équité, etc. Il faut faire travailler l’intelligence collective. On garde la propriété privée, mais seulement pour les affaires personnelles. Le reste, c’est partagé en commun. Si on se sépare du système monétaire, on a moins besoin d’énergie, le Bitcoin consomme autant que la Suède.

– Comment on fait pour les trucs relou, genre les centrales ?

– On laisse le choix : soit on a des volontaires, soit on partage l’effort.

– Des gens réussissent à se passer de monnaie ?

Oui, les chasseurs-cueilleurs et les zapatistes sont 200 000 sans argent. Il faut un maximum de gens d’accord pour basculer, et c’est là que tu interviens

– Moi ?

– Oui. On a besoin de relais. Il faut convaincre la moitié du monde.

– OK, donc 3,5 milliards. J’ai pas autant de followers, demandez plutôt au gars de Gangnam Style, non ?

– C’est le baptême de feu de l’humanité, soit on trouve une solution, soit on est condamné.

– OK. J’invite Jean-Philippe à présenter son projet à la table du personnel de la Nouvelle Seine, en train de dîner : cordon-bleu, salade. Tout le monde est là : Meryl, Jess, Thomas, Seb, Pam, etc. Jean-Philippe leur annonce qu’on va sauver le monde en supprimant l’argent. “Quoi ! Utopiste ! Moi j’adore le fric ! Ça marchera jamais !” »

La Nouvelle Seine s’enflamme. Il paraît qu’il faut neuf mois à l’idée pour infuser, je descends m’habiller.

« Billion Dollar Baby », d’Audrey Vernon publié aux éditions Libre, et sur scène à Hourtin le 4 mai.

(1) « Civilisés à en mourir » de Christopher Ryan, éditions Libre.

(2) Mouvement pour une civilisation consciente et autonome : Mocica.org

Carte blanche à Audrey Vernonutopiepartage des richesses
Valeurs Actuelles

“Zones à faibles émissions”, tout comprendre à cette bombe à retardement qui menace les automobilistes

Une ZFE (zone à faibles émissions) est une zone urbaine dont la circulation est réglementée en fonction du niveau de pollution des véhicules. Son périmètre peut s’étendre à l’ensemble d’une ville, à plusieurs communes limitrophes ou à l’intégralité d’une agglomération. La mise en place de ces zones fait suite à une demande des instances européennes qui reprochaient à la France des dépassements des seuils d’émissions de polluants dans certaines villes. Depuis l’été 2021, la loi Climat et Résilience oblige toutes les agglomérations de plus de 150000 habitants à mettre en place une ZFE au plus tard au 1er janvier 2025. Au total, plus d’une quarantaine de zones seront fortement restreintes à la circulation avec une interdiction des voitures Crit’Air 3 et au-delà dans toutes les ZFE françaises à cette date butoir. En France, la distinction entre les véhicules autorisés à circuler ou non se fait sur la base d’une vignette « Crit’Air » qui peut être commandée sur internet à moins de 4 euros avec six niveaux de classification: de Crit’Air 0 (véhicules électriques et à hydrogène) à Crit’air 5 (voitures Diesel produites entre 1997 et 2000). Les voitures plus anciennes n’auront, elles, pas le droit d’avoir une vignette… Quant aux voitures à essence, elles se partagent les vignettes allant de 1 à 3. Les moteurs Diesel n’ont droit qu’à une vignette allant de 2 à 5. Autant dire que l’obtention d’un sésame vers les villes sera difficile. Et la sélection commence dès maintenant.

Plus de la moitié des voitures concernées

Il existe dès à présent plus d’une dizaine de ZFE dans plusieurs agglomérations, dont l’organisation reste assez libre avant la date couperet de 2025. Par exemple, la métropole du Grand Paris interdit déjà les modèles à vignettes Crit’Air 4 et 5 et non classés (et annonce l’interdiction des Crit’Air 3 dès 2023) tandis que d’autres agglomérations n’ont prévu de mettre en place les premières interdictions que cet été. C’est le cas de la Métropole de Montpellier qui annonce les premières restrictions dès le 1er juillet avec tout de même comme objectif, l’interdiction pure et simple de tous les véhicules Diesel en 2028. Ces inégalités territoriales ajoutées à une absence d’information risquent de provoquer une grande incompréhension des usagers, en particulier ceux qui voyageront d’une agglomération à une autre avec leur voiture, qu’elle soit Diesel ou même essence. La Métropole Grand Lyon annonce déjà la couleur avec l’interdiction progressive de la circulation des véhicules classés Crit’Air 4, 3 et même… 2, de 2023 à 2026 !

Cela correspond à environ 15 millions de véhicules, qui devront être tout simplement mis à la casse faute de pouvoir s’en servir…

Avec de telles contraintes, 70% du parc automobile actuel ne pourrait plus rouler à Lyon et ses alentours. Rappelons-nous qu’il n’y a pas si longtemps, la réforme du contrôle technique a fait bondir les prix des interventions en raison des nouvelles normes anti-pollution… A quoi bon avoir fait payer plus cher des millions d’automobilistes au nom de la qualité de l’air pour finalement les bannir des agglomérations ? Notons que les restrictions établies de façon permanente dans chaque ZFE peuvent être plus sévères en cas d’épisode de pollution. Ce fut le cas lundi 28 mars, à la demande du préfet, où la métropole de Lille n’a autorisé que les vignettes Crit’Air de 0 à 3 à circuler.

Too Fast, too Furious ?

Si nous pouvons espérer que la majorité des métropoles ne feront pas trop de zèle d’ici 2025, près de 40% du parc automobile devra être renouvelé après le 31 décembre 2024 puisque les véhicules avec un Crit’Air 3, 4, 5 ne pourront plus rouler dans les agglomérations de plus de 150 000 habitants. Cela correspond à environ 15 millions de véhicules, qui devront être tout simplement mis à la casse faute de pouvoir s’en servir… Une mise à la poubelle pour des millions de voitures qui ne sera probablement pas sans conséquence pour l’environnement. Un comble pour une réforme qui au départ devait lutter contre la pollution. Comment imaginer un instant que ces voitures inutilisables en ville auront une quelconque valeur à la vente ? Beaucoup de propriétaires essayeront de se débarrasser de leur voiture en bon état de marche mais… Qui en voudra ? Cette obsolescence programmée des voitures thermiques va obliger des millions de Français à s’équiper d’un véhicule neuf, sachant qu’un modèle électrique ou hybride neuf coûte plus de 20000 euros en moyenne. Face à cette brutalité dont l’échéance, rappelons-le, est au plus tard dans moins de 3 ans, des associations se dressent pour alerter de ce futur projet. C’est le cas de la Ligue de défense des conducteurs, qui demande un moratoire sur les ZFE. Près de 80000 personnes ont signé une pétition en ligne qui sera adressée au gouvernement. Cette association préconise une disparition progressive et douce des voitures thermiques jusqu’à 2035, date à laquelle la majorité des véhicules à essence seront en fin de vie. Selon elle, les mesures actuelles vont pénaliser les foyers les plus modestes et accélérer la désertification des centres villes. Par ailleurs, la Ligue de défense des conducteurs pointe du doigt la « vidéo verbalisation » qui est prévue pour faire appliquer les nouvelles règles avec à la clé une amende de 68 euros pour ceux qui n’auront pas la bonne vignette. En plus d’actions auprès des parlementaires et d’une action en justice contre l’État, l’association 40 millions d’automobilistes invite les conducteurs à manifester leur mécontentement en téléchargeant un modèle de lettre à envoyer au Président de la République. L’association dénonce un « projet anti-social » visant à instaurer des « Zones à Forte Exclusion ».

Vers une tension sociale

Il y a quelques jours, l’Institut CSA a publié une étude sur les ZFE. Il en résulte que c’est le pouvoir d’achat qui semble être le problème majeur pour les Français. Uniquement 14 % des personnes impactées par une ZFE disposent de 20 000 euros ou plus pour changer de voiture, contre 36 % d’entre eux qui déclarent ne pas avoir les moyens d’acheter un nouveau véhicule Crit’Air 1. Au total, un véhicule sur deux impacté par les ZFE ne sera pas remplacé, notamment en raison d’un manque de moyens financiers. Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers dans les Hauts-de-Seine, a déclaré le 28 mars dernier au micro d’Europe 1 que « ce sont des millions de véhicules et des millions de personnes qui vont être touchés l’année prochaine, quand on va arriver au Crit’Air 3. » Patrice Leclerc n’écarte pas qu’une nouvelle révolte type gilets jaunes ait lieu. Il poursuit : « Nous avons 8 000 véhicules en Crit’Air 3, 4, 5. On a l’une des populations les plus pauvres d’ Île-de-France, donc ce sont ceux qui ne peuvent pas épargner, et il y a aussi les personnes âgées qui refusent d’emprunter sur plusieurs années pour s’acheter une nouvelle voiture, et c’est vrai aussi pour les petits entrepreneurs. »

Ma voiture marche très bien, qu’est ce qu’on va encore nous emmerder avec ces règles à la noix. Le tramway est un coupe-gorge, donc parfait, je vais m’installer ailleurs.

Catherine est retraitée et vit aux environs de Montpellier. Son logement est situé dans la future ZFE de l’agglomération montpelliéraine. Sans langue de bois, elle nous explique qu’elle n’a pas l’intention de changer sa voiture qui sera bientôt interdite de rouler: « Ma voiture marche très bien, qu’est ce qu’on va encore nous emmerder avec ces règles à la noix. Le tramway est un coupe-gorge, donc parfait, je vais m’installer ailleurs. »

Quelles solutions ?

Questionné par Valeurs actuelles, un patron d’une concession Citroën de l’Hérault nous explique que ses clients se dirigent de plus en plus vers la location longue durée. « Le leasing permet de lisser les prix et permet d’avoir un véhicule neuf sans avoir à l’acheter, ce qui est utile avec ces nouvelles règles de vignettes. De plus, nos clients se séparent de leur voiture à la fin de la location sans avoir à gérer la vente. On s’occupe de ça et ils peuvent repartir avec un véhicule encore plus récent et moins polluant. » Pour ceux qui auront les moyens d’acheter une voiture neuve, des primes à la conversion seront possibles pouvant aller jusqu’à 5000 euros en fonction du véhicule et des revenus. À cela s’ajoute un dispositif de bonus national allant de 1000 à 6000 euros en fonction du modèle. Dans certaines ZFE, des aides spécifiques sont prévues, comme un prêt à taux zéro. Malgré ces aides, il n’en reste pas moins que ces coups de pouce ne concerneront pas les foyers modestes en raison des prix déjà très élevés des voitures hybrides et électriques. Notons que l’âge moyen des véhicules en France est de 11 ans et ne fait que progresser malgré les primes déjà en vigueur depuis plusieurs années.

D’autres solutions sont possibles, mais elles semblent peu viables sur le long terme. Le GPL (gaz à pétrole liquéfié) n’est pas proposé par beaucoup de constructeurs et même s’il semble revenir en force en France, en raison de l’envolée des prix des carburants et de sa classification en Crit’Air 1, il y a peu de pompes GPL disponibles sur le territoire. Environ une station sur 7 seulement en dispose actuellement.

Il faudra débourser environ 8000 euros pour transformer une petite citadine en électrique…

Le bioéthanol, quant à lui, est un carburant végétal qui fonctionne uniquement sur les véhicules à essence avec un boîtier connecté au moteur. L’opération coûte environ 1000 euros. Malgré de nombreux témoignages vantant cette méthode, il faut souligner que toutes les voitures à essence ne sont pas compatibles avec la pose d’un boîtier électronique. Et, selon nos informations, le véhicule modifié ne change pas son classement aux normes Crit’Air ! Il gardera la vignette qu’il avait avant sa mutation. L’intérêt est donc très limité dans le temps. Il est également possible de transformer sa voiture à essence en voiture électrique, mais la technique appelée Rétrofit est coûteuse. Il faudra débourser environ 8000 euros pour transformer une petite citadine en électrique et les prix peuvent augmenter en fonction de l’autonomie demandée…

Le retour en force des voitures de collection

L’autre solution un peu folle serait l’achat d’une voiture de collection. Ces « vieilles dames » représentent environ 0,5% du parc roulant. Or, ce chiffre pourrait bondir dans les prochaines années et de nombreux concessionnaires remarquent une demande pour ces automobiles de plus de 30 ans. La Fédération française des véhicules d’époque (FFVE) agit auprès des ZFE pour que les voitures de collection bénéficient d’une dérogation. Paris, Rouen, Reims et Nice ont déjà répondu favorablement à cette demande et d’autres ZFE sont en cours de réflexion. Cela peut paraître aberrant de voir des voitures de plus de 30 ans autorisées à rouler tandis que celles qui ont 10 ans de moins ne le seront plus au nom de la pollution de l’air… La FFVE met en avant que les modèles de collection roulent en moyenne 15 fois moins que les autres… Du moins pour l’instant. Alors, tout le monde en 2 CV ?

La solution ultime serait peut-être le retour du cheval comme moyen de transport. C’est le choix insolite qu’a fait un jeune serveur de Haute-Loire.

Enfin, pour ceux qui ont l’ âme d’un John Wayne, la solution ultime serait peut-être le retour du cheval comme moyen de transport. C’est le choix insolite qu’a fait un jeune serveur de Haute-Loire, rapporté par France 3, le 14 mars dernier, en expliquant qu’il allait désormais venir à son travail avec sa jument. S’il ne précise pas la vignette que possède sa voiture qui fonctionne au Gazole, le jeune homme explique que ce sont les motivations économiques qui l’ont amené à faire ce choix. Il est possible que cet exemple en inspire d’autres, compte tenu des nouvelles règles drastiques qui se préparent dans les agglomérations.

Sous couvert d’écologie, des millions de voitures vont être purement et simplement interdites en ville d’ici 2025, voire même avant, selon les choix locaux. Outre la question budgétaire qui va être un réel problème pour un grand nombre de Français, la question industrielle se pose également. Avec la pénurie des matières premières accentuée par la crise sanitaire, il semble peu probable que les constructeurs arrivent à fournir un nombre suffisant de voitures non polluantes à un prix abordable et dans des délais raisonnables. Par ailleurs, plusieurs candidats à l’élection présidentielle ont déclaré qu’ils mettraient fin aux ZFE en cas de victoire. C’est le cas par exemple d’ Eric Zemmour, de Nicolas Dupont Aignan, de Marine Le Pen et de Jean Luc Mélenchon. Ils redoutent, en particulier, la probabilité d’une bombe sociale après les prochaines élections si le plan prévu pour 2025 se met en place. En interdisant l’accès aux agglomérations à des millions de Français qui voudront travailler, se soigner, se former, faire leurs achats, avec comme unique solution un endettement via un crédit à la consommation, ou l’achat hypothétique d’une calèche… Des millions de John Wayne risquent de sortir leur Colt !

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Les répercussions en France de la guerre en Ukraine

Actu

Les ménages, soumis à des dépenses contraintes colossales, ainsi que l’industrie, énergivore et gourmande en matières premières, sont les victimes indirectes de l’invasion russe.

Stéphane Guérard

Le 23 février, si vous aviez demandé aux salariés des usines Borealis du Grand-Quevilly, près de Rouen, d’Ottmarsheim, en Alsace, et de Grand- puits, en Seine-et-Marne, si leur avenir passait par l’Ukraine, ceux-ci vous auraient regardé avec des yeux tout ronds d’incompréhension. Posée quinze jours plus tard, la devinette aurait fait sens pour ces travailleurs de la chimie. Entre-temps, l’armée russe a envahi l’Ukraine. Parmi les sanctions prises dès le 27 février à l’encontre du Kremlin figure le blocage des avoirs des oligarques russes, soutiens du régime de Poutine. Dans cette liste se trouve Andrey Melnichenko. Le principal actionnaire du groupe suisse Eurochem, leader mondial des engrais, escomptait mettre la main sur la division azote de Borealis, comprenant les trois usines françaises, contre 450 millions d’euros. Fin de la vente.

Métaux stratégiques

L’attaque russe a déclenché une série de réactions en chaîne dont les répercussions sur l’économie française n’en finissent pas de se faire ressentir. Des conséquences externes et internes. Prenez les stations de ski de Savoie-Mont-Blanc. La richissime clientèle russe n’avait beau représenter que 6 % de la clientèle étrangère, le chiffre d’affaires de leurs 800 000 nuitées annuelles espérées et, aujourd’hui, en grande partie décommandées, manquera grandement à l’hôtellerie de luxe de Courchevel, Méribel, Chamonix et Megève. Mais, plus globalement, le secteur craint que l’envolée des prix de l’essence ne décourage les vacanciers d’avril, achevant ainsi cette campagne 2021-2022 qui s’annonçait historique en une fin de saison blanche et sèche.

Les économistes de tous bords ont vite fait tourner leurs calculettes pour envisager les secteurs perdants. L’envolée des prix du pétrole et du gaz, ajoutée aux ­pénuries de certaines matières premières fournies par les deux pays (métaux ferreux, non ferreux, stratégiques), touche en premier lieu la métallurgie et la sidérurgie, voraces en énergies et en minerais. Dans ce secteur, insiste la cheffe économiste du Trésor, Agnès Bénassy-Quéré, l’automobile sera particulièrement affectée par la flambée des prix du gaz. ­Stellantis (ex-PSA) et Renault n’avaient pas ­besoin de cette nouvelle difficulté, après les­ ­arrêts d’activité liés au Covid puis les ­pénuries de ­semi-conducteurs. Les deux constructeurs hexagonaux ont cependant les moyens de s’en sortir, avec respectivement 14 milliards et 1 milliard d’euros de bénéfices en 2021. Derrière l’automobile, les industries du papier et du carton, de la chimie et de l’alimentaire complètent les premières places des plus vulnérables. Mais ces secteurs savent qu’ils peuvent compter sur le soutien public, notamment via le recours à l’activité partielle ainsi qu’à des aides sectorielles toujours pas soumises à des garanties en termes de préservation de l’emploi. En revanche, pour les échanges commerciaux, « l’impact devrait être très limité car la Russie et l’Ukraine ne représentent qu’une ­petite partie des échanges (1,5 %) », selon Agnès Bénassy-Quéré. Quant aux établissements financiers, ils devraient bien s’en tirer, sauf en cas de chute brutale des marchés.

Inflation : menace sur la demande

Si les premières conséquences restent donc pour l’heure circonscrites à l’industrie, qui ne représente que 13 % du PIB, des effets secondaires pourraient survenir dans les prochaines semaines. Dans sa dernière note de conjoncture économique du 16 mars, l’Institut national de la statistique note deux inquiétudes. D’une part, celle des chefs d’entreprise, qui « anticipent une intensification des tensions sur leurs prix de vente, en lien a priori avec les coûts de l’énergie et des matières premières ». De quoi nourrir l’inflation. D’autre part, les ménages envisagent eux aussi « une nette baisse du niveau de vie général en France ». Or, note l’Insee, « cette baisse est d’autant plus notable qu’en général, les périodes qui précèdent immédiatement les élections présidentielles s’accompagnent d’un net regain ponctuel d’optimisme sur ce solde d’opinion ».

Le cabinet Asterès a tenté d’estimer cette inquiétude des fins de mois rendues toujours plus difficiles à boucler. Le simple maintien sur tout 2022 des prix des carburants à leurs hauts niveaux actuels renchérirait le coût de la vie de 550 euros par ménage en moyenne. Soit 1,4 % de pouvoir d’achat en moins. Les familles les plus modestes (- 2,4 %) et habitant dans des zones rurales (- 2 %) en pâtiraient sérieusement. De quoi nourrir les revendications d’augmentation de salaires et de pensions, alors que le CAC 40 vient d’engranger 140 milliards d’euros de bénéfices en 2021. Et si la présidentielle se jouait sur la question de la juste répartition des richesses ?

Partir de Russie ou y rester ?

Avec plus de 500 filiales (dont 35 entreprises du CAC 40), la France est le 1er employeur étranger et le 2e investisseur étranger en Russie. Si, aux dires de Bruno Le Maire, l’État ne leur demande « qu’une seule chose : appliquer rigoureusement et strictement les sanctions », soit l’embargo sur les produits importés, la donne s’est compliquée avec la dénonciation par le président ukrainien de la présence de groupes tricolores, synonyme selon lui de soutien au régime russe. Visés, Auchan et Leroy Merlin s’appuient sur le fait que leurs activités n’entrent pas dans le périmètre des sanctions pour rester. Coty, la Société générale sont des plus évasifs. Pour Renault, le départ est acté, l’usine de Moscou fermée. Mais comment se défaire de sa grosse filiale Avtovaz, productrice des Lada ? « Tous les mécanismes de marché sont sous cloche, analyse Sylvain Bersinger, économiste chez Asterès. Les entreprises ne savent pas ce qu’elles peuvent faire, doivent faire et comment elles devraient le faire, il y a un flou juridique et financier. »

Guerre en UkraineSalaires et pouvoir d'achatindustriemétallurgie
France24 - World

The Danish Church in Paris, a haven of peace and Scandinavian culture

Issued on: 16/02/2022 - 16:01

For the past 65 years, the Danish Church has brought together Danes of all generations in the French capital. It's a haven of peace located a few steps from the Champs-Élysées. Frederikskirken is part of the Lutheran Evangelical Church of Denmark. For Pastor Malene, the sense of community this institution offers is important. It's also a place for Danes to introduce Parisians to their culture and broaden their horizons. Our team reports.

Valeurs Actuelles

Inflation qui s’envole, pouvoir d’achat qui s’effondre : chute historique de la confiance des ménages

L’inflation, brutale, balaye le retour de la croissance. Première illustration dans les données publiées ce mardi par l’Insee. La confiance des ménages a chuté de 6 points entre février et mars. Un tel repli mensuel est historique. « Il n’a été égalé ou dépassé qu’au moment de la récession de 1993 et du confinement d’avril 2020 », observent les analystes de BNP Paribas. Il y a bien une explication : sous l’effet de la flambée des cours du pétrole et des produits agricoles, la hausse des prix à la consommation a atteint 4,5 % en mars sur un an. Et l’avenir s’annonce pire encore : l’indice mesurant l’inflation future a fait un bon de 50 points. « Le second trimestre devrait marquer une nouvelle hausse de l’inflation de 2,2 %, un record depuis 1983 » poursuit-on chez BNP Paribas. Et comme la confiance est le moteur de la consommation, il est fort à parier que l’Insee revoie à la baisse ses prévisions de croissance pour 2022. En parallèle, il y a une autre alerte : le pouvoir d’achat, devenu depuis quelques semaines le thème central de la campagne présidentielle, est en repli. Selon une étude de l’Institut Molinari, la France affiche un pouvoir d’achat des salariés de 7 % inférieur à ceux des autres pays européens. Et cette fois, il y a un autre responsable : le poids des impôts et des cotisations sociales qui atteignent 51 % pour un célibataire et 45 % pour un couple avec deux enfants, soit plus de 7 points en moyenne que dans les autres pays européens, selon cette étude. « La France continue d’être peu compétitive pour les entreprises et les salariés », résume l’Institut. Employer des salariés en France coûte cher, rapporte peu et le pouvoir d’achat des salariés est moyen. » Et de conclure : « Pour les hauts salaires [qui sont ceux qui consomment le plus, NDLR], la France reste la pire destination. »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

From exiles to expats: Toulouse's role in shaping Spanish history

Issued on: 10/02/2022 - 11:14

The southern French city of Toulouse is famed for its rugby club, its pink brick buildings, its sunny climate, its nightlife and its storied history. Since the 20th century, it's also become home to one of the largest Spanish communities in France. The biggest wave arrived in the wake of the Spanish Civil War, with half a million people crossing the Pyrenees to flee Franco's victorious forces. It was from Toulouse that the exiled Spanish political class was able to prepare a return to democracy in the post-Franco era. Toulouse retains a special place in modern Spanish history, as our team reports.

Report by Xavier Chemisseur and Luke Brown.

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L'Humanité

Le cahier

Chronique

Barbara Cassin

Le 23 mars, les talibans ont interdit l’école aux filles quelques heures après l’avoir réautorisée.

Je me souviens de mon dernier voyage en Iran, c’était sous Ahmadinejad. Une Iranienne qui avait été professeure a sorti une photo d’elle en jeans et cheveux, qu’elle gardait dans sa poche, et m’a dit : « Je pleure tous les matins d’être une femme. » En même temps, dans les conférences ou les séminaires que je faisais, la majorité des étudiants étaient des femmes. Une ministre était femme, et les amis français qui me recevaient pouvaient dire : elles se servent de leur voile comme d’un string. J’étais en voiture avec l’une d’entre elles, la police des mœurs l’a interpellée, elle était sexy avec sa blouse longue qui lui serrait les fesses et ses beaux sourcils. Elle a répondu du tac au tac : « Mon frère, tiens voilà mon téléphone, appelle mon mari, c’est lui qui veut que je sois ainsi, pas moi ! »

Mais « là où les Bouddhas sont morts de honte », ça ne se passe pas comme ça. J’ai vu grâce à Pascale Cassagnau, conservatrice au Cnap, un film bouleversant qui date de 2007 : « le Cahier », de Hana Makhmalbaf, une cinéaste qui vit et travaille à Téhéran (1). Ce film a quinze ans, il est d’une parfaite actualité. On voit les grottes de la paroi rocheuse habitées par les femmes et les enfants. Quand elles vont puiser l’eau, elles attachent les enfants par le pied. La beauté est partout, sur les visages, dans le sol crevassé, l’amas des roches, la rivière, le bref chemin dans la forêt, le village d’une pauvreté affairée, les ânes, les vaches maigres et boueuses. Une petite fille, Baktay, 6 ans, écoute son voisin qui récite l’alphabet toute la journée, épelle et commence à raconter-lire une histoire : « Un homme dormait sous un arbre, une noix lui tombe sur la tête, si c’était une courge, dit-il, je serais mort ! »

Le gamin va à l’école, pas elle.

Elle veut l’école, elle veut apprendre à lire. Sa mère ne rentre pas, elle va jusqu’au village, il lui faut un cahier, de l’argent pour un cahier. Elle prend ce qu’il y a, quatre œufs, on lui en casse deux, elle troque les deux autres contre du pain qu’elle vend au forgeron, de quoi acheter le cahier, juste le cahier, pas le crayon. Elle prend le rouge à lèvres de sa mère pour écrire, et tente de trouver l’école, pas celle des garçons, celle des filles. En chemin, des garçons petits hommes la capturent, la lapident mais pas vraiment, comme si, ils jouent à la guerre, tuent, s’entre-tuent. Son petit voisin se fait piéger aussi, traiter d’Américain, etc. Il est finalement renvoyé de l’école, et il n’y a pas de place pour elle dans celle des filles. « Inscrivez-moi, pour l’amour de Dieu. » – « Ne jure pas. » Les adultes sont plutôt gentils. Les garçons sont terribles. Les filles sont terrorisées. C’est un jeu. C’est un jeu ?

« Fais la morte et tu seras libre », souffle à Baktay son petit voisin.

la chronique de barbara cassin
Valeurs Actuelles

Pouvoir d’achat, le grand enfumage

À chaque campagne présidentielle sa thématique. La lutte contre la fracture sociale, par Jacques Chirac, en 1995, suivie par la lutte contre l’insécurité, sept ans plus tard, le « travailler plus pour gagner plus », de Nicolas Sarkozy, en 2007, le « président normal », de François Hollande, en 2012 et la « start-up nation » d’Emmanuel Macron, en 2017. L’élection de 2022 n’échappe pas à la règle et un thème émerge depuis quelques mois : le pouvoir d’achat. Il est vrai qu’il est malmené, ne serait-ce que parce que les prix de l’énergie et des matières premières atteignent des sommets, alimentés par les scories de la crise du Covid-19 et par le conflit russo-ukrainien.

Pour l’Insee, une chose serait claire : le pouvoir d’achat augmente, si l’on se réfère à ses derniers chiffres (+ 0,7 % au 4e trimestre 2021), publiés le 25 février (peut-être l’Institut sera-t-il amené à revoir sa position avec un litre de carburant à plus de 2 euros). Un sentiment à l’opposé du vécu des Français, qui se demandent si le pouvoir d’achat n’est pas comme la température : il y a le réel et le ressenti. Sans doute parce que c’est sur les dépenses contraintes (énergie, loyer, alimentation, transport, abonnements télécoms et Internet…) que se concentrent les hausses de prix et surtout parce que les augmentations salariales ne suivent pas. Et ce n’est pas le dégel du point d’indice de la fonction publique, qui sera revalorisé cet été, qui peut faire oublier la réalité.

Le gouvernement a beau multiplier les cadeaux de fin de mandat (chèque énergie, plafonnement des hausses du prix du gaz, baisse de 15 centimes du litre d’essence… ), sa générosité – 30 milliards d’euros en six mois – rencontrera tôt ou tard des limites budgétaires. Parce que les raisons à la hausse des prix semblent mondiales – l’inflation, en février, a atteint 7,9 % aux États-Unis ! – et durablement installées, il semble que le pire soit devant nous. Maigre consolation, il n’est jamais certain, dit-on.

L’énergie, principal moteur de l’inflation

Le prix du gazole à 2,1407 euros le litre en moyenne, le SP 95-E10 à 2,0286 euros, soit plus de 10 centimes plus cher que l’essence… cette flambée des prix, Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, l’a comparée au choc pétrolier de 1973, où le prix de l’or noir, en trois mois, avait été multiplié par quatre. Le prix du baril a atteint 139 dollars, à 8 dollars de son record absolu, atteint en 2008 ; les spécialistes redoutent de le voir continuer son ascension. Jusqu’à 200 dollars, estiment les analystes d’Euler Hermes.

Selon leurs prévisions, la facture d’énergie des Français pourrait atteindre 2 800 euros en 2022, en augmentation de 400 euros. Et ce, malgré les mesures gouvernementales pour tenter d’amortir une partie du choc. Le Premier ministre a récemment annoncé une baisse de 15 centimes par litre sur l’ensemble des carburants, à partir du 1er avril et pendant quatre mois, mesure qui devrait coûter 2 milliards d’euros à l’État. De même, le gouvernement a limité les hausses de l’électricité à 4 %, en réduisant les taxes. Le prix du gaz a été gelé à son niveau d’octobre 2021, pour l’ensemble de 2022. Au total, le ministère de l’Économie chiffre à 22 milliards d’euros le coût des aides sur l’énergie, en 2022, sans compter le plan d’aide aux entreprises dévoilé le 16 mars. De l’argent magique qui n’empêchera pas une chute de 1,5 point du pouvoir d’achat, selon les estimations d’Euler Hermes. Et si l’Europe venait à décider de cesser toute importation de gaz russe, l’impact sur le pouvoir d’achat serait de 3 points.

L’alimentation : quand la hausse des prix s’invite à table

Michel-Édouard Leclerc est très clair : « L’inflation que nous voyons actuellement dans les magasins est une conséquence de l’après-Covid », a-t-il déclaré sur CNews, avant d’ajouter : « La guerre en Ukraine, c’est l’inflation à venir. » Jusque début février, l’augmentation des prix des produits de grande consommation était évaluée à 3 % sur l’année. Selon les dernières statistiques de l’Insee, les produits frais étaient les premiers touchés (+ 5,9 % en un an), suivis par les légumes (+ 5,8 %), le pain et les céréales (+ 2,7 %). Cela, c’était avant le conflit ukrainien. Depuis, les cours des matières premières agricoles flambent : ceux du blé sont passés de 250 à 440 euros la tonne – la Russie et l’Ukraine représentant un tiers des exportations mondiales de blé – et les cours du maïs, du colza, des pommes de terre, de l’huile de tournesol ont atteint des niveaux records. Les céréales étant la base de l’alimentation animale, le prix du lait, du beurre, des fromages et de la viande subissent un effet domino.

Dans les rayons, les augmentations commencent à se faire sentir. Elles atteignent d’ores et déjà entre 7 et 10 % pour les produits à base de céréales. Et, mauvaise nouvelle pour les foyers les plus modestes, ce sont les produits d’entrée de gamme qui subissent les plus fortes augmentations. Le prix de paquets de farine premier prix a augmenté de 15 %. Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, évalue à 550 euros par mois le budget alimentation pour une famille avec deux enfants : « Avec la crise ukrainienne, il faudra ajouter 10 à 12 euros par mois. »

Des augmentations qui sont sans commune mesure avec celles observées dans les pays émergents, qui, contrairement à la France, sont importateurs nets de céréales. En Afrique, et en particulier en Égypte, premier importateur mondial de blé, le prix de la farine a augmenté de 48 %, la viande de 35 %, l’huile de cuisson de 32 %… « La guerre en Ukraine signifie la faim en Afrique », a déploré la directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva. De son côté, le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, a reconnu la semaine dernière être « extrêmement inquiet » en raison du « risque de famine que nous avons à l’international ». Avec, en toile de fond, le risque d’émeutes de la faim à l’image de celles de 2008.

Le transport change de braquet

S’il vous prenait l’idée de faire un Paris-Shanghai en classe éco, cela vous coûtera la somme de… 8 056 euros. Normal, car avec une crise sanitaire qui connaît des soubresauts, les vols entre la Chine et le reste du monde ne sont pas revenus à la normale. La loi de l’offre et de la demande joue donc à plein. Mais à ce prix, il faudra bien ajouter la hausse du prix du kérosène. Par ailleurs, et depuis l’interdiction de survol de la Russie, les trajets aériens entre l’Europe et l’Asie sont plus longs, donc plus gourmands en carburant.

Les coûts de transport sont déjà répercutés sur les prix de nombreux produits importés, surtout depuis l’Asie, qui représente à elle seule plus de 40 % des marchandises importées. Entre mars 2020 et mars 2022, la valeur du World Container Index, représentatif des coûts de logistique, a été multipliée par six. Le transport par bateau d’un conteneur en provenance de Chine à destination de l’Europe coûte en moyenne 15 000 euros, contre 3 000 euros avant la pandémie. Quant au transport par route, beaucoup de chauffeurs étant ukrainiens, la pénurie de main-d’œuvre existante depuis la pandémie ne fait que s’exacerber…

Pour les particuliers, avec une essence de plus en plus chère, beaucoup pensent passer à l’électrique. Or, face à une demande importante alors que le prix des matières premières explose et qu’il y a une pénurie de composants électroniques, Tesla a décidé d’augmenter le prix du Model3 de plus de 3 000 euros ; vendu plus de 45 000 euros, ce véhicule ne donne maintenant plus droit qu’à un bonus écologique réduit. En outre, mieux vaut être patient : si vous la commandez maintenant, vous ne serez pas livré avant un an, sauf si vous décidez d’ajouter quelques options, auquel cas le délai est ramené à huit mois.

Les matériaux de construction : entre pénurie et flambée des prix

Il faut remonter à 2008 pour observer de telles hausses de prix : en un an, l’acier s’est apprécié de 73 %, le PVC de 69 %, l’aluminium de 41 %, le cuivre de 33 %. Sans compter les hausses des prix des ciments, des tuiles et briques, de la peinture… Depuis trois semaines, le conflit ukrainien fait trembler les professionnels du bâtiment. En deux jours, la tonne de fer a augmenté de… 50 % ! Les cours du bois sec, qui étaient déjà passés de 250 à 450 euros la tonne, se rapprochent des 500 euros.

Les risques de pénurie sont nombreux, l’Ukraine étant un important fournisseur de résineux servant à la fabrication de contreplaqué. À la destruction d’usines s’ajoutent les conséquences de l’embargo sur les échanges commerciaux avec la Russie. Au total, cela fait 20 % de bois de construction en moins pour la France. Selon la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment, les artisans pourraient augmenter leurs devis jusqu’à 30 % pour répercuter non seulement les tensions sur les prix des matériaux, mais aussi ceux de l’ énergie. Ce n’est pas rien.

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L'Humanité

« Elden Ring », l’art de surmonter la souffrance

Prescription culture

Coscénarisé par George R. R. Martin (« Game of Thrones »), le dernier jeu vidéo d’Hidetaka Miyazaki parvient une fois de plus à séduire en étant d’une âpreté inouïe. Le défi lancé aux joueurs les a déjà conquis.

Aurélien Soucheyre

Qui aurait pu croire que des jeux vidéo d’une exigence folle et d’une difficulté impitoyable allaient rencontrer un immense succès critique et public ? C’est pourtant le cas des créations du ­Japonais Hidetaka Miyazaki, dont la dernière œuvre, « Elden Ring », s’est vendue à plus de douze millions d’exemplaires en quelques semaines. Le joueur y incarne un personnage de la sous-caste des « Sans-éclat », plongé dans un univers médiéval fantastique redoutable. Mais non dénué de beauté. Les premiers pas, dans une plaine venteuse où le ­regard est accroché au loin par une citadelle en ruine, une dentelle d’aqueducs effondrés, des cathédrales renversées, et par les feuilles d’or tombant d’un gigantesque arbre lumineux, installent d’emblée une atmosphère de songe. Il tient parfois du cauchemar, quand, s’approchant d’un lac, le héros est soudain broyé par la pince d’un crabe géant. Du rêve enchanteur, quand le sommet d’une montagne franchie dévoile un panorama grandiose. De la nuit indécise et agitée, surtout, car chaque découverte reste nimbée de mystère et d’incompréhension.

C’est peu dire qu’« Elden Ring » ne prend pas le joueur par la main. Aucun objectif, ou si peu, ne lui est assigné. Aucun indice n’est d’ores et déjà inscrit sur sa carte. Les explications se récupèrent, nébuleuses, au compte-gouttes. Et pourtant la magie opère : le pari de la « narration environnementale », chère à Hidetaka Miyazaki, est largement rempli. Le charme s’instille peu à peu, avant de rendre chaque pas plus passionnant que le précédent, un peu comme avec ces romans-fleuves dont les premières pages sont les plus dures à franchir. Des romans interminables et ardus qui auraient rencontré un public considérable. Rien, en apparence, ne promettait un tel succès lorsque « Demon’s Souls » est sorti en 2009. Le concepteur japonais lançait sa première pierre. Avant de peaufiner sa formule avec la trilogie gothique des « Dark Souls », le très victorien « Bloodborne », puis « Sekiro » en 2019. Autant de variations sur un même thème dont « Elden Ring » est l’aboutissement. Autant de jeux en apparence sadiques qui ont consacré une philosophie à contre-courant de ce qui se faisait jusqu’alors. À savoir des jeux vidéo toujours plus simples qui, pour séduire un public de plus en plus large, en devenaient insipides.

La curiosité toujours récompensée

C’est là que les œuvres de Miyazaki sont venues hacher menu la donne. Dans des donjons glauques et sublimes, hantés de squelettes et d’ignobles créatures, le joueur passe son temps à mourir, encore et encore. Mais il s’agit de persévérer, de comprendre de ses erreurs, de progresser par la répétition de l’échec, jusqu’à surmonter l’épreuve. Le sentiment d’accomplissement qui se diffuse à chaque mur de difficulté franchi, couplé à une architecture des niveaux digne d’un travail d’orfèvre, ont installé la popularité de ce type de jeux, baptisés Souls-like, qui ont eu depuis un impact considérable sur la création vidéoludique. La curiosité y est sans cesse récompensée. Et l’aire de jeu considérable ouverte dans « Elden Ring », sans commune mesure avec les précédents opus, rend l’aventure un peu plus accessible, puisqu’il est désormais possible d’éviter les adversaires les plus insurmontables pour en trouver d’autres à sa mesure, en traçant son chemin selon ses envies, car c’est bien le voyage, plus que la destination, qui prime ici.

jeux vidéofantasy
France24 - Monde

Coupes d'Europe : Lyon et Barcelone bousculés en C3, l'OM victorieux en C4

Publié le : 08/04/2022 - 00:10

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Lyon a fait match nul contre West Ham, tout comme le Barça contre Francfort, jeudi en quart de finale de la Ligue Europa. Du côté de la Ligue Europa Conférence, Marseille a vaincu PAOK Salonique.

Lyon a été mené par West Ham, jeudi 7 avril à Londres, en quart de finale aller de la Ligue Europa, et le FC Barcelone mené à Francfort, mais les deux équipes ont égalisé à 1-1 et maintenu intactes leurs chances de qualification pour les demi-finales.

En Ligue Europa Conférence, l'OM a mené 2-0 à la pause grâce à des buts de Gerson (13e) et Payet (45e), mais n'a battu le PAOK Salonique que 2-1 car le club grec a réduit l'écart dès le retour des vestiaires, par El Kaddouri (48e).

L'OL aux deux visages, en Ligue 1 et en Ligue Europa, était venu à Londres pour gagner, avait annoncé son entraîneur Peter Bosz, mais tout ne s'est pas passé comme prévu car Bowen a ouvert le score (52e). 

Heureusement pour l'équipe de Jean-Michel Aulas, Tanguy Ndombélé a égalisé un quart d'heure plus tard (66e) suite à un raid du Brésilien Tetê, fraîchement arrivé d'Ukraine où il portait, jusqu'à l'invasion russe, les couleurs du Shakhtar Donetsk.

Scénario similaire pour le Barça à Francfort, puisque l'Eintracht a mené 1-0, comme West Ham contre Lyon, grâce à un but de Knauff (48e). Les hommes de Xavi, qui restaient sur six victoires consécutives en Liga, ont bien réagi et Ferran Torres, à la suite d'un joli travail de Dembélé et d'une passe parfaite de De Jong, a égalisé (66e).

Globalement trop passifs face à des Allemands survoltés, les hommes de Xavi ont encore leur destin en main, mais ils n'ont pas été à la hauteur de leur rôle de grand favoris de la compétition.

En début de soirée, le RB Leipzig, à domicile, n'avait pu faire que match nul avec l'Atalanta Bergame (1-1), ce qui ménage le suspense pour le match retour, alors que le Sporting Braga, en battant 1-0 les Glasgow Rangers, ne s'est pas assuré un match retour tranquille en Écosse.

Ambiance tendue au Vélodrome

À l'étage en dessous, en C4, l'OM était bien parti pour prendre une option sur les demi-finales, Gerson et Payet ayant concrétisé avant la pause la domination marseillaise, dans une ambiance tendue par des incidents avant le match. 

Mais comme souvent cette saison en Europe, l'équipe de Jorge Sampaoli n'a pas su conserver l'avantage de ce break et devra donc se méfier à Salonique dans une semaine, dans un contexte probablement bouillant. 

Le seul festival de buts de cette soirée européenne de Série B a eu lieu dans le cadre de cette même C4, aux Pays-Bas, entre le Feyenoord Rotterdam et le Slavia Prague (3-3). 

Là encore, le suspense est intact pour le retour, comme pour Leicester, qui avait éliminé Rennes au tour précédent et a fait match nul (0-0) contre le PSV Eindhoven.

L'exploit de la soirée est venu des Norvégiens de Bodo Glimt : ils ont réussi à battre 2-1 l'AS Rome de José Mourinho, bien plus cotée qu'eux sur l'échiquier européen, grâce à un but de Vetlesen à la 89e minute.

Avec AFP

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Coupes européennes : l'OL seul rescapé en Ligue Europa, l'OM dernier debout en C4

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Valeurs Actuelles

À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette

« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »  

À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes. 

« La SNCF a volontairement annulé des trains »

Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. » 

Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle. 

Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique. 

La gauche réunie derrière Assa Traoré 

D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège. 

La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard. 

Une prière de rue organisée au milieu de la route 

La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.

En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».

Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre. 

Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8

— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021

La famille Traoré : une guerre de l’image 

À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme. 

La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char. 

Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs 

Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète. 

Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. » 

De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. » 

Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival. 

« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »

Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène  de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. » 

Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…

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BBC

Ukraine will rise again - PM Boris Johnson

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Prime Minister Boris Johnson has held talks in Kyiv with Ukraine's President Volodymyr Zelensky.

A No 10 spokesman has said that the prime minister was using the visit to set out a new package of financial and military aid for the country.

During a press conference, where the Mr Johnson praised the bravery of Ukrainians, he also said: "I have no doubt at all that an independent sovereign Ukraine will rise again."

France24 - Monde

Tennis : Jo-Wilfried Tsonga, le plus brillant des Quatre Mousquetaires

Publié le : 07/04/2022 - 18:18

Nicolas BAMBA

À presque 37 ans, Jo-Wilfried Tsonga va prendre sa retraite à l'issue du tournoi de Roland-Garros 2022. L'ancien n°5 mondial va se retirer avec l'un des plus beaux palmarès du tennis français. De la génération des Quatre Mousquetaires, au milieu de Richard Gasquet, Gaël Monfils et Gilles Simon, le Manceau a été le fleuron. Dans l'ère Open, il est aussi l'un des meilleurs Français.

L'heure de ranger la raquette arrive. Jo-Wilfried Tsonga l'a annoncé mercredi 6 avril : la 121e édition du tournoi de Roland-Garros, du 22 mai au 5 juin, sera sa dernière apparition sur les courts. Après ce rendez-vous, et après quatre années gâchées par les blessures, le Français, tombé au 220e rang mondial au classement ATP, va raccrocher malgré lui.

"Ma tête me dit ''tu peux jouer toute ta vie'', mais le corps me rappelle que mes aptitudes à me dépasser ne sont plus là. Mon corps me dit ''tu n'es plus capable d'aller plus loin que ce que je te donne''. Avant, c'est ce que je faisais tous les jours", explique le tennisman, qui fêtera son 37e anniversaire le 17 avril.

Ces quatre dernières années, Jo-Wilfried Tsonga n'a été que l'ombre du joueur qu'il fut avant une cascade de blessures : fissure du ménisque, déchirure du mollet, déchirure abdominale, douleurs au dos, diagnostic de drépanocytose... De 2018 à aujourd'hui, il n'a jamais fait mieux qu'un troisième tour en Grand Chelem et a manqué à l'appel à huit reprises. En Masters 1000, la catégorie de tournois la plus relevée derrière celle des Grands Chelems, ses résultats ont été encore plus mauvais et ses absences encore plus nombreuses. Une fin de carrière pas vraiment à l'image de ce qu'a réalisé le meilleur joueur français des 20 dernières années.

2008 : l'explosion de Tsonga et la naissance des Quatre Mousquetaires

Jo-Wilfried Tsonga comptait parmi les meilleurs juniors du monde avant de connaître des débuts compliqués sur le circuit professionnel, à cause d'une double hernie discale à 19 ans qui a failli lui coûter sa carrière. L'année 2007 est la première où il peut s'exprimer sans retenue et démontrer que les espoirs placés en lui sont justifiés. Ses résultats et sa progression, de la 212e place en janvier à la 43e place, lui permettent d'être élu Révélation de l'année.

Début 2008, le Français secoue la planète tennis en se hissant, contre toute attente, en finale de l'Open d'Australie, en battant notamment Andy Murray au premier tour et en écrasant surtout Rafael Nadal en demi-finale. Malgré une belle opposition, "Jo" s'incline en finale face à un jeune prodige en devenir : Novak Djokovic. Il ne succède pas à Yannick Noah, dernier Français à avoir conquis un tournoi du Grand Chelem avec Roland-Garros en 2003. Mais il apparaît, à 22 ans, comme la nouvelle figure de proue du tennis tricolore.

Cette même année, Jo-Wilfried Tsonga frappe encore un grand coup en remportant, en novembre, le Masters 1000 de Paris-Bercy contre David Nalbandian, dix ans après la dernière victoire française dans un tournoi de cette envergure (Sébastien Grosjean, à Paris-Bercy également).

Dans la presse, une nouvelle expression enthousiaste voit le jour : les Quatre Mousquetaires, ou les Nouveaux Mousquetaires. Après Jean Borotra, Jacques Brugnon, Henri Cochet et René Lacoste qui régnèrent dans les années 1920-1930, le tennis français dispose de quatre nouveaux joueurs promis à un bel avenir : Richard Gasquet (22 ans), Gaël Monfils (22 ans), Gilles Simon (24 ans) et donc Jo-Wilfried Tsonga (23 ans).

Seuls les tournois du Grand Chelem se sont refusés à lui

Les promesses de cette génération de Mousquetaires ne seront pas tenues, ou seulement en partie. Le Big Four, surnom donné au quatuor infernal Roger Federer, Rafael Nadal, Novak Djokovic et Andy Murray, a écrasé le tableau masculin pendant des années, ne laissant que des miettes à la concurrence. Les quatre Français n'ont jamais rivalisé avec eux. Contrairement à Stan Wawrinka, Juan Martin Del Potro et Marin Cilic, Jo-Wilfried Tsonga n'a jamais pu profiter des quelques chances d'ajouter un Grand Chelem à son tableau de chasse. Malgré tout, il est celui qui a le mieux tiré son épingle du jeu parmi les Mousquetaires.

Il sera resté 308 semaines n°1 français, se classant derrière Yannick Noah et ses 358 semaines, et il a atteint le 5e rang mondial à son meilleur niveau en 2012, là où Monfils et Simon n'ont grimpé qu'au 6e rang et Gasquet qu'au 7e rang. Le comparatif est aussi à son avantage, et de loin, au niveau du palmarès : Jo-Wilfried Tsonga a remporté 18 titres, dont 2 Masters 1000 (Paris-Bercy en 2008 et Canada en 2014). Dans l'histoire, seul Yannick Noah fait mieux avec 23 titres, dont un Grand Chelem. Richard Gasquet a lui remporté 15 titres, Gilles Simon 14 et Gaël Monfils 11. Aucun n'a été sacré en Masters 1000.

Jo-Wilfried Tsonga a aussi obtenu les meilleurs résultats en Grand Chelem : outre sa finale perdue en 2008, il s'est hissé en demi-finale en Australie en 2010, puis a atteint deux fois les demi-finales à Wimbledon (2011 et 2012) et deux fois les demi-finales à Roland-Garros (2013 et 2015). C'est le seul Français à s'être invité en quarts de finale de chaque tournoi du Grand Chelem.

"J'ai presque tout gagné, sauf le Grand Chelem. Mais cette quête aura été le chemin et le moyen de me dépasser pour vivre des trucs incroyables. Évidemment, j'aurais été fier de brandir le trophée devant les Français, devant la famille, devant le monde entier. Je me dis que l'histoire est comme ça", confie à L'Équipe celui qui a aussi joué une finale du Masters en 2011.

"Roland, je t'aime" 🧡@tsonga7 has announced he will retire after this year's Roland-Garros. See you very soon, Jo! 🔥 pic.twitter.com/ZaveBd3G7I

April 6, 2022

Il laissera sa trace dans le tennis français

Face au Big Four, c'est encore Tsonga qui s'en est le mieux sorti parmi les tennismen français. Avec 18 victoires en 53 rencontres, soit un taux de presque 34 % de victoires (6 contre Federer, 6 contre Djokovic, 4 contre Nadal et 1 contre Murray), il n'a pas à rougir. À eux trois, Gasquet-Monfils-Simon en ont glané seulement 21 en 145 matches, soit 14 % de victoires (8 pour Monfils, 7 pour Gasquet, 6 pour Simon).

Jo-Wilfried Tsonga a aussi connu les sommets sous la bannière tricolore. En 2012, il est devenu vice-champion olympique en double avec Michael Llodra. Et en 2017, il fit partie de l'équipe coachée par Yannick Noah qui remporta la Coupe Davis face à la Belgique, après 16 années de disette pour le clan français. À deux mois de clore sa vie de tennisman, "Jo" prend la mesure de tout ce qu'il a accompli.

"Je suis assez fier de pouvoir dire que je compte dans le tennis français, (...) du sentiment d'avoir marqué, d'une certaine manière, ma génération dans le sens où je faisais partie de ces joueurs qui étaient quand même humains", déclare-t-il encore à L'Équipe. Il ajoute : "Un des trucs dont je suis le plus fier, c'est que pendant quinze ou vingt ans, j'ai été aimé du public sans écart de comportement. Pour moi, cela est le fondement même de ce que mes parents ont voulu me léguer."

Sur Twitter, l'Association des professionnels du tennis (ATP) tire son chapeau à Jo-Wilfried Tsonga : "Quel parcours ! Merci pour tout, Jo !" La Fédération française de tennis, elle, "donne rendez-vous à Roland-Garros pour vibrer une dernière fois tous ensemble". Et Gilles Simon, lui, a répondu à l'annonce de la prochaine retraite de son coéquipier par deux mots sibyllins : "J'arrive copain." Une manière d'annoncer que, pour lui aussi, la retraite est proche. L'ère des Mousquetaires touche à sa fin.

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Valeurs Actuelles

Une si longue attente

C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.

À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »

Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.

Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.

Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !

Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.

Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.

Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…

Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.

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L'Humanité

Les pogroms du Gujarat, prélude à 20 ans de haine

Il était une fois

Au printemps 2002, cet État prospère de l’ouest de l’Inde s’embrase. Des massacres antimusulmans sont perpétrés par des extrémistes hindous avec l’assentiment des plus hautes autorités gujaraties, à la tête desquelles on trouve un certain Narendra Modi. Cette campagne de persécutions froidement orchestrée lui servira de tremplin jusqu’au sommet de l’état indien.

Dominique Bari

Aux origines de la tragédie, l’« inci­dent de Godhra ». Le 27 février­ 2002, le Sabarmati Express entre en gare de la cité, à une centaine de kilomètres ­d’Ahmedabad, la capitale économique du Gujarat. À son bord, des activistes du Vishva Hindu ­Parishad (VHP, organisation religieuse extrémiste liée au Bharatiya Janata Party, le BJP, Parti du peuple indien), d’obédience nationaliste hindoue.

Ils reviennent d’Ayodhya, une des villes sacrées de l’hindouisme, épicentre des troubles intercommunautaires depuis la destruction par les extrémistes hindous, en 1992, de la mosquée de Babri Masjid, sur les ruines de laquelle ils veulent construire un temple dédié à Ram. Chauffés à blanc, ces miliciens prennent à partie des vendeurs ambulants musulmans. Les provocations dégénèrent en échauffourées. Tout juste le train repart-il que plusieurs centaines de musulmans se massent sur les voies. Quelques instants plus tard, un incendie se déclenche dans un wagon : 57 miliciens hindous périssent.

Un inconnu qui se nomme Narendra  Modi

Le nouveau chef du gouvernement du Gujarat, qui assure depuis quelques mois la fonction par intérim, est encore un inconnu. Il se nomme Narendra Modi, membre du BJP et ancien cadre du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), branche armée du BJP. Tous ces mouvements sont intégrés à la Sangh ­Parivar, défendant les thèses de l’Hindutva selon ­lesquelles seuls peuvent se prétendre indiens ceux qui appartiennent à la « race hindoue ».

Le soir même, des affrontements de Godhra, Modi crée les conditions de véritables opérations de représailles. Il impose la version officielle des événements : l’incendie est un « acte de violence terroriste prémédité de longue date ». Des consignes sont données aux responsables de la police : ne pas ­réprimer les hindous qui allaient inévitablement réagir à ­l’attaque de Godhra, légitimant ainsi les émeutes qui allaient suivre.

Le lendemain, le VHP organise une opération « ville morte », point de départ d’un déferlement de violences bien réglé. À Ahmedabad, une foule armée de plusieurs milliers de personnes attaque habitations et magasins musulmans. Bilan de la journée : 200 morts. Ce n’est qu’un début : fin mars, on y dénombre déjà plus de 1 000 morts, victimes de sauvagerie comme à Gulberg et à Naroda Patiya, deux quartiers résidentiels musulmans.

Le magazine anglo­phone « The Week » rapporte qu’à Ahmedabad 1 679 habitations, 1 965 magasins, 21 entrepôts ont été incendiés, et 204 magasins mis à sac. L’armée mobilisée sur place dès le 1er mars – 12 colonnes avec 600 hommes stationnant alors dans la ville et dans d’autres points chauds du Gujarat – n’intervient pas. Les victimes qui sollicitent la police s’entendent dire : « Nous n’avons pas pour ordre de vous sauver. »

Les femmes sont les proies privilégiées

Au cours des semaines qui suivent, plusieurs villes et plus de 1 200 villages du Gujarat sont frappés par des vagues d’assassinats ciblant la population musulmane. Les victimes sont abattues ou brûlées vives après avoir été torturées. Comme dans toutes les opérations de « nettoyage ethnique », les femmes sont les proies privilégiées. Les tueries font au bas mot 2 000 morts et des milliers de blessés. 125 000 personnes sont déplacées dans des camps de fortune.

Les massacres se déroulent selon un plan quasiment militaire, menés par des groupes encadrés par le RSS et le Bajrang Dal, milice armée du VHP, disciplinés et extraordinairement nombreux. Ces escouades arrivent par camions entiers dans les quartiers musulmans, munies d’armes blanches (poignards, tridents). Leur uniforme est sommaire, short kaki du RSS et bandeau couleur safran. Le caractère organisé des assauts est attesté par les listes que tenaient les meneurs indiquant les maisons et les magasins des musulmans.

« La violence a toutes les traces d’une épuration ethnique »

Selon un rapport du consulat britannique de l’Inde du Sud qui filtre, en avril, « la violence a toutes les traces d’une épuration ethnique. (…) Loin d’être un acte spontané, il s’agit d’une action planifiée, possiblement des mois en avance, et exécutée par une organisation extrémiste hindoue avec le soutien du gouvernement de l’État ». Le 11 avril 2002, l’Union catholique de toute l’Inde (Aicu) dénonce à son tour les tueries et accuse la Sangh Parivar d’en être responsable. La conférence épiscopale indienne réclame la destitution de Modi et un « grand nettoyage » dans les rangs de l’administration locale et des forces de police, où sont infiltrés de « nombreux extrémistes ».

À New Delhi, le gouvernement de Vajpayee (membre du BJP) est particulièrement passif. Les massacres s’inscrivent dans la stratégie électorale des nationalistes hindous. En décembre 2002, Narendra Modi est élu ministre en chef du Gujarat. Sur la scène inter­nationale, il sera longtemps traité en paria pour « avoir incité à la haine interreligieuse ». Les États-Unis lui refuseront tout visa pendant près de dix ans.

Mais la machine de guerre des partisans de l’Hindutva est en marche, accroissant leur étreinte sur la société indienne, ouvrant la voie à la prise de pouvoir politique et à l’application de leur projet idéologique. Modi gagne par trois fois les élections générales du Gujarat (2002, 2007, 2012), avant de triompher aux élections législatives nationales de 2014, accédant au poste de premier ministre de l’Inde. Il est reconduit avec une large majorité en 2019. ­Durant ses mandats, l’ambition fondamentaliste hindoue se concrétise : les violences et discriminations se multiplient contre les minorités musulmanes, chrétiennes, mais aussi contre les dalits (1).

La commission d’enquête conclut à un «  complot des musulmans »

Fin 2019, le vote du Citizenship Amendment Act ­entérine juridiquement le statut de citoyen de ­seconde zone des musulmans. Il provoque d’importantes manifestations pour défendre les principes de laïcité et d’égalité. À New Delhi, en février 2020, des groupes d’extrémistes hindous se livrent à de nouvelles violences antimusulmanes qui font 33 morts et plus de 200 blessés.

Dans cette Inde qui tourne le dos au sécularisme et affirme l’hindouisation de la vie politique, un vent mauvais souffle sur les institutions judiciaires en perte de leur indépendance. En attestent des conclusions d’enquêtes et les verdicts de procès basés sur des témoignages falsifiés et des juges complaisants à l’égard des nouvelles donnes politiques.

La commission d’enquête mise en place dès mars 2002 sur les causes de l’incendie de Godhra conclut, en 2008, à un «  complot des musulmans », étayant ainsi la version de Modi. Une commission nommée par le gouvernement central qui soutient, elle, la thèse de l’accident est jugée inconstitutionnelle. Le procès qui suit, en 2009, avalise, en 2011, la culpabilité des musulmans et juge l’incendie criminel en s’appuyant sur des témoignages de membres du VHP, fabriqués de toutes pièces. Onze musulmans sont condamnés à mort et vingt à la prison à perpétuité. Or, un rapport du laboratoire technique et scientifique du Gujarat démontre que le déroulement des faits sur le déclenchement de l’incendie retenu par la cour est impossible.

4 250 autres plaintes déposées

Les dénis de justice se multiplient quand il s’agit de déterminer les responsables des pogroms et leurs exécutants. En 2003, le procès de « l’affaire Best ­Bakery » devient le symbole de l’iniquité judiciaire : 14 personnes, dont 2 enfants, avaient été brûlées vives dans une boulangerie au cours des émeutes. Les 21 accusés, pourtant clairement identifiés, sont acquittés. En cause, dénonce alors le président de la Cour suprême, une « collusion totale » entre l’instruction et les prévenus, affiliés au VHP ou au BJP.

Quant aux 4 250 autres plaintes déposées auprès de la police gujaratie, près de la moitié sont classées sans suite. Et les procès donnent lieu à des simulacres de justice et débouchent dans la plupart des cas sur des non-lieux.

La partialité de l’appareil judiciaire du Gujarat contraint la Cour suprême à intervenir et à réexaminer les 2 107 plaintes des victimes rejetées par la police. Elle juge que 1 594 d’entre elles sont recevables. Face à l’obstruction systématique des tribunaux et du gouvernement gujaratis, la Cour suprême crée, en 2008, une Special Investigation Team (SIT) – fait inédit. Celle-ci concentre ses enquêtes sur les neuf cas les plus graves, laissant de côté des centaines de plaintes et ignorant les innombrables témoignages recueillis par des commissions d’enquête spontanées – du fait d’ONG – ou par des médias mettant au jour une conspiration gouvernementale faisant des émeutes du Gujarat le marqueur d’une phase nouvelle de la politique indienne.

Implication de cadres du BJP et de la police

En 2007, le journaliste Ashish Khetan recueille les propos du vice-président du Bajrang Dal, Haresh Bhatt, qui affirme avoir fabriqué des bombes et fait venir du Pendjab des camions remplis d’armes blanches destinées aux massacres. La journaliste Rana Ayyub révèle dans son livre « Gujarat Files » l’implication directe de cadres du BJP et de la police dans la préparation et la planification des pogroms. Les témoignages qu’elle a obtenus mettent directement en cause Narendra Modi et son homme de main, Amit Shah, qui deviendra ministre de l’Inté­rieur dans son gouvernement.

Si la mission de la SIT permet la tenue de procès suivis de plus d’une centaine de condamnations, elle refuse de s’attaquer au sommet de l’appareil d’État gujarati. En mars 2010, Modi est entendu par la SIT et en sort indemne. En 2012, la Cour suprême l’exempte de toute responsabilité. Le verdict de la Cour spéciale d’Ahmedabad de juin 2016 en rajoute dans la complaisance et la complicité.

Le procès concernait l’un des neuf cas retenus par la SIT en 2009 et jugeait les auteurs de la tuerie du quartier Gulberg où 69 personnes ont péri ; 24 des accusés sont condamnés, dont 11 pour homicide ; 36 autres sont relaxés, dont un inspecteur de police et l’un des leaders locaux du BJP. Mais surtout les magistrats « rejettent l’accusation de crime prémédité », blanchissant de facto celui qui met l’Inde en péril.

Laboratoire de l’intégrisme hindou

Péril d’autant plus imminent que le BJP vient de remporter une victoire spectaculaire en Uttar ­Pradesh à l’issue d’élections régionales débutées le 10 février 2022. Dirigé depuis 2017 par le sulfureux gouverneur Yogi Adityanath, cet État de 200  millions d’habitants, le plus peuplé et l’un des plus pauvres, est devenu le laboratoire de l’intégrisme hindou. Tête d’affiche du BJP, ce fanatique de ­l’Hindutva a poussé à des niveaux inédits les lois discriminatoires à l’encontre des minorités, destinées à être généralisées à toute l’Inde, conduisant le pays sur ce que l’écrivaine Arundhati Roy nomme « l’auto­route de la haine ».

dalitsindenarendra modi
New York Times - World

At 101, and After 36 Years as Mayor, ‘Hurricane Hazel’ Is Still a Force in Canada

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After playing pro hockey in the 1940s, Hazel McCallion entered politics at a time when few women held high office, leading a major Canadian city through epic growth. Her endorsements still matter.

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By Vjosa Isai

MISSISSAUGA, Ontario — On Valentine’s Day, she first took a call from Justin Trudeau. Next, she joined Ontario’s premier at the unveiling of a new commuter train line to be named in her honor.

By 4:30 p.m. that day — her 101st birthday — Hazel McCallion had arrived at a shopping mall, where she took a seat in a rocking chair behind a velvet rope at an exhibition about her life and began accepting bouquets and tributes from dozens of fans.

Slightly taller than five feet, Ms. McCallion commanded attention from towering well wishers, just as she has commanded respect in Canadian politics for decades.

She has been a force in Canadian politics for longer than just about anyone alive, even though she began her career in middle age.

She mounted her first campaign for elected office in 1966, five years before Mr. Trudeau, the prime minister, was born.

When in 1978 she was first elected mayor of Mississauga, a Toronto suburb, her City Hall office looked out on cows.

By the time she left office, 36 years later at the age of 93, the fields had been replaced with condo towers, a college campus, a transit hub and shopping centers in what is now Canada’s seventh largest city, granting her a moniker she isn’t so fond of, “the queen of sprawl.”

She prefers the nickname “Hurricane Hazel,” an ode to her brash style — though a devastating storm with the same name, which killed about 80 people around Toronto in 1954, was still fresh in local memory when she earned it.

Just months into her first term, she gained a national profile for managing a mass evacuation of close to 220,000 residents after a train derailment in 1979.

The dramatic event was ordained the “Mississauga Miracle” because of the success of the emergency response after two-dozen rail cars transporting hazardous chemicals erupted in flames at an intersection in the city.

No one died, and one of the few people injured was Ms. McCallion, who sprained her ankle rushing around to work on the evacuation. She had to be carried into some meetings by emergency responders.

“A job was to be done,” Ms. McCallion said, “and I did it.”

As mayor, she was known for an uncompromising leadership style, a take-no-prisoners bluntness and a political independence that meant she never ran under the banner of any party.

“It’s not like she’s had consistent positions all these years,” said Tom Urbaniak, a professor of political science at Cape Breton University in Nova Scotia and the author of a book about Mississauga’s sprawl during Ms. McCallion’s time in office. “She was very, very pragmatic and that was part of her political recipe.”

Her hockey skills were also renowned — she played professionally — and in the political arena, they translated into a willingness to deliver bruising checks on opponents.

“Everybody sort of genuflected to Hazel because she was this little dynamo,” said David Peterson, a former Liberal premier of Ontario between 1985 and 1990. “She’s a team player, if she’s running the team. But I can’t imagine having Hazel in a cabinet,” he added. “She’s not a comfortable follower.”

She was 57 when she became Mississauga’s mayor, at a time when there were few women holding significant political office in Canada.

But sitting for an interview in the living room of her home in Mississauga a few days after her 101st birthday celebrations, Ms. McCallion was characteristically curt in dismissing discussion of any of the sexism she may have encountered.

“I’ve had very strong male support because I’m independent,” she said. “And they know that I am not a wallflower.”

In her successful first campaign for Mississauga mayor, her opponent, the incumbent, regularly repeated patronizing references to her gender, which helped rally support for her. She defeated him and never lost an election after that, coasting to victory in most subsequent elections by outsize margins.

Her home in Mississauga is decorated with the mementos and celebrity photos one might expect from such a long political career. Less typically, hockey jerseys with numbers commemorating her 99th, 100th and 101st birthdays are hung over the spiral banister across from her dining room.

Among all the objects, she said the one she holds most dear is a clock from her hometown, Port Daniel, on the Gaspé Peninsula in Quebec. The youngest of five children, Ms. McCallion was born in a farmhouse and grew up during the Great Depression.

“When you have to leave home at 14 and you’re a Depression kid, you have to become completely independent,” she said. “You don’t call home for money.”

She spent her high school years studying in Montreal and Quebec City, and credits her mother, a nurse, for instilling in her the confidence to take on the world. She later finished secretarial school, got a job managing an engineering firm’s office in Montreal — and started playing professional hockey for five dollars a game.

She played from 1940 to 1942 in a women’s league with three teams and was known for her speed on the ice. She had to get two bottom teeth replaced following a stick to the mouth in a particularly rough game. In her 2014 memoir, “Hurricane Hazel: A Life With Purpose,” she wrote, “Considering the dental cost, I guess I broke even on my professional hockey career.”

The engineering firm relocated her to Toronto, which had no women’s league, so she stopped playing hockey for pay, but continued to skate, fast, until about three years ago. She left the firm after more than two decades to help her husband manage his printing business, and she became more involved in the business community of Streetsville, Ontario, at the time an independent suburb of Toronto.

She said she was frustrated by the boys’ club running the town and was appointed to its planning board, eventually chairing it. She served as mayor of Streetsville from 1970 to 1973, before it was amalgamated with Mississauga.

Her husband, Sam McCallion, died in 1997. The couple had three children. “I had a wonderful husband,” Ms. McCallion said. “He stood back. He looked after his business, and he let me look after the politics, so we worked extremely well together.”

As Mississauga grew rapidly during her time as mayor, her tenure was not without its detractors. She became known for stamping out expressions of dissent at City Hall, with the political horse trading occurring in private, which made for blandly accordant council meetings, said Mr. Urbaniak, the political scientist.

“Some of the serious conversation and debate unfortunately happened behind closed doors in order to try to present this unified front,” Mr. Urbaniak said. “It seemed a little eerie.”

Perhaps a product of so many decades spent in politics, Ms. McCallion tends to talk in aphorisms and mantras: No decision is worse than a bad one, make every day count, negativity is bad for your health, have a purpose. And her favorite: “Do your homework.”

One of the rare times she seemed to have not done her homework led to conflict-of-interest allegations and a subsequent court case that was dismissed by a judge in 2013.

Ms. McCallion claimed to not have known the extent of her son’s ownership stake in a real estate company that proposed to develop land near City Hall into an upscale hotel, convention center and condominiums. The project was scrapped, with the land used instead for the Hazel McCallion campus at Sheridan College.

“Unfortunately, my son, he had heard me talk so often that we needed a convention center in the city core,” she said. “He attempted to do it and tried to convince others to support him.”

In her memoir, Ms. McCallion insists that she always put the interests of residents first and denounces the multimillion dollar cost to taxpayers for a judicial inquiry “so that my political opponents could try to extract their pound of flesh from me.”

Since retiring as mayor in 2014, she has kept an exhausting schedule — rising at 5:30 a.m., supporting campaigns for local causes and making frequent stops at the exhibition, or as she calls it, “my museum,” to meet with community groups.

People continue to seek out her presence and her political blessing, including Bonnie Crombie, whom she endorsed — some say anointed — to take her place as mayor.

Ms. McCallion spends a good amount of time at the exhibit, one leg crossed over the other in her rocking chair, receiving visitors who thank her, she said, “for creating a great city.”

“If you build a sound foundation,” she said, “then nobody can ruin it.”

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[Entretien] Bérénice Levet : « L’écologie est devenue un alibi »

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Qu’avez-vous donc contre l’écologie ? Nombreux sont les lecteurs de Valeurs actuelles amoureux de la nature ou soucieux de l’environnement qui nous posent cette question. À leurs yeux, nos critiques récurrentes contre l’écologie nous rangeraient dans cette vieille droite occupée avant tout de travail, d’emploi, de croissance et indifférente au reste du monde, sauf en matière d’immigration ou, parfois, de défense de la vie, mais la vie réduite aux mœurs, aux traditions. Grâce soit rendue à Bérénice Levet et à son dernier essai, l’Écologie ou l’ivresse de la table rase, qui nous permet de nous expliquer sur ce qui nous motive dans ce combat acharné et longtemps solitaire que nous avons engagé contre l’écologie, c’est-à-dire contre ce qui en tient lieu depuis deux bonnes décennies et qui, après avoir patiemment noyauté la société française, déroule aujourd’hui ses plans au grand jour. Dans cet ouvrage absolument essentiel, pas de développement technique sur le glyphosate, les perturbateurs endocriniens ou le bio, ces totems de l’écologie médiatique ; seules les éoliennes font exception, parce qu’elles incarnent la souillure portée à nos paysages, l’indifférence à la beauté, à l’histoire, à l’équilibre, en un mot à l’âme française. Pas de développement technique, mais, avec les fulgurances visionnaires de Simone Weil, d’Antoine de Saint-Exupéry, de Hannah Arendt, de Bergson, de Montaigne, de Walter Benjamin ou d’autres, une réflexion qui se porte directement au cœur, à savoir l’homme, l’humanité, la civilisation. Quel homme, quelle vision de l’homme derrière l’écologie ? Voilà la question à laquelle ce livre, nourri de toute la culture exigeante, attentive, inquiète de l’auteur, entend répondre.

Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre ? Y a-t-il eu un élément déclencheur en particulier ?

Je ne saurais dire qu’il y eut un élément déclencheur particulier, mais le constat de la montée en puissance d’une doxa écologiste des plus sommaires mais des plus terrorisantes et jouissant d’une autorité exorbitante. Avec pour point d’orgue l’engouement qu’a suscité l’apparition, et j’emploie le mot à dessein, de Greta Thunberg. Une enfant, l’œil noir, venait accuser l’Occident, tonnait contre une civilisation, la civilisation occidentale, dont elle ne sait rien sinon qu’elle est coupable, et nous avancions, en pénitents, la corde au cou. Il s’agissait donc, pour moi, de ne pas laisser le dernier mot aux procureurs de l’Occident qui ont trouvé dans la nature un nouvel élément à charge contre cette civilisation qu’ils honnissent et dont ils entendent hâter la fin. J’ai alors décidé de passer en revue les éternels appelés à la barre des prévenus : le christianisme, Descartes, notre pensée du propre de l’homme. Il y eut, par ailleurs, les élections municipales de juin 2020, qui portèrent à la tête de huit villes de France, et non des moindres, des maires Verts. Nous savions déjà, avec Anne Hidalgo, à quoi pouvait ressembler une politique placée sous le signe de l’écologie, mais désormais nous dispositions de huit laboratoires d’expérimentation, ainsi qu’ils envisagent eux-mêmes les villes dont ils sont devenus les princes.

Vous observez aussi un air du temps qui ne semble plus en avoir que pour l’écologie, l’environnement, la planète, comme un vaste fourre-tout qui paraît surtout relever du prétexte…

Ce n’est pas que l’on se soucie de la nature, des sols, des bêtes, que je déplore. Au contraire, je considère que c’est une très heureuse chose. Un homme sans contact avec le monde sensible est un homme mutilé. L’inquiétude écologique nous offrait la magnifique occasion d’être rapatriés sur terre, dans le monde concret, charnel des êtres et des choses, d’ouvrir les yeux, mais, préemptée par la gauche, elle a tourné à l’idéologie. Elle est un nouvel écran interposé entre nous et le réel, un grand récit dans lequel celui-ci doit entrer de gré ou de force. Je ne crains pas de soutenir que l’écologie est, pour les associations militantes et les politiques qui l’incarnent, un alibi : le “sauvetage de la planète”, comme ils disent, leur sollicitude envers les bêtes, ne sont jamais que l’occasion d’allonger la déjà longue liste des victimes dont l’Occident serait la grande fabrique. Aux femmes, aux Noirs, aux musulmans, aux homosexuels, aux transsexuels viendraient s’ajouter les animaux, la Terre, le climat. Domination et destruction qui seraient la vérité de l’Occident, son essence même – d’où le mot de “systémique”, vernis plus savant que structurel. Il ne s’agit pas d’exonérer l’Occident de sa responsabilité dans la dégradation du donné naturel, mais de n’être pas dupe de la rhétorique militante.

Pourquoi parlez-vous d’une victoire à la Pyrrhus ?

Que le modèle de développement que nous nous sommes choisi au XIXe siècle et plus encore après la Seconde Guerre mondiale vienne à être interrogé, inquiété, était salutaire – en prenant soin de préciser que ce n’est pas tant le capitalisme, le libéralisme économique qui sont à remettre en question que le fait d’avoir, selon l’analyse de Polanyi, « désencastré » l’économie et d’avoir substitué, pour ce qui nous concerne, au génie français, si bien peint par madame de Staël, de la grâce, du goût de la gaieté, les impératifs d’efficacité, de rentabilité, de fonctionnalité. La dégradation de la nature n’est pas la vérité de l’Occident mais l’indice d’une déchirure dans son histoire, la déchirure d’ « un pacte millénaire qu’il avait conclu avec la Terre », selon la belle formule de Bertrand de Jouvenel. Le tourment écologique aurait dû rendre ses droits à la conversation civique, abandonnée aux technocrates, l’occasion de nous interroger sur ce que nous faisons, sur ce que nous poursuivons et sur ce nous hasardons, comme dirait Corneille. Mais non : le réchauffement, le sauvetage de la planète sont des causes péremptoires et il suffit d’invoquer ces fins pour que tous les moyens se trouvent justifiés.

Les écologistes ne parlent que de combats, de causes, ne produisent que des slogans ; il faut changer les rêves, les consciences. Pourquoi cet entêtant parfum de révolution ?

C’est à tort que l’on assimile les écologistes à des amish ; comme notre président et les siens, ils sont en marche. Les écologistes sont des progressistes, ils sont enivrés de mouvement. “Réinventer” est leur maître mot, doublé de cette obsession de “régénérer” l’humanité. Vous faites allusion à l’épisode de Léonore de Moncond’huy, la maire de Poitiers, appelant à changer les rêves des enfants. Son programme trahissait les aspirations démiurgiques des Verts. Et ce, avec le cynisme commun aux progressistes. Les destructions les grisent : « Nous n’avons pas peur des ruines, nous qui portons dans notre cœur un monde nouveau », le choix de Julien Bayou de placer en exergue de son livre cette citation d’un anarchiste espagnol était un formidable aveu. Citons encore le slogan de Sandrine Rousseau à la primaire d’EELV : “Oui les temps changent”, autrement dit, votre monde, votre vieux monde s’éboule et c’est heureux. On notera d’ailleurs qu’il est tout à fait extraordinaire qu’elle voue aux gémonies un Occident dont toute l’histoire se résumerait, selon elle, à « prendre, utiliser et jeter » quand elle-même n’a rien de plus obsédant que de “prendre, utiliser et jeter” une civilisation à laquelle elle doit tout. La gratitude est décidément la dernière vertu des écologistes ! L’écologie ne se soucie guère de conserver, de préserver, d’ « empêcher le monde de se défaire » comme dirait Camus, elle déconstruit, elle détruit, elle “annule” ( cancel).

L’écologie ou « l’art d’être en guerre contre la domination », écrivez-vous. Comment expliquer cette métamorphose ?

Ce n’est pas tant la lutte contre la domination qui fait le visage propre de l’écologie actuelle que sa complicité avec l’internationale woke. Ce n’est pas tant non plus une question de métamorphose – la lutte contre la domination est depuis les années 1960-1970 l’aimant qui attire à lui toute la limaille des militantismes – que de génération. J’ai regardé la date de naissance de ceux qui incarnent aujourd’hui politiquement l’écologie (Jadot, Rousseau, Batho, Piolle, Doucet… ) : ils sont tous nés tous dans les années 1970. Autrement dit, ils appartiennent à cette génération que je décrivais dans mon Crépuscule des idoles progressistes (Stock, 2017), à laquelle la France n’a plus été donnée à connaître, à comprendre et encore moins à aimer. D’où leur docilité aux mots d’ordre de la déconstruction : « D’autant que l’âme est plus vide et sans contrepoids, disait Montaigne, elle se baisse plus facilement sous la charge de la première persuasion. » Et c’est ainsi que les écologistes parlent à merveille la langue des féministes, des indigénistes, des décoloniaux. Au chapitre « Lyon émancipatrice », le candidat et futur élu Grégory Doucet s’engageait à œuvrer à la « valorisation des cultures non dominantes et de la mémoire et de la culture des migrations ». Tout est dit.

Vous expliquez que la domination de l’idéologie écologiste passe par la création d’une nouvelle langue. À quoi faites-vous référence ?

Les écologistes sont de grands fossoyeurs de la langue. Rappelons que c’est par eux que l’épouvantable “impacter” a contaminé les discours et les esprits. Significativement, mettant leurs pas dans ceux d’Anne Hidalgo, à peine élus, les nouveaux maires EELV n’eurent rien de plus pressé que de convertir leur communication administrative en écriture inclusive. Les intitulés de leurs adjoints offrent un ubuesque florilège de novlangue. Il est deux raisons à cette dévastation sémantique. L’une tout idéologique : quiconque est en guerre contre le passé s’en prend au phénomène de la langue où le passé a son assise ; l’autre, générationnelle là encore : leur langue est une langue sans couleur, sans saveur, sans parfum parce qu’elle n’est plus apprise dans la littérature. Ils ne savent rien par exemple de la langue sensuelle, olfactive, de Colette ou de Giono. Une écologie conséquente élèverait la langue au rang de grande cause nationale. La langue est un instrument de perception. La nature souffre de n’avoir plus été regardée que comme stock de ressources ; retrouver les mots qui l’expriment comme réalité sensible et qui nous permettent de reprendre contact avec elle formerait des consciences vertes autrement précieuses pour l’avenir du monde que l’institution par Jean-Michel Blanquer des “éco-délégués” ou l’apprentissage des gestes du tri sélectif.

N’est-il pas curieux, cet appel à défendre la nature chez des gens qui ne craignent pas de chambouler jusqu’aux repères les plus fondamentaux de l’humanité ?

Je dirai, pour paraphraser Rousseau, que les écologistes sont des hommes à paradoxes, parce qu’ils sont des hommes à préjugés, inféodés à des “nœuds mentaux”, des associations d’idées moralement connotées (l’ouverture, c’est bien ; les frontières c’est mal, l’enracinement, c’est barrésien). S’il est un point aveugle de l’écologie, c’est bien leur impuissance à remettre en question le dogme de l’individu délié, désaffilié, force qui va et qui veut, dont les désirs doivent être élevés au rang de droits, ce qui explique qu’ils soient des militants acharnés de la PMA, GPA et autres émancipations à l’endroit du donné naturel. Qu’ils se soient choisi pour égérie Greta Thunberg, cette adolescente trépignant, réclamant, incontinent, que ses désirs soient des ordres, autrement dit figure par excellence d’un consumérisme qu’elle est censée pourfendre, n’a rien de fortuit. Leur idée de l’homme est d’une funeste indigence : leur homme cultive peut-être son jardin, mais il n’est réinscrit dans aucune histoire. Il demeure incarcéré dans la prison du présent, sans épaisseur temporelle. Vivant parmi les vivants.

Finalement, pourquoi parlez-vous d’un rendez-vous manqué ?

Être écologiste c’est, ce devrait être, avoir la conscience et le sens de la fragilité des choses, du donné, naturel aussi bien que civilisationnel. La nature est mortelle ? Assurément, mais comme les civilisations. On ne joue pas l’une (la nature) contre les autres (les civilisations). Ensemble, inextricablement, elles sont remises à la garde de cette créature qu’est l’homme. L’écologie est donc, pour moi, d’abord une question de dispositions à former, à cultiver : égards, scrupules, tact, gratitude. Ce dont la Terre, les bêtes ont besoin ce n’est pas d’un homme qui efface la frontière qui le sépare de la nature. La grande vertu de l’effraction de l’écologie dans nos vies, c’est à la fois sa vertu épiphanique (des réalités pour lesquelles nous n’avions plus de regard redeviennent des objets d’attention) et sa vertu de “réincarnation”, si je puis dire : on dénonce volontiers, et à très juste titre, la baisse de niveau intellectuel, on ne s’inquiète pas suffisamment, à mon sens, de l’indigence du vocabulaire de la sensibilité. Or, celui-ci pour se former demande la fréquentation des réalités sensibles et de ceux qui nous apprennent à les percevoir, les poètes, les peintres, les musiciens. Hélas, l’écologie est plus intéressée à fabriquer des “acteurs du changement”, des armées d’indignés, que des âmes incarnées et capables de s’émerveiller.

L’Écologie ou l’ivresse de la table rase, de Bérénice Levet, Éditions de l’Observatoire, 224 pages, 19 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Ivory Coast's ex-president Laurent Gbagbo visits Duekoue, site of 2011 massacre

Issued on: 08/04/2022 - 19:23

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Former Ivorian President Laurent Gbagbo visited Duekoue in the west of the country on Friday, the notorious site of the massacre where more than 800 people were killed in 2011 during the post-election crisis that ended with Gbagbo’s arrest.

Former Ivory Coast President Laurent Gbagbo visited the site of the 2011 Duekoue massacre on Friday. "He was just saying hello to the people that had been waiting for him for so long – for hours," FRANCE 24's Hannane Ferdjani reported from Duekoue.

"He has just made his way through to this monument that was erected in tribute to the people that died during this massacre back in 2011. And of course this is a very symbolic event, a very symbolic visit; it's about him pretty much respecting his promise – a promise he gave to the people of this region back when he returned to the Ivory Coast in 2021.”

At the same time, Ferdjani continued, “there is clearly a sense that this has also a political dimension, especially because historically this region has been in his favour –when he was in power, they were mainly in his favour – and they seem to still support him today despite what happened over 11 years ago."

Click on the video player above to watch FRANCE 24's report.

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Former Ivorian President Laurent Gbagbo launches new political party

The France 24 Interview

'I don't exclude being a candidate for the 2025 elections,' says ex-Ivorian president Laurent Gbagbo

Reporters

Behind the scenes of Laurent Gbagbo's return to Ivory Coast

France24 - World

Rights group says indigenous Batwa community attacked in DR Congo

Issued on: 07/04/2022 - 23:24

Georja Calvin-Smith Follow

In tonight's edition: Rangers and troops in DR Congo are accused of working with soldiers to terrorise and kill members of the indigenous Batwa community in a bid to drive them out of the Kahuzi-Biega National Park. Also, Rwanda marks 28 years since the start of the genocide of the Tutsis and moderate Hutus. Over a million lives were lost. President Paul Kagame says too many perpetrators are still at large, hiding out overseas. And a quarter of a century after the death of Nigerian music icon Fela Kuti, we see how his son and grandson are perpetuating his legacy.

Valeurs Actuelles

Zone à faible émission : « une écologie punitive » mise en place à Toulouse

« Attention vous entrez dans une zone de restriction », l’avertissement émis par les GPS a de quoi déconcerter et pourtant, les Toulousains vont devoir s’y habituer. Depuis le 1er mars, la Zone à faible émission (ZFE) est effective sur la métropole toulousaine. D’abord limitée aux professionnels équipés de poids lourds et camionnettes, elle sera rapidement étendue aux autres véhicules. Le but, exclure progressivement les vignettes Crit’air 3, 4, ou 5 de la zone. Selon une estimation, en 2024, 42 000 véhicules devront être mis au rebut. Des restrictions ordonnées par la loi « climat et résilience » qui affecte toutes les agglomérations de plus de 150 000 habitants.

Un projet controversé mais défendu bec et ongle par le maire LR, Jean-Luc Moudenc qui balaye les critiques d’un revers de manche, assurant que cette zone d’exclusion “prend la défense des plus faibles”. « Celles et ceux qui sont aujourd’hui physiquement exposés par la dégradation de la qualité de l’air, ne sont pas là pour se défendre », se justifie-t-il auprès d’Actu.fr. L’opposition EELV quant à elle, estime cette mesure, initiée par l’Etat, “insuffisante” et dénonce l’absence de date de sortie du diesel dans la ville rose.

Des usagers dénoncent une écologie punitive

Si ce projet de restriction a été porté et soutenu par le maire LR de la ville rose, Jean-Luc Moudenc, il est loin de faire l’unanimité. Des usagers de la route dénoncent « une écologie punitive qui va principalement peser sur les plus modestes ». Yves Bordes possède deux véhicules anciens. Au volant de son Berlingo, il traverse les rues de Toulouse qui lui seront bientôt interdites. Le retraité a un budget voiture « serré ». Ce jour-là, il se rend dans une boutique de pièces détachées automobile pour entretenir ses véhicules. « Mes voitures sont vieilles mais en bon état », lâche-t-il avec un sourire.

Un sourire qui cache une vraie angoisse. Le 1er janvier 2023, ses véhicules classés Crit’air 4 seront interdits. Aujourd’hui, il ne sait pas comment les remplacer. Yves cache mal sa colère contre une écologie qui n’hésite pas à qualifier de punitive « comment vont faire les simples travailleurs pour aller au boulot ? Faut-il que l’écologie nous ruine ? N’y a-t-il pas des moyens plus souples ? », s’interroge-t-il.

Les professionnels craignent une perte de chiffre d’affaires de 40%

Dans le nord de Toulouse, Jérôme Pachetta court dans les rayons de sa boutique. Le quadragénaire est à la tête d’une boutique de pièces détachées automobiles. Aujourd’hui les clients sont au rendez-vous et la file devant le comptoir commence à grandir dangereusement. Il faut s’activer, donner un coup de main aux équipes. Entre deux clients, le chef d’entreprise évoque son inquiétude. La mise en place de la ZFE serait une catastrophe annoncée pour les professionnels de l’automobile « 40% de nos clients possèdent des véhicules entrés sur le marché entre 2006 et 2010 ».

Le 1er janvier 2024, ces véhicules vont être amenés à disparaître, « avec eux, notre clientèle, notre chiffre d’affaires », alerte-t-il. Une conséquence qui paraît d’autant plus inacceptable que ce problème semble avoir été ignoré par les pouvoirs publics : « On va faire crever la profession et personne ne nous consulte pour savoir s’il y avait un impact sur notre commerce », regrette le commerçant.

La contestation tente de dialoguer

Composé de professionnels, de citoyens dont de nombreux motards, l’Interclub 31 tente de sensibiliser les élus de métropole aux préoccupations de ses administrés. Pour la porte-parole, Agnès Grillou, cette ZFE est mise en place trop rapidement. « Les français sont mal informés, et la zone d’exclusion manque d’homogénéité », déplore la porte-parole du collectif. Selon elle, le maire de Toulouse, Jean Luc Moudenc ferait même du “zèle”, « les mesures restrictives vont toucher les 2 et 3 roues alors que la loi « climat et résilience » n’impose cette interdiction qu’à partir de 2025 ». Une restriction jugée abusive alors que les deux et trois roues ne représentent que 1% du trafic. L’Interclub n’exclut pas d’organiser une mobilisation pour dénoncer le dispositif tel qu’il est aujourd’hui imposé par la métropole.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - World

UN demands access to site of alleged Mali massacre by local, Russian forces

Issued on: 07/04/2022 - 17:09

NEWS WIRES

A UN envoy on Thursday demanded access to the Malian village of Moura, site of an alleged massacre last month by local forces and suspected Russian fighters.

The UN's peacekeeping mission in Mali, MINUSMA, was able to fly over the site on April 3.

But its envoy for the Sahel nation, El-Ghassim Wane, told the Security Council an "integrated mission" had yet to receive a green light "despite extensive engagement with the national authorities."

Mali's army announced on April 1 that it had killed 203 militants in Moura, in central Mali, during an operation in late March.

However, that announcement followed widely shared social media reports of a civilian massacre in the area.

Human Rights Watch also said this week that Malian forces and foreign fighters killed 300 civilians in Moura in late March, in what it called "the worst single atrocity reported in Mali's decade-long armed conflict."

Several witnesses and other sources identified the foreign soldiers as Russians to HRW.

Russia has supplied what are officially described as military instructors to Mali, which has been battling a brutal jihadist conflict since 2012. The United States, France, and others, say the instructors are operatives from the Russian private-security firm Wagner.

Wane said he welcomed word from Mali that a military tribunal had opened an investigation into the events in Moura.

However, he added, "it is imperative that the Malian authorities extend the necessary cooperation for MINUSMA to have access to the site of the alleged violations, in line with its mandate."

On Wednesday, independent UN human rights expert Alioune Tine urged an independent and impartial investigation into the events.

In a statement, he called on the Malian authorities to allow the UN's MINUSMA force to perform the investigation.

"The findings must be made public and the alleged perpetrators brought to justice," Tine added.

Swathes of Mali lie outside of government control due to a brutal jihadist conflict that first emerged in 2012, before spreading to neighboring Burkina Faso and Niger.

Thousands of soldiers and civilians have been killed in the conflict, and hundreds of thousands have been forced to flee their homes.

Mali's under-equipped army has often been accused of committing abuses.

The country's ruling junta, which seized power in a military coup in 2020, routinely defends the rights record of the armed forces.

(AFP)

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NGO accuses Malian troops, Russian mercenaries of killing hundreds of civilians

Mali says it has opened investigation into alleged massacre in village of Moura

ANALYSIS

‘Bad intelligence’ behind Mali military operation that 'killed 300 civilians'

L'Humanité

Cessez-le-feu. Accords d’Évian, bilan d’une sortie de guerre

Actu

Le 19 mars 1962 acte la fin du conflit. Les vestiges de la colonisation ont peu à peu été démantelés par le gouvernement algérien. Reste l’héritage des essais nucléaires français.

Dans les mémoires de la guerre d’Algérie, les accords d’Évian sont un événement qui a donné lieu à des controverses dont nous ne sommes pas sortis. Pour les anciens combattants français, ils représentent la perspective de la sortie de guerre, de la paix, du retour chez soi, surtout pour les appelés et rappelés qui ont fait de 24 à 33 mois, avec des prolongations, en Algérie. Pour les Européens d’Algérie et les harkis, supplétifs ­algériens ayant combattu du côté français, c’est pour eux l’entrée dans la phase la plus meurtrière du conflit.

Vidéo. Débat sur la guerre d’Algérie: rencontre pour la mémoire et la vérité

En Algérie, les accords d’Évian ont longtemps été oubliés. Ils sont célébrés en tant que fête de la victoire depuis 1993. Le 5 juillet, qui est la Fête de la jeunesse, lui est préféré. En effet, le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), qui a négocié les accords d’Évian, a très rapidement été supplanté par l’armée des frontières, qui a pris le pouvoir en Algérie en 1962 à la suite de l’alliance temporaire entre son chef Boumediene et Ben Bella. Un document retrouvé par l’armée française à la fin août 1962, le programme de Tripoli, qualifie les accords d’Évian de « plateforme néocolonialiste ».

Pourquoi de tels antagonismes mémoriels ? Pour y répondre, il faut revenir à ce que sont les accords d’Évian et analyser les raisons de l’échec partiel de leur application à court et à long terme. Ces accords ne sont pas un traité entre la France et l’Algérie, mais un accord de cessez-le-feu et des déclarations gouvernementales de la France et du GPRA organisant la transition de l’Algérie française à l’Algérie indépendante en mettant en œuvre une série de consultations populaires : le 8 avril, en France métropolitaine, le 1er juillet, en Algérie, l’indépendance étant effective le 3 juillet 1962 pour le gouvernement français, le 5 juillet pour les Algériens.

L’OAS a pratiqué une politique de la terre brûlée

Le Front de libération nationale (FLN) est reconnu par le gouvernement gaulliste comme le seul représentant du peuple algérien. Cette transition devait être gérée par un exécutif provisoire doté d’une force locale, avec des représentants du FLN et des Européens d’Algérie progressistes, sans oublier des commissions locales de cessez-le-feu. Cet exécutif provisoire a été incapable d’assurer l’ordre public, laissant cette responsabilité à l’ancienne puissance coloniale.

Les deux parties en présence n’ont pas accepté une force d’interposition internationale pour faire appliquer le cessez-le-feu à partir du 19 mars avec l’intervention de pays tiers ou de casques bleus des Nations unies. La transition s’est faite dans une situation chaotique de guerre civile.En contrepartie d’une clause de libre circulation entre la France et l’Algérie accordée aux Algériens, vite démantelée par le pouvoir gaulliste, les accords d’Évian devaient garantir les droits de la minorité européenne qui obtenait la double nationalité et des garanties pour ses biens.

Au bout de trois ans, les Européens d’Algérie devaient choisir entre la nationalité française et la nationalité algérienne. Voulant à tout prix le maintien de l’Algérie française, l’Organisation de l’armée secrète (OAS) a immédiatement voulu saboter les accords d’Évian en ayant recours à une violence de plus en plus extrême contre les civils algériens (assassinats des femmes de ménage algériennes et des facteurs travaillant dans les quartiers européens, politique de la terre brûlée), contre les Européens progressistes, mais aussi contre l’armée française.

Vidéo. Expo « Son œil dans ma main » : entretien avec Raymond Depardon et Kamel Daoud

La dialectique des violences, qui existait avant les accords d’Évian entre l’armée française, le FLN et l’OAS, s’est donc poursuivie. Pour répliquer aux violences de l’organisation terroriste, le FLN, dans la région d’Alger, a procédé à des enlèvements d’Européens, ce qu’a reconnu le chef de la zone autonome d’Alger, le commandant Azzedine. Ces enlèvements sont une des causes, pas la seule, de la première vague de l’exode des Européens d’Algérie.

Les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens

Il n’existe pas de preuve de l’existence d’une conférence de Wannsee où les dirigeants du FLN auraient planifié de chasser les Européens d’Algérie. Il s’agit de vengeances s’enracinant à chaque fois dans un contexte local. Cela vaut pour les violences contre les harkis, les messalistes et les élus algériens qui avaient soutenu la souveraineté de la France. Si on fait le bilan de la guerre d’Algérie, les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens.

Si les violences de la fin de la guerre d’Algérie en ont été un facteur important, la cause principale de l’exil massif de cette première vague des Européens d’Algérie est surtout leur refus de vivre dans l’Algérie algérienne. Ils voulaient continuer de vivre dans l’Algérie française, ce qui explique l’échec prévisible des accords d’Évian, qui n’ont pas permis de maintenir une minorité européenne en Algérie. En septembre 1962, une minorité d’Européens a tenté le pari de l’Algérie algérienne. Ne reste plus aujourd’hui que quelques familles, la dernière vague de retour ayant eu lieu au moment de la guerre civile algérienne, dans les années 1990.

Sur le plan militaire, la France a conservé la base navale de Mers el-Kébir jusqu’en 1968. L’autre grand point litigieux des accords d’Évian expliquant la prolongation de la guerre a été la question du Sahara algérien. Si la France reconnaît la souveraineté algérienne sur le Sahara, elle se voit obtenir le droit d’exploiter les ressources en hydrocarbures. Le gouvernement Boumediene met un terme à ces relations inégales par la loi de nationalisation de 1971.

La France a obtenu également le droit de poursuivre, jusqu’en 1966, 13 essais nucléaires souterrains à In Ecker et même des expérimentations d’armes chimiques dans la base de B2 Namous. C’est le point le plus litigieux. Encore aujourd’hui, des zones dans le Sahara algérien sont contaminées. Des hommes, des femmes et des enfants sont victimes de graves malformations et d’un nombre anormal de cancers. La loi Morin de 2010 n’a permis qu’à une femme algérienne d’obtenir des indemnisations pour son mari décédé en ayant pris un avocat en France alors qu’elle en prévoyait pour les populations sahariennes. L’injustice coloniale s’est poursuivie jusqu’à maintenant pour les victimes des essais nucléaires français en Algérie.

Emmanuel Alcaraz, historien

Guerre d'Algérieaccords d'evian Guerre d'Algérieaccords d'evian
Valeurs Actuelles

Brice Lalonde : « Yannick Jadot est passéiste, il est de l’écologie des années 1970 »

Valeurs actuelles. Nouveaux EPR, prolongement des anciens réacteurs jusqu’à 50 ans… Fallait-il relancer le programme nucléaire français ? Brice Lalonde. Oui ! Et ma réponse est sans ambiguïté. La raison est double. Il faut à la fois lutter contre le changement climatique et sortir des énergies combustibles fossiles comme le pétrole, le gaz et le charbon qui satisfont encore aujourd’hui 60 % de notre consommation d’énergie. La part de l’électricité doit augmenter dans le mix énergétique. Elle peut être produite sans carbone grâce aux barrages, aux énergies renouvelables et à l’énergie nucléaire. Mais parce que sans soleil et sans vent, il ne peut y avoir d’énergie renouvelable, il faut donc disposer d’une source d’électricité pilotable, que l’on puisse démarrer et arrêter facilement. Seule l’énergie nucléaire le permet. N’oublions pas que la France a une grande compétence nucléaire. Pourquoi donc s’en priver ?

Comprenez-vous la réaction outragée des écologistes ? Est-ce passéiste et coûteux comme le soutien Yannick Jadot dans le Monde ? C’est monsieur Jadot qui est passéiste. Il est de l’écologie des années 1970 quand le climat n’était pas le problème. À l’époque, quand on était anti-nucléaire et je l’étais, je peux donc en parler, on pensait qu’il y aurait suffisamment de pétrole, de gaz et de charbon, au moins jusqu’à la fin des temps. Mais quand en 1988, on a compris que le climat devenait une préoccupation mondiale, il a fallu se résigner et se dire que le nucléaire était un moindre mal.

On peut donc être pro-nucléaire et écologiste… Il faut surtout de ne pas être anti-nucléaire, comme je l’expose dans mon dernier livre, Excusez-moi de vous déranger. Je ne demande à personne de tomber amoureux de l’atome et des centrales nucléaires. Il faut surtout être fermement anti-pétrole et anti-énergies fossiles au sens large. Le monde perd du temps à s’interroger. En revanche, il est urgent de travailler sur la question du traitement des déchets nucléaires qui doit être prioritaire sur la production d’électricité. Je suis favorable à leur transmutation. C’est un procédé technique qui permet de réduire d’un facteur 1 000 la durée de dangerosité. Je regrette que le président Macron n’en ait pas parlé.

En quoi la vision écologique, que vous avez portée, diffère-t-elle de celle d’aujourd’hui ? Il y a d’abord l’expérience gouvernementale. Je rappelle aussi que j’ai été ambassadeur du climat. Deux expériences où j’ai appris à avoir un regard mondial, à comprendre que la France ne peut pas tout ; elle peut montrer la voie, mais tout le monde doit s’y mettre. Je pense que l’écologie d’aujourd’hui doit être proche de la science, doit tenir compte de la réalité scientifique dans une période où il y a énormément de fake news. Les scientifiques doivent informer les politiques qui, à leur tour, prennent les décisions. Aujourd’hui, les Verts sont un parti de gauche. Les écologistes qui ne font pas de politique comme Jean-Marc Jancovici et Jean-Louis Étienne, considèrent que le nucléaire est indispensable.

Brice Lalonde, Excusez-moi de vous déranger (Éditions L’Aube, 216 pages, 20 euros).

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Indian spiritual leader Sadhguru on his journey from Europe to India to save our soil

Issued on: 08/04/2022 - 14:15Modified: 08/04/2022 - 14:19

Delano D'SOUZA Follow

Indian mystic and visionary Sadhguru is making a 100-day motorbike journey from Europe to India to raise awareness of soil erosion. He told FRANCE 24's Delano D'Souza why he feels his mission is important for humankind. With more than half of agricultural soils are already degraded, Sadhguru warned that "there is no alternative to soil". He also described his own personal journey, saying that he does not see himself as a guru.

>> Watch more: Dying soil, an invisible crisis at our feet

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L'Humanité

Mémoires incandescentes

Actu

Guerre d’Algérie À l’occasion des 60 ans des accords d’Évian et de l’indépendance du pays, l’Humanité édite un hors-série riche de contributions d’historiens, d’écrivains et de poètes.

Latifa Madani

Soixante années ont passé depuis la fin de la guerre d’Algérie. Six décennies déjà, et les mémoires sont toujours à vif des deux côtés de la Méditerranée. Une colonisation de cent trente-deux ans, une guerre de presque huit ans, une indépendance confisquée, le passif est aussi lourd que la volonté est forte chez les jeunes générations de savoir, de comprendre et d’aller de l’avant.

Le journal l’Humanité est au rendez-vous de la commémoration, lui qui fut, malgré une censure acharnée, un témoin de premier plan de cette histoire, relayant les voix qui dénonçaient le système colonial et ses exactions ainsi que celles qui défendaient la cause de la paix et de l’indépendance. Le hors-série de 100 pages que nous avons réalisé mixe, avec une riche iconographie, de précieuses contributions d’historiennes et d’historiens des deux rives, des textes inédits d’écrivains et de poètes, des témoignages, des reportages et des archives. Les quatre chapitres qui rythment la publication tirent le fil d’une histoire toujours en cours d’écriture et qui continue d’infuser dans nos sociétés.

« trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle »

Il fallait rappeler les racines de la « guerre sans nom » (partie 1), une guerre venue de loin que relate l’historien Alain Ruscio, depuis la conquête coloniale et les répressions sanglantes qui l’ont accompagnée. Voulant greffer la terre d’Algérie à la métropole tout en maintenant ses habitants dans le statut de l’indigénat, l’empire colonial n’a, au final, fait qu’imposer l’inéluctable lutte armée pour l’indépendance. Une lutte pour la dignité, emblématique du mouvement de décolonisation des années 1960, qui trouva auprès d’elle des partisans de la liberté (partie 2) parmi les Français de métropole et d’Algérie : Maurice Audin, Henri Alleg, Fernand Iveton, Jean Clavel, Henri Curiel et tant d’autres. Leur engagement et leur courage furent exemplaires, à l’image du sergent Noël Favrelière, auquel rend hommage l’écrivain Joseph Andras.

Arrachée au prix de centaines de milliers de morts, l’indépendance de l’Algérie ne sera effective qu’à l’issue, selon l’expression de la directrice de l’Institut d’histoire du temps présent, Malika Rahal, de « violences paroxystiques » déclenchées et orchestrées par les ultras de l’Algérie française. Les plaies alors ouvertes peinent à se refermer, surtout lorsqu’elles sont attisées ici par les nostalgériques, là-bas par une caste dirigeante qui essaie encore d’en tirer une légitimité faute d’avoir parachevé une libération chèrement acquise. Pourtant, l’élan du pays indépendant (partie 3) portait avec lui tant de promesses et de possibles. Le hirak, le soulèvement populaire de 2019, a tenté d’en reprendre le souffle, ainsi que l’analysent le politologue Nedjib Sidi Moussa et le défenseur des droits humains Saïd Salhi. Mais à l’espoir ont succédé l’amertume d’un peuple et l’indignité de ses gouvernants, regrette le romancier Anouar Benmalek.

Le passé a décidément du mal à passer (partie 4). Il est temps de « trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle », exhortent Wassyla Tamzali et Michelle Perrot, faisant écho à l’aspiration des nouvelles générations. D’une rive à l’autre, les jeunes portent cette histoire en héritage. Ils ont soif de savoir, faute d’avoir appris à l’école. Ils veulent regarder cette histoire en face, poursuivre la quête de vérité amorcée par leurs aînés, loin des instrumentalisations et des champs de bataille. Ils peuvent s’appuyer sur le travail des historiens autant que sur les œuvres d’écrivains et d’artistes, formidables passeurs d’une mémoire apaisée. Le hors-série de l’Humanité entend y apporter sa pierre.

Guerre d'Algérie
France24 - World

The marshes of Bourges in France's Loire Valley

Issued on: 04/04/2022 - 17:37

FRANCE 24 Follow

The city of Bourges in central France is famous for its UNESCO-listed cathedral and medieval city centre. But the capital of the Berry region has another historic asset: its marshes, a labyrinth of vegetable gardens. Located a few minutes from the city centre, the people of Bourges have enthusiastically maintained them for more than a century. This small corner of paradise is now attracting more and more city dwellers looking for peace and quiet. FRANCE 24 takes you to discover this unique but fragile ecosystem.

L'Humanité

Coup de force colonialiste en Tunisie

Il était une fois

Moins de deux ans après avoir amorcé un tournant vers l’indépendance du pays, la France déporte, le 26 mars 1952, des membres du gouvernement tunisien. Mais cet acte, précédé et suivi d’une féroce répression des mouvements nationaliste et communiste, va unir le peuple dans la lutte vers l’émancipation.

Le 26 mars 1952, à 6 heures du matin, quatre ministres du gouvernement tunisien dirigé par M’hamed Chenik, Mohamed Ben Salem, Mahmoud Matéri, Mohamed-Salah Mzali et le chef du gouvernement lui-même, sont embarqués de force dans un petit avion militaire vers une région désertique en plein territoire militaire du Sud tunisien, où ils sont retenus dans un borj (fortin) délabré dit Borj Philbert (1).

C’est ainsi qu’un coup d’arrêt est officiellement donné au sort des « négociations » avec le mouvement national tunisien et aux espoirs soulevés par le discours du ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, à Thionville, en juin 1950, dans lequel il avait déclaré que « le nouveau résident, Louis Périllier, aura pour mission de conduire la Tunisie vers l’indépendance ». Des propos perçus comme l’amorce d’un tournant par rapport à la politique suivie depuis la libération de Tunis par les forces alliées en mai 1943.

Le torchon brûle entre les nationalistes et les autorités françaises

Une « libération » qui s’était traduite, pour les Tunisiens, par un désir de revanche des forces coloniales, accusant tous les nationalistes de collaboration avec l’« ennemi nazi ». Et surtout par la destitution le 15 mai 1943 du bey de Tunis, Moncef, qui avait tenté de dépasser les limites dans lesquelles les pouvoirs du bey étaient tenus depuis l’établissement du protectorat français en 1881 : se contenter de signer les décrets et lois préparés par le résident général de France en Tunisie. Ces marques d’autonomie l’avaient rendu très populaire, chose impardonnable pour les autorités coloniales, qui l’ont alors remplacé par Lamine Bey, jugé plus « docile ».

Dans la foulée de la déclaration de Schuman en juin 1950, un gouvernement tunisien a été formé en août 1950, avec, pour la première fois, la participation du parti nationaliste Néo-Destour (fondé en 1934 par Bourguiba et ses compagnons) et dont le secrétaire général, Salah Ben Youssef, va occuper le poste de ministre de la Justice. Cependant, l’expérience tourne court. Les discussions menées à Paris en octobre et novembre 1951 piétinent. Le gouvernement français finit par répondre, le 15 décembre 1951, par une fin de non-recevoir. Le torchon brûle désormais entre les nationalistes et les autorités françaises et une répression coloniale massive va à nouveau être déclenchée, qui se prolongera jusqu’en 1955.

Comme à chaque fois qu’elle décide de changer de politique, la France change de résident général en Tunisie. Le 13 janvier 1952, le nouveau résident général, Jean de Hautecloque, annonce la couleur : il arrive sur un bateau de guerre et déclare que « la France ne discutera pas avec ceux qui veulent jeter les Français à la mer ».

Afin d’éviter une interdiction de sortie du territoire, deux ministres du gouvernement Chenik, Ben Youssef et Badra, s’envolent pour Paris le 15 janvier pour déposer une plainte au Conseil de sécurité de l’ONU. Malgré toutes les pressions exercées sur lui, le bey de Tunis refuse de les rappeler et de retirer la plainte.

Les manifestations de Bizerte et de Ferryville durement réprimées 

Pendant ce temps, les événements se précipitent. Les manifestations organisées à Bizerte le 17 janvier et à Ferryville sont durement réprimées : quatre morts et une centaine de blessés. Pour empêcher la tenue d’un congrès du Néo-Destour, les autorités coloniales procèdent, le 18 janvier, au bouclage de Tunis et à l’arrestation d’Habib Bourguiba et de Mongi Slim, placés en résidence surveillée à Tabarka. Le même jour, plusieurs autres dirigeants néo-destouriens ainsi que les principaux dirigeants communistes sont arrêtés.

« L’Avenir de la Tunisie », journal communiste, publie le 19 janvier 1952 un communiqué du Parti communiste tunisien (PCT) daté de la veille qui précise : « Des dirigeants du Parti communiste tunisien tels Mohamed Ennafaa, Maurice Nisard, Mohamed Jrad, secrétaires du parti, Khémaies Kaabi, membre du bureau politique, Jacques Bellaiche, membre du comité central, les dirigeants du Néo-Destour, maîtres Habib et Mongi Slim, Hédi Nouira ainsi que le Dr Sliman Ben Sliman, président du Comité tunisien pour la paix et la liberté, ont été arrêtés (et) embarqués à destination des camps de concentration de l’Extrême-Sud tunisien ».

À la suite de ces arrestations, l’agitation gagne tout le pays. La répression est quotidienne : cinq morts à Nabeul, deux à Hammamet, des dizaines de blessés. Le 22 janvier, à Sousse, dix morts et des centaines de blessés ; le colonel Durand, commandant de la base, est tué. Le pays s’embrase, on ne compte plus le nombre de victimes.

Les autorités coloniales exercent une répression très violente pour mettre fin aux manifestations et aux actes de sabotage d’une population déterminée à mettre à bas le système colonial. La campagne de ratissage du cap Bon est la plus féroce. Le général Garbay, commandant supérieur des troupes de Tunisie, bien connu pour ses exactions contre le peuple malgache en 1947, dirige lui-même une opération punitive, présentée comme une réponse aux attaques des manifestants contre les postes de police et de gendarmerie du 22 au 27 janvier.

Il mobilise à partir du 28 janvier une unité d’infanterie, quatre unités de la Légion étrangère et trois unités de parachutistes, qu’il lance contre les bourgs de la région. Les rapports d’enquête menés par plusieurs commissions indépendantes dépêchées sur les lieux après la fin de l’opération sont accablants : le « ratissage du cap Bon dure pendant cinq jours durant lesquels la région fut le théâtre d’incendies, de dynamitage de maisons, de pillage, de viols, d’exécutions sommaires, y compris de nourrissons (2) ».

« Le soutien de la classe ouvrière de France »

Le journal « l’Humanité » s’engage aux côtés des internés dans les camps du Sud tunisien. Ainsi, dans sa lettre datée du 2 février 1952, le dirigeant communiste Mohamed Ennafaa écrit du camp de Remada à sa femme : « “L’Humanité” nous a fourni d’amples nouvelles. Nous avons pu mesurer l’importance considérable du soutien qu’accordent à notre peuple la classe ouvrière de France et son grand parti (qui) ne peut que raffermir notre confiance dans l’issue victorieuse de la lutte de nos deux peuples face à l’ennemi commun, l’impérialisme français. C’est à (sa) lecture (…) que nous est apparu le véritable visage de la France (…), la France des Raymonde Dien et des Henri Martin, héros de la lutte contre la sale guerre du Vietnam. Quelle différence avec les bavardages “socialistes” ! Quelle différence avec toute cette meute impérialiste déchaînée ! (3) »

Le coup de force du 26 mars 1952 illustre un raidissement de la politique coloniale. Son objectif immédiat est d’isoler totalement le bey de Tunis en le séparant de ses ministres pour le rendre plus « docile ». Mais, ce faisant, le colonialisme français a uni le peuple tunisien autour de ses dirigeants internés. Mohamed Ennafaa écrit dans une lettre du 30 mars 1952 : « Ainsi donc le gouvernement français a complètement jeté le masque. Il n’est plus question de “négociations”, d’“accords” sur les réformes, etc. On passe aux solutions de force, aux diktats. Sous la menace d’être destitué, le bey a décidé de congédier le ministère Chenik, dont les membres sont pour la plupart frappés de déportation à Kébili. C’est en fait le résident général qui fait destituer le ministère Chenik, (et) qui appelle le peuple tunisien à cesser la lutte pour mieux l’enchaîner… La déportation des ministres a été accompagnée de nouvelles arrestations parmi divers éléments du mouvement national. Bourguiba et ses amis, qui étaient à Tabarka, sont à présent à Remada (4) ».

Après avoir fait le vide autour du bey, le résident général veut obliger celui-ci à accepter la nomination d’un nouveau chef de gouvernement, Slaheddine Baccouche. La situation est de plus en plus explosive : le 15 avril, le jour où Baccouche et ses ministres sont officiellement installés, des grèves d’artisans et de commerçants éclatent en signe de protestation ; les jours suivants, des attentats sont perpétrés par les nationalistes, suivis d’une répression accrue. Une tentative d’empoisonnement du bey a même été envisagée en juin 1952.

Assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached

Pendant ce temps, la question tunisienne retient l’attention au niveau international. Toujours en juin, les pays arabo-asiatiques (Irak, Pakistan…), devenus indépendants depuis quelques années, déposent une demande de réunion extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU. Les pressions se font nombreuses, au point que le gouvernement français décide unilatéralement de proposer un semblant de train de réformes remis au bey de Tunis le 30 juin 1952.

Pour éviter d’être acculé à les accepter, le bey les fait distribuer le 1er juillet aux organisations politiques et syndicales et aux hautes personnalités civiles et religieuses, leur demandant de donner leurs avis par écrit. Le 1er août, il réunit la « Commission des quarante représentants » pour « étudier les réformes, faire une synthèse et rédiger une réponse au gouvernement français pour le mettre devant ses responsabilités ». Seuls l’Union syndicale des travailleurs de Tunisie et le PCT en sont exclus ; leurs recours et demandes de participation sont restés sans réponse.

Après un mois de consultations, le 6 septembre, le bey réunit à nouveau les quarante personnalités tunisiennes pour leur remettre le rapport définitif issu de la consultation. Il est accepté à l’unanimité, les réformes proposées sont repoussées. Désormais, le choix est fait pour chacune des deux parties, maintenant mises face à face.

Pour les nationalistes, la voie est tracée : il faut se mobiliser à l’intérieur et unir toutes les forces du pays, profiter de la sympathie dont jouissent les revendications tunisiennes au niveau international, notamment auprès des pays afro-asiatiques. Du côté des autorités françaises, les signes de nervosité et le désir d’humilier les Tunisiens se font de plus en plus sentir.

Ainsi, dès le 6 octobre à Sousse, des tracts signés la Main rouge, organisation terroriste mise en place par les ultras de la colonisation, appellent à « l’action directe contre les chefs nationalistes » et nomment spécialement « Farhat Hached et l’Amérique ». Les jours qui suivent vont montrer que l’appel à la haine et au meurtre est bien sérieux. Il sera mis en application le 5 décembre 1952 avec l’assassinat du leader syndicaliste et nationaliste Farhat Hached. Les sacrifices seront lourds, mais le train de la libération a été mis sur les rails et ne pourra plus s’arrêter : la Tunisie acquiert son indépendance le 20 mars 1956. Une nouvelle page de son histoire s’ouvre.

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Valeurs Actuelles

Une histoire de la famille Peugeot

Sur la couverture, une photo en noir et blanc de l’équipe première du Football club de Sochaux-Montbéliard (FCSM), pour la saison 1980-1981, l’année de la demi-finale en Coupe de l’UEFA. Au centre le gardien, Albert Rust, cheveux bouclés, ballon en main. À sa droite, la moustache de l’attaquant vedette, Patrick Revelli. Au-dessus du short Adidas en synthétique, un maillot rustique frappé du lion – celui de Belfort et, bien sûr, celui de Peugeot, dont le nom apparaît en grand, à l’arrière-plan, sur le toit de la tribune du stade Auguste-Bonal, ancien stade de la Forge.

C’est d’une forge que tout est parti ; une forge qui fut un moulin. Un cours d’eau, du minerai de fer, l’aventure pouvait commencer. Nous sommes à Hérimoncourt, dans le Doubs, au début du XIXe siècle. La famille Peugeot, qui ne porte pas encore un nom de voiture, va très vite bâtir un empire. Bientôt, toute la région lui appartiendra : « les logements, les lignes de transport, les magasins d’alimentation, les lavoirs, les sociétés de distribution d’eau et d’électricité », écrit Jean-Baptiste Forray. Du berceau au tombeau ! « Ici, tout le monde est, a été ou sera Peugeot. »

Après les crinolines, les poivrières, les pelles, les premiers vélos, place aux voitures. À Sochaux-Montbéliard, cinq générations d’ouvriers vont fabriquer quelque 23 millions de 403, 504 et autres 605. « Ces travailleurs , écrit Forray, ont été les fers de lance des Trente Glorieuses. Les artisans du boom de l’automobile. Il y avait, chez eux, une fierté du devoir accompli. » Les “Peuge” étaient viscéralement attachés à leur boîte, pour laquelle ils travaillaient de père en fils. Dans les années 1970, Peugeot-Sochaux était, avec 42 000 salariés, le premier site industriel d’Europe. Comme souvent, la firme s’est aussi donné une vitrine, éminemment populaire : une équipe de football. Fondés en 1928, longtemps détenteurs du record du nombre de saisons passées dans l’élite (66), les Lionceaux du FCSM incarnent Peugeot comme Peugeot incarne Sochaux.

Malheureusement, l’histoire est passée par les marches de l’Est comme elle est passée partout en France – l’un des grands mérites de l’ouvrage de Jean-Baptiste Forray étant de toucher à l’universel en se plongeant dans le particulier d’un exemple. L’histoire est passée, et elle a beaucoup cassé, à Sochaux-Montbéliard comme ailleurs. La famille a perdu le contrôle de son empire. Peugeot est devenue PSA puis Stellantis. Le patron, Carlos Tavares, dont l’auteur livre un portrait plus amer que cruel (assorti de ce bon mot de supporter déçu : « On est tombé sur le seul Portugais qui n’aime pas le foot »), n’est pas à proprement parler un nostalgique. Il n’est pas non plus bling-bling. Seulement, c’est un gagneur. « Pour lui, Sochaux est entre très loin et nulle part », écrit l’auteur. On traque les coûts partout. Les 42 000 salariés du site ne sont déjà plus que 6 000, mais on peut toujours faire mieux. Et puisque le moindre euro doit être dépensé utilement, adieu les Lionceaux ! En 2014, Peugeot lâche le FCSM, qui vient d’être relégué en Ligue 2, où il se trouve encore.

C’est ainsi que meurt un club, c’est ainsi que se dissout lentement un patrimoine, que se détache un lambeau de la chair de la France, que s’oublie une histoire. Le FCSM remontera peut-être en Ligue 1. Une nouvelle industrie redynamisera peut-être ce territoirer. Stellantis deviendra peut-être le leader mondial des véhicules hybrides. Peu importe ! Comme le prophétisait Péguy : « Je ne dis pas : “Le peuple est perdu. ” Je dis : “Nous avons connu un peuple que l’on ne reverra jamais. ” »

Au cœur du grand déclassement, la fierté perdue de Peugeot-Sochaux, de Jean-Baptiste Forray, Les Éditions du cerf, 304 pages, 20 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

La marche inexorable vers la légalisation de l’euthanasie

À la suite d’un accident de voiture survenu en 2014, Fabiano Antoniani est devenu gravement handicapé. En 2017, ayant décidé de mettre un terme à ses jours, l’intéressé choisit d’aller en Suisse qui, contrairement à l’Italie, autorise le suicide assisté. Un homme politique italien, membre des Radicaux italien, Marco Cappato, l’y accompagne avant de se dénoncer à la police pour l’avoir aidé à se suicider. La cour d’assises pose préalablement une question à la Cour constitutionnelle. L’article 580 du code pénal réprime toute forme d’aide au suicide mais, étant d’origine “pré-républicaine”, ne serait-il pas contraire à la Constitution italienne ? La cour d’assises observe en effet que cet article présuppose une valorisation du caractère sacré et de l’indisponibilité de la vie, au service des obligations sociales de l’individu, considérées comme prééminentes dans la vision mussolinienne. Par une ordonnance no 207 en 2018, la Cour constitutionnelle répond que si l’incrimination du suicide assisté n’est pas contraire à la Constitution, la décision du patient de mourir par arrêt des traitements entraîne tout de même des effets contraignants sur le médecin. En effet, la Cour rappelle qu’elle a déjà affirmé le principe du consentement éclairé du patient à l’arrêt des traitements et à la sédation profonde et continue jusqu’à la mort, conformément à ce que reconnaît la loi italienne de 2017, équivalent de la loi française Leonetti-Claeys. Devant cette contradiction, la Cour constitutionnelle choisit donc de renvoyer à une audience ultérieure pour donner au Parlement le temps d’adopter éventuellement une nouvelle loi qui prendrait les dispositions nécessaires.

Mais aucune loi n’ayant été adoptée pour résoudre ce dilemme entre la pénalisation du suicide assisté et le droit des malades à arrêter tout traitement, la Cour ne pouvait pas s’abstenir de statuer au fond. Dans l’arrêt no 242 de 2019, elle exclut donc la pénalisation de celui qui « facilite l’exécution d’une intention de se suicider formée de manière autonome et libre » dans le respect des conditions légales s’appliquant aux personnes qui pouvaient déjà choisir de mourir en renonçant à tout traitement. La Cour établit ainsi un continuum entre l’action du médecin requise pour anticiper une fin de vie et son action pour précipiter la mort. Pourquoi le suicide assisté continuerait-il à être pénalisé alors que l’arrêt des traitements (dont l’hydratation, l’alimentation et la respiration artificielle) suivi d’une sédation profonde et continue jusqu’à la mort ne l’est pas ? Ne s’agit-il pas de deux actes médicaux au profit des mêmes patients “autodéterminés” et dont les effets sont identiques ? La disposition contestée du code pénal est donc jugée contraire à la Constitution.

Progression de l’euthanasie en Europe

À l’été 2021, le Parlement italien accepte finalement d’envisager une proposition de loi de compromis relative au suicide assisté qui reprend les conditions de dépénalisation dictées par la Cour constitutionnelle dans son arrêt de 2019 : patients présentant une pathologie irréversible, une souffrance intolérable, bénéficiant d’un traitement de maintien en vie et capables de prendre une décision libre.

En même temps, une pétition en vue d’un référendum, lancée par une association militante et qui recueille plus de 750 000 signatures, va beaucoup plus loin que la proposition de loi. Le texte propose la dépénalisation de l’homicide d’une personne consentante sans exiger d’autre condition que la validité du consentement de l’intéressé. Cependant, la Cour constitutionnelle italienne le rejette en février 2022.

Désormais, c’est la proposition de loi parlementaire qui ouvrira la porte au suicide assisté. La crainte des excès libertaires du référendum est passée. Les conditions posées sont pourtant très subjectives. Le glissement d’un arrêt des soins avec sédation vers l’euthanasie dite “active” est en marche parce que le continuum est inéluctable.

Le droit à la vie effacé au profit de la liberté individuelle

On ne peut s’en étonner parce que ce glissement a déjà opéré ailleurs en Europe. En ce sens, un tour d’horizon sur les droits étrangers n’est pas inintéressant pour mieux comprendre et mieux envisager les débats sur la fin de vie dans les pays comme l’Italie ou la France.

Quelques exemples suffisent pour prouver que, malgré un attachement aux mêmes droits fondamentaux, le principe du respect de la vie et de la dignité humaine peut disparaître très rapidement. Ce qui prévaut en effet en Belgique, en Autriche, en Suisse, c’est la volonté du patient, la volonté de l’aidant au suicide, la liberté individuelle et l’autodétermination.

En Suisse, depuis 1942, et en Autriche depuis 2021, le suicide assisté est autorisé. En Suisse, d’abord, c’est l’interprétation de l’article 115 du code pénal qui permet de ne pas sanctionner le suicide assisté, lorsqu’il a été mû par des motifs “honorables”. Au contraire, si l’assistance au suicide est motivée par des considérations utilitaristes, elle est sanctionnée pénalement. Ainsi, c’est la nature de l’intention de l’aidant au suicide qui rend le meurtre moins condamnable. Si donc tout réside dans l’intention, on ne voit pas comment l’euthanasie pourra être sanctionnée, surtout quand elle a pour but de soulager les souffrances et de répondre à la demande d’un patient. Par souci de cohérence, l’euthanasie pour motifs “honorables” ou par compassion ne devrait plus être sanctionnée. Et on y arrive puisque les députés suisses ont récemment refusé d’exempter les établissements du devoir de proposer le suicide assisté. En Autriche, ensuite, c’est la récente loi du 16 décembre 2021 qui a légalisé le suicide assisté pour les personnes atteintes d’une maladie grave ou incurable. Ainsi, sous condition du consentement libre et éclairé du patient, et de la validation de deux médecins, “l’aide médicale à mourir” est proposée à tout patient gravement malade.

L’euthanasie progresse en Europe

Sans légaliser l’euthanasie dite “active”, la Suisse et l’Autriche ont gravement entaillé le principe absolu de ne pas tuer, et le processus ne demande qu’à suivre celui qui a été enclenché en Belgique il y a déjà quelques années.

En effet, la Belgique a été pionnière dans la légalisation du droit à l’euthanasie et au suicide assisté. Elle est un “modèle” et un avertissement pour les pays qui s’embarquent dans la remise en cause du droit à la vie et de la dignité des patients malades et en fin de vie.

Dans la mesure où le patient est conscient et capable d’exprimer sa volonté, quel que soit son âge, le médecin belge est autorisé à lui administrer un produit létal. Lorsque la personne est inconsciente, c’est aussi sa volonté qui prévaut, à travers ses “déclarations anticipées”, qui sont valables à perpétuité, sans obligation de renouvellement. Par ailleurs, aucun contrôle n’est effectué avant ; un comité contrôle a posteriori seulement si les conditions prévues pour l’euthanasie ont été respectées. Enfin, si la clause de conscience existe toujours pour les médecins qui refuseraient de mettre fin intentionnellement à la vie d’un patient, ils ont l’obligation de rediriger le patient vers un autre médecin. C’est donc la volonté du patient et son droit à l’autodétermination qui deviennent la norme, sans plus aucune considération du principe fondamental, absolu et universel, du respect de la vie et de la dignité humaine.

Les droits étrangers permettent ainsi de constater qu’en France aussi le droit à la vie des personnes vulnérables et l’interdit absolu de tuer sont en danger : le suicide assisté et l’euthanasie s’insèrent dans les sociétés contemporaines sous couvert de liberté individuelle, de compassion et de consentement. C’est d’ailleurs sur ce fondement que l’association Dignitas avait formé une question prioritaire de constitutionnalité, rejetée par le Conseil d’État le 21 décembre dernier. Mais ce rejet ne met pas la France à l’abri de nouvelles législations, bien au contraire.

Loi Claeys-Leonetti, première étape vers la légalisation de l’euthanasie

En France, les lois Leonetti et Claeys-Leonetti de 2005 et 2016, relatives aux droits des malades et des personnes en fin de vie, ont créé une véritable rupture avec la loi du 9 juin 1999 visant à garantir le droit à l’accès aux soins palliatifs.

Présentée comme “un progrès” pour les malades et les professions de santé, la loi Leonetti constitue le terreau qui permettra, demain, de légaliser le droit de se donner la mort, par injection/administration d’une substance létale avec l’assentiment du corps médical. Les pièges de cette loi sont multiples.

D’abord, l’exposé des motifs invitait à assimiler l’alimentation à un traitement alors qu’elle est un soin de base dû à toute personne. Ensuite, cette loi a explicitement autorisé l’arrêt des traitements qui n’ont pour seul effet que le maintien artificiel de la vie du patient. Largement sujette à interprétation, cette disposition a permis au Conseil d’État de juger légale la décision médicale de provoquer la mort par arrêt de l’hydratation et de l’alimentation artificielles d’un homme placé dans l’impossibilité d’exprimer ses volontés, et qui n’était pas en fin de vie. Les personnes trisomiques, qui présentent un risque augmenté de développer la maladie d’Alzheimer précocement, peuvent être victimes de ce type de décision contre leur volonté.

La sédation profonde, un glissement dangereux

Au regard des souffrances provoquées par l’arrêt de la nutrition et l’hydratation, la loi Claeys-Leonetti, votée dix ans après la loi Leonetti, l’a associé systématiquement à une sédation profonde et continue jusqu’au décès. Cette pratique vise incontestablement à accélérer voire à provoquer la survenance de la mort du patient.

Ainsi, la loi française permet aux médecins de prendre des décisions très clairement ordonnées vers la mort. Dès lors, la légalisation de l’euthanasie dite “active”, par injection/administration d’une substance létale, en constitue la suite logique. L’infraction au serment d’Hippocrate – « Je ne provoquerai jamais la mort délibérément » – est consommée. Il ne reste plus qu’à débattre de la méthode : une injection par le médecin ? un comprimé à prendre soi-même ?

Incohérence du droit

Depuis plusieurs années, le débat se cristallise autour d’une opposition entre les défenseurs de la vie et de la dignité humaine et les promoteurs de l’euthanasie. Aujourd’hui, la voie de la dépénalisation du suicide assisté est considérée par certains comme un moindre mal. À tort, car la mort reste l’objectif à atteindre. De surcroît, le médecin reste impliqué dans le processus car il devra établir la recevabilité de la demande de suicide faite par son patient. Comment concilier cette perspective avec le délit de non-assistance à personne en danger, prévu et réprimé par l’article 223-6 du code pénal ? La loi française n’est pas à une contradiction près.

Rappelons-nous que « le médecin est fait pour se battre contre la mort. Il ne peut subitement changer de camp et se mettre du côté de la mort » (Dr Jérôme Lejeune).

Il est urgent de remettre en cause la constitutionnalité des lois Leonetti, qui sont contraires à la dignité humaine. Car aucune considération, tenant par exemple à la dégradation de l’état physique d’une personne, ne peut conditionner la reconnaissance de cette dignité.

* Jean-Marie Le Méné est président de la Fondation Jérôme-Lejeune. La rédaction de ce texte a bénéficié de l’expertise de Mariette Guerrien et Guillemette Despaigne, juristes à la Fondation.

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France24 - Monde

Rapport du Giec 2022 : vers une situation climatique irréversible ?

Publié le : 04/04/2022 - 14:05

Aziza NAIT SIBAHA Suivre

Un nouveau rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) va être publié le 4 avril. Il proposera un éventail de scénarios pour limiter le réchauffement climatique et ses impacts déjà dévastateurs. Les discussions entre les 195 pays membres du Giec ont commencé voilà deux semaines et tous ne partagent pas la même vision.

Une émission préparée par Aziza Nait Sibaha, Mohamed Chenteur et Jessica Fahed 

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BBC

Why France's daily baguette is costing so much dough

By Theo LeggettBusiness correspondent, BBC News

At l'ARTisan du pain, an upmarket boulangerie outside the French town of Metz, the morning is getting busy.

Customers from nearby offices are popping in for coffee and croissants, while in the ovens dozens of baguettes are browning nicely.

A delicious aroma of fresh breads hangs in the air.

But the owner of this family-run business, Christian Haberey is anxious. He says his costs are rising, and he is having to put up his own prices as a result.

"The price of our baguettes is €1.30" he explains.

"We've already had to put it [the price] up once. It used to be €1.10 (£0.92) but I think from September, we are going to have to put it up again - maybe to €1.50 (£1.25)."

Under normal circumstances, staffing costs make up roughly half of the cost of each baguette.

But with the cost of living rising rapidly, Mr Haberey is under pressure to pay his staff higher wages, and he can ill-afford to lose trained people from his team.

Energy costs are soaring in France too, in part because of the conflict in Ukraine, which has caused the cost of electricity and gas to increase on international markets.

"The baker who was paying €1,000 a month (£833) for his electricity - his bill will be going up to €3,000 (£2,500)," Mr Haberey says.

"It's huge. We could all go and start crying into our handkerchiefs. But then there's gas… it's not even worth getting the handkerchiefs out.

"Gas bills are going to be eight times what they used to be".

However, the pressure of rising staffing and energy costs are only part of the picture. The price of raw materials, and in particular wheat, has been increasing rapidly as well.

The Moulin La Camphinoise, near Lille, supplies around 100 bakeries with flour.

The mill did good business during the pandemic, as customers became frustrated at shortages in the shops - and sought to buy what they needed locally.

It's currently well-stocked: it has three huge silos, filled with flour ready to be bagged up and sold.

But recently, the cost of wheat has shot up. Ukraine and Russia are both major wheat exporters, and the loss of those supplies has had a big impact.

"Since the conflict in Ukraine broke out, the rise in the cost of wheat and corn has been remarkable", says Christophe Wattrelot, the co-owner of the mill.

"Back in September, the price of wheat was €240 (£200) per tonne - and it's now over €400 (£333)".

He says the business has absorbed half of the extra costs itself - but cannot avoid passing on the rest to its customers.

The fluctuating cost of a baguette has become a proxy in France for the rising cost of living. Strolling through a market in Lille, traders and customers tell BBC News it's not just bread that's become more expensive.

They say that prices of all foods - fresh vegetables, meat, fish or grains - seem to be rising.

"When you're buying goods wholesale, prices have really gone up 30-40%, in some cases. It's really difficult", one stallholder says.

Unlike their counterparts in the UK, domestic consumers have been shielded from the worst impacts of the rising cost of energy by government intervention. But the soaring cost of petrol and diesel is a major concern.

And as prices rise, for the moment wages are not keeping up. While everyone is affected, the impact is not evenly spread.

"We're seeing cost increases for things like pasta and coffee, agricultural products", explains Olivier Dammette, a professor of economics at the University of Lorraine in Nancy.

"It's a problem, because when you look closely, it's the low-cost products, discount products, that will be most impacted - and these kinds of products are consumed by low-income households," he says.

"So, it's a big issue. The price of fuel is also very important".

With France heading into what could be a closely fought presidential election, the rising cost of living has become a deeply political issue, proving to be fertile campaigning territory for the far right leader Marine Le Pen, in particular.

President Emmanuel Macron has responded by promising to boost the maximum level of tax-free bonuses companies can offer to their staff to help with the cost of living, from €1,000 to €6,000.

However, the cost of living has been a key battleground between the pair and will almost certainly be a key preoccupation for whoever ultimately wins the keys to the Elysee Palace, for months to come.

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Le modèle scolaire de Singapour dont l’Education nationale devrait s’inspirer

Aujourd’hui, tous les Français ou presque ont conscience du niveau dégradé de leur système éducatif public. Il a fallu des années pour qu’ils ouvrent les yeux, mais le classement international Pisa a fini par s’imposer dans les esprits comme un baromètre de la mauvaise performance, nous indiquant que le niveau avait chuté entre 2000 et 2018 ; notamment si l’on observe le niveau scolaire des élèves français de 15 ans, qui a très fortement baissé en mathématiques. Précisons tout de suite que si une grande majorité des élèves est concernée par cette dégradation, les élites, elles, s’en sortent pour l’instant (à peu près) indemnes… Singapour est placé systématiquement parmi les mieux classés aux évaluations Pisa depuis les années 2000. Il est donc intéressant de s’interroger sur les méthodes qui y sont appliquées afin d’en tirer des leçons.

Si la méthode singapourienne d’enseignement des mathématiques dès le plus jeune âge est reconnue mondialement pour son efficacité, l’école, elle, n’a pas oublié de jalonner les parcours de passages de niveau et d’évaluations. Ainsi, les enfants passent un examen à la fin du CM2 pour entrer en sixième. Le pays s’arrête pendant plusieurs jours pour que se déroule cette forme de certificat d’études primaires. D’ailleurs, les écoles n’hésitent pas à faire redoubler les élèves qui n’ont pas le niveau, ce qui apparemment ne se fait plus en France. Enfin, ceux qui font preuve de mérite sont récompensés, y compris les plus modestes, qui peuvent voir leur scolarité financée par l’État. À Singapour, le travail paie et il n’y a pas de culture de l’excuse : cela tire forcément le niveau vers le haut. Alors qu’en France, depuis les années quatre-vingt, le choix a été fait d’amener le plus grand nombre d’une classe d’âge au baccalauréat, oubliant au passage les vertus de la méritocratie.

l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine

Au lieu de choisir une démarche qui pousse tous les élèves à l’excellence, les ambitions ont été revues à la baisse et le niveau uniformisé par le bas, avec un résultat terrible : le fossé qui devait se réduire entre les élèves s’est énormément agrandi. Le pire étant qu’il semble que l’Éducation nationale n’ait pas pris conscience de ce problème : il suffi t pour s’en persuader de voir les nouveaux chantiers qui ont été mis en œuvre pour “lisser” le niveau d’établissements tels que Louis-le-Grand et Henri-IV, symboles de l’excellence de l’école publique. Sous couvert de favoriser l’égalité des chances, l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine, revalorisant et démultipliant le capital social de ces Héritiers décrits en 1964 par Bourdieu. Comme le redoublement ou les bourses, quelques “détails” se révèlent significatifs. Ainsi, vu de Singapour, il est surprenant de voir que l’uniforme à l’école peut encore faire recette pour un débat présidentiel. Dans toutes les écoles singapouriennes, privées ou publiques, mais aussi dans les écoles internationales (dont l’école française de Singapour, l’IFS), l’uniforme est de rigueur jusqu’en CM2 ; voire, dans la plupart des établissements, jusqu’en terminale. Un ami en France me racontait que sa fille qui fréquentait les bancs d’une maternelle lui avait fait la remarque que des enfants de sa classe regardaient déjà l’étiquette de ses vêtements et se regroupaient en fonction des marques. Les Français, qui sont très attachés à l’égalitarisme, devraient être sensibles au fait que l’uniforme permet d’éviter ce genre de “ségrégation”. Mais l’uniforme n’est que l’arbre qui cache la forêt. Derrière lui se trouve un sujet beaucoup plus essentiel : la discipline. Quel que soit le pays, tout le monde s’accorde pour reconnaître qu’il est difficile de travailler dans le bruit et le désordre. Il y a peu encore, les petits Singapouriens pouvaient être réprimandés. Ce n’est plus le cas, mais une discipline bienveillante est de mise : les agitateurs et les harceleurs sont gérés comme il se doit. Sans convoquer des méthodes d’un autre siècle, le défi est de repositionner le curseur pour éviter d’en arriver à une situation où les enseignants craignent les parents – quand ils ne craignent pas les enfants ou s’inquiètent à l’idée de les traumatiser.

Des méthodes très classiques qui ont prouvé leur efficacité

Enfin, dernier détail qui en dit long : tous les matins, dans les écoles singapouriennes, les enfants chantent l’hymne national avant d’entrer dans leur classe. Imaginons le tollé que cela susciterait si un candidat à la présidentielle venait à proposer ce genre de mesure. Et pourtant, quoi de plus naturel qu’un peuple d’enfants qui apprend et s’approprie son identité nationale ? Le modèle singapourien n’est pas très éloigné de celui qu’ont pu connaître en France nos parents ou grands-parents.

L’école devrait être un sanctuaire, hermétique aux idéologies. Il faut s’inquiéter que le “wokisme”, la culture de l’annulation ou le communautarisme fassent de l’entrisme au sein des écoles françaises, transformant les enfants en petits soldats de ces idéologies alors qu’ils n’ont pas encore acquis les connaissances et les méthodes leur permettant de décrypter le monde. Ce bourrage de crâne est indigne d’une démocratie qui se prétend libérale. Si la France veut sauver son éducation et lui redonner de sa grandeur, Singapour peut être, sur plusieurs points, une source d’inspiration : des bonnes méthodes pédagogiques (inspirées de Montessori ou autres) à l’uniforme en passant par la méritocratie et la discipline, tous les éléments sont en place pour instruire le mieux possible les enfants.

Hélas, parmi les candidats, rares sont ceux qui ont perçu les enjeux de l’éducation dans leur globalité. Comme d’habitude, les propositions répondent à la litanie du “manque de moyens” alors que les réformes à faire sont de nature structurelle. À gauche comme à droite, la première réponse de la plupart des candidats est d’acheter le vote des profs par des augmentations de salaire, toujours insuffisantes vu le niveau des rémunérations des enseignants en France (neuvième du classement dans la zone euro). Personne ne semble s’intéresser aux conditions de travail et aux désirs des enseignants de pouvoir exercer leur noble profession. Le programme pour l’éducation qui semble le plus s’inspirer du modèle singapourien est celui d’Éric Zemmour, dont les grandes lignes ressemblent étrangement à ce qui se fait ici… Vu de Singapour, on se demande même s’il n’est pas venu ici pour copier ces méthodes qui favorisent le succès de nos enfants. Une “feuille de pompe” que feraient bien de se procurer les autres candidats s’ils veulent obtenir leur diplôme avec mention aux prochaines élections !

* Établi à Singapour depuis trente ans, Stéphane Benoist est expert dans l’implantation et le développement des PME françaises en Asie du Sud-Est avec une spécialisation sur l’univers éducatif.

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L’administration Biden estime que la vente potentielle de F-16V à la Turquie servira les intérêts des États-Unis et de l’Otan

par Laurent Lagneau · 7 avril 2022

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Pour avoir acquis le système russe de défense aérienne S-400 « Triumph », incompatible avec les moyens mis en oeuvre par l’Otan, la Turquie a été exclue par l’administration Trump du progamme « Joint Strike Fighter », dans le cadre duquel elle avait commandé 100 chasseurs-bombardiers F-35A.

Ayant contesté à maintes reprises cette décision, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a fini par se rendre à l’évidence… et à demander le remboursement des sommes investies dans le programme F-35, soit 1,4 milliard de dollars. En outre, et après avoir laissé entendre qu’elle se tournerait de nouveau vers la Russie pour moderniser son aviation de combat, la Turquie a demandé aux États-Unis de lui founir 40 F-16 de dernière génération [celle dite « Viper »] ainsi que 80 kits pour moderniser les appareils du même type actuellement en service au sein de ses forces aériennes.

Cette demande, d’un montant évalué à « plusieurs milliards » de dollars, est en train d’être instruite par la Defense Security Cooperation Agency [DSCA, qui dépend du département d’État], l’agence chargée des exportations d’équipements militaires amércains dans le cadre du dispositif dit des « Foreign Military Sales » [FMS].

Seulement, dans le même temps, plusieurs élus du Congrès ont d’ores et déjà fait savoir qu’ils s’opposeraient à cette vente potentielle. La raison? L’implication de la Turquie dans plusieurs conflits [Syrie, Libye, Irak, Haut-Karabakh] et ses ambitions en Méditerranée orientale, et plus particulièrement ses visées sur les zones économiques exclusives grecques et chypriotes.

Tous ces griefs à l’égard d’Ankara ont d’ailleurs été rappelés en février par une cinquantaine d’élus démocrates et républicains dans un courrier adressé au chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, ainsi qu’au secrétaire à la Défense, Lloyd Austin. « L’achat d’avions de chasse avancés par la Turquie auprès des États-Unis n’incitera pas [le président] Erdogan à changer de cap », était-il souligné dans cette lettre.

Cependant, le département d’État n’est pas sur la même ligne, d’autant que l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. Dans une réponse à la lettre de ces élus du Congrès, il a au contraire défendu l’idée que cette vente potentielle de F-16 Viper à la Turque « serait conforme aux intérêts et à la sécurité nationale des États-Unis » tout en servant « l’unité à long terme de l’Otan ».

Selon l’agence Reuters, cette réponse aux parlementaires a été signée par Naz Durakoglu, une responsable de la diplomatie américaine. Si celle-ci admet que les relations peuvent être difficiles avec la Turquie, elle fait aussi valoir que les liens entre Ankara et Kiev dans le domaine militaire peuvent être vus comme un « important moyen de dissuasion contre l’influence » russe dans la région. En outre, le département d’État estime que les sanctions américaines [décidées par l’administration Trump, ndlr] pour l’achat des S-400 représentent déjà « un prix payé important ».

Si l’administration Biden penche en faveur de cette vente de F-16 à la Turquie, ce ne sera pas forcément le cas du Congrès. Et c’est à lui que reviendra le dernier mot, une fois qu’il aura reçu l’avis de la DSCA.

L’administration Biden estime que la vente potentielle de F-16V à la Turquie servira les intérêts des États-Unis et de l’Otan

par Laurent Lagneau · 7 avril 2022

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Pour avoir acquis le système russe de défense aérienne S-400 « Triumph », incompatible avec les moyens mis en oeuvre par l’Otan, la Turquie a été exclue par l’administration Trump du progamme « Joint Strike Fighter », dans le cadre duquel elle avait commandé 100 chasseurs-bombardiers F-35A.

Ayant contesté à maintes reprises cette décision, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a fini par se rendre à l’évidence… et à demander le remboursement des sommes investies dans le programme F-35, soit 1,4 milliard de dollars. En outre, et après avoir laissé entendre qu’elle se tournerait de nouveau vers la Russie pour moderniser son aviation de combat, la Turquie a demandé aux États-Unis de lui founir 40 F-16 de dernière génération [celle dite « Viper »] ainsi que 80 kits pour moderniser les appareils du même type actuellement en service au sein de ses forces aériennes.

Cette demande, d’un montant évalué à « plusieurs milliards » de dollars, est en train d’être instruite par la Defense Security Cooperation Agency [DSCA, qui dépend du département d’État], l’agence chargée des exportations d’équipements militaires amércains dans le cadre du dispositif dit des « Foreign Military Sales » [FMS].

Seulement, dans le même temps, plusieurs élus du Congrès ont d’ores et déjà fait savoir qu’ils s’opposeraient à cette vente potentielle. La raison? L’implication de la Turquie dans plusieurs conflits [Syrie, Libye, Irak, Haut-Karabakh] et ses ambitions en Méditerranée orientale, et plus particulièrement ses visées sur les zones économiques exclusives grecques et chypriotes.

Tous ces griefs à l’égard d’Ankara ont d’ailleurs été rappelés en février par une cinquantaine d’élus démocrates et républicains dans un courrier adressé au chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, ainsi qu’au secrétaire à la Défense, Lloyd Austin. « L’achat d’avions de chasse avancés par la Turquie auprès des États-Unis n’incitera pas [le président] Erdogan à changer de cap », était-il souligné dans cette lettre.

Cependant, le département d’État n’est pas sur la même ligne, d’autant que l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. Dans une réponse à la lettre de ces élus du Congrès, il a au contraire défendu l’idée que cette vente potentielle de F-16 Viper à la Turque « serait conforme aux intérêts et à la sécurité nationale des États-Unis » tout en servant « l’unité à long terme de l’Otan ».

Selon l’agence Reuters, cette réponse aux parlementaires a été signée par Naz Durakoglu, une responsable de la diplomatie américaine. Si celle-ci admet que les relations peuvent être difficiles avec la Turquie, elle fait aussi valoir que les liens entre Ankara et Kiev dans le domaine militaire peuvent être vus comme un « important moyen de dissuasion contre l’influence » russe dans la région. En outre, le département d’État estime que les sanctions américaines [décidées par l’administration Trump, ndlr] pour l’achat des S-400 représentent déjà « un prix payé important ».

Si l’administration Biden penche en faveur de cette vente de F-16 à la Turquie, ce ne sera pas forcément le cas du Congrès. Et c’est à lui que reviendra le dernier mot, une fois qu’il aura reçu l’avis de la DSCA.

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Pour avoir acquis le système russe de défense aérienne S-400 « Triumph », incompatible avec les moyens mis en oeuvre par l’Otan, la Turquie a été exclue par l’administration Trump du progamme « Joint Strike Fighter », dans le cadre duquel elle avait commandé 100 chasseurs-bombardiers F-35A.

Ayant contesté à maintes reprises cette décision, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a fini par se rendre à l’évidence… et à demander le remboursement des sommes investies dans le programme F-35, soit 1,4 milliard de dollars. En outre, et après avoir laissé entendre qu’elle se tournerait de nouveau vers la Russie pour moderniser son aviation de combat, la Turquie a demandé aux États-Unis de lui founir 40 F-16 de dernière génération [celle dite « Viper »] ainsi que 80 kits pour moderniser les appareils du même type actuellement en service au sein de ses forces aériennes.

Cette demande, d’un montant évalué à « plusieurs milliards » de dollars, est en train d’être instruite par la Defense Security Cooperation Agency [DSCA, qui dépend du département d’État], l’agence chargée des exportations d’équipements militaires amércains dans le cadre du dispositif dit des « Foreign Military Sales » [FMS].

Seulement, dans le même temps, plusieurs élus du Congrès ont d’ores et déjà fait savoir qu’ils s’opposeraient à cette vente potentielle. La raison? L’implication de la Turquie dans plusieurs conflits [Syrie, Libye, Irak, Haut-Karabakh] et ses ambitions en Méditerranée orientale, et plus particulièrement ses visées sur les zones économiques exclusives grecques et chypriotes.

Tous ces griefs à l’égard d’Ankara ont d’ailleurs été rappelés en février par une cinquantaine d’élus démocrates et républicains dans un courrier adressé au chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, ainsi qu’au secrétaire à la Défense, Lloyd Austin. « L’achat d’avions de chasse avancés par la Turquie auprès des États-Unis n’incitera pas [le président] Erdogan à changer de cap », était-il souligné dans cette lettre.

Cependant, le département d’État n’est pas sur la même ligne, d’autant que l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. Dans une réponse à la lettre de ces élus du Congrès, il a au contraire défendu l’idée que cette vente potentielle de F-16 Viper à la Turque « serait conforme aux intérêts et à la sécurité nationale des États-Unis » tout en servant « l’unité à long terme de l’Otan ».

Selon l’agence Reuters, cette réponse aux parlementaires a été signée par Naz Durakoglu, une responsable de la diplomatie américaine. Si celle-ci admet que les relations peuvent être difficiles avec la Turquie, elle fait aussi valoir que les liens entre Ankara et Kiev dans le domaine militaire peuvent être vus comme un « important moyen de dissuasion contre l’influence » russe dans la région. En outre, le département d’État estime que les sanctions américaines [décidées par l’administration Trump, ndlr] pour l’achat des S-400 représentent déjà « un prix payé important ».

Si l’administration Biden penche en faveur de cette vente de F-16 à la Turquie, ce ne sera pas forcément le cas du Congrès. Et c’est à lui que reviendra le dernier mot, une fois qu’il aura reçu l’avis de la DSCA.

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Pour avoir acquis le système russe de défense aérienne S-400 « Triumph », incompatible avec les moyens mis en oeuvre par l’Otan, la Turquie a été exclue par l’administration Trump du progamme « Joint Strike Fighter », dans le cadre duquel elle avait commandé 100 chasseurs-bombardiers F-35A.

Ayant contesté à maintes reprises cette décision, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a fini par se rendre à l’évidence… et à demander le remboursement des sommes investies dans le programme F-35, soit 1,4 milliard de dollars. En outre, et après avoir laissé entendre qu’elle se tournerait de nouveau vers la Russie pour moderniser son aviation de combat, la Turquie a demandé aux États-Unis de lui founir 40 F-16 de dernière génération [celle dite « Viper »] ainsi que 80 kits pour moderniser les appareils du même type actuellement en service au sein de ses forces aériennes.

Cette demande, d’un montant évalué à « plusieurs milliards » de dollars, est en train d’être instruite par la Defense Security Cooperation Agency [DSCA, qui dépend du département d’État], l’agence chargée des exportations d’équipements militaires amércains dans le cadre du dispositif dit des « Foreign Military Sales » [FMS].

Seulement, dans le même temps, plusieurs élus du Congrès ont d’ores et déjà fait savoir qu’ils s’opposeraient à cette vente potentielle. La raison? L’implication de la Turquie dans plusieurs conflits [Syrie, Libye, Irak, Haut-Karabakh] et ses ambitions en Méditerranée orientale, et plus particulièrement ses visées sur les zones économiques exclusives grecques et chypriotes.

Tous ces griefs à l’égard d’Ankara ont d’ailleurs été rappelés en février par une cinquantaine d’élus démocrates et républicains dans un courrier adressé au chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, ainsi qu’au secrétaire à la Défense, Lloyd Austin. « L’achat d’avions de chasse avancés par la Turquie auprès des États-Unis n’incitera pas [le président] Erdogan à changer de cap », était-il souligné dans cette lettre.

Cependant, le département d’État n’est pas sur la même ligne, d’autant que l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. Dans une réponse à la lettre de ces élus du Congrès, il a au contraire défendu l’idée que cette vente potentielle de F-16 Viper à la Turque « serait conforme aux intérêts et à la sécurité nationale des États-Unis » tout en servant « l’unité à long terme de l’Otan ».

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La République de Chypre sollicitée pour envoyer en Ukraine ses équipements militaires d’origine russe

par Laurent Lagneau · 7 avril 2022

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En conflit larvé avec la Turquie [membre de l’Otan] en raison de l’occupation, par cette dernière, du nord de son territoire et des visées turques sur ses gisements potentiels de gaz naturel, la République de Chypre a rejoint l’Union européenne [UE] en 2004. Et, jusqu’a présent, elle a toujours entretenu de très bonnes relations avec la Russie, notamment sur le plan financier, Moscou ayant investi dans l’île plus de trente milliards de dollars en vingt ans. Ce qui en fait aussi une « terre d’asile » pour les oligarques russes.

Ces bonnes relations avec Moscou ont également des implications militaires. Ce qui explique qu’une bonne partie des équipements mis en oeuvre par la Garde nationale chypriote est d’origine russe, comme les chars T-80, les véhicules de combat d’infanterie BMP-3, les hélicoptères Mil Mi-35, les systèmes d’artillerie BM-21 Grad ou bien encore les batteries de défense aérienne Buk M1 et Tor M1.

Par ailleurs, en 2015, il avait été annoncé que Chypre et la Russie allaient renforcer leur coopération militaire, Nicosie ayant accepté d’accorder des facilités aux navires russes croisant en Méditerranée orientale en cas de « situation d’urgence » et de « missions humanitaires ». Ce qui avait été vu d’un mauvais oeil au sein de l’UE étant donné que Moscou venait alors d’annexer la Crimée. « Chypre et la Russie ont toujours eu de bonnes relations, et ça ne changera pas », avait répondu Níkos Anastasiádis.

Seulement, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. Et la République de Chypre a rapidement soutenu les sanctions prises par l’UE à l’égard de Moscou, même si celles-ci étaient de nature à avoir de lourdes répercussions sur son économie. Nicosie est « solidaire de tous les Européens », a affirmé le président Anastasiádis. Voire plus.

Bien que n’appartenant par à l’Otan, la République de Chypre a en effet été sollicitée par Washington pour livrer ses équipements militaires d’origine russe à l’Ukraine. Révélée par le quotidien Kathimerini, cette information a été confirmée par Charalambos Petrides, le ministre chypriote de la Défense.

Cependant, il a fait observer qu’un tel transfert serait compliqué à mettre en oeuvre, notamment s’agissant de la manière dont les matériels concernés seraient remplacés, alors que les États-Unis n’ont levé que partiellement l’embargo sur les armes qu’ils avaient imposé à Nicosie en 1987, afin de ménager la Turquie.

D’un autre côté, le maintien de ces équipements d’origine russe dans l’inventaire de la Garde nationale chypriote pourrait être un mauvais calcul : en raison des sanctions prises contre Moscou, il sera compliqué d’assurer leur maintien en condition opérationnelle [MCO].

Vice-président du DISY [Rassemblement démocrate, le parti au pouvoir, ndlr], Harris Georgiades s’est dit favorable à l’envoi en Ukraine des équipements de facture russe, à la condition de ne pas réduire les « capacités défensives » de la Garde nationale chypriote. Ce qui suppose qu’ils soient remplacés… mais sans toutefois « entraîner d’importantes dépenses ».

Principale formation de l’opposition, le Parti progressiste des travailleurs [AKEL] est vent debout contre ce possible transfert d’équipements militaires. « L’implication de Chypre dans la confrontation militaire en Ukraine ne contribuera ni à la paix ni à la fin de l’effusion de sang et ira à l’encontre des intérêts de notre pays », a-t-il fait valoir.

« Nous notons également qu’à un moment où des informations indiquent que le gouvernement américain formule de telles demandes, la Turquie, puissance occupante [du nord de l’île, ndlr], a été déclarée ‘force de maintien de la paix’ en Ukraine, malgré son refus d’instituer des sanctions contre la Russie », a-t-il conclu, en faisant allusion au rôle de médiateur que tient Ankara dans le conflit russo-ukrainien.

La République de Chypre sollicitée pour envoyer en Ukraine ses équipements militaires d’origine russe

par Laurent Lagneau · 7 avril 2022

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En conflit larvé avec la Turquie [membre de l’Otan] en raison de l’occupation, par cette dernière, du nord de son territoire et des visées turques sur ses gisements potentiels de gaz naturel, la République de Chypre a rejoint l’Union européenne [UE] en 2004. Et, jusqu’a présent, elle a toujours entretenu de très bonnes relations avec la Russie, notamment sur le plan financier, Moscou ayant investi dans l’île plus de trente milliards de dollars en vingt ans. Ce qui en fait aussi une « terre d’asile » pour les oligarques russes.

Ces bonnes relations avec Moscou ont également des implications militaires. Ce qui explique qu’une bonne partie des équipements mis en oeuvre par la Garde nationale chypriote est d’origine russe, comme les chars T-80, les véhicules de combat d’infanterie BMP-3, les hélicoptères Mil Mi-35, les systèmes d’artillerie BM-21 Grad ou bien encore les batteries de défense aérienne Buk M1 et Tor M1.

Par ailleurs, en 2015, il avait été annoncé que Chypre et la Russie allaient renforcer leur coopération militaire, Nicosie ayant accepté d’accorder des facilités aux navires russes croisant en Méditerranée orientale en cas de « situation d’urgence » et de « missions humanitaires ». Ce qui avait été vu d’un mauvais oeil au sein de l’UE étant donné que Moscou venait alors d’annexer la Crimée. « Chypre et la Russie ont toujours eu de bonnes relations, et ça ne changera pas », avait répondu Níkos Anastasiádis.

Seulement, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. Et la République de Chypre a rapidement soutenu les sanctions prises par l’UE à l’égard de Moscou, même si celles-ci étaient de nature à avoir de lourdes répercussions sur son économie. Nicosie est « solidaire de tous les Européens », a affirmé le président Anastasiádis. Voire plus.

Bien que n’appartenant par à l’Otan, la République de Chypre a en effet été sollicitée par Washington pour livrer ses équipements militaires d’origine russe à l’Ukraine. Révélée par le quotidien Kathimerini, cette information a été confirmée par Charalambos Petrides, le ministre chypriote de la Défense.

Cependant, il a fait observer qu’un tel transfert serait compliqué à mettre en oeuvre, notamment s’agissant de la manière dont les matériels concernés seraient remplacés, alors que les États-Unis n’ont levé que partiellement l’embargo sur les armes qu’ils avaient imposé à Nicosie en 1987, afin de ménager la Turquie.

D’un autre côté, le maintien de ces équipements d’origine russe dans l’inventaire de la Garde nationale chypriote pourrait être un mauvais calcul : en raison des sanctions prises contre Moscou, il sera compliqué d’assurer leur maintien en condition opérationnelle [MCO].

Vice-président du DISY [Rassemblement démocrate, le parti au pouvoir, ndlr], Harris Georgiades s’est dit favorable à l’envoi en Ukraine des équipements de facture russe, à la condition de ne pas réduire les « capacités défensives » de la Garde nationale chypriote. Ce qui suppose qu’ils soient remplacés… mais sans toutefois « entraîner d’importantes dépenses ».

Principale formation de l’opposition, le Parti progressiste des travailleurs [AKEL] est vent debout contre ce possible transfert d’équipements militaires. « L’implication de Chypre dans la confrontation militaire en Ukraine ne contribuera ni à la paix ni à la fin de l’effusion de sang et ira à l’encontre des intérêts de notre pays », a-t-il fait valoir.

« Nous notons également qu’à un moment où des informations indiquent que le gouvernement américain formule de telles demandes, la Turquie, puissance occupante [du nord de l’île, ndlr], a été déclarée ‘force de maintien de la paix’ en Ukraine, malgré son refus d’instituer des sanctions contre la Russie », a-t-il conclu, en faisant allusion au rôle de médiateur que tient Ankara dans le conflit russo-ukrainien.

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En conflit larvé avec la Turquie [membre de l’Otan] en raison de l’occupation, par cette dernière, du nord de son territoire et des visées turques sur ses gisements potentiels de gaz naturel, la République de Chypre a rejoint l’Union européenne [UE] en 2004. Et, jusqu’a présent, elle a toujours entretenu de très bonnes relations avec la Russie, notamment sur le plan financier, Moscou ayant investi dans l’île plus de trente milliards de dollars en vingt ans. Ce qui en fait aussi une « terre d’asile » pour les oligarques russes.

Ces bonnes relations avec Moscou ont également des implications militaires. Ce qui explique qu’une bonne partie des équipements mis en oeuvre par la Garde nationale chypriote est d’origine russe, comme les chars T-80, les véhicules de combat d’infanterie BMP-3, les hélicoptères Mil Mi-35, les systèmes d’artillerie BM-21 Grad ou bien encore les batteries de défense aérienne Buk M1 et Tor M1.

Par ailleurs, en 2015, il avait été annoncé que Chypre et la Russie allaient renforcer leur coopération militaire, Nicosie ayant accepté d’accorder des facilités aux navires russes croisant en Méditerranée orientale en cas de « situation d’urgence » et de « missions humanitaires ». Ce qui avait été vu d’un mauvais oeil au sein de l’UE étant donné que Moscou venait alors d’annexer la Crimée. « Chypre et la Russie ont toujours eu de bonnes relations, et ça ne changera pas », avait répondu Níkos Anastasiádis.

Seulement, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. Et la République de Chypre a rapidement soutenu les sanctions prises par l’UE à l’égard de Moscou, même si celles-ci étaient de nature à avoir de lourdes répercussions sur son économie. Nicosie est « solidaire de tous les Européens », a affirmé le président Anastasiádis. Voire plus.

Bien que n’appartenant par à l’Otan, la République de Chypre a en effet été sollicitée par Washington pour livrer ses équipements militaires d’origine russe à l’Ukraine. Révélée par le quotidien Kathimerini, cette information a été confirmée par Charalambos Petrides, le ministre chypriote de la Défense.

Cependant, il a fait observer qu’un tel transfert serait compliqué à mettre en oeuvre, notamment s’agissant de la manière dont les matériels concernés seraient remplacés, alors que les États-Unis n’ont levé que partiellement l’embargo sur les armes qu’ils avaient imposé à Nicosie en 1987, afin de ménager la Turquie.

D’un autre côté, le maintien de ces équipements d’origine russe dans l’inventaire de la Garde nationale chypriote pourrait être un mauvais calcul : en raison des sanctions prises contre Moscou, il sera compliqué d’assurer leur maintien en condition opérationnelle [MCO].

Vice-président du DISY [Rassemblement démocrate, le parti au pouvoir, ndlr], Harris Georgiades s’est dit favorable à l’envoi en Ukraine des équipements de facture russe, à la condition de ne pas réduire les « capacités défensives » de la Garde nationale chypriote. Ce qui suppose qu’ils soient remplacés… mais sans toutefois « entraîner d’importantes dépenses ».

Principale formation de l’opposition, le Parti progressiste des travailleurs [AKEL] est vent debout contre ce possible transfert d’équipements militaires. « L’implication de Chypre dans la confrontation militaire en Ukraine ne contribuera ni à la paix ni à la fin de l’effusion de sang et ira à l’encontre des intérêts de notre pays », a-t-il fait valoir.

« Nous notons également qu’à un moment où des informations indiquent que le gouvernement américain formule de telles demandes, la Turquie, puissance occupante [du nord de l’île, ndlr], a été déclarée ‘force de maintien de la paix’ en Ukraine, malgré son refus d’instituer des sanctions contre la Russie », a-t-il conclu, en faisant allusion au rôle de médiateur que tient Ankara dans le conflit russo-ukrainien.

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En conflit larvé avec la Turquie [membre de l’Otan] en raison de l’occupation, par cette dernière, du nord de son territoire et des visées turques sur ses gisements potentiels de gaz naturel, la République de Chypre a rejoint l’Union européenne [UE] en 2004. Et, jusqu’a présent, elle a toujours entretenu de très bonnes relations avec la Russie, notamment sur le plan financier, Moscou ayant investi dans l’île plus de trente milliards de dollars en vingt ans. Ce qui en fait aussi une « terre d’asile » pour les oligarques russes.

Ces bonnes relations avec Moscou ont également des implications militaires. Ce qui explique qu’une bonne partie des équipements mis en oeuvre par la Garde nationale chypriote est d’origine russe, comme les chars T-80, les véhicules de combat d’infanterie BMP-3, les hélicoptères Mil Mi-35, les systèmes d’artillerie BM-21 Grad ou bien encore les batteries de défense aérienne Buk M1 et Tor M1.

Par ailleurs, en 2015, il avait été annoncé que Chypre et la Russie allaient renforcer leur coopération militaire, Nicosie ayant accepté d’accorder des facilités aux navires russes croisant en Méditerranée orientale en cas de « situation d’urgence » et de « missions humanitaires ». Ce qui avait été vu d’un mauvais oeil au sein de l’UE étant donné que Moscou venait alors d’annexer la Crimée. « Chypre et la Russie ont toujours eu de bonnes relations, et ça ne changera pas », avait répondu Níkos Anastasiádis.

Seulement, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. Et la République de Chypre a rapidement soutenu les sanctions prises par l’UE à l’égard de Moscou, même si celles-ci étaient de nature à avoir de lourdes répercussions sur son économie. Nicosie est « solidaire de tous les Européens », a affirmé le président Anastasiádis. Voire plus.

Bien que n’appartenant par à l’Otan, la République de Chypre a en effet été sollicitée par Washington pour livrer ses équipements militaires d’origine russe à l’Ukraine. Révélée par le quotidien Kathimerini, cette information a été confirmée par Charalambos Petrides, le ministre chypriote de la Défense.

par le quotidien Kathimerinia été confirmée

Cependant, il a fait observer qu’un tel transfert serait compliqué à mettre en oeuvre, notamment s’agissant de la manière dont les matériels concernés seraient remplacés, alors que les États-Unis n’ont levé que partiellement l’embargo sur les armes qu’ils avaient imposé à Nicosie en 1987, afin de ménager la Turquie.

levé que partiellement

D’un autre côté, le maintien de ces équipements d’origine russe dans l’inventaire de la Garde nationale chypriote pourrait être un mauvais calcul : en raison des sanctions prises contre Moscou, il sera compliqué d’assurer leur maintien en condition opérationnelle [MCO].

Vice-président du DISY [Rassemblement démocrate, le parti au pouvoir, ndlr], Harris Georgiades s’est dit favorable à l’envoi en Ukraine des équipements de facture russe, à la condition de ne pas réduire les « capacités défensives » de la Garde nationale chypriote. Ce qui suppose qu’ils soient remplacés… mais sans toutefois « entraîner d’importantes dépenses ».

Principale formation de l’opposition, le Parti progressiste des travailleurs [AKEL] est vent debout contre ce possible transfert d’équipements militaires. « L’implication de Chypre dans la confrontation militaire en Ukraine ne contribuera ni à la paix ni à la fin de l’effusion de sang et ira à l’encontre des intérêts de notre pays », a-t-il fait valoir.

« Nous notons également qu’à un moment où des informations indiquent que le gouvernement américain formule de telles demandes, la Turquie, puissance occupante [du nord de l’île, ndlr], a été déclarée ‘force de maintien de la paix’ en Ukraine, malgré son refus d’instituer des sanctions contre la Russie », a-t-il conclu, en faisant allusion au rôle de médiateur que tient Ankara dans le conflit russo-ukrainien.

Valeurs Actuelles

[Edito] Notre civilisation et l’islam : le combat incompris d’Éric Zemmour

Dans une émission où il se trouvait opposé à Hubert Védrine, Éric Zemmour a dit : « La France voit qu’elle va mourir : elle subit une vague migratoire, une transformation de la population inédite dans l’histoire de ce pays ; un remplacement incroyable d’une population par une autre. » Dans son dernier ouvrage, La France n’a pas dit son dernier mot, il écrit de même : « Nous sommes engagés dans un combat pour préserver la France telle que nous la connaissons, telle que nous l’avons connue. Ce combat nous dépasse tous, et de lui dépend l’avenir de nos enfants et petits-enfants. »

Que penser de ces prophéties ? Nous sommes, en effet, avec la montée de l’islam dans nos sociétés, confrontés à ce que Samuel Huntington a appelé « un choc de civilisation » dans son fameux ouvrage paru en 1996. Ce livre fit grand bruit, fut très controversé, certains allant jusqu’à reprocher à cet universitaire américain de prêcher la haine dans le monde. Longtemps, bon nombre de responsables politiques ont nié la thèse de ce professeur de Harvard, mais les événements lui ont finalement donné raison, et Emmanuel Macron a, ainsi, parlé à son tour d’un « combat civilisationnel », et encore tout récemment dans l’interview qu’il donna sur TF1, le 15 décembre, à deux journalistes de LCI.

Eric Zemmour et la civilisation

Ce que défend Éric Zemmour, c’est notre civilisation, une civilisation qui a pour fondement le judéo-christianisme, et qui est en lutte avec la civilisation islamique depuis la mort du prophète Mahomet, en Arabie, en 632, c’est-à-dire depuis près de quatorze siècles maintenant. Le problème qui se pose, comme nous l’explique fort bien le grand anthropologue Claude Lévi-Strauss dans Race et histoire, est que, lorsque deux civilisations en viennent à se trouver en concurrence sur un même territoire, il y a conflit. Il nous dit qu’il se passe alors l’une des deux éventualités suivantes : soit désorganisation et effondrement du pattern de l’une des deux civilisations ; soit apparition d’une synthèse originale qui, alors, consiste en l’émergence d’un troisième pattern, lequel devient irréductible par rapport aux deux autres. Le risque de voir demain notre civilisation muter vers un nouveau pattern, un modèle “irréductible par rapport aux deux autres”, est bien réel. Ce serait, en fait, la fin de notre civilisation dans la version que nous connaissons aujourd’hui, en Europe.

A la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.

Si la thèse d’Éric Zemmour n’est comprise que par une minorité de Français seulement, c’est que le concept même de “civilisation” est très difficile à saisir. Pour beaucoup de personnes, la France ne peut pas mourir, elle se “créolisera”, comme nous le dit le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, qui, pour ce qui le concerne, s’en réjouit. Et le Conseil de l’Europe, une instance internationale dont la mission est de veiller à la bonne application de la Convention des droits de l’homme dans les pays membres, nous dit, dans une de ses directives : « La présence d’immigrants et de résidents étrangers est un facteur à la fois enrichissant et positif pour nos sociétés » ; et à l’article 3 de la recommandation 1743, il est décrété, tout bonnement : « Les musulmans sont chez eux en Europe. » La France, par traité, s’est engagée à se conformer à ces recommandations, et on constate qu’effectivement elle s’y soumet !

Des religions et des visions du monde différentes

Revenons à ce que les anthropologues entendent par “civilisation” ; l’une des meilleures définitions qui en ait jamais été donnée revient à l’anthropologue mexicain Rodolfo Stavenhagen. Dans un travail qu’il fit pour l’Unesco, en 1998, il nous dit : « C’est l’ensemble des traits distinctifs spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social ; elle englobe en outre les arts et les lettres, les modes de vie, les façons de vivre ensemble, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. » Autre enseignement, rappelé notamment par le sociologue anglais Christopher Dawson : à la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.

On comprend donc que rien que par le fait que l’islam propose à ses croyants de combattre les chrétiens en en faisant au mieux des “dhimmis”, il puisse y avoir entre ces deux mondes des conflits ; dans chacune de ces religions la vision du monde n’est pas la même, et les valeurs non plus. Au cours des siècles, ce fut tantôt l’une, tantôt l’autre de ces civilisations qui eut le dessus. Et dans les temps présents, le conflit entre les deux se poursuit, la civilisation occidentale se trouvant maintenant dans sa phase de déclin alors que sa rivale se trouve revigorée par plusieurs éléments qui se conjuguent : les succès remportés à la fin du siècle dernier par tous les pays musulmans qui se sont libérés du joug des grandes puissances coloniales européennes, les richesses pétrolières considérables que possèdent les pays musulmans et qui seraient un “don d’Allah” (disent les croyants) et, enfin, la démographie galopante de tous ces pays, qui leur donne l’avantage du nombre.

La confrontation de la civilisation islamique avec la nôtre, en Europe, va donc modifier inévitablement tous les éléments constitutifs de notre civilisation tels qu’ils sont énumérés par Rodolfo Stavenhagen : notre manière de vivre ensemble, de voir le monde, et même notre manière de penser. Cette mutation profonde, essentielle, conduira à ce nouveau pattern dont parle Lévi-Strauss.

C’est ainsi que meurent les civilisations. Mais elles ne s’en rendent pas compte, prenant paradoxalement elles-mêmes des dispositions qui facilitent leur déclin. Le grand historien britannique Arnold Toynbee nous en avait pourtant avertis : « Les civilisations ne sont pas assassinées, elles se suicident. » C’est ainsi que nous ne contrôlons pas nos flux migratoires, que nous aidons les musulmans à construire chez nous des mosquées, que nous autorisons des imams étrangers à venir prêcher chez nous un islam radical qui galvanise nos ressortissants musulmans dans la haine de l’incroyant, et que nous ne nous retirons pas du Conseil de l’Europe qui exige que nous renoncions à notre politique d’assimilation de tous ces immigrés qui viennent s’installer chez nous. « L’arrivée massive d’immigrés est le signe que l’on retrouve dans toutes les civilisations en déclin », nous avait pourtant (encore !) prévenus l’historien Carroll Quigley. Tout était donc largement su bien avant les (courageuses) sorties d’Éric Zemmour. Reconnaissons-lui le mérite de tout faire pour que ce qui est su ne soit pas oublié…

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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L'Humanité

Saint-Denis : quand le rectorat emboîte le pas de l’extrême droite

Actu

Harcelés, calomniés et insultés par leur ancienne directrice dans une publication d’extrême droite, des professeurs de l’école Louis Pasteur à Saint-Denis ont reçu lundi 4 avril un mail du rectorat leur signifiant une mutation sans délai. Une décision qui interroge.

Eugénie Barbezat

«  Pourquoi ma maîtresse doit partir ? » C’est la question que posent, depuis le 4 avril, les élèves de plusieurs classes de l’école Pasteur à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). « Ils n’arrêtent pas de pleurer, et je ne sais pas quoi leur répondre », témoigne Claire (*), enseignante en poste depuis 5 ans dans l’école. Comme cinq autres de ses collègues, elle a appris, via un mail du rectorat, qu’elle ferait l’objet d’une « mutation dans l’intérêt du service » qui prend effet « dans les jours à venir ».

« J’ai découvert le mail durant la récréation, se souvient Mélanie (*), une autre enseignante visée . J’étais sous le choc, en larmes, je n’ai pas pu reprendre ma classe. Je ne voulais pas que les petits me voient dans cet état. »

« Des résultats pédagogiques reconnus par leur hiérarchie »

Les six enseignants visés par cette mesure arbitraire tenteront d’en comprendre les motifs en consultant leurs dossiers à la direction départementale des services de l’éducation nationale (DSDEN 93), mardi 12 avril. Cette décision inattendue va amputer une équipe pédagogique très soudée de 19 membres, dans une école primaire située en zone d’éducation prioritaire. Elle est d’autant plus choquante qu’elle intervient après des mois extrêmement difficiles pour les enseignants.

Après une année 2019-2020 sans direction d’école, où l’équipe a dû porter seule les charges administratives, une nouvelle directrice a été nommée par la direction académique en septembre 2021. «  La personne qui est arrivée avait été profilée par le rectorat, très clairement elle avait pour mission de ’’remettre au pas’’ une équipe très soudée et dynamique, qui n’hésitait pas à questionner les directives de Jean-Michel Blanquer, mais dont les résultats pédagogiques étaient reconnus par leur hiérarchie », précise Marie-Hélène Plard, responsable du SNUipp-FSU 93. Dès son arrivée, la jeune femme, très peu expérimentée et dont c’est le premier poste de directrice, se montre dépassée. « Elle a enchaîné les manquements et les fautes professionnelles, négligeant de faire les dossiers de prise en charge pour des parcours individualisés ou même de mettre en place des protocoles de sécurité pourtant obligatoires », explique la syndicaliste.

La directrice incite les parents d’élèves à porter plainte

Mais le pire, pour les enseignants, c’est la manière dont elle les traite. « Elle a tenté de monter les parents contre nous, en répandant des rumeurs sur notre supposé manque de vigilance, en nous harcelant sans relâche, dans une logique managériale qui n’avait jusqu’alors pas sa place dans notre école », regrette Mélanie, qui enseigne depuis près de 10 ans à l’école Pasteur. « Ça allait depuis des brimades, comme laisser le portail fermé alors que nous arrivions d’une sortie avec notre classe, jusqu’à de la rétention d’information - par exemple si un élève était absent, elle ne nous prévenait pas - en passant par l’absence de moyens de travailler. Nous avons passé deux mois sans imprimante ni photocopieuse ! », détaille Claire.

La directrice va même jusqu’à inciter les parents d’élèves à porter plainte contre des enseignants pour des motifs calomnieux. « C’est arrivé après une simple bagarre entre gamins dans la cour. Ma collègue Chloé (*) les a séparés et punis tous les deux. Après cet incident banal, la directrice a poussé la mère de l’un d’eux à déposer plainte. Sans même avertir la collègue, ce qui est absolument contraire à la procédure », rapporte Mélanie.

Une souffrance au travail devenue intolérable

Face à cette situation, les enseignants de cette école qui compte plus de 300 élèves lancent l’alerte. Ils préviennent le rectorat de l’accumulation de manquements qui conduisent à la « mise en danger des élèves » et demandent la tenue d’un CHSCT car leur souffrance au travail devient intolérable. Entre-temps, la directrice « disparaît » : après un arrêt maladie, elle est… promue à un poste de conseillère à la scolarisation des enfants handicapés.

Concernant les enseignants, la seule réponse de l’administration a été de diligenter une enquête administrative pour « climat scolaire dégradé », en décembre 2021. «  Tout au long de cette procédure, dont les résultats ne sont toujours pas connus à ce jour, des entretiens humiliants et à charge ont été imposés aux professeurs, portant non sur la situation de harcèlement qu’ils venaient de subir, mais sur leurs pratiques pédagogiques jugées déviantes par rapport aux directives », s’indigne Marie-Hélène Plard.

Un article intitulé « Le gauchisme à l’école »

Une attitude surprenante mais que les enseignants prennent avec distance, d’autant qu’un nouveau directeur, arrivé en janvier, a permis d’apaiser la situation et de retrouver de la sérénité. « Les questions posées lors de cette enquête étaient désagréables mais je ne me suis pas inquiétée, car nos projets pédagogiques étaient reconnus et valorisés par nos inspecteurs. Plusieurs d’entre nous avaient même été promus », se rappelle Mélanie.

Pourtant, le couperet est tombé. « Parmi les six mutés, cinq étaient les piliers d’un projet pédagogique sur l’égalité fille/garçons », note Claire. Un hasard ? Peut-être pas. Car l’ancienne directrice n’a pas tout à fait disparu des radars. En janvier, les enseignants découvrent qu’elle s’est épanchée dans le mensuel d’extrême droite L’incorrect. Dans un article intitulé « Le gauchisme à l’école », elle y diffame l’équipe pédagogique, décrivant sous couvert d’anonymat des situations totalement délirantes qui se seraient produites dans l’école.

Des enseignants jetés en pâture à la fachosphère

L’article est suivi en février d’une vidéo dans laquelle l’auteur du brûlot affirme que l’école en question est noyautée par un « lobby LGBT », que les enfants n’y apprennent pas à lire, qu’ils sont endoctrinés… et va jusqu’à traiter les professeurs de terroristes. Les enseignants y sont jetés en pâture à la fachosphère puisqu’ils sont clairement identifiables, que leur appartenance syndicale (Snuipp-FSU ou SUD Éducation) est dévoilée et que leurs numéros de téléphone apparaissent à l’image.

Ils ont donc déposé une main courante et demandé au rectorat la protection fonctionnelle… sans réponse de l’institution censée les protéger. « C’est exactement le contraire, on dirait que les allégations de ce torchon ont été utilisées contre eux, déplore Marie-Hélène Plard. C’est quand même incroyable, dans un département comme la Seine-Saint-Denis, de casser une équipe pédagogique performante en plein milieu de l’année scolaire ! »

Face à cette situation aussi injuste qu’ubuesque, les professeurs, les parents d’élèves et leurs soutiens, comme le député de Seine-Saint-Denis Stéphane Peu (PCF), se mobilisent. Un appel intersyndical à la grève est lancé pour le 12 avril dans tout le département. En attendant, chez Mélanie et ses collègues, la colère monte, « pas seulement contre ce qui nous est infligé, mais surtout parce que cette décision va à l’encontre de l’intérêt des enfants ».

Eugénie Barbezat

(*) Les prénoms ont été changés à la demande des personnes concernées. 

Opex 360

La République tchèque a livré d’anciens chars T-72 à l’Ukraine

par Laurent Lagneau · 6 avril 2022

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Les relations entre Prague et Moscou ont souvent été marquées par une certaine ambiguïté. Même si ses pouvoirs se limitent à une rôle de représentation, le président Milos Zeman a récemment encore été sous le feu des critiques pour ses positions pro-russes [et aussi pro-chinoises], au point d’être qualifié de « marionnette de Vladimir Poutine [le chef du Kremlin] » par ses détracteurs. En outre, le gouvernement d’Andrej Babiš s’est montré plutôt bien disposé à l’égard de la Russie, allant jusqu’à envisager de se procurer de vaccins anti-covid19 « Sputnik V »…

Mais la situation a radicalement changé après les révélations sur le rôle tenu par le GRU – le renseignement militaire russe – dans l’explosion de deux dépôts de munitions sur le territoire tchèque, en 2014. Ce qui a alors provoqué une crise diplomatique entre Prague et Moscou…

Puis, en août 2021, le président Zeman s’en est pris à l’Otan [il n’a pas été le seul dirigeant occidental à le faire…] après le retrait d’Afghanistan et la conquête de Kaboul par les talibans. « La méfiance envers l’Otan d’un certain nombre de pays membres augmentera après cette expérience car ils diront : ‘si vous échouez en Afghanistan, où est la garantie que vous n’échouerez dans aucune autre situation critique' », avait-il ainsi prophétisé dans un entretien publié, à l’époque, par le site Parlament nilisty.

Désormais, après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ces critiques à l’endroit de l’Otan sont de l’histoire ancienne… De même que le gouvernement de M. Babiš, qui a dû céder son fauteuil de Premier ministre à Petr Fiala, conservateur pro-UE et chef de file de la coalition qui remporta les élections législatives d’octobre 2021.

« Il y a quelques jours, j’ai dit que les Russes n’étaient pas fous et qu’ils n’attaqueraient pas l’Ukraine. J’avoue que j’avais tort […]. Le fou doit être isolé. Et il s’agit de ne pas s’en défendre uniquement par des mots, mais par des mesures concrètes », a ainsi estimé Milos Zeman, qui avait été l’un des rares chefs d’État européens à se rendre à Moscou pour le 70e anniversaire de la fin de la « Grande guerre patriotique », en 2015.

Et c’est ce que fait justement Petr Fiala. Avec ses homologue slovène et polonais, il s’est rendu à Kiev, le 16 mars, pour y rencontrer Volodymyr Zelenski, le président ukrainien. « Les décisions prises par les pays de l’UE et de l’Otan fonctionnent : les sanctions causent préjudice à la Russie et notre soutien militaire et humanitaire aide l’Ukraine », a-t-il déclaré à cette occasion.

Et d’ajouter : « Mais ce qui est le plus important et ce qui a essentiellement freiné l’agresseur russe c’est le courage des Ukrainiens. Si Poutine est bien surpris par une chose, c’est certainement par le combat héroïque des Ukrainiens mais aussi par l’unité des pays de l’UE et de l’Otan qui montrent qu’ils sont derrière l’Ukraine ».

Lors de ce déplacement à Kiev, M. Fiala a indiqué avoir discuté avec les reponsables ukraniens dont ils auraient besoin pour contrer l’invasion russe. Ne pouvant pas fournir les avions de combat réclamés par le président Zelenski, la République tchèque a donc décidé de livrer des chars T-72 ainsi que des véhicules de combat d’infanterie BVP-1 aux forces ukraniennes. Et cela, via un accord négocié dans le cadre de l’Otan. Mais on ignore le nombre de véhicules concernés.

Ex-Soviet Heavy Armored spotted being moved out of Storage and onto Trains today in Czechia, this may be some of the Equipment that the Czech Government had received Approval from Germany to send to Ukraine specifically the BMP-1s, these T-72 MBTs are most likely being sent also. pic.twitter.com/cFD9LjTxVH

— OSINTdefender (@sentdefender) April 4, 2022

Révélée dans un premier temps par la presse locale et le Wall Street Journal, ce transfert d’équipements militaires a été confirmé – à demi-mots – par Jana Černochová, la ministre tchèque de la Défense, le 5 avril. « Je ne veux pas faire la cachotière mais vous comprendrez tous que pour des raisons de sécurité je ne veux pas dévoiler aux Russes les détails des livraisons de notre matériel militaire, a-t-elle dit. Cependant, a-t-elle aussi affirmé, « La République tchèque […] aide l’Ukraine autant qu’elle le peut et continuera à l’aider en [fournissant] du matériel militaire, à la fois léger et lourd ».

L’armée tchèque n’a jamais été en mesure de remplacer ses chars T-72, hérités de la période soviétique. Si, pendant un temps, l’achat de Leopard 2 auprès de l’Allemagne a pu être considéré, elle n’a pu que se permettre de moderniser seulement une trentaine d’exemplaires [portés au standard T-72M4CZ]. En outre, elle aurait 20 T-72M1 en service et 60 autres exemplaires mis en réserve. Quant aux blindés BVP-1, de facture russe, ils ont également mis sous cocon.

Évidemment, il est peu probable que Prague ait envoyé en Ukraine ses T-72 modernisés. D’autant plus que ceux-ci devraient être prochainement déployés en Slovaquie, où l’armée tchèque prendra la tête du groupement tactique que l’Otan va mettre en place.

À noter que l’effort de la République tchèque sera relativement important puisqu’elle envisage d’envoyer jusqu’à 650 soldats en Slovaquie, alors que ses forces armées n’en comptent qu’environ 25’000.

La République tchèque a livré d’anciens chars T-72 à l’Ukraine

par Laurent Lagneau · 6 avril 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Les relations entre Prague et Moscou ont souvent été marquées par une certaine ambiguïté. Même si ses pouvoirs se limitent à une rôle de représentation, le président Milos Zeman a récemment encore été sous le feu des critiques pour ses positions pro-russes [et aussi pro-chinoises], au point d’être qualifié de « marionnette de Vladimir Poutine [le chef du Kremlin] » par ses détracteurs. En outre, le gouvernement d’Andrej Babiš s’est montré plutôt bien disposé à l’égard de la Russie, allant jusqu’à envisager de se procurer de vaccins anti-covid19 « Sputnik V »…

Mais la situation a radicalement changé après les révélations sur le rôle tenu par le GRU – le renseignement militaire russe – dans l’explosion de deux dépôts de munitions sur le territoire tchèque, en 2014. Ce qui a alors provoqué une crise diplomatique entre Prague et Moscou…

Puis, en août 2021, le président Zeman s’en est pris à l’Otan [il n’a pas été le seul dirigeant occidental à le faire…] après le retrait d’Afghanistan et la conquête de Kaboul par les talibans. « La méfiance envers l’Otan d’un certain nombre de pays membres augmentera après cette expérience car ils diront : ‘si vous échouez en Afghanistan, où est la garantie que vous n’échouerez dans aucune autre situation critique' », avait-il ainsi prophétisé dans un entretien publié, à l’époque, par le site Parlament nilisty.

Désormais, après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ces critiques à l’endroit de l’Otan sont de l’histoire ancienne… De même que le gouvernement de M. Babiš, qui a dû céder son fauteuil de Premier ministre à Petr Fiala, conservateur pro-UE et chef de file de la coalition qui remporta les élections législatives d’octobre 2021.

« Il y a quelques jours, j’ai dit que les Russes n’étaient pas fous et qu’ils n’attaqueraient pas l’Ukraine. J’avoue que j’avais tort […]. Le fou doit être isolé. Et il s’agit de ne pas s’en défendre uniquement par des mots, mais par des mesures concrètes », a ainsi estimé Milos Zeman, qui avait été l’un des rares chefs d’État européens à se rendre à Moscou pour le 70e anniversaire de la fin de la « Grande guerre patriotique », en 2015.

Et c’est ce que fait justement Petr Fiala. Avec ses homologue slovène et polonais, il s’est rendu à Kiev, le 16 mars, pour y rencontrer Volodymyr Zelenski, le président ukrainien. « Les décisions prises par les pays de l’UE et de l’Otan fonctionnent : les sanctions causent préjudice à la Russie et notre soutien militaire et humanitaire aide l’Ukraine », a-t-il déclaré à cette occasion.

Et d’ajouter : « Mais ce qui est le plus important et ce qui a essentiellement freiné l’agresseur russe c’est le courage des Ukrainiens. Si Poutine est bien surpris par une chose, c’est certainement par le combat héroïque des Ukrainiens mais aussi par l’unité des pays de l’UE et de l’Otan qui montrent qu’ils sont derrière l’Ukraine ».

Lors de ce déplacement à Kiev, M. Fiala a indiqué avoir discuté avec les reponsables ukraniens dont ils auraient besoin pour contrer l’invasion russe. Ne pouvant pas fournir les avions de combat réclamés par le président Zelenski, la République tchèque a donc décidé de livrer des chars T-72 ainsi que des véhicules de combat d’infanterie BVP-1 aux forces ukraniennes. Et cela, via un accord négocié dans le cadre de l’Otan. Mais on ignore le nombre de véhicules concernés.

Ex-Soviet Heavy Armored spotted being moved out of Storage and onto Trains today in Czechia, this may be some of the Equipment that the Czech Government had received Approval from Germany to send to Ukraine specifically the BMP-1s, these T-72 MBTs are most likely being sent also. pic.twitter.com/cFD9LjTxVH

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Révélée dans un premier temps par la presse locale et le Wall Street Journal, ce transfert d’équipements militaires a été confirmé – à demi-mots – par Jana Černochová, la ministre tchèque de la Défense, le 5 avril. « Je ne veux pas faire la cachotière mais vous comprendrez tous que pour des raisons de sécurité je ne veux pas dévoiler aux Russes les détails des livraisons de notre matériel militaire, a-t-elle dit. Cependant, a-t-elle aussi affirmé, « La République tchèque […] aide l’Ukraine autant qu’elle le peut et continuera à l’aider en [fournissant] du matériel militaire, à la fois léger et lourd ».

L’armée tchèque n’a jamais été en mesure de remplacer ses chars T-72, hérités de la période soviétique. Si, pendant un temps, l’achat de Leopard 2 auprès de l’Allemagne a pu être considéré, elle n’a pu que se permettre de moderniser seulement une trentaine d’exemplaires [portés au standard T-72M4CZ]. En outre, elle aurait 20 T-72M1 en service et 60 autres exemplaires mis en réserve. Quant aux blindés BVP-1, de facture russe, ils ont également mis sous cocon.

Évidemment, il est peu probable que Prague ait envoyé en Ukraine ses T-72 modernisés. D’autant plus que ceux-ci devraient être prochainement déployés en Slovaquie, où l’armée tchèque prendra la tête du groupement tactique que l’Otan va mettre en place.

À noter que l’effort de la République tchèque sera relativement important puisqu’elle envisage d’envoyer jusqu’à 650 soldats en Slovaquie, alors que ses forces armées n’en comptent qu’environ 25’000.

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Les relations entre Prague et Moscou ont souvent été marquées par une certaine ambiguïté. Même si ses pouvoirs se limitent à une rôle de représentation, le président Milos Zeman a récemment encore été sous le feu des critiques pour ses positions pro-russes [et aussi pro-chinoises], au point d’être qualifié de « marionnette de Vladimir Poutine [le chef du Kremlin] » par ses détracteurs. En outre, le gouvernement d’Andrej Babiš s’est montré plutôt bien disposé à l’égard de la Russie, allant jusqu’à envisager de se procurer de vaccins anti-covid19 « Sputnik V »…

Mais la situation a radicalement changé après les révélations sur le rôle tenu par le GRU – le renseignement militaire russe – dans l’explosion de deux dépôts de munitions sur le territoire tchèque, en 2014. Ce qui a alors provoqué une crise diplomatique entre Prague et Moscou…

Puis, en août 2021, le président Zeman s’en est pris à l’Otan [il n’a pas été le seul dirigeant occidental à le faire…] après le retrait d’Afghanistan et la conquête de Kaboul par les talibans. « La méfiance envers l’Otan d’un certain nombre de pays membres augmentera après cette expérience car ils diront : ‘si vous échouez en Afghanistan, où est la garantie que vous n’échouerez dans aucune autre situation critique' », avait-il ainsi prophétisé dans un entretien publié, à l’époque, par le site Parlament nilisty.

Désormais, après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ces critiques à l’endroit de l’Otan sont de l’histoire ancienne… De même que le gouvernement de M. Babiš, qui a dû céder son fauteuil de Premier ministre à Petr Fiala, conservateur pro-UE et chef de file de la coalition qui remporta les élections législatives d’octobre 2021.

« Il y a quelques jours, j’ai dit que les Russes n’étaient pas fous et qu’ils n’attaqueraient pas l’Ukraine. J’avoue que j’avais tort […]. Le fou doit être isolé. Et il s’agit de ne pas s’en défendre uniquement par des mots, mais par des mesures concrètes », a ainsi estimé Milos Zeman, qui avait été l’un des rares chefs d’État européens à se rendre à Moscou pour le 70e anniversaire de la fin de la « Grande guerre patriotique », en 2015.

Et c’est ce que fait justement Petr Fiala. Avec ses homologue slovène et polonais, il s’est rendu à Kiev, le 16 mars, pour y rencontrer Volodymyr Zelenski, le président ukrainien. « Les décisions prises par les pays de l’UE et de l’Otan fonctionnent : les sanctions causent préjudice à la Russie et notre soutien militaire et humanitaire aide l’Ukraine », a-t-il déclaré à cette occasion.

Et d’ajouter : « Mais ce qui est le plus important et ce qui a essentiellement freiné l’agresseur russe c’est le courage des Ukrainiens. Si Poutine est bien surpris par une chose, c’est certainement par le combat héroïque des Ukrainiens mais aussi par l’unité des pays de l’UE et de l’Otan qui montrent qu’ils sont derrière l’Ukraine ».

Lors de ce déplacement à Kiev, M. Fiala a indiqué avoir discuté avec les reponsables ukraniens dont ils auraient besoin pour contrer l’invasion russe. Ne pouvant pas fournir les avions de combat réclamés par le président Zelenski, la République tchèque a donc décidé de livrer des chars T-72 ainsi que des véhicules de combat d’infanterie BVP-1 aux forces ukraniennes. Et cela, via un accord négocié dans le cadre de l’Otan. Mais on ignore le nombre de véhicules concernés.

Ex-Soviet Heavy Armored spotted being moved out of Storage and onto Trains today in Czechia, this may be some of the Equipment that the Czech Government had received Approval from Germany to send to Ukraine specifically the BMP-1s, these T-72 MBTs are most likely being sent also. pic.twitter.com/cFD9LjTxVH

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Révélée dans un premier temps par la presse locale et le Wall Street Journal, ce transfert d’équipements militaires a été confirmé – à demi-mots – par Jana Černochová, la ministre tchèque de la Défense, le 5 avril. « Je ne veux pas faire la cachotière mais vous comprendrez tous que pour des raisons de sécurité je ne veux pas dévoiler aux Russes les détails des livraisons de notre matériel militaire, a-t-elle dit. Cependant, a-t-elle aussi affirmé, « La République tchèque […] aide l’Ukraine autant qu’elle le peut et continuera à l’aider en [fournissant] du matériel militaire, à la fois léger et lourd ».

L’armée tchèque n’a jamais été en mesure de remplacer ses chars T-72, hérités de la période soviétique. Si, pendant un temps, l’achat de Leopard 2 auprès de l’Allemagne a pu être considéré, elle n’a pu que se permettre de moderniser seulement une trentaine d’exemplaires [portés au standard T-72M4CZ]. En outre, elle aurait 20 T-72M1 en service et 60 autres exemplaires mis en réserve. Quant aux blindés BVP-1, de facture russe, ils ont également mis sous cocon.

Évidemment, il est peu probable que Prague ait envoyé en Ukraine ses T-72 modernisés. D’autant plus que ceux-ci devraient être prochainement déployés en Slovaquie, où l’armée tchèque prendra la tête du groupement tactique que l’Otan va mettre en place.

À noter que l’effort de la République tchèque sera relativement important puisqu’elle envisage d’envoyer jusqu’à 650 soldats en Slovaquie, alors que ses forces armées n’en comptent qu’environ 25’000.

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Les relations entre Prague et Moscou ont souvent été marquées par une certaine ambiguïté. Même si ses pouvoirs se limitent à une rôle de représentation, le président Milos Zeman a récemment encore été sous le feu des critiques pour ses positions pro-russes [et aussi pro-chinoises], au point d’être qualifié de « marionnette de Vladimir Poutine [le chef du Kremlin] » par ses détracteurs. En outre, le gouvernement d’Andrej Babiš s’est montré plutôt bien disposé à l’égard de la Russie, allant jusqu’à envisager de se procurer de vaccins anti-covid19 « Sputnik V »…

Mais la situation a radicalement changé après les révélations sur le rôle tenu par le GRU – le renseignement militaire russe – dans l’explosion de deux dépôts de munitions sur le territoire tchèque, en 2014. Ce qui a alors provoqué une crise diplomatique entre Prague et Moscou…

Puis, en août 2021, le président Zeman s’en est pris à l’Otan [il n’a pas été le seul dirigeant occidental à le faire…] après le retrait d’Afghanistan et la conquête de Kaboul par les talibans. « La méfiance envers l’Otan d’un certain nombre de pays membres augmentera après cette expérience car ils diront : ‘si vous échouez en Afghanistan, où est la garantie que vous n’échouerez dans aucune autre situation critique' », avait-il ainsi prophétisé dans un entretien publié, à l’époque, par le site Parlament nilisty.

Désormais, après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ces critiques à l’endroit de l’Otan sont de l’histoire ancienne… De même que le gouvernement de M. Babiš, qui a dû céder son fauteuil de Premier ministre à Petr Fiala, conservateur pro-UE et chef de file de la coalition qui remporta les élections législatives d’octobre 2021.

« Il y a quelques jours, j’ai dit que les Russes n’étaient pas fous et qu’ils n’attaqueraient pas l’Ukraine. J’avoue que j’avais tort […]. Le fou doit être isolé. Et il s’agit de ne pas s’en défendre uniquement par des mots, mais par des mesures concrètes », a ainsi estimé Milos Zeman, qui avait été l’un des rares chefs d’État européens à se rendre à Moscou pour le 70e anniversaire de la fin de la « Grande guerre patriotique », en 2015.

Et c’est ce que fait justement Petr Fiala. Avec ses homologue slovène et polonais, il s’est rendu à Kiev, le 16 mars, pour y rencontrer Volodymyr Zelenski, le président ukrainien. « Les décisions prises par les pays de l’UE et de l’Otan fonctionnent : les sanctions causent préjudice à la Russie et notre soutien militaire et humanitaire aide l’Ukraine », a-t-il déclaré à cette occasion.

Et d’ajouter : « Mais ce qui est le plus important et ce qui a essentiellement freiné l’agresseur russe c’est le courage des Ukrainiens. Si Poutine est bien surpris par une chose, c’est certainement par le combat héroïque des Ukrainiens mais aussi par l’unité des pays de l’UE et de l’Otan qui montrent qu’ils sont derrière l’Ukraine ».

Lors de ce déplacement à Kiev, M. Fiala a indiqué avoir discuté avec les reponsables ukraniens dont ils auraient besoin pour contrer l’invasion russe. Ne pouvant pas fournir les avions de combat réclamés par le président Zelenski, la République tchèque a donc décidé de livrer des chars T-72 ainsi que des véhicules de combat d’infanterie BVP-1 aux forces ukraniennes. Et cela, via un accord négocié dans le cadre de l’Otan. Mais on ignore le nombre de véhicules concernés.

Ex-Soviet Heavy Armored spotted being moved out of Storage and onto Trains today in Czechia, this may be some of the Equipment that the Czech Government had received Approval from Germany to send to Ukraine specifically the BMP-1s, these T-72 MBTs are most likely being sent also. pic.twitter.com/cFD9LjTxVH

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April 4, 2022

Révélée dans un premier temps par la presse locale et le Wall Street Journal, ce transfert d’équipements militaires a été confirmé – à demi-mots – par Jana Černochová, la ministre tchèque de la Défense, le 5 avril. « Je ne veux pas faire la cachotière mais vous comprendrez tous que pour des raisons de sécurité je ne veux pas dévoiler aux Russes les détails des livraisons de notre matériel militaire, a-t-elle dit. Cependant, a-t-elle aussi affirmé, « La République tchèque […] aide l’Ukraine autant qu’elle le peut et continuera à l’aider en [fournissant] du matériel militaire, à la fois léger et lourd ».

L’armée tchèque n’a jamais été en mesure de remplacer ses chars T-72, hérités de la période soviétique. Si, pendant un temps, l’achat de Leopard 2 auprès de l’Allemagne a pu être considéré, elle n’a pu que se permettre de moderniser seulement une trentaine d’exemplaires [portés au standard T-72M4CZ]. En outre, elle aurait 20 T-72M1 en service et 60 autres exemplaires mis en réserve. Quant aux blindés BVP-1, de facture russe, ils ont également mis sous cocon.

Évidemment, il est peu probable que Prague ait envoyé en Ukraine ses T-72 modernisés. D’autant plus que ceux-ci devraient être prochainement déployés en Slovaquie, où l’armée tchèque prendra la tête du groupement tactique que l’Otan va mettre en place.

À noter que l’effort de la République tchèque sera relativement important puisqu’elle envisage d’envoyer jusqu’à 650 soldats en Slovaquie, alors que ses forces armées n’en comptent qu’environ 25’000.

Valeurs Actuelles

Patrimoine : le jardin parisien du Luxembourg sacré plus beau jardin d’Europe

Le plus beau jardin d’Europe se trouve dans la capitale française : c’est celui du Luxembourg. Le site HouseFresh a établi un classement des plus beaux parcs publics du monde, après avoir agrégé les avis émis par plusieurs milliers de touristes du monde entier, détaille BFM TV, samedi 9 avril. Et le jardin du Luxembourg n’est pas seulement au sommet en Europe, puisqu’il arrive également en troisième position au niveau mondial, derrière le Gardens by the Bay, situé à Singapour, et le Jardin Majorelle, à Marrakech (Maroc). Une distinction que le jardin a aussitôt tâché de mettre en avant. « Le jardin du Luxembourg a été désigné plus beau jardin d’Europe, et il est sur le podium des plus beaux jardins du monde », peut-on ainsi lire sur le compte Twitter dédié à ce parc public. 

😍 Le plus beau jardin d’Europe !

Le jardin du Luxembourg a été désigné plus beau jardin d’Europe, et il est sur le podium des plus beaux jardins du monde.

🎥 On vous laisse admirer pourquoi…

La source (en anglais) : 🔎 https://t.co/ol0nb5XVv8 pic.twitter.com/9tzPvSmtZO

— Jardin du Luxembourg (@JardinLuco) April 9, 2022

Les avis laissés sur Tripadvisor analysés  

Comment HouseFresh est-il parvenu à ce résultat ? Le site internet a analysé les avis laissés sur la plateforme Tripadvisor par des visiteurs. Dans le détail, il s’est notamment appuyé sur les mentions « beautiful », c’est-à-dire, qui font référence à la beauté du lieu. Ainsi, après avoir récolté 12 385 mentions « beautiful », le Gardens by the bay situé à Singapour culmine en tête des plus beaux parcs du monde. De son côté, le jardin parisien du Luxembourg a amassé 6 818 mentions. Quant au Bellagio Conservatory & Botanical Garden, qui se trouve à Las Vegas, il a été sacré plus beau jardin des Etats-Unis, grâce aux 5 706 mentions recueillies. Enfin, HouseFresh a constaté que « sept des vingt plus beaux parcs publics de [leur] étude se trouvent en Europe. » 

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L'Humanité

Pour L’épidémiologiste Renaud Piarroux « Les gens ne veulent plus entendre parler du Covid »

Entretien

Santé Alors que le virus circule toujours, le retour à la « vie normale » semble de mise, avec la levée du port obligatoire du masque et la possibilité d’aller voter même si on est infecté. L’épidémiologiste Renaud Piarroux pointe le déni de la population et évoque les possibles évolutions de la pandémie.

Eugénie Barbezat

Renaud Piarroux Chef de service à la Pitié-Salpêtrière (APHP), spécialiste des épidémies

Avec une moyenne de 150 000 nouvelles contaminations quotidiennes, l’épidémie semble amorcer une décrue. C’est dans ce contexte que le ministre de la Santé a donné le feu vert à une ­deuxième dose de rappel de vaccin contre le Covid, jusqu’ici réservée aux plus de 80 ans, pour les personnes de 60 ans et plus. La prudence reste cependant de mise, avertit l’épidémiologiste Renaud Piarroux, qui, sans être alarmiste, rappelle que de nouveaux variants peuvent toujours émerger.

Quelles pourraient être les perspectives d’évolution à court terme de l’épidémie en France ?

Depuis quelques jours, les nouvelles contaminations commencent à décroître. Mais on observe une augmentation des hospitalisations, qui concernent principalement les personnes âgées. Leur protection vaccinale tend à s’amenuiser, surtout pour celles et ceux qui ont reçu leur rappel dès l’automne dernier. Il est donc assez logique que les plus fragiles soient susceptibles d’avoir des complications, notamment quand il existe d’autres maladies préexistantes à l’infection par le Covid.

La levée de l’obligation du masque a-t-elle été trop précoce ?

Cet assouplissement correspond au choix de redonner à tous, et aux enfants en particulier, un peu de liberté. Par ailleurs, Omicron et ses sous-variants sont tellement contagieux que le port du masque ne constitue pas une barrière efficace à 100 %. Même en prenant des mesures drastiques, on ne ferait que ralentir ou décaler l’augmentation des cas. Au stade où nous en sommes en France, avec une immunité collective assez importante grâce au vaccin et aux vagues précédentes, le jeu n’en vaut pas la chandelle. Ce n’est pas le cas pour d’autres pays comme la Chine, où les gens sont moins bien vaccinés.

Se rendre dans un bureau de vote quand on est positif au Covid, est-ce raisonnable ?

Il y a deux ans, durant les élections municipales, les contaminations avaient fait un bond. Mais, à l’époque, les gens ne portaient pas de masque, ce qui est recommandé aujourd’hui pour ce jour-là, notamment pour les personnes fragiles. Les grands rassemblements de type meetings, surtout en lieu clos, me semblent plus risqués que le fait d’aller quelques minutes dans un bureau de vote. C’est différent pour les assesseurs, qui vont y passer la journée entière.

On constate une forte épidémie de grippe. Est-ce dû à l’affaiblissement de nos défenses immunitaires ?

C’est plutôt un effet de rattrapage. Le virus de la grippe a moins circulé depuis deux ans, du fait des confinements et des mesures barrières. C’est pourquoi les foyers de contamination se multiplient en ce moment. Néanmoins, même si l’hôpital public n’est pas en bonne santé, on reste aujourd’hui très loin des pics d’hospitalisation précédents.

Pensez-vous que le Covid va finir par être traité comme une maladie « banale » ?

C’est déjà le cas dans la pratique. À l’hôpital, il est admis que les personnes positives puissent venir travailler quand elles sont asymptomatiques ou n’ont que des symptômes mineurs. En dehors des soignants, la Sécurité sociale recommande sept jours d’isolement, délai qui a été raccourci par rapport à l’année dernière. Or les tests à J+ 5 sont presque toujours positifs et ceux à J+ 7 le restent souvent. En fait, les personnes qui retournent travailler après une semaine peuvent être encore contagieuses. En outre, les autotests, qui n’ont d’ailleurs pas été évalués de manière précise avant leur mise sur le marché, ne sont pas aussi fiables que les tests PCR.

Beaucoup considèrent que l’épidémie est derrière nous…

Ils ne veulent plus entendre parler du Covid. Pour preuve, en janvier, on est monté à plus de 30 000 hospitalisations, et cela n’a réellement ému personne. Au début de l’année, l’Institut Pasteur avait fait des projections, dont certaines étaient franchement calamiteuses. Or, la presse et le public n’ont retenu que les hypothèses les plus optimistes. Finalement, nous avons vécu une situation intermédiaire, sérieuse sans être dramatique, mais c’est tout juste si la population s’en est préoccupée. Ce phénomène de lassitude qui confine au déni n’est pas nouveau. Si on compare avec la pandémie de grippe espagnole (grippe A H1N1) en 1918-1919, on constate qu’elle a continué durant plusieurs années, avec plusieurs vagues successives, mais qui sont passées inaperçues puisque les gens ne voulaient plus en entendre parler. En l’occurrence, le virus H1N1 a circulé jusqu’en 1957, il a disparu pendant vingt ans avant de réapparaître en 1977, puis d’être supplanté par la grippe porcine.

Peut-on penser que ce virus va disparaître ?

On peut l’espérer, mais on n’en sait rien. L’évolution d’un virus très contagieux l’amènera peut-être à s’éteindre ou, au contraire, sa contagiosité sera un moyen pour lui de continuer à contaminer ou recontaminer les populations. Il peut même se transmettre à d’autres hôtes, comme des animaux. On n’est pas à l’abri, non plus, d’une mutation qui redonnerait de la pathogénicité au virus. Pour évaluer comment pourrait évoluer le virus, il serait judicieux d’observer avec attention ce qui va se passer en Chine. Ce pays, s’il doit faire face à une grosse épidémie, va représenter une masse virale importante qui va circuler pendant des mois. Le virus aura l’occasion de muter, dans un contexte où le 1,4 milliard d’habitants de la Chine est peu immunisé. Ces « mutants » pourraient ensuite se propager au reste du monde, de manière décalée. Ce qui renforce encore l’incertitude, c’est que l’on ne connaît toujours pas l’origine du Sars-CoV-2. La piste du laboratoire n’a pas été suffisamment investiguée. Mais si elle était avérée, il faudrait savoir ce qu’il s’est passé et s’assurer que de nouvelles manipulations de virus ne représentent pas un risque dans le futur. Sans cela, des risques inconsidérés continueront d’être pris. Avec les dangers que cela comporte.

Santécoronavirus covid-19masquesvariants covid
France24 - World

Emissions must peak before 2025 for 'liveable future', UN report says

Issued on: 04/04/2022 - 17:04

FRANCE 24 Follow Vedika BAHL Follow

Humanity has less than three years to halt the rise of planet-warming carbon pollution, UN climate experts warned Monday, with any delay to peak greenhouse gas emissions likely to result in smashing through warming targets.  

The UN's Intergovernmental Panel on Climate Change said emissions have to peak before 2025 and drop sharply to keep even the more conservative Paris treaty warming goal of two degrees Celsius in play.   

"We are at a crossroads," said IPCC chief Hoesung Lee. "The decisions we make now can secure a liveable future. We have the tools and know-how required to limit warming." 

Reports from the Intergovernmental Panel on Climate Change are considered the most authoritative assessments of the state of global warming, its impacts and the measures being taken to tackle it.

The cut-off point for data in the report was last autumn. As such the impact of recent sanctions on Russia as a result of the war in Ukraine have not been included.

Governments agreed in the 2015 Paris accord to cap global warming at 1.5 degrees Celsius this century in order to avoid a climate catastrophe, but many experts say doing so will require drastic cuts to greenhouse gas emissions.

How to keep a world addicted to fossil fuels liveable 

The UN Intergovernmental Panel on Climate Change on Monday presented options for slashing greenhouse gas emissions and extracting CO2 from the air in order to avert catastrophic climate change.

Burning fossil fuels and deforestation have heated Earth's surface 1.1 degrees Celsius above mid-19th century levels, and nations have pledged under the 2015 Paris Agreement to cap global warming at "well below" 2C, or 1.5C if possible. 

Here are some of the landmark 2,800-page report's key findings:

Peak emissions by 2025

Failing to sharply curb greenhouse gas emissions beyond national pledges before 2030 would put a 1.5C world "beyond reach".

Current carbon-cutting policies would lower emissions only slightly by 2050, leading to global warming of 3.2C by century's end.

Even a 2C cap would become hugely challenging: annual emissions would need to decline by 1.5 billion tonnes of CO2 or equivalent gases (GtCO2-eq) every year from 2030 to 2050 – roughly the same annual decrease as in 2020 when Covid lockdowns paralysed the global economy.

To keep global temperatures below 1.5C, 2C or even 2.5C, emissions must peak before 2025. 

But in 2021 emissions recovered to record pre-pandemic levels of more than 40 billion tonnes of CO2 (40 GtCO2).

At 2019 levels of emissions, Earth's "carbon budget" for a two-thirds chance of staying under the 1.5C threshold will be used up within eight years. 

Replace energy from fossil fuels... 

If current oil, gas and coal energy infrastructure were to operate without sequestering emissions for their designed lifetime, capping global warming at 1.5C would be impossible.

Limiting the rise in global temperature to 2C would mean that 30 percent of oil, 50 percent of gas, and 80 percent of coal reserves cannot be burned unless technology is used to catch and store the CO2 released. 

"The economic impact of stranded assets could amount to trillions of dollars," the report warns.

Eliminating fossil fuel subsidies could reduce emissions by up to 10 percent by 2030, while freeing up cash for building low-carbon public transport and other public services.

...with clean energy 

By 2050, the world must transition to a "net zero" global economy in which almost all energy – not just electricity – comes from non-carbon-polluting sources to keep the Paris temperature targets in play.

Global wind capacity grew by 70 percent while solar photovoltaic (PV) rose by 170 percent from 2015 to 2019.

But solar and wind together only accounted for eight percent of total electricity generation in 2019.

Taken together, low-and zero-carbon electricity generation technologies – including nuclear and hydro power – produced 37 percent of global electricity. The rest came from fossil fuels, especially coal.

Reduce demand for energy 

So-called demand-side strategies – plant-based diets, electric vehicles, car-free mobility, telecommuting, climate-proof buildings, enhanced energy efficiencies, fewer long-haul flights – could cut CO2 emissions by 40-70 percent by 2050.

"Rapid and deep changes in demand make it easier for every sector to reduce greenhouse gas emissions in the short and medium term," the report said.

Globally, households with income in the top 10 percent contribute up to 45 percent of total greenhouse gas emissions.

Curb methane 

The potent greenhouse gas methane – 21 times more powerful than CO2 over a 100-year time span –accounts for nearly 20 percent of global warming. 

A third of that in 2019 was from fossil fuel production leaks. It is also generated by livestock (cows and sheep) and landfills. There are natural sources of methane as well.

To cap warming at 1.5C or even 2C methane emissions – which have been rising steadily – will need to drop 50 percent by 2050 compared to 2019 levels.  

Suck CO2 from the air 

Even in optimistic emissions scenarios, several billion tonnes of CO2 will need to be extracted each year from the atmosphere by 2050, and an accumulated total of hundreds of billions of tonnes by 2100. 

"Carbon dioxide removal (CDR) is necessary to achieve net zero CO2 and greenhouse gas emissions both globally and nationally," the report says.

Strategies ranging from tree-planting to machines that chemically extract CO2 from thin air will compensate for sectors of the economy that most likely won't be able to decarbonise by 2050 such as aviation, shipping and cement.

If global warming overshoots the Paris treaty targets, CDR will be also be needed to lower Earth's surface temperature.

Action is costly but... 

Capping global warming at 1.5C without overshooting the mark by a wide margin will require investing about $2.3 trillion a year in the electricity sector from 2023 to 2052. If 2C is the target, that figure drops to $1.7 trillion.

In 2021, about $750 billion was spent on clean energy technologies and efficiency worldwide, according to the International Energy Agency (IEA).

Overall, investment in CO2 reduction is deeply inadequate.

Wealthy nations are spending two to five times less than required. The shortfall is four to eight times below the $1.6 trillion to $3.2 trillion per year needed in developing and emerging countries.

Emissions reduction "pathways" likely to limit warming to 2C would see a drop in global GDP of 1.3 percent to 2.7 percent in 2050, compared to a continuation of current policies. Limiting warming to 1.5C would drive down GDP 2.6 percent to 4.2 percent.

...doing nothing costs more 

These GDP estimates, however, do not account for economic upside of avoided climate impacts, ranging from extreme weather disasters to ecosystem collapse to reduced food supply.

"The benefits of pathways likely to limit warming to 2C outweigh mitigation costs over the 21st century," the report concludes.  

The economic benefits of reduced air pollution – which causes some seven million premature deaths each year -- would be on the "same order of magnitude" as the costs of cutting emissions, potentially even larger.  

Providing universal access to modern energy services – increasing global greenhouse gas emissions by only a few percentage points – would also bring huge quality-of-life improvements.

(FRANCE 24 with AFP)

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Le Puy du Fou rouvre ses portes pour une année de “transition”

« Signe du triomphe »

« C’est un lieu singulier qui a inventé son propre modèle, il y a une voie possible dans le spectacle inspiré de l’Histoire », juge Nicolas de Villiers. Le Puy du Fou, avait accueilli plus de deux millions de visiteurs en 2019 et arrive régulièrement dans les premières places au classement des parcs favoris des Français.

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BBC

Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'

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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.

The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.

But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.

L'Humanité

Les patients handicapés d’Heny Gabrielle luttent pour conserver leur lien avec la nature

Actu

Mobilisés depuis six ans contre le déménagement de cet établissement public de rééducation, les défenseurs de l’hôpital Henry Gabrielle à Saint-Genis-Laval, en région lyonnaise, ont manifesté ce jeudi midi pour demander des engagements au maire de Lyon et président du conseil de surveillance des Hospices civils de Lyon Grégory Doucet.

Loan Nguyen

« Les handicapés aussi veulent rester au vert » clame une banderole accrochée aux grilles de l’hôtel de ville de Lyon ce jeudi midi. Exigeant le maintien de l’hôpital Henry Gabrielle, spécialisé dans la rééducation et la réadaptation fonctionnelle des personnes handicapées, à Saint-Genis-Laval, en région lyonnaise, plusieurs dizaines de manifestants ont interpelé le maire écologiste de Lyon Grégory Doucet et son homologue de la même tendance politique à la métropole Bruno Bernard pour qu’ils pèsent sur la future décision des Hospices civils de Lyon (HCL). « Officiellement, il existe deux scénarios sur la table : la rénovation d’Henry Gabrielle sur son site actuel ou le déménagement sur le site de l’hôpital psychiatrique du Vinatier. Mais on sait que la préférence des HCL va à ce dernier, alors même qu’ils en estiment le coût à 70 millions d’euros, ce qui revient plus cher que de rénover », explique Didier Machou, militant CGT, ex-secrétaire du syndicat à Henry Gabrielle, mais toujours très impliqué dans cette lutte qui dure depuis 2016.

Santé. « Ici, on peut penser à autre chose qu’à son handicap »

Un rôle thérapeutique de l’environnement

L’enjeu de ce déménagement, d’une quinzaine de kilomètres, pourrait paraître anecdotique. Mais ce serait ignorer le rôle primordial de l’environnement dans le soin aux patients. ( Lire notre reportage du 12 avril 2017). « C’est mon médecin qui m’a orientée vers Henry Gabrielle pour de la rééducation liée à ma maladie de Parkinson », raconte Corinne Andrieux, 55 ans. Cette ancienne aide-soignante et ex-basketteuse assidue, atteinte de plusieurs maladies auto-immunes dont une spondylarthrite ankylosante, une fibromyalgie et la maladie de Crohn en plus de son Parkinson, s’est sentie revivre dans le cadre exceptionnel de l’hôpital et ses dix hectares de parc. « Là-bas, j’ai pu faire du sport, me remettre à courir ! Et aujourd’hui je fais de l’athlétisme, je prépare un marathon ! », souligne la patiente. « Dans ce parc, je pouvais aussi crier, pleurer, sans qu’on m’entende… mais aussi marcher pieds nus et me reconnecter à la nature », confie cette férue de méditation.

« On y croit dur comme fer »

« Mon mari était dans un état végétatif suite à une maladie nosocomiale. Il est resté 6 ans et demi à Henry Gabrielle avant de décéder. Il n’a jamais pu sortir de l’hôpital, alors le simple fait de pouvoir sortir sur la terrasse au soleil, ça le rendait heureux », témoigne Réjane Battaglia, représentante des familles dans l’association de sauvegarde de l’hôpital. « Bien souvent, les personnes handicapées ont également des soucis pulmonaires. Les transférer en pleine ville, c’est aberrant », pointe de son côté Cécile Bulin, aide-soignante à l’hôpital voisin de Lyon sud. Si soignants, patients, syndicats et militants politiques, au premier rang desquels le PCF et la CGT, sont toujours mobilisés au bout de six ans de combat, c’est que le rapport de force a déjà fait bouger certaines lignes. « Au départ, il n’était question que d’un transfert sur le site de l’hôpital militaire de Desgenettes. Cette option a été abandonnée et on nous a bien présenté un scénario de rénovation en mars 2021 comme étant une possibilité », rappelle Didier Machou, qui note que les groupes politiques communiste, socialiste et une partie des écologistes leur ont apporté leur soutien. « On y croit dur comme fer ! », martèle Réjane Battaglia. Reste à savoir comment se positionnera le maire de Lyon, également président du conseil de surveillance des HCL.

handicapHôpital public
Valeurs Actuelles

Les plus belles tables du poisson d’avril

À Paris, les incontournables et légendaires Le Duc et Marius et Janette n’ont rien à envier aux petits nouveaux qui s’installent sans scrupule et proposent des arrivages iodés journaliers.

La Suite Girafe, qui joue aussi sur un emplacement de rêve avec son immense terrasse face à la tour Eiffel propose une cuisine océane avec à la carte de beaux poissons à partager, des plateaux de fruits de mer mais aussi de frais ceviches ou encore des sashimis très variés. Comptez environ 80 euros sans les boissons.

Chez Helen, lui aussi dans le quartier des affaires, le nombre de couverts est plus limité et l’adresse plus confidentielle, avec un décor qui fait penser à un yacht luxueux et une assiette iodée et classique pour une clientèle qui ne regarde pas à la dépense. À la carte est proposée la pêche du jour de poissons sauvages, encornets et rougets selon la saison. Si les prix sont à marée haute, l’excellence est au rendez-vous. Environ 120 euros, formule du jour à 60 euros.

Si la crise due au Covid a malheureusement emporté Thibault Sombardier et son Antoine, qui vont manquer aux amateurs de cuisine iodée, il reste encore Marius et Janette et son Bistrot de Marius, qui proposent le meilleur de la mer à deux adresses mitoyennes. Le Bistrot et ses huîtres, ses plateaux de fruits de mer, ses poissons grillés, formule à 38 euros ; Marius et Janette fait honneur aux poissons nobles avec une carte plus raffinée. Prix : environ 160 euros.

Pour finir à Paris, nous irons chez l’incontournable Le Duc, qui régale depuis plus de cinquante ans les gourmets du monde entier avec une gastronomie marine qui tient le haut de la vague. Poissons entiers cuits à l’arête, fraîcheur irréprochable et cuissons de précision. Ici, pas de chichis, le poisson (sole, turbotin) est star, comme de nombreux clients. Le menu du jour celui de la mer est à 55 euros.

Dans la capitale des Gaules, pourtant Mecque du pâté croûte et des escargots, deux restaurants très connus sont des spécialistes de la cuisine de poissons, La Barque bleue et Le Théodore. Ce dernier est prisé par des personnalités comme Zinedine Zidane pour l’ambiance brasserie cosy. On y mange poissons et fruits de mer : cabillaud en aïoli, saumon sous toutes ses formes, homard grillé et filet de loup sauce vierge et bien entendu la spécialité lyonnaise des quenelles de brochet sauce aux écrevisses que le chef Gérard Lasne (ex-Bocuse) maîtrise à merveille. De 19 à 40 euros.

La chambre de maturation des poissons, l’atout central du restaurant

À La Barque bleue, les huîtres sont les reines, elles s’allongent aux côtés des noix de Saint-Jacques, du bar, des darnes de saumon, ou encore la daurade royale, un steak de thon mi-cuit ou au citron vert, quelques-unes des spécialités du chef André Bouchard. Ne surtout pas rater en accompagnement l’écrasé de pommes de terre à l’huile d’olive. Le menu Océan comporte un plateau de fruits de mer. Très bon rapport qualité-prix à partir de 12 euros.

Dans le Sud, la Méditerranée est toujours à l’honneur, c’est évident, mais c’est la première fois que l’on peut découvrir au sein d’un restaurant une chambre de maturation des poissons. C’est à Ceto que cela se passe, le nouveau restaurant de Mauro Colagreco perché sur les hauteurs de Monaco. Ceto, qui, selon l’origine du terme, est un juste parallèle entre le ciel et la mer, reflète les ambitions du chef d’offrir ici le meilleur de la mer, tout en ayant une approche marine différente. La chambre de maturation des poissons est l’atout central du restaurant. Dans l’assiette, des poissons cuits au gril, des cuissons lentes à la braise et des saveurs fumées. On craque pour tout, mais notamment pour la langoustine entière juste grillée accompagnée d’une sauce tartare au caviar, des couteaux sauce meunière ou encore une poitrine de thon rouge, maturée avec algues kombu. Deux menus à 70 et 168 euros, à la carte, compter environ 150 euros.

Le plus ancien de la côte est Le Petit Nice, de Gérald Passedat, à Marseille. Impossible de dissocier l’adresse de la personnalité du chef. Il dit plonger dans la Méditerranée pour créer son identité culinaire. Ce sont plus de 65 types de poissons qui défilent aux fourneaux, de la daurade au denti en passant par le pagre, et même, parfois, de la murène ! Comme un goût de calanques… à partir de 180 euros.

La tendance, que ce soit à Paris, Lyon, Marseille ou Roquebrune-Cap-Martin, est aux poissons de petite pêche. Si les stars sont encore les poissons “nobles”, tous les “petits poissons” peu connus il y a quelques années commencent à émerger sur les cartes de restaurants, un bon présage pour la sauvegarde des espèces.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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BBC

Henry Patterson: The Eagle has Landed author dies aged 92

Henry Patterson, the best-selling author of The Eagle has Landed, has died aged 92, his publisher has said.

Patterson, who began writing when he was a teacher, penned 85 novels between 1959 and 2017.

HarperCollins said Patterson died at his Jersey home surrounded by family.

The Eagle has Landed, about a Nazi plot to kidnap Sir Winston Churchill in World War Two and written using the pseudonym Jack Higgins, sold more than 50 million copies and became a film.

The 1976 adaptation starred Robert Duvall, Donald Sutherland and Sir Michael Caine.

Patterson sold more than 250 million books over his career, with his other works including Comes the Dark Stranger, Hell is Too Crowded and To Catch a King.

Patterson was born in Newcastle upon Tyne, and grew up in Belfast before moving to Leeds.

He wrote novels in his spare time after becoming a teacher and received a £75 advance for his first novel, Sad Wind from the Sea, in 1959.

His final book, The Midnight Bell, was published in 2017 and was a Sunday Times bestseller.

HarperCollins said that by the time his last novel came out, they referred to him simply as "the legend".

HarperCollins chief executive Charlie Redmayne described Patterson as a "classic thriller writer: instinctive, tough, relentless", adding his novels "were and remain absolutely unputdownable".

Jonathan Lloyd, Patterson's literary agent, also paid tribute, saying: "I had the privilege of being at Collins Publishers when we received the manuscript of The Eagle has Landed.

"We all knew, with a rare certainty, that we would be publishing an instant classic."

Patterson is survived by four children from his first marriage - Sarah, Ruth, Sean, and Hannah - as well as his wife, Denise.

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Mode masculine : le succès du vintage

Chez l’homme, les vêtements et accessoires vintage n’ont jamais été aussi tendance depuis que le secteur et plus encore ses clients pensent “durable”. Autre raison, la période actuelle est assez peu créative dans le prêt-à-porter, les marques investissant plus sur le logo et le sports-wear que sur des designs forts ou reprenant les influences du passé. Si bien que les pièces des années cinquante, soixante, soixante-dix, quatre-vingts ou quatre-vingt-dix sont souvent plus pertinentes que les collections actuelles. Les chiffres de la mode de seconde main parlent d’eux-mêmes : un marché pesant 1,2 milliard d’euros en France, qui devrait connaître une croissance de 15 % à 20 % par an durant les cinq prochaines années, et un chiffre d’affaires en conséquence. Place à Le Vif : Gauthier Borsarello, passionné de vêtements patinés et actuel directeur artistique de la griffe masculine De Fursac, inaugurait, en 2018, sa boutique (101, rue Boileau, Paris XVIe). Ce temple se consacre au prêt-à-porter classique américain, mâtiné de sweats à logos, de denim délavé – le mythique Levi’s 501 en tête de file -, de bombers en cuir, de pièces militaires ou encore de t-shirts en tout genre. Nichée au cœur du Marais (23, rue des Blancs-Manteaux, Paris IVe), Plus que parfait se définit comme dépôt-vente. La boutique recèle une pléthore de pièces de grandes maisons et de créateurs, allant de Prada à Louis Vuitton, en passant par Saint Laurent et Balenciaga. Seules les pièces en excellent état sont acceptées et mises à la vente. Et les prix défient toute concurrence. Depuis sa disparition, le tailleur Arnys a laissé beaucoup d’“orphelins”. Ces malheureux esthètes s’échangent sous le manteau l’adresse de la boutique Chato Lufsen (41, rue de Verneuil, Paris VIIe ) fondée par Christophe Bréard, très bien fournie en prêt-à-porter, cravates et souliers vintage signés Arnys. Pour insuffler une touche militaire au vestiaire, il existe deux adresses incontournables : La Tranchée militaire (Puces de Paris Saint-Ouen, 53, rue Jules-Vallès, Saint-Ouen) propose vêtements, accessoires et chaussures provenant de surplus de l’armée française ; Le Poilu (18, rue Émile Duclaux, Paris XVe) s’est spécialisé dans le militaire de qualité jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, pas après.

Dans cette démarche de durabilité qui fleure bon le vécu, J.M. Weston offre le service Weston Vintage, qui permet de restaurer les anciens souliers – soit neuf modèles emblématiques sélectionnés dont les mocassins 180 et Golf, la Richelieu, les derbys bateau, triple semelle, chasse et demi-chasse, les bottines Cambre et Jodhpur – de ses clients et de les reproposer à la vente. Concrètement, les propriétaires déposent leurs paires usées pour procéder à une expertise. Les souliers pouvant être restaurés partent à la manufacture de Limoges. Un bon d’achat d’une valeur minimale de 150 euros est alors offert. Ils sont ensuite disponibles à la vente au sein de la collection Weston Vintage. Les autres reçoivent un soin gratuit en magasin.

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BBC

Rejuvenation of woman's skin could tackle diseases of ageing

By Pallab GhoshScience correspondent

Researchers have rejuvenated a 53-year-old woman's skin cells so they are the equivalent of a 23-year-old's.

The scientists in Cambridge believe that they can do the same thing with other tissues in the body.

The eventual aim is to develop treatments for age-related diseases such as diabetes, heart disease and neurological disorders.

The technology is built on the techniques used to create Dolly the cloned sheep more than 25 years ago.

The head of the team, Prof Wolf Reik, of the Babraham Institute in Cambridge, told BBC News that he hoped that the technique could eventually be used to keep people healthier for longer as they grow older.

"We have been dreaming about this kind of thing. Many common diseases get worse with age and to think about helping people in this way is super exciting," he said.

Prof Reich stressed though that the work, which has been published in the journal eLife, was at a very early stage. He said that there were several scientific issues to overcome before it could move out of his lab and into the clinic. But he said that demonstrating for the first time that cell rejuvenation is possible was a critical step forward.

The origins of the technique stem from the 1990s, when researchers at the Roslin Institute just outside Edinburgh developed a method of turning an adult mammary gland cell taken from a sheep into an embryo. It led to the creation of Dolly the cloned sheep.

The Roslin team's aim was not to create clones of sheep or indeed humans, but to use the technique to create so-called human embryonic stem cells. These, they hoped, could be grown into specific tissues, such as muscle, cartilage, and nerve cells to replace worn-out body parts.

The Dolly technique was made simpler in 2006 by Prof Shinya Yamanaka, then at Kyoto University. The new method, called IPS, involved adding chemicals to adult cells for around 50 days. This resulted in genetic changes that turned the adult cells into stem cells.

In both the Dolly and IPS techniques, the stem cells created need to be regrown into the cells and tissues the patient requires. This has proved difficult and despite decades of effort, the use of stem cells to treat diseases is currently extremely limited.

Prof Reik's team used the IPS technique on 53-year-old skin cells. But they cut short the chemical bath from 50 days to around 12. Dr Dilgeet Gill was astonished to find that the cells had not turned into embryonic stem cells - but had rejuvenated into skin cells that looked and behaved as if they came from a 23-year old.

He said: "I remember the day I got the results back and I didn't quite believe that some of the cells were 30 years younger than they were supposed to be. It was a very exciting day!"

The technique cannot immediately be translated to the clinic because the IPS method increases the risk of cancers. But Prof Reik was confident that now it was known that it is possible to rejuvenate cells, his team could find an alternative, safer method.

"The long-term aim is to extend the human health span, rather than the lifespan, so that people can get older in a healthier way," he said.

Prof Reik says some of the first applications could be to develop medicines to rejuvenate skin in older people in parts of the body where they have been cut or burned - as a way to speed up healing. The researchers have demonstrated that this is possible in principle by showing that their rejuvenated skin cells move more quickly in experiments simulating a wound.

The next step is to see if the technology will work on other tissues such as muscle, liver and blood cells.

Prof Melanie Welham, who is the executive chairman of the Biotechnology and Biological Sciences Research Council, which part-funded the research that led to Dolly the sheep, told BBC News that the long-stalled clinical benefits of the technology may not be that far away.

"If similar approaches or new therapies could rejuvenate immune cells, which we know become less responsive as we age, then in the future it might be possible to boost people's response to vaccination as well as their ability to fight infections."

The big question is whether research efforts in this area would lead to a method of whole-body regeneration, an elixir of youth or an anti-ageing pill. Prof Reik said this idea was not completely far-fetched.

"The technique has been applied to genetically modified mice and there are some signs of rejuvenation. One study showed signs of a rejuvenated pancreas, which is interesting for its potential to tackle diabetes."

But Prof Robin Lovell-Badge, of the Crick Institute in London, believes that the scientific hurdles between Prof Reik's result in the lab and even the simplest clinical applications are considerable. Nor does he think it will be a trivial process to translate the rejuvenation process to other types of tissue or indeed an anti-ageing pill.

''If you find other chemicals to do the same thing, then that would be good, but they may be just as bad. So it is ambitious to think you are going to find these chemicals easily and that they are going to be safer.

''It is also quite possible that other types of cells would require different conditions that may be hard to control. And whether you could do it with the whole body safely would be such a long way off, that I would think it would be pure speculation."

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Brasserie Bellanger

Ce lieu a une belle histoire, celle de Charly et Victor, deux passionnés de beaux plats, qui ont découvert le carnet de cuisine de l’arrière-arrière-grand-tante de Charly, c’est donc Marie-Louise Bellanger qui donne son nom à la brasserie. La brasserie Bellanger propose une cuisine de bistrot, aux produits bien sourcés, le tout à des prix plutôt doux. C’est ce que vous trouverez au fin fond du Xe arrondissement de Paris, un quartier bobo qui se veut canaille au niveau de l’assiette. Pas déplaisante, une immense terrasse aura ses accros aux beaux jours.

Dans l’assiette, les entrées de 2 à 7 euros se font poireaux vinaigrette, œuf mayo, tartare tranché au couteau, toast d’avocat, un choix de saucissons et une énorme carte de jambons. En plat, de 10 à 17 euros, bœuf bourguignon, saucisse purée, sole meunière, risotto veggie, suprême de volaille, hampe de bœuf grillée, salade niçoise. Mais le choix hétéroclite propose aussi un croque-monsieur déjà best-seller du lieu. En dessert, de 7 à 12 euros, on voit bien que ce sont ceux d’antan, mille-feuille, poire sauce chocolat et paris-brest. Pour le dîner s’ajoutent un velouté de cresson, une terrine de campagne et des huîtres gratinées aux entrées du déjeuner. Pour les plats et les desserts, la carte est la même, avec une possibilité de découvrir un plateau de fromages très variés. Tous les plats sont faits maison ; tout est mijoté sur place avec exclusivement des produits français et de saison, en provenance directe du producteur par circuit court.

Brasserie Bellanger, 140, rue du Faubourg-Poissonnière, Paris Xe. Tél. : 09. 54.00.99.65.

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Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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BBC

Amazon secures rockets for broadband project

Over the next five years, three new heavy-lift rockets will put thousands of satellites into low earth orbit as part of Amazon's Project Kuiper.

The project aims to provide broadband connections using a constellation of 3,236 satellites.

Rival Starlink is said to have more than 2,300 satellites in orbit already.

The rockets will be made by Arianespace, Blue Origin - which was founded by Amazon owner Jeff Bezos - and United Launch Alliance.

Amazon says Project Kuiper aims to provide high-speed, low-latency broadband to customers including households, businesses, government agencies, disaster relief operations, mobile operators, and other organisations "working in places without reliable internet connectivity".

Like Elon Musk's Starlink, users will connect to the internet via a terminal that communicates with the satellites. Amazon says its experience in shipping and making products like Echo and Kindle will be useful in producing and distributing these.

"Project Kuiper will provide fast, affordable broadband to tens of millions of customers in unserved and underserved communities around the world," said Dave Limp, senior vice-president for Amazon Devices & Services, in a statement announcing the deal.

New rockets

Amazon plans 83 launches over the next five years, saying it constitutes "the largest commercial procurement of launch vehicles in history".

The firm plans two "prototype" missions later this year - but using a rocket made by ABL Space Systems, and not the three that will launch the bulk of the satellites.

Unlike Elon Musk's Falcon 9 rockets, the three new rockets used for Project Kuiper's launches are still in development.

Another satellite internet firm OneWeb, which is part-owned by the British government, recently decided to use SpaceX Falcon 9 rockets after losing access to the Russian-built Soyuz rockets it had been using, following the invasion of Ukraine.

In total Mr Musk hopes to launch as many as 30,000 Starlink satellites into space.

The value of this type of low-earth orbit satellite internet has already been demonstrated in Ukraine, where the United States Agency for International Development said, in conjunction with SpaceX, it had helped ship a total of 5,000 Starlink terminals to the country's government.

But, as low-earth orbit becomes increasingly congested, astronomers have complained that the light reflected from these satellites as they pass overhead increasingly disrupts the view of the night's sky.

Astro-photographer Mary McIntyre, said on Twitter: "The satellites are literally destroying our beautiful night sky."

Overnight on 2nd3rd April 2022 our SW facing #RaspberryPi #meteorcamera UK0006 based in North Oxfordshire had one of the worst nights we've ever seen for #satellitetrails. Dotted lines = aircraft, curved lines = #startrails + there are about 25 meteors. Just horrendous :( pic.twitter.com/ZLZNK4xgq2

There are also concerns that so many satellites in orbit exacerbates the risk of collision and the problem of space junk.

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OneWeb to fly on competitor SpaceX's rockets

SpaceX satellites destroyed by solar storm

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Le 10 décembre 1848 ce fut la première élection présidentielle

Du 10 décembre 1848 date la première élection d’un président de la République au suffrage universel. Adolphe Thiers, partisan d’un régime autoritaire et Alexis de Tocqueville, le libéral, bien qu’opposés politiquement, se rencontrèrent pour exprimer leur crainte de voir ce mode de scrutin accorder trop de place au pouvoir exécutif et, en cas de conflit avec le législatif, déboucher sur un coup d’État. Ils ne furent pas écoutés.

Dix mois plus tôt, le 24 février 1848, devant une foule énorme massée sur la place de l’Hôtel-de-Ville à Paris avait été proclamée la République. Les insurgés qui venaient de renverser Louis-Philippe et qui s’appelaient François Arago, Louis Garnier-Pagès, Alphonse de Lamartine, Alexandre Ledru-Rollin, Louis Blanc… adoptèrent le texte suivant : « Le gouvernement provisoire [qu’ils venaient de former] veut la République sauf ratification par le peuple qui sera immédiatement consulté. »

Il était minuit. La proclamation transcrite sur des centaines de feuilles volantes était jetée par les fenêtres de l’Hôtel de Ville. Ce fut une explosion de joie. Victor Hugo écrira : « Ce chiffon de papier était l’avenir d’un peuple. Ce chiffon de papier était l’avenir du monde. La République était proclamée. »

Les émeutiers se retirèrent par petits groupes, rassurés quant à l’issue de cette révolution. Elle ne serait pas confisquée comme en juillet 1830, lorsque Louis-Philippe avait été imposé comme souverain contre le vœu des républicains. Restait à donner une forme constitutionnelle au nouveau régime.

Le gouvernement provisoire abolit les lois qui restreignaient la liberté de la presse et la liberté de réunion. Le 5 mars, il décrète qu’une Assemblée nationale constituante, composée de 900 représentants élus (au scrutin de liste par département), sera chargée d’établir les nouvelles institutions. Les députés, conformément aux idées de Ledru-Rollin, seront élus au suffrage universel masculin. Ce qui porte le nombre d’électeurs, qui était inférieur à 250 000 sous le système censitaire, de 1815 à 1848, à plus de 9 millions !

Les députés ainsi désignés vont former une assemblée disparate où l’on trouve des légitimistes, des orléanistes, des républicains et des socialistes. Leurs travaux se déroulent sur fond de graves tensions sociales. Pour résoudre le problème du chômage, on institue des ateliers nationaux. Mais ils coûtent cher et sont donc supprimés le 21 juin 1848… Fureur des ouvriers parisiens.

Deux jours plus tard, le 23, la capitale se couvre de barricades. Une autre révolution éclate, sociale cette fois. La répression fait plusieurs milliers de morts dont Mgr Affre, archevêque de Paris. Cette insurrection va peser sur la suite : peur de la bourgeoisie à la recherche d’un pouvoir fort, haine des paysans contre les socialistes, surnommés les “partageux”, découragement des ouvriers.

Finalement, par la Constitution du 4 novembre 1848, l’Assemblée constituante confie le pouvoir législatif à une Assemblée unique de 750 députés élus pour trois ans au suffrage universel. Tout Français âgé de 21 ans peut être électeur. Mais pas les femmes.

L’originalité de cette Constitution réside dans l’élection au suffrage universel du président de la République pour quatre ans, non renouvelable dans l’immédiat.

Cette élection suscite les critiques de Thiers et de Tocqueville. Thiers s’inquiète de la disparition du suffrage censitaire, qui réservait le droit de vote à ceux qui paient un certain taux d’impôt. Tocqueville en revanche est favorable au suffrage universel. Il l’a défendu devant le comité constitutionnel chargé de rédiger la Constitution : « Le bon sens, dit-il, n’est pas incompatible avec l’illettrisme. »

Toutefois, l’élection du président de la République au suffrage universel ne lui paraît pas sans danger : « En France, dit-il, nous sortons de la monarchie et les habitudes des républicains eux-mêmes sont monarchiques. » D’autant que le président est chef de l’administration et de la force armée… Son mandat est limité à quatre ans, mais cela peut lui suffi re pour se transformer en dictateur.

Thiers, conscient de ce péril, essaie de se rassurer. L’Assemblée pourrait faire contrepoids au pouvoir présidentiel. Pas vraiment, juge Tocqueville. L’Assemblée est une entité abstraite ; la présidence en revanche s’incarne en un homme. De plus, cet homme est l’élu du peuple. Il a plus d’autorité que l’Assemblée où chaque député ne représente qu’un département.

Pour établir un équilibre, il aurait fallu, selon Tocqueville, que le président soit élu, non au suffrage universel direct mais par des délégués désignés par le peuple, comme aux États-Unis. Parlementaire dans l’âme, Thiers verrait plus volontiers un président élu par l’assemblée des députés, système qui sera adopté par la suite jusqu’à la IVe République.

Pour sa part, Tocqueville note que le président ne peut dissoudre l’Assemblée. Aucun arbitre n’est prévu. Ce sera donc l’épreuve de force. L’issue en est facile à prévoir puisque c’est le président qui dispose de la force armée.

Ce débat n’aura aucun écho dans l’opinion, celle-ci ayant accueilli avec faveur l’élection du président au suffrage universel. Le 10 décembre 1848, on vote partout en masse, le cœur rempli d’illusions. Un journal résume l’enjeu : « Du vote de tous va sortir la ruine de tous ou le salut de tous. »

Les chiffres sont éloquents : pour plus de 10 millions d’inscrits, on compte 7 449 471 votants. Comme le souligne Marie-Hélène Baylac dans son livre la Peur du peuple, les abstentions ne sont que de 25,2 %.

Son rôle d’agitateur oublié, pas son nom de Napoléon

Les républicains ont abordé l’élection divisés en trois tendances. Les socialistes ont pour candidat François-Vincent Raspail, les montagnards Ledru-Rollin, les modérés le général Louis-Eugène Cavaignac, alors chef du gouvernement, très impopulaire pour avoir écrasé l’insurrection de juin 1848. Lamartine pensait jouer les arbitres, mais sa notoriété reste faible. Certains croient même qu’il s’agit d’une femme : la Martine ! En face, un candidat inattendu : Louis Napoléon Bonaparte, fils de Louis Bonaparte et neveu de l’Empereur.

Depuis la mort du duc de Reichstadt, en 1832, il est l’héritier du trône impérial. Après deux coups de force manqués, en 1836 à Strasbourg puis en 1840 à Boulogne-sur-Mer, il a été condamné à la détention à perpétuité à la forteresse de Ham d’où il s’est échappé six ans plus tard, trouvant refuge à Londres.

Il est revenu en France à la chute de Louis-Philippe. Son passé d’agitateur a été oublié, mais pas le nom de Napoléon. Depuis le retour des cendres de l’Empereur, en 1840, la légende napoléonienne triomphe.

Louis Napoléon se présente à la présidence, conscient de l’immense popularité du nom qu’il porte. Les républicains ne se méfient pas : n’a-t-il pas écrit un livre sur l’extinction du paupérisme ? Auteur d’une Histoire du Consulat et de l’Empire, Thiers le soutient, pensant en faire son jouet. « C’est un crétin qu’on mènera », confie-t-il.

Les résultats tombent : Lamartine recueille 17 000 voix, Raspail 36 900, Ledru-Rollin 370 000, Cavaignac 1 448 000 et Louis Napoléon 5,5 millions de suffrages. Un raz-de-marée : ouvriers et paysans ont voté en masse pour « le neveu ».

Tocqueville et Thiers redoutent le retour de Brumaire. Thiers se rassure : les élections à l’Assemblée donnent une majorité des deux tiers aux royalistes. Les bonapartistes ne sont qu’une poignée. Le libéral Tocqueville pense quant à lui agir de l’intérieur du gouvernement. Il accepte dans le cabinet Barrot le portefeuille des Affaires étrangères. De son côté, Louis Napoléon ne songe qu’à se maintenir au pouvoir. Il a su se constituer un parti puissant dans l’opinion. À la fin d’une revue au camp de Satory, les troupes défilent devant lui aux cris de « Vive l’empereur ! ».

Le conflit prévu par Tocqueville se dessine avec l’Assemblée nationale. Le 2 décembre 1851, c’est le coup d’État que l’on sentait venir. L’orléaniste Thiers et le libéral Tocqueville sont arrêtés sur ordre du président. Thiers sera exilé pour quatre mois ; Tocqueville, libéré dès le 4 décembre, se retire en province. Il se consacrera à l’Ancien Régime et la Révolution.

Sans doute les deux hommes se sont-ils revus à l’Académie des sciences morales et politiques à laquelle ils appartenaient. Que se sont-ils dit ? Sans doute que, comme ils l’avaient prévu, la très démocratique élection du président de la République a débouché sur une dictature. Peut-être l’époque n’était-elle pas encore mûre pour cette élection.

“La Peur du peuple, histoire de la IIe République”, de Marie-Hélène Baylac, Perrin, 480 pages, 24 €.

“La Première Élection présidentielle de l’histoire (1848)”, sous la direction d’Éric Anceau, SPM, 116 pages, 13 €.

“L’Invention de la présidence de la République”, de Maxime Michelet, Passés composés, 400 pages, 24 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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L'Humanité

Charlotte Puiseux, en guerre contre le validisme

Un jour avec

Féminisme, anticapitalisme, handiparentalité, recherches sur l’histoire du mouvement des personnes handicapées... À 35 ans, Charlotte Puiseux, membre des Dévalideuses, un collectif handiféministe, est sur tous les fronts contre les discriminations. Portrait.

Camille Bauer

Militer, pour elle, c’est une seconde nature. Un « mode de survie, un moyen d’exprimer une colère », assure Charlotte Puiseux. À 35 ans, la jeune femme est sur tous les fronts contre les discriminations. Membre des Dévalideuses, un collectif handiféministe, elle a participé à la lutte contre la conjugalisation de l’allocation adulte handicapé (AAH), ce mode de calcul qui consiste à déduire l’allocation des revenus du conjoint, enfonçant les femmes handicapées dans la dépendance. En tant que maman relais dans l’association Handiparentalité, elle soutient et conseille les femmes handicapées qui vivent comme elle dans la Manche dans leur désir de maternité. Son militantisme a aussi un versant théorique. Il nourrit autant qu’il inspire ses recherches et ses publications sur le Cript, un mouvement qui, à l’image du queer pour les LGBT, pousse les porteurs de handicap à revendiquer leur identité et à retourner leurs stigmates sur la société.

Un système de domination

Il faut dire qu’en tant que femme atteinte d’une maladie génétique qui la cloue dans un fauteuil roulant, Charlotte Puiseux est bien placée pour comprendre le système de domination qui écrase en les jugeant celles et ceux qui ne sont pas conformes à « la norme ». « Beaucoup de valides ne voient pas les discriminations dont nous sommes victimes. Ils pensent que nos limitations sont intrinsèques à notre handicap. Ils refusent de voir, par exemple, que ce qui limite notre mobilité, ce n’est pas notre handicap, mais l’absence d’aménagements pour rendre les espaces publics accessibles. Comprendre que ces situations sont le fruit de choix politiques qui excluent redonne le pouvoir d’agir dessus », explique-t-elle.

L’expérience de ce refus de la société de lui donner sa place, elle l’a faite dès sa scolarité « À l’époque, l’acceptation d’une personne handicapée dans un établissement était au bon vouloir du directeur. L’école à côté de chez moi m’a refusée, et j’ai dû aller dans une autre. Heureusement que j’étais à Paris. Si j’avais été dans un village, je n’aurais tout simplement pas pu être scolarisée », s’agace-t-elle. La bataille pour avoir la même considération que les autres est quotidienne. Quand ses bonnes notes lui permettent d’envisager une classe préparatoire, la conseillère d’orientation la convoque pour l’en dissuader. « Le monde est fait pour les hommes, et déjà vous êtes une femme. Il est fait pour les valides, et vous êtes handicapée ! » lui lance la responsable.

À côté du rejet explicite, l’autre écueil qu’elle rencontre se trouve dans l’approche caritative et compassionnelle. « La charité, c’est très problématique. C’est un regard qui implique une notion de pouvoir, l’impression d’être supérieur à l’autre », analyse-t-elle. Elle se souvient encore de ses camarades de classe souvent prêts à lui donner un coup de main « parce que c’était bien vu, charitable », mais qui ne l’invitaient jamais à leur anniversaire et n’avaient aucune interaction sociale avec elle. Mortifiant aussi, ce discours de la directrice du lycée Balzac, saluant son acceptation en hypokhâgne comme la preuve de l’humanisme de l’établissement, « comme si on me faisait une faveur et que je ne le méritais pas », enrage-t-elle aujourd’hui encore.

UNE Fille de garagistes peu politisés

La prise de conscience politique, sa capacité à agir sur le monde, a été libératrice. « Quand j’étais petite, se souvient-elle, on ne parlait pas de validisme. J’avais l’impression que tout ce qui n’allait pas venait de moi. J’en voulais à la société de me renvoyer l’image de moi comme un problème. » Le changement de regard est venu en hypokhâgne. Charlotte Puiseux, fille de garagistes peu politisés, y lie une amitié qui va changer sa vie. « Elle était femme et musulmane. A priori, il n’y avait aucun rapport entre les discriminations que nous subissions toutes les deux. Mais quand on parlait ensemble, on voyait que les façons dont nous étions traitées se ressemblaient. Ça nous a aidées à comprendre qu’on était confrontées à un système de domination », raconte celle qui va ensuite entrer au Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) et y faire ses armes au sein de la commission Handicap.

Aujourd’hui, quand sa santé le lui permet, Charlotte exerce aussi comme psychologue auprès de personnes « qui cherchent quelqu’un capable de comprendre leur spécificité sans la juger ». Sa fibre militante, elle essaye de la transmettre à son fils. Un passage de relais qui se traduit aussi par des gestes du quotidien, comme lui demander s’il a bien pensé à l’accessibilité dans ses constructions en Lego. Et la prochaine fois que son fils sera invité à un anniversaire, ce sera elle, et pas son père, qui l’accompagnera : « C’est important que les enfants me voient. Si on veut que la société évolue, il faut que les enfants s’habituent dès qu’ils sont petits. »

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BBC

Miscarriage: Tens of thousands have PTSD symptoms

By Tulip Mazumdar and Smitha MundasadBBC News

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Tens of thousands of women in the UK may be experiencing symptoms of post-traumatic stress disorder (PTSD) after miscarriages each year, a leading researcher warns.

Prof Tom Bourne estimates the number affected could run to 45,000 annually.

But he says most are not given prompt psychological support that could help prevent PTSD developing.

His team is trying out a variety of new approaches - including virtual reality - to help address the issue.

Kellie's story: 'I felt so alone after my baby died'

Kellie Cunningham lost her baby boy five months into her pregnancy in 2017. She named him Henry.

"It changed my life," she says.

"I went into hospital one person and came out a totally different person."

Kellie said she did not get any NHS follow-up or mental health support after she left hospital, and went on to develop PTSD, only picked up by a support group led by the baby loss charity, Sands.

She began to pay for her own therapy.

"I was just left to pack up my things in hospital that day, take the little memory box they gave me, and leave the building. I felt so alone.

"People think because your baby never lived, you cannot feel a close bond with them.

"But as soon as you find out you are pregnant, you are planning your futures. For that to be taken away from you in a second has a big impact," she said.

Kellie now raises money for Sands, and is a befriender for the charity, helping other women who have lost babies.

She continues to suffer with PTSD and anxiety five years after the loss of Henry.

"I strongly believe if I had been given support when I left the hospital I would not have ended up with PTSD, or still be in therapy, years later."

Estimates suggest there are about 250,000 miscarriages in the UK each year, with most occurring in the first three months of pregnancy.

But miscarriage rates are not officially monitored in the UK, or most countries around the world, making it very difficult to know the true scale of pregnancy loss and the psychological impact that follows.

Prof Bourne, who works at Tommy's National Centre for Miscarriage Research at Imperial College London, has studied this for many years.

In one of the largest studies of its kind, published in 2019, he attempted to estimate just how common PTSD symptoms are.

The surveys focused on women at three London hospitals who experienced miscarriages in the first three months of pregnancy, and some who had ectopic pregnancies - where the baby develops outside the womb and cannot survive.

Of 338 women who completed the study, approximately 18% had some symptoms of post traumatic stress nine months after their loss.

If these numbers were replicated around the UK, some 45,000 women would experience symptoms of PTSD each year, according to Prof Bourne's calculations.

But he says this is likely to be an under-estimate, because the research did not look at miscarriages that happened at home or those that happen later in pregnancy.

Symptoms of PTSD are wide-ranging and can include:

SOURCE: Mind

Therapies available on the NHS include talking ones such as trauma-focused cognitive behavioural therapy, eye movement desensitisation and reprocessing, and sometimes medication.

But the Miscarriage Association says there is an urgent need for better access to talking and other psychological therapies for those affected. At present, most women have to ask for help themselves rather than support being in place.

Prof Bourne believes there needs to be more research into other ways of helping people experiencing loss.

One idea his team is experimenting with is offering women virtual reality headsets during miscarriage procedures.

It builds on previous work that shows VR headsets can help reduce pain during some medical procedures.

Researcher Dr Nina Parker says the aim is "to transport them to sort of a more calm, virtual reality world for distraction from the pain and anxiety during the procedure".

She adds: "There is nothing that we are ever going to be able to do that takes away from the loss and the trauma of losing pregnancy and having a miscarriage.

"But if we can do everything that we can to minimise any additional trauma we might be adding to in the interactions that are had within the hospital, then we are obligated to do that."

Meera had a miscarriage before Christmas and was offered use of the VR headset at Queen Charlotte's hospital in London. She said she was glad to use it while having what's called a manual vacuum aspiration procedure to remove pregnancy tissue from the womb - and would encourage others to try it.

"I shed a tear but without feeling suffocated or overwhelmed by what was happening because I felt I was in this other space, watching this totally different scene," she said.

"But I still felt present for what was happening to me, which was important to me too."

Dr Parker is also investigating whether immersing people in brief tasks - such as playing a modified computer game or listening to a podcast - immediately after recalling a painful memory, can help prevent PTSD and other psychological problems developing.

The theory is that getting someone to do a task in this way could have an impact on the way the brain processes difficult intrusive memories, and may help prevent them from developing more distressing and persistent symptoms.

A Department of Health spokesperson said: "We're committed to making the NHS the safest place in the world for maternity care and supporting anyone who experiences a miscarriage."

A maternity disparities taskforce was launched recently to ensure all mothers and babies receive the best care.

The government said it had also set up 26 maternal mental health hubs for 24,000 more expectant or bereaved mothers to access treatment for a range of mental health issues in England.

The BBC Action Line has details of organisations offering support.

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Related Internet Links

PTSD and birth trauma - Mind.website

Together, for every baby - Charity for Babies Tommy's.website

Sands Stillbirth and neonatal death charity.website

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Valeurs Actuelles

Aux Invalides, l’adieu au dernier héros de Diên Biên Phù

« Il y a Bigeard, là-haut ». Ces paroles prophétiques, prononcées sur le ton de la confidence, sont celles d’un combattant déjà ancien. Jacques Allaire, alité, le corps fatigué mais l’esprit toujours vif et ‘‘roublard’’, est parti en paix ce dimanche 3 avril. Dans sa maison de retraite, près de Tours, l’ancien officier parachutiste ressassait ça et là ses vieux souvenirs de l’Indo et de ses copains d’infortune de Dîen Bîen Phù. Âgé de 98 ans, le colonel Allaire s’époumonait encore dans les couloirs de son EPHAD à interpréter de sa voix rauque les chants de la coloniale. À son chevet, les infirmières écoutaient religieusement les mémoires de ce vétéran à l’âme d’enfant. Il était comme çà Jacques, une solennité teintée de rusticité et d’espièglerie. 

Parmi ses derniers visiteurs figure l’un de ses petits-fils. Sourire en coin, la tête posée sur son oreiller, le regard du vieil homme croise celui de notre collègue Tugdual Denis. Cet instant est une parenthèse figée dans le temps. Adolescent, il ne prêtait guère attention à ces récits passéistes. Les années font leur œuvre et c’est attentif et emprunt de reconnaissance que le journaliste de Valeurs actuelles recueille les dernières paroles de son patriarche.

 

16 mars 1954, second saut sur Diên Biên Phu.

Le colonel Jacques Allaire s’en est allé hier. À Dieu, Grand-Père. pic.twitter.com/tY7JWbQV5r

— Tugdual Denis (@TugdualDenis) April 4, 2022

L’épopée de ce héros familial, il l’a en partie couché sur le papier en 2021, dans son livre “La vérité sur Édouard Philippe” : « Mon grand-père aime les honneurs, le protocole, la hiérarchie et le drapeau. Les anciens combattants sont des blessés affectifs. Ils acceptent plus facilement, le souvenir d’une défaite que le manque de reconnaissance du présent. »  

Les anciens combattants se sont parés de leurs plus belles décorations pour honorer leur compagnon d’armes

Et le présent ne manquera pas de s’incliner devant sa mémoire… Ce mercredi 6 avril, la brume d’un printemps qui peine à s’affirmer recouvre la cour d’honneur de l’Hôtel des Invalides. Une nuée de bérets rouges s’avance sur les marches abruptes du perron de la maison mère des soldats. À chaque pas, un cliquetis métallique résonne dans la cour. Les anciens combattants se sont parés de leurs plus belles décorations. Des quatre coins de la France, ils sont venus rendre un dernier hommage à leur compagnons d’armes. Tapes dans le dos, sourires et poignées de mains viriles, tous y vont de leurs anecdotes pour parler de « cette grande figure des paras ».

À chacun son histoire, ou son moment intime partagé avec feu le colonel Allaire. Rassemblés devant l’entrée de la cathédrale Saint-Louis, certains, les traits du visages marqués par le temps, interpellent les nouveaux engagés qui s’avancent d’un pas martial sous les arcades de la cour d’honneur. Un détachement composé des 3e, 6e et 8e régiments de parachutistes d’infanterie de marine (RPIMa) compose le piquet d’honneur. Jacques Allaire a successivement servi dans ces unités de 1953 à 1974. Ils sont au garde-à-vous, l’arme sanglée à l’épaule, les mains dans le dos. Un lieutenant du 3e RPIMA se voit remettre une enveloppe de la part d’un vétéran pour son régiment. Le chef de corps du 6e RPIMA est assailli de sollicitation en tous genres. Il salue ses anciens en signe de reconnaissance.

« On voulait être là. Nous sommes descendus en voiture depuis Orléans. C’est notre devoir d’être présent ici »

Parmi les premières arrivées sur place, Etiennette tient à rendre hommage à son « cher colonel ». Veste de tailleur sur les épaules, elle porte fièrement sur la tête son béret rouge de parachutiste. Présidente de la section de la région Centre de l’Union nationale des parachutistes, elle se souvient des derniers jours de Jacques Allaire… « Je le connaissais personnellement. Le drapeau de la section du Loir-et-Cher porte son nom. Il a été à l’initiative de la création de ce fanion. Le baptême du drapeau a été fait à Blois. C’était quelqu’un de très vaillant. Au cours de la cérémonie, j’ai voulu lui prêter mon bras pour l’aider à marcher. Il m’a dit : ‘‘non ça va j’ai ma canne’’ », témoigne Etiennette, s’ agrippant fermement aux anses de son sac à main.

Autour d’elle, des adhérents de l’UNP du Centre. Les anciens baissent la tête et ferment les yeux en souvenir de ce combattant d’Indochine. « On voulait être là. Nous sommes descendus en voiture depuis Orléans. C’est notre devoir d’être présent ici », insiste Antoinette. Sa tirade est applaudie par les anciens combattants qui l’entourent. À leur tour, ils y vont de leur petite litanie de compliments pour qualifier « l’héroïsme » et « le courage » du « grand Jacques ».

Des anciens combattants parachutistes dans la cour des Invalides à Paris lors des honneurs funèbres du colonel ALLAIRE © Caporal Florian Barcelo/EMSOME

Le lieutenant Jean-Étienne retient son souffle. Il porte, sur un coussin, les décorations et les médailles de son aïeul.

10h30. Les cloches de la cathédrale Saint-Louis tonnent. Le public est invité à prendre place pour le début de la cérémonie. Dans la foule qui s’amasse devant les portes de l’édifice religieux, un bal discontinu de grands uniformes et de képis. Son béret en main, Jacques pénètre à tâtons dans le monument. Cramponné à sa canne, le dos voûté, il nous lance amusé « me voilà dans le wagon de tête. Mes grands anciens sont tous partis maintenant ». Légion d’honneur agrafée à la boutonnière de sa veste, il s’arrête un instant dans le vestibule de l’église. Ses yeux s’embuent. Une table basse, recouverte d’une nappe rouge, expose deux photos du colonel. L’une le représente sac de parachute sur le dos, le casque sur la tête lors de la bataille de Dîen Bîen Phù. L’autre aux côtés du général Marcel Bigeard en Algérie. « J’ai servi à ses côtés au 3e RPC. Je l’ai connu lorsqu’il commandait la compagnie de commandement et de service opérationnelle. Depuis 1955, j’ai combattu à ses côtés. C’était un grand combattant et un homme de courage, surtout lorsque nous étions ensemble au combat, il pensait à la vie de ses hommes avant la sienne », confie toujours Jacques, effleurant légèrement de la paume de sa main la photo de Allaire et Bigeard.

« Ce départ représente deux choses. À titre familial, il m’a permis d’exister. Au titre de jeune soldat, il représente un exemple et un devoir de mémoire à suivre. »

L’orgue retentit dans la cathédrale. À l’extérieur, dans les arcanes de la ‘‘cour de la Valeur’’, le lieutenant Jean-Étienne retient son souffle. Le tambour retentit. Le jeune officier est le descendant du colonel Allaire. Le plus jeune de ses petits-fils. À ses côtés, des soldats du 3e RPIMa portent le cercueil de son grand-père. Un drap mortuaire tricolore recouvre la bière. Une certaine fierté se lit sur les visages. Mais l’émotion ne les dépasse pas. Marchant au pas, les semelles de leurs rangers glissent sur la dalle du corridor. L’aspirant, tête haute, pénètre avec ses camarades dans la nef. Il porte, sur un coussin, les décorations et les médailles de son aïeul. Les joues de Jean-Étienne rougissent. « Ce départ représente deux choses. À titre familial, il m’a permis d’exister. Au titre de jeune soldat, il représente un exemple et un devoir de mémoire à suivre », nous commentera plus tard le militaire.

Les étendards jalonnent le parcours du défunt jusqu’à l’autel. Un silence solennel embaume l’assistance. Jacques serre sur sa poitrine l’insigne du 3e RPIMa. « Le temps passe. Nos grands anciens s’en vont les uns après les autres. C’est un page qui se tourne », soupire le vieux soldat, tenant péniblement debout grâce à sa canne. Les chants liturgiques exhalés par les proches du colonel emplissent l’atmosphère d’une gravité douce.

Certains militaires se mettent à genoux. Sur les bancs de la cathédrale, des badauds sont venus se glisser à la cérémonie. Une femme nous interpelle : « Je suis descendante de pieds-noirs. C’est grâce à des héros comme le colonel Allaire que ma famille a été protégée en Algérie. Il a sacrifié sa vie pour défendre la vie de mes parents. Je lui dois beaucoup. Il n’a jamais renoncé à se battre pour nous, contrairement à d’autres.» Le téléphone dans une main, des mouchoirs dans l’autre, elle sèche difficilement ses larmes.

Le Père Danziec prie en la mémoire du parachutiste

Le prêtre, les mains jointes, entame son office. Son homélie jalonnée d’espérance rend les honneurs séculiers et spirituels au défunt. Très croyant, le colonel Allaire était attaché au rite tridentin. Le Chanoine Denis, chasuble sur les épaules et barrette sur la tête, s’incline devant le cercueil. Il célèbre là les obsèques de son grand-père. Lui aussi est l’un de ses petits-fils. Face à l’autel, celui que les lecteurs de Valeurs actuelles connaissent sous le nom de Père Danziec, son nom de plume, prie en la mémoire du parachutiste.

Dans une allocution solennelle, il rappelle « l’amour de la patrie » du colonel Allaire. « Son sens de l’amitié était son guide Michelin. Il aimait ses hommes, comme sa propre famille. Il était un bon soldat du Christ », expose le religieux. D’une voix suave, il rappelle le tempérament de ce soldat, qui « cette fois-ci, aura la délicatesse de ne pas demander à Saint-Michel un ordre écrit de cessez-le-feu ». Un rictus se dessine sur les coins des visages de la plupart de l’assistance. Tous ont en mémoire, le dernier geste d’Allaire à Dîen Bîen Phù demandant un contre-ordre signé de la main de Bigeard, attestant de la reddition des troupes françaises.

« Cette fois-ci, tu auras la délicatesse de ne pas demander à Saint-Michel un ordre écrit de cessez-le-feu. »

« Mon colonel, une page se tourne, lance l’abbé. Une certaine vision de la France se tourne. Puisse le ciel vous permettre de retrouver au plus vite vos frères d’armes. Toi fidèle soldat, entre enfin de la joie de ton Maître. Jamais tu n’auras failli. En vos mains Seigneur, je vous remets son esprit. »

Jacques Allaire aux côtés du général Bigeard en Algérie © VA

En grande tenue, les mains le long du corps, les agents protocolaires du gouverneur des Invalides veillent au bon ordonnancement de la cérémonie. Ils portent leurs regards sur la tenue des drapeaux, l’alignement des soldats et le déroulé de l’hommage. Ils ont contribué à permettre à la famille de rendre cette commémoration possible. « Le colonel Allaire est chez lui aux Invalides. Il est grand invalide de guerre. Il est aussi grand officier de la Légion d’honneur. À ce titre, il a le droit aux honneurs funèbres militaires, à l’issue de la cérémonie religieuse. Nous savons qu’il avait à cœur que cette messe de funérailles soit célébrée en cette cathédrale Saint-Louis des Invalides. C’est l’église des soldats. Il y a quelques années, nous l’avons accueilli à l’institut nationale des Invalides. Nous avions des liens forts avec lui. Il se rendait souvent en ce lieu pour lequel il avait un attachement fort. C’est vraiment un hommage tout à fait remarquable qui lui est rendu », commente-t-on dans l’entourage du gouverneur des Invalides.

Dans les premiers rangs, une silhouette longiligne se tient debout, immobile. Au côté du général Benoît Durieux, son ancien chef de cabinet militaire à Matignon, Edouard Philippe suit la cérémonie absorbé par le cantique parachutiste final et les souvenirs qu’il avait forgés avec le colonel Allaire, lors d’un voyage commun au Vietnam en 2018. Dans sa délégation officielle, la France et son Premier ministre d’alors convièrent deux anciens combattants. Dont Allaire. Edouard Philippe s’était à cette occasion rendu à Diên Biên Phù même. Une visite rarissime, tant les responsables politiques ne savent généralement que faire des lieux de défaites. Fussent-elles héroïques.

Le lieutenant Jean-Étienne accompagne le cercueil de son grand-père dans sa dernière demeure

Les cloches sonnent. Les portes de la cathédrale s’ouvrent en grand. Les étendards se dressent. La foule se lève. Guillaume Allaire, petit-fils du colonel et ancien officier lance la première note de la Prière du para. Suivi du chœur d’hommes de l’Union nationale des parachutistes. Leurs voix gagnent en gravité. Ils sont alors rejoints par les voix de dizaines de soldats présents dans l’auditoire, qui entonnent à leur tour l’hymne des parachutistes, avec une densité frissonnante.Dans l’assistance, Jacques, le torse bombé, reprend ses paroles graves: “Mon Dieu, mon Dieu, donne-moi, la tourmente, donne-moi, la souffrance, donne-moi, et puis la gloire au combat.”

Cerceuil du colonel ALLAIRE dans la cour des Invalides à Paris lors des honneurs funèbres © Caporal Florian Barcelo/EMSOME

Les adhérents de l’UNP marchent au pas. Ils forment un carré compact, imperturbable. À sa tête, le général Caille. À ses côtés, Hervé, porte-drapeau de l’association. Ils sont les premiers à sortir de l’église. En rang serré, ils se mettent au garde-à-vous dans la cour d’honneur. Le détachement du 3e, 6e et 8e RPIMA leur fait face. Ancien militaire du rang au 3e RPIMA, Hervé serre la hampe de son étendard. Sur sa veste, il a brodé l’emblème de l’UNP. À sa boutonnière, l’insigne de son ancien régiment et ses médailles sont fièrement accrochées. Sur son col, figure un petit pin’s notant sa qualité de porte-drapeau. « Son régiment était également le mien. C’est un héritage militaire. J’ai servi de 80 à 89. Il venait souvent à Carcassonne. J’ai pu le rencontrer à cette occasion. C’est un de nos anciens. Il avait une aura et une présence. Son nom est indissociable de Bigeard », témoigne Hervé, dont l’émotion se ressent dans la voix. Au passage de la famille du défunt, Hervé s’incline et pose sa main sur son insigne. L’émotion l’étreint et sort un mouchoir de sa poche.

« Nous étions en visite sur le site. Si on peut saluer la mémoire d’un soldat, on le fait. Dans notre culture, il est important de raconter l’histoire de ceux qui ont donné leurs vies pour nos familles »

La brume se lève. Un rayon de soleil transperce la cour d’honneur. La statue de Napoléon est éclairée par cette embellie. Les cuivres de la fanfare militaire entonnent la marche funèbre. L’étendard du 6e RPIMa s’abaisse. Les militaires, en rang serré, apposent fermement leurs mains sur le canon de leur fusil. Un pas martial se fait entendre depuis l’entrée de la cathédrale Saint-Louis. Le lieutenant Jean-Étienne accompagne le cercueil de son grand-père dans sa dernière demeure. Dont il porte dignement les insignes. Le regard à l’horizon, imperturbable, se dresse derrière la dépouille du colonel Allaire.

Un ancien général des troupes de marine entonne alors l’oraison funèbre. Le film de la vie du colonel Allaire est déclamé une dernière fois. Les combats de Dîen Bîen Phù, son lien sur le terrain avec ses hommes, sa force de caractère ou son amitié à Bigeard, de la moindre petite anecdote à la grande histoire, tout est fait pour permettre au public de se souvenir de cette figure de l’armée française. Une famille, à l’accent anglophone, regarde curieusement la cérémonie. La mère de famille, accroupie aux côtés de ses enfants, explique le cérémonial : « Nous étions en visite sur le site. Si on peut saluer la mémoire d’un soldat, on le fait. Dans notre culture, il est important de raconter l’histoire de ceux qui ont donné leurs vies pour nos familles. » Les curieux, venus visiter les Invalides, s’arrêtent aux balcons et aux balustrades de la cour. Téléphones à la main, certains veulent immortaliser la scène. D’autres partagent l’émotion de la famille et des soldats.

Puis le lieutenant Jean-Étienne, képi bloqué dans son avant-bras, dresse cette leçon : « J’ai le devoir de faire comme lui et de donner le meilleur de moi-même pour ma famille et mon pays. Cela m’a ému. Mais, cet événement m’a rappelé le sens de ma vocation de soldat. Mon rêve serait de pouvoir servir dans le même régiment que mon père et mon grand-père. »

La Marseillaise retentit dans la cour d’honneur des Invalides. La dépouille du colonel est levée par Jean-Étienne et ses compagnons d’armes. Le colonel Allaire quitte les Invalides et passe sous le porche de la Porte Louis XIV. Réunis tous ensemble, Jacques, Hervé et Étiennette interprètent à l’union la « prière du Para ». Avant de prononcer une ultime fois le nom du dernier héros de Dîen Bîen Phù.    

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Opex 360

Selon la Marine nationale, la disponibilité des hélicoptères Panther a atteint un niveau record

par Laurent Lagneau · 6 avril 2022

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Depuis que le ministère des Armées a décidé de ne plus communiquer les données relatives à la disponibilité de ses équipements en invoquant des « impératifs renforcés de confidentialité », il est désormais compliqué d’avoir une idée précise de l’état dans lequel se trouvent ses différentes flottes d’aéronefs. Au mieux arrive-t-on à glaner quelques informations dans les rapports parlementaires et les documents budgétaires…

Quoi qu’il en soit, dans une réponse à une question écrite posée par le député François Cornut-Gentille en 2019, le ministère des Armées avait alors précisé que le taux de disponibilité des hélicoptères Panther de la Marine nationale s’était élevé en moyenne à 39,9% sur l’ensemble de l’année 2018.

Depuis, la ministre des Armées, Florence Parly, a lancé la réforme du Maintien en condition opérationnelle aéronautique [MCO Aéro], dont le principe, pour résumer à grands traits, repose sur l’attribution à un prestataire unique d’un contrat dit « verticalisé » pour chaque type d’aéronefs. L’idée étant de concentrer en un seul tous les marchés relatifs à la maintenance de certaines flottes d’appareils.

En mai 2020, la Direction de la maintenance aéronautique [DMAé] a ainsi notifié un tel contrat au Service industriel de l’Aéronautique [SIAé] pour les hélicoptères Panther et Dauphin de la Marine nationale.

Cela permettra d’atteindre les « objectifs de disponibilité et d’activité aérienne prévus pour la flotte Dauphin Pedro et Panther par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-2025, et permettra un coût à l’heure de vol réduit », avait-il été expliqué dans un communiqué publié à l’époque.

Visiblement, les résultats sont là. En janvier dernier, le ministère des Armées s’était félicité du fait que 46% des 27 hélicoptères concernés par ce contrat [16 Panther et 11 Dauphin, ndlr] avaient été en état de voler durant l’année 2021.

Et ce taux est même récemment monté à 75% pour les seuls Panther, d’après la Marine nationale, qui parle d’un « record ». Ainsi, le 31 mars, six hélicoptères de ce type appartenant à la Flottille 36F, basée à Hyères [Var] ont volé en formation. « En réalité, ce sont 12 Panther qui étaient disponibles à travers le monde », a-t-elle précisé.

« Fidèle à son ADN de flottille embarquée, la Flottille 36F a conduit cet exercice à six appareils tandis que trois Panther étaient déployés simultanément en opération à bord des frégates légères furtives Guépratte et Aconit ainsi que sur le porte-avions Charles de Gaulle, deux autres étaient disponibles en Martinique et à La Réunion », a détaillé la Marine nationale, précisant qu’elle a prêté un exemplaire à la Direction générale de l’armement [DGA].

Ce résultat est dû en partie aux techniciens de la 36F, qui s’attachent à « maintenir un haut niveau de disponibilité de la flotte Panther partout où elle est présente », mais aussi au contrat verticalisé « HELIOSS », entré en vigueur il y a près de deux ans, et à Safran Helicopter Engines. Ce qui a eu pour effet d’optimiser le soutien, et donc à une amélioration des disponibilités constatée depuis plusieurs mois.

Évidemment, disposer de plus d’appareils disponibles ne peut qu’avoir des effets positifs sur la préparation opérationnelle des équipages. Le vol des six Panther de la 36F dans le ciel varois a, par exemple, « permis l’entraînement technique à la séparation et au rassemblement de dispositif pour une mission tactique à deux groupes de trois Panther, pour une simulation de dépose en patrouille sous appui », a fait valoir la Marine nationale.

Si la disponibilité des Panther, qui affichent un âge moyen de 27 ans, s’améliore aussi significativement, celle des NH-90 NFH « Caïman » laisse encore à désirer. Du moins était-ce le cas en janvier dernier, avec seulement sept appareils en état de vol sur 27.

« J’attends […] de meilleurs résultats sur la disponibilité de cet hélicoptère [le NH-90 NFH, ndlr] et je continuerai à être très attentive à vos efforts en ce sens », avait dit Mme Parly, lors d’une visite à Airbus Helicopters pour officialiser la commande de 169 hélicoptères interarmées légers [HIL] « Guépard », en janvier.

Photo : Marine nationale

Selon la Marine nationale, la disponibilité des hélicoptères Panther a atteint un niveau record

par Laurent Lagneau · 6 avril 2022

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Depuis que le ministère des Armées a décidé de ne plus communiquer les données relatives à la disponibilité de ses équipements en invoquant des « impératifs renforcés de confidentialité », il est désormais compliqué d’avoir une idée précise de l’état dans lequel se trouvent ses différentes flottes d’aéronefs. Au mieux arrive-t-on à glaner quelques informations dans les rapports parlementaires et les documents budgétaires…

Quoi qu’il en soit, dans une réponse à une question écrite posée par le député François Cornut-Gentille en 2019, le ministère des Armées avait alors précisé que le taux de disponibilité des hélicoptères Panther de la Marine nationale s’était élevé en moyenne à 39,9% sur l’ensemble de l’année 2018.

Depuis, la ministre des Armées, Florence Parly, a lancé la réforme du Maintien en condition opérationnelle aéronautique [MCO Aéro], dont le principe, pour résumer à grands traits, repose sur l’attribution à un prestataire unique d’un contrat dit « verticalisé » pour chaque type d’aéronefs. L’idée étant de concentrer en un seul tous les marchés relatifs à la maintenance de certaines flottes d’appareils.

En mai 2020, la Direction de la maintenance aéronautique [DMAé] a ainsi notifié un tel contrat au Service industriel de l’Aéronautique [SIAé] pour les hélicoptères Panther et Dauphin de la Marine nationale.

Cela permettra d’atteindre les « objectifs de disponibilité et d’activité aérienne prévus pour la flotte Dauphin Pedro et Panther par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-2025, et permettra un coût à l’heure de vol réduit », avait-il été expliqué dans un communiqué publié à l’époque.

Visiblement, les résultats sont là. En janvier dernier, le ministère des Armées s’était félicité du fait que 46% des 27 hélicoptères concernés par ce contrat [16 Panther et 11 Dauphin, ndlr] avaient été en état de voler durant l’année 2021.

Et ce taux est même récemment monté à 75% pour les seuls Panther, d’après la Marine nationale, qui parle d’un « record ». Ainsi, le 31 mars, six hélicoptères de ce type appartenant à la Flottille 36F, basée à Hyères [Var] ont volé en formation. « En réalité, ce sont 12 Panther qui étaient disponibles à travers le monde », a-t-elle précisé.

« Fidèle à son ADN de flottille embarquée, la Flottille 36F a conduit cet exercice à six appareils tandis que trois Panther étaient déployés simultanément en opération à bord des frégates légères furtives Guépratte et Aconit ainsi que sur le porte-avions Charles de Gaulle, deux autres étaient disponibles en Martinique et à La Réunion », a détaillé la Marine nationale, précisant qu’elle a prêté un exemplaire à la Direction générale de l’armement [DGA].

Ce résultat est dû en partie aux techniciens de la 36F, qui s’attachent à « maintenir un haut niveau de disponibilité de la flotte Panther partout où elle est présente », mais aussi au contrat verticalisé « HELIOSS », entré en vigueur il y a près de deux ans, et à Safran Helicopter Engines. Ce qui a eu pour effet d’optimiser le soutien, et donc à une amélioration des disponibilités constatée depuis plusieurs mois.

Évidemment, disposer de plus d’appareils disponibles ne peut qu’avoir des effets positifs sur la préparation opérationnelle des équipages. Le vol des six Panther de la 36F dans le ciel varois a, par exemple, « permis l’entraînement technique à la séparation et au rassemblement de dispositif pour une mission tactique à deux groupes de trois Panther, pour une simulation de dépose en patrouille sous appui », a fait valoir la Marine nationale.

Si la disponibilité des Panther, qui affichent un âge moyen de 27 ans, s’améliore aussi significativement, celle des NH-90 NFH « Caïman » laisse encore à désirer. Du moins était-ce le cas en janvier dernier, avec seulement sept appareils en état de vol sur 27.

« J’attends […] de meilleurs résultats sur la disponibilité de cet hélicoptère [le NH-90 NFH, ndlr] et je continuerai à être très attentive à vos efforts en ce sens », avait dit Mme Parly, lors d’une visite à Airbus Helicopters pour officialiser la commande de 169 hélicoptères interarmées légers [HIL] « Guépard », en janvier.

Photo : Marine nationale

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Depuis que le ministère des Armées a décidé de ne plus communiquer les données relatives à la disponibilité de ses équipements en invoquant des « impératifs renforcés de confidentialité », il est désormais compliqué d’avoir une idée précise de l’état dans lequel se trouvent ses différentes flottes d’aéronefs. Au mieux arrive-t-on à glaner quelques informations dans les rapports parlementaires et les documents budgétaires…

Quoi qu’il en soit, dans une réponse à une question écrite posée par le député François Cornut-Gentille en 2019, le ministère des Armées avait alors précisé que le taux de disponibilité des hélicoptères Panther de la Marine nationale s’était élevé en moyenne à 39,9% sur l’ensemble de l’année 2018.

Depuis, la ministre des Armées, Florence Parly, a lancé la réforme du Maintien en condition opérationnelle aéronautique [MCO Aéro], dont le principe, pour résumer à grands traits, repose sur l’attribution à un prestataire unique d’un contrat dit « verticalisé » pour chaque type d’aéronefs. L’idée étant de concentrer en un seul tous les marchés relatifs à la maintenance de certaines flottes d’appareils.

En mai 2020, la Direction de la maintenance aéronautique [DMAé] a ainsi notifié un tel contrat au Service industriel de l’Aéronautique [SIAé] pour les hélicoptères Panther et Dauphin de la Marine nationale.

Cela permettra d’atteindre les « objectifs de disponibilité et d’activité aérienne prévus pour la flotte Dauphin Pedro et Panther par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-2025, et permettra un coût à l’heure de vol réduit », avait-il été expliqué dans un communiqué publié à l’époque.

Visiblement, les résultats sont là. En janvier dernier, le ministère des Armées s’était félicité du fait que 46% des 27 hélicoptères concernés par ce contrat [16 Panther et 11 Dauphin, ndlr] avaient été en état de voler durant l’année 2021.

Et ce taux est même récemment monté à 75% pour les seuls Panther, d’après la Marine nationale, qui parle d’un « record ». Ainsi, le 31 mars, six hélicoptères de ce type appartenant à la Flottille 36F, basée à Hyères [Var] ont volé en formation. « En réalité, ce sont 12 Panther qui étaient disponibles à travers le monde », a-t-elle précisé.

« Fidèle à son ADN de flottille embarquée, la Flottille 36F a conduit cet exercice à six appareils tandis que trois Panther étaient déployés simultanément en opération à bord des frégates légères furtives Guépratte et Aconit ainsi que sur le porte-avions Charles de Gaulle, deux autres étaient disponibles en Martinique et à La Réunion », a détaillé la Marine nationale, précisant qu’elle a prêté un exemplaire à la Direction générale de l’armement [DGA].

Ce résultat est dû en partie aux techniciens de la 36F, qui s’attachent à « maintenir un haut niveau de disponibilité de la flotte Panther partout où elle est présente », mais aussi au contrat verticalisé « HELIOSS », entré en vigueur il y a près de deux ans, et à Safran Helicopter Engines. Ce qui a eu pour effet d’optimiser le soutien, et donc à une amélioration des disponibilités constatée depuis plusieurs mois.

Évidemment, disposer de plus d’appareils disponibles ne peut qu’avoir des effets positifs sur la préparation opérationnelle des équipages. Le vol des six Panther de la 36F dans le ciel varois a, par exemple, « permis l’entraînement technique à la séparation et au rassemblement de dispositif pour une mission tactique à deux groupes de trois Panther, pour une simulation de dépose en patrouille sous appui », a fait valoir la Marine nationale.

Si la disponibilité des Panther, qui affichent un âge moyen de 27 ans, s’améliore aussi significativement, celle des NH-90 NFH « Caïman » laisse encore à désirer. Du moins était-ce le cas en janvier dernier, avec seulement sept appareils en état de vol sur 27.

« J’attends […] de meilleurs résultats sur la disponibilité de cet hélicoptère [le NH-90 NFH, ndlr] et je continuerai à être très attentive à vos efforts en ce sens », avait dit Mme Parly, lors d’une visite à Airbus Helicopters pour officialiser la commande de 169 hélicoptères interarmées légers [HIL] « Guépard », en janvier.

Photo : Marine nationale

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Depuis que le ministère des Armées a décidé de ne plus communiquer les données relatives à la disponibilité de ses équipements en invoquant des « impératifs renforcés de confidentialité », il est désormais compliqué d’avoir une idée précise de l’état dans lequel se trouvent ses différentes flottes d’aéronefs. Au mieux arrive-t-on à glaner quelques informations dans les rapports parlementaires et les documents budgétaires…

Quoi qu’il en soit, dans une réponse à une question écrite posée par le député François Cornut-Gentille en 2019, le ministère des Armées avait alors précisé que le taux de disponibilité des hélicoptères Panther de la Marine nationale s’était élevé en moyenne à 39,9% sur l’ensemble de l’année 2018.

Depuis, la ministre des Armées, Florence Parly, a lancé la réforme du Maintien en condition opérationnelle aéronautique [MCO Aéro], dont le principe, pour résumer à grands traits, repose sur l’attribution à un prestataire unique d’un contrat dit « verticalisé » pour chaque type d’aéronefs. L’idée étant de concentrer en un seul tous les marchés relatifs à la maintenance de certaines flottes d’appareils.

En mai 2020, la Direction de la maintenance aéronautique [DMAé] a ainsi notifié un tel contrat au Service industriel de l’Aéronautique [SIAé] pour les hélicoptères Panther et Dauphin de la Marine nationale.

Cela permettra d’atteindre les « objectifs de disponibilité et d’activité aérienne prévus pour la flotte Dauphin Pedro et Panther par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-2025, et permettra un coût à l’heure de vol réduit », avait-il été expliqué dans un communiqué publié à l’époque.

Visiblement, les résultats sont là. En janvier dernier, le ministère des Armées s’était félicité du fait que 46% des 27 hélicoptères concernés par ce contrat [16 Panther et 11 Dauphin, ndlr] avaient été en état de voler durant l’année 2021.

Et ce taux est même récemment monté à 75% pour les seuls Panther, d’après la Marine nationale, qui parle d’un « record ». Ainsi, le 31 mars, six hélicoptères de ce type appartenant à la Flottille 36F, basée à Hyères [Var] ont volé en formation. « En réalité, ce sont 12 Panther qui étaient disponibles à travers le monde », a-t-elle précisé.

« Fidèle à son ADN de flottille embarquée, la Flottille 36F a conduit cet exercice à six appareils tandis que trois Panther étaient déployés simultanément en opération à bord des frégates légères furtives Guépratte et Aconit ainsi que sur le porte-avions Charles de Gaulle, deux autres étaient disponibles en Martinique et à La Réunion », a détaillé la Marine nationale, précisant qu’elle a prêté un exemplaire à la Direction générale de l’armement [DGA].

Ce résultat est dû en partie aux techniciens de la 36F, qui s’attachent à « maintenir un haut niveau de disponibilité de la flotte Panther partout où elle est présente », mais aussi au contrat verticalisé « HELIOSS », entré en vigueur il y a près de deux ans, et à Safran Helicopter Engines. Ce qui a eu pour effet d’optimiser le soutien, et donc à une amélioration des disponibilités constatée depuis plusieurs mois.

Évidemment, disposer de plus d’appareils disponibles ne peut qu’avoir des effets positifs sur la préparation opérationnelle des équipages. Le vol des six Panther de la 36F dans le ciel varois a, par exemple, « permis l’entraînement technique à la séparation et au rassemblement de dispositif pour une mission tactique à deux groupes de trois Panther, pour une simulation de dépose en patrouille sous appui », a fait valoir la Marine nationale.

Si la disponibilité des Panther, qui affichent un âge moyen de 27 ans, s’améliore aussi significativement, celle des NH-90 NFH « Caïman » laisse encore à désirer. Du moins était-ce le cas en janvier dernier, avec seulement sept appareils en état de vol sur 27.

« J’attends […] de meilleurs résultats sur la disponibilité de cet hélicoptère [le NH-90 NFH, ndlr] et je continuerai à être très attentive à vos efforts en ce sens », avait dit Mme Parly, lors d’une visite à Airbus Helicopters pour officialiser la commande de 169 hélicoptères interarmées légers [HIL] « Guépard », en janvier.

Photo : Marine nationale

El País (ESP)

Aquí la Semana Santa seduce tanto como sus vinos

VINOS

La singularidad de la Pascua española, donde devoción y arte conviven en armonía, atrae numerosos visitantes a las ciudades donde se celebran las procesiones más prestigiosas. Muchas, epicentro de las mejores zonas vitivinícolas del país, lo que brinda una gran ocasión para degustar sus excelentes propuestas

01 Sevilla

La capital andaluza vive su Semana Santa con fervor contagioso y sobrecogedoras saetas. Sus visitantes pueden gozar de vinos como Marrurro, elaborado en Cazalla de la Sierra, en la Sierra Norte: es todo un descubrimiento.

  • Bodega: Colonias de Galeón. Cazalla de la Sierra (Sevilla).
  • Teléfono: 638 43 83 96.
  • Web: coloniasdegaleon.com
  • DO: no tiene.
  • Tipo: tinto crianza, 14%.
  • Variedades: cabernet franc.
  • Precio: 28,50 euros.
  • Puntuación: 9,2+/10.

Cata: uno de los mejores vinos de cabernet franc de España, de aroma complejo con abundantes notas de frutos rojos sobre un fondo especiado y balsámico. Buena presencia en boca, de sabroso y largo posgusto.

02 Málaga

La Semana Santa malagueña, con sus tronos, es una de las más concurridas. Todo viaje es la ocasión para conocer los vinos de sus sierras, como Capuchina Vieja PX Solera, de la comarca de Antequera, una agradable sorpresa.

  • Bodega: La Capuchina. Mollina (Málaga).
  • Teléfono: 952 11 15 65.
  • Web: bodegalacapuchina.es
  • DO: Málaga.
  • Tipo: dulce natural solera, 17%.
  • Variedades: pedro ximénez.
  • Precio: 28,50 euros (37,5 centilitros).
  • Puntuación: 9,4+/10.

Cata: aromas de pasas y crianza en madera. Gusto dulce, concentrado y espeso, sin ser empalagoso. Al final deja una sensación elegante e intensa, donde resaltan los recuerdos de madera noble y fruta pasificada

03 Cuenca

La ciudad tiene una de las procesiones de mayor dramatismo, la del Camino del Calvario, conocida como de Las Turbas. Pero también posee un extenso viñedo y vinos como Quercus, una revelación.

  • Bodega: Fontana. Fuente de Pedro Naharro (Cuenca).
  • Teléfono: 969 12 54 33.
  • Web: bodegasfontana.com
  • DO: Uclés. Tipo: tinto crianza, 14,5%.
  • Variedades: tempranillo.
  • Precio: 30 euros. Puntuación: 9,3/10.

Cata: de los grandes manchegos, felizmente renovado. Aroma intenso, con la fruta claramente diferenciada, enriquecida por notas especiadas del roble y tostados. En boca, llena de sabores afrutados.

04 Toledo

Estremece el silencio de la madrugada cuando el Cristo de la Buena Muerte recorre las sinuosas y estrechas calles de Toledo, una exhibición de pericia y fervor. El mismo alarde de Vallegarcía Viognier, un gran blanco.

  • Bodega: Pago de Vallegarcía. Retuerta del Bullaque (Ciudad Real).
  • Teléfono: 925 42 14 07.
  • Web: vallegarcia.com
  • DO: Vallegarcía.
  • Tipo: blanco crianza, 14%.
  • Variedades: viognier.
  • Precio: 28,45 euros.
  • Puntuación: 9,2+/10.

Cata: aroma intenso y complejo, con abundantes notas de fruta carnosa madura y exótica, flor blanca, hojas secas, especias, tostados y cedro. De paladar graso y sabor goloso, evoluciona hacia un largo retrogusto.

05 León

En León procesionan por la ciudad soberbios grupos escultóricos de imagineros de la talla de Juan de Juni. Una oportunidad para descubrir los singulares vinos de la variedad prieto picudo, magníficamente representados por Carroleón.

  • Bodega: Pardevalles. Valdevimbre (León).
  • Teléfono: 987 30 42 22.
  • Web: pardevalles.es
  • DO: León.
  • Tipo: tinto reserva, 14,5%.
  • Variedades: prieto picudo.
  • Precio: 24 euros.
  • Puntuación: 9,3/10.

Cata: un tinto de voluptuosa nariz donde se impone el suculento fruto maduro, rojo y negro, acompañado por notas de hierbas aromáticas, especias, cacao y cedro. Muy sabroso, de suave y sólida estructura.

06 Valladolid

Es la ciudad de la gran imaginería barroca, pero también capital de los vinos tintos de Ribera del Duero y los blancos de Rueda. Tomás Postigo Tercer Año es un magnífico ejemplo del arte en la crianza en el roble.

  • Bodega: Tomás Postigo. Peñafiel (Valladolid).
  • Teléfono: 983 87 30 19.
  • Web: tomaspostigo.es
  • DO: Ribera del Duero.
  • Tipo: tinto crianza, 15%.
  • Variedades: tinto fino, cabernet sauvignon, merlot y malbec.
  • Precio: 28 euros.
  • Puntuación: 9,5+/10.

Cata: gran tinto de cautivador aroma frutal con recuerdos de hojarasca y frutillos del bosque, especias, balsámico, tostados y cedro. Es sabroso, intenso y armonioso, con fuerte carácter expresado con finura.

07 Zamora

Tras el recogimiento de sus procesiones y el gregoriano, la experiencia de sus vinos de uva toro, el milagro de sus viejas viñas y sus suelos de cascajo. Un magnífico exponente es Aponte, la obra cumbre de Frontaura.

  • Bodega: Frontaura. Pesquera de Duero (Valladolid).
  • Teléfono: 983 88 04 88.
  • Web: bodegasnexusfrontaura.com
  • DO: Toro.
  • Tipo: tinto reserva, 14,5%.
  • Variedades: tinta de Toro (tempranillo).
  • Precio: 32,50 euros. Puntuación: 9,4/10.

Cata: aroma intenso dotado de gran frescura, con notas maduras a grosella negra y moras, envueltas en perfumes de flor seca, especias finas y tostados. Muy sabroso y persistente, tiene tacto sedoso.

08 Murcia

Si por sus calles discurren pasos de Francisco Salzillo portados por la cofradía de Nuestro Padre Jesús Nazareno, también es reino de la monastrell y sus soberbios tintos como Casa Cisca, la joya de Bodegas Castaño.

  • Bodega: Castaño. Yecla (Región de Murcia).
  • Teléfono: 968 79 11 15.
  • Web: bodegascastano. com
  • DO: Yecla.
  • Tipo: tinto crianza, 15,5%.
  • Variedades: monastrell.
  • Precio: 35,60 euros.
  • Puntuación: 9,6/10.

Cata: extraordinario tinto, muy dotado de una cálida expresión a fruta madura, con el frescor balsámico de las hierbas silvestres, notas elegantes de especias y torrefactos. Sabroso, amplio con final largo.

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Opex 360

L’Allemagne va investir 152 millions d’euros pour armer ses drones MALE Heron TP

par Laurent Lagneau · 6 avril 2022

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C’est l’aboutissement d’une longue saga. En juillet 2016, le ministère allemand de la Défense annonça son intention de louer cinq systèmes de drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] Heron TP [ou Eitan] auprès du groupe israélien IAI, pour 580 millions d’euros.

Dans un premier temps, cette décision fut contestée par le constructeur américain General Atomics, qui voyait s’échapper une occasion de placer son MQ-9 Reaper. Et l’affaire fut portée devant la justice. Mal lui en prit puisque l’Office fédéral des ententes le débouta, de même que le tribunal de Düsseldorf. On pensait alors que l’horizon s’était dégagé pour le Heron TP.

Sauf que les députés du Parti social-démocrate [SPD] refusèrent de voter les crédits nécessaires à la location des drones israéliens avant les élections législatives de 2017. Notamment parce que le contrat, tel qu’il avait été négocié à l’époque, prévoyait une clause confidentielle portant sur l’achat potentiel d’une soixantaine de missiles air-sol destinés à armer les Heron TP destinés à la Bundeswehr. Or, pour ces parlementaires, il n’était pas question d’armer ces drones…

Il fallut encore des mois de négocations pour trouver un accord entre les sociaux-démocrates et les chrétiens démocrates [de la CDU/CSU], pourtant membres de la même coalition gouvernemntale. Ainsi, la location des drones Heron TP fut approuvée en juin 2018, à la condition d’examiner ultérieurement la question de leur armement éventuel, à l’issue d’un débat. À noter que, sur ce point précis, les écologistes [Bündnis 90 / Die Grünen] y étaient farouchement opposés.

Le débat promis eut lieu… Et alors qu’il semblait avoir été tranché en faveur de l’armement de ces Heron TP, les sociaux-démocrates firent savoir qu’ils s’opposeraient à l’acquisition des munitions nécessaires. « La frontière entre défendre la vie de nos soldats et tuer avec un joystick est extrêmement mince », fit valoir Norbert Walter-Borjans, l’un de leurs chefs de file.

« Je ne comprends absolument pas. Nous avons eu un long débat public détaillé et tous les arguments sont sur la table depuis longtemps. Si le président du SPD l’a manqué, alors je suis inquiet », avait alors réagi le lieutenant-colonel André Wüstner président de l’Association des forces armées allemandes.

On en était là quand arrivèrent les élections législatives de 2021. Les sociaux-démocrates, les écologistes et les libéraux s’étant entendus pour former la coalition gouvernementale « tricolore », le sort de la question de l’armement des futurs Heron TP de la Bundeswehr paraissait scellé… Bizarrerie de la vie politique, il n’en fut rien. Ou du moins, pas dans le sens que l’on croyait puisque l’accord trouvé entre les trois partis prévoyait de doter les forces allemandes de drones armés… mais avec des conditions d’emploi très encadrées.

Aussi, la prise de conscience suscitée, outre-Rhin, par l’invasion de l’Ukraine par la Russie n’a rien à voir avec la décision que vient de prendre le Bundestag [chambre basse du Parlement, ndlr] ce 6 avril. Au plus a-t-elle été confortée. En effet, les députés de la commission de la Défense ont approuvé la demande du gouverment consistant à acquérir 140 missiles pour armer les drones Heron TP, dont 60 à des fins d’entraînement. Le tout pour 152,6 millions d’euros. Il aura donc fallu au moins six ans pour arriver à une telle décision…

D’après l’agence Bloomberg, un projet de résolution que doit examiner la commission du Budget [qui aura aussi son mot à dire] indique, notamment, que les drones armés ne pourront être utilisés au combat que si le Bundestag l’a explicitement approuvé.

« L’utilisation de drones armés est soumise à des limites internationales et constitutionnelles ainsi qu’aux limites imposées par le Bundestag. […] L’utilisation de drones n’est autorisée que pour combattre des ‘cibles légitimes’ au sens du droit international humanitaire », est-il précisé dans ce projet de résolution.

L’Allemagne va investir 152 millions d’euros pour armer ses drones MALE Heron TP

par Laurent Lagneau · 6 avril 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

C’est l’aboutissement d’une longue saga. En juillet 2016, le ministère allemand de la Défense annonça son intention de louer cinq systèmes de drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] Heron TP [ou Eitan] auprès du groupe israélien IAI, pour 580 millions d’euros.

Dans un premier temps, cette décision fut contestée par le constructeur américain General Atomics, qui voyait s’échapper une occasion de placer son MQ-9 Reaper. Et l’affaire fut portée devant la justice. Mal lui en prit puisque l’Office fédéral des ententes le débouta, de même que le tribunal de Düsseldorf. On pensait alors que l’horizon s’était dégagé pour le Heron TP.

Sauf que les députés du Parti social-démocrate [SPD] refusèrent de voter les crédits nécessaires à la location des drones israéliens avant les élections législatives de 2017. Notamment parce que le contrat, tel qu’il avait été négocié à l’époque, prévoyait une clause confidentielle portant sur l’achat potentiel d’une soixantaine de missiles air-sol destinés à armer les Heron TP destinés à la Bundeswehr. Or, pour ces parlementaires, il n’était pas question d’armer ces drones…

Il fallut encore des mois de négocations pour trouver un accord entre les sociaux-démocrates et les chrétiens démocrates [de la CDU/CSU], pourtant membres de la même coalition gouvernemntale. Ainsi, la location des drones Heron TP fut approuvée en juin 2018, à la condition d’examiner ultérieurement la question de leur armement éventuel, à l’issue d’un débat. À noter que, sur ce point précis, les écologistes [Bündnis 90 / Die Grünen] y étaient farouchement opposés.

Le débat promis eut lieu… Et alors qu’il semblait avoir été tranché en faveur de l’armement de ces Heron TP, les sociaux-démocrates firent savoir qu’ils s’opposeraient à l’acquisition des munitions nécessaires. « La frontière entre défendre la vie de nos soldats et tuer avec un joystick est extrêmement mince », fit valoir Norbert Walter-Borjans, l’un de leurs chefs de file.

« Je ne comprends absolument pas. Nous avons eu un long débat public détaillé et tous les arguments sont sur la table depuis longtemps. Si le président du SPD l’a manqué, alors je suis inquiet », avait alors réagi le lieutenant-colonel André Wüstner président de l’Association des forces armées allemandes.

On en était là quand arrivèrent les élections législatives de 2021. Les sociaux-démocrates, les écologistes et les libéraux s’étant entendus pour former la coalition gouvernementale « tricolore », le sort de la question de l’armement des futurs Heron TP de la Bundeswehr paraissait scellé… Bizarrerie de la vie politique, il n’en fut rien. Ou du moins, pas dans le sens que l’on croyait puisque l’accord trouvé entre les trois partis prévoyait de doter les forces allemandes de drones armés… mais avec des conditions d’emploi très encadrées.

Aussi, la prise de conscience suscitée, outre-Rhin, par l’invasion de l’Ukraine par la Russie n’a rien à voir avec la décision que vient de prendre le Bundestag [chambre basse du Parlement, ndlr] ce 6 avril. Au plus a-t-elle été confortée. En effet, les députés de la commission de la Défense ont approuvé la demande du gouverment consistant à acquérir 140 missiles pour armer les drones Heron TP, dont 60 à des fins d’entraînement. Le tout pour 152,6 millions d’euros. Il aura donc fallu au moins six ans pour arriver à une telle décision…

D’après l’agence Bloomberg, un projet de résolution que doit examiner la commission du Budget [qui aura aussi son mot à dire] indique, notamment, que les drones armés ne pourront être utilisés au combat que si le Bundestag l’a explicitement approuvé.

« L’utilisation de drones armés est soumise à des limites internationales et constitutionnelles ainsi qu’aux limites imposées par le Bundestag. […] L’utilisation de drones n’est autorisée que pour combattre des ‘cibles légitimes’ au sens du droit international humanitaire », est-il précisé dans ce projet de résolution.

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C’est l’aboutissement d’une longue saga. En juillet 2016, le ministère allemand de la Défense annonça son intention de louer cinq systèmes de drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] Heron TP [ou Eitan] auprès du groupe israélien IAI, pour 580 millions d’euros.

Dans un premier temps, cette décision fut contestée par le constructeur américain General Atomics, qui voyait s’échapper une occasion de placer son MQ-9 Reaper. Et l’affaire fut portée devant la justice. Mal lui en prit puisque l’Office fédéral des ententes le débouta, de même que le tribunal de Düsseldorf. On pensait alors que l’horizon s’était dégagé pour le Heron TP.

Sauf que les députés du Parti social-démocrate [SPD] refusèrent de voter les crédits nécessaires à la location des drones israéliens avant les élections législatives de 2017. Notamment parce que le contrat, tel qu’il avait été négocié à l’époque, prévoyait une clause confidentielle portant sur l’achat potentiel d’une soixantaine de missiles air-sol destinés à armer les Heron TP destinés à la Bundeswehr. Or, pour ces parlementaires, il n’était pas question d’armer ces drones…

Il fallut encore des mois de négocations pour trouver un accord entre les sociaux-démocrates et les chrétiens démocrates [de la CDU/CSU], pourtant membres de la même coalition gouvernemntale. Ainsi, la location des drones Heron TP fut approuvée en juin 2018, à la condition d’examiner ultérieurement la question de leur armement éventuel, à l’issue d’un débat. À noter que, sur ce point précis, les écologistes [Bündnis 90 / Die Grünen] y étaient farouchement opposés.

Le débat promis eut lieu… Et alors qu’il semblait avoir été tranché en faveur de l’armement de ces Heron TP, les sociaux-démocrates firent savoir qu’ils s’opposeraient à l’acquisition des munitions nécessaires. « La frontière entre défendre la vie de nos soldats et tuer avec un joystick est extrêmement mince », fit valoir Norbert Walter-Borjans, l’un de leurs chefs de file.

« Je ne comprends absolument pas. Nous avons eu un long débat public détaillé et tous les arguments sont sur la table depuis longtemps. Si le président du SPD l’a manqué, alors je suis inquiet », avait alors réagi le lieutenant-colonel André Wüstner président de l’Association des forces armées allemandes.

On en était là quand arrivèrent les élections législatives de 2021. Les sociaux-démocrates, les écologistes et les libéraux s’étant entendus pour former la coalition gouvernementale « tricolore », le sort de la question de l’armement des futurs Heron TP de la Bundeswehr paraissait scellé… Bizarrerie de la vie politique, il n’en fut rien. Ou du moins, pas dans le sens que l’on croyait puisque l’accord trouvé entre les trois partis prévoyait de doter les forces allemandes de drones armés… mais avec des conditions d’emploi très encadrées.

Aussi, la prise de conscience suscitée, outre-Rhin, par l’invasion de l’Ukraine par la Russie n’a rien à voir avec la décision que vient de prendre le Bundestag [chambre basse du Parlement, ndlr] ce 6 avril. Au plus a-t-elle été confortée. En effet, les députés de la commission de la Défense ont approuvé la demande du gouverment consistant à acquérir 140 missiles pour armer les drones Heron TP, dont 60 à des fins d’entraînement. Le tout pour 152,6 millions d’euros. Il aura donc fallu au moins six ans pour arriver à une telle décision…

D’après l’agence Bloomberg, un projet de résolution que doit examiner la commission du Budget [qui aura aussi son mot à dire] indique, notamment, que les drones armés ne pourront être utilisés au combat que si le Bundestag l’a explicitement approuvé.

« L’utilisation de drones armés est soumise à des limites internationales et constitutionnelles ainsi qu’aux limites imposées par le Bundestag. […] L’utilisation de drones n’est autorisée que pour combattre des ‘cibles légitimes’ au sens du droit international humanitaire », est-il précisé dans ce projet de résolution.

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C’est l’aboutissement d’une longue saga. En juillet 2016, le ministère allemand de la Défense annonça son intention de louer cinq systèmes de drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] Heron TP [ou Eitan] auprès du groupe israélien IAI, pour 580 millions d’euros.

Dans un premier temps, cette décision fut contestée par le constructeur américain General Atomics, qui voyait s’échapper une occasion de placer son MQ-9 Reaper. Et l’affaire fut portée devant la justice. Mal lui en prit puisque l’Office fédéral des ententes le débouta, de même que le tribunal de Düsseldorf. On pensait alors que l’horizon s’était dégagé pour le Heron TP.

Sauf que les députés du Parti social-démocrate [SPD] refusèrent de voter les crédits nécessaires à la location des drones israéliens avant les élections législatives de 2017. Notamment parce que le contrat, tel qu’il avait été négocié à l’époque, prévoyait une clause confidentielle portant sur l’achat potentiel d’une soixantaine de missiles air-sol destinés à armer les Heron TP destinés à la Bundeswehr. Or, pour ces parlementaires, il n’était pas question d’armer ces drones…

Il fallut encore des mois de négocations pour trouver un accord entre les sociaux-démocrates et les chrétiens démocrates [de la CDU/CSU], pourtant membres de la même coalition gouvernemntale. Ainsi, la location des drones Heron TP fut approuvée en juin 2018, à la condition d’examiner ultérieurement la question de leur armement éventuel, à l’issue d’un débat. À noter que, sur ce point précis, les écologistes [Bündnis 90 / Die Grünen] y étaient farouchement opposés.

Le débat promis eut lieu… Et alors qu’il semblait avoir été tranché en faveur de l’armement de ces Heron TP, les sociaux-démocrates firent savoir qu’ils s’opposeraient à l’acquisition des munitions nécessaires. « La frontière entre défendre la vie de nos soldats et tuer avec un joystick est extrêmement mince », fit valoir Norbert Walter-Borjans, l’un de leurs chefs de file.

« Je ne comprends absolument pas. Nous avons eu un long débat public détaillé et tous les arguments sont sur la table depuis longtemps. Si le président du SPD l’a manqué, alors je suis inquiet », avait alors réagi le lieutenant-colonel André Wüstner président de l’Association des forces armées allemandes.

On en était là quand arrivèrent les élections législatives de 2021. Les sociaux-démocrates, les écologistes et les libéraux s’étant entendus pour former la coalition gouvernementale « tricolore », le sort de la question de l’armement des futurs Heron TP de la Bundeswehr paraissait scellé… Bizarrerie de la vie politique, il n’en fut rien. Ou du moins, pas dans le sens que l’on croyait puisque l’accord trouvé entre les trois partis prévoyait de doter les forces allemandes de drones armés… mais avec des conditions d’emploi très encadrées.

Aussi, la prise de conscience suscitée, outre-Rhin, par l’invasion de l’Ukraine par la Russie n’a rien à voir avec la décision que vient de prendre le Bundestag [chambre basse du Parlement, ndlr] ce 6 avril. Au plus a-t-elle été confortée. En effet, les députés de la commission de la Défense ont approuvé la demande du gouverment consistant à acquérir 140 missiles pour armer les drones Heron TP, dont 60 à des fins d’entraînement. Le tout pour 152,6 millions d’euros. Il aura donc fallu au moins six ans pour arriver à une telle décision…

D’après l’agence Bloomberg, un projet de résolution que doit examiner la commission du Budget [qui aura aussi son mot à dire] indique, notamment, que les drones armés ne pourront être utilisés au combat que si le Bundestag l’a explicitement approuvé.

« L’utilisation de drones armés est soumise à des limites internationales et constitutionnelles ainsi qu’aux limites imposées par le Bundestag. […] L’utilisation de drones n’est autorisée que pour combattre des ‘cibles légitimes’ au sens du droit international humanitaire », est-il précisé dans ce projet de résolution.

BBC

Axiom-1: First all-private crew launches to space station

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Four astronauts have left Earth on the first all-private mission to the International Space Station (ISS).

The four men are called the Axiom-1 crew. Axiom is a commercial spaceflight company that hopes to build its own space station in the next few years.

The crew lifted away from Florida's Kennedy Space Center on a SpaceX Falcon rocket at 11:17 local time (15:17 GMT).

Their capsule, known as Endeavour, is expected to dock at the station on Saturday.

A former US space agency (Nasa) astronaut, Michael López-Alegría, is commanding the mission.

Flying alongside him are US real estate entrepreneur and aerobatic pilot Larry Connor; Israeli investor and philanthropist Eytan Stibbe; and Canadian entrepreneur, investor and philanthropist Mark Pathy.

They'll get to spend eight days aboard the ISS, conducting scientific research and a number of outreach projects.

The Axiom Space company was founded in 2016 to exploit the emerging market for commercial activities in low Earth orbit (LEO) - everything from tourism to manufacturing.

The firm is planning a series of similar missions to the ISS. The next one, Axiom-2, will take place either later this year or in early 2023. This will include a crew member chosen through a reality TV series.

The company has an agreement with Nasa to add its own modules to the American segment of the ISS. The idea eventually is that these modules will bud off on their own to become a fully private LEO destination just before the ISS is retired.

While Russia allowed private astronaut endeavours to visit the 23-year-old station as far back as 2001, Nasa resisted the practice - until announcing a change in policy in 2019 designed to boost commercial opportunities.

The agency is charging Axiom for accommodation and daily resources at the ISS. On the other hand, Nasa is purchasing from Axiom the capability to return certain scientific samples back to Earth when the company's crew departs.

Friday's launch is the second private spaceflight facilitated by American rocket and capsule supplier SpaceX. Last year it sent up a mission called Inspiration-4. This was purchased by billionaire Jared Isaacman. He and his three crewmates circled the Earth at an altitude much higher than the station for almost three days.

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El País (ESP)

Restaurante Ricard Camarena, una cocina que se merece el 10

COMER

El brillante quehacer del cocinero en Valencia demuestra su respeto por los sabores naturales, el aprovechamiento integral de las hortalizas y su radical voluntad de evitar los desperdicios

Desde hace años, la búsqueda de nuevos caminos ha sido algo consustancial al quehacer de Ricard Camarena, figura trascendental en la cocina española contemporánea. Su trabajo discurre por senderos en los que se entrecruzan razones y sentimientos, técnica, creatividad y pensamiento. La huerta y el mar Mediterráneo, soportes de su actividad, le abren las puertas a un mundo repleto de inquietudes profesionales. Le preocupan tanto los sabores de los vegetales como las relaciones laborales con sus equipos, el respeto al medio ambiente y el descubrimiento de armonías sugerentes.

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 “Busco caminos que me diviertan”, asegura el cocinero. En connivencia con Toni Misiano, su agricultor de cabecera, su cocina, sentidamente verde, discurre por veredas inéditas. En su restaurante de Valencia, Ricard Camarena Restaurant, esperan dos menús degustación de similar extensión —Recorrido y Camino Oxalis—. Ambos permiten disfrutar de sus propuestas, en las que palpitan el respeto por los sabores naturales y el aprovechamiento integral de las hortalizas. “Trabajamos todas sus partes respetando el estado de maduración de cada una. Nuestra creatividad se desarrolla a partir de lo que la naturaleza nos ofrece. Disfruto poniendo en valor partes consideradas marginales”, afirma. El trago elaborado con las vainas fermentadas de guisantes, la crema helada que elabora con la piel y semillas de calabacín, y los aguacates verdes inmaduros cocinados en microondas que presenta con emulsión de anguila emulando un all i pebre, son testimonios de su radical voluntad de evitar los desperdicios.

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A una suave ensalada de atún rojo siguen alcachofitas mini con una crema de chufa y aceite de hoja de higuera y, enseguida, el rollo de láminas de colinabo con espuma de lubina a la brasa y suero de yogur. Preludio de otro bocado monumental: el tomate pera en semiconserva confitado en mantequilla de oveja y cubierto con su misma nata. Lácteos, verduras y pescados en armonías suculentas.

Tras un arroz cremoso a la mantequilla de hierbas con champiñones y trufa negra llegan las patatas cocinadas con cocochas al limón y vainilla. Bocados repletos de registros personales en línea con la libertad que le caracteriza. El punto final lo marcan las quisquillas cubiertas por una crema de caviar y coco, y una sopa de guisantes en un consomé de vaca con pistachos y almendras tiernas.

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Platos tan personales como los postres, bajos en azúcar y en grasas (remolacha, leche de cabra y fresitas; estofado frío de zanahoria asada; berenjena frita con miso). Testimonios del brillante quehacer de un cocinero que se expresa con un lenguaje diferente mientras ahonda en el alma de los sabores mediterráneos.

  • Dirección: avenida de Burjassot, 54. Valencia
  • Teléfono: 963 35 54 18.
  • Web: https://www.ricardcamarenarestaurant.com/
  • Cierra: sábados, domingos y lunes.
  • Precio: entre 200 y 230 euros por persona. Menús: 185 euros por persona.

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L’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis vont coopérer dans le domaine des armes hypersoniques

par Laurent Lagneau · 6 avril 2022

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Malgré le lancement de leur programme « Conventional Prompt Global Strike », qui devait aboutir à la capacité de viser une cible n’importe où dans le monde en moins d’une heure, au début des années 2000, les États-Unis ont pris du retard dans le développement d’armes hypersoniques, notamment par rapport à la Russie et la Chine.

Cependant, le 5 avril, la DARPA, l’agence du Pentagone dédiée à l’innovation, a annoncé le succès d’un essai réalisé en mars par Lockheed-Martin et Aerojet Rocketdyne dans le cadre du programme HAWC [Hypersonic Air-breathing Weapon Concept]. Celui vise à mettre au point un missile hypersonique propulsé par un statoréacteur à combustion supersonique. Lors de ce test, et après avoir été largué par un bombardier B-52H Stratofortress, l’engin a atteint l’altitude de 65’000 pieds [soit près de 20’000 mètre] et parcouru 300 nautiques, en volant à une vitesse de croisière supérieure à Mach 5.

Il s’agit du second essai réussi mené dans le cadre du programme HAWC, après celui effectué en septembre 2021, avec un missile développé par Raytheon et Northrop Grumman.

Outre le HAWC, d’autres projets d’armes hypervéloces sont en cours de développement aux États-Unis, avec des fortunes diverses. Ainsi, le Common Hypersonic Glide Body [C-HGB], commun à l’US Army et l’US Navy, doit donner lieu à un planeur hypersonique lancé par un missile. Et l’Air Launched Rapid Response Weapon [ARRW ou ARROW, encore appelé AGM-183A] a connu plusieurs échecs ces derniers mois.

Outre ces programmes, les États-Unis ont conduisent un autre… en coopération avec l’Australie. Appelé SCIFIRE [Southern Cross Integrated Flight Research Experiment], il doit permettre le développement d’un missile de croisière conventionnel hypersonique pouvant être emporté par des chasseurs-bombardiers existants [comme le F-35A par exemple], voire les avions de patrouille maritime P-8A Poseidon.

En janvier dernier, le ministère australien de la Défense a inauguré un centre de recherche dédié aux armes hypersoniques à Eagle Farm, près de Brisbane, avec l’objectif de soutenir la collaboration entre la défense, les universités et les industriels, dont Thales Australia, qui tient un rôle prépondérant dans ce programme.

À ces efforts vont désormais se joindre le Royaume-Uni, au titre de l’alliance stratégique AUKUS, dont la création a été annoncée en septembre 2021.

« Nous nous sommes […] engagés aujourd’hui [05/04] à entamer une nouvelle coopération trilatérale en matière de capacités de guerre hypersonique, contre-hypersonique et électronique ainsi qu’à élargir le partage d’informations et à approfondir la coopération en matière d’innovation en matière de défense », ont en effet annoncé le président américain, Joe Biden, le chef du gouvenement australien, Scott Morrison et le Premier ministre britannique, Boris Johnson, dans un communiqué conjoint.

« Ces initiatives s’ajouteront à nos efforts en cours pour approfondir la coopération sur les cybercapacités, l’intelligence artificielle, les technologies quantiques et les capacités sous-marines […]. Au fur et à mesure de l’avancement de nos travaux sur ces capacités et sur d’autres capacités essentielles à la défense et à la sécurité, nous chercherons des occasions d’engager des alliés et des partenaires proches », ont ajouté les trois responsables.

D’après l’agence Reuters, des reponsables britanniques ont indiqué que le Royaume-Uni ne rejoindrait pas, du moins pour le moment, le programme SCIFIRE. En revanche, ils ont expliqué que les trois membres d’AUKUS « travailleraient ensemble sur la recherche et le développement pour élargir leurs options ».

En matière de technologies liées au vol hypersonique, le Royaume-Unu peut s’appuyer sur BAE Systems et Rolls Royce… mais aussi et surtout sur l’entreprise Reaction Engines, qui travaille sur le moteur SABRE [Synergetic Air-Breathing Rocket Engine], lequel se veut « révolutionnaire ».

L’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis vont coopérer dans le domaine des armes hypersoniques

par Laurent Lagneau · 6 avril 2022

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Malgré le lancement de leur programme « Conventional Prompt Global Strike », qui devait aboutir à la capacité de viser une cible n’importe où dans le monde en moins d’une heure, au début des années 2000, les États-Unis ont pris du retard dans le développement d’armes hypersoniques, notamment par rapport à la Russie et la Chine.

Cependant, le 5 avril, la DARPA, l’agence du Pentagone dédiée à l’innovation, a annoncé le succès d’un essai réalisé en mars par Lockheed-Martin et Aerojet Rocketdyne dans le cadre du programme HAWC [Hypersonic Air-breathing Weapon Concept]. Celui vise à mettre au point un missile hypersonique propulsé par un statoréacteur à combustion supersonique. Lors de ce test, et après avoir été largué par un bombardier B-52H Stratofortress, l’engin a atteint l’altitude de 65’000 pieds [soit près de 20’000 mètre] et parcouru 300 nautiques, en volant à une vitesse de croisière supérieure à Mach 5.

Il s’agit du second essai réussi mené dans le cadre du programme HAWC, après celui effectué en septembre 2021, avec un missile développé par Raytheon et Northrop Grumman.

Outre le HAWC, d’autres projets d’armes hypervéloces sont en cours de développement aux États-Unis, avec des fortunes diverses. Ainsi, le Common Hypersonic Glide Body [C-HGB], commun à l’US Army et l’US Navy, doit donner lieu à un planeur hypersonique lancé par un missile. Et l’Air Launched Rapid Response Weapon [ARRW ou ARROW, encore appelé AGM-183A] a connu plusieurs échecs ces derniers mois.

Outre ces programmes, les États-Unis ont conduisent un autre… en coopération avec l’Australie. Appelé SCIFIRE [Southern Cross Integrated Flight Research Experiment], il doit permettre le développement d’un missile de croisière conventionnel hypersonique pouvant être emporté par des chasseurs-bombardiers existants [comme le F-35A par exemple], voire les avions de patrouille maritime P-8A Poseidon.

En janvier dernier, le ministère australien de la Défense a inauguré un centre de recherche dédié aux armes hypersoniques à Eagle Farm, près de Brisbane, avec l’objectif de soutenir la collaboration entre la défense, les universités et les industriels, dont Thales Australia, qui tient un rôle prépondérant dans ce programme.

À ces efforts vont désormais se joindre le Royaume-Uni, au titre de l’alliance stratégique AUKUS, dont la création a été annoncée en septembre 2021.

« Nous nous sommes […] engagés aujourd’hui [05/04] à entamer une nouvelle coopération trilatérale en matière de capacités de guerre hypersonique, contre-hypersonique et électronique ainsi qu’à élargir le partage d’informations et à approfondir la coopération en matière d’innovation en matière de défense », ont en effet annoncé le président américain, Joe Biden, le chef du gouvenement australien, Scott Morrison et le Premier ministre britannique, Boris Johnson, dans un communiqué conjoint.

« Ces initiatives s’ajouteront à nos efforts en cours pour approfondir la coopération sur les cybercapacités, l’intelligence artificielle, les technologies quantiques et les capacités sous-marines […]. Au fur et à mesure de l’avancement de nos travaux sur ces capacités et sur d’autres capacités essentielles à la défense et à la sécurité, nous chercherons des occasions d’engager des alliés et des partenaires proches », ont ajouté les trois responsables.

D’après l’agence Reuters, des reponsables britanniques ont indiqué que le Royaume-Uni ne rejoindrait pas, du moins pour le moment, le programme SCIFIRE. En revanche, ils ont expliqué que les trois membres d’AUKUS « travailleraient ensemble sur la recherche et le développement pour élargir leurs options ».

En matière de technologies liées au vol hypersonique, le Royaume-Unu peut s’appuyer sur BAE Systems et Rolls Royce… mais aussi et surtout sur l’entreprise Reaction Engines, qui travaille sur le moteur SABRE [Synergetic Air-Breathing Rocket Engine], lequel se veut « révolutionnaire ».

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Malgré le lancement de leur programme « Conventional Prompt Global Strike », qui devait aboutir à la capacité de viser une cible n’importe où dans le monde en moins d’une heure, au début des années 2000, les États-Unis ont pris du retard dans le développement d’armes hypersoniques, notamment par rapport à la Russie et la Chine.

Cependant, le 5 avril, la DARPA, l’agence du Pentagone dédiée à l’innovation, a annoncé le succès d’un essai réalisé en mars par Lockheed-Martin et Aerojet Rocketdyne dans le cadre du programme HAWC [Hypersonic Air-breathing Weapon Concept]. Celui vise à mettre au point un missile hypersonique propulsé par un statoréacteur à combustion supersonique. Lors de ce test, et après avoir été largué par un bombardier B-52H Stratofortress, l’engin a atteint l’altitude de 65’000 pieds [soit près de 20’000 mètre] et parcouru 300 nautiques, en volant à une vitesse de croisière supérieure à Mach 5.

Il s’agit du second essai réussi mené dans le cadre du programme HAWC, après celui effectué en septembre 2021, avec un missile développé par Raytheon et Northrop Grumman.

Outre le HAWC, d’autres projets d’armes hypervéloces sont en cours de développement aux États-Unis, avec des fortunes diverses. Ainsi, le Common Hypersonic Glide Body [C-HGB], commun à l’US Army et l’US Navy, doit donner lieu à un planeur hypersonique lancé par un missile. Et l’Air Launched Rapid Response Weapon [ARRW ou ARROW, encore appelé AGM-183A] a connu plusieurs échecs ces derniers mois.

Outre ces programmes, les États-Unis ont conduisent un autre… en coopération avec l’Australie. Appelé SCIFIRE [Southern Cross Integrated Flight Research Experiment], il doit permettre le développement d’un missile de croisière conventionnel hypersonique pouvant être emporté par des chasseurs-bombardiers existants [comme le F-35A par exemple], voire les avions de patrouille maritime P-8A Poseidon.

En janvier dernier, le ministère australien de la Défense a inauguré un centre de recherche dédié aux armes hypersoniques à Eagle Farm, près de Brisbane, avec l’objectif de soutenir la collaboration entre la défense, les universités et les industriels, dont Thales Australia, qui tient un rôle prépondérant dans ce programme.

À ces efforts vont désormais se joindre le Royaume-Uni, au titre de l’alliance stratégique AUKUS, dont la création a été annoncée en septembre 2021.

« Nous nous sommes […] engagés aujourd’hui [05/04] à entamer une nouvelle coopération trilatérale en matière de capacités de guerre hypersonique, contre-hypersonique et électronique ainsi qu’à élargir le partage d’informations et à approfondir la coopération en matière d’innovation en matière de défense », ont en effet annoncé le président américain, Joe Biden, le chef du gouvenement australien, Scott Morrison et le Premier ministre britannique, Boris Johnson, dans un communiqué conjoint.

« Ces initiatives s’ajouteront à nos efforts en cours pour approfondir la coopération sur les cybercapacités, l’intelligence artificielle, les technologies quantiques et les capacités sous-marines […]. Au fur et à mesure de l’avancement de nos travaux sur ces capacités et sur d’autres capacités essentielles à la défense et à la sécurité, nous chercherons des occasions d’engager des alliés et des partenaires proches », ont ajouté les trois responsables.

D’après l’agence Reuters, des reponsables britanniques ont indiqué que le Royaume-Uni ne rejoindrait pas, du moins pour le moment, le programme SCIFIRE. En revanche, ils ont expliqué que les trois membres d’AUKUS « travailleraient ensemble sur la recherche et le développement pour élargir leurs options ».

En matière de technologies liées au vol hypersonique, le Royaume-Unu peut s’appuyer sur BAE Systems et Rolls Royce… mais aussi et surtout sur l’entreprise Reaction Engines, qui travaille sur le moteur SABRE [Synergetic Air-Breathing Rocket Engine], lequel se veut « révolutionnaire ».

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Malgré le lancement de leur programme « Conventional Prompt Global Strike », qui devait aboutir à la capacité de viser une cible n’importe où dans le monde en moins d’une heure, au début des années 2000, les États-Unis ont pris du retard dans le développement d’armes hypersoniques, notamment par rapport à la Russie et la Chine.

Cependant, le 5 avril, la DARPA, l’agence du Pentagone dédiée à l’innovation, a annoncé le succès d’un essai réalisé en mars par Lockheed-Martin et Aerojet Rocketdyne dans le cadre du programme HAWC [Hypersonic Air-breathing Weapon Concept]. Celui vise à mettre au point un missile hypersonique propulsé par un statoréacteur à combustion supersonique. Lors de ce test, et après avoir été largué par un bombardier B-52H Stratofortress, l’engin a atteint l’altitude de 65’000 pieds [soit près de 20’000 mètre] et parcouru 300 nautiques, en volant à une vitesse de croisière supérieure à Mach 5.

Il s’agit du second essai réussi mené dans le cadre du programme HAWC, après celui effectué en septembre 2021, avec un missile développé par Raytheon et Northrop Grumman.

Outre le HAWC, d’autres projets d’armes hypervéloces sont en cours de développement aux États-Unis, avec des fortunes diverses. Ainsi, le Common Hypersonic Glide Body [C-HGB], commun à l’US Army et l’US Navy, doit donner lieu à un planeur hypersonique lancé par un missile. Et l’Air Launched Rapid Response Weapon [ARRW ou ARROW, encore appelé AGM-183A] a connu plusieurs échecs ces derniers mois.

Outre ces programmes, les États-Unis ont conduisent un autre… en coopération avec l’Australie. Appelé SCIFIRE [Southern Cross Integrated Flight Research Experiment], il doit permettre le développement d’un missile de croisière conventionnel hypersonique pouvant être emporté par des chasseurs-bombardiers existants [comme le F-35A par exemple], voire les avions de patrouille maritime P-8A Poseidon.

SCIFIRE

En janvier dernier, le ministère australien de la Défense a inauguré un centre de recherche dédié aux armes hypersoniques à Eagle Farm, près de Brisbane, avec l’objectif de soutenir la collaboration entre la défense, les universités et les industriels, dont Thales Australia, qui tient un rôle prépondérant dans ce programme.

À ces efforts vont désormais se joindre le Royaume-Uni, au titre de l’alliance stratégique AUKUS, dont la création a été annoncée en septembre 2021.

« Nous nous sommes […] engagés aujourd’hui [05/04] à entamer une nouvelle coopération trilatérale en matière de capacités de guerre hypersonique, contre-hypersonique et électronique ainsi qu’à élargir le partage d’informations et à approfondir la coopération en matière d’innovation en matière de défense », ont en effet annoncé le président américain, Joe Biden, le chef du gouvenement australien, Scott Morrison et le Premier ministre britannique, Boris Johnson, dans un communiqué conjoint.

« Ces initiatives s’ajouteront à nos efforts en cours pour approfondir la coopération sur les cybercapacités, l’intelligence artificielle, les technologies quantiques et les capacités sous-marines […]. Au fur et à mesure de l’avancement de nos travaux sur ces capacités et sur d’autres capacités essentielles à la défense et à la sécurité, nous chercherons des occasions d’engager des alliés et des partenaires proches », ont ajouté les trois responsables.

D’après l’agence Reuters, des reponsables britanniques ont indiqué que le Royaume-Uni ne rejoindrait pas, du moins pour le moment, le programme SCIFIRE. En revanche, ils ont expliqué que les trois membres d’AUKUS « travailleraient ensemble sur la recherche et le développement pour élargir leurs options ».

En matière de technologies liées au vol hypersonique, le Royaume-Unu peut s’appuyer sur BAE Systems et Rolls Royce… mais aussi et surtout sur l’entreprise Reaction Engines, qui travaille sur le moteur SABRE [Synergetic Air-Breathing Rocket Engine], lequel se veut « révolutionnaire ».

moteur SABRE
L'Humanité

Paul Ariès: « Le bien-manger est un enjeu de gauche »

Entretien

Dès ses prémices, le mouvement populaire a eu quelque chose à dire sur ce sujet, bien au-delà de la seule question de se nourrir à sa faim, rappelle le politologue. Le lien a ressurgi durant la campagne présidentielle.

Marie-Noëlle Bertrand

Stigmatisée par les débats sur la viande, l’alimentation s’est malgré tout incrustée dans la campagne présidentielle. Que veut dire bien manger pour soi et pour la planète ? La gauche, les gauches n’ont pas la même réponse. Fabien Roussel, le candidat communiste, a marqué les esprits avec sa « bonne viande » et son « bon fromage » accessibles à tous. Jean-Luc Mélenchon, celui de la France insoumise, fait quant à lui cause commune avec les mouvements vegans. Mais dans les deux cas, la gauche (re)commence à s’exprimer sur la question après l’avoir longtemps négligée. Elle qui, dès ses prémices, s’était pourtant intéressée de près au bien-manger, en en faisant un objet politique sur le fond et sur la forme, nous rappelle Paul Ariès, politologue qui, en 2016, publiait Une histoire politique de l’alimentation du Paléolitique à nos jours (1).

La lutte des classes se joue aussi à table, dites-vous. Y a-t-il une assiette de gauche et une assiette de droite ?

Manger a toujours été un fait social total qui engage toute notre personne individuelle et toute la société. Car manger n’est jamais simple. D’un point de vue anthropologique, c’est introduire dans notre corps quelque chose qui lui est étranger, faire du moi avec de l’autre. La crainte d’une contamination, bactériologique ou culturelle, est omniprésente : si je mange quelque chose qui ne m’est pas destiné, je risque de devenir un autre. Cela s’illustre par d’anciennes peurs, comme celle de faire manger du lapin aux femmes enceintes au risque de rendre leur enfant peureux. Finalement, cela concerne notre corps biologique, notre corps religieux, notre corps social et même notre corps culturel. Enfin, cela concerne notre corps politique. Dès ses prémices, la gauche a eu quelque chose à dire sur l’alimentation, bien au-delà de la seule question de manger à sa faim. Un personnage a ainsi couru toute la littérature populaire du XV e au XVIII e siècle : Bon Temps, capable de faire baisser le prix du blé et de la viande, il annonçait le retour de l’abondance. Son adversaire s’appelait Faute d’argent. Cette allégorie a inspiré plusieurs mouvements sociaux.

Cela reste encore dans le registre du « manger à sa faim »…

Cela a peu à peu changé. Dans la Cité du Soleil, le moine Tommaso Campanella, en 1604, définit une sorte de république idéale. Pour la première fois dans l’histoire, il pense un droit à l’alimentation. Pas uniquement celui de recevoir les nutriments nécessaires : pour lui, ce droit inclut celui à la bonne chère. On considère souvent qu’il est l’un des ancêtres de l’idée communiste : non seulement, Campanella soutient l’idée que cette alimentation idéale est strictement collective – il évoque les banquets spartiates –, mais il plaide pour une alimentation biologique.

Que veut dire biologique à une époque où les produits de synthèse n’existent pas ?

Campanella réfute l’idée d’utiliser des excréments humains et leur préfère des fumures animales. Il prohibe aussi l’usage de certaines boues. Il dépasse de façon manifeste la seule approche quantitative pour intégrer la dimension qualitative par la forme et la nature du repas. Plus on avance dans l’histoire, plus cet intérêt de ce que l’on appellera la gauche pour l’alimentation devient présent. On voit des conflits sociaux importants éclater. Par exemple, celui contre la pomme de terre royaliste…

La patate a été royaliste ?

Elle a été l’aliment voulu par les riches pour les pauvres. On l’a opposée à ce que l’on appelait alors le « pain de bois », à savoir la châtaigne, alimentation populaire par excellence. Les penseurs de la bonne société l’accusent d’entretenir la fainéantise – pas besoin de travailler beaucoup pour se nourrir – et de remettre en cause l’inégalité « naturelle » entre les genres – pas besoin d’avoir de gros muscles pour la ramasser. Enfin, on l’accuse d’être révolutionnaire : rapide à récolter, elle laisse du temps aux gens, entre autres pour se retrouver dans les cafés et parler de politique. Sous la monarchie et jusqu’au XIX e siècle, on a ainsi arraché des millions de châtaigniers. Et dans les trois quarts de la France, des mobilisations populaires ont cherché à protéger les arbres face aux dragonnades, puis à l’armée, passé la Révolution.

Sous la Révolution, Gracchus Babeuf est responsable de  l’approvisionnement alimentaire de Paris. Il va penser les conditions d’une alimentation suffisante et de qualité. Il avance l’idée que la farine ou la viande ne doivent pas dépasser un certain prix.

Quand et comment la gauche s’empare-t-elle définitivement des questions alimentaires ?

Grâce à deux personnages essentiels. Charles Fourier, l’inventeur du mot socialisme, avance la notion de gastrosophie – sophie, comme sagesse. Il s’agit « d’offrir à tous les raffinements de la bonne chère que la civilisation réserve aux oisifs ». Il va même plus loin, arguant que la gastrosophie vise « à organiser la voracité », non pas au sens moderne, mais au sens de gourmandise. L’autre nous rapproche encore plus du mouvement communiste. Il s’agit de Gracchus Babeuf. Sous la Révolution, il est responsable de la commission chargée de l’approvisionnement alimentaire de Paris. Il va penser les conditions d’une alimentation suffisante et de qualité. Il avance l’idée que la farine ou la viande ne doivent pas dépasser un certain prix. Autrement dit, et si l’on traduit en jargon moderne, il dit que l’alimentation n’est pas une marchandise – grand slogan de l’altermondialisme en France. D’autres personnages joueront eux aussi un rôle important. Paul Lafargue, gendre de Marx, écrit un petit opuscule sur ce que l’on appelle les falsifications alimentaires. Car, si le XIX e siècle est celui de la bonne table pour la bourgeoisie, il est le siècle noir pour l’alimentation des classes populaires. Les puissants ont en tête de faire manger n’importe quoi au petit peuple. On veut développer de la fausse viande, du faux pain, du faux vin. Lafargue soutient la lutte contre ces falsifications, et par là même le droit au bien-manger. Raspail sera, lui, le José Bové de l’époque : il organise concrètement la lutte contre ce que l’on ne nomme pas encore la « malbouffe ».

Les banquets, racontez-vous, prennent une place importante dans ce mouvement…

Ils sont à la fois enjeu et forme politiques. Ils anticipent la création des partis politiques. Tout au long du XIX e siècle, on banquète comme plus tard on militera, tout simplement parce que les réunions publiques sont interdites. La révolution de 1848 naît, d’ailleurs, d’une interdiction de banquet. Certains sont des banquets républicains, organisés par la bourgeoisie éclairée, qui excluent le peuple en raison de leur prix. Ce sont les banquets de ceux qui souhaitent la réforme plutôt que la révolution. Le peuple est convié à écouter les discours, mais pas à manger. Quand il s’impose, il provoque des désordres… Les premiers banquets populaires sont créés en 1848, par le journal le Père Duchesne, qui les propose à 25 centimes et pose ainsi le principe du droit aux banquets pour tous. Jusqu’à la fin du siècle, alterneront ainsi banquets républicains bourgeois, banquets révolutionnaires et pique-niques anarchistes. Partout, on y recherche, politiquement, le bien-manger et le bien-boire. Et si l’on y mange de la viande, c’est en fricassée, afin que les morceaux nobles soient mélangés aux autres, et que chacun mange « l’équivalence ».

C’est cette tradition qui perdure à la Fête de l’Humanité ?

Pas uniquement. Au XX e siècle, cette relation aux banquets se retrouve durant les grèves. Pas de mouvements sociaux sans repas collectifs. Ni sans musique, chanson ou danse. Ce mariage de la gastronomie, de l’art et de la politique explique le succès de la Fête de l’Humanité – ou de celle de l’Unita, en Italie. On s’y réapproprie une gastronomie créée au XIX e siècle par des revanchards. Tous les premiers grands chefs se disaient ouvertement contre- révolutionnaires. Pour eux, il s’agissait de lier la table bourgeoise à la table aristocratique. Grimod de La Reynière, inventeur de la critique gastronomique, l’a élevée au rang d’idéologie de classe et de mépris aristocratique.

Que reste-t-il, dans les débats d’aujourd’hui, de ce lien entretenu par les gauches avec l’enjeu alimentaire ?

La gauche au XX e siècle a conservé cette centralité de la table, mais a cessé de la théoriser. Un des symptômes en est l’échec du mouvement Slow Food en France – dont le président-fondateur vient pourtant du Parti communiste italien. Pourquoi cela n’a-t-il pas pris de notre côté ? Parce que la gauche a oublié de penser politiquement ces questions. Elle a laissé, de ce fait, la place aux identitaires et à la droite. Cela fait vingt ans que j’appelle la gauche à redéfinir des politiques alimentaires parallèlement aux politiques agricoles. C’est une attente des milieux populaires. L’importance du repas familial, amical, militant continue d’exister. On le voit lorsque Fabien Roussel fait une intervention sur le droit à la bonne alimentation pour tous : il provoque des réactions très négatives, mais aussi un écho très favorable, et gagne dans la foulée un point dans les sondages. Malheureusement, il est le seul à pouvoir, aujourd’hui, tenir ce discours sur le bien-manger au sens politique. L’ouverture de Jean-Luc Mélenchon vers Aymeric Caron l’empêche de se porter à la défense de la bonne viande ou du bon fromage, au risque de mécontenter cet électorat recherché. De fait, les deux grands enjeux de ces prochaines décennies ne sont pas abordés frontalement : veut-on d’une agriculture sans élevage ? Et veut-on d’une alimentation sans agriculture ? L’agriculture cellulaire commence par la fausse viande, le faux fromage, le faux miel. Elle va se poursuivre avec des faux légumes, le développement de fermes-usines, et l’illusion que les villes pourraient se passer des campagnes.

Cela fait vingt ans que j’appelle la gauche à redéfinir des politiques alimentaires parallèlement aux politiques agricoles. C’est une attente des milieux populaires. L’importance du repas familial, amical, militant continue d’exister.

L’agriculture urbaine est-elle une porte d’entrée pour l’agriculture cellulaire ?

Je ne parle pas des jardins ouvriers ou partagés. Ce qui est en jeu ici, c’est le modèle de Singapour. Car la vraie alternative ne se joue pas entre les protéines animales et les protéines végétales, comme on voudrait nous le faire croire, mais entre la production industrielle de ces protéines et la défense d’une agriculture paysanne et familiale. Des experts nous assurent qu’avec 150 vaches on pourrait produire toute la viande dont on a besoin grâce à l’agriculture cellulaire. La question est celle-ci : pense-t-on pouvoir nourrir 8 milliards d’humains avec 400 000 agromanagers, ou faut-il miser sur un milliard et demi de petits paysans ? Veut-on des fermes high tech en ville ou une agriculture paysanne défendue par la Via Campesina, la Confédération paysanne, le Modef ? On a le même souci avec ce que l’on appelle agriculture intelligente – façon de dire que les paysans d’avant étaient des stupides. Cette technologisation de l’agriculture sans limites, cette numérisation, cette informatisation impliquent des investissements considérables. Les rentabiliser va nécessiter de concentrer les exploitations. C’est la faillite programmée de ce qu’il reste de l’agriculture paysanne.

Pourquoi le débat se focalise-t-il sur la viande ?

Manger de la viande a toujours été compliqué. C’est consommer ce qui nous est le plus proche. En outre, les puissants n’ont jamais cessé, depuis l’Antiquité, de vouloir interdire la viande au peuple. Au XIX e siècle, on a cherché à le rendre végétarien, afin qu’il ne soit plus révolutionnaire. Mais si la viande prend aujourd’hui tant d’importance, c’est parce que ce discours rencontre celui des grandes firmes. Jusqu’à présent, le prototype même d’une ferme écolo était une ferme qui produisait des céréales, des fruits, des légumes, des œufs, du poulet, du cochon, du lait… et de la bonne terre, grâce aux fumures animales. Supprimez l’élevage et l’on n’a plus de fumier. Et, pour le coup, on a besoin d’engrais chimiques.

Le mouvement vegan en a-t-il conscience ?

Il est lui-même divisé entre ceux qui se battent pour un légitime mieux-être des animaux d’élevage et ceux qui, tel Aymeric Caron, plaident l’abolitionnisme. Mais, globalement, on se retrouve coincé entre viandards identitaires et vegans. C’est un débat qui ne pose résolument pas la question des modes de production. En France, la gauche elle-même accepte beaucoup trop facilement d’essentialiser la viande. Or, « la » viande n’existe pas. Il n’y a rien de commun entre une viande industrielle et une viande issue d’un élevage paysan. Zemmour se dit défenseur de l’agriculture française, tout en prônant le libéralisme, c’est incompatible ! Le libéralisme est justement ce qui détruit le bien-manger. Le système voudrait faire des cultures gastronomiques populaires un sous-produit. Il faut riposter. L’agriculture paysanne et biologique n’est pas une niche réservée à quelques-uns, mais le modèle à développer pour tous. En France, nous disposons d’un vrai levier : la restauration collective. Un repas sur deux y est consommé. C’est une formidable façon de faire que la table redevienne un espace commun.

alimentationgauchepaul arièsPrésidentielle 2022
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Nexter s’allie avec Hellenic Defence Systems pour proposer le VBCI Philoctete à l’armée grecque

par Laurent Lagneau · 5 avril 2022

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Après les frégates de défense d’intervention et les Rafale, la Grèce va-t-elle de nouveau se tourner vers la France pour moderniser son infanterie mécanisée, laquelle repose actuellement sur des plusieurs modèles de véhicules blindés de conception ancienne [M113A2, Leonidas II et BMP-1 d’origine russe, ndlr]? En tout cas, Nexter Systems s’y prépare.

Et cela d’autant plus que l’armée grecque ne doit pas trop tarder à renouveller ses moyens. « Nous en sommes arrivés à aujourd’hui à de gros problèmes de vieillissement et de dévaluation opérationnelle auxquels sont confrontés les véhicules blindés grecs. Malheureusement, les échecs, les omissions et les occasions manquées du passé font que les forces mécanisées et blindées manquent d’un véhicule blindé moderne agile et doté d’une grande puissance de feu », notait ainsi le site spécialisé grec Defence Review, en 2019.

En juillet 2021, Nexter avait profité de la première édition du salon DEFEA, organisé à Athènes, pour lever le voile sur une nouvelle version du Véhicule Blindé de Combat d’Infanterie [VBCI], appelée « PHILOCTETE », du nom d’un héros de la Guerre de Troie. Et d’assurer que ce blindé répondrait aux « exigences de l’armée grecque en matière de mobilité, de protection, de modularité et de puissance de feu ».

Mais pour mettre plus de chance de son côté pour séduire l’état-major grec [notamment face à l’allemand Rheinmetall, qui lorgne sur ce marché potentiel avec son KF-41 Lynx], Nexter vient de nouer un partenariat stratégique avec Hellenic Defence Systems [HDS], une entreprise publique grecque spécialisée dans la conception et la production de systèmes d’armes, de missiles et de munitions. L’annonce en a été faite de 5 avril.

« Nexter a signé un partenariat stratégique avec Hellenic Defence Systems pour répondre aux besoins de l’armée grecque en matière de véhicules de combat d’infanterie modernisés avec le PHILOCTETE. […] Ce partenariat participe pleinement à la dynamique de renforcement de la relation franco-grecque dans le domaine de la Défense », a fait valoir l’industriel français.

Cette version du VBCI proposée à l’armée grecque dispose d’une motorisation plus puissante, grâce à un nouveau moteur de 600 cv, ce qui est censé lui assurer une « très haute mobilité tactique, stratégique et opérative ». D’une masse de 32 tonnes, elle est dotée d’une tourelle téléopérée armée du canon 40 CTA, qui utilise des munitions télescoptée de 40mm, ainsi que de missiles moyenne portée [MMP], produits par MBDA.

Dans sa communication, Nexter insiste surtout sur l’apport du 40 CTA, capable de tirer les « les différentes munitions télescopées de 40mm qui représentent le futur des munitions de moyen calibre : obus explosifs, airburst et obus flèches capables de percer jusqu’à 140mm d’acier à blindage ». Aussi, souligne l’industriel, « l’armement de dernière génération de la tourelle T40 offre au PHILOCTETE une capacité de réponse à toutes les menaces terrestres modernes du champ de bataille ».

Nexter s’allie avec Hellenic Defence Systems pour proposer le VBCI Philoctete à l’armée grecque

par Laurent Lagneau · 5 avril 2022

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Après les frégates de défense d’intervention et les Rafale, la Grèce va-t-elle de nouveau se tourner vers la France pour moderniser son infanterie mécanisée, laquelle repose actuellement sur des plusieurs modèles de véhicules blindés de conception ancienne [M113A2, Leonidas II et BMP-1 d’origine russe, ndlr]? En tout cas, Nexter Systems s’y prépare.

Et cela d’autant plus que l’armée grecque ne doit pas trop tarder à renouveller ses moyens. « Nous en sommes arrivés à aujourd’hui à de gros problèmes de vieillissement et de dévaluation opérationnelle auxquels sont confrontés les véhicules blindés grecs. Malheureusement, les échecs, les omissions et les occasions manquées du passé font que les forces mécanisées et blindées manquent d’un véhicule blindé moderne agile et doté d’une grande puissance de feu », notait ainsi le site spécialisé grec Defence Review, en 2019.

En juillet 2021, Nexter avait profité de la première édition du salon DEFEA, organisé à Athènes, pour lever le voile sur une nouvelle version du Véhicule Blindé de Combat d’Infanterie [VBCI], appelée « PHILOCTETE », du nom d’un héros de la Guerre de Troie. Et d’assurer que ce blindé répondrait aux « exigences de l’armée grecque en matière de mobilité, de protection, de modularité et de puissance de feu ».

Mais pour mettre plus de chance de son côté pour séduire l’état-major grec [notamment face à l’allemand Rheinmetall, qui lorgne sur ce marché potentiel avec son KF-41 Lynx], Nexter vient de nouer un partenariat stratégique avec Hellenic Defence Systems [HDS], une entreprise publique grecque spécialisée dans la conception et la production de systèmes d’armes, de missiles et de munitions. L’annonce en a été faite de 5 avril.

« Nexter a signé un partenariat stratégique avec Hellenic Defence Systems pour répondre aux besoins de l’armée grecque en matière de véhicules de combat d’infanterie modernisés avec le PHILOCTETE. […] Ce partenariat participe pleinement à la dynamique de renforcement de la relation franco-grecque dans le domaine de la Défense », a fait valoir l’industriel français.

Cette version du VBCI proposée à l’armée grecque dispose d’une motorisation plus puissante, grâce à un nouveau moteur de 600 cv, ce qui est censé lui assurer une « très haute mobilité tactique, stratégique et opérative ». D’une masse de 32 tonnes, elle est dotée d’une tourelle téléopérée armée du canon 40 CTA, qui utilise des munitions télescoptée de 40mm, ainsi que de missiles moyenne portée [MMP], produits par MBDA.

Dans sa communication, Nexter insiste surtout sur l’apport du 40 CTA, capable de tirer les « les différentes munitions télescopées de 40mm qui représentent le futur des munitions de moyen calibre : obus explosifs, airburst et obus flèches capables de percer jusqu’à 140mm d’acier à blindage ». Aussi, souligne l’industriel, « l’armement de dernière génération de la tourelle T40 offre au PHILOCTETE une capacité de réponse à toutes les menaces terrestres modernes du champ de bataille ».

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Après les frégates de défense d’intervention et les Rafale, la Grèce va-t-elle de nouveau se tourner vers la France pour moderniser son infanterie mécanisée, laquelle repose actuellement sur des plusieurs modèles de véhicules blindés de conception ancienne [M113A2, Leonidas II et BMP-1 d’origine russe, ndlr]? En tout cas, Nexter Systems s’y prépare.

Et cela d’autant plus que l’armée grecque ne doit pas trop tarder à renouveller ses moyens. « Nous en sommes arrivés à aujourd’hui à de gros problèmes de vieillissement et de dévaluation opérationnelle auxquels sont confrontés les véhicules blindés grecs. Malheureusement, les échecs, les omissions et les occasions manquées du passé font que les forces mécanisées et blindées manquent d’un véhicule blindé moderne agile et doté d’une grande puissance de feu », notait ainsi le site spécialisé grec Defence Review, en 2019.

En juillet 2021, Nexter avait profité de la première édition du salon DEFEA, organisé à Athènes, pour lever le voile sur une nouvelle version du Véhicule Blindé de Combat d’Infanterie [VBCI], appelée « PHILOCTETE », du nom d’un héros de la Guerre de Troie. Et d’assurer que ce blindé répondrait aux « exigences de l’armée grecque en matière de mobilité, de protection, de modularité et de puissance de feu ».

Mais pour mettre plus de chance de son côté pour séduire l’état-major grec [notamment face à l’allemand Rheinmetall, qui lorgne sur ce marché potentiel avec son KF-41 Lynx], Nexter vient de nouer un partenariat stratégique avec Hellenic Defence Systems [HDS], une entreprise publique grecque spécialisée dans la conception et la production de systèmes d’armes, de missiles et de munitions. L’annonce en a été faite de 5 avril.

« Nexter a signé un partenariat stratégique avec Hellenic Defence Systems pour répondre aux besoins de l’armée grecque en matière de véhicules de combat d’infanterie modernisés avec le PHILOCTETE. […] Ce partenariat participe pleinement à la dynamique de renforcement de la relation franco-grecque dans le domaine de la Défense », a fait valoir l’industriel français.

Cette version du VBCI proposée à l’armée grecque dispose d’une motorisation plus puissante, grâce à un nouveau moteur de 600 cv, ce qui est censé lui assurer une « très haute mobilité tactique, stratégique et opérative ». D’une masse de 32 tonnes, elle est dotée d’une tourelle téléopérée armée du canon 40 CTA, qui utilise des munitions télescoptée de 40mm, ainsi que de missiles moyenne portée [MMP], produits par MBDA.

Dans sa communication, Nexter insiste surtout sur l’apport du 40 CTA, capable de tirer les « les différentes munitions télescopées de 40mm qui représentent le futur des munitions de moyen calibre : obus explosifs, airburst et obus flèches capables de percer jusqu’à 140mm d’acier à blindage ». Aussi, souligne l’industriel, « l’armement de dernière génération de la tourelle T40 offre au PHILOCTETE une capacité de réponse à toutes les menaces terrestres modernes du champ de bataille ».

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Après les frégates de défense d’intervention et les Rafale, la Grèce va-t-elle de nouveau se tourner vers la France pour moderniser son infanterie mécanisée, laquelle repose actuellement sur des plusieurs modèles de véhicules blindés de conception ancienne [M113A2, Leonidas II et BMP-1 d’origine russe, ndlr]? En tout cas, Nexter Systems s’y prépare.

Et cela d’autant plus que l’armée grecque ne doit pas trop tarder à renouveller ses moyens. « Nous en sommes arrivés à aujourd’hui à de gros problèmes de vieillissement et de dévaluation opérationnelle auxquels sont confrontés les véhicules blindés grecs. Malheureusement, les échecs, les omissions et les occasions manquées du passé font que les forces mécanisées et blindées manquent d’un véhicule blindé moderne agile et doté d’une grande puissance de feu », notait ainsi le site spécialisé grec Defence Review, en 2019.

En juillet 2021, Nexter avait profité de la première édition du salon DEFEA, organisé à Athènes, pour lever le voile sur une nouvelle version du Véhicule Blindé de Combat d’Infanterie [VBCI], appelée « PHILOCTETE », du nom d’un héros de la Guerre de Troie. Et d’assurer que ce blindé répondrait aux « exigences de l’armée grecque en matière de mobilité, de protection, de modularité et de puissance de feu ».

Mais pour mettre plus de chance de son côté pour séduire l’état-major grec [notamment face à l’allemand Rheinmetall, qui lorgne sur ce marché potentiel avec son KF-41 Lynx], Nexter vient de nouer un partenariat stratégique avec Hellenic Defence Systems [HDS], une entreprise publique grecque spécialisée dans la conception et la production de systèmes d’armes, de missiles et de munitions. L’annonce en a été faite de 5 avril.

« Nexter a signé un partenariat stratégique avec Hellenic Defence Systems pour répondre aux besoins de l’armée grecque en matière de véhicules de combat d’infanterie modernisés avec le PHILOCTETE. […] Ce partenariat participe pleinement à la dynamique de renforcement de la relation franco-grecque dans le domaine de la Défense », a fait valoir l’industriel français.

Cette version du VBCI proposée à l’armée grecque dispose d’une motorisation plus puissante, grâce à un nouveau moteur de 600 cv, ce qui est censé lui assurer une « très haute mobilité tactique, stratégique et opérative ». D’une masse de 32 tonnes, elle est dotée d’une tourelle téléopérée armée du canon 40 CTA, qui utilise des munitions télescoptée de 40mm, ainsi que de missiles moyenne portée [MMP], produits par MBDA.

Dans sa communication, Nexter insiste surtout sur l’apport du 40 CTA, capable de tirer les « les différentes munitions télescopées de 40mm qui représentent le futur des munitions de moyen calibre : obus explosifs, airburst et obus flèches capables de percer jusqu’à 140mm d’acier à blindage ». Aussi, souligne l’industriel, « l’armement de dernière génération de la tourelle T40 offre au PHILOCTETE une capacité de réponse à toutes les menaces terrestres modernes du champ de bataille ».

BBC

'I planned to end my life at 16 but I'm still here'

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A teenage girl who tried to take her own life is volunteering her time to help other young people struggling with mental health.

Chelsea, from Nottingham, experienced low mood, anxiety and self-harm and was eventually referred to the crisis team at Nottinghamshire Healthcare’s Child and Adolescent Mental Health Service (CAMHS).

She's recently converted a shed into an outdoor therapy room and hopes one day to become a mental health nurse.

If you are affected by the issues in this video, help and support is available via the BBC Action Line.

Video journalist: Chris Waring

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L'Humanité

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Jean-Jacques Régibier
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par Laurent Lagneau · 5 avril 2022

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Troisième économie de l’Union européenne [UE], l’Italie dut imposer une diète budgétaire sévère à ses forces armées à partir de 2012, soit au moment de la crise de la dette. Pour le président du Conseil, qui était alors Mario Monti, l’enjeu était de réaliser au moins 20 milliards d’euros d’économies dans les deux années à venir… Et le budget militaire fut donc largement mis à contribution pour tenir cet objectif.

En 2015, selon les chiffres de l’Otan, les dépenses militaires italiennes s’élevèrent à 17,6 milliards d’euros. Puis elles augmentèrent significativement par la suite, pour s’établir à un peu plus de 20 milliards d’euros en 2016. Un nouvel effort important fut consenti à partir de 2020, le budget des forces transalpines ayant fini par dépasser la barre des 26 milliards d’euros.

Et cela alors que la situation politique ne s’y prêtait pas forcément, la coalition gouvernementale dirigée par Mario Draghi devant faire avec les différentes sensibilités qui la composent, certaines, comme celle incarnée par le Mouvement Cinq Étoiles [située à gauche], n’étant pas forcément favorables à une hausse aussi élevée des dépenses militaires.

Quoi qu’il en soit, l’effort de défense de l’Italie a atteint 1,4% de son PIB en 2021 [soit 28,3 milliards d’euros]. Ce qui lui permet de lancer et de financer de nombreux programmes, comme la construction du porte-aéronefs Trieste, l’achat d’avions de combat F-35, la participation au projet Tempest, les études relatives à deux nouveaux « Cacciatorpediniere » [ou « destroyers »] ou bien encore le renouvellement des blindés médians.

Pour autant, cela s’avère encore insuffisant pour atteindre l’objectif consistant à porter les dépenses militaires à 2% du PIB d’ici à 2024. Objectif auquel a adhéré l’Italie lors du sommet de l’Otan organisé à Newport [Royaume-Uni] en 2014, soit après l’annexion de la Crimée par la Russie.

Si, après avoir longtemps traîné les pieds, l’Allemagne a fini par consentir à faire un effort significatif pour ses forces armées après l’invasion de l’Ukraine par la Russie [avec un fonds spécial de 100 milliards d’euros et un budget militaire d’un montant supérier à 2% du PIB], l’Italie s’apprête à en faire de même… Mais d’ici à 2028.

Ainsi, le 30 mars, la majorité qui soutient le gouvernement de M. Draghi a fini par se mettre d’accord sur une trajectoire financière visant à atteindre l’objectif souscrit par Rome dans le cadre de l’Otan. Mais au prix d’une concession au Mouvement Cinq Étoiles, qui a en effet obtenu que les dépenses militaires italiennes soient portés à 2% du PIB en 2028, et non en 2024. À cette échéance, les forces armées transalpines devraient bénéficier d’un budget annuel supérieur d’environ 12 milliards d’euros par rapport à celui de 2022.

Cela étant, tout ceci est à mettre au conditionnel… étant donné que nul ne sait quelle sera la coalition gouvernementale qui dirigera l’Italie d’ici-là. En attendant, cette hausse des dépenses militaires à2% du PIB n’est pas soutenue par l’opinion publique italienne. Selon un sondage publié le 29 mars par TgLa7, seulement 34% des personnes interrogées y sont favorables, contre 54% qui estiment qu’un tel effort n’est pas nécessaire.

L’Italie veut porter le niveau de ses dépenses militaires à 2% du PIB en 2028

par Laurent Lagneau · 5 avril 2022

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Troisième économie de l’Union européenne [UE], l’Italie dut imposer une diète budgétaire sévère à ses forces armées à partir de 2012, soit au moment de la crise de la dette. Pour le président du Conseil, qui était alors Mario Monti, l’enjeu était de réaliser au moins 20 milliards d’euros d’économies dans les deux années à venir… Et le budget militaire fut donc largement mis à contribution pour tenir cet objectif.

En 2015, selon les chiffres de l’Otan, les dépenses militaires italiennes s’élevèrent à 17,6 milliards d’euros. Puis elles augmentèrent significativement par la suite, pour s’établir à un peu plus de 20 milliards d’euros en 2016. Un nouvel effort important fut consenti à partir de 2020, le budget des forces transalpines ayant fini par dépasser la barre des 26 milliards d’euros.

Et cela alors que la situation politique ne s’y prêtait pas forcément, la coalition gouvernementale dirigée par Mario Draghi devant faire avec les différentes sensibilités qui la composent, certaines, comme celle incarnée par le Mouvement Cinq Étoiles [située à gauche], n’étant pas forcément favorables à une hausse aussi élevée des dépenses militaires.

Quoi qu’il en soit, l’effort de défense de l’Italie a atteint 1,4% de son PIB en 2021 [soit 28,3 milliards d’euros]. Ce qui lui permet de lancer et de financer de nombreux programmes, comme la construction du porte-aéronefs Trieste, l’achat d’avions de combat F-35, la participation au projet Tempest, les études relatives à deux nouveaux « Cacciatorpediniere » [ou « destroyers »] ou bien encore le renouvellement des blindés médians.

Pour autant, cela s’avère encore insuffisant pour atteindre l’objectif consistant à porter les dépenses militaires à 2% du PIB d’ici à 2024. Objectif auquel a adhéré l’Italie lors du sommet de l’Otan organisé à Newport [Royaume-Uni] en 2014, soit après l’annexion de la Crimée par la Russie.

Si, après avoir longtemps traîné les pieds, l’Allemagne a fini par consentir à faire un effort significatif pour ses forces armées après l’invasion de l’Ukraine par la Russie [avec un fonds spécial de 100 milliards d’euros et un budget militaire d’un montant supérier à 2% du PIB], l’Italie s’apprête à en faire de même… Mais d’ici à 2028.

Ainsi, le 30 mars, la majorité qui soutient le gouvernement de M. Draghi a fini par se mettre d’accord sur une trajectoire financière visant à atteindre l’objectif souscrit par Rome dans le cadre de l’Otan. Mais au prix d’une concession au Mouvement Cinq Étoiles, qui a en effet obtenu que les dépenses militaires italiennes soient portés à 2% du PIB en 2028, et non en 2024. À cette échéance, les forces armées transalpines devraient bénéficier d’un budget annuel supérieur d’environ 12 milliards d’euros par rapport à celui de 2022.

Cela étant, tout ceci est à mettre au conditionnel… étant donné que nul ne sait quelle sera la coalition gouvernementale qui dirigera l’Italie d’ici-là. En attendant, cette hausse des dépenses militaires à2% du PIB n’est pas soutenue par l’opinion publique italienne. Selon un sondage publié le 29 mars par TgLa7, seulement 34% des personnes interrogées y sont favorables, contre 54% qui estiment qu’un tel effort n’est pas nécessaire.

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Troisième économie de l’Union européenne [UE], l’Italie dut imposer une diète budgétaire sévère à ses forces armées à partir de 2012, soit au moment de la crise de la dette. Pour le président du Conseil, qui était alors Mario Monti, l’enjeu était de réaliser au moins 20 milliards d’euros d’économies dans les deux années à venir… Et le budget militaire fut donc largement mis à contribution pour tenir cet objectif.

En 2015, selon les chiffres de l’Otan, les dépenses militaires italiennes s’élevèrent à 17,6 milliards d’euros. Puis elles augmentèrent significativement par la suite, pour s’établir à un peu plus de 20 milliards d’euros en 2016. Un nouvel effort important fut consenti à partir de 2020, le budget des forces transalpines ayant fini par dépasser la barre des 26 milliards d’euros.

Et cela alors que la situation politique ne s’y prêtait pas forcément, la coalition gouvernementale dirigée par Mario Draghi devant faire avec les différentes sensibilités qui la composent, certaines, comme celle incarnée par le Mouvement Cinq Étoiles [située à gauche], n’étant pas forcément favorables à une hausse aussi élevée des dépenses militaires.

Quoi qu’il en soit, l’effort de défense de l’Italie a atteint 1,4% de son PIB en 2021 [soit 28,3 milliards d’euros]. Ce qui lui permet de lancer et de financer de nombreux programmes, comme la construction du porte-aéronefs Trieste, l’achat d’avions de combat F-35, la participation au projet Tempest, les études relatives à deux nouveaux « Cacciatorpediniere » [ou « destroyers »] ou bien encore le renouvellement des blindés médians.

Pour autant, cela s’avère encore insuffisant pour atteindre l’objectif consistant à porter les dépenses militaires à 2% du PIB d’ici à 2024. Objectif auquel a adhéré l’Italie lors du sommet de l’Otan organisé à Newport [Royaume-Uni] en 2014, soit après l’annexion de la Crimée par la Russie.

Si, après avoir longtemps traîné les pieds, l’Allemagne a fini par consentir à faire un effort significatif pour ses forces armées après l’invasion de l’Ukraine par la Russie [avec un fonds spécial de 100 milliards d’euros et un budget militaire d’un montant supérier à 2% du PIB], l’Italie s’apprête à en faire de même… Mais d’ici à 2028.

Ainsi, le 30 mars, la majorité qui soutient le gouvernement de M. Draghi a fini par se mettre d’accord sur une trajectoire financière visant à atteindre l’objectif souscrit par Rome dans le cadre de l’Otan. Mais au prix d’une concession au Mouvement Cinq Étoiles, qui a en effet obtenu que les dépenses militaires italiennes soient portés à 2% du PIB en 2028, et non en 2024. À cette échéance, les forces armées transalpines devraient bénéficier d’un budget annuel supérieur d’environ 12 milliards d’euros par rapport à celui de 2022.

Cela étant, tout ceci est à mettre au conditionnel… étant donné que nul ne sait quelle sera la coalition gouvernementale qui dirigera l’Italie d’ici-là. En attendant, cette hausse des dépenses militaires à2% du PIB n’est pas soutenue par l’opinion publique italienne. Selon un sondage publié le 29 mars par TgLa7, seulement 34% des personnes interrogées y sont favorables, contre 54% qui estiment qu’un tel effort n’est pas nécessaire.

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Troisième économie de l’Union européenne [UE], l’Italie dut imposer une diète budgétaire sévère à ses forces armées à partir de 2012, soit au moment de la crise de la dette. Pour le président du Conseil, qui était alors Mario Monti, l’enjeu était de réaliser au moins 20 milliards d’euros d’économies dans les deux années à venir… Et le budget militaire fut donc largement mis à contribution pour tenir cet objectif.

En 2015, selon les chiffres de l’Otan, les dépenses militaires italiennes s’élevèrent à 17,6 milliards d’euros. Puis elles augmentèrent significativement par la suite, pour s’établir à un peu plus de 20 milliards d’euros en 2016. Un nouvel effort important fut consenti à partir de 2020, le budget des forces transalpines ayant fini par dépasser la barre des 26 milliards d’euros.

Et cela alors que la situation politique ne s’y prêtait pas forcément, la coalition gouvernementale dirigée par Mario Draghi devant faire avec les différentes sensibilités qui la composent, certaines, comme celle incarnée par le Mouvement Cinq Étoiles [située à gauche], n’étant pas forcément favorables à une hausse aussi élevée des dépenses militaires.

Quoi qu’il en soit, l’effort de défense de l’Italie a atteint 1,4% de son PIB en 2021 [soit 28,3 milliards d’euros]. Ce qui lui permet de lancer et de financer de nombreux programmes, comme la construction du porte-aéronefs Trieste, l’achat d’avions de combat F-35, la participation au projet Tempest, les études relatives à deux nouveaux « Cacciatorpediniere » [ou « destroyers »] ou bien encore le renouvellement des blindés médians.

Pour autant, cela s’avère encore insuffisant pour atteindre l’objectif consistant à porter les dépenses militaires à 2% du PIB d’ici à 2024. Objectif auquel a adhéré l’Italie lors du sommet de l’Otan organisé à Newport [Royaume-Uni] en 2014, soit après l’annexion de la Crimée par la Russie.

Si, après avoir longtemps traîné les pieds, l’Allemagne a fini par consentir à faire un effort significatif pour ses forces armées après l’invasion de l’Ukraine par la Russie [avec un fonds spécial de 100 milliards d’euros et un budget militaire d’un montant supérier à 2% du PIB], l’Italie s’apprête à en faire de même… Mais d’ici à 2028.

Ainsi, le 30 mars, la majorité qui soutient le gouvernement de M. Draghi a fini par se mettre d’accord sur une trajectoire financière visant à atteindre l’objectif souscrit par Rome dans le cadre de l’Otan. Mais au prix d’une concession au Mouvement Cinq Étoiles, qui a en effet obtenu que les dépenses militaires italiennes soient portés à 2% du PIB en 2028, et non en 2024. À cette échéance, les forces armées transalpines devraient bénéficier d’un budget annuel supérieur d’environ 12 milliards d’euros par rapport à celui de 2022.

concession

Cela étant, tout ceci est à mettre au conditionnel… étant donné que nul ne sait quelle sera la coalition gouvernementale qui dirigera l’Italie d’ici-là. En attendant, cette hausse des dépenses militaires à2% du PIB n’est pas soutenue par l’opinion publique italienne. Selon un sondage publié le 29 mars par TgLa7, seulement 34% des personnes interrogées y sont favorables, contre 54% qui estiment qu’un tel effort n’est pas nécessaire.

sondage
BBC

War in Ukraine: Inside Chernobyl after the Russian occupation

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Chernobyl nuclear power plant can be accessed again, after returning to Ukrainian control.

The plant, in the north of the country, was seized by Russian troops on the first day of the invasion, but has been taken back by Ukraine's armed forces.

The BBC's Yogita Limaye was one of the first journalists to enter the site, and spoke to some of the people who work there.

L'Humanité

Urgence climatique : comment inverser la courbe d'ici 3 ans

Premier plan

Le troisième et ultime volet du sixième rapport du Giec décrit un futur climatique en deux teintes : cataclysmique, si rien ne change ; soutenable, si de profondes mesures sont prises immédiatement dans tous les secteurs économiques.

Marie-Noëlle Bertrand

Après de longues et houleuses discussions entre États, le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec) a fini par rendre public, lundi 4 avril, le troisième et ultime volet de son sixième rapport d’évaluation. Publiés en août et en février, les deux premiers analysaient les risques de réchauffement, leurs impacts sur le système Terre et les sociétés humaines, ainsi que nos capacités à nous y adapter. Bien que tout aussi alarmant, celui-ci s’attache à explorer les solutions pour éviter le pire. Elles existent, à condition de faire vite, insistent les experts de l’ONU.

1. Urgence climatique : trois ans pour inverser la courbe

Malgré un quart de siècle de négociations internationales sur le climat, les émissions de gaz à effet de serre (GES) n’ont cessé d’augmenter. On en produit aujourd’hui 54 % de plus qu’en 1990. Les dix dernières années n’ont rien arrangé (+12 % entre 2010 et 2019). Seule consolation : si la hausse persiste, elle décélère. Les émissions augmentent désormais de 1,3 % par an, contre 2,1 % par an entre 2000 et 2009. Reste que tout cela, ajouté aux émissions cumulées dans l’atmosphère depuis 1850, nous place face à un mur.

Plus le temps de faire dans la dentelle : si l’on veut limiter le réchauffement à +1,5 °C d’ici à la fin du siècle, il faut réduire de 43 % nos émissions globales avant 2030. Cela implique d’amorcer leur décrue dès 2025. Mais ne nous y trompons pas : il ne nous reste ni huit ans ni même trois ans pour agir. Les mesures doivent être « immédiates et profondes », insiste le Giec. L’effort est sensiblement moindre si l’on décide de tolérer +2 °C (ultime seuil au-delà duquel il deviendra trop coûteux, voire impossible de s’adapter dans certaines grandes régions du monde). Cet objectif implique d’avoir réduit de 27 % nos émissions d’ici à 2030, mais le délai dont nous disposons n’est en aucun cas plus long.

Concrètement, cela veut dire limiter à son strict minimum l’exploitation des énergies fossiles, principales émettrices de CO2. Pour s’en tenir à un réchauffement de +1,5 °C, l’usage du charbon devra avoir été réduit de 95 % à horizon 2050, celui du pétrole de 60 % et celui du gaz de 45 % – à condition que les systèmes de production résiduels puissent être équipés de dispositifs de capture et de stockage de CO2, technologie dont tous les prototypes s’avèrent encore immatures. En se contentant de limiter le réchauffement à +2 °C, ces baisses sont à peine moins drastiques (85 % pour le charbon, 30 % pour le pétrole et 15 % pour le gaz).

Pour l’heure, on est loin d’y être : les politiques énergétiques et industrielles actuelles ouvrent la voie à un réchauffement de 3,2 °C d’ici à la fin du siècle.

2. Transports, industrie, agriculture : réguler tous les secteurs économiques

Tous les secteurs économiques doivent être mis à contribution, prévient le Giec. Celui de l’énergie en premier chef, qui va devoir redéployer des sources à faibles émissions. Les énergies renouvelables et le nucléaire sont appelés à produire plus d’électricité et d’hydrogène vert, en substitution des énergies fossiles. Éolien et solaire ont un bel avenir devant eux, insistent les experts, qui notent que leurs coûts unitaires ont baissé de 55 % et 85 % depuis 2010 et que leur viabilité s’est accrue.

L’industrie doit, quant à elle, agir sur la gestion de la demande. « L’utilisation de l’acier, du ciment, du plastique et d’autres matériaux augmente à l’échelle mondiale et dans la plupart des régions », déplorent les experts. Or, il existe « de nombreuses options durables » qui peuvent contribuer à réduire l’usage de ces matériaux très émetteurs, entre autres leur réutilisation dans le cadre d’une économie plus circulaire.

Les villes se voient interpellées comme des secteurs à part entière. Ces territoires, qui devraient rassembler 70 % de la population mondiale en 2050, émettent déjà près de 70 % des émissions de GES mondiales. Transport, bâtiments, espaces verts : ils offrent aussi des « occasions d’accroître l’efficacité des ressources et de réduire considérablement les émissions de GES » à condition que leurs efforts portent sur « la réduction ou la modification » de la consommation d’énergie et de matériaux, l’électrification et l’amélioration de l’absorption du carbone.

Le transport, justement, est un levier urgent à actionner : il émet, aujourd’hui, 23 % des émissions de CO2, mais ce taux pourrait grimper à 50 % d’ici à 2050 sans actions fermes. Inverser la tendance passera par une baisse du trafic aérien, maritime et routier, ainsi qu’une optimisation de technologies nouvelles – par exemple la voiture électrique, les agrocarburants « durables » et l’hydrogène vert. Les experts préviennent toutefois : tout n’est pas encore opérationnel en la matière.

Dans tous ces secteurs, un large éventail d’instruments réglementaires « se sont avérés efficaces pour réduire les émissions ». Cet éventail inclut les codes du bâtiment, les règles à fixer en matière d’efficacité énergétique des véhicules ou encore de procédés industriels à faibles émissions.

3. Agriculture et forêts : alliés pour le développement durable

Le secteur des sols et de l’agriculture est appelé à se transformer à double titre : les systèmes alimentaires émettent jusqu’à 42 % de GES, rappelle le Giec, et pourtant le monde continue d’avoir faim. La déforestation, elle, induit une large part des émissions de CO2. La bonne nouvelle, insistent les experts, est que les deux maux relèvent du même remède : « Les produits agricoles et forestiers d’origine durable peuvent être utilisés au lieu de produits à plus forte intensité de GES. » Le reboisement ou le développement de couverts végétaux peuvent servir à la fois de ressources alimentaires et de puits de carbone, indispensables pour atteindre la neutralité carbone d’ici à la seconde moitié du siècle.

Mais, gare, préviennent les experts : ces options de séquestration du carbone sont à double tranchant. Elles offrent des avantages en termes de « biodiversité et de conservation des écosystèmes, de sécurité alimentaire et hydrique, d’approvisionnement en bois, de moyens de subsistance, de régime foncier et de droits d’utilisation des terres des peuples autochtones, les collectivités locales et les petits propriétaires fonciers ». Mais elles génèrent aussi des risques sur tous ces points : reboiser à très grande échelle et sans régulation, ou couvrir les espaces de monocultures à destination énergétique non seulement ne suffira pas à atteindre les objectifs climatiques, mais entrerait en concurrence avec d’autres usages des terres, singulièrement ceux dédiés à l’alimentation.

4. Des politiques publiques au service de la sobriété

Agir sur la demande domestique d’énergie et la consommation de biens et services permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40 % à 70 % d’ici à 2050, estiment les experts de l’ONU. Cela implique de changer en profondeur nos modes de vies « à l’occidentale ».

Ainsi, préférer le train à l’avion quand cela est possible permettrait de diminuer de 10 % à 40 % les émissions de l’aviation d’ici à 2040. Vivre sans voiture, passer à un régime alimentaire composé de peu de produits animaux, opter pour le tourisme local ou changer son système de chauffage peuvent « réduire l’empreinte carbone d’un individu jusqu’à 9 tonnes d’équivalent CO2  » par an, évalue le Giec, lequel ne met pas pour autant tout le monde dans le même sac. « L’empreinte carbone moyenne par habitant en Afghanistan n’atteint même pas 1 tonne, quand celle d’un Français atteint un peu plus de 10 tonnes », illustre-t-il, rappelant que « la moitié la plus pauvre de la population mondiale est responsable d’environ 10 % » des émissions liées à la consommation, alors qu’environ 50 % de ces émissions peuvent être attribuées aux 10 % les plus riches.

Pas question, en outre, de ramener ces changements à des responsabilités individuelles. « Disposer des politiques publiques, des infrastructures et de la technologie pour rendre possibles les changements dans nos modes de vie et nos comportements (…) offre un important potentiel inexploité », souligne Priyadarshi Shukla, coprésident du groupe de travail. Les experts insistent, enfin, sur l’enjeu démocratique : l’engagement citoyen dans des cadres de délibération inclusifs sera déterminant pour engager les bons mouvements de société.

rapport du giecRéchauffement climatique
Opex 360

La Serbie négocierait l’achat d’au moins 6 Rafale auprès de Dassault Aviation

par Laurent Lagneau · 5 avril 2022

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En juillet 2020, le président Aleksandar Vučić, qui vient d’être réélu, avait plaidé pour un renforcement significatif des capacités militaires de son pays en raison des « tensions internationales ». Et d’insister en particulier sur le renouvellement des moyens des forces aériennes de son pays, ceux-ci reposant notamment sur une dizaine de chasseurs MiG-29 « Fulcrum » [alors récemment acquis auprès de la Russie] et vingt avions d’attaque Soko J-22.

Évidemment, au regard de la proximité entre Belgrade et Moscou, on pensait que l’état-major serbe privilégierait l’acquisition de nouveaux avions de combat russes [comme le Su-30 ou le Su-35] dès qu’il aurait les coudées franches.

« Ce genre d’achat est en grande partie une question de politique. Les avions russes nous conviendraient mieux en raison de leur technologie et de notre expérience en matière de formation et de maintenance », avait d’ailleurs admis le général Kovacevic, un ancien responsable des forces aériennes serbes, dans les colonnes du journal Vesti. Cependant, il n’avait pas écarté l’hypothèse d’un achat auprès d’un pays occidental, en citant le JAS-39 Gripen suédois.

Un an et demi plus tard, et alors que le président Vučić venait d’annoncer une hausse d’environ 500 millions d’euros des dépenses militaires pour l’année 2022, le ministre serbe de la Défense, Nebojša Stefanović, confia à la Radio-Télévision de Serbie que les responsables de la force aérienne [serbe] avaient recommandé l’achat de Rafale. « On verra ce qu’on décidera après une analyse approndie. De toute façon, cela suppose un énorme investissement qui ne peut que faire l’objet d’un examen stratégique », avait-il alors expliqué.

A priori, l’affaire est passé au stade suivant. En effet, selon La Tribune, qui s’appuie sur des « sources concordantes », Belgrade négocierait actuellement un contrat portant sur la livraison de six à douze Rafale auprès de Dassault Aviation, qui aurait remis une offre au début du mois de mars. Pour autant, une éventuelle commande est encore loin de se concrétiser.

Pour cela, il faudra qu’un tel contrat – s’il est signé – obtienne l’aval du gouvernement français, les demandes de licence d’exportation devant être instruites par la Commission interministérielle pour l’étude des exportations de matériels de guerre [CIEEMG]. En 2019, celle-ci a autorisé la vente de missiles anti-aérien Mistral 3 à la Serbie. Mais le contexte était alors différent, la Russie, avec qui Belgrade entretient des liens étroits [voire fraternels], n’avait pas envahi l’Ukraine.

Cela étant, la vente de Rafale à la Serbie permettrait sans doute de contrer les influences russe et chinoise dans ce pays [et dans les Balkans occidentaux en général], alors que ce pays négocie depuis 2014 son adhésion à l’adhésion européenne [UE], avec laquelle il a signé un accord de stabilisation d’association. Par ailleurs, Belgrade a rejoint le Parternariat pour la paix [PPP] de l’Otan en 2006.

La Serbie négocierait l’achat d’au moins 6 Rafale auprès de Dassault Aviation

par Laurent Lagneau · 5 avril 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

En juillet 2020, le président Aleksandar Vučić, qui vient d’être réélu, avait plaidé pour un renforcement significatif des capacités militaires de son pays en raison des « tensions internationales ». Et d’insister en particulier sur le renouvellement des moyens des forces aériennes de son pays, ceux-ci reposant notamment sur une dizaine de chasseurs MiG-29 « Fulcrum » [alors récemment acquis auprès de la Russie] et vingt avions d’attaque Soko J-22.

Évidemment, au regard de la proximité entre Belgrade et Moscou, on pensait que l’état-major serbe privilégierait l’acquisition de nouveaux avions de combat russes [comme le Su-30 ou le Su-35] dès qu’il aurait les coudées franches.

« Ce genre d’achat est en grande partie une question de politique. Les avions russes nous conviendraient mieux en raison de leur technologie et de notre expérience en matière de formation et de maintenance », avait d’ailleurs admis le général Kovacevic, un ancien responsable des forces aériennes serbes, dans les colonnes du journal Vesti. Cependant, il n’avait pas écarté l’hypothèse d’un achat auprès d’un pays occidental, en citant le JAS-39 Gripen suédois.

Un an et demi plus tard, et alors que le président Vučić venait d’annoncer une hausse d’environ 500 millions d’euros des dépenses militaires pour l’année 2022, le ministre serbe de la Défense, Nebojša Stefanović, confia à la Radio-Télévision de Serbie que les responsables de la force aérienne [serbe] avaient recommandé l’achat de Rafale. « On verra ce qu’on décidera après une analyse approndie. De toute façon, cela suppose un énorme investissement qui ne peut que faire l’objet d’un examen stratégique », avait-il alors expliqué.

A priori, l’affaire est passé au stade suivant. En effet, selon La Tribune, qui s’appuie sur des « sources concordantes », Belgrade négocierait actuellement un contrat portant sur la livraison de six à douze Rafale auprès de Dassault Aviation, qui aurait remis une offre au début du mois de mars. Pour autant, une éventuelle commande est encore loin de se concrétiser.

Pour cela, il faudra qu’un tel contrat – s’il est signé – obtienne l’aval du gouvernement français, les demandes de licence d’exportation devant être instruites par la Commission interministérielle pour l’étude des exportations de matériels de guerre [CIEEMG]. En 2019, celle-ci a autorisé la vente de missiles anti-aérien Mistral 3 à la Serbie. Mais le contexte était alors différent, la Russie, avec qui Belgrade entretient des liens étroits [voire fraternels], n’avait pas envahi l’Ukraine.

Cela étant, la vente de Rafale à la Serbie permettrait sans doute de contrer les influences russe et chinoise dans ce pays [et dans les Balkans occidentaux en général], alors que ce pays négocie depuis 2014 son adhésion à l’adhésion européenne [UE], avec laquelle il a signé un accord de stabilisation d’association. Par ailleurs, Belgrade a rejoint le Parternariat pour la paix [PPP] de l’Otan en 2006.

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En juillet 2020, le président Aleksandar Vučić, qui vient d’être réélu, avait plaidé pour un renforcement significatif des capacités militaires de son pays en raison des « tensions internationales ». Et d’insister en particulier sur le renouvellement des moyens des forces aériennes de son pays, ceux-ci reposant notamment sur une dizaine de chasseurs MiG-29 « Fulcrum » [alors récemment acquis auprès de la Russie] et vingt avions d’attaque Soko J-22.

Évidemment, au regard de la proximité entre Belgrade et Moscou, on pensait que l’état-major serbe privilégierait l’acquisition de nouveaux avions de combat russes [comme le Su-30 ou le Su-35] dès qu’il aurait les coudées franches.

« Ce genre d’achat est en grande partie une question de politique. Les avions russes nous conviendraient mieux en raison de leur technologie et de notre expérience en matière de formation et de maintenance », avait d’ailleurs admis le général Kovacevic, un ancien responsable des forces aériennes serbes, dans les colonnes du journal Vesti. Cependant, il n’avait pas écarté l’hypothèse d’un achat auprès d’un pays occidental, en citant le JAS-39 Gripen suédois.

Un an et demi plus tard, et alors que le président Vučić venait d’annoncer une hausse d’environ 500 millions d’euros des dépenses militaires pour l’année 2022, le ministre serbe de la Défense, Nebojša Stefanović, confia à la Radio-Télévision de Serbie que les responsables de la force aérienne [serbe] avaient recommandé l’achat de Rafale. « On verra ce qu’on décidera après une analyse approndie. De toute façon, cela suppose un énorme investissement qui ne peut que faire l’objet d’un examen stratégique », avait-il alors expliqué.

A priori, l’affaire est passé au stade suivant. En effet, selon La Tribune, qui s’appuie sur des « sources concordantes », Belgrade négocierait actuellement un contrat portant sur la livraison de six à douze Rafale auprès de Dassault Aviation, qui aurait remis une offre au début du mois de mars. Pour autant, une éventuelle commande est encore loin de se concrétiser.

Pour cela, il faudra qu’un tel contrat – s’il est signé – obtienne l’aval du gouvernement français, les demandes de licence d’exportation devant être instruites par la Commission interministérielle pour l’étude des exportations de matériels de guerre [CIEEMG]. En 2019, celle-ci a autorisé la vente de missiles anti-aérien Mistral 3 à la Serbie. Mais le contexte était alors différent, la Russie, avec qui Belgrade entretient des liens étroits [voire fraternels], n’avait pas envahi l’Ukraine.

Cela étant, la vente de Rafale à la Serbie permettrait sans doute de contrer les influences russe et chinoise dans ce pays [et dans les Balkans occidentaux en général], alors que ce pays négocie depuis 2014 son adhésion à l’adhésion européenne [UE], avec laquelle il a signé un accord de stabilisation d’association. Par ailleurs, Belgrade a rejoint le Parternariat pour la paix [PPP] de l’Otan en 2006.

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En juillet 2020, le président Aleksandar Vučić, qui vient d’être réélu, avait plaidé pour un renforcement significatif des capacités militaires de son pays en raison des « tensions internationales ». Et d’insister en particulier sur le renouvellement des moyens des forces aériennes de son pays, ceux-ci reposant notamment sur une dizaine de chasseurs MiG-29 « Fulcrum » [alors récemment acquis auprès de la Russie] et vingt avions d’attaque Soko J-22.

Évidemment, au regard de la proximité entre Belgrade et Moscou, on pensait que l’état-major serbe privilégierait l’acquisition de nouveaux avions de combat russes [comme le Su-30 ou le Su-35] dès qu’il aurait les coudées franches.

« Ce genre d’achat est en grande partie une question de politique. Les avions russes nous conviendraient mieux en raison de leur technologie et de notre expérience en matière de formation et de maintenance », avait d’ailleurs admis le général Kovacevic, un ancien responsable des forces aériennes serbes, dans les colonnes du journal Vesti. Cependant, il n’avait pas écarté l’hypothèse d’un achat auprès d’un pays occidental, en citant le JAS-39 Gripen suédois.

Un an et demi plus tard, et alors que le président Vučić venait d’annoncer une hausse d’environ 500 millions d’euros des dépenses militaires pour l’année 2022, le ministre serbe de la Défense, Nebojša Stefanović, confia à la Radio-Télévision de Serbie que les responsables de la force aérienne [serbe] avaient recommandé l’achat de Rafale. « On verra ce qu’on décidera après une analyse approndie. De toute façon, cela suppose un énorme investissement qui ne peut que faire l’objet d’un examen stratégique », avait-il alors expliqué.

A priori, l’affaire est passé au stade suivant. En effet, selon La Tribune, qui s’appuie sur des « sources concordantes », Belgrade négocierait actuellement un contrat portant sur la livraison de six à douze Rafale auprès de Dassault Aviation, qui aurait remis une offre au début du mois de mars. Pour autant, une éventuelle commande est encore loin de se concrétiser.

selon La Tribune

Pour cela, il faudra qu’un tel contrat – s’il est signé – obtienne l’aval du gouvernement français, les demandes de licence d’exportation devant être instruites par la Commission interministérielle pour l’étude des exportations de matériels de guerre [CIEEMG]. En 2019, celle-ci a autorisé la vente de missiles anti-aérien Mistral 3 à la Serbie. Mais le contexte était alors différent, la Russie, avec qui Belgrade entretient des liens étroits [voire fraternels], n’avait pas envahi l’Ukraine.

Cela étant, la vente de Rafale à la Serbie permettrait sans doute de contrer les influences russe et chinoise dans ce pays [et dans les Balkans occidentaux en général], alors que ce pays négocie depuis 2014 son adhésion à l’adhésion européenne [UE], avec laquelle il a signé un accord de stabilisation d’association. Par ailleurs, Belgrade a rejoint le Parternariat pour la paix [PPP] de l’Otan en 2006.

BBC

Will Smith banned from Oscars for 10 years over slap

Will Smith has been banned from the Oscars gala and other Academy events for 10 years after the US actor slapped comic Chris Rock at the ceremony.

In a statement, the Academy said the 94th Oscars had been "overshadowed by the unacceptable and harmful behaviour we saw Mr Smith exhibit on stage".

Smith has apologised for his actions and resigned from the Academy.

The actor hit Rock for joking about his wife's shaved head, a result of the hair-loss condition alopecia.

Less than an hour later, he was awarded the best actor award for his role in King Richard, where he played the father of tennis stars Venus and Serena Williams.

The Academy Of Motion Picture Arts and Sciences, which organises the awards ceremony, met virtually on Friday to discuss disciplinary action.

In a statement, it said banning Smith was aimed at protecting performers and guests and "restoring trust in the Academy".

The Academy said that directly after the slap it did not "adequately address the situation in the room" and had been "unprepared for the unprecedented". It apologised for this.

It also thanked Rock for "maintaining his composure under extraordinary circumstances".

In his resignation statement, Smith said he had "betrayed the trust of the Academy" and was "heartbroken" over his actions.

He added he would "fully accept any and all consequences for my conduct".

Smith's resignation means he will be unable to vote for future Oscars.

The Academy's disciplinary review over the incident, originally scheduled for 18 April, was fast-tracked after he resigned.

Few have ever stepped down from the Academy. Four members - producer Harvey Weinstein, actor Bill Cosby, director Roman Polanski and cinematographer Adam Kimmel - have been booted over sexual misconduct allegations, while actor Carmine Caridi was expelled in 2004 for pirating screener videos given to him.

But the standards of conduct laid out by the film academy contained various disciplinary options for Smith, such as excluding him from future Oscars ceremonies, revoking his eligibility for awards or taking back his newly won Oscar.

Only one Oscar has ever been taken back; a feature called Young Americans won the best documentary honour in 1969 but was found to be ineligible for the award that year.

Late last month, actor Whoopi Goldberg - a member of the Academy's board of governors - predicted Smith would face "big consequences" but said "we're not going to take that Oscar away from him."

Beyond the Academy's actions, at least two studios - Sony and Netflix - are pausing their projects with Smith.

Rock, who began his latest stand up comedy tour shortly after the Oscars telecast, has not commented publicly on the slap.

He told fans at a show last month that he is "still kind of processing what happened" and will talk about the incident "at some point".

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Will Smith resigns from Oscars Academy over slap

What next for Will Smith after Oscars attack?

Chris Rock's first comments since Will Smith slap

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L’administration américaine autorise la vente de huit avions F-16V supplémentaires à la Bulgarie

par Laurent Lagneau · 5 avril 2022

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Entre les contraintes économiques et budgétaires, les hésitations sur le type d’avion à acquérir et les dissensions politiques, la modernisation de l’aviation de combat bulgare n’aura pas été une affaire simple.

Ainsi, en 2017, Sofia fit part de son intention de se procurer huit JAS-39 Gripen auprès du constructeur suédois Saab afin de remplacer les MiG-29 de ses forces aériennes, alors très sollicités par l’activité aérienne russe en mer Noire. Mais ce choix fut vite remis en cause, notamment parce qu’il avait été fait par un gouvernement intérimaire, alors chargé de gérer les affaires courantes avant de nouvelles élections législatives.

Finalement, un nouvel appel d’offres fut lancé, avec quatre prétendants en lice, à savoir le F/A-18 Super Hornet de Boeing, le F-16 « Viper » de Lockheed-Martin, l’Eurofighter tranche 1 [proposé par l’Italie] et, à nouveau le JAS-39 Gripen E/F. La candidature du Rafale ne fut pas présentée.

En décembre 2018, et malgré une offre de dernière minute de Saab, qui proposait dix Gripen E/F pour un prix entrant dans l’enveloppe budgétaire intialement prévue, Sofia annonça avoir retenu le F-16 « Viper » pour remplacer les MiG-29 de ses forces aériennes. Après des difficultés dans les négociations avec Lockheed-Martin et en dépit de l’opposition du président bulgare, Roumen Radev [un ancien pilote de chasse, ndlr], la commande fut officialisée en juillet 2019, pour 1,256 milliard de dollars. Les livraisons devaient alors commencer à partir de la fin 2023. Sauf que, à cause de la pandémie de covid-19, qui a perturbé les chaînes de production aux États-Unis, ce calendrier a été décalé de deux ans. En attendant, la Bulgarie compte sur l’Otan pour l’aider à assurer la protection de son espace aérien.

Reste que, avec les vols d’entraînement, les indisponibilités pour maintenance et les missions de police du ciel, le nombre de F-16V commandés est très insuffisant. Aussi, en août 2021, Sofia a émis le souhait d’acquérir huit exemplaires supplémentaires auprès des États-Unis. Et, depuis l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, une telle commande est devenue une impérieuse nécessité.

Alors qu’il a été demandé à la Bulgarie de céder ses MiG-29 à l’Ukraine – ce qui le gouvernement bulgare a refusé – la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargé des exportations d’équipements militaires américains, a publié un avis, le 4 avril, pour recommander au Congrès d’accepter la vente de huit F-16V supplémentaires à la Bulgarie, pour un montant estimé à 1,673 milliard de dollars. Cette somme est identique à celle qui avait été indiquée en juin 2019 dans le « devis » relatif aux huit premiers F-16V. Probablement que Sofia obtiendra les mêmes facilités financières accordées par Washington il y a près de trois ans.

Cette vente potentielle « va améliorer la capacité de la Bulgarie à faire face aux menaces actuelles et futures, en permettant à la force aérienne bulgare de déployer régulièrement des avions de chasse moderne dans la région de la mer Noire », a fait valoir la DSCA.

À noter que le Pentagone, via son porte-parole, John Kirby, a cru bon de préciser que cet avis de la DSCA n’avait rien à voir avec la demande faite à la Bulgarie de céder ses MiG-29 à l’Ukraine. D’autant plus que cette nouvelle commande ne pourra pas être honorée, au mieux, avant trois ou quatre ans.

Pour rappel, le F-16 Block 70 « Viper » est équipé de d’un radar AESA [antenne active], de la Liaison 16, d’un ordinateur de mission avancé, d’une connectivité améliorée et d’un affichage de suivi de terrain [Center Pedestal Display].

L’administration américaine autorise la vente de huit avions F-16V supplémentaires à la Bulgarie

par Laurent Lagneau · 5 avril 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Entre les contraintes économiques et budgétaires, les hésitations sur le type d’avion à acquérir et les dissensions politiques, la modernisation de l’aviation de combat bulgare n’aura pas été une affaire simple.

Ainsi, en 2017, Sofia fit part de son intention de se procurer huit JAS-39 Gripen auprès du constructeur suédois Saab afin de remplacer les MiG-29 de ses forces aériennes, alors très sollicités par l’activité aérienne russe en mer Noire. Mais ce choix fut vite remis en cause, notamment parce qu’il avait été fait par un gouvernement intérimaire, alors chargé de gérer les affaires courantes avant de nouvelles élections législatives.

Finalement, un nouvel appel d’offres fut lancé, avec quatre prétendants en lice, à savoir le F/A-18 Super Hornet de Boeing, le F-16 « Viper » de Lockheed-Martin, l’Eurofighter tranche 1 [proposé par l’Italie] et, à nouveau le JAS-39 Gripen E/F. La candidature du Rafale ne fut pas présentée.

En décembre 2018, et malgré une offre de dernière minute de Saab, qui proposait dix Gripen E/F pour un prix entrant dans l’enveloppe budgétaire intialement prévue, Sofia annonça avoir retenu le F-16 « Viper » pour remplacer les MiG-29 de ses forces aériennes. Après des difficultés dans les négociations avec Lockheed-Martin et en dépit de l’opposition du président bulgare, Roumen Radev [un ancien pilote de chasse, ndlr], la commande fut officialisée en juillet 2019, pour 1,256 milliard de dollars. Les livraisons devaient alors commencer à partir de la fin 2023. Sauf que, à cause de la pandémie de covid-19, qui a perturbé les chaînes de production aux États-Unis, ce calendrier a été décalé de deux ans. En attendant, la Bulgarie compte sur l’Otan pour l’aider à assurer la protection de son espace aérien.

Reste que, avec les vols d’entraînement, les indisponibilités pour maintenance et les missions de police du ciel, le nombre de F-16V commandés est très insuffisant. Aussi, en août 2021, Sofia a émis le souhait d’acquérir huit exemplaires supplémentaires auprès des États-Unis. Et, depuis l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, une telle commande est devenue une impérieuse nécessité.

Alors qu’il a été demandé à la Bulgarie de céder ses MiG-29 à l’Ukraine – ce qui le gouvernement bulgare a refusé – la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargé des exportations d’équipements militaires américains, a publié un avis, le 4 avril, pour recommander au Congrès d’accepter la vente de huit F-16V supplémentaires à la Bulgarie, pour un montant estimé à 1,673 milliard de dollars. Cette somme est identique à celle qui avait été indiquée en juin 2019 dans le « devis » relatif aux huit premiers F-16V. Probablement que Sofia obtiendra les mêmes facilités financières accordées par Washington il y a près de trois ans.

Cette vente potentielle « va améliorer la capacité de la Bulgarie à faire face aux menaces actuelles et futures, en permettant à la force aérienne bulgare de déployer régulièrement des avions de chasse moderne dans la région de la mer Noire », a fait valoir la DSCA.

À noter que le Pentagone, via son porte-parole, John Kirby, a cru bon de préciser que cet avis de la DSCA n’avait rien à voir avec la demande faite à la Bulgarie de céder ses MiG-29 à l’Ukraine. D’autant plus que cette nouvelle commande ne pourra pas être honorée, au mieux, avant trois ou quatre ans.

Pour rappel, le F-16 Block 70 « Viper » est équipé de d’un radar AESA [antenne active], de la Liaison 16, d’un ordinateur de mission avancé, d’une connectivité améliorée et d’un affichage de suivi de terrain [Center Pedestal Display].

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Entre les contraintes économiques et budgétaires, les hésitations sur le type d’avion à acquérir et les dissensions politiques, la modernisation de l’aviation de combat bulgare n’aura pas été une affaire simple.

Ainsi, en 2017, Sofia fit part de son intention de se procurer huit JAS-39 Gripen auprès du constructeur suédois Saab afin de remplacer les MiG-29 de ses forces aériennes, alors très sollicités par l’activité aérienne russe en mer Noire. Mais ce choix fut vite remis en cause, notamment parce qu’il avait été fait par un gouvernement intérimaire, alors chargé de gérer les affaires courantes avant de nouvelles élections législatives.

Finalement, un nouvel appel d’offres fut lancé, avec quatre prétendants en lice, à savoir le F/A-18 Super Hornet de Boeing, le F-16 « Viper » de Lockheed-Martin, l’Eurofighter tranche 1 [proposé par l’Italie] et, à nouveau le JAS-39 Gripen E/F. La candidature du Rafale ne fut pas présentée.

En décembre 2018, et malgré une offre de dernière minute de Saab, qui proposait dix Gripen E/F pour un prix entrant dans l’enveloppe budgétaire intialement prévue, Sofia annonça avoir retenu le F-16 « Viper » pour remplacer les MiG-29 de ses forces aériennes. Après des difficultés dans les négociations avec Lockheed-Martin et en dépit de l’opposition du président bulgare, Roumen Radev [un ancien pilote de chasse, ndlr], la commande fut officialisée en juillet 2019, pour 1,256 milliard de dollars. Les livraisons devaient alors commencer à partir de la fin 2023. Sauf que, à cause de la pandémie de covid-19, qui a perturbé les chaînes de production aux États-Unis, ce calendrier a été décalé de deux ans. En attendant, la Bulgarie compte sur l’Otan pour l’aider à assurer la protection de son espace aérien.

Reste que, avec les vols d’entraînement, les indisponibilités pour maintenance et les missions de police du ciel, le nombre de F-16V commandés est très insuffisant. Aussi, en août 2021, Sofia a émis le souhait d’acquérir huit exemplaires supplémentaires auprès des États-Unis. Et, depuis l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, une telle commande est devenue une impérieuse nécessité.

Alors qu’il a été demandé à la Bulgarie de céder ses MiG-29 à l’Ukraine – ce qui le gouvernement bulgare a refusé – la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargé des exportations d’équipements militaires américains, a publié un avis, le 4 avril, pour recommander au Congrès d’accepter la vente de huit F-16V supplémentaires à la Bulgarie, pour un montant estimé à 1,673 milliard de dollars. Cette somme est identique à celle qui avait été indiquée en juin 2019 dans le « devis » relatif aux huit premiers F-16V. Probablement que Sofia obtiendra les mêmes facilités financières accordées par Washington il y a près de trois ans.

Cette vente potentielle « va améliorer la capacité de la Bulgarie à faire face aux menaces actuelles et futures, en permettant à la force aérienne bulgare de déployer régulièrement des avions de chasse moderne dans la région de la mer Noire », a fait valoir la DSCA.

À noter que le Pentagone, via son porte-parole, John Kirby, a cru bon de préciser que cet avis de la DSCA n’avait rien à voir avec la demande faite à la Bulgarie de céder ses MiG-29 à l’Ukraine. D’autant plus que cette nouvelle commande ne pourra pas être honorée, au mieux, avant trois ou quatre ans.

Pour rappel, le F-16 Block 70 « Viper » est équipé de d’un radar AESA [antenne active], de la Liaison 16, d’un ordinateur de mission avancé, d’une connectivité améliorée et d’un affichage de suivi de terrain [Center Pedestal Display].

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Entre les contraintes économiques et budgétaires, les hésitations sur le type d’avion à acquérir et les dissensions politiques, la modernisation de l’aviation de combat bulgare n’aura pas été une affaire simple.

Ainsi, en 2017, Sofia fit part de son intention de se procurer huit JAS-39 Gripen auprès du constructeur suédois Saab afin de remplacer les MiG-29 de ses forces aériennes, alors très sollicités par l’activité aérienne russe en mer Noire. Mais ce choix fut vite remis en cause, notamment parce qu’il avait été fait par un gouvernement intérimaire, alors chargé de gérer les affaires courantes avant de nouvelles élections législatives.

Finalement, un nouvel appel d’offres fut lancé, avec quatre prétendants en lice, à savoir le F/A-18 Super Hornet de Boeing, le F-16 « Viper » de Lockheed-Martin, l’Eurofighter tranche 1 [proposé par l’Italie] et, à nouveau le JAS-39 Gripen E/F. La candidature du Rafale ne fut pas présentée.

En décembre 2018, et malgré une offre de dernière minute de Saab, qui proposait dix Gripen E/F pour un prix entrant dans l’enveloppe budgétaire intialement prévue, Sofia annonça avoir retenu le F-16 « Viper » pour remplacer les MiG-29 de ses forces aériennes. Après des difficultés dans les négociations avec Lockheed-Martin et en dépit de l’opposition du président bulgare, Roumen Radev [un ancien pilote de chasse, ndlr], la commande fut officialisée en juillet 2019, pour 1,256 milliard de dollars. Les livraisons devaient alors commencer à partir de la fin 2023. Sauf que, à cause de la pandémie de covid-19, qui a perturbé les chaînes de production aux États-Unis, ce calendrier a été décalé de deux ans. En attendant, la Bulgarie compte sur l’Otan pour l’aider à assurer la protection de son espace aérien.

Reste que, avec les vols d’entraînement, les indisponibilités pour maintenance et les missions de police du ciel, le nombre de F-16V commandés est très insuffisant. Aussi, en août 2021, Sofia a émis le souhait d’acquérir huit exemplaires supplémentaires auprès des États-Unis. Et, depuis l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, une telle commande est devenue une impérieuse nécessité.

Alors qu’il a été demandé à la Bulgarie de céder ses MiG-29 à l’Ukraine – ce qui le gouvernement bulgare a refusé – la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargé des exportations d’équipements militaires américains, a publié un avis, le 4 avril, pour recommander au Congrès d’accepter la vente de huit F-16V supplémentaires à la Bulgarie, pour un montant estimé à 1,673 milliard de dollars. Cette somme est identique à celle qui avait été indiquée en juin 2019 dans le « devis » relatif aux huit premiers F-16V. Probablement que Sofia obtiendra les mêmes facilités financières accordées par Washington il y a près de trois ans.

Cette vente potentielle « va améliorer la capacité de la Bulgarie à faire face aux menaces actuelles et futures, en permettant à la force aérienne bulgare de déployer régulièrement des avions de chasse moderne dans la région de la mer Noire », a fait valoir la DSCA.

À noter que le Pentagone, via son porte-parole, John Kirby, a cru bon de préciser que cet avis de la DSCA n’avait rien à voir avec la demande faite à la Bulgarie de céder ses MiG-29 à l’Ukraine. D’autant plus que cette nouvelle commande ne pourra pas être honorée, au mieux, avant trois ou quatre ans.

Pour rappel, le F-16 Block 70 « Viper » est équipé de d’un radar AESA [antenne active], de la Liaison 16, d’un ordinateur de mission avancé, d’une connectivité améliorée et d’un affichage de suivi de terrain [Center Pedestal Display].

L'Humanité

Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVC

Actu

Selon une étude espagnole, vivre à proximité d’un parc ou d’un jardin réduirait le risque d’accident vasculaire cérébral ischémique. Au-delà des bienfaits que la présence d’un espace végétal procure, l’étude propose surtout une refonte forte des critères européens d’exposition aux polluants atmosphériques.

Jérémie Bazart

En France, chaque année, selon le ministère de la Santé et des Solidarités, plus de 140 000 personnes sont victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Chez les femmes, qui vivent plus longtemps, l’AVC est même la première cause de décès, avant le cancer du sein.

Pollution de l’air et bruit

Mais quel est le rapport entre la survenue de cette pathologie et l’environnement ? Existe-t-il un lien entre les AVC et la présence d’un environnement plus vert à proximité du domicile ? C’est ce qu’ont souhaité savoir des chercheurs espagnols. Il y a quelques années, cette équipe de l’Hospital del Mar, à Barcelone, avait déjà apporté des preuves de l’existence d’une relation entre les agressions atmosphériques et sonores et le risque de subir un AVC. Tous ces facteurs, pollution de l’air et bruit, agissent comme des déclencheurs d’AVC selon les chercheurs. Cette fois, ils ont souhaité aller plus loin et confronter les données épidémiologiques à la présence d’espaces verts. Leurs résultats ont été publiés début mars dans la revue « Environment International » (1).

L’impact des niveaux de particules

L’étude a pris en compte des informations sur l’exposition à trois polluants chez plus de 3,5 millions de personnes ­sélectionnées parmi les 7,5 millions d’habitants de Catalogne âgés de plus de 18 ans, qui n’avaient pas subi d’accident vasculaire cérébral avant le début de l’étude (en 2017).

Santé. Et au milieu coule une rivière… de médicaments

Plus précisément, l’équipe a analysé l’impact des niveaux de particules liées à la circulation automobile : particules de moins de 2,5 microns, dioxyde d’azote (NO2) et particules de suie. Ils ont relié ce niveau au lieu de résidence de chacune des personnes étudiées. Le nombre et la densité des espaces verts dans un rayon de 300 mètres autour de leur habitation ont également été étudiés.

Le dioxyde d’azote est causé par le trafic routier

Les résultats indiquent plusieurs choses, à commencer par une relation directe entre l’augmentation des niveaux de NO2 dans l’atmosphère et le risque d’AVC ischémique. « Ainsi, pour chaque augmentation de 10 microgrammes (µg/m3), ce risque augmente de 4 %. Idem avec les deux autres types de particules étudiées, le risque augmente. Ces chiffres sont les mêmes pour l’ensemble de la population, quels que soient les autres facteurs socio-économiques, l’âge ou les habitudes tabagiques », expliquent les scientifiques dans l’étude. Le dioxyde d’azote est principalement causé par le trafic routier.

Réduction du stress, augmentation de l’activité physique

Par conséquent, les conclusions des chercheurs sont claires : « Si nous voulons vraiment réduire les risques multiples que ce polluant fait peser sur la santé des personnes, nous devons mettre en place des mesures audacieuses pour réduire l’utilisation de la voiture en ville. »

Recherche médicale. Des fourmis capables de renifler le cancer ?

Une deuxième découverte est l’impact de la proximité des espaces verts autour de l’habitat. « Notre étude montre que les personnes qui sont entourées de niveaux de verdure plus importants sur leur lieu de résidence diminuent de 16 % leur risque de survenue d’un AVC », poursuivent les scientifiques. L’exposition aux espaces verts est ­généralement considérée comme ayant des effets bénéfiques à travers une variété de mécanismes, tels que la réduction du stress, l’augmentation de l’activité physique et des contacts sociaux, et même l’exposition à un écosystème microbien enrichi ! Le troisième enseignement est plus militant.

« Nous ­devons réaliser des villes et des cités plus durables »

L’étude a montré l’existence de risques à partir de niveaux de concentration de particules inférieurs, en moyenne, à ceux fixés par les autorités européennes pourtant considérés comme sûrs ! « Malgré le respect des niveaux fixés par l’Union européenne, nous sommes confrontés au paradoxe qu’il existe toujours un risque sanitaire. Il existe une relation directe entre l’exposition aux polluants de notre environnement et le risque de subir un accident vasculaire cérébral », explique l’étude, avec cette phrase en guise de conclusion : « Nous ­devons nous efforcer de réaliser des villes et des cités plus durables où vivre ne signifie pas augmenter son risque de maladie ! »

(1) « Air pollution and surrounding greenness in relation to ischemic stroke : a population-based cohort study », publié dans « Environment International », mars 2022.

Les deux causes d’AVC

Un accident vasculaire cérébral ou AVC, communément appelé « attaque cérébrale », est une perte soudaine d’une ou plusieurs fonctions du cerveau.

Deux causes sont possibles :

  • l’obstruction brutale d’un vaisseau sanguin par un caillot, c’est l’accident vasculaire cérébral ischémique (on parle aussi d’infarctus cérébral),
  • ou la rupture d’un vaisseau, c’est l’AVC hémorragique.

Dans tous les cas, l’arrêt de la circulation du sang ne permet plus un apport suffisant en oxygène et en éléments nutritifs. Cela entraîne la mort des cellules cérébrales au niveau de la zone du cerveau touchée.

sciencesstresspollutionSanté
BBC

Are paper football programmes on their way out?

By Bill WilsonBusiness reporter

For a great many football fans an essential thing to do when going to watch a game is to buy the match-day programme.

Yet as Paul Matz, editor of collectors' magazine, Programme Monthly, admits, some people now wonder if paper programmes are set to become a thing of the past.

"Some suggest that the days of the printed programme are numbered," he says. "I don't agree, although they will be if professional clubs do not recognise the potential of the programme, as well as the role it plays as a major part of the match-day experience."

Football, like most parts of society, has seen lasting changes as a result of the Covid-19 pandemic.

One of those changes was that with fans not being able to attend games during lockdowns, sales of match-day programmes fell sharply. This was because only a very limited number of supporters made the effort to arrange to get them sent out in the post.

On other occasions, clubs have had to pulp thousands of copies of programmes after games were postponed at short notice due to a coronavirus outbreak.

As a result, a growing number of teams in England and Scotland have now stopped producing physical programmes. These include Hibernian from the Scottish Premiership, and five sides from the Championship, England's second tier - Blackburn Rovers, Bristol City, Derby County, Reading, and Swansea City.

Hibernian and Derby have instead moved to a regular club magazine, and Blackburn, Bristol City and Swansea have switched to publishing online versions of the matchday programme.

Mr Matz says the problem is that the days when printed programmes were the only way for clubs to directly communicate with fans are long gone. In this ever more digital world teams now have websites, numerous social media accounts, plus even their own TV stations for the largest clubs.

However, he points out that the vast majority of clubs are still selling physical programmes. "Big championship clubs like Blackburn and Swansea going over to digital programmes has made headline news, but the fact is the majority of clubs still put out hard copies."

Teams in the English Football League could choose to stop selling physical programmes after a 2018 ruling that ended their obligation to do so.

Swansea City went down the digital-only route from the start of the current 2021-22 season. The previous two seasons were transitional ones, with the Welsh club introducing a digital programme, but also physical copies for those supporters wishing to buy them.

Now, the digital programme is available for fans to download free from the club website before home games. Season ticket holders and supporters club members also receive it by email.

The club says going digital offers "all the elements provided by a printed programme", plus the added ability to link to highlights clips and other video.

A club spokesman adds it also removes printing costs, while later digital deadlines allow more up-to-date information, and there is also no need to discard printed programmes if a game is postponed.

He adds that the move to a digital programme was mainly precipitated by a decline in printed sales, and income, each season over the past decade. Although sales did go up in their first, historic, Premier League season, in 2011/12.

"With most things being online now, we felt that it was the right move for us as a club, and we have plans to improve our digital offering even further next season and strive to give our supporters as much quality content as possible," says the spokesman. "[Yet] there is no doubt that some supporters would prefer a physical copy, as such items are considered collectables."

For those Swansea fans there is good news, as at the end of this season they will be able to buy a complete physical set of the 2021/22 home programmes for £69.

David Cottrell, programme editor for Premier League club Liverpool, says "people still have this desire for a printed programme, it is our staple bread and butter".

He adds: "Programmes are still popular and more so when the team is doing well, when we see big increases in sales.

"Also, when it is a big historic occasion, people want something they can hold, touch, flick through. You might not get that tangible feeling on the internet or on a phone."

New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.

While Liverpool does also provide the programmes digitally, Mr Cottrell says that the extensive historical content - including archive photos - found in many programmes nowadays, as well as longer-form interviews, work better in print.

Mr Cottrell, who works for publisher Reach Sports, adds that print numbers vary according to visiting opposition, with more produced for Everton or Manchester United than Brighton or Norwich.

Two memorable Liverpool programmes from recent years were for the 2019 Champions League semi-final against Barcelona, with its mural-style cover, and the sell-out programme for the last home match of the 2019/20 championship-winning season, against Chelsea. The latter sold 60,000 initially and had a second print run.

Mr Cottrell adds: "We can't compete with the speed and accessibility of social media on breaking news, but we can think differently about what we put in the programme, and we have two exclusive columns - by manager Jurgen Klopp and captain Jordan Henderson."

The future of the printed football programme may be more secure at the non-league levels of the game, where clubs get gates in the hundreds or thousands.

Elsa Jones has been marketing manager of Isthmian League club, Hanwell Town, for the past two years.

As well as overseeing a paper programme for every game, she also produces the west London club's digital presence on Twitter, Facebook, Instagram and WhatsApp.

The club's programme print run varies from between 75 and 100 for each game, depending on the estimated away support.

"Nine out of ten times we sell out, or we will have maybe a maximum of five programmes left," says Ms Jones.

"I know there is talk of a move towards [a] digital programme, and they are becoming a lot more popular. But I think - if you are going to produce the programme, why not print it as well?"

She says that as well as the programme promoting Hanwell Town's presence and history, it also brings in a valuable source of revenue through advertising.

The only downside the club has experienced with paper programmes, was with four postponed home games during the 2021-22 winter. It meant the club was left with unused printed programmes from those games.

"We can't afford to throw them in the bin and print new programmes, so we put inside an updated insert sheet, and put a sticker with the new match date over the old one," Ms Jones says.

Programme Monthly's Mr Matz says he is upbeat about the future of printed programmes. "Clubs are thinking more about programme content, and I think they recognise there is still a strong demand for them."

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L'Humanité

La science des rézosociaux

Chronique

Sylvestre Huet

« Suivez la science ! » clament des manifestants ­juvéniles exigeant des politiques contre la menace climatique. On aimerait bien entendre le même slogan à propos des réseaux sociaux numériques des géants Facebook ou Twitter. Car, nous dit la science, ils sont dangereux. En 2018, la revue Science proclamait que, sur Twitter, le faux se répand plus vite et plus fort que le vrai. La faute à l’attraction humaine pour ce qui sort de l’ordinaire, un trait issu de notre histoire évolutive. L’observation serait aujourd’hui contestée, mais d’autres scientifiques sont venus apporter leur analyse.

Selon des spécialistes de l’évolution, ces plateformes ­exploitent le besoin humain pour la validation de nos opinions par l’entourage et la conversation permanente. Un atout dans les temps anciens où l’homme devait inventer la société et le langage. Aujourd’hui, un mécanisme dévastateur de l’esprit critique et de la démocratie. Comme l’appétit pour le sucre : il y a des dizaines de milliers d’années, il favorisait la recherche d’aliments efficaces, c’est devenu une cause de l’épidémie mondiale d’obésité.

Les géants du Net conduisent la plus grande expérience de psychologie sociale jamais réalisée en promouvant des comportements « de polarisation, tribaux et de désinformation », accuse Zeynep Tufekci, sociologue à la Columbia University (1). Avant la pandémie de Covid, des scientifiques craignaient que des populations ne s’affrontent pour piller des camions pleins de vaccins en cas de menace sur leur santé. Effarés, ils constatent que le quart des adultes états-uniens ne sont pas vaccinés, victimes d’un bullshit massif ­déferlant via les réseaux numériques.

Le problème est civilisationnel. Comment affronter les défis planétaires sans une approche rationnelle, fondée sur le partage des connaissances ? Et politique. Car les propriétaires de ces plateformes vendent leurs utilisateurs aux annonceurs publicitaires. Plus les trafics accélèrent, plus le faux se répand, plus ils gagnent de l’argent par centaines de milliards. Il faut une science de cette crise de la désinformation pour mieux la comprendre. Il faut aussi une politique pour que les tuyaux du Net se remplissent de vrai et se vident du faux. L’idée que ce problème n’a rien à voir avec leur propriété et les milliards de profits générés par la seule publicité, mais se résume aux algorithmes et à la psychologie sociale, semble alors d’une grande naïveté.

la chronique scientifique de sylvestre huet la chronique scientifique de sylvestre huet
BBC

Masters: Larry Mize on 1987 winning chip - 'it looked good, I was just frozen watching it'

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Larry Mize remains the only golfer born in Augusta, Georgia, to win the Masters - and he did it in some style in 1987.

Mize finished on three under par after 72 holes, and was in a play-off with Greg Norman and Seve Ballesteros, who were both major champions.

After Ballesteros was eliminated at the first play-off hole, Mize produced one of the most iconic shots ever seen at the Masters, chipping in at the 11th hole to claim the Green Jacket. Here he describes his memories of the day when the local boy became the national hero.

L'Humanité

Disparition des dinosaures, ça sent le soufre !

Actu

Il y a 66 millions d’années, l’astéroïde qui s’est écrasé sur notre planète aurait soulevé de gigantesques quantités de gaz sulfureux, provoquant un cataclysme encore plus important que ce que l’on pensait. Les dinosaures l’ont subi de plein fouet.

Anna Musso

L’astéroïde qui a définitivement exterminé les dinosaures, il y a 66 millions d’années, a provoqué une apocalypse encore plus importante que tout ce que l’on avait imaginé jusqu’ici. C’est ce qu’ont découvert, un peu par hasard, des chercheurs anglo-américains, dont l’ étude vient d’être publiée le 21 mars dans la prestigieuse revue de l’Académie nationale des sciences des États-Unis.

La disparition de la plupart des espèces animales et végétales

Comme chacun le sait, cette météorite d’environ 12 kilomètres de diamètre s’écrase à Chicxulub, au large de la péninsule du Yucatan, au Mexique. L’impact, d’une violence inouïe (plusieurs milliards de fois celle de la bombe d’Hiroshima), creuse un cratère gigantesque de 180 kilomètres de diamètre et provoque un enchaînement de catastrophes. Des nuages toxiques s’élèvent jusque dans la stratosphère. Le Soleil disparaît pendant des décennies, provoquant un refroidissement global de la planète et l’arrêt de toute photosynthèse. Des incendies de forêt se propagent à plus de 1 000 kilomètres autour de l’impact, un énorme tsunami inonde les côtes, tandis que des pluies acides modifient durablement la chimie des océans.

Avec ou sans astéroïde, les dinosaures auraient disparu

Durant cet « hiver nucléaire », les écosystèmes s’effondrent, entraînant la disparition de la plupart des espèces animales et végétales. Jusqu’à 76 % d’entre elles, selon les estimations. Parmi ces espèces, les dinosaures non aviaires. Ce fut la plus récente des cinq extinctions de masse survenues depuis cinq cents millions d’années, au cours de chacune desquelles la plupart des espèces terrestres ont disparu. Appelée « l’extinction du Crétacé-Paléogène », remontant précisément à 66,038 millions d’années, elle reste la seule provoquée par un impact d’astéroïde.

Des « signaux géochimiques très inhabituels »

De façon fortuite, les chercheurs-auteurs de l’article, partis étudier la géochimie des coquillages anciens près de la rivière Brazos, au Texas, assez proche du lieu d’impact de la météorite, décident de prélever quelques échantillons de sédiments sur le site. Grâce à de nouvelles techniques, ils les analysent à l’université de Saint Andrews, en Écosse, et remarquent des « signaux géochimiques très inhabituels » indiquant la présence de soufre dans l’atmosphère, il y a soixante-six millions d’années…

Les isotopes du soufre (variantes d’un même élément de base) présentent d’infimes changements dans leur masse, explique James Witts, coauteur de l’article, paléontologue et géochimiste, professeur à l’université de Bristol, au Royaume-Uni. De telles variations se produisent quand le soufre entre dans l’atmosphère et interagit avec la lumière ultraviolette. « Cela ne peut arriver que dans deux cas de figure : soit dans une atmosphère dépourvue d’oxygène, soit dans une atmosphère oxygénée où la quantité de soufre est si importante qu’elle est montée très haut dans l’atmosphère », poursuit le scientifique.

La première preuve directe d’un changement climatique  

Si un tel constat a déjà été fait aux pôles Nord et Sud, le prélèvement effectué au Yucatan dans des roches marines du Crétacé, à une époque où l’atmosphère était oxygénée, révèle qu’une énorme quantité de soufre s’y est dispersée après l’impact de l’astéroïde. Cet immense nuage sulfureux a provoqué un fort refroidissement de la surface de la Terre pendant de longues années. « Les empreintes uniques que nous avons mesurées dans ces sédiments d’impact constituent la première preuve directe de l’importance des aérosols de soufre dans le changement et le refroidissement catastrophiques du climat », souligne Aubrey Zerkle, coauteur de l’article et experte en isotopes de soufre et en cycles du soufre. « Nos résultats montrent que la quantité de soufre créée par l’impact de cet astéroïde avait été jusqu’à présent sous-estimée », conclut James Witts.

Le lieu de ce méga-cataclysme n’a pas arrangé les choses. Une grande partie du soufre soulevé par l’impact de l’astéroïde provenait du calcaire de la péninsule volcanique du Yucatan : « Si l’astéroïde avait frappé ailleurs, il n’y aurait peut-être pas eu autant de soufre libéré dans l’atmosphère et le changement climatique qui a suivi n’aurait peut-être pas été aussi grave, et l’extinction également », suppose James Witts.

Le processus d’extinction reste complexe

S’il est bien établi que les dinosaures ont vécu jusqu’à il y a soixante-six millions d’années, et que la chute de l’astéroïde leur a été fatale, leur processus d’extinction reste complexe. Certains scientifiques estiment que d’intenses éruptions volcaniques survenues en Inde auraient contribué à la disparition de ces animaux fascinants, tandis qu’une récente étude française montre que la diversité des dinosaures commençait déjà à décliner depuis dix millions d’années avant l’impact de l’astéroïde à cause de la chute des températures. Les dinosaures n’auraient pas pu s’adapter très longtemps à un tel environnement. Le cataclysme provoqué par l’astéroïde mêlé au soufre contenu dans le sol de Chicxulub ne leur ont laissé aucune chance.

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Opex 360

Quand la France songeait à développer un missile aéro-balistique à capacité nucléaire…

par Laurent Lagneau · 10 avril 2022

Le 19 mars, la Russie a fait savoir que ses forces aériennes venaient de viser un dépôt militaire ukrainien avec une arme hypersonique, en l’occurrence un missile aérobalistique Kh-47М2 Kinjal, tiré par un avion de combat MiG-31K. Dérivé du missile sol-sol SS-26 [ou Iskander-M], cet engin adopte une trajectoire balistique [ou quasi-balistique si son apogée est dans l’atmosphère] avant d’entamer une descente vers sa cible, tout en ayant une capacité de manoeuvre à l’approche du but.

Le Kh-47M2 Kinjal n’est pas le seul missile aérobalistique hypersonique [c’est à dire volant à une vitesse supérieure à Mach 5] à avoir été mis au point… La Chine développe en effet le CH-AS-X-13, lequel devrait armer le bombardier H-6N.

Cela étant, le concept de « missile balistique à lancement aérien » [ALBM] n’est pas nouveau. Aux États-Unis, dans les années 1950, Lockheed développa le missile High Virgo [ou WS-199C], qui devait être mis en oeuvre par le bombardier supersonique Convair B-58 Hustler. Seulement, il ne donna pas pleinement satisfaction. Mais il ouvrit la voie au missile aérobalistique GAM-87 Skybolt, qui devait être lancé par les bombardiers B-52 Stratofortress de l’US Air Force et Avro Vulcan de la Royal Air Force. Mais là encore, ce projet fut annulé en 1962, en raison de ses coûts non maîtrisés et de difficultés techniques… En outre, il paraissait moins pertinent que les missiles balistiques stratégiques sol-sol et mer-sol.

Cependant, à la même époque, la France s’interrogeait sur l’opportunité de doter ses Force aériennes stratégiques [FAS] de missiles aérobalistiques à capacité nucléaire. Alors que le Mirage IVA, porteur de la bombe nucléaire AN-11, s’apprêtait à entrer en service à l’issue d’un développement rapide, les états-majors ne tardèrent pas à évoquer déjà son remplacement, afin d’anticiper les progrès des défenses aériennes et de la guerre électronique. Progrès alors susceptibles de rendre les bombardiers trop vulnérables.

D’où le lancement, en 1962, du programme « Minerve« , qui fait l’objet d’un dossier complet dans le dernier numéro du Fana de l’Aviation. L’idée centrale était qu’il fallait doter la force de frappe française d’un missile air-sol balistique, porté par un nouveau bombardier pouvant le lancer à une distance de sécurité.

Trois constructeurs furent sollicités, dont Sud-Aviation, avec un dérivé du Concorde pouvant emporter le missile « Robot », lui-même issu des études relatives à l’engin balistique sol-sol « Casseur » [abandonné en 1959, ndlr], Dassault Aviation, avec le Mirage IVB, nettement plus imposant que le Mirage IVA, et Bréguet.

Celui-ci plancha sur le bombardier biréacteur supersonique Br.1180… ainsi que sur une version dérivée de ce qui sera le Br.1150 Atlantic [qui sera cependant rapidement écartée]. Ces deux solutions avaient pour point commun le missile aérobalistique Matra 600.

D’une autonomie supérieure à 4000 km, propulsé par deux moteurs Bristol BS593/3 et mis en oeuvre par un pilote, un navigateur et un radariste, le Br.1180 devait afficher une masse de plus de 60 tonnes, pour une longueur de 33 mètres et avoir la capacité d’être ravitaillé en vol [et même servir de ravitailleur]. Il était prévu de placer le Matra 600 dans une soute.

Quant à celui-ci, d’une longueur de 9 mètres pour un diamètre de 1,05 mètres et une masse de 8400 kg, il devait être guidé par une centrale inertielle et un calculateur numérique. Propulsé par un turboréacteur, sa portée maximale annoncée était d’environ 2000 km selon l’altitude de largage.

Le Matra 600 « peut être largué à Mach 2 à l’altitude de 18000 mètres, sa portée maximale étant alors de 1900 km. Le lancement à basse altitude peut s’effectuer à Mach 1,2, avec une portée comprise alors entre 1000 et 1200 km. La tête nucléaire envisagée est d’une puissance d’environ une mégatonne [un million de tonnes de TNT, ndlr] . Une version bi-étage permettant d’améliorer la portée est envisagée pour le lancement à basse altitude », résume Claude Carlier, dans les colonnes du Fana de l’Aviation.

Finalement, ce projet n’alla pas plus loin que la planche à dessins… puisqu’il fut décidé de l’annuler en 1963. L’une des raisons était le recours à des moteurs de conception étrangère, ce qui n’était pas conforme avec les critères d’indépendance nationale de l’époque. En outre, il était considéré à la fois comme étant trop ambitieux et trop coûteux.

Il faudra ensuite attendre les années 1980 pour voir les FAS être dotées d’un missile à capacité nucléaire – mais de croisière – avec l’ASMP [Air Sol Moyenne Portée].

En savoir plus : « French Secret Projects » volume II – Jean-Christophe Carbonel

Photo : Bréguet, via le Fana de l’Aviation

BBC

World Press Photo Contest 2022: Global winners revealed

Amber Bracken's picture, entitled Kamloops Residential School, has been named World Press Photo of the Year.

Taken for The New York Times, the image shows red dresses hung on crosses along a roadside to commemorate children who died at the Kamloops Indian Residential School, an institution created to assimilate indigenous children, in British Columbia, Canada.

The photo was shot in June 2021, following the detection of as many as 215 unmarked graves at the site of the former school, which closed in 1978.

"It is an image that sears itself into your memory, it inspires a kind of sensory reaction," said jury chairperson Rena Effendi.

"I could almost hear the quietness in this photograph, a quiet moment of global reckoning for the history of colonisation, not only in Canada but around the world."

Ms Bracken's photo also won the Singles award in the regional North and Central America category.

The World Press Photo Contest recognises the best photojournalism and documentary photography.

This year's winners were chosen from 64,823 entries taken by 4,066 photographers from 130 countries.

Matthew Abbott was named the winner of the World Press Photo Story of the Year category, with his series Saving Forests with Fire, taken for National Geographic and Panos Pictures.

The photos show indigenous Australians strategically burning land in a practice known as Cool Burning, in which fires move slowly, burn only the undergrowth, and remove the build-up of fuel that feeds bigger blazes.

The series featured the Nawarddeken people of West Arnhem Land, Australia, who have been carrying out the practice for tens of thousands of years.

The jury chose Amazonian Dystopia by Lalo de Almeida as the winner of the Long-Term Project Award.

The photos, taken for Folha de São Paulo and Panos Pictures, show the threat to the Amazon rainforest from deforestation, mining, infrastructural development and the exploitation of natural resources under Brazil's President Jair Bolsonaro.

"This project portrays something that does not just have negative effects on the local community, but also globally, as it triggers a chain of reactions," said Ms Effendi.

The series also won the Stories award in the regional Southeast Asia and Oceania category.

Blood is a Seed, by Isadora Romero, was awarded the World Press Photo Open Format Award.

Through personal stories and a journey to Ms Romero's ancestral village of Une, Cundinamarca, Colombia, the project questions the disappearance of seeds, forced migration, colonisation, and the subsequent loss of ancestral knowledge.

The World Press Photo regional winners were also announced, some of which can be seen below, with captions from the competition.

Africa, Singles: Sudan Protests, by Faiz Abubakr Mohamed, Sudan

Africa, Stories: Afraid to go to School, by Sodiq Adelakun Adekola, Nigeria, for Agence France-Presse

Asia, Singles: Palestinian Children in Gaza, by Fatima Shbair, Gaza, for Getty Images

Asia, Stories: The Cinema of Kabul, by Bram Janssen, the Netherlands, for the Associated Press

Europe, Singles: Evia Island Wildfires, by Konstantinos Tsakalidis, Greece, for Bloomberg News

Europe, Stories: As Frozen Land Burns, by Nanna Heitmann, Russia/Germany, for Magnum Photos

North and Central America, Stories: The People Who Feed the United States, by Ismail Ferdous, Bangladesh, for Agence VU'

South America, Singles: San Isidro Settlement Eviction, by Vladimir Encina, Colombia

South America, Stories: The Promise, by Irina Werning, Argentina, for Pulitzer Center

Southeast Asia and Oceania, Singles: Slingshots, by anonymous, for The New York Times

All pictures are subject to copyright.

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Opex 360

Baltique : La Russie a lancé des manoeuvres militaires dans le secteur de Kaliningrad

par Laurent Lagneau · 9 avril 2022

Depuis le début de l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, l’Otan a renforcé sa présence dans la région de la Baltique, avec l’envoi de troupes supplémentaires en Pologne, en Lituanie, en Estonie et en Lettonie, dans le cadre de sa « présence avancée rehaussée » [eFP – enhanced Forward Presence], laquelle repose sur quatre groupements tactiques multinationaux. En outre, l’organisation y a également déployé des moyens navals et aériens supplémentaires.

Pour rappel, la protection de l’espace aérien des pays baltes relève de l’Otan, via la misson « enhanced Air Policing » [eAP], à laquelle participent actuellement quatre Mirage 2000-5 du Groupe de chasse 1/2 Cigones, basés à Amari [Estonie]. Dans le même temps, des missions dites de « vigilance renforcée » sont effectuée quotidiennement en Pologne. L’armée de l’Air & de l’Espace y prend aussi part, via des patrouilles de Rafale [Combat Air Patrol, CAP] ainsi que via l’envoi d’avions ravitailleurs et des missions de détection et de contrôle, assurée par des E-3F Awacs.

Ce renforcement de la posture de l’Otan dans la région – et donc dans les environs immédiats de l’enclave russe – et fortement militarisée – de Kaliningrad n’est évidemment pas vu d’un bon oeil par Moscou.

Pour rappel, le territoire de Kaliningrad est coincé entre la Lituanie et la Pologne. Il est séparé de la Biélorussie par le passage de Suwalki, qui, long de seulement 60 km, est le seul accès terrestre reliant les pays baltes aux autres pays de l’Otan et de l’Union européenne. En outre, la Russie y a déployé des capacités d’interdiction et de déni d’accès [A2/AD] reposant sur le système de défense aérienne S-400 et des batteries côtières équipées de missiles Bastion et Sepal. De même que des missiles balitistiques Iskander. En février, des MiG-31K, potentiellement armés de missiles hypersoniques Kinjal, y ont été repérés. De quoi menacer la majeure partie des capitales européennes…

Quoi qu’il en soit, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Alexander Grouchko, a adressé une mise en garde contre « toute action potentielle » qui pourrait être tentée contre Kaliningrad.

« J’espère vraiment que le bon sens en Europe ne permettra pas que des jeux soient lancés autour de Kaliningrad », a déclaré le responsable russe à l’agence Tass, le 6 avril. « Je pense que beaucoup comprennent que ce serait jouer avec le feu », a-t-il insisté.

Pour Moscou, le territoire de Kaliningrad est important pour au moins deux raisons. La première est qu’il est le dernier vestige de la période soviétique dans la région, en plus d’être un symbole de premier ordre de la victoire sur l’Allemagne nazie [Kaliningrad – ou Königsberg – ayant été la capitale de la Prusse orientale]. Quant à la seconde, elle tient au fait que sa possession permet à la Russie d’assoir sa position dans la Baltique.

Aussi, ce 9 avril, Moscou a indiqué que les unités de l’aviation navale russe basée à Kaliningrad ont été engagées dans un exercice « nocturne », ayant impliqué une vingtaine d’avions Su-27 « Flanker » et Su-24 « Fencer ».

Les pilotes ont simulé des attaques « sur des cibles aériennes et terrestres » et la « destruction de postes de commandement et d’équipements d’un ennemi factice. Une attention particulière a été portée […] aux manoeuvres offensives et défensives », a précisé l’état-major russe. « L’objectif principal de ces vols est de vérifier l’état de préparation du personnel à effectuer des tâches de combat et spéciales comme prévu, ainsi qu’à élaborer de nouvelles tactiques », a-t-il justifié.

Un autre exercice, effectué deux jours plus tôt, avait mobilisé les unités mettant en oeuvre le système de défense aérienne S-400 dans la région de la Baltque. Ces « manœuvres ont impliqué 20 pièces d’équipement et plus de 100 militaires. […] Elles ont consisté à repousser l’attaque d’un ennemi factice », a expliqué un communiqué de la Flotte russe de la Baltique.

Enfin, des manoeuvres navales, impliquant une quinzaine de bâtiments, dont au moins deux navires lance-missiles, ont été lancées le 7 avril.

L'Humanité

Sciences. La Balkanatolie, le continent disparu

Actu

Des paléontologues et des géologues viennent de mettre en évidence un continent oublié. La Balkanatolie aurait permis le passage des animaux asiatiques vers l’Europe, il y a trente-quatre millions d’années.

Marine Cygler

Il y a cinquante millions d’années, la Balkanatolie était un continent séparé de l’Europe et de l’Asie, formé de différentes îles et couvrant les territoires des Balkans et de l’Anatolie actuels.

L’existence de ce troisième continent eurasiatique, coincé entre l’Europe, l’Afrique et l’Asie, a été proposée par une équipe de paléontologues et géologues français, américains et turcs dans le numéro de mars de « Earth-Science Reviews ». Elle permet d’expliquer le passage des animaux terrestres d’Asie vers l’Europe au moment de la transition entre l’Éocène et l’Oligocène, c’est-à-dire il y a environ trente-quatre millions d’années.

Des fossiles uniques

Au cours de l’Éocène, entre cinquante et trente-quatre millions d’années, l’Asie et l’Europe étaient deux continents bien distincts, sans possibilité de contacts et d’échanges entre les animaux pendant des millions d’années.

De nombreux fossiles retrouvés dans la région correspondant aux Balkans et à l’Anatolie actuels démontrent qu’elle était peuplée d’une faune terrestre bien particulière, retrouvée nulle part ailleurs. On parle de « faune endémique ». On y trouvait, par exemple, de gros mammifères herbivores ressemblant à des hippopotames et des marsupiaux.

Pour les chercheurs, le fait de retrouver cette faune unique introuvable en Europe ou en Asie indique que la région était une unique masse terrestre, séparée des continents voisins.

La Balkanatolie a fini par être reliée à ceux-ci à la suite, entre autres, de mouvements tectoniques qui se sont produits il y a quarante à trente-quatre millions d’années. Ces événements ont conduit à la formation d’un couloir par lequel la faune asiatique a pu conquérir l’Europe.

La Balkanatolie, le chaînon manquant pour expliquer l’extension de la faune asiatique ? C’est le scénario aujourd’hui le plus plausible (lire ci-dessous « Le point avec... »). Les paléontologues ont d’ailleurs découvert une preuve de la dispersion précoce des animaux asiatiques dans le centre de la Turquie.

Là, à Büyükteflek plus précisément, ils ont dégagé des fossiles bien particuliers datant de trente-cinq à trente-huit millions d’années, c’est-à-dire avant la conquête de l’ouest par les animaux asiatiques. Ces fossiles, les plus vieux dégagés à ce jour en Anatolie, sont des fragments de mâchoires d’animaux ressemblant à de gros rhinocéros, les brontothères, des mammifères incontestablement asiatiques. 

La géographie et le vivant

Voici un nouvel exemple qui non seulement éclaire la trajectoire des mammifères, mais montre combien les modifications géographiques façonnent l’évolution des êtres vivants et permettent de comprendre ce qu’on a aujourd’hui sous les yeux. À l’instar de la collision de l’Afrique avec la marge sud de l’Asie, il y a vingt millions d’années, qui a été à l’origine de l’arrivée des éléphants en Asie et des rhinocéros en Afrique.

Le point avec...Grégoire Métais, paléontologue au Centre de recherche en paléontologie (MNHN/Sorbonne Université/CNRS)

« Un changement climatique brutal »

Quels étaient les différents mammifères qui peuplaient l’Asie et l’Europe il y a plus de 40 millions d’années quand ces deux continents étaient totalement séparés ?

En Europe, on trouvait des paléothères – des animaux lointainement apparentés à nos chevaux, des primates, des rongeurs ou encore des anoplothères – qui ressemblaient à des petites vaches, aucun n’a laissé de descendants directs aujourd’hui. En Asie, la faune, plus moderne, était composée de formes primitives de rhinocéros et de ruminants, mais aussi des primates anthropoïdes et des rongeurs divers dont les ancêtres de nos rats et souris.

Pourquoi les animaux européens n’ont-ils pas traversé la Balkanatolie pour se disperser en Asie ?

Il est vrai qu’en Asie, les paléontologues n’ont jusqu’à présent jamais trouvé de fossile de paléothère ou d’anoplothère. La Balkanatolie est d’abord entrée en contact avec l’Asie, mais elle est en revanche restée séparée de l’Europe de l’Ouest par une mer très profonde pendant plus longtemps. Aussi, il y a 40 millions d’années, grâce aux connexions continentales, des animaux asiatiques se sont d’abord installés en Balkanatolie, dont la faune hautement endémique est remplacée par ces nouveaux arrivants asiatiques. C’est dans un second temps, il y a 34 millions d’années, quand se produit un refroidissement global de la Terre, que la Balkanatolie se trouve reliée à l’Europe. Cela permet alors aux animaux asiatiques d’entrer en Europe occidentale où ils se retrouvent en compétition avec les animaux endémiques européens.

En quoi un changement climatique brutal a-t-il donné l’avantage aux mammifères asiatiques ?

Les mammifères européens ont dû faire face à l’effet cumulé d’un changement climatique majeur avec la compétition d’animaux plus performants dans un environnement plus sec, avec des saisons mieux marquées. Je m’explique : il y a 34  millions d’années, outre les changements tectoniques entre la Balkanatolie et l’Europe, il y a eu la mise en place d’un courant océanique froid autour de l’Antarctique lorsque le sud de l’Amérique du Sud s’est détaché de l’Antarctique. Le climat s’est refroidi en Europe et l’environnement s’est radicalement transformé: de forestier et tropical, il est devenu plus ouvert avec des saisons plus marquées, ce qui a favorisé l’extension des animaux asiatiques plus familiarisés avec ce type d’environnement.

Existe-t-il une hypothèse alternative à l’existence de la Balkanatolie pour expliquer l’arrivée des animaux asiatiques en Europe ?

Une hypothèse alternative impliquerait des migrations via le pôle Nord, mais cette hypothèse n’est étayée par aucune donnée paléontologique. En revanche, il s’est sans doute produit un phénomène très marginal de « rafting » pour expliquer l’origine de la faune endémique de Balkanatolie. En effet, on a retrouvé des petits primates d’origine asiatique en Balkanatolie, qui sont probablement arrivés par radeaux naturels, phénomène observé actuellement sous les tropiques lorsque des berges de rivières d’estuaires (et les animaux qui y vivent !) sont détachées et voguent en mer au gré des courants sur des centaines de kilomètres. Les rongeurs et les primates sont fréquemment impliqués dans des phénomènes de dispersion via ce phénomène de rafting. C’est par exemple ainsi que Madagascar a été colonisé, semble-t-il.

sciencesgéologiepaléontologie
El País (ESP)

BOCADITOS DE GUISANTES Y MENTA

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Semana Santa, tiempo de penitencia, rezo, bullas y hasta de playa para los que no son muy cofrades. Para unos y otros, para todos, nuestro menú semanal, que viene con recetas como unos espárragos con cebada y ajos tiernos, un tartar de remolacha y queso azul o un arroz caldoso con habas, pollo y aceitunas. Un desparrame de placer culinario por el que no tendrás ni que confesarte.

Lunes 11 de abril

No podemos llamarlos "nuggets" por imperativo legal, pero estos bocaditos de guisantes y menta son crujientes, sabrosos e infinitamente más sanos que la versión industrial de pollo.

FILETES RUSOS

El híbrido entre la hamburguesa y la albóndiga con origen ruso de verdad -no como la ensaladilla- admite muchísimas variaciones. Y ofrece un bocado tierno envuelto por la capa exterior crujiente y frita.

SOPA DE QUESO CON NARANJA Y AVELLANAS

El frescor de los cítricos y el punto salado del queso de cabra redondean un postre que parece muy finolis, pero que se hace con la gorra.

Martes 12 de abril

ENSALADA DE PATATA, ENDIVIA ASADA Y SALMÓN

La endivia es una hortaliza que acostumbramos a comer cruda, pero asada está también riquísima.

CACIO E PEPE EN MICROONDAS

El 'cacio e pepe' es un clásico de la cocina minimalista italiana. El chef José Andrés la prepara -¡sacrilegio!- en el microondas, y su versión -¡sorpresa!- es un exitazo.

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Si solo se te ocurre comerlas solas o con yogur, te estás perdiendo muchas de sus posibilidades.

Miércoles 13 de abril

ALCACHOFAS A LA JUDÍA

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ESPÁRRAGOS CON CEBADA Y AJOS TIERNOS

Pocas verduras necesitan tan poco como los espárragos para estar atómicas. Aquí los comemos con ajos tiernos y cebada perlada, un cereal que tiene una textura parecida a la de la pasta.

BIZCOCHO DE YOGUR, CHOCOLATE Y TÉ MATCHA

Actualizamos la madre de todas las recetas reposteras con un toque de té verde de repostería y un poco de chocolate: para prepararla sigues sin necesitar mucho más que el vaso de yogur como medida universal.

Jueves 14 de abril

CREMA DE LECHUGA Y GUISANTES

La lechuga ha sido ninguneada y relegada a sosas ensaladas mixtas durante años, pero lo cierto es que esta verdura tiene muchos posibles usos en la cocina. Te enseñamos cómo aprovecharla para hacer una crema.

CABALLAS CON LIMÓN Y CEBOLLETA

La única dificultad que tiene este plato es quitarle las espinas a las caballas. Si las compras limpias, esta receta se hace en un pispás y está de rechupete.

FRUTA DE TEMPORADA: POMELOS

Pobre pomelo, relegado desde los años ochenta a la categoría de desayuno de dieta por su punto amargo y su ligereza. ¿Lo has probado asado?

Viernes 15 de abril

TARTAR DE REMOLACHA Y QUESO AZUL

Este aperitivo es apto para los que no comen animales, con el punto dulce de la miel de caña, el crujiente de los frutos secos y la intensidad del queso azul. Solo faltará un poco de pan crujiente para acompañarlo.

ALMEJAS ESTILO BULHÃO PATO

Un plato con el nombre de un aristócrata portugués que combina las almejas con dos de sus aliados indispensables: el ajo y el zumo de limón, ligeramente cocinado para que espese y pierda algo de acidez.

PLÁTANO SALTEADO CON CREMA FRÍA DE AGUACATE

El aguacate se usa como fruta en medio mundo y como hortaliza en el otro medio. En El Comidista debemos estar justo en el meridiano entre una mitad y otra, porque le damos a las dos cosas. Aquí le toca ser dulce.

Sábado 16 de abril

ARROZ CALDOSO CON POLLO, HABAS Y ACEITUNAS

Un arroz con mucho sabor y hecho con ingredientes superaccesibles y baratos. En esta receta se incluyen aceitunas, pero si se quiere un sabor más suave se puede prescindir de ellas.

FRUTA DE TEMPORADA: NARANJAS

Sentimos decirte que las naranjas no curan los resfriados, pero siguen estando bien ricas.

Domingo 17 de abril

ATÚN CON TOMATE Y CUSCÚS DE ALBAHACA

La manera chiquicientosmil de sacarle brillo al cuscús en una receta simple, sana y de temporada.

FLAN DE DULCE DE LECHE

Este flan de dulce de leche hará que te estalle la cabeza. El secreto para conseguir su textura está en la temperatura, así que pon atención. ¡A salivar!

La bebida del finde

MARIANITO DELUXE

Si te gusta más un vermut que levantarte tarde, prueba el marianito: vermut con ginebra. El aperitivo, ya sí, corre de tu cuenta.

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L'Humanité

Lætitia Kayé, une « sage » au chevet des Ivoiriennes

Histoire de la semaine

Dans un village du centre de la Côte d’Ivoire, elle lutte pour l’accès des habitantes à la contraception. Un travail d’éducation que cette soignante place au cœur de sa pratique médicale, encourageant les femmes, mariées souvent précocement, à reprendre le contrôle de leur corps. « Un combat de longue haleine», annonce-t-elle. Récit.

Lola Scandella

« Bonjour la sage ! » C’est souvent ainsi que les femmes de Guemenedou saluent Rachelle Lætitia Kayé lorsque, chaque matin, elle traverse ce village de la région du Gôh, au centre-ouest de la Côte d’Ivoire. Tout de rose vêtue, blouse et pantalon assortis, elle emprunte un des chemins de terre ocre qui parcourent cette localité de 4 500 habitants jusqu’au petit bâtiment blanc et bleu affichant sur sa façade « Dispensaire rural de Guemenedou ». C’est ici qu’exerce cette sage-femme de 44 ans. « Dans la semaine, je reçois les patientes et j’effectue des visites à domicile les week-ends », décrit la soignante en entrant dans son bureau. Lætitia Kayé résume son quotidien à du « travail sept jours sur sept ». « Mais j’aime mon métier, précise-t-elle d’emblée, j’aime le contact avec les femmes, les accompagner dans leur maternité, leur sexualité. »

L’avortement : illégal, « trop risqué »

Auprès de ses patientes, elle « commence par le commencement » : la contraception, dont elle parle systématiquement. Elle l’avait déjà proposée à Martine N. (1), qui vient la voir ce matin de février pour une consultation de contrôle. « J’attends mon cinquième enfant », précise la patiente de 26 ans en ajustant le foulard noir et doré qu’elle porte sur la tête avant de s’allonger sur le lit médical. « Tu vas accoucher sûrement à la fin de ce mois ou début mars, analyse la sage-femme en l’auscultant, tu m’appelles dès que tu as mal. » Depuis le mois de janvier, Lætitia Kayé a assisté dix accouchements au village, 137 en 2021. Elle veut cependant mettre les choses au clair : « Ma pratique, ce n’est pas seulement “tirer les bébés”. » Si elle est toujours prête à accourir, qu’importe l’heure du jour ou de la nuit, pour assister une naissance, « la prévention et l’information constituent néanmoins le cœur de (son) travail ». À la fin de la consultation, elle le rappelle à sa patiente. « Après ta grossesse, si tu veux arrêter d’avoir des enfants ou espacer les naissances, je peux t’expliquer les différents moyens de contraception existants. »

En Côte d’Ivoire, l’avortement n’est pas légal. Il se pratique toutefois dans le secret de certaines arrière-cours, non sans danger (hémorragies, infections, décès, etc.) « Je n’évoque même pas la possibilité avec mes patientes, trop risqué pour elles », tranche Lætitia Kayé. Une femme met en moyenne au monde 5 enfants, selon le Fonds des Nations unies pour la population (Unfpa), l’agence onusienne en charge des questions de santé sexuelle et maternelle. « Au village, la moyenne tourne plutôt autour de 6, et beaucoup de femmes – la plupart de moins de 30 ans – ont au moins 10 enfants », souligne la sage-femme. C’est la raison pour laquelle elle se bat pour l’accès à la contraception et à la planification familiale. « Cela permet de reprendre le contrôle sur les naissances, au moins pour les espacer et ne pas enfanter tous les ans, il faut laisser le corps se reposer », argue-t-elle.

Le taux de prévalence contraceptive pour les femmes de 15 à 49 ans atteint 23,9 % en 2021, selon le ­ministère de la Santé. À Guemenedou, le combat de Lætitia Kayé, arrivée il y a un an, commence à porter ses fruits. « J’estime que la moitié des femmes de plus de 25 ans usent d’une contraception régulière », indique-t-elle, saluant notamment la mise en place par l’État, avec l’aide d’organisations non gouvernementales (ONG), de consultations foraines plusieurs fois dans l’année. « Proposées dans des lieux publics, elles permettent un accès gratuit à la contraception », décrit-elle. Un aspect non négligeable pour les habitantes de ce village entouré de champs de cacao où il est difficile de gagner sa vie correctement. Mais la soignante se heurte régulièrement à des préjugés. « Ce sont les hommes, les maris, qui font souvent barrage, ils craignent qu’à long terme la contraception ne rende leurs femmes stériles. » « La sage » ne se démonte pas. « Je prends leur numéro, je les appelle, je leur explique la réalité­. Plusieurs fois s’il le faut ! » tonne-t-elle.

« Ton copain, il est concerné aussi »

Le préservatif, seul moyen d’éviter à la fois une grossesse et la transmission d’infections et de maladies sexuellement transmissibles (MST), demeure mal aimé. « Les hommes ne veulent pas en entendre parler », soupire la soignante. Le patriarcat semble avoir son mot à dire dans l’équation, plusieurs hommes du village balayant son utilisation en arguant qu’ils « prennent moins de plaisir » pendant leurs rapports. Elle attribue ces réticences à « une désinformation et à certaines dimensions culturelles ou religieuses ». À Guemenedou, et plus généralement dans le pays, la maternité est sacralisée. Dans une société dominée par les hommes et leur volonté de contrôle du corps féminin, les femmes doivent lutter pour se le réapproprier. Un rapport de l’Unfpa sur la condition féminine datant d’avril 2021 indique qu’en Côte d’Ivoire, seules 67 % des femmes seraient en capacité de refuser un rapport sexuel.

Lætitia Kayé a conscience, dans un pays où le taux de scolarisation dans le secondaire ne dépasse pas 56 %, de l’importance du rôle de l’éducation dans l’émancipation des femmes. « Quand je reçois une jeune patiente enceinte, je lui conseille, si sa famille peut l’aider à garder son enfant par exemple, de retourner à l’école ou d’étudier. » Cette recommandation, elle la délivrera à Sara (1), 19 ans, qui entre timidement dans le cabinet. « Mes règles ne sont pas venues depuis un mois », souffle-t-elle. À la suite d’un test rapide de grossesse, la jeune femme apprend qu’elle est enceinte. Quand la sage-femme lui demande comment elle se sent, Sara ne répond rien, tripotant d’une main ses bracelets en plastique jaunes à têtes de mort. Mme Kayé lui explique les changements qui vont advenir dans son corps. « Ce serait bien que tu viennes avec ton copain, la prochaine fois, il est concerné aussi », conclut-elle.

Pour la soignante, la contraception demeure « l’une des clés de l’émancipation féminine. Une femme avec 5 ou 6 enfants aura plus de mal à travailler, à être indépendante, à gagner de l’argent pour elle-même », fait valoir celle qui n’en a jamais voulu plus de trois. Elle exerce depuis douze ans, pour un salaire de base de 250 000 francs CFA (400 euros) par mois, hors primes éventuelles. C’est plus que le salaire minimum, établi à 60 000 francs CFA (100 euros), mais cela reste, de son propre aveu, maigre. Un aspect qui a également joué dans son désir de maternité : « Jamais je n’aurais pu continuer d’exercer et vivre correctement avec plus de trois enfants ! » s’exclame-t-elle, souriant à l’évocation de ses deux fils, 21 et 14 ans, et de sa fille, 18 ans, qui étudie l’hôtellerie à Abidjan. Divorcée, c’est en partie seule qu’elle a élevé ses enfants. La contraception, la sexualité, les règles… elle « parle de tout cela avec (sa) fille ». Avant, elle en parlait avec sa mère, sage-femme elle aussi, qui lui a transmis « l’amour de la blouse rose ».

« Je vois encore trop d’excisions »

Le soleil pointe à travers les persiennes du dispensaire, laissées entrouvertes pour se protéger de la température qui augmente à mesure qu’avance la matinée. Mais Aminata a froid. C’est la première chose qu’elle indique, une fois assise face à Mme Kayé. « J’ai mal à la tête », poursuit à voix basse la jeune femme de 18 ans, enceinte de son premier enfant. Aminata est venue sans son mari, maçon, parti au travail. « Tu as de la fièvre », constate la soignante, l’invitant à effectuer un test rapide de dépistage du paludisme. Le résultat est positif. Elle lui donne une moustiquaire et une ordonnance pour des médicaments. Aminata s’est mariée à 17 ans et a dû quitter son village natal pour s’installer avec son mari et sa belle-mère, avec qui elle ne parle pas de sa grossesse. « Est-ce que ça va faire mal ? » interroge timidement la jeune fille pendant la consultation, faisant référence à son futur accouchement. La sage-femme est la première et seule personne à qui elle peut, à 5 mois de grossesse, poser la question.

« Les mariages et grossesses précoces sont un vrai problème, le corps n’est pas encore formé », souffle Mme Kayé, une fois la patiente sortie. En Côte d’Ivoire, le taux de natalité des jeunes filles âgées de 15 à 19 ans est de 27 pour 1 000 (9 en France). Pour la sage-femme, ces adolescentes sont plus difficiles à atteindre en termes de prévention et d’information. De la même manière, elle déplore de ne « pouvoir faire plus que de sensibiliser » aux dangers des mutilations génitales. Illégales depuis 1998, 2 femmes sur 5 y seraient pourtant encore soumises, selon l’Organisation mondiale de la santé. « J’en vois encore trop, confirme la soignante, mais je ne suis les nouveau­-nés que jusqu’à neuf mois, il est très compliqué ensuite d’en savoir plus. » Les consultations à domicile qu’elle effectue le week-end sont généralement l’occasion de donner des informations sur ces sujets sensibles, comme celui, tabou, des MST. « J’en parle à la patiente que je vais voir à la base, puis j’en profite pour glisser un mot aux autres femmes de la maison, c’est un travail de longue haleine, relate la soignante, d’autant plus qu’ici, beaucoup de filles se marient vierges et n’ont généralement aucune idée du fonctionnement de leur corps. »

Le combat des consultations prénatales

Au village, elle a également mis en place une action dite de « groupement féminin », soutenue par l’ONG ivoirienne Aprosam et subventionnée par l’organisation humanitaire internationale Save the Children. Vingt femmes volontaires du village se rendent régulièrement au domicile d’autres habitantes pour sensibiliser aux « bonnes pratiques familiales essentielles ». Là encore, il est question d’apporter des informations sur la santé des femmes et des nourrissons, notamment sur l’importance des consultations prénatales. « C’est mon premier combat, indique Lætitia Kayé, hérité de ma mère et de sa lutte contre la mortalité maternelle et infantile. » Beaucoup de femmes enceintes ne viennent la consulter qu’au 5e ou 6e mois de grossesse. « C’est trop tard, des consultations en amont peuvent éviter bien des complications », explique la soignante. « Ma mère a déjà assisté à des décès maternels, souffle-t-elle, moi, Dieu merci, je n’en ai pas connu et j’espère que cela n’arrivera jamais. »

(1) À la demande des patientes, dans un souci de confidentialité, les noms de famille n’ont pas été indiqués et des prénoms ont été changés.

côte d'ivoiredroits des femmes
BBC

Bird family sets up home in photographer's bicycle

By Greig WatsonBBC News

A family of robins has set up an unlikely new home in a bicycle in a photographer's garden.

Sarita White, from Ilkeston in Derbyshire, said the vintage bike was normally used as a prop in her wedding shoots.

But last week she and her husband found five eggs, which have since hatched, inside the nest in the basket.

She said: "It's really sweet but we feel like we have to look out for them, there are some cats around."

The bicycle is stored next to Mrs White's garden studio but was being moved during some spring tidying.

She said: "As it was moved, a bird flew out - it was such a surprise.

"When we looked we found the eggs and were then worried we might have scared the parents off but they came back within 10 minutes."

The eggs hatched at the weekend but the chicks attracted the attention of local cats.

"We saw a cat on the fence and said, 'oh my god, we have to do something'.

"So we put chicken wire on the fence and around the nest. It took the parents a little while to work it out but now they hop in and out without a problem," she said.

Robins start to fly - fledging - about 14 days after hatching and are looked after by their parents for another three weeks.

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L'Humanité

Les mots, ces autres maux de la guerre

Actu

Les acteurs du conflit en Ukraine se livrent, chacun dans un registre différent, à une escalade verbale qui révèle leur stratégie, mais aussi leur incapacité à chercher la voie du dialogue. Florilège de propos immodérés en temps de guerre.

Gaël De Santis

Quelles conneries fait dire la guerre ! À la mi-mars, trois semaines après l’attaque de l’Ukraine par la Russie, le milliardaire américain Elon Musk se sent le devoir d’intervenir sur Twitter. « Je défie ici (le président russe) Vladimir Poutine dans un combat singulier. En jeu : l’Ukraine. » Dans la foulée, sur la messagerie Telegram, Ramzan Kadyrov, l’homme des basses œuvres de Vladimir Poutine, répond. Le président tchétchène lui suggère d’abandonner l’idée, les deux hommes « ne jouant pas dans la même catégorie ». Il propose donc à celui qu’il surnomme « Elona » (au féminin) de devenir « Elon » Musk en s’entraînant dans « différents centres de la République de Tchétchénie », l’université des forces spéciales russes ou le Fight Club d’Akhmat. Des propos qui, comme ceux d’Elon Musk, transpirent le virilisme.

Poutine, les mots destructeurs

Internautes déchaînés et passionnés, oligarques des high-tech et énergumènes politiques régionaux ne sont pas les seuls à faire de la petite phrase un sport de combat. Les grands de ce monde s’y prêtent également. À commencer par le principal acteur du conflit, Vladimir Poutine. Ses discours annihilent ses adversaires, qu’ils soient des opposants russes ou l’État ukrainien. Le 21 février, l’allocution nocturne du président russe avait de forts accents nationalistes. C’est ce soir-là qu’il a annoncé la reconnaissance par la Russie de l’indépendance des territoires séparatistes ukrainiens de Louhansk et Donetsk. « Je veux souligner à nouveau que l’Ukraine n’est pas seulement un pays voisin pour nous. C’est une partie inaliénable de notre histoire, notre culture et notre espace spirituel », a-t-il lâché au début de son allocution.

« Inaliénable. » Définition : ne peut être aliéné, cédé. Plusieurs constitutions en Europe stipulent que le territoire national ne peut être « aliéné ». Le mot employé est donc lourd de sens. L’Ukraine appartiendrait définitivement au monde russe. Pis, Poutine indique que « l’Ukraine moderne a été entièrement créée par la Russie », avant de se lancer dans une diatribe anticommuniste : « Ou, pour être plus précis, par la Russie bolchevique, communiste. » Il se propose même d’aider les Ukrainiens à « décommuniser l’Ukraine ».

Trois jours plus tard, le 24 février, jour de l’invasion russe de l’Ukraine, il n’est plus question de « décommunisation », mais de « dénazification ». Il dépeint l’Otan, cet « empire de mensonges » qui s’étend à ses frontières, comme une menace pour la Russie. Il dit qu’à avoir trop attendu, avec le pacte germano-soviétique d’août 1939, l’Union soviétique s’est retrouvée impréparée à une attaque nazie, le 22 juin 1941. La meilleure défense contre l’extension de l’Otan aux frontières russes est donc l’attaque, explique-t-il. « Le problème est que, dans les territoires adjacents à la Russie, qui, je dois le relever, sont notre terre historique, une “anti-Russie” hostile prend forme », insiste-t-il. L’Otan est le cœur de son discours ; la défense du Donbass, qui fait pourtant office de casus belli, ne vient que dans la deuxième partie de son allocution, où il présente l’opération spéciale comme humanitaire pour « protéger les gens qui, depuis huit ans maintenant, font face à l’humiliation et au génocide perpétré par le régime de Kiev ». En quinze ans, 15 000 personnes ont été tuées dans l’est de l’Ukraine. Comme les pays de l’Otan qui justifiaient leurs interventions militaires illégales au nom de la « responsabilité de protéger », Vladimir Poutine force le trait.

Il s’en prend verbalement aux groupes ukrainiens néofascistes. Intégrés à l’armée, ils n’ont qu’une influence électorale réduite, avec moins de 3 % des suffrages lors des élections législatives de 2019. En revanche, lui-même tient un discours contre les ennemis de l’intérieur qui ne ferait pas pâlir un Mussolini. « Tout peuple, et en particulier le peuple russe, sera toujours capable de distinguer les vrais patriotes de la racaille et des traîtres, et de les recracher comme un moucheron qui a accidentellement atterri dans leur bouche », a-t-il ainsi déclaré mi-mars, à l’adresse de ceux qui s’opposent à la guerre en Ukraine.

Zelensky, les mots séducteurs

Face aux troupes russes, l’armée ukrainienne fait preuve d’une résistance acharnée. Elle le doit à son moral, au soutien de la nation… et à celui des pays occidentaux. Ces derniers ont, avant-guerre, formé la troupe ukrainienne et, depuis l’attaque russe, envoyé des armes en quantité : missiles antichars, systèmes antiaériens, munitions. Dans son rôle, Volodymyr Zelensky, président ukrainien et chef des armées, en demande toujours plus, en faisant la tournée virtuelle des parlements. On l’a vu s’exprimer, par vidéo, devant les représentants états-uniens, suédois, français, italiens, israéliens, norvégiens. À chaque fois, l’histoire est invoquée : aux États-Unis, la situation de ses compatriotes est comparée à celle de Pearl Harbor, l’attaque japonaise contre la flotte du Pacifique, en décembre 1941. De manière moins heureuse, le souvenir de la Shoah est invoqué en Israël. En France, il fait de l’offensive russe une « guerre contre la liberté, l’égalité et la fraternité ». Partout, il en appelle à l’émotion, détaillant les souffrances de son peuple. Devant les élus français, il cite cette femme qui « a dû amputer son pied » ; devant les Italiens, après avoir fait référence à son coup de téléphone au pape, il évoque le sort des enfants ; enfants que l’on voit dans une vidéo présentée aux représentants états-uniens. Le mécanisme est simple, si l’on est ému, on ne peut qu’accepter les demandes que Volodymyr Zelensky égrène dans ses interventions : une zone d’exclusion aérienne et des sanctions. Quelles qu’en soient les conséquences pour la paix mondiale. À chaque fois, la seule pression sur Moscou semble être sa ­réponse, bien loin des concessions auxquelles il sera amené dans les négociations avec la Russie. Ses interventions à l’international transforment Zelensky en incarnation de la résistance ukrainienne. Cette incarnation survivra-t-elle à un accord diplomatique ou sera-t-elle balayée par une vague nationaliste chez lui ?

Des mots peu diplomatiques qui ne sont pas sans rappeler ceux utilisés pour envahir l’Irak de Saddam Hussein.

Biden, les mots de l’excès

La voie du dialogue n’est pas fermée : des discussions se sont tenues fin mars en Turquie entre les deux parties : la Russie et l’Ukraine. La troisième, ce sont les États-Unis en la personne de son commandeur en chef. Joe Biden a inauguré la partie diplomatique de son mandat en convoquant un « sommet des démocraties » à la fin de l’an dernier, avec des visées antirusses, et surtout antichinoises. Cherchant à incarner « le monde libre », il mène contre Moscou une guerre par procuration. La Maison-Blanche, qui a promis de ne pas s’engager sur le terrain en Ukraine, de peur d’une escalade militaire désastreuse pour l’Europe, fait le choix d’une escalade verbale. Venu rassurer la Pologne, le 26 mars, le président des États-Unis a qualifié depuis Varsovie son homologue russe de « boucher ». Et de s’emporter : « Pour l’amour de Dieu, cet homme ne peut pas rester au pouvoir. » Des mots peu diplomatiques qui ne sont pas sans rappeler ceux utilisés pour envahir l’Irak de Saddam Hussein, en 2004, ou la Libye de Kadhafi, en 2011, en travaillant à un changement de régime avec le succès que l’on sait.

Ce type de propos ne prépare pas l’avenir, alors que Kiev et Moscou ont engagé des pourparlers. Dans les instances internationales, tout ce beau monde se retrouvera. À commencer par le sommet du G20 en Indo­nésie en fin d’année, où la photo réunira ­Vladimir Poutine, Joe Biden et d’autres dirigeants européens. Le Département d’État des États-Unis est conscient du problème et a vite expliqué qu’il ne cherchait pas à destituer Vladimir Poutine. Emmanuel Macron, également, est plus mesuré, même s’il participe à la course aux armements en promouvant l’Europe de la défense. Il a régulièrement le locataire du Kremlin au téléphone et a déclaré qu’il « n’utiliserait pas » des mots tels que « boucher ». Certainement n’en pense-t-il pas moins, mais depuis le début de la crise, et pour conforter sa stature d’homme d’État à l’approche de la présidentielle, il met un point d’honneur à discuter avec toutes les parties en conflit. Le 27 mars, le locataire de l’Élysée a prévenu qu’il ne fallait pas « être dans l’escalade ni des mots ni des actions ». Les tensions, y compris verbales, sont un danger pour la paix, car tout conflit a besoin d’une porte de sortie. Dans six mois, un an ou cinq ans, tous seront amenés à reparler avec les dirigeants russes, et ces derniers avec leurs homologues ukrainiens. Pour avoir la paix, il faut préparer la paix. Les rodomontades, elles, ne sont qu’affaire de communication, trop souvent pour le pire.

Guerre en UkraineEmmanuel MacronVladimir Poutinejoe biden
Opex 360

L’US Army cherche un successeur au missile anti-aérien portable FIM-92 Stinger

par Laurent Lagneau · 9 avril 2022

Au début des années 2000, l’US Army décidé de dissoudre ses unités anti-aériennes [dites SHORAD, pour Short Range Air Defense], considérant que ses troupes allaient être beaucoup moins [voire pas du tout] exposées aux menaces aériennes étant donné que la perspective d’un engagement de haute intensité s’était éloignée avec la fin de la Guerre Froide. Ce qui s’est vérifié par la suite, l’accent ayant été mis sur la contre-insurrection et le contre-terrorisme, comme en Afghanistan et en Irak.

L’annexion de la Crimée par la Russie et le début du conflit du Donbass [sud-est de l’Ukraine], en 2014, ainsi que l’apparition de la menace des drones, ont conduit l’US Army à revoir ses plans… et donc à s’intéresser de nouveau aux capacités anti-aériennes afin de protéger les manoeuvres de ses unités dites de mêlée. Ce qui s’est traduit par le déstockage de 72 systèmes Avenger, dotés de FIM-92 « Stinger », le fameux système de missile anti-aérien portable [MANPADS, pour Man-portable air-defense systems] et par le lancement du programme M-SHORAD [Maneuver Short-Range Air Defense].

Dans le cadre de celui-ci, General Dynamics Land Systems [GDLS] a obtenu un contrat de 230 millions de dollars pour modifier 28 véhicules blindés Stryker en leur ajoutant un module de mission fourni par Leonardo DRS, un canon XM914 de 30 mmn une mitrailleuse M240 de 7,63 mm, deux missiles antichars Hellfire et… quatre missiles Stinger.

Outre le M-SHORAD, l’US Army développe actuellement le DE M-SHORAD [Directed Energy Maneuver-Short Range Air Defence], c’est à dire un véhicule Stryker équipé d’un système laser de 50 kilowatts.

Cela étant, un troisième projet en matière de capacité anti-aérienne de courte portée vient d’être lancé par l’US Army. Appelé SHORAD Increment 3, il vise à mettre au point le successeur du FIM-92 Stinger, dont la conception remonte aux années 1970.

Pour rappel, le Stinger est de type « tire et oublie » [ou « fire and forget »], c’est à dire qu’il se dirige seul vers sa cible grâce à son autodirecteur infrarouge passif. Après avoir fait la preuve de son efficacité [notamment en Afghanistan, les États-Unis en ayant livré aux « moujahidines » qui combattaient alors l’Armée Rouge], deux nouvelles variantes ont été développées : celle dite POST [Passive Optical Seeker Technique], qui améliore sa capacité à atteindre un aéronef volant à basse altitude malgré les leurres thermiques, et celle dite RMP qui, reposant sur un microprocesseur reprogrammable, dispose d’un système d’identification ami ou ennemi [IFF] et affiche de meilleures performances face aux contre-mesures.

Cela étant, et même s’il est encore efficace, comme semble en témoigner l’usage qui en est par les forces ukraniennes face à l’aviation de combat russe, l’US Army a donc publié une demande d’informations à l’intention de l’industrie pour développer un missile de défense aérienne à courte portée de nouvelle génération. Une enveloppe de 1,5 million de dollars a été prévue à cette fin.

Pour justifier ce nouveau programme, l’US Army explique qu’elle souhaite disposer d’un nouveau missile sol-air permettant une meilleure « acquisition de la cible » et doté d’une portée plus longue et d’une létalité accrue. En outre, le successeur du Stinger devra également être doté d’une « fusée de proximité » [PROX, pour Proximity Fuze] pour éliminer les drones.

Selon sa demande d’informations, l’US Army prévoit de commencer les travaux de conception et de développement à partir de 2023, avec l’objectif de mener les premières démonstrations avec des prototypes dès l’année suivante. Les livraisons du successeur du Stinger devraient commencer en 2027.

Opex 360

L’État-major des armées dénonce une dégradation continue de la situation sécuritaire en Centrafrique

par Laurent Lagneau · 9 avril 2022

Mieux vaut tard que jamais. Ainsi, la semaine passée, six régiments de la 2e Brigade Blindée [BB] ont reçu la Croix de la valeur militaire [CVM] pour leurs « faits d’armes exemplaires » en Centrafrique, dans le cadre de l’opération Sangaris, laquelle a pris fin en… 2016. Pour rappel, cette intervention française avait été décidée trois ans plus tôt afin de mettre un terme aux affrontements entre les milices anti-balakas et les groupes armés relevant de la Séleka, faciliter le déploiement d’une mission des Nations unies [la MINUSCA, ndlr] et favoriser la transition politique dans ce pays.

Puis, une mission de formation des forces armées centrafricaines [FACa] fut mise en place par l’Union européenne [EUTM RCA] tandis qu’un plan appelé DDR [désarmement, démobilisation et réintégration] devait permettre de réduire les violences en incitant les groupes armées à rendre les armes.

Dans le même temps, la Centrafrique se dota de nouvelles institutions et organisa des élections présidentielles et législatives. Et, depuis 2016, elle est dirigée par le président Faustin-Archange Touadéra. Mais celui-ci n’aura guère tardé à se tourner vers la Russie.

Fin 2019, et alors qu’un accord de paix entre Bangui et quatorze groupes armés avait été signé à Khartoum, Moscou obtint l’autorisation de livrer des armes aux FACa. Et pour assurer la formation des soldats centrafricains, des « instructeurs militaires civils » russe [pour reprendre la formule de la diplomatie russe, ndlr] se déployèrent en Centrafrique, en particulier dans les régions minières, également convoitées par les organisations rebelles. Et le tout, sur fond de propagande anti-française.

Et c’est ainsi que le groupe paramilitaire russe Wagner s’est imposé dans le pays, au point d’avoir désormais la mainmise sur les FACa. « Lorsqu’ils [les mercenaires de Wagner] pénètrent dans un pays, ils multiplient les violations, les exactions, les prédations pour se substituer parfois même à l’autorité du pays », avait ainsi dénoncé Jean-Yves Le Drian, le ministre français des Affaires étrangères, en octobre 2020.

Pour autant, la présence du groupe Wagner en Centrafrique n’a pas permis de mettre un terme aux violences, notamment celles commises contre les populations civiles. Et plusieurs groupes rebelles [Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique, Unité pour la paix en Centrafrique, 3R, etc] restent actifs.

« Je reste consterné par l’augmentation constante des atteintes aux droits humains et des violations du droit international humanitaire perpétrées par toutes les parties au conflit, y compris le recours excessif à la force. […] J’exhorte les autorités nationales à prendre des mesures vérifiables et immédiates pour prévenir les graves violations des droits de l’homme commises par les forces de sécurité nationales et autre personnel de sécurité, notamment les atteintes visant les minorités ethniques et religieuses », avait ainsi dénoncé Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies, dans son dernier rapport sur la situation en Centrafrique.

Et d’ajouter : « Je condamne fermement les violences commises par les groupes armés, qui doivent cesser immédiatement. Ce cycle de violence, s’il n’est pas maîtrisé, risque de replonger le pays dans un conflit de grande ampleur, notamment fondé sur des critères ethniques et religieux. Nous avons la responsabilité collective d’éviter ce scénario ».

Bien que l’opération Sangaris soit terminée depuis près de six ans, les forces françaises sont toujours présentes en Centrafrique, via leur participation à l’EUTM RCA [qui a cependant réduit ses activités] et à la MINUSCA. En outre, elles assurent une mission logistique à Bangui [MISLOG].

Signe, sans doute, d’une certaine inquiétude, l’État-major des armées a, d’une manière inhabituelle, évoqué l’évolution de la situation en Centrafrique dans son dernier compte-rendu des opérations. Évolution observée par les militaires français présents à Bangui.

Les forces françaises présentes en Centrafrique « observent une dégradation lente mais continue de la situation économique et surtout sécuritaire » et les « opérations coups de poing menées par les Forces armées centrafricaines et leurs partenaires de Wagner, émaillées de violences, sont suivies le plus souvent par un départ des FACa, incapables d’occuper et de contrôler les zones d’évolution des groupes armés », explique l’EMA.

La conséquence est que les rebelles reviennent rapidement dans les zones que les FACa sont incapables de tenir, comme cela a récemment été le cas dans l’est de la Centrafrique, relève l’État-major des armées. Et cela d’autant plus que le groupe Wagner se concentre surtout sur la « prédation des ressources minières ».

« Cette dynamique se traduit par un affaiblissement du processus de Désarmement démobilisation et réintégration, tout en créant encore davantage d’insécurité pour les populations devant faire face à ces bandes violentes désormais dotées de la légitimité procurée par leurs nouveaux statuts, hypothéquant toujours plus les possibilités d’un retour de l’État en dehors de Bangui », prévient l’État-major des armées.

Par ailleurs, sur une carte illustrant son constat, celui-ci dénonce les « actions d’entraves » contre la MINUSCA en général et la France en particulier, avec des saisies et des « contrôles forcés » de matériels, de violations des accords de coopération, des opérations d’influence et des arrestations de Casques bleus, comme cela est arrivé à quatre légionnaires de l’équipe de protection rapprochée du général français Marchenoir, le chef d’état-major de la Force de la MINUSCA, en février dernier.

Le même document accuse le groupe Wagner de recruter des « supplétifs » issus de groupes rebelles pour « protéger les sites miniers au détriment de la protection de la population, exacerbant ainsi les tensions inter-ethniques ». Et de dénoncer également des exactions « quotidiennes » ciblant principalement les populations peules et musulmanes, lesquelles sont « accusées de connivence » avec certains groupes armés.

BBC

In pictures: Behind the shop facade

Maurice Dorfman ran Jeannette Fashions, a traditional haberdashery shop and the longest-surviving independent shop on Clapham High Street, south London.

His death, in February last year, aged 87, brought to an end a remarkable 60 years of family trading in the heart of Clapham.

And for the past 18 months, Clapham photographer Jim Grover has been piecing together Dorfman's life.

"More than 60 people have shared their stories, old photographs, and mementoes with me, such is the breadth and depth of affection for Maurice in the local community and the desire to help me create a fitting tribute," Grover says.

"He was still opening his shop, every day, in his 80s."

Dorfman's parents came from Jewish tailoring families - and in the late 1950s, the family moved into 20-22 Clapham High Street, an enormous four-storey building, five windows wide, with two shopfronts.

In the "swinging 60s", the first two floors were a dressmaking factory.

Dorfman delivered the dresses to London's fashion shops.

And the family lived above the business.

Grover photographed the objects and pictures he found on fabrics from Dorfman's shop.

And among the many items restored especially for the exhibition is an early 1960s Kodachrome slide showing Dorfman and his mother, Jeanette, with their Harley-Davidson motorbikes.

"This tribute to Maurice is also a piece of social history, bringing back memories of some of the popular pleasures of the 1960s such as motorcycling rallies, ballroom dancing, camping holidays, and sailing, all of which were a big part of Maurice's life," Grover says.

The death of his mother, in 1982, made Dorfman give up his job, as a cutter in the West End, and return to run the family business, which had been turned into Jeannette Fashions.

Catering to the needs of the numerous local seamstresses, costumiers, knitters, crocheteers and dressmakers, it thrived.

And some of Dorfman's customers from the 1980s still have their dress patterns.

"I had every type of fabric you could want," he told Grover, in 2016, "silks… satins… jacquards… wedding-dress fabrics… everything... anything.

"People used to buy the patterns and then they'd buy the fabric.

"I used to have to chain the pattern books to the table because people used to pinch the bloody books."

In the 60s, Dorfman's girlfriend was Margaret (pictured above, on the left), originally a dressmaker and seamstress, whom he met at a ballroom-dancing lesson in a small studio on the High Street.

And as part of this project, Grover tracked down her daughter, Anne (on the right), a successful wedding photographer, in the US.

"He was so kind," she said, "he included me in everything.

"When he took her to the theatre and romantic dinners I went too - my poor mother."

One of the many dog owners who made regular visits to Dorfman's shop told Grover: "He absolutely loved my dog and vice versa.

"I couldn't actually walk past the shop if I had the dog without being dragged in for a biscuit.

"He always had a biscuit for my dog and a sweetie for my son."

Following the death of his father, in 1992, Dorfman lived a modest life, alone for 30 years in the enormous flat above the shop, with few of the conveniences of modern life, such as central heating.

"His home is a beautiful time capsule from a bygone era," Grover says.

From the windows of his flat, Dorfman witnessed the profound changes to the High Street over six decades.

The photographs above show the junction with Aristotle Road, in the 1960s and this year.

Many contributors mentioned Dorfman's generosity and kindnesses in the local community - but reciprocal offers of help and support as he grew older were frustratingly rebuffed.

One customer made him a pair of fingerless mittens with the green wool that he stocked and remembers Dorfman asking what he was supposed to do with them.

Although after a while, he came to admit they were "actually pretty good".

Two bouts of cancer, his advancing age and the general challenges facing independent High Street shops gradually took their toll.

The annual rates bill alone exceeded the shop's sales, in its final years.

It was no longer a commercial enterprise - but Dorfman continued to open up every day, giving purpose to his life.

Stock levels dwindled and the shop became a pale shadow of its glory years.

"It was a bit run-down but it looked colourful and it looked exciting and you could go in there and you could feel comfortable," one of Dorfman's customers of many years said.

"The shop had a wonderful homemade feel to all of the various fittings," Grover says.

"I had never noticed the handmade clapper on the ceiling above his cutting room table - but someone who once worked there, back in the 1980s, told me that if the shop got busy, then Maurice would pull the cord which would bang the ceiling, summoning help from the home upstairs."

After Dorfman died, Grover filled the shop window with portraits of him - as a tribute and to communicate his death to the community.

"The display of affection for this man, and the recognition of the valuable role he had fulfilled in the community for so long, made me realise that I needed to do something more," Grover says.

"And so began my 18-month journey of discovery - an immense journey I never intended or anticipated and a journey filled with surprises and discoveries.

"But for me, Maurice was one of life's unsung heroes who richly deserves to be celebrated and recognised."

Behind the Shop Facade: The Life of Maurice Dorfman is at Clapham Library throughout April.

Grover's other work can be seen on his website.

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L'Humanité

De Chisinau à Odessa, le convoi de la solidarité

Reportage

Avec l’intensification des combats en Ukraine qui entrent dans leur septième semaine, les besoins médicaux à destination des populations deviennent urgents. L’Humanité raconte le parcours humanitaire de la Moldavie jusqu’en Ukraine.

Émilien Urbach

Chisinau (Moldavie), Odessa (Ukraine), envoyé spécial

Dans l’aube orangée, au poste frontière de Tudora, au sud de la Moldavie, les lointains vrombissements d’une sirène militaire viennent rompre le silence nocturne. Il est à peine six heures et les premiers convois humanitaires se présentent devant les barrières douanières. Un 4x4 avec remorque et trois minibus pleins à craquer. À l’intérieur, des cartons remplis de produits d’hygiène, de médicaments, de matériel médical, de couvertures, de couches pour bébé et de nourriture non périssable.

« Offrir un habitat d’urgence aux sinistrés »

Chaque véhicule représente une organisation non gouvernementale (ONG). Sur les portes des minibus le logo de Team-humanity, une association états-unienne créée en 2015, à Lesbos en Grèce pour venir en aide aux réfugiés traversant la Méditerranée. Sur le 4X4, on aperçoit celui de SOS-attitude, une association grenobloise, créée en 2008, spécialisée dans l’abri familial d’urgence. C’est la première ONG à être arrivée à Palanca, ville frontalière entre l’Ukraine et la Moldavie, le 26 février. Elle y a établi un campement pour les réfugiés fuyant la guerre déclenchée deux jours plus tôt par le président russe en envahissant l’Ukraine. « Nous sommes une petite association, ce qui nous permet d’agir vite et au plus près des besoins, raconte John Diska, son président fondateur. Nous intervenons habituellement sur les catastrophes naturelles ou industrielles pour offrir rapidement un habitat d’urgence aux sinistrés. »

En route vers Odessa

Depuis son siège en Isère à Fontaine, l’association a également fait partir, ces dernières semaines, plusieurs semi-remorques chargés de dons de particuliers et d’entreprises locales à destination des populations ukrainiennes réfugiées en Pologne, Hongrie et Moldavie. « Mais nous nous sommes rendu compte que si la plupart des personnes continuaient leur route vers d’autres pays, la population restée en Ukraine avait également de gros besoins. Et nous avons donc décidé d’amener des dons directement », nous explique John Diska. C’est l’objectif du convoi de ce matin qui rassemble des petites structures. Ces ONG ont décidé de s’unir pour mener à bien leur mission jusqu’à Odessa, la cité portuaire ukrainienne.

Le convoi est arrêté dès la douane Moldave. Les forces de sécurité contrôlent les passeports et interrogent les associations sur le contenu des cartons. Les médicaments posent problème. Impossible de les sortir du territoire sans autorisation du ministère de la Santé. Le ton monte. « D’accord ! On décharge tout, lance Salam, le responsable de Team-humanity. On va les laisser ici et dire aux gens qui meurent là-bas que la police moldave a bloqué le matériel médical à la frontière ! » Alexandra, une jeune médecin roumaine membre de la mission, tente de calmer les tensions avec John Diska. Au final, l’officier accepte finalement de laisser passer les humanitaires.

De nombreux barrages militaires

Cette caravane de la solidarité internationale fait désormais route vers le port de la mer Noire qui sert notamment de base arrière pour stocker le matériel de première nécessité avant d’être réparti sur l’ensemble du territoire en fonction des besoins. Entre temps, une ambulance jaune, de l’organisation espagnole SAMU-emergencias, a rejoint le convoi. Elle transporte du matériel de médecine militaire et des kits de traumatologie. Certains sont d’ailleurs répartis dans les autres véhicules en cas de pépin sur le trajet. Odessa, l’ancienne ville impériale construite sous Catherine II, a été récemment touchée par des bombardements. Une dizaine de navires militaires russes sillonnent au large. Mais aucun combat ne s’y est pour l’instant déroulé.

Au bout de cinq kilomètres, le convoi est arrêté par un premier barrage militaire. La scène se répétera cinq fois encore au cours des cinquante kilomètres parcourus à grande vitesse jusqu’à Odessa. À chaque contrôle, Salam descend de son minibus pour expliquer l’objet de la mission. Une fois le passage autorisé, les soldats exécutent un « check » de remerciement aux conducteurs de chaque véhicule.

Sur la route, au niveau de Mayaky, le convoi est rejoint par Andreï, chargé de conduire les humanitaires jusqu’au point de livraison. Arrivée en ville, la circulation devient plus compliquée. À tous les carrefours des bunkers construits de sacs de sable et de blocs de béton sont érigés, parfois tenus par des militaires, parfois par de simples citoyens armés, brassards bleus aux bras. Sur les axes routiers des croisillons en IPN métalliques ont été installés pour ralentir l’avancée des véhicules de l’armée russes. « J’ai participé à une livraison de matériel le 27 mars et il n’y avait pas encore ce dispositif », indique Alexandra.

La répartition du matériel médical

Les véhicules parviennent à se frayer un chemin pour atteindre le bord de mer en fin de matinée et se garent dans le parking sous-terrain d’un hôtel. Sergueï et Alexander de l’ONG ukrainienne Pivdenna Capital, accueillent avec enchantement le convoi. Le stock est précieux. Quelques militaires montent la garde . Une partie du matériel est immédiatement déchargée dans le sous-sol et vient rejoindre des centaines d’autres cartons rangés par une équipe de bénévoles qui les étiquettent et les classent.

Une infirmière, membre d’une autre ONG locale, Blago-Svet, s’occupe de faire le point sur les médicaments livrés. Ici, on ne décharge que le paracétamol et les antidouleurs. Les antibiotiques et le matériel de traumatologie doivent être livrés à un hôpital. En moins d’une heure la partie du chargement qui devait être acheminée jusqu’ici a été vidée. Sur un second parking, un peu plus haut, d’autres camions remplissent leurs coffres. Ils partent le jour même vers d’autres endroits en Ukraine.

Une chaîne de solidarité

Le convoi parti de Moldavie ce matin doit maintenant se diviser. Les trois minibus de Team-humanity vont prendre la route vers le nord du pays et la ville de Tchernihiv, pour y livrer le reste des cartons. Les humanitaires projettent également de récupérer des réfugiés qui n’auraient pas encore eu la possibilité de quitter la zone. Le 4x4 et l’ambulance se rendent à l’hôpital pour enfant d’Odessa. Une fois sur place, le personnel prend en charge la livraison. Une équipe de Médecin sans frontières s’occupera ensuite de répartir le matériel. « Pour l’instant, nous avons installé des antennes de MSF à Lviv et Kharkiv, explique Aleona, traductrice pour l’ONG française. Nous sommes en train d’en mettre une nouvelle en place à Mykolaïv mais un de nos véhicules a été attaqué. »

Le travail des humanitaires pour acheminer les dons n’est pas sans danger. Team-humanity a mis deux jours pour atteindre Tchernihiv. Les équipes de SOS-attitude et de SAMU-emergencias, elles, sont parvenues à regagner la frontière moldave le soir même. « C’est important de prendre conscience de tous ces maillons de la solidarité. Des petites mains en Isère, qui ont empaqueté les cartons jusqu’aux populations ukrainiennes », s’émeut John Diska. Une chaîne d’humanité.

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Opex 360

Outre-Mer : Le Sénat recommande de doter la Marine d’hydroglisseurs et d’au moins cinq patrouilleurs de plus

par Laurent Lagneau · 8 avril 2022

Depuis les années 2000, et sous l’effet de la professionnalisation des armées, de la Révision générale des politiques publiques [RGPP] et des contraintes budgétaires, le format des forces dites de souveraineté, car présentes dans les départements et territoires d’outre-Mer, a été réduit significativement, avec 25% de personnels en moins et des moyens « taillés au plus juste ». Notamment pour la Marine nationale, qui risque des ruptures de capacités temporaires, voire définitives.

Ce risque est d’ailleurs devenu une réalité avec le retrait du service des ses cinq Bâtiments de TRAnsport Léger [BATRAL], qui lui donnaient des capacités amphibies et hauturières, toujours utiles pour projeter des forces si nécessaire ou acheminer de l’aide humanitaire en cas de catastrophe naturelle.

Certes, ces navires ont depuis été remplacés par quatre Bâtiments de soutien et d’assistance outre-mer [BSAOM], dotés de nouvelles fonctionnalités [remorquage, grue de levage, etc]. Seulement, ils ne permettent pas d’effectuer les missions qu’il était possible de faire avec les BATRAL, ceux-ci ayant, en plus, la capacité de transporter jusqu’à 12 véhicules et 130 hommes.

Et c’est ce qu’ont déploré Philippe Folliot, Annick Petrus et Marie-Laure Phinera-Horth, dans un rapport intitulé « Les outre-mer au coeur de la stratégie maritime national », publié le mois dernier par le Sénat. Avant eux, les députées Monica Michel-Brassart et Laurence Trastour-Isnart avaient fait le même constat pour la région Indo-Pacifique.

Le retrait des « BATRAL constitue donc une rupture de capacité qui ne dit pas son nom, la disparition d’une capacité amphibie basique et immédiatement disponible intra-théâtre outre-mer posant de nombreux problèmes logistiques. Le rétablissement de ces capacités amphibies est aujourd’hui primordial », ont ainsi estimé les sénateurs.

Seulement, lancer un programme pour doter la Marine nationale de BATRAL de nouvelle génération paraît compliqué. Ou du moins, il prendrait du temps. D’où cette recommandation du rapport sénatorial : « il pourrait être utile de développer des hydroglisseurs, sur le modèle de ceux dont s’est dotée la marine japonaise ».

La composante navale des forces d’autodéfense japonaise est en effet équipée d’hydroglisseurs de type LCAC, comme la marine américaine. Affichant un déplacement de 182 tonnes à pleine charge, cette embarcation peut parcourir jusqu’à 300 nautiques, à condition de naviguer à la vitesse de 30 noeuds. Cela étant, il n’est nullement besoin d’aller chercher des solutions ailleurs : en France, le groupe CNIM peut en proposer, ne serait-ce qu’avec le « navire de projection autonome » LCAT, conçu justement pour les opérations amphibies et humanitaires, ainsi que pour les missions relevant de l’action de l’État en mer.

Par ailleurs, le rapport du Sénat pointe également des insuffisances au niveau des patrouilleurs, indispensables pour la police des pêches, la lutte contre les trafics et, plus généralement, la surveillance de la zone économique exclusive [ZEE].

Le renouvellement des patrouilleurs P400 est déjà en cours, avec la livraison de trois Patrouilleurs Antilles-Guyanne [PAG] à la Marine nationale entre 2016 et 2020. Puis avec le lancement du programme « POM » [patrouilleurs outre-Mer], qui doit compter six navires. La cérémonie marquant la prise d’armement pour essais du premier de la série, l' »Auguste Bénébig », a été organisée à Boulogne-sur-Mer, le 1er avril dernier.

Seulement, le retrait des P400 ayant commencé, il est « existe donc des ruptures temporaires de capacités en matière de patrouilleurs déployés outre-mer au moins jusqu’en 2025 », année où le dernier POM sera livré.

« Ce trou capacitaire est particulièrement inquiétant, les forces étant ainsi vulnérables jusqu’en 2025. Le nombre de patrouilleurs destinés à assurer la protection de la ZEE française est aujourd’hui à peu près équivalent à deux voitures de police surveillant l’ensemble du territoire métropolitain », souligne le rapport. Et « avec un matériel vieillissant et certainement trop peu nombreux, c’est un vrai défi pour nous de pouvoir intervenir et de maîtriser toutes ces zones qui, sans contrôle, sont pillées », ajoute-t-il.

D’autant plus que la nature des menaces a évolué… Au point que l’amiral Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], a dit ne pas exclure un possible coup de force contre des territoires français ultra-marins…

« Il convient de s’assurer que les POM livrés en 2025 puissent s’adapter au gré des standards et des besoins à l’horizon 2035, voire 2050 puisque le renouvellement ne semble s’effectuer que tous les 40 ans », commencent par relever les rapporteurs. Et d’ajouter : « Au vu des menaces, le remplacement un pour un ne paraît par ailleurs pas aujourd’hui suffisant, rendant nécessaire la livraison de patrouilleurs supplémentaires par point d’appui ». Aussi proposent-ils de « prévoir la livraison d’un patrouilleur supplémentaire pour chacune des forces outre-mer [*] lors de la prochaine loi de programmation militaire » – soit au moins cinq unités supplémentaires – et de les associer à des drones de surface, relativement « peu coûteux » tout en offrant un surcroît capacitaire.

Quant aux six frégates de surveillance de type Floréal, en service depuis le début des années 1990, le rapport rappelle qu’elles ont « partiellement été désarmées » [elles ne sont plus dotés de missiles anti-navire Exocet, ndlr], ce qui « nuit » à leur crédibilité. Leur remplacement devrait se faire dans le cadre du programme européen « European Patrol Corvette » [EPC]. Mais au regard de l’évolution des menaces, les sénateurs plaident pour l’accélération de celui-ci, afin de pouvoir disposer d’une première capacité dès 2030.

Enfin, le document met aussi aussi l’accent sur les infrastructures navales, « indispensables pour assurer les missions de protection et disposer de capacités de projection ». Or, celles dont dispose la Marine nationale dans les DOM/TOM – quand elles existent – sont à la fois anciennes et insuffisantes. Ce qui bloque, par exemple, le déploiement de frégates de premier rang.

« Ces infrastructures exigeraient d’importants investissements, qui permettraient une valorisation économique des territoires, amenant des compétences techniques et industrielles. Le déploiement de nouveaux moyens militaires imposerait ainsi une mise à niveau des infrastructures », font ainsi valoir les rapporteurs.

[*] Forces armées aux Antilles [FAA], Forces armées en Guyane [FAG], Forces armées dans la zone sud de l’océan Indien [FAZSOI], Forces armées en Nouvelle-Calédonie [FANC] et Forces armées en Polynésie française [FAPF]

Photo : Par Rama, CC BY-SA 3.0 fr

L'Humanité

Bilan(s)

Chronique

Jean-Emmanuel Ducoin

Projets Nous votons ce dimanche, et le bloc-noteur repense malaisément aux séquences antérieures. Celles de ces derniers mois, bien sûr. Celles des cinq ans aussi, qui ont défilé à la vitesse de la lumière – incapables que nous fûmes d’en dévier le sens, ni la trajectoire mortifère. Question de dynamique, dit-on, de volonté collective, de rapport de forces crédible et durable. En sommes-nous donc là, à l’heure des mécomptes, quand il s’agit d’imaginer l’à-venir du pays en nous ­efforçant de croire de toutes nos forces que rien n’est encore perdu ? Entre optimisme (toujours modéré) et pessimisme (plutôt approprié), les circonstances commandent le pas de côté en tant que bilan de faillite d’une France un peu paumée, prise d’assaut entre les intérêts particuliers et généraux, entre les combats idéologiques dont l’opposition nous effraie autant qu’elle nous afflige. Car nous avons de qui tenir, et de quoi nous réjouir au fond : une longue lignée nous pousse dans le dos, une belle fratrie nous tire déjà. En vérité, le véritable tronc commun auquel se rattachent nos psaumes d’actualité, comme pour atteindre la source vive, remonte aux Lumières, versus les actuels anti-Lumières qui pullulent et polluent les débats de fond et les projets alternatifs de société.

Nation Il faut du temps et de l’énergie pour mettre en place un autre dispositif de pensée, en une époque maudite où, en effet, la guerre menée contre les valeurs et l’éthique historique des Lumières, comme horizon, se poursuit avec autant de détermination qu’au cours des deux siècles précédents. Identique rengaine, celle des philosophes du XVIIIe siècle, qu’il n’est pas vain de rappeler : une société représente-t-elle un corps, un organisme vivant, ou seulement un ensemble de citoyens ? En quoi réside l’identité nationale d’une nation comme la France ? Une communauté nationale se définit-elle en termes politiques et juridiques, ou bien en fonction d’une histoire et d’une culture ? Qu’y a-t-il de plus important dans la vie des humains, ce qui leur est commun à tous ou ce qui les sépare ? Que de questions… Auxquelles s’en ajoutent deux autres. Le monde tel qu’il existe est-il le seul envisageable ? Un changement radical de l’ordre social en place constitue-t-il un objectif légitime ou l’assurance d’un désastre ?

Individu De la conception que nous nous faisons de l’homme dépendent certaines réponses. D’autant que cette question « identitaire », de nouveau à l’ordre du jour, n’a jamais disparu depuis que l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert a formulé la définition de la nation selon les Lumières : « Une quantité considérable de peuple, qui habite une certaine étendue du pays, renfermée dans de certaines limites, qui obéit au même gouvernement ». Constatation : pas un mot sur l’histoire, la culture, la langue ou la religion. Voilà comment le citoyen vint au monde, affranchi de ses particularités. Sur cette base, furent ainsi libérés par la Révolution les juifs et les esclaves noirs. Pour la première fois dans l’histoire moderne, tous les habitants d’un même pays obéissant au même gouvernement devinrent des citoyens libres et égaux en droits, relevant tous des mêmes lois. « Pour la pensée politique représentée par le puissant et tenace courant anti-Lumières, l’individu n’a de sens que dans le particulier concret et non dans l’universel abstrait », expliquait l’historien Zeev Sternhell. Et il ajoutait : « Il convient donc de privilégier ce qui distingue, divise, sépare les hommes. Si la nation est une communauté historique et culturelle, la qualité de Français “historique” devient alors une valeur absolue, tandis que celle de citoyen français se transforme en valeur relative, puisqu’elle désigne une simple catégorie juridique, artificiellement créée. » Évidemment, l’affrontement entre les deux traditions politiques continue, pas moins aiguisé qu’hier. La défense de l’universalisme et du rationalisme reste une tâche urgente et complexe, à la mesure de ses enjeux : maintenir ce qui fonde une nation composée de citoyens autonomes. Surtout au moment des grands choix.

Le bloc-notes de Jean-Emmanuel Ducoin
L'Humanité

Inimaginable

Tribune

Nous publions un appel des «Chrétiens en classe ouvrière», membres de la fédération du Parvis.

Collectif

Texte collectif

Dans un document intitulé « L’espérance ne déçoit pas », ayant pour objectif  de donner des repères pour les prochaines échéances électorales, le Conseil permanent de la Conférence des évêques de France ne se prononce plus contre un vote extrême droite. Pourtant les motifs qui avaient amené cette même conférence à déclarer en 2002 : «  Le projet de société que le candidat Front National propose n’a rien à voir avec le message d’amour et d’espérance du Christ » sont encore plus d’actualité.

Les évêques n’ignorent pourtant pas les dangers et les malheurs qu’il y a derrière une potentielle élection de candidats et candidates d’extrême-droite.

Ils lisent le triste passé de notre histoire en voulant y trouver quand même du positif :  « Notre rapport à l’histoire ne peut pas se transformer en regard anachronique unilatéralement négatif sur le passé ». Mais à l’occasion des élections présidentielles de 2022, la hiérarchie de l’Église Institution  ne renoue-t-elle pas, hélas, avec les mêmes erreurs que dans un passé pas si lointain : « L’Église de France fut à la dévotion du maréchal Pétain » a écrit l’historienne Michèle Cointet.

Nous aurions pu penser que l’épiscopat français en tirerait définitivement les leçons en s’opposant de façon systématique à celles et ceux qui ont des idées fascisantes, racistes, antisémites, homophobes...

Dans leur document, ils écrivent :  « Les évêques que nous sommes ne sortent pas de leur rôle en encourageant les chrétiens à exercer pleinement leurs responsabilités de citoyens… Pour autant nous ne donnons ni ne donnerons de consignes de vote ».

En fait ils choisissent de ne pas empêcher une éventuelle victoire de celle et ceux qui sont soutenus par les intégristes et les traditionalistes de la chrétienté : ceux-là et celles-là mêmes qui étaient de la « manif pour tous », qui veulent revenir sur le droit à l’IVG, qui s’opposent à toute loi de bioéthique, qui sont opposés à l’immigration... Est-ce que le message libérateur de l’Évangile leur parle encore ?

Pour nous, chrétiens en classe ouvrière, nous ne nous reconnaissons pas dans leurs propos. Nous combattons et combattrons sans relâche l’extrême-droite. Et nous continuerons de voter pour les candidats de gauche ouverts à une société respectueuse de tous les droits de l’homme et qui veulent une juste répartition des richesses.

Signataires : Michel Carabeux, Marie-Thérèse Colin, Colette Fourdeux, Michel Gigand, Simone Laurenceau, Michel Leconte, Pierre Leduc, Jean-Marie Peynard, José Reis, Claude Simon, Bernadette Theault.         

chrétiensPrésidentielle 2022
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Pour remplacer ses MiG-29, la Pologne pourrait acquérir des avions de combat européens

par Laurent Lagneau · 8 avril 2022

Pour faire face à l’invasion russe, Kiev « demande trois choses : des armes, des armes et des armes », a scandé Dmytro Kouleba, le ministre ukrainien des Affaires étrangères à Bruxelles, peu avant une réunion de l’Otan, le 6 avril. Et les besoins exprimés par les forces ukrainiennes portent sur les systèmes de défense aérienne, le blindés et les avions de combat qu’elles n’auront aucune peine à mettre en oeuvre.

Si, au-delà des aspects diplomatiques, les deux premiers souhaits pourront être satisfaits sans trop de difficultés, il en va autrement pour les avions de combat, les MiG-29 « Fulcrum » étant fortement sollicités alors même que leur maintien en condition opérationnelle [MCO] est devenu quasiment impossible, faute de pièces détachées et d’installations pour les réparer, celles-ci ayant été détruites par des frappes russes à Lviv.

Parmi les trois pays de l’Otan disposant encore de MiG-29 en service au sein de leurs forces aériennes, seule la Pologne a fait part de sa disponibilité pour céder les siens à l’Ukraine… mais à la condition de pouvoir les remplacer le plus rapidement possible. Ce qui se comprend étant donné qu’elle est aux premières loges du conflit. Les États-Unis ont fait savoir qu’ils étaient prêts à livrer des F-16 à Varsovie en guise de compensation.

Le 8 mars, le gouvernement polonais a donc annoncé qu’il céderait « immédiatement et gratuitement » ses MiG-29 à l’Ukraine en les envoyant d’abord sur la base aérienne de Ramstein [Allemagne] afin de les mettre à la diposition des États-Unis. À charge pour ces derniers de les remettre aux forces aériennes ukraniennes et de fournir à la Pologne des « avions d’occasion dotés de capacités opérationnelles équivalentes ».

Seulement, le Pentagone a refusé cette solution. « La perspective d’avions de combat ‘à la disposition du gouvernement des États-Unis’ partant d’une base États-Unis/Otan en Allemagne pour voler vers un espace aérien disputé avec la Russie au-dessus de l’Ukraine suscite de sérieuses préoccupations pour l’ensemble de l’Otan », avait en effet affirmé son porte-parole. Et d’ajouter : « Nous ne pensons pas que la proposition de la Pologne soit tenable ».

Dans cette affaire, la Pologne ne veut pas assumer seule le transfert des MiG-29 vers l’Ukraine, afin d’éviter d’éventuelles représailles de la Russie. Ce « doit être une décision prise collectivement au sein de l’Otan et non par la Pologne seule », a ainsi résumé Mateusz Morawiecki, le Premier ministre polonais.

Cela étant, et dans l’attente qu’une telle décision soit effectivement prise, le ministère polonais de la Défense s’est mis en quête de remplaçants pour ses MiG-29. Si l’option « F-16 » semble encore – et logiquement – privilégiée [les forces aériennes polonaises en sont déjà équipées, ndlr], plusieurs fournisseurs potentiels ont été « discrétement » contactés, selon Breaking Defense. Et quatre solutions seraient envisagées.

La première reposerait sur le FA-50 Golden Eagle, proposé par Korea Aerospace Industries [KAI]. Cet avion « léger » présente au moins deux avantages : il est supersonique et peut être doté d’un radar AESA [à antenne active], dérivé du modèle AN/APG-83 qui, développé par Northrop Grumman, équipe le F-16 block 70 « Viper ». Selon Breaking Defense, « si les Polonais choississent cette option, alors ils bénéficieraient d’une certaine synergie et une compatibilité de liaison de données avec leurs F-16C/D Block 52+ ». Une délégation sud-coréenne est attendue à Varsovie pour discuter d’une éventuelle offre, qui porterait sur 32 exemplaires.

Les trois autres choix sont européens. L’italien Leonardo aurait proposé le chasseur léger M-346FA Master. Un appareil que les forces polonaises connaissent bien puisqu’elles l’ont choisi dans sa version « entraînement » pour la formation de leurs pilotes de combat. Il est bien « adapté aux missions air-sol et air-air ainsi que pour la reconnaissance tactique », fait valoir le groupe transalpin.

Une solution, également proposée par l’Italie, reposerait sur la livraison de 12 à 16 Eurofighter EF-2000 Tranche 1 prélevés dans l’inventaire de l’Aeronautica Militare. L’avantage de ces appareils, susceptibles d’être modernisé par suite, est qu’ils sont disponibles immédiatement. Si cette option est retenue par Varsovie, alors le consortium Eurofighter [Leonardo, Airbus, BAE Systems] aura réussi à mettre un « pied dans la porte », d’autres avions de ce type pouvant être commandés par la suite.

Enfin, la dernière possibilité consisterait à louer 32 JAS-39C/D Gripen auprès du suédois Saab [comme cela est le cas pour la Hongrie et la République tchèque, ndlr]. Conformément à la doctrine de la force aérienne suédoise, qui prévoit de disperser ses chasseurs sur des aérodromes sommairement aménagés en cas de guerre, cet appareil peut décoller depuis des portions d’autoroute avec une préparation minimale. En outre, il peut être armé du missile air-air Meteor, ce qui lui donne la capacité d’abattre des adversaires « au-delà de la portée visuelle » [BVR].

Cela étant, le problème qui se posera à Varsovie sera le financement de l’éventuel remplacement de ses MiG-29. Fin février, le Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, avait affirmé que l’Union européenne [UE] fourniraient les avions demandés par l’Ukraine. Mais sans doute fallait-il comprendre qu’elle aiderait à les fournir. Aussi peut-on imaginer que la Pologne soit aidée financièrement pour compenser la cession de ses avions… Et dans ce cas, il serait difficilement concevable qu’une telle aide serve à autre chose que pour une solution européenne…

Opex 360

Le ministère britannique de la Défense envisage de donner des blindés Mastiff et Jackal à l’Ukraine

par Laurent Lagneau · 7 avril 2022

Si les pertes infligées aux forces russes en Ukraine sont assez bien documentées, il en va autrement pour celles subies par leurs homologues ukrainiennes, sauf à prendre en compte les bilans avancés par Moscou, toujours difficiles à confirmer de manière indépendante.

Toujours est-il que, à la mi-mars, le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA] français, avait estimé qu’en dépit de leur « remarquable résistance », les « forces ukrainiennes, confrontées à la difficulté de tenir un dispositif étiré, sans réserve opérative, pourraient connaître un effondrement subit ».

Depuis cette estimation, l’état-major russe a annoncé qu’il allait concentrer ses efforts sur la région du Donbass, afin d’y soutenir les républiques autoproclamées de Louhansk et de Donetsk, reconnues par Moscou avant le début des hostilités.

« Nous sommes dans une phase cruciale de la guerre », a prévenu Jens Stolteberg, le secrétaire général de l’Otan, le 5 avril. « Les troupes russes ont quitté la région de Kiev et le nord de l’Ukraine. Vladimir Poutine déplace un grand nombre de troupes vers l’est en Russie. Elles vont se réarmer, recevoir des renforts en effectifs, car elles ont subi beaucoup de pertes, et se réapprovisionner pour lancer une nouvelle offensive très concentrée dans la région du Donbass », a-t-il ensuite expliqué, soulignant que « c’est dans cette région que la plupart des forces ukrainiennes sont concentrées ».

Plus tard, M. Stoltenberg a dit qu’il fallait se préparer à un conflit de longue durée. « Nous devons être réalistes et comprendre que cela peut durer longtemps, de nombreux mois, voire des années. C’est la raison pour laquelle nous devons également être prêts pour le long terme dans notre soutien à l’Ukraine, le maintien des sanctions ou le renforcement de nos défenses, notamment sur le flanc oriental de l’Ukraine », a-t-il en effet valoir, alors qu’il s’apprêtait à recevoir les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’Otan… ainsi que Dmytro Kouleba, le chef de la diplomatie ukranienne.

À peine arrivé à Bruxelle, celui-ci a dit venir « demander trois choses : des armes, des armes et des armes ». Et, a-t-il continué, « plus rapidement elles seront livrées, plus de vies seront sauvées et de destructions évitées ». Quant aux besoins des forces ukraniennes, M. Kouleba a cité les « avions », les systèmes de défense anti-aérienne et les véhicules blindés. « J’appelle tous les alliés à mettre de côté leurs hésitations, leur réticence à fournir à l’Ukraine tout ce dont elle a besoin », a-t-il insisté.

Si la livraison d’avions de combat n’est pas possible, l’Ukraine a déjà obtenu des chars T-72 et des blindés BVP-1 de la part de la République tchèque. Et le Royaume-Uni s’apprête également à accroître son aide militaire, laquelle s’est concrétisée par la livraison de milliers de missiles antichars NLAW et de systèmes anti-aériens portables Starstreak.

En effet, le quotidien The Times a révélé que Londres envisageait de céder aux forces ukrainiennes des blindés Mastiff 1 et Jackal. Le premier est un véhicule 6×6 acquis auprès du constructeur américain Force Protection en 2006 afin d’offrir une meilleure protection aux troupes britanniques engagées en Irak. Quant au second, il s’agit d’un véhicule 4×4 de haute mobilité et multi-rôles, surtout utilisé pour des missions de reconnaissance. L’un et l’autre doivent être retirés de l’inventaire de la British Army.

Ces blindés « seraient dépouillés de tout équipement sensible et des militaires britanniques seraient envoyées dans un pays voisin de l’Ukraine pour former leurs homologes ukraniens », a avancé The Times, citant une source du ministre de la Défense [MoD].

Justement, celui-ci a confirmé en partie l’information du journal londonien, en indiquant qu’une délégation militaire ukranienne avait été accueillie dans la zone d’entraînement de Salisbury, où la « 3e division de la British Army et les Royal Marines » lui ont « présenté une gamme d’équipements et d’options pour un soutien supplémentaire, notamment des systèmes ‘défensifs’ de missiles et des des véhicules protégés ».

Les responsables britanniques ont eu des « entretiens avec leurs homologues ukrainiens » afin de « comprendre les défis auxquels ils sont confrontés sur le terrain et s’assurer que l’aide militaire est conforme à leurs besoins », a expliqué le MoD.

« Nous explorons les options pour un futur soutien militaire, notamment en travaillant avec l’industrie de la défense britannique et nos homologues ukrainiens afin de garantir que l’équipement fourni continue d’être à la fois efficace et durable pour leurs forces armées héroïques », a commenté Jeremy Quin, le minstre délégué aux Acquisitions de défense.

L'Humanité

Jeunes cadres de la fonction publique : nous refusons de voir disparaître nos services publics

Tribune

Nous publions un texte collectif de syndiqués à l’UGICT-CGT.

Collectif

Nous sommes jeunes cadres de la fonction publique d’Etat, de l’hôpital public et des collectivités territoriales et nous observons, depuis notre entrée dans le monde du travail, une dégradation accélérée de nos conditions de travail et des services publics au sein desquels nous nous sommes engagé·es. Nous avons pour la majorité d’entre nous été recruté·es avec des contrats de courte durée qui ne permettent pas d’accéder à un logement et de se projeter dans l’avenir. Quand nous demandons à être titularisé·es ou à préparer des concours, nos employeurs nous maintiennent dans la précarité et l’incertitude, quand ils ne refusent simplement pas de nous inscrire aux cycles préparatoires.

Notre quotidien au travail est rendu pénible car nos structures refusent d’ouvrir des postes et connaissent de lourdes difficultés de recrutement. Comment s’en étonner, quand les rémunérations sont de plus en plus faibles et ne tiennent compte ni de nos diplômes ni des responsabilités écrasantes que nous prenons, quand nos conditions d’exercice sont si contraignantes, quand nos droits nous sont petit à petit retirés (comme avec la suppression de jours de repos dans de nombreuses administrations) ?

Les campagnes de communication de nos employeurs pour recruter des inspecteur·ices du travail, des sages-femmes, ou des attaché·es territoriaux·ales ne trompent personne alors que bon nombre de nos structures d’emploi se targuent de supprimer chaque année plusieurs dizaines, voire centaines de postes de fonctionnaires ! Nous avons pris nos postes dans des contextes professionnels incertains, dont les repères sont constamment modifiés. Nos administrations sont en réorganisation permanente. Nous n’avons pas encore terminé de traduire la mise en œuvre d’une réforme qu’une nouvelle est adoptée, parfois contradictoire avec la précédente. Nos bureaux sont modifiés, nos locaux déménagés, parfois plusieurs fois sur une même année. Nos administrations sont décomposées et recomposées, et l’on attend de nous que nous maintenions le même niveau d’activité.

Le glissement des modes de financement de nos missions de la dotation vers les appels à projets instaure une insécurité incompatible avec le temps long de la gestion des services publics. Les appels à projets nous épuisent et représentent un gâchis d’argent public, entre le temps passé à y répondre et celui à instruire les réponses. Les “projets innovants” sont financés alors que nous n’avons plus les moyens d’assurer nos missions de base. Nous observons tous les jours les effets délétères des idéologies du « New Public Management ». Les administrations délèguent des missions nécessitant une expertise pointue à des structures comme les cabinets de conseil. A notre échelle nous voyons déjà comment cette perte d’expertise en interne est catastrophique pour nos collègues obligé·es de saboter l’avenir du service public.

Le recours à ces structures coûte pourtant plus cher que de disposer des qualifications des fonctionnaires. La délégation au privé de missions qui ont vocation à rester uniquement publiques, ne serait-ce que pour protéger les populations, pose aussi des problèmes éthiques. L’exemple récent des révélations sur Orpéa montre bien les effets délétères d’une culture de la performance basée sur du chiffre lorsqu’on s’attache à des services qui touchent à l’humain. Ces idéologies infusent la culture managériale de la fonction publique. A la culture de la hiérarchie verticale s’est ajoutée celle du reporting, la demande de justification permanente de l’efficience de notre travail. Nos services sont quantifiés, jugés sur des indicateurs chiffrés sans tenir compte des spécificités de nos activités.

Quand on encadre des équipes, on nous demande de devenir maltraitant·es. Nous sommes laissé·es seul·es face à l’arbitrage impossible entre qualité du service que nous devons au public et préservation des conditions de travail de nos collègues. Nous savons que nos activités ont un impact réel, parfois immédiat sur la vie des gens. C’est pourquoi ne pas pouvoir rendre un service public décent cause des situations de souffrance chez beaucoup d’entre nous. La période des élections présidentielles aurait dû permettre un débat de société qui apporte des réponses à la question centrale : qu’attendons-nous de nos services publics ? Une fois redéfinis collectivement le sens et la finalité de nos services publics, doit découler une réflexion sur leurs moyens et leur organisation, afin que cette souffrance que nous exprimons ne soit plus monnaie courante, afin que nous puissions exercer nos métiers essentiels dans des conditions dignes des missions qui nous sont confiées et de la valeur que nous accordons à chaque citoyen·ne. Ce débat a malheureusement pour l’essentiel été occulté. Cependant, nous refusons de nous résigner.

Nous refusons que les échéances électorales nous soient volées avec des résultats soit disant écrits d’avance. Nous utiliserons notre bulletin de vote pour faire entendre nos convictions. Au-delà, nous avons fait le choix de nous syndiquer au sein de l’union générale des ingénieurs, cadres, techniciens (UGICT) de la CGT pour défendre nos conditions de travail et le service public. Le syndicalisme nous permet de trouver un cadre collectif où débattre de notre travail et de nos responsabilités. C’est un levier pour retrouver du sens et des marges de manœuvres.

Nous avons choisi la fonction publique car nous voulons construire un monde plus solidaire, égalitaire et durable. Nous découvrons un fossé entre nos missions et les moyens mis à notre disposition pour exercer nos responsabilités. Le syndicalisme nous permet de surmonter cette dichotomie, de retrouver confiance et de reprendre la main.

fonction publiqueugict-cgtPrésidentielle 2022
L'Humanité

La fraise de Carpentras face l’ouverture de la saison des fruits rouges

Actu

Alors que la variété « cléry » commence à sortir des serres, les producteurs du Vaucluse tentent de mieux faire connaître leur production pour reprendre des parts de marché face aux fraises importées d’Espagne. Le logo « Fraise de Carpentras » est mis en exergue pour attirer l’attention des consommateurs. Mais la fixation des prix au jour le jour complique la démarche.

Gérard Le Puill

En ce second week-end d’avril que l’on nous promet ensoleillé, les fraises sont présentes sur les étals des grandes surfaces comme sur les marchés. Parce qu’il faut communiquer pour vendre sa production, André Bernard, président de la Chambre d’Agriculture de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et vice-président des Chambres d’Agriculture au niveau national, avait fait monter à Paris les responsables de la « Confrérie de la fraise de Carpentras » le 5 avril pour présenter à la presse l’arrivée sur le marché de la variété « cléry ».

Les Français consomment environ 110.000 tonnes de fraises par an, soit 2,6 kilos par ménage. Mais la production nationale est d’environ 50.000 tonnes. Les fraises importées proviennent surtout d’Espagne. Avec 6.000 tonnes produites chaque année sur 130 exploitations, contre 3.000 tonnes en 1980, le département du Vaucluse occupe la troisième place derrière le Lot-et-Garonne et la Dordogne. En Lot-et-Garonne, la mariguette vient de rejoindre la gariguette et la ciflorette dans les variétés vendues sous label rouge. En Bretagne, à Plougastel-Daoulas dans le Finistère, la coopérative Savéol produit aussi 3.000 tonnes de fraises dans plusieurs variétés chaque année.

Les prix de la fraise sont fixés au jour le jour

Les premiers fraisiers furent plantés en 1882 à Carpentras, juste après la création du canal qui alimente encore la zone de production de nos jours. Depuis 1999, la « Confrérie de la fraise de Carpentras » se charge de promouvoir les différentes variétés produites autour de la ville. Car produire, ne suffit pas. Il faut aussi vendre une denrée périssable dont les prix sont fixés au jour le jour, selon la loi de l’offre et de la demande.

Variété précoce, la « cléry » est une fraise brillante, de couleur rouge cumin et de forme conique plutôt volumineuse avec un goût sucré aromatique. Mais ce goût avait encore du mal à émerger lors de la dégustation proposée aux journalistes mardi dernier dans les locaux des Chambres d’Agriculture. Nous avons testé la même fraise deux jours plus tard, dans une préparation où le fruit était coupé en quatre avec un faible ajout de sucre et de crème fraîche, ce qui rendait ce dessert délicieux.

Il semble que les Français n’aient plus guère la main verte

Plus tard on trouvera de la Mara des bois sur les étals. Cette dernière est la plus facile à produire pour les jardiniers amateurs. En ces temps de vie chère et d’indispensable lutte contre le réchauffement climatique, l’autoproduction pourrait prendre plus de place qu’elle n’a aujourd’hui dans une France où le nombre de maisons disposant d’un terrain ne cesse de croître au fil des décennies. Mais il semble que les Français n’aient plus guère « la main verte », tant les pelouses ont pris la place des jardins potagers, comme de la production fruitière. Ajoutons que la nouvelle place prise par les livraisons de repas à domicile amplifie les comportements d’achat qui contribuent au réchauffement climatique.

Au cours de la présentation des conditions de production de la fraise de Carpentras, André Bernard et d’autres intervenants ont fait état de pratiques innovantes visant à réduire la consommation d’énergie grâce à la pose de panneaux photovoltaïque sur les sites de production dans cette région très ensoleillée. On travaille aussi sur la réduction de la consommation d’eau grâce au système d’alimentation des fraisiers par le goutte-à-goutte et au recyclage de cette eau qui amène aussi des nutriments minéraux. Car 80 % de la fraise de Carpentras provient de ce que l’on nomme une culture « hors-sol » produite sous serre.

Le prix de la qualité n‘est pas acquis d’avance

Dans un monde concurrence tel qu’il fonctionne au sein de l’Union européenne, la compétitivité des zones de production comme des producteurs individuels provient souvent des conditions climatiques. S’y ajoutent le dumping social via les bas salaires et le dumping environnemental que l’Espagne pratique depuis longtemps. « Jusqu’en 2016, l’appellation « Fraise de Carpentras » était utilisée abusivement en dehors même de sa région de production. Depuis, le dépôt par la Confrérie d’un logo délivré par « l’Institut National de la Propriété Industrielle » (INIPI) seuls les producteurs adhérents à ce cahier des charges et versant une cotisation annuelle à cet effet peuvent commercialiser la fraise de Carpentras avec plusieurs variétés dont la « Joly » qui sera sur les marchés à partir de mois de juin. Sortir des emballages en plastique pour des emballages d’origine végétale est aussi à l’ordre du jour. Mais il reste à savoir s’ils seront produits en France ou des pays à bas coûts de main-d’œuvre.

Le 7 avril sur les six stands de fruits et légumes d’une ville de 80.000 habitants dans la proche banlieue parisienne, la fraise de Carpentras était totalement absente. Un marchand proposait de la Masia Luza provenant d’Espagne 8€ le kilo et de gariguette du Gard à 10€ les deux barquettes sans précision concernant le poids. Un second stand proposait de la Borja d’Espagne à 5,95€ le plateau, mais aussi de la gariguette produite par Savéol à Plougastel-Daoulas. Cette dernière était proposée à 15,95€ avec des fruits plus petits et plus attirants sur un plateau de même volume que la fraise d’Espagne. Vu la différence de prix, la reconquête de notre marché intérieur par la fraise produite en France n’est pas encore gagnée.

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